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Full text of "Dictionnaire universel d'histoire naturelle ..."

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PARIS, 

CHEZ  fc'ES  ÉDITEURS  MM.  RENARD ,  MARTINET  ET 

llUE  Ï)E  B  USSI ,  t>  ; 

.  i’.  H  *.  ‘  '  * 

ET  ÇHEf  .MM. 

«LOIS  Et  IJÉCLERÜ0,  ‘*2  VICTOR 

ne  de  la  Harpe,  SI.  |  Placé  de  l’Éçol 

Üïlènus  maisons,.  ii)C2  £.  iUicljeUen,  a  £t\y% 

1848. 


TOME  ONZIEME. 


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i 


UNIVERSEL 

D' ilSTOIBE  NATURELLE 

RÉSUMANT  ET  COMPLÉTANT 

T o  s  les  faits  présentés  par  les  Encyclopédies,  les  anciens  Dictionnaires  scientifiques,  lesXEuyres 
complètes  de  Buffon  ,  et  les  meilleurs  Traités  spéciaux  sur  des  diverses  brandies  des  kcie,n.ee< 
naturelles;  —  Donnant  la  description  des  êtres  et  des  divers  phénomènes  de  b  nature, 
i  etvmologie  et  la  définition  des  noms  scientifiques,  les  principales  applications  des  rvfp.s 
organiques  et  inorganiques,  à  l'agriculture,  à  la  médecine,  aux  arts  industriels,  de./ 

OUVRAGE  UTILE 

Aux  Médecins,  aux  Pharmaciens,  aux  Agriculteurs,  aux  Industriels,  et  généralement  à  tous 
les  hommes  désireux  de  s'initier  aux  merveilles  de  la  nature; 

PAR  MESSIEURS 

ARAGO,  BAUDEMENT,  BECQUEREL,  BIBRON  ,  BLANCHARD, 

BOITARD,  DE  BRÉBISSON  ,  AD.  BRONGNIART,  C.  BROUSSAIS, 

BRULLÉ,  CHEVROLAT,  CORDIER  ,  DECAISNE,  DELAFOSSE  ,  DESHAYES  , 
DESMAREST,  J,  DESNOYERS,  ALCIDE  ET  CHARLES  D’ORBIGNY,  DOYÈRE  , 
DUCFIARTRE  ,  DUJARDIN  ,  DUMAS,  DUPONCHEL  ,  DUVERNOY,  ÉLTE  DE  BEAUMONT, 
FLOURENS.  ISIDORE  GEOFFROY  ST-HILAIRE,  GERBE,  GERVAIS.  AL.  DE  HUMBOLDT, 
DE  Jl  SIED ,  DE  LAFRESNAYE,  LAUR1LLARD ,  LEMAIRE,  LÉ  VEILLÉ  , 
LUCAS,  MARTIN  SAINT-ANGE,  MILNE  EDWARDS,  MONT.AG.N,. 

PELOU’/E  ,  PELTIER  ,  C.  PRÉVOST,  DE  QUATRE&GÈS ; 

A  RICHARD  ,  RIVIÈRE  ,  ROULIN  ,  FPACD  , 

v/VenciÊnnes,  etc.; 

■  '  ■  'X'd'-'Æ  ••  A  "  .  Y'-' ,  .4- .  "Y1;;  ; 

••  O  ■-  -  y  ty. 

DIRIGÉ  PAR  M.  CHARLES  D'ORRIGHT. 

;  .  .  .  '  ' 

®t  enrichi  d’un  magnifique  Atlas  de  planches  gravées  sur  acier. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 
in  2018  with  funding  from 
Wellcome  Library 


https://archive.org/details/b30454888_0015 


DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL 

D’HISTOIR  E  N  ATI!  REL  LE. 


TOME  ONZIÈME. 


m 


LISTE  DES  AUTEURS  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES. 

Avec  r indication  des  lettres  initiales  dont  leurs  articles  sont  signés. 


Zoologie  générale,  Anatomie,  Physiologie,  Tératologie 

et  Anthropologie. 


MM. 

DUPONCHEL  fil.»  ,  médecin  de  l'École  polytechnique.  [A.  D.J 

DUVERNOA,  D.-M  ,  membre  de  l’Institut,  professeur  d’histoire 
naturelle  au  Collège  royal  de  France,  etc.  [Duv.] 

FLOURENS,  D.-M.,  secrétaire  perpétuel  de  l’Acad.  royale  des 
Sciences,  membre  de  l’Académie  française,  professeur-admi¬ 
nistrateur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [Fl. s.] 

Iffammifère^ 

BAUDEMENT,  prof,  suppl.  au  Collège  royal  de  Henri  IV.  [B.] 

ISIDORE  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE  ,  D  M.,  membre 
de  l’Institut,  etc.  [I.  G. -S. -H.] 

GERBE,  aideau  Collège  de  France.  [Z. G.] 

Reptiles  et 


MM. 

ISIDORE  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE*,  D.-M  membre 
de  1  Institut,  inspecteur-général  de  l’Université,  professeur  ad¬ 
ministrateur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  jl.  G. -S. -H] 

DE  HUMBOLDT  (  le  baron  Alexandre  )  ,  membre  de  l’In- 
stitut,  de  l’Académie  royale  de  Berlin,  de  la  Société  royale  de 
Londres,  etc.,  etc.  [de  Hum  b.  J 

MARTIN  SAïl\T”A!\GE  ,  D.-M.,  membre  de  pl  «sieurs  socié¬ 
tés  savantes.  [\]  S  A .  ] 

et  Oi§eaux. 

DE  LAFRESNAYE,  membre  de  plusieurs  sociétés  sav.  [Lafh.] 

LAURILLARD  ,  membre  de  la  Société  philomatique  .  etc 
(Mammifères,  Oiseaux  et  Reptiles  fossiles.)  [I,  n  ] 

DE  Qll ATREFAGES,  doc.  en  méd.  et  ès-sciences.  [A  dê  Q.] 

ROUL1W  5  membre  de  la  Société  philomatique,  etc  [Roui,.] 

Poissons. 


biRROA  9  pi  ofesseur  d  histoire  naturelle,  aide-naturaliste  au  |  VAIiEWCIEMM  ES  ,  professeur -admi  nistrateui  au  Muséum  d’His- 

Muséum  d’Histoire  naturelle.  [G.  B  ]  1  toire  naturelle.  [Val] 

Mollusques. 

AI.CIDE  D’ORBIGNY,  auteur  du  Voyage  dans  l’Amérique  1  DESHAYES ,  membre  de  la  Soc.  philomatique,  etc.  [Desh.J 

méridionale,  membre  de  la  Soc.  philomatique,  etc.  [A.d’0.[  I  VALENCIENNES,  prof.-adm.  au  Mus.  d’Ilist.  nat.  [Val.] 

Articulés. 


tusectes,  Myriapodes,  Arachnides,  Crustacés,  Cirrhopodes,  Annélides,  Helminthides,  Systolides.' 


AU  DO  l!IN  ,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur-adminis¬ 
trateur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [Aud.] 

BLANCHARD,  membre  de  la  Soc.  eiitomolog.  de  France.  [Bl.] 
BOITARD  ,  auteur  de  plusieurs  ouvrages  d’Iiist.  natur.  [  Boit.] 
CHEVROLAT,  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes.  [C-] 
DESMAREST,  secrét.  de  la  Soc.  entomolog.  de  France. [E  D.] 


DUJARDIN,  docteur  ès-sciences  ,  doyen  de  la  Faculté  des  scien¬ 
ces  de  Rennes.  ’  [Duj] 

DUPONCHEL,  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes.  [D.] 
GERVAIS  ,  doct.  ès-sciences,  membre  de  la  Soc.  philom.  [P.  G  ] 
LUCAS,  membre  de  la  Société  entomologique  de  France.  [H.  L  ] 
MILNE  EDWARDS,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  etc.  [M  E.] 


Zoophytes  ou  Rayonnée. 

(Echiuodermes,  Acalèphes,  Foraminifères,  Polypes,  Spongiaires  et  Infusoires 

ALCIDE  D’ORBIGNY,  membre  de  la  Société  philomati¬ 


que,  etc. 


DUJARDIN,  membre  de  la  Société  philomatique,  etc 
[A.  d’O.]  |  MILNE  EDWARDS  ,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  etc 

Rotanique. 


[Dhj  ] 
[M.  F..] 


DE  RREBISSON  ,  membre  de  plusieurs  soc.  savantes.  [  Bhéb  ] 

BRONGNIART  ,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur-admi¬ 
nistrateur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [Ad.  B.[ 

DECA1SN E,  aide-naturaliste  au  Muséum  d’Histoire  naturelle, 
membre  de  l’Institut  et  de  la  Société  philomatique.  [J.  D.]. 

DUCH4RTRE,  membre  de  la  Société  philomatique,  etc  [ l’.13.] 

DE  JUSSIEU,  D.-M.,  membre  de  l’Institut  ,  professeur-admi¬ 
nistrateur  au  Muséum  (l’Histoire  naturelle.  [Ad.  J.] 


LEMAIRE  ancien  professeur  de  l’Université,  membre  de  plu¬ 
sieurs  sociétés  savantes.  [C .  I- .  ] 

MONTAGNE,  D.-M.,  membre  de  la  Société  philomatique  et 
de  plusieurs  autres  sociétés  savantes.  [G.  M  ] 

RICHARD  ,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur  a  la  l’a¬ 
cuité  de  médecine.  [A.  R  ] 

SPACH  j  aide-naturaliste  au  Muséum  d’Ilist.  naturelle. 


|Sr. 


néologie ,  Minéralogie. 


CORD1ER  ,  membre  de  l’Institut,  professeur-administrateur  au 
Muséum  d’Histoire  naturelle  ,  pair  de  France  ,  inspecteur-général 
des  mines  ,  conseiller  d’Etat.  [L.  C.]i 

DELAFOSSE  ,  professeur  de  minéralogie  à  la  Faculté  des  scien¬ 
ces,  etc.  [Del.] 

DESNOYERS  ,  bibliothécaire  au  Muséum  d’Hist.  nat.  (Ques¬ 
tions  géologiques  sous  le  point  de  vue  historique.)  [J.Desn.] 


ÉLIE  DE  BEAUMONT  ,  membre  de  l’Institut,  professeui 
au  Collège  royal  de  France,  ingénieur  en  chef  des  mines,  etc 
°  [E. de  B.  ] 

CHARLES  D’ORBIGNY.  membre  de  plusieurs  sociétés  sa  van 
tes,  etc.  [C.tfO.] 

CONSTANT  PRÉVOST  ,  professeur  de  géologie  à  la  Facilite 
des  sciences,  etc. 


Chimie,  Physique  et  Astronomie. 


ARAGO  ,  secrétaire  perpétuel  de  l’Académie  des  sciences,  dé¬ 
puté,  etc.  [A  r.  ] 

BECQUEREL ,  membre  de  l’Institut ,  professeur-administra¬ 
teur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [üecq.] 

DUMAS,  membre  de  l’Institut,  professeur  de  chimie  a  la  Fa¬ 
culté  de  médecine  et  à  la  Faculté  des  sciences,  etc.  [Dlm.] 


PELTIER,  D.-M.,  membre  delà  Société  philomatique.  [P  ! 
PELOUZE  ,  membre  de  l’Institut  ,  professeur  -  de  chimie  au 
Collège  royal  de  France  et  à  l’École  polytechnique,  etc. 


[P  EL 


RIVIÈRE,  professeur  de  sciences  physiques,  de  l’Université 
royale. 


ans.  —  Imprimerie  de  L.  Martinet,  rue  Jaroh,  3o. 


RÉSUMANT  ET  COMPLÉTANT 

fous  les  faits  présentés  par  les  Encyclopédies,  les  anciens  dictionnaires  scientiliques,  les  Œuvres 
complètes  de  Buffon ,  et  les  meilleurs  traités  spéciaux  sur  les  diverses  branches  des  sciences 
naturelles;  —  Donnant  la  description  des  êtres  et  des  divers  phénomènes  de  la  nature, 
l’étymologie  et  la  définition  des  noms  scientifiques,  et  les  principales  applications  des  corps 
organiques  et  inorganiques  à  l’agriculture ,  à  la  médecine,  aux  arts  industriels ,  etc.; 


PAH  MESSIEURS 


ARAGO,  E.  BAUDEMENT,  BAZIN,  BECQUEREL, 

BIBRON ,  BLANCHARD  ,  BOITARD,  DE  BRÉBISSON  ,  AD.  BRONGNIART, 

C.  BROUSSAIS,  BRULLÉ,  CHEVROLAT,  CORDIER,  DECAISNE,  DELAFOSSE, 
DESHAYES,  DESMAREST,  J.  DESNOYERS,  ALCIDE  ET  CH.  D’ORBIGNY,  DOYÈRE. 
DUCHARTRE  ,  DUJARDIN,  DUMAS,  DUPONCHEL  ,  DUVERNOY  ,  MILNE  EDWARDS  , 
ÉLIE  DE  BEAUMONT,  FLOURENS,  GERBE,  GERVAIS,  IS.  GEOFFROY  ST. -HILAIRE, 
AL.  DE  HUMBOLDT,  DE  JUSSIEU,  DE  LAFRESNAYE  ,  LAURILLARD  , 
LEMAIRE,  LÉVEILLÉ,  LUCAS,  MARTIN  ST. -ANGE  ,  MONTAGNE, 
PELOUZE,  PELTIER,  C.  PRÉVOST,  DE  QUATREFAGES, 

A.  RICHARD,  RIVIÈRE,  ROULIN  ,  SPACH, 

VALENCIENNES,  ETC. 

DIRIGÉ  PAR  M.  CHARLES  D’ORBIGNY , 

Et  enrichi  d’un  magnifique  Atlas  de  planches  gravées  sur  acier. 


- o-o-OO-O  O  O  Cet - - 

TOME  ONZIÈME. 

- ®-o-00-0  C  C  C  c  c- - 


PARIS. 

CHEZ  LES  ÉDITEURS  MM.  RENARD,  MARTINET  ET  O * 

RUE  DE  B  U  S S  I  ,  G  ; 

ET  CHEZ 

LANGLOIS  ET  LECLERCQ,  I  VICTOR  MASSON, 

Rue  Je  lu  Harpe,  81.  '  Place  de  l’Ecole  de-Médecine ,  t. 

lîUmes  tmmons  ,  cljez  iT.  iMtcljelsfn  ,  à  fTeipzig. 

184  H 


h,5toh,cal 

mebical  J 

%/i^y 


tjMSTÆ 


DES  ABRÉVIATIONS 


EMPLOYÉES  DANS  CET  OUVRAGE. 


Les  abréviations  en  petites  capitales  placées  au  commencement  de  chaque  article 
indiquent  la  grande  classe  à  laquelle  il  appartient.) 


Acal . Acalèphes. 

Anal . Anatomie. 

Ann . Annales. 

Annél . Annélides. 

Aracli.  .  .  .  Arachnides. 

Asir .  ....  Astronomie” 

Bol.  .....  Botanique. 

Bot.  cr.  .  .  .  Botanique cryptogami- 
que. 

Boi.  ph  ...  .  Botanique  phanéroga- 


mîque. 

Bull.  .....  Bulletin. 

Chim . Chimie. 

Cîrrh.  ....  Cirrhopodes. 
Crusi.  ....  Crustacés. 


Êchin . Échinodermes. 


Fig.  .  *.  . 
Foramin. 
Foss.  ,.  . 
G.  ou  g.  . 
Géol..  .  . 
Helm.  .  . 
Hist.  nat. 
In fus  .  . 
Ins.  .  .  . 


.  .  Figure. 

.  .  Foraminiféres. 

.  .  Fossile. 

.  .  Genre. 

.  .  Géologie. 

.  .  Helminthides. 

.  .  Histoire  naturelle. 
.  .  Infusoires. 

.  .  Insectes. 


Mam . Mammifères 

Mèrn . Mémoire. 

Mêtéor.  .  .  .  Météorologie. 

Min . Minéralogie. 

Moll . Mollusques. 

Myriap.  .  .  .  Myriapodes. 

Ois.  .....  Oiseaux. 

Palèom.  .  .  .  Paléontologie. 
Ph.ouPhan.  Phanérogame, ou  pha 
nérogamie. 

Phys . Physique. 

Physiol.  .  .  .  Physiologie. 

PL . Planche. 

Poiss . Poissons. 

Polyp  ....  Polypes,  Polypiers. 

Rad . Radiaires 

Rept.  ....  Reptiles. 

Spong  ....  Spongiaires. 

Systol . Syslolides. 

Syn.ou  Synon.  Synonyme. 

Térat . Tératologie. 

V.  ou  Foy.  Voyez. 

Vulg . Vulgaire. 

Zool . Zoologie. 

Zooph.  .  .  .  Zoophytes. 


DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL 

D’HISTOIRE  NATURELLE. 


R 


REPTILES.  Replilia.  zool.—  Les  Reptiles 
ne  sont  ni  nombreux,  ni  bien  variés  en  es¬ 
pèces  dans  les  contrées  froides  ou  tempérées; 
on  n’en  compte  donc  qu’un  fort  petit  nombre 
dans  nos  pays  ;  mais  il  y  en  a  en  grande 
abondance  et  d’apparences  fort  diverses  dans 
les  pays  chauds.  La  bizarreriedeleurs  formes, 
leur  aspect  en  général  repoussant  et  surtout 
les  propriétés  malfaisantes  de  certains  d’en¬ 
tre  eux  ont  inspiré  ,  à  toutes  les  époques  et 
chez  toutes  les  nations,  les  mêmes  sentiments 
de  curiosité  et  de  crainte.  Des  préjugés  sans 
nombre  ont  pris  naissance  à  leur  occasion  ; 
les  charlatans  en  ont  fait  à  toutes  les  épo¬ 
ques  les  instruments  ou  les  gages  de  leur 
prétendue  puissance,  et  les  anciennes  cosmo¬ 
gonies  que  nous  a  léguées  l’Orient  leur  font 
jouer  des  rôles  aussi  redoutés  que  fantasti¬ 
ques.  Les  moindres  Reptiles  nous  inspirent 
souvent  de  la  frayeur  et  toujours  de  la  ré¬ 
pugnance;  aussi  leurs  espèces,  les  plus  in¬ 
nocentes  aussi  bien  que  celles  qui  sont  les 
plus  venimeuses  sont-elles  frappées  d’une 
égale  réprobation:  témoin  l’inoffensif  Orvet 
que,  dans  la  plupart  de  nos  provinces,  on 
craint  à  l’égal  de  la  Vipère. 

Les  Reptiles  dont  la  physionomie  nous  est 
la  mieux  connue,  parce  que  nous  avons  plus 
fréquemment  l'occasion  de  les  voir,  sont  les 
Lézards,  qui,  par  une  exception  rare,  ne  pro¬ 
duisent  pas  sur  nous  le  même  effet  que  les 
autres  animaux  du  même  groupe,  quelques 
Serpents  et,  en  particulier,  les  Couleuvres  et 
la  Vipère,  la  Grenouille,  diverses  espèces  de 
Crapauds,  de  Salamandres  ou  de  Tritons  et 
quelques  Tortues.  Mais  les  Reptiles  que  les 
naturalistes  ont  réunis  dans  les  musées  et 
qu’ils  ont  rapportés  de  tous  les  points  du 
T.  xi. 


globe  ou  recueillis  à  la  surface  des  mers  sont 
très  nombreux  en  espèces,  si  on  les  compare 
à  ceux  que  produit  l’Europe.  Les  familles 
qu’ils  constituent  sont  aussi  très  diverses,  et, 
quoique  la  plupart  n’aient  pas  de  représen¬ 
tants  chez  nous,  leur  étude  est  bien  loin 
d’être  sans  intérêt:  tels  sont  les  Crocodiles  , 
les  Caméléons,  les  Iguanes,  les  Amphisbènes, 
les  Hydrophides,  les  Pipas,  les  Amphiumes, 
les  Sirènes  et  beaucoup  d’autres  dont  nous 
aurons  bientôt  occasion  de  parler. 

Dans  l’opinion  de  la  plupart  des  auteurs, 
et  cela  presque  jusque  dans  ces  dernières  an¬ 
nées, les  Reptiles  constituaient  l’unedes  qua¬ 
tre  grandes  classes  de  la  série  des  Vertébrés. 
Il  est,  en  effet,  fort  aisé  de  les  distinguer  des 
Mammifères,  des  Oiseaux  et  des  Poissons., 
Ainsi  les  Reptiles  n’ont  ni  poils,  ni  mamelles, 
comme  les  premiers  de  ces  animaux;  leur 
corps  n’est  jamais  recouvert  de  plumes,  et 
ils  n’ont  pas  le  port  tout  spécial  qui  distin¬ 
gue  les  Oiseaux  ;  on  ne  peut  pas  non  plus 
les  confondre  avec  les  Poissons,  puisque  leurs 
membres  et  leur  queue  ont  la  forme  exté¬ 
rieure  de  ceux  des  Vertébrés  supérieurs,  et 
ne  présentent,  dans  aucun  cas,  les  nombreux 
rayons  propres  aux  nageoires  des  Poissons. 
A  ces  caractères,  on  pourrait  en  joindre 
quelques  uns  encore,  mais  également  néga¬ 
tifs  et  qui  n’auraient,  par  conséquent,  pas 
une  plus  grande  valeur.  Peut-être  aussi 
qu’aucun  de  ces  caractères  ne  serait  commun 
à  tous  les  animaux  que  l’on  a  réunis  sous  la 
dénomination  de  Reptiles.  Nous  dirons  donc, 
dès  à  présent,  que  la  prétendue  classe  natu¬ 
relle  des  Reptiles  ne  saurait  conserver  les  li¬ 
mites  qui  lui  ont  été  pendant  longtemps  as¬ 
signées,  et  qu’il  n’est  plus  possible  de  com- 

t 


2 


REP 


REP 


parer,  même  souslepointdevue  méthodique, 
sa  valeur  à  celle  des  Mammifères  et  moins 
encore  à  celle  des  Oiseaux.  Les  Reptiles  ne  for¬ 
ment  pas  un  groupe  naturel,  et  ils  méritent, 
bien  plus  que  les  Poissons,  d’être  divisés.  Les 
familles  que  l’on  a  réunies  sous  cette  déno¬ 
mination  de  Reptiles  se  rapportent  à  deux 
catégories  bien  distinctes,  et  nous  verrons  par 
presque  toutes  les  données  de  cet  article  qu’il 
y  a  réellement  deux  classes  de  Reptiles  :  les 
uns  à  peau  nue  et  presque  muqueuse ,  tels  que 
la  Grenouille  ou  le  Triton  ;  les  autres  à  peau 
recouverte  d’un  épiderme  écailleux,  et  dont 
les  Crocodiles,  les  Tortues,  les  Lézards  et  les 
Serpents  sont  les  types  les  plus  connus.  Les 
premiers  de  ces  animaux  ,  quoique  doués  de 
la  physionomie  qui  distingue  d’une  manière 
générale  les  Reptiles,  sont  cependant  plus 
semblables  aux  Poissons  par  le  fond  même 
de  leur  organisation.  Les  seconds,  au  con¬ 
traire,  ressemblent  davantage  aux  Oiseaux 
ou  aux  derniers  des  Mammifères.  Nous  expo¬ 
serons  les  particularités  qui  distinguent  ces 
groupes  principaux  de  Reptiles,  à  quelque 
pays  qu’ils  appartiennent.  Mais  les  détails 
que  nous  donnerons  à  leur  égard  ,  quelque 
circonstanciés  qu’ils  fussent,  ne  permet¬ 
traient  pas  d’apprécier  la  véritable  nature 
de  ces  groupes ,  si  nous  nous  bornions  à 
l’étude  des  espèces  qui  vivent  actuellement 
à  la  surface  du  globe.  Les  Reptiles  ont  été 
abondants  pendant  les  périodes  géologiques 
qui  ont  précédé  la  nôtre,  et  l’on  rencontre, 
dans  les  assises  des  terrains  tertiaires  et 
secondaires,  des  ossements,  des  dents  et  par¬ 
fois  des  écailles  ou  d’autres  parties  provenant 
de  Reptiles  très  variés  dans  leurs  formes  et 
très  différents  de  ceux  qui  caractérisent  la 
faune  actuelle.  Les  Reptiles  fossiles,  princi¬ 
palement  ceux  des  temps  secondaires,  étaient 
doués  d’une  organisation  plus  ou  moins  dif¬ 
férente  de  celle  des  genres  actuels;  ils  appar¬ 
tenaient  pour  la  plupart  à  des  familles  bien 
distinctes  de  celles  que  nous  connaissons , 
et  certaines  particularités  de  leur  taille  aussi 
bien  que  leur  structure  dénotent  qu’ils  ont 
eu  des  habitudes  spéciales.  Leur  rôle  au  sein 
de  la  création  était  aussi  tout  autre  et  bien 
plus  important  que  celui  des  Reptiles  qui 
leur  ont  succédé.  L’absence  ou  la  rareté  des 
Mammifères,  dans  les  formations  secondaires, 
explique  en  partie  les  différences  que  nous 
montre  l’histoire  comparée  des  Reptiles  se¬ 


condaires  et  de  ceux  des  faunes  tertiaires  ou 
actuelles.  C’est  pourquoi ,  tout  en  prenant 
dans  la  nature  vivante  nos  termes  de  compa¬ 
raison,  il  convient  que  nous  parlions  simul¬ 
tanément  des  Reptiles  éteints  et  des  particu-, 
larités  qui  les  distinguaient.  La  connaissance 
des  uns  et  des  autres  nous  sera  d’ailleurs 
indispensable  quand  nous  traiterons,  dans 
cet  article,  de  la  classification  et  de  la  géo¬ 
graphie  erpétologiques. 

I.  De  la  forme  extérieure  et  des  organes  de  la 
nutrition  chez  les  Reptiles. 

1 .  La  taille,  comme  la  forme  des  Reptiles, 
est  fort  variable.  Certaines  espèces  restent 
pendant  toute  leur  vie  très  petites ,  ainsi 
qu’on  en  voit  parmi  les  Agames,  les  Lézards, 
les  Serpents,  les  Crapauds  ou  les  Salaman¬ 
dres  ,  tandis  que  d’autres  acquièrent  de 
grandes  dimensions.  On  voit  des  Crocodiles 
et  des  Serpents  qui  ont  jusqu  a  7  et  8  mè¬ 
tres  de  long.  Des  individus  de  la  même  es¬ 
pèce  peuvent  aussi  différer  beaucoup  entre 
eux  sous  le  même  rapport,  suivant  les  cir¬ 
constances  au  milieu  desquelles  ils  ont  été 
placés;  la  croissance  des  Reptiles  paraît  se 
continuer  pendant  toute  leur  vie,  etl’on  are- 
marqué  au  Muséum  de  Paris  que  des  Pythons 
provenant  tous  d’une  même  couvée  étaient 
arrivés ,  en  quelques  années ,  à  une  taille 
fort  différente.  On  sait  égalementque  certains 
Reptiles  des  temps  géologiques,  mais  prin¬ 
cipalement  ceux  de  la  période  secondaire, 
atteignaient  une  longueur  presque  aussi 
considérable  que  celle  de  nos  Cétacés  ac¬ 
tuels,  et  ce  fait  est  d’autant  plus  curieux, 
que,  parmi  ces  géants  des  Reptiles,  il  y  en 
avait  dont  ie  genre  de  vie  était  complète¬ 
ment  terrestre. 

2.  La  forme  est  également  susceptible, 
chez  les  mêmes  animaux,  de  très  grandes  va¬ 
riations.  Mais  elle  peut  être  ramenée  à  trois 
dispositions  principales  :  celle  des  Lézards, 
dont  le  corps  est  quadrupède,  bas  sur  pattes 
et  terminé  par  une  queue  en  général  fort 
longue.  Celle  des  Tortues  ou  des  Grenouilles, 
qui  est  plus  ramassée  ,  et  dont  la  queue  est 
courte  ou  nulle,  et  enfin  celle  des  Serpents, 
qui  est  caractérisée  par  l’absence  de  mem¬ 
bres ,  l’allongement  du  corps,  ainsi  que  de 
la  queue,  et  la  forme  plus  ou  moins  cylin¬ 
drique  de  celui-là.  Les  dernières  Tortue 
commencent  à  prendre  la  forme  sauroïde; 


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3 


les  derniers  Sauriens  ressemblent  davantage 
aux  Serpents,  soit  que  leurs  membres  se  rac¬ 
courcissent,  soit  qu’ils  disparaissent  en  partie 
ou  en  totalité;  enfin,  chez  les  derniers  des 
Reptiles,  on  remarque  une  tendance  mani¬ 
feste  vers  la  forme  ichthyoïde,  et  ils  rap¬ 
pellent  surtout  les  Poissons  de  la  famille 
des  Murènes.  Quelques  Reptiles  antédilu¬ 
viens  étaient  destinés  à  vivre  en  pleine  mer, 
et  leur  corps  aussi  bien  que  leurs  mem¬ 
bres  étaient  établis  sur  le  modèle  qui  ca¬ 
ractérise  nos  Cétacés  actuels.  L’Ichthyo- 
saure  avait  même,  comme  ces  derniers,  le 
col  extrêmement  court,  et  sa  queue  était 
allongée.  Chez  les  Plésiosaures,  c’est  la  dis¬ 
position  inverse  que  l’on  remarque;  le  cou 
était  long  et  la  queue  assez  courte.  Nous 
n’avons  plus  aujourd’hui  que  les  Chélonées 
et  les  Sphargis,  de  l’ordre  des  Chéloniens, 
dont  l’organisation  soit  réellement  appro¬ 
priée  à  la  vie  thalassique,  et  les  dispositions 
conformes  à  ce  genre  de  vie  que  présen¬ 
tent  leur  corps  et  leurs  membres  sont  loin 
d’être  aussi  profondes  que  celles  qui  distin¬ 
guaient  les  Reptiles  marins  des  temps  an¬ 
ciens.  Le  tronc  raccourci  des  Ptérodactyles 
ne  manque  pas  d’analogie  avec  celui  des 
Chéiroptères  dont  ces  Reptiles  avaient  peut- 
être  les  habitudes. 

Chaque  genre ,  chaque  espèce  montre 
aussi  des  dispositions  morphologiques  qui 
lui  sont  spéciales,  mais  dont  l’énumération 
est,  comme  on  le  pense  bien  ,  impossible 
dans  un  travail  comme  celui-ci.  Ces  dis¬ 
positions  ,  qui  sont  du  ressort  de  la  mor¬ 
phologie  physionomique  plutôt  que  de  celui 
de  la  zoologie  descriptive  ,  sont  souvent  fort 
bizarres  et  fort  utiles  à  consulter  poui  la 
détermination  des  espèces  ;  mais  le  crayon 
peut  seul  en  rendre  toutes  les  finesses,  et 
le  port,  ainsi  que  la  nature  de  leurs  mouve¬ 
ments  ,  qui  diffèrent  encore  suivant  les  es¬ 
pèces,  contribuent  aussi  à  donner  aux  Rep¬ 
tiles  un  extérieur  tout-a-fait  caractéiistique. 
D’autres  différences  dans  la  forme  tiennent 
aux  nombreuses  particularités  que  les  écail¬ 
les  dont  la  peau  est  recouverte,  ses  tuber¬ 
cules ,  ses  glandes,  etc.,  peuvent  offrir. 
Les  caractères  que  l’on  en  tire  sont  presque 
toujours  susceptibles  de  description  ,  et  on 
leur  emprunte  le  plus  souvent  la  diagnose 
des  espèces.  Les  Reptiles  sont  un  des  exem¬ 
ples  les  plus  concluants  que  l’on  puisse  citer 


de  l’excellence  des  caractères  empruntés  à 
l’enveloppe  extérieure;  aussi  depuis  Merrem 
a-t-on  grand  soin  de  noter  toutes  les  dis¬ 
positions  morphologiques  qu’ils  affectent. 

3.  Cette  enveloppe  est  la  peau,  qui  se 
moule  sur  la  forme  même  des  animaux  ,  et 
qui  nous  en  donne  l’expression  en  même 
temps  qu’elle  traduit  à  l’extérieur  les  prin¬ 
cipales  dispositions  de  leur  organisation  in¬ 
terne.  Elle  montre  chez  les  Reptiles  quelques 
particularités  par  lesquelles  nous  commen¬ 
cerons  l’étude  de  leur  structure.  Sa  nature 
est  loin  d’être  uniforme,  et  l’on  peut  dire 
qu’elle  est  établie  chez  ces  animaux  d’après 
deux  types  extrêmement  différents  l’un  de 
l’autre.  Pourvue,  chez  les  Chéloniens,  les 
Crocodiles,  les  Sauriens  et  les  Serpents,  d’un 
épiderme  résistant,  d’apparence  écailleuse , 
et  par  lequel  l’animal  est  plus  complètement 
isolé  du  monde  extérieur,  elle  a,  au  contraire, 
chez  les  Cécilies,  les  Grenouilles,  les  Sa¬ 
lamandres  et  les  animaux  qui  leur  ressem¬ 
blent,  l’aspect  essentiellement  muqueux. 
Chez  eux ,  elle  est  riche  en  cryptes  muci- 
pares ,  et  au  lieu  d’un  épiderme  épais  et 
desséché,  elle  ne  présente  qu’un  épithélium 
fin  et  sans  importance,  qui  est  loin  de  lui 
fournir  une  protection  égale  à  celle  que  le 
derme  des  Reptiles  écailleux  reçoit  de  leur 
épiderme  Cette  distinction  des  Reptiles  en 
écailleux  et  en  nus  est  fondamentale  en  er¬ 
pétologie.  Les  Reptiles  nus  ou  les  Batraciens 
de  M.  Brongniart  sécrètent  en  abondance, 
par  leur  peau,  un  mucus,  âcre  dans  beaucoup 
d’espèces ,  et  que  nous  avons  vu,  chez  les 
Tritons,  nourrir  dans  sa  substance  des  In¬ 
fusoires  rotateurs.  Certains  amas  décryptés 
mucipares  propres  à  ces  animaux  ont  reçu 
des  dénominations  particulières.  Ceux  qui 
sont  placés  près  de  la  région  auriculaire 
sont  les  plus  connus;  on  les  appelle  paro¬ 
tides;  ce  sont  les  Coussins  de  Linné.  La 
surface  cutanée  de  quelques  genres  à  peau 
nue  est  annelée  d’une  manière  évidente 
(Cécilies,  Sirènes,  etc.).  Notons  aussi  que 
le  derme  de  quelques  Reptiles  nus  présente 
des  écailles  véritables,  mais  que  celles-ci  sont 
développées  dans  des  loges  de  sa  substance, 
et  non  pas  simulées  à  sa  surface  par  l’épi¬ 
derme.  Ces  écailles  sont  comparables  à  celles 
des  Poissons ,  quoiqu’elles  ne  soient  ni  cy- 
cloïdes,  ni  cténoïdes;  les  Cécilies  et  le  Lépi- 
dosirène  nous  en  présentent  des  exemples.  Au 


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4 

contraire  ,  les  écailles,  que  l’on  pourrait  ap¬ 
peler  épidermiques  et  qui  se  voient  chez  les 
autres  Reptiles,  neméritent  réellement  pas  ce 
nom.  Elles  consistent  en  une  simplesurpeau 
ou  épiderme  bien  plus  épais  que  l’épithélium 
des  Reptiles  nus,  et  surmoulant  tous  les  ac¬ 
cidents  du  derme.  M.  de  Blainville  a  donné 
à  ces  fausses  écailles  le  nom  de  squames , 
pour  les  distinguer  des  écailles  propres  ou 
dermiques  des  Poissons  et  des  Cécilies,  ainsi 
que  des  fausses  écailles  unguiformes  ou  pi- 
liques  des  Pangolins,  dans  la  classe  des 
Mammifères.  Il  a  quelquefois  appelé  Squa- 
mifères  les  Reptiles  qui  en  sont  pourvus. 
La  forme  de  ces  écailles  est  très  variable, 
suivant  les  genres  :  la  régularité  de  leurs 
moindres  dispositions,  suivant  les  points  du 
corps  et  principalement  à  la  tête,  les  rainures, 
les  carènes,  etc.,  qu’elles  présentent  méri¬ 
tent  d’être  signalées  avec  soin  dans  les  des¬ 
criptions  d'erpétologie,  et  l’on  a  désigné  par 
des  noms  particuliers  les  plus  caractéristi¬ 
ques  d’entre  elles.  Ce  sont  ces  particularités 
morphologiques  des  écailles  qui  servent  ac¬ 
tuellement  pour  la  diagnose  des  genres  et  des 
espèces  de  Reptiles,  comme  en  mammologie 
on  se  sert  des  dents ,  ou  en  ornithologie  des 
plumes  alaires  ou  caudales.  Chez  les  Chélo- 
niens,  les  écailles  ont  une  disposition  toute 
spéciale;  chez  les  Crocodiles,  elles  sont  sou¬ 
vent  soutenues  par  des  encroûtements  osseux 
du  derme,  et  il  en  est  de  même  chez  quelques 
Sauriens  et  principalement  chez  les  Scin- 
ques.  Les  écailles  ou  plutôt  l’étui  épider¬ 
mique  des  saillies  du  derme  chez  les  Rep¬ 
tiles  est  sujet  à  des  mues  plus  ou  moins 
fréquentes.  Ces  mues,  dont  on  trouve  la 
trace  chez  les  Chéloniens,  existent  aussi 
chez  les  Reptiles  nus;  mais  elles  sont  sur¬ 
tout  manifestes  chez  les  Sauriens,  les  Ophi¬ 
diens  et  les  Amphisbènes.  On  rencontre  sou¬ 
vent  la  dépouille  épidermique  abandonnée 
par  ces  animaux,  soit  dans  l’état  de  nature, 
soit  en  captivité.  Les  caractères  extérieurs 
des  Reptiles  y  sont  si  bien  imprimés,  que 
l’on  y  démontre  les  moindres  dispositions  des 
plaques  céphaliques  ,  anales  ou  autres  , 
auxquelles  sont  empruntés  les  caractères 
spécifiques.  L’inspection  d’unesemblable’dé- 
pou  il  le  suffit  pour  faire  déterminer  l’espèce 
de  Reptile  dont  elle  provient.  Ces  mues  sont 
plus  eu  moins  fréquentes,  suivant  les  sai¬ 
sons,  les  espèces  chez  lesquelles  on  les  étu¬ 


die,  ou  l’état  de  santé  des  individus.  Quel¬ 
ques  squamifères  ont  à  la  peau  des  pores 
sécréteurs  ,  mais  ils  en  ont  bien  moins 
que  les  Reptiles  nus,  et  toutes  leurs  espèces 
sont  loin  d’en  être  pourvues.  Ces  pores  sont 
situés  au-devant  de  l’anus  ou  sous  les  cuis¬ 
ses  et  disposés  en  ligne  longitudinale  ;  on 
les  nomme  pores  anaux  ou  pores  fémoraux, 
suivant  qu’ils  occupent  l’une  ou  l’autre 
position.  Les  Crocodiles  ont  sous  la  gorge 
un  pore  sécréteur  d’où  s’échappe  une  hu¬ 
meur  musquée. 

La  peau  des  Reptiles  qui  viennent  de 
nous  occuper  est  toujours  plus  ou  moins 
intimement  unie  aux  muscles  sous-jacents 
ou  même  aux  os,  comme  on  le  voit  à  la  ca¬ 
rapace  des  Tortues  et  à  la  tête  des  mêmes 
animaux,  ainsi  que  sur  celle  des  Sauriens 
et  des  Serpents.  Quelques  Batraciens,  en 
particulier  nos  Pélobates  et  le  genre  Ephip- 
pifer,  sont  aussi  plus  ou  moins  dans  le 
même  cas,  ainsi  que  nous  le  verrons  en  par¬ 
lant  du  derrnatosquelette.  La  peau  des  Rep¬ 
tiles  nus  de  l’ordre  des  anoures  est  presque 
complètement  indépendante  des  muscles, 
et  l’air  peut  s’introduire  entre  elle  et  le 
corps.  Il  y  a  des  Reptiles  squamifères  dont  la 
peau  est  à  peu  près  aussi  molle  que  celle  des 
Reptiles  nus;  tels  sont  les  Trionyx  et  les 
Sphargis,  dans  l’ordre  des  Chéloniens.  Elle 
est  soutenue  chez  les  Sphargis  par  un  der- 
matosquelette  qui  rappelle  la  carapace  des 
Ostraciens. 

4.  Le  bec  des  Tortues  et  les  ongles  des  Rep¬ 
tiles  écailleux  constituent  aussi  des  dépen¬ 
dances  de  la  peau.  Ce  sont  des  parties  cor¬ 
nées  semblables  à  celles  qui  distinguent 
les  Mammifères  et  les  Oiseaux.  Ces  parties 
qui  manquent  chez  les  Poissons  sont  aussi 
fort  rares  chez  les  Reptiles  nus  :  le  Dac- 
tylèthre  du  Cap,  ainsi  qu’une  espèce  de  Sa¬ 
lamandre  du  Japon  (S.  unguiculata  Schle- 
gel),  sont  les  seuls  qui  montrent  des  traces 
d’ongles;  les  éperons  du  talon  des  Pélobates 
sont  aussi  des  parties  de  même  nature.  Tous 
les  Reptiles  écailleux,  qui  ont  des  membres, 
sont  pourvus  d’ongles,  sauf  cependant  les 
Tortues  marines  du  genre  Sphargis  ;  les  émi¬ 
nences  en  forme  de  cornes  qui  surmontent  la 
tête  de  quelques  Sauriens  ,  particulièrement 
celle  du  Basilic,  des  Phrynosomes  et  du  Mo- 
îoeh,  sont  des  pièces  ostéodermiques  ou  sque¬ 
lettiques  et  non  des  pièces  cornées.  Celles  des 


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5 


deux  derniers  genres  contribuent  beaucoup 
à  la  bizarrerie  des  animaux  qui  les  portent. 

Il  y  a  aussi  des  cornes,  mais  qui  sont  sim¬ 
plement  cutanées,  chez  les  Cérastes  de 
l’ordre  des  Ophidiens  et  chez  quelques  Ba¬ 
traciens  tels  que  les  Cystignathes.  Le  grelot 
caudal  des  Serpents  à  sonnettes  résulte 
d’une  disposition  particulière  des  étuis  cor¬ 
nés  qui  terminent  la  queue  de  ces  animaux  : 
ces  étuis  ne  tombant  pas  à  chaque  mue, 
leur  nombre  augmente  à  mesure  que  l’ani¬ 
mal  avance  en  âge. 

La  peau  de  beaucoup  de  Sauriens  et  celle 
de  certains  Batraciens  forme  sur  la  ligne 
médiane  du  corps  des  saillies  en  forme  de 
crêtes,  régnant  sur  le  dos  et  la  queue  ou 
sur  l’une  de  ces  régions  seulement.  Jamais 
ces  crêtes  ne  sont  soutenues  comme  les  na¬ 
geoires  impaires  des  Poissons  par  des  pièces 
squelettiques.  Leurs  dispositions,  suivant  les 
espèces,  sont  excellentes  à  consulter  pour  la 
caractéristique  de  celles-ci  et  des  genres. 
Jamais  il  n’y  en  a  sous  le  ventre;  mais  on 
en  voit  dans  quelques  cas  à  la  région  auri¬ 
culaire  (Phrynocéphale  ,  Agarnes,  etc.),  sur 
les  côtés  du  cou  (Chlamydosaure )  ,  sous  la 
gorge  (sittane,  dragon,  etc.,  etc.),  sur  les 
parties  latérales  du  corps  et  de  la  queue 
(  phyllure  ,  dragon  ).  Celles  des  Tritons 
n’existent  que  chez  les  mâles  et  seulement 
pendant  la  saison  des  amours;  elles  régnent 
sur  tout  le  dessus  du  corps.  Les  Reptiles 
aquatiques  ont  les  pieds  plus  ou  moins 
palmés. 

5.  Les  couleurs  des  Reptiles,  sans  être  aussi 
vives  que  celles  des  Oiseaux  ou  des  Poissons, 
ne  laissent  pas  que  d’être  fort  agréables 
dans  certains  cas.  La  belle  teinte  verte  des 
Lézards,  les  taches  ou  les  raies  noires, 
bleues  ou  blanches  qui  en  relèvent  la  viva¬ 
cité,  les  nuances  rouges  ou  roses  de  leur 
ventre  et  parfois  de  leur  dos,  ont  été  remar¬ 
quées  de  tout  le  monde.  Les  Sauriens  exo¬ 
tiques  ont  des  teintes  non  moins  éclatantes, 
et  il  y  a  des  Couleuvres,  des  Grenouilles,  etc., 
également  remarquables  sous  ce  rapport. 
Ces  dispositions  tiennent  au  pigmentum 
lui-même.  Une  particularité  moins  facile  à 
comprendre  que  nous  montrent  beaucoup  de 
de  Reptiles  est  leur  versicoloréité,  c’est-à-dire 
la  propriété  qu’ils  ont  de  changer  plusieurs 
fois,  et  en  peu  d’instants,  les  nuances  qui 
leur  paraissaient  particulières.  Nuis  ne  sont 


plus  célèbres,  sous  ce  rapport ,  que  les  Ca¬ 
méléons  ;  d’autres  jouissent  d’une  semblable 
propriété,  tels  les  Marbrés,  etc.  Les  Batra¬ 
ciens  varient  aussi  leur  nuance  sous  l’im- 
pression  des  circonstances  environnantes. 
On  remarque  ce  phénomène  chez  les  Rai¬ 
nettes,  et  nps  Grenouilles  elles-mêmes  n’en 
sont  pas  exemptes.  Nous  emprunterons  au 
traité  de  Physiologie  comparée  de  Dugès 
l’observation  suivante  : 

«  Une  Rainette  commune,  que  je  trouvai, 
dit  il  ,  dans  un  trou  au  pied  d’un  arbre, 
était  d’un  noir  très  foncé  ,  et  sans  mélange, 
dans  toutes  les  parties  ordinairement  vertes  ; 
mise  dans  une  boîte  de  carton,  elle  en  est 
sortie,  au  bout  d’une  demi -heure,  colorée 
en  jaune  serin.  Une  Grenouille  ,  prise  dans 
un  vieux  tonneau  plein  d’eau,  était  d’un 
noir  tirant  sur  le  vert;  nous  la  trouvâmes 
fauve,  un  quart  d’heure  après,  dans  le  fou¬ 
lard  isabelle  où  nous  l’avions  enveloppée  ,  et 
ces  animaux  ne  reprirent  point  leur  teinte 
foncée  après  avoir  été  de  nouveau  plongés 
dans  l’eau.  Ce  n’était  donc  pasla  dessiccation 
qui  les  avait  éclaircis,  et  il  n’y  avait  pas  eu 
non  plus  de  mue  dans  un  si  court  inter¬ 
valle.  » 

6.  La  peau  tégumentaire  et  la  peau  mu¬ 
queuse  respiratrice  ,  digestive  ou  génitale  , 
absorbent  et  exhalent  sans  cesse.  La  vie  se 
manifeste  essentiellement  par  cet  échange 
indispensable  à  son  entretien  qui  s’établit 
entre  l’animal  et  le  monde  ambiant.  Les 
Reptiles  ont  fourni  aux  physiologistes,  lors¬ 
qu’ils  ont  voulu  connaître  les  lois  de  1 1  ab¬ 
sorption  et  de  l’exhalation  chez  les  animaux, 
ces  espèces  d’endosmomètres  vivants ,  des 
moyens  d’expérimentation  à  la  fois  com¬ 
modes  et  démonstratifs ,  et  la  science  pos¬ 
sède  beaucoup  de  travaux  sur  l’absorption 
exécutée  au  moyen  des  Reptiles.  Les  espèces 
dont  la  peau  est  nue  se  prêtent  bien  mieux 
que  les  autres  à  ce  genre  de  recherches. 
Robert  Townson  a  dit  que  les  Grenouilles 
et  les  Rainettes  absorbaient  l’eau  par  la 
peau  au  lieu  de  la  boire ,  et  qu’au  lieu 
de  la  rejeter  par  l’urèthre,  elles  la  rendaient 
par  la  transpiration.  Daudin  a  fait,  pour 
connaître  la  faculté  d’absorption  de  ces  ani¬ 
maux,  des  expériences  faciles  à  répéter.  Des 
Grenouilles  et  des  Rainettes,  posées  vivantes 
sur  du  papier  mouillé,  se  remplissent,  as¬ 
sure-t-il,  d'une  telle  quantité  d’eau  ,  qu’au 


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bout  d’une  heure  et  demie  leur  poids  est 
doublé.  Après  avoir  tenu  au  sec  ,  pendant 
sept  jours  et  demi ,  deux  Grenouilles  vertes, 
il  les  plaça  dans  un  bocal  sur  des  feuilles 
humectées,  et,  au  bout  de  deux  heures,  leur 
poids  était  augmenté  de  près  du  double. 

Cette  facilité  d’absorption  a  donné  lieu  à 
une  expérience  remarquable,  et  qui  sert  à  la 
démonstration  du  phénomène  dont  il  s’agit 
dans  les  cours  de  physiologie.  Une  Gre¬ 
nouille  ,  immergée  pendant  quelques  heures 
dans  du  prussiate  de  potasse  ,  mais  seule¬ 
ment  par  les  extrémités  inférieures,  s’imbibe 
d’une  quantité  assez  considérable  de  ce  li¬ 
quide  pour  que  toutes  les  parties  de  son 
corps  en  montrent  bientôt  des  traces.  Voici 
comment  on  le  constate.  Le  chlorure  de  fer 
mêlé  au  prussiate  de  potasse,  précipite, 
comme  on  le  sait,  du  prussiate  de  fer  dont 
la  couleur  est  d’un  bleu  foncé  :  or,  si  l’on 
prend  une  baguette  de  verre  imprégnée  de 
cette  dernière  solution,  on  obtient,  quel  que 
soit  le  point  de  la  Grenouille  ,  extérieur  ou 
intérieur, quel’on  toucheavec  cette  baguette, 
même  le  cœur  ou  le  poumon  ,  une  tache 
bleue  plus  ou  moins  vive. 

7.  La  peau  des  Reptiles  nous  conduit  à 
parler  de  leurs  membranes  muqueuses  qui 
en  sont,  comme  celles  de  tous  les  autres 
animaux,  une  simple  continuation  plus  ou 
moins  profondément  enfoncée  dans  l’inté¬ 
rieur  du  corps.  La  muqueuse  digestive  est 
celle  qui  nous  occupera  de  préférence  en 
ce  moment.  Ses  dispositions ,  suivant  les 
différents  groupes  de  Reptiles  ,  sont  fort 
peu  variées,  ce  qui  est  en  rapport  avec  le 
régime  presque  constamment  animal  des 
Reptiles.  L’estomac  y  est  moins  bien  déli¬ 
mité  que  chez  les  animaux  supérieurs,  et 
il  ne  présente,  dans  aucun  cas,  le  degré  de 
complication  qu’on  lui  connaît  chez  les  Ru¬ 
minants  ,  les  Cétacés  ou  les  Oiseaux.  Dans 
beaucoup  de  Reptiles  il  est  fort  court  ,  et  le 
Pipa  est  certainement  l’un  de  ceux  chez  les¬ 
quels  il  est  le  plus  remarquable  sous  ce  rap¬ 
port.  Les  Tortues,  qui  sont  herbivores,  l’ont 
cependant  assez  long.  On  ne  connaît  de 
cæcum  que  chez  un  très  petit  nombre  d’es¬ 
pèces.  M.  Duvernoy  a  publié,  dans  les  Leçons 
d’anatomie  comparée  de  Cuvier ,  des  détails 
fort  circonstanciés  à  cet  égard,  et  un  tableau 
comparatif  de  mesure  auquel  nous  ren¬ 
voyons. 


Les  intestins  les  plus  longs  sont  ceux  du 
Crocodile  du  Nil  (  5,790  )  ,  de  la  Tortue  des 
Indes  (  3,660  ).  Les  Anoures  méritent  aussi 
d’êtrecités,  parce  que  leur  canal  alimentaire, 
fort  long,  pendant  qu’ils  ont  la  forme  de 
Têtards,  devient  au  contraire  fort  court 
lorsqu’ils  sont  arrivés  à  l’état  parfait.  Cette 
singularité  est  en  harmonieavec  leur  régime, 
qui,  d’herbivore  qu’il  était  dans  le  jeune 
âge ,  devient  carnassier  dans  l’âge  adulte. 

L’œsophage  des  Tortues  de  mer  montre 
des  papilles  coniques  d’une  singulière  di¬ 
mension. 

Chez  tous  les  Reptiles  l’orifice  posté¬ 
rieur  du  canal  intestinal  est  précédé  d’une 
dilatation  cloacale  dans  laquelle  débou¬ 
chent  aussi  les  canaux  urinaires  et  gé¬ 
nitaux.  Son  orifice  est  ovalaire  ou  arrondi 
chez  les  Tortues ,  les  Crocodiles  et  les 
Anoures,  transversal  au  contraire  chez  les 
Sauriens  et  les  Ophidiens  et  longitudinal 
chez  les  Urodèles.  Celui  de  l’Euproctus  de 
Corse  est  en  éminence  tubuleuse.  Plusieurs 
Reptiles,  et  principalement  les  Chéloniens 
et  les  Crocodiles  ,  ont  la  cavité  cloacale 
percée  de  canaux  particuliers  que  l’on  a 
nommés  canaux  péritonéaux.  Ce  sont  en 
effet  des  moyens  de  communication  entre 
la  cavité  péritonéale  et  l’extérieur.  On  ignore 
à  quel  usage  ces  organes  servent  réellement. 

8.  Les  glandes  du  canal  intestinal  des 
Reptiles  ne  présentent  rien  de  particulier,  et 
nous  rappellerons  que  ces  animaux  ont  un 
foie,  un  pancréas,  etc.,  sans  nous  arrêter 
à  en  décrire  la  structure.  Cependant  nous 
ne  devons  pas  abandonner  les  organes  de 
la  digestion  sans  parler  de  ceux  qui  servent 
à  retenir,  et  dans  d’autres  cas,  à  empoison¬ 
ner  la  proie,  ou,  ce  qui  est  plus  rare,  à  la 
mâcher. 

9.  Ces  organes,  qui  sont  les  dents, 
manquent  complètement  dans  quelques 
Reptiles,  et  les  Chéloniens  sont  tous  dans 
ce  cas.  Le  Pipa  et  un  petit  nombre  de 
Batraciens  Anoures  en  sont  aussi  privés , 
ainsi  qu’une  espèce  de  Couleuvre  du  cap  de 
Bonne-Espérance  ,  décrite  par  les  auteurs 
sous  le  nom  de  Coluber  scaber.  Tous  les  au¬ 
tres  Reptiles  ont  des  dents  ;  ces  organes  leur 
servent  à  saisir  leur  proie,  à  se  défendre,  à 
introduire  même  dans  les  plaies  qu’ils  dé¬ 
terminent  des  liquides  vénéneux  et  que 
sécrètent  des  glandes  analogues  aux  sali- 


REP 


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7 


vaires.  Rarement  ils  servent  à  mâcher,  et 
leur  forme  est  le  plus  souvent  en  cône 
aigu.  Cependant  chez  certains  Reptiles  elles 
sont  élargies  et  tuberculiformes ;  mais  c’est 
le  cas  du  plus  petit  nombre.  Dans  beaucoup 
d’autres,  elles  sont  plus  ou  moins  compa¬ 
rables  à  celles  des  Dauphins,  par  la  sim¬ 
plicité  de  leur  forme;  mais  leur  insertion 
n’a  pas  simplement  lieu  sur  les  os  maxil¬ 
laires  ou  incisifs  comme  chez  les  Mammi¬ 
fères ,  et  toutes  ne  sont  pas  radiculées. 
Beaucoup  de  Reptiles  ont  des  dents  sur 
les  os  palatins,  vomériens  et  même  pté- 
rygoïdiens  internes  ou  externes.  Les  Reptiles 
nus  sont  ceux  qui  se  rapprochent  le  plus  des 
Poissons  par  l’uniformité  et  le  mode  d’im¬ 
plantation  éparse  de  leurs  dents. 

Certains  Reptiles  ont  les  dents  fixées  par 
des  racines  dans  l’alvéole  comme  celles  des 
Mammifères.  Dans  tous  les  cas  ,  il  n’y  a 
qu’une  seule  racine  à  chaque  dent.  On  ap¬ 
pelle  Thecodontes  les  Reptiles  à  dents  im¬ 
plantées  de  cette  manière  :  ce  sont  les  Cro¬ 
codiles  et  divers  genres  fossiles  plus  ou  moins 
voisins  de  ces  animaux;  la  même  disposi¬ 
tion  existe  néanmoins  chez  quelques  genres 
que  l’on  rapporte  à  l’ordre  des  Sauriens  et 
en  particulier  chez  le  Thecodontosaurus  de 
M.  Owen. 

Chez  les  Ophidiens ,  au  contraire,  chez 
les  Caméléons,  chez  beaucoup  d’Iguaniens, 
les  dents  reposent  sur  le  bord  tranchant  des 
mâchoires  et  leur  substance  est  en  continuité 
apparente  avec  celle  de  l’os.  Ces  Reptiles 
sont  appelés  Acrodontes.  On  dit  au  con¬ 
traire  que  les  Reptiles  sont  Pleurodontes 
quand  ils  ont,  comme  les  Iguaniens  d’Amé¬ 
rique,  comme  les  Lézards,  les  Scinques,  etc., 
les  dents  appliquées  contre  la  paroi  interne 
des  os  maxillaires,  mais  sans  que  leur  partie 
radiculaire  soit  enveloppée  dans  une  al¬ 
véole.  Cette  forme  est  aussi  celle  des  Igua- 
nodontes ,  gigantesques  fossiles,  à  dents 
aplaties  et  élargies  en  palettes  à  leur  cou¬ 
ronne  qui  est  dentelée.  L’Amblyrhynque et 
les  Iguanes  leur  ressemblent  beaucoup  par  la 
forme  de  leurs  dents.  ». 

Habituellement,  au  contraire,  les  dents 
gnathodontes ,  pleurodontes  ou  acrodontes 
sont  uniformes  ,  à  couronne  simple  et  le 
plus  souvent  aiguës  ;  leur  grandeur  est  aussi 
la  même  ou  à  peu  près  la  même  dans  toutes 
les  parties  de  la  bouche,  et  les  Reptiles  sont 


réellement  homodontes  comme  les  derniers 
des  Mammifères.  Quelques  Sauriens  ont 
pourtant  une  paire  supérieure  et  une  infé¬ 
rieure  de  dents  plus  longues  et  plus  fortes 
que  les  autres,  ce  qui  donne  à  ces  dents  quel¬ 
que  analogie  avec  les  canines  des  Mammi¬ 
fères  Carnassiers  dont  elles  occupent  aussi 
la  place:  ce  qui  complète  l’analogie,  c’est 
que  les  dents  situées  entre  ces  espèces  de 
canines ,  rappellent  elles-mêmes  les  inci¬ 
sives  par  leur  petitesse.  Dans  le  Chlamydo- 
saure  de  la  Nouvelle-Hollande  ,  dans  les 
Agames  et  dans  beaucoup  d’Iguaniens,  cette 
disposition  est  plus  marquée  qu’ailleurs. 
Un  Reptile  fossile  que  M.  Owen  a  nommé 
Dicynodon  était  remarquable  par  la  présence, 
à  la  mâchoire  supérieure,  de  deux  dents  seu¬ 
lement,  et  ces  dents  étaient  semblables  par 
leur  forme  à  celles  des  grands  Felis  également 
fossiles  ,  que  l’on  a  nommés  Megantereon , 
Smilodon ,  etc.  Elles  sortaient  aussi  de  la 
bouche  comme  deux  poignards  à  la  manière 
des  canines  de  ces  animaux  et  de  celles  qui 
constituent  les  défenses  du  Morse. 

Une  autre  particularité  remarquable  nous 
est  fournie  par  les  Ophidiens,  dont  beaucoup 
d’espèces  introduisent  par  des  dents  tubu¬ 
leuses,  ou  simplement  cannelées,  les  venins 
qui  les  rendent  si  redoutables.  Ces  dents  sont 
implantées  sur  les  os  maxillaires  supérieurs, 
et  reçoivent  de  glandes  placées  auprès  des 
joues  la  terrible  liqueur;  leur  structure  étu¬ 
diée  au  microscope,  sur  une  lame  très  fine 
de  leur  substance,  fait  voir  que  celles  des 
Vipères,  des  Crotales  et  des  Trigonocéphales, 
qui  forment  un  canal  complet,  résultent  de 
l’enroulement  en  cylindre  creux  ou  en  cor¬ 
net  d’une  lame  mince  ayant  toutes  les  par¬ 
ties  des  dents  pleines.  Les  dents  simplement 
en  gouttière  des  fausses  Vipères  établissent 
la  transition  entre  celles  des  espèces  non  ve¬ 
nimeuses  et  celles  des  véritables  Vipères. 
M.  Owen  en  a  donné  une  belle  figure,  pour 
ce  groupe,  à  la  planche  65,  A,  de  son  Odon- 
tography. 

Qu’il  nous  suffise  de  rappeler  ici  que,  d’a¬ 
près  M.  Jourdan,  le  Coluber  scaber  a  les  apo¬ 
physes  inférieures  de  ses  premières  vertèbres 
garnies  d’une  petite  saillie  d’émail,  qu’il 
considère  comme  des  dents  vertébrales.  Nous 
en  avons  déjà  parlé,  ainsi  que  de  quelques 
autres  particularités  distinctives  des  dents 
[  chez  les  Reptiles ,  aux  articles  dents  et  ophi- 


8 


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biens  de  ce  Dictionnaire.  On  trouvera  aussi 
des  détails  étendus  sur  ce  sujet  dans  l’art. 
dents  du  Dictionnaire  de  Déter ville  ,  écrit 
par  M.  de  Blainville,  dans  V Erpétologie  de 
MM.  Duméril  et  Bibron  ,  ainsi  que  dans 
YOdontography  de  M.  Owen. 

Les  Amphisbènes ,  quoique  peu  nom¬ 
breux ,  paraissent  être  assez  diversiformes 
sous  le  rapport  du  système  dentaire.  Le  plus 
curieux  est,  sans  condredit,  celui  qu’on  ap¬ 
pelle  Trogonophis  Wiegmanni ;  ses  dents 
sont  acrodonles,  tandis  que  celles  des  autres 
sont  pleurodontes  ;  leur  faciès  rappelle  assez 
bien  celui  des  dents  chez  certaines  Musarai¬ 
gnes,  et  les  deux  antérieures  d’en  bas  sont 
de  même  proclives  et  plus  longues.  Supé¬ 
rieurement  on  voit  une  dent  conique  un 
peu  penchée  en  arrière,  également  plus 
forte  que  les  autres  et  complètement  placée 
sur  la  ligne  médiane.  Une  étude  de  la  struc¬ 
ture  microscopique  de  cette  dent  serait  in¬ 
téressante  pour  la  science.  II  importerait  de 
savoir  si  cette  dent,  qui  est  réellement  mé¬ 
diane,  résulte  de  la  réunion  de  deux  autres 
dents,  l’une  gauche  et  l’autre  droite,  comme 
sa  position  tout  à  fait  exceptionnelle  sem¬ 
blerait  le  faire  supposer.  Voy.  trogonophis. 

La  connaissance  de  la  structure  des  dents 
chez  les  Reptiles  fournit  aussi  de  précieuses 
indications  pour  la  classification  de  ces  ani¬ 
maux  ,  et  la  détermination  si  difficile  de 
leurs  fossiles  en  est  considérablement  aidée. 
M.  Owen  a  donné  des  documents,  à  cet 
égard,  dans  son  Odonlography  ;  et  nous 
regrettons  de  ne  pas  pouvoir  exposer  ici  le 
résumé  des  caractères  que  lui  a  fournis, 
sous  ce  rapport ,  l’examen  des  dents  chez 
les  genres  Plésiosaure,  Ichlhyosaure,  Méga- 
losaure, Iguanodon,  Labyrinthodon  ou  Mas- 
todontosaure  et  Mososaure.  Les  figures  qu’il 
en  a  données  ne  sont  pas  les  moins  utiles 
de  celles  qu’il  a  fait  reproduire  dans  son 
ouvrage.  La  structure  la  plus  différente  est 
celle  des  Labyrinthodons;  nous  avons  cons¬ 
taté  ,  de  notre  côté  ,  que  les  Simosaures  s’é¬ 
loignent  de  ces  derniers  animaux  parla  com¬ 
position  de  leurs  dents,  pour  ressembler,  au 
contraire,  aux  Crocodiliens  et  aux  Sauriens. 

Les  dents  des  Reptiles  nus  sont  fort  sim¬ 
ples  dans  leur  forme,  mais  leur  structure 
n’est  pas  connue.  Elles  sont  petites ,  nom¬ 
breuses  et  plus  dispersées  dans  la  bouche 
que  celles  des  autres  Reptiles ,  ce  qui  in¬ 


dique  un  passage  vers  ies  Poissons.  Quel¬ 
ques  Anoures  en  sont  absolument  privés , 
même  au  palais;  tels  sont  le  Pipa,  beau¬ 
coup  de  Crapauds  et  quelques  Rainettes.  Les 
Grenouilles  et  tous  les  raniformes  ont  pour 
caractère  d’en  avoir  à  la  mâchoire  supérieure 
et  aux  os  incisifs.  Les  Crapauds  et  les  Rai¬ 
nettes  en  manquent,  au  contraire,  à  cette 
place,  et  tous  les  Anoures  en  sont  privés  à 
la  mâchoire  inférieure;  les  dents  palatines 
de  ces  animaux  fournissent,  par  leur  nom¬ 
bre,  leur  disposition  et  leur  forme  ,  quel¬ 
ques  bons  caractères  pour  la  répartition  des 
espèces  en  sous -genres.  Tous  les  autres 
Reptiles  nus  ont  des  dents.  Celles  des  Céci- 
lies  affectent  jusqu’à  un  certain  point  la 
disposition  propre  aux  Ophidiens;  celles 
des  Salamandres  existent  de  même  aux 
deux  mâchoires,  et  il  y  en  a  une  double  ran¬ 
gée  subiyriforme  à  la  voûte  palatine  ;  celles 
du  palais  des  Cécilies  forment  un  Y  très  al¬ 
longé.  La  Salamandre  glutineuse  de  Ma- 
clure  ou  le  genre  Plethodon  de  M.  Tschudi 
est  remarquable  par  le  grand  nombre  de 
dents  (près  de  300)  disposées  en  brosses  qui 
garnissent  le  dessous  de  son  crâne,  depuis  le 
palais  jusqu’à  Los  basilaire.  Chez  le  Protée, 
la  ligne  des  dents  inter-maxillaires  est  dou¬ 
blée  en  arrière  par  une  rangée  transversale 
de  dents  vomériennes;  la  Sirène  en  a  deux 
grandes  plaques  en  forme  de  cardes  ou  râpes 
ovalaires  ,  dont  la  forme  est  tout-à-fait  ca¬ 
ractéristique,  et  l’Axolotl  a  des  dents  aux  os 
palatins  ou  vomers  et  même  aux  ptérygoï- 
diens;  elles  y  sont  rangées  en  quinconce. 

On  a  observé  chez  différentes  espèces  de 
Reptiles,  principalement  chez  les  Crocodiles 
et  les  Sauriens  pleurodontes,  le  mode  de 
remplacement  des  dents.  Les  germes  de 
celles  qui  appartiennent  à  la  seconde  den¬ 
tition  se  développent  au-dessous  de  celles 
dont  elles  doivent  occuper  la  place  et  dans 
le  tube  creux  de  leur  racine.  Nous  ne  con¬ 
naissons  de  semblable  parmi  les  Mammi¬ 
fères  que  le  mode  de  remplacement  des 
dents  chez  lesTatous.  C’està  dessein  que  nous 
évitons  de  donner  aux  dents  des  Reptiles,  qui 
devront  être  remplacées  ,  le  nom  de  dents 
de  lait,  non  pas  parce  qu’il  n’y  a  pas  de  lac¬ 
tation  chez  les  Reptiles ,  mais  parce  que 
l’apparition  des  secondes  dents  semble  pour 
ainsi  dire  éventuel,  tandis  que  les  dents  de 
lait  des  Mammifères  tombent  avec  régula- 


REP 


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9 


rité  à  des  âges  déterminés  et  que  celles  qui 
leur  succèdent  apparaissent  aussi  suivant 
des  règles  fixes. 

10.  Les  organes  circulatoires  des  Reptiles, 
et  en  particulier  leur  centre  d’impulsion  , 
ont  été  souvent  examinés  dans  ces  der¬ 
niers  temps.  Voici  quelques  notions  à  leur 
égard. 

Linné,  Gmelin  et  Daubenton  ont  cru  que 
les  Reptiles  n’avaient  que  deux  cavités  au 
cœur.  On  savait  cependant  par  Méry  (1703) 
et  par  Perrault  que  les  Tortues  et  les  Camé¬ 
léons  ont  une  double  oreillette.  G.  Cuvier 
et  Brongniart  ont  fait  la  même  observation 
pour  les  Lézards,  mais  ils  ont  admis  à  tort 
que  les  Batraciens  et  même  les  Serpents 
n’avaient  qu’une  seule  oreillette  et  qu’un 
seul  ventricule.  M.  Straus  dit  encore,  dans 
son  Traité  d’anatomie  comparative,  qu’il  n’y 
a  plus  chez  les  Batraciens  qu’une  seule  oreil¬ 
lette  et  un  seul  ventricule.  C’est  également 
par  erreur  que  Charras  attribuait  à  la  Vi¬ 
père  deux  ventricules;  la  cloison  intra-ven- 
triculaire  des  Ophidiens  étant  toujours  in¬ 
complète. 

Le  cœur  des  Chéloniens  représente  les 
trois  quarts  du  volume  d’une  sphère  qu’on 
aurait  un  peu  déprimée,  et  ses  deux  oreil¬ 
lettes  sont  amplement  développées;  la  capa¬ 
cité  de  chacune  est  au  moins  aussi  considé¬ 
rable  que  celle  du  ventricule;  la  droite,  un 
peu  plus  grande  que  l’autre,  reçoit  par  une 
seule  embouchure  le  sang  qui  lui  revient  du 
corps;  à  la  gauche  se  rendent  les  veines  pul¬ 
monaires.  Quant  au  ventricule,  sa  plus 
grande  étendue  est  tapissée  par  un  voile 
membraneux,  de  forme  carrée,  qui  recouvre 
les  orifices  auriculo-ventriculaires  et  qui 
leur  sert  de  valvule.  Le  sang  revenant  du 
corps  et  celui  qu’envoient  les  poumons  se 
mêlent  dans  le  ventricule,  dont  une  faible 
portion  répond  seulement  au  ventricule 
gauche  des  Mammifères  et  des  Oiseaux.  Les 
deux  aortes  prennent  le  sang  à  droite  et 
très  près  de  l’entrée  du  sang  veineux,  tan¬ 
dis  que  l’entrée  du  sang  artériel  dans  le 
ventricule  est  à  gauche;  aussi  les  aortes  re¬ 
çoivent-elles  un  sang  à  peu  près  semblable 
à  celui  qui  entre  dans  l’artère  pulmonaire 
pour  aller  au  poumon  absorber  l’oxygène. 

Le  cœur  des  Crocodiles  montre  la  struc¬ 
ture  la  plus  compliquée  que  l’on  ait  ob¬ 
servée  dans  les  Reptiles.  Ses  oreillettes  sont 

T.  XI. 


un  peu  moins  grandes  que  celles  des  Ché¬ 
loniens,  et  le  ventricule  est  de  forme  ova¬ 
laire.  La  cavité  de  celui-ci  est  divisée  en 
trois  loges,  donnant  au  sang  qu’elles  reçoi¬ 
vent  une  marche  assez  déterminée  ;  l’une 
de  ces  loges  décrites  avec  soin  par  M.  Du- 
vernoy,  est  inférieure  et  située  à  droite 
(ventricule  droit,  Martin  Saint-Ange);  l’o¬ 
reillette  du  même  côté  y  verse  le  sang  qu’elle 
reçoit  des  veines  du  corps.  Du  côté  gauche 
de  la  même  loge  ,  mais  toujours  en  avant, 
est  l’embouchure  de  l’aorte  gauche  descen¬ 
dante,  et  en  arrière  une  large  communica¬ 
tion  qui  conduit  dans  la  plus  petite  des  trois 
loges  ou  sinus  ventriculaire  droit,  dans  la¬ 
quelle  le  tronc  commun  des  artères  pulmo¬ 
naires  a  son  embouchure.  Il  en  résulte  que 
le  sang  arrivant  de  l’oreillette  droite  a  deux 
chemins  à  prendre  :  1°  celui  de  l’aorte  des¬ 
cendante  gauche;  2°  celui  de  la  loge  ven¬ 
triculaire  droite  qui  le  chasse  dans  l’artère 
pulmonaire.  Il  paraît  à  M.  Duvernoy  pou¬ 
voir  prendre  une  troisième  voie  en  filtrant 
à  travers  plusieurs  trous  qui  semblent  tra¬ 
verser  la  cloison  complète  qui  sépare  de  la 
loge  droite  et  du  sinus  pulmonaire  ,  la  loge 
supérieure  gauche  (ventricule  gauche,  Mar¬ 
tin).  L’oreillette  gauche  pousse  dans  celle-ci 
le  sang  qu’elle  a  reçu  des  veines  pulmo¬ 
naires  ,  c’est-à-dire  le  sang  hématosé  qui 
passe  immédiatement  dans  l’aorte  descen¬ 
dante,  laquelle  produit  immédiatement  les 
deux  troncs  communs  de  la  carotide  et  de 
l’axillaire  droite  et  gauche.  Le  sang  de  cette 
aorte  va  aux  parties  antérieures,  aux  mem¬ 
bres  et  à  la  queue;  c’est  donc  du  sang  rouge, 
d’après  M.  Martin,  ou  presque  rouge  ,  d’a¬ 
près  M.  Duvernoy,  tandis  que  celui  qui  va 
aux  viscères  par  l’aorte  gauche  (comparée 
par  M.  Martin  Saint-Ange  au  canal  artériel 
du  fœtus  des  Mammifères),  vient  de  la  loge 
ou  ventricule  droit  du  cœur  et  n’est  autre 
que  du  sang  noir. 

Dans  les  Sauriens,  le  cœur  est  plus  sim¬ 
ple  que  cfcez  les  Crocodiles.  Il  y  a  toujours 
deux  oreillettes  distinctes  à  l’intérieur,  et 
dont  les  cavités  sont  séparées  par  une  cloi¬ 
son  complète;  la  droite  est  fort  grande  ,  le 
ventricule  a  deux  loges  incomplètement  fer¬ 
mées  par  une  cloison  rudimentaire.  Tantôt 
c’est  la  loge  gauche  qui  reçoit  presque  ex¬ 
clusivement  le  sang  pulmonaire  et  l’envoie 
dans  l’aorte  droite  ,  ainsi  qu’on  le  voit  dans 
les  Iguanes;  tantôt  elle  a  perdu  ce  dernier 

2 


L 


10  RKP 

rapport,  et  n’a  plus  conservé  que  le  privi¬ 
lège  de  recevoir  le  sang  qui  a  respiré  :  c’est 
le  cas  des  Lézards. 

Le  cœur  des  Ophidiens  est  peu  différent; 

11  a  aussi  deux  oreillettes  et  un  ventricule  de 
forme  allongée  ,  incomplètement  divisé  en 
deux  intérieurement.  C’est  dans  la  partie 
aortique  du  ventricule  que  s’ouvrent  les 
deux  oreillettes,  et  les  deux  sangs  s’y  mêlent 
l’un  à  l’autre.  L’oreillette  en  apparence  uni¬ 
que  du  cœur  des  Reptiles  nus  est  divisée,  par 
une  mince  cloison,  en  deux  oreillettes,  dont 
l’une  est  en  rapport  avec  la  veine  pulmo¬ 
naire  ,  et  l’autre  avec  les  veines  caves.  Le 
ventricule,  au  contraire,  est  simple  et  sans 
séparation  intérieure,  sauf  cependant  celui 
du  Pipa,  qui  présente,  d’après  M.  Straus, 
une  cloison  incomplète.  Chez  les  têtards  des 
Batraciens ,  le  cœur  est  simplement  bilocu- 
laire,  et  il  ne  sert,  comme  celui  des  Poissons, 
qu’à  envoyer  aux  branchies  le  sang  qui  re¬ 
vient  par  la  veine  cave  des  diverses  parties 
du  corps. 

Parmi  les  Reptiles  à  branchies  persistan¬ 
tes,  les  Sirènes  et  les  Protées  ont  aussi  deux 
oreillettes  au  cœur.  Ces  oreillettes,  qui  sem¬ 
blent  extérieurement  n’en  former  qu’une 
seule,  sont  remarquables  par  les  divisions 
hranchiformes  qu’elles  présentent.  D’après 
M.  Mayer,  le  Ménobranche  n’aurait  pas  de 
cloison  intra-auriculaire ,  et,  selon  M.  Du- 
vernoy,  l’Axolotl  serait  aussi  dans  ce  cas. 
Son  oreillette  unique  est  d’une  grande  di¬ 
mension,  et  précédée,  comme  celle  des  Pois¬ 
sons  ,  d’un  sinus  qui  en  est  séparé  par  un 
étranglement.  Un  seul  ventricule  pousse  le 
sangdans  un  long  bulbe  artériel,  absolument 
comme  dans  les  autres  Batraciens  pérenni- 
branches.  Le  Ménopome  et  l’Amphiume  ont 
une  cloison  entre  leurs  oreillettes. 

L’étude  du  système  circulatoire  des  Rep¬ 
tiles,  ainsi  que  des  modifications  qu’il 
éprouve,  suivant  l’âge,  chez  les  Batraciens, 
la  composition  anatomique  de  leur  sang,  etc. , 
ont  donné  lieu  à  un  nombre  considérable  de 
travaux  que  nous  n’avons  pu  analyser,  parce 
qu’ils  sont  plutôt  du  ressort  de  l’anatomie 
comparée  ou  de  la  physiologie.  Les  Reptiles 
se  prêtent  d’ailleurs  merveilleusement  aux 
injections  du  système  vasculaire  ,  et  c’est 
aussi  de  ces  animaux  que  l’on  se  sert  le  plus 
souvent  lorsqu’on  veut  démontrer  en  phy¬ 
siologie  la  circulation  capillaire.  La  queue, 


REP 

chez  les  têtards  des  Grenouilles,  ou  celle  des 
larves  de  Salamandres ,  la  palmalure  ou  le 
péritoine  des  Grenouilles  adultes  ,  montrent 
ce  phénomène  avec  une  évidence  parfaite. 

11.  Le  sang  est  rouge  chez  les  Reptiles , 
comme  aussi  chez  tous  les  animaux  verté¬ 
brés,  et  se  compose  de  même  de  sérum 
tenant  de  la  fibrine  et  de  l’albumine  en  dis¬ 
solution  ,  et  de  globules  dont  la  forme  est 
elliptique,  comme  chez  tous  les  Vertébrés 
non  mammifères ,  et  même  chez  un  très 
petit  nombre  d’espèces  de  cette  classe.  Ces 
globules  sont  ,  comme  nous  venons  de  le 
dire,  elliptiques,  et  leur  aplatissement  est 
considérable.  On  distingue  très  bien  le  bour¬ 
relet  et  le  noyau,  dont  ils  sont  constitués. 
En  général  ils  dépassent  en  longueur  ceux 
des  autres  animaux  ,  principalement  chez 
les  Reptiles  nus. 

Ceux  des  Lézards  sont  quatre  fois  plus 
gros  que  les  globules  du  sang  humain. 
M.  Millier  leur  donne  l/37  de  millimètre 
en  longueur  sur  1/75  en  largeur.  On  a  me¬ 
suré  ceux  de  la  Couleuvre  à  collier  et  de 
quelques  autres  Ophidiens.  Dans  l’espèce  ci¬ 
tée,  ils  ont  de  0,019  à  0,021  de  millimètre, 
et  leur  nucléus  n’occupe  que  le  tiers  de 
leur  longueur. 

Chez  les  Grenouilles,  leur  épaisseur  est 
de  huit  ou  dix  fois  moindre  que  leur  lon¬ 
gueur,  et  ils  ont  souvent  une  faible  saillie 
au  noyau.  Ceux  de  la  Grenouille  verte  ont, 
d’après  M.  Dujardin,  0,0205  à  0,0265  ;  dans 
le  Crapaud  commun,  ils  sont  longs  de  0,026 
à  0,029  (1). 

Les  Salamandres  et  les  Tritons  les  ont  un 
peu  plus  longs  et  plus  gros  que  les  Anoures. 
Dans  la  grande  Salamandre  à  vertèbres  bi¬ 
concaves  du  Japon,  ils  mesurent,  d’après 
M.  Van  der  Hoeven  ,  1/42  de  ligne  en  lon¬ 
gueur  sur  1  /65  en  largeur.  Ceux  du  Protée 
sont  cités  comme  les  plus  gros  que  l’on  con¬ 
naisse  ,  et  comme  presque  visibles  à  la  vue 
simple. 

12.  La  circulation  lymphatique  des  Rep¬ 
tiles  et  les  vaisseaux  dans  lesquels  elle 
s’opère  ont  été  décrits  avec  le  plus  grand 

(t)  Le' sang  des  Grenouilles  ,  tel  qu’on  l’obtient  du  cœur 
même  de  l’animal ,  contient ,  indépendamment  de  ses  glo¬ 
bule-,  des  corpuscules  ronds  et  quatre  fuis  plus  petits  ;  ce 
sont  des  globules  de  lymphe  nouvellement  versés  dans  le 
torrent  sanguin.  MM  Reynault  et  Robin  ont  signalé  dans  les 
cœurs  lymphatiques  des  globules  plus  semblables  à  ceux  du 
sang, quoique  différents  à  certains  égards. 


i 


REP 


R  PP 


soin  par  M.  Panizza.  Le  meme  physiolo¬ 
giste  et  M.  Müller  ont  constaté ,  chez  ces 
animaux,  des  organes  puisants  propres  au 
système  lymphatique  lui-même.  Ces  orga¬ 
nes  ,  aujourd’hui  connus  sous  le  nom  de 
cœurs  lymphatiques,  ont  été  revus  par  beau¬ 
coup  de  naturalistes ,  et  sont  en  effet  très 
faciles  à  observer;  c’est  de  préférence  chez 
les  Grenouilles  qu’on  les  démontre.  11  yen 
a  quatre  :  les  postérieurs ,  situés  ue  chaque 
côté  à  la  région  isekiatique ,  sous  la  peau  ; 
les  antérieurs,  plus  cachés  et  logés  sous  l’a¬ 
pophyse  transverse  de  la  troisième  vertèbre. 
Les  battements  de  ces  organes  sont  indé¬ 
pendants  de  ceux  du  cœur,  et  les  supérieurs 
ne  battent  pas  toujours  d’une  manière  iso¬ 
chrone  avec  les  postérieurs.  Les  Chéloniens, 
les  Sauriens  et  les  Ophidiens  ont  aussi  des 
cœurs  lymphatiques. 

Dans  le  Triton  et  la  Salamandre  terres¬ 
tres,  ces  vésicules  puisantes  sont  au  nombre 
de  six,  d’après  M.  Panizza  :  deux  à  la  région 
iliaque  ,  deux  au  dessous  des  omoplates  ,  et 
deux  dans  la  région  latérale  de  la  queue  ; 
elles  donnent  de  40  à  60  pulsations  ,  qui 
sont  isochrones  dans  l’état  de  santé.  D  après 
les  nouvelles  observations  faites  aussi  par 
M.  Panizza,  elles  continuent  à  battre  24 
heures  après  que  toute  circulation  sanguine 
a  cessé.  Une  lésion  de  la  partie  postérieure 
de  la  moelle  arrête,  au  contraire,  leurs 
mouvements. 

13.  La  respiration  des  Reptiles  est  moins 
active  que  celle  des  Mammifères  et  des  Oi¬ 
seaux  ,  et  comme  leur  circulation  est  incom¬ 
plètement  double,  il  en  résulte  que  la  quan¬ 
tité  de  sang  qui  reçoit  le  bénéfice  de  l’oxy¬ 
génation  est  proportionnellement  moindre 
que  chez  les  autres  Vertébrés.  Les  Reptiles 
produisent,  à  cause  de  cela,  moins  de  cha¬ 
leur,  et  on  les  classe  ,  avec  les  Poissons  , 
parmi  les  animaux  à  sang  froid.  On  dit  aussi 
que  leur  respiration  est  incomplète  ,  par 
comparaison  avec  celle  des  Mammifères , 
que  l’on  appelle  complète,  et  celle  des  Oi¬ 
seaux,  que  l’on  appelle  double.  C  est  encoie 
à  leur  circulation  et  à  leur  respiration  in¬ 
complètes  que  l’on  attribue  la  lenteur  des 
mouvements  qui  caractérise  beaucoup  de 
ces  animaux,  du  moins  dans  nos  climats. 
«  Comme  c’est  la  respiration  ,  dit  Cuvier, 
qui  donne  au  sang  sa  chaleur  et  a  la  fibic 
la  susceptibilité  pour  l’irritation  nerveuse, 


l  l 

les  Reptiles  ont  le  sang  froid  et  les  forces 
musculaires  moindres  en  totalité  que  les 
Quadrupèdes,  et,  à  plus  forte  raison,  que 
les  Oiseaux.  » 

14.  Les  Reptiles  ont  tous  des  poumons,  soit 
les  Reptiles  écailleux,  soit  les  Reptiles  nus  ; 
mais  ils  n’en  ont  pas  tous  à  tous  les  âges  de 
leur  vie.  La  plupart  des  Reptiles  nus  vien¬ 
nent  au  monde  avec  des  branchies,  et  leur 
respiration  se  fait  alors  par  le  moyen  de  ces 
organes.  Un  petit  nombre  d’entre  eux  con¬ 
servent  même  ces  branchies  après  que  leurs 
poumons  se  sont  développés ,  et  ils  peuvent 
respirer  à  l’air  libre  ou  dans  l’eau.  Ces  Rep¬ 
tiles  mériteraient ,  plus  qu’aucun  autre 
groupe  du  règne  animal,  le  nom  d' Amphi¬ 
bies,  et  M.  de  Blainville,  qui  appelle  main¬ 
tenant  tous  les  Reptiles  nus  des  Amphibiens , 
pour  indiquer  qu’ils  ont  successivement  ou 
même  simultanément  les  deux  modes  de 
respiration  ,  avait  d’abord  réservé  ce  nom 
pour  les  seuls  Frôlées  et  Sirènes. 

Nous  parlerons  successivement  de  la  res¬ 
piration  aérienne  et  de  la  respiration  aqua¬ 
tique  des  Reptiles. 

Les  poumons,  qui  sont  les  organes  de  la 
respiration  aerienne  chez  les  Reptiles  aussi 
bien  que  chez  les  Mammifères  et  les  Oiseaux, 
diffèrent  notablement,  chez  les  animaux  qui 
nous  occupent,  de  ceux  des  deux  classes 
précédentes;  ils  présentent  aussi,  dans  la 
série  des  Reptiles,  des  variations  qu  il  inn» 
porte  de  signaler. 

Les  Chéloniens,  dont  les  côtes  sont  im¬ 
mobiles  pendant  l’acte  de  la  respiration,  et 
les  Crocodiles  se  ressemblent  assez  par  la 
structure  de  leurs  poumons.  Elle  est  plus 
compliquée  que  chez  les  autres  Reptiles  et 
n’est  lias  sans  analogie  avec  celle  des  Oiseaux. 
Les  bronches  plongent  dans  les  poumons  jus¬ 
qu’à  leur  extrémité  postérieure,  et  leurs  pa¬ 
rois  sont  perforées  pour  l’entrée  de  l’air  dans 
les  cellules  pulmonaires.  Celles-ci  sont  plutôt 
des  mailles  larges ,  comparables  à  la  ruasse 
d’une  éponge  dont  les  fibres  seraient  très  l⬠
ches, et  communiquant  entre  el  les  pai  de  nom¬ 
breuses  anastomoses.  M.  de  Blainville  en  a 
bien  fait  comprendre  l’apparence  en  disant 
qu’elles  constituaient  une  sorte  de  tissu  ca¬ 
verneux  aérien.  Ces  organes  sont  placés  sous 
la  partie  dorsale  de  la  carapace,  et  se  pro¬ 
longent  plus  ou  moins  en  arrière  et  sous  les 
côtes;  leur  plèvre  plus  résistante  et  l'ub- 


REP 


REP 


n 

sence  de  sacs  aériens  les  distinguent  de  ceux 
des  Oiseaux,  auxquels  ils  ressemblent  par 
leur  position  et  par  la  difficulté  avec  laquelle 
on  les  dégage  des  anfractuosités  que  les  cô¬ 
tes  et  le  corps  des  vertèbres  déterminent 
dans  la  cavité  thoracique.  Ils  présentent 
quelques  particularités  quand  on  les  exa¬ 
mine  comparativement  dans  les  divers 
genres. 

Chacun  des  poumons  des  Crocodiles  est 
aussi  pénétré  par  sa  bronche  correspondante, 
qui  conserve  en  partie  sa  structure  annu¬ 
laire,  et  celle-ci  lui  fournit  l’air  par  des  ori¬ 
fices  placés  de  distance  en  distance.  Les  cel¬ 
lules  sont  plus  petites  que  dans  les  Chélo- 
niens;  mais  leur  structure  est  analogue  et 
la  masse  des  poumons  peut  de  même  être 
partagée  en  plusieurs  amas  de  cellules  ou 
en  lobes. 

Chez  les  Ophidiens  et  les  Sauriens ,  nous 
observons  un  mode  assez  différent  d’orga¬ 
nisation.  Les  poumons  sont  des  sacs  à  pa¬ 
rois  minces,  gaufrées  pour  l’arrangement 
des  vaisseaux  sanguins ,  de  manière  à  les 
mettre  en  rapport  avec  l’air  atmosphérique, 
et  ils  reçoivent  une  quantité  d’air  considé¬ 
rable,  comparativement  au  peu  d’activité 
de  leur  hématose.  Les  injections  de  ces  pou¬ 
mons  fournissent  des  pièces  intéressantes 
pour  les  démonstrations  d’angéiologie  mi¬ 
croscopique.  Ordinairement  les  bronches  dé¬ 
bouchent  dans  ces  espèces  de  vessies  aérien¬ 
nes,  sans  pénétrer  dans  leur  profondeur. 

Les  deux  poumons  des  Sauriens  n’ont 
pas  une  bien  grande  étendue;  ils  sont  égaux 
entre  eux.  Ceux  des  Caméléons  ont  à  leur 
surface  des  appendices  cœcaux  fort  sin¬ 
guliers. 

Les  Ophidiens  et  les  Amphisbènes  ont  les 
deux  poumons  fort  inégaux ,  et  l’un  d’eux 
est  souvent  si  atrophié,  que  divers  auteurs 
n’ont  accordé  à  ces  animaux  qu’un  seul 
poumon.  L’extrémité  aveugle  du  grand  sac 
pulmonaire  se  prolonge  au  contraire  fort 
avant  dans  la  cavité  abdominale  ;  ses  cel¬ 
lules  deviennent  rares  ou  presque  nulles  en 
arrière,  et  ce  n’est  plus,  pour  ainsi  dire, 
qu’un  réservoir  aérien.  C’est  ce  qui  explique 
comment  les  Reptiles  peuvent,  dans  cer¬ 
taines  circonstances  ,  suspendre  aussi  long¬ 
temps  leurs  inspirations,  mais  sans  pour 
cela  suspendre  leur  hématose ,  comme  on  le 
croit  généralement. 


Les  poumons  des  Reptiles  nus  sont  dou¬ 
bles  et  symétriques,  comme  ceux  des  Sau¬ 
riens;  mais  leur  structure  se  simplifie  en¬ 
core,  soit  pour  la  trachée,  soit  pour  le  pou¬ 
mon  lui-même,  dont  les  parois  ont  parfois 
si  peu  de  ramifications  cellulaires,  qu’on 
les  confondrait  volontiers  avec  la  vessie  na¬ 
tatoire  bilobée  de  certains  Poissons.  C’est 
parce  que  l’anatomie  comparée  n’avait  pas 
encore  jeté  un  jour  suffisant  sur  ce  point  de 
l’organisation  des  animaux,  qu’il  nommait 
Nantes ,  c’est  à-dire  nageurs,  que  Linné  a 
commis  l’erreur  en  apparence  singulière  de 
les  placer  parmi  ses  Amphibies.  Les  poumons 
des  Anoures  forment  deux  vessies  ovoïdes; 
ceux  des  Amphiumes  et  des  Ménopomes 
sont  longs  et  intestiniformes.  L’Axololt, 
au  contraire,  a  des  poumons  à  parois  sim¬ 
ples,  presque  sans  cellules,  et  sur  la  surface 
desquelles  les  vaisseaux  sanguins  forment 
un  simple  réseau  à  mailles  larges.  «  Quand 
on  songe,  dit  Cuvier,  combien  il  y  a  peu 
de  différence  entre  de  tels  poumons  et  les 
vessies  aériennes  fourchues  de  certains  Pois¬ 
sons,  on  ne  peut  guère  se  défendre  de  l’idée 
que  ces  vessies  aient  quelque  analogie 
avec  les  sacs  pulmonaires  de  certains  Rep¬ 
tiles.  » 

Le  Lépidosirène  nous  offre  un  nouvel 
exemple  de  l’extrême  similitude  qui  peut 
exister  entre  le  poumon  et  la  vessie  aérienne 
et  nous  est  une  preuve  que  l’une  n’est  en 
réalité  que  la  dégradation  finale  de  l’autre. 
Les  sacs  aérifères  des  Lépidosirènes  sont , 
pour  M.  Owen,  une  double  vessie  natatoire, 
montrant  encore  plus  que  chez  certains 
autres  Poissons  que  l’on  avait  cités  sous  ce 
rapport,  une  structure  analogue  à  celle  des 
poumons  de  Reptiles.  M.  Muller,  qui  y  voit 
au  contraire  de  vrais  poumons,  classe  néan¬ 
moins  les  Lépidosirènes  parmi  les  Poissons, 
mais  il  en  fait  le  premier  ordre  de  ces  ani¬ 
maux  ,  sous  le  nom  de  Dipnoa. 

Le  mécanisme  de  la  respiration  est  varia¬ 
ble  suivant  les  divers  ordres  de  ces  animaux. 
Les  Chéloniens,  dont  les  côtes  sont  immo¬ 
biles,  et  la  plupart  des  Batraciens  anoures, 
qui  manquent  de  côtes  ,  introduisent  l’air 
dans  leurs  poumons  par  une  sorte  de  dé¬ 
glutition.  Chez  les  Serpents,  l’écartement 
et  le  redressement  des  côtes  détermine  les 
inspirations.  Les  Pipas  et  les  Daetylèthres, 
qui  sont  cependant  des  Anoures  comme  les 


REP 


REP 


13 


Grenouilles,  les  Rainettes  et  les  Crapauds, 
ne  sauraient  inspirer  l’air  de  la  même  ma¬ 
nière,  puisqu’ils  manquent  d’un  organe,  la 
langue,  qui  joue  un  rôle  si  important  dans 
le  mécanisme  respiratoire  des  Anoures  ordi¬ 
naires.  Le  singulier  développement  propre 
aux  apophyses  transverses  des  troisième  et 
quatrième  vertèbres  de  ces  deux  genres  de 
Batraciens  nous  paraît  destiné  à  compenser 
chez  eux  l’absence  de  la  langue,  et  il  se 
trouve  en  rapport  avec  une  disposition  spé¬ 
ciale  des  muscles  grand  dentelé,  chargés 
ici,  en  grande  partie,  comme  chez  les 
Mammifères,  des  principaux  mouvements 
respiratoires;  de  la  aussi  leur  insertion  sur 
ces  prolongements  osseux  qui  simulent  de 
véritables  côtes.  La  présence  d’un  dia¬ 
phragme,  reconnue  par  Meckel  chez  le  Pipa, 
tandis  que  tous  les  autres  Reptiles  en  sont 
privés ,  est  encore  une  particularité  en  rap¬ 
port  avec  celle  que  nous  venons  de  signaler. 

C’est  principalement  sur  des  Grenouilles 
que  l’on  a  étudié  la  partie  chimique  des  phé¬ 
nomènes  respiratoires  des  Reptiles.  Delaro- 
che,  W.  Edwards,  M.  Millier,  etc.,  s’en  sont 
occupés  successivement.  Le  premier  a  re¬ 
connu  qu’une  Grenouille,  à  la  température 
de  27°,  produisait  5,24  centilitres  d’acide 
carbonique  ,  et  2,57  centilitres,  à  18°.  Mill¬ 
ier,  en  tenant  compte  de  ces  expériences  et  de 
celles  qui  lui  sont  propres,  a  établi  qu’une 
Grenouille  dégage  en  six  heures ,  par  sa  res¬ 
piration  pulmonaire,  0,66  pouce  cube  d’a¬ 
cide  carbonique,  ou  0,63,  0,88,  0,32  et 0, 3 1 , 
suivant  la  température. 

15.  La  peau  nue  de  ces  Batraciens  est  aussi 
un  moyen  de  respiration .  Elle  absorbe  l’oxy¬ 
gène  de  l’air  ou  celui  qui  est  dissous  dans 
l’eau,  et  dégage  de  l’acide  carbonique.  La 
respiration  pulmonaire  peut  alors  être  sus¬ 
pendue,  et  l’ablation  même  des  poumons 
n'empêche  pas  l’oxygénation  du  sang.  Ainsi 
s’explique  l’hibernation  des  Grenouilles,  des 
Tritons,  etc.,  dans  la  vase  et  la  possibilité 
qu’ont  ces  animaux  de  rester  longtemps 
plongés  sans  en  souffrir.  La  grande  capacité 
de  leurs  poumons,  comparativement  au  peu 
d’activité  de  leur  respiration,  est  aussi  l’une 
des  causes  de  ce  dernier  phénomène. W .  Ed¬ 
wards  a  publié  sur  la  respiration  cutanée 
des  Batraciens  de  curieuses  recherches  que 
nous  nous  bornerons  à  rappeler  ici." 

La  plupart  des  Reptiles  nus  ont  la  trachée- 


artère  membraneuse  et  fort  courte,  ainsi  que 
les  deux  bronches  dans  lesquelles  elle  se  di¬ 
vise,  et  qui  sont  par  conséquent  très  rappro¬ 
chées  du  larynx.  M.  Muller  fait  observer  que 
le  premier  de  ces  animaux  auquel  on  voit 
des  pièces  cartilagineuses  aux  bronches  est 
le  Dactylèthre  ,  et  que  le  Pipa  est  l’un  des 
plus  complets  sous  ce  rapport.  Il  a  des  an¬ 
neaux  cartilagineux  à  la  trachée.  Les  an¬ 
neaux  sont  déjà  plus  réguliers  chez  les  Cé- 
cilies,  et  ils  existent  dans  tous  les  Reptiles 
écailleux.  Chez  tous  ces  Reptiles,  la  tra¬ 
chée-artère  et  même  ses  bronches  ont  des 
anneaux  cartilagineux,  le  plus  souvent  com¬ 
plets.  Les  Tortues  et  les  Crocodiles  sont  les 
mieux  doués  sous  ce  rapport.  Les  bronches 
des  Sauriens  et  des  Ophidiens  sont  fort  sou¬ 
vent  membraneuses. 

16.  Les  Reptiles  font  rarement  entendre 
une  véritable  voix.  La  force  avec  laquelle  ils 
introduisent  l’air  dans  leurs  poumons  ou 
avec  laquelle  ils  l’en  chassent,  et  l’expression 
passionnée  qu’ils  donnent  à  cet  acte  lorsque 
le  désir  ou  la  crainte  les  animent,  sont  pres¬ 
que  l’unique  moyen  de  phonation  des  Rep¬ 
tiles,  des  Ophidiens  et  des  Tortues  ;  c’est  une 
sorte  de  sifflement.  On  accorde  cependant 
aux  Iguanes  une  voix  sonore.  Les  Geckos  font 
entendre  un  bruit  particulier  mais  monotone, 
et  il  en  est  de  même  du  Psammodrome  d’Ed- 
wards  ainsi  que  des  Tritons.  Garden  rapporte 
que  la  Sirène  chante  à  la  manière  d’un  jeune 
Canard;  mais  ce  chant  est  nié  par  Barton, 
et  les  Sirènes  qu’on  a  possédées  vivantes  en 
Europe  ne  l’ont  pas  fait  entendre.  Les  Cro¬ 
codiles  et  les  Batraciens  proprement  dits  ont 
bien  une  véritable  voix.  Celle  des  Batraciens 
est  assez  variée,  suivant  les  espèces.  Compa¬ 
rable  au  chant  du  Scops  dans  le  Crapaud 
sonnant,  elle  a,  chez  certaines  Rainettes, 
une  véritable  analogie  avec  le  chant  du  Ca¬ 
nard,  quoiqu’elle  se  produise  à  des  interval¬ 
les  plus  longs.  Celle  des  Grenouilles  est  con¬ 
nue  de  tout  le  monde,  et,  de  tout  temps,  les 
poètes  en  ont  parlé.  Qui  ne  sait  les  vers 
qu’elle  a  suggérés  à  J. -B.  Rousseau  ?  Le  coas¬ 
sement  des  Grenouilles,  le  chant  des  Rainet¬ 
tes  ou  des  Crapauds  est  surtout  un  apanage 
du  sexe  mâle.  Les  femelles  de  ces  animaux 
ne  produisent  guère  qu’un  petit  bruit,  une 
sorte  de  grognement  ou  bien  un  clapement 
sans  éclat.  Les  Anoures  et  les  Crocodiles 
ont  une  voix  laryngienne,  comme  les  Mam- 


14 


REP 


REP 


mifères;  et  beaucoup  de  voyageurs  parlent 
des  cris  que  les  derniers  font  entendre  dans 
certaines  circonstances.  M.  Müller  s’est  oc¬ 
cupé  avec  soin  de  l’étude  du  larynx  de  ces 
Reptiles.  II  a  trouvé  dans  les  Crocodiles 
trois  fortes  cordes  vocales  au  levier  de  la 
glotte,  ayant  au-dessous  d’elles  un  ventri¬ 
cule  spacieux  de  chaque  côté.  Elles  se  trouvent 
de  chaque  côté  sur  une  bandelette  cartilagi¬ 
neuse  arquée,  dont  les  extrémités  antérieures 
et  postérieures  sont  fixées  en  avant  et  en  ar¬ 
rière  au  pourtour  supérieur  du  cartilage 
annulaire.  Le  larynx  du  Pipa  est  remarqua¬ 
ble  en  ce  que  les  sons  y  sont  produits  par 
des  corps  solides  qui  vibrent.  Nous  en  avons 
parlé  à  l’article  pipa  (voy.  ce  mot).  Dugès 
avait  déjà  observé  divers  Reptiles  sous  le 
même  rapport.  Nous  renverrons  le  lecteur  à 
sa  Physiologie  comparée,  t.  II,  p.  239,  pour 
la  connaissance  des  détails  anatomiques  ob¬ 
servés  par  cet  excellent  erpétologiste  sur  la 
Grenouille  et  la  Rainette.  Les  poches  vocales 
que  les  mâles  ont  sous  la  gorge  ou  sur  les 
côtés  de  la  bouche  contribuent  à  étendre  leur 
voix,  et  elles  varient  assez  dans  leur  dispo¬ 
sition  chez  les  différentes  espèces  de  ces 
animaux  pour  qu’on  s’en  soit  servi  comme 
de  caractères  génériques. 

17.  On  trouve  dans  les  Reptiles  nus  une 
démonstration  péremptoire  que  les  bran¬ 
chies  ne  sont  pas,  comme  le  disent  quelques 
auteurs,  les  poumons  des  animaux  aqua¬ 
tiques  et  la  modification  de  ces  organes 
pour  la  respiration  dans  l’eau.  Ce  sont  des 
organes  différents  ayant  des  connexions  dif¬ 
férentes  et  pouvant  exister  en  même  temps 
que  les  poumons.  C’est  ce  qui  a  lieu  dans 
le  Ménobranchc,  le  Prolée,  la  Sirène  et 
l’Axolotl  ,  qui  gardent  toute  leur  vie  des 
branchies  extérieures,  quoiqu’ils  acquièrent 
des  poumons.  Leurs  branchies  sont  en  houp¬ 
pes  et  au  nombre  de  trois  paires;  elles  sont 
placées  sur  les  côtés  du  cou.  Dans  d’autres 
espèces,  comme  le  Ménobranchc,  elles  dis¬ 
paraissent  quand  les  poumons  se  développent 
et  ne  laissent  à  leur  place  qu’un  simple  trou. 
Ce  trou  n’existe  même  pas  chez  les  Sala¬ 
mandres  et  les  Tritons  adultes  dont  les  larves 
ont  aussi  des  branchies  extérieures.  Enfin  , 
les  Anoures  n’ont  de  branchies  extérieures 
que  pendant  un  temps  fort  court  et  pendant 
la  plus  grande  partie  de  leur  vie  de  têtards  ; 
leurs  branchies  sont  intérieures  et  placées 


sur  les  arcs  branchiaux  à  la  manière  de 
celles  de  Poissons.  Les  branchies  extérieures 
de  leur  premier  âge  rappellent  celles  des 
fœtus  des  Poissons  sélaciens.  L’os  hyoïde 
des  Reptiles  nus  a  un  développement  com¬ 
parable  à  celui  des  Poissons.  La  surface 
respiratrice  des  branchies  externes  des  Rep¬ 
tiles  est  recouverte  de  cils  vibratiles. 

Le  Lépidosirène  a  des  branchies  et  des 
poumons,  mais  ses  branchies  diffèrent  de 
celles  des  Sirènes  et  des  genres  voisins  en 
ce  qu’elles  ne  sont  pas  extérieures. 

18.  L’activité  de  circulation  et  de  respira¬ 
tion  qui  caractérise  les  Mammifères  a  pour 
conséquence  la  production  d’une  quantité 
de  chaleur  propre  qui  maintient  les  organes 
de  ces  animaux,  et  principalement  leurs  cen¬ 
tres  vitaux,  à  une  température  constamment 
uniforme.  La  combustion  plus  rapide  encore 
chez  les  Oiseaux  leur  procure  une  chaleur 
plus  grande  que  celle  des  Mammifères.  C’est 
le  contraire  chez  les  Reptiles,  dont  les  pou¬ 
mons  ou  les  branchies  absorbent,  pour  la 
combustion  du  carbone  qui  doit  être  extrait 
du  sang,  une  moins  grande  quantité  d’oxy¬ 
gène  sous  forme  d’acide  carbonique.  Aussi 
les  Reptiles  ne  diffèrent- ils  que  fort  peu  de 
température  avec  le  milieu  dans  lequel  ils 
sont  plongés ,  et  le  plus  souvent  ils  nous 
font  éprouver,  lorsque  nous  les  louchons, 
une  sensation  de  froid  ;  certains  d’entre  eux 
ont  au  contraire  une  température  plus  éle¬ 
vée  lorsqu’ils  sont  restés  exposés  à  i’ardeur 
du  soleil.  Les  Reptiles  sont  donc  des  ani¬ 
maux  à  température  variable  plutôt  que 
des  animaux  à  sang  froid.  L’observation  a 
montré  cependant  qu’ils  diffèrent  toujours 
un  peu  de  celle  de  l’eau  ou  de  l’air  qui  les 
environne,  parce  qu’ils  produisent  par  eux- 
mêmes  de  ia  chaleur.  A  la  température  — 
7°, 50,  une  Grenouille  a  donné  à  Tiedemann 
-f-  1°;  à  — 12°,  des  Couleuvres  donnèrent 
0,5G  et  même  -f-  2,72  d’après  Hunier;  à 
—  6°, 4,  un  Lézard  des  murailles  marquait 
-j-  1  °,56,  ce  qui  a  été  constaté  par  Czermak. 

On  a  vu  par  d’autres  expériences  que  les 
Reptiles  nus  et  même  les  Tortues  peuvent 
se  maintenir  au-dessous  d’une  température 
extérieure  trop  élevée,  ce  qui  résulte  évidem¬ 
ment,  surtout  pour  les  premiers,  de  l’abon¬ 
dance  de  leur  sécrétion  cutanée.  Dans  un  air 
à-|-45ou460,  desGrenouilles  mises  en  expé¬ 
rience  par  Delaroche  restèrent  à  -f  28  et  29. 


REP 


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15 


Les  Reptiles,  quoiqu’on  les  dise  animaux  à 
sang  froid,  peuvent  donc  acquérir  une  tem¬ 
pérature  bien  supérieure  à  celle  qui  leur  est 
habituelle,  et  ils  peuvent  supporter,  sans  en 
souffrir,  un  froid  auquel  beaucoup  d’autres 
ne  résisteraient  pas.  On  a  fréquemment 
constaté  que  les  Grenouilles  et  même  les 
Salamandres  peuvent  avoir  leurs  viscères 
abdominaux  congelés  sans  périr.  Spallanzani 
avait  déjà  constaté  ce  fait,  et  l’on  peut  en 
répéter  l’expérience  avec  facilité.  Toutefois, 
si  la  vie  n’est  pas  détruite  par  l’abaissement 
de  la  température,  ses  principaux  phéno¬ 
mènes  sont  ralentis  ou  suspendus.  La  cha¬ 
leur  est  indispensable  à  l’activité  des  Rep¬ 
tiles;  et  les  Tortues  aussi  bien  que  les  Lé¬ 
zards,  les  Serpents  comme  les  Crocodiles  ou 
les  Amphibiens,  recherchent  avec  avidité  les 
rayons  du  soleil.  Le  Lézard  engourdi  par  le 
froid,  la  Tortue  qui  s’est  rentrée  dans  sa 
carapace,  le  Serpent  que  l’on  avait  cru  mort, 
ne  tardent  pas  à  s’éveiller  si  on  les  expose 
au  soleil  ;  leur  respiration  reprend  de  l’ac¬ 
tivité  et  bientôt  leurs  mouvements  devien¬ 
nent  prompts  et  animés.  Cette  alternative 
de  vie  active  et  d’engourdissement  est  com¬ 
mune  aux  Reptiles  de  nos  contrées  ;  plus 
nous  nous  approchons  des  pôles,  plus  l’hi¬ 
bernation  est  prolongée,  plus  aussi  les  Rep¬ 
tiles  deviennent  rares.  Quelques  espèces 
des  contrées  les  plus  chaudes  du  globe  s’en¬ 
gourdissent  au  contraire  pendant  les  gran¬ 
des  chaleurs  ou  la  sécheresse. 

19.  Les  reins  existent  chez  tous  les  Reptiles, 
et  ne  présentent  dans  la  série  de  ces  ani¬ 
maux  qu’une  assez  légère  différence;  ils  sont 
plus  ou  moins  rapprochés  de  l’anus  et  tou¬ 
jours  au  nombre  de  deux  et  plus  ou  moins 
globuleux.  Leur  surface  est  mamelonnée  dans 
certaines  espèces,  ou  marquée  dans  d’autres 
de  fines  circonvolutions ,  ainsi  qu’on  le  voit 
dans  les  Chéloniens,  où  leur  structure  a  une 
grande  analogie  avec  les  reins  des  Oiseaux. 
Dans  aucun  cas  ils  ne  présentent,  commeceux 
des  Mammifères,  deux  substances  distinctes, 
et  ils  manquent  toujours  de  calice  ou  de  bas¬ 
sinet.  Leurs  canaux  urinaires  se  rendent  di¬ 
rectement  et  successivement  à  l’urèthre.  Les 
reins  des  embryons  et  ceux  des  Reptiles  jeunes 
sc  composent  de  vésicules  pyriformes,  dispo¬ 
sées  transversalement  et  dont  le  pédicule  est 
inséré  perpendiculairement  sur  l’urèthre  ;  ou 
bien  ils  sont  formés  de  canaux  simples  et 


affectant  la  même  direction.  Chez  les  Ser¬ 
pents,  où  les  reins  forment  une  série  de  lo¬ 
bes  le  long  de  l’uretère  qui  parcourt  leur 
bord  externe,  ce  dernier  envoie  de  dis¬ 
tance  en  distance  dans  la  cavité  des  lobes 
un  petit  tronc  qui  ne  tarde  pas  à  se  diviser 
en  manière  de  pinceau.  Ces  pinceaux  dégé¬ 
nèrent  ensuite  en  conduits  urinifères,  qui 
sont  diversement  contournés  sur  eux-mê¬ 
mes,  et  constituent  le  parenchyme  propre¬ 
ment  dit  du  rein.  Quand  on  les  a  remplis  de 
mercure,  ils  ont  un  diamètre  de  0,00322 
de  pouce  (Müller). 

Les  t  eins  reçoivent  le  sang  des  artères  ré¬ 
nales,  et  en  outre  des  veines  dites  porte- 
rénales,  découvertes  par  Jacobson  et  qui 
existent  chez  tous  les  Vertébrés  ovipares.  Ce 
sang  ,  après  avoir  été  soumis  à  la  dépuration 
urinaire,  regagne  la  veine-porte  hépatique. 

La  sécrétion  fournie  par  chaque  rein  est 
reçue  par  son  uretère.  La  terminaison  des 
uretères  offre  quelques  variétés  remarqua¬ 
bles  :  chez  les  Chéloniens ,  ils  conduisent 
l’urine  jusque  dans  l’urèthre,  d’où  elle  re¬ 
flue  dans  la  vessie  ,  laquelle  a  une  am¬ 
pleur  considérable.  Ceux  des  Crocodiles  ver¬ 
sent  par  la  paroi  supérieure  de  la  vessie  , 
dans  cet  organe  ,  et  ils  sont  à  une  assez 
grande  distance  l’un  de  l’autre.  Les  Sau¬ 
riens  ont,  dans  certains  cas,  une  vessie  uri¬ 
naire  (Monitors ,  Lézards,  Iguanes,  Stel- 
lions ,  Dragons ,  Marbrés ,  Geckos ,  Camé¬ 
léons,  Scinques,  Orvets  et  Sheltopusick ). 
Les  uretères  des  Ophidiens  se  dilatent  sé¬ 
parément  en  une  petite  vessie  avant  d'en¬ 
trer  dans  le  cloaque,  mais  il  n’y  a  pas  de 
vessie  proprement  dite,  ce  qui  est  aussi 
le  cas  de  plusieurs  Sauriens,  parmi  les¬ 
quels  M.  Duvernoy  cite  les  Agames.  Les 
Cécilies  ,  les  Grenouilles  et  tous  les  autres 
Batraciens  ,  ont  une  vessie  urinaire  tantôt 
simple,  tantôt  bilobée.  Chez  tous  ces  Rep¬ 
tiles,  comme  chez  les  précédents ,  qui  sont 
pourvus  d’une  vessie,  sauf  chez  les  Tortues, 
c’est  très  près  du  col  que  débouchent  les 
uretères  ,  et  la  vessie  s’ouvre  immédiate¬ 
ment  dans  l’urèthre  par  un  canal  très  court. 

20.  V urine  de  ces  animaux  est  abondante 
et  liquide,  ou  bien,  au  contraire,  rare  et  con- 
crétée.Les  Chéloniens  appartiennent  à  la  pre¬ 
mière  catégorie  ,  ainsi  que  les  Amphibiens  ; 
les  Sauriens  et  les  Ophidiens  rentrent  dans 
la  seconde.  L’urine  de  beaucoup  de  Rep- 


16 


REP 


REP 


tiles  fossiles  de  l’époque  secondaire  avait 
aussi  une  consistance  presque  solide  ,  et  les 
fécès  urinaires  laissés  par  ces  animaux  ont 
été  conservés  par  la  fossilisation.  On  les 
nomme  Urolites  et  on  les  reconnaît  à  leur 
forme  ovoïde,  allongée,  ainsi  qu’à  la  dispo¬ 
sition  contournée  en  spirale  de  leur  propre 
substance.  Souvent  on  a  pris  pour  des  co- 
prolites  un  certain  nombre  de  ces  corps 
trouvés  dans  les  terrains  secondaires  ou  ter¬ 
tiaires.  M.  Duvernoy  a  publié  quelques  re¬ 
marques  à  cet  égard. 

L’urine  de  plusieurs  Reptiles  vivants  a 
été  analysée  par  les  chimistes.  Celle  des  Ser¬ 
pents  et  des  Lézards,  qui  est  blanche  ou  jau¬ 
nâtre  ,  et  qui  se  concrète  en  une  masse  ter¬ 
reuse,  aussitôt  après  sa  sortie  du  corps, 
contient  de  l’acide  urique  en  grande  quan¬ 
tité  et  des  sels  du  même  acide,  à  base  de 
potasse,  de  soude  et  d’ammoniaque  ,  ainsi 
qu’un  peu  de  phosphate  de  chaux  ,  mais 
point  de  trace  d’urée.  On  conserve  avec  soin, 
pour  les  recherches  des  chimistes  ,  l’excré¬ 
ment  urinaire  des  grands  Serpents  Pythons 
ou  Boas  de  nos  ménageries.  Schulz  a  aussi 
constaté  l’absence  d’urée  dans  l’urine  des 
Lézards. 

L’urine  liquide  des  Tortues  et  des  Rep¬ 
tiles  nus  a  une  composition  différente.  J. 
Davy  a  fait  voir  que  celle  des  Grenouilles  et 
des  Crapauds  tient  de  l’urée  en  dissolution, 
tandis  qu’il  n’y  en  a  pas  dans  celle  des  Sau- 
rophidiens.  On  y  trouve  de  même  que  chez 
ces  derniers  du  phosphate  de  chaux  et  de 
plus  du  chlorure  de  sodium.  De  l’urine  de 
Crapaud  ,  examinée  par  le  même  chimiste  , 
ne  différait  de  la  précédente  que  par  une 
proportion  un  peu  plus  considérable  d’urée. 
L’examen  d’une  grande  quantité  d’urine 
jaune-brunâtre,  retirée  ,  en  Europe  ,  de  la 
vessie  d’une  Tortue  nègre  des  Gallapagos,  a 
prouvé  à  MM.  Magnus  et  Müller  qu’elle  ne 
contenait ,  de  même  que  celle  des  Gre¬ 
nouilles,  aucun  vestige  d’acide  urique, 
mais,  au  contraire,  de  l’urée  et  une  matière 
colorante  brune,  soluble  dans  l’eau,  l’alcool, 
la  potasse  et  l’acide  chlorhydrique. 

Il  est  à  regretter  que  l’on  n’ait  point  en¬ 
core  une  analyse  de  l’urine  des  Crocodiles 
faite  comparativement  à  celle  des  autres 
Reptiles.  Le  rang  tout  particulier  qu’ils  oc¬ 
cupent  dans  la  série  de  ces  animaux  ,  et 
leurs  nombreux  rapports  avec  un  grand 


nombre  de  Reptiles  éteints,  rendrait  cette 
étude  aussi  curieuse  pour  le  paléontologiste 
que  pour  le  physiologiste  ou  le  chimiste. 

21 .  On  a  constaté  chez  des  genres  de  Ché- 
loniens,  à  l’exclusion  de  certains  autres,  de 
grandes  poches  cystoïdes  en  communication 
avec  le  cloaque  ,  et  qui  se  remplissent  d’un 
liquide  aqueux.  Ces  poches  ,  dont  il  serait 
bon  de  constater  les  rapports  avec  les  ca¬ 
naux  péritonéaux,  sont  appelées  vessies  ana¬ 
les  accessoires  par  M.  Duvernoy ,  et  vessies 
lombaires  ou  auxiliaires  par  Lesueur.  Celui- 
ci  en  a  constaté  la  présence  chez  douze  es¬ 
pèces  d’Émydes  de  l’Amérique  septentrio¬ 
nale  et  chez  les  Cbélydres.  Elles  manquent 
aux  Tortues  terrestres,  aux  Trionyx  et  aux 
espèces  marines. 

22.  La  Salive  et  les  fluides  venimeox  sont 
d’autres  sécrétions  des  Reptiles  dont  il  sera 
question  aux  mots  salive  et  venin. 

L'ordre  des  Ophidiens  compte  seul  des  es¬ 
pèces  venimeuses  dans  la  véritable  acception 
de  ce  mot.  Nous  en  traitons  aux  articles 
ophidiens  ,  vipères  ,  etc.  Le  prétendu  venin 
des  autres  Reptiles,  et,  en  particulier,  celui 
des  Crapauds,  est  une  simple  sécrétion  mu¬ 
queuse  de  leur  peau,  ayant  une  âcreté  plus 
ou  moins  prononcée  selon  les  espèces.  Son 
action  n’est  pas  dangereuse,  mais  il  est  fa¬ 
cile  à  constater  qu’elle  jouit  de  propriétés 
vraiment  irritantes  si  on  l’applique  sur  les 
membranes  muqueuses  de  la  bouche  ,  des 
yeux  ou  du  nez.  Les  Rainettes  elles-mêmes 
donnent  lieu  à  un  commencement  d’urtica¬ 
tion  ,  dans  des  circonstances  analogues. 

II.  Du  squelette  et  des  autres  organes  de 
locomotion. 

Etabli  dans  bien  des  cas,  d’après  le  mo¬ 
dèle  général  de  celui  des  Mammifères ,  le 
squelette  des  Reptiles  semble,  dans  quelques 
autres,  assez  analogue  à  celui  des  Poissons, 
et  la  détermination  des  pièces  qui  le  consti¬ 
tuent  peut  éclairer  également  l’ostéologie 
des  Mammifères  et  celle  des  Poissons  osseux. 
Un  puissant  intérêt  se  rattache  donc  sous  ce 
point  de  vue  à  l’étude  du  squelette  desRep- 
tiles;  aussi  les  naturalistes  s’en  sont-ils  oc¬ 
cupés  avec  soin.  L’intérêt  s’accroît  encore  si 
l’on  recherche  l’application  de  ces  observa¬ 
tions  ostéologiques  à  la  classification  ou  à  la 
caractéristique  des  Reptiles,  et  surtout  à  la 
restitution  de  leurs  nombreuses  espèces  fos- 


REP 


HEP 


17 


siles.  Alors  on  comprend  réellement  la  va¬ 
leur  des  travaux  que  G.  Cuvier,  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  Meckel  ,  Carus ,  Dugès,  Lau- 
rillard,  Straus,  Bibron  et  quelques  autres  sa¬ 
vants  ont  publiés  sur  l’ostéologie  des  Rep¬ 
tiles.  Les  découvertes  paléontologiques  d’E- 
verard  Home  ,  de  Cuvier  ,  de  Conybeare  , 
d’Hermann  de  Mayer,  de  R.  Owen  et  de  tant 
d’autres  naturalistes  éminents,  sont  en  effet 
plus  importantes  par  la  singularité  de  leurs 
résultats,  que  celles  du  même  genre  qu’on  a 
faites  en  marnmalogie.  Les  Paléothériums  , 
les  Mastodontes,  les  Anthracothériums ,  le 
Macrothérium  lui-même  et  le  Mégathérium 
appartiennent  à  des  familles  dont  les  repré¬ 
sentants  vivent  encore  à  la  surface  du  globe. 
Le  Plésiosaure,  au  contraire,  le  Ptérodactyle, 
l’Ichthyosaure  ,  le  Simosaure,  le  Labyrhin- 
thodon,  le  Mégalosaure  et  vingt  autres  Rep¬ 
tiles  secondaires,  parmi  lesquels  il  en  est 
d’aussi  grands  que  nos  plus  grands  Cétacés, 
constituent  au  contraire  des  familles,  quel¬ 
ques  uns  même  des  ordres  différents  de  ceux 
de  la  nature  actuelle.  On  dirait  que  le  temps 
qui  a  séparé  les  générations  antédiluviennes 
nous  donne  aussi,  par  sa  longueur,  la  mesure 
de  leurs  différences  d’organisation  ,  puisque 
les  plus  anciennes  sont  aussi  les  pluséloignécs 
par  leur  forme  de  celle  d’aujourd’hui.  C’est 
à  la  certitude  avec  laquelle  on  reconnaît  les 
affinités ,  et  par  conséquent  l’organisation 
tout  entière  des  animaux  vertébrés  ,  par 
l’inspection  de  leur  squelette  ou  de  leur 
système,  dentaire  que  la  science  actuelle  doit 
toutes  ces  admirables  découvertes.  L’ostéo¬ 
logie  comparée  est  un  des  plus  puissants 
mobiles  que  la  géologie  et  la  zoologie  aient 
à  leur  service  pour  assurer  leurs  progrès  : 
c’est  pourquoi  nous  sommes  conduit  à 
en  exposer  les  faits  principaux  avec  quelque 
développement  pour  ce  qui  concerne  les 
Reptiles. 

23.  Le  crâne  des  Reptiles  est  extrêmement 
diversiforme.  Ayant  chez  les  Chéloniens  une 
certaine  analogie  avec  celui  des  Bradypes,  il 
est  en  coin  et  plus  ou  moins  semblable  à  la 
tête  des  Brochets  chez  les  Crocodiles;  chez 
les  Trogonophis,  il  a  quelque  chose  de  celui 
des  Carnassiers  viverroïdes  et  des  Musarai¬ 
gnes;  celui  des  Ophidiens  semble  porter  des 
membres  tout  hérissés  de  dents,  et  celui  de 
beaucoup  de  Sauriens  présente,  dans  sa 
moitié  postérieure,  plusieurs  os  allongés  et 
t.  xr. 


qui  semblent  être  des  barreaux  dirigés  en 
divers  sens  ,  ce  qui  les  a  fait  comparer  par 
Cuvier  à  une  cage  dans  laquelle  serait  enfer¬ 
mée  la  partie  cérébrale  proprement  dite. 
Dans  les  Caméléons ,  le  crâne  est  prolongé 
en  forme  de  casque  ou  de  mitre;  le  Basilic 
a  une  corne  sur  sa  face  frontale;  et  chez  les 
Phrynosomes  et  le  Moloch ,  les  prolonge¬ 
ments  en  forme  de  cornes  sont  plus  nom¬ 
breux ,  d’où  il  résulte  que  la  tête  semble 
coiffée  par  une  couronne  d’épines  ou  par  la 
couronne  de  fer.  Mais  ce  sont  là  de  simples 
traits  du  faciès ,  et  le  genre  de  vie  aquati¬ 
que,  fouisseur,  terrestre  ou  grimpeur,  auquel 
sont  soumis  les  divers  genres  ou  les  familles 
d’un  même  ordre,  vient  encore  ajouter  aux 
différences  que  nous  indiquons  ici.  Toutes 
les  Tortues  comparées  entre  elles,  tous  les 
Sauriens,  tous  les  Ophidiens,  etc,  sont 
bien  loin  d’avoir  les  mêmes  proportions, 
les  mêmes  formes  et  parfois  le  même  nombre 
d’os  crâniens  ;  il  y  a  une  sorte  de  type  ou  de 
plan  commun  pour  les  crânes  appartenant 
aux  animaux  d’une  même  série,  comme  il 
y  a  une  figure  analogue  pour  les  crânes  pris 
dans  les  diverses  séries  chez  des  animaux 
vertébrés  dont  le  genre  de  vie  est  le  même  ; 
enfin  les  limites  de  variationsdans  la  formeet 
le  nombre,  souvent  aussi  dans  les  connexions, 
sont  ici  comme  partout  ailleurs  proportion¬ 
nelles  au  nombre  des  groupes  que  l’on  em¬ 
brasse. 

La  petitesse  du  cerveau  et ,  par  suite ,  la 
faible  capacité  de  la  loge  qui  lui  est  destinée; 
l’importance  des  muscles  rnandibulaires  ; 
l’absence  presque  constante  des  lèvres,  ou 
du  moins  de  lèvres  mobiles  ,  et  celle  des 
muscles  physionomiques  de  la  face;  la  pro¬ 
tection  que  les  os  du  crâne  empruntent  sou¬ 
vent  au  dermatosquelette  ,  et  la  fusion  fré¬ 
quente  des  systèmes  crânien  et  cutané  :  tout 
concourt,  avec  les  particularités  que  nous 
avons  déjà  signalées,  à  donner  à  la  tête  des 
Reptiles  un  cachet  fort  singulier,  mais  qui 
est  en  rapport  avec  l’infériorité  de  leurs 
fonctions  intellectuelles  et  du  rôle  qu’ils 
remplissent  au  sein  de  la  création. 

La  tête  osseuse  des  Reptiles,  et  principa¬ 
lement  celle  des  Reptiles  écailleux,  dont  nous 
parlerons  d’abord  ,  a  beaucoup  occupé  les 
anatomistes.  G.  Cuvier  lui  a  consacré  plu¬ 
sieurs  chapitres  du  volume  crpétologique  de 
son  ouvrage  sur  les  ossements  fossiles,  et  la 

3 


18 


REP 


REP 


perfection  des  dessins  analytiques  que 
M.  Laurillard  a  faits  pour  ce  travail  ajoute 
une  grande  valeur  aux  découvertes  du  célè¬ 
bre  naturaliste  français.  Geoffroy  Saint  Hi¬ 
laire  a  lutté  à  plusieurs  reprises  contre  les 
problèmes  difficiles  de  la  signification  com¬ 
parative  de  ces  pièces  osseuses,  et,  sans  étu¬ 
dier  leurs  formes  au  même  point  de  vue  que 
Cuvier,  il  a  été  plus  désireux  de  reconnaître 
leurs  analogies  avec  le  crâne  des  autres  Ver¬ 
tébrés.  Oken  ,  Bojanus,  Meckel,  Spix  et  Ca- 
rus  s’en  sont  également  occupés  sous  ce  rap¬ 
port ,  et  quoique  d’autres,  comme  Dugès, 
M.  Straus  et  M.  Laurillard,  se  soient  remis 
à  l’œuvre  après  les  anatomistes  que  nous 
avons  nommés,  toutes  les  difficultés  offertes 
par  cette  branche  de  science  erpétologique 
sont  bien  loin  encore  d’avoir  été  vaincues. 
C’est  qu’il  est  fort  difficile  de  suivre  dans 
toutes  leurs  modifications  toutes  les  pièces 
qui  entrent  dans  le  crâne  des  Reptiles ,  si 
on  les  compare  entre  eux,  et,  à  plus  forte 
raison,  de  reconnaître  avec  certitude  à 
quelles  pièces  du  crâne  des  Mammifères,  des 
Oiseaux ,  des  Poissons  même  ,  chacune 
d’elles  correspond  plus  particulièrement.  La 
vue  de  certaines  têtes  de  Sauriens  a  beau¬ 
coup  contribué  à  donner  à  Oken  l’idée  pre¬ 
mière  de  la  composition  vertébrale  du  crâne; 
mais  ces  pièces ,  chez  les  Reptiles  en  gé¬ 
néral ,  sont  plus  difficiles  à  classer  suivant 
la  théorie  vertébrale  que  celles  des  Mammi¬ 
fères.  L’état  rudimentaire,  ou,  au  contraire, 
l’extrême  développement,  le  dédoublement, 
l’état  cartilagineux  ou  même  fibreux  de  cer¬ 
taines  d’entre  elles,  et  la  présence  de  pièces 
qui  paraissent  manquer  chez  les  Mammi¬ 
fères  ,  ont,  pour  ainsi  dire,  décuplé  les  dif¬ 
ficultés  du  problème. 

Les  os  qui  existent  dans  les  Reptiles  écail¬ 
leux  sont  les  suivants  : 

a)  Corps  des  vertèbres  crâniennes. 

1°  Le  vomer,  qui  est  double. 

2°  L’os  en  ceinture  des  Crocodiles,  qui  ré¬ 
pond  peut-être  à  l’ethmoïde  des  Mammi¬ 
fères. 

3°  Le  sphénoïde  postérieur. 

4°  Le  basilaire. 

b)  Arcs  supérieurs  des  vertèbres  cr⬠
niennes. 

1°  Les  nasaux.  Ils  sont  doubles  ,  sauf 
chez  les  Chéloniens  qui  en  manquent  entiè¬ 
rement. 


2°  Les  frontaux  principaux  ,  antérieurs 
(  metopion  Straus  ,  ou  planum  E.  Geoff.  )  et 
postérieurs  ( jugal  Geoff.,  gonien  Straus). 
Ces  six  os  existent  chez  les  Crocodiles  ,  les 
Chéloniens ,  les  Sauriens  et  les  Ophidiens. 
Les  Scinques  et  les  Agames  ont  quatre  fron¬ 
taux  principaux  au  lieu  de  deux;  les  Tor- 
trix  manquent  de  frontaux  postérieurs  ,  et 
les  Pythons  ont  de  plus  des  os  dits  susorbi- 
taires. 

3°  Le  pariétal,  double  chez  les  Chéloniens 
et  les  Sauriens,  simple  chez  les  Crocodiles 
et  les  Ophidiens. 

4°  Les  occipitaux  supérieur,  latéral  et 
externe  :  le  premier  est  constamment  sim¬ 
ple  ,  le  second  double,  et  le  troisième  nul 
chez  les  Crocodiles  et  les  Sauriens,  double, 
au  contraire,  chez  les  Chéloniens  et  les  Ophi¬ 
diens 

c)  Arcs  inférieurs  ou  pièces  appendicu¬ 
laires. 

1°  L’ intermaxillaire  :  double  chez  les  Ché¬ 
loniens  et  les  Crocodiles;  simple,  au  con¬ 
traire,  chez  les  Amphisbènes. 

2°  Les  deux  ptérygoïdiens ,  les  deux  pa¬ 
latins  antérieurs  ;  la  columelle  double  des 

r' 

Sauriens  (os  particulier  à  ces  animaux  ,  et 
nommés  Slélidiens  par  M.  Straus)  ;  le  double 
transverse  des  Tortues,  qui  répond  peut-être 
aux  columelles;  les  deux  maxillaires  supé¬ 
rieurs;  les  jugaux  manquant  aux  Ophidiens 
et  aux  Amphisbènes,  et  les  lacrymaux,  qui 
manquent  aux  Chéloniens  et  aux  Ophidiens. 

3°  Les  squameux,  qui  existent  constam¬ 
ment;  les  rochers,  qui  sont  dans  le  même 
cas,  ainsi  que  les  mastoïdiens,  les  tympani- 
ques  {os  carré ,  énosteal,  lemporo-masloïdien  ), 
et  les  mandxbulaires  ou  maxillaires  infé¬ 
rieurs  ,  toujours  composés  de  plusieurs  os 
dons  nous  parlerons  plus  loin. 

4°  Les  pièces  hyoïdiennes ,  dont  l’étude 
présente  des  difficultés  plus  grandes  encore. 

Quoique  le  crâne  des  Reptiles  nus  ne  dif¬ 
fère  pas  de  celui  des  Reptiles  écailleux  d’une 
manière  fondamentale,  il  s’en  éloigne  plus 
cependant  qu’aucune  des  têtes  de  ces  der¬ 
niers  ne  diffèrent  entre  elles.  On  peut  ce¬ 
pendant  trouver  quelques  analogies  entre 
les  Amphisbènes  et  les  Cécilies;  mais^lles 
paraissent  peu  intimes. 

La  tête  de  certains  Crapauds  paraît  ailée 
bilatéralement  par  suite  du  grand  dévelppe- 
ment  des  temporaux  :  celle  des  Bufo  typho - 


REP 


19 


nia  et  margaritifer  fournit  un  bel  exemple 
de  cette  disposition.  Leur  temporal  et  leur 
pariétal  s’avancent  en  effet  pour  former  une 
voûte  sourcilière  au-dessus  de  l’œil ,  et  le 
temporal  envoie  en  arrière  un  épanouisse¬ 
ment  élargi,  relevé  et  à  bord  tranchant.  Le 
frontal,  au  contraire,  est  réduit  à  l’apparence 
d’un  petit  os  wormien  resserré  entre  les  pa¬ 
riétaux  ,  qui  sont  fort  grands,  et  les  nasaux, 
également  très  développés.  D’autres  Anoures 
ont  la  tête  cataphractée  d’une  manière  sin¬ 
gulière  par  l’ossification  partielle  de  la  peau 
et  sa  fusion  avec  le  crâne.  Le  Bufo  ephip - 
pium  du  Brésil  (  genre  Brachycéphale),  quel¬ 
ques  Cératophrys  et  les  deux  espèces  connues 
de  Pélobates  (Bufo  fuscus  et  Ranacultripes 
ou  calcarata)  sont  plus  particulièrement 
dans  ce  cas.  Dugès  a  figuré  le  crâne  du  Rana 
( pelobates  )  cultripes ,  chez  lequel  la  voûte 
osseuse  a  quelque  analogie  avec*  celle  des 
Chélonées.  Dans  le  Bufo  fuscus ,  que  cet  au¬ 
teur  croyait,  mais  à  tort,  être  de  la  même 
espèce ,  l’ossification  est  toujours  moins 
complète  ,  et  les  deux  crânes  diffèrent  suf¬ 
fisamment  l’un  de  l’autre  pour  que  la  diffé¬ 
rence  spécifique  des  anneaux  dont  ils  pro¬ 
viennent  ne  soit  pas  douteuse.  Dans  le  R. 
calcarata ,  la  voûte  osseuse  s’établit  depuis 
le  frontal ,  le  temporal  et  le  rocher  ,  qu’elle 
recouvre  en  se  joignant  à  eux  ,  et  gagne  la 
région  oculaire. 

L’ostéologie  du  crâne  des  Reptiles  nus  a 
beaucoup  occupé  Dugès  ;  et  les  vues  aux¬ 
quelles  il  a  été  conduit  à  cet  égard  sont  lon¬ 
guement  consignées  dans  son  ouvrage  sur 
les  Batraciens,  qui  a  été  couronné  par  l’Aca¬ 
démie  des  sciences.  D’après  M.  Laurillard  , 
le  nombre  des  os  crâniens  ,  qui  est  de  36 
pour  les  Chéloniens,  38  pour  les  Sauriens  et 
31  pour  les  Ophidiens,  sauf  quelques  varia¬ 
tions  que  nous  avons  en  grande  partie  indi¬ 
quées  ,  est  de  28  chez  beaucoup  de  Batra  ¬ 
ciens;  mais  ,  ajoute-t-il  ,  les  nombres  sont 
ici  encore  plus  variables  que  dans  les  grou¬ 
pes  précédents  à  cause  de  l’hétérogénéité 
des  genres.  Ainsi ,  dit  notre  savant  collabo¬ 
rateur,  les  frontaux  principaux  qui  n’existent 
pas  dans  les  Grenouilles,  se  retrouvent  dans 
le  Pipa  et  dans  les  Salamandres  ;  les  maxil¬ 
laires  n’existent  qu’en  vestige  dans  la  Si¬ 
rène ,  etc.  Les  os  qui  existent  habituelle¬ 
ment  sont  les  suivants  :  2  frontaux  anté¬ 
rieurs,  2  frontaux  postérieurs,  2  pariétaux, 


REP 

2  occipitaux  latéraux,  2  rochers,  2  tympa- 
niques  ,  1  sphénoïde,  2  ptérygoïdiens  ,  1 
ethmoïde  (os  en  ceinture),  2  palatins,  2 
maxillaires  ,  2  inlermaxillaires ,  2  nasaux 
(en  vestiges),  2  jugaux,  2  vomers  :  total,  28. 

Dans  tous  les  Reptiles,  comme  aussi  dans 
tous  les  Vertébrés  ovipares,  la  mâchoire  in¬ 
férieure  est  de  plusieurs  pièces ,  toutes  ré¬ 
pondant  à  l’os  maxillaire  inférieur  (  rnan- 
di  bu  la  i  re)  des  Mammifères  ,  et  l’articulation 
avec  le  crâne  se  fait  par  un  os  particulier, 
mobile  ou  non  ,  l’os  carré  ,  lequel  est  un 
démembrement  du  temporal.  C’est  sur  cet  os 
que  se  développe  le  condyle  mandibulaire,  et 
la  cavité  glénoïde  ou  articulaire  appartient 
au  contraire  à  la  mâchoire  inférieure,  tandis 
que  chez  les  Mammifères  c’est  le  contraire 
qui  a  lieu,  et  il  n’y  a  pas  d’os  carré.  Les  os 
dont  se  compose  la  mâchoire  inférieure  sont, 
au  maximum,  au  nombre  de  six  pour  cha¬ 
que  côté.  Ce  sont,  en  employant  les  dénomi¬ 
nations  proposées  par  Cuvier  : 

1°  L 'articulaire,  qui  est  en  rapport  avec 
l’os  carré.  M.  Straus  change  son  nom  en 
arthrique. 

2°  L'angulaire  ( angulin ,  Straus),  qui  est 
sous  le  précédent  et  au  bord  postéro-inférieur 
de  la  mâchoire. 

3°  Le  surangulaire  (coronoïdien,  Straus). 

4°  Le  complémentaire  ( marginaire ,  Geof¬ 
froy  et  Straus). 

5°  L 'operculaire  (ésotérique,  Straus). 

6°  Le  dentaire.  Celui-ci  est  le  seul  qui 
porte  des  dents  ;  c’est  lui  qui  fournit  la  sym¬ 
physe  mandibulaire. 

Les  Batraciens  offrent  les  mêmes  particu¬ 
larités  générales  à  la  mandibule  que  les  Repti¬ 
les  écailleux.  Quelques  auteurs  n’avaient  ac¬ 
cordé  que  deux  os  à  la  maxillaire  inférieure 
des  Grenouilles;  Dugès  a  constaté  qu’il  y  en 
a  quatre,  qu’il  nomme  operculo-angulaire  , 
sur- angulaire,  dentaire,  articulaire. 

24.  Les  particularités  de  forme  ou  de  com¬ 
position  que  présentent  les  vertèbres  post-cé¬ 
phaliques  fournissent  toujours  d’excellents 
caractères,  et  l’on  doit  les  étudier  avec  soin, 
car  on  trouve  souvent  des  vertèbres  fossiles 
de  Reptiles  ,  et  il  importe  de  pouvoir  re¬ 
monter  d’après  elles  aux  caractères  des  gen¬ 
res  auxquels  ces  vertèbres  ont  appartenu. 
Le  corps  des  vertèbres  des  Reptiles  varie  plus 
dans  sa  forme  que  chez  aucun  autre  groupe 
du  Règne  animal,  non  seulement  si  l’on 


20 


REP 


HEP 


compare  les  Reptiles  écailleux  avec  les  Reptiles 
nus,  mais  encore  dans  les  divers  ordres  ap¬ 
partenant  à  l’une  ou  à  l’autre  de  ces  classes, 
quelquefois  même  dans  des  genres  d’un 
même  ordre  ou  d’une  même  famille. 

Les  vertèbres  des  Reptiles  ont  les  facettes 
artieulairesde  leur  corps  biplanes, biconvexes, 
convexo-concaves ,  concavo-convexes  ou  bi¬ 
concaves. 

Elles  sont  biplanes  au  tronc  des  Tortues, 
chez  certains  Crocodiles  fossiles  des  terrains 
secondaires,  chez  le  Plésiosaure,  leMégalo- 
saure,  ainsi  qu’à  la  queue  des  Lézards ,  des 
Scinques,  etc.  Celte  forme  est,  on  le  sait,  la 
plus  commune  pour  les  vertèbres  des  Mam¬ 
mifères  et  des  Oiseaux. 

Nous  ne  connaissons  de  vertèbre  biconvexe 
que  la  quatrième  cervicale  des  Tortues. 

Les  vertèbres  convexo-concaves,  c’est-à-dire 
ayant  quelque  rapport  avec  celles  du  cou  de 
beaucoup  de  Mammifères  ongulés,  ont  été 
constatées  chez  les  Salamandres  terrestres  et 
les  Tritons,  ainsi  que  dans  le  Crapaud  accou¬ 
cheur.  Celles  des  Streptospondyles  ont  aussi 
la  même  forme. 

Les  Batraciens  anoures,  à  part  celui  qui 
vient  d’être  cité ,  le  Crapaud  accoucheur 
dont  nous  répétons  à  dessein  le  nom  ,  beau¬ 
coup  d’animaux  fossiles  de  l’ordre  des  Cro¬ 
codiles,  les  Crocodiles  actuels  et  les  Cro¬ 
codiles  fossiles  des  terrains  tertiaires  ,  les 
Amphisbènes  ,  les  Ophidiens,  les  Caméléons, 
une  très  grande  partie  des  Sauriens  actuels 
(Lézards,  Iguanes,  Scinques,  etc.),  ont  toutes 
ou  la  plupart  de  leurs  vertèbres  concavo- 
convexes.  Celles  de  la  queue  des  Chéloniens 
sont  aussi  dans  ce  cas. 

Au  contraire,  le  corps  des  vertèbres  est 
biconcave,  comme  chez  la  très  grande  majo¬ 
rité  des  Poissons,  dans  les  Reptiles  dont  Yoici 
les  noms:  Geckos  (ce  sont  les  seuls  Squamo- 
dermes  aujourd’hui  vivants  qui  soient  dans 
ce  cas  )  ,  Ichthyosaures ,  Sténéosaures  et 
autres  fossiles  secondaires  marins,  les  Céci- 
1  i es ,  Protées,  Amphiuines,  Ménopomes,  etc., 
et  la  grande  Salamandre  du  Japon.  La  Sa¬ 
lamandre  fossile  d’OEningen  est  aussi  dans 
ce  cas. 

La  consistance  des  vertèbres  varie  aussi, 
comme  celle  de  tout  le  reste  du  squelette, 
dans  les  diflérents  Reptiles.  11  en  est  qui  res¬ 


tent  subosseuses  pendant  toute  la  vie,  tan¬ 
dis  que  d’autres  s’ossifient  autant  que  les 
vertèbres  des  Mammifères.  Nous  parlerons 
ailleurs  de  la  corde  dorsale  qui  est  le  pre¬ 
mier  état  de  l’axe  osseux  dans  l’embryon  et 
les  têtards. 

25.  Les  pièces  appendiculaires  des  ver¬ 
tèbres,  c’est-à-dire  l’arc  supérieur  ou  nerveux 
et  scs  apophyses  articulaires,  les  apophyses 
transverses  et  les  arcs  inférieurs  (côtes  ou  os 
en  V),  montrent  aussi  des  particularités  re¬ 
marquables.  11  y  a  des  Reptiles,  et  en  parti¬ 
culier  les  Énaliosauriens  (Ichthyosaures  et 
Plésiosaures)  chez  lesquels  les  arcs  supérieurs 
et  les  masses  transverses  ne  se  fixent  point 
ou  ne  se  fixent  que  fort  tard  au  corps  verté¬ 
bral.  M.  Gwen  a  insisté  avec  juste  raison  sur 
ce  caractère  dans  l’étude  des  animaux  chez 
lesquels  on  le  reconnaît. Ces  corps  vertébraux, 
courts  et  biconcaves  ou  bien  aplatis  et  d’un 
volume  assez  considérable,  se  rencontrent 
toujours  fréquemment  dans  les  terrains  se¬ 
condaires  inférieurs  et  moyens  ;  et  il  im¬ 
porte  de  distinguer  s’ils  sont  de  Reptiles  ou 
de  Poissons.  On  voit  à  la  surface  de  ceux 
des  Énaliosaures  les  traces  des  articulations 
par  lesquelles  les  apophyses  adhéraient  aux 
faces  latérales  et  supérieures  du  corps  verté¬ 
bral.  Leur  mode  d’attache  à  celui-ci  était 
donc  le  même  que  celui  des  côtes  ou  des  os 
en  V  chez  les  Mammifères. 

Nous  avons  déjà  vu  que  V articulation  oc¬ 
cipitale  du  crâne  avec  l’épine  dorsale  se  fai¬ 
sait  par  un  eondyle  plus  ou  moins  simple 
chez  les  Chéloniens,  Crocodiles,  Caméléons, 
Sauriens,  Ophidiens  et  Amphisbènes,  c’est- 
à-dire  chez  les  Reptiles  écailleux  ,  ou  bien 
par  deux  condyles  chez  les  Batraciens  ou 
Reptiles  nus. 

26.  Les  vertèbres  qui  viennent  après,  et 
dont  nous  venons  de  parler,  constituent 
l’épine  proprement  dite ,  depuis  l’atlas  jus¬ 
qu’aux  coecygiennes  inclusivement.  Elles 
sont  réparties  d’une  manière  très  diffé¬ 
rente  dans  les  diverses  familles  de  chaque 
ordre. 

Le  tableau  suivant  donne  le  nombre  to¬ 
tal  des  vertèbres  ,  et  celui  des  vertèbres  de 
chaque  région  prise  en  particulier ,  dans  des 
espèces  choisies  parmi  les  principales  fa¬ 
milles  de  Reptiles. 


REP 


REP 


21 


27.  La  première  vertèbre  des  Chéloniens,  ou 
leur  atlas,  est  formée  de  trois  pièces  :  deux 
supérieures  formant  l’arc  nerveux  ,  et  une 
inférieure  qui  répond  au  corps  vertébral. 
L’apopbyse  odontoïde  des  mêmes  Reptiles 
ne  tient  pas  à  l’axis  ,  comme  chez  les  Mam¬ 
mifères;  c’est  un  os  distinct,  sauf  chez 


la  Tortue  matamata ,  chez  laquelle  il  est 
soudé  à  l’atlas.  Les  vertèbres  cervicales  des 
Chéloniens  et  leurs  coccygiennes  sont  seules 
bien  développées.  Les  dorso-lombaires  sont, 
au  contraire,  plus  ou  moins  atrophiées,  leur 
rôle,  comme  organes  d’insertion  musculaire 
et  comme  axe  osseux  du  corps ,  étant  rendu 


22 


REP 


tout-à-fait  secondaire  par  suite  du  dévelop¬ 
pement  de  la  carapace.  M.  Carus  a  commis 
une  erreur  singulière  en  écrivant  que,  chez 
les  Tortues,  le  corps  des  vertèbres  est  supé¬ 
rieur  à  la  moelle  épinière.  Il  n’en  est  abso¬ 
lument  rien,  et  les  vertèbres  des  Chéloniens 
sont  conformées  à  cet  égard  comme  celles 
de  tous  les  autres  animaux  ,  sauf  quelque 
différence  dans  leur  force  et  leur  appa¬ 
rence.  Toutefois  leur  corps  est  plus  grêle  et 
comme  atrophié;  leurs  apophyses  n’ontqu’un 
faible  développement  ;  l’apophyse  épineuse 
est  une  simple  lame  le  plus  souvent  flexi¬ 
ble,  tant  elle  est  mince  ,  qui  va  joindre  la 
partie  médiane  de  la  carapace  ;  et  dans 
quelques  espèces  les  côtes  sont,  pour  ainsi 
dire,  grêles  comme  des  fils  avant  de  s’être 
jointes  à  la  partie  ostéodermique  de  la  cara¬ 
pace.  Toutefois,  lorsque  cette  dernière  est 
moins  solide,  elles  ont  un  plus  grand  déve¬ 
loppement  :  c’est  ce  que  l’on  remarque  chez 
les  Chéloniens  aquatiques. 

28.  Les  vertèbres  cervicales  des  Crocodiles 
sont,  comme  celles  de  la  plupart  des  Mammi¬ 
fères,  au  nombre  de  sept.  La  première  ou  l’at¬ 
las  est  formée  de  quatre  pièces  :  une  infé¬ 
rieure,  deux  latérales  et  une  supérieure. 
L’axis  en  a  trois  :  son  corps,  la  portion  ar¬ 
quée,  qui  est  indivise,  et  l’apophyse  odon¬ 
toïde.  Les  vertèbres  cervicales  des  Crocodiles 
ont  des  apophyses  costiformes  semblables  à 
celles  des  Oiseaux,  également  percées  à  leur 
hase  d’un  trou  considérable.  On  a  vu,  par  ce 
que  nous  avons  dit  précédemment,  que  les 
Crocodiles  secondaires  différaient  des  Croco¬ 
diles  actuels  et  tertiaires  par  le  mode  d’arti¬ 
culation  de  leurs  vertèbres,  qui  sont  bi- 
planes,  convexo-concaves  ou  biconcaves,  au 
lieu  d’être  concavo-convexes. 

29.  Les  Dinosauriens,  qui  étaient  les  plus 
grands  des  Reptiles  terrestres,  ont  des  ver¬ 
tèbres  assez  semblables  à  celles  des  Mam¬ 
mifères  par  leurs  formes,  et  celles  de  leur  ré¬ 
gion  sacrée  sont  soudées  entre  elles  de  ma¬ 
nière  à  fournir  un  véritable  sacrum. 

30.  Les  Ophidiens  montrent  souvent  à  la 
face  inférieure  de  leurs  vertèbres  une  crête 
longitudinale  saillante,  quelquefois  plus  ou 
moins  divisée  en  Y,  et  que  l’on  appelle  une 
apophyse  épineuse  inférieure.  C’est  une 
saillie  comparable  à  celle  de  la  région  cer¬ 
vicale  inférieure  des  Oiseaux  et  de  leurs 
premières  dorsales.  Sa  fonction  est  de 


REP 

donner  insertion  à  des  muscles  fléchis¬ 
seurs.  Les  premières  de  ces  saillies  portent, 
chez  le  Coluber  scaber ,  les  plaques  lisses  que 
l’on  a  regardées  comme  des  dents.  La  com¬ 
paraison  de  ces  apophyses  avec  les  apophyses 
épineuses  de  l’arc  vertébral  supérieur  est 
fautive,  puisque  celles-ci  ne  reposent  pas 
immédiatement  sur  le  corps  de  chaque  ver¬ 
tèbre. 

31.  Très  nombreuses  chez  les  Serpents  où 
la  plupart  méritent  le  nom  de  dorsales ,  les 
vertèbres  des  Reptiles  sont  en  moindre 
quantité  au  tronc  des  Sauriens,  des  Croco¬ 
diles  et  des  Tortues;  à  la  queue  des  Sau¬ 
riens,  on  en  compte  le  plus  souvent  un  assez 
bon  nombre,  et  il  en  est  de  même  chez  les 
Ratraciens  urodèles.  Mais  les  Batraciens  pro¬ 
prement  dits,  ou  les  Grenouilles,  Crapauds, 
Rainettes  et  Pipas,  sont  de  tous  les  Reptiles 
ceux  qui  ont  le  plus  petit  nombre  de  ver¬ 
tèbres.  Ils  n’en  ont  que  neuf.  La  forme  de 
ces  vertèbres  et  celle  de  leurs  apophyses 
transverses  montre  des  différences  assez  cu¬ 
rieuses  et  que  l’on  peut  employer  pour  la 
caractéristique.  Les  plus  importantes  sont 
fournies  par  la  neuvième  ou  le  sacrum. 

32.  Dans  le  Pipa ,  l’atlas  ou  la  première 
vertèbre  est  soudée  à  la  deuxième,  dont  l’a¬ 
pophyse  transverse  ressemble  à  celle  des  au¬ 
tres  Batraciens  anoures  ;  mais  les  troi¬ 
sième  et  quatrième  vertèbres  ont  les  mêmes 
apophyses ,  celles  de  la  quatrième  atteignan  t 
même  jusqu’à  la  hauteur  du  sacrum  ;  après 
elles  viennent  deux  vertèbres  (cinquième  et 
sixième  )  dont  les  apophyses  transverses 
sont  faibles  et  présentent  bien  la  disposition 
transversale  ordinaire,  tandis  que  celles  des 
deux  suivantes  sont  obliquement  dirigées 
en  avant.  La  neuvième  vertèbre  ou  le  sa¬ 
crum  a  ses  apophyses  transverses  fort  dila¬ 
tées,  et  leur  partie  articulaire  longue,  ce  qui 
est  en  rapport  avec  un  élargissement  pro¬ 
portionnel  de  l’os  des  iles. 

Le  Dactylèthre  du  Cap,  qui  s’écarte  moins 
des  Raniformes  par  l’aspect  général  de  sa 
tête  que  le  Pipa,  n’a  pas,  comme  lui,  l’atlas 
ankylosé  à  la  seconde  vertèbre;  mais  ses 
troisième  et  quatrième  vertèbres  ont  égale¬ 
ment  de  très  longues  apophyses  transverses, 
recourbées  en  arrière  ,  et  celles  des  quatre 
vertèbres  suivantes  sont  courtes,  grêles,  di¬ 
rigées  obliquement  en  avant.  Les  apophyses 
du  sacrum  sont  également  en  fer  de  hache 


REP 


HEP 


23 


allongé,  à  bord  tranchant;  mais  elles  ont 
moins  d’étendue  que  dans  le  Pipa.  Les  apo¬ 
physes  articulaires  postérieures  forment  au¬ 
tant  d’éminences  émoussées,  et,  de  même 
que  dans  le  Pipa,  l’os  coccyx  fait  corps  com¬ 
mun  avec  la  vertèbre  sacrée  ,  tandis  que, 
chez  les  autres  Anoures,  il  est  articulé  avec 
elle  par  un  double  condyle  formé  par  le 

corps  de  cette  vertèbre. 

33.  Ce  qu’on  appelle  le  cocyx  des  Anou¬ 
res  ,  c’est-à-dire  la  dixième  pièce  de  leur  ra¬ 
chis,  est  un  os  impair ,  long  et  d’apparence 
tout-à-fait  spéciale  à  ces  animaux  ;  il  est  libre 
de  toute  articulation  en  arrière;  sa  longueur 
égale  à  peu  près  celle  des  iliums,  et  dépasse 
habituellement  celle  de  l'humérus.  Il  n  y  a 
pas  de  canal  médullaire.  Dans  le  prétendu 
Pseudis  de  Sardaigne  ,  découvert  et  décrit 
par  Géné,  le  coccyx  montre  un  peu  au-delà  de 
son  articulation  avec  la  vertèbre  sacrée  une 
saillie  bilatérale,  qui  semble  être  une  apo¬ 
physe  transverse  ,  ce  qui  a  fait  regarder  1  os 
lui-même  comme  résultant  de  la  fusion  de 
plusieurs  vertèbres  en  une  pièce  unique. 

34.  La  queue  des  autres  Reptiles  com¬ 
mence  à  l’arius  ou  en  arrière  du  sacrum,  et , 
comme  chez  les  autres  animaux,  elle  fait 
suite  à  la  région  du  tronc.  Sa  longueur  est 
loin  d’être  la  même  dans  toutes  les  espèces 
de  Reptiles,  et  sa  forme  est  aussi  fort  diffé¬ 
rente  d’un  genre  à  un  autre;  ses  vertebies 
sont  aussi  plus  ou  moins  complètes ,  suivant 
son  importance.  Dans  certaines  espèces,  elle 
présente  un  grand  nombre  d’os  en  A  ;  dans 
d’autres,  au  contraire,  fort  peu.  Dans  cer¬ 
tains  cas,  le  corps  des  vertèbres  coccygiennes 
est  concavo-convexe  ;  dans  d  autres  ,  con- 
vexo-concave;  d’autres  fois,  biplane  ou  bicon- 
concave.  Peu  de  Reptiles  ont  la  queue  pre¬ 
nante.  Les  Caméléons,  les  Pythons  et  les  Boas 
sont  seuls  dans  ce  cas.  Chez  les  Chéloniens, 
la  queue  est  toujours  plus  ou  moins  couite, 
conoide  et  rétractile  en  tout  ou  en  pai  tie 
sous  la  carapace;  les  Érnysaures  sont  au 
nombre  des  Chéloniens  qui  ont  la  plus  lon¬ 
gue  queue,  c’est  même  cette  particularité 

qui  leur  a  valu  leur  nom. 

La  queue  des  Crocodiles  est  bien  plus 
longue  que  celle  des  Chéloniens,  et  toujours 
comprimée  de  maniéré  à  pouvoir  servit  a  la 
natation.  Elle  est  bicarénée  dans  une  partie 
de  sa  longueur.  La  queue  de  Llchthyosaure 
était  fort  longue  aussi,  et  l’on  suppose  qu’elle 


soutenait  une  nageoire  assez  analogue  à  la 
caudale  des  Sélaciens.  Celle  du  Neustosaurus 
gigundo.rum  de  M.  Eugène  Raspail  était 
bien  certainement  disposée  en  rame  verti¬ 
cale  dans  sa  portion  subterminale.  Les  os 
en  Y  de  cette  partie  de  la  queue  sont,  en 
effet,  complètement  sécuriformes,  arc-boutés 
les  uns  contre  les  autres,  et  fixés  parleur 
base  sous  l’articulation  même  des  corps  ver¬ 
tébraux.  Il  est  bien  probable  qu’ils  avaient 
pour  fonction  ,  ainsi  que  le  dit  M.  E.  Ras¬ 
pail,  d’empêcher  la  flexion  en  dessous  de  la 
rame  caudale  et  de  lui  donner  une  plus 
grande  fixité.  La  queue  de  ce  Reptile  avait 
près  de  trois  mètres  de  longueur.  Le  prolon¬ 
gement  caudal  des  Plésiosaures  était  au  con¬ 
traire  beaucoup  moins  long  que  chez  les 
Crocodiliens.  Le  corps  ramassé  de  ces  ani¬ 
maux  ,  la  longueur  de  leur  cou,  etc.,  de¬ 
vaient  les  faire  ressembler  pour  le  faciès  aux 
Cygnes  ou  aux  Manchots,  et  probablement 
ils  avaient  comme  eux  la  possibilité  de  nager 
à  la  surface  des  eaux.  Quant  au  Ptérodac¬ 
tyle,  sa  queue  était  presque  nulle  et  compa¬ 
rable,  ainsi  que  la  forme  générale  de  son 
corps,  à  celle  des  Roussettes  dans  l’ordre  des 
Chéiroptères. 

La  queue  varie  autant  dans  sa  forme 
extérieure  que  dans  sa  conformation  osléo- 
logique.  Les  Sauriens  l’ont  et)  général  très 
longue  (Lézards,  Iguanes)  et  de  forme  ar¬ 
rondie ,  bien  comprimée  et  surmontée  d’une 
crête  dermique  qui  se  continue  souvent 
sur  le  dos  (  Iguane  )  ;  d’autres  l’ont 
plus  courte  (Scinques  ,  Geckos,  Phrynoso- 
rnes),  ou  bien  déprimée  et  plus  ou  moins 
élargie  par  des  prolongements  bilatéraux 
du  derme  ( Gecko  fimbriatus). 

Les  écailles  ,  dans  beaucoup  d’espèces,  y 
ont  une  disposition  régulièrement  verticil- 
lée;  quelquefois  elles  sont  épineuses  et  sou¬ 
tenues  même  par  des  ossifications  du  derme 
(Uromastyx,  Cyclures ,  etc.).  La  queue  des 
Sauriens  serpentiformes  est  généralement 
fort  longue  :  aussi  est-elle  fragile,  à  l’égal 
de  celle  des  Lézards  et  de  quelques  autres 
espèces.  Les  Sauriens  à  queue  fragile,  1  Or- ^ 
vet,  les  Lézards  et  d’autres,  jouissent  d’ail¬ 
leurs  de  la  singulière  propriété  de  pouvoir 
reproduire  cet  organe  après  qu’ils  en  ont 
perdu  une  partie  plus  ou  moins  considéra¬ 
ble,  et  souvent  on  prend  des  individus 
dont  la  queue  est  de  nouvelle  formation.  La 


24 


HEP 


HEP 


physionomie  de  cette  queue  nouvelle  la  rend 
fort  reconnaissable.  La  queue  repousse  plus 
vite  en  été  qu’en  automne  ou  au  printemps  ; 
elle  est  d’une  couleur  plus  terne  que  celle 
qu’elle  remplace,  plus  courte  et  plus  obtuse, 
à  verlicilles  d’écailles  moins  marqués.  Ana¬ 
tomiquement,  elle  se  compose  d’une  peau, 
de  nerfs ,  de  vaisseaux,  et  même,  d’après 
Dugès  ,  d’un  prolongement  nerveux  de  la 
moelle,  enveloppé  d’un  étui  solide,  mais  im¬ 
parfaitement  ossifié  et  non  divisé  en  vertè¬ 
bres.  C’est,  dit  cet  erpétologiste  ,  un  étui 
cartilagineux,  avec  un  peu  de  carbonate  de 
chaux,  et  c’est  à  ces  caractères  que  l’on  re¬ 
connaît  la  production  nouvelle,  et  qu’on  la 
distingue  de  l’ancienne,  dans  le  cas  où  la 
queue  a  poussé  double  et  même  triple.  Les 
Amphisbènes  n’ont  pas  la  queue  fort  lon¬ 
gue  ;  mais ,  chez  la  plupart  d’entre  eux,  elle 
est  cylindrique,  obtuse  et  presque  aussi 
grosse  que  la  tête,  et  elle  a  valu  à  ces  ani¬ 
maux  le  nom  de  doubles  marcheurs.  Dans 
le  Trogonophis  Wiegmanni ,  elle  est  plus 
appointie. 

Celle  des  Ophidiens  peut  être  fort  longue 
ou  fort  courte,  suivant  les  genres.  Celle  des 
Couleuvres  a  ,  en  général  ,  un  grand  déve¬ 
loppement,  tandis  qu’elle  est  toujours  plus 
ou  moins  courte  chez  les  Serpents  venimeux, 
et  fournit  même  un  de  leurs  caractères  dis¬ 
tinctifs.  Nous  avons  dit  qu’elle  était  pre¬ 
nante  chez  les  Boas  et  les  Pythons;  d’autres 
l’ont  fortement  comprimée.  Celle  des  Uro- 
peltis  est  terminée  par  un  disque  tubercu¬ 
leux. 

C’est  d’après  la  considération  de  leur 
queue  que  les  Reptiles  nus,  les  Cécilies  ex¬ 
ceptées  ,  ont  été  partagés  en  deux  groupes 
que  M.  Duméril  a  nommés  Urodèles  et 
Anoures  ,  suivant  qu’ils  ont  une  queue 
comme  les  Salamandres  ,  les  Protées  ,  les 
Sirènes,  ou  qu’ils  en  manquent  à  l’état  par¬ 
fait  comme  on  le  voit  chez  les  Rainettes  , 
les  Grenouilles,  les  Crapauds,  le  Dactylèthre 
et  le  Pipa.  On  sait  que  la  queue  des  têtards 
est  résorbée  à  l’époque  de  la  métamorphose  ; 
mais  les  Anoures  en  conservent  encore  des 
traces  extérieures,  pendant  un  certain  temps 
après  qu’ils  ont  revêtu  tous  les  autres  ca¬ 
ractères  propres  à  l’adulte.  La  queue  est 
presque  nulle  chez  les  Cécilies,  et  la  dispo¬ 
sition  serpentiforme  de  leur  corps  dépend 
surtout  de  l’allongement  de  leur  tronc  joint 


à  l’absence  de  membres.  La  queue  est  ronde 
ou  comprimée  chez  les  Urodèles,  suivant  que 
leur  genre  de  vie  est  terrestre  ou  aquatique. 
Les  crêtes  qui  s’y  développent,  dans  beau¬ 
coup  d’espèces  de  la  seconde  catégorie,  sont 
plus  particulièrement  un  attribut  du  sexe 
mâle,  et  leur  plus  grand  développement  a 
lieu  au  moment  des  amours. 

35.  La  détermination  comparative  des  os 
du  squelette,  chez  l’Homme  et  chez  les 
Mammifères,  a  présenté,  dans  plusieurs  cas, 
des  difficultés  assez  grandes.  Ces  difficultés 
se  sont  accrues  encore  lorsqu’on  a  rapporté 
homologiquement  les  os  du  squelette  des 
Vertébrés  ovipares  à  ceux  des  Mammifères. 
Toutes  les  pièces  de  la  charpente  osseuse 
des  Mammifères,  ou  à  peu  près  toutes,  exis¬ 
tent  chez  les  Ovipares  ;  mais  avec  elles  appa¬ 
raissent  d’autres  pièces  dont  la  détermination 
constitue  autant  de  problèmes  que  les  anato¬ 
mistes  ont  essayé  de  résoudre.  Nous  avons 
déjà  abordé  plusieurs  de  ceux  auxquels  a 
donné  lieu  l’étude  des  os  de  la  tête  des 
Reptiles.  Les  plus  difficiles  ,  après  ceux-là, 
nous  sont  fournis  par  le  sternum  et  l’épaule. 

36.  Cuvier  disait  que  le  sternum  des  Lé¬ 
zards  veut  être  décrit  avec  leur  épaule  ,  qui 
forme  avec  lui  une  espèce  de  cuirasse  pour  le 
cœur  et  les  gros  vaisseaux.  11  est,  en  effet, 
difficile  de  bien  comprendre  l’un  sans  l’autre, 
et  l’on  pourrait  ajouter  qu’il  n’est  pas  tou¬ 
jours  facile  de  bien  discerner  quelles  pièces 
appartiennent  vraiment  à  l’épaule,  quelles 
au  sternum,  et  quelles  autres  aux  côtes. 

Les  Ophidiens  proprement  dits,  qui  man¬ 
quent  de  membres,  sont  aussi  dépourvus 
d’épaule  et  de  sternum. 

L 'épaule  et  le  sternum  des  Crocodiles , 
ainsi  que  des  Caméléons,  sont  établis  sur  un 
plan  assez  simple,  et  se  laissant  également 
bien  comparer  à  ceux  des  Mammifères  acli- 
diens.  Grew  avait  dit  que  les  Crocodiles  ont 
deux  omoplates,  ce  qui  n’est  pas  ;  seulement, 
leur  omoplate  et  un  os  presque  de  même 
forme  aboutissant  au  sternum,  concourent, 
par  leur  extrémité  humérale  ,  à  former  la 
cavité  glénoïde.  Il  n’y  a  pas  de  véritable 
clavicule.  L’os  coracoïdien  est  articulé  par 
un  ligament  avec  l’omoplate ,  au  point 
même  où  l’un  et  l’autre  concourent  à  for¬ 
mer  la  cavité  glénoïde ,  et  comme  cet  os  va 
au  sternum,  il  a  été  pris  longtemps  pour  la 
clavicule.  Cuvier  a  lui-même  professé  cette 


REP 


REP 


25 


opinion  ,  et  bien  qu’il  la  critique,  dans  sa 
description  de  l’épaule  du  Crocodile  insérée 
dans  la  deuxième  édition  de  ses  Ossements 
fossiles,  lui-même  l'appelle  encore  clavicule 
par  inadvertance  (1).  Le  sternum  du  Croco¬ 
dile  est  fort  simple  aussi.  Il  n’a  d’osseux 
que  son  axe  ou  manubrium  ,  qui  est  aplati 
et  prolongé  en  avant  sous  le  cou;  le  reste 
forme  une  plaque  cartilagineuse  subrhom- 
boïdaie  donnant  insertion,  par  son  bord  an- 
téro-laléral,  auxcoracoïdiens,  bilatéralement 
à  deux  paires  de  côtes,  et  plus  bas,  sur  les 
côtés  d’un  prolongement  qu’on  pourrait 
comparer  au  xyphoïde,  à  des  côtes  au  nom¬ 
bre  de  trois  paires,  après  lesquelles  viennent 
les  fausses  côtes. 

Chez  les  Caméléons,  le  sternum  est  égale¬ 
ment  peu  considérable.  Sa  partie  antérieure 
ou  le  bouclier  ne  donne  insertion  qu’aux  co- 
racoïdiens.Son  corps  proprement  dit  est  étroit 
et  en  rapport  avec  cinq  des  paires  de  côtes 
seulement.  Le  coracoïdien  est  court,  subtra¬ 
pézoïdal  ;  il  concourt,  avec  l’omoplate  ,  à  la 
formation  de  la  cavité  cotyloïde.  L’omoplate 
est  aplatie  en  languette  mince,  et  surmontée 
à  son  bord  dorsal  par  une  lame  cartilagi¬ 
neuse  (  sus  -  scapulaire  ,  Cuvier;  ad  scapu- 
lum  ,  Dugès  ;  paleron,  Straus)/comme  chez 
la  plupart  des  Reptiles,  les  Crocodiles  et  les 
Tortues  exceptés. 

La  même  région,  chez  les  Lézards,  les  Mo- 
nitors ,  les  Iguanes,  les  Scinques  et  autres 
Sauriens  proprement  dits,  est  beaucoup  plus 
compliquée;  et  si  nous  voulons  lui  trouver 
un  terme  de  comparaison  dans*  les  autres 
animaux  vertébrés,  c’est  chez  les  Monotrêmes 
(Ornithorhynque  et  Échidné  )  qu’il  faut  le 
prendre.  On  sait  d’ailleurs  que  les  Mono- 
trêmes  ont  avec  les  Sauriens  plusieurs  au¬ 
tres  analogies,  et  que  certains  auteurs  ont 
même  proposé  de  les  placer  avec  les  Ovipares 
plutôt  qu’avec  les  Mammifères,  quoique  ce¬ 
pendant  ce  soient  bien  des  animaux  de 
cette  dernière  classe. 

Le  sternum  se  compose ,  chez  la  majorité 
des  Sauriens,  d’un  plastron  cartilagineux  ou 
sub-osseux  plus  ou  moins  prolongé,  habi¬ 
tuellement  rhomboïdal,  et  qui  donne  inser¬ 
tion  à  un  nombre  variable  de  côtes  ou  de 
fausses  côtes.  Ce  plastron  du  sternum  peut 
présenter  àson  centre  un  foramen  bouché  par 
une  simple  membrane  ( Phrynosome )  ;  il  en- 

(i)  Tome  V,  page  loi,  ligne  2. 

T.  XI. 


voie  en  avant,  comme  chez  les  Crocodiles,  un 
manubrium  osseux  ( manubrium ,  Blainville  ; 
presternum,  Dugès),  grêle,  mais  qui  se  ler- 
mineen  flèche,  enTouen  croix,  et  représente, 
suivant  nous,  l’os  en  Y  des  Monotrêmes, 
que  Cuvier  appelle  à  tort  la  clavicule  fur- 
culaire.  Les  formes  qu’affecte  cet  appendice 
sont  réellement  curieuses,  mais  on  ne  les  a 
pas  fait  suffisamment  connaître.  Dans  quel¬ 
ques  genres  il  manque,  ou  bien  il  est  si  rac¬ 
courci  qu’il  est  devenu,  pour  ainsi  dire,  mé¬ 
connaissable  :  c’est  le  cas  du  Phrynosome. 
Sur  l’extrémité  antérieure  de  l’os  en  croix  ou 
du  prosternum  vient  reposer  un  os  grêle,  in¬ 
séré  par  son  autre  extrémité  sur  l’omoplate, 
et  que  Cuvier  nomme  la  clavicule,  mais  sans 
démontrer  que  ce  soit  bien  l’analogue  de 
cette  pièce  chez  les  Mammifères.  Cette  pré¬ 
tendue  clavicule  manque  aussi  chez  le  Phry¬ 
nosome;  dans  quelques  Scinques  elle  s’élargit, 
se  coude,  et  présente  ,  dans  sa  moitié  ster¬ 
nale  ,  une  sorte  de  trou  obturateur  :  Dugès 
l’appelle  acromial.  Les  os  qui  concourent  à 
former  la  cavité  cotyloïde  sont,  comme  dans 
les  cas  précédents,  l’omoplate  et  l’os  cora¬ 
coïde.  L 'omoplate  est  formée  de  deux  parties  : 
l’une  osseuse,  à  laquelle  appartient  la  por¬ 
tion  articulaire  ( huméral  de  Cuvier;  scapu- 
lum  ,  Dugès;  ancoral ,  Straus).  Elle  pré¬ 
sente  quelquefois  un  petit  appendice  apo- 
physaire  à  son  bord  antérieur;  c’est  sur 
elle  que  prend  naissance  l’os  furculaire. 
Quant  au  coracoïde  ou  coracoïdien,  il  s’ar¬ 
ticule  par  symphyse  avec  l’omoplate  à  sa 
partie  glénoïdienne  ,  concourt  avec  lui  à 
la  formation  de  cette  cavité ,  et  fournit 
ensuite  à  son  bord  sternal  deux  ou  trois 
branches  courtes  supportant  un  cartilage 
qui  passe  sous  l’os  en  croix  ,  et  va  se 
joindre  au  cartilage  correspondant  du  cora¬ 
coïde  opposé  :  c’est  Vépicoracoïdien  de  Cu¬ 
vier  et  le  toxoïde  de  M.  Straus.  La  branche 
inférieure  du  coracoïde  est  de  beaucoup  la 
plus  forte;  elle  s’articule  par  son  bord,  qui 
est  sécuriforme  ,  avec  le  bord  latéro-anté- 
rieur  du  bouclier  sternal.  Ce  coracoïde  ré¬ 
pondrait  à  l’os  nommé  de  même  chez  l,es 
Monotrêmes  ,  si  celui-ci  concourait  comme 
lui  à  la  formation  de  la  cavité  glénoïde,  ce 
qui  n’a  pas  lieu.  Le  coracoïde  des  Mono¬ 
trêmes  répond  plutôt  à  la  partie  cartilagi¬ 
neuse  ossifiée  du  coracoïdien  des  Sauriens, 
c’est-à-dire  l’épicoracoïdien. 


28  REP 

Le  Sheltopusik  ou  Pseudope,  TOphisaure, 
l’Orvet  et  les  autres  faux  Serpents  apparte¬ 
nant  comme  eux  à  l’ordre  des  Sauriens , 
ont  une  épaule  e,t  un  sternum  ,  quoiqu  ils 
soient  apodes.  Ces  parties  sont  établies  d’a¬ 
près  le  même  plan  général  que  celles,  des 
autres  Sauriens.  Elles  sont  une  des  nom¬ 
breuses  preuves  contre  l’opinion,  longtemps 
acceptée,  que  ces  animaux  appartiendraient 
à  l’ordre  des  Ophidiens.  L’épaule  de  l’Orvet, 
figurée  par  Dugès ,  a  le  sus- scapulaire  ,  l’o¬ 
moplate,  l’acromial  et  le  coracoïdien  pourvu 
de  son  cartilage  ëpicoracoïdien.  Toutefois  le 
sternum,  d’après  la  figure  qu’en  donne 
Dugès  ( Batraciens ,  fig.  27),  paraît  constitué 
par  le  seul  post-sternum  ou  xyphoïde,  dont 
l’apparence  a  quelque  analogie  avec  celui  du 
Pipa. 

L’épaule  et  surtout  le  sternum  des  Chélo 
mens  sont  d’une  détermination  plus  difficile 
encore.  C’est  à  leur  occasion  qu’on  a 
écrit  tant  d’erreurs  touchant  le  prétendu 
renversement  du  squelette  chez  ces  ani¬ 
maux. 

«  Les  Chéloniens ,  dit  M.  Straus,  sont 
bien  les  plus  singuliers  de  tous  les  Verté¬ 
brés,  par  une  espèce  de  renversement  que 
leur  corps  a  éprouvé  et  par  lequel  les  qua¬ 
tre  membres,  au  lieu  d’être  appliqués  en 
dehors  de  la  cage  formée  par  le  thorax,  sont 
au  contraire  ramenés  en  dedans  et  avec  eux 
tous  les  autres  organes  ,  ordinairement  ex¬ 
térieurs,  à  l’exception  des  téguments;  en¬ 
core  ceux-ci  sont-ils  très  coriaces  et  étroite¬ 
ment  serrés  entre  les  os  et  les  larges  écailles 
cornées  confluentes  qui  revêtent  leur  corps 
et  uniquement  propres  à  ces  animaux. 
Cette  singulière  disposition  dans  laquelle  se 
trouvent  les  Chéloniens,  qui  paraissent  ap¬ 
partenir  à  une  autre  création  que  le  reste 
des  êtres  actuellement  existants  (1),  con¬ 
stitue  toutefois  un  fait  heureux  pour  les 
théories  d’anatomie  comparative,  faisant 
voir  la  possibilité  que  des  organes  puissent 
être  transportés  d’un  lieu  dans  une  autre, 
sans  cesser  d’être  les  analogues  de  ceux  qui 
se  trouvent  disposés  suivant  un  autre  ar¬ 
rangement  constituant  la  règle  générale.  » 

(i)  Il  est  bon  de  noter  ici  que  les  Chéloniens  fossiles 
sont  de  toutes  les  formations  reptilifères,  et  qu'on  en  trouve, 
par  conséquent  ,  clans  les  terrains  tertiaires  aussi  bien  que 
dans  les  terrains  secondaires.  Les  espèces  éteintes  rentrent 
toutes  clans  les  familles  qui  représentent  aujourd’hui  cet 
ordre  de  Reptiles  à  la  surface  du  globe. 


REP 

D’autres  auteurs  ont  appelé  la  Tortue  un 
animal  retourné  (1).  Cuvier  qui  s’est  lui- 
même  servi  de  cette  expression  ,  se  montre 
cependant  assez  conciliant  dans  ses  Leçons 
d’anatomie  comparée ,  et  ne  rompt  pas 
aussi  ouvertement  que  M.  Straus  avec  le 
principe  des  connexions.  Voici  comment  il 
s’exprime  :  «  Dans  l 'obligation  singulière  où 
était  la  nature  de  mettre  les  os  de  l’épaule  et 
du  bassin  des  Tortues  au  dedans  du  tronc  et 
d’y  attacher  leurs  muscles,  elle  semble 
s’êtrc  efforcée  cependant  de  s’écarter  le 
moins  possible  du  plan  sur  lequel  ces  par¬ 
ties  sont  construites  dans  les  Ovipares.  » 

Nous  avons  déjà  tenté,  dans  l’article 
chéloniens  de  ce  Dictionnaire,  la  solution 
de  ce  petit  problème  ,  et  il  nous  semble 
qu’on  en  a  exagéré  à  plaisir  les  difficultés. 
Nous  ajouterons  ici  que  l’enfoncement  de 
l’épaule  dans  la  cage  thoracique  est  bien 
moins  profond  qu’on  ne  le  c*  oit,  et  qu’il  est 
facile  de  s’assurer  de  la  vérité  de  cette  as¬ 
sertion.  Notons  aussi  que  le  prolongement 
antérieur  de  la  carapace,  c’est-à-dire  le  der- 
mato-squelette  ,  vient  recouvrir  l’épaule,  et 
que  celle-ci,  l’omoplate  du  moins,  est  peut- 
être  plus  antérieure  chez  les  Tortues  que 
chez  beaucoup  d’autres  animaux.  Cette  omo¬ 
plate  des  Tortues  s’attache  par  une  articu¬ 
lation  mobile  en  avant  de  la  première  côte. 
Quelques  espèces  ont  entre  l’omoplate  et  la 
vertèbre  une  ou  deux  pièces  osseuses.  L’o¬ 
moplate,  avant  de  concourir  avec  le  coracoï¬ 
dien  à  la  formation  de  la  cavité  glénoïde  , 
donne  une  apophyse  acromion  presque  aussi 
longue  qu’elle  et  qui  va  s’attacher  au  plas¬ 
tron.  Le  coracoïdien  lui-même  se  dirige 
horizontalement  en  arrière,  et  son  extrémité 
antihumérale  est  libre  de  toute  articulation. 
11  semble  que  l’absence  évidente  ici  de  la 
nièce  rhomboïdale  du  sternum  des  Sauriens 

X 

explique  celte  particularité,  et  l’on  est  con¬ 
duit  alors  à  considérer  le  plastron  des  Tor¬ 
tues  comme  n’étant  pas  uniquement  con¬ 
stitué  par  l’os  sternum.  Sans  rappeler  ici  ce 
que  nous  avons  dit  de  cette  portion  impor¬ 
tante  de  la  boîte  osseuse  à  l’articlê  chélo¬ 
niens  (p.  461),  nous  ajouterons  que  sa 
pièce  médiane  {l’ento- sternal  de  Geo(Troy)est 
probabiementlevéritable  sternum,  et  qu’elle 
répond  incontestablementau  manubrium  des 

(r)  Le  prince  Ch.  Bonaparte  définit,  ainsi  les  Chéloniens  : 

Corpus  reversum  (!)  ttrstcum. 


HEP 


R  EL» 


27 


Sauriens  ;  que  les  épisternaux  (Geoffroy)  ou 
les  deux  pièces  latéro-antérieures  semblent 
bien  être  les  analogues  des  branches  laté¬ 
rales  du  manubrium  (peut-être  aussi  les 
acromiaux),  et  que  les  six  autres  pièces  (hyo- 
sternaux ,  hyposternaux  et  xyphosternaux 
de  Geoffroy),  qui  laissent  un  vide  plus  ou 
moins  considérable  entre  elles  sur  la  ligne 
médiane  dans  tous  les  jeunes  Çhéloniens,  et 
qui  ne  se  réunissent  même  à  aucun  âge  chez 
les  Çhéloniens  aquatiques  ,  sont  des  pièces 
d’un  autre  ordre,  et  qui  restent  à  détermi¬ 
ner.  On  ne  doit  donc  pas,  dans  notre  opi¬ 
nion  du  moins,  continuer  à  les  regarder 
comme  signales  ,  puisqu’elles  sont  bilaté¬ 
rales  et  qu’elles  recouvrent  les  muscles 
qui  s’insèrent  habituellement  sur  le  ster¬ 
num  et  sur  l’abdomen.  Ainsi  les  Tortues  ne 
diffèrent  des  Crocodiles  que  par  un  plus 
grand  nombre  de  pièces  au-dessus  de  la  ré¬ 
gion  vertébrale;  pièces  qui  se  joignent 
aux  côtes,  mais  d’une  manière  médiate  seu¬ 
lement,  puisqu’il  existe  entre  elles  et  la  fin 
des  côtes  des  encroûtements  dermato-sque- 
lettiques  que  l’on  nomme  marginales.  L’os- 
téologie  des  Simosauriens  nous. donnera  sans 
doute,  lorsqu’elle  sera  mieux  connue,  la  clef 
définitive  de  cette  énigme  ;  il  en  sera  de 
même  de  l’ostéogénie  des  Çhéloniens.  Peut- 
être  y  verra-t-on  un  moyen  terme  entre  les 
six  pièces  pseudosternales  des  Tortues  et  les 
côtes  abdominales  des  Crocodiles  ou  des 
Plésiosaures.  Le  sternum  et  l’épaule  offraient 
aussi  quelques  dispositions  remarquables 
chez  les  Reptiles  enfouis  dans  Jes  terrains 
secondaires.  11  en  est  question  aux  articles 
Plésiosaure,  Ichthyosaure  et  Ptérodactyle  de 
ce  Dictionnaire  ;  leurs  variations  dépendent 
plutôt  de  la  forme  et  des  proportions  que 
de  la  composition  elle-même,  et  ces  varia¬ 
tions  sont  moins  considérables  que  celles  que 
nous  avons  signalées  entre  le  Caméléon  et 
la  plupart  des  Sauriens.  L  Ichthyosaure  est 
plus  semblable  aux  Reptiles  ordinaires;  le 
Plésiosaure  ,  au  contraire  ,  se  rapproche  da¬ 
vantage  des  Crocodiles  par  l  absence  d  os 
furculaire.  Ses  coracoïdiens  avaient  un 
grand  développement;  ils  se  réunissaient 
l’un  à  l’autre  sous  la  ligne  médiane  et  for¬ 
maient  une  sorte  de  plastron  sous-pectoial. 
Les  Amphisbènes ,  les  Batraciens  sont  les 
seuls  Reptiles  dont  il  nous  reste  à  parler 
sous  le  rapport  de  l’épaule  et  du  sternum. 


Leur  sternum  lorsqu’il  existe  est  toujours 
plus  ou  moins  rudimentaire.  Dans  les  Anou¬ 
res  il  se  compose:  1°  d’un  manubrium  (le 
prosternum  ou  épisternum  de  quelques  au¬ 
teurs),  en  péd icelle  élargi  en  avant  sous  la 
forme  d’une  lamelle  discoïde  cartilagineuse  ; 

2°  d’un  cartilage  intermédiaire  aux  pièces 
inférieures  de  l’épaule  et  qui,  dans  le  Pipa  , 
est  divisé  sur  la  ligne  médiane,  et  semble 
représenter  les  épicoracoïdiens  des  Sauriens; 

3°  d’un  post-sternum  ou  xyphoidien  formé 
d’une  sternèbre  en  arrière  de  laquelle  est 
un  cartilage  assez  semblable  à  celui  de 
l’épisternum.  Chez  le  Pipa,  qui  manque  d’é- 
pislernum,  le  post-sternum  consiste  en  une 
grande  plaque  cartilagineuse,  losangique, 
transverse.  Les  Tritons  et  surtout  les  Sala¬ 
mandres  ,  ainsi  que  tout  le  reste  des  Ba¬ 
traciens  anoures  ,  se  font  remarquer  parce 
que  la  simplicité  de  ces  parties  est  plus 
grande  encore  :  il  y  a  un  xyphoïdien  ou  post¬ 
sternum  cartilagineux  ,  et  immédiatement 
au  devant  des  os  de  l’épaule,  un  osselet  en 
chevron  que  Meckel  attribue  au  sternum,  et 
qui  paraît,  en  effet,  répondre  à  l’os  épister- 
nal  ;  Dugès  lui  donne  cependant  le  nom 
d’urohyal  ;  M.  Siebold  l’appelle  osselet  thy¬ 
roïdien. 

Chez  les  Anoures,  l’épaule  proprement  dite 
est  composée:  1°  d’une  omoplate  ayant  son 
surscapulaire  ou  adscapulum  ;  2°  du  cora- 
coïdien  qui  concourt  avec  l’omoplate  à  la 
formation  de  la  cavité  glénoide  et  appuie 
par  son  autre  extrémité  sur  la  ligne  mé¬ 
diane  où  elle  est  séparée  de  son  homologue 
par  une  pièce  cartilagineuse,  étroite  chez  les 
espèces  ordinaires,  mais  plus  développée  et 
double  ,  ainsi  que  nous  l’avons  dit,  chez  le 
Pipa;  3°  d’un  petit  os,  probablement  épi- 
physaire,  entrant  dans  la  formation  de  la 
cavité  glénoide  ,  et  que  Dugès  appelle  pa- 
raglénal  ;  4°  par  un  os  dont  l’extrémité 
humérale  concourt  également  à  la  forma¬ 
tion  de  la  cavité  glenoide  :  Cuvier  le  con¬ 
sidère  comme  la  véritable  fourchette  ou 
clavicule.  Dugès  le  regarde  comme  l’acro¬ 
mial  des  Lézards  dont  Cuvier  fait  aussi  une 
clavicule.  La  véritable  clavicule  pour  Dugès 
est  le  cartilage  intermédiaire  à  l’épisternum 
et  au  post-sternum  et  scs  branches  sous  - 
acromiales,  détermination  qu’il  paraît  dif¬ 
ficile  d’admettre. 

37.  Les  appendices  inférieurs  des  verte- 


28 


REP 


REP 


bres,qui  forment  chez  les  Mammifères  une 
cage  osseuse  entre  la  région  dorsale  ou  le 
sternum,  pour  loger  le  cœur,  les  gros  vais¬ 
seaux  et  les  poumons,  et  protéger  la  partie 
supérieure  de  la  cavité  abdominale,  les  côtes, 
en  un  mot,  n’existent  pas  toujours  chez  les 
Reptiles.  Ces  côtes,  dont  nous  ne  pouvions 
parler  qu’après  avoir  étudié  le  sternum, 
manquent  chez  les  Batraciens  anoures ,  et 
dans  les  espèces  ordinaires  de  ce  groupe 
elles  ne  sont  remplacées  par  rien  ;  toutefois 
chez  le  Dactylèthre  et  le  Pipa,  c’est-à-dire 
chez  les  Phrynaglosses ,  comme  la  respira¬ 
tion  s’opère  différemment,  la  deuxième  et 
la  troisième  vertèbre  ont  leurs  apophyses 
transverses  fort  longues,  costiformes,  diri¬ 
gées  obliquement  en  arrière  et  terminées 
comme  les  côtes  par  un  appendice  cartila¬ 
gineux.  Nous  en  avons  déjà  parlé.  Chez  les 
Urodèles  il  y  a  des  côtes;  elles  sont  plus 
nombreuses  chez  les  Tritons  et  les  Sala¬ 
mandres,  moins  nombreuses  chez  les  Bran- 
chifères;  celles  des  Salamandres  sont  plus 
ou  moins  développées  suivant  les  genres  que 
l’on  étudie.  Ce  sont  de  petits  appendices  mo¬ 
biles  articulés  sur  les  apophyses  transverses, 
et  l’on  pourrait  même  leur  nier  le  caractère 
de  véritables  côtes;  elles  paraissent  avoir 
dans  le  genre  Pleurodèle  un  développe¬ 
ment  plus  considérable  que  chez  les  autres. 

M.  Morren  ( Mém .  de  l’Acad.  de  Bruxel¬ 
les  ,  t.  X  )  donne  au  Crapaud  accoucheur 
des  côtes  comme  celles  des  Tritons;  ce  sont 
de  simples  épiphyses  cartilagineuses  de  l’ex¬ 
trémité  des  apophyses  transverses. 

Les  Ophidiens  ont  des  côtes  grandes,  bien 
osseuses  et  très  nombreuses;  mais  ils  man¬ 
quent  de  sternum,  et  leurs  côtes  sont  libres 
à  la  partie  inférieure,  aussi  servent- elles  à 
la  progression;  il  y  en  a  depuis  l’axis  jus¬ 
qu’à  l’anus. 

Les  Sauriens  sont  plus  variés  sous  ce  rap¬ 
port.  Chez  les  Marbrés,  les  Anolis  et  les  Ca¬ 
méléons  surtout,  les  premières  côtes  vont 
seules  au  sternum,  et  les  suivantes,  au  lieu 
de  prendre  la  même  disposition  que  les 
fausses  côtes  des  Mammifères  ,  viennent  se 
joindre  sous  la  ligne  médiane  sans  inter¬ 
médiaire  aucun  ,  et  elles  fournissent  ainsi 
l’exemple  le  plus  parfait  de  la  disposition  at¬ 
tribuée  par  la  théorie  du  squelette  à  l’arc  os¬ 
seux  sous-vertébral  que  représentent  les 
côtes.  Dans  les  Caméléons  ce  mode  de  con¬ 


formation  se  continue  jusqu’au  bassin.  Les 
Dragons,  qui  sont  de  petits  Sauriens  volants 
de  l’Inde,  sont  dans  une  condition  pour  ainsi 
dire  inverse:  leurs  cinq  premières  fausses 
côtes  divergent  bilatéralement,  au  lieu  de  se 
recourber  pour  se  joindre  à  la  partie  infé¬ 
rieure;  elles  sous-tendent  une  membrane 
étendue  sur  les  flancs,  et  concourent  avec  elle 
à  donner  à  ces  petits  Lézards  une  sorte  d'ailes 
toutes  différentes  de  celles  des  autres  ani¬ 
maux,  et  qui  n’auraient  d’analogues  que  les 
membranes  des  Écureuils  et  des  Pbalangers 
volan  ts,  si  celles-ci  étaien  t  de  même  soutenues 
par  les  côtes,  ce  qui  n’a  pas  lieu.  Les  Ser¬ 
pents  Najas  ont  une  mobilité  d^  leurs  pre¬ 
mières  côtes  plus  grande  que  celle  des  au¬ 
tres  et  qui  leur  permet  d'élargir  considéra¬ 
blement  cette  partie  de  leur  corps. 

Les  Phrynosomes  ont  des  côtes  ster¬ 
nales  insérées  à  la  partie  postérieure  du  dis¬ 
que  de  ce  nom  et  qui  soutiennent  l’abdo¬ 
men.  C’est  pour  ainsi  dire  un  faible  rudi¬ 
ment  de  ce  qui  se  voit  chez  les  Crocodiles , 
dont  le  dessous  de  l’abdomen  est  protégé 
par  une  série  double  de  côtes  placées  en  ar¬ 
rière  du  sternum  entre  lui  elle  bassin,  et 
n’ayant  aucun  rapport  avec  les  vertèbres. 
Les  côtes  thoraciques  des  Crocodiles  mon¬ 
trent  entre  la  partie  vertébrale  et  le  carti¬ 
lage  de  la  côte  ,  une  pièce  intermédiaire 
qu’on  ne  voit  pas  chez  les  autres  animaux. 
M.  Straus  la  compare  à  l’appendice  costal  des 
Oiseaux;  mais  celui-ci  est  une  simple  pièce 
épipbysaire  insérée  en  arrière  de  la  côte. 
Enfin  les  Tortues  complètent,  sous  ce  rap¬ 
port ,  comme  sous  beaucoup  d’autres,  la 
listes  des  singularités  qui  nous  sont  offertes 
par  les  Reptiles.  Leurs  côtes  sont  plus  ou 
moins  confondues  avec  le  dermato-squelette 
et  elles  ne  vont  pas  jusqu’au  plastron, 
c’est  à-dire  jusqu’aux  os  qu’on  a  pris  pour  le 
sternum  ;  elles  sont  renforcées  et  comme 
doublées  en  dessus  par  une  portion  de  ce 
dermato-squelette,  laquelle  constitue  la 
plus  grande  partie  de  la  carapace  ,  et  les 
réunit  entre  elles  après  avoir  envahi,  par  les 
progrès  de  l’ossification  ,  les  espaces  inter¬ 
costaux. 

38.  Nous  avons  vu  plus  hau|  que  l’omo¬ 
plate  et  le  coracoïdien  concouraient  chez  les 
Reptiles,  comme  chez  les  Oiseaux,  à  former 
la  cavité  glénoïde.  L’os  qui  s’y  insère,  ou  l'hu¬ 
mérus ,  est  en  général  long,  et  de  forme  assez 


REP 


REP 


29 


analogue  à  celle  de  l’humérus  des  Mammifè¬ 
res.  Comme  chez  eux  aussi  ses  variations  sont 
en  rapport  avec  le  mode  de  station  et  de  pro¬ 
gression.  11  était  fort  court  dans  les  Plésio¬ 
saures  et  surtout  dans  les  Ichthyosaures,  dont 
le  genre  de  vie  était  analogue  à  celui  des 
Dauphins;  celui  des  Tortues  terrestres  dif¬ 
fère  à  quelques  égards  de  celui  des  Chélo- 
nées, etc.,  mais  nous  ne  saurions  en  signaler 
toutes  les  formes  ici.  Une  comparaison  im¬ 
médiate  peut  seule  les  faire  saisir  dans  bien 
des  cas,  et  c’est  à  elle,  qu’il  faut  avoir  re¬ 
cours  lorsqu’on  veut  déterminer  un  humérus 
ou  un  fragment  d’humérus  fossile.  Il  est 
inutile  d’ajouter  qu’il  manque  chez  les  Ophi¬ 
diens,  les  Amphisbènes  autres  que  leChirole 
et  les  Cécilies,  ainsi  que  les  autres  parties  des 
membres  antérieurs,  ce  qui  peut  également 
se  dire  des  Sauriens  les  plus  serpentiformes. 

39.  L 'avant-bras  est  en  général  composé 
de  deux  os ,  le  radius  et  le  cubitus  ,  et  ces 
deux  os  sont  habituellement  distincts  dans 
toute  leur  longueur.  C’est  ce  qu’on  remarque 
chez  les  Chéloniens,  Crocodiles,  Sauriens  et 
Batraciens  urodèles.  L’un  et  l’autre  concou¬ 
rent  à  l’articulation  fémorale,  et  ils  diffè¬ 
rent  peu  de  forme  entre  eux  et  dans  la 
série  des  espèces.  Le  cubitus  n’a  que  peu 
ou  pas  de  saillie  olécranienne  ;  il  est  très 
court  ainsi  que  le  radius  dans  les  Énalio- 
sauriens.  Chez  les  Grenouilles  et  autres 
Anoures,  ces  deux  os  ont  la  longueur  ordi¬ 
naire,  mais  ils  sont  soudés  en  un  seul  os 
dans  toute  leur  étendue  ( cubito-radius  ou 
antibrachial,  Dugès). 

Le  Pipa  porte  comme  les  Chéiroptères  un 
petit  sésamoïde  rotuliforme  dans  le  tendon 
de  son  muscle  triceps  olécranien. 

40.  La  main  ou  la  partie  terminale  du 
membre  antérieur  affecte  dans  sa  composi¬ 
tion  des  dispositions  assez  variées  suivant 
que  le  membre  est  plus  ou  moins  parfait.  Les 
os  du  carpe,  les  métacarpiens  et  les  doigts 
ainsi  que  leurs  phalanges,  n’ont  de  fixité  ni 
dans  le  nombre,  ni  dans  la  forme. 

Le  Caméléon  est  sans  contredit  le  Reptile 
qui  est  le  plus  singulièrement  conformé 
sous  ce  rapport.  On  sait  que  la  main  a 
chez  lui  quelque  ressemblance  avec  une 
paire  de  tenailles ,  en  même  temps  qu’avec 
la  patte  des  Perroquets.  Les  doigts  y  sont 
disposés  en  deux  paquets  opposables  et  pro¬ 
pres  à  saisir  les  branches  sur  lesquelles 


marche  ce  Reptile.  U  y  a  trois  doigts  au 
faisceau  interne  et  deux  à  l’externe.  Les 
Tortues  de  terre  ont  le  poignet  et  les  doigts 
raccourcis  et  comme  en  moignon;  les  mêmes 
parties,  principalement  les  métacarpiens  et 
les  phalan  ges ,  s’allongent  au  contraire  à 
mesure  qu’on  passe  de  ces  espèces  à  celles 
dont  la  vie  est  plus  aquatique,  et  les  Chélo- 
nées  ont  cet  allongement  plus  remarquable 
que  les  autres.  Chez  tous  ces  Chéloniens  il 
y  a  cinq  doigts,  au  moins  dans  le  squelette. 
Le  Caret  et  laCaouanne  ont  neuf  os  aucarpe, 
deux  à  la  première  rangée  et  sous  le  cubi¬ 
tus ,  sept  au  contraire  à  la  seconde;  ces  os 
prennent  une  apparence  discoïde  qui  rap¬ 
pelle  celle  qu’ils  ont  dans  les  Énaliosau- 
riens.  Chez  ceux-ci  la  similitude  des  parties 
est,  pour  ainsi  dire,  poussée  à  l’extrême  ;  le 
radius  et  le  cubitus,  très  courts,  comme  nous 
l’avons  dit,  se  distinguent  déjà  peu  des  os 
du  carpe,  et  ceux-ci  diffèrent  moins  encore 
de  ceux  qui  constituent  les  phalanges  ;  c’est 
l’exagération  extrême  d’une  disposition  que 
l’on  voit  déjà  en  germe  chez  les  Dauphins. 
Le  carpe  et  les  phalanges  forment  une 
vingtaine  de  rangées  d’os  discoïdes  décrois¬ 
sants  :  la  première  rangée  n’a  que  trois  os, 
la  seconde  en  a  quatre,  d’autres  qui  suivent 
en  ont  cinq  ou  même  six,  puis  le  nombre 
diminue  de  nouveau  et  l’appareil  forme , 
dans  sou  ensemble  ,  une  rame  aplatie  et  de 
forme  elliptique.  Le  genre  Iehthyosaure  est 
plus  éloigné  sous  ce  rapport  de  la  disposition 
propre  aux  Cétacés  que  celui  des  Plésio¬ 
saures,  ce  qui  indique  dans  les  animaux  qui 
le  constituent  un  genre  de  vie  plus  .aqua- 
tique  encore.  Chez  les  Crocodiles  le  carpe 
est  plus  simple  que  dans  les  Sauriens.  Il 
est  composé  de  deux  os  un  peu  allongés 
qui  ressemblent  à  un  avant  -  bras  en  Rac¬ 
courci.  L’un  est  en  rapport  avec  le  radius 
et  représente,  d’après  M.  Straus  ,  le  sca¬ 
phoïde  des  Mammifères  ;  l’autre  s’articule 
avec  le  cubitus  et  répond  ,  d’après  le  même 
auteur, au  pyramidal.  Celui-ci  supporte  su¬ 
périeurement  un  pisiforme  et  inférieure¬ 
ment  un  autre  os  sur  lequel  portent  en 
grande  partie  les  métacarpiens.  Chez  les  Cro¬ 
codiles  les  doigts,  eu  comptant  du  premier 
au  cinquième,  ont  2,  3,  4,  4  et  3  pha¬ 
langes. 

Dans  les  Sauriens  (Lézards,  Monitors,  etc.) 
il  y  a  neuf  os  au  carpe,  trois  à  la  première 


30  REP 

rangée  répondant  aux  trois  premiers  os  du 
Crocodile,  cinq  à  la  seconde  rangée  pour  les 
cinq  métacarpiens,  et  entre  le  premier  et  le 
second  rang  un  os  intermédiaire  placé 
comme  celui  de  beaucoup  de  Quadrumanes. 
M.  Siraus  le  regarde  comme  le  semi-lunaire. 
Dans  le  Caméléon  les  autres  os  du  carpe  sont 
groupés  autour  de  celui-là  et  le  cubitus  vient 
reposer  sur  lui  ;  leur  nombre  est  le  même 
que  chez  les  Sauriens  ,  ceux  de  la  seconde 
rangée  ont  la  forme  de  courts  métacarpiens. 
Dans  les  Caméléons  le  nombre  des  phalan¬ 
ges  est  ainsi  réparti  :  2 ,  3  ,  3  ,  2  ,  1.  Chez 
les  autres  Sauriens  ,  on  en  compte  le  plus 
souvent  2,  3,  4,  3,  4. 

Dans  le  Pelobates  cultripes  et  la  plupart  des 
Anoures  on  peut  retrouver  au  carpe,  ainsi 
que  l’a  faitDugès,  les  représentants  de  tous 
les  os  du  carpe  humain. 

La  première  rangée  comprend  quatre  os: 
le  pyramidal,  articulé  avec  la  portion  cubi¬ 
tale  de  l’avant-bras;  le  semi-lunaire,  arti¬ 
culé  avec  la  partie  radiale;  le  scaphoïde  , 
placé  en  dehors  et  en  «avant  du  précédent; 
et  le  pisiforme,  qui  est  un  gros  sésamoïde 
situé  au  centre  de  la  face  palmaire  du  carpe. 

La  deuxième  rangée  est  aussi  de  quatre 
os  :  un  os  crochu  ,  fort  grand  ;  un  grand 
os  ou  capitatum  médiocre;  un  trapézoïde 
plus  petit  encore,  et  un  trapèze  du  même 
volume  que  son  voisin.  Plus  en  dedans  est 
un  osselet  un  peu  plus  volumineux  articulé 
avec  le  trapèze  ,  mais  un  peu  enfoncé 
entre  un  des  métacarpiens  et  le  scaphoïde; 
c’est  le  métacarpien  du  pouce  ,  sur  lequel 
est  portée  librement  la  phalange  qui  re¬ 
présente  ce  doigt.  Les  doigts  de  la  Gre¬ 
nouille  ont  1,  2,  2,  3,  3  phalanges. 
Cuvier  ne  comptait  que  six  os  au  carpe  des 
Anoures;  M.  Straus  n’en  compte  pas  da¬ 
vantage. 

Les  os  du  carpe  des  Salamandres  sont  au 
nombre  de  sept,  suivant  Dugès,  et  ainsi  dis¬ 
posés  :  on  peut  également  en  compter  deux 
ou  trois  rangées  à  cause  de  Los  intermé¬ 
diaire,  ou  bien  six  os  autour  de  celui-ci. Dugès 
nomme  cet  os  pisiforme  ,  on  ne  sait  trop 
pourquoi.  Les  autres  sont  :  un  scapoïde  tou¬ 
chant  au  radius  ;  un  semi-lunaire  réuni  au 
pyramidal  et  en  rapport  avec  le  cubitus  et 
le  radius  ;  un  trapèze  sans  pouce  ni  méta¬ 
carpien;  un  trapézoïde  portant  les  deux 
premiers  doigts  ;  un  grand  os  et  un  cunéi- 


REP 

forme.  Les  phalanges  sont  ainsi  qu’il  suit  : 

0,  2,  2  ,  3,  2. 

Une  des  conformations  de  pattes  anté¬ 
rieures  les  plus  singulières  de  toute  la  série 
des  Reptiles  était,  sans  contredit,  celle  du 
Ptérodactyle  ,  cette  sorte  de  Reptile  chauve- 
souris  de  l’époque  jurassique.  Nous  y  re¬ 
viendrons  plus  loin.  Passons  maintenant  aux 
membres  postérieurs. 

41.  Chez  les  Sauriens,  par  lesquels  nous 
commencerons  ,  les  trois  os  du  bassin  con¬ 
courant  à  former  la  cavité  cotyloïde,  il  y  a 
une  symphyse  pubienne  et  une  symphyse 
ischiatique  réunies  l’une  à  l’autre  par  un  car¬ 
tilage  intersymphysaire  en  arrière  duquel 
peut  exister  un  prolongement  osseux  ou  car¬ 
tilagineux  également  médian,  et  qui  repré¬ 
sente  au  bassin  la  fonction  du  sternum  à 
l’épaule.  Cette  pièce  a  reçu  de  Cocteau  le  nom 
d’os  cloacal.  On  l’a  trouvé  dans  des  Sein - 
ques,  dans  le  genre  des  Potychrus,  dans  ce¬ 
lui  des  Varans,  dans  lePhrynosome  de  Har- 
lan,  etc.  Dans  cette  espèce,  il  forme  une  tige 
directe,  aplatie,  de  longueur  égale  au  diamè¬ 
tre  antéro-postérieur  du  bassin,  et  terminée 
par  une  sorte  d’épiphyse  ligamenteuse  spatu- 
liforrne.Son  usage,  disentMM.  Spring  etLa- 
côrdaire,  est  de  soutenir  la  lèvre  inférieure 
du  cloaque,  entre  les  deux  lames  de  laquelle 
il  est  logé.  11  sert  en  même  temps  à  ouvrir 
et  à  fermer  le  cloaque ,  en  abaissant  et  en 
relevant  la  lèvre  de  ce  dernier.  A  cet  effet, 
il  donne  attache  de  chaque  côté  à  deux  con¬ 
ciles  de  muscles  obliques  qui  sont  fixés,  d’au¬ 
tre  part,  au  bord  postérieur  des  ischions  ; 
ces  muscles  remplissent  tout  le  repli  cutané 
dans  lequel  l’os  est  logé.  On  conçoit  sans 
peine  que,  lorsque  leur  couche  inférieure  se 
contracte,  cet  os  doit  nécessairement  s’abais¬ 
ser  et  ouvrir  le  cloaque,  tandis  que  l’effet 
opposé  a  lieu  quand  c’est  la  couche  supé¬ 
rieure  qui  est  en  contraction. 

L’ilium  du  Caméléon  porte  à  son  point 
d’articulation  avec  la  colonne  vertébrale  une 
pièce  cartilagineuse  analogue  au  surscapu¬ 
laire. 

Les  Orvets  et  les  Sheltopusicks  ont  pour 
tout  bassin  un  petit  iléon  suspendu  aux  ver¬ 
tèbres. 

Chez  les  Batraciens  anoures,  le  bassin  est 
bien  singulier.  Articulé  avec  une  seule  ver¬ 
tèbre,  celle  dont  les  apophyses  transverses 
sont  plus  ou  moins  sécuriformes  et  qui  pré- 


REP 


REP 


cède  le  coccyx ,  il  se  compose  d’une  longue 
branche  osseuse  qui,  réunie  à  celle  du  côté 
opposé  par  une  symphyse  tou t-à- fait  posté¬ 
rieure,  ressemble  assez  bien  à  une  paire  de 
pincettes.  Les  branches  en  sont  formées  par 
l’iléon  qui  va  se  joindre  au  pubis  et  à  l’ischion 
fort  courts  et  qui ,  réunis  à  lui ,  complètent 
la  cavité  cotyloïde  pour  laquelle  Dugès  ad¬ 
met,  en  outre,  un  paracotyléal  ( colyloidïen , 
Straus).  Les  Salamandres  ont  au  bassin  un 
ilium  suspendu  à  l’appendice  costiforme  de 
la  première  vertèbre  sacrée,  dirigé  en  bas  et 
supportant  une  plaque  osseuse  qui  répond  à 
la  fois,  suivant  Dugès,  à  l’ischion  et  au 
pubis.  Un  petit  trou  situé  vers  la  partie 
antérieure  de  cette  pièce  ,  et  une  portion 
cartilagineuse  vers  l’angle  antérieur  et  ex¬ 
terne,  sont  pour  lui  les  preuves  de  la  du¬ 
plicité  des  éléments  de  la  pièce  en  question. 
En  avant  de  la  symphyse  et  sur  la  ligne 
médiane  est  un  cartilage  en  Y  que  Meckel 
a  regardé  comme  une  dépendance  du  ster¬ 
num  ;  Dugès  l’appelle  un  os  marsupial  pres¬ 
que  double  ;  M.  Laurent,  qui  le  considère 
aussi  comme  analogue  de  l’os  marsupial , 
l’appelle  os  prépubien.  C’est  une  pièce  du 
même  genre,  mais  non  pas  la  même  que 
l’os  post-ischiatique  dont  nous  avons  parlé  à 
propos  des  Sauriens. 

Le  bassin  des  Chéloniens  est  formé,  com¬ 
me  celui  des  Mammifères,  par  trois  paires 
d'os  :  ischion,  pubis  et  iléon.  Dans  la  majo¬ 
rité  de  ces  animaux,  tout  le  bassin  est  mo¬ 
bile  sur  la  colonne  vertébrale  à  laquelle  il 
tient  par  une  articulation  capsulaire.  Les 
ischions  se  réunissent  l’un  à  l’autre  par  sym¬ 
physe  à  la  partie  inférieure  et  forment  le 
détroit  postérieur  du  bassin,  comme  le  fait 
le  pubis  chez  les  Mammifères,  les  organes 
génito-urinaires  et  le  rectum  passant  au- 
dessus  d’eux.  Par  suite  de  cette  disposition, 
les  pubis  sont  rejetés  en  avant  ;  ils  ont  un 
volume  plus  considérable  que  celui  des 
ischions,  et  ils  se  réunissent,  comme  eux  , 
par  une  symphyse  ;  l’intervalle  ischio-pubien 
est  simple  et  circulaire  chez  certaines  Tor¬ 
tues;  double,  au  contraire,  chez  d’autres, 
quand  la  symphyse  pubienne  se  prolonge  en 
arrière  à  la  rencontre  de  la  symphyse  ischia- 
tique  et  se  joint  à  elle.  Le  pubis  de  quelques 
Tortues  -et  même  leur  ischion  s’attachent  à 
la  partie  postérieure  du  plastron.  Dans  la 
Matamata  et  dans  le  Testudo  scabra  ,  chez 


Q  J 
O  l 

lesquels  celte  disposition  a  lieu,  les  iléons 
ne  sont  pas  mobiles,  mais  fortement  arti¬ 
culés  avec  la  dernière  paire  de  côtes  ;  l’iléon, 
l’ischion  et  le  pubis  des  Chéloniens  com¬ 
mencent  également  à  former  la  cavité  coty¬ 
loïde  ou  coxo-fémorale. 

Le  bassin  des  Crocodiles  est  assez  simple. 

Les  Enaliosauriens  avaient  des  pieds  en 
arrière  aussi  bien  qu’en  avant  au  lieu  d’être 
dipodes ,  comme  nos  Cétacés  actuels.  Leurs 
pieds  de  derrière  semblent  moulés  sur  les 
antérieurs,  et  la  distinction  entre  les  pieds 
des  uns  et  des  autres  est  souvent  fort  difficile. 
Le  genre  Neuslosaurus ,  qui  comprend  une 
grande  espèce  de  Sauriens  trouvée  fossile 
dans  le  midi  de  la  France  (  à  Gigondas ,  dans 
le  département  de  Vaucluse) ,  paraît  à  l’ha¬ 
bile  naturaliste  qui  l’a  décrit  avoir  eu  les 
pieds  de  devant  semblables  à  ceux  des  Éna- 
liosaures  ,  et  les  postérieurs ,  au  contraire, 
établis  d’après  un  type  analogue  à  celui  des 
Crocodiliens  :  particularité  singulière,  et 
qui  contredirait  ce  que  l’on  sait  de  la  simi¬ 
litude  de  plus  en  plus  évidente  des  mem¬ 
bres  chez  les  Vertébrés  inférieurs.  Nous 
avons  cru  voir  sur  la  belle  pièce  que  M.  E. 
Raspail  a  décrite  avec  tant  de  soin  ,  et  qu’il 
a  déposée  au  Musée  d’Avignon,  que  les  pat¬ 
tes  antérieures  étaient,  comme  les  posté¬ 
rieures,  assez  analogues  à  celles  des  Croco¬ 
diles,  mais  qu’elles  se  rapprochaient  aussi  de 
celles  des  Chélonées  par  l’aplatissement  des 
os  du  carpe.  Cette  disposition  concorderait 
bien  avec  le  genre  de  vie  entièrement  péla- 
gien  de  ce  curieux  Reptile.  C’est  d’ailleurs 
un  point  sur  lequel  M.  E.  Raspail  se  pro¬ 
pose  de  publier  de  nouveaux  renseigne¬ 
ments. 

42.  Passons  rapidement  sur  le  fémur ,  dont 
les  formes  offrent  bien  quelques  particula¬ 
rités  etqui  ressemble  beaucoup  à  l’humérus 
dans  quelques  groupes.  La  rotule  n’existe 
pas  toujours  ;  ainsi  elle  manque  ,  par 
exemple,  aux  Ratraciens  anoures,  d’autres 
fois  elle  est  soudée  au  tibia  (Tritons). 

43.  Le  tibia  et  le  péroné  ou  les  os  de  la 
jambe  sont  distincts  l’un  de  l’autre,  sauf 
dans  les  Anoures  ,  et  ne  diffèrent  pas  en 
grosseur  entre  eux,  comme  chez  les  Mammi¬ 
fères  et  les  Oiseaux.  Dans  les  Anoures  ,  ils 
sont  soudés  dans  toute  leur  longueur  l’un 
à  l’autre  (os  crural,  Dugès). 

44.  Le  pied  offre  plus  de  diversités.  On 


32 


REP 


remarquera  cependant  qu’il  ressemble  le 
plus  souvent  à  la  main  d’une  manière  évi¬ 
dente,  Souvent  cependant  ses  doigts  sont 
plus  longs  et  il  n’en  a  que  quatre  apparents. 
Le  pied  de  derrière  du  Caméléon  est  en 
pince,  comme  celui  de  devant,  mais  avec 
cette  différence  qu’il  a  deux  doigts  au  fais¬ 
ceau  interne  au  lieu  de  trois,  et  deux  seule¬ 
ment  à  l’externe. 

Le  tarse  des  Tortues  a  six  os  :  deux  au 
premier  rang  (astragale  et  calcanéum),  et. 
quatre  au  second.  Leur  forme  et  celle  du 
reste  de  la  patte  varie  suivant  le  genre  de  lo¬ 
comotion.  Les  Crocodiles  ont  le  tarse  court 
et  de  cinq  os  seulement,  ce  qui  est  aussi  le 
nombre  habituel  aux  Sauriens  ;  tandis  que 
les  Tritons  ont  huit  os  tous  aplatis  et  à  peu 
près  de  même  grandeur.  Dugès  admet  chez 
ces  derniers  :  l’astragale  partagé  en  deux 
osselets,  le  calcanéum,  le  scaphoïde,  le  cu¬ 
boïde  et  trois  cunéiformes.  Les  doigts  ont 
2,  2,  3,  3  et  2  phalanges.  D’après  M.  Lau- 
rillard  ,  le  tarse  paraît  être  cartilagineux  à 
tous  les  âges  chez  la  Salamandre  terrestre, 
le  Ménopome  et  le  Ménobranche.  La  grande 
Salamandre  du  Japon  est  aussi  dans  ce  cas, 
aussi  bien  pour  ses  os  du  tarse  que  pour 
ceux  du  carpe. 

Chez  les  Anoures,  la  disposition  de  ces 
parties  est  assez  curieuse.  Les  deux  premiers 
os  du  tarse  (astragale  et  calcanéum)  sont  al¬ 
longés  et  forment  une  sorte  de  jambe  se¬ 
condaire.  Aussi  quelques  auteurs  ont-ils 
voulu,  mais  à  tort,  y  reconnaître  le  véritable 
tibia  et  le  véritable  péroné  de  ces  Reptiles. 
Ces  os  sont  plus  longs  et  plus  grêles  dans  les 
Grenouilles  et  les  Rainettes  que  dans  les  es¬ 
pèces  lourdes  ou  coureuses,  comme  les  Cra¬ 
pauds.  Après  eux  vient  une  partie  raccourcie 
du  tarse  dont  Dugès  donne  la  déter¬ 
mination  suivante  :  scaphoïde ,  cuboïde  et 
les  trois  cunéiformes,  en  tout  cinq  osselets 
ou  cartilages.  Le  premier  et  le  second  cu¬ 
néiforme  supportent ,  dans  les  Pelobates  et 
dans  d’autres,  un  ergot  plus  ou  moins  déve¬ 
loppé.  En  outre,  il  existe  sous  le  calcanéum, 
à  sa  jonction  avec  le  quatrième  métatarsien, 
un  petit  sésamoïde  osseux  chez  le  Pipa,  car¬ 
tilagineux  chez  beaucoup  d’autres.  Le  Pipa 
présente  aussi,  dans  le  tendon  des  jumeaux, 
avant  l’élargissement,  de  ce  muscle  en  apo¬ 
névrose  plantaire,  une  sorte  de  rotule  posté¬ 
rieure  du  coude-pied. 


45.  Les  Ophidiens  manquent  de  bassin 
comme  d’épaule  ,  de  sternum  et  de  membre 
antérieur;  certains  d’entre  eux  portent  néan¬ 
moins  auprès  de  l’anus  des  appendices  en 
crochets  que  l’on  a  considérés  comme  des 
rudiments  de  pattes  postérieures.  Les  Py¬ 
thons  et  les  Boas  ,  les  Eryx  et  les  Tortrix 
sont  particulièrement  dans  ce  cas.  Ces  ves  ¬ 
tiges  de  membres  ,  si  toutefois  ils  méritent 
bien  ce  nom  ,  apparaissent  extérieurement 
comme  les  ergots.  C’est  Russel  qui  le  pre¬ 
mier  en  a  reconnu  la  présence  sur  plusieurs 
espèces;  mais  il  ne  les  a  pas  examinés  ana¬ 
tomiquement.  Daudin  et  Oppel  les  ont 
ensuite  mentionnés  en  admettant  leur 
présence  ou  leur  absence  comme  carac¬ 
tères  génériques.  Schneider  ,  plus  récem** 
ment  M.  Mayer,  et  dernièremënt  MM.  Du- 
méril  et  Bibron  ,  en  ont  décrit  la  confor¬ 
mation. 

«  Dans  le  genre  Boa  ,  l’ergot ,  disent  ces 
derniers  naturalistes,  est  un  ongle  de  corne 
véritable,  servant  de  gaîne  à  un  petit  os 
onguéal  un  peu  courbé  et  articulé  sur  un 
autre  os  qui  reste  toujours  caché  sous  la 
peau  :  ce  dernier  est  considéré  comme  un 
os  du  métatarse.  Il  est  recourbé  et  porte  une 
apophyse  qui  donne  attache  à  un  muscle. 
Cet  os  intermédiaire  est  aussi  mobile  sur 
un  troisième  beaucoup  plus  grêle,  mais  aussi 
beaucoup  plus  long.  Au  point  de  jonction 
avec  le  métatarsien  ,  on  voit  une  sorte  d’é¬ 
piphyse  avec  deux  appendices,  que  l’auteur 
regarde  comme  des  espèces  de  tarses.  Il  y  a 
autour  de  cet  appareil  très  mobile  cinq  fais¬ 
ceaux  de  fibres  charnues. 

»  Ces  muscles  ont  pourusagede  déterminer 
des  mouvements  divers.  Le  plus  long  fais¬ 
ceau  ,  qui  est  destiné  à  étendre  le  pied,  tire 
l’os  du  métatarse  en  avant,  et  porte  l’ongle 
en  dehors  ;  un  second  plus  court  paraît  avoir 
la  même  fonction;  le  faisceau  le  plus  gros, 
le  plus  épais,  est  le  fléchisseur,  qui  ramène 
l’ergot  en  dedans  vers  le  cloaque;  enfin  il  y 
a  un  adducteur  et  un  abducteur  qui  meu¬ 
vent  la  région  du  tarse,  l’un  en  dedans, 
l’autre  en  dehors  ;  telle  est  la  structure  dans 
les  Boas.  Dans  les  autres  genres,  l’auteur 
n’a  fait  qu’indiquer  la  présence  de  ces  ergots  : 
1°  dans  YEryx  jaculus,  d’après  Oppel; 
2°  dans  le  genre  Pylhon  ,  d’après  Daudin  et 
Cuvier  ;  mais  il  ne  les  a  pas  disséqués.  11  en 
est  de  même  pour  YEryx  Johnii ,  type  du 


REP 


REP 


33 


genre  Clolhonie  de  Daudin,  et  pour  les  Tor-  i  des  ossifications  du  derme,  et  les  Batraciens 
trix  ou  Rouleaux  d’Oppel.  qui  en  sont  pourvus  ont  ainsi  un  commen- 

»  L’époque  à  laquelle  apparaissent  extë-  cernent  de  carapace.  Certains  Cératophrys 
rieurernent  ces  appendices  calcariformes  des  sont  dans  le  même  cas  :  «  J’ai  aussi  examiné 
Pylhoniens  semble  varier  suivant  les  especes;  avec  M.  G.  Bibron,  dit  Cocteau,  sans  toute- 
car  nous  les  avons  vus  être  déjà  fort  déve-  fois  les  disséquer,  d’autres  Cératophrys  à 
loppés  chez  de  très  jeunes  Boæides  (1),  tan-  vestige  de  carapace  dorsale  osseuse,  dans  la 
dis  que  des  individus  beaucoup  plus  âgés,  collection  du  Muséum  ,  tels  qu’un  individu 
appartenant  à  des  espèces  qui  dépendaient,  du  Cératophrys  varia  Cuvier  (C.  clorsata 
les  unes  de  la  même  tribu  ,  les  autres  de  P.  Maxim.),  qui  avait  sept  à  huit  pouces  de 
celle  des  Pylhonides  ,  n’en  offraient  pas  la  longueur,  et  d’autres  Cératophrys  de  taille 
plus  légère  trace.  »  presque  aussi  considérable,  parmi  lesquels 

Le  Trogonophis,  qui  est  un  genre  d’Am-  se  trouvent  le  Cératophrys  clypeata  de  Cu- 
phisbènes,  nous  a  montré  des  rudiments  de  vier,  et  une  espèce  énorme  provenant  , 
membres  postérieurs  également  costiformes,  comme  les  précédentes,  de  l’Amérique  méri- 
et  sans  trace  de  bassin.  dionale.  Aucun  de  ces  Batraciens,  certaine- 

46.  Le  dermato- squelette,  c’est-à-dire  l’os-  ment  adultes,  n’offre  de  carapace  analo- 
sification  de  la  peau,  acquiert,  chez  les  Ché-  gue  à  celle  des  individus  de  cette  notice  (1); 
Ioniens ,  et  en  particulier  chez  IesChéloniens  tous  présentent  de  petites  pièces  osseuses 
terrestres,  son  maximum  de  développement,  minces,  en  plus  ou  moins  grand  nombre, 
et,  par  sa  jonction  avec  les  côtes  et  le  ster-  disposées  symétriquement  sur  le  rachis  à  une 
num,  il  constituela  carapacedeces  animaux.  certaine  distance  les  unes  des  autres ,  sans 
C’est  plus  évidemment  au  dermato-sque-  disposition  à  converger  entre  elles  pour  for- 
lette  qu’appartiennent  les  plaques  irrégu-  nier  un  tout  solide  comparable  à  la  grande 
lièrement  polygonales,  et  semblables  à  celles  pièce  dorsale  de  nos  Batraciens.  »  Wagler 
des  Coffres,  qui  soutiennent  la  carapace  des  avait  donné  le  nom  d 'Hemiphractus  à  dea 
Sphargis.  !  Cératophrys  présentant  celte  particularité. 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  Crocodiles  ont  Ces  Hemiphractus  et  les  autres  signalés  par 
à  la  peau  des  plaques  squamiformes  sou-  Cocteau  sont  sans  doute  de  la  même  espèce, 
tenues  par  des  noyaux  osseux ,  et  qui  leur  et  MM.  Duméril  et  Bibron  parlent  de  ces 
servent  de  cuirasse.  On  trouve  enfouies  dans  derniers  sous  le  nom  de  Cératophrys  dor- 
le  calcaire  de  Caen  des  carapaces  fossiles  sata,  «  qui  présente,  disent  ils ,  une  sorte 
de  Crocodiles  bien  plus  complètes  que  celles  de  bouclier  dorsal  formé  par  la  réunion  de 
de  nos  espèces  vivantes.  plusieurs  lames  osseuses  qui  se  développent 

Un  exemple  bien  remarquable  d’ossifica-  dans  l’épaisseur  de  la  peau,  lames  qui  sont 

lion  de  la  peau  nous  est  fourni'par  l’ordre  conséquemment  tout  à  fait  indépendantes 
des  Anoures,  outre  les  ossifications  crânien-  des  pièces  du  squelette  qui  se  trouvent  au¬ 
nes  des  Pélobates  et  de  quelques  Cératophrys  dessous  d’elles.  » 

que  nous  avons  déjà  indiquées:  nous  vou-  47.  La  forme  extérieure  et  celle  du  tégu- 

lons  parler  du  commencement  de  carapace  ment  qui  lui  sert  de  limite  traduisent  les 

dorsale  du  Brachycéphale  (Bufo  ephippiym).  principales  dispositions  organiques  établies 
Ainsi  que  Th.  Cocteau  l’a  fait  connaître  avec  en  vue  de  la  locomotion..  Les  muscles  qui  met- 
soin,  les  deux  premières  vertèbres  de  ceBa-  tent  en  mouvement  les  diverses  parties  du 
tracien  sont  recouvertes  ici  par  une  petite  squelette  chez  les  Reptiles  n’ont  encore  été 
plaque  osseuse,  et  les  six  suivantes  en  sup-  décrits  avec  tout  le  soin  nécessaire  que  dans 
portent  une  plus  grande,  unique,  à  peu  près  un  Pe,R  nombre  d’espèces.  Bojanus  a  fait 
rectangulaire,  et  dépassant  bilatéralement  connaître  ceux  de  la  Tortue  d’eau  douce; 

leurs  apophyses  transverses,  dont  elles  sont  Dugès  et  M.  Martin  St-Ange  ceux  des  Gre- 

d’ailleurs  séparées  par  les  muscles.  On  a  re-  nouilles  et  des  Salamandres;  Meckel  a  parlé 
gardé  ces  plaques  clypéales  comme  formées  de  ceux  du  P'Pa- 

par  l’élargissement  des  apophyses  épineuses  On  a  aussi  quelques  notions  sur  ceux  des 
des  vertèbres;  mais  ce  sont  évidemment  (l)  Le  Bufo  epkippium  (genre  Brachye.ephctlus  ou  Ephip- 

(i)  Dos  Boas.  1  piftv ),  qui  est  aussi  de  l’Amérique  méridionale. 

T.  XI.  5 


34 


REP 


REP 


Lézards  et  des  Serpents ,  mais  ces  notions 
sont  moins  précises.  Il  serait  heureux  que 
M.  Straus  publiât  la  Myologie  de  la  Vipère , 
qu’il  annonce  dans  quelques  uns  de  ses 
ouvrages  comme  entièrement  terminée. 

La  disposition  particulière  du  squelette 
des  Chéloniens  entraîne  un  arrangement 
également  particulier  de  leurs  muscles; 
chez  les  Sauriens  il  y  a  plus  d’analogie  avec 
les  Mammifères ,  et  chez  les  Serpents  l’ab¬ 
sence  des  membres  réduit  les  muscles  à 
ceux  que  l’on  nomme  chez  les  autres  ani¬ 
maux  les  muscles  propres  du  tronc.  La 
myologie,  chez  les  derniers  Batraciens,  n’est 
pas  sans  analogie  avec  celle  des  Poissons. 

Les  muscles  des  Reptiles  ont ,  en  géné  ¬ 
ral,  des  fibres  courtes,  peu  colorées  et  dispo¬ 
sées  par  faisceaux  placés  entre  des  cloisons 
fibreuses  ou  adhérents  au  tissu  de  la  peau. 
Les  Grenouilles  et  genres  analogues  font 
exception  sous  ce  rapport.  Les  muscles  des 
Reptiles  conservent  plus  longtemps  encore 
leur  irritabilité  que  ceux  des  Poissons. 
MM.  Duméril  et  Bibron  rapportent  que 
des  Crapauds  ,  des  Salamandres ,  des  Tor¬ 
tues  et  des  Serpents,  privés  de  la  tête, 
dépouillés  de  leur  peau  depuis  plusieurs 
jours,  et  maintenus  humides,  manifestent 
encore  des  mouvements  pendant  des  se¬ 
maines  entières;  une  Tortue  terrestre,  du 
poids  de  40  kilogrammes  ,  morte  depuis 
plusieurs  jours  et  dont  le  cou  était  tombé 
dans  cette  sorte  de  flaccidité  qui  succède  à 
la  raideur  cadavérique,  dont  les  yeux  avaient 
la  cornée  desséchée,  manifestait  aussi  des 
mouvements  par  la  contraction  et  la  rétrac¬ 
tion  de  ses  membres  toutes  les  fois  qu’on 
les  stimulait,  principalement  en  piquant 
ceux  de  derrière.  Mous  avons  aussi  observé 
plusieurs  fois  ce  singulier  phénomène,  et 
entre  autres  chez  des  Tortues  dont  nous 
avions  enlevé  les  viscères  et  la  moelle  épi¬ 
nière  après  avoir  injecté  depuis  plusieurs 
jours  leur  système  vasculaire.  Les  mouve¬ 
ments  de  rétraction  des  jambes  étaient  aussi 
évidents  que  dans  les  cas  cités  par  les  sa¬ 
vants  auteurs  de  l 'Erpétologie  générale.  Il 
semble  que  les  Chéloniens  et  d’autres  Rep¬ 
tiles  meurent  partiellement  et  en  détail.  La 
queue  des  Lézards  et  celle  des  Orvets,  qui 
se  détache  si  aisément  du  tronc,  jouit  pen¬ 
dant  quelque  temps  encore  après  sa  sépa¬ 
ration  de  contractions  convulsives. 


48.  Les  mouvements  des  Reptiles  sont  fort 
divers:  la  marche,  le  saut,  le  grimper, 
l’action  de  fouir,  la  nage  et  même  le  vol 
sont  également  à  leur  usage;  toutefois  les 
Reptiles  marcheurs  sont  les  plus  nombreux, 
et  leurs  allures  ambiguës,  quoique  vives 
dans  beaucoup  de  circonstances,  constituent 
l’acte  de  ramper;  elles  leur  ont  valu  le  nom 
de  Reptiles.  Les  Serpents  progressent  par 
les  ondulations  bilatérales  de  leur  corps  sur 
le  sol;  le  redressement  de  leurs  écailles  in¬ 
férieures  leur  donne,  dans  la  plupart  des 
cas,  un  point  d’appui  fort  utile.  C’est  au 
contraire  par  des  ondulations  inféro  supé- 
rieures  que  les  Serpents  réussissent  à  nager. 
La  queue  des  têtards  et  des  Urodèles  aqua¬ 
tiques  est  comprimée,  longue,  et  constitue 
une  rame  puissante.  Les  pattes  de  ces  ani¬ 
maux  les  aident  au  contraire  fort  peu,  et  ils 
ne  s’en  servent  que  pour  la  marche.  Cepen¬ 
dant,  chez  une  espèce  de  Triton  propre  à 
nos  pays  (Triton  palmip es) ,  celles  de  der¬ 
rière  ont  une  palmature  interdigitale;  plus 
les  Anoures ,  les  Tortues  et  les  Crocodiles 
sont  nageurs,  plus  aussi  leurs  doigts  ont  ces 
membranes  développées.  Enfin  ,  les  pattes 
des  Chéloniens  marins  sont  transformées  en 
véritables  rames  dont  la  forme  rappelle  celle 
des  Cétacés.  Les  poumons  des  Reptiles  na¬ 
geurs  leur  rendent  le  même  service  qu’aux 
Poissons  la  vessie  natatoire.  Une  aptitude 
plus  grande  encore  pour  la  vie  aquatique 
distinguait  la  plupart  des  Reptiles  marins 
des  temps  secondaires,  et  beaucoup  de  ces 
animaux  habitaient  la  haute  mer  ;  chez  les 
Plésiosaures  et  les  Ichthyosaures ,  la  mo¬ 
dification  des  diverses  parties  squelettiques 
des  membres  était  bien  plus  profonde  en¬ 
core  que  chez  les  Chélonées,  et  celui-ci 
constituait  une  rame  parfaite.  Les  Reptiles 
marins  avaient,  comme  nos  Tortues  marines 
actuelles,  des  membres  antérieurs  et  posté¬ 
rieurs  ,  tandis  que  les  antérieurs  seuls 
existent  chez  nos  Cétacés. 

Les  Dragons  sont  les  seuls  Reptiles  doués 
de  la  propriété  devoîer,  encore  sont-ils  pour¬ 
vus  de  parachutes  plutôt  que  de  véritables 
ailes.  On  suppose  que  les  Ptérodactyles, 
Reptiles  fossiles  qu’on  a  trouvés  en  Angle¬ 
terre  et  en  Allemagne,  jouissaient  de  la 
même  propriété,  et  que  leur  long  doigt 
externe  des  membres  antérieurs  sous-tendait 
une  membrane  pleurale  semblable  à  celle 


REP 


35 


REP 

des  Chauves-souris  ou  des  Écureuils  volants. 
La  queue  courte  ,  le  corps  raccourci  et  quel¬ 
ques  autres  particularités  de  ces  Reptiles 
semblent  en  rapport  avec  ceLte  disposition 
pour  le  vol.  Le  doigt  externe  des  membres 
antérieurs  des  Ptérodactyles  avait  quatre 
phalanges,  sans  compter  le  métacarpe,  et  ces 
phalanges  formaient  une  tige  aussi  longue 
que  l’animal  lui- même  et  que  soutenait  sans 
doute  une  membrane  alaire.  Ce  n’est  cepen¬ 
dant  pas  l’opinion  deWagler.  Il  a  donné  une 
figure  restaurée  du  Ptérodactyle  dans  laquelle 
ce  Reptile  porte  par  son  long  doigt  une  na¬ 
geoire  comparable  à  celle  des  Chélonées , 
mais  plus  étroite  et  plus  longue. 

IL  De  la  reproduction  et  du  mode  de 
développement . 

La  fonction  de  la  reproduction  conserve 
chez  tous  les  Reptiles  une  importance  consi¬ 
dérable  ,  et  domine  ,  pour  ainsi  dire,  toutes 
les  autres  par  le  rôle  important  qu’elle  rem¬ 
plit  dans  la  physiologie  de  ces  animaux.  Les 
Crapauds  recherchent  et  étreignent  la  fe¬ 
melle  même  après  avoir  été  mutilés  ;  les 
Tortues  de  mer,  les  Serpents  et  surtout  les 
Batraciens  produisent  un  nombre  considé¬ 
rable  de  petits,  et  la  multiplication  de  ces 
derniers  est  réellement  prodigieuse  dans  la 
plupart  des  cas;  mais  si  leurs  œufs  et  leurs 
têtards  sont  innombrables,  les  animaux  car¬ 
nivores  et  même  les  circonstances  physiques 
en  détruisent  en  peu  de  temps  une  grande 
quantité. 

La  facilité  avec  laquelle  on  -suit  les  di¬ 
verses  phases  de  la  fécondation  et  du  déve¬ 
loppement  de  l’œuf  ou  de  l’embryon  ,  chez 
les  Reptiles,  ont  attiré  d’une  manière  toute 
spéciale  sur  ces  animaux,  et  principalement 
sur  les  Batraciens,  l’attention  des  physio¬ 
logistes. 

49 .  Les  organes  copulateurs  mâles  des  Rep- 
tiles  sont  établis  d’après  trois  types  bien 
différents:  nuis  dans  leur  partie  copulatrice 
chez  les  Reptiles  nus,  ils  sont  doubles  chez 
les  Sauriens,  les  Ophidiens  et  les  Amphis- 
bènes;  simples  au  contraire  chez  les  Ché- 
loniens  et  les  Crocodiles.  C’est  par  la 
description  de  éfes  derniers  que  nous  com¬ 
mencerons. 

Le  pénis  des  Tortues  et  des  Crocodiles, 
qui  est  caché,  comme  celui  de  tous  les  Rep¬ 
tiles,  ressemble  beaucoup  à  celui  des  Oi¬ 


seaux  ,  et  particulièrement  à  celui  des 
Coureurs  ou  Brévipennes.  Il  est  long,  sub¬ 
cylindrique,  terminé  en  pointe  et  marqué 
en  dessous ,  dans  toute  sa  longueur,  par  un 
sillon  plus  ou  moins  profond ,  qui  fait  l’of- 
Cce  de  sperrniducte  ;  les  muscles  propres  de 
cet  organe  et  ses  corps  caverneux  n’offrent 
rien  de  particulier.  Chez  les  Chéloniens  et 
les  Crocodiles  la  verge  est  dans  le  cloaque 
et  elle  ne  sort  que  pendant  l’érection  ;  l’ori¬ 
fice  unique  des  cloaques  est  ovalaire  ou  ar¬ 
rondi  chez  ces  Reptiles.  Il  est  transversal 
dans  le  reste  des  Reptiles  écailleux,  auxquels 
la  disposition  double  de  leur  verge  a  fait 
donner,  par  M.  de  Blainville,  le  nom  de 
Bispéniens,  c’est-à-dire,  animaux  à  double 
pénis.  En  effet,  leur  verge  est  toujours  plus 
ou  moins  séparée  en  deux,  et  elle  sort  de 
chaque  côté  du  cloaque  comme  un  double 
tube  qui  se  désinvagine  en  doigt  de  gant 
lors  de  l’érection  et  dont  la  surfaee  qui  de¬ 
vient  alors  extérieure  est  le  plus  souvent 
garnie  de  papilles  cornées.  Le  sperme  s’é-. 
coule  séparément  et  par  jet  de  chaque 
verge.  C’est  sous  la  base  de  la  queue,  en  ar¬ 
rière  du  cloaque,  que  ce  double  pénis  se  ré¬ 
tracte. 

Les  Batraciens  n’ont  pas  de  copulation 
véritable.  Bien  qu’ils  puissent,  dans  certains 
cas,  féconder  à  l’intérieur  les  œufs  de  leurs 
femelles  (1) ,  ils  manquent  constamment  de 
l’organe  excitateur  mâle,  c’est-à-dire  ,  de  la 
verge.  Les  Cécilies  ont  été  décrites  comme 
ne  différant  pas  sous  ce  rapport  des  autres 
Batraciens  ;  M.  Duvernoy  dit  cependant 
leur  avoir  reconnu  une  véritable  verge; 
voici  en  quels  termes  il  en  parle  : 

«  Dans  une  préparation  de  viscères  de 
Cécilie,nous  avons  cru  reconnaître  une 
verge  en  fourreau  ,  retirée  dans  l’abdomen 
et  se  déroulant  au  dehors  à  la  manière  de 
celle  des  Ophidiens.  Cette  verge  unique 
était  grêle,  longue,  et  avait  son  embouchure 
dans  le  cloaque  du  côté  droit  ,  et  nous 
n’avons  pas  retrouvé ,  dans  un  Siphonops 

(i)  C’est  à  tort  que  M.  Straus  dit  ,  dans  son  Anatomie 
comparative:  «  Chez  les  Batraciens,  les  testicules  se  com- 
»  posent  d’un  amas  de  petites  granulations;  ces  animaux 
»  n’ont  pas  de  verges  du  tout,  et  il  n’y  a  pas,  en  effet',  chez 
»  eux,  de  véritable  accouplement,  le  mâle  fécondant  les  œufs 
»  au  sortir  du  corps  de  la  femelle.  »  Les  Salamandres  ter¬ 
restres  sont  ovovivipares  et  la  Céciliede  Cayenne  est  dans  le 
même  cas;  les  œufs  des  Tritons  sont  fécondés  avant  la 
ponte. 


REP 


REP 


m 

annulaikus,  ce  long  tube  grêle  aboutissant 
dans  le  vestibule.  Mais  celui-ci ,  beaucoup 
plus  long  que  celui  de  la  femelle,  renferme 
de  singuliers  organes,  qui  doivent  servir  à 
la  copulation,  si  tant  est  que  les  parois 
de  ce  vestibule  peuvent  se  dérouler  en 
dehors.  » 

Le  même  anatomiste  accorde  aussi  une 
verge  aux  Tritons  ,  et  il  ajoute  qu’il  n’y  a 
de  semblables  organes  parmi  les  Reptiles 
que  chez  les  mâles  des  Anoures.  Cette  verge 
des  Tritons  diffère  beaucoup  de  celle  des 
Cécilies:  elle  est  située  dans  la  partie  infé¬ 
rieure  du  cloaque;  c’est  un  corps  cylindri¬ 
que  adhérent  par  sa  première  partie  à  la 
paroi  supérieure  du  cloaque,  et  libre  dans  sa 
seconde  moitié,  qui  est  élargie  au  sommet 
comme  un  champignon  ;  cet  organe  manque 
à  la  Salamandre  terrestre. 

50.  Tous  les  Reptiles  ont  deux  testicules 
distincts,  lesquels  sont  toujours  placés  dans 
la  cavité  abdominale,  auprès  des  reins,  et 
ne  s’en  éloignent  à  aucun  âge.  Ceux  des 
Reptiles  écailleux  se  ressemblent  beaucoup 
entre  eux  ainsi  qu’à  ceux  des  Oiseaux  ,  et 
leur  canal  déférent  est  pelotonné  en  forme 
d’épididyme.  Les  Cécilies  ont  les  testicules 
étroits  et  longs.  Chez  les  Anoures  ils  sont 
ovalaires,  divisés  en  lobes  qui  reçoivent  cha¬ 
cun  un  arc  vasculaire.  Ils  ont  une  partie 
corticale  et  une  partie  centrale ,  laquelle 
est  formée  de  canaux  repliés  qui  paraissent 
prendre  naissance  aux  capsules  corticales 
et  se  continuent  par  les  canaux  sémînifères. 
M.  Duvernoy  (1)  aétudié  dernièrement  avec 
soin  ceux  des  Tritons. 

Le  Protée  a  des  testicules  à  peu  près  cy¬ 
lindriques  et  composés  en  partie  de  petits 
canaux  flexueux  serpentant  suivant  le  sens 
transversal  du  testicule. 

51.  Le  fluide  séminal  a  été  examiné  dans 
un  assez  grand  nombre  d’espèces;  les  zoos¬ 
permes  qu’il  présente  ont  des  formes  un  peu 
différentes  dans  plusieurs  groupes  ;  mais 
ceux  des  Tritons  sont  tout-à-fait  particuliers: 
aussi  ont-ils  fixé  l’attention  de  plusieurs  ob¬ 
servateurs,  MM.  Dujardin,  Amici,  Pouchet, 
Duvernoy,  Panizza,  etc.,  depuis  que  M.  Sie- 
bold  a  publié  les  observations  qu’il  a  faites 
à  leur  égard.  Quelle  que  soit  la  nature  delà 
particularité  qui  les  distingue  ,  un  fil  spiral 
enroulant  le  Spermatozoïde  lui-même,  ou, 

(i)  4nn.  sc.  tînt. 


ce  qui  nous  paraît  plus  probable,  une  crête 
longeant  le  corps  de  celui-ci,  ces  produits 
animés  du  testicule  des  Tritons  n’en  sont 
pas  moins  fort  curieux  à  examiner,  si  l’on 
dispose  d’un  moyen  de  grossissement  consi¬ 
dérable.  La  même  forme  se  remarque  chez 
les  zoospermes  de  la  Salamandre.  Chez  les 
Grenouilles  et  les  Crapauds,  les  mêmes  cor¬ 
puscules  sont  naviculaires  allongés,  ou  plu¬ 
tôt  en  alêne  courbe  de  cordonnier  (M.  Du¬ 
jardin).  Chez  les  Chéloniens ,  ils  ont  en 
avant  de  la  queue  un  corps  ovale  ou  rond 
et  aplati,  ce  qui  les  fait  ressembler  à  ceux 
des  Mammifères;  ils  sont  allongés  et  cylin¬ 
driques  chez  les  Sauriens  et  les  Ophidiens, 
et  rappellent  davantage  ceux  des  Oiseaux. 
D’après  M.  Dujardin ,  les  Spermatozoïdes 
de  Couleuvres  à  collier  sont  longs  de  0,135 
de  millimètre. 

52.  Toutes  les  fois  qu’il  y  a  un  épididyme 
entre  les  canaux  séminifères  et  le  canal  dé¬ 
férent,  ce  qui  est  principalement  caracté¬ 
ristique  des  Reptiles  écailleux,  le  canal  dé¬ 
férent  en  est  la  continuation  immédiate. 
Celui  de  chaque  testicule  se  rend  directe¬ 
ment,  dans  les  Ophidiens  et  les  Sauriens, 
à  la  verge  correspondante.  Lorsqu’il  n’y  a 
qu’une  verge,  tous  deux  débouchent  dans 
sa  rainure  dorsale.  Chez  les  Batraciens  , 
l’uretère  et  le  canal  déférent  ne  forment 
qu’un  seul  et  même  tube  dans  la  plus  grande 
partie  du  trajet  que  doivent  parcourir  le 
sperme  et  l’urine,  et  les  deux  canaux  urétro- 
déférents  débouchent  dans  le  cloaque,  sans 
que  celui  de  droite  se  réunisse  à  celui  du 
côté  opposé. 

53.  Les  femelles  des  Tortues  et  des  Croco¬ 
diles  ont  seules  un  clitoris,  qui  est  fort  sem¬ 
blable  au  pénis  unique  des  mâles,  appointi 
comme  lui ,  et  sillonné  de  même  en  dessus, 
mais  de  plus  petite  dimension.  Cet  organe 
manque  chez  les  femelles  des  Reptiles  ap¬ 
partenant  aux  autres  ordres. 

Tous  ont  deux  oviductes  plus  ou  moins 
longs,  intestiniformes ,  ayant  plus  d’épais¬ 
seur  et  d’une  nature  plus  crypteuse  du 
côté  du  cloaque  dans  lequel  ils  débouchent 
séparément;  plus  membraneux,  plus  étroits, 
au  contraire,  du  côté  de  l’o'vaire,  au  devant 
duquel  ils  s’épanouissent  en  pavillon  ou 
trompe  de  Faliope.  Aucun  Reptile  ne  pré¬ 
sente  de  traces  d’utérus,  pas  même  ceux 
qui  produisent  des  petits  vivants;  et  ce  que 


HEP 


REP 


37 


l’on  a  nommé  ainsi  chez  les  Grenouilles  est 
une  simple  dilatation  de  chaque  oviducte 
avant  son  versement  dans  le  cloaque.  Les 
oviductes  des  Chéloniens  et  ceux  des  Anou¬ 
res  ont  une  longueur  considérable. 

Les  Reptiles  ont,  comme  nous  venons  de 
le  voir,  deux  oviductes,  tandis  que  chez  les 
Oiseaux  un  seul  de  ces  organes  est  déve¬ 
loppé  ;  ils  ont  aussi  les  deux  ovaires  dis¬ 
tincts. 

54.  Les  œufs  qui  s’y  forment  sont  diffé¬ 
remment  fécondés,  suivant  les  différents 
groupes,  et  leur  mode  de  développement  est 
aussi  très  divers.  Il  y  a  intromission  de  la 
verge  simple  ou  double  chez  tous  les  ani¬ 
maux  écailleux  qui  sont  pourvus  de  cet  or¬ 
gane.  Cbez  les  Reptiles  nus  du  groupe  des 
Urodèles ,  la  fécondation  est  également  inté¬ 
rieure,  quoique  le  mâle  manque  de  l’organe 
destiné  à  porter  le  fluide  fécondant  jusque 
dans  le  corps  de  la  femelle  ou  n’en  ait  qu’un 
rudiment.  C’est  à  la  suite  d’un  simple 
rapprochement,  et  souvent  transporté  par 
l’eau,  comme  le  pollen  de  certaines  plantes 
l’est  par  l’air ,  que  le  sperme  de  ces  Reptiles 
arrive  des  organes  mâles  à  ceux  de  la  fe¬ 
melle.  M.  Rusconi  ,  dans  son  joli  travail 
ayant  pour  titre  :  Amours  clés  Salamandres, 
a  décrit  avec  soin  l'acte  de  la  fécondation 
chez  les  Tritons.  D’après  le  même  observa¬ 
teur  ,  le  même  acte,  chez  les  Salamandres 
terrestres,  s’accomplit  sur  la  terre  et  non 
dans  l’eau. 

Les  expériences  ingénieuses  de  Spallan- 
zani  ont  bien  fait  voir,  d’autre*  part,  que 
les  œufs  de  nos  Batraciens  anoures  ne  sont 
fécondés  qu’à  la  sortie  du  corps  de  la  fe¬ 
melle. 

La  plupart  des  Reptiles  pondent  des  œufs. 
Ces  œufs  ont  une  coquille  calcaire  chez  les 
Chéloniens  terrestres,  les  Émydes  et  les 
Crocodides;  flexible,  au  contraire,  mais 
encore  assez  résistante,  chez  les  Sauriens  et 
les  Ophidiens;  et  tout-à-fait  molle  et  trans¬ 
parente  chez  les  Reptiles  nusappartenantaux 
genres  Triton,  Grenouille,  Rainette  et  Cra¬ 
paud.  D’autres  espèces  de  Reptiles  sont  ovo¬ 
vivipares.  Leurs  petits,  après  s’être  déve¬ 
loppés  dans  les  oviductes,  naissent  vivants. 
Les  Orvets,  les  Vipères  et  autres  Serpents 
de  la  même  famille,  les  Salamandres  terres¬ 
tres  et ,  d’après  M.  Leprieur,  la  Cécilie  de 
Cayenne,  sont  dans  ce  cas.  Un  genre  de  Lé¬ 


zards  appelé  Zooloca  est  aussi  vivipare.  On 
aurait  tort  d’attacher  à  cette  particularité  de 
la  génération  par  œufs  ou  par  fœtus  déjà 
tout  formés  une  grande  importance  zooclas¬ 
sique.  La  méthode  ne  peut  en  tirer  aucun 
parti  important,  et  l’organisme  lui  même 
n’en  éprouve  aucune  modification  sérieuse; 
il  paraît  même  que  certaines  espèces  peu¬ 
vent  être  indifféremment  ovipares  ou  vivi¬ 
pares,  et  M.  Florent  Prévost,  aide-natura¬ 
liste  au  Muséum  de  Paris,  assure  qu’il  est 
parvenu  à  rendre  vivipare  la  Couleuvre  à 
collier,  qui  est  une  espèce  ordinairement 
ovipare.  E.  Geoffroy  est  également  cité  par 
G.  Cuvier  comme  ayant  fait  cette  observa¬ 
tion  ,  et  M.  Claude  Gay  dit  (1)  qu’au  Chili 
certains  Batraciens  anoures,  ovipares  comme 
tous  les  autres  dans  les  lieux  humides,  sont 
vivipares  dans  les  endroits  secs.  Cette  pos¬ 
sibilité  supposerait  nécessairement  une  fé¬ 
condation  intérieure,  et  c’est  ce  qui  n’a  pas 
pu  être  observé  pour  les  autres  Anoures. 

On  ignore  encore  quel  est  le  mode  de  repro¬ 
duction  des  Axolotls,  des  Protées  et  de  quel¬ 
ques  autres  Reptiles  du  même  groupe;  mais 
il  est  certain  que  les  Protées,  malgré  leur 
apparence  de  larves ,  sont  aptes  à  se  repro¬ 
duire,  puisque  divers  individus  femelles  que 
les  anatomistes  ont  étudiés  avaient  les  ovaires 
garnis  d’œufs. 

La  manière  dont  se  propageaient  les 
grands  Reptiles  perdus  ne  nous  est  pas 
connue  non  plus.  Un  seul  fait  a  été  constaté 
à  cet  égard  :  M.  Pearce  a  trouvé  récemment 
dans  le  bassin  d’un  Ichthyosaurus  com¬ 
muais  de  Sommersetshire ,  en  Angleterre  , 
long  de  8  pieds  1/2,  un  jeune  animal  de  la 
même  espèce  ayant  l’apparence  d’un  fœtus 
et  long  seulement  de  5  pouces  1  /2.  On  doit 
en  conclure  avec  lui  que  l’Ichthyosaure  était 
un  animal  vivipare. 

55.  Après  que  la  ponte  ou  la  parturition 
des  Reptiles  ovipares  ou  vivipares  ont  eu  lieu, 
les  parents  ne  continuent  guère  à  donner 
leurs  soins  à  ces  produits  de  leur  généra¬ 
tion  ;  mais  on  remarque ,  dans  la  manière 
dont  ils  placent  leurs  œufs  et  dans  le 
choix  des  lieux  où  ils  déposent  leurs  petits, 
mille  preuves  de  cette  admirable  prévoyance 
dont  les  œuvres  de  la  création  nous  mon¬ 
trent  partout  tant  et  de  si  beaux  exemples. 
Certaines  espèces  ovipares  construisent  même 

(i)  Comptes-rendus  de  l’Académie  des  sciences. 


38 


REP 


REP 


de  véritables  nids,  et  il  en  est,  comme  le 
Python  molure  de  l’Inde,  qui  enveloppent 
leurs  œufs  des  replis  de  leur  corps,  et  qui 
les  soumettent  à  une  incubation  aussi  pro¬ 
longée  et  presque  aussi  active  que  celle  des 
Oiseaux.  Le  sentiment  qui  porte  les  Pythons 
à  couver  est  si  fort,  qu’il  se  manifeste 
même  en  captivité,  ainsi  qu’on  a  pu  l’ob¬ 
server  dans  les  ménageries  de  Londres  et  de 
Paris.  Comme  il  a  été  suffisamment  ques¬ 
tion  de  ce  fait  dans  un  autre  article  (t.  IX, 
p.  296),  nous  nous  bornerons  à  le  rappeler 
ici  au  lecteur.  -  - 

Les  Caïmans,  connus  à  la  Nouvelle-Or¬ 
léans  sous  le  nom  d’Alligators  ,  font  aussi 
des  nids  ,  qui  sont  d’une  forme  assez  cu  ¬ 
rieuse  pour  que  nous  les  signalions.  Ces  re¬ 
doutables  Reptiles  réunissent  une  quantité 
d’herbes  suffisante  pour  en  faire  un  cône 
haut  de  3  pieds,  et  d’une  largeur  égale  à  sa 
base.  Au  sommet  de  ce  cône  est  une  cavité 
dans  laquelle  la  femelle  dépose  ses  œufs,  et 
qu’elle  comble  ensuite  avec  de  nouvelles 
herbes.  Le  sol  humide  des  marais  qu’habi¬ 
tent  ces  animaux  ne  tardant  pas  à  mouiller 
les  végétaux  avec  lesquels  ils  se  sont  fait  ce 
nid  ,  l’espèce  de  fermentation  qui  s’opère 
bientôt  par  leur  transformation  en  fumier, 
procure  aux  œufs  qui  y  sont  enfouis  la 
chaleur  nécessaire  à  leur  éclosion.  Ainsi 
c’est  là  un  mode  d’incubation  très  analogue 
à  celui  des  Oiseaux  de  la  Nouvelle-Hollande 
que  l’on  appelle  Talégalles.  Les  femelles 
veillent  de  même  auprès  de  leurs  œufs,  et 
elles  les  défendent  avec  courage.  M.  Lei- 
semberg  rapporte  qu’étant  allé ,  un  certain 
jour,  en  compagnie  de  quatre  nègres,  à  la  re¬ 
cherche  de  ces  Reptiles ,  un  Caïman,  dont  il 
avait  essayé  de  prendre  les  petits,  l’attaqua 
avec  une  ténacité  et  une  vigueur  qui  ne  se 
ralentirent  point  pendant  près  d’une  heure, 
et  cela  au  point  que  lui  et  ses  hommes  du¬ 
rent  abandonner  leur  entreprise. 

Palisot  de  Beauvois  assure  qu’à  l’approche 
d’un  danger,  les  Crotales  donnent  asile  dans 
leur  propre  gueule  à  leurs  petits  (voy.  t.  IV, 
p.  370  de  ce  Dictionnaire).  Mais  de  toutes 
les  précautions  que  la  nature  a  prises  pour 
assurer  le  maintien  des  espèces  dans  la 
classe  des  Reptiles ,  la  plus  singulière,  sans 
contredit,  nous  est  offerte  par  le  Pipa  de  la 
Guiane,  dont  les  œufs  éclosent  dans  des 
poches  du  dos  de  la  femelle.  Les  Pipas  vi¬ 


vent  dans  le  même  pays  que  les  Sarigues , 
et  l’on  ne  saurait  nier  que  la  singulière 
gestation  qui  leur  a  fait  donner,  par  M.  de 
Blainville,  le  nom  de  Dorsiparcs  ,  ne  rap¬ 
pelle,  à  certains  égards,  celle  qui  distingue 
lesMammifères  que  nous  venons  de  nommer. 

Les  soins  usités  par  les  autres  Reptiles  , 
pour  n’être  pas  aussi  délicats  en  apparence, 
n’en  sont  pas  moins  efficaces,  et  les  Chélo- 
niens ,  les  Sauriens  et  les  Couleuvres  ou  les 
Vipères  ,  pourraient  donner  lieu  ,  sous  ce 
rapport ,  à  des  récits  intéressants.  Le  Cra¬ 
paud  accoucheur  est  l’un  des  Batraciens  qui 
méritent  le  mieux  d’être  cités  pour  la  manière 
dont  il  soigne  ses  œufs.  Le  mâle,  après  avoir 
aidé  à  la  ponte  de  la  femelle,  ce  qui  lui  a  valu 
son  nom  d’accoucheur,  se  retiredans  quelque 
trou  avec  les  œufs,  et  le  premier  développe¬ 
ment  de  ceux-ci  se  fait  loin  de  l’eau.  Mais 
quand  l’éclosion  approche  ,  comme  les  tê¬ 
tards  devront  respirer  par  des  branchies,  et 
que  l’eau  leur  sera  indispensable,  il  gagne 
quelque  mare  pour  y  déposer  son  précieux 
fardeau. 

Les  jeunes  larves  de  la  Salamandre  ter¬ 
restre  et  celles  des  Tritons  vivent  dans 
l’eau,  et  respirent,  comme  les  jeunes  Batra¬ 
ciens,  au  moyen  de  branchies.  C’est  à  tort 
que  Cuvier  a  dit  au  sujet  des  Tritons ,  que 
leurs  œufs  sortaient  en  longs  chapelets. 
Lorsquelles  sont  tranquilles  et  libres  les  fe¬ 
melles  les  pondent,  au  contraire,  un  à  un, 
et  elles  les  placent  avec  soin  sous  les  feuilles 
des  plantes  aquatiques  auxquelles  elles  les 
collent,  en  ayant  soin  le  plus  souvent  de  plier 
celles-ci  en  deux  pour  que  les  œufs  soient 
mieux  abrités.  M.  Rusconia  fort  bien  décrit 
celte  petite  manœuvre ,  d’après  une  des  es¬ 
pèces  propres  à  l’Italie,  et  nous  avons  eu  oc¬ 
casion  de  vérifier  que  les  Tritons  des  environs 
de  Paris,  de  Montpellier,  etc.,  ont  la  même 
habitude.  Les  femelles  des  Salamandres  ter¬ 
restres  vont  à  l’eau  pour  mettre  bas.  On 
peut,  ainsi  que  nous  l’avons  fait  nous- 
mêir.e  ,  les  faire  produire  en  captivité ,  en 
plaçant  dans  la  caisse  où  on  les  tient  un 
vase  rempli  d’eau.  La  Salamandre  noire  des 
Alpes  est  dispensée  de  ce  soin.  D’après 
M.  Rusconi,  ses  petits ,  au  nombre  de  deux 
à  chaque  portée ,  comme  on  le  savait  depuis 
longtemps,  n’ont  déjà  plus  de  branchies 
lorsqu’ils  viennent  au  monde.  D’autres  dé¬ 
tails  sur  la  reproduction  des  Reptiles  ont  été 


REP 


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39 


donnés  par  M.  Duvernoy  à  l’article  ovologie 
de  ce  Dictionnaire.  Nous  nous  contenterons 
d’y  renvoyer. 

56.  Une  question  également  relative  à  la 
reproduction  doit  maintenant  nous  occuper: 
c’est  celle  du  mode  de  développement  des 
Reptiles,  et  des  modifications  plus  ou  moins 
profondes  qu’éprouve  leur  organisme  avant 
de  revêtir  sa  forme  définitive.  Les  observa¬ 
tions  qu’on  a  faites  à  cet  égard  sont  vrai¬ 
ment  dignes  d'intérêt ,  et  leurs  applications 
à  la  méthode  naturelle,  ainsi  qu’à  la  phy¬ 
siologie  générale,  présentent  une  importance 
de  premier  ordre.  Cependant ,  comme  le 
nombre  considérable  des  publications  qui 
ont  paru  sur  l’ovologie,  l’embryogénie  et  les 
métamorphoses  des  Reptiles  ne  saurait  être 
analysé  en  quelques  pages ,  nous  n’indique¬ 
rons  ici  que  les  principaux  faits  que  l’on  a 
découverts,  ou  les  plus  utiles  à  connaître 
pour  le  but  que  nous  nous  proposons  d’at¬ 
teindre.  On  pourra  trouver  l’exposé  des 
autres  aux  articles  de  ce  livre  qui  traitent, 
d’une  manière  plus  spéciale ,  d’embryogénie 
et  de  physiologie. 

Les  œufs  des  Reptiles  se  forment  dans 
les  ovaires  des  femelles  ,  indépendamment 
de  la  fécondation.  Les  Tortues,  les  Lézards, 
les  Couleuvres,  les  Grenouilles  et  les  Tritons 
femelles  que  l’on  retient  en  captivité  don¬ 
nent  des  œufs  à  l’époque  ordinaire  de  leur 
parturition  sans  avoir  été  approchées  par  le 
mâle;  seulement  le  travail  embryogénique 
ne  s’y  manifeste  pas.  Les  œufs  sont  com¬ 
posés  ,  comme  tous  ceux  des  animaux  ver¬ 
tébrés  ,  par  un  vitellus  renfermant  une 
vésicule  germinative  ou  de  Purkinje,  et 
sa  macule  ou  tache  de  Wagner,  et  enve¬ 
loppé  par  un  albumen  extérieur  aux  parties 
que  nous  venons  de  signaler.  Leur  enve¬ 
loppe  périphérique  varie  de  consistance  et 
même  de  nature  ,  suivant  qu’ils  sont  des¬ 
tinés  à  être  incubés  intérieurement  (généra¬ 
tion  ovovivipare),  et  pondus  à  l’air,  dans 
la  terre  humide  ou  dans  l’eau.  Ceux  qui  se 
développent  hors  du  corps  de  la  femelle,  et 
qui  ont  cependant  été  fécondés  avant  la 
ponte,  ont  déjà  accompli  les  premières  pha¬ 
ses  de  leur  travail  embryogénique  avant 
d’être  pondus.  Tel  est  le  cas  du  plus  grand 
nombre  des  espèces  ovipares.  On  doit  donc, 
pour  avoir  la  série  de  leurs  phases  embryon¬ 
naires,  les  observer  intérieurement  et  exté¬ 


rieurement  au  corps  de  la  mère.  Chez  les 
espèces  vivipares,  que  l’on  nomme  ovo¬ 
vivipares  ,  parce  qu’elles  ne  sont  jamais 
placentaires  ,  comme  les  Mammifères  mo- 
nodelphes  qui  sont  les  vrais  vivipares,  le 
développement  s’effectue  dans  l’intérieur 
de  la  femelle,  et  le  séjour  dans  l’oviducte 
peut  même  se  prolonger  pendant  la  première 
partie  de  la  vie  qui  fait  suite  à  l’âge  fœtal. 
Ainsi  les  Cécilies  de  Cayenne  et  la  Sala¬ 
mandre  noire  n’ont  déjà  plus  de  branchies 
lorsqu’elles  viennent  au  monde;  tandis  que 
les  jeunes  des  autres  Amphibiens,  soit  à 
leur  sortie  de  l’œuf,  soit  à  leur  naissance, 
pour  les  espèces  vivipares,  ont  toujours 
des  organes  branchiaux  extérieurs.  Ainsi 
que  nous  l’avons  déjà  dit,  la  Salamandre 
terrestre  ordinaire  diffère,  sous  ce  rapport, 
de  ses  congénères,  dont  il  vient  d’être 
question  ,  par  la  présence  de  branchies  ex¬ 
térieures,  et  M.  Müller  a  vu,  au  Musée  de 
Leyde  ,  une  jeune  Cécilie  de  l’Inde  ( Cœc-ilia 
hypocyanea  Hasselt,  C.  glutinosa  Linné), 
dont  les  orifices  branchiaux  étaient  mani¬ 
festes,  et  laissaient  même  entrevoir  des  bran¬ 
chies  (1).  On  ne  connaît  pas  les  têtards  des 
Pipas  ,  et  l’on  ignore  les  principales  phases 
du  développement  chez  ce  genre  si  curieux 
de  Batraciens.  On  doit  supposer  pourtant 
que  les  jeunes  perdent  de  très  bonne  heure 
la  forme  de  têtards,  et  cela  par  suite  des  cir¬ 
constances  au  milieu  desquelles  s’est  opéré 
leur  développement.  Us  sont  déjà  semblables 
aux  adultes  dans  tous  les  exemplaires  con¬ 
servés  dans  nos  collections. 

Il  n’est  pas  douteux  que  la  Cécilie  de 
Cayenne  ( Cecilia  compressicauda  Dum.  et 

(t)  D’après  une  note  de  Windisclimann,  et  d’après  M.  Mul¬ 
ler  lui-mème  ( Isis ,  i83i),  c’étaient  non  seulement  des  trous 
branchiaux,  mais  aussi  des  branchies;  en  effet  ,  dans  une 
note  insérée  dans  les  Annales  des  sciences  naturelles ,  t.  XXV 
de  la  ire  série,  Windisclimann  parlait  ainsi  de  la  décou¬ 
verte  de  M.  Muller,  alors  professeur  à  Bonn  : 

«  Dans  les  recherches  délicates  qu’il  a  faites  sur  de  jeunes 
Cécilies  du  Musée  de  Leyde,  M.  Muller  a  découvert  qu’elles 
étaient  pourvues  de  branchies;  il  les  a  vues  très  distincte¬ 
ment  dans  une  jeune  Cécilie  de  quatre  pouces  de  longueur  ; 
son  cou  avait  de  chaque  côté  un  trou  rond,  et  c’est  par  ce 
trou  que  les  branchies  en  dentelles  se  montrent  au  dehors.  » 

Cependant  M.  Muller  dit  dans  sa  Physiologie:  «Les  Céci* 
lies  sur  qui  je  l’ai  découvert  ont  dans  leur  jeune  âge  des 
fentes  branchiales  sans  branchies.  »  Il  n’y  avait  ni  bran¬ 
chies  ni  trous  branchiaux  chez  les  Cécilies  de  M.  Leprieur. 
Il  serait  curieux  de  voir  si  Jes  jeunes  des  Salamandres  ter¬ 
restres,  dont  on  retarderait  la  parturition  en  privant  d’eau 
leur  mère,  pourraient,  comme  ceux  de  la  Salamandre  noire, 
naître  après  la  disparition  de  leurs  branchies. 


40 


REP 


REP 


Bibrori) ,  la  Salamandre  noire  et  le  Pipa 
ne  passent  par  la  forme  qui  est  caractéris¬ 
tique  de  tous  les  animaux  de  leur  classe, 
et  c’est  avec  raison  que  les  branchies  exté¬ 
rieures  des  Pieptiles  nus  ont  fourni  aux  na¬ 
turalistes  un  des  caractères  de  ce  groupe. 
Ce  caractère  les  distingue  à  la  fois  des 
autres  Reptiles,  qui  n’en  ont  jamais,  et  des 
Poissons,  qui  conservent  pendant  toute  leur 
vie  leurs  branchies  intérieures.  C’est  sans 
doute  la  présence  de  branchies  persistantes 
qui  avait  engagé  Linné  à  créer  pour  les  Si¬ 
rènes  un  ordre  à  part  sous  le  nom  deMeantes 
parmi  les  Amphibies,  entre  les  Serpents,  qui 
sont  de  vrais  Reptiles,  et  les  Nantes ,  qui 
sont  des  Poissons.  Mais  depuis  lors  de  nou¬ 
velles  observations  et  la  découverte  d’espè¬ 
ces  offrant  la  même  particularité,  telles  que 
l’Amphiume,  le  Protée,  et  surtout  l’Axolotl , 
ont  fait  voir  qu’il  y  a  entre  ces  animaux  à 
branchies  persistantes  et  ceux,  comme  les 
Tritons  et  même  les  Grenouilles,  qui  perdent 
de  bonne  heure  leurs  branchies,  des  rapports 
incontestables.  Les  premiers  ne  sont  que  les 
termes  inférieurs  extrêmes  d’une  même  sé¬ 
rie,  qui  commence  par  les  Cécilies,  les  Pipas 
et  les  autres  Batraciens  anoures.  Aussi  les 
branchies  extérieures  de  ces  derniers  n’ont- 
elles  qu’une  très  courte  durée.  G.  Cuvier  a 
traité  dans  ses  Recherches  sur  les  Reptiles 
douteux ,  publiées  parmi  les  observations 
zoologiques  deM.  de  Iiumboldt,  des  affini¬ 
tés  qui  rapprochent  la  Sirène  et  les  genres 
voisins  des  autres  Reptiles  nus. 

I!  faut  même  remarquer  que  les  Reptiles 
écailleux  s’éloignent  moins,  sous  ce  rapport, 
des  Reptiles  nus  qu’on  ne  l’a  cru  pendant 
longtemps.  On  sait  maintenant  que,  durant 
leur  vie  embryonnaire,  ils  ont,  ainsi  que  les 
autres  Vertébrés  supérieurs,  des  branchies 
rudimentaires,  dont  les  fentes,  visibles  sur 
les  côtés  du  cou,  constitueront  plus  tard 
d’autres  organes  ,  et  particulièrement  la 
trompe  d’Eustache  et  le  méat  auditif.  La 
métamorphose,  nulle  chez  les  Reptiles  écail¬ 
leux  parce  que  leurs  branchies  ne  se  con¬ 
servent  pas  jusqu’à  la  fin  de  la  vie  em¬ 
bryonnaire  ,  est  également  nulle  chez  les 
Protées,  les  Sirènes  et  l’Axolotl ,  que  l’on 
a  nommés  P érennibr anches  ,  mais  par  un 
motif  tout  contraire.  C’est  à  cause  de  la  per¬ 
sistance  de  leurs  branchies  pendant  toute  la 
durée  de  leur  vie  que  ces  animaux  ont  été 


ainsi  appelés.  Le  Lepidosirène,  s’il  est  vrai¬ 
ment  un  Reptile,  montrera  un  nouveau  lien 
entre  les  Amphibiens  et  les  Poissons,  ses 
branchies  étant  intérieures,  comme  celles  de 
ces  derniers.  La  réduction  qui  s’opère  dans 
l’appareil  hyobranchial  des  Grenouilles  et 
des  Salamandres,  la  transfiguration  complète 
que  les  Grenouilles  éprouvent  à  l’extérieur  et 
la  diminution  considérable  que  l’on  observe 
dans  la  longueur  de  leur  canal  intestinal, 
lorsqu’après  avoir  été  soumises  pendant  la 
vie  de  têtards  à  un  régime  herbivore,  elles 
deviennent  carnassières,  en  passant  à  l’état 
parfait ,  constituent  les  faits  principaux  de 
la  métamorphose  de  ces  Batraciens.  Mais 
on  doit  voir  qu’ils  ne  se  rattachent  point  à 
une  disposition  générale  et  commune  à  tous 
les  Reptiles  nus  ou  qui  puisse  servir  à  les  faire 
réellement  distinguer  des  autres  Reptiles. 
Cette  métamorphose  si  curieuse  des  Gre¬ 
nouilles  et  des  genres  voisins  est  comparable 
à  celle  que  présentent  la  plupart  des  Insectes. 
Elle  a  depuis  longtemps  attiré  l’attention 
des  observateurs,  et  il  en  est  question  dans 
les  poètes  anciens  aussi  clairement  que  dans 
les  ouvrages  des  naturalistes  modernes. 
Ovide  en  parle  avec  beaucoup  d’exactitude 
dans  les  vers  suivants  : 

Semina  limus  haliet  virides  generantia  ranas, 

Et  générât  ti  «riras  pedibus,  mox  apta  natando  , 

Criira  dat,  iitque  eadem  sint  longis  saltibus  apta 

Posterior  superat  partes  mensura  priores. 

Metam lib.  XV. 

57.  A  part  les  travaux  bien  connus  de 
Swammerdam,  de  Roesel  et  de  quelques  au¬ 
tres  sur  les  métamorphoses  des  Batraciens , 
et  particulièrement  sur  celles  des  Grenouilles, 
beaucoup  de  recherches  ont  été  faites  sur  le 
même  sujet.  Dans  les  études  principale¬ 
ment  entreprises  depuis  quinze  à  vingt  ans, 
on  a  également  donné,  dans  la  plupart  des 
cas ,  la  préférence  aux  Reptiles  anoures , 
et  surtout  à  la  Grenouille  verte,  animal 
qu’il  est  plus  facile  de  se  procurer.  C’est  ce 
qu'ont  fait  MM.  Steinheim  (1820),  Prévost 
et  Dumas  (1824),  M.  Rusconi  (1826),  Du- 
trochet  (  1827),  M.  Baer  (1834),  et  depuis 
lors  beaucoup  d’autres  naturalistes,  dont  les 
travaux  ont  amplement  profité  à  la  physiolo  ¬ 
gie  proprement  dite.  M.  Rusconi  s’est  aussi 
occupé  des  Tritons  ;  M.  Funk  a  étudié  la 
Salamandre  terrestre  ,  et  M.  Vogt  a  publié 


REP 


REP 


41 


\ 

plus  récemment  un  travail  important  sur  le 
développement  du  Crapaud  accoucheur. 

Le  développement  des  Reptiles  écailleux 
n’a  encore  été  suivi  que  dans  un  petit  nom¬ 
bre  d’espèces  ;  mais  ces  espèces  représentent 
trois  des  cinq  ordres  connus  parmi  ces  ani¬ 
maux.  Tiedemann  et  M.  Ratké  se  sont  occu¬ 
pés  des  Chéloniens;  Emmert  et  Hochsetter, 
M.  Duvernoy  (1),  etc.,  ont  examiné  les  Lé¬ 
zards,  et  M.  Ratké  la  Couleuvre  à  collier. 
M.  Muller  a  porté  ses  recherches  à  la  fois  sur 
des  Reptiles  nus  et  sur  des  espèces  écailleuses. 

Un  fait  bien  important  est  résulté  de 
ces  études,  et  ce  fait  paraît  aujourd’hui  in¬ 
contestable;  c’est  que  les  Reptiles  nus  sui¬ 
vent  dans  leur  développement  le  mode  pro¬ 
pre  aux  Poissons,  tandis  que  les  Reptiles 
écailleux  ressemblent  aux  Oiseaux  sous  le 
même  rapport.  Aussi  M.  Muller  les  décrit-il 
dans  son  Manuel  de  Physiologie  en  même 
temps  que  ces  derniers,  tandis  qu’il  parle 
comparativement  des  Batraciens  et  des  Pois¬ 
sons  (2).  Ceux-ci  manquent  en  effet  d’am- 
nios  et  de  vésicule  allantoïde;  ce  sont  des 
Vertébrés  anallantoïdiens.  Les  Reptiles 
écailleux  ont  au  contraire  un  amnios  et  un 
allantoïde  comme  les  Oiseaux  et  les  Mammi¬ 
fères.  M.  Milne  Edwards,  qui  a  attaché,  avec 
raison,  une  grande  importance  zoologique  à 
ces  caractères,  sépare  encore  plus  qu’on  ne 
l’avait  fait  avant  lui  les  deux  catégories  des 
Reptiles  nus  et  écailleux,  et  il  place  les  uns  à 
la  fin  du  sous-type  des  Vertébrés  allantoï- 
diens,  c’est-à-dire  avec  les  Mammifères  et 
les  Oiseaux,  et  les  autres  en  tête  des  Poissons 
ou  dans  le  sous-type  des  Anallantoïdiens  (3). 
Aussi,  quand  les  premiers  naturalistes  de 
nos  jours  discutent  entre  eux  pour  savoir  si 
les  Lépidosirènes  sont  des  Reptiles  ou  bien 
des  Poissons ,  la  différence  d’opinion  qui  les 
divise  a-t-elie  bien  moins  d’importance  qu’on 
ne  le  croirait  d’abord,  puisque  le  Lépido» 
sirène,  dont  on  n’a  pu  étudier  encore  le 
mode  de  développement,  est  incontestable¬ 
ment  un  Anallantoïdien  par  l’ensemble  de 

(1)  Article  ovologie  de  ce  Dictionnaire,  t.  IX,  p.  333. 

(2)  Il  est  digne  d’ètre  noté  ici  que,  dès  1816,  et  avant  que 
l’on  eut  étudié,  comme  011  l’a  fait  depuis  ,  le  développe¬ 
ment  des  Vertébrés  ,  M  de  Blainv.lle  ,  dans  sou  Prodrome 
d’une  nouvelle  classification  des  animaux,  appelait  Orni- 
thoides  sa  première  sous-classe  des  Reptiles,  comprenant  les 
Chéloniens,  Crocodiles,  Sauriens  et  Ophidiens,  et  Ichtliyoides 
la  seconde,  ou  les  Grenouilles,  Salamandres  et  Cécilies. 

(3)  Ann.  des  sc  nat.,  3  série,  t.  I,  i844, 

T.  XI. 


ses  caractères,  et  que  les  Reptiles  nus  sont 
si  voisins  des  Poissons.  On  n’est  pas  très  loin 
d’être  du  même  avis  quand  on  le  regarde 
comme  le  dernier  des  Amphibiens  et  quand 
on  le  classe  en  tête  des  Poissons.  Il  y  a  une 
bien  plus  grande  divergence  entre  ceux  qui 
font  de  la  Cécilie  un  Batracien  et  ceux  qui 
veulent  que  ce  soit  un  Ophidien,  car  les  Ba¬ 
traciens  et  les  Ophidiens  appartiennent  à 
deux  sous-types  bien  distincts  des  Animaux 
vertébrés. 

Les  phénomènes  génésiques  des  Reptiles 
auraient  pu  nous  fournir  des  détails  bien 
plus  nombreux;  mais  nous  avons  cru  de¬ 
voir  nous  borner  à  l’énumération  de  ceux 
dont  la  connaissance  peut  nous  guider  dans 
la  classification  de  ces  animaux.  Nous  ne 
pouvons  cependant  pas  passer  sous  silence 
le  sillonnernent  du  vitellus,  qui  précède  le 
développement  de  l’embryon  chez  les  Rep¬ 
tiles  nus  comme  chez  les  Poissons;  ce  sillonne- 
ment  paraît  n’avoir  pas  lieu  chez  les  Reptiles 
écailleux,  non  plus  que  chez  les  autres  al- 
lantoïdiens.  Mais  ce  point  et  plusieurs  autres 
ont  besoin  d’êtres  soumis  à  une  nouvelle 
étude  sur  un  plus  grand  nombre  d’espèces. 
Bientôt,  sans  doute,  la  science  pourra  pro¬ 
noncer  à  cet  égard. 

58.  Nous  terminerons  ce  chapitre  par 
quelques  mots  sur  la  facilité  avec  laquelle 
les  Reptiles  reproduisent  certaines  parties 
de  leur  corps  qui  leur  ont  été  enlevées  par 
la  mutilation;  c’est  ce  que  l’on  a  nommé 
la  force  de  rédintégration  ou  de  régénéra¬ 
tion.  Les  Reptiles  sont  de  tous  les  Vertébrés 
ceux  chez  lesquels  elle  se  manifeste  avec  le 
plus  d’activité,  et  sous  ce  rapport  ils  ne  le 
cèdent  pas  à  beaucoup  d’animaux  sans  ver¬ 
tèbres.  Tout  le  monde  sait  que  les  Lézards 
et  les  Orvets,  dont  la  queue  se  rompt  avec 
une  si  grande  facilité  et  se  détache  du  corps, 
jouissent  de  la  possibilité  de  reproduire 
cet  organe  après  un  temps  assez  court.  Les 
Lézards  exotiques,  les  Scinques,  les  Geckos 
et  d’autres  encore  présentent  la  même  pro¬ 
priété;  il  peut  même  arriver  que  la  queue 
repousse  double  ou  bien  triple;  nous  avons 
dit  plus  haut  les  caractères  que  présente 
alors  la  queue  de  nouvelle  formation. 

Sa  régénération  est  plus  rapide  en  été 
qu’en  toute  autre  saison.  Au  bout  de  quinze 
jours  il  y  en  a  déjà  un  long  moignon. 

On  a  coupé  la  queue  à  des  Tritons  et  on  l’a 

6 


REP 


42  REP 

vue  repousser.  Les  membres  de  ces  animaux, 
lorsqu’on  les  ampute,  se  régénèrent  aussi  au 
bout  de  quelque  temps;  Bonnet  a  eu  la 
patience  de  faire  reproduire  le  même  membre 
jusqu’à  quatre  fois  consécutives  sur  le  même 
individu.  Il  a  eu  aussi  l’occasion  de  recon¬ 
naître  que,  dans  beaucoup  de  cas,  le  membre 
se  reproduit  avec  une  moindre  régularité 
de  forme  et  même  de  structure.  M.  Higgin- 
bollom,  qui  a  tenté  plus  récemment  des  expé¬ 
riences  du  même  genre,  fait  remarquer  que 
les  Tritons  perdent  pendant  l’hiver  leur  fa¬ 
culté  de  réintégration,  et  que  la  température 
qui  leur  est  nécessaire  varie  entre  58  et  75° 
Farenheit,  c’est  à-dire  -j-  14°  et  -j-  24°  centi¬ 
grades.  M.  Muller  rapporte  d’après  un  habile 
chirurgien,  M.Dieffenbach,  que  l’on  voit  sou¬ 
vent,  chez  les  Salamandrides ,  une  blessure 
de  la  peau ,  des  muscles  ou  des  périostes , 
déterminer  la  chute  du  membre  entier  ou 
de  la  queue  sur  lesquels  a  eu  lieu  la  bles¬ 
sure  et  qui  se  reproduisent  ensuite.  M.  Du- 
méril  a  fait  sur  un  Triton  une  expérience 
des  plus  remarquables  ,  que  nous  raconte¬ 
rons  d’après  lui  : 

«Nous  avons,  dit-il ,  emporté  avec  des  ci¬ 
seaux  les  trois  quarts  de  la  tête  d’un  Triton 
marbré.  Cet  animal  placé  isolément  au  fond 
d’un  large  bocal  de  cristal  où  nous  avions 
soin  de  conserver  de  l’eau  fraîche  à  la  hau¬ 
teur  d’un  demi-pouce ,  en  prenant  la  pré¬ 
caution  de  la  renouveler  au  moins  une  fois 
chaque  jour,  a  continué  de  vivre  et  d’agir 
lentement.  C’était  un  cas  bien  curieux  pour 
la  physiologie;  car  ce  Triton  privé  de  quatre 
sens  principaux,  les  narines,  la  langue,  les 
yeux  et  les  oreilles ,  était  réduit  à  ne  vivre 
extérieurement  que  par  le  toucher.  Cepen¬ 
dant  il  avait  la  conscience  de  son  existence; 
il  marchait  lentement  et  avec  précaution; 
de  temps  à  autre,  et  à  de  grands  intervalles, 
il  portait  le  moignon  de  son  cou  vers  la 
surface  de  l’eau,  et  dans  les  premiers  jours 
on  le  voyait  faire  des  efforts  pour  respirer. 
Nous  avons  vu  pendant  au  moins  trois  mois 
se  faire  un  travail  de  reproduction  et  de  ci¬ 
catrisation  tel  qu’il  n’est  resté  aucune  ou¬ 
verture  ni  pour  les  poumons,  ni  pour  les 
aliments.  Par  malheur,  cet  animal  a  péri  au 
bout  des  trois  premiers  mois  d’observations 
suivies,  peut-être  par  le  défaut  de  soins 
d’une  personne  à  laquelle  nous  l’avions  re¬ 
commandé  pendant  une  absence.  Mais  on 


l’aconservé  dans  les cflleçtions  duMuséum, 
et  quand  nous  en  parlons  dans  nos  cours 
nous  le  faisons  voir  à  nu  pour  qu’on  puisse 
constater  la  singularité  du  fait  d’un  animal 
qui  a  vécu  sans  tête,  et  surtout  pour  dé¬ 
montrer  la  possibilité  et  la  nécessité,  même 
chez  les  Batraciens ,  d’une  sorte  de  respira  ¬ 
tion  par  la  peau.  >> 

La  reproduction  de  la  mâchoire  inférieure 
a  été  démontrée  chez  les  Tritons.  Blumen- 
bach  a  même  observé  celle  de  l’œil  avec 
cornée,  iris  et  cristallin  dans  le  cours  d’une 
année,  chez  le  Lézard  vert.  Mais  il  y  a  une 
condition  indispensable  pour  cela,  c’est  que 
le  nerf  optique  et  une  portion  des  mem¬ 
branes  de  l’œil  soient  demeurés  intacts. 

III.  Du  système  nerveux  et  clés  organes  des  sens. 

M.  Laurillard  formule  ainsi,  dans  les  Le¬ 
vons  d'anatomis  comparée  de  G.  Cuvier  ,  les 
principales  dispositions  caractéristiques  du 
cerveau  des  Reptiles  : 

En  général  il  ressemble  au  cerveau  des 
Mammifères  par  la  position  relative  des  hé¬ 
misphères,  des  tubercules  quadrijumeaux  et 
du  cervelet;  à  celui  des  Oiseaux  par  la  pe¬ 
titesse  des  couches  optiques  ;  à  celui  des 
Poissons  par  la  longueur  de  leurs  lobes  olfac¬ 
tifs  et  la  continuité  de  ces  lobes  avec  la 
partie  antérieure  des  hémisphères;  mais 
l’ensemble  du  cerveau  est  bien  moins  volu¬ 
mineux  que  dans  les  Oiseaux ,  quoiqu’il 
remplisse  encore  exactement  la  cavité  du 
crâne;  toutes  ses  parties  sont  lisses  et  sans 
circonvolutions. 

Un  examen  rapide,  mais  comparatif,  des 
diverses  parties  du  cerveau  et  de  la  moelle, 
mettra  bientôt  en  évidence  ces  principales 
particularités  distinctives  du  système  ner¬ 
veux  des  Reptiles.  Les  auteurs  qui  l’ont  le 
mieux  étudié  et  dans  les  ouvrages  desquels 
on  en  trouvera  l’histoire  complète,  sont 
Tiedemann,  G.  Cuvier,  MM.  Serres,  Natalis 
Guillot,  Laurillard,  Longet,  et  divers  mono¬ 
graphes  erpétologistes  tels  que  Bojanus , 
M  Rusconi  et  quelques  autres. 

59.  Comme  chez  les  Poissons,  et  plus 
encore  que  chez  les  derniers  Mammifères, 
les  lobes  olfactifs  des  Reptiles,  qui  répondent 
aux  nerfs  olfactifs  des  premiers  animaux 
tels  que  l’Homme,  les  Singes  et  les  Pho¬ 
ques,  sont  très  développés.  Ils  méritent 
bien  mieux  le  nom  de  lobes  que  M.  de  Blain- 


K  i  :  p 


hep 


43 


ville  leur  a  le  premier  appliqué,  que  celui 
de  nerfs  qu’on  leur  donne  encore  quelque¬ 
fois.  Us  sont  presque  lagéniformes,  plus  ou 
moins  distincts  des  hémisphères,  et  creusés 
dans  leur  intérieur  d’un  ventricule  en  com¬ 
munication  avec  celui  de  chaque  hémisphère 
correspondant. 

60.  Les  hémisphères  dépassent  plus  ou 
moins  en  volume  les  trois  autres  paires  de 
lobes  cérébraux  ,  et  leur  forme  est  un  peu 
différente  ,  suivant  les  ordres  de  Reptiles 
que  l’on  observe.  Plus  volumineux  chez  les 
Crocodiles  et  les  Tortues  que  chez  les  au¬ 
tres,  ils  ont  aussi  plus  d’importance  chez 
les  Sauriens  ou  les  Ophidiens  que  chez  les 
Reptiles  nus.  Chez  les  Crocodiles  et  les  Tor¬ 
tues  ils  sont  plus  ou  moins  partagés  près  de 
leur  milieu  par'une  sorte  de  scissure  deSyl- 
vius.  Leur  intérieur  est  creusé  d’un  ample 
ventricule  et  montre  un  rudiment  de  plexus 
choro'idien  ,  et  à  la  paroi  inférieure  de  cette 
cavité  une  saillie  correspondant  au  corps 
strié  des  animaux  supérieurs.  Celte  partie 
est  tout-à-fait  rudimentaire  chez  les  Batra¬ 
ciens  et  les  Salamandres;  bilatéralement  et 
en  dessus  la  paroi  hémisphérique  des  ven¬ 
tricules  est  mince.  Le  corps  calleux  ou  la 
commissure  des  deux  hémisphères  man¬ 
que  toujours  aux  Reptiles.  On  sait  d’ail¬ 
leurs  qu’il  est  déjà  si  réduit  dans  les  der¬ 
niers  des  Mammifères  que  sa  présence  y 
a  été  niée.  Tiedemann  affirme  que  la  voûte 
et  la  cloison  transparente  se  voient  à  l'état 
rudimentaire  chez  les  Reptiles  comme  citez 
les  Oiseaux;  il  existe  une  glande  pituitaire 
creuse  à  son  intérieur  et  de  forme  pyrami¬ 
dale  ;  il  y  a  aussi  une  glande  pinéale.  Tiede¬ 
mann  l’a  indiquée  dans  leCaret,  le  Dragon, 
le  Lézard  des  murailles  et  la  Couleuvre  à 
collier;  elle  est  située  immédiatement  der¬ 
rière  les  hémisphères;  elle  est  bifide  chez 
la  Tortue  grecque.  M.  Longet  la  signale  chez 
les  Batraciens,  et  en  particulier  dans  la  Gre¬ 
nouille  où,  dit-il,  elle  est  d’un  rouge  intense.. 

61.  Les  tubercules  du  cerveau,  au  lieu  d’être 
au  nombre  de  quatre  comme  chez  les  Mam¬ 
mifères,  sont  au  nombre  de  deux  seulement, 
comme  chez  les  Oiseaux  et  les  Poissons;  ce 
sont  donc  des  tubercules  bijumeaux  et  non 
quadrijumeaux.  M.  Laurillard  dit,  cepen¬ 
dant,  que  chez  les  Pythons  ils  offrent  ce 
dernier  caractère.  Us  montrent  dans  leur 
intérieur  une  cavité  ventriculaire,  et  leur  en¬ 


veloppe  est  très  mince.  En  avant  d’eux  est 
une  double  saillie  répondant  aux  couches 
optiques  des  Mammifères. 

Quand  au  cervelet ,  il  est  petit,  sans  lobes 
latéraux  ,  et  réduit  à  une  simplelamelle con- 
choïde  ou  en  calotte,  ouverte  en  arrière 
chez  les  Tortues,  et  formant  une  sorte  de 
cupule  au-dessus  du  ventricule  postérieur  et 
dont  la  concavité  regarde  celui-ci  ;  celui  des 
Crocodiles  est  plus  galéiforme;  celui  des 
Sauriens,  des  Ophidiens,  se  réduit  de  plus 
en  plus  à  une  sorte  de  pont  formé  par 
une  lamelle  superposée  au  calamus  scripto - 
rius. 

U  n’y  a  pas  de  pont  de  Yarole  ou  pro¬ 
tubérance  annulaire. 

62.  Après  un  ventricule  postérieur  ou  ca¬ 
lamus  très  ouvert,  le  bulbe  rachidien  se  con¬ 
tinue  par  la  moelle  proprement  dite  qui  sՎ 
tend  jusqu’à  la  fin  de  la  série  vertébrale. 
Cette  moelle,  plus  renflée  aux  régions  cervi¬ 
cale  et  lombaire  dans  les  espèces  qui  ont  les 
membres  bien  développés,  est,  comme  celle 
des  autres  animaux,  formée  de  substance  mé¬ 
dullaire  grise,  enveloppée  par  de  la  substance 
blanche.  Elle  montre  supérieurement  un 
sillon  et  un  canal  médullaire;  ses  sillons  la¬ 
téraux  paraissent  ne  pas  avoir  été  distin  ¬ 
gués  (1).  Les  nerfs  y  prennent  cependant 
naissance  par  doubles  racines ,  et  la  facilité 
avec  laquelle  on  opère  sur  ces  racines,  chez 
les  Grenouilles  et  d’autres  Reptiles  voisins , 
a  permis  à  M.  Müller  de  faire  sur  ces  ani¬ 
maux  des  vivisections  pour  démontrer  la 
fonction  locomotrice  ou  sensible  de  ces  or¬ 
ganes.  La  disposition  toute  spéciale  des  nerfs 
lombaires  des  Anoures  a  également  été  uti¬ 
lisée  dans  un  grand  nombre  de  cas  par  des 
expériences  sur  la  sensibilité  et  sur  l’in¬ 
fluence  de  l’électricité  sur  les  muscles.  On 
peut,  en  effet,  couper  très  aisément  ces 
nerfs  ou  agir  sur  eux,  et  c’est  à  leur  dispo¬ 
sition  toute  spéciale  qu’est  due  la  facilité  des 

(i)  M.  Bibron  a  communiqué  a  la  Société  philomatique  (le 
Paris  une  expérience  très  curieuse  pour  la  connaissance  du 
système  nerveux  des  Reptiles:  il  a  pu,  sur  un  Serpent  at¬ 
teint  d’une  carie  des  verlèbres  ,  enlever  un  de  ces  os  dont 
l’anneau  médullaire  était  encore  entier,  sans  que  le  Serpent 
en  question,  dont  la  moelle  avait  cependant  été  rompue  par 
l’ablation  de  cette  vertèbre,  perdit  la  possibilité  de  sentir 
dans  la  région  placée  au-delà  du  lieu  de  l’opération,  et  celle 
de  se  mouvoir.  Ce  fait  remarquable  ne  saurait  ,  être  bien 
compris  que  lorsque  les  anastomoses  des  paires  vertébrales 
et  la  disposition  générale  du  grand  sympatique  de  ces  Rep¬ 
tiles  seront  mieux  connues. 


REP 


44  REP 

expériences  galvaniques  que  l’on  a  faites  sur 
les  Grenouilles. 

63.  C’est  à  la  surface  extérieure  des  ani¬ 
maux  ou  à  l’entrée  de  leurs  organes  de  nu¬ 
trition  qu’existent  des  organes  d’une  nature 
toute  spéciale,  destinés  à  établir  entre  eux  et 
le  monde  extérieur  des  moyens  constants  de 
communication.  C’est  par  ces  organes,  des¬ 
tinés  à  l’observation  et  que  l’on  appelle  or¬ 
ganes  des  sens,  que  les  centres  nerveux  et  le 
sens  intime  sont  mis  au  courant  des  condi¬ 
tions  ambiantes  favorables  ou  défavorables. 
Leurs  fonctions  ou  les  sensations  reçoivent 
les  noms  de  Tact  ou  Toucher,  Goût,  Odorat, 
Vue  et  Audition.  La  perfection  des  organes 
qui  les  exercent  est  en  raison  du  rang  plus 
ou  moins  élevé  que  les  animaux  occupent 
dans  l’échelle  des  êtres.  Ce  sont  des  dépen¬ 
dances  de  la  peau  extérieure  ou  de  la  peau 
muqueuse  modifiée  en  certains  endroits 
d’une  manière  toute  spéciale. 

64.  Le  sens  du  toucher  n’a  pas  ,  chez  les 
Reptiles,  une  grande  pefection,  et  la  peau  ex¬ 
terne  de  ceux  qui  sont  écailleux  ne  présente, 
en  aucun  point,  de  disposition  bien  favora¬ 
ble  à  son  exercice.  Elle  n’a  pas  même ,  à  la 
région  des  lèvres ,  la  souplesse  et  la  nudité 
qui  la  caractérisent  chez  la  plupart  des  Mam¬ 
mifères.  De  même  que  certains  animaux  de 
cette  classe  ou  de  celle  des  Oiseaux  recourent 
à  leur  langue  pour  exercer  le  toucher  actif, 
de  même  aussi  les  Lézards,  les  Serpents  et 
beaucoup  d’autres  Reptiles  se  servent  de  cet 
organe  pour  le  même  objet.  Les  pattes  si  si n  - 
gulièrement  conformées  des  Caméléons  peu¬ 
vent  cependant  être  regardées  comme  des 
instruments  d’un  tact  assez  délicat.  La  peau 
des  Reptiles  nus  est,  au  contraire,  très  favo¬ 
rable  à  l’exercice  de  cette  fonction,  et  les 
pelottes  quigarnissent  l’extrémité  des  doigts, 
chez  les  Rainettes,  ainsi  que  les  petits  appen¬ 
dices  étoilés  de  ceux  des  Pipas,  lui  sont  éga¬ 
lement  utiles.  La  grande  sensibilité  que  la 
peau  des  Batraciens  manifeste  sous  l’influence 
des  principes  irritants  montre  aussi  qu’elle 
perçoit  le  tact  avec  finesse,  et  que  ses  sensa¬ 
tions  ressemblent,  jusqu’à  un  certain  point, 
à  celles  du  goût.  Ellejouitaussi  d’une  grande 
force  d’absorption. 

65.  Sans  être  aussi  charnue  et  aussi  perfec¬ 
tionnée  que  celle  des  Mammifères,  la  langue 
des  Reptiles  est  plus  molle,  plus  papil leuse 
que  celle  des  Oiseaux  et  des  Poissons,  et  une 


salive  plus  abondante  vient  généralement 
l’enduire.  Ses  différences  de  forme  sont  nom¬ 
breuses,  singulières  souvent.  Elles  semblent 
réagir  d’une  manière  assez  importante  sur 
d’autres  points  de  l’organisme  ou  du  moins 
être  assez  évidemment  en  rapport  avec  eux, 
pour  que  certains  auteurs,  et  en  particulier 
Wagler,en  aient  tiré  des  caractères  zooclas¬ 
siques  de  première  valeur.  La  langue  des 
Reptiles  est  certainement,  dans  beaucoup  de 
cas ,  un  organe  dégustation  assez  perfec¬ 
tionné  et  elle  est  aussi  un  organe  de  tact. 

Wagler  partageait  les  Reptiles  en  huit 
ordres:  Les  Tortues,  les  Crocodiles,  les  Lé¬ 
zards,  les  Serpents,  les  Anguis,  les  Cécilies, 
les  Grenouilles,  comprenant  aussi  les  Sala¬ 
mandres,  et  enfin  les  Ichthyoïdes.  11  nom¬ 
mait  Hédrœoglosses  (é<Jpa  Toç,  immobile; 
jûwo-o-a,  langue)  les  familles  uniques,  dans 
chaque  ordre,  de  ses  Testudinés,  de  ses  Cro¬ 
codiles,  de  ses  Ichthyoïdes  et  de  ses  Cécilies. 
La  langue,  chez  ces  Reptiles,  est  en  effet  en- 
tièrementcharnueetfixëeàla  paroi  inférieure 
de  la  cavité  buccale. 

Les  Ranæ  ou  Grenouilles  du  même  auteur 
étaient  partagées  en  Aglossœ  ou  dépourvues 
de  langue,  et  en  Phaneroglossœ ,  comme  elles 
le  sont  aussi  par  MM.  Duméril  et  Bibron. 
Les  Pipas  et  les  Dactylethres  sont  les  Agios  - 
ses.  La  langue  qui  existe,  au  contraire,  chez 
les  Grenouilles,  les  Crapauds  et  les  Rainettes, 
présente  ,  chez  ces  animaux  ,  la  disposition 
remarquable  d’être  fixée  à  la  symphyse  man- 
dibulaire  par  la  partie  qui  répond  à  la  pointe 
libre  des  autres  animaux.  Sa  forme  plus  ou 
moins  échancrée  et  les  accidents  de  son  dis¬ 
que  fournissent  des  caractères  que  l’on  a 
employés  avec  soin  pour  la  distinction  des 
sous-genres.  Les  Phanéroglosses  se  servent 
de  leur  langue  qui  est  très  visqueuse  pour 
saisir  leur  proie;  ils  la  crachent  pour  ainsi 
dire  au  dehors  de  leur  bouche,  et  retiennent 
ainsi  les  Insectes,  les  Vers  ou  les  petits  Mol¬ 
lusques  dont  ils  font  leur  nourriture  habi¬ 
tuelle.  La  langue  des  Salamandres  n’offre 
pas  cette  disposition,  et  elle  rentre  plutôt 
dans  la  catégorie  des  Hédrœoglosses ,  mais 
Wagler  ne  paraît  pas  en  avoir  fait  la  remar¬ 
que. 

Chez  les  Ophidiens ,  la  langue  est  aussi 
fort  curieuse.  Elle  jouit  d’une  grande  mo¬ 
bilité,  est  très  profondément  bifide,  et  peut, 
au  gré  de  l’animal ,  être  en  grande  partie 


REP 


REP 


45 


rétractée  dans  un  fourreau  basilaire.  C’est 
cette  langue,  presque  toujours  en  mouve¬ 
ment,  que  les  Serpents  emploient  pour  tou¬ 
cher  les  corps.  C’est  un  organe  tout-à-fait 
inoffensif,  et  qui  n’a  ni  la  forme  ni  les  pro¬ 
priétés  d’un  dard,  comme  beaucoup  de  per¬ 
sonnes  le  croient. 

La  langue  charnue  des  Sauriens  est  quel  ¬ 
quefois  entière  ;  d’autres  fois  elle  est  échan- 
crée,  ou  dans  quelques  cas  bifide  ,  à  la  ma¬ 
nière  de  celle  des  Serpents.  Wagier  distin¬ 
guait  ses  Lézards  ou  les  Sauriens  en  quatre 
familles,  d’après  la  considération  exclusive 
de  leur  langue  : 

1°  Les  Plalyglosses  (ttXoctvç,  plan;  y\S<j- 
oa. ,  langue),  ou  ceux  dont  la  langue  est 
charnue,  plane  et  libre  à  sa  pointe.  Ce  sont 
les  Geckos  et  certains  Iguaniens,  tels  que 
les  Phrynocéphale ,  Stellion  ,  Uromastyx  , 
Phrynosome,  Tropidure,  etc. 

2°  Les  Pachyglosscs  élargi),  qui 

ont  la  langue  épaisse  et  presque  complète¬ 
ment  adhérente  à  la  concavité  de  la  m⬠
choire  inférieure;  tels  sont  les  Cyclure,  Ba¬ 
silic,  Polychrus,  Lyriocéphale  ,  Lophure  , 
Chlamydosaure,  Calotes ,  Dragon  ,  etc. 

3°  Les  Antarchoglosses ,  à  langue  grêle  , 
libre,  extensible,  comme  les  Crocodilure, 
Cnémidophore  ,  Lézard,  Zonure,  Able- 
pharus  ,  Chamæsaure,  Gerrhonote,  Ophi- 
saure  ,  Anguis  ou  Orvet ,  Seps,  Cyclode,  etc. 

4°  Les  Thécoglosses  (0yjx-o  ,  gaine),  où  la 
langue,  plus  ou  moins  protractile,  est  en¬ 
gainée.  Ce  sont  les  Hélodermes,  Psammo- 
sure  et  quelques  autres ,  parmi  lesquels  il 
faut  surtout  remarquer  les  Caméléons.  Chez 
ceux  ci,  en  effet,  la  langue  a  une  disposi¬ 
tion  exceptionnelle  et  elle  fonctionne  d’une 
manière  particulière.  Il  en  a  été  parlé  à 
l’article  caméléon. 

Les  Angues  de  Wagier  répondent  à  peu 
près  aux  Amphisbéniens ,  et  sont  aussi  des 

Antarchoglosses. 

66.  L'odorat  des  Reptiles  n’a  pas  une  plus 
grande  perfection;  toutefois  Scarpa  rapporte 
que  si  l’on  a  touché  des  Grenouilles  ou  des 
Crapauds  femelles  et  qu’on  plonge  ses  mains 
dans  l’eau,  les  mâles  accourent  d’assez  loin 
et  les  embrassent  d’une  amoureuse  étreinte; 
mais  ce  fait  a  besoin  d’être  confirmé.  D’après 
Bonnaterre,  certains  Ophidiens ,  comme  les 
Boas,  flairent  avec  la  perfection  d’un  chien  et 
poursuivent  les  animaux  à  la  piste.  Nus  ou 


écailleux,  les  Reptiles  présentent  néanmoins 
cette  particularité,  que  l’air  entre  par  leurs 
narines  pour  arriver  ensuite  ,  à  travers  la 
glotte  et  la  trachée,  dans  les  sacs  pulmo¬ 
naires.  Ils  ont  donc  des  ouvertures  nasales 
postérieures,  comme  les  Mammifères  et  les 
Oiseaux,  et,  sous  ce  rapport,  ils  se  distin¬ 
guent  des  Poissons.  Le  Lépidosirène  res¬ 
semble,  au  contraire,  à  ces  derniers  par  l’ab¬ 
sence  de  communication  entre  la  bouche  et 
les  narines.  Les  Protées,  qui  comptent  parmi 
les  Reptiles  les  plus  inférieurs,  ont  déjà  dans 
leurs  cavités  nasales  des  feuillets  membra¬ 
neux  qui  rappellentceux  des  Poissons.  L’ou¬ 
verture  nasale  postérieure  des  Reptiles  est 
diversiforme ,  et  sa  position  montre  aussi 
quelques  différences  ;  elle  est  très  reculée 
chez  les  Crocodiles,  quoique  les  narines  ex¬ 
térieures  soient  ouvertes  à  l’extrémité  an¬ 
téro-supérieure  du  museau ,  et  les  tubes 
olfactifs  de  ces  animaux  sont  fort  longs.  Les 
Chéloniens,  au  contraire,  et  les  Reptiles  nus 
les  ont  fort  courts.  Les  trous  nasaux  sont  ordi¬ 
nairement  sur  les  côtés  du  museau  ,  et  dans 
beaucoup  d’espèces ,  leur  orifice  jouit  de 
quelque  mobilité  par  la  présence  de  valvules 
destinées  à  en  abriter  l’entrée.  Les  cornets 
sur  lesquels  se  développe  la  membrane  pi¬ 
tuitaire  sont  toujours  assez  simples ,  sauf 
chez  les  Crocodiles.  Us  manquent  chez  les 
Reptiles  nus. 

67.  Les  yeuœ  des  Reptiles  sont  formés,  en 
général,  des  mêmes  parties  que  ceux  des 
autres  animaux  vertébrés,  et  les  traits 
qui  les  distinguent,  suivant  les  groupes 
que  l’on  étudie,  sont  empruntés,  pour  les 
uns,  aux  classes  supérieures,  c’est-à-dire 
aux  Mammifères  et  aux  Oiseaux,  et  pour  les 
autres,  à  la  classe  la  plus  inférieure,  qui 
est  celle  des  Poissons.  Le  globe  de  l’œil  , 
que  nous  examinerons  tout-à  l’heure  d’une 
manière  plus  particulière,  n’est  jamais  placé 
dans  une  orbite  aussi  complète  que  celle 
des  premiers  Mammifères.  Il  y  a  cependant 
des  Reptiles  qui  ont  un  cercle  orbitaire 
complet,  ou  à  peu  près  complet.  Les  Chélo¬ 
niens  sont  en  partie  dans  ce  cas ,  ainsi  que 
les  Crocodiles,  beaucoup  de  Sauriens  et  d’O- 
phidiens,  le  Rana  cultripes ,  etc.  Chez  la 
plupart  des  autres,  la  fosse  temporale  et  la 
fosse  ptérygoidienne  sont  confondues  avec 
la  fosse  orbitaire,  et  le  cercle  osseux  de  cette 
dernière  est  toujours  plus  ou  moins  incom- 


46 


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plet  ou  nul.  Certaines  espèces  ont  un  pla¬ 
fond  solide  de  l’orbite,  formé  par  des  os  par¬ 
ticuliers,  comme  chez  les  Pythons,  ou  par  un 
encroûtement  osseux  du  derme,  comme  les 
Lézards  et  un  grand  nombre  d’autres.  Chez 
beaucoup  d’autres,  il  n’y  a,  comme  aussi  chez 
beaucoup  de  Mammifères,  qu’une  simple 
dépression  de  la  région  correspondante  du 
crâne.  Le  bulbe  oculaire  y  est  mis  en  mou¬ 
vement  par  des  muscles  dont  le  nombre 
varie  ainsi  que  la  disposition.  Une  glande 
lacrymale  simple  ou  double  (Anoures  et 
Érnydes),  plus  grosse  chez  les  Chéloniens 
et  les  Crocodiles,  moindre,  au  contraire, 
chez  les  Ophidiens  ,  verse  au-devant  du 
globe  oculaire  une  humeur  liquide  compa¬ 
rable  aux  larmes  et  destinée  à  lubrifier  la 
cornée  transparente.  Quant  aux  paupières, 
elles  n’existent  pas  toujours;  les  Ophidiens, 
quelques  Sauriens,  les  Amphisbènes,  etc., 
en  manquent;  chez  eux  la  peau  passe  au 
devant  des  yeux  et  s’y  amincit.  Chez  la  plu¬ 
part  des  Amphisbènes ,  l’œil  est  fort  petit, 
et  on  ne  le  distingue  que  par  la  transparence 
de  la  peau  ,  un  peu  plus  grande  au-dessus 
de  lui  qu’ailleurs.  Chez  les  Ophidiens,  les 
Geckos,  etc.,  cette  partie  anté-oculaire  de  la 
peau  se  moule,  au  contraire,  exactement 
sur  l’œil  ,  et  elle  forme  une  plaque  compa¬ 
rable  à  un  verre  de  montre;  sa  partie 
épidermique  se  détache  avec  le  reste  de 
l’épiderme ,  sans  laisser  à  cet  endroit  la 
moindre  déchirure.  Les  larmes  des  Ser¬ 
pents  se  rassemblent  entre  les  rudiments  de 
leurs  paupières  et  la  portion  de  leur  épi¬ 
derme,  qu’on  pourrait  appeler  épikeralique. 
D’après  les  observations  de  M.  Jules  Clo- 
quet,  elles  sont  conduites  au  dehors  par 
un  véritable  point  lacrymal.  Celui  ci  est 
l’orifice  d’un  canal  qui,  dans  les  Ser¬ 
pents  non  venimeux ,  aboutit  à  la  bou¬ 
che,  et  dans  les  venimeux,  aux  fosses  na¬ 
sales.  Les  paupières  des  Reptiles  n’ont  ja¬ 
mais  de  cils  ;  dans  certaines  espèces ,  elles 
sont  au  nombre  de  trois,  et  la  troisième  est 
le  plus  souvent  un  voile  vertical ,  comme 
chez  les  Mammifères  et  les  Oiseaux.  Les  Ca¬ 
méléons  n’ont,  pour  ainsi  dire,  qu’une  seule 
paupière  adhérente  à  l’hémisphère  antérieur 
de  l’œil,  et  percée  d’une  fente  horizontale. 
Une  autre  particularité  de  ces  animaux  con¬ 
siste  dans  la  possibilité  qu’ils  ont  de  mou¬ 
voir  indépendamment,  quoique  simultané¬ 


ment,  leurs  deux  yeux  dans  des  directions 
très  différentes.  Les  paupières  des  Grenouil  ¬ 
les  ont  aussi  une  disposition  spéciale.  La 
supérieure  n’est  qu’une  saillie  de  la  peau, 
à  peu  près  immobile;  l’inférieure  est  éga¬ 
lement  peu  développée;  la  troisième  , 
qui  se  meut  de  bas  en  haut ,  est  presque 
transparente  ;  c’est  elle  qui  entre  fréquem¬ 
ment  en  mouvement,  et  qui  abrite  surtout 
l’œil. 

Quant  au  globe  de  l’œil  des  Reptiles ,  il 
présente  les  mêmes  membranes  que  celui 
des  autres  animaux,  et  elles  sont  disposées  de 
la  même  manière  générale.  La  sclérotique  est 
quelquefois  soutenue  par  des  pièces  osseuses 
semblables  à  celles  des  Oiseaux  et  des  Pois¬ 
sons  ;  elles  sont  à  sa  partie  antérieure.  C’est 
ce  que  l’on  voit  dans  les  Tortues,  les  Cro¬ 
codiles  et  différents  Sauriens;  les  Iehthyo- 
saures  en  avaient  de  très  développées. 
Les  Tortues  ont  un  rudiment  de  peigne 
qui  rappelle  l’organe  ainsi  nommé  chez  les 
Oiseaux.  Les  Crocodiles  ,  et  même  quel¬ 
ques  Sauriens ,  parmi  lesquels  on  cite  le 
Lézard,  l’Iguane  et  le  Monitor,  en  sont 
égalementpourvus.  Les  Crocodiles  ont  même 
un  tapis  comparable  à  celui  des  Raies  et  de 
quelques  Mammifères.  L’iris ,  dont  la  colo¬ 
ration  varie  ,  a  une  ouverture  papillaire 
dont  la  forme  n’est  pas  la  même  dans  les 
différents  groupes.  Ronde  chez  les  Chélo¬ 
niens,  la  pupille  est  verticale  chez  d’autres 
Reptiles ,  tels  que  les  Crocodiles,  les  Vipères 
et  d’autres  Serpents  venimeux.  Celle  des 
Grenouilles  est  rhomboïdale ,  et  celle  des 
Geckos  en  fente  verticale  avec  des  franges 
bilatérales.  La  rétine  montre,  dans  les  Rep¬ 
tiles,  des  bâtonnets  à  sa  face  antérieure  , 
comme  chez  les  autres  Vertébrés  ;  ces  b⬠
tonnets  sont  plus  gros  chez  les  Grenouilles, 
et  d’une  démonstration  peut-être  plus  facile 
que  chez  beaucoup  d’autres  animaux. 

Le  cristallin  des  Reptiles  est  à  peu  près 
sphérique;  l’humeur  aqueuse  et  l’humeur 
vitrée  n’ont  rien  offert  de  particulier,  du 
moins  jusqu’à  présent. 

•  Les  dispositions  qu’affecte  l’organe  de 
l’ouïe  chez  les  Reptiles,  sont  plus  en  rapport 
avec  la  loi  générale  de  dégradation  et 
l’on  peut  en  suivre  la  simplification  depuis 
les  Crocodiles  jusqu’aux  Anoures  et  aux  Pé- 
rennibranches ,  en  passant  successivement 
par  les  Tortues,  les  Sauriens  et  les  Ophidiens. 


REP 


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68.  Les  Crocodiles  sont  les  seuls  chez  les¬ 
quels  on  retrouve  une  trace  de  l’oreille  ex¬ 
terne:  c’est  une  sorte  de  pincement  double, 
operculiforme  ,  auquel  on  a  quelquefois  at¬ 
taché  des  anneaux. 

Le  méat  auditif  est  nul  ou  très  court,  et 
lorsque  le  tympan  existe  et  qu’il  n’est  pas 
recouvert  par  la  peau,  comme  chez  les  Ché- 
loniens,  les  Amphibiens,  les  Sauriens  et 
une  bonne  partie  des  Reptiles  nus ,  il  est 
superficiel.  C’est  ainsi  qu’on  le  voit  chez 
les  Sauriens,  et  l’un  des  caractères  distinc¬ 
tifs  de  ces  animaux  comparés  aux  Ophidiens, 
consiste  dans  la  présence  d’un  tympan  vi¬ 
sible  ,  si  petit  qu’il  soit,  chez  les  Sauriens, 
même  chez  ceux  qui  sont  serpenliformes 
comme  les  Orvets  et  quelques  autres.  Son 
absence  chez  les  Ophidiens  est,  au  contraire, 
l’un  des  caractères  de  ceux-ci  ;  il  faut  noter 
cependant  que  les  Caméléons  n’ont  pas  le 
tympan  visible,  et  que  sous  ce  point  de  vue, 
comme  sous  plusieurs  autres,  ils  échappent 
à  la  caractéristique  générale  des  Sauriens. 
Parmi  les  Batraciens  à  tympan  visible,  on 
cite  les  genres  Grenouille,  Cératophrys  , 
Calyptocéphale ,  Pelodytes,  Alytes,  la  plu¬ 
part  des  Hylæformes,  et  parmi  les  Bufoni- 
formes ,  le  genre  Dendrobale  seulement. 
D’autres  Anoures  ont  le  tympan  à  peine 
visible,  et  beaucoup  d’autres,  principalement 
les  Bufoniformes  ainsi  que  les  Phrynaglos- 
ses,  l’ont  complètement  caché  par  la  peau. 
Les  genres  Cyclorhamphe  ,  Pélobates  et 
Bombinator  ,  parmi  les  Raniformes  ,  et 
celui  des  Micrhyle,  parmi  les  Rainettes,  sont 
aussi  dans  ce  cas;  d’autres  (Urodeles  et  Cé- 
cilies)  manquent  tout-à-fait  de  tympan.  Il 
y  a  toujours  une  oreille  moyenne,  et  elle 
est  en  communication  avec  l’arrière-bouche 
par  les  trompes  d’Eustache.  Le  Pipa  et  le 
Dactylèthre  n’ont  qu'un  seul  orifice  médian 
pour  leur  trompe  droite  et  pour  la  gauche. 
La  caisse  est  généralement  petite  et  les  os¬ 
selets  de  l’ouïe  en  moindre  nombre  que  chez 
les  Mammifères.  Les  Grenouilles  et  les  Cra¬ 
pauds  en  ont  deux,  l’un  qui  répond  au 
marteau  et  l’autre  à  l’enclume.  Les  Croco¬ 
diles,  les  Lézards  etlesTortues  ont  un  seul 
osselet  mince,  dur,  à  platine  ovale  ou 
triangulaire.  Les  Salamandres  et  les  Anou¬ 
res  n’en  ont  également  qu’un  ,  et  il  est  plus 
simple  encore.  La  plupart  des  Reptiles  nus 
manquent  de  caisse  du  tympan  (  Cécilies , 


Amphiumes,  Ménopomes,  Protées,  Sirènes, 
Axolotls,  Salamandres,  Tritons,  et  parmi  les 
Anoures  le  genre  Bombinator);  d’autres  en 
possèdent  une  et  ils  ont  une  membrane  du 
tympan  visible  ou  cachée  sous  la  peau.  La 
caisse  manque  chez  les  Amphisbènes  parmi 
les  Reptiles  écailleux  et  existe  chez  les  au¬ 
tres.  L’oreille  interne  se  compose  du  vesti¬ 
bule  qui  existe  constamment,  des  canaux 
semi-circulaires  qui  sont  dans  le  même  cas, 
et  du  Limaçon  qui  manque  aux  dernières 
familles.  Windischmann  a  publié  sur  ce 
point  de  l’organisation  des  Reptiles  un  tra¬ 
vail  plein  d’intérêt.  Chez  les  Ménobranches, 
le  vestibule  contient  des  otolithes  qui  rap¬ 
pellent  ceux  de  certains  Poissons.  Les  Rep¬ 
tiles  nus  manquent  de  fenêtre  ovale  et  de 
limaçon.  Il  y  a,  au  contraire,  deux  fenêtres 
au  labyrinthe  chez  les  Reptiles  écailleux,  la 
fenêtre  ovale  et  la  ronde,  et  tous ,  sans  ex¬ 
ception,  ont  un  limaçon;  ils  se  rapprochent 
assez  des  Oiseaux  par  la  forme  de  leur 
oreille  interne. 

IV.  Géographie  et  paléontologie 
erpétologiques . 

69.  On  trouve  des  Chéloniens  à  la  surface 
de  tous  les  continents,  et  il  y  en  a  aussi  dans 
les  eaux  douces  ainsi  que  dans  la  mer.  Cet 
ordre  est  donc  un  des  mieux  représentés 
dans  la  nature  actuelle.  Les  Chéloniens,  ra¬ 
res  à  présent  en  Europe,  y  étaient  plus  nom¬ 
breux  aux  différents  âges  de  la  période  ter¬ 
tiaire  ,  et  il  en  a  aussi  existé  lorsque  les  for¬ 
mations  secondaires  se  sont  déposées.  A 
quelque  époque  qu’ils  appartiennent ,  les 
Chéloniens  présentent  les  mêmes  caractères 
généraux,  et  les  couches  fossilifères  n’en  ren¬ 
ferment  pas  qui  diffèrent,  comme  famille  , 
de  ceux  de  la  Faune  actuelle.  A  tous  les  âges 
du  globe  ils  présentaient  aussi,  comme  au¬ 
jourd’hui  ,  des  caractères  en  rapport  avec 
leur  genre  d’habitat,  et  qui  peuvent  les  faire 
rapporter  aisément  à  l’un  de  nosquatre  grou¬ 
pes  des  Chéloniens  terrestres  (  chersites  ), 
palustres  (élodites),  fluviatiles  (potamites) 
ou  marins  (thalassi tes) . 

L’Europe  est ,  à  présent ,  la  partie  du 
globe  la  moins  riche  en  Chéloniens;  encore 
n’en  nourrit  elle  guère  que  dans  ses  parties 
méditerranéennes  ,  et  manque-t-elle  com¬ 
plètement  de  représentants  de  la  famille  des 
Potamites  ou  Trionyx.  Toutefois,  cette  es- 


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REP 


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pèce  de  pénurie  est  bien  compensée ,  si  l’on 
joint  au  petit  nombre  des  Chéloniens  vivants 
ceux  qui  ont  laissé  en  France,  en  Angleterre 
ou  en  Allemagne  des  restes  fossiles.  On  a  re¬ 
cueilli  des  débris  deTrionyx  à  Montpellier, 
à  Paris,  dans  le  Soissonnais  et  dans  beaucoup 
d’autres  localités.  Dans  quelques  localités, 
les  Chéloniens  terrestres,  deracesaujourd’hui 
éteintes,  appartenaient  à  des  espèces  dont  la 
taille  ne  le  cédait  guère  aux  grandes  Tortues 
de  l’Inde  que  l’on  a  nommées  Éléphantines. 
Nous  avons  vu  à  Issoire  ,  dans  la  collection 
de  M.  Bravard,  une  de  ces  grosses  Tortues, 
et  M.  Cabanis  nous  a  fait  voir  aux  environs 
d’Issel  ,  auprès  de  Castelnaudary  ,  l’em¬ 
preinte  encore  marquée  dans  la  roche  d’une 
assez  forte  Tortue  terrestre,  découverte  par 
lui,  dans  ce  gisement,  avec  des  os  de  Lo- 
phiodon  et  de  Crocodile.  Le  Colossochely s 
atlas  ,  de  l’Inde  ,  était  une  Tortue  terrestre 
bien  autrement  grande  que  toutes  celles-ci, 
puisque  sa  carapace  n’avait  pas  moins  de  12 
pieds  de  long  sur  8  de  haut.  Les  Chéloniens 
marins  vivants  ne  sont  pas  très  variés  en 
especes.  Des  restes  fossiles  indiquent  qu’il  a 
existé  ,  pendant  les  époques  tertiaire  et  cré¬ 
tacée,  des  Chélonées  assez  nombreuses  en 
espèces.  Cependant  le  genre  Sphargis  n’était 
encore  connu  que  dans  les  mers  actuelles,  et 
on  n’en  possédait  qu’une  seule  espèce.  Nous 
regardons  comme  appartenant  à  ce  genre  les 
plaques  supposées  de  Coffres  (  genre  Ostra- 
cion)  qui  ont  été  signalées  parmi  les  fossiles 
des  dépôts  tertiaires  de  l’Hérault.  Ces  pla¬ 
ques,  qui  viennent  de  Yendargues,  où  l’on 
trouve  avec  elles  des  débris  de  Dauphins , 
ont  la  même  structure  que  celles  qui  cons¬ 
tituent  le  dermato- squelette  des  Sphargis; 
mais  leurs  compartiments  sont  plus  grands 
(45  à  48  millimètres).  Nous  donnerons  à 
l’espèce  qu’elles  indiquent  le  nom  de  Sphar¬ 
gis  pseudostracion. 

70.  Nos  Crocodiles  forment  un  groupe  plus 
compacte,  sinon  plus  naturel,  que  celui  des 
Chéloniens,  et  tous  sont  également  confor¬ 
més  pour  marcher  et  nager  :  la  même  espèce 
peut  meme  etre  simultanément  terrestre, 
lacustre,  fluviatile  ou  marine,  et  il  n’y  a 
pas  lieu  à  distinguer  parmi  eux  quatre  fa¬ 
milles,  comme  dans  les  Reptiles  précédents. 

Les  Crocodiles  sont  toujours  moins  variés 
en  espèces  que  les  Tortues,  et  ils  manquent 
complètement  à  l’Europe  et  aux  parties  de 


la  Nouvelle-Holiande  que  nous  connaissons. 
Mais  la  liste  des  Crocodiliens  devient  nom¬ 
breuse,  si,  aux  espèces  des  fleuves  et  des  lacs 
de  l’Afrique,  de  l’Inde  et  de  ses  îles,  ainsi  que 
des  deux  Amériques  ou  de  quelques  points 
de  leur  littoral,  on  ajoute  les  Crocodiles  fos¬ 
siles  que  l’Europe  a  fournis  aux  paléonto¬ 
logues.  On  a  fait  à  l’égard  de  ces  espèces 
perdues  de  Crocodiles  une  remarque  bien 
curieuse.  Tous  ceux  de  l’époque  tertiaire,  soit 
européens,  soit  indiens,  appartiennent  aux 
genres  des  Crocodiles  et  des  Gavials,  et  ils  on  t, 
comme  les  Crocodiliens  actuels,  tes  vertèbres 
convexo-concaves;  beaucoup  de  localités  de 
France  en  ont  fourni.  Au  contraire,  les  Cro¬ 
codiliens  enfouis  dans  les  dépôts  secondaires 
avaient  tous  les  vertèbres  biplanes  ou  bi¬ 
concaves  (  voy .  crocodiles  fossiles  ),  et  plu¬ 
sieurs  parmi  eux  étaient  bien  plus  profon¬ 
dément  modifiés  pour  la  vie  aquatique  que 
ceux  que  nous  connaissons.  C’est  ainsi  que 
le  curieux  genre  de  cette  familie  que  M,  Eu¬ 
gène  Raspail  a  découvert  dans  les  terrains 
néocomiens  de  Gigondas  (Vaucluse),  et  qu’il 
a  décrit  avec  tant  de  soin  ,  avait  les  pattes 
plus  semblables  à  celles  des  Chélonées,  et  la 
queue  ,  longue  et  pourvue  d’os  en  V  d’une 
forme  toute  spéciale,  qui  lui  donnaient  les 
qualités  d’une  forte  nageoire. 

Les  Cétiosaures,  les  Énaliosaures,  les  Mé- 
galosaures  et  les  Ptérodactyles,  qui  ne  sont 
connus  qu’à  l’état  fossile,  étaient  aussi  des 
Reptiles  de  l’époque  secondaire,  ainsi  que 
les  Simosaures  du  Muschelkalk ,  les  Mosa- 
saures  et  genres  voisins ,  et  les  Mastodonto- 
saures  ou  Labyrhinthodons.  Nous  en  parle¬ 
rons  ailleurs  dans  ce  Dictionnaire,  ainsi  que 
des  nombreux  caractères  par  lesquels  ils 
s’éloignent  des  Reptiles  actuels. 

71.  Les  Sauriens  ,  dont  MM.  Duméril  et 
Bibron  ont  caractérisé  les  espèces  vivantes 
avec  tant  de  soin,  constituent  environ  quatre 
cents  espèces,  toutes  de  taille  médiocre  ou 
petite,  si  on  les  compare  aux  Chéloniens  et 
aux  Crocodiles;  les  plus  grands  sont  les  Igua¬ 
nes  et  les  Varans.  Ces  animaux  ,  moins  nom¬ 
breux  en  Europe  qu’ailleurs,  présententquel- 
ques  faits  curieux  de  répartition  géographi¬ 
que.  Les  Caméléons  sont  tous  de  l’ancien 
monde,  et  principalement  d’Afrique  ou  de 
Madagascar;  unede  leurs  espèces  vitdansune 
grande  partie  de  la  région  méditerranéenne, 
et  l’on  assure  qu’une  autre  (  Chameleon  bi - 


REP 


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fidus)  existe  simultanément  à  Bombay,  à 
Bourbon,  dans  l’Inde,  aux  îles  Moluques  et 
à  la  Nouvelle-Hollande,  ce  qui  mériterait 
toutefois  d’être  confirmé.  Les  Caméléons 
constituent,  avec  les  Varans,  les  familles  de 
Sauriens  les  moins  nombreuses  en  espèces. 
Ceux-ci  appartiennent  aussi  à  l’ancien  monde, 
l’Europe  exceptée  ;  le  genre  Héloderme  les  re¬ 
présenterait  seul  en  Amérique;  mais  quelques 
auteurs  doutent  qu’il  appartienne  réellement 
à  la  même  famille.  I!  y  a  des  Geckos  sur  tous 
les  points  du  globe,  et  l’on  en  compte  envi¬ 
ron  soixante  espèces  dans  les  collections. 

La  nombreuse  famille  des  Iguaniens  nous 
montre  cette  curieuse  particularité  que  ses 
espèces  pleurodontes  sont  américaines(Poly- 
chrus,  Anolis,  Basilic,  Cyclure,  Proctotrèle, 
Phrynosome),  à  l’exception  d’une  seule  (Bra- 
chylophe)  qui  yit  en  Asie,  tandis  que  ses 
espèces  acrodontes  sont  toutes  de  l’ancien 
monde  (Galéote,  Lophyre,  Siltane,  Dragon, 
Agame  ,  Phrynocéphale ,  Moloch  ,  Stellion  , 
Fouetle-Queue),  en  Afrique,  en  Asie  et  dans 
l’Australie  ;  l’Europe  en  a  même  une  espèce 
dans  sa  partie  la  plus  voisine  de  l’Asie. 

Les  Lacertiens  ou  Lézards  manquent  à 
l’Australie,  mais  il  y  en  a  dans  les  autres 
parties  de  l’ancien  monde  et  dans  le  nouveau. 
Comme  pour  les  autres  familles,  les  genres  y 
ont  eux-mêmes  une  circonscription  plus  ou 
moins  limitée;  ainsi  les  Lacertiens  américains 
sont  presque  tous  des  Ameivas.  Il  y  a  aussi  des 
Chalcidiens  sur  tous  les  continents;  mais  ils 
sont  plus  nombreux  en  Amérique  (Gerrho- 
note  ,  etc.)  et  en  Afrique  (Zonure,  Gerrho- 
saure,  etc.),  mais  très  rares,  au  contraire,  dans 
les  autres  parties.  La  seule  espèce  d’Europe, 
qui  est  le  Sheltopusick,  est  un  nouvel  exem¬ 
ple  de  ces  animaux  de  la  région  méditerra¬ 
néenne  que  l’on  rencontre  également  dans 
le  midi  de  l’Europe,  dans  l’Asie  mineure  et 
dans  le  nord  de  l’Afrique,  et  qui  semblent  in¬ 
diquer  qu’une  faune  spéciale,  dont  il  ne  nous 
reste  plus  que  les  débris,  habitait  cette  con¬ 
trée  avant  que  la  Méditerranée  actuelle  eût 
envahi  son  lit.  Les  cent  espèces  de  Scinques 
que  l’on  possède  viennent  surtout  de  l’Aus¬ 
tralie,  de  l’Afrique  et  de  l’Amérique.  Plu¬ 
sieurs  ont  donné  lieu  à  des  remarques  géo¬ 
graphiques  qui  seraient  fort  curieuses  si  elles 
étaient  vérifiées.  Ainsi  l’on  a  admis  qu’une 
même  espèce  était  commune  à  l’Europe,  à 
l’Asie,  à  l’Australie  et  à  l’Amérique;  mais 
T.  xi. 


cette  assertion,  trop  contraire  aux  faits  con¬ 
nus  de  la  répartition  des  animaux,  repose 
très  probablement  sur  quelque  erreur  de 
catalogue  ou  sur  une  confusion  d’espèces  (1). 

Les  Sauriens  sont  essentiellement  terres- 
ties  et  vivent  principalement  sur  les  arbres, 
sur  les  sols  rocailleux  ou  sur  le  sable.  Ces 
animaux  aiment  la  chaleur,  et  leurs  moeurs 
s’éloignent  peu  de  celles  de  nos  Lézards.  Une 
exception  remarquable  nous  est  offerte  par 
1  ' Amblyrhynchus  cristatus ,  Iguanien  pleuro- 
donte  des  îles  Galapagos,  situées  sous  l’équa¬ 
teur,  à  200  et  quelques  lieues  à  l’ouest  de 
l’Amérique  du  Sud,  et  dont  plusieurs  ont  3 
ou  4,000  pieds  de  hauteur.  Des  deux  espèces 
d’Amblyrhynques  connues  et  qui  sont  pro¬ 
pres  à  cet  archipel,  l’une  habite  les  îles 
et  s’y  creuse  des  abris  dans  le  sol;  l’au¬ 
tre  est  au  contraire  aquatique  et  elle  a  la 
queue  comprimée  ;  elle  fréquente  les  eaux 
de  la  mer,  nage  avec  facilité,  quoique  ses 
pieds  ne  soient  pas  palmés,  et  se  nourrit  es¬ 
sentiellement  de  végétaux  marins. 

Les  îles  Galapagos ,  dont  nous  venons  de 
parler,  offrent  une  autre  particularité  im¬ 
portante  au  point  de  vue  de  la  géographie 
zoologique.  C’est  la  présence,  dans  un  espace 
territorial  aussi  restreint,  d’une  espèce  de 
Tortue  qui  égale  presque  en  dimension  les 
plus  grandes  espèces  de  la  terre  ferme.  Les 
îles  du  canal  Mozambique  donnent  lieu  à  une 
observation  analogue;  c’est  à  ces  îles  qu’ap¬ 
partient  la  Tortue  éléphantine,  l’une  des  plus 
grosses  espèces  de  Chéloniens  vivants.  La 
présence  deReptilesd’uneaussi  grande  taille, 
pour  ainsi  dire  perdus  sur  les  îlots  à  la  sur¬ 
face  desquels  ils  vivent,  a  fait  penser  qu’ils 
étaient  les  débris  encore  vivants  d’une  faune 
plus  considérable  ,  et  que  leurs  îles  elles  * 
mêmes  étaient  des  démembrements  de  quel¬ 
que  grand  espace  territorial  actuellement 

(i)  C’est  V Abh’pharis  Peronii.  «  Cette  espèce  ,  disent 
MM.  Duinéril  et  Bibron,  habite  des  contrées  fort  différentes 
les  unes  des  autres  par  leur  climat  et  leurs  productions  na¬ 
turelles;  ainsi  elle  a  été  trouvée  à  la  Nouvelle-Hollande,  il  y  a 
près  de  quarante  ans,  par  MM.  Pérou  et  Lesueur,  et  plus  ré¬ 
cemment  par  M.  Freycinet;  elle  l’a  été  à  Taïti  ,  aux  îles 
Sandwich,  par  MM.  Quoy  et  Gaimard;  à  Java  ,  par  le  capi¬ 
taine  Philibert  ;  à  l’ile  de  France  ,  par  Julien  Desjardins. 
M.  Kiener,  étant  à  Toulon,  en  a  acquis  un  certain  nombre 
d’individus  recueillis  en  Morée,  avec  d’autres  objets  d’his¬ 
toire  naturelle  ,  par  des  matelots  montant  un  des  vaisseaux 
qui  avaient  fait  partie  de  l’expédition  militaire  envoyée  en 
ce  pays  en  1826;  enfin  ,  M.  Fortuné  Eydoux  vient  d’en  rap¬ 
porter  du  Pérou  plusieurs  beaux  échantillons.  » 

7 


50 


REP 


REP 


disloqué  ou  englouti  sous  les  eaux  de  la  mer. 
Les  observations  de  géographie  zoologique 
fourniraient  souvent  aux  géographes  de  pré¬ 
cieuses  indications  pour  établir  comme 
science  la  géographie  physique.  La  présence 
naturelle  de  grands  animaux  sur  de  petits 
espaces  ou  d’animaux  spécifiquement  sem¬ 
blables  sur  des  localités  séparées  entre  elles 
par  des  bras  de  mer,  est,  dans  le  premier  cas, 
une  preuve  de  l’existence  ancienne  au  même 
lieu  d’une  plus  grande  surface  exondée  ,  et, 
dans  le  second  cas,  de  l’ancienne  continuité 
de  pays  aujourd’hui  séparés.  C’est  ainsi  que 
l’on  doit  admettre  que  la  Barbarie,  l’Epagne, 
le  midi  de  l’Italie  et  la  Morée,  qui  possèdent 
en  propre  certaines  espèces  de  Reptiles  , 
ainsi  que  beaucoup  d’autres  productions  na¬ 
turelles,  ont  autrefois  fait  partie  d’un  seul 
et  même  territoire  occupé  par  une  faune  et 
une  flore  spéciales.  C’est  par  la  géographie 
zoologique  que  l’on  estconduit  à  affirmer  que 
les  îles  Mascareigne ,  les  Galapagos,  la  Nou¬ 
velle-Zélande,  la  Corse,  la  Sardaigne,  etc., 
sont  des  restes  de  trois  grandes  terres  dont 
la  destruction  n’est  pas  antérieure  au  com¬ 
mencement  de  la  période  actuelle. 

On  n’a  encore  réuni  que  des  documents 
peu  nombreux  pour  l’histoire  des  Sauriens 
fossiles  appartenant  aux  mêmes  familles  que 
les  Sauriens  proprement  dits ,  et  qui  sont 
enfouis  dans  les  terrains  tertiaires. 

Ainsi  M.  Owen  indique  dans  la  forma¬ 
tion  éocène  d’Angleterre  un  Saurien  de  la 
grandeur  d’un  Iguane ,  et  MM.  Croizet , 
Bravard ,  Pomel ,  etc. ,  ont  trouvé  dans 
l’Auvergne  les  dents  d’un  Saurien  à  peu 
près  gros  comme  le  Lézard  vert,  mais  d’une 
autre  famille  que  celle  des  Lézards.  Ils  les 
ont  comparées  à  celles  de  la  Dragonne  de 
Cayenne ,  et  ils  en  ont  nommé  l’espèce 
Dracosaurus ,  et  plus  récemment  Dracœno- 
saurus.  Ne  seraient-elles  pas  d’un  Scinque 
voisin  du  Scincus  cyprius  d’Algérie?  Nous 
sommes  très  disposé  à  le  croire.  Les  écailles 
osseuses  du  même  terrain,  que  M.  Pomel  at¬ 
tribue  à  un  Yaranien ,  devront  aussi  être 
comparées  à  celles  des  Scinques ,  puisque 
c’est  un  des  caractères  de  cette  famille  d’a¬ 
voir  des  écailles  osseuses. 

Divers  Reptiles  des  âges  secondaires  ont 
été  considérés  comme  Sauriens.  Les  Mosa- 
saures  sont  placés  auprès  des  Varans  par 
beaucoup  d’auteurs;  G.  Cuvier  et  M.  Du- 


méril  rapprochent  les  Ptérodactyles  des 
Iguanes;  quelques  rapprochements  analo¬ 
gues  ont  été  encore  signalés  ;  mais  on  verra 
à  l’article  de  chacun  des  grands  genres  fos¬ 
siles  combien  ils  sont  contestables. 

72.  La  plus  grande  partie  des  Amphisbè- 
nes  connus  sont  de  l’Amérique  méridionale  ; 
cependant  ces  animaux  sont  représentés  en 
Afrique  par  trois  espèces,  dont  une  (  Blanus 
cinereus )  existe  même  en  Portugal.  L’Asie  et 
la  Nouvelle-Hollande  n’en  ont  encore  fourni 
aucune.  Les  Ampbisbènes  vivent  dans  le 
sable  ou  sous  terre  ;  aucune  de  leurs  espèces 
connues  n’est  aquatique  ou  arboricole. 

73.  L’ordre  infiniment  plus  nombreux 
des  Ophidiens  nous  fournit  au  contraire  des 
espèces  aquatiques  (flux  iatiles  ou  marines), 
des  espèces  fouisseuses ,  des  espèces  terres¬ 
tres,  soit  pour  les  lieux  ombragés ,  soit  pour 
les  endroits  déserts,  et  des  espèces  arboricoles 
dont  le  corps  est  toujours  plus  ou  moins 
allongé  et  la  queue  souvent  prenante.  On  a 
partagé  les  Serpents  en  un  grand  nombre  de 
genres,  d’après  l’examen  attentif  de  ces  di¬ 
verses  particularités  combinées  avec  celles 
de  leur  mode  d’écaillure  et  de  leur  dentition. 
Beaucoup  de  sous-genres,  et  même  des  gen¬ 
res  entiers  d’Ophidiens  sont  répartis  à  la 
surface  du  globe  d’une  manière  bien  précise. 
Ainsi  les  Crotales  sont  américains,  tandis  que 
les  Boas  et  les  Pythons  sont  au  contraire 
de  l’ancien  monde.  Ceux-  ci  manquent  à  l’Eu¬ 
rope  actuelle  comme  les  Trionyx,  les  Cro¬ 
codiles  et  bien  d’autres  familles  de  Vertébrés 
abondantes  dans  d’autres  parties  de  l’ancien 
monde.  On  peut  démontrer  aujourd’hui  que 
les  faunes  détruites  en  Europe  en  possédaient 
des  espèces  quelquefois  nombreuses.  Le 
Paleophis  toliapicus d’Owen,  trouvéà  Sheppy, 
était  un  Ophidien,  qui  avait  la  taille  des 
Pythons.  Des  vertèbres  d’autres  Serpents 
trouvées  à  Cuis-la-Motte  par  M.  Lévêque 
indiquent  aussi ,  d’après  M.  Pomel  ,  une 
espèce  dont  la  taille  était  double  de  celle  des 
fossiles  de  Sheppy. 

74.  Si  nous  passons  aux  Batraciens,  des  faits 
analogues  se  présentent  à  notre  observation. 
Les  Cécilies  sont  de  l’Amérique  méridio¬ 
nale,  de  l’Inde  et  de  l’Afrique.  Les  Anoures 
sont  de  tous  les  continents,  mais  leurs  es¬ 
pèces  et  souvent  aussi  leurs  genres  sont 
différents  d’un  continent  à  l’autre  ,  princi¬ 
palement  sous  les  zones  intertropicales.  Il 


BEP 


REP 


51 


n’y  a  point  de  Salamandres  ni  d’animaux 
du  même  ordre  dans  l’Amérique  méridio¬ 
nale  ,  et  les  espèces  de  ce  groupe  diffèrent 
dans  l’Amérique  septentrionale  et  en  Eu¬ 
rope;  la  Sirène,  le  Ménopome,  etc.  ,  sont 
aussi  de  la  première  de  ces  contrées  ;  le  Pro- 
tée  vit  dans  une  petite  partie  de  l’Europe. 
L’Afrique  n’a  qu’un  très  petit  nombre  de  Sa¬ 
lamandres;  M.  Alexandre  Lefèvre,  d’après 
ce  que  nous  a  dit  Th.  Cocteau,  avait  rapporté 
un  Triton  de  l’oasis  de  Barieh  ,  mais  nous 
n’en  connaissons  avec  certitude  qu’en  Bar¬ 
barie.  On  n’en  cite  pas  non  plus,  du  moins 
à  notre  connaissance,  dans  l’Inde.  M.  de 
Blain ville  nous  a  dit  en  avoir  reçu  de 
la  Syrie,  pays  si  analogue  à  l’Afrique  sep¬ 
tentrionale  par  toutes  ses  productions;  mais 
il  n’en  a  pas  encore  été  rapporté  de  l’Afri¬ 
que  méridionale  non  plus  que  de  Mada¬ 
gascar.  Le  Japon  a  des  Batraciens  anoures 
eturodèles,  comme  l’Europe  et  l’Amérique 
du  Nord  ;  on  considère  comme  de  même  es¬ 
pèce  la  Rainette  d’Europe,  de  l’Asie  occi¬ 
dentale,  du  Nord  de  l’Afrique  et  du  Japon. 
C’est  dans  ce  dernier  pays  que  vit  la  plus 
grande  espèce  de  Batracien  urodèle  connue 
dansla  nature  vivante,  la  Salamandre  du  Ja¬ 
pon,  appelée  Megatriton  ,  Sieboldtia,  etc. 
Cette  prétendueSalamandre  acquiert  jusqu’à 
deux  pieds  de  long  sur  six  pouces  de  large  ; 
elle  se  rapproche  de  l’Amphiume  des  Etats- 
Unis  et  surtout  du  Protonopsis  (Y.  ce  mot  , 
ou  Salamandre  fossile  d’OEningen.  Celle-ci, 
que  les  naturalistes  de  la  renaissance  avaient 
prise  pour  un  homme  fossile,  appartient  à  la 
faune  tertiaire.  Le  genre  Orthopyià  du  même 
gisement ,  signalé  par  M.  Hermann  de 
Mayer  comme  établissant  la  transition  entre 
les  Batraciens  et  les  Ophidiens,  n’est  pas  as¬ 
sez  bien  connu  pour  que  nous  en  parlions 
ici.  Mais  il  nous  reste,  pour  être  complets,  à 
mentionner  le  Lépidosirène ,  que  divers  na¬ 
turalistes  rapportent  aussi  aux  Batraciens 
urodèles.  Les  Lépidosirènes  seraient  les 
seuls  Urodèles  connus  dans  l’Amérique  méri¬ 
dionale  et  dans  l’A,frique  intertropicale. 

75.  Le  nombre  des  Reptiles  recueillis  à  la 
surface  du  globe  (soit  Reptiles  écailleux  soit 
Reptiles  nus)  ne  s’élève  pas  à  moins  de  1200 
espèces  (1).  On  voit,  par  les  courtes  données 

(i)  Lacépède,  en  1790,  n’en  comptait  que  292  ,  dont  2/1 
Chéloniens,  56  Crocodiles  et  Sauriens  ,  17?  Ophidiens  et  4o 
Batraciens.  Dandin,  en  i8o3,  portait  à  556  le  nombre  total 


qui  précèdent,  que  leur  mode  de  distribution 
à  la  surface  du  globe  est  comparable  à  celui  des 
Mammifères,  et  que  si  l’Europe  ne  montre  de 
nos  jours  qu’un  nombre  de  familles  erpéto- 
logiques  moindre  que  les  autres  continents , 
elle  est  aussi  bien  pourvue  qu’eux  si  à 
sa  faune  présente  on  ajoute  celles  de  l’époque 
tertiaire.  C’est  aussi  en  Europe  que  l’on  a 
recueilli  la  majeure  partie  des  Reptiles  con¬ 
nus  dans  les  terrains  secondaires,  et  ces  ani¬ 
maux  diffèrent  tant  de  ceux  qui  leur  ont 
succédé  qu’on  a  été  tenté  de  les  en  séparer 
pour  en  former  un  groupe  tout-à-fait  dis¬ 
tinct.  C’est  à  ces  Reptiles  secondaires  que 
M.  Laurillard  a  donné,  dans  un  des  intéres¬ 
sants  articles  qu’il  a  rédigés  pour  ce  Diction¬ 
naire,  le  nom  de  Proterpètes  ,  qui  rappelle 
qu’ils  ont  été  les  premiers  Reptiles  créés. 

Les  Reptiles  n’ont  pas  été ,  comme  les 
Mammifères,  modifiés  par  l’homme  dans  la 
distribution  de  leurs  espèces  sur  le  globe  , 
et,  à  part  quelques  exceptions  encore  dou¬ 
teuses  ,  toutes  ont  conservé  des  limites 
parfaitement  circonscrites.  On  n’a  pas  ,  en 
erpétologie  comme  en  mammalogie,  d’exem¬ 
ple  d’espèces  cosmopolites,  et  l’homme,  qui 
a  mené  partout  ses  animaux  domestiques 
et  les  a  rendus  ubiquistes  comme  lui , 
s’est  bien  gardé  d’en  faire  autant  pour 
les  Reptiles ,  car  nulle  espèce  parmi  eux 
ne  méritait  son  attention  sous  ce  rapport. 
Le  seul  fait  d’acclimatation  de  ce  genre  dont 
ne  fasse  mention  a  trait  à  la  Grenouille  verte 
( Rana  esculenta ),  introduite  à  Madère  et  à 
Ténériffe,  d’après  M.  Webb.  Le  transport 
desTrigonocéphales  del’une  des  Antilles  dans 
l’autre  serait  une  tentative  trop  criminelle,  et 
l’on  ne  doit  pas  croire  aux  récits  que  l’on  a 
faits  à  cet  égard.  Les  Tortues  pourraient 
donner  lieu  et  ont  en  effet  donné  lieu,  dans 
quelques  rares  circonstances  ,  à  des  impor¬ 
tations  utiles  pour  l’art  culinaire  et  la  mé¬ 
decine. 

Un  fait  capital  dans  la  répartition  des  Rep¬ 
tiles  à  la  surface  du  globe ,  est  celui  de  leur 
grande  multiplicité  sous  la  zone  équatoriale 
et  de  leur  diminution  ,  soit  comme  genres  et 
comme  espèces,  soit  comme  individus,  lors¬ 
qu’on  se  rapproche  des  pôles.  La  vie  n’est 
active  chez  ces  animaux  qu’à  la  condition 
d’une  forte  chaleur;  dans  nos  climats  tem- 

<les  Reptiles,  et  Merrem  à  58o;  en  1 834  ,  on  n’en  citait  en¬ 
core  que  846  dans  la  collection  «lu  Muséum  de  Paris. 


52 


REP 


pérés,  ils  passent  à  l’état  d’engourdissement 
une  partie  plus  ou  moins  grande  de  l’année. 
Déjà  rares  sous  le  50°  de  latitude  nord  ,  ils 
disparaissent  bientôt  au-delà.  L’Angleterre 
en  nourrit  déjà  beaucoup  moins  que  la  France 
centrale.  Les  Lacerta  vivipara ,  L.  stirpium, 
Anguis  fragilis ,  Coluber  natrix ,  Vipera 
berus ,  Rana  temporaria  et  Triton  cristatus 
sont  à  peu  près  les  seuls  Reptiles  du  nord 
de  l’Europe.  D’après  l’ouvrage  du  prince 
Bonaparte  intitulé  Amphibia  europœa ,  il  y 
a,  en  Europe,  94  espèces  de  Reptiles  et  de 
Batraciens ,  et  l’on  peut  en  porter  actuelle¬ 
ment  le  nombre  à  100.  C’est  à  la  région 
méditerranéenne  qu’appartiennent  les  plus 
nombreux,  principalement  à  la  Crimée,  à 
la  Grèce,  à  la  Turquie  ,  à  l’Italie  ainsi  qu’à 
l’Espagne;  la  Provence  et  le  Languedoc, 
quoique  un  peu  moins  riches,  le  sont  cepen¬ 
dant  beaucoup  plus  que  l’Europe  centrale 
et  presque  autant  que  les  localités  que  nous 
venons  de  citer.  La  plupart  des  Reptiles 
propres  aux  régions  méridionales  de  l’Eu¬ 
rope  leur  sont  communs  avec  l’Asie  mineure, 
l’Egypte  et  la  Barbarie.  L’Inde  et  l’Afrique 
ont  beaucoup  de  genres  et  même  certaines 
familles  manquant  à  l’Europe;  quelques 
espèces  sont  communes  entre  l’Inde  et 
l’Afrique,  ce  qui  est  un  fait  analogue  à  ce 
que  l’on  voit  pour  la  classe  des  Mammi¬ 
fères.  L’Amérique  méridionale,  au  contraire, 
possède  toutes  ses  espèces  ou  à  peu  près  toutes, 
en  propre ,  et  il  en  est  de  même  de  l’Aus¬ 
tralie,  malgré  quelque  analogie  entre  ses 
productions  du  nord  et  celles  des  terres 
australes  de  l’insulasie.  Quant  à  l’Amé¬ 
rique  septentrionale ,  elle  possède  un  mé¬ 
lange  curieux  de  Reptiles  bien  différents 
comme  espèces  de  ceux  qu’on  retrouve  ail¬ 
leurs,  et  d’espèces  fort  semblables,  sinon 
identiques,  avec  celles  d’Europe.  C’est  ainsi 
que  plusieurs  Couleuvres  des  États-Unis  ont 
d’abord  été  décrites  comme  ne  différant  pas 
des  nôtres.  On  sait  aussi  qu’il  en  est  de 
même  pour  plusieurs  espèces  de  Mammi¬ 
fères  de  l’Amérique  septentrionale  comparés 
à  ceux  d’Europe  :  le  Loup  ,  le  Renard  ,  le 
Glouton  ,  divers  Mustéliens  ,  le  Renne,  le 
Cerf  et  l’Élan,  peuvent  être  cités  à  cet  égard. 

76.  Nous  ajouterons  à  ce  chapitre  la  liste 
des  espèces  d’Europe  (!)  : 

(i)  Les  noms  de  relies  qui  vivent  en  France  et  en  Cuise 
ont  été  mis  pn  petites  capitales. 


ftEP 

I.  Ciiéloniens  ;  1.  Testudo  græca. — 2. 
Tesludo  ibera.  —  3.  Testudo  marginata . — - 
■4.  Emys  lutraria.  —  5.  Emys  sigriz.  — 
6.  Emys  Caspica.  —  7.  Chelonia  mydas.  — » 
8.  C.  (  caretta  )  imbricata. — 9.  Chelonia 

CAOUANNA. - 10.  SpHARGIS  CORIACEA. 

IL  Sauriens,  a)  Geckos  :  11.  Ascalabotes 
mauritanicus  ou  müralis.  —  12.  Hemidacty- 

LUS  VERRUCULATUS.  — 13.  PlIYLLODACTYLUS  EU¬ 
RO  PÆUS. 

b)  Caméléons  :  14.  Chamelœon  vulgaris . 

c)  Iguaniens  :  15.  Stellio  vulgaris.  — 
16.  Stellio  Caucasiens. 

d)  Lacertiens  :  17.  Tropidosaura  algira. 

—  18.  Notopholis  nigro-punclata. — 19.  No - 

topholis  moreoiica.  —  20.  Notopholis  Fitzin - 
geri.  —  21.  Z ootoca  montana.  —  22.  Zoo- 
TOCA  VIVIPARA.  —  23.  LACERTA  STIRPIUM.  - 

24.  Lacerta  viridis.—  25.  Thimon  ocellatus. 

—  26.  Podarcis  Taurica.  —  27.  Podarcts 
müralis.  —  28.  Podarcis  oxycephala.  —  29. 
Psammodromus  Edwardsianus.  —  30.  Psam- 

MODROMUS  CINEREUS.  —  31.  ACANTHODACTYLUS 

Boschianus.  —  32.  Eremias  velox.  —  33. 
Eremias  variabilis.  —  34.  Ophiops  elegans. 

e)  Chalcidiens  :  35.  Pseudopus  serpentinus. 

f)  Scincoïdiens  :  36.  Ablepharus  Pannoni- 
cus. —  37.  Ablepharus  bivittatus. — 38.  Gon- 
gylus  ocellatus.  —  39 .  Seps  chalcides. — 
40.  Anguis  fragilis. —  4 1 .  Ophioniorus  mi- 
liaris. 

III.  Ophidiens,  a)  Typhlopiens  :  42.  Ty~ 
phlops  vermicularis. 

b)  Erycides  :  43.  Eryx  jaculus. 

c)  Couleuvres  :  44.  Ailurophis  vivax.  — 
45.  Cælopeltis  monspessulana.  —  46.  Pe- 
riopshippocrepis.—  47.  Zacholusausrtiacus. 
48.  Zamenis  Riccioli. —  49.  Cælopeltis  fla- 
vescens.  —  50.  Cælopeltis  leopardinus.  — 
51.  Rhinechis  scalaris  (  Hermanni  et  Agas- 
sizvi). —  52.  Elaphis  quadrilineatus. —  53, 
Elaphis  Parreyssi.  —  54.  Hemorrhois  tra- 
balis. —  55.  Coluber  viridiflavus. —  56.  Co¬ 
luber  caspius. —  57.  TyriaDahli. —  58.  Na¬ 
trix  tessellata.  —  59.  Natrix  viperina.  — 
60.  Natrix  cettii.  —  61..  Natrix  torquata. 

—  62.  Natrix  hydrus. —  63.  Natrix  scutata. 

d)  Vipères  :  64.  Trigonocephalus  halys.-— 
65.  Pelias  berus.  —  66.  Vipera  aspis.  — ■ 
67.  Vipera  ammodytes. 

SV.  Ampiiisbenes  :  68.  Blanus  cinereus. 

V.  Batraciens,  a)  Raniformes  :  69.  Rana 
esculenta.  —  70.  Rana  temporaria.  —  7f, 


REP 


REP 


53 


Pelobàtes cultripes.  —  72 .  Pelobatesfuscus. 

—  7  3.  Pelodytes  PÜNCTATIÎS.  —  74.  Disco- 
glossus  pictus.  —  73.  Discoglossus  sarcLus. 

—  76.  Alytes  obstetricans.  —  77.  Bombi- 

NATOR  IGNEUS. 

b)  Hylæformes  :  78.  Hyla  viridis. 

c)  Bufoniformes  :  79.  Büfo  vulgaris. — 

80.  Büfo  CALAMITA.  -  81.  BüFO  VIRIDIS. 

VI.  Salamandres  :  82.  Pleurodeles  Waltli. 

—  83.  Bradybales  ventricosus.  —  84.  Sei- 
ranota  perspicillata.  —  85.  Salamandra 
atra. — 86.  Salamandra  maculosa.  — 87. 
Salamandra  corsica.  —  88.  Geotriton  fus- 
cus.  —  89.  Euproctus  platycephalus. —  90. 
Triton  glacialis,  du  lac  Bleu,  Hautes-Pyré¬ 
nées,  peut-être  le  même  que  le  précédent 
ou  du  moins  du  même  genre.  —  91.  Triton 
cristatus.  — 92.  Triton  marmoratüs.  — 93. 
Triton  alpestris. —  94.  Triton  punctatus. — 
95.  Triton  palmatüs. 

Vil.  Pérennibranches  :  Proteus  anguinus. 

Le  prince  Ch.  Bonaparte  a  donné  la  des¬ 
cription  de  toutes  les  espèces  dans  ses  Am- 
phibia  europœa. 

Quelques  autres,  indiquées,  d’après  M.  Les- 
son  ,  par  M.  Braguier ,  dans  sa  Faune  fran¬ 
çaise,  sont  fort  douteuses  ;  plusieurs  de  celles 
du  même  naturaliste  ou  de  quelques  auteurs 
différents,  font  aussi  double  emploi  avec 
celles  de  la  liste  qui  précède. 

77.  Quelques  mots  sur  les  Reptiles  des 
formations  secondaires  termineront  ce  que 
nous  devions  dire  de  la  répartition  géogra¬ 
phique  et  géologique.  Ceux  de  l’Angleterre, 
de  l’Allemagne  et  de  la  France  sont  les 
mieux  connus.  Leur  distribution  dans  les 
différentes  assises  de  cette  grande  période 
n’est  ni  moins  régulière  ,  ni  moins  remar¬ 
quable  que  celle  des  Reptiles  actuels  à  la 
surface  solide  du  globe  ou  dans  les  eaux  qui 
le  baignent. 

Les  espèces  marines  si  rares  de  nos  jours 
étaient  nombreuses  dans  les  mers  vastes, 
mers  au  fond  desquelles  se  sont  déposés  le 
muschelkalk,  le  lias,  lescalcaires  jurassiques, 
néocomiens  et  crétacés. Elles  y  remplissaient 
le  rôle  de  nos  Cétacés  actuels  et  tertiaires  qui 
n’existaient  pas  encore.  Plusieurs  ossements 
des  dépôts  secondaires  que  l’on  avait  cru 
appartenir  à  des  Mammifères  Cétacés 
étaient  au  contraire,  ainsi  que  l’a  reconnu 
M.  Chven ,  ceux  de  grands  Reptiles  ayant 
sans  doute  une  certaine  ressemblance  avec 


nos  Cétacés  actuels  et  qu’il  a,  pour  cette 
raison  ,  nommés  Céliosaures.  Aucun  des 
étages  de  la  série  de  transition  n’a  encore 
fourni  d’ossements  que  l’on  puisse  attribuer 
avec  certitude  à  des  Reptiles ,  et  l’état  actuel 
de  la  science  doit  nous  faire  admettre  que 
les  Reptiles  n’ont  commencé  à  apparaître  à 
la  surface  de  notre  planète  qu’après  la  fin 
des  époques  géologiques  dites  de  transition. 
Leur  grand  développement  pendantla  période 
suivante  est  en  rapport  avec  l’absence  des 
Mammifères  ou  du  moins  avec  leur  extrême 
rareté.  On  sait,  en  effet,  que  les  mâchoires 
de  Stonesfield,  dans  Pool i  te  moyenne  d’Angle¬ 
terre  ,  mâchoires  attribuées,  par  la  plupart 
des  auteurs  ,  à  des  Didelphes,  sont  les  seuls 
restes  de  Mammifères  antérieurs  à  l’épo¬ 
que  tertiaire. 

Les  Simosauriens  (Simosaure  ,  Conchio- 
saure,  Dracosaure  et Notosaure) caractérisent 
le  muschelkalk;  les  Enaliosaures  sontprin- 
cipalement  du  lias  et  de  l’oolithe;  les  rares 
débris  des  Ptérodactyles  sont  enfouis  dans 
les  terrains  de  la  même  période,  et  les  Dino- 
sauriens  sont  de  la  formation  oolitique  et 
wéaldienne.  Ces  quatre  groupes  différaient 
notablement  de  ceux  de  la  nature  actuelle  , 
et  il  en  est  de  même  des  Cetiosaures  et  des 
Mastodontosaurcs  ou  Lahyrinlhodontes .  Ces 
derniers  avaient  les  deux  condyles  occipi¬ 
taux  des  Batraciens.  Quant  aux  Reptiles 
secondaires  que  l’on  nomme  Lacertiformes, 
ils  n’étaient  pas  non  plus  très  semblables 
aux  Sauriens  d’aujourd’hui.  Ce  sont  les 
Mosasaures ,  les  Géosaures  et  quelques  au¬ 
tres  dont  l’étude  est  moins  avancée.  Plu¬ 
sieurs  de  ces  formes  bizarres  ont  été  re¬ 
trouvées  hors  d’Europe.  Dans  l’Amérique 
septentrionale,  des  débris  d’Énaliosauriens 
sont  enfouis  dans  des  terrains  de  l’âge 
du  lias  d’Europe;  nous  avons  aussi  re¬ 
connu  pour  appartenir  à  des  Reptiles  très 
voisins  des  Plésiosaures  (1)  quelques  osse¬ 
ments  recueillis  au  Chili  par  M.  Gay.  Enfin 
c’est  du  cap  de  Bonne-Espérance  que  vien¬ 
nent  les  curieux  débris  du  genre  Dicynodon 
d’Owen.  Outre  ces  Reptiles  de  formes  si  di¬ 
verses,  les  faunes  qui  se  sont  succédé  pen¬ 
dant  la  période  secondaire  comprenaient  des 

(r)  Plesiosawus  ?  anclium  P.  Gerv.  M.  Marcel  deSerres  a 
cité,  d’après  nous,  ce  fait,  en  dans  sa  Paléontologie , 

t.  II,  p.  253.  Nous  avons  décrit  et  fait  (igurer  ces  os  pour 
l’ouvrage  sur  (e  Chili,  de  M.  Ggy, 


54 


REP 


REP 


Crocodiliens  fort  différents,  ainsi  que  nous 
l’avons  vu,  de  ceux  qui  ont  apparu  après 
eux,  et  des  Chéloniens,  au  contraire,  géné¬ 
riquement  semblables  à  ceux  d’aujourd’hui 
quoique  d’espèces  différentes.  Jusqu’à  pré¬ 
sent  l’Europe  seule  en  a  fourni  des  débris. 

78.  Depuis  que  nous  avons  publié,  dans  la 
partie  zoologique  de  l’ouvrage  sur  la  France 
qui  est  intitulé  Palria,  la  liste  des  Reptiles 
vivants  et  fossiles  de  ce  pays,  nos  recherches, 
principalement  celles  que  nous  avons  pu  faire 
dans  les  départements  du  midi  ,  nous  ont 
fourni  de  nouveaux  documents.  Les  listes  que 
nous  allons  donner  indiqueront  les  princi¬ 
paux  Reptiles  qui  ont  été  découverts  dans  les 
différents  terrains  en  France.  Leur  détermi¬ 
nation  spécifique  est  malheureusement  fort 
peu  certaine  dans  beaucoup  de  cas,  et  dans 
d’autres,  où  elle  le  paraît  davantage,  la  dif¬ 
férence  de  gisement  ou  simplement  la  diffé¬ 
rence  de  localité  a  fait  supposer  des  différences 
d’espèces  qu’on  n’a  pas  encore  démontrées 
par  des  caractères  zoologiques.  Le  plus  sou¬ 
vent  la  connaissance  des  genres  est  seule  cer¬ 
taine. 

79.  Nous  commencerons  par  l’énuméra¬ 
tion  des  Reptiles  trouvés  dans  tes  terrains 
secondaires  de  France. 

CHÉLONIENS. 

Genre  Emys  :  dans  les  falaises  du  Havre 
et  de  Honfleur.  (feu  M.  Lesueur.) 

Genre  Chelonia  :  d’abord  trouvé  dans  la 
craie  à  Maastricht  en  Belgique,  et  depuis  à 
Creney,  dans  l’Aube,  d’après  M.  Jules  Ray. 

SIMOSAÜRIENS. 

Genres  Noîhosaurus  et  Simosaurus  :  dans 
le  muschelkalk  de  Lunéville,  par  MM.Gail- 
lardot,  Mongeot  etGuibal. 

G.  Cuvier  à  connu  parmi  les  ossements  de 
cette  localité  (Oss.  foss.)  :  des  vertèbres  légè¬ 
rement  biconcaves;  des  dents  qui  sont  can¬ 
nelées  verticalement  et  qu’il  compare  à 
celles  des  Crocodiles  ;  un  coracoïdien  qui 
rappelle  celui  de  l’Ichthyosaure  et  du  Plé¬ 
siosaure  ;  un  os  qui  ressemble  beaucoup 
au  pubis  de  cë  dernier  animal  ;  enfin  une 
mâchoire  inférieure  ayant  des  caractères 
de  Crocodiles  et  d’autres  de  Lézards.  Les 
auteurs  des  catalogues  paléontologiques  ont 
été  bien  au-delà  des  assertions  de  Cuvier , 
et  par  la  manière  dont  ils  ont  interprété 


les  paroles  pleines  de  réserve  du  célèbre 
naturaliste  français,  ils  ont  été  conduits 
à  admettre  dans  le  muschelkalk  de  Luné¬ 
ville  un  Crocodile  ,  un  Ichthyosaure  et  un 
Plésiosaure  prenant  chacun  des  os  désignés 
par  Cuvier  pour  l’indice  d’une  espèce  dis¬ 
tincte.  Cependant  Cuvier  parle  des  uns  et 
des  autres  sous  le  nom  commun  de  Saurien 
des  environs  de  Lunéville.  Or,  ce  Saurien 
des  environs  de  Lunéville  n’est  pas  autre 
qu’iin  genre  de  Simosauriens ,  et  probable¬ 
ment  que  1  e  Simosaurus  Gaillardoti ,  et  nous 
ne  serions  pas  étonné  s’il  en  était  de  même 
de  la  Chélonée  de  Lunéville  (Cuvier,  ibid. , 
p.  525).  Cuvier  en  cite  un  radius  qui  indi¬ 
querait,  dit-il ,  une  carapace  de  2m,560  de 
long  ,  et  un  pubis  qui  se  rapporterait  à  une 
carapace  de  0,628.  Il  ajoute  que  «  plusieurs 
autres  os  annoncent  encore  cette  Tortue  , 
qui,  bien  que  du  sous-genre  des  Chelonées, 
ne  laissait  pas  que  de  différer  assez  et  de 
nos  Tortues  de  mer  d’aujourd’hui  et  de 
celles  de  Maestricht.  » 

CROCODILIENS. 

a)  Genre  Crocodilus  :  dans  la  craie  de 
Meudon  ,  d’après  une  dent  étudiée  par  G. 
Cuvier,  On  ne  connaît  pas  la  forme  des  ver¬ 
tèbres  de  ce  Crocodile.  Nous  en  reparlerons 
à  propos  des  Crocodiles  tertiaires. 

b)  Crocodiliens  à  vertèbres  biplanes  ou 
sub -biconcaves. 

Neustosaurus  Gigundarum,  Eug.Raspail; 
du  terrain  riéocomien  de  Gigondas,  dans  le 
département  de  Vaucluse. 

Teleosaurus  Cadomensis ,  E.  Geoffroy;  de 
l’oolite  de  Caen. 

Steneosaurus  rostro  minor  ,  E.  Geoffroy; 
de  l’argile  kimridgienne  d’Honfleur  ;  c’est  le 
Gavial  à  bec  court  de  Cuvier. 

Pækilopleuron  Bucldandi,  Deslonchamps; 
du  calcaire  oolitique  de  Caen. 

c)  Crocodiliens  à  vertèbres  convexo  -con- 
caves. 

S trepto  spondy lus  rostro  major ,  Mayer;  le 
Premier  Gavial  ou  Gavial  à  long  bec  de 
Honfleur,  Cuv.;  de  l’argile  kimrnéridgienne 
de  Honfleur. 

DINOSAURIENS. 

Le  genre  Megalosàurus  a  été  signalé  sur 
quelques  points  de  la  France,  mais  les  dé¬ 
bris  sur  lesquels  reposent  ces  indications 


KEP 


HEP 


55 


sont  rares  ou  n’ont  pas  été  suffisamment 
décrits.  Cuvier  attribue  au  Mégalosaure 
un  os  operculaire  des  carrières  d’oolites  de 
Caen  (t.  Y,  p.  354).  Le  Muséum  de  Paris 
possède,  comme  étant  du  même  genre  ,  des 
débris  recueillis  à  Alligny,  près  de  Cosne, 
dans  le  département  de  la  Nièvre  C’est  très 
probablement  à  un  animal  de  la  même  fa¬ 
mille  qu’il  faut  attribuer  un  humérus  de 
grande  taille,  recueilli  au  pied  du  mont  Ven- 
toux  ,  malheureusement  à  la  surface  du  sol, 
par  M.  Rénaux,  architecte  de  la  ville  d’Avi¬ 
gnon.  Cet  humérus,  dont  M.  Rénaux  a  bien 
voulu  nous  donner  un  modèle  en  plâtre, 
pour  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier, 
ressemble,  à  quelques  égards ,  à  celui  des 
Mammifères  proboscidiens.  Cependant  on 
reconnaît  bientôt ,  en  l’étudiant,  qu’il  est 
celui  d’un  Reptile  gigantesque;  sa  longueur 
totale  égale  90  centimètres. 

PLÉSIOSAURIENS. 

Genre  Plesiosaurus.  On  cite  principale¬ 
ment  les  espèces  suivantes  :  Plesios.  cari - 
natus  ,  Cuv. ,  de  Boulogne-sur-Mer  ;  Plesios. 
penlagonus ,  Cuv.,  de  l’Auxois  ;  Plesios.  tri- 
gonus  ,  Cuv.,  du  Calvados;  Plesios.  brachy - 
spondylus,  Owen,  de  Honfleur. 

Un  beau  squelette  de  Plésiosaure,  du  Mu¬ 
séum  de  Paris,  a  été  recueilli  entre  Stenay  et 
Mouzay,  dans  le  département  de  la  Meuse. 

ICHTHYOSAUR1ENS. 

Genre  Ichtyhosaure.  On  en  a  recueilli  des 
fragments  aux  Vaches-Noires  (Calvados),  à 
Honfleur,  au  Havre,  à  Boulogne-sur-Mer. 
Il  y  en  a  aussi ,  au  Muséum  de  Paris ,  qui 
viennent  de  Burjac  ,  arrondissement  de 
Marvejols,  dans  le  département  de  la  Lozère. 
Le  lias  du  pic  Saint-Loup ,  à  quelques 
lieues  de  Montpellier,  n’a  pas  encore  fourni 
de  débris  de  Reptiles. 

Nous  avons  vu  au  Musée  de  la  Faculté  de 
Toulouse,  dans  la  collection  intéressante 
à  laquelle  MM.  Leymerie  et  Jolly  donnent 
leurs  soins,  une  vertèbre,  malheureusement 
d’origine  inconnue,  mais  que  l’on  suppose 
venir  des  Pyrénées.  Cette  vertèbre,  qui  est 
légèrement  biconcave,  est  remaquable  par 
ses  dimensions.  Elle  a  0,18  verticalement, 
et  0,07  d’avant  en  arrière,  ce  qui  indique 
un  Ichthyosaurien  de  très  grande  taille. 

Nota.  Les  Ptérodactyles ,  les  Labyrintho- 


dontes,  et  beaucoup  d’autres  genres  de  Rep¬ 
tiles  Sauroïdes,  découverts  en  Angleterre  ou 
en  Allemagne,  n’ont  pas  encore  été  trouvés 
en  France. 

PALÆOSAURIENS. 

Genre  Mosasacrus.  Le  grand  Reptile  à 
vertèbres  subconvexo-concaves  et  à  dents 
acrodontes,  auquel  on  a  donné  ce  nom  est 
connu  par  la  belle  tête  découverte  à  Maes- 
trieht ,  avec  une  grande  partie  de  la  colonne 
vertébrale  ,  et  dont  ont  parlé  Camper,  Fau- 
jas  de  Saint-Fonds  ,  G.  Cuvier  et  M.  Co- 
nybeare.  On  en  a  recueilli  quelques  fra- 
ments  dans  la  craie  de  Meudon.  Le  genre 
Leiodon,  recueilli  en  Angleterre  et  signalé 
par  M.  Owen  ne  paraît  pas  en  différer. 

80.  Passons  maintenant  aux  Reptiles  fos¬ 
siles  reconnus  dans  les  terrains  tertiaires  et 
diluviens  de  la  France. 

CHÉLONIENS. 

Genres  Testudo  et  Emys.  On  en  a  recueilli 
des  débris  dans  un  grand  nombre  de  loca¬ 
lités,  et  ils  appartiennent  à  des  époques 
très  diverses.  Les  Tortues  et  les  Émydes 
fossiles  de  nos  terrains  tertiaires,  provien¬ 
nent  de  la  Fère,  Paris,  Orléans  (au  fau¬ 
bourg  des  Aides,  aux  Barres  ,  à  Monta- 
buzard);  la  Grave  ( Emyde  des  molasses  de 
La  Grave,  Cuv.);Issel,  près  Castelnaudary; 
Toulouse;  Auch  (Sansans,  etc.);  Montpel¬ 
lier,  Aix  {T.  Lamanonï),  etc.  Elles  sont  nom¬ 
breuses  en  Auvergne,  et  M.  Bravard  en  a 
nommé  quelques  unes  :  Testudo  gigas,  T.  me¬ 
dia,  T.  minuta,  etc.  M.  Pomel  indique  dans 
le  même  pays  une  Emysaure  qu’il  nomme  E. 
Meilheuratiœ  et  le  nouveau  g.  Ptychogaster. 
Le  Testudo  grœca,  ou  une  espèce  voisine,  est 
fossile  dans  la  caverne  de  Lunel-Viel ,  près 
Lunel. 

Genre  Trionyx  :  recueilli  à  Noyon  par 
M.  Graves  (Trionyx  de  Beauvais ,  Cuvier; 
Trionyx,  P.  Gerv.,  Patria  ,  fig.  216;  Tr. 
( Gymnopus )  viltatus ,  Pomel);  à  Cuys  Ia- 
Motte,  près  Compiègne;  (  Apholidemis  sub- 
lœvis  et  granosa  Pomel  )  ;  à  Paris  ,  dans 
l’argile  plastique  (  Tr.  vittala ,  Pomel); 
dans  le  gypse  (Tr.  des  plâtrières  de  Paris  , 
Cuv.);  à  Avaray,  dans  l’Orléanais  (Tr.  des 
sables  d' Avaray  ,  Cuv.);  à  Aix  en  Provence 
(Tr.  des  plâtrières  d’ Aix,  Cuv .;  Tr.  maunoir , 
Bourdet);  à  Montpellier,  dans  les  sables 


56 


REP 


marins  (Tr.  Ægyptiaca ,  Marcel  de  Serres  et 
Jeanjean)  ;  à  La  Grave  (Tr.  des  molasses  de 
la  Gironde,  Cuv.)  ;  à  Haute-Vigne  (Tr.  des 
graviers  de  Lot-et-Garonne,  Cuv.). 

Genre  Chelonia.  Dans  les  sables  de  Mont¬ 
pellier,  d’après  M.  Marcel  de  Serres ,  et  à 
Loégnan,  près  Bordeaux. 

Genre  Dermatochelys  ou  Sphargis  :  à 
Vendargues ,  près  Montpellier  (Sp.  pseudo- 
stracion ,  P.  Gerv.  ). 

Dans  plusieurs  .^localités ,  on  a  trouvé  des 
œufs  de  Chéloniens  fossiles.  M.  Marcel  de 
Serres  en  cite  dans  les  calcaires  d’eau  douce 
de  Castelnaudary,  et  dans  sa  collection  il 
en  possède  un  tout-à-fait  sphérique  qui  vient 
du  calcaire  à  hélices  d’Aix. 

CROCODILIENS. 

Ils  ont,  comme  ceux  de  l’époque  actuelle, 
les  vertèbres  concavo-convexes. 

Genre  Crocodilus  :  découvert  à  Noyon  , 
par  M.  Graves  (Cr.  depressifrons ,  Bl.;  GY. 
cœlorhinus,  Pomel);  à  la  Grave,  commune 
de  Bonsac,  dans  le  département  de  la  Gi¬ 
ronde  ;  à  Blaye  ;  à  Argenton  ,  dans  le  dépar¬ 
tement  de  l’Indre  (Cr.  Rollinati,  Laurillard); 
dans  les  marnes  de  Passy  et  à  Auteuil  , 
ainsi  qu’à  Montmartre,  près  Paris;  à  Issel , 
par  M.  Cabanis  ;  à  Gargas  ,  près  d’Apt ,  par 
MM.  Requien,  Matheron,  Jourdan,  etc., 
ainsique  dans  d’autres  localités  éocènes; 
dans  l’Orléanais  (aux  Barres, à  Chevilly,  etc.); 
en  Auvergne  (Croc,  elaveris,  Bravard  ;  Croc. 
Ralelii,  Pomel;  genre  Diplocynodon ,  id.)  ; 
aux  environs  de  Montpellier,  de  Mèze  et  de 
Pézenas,  dans  le  département  de  l’Hérault, 
M.  Laurillard  en  cite  une  espèce  cata- 
phractée,  dans  le  diluvium  d’Abbeville. 

Genre  Gavialis  :  au  mont  Aimé,  près  de 
Châlons-sur-Marne,  dans  le  calcaire  pisoli- 
tique  (1)  ,  d’après  des  fragments  de  tête 
actuellement  au  laboratoire  de  M.  de  Blain- 
ville  au  Muséum  (Gavialis  isorynchus  ,  Po¬ 
mel  ). 

Genre  Lacerta  :  en  Auvergne,  d’après 
M.  Pomel.  Un  dentaire  inférieur  de  la  ca- 

(r)  M.  Élie  de  Beaumont  et  Üesor  rapportent  ce  dépôt  à  la 
fin  de  l’époque  crétacée;  dans  ce  cas,  le  Gavial  dont  il  est 
question  ici,  et  la  Ghélonée  de  l'Aube  ,  seraient  une  nouvelle 
preuve  que  les  fossiles  crétacés  s’éloignent  déjà  beaucoup 
de  ceux  des  premiers  Ages  secondaires  pour  ressembler  à 
ceux  de  la  faune  tertiaire  inférieure.  La  présence  d’un  vrai 
Crocodile  dans  la  craie  de  Meudon  serait  un  fait  analogue  si 
elle  est  confirmée 


verne  de  Lunel-Yiel  nous  indique  un  Lé¬ 
zard  de  grosse  taille,  très  probablement  le 
Lacerta  ocellata. 

Dracænosacrus.  MM.  Bravard,  Croizet 
et  Pomel  désignent  ainsi,  dans  leurs  collec¬ 
tions  et  leurs  mémoires,  des  fragments  de 
dents  recueillis  dans  les  terrains  inférieurs 
d’Auvergne.  Nous  avons  dit  plus  haut,  que, 
d’après  nous,  ces  dents  rappelaient  celles 
d’un  Scinque  ,  que  nous  nommerons  Scin- 
cus  Croizeti  ?  et  que  les  écailles  osseuses , 
attribuées  parM.  Pomel  à  un  Varanien  ou  à 
un  Monitor,  pourraient  bien  être  du  même 
animal.  Voici,  à  l’appui  de  cette  dernière 
opinion,  ce  que  nous  lisons  dans  un  travail 
présenté  en  1844  à  la  Société  géologique, 
par  M.  Pomel  : 

«  Des  écailles  osseuses  que  nous  avons 
attribuées  au  Monitor  ont  aussi  été  trouvées 
parM.  Bravard,  à  côté  des  débris  de  ce  genre 
(1  e  Dracænosaurus),  à  Cournon.  Auquel  des 
deux  appartiennent  ils?  C’est  ce  que  de 
nouvelles  observations  feront  seules  con¬ 
naître.  » 

OPHIDIENS. 

Espèce  colubri forme,  à  Sansans,  près  Auch , 
parmi  les  nombreux  fossiles  découverts  par 
M.  Lartet. 

Espèce  plus  rapprochée  du  Rhinechis  Agas- 
sizii  que  d’aucune  autre  et  grande  à  peu  près 
comme  le  Naja;  en  Auvergne,  par  M.  Bra¬ 
vard.  Nous  devons  à  ce  naturaliste  la  moi¬ 
tié  postérieure  d’un  os  mandibulaire  de  cette 
espèce,  que  nous  avons  pu  comparer  à  la 
même  partie  dans  nos  Couleuvres. 

Espèce  de  la  taille  des  plus  grands  Py¬ 
thons,  à  Cuys-la-Motte,  d’après  M.  Pomel. 

REPTILES  NUS. 

Genre  Rana:  A  Aix  (Rana  aquensis  Co- 
quand,  1845);  à  Sansans,  près  Auch,  d’après 
des  fragments  recueillis  par  M.  Lartet  :  un 
fragment  de  mâchoire  supérieure  trouvé 
dans  ce  lieu  a  des  dents  comme  chez  les  Ra- 
niformes.  —  En  Auvergne  (  collections  de 
MM.  Croizet  et  Bravard).  —  A  Lunel-Vieil, 
on  a  recueilli  un  fémur  de  Batracien  anoure 
indiquant  une  espèce  de  la  taille  du  Dufo 
agua,  du  Brésil.  Nos  grands  Bufo palmarum 
du  midi  de  l’Europe,  qui  ne  sont  d’ailleurs 
qu’une  variété  du  Crapaud  commun  ,  ac¬ 
quièrent  à  peu  près  cette  dimension  dans 


REP 


quelques  individus.  L’os  fossile  de  Lunel- 
Vieil  indique  cependant  une  espèce  diffé¬ 
rente,  ainsi  que  nous  nous  en  sommes 
assuré.  11  a  été  figuré  par  MM.  de  Serres, 
Dubreuil  et  Jeanjean  (pl.  XX,  fig.  20,  21). 
— Il  y  a  des  Grenouilles  dans  le  diluvium  de 
Paris. 

M.  Pomel  attribue,  mais  avec  doute,  à  un 
Pipa?  et  à  un  Axolotl?  des  os  trouvés  dans 
les  terrains  d’eau  douce  de  l’Auvergne.  Ces 
os  mériteraient,  sans  contredit,  une  mention 
plus  longue  que  celle  queM.  Pomel  leur  a 
jusqu’ici  accordée;  il  serait  important  aussi 
que  ce  naturaliste  en  donnât  la  figure,  ainsi 
que  celles  de  quelques  autres  animaux  non 
moins  curieux  qu’il  a  découverts  dans  le 
même  pays ,  tels  que  son  petit  Oiseau  à 
deux  doigts,  son  Macroscélide  ,  etc. 

Genre  Salamandra  :  en  Auvergne,  d’après 
M.  Pomel . 

4.  Notes  et  remarques  historiques. 

81 .  L’ignorante  mais  féconde  imagina¬ 
tion  des  anciens,  et  plus  tard,  celle  des 
artistes  du  moyen  âge,  nous  a  laissé,  sous 
le  nom  du  Dragon,  le  modèle,  moitié  Chauve- 
Souris,  moitié  Quadrupède  et  Serpent,  de 
l  un  de  ces  êtres  effrayants  et  bizarres  dont 
il  est  question  dans  les  ouvrages  liturgi¬ 
ques.  Aux  yeux  de  la  science  moderne,  la 
seule  originalité  de  ces  étranges  conceptions 
est  dans  l’assemblage  incompatible  des  for  ¬ 
mes  que  l’on  s’est  plu  à  leur  accorder.  Aussi 
quoique  les  peuples  y  aient  longtemps  cru; 
quoique  la  renaissance  ait  discuté  sérieuse¬ 
ment  de  l’existence  de  beaucoup  d’entre 
eux;  quoique  Gesner,  Johnston,  et  même 
le  savant  Rondelet  aient  donné  la  figure  de 
plusieurs  de  ces  monstres,  l’histoire  natu¬ 
relle  les  a  rélégués  avec  tant  d’autres  au 
rang  des  fables  les  plus  grossières.  Ni  la 
nature  actuelle  ,  ni  les  nombreuses  races 
éteintes,  ne  présentent  rien  d’analogue.  Nos 
artistes  copient  seuls,  et  souvent  ils  exagè¬ 
rent,  sansles  améliorer,  ces  grotesques  figures 
dont  la  statuaire  gothique  avait  enfanté 
les  modèles.  Cependant  combien  de  con¬ 
ceptions  plus  heureuses  et  capables  d’élever 
à  la  fois  l’esprit  et  l’imagination  ils  pui¬ 
seraient  dans  l’observation  de  la  nature! 
L’intelligence  prendrait  alors  dans  leurs 
compositions  la  place  de  l’empirisme  ou  de 
l’erreur,  et  les  compositions  artistiques,  tout 


REP  57 

en  étant  plus  savantes,  n’en  seraient  pas 
moins  poétiques. 

Cette  sorte  d’effroi  que  nous  causent  les 
Reptiles  a  été  ressenti  de  tout  temps,  et  n’a 
pas  peu  contribué  à  faire  exagérer,  par  les 
conteurs  ou  les  artistes,  la  bizarrerie  des 
formes  propres  aux  Reptiles.  La  même  pré¬ 
vention  contre  ces  animaux  existe  de  nos 
jours  ;  Linné  lui-même  la  partageait,  et 
elle  a  sans  doute  éloigné  bien  des  natura¬ 
listes  de  l’étude  des  Reptiles.  Les  allures 
ambiguës  de  ces  animaux  ;  la  sensation  de 
froid  et  comme  cadavérique  qu’ils  donnent 
le  plus  souvent  quand  on  veut  les  saisir;  la 
morsure  et  même  le  redoutable  venin  de 
certains  d’entre  eux;  la  diversité  et  la  bi¬ 
zarrerie  de  leurs  formes,  comparées  à  celles 
de  beaucoup  d’autres  animaux  vertébrés, 
ont  mérité  aux  Reptiles  cette  constante  dé¬ 
faveur.  Aussi  ces  animaux  sont-ils  redoutés 
ou  méprisés,  et,  dans  l’opinion  du  public,  il 
n’y  a  guère  d’exception  que  pour  les  Lézards, 
que  l’on  dit  amis  de  l’homme,  pour  la  Rai¬ 
nette,  que  l’on  emploie  assez  souvent  comme 
moyen  météorologique  ,  et  pour  un  petit 
nombre  d’autres. 

Certaines  espèces  deTortues  onteependant 
le  mérite  d’attirer  l’attention  sans  effrayer  • 
on  les  observe  et  bientôt  après  on  les  touche 
sans  crainte;  la  démarche  bizarre  du  Ca¬ 
méléon  pique  la  curiosité,  et  il  n’est  pas 
jusqu’aux  Couleuvres  qui  n’aient,  dans  cer¬ 
tains  cas,  triomphé  du  préjugé  qui  fait 
repousser  presque  tous  les  animaux  de  leur 
classe.  Certaines  espèces  des  régions  chaudes 
de  l’Amérique  ont  des  formes  sveltes  et  des 
couleurs  agréables  ;  aussi  les  dames  ne  dédai¬ 
gnent-elles  pas  de  les  prendre  et  de  les  enla¬ 
cer  autour  de  leur  cou,  à  cause  de  la  sensation 
agréable  de  fraîcheur  qu’elles  transmettent. 
D’ailleurs ,  beaucoup  de  Reptiles  exotiques 
sont  remarquables  par  la  vivacité  et  la  va¬ 
riété  de  leurs  couleurs,  et  le  préjugé  dont 
leurs  congénères  sont  l’objet  en  Europe 
n’existe  pas,  ou  bien  il  est  insignifiant  dans 
beaucoup  d’autres  régions,  où  l’on  voit  plus 
fréquemment  des  Reptiles ,  et  où  on  les  con¬ 
naît  mieux. 

Dans  nos  pays,  on  distingue  assez  aisé¬ 
ment  les  espèces  inoffensives  de  celles  que 
leur  venin  rend  redoutables.  C’est  à  tort 
que  l’on  attribue  souvent  des  qualités 
malfaisantes  aux  Orvets  et  à  quelques  autres 

8 


T.  XI. 


58 


REP 


REP 


Reptiles.  Nous  n’avons  de  réellement  dan¬ 
gereux  que  ceux  du  genre  Vipère.  Le  ve¬ 
nin  des  Crapauds  n’a  pas  la  force  qu’on 
lui  suppose;  il  consiste  simplement  dans 
l’âcreté  du  mucus  sécrété  par  leur  peau. 
L’Afrique,  l’Asie  et  les  îles  Indiennes,  la 
Malaisie,  l’Océanie  et  les  deux  Amériques 
ont  un  bien  plus  grand  nombre  de  Reptiles 
dangereux.  Différentes  espèces  propres  à  ces 
contrées  cachent ,  sous  une  forme  très  ana¬ 
logue  à  celle  de  nos  Couleuvres ,  des  qualités 
presque  aussi  malfaisantes  que  celles  des  Vi¬ 
pères. 

82.  Quoi  qu’il  en  soit  et  quelque  répu¬ 
gnance  que  l’on  ait  pour  les  Reptiles  en  géné¬ 
ral,  on  les  mange  dans  beaucoup  de  circon¬ 
stances  et  dans  des  pays  très  divers.  La  Gre¬ 
nouille  verte  et  la  Grenouille  rousse  sont 
estimées  en  France  et  dans  quelques  autres 
parties  de  l’Europe  ;  en  France,  on  mange 
aussi  des  Couleuvres,  dans  quelques  dépar¬ 
tements  ,  sous  le  nom  d’Anguilles  de  haies  ; 
partout  on  recherche  des  Chéloniens;  il  y  a 
des  Crocodiles  dont  la  chair  est  usitée 
comme  aliments  ;  l’Iguane  est  aussi  dans  ce 
cas;  on  prépare  quelquefois  les  Serpents  à 
sonnettes  aux  États-Unis  comme  aliments  ; 
enfin  les  peuples  sauvages  de  l’Australie  et 
de  la  Polynésie  mangent  les  quelques  Sau¬ 
riens  qui  vivent  dans  leur  pays ,  se  conten¬ 
tant  pour  tout  assaisonnement  de  les  faire 
rôtir  sur  le  feu. 

83.  Le  bouillon  de  Tortue  et  celui  de  Vi¬ 
père  figurent  depuis  longtemps  dans  l’arsenal 
thérapeutique  des  médecins  de  l’Europe. 
Voici  la  liste  des  Reptiles  que  l’on  cite  de 
préférence  dans  les  ouvrages  de  zoologie 
pharmaceutique  :  Testudo  græca ,  Emys  lu- 
traria ,  Chelonia  mydas  ,  Crocodilus  vulga- 
ris  ,  Laeerta  agilis ,  Scincus  ofllcinalis ,  Boa 
constrictor ,  Tropidonotus  natrix ,  Coluber 
Austriacus  ou  lœvis,  Vipera  berus,  Naja  tri- 
pudians ,  Crolalus  horridus,  Rana  esculenla, 
Rana  temporaria ,  Hyla  arborea ,  Bufo  vul- 
garis,  Salamandra  maculosa ,  Triton  cris - 
tatus.  Les  préparations  que  l’on  faisait 
autrefois  au  moyen  de  ces  animaux  étaient 
les  suivantes  : 

Syrupus  pectoralis  lestudinum  ,  Axungia 
Serpentum  ,  Vipera  exsiccata,  Jus  Vipere- 
nurn  ,  Sa!  et  oleurn  rectificaturn  Viperarum  , 
Bufones  exsiccati  et  cumbusti ,  Emplastrum 
de  spermale  Ranarum  ,  Oleurn  spermatis  Ra- 


narum ,  Emplastrum  de  Ranis  sine  et  cum 
mercurio  ,  Salamandræ  cumbustæ,  etc. 

84.  Les  anciens  Égyptiens  accordaient  aux 
Reptiles  ,  comme  à  beaucoup  d’autres  pro¬ 
ductions  naturelles,  les  honneurs  de  la  sé¬ 
pulture.  Ils  nous  ont  laissé  dans  leurs  hy¬ 
pogées  des  momies  nombreuses  de  Croco¬ 
diles.  Avec  ces  Reptiles ,  on  trouve  aussi, 
dans  quelques  circonstances,  des  Serpents  et 
même  des  Sauriens.  Th.  Cocteau  a  donné, 
dans  la  seule  partie  qu’il  ait  publiée  de  sa 
Monographie  des  Scinques,  des  détails  sur 
une  momie  égyptienne  appartenant  à  une 
espèce  de  cette  famille.  Nous  en  reparlerons 
à  l’article  scinques. 

83.  Les  Reptiles  désignés  par  Aristote  et 
ceux  dont  a  parlé  Pline  n’ont  pas  tous  été 
reconnus  avec  la  même  précision  ;  ils  étaient, 
d’ailleurs,  peu  nombreux,  ce  qui  tient  aux 
connaissances  fort  limitées  des  anciens  en 
géographie. 

Aristote  avait  réparti  dans  deux  groupes 
bien  distincts  les  animaux  que  nous  nom¬ 
mons  aujourd’hui  Reptiles  ,  et  ces  deux 
groupes ,  les  Quadrupèdes  ovipares  et  les 
Serpents  ,  étaient  séparés  entre  eux  par  les 
Poissons  et  les  Oiseaux.  Il  distinguait  parmi 
les  Quadrupèdes  ovipares: 

1°  Les  Tortues  (xôwvv)); 

2°  Les  Lézards  (uavpoc)  ; 

3°  Les  Grenouilles  (Sar p«x°s). 

Ces  trois  groupes,  joints  aux  Serpents , 

( ocpiç ) ,  deviendront,  après  vingt  siècles,  les 
quatre  ordres  erpétologiques  d’Alexandre 
Brongniart,  de  G.  Cuvier  et  de  M.  Duméril, 
ou  les  Chéloniens ,  les  Sauriens,  les  Ophi¬ 
diens  et  les  Batraciens. 

Albert  le  Grand,  que  l’on  a  surnommé 
avec  raison  l’Aristote  du  moyen  âge  ,  parle 
des  Serpents  dans  le  trente-cinquième  livre 
de  son  Histoire  des  Animaux,  et  il  les  dis¬ 
tingue  en  : 

Reptilia ; 

Reptentia ; 

Et  Repentia. 

La  Tortue  est  pour  lui  un  animal  du  même 
groupe  que  les  Serpents,  non  pas  qu’elle  soit 
véritablement  un  Serpent,  mais  parce  que , 
dit-il,  elle  ressemble,  à  certains  égards,  à 
ces  animaux.  Albert  le  Grand  parle  aussi 
de  l’analogie  que  les  Crocodiles  ont  avec  ies 
Lézards  ,  et  de  celle  des  Lézards  avec  les 
Serpents. 


REP 


REP 


59 


86.  Au  XVIIIe  siècle,  on  se  rapprocha  plus 
encore  de  la  classification  aristotélicienne, 
mais  en  évitant  d’éloigner,  autant  que  le 
faisait  Aristote  ,  les  Serpents  des  Quadru¬ 
pèdes  ovipares. 

Les  Reptilia  de  Linné  ne  sont  autre  chose 
que  les  Quadrupèdes  ovipares  du  philosophe 
grec,  et  ses  Serpents  répondent  bien  aux 
otpeç  des  anciens. 

Linné  a  donné  aux  Reptiles,  dans  son 
Systema  naturœ,  la  dénomination  d'Am~ 
phibia,  et  il  les  a  caractérisés  ainsi  qu’il 
suit  : 

1°  Un  cœur  à  un  ventricule  et  une  oreil¬ 
lette;  sang  rouge  et  froid  ; 

2°  Des  poumons  qui  respirent  d’une 
manière  différente  suivant  les  différents 
genres  ; 

3°  Les  mâchoires  horizontales  ; 

4°  Les  mâles  ont  deux  verges  (1  ) ,  la  plu¬ 
part  des  femelles  ont  les  œufs  couverts  par 
une  membrane; 

5°  Leurs  organes  des  sens  sont  :  la  lan¬ 
gue  pour  le  goût,  les  narines  pour  l’odorat, 
les  yeux  pour  la  vue  ;  les  uns  ont  des  oreilles, 
les  autres  en  sont  privés; 

6°  Leur  peau  est  nue  ou  couverte  d’é- 
cailles; 

7°  Leurs  appuis  sont  différents  suivant 
les  genres,  les  uns  ayant  des  pieds,  d’autres 
étant  apodes. 

Us  sont  partagés  en  quatre  ordres  : 

1.  Reptilia.  Genres  :  Tesludo,  Draco,  La - 
certa  (2)  et  Rana. 

2.  Serpentes.  Genres  :  Crotalus,  Boa,  Co- 
luber,  Anguis,  Amphisbœna ,  Ccecilia. 

3.  Me  antes.  Genre  :  Sir  en. 

4.  Nantes.  Genres  :  Petromyzon  ,  Raia, 
Squalus,  Chimera,  Lophius,  Accipenser,  Cy- 
clopterus,  Batistes,  Oslracion,  Telrodon,  Dio- 
don,  Centriscus,  Syngnathus,  Pegasus.  Ainsi 
que  le  firent  remarquer  Vicq  d’Azyr,  Brous- 
sonnet  et  beaucoup  d’autres,  ces  genres  de 
Nantes  dûrent  être  reportés  parmi  les  Pois¬ 
sons,  quoique  beaucoup  d’entre  eux  soient 
des  Poissons  bien  différents  des  Poissons  os¬ 
seux  ,  et  ne  doivent  pas  être  classés  comme 
on  l’a  fait  généralement  depuis  Linné.  C’est 
ce  que  M.  Agassiz  a  très  bien  démontré. 

D’ailleurs,  dans  l’édition  du  Systema  na- 
lurœ  qu’a  publiée  Gmelin,  les  Nantes  ne  font 

(1)  Ce  caractère  n’est  pas  constant. 

(2)  Les  Salamandres  en  font  partie. 


plus  partie  des  Amphibia ,  et  il  n’y  a  plus 
dans  cette  classe  que  deux  ordres,  les  Repti¬ 
lia,  c’est-à-dire  les  Quadrupèdes  ovipares,  et 
les  Serpentes.  11  n’y  est  plus  question  de  la 
Sirène,  même  comme  genre.  Gmelin  la  ré¬ 
unit  aux  Murènes,  sous  le  nom  de  Murœna 
siren.  Nous  avons  vu  que  Linné  avait  par¬ 
tagé  pendant  toute  sa  vie  la  répulsion  que 
l’on  professe  en  général  pour  les  Reptiles;  la 
descri ption  qu’il  en  donne  est  écrite  sous 
l’inspiration  du  même  sentiment.  «  Arnphi- 
»  bia  pleraque  horrent,  corpore  frigido,  cute 
»  nuda  ,  multa  colore  lurido  facie  torva , 
»  obtutu  meditabundo  ,  odore  tetro  ,  sono 
»  rauco  ,  loco  squalido  ,  pauciora  yeneno 
»  atroci,  singula  sceleto  cartilagineo ,  vita 
»  tenaci,  vi  partes  amissas  reproducendi  vi- 
»  vacissima  instructa  ,  ex  ovo  nata.  » 

87.  Lacépède,  qui  a  consacré  deux  gros  vo¬ 
lumes  in-4°  à  l’histoire  des  Reptiles,  et  qui  a 
eu  l’honneur  dépasser  pour  le  continuateur 
de  Buffon,  divise  aussi  ces  animaux  en  qua¬ 
drupèdes  ovipares  et  en  serpents  (1).  11  a 
trop  souvent  sacrifié  le  fond  à  la  forme,  et 
son  ouvrage  offre  souvent  la  preuve  de 
l’inanité  des  prétentions  littéraires,  quand 
l’observation  ne  leur  fournit  pas  leur  véri¬ 
table  base.  Lacépède  a  signalé  aux  natura¬ 
listes,  soit  dans  son  ouvrage,  dont  il  y  a 
plusieurs  éditions,  soit  dans  les  mémoires 
qu’il  a  fait  imprimer  depuis,  un  assez  bon 
nombre  de  Reptiles  que  l’oq  ne  connaissait 
pas  avant  lui.  Malheureusement  il  n’a  pas 
toujours  donné  à  ses  descriptions  et  à  ses 
recherches  synonymiques  l’exactitude  que 
comportait  sa  position  comme  garde  du  ca¬ 
binet  du  roi,  et  plus  tard  comme  professeur 
d’erpétologie  et  d’ichthyologie  ,  ce  qui 
mettait  à  sa  disposition  les  collections  du 
Jardin  des  Plantes  de  Paris,  et  tous  les  livres 
nécessaires  pour  un  pareil  travail. 

88.  Un  des  vices  de  la  classification,  telle 
que  la  concevaient  Linné  et  ses  contempo¬ 
rains,  était  la  confusion  dans  un  même  grou¬ 
pe,  sous  le  nom  de  Quadrupèdes  ovipares,  des 
Reptiles  à  métamorphoses  (les  Grenouilles 
et  les  Salamandres),  et  de  ceux  qui  sont 
privés  de  métamorphoses  (  les  Lézards,  les 
Crocodiles  et  les  Tortues).  Hermann,  dans 
son  ouvrage  sur  les  affinités  des  animaux, 
indiqua  les  rapports  des  Grenouilles  et  des 

(,)  jUst.  nat.  des  Quadrupèdes  ovipares  et  des  Serpents, 
2  vol.  ir.i-4  avec  pi.,  j7«S  et  1789, 


GO 


REP 


REP 


Salamandres,  et  Alexandre  Brongniart  (1) 
apporta  un  heureux  perfectionnement  à  la 
science  erpétologique,  en  instituant  son  or¬ 
dre  des  Batraciens.  Il  caractérisait  principa¬ 
lement  les  animaux  de  cet  ordre,  parce  que 
leurs  petits  ont  des  branchies  à  la  manière 
des  Poissons,  et  diffèrent  de  leurs  parents 
pendant  les  premiers  moments  de  leur  vie. 
Brongniart  y  plaçait  à  la  fois  les  Crapauds, 
les  Rainettes,  les  Grenouilles  et  les  Salaman¬ 
dres  ,  assurant  que  celles-ci  «n’ont  d’au- 
»  tre  analogie  avec  les  Lézards,  parmi  les- 
»  quels  on  les  avait  mises,  que  d’avoir 
»  comme  eux  le  corps  allongé,  des  pattes  et 
»  une  queue.  »  De  ce  travail  date  donc  l’é¬ 
tablissement  des  quatre  ordres  des  Reptiles 
que  les  naturalistes  de  ce  siècle  ont  presque 
tous  acceptés.  Brongniart  les  rangeait  ainsi 
qu’il  suit  : 

a.  Chéloniens,  renfermant  les  Tortues  ; 

b.  Sauriens,  renfermant  les  g.  Crocodile , 
Iguane,  Dragon,  Stellion ,  Gecko,  Caméléon , 
Lézards,  Scinque  et  Chalcide ; 

c.  Ophidiens  ,  renfermant  les  genres  con¬ 
nus  sous  le  nom  général  de  Serpents ; 

d.  Batraciens.  G.  Cuvier,  qui  avait  adopté 
dans  son  Tableau  élément,  de  VHist.  natur. 
des  anim.,  publié  en  1793,  la  méthode  de 
Linné  et  deLacépède,  suivit  dans  ses  Leçons 
d'anatomie  comparée  et  dans  son  Règne  ani¬ 
mal  celle  d’Alexandre  Brongniart.  M.  Dumé- 
ril  l’a  également  adoptée  pour  la  rédaction 
de  ses  ouvrages  intitulés  :  Zoologie  analy¬ 
tique (2)  (Paris,  1806),  et  Éléments  des  scien¬ 
ces  naturelles.  Il  s’en  sert  aussi  pour  les 
leçons  qu’il  professe  depuis  plus  de  quarante 
ans  au  Muséum  ,  soit  comme  suppléant  de 
Lacépède,  soit  comme  professeur  titulaire. 
C’est  également,  pour  la  répartition  des 
Reptiles  en  ordres ,  la  méthode  préférée  par 
M.  Duméril  dans  le  grand  ouvrage,  si  riche 
en  observations  délicates,  qu’il  publie  en  ce 
moment  avec  le  concours  de  notre  laborieux 
ami  M.  Bibron,  sous  le  titre  d 'Erpétologie 
générale. 

(1)  Essai  d’une  classification  naturelle  des  Reptiles ,  Paris, 
i8o5,  ainsi  que  dans  les  Mémoires  des  savants  étrangers  pré¬ 
sentes  à  l’Institut ,  et  dans  le  Bull,  de  ta  soc.  philom.  de  Paris  . 

(2)  Voici  la  classification  adoptée  par  M.  Duméril  dans 
cet  ouvrage,  qui  est  resté  classique  en  France  : 

Chéloniens.  —  Sauriens  Planicaudes  et  Téréticaudes. 

*  Ophidiens  Homodermes  et  Hétérodermes.  —  Ratraciens 
Anoures  et  Urod'eles, 

Le  nombre  total  des  genres  est  porté  à  4z. 


La  dénomination  classique  de  Reptiles, 
que  Brongniart,  G.  Cuvier  et  M.  Duméril 
introduisaient  définitivement  dans  la  langue 
scientifique  et  dans  le  langage  vulgaire  avec 
la  signification  qu’elle  a  conservée,  avait 
été  proposée  en  1756  par  Brisson  ;  Laurenti 
l’avait  également  acceptée,  et  il  avait  com¬ 
mencé  une  étude  plus  approfondie  des  carac  ¬ 
tères  spécifiques  des  Reptiles  (1).  Merrern 
fut  conduit,  dès  1790,  également  par  ses 
recherches  d’erpétologie  descriptive,  à  tirer 
du  système  épidermique  de  nouveaux  et 
très  utiles  moyens  de  diagnose;  et  à  diverses 
époques,  des  naturalistes  allemands,  at¬ 
tirés  à  Paris  par  leur  goût  pour  les  sciences, 
Schweigger,  Oppel,Spix,  MM.  Muller  et 
Tschudi ,  etc.,  trouvèrent  au  Muséum  de 
Paris  des  encouragements  tout-à-fait  dignes 
de  la  France,  et  qui  manquent  rarement 
aux  étrangers. 

89.  M.  de  Blainviile  (2),  qui  avait  étudié 
zoologiquementet  anatomiquement, soit  pour 
ses  propres  publications,  soit  pour  celles  d’Op- 
pel  dont  il  était  le  collaborateur,  un  grand 
nombre  de  Reptiles,  a  exposé  sommairement 
dans  plusieurs  circonstances  ses  vues  sur  la 
classification  des  Reptiles.  C’est  à  lui  que 
l’on  doit  la  distinction  de  ces  animaux  en 
deux  classes,  les  Reptiles  écailleux  ou  squa- 
mifères  et  les  Reptiles  nus  ou  Amphibiens, 
distinction  parfaitement  confirmée  par  les 
recherches  nouvelles  auxquelles  a  donné 
lieu  l’embryogénie  de  ces  animaux.  Il  a 
aussi  démontré  plus  complètement  qu’on 
ne  l’avait  fait  avant  lui,  les  rapports  des  Cro¬ 
codiles  avec  les  Chéloniens,  ceux  des  Orvets 
avec  les  Sauriens  (3),  et  ceux  des  Cécilies 
avec  les  Batraciens:  aussi  a-t-il  été  le  pre¬ 
mier,  avec  Oppel,  à  former  des  Crocodiles  un 
ordre  différent  de  ceux  des  Sauriens,  à  placer 
les  Orvets  auprès  des  Scinques  et  à  réunir 
les  Cécilies  aux  Batraciens.  Ces  rapproche- 

(1)  Hermann  proposa  pour  les  mêmes  animaux  le  nom  de 
Cryerozes  ;  M.  de  Bl  iinville  s’est  servi  de  ceux  de  Squarni- 
feres  pour  les  Reptiles  écailleux,  et  d 'Amphibiens  ou  Nudipel- 
liferes  pour  les  Reptiles  nus. 

(2)  Bulletin  de  la  société  philomatique  de  Paris ,  pour 
1816;  Traité  d’anat.  comparée,  1822  ;  Reptiles  de  la  Califor¬ 
nie  et  Système  d.’ Erpétologie  et  d’ Amphibiologic  (  dans  les 
Nouvelles  Annales  du  Muséum  pour  i835). 

(3)  Pallas  avait  justifié  d’un  sentiment  exquis  de  ces  affi¬ 
nités,  lorsqu'il  avait  décrit  le  Sheltopusick .  classé  depuis 
par  G  Cuvier  parmi  les  Serpents,  et  aujourd’hui,  par  tous  les 
naturalistes,  parmi  les  Sauriens  Clialndiens,  sous  le  nom  de 
Laccrta  apoda. 


REP 


menls',  dont  personne  aujourd’hui  ne  con¬ 
teste  la  convenance ,  n'ont  pendant  long¬ 
temps  été  acceptés  dans  les  ouvrages  élé¬ 
mentaires  que  par  quelques  élèves  de 
M.  de  Blainvil le,  M.  Pouchet  et  M.  Hollard 
entre  autres,  ainsi  que  par  M.  Muller,  qui 
a  fait,  comme  M.  de  Blainville,  une  étude 
approfondie  des  animaux  dont  il  est  ici  ques¬ 
tion  (1).  Eu  1835,  M.  de  Blainville  a  exposé 
avec  plus  de  détails  sa  méthode  erpétolo- 
gique,  et,  dans  ce  nouveau  travail ,  il  a  été 
plus  loin  qu’il  ne  l’avait  fait  en  1816  et  en 
1822,  en  établissant  deux  nouvelles  classes 
de  Reptiles  ,  une  pour  les  Ptérodactyles 
qu’il  regarde  comme  intermédiaires  aux 
Oiseaux  et  aux  Reptiles,  l’autre  pour  les 
Ichthyosaures  qu’il  éloigne  des  Plésiosaures 
pour  les  placer  entre  les  Reptiles  écailleux 
et  les  Batraciens.  Voici  un  résumé  de  la 
méthode  de  M.  de  Blainville,  telle  qu’il  l’a 
formulée  à  cette  époque. 

Classe  III  (2).  Plerodactylia. 

Classe  IV.  Pxplilia,  ils  comprennent  trois 
ordres  : 

1.  Chelonia  ,  divisé  en  quatre  familles, 
Chelonea,  Testudinea  ,  Emyda  ,  Amyda  ou 
Trionyx. 

2.  Plesiosauria. 

3.  Saurophidia. 

a.  Sous-ordre  des  Sauria  :  Geckos ,  Camé¬ 
léons ,  Agames ,  Dragons ,  Iguanes,  Sauve¬ 
gardes,  Lacertiens. 

1 3 .  Sous-ordre  des  Ophidia  :  Bimanes,  Am- 
phisbènes,  Rouleaux,  Boas,  Boas-Couleuvres, 
Couleuvres,  Hydrophis,  Vipères. 

Classe  V.  Ichthyosauria. 

Classe  VI.  Amphibia.  Ceux-ci  sont  divisés 
ainsi  qu’il  suit  : 

1.  Batrachia  :  Dorsipares  ou  Pipas; 
Aqui pares  ou  Crapauds  ,  Rainettes  et  Gre¬ 
nouilles. 

(1)  G.  Cuvier  n’a  pas  cru  devoir  accepter  ces  améliora¬ 
tions.  Voici  comment  il  en  parle,  en  )83o  ,  dans  la  2e  édi¬ 
tion  du  ICegne  animal,  t.  II,  p  5  :  «  D’autres  auteurs,  comme 
Merrem  ,  font  une  autre  répartition  des  Sauriens  et  des 
Ophidiens;  ils  détachent  les  Crocodiles  pour  en  faire  un  or¬ 
dre  à  part,  et  réunissent,  au  contraire,  au  reste  des  Sauriens, 
la  première  famille  des  Ophidiens  ou  les  Anguis, distribution 
qui  repose  sur  quelques  particularités  de  l’organisation  des 
Crocodiles,  et  sur  une  certaine  ressemblance  des  Anguis  avec 
les  Lézards.  Nous  avons  cru  suffisant  d’indiquer  ces  rap¬ 
ports,  presque  tous  intérieurs,  en  conservant  néanmoins 
line  division  d’uhe  application  plus  facile  » 

(2)  Les  deux  premières  classes  des  Vertébrés  sont  celles 
des  Mammifères  et  des  Oiseaux. 


REP  61 

2.  Pseudosauria  :  Salamandres ,  Protées , 
Sirènes. 

3.  Pseudophidia  :  Cécilies. 

90.  D’autres  travaux  importants  sur  la  mé¬ 
thode  erpétologique,  travaux  que  l’étendue  et 
la  mesure  de  cet  article  ne  nous  permettent 
pas  d’exposer  comme  nous  le  désirerions, 
sont  dus  à  Waglcr,  de  Munich  ,  à  M.  Fitzin- 
ger,  de  Vienne  ,  et  à  M.  Gray ,  de  Londres. 

Le  prince  Charles  Bonaparte,  qui  a  aussi 
publié  plusieurs  ouvrages  d’erpétologie,  et 
qui  a  su  profiter  avec  talent  des  travaux 
que  la  science  possédait  déjà,  s’est  principa¬ 
lement  occupé  de  l’histoire  des  Reptiles  de 
l’Italie  dans  sa  Faune  italique,  ainsi  que  de 
l’énumération  descriptive  de  tous  les  Rep¬ 
tiles  propres  à  l’Europe.  Il  a  aussi  publié  un 
tableau  de  la  classification  générale  des 
Reptiles,  dans  lequel  il  indique  et  carac¬ 
térise  brièvement  toutes  les  familles  que 
l’on  doit,  suivant  lui,  admettre edans  cette 
importante  fraction  des  animaux  verté¬ 
brés. 

M.  Ch.  Bonaparte  divise  les  Reptiles  , 
qu’il  nomme  Amphibia,  en  deux  soUs-clàsses, 
les  Monopnoa  ou  Allopnoa  et  les  Dipnoa  ou 
Diplopnoa. 

Les  MONOPNOA  sont  les  Reptiles  écail¬ 
leux  des  autres  auteurs,  et  ils  sont  divisés 
en  trois  sections  : 

1°  Les  Rhizodonta  ou  Loricata ,  qui  com¬ 
prennent  trois  ordres  ;  savoir  : 

I.  Ornithosauri  ou  Gryphi.  Famille 
unique  :  Pterodaclylidæ. 

IL  Emydosaurii  ou  Crocodiles.  Fam.  Cro- 
codilidœ. 

III.  Enaliosaurii  ou  ÇetosaiXri.  Familles 
Plesiosauridœ ,  Ichthyosauridœ. 

2°  Les  Testudinata ,  dont  le  seul  ordre  est 
celui  des  Tortues  : 

IV.  Chelonii  ou  Testudiries,  divisés  en  trois 
familles  : 

Chelonidœ,  Trionycidœ  et  Testudinidæ. 

3°  Les  Replilia  ou  Squamata,  comprenant 
deux  ordres  : 

V.  Saurii  ou  Lacertæ  ,  distribués  en  onze 
familles  : 

Geckonidæ  ,  Stellionidœ  ,  Iguanidæ  ,  Cha- 
meleonlidæ  ,  Varanidœ  ,  Helodermatidœ  , 
Ameividæ  ,  Lacertidæ  ,  Ophiosauridæ ,  An- 
guidæ ,  Typhlopidœ. 

VI.  Ophidii  ou  Serpentes.  II  y  en  a  de  sept 
familles  différentes  : 


62 


REP 


REP 


Erycidœ  ,  Boidœ  ,  Achrocordidœ  ,  Colu- 
bridœ ,  Hydridœ ,  Najadæ ,  Viper  idée. 

VII.  Sauropïiidii  ou  Angucs.  Ils  compren¬ 
nent  les  deux  familles  des  Chirotidæ  et  Am- 
phisbænidœ. 

Les  D1PNOA  ou  la  deuxième  sous-classe 
sont  les  Amphibies  à  métamorphoses,  les¬ 
quels  ont  deux  modes  de  respiration  ,  le 
mode  branchial  et  le  mode  pulmonaire. 
M.  Ch.  Bonaparte  admet  parmi  eux  trois 
ordres  différents  : 

VIII.  Batrachophidii  ou  Cœciliœ ,  dont  la 
seule  famille  est  celle  des  Cœcilidœ. 

IX.  Ranæ  ou  Batrachia  vera.  Deux  fa¬ 
milles  : 

Ranidæ ,  Salamandridœ. 

X.  Ichthyoides  ou  Ichthyoides.  Deux  fa¬ 
milles  : 

Amphiumidœ ,  Sirenidæ. 

La  méthode  erpétologique  dont  on 
vient  de  lire  l’analyse  emprunte  à  celle  de 
MM.  de  Blainville,  Fitzinger  et  J.-E.  Gray 
plusieurs  de  ses  points  de  vue  ;  elle  s’en  éloi¬ 
gne  au  contraire  sous  d’autres  rapports.  La 
distinction  des  Amphisbènes  et  des  Chirotes 
comme  ordre  à  part  est  un  perfectionne¬ 
ment  incontestable  dû  au  prince  Bonaparte 
et  à  M.  Gray.  On  doit  seulement  regretter 
que  les  deux  noms  donnés  à  ces  animaux, 
Saurophidii  et  Angues,  Wagl.,  aient  déjà  été 
employés  dans  un  autre  sens,  l’un  par  M.  de 
Blainville,  pour  les  Sauriens  et  les  Ophidiens 
réunis;  l’autre,  par  divers  auteurs,  pour 
les  animaux  du  même  groupe  que  l’Orvet 
(Anguidæ  ,  Ch.  Bonap  ). 

L’ordre  des  Enaliosàurii  est  emprunté  de 
M.  Richard  Owen,  et  comprend  les  Reptiles 
fossiles  des  genres  Plésiosaure,  Pliosaure  et 
Ichthyosaure.  M.  Owen  ,  en  effet,  a  essayé 
de  classer  les  Reptiles  en  tenant  compte, 
ainsi  que  l’avait  fait  M.  de  Blainville,  et 
même  Wagler,  de  plusieurs  des  grandes  fa¬ 
milles  de  Reptiles  éteints  ,  dont  les  restes 
sont  enfouis  dans  les  formations  secondaires. 

9 1 .  C’est  en  publiant,  en  1842,  le  résumé 
de  ses  travaux  sur  les  Reptiles  fossiles  de 
l’Angleterre,  que  M.  Owen  a  publié  ses  idées 
sur  la  distribution  méthodique  des  Reptiles. 

II  les  partage  en  huit  ordres  rangés  et  dé¬ 
nommés  ainsi  qu’il  suit  : 

1°  Enaliosauria  (Voy.  t.  V,  p.  296). 

2°  Crocodilia. 

3°  Dinosaurta  ,  ou  les  Mégalosaurcs ,  Hy- 


lœosaures ,  Iguanodons  (voy.  t.  V,  p.  32). 

V'  Lacertilta,  comprenant  les  Mosasau- 
res,  ainsi  que  divers  genres  des  âges  secon¬ 
daires  et  tous  les  Sauriens  des  auteurs 
actuels. 

5°  Pterosauria  ou  le  genre  Ptérodactyle. 

6°  Chelonia,  c’est-à-dire  les  Chéloniens. 

7°  Ophidia  ou  les  Ophidiens. 

8°  Batrachia,  c’est-à-dire  les  Batraciens. 

Ainsi  M.  Owen  met  les  ÉnaliosAuriens 
en  tête  de  tous  les  Reptiles,  dont  il  ne  fait 
qu’une  seule  classe;  il  place  les  Ptérodac¬ 
tyles  entre  les  Sauriens  et  les  Tortues  (1) , 
et  l’ordre  qui  comprend  ces  dernières  est 
immédiatement  suivi,  dans  sa  méthode,  par 
celui  des  Ophidiens.  On  doit  à  M.  Owen  des 
travaux  importants  sur  les  Reptiles  fossiles, 
principalement  sur  ceux  des  terrains  secon¬ 
daires  de  l’Angleterre.  L’étude  qu’il  a  faite 
sur  la  structure  microscopique  des  dents  de 
plusieurs  de  ces  animaux  l’a  conduit  à  des 
résultats  intéressants  pour  leur  distinc¬ 
tion  (2), 

92.  Les  ouvrages  descriptifs  d’erpétologie 
que  l’on  consulte  le  plus  souvent  sont  les 
suivants  : 

Lacépède  ,  Histoire  naturelle  des  Quadru¬ 
pèdes  ovipares  et  des  Serpents.  —  Dauben- 
ton,  les  Quadrupèdes  ovipares  et  les  Serpents 
de  l’Encyclopédie ,  in-4.  —  Daudin  ,  son  His¬ 
toire  naturelle  des  Reptiles,  in-8.  —  Dumé- 
ril  et  Bibron,  Erpétologie  générale  faisant 
partie  des  Suites  à  Buffon  de  Roret  (la  plus 
grande  partie  des  Ophidiens  et  les  Batra¬ 
ciens  urodèles  n’ont  pas  encore  paru). 

II  faut  ajouter  à  ces  ouvrages  les  mono¬ 
graphies  géographiques  ou  génériques  ,  et 
quelques  travaux  systématiques,  dont  nous 
citerons  les  principaux. 

Agassiz  :  Nomenclator  zoologicus. 

Th.  Bell  :  Monographie  des  Tortues.  — - 
Reptiles  d’Angleterre.  —  Reptiles  du  voyage 
du  Beagle.  —  Mémoires  divers. 

Bibron  :  Reptiles  de  Morée.  —  Reptiles 
de  Cuba,  avec  Th.  Cocteau. 

(r)  M.  Straus,  dans  son  Anatomie  du  Chat,  et  dans  son 
Traité  d’ anatomie  comparative  ,  place  aussi  les  Chéloniens 
après  les  autres  Reptiles,  parmi  lesquels  il  laisse  les  Batra¬ 
ciens.  Il  établit  pour  les  Chéloniens  une  classe  spéciale,  qu’il 
caractérise  ainsi  ;  Leur  sang  est  rouge  et  froid  ;  ils  respirent 
par  des  poumons  ,  mais  leurs  épaules  et  leur  bassin  sont 
placés  sous  leurs  côtes. 

(2)  llcport  of  the  Brit.  assoc.  for  the  advanccment  of  scien¬ 
ces ,  i8'tz;  Tmns ■  feofog.  soc  London  et  Odontography. 


REP 

De  Blainville  :  Reptiles  de  la  Cal i - 
,  fornie. 

Boié  :  Mémoires  divers  dans  l 'Isis. 

Bonaparte.  Cité  précédemment. 

Th.  Cocteau  :  Mémoires  divers  dans  le 
Magasin  de  zoologie.  Monographie  des  Scin- 
ques.  Articles  dans  le  Dictionn.  pittoresque. 

G.  Cuvier  :  Reptiles  douteux  ,  dans  le 
voyage  M.  de  Humboldt.  —  Partie  erpéto- 
logique  du  Règne  animal ,  —  Notices  ostéo- 
logiques  et  Paléontologiques  des  Ossements 
fossiles. 

Daudin  :  Monographie  des  Rainettes. 

Dugès  :  Recherches  sur  les  Batraciens.  — 
Sur  les  Lézards.  —  Sur  les  Ophidiens. 

Edwards  :  sur  les  Lézards. 

Fitzinger  :  classifications  et  mémoires 
divers. 

J.-E.  Gray:  nombreux  mémoires  publiés 
dans  des  recueils  périodiques  et  ailleurs. 

Gravenhorst  :  quelques  mémoires. 

Geoffroy  :  Reptiles  de  l’ouvage  sur  l’ɬ 
gypte,  avec  son  fils  M.  Is.  Geoffroy;  Mé¬ 
moires  divers,  dans  les  Annales  du  Muséum , 
sur  les  Tortues,  les  Crocodiles,  etc.  — 
Études  d’ostéologie  comparée. 

Harlan  :  Quelques  Reptiles  d’Amérique. 

Hermann  :  Son  ouvrage  sur  les  affinités 
des  animaux. 

Holbrook  :  Reptiles  des  États-Unis. 

Laurenti  :  Specimen  medicum ,  1768. 

Latreille  :  Histoire  des  Reptiles.  —  His¬ 
toire  des  Salamandres,  etc. 

Lesueur  :  Chéloniens  de  l’Amérique  du 
Nord. 

Kaup  :  Règne  animal  et  différents  mé¬ 
moires. 

Merrem  :  Hist.  nat.  des  Reptiles,  1790. 
—  Système  des  Amphibies ,  Î820. 

J.  Muller  :  Sur  les  Ophidiens. 

Nordmann:  Faune  pon  tique  dans  le  voyage 
de  M.  Demidoff. 

Pallas  :  Fauna  rosso-asiatica.  —  Voyage 
en  Russie.  —  Sheltopusick. 

Ruppel  :  Reptiles  d’Égypte  et  d’Abyssinie, 
dans  ses  ouvrages  sur  ces  deux  contrées. 

Roesel  :  Sur  les  Grenouilles. 

Russel  :  Serpents  de  la  côte  de  Coro¬ 
mandel. 

Rusconi  :  Protées  ,  Tritons ,  Grenouilles. 

Schlegel  :  Physionomie  des  Serpents;  Rep¬ 
tiles  du  Japon  et  des  possessions  néerlan¬ 
daises  de  la  Sonde,  avec  M.  Temminck. 


REP  03 

Schneider  :  Hist.  nat.  des  Tortues,  1783.. 
—  Diverses  études  sur  les  Amphibies. 

Schweigger  :  Monographie  des  Tortues, 
1.812. 

Spix  :  Plusieurs  Mémoires;  Reptiles  du 
Brésil. 

Andrew  Smith  :  Reptiles  nouveaux  de 
l’Afrique  australe,  dans  ses  Illustrations. 

Seba  :  Nombreuses  figures  de  Reptiles  de 
tous  les  pays,  dans  son  Thésaurus,  1665. 

Tschudi  :  Monographie  des  Batraciens.  — 
Reptiles  du  Pérou. 

Wiegmann  :  Reptiles  du  Mexique.  —  Mé¬ 
moires  divers. 

Wagler  :  Iconographie  des  Tortues.  — 
Reptiles  du  Brésil.  —  Système  des  Amphi¬ 
bies,  etc. 

§  5.  Énumération  méthodique  des  principales 
familles  de  Reptiles  vivants  et  fossiles. 

93.  Il  estaisédereconnaîtrepartoutceque 
nous  avons  rapporté  dans  cet  article,  que  la 
plupart  des  naturalistes  modernes  ont  con¬ 
fondu  sous  le  nom  de  Reptiles  et  placé  à 
tort  dans  une  seule  et  même  classe,  deux 
groupes  bien  distincts  d’animaux.  Les  uns 
sont  plus  semblables,  par  leur  mode  de  dé¬ 
veloppement  et  parleur  respiration  constam¬ 
ment  aérienne ,  aux  Vertébrés  des  deux  pre¬ 
mières  classes;  ce  sont  les  Chéloniens,  les 
Crocodiles ,  les  Sauriens ,  les  Ophidiens  et 
les  Amphisbènes  ;  on  doit  en  faire  la  troi¬ 
sième  classe  du  règne  animal ,  et  leur  place 
est  immédiatement  après  les  Mammifères  et 
les  Oiseaux.  Ils  terminent  un  premier  sous- 
type  d’Ànimaux  vertébrés.  Beaucoup  de 
Reptiles  fossiles  doivent  leur  être  réunis. 
Les  autres  Reptiles  commencent  au  contraire 
la  série  des  Poissons,  quoiqu’ils  soient  aé¬ 
riens  pendant  une  partie  de  leur  existence  ; 
cesontdesReptilesréellementichthyoïdes.  La 
classe  qu’ils  constituent  a  reçu  le  nom 
d’ Amphibiens ,  celui  de  Reptiles  nus  et  plus 

souvent  encore  celui  de  Batraciens,  alors 
« 

qu’on  ne  les  considérait  que  comme  une  di¬ 
vision  de  la  classe  précédente,  à  laquelle 
nous  laisserons,  faute  de  mieux,  le  nom  de 

Reptiles  écailleux. 

Placés  entre  les  Mammifères  et  les  Oi¬ 
seaux  d’une  part,  etles  Poissons  d’autre  part, 
les  Reptiles  forment  donc  eux-mêmes  deux 
classes  fort  distinctes:  l’uneavoisinelesVerté* 
brés  supérieurs  et  se  rattache  simultanément 


64 


REP 


REP 

aux  Monotrèmes  et  aux  Oiseaux  qu’elle  sem¬ 
ble  continuer,  pour  en  déterminer  les  limi¬ 
tes  inférieures;  l’autre,  moins  nombreuse  en 
espèces,  commence  pour  ainsi  dire  la  série 
des  Poissons,  et  ses  rapports  avec  les  animaux 
de  cette  classe  sont  si  nombreux  qu’ils  ont 
donné  lieu  à  de  fréquentes  méprises  sur  le 
véritable  rang  qui  devait  être  assigné  à 
certains  genres. 

Les  caractères  différentiels  des  Reptiles 
écailleux  et  des  Reptiles  nus  ou  Amphi- 
biens  sont  nombreux  et  faciles  à  saisir.  On 
vient  d’en  lire  le  résumé;  voici  l’indication 
des  principales  familles  qui  se  rapportent  à 
chaque  classe,  et  l’ordre  suivant  lequel  nous 
croyons  que  l’on  doit  les  ranger. 

Classe  I.  —  AMPHIBIENS. 

94.  On  devrait  distinguer  parmi  les  Rep¬ 
tiles  écailleux,  deux  sous-classes  bien  faciles 
à  caractériser.  En  effet ,  si  nous  en  jugeons 
par  les  espèces  actuelles  qui  s’y  rapportent , 
les  uns  ont  le  pénis  simple,  l’os  carré  soudé 
et  les  dents  implantées  dans  des  alvéoles 
ou  nulles,  tandis  que  les  autres  ont  toujours 
un  double  pénis ,  l’os  carré  généralement 
mobile  et  les  dents  dépourvues  d’alvéoles 
distinctes.  Les  fossiles  secondaires  ajoutent 
à  la  classe  des  Reptiles,  telle  que  nous  les 
connaissons,  un  certain  nombre  de  familles 
fort  curieuses  mais  inégalement  étudiées. 
Quelques  unes ,  il  faut  bien  l’avouer,  sem¬ 
blent  encore  réfractaires  à  nos  méthodes  de 
classification.  Aussi  divers  auteurs  ont-ils 
essayé  d’en  faire  des  ordres  ou  même  des 
classes  à  part. 

95.  Nous  nommerons  Chélonochampsiens 
les  Reptiles  écailleux  de  la  première  sous- 
classe  ,  et  Saurophidiens  ceux  de  la  seconde. 

i.  Chélonochampsiens. 

I.  Ptérodactyliens  ou  le  g.  Ptérodactyle. 

IL  Chéloniens. 

III.  Simosauriens.  Singuliers  Reptiles 
éteints,  dont  les  débris,  enfouis  dans  le  mus- 
cheskalk  de  Lunéville  et  d’Allemagne,  ont 
ont  pu  être  attribués  simultanément  à  des 
Chéloniens  ,  à  des  Crocodiliens  ou  à  des 
Énaliosauriens,  parce  qu’en  effet  les  animaux 
dont  ils  proviennent  tenaient  à  la  fois  de 
ces  différents  groupes.  Ils  étaient  plus  parti¬ 
culièrement  intermédiaires  aux  Chéloniens 
et  aux  Crocodiles ,  ayant  comme  les  pre¬ 
miers  les  narines  ouvertes  sous  la  partie 


antérieure  du  palais,  et,  comme  les  seconds, 
des  dents  implantées  dans  des  alvéoles  aux 
deux  mâchoires.  Voir  les  articles  Conchio- 
saurus  ,  Dracosaurus ,  Simosaurus,  etc. 

M.  Laurillard  regarde  le  genre  Rhyncho - 
sauras  de  M.  Owen  comme  appartenant  au 
même  groupe  que  ces  animaux  ,  et  d’après 
M.  Owen  le  genre  Dicynodon  établi  pour  de 
curieux  fossiles  à  dents  canines  semblables 
à  celles  des  Mégantéréon  ,  et  trouvés  dans 
les  grès  secondaires  du  sud  est  de  l’Afrique, 
se  rapprochait  des  Rhynchosaurus  par  la 
forme  de  son  crâne.  Les  Dicynodons  avaient 
les  vertèbres  subbiconcaves. 

IV.  Crocodiliens  ou  les  Émydosauriens 
de  M.  de  Blainville.  Voir  les  articles  Croco¬ 
diles,  Crocodiles  fossiles,  Neustosaure,  etc. 

V.  Plesiosauriens  II  en  a  été  question 
à  l’article  énaliosaures. 

VI.  Iciithyosauriens.  Le  seul  genre  est 
celui  des  Ichthyosaures. 

2.  Saurophidiens. 

Il  est  difficile  de  placer  ailleurs  que  dans 
ce  groupe  certains  Reptiles  des  formations 
secondaires ,  tels  que  le  Mosasaure  et  le 
Paléosaure  ,  ainsi  que  les  Dinosauriens. 

Les  Saurophidiens  de  la  nature  actuelle 
sont  les  Sauriens,  les  Ophidiens  et  les  Arn- 
phisbènes. 

VII.  Palæosauriens  ,  ou  les  Mosasaures , 
Paléosaures  et  quelques  genres,  en  général 
mal  connus,  des  divers  étages  de  la  série 
secondaire.  11  paraît  que  plusieurs  étaient 
thécodonles,  c’est-à-dire  pourvus  de  dents 
implantées  dans  des  alvéoles.  Exemple  ,  le 
Thecodontosaurus. 

VIII.  Dinosauriens.  Voy.  ce  mot. 

IX.  Cuaméloniens.  La  seule  famille  est 
celle  des  Caméléons. 

X.  Néosauriens  ,  ou  les  Sauriens  des 
genres  actuels.  Ils  comprennent  plusieurs 
familles  dont  nous  parlerons  à  l’article  sau¬ 
riens. 

XI.  Geckotiens,  caractérisés  parleurs  ver¬ 
tèbres  biconcaves. 

XII.  Ophidiens.  Voy.  ce  mot. 

XIII.  Amphisbéniens,  ou  les  Chirotes  et  les 
Arnphisbènes ,  divisés  eux-mêmes  en  plu¬ 
sieurs  genres. 

Classe  II.  -  AMPHIBIENS. 

96.  11  y  en  a  de  cinq  ordres  différents  ; 

I.  Labyrintiiodontf.s.  Grands  Amphibiens 


Il  ES 


65 


RES 

fossiles  du  keuper  d’Allemagne  et  du  grès 
rouge  d’Angleterre. 

IL  Pseudophidiens  ,  appelés  aussi  Pero- 
mèles.  Ils  ne  comprennent  que  la  seule  fa¬ 
mille  des  Cécilies. 

III.  Batraciens  ou  les  Anoures  ,  dont  les 
genres  sont  partagés  en  : 

1°  Phrynaglosses  :  Pipa  et  Dactylèlhre. 

2°  Phanéroglosses  ou  Raniformes,  Hylœ- 
f or  mes ,  Bufonif ormes . 

IV.  Pseudosauriens  ou  les  Urodèles,  divi¬ 
sés  en  trois  familles,  dont  les  deux  der¬ 
nières  ont  les  vertèbres  concaves,  et  dont  la 
dernière  montre  seule  des  branchies  persis¬ 
tantes.  Ce  sont  :  1°  Salamandrides  ;  2°  Am- 
phiumides  ;  3°  Sirénoïdes. 

V.  Lépidosiréniens.  Le  seul  genre  de  cet 

ordre  est  celui  des  Lepido sirènes.  Quelques 
auteurs  le  considèrent  comme  appartenant 
à  la  classe  des  Poissons,  et  l’opinion  des  na¬ 
turalistes  n’est  point  encore  fixée  à  cet 
égard.  (P-  Gervais.) 

REPTILES  FOSSILES,  zool.  —  Voy. 
reptiles  ,  ainsi  que  les  articles  crocodiles  , 

DINOSAURES,  ÉNALIOSAURES ,  PROTONOPS1S,  SAU¬ 
RIENS,  tortues,  etc.,  etc.,  de  ce  dictionnaire. 

(P.  G.) 

REQUIT.  NIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Légumineuses  -  Papilionacées  , 
tribu  des  Lotées,  établi  par  De  Candolle 
(Mem.  Legum.,  224,  t.  37-38;  Prodr.,  Il, 
168).  Arbustes  du  cap  de  Bonne-Espérance 
et  de  la  Sénégambie.  Voy.  légumineuses. 

REQUIN.  Car  char  las.  poiss.  —  Sous- 
genre  de  Squales.  Voy .  ce  mot. 

*RESCULE.  Rescula.  arachn.  —  C’est 
un  genre  de  l’ordre  des  Acarides,  qui  a  été 
établi  par  Heyden  dans  le  journal  VIsis  , 
mais  dont  les  caractères  n’ont  jamais  été 
publiés.  (R-  6.) 

RÉSEAU  BLANC,  moll.  —  Nom  vul¬ 
gaire  d’une  coquille  bivalve  du  genre  Vénus 
V.  tigrina  L.  (Duj.) 

RÉSÉDA.  Réséda  (  resedare  ,  calmer  ). 
bot.  ph.  — Genre  de  la  famille  des  Réséda- 
cées  à  laquelle  il  donne  son  nom  ,  rangé  pai 
Linné  dans  la  Dodécandrie  trigynie  de  son 
système.  Il  est  formé  de  plantes  annuelles  ou 
bisannuelles,  rarement  sous-frutescentes , 
qui  habitent  principalement  la  région  médi¬ 
terranéenne  et  les  parties  de  l’Afrique  situées 
en  dehors  des  tropiques.  Ces  plantes  ont  des 
feuilles  alternes,  simples, entières  ou  divisées 


profondément  sur  les  côtés,  accompagnées 
de  stipules  très  petites  et  semblables  à  des 
glandes.  Leurs  fleurs  sont  disposées  en  grap¬ 
pes  terminales,  et  présentent:  Un  calice  à 
4-7  divisions  profondes,  souvent  inégales; 
une  corolle  de  4-7  pétales  alternes  au  calice, 
dont  les  inférieurs  simples ,  les  supérieurs 
plus  grands,  divisés  en  un  nombre  variable 
de  lanières  étroites;  un  disque  hypogyne, 
urcéolé;  de  10  à  40  étamines  insérées  sur  le 
disque;  un  pistil  à  ovaire  oblique,  oblong  ou 
ovale,  terminé  supérieurement  par  trois  poin¬ 
tes  plus  ou  moins  proéminentes,  uniloculaire, 
multi-ovulé,  formé  de  3-6  carpelles,  avec 
autant  de  placentaires  pariétaux  ,  surmontés 
d’autant  de  stigmates  courts,  très  brièvement 
bilobés  au  sommet.  A  ces  fleurs  succède  une 
capsule  ovale  ou  oblongue  ,  anguleuse  ,  tri- 
cuspidée  ou  trilobée  au  sommet,  uniloculaire 
et  béante  supérieurement.  Pour  former  ce 
genre,  Linné  avait  réuni  les  trois  genres  de 
Tournefort:  Réséda,  Luieola  et  Sesamoides. 
Ce  dernier  a  été  rétabli  ,  dans  ces  derniers 
temps,  sous  la  dénomination  d’ Asirocarpus 
Neck.  ;  et,  quant  aux  deux  premiers,  ils  sont 
admis  aujourd’hui  comme  sous-genres. 

a.  Luieola ,  Tournef.  Calice  quadriparti. 
Corolle  à  4  pétales,  dont  le  supérieur  plus 
grand,  allongé,  appendiculé  intérieurement 
à  sa  base,  multiparti  au  sommet;  les  deux 
latéraux  et  l’inférieur  simples,  rétrécis  à  la 
base,  déchirés  en  trois  lanières  au  sommet. 
Étamines  de  30  à  40.  Ovaire  sessile,  ovale- 
déprimé;  placentaires  simples  inférieure¬ 
ment,  divisés  supérieurement  en  deux  bran¬ 
ches. 

1.  Le  type  de  ce  sous-genre  est  le  Réséda 
Gaude,  Réséda  Luieola  Linn.,  bien  connu 
sous  ses  noms  vulgaires  de  Gaude,  Herbe  à 
jaunir.  C’est  une  espèce  bisannuelle,  qui 
croît  spontanément  le  long  des  chemins, 
dans  les  lieux  secs  et  pierreux  d’une  grande 
partie  de  l’Europe,  et  qui,  de  plus,  est  cul¬ 
tivée  comme  espèce  tinctoriale.  Sa  tige  est 
droite,  raide,  simple  ou  peu  rameuse,  angu¬ 
leuse,  fistuleuse,  et  s’élève  à  6-10  décimè¬ 
tres;  ses  feuilles  sont  lancéolées,  entières, 
ondulées  sur  leurs  bords,  glabres  ;  ses  fleurs 
sont  petites,  d’un  jaune  pâle,  en  longues 
grappes  terminales  serrées.  Elles  donnent 
une  petite  capsule  ovoïde,  à  graines  lisses  et 
luisantes.  La  décoction  de  cette  plante  est 
journellement  employée  pour  la  teinture  en 

9 


T.  XI. 


(56 


RES 


jaune  et  par  suite  aussi  pour  celle  en  vert. 
Pour  ce  motif,  on  la  cultive  en  grand  en 
divers  pays.  Sa  culture  est,  au  reste,  très  fa  ¬ 
cile.  On  la  sème  d’ordinaire  dans  les  terres 
sèches  et  sablonneuses,  parce  qu’il  a  été  re¬ 
connu  que,  bien  qu’y  prenant  moins  de  dé¬ 
veloppement  que  dans  les  bons  fonds,  elle  y 
devient  plus  riche  en  matière  colorante.  Sa 
graine  se  sème  dans  la  proportion  d’environ 
4  kilogrammes  par  hectare,  le  plus  ordinai¬ 
rement  en  juillet  ou  en  automne;  elle  doit 
être  très  peu  recouverte,  à  cause  de  sa  finesse 
qui  oblige  à  la  mêler  à  du  sable  pour  la  se¬ 
mer.  Il  est  important  de  maintenir  la  terre 
bien  débarrassée  de  mauvaises  herbes,  dès  le 
printemps  de  la  seconde  année.  La  récolte  se 
fait  vers  le  commencement  de  l’été  de  l’année 
qui  suit  celle  des  semis,  dès  l’instant  où  les 
tiges  commencent  à  jaunir.  Les  plantes  soru 
arrachées  à  la  main  et  réunies  par  petites 
bottes  qu’on  fait  sécher  avec  soin,  après  quoi 
on  les  livre  au  commerce.  Non  seulement  on 
emploie  la  Gaude  pour  la  teinture,  mais  en  ¬ 
core  on  en  prépare  une  laque  jaune  très  so¬ 
lide  dont  on  se  sert  en  peinture.  La  matière 
colorante  de  cette  plante  a  reçu  le  nom  de 
Lutéoline  de  M.  Chevreul  qui  l’a  isolée  le 
premier.  C’est  une  substance  solide,  de  for¬ 
mule  encore  indéterminée;  elle  forme  des 
cristaux  aciculaires,  peu  solubles  dans  l’eau, 
beaucoup  plus  solubles  dans  l’alcool  et  l’é¬ 
ther,  et  que  la  chaleur  sublime  sans  les  dé¬ 
composer. 

b.  Réséda ,  Tournef.  Calice  5-7  parti.  Co¬ 
rolle  à  5-7  pétales,  dont  les  supérieurs  plus 
grands  tri-multipartis  ;  les  latéraux  tripartis, 
appendiculés  intérieurement;  les  inférieurs 
simples,  bifides  ou  tripartis.  Étamines  de  10 
à  24.  Ovaire  substipité,  oblong,  à  placentai¬ 
res  indivis. 

2.  Nous  citerons  ,  comme  type  de  ce 
sous-genre,  une  espèce  bien  connue,  leRÉsÉDA 
odorant,  Réséda  odor ata  Linn.,  plante  origi¬ 
naire  d’Égypte  et  de  Barbarie,  cultivée  en 
abondance  dans  tous  les  jardins  et  sur  les 
fenêtres,  à  cause  de  l’odeur  agréable  de  ses 
fleurs.  (P.  D.  ) 

RESEDA  MARIN,  polyp.  —  Nom  vul¬ 
gaire  du  Preomnoa  lepadifera. 

RÉSÉDACÉES.  Resedaceœ.  bot.  pu.  — 
Famille  de  plantes  dicotylédonées  ,  polypé- 
tales,  hypogynes,  voisine  des  Capparidées  , 
à  la  suite  desquelles  A.-L.  de  Jussieu  avait 


B  ES 

primitivement  placé  le  genre  Réséda,  qui 
lui  sert  de  type,  et  qui  ,  subdivisé  aujour¬ 
d’hui  en  plusieurs  ,  la  compose  exclusive¬ 
ment.  Elle  présente  les  caractères  suivants  : 
Calice  persistant,  composé  de  quatre  à  sept 
parties  plus  ou  moins  inégales  et  herbacées; 
pétales  alternant  en  nombre  égal,  très  rare¬ 
ment  réduits  à  deux  ou  manquant  même  com¬ 
plètement  ;  ils  sont  formés  d’une  lameunique 
ou  souvent  de  deux  accolées,  l’extérieure 
plus  ou  moins  laciniée  dans  les  pétales  su¬ 
périeurs,  qui  prennent  un  plus  grand  déve¬ 
loppement;  disque  hypogynique ,  se  déve¬ 
loppant  d’un  seul  côté,  le  supérieur,  en  un 
urcéole  qui  alterne  avec  les  pétales  corres¬ 
pondants;  étamines  insérées  à  la  base  et  au 
dedans  du  disque,  atteignant  jusqu’au  nom¬ 
bre  de  40,  d’autres  fois  réduites  jusqu’à  3, 
non  recouvertes  par  les  pétales  dans  la  préflo¬ 
raison  ,  à  filets  libres  ou  inférieurement  mo- 
nadelphes,  à  anthères  terminales,  introrses, 
biloculaires ,  s’ouvrant  longitudinalement  ; 
ovaire  sessiie  ou  stipité,  composé  de  3-6  car¬ 
pelles  qui ,  le  plus  souvent,  se  soudent  en  un 
seul  par  leurs  bords,  sans  se  joindre  au  som¬ 
met,  qui  reste  béant;  qui,  d'autres  fois,  res¬ 
tent  séparés  en  partie,  chacun  replié  sur  lui- 
même  dans  sa  longueur.  Dans  le  premier 
cas,  alternent  autant  de  placentaires  char¬ 
gés  d’ovules  campulitropes ,  qui  lient  les 
valves  carpellaires  entre  elles  et  sont  quel¬ 
quefois  surmontés  d’un  lobe  court;  dans 
le  second  cas,  les  ovules  sont  groupés  sur 
un  placentaire  central ,  ou  opposés  un  par 
un  aux  carpelles  qui  les  embrassent  à  leur 
base  entr’ouverte  ;  styles  courts,  terminant 
chaque  carpelle  et  terminés  eux-mêmes  par 
un  stigmate  bilobé.  Fruit  capsulaire  repré¬ 
sentant,  par  sa  forme,  celle  qu’annonçait 
l’ovaire,  et  laissant  échapper  les  graines  par 
ces  ouvertures,  qui  ont  existé  dès  le  prin¬ 
cipe  et  qui  seulement  se  prononcent  davan¬ 
tage  à  la  maturité.  Graines  réniformes,  à 
test  crustacé  ,  doublé  extérieurement  d’un 
épiderme  membraneux,  qui  s’en  détache  ou 
lui  reste  accolé,  intérieurement  d’une  endo- 
plèvre  charnue  ;  embryon  recourbé,  à  coty¬ 
lédons  incombants,  plus  courts  ou  plus  longs 
que  la  radicule  cylindrique.  Les  espèces 
sont  des  herbes  annuelles  ou  vivaces,  plus 
rarement  des  sous-arbrisseaux  ou  même  des 
arbrisseaux,  à  suc  aqueux;  à  feuilles  alter¬ 
nes,  simples  ou  découpées,  accompagnées 


B  ES 


BES 


67 


de  petites  stipules  glanduliformes  ;  à  fleurs 
hermaphrodites  ou  unisexuées  par  avorte¬ 
ment,  plus  ou  moins  irrégulières  ,  dispo¬ 
sées  en  grappes  ou  en  épis,  chacune  ac¬ 
compagnée  d’une  bractée  ,  verdâtres  ou 
blanches  avec  mélange  de  rougeâtre.  Ces 
espèces  sont  répandues  en  plus  grand  nom¬ 
bre  dans  la  région  méditerranéenne  ,  sur¬ 
tout  dans  sa  partie  africaine,  il  y  en  a  peu 
qui  s’avancent  jusqu’au  nord  de  l’Europe.  On 
en  trouve  aussi  dans  les  régions  extralropi- 
cales ,  dans  le  nord  de  l’Inde,  les  Canaries, 
la  Californie  et  au  cap  de  Bonne  Espérance. 
On  sait  qu’on  en  cultive  généralement  dans 
nos  jardins  une  espèce  à  fleurs  très  parfu¬ 
mées.  Malgré  l’âcreté  de  leurs  racines  et 
l’amertume  de  plusieurs  de  leurs  parties, 
elles  ne  sont  pas  employées  en  médecine  ; 
mais  l’une  d’elles,  le  Réséda  luteola  ou  Gaude, 
l’est  très  utilement  en  teinture,  à  cause  de 
la  matière  jaune  ou  Lutéoline  que  fournit  sa 
racine. 

GENRES. 

Ochradenus,  Del.  —  Réséda ,  L.  ( Luteola , 
Tourn.  —  Eresda ,  Spach).  —  Olig orner is  , 
Camb.  ( Resedella ,  Webb.  — Ettimia,  Nutt.). 

—  Aslrocarpus,  Neck.  ( Sesamoides ,  Tourn. 

—  Sesamella,  Reich.).  —  Caylusea ,  St.-Hil. 

(Ad.  J.) 

RESEDELLA,  Webb  et  Berthel.  {Flor. 
canot'.  y  106).  bot  pu. —  Syn.  d'Oligomeris, 
Cambess. 

RESEX.  bot.  —  Voy.  courson. 

RÉSINES.  cuiM.  —  Les  Résines  sont  des 
produits  qui  découlent  d’une  foule  de  végé¬ 
taux  de  diverses  familles ,  et  surtout  lors¬ 
qu’on  fait  des  incisions  aux  plantes  herba¬ 
cées  et  très  aromatiques  des  pays  chauds. 

Lorsqu’elles  suintent  des  arbres,  elles  sont 
toujours  fluides ,  mais  elles  s’épaississent 
peu  à  peu.  En  général  ,  elles  sont  plus  oxy¬ 
génées  que  les  huiles  volatiles  qu’on  retire 
des  mêmes  plantes,  et  elles  paraissent  dues 
à  l’action  que  l’oxygène  exerce  sur  ces  der¬ 
nières.  Ce  qu’il  y  a  de  certain,  c’est  que,  par 
un  contact  prolongé  avec  ce  gaz,  les  huiles 
volatiles  finissent  par  se  concréter  et  acqué¬ 
rir  l’aspect  et  les  principales  propriétés  des 
sucs  résineux.  Au  reste,  tous  renferment 
encore  beaucoup  d'huile  essentielle  qui  pa¬ 
raît  les  tenir  en  dissolution  dans  lesvaisseaux 
des  plantes. 

Qu’on  chauffe,  en  effet,  avec  de  l’eau, 


dans  un  appareil  distillatoire,  une  matière 
résineuse  quelconque,  on  en  extraira  de 
l’huile  volatile  en  plus  ou  moins  grande 
quantité. 

C’est  à  la  forte  proportion  d'huile  volatile 
qu’ils  renferment  encore ,  que  la  térében¬ 
thine,  le  baurne  de  copahu  ,  le  baume  de 
la  Mecque,  le  baume  du  Pérou,  etc.,  doivent 
leur  mollesse. 

Les  Résines  pures  sont  ordinairement  des 
substances  solides,  cassantes,  inodores  et 
insipides,  demi-transparentes  au  moins,  et 
d’une  couleur  tirant  le  plus  ordinairement 
sur  le  jaune.  Aucune  ne  conduit  le  fluide 
électrique.  Toutes  s’électrisent  négativement 
par  le  frottement. 

L’air  n’a  aucune  action  sur  les  Résines  à 
la  température  ordinaire.  Le  soufre  et  le 
phosphore  peuvent  s’unir  avec  elles  par  la 
fusion. 

Elles  sont  toutes  insolubles  dans  l’eau  , 
mais  elles  se  dissolvent  au  contraire  dans 
l’alcool,  l’éther,  les  huiles  essentielles; 
l’eau  précipite  la  Résine  de  ces  dissolutions. 

Soumises  à  l’action  du  feu,  les  Résines  se 
fondent,  puis  se  décomposent  de  différen¬ 
tes  manières,  suivant  qu’on  opère  en  vases 
clos  ou  à  l’air.  Dans  ce  dernier  cas,  la  Ré¬ 
sine  s’enflamme,  et  brûle  en  donnant  une 
grande  quantité  de  noir  de  fumée.  En  vase 
clos,  au  contraire,  on  obtient  des  hydro¬ 
gènes  carbonés  très  divers,  et  des  produits 
empyreumatiques. 

L’acide  nitrique  agit  violemment  sur  les 
Résines;  il  se  dégage  une  grande  quantité 
de  gaz  et  on  obtient  un  liquide  qui ,  par 
l’évaporation ,  laisse  déposer  une  matière 
visqueuse.  La  dissolution  de  cette  matière 
n'est  pas  troublée  par  l’eau.  Si  l’on  continue 
l’action  de  l’acide  nitrique,  on  transforme 
la  substance  visqueuse  en  un  corps  particu¬ 
lier  qu’on  appelle  tannin  artificiel,  à  cause 
de  certains  rapports  de  propriétés  qu’il  offre 
avec  le  tannin  des  végétaux. 

L’acide  sulfurique  n’altère  pas  la  Résine 
lorsqu’on  chauffe  avec  précaution  (vers  40°)  ; 
en  effet,  la  dissolution  qu’on  obtient  alors 
est  précipitée  par  l’eau  ,  et  le  précipité  pos¬ 
sède  tous  les  caractères  du  corps  primitif. 
Si  on  chauffe  davantage,  il  se  dégage  de 
l’acide  sulfureux  ,  de  l’acide  carbonique,  et 
le  liquide  est  coloré  en  noir  par  du  charbon. 
En  cessant  l’action  de  la  chaleur,  avant 


68 


RES 

qu’il  y  ait  eu  dépôt  de  charbon  ,  étendant 
d’eau  ,  il  se  forme  un  précipité  qui,  dissous 
dans  l’alcool  ,  peut  donner  du  tannin  arti¬ 
ficiel  pur  :  pour  cela,  il  suffit  de  chasser 
l’alcool  par  l’évaporation ,  et  de  traiter  la 
masse  par  l’eau  qui  dissout  le  tannin. 

Une  dissolution  de  soude  ou  de  potasse 
donne  avec  presque  toutes  les  Résines  des 
composés  analogues  aux  savons,  moussant 
comme  eux  ,  et  qu’on  emploie  déjà  en 
grandes  quantités  dans  l’Amérique  septen¬ 
trionale  et  en  Angleterre. 

Les  Résines  qu’on  trouve  dans  le  com¬ 
merce  sont  presque  toutes  des  mélanges  de 
trois  ou  quatre  principes  immédiats  qu’on 
peut  séparer  au  moyen  des  différents  dis¬ 
solvants,  l’éther,  l’alcool,  l’huile  de  pétrole, 
les  huiles  essentielles,  etc. 

Les  Résines  sont  employées  principale¬ 
ment  à  la  fabrication  des  vernis  ;  nous  allons 
les  décrire  à  l’état  où  elles  se  trouvent  dans 
le  commerce,  c’est-à-dire  unies  presque 
toujours  à  l’huile  essentielle.  Nous  les  di¬ 
viserons  en  quatre  classes  : 

Ie  Résines  liquides ,  c’est-à  dire  celles  qui 
contiennent  assez  d’huile  essentielle  pour  de¬ 
venir  liquides; 

2°  Résines  solides  ; 

3°  Les  Baumes,  qui  ne  sont  que  des  Ré¬ 
sines  contenant  des  huiles  volatiles  et  de 
l’acide  benzoïque; 

4°  Les  Gommes-Résines ,  qui  contiennent 
tout  à  la  fois  des  gommes  et  des  Résines. 

Nous  ne  nous  occuperons  ici  que  des  Ré¬ 
sines  proprement  dites  (  Résines  liquides  et 
Résines  solides ),  les  Baumes  et  les  Gommes- 
Résines  ayant  déjà  été  traités  dans  des  arti¬ 
cles  spéciaux.  Voy.  baume  et  GOMMES- 

RÉSINES. 

Résines  liquides. 

On  connaît  trois  Résines  liquides;  la  Té¬ 
rébenthine,  le  Baume  ou  Résine  de  copahu, 
et  la  Résine  de  la  Mecque. 

Résine  de  copahu.  Voy.  copahu. 

Résine  ou  baume  de  la  Mecque.  On  con¬ 
naît  aussi  ce  corps  sous  le  nom  de  Baume 
de  Judée. 

Il  est  fourni  par  VAmyris  opobalsamum 
L.,  petit  arbre  qui  croît  naturellement  dans 
l’Arabie-IIeureuse.  Le  suc,  qu’on  obtient  par 
l’incision  ,  est  d’un  jaune  clair;  son  odeur 
est  particulière  et  agréable  ;  il  se  solidifie  en 
vieillissant. 


RES 

Il  se  dissout  presque  complètement  dans 
l’alcool. 

Térébenthine.  La  Térébenthine  s’extrait 
en  grande  quantité  du  Pin  maritime  qui 
croît  en  abondance  dans  les  Landes  des  en¬ 
virons  de  Bordeaux.  Voy.  pin. 

Résines  solides. 

Les  Résines  solides  sont  en  grand  nom¬ 
bre;  ce  sont  les  plus  communes  dans  le 
commerce. 

Les  principales  sont  : 

Résine  animé.  Jaunâtre  ,'  transparente  , 
dure ,  friable  ,  en  fragments  irréguliers, 
paraissant  provenir  de  masses  plus  consi¬ 
dérables ,  ayant  l’apparence  de  la  Résine 
copaïe  ou  du  succin  ,  à  cassure  brillante 
et  lisse.  Son  odeur  est  balsamique  et  agréa¬ 
ble;  sa  saveur  nulle.  Cette  Résine  se  brise 
sous  la  dent  ,  mais  bientôt  se  ramollit  dans 
la  bouche;  elle  brûle  en  donnant  une  odeur 
très  désagréable  ;  distillée  avec  l’eau  ou  l’al¬ 
cool  ,  elle  lui  communique  son  odeur.  Elle 
diffère  de  la  Résine  copale  par  un  plus 
grand  degré  de  solubilité  dans  l’alcool,  dans 
les  huiles  fixes  et  volatiles  ;  par  sa  propriété 
de  se  ramollir  dans  la  bouche  ,  tandis  que 
la  Résine  copale  conserve  toute  sa  dureté. 

La  Résine  Animé  découle  de  VHymenœa 
courbaril.  On  Remploie  dans  la  fabrication 
des  vernis. 

Colophane.  La  Colophane  est  brune,  demi- 
transparente  ,  cassante  ,  facile  à  réduire  en 
poudre,  sans  odeur,  sans  saveur.  Sa  densité 
est  de  1,07  à  1,08;  elle  n’entre  en  fusion 
complète  qu’à  133°.  L’alcool  pur,  l’éther, 
les  huiles  grasses  et  les  huiles  volatiles  la 
dissolvent  aisément  ;  il  en  est  de  même  de 
la  potasse  et  de  la  soude  caustique.  M.  Un- 
Yerdorben  a  démontré  que  la  Colophane 
contenait  deux  principes  immédiats  ,  qu’il 
sépare  par  l’huile  de  pétrole  ;  il  leur  a  donné 
le  nom  d 'Acide  sylvique  et  d’ A  eide  p  inique  ; 
la  première  seulement  est  soluble  dans 
l’huile  de  pétrole.  On  a  trouvé  qu’elle  con¬ 
tenait  : 

Carbone . 79,65 

Hydrogène . 10,08 

Oxygène.  .  10,27 

100,00 

Composition  qui  peut  s’exprimer  par  de 
l’essence  de  Térébenthine  ,  plus  de  l’Oxy  ¬ 
gène. 


RUS 


RES 


69 


Résine  copale.  Solide  en  gros  fragments 
irréguliers ,  de  grosseur  très  variable  ,  hya¬ 
lins,  jaunâtres,  éclatants,  friables.  Elle  est 
toujours  terne  à  sa  surface  et  marquée  d’em¬ 
preintes  diverses,  suivant  les  corps  avec  les¬ 
quels  elle  a  été  en  contact  avant  son  entière 
solidification  ;  sa  dureté  est  fort  grande;  sa 
pesanteur  spécifique  est  de  1,045  à  1,139. 

Son  odeur  est  presque  nulle  au  fond;  en 
brûlant ,  elle  exhale  une  odeur  balsamique 
agréable. 

Sa  saveur  est  presque  nulle;  elle  est 
friable,  et  ne  se  ramollit  pas  sous  la  dent. 

Cette  Résine  a  chimiquement  beaucoup 
d’analogie  avec  le  Succin,  mais  elle  ne  donne 
pas  d’acide  succinique  à  la  dissolution  ;  de 
plus ,  le  Succin  ,  humecté  avec  l’alcool  rec¬ 
tifié  ,  conserve  sa  transparence  :  si  on  le 
louche,  il  ne  s’attache  point  aux  doigts;  le 
contraire  arrive  avec  la  Résine  copale.  Mise 
en  contact  avec  l’alcool,  sa  surface  devient 
poisseuse  et  collante. 

La  Résine  copale  n’est  qu’imparfaitement 
soluble  dans  l’alcool,  l’éther  et  les  huiles 
essentielles;  elle  se  dissout  dans  les  alcalis, 
forme  du  tannin  avec  l’acide  nitrique,  ne 
se  dissout  pas  dans  les  huiles  fixes. 

L’importance  de  la  Résine  copale  est  pu¬ 
rement  économique;  elle  sert  à  fabriquer 
les  vernis. 

Le  Copal  nous  vient  de  l’Inde.  On  le 
trouve  communément  au  bord  des  rivières 
et  des  torrents  ,  et  non  au  pied  des  arbres. 

On  ne  sait  conséquemment  rien  de  positif 
sur  son  mode  d’extraction. 

Résine  élémi.  Elle  s’extrait  par  incision 
de  VAmyris  elemifera  L.  ,  arbre  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale,  et  nous  vient,  par  la  voie 
du  commerce  ,  sous  forme  de  gâteaux  ar¬ 
rondis. 

Cette  Résine  est  jaune-blanchâtre,  tirant 
un  peu  sur  le  vert,  molle,  demi-transparente, 
d’une  odeur  analogue  à  celle  du  Fenouil. 
Densité,  1,018.  Devient  lumineuse  dans 
l’obscurité  lorsqu’on  la  chauffe  ou  qu’on  la 
frotte  avec  un  corps  pointu. 

Résine  de  Gayac.  Provient  du  Guayacum 
officinale.  Voy.  gayac. 

Résine  laque  ou  Gomme  laque.  Voyez 

LAQUE. 

Mastic.  Se  présente  en  larmes  demi-trans¬ 
parentes  fragiles,  d’une  odeur  douce  et 
agréable,  et  d’une  saveur  aromatique.  On 


l’emploie  pour  fortifier  les  gencives  et  par¬ 
fumer  l’haleine.  Voy.  mastic. 

Sandaraque.  On  la  trouve  en  larmes  al¬ 
longées,  insipides ,  se  brisant  sous  la  dent , 
au  lieu  de  se  ramollir  comme  le  fait  le  Mas¬ 
tic.  L’alcool  et  l’essence  de  Térébenthine  la 
dissolvent  aisément.  On  s’en  sert  dans  la 
préparation  des  vernis,  et  aussi  pour  empê¬ 
cher  le  papier  de  boire.  (Pel.) 

RÉSINIER,  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  du 
Bursera  americana. 

RÉSINITE.  min.  — Variété  de  Quartz. 
Voy.  ce  mot. 

RESPIRATION.  Respiratio.  puysiol.  — 
La  Respiration  ou  l’aération  est  le  moyen 
employé  par  la  nature  ,  chez  tous  les  êtres 
organisés ,  pour  mettre  les  fluides  dont  ils 
se  nourrissent  en  contact  avec  l’air  atmo¬ 
sphérique  dans  lequel  ils  sont  plongés ,  et 
sans  lequel  ils  ne  sauraient  vivre.  L’accom¬ 
plissement  de  cette  fonction  s’exécute  a 
l’aide  d’organes  plus  ou  moins  nombreux, 
plus  ou  moins  simples  et  d’une  variété  de 
forme  et  de  structure  presque  infinie,  qui 
varient  suivant  les  diverses  espèces  végé¬ 
tales  ou  animales.  Il  ne  sera  question  dans 
cet  article  que  des  phénomènes  physiques 
et  chimiques  de  la  Respiration  ,  considérés 
dans  la  série  animale.  Toutefois,  comme  il 
n’a  point  été  fait  mention  au  mot  poumon 
des  particularités  de  structure  qui  sont 
propres  aux  organes  pulmonaires,  nous  en¬ 
trerons  dans  quelques  détails  à  ce  sujet. 
Nous  ferons  également  connaître  le  résultat 
de  nos  recherches,  entreprises  en  commun 
avec  M.  Baudrimont  (1),  relativement  à  la 
Respiration. 

Pour  faciliter  l’intelligence  de  ce  que 
nous  aurons  à  dire  dans  cet  article,  il  est 
convenable  d’exposer  avant  tout  ce  qui  se 
passe  dans  l’homme  et  les  Mammifères 
des  classes  supérieures  pendant  l’acte  de  la 
Respiration.  Chez  ceux-ci,  le  sang  veineux, 
mêlé  à  la  lymphe  et  au  chyle  et  parvenu 
dans  les  dernières  ramifications  de  l’artère 
pulmonaire,  est  enfin  soumis  à  l’action  de 
l’air  atmosphérique  et  converti  en  sang  ar¬ 
tériel.  Une  portion  de  l’air  qui  est  entré 
dans  le  poumon,  pour  se  mettre  en  con¬ 
tact  avec  le  sang  veineux  contenu  dans 

(i)  Extrait  du  Mémoire  qui  a  remporté  le  grand  prix  des 
sciences  physiques  proposé  par  l'Académie  des  sciences  pour 
l’année  i34(i. 


70 


RES 


RES 


l’artère  pulmonaire,  et  qui  a  déjà  servi  à 
la  respiration  ,  en  est  incessamment  expul¬ 
sée.  Cette  entrée  et  celte  sortie  de  l’air  con¬ 
stituent  les  phénomènes  physiques  de  la  Res¬ 
piration,  connus  sous  les  noms  d 'inspiration 
et  d'expiration ,  double  mouvement  indis¬ 
pensable  à  l’état  physiologique  des  liquides 
et  des  solides,  qui  réclament  sans  cesse  un 
nouveau  contact  de  l’air  atmosphérique. 
En  effet,  celui-ci  cède,  après  chaque  inspi¬ 
ration  ,  une  partie  de  l’oxygène  qui  entre 
dans  sa  composition  et  qui  est  absorbé. 
Pour  que  la  respiration  s’effectue  convena¬ 
blement,  il  faut,  d’après  M.  le  professeur 
Dumas  ,  que  le  gaz  oxygène  qui  entre  dans 
la  composition  de  l’air  atmosphérique  s’y 
trouve  mêlé  à  l’azote  dans  une  proportion 
donnée,  qui  est  d’environ  un  cinquième.  Si 
cette  proportion,  fixée  par  la  nature  ,  vient 
à  changer  artificiellement  en  plus  ou  en 
moins,  la  mort  en  sera  la  suite  nécessaire, 
et  ce  résultat  arrivera  plus  ou  moins  promp¬ 
tement,  selon  que  la  quantité  d’azote  con¬ 
tenue  dans  l’air  inspiré  s’éloigne  davantage 
de  sa  proportion  naturelle.  Reste  à  savoir, 
après  cela  ,  si  une  partie  de  l’azote  de  l’air 
atmosphérique  est  absorbée  dans  la  Respi¬ 
ration,  si  le  poumon  en  exhale,  ou  si  enfin 
ses  proportions  ne  sont  point  changées  dans 
l’air  qui  a  déjà  été  respiré.  Quoi  qu’il  en 
soit  de  ces  questions  encore  en  litige,  voyons 
actuellement  ce  que  nous  présente  de  re¬ 
marquable  l’air  expiré,  eu  égard  surtout  à 
la  quantité  de  gaz  acide  carbonique  qu’il 
contient.  MM.  Andral  et  Gavarret  ont  re¬ 
cherché  l’influence  de  l’âge,  du  sexe  et  de 
la  constitution  sur  la  quantité  d’acide  carbo¬ 
nique  produite  en  une  heure  par  l’acte  de  la 
Respiration,  et  voici  les  principales  conclu¬ 
sions  auxquelles  ils  sont  arrivés.  Depuis 
l’âge  de  huit  ans  jusqu’à  celui  de  la  puberté, 
la  quantité  d’acide  carbonique  exhalée  aug¬ 
mente  sans  cesse  à  mesure  que  l’individu 
avance  en  âge;  seulement  cette  quantité 
est  toujours  plus  grande  chez  les  enfants  du 
sexe  masculin  que  chez  ceux  du  sexe  fémi¬ 
nin.  Ainsi ,  en  représentant  la  quantité  d’a¬ 
cide  carbonique  par  le  carbone  qu’il  con¬ 
tient,  ils  ont  trouvé  qu’un  enfant  mâle  de 
huit  ans  brûle  en  une  heure  5  grammes  de 
carbone,  tandis  que  celui  de  quinze  ans  en 
consomme  8,7  gram.  Chez  les  petites  filles, 
la  quantité  est  un  peu  moindre,  de  telle 


façon  que,  pendant  toute  la  durée  de  la  se¬ 
conde  enfance,  la  moyenne  de  l’acide  carbo¬ 
nique  exhalé  en  une  heure  est  représentée 
par  6,4  gram.  de  carbone  pour  le  sexe  fé¬ 
minin,  7,4  gram.  pour  le  sexe  masculin. 
Après  la  puberté  chez  l’homme,  l’exhalation 
d’acide  carbonique  va  sans  cesse  en  aug¬ 
mentant  depuis  quinze  ans  jusqu’à  trente  , 
puis  elle  décroît  depuis  trente  ans  jusqu’à 
la  fin  de  la  vie.  Ainsi ,  entre  quinze  et  vingt 
ans ,  la  moyenne  de  carbone  brûlé  en  une 
heure  s’élève  à  10,8  gram.  ;  de  vingt  à 
trente  ans,  la  moyenne  est  de  12,2  gram.  ; 
de  trente  à  quarante  ans,  la  moyenne  des¬ 
cend  à  11  gram.  ;  de  quarante  à  soixante 
ans,  elle  n’est  plus  que  de  10,1  gram.  ;  de 
soixante  à  quatre-vingts  ans,  9,2  gram.,  et 
sur  un  vieillard  de  cent  deux  ans  ,  la  con¬ 
sommation  de  carbone  n’était  que  de  5,9 
gram.  D’après  cela,  l’exhalation  de  l’acide 
carbonique  chez  l’homme  suit,  dans  son 
activité,  les  phases  du  développement  orga¬ 
nique  et  de  la  décroissance  de  l’être.  Chez 
la  femme ,  la  quantité  d’acide  carbonique 
exhalée  est  toujours  la  même,  tant  que  dure 
la  menstruation.  Ainsi,  chez  une  femme 
adulte  bien  réglée,  quel  que  soit  l’âge,  la 
moyenne  est  représentée  par  6,9  gram.  de 
carbone  par  heure.  Pendant  la  grossesse,  la 
quantité  augmente  et  la  moyenne  s’élève  à 
8  gram.  par  heure,  pour  reprendre,  après 
l’accouchement  et  le  rétablissement  des 
époques  menstruelles,  la  moyenne  indiquée 
tout-à -l’heure.  Un  des  buts  de  la  menstrua- 
truation  serait  donc  de  suppléer,  jusqu’à  un 
certain  point,  aux  fonctions  pulmonaires. 
Enfin  l’exhalation  d’acide  carbonique  est 
d’autant  plus  abondante  que  la  constitution 
est  plus  vigoureuse.  C'est  ainsi  que  sur  un 
jeune  homme  de  vingt-six  ans  très  robuste, 
MM.  Andral  et  Gavarret  ont  trouvé  que  la 
consommation  de  carbone  s’élevait  à  14,1 
gram.,  et  sur  un  vieillard  de  quatre-vingt- 
douze  ans,  dont  le  système  musculaire  avait 
encore  de  la  force  ,  la  quantité  était  de 
8,8  grammes. 

Quant  à  la  quantité  de  vapeur  aqueuse 
exhalée  pendant  chaque  minute,  elle  a  été 
estimée  très  différemment  par  les  auteurs. 
Ainsi  les  mouvements  d’inspiration  et  d’ex¬ 
piration  ont  pour  résultat  de  modifier  l’air 
atmosphérique  qui  pénètre  dans  les  pou¬ 
mons.  Or,  cette  modification  en  entraîne 


RES 


RES 


71 


une  non  moins  remarquable  sur  le  sang 
veineux  qui  traverse  l’organe  respiratoire. 
En  effet,  sa  nature  est  changée,  de  noirâtre 
qu’il  était ,  il  a  pris  une  belle  couleur  rouge 
vermeil  ;  il  est  devenu  plus  léger,  plus  con- 
crescible  ;  il  a  acquis  une  odeur  animale  plus 
prononcée  et  des  qualités  nouvelles  qui  le 
rendent  exclusivement  propre  à  nourrir,  à 
stimuler,  à  vivifier  toutes  les  parties.  De  tous 
ces  changements  survenus  dans  le  sang  vei¬ 
neux  ,  sa  coloration  en  rouge  est  le  plus 
frappant,  et  elle  a  lieu  dans  un  instant  fort 
court.  Que  se  passe-t-il  alors  dans  le  fluide 
sanguin  et  d’où  proviennent  ces  change¬ 
ments  remarquables?  Suivant  H.  Davy,  on 
peut,  à  l’aide  de  la  chaleur,  dégager  du  sang 
une  certaine  quantité  de  gaz  acide  carbo¬ 
nique  et  même  de  l’oxygène.  Or,  ce  fait 
important  de  l’existence  des  gaz  dans  le 
sang  a  ouvert  à  la  théorie  de  la  Respiration 
une  voie  toute  nouvelle.  Plus  tard,  en  effet, 
Hoffmann  etStevens  firent  l’observation  cu¬ 
rieuse,  que  du  sang  à  travers  lequel  on  fait 
passer  de  l’hydrogène  laisse  dégager  de  l’acide 
carbonique.  Magnus  et  Bichoff  constatèrent 
la  vérité  de  ce  fait  tout  nouveau  ,  et  virent 
qu’en  faisant  passer  à  travers  de  celui-ci  un 
courant,  soit  d’hydrogène,  soit  d’azote,  soit 
d’air  atmosphérique,  on  dégageait  toujours 
de  ce  liquide  une  certaine  quantité  d’acide 
carbonique.  On  doit  à  Magnus  surtout  d’a¬ 
voir  démontré  que  le  sang  veineux  contient 
de  l’acide  carbonique  et  un  peu  d’oxygène, 
et  que  le  sang  artériel  contient  de  l’oxygène 
et  un  peu  d’acide  carbonique.  D’après  l’au¬ 
teur  donc,  les  gaz  sont  dissous  dans  le  sang, 
qui  a  pour  eux  une  grande  affinité,  et  qui 
ne  les  laisse  que  très  difficilement  échapper. 
Aussi  le  fluide  sanguin  ne  laisse-t-il  échap¬ 
per  les  gaz  qu’il  contient  que  si  on  lui  en 
substitue  d’autres  pour  lesquels  il  ait  une 
aussi  grande  ou  une  plus  grande  affinité. 
D’après  cette  manière  de  voir,  la  Respiration 
ne  serait  autre  chose  qu’un  échange  de  gaz. 
Le  sang  noir  contenu  dans  les  ramifications 
de  l’artère  pulmonaire  renfermerait  beau¬ 
coup  d’acide  carbonique  ;  l’oxygène  de  l’air, 
arrivédans  les  vésicules  pulmonaires  (1),  pé- 

(i)  Lorsque  nous  disons  vésicules  du  poumon,  nous  vou¬ 
lons  parler  des  renflements  des  dernièi  es  ramifications  bron¬ 
chiques  niées  par  un  anatomiste  distingué,  M.  Bourgery,  et 
que  nos  études  d’anatomie  comparée  nous  font  pourtant  ad¬ 
mettre  chez  l’homme  ,  du  moins  par  analogie.  A  cet  égard, 


nétreraitdansîe  sang,  qui  a  plus  d’attraction 
pour  lui ,  et  l’acide  carbonique  serait  exhalé. 
Il  y  a  donc  dans  la  Respiration  ,  toujours 
d’après  Magnus,  absorption  d’oxygène  par 
endosmose,  échange  entre  l’acide  carboni¬ 
que  et  l’oxygène,  et  exhalation  d’acide  car¬ 
bonique  par  exosmose.  D’après  cela,  l’hé¬ 
matose  consiste  en  un  simple  échange  entre 
les  gaz  que  le  sang  tient  en  dissolution. 
Cet  échange,  qui  fait  passer  l’oxygène  de 
l’air  dans  le  torrent  de  la  circulatoire,  fait 
prendre  au  sang  veineux  la  couleur  vermeille, 
quoiqu’il  faille  peut-être  attribuer  en  par¬ 
tie  cette  coloration  au  dégagement  d’acide 
carbonique;  car  Magnus  a  encore  vu  qu’en 
employant  l’hydrogène  pour  expulser  ce 
dernier,  il  éclaircissait  un  peu  le  sang  vei¬ 
neux. 

Jusqu’ici  nous  avons  dit  que  l’acide  car¬ 
bonique  se  rencontre  surtout  dans  le  sang 
veineux;  mais  où  donc  et  comment  se  fait 
l’acide  carbonique?  où  et  comment  le  sang 

nous  devons  ajouter  que,  tout  récemment,  M.  Alquier,  pic- 
fessem  agrégé  à  la  faculté  de  Montpellier,  vient  de  démon¬ 
trer,  par  d'ingénieuses  recherches  et  d’heureuses  applica¬ 
tions  des  injections  métalliques  ,  que  les  extrémités  bron¬ 
chiques  ne  se  terminent  pas  en  simples  canaux  cylindriques, 
mais  en  renflements  vésiculaires  ;  de  plus,  qu’il  n’y  a  pas 
une  seule  vésicule  pour  chaque  ramuscule,  ainsi  que  le 
croyait  Rcissersent  ,  puisque  si  cette  disposition  s’offre  sur 
les  côtés  d’une  arborescente  ,  celle-ci  présente  à  sa  termi* 
na.son  de  deux  a  neuf  renflements  granulés.  Ainsi  ,  ces  in¬ 
jections  pi  ouvent  que  les  extrémités  respiratoires  sont  dis¬ 
tinctes,  semblables  et  non  irrégul  ères  et  sans  parois  propres, 
comme  les  recherches  de  Haller  et  de  M  Magendie  sem¬ 
blaient  le  constater.  Par  conséquent,  chaque  lobule  est  dis¬ 
tinct,  et  l’air  ne  s’extravase  point  pour  passer  dans  les  vais¬ 
seaux  sanguins  ,  selon  la  manière  de  voir  de  sir  E.  Home  et 
de  M.  de  Fermon.  En  résumé,  les  canaux  aériens  ,  divisés 
progressivement  dans  le  tissu  pulmonaire,  forment  des  con¬ 
duits  principaux  ,  sur  les  côtés  desquels  se  détachent  des 
canaiicules  tics  ténus  et  fort  multipliés  Cette  subdivision  a 
paru  à  M  A'quier  plus  grande  riiez  l’homme  que  riiez  beau¬ 
coup  de  Mammifères  Le  nombre  des  ramifications  bronchi¬ 
ques  n’est  nullement  en  rapport  avec  celui  des  renflements 
qui  les  terminent.  Ces  extrémités  sont  des  vésicules  ayant, 
en  général,  un  cinquième  de  millimétré  dans  leur  plus  grande 
dimens  on,  une  forme  ovoïde,  une  surface  inégale  et  api  tie 
dans  les  points  où  elles  s’adossent  les  unes  aux  autres.  Ces 
vésicules  sont  tantôt  coniques,  et  alors  latéralement  fixées  à 
des  ramifications  aériennes  ;  plus  souvent  elles  se  montrent 
au  nombre  de  trois  ,  de  cinq  ou  de  neuf,  développées  au 
bout  d’un  ramuscule  pulmonaire.  Enfin  ces  vésicules  ont  des 
parois  propres,  sont  isolées  en  bien  des  points,  et  en  com¬ 
munication  avec  celles  delà  plupart  des  lobules. 

Le  tissu  pulmonaire  se  composerait  donc,  en  grande  par¬ 
tie,  de  vésicales  bronchiques  desti nées  à  recevoir  l’air  atmo¬ 
sphérique;  de  vaisseaux  aitériels  et  veineux  qui  s’épanoui¬ 
raient  sur  ces  vésicules;  de  filets  nerveux  accompagnant  les 
artères;  de  vaisseaux  lymphatiques  en  grand  nombre,  et  de 
tissu  cellulaire. 


RES 


72 

artériel  perd-il  son  oxygène?  Comme  il  est 
évident  que  la  nature  du  sang  artériel  et 
celle  du  sang  veineux  restent  identiques 
tant  que  le  fluide  sanguin  est  retenu  dans 
le  même  ordre  de  vaisseaux,  ce  ne  peut  donc 
être  que  dans  les  capillaires  que  le  change¬ 
ment  s’opère  :  aussi  est-ce  dans  ces  vais¬ 
seaux  infiniment  petits  que  le  sang  cesse 
d’avoir  une  couleur  rouge  et  une  prédomi- 
nence  d’oxygène  en  dissolution  ;  c’est  là 
qu’il  devient  noir  en  se  chargeant  d’un  ex¬ 
cès  d’acide  carbonique,  qu’il  exhalera  dans 
le  poumon.  Quant  à  la  source  de  cet  acide 
carbonique  et  à  son  mode  de  formation  , 
voici  comment  on  peut  l’expliquer,  d’après 
la  théorie  du  célèbre  professeur  M.  Dumas. 
Sous  l’influence  de  l’oxygène  absorbé,  les 
matières  solubles  du  sang  se  convertissent 
en  acide  lactique;  l’acide  lactique  se  con¬ 
vertit  lui-même  en  lactate  de  soude,  et  ce 
dernier,  par  une  véritable  combustion,  en 
carbonate  de  soude,  qu’une  nouvelle  por¬ 
tion  d’acide  lactique  vient  décomposer  à 
son  tour.  Le  carbonate  de  soude,  ainsi  dé¬ 
composé  par  l’acide  lactique  ,  produirait 
l’acide  carbonique  du  sang  veineux. 

Nous  croyons  devoir  placer  ici  nos  pro¬ 
pres  observations,  faites  en  commun  avec 
M.  Baudrimont,  sur  les  phénomènes  qui  se 
passent  dans  l’œuf  pendant  l’incubation,  eu 
égard  surtout  à  la  Respiration.  Les  expé¬ 
riences  nombreuses  et  variées  que  nous 
avons  faites  sur  l’incubation  des  œufs  des 
Oiseaux  nous  ont  permis  de  constater  que 
la  présence  d’une  certaine  quantité  d’eau 
dans  l’atmosphère  était  indispensable  pour 
qu’elle  eût  lieu.  D’une  autre  part,  il  est 
bien  démontré  également,  par  des  expérien¬ 
ces  bien  connues,  que  l’incubation  dans  un 
air  desséché,  par  le  sulfate  hydrique,  par 
exemple,  produit  la  dessiccation  des  parties 
aqueuses  contenues  dans  l’œuf,  au  moyen 
d’une  transpiration  exagérée.  Ces  faits  dé¬ 
montrent  la  porosité  de  la  coque  des  œufs, 
d’une  part,  et  de  l’autre,  sa  principale  fonc¬ 
tion  ,  qui  est  de  régulariser  et  de  modérer 
l’évaporation  du  liquide  aqueux  qu’elle  ren¬ 
ferme  pendant  l’incubation  physiologique. 
La  perte  de  poids  éprouvée  par  les  œufs 
pendant  l’incubation  est  un  phénomène  né¬ 
cessaire  à  l’évolution  organique  et  à  sa 
transformation  des  matériaux  alimentaires 
en  tissus  déterminés.  Toutefois  nous  devons 


RES 

faire  remarquer  ici  que  cette  perte  de  poids 
éprouvée  par  les  oeufs  est  due  non  seule¬ 
ment  à  une  perte  d’eau  ,  mais  aussi  à  une 
perte  d’azote,  et  qu’elle  n’est  qu’une  perte 
apparente,  parce  qu’en  même  temps  il  y  a 
une  absorption  d’oxygène  qui  la  diminue 
d’une  quantité  notable.  La  véritable  perte  est 
donc  égale  à  la  perte  observée,  plus  le  poids 
de  l’oxygène  absorbé.  Ainsi  donc  le  poids  des 
œufs  aériens ,  comme  on  le  savait  depuis 
longtemps,  diminue  pendant  l’incubation, 
et  l’air  respirable  contenant  une  certaine 
quantité  d’humidité  pour  les  œufs  aériens  et 
une  température  convenable  sont  indispen¬ 
sables  pour  que  l’incubation  ait  lieu.  De 
plus,  les  œufs  aériens  absorbent  de  l’oxy¬ 
gène  et  émettent  dans  le  même  temps  de 
l’eau,  du  gaz  carbonique*,  de  l’azote  et  un 
produit  sulfuré  indéterminé.  Il  est  à  remar¬ 
quer  que  la  perte  du  poids  des  œufs  est  tou¬ 
jours  inférieure  à  la  somme  du  poids  de 
l’eau,  de  l’acide  carbonique  et  de  l’azote 
qu’ils  exhalent  ;  elle  est  même  inférieure  à  la 
somme  des  poids  de  l’eau,  de  l’azote,  et 
non  de  l’acide  carbonique,  mais  seulement 
du  carbone  qu’il  contient,  ce  qui  permet 
d’admettre  que  l’oxygène  de  cet  acide  a  été 
emprunté  à  l’air  atmosphérique.  En  outre, 
qu’en  même  temps  que  le  poids  des  œufs 
diminue  par  la  perte  de  ces  produits,  il  ab¬ 
sorbe  de  l’oxygène,  qui  l’augmente.  Le  gaz 
oxygène  nécessaire  à  l’incubation  se  divise¬ 
rait  toujours  ,  d’après  nos  observations  ,  en 
deux  parties  :  une  qui  donne  naissance  à 
de  l’acide  carbonique;  l’autre  qui  est  absor¬ 
bée,  et  qui  sert  à  produire  de  l’eau. 

Le  volume  de  l’oxygène  absorbé  est  sen¬ 
siblement  le  même  que  celui  qui  existe  dans 
le  gaz  carbonique,  et  le  volume  de  l’azote  est 
environ  la  moitié  de  ce  dernier  ou  le  quart 
de  l’oxygène  employé. 

La  matière  grasse  diminue  dans  les  œufs 
pendant  l’incubation,  en  même  temps  que  la 
matière  azotée  est  altérée  dans  sa  composi¬ 
tion  la  plus  intime,  ainsi  que  cela  est  dé¬ 
montré  par  le  dégagement  d’azote  qui  a 
lieu. 

L’oxygène  employé,  le  carbone  et  l’azote 
calculés,  sont  sensiblement  en  proportions 
définies  et  peuvent  être  représentés  par 
80  2  C-[-A  z,  qui  donneront  40— J— 2  C  O  2 

-[-A  z. 

Si  l’oxygène  était  employé  en  partie  à  brû- 


RES 


RES 


1er  de  l'hydrogène,  on  aurait  4  II  o-f  2C02 
-f-A  z,  dont  H  4  G  2  A  z  viendraient  de  l’œuf 
et  représenteraient  un  produit  qui  se  détruit, 
ou  l’excédant  d’un  ou  de  plusieurs  produits 
qui  changent  de  nature. 

Que  la  moitié  de  l’oxygène  soit  absorbée  et 
combinée  ou  employée  à  faire  de  l’eau,  il  en 
résulte  que  l’œuf  qui  a  subi  l’incubation  est 
plus  oxygéné  que  celui  qui  ne  l’a  pas  subie , 
puisque  la  quantité  d’oxygène  qu’il  contient 
normalement  demeure  la  même,  si  elle 
n’augmente,  et  que  le  carbone  et  l’azote  di¬ 
minuent. 

L’oxygène  arrive  au  point  vital  de  l’œuf 
fécondé  au  travers  de  ses  enveloppes,  qu’el¬ 
les  soient  scléreuses  ou  calcaires  et  propres 
a  être  traversées  par  l’air,  ou  muqueuses  et 
destinées  a  être  traversées  par  l’eau  imprégnée 
de  cet  agent.  D’abord  il  agit  en  pénétrant  la 
matière  organique  d’une  manière  intime; 
puis  apparaissent  des  canaux  capillaires,  plus 
tard  des  vaisseaux  qui  le  charrient  et  le  dis¬ 
tribuent  dans  les  différentes  parties  de  l’être, 
à  mesure  qu’elles  sont  créées.  Chez  les  œufs 
aériens,  l’allantoïde  est  définitivement  char¬ 
gée  de  cette  fonction  ;  dans  les  œufs  aquati¬ 
ques,  l’animal  est  pourvu  de  branchies  qui 
remplissent  le  même  office. 

Les  phénomènes  de  l’évolution  embryon¬ 
naire  représentent  donc  une  véritable  nutri- 


73 

lion  dans  laquelle  les  aliments  ne  deviennent 
assimilables  ou  plutôt  ne  sedistribuent,  selon 
certaines  lois,  pour  créer  un  animal,  qu’après 
avoir  subi  l’action  de  l’oxygène. 

La  nutrition  dans  l’œuf  paraissant  par  les 
phénomènes  qui  l’accompagnent  tout-à-fait 
comparable  à  celle  qui  a  lieu  chez  les  ani¬ 
maux  adultes,  il  en  résulte  que  l’assimilation 
ne  peut  se  faire  chez  ces  derniers  qu’après 
que  les  aliments  entraînés  dans  l’appareil 
circulatoire  ont  subi  l’influence  de  l’oxygène 
par  l’action  de  la  respiration.  Il  résulte  de 
ceci  que  les  animaux,  considérés  dans  leur 
ensemble,  sont  plus  oxygénés  que  leurs  ali¬ 
ments.  Cette  opinion  est  démontrée  d’ailleurs  : 
1°  par  l’exhalation  de  l’azote  qui  prouve  la 
destruction  partielle  d’un  élément  azoté; 
2  ’  par  la  présence  du  tissu  cellulaire  chez 
les  animaux  herbivores  qui  mangent  des 
aliments  qui  n’en  renferment  aucune  trace, 
tissu  qui  est  moins  azoté  que  ne  le  sont  les 
matières  albuminoïdes  qu’ils  contiennent  ; 
3°  parce  que  l'histose  n’existe  point  dans  le 
sang,  et  qu’elle  ne  peut  se  former  qu’à  me¬ 
sure  qu’elledevient  partie  intégrante  du  corps 
des  animaux  ;  4°  parce  que  le  canal  thoraci¬ 
que  qui  reçoit  les  aliments  puisés  dans  les 
intestins  des  animaux  s’ouvre  toujours  dans 
le  système  veineux  et  dans  un  point  rap¬ 
proché  de  l’organe  de  la  respiration. 


Résumé  général  et  comparatif  des  modifications  qui  surviennent  dans  l'œuf  des  Oiseaux 

pendant  l'incubation. 


/'Eau.  . . 

Perle  re'elle  pendant  l’incubation.  )  Carbone . 

1  j  Azote . 

Ç  Sulfure  hydricjue . 

Perte  pendant  la  dessiccation,  ou  eau  et  matière  volatile.  .  . 

Matières  combustibles . \  ^lasses . 

(  Azotees  et  autres  .... 

Oxygène  absorbé . 

Oxygène  de  l’acide  sulfurique . 

Carbonate  calcique  »  .  . 
Phosphate  calcique  .  .  , 

Matières  miue'rales . Acide  sulfurique . 

Sels  divers . 

Silice . 


& 


» 

» 

» 

» 

0,684,740 

0,091,032 

0,163,198 

» 


0,048,300 

0,010,690 

0,002,040 

indices. 

indices. 


OEurs  couvés  18  jours. 


Détail. 

Résumé. 

0,123,130  ' 

0,005,680 

0.007,128 

0,136,705 

0,000,867  j 
0,584,302 
0,075,741  > 

0,584,302 

0.143,038 

0,018,936 

•  0,238,939 

0,001,224  j 
0,048,300  ' 
0,010,690 

indices, 
indices, 
indices.  . 

0,058,990 

A  la  simple  inspection  de  ce  tableau,  on 
voit  que,  pendant  l’incubation,  les  œufs  per¬ 
dent  de  l’eau,  du  carbone,  de  l’azote  et  du 
soufre.  La  diminution  de  la  matière  grasse 
T.  xr. 


et  de  de  la  matière  azotée  démontre  que  ces 
1  deux  sortes  de  matières  sont  appelées  à  four¬ 
nir  les  éléments  recueillis  comme  produits  de 
j  la  respiration  de  l’œuf  pendant  l’incubation. 

10 


74 


RES 


Ce  même  tableau  démontre  encore  d’une 
manière  évidente  ce  que  nous  avons  déjà  dit 
précédemment,  à  savoir  que  l’œuf  incubé, 
tant  par  la  perte  de  certains  éléments  que 
par  l’absorption  directe  de  l’oxygène  et  par 
la  fixation  de  celui  qui  était  contenu  dans  le 
sulfate  glycérique,  es  tplus  oxygéné  que  l’œuf 
qui  n’a  pas  été  soumis  à  l’incubation. 

II  faut  dire,  en  outre,  qu’une  partie  de 
l’albumine  se  transforme  en  fibrine  par  une 
nouvelle  répartition  de  la  matière  inorgani¬ 
que,  qu’il  se  forme  du  tissu  cellulaire  par  la 
combustion  partielle  et  l’oxygénation  de  l’al¬ 
bumine,  et,  de  plus,  de  la  matière  épider¬ 
moïde. 

Pour  compléter  notre  travail  sur  la  respi¬ 
ration  des  œufs  pendant  l’incubation,  il 
était  important  de  rechercher  l’influence 
que  les  gaz  irrespirables  exercent  sur  eux. 
Le  manque  d’air,  un  excès  ou  un  défaut  de 
transpiration  pouvant  empêcher  l’évolution 
embryonnaire  d’avoir  lieu,  il  n’était  pas  dou¬ 
teux  qu’il  en  serait  de  même  en  plaçant  les 
œufs  dans  des  gaz  incapables  d’entretenir  la 
respiration,  malgré  les  assertions  contraires 
données  par  Errnan.  Nous  avons  opéré  avec 
l’oxygène,  l’hydrogène  et  l’acide  carbonique. 
Chacun  de  ces  gaz  a  donné  lieu  à  des  phéno¬ 
mènes  dignes  du  plus  grand  intérêt  au  point 
de  vue  des  modifications  apportées  dans 
l’évolution  des  embryons  et  de  ses  an¬ 
nexes.. 

Les  œufs  soumis  à  l’influence  du  gaz  oxy¬ 
gène  en  absorbent  une  certaine  quantité,  et 
ils  émettent  du  gaz  carbonique  et  très  peu 
d’azote.  Ces  résultats  sont,  comme  on  devait 
s’y  attendre,  dans  le  sens  de  ce  qui  se  passe 
dans  l’air  respirable  ;  mais  ces  œufs  n’en  ont 
pas  moins  subi  des  altérations  profondes. 
Lorsqu’on  les  ouvre,  on  trouve  que  l’embryon 
est  rouge  ;  les  vaisseaux  sanguins  sont  forte¬ 
ment  colorés;  l’allantoïde  est  très  résistante 
et  fort  épaisse;  l’amnios  est  rempli  d’un  li¬ 
quide  rouge-cerise.  Ce  liquide  contient  des 
globules  sanguins,  extravasés;  ces  globules, 
très  visibles  au  microscope,  sont  gonflés  ;  ils 
sont  beaucoup  plus  denses  que  le  liquide 
dans  lequel  ils  sont  immergés,  et  se  déposent 
rapidement  à  sa  partie  inférieure.  Ce  liquide 
s’altère  rapidement  et  répand  alors  une  forte 
odeur  d’urine  putréfiée.  L’albumen  est  très 
visqueux  et  presque  membraneux;  il  est  so¬ 
lidifié  et  blanchi  dans  quelques  parties  ,  et 


RES 

présente  l’aspect  de  l’albumine  coagulée  par 
la  chaleur. 

L’incubation  dans  l’hydrogène  nous  a 
montré  l’action  toxicologique  exercée  par  ce 
gaz  sur  les  œufs.  En  effet,  à  l’autopsie  de  ces 
œufs,  on  observe  qu’ils  offrent  un  contraste 
frappant  avec  ceux  soumis  à  l’action  de 
l’oxygène.  En  ouvrant  les  œufs  par  la 
chambre  à  air,  on  aperçoit  le  fond  qui  est 
jaune;  l’embryon  est  pâle,  en  partie  ré¬ 
sorbé  et  recouvert  d’un  lambeau  de  mem¬ 
brane  indéterminable.  On  n’aperçoit  aucune 
trace  de  vaisseau  ni  d’allantoïde;  le  jaune 
a  perdu  sa  consistance,  et  il  ne  reste  que  très 
peu  d’albumen  interne.  Il  résulte  de  cette 
observation  que,  sous  l’influence  du  gaz  hy¬ 
drogène,  le  sang  et  les  tissus  sont  profondé¬ 
ment  altérés  ;  que  celui-là  se  décolore  en¬ 
tièrement,  et  que  ceux-ci  sont  résorbés. 

Enfin  l’incubation  dans  le  gaz  carbonique 
a  donné  les  résultats  suivants.  Sur  un  œuf 
soumis  à  Faction  de  ce  gaz,  la  coque  a  pu 
être  enlevée  facilement  sans  déchirer  l’allan¬ 
toïde.  Celle-ci  présente  de  véritables  ecchy¬ 
moses;  le  sang  a  une  couleur  rouge-vif, 
comme  celle  du  sang  artériel.  Plusieurs  vais¬ 
seaux  sont  blancs,  parce  qu’ils  ne  renferment 
plus  de  sang;  d’autres  présentent  encore  un 
filet  rouge,  et  sont  accompagnés  d’un  filet 
blanc.  On  ne  peut  déterminer  lequel  des 
deux  est  une  artère  ou  une  veine. Il  est  toute¬ 
fois  probable  que  c’est  le  système  artériel  qui 
est  vide,  puisque  la  respiration  n’a  pu  avoir 
lieu,  et  que  le  sang  a  dû  s’arrêter  dans  les 
capillaires  de  l’allantoïde  où  s’opère  l’héma¬ 
tose. 

Toutes  ces  expériences  toxicologiques  dé¬ 
montrent  la  nécessité  de  l’intervention  de 
l’oxygène  pendant  l’incubation  des  œufs,  et, 
en  outre,  que  ce  qui  est  vénéneux  pour  les 
animaux  adultes  l’est  aussi  et  de  la  même 
manière  pour  les  embryons  de  ces  mêmes 
animaux.  Ces  sortes  d’expériences  offrent 
également  un  grand  intérêt  par  la  nature 
des  altérations  produites  par  des  agents  dé  ¬ 
terminés.  Les  effets  produits  par  l’oxygène, 
l’hydrogène  et  le  gaz  carbonique  sont  très 
remarquables  et  fort  distincts.  Ces  deux  der¬ 
niers  gaz  ne  peuvent  point  être  considérés 
comme  inactifs  et  seulement  comme  ne  pou¬ 
vant  remplacer  le  gaz  oxygène,  car  ils  pro¬ 
duisent  des  effets  qu’il  est  impossible  de 
confondre.  Des  expériences  faites  sur  des  té- 


RES 


RES 


75 


lards  de  Grenouilles  nous  ont  en  effet  prouvé 
que  l’hydrogène  est  réellement  vénéneux  ; 
c’est  un  agent  réduisant  qui,  mis  en  contact 
avec  le  sang  des  capillaires ,  doit  s’opposer 
entièrement  à  l’hématose;  mais  il  fait  plus 
encore,  car  il  détruit  le  résultat  de  l’héma¬ 
tose,  puisqu’il  décolore  complètement  le 
sang,  fait  en  opposition  avec  ce  queMagnus 
a  observé,  et  qu’il  fait  que  les  éléments  des 
organes  disparaissent.  Il  est  probable  que  les 
agents  réduisants,  en  général,  tels  que  le 
grison  qui  est  un  protocarbure  d’hydrogène 
et  quelques  émanations  miasmatiques,  peu¬ 
vent  agir  comme  l’hydrogène.  Indépendam¬ 
ment  de  tous  les  faits  qui  sont  relatifs  à  la 
Respiration  et  qui,  en  dernière  analyse,  nous 
montrent  le  rôle  important  de  l’oxygène 
pendant  l’incubation,  nous  avons  aussi 
abordé  l’étude  de  la  constitution  chimique 
des  animaux  à  différentes  époques  de  leur 
existence,  et  cette  étude  nous  a  démontré 
que  les  éléments  anorganiques  qu’ils  renfer¬ 
ment  peuvent  considérablement  varier  par 
leur  nature  et  leurs  proportions  relatives. 
Nous  avons  recherché  comment  ces  éléments 
anorganiques  font  partie  des  tissus  animaux. 
L’ensemble  des  faits  que  nous  avons  obser¬ 
vés  et  les  expériences  que  nous  avons  faites, 
permettent  d’affirmer  qu’ils  existent  dans 
chaque  particule  organique,  qu’ils  lui  arri¬ 
vent  à  l’état  de  dissolution  dans  ce  fluide, 
que  bientôt  ils  deviennent  insolubles  et  s’u¬ 
nissent  intimement,  mais  par  un  mode  d’u¬ 
nion  différent  de  la  véritable  combinaison 
chimique. 

L’étude  de  la  Respiration  dans  les  diffé¬ 
rentes  classes  du  règne  animal  est,  au  point 
de  vue  dont  nous  avons  envisagé  la  question, 
celle  peut-être  qui  offre  le  plus  d’intérêt. 
Voy.  pour  le  complément  de  cet  article  les 

mots  AIR,  ANIMAUX,  BRANCHIES,  BRONCHES, 
CIRCULATION  ,  MAMMIFERES  ,  THORAX  ,  TRA¬ 
CHÉES  ,  etc. 

(Martin  Saint-Ange.) 

RESPIRATION  DES  PLANTES.  PHYS. 
végét.  —  Plongées  dans  l’atmosphère  par  la 
plupart  de  leurs  parties,  les  plantes  sont 
constamment  en  rapport  avec  cette  enve¬ 
loppe  gazeuse  de  notre  globe.  Tantôt  elles 
absorbent  les  gaz  qui  entrent  dans  sa  com¬ 
position  ;  tantôt,  au  contraire  ,  elles  exha¬ 
lent  des  matières  gazeuses  de  natures  diver¬ 
ses,  suivant  les  circonstances,  qui,  en  se 


mêlant  ainsi  à  l’air,  contribuent  à  modifier 
plus  ou  moins  les  proportions  relatives  de 
ses  éléments  constitutifs.  Ce  sont  ces  rap¬ 
ports  incessants  des  plantes  avec  l’atmo¬ 
sphère  ,  ces  exhalations  et  ces  absorptions 
de  gaz  opérées  par  elles,  qui  constituent  leur 
Respiration  ,  phénomène  essentiel  à  leur 
existence,  entrevu  depuis  longtemps  déjà, 
mais  dont  la  connaissance  exacte  ne  re¬ 
monte  pas  au-delà  de  la  fin  du  siècle  der¬ 
nier. 

Déjà  depuis  longtemps  les  physiologistes 
avaient  attribué  aux  feuilles  des  fonctions 
importantes  pour  la  vie  des  plantes  ;  mais 
leurs  idées  à  cet  égard  étaient  peu  précises 
et  mal  arrêtées.  Haies  avait  fait  un  pas  sous 
ce  rapport,  et  il  était  arrivé  à  cette  donnée 
importante,  «  que  les  feuilles  servent  aux 
végétaux  comme  les  poumons  aux  animaux  » 
(Statique  des  végétaux;  trad.  de  Buffon  , 
in-4°,  p.  276).  Mais  il  était  encore  loin 
d’avoir  une  idée  exacte  de  la  Respiration  vé¬ 
gétale,  et  les  faits  sur  lesquels  il  basait  sa 
manière  de  voir  n’étaient  au  plus  que  de 
simples  jalons  sur  la  voie  qui  devait  con¬ 
duire  à  la  connaissance  de  la  vérité.  C’est 
à  Bonnet  que  la  science  dut  les  premières 
expériences  de  quelque  valeur  relativement 
aux  fonctions  des  feuilles,  et,  par  suite,  à  la 
Respiration  des  plantes.  Le  célèbre  Genévois 
ayant  plongé  dans  l’eau  des  branches  de 
Vigne  chargées  de  feuilles,  remarqua  que 
celles-ci  dégageaient  des  bulles  de  gaz;  que 
ces  bulles  étaient  constamment  plus  volu¬ 
mineuses  à  la  face  inférieure  qu’à  la  face 
supérieure  de  ces  organes,  et  que  leur  dé¬ 
gagement,  continu  sous  l’influence  de  la 
lumière  solaire,  cessait  avec  la  nuit.  Mais 
ayant  remarqué  également  que  ce  dégage¬ 
ment  gazeux  n’avait  plus  lieu  quand  les 
feuilles  étaient  plongées  dans  de  l’eau  bouil¬ 
lie  ,  il  tira  de  là  cette  conséquence  erronée 
que,  dans  le  premier  cas ,  les  bulles  de  gaz 
qu’il  avait  observées  provenaient,  non  des 
feuilles,  mais  de  l’eau  même  dans  laquelle 
elles  se  trouvaient.  Après  Bonnet,  J.  Priest¬ 
ley  découvrit  ce  fait  fondamental,  que  les 
feuilles  placées  sous  l’eau  et  exposées  à  la 
lumière  solaire  dégagent  de  l’oxygène  ;  que 
dès  lors  des  plantes  feuillées  peuvent  mo¬ 
difier  en  l’améliorant  la  composition  d’un 
air  chargé  d’un  excès  d’acide  carbonique. 
J.  Ingen-Housz  confirma  cette  découverte 


78 


RES 


RES 


de  Priestley,  et  ses  recherches  nombreuses 
sur  la  Respiration  végétale  devinrent  la  base 
de  la  théorie  moderne  de  ce  phénomène. 
Au  fait  déjà  reconnu  par  Priestley,  il  en 
ajouta  plusieurs  nouveaux  d’une  importance 
majeure:  ainsi,  il  reconnut  que  les  plantes 
exhalent  du  gaz  à  l’obscurité,  et  que  ce  gaz 
n’est  plus  de  l’oxygène,  mais  bien  de  l’acide 
carbonique.  Il  rendit  compte  de  l’observa¬ 
tion  qui  avait  causé  l’erreur  de  Bonnet ,  en 
disant  que  l’eau  bouillie  n’empêche  pas  le 
dégagement  de  gaz  par  les  feuilles,  mais 
que  les  bulles  produites  par  elles  ne  peuvent 
être  aperçues  ,  l’eau  privée  d’air  par  l’ébul¬ 
lition  s’en  emparant  avec  avidité  aussitôt 
qu’elles  sont  exhalées.  La  Respiration  des 
plantes  était  connue  dès  cet  instant;  sa 
théorie  ne  tarda  pas  à  être  développée  et 
complétée  par  Sénebier.  Sans  se  contenter 
de  la  simple  connaissance  des  faits,  ce  phy¬ 
siologiste  s’attacha  à  établir  entre  eux  un 
lien  commun;  pour  cela  il  assigna  un  rôle 
majeur  à  l’acide  carbonique,  qui  devint, 
pour  lui,  l’élément  essentiel  de  la  Respira¬ 
tion  et  de  la  nutrition  des  plantes.  Sa  doc¬ 
trine  a  été  adoptée  presque  universellement, 
et  les  beaux  travaux  de  Th.  de  Saussure  , 
ceux  plus  récents  de  quelques  savants  de 
notre  époque  ,  lui  ont  donné  l’appui  de 
nombreuses  analyses  chimiques  et  d’expé¬ 
riences  variées.  C’est  cette  théorie  de  la  Res¬ 
piration  végétale  que  nous  allons  essayer 
de  faire  connaître  par  un  exposé  succinct. 

La  Respiration  des  plantes  s’opère  de  ma¬ 
nières  totalement  différentes  :  1°  suivant 
les  organes  qui  en  sont  le  siège  ,  et  2°  sui¬ 
vant  les  circonstances  extérieures  sous  l’in¬ 
fluence  desquelles  ces  organes  sont  placés. 
Sous  le  premier  rapport,  on  doit  distinguer, 
d’un  côté,  les  organes  verts,  tels  que  la  pres¬ 
que  totalité  des  feuilles,  les  jeunes  bran¬ 
ches  ,  etc.  ;  de  l’autre,  les  parties  colorées, 
telles  que  la  corolle,  les  organes  sexuels,  etc. 
de  la  plupart  des  plantes ,  telles  encore  que 
la  surface  entière  d’un  petit  nombre  de 
plantes.  Sous  le  second  point  de  vue  ,  on 
est  conduit  à  étudier  séparément  les  phéno¬ 
mènes  qui  se  produisent  sous  l’influence  de 
la  lumière  solaire  et  ceux  qui  ont  lieu  à 
1  obscurité.  De  là,  dans  le  résumé  que  nous 
allons  tracer  du  grand  phénomène  de  la 
Respiration  végétale  ,  nous  rangerons  en 
deux  paragraphes  distincts  l’histoire  des  or¬ 


ganes  verts  et  colorés ,  et  pour  chacune  de 
ces  deux  sections  nous  examinerons  com¬ 
ment  les  choses  se  passent,  soit  à  la  lu¬ 
mière,  soit  à  l’obscurité. 

A.  Respiration  des  parties  vertes.  Dans  la 
catégorie  des  parties  vertes  se  rangent  na¬ 
turellement  les  feuilles  et  les  organes  folia¬ 
cés,  tels  que  les  stipules,  le  plûs  grand 
nombre  des  calices  et  des  bractées.  On  doit 
également  y  comprendre  l’écorce  des  herbes 
et  des  jeunes  branches ,  ainsi  que  les  -  péri¬ 
carpes  verts  et  foliacés.  C’est  d’abord  sur 
les  organes  de  cette  catégorie  que  la  Respi¬ 
ration  végétale  a  été  observée. 

Sous  l’influence  de  la  lumière  solaire,  les 
parties  vertes  des  plante’s  dégagent  de  l’oxy¬ 
gène  presque  pur.  Il  est  facile  de  s’en  con¬ 
vaincre  par  l’expérience,  a:nsi  que  l’ont  fait, 
depuis  Priestley,  tous  les  physiologistes  qui 
ont  porté  leur  attention  sur  le  phénomène 
qui  nous  occupe.  En  effet,  si  l’on  place  une 
branche  feuillée  dans  un  bocal  de  verre 
renversé  ou  dans  une  cloche  remplis  d’eau 
de  source,  et  si  l’on  expose  cet  appareil  à  la 
lumière  solaire,  on  ne  tarde  pas  à  voir  se 
produire  des  bulles  de  gaz  qui  vont  se  ra¬ 
masser  dans  le  haut  du  récipient.  L’analyse 
eudiométrique,  ou  tout  simplement  une  al¬ 
lumette  en  ignition  ,  permettent  de  recon¬ 
naître  dans  ce  gaz  de  l’oxygène  presque  pur. 
En  même  temps  qu’ils  exhalent  de  l’oxy¬ 
gène,  ces  mêmes  organes  absorbent  de  l’a¬ 
cide  carbonique  dans  l’atmosphère  ,  qui  en 
renferme  constamment  une  certaine  quan¬ 
tité,  égale  à  environ  1/200  en  moyenne. 
Ces  deux  phénomènes  d’exhalation  d’oxy¬ 
gène  et  d’absorption  d’acide  carbonique  sont 
corrélatifs;  de  là  la  doctrine  de  Sénebier, 
de  Saussure  et  des  physiologistes  modernes, 
selon  laquelle  l’acide  carbonique  inspiré  ou 
absorbé  subit  dans  la  plante  une  décompo¬ 
sition  qui  fixe  son  carbone  dans  le  tissu 
même  des  organes,  et  qui  amène  l’expira¬ 
tion  ou  l’exhalation  de  son  oxygène  ,  non 
en  totalité,  mais  en  majeure  partie. 

Soustraites  à  l’influence  de  la  lumière 
solaire,  ces  mêmes  parties  vertes  présentent 
non  plus  un  dégagement  d’oxygène,  mais 
une  absorption  de  ce  gaz,  qu’elles  prennent 
à  l’air  atmosphérique;  en  même  temps  elles 
deviennent  le  siège  d’une  exhalation  d’acide 
carbonique.  Telle  est  la  marche  de  la  Res¬ 
piration  végétale  réduite  à  sa  plus  simple 


RES 


RES 


77 


expression.  Mais  quelques  réflexions  sont 
maintenant  indispensables  pour  expliquer 
les  principales  particularités  qui  s’y  rat¬ 
tachent. 

1°  La  distinction  des  organes  en  organes 
verts  et  colorés,  bien  qu’admise  par  les  au¬ 
teurs  comme  étant  en  harmonie  avec  les 
deux  grandes  modifications  de  la  Respira¬ 
tion  végétale  ,  n’est  pas  rigoureusement 
exacte.  En  effet,  ce  ne  sont  pas  seulement  les 
organes  verts  qui  expirent  de  l’oxygène  sous 
l’influence  de  la  lumière  ;  on  observe  encore 
le  même  mode  de  Respiration  chez  divers 
organes  colorés,  mais  pourvus  de  stomates. 
C’est  ainsi,  par  exemple,  que,  dans  une  ex¬ 
périence  rapportée  par  Théodore  de  Saus¬ 
sure,  «  la  variété  de  VAtriplex  hortensis  ou 
»  toutes  les  parties  vertes  sont  remplacées 
»  par  des  parties  rouges  ou  d’un  pourpre 
»  foncé  a  fourni,  sous  l’eau  de  source, 

»  dans  l’espace  de  cinq  ou  six  heures ,  sept 
«  à  huit  fois  son  volume  de  gaz  oxygène, 

»  qui  ne  contenait  que  0,15  de  son  volume 
»  de  gaz  azote.  La  variété  de  la  même  plante 
»  qui  a  les  feuilles  vertes  n'a  pas  fourni 
»  du  gaz  oxygène  qui  fût  plus  pur  et  plus 
»  abondant  ( Rech .  chimiq.,  p.  56).  »  On 
serait  donc  conduit,  pour  les  Phanérogames, 
à  rattacher,  avec^Meyen  ( Pflanz-Physiol ., 
t.  11 ,  p.  152),  la  production  d’oxygène  sous 
l’influence  de  la  lumière  à  l’existence  des 
stomates.  En  effet,  divers  motifs  semblent 
autoriser  à  penser  que  ces  petits  appareils 
sont  les  organes  essentiels  de  la  Respiration 
des  plantes  :  l’ouverture  dont  ils  sont  per¬ 
cés,  la  petite  chambre  aérienne  dont  ils  for¬ 
ment  l’orifice  extérieur,  la  communication 
immédiate  de  celle-ci  avec  les  méats  qui 
serpentent  dans  l’épaisseur  du  tissu  végétal, 
établissent  des  relations  directes  entre  l’at¬ 
mosphère  et  l’intérieur  de  la  plante.  Les 
observations  dans  lesquelles  M.  Delile  a  vu 
des  bulles  de  gaz  sortir  par  les  stomates 
groupés  au  centre  de  la  face  supérieure  des 
feuilles  de  Nelumbium  montrent  en  quelque 
sorte  la  nature  prise  sur  le  fait.  Mais,  d’un 
autre  côté,  des  recherches  publiées  récem¬ 
ment,  et  sur  lesquelles  nous  reviendrons 
plus  loin  ,  montrent  que  les  Orobanches  et 
les  autres  plantes  dépourvues,  comme  elles, 
de  couleur  verte  respirent  de  la  même  ma¬ 
nière  que  les  organes  colorés  ;  or,  nos  pro¬ 
pres  observations  et  celles  de  quelques  au¬ 


tres  botanistes  ont  démontré  l’existence  de 
stomates  chez  plusieurs  de  ces  plantes  colo¬ 
rées.  Le  mode  de  Respiration  qui  caractérise 
les  parties  vertes  des  plantes  n’est  donc  pas 
lié  nécessairement  à  l’existence  des  stomates. 
D’où  ressort  évidemment  une  nouvelle  con¬ 
firmation  de  ce  fait  si  souvent  observé,  que 
la  nature  ne  se  prête  guère  à  nos  distinc¬ 
tions  rigoureuses,  et  que  nos  divisions  sys¬ 
tématiques  ne  reposent  jamais  que  sur  des 
à-peu-près  plus  ou  moins  approchés. 

2°  Introduit  par  l’inspiration  dans  le 
tissu  des  organes  verts ,  l’acide  carbonique 
y  est  décomposé ,  avons-nous  dit.  Diverses 
expériences  semblent  prouver  que  telle  est 
réellement  la  marche  du  phénomène.  Ainsi 
des  branches  feuillées,  mises  en  expérience 
dans  de  l’eau  qui  renferme  de  l’acide  carbo¬ 
nique,  dégagent  de  l’oxygène  à  la  lumière  ; 
tandis  que  si,  toutes  choses  restant  égales 
d’ailleurs,  on  soustrait  à  cette  eau  son  acide 
carbonique,  on  fait  cesser  en  même  temps 
tout  dégagement  d’oxygène.  Ainsi  encore, 
plusieurs  expériences  de  Th.  de  Saussure  , 
faites  non  dans  l’eau,  mais  dans  des  atmo¬ 
sphères  artificielles,  semblentdémonstratives 
à  cet  égard.  Cet  ingénieux  observateur  rem¬ 
plit  un  récipient  d’air  atmosphérique  à  0,21 
d’oxygène,  auquel  il  avait  ajouté  0,075  d’a¬ 
cide  carbonique;  il  introduisit  sous  ce  réci¬ 
pient  sept  pieds  de  Pervenche  dont  les  ra¬ 
cines  plongeaient  dans  un  vase  séparé;  le 
tout  resta  exposé  pendant  six  jours  de  suite, 
depuis  cinq  heures  du  matin  jusqu’à  onze 
heures,  aux  rayons  directs  du  soleil,  affai¬ 
blis  toutefois  lorsqu’ils  avaient  trop  d’in¬ 
tensité.  Le  septième  jour,  les  plantes  n’a¬ 
vaient  pas  subi  la  moindre  altération.  Leur 
atmosphère  n’avait  pas  sensiblement  changé 
de  volume  ;  mais  son  acide  carbonique  avait 
entièrement  disparu,  et  sa  proportion  d’oxy¬ 
gène  s’était  élevée  a  0,245.  Des  expériences 
analogues,  faites  sur  la  Menthe  aquatique, 
sur  la  Salicaire  ,  sur  le  Pinns  Genevensis  , 
sur  le  Cactus  opuntia,  donnèrent  toutes  à 
Th.  de  Saussure  des  résultats  semblables; 
toujours  la  proportion  d’acide  carbonique 
diminua  et  celle  d’oxygène  subit  un  accrois¬ 
sement  correspondant.  Néanmoins  cette  ori¬ 
gine  de  l’oxygène  expiré  par  les  parties  ver¬ 
tes  a  été  con  testée  dans  ces  dernières  années. 
M.  Scheidweiler  d’un  côté,  M.  Schultz  deBer- 
lin  de  l’autre,  ont  nié  que  l’acide  carbonique 


78 


RES 


RES 


eût  dans  les  plantes  l’importance  que  lui 
attribue  la  théorie  d’Ingen-Housz  et  de  Sé- 
nebier.  D’après  M.  Schultz  en  particulier, 
l’oxygène  expiré  par  les  feuilles  vertes  à  la 
lumière  provient,  non  de  la  décomposition 
de  1  acide  carbonique,  mais  de  celle  de  tous 
les  autres  acides  qui  existent  habituellement 
dans  le  tissu  de  ces  organes.  Pour  établir  sa 
nouvelle  théorie,  le  savant  allemand  a  fait 
un  grand  nombre  d’expériences,  qu’il  nous 
est  impossible  de  rapporter  ici ,  et  dont  on 
trouvera  l’exposé  détaillé  dans  son  ouvrage 
in titu té  :  die  Endechung  der  Pflanzennah- 
rung,  ainsi  que  dans  un  Mémoire  inséré 
dans  les  Annalen  der  Physik  und  Chemie  de 
Poggendorf,  1845,  cah.  n.  1,  p.  125-153. 
On  sent  que  ce  n’est  pas  ici  le  lieu  pour  dis¬ 
cuter  la  valeur  des  expériences  de  M.  Schultz 
et  des  conséquences  théoriques  qu’ii  en  a 
déduites. 

3°  En  l’absence  de  la  lumière,  les  par¬ 
ties  vertes  absorbent  dans  l’atmosphère  de 
l’oxygène  et  exhalent  de  l’acide  carbonique. 
La  quantité  d’oxygène  qu’elles  inspirent  est 
toujours  plus  grande  que  celle  d’acide  car¬ 
bonique  qu’elles  exhalent  ;  il  en  résulte  une 
diminution  dans  le  volume  de  l’air  où  elles 
sont  placées.  D’après  Th.  de  Saussure ,  «  le 
»  gaz  oxygène  que  les  plantes  vertes  inspirent 
y>  ne  s’assimile  pas  immédiatement  à  elles; 

»  il  se  métamorphose  dans  l’inspiration  en 
«  gaz  acide  carbonique;  elles  décomposent 
»  celui-ci  dans  l’acte  de  l’expiration  ,  et  ce 
»  n’est  que  par  cette  décomposition  ,  qui 
h  n’est  que  partielle ,  qu’elles  peuvent  s’as- 
»  similer  le  gaz  oxygène  qui  leur  sert 
»  d’atmosphère.  »  D’après  le  même  observa¬ 
teur,  les  feuilles  des  plantes  grasses  inspi¬ 
rent  moins  d’oxygène  que  la  plupart  des 
autres  feuilles  ;  celles  des  arbres  toujours 
verts  en  consument  moins  que  celles  des  ar¬ 
bres  qui  sedépouillent  en  hiver  ;  les  plantes 
marécageuses  en  absorbent  une  moindre 
quantité  que  la  plupart  des  autres  plantes 
à  tige  herbacée  ;  enfin  les  feuilles  des  arbres 
qui  se  dépouillent  en  hiver  sont,  en  géné¬ 
ral  ,  celles  dans  lesquelles  s’opère  la  plus 
forte  absorption  de  ce  gaz  :  ainsi,  par  exem¬ 
ple  ,  l’absorption  d’oxygène  pendant  24 
heures  a  été  de  8  fois  le  volume  de  la  feuille 
pour  le  Hêtre  et  l’Abricotier,  de  3  pour  la 
Capucine,  2,5  pour  la  Pomme  de  terre,  2 
pour  l’Ortie  et  la  Rue,  1,25  pour  la  Rave; 


de  2  pour  la  Persicaire,  1 ,5  pour  le  Ranun- 
culus  repens ,  l  pour  le  Çallha  palustris ; 
enfin  ,  elle  n’a  pius  été  que  de  1  pour  la 
Joubarbe  des  toits,  0,8  pour  V Agave  ame- 
ricana  et  0,6  pour  le  Saxifraga  Cotylédon 
(Th.  de  Saussure).  Les  observations  de  Gris- 
chow  ont  confirmé  ces  résultats. 

4°  L’influence  directe  des  rayons  solaires, 
ou  du  moins  celle  du  grand  jour,  est  néces¬ 
saire  pour  que  les  parties  vertes  exhalent 
de  l’oxygène.  Cette  exhalation  cesse  sous 
un  ciel  nuageux  et  à  l’ombre. 

5°  La  production  d’oxygène  par  les  par¬ 
ties  vertes  des  plantes ,  à  la  lumière ,  a  été 
considérée  par  beaucoup  de  physiologistes 
comme  contribuant  à  améliorer  l’air  at¬ 
mosphérique  et  à  réparer  les  pertes  inces¬ 
santes  d’oxygène  que  fait  notre  atmosphère 
par  l’effet  de  la  respiration  animale,  de  ia 
combustion  des  corps,  etc.  Néanmoins  cette 
opinion  si  séduisante  est  loin  d'être  démon¬ 
trée.  Ingen-Housz  avait  dit  «  que  l’altéra¬ 
tion  causée  par  les  plantes  à  l’air  commun 
pendant  la  nuit  est  de  peu  d’importance  , 
en  comparaison  de  l’amélioration  qu’il  en 
reçoit  pendant  le  jour.  »  Mais  l’imperfection 
des  moyens  eudiométriques  qu’on  possédait 
alors  ne  donnait  qu’une  bien  faible  valeur 
à  son  assertion.  Sénebier  fit  un  grand  nom¬ 
bre  d’expériences  sur  ce  sujet,  mais  sans 
constater  le  moindre  résultat  positif  (Phys, 
végét.,  Iil ,  p.  277).  Seulement,  se  basant 
sur  ce  qu’il  tenait  de  Spallanzani ,  il  admit 
comme  réelle  l’amélioration  de  l’air  par  la 
végétation.  Depuis  lors  cette  opinion  s’est 
conservée  traditionnellementdans  la  science. 
Mais  d’abord  il  est  évident  que  l’effet  de  la 
respiration  végétale  pendant  la  nuit,  étant 
directement  opposé  à  celui  qui  a  lieu  pen¬ 
dant  le  jour,  doit  neutraliser  ce  dernier,  au 
moins  en  partie.  De  plus,  le  dégagement 
d’oxygène  cessant  d’avoir  lieu  en  l’absence 
de  la  lumière  directe  du  soleil ,  ou  tout  au 
moins  du  grand  jour,  il  en  résulte  qu’au 
total  l’équilibre  doit  être  facilement  établi 
entre  l’amélioration  de  l’atmosphère  par 
l’addition  d’oxygène  à  la  lumière  et  son  al¬ 
tération  par  absorption  d’oxygène  et  déga¬ 
gement  d’acide  carbonique  dans  les  cir¬ 
constances  que  nous  avons  indiquées.  Aussi 
les  expériences  de  MM.  Link  et  Grischow 
ont  montré  que  des  branches  feuillées,  in¬ 
troduites  dans  des  récipients  fermés  et  pleins 


RES 


79 


d’air  normal,  n’oxygènent  pas  sensiblement 
cette  atmosphère  limitée,  toutes  les  fois  que 
celle-ci  ne  renferme  pas  une  quantité  addi¬ 
tionnelle  d’acide  carbonique.  «  Il  résulte  de 
«ces  faits,  dit  Meyen  (Pflanz-Phys.,  II, 
«  p.  149),  que  l’amélioration  de  l’air  at- 
«  mosphérique  par  la  végétation,  telle  qu’on 
»  l’enseigne  communément,  n’est  pas  en- 
»  core  démontrée.  Les  végétaux  en  liberté 
»  se  trouvant,  pendant  la  plus  grande  partie 
»  du  temps,  placés  à  l’obscurité  et  à  l’ombre, 
«  lorsque  le  soleil  est  voilé  par  des  nuages, 
»  inspirent  de  l’oxygène,  qu’ils  peuvent  tout 
»  au  plus  expirer  en  quantité  égale,  dans  les 
«  cas  les  plus  favorables,  pendant  que  le  so- 
«  leil  les  éclaire.  A  la  vérité,  beaucoup  de 
«  plantes,  telles  que  les  Conferves,  les  Ulves 
»  et  les  autres  plantes  aquatiques  vertes,  qui 
»  vivent  dans  une  eau  renfermant  de  l’acide 
»  carbonique  ,  exhalent  constamment  de 
»  l’oxygène;  mais,  d’un  autre  côté,  il  y  a  un 
«  tout  aussi  grand  nombre  de  végétaux  , 
«  comme,  par  exemple,  les  Champignons, 
»  qui  vicient  l’air  continuellement.  » 

6°  Il  est  des  circonstances  dans  lesquelles 
on  voit  des  plantes  exhaler  de  l’oxygène, 
quoiqu’elles  n’aient  puisé  ni  ce  gaz,  ni  de 
l’acide  carbonique  dans  l’atmosphère  où 
elles  végètent.  Cette  exhalation  est  attri¬ 
buée,  dans  ce  cas,  à  la  décomposition  de 
l’acide  carbonique  qu’elles  renfermaient 
dans  leur  tissu.  Néanmoins  M.  Schultz  nie 
que  le  tissu  des  organes  verts,  à  l’état  sain, 
renferme  jamais  de  l’acide  carbonique. 
D’après  lui,  «  les  parties  vertes  des  plantes 
renferment  des  acides  parmi  lesquels  se 
trouvent,  il  est  vrai,  tous  les  acides  végé¬ 
taux  possibles,  mais  non  l’acide  carbonique.» 
C’est  à  la  décomposition  de  ces  acides  végé¬ 
taux  que  ce  physiologiste  attribue  l’origine 
de  l’oxygène  exhalé. 

7°  Les  plantes  grasses  respirent,  en  gé¬ 
néral  ,  à  la  manière  des  plantes  vertes  or¬ 
dinaires.  Les  seules  différences  qui  les  dis¬ 
tinguent  consistent  dans  les  proportions 
relatives  des  gaz  inspirés  ou  expirés  par  elles. 
En  outre,  Sénebier  et  Spallanzani  les  ont 
vues  exhaler  de  l’oxygène  lorsqu’il  n’en 
existait  pas  autour  d’elles,  même  sous  l’eau 
de  chaux.  Ce  fait,  paradoxal  en  apparence, 
trouve  son  explication  dans  la  décomposition 
opérée  par  ces  plantes  de  l’acide  carbonique 
que  contenait  déjà  leur  tissu. 


RÉS 

B.  Respiration  des  parties  colorées.  Les 
phénomènes  de  la  Respiration  dans  les  or¬ 
ganes  colorés  sont  entièrement  analogues  à 
ceux  dont  les  organes  verts  sont  le  siège  à 
l’obscurité.  Pendant  la  nuit,  comme  sous 
l’influence  directe  des  rayons  solaires ,  ils 
absorbent  l’oxygène  de  l’air  et  ils  rejettent 
en  échange  une  quantité  un  peu  moins  con¬ 
sidérable  d’acide  carbonique.  Jamais  on  ne 
les  voit  exhaler  de  l’oxygène,  même  lorsqu’on 
les  place  dans  de  l’eau  chargée  d’acide  car¬ 
bonique;  cette  absorption  incessante  d’oxy¬ 
gène  et  cette  expiration  corrélative  d’acide 
carbonique  qui  caractérisent  essentiellement 
les  organes  colorés,  ne  se  montrent  dans  au¬ 
cun  d’eux  aussi  prononcés  que  dans  les  fleurs. 
Les  travaux  de  Th.  de  Saussure  ont  donné 
la  mesure  de  cette  absorption.  Déjà,  dans  les 
Recherches  chimiques  sur  la  végétation,  chap. 
III,  §  9,  il  avait  fait  connaître,  à  cet  égard, 
quelques  résultats  intéressants.  Dans  un 
Mémoire  bien  postérieur  (De  l’action  des 
fleurs,  etc.  Annales  de  physique  et  de  chimie, 
tome  XXI,  1822),  il  a  traité  cette  question 
avec  beaucoup  plus  de  détails  et  aussi  avec 
plus  de  rigueur.  Il  a  reconnu,  entre  autres 
faits,  que,  parmi  les  diverses  parties  des 
fleurs,  les  organes  sexuels  sont  ceux  dans 
lesquels,  toute  proportion  gardée,  l’absorp¬ 
tion  d’oxygène  est  la  plus  considérable.  Ces 
faits  expliquent  pourquoi  les  fleurs  absorbent 
une  plus  forte  quantité  de  ce  gaz,  à  l’état 
double  qu’à  l’état  simple  ;  elles  ont,  en  effet, 
subi,  pour  devenir  doubles,  la  transformation 
de  leurs  organes  sexuels,  au  moins  de  leurs 
étamines,  en  pétales.  Ainsi  des  fleurs  simples 
de  Capucine  absorbent,  en  vingt-quatre 
heures,  8,5  fois  leur  volume  d’oxygène,  tan¬ 
dis  que  des  fleurs  doubles  de  la  même  espèce 
n’en  absorbent  que  7,25  fois  leur  volume. 
Dans  cette  même  fleur  simple,  l’absorption 
du  gaz  par  les  organes  sexuels  s’élève  à 
16,  3  fois  leur  volume.  On  voit  dès  lors  que 
les  fleurs  doivent  vicier  l’air  rapidement  lors¬ 
qu’elles  sont  renfermées  en  quantité  dans  un 
espace  resserré,  puisque,  d’un  côté,  elles  lui 
enlèvent  son  oxygène,  etque,  de  l’autre,  elles 
y  versentconstammentde  l’acide  carbonique. 
Cet  effet,  joint  à  celui  que  produisent  leurs 
émanations  odorantes,  suffit  pour  rendre 
compte  des  indispositions  qu’elles  ont  quel¬ 
quefois  déterminées. 

Les  fruits  verts,  particulièrement  ceux  qui 


80 


RES 


RES 


sont  pourvus  de  stomates,  ont  le  même  mode 
de  respiration  que  les  feuilles;  mais,  à  me¬ 
sure  qu’ils  approchent  de  leur  maturité,  ils 
perdent  peu  à  peu  la  faculté  d’expirer  de 
l’oxygène  à  la  lumière;  ils  finissent  même 
par  reproduire  tous  les  faiis  que  nous  venons 
de  signaler  chez  les  organes  colorés,  c’est-à- 
dire  par  absorber  l’oxygène  et  expirer  de  l’a  - 
cidecarbonique.  Ainsi,  parexemple,Grischow 
a  reconnu  que  les  fruits  du  Sorbier  des  Oise¬ 
leurs,  qui  avaient  déjà  commencé  à  se  colo¬ 
rer,  placés  dans  l’eau,  expiraient  un  gaz  com¬ 
posé  d’acide  carbonique,  d’azote  et  de  traces 
d’oxygène.  Exposés  ensuite  pendant  quatre 
heures  aux  rayons  du  soleil,  ces  mêmes  fruits 
exhalèrent  une  quantité  égale  à  1  / 10  de  leur 
volume  d’un  gaz  composé  de  0,41  d’acide 
carbonique  et  de  0,59  d'azote.  Ainsi,  à  me¬ 
sure  qu’ils  avaient  approché  de  leur  matu¬ 
rité,  l’expiration  d’oxygène  avait  diminué  et 
avait  fini  par  disparaître  en  eux. 

11  existe  une  catégorie  de  plantes  fort  re¬ 
marquables  par  leur  privation  totale  de  cou¬ 
leur  verte,  ainsi  que  par  l’état  rudimentaire 
ou  par  la  configuration  singulière  de  leurs 
feuilles.  Ce  sont  des  plantes  parasites  sur  des 
racines,  comme  les  Orobanches,  les  Lathrœa 
et  quelques  autres  dont  le  parasitisme  est 
tout  au  moins  fort  problématique,  bien  que 
leur  aspect  et  leur  organisation  les  rappro¬ 
chent  beaucoup  des  premières,  comme  les 
Monotropa ,  le  Neotlia  nidus-avis  Rich  On  a 
admis  pendant  longtemps,  comme  un  carac¬ 
tère  anatomique  de  ces  plantes,  l’absence  de 
stomates  sur  leurs  divers  organes.  Nous  avons 
prouvé  que  ce  fait  était  inexact  pour  certaines 
d’entre  elles,  comme  le  Latliræa  clandestina 
etVOrobanche  Eryngii,  et  d’autres  observa¬ 
teurs  ont  étendu  cette  donnée  à  d’autres  es¬ 
pèces.  Or  les  observations  de  M.  Ch.  Lory 
(Annales  des  sciences  naturelles,  3e  sér.,  cah. 
de  septembre,  1847)  ont  montré  que  ces 
plantes,  malgré  la  présence  de  stomates  sur 
la  plupart  d’entre  elles,  reproduisent  égale¬ 
ment  le  genre  de  Respiration  qui  caractérise 
essentiellement  les  parties  colorées  des  plan¬ 
tes  ordinaires.  «  A  toute  époque  de  leur  vé¬ 
gétation,  toutes  les  parties  de  ces  plantes, 
soit  à  la  lumière  solaire,  soit  dans  l’obscurité, 
absorbent  l’oxygène  et  dégagent  à  sa  place 
de  l’acide  carbonique.  L’exposition  aux  rayons 
directs  du  soleil  n’exerce  d’influence  surcette 
Respiration  qu’en  vertu  de  l’élévation  de 


température  qui  rend  plus  active  encore  la 
production  d’acide  carbonique  (Ch.  Lory, 
loco  citato,  p.  1 59).  » 

C’est  encore  à  la  Respiration  des  organes 
colorés  que  se  ralLache  celle  des  végétaux 
inférieurs  dépourvus  de  la  couleur  verte 
franche  qui  caractérise  la  presque  totalité 
des  plantes  supérieures,  particulièrement  des 
Champignons,  sur  lesquels  les  observations 
de  3V1.  de  Humboldt  ont  depuis  longtemps 
attiré  l’attention.  Ces  végétaux  respirent  à  la 
manière  des  parties  colorées  des  phanéroga¬ 
mes  ;  ils  vicient  rapidement  l’air  en  lui  pre¬ 
nant  de  l’oxygène  qu’ils  remplacent  par  de 
l’acide  carbonique.  Ces  phénomènes  respira¬ 
toires  se  manifestent  en  eux  avec  la  même 
intensité  la  nuit  que  le  jour.  De  plus,  ce  qui 
leur  donne  un  caractère  particulier,  c’est  le 
mélange  d’une  certaine  quantité  d’hydrogène 
au  gaz  expiré  par  eux.  Ce  dernier  fait  a  été 
constaté  et  signalé  en  premier  lieu  par  M.  de 
Humboldt  chez  les  Agaricus  campestris  et 
androsaceus,  ainsi  que  chez  le  Boletus  sube - 
rosus.  L’expérience  a  montré  aussi  que  les 
Champignons  expirent  de  i’azote.  Ainsi 
Grischow,  ayant  mis  dans  un  récipient  de 
22  pouces  cubes  de  capacité  un  jeune  Ama- 
nita  muscaria  d’environ  2  pouces  cubes  de 
volume  et  l’ayant  exposé  pendant  deux  heu¬ 
res  au  soleil,  après  l’avoir  laissé  préalable¬ 
ment  toute  une  nuit  dans  son  récipient,  re¬ 
marqua  que  cette  atmosphère  limitée  avait 
diminué  de  1/2  pouce  cube,  et  qu’elle  pré¬ 
sentait  la  composition  suivante:  0,1 3  d’acide 
carbonique;  0,05  d’oxygène;  0,82  d’azote 
avec  des  traces  d’hydrogène. 

Nous  venons  de  voir,  chez  les  Champi¬ 
gnons,  l’azote  et  l’hydrogène  faire  partie  du 
gaz  expiré.  L’exhalation  de  ces  gaz  a  aussi 
lieu  chez  les  plantes  supérieures,  mais  seule¬ 
ment  dans  des  cas  assez  rares.  Ainsi  nous 
avons  eu  déjà  occasion  de  signaler,  d’après 
Grischow,  la  production  d’une  forte  propor¬ 
tion  d’azote  par  les  fruits  mûrs  du  Sorbier 
des  oiseleurs.  Th.  de  Saussure  a  aussi  observé 
le  mélange  d’azote,  soit  à  l’oxygène  exhalé 
par  les  feuilles  sous  l’influence  de  la  lumière, 
soit  à  l’acide  carbonique  émané  des  fleurs. 
Mais  ce  gaz  peut-il  être  quelquefois  absorbé 
dans  l’atmosphère  et  devenir  l’une  des  bases 
de  la  Respiration  végétale?  C’est  ce  que  dé¬ 
montrent  les  expériences  de  M.  Roussingault 
par  lesquelles  cet  habile  observateur  a  vu 


RES 


des  Légumineuses  emprunter  ce  gaz  à  l’air 
et  devenir  ainsi  des  éléments  de  fertilisation 
du  sol.  Quant  à  l’hydrogène,  M.  Sehultz  en 
a  signalé  récemment  l’existence  parmi  l'oxy¬ 
gène  dégagé  par  les  feuilles  vertes  à  la  lu¬ 
mière  ;  il  a  reconnu,  dit  il,  «  à  plusieurs  re¬ 
prises,  que,  plongées  dans  de  l’eau  mêlée  de 
sucre  de  canne,  de  sucre  de  raisin,  de  sucre 
de  lait,  de  petit-lait,  les  feuilles  vertes  et 
non  altérées,  soit  au  jour,  par  un  ciel  cou¬ 
vert,  soit  après  le  coucher  du  soleil,  ou  même 
la  nuit,  dégagent  toujours  de  l’hydrogène  en 
outre  de  l’oxygène,  et  produisent  ainsi  un 
gaz  explosif  dont  la  mousse  de  Platine  dé¬ 
termine  l’inflammation.  »  On  a  longtemps 
signalé  la  Fraxinelle  comme  s’entourant  d’une 
atmosphère  d’hydrogène;  mais  il  a  été  re¬ 
connu  que  cette  petite  atmosphère  inflamma¬ 
ble  se  compose  uniquement  des  émanations 
volatiles  des  glandes  qui  abondent  sur  celte 
plante. 

Pour  terminer  cet  exposé  delà  Respiration 
végétale,  il  nous  reste  à  dire  quelques  mots 
delà  manière  dont  les  plantes  se  comportent, 
soit  dans  des  atmosphères  artificielles  diffé¬ 
rentes  de  l’atmosphère  terrestre  par  les  pro¬ 
portions  relatives  de  leurs  éléments  constitu¬ 
tifs,  soit  dans  des  gaz  irrespirables. 

Dans  un  air  fort  riche  en  oxygène  ou 
même  dans  ce  gaz  pur,  la  Respiration  de¬ 
vient  beaucoup  plus  active;  la  plante  subit 
une  décarbonisation  plus  forte  pour  laquelle 
elle  inspire  une  quantité  plus  considérable 
d’oxygène.  Quant  à  l’acide  carbonique, 
ajouté  artificiellement  à  l’air,  en  faible  pro¬ 
portion,  et  à  la  lumière  solaire,  il  agit  avan¬ 
tageusement  sur  les  organes  végétaux,  mais 
seulement  dans  les  cas  où  il  existe  de  l’oxy¬ 
gène  libre  dans  l’air;  à  l’ombre,  il  exerce 
toujours  une  action  défavorable,  et  il  déter¬ 
mine  même  la  mort  des  plantes.  Dans  l’azote, 
les  plantes  vivent  pendant  quelque  temps  au 
moyen  de  l’oxygène  qu’elles  commencent 
par  expirer  à  la  lumière;  mais,  si  l’on  em¬ 
pêche  cette  expiration,  en  leur  enlevant  les 
feuilles  qui  en  sont  l’organe,  elles  ne  tardent 
pas  à  périr.  Aussi  les  espèces  qui  exhalent  le 
plus  d’oxygène  au  soleil  par  leurs  parties 
vertes,  sont-elles  celles  qui  vivent  le  plus 
longtemps  dans  une  atmosphère  d’azote. 
L’un  des  gaz  les  plus  funestes  aux  végétaux 
est  l’acide  sulfureux  que  Meyen  a  vu  déter¬ 
miner  leur  mort  dans  l’espace  de  trois  mi- 
T.  xi. 


RES  8 1 

nutes,  quelquefois  même  d’une  minute. 

(P.  D.) 

*JRESTIIE1\ÏA.  ins. — Genre  de  la  famille 
des  Mirides,  tribu  des  Lygéens ,  de  l’ordre 
des  Hémiptères  ,  établi  par  M.  Spinola 
(hssai  sur  les  Hémipt.  hétéropt .  )  sur  une 
espèce  du  Brésil  ,  le  K.  scutala  Spin.,  re¬ 
marquable  par  un  écusson  vésiculeux  ,  un 
prothorax  bombé  eL  incliné  en  avant,  et  des 
antennes  très  amincies  à  l’extrémité.  (Bl.) 

RESTIACÉES.  Resliaceœ.  bot.  pii. — Fa¬ 
mille  de  plantes  monocotylédones  établie  par 

L. -G.  Richard  ,  et  adoptée  comme  distincte 
et  séparée  par  la  plupart  des  botanistes.  Elle 
est  formée  de  plantes  herbacées  ou  sous-fru¬ 
tescentes,  pourvues  d’un  rhizome  rampant, 
duquel  s’élèvent  plusieurs  tiges  aériennes 
rameuses  et  noueuses  ,  ou  simples  et  sem¬ 
blables  à  de-s  hampes  ;  leurs  feuilles  sont  ra¬ 
dicales  dans  le  dernier  cas ,  caulinaires  dans 
le  premier,  engainantes  à  leur  base,  à  gaine 
fendue  d’un  côté,  à  lame  linéaire  entière  ou 
avortée.  Leurs  fleurs  sont  groupées  en  inflo¬ 
rescences  diverses,  accompagnées  de  bractées 
scarieuses,  généralement  unisexuelles  ;  elles 
présentent:  un  périanthe  glumacé,  à  4-6  fo¬ 
lioles  sur  deux  rangs  ;  deux  ou  trois  étami¬ 
nes  opposées  aux  folioles  intérieures  du  pé¬ 
rianthe,  dont  les  anthères  sont  généralement 
uniloculaires,  peltées  ;  un  pistil  à  ovaire  libre, 
rarement  formé  d’un  seul  carpelle  et  uni¬ 
loculaire,  le  plus  souvent  formé  de  deux  ou 
trois  carpelles,  et  à  deux  ou  trois  loges  qui 
renferment  chacune  un  seul  ovule  suspendu 
à  leur  sommet;  les  styles  sont  en  nombre 
égal  à  celui  des  carpelles  dont  ils  continuent 
la  ligne  médiane,  et  ils  portent  les  papilles 
stigmatiques  à  leur  côté  interne.  Le  fruit  est 
tantôt  capsulaire  à  déhiscence  loculicide  , 
tantôt  indéhiscent;  la  graine  est  renversée, 
à  test  dur;  elle  renferme  un  embryon  len¬ 
ticulaire,  à  radicule  infère,  appliqué  contre 
l’extrémité  inférieure  de  l’albumen  ,  qui  est 
charnu.  Toutes  les  Restiacées  habitent  au- 
delà  de  l’équateur,  la  plupart  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  Aucune  d’elles  n’a  été 
encore  rencontrée  en  Amérique.  Voici  le 
tableau  des  genres  de  cette  famille,  d’après 

M.  Endlicher  : 

Leptocarpus,  R.  Br.  —  Loxocarya,  R.  Br. 
—  Cliætanthus,  R.  Br.  —  IJypolœna ,  R.  Br. 
( Cucullifera ,  Nees.). —  Willtienowia,  Thunb. 
(a.  Willdenowia ,  Nees;  b.  Hypodiscus , 

11 


82 


RET 


RET 


Nees;  c.  Leucoplocus ,  Nees  ;  d.  Mesanlhus , 
Nees).  —  Anthochortus  ,  Nees. —  Cerato- 
caryum  ,  Nees.  —  Lepidanthus  ,  Nees.  — 
Anarlhria,  R.  Br.  —Lyginia,  R.  Br.—  Le- 
pyrodia ,  R.  Br.  —  Thamnochortus ,  Berg. — 
Elegia,  Thunb.  ( Chondropetalum ,  Rottb.). — 
Restio ,  Lin.  (Calorophus  ,  Labi  1 1 . ;  Canno- 
mois ,  Palis.;  Calopsis ,  Palis.).  (P.  D.) 

ÏÜESTÏO.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Restiacées ,  établi  par  Linné  {Gen., 
n.  1331  ).  Herbes  du  cap  de  Bonne- Espé¬ 
rance,  de  Madagascar  et  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Voy.  RESTIACÉES. 

RESTREPÏA.  bot.  ph.— -Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orchidées ,  tribu  des  Pleurothal- 
lées,  établi  par  ICunth  ( in  Humbl.  et  Bonpl ., 
Nov.  gen.  et  sp .,  I,  367).  Herbes  de  l’Amé¬ 
rique  tropicale.  Voy.  orchidées. 

*RETAMA.  bot.  ph.-— Genre  de  la  famille 
des  Légumineuses-Papilionacées  ,  tribu  des 
Lotées,  établi  par  Boissier  {Voy.  Esp.,  143). 
Arbrisseaux  des  régions  méditerranéennes. 
Voy.  légumineuses. 

RETAN.  môll. — Nom  donné  par  Adan- 
son  {Voyage  au  Sénég.)  a?u  Monodonta  labio 

Lamk. 

RETANÏLLA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Rhamnées  ,  tribu  des  Collétiées, 
établi  par  M.  Brongniart  {in  Annal,  sc.  nal ., 
X,  364  ,  t.  2  ).  Les  Retan.  obcordata  et  R. 
ephedra ,  principales  espèces  de  ce  genre, 
sont  des  arbrisseaux  originaires  du  Pérou. 
Voy.  RHAMNÉES. 

RÉTELET.  ois.  —  Pour  Roitelet.  Voy. 
ce  mot. 

*RETELLÏA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Myodaires,  Rob.-Desv.,  famille  des  Pa- 
lomydes ,  établi  par  M.  Robineau-Desvoidy 
{Essai  sur  les  Myodaires,  p.  683).  L’espèce 
type  et  unique,  Ret.  claro  punclata  Rob.- 
Desv.,  habite  l’intérieur  du  Brésil. 

RETEPORA.  polyp.  bryoz.  —  Genre  de 
Polypiers  établi  par  Lamarck  aux  dépens  du 
grand  genre  Millépore  des  précédents  au¬ 
teurs,  pour  les  espèces  ayant  les  cellules 
disposées  d’un  seul  côté ,  à  la  surface  supé¬ 
rieure  ou  interne  du  Polypier,  qui  est  pier¬ 
reux,  à  expansions  aplaties,  moins  fragiles, 
composées  de  rameaux  quelquefois  libres , 
le  plus  souvent  anastomosées  en  réseau  ou 
en  filet.  Ce  genre,  comprenant  des  animaux 
bryozoaires  et  non  des  Polypes ,  a  été  sub¬ 
divisé  en  plusieurs  autres  par  Lamouroux. 


C’est  ainsi  que  les  genres  Krusensternia  ou 
Frondipore,  Hornera  et  Idmonea  ont  été 
formés  avec  des  Rétépores  de  Lamarck. 
L’espèce  type  est  le  R.  dentelle  de  mer  {R. 
cellulosa ) ,  qu’on  nomme  aussi  Manchette 
de  Neptune  ,  et  qui  vit  dans  la  Méditerra¬ 
née  et  dans  l’océan  Indien.  (Duj.) 

RÉTÉPORITE.  polyp. —  Nom  donné  par 
Bosc  et  adopté  par  Lamouroux,  pour  un 
corps  organisé  fossile  du  terrain  tertiaire  , 
dont  Lamarck  a  fait  plus  tard  le  genre  Dac¬ 
tylopore.  (Duj.) 

RÉTICEEEES.  Reticelli.  ins.  —  Division 
établie  par  MM.  Amyot  et  Serville  {Ins. 
Hémipt.,  suites  à  Buffon)  dans  la  tribu  des 
Cicadiens  de  l’ordre  des  Hémiptères.  Ce 
groupe  ,  caractérisé  par  les  élytres  dont  la 
portion  terminale  offre  un  réseau  de  cellules 
hexagonales  ,  comprend  les  genres  Cysto- 
soma  ,  Polynevra ,  Westw  ,  et  Hemidictya , 
Burm.  (Bl.) 

EETICÜEARIA,  Baumg.  {Flor.  lips . , 
341).  bot.  cr. — Syn.  de  Sticta,  Schreb. 

RETICELARIÀ.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Champignons,  division  des  Basi- 
diosporés-Entobasides ,  tribu  des  Coniogas- 
tres-Réticulariés,  établi  par  Bull i&rd  {Champ . , 
85,  t.  446,  f.  4;  t.  476,  f.  1-3).  Voy.  my¬ 
cologie. 

RETICELARÎA  ,  Bull.  (  t.  472  ,  f.  1  ). 
bot.  cr.  — Syn.  d 'Ustilago,  Link. 

RÉTINACIÆ.  Betinaculum.  bot.  — Nom 
donné  par  M.  Richard  à  des  petits  corps 
glanduleux  qui ,  dans  la  famille  des  Orchi¬ 
dées  ,  terminent  les  masses  polliniques  à 
leur  partie  inférieure.  Voy.  orchidées. 

RET1NARIA,  Gærtn.  (II,  187).  bot.  ph. 
—  Syn.  de  Gouania,  Jacq. 

RÉTIN  ASPIi  A  ETE .  min.  —  Matière  so¬ 
lide,  d’un  brun  clair,  d’un  éclat  résineux  ou 
terreux;  fusible  k  une  faible  température; 
combustible  en  donnant  d’abord  une  odeur 
agréable,  puis  une  odeur  bitumineuse,  et 
laissant  un  résidu  charbonneux;  soluble  en 
partie  dans  l’alcool  qui  laisse  un  résidu  in¬ 
soluble  bitumineux.  D’après  M.  Hattchett, 
la  composition  de  cette  substance  est  de: 
matières  résineuses,  55;  matières  bitumineu¬ 
ses,  41;  matières  terreuses,  3.  Le  Rétinas- 
phalte  se  présente  en  rognons  isolés  dans  les 
terrains  de  lignite  de  Bowey-Tracey,  en  De- 
vonshire  On  a  considéré  comme  substances 
analogues  certains  rognons  de  matières  rési- 


K  ET  .. 

neuses  trouvées  au  Cap-Sable,  en  Maryland, 
à  Langenbogen,  près  de  Halle;  dans  les  li¬ 
gotes  de Saint-Paulet  (Gard),  à  Mortendorf, 
près  des  salines  de  Rosen,  aux  environs  de 
Nauenburg  en  Thuringe,  à  Wildshut,  près 
de  Salzachstrome  en  Autriche;  à  Uttigshof 
en  Moravie;  à  Walkow  et  Litetzko  dans  le 
Banat,  etc. 

RÉTINE,  anat.  —  Troisième  enveloppe 
membraneuse  du  globe  de  l’œil.  Voy.  oeil. 

RÉTLMIPIIVLLUM  (pmirn ,  rétine;  ?vl- 
Àov,  feuille),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille 
des  Rubiacées-Cofféacées ,  tribu  des  Guet- 
tardées,  établi  par  Humboldt  et  Bonpland 
(Plant,  œquinoct.,  I,  86,  t.  25).  L’espèce 
type  ,  Retiniphyllum  secundiflorum  ,  est  un 
arbrisseau  résineux  qui  croît  sur  les  rives 
ombragées  de  l’Orénoque  et  de  l’Atabapi, 
dans  l’Amérique  méridionale. 

RÉTINITE.  géol. — Roche  à  base  d’appa¬ 
rence  simple,  dont  la  composition  ne  diffère 
de  l’Obsidienne  que  par  la  présence  de  l’eau. 
Elle  donne  au  chalumeau  un  verre  bour¬ 
souflé  qui  produit  une  masse  spongieuse 
qu’on  peut  réduire  ensuite  en  un  verre  de 
plus  petit  volume.  Sa  composition,  d’après 
Klaproth  ,  est  de:  Silice,  0,730;  Alumine, 
0,145  ;  Soude,  0,0 1 8  ;  Chaux,  0,010  ;  Oxyde 
terreux,  0,011  ;  Eau,  0,085.  Le  Rétinite 
présente  ordinairement  un  éclat  résineux, 
quelquefois  gras  ou  vitreux,  de  couleurs  va¬ 
riées  :  brune,  grise,  jaunâtre,  noirâtre, 
bleuâtre,  etc.,  et  renferme  très  souvent  des 
cristaux  de  Feldspath  ou  d’Albite  et  des 
paillettes  de  Mica.  Cette  roche  appartient  à 
des  terrains  volcaniques  antérieurs  à  la  pé¬ 
riode  actuelle  ;  elle  forme  des  filons ,  des 
amas,  des  fragments,  quelquefois  des  cou¬ 
ches  à  texture  compacte,  à  cassure  raboteuse 
ou  imparfaitement  conchoïde.  Le  Rétinite 
existe  en  Saxe,  en  Hongrie,  en  Italie,  en 
France,  au  Puy-de-Dôme,  etc. 

RÉTIPÈDES.  ois.  —  On  donne  cette 
épithète  aux  Oiseaux  qui  ont  les  tarses  re¬ 
couverts  d’un  épiderme  réticulé. 

RETITÈLES.  arach.  —  Walckenaër 
comprend  sous  cette  dénomination  toutes 
les  Araignées  qui  fabriquent  des  toiles  à 
réseaux  formés  par  des  fils  peu  serrés ,  ten¬ 
dus  irrégulièrement  dans  tous  les  sens. 

RETON.  poiss.  —  Nom  vulgaire  de  la 
Raie  lisse. 

RETTBERGIA,  Radd.  ( Agrost .  Brasil 


REV  83 

17,  t.  1,  f.  1).  bot.  ph. — Syn.  de  Chusquea, 
Kunth. 

RETZIA  (nom  propre),  bot.  ph. — Genre 
de  la  famille  des  Retziacées  ,  établi  par 
Thunberg  (in  Ad.  Soc.  Lund.,  1 ,  55,  t.  1  , 
f.  1).  L’espèce  type,  Rctzia  capensis,  est  un 
arbrisseau  qui  ,  comme  l’indique  son  nom 
spécifique,  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

RETZIACÉES.  Retziaceœ.  bot.  ph.  — 
Deux  genres,  le  Rctzia,  Thunb.,  et  le  Lon- 
chostoma ,  Wickstr.,  établis  pour  des  arbris¬ 
seaux  du  cap  de  Bonne  -  Espérance  ,  ont 
paru  à  Bartling  pouvoir  constituer  une  pe¬ 
tite  famille  distincte,  à  laquelle  le  premier 
de  ces  genres  donnerait  son  nom.  Endlicher 
la  place  avec  doute  à  la  suite  des  Solanées, 
dont  elle  différerait  principalement  par  son 
fruit  capsulaire,  bivalve  et  oligosperme. 

(Ad.  J.) 

REUSSIA,  Dennst.  (Hort.  Malab.,  Y1I , 
18).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Pœderia,  Linn. 

REESSSA  (nom  propre),  bot.  ph. — Genre 
de  la  famille  des  Pontédériacées ,  établi  par 
Endlicher  ( Atakta ,  t.  26),  Herbes  aquatiques 
du  Brésil.  Voy.  pontédériacées. 

*REUTERA.  bût.  ph. —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Ombellifères,  tribu  des  Amminées, 
établi  par  Boissier  (  Elench.  plant.  Hisp. 
auslr.,  46)  Herbes  originaires  d’Espagne. 

Voy.  OMBELLIFÈRES. 

RÉVEILLE -MATIN,  bot.  ph.  —  Nom 
vulgaire  de  V Euphorbia  helioscopna. 

REVEILLEE  R.  Strepera.  ois.  —  Divi¬ 
sion  générique  établie  dans  la  famille  des 
Corbeaux  par  M.  Lesson  ,  qui  lui  donne  les 
caractères  suivants  :  Bec  long,  robuste,  co¬ 
nique,  égal,  presque  droit,  peu  convexe,  à 
arête  épaisse  et  renflée;  narines  en  fente 
longitudinale,  ouvertes;  quelques  soies  à  la 
commissure;  ailes  courtes;  queue  longue, 
arrondie;  tarses  assez  minces,  allongés,  scu- 
tellés. 

Ce  genre,  qui  est  un  démembrement  des 
Coracias  de  Lalh.  ,  établit  le  passage  natu¬ 
rel  des  Corbeaux  aux  Cassicans.  L’espèce 
unique  qui  le  compose,  le  Coracias  strepera 
Lalh.  (Vieill.,  Gai.  des  Ois.,  pl.  109),  a  tout 
son  plumage  noir  ,  à  l’exception  de  la  base 
des  six  premières  rémiges ,  des  couvertures 
et  des  barbes  externes  des  pennes  latérales 
de  la  queue  ,  qui  sont  blanches.  Cet  Oiseau 
est  d’un  naturel  doux,  ne  dort  point  ou  très 
peu  pendant  la  nuit,  et  ne  cesse  alors  de 


RH  A 


RHA 


84 

s’agiter  et  de  jeter  des  cris  qui  interrompent 
le  sommeil  des  hommes  et  des  animaux  :  de 
là  lui  est  venu  le  nom  vulgaire  de  Réveil- 
leur ,  que  M.  Lesson  a  converti  en  nom  de 
genre. 

On  trouve  cette  espèce  à  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande  et  à  l’ÎIe  de  Norfolk.  (Z.  G.) 

REVELONGA.  poiss.  —  Nom  vulgaire, 
sur  les  côtes  de  la  Méditerranée,  du  Scor- 
pena  luscus. 

RÉVOLUTIONS  BU  CsLOBE.  —  Voy. 

SYSTÈME  DE  MONTAGNES. 

REX  AAIARORÏS ,  Rumph.  (  Amboin ., 
II,  129,  t.  40).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Soula- 
mea ,  Lam. 

*REYNADBIA  (nom  propre),  échin. — 
Dénomination  proposée  par  M.  Brandi  pour 
un  genreou sous  genred’Holothurides  ayant 
pour  type  la  Synapta  racliosa ,  que  M.  Rey- 
naud  avait  le  premier  décrite  sous  le  nom 
d’ Iîolothuria  radiosa.  (Duj.) 

*REYXAUDIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Graminées,  tribu 
des  Phalaridées ,  établi  par  Kunlh  (Gram., 
28,  t.  9).  Gramens  de  Saint-Domingue. 

Voy.  GRAMINÉES. 

RÎIABARBARUHÏ,  Tournef.  (Inst.,  18). 
bot.  ph. —  Syn.  de  Rheum,  Linn.  Voy.  rhu¬ 
barbe. 

RHABDIA(pa&îoç,  baguette),  bot.  pii.— 
Genre  de  la  famille  des  Aspérifoliées  ,  tribu 
des  Tournéfortiées,  établi  par  Martius  (Nov. 
gen.  et  sp.,  II,  13,  t.  193  ).  L’espèce  type  , 
Rhabdia  lycioides  Mart.  ,  est  un  arbrisseau 
qui  croît  au  Brésil. 

RII  AUDITE.  moll.  —  Dénomination 
proposée  par  M.  Dehaan  pour  des  Cépha¬ 
lopodes  fossiles,  que  Montfort  nommait  Ty- 
rannites,  et  qui  doivent  être  réunis  au  genre 
Baculite.  (Duj.) 

RHABBÏTIS  (  pocoooç ,  baguette),  iielm. 
—  M,  Dujardin  (Helminthes,  p.  239)  donne 
ce  nom  à  un  genre  qui  répond  à  celui  des 
Anguillula  de  M.  Ehrenberg,  et  qui  rentre, 
par  conséquent ,  dans  la  même  famille  que 
les  Vibrions  de  Muller,  de  Blainville  et  Du- 
gès.  Il  en  sera  question  à  l’article  vibrion. 

(P.  G.) 

RHABDIUM ,  Wallr.  (Fl.  germ.,  II, 
116).  bot.  cr.  —  Syn.  de  Slyllciria,  Ag. 

*RIIABDOCOELA  (potëJoç,  droit  ;  xoàoç, 
intestin),  lielm — M.  Ehrenberg  nomme 
ainsi  les  Helminthes  de  sa  classe  des  Téré- 


tulariés,  dont  l’intestin  est  droit  ou  en  canal 
simple,  au  lieu  d’être  ramifié  comme  celui 
des  Planaires.  Il  les  divise  en  trois  groupes  : 
1°  Amphiporina  ;  2°  Monosierea  ;  3°  Amphis - 
terea.  Les  Rhabdocèles  sont  les  Némertes , 
Prostomes,  Micrures,  Derostomes,  Amphi- 
stères  et  Leptoplanes.  (P.  G.) 

RîlABDOCRIWUM ,  Reichenb.  (  Consp., 
65).  bot.  pii.  —  Syn.  de  Lloydia,  Salisb. 

RHABDOGALE  (pàS^oç,  baguette; 
marte),  mam. —  Subdivision  des  Carnassiers 
mustéliens  d’après  M.  Wiegmann  (Archiv., 
VI,  1838),  et  qui  n’est  pas  adoptée  par  les 
auteurs  modernes.  (E.  D.) 

RHA  EDO  PUIS  (pà&îoï,  verge;  , 
serpent),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Couleuvres,  établi  par  Fitzinger  (Syst.  Rept., 
1843). 

RIIABDOSPORIUM ,  Chv.  (Fl.  paris., 
428,  t.  11  ,  f.  3).  bot.  cr.  —  Syn.  de  Stil- 
bospora,  Pers. 

*RHABBOTHAMXUS  (pa&îoç,  baguette; 
0  x  p.v  o  ç ,  buisson),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Gesnériacées,  tribu  des  Didymocarpées  ?, 
établi  par  A.  Cunningham  (in  Jardine  Journ. 
of  nat.  sc.,  I,  460  ).  Arbrisseaux  de  la 
Nouvelle-Zélande.  Voy.  gesnéracées. 

*RHABBOTHECA  (pdiGêoç,  droit;  Qhx-n, 
thèque).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Composées-Liguliflores ,  tribu  des  Cichora- 
cées,  établi  par  Cassini  (in  Dict.  sc.  nat.  , 
XLVI1I,  424).  Herbes  originaires  de  l'ɬ 
gypte.  Voy.  COMPOSÉES. 

RHACHEOSAURUS.  rept.  —  Voy.  rà- 

CHEOSAURUS. 

RHACODACTYEUS  (pa?,  pxxoç,  fente  ; 
Soix-zv^oç ,  doigt),  rept.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Geckos,  établi  par  M.  Fitzinger 
(Syst.  Rept.,  1843). 

RHACODRACON  (p  oéxoç,  fente  ;  Spd.xo>v, 
dragon),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Stell ions ,  établi  par  M.  Fitzinger  (Syst. 
Rept.,  1843).  Voy.  stellions. 

RHACOESSA  (pa*o?t;,  ridé),  rept.  — 
Genre  de  la  famille  des  Geckos ,  établi  par 
Wagler  (Syst.  Amph.,  1830). 

RIIAGOUf A,  DC.  (Prodr.,  VI).  bot.  ph. 
—  Voy.  LEEZEA,  DC. 

RUACOMA ,  Linn.  (Gen.,  n.  144).  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Myginda,  Jacq. 

RIIACOPHORUS  (  pxxoç ,  lambeau;  <pé- 
p oç ,  porteur),  rept.  —  Genre  d’Anoures  hy- 
læformes  ,  c’est-à-dire  de  la  famille  des  Rai- 


R1IA 


RUA 


85 


nettes,  établi  par  Kuhl.  L’espèce  type  est  le 
llh.  Reinwardiii  de  l’Inde.  (P.  G.) 

RHADINE  (pacîcvoç ,  tendre,  grêle),  ins. 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Carabiqnes ,  tribu  des 
Troncatipennes,  établi  par  Leconte  ( Armais 
of  the  Lyceum  of  natural  history  of  New- 
York,  vol.  4,  1846,  p.  218),  sur  une  espèce 
du  Canada  et  des  environs  de  Saint-Louis, 
que  l’auteur  nomme  R.  larvalis.  (C.). 

*RHADINOCARPUS(poeÆivoç»  grêle  ;  xap- 
7 roç,  fruit),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Légumineuses-Papilionacées ,  tribu  des 
Hédysarées ,  établi  par  Yogel  (  in  Linnœa , 
XII ,  108)  et  dont  les  principaux  caractères 
sont  :  Calice  campanulé,  à  5  dents.  Corolle 
papilionacée,  à  pétales  presque  d’égale  lon¬ 
gueur  ,  ailes  fovéolées-rugueuses  ;  carène 
arrondie  au  sommet.  Étamines  10,  mona- 
delphes  ;  anthères  oblongues ,  conformes. 
Ovaire  sessile,  linéaire,  multi-ovulé.  Style 
allongé ,  courbé  ;  stigmate  simple.  Légume 
sessile,  cylindrique,  allongé,  à  articulations 
transverses  et  cylindriques,  indéhiscentes, 
monospermes.  Arbrisseaux  de  l’Amérique 
australe. 

*ÏUIADIiYOSOMUS  (pa <5ivo\-,  grêle  ;  cr  copia , 
corps),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  tétramères,  famille  des  Curculionides 
gonatocères,  division  des  Cléonides,  substitué 
par  Schœnherr  (  Généra  et  sp.  Curculion. 
synonymia ,  t.  VI  ,  I,  p.  473)  à  celui  de 
Leptosomus  ( loc .  cil .  2,  p.  69),  ce  nom  ayant 
été  employé  antérieurement.  Le  type  Cur- 
culio  altenuatus  F.,  01.,  est  désigné  comme 
étant  propre  à  la  Nouvelle-Hollande;  mais 
sa  véritable  patrie  est  la  Nouvelle-Zélande. 

(C.) 

RHAEBÜS  (pacSo'ç,  courbé),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères, 
établi  par  Fischer  de  Waldheim  ( Enlom .  de 
la  Russie  ,  t.  II ,  p.  180  ,  pl.  47,  f.  1,  a  f) 
sur  une  espèce  de  Sibérie  (/{.  Gebleri ),  vivant 
exclusivement  des  semences  de  la  Nitraria 
Schoberi  ;  il  place  ce  genre  dans  la  famille 
des  Curculionides,  tribu  des  Bruchides. 

Motchoulsky  en  a  fait  connaître  une  se¬ 
conde  espèce  de  la  Russie  méridionale,  qu’il 
nomme  R.  Mannerheimii.  (C.) 

BI1AGADIOLUS.  bot.  ph.  —  Voy.  rha- 

GODIOLUS. 

RHAGIOMORPHA.  Rhagium  (nom  d’un 
genre  de  Coléoptères  ;  p-opyj,  forme),  ins.  — 


Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  subpenta¬ 
mères ,  famille  des  Longicornes ,  tribu  des 
Lepturètes,  créé  par  Newman  (  Annales  of 
Nat.  History  of  Jardine,  t.  Y,  1840,  p.  21), 
et  qui  comprend  les  quatre  espèces  suivantes: 
Ji.  lepturoides  B.  D.,  concolor  M.  L.,  sor- 
dida  et  oculifera  New.  Toutes  appartiennent 
à  la  Nouvelle-Hollande.  (C.) 

RHAGIUM  (  paytov ,  sorte  d’araignée). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  sub¬ 
pentamères,  famille  des  Longicornes,  tribu 
des  Lepturètes  laticerves,  établi  par  Fabri- 
cius  (Syslema  eleulheralorum,  t.  II,  p.  313), 
et  généralement  adopté  depuis.  Ce  genre 
renferme  six  espèces  ;  cinq  sont  originaires 
d’Europe  et  une  est  propre  aux  États-Unis, 
savoir  :  R.  inquisitor  Lin.,  mordax  ( scruta - 
tor  01.),  indagalor,  bifascialum  F.,  rufiven- 
IreG r.  (maculatum  Gy.),  et  linealum 01.  (C.) 

*RHAGOCREPIS  (pa£,  raisin;  xpW;  , 
chaussure),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  famille  des  Carabi- 
ques ,  tribu  des  Troncatipennes,  fondé  par 
Eschscholtz  ( Zoological  Atlas  ,1829,  t.  VII, 
f.  2),  adopté  par  Gray,  Iilug  et  par  Castel¬ 
nau.  Le  type,  seule  espèce  connue,  la  R. 
Riedelii  Esch.,  est  originaire  du  Brésil.  (C.) 

*MIAGODACTÏLUS  (  payait;,  fente;  dd- 
xrv>oç,  doigt),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Cara- 
biques,  tribu  des  Harpaliens,  établi  par  de 
Chaudoir  ( Annales  de  la  Soc.  ent.  de  France , 
t.  IV,  p.  421,  B.  f.  2  )  sur  une  espèce  du 
Brésil ,  le  R.  Brasiliensis  de  cet  auteur.  (C.) 

*R  II  AG  ODE  RA  (payaç,  fente;  dtpri,  cou). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té¬ 
tramères,  famille  des  Xylophages,  tribu  des 
Colydiens,  proposé  par  Eschscholtz  et  publié 
par  Mannerheim  (Bull,  de  la  Soc.  imp.  des 
nat.  de  Moscou,  t.  XVII,  1845  ).  Ce  genre 
renferme  deux  espèces,  l’une  de  la  Californie 
et  l’autre  de  la  Russie  méridionale.  L’espèce 
type  est  la  Rh.  tuberculala  Eschs.,  Man.  (C.) 

1UÎAGODIA.  bot.  pu.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Chénopodées,  tribu  des  Chénopo- 
diées,  établi  par  R.  Brown  ( Prodr . ,  408). 
L’espèce  type,  Rhagodia  Billardieri  R.  Br. 
(Chenopodium  baccatum  Labill.),  est  une 
plante  frutescente,  ou,  rarement,  herbacée, 
qui  croît  à  la  Nouvelle-Hollande. 

RHAGOmOLUS.  bot.  ph. —Genre  de 
la  famille  des  Composées-Liguliflores ,  tribu 
des  Cichoracées,  établi  par  Tournefort  (Inst., 


86 


R  HA 


RHA 


272).  Les  deux  seules  espèces  qu’il  renferme, 
Rhag.  edulis  et  stellatus,  sont  des  herbes  que 
l’on  trouve  dans  nos  départements  du  Midi, 
surtout  dans  la  région  méditerranéenne. 

RHAGOPTERYX  (  pa£ ,  grain  de  raisin  ; 
ttt epov,  aile),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  famille  des  Lamelli¬ 
cornes,  tribu  des  Scarabéides  mélitophiles, 
créé  par  Burmeister  et  adopté  par  Schaurn 
(  Annales  delà  Société entomologiquedeFrance , 
2e  sér.,  t.  III,  p.  53).  Ce  genre  a  pour  type  la 
Cet.  Brahma  G.  P.  (C.) 

RHAGROSTIS,  Buxb.  (  Cent .,  III,  30, 
t.  55).  bot.  ph. — Syn.  d 'Agriophyllum, 
Bieberst. 

RHAMNACÉES.  Rhamvaceæ.  bot.  ph. 
—  M.  Lindley,  se  conformant  aux  lois  qu’il 
a  adoptées  pour  la  nomenclature  des  fa¬ 
milles,  désigne  ainsi  celle  que  les  botanistes 
connaissent  et  décrivent  généralement  sous 
le  nom  de  Rhamnées.  Voy.  ce  mot. 

(Ad.  J.) 

RHAMNÉES.  Rhamneœ.  bot.  phan.  — 
Famille  de  plantes  dicotylédonées ,  poly pé¬ 
tales  ,  périgynes,  ainsi  caractérisée:  Calice 
à  4-5  divisions  plus  ou  moins  profondes  , 
doublé  dans  une  partie  de  son  étendue  d’un 
disque  glanduleux,  à  préfloraison  valvaire. 
Autant  de  pétales  alternes,  insérés  à  sa 
gorge,  souvent  petits  et  concaves,  manquant 
tout— à-fait  quelquefois.  Étamines  en  nombre 
égal,  insérées  de  même  et  opposées  aux  pé¬ 
tales  qui  souvent  les  enveloppent,  à  filets 
courts  en  général,  quelquefois  adhérents  à 
la  base  du  pétale  correspondant,  à  anthères 
introrses,  dont  les  deux  loges  ordinairement 
distinctes  confluent  quelquefois  en  uneseule. 
Ovaire  libre  ou  adhérent  soit  en  partie,  soit 
en  totalité,  avec  le  tube  cal icinal ,  surmonté 
de  trois,  plus  rarement  de  deux  ou  quatre 
styles,  terminés  chacun  par  un  stigmate, 
tantôt  distincts,  tantôt  soudés  en  tout  ou  en 
partie,  creusé  intérieurement  d’autant  de 
loges  dans  chacune  desquelles  est  un  ovule 
solitaire  ou  plus  rarement  double ,  dressé 
de  la  base,  anatrope.  Le  fruit,  revêtu  par 
le  calice  dans  toute  son  étendue  ou  à  sa  base 
autour  de  laquelle  il  forme  comme  une 
cupule  ,  ou  bien  libre  par  sa  chute,  est  tan¬ 
tôt  indéhiscent,  charnu  ou  sec,  avec  deux 
ou  trois  noyaux  1-loculaires  ou  un  seul  2- 
3-loculaire,  tantôt  se  sépare  en  autant  de 
coques  qui  s’ouvrent  par  leur  angle  interne. 


Graines  solitaires  ou  très  rarement  gémi¬ 
nées,  dressées,  souvent  accompagnées  à 
leur  insertion  d’une  dilatation  cupuliforme 
du  funicule  ,  à  tégument  double,  l’intérieur 
membraneux,  l’extérieur  membraneux  lui- 
même  ou  fibreux  ,  ou  crustacé,  revêtant 
immédiatement ,  ou  ayec  l’intermédiaire 
d’une  lame  mince  de  périsperme  charnu  , 
l’embryon  droit ,  jaunâtre  ou  verdâtre,  à 
cotylédons  planes,  à  radicule  courte  et  in¬ 
fère.  —  Les  espèces  ligneuses,  à  une  excep¬ 
tion  près,  sont  des  arbres  ou  arbrisseaux 
quelquefois  épineux  à  cause  de  la  forme 
que  prennent  ou  leurs  rameaux,  ou  leurs 
stipules  métamorphosées,  quelquefois  grim¬ 
pants  par  l’allongement  de  ces  rameaux  en 
vrilles.  Leurs  feuilles  sont  simples,  alternes 
ou  rarement  opposées,  entières  ou  dentées, 
quelquefois  très  petites  ou  presque  nulles; 
les  fleurs  régulières,  petites,  verdâtres, 
axillaires  ou  terminales  avec  des  dispositions 
très  variées.  Le  principe  prévalant  surtout 
dans  le  bois  et  l’écorce,  souvent  aussi  dans 
les  feuilles  et  surtout  dans  les  fruits,  est  une 
substance  extractive  amère ,  à  laquelle  se 
mêlent  en  dose  variable  des  matières  âcres 
ou  astringentes,  ou  colorantes.  De  là  des  pro¬ 
priétés  assez  variées,  tantôt  toniques,  tantôt 
irritantes;  de  là  leur  emploi  comme  fébri¬ 
fuge,  comme  purgatif  ou  vomitif,  comme 
teinture.  Il  est  à  remarquer  cependantqu’au- 
près  de  ces  fruits  âcres,  on  en  trouve  de  doux 
et  sucrés  comme  ceux  du  Jujubier,  du  Lo¬ 
tus,  etc.  Les  Rhamnées ,  assez  rares  entre  les 
tropiques,  se  montrent  plus  abondantes  dans 
leur  voisinage  et  jusque  dans  les  régions  tem¬ 
pérées,  mais  pas  au-delà.  Nous  suivrons  dans 
l’énumération  de  leurs  genres  la  distribu¬ 
tion  qu’a  indiquée  M.  Endlicher  d’après  un 
travail  inédit  de  M.  Reisseck,  qui  paraît 
fonder  ses  tribus  sur  des  caractères  tirés  du 
fruit,  mais  encore  plutôt  sur  leur  port  et 
leur  habitation. 

GENRES. 

Tribu  1. — Paliurées. 

Arbrisseaux  de  l’ancien  continent  ,  à 
feuilles  alternes.  Fruit  semi-adhérent,  sec, 
couronné  d’une  aile  transversalement  circu¬ 
laire. 

Ventilago  ,  Gærtn.  —  Paliurus  ,  Tourn. 
(  Aspidocarpus ,  Neck.  —  ?  Aubletia ,  Lour.  ). 


RHA 


87 


RHA 

Tribu  2. —  Frangulées. 

Arbres  ou  arbrisseaux  épars  sur  une 
grande  partie  des  zones  tempérées;  à  feuil¬ 
les  alternes,  fruit  sans  ailes,  libre  ou  semi- 
adhérent,  charnu  ou  capsulaire,  à  coques 
indéhiscentes  ou  s’ouvrant  par  une  fente 
interne. 

Zizyphus ,  Tourn. — Condctlia,  Cav.  —  Ber - 
chemia ,  Neck.  (OEnoplea,  Hedw. — OEnoplia, 
Schutt.). — Sageretia,  Brongn.  —  Hovenia, 
Thunb.  — lïhamnus,  J.  ( Alaternus  et  Fran- 
gula  ,  Tourn.  —  Marcorella  ,  Neck.  —  Cer- 
vispina ,  Dill.  —  Cardiolepis,  Raf.).  —  Kar- 
lüinskia,  Zucc.  —  Scutia ,  Comin.  (  Sentis , 
Comm. —  Sarcomphalus ,  P.  Br.). — Noltea , 
Reich.  (Vittmannia,  W.  Am. —  Willemetia, 
Ad.  Br.). — Ceanothus,  L.  (. Forrestia ,  Raf.). 

—  Cormonema,  Reiss.  (. Arrabidea ,  Steud.). 

—  Colubrina  ,  L.-C.  Rich.  (  Tubanthera  , 
Comm.).  — Alphilonia ,  Reiss. 

Tribu  3.  « —  Pomaderrées. 

Arbrisseaux  inermes  de  l’Australie ,  à 
feuilles  alternes.  Fruit  dépourvu  d’ailes  , 
capsulaire,  à  coques  s’ouvrant  par  un  trou 
introrse  que  revêt  une  membrane. 

Pomaderris ,  Labill.  ( Pomatoderris ,  Schut. 

—  Pomatiderris ,  K.).  — Trymalium,  Fenzl. 

Tribu  4. —  Colletiées. 

Arbrisseaux  de  l’Amérique  tempérée  aus¬ 
trale  ,  à  rameaux  terminés  en  épine;  à 
feuilles  décussées,  quelquefois  presque  mil¬ 
les.  Fruit  dépourvu  d’ailes,  libre. 

Colletia  ,  Comm.  —  Discaria  ,  Hook.  — 
Adolphia  ,  Meisn.  —  Ochetophila ,  Poep.  — 
Relaniila,  Brongn.  (Molinœa Comm.). — Tal- 
guenea,  Miers.  ( Trewoa ,  G i II .) . 

Tribu  5.  —  Phylicées. 

Arbrisseaux  du  Cap  et  de  l’Australie 
extratropicale,  inermes,  à  feuilles  alternes, 
avec  le  port  des  Bruyères.  Fruit  dépourvu 
d’ailes,  adhérent  et  couronné  par  le  calice, 
capsulaire. 

Tricocephalus,  Brongn. {Walpertia,  Reiss.). 

—  Petalopogon,  Reiss.  —  Phylica,  L.—  Ty- 
lanthus  ,  Reiss.  — Soulangia  ,  Brongn. — 
Spyridium,  Fenzl.  —  Cryptandra,  Sm. 

Tribu  6.  —  Gouaniées. 

Lianes  ou  herbes  des  tropiques  ou  de 


l’Afrique  australe,  inermes.  Fruit  adhérent 
se  séparant  en  coques  ordinairement  ailées 
longitudinalement  sur  le  dos,  s’ouvrant  par 
une  fente  interne. 

HeUnus,  E.  Mey.  —  Gouania,  Jacq.  (Re- 
tinaria,  Gærtn.).  —  Reisselda,  ÉndL— Cru- 
menaria,  Mart. 

On  cite  encore  à  la  suite  deux  genres  dou¬ 
teux  ,  Solenantha ,  G.  Don  ,  et  Schœfferia  , 
Jacq.,  et  comme  ayant  quelque  affinité  par 
la  situation  de  leurs  étamines,  quoique  dif¬ 
férents  par  le  nombre  et  la  position  des 
ovules ,  plusieurs  autres,  dont  la  place  n’est 
pas  encore  définitivement  fixée,  savoir  :  To- 
rokia,  Cunn.  —  Strombosia,  Bl. —  Samara, 

L.  —  Pennantia,  Forst.  —  Daphniphyllum , 
BI.—  Crypteronia ,  BL  Enfin  trois  genres  de 

M.  Neraud  ,  Galdicia  ,  Quoia  et  Carolinia, 

ne  sont  connus  que  par  une  citation  de 
M.  Gaudichaud,  qui  les  rapporte  aux  Rham- 
nées.  (Ad.  J.) 

RÎIÀMNUS.  bot:  pu.  — Nom  scientifique 
du  genre  Nerprun.  Voy.  ce  mot. 

RHAMi\USïUM  (  nom  mythologique  ). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères,  famille  des  Longicornes, 
tribu  des  Lepturètes  Iaticerves ,  proposé 
par  Megerle  {Calai.  Dahl .,  p.  70)  et  adopté 
par  Dejean,  Latreille,  Serville  et  Mulsant, 
dans  leurs  ouvrages  respectifs.  Ce  genre  a 
été  fondé  sur  le  Cerambyx  salicis  Lin.  [ru- 
ficollis  Hst.  ,  etruscum  Ros.  ,  Schranckii 
Laich,,  glaucopterum  Schall),  espèce  d’Eu¬ 
rope  qui  se  rencontre  assez  fréquemment 
aux  environs  de  Paris,  sur  les  troncs  des 
Ormes,  des  Marronniers ,  etc.  (C.) 

RUAMPHIGARPA.  bot.  m.—  Voy.  ram- 

PHICARPA . 

ÏUIAMPHÏDES.  ins.  —  Voy.  ramphides. 

RïiAMPHIDOSPOIiA.  bot.  ph.  —  Voy. 

RAMPHIDOSPORA. 

Il  HA  \I  P1IO  AI  VIA  (pa><poç,  bec  ;  gv'.a  , 
mouche),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Di¬ 
ptères  brachocères,  famille  des  Tanystomes, 
tribu  des  Empides,  établi  par  Meigen  ,  et 
généralement  adopté.  M.  Macquart  (Di¬ 
ptères,  suites  à  Buffon  ,  édition  Roret,  t.  I, 
p.  334)  en  décr.it  24  espèces  qui  ont  pour 
caractères  communs  :  Trompe  plus  longue 
que  la  tête;  palpes  relevés;  troisième  ar¬ 
ticle  des  antennes  conique,  comprimé;  style 
court;  une  cellule  sous-marginale  aux  ailes; 
quatre  postérieures. 


88 


RH  A 


Ces  Insectes  habitent  principalement  la  j 
France  et  l’Allemagne.  Parmi  les  plus  com¬ 
muns  ,  nous  citerons  surtout  les  B  h  amp  h. 
flava,  sulcata ,  culicina,  variabilk,  pennala, 
longipes.  (L.) 

RHAMPHOSTOMA  (pau.tpoç ,  bec  ;  aro- 
pa,  bouche),  rept.  — Genre  de  Couleuvres. 
Voy.  ce  mot. 

H II  AAH  PI!  PS.  ins.  —  Voy.  ràmphus. 
RHANIS  (nom  mythologique),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  trimères, 
famille  des  Fongicoles  ,  proposé  par  Dejean 
{Calai.  ,  3e  édit.,  p.  464)  qui  en  énumère 
deux  espèces  inédites  originaires  de  l’Amé¬ 
rique  septentrionale,  et  qu’il  nomme  R.  pul- 
chella  et  hœmorrhoidalis .  (C.) 

RHAATEMEM.  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées  -  Tubuliflores ,  tribu 
des  Astéroïdées  ,  établi  par  Desfontaines 
(F/or.  atlanl.,  II,  291).  L’espèce  type,/?/irm- 
terium  suavense ,  est  une  plante  suffrutes- 
cente  qui  croît  dans  la  Mauritanie. 

RHAPHIDERPS.  ins.  —  Voy.  rapiii- 
derus. 

MIAPHÏDIA.  ins.  —  Rectification  ortho¬ 
graphique  du  nom  de  Raphidia ,  adoptée  par 
plusieurs  auteurs.  (Bl.) 

RAPHÏDIODEA.  ins.  —  Synonyme  de 
Raphidiens,  par  M.  Rurmeister  {Handb.  der 
Eut.).  (Bl.) 

RHAPHÎDQPHORA.  INS.  —  Voy.  RAPHI- 
DOPHORA. 

*S\I!APÏ1ÏD0S0MA  (  pc/.y'ç ,  aiguillon  ; 
a cüu.â,  corps),  ins.  —  MM.  Amyotet  Serville 
distinguent  sous  cette  dénomination  un  genre 
de  l’ordre  des  Hémiptères,  famille  des  Rédu- 
viides  ,  groupe  des  Conorhinites  ,  confondu 
avec  les  Lophocephala  par  M.  Burmeister. 
Le  type  est  le  R.  Burmeisteri  Amyot  et 
Serville,  du  cap  de  Bonne-Espérance  (Bl.) 
RUAPHÏDÛSPORA.  bot.  ph.  —  Voy. 

RAPHIDOSPÏIORA. 

*Itt!APHIGASTER  (paVîç,  aiguillon; 
yocçT  cp,  abdomen),  ins.  —  Genre  de  la  tribu 
des  Scutellériens,  groupe  des Pentatomites, 
de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi  parM.  La¬ 
porte  de  Castelnau,  adopté  par  quelques 
entomologistes  et  réuni  aux  Penlatoma  par 
quelques  autres.  Les  Rhaphigaster  ont  une 
tête  assez  petite,  arrondie  en  avant  ;  un  bec 
très  long,  atteignant  l’insertion  des  pattes 
postérieures  ;  des  jambes  crénelées,  etc.  Le 
type  est  le  R.  punctipennis  (  Cïmex  puncli- 


RH  A 

permis  Illig.)  très  commun  dans  notre  pays. 

(Bl.) 

PJIAPHIOLEPIS.  bot.  ph.  —Voy.  ra- 

PIIIOLEP1S. 

RHAPHIPODUS.  ins.  —  Voy.  raphi- 

PODUS. 

RHAPHIRHINUS  (payu; ,  aiguille;  ph  , 
nez),  ins.  —  Rectification  orthographique 
du  nom  de  Raphirhinus.  (Bl.) 

RHAPHUJM.  ins.  —  Voy.  baphihm. 

RH  APIS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Palmiers,  tribu  des  Coryphinées,  établi 
par  Linné  fils  (Msc.).  L’espèce  type,  Rliapis 
arundinacea  Ait.,  est  un  Palmier  qui  croît 
dans  la  Caroline. 

il!  IA  PO  AT  IC.  Rhaponticum.  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Composées-Tubuli- 
flo’res ,  tribu  des  Cynarées,  établi  par  De 
Candolle  ( Prodr .,  VI,  663),  qui  y  renferme 
neuf  espèces  :  R.  alriplicifolium  {  Carduus 
atriplicifolius  Trav.,  Silybum  atriplicifolium 
Fisch.,  Onopordon  deltoïdes  Ait.,  Stemma- 
cantha  filicifolia  Turcz.  ),  des  forêts  de  la 
Dahourie;  —  R.  cynaroides  ( Cnicus  centau- 
roides  Linn.,  Willd.,  Cnicus  inermis  Willd., 
Cnicus  cynara  Lam.  ,  Serratula  cynaroides 
DC.,  Serrât,  cynarifolia  Poir.,  Slemmacan- 
tha  cynaroides  Cass.  ),  des  Pyrénées  ;  —  R. 
nitidum  Fisch. ,  du  littoral  de  la  mer  Cas¬ 
pienne;  —  R.  scariosum  Lamk.  {Cenlaurea 
rhaponlica  Linn.  ,  Serratula  rhaponticum 
DC.),  des  Alpes  ;  —  R.  uniflorum  DC.  ( Cen - 
taurea  membranacea  Lam.  ,  Cnicus  uniflo- 
rus  Linn.  ,  Serratula  uniflora  Spreng.,  Leu- 
zea  Dahurica Bunge,  Gmel.),  des  montagnes 
de  la  Sibérie  ; —  R.  pulchrum  Fisch.  et  Mey., 
des  sommets  du  Caucase;  —  JR.  Canariensc 
DC.  {Cenlaurea  cynaroides  Link.),  des  îles 
Canaries  ;  —  R.  acaule  DC.  {Cynara  acaulis 
Linn.,  Desf.,  Tourn.,  Cynara  humilis Juss., 
Serratula  acaulis  DC.,  Cestrinus  carthamoi- 
des  Cass.),  des  montagnes  de  la  Barbarie  et 
de  l’île  de  Chypre;  —  R.  pymœum  DC.,  des 
environs  d’Alep.  (J-) 

RHAPTOSTYLUM  (pairro'ç,  piqué;  aru- 
I  \oç,  style),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Ilicinées,  ou  présentant,  du  moins,  quel¬ 
ques  affinités  avec  elle.  Il  a  été  établi  par 
Humboldt  et  Bonpland  {Plant,  œquinoct .,  Il, 
139,  t.  125).  L’espèce  type ,  Rhaploslylum 
acuminalum H.  et  B.,  est  un  arbre  qui  croît 
à  la  Nouvelle-Grenade. 

RïIAX  (pâÇ,  sorte  d’araignée),  arachn. 


RHE 


RHI 


89 


—  Co  nom,  créé  par  Hermann  et  rejeté  par 
les  aptdrologistes ,  a  été  repris  depuis  par 
JVÏv  Koch  qui  l’emploie  pour  désigner,  dans 
son  Prodrome  d'un  travail  monographique 
sur  les  Arachnides ,  une  nouvelle  coupe  gé¬ 
nérique  dans  le  genre  des  Solpuga  ou  Galeodes 
( voy .  ces  mots).  Les  espèces  qui  composent 
ce  nouveau  genre  ont  les  tarses  de  toutes  les 
pattes  sans  ongles;  leurs  articles  courts;  le 
terminal  caché.  Les  cinq  espèces  qui  com¬ 
posent  cette  nouvelle  coupe  générique  sont 
toutes  africaines,  et  parmi  elles  je  citerai 
comme  type  le  Rhax  melanus  Koch  ,  figuré 
par  Savigny  dans  les  admirables  planches 
de  l’expédition  d’Égypte  (pi.  8,  fig.  9)  ;  cette 
espèce  a  l’Égypte  pour  patrie.  (H.  L  ) 

*RHAZYA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Àpocynacées  ,  tribu  des  Plumériées , 
établi  par  M.  Decaisne  ( in  Nouv .  Annal,  sc. 
nat.,  IV,  80).  Arbustes  originaires  de  l’Ara¬ 
bie  heureuse. 

RHEA,  Mœhr.  ois. — Synonyme  de  Slru- 
thio  ,  Linn.  (Z.  G.) 

RHEEDIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Clusiacées?,  établi 
par  Linné  (  Gen.  ,  n.  841  ).  L’espèce  type  , 
Rheedia  laterifolia  Lin.,  Plum.,  est  un  arbre 
qui  croît  a  la  Martinique. 

RHESUS,  mam.  —  Espèce  de  Quadruma¬ 
nes  du  genre  des  Macaques  (voy.  ce  mot), 
groupe  des  Maimons,  dont  M.  Lesson  ( Spec . 
des  Mamm .,  1840)  fait  un  genre  distinct. 

(E.  D.) 

RÎIETIA.  crust. — Ce  nom,  dans  le  tome 
Xll  du  Dictionnaire  d’histoire  naturelle ,  ar¬ 
ticle  crustacés  ,  désigne  un  nouveau  genre 
de  cette  grande  classe  dont  Leach  qui  en 
est  l’auteur  n’a  pas  donné  les  caractères. 

(H.  L.) 

RIIETSA,  Wight  et  Arn.  (  Prodr.,  I). 
BOT.  PH.  —  Voy.  ZANTUOXYLON,  Kunth. 

RHEUIVI.  bot.  ph.  —  Nom  spécifique  du 
genre  Rhubarbe.  Voy.  ce  mot. 

RHEXIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Mélastomacëes ,  tribu  des  Rhexiées, 
établi  d’abord  par  Linné  (Gen.,  n.  468), 
mais.circonscrit  dans  des  limites  plus  étroi¬ 
tes  et  plus  précises  par  les  travaux  de  R. 
Brown  (  ex  Don  in  Mem.  Werner  soc.  , 
IV,  197),  Nuttall  (Gen.,  I,  284),  De  Can- 
dolle  (Prodr.,  III,  121  ).  Il  ne  renferme 
plus  actuellement  que  huit  espèces  (  Rhex. 
mariana ,  virginica  Linn.,  ciliosa  Michx.  , 


serrulata  Nut. ,  glabrella  Michx.,  slricta 
Pursh.,  lulea  Michx.,  angustifolia  Nutt.  ), 
qui  croissent  dans  l’Amérique  boréale. 

RHEXIÉES.  Rhexiœ.  bot.  ph.  — Tribu 
des  Mélastomacées  (voy.  ce  mot)  nommée 
ainsi  du  genre  Rhexia  qui  lui  sert  de  type. 

(An.  J.) 

RÎIIGELURA  ,  Wagl.  ois.  — Synonyme 
de  Podia,  Less.  (Z.  G.) 

RHIGIOPI1YLLUM  (plyioç,  froid;  tpvWov, 
feuille),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille  des 
Campanulacées ,  tribu  des  Campanulées  , 
établi  par  Hochstetter  (in  Flora ,  1832, 
p.  232).  Arbrisseaux  originaires  du  Cap. 
Voy.  CAMPANULACÉES. 

*RHIGMAPHQRUS (p7,yy<x,  fente; 
je  porte),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  famille  des  Serricor- 
nes,  tribu  des*  Eucnémides ,  proposé  par 
Dejean  (Catalogue ,  3e  édition,  p.  93)  qui 
n’y  rapporte  qu’une  espèce,  le  R.  bilineatus 
Dej.  Elle  est  originaire  du  Brésil.  (C.) 

*R!IIGOZUM.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Bignoniacées,  tribu  des  Técomées, 
établi  par  Burchell  (Trav.,  I,  299  et  389). 
Arbrisseaux  du  Cap.  Voy.  bignoniacées. 

RIIIGUS  (pîyoç,  froid),  ins.  — Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  tétramères ,  famille 
des  Curculionides  gonatocères,  division  des 
Entimides,  créé  par  Dalmann  ,  adopté  par 
Germar  et  Schœnherr  (Dispositio  methodica, 
p.  81;  Généra  et  species  Curculionidum,  sy- 
nonymia,  I,  p.  444;  t.  V,  p.  7  31),  et  qui 
se  compose  de  six  espèces  de  l’Amérique 
équinoxiale,  parmi  lesquelles  nous  citerons 
les  R.  Schuppelii,  atrox  Germar,  tribuloides 
Pallas  (nec  Schr.),  et  speciosus  Linné.  (C.) 

RII  IM  A  (piv,  nez),  ins. — Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  tétramères,  famille  des  Cur¬ 
culionides  gonatocères,  division  des  Rhyncho- 
phorides,  établi  par  Olivier  (  Entomalogie , 
t.  V,  p.  73)  et  généralement  adopté  depuis. 
Schœnherr  (Généra  et  species  Curculionidum, 
synonymia,  t.  VIII,  p.  203)  en  énumère  et 
décrit  sept  espèces:  cinq  appartiennent  à 
l’Amérique  méridionale,  deux  à  l’Afrique. 
Nous  citerons  surtout  les  suivantes  :  R.  bar - 
birostris  F.,  nigra  Drury,  scrutalor  01., 
ebriosa  Chvt.,  Afzelii  Schr.,  etc.  ,  etc.  La 
plupart  vivent  sur  des  Palmiers  et  sucent 
la  liqueur  qui  en  découle.  (C.) 

*RHINACANTUUS  (pfr,  pivo5  ,  bec; 
owavôoc ,  épine  ),  bot.  ph.  — «  Genre  de  la  fa- 

12 


T.  XI. 


90 


iiiii 


HH  I 


mille  des  Acanthacées,  tribu  des  Eemata- 
canthées,  établi  par  Nées  (in  Wallich  plant, 
as.  rar .,  III,  108).  Les  principales  espèces, 
Rh.  nasulaei  calcarata(Justicia nasula  Lin., 
J.  çalcarala  Wall.),  sont  des  arbrisseaux 
originaires  de  l’Inde. 

*RHINA€TINA  (ptv,  ptvoç,  bec;  cUvic, 
tvoç ,  rayon),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des  Asté- 
roïdées,  établi  par  Lessing  (in  Linnœa ,  VI , 
119).  L’espèce  type,  Rh.  obovatus  Less. 

(  Aster  id.  Ledeb.),  est  une  herbe  qui  croît 
dans  la  Sibérie. 

RHINAGTENA,  Willd.  (in  Berl.  Magaz., 
1807,  p.  139).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Jungia , 

Linn.  f. 

RHIN  ANTH  AGEES  ,  RHENANTIIÉES. 
Rhinanlhaceæ ,  Rhinanlheæ .  bot.  ph.  —  A.-L. 
de  Jussieu  donna  ce  nom  à  une  famille  qu’il 
avait  d’abord  désignée  sous  celui  de  Pédicu¬ 
laires,  et  qu’il  distinguait  des  Scrophulaires, 
parce  que  la  déhiscence  de  la  capsule  serait 
locul icide  dans  les  premières,  septicide  dans 
les  secondes.  M.  R.  Brown,  reconnaissant 
que  ce  caractère  est  loin  d’être  constant,  a 
confondu  les  deux  familles  en  une  seule  , 
celle  des  Serophularinées  (voy.  ce  mot),  où, 
néanmoins  ,  l’on  a  conservé  une  tribu  des 
Rhinanthées  ,  dont  la  plupart  des  genres 
forment  une  association  évidemment  natu¬ 
relle.  (Ad.  J.) 

RHINANTEIERA  (  ptv ,  pivor,  bec;  av  • 
Gyjpa ,  anthère),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Bixiacées  ,  tribu  des  Prockiées , 
établi  par  Blurne  (Bijdr.,  1121).  Arbris¬ 
seaux  de  Java.  Voy.  bixiacées. 

REIÏNANTHUS,  Benth.  (Revis.,  6).  bot. 
ph.  — Syn.  d 'Alectorolophus,  Hall. 

RHI-NÀNTHUS  CRISTA  GALLE,  Linn. 

BOT.  PH.  —  Voy.  A I.F.CTOROLOPHUS ,  Hall. 

RHENAREA  (ptv,  nez),  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  tétramères ,  famille 
des  Curculionides  gonatocères,  division  des 
Ei irhinides  ,  fondé  par  Kirby  [in  Lin.  Soc. 
London,  t.  XII,  p.  430),  qui  se  compose  de 
douze  à  quinze  espèces  ,  toutes  originaires 
d’Australie,  etc.  On  y  comprend  les  suivan¬ 
tes:  R.  tridens  F.,  cristata,  Schœnherri  Ky., 
argenlala ,  lopha  Schr.,  costata  Er.,  sex- 
tuberculata  Chvt.,  etc.  (C.) 

RBINAS.PES  (p-  v,  nez;  onntç,  écusson). 
in--.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu 


des  Scarabéides  phyîlophages ,  établi  par 
Perty  (  Deleclus  animalium  arliculorum  , 
p.  47,  t.  10,  f.  1)  sur  une  espèce  du  Brésil  , 
le  R.  Schranckii  Py.,  que  Dejean  a  nommée 
depuis  génériquement  et  spécifiquement 
Mallogasler  melalliea.  (C.) 

REIENASPIS  (ptv,  nez;  àa-rttç,  bouclier). 
rept.  —  Genre  de  la  famille  des  Couleu¬ 
vres,  établi  par  M.  Fitzinger  (Syst.  Rept., 
1843). 

*  REIENASTÉR  (pfy,  nez;  àV^p,  étoile). 
mam. —  M.  Wagler  (Syst.  des  Ampli.,  1830) 
désigne  sous  ce  nom  un  groupe  d’insecti¬ 
vores  de  la  division  des  Taupes.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

RHINASTUS  (ptv,  nez),  ins.  — Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Curculionides  gonatocères,  division  des 
Apostasimérides  cholides ,  créé  par  Schœn- 
herr  (Dispositio  methodica,  p.  261;  Généra 
et  speçies  Curculionidum  ,  synonymia,  t.  III, 
p.  557;  VIII,  1 ,  p.  1),  et  qui  ne  se  compose 
que  de  deux  espèces,  les  R.  perlusus  Schr., 
et  slernicornis  Gr.  L’une  et  l’autre  provien¬ 
nent  du  Brésil.  (C.) 

*RïlïNATREMÂ  (ptv,  nez  ;  à,  sans;  t p?îp.a, 
trou  ).  rept.  —  Genre  de  Cécilies  distingué 
par  MM.  Duméril  et  Bibron  (Erpétologie  gé¬ 
nérale,  t.  VIII,  p.  288  )  pour  la  Cecilia  bi- 
vittala  de  Cayenne.  (P.  G.) 

RHINCHOGLOSSUM.  bot.  ph.  —  Voy. 

RHYNCHOGLOSSUM. 

RHENCHOPHORES.  ins.  -  Voy.  rhyn- 

CHOPHORES. 

RHENGIIOLETE.  moll.  —  Voyez  Rhyn- 

CHOLITE. 

*RHINEGHIS  (pt'v,  nez;  rXtç,  vipère). 
rept.  — Genre  de  Couleuvres  ainsi  nommé 
par  Michaelles  dans  Wagler  (Icônes,  pi.  25), 
et  que  M.  Agassiz  a  proposé  d’appeler  Si- 
mus.  Il  ne  comprend  encore  qu’une  espèce 
propre  au  périple  méditerranéen.  Cette  Cou¬ 
leuvre  a  reçu  les  divers  noms  de  Coluber 
scolaris  ,  Schiriz.  ;  Col.  dorsalis  ,  Mus.  de 
Paris  ;  C.  Meffreni ,  Oppel;  C.  Herman  ni  , 
Faune  frauç.;  C.  Doœformi,  Hempr.;  Simus 
Danmanni,  Agassiz  ;  Rhincchis  Agassizii,  etc. 
On  prend  cette  Couleuvre  aux  environs  de 
Marseille  et  de  Montpellier.  Quoique  non 
venimeuse,  elle  est  fort  méchante.  (P. G.) 

RIIENELLA  ou  RENELLA  (pt'v ,  nez). 
infus.  —  Genre  proposé  par  Bory  Saint- 
Vincent  pour  des  Infusoires  de  sa  famille 


R  H I 


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des  Urcéolariées,  que  caractérise  une  forme 
en  coupe,  non  totalement  évidée ,  avec  un 
corps  interne  dans  le  fond,  qui  se  prolonge 
par  le  centre  en  un  limbe  béant  et  cilié  à 
son  pourtour.  Ces  Rhinelles  sont  simple¬ 
ment  des  Vorticelles  détachées  de  leur  pé¬ 
doncule  et  devenues  libres  dans  la  dernière 
période  de  leur  existence.  Plusieurs  ont  été 
décrites  par  O.-F.  Millier  parmi  les  Vorti¬ 
celles,  et  Lamarck  les  a  rangées  dans  son 
genre  Urcéolaire.  On  les  trouve,  comme  les 
Vorticelles  d’où  elles  dérivent,  dans  les  eaux 
douces  ou  marines,  parmi  les  plantes  aqua¬ 
tiques  (Dcj.) 

RIIINELLA  (diminutif  de  pDn  ,  lime). 
RKPT.  —  Genre  de  la  famille  des  Bufonoïdes, 
établi  par  M.  Fitzinger  [N.  class.  Rept., 

J  826). 

RHINEMYS  (ptv ,  nez;  Emys ,  nom  de 
genre),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Émydiens ,  établi  par  Wagler  ( Syst .  Amph ., 

J  830). 

RHINENCÉPHALE,  téràt.  —  Syn.  de 
Rbinocéphale. 

RHINGIA  (pvy^oç,  bec),  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Diptères  brachocères,  famille 
des  Brachystomes ,  tribu  des  Syrphides,  éta¬ 
bli  par  Scopoli  aux  dépens  des  Conops  de 
Linné.  M.  Macquart ,  qui  adopte  ce  genre 
[Diptères,  suites  à  Buf fon ,  édit.  Roret,  t.  I, 
p.  529),  en  décrit  deux  espèces  qui  vivent, 
en  France,  sur  les  fleurs,  dans  les  bois  et 
les  prairies;  ce  sont  les  Rhin,  rostrata  Scop. 

( Conops  id.  Linn.)  et  campestris  Meig.  (L.) 

RHINIIJM,  Schreb.  ( Gen .,  n.  '1545).  bot. 
ph.  — Synonyme  de  Tetracera ,  Linn. 

RIHNOBATE.  Rhinobata.  poiss. — Sous- 
genre  des  Raies.  Voy,  sélaciens. 

RHINOBATUS ,  Megerle,  Germar,  De- 
jean.  ins.  — Syn.  de  Larinus  ,  Schuppel , 
Schœnhcrr,  et  de  Rhinocyllus,  Gear.  (C.) 

RHINOBOTHRYUM  [plv,  nez;  GéQpvov, 
fossette),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Couleuvres,  établi  par  Fitzinger  [Syst. 
Amph.,  1830). 

RHINOCARPUS,  Bert.  ( Msc .  exKunlh 
in  Annal,  sc.  nat.,  Il,  335  ).  bot.  pu.  — 
Synonyme  d ' Anacardium ,  Rottb. 

RIIINOCÉPIIALE.  R hinocephalus.  térat. 
—  Genre  de  Monstres  de  la  famille  des  Cy- 
clocéphaliens.  Voy.  ce  mot. 

*  RIÏÏNOCERÏNA  ,  Gray;  RHINOCE- 
ROIDES  ,  Harlari  ;  RII1NOCERONTINA  , 


KiïL 

Bonap.  ;  et  RHINOCEROTÏ,  Vicq  d’Azyr. 
mam.  —  Division  des  Mammifères  pachyder¬ 
mes  dans  laquelle  entre  le  genre  Rhinocéros. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

RHINOCÉROS.  Rhinocéros,  Lin.  mam. 
—  Genre  de  Mammifères  appartenant  à  l’or¬ 
dre  des  Pachydermes  de  G.  Cuvier,  et  com¬ 
posant  à  lui  seul  une  famille  très  naturelle 
ne  comprenant  jusqu’à  ce  jour  que  quatre 
ou  cinq  espèces.  Ces  animaux  se  reconnais¬ 
sent  parfaitement  à  un  caractère  unique 
parmi  tous  les  Mammifères  :  il  consiste  à 
avoir  sur  le  nez  une  ou  deux  cornes  pleines, 
fibreuses,  comme  si  elles  étaient  composées 
de  poils  agglutinés  ,  de  la  nature  de  la 
corne  ,  adhérents  à  la  peau  seulement  , 
et  non  aux  os  du  nez;  ces  os  sont  très 
épais,  réunis  en  manière  de  voû’e,  ce  qui 
donne  une  grande  puissance  à  l’arme  of¬ 
fensive  de  ces  animaux.  Une  autre  singu¬ 
larité,  c’est  que  lorsqu’il  y  a  deux  cornes, 
comme  dans  le  Rhinocéros  d’Afrique,  elles 
ne  sont  pas  placées  l’une  à  côté  de  l’autre, 
mais  l’une  devant  l’autre.  Les  dents  du 
Rhinocéros  varient,  du  moins  si  on  s’en 
rapporte  à  Fr.  Cuvier,  qui  n’a  pas  trouvé 
d’incisives  au  sujet  qu’il  a  étudié.  Généra¬ 
lement  ils  ont  trente-deux  dents,  savoir  : 
deux  incives  en  haut  et  en  bas ,  ou  nulles  ; 
quatorze  molaires  à  la  mâchoire  supérieure 
et  autant  à  l’inférieure.  Leurs  formes  sont 
lourdes,  massives,  peu  dessinées;  la  tête 
est  presque  triangulaire,  courte  ,  à  chan¬ 
frein  convexe;  les  oreilles  sont  longues,  en 
forme  de  cornets,  et  ils  les  portent  ordinai¬ 
rement  couchées  en  arrière;  les  yeux  sont 
très  petits  et  ressemblent  un  peu  à  ceux  du 
Cochon  ;  la  lèvre  inférieure  est  longue,  poin¬ 
tue  ,  et  très  mobile  :  elle  leur  sert  à  saisir 
et  à  baisser  les  rameaux  feu i  1  lés  dont  ils  se 
nourrissent.  Ils  ont  à  chaque  pied  trois 
doigts,  qui  ne  paraissent  guère  en  dehors 
que  par  le  sabot  qui  les  termine.  Leur 
queue  est  courte  et  grêle;  enfin  ils  ont  deux 
mamelles  inguinales. 

Chez  ces  animaux,  la  colonne  vertébrale 
se  compose  de  dix-neuf  vertèbres  dorsales, 
de  trois  lombaires,  cinq  sacrées  ,  et  vingt- 
deux  coccygiennes;  elles  portent  neuf  côtes, 
dont  quatre  fausses.  Leur  estomac  est  sim¬ 
ple,  très  grand  ;  les  intestins  sont  fort  long 
et  le  cæcum  très  vaste.  Us  manquent  de  vé¬ 
sicule  du  fiel;  enfin,  le  gland  de  la  verge 


92 


RH  1 


KHI 


du  mâle  alTecle  la  forme  d’une  fleur  de  Iis. 
Tous  sont  d’une  grande  taille  et  recouverts 
d’une  peau  presque  nue,  épaisse,  rude,  très 
dure,  et  leur  formant  une  sorte  de  cuirasse 
fort  difficile  à  percer.  Leur  caractère  est 
farouche,  capricieux,  leur  naturel  stupide  ; 
mais  ils  ne  sont  nullement  féroces,  et  ils 
n’attaquent  jamais  que  lorsqu’ils  se  croient 
menacés.  Ils  vivent  de  végétaux,  principale¬ 
ment  d’herbes  et  de  bourgeons,  et  se  plai¬ 
sent  dans  les  bois  humides  et  les  buissons 
épineux.  Leur  taille  est  quelquefois  colos¬ 
sale,  et  ils  seraient  les  plus  grands  des  Mam¬ 
mifères  si  l’Éléphant  n’existait  pas.  Leur 
force  est  prodigieuse  et  leur  fureur  est  ex¬ 
trêmement  redoutable. 

Dans  les  temps  antédiluviens,  les  Rhino¬ 
céros  étaient  beaucoup  plus  nombreux  qu’à 
présent,  et  l’on  n’en  comptait  pas  moins  de 
quatorze  espèces  vivant  dans  des  climats 
tempérés  ou  même  froids,  comme  la  France, 
l’Allemagne  et  la  Russie;  la  France  seule 
en  possédait  au  moins  six  espèces  bien  con¬ 
statées.  Aujourd’hui  ces  animaux  ne  se  trou¬ 
vent  plus  que  dans  les  parties  les  plus 
chaudes  du  globe  :  en  Afrique ,  dans  le 
midi  de  l’Asie,  à  Java  et  à  Sumatra. 

Le  Rhinocéros  des  Indes  ,  Rhinocéros  in¬ 
diens  G.  Cuv.,  Rhinocéros  unicornis  Lin., 
Rhinocéros  unicornu  Bodd.  ,  VAbada  des 
Indiens,  habile  les  Indes  orientales,  surtout 
au-delà  du  Gange.  Il  a  9  ou  10  pieds  de 
longueur  (2m,924  à  3'u,249)  et  5  à  6  de 
hauteur  (lm,624  à  lm,949),  et  quelquefois 
davantage.  Ses  formes  sont  grossières  et 
massives;  sa  tête,  raccourcie  et  triangulaire, 
ne  porte  qu’une  corne  sur  le  nez.  11  a 
deux  fortes  incisives  à  chaque  mâchoire. 
Ses  oreilles  et  sa  queue  seules  sont  garnies 
de  quelques  poils  raides  et  grossiers;  le  reste 
de  sa  peau  est  nu  ,  d’un  gris  foncé  violâtre; 
elle  est  remarquable  par  des  plis  profonds 
qu’elle  forme  en  arrière  et  en  travers  des 
épaules,  en  avant  et  en  travers  des  cuisses; 
sans  cela  ,  il  ne  pourrait  guère  se  mouvoir, 
car  sa  peau  est  si  épaisse,  si  dure  et  si  sèche, 
qu’il  est  impossible  de  la  percer  avec  une 
balle  de  fusil.  La  ménagerie,  lorsqu’elle 
était  à  Versailles,  en  a  possédé  un  individu 
vivant. 

Les  anciens  connaissaient  ces  animaux; 
mais  comme  les  Romains  les  tiraient  de 
l’Asie,  il  est  très  probable  que  ceux  que 


l’on  vit  à  Rome  n’avaient  qu’une  corne. 
Pompée  fut  le  premier  qui  en  fit  venir  en 
Italie,  mais  après  lui,  et  jusqu’au  temps 
d’Héliogabale ,  on  en  revit  souvent.  Cepen¬ 
dant  Martial  parle  d’un  Rhinocéros  qui 
avait  deux  cornes,  et  comme  il  était  incer¬ 
tain  qu’il  y  eût  de  ces  animaux  ainsi  armés 
par  la  nature,  les  commentateurs  se  sont 
donné  beaucoup  de  peine  pour  nous  prouver 
que  le  poète  avait  fait  erreur.  Aujourd’hui 
nous  savons  que  Martial  avait  raison  et  que 
les  commentateurs  avaient  tort,  ce  qui,  du 
reste,  arrive  souvent. 

Nos  pères,  à  l’imitation  des  anciens,  at¬ 
tribuaient  à  la  corne  du  Rhinocéros  un 
grand  nombre  de  propriétés  merveilleuses  ; 
ils  croyaient  qu’elle  avait  la  vertu  de  dé¬ 
truire  l’effet  des  poisons  les  plus  dangereux, 
et  les  tyrans  soupçonneux  de  l’Asie  s’en 
faisaient  faire  des  coupes  qui  avaient  une 
valeur  exorbitante.  Encore  maintenant  , 
les  tourneurs  abyssiniens  en  emploient 
beaucoup  pour  faire  de  ces  coupes  qu’ils 
vendent  à  haut  prix  aux  gens  riches  et  cré¬ 
dules,  et  le  roi  d’Abyssinie  en  mêle  toujours 
quelques  unes  aux  présents  qu’il  envoie  au 
grand  Mogol ,  au  roi  de  Perse  et  au  sultan 
de  Constantinople.  Ainsi  que  je  l’ai  dit,  cette 
arme  singulière  paraît  être  composée  d’un 
faisceau  de  poils  agglutinés  les  uns  aux  au¬ 
tres,  et  l’on  ne  peut  guère  en  douter  quand 
on  voit  la  pointe  émoussée  se  diviser  en 
fibres  semblables  aux  crins  d’une  brosse  ou 
d’un  pinceau.  Cependant  ces  cornes  sont 
solides  et  très  dures,  d’un  rouge  brun  en 
dehors,  d’un  jaune  doré  en  dedans,  avec  le 
centre  noir;  elles  sont  susceptibles  de  pren¬ 
dre  un  très  beau  poli,  et  on  en  fait  de  ma¬ 
gnifiques  manches  de  poignard.  Mais  lors¬ 
qu’elles  sont  très  sèches,  elles  se  fendent 
souvent,  et,  pendant  les  grandes  chaleurs, 
elles  se  déjettent  et  s’écaillent;  c’est  ponr 
cette  raison  qu’elles  sont  impropres  à  faire 
des  tabatières  et  autres  petits  meubles.  Il 
résulte  de  tout  ceci  qu’en  perdant  les  mer¬ 
veilleuses  propriétés  dont  l’antiquité  les 
avait  douées,  elles  sont  tombées  dans  la 
classe  de  ces  inutilités  curieuses  ,  que  l’on 
voit  quelquefois  dans  les  cabinets  des  natu¬ 
ralistes. 

Du  reste  ,  la  corne  du  Rhinocéros  lui  sert 
rarement  d’arme  défensive,  car  cet  animal, 
paisible  quoique  très  farouche ,  n’attaque 


KHI 


KHI 


93 


jamais,  et  sa  force  redoutable  fait  que  les 
autres  animaux  le  craignent  et  ne  lui  font 
pas  la  guerre.  Il  ne  l’emploie  donc  le  plus 
ordinairement  que  pour  détourner  les  bran¬ 
ches  et  se  frayer  un  passage  dans  les  épais¬ 
ses  forêts  qu’il  habite.  Quelques  natura¬ 
listes  prétendent  qu’il  s’en  sert  aussi  pour 
arracher  les  racines  dont  il  se  nourrit; 
mais  ce  fait  me  paraît  non  seulement  dou¬ 
teux ,  mais  encore  impossible.  En  effet,  sa 
corne  est  implantée  sur  son  nez  de  manière 
que  la  pointe,  recourbée  sur  le  front,  se 
trouve  à  peu  près  à  la  hauteur  des  yeux. 
Pour  que  l’animal  pût  s’en  servir  à  ouvrir 
la  terre,  il  faudrait  qu’il  couchât  la  tête  sur 
le  sol,  au  point  d’avoir  la  ligne  du  front  et 
du  chanfrein  presque  parallèle  avec  la  sur¬ 
face  du  terrain  ,  et  que  le  bout  de  son  mu¬ 
seau  fût  tout-à-fait  sous  son  ventre;  or,  le 
peu  de  longueur  de  son  cou  et  sa  conforma¬ 
tion  générale  ne  lui  permettent  pas  cette 
attitude. 

L’amour  des  causes  finales  a  souvent  em¬ 
porté  des  auteurs  jusque  sur  les  confins  du 
ridicule,  et  ce  passage  de  Bruce  en  est,  je 
crois,  une  preuve:  «  Le  Rhinocéros,  dit-il 
à  propos  de  l’espèce  d’Abyssinie,  ne  se  nour¬ 
rit  pas  d’herbe,  mais  il  broute  les  arbres  , 
et  il  n’épargne  pas  même  les  plus  épineux; 
il  semble,  au  contraire,  les  préférer,  et  il  ne 
s’en  tient  pas  aux  petites  branches;  toutest 
bon  pour  satisfaire  sa  faim.  Mais  indépen¬ 
damment  des  arbres  dont  le  bois  est  dur, 
il  y  a  dans  les  forêts  de  l’Abyssinie  d’autres 
arbres  d’un  bois  plus  mou  et  plus  aqueux, 
qui  semblent  de  préférence  nourrir  l’Élé¬ 
phant  et  le  Rhinocéros.  Celui-ci  peut  allon¬ 
ger  singulièrement  sa  lèvre  supérieure  pour 
atteindre  au  plus  haut  de  ces  arbres,  et 
avec  ses  lèvres  et  sa  langue  il  Jes  dépouille 
de  leurs  branches  élevées  qui  ont  le  plus 
de  feuilles  et  qu’il  dévore  les  premières. 
Quand  l’arbre  est  entièrement  dépouillé  ,  il 
ne  l’abandonne  pas  encore;  mais,  plaçant 
son  mufle  aussi  bas  qu’il  peut  pour  faire 
entrer  sa  corne  dans  l’arbre,  il  le  fend  en 
se  relevant  jusqu’à  ce  que  le  tronc  soit  ré¬ 
duit  en  petites  lattes  ;  après  quoi  il  le  presse 
sous  ses  dents  monstrueuses  et  le  mange 
avec  la  même  facilité  qu’un  bœuf  mange¬ 
rait  un  pied  de  céleri  ou  quelque  autre 
herbe  de  jardinage.  »  Il  me  semble  qu’il  est 
au  moins  inutile,  dans  un  pays  couvert  de 


bois  et  d’épais  buissons  comme  l’Abyssinie, 
qu’un  Rhinocéros  mange  un  arbre  jusqu’à 
la  racine,  quand  il  en  a  d’autres  à  sa  portée, 
et  je  crois  que  sa  corne  ne  peut  pas  plus  lui 
servir  à  fendre  du  bois  qu’à  labourer  la 
terre.  Et  d’ailleurs  pourquoi  n’en  serait-il 
pas  de  cet  animal  comme  des  Ruminants, 
des  Bœufs,  par  exemple,  dont  les  cornes 
sont  uniquement  des  armes  défensives  dans 
les  temps  ordinaires  ,  et  offensives  pen¬ 
dant  l’époque  du  rut  seulement?  La  na¬ 
ture  a  pourvu  d’armes  puissantes  tous  les 
animaux  ruminants,  à  très  peu  d’excep¬ 
tions  près  ,  afin  que  les  plus  forts  pus¬ 
sent  se  faire  craindre  des  plus  faibles  et 
les  écarter  de  leurs  femelles  dans  la  saison 
des  amours;  aussi,  dans  beaucoup  d’es¬ 
pèces,  n’y  a-t-il  que  les  mâles  qui  en  soient 
armés. 

Quoi  qu’il  en  soit,  le  Rhinocéros  de  l’Inde 
a  éminemment  le  caractère  triste,  brusque, 
sauvage  et  indomptable  ;  ses  jambes  courtes, 
son  ventre  presque  traînant  ,  ses  formes 
grossières ,  et  la  petitesse  de  ses  yeux  ,  dé¬ 
nonçant  sa  stupidité,  en  font  un  être  assez 
malgracieux.  11  vit  solitairement  dans  les 
forêts  les  plus  désertes  et  à  proximité  des 
rivières  et  des  marais ,  parce  qu’il  aime  à  se 
vautrer  dans  la  vase ,  comme  le  Sanglier, 
dont  il  a  quelques  habitudes.  Sa  lèvre  su¬ 
périeure,  la  seule  partie  de  son  corps  où  il 
puisse  avoir  le  sens  parfait  du  tact,  est  al¬ 
longée,  mobile,  et  il  s’en  sert  avec  beau¬ 
coup  d’adresse  pour  saisir  et  arracher  les 
végétaux  dont  il  se  nourrit.  La  langue  est 
jaune  et  assez  douce;  mais  quand  l’animal 
vieillit,  elle  devient  excessivement  rude, 
ainsi  que  le  dessous  des  lèvres,  ce  qu’il  faut 
sans  doute  attribuer  à  ce  qu’il  est  sans 
cesse  occupé  à  saisir  avec  ces  organes  les 
branches  des  arbres  dont  l’écorce  est  très 
dure  et  souvent  même  épineuse.  Lorsqu’il 
est  paisible,  sa  voix  est  faible,  sourde,  et  a 
quelque  analogie  avec  le  grognement  d’un 
Cochon;  mais  lorsqu’il  est  irrité,  il  jette 
des  cris  aigus  qui  retentissent  au  loin.  La 
femelle  ne  fait  qu’un  petit,  qu’elle  porte 
neuf  mois,  et  pour  lequel  elle  a  beaucoup 
de  sollicitude  ;  quand  elle  en  est  suivie  ,  sa 
rencontre  peu t  devenir  dangereuse,  surtout 
si  elle  le  croit  menacé.  Alors  elle  se  préci¬ 
pite  avec  fureur  sur  les  animaux  qu’elle 
rencontre,  et  le  Tigre  lui-même  est  obligé 


R1J1 


94  R  H 1 

de  fuir  à  toutes  jambes  pour  éviter  sa  ter¬ 
rible  rencontre. 

En  esclavage,  cet  animal  se  nourrit  très 
bien  de  pain  ,  de  riz  et  de  sucre.  Les  natu¬ 
ralistes,  et  entre  autres  M.  Lesson,  préten¬ 
dent  qu’il  se  familiarise  jusqu’à  un  certain 
point  et  qu’il  devient  assez  doux  ,  quoique 
cependant  il  faille  toujours  s’en  défier.  Aussi 
capricieux  que  stupide,  il  passe  subitement, 
sans  cause  et  sans  transition,  du  plus  grand 
calme  à  la  plus  grande  fureur.  Alors  cette 
sorte  de  lourde  paresse  fait  place  à  une 
légèreté  effrayante;  il  bondit  à  droite  et  à 
gauche  par  des  mouvements  brusques  et  dés¬ 
ordonnés,  puis,  s’il  est  libre,  il  s’élance 
devant  lui  avec  la  rapidité  du  meilleur  Che¬ 
val  ,  brise  ,  renverse  et  foule  au-x  pieds  tout 
ce  qui  se  trouve  sur  son  passage,  et  pousse 
des  cris  à  faire  trembler  le  plus  intrépide 
chasseur. 

L’opiniâtreté,  la  férocité  même  de  la  plu¬ 
part  des  animaux  peuvent  être  domptées  par 
la  faim  ;  mais  il  n’en  est  pas  de  même  pour 
le  Rhinocéros.  Il  s’abandonne  à  des  trans¬ 
ports  si  violents  dès  qu’il  sent  le  besoin  de 
manger  ou  qu’il  voit  qu’on  lui  fait  attendre 
sa  nourriture  un  instant,  que  ce  moyen  de 
l’apprivoiser  ne  paraît  pas  praticable.  Si  sa 
fureur  est  impuissante  contre  ses  ennemis, 
il  cherche  à  l’assouvir  contre  lui- même.  Il 
heurte  sa  tête  contre  les  murs  et  contre  ce 
qu’on  lui  donne  à  manger,  comme  s’il  vou¬ 
lait  se  tuer,  et  il  arrive  quelquefois  qu’il  se 
tue  en  effet.  Le  Rhinocéros  que  l’on  apporta 
des  Indes  en  1 5 1 3,  à  Emmanuel ,  roi  de  Por¬ 
tugal  ,  et  dont  ce  prince  fit  présent  au  pape, 
fit  périr  le  vaisseau  dans  lequel  il  était  venu 
(Tr  an  s.  philos.,  n°  470).  Celui  que  l’on  fai¬ 
sait  voir  en  France,  à  la  foire  Saint-Germain 
de  Paris,  se  jeta  exprès  dans  la  mer  et  se 
noya  quand  on  voulut  le  conduire  en  Italie. 

La  chasse  du  Rhinocéros  de  l’Inde,  quoi¬ 
que  moins  périlleuse  que  celle  du  bicornis, 
n’est  cependant  pas  sans  danger  ;  aussi 
n’ose-t-on  l’attaquer  que  monté  sur  les 
chevaux  les  plus  vifs  et  les  plus  légers.  Les 
chasseurs,  dès  qu’ils  l’ont  aperçu,  le  suivent 
de  loin  et  sans  bruit,  jusqu’à  ce  qu’il  soit 
couché  pour  dormir;  alors  ils  s’approchent 
sous  le  vent,  car  si  le  Rhinocéros  a  la  vue 
mauvaise,  il  a  l’odorat  très  fin  et  flaire  de 
fort  loin  l’approche  de  son  ennemi ,  quand 
le  vent  lui  apporte  ses  émanations.  Parvenus 


à  la  portée  du  fusil,  les  chasseurs  descen¬ 
dent  de  cheval  visent  l’animal  à  la  tête, 
font  feu  et  s’élancent  sur  leurs  chevaux  pour 
fuir  avec  vitesse,  s’il  n’est  que  blessé,  car 
alors  il  se  jette  avec  rage  sur  ses  agresseurs, 
et  malheur  à  eux  s’il  parvient  à  les  attein¬ 
dre!  Mais  comme  sa  course  est  toujours 
en  ligne  droite  ,  au  moyen  de  quelques 
écarts  prompts  qu’ils  font  faire  de  côté  à 
leurs  chevaux  ,  ils  parviennent  à  éviter  sa 
rencontre,  et  d’autant  plus  aisément  que, 
ainsi  que  leSanglier,  il  nese  détourne  jamais 
dans  sa  course  pour  revenir  sur  ses  pas.  Les 
Indiens  chassent  ces  énormes  animaux  pour 
avoir  leur  corne  et  pour  manger  leur  chair, 
qu’ils  estiment  beaucoup.  Les  Chinois  trou¬ 
vent  qu’après  les  nids  d’Hirondelles ,  les 
œufs  de  Lézards  et  les  petits  Chiens,  il  n’est 
pas  de  mets  plus  délicat  qu’une  queue  de 
Rhinocéros ,  ou  une  espèce  de  gelée  faite 
avec  la  peau  du  ventre  de  cet  animal. 

Le  Rhinocéros  unicorne  de  Java  ,  Rhino¬ 
céros  sondaicus  G.  Cuv. ,  Rhinocéros  java- 
nicus  Desm.,  pourrait  bien  n’être  qu’une 
variété  plus  pelile  du  précédent,  qui  aurait 
subi  les  influences  d’un  changement  de  cli¬ 
mat,  du  moins  si  nous  nous  en  rapportons 
à  une  figure  dessinée  à  Java  par  Duvaucel, 
et  publiée  par  Fr.  Cuvier.  Voici  la  descrip¬ 
tion  qu’en  fait  ce  dernier  naturaliste  : 

«  L’espèce  de  Java  paraît  être  une  des  moins 
grandes  ;  sa  longueur,  de  la  base  des  oreilles 
jusqu’à  l’origine  de  la  queue,  est  de  six 
pieds;  celle  de  sa  tête,  du  bout  du  museau 
à  la  base  des  oreilles,  de  2  pieds,  et  sa  hau¬ 
teur  moyenne  dépasse  4  pieds  ;  sa  queue  a 
plus  d’un  pied.  Elle  n’a  qu’une  seule  corne, 
qui  paraît  située  plus  près  des  yeux  que 
l’antérieure  des  Rhinocéros  bicornes,  mais 
non  pas  entre  les  yeux  ,  comme  la  posté¬ 
rieure  de  ces  derniers.  Dans  l’individu  qui 
est  au  Muséum,  cet  organe  est  tout-à-fait 
usé,  arrondi  par  le  frottement,  et  saillant 
à  peine  de  12  à  15  lignes.  Les  incisives  su¬ 
périeures  sont  au  nombre  de  quatre  chez 
les  jeunes ,  deux  dans  chaque  intermaxil¬ 
laire,  très  rapprochées  l’une  de  l’autre; 
alors  elles  sont  petites  et  presque  cylindri¬ 
ques;  bientôt  elles  tombent  et  ne  sont  rem¬ 
placées  chez  les  adultes  que  par  deux  dents, 
longues  d’arrière  en  avant,  minces  de  de¬ 
hors  en  dedans,  sortant  à  peine  des  gencives, 
dont  le  tranchant  est  mousse  et  arrondi,  et 


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qui  sont  opposées  à  la  partie  antérieure  des 
longues  incisives  inférieures.  La  peau  est 
plissée  sous  le  cou  ,  au-dessus  des  jambes, 
en  arrière  des  épaules  et  à  la  cuisse;  le  pli 
des  épaules  embrasse  tout  le  corps ,  et  les 
plis  des  jambes  sont  de  toute  la  largeur  de 
celles-ci;  les  autres  finissent  insensiblement 
avant  d’arriver  à  la  limite  du  corps  vers  la¬ 
quelle  ils  se  dirigent.  Mais  son  caractère  le 
plus  remarquable  se  trouve  dans  les  tuber¬ 
cules,  pour  la  plupart  pentagones,  dont  elle 
est  en  grande  partie  revêtue.  On  la  dirait 
couverte  d’écailles,  bien  que  ces  tubercules 
ne  soient  que  des  éminences  épidermiques 
qui  laissent  leur  empreinte  sur  la  couche 
générale  de  l’enveloppe  tégumentaire.  Les 
seuls  poils  que  l’on  aperçoive  sur  le  corps 
prennent  naissance  dans  une  dépression  qui 
occupe  le  centre  de  ces  mêmes  tubercules, 
et  ces  poils,  de  couleur  noire,  sont  beau¬ 
coup  plus  fournis  en  deux  endroits  seule¬ 
ment,  sur  le  bord  des  oreilles,  dessus  et 
dessous  la  queue,  qui  est  comprimée.  » 
Comme  on  le  voit,  cette  espèce  de  Fr. 
Cuvier  ne  diffère  réellement  du  Rhinocéros 
des  Indes  que  par  un  seul  caractère  ,  celui 
des  callosités  qu’il  a  sur  quelques  parties  de 
la  peau  ,  et  ceci  ne  nous  paraît  pas  suffisant 
pour  établir  autre  chose  qu’une  variété  de 
localité.  Encore,  même,  faudrait-il  être  cer¬ 
tain  que  tous  les  individus  qui  se  trouvent 
à  Java  offrent  la  même  particularité.  Quant 
h  la  différence  de  taille,  c’est  une  chose 
tout-à-fait  insignifiante;  l’exemple  de  l'ɬ 
léphant,  du  Cheval  et  de  beaucoup  de  Ru¬ 
minants  prouve  combien  la  richesse  de  la  vé¬ 
gétation  ou  la  pauvreté  des  pâturages  peu¬ 
vent  influer  sur  la  taille  de  ces  animaux, 
soit  à  l’état  sauvage,  soità  l’état  domestique. 
Dans  l’Inde  on  prend  dans  les  forêts,  en 
raison  des  contrées  où  l’on  chasse,  de  vieux 
Éléphants  qui  ont  10  pieds  de  haut,  et 
d’autres,  également  vieux  ,  dont  la  taille 
ordinaire  est  de  7  pieds  1/2,  selon  M.  Corse 
( Trans .  phil.  de  la  Soc.  roy.  de  Londres); 
pourquoi  n’en  serait-il  pas  de  même  du  Rhi¬ 
nocéros?  Du  reste,  cet  animal  de  Java  a  des 
mœurs  absolument  semblables  à  celles  du 
précédent.  Sa  tête  est  courte  ,  à  chanfrein 
concave;  scs  yeux  sont  petits,  et  il  lui  man¬ 
que  ce  pli  qui  sépare  les  épaules  dans  le 
sens  de  l’épine  du  dos,  comme  on  en  voit 
un  sur  l’épaule  du  Rhinocéros  de  l’Inde. 


Le  Rhinocéros  de  Sumatra,  Rhinocéros  Su - 
matranus  Raffl.  ,  Rhinocéros  Sumalrensis 
G.  Cuv.,  le  Ruddah  de  Mard.,  1  e  Badak  des 
habitants  de  Sumatra,  a  quatre  incisives  à 
chaque  mâchoire,  mais  il  lui  en  tombe  deux 
de  la  mâchoire  supérieure  quand  il  atteint 
un  certain  âge.  Les  mâchelières  ne  diffèrent 
en  rien  de  celles  des  autres  espèces.  Il  n’a 
guère  que  5  à  6  pieds  de  longueur  sur  3  ou 
4  de  hauteur.  Son  nez,  comme  dans  les  es¬ 
pèces  qui  suivent ,  porte  deux  cornes,  dont 
celle  placée  près  des  yeux  est  plus  courte 
que  l’autre.  Sa  peau  est  rugueuse  ,  peu 
épaisse  ,  presque  sans  plis  ,  ceux  de  ses 
épaules  et  de  sa  croupe  étant  peu  marqués  ; 
il  est  d’un  brun  foncé  et  recouvert  d’une 
grande  quantité  de  poils  raides  et  bruns, 
comparativement  aux  autres  espèces.  Sa  tête 
est  un  peu  allongée;  sa  lèvre  supérieure  pe¬ 
tite  ,  pointue,  recourbée  en  dessous;  ses 
yeux  sont  bruns  et  petits;  ses  oreilles,  bor¬ 
dées  de  poils  noirs  et  courts ,  sont  petites  et 
pointues;  sa  queue,  de  la  même  longueur 
que  la  tête,  est  aplatie  et  garnie  de  poils  en 
dessus  et  en  dessous  seulement. 

Dans  le  catalogue  que  sir  Raffies  a  donné 
de  la  collection  qu’il  a  recueillie  à  Sumatra, 
il  dit  qu’il  existe  aussi  ,  dans  l’intérieur  de 
l’île,  un  grand  animal,  nommé  Tennou  par 
les  habitants,  et  qui  ressemble  parfaitement 
au  Rhinocéros  de  Sumatra,  mais  qui  n’a 
qu’une  corne  au  lieu  de  deux.  M.  Lesson 
conclut  de  là  que  ce  pourrait  bien  être  une 
espèce  encore  inconnue  aux  naturalistes,  et 
il  dit:  «Ce  terme  de  Tennou  e  st  donné  par 
quelques  peuples  malais  au  Tapir;  mais  à 
Sumatra,  le  Tapir  est  nommé  Gindol  ou 
Rabi-Alu .  »  Je  pense  comme  ce  voyageur  que 
le  Tennou  n’est  point  un  Tapir,  mais  un 
Rhinocéros  jeune ,  auquel  la  seconde  corne 
n’a  pas  encore  poussé;  on  verra  dans  l'ar¬ 
ticle  du  bicornis  que  cette  seconde  corne , 
surtout  dans  les  femelles,  paraît  quelque¬ 
fois  très  tard.  Il  me  paraît  donc  vraisembla¬ 
ble  que  cette  prétendue  espèce  inconnue 
n’est  rien  autre  chose  que  la  jeune  femelle 
du  Sumalrensis. 

Le  Rhinocéros  inerme  ,  Rhinocéros  iner~ 
mis,  du  catalogue  de  M.  Lesson,  est  une  va¬ 
riété  ou  une  espèce  bien  voisine  du  Rhino¬ 
céros  de  Sumatra,  et  se  trouve  dans  les  îles 
du  Gange. 

Le  Rhinocéros  d’Afrique,  Rhinocéros  afri- 


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canus  G.  Cuv. ,  Rhinocéros  bicornis  Camp., 
le  Nabal  des  Hottentots,  le  Rhinoster  des 
colons  du  Cap,  le  Taureau  d'éthiopie  de 
Pausanias,  était  certainement  connu  des  an¬ 
ciens  ,  comme  nous  l’avons  dit ,  car  on 
trouve  son  effigie  sur  des  médailles  frappées 
sous  l’empire  deDomitien. 

Sa  taille  est  colossale;  il  atteint  de  11  à 
12  pieds  de  longueur,  sur  5  à  6  de  hau¬ 
teur.  11  manque  d’incisives  et  n’a  point  de 
plis  à  la  peau,  qui  est  presque  entièrement 
nue;  on  y  voit  cependant  quelques  soies 
rudes ,  noires ,  longues  d’un  pouce  ,  éparses 
sur  le  bord  des  oreilles.  Sonnez  porte  deux 
cornes  qui  n’ont  aucune  proportion  entre 
elles,  celle  de  devant  étant  toujours  la  plus 
grande  et  ayant  quelquefois  jusqu’à  2  pieds 
de  longueur;  elles  sont  coniques  et  légère¬ 
ment  recourbées  vers  le  front.  Ses  yeux  sont 
petits,  enfoncés;  sa  tête  se  termine  en  un 
museau  pointu,  et  sa  lèvre  supérieure  est 
légèrement  plus  longue  que  l’inférieure  ;  sa 
queue  est  un  peu  aplatie  vers  son  extrémité, 
et  munie  sur  ses  côtés  de  quelques  poils  gros 
et  rudes,  longs  d’un  pouce  à  1  pouce  1/2  ; 
sa  peau  est  rude,  épaisse,  mais  non  pas  im¬ 
pénétrable;  ses  pieds  sont  arrondis,  munis 
de  trois  sabots  qui  ne  débordent  pas  beau¬ 
coup ,  et  dont  celui  du  milieu  est  le  plus 
grand;  leur  sole  est  comme  celle  des  pieds 
de  l’Éléphant,  et  couverte  d’une  peau  cal¬ 
leuse  fort  dure  et  fort  épaisse  ,  fendue  au 
talon. 

Cette  espèce  habite  le  pays  des  Hotten¬ 
tots  ,  la  Cafrerie,  et  probablement  tout  l’in¬ 
térieur  de  l’Afrique  méridionale.  Elle  fré¬ 
quente  de  préférence  les  bords  des  grandes 
rivières,  et  se  retire  dans  les  bois  qui  om¬ 
bragent  leurs  rives.  Son  caractère  est  encore 
plus  farouche,  plus  indomptable  que  celui 
du  Rhinocéros  des  Indes.  Selon  And.  Smith, 
autrefois  (depuis  1652)  on  la  trouvait  par¬ 
tout  dans  les  environs  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  et  jusqu’au  pied  de  la  montagne 
de  la  Table;  mais  aujourd’hui,  les  colons 
sont  parvenus  à  la  refouler  hors  des  limites 
de  leur  territoire.  Il  lui  ont  fait  une  guerre 
incessante  ,  parce  qu’avec  sa  chair  ils  nour¬ 
rissaient  leurs  Hottentots  esclaves,  et 
qu’avec  son  cuir  ils  fabriquaient  les. man¬ 
ches  de  ces  longs  fouets  dont  ils  se  servent 
pour  diriger  leurs  bœufs  d’attelage.  Au  Cap 
on  en  fait  d’excellents  ressorts  de  voiture 


qui  se  vendent  à  haut  prix  en  Angleterre. 

La  stupidité  des  Rhinocéros  s’explique  fa¬ 
cilement  par  le  peu  de  capacité  de  leur  boite 
cérébrale.  «  La  cavité  qui  contient  le  cer¬ 
veau,  dit  Sparman,  ne  s’étend  pas  plus  loin 
en  avant  que  les  os  du  sinciput,  et  les  au¬ 
tres  os  du  crâne  sont  assez  épais,  d’où  il  ré¬ 
sulte  que  cet  animal  énorme  a  une  cervelle 
très  petite  comparativement  à  sa  grandeur. 
La  cavité  destinée  à  la  contenir  n’a  pas  plus 
de  6  pouces  de  longueur  sur  4  de  hauteur, 
et  affecte  une  forme  ovale.  » 

Comme  tous  les  Rhinocéros,  il  devient  fu¬ 
rieux  quand  il  est  attaqué,  et  surtout  blessé; 
alors  il  s’élance  sur  son  ennemi  ,  le  ren¬ 
verse,  le  foule  aux  pieds,  et  le  met  en  pièces 
avec  sa  redoutable  corne;  rien  ne  peut  l’ar¬ 
rêter  quand  il  charge  sut  son  agresseur,  pas 
même  le  feu  et  la  flamme  qui  effraient  tous 
les  autres  animaux  féroces.  Ceci  n’empêche 
nullement  les  Cafres  de  l’attaquer  avec  la 
plus  grande  intrépidité ,  et  u’en  venir  à  bout 
soit  avec  leurs  flèches  empoisonnées  ,  soit 
simplement  avec  leurs  zagaies.  Cowper  Rose 
(. Esquisse  de  V  Afrique  méridionale)  cite,  d’un 
chasseur,  un  trait  de  présence  d’esprit  qui 
est  fort  extraordinaire  :  «  Il  y  a,  parmi  les 
Cafres,  un  vieux  chef  connu  par  un  trait  de 
courage  désespéré,  ou  plutôt  de  folie.  Il  était 
à  la  chasse;  un  Rhinocéros  s’élança  d’un 
buisson  si  près  du  Cafre,  que  celui-ci  sauta 
sur  le  dos  de  l’animal.  Le  monstre  furieux 
se  précipita  entre  les  buissons  ,  laboura  la 
terre  avec  sa  corne  ,  ronfla  de  rage,  et  fit 
tout  ce  qu’il  put  pour  renverser  son  cava¬ 
lier.  Le  kross  (manteau  de  peau  de  mou¬ 
ton)  du  Cafre  s’accrocha  aux  buissons  ;  le 
Rhinocéros  se  jeta  dessus.  Pendant  qu’il  le 
mettait  en  pièces,  le  cavalier  sauta  légère¬ 
ment  à  terre  et  se  sauva  dans  l’épaisseur  du 
taillis.  » 

Le  Rhinocéros  bicornis  présente,  selon 
Lesson  ( Nouveau  tableau  du  règne  animal), 
trois  variétés  qui  sont  les  Rhinocéros  Brucii, 
Gordoni  et  Simus ,  dont  M.  de  Blainville  a 
fait  autant  d’espèces. 

Le  dernier,  Rhinocéros  de  Burchell  (Rhi¬ 
nocéros  Simus  Blainv.,  Rhinocéros  Bur- 
chellii  Less.,  Manuel),  différerait  du  Rhi¬ 
nocéros  d’Afrique  par  sa  taille  beaucoup 
plus  grande,  et  par  sa  bouche  et  son  nez 
qui  sont  très  élargis  et  comme  tronqués.  Sa 
peau  est  sans  poils  et  sans  plis  ;  il  habite  les 


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vastes  plaines  arides  de  l’intérieur  du  Cap  , 
aime  à  se  vautrer  dans  la  boue  ,  et  ne  se 
nourrit  que  de  l’herbe  la  plus  tendre. 

Le  Rhinocéros  de  Gordon  (  Rhinocéros 
Gordoni  Blainv.  )  a  9  pieds  environ  de  lon¬ 
gueur ,  vingt-quatre  molaires  en  tout,  et 
deux  incisives  à  chaque  mâchoire.  Serait-ce 
le  jeune  du  précédent? 

Le  Rhinocéros  de  Bruce  ( Rhinocéros 
Brucii  Blainv.)  est  certainement  une  es¬ 
pèce,  si  l’on  peut  s’en  rapporter  au  voyageur 
Bruce,  qui  du  reste  a  eu  très  souvent  l’oc¬ 
casion  de  le  voir  pendant  les  sept  années 
qu’il  a  demeuré  en  Abyssinie.  Il  dit  :  1°  que 
sa  seconde  corne  est  plate  et  droite  ;  2°  que 
les  vieux  mâles  ont  le  rudiment  d’une  troi¬ 
sième  corne;  3°  et  enfin  qu’il  a  la  peau 
plissée  à  peu  près  comme  le  Rhinocéros  de 
l’Inde.  On  ne  peut  douter  de  ce  dernier 
caractère  ,  puisque  Bruce  reproche  à  Spar- 
man  d’avoir  faussement  avancé  que  le  bi- 
cornis  du  Cap  «  n’a  pas  la  cuirasse  ou  la 
peau  plissée  qu'on  a  toujours  vue  au  Rhino¬ 
céros  de  l’Inde .  »  Si  cela  est  exact,  il  n’y  a 
pas  à  douter  que  cet  animal  soit  un  type 
spécifique. 

En  Abyssinie  ce  Rhinocéros  porte  plu¬ 
sieurs  noms,  en  raison  du  langage  des  con¬ 
trées  où  il  se  trouve  ;  en  geesh ,  c’est 
VArwe-Harish;  en  amharic,  c’est  VAuraris, 
mots  qui  dans  les  deux  langues  signifient 
la  grande  bête  à  corne;  en  Nubie  et  chez  les 
Sanghallas  on  le  nomme  Girnamgiru  ,  en 
français  corne  snr  corne.  Cet  animal  a  12  pieds 
de  longueur  depuis  le  museau  jusqu’au  bout 
de  la  croupe ,  et  près  de  6  pieds  1/2  depuis 
la  plante  des  pieds  jusqu’à  l’épaule.  Sa  pre¬ 
mière  corne  a  14  à  15  pouces  de  longueur, 
et  la  seconde  ,  c’est-à-dire,  la  corne  piale  , 
13  pouces.  La  première  est  cylindrique ,  re¬ 
courbée  vers  le  front;  la  seconde,  plus  rap¬ 
prochée  du  front,  est  plate  et  droite;  elle  a 
vers  sa  base,  dans  l’endroit  où  elle  est  dé¬ 
gagée  de  poils,  4  pouces  de  largeur,  et  en 
haut  2  pouces  1/2;  son  épaisseur  est  de 
1  pouce  1/4  vers  le  milieu  de  sa  longueur; 
elle  est  taillée  comme  une  lame  de  couteau , 
le  dos  ayant  2  pouces  et  le  tranchant  1/4  de 
pouce.  11  n’a  sur  le  corps  d’autres  poils  que 
ceux  qu’il  porte  au  bout  de  sa  queue,  qui 
sont  en  petit  nombre,  écartés  et  de  la  gros¬ 
seur  d’une  grosse  corde  de  harpe.  Dix  de  ces 
poils,  attachés  côte  à  côte,  à  1/2  pouce  l’un 

T.  XF. 


de  l’autre,  et  dans  la  forme  d’une  main 
d’homme,  font  un  fouet  capable  d’enlever 
la  peau  à  chaque  coup  ,  dit  Bruce.  On  doit 
en  conclure  que  ces  poils  sont  beaucoup 
plus  longs  que  dans  les  espèces  précédentes. 

Cet  animal  paraît  très  commun  en  Abys¬ 
sinie,  où  il  fréquente  particulièrement  le 
bord  des  étangs  et  des  rivières.  La  grande 
consommation  qu’il  fait  d’arbres  et  d’ean 
le  retient  dans  les  lieux  assez  circonscrits 
où  il  peut  en  trouver.  Le  jour  il  se  tient 
caché  pour  dormir  dans  les  buissons  les  plus 
fourrés  et  les  plus  épineux ,  et  il  en  sort  la 
nuit  pour  aller  chercher  sa  nourriture  ,  qui 
consiste  uniquement  en  jeunes  rameaux 
feuillés  de  toutes  sortes  d’arbres,  épineux  ou 
non,  et  particulièrement  de  Mimosa.  Il  va 
ensuite  se  vautrer  dans  la  boue  ;  il  s’y  roule 
de  manière  à  s’en  couvrir  d’une  couche 
épaisse,  ce  qui  la  garantit  des  piqûres  des 
Taons,  sorte  de  mouche  excessivement  com¬ 
mune  en  Abyssinie  pendant  la  saison  des 
pluies,  et  très  incommode  aux  hommes  et 
aux  animaux.  Il  résulte  de  cette  habitude 
que  la  peau  de  cet  animal  est  très  malpro¬ 
pre;  on  trouve  souvent  dans  la  vase  qui  en 
remplit  les  replis  des  Vers  de  terre,  des 
Sangsues ,  des  Mille-pieds,  etc.  Ce  fait  sin¬ 
gulier,  qui  avait  d’abord  été  observé  par  le 
chirurgien  du  vaisseau  de  la  Compagnie  des 
Indes  le  Shaflesbury  ,  est  confirmé  par 
Bruce.  Il  prouve  surabondamment  que  cette 
espèce  de  Rhinocéros  a  des  plis  très  pro¬ 
fonds  à  la  peau,  qui  manquent  au  bicornis 
du  Cap.  Quand  il  s’est  vautré  dans  la  fange, 
il  a  tant  de  plaisir  à  se  frotter  qu’on  en¬ 
tend  ses  grognements  à  une  assez  grande 
distance  ;  ce  plaisir  et  l’obscurité  de  la  nuit 
sont  cause  qu’il  oublie  sa  vigilance  ordi¬ 
naire;  les  chasseurs,  guidés  par  le  bruit, 
profitent  de  ce  moment  pour  se  glisser  au¬ 
près  de  lui,  et,  tandis  qu’il  est  couché,  ils 
lui  lancent  leur  javeline  dans  les  flancs,  où 
la  blessure  est  mortelle.  Sa  peau,  quoique 
épaisse,  a  considérablement  moins  de  duretc 
que  celle  du  Rhinocéros  de  l’Inde;  Bruce 
dit  lui  avoir  vu  enfoncer  de  3  pieds  dans  le 
corps  des  javelines  lancées  par  des  chas¬ 
seurs  qui  n’étaient  pas  très  adroits;  une 
balle  de  fusil,  dit-il,  le  percerait  de  part  en 
part  si  elle  ne  rencontrait  pas  d’os.  Les 
Shangallas  le  tuent  avec  les  plus  mauvaises 
flèches  qu’ait  pu  avoir  un  peuple  qui  a  fait 

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usage  de  ces  armes ,  et  ensuite  ils  le  dépè¬ 
cent  avec  des  couteaux  non  moins  mauvais 
que  leurs  flèches. 

Les  Shangallas  chassent  le  Rhinocéros 
non  seulement  pour  sa  peau  et  ses  cornes , 
mais  encore  pour  sa  chair  qu’ils  aiment 
beaucoup  et  qui  fait  une  grande  partie  de 
leur  nourriture ,  ainsi  que  celle  de  l’Elé¬ 
phant;  tous  les  habitants  du  pays  plat  de 
l’Atbara  ont  la  même  habitude.  Cependant, 
cette  chair,  qui  ressemble  à  celle  d’un  vieux 
Sanglier,  est  grossière  ,  très  dure,  presque 
sans  goût,  et  exhale  une  désagréable  odeur 
de  musc.  La  partie  la  plus  délicate,  dit-on, 
est  le  dessous  du  pied,  qui  est,  ainsi  que 
celui  de  l’Éléphant  et  du  Chameau  ,  d’une 
substance  cartilagineuse  et  molle. 

Chardin  (t.  III,  p.  45)  dit  que  les  Abys¬ 
siniens  savent  dompter  les  Rhinocéros ,  et 
qu’ils  les  font  travailler  comme  des  bœufs  ; 
mais  ceci  ne  peut  être  qu’une  grande  erreur, 
car  ces  animaux,  en  Abyssinie  comme  par¬ 
tout  ailleurs,  sont  farouches  jusqu’à  la  féro¬ 
cité,  d’une  indocilité  caractéristique,  et  tout- 
à-fait  incapables  de  recevoir  la  moindre  édu¬ 
cation.  Il  faut,  je  crois,  attribuer  celte  opi¬ 
niâtreté  sauvage  et  indomptable  à  leur  man¬ 
que  absolu  d’intelligence. 

En  Abyssinie  on  nomme  agagéer  (  en 
français,  coupe-jarret )  les  chasseurs  de  Rhi¬ 
nocéros,  et  ils  savent  poursuivre  et  abattre 
ce  terrible  animal  avec  autant  d’adresse  que 
de  courage.  Deux  hommes,  dont  l’un  habillé 
et  armé  de  deux  ou  trois  javelines ,  l’autre 
nu  et  n’ayant  qu’une  longue  épée  très 
lourde  et  très  tranchante,  sont  montés  sur 
le  même  Cheval ,  le  premier  en  selle  ,  et  le 
second  en  croupe  derrière  lui.  Il  est  essen¬ 
tiel  que  le  coursier  soit  très  vigoureux,  fort 
agile,  et  surtout  parfaitement  dressé  à  cette 
chasse.  Lorsqu’ils  ont  rencontré  un  Rhino¬ 
céros,  cet  animal  effrayé  prend  la  fuite  ,  et 
les  chasseurs  se  mettent  aussitôt  à  sa  pour¬ 
suite.  Si  l’on  considère  le  volume  énorme 
du  corps  de  ce  monstre,  son  poids  et  le  peu 
de  longueur  de  ses  jambes,  on  est  surpris 
de  la  vitesse  de  sa  course  ,  qui  consiste  en 
un  trot  redoublé  et  fort  allongé,  lui  faisant 
faire  en  très  peu  de  temps  beaucoup  de 
chemin,  grâce  à  la  longueur  de  son  corps. 
Malgré  cela,  il  ne  faut  pas  croire  qu’il  coure 
dans  la  plaine  plus  vite  qu’un  Cheval  :  un 
cavalier  monté  sur  un  médiocrecoursier  le  dé¬ 


passerait  aisément  s’il  allait  en  ligne  droite  ; 
mais  il  n’en  est  pas  ainsi,  et  si  on  ne  peut 
pas  le  joindre  il  faut  moins  l’attribuer  à  son 
agilité  qu’à  son  habitude  de  traverser  conti¬ 
nuellement  d’un  bois  dans  l’autre,  de  s’en¬ 
foncer  toujours  dans  les  endroits  tes  plus 
épineux  et  les  plus  fourrés.  Les  arbres  secs 
ou  cassants  qu’il  rencontre  sur  son  chemin 
sont  baissés  et  tombent  derrière  lui  à  droite 
et  à  gauche,  tandis  que  ceux  qui  sont  verts 
et  souples  sont  pliés  sous  la  masse  de  son 
corps  et,  par  ieur  élasticité,  se  redressent 
avec  violence  derrière  lui.  Il  en  résulte  que 
le  chasseur  ,  dans  ces  moments-là  ,  ne  peut 
le  suivre  que  de  loin,  dans  la  crainte  d’être 
gravement  blessé  par  ces  arbres,  et  pendant 
ce  temps  ranimai  gagne  du  terrain.  L’ani  ¬ 
mal  a  les  yeux  très  petits,  enfoncés,  et  la 
raideur  de  son  cou  l’empêche  de  tourner  la 
tête  avec  facilité:  aussi  ne  voit-il  rien  que 
ce  qui  est  devant  lui  ;  c’est  ce  qui  fait  que 
rarement  il  se  détourne  brusquement  de  la 
ligne  droite  et  qu’il  va  constamment  devant 
lui  lorsqu’il  déploie  toute  la  vitesse  de  sa 
course. 

Si  le  lieu  où  on  le  poursuit  est  assez  dé¬ 
couvert  et  assez  spacieux,  il  n’échappe  ja¬ 
mais  aux  chasseurs  qui  l’atteignent  et  ie  dé  • 
passent.  Alors  il  s’arrête  un  moment,  il 
hésite;  puis  reprenant  sa  course  il  fond 
avec  furie  sur  le  Cheval.  Le  cavalier  évite 
facilement  le  terrible  choc  en  changeant 
brusquement  de  direction,  et  c’est  l’instant 
fatal  pour  le  Rhinocéros.  L’homme  qui  est 
en  croupe  se  laisse  glisser  à  terre  sans  être 
aperçu  du  monstre  dont  toute  l’attention  se 
porte  sur  le  Cheval,  et  tandis  qu’il  le  cher¬ 
che  des  yeux,  le  chasseur,  avec  son  épée,  lui 
coupe  le  tendon  du  jarret  d’une  jambe  de 
derrière;  l’animal  tombe,  et  il  devient  in¬ 
capable  de  fuir  ou  de  se  défendre;  alors  on 
le  tue  aisément,  soit  à  coups  de  javeline,  soit 
à  coups  d’épée. 

Les  seigneurs  abyssiniens  font  quelque¬ 
fois  cette  chasse,  mais  ils  abattent  ces  ani¬ 
maux  comme  les  colons  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  c’est-à-  dire  à  coups  de  fusil.  Cet 
animal  a  la  corne  tellement  sensible  que 
Bruce  dit  en  avoir  vu  un  ,  pendant  une 
chasse  à  Tcherkin,  qui  tomba  raide  et  resta 
quelques  instants  étendu  comme  mort,  quoi¬ 
qu’une  balle  de  mousquet  n’eût  fait  que  de 
casser  l’extrémité  de  sa  corne.  Ce  célèbre 


RHI 


RHI 


99 


voyageur  ajoute  qu’il  en  a  vu  tuer  un  autre 
qui  avait  un  rudiment  de  troisième  corne 
derrière  la  seconde  ,  et  qu’elle  avait  déjà 
11  lignes  de  longueur.  Des  agagéers  l’ont 
assuré  que  ce  fait  n’était  pas  rare,  mais 
qu’il  n’arrivait  jamais  qu’à  de  vieux  mâles. 

Sparman  (  Voyage  au  cap  de  Bonne- Espé¬ 
rance)  a  mis  en  discussion  la  question,  déjà 
agitée  par  d’autres  naturalistes,  de  savoir 
si  la  corne  du  Rhinocéros  était  fixe  ou  mo¬ 
bile,  et  il  cite  des  chasseurs  colons  qui  di¬ 
sent  avoir  vu  de  ces  animaux  dont  les  cornes 
mobiles  se  choquaient  l’une  contre  l’autre 
quand  ils  couraient.  Si  cette  observation  est 
vraie,  elle  a  sans  doute  été  faite  sur  un 
animal  malade,  chez  lequel  cet  organe  avait 
été  ébranlé  par  un  accident.  Ce  qu’il  y  a 
de  certain,  c’est  que  les  cornes  ne  tiennent 
pas  seulement  à  l’épiderme  ,  comme  l’ont 
dit  quelques  personnes,  mais  à  la  peau  dans 
toute  son  épaisseur  et  au  périoste  qui  re¬ 
couvre  les  os  du  nez.  Il  en  résulte  qu’elle 
doit  être  fixe.  (Boitard.) 

RHINOCÉROS  FOSSILES  {voy.  Cuvier, 
Ossements  fossiles ,  2e  édition,  t.II;  Kaup, 
Ossements  fossiles  de  Darmstadt  ;  de  Christol, 
Recherches  sur  les  caractères  des  grandes  es¬ 
pèces  fossiles  du  Rhin;  Ovven,  Mammifères  et 
Oiseaux  fossiles  delà  Grande-Bretagne  ;  de 
Blainville,  Ostéologie  des  Rhinocéros,  etc.). 
mam.  foss.  —  Des  ossements  fossiles  de 
Rhinocéros  se  rencontrent  en  grand  nom¬ 
bre  dans  le  diluvium  et  dans  le  terrain 
tertiaire.  On  en  a  sans  doute  trouvé  de 
tout  temps,  mais  les  premiers  que  l’on 
connaisse  ont  été  découverts,  en  1668,  à 
Chartham,  près  de  Cantorbéry  ;  encore  fu¬ 
rent-ils  pris  d’abord  pour  des  restes  d’Hip- 
popotame,  mais  annoncés  ensuite,  par  Grew, 
dans  son  Catalogue  du  collège  de  Gresham , 
pour  des  ossements  de  Rhinocéros.  En  1751, 
on  en  rencontra  en  Hanovre,  au  pied  méri¬ 
dional  du  Hartz,  mais  ceux-ci  furent  donnés, 
en  1752,  par  Hollmap,  dans  les  Mémoires  de 
la  Société  deGœltingue,  pour  ce  qu’ils  étaient 
réellement.  Un  peu  plus  tard,  Pallas  décou¬ 
vrit,  parmi  les  ossements  du  Cabinet  de  Saint- 
Pétersbourg  venus  de  Sibérie,  plusieurs  crà- 
nesde  Rhinocéros,  et, en  1773,  il  publia  même 
la  relation  de  la  découverte  d’un  Rhinocéros 
entier  trouvé  avec  sa  peau,  deux  ans  aupa¬ 
ravant,  sur  les  bords  du  Wilouï,  l’un  des 
affluents  de  la  Léna,  à  64°  de  latitude  nord. 


Dans  ses  voyages  en  Sibérie,  Pallas  re¬ 
cueillit  plusieursautres  débrisdeces  animaux 
qu’il  envoya  à  Pétersbourg.  Bientôt  après, 
Merck  en  trouva  dans  la  vallée  du  Rhin  et  dans 
plusieurs  autres  contrées  de  l’Allemagne,  et 
enfin  la  F ranceet  l’Italie  en  fournirent  égale¬ 
ment.  Camper, -en  s’occupantdeladistinction 
des  espèces  vivantes,  écrivit  aussi  sur  le  Rhi¬ 
nocéros  fossile,  et  enfin  G.  Cuvier  s’occupa 
de  ces  animaux,  dans  un  mémoire  qui  fait 
partie  de  la  première  édition  de  ses  Recher¬ 
ches  sur  les  ossements  fossiles,  et  qui  avait 
paru  dans  les  Annales  du  Muséum  d’histoire 
naturelle  de  Paris,  en  1806.11  prouva  alors, 
ce  que  Camper  n’avait  fait  que  soupçonner, 
que  l’espèce  que  l’on  trouve  si  abondamment 
en  Sibérie,  et  qui  porte  aujourd’hui  le  nom 
de  Rk.  tichorhinus,  est  une  espèce  distincte 
des  espèces  vivantes.  Depuis  cette  publication, 
on  trouva  non  seulement  ce  Rhinocéros  dans 
les  cavernes  de  France  et  d’Angleterre,  et 
dans  les  alluvions;  mais  on  en  découvrit 
diverses  autres  espèces  dans  les  terrains 
tei  liai  res  ,  en  sorte  que,  dans  la  deuxième 
édition  de  son  ouvrage,  publiée  en  1822, 
G.  Cuvier  put  en  établir  trois  grandes  es¬ 
pèces  et  une  plus  petite.  De  nouveaux  gise¬ 
ments  d’ossements  fossiles  ayant  été  re¬ 
connus  depuis  dans  toute  l’Europe  et  parti¬ 
culièrement  en  France,  on  y  recueillit  de 
nombreux  débris  de  Rhinocéros,  et  il  est 
résulté  des  investigations  des  divers  paléon¬ 
tologistes  qui  ont  travaillé  sur  ces  nouveaux 
matériaux  l’établissement  d’un  grand  nombre 
d’espèces  que  M.  de  Blainville  n’accepte  pas 
et  qu’il  réduit  aux  trois  grandes  de  G.  Cu¬ 
vier;  mais  nous  pensons  qu’il  a  porté  trop 
loin  ces  réductions  et  que  l’on  doit  en  recon¬ 
naître  quelques  autres  encore. 

Les  dents  des  Rhinocéros  sont  formées  sur 
le  même  plan  que  celles  des  Palaeothériums  ; 
seulement  la  face  externe  des  supérieures  est 
moins  régulière;  au  lieu  de  trois  arêtes 
verticales,  il  en  existe  quatre  :  une  à  chacun 
des  deux  angles,  une  autre  peu  marquée  au 
milieu,  et  une  quatrième  entre  celle-ci  et 
celle  de  l’angle  antérieur.  En  outre,  la  col 
line  postérieure  de  la  couronne  produit  une 
saillie  ou  lobe  qui  s’avance  dans  la  vallée 
intermédiaire,  et  qui  se  soude  quelquefois 
avec  une  production  semblable  de  la  colline 
antérieure  ou  de  la  paroi  longitudinale  de  la 
dent.  Par  l’usure,  il  se  produit  alors  trois 


100 


RMI 


fossettes.  Les  dents  inférieures  se  distinguent 
de  celles  des  Palæothériurns  en  ce  que  leur 
croissant  postérieur  n’est  pas  complet  et 
qu’il  vient  s’arc-bouter  contre  le  flanc  du 
croissant  antérieur. 

Une  seule  des  espèces  connues  de  Rhino¬ 
céros  fossiles  se  trouve  dans  les  terrains  dilu¬ 
viens  et  dans  les  cavernes  :  c’est  le  Rh.  ticho- 
rhinus  Cuvier,  ainsi  nommé  de  la  cloison 
osseuse  qui  sépare  les  narines.*  Cette  espèce 
était  bicorne,  grande,  et  à  tête  très  allongée. 
Ses  dents  molaires  supérieures  se  distinguent 
en  ce  qu’elles  offrent  trois  fossettes  très  pro¬ 
fondes,  et  en  ce  que  l’arête  de  l’angle  anté¬ 
rieur  de  leur  face  externe  est  la  plus  saillante. 
La  dernière  ne  diffère  des  précédentes  que 
par  un  peu  plus  d’étroitesse  de  la  colline 
postérieure;  le  bord  externe  du  croissant 
antérieur  des  dents  inférieures  n’est  point 
une  courbe  régulière,  mais  offre  deux  angles 
mousses  et  presque  droits.  Cette  espèce  pa¬ 
raît  n’avoir  point  eu  d’incisives  à  l’éta t  adulte, 
ni  en  haut,  ni  en  bas,  et,  s’il  en  existait  dans 
le  jeune  âge,  elles  ne  pouvaient  être  que  très 
petites.  Elle  ne  portait  que  trois  doigts  à 
chaque  pied;  on  l’a  rencontrée  dans  les  ca¬ 
vernes  de  France  et  d’Angleterre,  dans  les 
alluvions  de  nos  fleuves,  et  en  très  grande 
abondance  en  Sibérie,  où  un  squelette  entier 
a  été  trouvé  dans  la  glace,  couvert  de  sa 
chair  et  de  sa  peau. 

Il  paraîtrait,  d’après  M.  Paul  Gémis , 
que  dans  la  caverne  de  Lunel-Vieil ,  près 
de  Montpellier,  il  existe  des  débris  d’un 
Rhinocéros  peu  différent  des  Bicornes  d’A¬ 
frique.  Toutes  les  autres  espèces  provien¬ 
nent  des  terrains  tertiaires  supérieurs  et 
moyens. 

Le  Rh.  leptorhinus  Cuvier,  qui  se  rappro¬ 
che  le  plus  du  précédent,  en  ce  que  la  cloison 
de  ses  narines  était  en  partie  osseuse,  en  ce 
qu’il  n’avait  que  des  incisives  rudimentaires, 
et  en  ce  que  plusieurs  de  ses  mâchelières 
présentaient  dans  l’usure  trois  fossettes; 
mais  la  dernière  de  ces  mâchelières  n’offre, 
comme  dans  les  espèces  suivantes,  point 
d’angle  postérieur  externe  et  se  trouve  ainsi 
avoir  une  forme  triangulaire,  et  la  seconde 
arête  de  la  face  externe  de  ces  mêmes  mâche- 
lières  est  la  plus  saillante,  de  même  aussi 
que  dans  les  espèces  suivantes.  Cette  espèce 
était  plus  élancée  que  le  Tichorhinus ;  on  l’a 
rencontrée  principalement  en  Italie,  mais 


KHI 

M.  Owen  en  a  trouvé  aussi  en  Angleterre 
dans  le  terrain  pliocène. 

M.  J.  de  Cbristol  avait  pensé  que  celte 
espèce  était  la  même  que  la  précédente, 
mais  MM.  Owen  et  de  Blainville  la  conser¬ 
vent,  et  M.  de  Christol  lui- même  m’écrit 
qu’il  croit  aujourd’hui  s’être  trompé. 

LeRh.  megarhinus  de  Christol,  monspesu- 
lanus  de  Serres,  caractérisé  par  la  grande 
longueur  des  os  du  nez  et  une  réduction 
correspondante  de  l’intervalle  compris  entre 
l’échancrure  nasale  et  l’orbite  qui  n’est  que 
la  moitié  de  la  longueur  des  os  du  nez  et  le 
sixième  de  la  tête.  La  saillie  de  la  corne 
postérieure  plus  grande  que  dans  l’espèce 
suivante.  Les  molaires  supérieures  n’ont  que 
deux  fossettes  avec  lobes  de  la  colline  pos¬ 
térieure.  Les  incisives  supérieures ,  s’il  y 
en  avait,  sont  inconnues;  les  inférieures, 
au  nombre  de  deux ,  sont  petites  et  sor¬ 
tent  à  peine  de  leurs  alvéoles.  Du  terrain 
tertiaire  pliocène  des  environs  de  Montpel¬ 
lier. 

Le  Rh.  incisivus  Cuvier,  Rh.  Schleierma- 
cheri  Kaup,  Rh.  incisivus  mas.,  de  Blainville, 
se  distingue  par  le  peu  d’étendue  de  son 
échancrure  nasale  et  par  la  grande  longueur 
de  l’intervalle  compris  entre  cette  échancrure 
et  le  bord  antérieur  de  l’orbite  qui  égale 
celle  des  os  du  nez  et  qui  est  le  quart  de  la 
longueur  de  la  tête.  11  avait  quatre  incisives 
en  haut,  une  paire  mitoyenne  beaucoup 
plus  grande  que  la  paire  externe,  au  moins 
deux  incisives  en  bas  assez  longues  et  taillées 
en  biseau.  Les  molaires  supérieures  n’offrent 
que  deux  fossettes,  mais  avec  un  lobe  sail¬ 
lant  de  la  colline  postérieure  dans  la  vallée 
intermédiaire. 

Dans  les  collines  tertiaires  sous-pyrénéen¬ 
nes,  il  en  existe,  selon  M.  Lartet,  au  moins 
quatre  espèces  que  ce  paléontologiste  carac¬ 
térise  ainsi  qu’il  suit,  dans  une  note  qu’il 
m’écrit  : 

Le  Rh.  Sansaniensis  Lartet.  Deux  incisives 
normales  en  haut,  de  moyenne  grandeur; 
quatre  en  bas  dont  les  deux  mitoyennes  plus 
petites;  molaires  à  peu  près  rectangulaires 
sans  vestige  de  bourrelet  à  leur  base  interne. 
Deux  fossettes  seulement.  Os  du  liez  large, 
épais,  tout  d’une  pièce,  et  portant  une  em¬ 
preinte  de  corne  bien  marquée;  l’empreinte 
d’une  seconde  corne  sur  les  frontaux.  Forme 
du  crâne  remarquable  par  son  brusque  re- 


RH1 


101 


RHi 

lèvement  vers  l’occiput.  Trois  doigts  restitués 
pour  chaque  pied. 

Le  Rh.  brachypus  Lartet.  Deux  grandes 
incisives  aux  deux  mâchoires.  Molaires  volu¬ 
mineuses,  toutes  marquées  sur  leur  bord  in¬ 
terne  d’un  bourrelet  dentelé,  et  qui  se  fait 
même  sentir  sur  le  bord  externe;  vallon 
médian  très  profond;  la  colline  postérieure 
présente  plusieurs  lobes  ou  festons.  Membres 
très  robustes;  articulations  larges;  os  du 
métacarpe  et  du  métatarse  larges  ,  aplatis 
et  très  courts.  Trois  doigts  restitués  p*our 
chaque  pied.  ' 

Le  Rh.  Cimogorrhensis  ou  de  Simorre 
Lartet.  Deux  incisives  à  chaque  mâchoire  de 
moyenne  grandeur.  Molaires  supérieures  à 
bourrelet  interne  dans  les  deuxième  et  troi¬ 
sième  seulement;  lobe  des  collines  postérieu¬ 
res  très  développé  et  portant  trois  fossettes 
dans  la  couronne  usée.  Radius  court;  mé¬ 
tacarpe  au  contraire  très  long,  plus  long  que 
dans  aucune  autre  espèce,  quoique  celle-ci 
ait  dû  être  une  des  moindres  pour  la  taille. 
Trois  doigts  restitués  pour  chaque  pied. 

Le  Rh.  letradactylus  Lartet,  Acerotherium 
incisivum  Kaup,  Rh.  incisivus  fœm.  deBlain- 
ville.  Deux  très  grandes  incisives  à  la  m⬠
choire  supérieure;  quatre  à  l’inférieure  ,  les 
deux  latérales  fortes  et  aiguisées,  les  inter¬ 
médiaires  petites,  coniques  et  peu  apparentes. 
Molaires  supérieures  à  bourrelet  interne  dans 
les  deuxième,  troisième  et  quatrième  seule¬ 
ment.  Lobes  du  bord  postérieur  souvent  très 
développés  et  donnant  lieu  à  trois  fossettes 
sur  les  couronnes  usées.  Os  du  nez  minces  , 
étroits,  non  réunis  par  suture,  sans  empreinte 
de  cornes.  Un  quatrième  doigt,  mais  plus 
petit,  aux  pieds  de  devant,  observé  en  place, 
à  quoi  nous  ajoutons  que  l’intervalle  qui 
sépare  l’échancrure  nasale  de  l’orbite  est  très 
court  et  la  huitième  partie  de  la  longueur  de 
la  tête  seulement. 

Cette  espèce,  que  M.  Lartet  dit  être  la  plus 
élevée  en  taille  de  toutes  celles  des  Pyrénées, 
se  trouve  en  Auvergne  et  dans  les  sablières 
d’Eppelsheim.  C’est  elle  qui  a  servi  de  type 
au  genre  Acerotherium  de  M.  Kaup;  mais, 
si  ce  nom  fait  disparaître  la  contradiction 
qui  existe  entre  le  nom  de  Rhinocéros  et  la 
qualité  de  cette  espèce  qui  ne  porte  point  de 
cornes  sur  son  nez,  il  a  l’inconvénient  de 
donner  à  un  genre  un  nom  qui  pourrait 
convenir  à  tous  les  animaux  sans  cornes. 


C’est  une  preuve  de  plus  que  les  noms  qui 
ont  une  signification  ne  valent  rien  pour  les 
genres  en  histoire  naturelle  ,  car  il  se  trouve 
toujours  quelques  espèces  qui  ne  possèdent 
point  la  qualification  exprimée  par  le  nom 
de  genre,  et  cependant  il  n’est  aucun  natu¬ 
raliste  et  surtout  aucun  paléontologiste  qui 
ne  tombe  dans  cette  faute. 

M.  de  Blainville  suppose  que  le  Rh  telra- 
daclylus  est  la  femelle  du  Rh.  incisivus;  mais 
comme,  dans  les  Rhinocéros  actuels,  les  fe¬ 
melles  portent  des  cornes  aussi  bien  que  les 
mâles,  rien  n’autorise  cette  supposition  qui 
se  trouve  d’ailleurs  contredite  par  sa  haute 
taille,  puisque,  chez  les  Mammifères,  les  fe¬ 
melles  sont  généralement  moins  grandes 
que  les  mâles. 

M.  Lartet  m’annonce,  au  reste,  qu’il  y  a 
pour  chaque  espèce  de  grandes  variations 
de  taille;  ainsi  il  possède  des  molaires  du 
Rh.  Sansaniensis  aussi  petites  que  les  analo¬ 
gues  sur  lesquelles  M.  Cuvier  a  établi  son 
Rh.  minutus.  Cependant  cette  dernière  espèce 
existe  bien  réellement;  car  j’ai  eu  entre  les 
mains ,  me  dit  encore  M.  Lartet ,  deux  mo¬ 
laires  supérieures  trouvées  dans  le  départe¬ 
ment  de  la  Haute-Garonne  plus  petites  en¬ 
core  et  qui  avaient  un  collet  saillant  très 
montant  et  bien  marqué,  même  dans  la 
dernière.  L’individu  auquel  elles  avaient  ap¬ 
partenu  ne  devait  pas  dépasser  de  beaucoup 
la  taille  de  nos  plus  grands  Cochons. 

Les  caractères  que  M.  Lartet  assigne  à  ses 
espèces  ne  paraissant  convenir  à  celles  que 
nous  avons  mentionnées  auparavant  que  pour 
le  Rh.  incisivus,  qui  est  probablement  son 
Sansaniensis,  il  s’ensuivrait  que  nous  en  au¬ 
rions  sept  des  terrains  tertiaires  ;  mais  il  pa¬ 
raît  bien  qu’il  faut  encore  distinguer  deux 
époques  dans  ces  terrains  à  Rhinocéros,  et 
que  les  Rh.  leptorhinus  et  megarhinus  sont 
moins  anciens  et  appartiennent  au  terrain 
pliocène ,  tandis  que  les  autres  se  trouvent 
dans  le  terrain  miocène.  Ainsi  ce  dernier  ter¬ 
rain,  celui  où  l’on  rencontre  pour  la  première 
fois  les  Rhinocéros,  nourrissait  en  Europe  les 
Rh.  incisivus  ou  Sansaniensis,  brachypus , 
Cimogorrhensis,  letradactylus  et  minutus  en 
nombre  à  peu  près  égal  à  celui  des  espèces 
vivantes.  Mais  celles-ci  ne  se  trouvent  pas  à 
la  vérité  réunies  sur  un  espace  aussi  limité 
puisque  l’Afrique  n’en  a  que  deux  ou  trois 
au  plus,  le  continent  indien  un  seul,  et  les 


102 


RHI 


îles  de  la  Sonde  deux.  Mais,  à  cette  époque, 
l’Afrique  n’était  peut-être  pas  encore  sépa¬ 
rée  de  l’Europe,  et  ne  formait  avec  elle  qu’un 
vaste  continent. 

Quant  aux  Rh.  elatus  Croizet  et  Robert , 
Rh.  Golfussii  Kaup,  Rh.  Merckii  Kaup,  ou 
Kirchberg  en  sis  Jæger  ( Mammifères  du  Wur¬ 
temberg),  Rh.  Steinheimensis  Jæger  ( ib .),  Rh. 
chœrocephalus  Jæger  [ib.),  nous  pensons,  avec 
M.  de  Blainville,  qu’il  n’est  pas  possible  de 
les  admettre  encore  comme  espèces  distinc¬ 
tes,  les  caractères  sur  lesquels  on  les  a  éta¬ 
blies  étant  trop  fugitifs. 

Probablement  elles  rentreront  dans  les 
espèces  dont  nous  venons  de  parler.  Ainsi  le 
Rh.  elatus  appartenant,  suivant  M.  Pomel, 
au  terrain  pliocène,  est  sans  doute  ou  un 
Megarhinus,  ou  un  Leptorhinus. 

Il  a  été  trouvé  dans  les  monts  sous-Hyma- 
layas  des  ossements  d’un  Rhinocéros  uni- 
corne;  mais,  comme  MM.  Falconnetet  Caut- 
ley  publient  dans  ce  moment  un  grand  ou¬ 
vrage  sur  les  fossiles  de  cette  localité,  il  faut 
attendre  sa  publication  pour  connaître  l’es¬ 
pèce  ou  les  espèces  de  Rhinocéros  qu’ils  y  en¬ 
registreront.  (Laurillard.) 

RHINOCÉROS  DE  MER.  MAM.  —  On 
donne  vulgairement  ce  nom  au  Narval. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*RHINOCHOERUS  (  hiv ,  nez;XoïPoç, 
porc),  mam.  — Groupe  formé  aux  dépens  de 
l’ancien  genre  Cochon  (voy.  ce  mot),  et  in¬ 
diqué  par  M.  Wagler  ( Syst .  des  Amph.  , 
1830  ).  (E.  D.) 

*RHNOCLEMMYS  pG,  nez;  xUy.pt ç , 
tortue),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Tortues,  établi  par  Filzinger. 

*R HINOCRYPTA,  G. -R.  Gray.  ois.  — 
Synonyme  de  Rhinomya ,  Is.  Geoff.  St-IIil. 
et  d’Orb.  (Z.  G.) 

RHINOCURE.  moll.  foram.  —  Genre 

proposé  parMontfort  pour  une  petite  coquille 
de  Rhizopode  ou  Forarninifère,  qui  fait  par¬ 
tie  du  genre  Robuline.  (Duj.) 

*RHIN0C1XIXS  (pfv,  nez;  xvAAoç  , 
courbé),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères  ,  famille  des  Curcu- 
lionides  gonatocères,  division  des  Erirhi- 
nides,  établi  par  Germar  (in  n.  Welter 
Annal.,  I,  1,  137),  et  qui  renferme  sept 
espèces  d’Europe  ou  de  l’Asie  mineure; 
savoir:  R.  anliodontalgicus  Ge  rby,  latiros- 
tris  Lat.,  Olivieri  Meg. ,  Schr, ,  pianifrons 


RHI 

Dej.,  inquilinus  Ghl.,  bftevis  Schr. ,  et  fulvi- 
cornis  Chvt.  (C.) 

*RHLNODERMA  (pG,  nez;  Sép^a,  peau). 
rept.  —  Genre  de  Crapauds  distingué  par 
MM.  Duméril  et  Bibron  (  Erpétologie  géné~ 
raie,  t.  VIII,  p.  657).  La  seule  espèce  con¬ 
nue  est  le  Rh.  Darwinü, ,  du  Chili.  (P.  G.) 

RHINODES,  Schœnherr,  Dejean.  ins.  — 
Syn.  de  Magdalis  ou  mieux  Magdalinus , 
Germar  et  Schœnherr.  (C.) 

*RIIINODIFSAS  (pG  nez;  Dipsas,  nom 
de  genre),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Couleuvres ,  établi  par  Fitzinger  (  Syst, 
Rept.,  1843) 

*RHÏNOE  ACCUS,  Schœnherr.  ins. — Sy¬ 
nonyme  de  Otidocephalus,  Chevrolat.  (C.) 

*RIÏINOUOBl|JM  (ptv ,  ptvoç,  bec;  U- 
Sipv,  gousse),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Asclépiadées  ,  tribu  des  Cynan- 
chées,  établi  par  Arnott  (in  Johnston  Magaz. 
of  zool.  andbot.  II,  420).  Herbes  originaires 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  Voy.  asclkpia- 

DÉES. 

RHINOUOPHE.  Rhinolophus  (ptv ,  nez; 
Xo(poç,  éminence),  mam.  —  Genre  de  Chéiro¬ 
ptères  créé  par  Et.  Geoffroy  Saint-Hilaire  , 
adopté  par  tous  les  zoologistes,  et  placé  dans 
le  groupe  des  Vespertilioniens,  division  des 
Rhinolophiens  ou  Lophonyctères,  et  compre¬ 
nant  un  assez  grand  nombre  d’espèces,  dont 
quelques  auteurs  modernes  ont  formé  plu¬ 
sieurs  groupes  distincts. 

Chez  les  Rhinolophes  le  nombre  total  des 
dents  est  de  28  ou  30  et  rarement  de  32  : 
les  incisives  sont  au  nombre  de  deux  à  la 
mâchoire  supérieure  et  de  quatre  à  l’infé¬ 
rieure  ,  ou  parfois  également  de  quatre  à 
l’inférieure,  mais  manquant  complètement 
à  la  supérieure  ;  les  incisives  supérieures 
sont  petites,  obtuses,  et  elles  tombent  souvent 
dans  un  âge  peu  avancé  de  l’animal ,  et  les 
inférieures,  persistantes,  bilobées  ou  trilo¬ 
bées  ,  sont  plus  ou  moins  entassées  ;  les  ca¬ 
nines  ,  au  nombre  de  deux  à  chaque  m⬠
choire,  sont  portées  sur  un  talon  assez  grand, 
qui  se  développe  avec  l’âge,  sans  pousser  les 
incisives  de  leurs  alvéoles;  enfin  les  mo¬ 
laires  ,  au  nombre  de  quatre  supérieures  de 
chaque  côté  et  à  chaque  mâchoire,  et  de  cinq 
inférieurement  ,  ou  bien  de  cinq  de  chaque 
côté  et  à  chaque  mâchoire  en  haut  et  de  six 
en  bas,  sont  à  couronne  garnie  de  pointes 
très  aiguës.  11  n’y  a  pas  d’os  intermaxillaire 


I 


KHI 

réuni  aux  maxillaires  ;  cet  os  est  remplacé, 
chez  les  espèces  pourvues  d’incisives  supé¬ 
rieures  ,  par  deux  petites  lames  osseuses, 
plates,  très  minces,  divergentes  aux  deux 
extrémités ,  se  touchant  vers  le  centre,  et 
ces  petites  lames  suspendues  dans  le  carti¬ 
lage  nasal  portentchacuneuneincisive,  placée 
peu  solidement  dans  ces  lamelles  mobiles,  et 
pouvant  tomber  facilement  par  le  plus  léger 
effort;  toutefois  il  paraît  qu’elles  ne  tom¬ 
bent  pas  régulièrement,  et  que  lorsqu’un 
effort  accidentel  les  fait  céder ,  elles  re¬ 
poussent,  car  le  plus  grand  nombre  des  Rhi- 
nolopbes  pourvus  de  ces  dents  en  ont  pres¬ 
que  toujours  dans  l’état  adulte,  et  suftout 
dans  le  jeune  âge;  enfin,  chez  les  espèces 
privées  d’incisives  supérieures,  il  n’y  a  pas 
de  lamelles  intermaxillaires,  et  ces  organes 
sont  remplacés  par  un  simple  cartilage.  Les 
oreilles  sont  médiocrement  grandes ,  mem¬ 
braneuses,  presque  nues,  sans  oreillon  à 
peu  d’exceptions  près,  et  placées  sur  les  côtés 
de  la  tête.  Le  nez  ,  surtout  chez  les  espèces 
européennes  ,  est  constamment  armé  de 
crêtes  membraneuses,  dont  l’une,  ou  la  su¬ 
périeure,  figure  un  fer  de  lance  placé  à  plat 
sur  le  bas  du  front,  et  la  seconde,  bordant 
la  lèvre  supérieure,  ressemble  plus  ou 
moins  à  un  croissant  ou  à  un  fer  à  cheval  : 
c’est  entre  ces  deux  parties  que  s’ouvrent  de 
chaque  côté  les  orifices  des  narines  ;  ces 
crêtes  sont  caractéristiques  et  elles  ont  valu 
aux  animaux  que  nous  étudions  le  nom 
qu’ils  portent.  Les  lèvres  sont  épaisses,  et 
cette  épaisseur  résulte  d’un  agrégat  de 
fibres  musculaires  qui  sont  serrées  les  unes 
sur  les  autres  et  opposées  dans  leur  direc¬ 
tion  ;  les  lamelles  intermaxillaires,  ou  bien 
le  simple  cartilage  qui  en  tient  lieu,  sont 
mis  en  mouvement  par  ces  fibres  et  obéis¬ 
sent  à  toutes  les  vibrations  de  l’organe  de 
l’odorat.  Les  membranes  interfémorales  ont, 
pour  la  forme  et  l’étendue,  beaucoup  de 
rapports  avec  celles  de  nos  Vespertilions  or¬ 
dinaires;  en  outre  les  doigts  des  ailes  sont 
aussi  conformés  à  peu  près  de  même,  c’est- 
à-dire  qu’outre  le  petit  pouce  séparé  et  on¬ 
guiculé,  placé  près  du  poignet,  les  quatre 
doigts  suivants  sont  formés  d’osselets  très 
grêles;  à  l’indicateur  il  n’y  a  qu’un  méta¬ 
carpien  sans  phalange;  les  autres  doigts  en 
ont  un  ou  deux  ,  et  aucun  n’est  pourvu 
d’ongle. 


KHI  103 

MM.  Temminck  et  de  Blainville  ( Ostéo - 
graphie,  fascicule  des  Chéiroptères)  ont 
donné  des  détails  sur  l’os téologie  de  ces 
Chéiroptères.  Ce  dernier  zoologiste  a  étudié 
avec  soin  les  squelettes  des  Rhinolophes  et 
des  Rhinopomes  qu’il  compare  avec  celui 
des  Mégadermes;  seloh  lui,  la  tête  des  Rhi¬ 
nolophes  et  des  Rhinopomes  est  plus  bul¬ 
beuse  au  crâne,  plus  ramassée  et  plus  tron¬ 
quée  à  la  face  que  celle  des  Mégadermes,  et 
elle  présente  un  large  aplatissement  de  la 
région  fronto  nasale  et  un  développement 
singulièrement  bulbeux  des  sinus  maxil  • 
laires.  Les  mâchoires  sont  assez  bien  sem¬ 
blables  dans  ces  trois  groupes  d’animaux  ; 
cependant  le  prémaxillaire,  qui  manque 
encore  dans  les  Rhinolophes ,  existe  ,  quoi¬ 
que  assez  peu  complet ,  dans  les  Rhino¬ 
pomes.  Le  reste  du  squelette  ne  présente 
guère  de  différences  que  dans  la  longueur 
des  vertèbres  de  la  queue,  qui  ne  sont  peut- 
être  pas  en  plus  grand  nombre  que  chez  les 
Mégadermes,  mais  qui,  étant  très  allongées 
et  excessivement  grêles,  portent  la  queue 
au-delà  des  membres  postérieurs ,  surtout 
dans  les  Rhinopomes.  Les  autres  os  qui  con¬ 
stituent  la  poitrine  n’offrent  non  plus  de 
différence  appréciable  ,  ni  dans  le  nombre  , 
ni  dans  la  forme,  au  moins  dans  les  Rhino¬ 
pomes  ;  mais  il  n’en  est  pas  tout-à-fait  de 
même  dans  les  Rhinolophes,  dont  les  côtes, 
et  surtout  les  postérieures ,  sont  singulière¬ 
ment  élargies  au  point  de  presque  se  tou¬ 
cher.  Chez  ces  derniers  animaux  l’hyoïde 
est  élargi,  excavé,  courbé  fortement  en  des¬ 
sus  ,  et  ses  cornes  postérieures  ,  prolongées 
en  forme  de  bras  dilatés,  spatulés,  sont 
bien  plus  forts  que  les  antérieurs,  extrême¬ 
ment  déliés  dans  les  deux  articles  qui  les 
constituent.  Le  sternum,  court  et  élargi , 
est  saillant,  en  angle  ouvert,  et  muni  latéra¬ 
lement  d’une  apophyse  épineuse.  Les  os  des 
membres  sont  très  grêles;  aux  antérieurs, 
l’humérus  est  plus  long  et  moins  robuste 
que  dans  les  Mégadermes;  le  radius  est  un 
peu  plus  arqué  ,  surtout  dans  les  Rhinolo¬ 
phes;  le  cubitus  est  filiforme  et  non  coudé, 
et  la  main  est  très  courte:  en  effet,  le  plus 
long  doigt,  qui  est  le  troisième  ou  médian  , 
est  à  peine  plus  long  que  le  radius;  aux 
membres  postérieurs  il  n’y  a  pas  de  diffé¬ 
rences  appréciables  avec  ceux  des  Méga¬ 
dermes.  L’os  pénien  a  été  trouvé  dans  deux 


104 


r  ru 


espèces  de  Rhinolophes  :  dans  le  grand  Fer- 
à-cheval  ,  où  il  a  au  moins  4  lignes  de  long, 
il  est  épaissi  et  triangulaire  à  la  base ,  qui 
est  excavée  en  capsule,  et  prenant  ensuite 
en  se  rétrécissant  d’abord  ,  puis  en  se  dila¬ 
tant  et  s’amincissant  de  nouveau,  la  forme 
d’une  spatule  étroite,  obtuse  à  l’extrémité; 
et  dans  le  petit  Fer-à-cheval ,  où  il  est  néces¬ 
sairement  plus  petit  et  a  la  forme  de  la 
pointe  d’une  épée  triquêtre. 

Une  particularité  anatomique  que  l’on  a 
cru  longtemps  exister  dans  nos  Rhinolophes 
d’Europe  ,  et  principalement  dans  le  petit 
Fer  à  cheval,  était  de  présenter  seuls  parmi 
les  Chéiroptères  quatre  mamelles  ;  mais 
Kuhl  (Z ool.  Beilr.)  a  reconnu  qu’il  n’y  avait 
chez  eux  que  deux  mamelles  pectorales, 
comme  à  l’ordinaire,  et  que  les  deux  autres 
corps,  que  l’on  avait  pris  pour  des  mamelles 
inguinales,  n’étaient  que  des  verrues  de  la 
peau,  au-  dessous  desquelles  il  n’y  avait  pas 
de  glandes  mammaires  et  qui  conduisaient , 
dit-il,  dans  la  cavité  du  bassin.  Depuis, 
M.  Temminck  a  confirmé  entièrement  les 
observations  de  Kulh  ,  et  il  dit  que  ces  pré¬ 
tendus  mamelons  ne  servent  en  aucune 
manière  à  la  nutrition  ,  que  ce  sont  des  ap¬ 
pendices  d’où  suinte  une  matière  onctueuse, 
fétide,  et  qui  augmente  l’odeur  désagréable 
qu’exhalent  ces  Chauves-Souris. 

Les  Rhinolophes  se  trouvent  répandus 
dans  les  îles  de  la  Sonde,  dans  l’Inde,  l’Asie, 
l’Afrique  et  l’Europe;  on  assure  même  en 
avoir  récemment  découvert  une  espèce  en 
Océanie;  jusqu’ici  on  n’en  a  pas  encore  ob¬ 
servé  en  Amérique. 

Ces  Chauves-Souris  vivent  une  grande 
partie  de  l’année  réunies  en  bandes  de  plu¬ 
sieurs  centaines  d’individus  des  deux  sexes, 
soit  dans  les  cavernes ,  les  vieux  bâtiments 
ou  dans  les  troncs  énormes  d’arbres  ver¬ 
moulus  des  forêts  vierges  ;  passé  le  temps  de 
l’accouplement  ,  et  quand  les  femelles  sont 
pleines,  celles-ci  s’éloignent  des  mâles,  s’éta¬ 
blissent,  plusieurs  réunies,  dans  des  ca¬ 
vernes  séparées  ,  et  vaquent  en  société  de 
leurs  compagnes  aux  soins  de  la  nutrition 
des  deux  petits  qu’elles  mettent  au  monde; 
les  mâles,  de  leur  côté,  vivent  alors  ensem¬ 
ble,  et  la  famille  ne  reprend  ses  habitudes 
sociales  que  lorsque  les  jeunes  sont  en  état 
de  pourvoira  leur  subsistance.  Du  reste,  la 
manière  de  vivre  des  espèces  européennes 


de  Rhinolophes  ne  diffère  pas  de  celle  des 
autres  Chéiroptères  en  général,  c’est  à-dire 
que  ces  animaux  sont  nocturnes  et  mangent 
des  Insectes. 

Linné,  Erxleben  et  Bechstein  associèrent 
les  Rhinolophes  avec  les  Yespertilions  sous 
l’appellation  commune  de  Vespertilio.  Dau- 
benton  le  premier  distingua  le  grand  et  le 
petit  Fer-à-cheval  que  Linné  avait  confondus. 
Et.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  au  commencement  de  cet  article  , 
créa  le  genre  Rhinolophus ,  et  aux  deux  es¬ 
pèces  anciennement  connues  et  qu’il  y 
plaça,  il  en  adjoignit  de  nouvelles  qu’il  dé¬ 
crivit  pour  la  première  fois;  G.  et  Fr.  Cu¬ 
vier,  A. -G.  Desmarest,  etc.,  adoptèrent 
les  idées  d’Et.  Geoffroy  Saint- Hilaire. 
M.  Horsfield,  un  peu  plus  tard,  décrivit  des 
espèces  nouvelles  en  grand  nombre.  Enfin 
M.  Temminck  ( Monogr .  de  mammalogie  , 
t.  II  ,  lre  I ivr. ,  1835)  résuma  tout  ce  qui 
avait  été  dit  sur  ce  genre  ,  décrivit  de  nou  ¬ 
velles  espèces  et  donna  une  monographie 
complète  de  ce  groupe,  travail  que  nous  sui¬ 
vons  dans  cette  article.  Depuis,  peu  de 
changements  ont  été  opérés  dans  le  groupe 
des  Rhinolophus ,  et  le  nombre  des  espèces , 
qui  aujourd’hui  est  de  plus  de  vingt,  a  été 
seulement  augmenté  de  deux  par  MM.  Gray 
et  Martin. 

Nous  allons  passer  maintenant  à  la  des¬ 
cription,  ou  plutôt  à  l'indication  des  espèces 
de  ce  genre. 

§  I.  Rhinolophus,  Auctorum. 

Espèces  à  feuille  nasale  non  compliquée , 
à  bord  lisse,  et  placée  transversalement  en  un 
ruban  sur  le  chanfrein  ;  pas  de  lobe  distinct 
à  la  base  de  la  conque ,  ou  bien  ce  lobe  étant 
peu  apparent. 

A.  Espèces  d’Afrique. 

1 .  Rhinolophe  trident  ,  Rhinolophus  tri - 
dens  Et.  Geoffr.  (  Mamm .  d'Égypt.,  pl.  2  , 
n°  1  ;  Ann.  mus.,  t.  XX).  De  la  taille  de  la 
Pipistrelle.  Le  pelage  est  rare,  court  et  lisse, 
d’un  cendré  blanchâtre,  à  base  blanche  en 
dessus  et  blanchâtre  en  dessous;  le  bas- 
ventre  et  les  cuisses  sont  nus.  La  queue  est 
courte,  et,  dans  un  tiers  de  sa  longueur,  est 
libre  au  -delà  de  la  membrane  interfémo¬ 
rale.  Le  fer  à  cheval  couvre  toute  la  surface 
du  museau;  mais  la  feuille  est  peu  compli- 


KHI 


RHI 


105 


quée ,  large  à  sa  base  et  s’élevant  en  lance 
transverse  ,  dont  la  partie  supérieure  est 
terminée  par  trois  dents.  Se  trouve  en 
Égypte  dans  les  profondes  excavations  des 
montagnes,  et  surtout  dans  les  parties  les 
plus  reculées  des  tombeaux  des  rois  et  du 
temple  de  Denderah. 

2.  Rhinolophe  de  Commerson,  Rhinolophus 
Commersonii  Ét.  Geoffr.  Celte  espèce  habite 
Madagascar;  elle  est  très  voisine  du  R.  dia- 
dema  ,  dont  elle  diffère  par  sa  feuille  d’un 
tiers  moins  large,  simple,  à  bord  terminal 
arrondi,  etc.,  et  peut-être,  ainsi  que  le  fait 
observer  M.  Temminck,  devrait-elle  lui  être 
réunie. 

B.  Espèce  d’Asie. 

3.  Rhinolophe  de  Duklum  ,  Rhinolophus 
Duklumensis  Sykes.  Cette  espèce,  qui  habite 
le  pays  des  Mahrattes,  dans  l’Inde,  n’est 
pas  suffisamment  décrite  ,  et  se  rapproche 
du  R.  insignis. 

C.  Espèces  de  la  Malaisie. 

4.  Rhinolophe  fameux  ,  Rhinolophus  no- 
bilis  Horsfield  (  Research .  in  Java).  C’est  la 
plus  grande  espèce  du  genre;  son  pelage, 
très  doux,  fin  ,  long,  est  brun-marron  en 
dessus  et  blanchâtre  en  dessous.  La  feuille 
nasale  est  simple,  à  bord  terminal  en  coupe 
de  couronne;  derrière,  et  à  la  base  de  cette 
feuille,  existent  quatre  petits  orifices  presque 
imperceptibles  à  l’œil  nu;  le  fer  a  cheval 
est  entouré  d’une  large  membrane  pointue 
par  devant  et  de  plis  latéraux.  Elle  se  trouve 
aux  Moluques  et  surtout  à  Java  ,  où  on  la 
voit  voler  communément  le  soir  dans  les 
allées  des  jardins,  et  le  jour  se  tenant  atta¬ 
chée  sous  les  feuilles  du  Musa  sapientum. 

5.  Rhinolophe  diadème,  Rhinolophus  dia- 
dema  Ét.  Geoffr.  Son  envergure  est  d’environ 
1 -  pied,  et  la  longueur  de  la  tête  et  du  corps 
ensemble  de  4  pouces.  Le  pelage  est  d’un 
roux  vif  et  comme  doré.  La  feuille  de  la  base 
du  front,  trois  fois  plus  large  que  haute, 
est  à  bord  arrondi ,  et  enroulée  sur  elle- 
même  de  dehors  en  dedans  :  elle  forme  , 
avec  le  bourrelet  en  fer  à  cheval  de  la  lèvre 
supérieure,  comme  une  espèce  de  couronne 
ou  de  diadème  qui  entoure  les  ouvertures 
des  narines.  Rapportée  de  Timor  par  Péron 
et  Lesueur. 

6.  Rhinolophe  distingué,  Rhinolophus  in¬ 
signis  Horsfield  (R.  vulgaris  [femelle]  llors- 

T.  XI. 


field).  Plus  petite  que  les  précédentes,  cette 
espèce  présente  ,  chez  le  mâle,  la  tête  et  la 
nuque  blanches,  les  autres  parties  du  corps 
marron  ,  et  chez  la  femelle,  une  teinte  gé¬ 
nérale  plus  roussâtre.  La  feuille  nasale  est 
à  bord  arrondi  ,  plus  large  que  haute;  une 
autre,  couchée  et  poilue,  entre  celle-  ci  et  le 
fer  à  cheval  ,  qui  a  ,  de  chaque  côté  ,  trois 
plis  latéraux.  Commune  à  Java. 

7.  Rhinolophe  cruménifère,  Péron  et  Le¬ 
sueur,  Rhinolophus  speoris  Schneider.  Petite  ; 
pelage  court,  lisse,  tricolore  en  dessus;  tou¬ 
tes  les  parties  supérieures  couvertes  de  poils 
mi-partis  blanc  et  brun  chez  le  mâle,  mar¬ 
ron- roussâtre  chez  la  femelle,  en  dessous 
d’un  blanc  parfait  partout,  excepté  à  l’in¬ 
sertion  des  ailes  et  des  flancs,  qui  sont  d’un 
roux  clair.  Feuille  nasale  comme  dans  le  R. 
insignis.  De  Timor  et  d’Amboine. 

8.  Rhinolophe  bicolore  ,  Rhinolophus  bi  - 
color  Teinm.  Petite;  pelage  long,  très  fin  , 
lisse,  bicolore  partout  :  en  dessus  d’un  blanc 
très  pur,  depuis  la  base  jusqu’au  deux  tiers, 
et  d’un  roux  marron  à  la  pointe,  ce  qui  fait 
que  le  blanc  pur  offre  une  bigarrure  irrégu¬ 
lière;  en  dessous  plus  blanchâtre  qu’en 
dessus,  parce  que  seulement  la  très  fine 
pointe  des  poils  est  colorée  de  brun  ;  mem¬ 
brane  d’un  brun  clair.  Feuille  nasale  petite, 
transversale  ,  ayant  une  forte  protubérance 
entre  elle  et  le  fer  à  cheval,  entourée  d’une 
membrane  découpée  sur  ses  deux  bords  ; 
une  forte  verrue  au  milieu  de  la  lèvre  infé¬ 
rieure,  et,  de  chaque  côté,  une  verrue  lon¬ 
gitudinale.  Se  trouve  à  Java  ,  Amboine  et 
Timor. 

9.  Rhinolophe  tricuspe,  Rhinolophus  tri- 
cuspidatus  Temm.  Plus  petite  que  la  Pipis-- 
trelle;  pelage  d’un  brun  roussâtre  clair  en 
dessus,  d’un  brun  pur  sur  les  côtés  et  sous 
le  croupion  ;  membranes  noirâtres.  Des  Mo¬ 
luques. 

10.  Rhinolophe  masque  ,  Rhinolophus  lar- 
vatus  Horsfield.  D’un  brun  foncé,  avec  une 
nuance  dorée  en  dessus,  plus  claire  en  des¬ 
sous.  Feuille  nasale  comme  dans  le  R.  insi¬ 
gnis ,  avec  lequel  il  a  beaucoup  de  rapports, 
De  Java. 

§  IL  Phyllorhina,  Leacb;  Hipposidorus  , 
Gray. 

Espèces  à  feuille  nasale  plus  ou  moins  com¬ 
pliquée,  élevée  en  forme  de  fer  de  lance ,  et 

14 


*  I\  H I 


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portant  un  socle  cartilagineux ,  présentant 
un  lobe  distinct  à  la  base  externe  de  la  con¬ 
que;  ce  lobe  ,  plus  ou  moins  développé ,  ser¬ 
vant  à  fermer  le  passage  auditif  et  tenant 
lieu  du  tragus. 

A.  Espèces  d’Europe. 

11.  RniNOLOPHE  PETIT  FER -A-CHEVAL  OU  BI- 

fer  ,  Rhinolophus  hippocrepis  Herm.  (R.  bi- 
fer  Fr.  Cuv.,  Vesp.  hipposiderus  Bechst. , 

R.  bihastatus  Ét.  Geoffr.,  Temm.,  Vesp. 
minus  Montagu  ,  le  petit  Fer-a-chiîval  Buf- 
fon).  Cette  espèce  a  près  de  3  pouces  de  long, 
et  son  envergure  est  de  9.  Le  pelage  est  d’un 
beau  blanc  lustré;  dans  l’adulte,  la  fine 
pointe  des  poils  des  parties  supérieures  est 
colorée;  les  membranes  sont  diaphanes, 
d’un  cendré  foncé  dans  les  mâles’,  jaunâtre 
dans  les  femelles.  La  feuille  frontale  est 
composée  de  deux  pièces  en  forme  de  fer  de 
lance,  placées  au-dessus  l’une  de  l’autre; 
tandis  que  dans  le  grand  Fer-  à-cheval,  l’in¬ 
férieure  est  en  lame  verticale  carrée.  Se 
trouve  en  Allemagne,  en  France  et  en  Angle  ¬ 
terre,  dans  les  vieux  édifices  et  dans  les  ca¬ 
vernes  ,  et  est  assez  difficile  à  découvrir 
parce  qu’il  se  suspend  aux  lieux  peu  acces¬ 
sibles. 

12.  RniNOLOPHE  GRAND  FER-A- CHEVAL  OU 
unifer,  Rhinolophus  ferrum  cquinum  Linné 
(R.  unihastalus  Ét.  Geoffr.,  le  grandFer-a- 
cheval,  Bu  (Ton  ,  Daubenton;  Vesp.  hippo¬ 
crepis  Herman).  Il  a  environ  14  pouces 
d’envergure  ,  sur  près  de  3  pouces  de  lon¬ 
gueur  totale  pour  le  corps  et  la  tête  ensem¬ 
ble;  la  queue  ayant  2  pouces.  La  face  est 
pourvue  d’une  membrane  nue  en  forme  de 
fer  à  cheval ,  qui  borde  la  lèvre  supérieure 
et  entoure  les  narines,  et  au-dessus  est  une 
seconde  crête,  dont  la  partie  inférieure  s’a¬ 
vance  verticalement  sous  forme  d’une  plaque 
à  peu  près  carrée  ,  et  sa  supérieure  ,  assez 
grande,  est  aplatie  en  fer  de  lance.  Le  pe¬ 
lage  est  très  doux ,  d’une  couleur  mêlée  de 
cendré  clair  et  de  roux  en  dessus ,  et  d’un 
gris  teint  de  jaunâtre  en  dessous  ;  les  mem¬ 
branes  sont  noirâtres.  Cette  espèce,  qui  se 
trouve  dans  toute  l’Europe,  excepté  dans  les 
parties  septentrionales  et  orientales  ,  est 
commune  aux  environs  de  Paris.  Elle  passe 
l’hiver  endormie  dans  les  vieux  édifices  et 
dans  les  carrières  abandonnées ,  et  ce  sont 
aussi  les  lieux  qui  lui  servent  de  refuge  pen¬ 


dant  le  jour  dans  les  autres  saisons  de  l’an¬ 
née.  Elle  ne  produit  habituellement  que 
deux  petits  par  portée,  et  souvent  même  elle 
n’en  a  qu’un. 

13.  Rhinolophe  cliffon,  Rhinolophus  cli- 
vusus  Crets.  (R.  Geoffroyi  Smith  ,  R.  capen- 
sis  Lichst.).  De  la  taille  du  Vesp.  oreillard  : 
en  dessus  d’un  cendré  nuancé  d’une  teinte 
lie  de  vin,  et  en  dessous  d’un  blanchâtre 
sale.  La  feuille  simple,  en  fer  de  lance,  peu 
élevée  et  garnie  de  poils.  A  été  trouvé  en 
Dalmatie  ,  et,  en  Afrique,  dans  diverses 
parties  de  l’Égypte  ,  ainsi  qu’au  cap  de 
Bonne-Espérance. 


B.  Espèce  d’Afrique. 


14.  Rhinolophe  de  Lânder,  Rhinolophus. 
Landeri.  Cette  espèce,  qui  provient  de  Fer- 
nando-Po,  a  été  signalée,  en  1837  ( Proceed . 
zool.Soc.  Lond .),  par  M.  Martin. 

C.  Espèces  d’Asie. 

15.  Rhinolophe  de  Roux,  Rhinolophus 
Rouxii  Têrnrn.  Assez  petite;  pelage  court, 
cotonneux,  très  crépu,  rare;  les  mâles,  en 
dessus,  d’un  brun  d’ambre,  et,  en  dessous, 
gris  clair;  les  femelles  d’un  roux  ardent  en 
dessus  et  d’un  beau  roux  doré  en  dessous. 
De  Calcutta. 

16.  Rhinolophe  nippon,  Rhinolophus  nip¬ 
pon  Temm.  De  taille  moyenne;  le  mâle 
ayant  les  parties  supérieures  brunes  ,  et  les 
inférieures  brunes  cendrées,  et  la  femelle 
des  couleurs  plus  claires;  une  seule  verrue 
garnissant  toute  la  lèvre  inférieure.  Du 
Japon. 

17.  Rhinolophe  cornu,  Rhinolophus  cor - 
««te  Temm,  Pelage  en  dessus  blanc -rous- 
sâtre  et  plus  clair  en  dessous;  le  socle  du 
fer  à  cheval  élevé  en  corne  obtuse ,  et  par 
devant  à  frontispice  plan.  Du  Japon. 


D.  Espèces  de  Malaisie. 

18.  Rhinolophe  deuil,  Rhinolophus  luc- 
tus  Temm.  {R.  rufa  P.  Gerv.).  Plus  grand 
que  le  Fer-à-cheval  ;  le  pelage  noir  avec  des 
nuances  de  cendré  clair.  De  Java. 

19.  Rhinolophe  trèfle  ,  Rhinolophus  tri- 
foliatus  Temm.  Long  de  3  pouces  :  roux  en 
dessus  et  blanchâtre  en  dessous  ;  le  fer  à 
cheval*  bien  marqué,  et  de  son  milieu  s’éle¬ 
vant  le  socle  fermé  par  une  épaisse  mem¬ 
brane  à  peu  près  aussi  haute  que  la  grande 


RHI 


RHI 


107 


feuille,  et  partagée  en  trois  lobes  pointus 
imitant  un  peu  la  feuille  de  Trèfle.  De  Java. 

20.  Ruinolophe  nain  ,  Rhinolophus  minor 
Horsf.  De  la  taille  du  petit  Fer-à-cheval  :  le 
pelage  du  mâle  est,  en  dessus,  brun  noirâtre 
légèrement  cendré ,  en  dessous  d’un  cendré 
brun  clair  ;  la  femelle  est  toute  rousse,  plus 
claire  en  dessous  qu’en  dessus.  De  Java,  Su¬ 
matra  et  Timor. 

21.  Ruinolophe  voisin,  Rhinolophus  afllnis 
Horsf.  Petit  ;  le  mâle  est  d’un  brun  couleur 
de  suie  en  dessus,  et  brun-cendré  en  des¬ 
sous  ;  la  femelle,  en  dessus,  est  d’un  brun 
roussâtre,  en  dessous  d’un  roussâtre  clair; 
les  membranes  sont  d’un  brun  noir.  De  Java 
et  Sumatra. 

22.  Rhinolophe  pusille,  Rhinolophus  pu- 
sillus  Temm.  Plus  petit  que  le  R.  minor; 
pelage  blanc  et  brun-cendré  en  dessus  ,  et 
café  au  lait  en  dessous.  De  Java. 

23.  Rhinolophe  Euryote  ,  Rhinolophus 
Euryotis  Temm.  De  la  taille  du  grand  Fer- 
à-cheval  ;  la  queue  très  courte;  pelage  ,  en 
dessus  brun-feuille-morte ,  mêlé  de  brun 
plus  clair,  et ,  en  dessous ,  d’un  brun  sale  ; 
la  femelle  moins  rousse  que  le  mâle.  D’Am- 
boine. 

E.  Espèce  d’Australie. 

24.  Rhinolophe  a  grande  feuille  ,  Rhino¬ 
lophus  megaphyllus  Gray  (Proc.  zool.  Soc. 
Lond.,  1834  ).  Cette  espèce,  qui  n’est  pas 
bien  connue,  serait  particulière  à  la  Nou¬ 
velle-Galles  du  Sud.  (E.  Desmarest.) 

*  RHINOLOPHIEIMS.  mam.  —  M.  de 

Blainville  ( Ostéographie ,  fascicule  des  Chéiro¬ 
ptères)  indique  sous  ce  nom  et  sous  celui  de 
Lophonyctères  une  famille  de  Chauves-Sou¬ 
ris  ,  dans  laquelle  entrent  les  genres  Méga¬ 
derme,  Rhinolophe,  Nyctophile  et  Nyctère. 
Voy.  ces  mots.  (E.  D.) 

*  llIIIiVOLOPHIAA.  mam.  —  M.  Gray 
(Ann.  of  Phil.,  XXVI,  1835  )  indique  sous 
ce  nom  une  division  de  Chéiroptères,  com¬ 
prenant  particulièrement  le  genre  Rhinolo¬ 
phus  (voy.  ce  mot).  M.  Lesson  désigne  le 
même  groupe  sous  le  nom  de  Rhinolophineæ . 

(E.  D.) 

IUIINOMACER  (ôt'v,  nez;  p.axpoç,  long). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères ,  famille  des  Curculionides  ortho- 
cères ,  division  des  Rhinomacérides  ,  fondé 
par  Fabricius  (Systema  Eleulheralorum  ,  II, 


428  ),  et  généralement  adopté.  Ce  genre 
ne  renferme  que  deux  espèces  d’Europe,  les 
R.  attelahoides  et  lepturoides  F.  La  2e  se  ren¬ 
contre  quelquefois,  aux  environs  de  Paris  , 
sur  les  fleurs  ou  sur  l’écorce  des  jeunes 
Pins.  (C.) 

UHINOMACÉIUDES.  Rhinomaceridœ . 
ins.  —  Cinquième  division  établie  par 
Schœnherr  (Dispositio  melhodica ,  p.  45; 
Généra  et  species  Curculionidum  synony - 
mia,  t.  I ,  p.  240  ;  Y,  339  )  dans  la  famille 
des  Curculionides  orthocères.  Elle  offre  pour 
caractères  :  Une  trompe  allongée,  soit  cour¬ 
bée  ,  soit  un  peu  avancée,  dilatée  à  l’extré¬ 
mité  chez  quelques  uns,  ou  cylindrique 
chez  d’autres  ;  la  tête  est  courte,  transverse  ; 
les  yeux  sont  grands ,  arrondis,  très  sail¬ 
lants  ;  les  antennes  sont  composées  de  11  à 
42  articles  :  elles  se  terminent  en  massue, 
qui ,  quelquefois ,  est  un  peu  plus  renflée 
en  dehors;  les  étuis  sont  oblongs ,  étroits, 
et  recouvrent  l’abdomen.  Genres:  Eugnamp - 
tus,  Rhinomacer ,  Diodyrhynchus ,  Auletes , 
Belus,  Rhinotia  et  Tlomalocerus.  (C.) 

*IUimTOMYDÉES.  Rhinomydœ.  ois.  — 
Famille  établie  par  M.  de  Lafresnaye  dans 
l’ordre  des  Passereaux,  et  comprenant  les 
genres  Rhinomya  ,  qui  en  est  le  type  ,  Pie- 
roctochos  et  Megalonyx.  (Z.  G.) 

^RHUVOMYE.  Rhinomya  (pîv,  bec  ;  p.vctf, 
mouche),  ois.  —-Sous  ce  nom,  MM.  Isidore 
Geoffroy  Saint-Hilaire  et  Al.  d’Orbigny  ont 
établi  un  genre  qu’ils  placent  dans  l’ordre 
des  Passereaux ,  entre  les  Cincles  et  les 
Merles  ,  dans  la  famille  ,  par  conséquent , 
des  Mérulidées ,  et  auquel  ils  ont  assigné 
pour  caractères  un  bec  triangulaire,  à  man¬ 
dibule  supérieure  un  peu  arquée,  et  des 
narines  recouvertes  par  une  sorte  d’écaille. 

L’on  ne  connaît  dans  ce  genre  qu’une  es¬ 
pèce  de  la  Patagonie,  qui  a  été  décrite,  dans 
le  Magasin  de  zoologie,  sous  le  nom  de  Rm- 
nomye  lancéolée,  Rhin,  lanceolata Isid.  Geoff. 
et  d’Orbig.  (Voyage  dans  l’Am.  mer.,  pi.  7, 
f.  1).  (Z.  G.) 

*  RUINOMAS  (ptv,  nez;  P.vÇ,  rat),  mam. 
—  M.  Lichteinsten  donne  ce  nom  ( Sangth 
1833)  à  un  groupe  d’insectivores  de  la  divi¬ 
sion  des  Musaraignes.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

RHINOMYZA  (pfv,  p tvoç ,  bec;  yvia, 
mouche),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Di¬ 
ptères  brachocères  ,  famille  des  Totarnères , 
établi  par  Wicdernann  (Auss.  Z weif.).  L’es- 


RHI 


108  RHI 

pèce  type,  Rhinomyza  fusca  Wied.  ,  se 
trouve  à  Java.  (L.) 

*RHIIVONCUS  (pt'v,  nez  ;  3yx°s  »  masse). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Curculionides  gona- 
tocères ,  division  des  Apostasirnérides  cryp- 
torhynchides  ,  créé  par  Sehœnherr  (  Généra 
et  species  Curculionidum  synonymia  ,  t.  IV, 
2,  p.  577;  VIII,  2,  528),  et  qui  se  com¬ 
pose  de  15  espèces:  13  appartiennent  à 
l’Europe  ,  1  est  originaire  d’Asie  et  1  d’A¬ 
frique.  Nous  citerons  surtout  les  suivantes: 
R.  castor,  pericarpius ,  gramineus  F.,  bru - 
choides ,  inconsputus  Hst.,  guttalis  et  paron- 
chus  Grav.  ( albicinctus  Schr.)  ,  etc.  La  plu¬ 
part  vivent  sur  des  plantes  avoisinant  les 
eaux.  (C.) 

*RHINOPELTIS  (pt'v ,  nez;  nilz-n  ,  bou¬ 
clier).  rept.  —  Genre  de  la  famille  des  Cou¬ 
leuvres ,  établi  par  M.  Agassiz  (in  Wagler 
le.  Rept.). 

PJimOPETALUM  (pA,  ptvoç,  bec;  né- 
tccAov,  pétale),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Liliacées,  sous-ordre  des  Tulipa- 
cées,  établi  par  Fischer  (ex  Edinb.  new philos. 
Journ.,  jan.  1830,  p.  19).  Herbes  des  monts 
Ourals.  Voy.  liliacées. 

*RI1II\T0PÏISS  (pt'v,  nez;  o<piç ,  serpent). 
rept.  —  Genre  de  la  famille  des  Boas ,  éta¬ 
bli  par  Hemprich. 

*  RHINOPHOCA  (ptv,  nez;  cpAxn,  pho¬ 
que).  mam. — Subdivision  des  Phoques  (voy.  ce 
mot)  indiquée  par  M. Wagler  (Syst.d’Amph., 
1830).  (E.  D.) 

*RKUNOPHRYNUS(p<v,  nez;  <pPvvoÇ, cra¬ 
paud).  bept.  - — Genre  de  Bufoniformes  ou 
Crapauds  établi  et  caractérisé  par  MM.  Du- 
méril  et  Bibron  (Erpétologie générale,  t.  VIII, 
p.  757  ).  La  seule  espèce  est  le  Rh.  a  raie 
dorsale,  R.  dorsalis,  du  Mexique.  (P.  G.) 

*RHUMOPIRUS.  rept.  —  Genre  de  la 
famille  des  Couleuvres  établi  par  Merren 
(Teut.  syst.  Amph.,  1820). 

*RIIII\OFOMASTE.  Rhinopomastus  (ftv, 
bec;  7rtop.acrry3p.ov  ,  couvercle),  ois. —  Genre 
de  la  famille  des  Proméropidées,  dans  l’ordre 
des  Passereaux,  établi  par  Smith,  et  ayant 
pour  caractères:  Un  bec  long,  très  recourbé, 
grêle,  étroit,  trigone  à  la  base;  des  narines 
basales,  peu  ouvertes,  longitudinales;  des 
ailes  médiocres;  une  queue  étagée;  des 
tarses  très  courts,  très  minces,  scutellés, 
terminés  par  des  doigts  faibles. 


Ce  genre,  que  M.  Isidore  Geoffroy-Saint- 
Hilaire  place  dans  la  famille  des  Guêpiers 
( Méropidés ),  ei  que  G, -R.  Gray  range  entre 
les  Promerops  et  les  Épimaques  ,  ne  ren¬ 
ferme  qu’une  espèce.  Levai  liant  l’a  décrite 
sous  le  nom  de  Promerops  namaquois  :  c’est , 
dans  les  méthodes  actuelles,  le  Rhinopomàste 
namaquois,  Rh.  cyanomelas  Smith.  (Levai!!., 
Ois.  d'Af.,  pi.  5  et  fi).  Il  a  un  plumage  bleu 
d’azur  à  reflets  en  dessus,  noir  en  dessous  , 
avec  un  miroir  blanc  sur  l’aile. 

On  le  trouve  au  cap  de  Bonne  Espérance, 
dans  le  pays  des  Namaquois.  (Z.  G.) 

RHIIMOPOME.  Rhinopoma  (pA ,  nez; 
t r&ïpu*,  opercule),  mam.  —  Genre  de  Chéi¬ 
roptères  de  la  division  des  Vespertilioniens, 
groupe  des  Phyllostomiens,  créé  par  Ét.  Geof¬ 
froy  Saint-Hilaire  (Voyage  en  Égypte )  et 
adopté  par  tous  les  zoologistes.  Les  Rhino¬ 
poma  ont  pour  caractères:  Deux  incisives 
supérieures  écartées  l’une  de  l’autre  ;  quatre 
incisives  inférieures  ;  deux  canines  médiocres 
à  chaque  mâchoire  ;  quatre  molaires  supé¬ 
rieures  et  cinq  inférieures,  à  couronne  hé¬ 
rissée  de  pointes  aiguës,  de  chaque  côté;  nez 
long,  conique,  coupé  carrément  à  l’extrémité, 
et  surmonté  d’une  petite  feuille;  ouvertures 
nasales  étroites,  transversales  et  munies  d’un 
petit  lobe  en  forme  d’opercule;  chanfrein 
large  et  concave;  oreilles  grandes,  réunies 
et  couchées  sur  la  face,  pourvues  d’un  oreil- 
lon  extérieur  ;  membrane  interfémorale 
étroite,  coupée  carrément  et  enveloppant 
seulement  la  base  de  la  queue. 

Quelques  détails  ostéologiques  ont  été  pu¬ 
bliés  par  M.  de  Blainville  sur  une  espèce  de 
ce  genre,  et  il  en  a  été  question  à  l’article 
rhinolopue  (voyez  ce  mot)  de  ce  Diction¬ 
naire. 

On  ne  décrit  que  deux  espèces  de  ce  groupe, 
encore  une  seule  est-elle  réellement  bien  con¬ 
nue;  c’est 

Le  Rhinopome  microphylle,  Rhinopoma  mi- 
crophyllaÉ t.  Geoffroy,  A. -G.  Desmarest;  la 
Chauve-Souris  d’Égypte  Belon  ,  Vespej'tilio 
microphyllus  Brunnich  ,  dont  les  ailes  ont 
7  pouces  4  lignes  d’envergure,  et  dont  la 
queue,  très  longue  et  grêle,  dépasse  de  beau¬ 
coup  la  membrane  interfémorale  qui  est  très 
courte.  L’appareil  olfactif  présente  des  fosses 
nasales  très  larges,  ce  qui  cause  un  renfle¬ 
ment  considérable  des  os  maxillaires  ;  et,  en 
outre,  on  yoit  de  petits  opercules  qui,  à  la 


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RHI 


109 


volonté  de  l’animal,  peuvent  boucher  les  ou- 
verturesdesnarines.  Le  pelage,  long  et  touffu, 
est  d’un  gris  cendré.  Cet  animal  se  trouve 
assez  communément  en  Égypte,  et  se  ren¬ 
contre  surtout  dans  les  souterrains  des  py¬ 
ramides  près  du  Caire.  Il  a  les  mêmes  habi  ¬ 
tudes  que  les  Chauves-Souris  de  notre  pays , 
si  ce  n’est  qu’il  fait  continuellement  mouvoir 
ses  narines,  les  dilatant  et  ensuite  les  con¬ 
tractant  de  manière  à  ne  laisser  voir  aucune 
trace  de  l’ouverture  qui,  de  plus,  est  recou¬ 
verte  par  l’opercule  membraneux. 

La  seconde  espèce  de  ce  genre  est 
Le  Rhinopome  de  la  Caroline,  Rhinopoma 
Carolinensis  Ét.  Geoffroy,  qui  n’est  pas  re¬ 
gardée  sans  quelque  doute  comme  particu¬ 
lière  aux  États-Unis  de  l’Amérique  du  Sud, 
ce  qui  lui  a  valu  de  M.  Lesson  ,  le  nom  de 
Rhinopoma  clubia.  Un  peu  plus  petit  que 
l’espèce  précédente,  ses  oreilles  sont  moins 
grandes  et  plus  séparées  ;  sa  queue,  assez 
longue  et  épaisse,  n’est  engagée  par  la  mem¬ 
brane  interfémorale  que  de  la  moitié  de  sa 
longueur  seulement.  Le  pelage  est  brun  ;  les 
membranes  des  ailes  et  du  corps  sont  obscu¬ 
res.  (R*  R*) 

*jRHIN0PT10N  (ptv,  nez;  7rréov,  van). 
REPT>  —  Genre  de  la  famille  des  Lacertiens, 
établi  par  Fitzinger  {Syst.  Rept  ,  1843). 

*RIIIi\ORTHA,  Yigors.  ois.—  Synonyme 
de  Cuculus ,  G.  Cuv.;  Phœnicophans  ,  Raffl. 
—  Nom  générique  latin  des  Boubous.  (Z.  G.) 

OSC \ TALE  (ptv  ,  nez;  Scytale  , 
nom  de  genre),  rept.  —  Genre  de  la  famille 
des  Couleuvres ,  établi  par  Fitzinger  {Syst. 
Rept.,  1843). 

*RHUXOSIA.  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes  ,  tribu 
des  Tiuéides,  établi  par  Treitschke.  Dupon- 
ehel  {Calai,  des  Lépid.  d’Eur.)  en  cite  19 
espèces  répandues  dans  toute  l’Europe.  Les 
lih.  fasciella  ,  uslulella  ,  coslella  ,  fulvella, 
seguella,  vilella,  verbascella,  sont  assez  com¬ 
muns  en  France  et  en  Allemagne.  (L.) 

IUIINOSÎMUS  (ptv  ,  nez;  camus). 

ins.  _  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hé- 
téromères  ,  famille  des  Sténél  y  très ,  tribu 
des  Rhynchostomes,  créé  par  Latreille  {G en, 
Crust.  et  Insect.,  t.  IL,  p.  231)  et  adopté 
par  Dejean  {Catalogue ,  3e  édit.  ,  p.  252). 
Cet  auteur  en  énumère  6  espèces  :  4  sont 
originaires  d’Europe ,  1  est  propre  au  cap 
de  Bonne-Espérance ,  et  1  à  la  Colombie 


(Nouvelle -Grenade).  On  doit  considérer 
comme  types  les  R.  æneus  01.,  planirostris, 
roboris  F.  et  ruficollis  Pz.  (C.) 

*RiIINGSlï>ïlOiY  (piv  ,  nez;  otym  ,  si¬ 
phon).  rept  —  Genre  de  la  famille  des  Cou¬ 
leuvres,  établi  par  Fitzinger  {Syst.  Rept., 
1843) 

*RIïU\OSTOMA  (ptv,  nez;  axo'p.a ,  bou¬ 
che).  rept.  —  Genre  de  la  famille  des  Cou¬ 
leuvres,  établi  par  Fitzinger  {N.  class.  Rept,, 
1826). 

RHUYOTIA  (ptv,  nez;  àrfe,  outarde),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétra- 
mères,  famille  des  Curculionides  ortho- 
cères  ,  division  des  Rbinomacérides ,  établi 
par  ICirby  {in  Lin.  Soc.  Trans. ,  t.  XII , 
p.  426),  et  adopté  par  Latreille ,  Dejean, 
Boisduval ,  Guérin  ,  Thon  et  Schœnherr 
{Gen.  et  sp.  Curculion.  syn.,  t.  I,  p.  243; 
Y,  1 ,  354  ).  Ce  genre  se  compose  de  4  es¬ 
pèces  de  l’Australie  ,  savoir  :  R,  hœmoptera 
Ivy.,  dermesliventris  Buqt.,  marginella  Hope 
et  Kirbyi  Schr.  (C.) 

*R11  IXOTM ETES  (  ptv  oç,  qui  a  le 
nez  coupé),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  subpentamères,  famille  des  Cycli¬ 
ques,  tribu  des  Alticites,  établi  par  nous  et 
mentionné  par  Dejean  {Calai.,  3e  édit., 
p.  407  ).  Nous  l’avons  formé  sur  une  es¬ 
pèce  originaire  du  Brésil  :  le  R.  cyanipennis 
Dj.  {archiepiscopalis  Chv .).  (C.) 

UliïNOTRAGES  (  pîv  ,  nez  ;  zpciyoç  , 
bouc).  INS.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  subpentamères  ,  famille  des  Longi- 
cornes  ,  tribu  des  Cérambycins  ,  établi  pai 
Germar  {Species  insectorum,  p.  513),  adopté 
par  Serville,  Dejean  ,  Perty,  Klug,  Newman 
et  Guérin.  Il  se  compose  de  11  espèces,  dont 
10  du  Brésil  et  1  de  Cayenne.*Nous  citerons 
principalement  les  suivantes  :  R.  dorsiger 
Ger.,  suturalis  ,  analis  Serv. ,  marginalus  , 
festivus  P. ,  luridus  KL,  pmiceus,  anceps  N . , 
et  apicalis  G.  (^-) 

RHWOTRICHUM  (ptv,  ptv  oç,  bec;  0p£  , 
T ptXo'ç,  poil),  bot.  cr.— Genre  de  la  famille 
des  Champignons,  division  desTrichosporés- 
Alcurinés  ,  tribu  des  Ménisporés,  établi  par 
Corda.  Voy.  mycologie. 

*RIlirVOTY  Pli  LO  PS  (ptv ,  nez  ;  Typlüops, 
nom  de  genre),  rept.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Boas,  établi  par  Fitzinger  {Syst. 
Rept.,  1843). 

*UMIMUSA,  Kirby,  Stephens,  ins.  —  Sy- 

<r 


KHI 


110  KHI 

nonyme  du  genre  Gymnetron  de  Sehœn- 
berr.  (G.) 

*1UILVÏPTIA  (yv,  nez;  Stcttoç,  courbé). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères  ,  famille  des  Lamellicornes , 
tribu  des  Scarabéides  phyllophages ,  pro¬ 
posé  par  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition, 
p.  174),  qui  y  rapporte  3  espèces  d’Afrique, 
savoir  :  R.  infuscata,  reflexa  Dj.  et  rostrala 
Kl.  La  lrG  et  la  2e  proviennent  du  Sénégal, 
et  la  3e  est  particulière  à  l’Arabie.  (G.) 

*RHIPïCEPIIALUS  (p iTzlç j  éventail  ;  xt- 
<pc cavj,  tête),  arach.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Ixodides ,  famille  des  Rhipistomides ,  établi 
par  M.  Koch  dans  les  Archives  de  Wiegmann 
pour  1844.  Neuf  espèces  représentent  cette 
nouvelle  coupe  générique;  parmi  elles  je 
citerai,  comme  pouvant  servir  de  type,  le 
Rhipicephalus  Linnœi  Koch  (in  Wiegm ., 
1844 ,  p.  238,  n.  1).  Cette  espèce  est  repré¬ 
sentée,  par  M.  Savigny,  dans  le  grand  ou¬ 
vrage  d’Égypte,  pl.  9,  fig.  12. 

RHIPICEilA  (  OlTTtÇ  ,  éventail  ;  jc/pocç  , 
corne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  famille  des  Serricornes, 
tribu  des  Cébrionites ,  créé  par  Latreille 
(/ lèg.anim .  de  Cuvier,  t.  III,  1817,  p.  233), 
adopté  par  Guérin-Méneville  (Spéc.  gén.  et 
iconogr.  des  anim.  art.,  1843,  n.  1,  p.  1),  et 
qui  se  compose  de  onze  espèces  ;  six  sont  ori¬ 
ginaires  d’Australie  ,  quatre  de  l’Amérique 
équinoxiale  ,  et  une  seule  appartient  à  l’A¬ 
frique  australe,  savoir:  R.  marginata  Lat., 
Dalmanni  West.,  cyanea  Lap.,  abdominalis 
KL,  femoralis  Ky.,  Reichei  Guér.,  mysta- 
c-ina  F.  ( Ptilinus ),  Druryi,  atlenuata  West., 
et  velusta  Gy.  (C.) 

*IiHIPlCEÏUDES.  Rhipicerides.  ins.  — 
Seconde  section  de  Coléoptères,  famille  des 
Serricornes ,  établie  par  Latreille  (  ouvrage 
posthume  publié  dans  les  Annales  de  la  So¬ 
ciété  entom.  de  Fr.,  t .  III,  p.  167,  113),  et 
qu’il  caractérise  ainsi  :  Point  d’aptitude  à 
sauter;  présternum  n’étant  pas  avancé  sur 
le  dessous  de  la  tête,  prolongé  postérieure¬ 
ment  en  pointe;  point  de  cavité  mésotho¬ 
racique  ;  mandibules  saillantes,  étroites,  très 
arquées,  croisées,  terminées  en  une  pointe 
simple  ,  soyeuses  au  côté  extérieur,  près  de 
leur  base,  unidentelées  au  côté  opposé  et  à 
la  base;  palpes  presque  filiformes,  à  der¬ 
nier  article  un  peu  plus  grand,  ovoïde; 
corps  ovale-oblong,  incliné  en  devant,  a\e.c 


les  yeux  globuleux,  saillants;  les  antennes 
sont  flabellées  ou  pectinées,  soit  en  scie,  de 
la  longueur  au  plus  de  la  moité  du  corps, 
insérées  au-devant  des  yeux,  un  peu  en  de¬ 
dans;  le  corselet  trapézoïde  ,  plus  large  que 
long;  l’abdomen  allongé,  les  tarses  filifor¬ 
mes,  dont  les  quatre  premiers  articles  ordi¬ 
nairement  courts,  et  le  dernier  fort  long, 
terminé  par  deux  forts  crochets  simples , 
avec  un  petit  appendice  linéaire  et  soyeux 
dans  l’intervalle. 

1.  Antennes  des  mâles  flabellées  ou  en 
scie;  tous  les  articles  des  tarses  entiers,  le 
dernier  fort  long ,  terminé  par  deux  forts 
crochets,  avec  un  appendice  saillant  dans 
l’entre-deux  ;  dernier  article  des  palpes 
ovoïde,  rétréci  en  pointe  au  bout;  corps 
oblong. 

2.  Antennes  de  l’un  des  sexes  terminées 
en  massue  (les  quatre  derniers  articles  plus 
grands),  guère  plus  longues  que  la  tête , 
en  scie. 

Deux  palettes  sous  chacun  des  quatre 
premiers  articles  des  tarses. 

Genres  :  Sandalus,  Rhipicera,  Plyocerus , 
Chamoerrhipes,  Callirhipis  et  Dascillus  ?.(C.) 

UHIPIDfA  (p  éventail),  ins.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Diptères  némocères  ,  famille 
des  Tipulaires  ,  tribu  des  Tipulaires  terri- 
coles,  établi  par  Meigen  ,  adopté  par  La¬ 
treille  ( Fam .  nat.)  etM.  Macquart  (Dipières, 
suites  à  Buffon ,  édit.  Roret ,  t,  II,  p.  92). 
On  n’en  connaît  qu’une  espèce,  Rhip.  ma- 
culata,  très  commune  en  France  dans  les 
bois  aquatiques.  (L.) 

*RHIPÏDlIJM,;Berth .  (in  Sclirad.  Journ., 
1801,  II,  127,  t.  21,  f.  3).  bot.  cr.  — 
Synonyme  de  Schizœa  ,  Smith. 

*RHIPIDOM¥S  (ptTu'ç,  éventail;  pZq, 
rat),  mam. — Subdivision  du  genre  Rat  (voy. 
ce  mot)  créée  par  M.  Wagner  (Wiegmann 
Archiv.,  I,  1834).  (E.  D.) 

*MIIPID0SIPH0N(pc7n'ç,  lSoçf  éventail  ; 
aépwv,  tube),  bot.  PH.  —  (Phycées.)  Petit 
genre  de  la  tribu  des  Acétabulariées,  que 
nous  avons  établi  (Voyage  au  pôle  Sud, 
Crypt.,  p.  22,  t.  VII,  f.  3)  sur  une  Algue 
de  Java.  Elle  y  vit,  sur  les  Madrépores,  avec 
le  Turbinaria  denudata.  Voici  comment  nous 
la  caractérisons  :  Fronde  courte,  composée 
d’un  stipe  cylindracé ,  monosiphonié ,  et 
d’une  lame  en  éventail  que  forment  des 
tubes  juxtaposés,  dichotomés  et  anastomo- 


RHI 


RH1 


111 


sés  entre  eux.  Ces  tubes  contiennent  une  ( 
matière  granuleuse  verte,  et  toute  la  plante, 
qui,  dans  les  exemplaires  que  nous  avons  1 
eus  sous  les  yeux,  n’a  pas  un  centimètre  de 
hauteur,  s’encroûte  de  calcaire  vers  la  fin  | 
de  sa  vie,  absolument  comme  l’Acétabu- 
laire  ,  près  duquel  elle  vient  se  placer. 

(G.  M.) 

RHIPIDURE.  fihipidura,  (  pi* ù,  éven¬ 
tail  ;  ovpa  ,  queue  ).  ois.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Gobe-Mouches  (  Muscicapidées  ) 
dans  l’ordre  des  Passereaux,  caractérisé  par 
un  bec  court ,  déprimé  ,  élargi  à  la  base  et 
comprimé  à  la  pointe;  à  arête  arquée;  à 
mandibule  supérieure  échancrée  ;  des  na¬ 
rines  situées  à  la  base  du  bec,  ovalaires, 
presque  recouvertes  par  des  soies  et  des  plu¬ 
mes;  des  ailes  médiocres,  presque  acumi- 
nées;  une  queue  longue,  ouverte,  arrondie 
à  son  extrémité. 

Les  Rhipidures  sont  tellement  voisins  des 
Gobe-Mouches  et  des  Moucherolles  ,  qu’on 
peut  les  considérer  comme  un  démembre¬ 
ment  des  genres  que  forment  ces  Oiseaux. 
L’espèce  type  était  même  classée  par  Gme- 
lin  parmi  les  Muscicapa.  C’est  à  MM.  Vigors 
et  Horsfield  qu’est  due  la  création  du  genre 
Rhipidure. 

On  connaît  fort  peu  le  genre  de  vie  et  les 
mœurs  des  Rhipidures;  on  sait  seulement 
que  le  Rhipidure  flabellifère  fréquente  les 
buissons,  d’où  il  s’élance ,  à  la  maniéré  des 
Gobe-Mouches ,  sur  les  Insectes  dont  il  fait 
sa  proie,  et  que  lorsqu’il  vole,  il  épanouit  sa 
queue  en  éventail.  Le  colonel  Sykes  dit  enfin 
que  le  Rhipidure  à  ventre  brun  a  un  chant 
fort  agréable. 

Tous  les  Rhipidures  actuellement  connus 
habitent  l’Inde  et  la  Nouvelle- Hollande. 
Nous  nous  bornerons  à  les  nommer. 

Le  Rhipidure  flabellifère,  Rhip  .slabelli- 
fera  Vig.  et  Horsf.,  Muscicapa  flabellifera 
Gmel. ,  de  la  terre  de  Diémen  et  de  Port- 
Jackson.  —  Le  Rhipidure  motacille,  Rhip. 
molacilloides  Yig.  et  Horsf. ,  du  bord  de  la 
rivière  de  Georges,  à  la  Nouvelle-Hollande. 
—  Le  Rhipidure  a  front  roux,  Rhip.  rufi- 
frons  Less.  ,  de  Paramatta.  —  Le  Rhipidure 
couronné  ,  Rhip.  auréola  Less.  ,  de  la  Nou¬ 
velle-Hollande  ?.  —  Le  Rhipidure  a  collier 
noir,  Rhip.  nigritorquis  Vig.,  des  îles  Phi¬ 
lippines.  — -  Le  Rhipidure  a  front  blanc  , 
Rhip.  albo  frontal  a  Frank  ,  des  bords  du 


Gange.  —  Et  le  Rhipidure  a  ventre  brun  , 
Rhip.  fuscovenlris  Frank,  même  habitat  que 
le  précédent.  (Z.  G.) 

RHIFIPHORUS  (pucfç,  éventail;  9{- 
pca  ,  porter),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  de  Co¬ 
léoptères  hétéromères ,  famille  des  Traché- 
lides ,  tribu  des  Mordellones ,  créé  par  Fa  - 
bricius  (  Systema  eleutheratorum  ,  t.  II  , 
p.  118),  et  généralement  adopté  depuis.  De- 
jean  (Catalogue ,  3e  édit.,  p.  240)  en  énu¬ 
mère  29  espèces  :  22  appartiennent  à  l’A¬ 
mérique,  3  à  l’Europe  et  3  à  l’Afrique. 
Nous  citerons  surtout  les  suivantes  :  R.  bi- 
maculalus,  flabellatus,  humeralus,  dimidia- 
tus,  ventralis  F.,  bicolor  Say.  La  larve  de  la 
première  ,  qui  est  originaire  de  la  France 
méridionale  ,  vit  dans  la  tige  de  VEryn- 
gium  campestre.  .  (C.) 

RHIPIPTÈRES.  Rhipipteraipmh,  éven¬ 
tail  ;  TTTtpov ,  aile),  ins.  —  Régulièrement 
il  eût  fallu  écrire  Rhipidoptera.  La  treille  dé¬ 
signait  sous  cette  dénomination  l’un  des  or¬ 
dres  de  la  classe  des  Insectes.  La  même  di¬ 
vision  ayant  été  établie  précédemment  par 
le  célèbre  naturaliste  anglais  Kirby ,  sous 
le  nom  de  Strepsiptera ,  ce  dernier  a  géné¬ 
ralement  prévalu.  Voy.  strepsiptères.  (Bl.) 

*RHÏPIPTERYX  (pcTTÉç,  éventail;  tzt  cpv£, 
aile).  Genre  de  la  tribu  desGrylliens,  groupe 
des  Tridactylites,  de  l’ordre  des  Orthoptères, 
établi  par  M.  Newman  ( Entom .  Magaz.)  et 
adopté  par  tous  les  entomologistes.  Les  Rhi- 
piptéryx  très  voisins  de  nos  Tridactyles  s’en 
distinguent  surtout  par  leurs  tarses  compo¬ 
sés  seulement  de  deux  articles,  et  par  leurs 
antennes  de  dix  articles ,  et  au  moins  aussi 
longues  que  la  tête  et  le  prothorax  réunis. 
Les  espèces  de  ce  genre  habitent  l’Amérique 
méridionale.  Le  type  est  le  R.  marginatus 
New.  M.  Serville  en  décrit  deux  autres,  les 
R.  Brullœi  et  R.  aler  Serv.  (Bl.) 

*RHIPISTOMA  (pcwfç,  éventail;  <jtouoc, 
bouche),  arachn.  —  Ce  genre,  qui  appar¬ 
tient  à  l’ordre  des  Ixodides  et  à  la  fa¬ 
mille  des  Rhipistomides ,  a  été  établi  par 
M.  Koch  dans  les  Archives  de  Wiegmann 
pour  1844.  Deux  espèces  représentent  cette 
;  nouvelle  coupe  générique;  parmi  elles  ,  je 
citerai  le  Rhiyisloma  Leachii  Koch  (in  Wieg- 
\  marin  Arch.,  p.  239  ,  n°  I).  Cette  espèce  , 
qui  a  été  rencontrée  en  Égypte,  a  été  repré- 
,  sentée  dans  le  grand  ouvrage  sur  cette  par- 

i  tic  de  l’Afrique,  à  la  pl.  9,  fig.  9.  (H.  L.) 


112 


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RIIIPISTOMIDES.  Rhipislomidæ .  arach. 
* — M.  Koch,  dans  les  Archives  de  Wiegmann, 
1844,  donne  ce  nom  à  une  famille  des  Ixo- 
dides  ,  qui  comprend  les  genres  Dermacen- 
tor,  Hœmaphy salis,  Rhipicephalus  et  Rhipis ~ 
toma.  Voy.  ces  mots.  (H.  L.) 

RlîlPSALIS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Opuntiacées,  établi  par  Gærtner 
(  L,  136,  t.  28).  On  en  connaît  7  espèces; 
ce  sont  des  arbrisseaux  charnus  qui  croissent 
principalement  dans  les  régions  tropicales 
de  l’Amérique.  Voy.  opuntiacées. 

RIIIZUVA  (  pi'Ça  ,  racine),  bot.  cr.  — 
Genre  de  la  famille  des  Champignons,  divi¬ 
sion  des  Thécasporés-Ectothèques,  tribu  des 
Cyathydés-Peizizés,  établi  par  Fries  ( Obs . 
myc.,  I,  161).  Champignons  croissant  sur 
la  terre.  Voy.  mycologie. 

*IÜI!Z1\1A  (  pi'Ça  ,  racine  ).  helm.  ?  - — 
M.  Hammerschmidt  a  décrit  sous  ce  nom  , 
dans  VIsis  pour  1828  ,  un  genre  voisin  des 
Grégarines.  Il  dit  en  connaître  neuf  espèces, 
mais  il  n’en  décrit  que  deux  :  les  Rh.  cur- 
vata,  parasite  dans  les  larves  du  Cetonia 
aurata,  et  Rh.  oblongata  de  VOpatrum  sa- 
bulosum.  (P.  G.) 

*RÏ!ÏZ0BIA  (piÇot,  racine;  Scow,  vivre). 
ins. —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides  phyllophages  ,  proposé  par 
Dejean  ( Catalogue ,  3e  édit.,  p.  174),  qui 
le  compose  des  deux  espèces  suivantes  :  R. 
carbonaria  et  testacea  Dej.  La  lre  est  origi¬ 
naire  des  environs  de  Buenos- Ayres,  et  la  2e 
du  Brésil.  (C.) 

RHIZOBIUS  (pi'Ça,  racine;  ëtou,  vivre). 
ins.  —  Genre  de  la  tribu  des  Aphidiens,  de 
l’ordre  des  Hémiptères,  établi  par  M.  Bur- 
meister  ( Hundb .  der  Enlom.),  et  compre¬ 
nant  les  R,  pilosellœ  et  R.  pini ,  Burm.  Voy. 

PUCERON. 

*RIIIZOBUJS  (pcÇoc,  racine;  flou,  je  vis). 
ins.—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  sub- 
tétramères ,  de  la  famille  des  Aphidiphages 
et  de  la  tribu  des  Coccinellides ,  créé  par 
Stephens  (A  systematis  ent.  of  british  Insects, 
t.  I,  p.  239)  et  adopté  par  Mulsant  (  Hist. 
nat.  des  Coléopt.  de  France,  1846  ,  Securi- 
palpes ,  p.  261).  Les  types  sont  :  la  Nitidula 
litura  F.,  et  la  R.  centrimaculata  Ziégler.  La 
lrc  se  trouve  dans  toute  l’Europe  ,  et  la  2e 
en  Dalinatie.  Ces  Insectes  forment  pour  De¬ 
jean  ( Catalogue ,  3e  édit.,  p.  462)  son  genre 


Nundina,  qui  n’a  pas  été  adopté.  Les  R. 
scutellatus  et  pectoralis  (F.)  Leach  rentrent 
dans  le  genre  Cacicula  Step.  ,  Coccidula 
Dej.  (C.) 

RHÏZOBLASTE  (pi'Ça,  racine;  SXacrT  n  , 
bourgeon  ).  bot.  —  Épithète  donnée  par 
Willdenow  aux  embryons  pourvus  de  ra¬ 
cine. 

RHIZOBOLÉES.  Rhizoboleæ.  bot.  ph. 
—  Famille  de  plantes  dicotylédonées ,  po- 
lypétales,  hypogynes,  jusqu’ici  seulement 
composée  des  espèces  d’un  genre  unique,  le 
Caryocar  L.,  qui  reçut  plus  tard  de  Gærtner 
le  nom  de  Rhizobolus  qui  l’a  donné  à  la 
famille.  Dans  ce  même  genre  sont  venus  se 
fondre  les  deux  qu’Aublet  avait  proposés 
sous  les  noms  de  Pekea  et  de  Saouari.  Le 
caractère  tel  que  nous  allons  le  donner  est 
donc  jusqu’ici  en  même  temps  générique  et 
pourra  être  modifié  par  la  connaissance  de 
quelque  genre  nouveau*  On  en  a  bien  rap¬ 
proché  un  autre ,  VAnthodiscns,  G.-F.-W, 
Mey.,  mais  beaucoup  trop  imparfaitement 
connu  pour  qu’il  doive  être  pris  en  consi¬ 
dération  dans  l’exposition  de  ces  caractères 
que  voici  :  Calice  persistant,  composé  de  5- 
6  folioles  imbriquées.  Pétales  en  nombre 
égal  et  alternes,  grandes  et  concaves,  s’enve¬ 
loppant  dans  le  bouton,  caduques. Étamines 
très  nombreuses  insérées  sur  un  disque  hy- 
pogynique,  à  filets  filiformes  adhérents  par 
leur  baseavec  celles  des  pétales  ainsi  qu’entre 
eux,  à  anthères  introrses  biloculaires.  Ovaire 
libre,  surmonté  de  4-5  styles  distincts, 
filiformes ,  terminés  chacun  par  un  petit 
stigmate  en  tête,  partagé  en  autant  de  loges 
dont  chacune  renferme  un  ovule  semi-ana- 
trope,  accolé  à  l’angle  interne.  Cet  ovaire 
se  lobe  plus  tard  et  finit  par  se  partager  en 
autant  de  drupes  unies  seulement  vers  l’axe, 
quelquefois  réduites  à  une  seule  par  avor¬ 
tement,  dont  l’enveloppe,  sous  une  chair 
butyreuse  ,  présente  une  couche  ligneuse 
formée  par  un  amas  de  faisceaux  raides, 
rapprochés  et  hérissant  toute  la  surface.  La 
graine  solitaire  ,  convexe  en  dehors,  un  peu 
concave  en  dedans  où  elle  est  marquée  d’une 
large  aréole  répondant  à  son  point  d’attache, 
présente  un  test  fongueux  doublé  d’une 
membrane,  et  immédiatement  au-dessous  un 
embryon  très  remarquable  par  l’énorme  dé¬ 
veloppement  de  la  radicule  qui  en  forme 
presque  toute  la  masse  ,  les  cotylédons  étant 


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réduits  à  deux  petites  squamules  qui  termi¬ 
nent  une  tigelle  courte  et  grêle  repliée  sur  le 
bas  de  cette  radicule,  laquelle,  par  son  ex¬ 
trémité  libre,  regarde  le  haut  de  la  loge. 
Les  espèces  sont  de  très  grands  arbres  de  la 
Guiane  ou  du  Brésil,  à  feuilles  opposées, 
composées  de  trois  ou  cinq  folioles  palmées, 
articulées  sur  le  pétiole  qui  l’est  lui-même 
sur  la  branche,  dépourvues  de  stipules;  à 
grandes  fleurs  disposées  en  grappes,  portées 
sur  des  pédicelles  également  articulés.  On  se 
sert,  dans  la  préparation  des  aliments,  de  la 
pulpe  butyreuse  du  péricarpe;  mais  ce  sont 
surtout  les  embryons  qui  en  sont  recherchés 
et  pour  le  goût  agréable,  et  pour  l’huile  qu’ils 
contiennent  abondamment.  (Ad.  J.) 

RIIIZOBOLUS,  Gærtn.  (II,  93).  bot.  ph. 

—  Synonyme  de  Caryocar,  Linn. 

RHIZOCARPIENS.  Rhizocarpiani  (pfǫ, 

racine  ;  xapnôç  ,  fruit),  bot.  —  Nom  donné 
par  De  Candolle  aux  végétaux  dont  la  tige 
ne  porte  fruit  qu’une  seule  fois ,  mais  dont 
la  racine  reproduit,  chaque  année,  de  nou¬ 
velles  tiges  fructifères. 

RHIZOCARPON  ,  Ram.  (in  DC.  Fl. 
franc.,  II,  366).  bot.  cr.  —  Synonyme  de 
Lecidea,  Achar. 

RHÏZOCTONIA  (pfÇ«,  racine;  huit). 
bot.  cr.  —  Genre  créé  par  De  Candolle  pour 
quelques  espèces  de  Sclerotium.  Voy.  ce 
mot. 

*RHIZOGONIÉES  Rhizogonieœ  (pî IÇa , 
racine;  yo*n  ,  production,  fruit),  bot.  cr. 

—  (  Mousses.  )  C’est  le  nom  d’une  petite 
tribu  de  la  famille  des  Mousses,  laquelle 
ne  se  compose  que  des  genres  Hymenodon , 
Hook.,  F.  et  Wils.  ,  et  Rhizogonium,  Brid. 
Voy.  ces  mots  et  l’article  mousses.  (C.  M.) 

*RIIIZOGONIUM  (péÇa,  racine;  yovvî , 
fruit),  bot.  cr.  —  (Mousses.)  Bridel  a  fondé 
ce  genre  ( Bryol .  univ.,  t.  II,  p.  663)  sur 
deux  Mousses  de  l’hémisphère  austral,  dont 
la  place  était  auparavant  fort  incertaine, 
puisque  l’on  avait  fait  successivement  passer 
l’une  d’elles  par  les  genres  Lesltia,  llypnum 
et  Fissidens.  Voici  comment  il  est  défini  : 
Péristome  double,  peu  différent  de  celui  des 
Leskies  et  des  Hypnes.  Capsule  égale,  sans 
anneau.  Fleurs  dioïques,  placées  à  la  base  de 
la  plante,  près  de  la  racine,  d’où  le  nom  gé¬ 
nérique.  Ce  sont  de  jolies  petites  plantes, 
dont  toute  la  manière  d’être  et  de  se  repro¬ 
duire  semble  les  éloigner  des  autres  Mousses 

T,  XI. 


en  les  rapprochant  des  Fougères.  Elles  ont 
deux  sortes  de  tiges  :  les  unes  ,  en  forme  de 
fronde  et  assez  semblables  à  celles  des  Fissi- 
dents,  sont  stériles;  les  autres,  fertiles, 
sont  excessivement  courtes  et  consistent 
presque  dans  le  seul  périchèse  qui  semble 
partir  des  racines.  Les  feuilles,  distiques  et 
munies  d’une  nervure  dans  les  premières, 
sont  énerves  et  imbriquées  de  toutes  parts 
dans  les  secondes.  (C.  M.) 

*RHIZOGUM,  Harv.  ( Gen .  of  south  A  fric. 
Plant.,  233).  bot.  ph. — Syn.  de  Rhigozum, 
Burch. 

RHIZOMORPHA  (pîÇa ,  racine;  yopy-f  , 
forme  ).  bot.  cr.  —  Genre  de  Champignons 
établi  par  Roth  ( Catalect .,  I,  233).  Ces 
plantes  se  présentent  sous  la  forme  d’un 
thaï  lus  continu,  rarneux ,  ressemblant  à  des 
racines,  arrondi  ou  comprimé,  formé  exté¬ 
rieurement  d’une  sorte  d’écorce  noire  ou 
d’un  brun  foncé,  et  d’une  partie  centrale 
blanche  composée  d’une  matière  flocon¬ 
neuse  ;  à  la  surface  de  ce  thaï I us  on  observe 
des  tubercules  formés  par  un  développe¬ 
ment  du  même  tissu  ,  et  formant  un  faux 
péridium  ,  dans  lequel  se  trouve  également 
une  matière  d’abord  compacte  et  filamen¬ 
teuse,  ensuite  pulvérulente.  L’espèce  type 
de  ce  genre  est  le  Rhizomorpha  subterranea , 
qui  croît  dans  les  mines  et  autres  lieux  sou¬ 
terrains  ou  dans  les  fissures  d’arbres,  et  pré¬ 
sente  des  phénomènes  remarquables  de  phos¬ 
phorescence. 

*  RHIZOMYS  (p^a,  racine;  yïç,  rat). 

mam. — M.  Gray  (Proc.  zool.  Soc.  Lond., 
1820)  indique  sous  ce  nom  un  groupe  de 
Rongeurs  qui  se  rapporte  à  celui  des  Chin¬ 
chillas.  Voy .  ce  mot.  (E.  D.) 

*RHIZONEMUS  (pfÇa,  racine  ;  voyh,  p⬠
ture).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  de  la  famille  des  Lamel¬ 
licornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  ph  y  I- 
lophages,  formé  par  Dejean  (Calai.,  3e  éd., 
p.  180).  L’auteur  y  rapporte  deux  espèces 
du  Brésil ,  qu’il  nomme  R.  ambiliosa  et  vi - 
rescens.  (C.) 

*  RHÏZOPXIAGA  (pt'Ça,  racine;  c payw,  je 
mange),  mam. — Subdivision  des  Marsupiaux, 
selon  M.  Owen  (Proc.  zool.  Soc.  Lond.,  1 829). 

(E.  D.) 

*RIIIZOPHAGUS  (pi'Çcc,  racine;  <?dyoq, 
mangeur),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères,  de  la  famille  des  Xylo- 

15 


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phages  et  de  la  tribu  des  Monotomites,  créé 
par  Herbst  ( Kafer ,  t.  V,  s.  18,  t.  j ,  f.  7,9) 
et  adopté  par  Eri  ch  son  (Nat  urgeschitchte  der 
Insecten  Deutschlands,  1845  ,  p.  216  ) ,  qui 
le  rapporte  à  sa  famille  des  Nitidulaires  et  à 
la  tribu  de  ses  Ipines.  Cet  auteur  lui  assigne 
pour  caractères  :  des  antennes  composées  de 
dix  articles,  avec  une  massue  solide  et  des 
tarses  d’hétéromères  chez  les  mâles. 

Ce  genre  renferme  une  vingtaine  d’espè¬ 
ces  :  12  sont  originaires  d’Europe,  4  d’Amé¬ 
rique,  et  les  autres  d’Afrique.  Nous  citerons 
comme  y  étant  comprises  les  suivantes  :  R. 
depressus^nitidnlus,  bipustulatus,  Polüus  F., 
ferrugineus,  dispar ,  parvulus  Payk  ( Lyctus 
de  ces  auteurs),  R.  grandis ,  cribratus,  pa- 
rallelocollis  Ghl. ,  etc. 

Ces  Insectes,  ainsi  que  leurs  larves,  se 
rencontrent  sous  les  écorces  des  arbres,  et 
aussi  sur  les  racines  de  ceux  morts  et  en 
décomposition.  (C.) 

RHIZOPHÏLUS ,  Leach.  ins.  —  Syno¬ 
nyme  de  Demetrias.  (C.) 

RIIIZOPHORA.  bot.  ph.  —  Voy.  palé¬ 
tuvier. 

RHIZOPÏIORACÉES.  Rhizophoraceæ. 
bot.  ph.  —  M.  Lindley  a  modifié  ainsi  légè¬ 
rement  le  nom  de  la  famille  plus  ancienne¬ 
ment  et  généralement  connue  sous  celui  de 
Rhizophorées.  Voy.  ce  mot.  (Ad.  J.) 

RHIZOPHORÉES.  Rhizophoreœ.  bot. 
ph.  — Famille  de  plantes  dicotylédonées  , 
monopétales,  hypogynes,  dont  les  caractères 
sont  les  suivants  :  Calice  le  plus  souvent  ac¬ 
compagné  à  sa  base  d’une  bractée  cupuli- 
forme,  découpé  en  4-12  segments  dont  la 
préfloraison  est  valvaire.  Autant  de  pétales 
alternes,  entiers  ou  laciniés ,  insérés  sur  le 
ryiirtour  d’un  disque  qui  tapisse  et  dépasse 
wfube  du  calice.  Étamines  en  nombre  dou¬ 
ble,  triple  ou  rarement  multiple;  dans  le 
premier  cas,  qui  est  le  plus  fréquent,  oppo¬ 
sées  deux  par  deux  aux  pétales  ,  insérées 
comme  eux,  à  filets  libres ,  à  anthères  bilo- 
cuiaires,  introrses,  s’ouvrant  par  des  fentes, 
qui,  quelquefois,  détachent  la  paroi  en  deux 
valves  antérieure  et  postérieure.  Ovaire 
soudé  ,  en  tout  ou  en  partie,  avec  le  calice, 
surmonté  d’un  style  filiforme  ou  conique, 
et  d’un  stigmate  entier  ou  2-3-denté,  creusé 
dans  sa  portion  adhérente  de  3-4  loges  , 
renfermant  chacune  deux  ovules  collatéraux 
suspendus  vers  le  sommet  de  l’angle  interne, 


ou  très  rarement  d’une  seule  loge  6-ovulée. 
Fruit  coriace  entouré  ou  couronné  par  le 
limbe  du  calice  persistant,  réduit  par  avor¬ 
tement  à  une  seule  loge  et  une  seule  graine 
dépourvue  de  périsperme ,  et  remarquable 
par  sa  germination  anticipée  sans  que  le 
fruit  se  détache  de  l’arbre;  la  radicule  su- 
père  perce  le  péricarpe,  et,  se  dirigeant  vers 
la  terre  ,  finit  souvent  par  l’atteindre  et 
s’enraciner.  Ces  espèces  sont  des  arbres  ou 
arbrisseaux  extrêmement  multipliés  sur  tous 
les  rivages  des  mers  tropicales,  où  ils  crois¬ 
sent  dans  la  vase  ,  et  forment  un  des  traits 
les  plus  caractéristiques  de  la  végétation  lit¬ 
torale.  Leurs  feuilles  sont  opposées,  avec  des 
stipules  interpétiolaires,  coriaces  et  très  en¬ 
tières;  leurs  fleurs  fixées  sur  des  pédoncules 
terminaux  ou  axillaires,  di-  ou  trichotomes, 
quelquefois  raccourcis  de  manière  à  simuler 
un  capitule. 

GENRES. 

Rhizophora ,  Lam  (Mangium,,  Rumph.). — 
*  Ceriops ,  Arn.  —  Kandelîa  ,  W.  et  Am.  — 
Bruguiera ,  Lam .{Paletuveria,  Pet. -Th.).  — 
Carallia ,  Roxb.  ( Barraldeia ,  Pet. -Th. — Ba- 
raultia  ,  Steud.  —  Diatoma,  Lour.  — Peta- 
loma,  DC.  —  Catalium,  Hamilt.  —  Demido- 
fia,  Dennst.). 

M.  R.  Brown  ,  qui  a  établi  ce  groupe  ,  a 
signalé  l’affinité  que  présente  avec  lui  le 
Legnotis ,  Sw.  (Cassipourea ,  Aubl.  —  Tita, 
Scop.  —  Richeia,  Pet. -Th.  —  Weihea,  Spr.), 
et  M.  Endlicher,  adoptant  cette  idée,  a  in¬ 
diqué  à  la  suite  des  Rhizophorées  une  petite 
famille  des  Legnotidées,  qui,  avec  le  genre 
précédent,  en  compte  seulement  un  autre, 
]QDryptopetalum,  Arn.  La  plupart  de  ses  ca¬ 
ractères  sont  ceux  que  nous  venons  d’énu¬ 
mérer;  les  principales  différences  sont  un 
ovaire  libre ,  une  graine  périspermée  ,  et  un 
fruit  charnu  ou  capsulaire.  (Ad.  J.) 

*  îlïIIZOPHYlJilAÉES  (  pt'Ça  ,  racine  ; 
cpuMov,  feuille),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  C’est 
le  nom  d’une  petite  tribu  de  la  famille  des 
Floridées,  ayant  pour  type  le  genre  Rhizo •• 
phyllis  {voy.  ce  mot),  et  comprenant  en  ou¬ 
tre  le  genre  Fauchea  Bory  et  Montg.  {Fl. 
alg.,  t.  I,  p.  64).  (C.  M.) 

RHIZOPHYLLÎS  (p£« ,  racine; 

Àov,  feuille),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  Parasite 
sur  le  Peyssonnelia  squamaria ,  cette  jolie 
Floridée,  dont  on  a  fait  successivement  un 
Delesseria  et  un  Rhodymenia ,  est  devenue 


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enün  le  type  d’un  nouveau  genre.  Établi 
d’abord  par  M.  Kützing  sur  la  structure 
seule  de  sa  fronde  ,  nous  avons  eu  la  bonne 
fortune  de  rencontrer  dans  les  collections 
de  l’Algérie  sa  fructification  conceptacu- 
laire,  qui  était  inconnue,  et  d’ajouter  ainsi 
un  nouveau  poids  aux  raisons  qui  avaient 
porté  noire  savant  confrère  de  Nordhausen 
à  assigner  à  celte  plante,  dans  le  système, 
une  nouvelle  place,  que  nous  avons  tout 
lieu  de  croire  définitive.  Voici  les  carac¬ 
tères  sur  lesquels  repose  ce  genre  :  Fronde 
linéaire,  plane  ou  en  lame  d’épée,  de  cou¬ 
leur  rose,  dichotome,  presque  pennée,  par¬ 
courue  longitudinalement  par  une  fausse 
nervure  et  poussant  en  dessous  des  radi¬ 
celles  qui  servent  à  la  fixer  à  son  support. 
Pinnules  obtuses,  irrégulièrement  dentées 
et  marquées  au  sommet  de  veinules  paral¬ 
lèles  entre  elles ,  et  obliques  à  la  nervure. 
Fructification  :  l.°  Némathécies  hémisphé¬ 
riques,  purpurines  ,  placées  le  long  de  cette 
même  nervure,  entre  les  filaments  rayon¬ 
nants  et  tout  à  la  fois  rarneux  desquelles 
on  trouve  plusieurs  favellidies  sphériques. 
Spores-  petites  et  ovoïdes.  2°  Tétraspores 
(vus  par  Kützing)  épars  sur  la  fronde.  Nous 
avons  donné  dans  la  Flore  d’Algérie  (t.  XV, 
f.  2)  une  figure  de  l’unique  espèce  de  ce 
genre,  lequel,  au  reste,  n’est  pas  rare  dans 
la  Méditerranée,  et  paraît  même  se  retrou¬ 
ver  au  cap  de  Bonne-Espérance,  si  nous  en 
pouvons  juger  sur  un  fragment.  (G.  M.) 

RH1ZOPHÏSA  (ptÇa,  racine;  <pu<y a,  ves¬ 
sie).  acal.  —  Genre  de  la  famille  des  Phy- 
sophorides,  proposé  d’abord  par  Pérou  pour 
une  espèce  que  Forskal  avait  observée  dans 
la  Méditerranée  et  décrite  comme  une  Phy- 
sophore  (P.  filiformis).  En  même  temps  Pé¬ 
rou  en  décrivit  une  deuxième  espèce  (R. 
planostoma) ,  recueillie  par  lui-même  dans 
l’océan  Atlantique.  Lamarck,  d’après  les 
notes  de  Péron  et  les  dessins  de  M.  Lesueur, 
essaya  de  caractériser  les  Rhizophys&s  en 
leur  attribuant  un  corps  libre,  transparent, 
vertical,  allongé  ou  raccourci ,  terminé  su¬ 
périeurement  par  une  vessie  aérienne  et 
plusieurs  lobes  latéraux  oblongs  ou  folii- 
fornaes ,  disposés  soit  en  série,  soit  en  ro¬ 
sette,  avec  une  ou  plusieurs  soies  tenta¬ 
culaires  pendantes  en  dessous.  MM.  Quoy 
et  Gaimard,  en  admettant  le  genre  Rhyzo- 
physe,  y  firent  entrer  toutes  les  Physopho- 


rides  qui  ont  des  organes  cartilagineux  na- 
tateurs,  entremêlés  avec  les  tentacules  fili¬ 
formes  sur  toute  la  longueur  du  corps.  Mais 
Eschscholtz  fit  avec  ces  dernières  espèces  les 
genres  Alhorybia  et  Discolabe ,  et  en  même 
temps  il  formait  son  genre  Epibulia  avec 
l’espèce  type  admise  par  Péron  et  Lamarck. 

Le  genre  Rhizophyse  d’Eschscholtz,  que  cet 
auteur  lui-même  regardait  comme  impar¬ 
faitement  connu,  ne  contenait  donc  plus 
que  la  R.  planostoma  et  une  autre  espèce, 

R.  Peronii ,  observée  par  lui  dans  la  mer 
des  Indes ,  au  sud  de  Madagascar.  Les  ca¬ 
ractères  du  genre  Rhizophyse,  ainsi  réduit, 
sont  d’avoir  le  corps  terminé  supérieure¬ 
ment  par  une  vessie  aérifère ,  et  entouré, 
dans  sa  partie  moyenne,  de  pièces  cartila¬ 
gineuses  natatoires  ,  creusées  d’une  grande 
cavité  bilobée.  Ces  Rhizophyses  ont  en  outre 
des  tentacules  simples^,  susceptibles  de  se 
rouler  en  hélice,  et  sans  réservoir  de  liquide 
à  leur  base.  M.  Lesson  a  de  nouveau  réuni 
les  Epibulia  et  les  Rhyzophyses  d’Eschs¬ 
choltz  dans  un  seul  genre  composant ,  avec 
le  genre  Brachysome  de  M.  Brandt,  sa  tribu 
des  Rhizophyses,  la  première  de  sa  famille 
des  Physophorées.  (Dm.)  v 

RIIïZOPODES  (piÇot,  racine;  tto 5$,  tto- 
poç ,  pied),  acal.  —  Nom  proposé,  en  1835, 
par  M.  Dujardin,  d’après  leur  structure  et 
le  mode  de  reptation,  pour  les  petits  ani¬ 
maux  que  précédemment,  d’après  la  forme 
extérieure  de  leur  coquille,  on  avait  pris 
pour  des  Mollusques  céphalopodes  microsco¬ 
piques  ,  et  nommés  ensuite  Polythalames  et 
Foraminifères.  Quelques  uns  de  ces  ani¬ 
maux,  en  effet ,  ont  des  coquilles  calcaires 
qu’au  premier  coup  d’œil  on  pourrait  pren¬ 
dre  pour  des  Nautiles  microscopiques;  mais 
la  structure  même  de  ces  coquilles  est  fort 
différente ,  et  le  plus  souvent  les  loges  suc¬ 
cessives  dont  elles  sont  formées  ne  s’ouvrent 
au  dehors  que  par  de  très  petits  trous  don¬ 
nant  seulement  issue  aux  prolongements 
filiformes  et  variables  qui  servent  de  pieds  ; 
tels  sont  les  Vorticiales,  les  Cristellaires,  etc. 
D’autres,  comme  les  Milioles,  formées  éga¬ 
lement  de  loges  successives  enroulées  ou 
pelotonnées  autour  d’une  loge  primitive  , 
ont  à  la  dernière  loge  une  seule  ouverture 
assez  grande  pour  qu’on  pût  supposer  qu’une 
partie  du  corps  ou  que  la  tête  au  moins  de 
l’animal  peut  sortir  de  la  coquille  ;  mais  si 


116 


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on  les  observe  vivants  dans  un  vase  d’eau 
de  mer,  on  les  voit  grimper  très  lentement 
aux  parois  en  émettant  des  filaments  de 
substance  vivante  glutineuse  et  diaphane  , 
qui  s’allongent  et  coulent  comme  du  verre 
fondu  ou  comme  de  la  gomme,  puis ,  après 
s’être  fixés  à  la  paroi,  se  contractent  pour 
faire  avancer  l’animal ,  puis  se  soudent  entre 
eux  et  se  fondent  dans  la  masse  commune. 
En  cassant  ou  en  dissolvant  le  test  calcaire  , 
on  ne  peut  voir  d’ailleurs  aucune  trace 
d’organes  ou  de  viscères  à  l’intérieur;  ce 
n’estqu’une  masse  glutineuse,  diaphane,  en¬ 
tremêlée  de  granules  souvent  colorés.  D’au¬ 
tres  Rhizopodes  enfin,  comme  les  Gromies, 
qui  vivent  dans  les  eaux  douces  ou  marines, 
ont  un  test  ou  une  coque  à  une  seule  loge, 
et  souvent  membraneuse  ou  cornée;  leur 
organisation  d’ailleurs  est  la  même,  et  par 
l’ouverture  unique,  comme  par  celle  des 
Mil ioles ,  on  ne  voit  sortir  que  des  expan¬ 
sions  glutineuses  et  filiformes  qui  s’étalent 
sur  la  paroi  du  vase,  comme  de  minces  ra¬ 
cines,  et  servent  comme  des  pieds,  variables 
pour  la  progression.  Ces  derniers  Rhizopo¬ 
des,  qui  ne  méritent  d’aucune  manière  les 
noms  de  Foraminifères  ou  de  Polythalames, 
se  lient  par  des  rapports  intimes  avec  les 
Difflugies  et  les  Arceiles  de  nos  eaux  douces, 
qu’on  classe  avec  les  Infusoires,  et  qui  en 
diffèrent  seulement  parce  que  leurs  expan¬ 
sions  glutineuses  sont  peu  nombreuses,  lar¬ 
ges  et  obtuses  ,  au  lieu  d’être  filiformes  et 
ramifiées.  Ces  derniers  Infusoires  enfin  ne 
diffèrent  des  Amibes  que  par  la  présence  du 
test.  On  a  donc  une  série  continue  depuis 
ces  Amibes,  qui  sont  en  quelque  sorte  le 
premier  degré  de  l’animalité,  jusqu’aux  Cris- 
tellaires,  que  leur  coquille  si  régulière  avait 
fait  supposer  aussi  richement  organisés  que 
les  Mollusques  céphalopodes.  (Duj.) 

RHIZOPOGON  (pfÇx,  racine;  nûyw, 
barbe),  bot.  cr.  —  Genre  de  la  famille  des 
Champignons,  établi  par  Fries  (Symb.,  5), 
et  qui  a  pour  type  le  Tüber  album  Bul. 
VoiJ .  TU B ER. 

RïIl'ZOPUS,  Ehrenb.  bot.  cr.  —  Syno¬ 
nyme  de  Mucor,  Mich. 

R1IIZOSPERMA,  Meig.  (. Reise ,  I,  337). 
bot.  cr.  —  Voy.  azolla  ,  Larn. 

RIIÏZOSPERMES.  Rhizospermœ.  bot. 

CR. —  Voy.  MARSII/ÉACÉliS. 

RIIIZOSTOMA  (pf£oe,  racine  ;  ox op,«,  bou¬ 


che).  acal.  —  Genre  de  Méduses  établi  par 
Cuvier  pour  une  grande  espèce  très  com¬ 
mune  sur  les  côtes  de  France,  et  qui  ancien¬ 
nement  avait  reçu  les  noms  très  significa¬ 
tifs  de  Pulmo  marinus ,  de  gelée  de  mer, 
de  Médusa  pulmo,  etc.  L’établissement  de  ce 
genre  était  fondé  sur  l’absence  d’une  bouche 
centrale,  qui  est  remplacée  par  des  orifices 
nombreux  et  très  petits  à  l’extrémité  des 
bras.  Péron  admit  le  genre  Rhizostome,  qu’il 
place  dans  sa  section  des  Méduses  polysto- 
rries ,  parmi  celles  qui  sont  pédonculées  , 
brachidées,  non  tentaculées,  en  lui  attri¬ 
buant  huit  bras  bilobés ,  garnis  chacun  de 
deux  appendices  à  leur  base  et  terminés  par 
un  corps  prismatique ,  avec  huit  auricules 
au  rebord,  mais  sans  cirrhes  ni  cotyles.  La- 
marck,  prenant  pour  quatre  bouches  les 
quatre  cavités  ovariennes  qui  occupent  la 
face  inférieure  de  l’ombrelle,  n’admit  point 
le  genre  Rhizostome,  et  le  confondit  avec 
son  genre  Géphée,  comprenant  les  Méduses, 
dont  l’ombrelle  a  en  dessous  un  pédoncule 
et  des  bras ,  sans  tentacules  au  pourtour. 
Eschscholtz,  au  contraire,  admit  le  genre 
Rhizostome  et  en  fit  le  type  de  sa  famille 
des  Rhizostomides  ,  la  première  de  la  divi¬ 
sion  des  Discophores  phanérocarpes  ayant 
sous  l’ombrelle  des  cordons  ovariens  visi¬ 
bles,  et  au  bord  du  disque  huit  échancrures 
dans  chacune  desquelles  est  un  corpuscule 
coloré,  que  plus  tard  on  a  pris  pour  un  œil. 
Le  genre  Rhizostome  de  cet  auteur  est  ca¬ 
ractérisé  par  l’absence  de  bouche,  par  qua¬ 
tre  sacs  ovariens  et  par  des  bras  très  divisés 
et  ramifiés,  pourvus  de  suçoirs ,  mais  sans 
tentacules  ou  cirrhes  entre  les  bras.  Esch¬ 
scholtz,  réunissant  en  une  seule  espèce  les 
Rhizostomes  de  Cuvier  et  d’Aldrovande  , 
admit,  comme  espèces  distinctes  de  ce  môme 
genre,  les  Cephea  corona,  les  Orythia  tetra - 
chira  ,  purpurea,  viridis  et  capillata  ,  et  la 
Cassiopea  dieuphila  de  Lamarck  ,  et  avec 
doute  la  Cassiopea  lineolata  du  même  au¬ 
teur.  Eschscholtz  y  rapporte  également 
l 'Orythia  lutea  et  la  Cephea  mosaica  de 
MM.  Quoy  et  Gaimard  ,  la  Médusa  perla  de 
Modeer,  le  Rhizostoma  leptopus  de  Chamisso 
et  le  R.  borbonica.  M.  Lesson,  qui  admit 
également  le  genre  Rhizostome  en  y  com¬ 
prenant  17  espèces,  en  fait  le  type  de  sa 
tribu  des  Rhizostomides  ou  Méduses  poly- 
stomes.  (Dm.) 


RHO 


RHO 


117 


RH1ZOSTOMIDES.  acal.  —  Famille  de 
Méduses  établie  par  Eschsciioltz.  Voy.  mé- 
dusaires. 

RIHZOTHERA,  G. -R.  Gray.  ois.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Francolinus ,  Steph.  (Z.  G.) 

*RHIZOTROGlJS  (  ât'Ça,  racine;  rptoyw, 
ronger),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères  ,  famille  des  Lamelli¬ 
cornes,  tribu  des  Scarabéides  phyllophages, 
établi  par  Latreille  (  Règne  animal  de  Cu¬ 
vier,  t.  IV,  p.  561)  ,  et  adopté  par  De- 
jean  ( Catalogue ,  3e  édition,  p.  178), 
qui  en  énumère  41  espèces,  dont  la  plupart 
rentrent  maintenant  dans  de  nouveaux  gen¬ 
res.  Mulsant  (  Histoire  naturelle  des  Coléo¬ 
ptères  de  France  y  Lamellicornes,  1842, 
p.  427)  n’y  introduit  que  les  espèces  offrant 
dix  articles  aux  antennes,  et  dont  la  massue 
est  de  trois  feuillets.  Il  y  fait  entrer,  comme 
propres  à  notre  pays,  les  espèces  suivantes: 
R.  æstivus  01.  ,  thoracicus  ,  vicinus  Dej. ,  et 
cicatricosus  Mul.  (C.) 

RHOD ALOSE,  min. —Nom  donné  par 
M.  Beudant  au  sulfate  de  Cobalt.  Voy.  co¬ 
balt. 

*JLUIODAMNIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Myrtacées?,  établi  par  Jack  (ex 
Hoolier.  Bot.  Miscell.  Comp.,  1,  153).  Ar¬ 
bustes  de  Sumatra. 

*RH0DAÏMTHE.  bot.  ph.— Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 
Sénécionidées,  établi  par  Lindley  (in  Bot. 
reg.,  t.  1703).  Herbes  de  la  Nouvelle  Hol¬ 
lande.  Voy.  COMPOSÉES. 

*RHODARIA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Lépidoptères  ,  famille  des  Nocturnes  , 
tribu  des  Pyralides,  établi  par  M.  Guénée 
et  adopté  par  Duponchel  (  Cat.  des  Lépid. 
d’Eur.).  Ce  dernier  en  cite  7  espèces  pro¬ 
pres  à  l’Europe  méridionale.  Les  Bh.  pudi- 
calis ,  sanguinalis  et  innocualis  se  trouvent 
assez  communément  dans  le  midi  dé  la 

France.  (R) 

RHODEA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Aspidistrées,  établi  par  Roth(iYcm.  syn., 
179).  Herbes  du  Japon. 

RHQOIA  (nom  mythologique),  crust.  — 
C’est  un  genre  de  l’ordre  des  Décapodes 
brachyures,  établi  par  M.  Bell,  et  qui  doit 
venir  se  ranger  dans  la  famille  des  Maïens 
de  M.  Milne  Edwards,  tout  près  des  Herbs- 
tia.  On  ne  connaît  qu’une  seule  espèce  de 
ce  nouveau  genre  ;  elle  est  désignée  sous  le 


nom  ûelihodia  pyriformis  Bell  ( Trans .  zool. 
Soc.  nal.,  vol.  II,  1841,  p.  44,  pl.  9,  f.  1), 
eta  été  rencontrée  aux  îles  Galapagos.  (II.  L.) 

RHODIOLA,  Lin n.  (Gen.,  n.  1124).  bot. 
ph. — Synon.  de  Sedura ,  Linn. 

RHODIUM,  min.  —  Métal  découvert  par 
Wollaston,  en  1803,  dans  le  minerai  de 
Platine.  Il  est  blanc  comme  le  Platine,  in¬ 
fusible,  cassant  ;  il  pèse  environ  ll,etdonne 
des  solutions  salines  d’un  beau  rouge.  Four- 
croy  le  classe  dans  la  section  des  métaux  non 
ductibles  et  difficilement  oxydables. 

RHOD1ZITE.  min.  —  Nom  donné  par  G. 
Rose  au  Borate  de  Chaux.  Voy.  borates. 

*RHODOCERA  (pd<5ov,  rose;  xepaç,  an¬ 
tenne).  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Lépidop¬ 
tères,  famille  des  Diurnes,  tribu  des  Rhodo- 
cérides,  établi  par  M.  Boisduval  et  adopté 
par  Duponchel  ( Catalogue  des  Lépidoptères 
d’Europe,  p.  27).  On  en  connaît  deux  espè¬ 
ces  ,  Rhod.  Rhamni  et  Cleopatra,  qu’on  ren¬ 
contre  presque  toute  l’année  dans  les  diver¬ 
ses  contrées  de  l’Europe.  (L.) 

*RHODOCÉRIDES.  Rhodoceridœ .  ins.— 
Tribu  de  la  famille  des  Diurnes  dont  les 
principaux  caractères  sont:  Antennes  cour¬ 
tes,  terminées  en  cône  renversé.  Bord  interne 
des  ailes  inférieures  enveloppant  entièrement 
l’abdomen  lorsqu’elles  sont  relevées.  Che¬ 
nilles  allongées,  pubescentes,  à  tète  globu¬ 
leuse.  Chrysalides  pointues  aux  deux  bouts, 
avec  la  partie  correspondante  aux  ailes  très 
renflée. 

Duponchel  (  Catalogue  des  Lépidoptères 
d’Europe )  comprend  dans  cette  tribu  deux 
genres  nommés  Rhodocera  et  Colias,  Boisd. 

(L.) 

*EH0DOCSÏITON  (po^ov ,  rose;  Xtwv, 
tunique),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des 
Scrophularinées,  tribu  des  Antirrhinées,  éta¬ 
bli  par  Zuccarini  ( Msc .).  L’espèce  type, 
Bhodochiton  sanguineum  Zuccarini,  est  un 
sous-arbrisseau  originaire  du  Mexique. 

RHODOCRINÏTES.  échin.  —  Genre  de 
Crinoïdes  établi  par  M.  Miller  pour  des  es¬ 
pèces  fossiles  du  terrain  de  transition  ayant 
les  caractères  suivants:  La  cupule  est  inar¬ 
ticulée;  le  bassin  est  formé  de  trois  articles. 
11  y  a  cinq  pièces  costales  primaires  quadran- 
gulaires  et  élargies  inférieurement,  et  au- 
dessus  desquelles  sont  cinq  pièces  costales 
secondaires  hexagonales,  séparées  entre  elles 
par  cinq  pièces  intercostales  septangulaires. 


118 


RHO 


RHO 


Les  rayons  sont  bifides;  la  tige  est  cylindri¬ 
que  ou  subpentagonale;  elle  est  traversée 
par  un  canal  central,  et  porte  des  rayons 
accessoires,  épars  ou  verticillés.  L’espèce  type 
est  le  Rhodocrinites  verus  de  Miller,  qui  se 
trouve  en  Angleterre.  M.  Goldfuss  en  a  dé¬ 
crit  quatre  autres  espèces  du  terrain  de 
transition  de  PEifel,  et  rapporte  au  même 
genre  VEncrinus  echinalus  de  Schlotheim, 
qui  se  trouve  dans  le  calcaire  jurassique  de 
France,  de  Suisse  et  d’Aliemagne.  Quelques 
autres  espèces,  rapportées  à  ce  genre,  ont 
formé  le  genre  Gïlbertsocrinites  de  M.  Philips, 
ayant  cinq  pièces  surbasilaires  formant  un 
décagone  avec  cinq  angles  rentrants  d’où 
sortent  cinq  pièces  costales  inférieures  hepta¬ 
gonales  et  cinq  pièces  costales  secondaires 
hexagonales  qui  portent  une  pièce  scapulaire 
pentagonale,  soutenant  d’autres  pièces  per¬ 
forées  au  centre,  et  formant  par  leur  réu¬ 
nion  des  bras;  les  premières  pièces  inter¬ 
costales  sont  pentagonales.  (Duj.) 

RHODODENDRÉES .  Rhododendreœ. 
bot.  ph.  —  Tribu  des  Éricacées,  ainsi  nom¬ 
mée  du  genre  Rhododendron  qui  lui  sert  de 
type.  (Ad.  J.) 

RHODODENDRON.  Rhododendrum  (ps- 
<îov,  rose;  < î/vopov,  arbre),  bot.  ph. — Grand 
et  très  beau  genre  de  ia  famille  des  Érica¬ 
cées,  tribu  des  Rhododendrées,  de  la  décan- 
drie  monogynie  dans  le  système  de  Linné. 
Les  espèces  qui  le  forment  ,  au  nombre  de 
45  environ  ,  sont  de  petits  arbres  ou  plus 
souvent  des  arbustes  ,  remarquables  par  la 
beauté  de  leur  feuillage  persistant,  surtout 
de  leurs  fleurs  ,  et  dont  plusieurs  figurent 
aujourd’hui  au  premier  rang  dans  nos  cul¬ 
tures  d’agrément.  Ces  végétaux  habitent  les 
montagnes  de  l’Europe,  de  l’Asie  moyenne, 
de  l’Amérique  septentrionale  ,  de  l’Inde  et 
des  îles  qui  l’avoisinent.  Leurs  feuilles  sont 
alternes,  entières,  persistantes  et  ordinaire¬ 
ment  coriaces.  Leurs  lleurs,  presque  tou¬ 
jours  grandes  et  brillantes  ,  sont ,  le  plus 
souvent,  groupées  en  un  magnifique  bouquet 
à  l’extrémité  de  chaque  branche.  Elles  va¬ 
rient  beaucoup  de  couleur,  soit  dans  ia  na¬ 
ture  ,  soit  surtout  dans  nos  jardins  ;  elles 
présentent  :  un  calice  à  5  divisions ,  quel¬ 
quefois  très  courtes;  une  corolle  en  enton¬ 
noir,  plus  rarement  campanuléeou  rotacée, 
à  cinq  lobes  inégaux,  parfois  à  un  très  faible 
degré;  10 étamines,  réduites,  dans  quelques 


cas,  à  6-9  par  avortement,  directement  hy- 
pogynes  ou  non  insérées  sur  la  corolle,  le 
plus  souvent  déclinées  et  saillantes  ,  dont 
les  anthères  s’ouvrent  au  sommet  par  deux 
pores  ;  un  pistil  dont  l’ovaire  est  à  5  ou  10 
loges  multi-ovulées,  dont  le  style  est  unique, 
et  se  termine  par  un  stigmate  capité.  Le  fruit 
est  une  capsule  à  5-10  loges,  qui  s’ouvre  par 
déhiscence  septicide  en  un  nombre  de  valves 
égal  à  celui  des  loges  ;  il  renferme  un  grand 
nombre  de  graines  très  petites  et  scobifor- 
rnes ,  à  lest  lâche.  Les  Rhododendrons  res¬ 
semblent  aux  Azalea  par  la  plupart  de  leurs 
caractères,  et  ne  s’en  distinguent  guère  que 
parce  que  ces  derniers  ont  les  feuilles  tom¬ 
bantes,  et  les  fleurs  régulièrement  et  con¬ 
stamment  pentamères.  Aussi  les  auteurs  ne 
sont-ils  pas  toujours  d’un  avis  uniforme  re¬ 
lativement  à  la  délimitation  respective  de 
l’un  et  de  l’autre  de  ces  genres.  Nous  sui¬ 
vrons  à  cet  égard  la  manière  de  voir  de  De 
Candoîle  ( Prodr .,  t.  VII,  p.  719).  Ce  bota¬ 
niste  a  divisé  les  Rhododendrons  en  6  sous- 
genres  de  la  manière  suivante  : 

a.  Burarnia,  DG.  ( Booram ,  G .  Don).  Caiiee 
5-lobé;  corolle  campanulée,  à  tube  court; 
ovaire  à  8-10  loges,  c’est-à-dire  autant  que 
ia  fleur  possède  d’étamines.  Espèces  de  l’Inde. 
Ici  rentre  une  magnifique  espèce,  le  Rhodo¬ 
dendron  en  arbre,  Rhododendron  arboreum 
Smith  ,  originaire  de  l’Himalaya  ,  où  elle 
porte  le  nom  de  Booram.  Elle  a  été  intro¬ 
duite  en  Europe  en  1817,  et  déjà  aujour¬ 
d’hui  elle  est  très  répandue  dans  les  jar¬ 
dins.  Dans  son  pays  natal  elle  forme  un 
arbre  de  6  ou  7  mètres  de  haut  ;  mais,  dans 
nos  cultures,  elle  s’élève  rarement  au-dessus 
de  3  mètres.  On  la  reconnaît  à  ses  feuilles 
lancéolées  ,  glabres  et  luisantes  en  dessus  , 
blanches  et  comme  argentées  en  dessous  ; 
ses  pédoncules  et  son  calice  sont  velus.  Ses 
grandes  et  belles  fleurs  ,  de  couleur  le  plus 
souvent  rouge  écarlate  rembruni,  sont  grou¬ 
pées,  au  nombre  de  12  ou  davantage  ,  en 
grappes  corymbiformes  ,  hémisphériques  , 
terminale;  leur  ovaire  velu  a  8  -  10  loges. 
Il  existe  dans  la  nature  plusieurs  variétés  de 
cette  belle  espèce  ;  d’un  autre  côté  les  hor¬ 
ticulteurs  européens  en  ont  obtenu  un  grand 
nombre,  qui  ont  amené  des  différences  dans 
la  couleur  des  fleurs,  dans  celle  de  la  face 
inférieure  des  feuilles,  etc,;  de  plus,  de 
nombreux  hybrides,  provenus  du  croisement 


RHO 


K  HO 


119 


de  la  plante  qui  nous  occupe  avec  plusieurs 
des  suivantes  ,  ont  étendu  encore  ces  ri¬ 
chesses  horticoles  ,  et  ont  beaucoup  aug¬ 
menté  l’intérêt  que  présentait  déjà  le  Rho  ¬ 
dodendron  en  arbre.  Cette  espèce  exige  la 
serre  tempérée ,  et  se  cultive,  à  cela  près , 
comme  ses  congénères.  On  la  multiplie  sur¬ 
tout  par  greffe  sur  le  Rhododendron  Pon- 
ticum. 

b.  Hymenanthes ,  Blume.  Calice  tiès  petit, 
à  7  dents;  corolle  presque  campanulée , 
à  limbe  7-parti;  14  étamines;  ovaire  en¬ 
touré  à  sa  base  d’un  bourrelet  î enflé,  cap¬ 
sule  oblongue,  à  7  loges.  Ce  sous-genre  est 
établi  sur  le  Rhododendron  de  Metternich  , 
Rhododendron  Metternichii  Sieb.  et  Zucc., 
espèce  frutescente  du  Japon  ,  à  fleurs  d  un 
très  beau  rose,  plus  grandes  encore  que 
celles  du  Rhododendron  maximum. 

c.  Eurhododendron ,  DC.  Calice  court,  à 
cinq  lobes  ;  corolle  campanulée  ;  ovaire  à  cinq 
loges.  Ce  sous-genre  ,  le  plus  nombreux  de 
tous,  renferme  ,  entre  autres  ,  deux  espèces 
extrêmement  répandues  dans  nos  jardins, 
dont  elles  sont  un  des  plus  beaux  orne¬ 
ments.  La  plus  commune  des  deux  est  le 
Rhododendron  du  Pont,  Rhododendron  Pon- 
ticum  Lin.  C’est  un  arbuste  qui  croît  spon¬ 
tanément  dans  l’Asie  mineure,  particulière¬ 
ment  dans  l’ancien  royaume  du  Pont,  d  ou 
lui  est  venu  son  nom.  Elle  a  été  rapportée, 
pour  la  première  fois ,  des  environs  de  Tré- 
bisonde,  par  Tournefort.  On  1  a  retrouvée  , 
dans  ces  derniers  temps,  croissant  naturel¬ 
lement  le  long  du  détroit  de  Gibraltar,  à 
Algésiras.  Elle  s’élève  a  2  mètres  ou  un  peu 
plus,  et  elle  peut  même  acquérir,  à  l’état 
cultivé,  des  proportions  beaucoup  plus  for¬ 
tes  ,  puisque  Loudon  en  cite  un  pied  qui , 
en  1835,  avait  16  pieds  (  anglais  )  de  haut, 
et  qui  couvrait  un  espace  de  56  pieds  de 
diamètre.  Sa  tige  cylindrique  se  divise  en 
branches  étagées,  rougeâtres,  garnies  seule¬ 
ment  vers  leur  extrémité  de  feuilles  oblon- 
gues- lancéolées  ,  rétrécies  aux  deux  bouts , 
glabres,  d’un  vert  foncé  en  dessus,  plus 
pâles  ou  ferrugineuses  en  dessous.  Ses  fleurs 
sont  très  belles,  purpurines  ,  fréquemment 
tachetées  sur  leur  lobe  supérieur,  larges  de 
5  ou  6  centimètres  ;  elles  forment  une  belle 
grappe  corymbiforme  serrée  au  sommet  des 
rameaux;  elles  s’épanouissent  au  mois  de 
mai.  Ses  fleurs  donnent  une  sécrétion  sucrée 


abondante  ,  qui  forme  souvent  des  cristaux 
au  fond  de  leur  tube.  La  culture  a  obtenu 
de  cette  espèce  plusieurs  variétés,  caractéri¬ 
sées  par  la  différence  de  couleur  des  fleurs, 
comme  ,  par  exemple  ,  la  variété  à  fleurs 
blanches;  par  de  singulières  modifications 
dans  les  feuilles,  comme  les  variétés  à  feuil¬ 
les  ondulées,  boursouflées  ,  étroites ,  pana¬ 
chées,  etc.  Le  Rhododendron  du  Pont  réussit 
très  bien  en  pleine  terre,  surtout  de  bruyère, 
et  résiste  sans  abri  aux  froids  de  nos  hivers. 
Le  Rhododendron  élevé,  Rhododendron  maxi¬ 
mum  Lin.  ,  est  connu  dans  les  jaidins  sous 
les  noms  de  Rhododendron  d  Amérique  , 
grand  Rhododendron ,  arbre  du  Canada ,  etc. 
Il  croît  naturellement  dans  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale,  dans  les  lieux  humides  et  om¬ 
bragés,  surtout  dans  les  Garolines  et  la/ Vir¬ 
ginie  ;  c’est  de  là  qu’il  a  été  transporté  en 
Europe  ,  en  1736.  Dans  son  pays  natal  ,  il 
forme  un  petit  arbre  ou  un  grand  arbuste 
de  7  ou  8  mètres  de  hauteur,  tandis  que 
dans  nos  jardins  il  ne  dépasse  guere  A  ou 
3  mètres.  Sa  tige  se  divise ,  dès  sa  base,  en 
branches  étagées ,  étalées  ,  courtes  propor¬ 
tionnellement  à  leur  grosseur  ,  qui  portent 
des  feuilles  ovales-oblongues,  aiguës  au  som¬ 
met  ,  légèrement  révolutées  sur  les  bords  , 
blanchâtres  ou  un  peu  ferrugineuses  à  leur 
face  inférieure,  et  qui  se  terminent  par  une 
très  belle  grappe  corymbiforme  de  fleurs 
purpurines ,  à  lobe  supérieur  plus  grand,  et 
marqué  intérieurement  de  taches  vertes  , 
jaunes  ou  rouges.  La  culture  a  fait  varier 
la  couleur  de  ces  fleurs,  et  en  a  même  obtenu 
une  variété  parfaitement  blanche.  Cette  es¬ 
pèce  fleurit  un  peu  plus  tard  que  la  précé¬ 
dente  ,  et  se  montre  plus  délicate  qu’elle. 
C’est  encore  au  même  sous-genre  qu’appar¬ 
tient  le  Rhododendron  ferrugineux  ,  Rhodo¬ 
dendron  ferrugineum  Lin.,  vulgairement 
nommé  Laurier  rose  des  Alpes ,  très  abon¬ 
dant  sur  les  grandes  chaînes  de  montagnes 
de  l’Europe  moyenne ,  où  il  caractérise  une 
zone  de  végétation  immédiatement  supé¬ 
rieure  à  celle  des  arbres,  bien  que,  par  une 
particularité  fort  remarquable  ,  il  descende 
en  Italie  jusqu’aux  bords  du  lac  de  Côme  et 
du  lac  Majeur.  On  le  cultive  dans  les  jardins 
de  même  que  le  Rhododendron  hérissé,  Rho¬ 
dodendron  hirsulum  Lin. ,  petite  espece  des 
Alpes. 

d.  Pogonanthum ,  G.  Don,  Calice  à  limbe 


120 


K  MO 


RHO 


divisé  profondément  en  cinq  lobes  foliacés, 
obtus  ;  corolle  hypocratériforme  ,  à  tube  cy¬ 
lindrique,  velu  intérieurement  au  sommet, 
à  lobes  presque  arrondis;  étamines  incluses; 
ovaire  à  5  loges.  Ce  sous-genre  ne  renferme 
qu’une  espèce  indienne,  à  fleurs  jaunes,  le 
Rhododendron  anthopogon  Don. 

e.  Chamæcistus,  G.  Don.  Calice  5-parti,  à 
lobes  acuininés,  persistants  ;  corolle  en  roue, 
régulière,  à  cinq  lobes  très  étalés;  10  éta¬ 
mines  presque  également  étalées  ;  stigmate 
en  tète  ;  capsule  presque  globuleuse  ou 
ovoïde  ,  à  5  loges  ,  ridée  transversalement. 
Petits  arbustes  couchés ,  à  feuilles  ciliées ,  à 
poils  le  plus  souvent  capités,  à  fleurs  termi¬ 
nales  solitaires.  Le  type  de  cette  section  est 
le  Rhododendron  chamæcistus  Lin.  ,  jolie 
petite  espèce  des  Alpes ,  qu’on  cultive  dans 
les  jardins. 

f.  Toutousi ,  G.  Don.  Calice  5-parti,  à  lo¬ 
bes  foliacés  oblongs  ;  corolle  campanulée  ; 
étamines  au  nombre  de  10  ou  descendant 
jusqu’à  5.  Arbustes  à  feuilles  hérissées.  Ici 
rentrent  des  espèces  rapportées  par  plusieurs 
auteurs  aux  Azalées,  et  connues  des  horti¬ 
culteurs  sous  ce  dernier  nom.  Nous  signale¬ 
rons  les  deux  suivantes  ,  qui  figurent  au¬ 
jourd’hui  dans  nos  cultures  avec  le  plus 
grand  avantage  ,  et  dont  les  horticulteurs 
ont  obtenu  depuis  vingt  ans  grand  nombre 
de  belles  variétés  :  Rhododendron  de  l’Inde, 
Rhododendron  Indicum  Sweet  {Azalea  Indica 
Lin.).  Cette  belle  espèce  est  spontanée  à  Ba¬ 
tavia,  le  long  des  ruisseaux  (Blume)  ;  elle  est 
communément  cultivée  au  Japon  et  en  Chine, 
où  il  est  possible  qu’elle  soit  aussi  sponta¬ 
née;  on  sait  combien  elle  est  fréquemment 
cultivée  aujourd’hui  en  Europe.  Elle  est 
caractérisée  par  ses  ramilles,  ses  pétioles,  les 
nervures  de  ses  feuilles,  et  ses  calices  héris¬ 
sés  de  poils  raides,  appliqués  et  non  glandu¬ 
leux  ;  par  ses  feuilles  lancéolées  en  coin  , 
ciliées ,  acutninées  aux  deux  extrémités;  ses 
fleurs,  brièvement  pédicuiées,  se  trouvent 
par  1-3  au  sommet  des  rameaux,  et  se  dis¬ 
tinguent  par  leur  calice  non  glutineux.  Elles 
varient  beaucoup  de  couleur,  et,  chaque 
jour,  quelque  acquisition  nouvelle  vient 
augmenter  le  nombre  des  variétés  qu’on  en 
connaissait  déjà.  Ainsi  on  en  possède  aujour¬ 
d’hui  de  nombreuses  nuances  de  rouge-coc- 
ciné,  rouge-pourpre,  incarnat,  couleur  de 
brique,  orangé,  etc.  Le  Rhododendron  a 


feuilles  de  Ledum  ,  Rhododendron  ledifolium 
DC.  (  Azalea  ledifolia  Hook.),  est  confondu 
avec  le  précédent  par  nos  horticulteurs  sous 
le  nom  d’Azalée  de  l’Inde,  il  s’en  distingue 
particulièrement  par  ses  fleurs  près  de  deux 
fois  plus  grandes  ,  plus  longuement  pédscu- 
lées,  et  par  son  calice  glanduleux-visqueux. 

Il  est  originaire  de  la  Chine.  On  en  possède 
des  variétés  à  fleurs  blanches  et  à  fleurs 
rouges  ,  dont  les  trois  lobes  supérieurs  sont 
tachetés. 

La  culture  des  Rhododendrons  forme  une 
branche  importante  de  l’horticulture  mo¬ 
derne.  Nous  renverrons  pour  les  détails  de 
cette  culture  aux  ouvrages  spéciaux.  Nous 
nous  bornerons  à  dire  ici  que  ces  arbustes  se 
cultivent  tous  en  terre  de  bruyère,  ceux  du 
premier  et  du  dernier  sous-genre  en  serre 
tempérée,  les  autres  à  l’air  libre  ,  dans  une 
plate-bande  exposée  au  nord  ou  à  l’est.  Ils 
se  multiplient  tous  par  graines  ;  leurs  varié¬ 
tés  se  conservent  par  boutures ,  par  mar¬ 
cottes  simples  ou  incisées,  et  par  greffe. 

(P.  D.) 

lUIODOLÆNÀ  (poSov,  rose  ;  W?«,  enve¬ 
loppe).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Chlænacées  ,  établi  par  Dupetit- Thouars 
( Hist .  veg.  Afr .  austr .,  47,  t.  13).  L’espèce 
type,  Rhodolæna  altivola  Dup.-Th.,  est  une 
liane  qui  croît  à  Madagascar. 

RHODOMÈLE.  Rhodomela  (po<îoy,  rose; 
piW,  noir),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  Ce  genre 
fut  établi  par  M.  Agardh  pour  des  Algues 
de  la  famille  des  Floridées,  remarquables , 
entre  autres  particularités,  par  leur  couleur 
rouge  de  sang  ou  rouge-brun  passant  au 
noir.  Toutefois,  le  genre  Rhodomèle  n’est 
pas  resté  tel  qu’il  était  lors  de  sa  création  ;  le 
genre  Odonthalia  de  Lyngbye,  qu’y  avait,  à 
tort,  réuni  le  physiologiste  suédois,  en  a 
d’abord  été  de  nouveau  distrait  dans  ces 
derniers  temps;  puis  M.  J.  Agardh  a  fait 
passer  le  R.  cloiophylla  dans  le  genre  Ryli- 
phlœa  (  voy .  ce  mot);  le  R.  pinastroides  a 
formé  le  genre  Halopüys  Kütz.  ;  le  R.  scor- 
pioides  est  devenu  le  type  de  notre  genre  Bos- 
trychia  {voy.  ce  mot);  et  le  R.  obtusata. 
celui  de  notre  genr e  Melanthalia,  qu’un  phy- 
cologiste  du  Nord  ,  nous  ne  pouvons  nous 
expliquer  sur  quels  fondements  ,  a  réuni 
avec  notre  genre  Acropeltis  ,  qu’il  n’a  pas 
vu  ,  pour  en  former  une  section  du  Graci- 
laria.  Le  R.  volubilis  est  le  type  du  Yolubi - 


R  H  O 


RHO 


m 


laria  Lamx.,  nom  que  M.  G  reville  a  changé, 
plus  tard,  mais  sans  motif  plausible,  en 
celui  de  Dictymenia.  Enfin  le  R.  dorsifera  a 
servi  à  constituer  successivement  les  genres 
Mammea  J.  Ag.,  Lenormandia  Mon  ta  g.  non 
Sond.,  et  Thysanocladia  Endl.  Aujourd’hui, 
comme  on  le  voit,  le  nom  de  Rhodomela  ne 
s’applique  qu’à  un  bien  petit  nombre  des 
espèces  énumérées  ou  décrites  dans  le  Spe- 
cics  Algarum.  Voici  quels  sont  les  caractères 
auxquels  on  pourra  reconnaître  ce  genre  , 
après  toutes  les  vicissitudes  qu’il  a  subies  : 
Fronde  cylindracée  ,  continue  ,  rameuse  , 
quelquefois  pennée.  Conceptacles  sessiles  ou 
pédicel lés  ,  disposés  le  long  des  rameaux  , 
ovoïdes,  régulièrement  ouverts  au  sommet, 
et  contenant  des  spores  pyriformes  fixées 
par  leur  bout  le  plus  mince  à  un  placenta 
central  et  basilaire.  Tétraspores  uni-bisé- 
riés  dans  le  milieu  renflé  d’un  rameau  , 
revêtus  d’un  përidium  hyalin  et  se  divisant 
triangulairement  en  4  spores.  On  connaît  de 
ce  genre  environ  dix  espèces  ,  qui  habitent , 
en  général,  les  mers  extratropicales.  (C.  M.) 

RHODOSVIÉLÉES  Rhodomeleœ .  bot.  cr. 
— (Phycées.)  Tribu  nombreuse  en  genres  et 
en  espèces  de  la  belle  famille  des  Floridées, 
et  dont  le  genre  Rhodomèle  est  le  type. 
Voy.  ce  mot  et  phycées.  (C.  M.) 

RHODOMYRTGS,  DG.  ( Prodr .,  III). 

BOT.  PH. —  Voy.  MYRTE. 

*RHODOÀiA.  rept. — Genre  deScincoïdes 
établi  par  M.  J.-E.  Gray.  Il  en  fait  une  fa¬ 
mille,  dans  laquelle  prend  également  place  le 
genre  Soridia;  c’est  alors  la  famille  des  Rho- 
donidœ.  (P,  G.) 

R110DQX EMA,  Mert.  ( Reise ,  t.  8).  bot. 
cr. — Synon.  de  Dasya ,  Agardh. 

RHODOMTJE.  min. —  Espèce  de  Manga¬ 
nèse  si  1  ica  té.  Voy.  manganèse. 

RHODOPHORA,  Endl.  {G en.  plant.,  p. 
1241,  n.  6357).  bot.  ph. —  Voy.  rosier. 

*RII OUOP1I V SA .  acal. — Genre  proposé 
parM.  de  Blainville  pour  des  Acalèphes  phy- 
soporides  ou physsophorides  dont Eschscholtz 
a  fait  le  genre  Athorybia,  et  comprenant 
aussi  une  autre  espèce  qui  est  le  type  du 
genre  Discolabe. Les  deux  genres  d’Eschschol  tz 
ont  été  adoptés  par  M.  Lesson,  dans  son 
Histoire  naturelle  des  Acalèphes.  (Duj.) 

*R310D0PIjEXIE.  Rhodoplexia  (  p6êov  , 
rose;  trXîxco,  futur;  je  tresse,  j’enlace). 
bot.  cr.  —  (Phycées.)  Le  genre  fondé  sous 


ce  nom  par  M.  Harvey  est  le  même  que 
celui  que  nous  avions  nous -même  publié 
auparavant  (Ann.  sc.  nat.,  2e  sér.,  t.  XVIII, 
p.  258,  t.  7  fig.  1)  sous  la  dénomination  de 
Haloplegma.  Comme  il  n’a  pas  été  traité  à  sa 
place  dans  ce  Dictionnaire,  nous  allons  don¬ 
ner  ici  ses  caractères.  La  fronde  est  compo¬ 
sée  de  filaments  tubuleux,  cloisonnés,  roses, 
assez  semblables  à  ceux  des  Callithamniong. 
Ces  filaments,  très  ramifiés  et  placés  paral¬ 
lèlement  les  uns  à  côté  des  autres ,  forment, 
par  les  fréquentes  anastomoses  de  leurs  ra¬ 
meaux  ,  un  tissu  feutré  qui  représente  une 
fronde  membraneuse  ,  laquelle,  primitive¬ 
ment  flabelliforme,  s’allonge  ensuite,  et  de¬ 
vient  prolifère  sur  ses  bords  et  à  son  som¬ 
met.  Épanouis  enfin  à  la  surface  de  la  fronde 
et  libres  de  toute  adhérence  entre  eux  ,  ils 
y  forment  un  tomentum  spongieux,  marqué 
de  lignes  transversales  plus  colorées  et  dis¬ 
posées  en  zones  concentriques  comme  dans 
les  Padines.  La  fructification  est  double 
comme  dans  toutes  les  Floridées ,  et  con¬ 
siste  :  1°  en  conceptacles  hémisphériques  épars 
et  contenant  plusieurs  favelles  involucrées  ; 
favelles  sphériques  remplies  de  nombreuses 
spores  anguleuses  ou  gigartoïdes  ;  2°  en  té¬ 
traspores  libres,  placés  dans  le  dernier  article 
des  filaments  marginaux,  comme  pédicellés 
et  se  divisant  triangulairement.  Deux  seules 
espèces  composent  ce  genre  curieux,  qui  est 
devenu  le  type  de  la  petite  tribu  des  Halo- 
plegmées.  La  première  a  été  rapportée  de  la 
Martinique  par  M.  Duperrey ,  l’autre  de 
l’Australie  par  M.  Preiss.  (C.  M.) 

RHODOPSïS,  Endl.  (Gen.pl.,  p.  1241, 
n.  6357).  bot.  ph. —  Voy.  rosier. 

RïIODORA,  Linn.  (Gen.,  547).  bot.  ph. 

—  Voy.  rhododendron,  Linn. 

RÏIODGR  ÂGÉES .  ïihodoraceœ.  bot.  ph. 

—  A.-L.  de  Jussieu  avait  établi  sous  ce  nom 
une  famille  voisine  des  Éricacées,  auxquelles 
on  la  réunit  maintenant  comme  simple  tribu 
sous  celui  de  Rhododendrées.  (Ad.  J.) 

*RI10D0TIIAMNUS  (  pôêov ,  rose;  Oxu.- 
voç,  buisson),  bot.  pii. — Genre  de  la  famille 
des  Éricacées,  sous-ordre  des  Rhododendrées, 
établi  par  Reichenbach  (Flor.  germ.  excurs., 
417).  Arbrisseaux  des  régions  montueuses 
de  l’Europe  centrale.  Voy.  éricacées. 

RHODOXYS,  Endl.  (Gen.  plant.,  1172, 
n.  6058).  bot.  ph.  —  Voy.  oxalide. 

*RHODYMÉNIE.  iïhodymcnia  (poôov, 

16 


t.  xi. 


122 


RHO 


RHO 


rose;  û^v  ,  membrane  ).  bot.  cr.  —  (Phy- 
cées.  )  Dans  le  beau  travail  où  M.  Greville 
a  revu  tous  les  genres  de  Floridées  continues 
publiées  avant  lui  ,  et  parmi  les  nouveaux 
qu’il  a  établis,  brille  au  premier  rang,  tant 
par  la  solidité  que  par  l’importance  de  ses 
caractères  ,  celui  qui  fait  l’objet  de  cet  ar¬ 
ticle.  Il  fait  partie  de  la  belle  tribu  des  Plo- 
cariées,  et  se  compose  aujourd’hui  d’un  as¬ 
sez  grand  nombre  d’espèces  (30  à  40)  de  toutes 
les  mers.  Une  fronde  membraneuse ,  plane 
ou  comprimée,  sans  nervures,  variant  du  rose 
au  pourpre  foncé ,  dichotome ,  laciniée  ou 
pennée,  sessile  ou  stipitée,  composée  de  cel  ¬ 
lules  polyédriques  qui  diminuent  de  volume 
à  mesure  qu’elles  se  rapprochent  de  la  pé¬ 
riphérie  ,  et  y  aboutissent  même,  selon  les 
cas,  changées  en  filaments  courts  et  monili- 
formes,  cellules  enfin  dans  lesquelles,  comme 
chez  le  Plocaria ,  on  rencontre  parfois  de 
nombreuses  gonidies  globuleuses  et  libres. 
Des  conceptacles  ( Coccidia )  épars,  hémisphé¬ 
riques  ,  quelquefois  couronnés  par  un  ma¬ 
melon  central,  entourés  d’une  aréole  plus 
pâle  formée  par  la  fronde  dans  laquelle  ils 
sont  immergés,  et  renfermant,  dans  un  pé¬ 
ricarpe  celluleux,  un  glomérule  de  spores 
obovales,  primitivement  développées,  et  in¬ 
cluses  dans  des  filaments  en  massue  qui 
irradient  en  gerbe  d’un  placenta  central  ba¬ 
silaire.  Des  tétraspores  sphériques  contenus 
dans  les  cellules  de  la  périphérie,  et  se  di¬ 
visant  triangulairement  en  quatre  spores. 
Tels  sont  les  caractères  auxquels  on  peut  dis¬ 
tinguer  ce  genre  de  ceux  qui  l’avoisinent 
dans  la  même  tribu.  C’est  le  Fucus  palma- 
tus  Lin.,  qui  en  est  devenu  le  type.  (C.  M.) 

RHOÉ.  Rhœa.  crust.  —  C’est  un  genre 
de  l’ordre  des  Isopodes,  de  la  section  des 
Isopodes  marcheurs,  de  la  famille  des  Asel- 
lotes,qui  a  été  établi  par  M.  Milne  Edwards. 
Les  Rhoés  ne  diffèrent  guère  des  Apseudes 
(voy.  ce  mot)  que  par  la  conformation  des 
antennes.  Celles  de  la  première  paire  sont 
très  grandes  et  se  terminent  par  deux  filets 
multi-articulés ,  à  peu  près  comme  chez  les 
Crevettes  {voy.  ce  mot);  tandis  que  celles  de 
la  seconde  paire,  insérées  au-dessous  des  pré¬ 
cédentes  ,  sont  grêles  et  courtes  ;  les  pattes 
de  la  seconde  paire  sont  terminées  par  un 
ongle  pointu  et  dentelé  sur  le  bord  infé¬ 
rieur.  Les  fausses  pattes  des  cinq  premières 
sont  allongées  et  dirigées  en  bas  ;  enfin  les 


fausses  pattes  de  la  sixième  paire  se  compo¬ 
sent  d’un  pédoncule  cylindrique  et  recourbé 
en  dedans,  auquel  se  fixent  deux  filets  multi- 
articulés,  dont  un  très  court,  et  l’autre,  au 
contraire,  extrêmement  long.  On  ne  connaît 
qu’une  seule  espèce  de  ce  genre  :  c’est  la 
Rhoé  de  Latreille  ,  Rhœa  Latreillii  Edw. 
{Ann.  des  sc.  nat .,  lre  série,  t.  XIII,  p.  288, 
pl.  13,  A  ,  fig.  1  à  8).  Cette  espèce  a  été 
rencontrée  sur  les  côtes  de  la  Bretagne. 

(H.  L.) 

RIIOEADÉES.  Rhœadeœ.  bot.  ph.  — 
M.  Endlicher  donne  ce  nom  à  une  grande 
classe  qu’il  compose  des  Papavéracées  , 
Fumariacées  ,  Crucifères,  Capparidées ,  Ré- 
sédacées  et  Datiscées.  Ce  nom  semble  avoir 
pour  étymologie  celle  du  Pavot  ( Rhœas )  due 
au  suc  qui  s’en  écoule  ,  suc  qu’on  ne  re¬ 
trouve  pas  dans  la  plupart  de  ces  familles; 
et,  par  conséquent,  c’est  seulement  leur 
analogie  avec  le  Payot  qu’il  doit  rappeler, 

(Ad.  J.) 

RHOMBE.  Rhombus  ( rhombus ,  rhombe). 
poiss.  —  Genre  de  l’ordre  des  Acanthoptéry- 
giens,  famille  des  Scombéroïdes,  établi  par 
Lacépède  et  adopté  par  MM.  G.  Cuvier  et 
Valenciennes  ( Histoire  des  Poissons  ,  t.  IX, 
p.  400).  Ces  Poissons  se  rapprochent  beau¬ 
coup  des  Stromatées  proprement  dits;  ils  en 
diffèrent  principalement  par  la  présence 
d’une  petite  lame  tranchante  à  l’extrémité 
du  bassin  en  avant  de  l’anus.  On  en  connaît 
cinq  espèces:  Rhornb.  longipinnis ,  argenti - 
pinnis ,  xanthurus,  cryptosus  Cuv.  et  Val. 
( Stromateus  cryplosus  Nitah.),  crenulalus 
Cuv.  et  Val.  Ces  Poissons  vivent  dans  l’o¬ 
céan  Atlantique,  sur  les  côtes  de  l’Améri¬ 
que. 

RÏIOMBIFOLIEM,  L.-C.  Rich.  {Msc.). 
bot.  ph.  -  Synon.  de  Neurocarpum,  Desv. 

RilOMBILLE.  crust.  —  Synonyme  de 
Gonoplace.  Voy.  ce  mot.  (H.  L.) 

RHOMBIQUES.  min.  —  Deuxième  tribu 
de  l’ordre  des  Carbonates.  Voy.  ce  mot. 

*RHOMBOCÉFHALE./î  hombocephalus . 
myriap.  —  C’est  un  genre  de  l’ordre  des  Chi- 
lopodes ,  de  la  famille  des  Scolopendrides , 
établi  parM.  G.  Newport,  et  dont  les  carac¬ 
tères  peuvent  être  ainsi  présentés  :  Segment 
céphalique  allongé,  subtriangulaire;  le  sous- 
basilaire  et  la  lèvre  très  étroits.  Cinq  espè¬ 
ces  composent  cette  nouvelle  coupe  géné¬ 
rique;  parmi  elles,  je  citerai  le  Rhombocé- 


RHO 


RH  U 


123 


phale  a  front  vert  ,  Rhombocephalus  viridi- 
frons  Newpt.  ( Trans .  Linn.  Societ.  of  Lon¬ 
don  ,  t.  XIX,  p.  428).  (H.  L.) 

*RHOMBODERA  (pop.Soç ,  rhomboïde  ; 
3epn  ,  cou),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des  Ca- 
rabiques  et  de  la  tribu  des  Troneatipennes, 
établi  par  Reiche  (  Revue  zoologique,  1842, 
p.  313)  sur  deux  espèces  de  Colombie, 
nommées  R.  virgala  et  atrorufa  R.  (C.) 

*RHOMBODERA  (pô^oç,  rhombe  ;  Sépn, 
cou),  ins.  —  M.  Burmeister  ( Handb .  der 
Entom.)  désigne  ainsi  une  division  dans  le 
genre  Mantis  de  l’ordre  des  Orthoptères. 

(Bl.) 

RHOMBOÈDRE  ou  RH  OMBOSDE .  min. 
—  On  donne  ce  nom  à  un  solide  qui  diffère 
du  prisme  quadrangulaire  en  ce  que  les  six 
faces  rhombes  sont  égales,  semblables  et 
disposées  symétriquement  autour  d’un  axe 
passant  par  deux  angles  solides  opposés.  Le 
Rhomboèdre  peut-être  aigu  ou  oblus  ;  il  est 
aigu  quand  l’inclinaison  des  faces  à  l’axe 
constitue  elle-même  un  angle  aigu;  il  est 
oblus  quand  cet  angle  est  lui-même  obtus. 

RHOMBOÉDRÏQUES.  min.  —  Première 
tribu  de  l’ordre  des  Carbonates.  Voy.  ce 
mot. 

*RHOMBOGLOSSUS  (oép.Soç ,  rhombe  ; 
j/Awaaa,  langue),  rept. — Genre  de  la  famille 
des  Bufonoïdes,  établi  par  MM.  Duméril  et 
Bibron  (Erpétologie,  VIU).  Voy.  bufonoïdes. 

RHOMBOÏDE,  min.  —  Voy.  rhomboèdre. 

RHOMBONYX  ,  Kirby  ,  Hope  ( Coleopte - 
rist's  manual ,  t.  I,  p.  41).  ins.  —  Syno¬ 
nyme  de  Anomala,  Megerle,  Burmeister.  (C.) 

*RH0MBOPALPA  (pôp.Soc,  rhomboïde  ; 
palpus,  palpe),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères ,  de  la  famille 
des  Cycliques  et  de  la  tribu  des  Galérucites, 
proposé  par  nous  et  adopté  par  Dejean  ( Ca - 
tal.j  3e  éd.,  p.  399).  Nous  l’avons  établi 
sur  deux  espèces  des  Indes  orientales  nom¬ 
mées  R.  decempunctata  Schœnhr.  et  macu- 
liventris  Chv.  (C.) 

*R H OMBOR HÏN A  (popSoq ,  rhomboïde  ; 
ptV,  nez),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  de  la  famille  des  Lamel¬ 
licornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  mé- 
litophiles,  établi  par  Hope  (Coleoplerisl’s  ma¬ 
nual,  t.  I,  p  120),  adopté  par  Westwood, 
Burmeister  et  Schaum  (Ann.  de  la  Soc.  eut. 
de  France,  2e  série,  t.  111 ,  p.  33)  ,  et  qui 


renferme  8  espèces  appartenant  à  l’Asie, 
savoir:  R.  Royli,  hyacinthina ,  Japonica 
Hope,  Ruckeri  Saunders,  Resplendens  Schr., 
Mellyi ,  opalina.  G.  P.  et  apicalis  Westw.  (C.) 

RIIOPALA  (po'-nrcJov,  massue),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Protéacées,  tribu  des 
Grevillées,  établi  par  Aublet  (Guian.,  I,  83, 
t.  32).  L’espèce  type,  RhopalamontanaAubl ., 
est  originaire  de  l’Amérique  tropicale. 

*RHOPAEOCERlJS  (  poV«)ov  ,  massue  ; 
xtpaç ,  corne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères  ,  famille  des  Xylo¬ 
phages  ,  tribu  des  Monotomites ,  établi  par 
Redtenbacher  (  Quœdam  généra  et  species 
Coleopterorum  archiducatus  Austriæ  nondum 
descriptorum  Vindobonœ ,  1842).  11  a  pour 
type  le  R.  setosus  R.  ( Spartycerus  Rondani 
Motc.  ,  Monotoma  Rondani  Kunze ,  Gr.  ), 
espèce  qui  est  propre  à  plusieurs  contrées 
d’Europe.  (C.) 

*RHOPALODON(poWov,  massue;  hSovq, 
cvtoç,  dent),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Sauriens  établi  par  Fischer  (Lett.  à  M.  Murch. 
1841).  Voy.  SAURIENS. 

*RHOP  A  LOG  A  STE  R  (âoWov,  massue  ; 
yacr-r/îp,  abdomen),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Diptères  brachocères,  famille  desTanys- 
tomes ,  tribu  des  Asiliques  ,  établi  par 
M.  Macquart (Diptères,  suites  à  Buffon,  édit. 
Roret,  t.  I,  p.  299).  L’espèce  type  ,  Rhopa- 
logaster  longicornis  Macq.  (Laphria  id. 
Wied.),  vit  au  Brésil.  (L.) 

*RHOPALOPIïORA  (  poVoAov ,  massue  ; 
cp/pw,  porter),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères ,  famille  des 
Longicornes ,  tribu  des  Cérambycins,  créé 
par  Serville  et  adopté  par  Dejean  (Cata¬ 
logue,  3e  édition,  p.  339).  Ce  genre  se  com¬ 
pose  de  treize  espèces  américaines.  Nous  ci¬ 
terons  seulement  les  suivantes:  R.  collaris, 
axillaris  KL,  cupicollis  Guér.,  bicolor?  t. 
(collaris  Gr.,  sanguinicollis  Dcj.,  Serv.). 

(C.) 

RHOPHJM,  Schreb.  (Gen.,  n.  1382).  bot. 
ph.' — Synon.  de  Meborea,  Aubl. 
*RHUCACOPHILAouRH!CACOPIHRA 
(pua|,  axoç,  ruisseau;  epGoç,  qui  aime),  bot. 
pii. — Genre  de  la  famille  des  Liliacées,  tribu 
des  Asparagées,  établi  par  Bluine  (Enum. 
pl.  Jav.,  I,  13).  Sous-arbrisseaux  des  Mo- 
luques.  Voy.  liliacées. 

RHUBARBE.  Rheum  (de  pAo,  je  coule). 
BOT-  ph.— Genre  de  la  famille  desPolygonées, 


RHU 


RHU 


124 

de  l’Ennéandrie  trigynie  dans  le  système  de 
Linné.  Il  est  formé  de  grandes  plantes  her¬ 
bacées  vivaces,  qui  croissent  principalement 
dans  les  parties  moyennes  de  l’Asie.  De  leur 
rhizome  épais  et  charnu  s’élève  une  tige 
droite,  cannelée;  leurs  feuilles  sont  grandes, 
plus  ou  moins  découpées.  Leurs  petites  fleurs, 
jaunâtres  ou  verdâtres,  forment  de  nombreu¬ 
ses  grappes  paniculées,  et  présentent:  Un 
périanthe  à  six  folioles  sur  deux  rangs,  sou¬ 
dées  entre  elles  par  leur  base,  sur  lesquelles 
s’insèrent  neuf  étamines,  dont  deux  placées 
devant  chacune  des  folioles  externes,  et  une 
devant  chacune  des  trois  divisions  internes  ; 
un  pistil  à  ovaire  triangulaire,  uniloculaire, 
surmonté  de  trois  styles  courts  et  terminés 
par  autant  de  stigmates.  A  ces  fleurs  succède 
un  akène  à  trois  angles  saillants  et  membra¬ 
neux,  accompagné  à  sa  base  par  le  périanthe 
persistant,  Quelques  espèces  de  ce  genre  ont 
une  grande  importance  en  médecine,  parti¬ 
culièrement  la  suivante: 

1.  Rhubarbe  palmée,  Rheum  palmalum 
Linné.  Cette  espèce  croît  naturellement  en 
Chine  et  sur  le  plateau  central  de  l’Asie. 
Son  rhizome  constitue  la  substance  qui,  sous 
les  noms  de  Rhubarbe  de  Chine ,  Rhubarbe  de 
Moscovie,  est  employée  journellement  en  mé¬ 
decine.  C’est  une  plante  haute  de  1  mètre 
ou  davantage,  caractérisée  surtout  par  ses 
grandes  feuilles  palmées  profondément,  à 
lobes  profonds,  aigus,  dentés  et  sinués  sur 
leur  bord  ,  rudes  en  dessus ,  un  peu  blan¬ 
châtres  et  pubescentes  en  dessous,  à  grosses 
nervures  saillantes,  portées  sur  un  long  pé¬ 
tiole  cannelé,  embrassant  à  sa  base.  On  croit 
généralement  que  le  rhizome  de  cette  espèce 
constitue  la  Rhubarbe  du  commerce  ;  cepen¬ 
dant  la  certitude  n’est  pas  complète  à  cet 
égard,  les  Chinois,  qui  ont  le  monopole  du 
commerce  de  cette  substance,  ayant  soin  de 
cacher  son  origine  véritable.  Récemment 
même  on  a  pensé  que  la  vraie  Rhubarbe  de 
Chine  pourrait  bien  provenir  d’une  autre 
espèce  de  Rheum  que  M.  Colebrocke  a  dé¬ 
crite  sous  le  nom  de  Rheum  australe.  Quoi 
qu’il  en  soit  au  sujet  de  cette  difficulté ,  le 
commerce  nous  apporte  deux  sortes  de  Rhu¬ 
barbes  désignées  sous  les  noms,  l’une  de 
Rhubarbe  de  Chine ,  l’autre  de  Rhubarbe  de 
Moscovie.  La  première  est  celle  qui  nous  ar¬ 
rive  de  Chine  par  mer  ;  la  seconde  est  celle 
qui  nous  parvient  par  la  voie  de  terre  et  par 


les  caravanes.  La  Rhubarbe  de  Chine  est  en 
morceaux  arrondis,  percés  d’un  assez  petit 
trou  par  lequel  on  avait  fait  passer  une 
ficelle  pour  les  suspendre  en  les  desséchant, 
jaune  sale  ou  brunâtre  à  l’extérieur,  d’un 
rouge  terne  à  l’intérieur  avec  des  sortes  de 
marbrures  blanches  ;  sa  texture  est  com¬ 
pacte;  elle  a  une  odeur  forte  et  particulière; 
sa  poudre  est  d’un  fauve  clair;  elle  craque 
sous  la  dent ,  et,  lorsqu’on  la  mâche ,  elle 
jaunit  la  salive.  Elle  subit  assez  souvent, 
pendant  son  transport  par  mer,  des  avaries 
et  des  altérations  que  la  fraude  déguise.  La 
Rhubarbe  de  Moscovie  est  supérieure  en 
qualité  à  la  précédente,  bien  qu’elle  pro¬ 
vienne  comme  elle  de  la  Chine  et  de  la 
Tartarie  ;  cette  supériorité  est  due  à  ce  que 
le  gouvernement  russe  fait  opérer  avec  grand 
soin  le  triage  et  la  manipulation  de  cette 
substance  lorsqu’elle  a  été  apportée  par  les 
caravanes.  Les  Russes  qui  en  font  le  com¬ 
merce  vont  l’acheter  sur  les  lieux  mêmes  de 
sa  provenance,  et  ils  l’apportent  ensuite  à 
Kiachta  ,  sur  les  frontières  de  la  Sibérie  ; 
dans  cette  ville,  qui  en  est  l’entrepôt  géné¬ 
ral  ,  la  Rhubarbe  est  triée  avec  soin,  mondée 
et  grattée;  après  quoi  elle  est  envoyée  à 
Saint-Pétersbourg,  d’où  le  commerce  la  ré¬ 
pand  en  Europe.  La  Rhubarbe  de  Moscovie 
se  distingue  de  celle  dite  de  Chine  ,  parce 
qu’elle  est  en  morceaux  plus  petits  ,  quel- 
quelquefois  anguleux,  percés  d’un  trou  plus 
grand  ;  elle  est  jaune  à  l’extérieur,  rougeâtre 
et  marbrée  de  blanc  à  l’intérieur  ;  elle  est 
moins  compacte  que  celle-ci,  mais,  du  reste, 
elle  a  même  odeur,  même  saveur,  et  elle 
craque  également  sous  la  dent.  En  Chine  , 
on  arrache  la  Rhubarbe  pendant  l’hiver, 
celle  qui  a  été  retirée  de  terre  pendant  que 
la  plante  est  en  végétation  étant  toujours  de 
qualité  inférieure.  Les  rhizomes  arrachés 
sont  nettoyés,  raclés  et  coupés  en  morceaux 
qu’on  commence  à  dessécher  en  les  plaçant 
sur  des  tables,  et  en  les  retournant  trois  ou 
quatre  fois  par  jour.  Après  quatre  jours, 
ces  morceaux  ont  commencé  à  prendre  de  la 
consistance  ;  on  les  enfile  alors  à  une  fi¬ 
celle,  et  on  les  suspend  au  vent  et  à  l’ombre 
pour  achever  leur  dessiccation.  C’est  à  cette 
dernière  opération  qu’est  dû  le  trou  qui  les 
traverse  et  qui  est  plus  grand  dans  la  Rhu¬ 
barbe  de  Moscovie,  parce  que  ,  lors  du  net¬ 
toyage  opéré  à  Kiachta,  on  en  a  raclé  le 


rh  a 


RH  Y 


1*25 


contour  pour  aviver  la  surface.  Depuis  plu¬ 
sieurs  années ,  on  a  essayé  de  cultiver  le 
Rheum  palmatum  en  Europe.  Il  y  réussit 
très  bien  en  pleine  terre. ,  même  sous  le 
climat  de  Paris  ;  il  est  bon  seulement  de  le 
couvrir  de  feuilles  pendant  les  grands  froids. 
Mais  la  Rhubarbe  qu’on  obtient  ainsi  est 
toujours  bien  inférieure  à  celle  qui  arrive 
de  l’Asie;  sa  texture  est  moins  compacte  ; 
elle  est  notablement  plus  légère  ;  de  plus, 
elle  ne  craque  pas  sous  la  dent.  La  Rhubarbe 
opère  comme  tonique  lorsqu’elle  est  admi¬ 
nistrée  à  faibles  doses;  tandis  qu’à  la  forte 
dose  de  4  grammes  environ,  elle  agit  comme 
purgatif  et  tonique  à  la  fois.  La  médication 
qu’elle  produit  est  douce  ;  aussi  administre- 
t-on  journellement  cette  substance  >  parti¬ 
culièrement  aux  enfants  et  aux  femmes. 
On  en  fait  également  usage  pour  combattre 
les  faiblesses  d’estomac  et  d’intestins  ,  les 
diarrhées ,  etc.  Enfin  on  la  recommande 
comme  vermifuge  pour  les  enfants.  On  ad¬ 
ministre  la  Rhubarbe  ,  soit  en  poudre  ,  en 
suspension  dans  un  liquide,  ou  incorporée 
dans  une  autre  substance,  soit  en  infusion, 
soit  enfin  en  décoction;  quelquefois  aussi 
on  la  donne  à  mâcher  en  recommandant 
d’avaler  la  salive  avec  tout  ce  qu’elle  a  dis¬ 
sous.  L’analyse  a  montré  dans  cette  sub¬ 
stance  :  un  principe  particulier,  la  Rhubar- 
barine  ,  ou  Rhéine  ,  ou  jaune  de  Rhubarbe  , 
qui  lui  donne  sa  couleur,  sa  saveur  et  son 
odeur;  une  faible  quantité  d’huile  fixe  ;  de 
la  gomme  et  de  la  fécule;  une  forte  pro¬ 
portion  d’oxalate  de  chaux  ,  du  sulfate  de 
chaux  et  quelques  autres  sels  ;  enfin  du  li¬ 
gneux.  On  y  avait  signalé  encore  un  acide 
libre  qu’on  avait  regardé  comme  nouveau  , 
et  auquel  Thompson  avait  donné  le  nom  d’a¬ 
cide  rheumique.  Mais  il  a  été  reconnu  que 
ce  n’était  que  de  l’acide  oxalique  uni  à  de  la 
matière  végétale. 

Quelques  autres  espèces  de  Rhubarbes 
possèdent  des  propriétés  analogues  a  celles 
de  la  Rhubarbe  palmée,  prononcées  à  des 
degrés  divers.  Telles  sont:  La  Rhubarbe 
rhapontic,  Rheum  Rhaponticum  Linné,  vul¬ 
gairement  nommée  Rhapontic  ,  Rhubarbe 
pontique,  Rhubarbe  anglaise ,  plante  sponta¬ 
née  dans  la  Thrace,  la  Tartarie,  le  long  du 
Bosphore,  etc.  Son  rhizome  est  un  peu  âcre, 
moins  odorant  et  moins  amer  que  celui  de 
l’espèce  précédente  en  place  duquel  on  l’em¬ 


ploie  quelquefois,  bien  qu’il  ait  moins  d’ac¬ 
tivité.  La  Rhubarbe  ondulée,  Rheum  undu- 
latum  Linné,  qui  croît  naturellement  en 
Sibérie  et  en  diverses  parties  de  la  Russie, 
et  de  laquelle  on  a  cru  longtemps  que  pro¬ 
venait  la  Rhubarbe  du  commerce.  En  Angle¬ 
terre,  on  la  cultive  comme  potagère,  et  l’on 
mange  les  côtes  de  ses  feuilles  préparées  de 
diverses  manières. 

Depuis  quelques  années  on  a  beaucoup 
vanté,  pour  le  parti  qu’on  pourrait  en  tirer 
en  Europe,  la  Rhubarbe  groseille,  Rheum 
Ribes  Linné,  espèce  du  Liban  et  de  la  Perse, 
remarquable  par  la  pulpe  rougeâtre  qui  dis¬ 
tingue  ses  fruits  et  de  laquelle  elle  tire  son 
nom  spécifique.  Desfontaines  lui  a  consacré 
un  mémoire  spécial  ( Annales  du  Musée,  t.  II, 
p.  261,  tab.  49).  Dans  la  Perse  et  dans  la 
Turquie  d’Asie,  la  Rhubarbe  groseille  est 
cultivée  comme  potagère.  Ses  jeunes  tiges  , 
ses  pétioles  et  ses  feuilles  ont  une  acidité 
agréable;  on  les  mange  soit  crus  et  assaison¬ 
nées  avec  du  sel  et  du  vinaigre,  soit  confits 
au  sucre,  entiers  ou  réduits  en  pulpe,  soit 
enfin  préparés  en  conserve.  On  les  emploie 
aussi  comme  médicament,  ainsi  que  le  rhi¬ 
zome,  et  on  les  regarde  comme  toniques, 
apéritifs  et  rafraîchissants.  Cette  plante  est 
encore  rare  dans  les  jardins  d’Europe  et, 
par  conséquent,  encore  sans  utilité  pour 
nous.  (P.  D.) 

RHUDINOSOMbS.  ins.  — Pour  Rhadino - 
somus. 

IIHI.S.  bot.  pu.  —  Nom  scientifique  du 
genre  Sumac.  Voy.  ce  mot. 

*RHYACOPHÏLA  (  ruisseau  ;  < ?l- 
a£co,  aimer),  ms.  — Genre  de  la  tribu  des 
Phryganiens,  groupe  desHydropsychites,  éta¬ 
bli  par  M.  Pictet  ( Recherch .  Phrygan.)  sur 
des  espèces  dont  les  ailes  sont  sans  nervures 
transversales,  les  palpes  simples  avec  leur 
dernier  article  ovoïde,  et  les  jambes  antérieu¬ 
res  munies  de  trois  éperons.  Ces  Névroptè- 
res  fréquentent  le  bord  des  ruisseaux.  Les 
larves  de  beaucoup  d’entre  eux  ne  se  forment 
pas  de  fourreaux  mobiles;  elles  se  trouvent 
ordinairement  sous  les  pierres  et  se  construi¬ 
sent  un  abri  solide  au  moment  de  leur  mé¬ 
tamorphose  en  nymphe.  M.  Pictet  en  décrit 
trente  espèces  ;  mais,  les  caractères  spécifi  ¬ 
ques  étant  très  difficiles  à  reconnaître  dans 
ce  genre,  certaines  variétés  ont  préalablement 
été  considérées  comme  des  espèces  particu- 


RH  Y 


RH  Y 


126 

lières.  M.  Rambur  en  a  fait  connaître  une 
aussi  sous  le  nom  de  R.  irrorella.  En  outre 
nous  citerons  les  R.  vulgaris  Pictet,  umbrosa 
( Phrygana  umbrosa  Linn.),  etc.  Tous  les 
Rhyacophiles  connus  sont  Européens.  (Bl.) 

RHYACOPIULUS.  ois.  —  Genre  établi 
par  Kaup  aux  dépens  des  Tringas  sur  le  Tr. 
glareola  de  Linné.  (Z.  G.) 

*RHYIîPHEIVES(pv»ïj{p£vfa,  eomblé  de  ri¬ 
chesses).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  tétrarnères,  de  la  famille  des  Curcu- 
lionides  gonatocères  et  de  la  division  des 
Apostasimérides  cryptorhynchides  ,  établi 
par  Schœnherr  ( Généra  et  species  Curcul. 
synonymia,  t.  IV,  p.  312-8,  I.  p.  402),  qui 
a  été  reproduit  depuis  par  Solier  ( Annales 
de  la  Soc.  entom.  de  France ,  t.  VII,  p.  22  , 
pl.  1-5)  sous  le  nom  de  Physotorus.  Ce  genre 
renferme  six  espèces  du  Chili,  savoir  :  R. 
incas  (humer alis  Guer.) ,  Cacicus  (  Gayi 
Guer.)  Sch.,  Mallei,  Lævirostris ,  Gouroaui , 
Sol.,  et  laleralis  Guer.  Ces  Insectes  sont 
biglobuleux,  d’un  noir  luisant,  couverts 
de  tubercules  avec  des  lignes  blanches  sur 
les  épaules.  (C.) 

*RHYGMATOCERA  (fôypa,  fente;  xi- 
paç ,  corne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des  Bra- 
chélytres  et  de  la  tribu  des  Staphyliniens , 
proposé  par  Motchoulski  ( Extrait  du  bulletin 
de  la  Société  imp.  des  naturalistes  de  Moscou, 
t.  XVIII,  1845,  p.  40),  et  qui  a  pour  type 
la  R.  niiida  de  l’auteur.  Elle  provient  de  la 
Géorgie  asiatique,  a  le  faciès  des  Heterothops 
ou  de  quelques  Tachinus  terminés  en 
pointe,  et  se  distingue  de  ces  deux  genres 
en  ce  que  le  1er  article  des  antennes  est  for¬ 
tement  allongé.  (C.) 

IIIIYMA ,  Scop.  (Introduct.,  n.  1185). 
bot.  ph.  —  8yn.  de  Mesua ,  Linn. 

11111 ACUAKTHE11A  (  p ,  bec  ;  àv- 
Gyjpa ,  anthère),  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Mélastomacées ,  tribu  des  Lavoi- 
siérées,  établi  par  De  Candolle  ( Prodr .,  III, 
106).  L’espèce  type,  Rhynch.  grandiflora 
DC.(Melastoma  id.  Aubl.,  Rhexiaid.  Bon  pi.)', 
est  un  arbrisseau  qui  croit  dans  l’Amérique 
tropicale. 

ÏUÏYUCHASPÏS.  ois.  —  Genre  établi  par 
Stephens  dans  la  famille  des  Canards,  et  dont 
le  type  est  le  Souchet,  An.  clypeata  Linné. 

(Z.  G.) 

RHYNCHËE.  Rhynchæa .  ois.  —  Genre 


de  la  famille  des  Bécasses  ( Scolopacidées ) 
dans  l’ordre  des  Échassiers  ,  caractérisé  par 
un  bec  plus  long  que  la  tête,  assez  grêle,  un 
peu  renflé  vers  le  bout,  à  mandibule  supé¬ 
rieure  lisse  et  courbée  à  la  pointe,  sillonnée 
sur  les  côtés  dans  toute  sa  longueur,  plus 
longue  que  l’inférieure,  celle-ci  étant  un 
peu  déprimée,  droite,  et  sans  trace  de  sil¬ 
lons;  des  narines  latérales ,  linéaires,  per¬ 
cées  à  la  base  du  bec  ;  des  tarses  médiocres, 
nus,  réticulés;  les  doigts  externe  et  médian 
unis  à  la  base  par  une  très  petite  mem¬ 
brane,  l’interne  totalement  libre,  et  le 
pouce  court ,  articulé  sur  le  tarse  au-dessus 
des  autres  doigts;  des  ailes  courtes,  un  peu 
concaves,  les  deuxième  et  troisième  rémiges 
étant  presque  égales  et  les  plus  longues  de 
toutes;  une  queue  courte,  conique,  formée 
de  douze  rectrices. 

Les  Rhynchées  étaient  placés  par  Linné 
dans  le  grand  genre  Scolopaæ;  G.  Cuvier  les 
en  a  séparés  génériquement;  et  cette  divi¬ 
sion  a  été  acceptée  par  tous  les  ornitholo¬ 
gistes  Vieillot  qui,  de  son  côté,  avait  fait  de 
ces  Oiseaux  un  genre  particulier  sous  le  nom 
de  Chorlile  ( Rostratula ),  a  plus  lard  aban¬ 
donné  cette  dénomination  pour  celle  que 
G.  Cuvier  avait  proposée. 

Par  leurs  caractères  physiques,  les  Rhyn¬ 
chées  paraissent  former  la  transition  natu¬ 
relle  des  Bécasses  proprement  dites  aux 
Barges  ou  aux  Chevaliers.  Leurs  mœurs  sont 
presque  totalement  inconnues.  Si  l’on  en 
juge  par  analogie,  l’on  peut  croire  qu’ils  ont 
le  même  genre  de  vie  que  les  Bécassines 
auxquelles  ils  ressemblent  par  leurport,  mais 
dont  ils  se  distinguent  beaucoup  par  leur 
plumage.  Tout  ce  que  l’on  sait ,  c’est  qu’ils 
se  tiennent  sur  le  bord  des  marais  et  sou¬ 
vent  dans  l’eau;  qu’ils  se  font  chasser 
comme  les  Râles  ,  en  courant  avec  vitesse 
devant  les  chiens,  et  que  leur  vol  est  court, 
pesant  et  peu  soutenu. 

Les  Rhynchées  ont  donné  lieu  à  quelques 
doubles  emplois:  ainsi  des  espèces  que  l’on 
décrivait  comme  distinctes  se  rapporteraient, 
selon  M.  Temminck,  à  une  seule  qui  est  le 
Rhynchée  jaspé  ,  Rhyn.  variegata  Vieillot 
(Gai.  des  Ois.,  pl.  240),  ou  la  Scolopax  Ca- 
pensis  de  Gmelin.  L’individu  figuré  dans  les 
planches  enluminées  deBufion,  sous  le  nu¬ 
méro  270,  et  le  Chevalier  vert  (Briss.  et 
Buiî.),  Rallus  Bengalensis  Ginel.,  ne  sc- 


127 


RHY  R H Y 


raient  que  la  même  espèce  à  des  étals  d’âge 
différents. 

Le  Rhynchée  jaspé,  s’il  est  vrai  que  toutes 
les  variétés  que  l’on  y  rapporte  constituent 
une  seule  et  même  espèce,  habite  Java,  les 
Indes,  Pondichéry,  la  Chine  et  le  cap  de 
Bonne-Espérance. 

Une  seconde  espèce,  à  plumage  brun  ta¬ 
cheté  de  jaune,  de  roux  et  de  blanc,  a  été 
décrite  par  M.  Valenciennes  (2e  cahier  du 
Bulletin  des  sciences  nat.  de  Férussac  ),  sous 
le  nom  de  Rhynchée  Saint-Hilaire  (  Rhyn. 
Hilarea  Val.).  (Z.  G.) 

*RHÏNCHELYTRUM  (pvyXoç,  bec  ;  ftu- 
tocv ,  enveloppe),  bot.  ph. —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Graminées  ,  tribu  des  Panicées, 
établi  par  Nees  (ex  Lind.  Introduct édit., 
II,  p.  446).  Gramens  du  Cap.  Voy.  grami¬ 
nées. 

*RHYNCHÆMJS  (pvyX«iva,  qui  a  un 
grand  nez),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  de  la  famille  des 
Curculionides  gonatocères,  établi  par  Clair- 
ville  ( Fauna  Helvetica),  et  composé  d’espèces 
sauteuses,  telles  que  les  Orchestes.  etc.,  etc. 
Fabricius  puis  Olivier  y  ont  adjoint  pres¬ 
que  tous  les  Curculionides  longirostres 
ayant  des  antennes  insérées  entre  l’extrémité 
elle  milieu  de  la  trompe,  laquelle  est  cy¬ 
lindrique,  plus  courte  que  le  corps,  avancée 
et  arquée.  Cette  dénomination  générique  a 
disparu  dans  les  distributions  méthodiques 
des  auteurs  modernes.  (Voy.  l’ouvrage  de 
Schœnherr  (Généra  et  sp.  Curculionidum 
synonymia ,  t.  V,  VI  et  VII),  où  les  espèces 
ainsi  appelées  sont  distribuées  dans  divers 
genres  ou  divisions).  (C.) 

RHYNCI1ITES  (puyX c'ov ,  qui  a  un  petit 
bec),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères,  de  la  famille  des  Curculionides 
orthocères  et  de  la  division  des  Atiélabides, 
créé  par  Herbst  ( Coléopt .,  t.  7,  p.  123)  et 
généralement  admis  depuis.  Schœnherr  (Dis- 
positio  melhodica ,  p.  44;  Généra  et  sp.  Cur- 
cul.syn.y  t.  I,  p.  210;V,  p.  320)  y  rapporte 
une  soixantaine  d’espèces,  dont  41  appartien¬ 
nent  à  l’Europe,  8  à  l’Asie,  7  à  l’Amérique 
et  4  à  l’Afrique.  Parmi  elles  nous  ci'erons 
les  suivantes  :  R.  œquatus ,  Bacchus,  cupreus, 
populi,  alliarii  Linné,  bicolor,  Hungaricus, 
planirostris ,  betuleti ,  pubescens,  hirtus ,  be- 
tuli  F. ,  et  cornicus  III.,  etc.,  etc.  Leurs 
larves  roulent  les  feuilles  de  certains  ar¬ 


bres  ,  et  la  neuvième  et  la  dernière  cau¬ 
sent  un  dégât  assez  notable  aux  vignobles 
et  aux  vergers,  d’autant  plus  grand  que  ces 
Insectes,  éclosant  en  grand  nombre  à  l’épo¬ 
que  du  développement  des  bourgeons  qu’ils 
rongent,  anéantissent  ainsi  les  récoltes. 
Plus  tard  leurs  larves  s’attaquent  aux 
feuilles.  Du  reste,  ce  sont  de  fort  jolis  Co¬ 
léoptères  à  couleurs  tranchées,  vives  ou  mé¬ 
talliques.  (C.) 

RYIVCHOBDELLE.  Rhynchobdella  (pvy- 
Xoç,  bec;  6<ùrUa,  sangsue),  poiss. — Genre 
de  la  famille  des  Acanthoptérygiens,  famille 
des  Seombéroïdes,  établi  par  Bloch  et  carac¬ 
térisé  de  la  manière  suivante  par  MM.  G. 
Cuvier  et  Valenciennes  ( Histoire  des  Poissons , 
t.  VIII,  p.  441):  Corps  allongé,  comprimé; 
museau  pointu,  proéminent,  de  substance 
charnue  ou  membraneuse  ;  bouche  peu  fen¬ 
due;  dents  en  velours;  ouïes  ouvertes  seu¬ 
lement  en  dessous,  mais  largement,  et  fer¬ 
mées  en  arrière  ;  deux  ou  trois  épines  au- 
devant  de  l’anale  ;  épines  dorsales  nombreu¬ 
ses  ;  ventrales  nulles. 

Ce  genre  renferme  neuf  espèces  décrites 
par  MM.  Cuvier  et  Valenciennes  (loco  cilato) 
et  réparties  en  deux  sous-genres. 

1.  Rhynchobdelles  proprement  dites.  Mu¬ 
seau  concave  et  strié  en  dessous;  trois  na¬ 
geoires  verticales  séparées. 

Une  seule  espèce  constitue  ce  groupe  ;  c’est 
la  Rhynchobdelle  qeillée  ou  Aral  de  Coro¬ 
mandel,  R.  ocellata  Cuv.  et  Val.  (Ophidium 
aculeatum  Bl.),  qui  habite  les  rivières  et  les 
étangs  d’eau  douce  des  environs  de  Pondi¬ 
chéry.  Sa  taille  est  d’environ  30  centimètres. 
C’est  la  même  espèce  qui  a  servi  à  Lacépède 
pour  l’établissement  de  son  genre  Macro- 
gnathe. 

2.  Mastacemble  ,  Maslacembelus .  Museau 
charnu,  simplement  conique,  sans  stries  ni 
concavité;  nageoires  verticales  plus  ou  moins 
complètement  réunies. 

Huit  espèces  appartiennent  à  ce  groupe. 
Parmi  elles,  nous  citerons  les  M.  unicolor 
K.  et  V,  H.,  haleppensis  Cuv.  et  Val.  (Rhyn¬ 
chobdella  id.  BI.,Sch .), ponticerianus.,  punc - 
talus  Cuv.  et  Val.  Ces  Poissons  habitent 
principalement  les  mers  des  Indes.  Leur  taille 
varie  de  10  à  50  centimètres.  (M.) 

*RHYl\CHOBOTlIRlE.  Rhynchobothrium 
(pvyx°;,  trompe;  Sodptov ,  ventouse),  helm. 
—  M.  de  Blainville  s’est  servi  de  ce  nom  , 


198 


K  HT 


RHY 


emprunté  de  Rudolphi ,  pour  un  genre  de 
Vers  taénioïdes  dont  les  espèces  vivent  para¬ 
sites  des  Poissons  sélaciens.  Voici  comment 
il  en  établit  les  caractères  génériques  :  Corps 
fort  allongé  ,  tænioïde ,  composé  d’un  très 
grand  nombre  d’articles  enchaînés  ;  renfle¬ 
ment  céphalique  pourvu  de  deux  fossettes 
opposées,  et  de  quatre  tentacules  hérissés  et 
allongés  de  crochets. 

Quoiqu’il  admette  ce  genre  comme  dis¬ 
tinct,  M.  de  Blainville  pose  néanmoins  cette 
réserve  :  «  Il  reste  toutefois  à  s’assurer  si  les 
Floriceps  ,  tels  que  nous  les  avons  déünis , 
ne  seraient  pas  de  jeunes  animaux  non  en¬ 
core  parvenus  à  tout  leur  développement, 
et  alors  ces  deux  genres  devraient  être  réu¬ 
nis.  » 

M.  Dujardin  ( Helminthes ,  p.  545)  établit, 
en  effet,  une  famille  des  Rhynchobothriens 
dans  l’ordre  des  Helminthes  cestoïdes,  et  il 
y  rapporte  les  genres  suivants  : 

Rhynchobothrie ,  Anthocéphale  ou  Flori¬ 
ceps,  Tétrarhynque,  Gymnorhynque  etDe- 
bothriorhyque. 

Les  espèces  de  Rhynchobothries  signalées 
par  M.  Dujardin  sont  les  suivantes  : 

Rh.  coloratus ,  palcalus  et  bicolor.  La 
troisième  espèce  est  indiquée  ,  mais  avec 
doute,  comme  trouvée  dans  le  Scomber  pe- 
lamys  par  M.  Peters.  (P.  G.) 

RHYNCHOCARPA  (  pvyXoÇ ,  bec  ;  x«p- 
7toç  ,  fruit),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Cucurbitacées,  sous-ordre  des  Cucurbi- 
tées,  établi  par  Schrader  (  in  Linnœa,  XII , 
403  ).  Herbes  de  l’Afrique  tropicale.  Voy. 

CUCURBITACÉES. 

RHYNCHOCARPUS  ,  Less.  (  Synops.  , 
382).  bot.  ph. — Syn.  de  Rhynchopsidium, DC. 

*RYNCHOCINETES.  crust.  —  Ce  genre, 
qui  appartient  à  l’ordre  des  Décapodes  ma¬ 
croures,  à  la  famille  des  Salicoques  et  à  la 
tribu  des  Palémoniens ,  a  été  établi  par 
M.  Milne  Edwards.  Cette  nouvelle  coupe  gé¬ 
nérique  est  très  voisine  de  celle  des  Hippo- 
lytes  (voy.  ce  mot),  mais  se  distingue  de  tous 
les  autres  Macroures  par  la  conformation 
singulière  du  rostre  qui,  au  lieu  d’être  un 
simple  prolongement  du  front,  est  une  lame 
distincte  de  la  carapace  et  articulée  avec  le 
front,  de  manière  à  être  mobile  et  à  pouvoir 
s’abaisser  au-dessus  des  antennes  ou  s’élever 
verticalement;  du  reste,  cet  appendice  res¬ 
semble  beaucoup  par  sa  forme  au  rostre  des 


Hippolytes.  Il  est  très  grand,  en  forme  de 
lame  de  sabre  placée  de  champ  et  dentelée 
sur  les  deux  b^rds.  Les  yeux  sont  saillants, 
et,  lorsqu’ils  se  reploient  en  avant,  ils  se  lo¬ 
gent  dans  une  excavation  du  pédoncule  des 
antennes  supérieures  dont  l’article  basilaire 
est  grand  et  armé  en  dehors  d’une  lame 
spiniforme.  Les  filets  terminaux  de  ces  ap¬ 
pendices  sont  au  nombre  de  deux  et  présen¬ 
tent  la  même  conformation  que  chez  les 
Hippolytes.  L’appendice  lamelleux  des  anten¬ 
nes  externes  est  grand  et  triangulaire.  Les 
pattes-mâchoires  externes  sont  pédiformes 
et  allongées;  leur  dernier  article  est  grêle  , 
cylindrique  et  épineux  au  bout.  Les  pattes 
sont  semblables  à  celles  des  Hippolytes,  si 
ce  n’est  qu’on  trouve  au  côté  externe  de  la 
base  de  chacune  d’elles  un  petit  appendice 
palpiforme  rudimentaire,  et  que  le  tarse  de 
celles  de  la  seconde  paire  n’est  pas  muîti- 
articulé.  L’abdomen  ne  présente  rien  de  re¬ 
marquable.  Quant  aux  branchies,  elles  sont 
au  nombre  de  neuf  de  chaque  côté  On  ne 
connaît  qu’une  seule  espèce  de  ce  genre  qui 
est  le  Rhynchocjnète  type,  Rhynchocinetus 
typus  Edwards  ( Annales  des  sciences  naturel¬ 
les ,  2e  série,  t.  VII,  pl.  4,  G.).  Cette  espèce 
habite  l’océan  Indien;  elle  se  trouve  aussi 
dans  les  mers  de  l’Amérique  méridionale 
d’où  elle  a  été  rapportée  par  M.  Aie.  d’Orbi- 
gny,  et  que  M.  Edwards  et  moi  nous  avons 
figurée  dans  les  Crustacés  de  V Amérique  mé¬ 
ridionale  ,  pl.  17,  fig.  1,  rapportés  par  ce 
naturaliste  voyageur.  (H.  L.) 

RHYNCHODES  (pvyXoç,  bec),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétra- 
mères  ,  de  la  famille  des  Curculionides 
gonatocères  et  de  la  division  des  Apostasi- 
mérides  cryptorhynchides,  établi  par  White 
(The  Zoologie  ofthe  voy.  ofErebuset  Terror , 
1646,  p.  16,  pl.  3,  f.  13,  16),  et  qui  a  pour 
type  deux  espèces  de  la  Nouvelle-Zélande 
les  lt.  ursus  et  Saundersii  Wh. 

RHY3XCHODOIV,  Nitzsch.  ois.  —  Syn.  de 
Falco,  Linné. 

RH  Y  IM  CH  OGEOSSUM  (phXoq ,  bec  ; 
yWcra,  langue),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Scrophularinées,  tribu  des  Gérar- 
diées  ,  établi  par  Blurne  ( Bijdr .  Flor.  ned . , 
II,  p.  741).  L’espèce  type,  JH.  obliquum ,  est 
une  herbe  qui  croît  à  Java. 

RYÎMCHOLITES.  Jihyncholitœ  (pvyXoç , 
bec;  M0 oç,  pierre),  échin.,  moll.  — Nom 


RH  Y 


RH  Y 


129 


donné  par  les  anciens  oryctographes  à  des 
pointes  d’Oursins  pétrifiées.  On  a  aussi  dési¬ 
gné  sous  ce  nom  des  pétrifications  en  forme 
de  bec  recourbé,  qu’on  regarde  comme  ap¬ 
partenant  à  des  Seiches.  Voy.  ce  mot. 

*RHYNCHOLOPHl]S  ( puyxo? ,  bec  ;  ),°" 
<poç,  aigrette),  arachn.  —  C’est  un  genre 
de  l’ordre  des  Acariens,  de  la  famille  des 
Trombidites,  établi  par  Dugès  aux  dépens 
des  Acarus  des  auteurs  anciens.  Chez  les 
espèces  qui  composent  cette  coupe  géné¬ 
rique,  les  palpes  sont  grands,  libres;  la 
lèvre  est  couverte  de  poils;  les  mandibules 
sont  uniformes,  très  longues;  le  corps  est 
entier;  les  hanches  sont  très  distinctes; 
les  pattes  sont  en  forme  de  palpes,  renflées 
à  leur  extrémité;  les  postérieures  sont  les 
plus  longues.  Les  larves  éprouvent  plusieurs 
changements;  quant  aux  nymphes,  elles 
sont  immobiles.  Cinq  espèces  représentent 
celte  coupe  générique.  Parmi  elles,  je  citerai 
leRuYNCHOLOPHE  cendré,  Rhyncholophus  ci- 
nereus  Dugès  [Ann.  des  sciences  natur .,  t.  I, 
p.  27,  pl.  1 ,  fig.  7,  7  bis).  Les  métamorpho¬ 
ses  de  cette  espèce  sont  multiples;  du  moins 
il  s’en  fait  encore  une  après  que  leurs  huit 
pattes  sont  déjà  développées.  On  trouve  dans 
les  creux  des  mêmes  pierres  des  nymphes 
immobiles,  velues  comme  l’adulte,  et  as¬ 
sez  grandes  ,  aplaties  ,  lenticulaires  ,  et 
qui  portent  à  leurs  extrémités  les  restes 
d’une  peau  bien  reconnaissable  à  ses  poils, 
aux  fourreaux  de  ses  huit  pattes,  mais 
ressemblant  parfaitement  aux  adultes.  Ceux 
qui  n’ont  pas  encore  subi  cette  métamor¬ 
phose  sont  plus  arrondis  ,  plus  renflés  et 
d’une  couleur  rougeâtre  plus  uniforme; 
on  les  trouve  aux  mêmes  endroits,  et  ils  ont 
des  dimensions  qui  varient  depuis  celle 
d’une  petite  tête  (V Acarus  jusqu’à  une  lon¬ 
gueur  de  3/4  de  ligne.  Dugès  n’a  vu  aucun 
de  ces  Rhyncholophes  à  six  pattes.  Cette  es¬ 
pèce  est  commune,  durant  l’été,  dans  les 
environs  de  Montpellier  ;  on  la  trouve  en 
petites  sociétés  à  l’ombre  et  autour  des  pier¬ 
res,  dans  les  fossés  herbeux,  le  long  des  rou¬ 
tes  et  sur  la  lisière  des  champs  ou  des  prai¬ 
ries.  Les  pattes  sont  très  longues  ,  et  elles 
leur  servent  à  parcourir  le  terrain  à  la  ma¬ 
nière  des  Faucheurs  {voy.  ce  mot)  avec  assez 
de  célérité.  (H.  L.) 

*RHYNCHOLOPIIIDES.  Rhyncholophi- 
des.  arachn.  — M.  Koch,  dans  SQn  Uebersicht 

T.  XI. 


der  Arachnides  Systems,  désigne  sous  ce  nom 
une  famille  de  l’Ordre  des  Acariens  qui  n’a 
pas  été  adoptée  par  M.  P.  Gervais  dans  le 
troisième  volume  de  son  Histoire  naturelle 
sur  les  Insectes  aptères.  (H.  L.) 

RIIYNCHOLIJS  (?vyXoç,  trompe;  S W, 
encre),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  tétramères,  de  la  famille  des  Curculio- 
nides  gonatocères  et  de  la  division  des  Cos- 
sonides,  proposé  par  Creutzer,  adopté  par 
Mégerle,  Dejean  et  Schœnherr  ( Dispositio 
methodica ,  p.  332;  Généra  et  species  Curcu- 
lionidum  synonymia ,  t.  IV,  p.  1056;  VIII, 
2,  p.  280),  et  renfermant  trente  espèces. 
Onze  sont  originaires  d’Europe,  neuf  d’Amé¬ 
rique,  six  d’Asie,  et  quatre  d’Afrique.  Nous 
citerons  seulement  les  suivantes  :  R.  chloro- 
pus  F.,  cylindriroslris  01.,  elongatus  Ghl. , 
latinasus  Say,  etc.,  etc.  Ces  Insectes  sont  pe¬ 
tits,  robustes,  durs;  leur  trompe  est  courte, 
turbinée.  Ils  vivent  dans  l’intérieur  des 
arbres  qu’ils  rongent.  (C.) 

*RIIYÎVCfiOMYIA  (pvyxoç,  bec;  P.v~a , 
mouche),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Diptères 
brachocères,  famille  des  Athéricères,  tribu 
des  Muscides,  sous  tribu  des  Muscies,  établi 
par  M.  Robineau  Desvoidy  et  adopté  par 
M.  Macquart  ( Diptères ,  Suites  à  Buffon,  édi¬ 
tion  Roret,  t.  II,  p.  247  ).  On  en  connaît  trois 
espèces  nommées  :  Rhynch.  ruficeps  ( Mus - 
caid. Fab,,  Tachinaid.  Meig.),  R.  columbina 
( Tachina  id.  Meig.),  et  R.  inftata  ( Beria  id. 
Rob.-Desv).  Les  deux  premières  appartien¬ 
nent  à  l’Europe  méridionale  ;  la  troisième  vit 
au  cap  de  Bonne-Espérance.  (L.) 

*RHYNCIIOPETALlJM(pvyXoç,  bec;  ire'- 
Ga>ov,  pétale),  bot.  pii.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Lobéliacées,  tribu  des  Délisséa- 
cées,  établi  par  Fresenius  (in  Flora ,  1838, 
p.  603).  Plantes  de  l’Abyssinie. 

RHYNCHOPHORES,  RïIYACIIOPHO- 
RA  ou  PORTE-BEC  ins.  —  Nom  donné 
par  Latreille  à  une  famille  correspondant  à 
celle  des  curculionides.  Voy.  ce  mot.  (C.) 

RHYTVCIIOPHORIDES.  ins.  —  Onzième 
division  établie  par  Schœnherr  ( Généra  et 
species  Curculionidum  synonymia ,  t.  YIII, 
2,  p.  205),  et  correspondant  aux  Calandri- 
des  de  Fabricius.  Elle  offre  pour  caractères  : 
Des  antennes  médiocres,  à  funicule  de  cinq  à 
six  articles,  à  massue  presque  solide,  inarti¬ 
culée,  ou  seulement  de  deux  articles;  une 
trompe  avancée  ou  un  peu  fléchie.  L’auteur 

17 


130 


RHY 


RHY 


y  rapporte  les  g.  suivants  :  (Cryptopygi)  Rhi- 
na,  Harpacterus,  Sipalus,  Sphœnognathus, 
Stromboscerus  ;  (Gymnopygi)  Rhynchophorus, 
Protocerius ,  Macrocheirus ,  Cyrtotrachelus, 
Lithorhynchus ,  Ommatolampus ,  Conocepha- 
lus ,  Trigonotarsus,  Poteriophorus,  Phaceco- 
rynus,  Eugnoristus,  Cercidocerus  ,  Scypho - 
phorus ,  Crepidolus  ,  Acanlhorhinus ,  Axino- 
phorus,  Stenocorynus ,  Megaproctus ,  Belo- 
pœus,  Sphenophorus ,  Sitophilus  et  Catapyges. 

(G.) 

RHYNCHOPHORUS  (puyx°5,  trompe;  <po  - 
poç,  qui  porte),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères ,  de  la  famille  des 
Curculionides  gonatocères  etde  la  division  des 
Rhynchophorides,  créé  parHerbst  (Coleopt., 
6,  p.  3,  t.  9,  f.  1 ,  5)  et  adopté  par  Schœnherr 
(Dispositio  methodica,  p.  326;  Généra  et  spe- 
cies  Curculionidum  synonymia ,  t.  IV,  p .  116, 
VIII,  2,  p.  216).  Ce  genre  correspond  à  celui 
de  Calandra  de  F.,  01.  Douze  espèces  y  sont 
comprises,  savoir  :  R.  Borassi,  serrirostris , 
phœnicis,  Schach  F.,  palmarum  Lin.,  barbi- 
rostris  Th.,  poliLus  Dej.,  rubiginus  VVied., 
noxius ,  nitidipennis  Chev.,  pasçha  Kunze, 
Zimmermanni  Gr.  Sept  appartiennent  à  l’A¬ 
mérique,  quatre  à  l’Asie,  et  une  seule  est 
africaine.  Ce  sont  de  grands  Insectes  souvent 
noirs  et  veloutés  ou  marqués  de  taches  et 
lignes  rougeâtres.  Ils  vivent  aux  dépens  des 
Palmiers.  Leurs  antennes  sont  insérées  près 
de  la  base  de  la  trompe;  le  funicule  n’a  que 
six  articles;  la  massue  est  bi-articulée,  plus 
ou  moins  courte  ou  allongée,  comprimée, 
tronquée,  à  dernier  article  spongieux.  (C.) 

*RHYNCHOPINÉES.  Rhynchopinæ.  ois. 
—  Sous-famille  de  la  famille  des  Laridées, 
dans  l’ordre  des  Palmipèdes,  établie  par  le 
prince  Charles  Bonaparte  et  ayant  pour  uni¬ 
que  représentant  le  genre  Rhynchops.  (Z.  G.) 

RYNCHOPRION.  arach.  —  Synonyme 
d 'Argas.  Voy.  ce  mot.  (H.  L) 

RHYNCIIOPS.  ois. — Nom  latin  des  Becs- 
en-Ciseaux.  Voy.  ce  mot. 

RHYNCIIOPSALÏA,  Briss.  ois.  — ■  Syn. 
de  Rhynchops,  Linn. 

*RHYNCH0P§IDHJJP  (pvyx os,  bec),  bot. 
pu.  —  Genre  de  la  famille  des  Composées- 
Tubuliflores,  tribu  des  Sénécionidées,  établi 
par  De  Candolle  (in  Mem.  Soc.  genev.  sc.  n.y 
V,  283,  t.  4  ;  Prodr.,  VI,  290).  Herbes  du 
Cap.  Voy.  composées. 
*RHYNGHOSAURUS,  Owen  (pvyxcç,  bec; 


savpoç,  saurien  ).  rept,  foss.  —  Les  carrières 
du  nouveau  grès  rouge  ,  près  Shrewsbury, 
ont  fourni  à  M.  Owen  les  débris  du  petit 
Reptile  sur  lesquels  ce  genre  est  fondé.  Ces 
débris  consistent  en  une  tête  entière,  des 
portions  de  mâchoires  inférieures,  quelques 
vertèbres ,  des  côtes,  et  quelques  os  de  l’é¬ 
paule  et  du  bassin.  Le  corps  des  vertèbres 
est  biconcave  ,  et  ses  deux  faces  latérales  se 
joignent  à  la  face  inférieure  à  angle  droit , 
de  sorte  que  leur  coupe  transversale  pré¬ 
sente  une  forme  à  peu  près  carrée  ;  les  côtes 
sont  à  articulation  simple.  La  tête  repré¬ 
sente  une  pyramide  quadrangulaire,  compri¬ 
mée  latéralement  ;  la  boîte  cérébrale  est  très 
étroite;  les  fosses  temporales  et  les  orbites 
très  grands.  Le  caractère  le  plus  remarquable 
est  que  les  intermaxillaires  sont  allongés  et 
recourbés  en  bas,  de  sorte  que  le  museau 
a  l’apparence  d’un  bec  de  Perroquet;  l’ou¬ 
verture  nasale  est  unique  ,  et  située  entre 
les  extrémités  divergentes  des  intermaxil¬ 
laires  et  les  os  du  nez.  Les  branches  de  la 
mâchoire  inférieure  augmentent  de  hauteur 
jusque  vers  leur  milieu  ,  et  diminuent  en¬ 
suite  graduellement  jusqu’à  la  symphyse; 
celle-ci  est  oblique,  tronquée  et  comprimée. 
Il  a  été  impossible  d’apercevoir  des  dents  , 
aussi  bien  à  la  mâchoire  supérieure  qu’à 
l’inférieure.  Il  existe  dans  ce  même  grès 
rouge  des  empreintes  de  pieds,  que  M.  Owen 
suppose  provenir  du  Rhyn.  arliceps ,  car  tel 
est  le  nom  sous  lequel  il  désigne  cet  animal. 
Voy.  Owen,  Rept.  foss.  de  la  Grande-Bre¬ 
tagne.  (L...D.) 

RHYNCHOSIA  (pvyx°î>  bec),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Légumineuses- Pa- 
pilionacées,  tribu  des  Euphaséolées  ,  établi 
par  De  Candolle  ( Prodr.,  Il,  384),  qui  lui 
assigne  les  caractères  suivants  :  Calice  tantôt 
bilabié  :  la  lèvre  supérieure  bifide,  l’infé¬ 
rieure  à  trois  divisions,  dont  la  médiane  est 
la  plus  longue;  tantôt  présentant  vers  la 
base  quatre  divisions  :  la  division  postérieure 
entière  ou  bifide.  Corolle  papilionacée,  sou¬ 
vent  plus  petite  que  le  calice.  Étamines  10, 
diadelphes  ;  filet  de  l’étendard  libre ,  arti¬ 
culé  à  sa  base.  Ovaire  à  un  ou  deux  ovules. 
Style  subulé;  stigmate  aigu.  Gousse  sessile, 
comprimée ,  presque  en  forme  de  faux  ,  à 
deux  valves,  à  une  seule  loge  renfermant 
une  ou  deux  graines. 

Les  Rhynchosia  sont  des  herbes  vivaces  , 


RHY 


RHY 


131 


grimpantes,  rarement  des  sous-arbrisseaux  ; 
à  feuilles  pînnées - trifoliolées,  rarement  uni- 
foliolées;  à  fleurs  jaunâtres,  axillaires,  réu¬ 
nies  en  grappes  ou  solitaires.  Ces  plantes 
croissent  principalement  dans  toutes  les  ré¬ 
gions  tropicales  du  globe. 

De  Candolle  ( loc .  cit.)  cite  et  décrit  51  es¬ 
pèces  de  ce  genre,  qu’il  a  réparties  en  trois 
sections  ,  caractérisées  par  le  feuillage  et 
l’inflorescence.  M.  Endlicher  (  Gen.  plant., 

р.  1300,  n.  6692)  en  admet,  au  contraire, 
un  plus  grand  nombre.  Ces  sections  sont  au 
nombre  de  6  ,  dont  voici  les  noms  :  a.  Co- 
pisma  ,  E.  Mey.  (  Comment .  plant,  afric.  , 
131);  —  b.  Arcyphyllum  ,  EU.  (in  Journ, 
academ.  sc.  Philadélph.,  1818,  p.  371);  — 

с.  Phÿllomatia ,  Wight  et  Arnott  (  Prodr., 
I,  237); — d.  Ptychocenlrum ,  Wight  et 
Arn.  (loc.  cit.);  —  e.  Pilcheria  ,  Nuit.  (in 
Journ.  Academ.  phil.,  VII ,  93);  —  f.  Eu- 
rhynchosia,  Endl.  (loc..  cit.).  Cette  dernière 
section  comprend  les  vrais  Rhynchosia,  c’est- 
à-dire  ceux  qui  ont  servi  de  type  à  l’éta¬ 
blissement  de  ce  genre,  et,  entre  autres,  le 
Rhynchosia  volubilis  de  Loureiro.  (J.) 

RIIYNCMOSPERiMlJM  (PvyXoç  ,  bec  ; 
cnz/puy. ,  graine),  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées-Tubuliflores ,  tribu 
des  Astéroïdées  ,  établi  par  Reinwardt  (  ex 
Blume  Rijdr.,  902).  L’espèce  type,  Rhyn- 
chosp.  verlicillatum  Reinw.,  est  une  herbe 
qui  croît  à  Java. 

RHYNCHOSPORA  (pvyXoe,  bec;  onépot, 
semence),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Cypéracées,  tribu  des  Rhynchosporées  , 
établi  par  Vahl  (Enum.,  II,  229)  aux  dé¬ 
pens  des  Schœnus.  Parmi  les  espèces  que  ce 
genre  renferme,  la  plupart  se  trouvent  dans 
l’Amérique  tropicale,  quelques  unes  dans 
l'Inde  orientale  et  la  Nouvelle  Hollande  , 
une  seule  en  Europe. 

R  H  Y  A  C  H  OS  P  O  U  E  E  S .  Rhynchosporeœ. 
bot.  ph.  —  Tribu  de  la  famille  des  Cypéra¬ 
cées,  ayant  pour  type  le  genr e  Rhynchospora. 
Voy.  CYPÉRACÉES. 

RUYXCHOSTOMES  (pvyXo;  ,  trompe; 
crropa,  bouche),  ins.  —  Cinquième  tribu  de 
Coléoptères  hétéromères  ,  de  la  famille  des 
Sténél  y  très,  établie  par  Latreill  e  (Règne  ani¬ 
mal  de  Cuvier  ,  t.  V,  p.  -49),  et  composée 
d’insectes  dont  les  uns  tiennent  ,  par  l’en¬ 
semble  de  leurs  rapport ,  des  OEdémites,  et 
dont  les  autres  paraissent  appartenir,  dans  j 


l’ordre  naturel,  aux  Curculionides.  La  tête 
est  notablement  prolongée  en  devant,  sous 
la  forme  d’un  museau  allongé  ou  d’ûne 
trompe  aplatie,  portant  à  sa  base,  et  en 
avant  des  yeux  qui  sont  toujours  entiers  ou 
sans  échancrure ,  les  antennes.  Cette  tribu 
renferme  les  g.  Stenotoma  ,  Mycterus,  Sal - 
pingus,  Rhinosimus  et  Homalorhinus.  (C.) 

*RHYNCIIOSTOMiS  (  ^yXoÇ ,  trompe; 
otou.oc ,  bouche),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  subpentamères ,  établi  par 
Th.  Lacordaire  Monographie  des  Col.  sub- 
pent.  de  la  famille  des  Phytophages ,  tome  I, 
p.  14),  qui  le  rapporte  à  la  tribu  des  Sa- 
grides  et  lui  donne  pour  caractères  :  un 
museau  grêle,  allongé;  des  mandibules  dé¬ 
passant  le  labre.  L’auteur  dit  que  c’est  un 
genre  de  transition  qui  unit  a  la  fois  la  tribu 
des  Sagrides  à  celle  des  Bruchides.  Le  type, 
seule  espèce  connue,  le  R.  curculionoides,  est 
originaire  d’Australie  et  de  la  contrée  ap¬ 
pelée  Swan-River.  (C.) 

RHYNCHOSTYLIS, Blume (Bijdr.,  289). 
bot.  ph.  —  Syuon.  de  Saccolabium,  Lindl. 

RHYYCHOÏA.  ois.  — Nom  générique  la¬ 
tin  des  Rbynchées,  dans  G.  Cuvier.  (Z.  G.) 

RHYNCIIOTHECA  (Pv?Xoç ,  bec;  Q^n , 
étui),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Rhynchothécées  ,  établi  par  Ruiz  et  Pavon 
(Prodr.,  142,  f.  15).  Les  Rhy  ne  ho  t.  diversi- 
folia  et  inlegri folia  ,  principales  espèces  de 
ce  genre,  sont  des  arbrisseaux  originaires 
du  Pérou. 

*RHYNCHOTHÉCÉES.  Rhynchotheceœ. 
bot.  ph.  —  A  la  suite  des  Géraniacées  (voy. 
ce  mot)  on  a  placé  plusieurs  genres  qui  , 
en  différant  par  certains  caractères  ,  s’en 
rapprochent  par  d’autres ,  et  pourront,  par 
suite,  former  les  noyaux  de  nouvelles  fa¬ 
milles,  dont  l’une  aurait  pour  type  le  genre 
Rhynchotheca ,  et  en  prendrait  le  nom  in¬ 
diqué  d’avance  par  M.  Endlicher.  (Ad.  J.) 

RÏIYNCH0TUS,  Spix.  ois.  —  Synonyme 
de  Tinamus,  Temm.  Voy.  tinamou.  (Z.  G.) 

RHYJYDACE,  Mohr.  ois.  —  Synonyme  de 
Icterus,  Br  iss. 

RHYNEA.  bot.  pii. — Genre  de  la  famille 
des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des  Séné- 
cionidées,  établi  par  De  Candolle  (Prodr., 
IV,  154).  Sous-arbrisseaux  du  Cap.  Voy. 

COMPOSÉES. 

*  RH  YPAROPHILES  (  Pv  «a ooi ,  sale  ; 
<pî).£w,  aimer),  ins.  —  Genre  de  l’ordrô  des 


132 


RH  Y 


RHY 


Coléoptères  tétramères  ,  de  la  famille  des 
Curculionides  gonotacères  et  de  la  division 
des  Pachyrhynchides  ,  créé  par  Schœnherr 
[Généra  et  species  Curcul.  synon.  Mantissa, 
t.  VIII,  2.  p.  278)  et  dans  lequel  rentre 
une  espèce  de  la  Nouvelle-Hollande,  le  R. 
alternans  Sch.,  très  voisine,  par  ses  carac¬ 
tères,  des  Polyphrades .  (C.) 

*111111»  AROSOMUS  (pvTrapoc ,  sale  ;  cw- 
[x a,  corps),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères,  de  la  famille  des  Cur¬ 
culionides  gonatocères  et  de  la  division  des 
Cléonides,  établi  par  Schœnherr  (  Généra  et 
species  Curculionidum,  synonymia,  t.  VI,  2, 
p.  200),  et  dans  lequel  l’auteur  a  introduit 
les  trois  espèces  suivantes:-^,  inœqualis , 
horridus  et  surdus.  Elles  sont  originaires  du 
cap  de  Bonne-Espérance.  (C.) 

RIIYPIIVS  (pu cpoçy  rapide),  ins. —  Genre 
de  l’ordre  des  Diptères  némocères,  famille 
des  Tipulaires,  tribu  des  Tipulaires  florales, 
établi  par  Latreille  [Fam.  nat.)  aux  dépens 
des  Sciara  de  Fàbricius  et  des  Musca  de 
Linné.  On  en  connaît  trois  espèces  nommées  : 
Rh.  fuscatus  Meig.  ( Musca  nigricans  Linn.), 
punctatus  Meig.  (Sciara punclata  Fab .),  fe- 
nestralis  Meig.  ( Sciara  cincta Fab.).  Ces  In¬ 
sectes  sont  très  communs  en  France,  pendant 
l’été;  ils  se  tiennent  de  préférence  sur  les 
troncs  des  arbres,  mais  on  les  rencontre 
souvent  aussi  sur  les  fenêtres.  (L.) 

RH  ISODIRES,  ins.  —  Tribu  de  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  établie  par  Erichson  (Na- 
turgeschichle  der  Inseclen  Deulschlands  , 
1845,  p.  297),  qui  lui  assigne  pour  carac¬ 
tères  principaux  les  suivants  :  Antennes  fili¬ 
formes,  de  onze  articles;  mâchoires  à  joues 
paires,  sétacées  ;  pieds  distants,  ayant  les 
hanches  antérieures  globuleuses;  abdomen 
composé  de  six  segments  et  dont  les  trois 
premiers  sont  réunis.  Elle  ne  renferme  que 
le  seul  genre  Rhyzodes.  (C.) 

RHYSOSPERMUM ,  Gærtn.  (III,  232, 
t.  224).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Notelœa ,  Vent. 

*RIIlSfSOCARPUS(pua-aoxo(p7Toç,  qui  porte 
un  fruit  couvert  de  rides),  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  de  la  fa¬ 
mille  des  Curculionides  gonatocères,  de  la 
division  des  Pachyrhynchides,  établi  par 
Schœnherr  (Généra  et  species  Curculionidum 
synonymia,  t.  V,  p.  839)  sur  le  C.  squali- 
dus  M.-L.,  esp.  de  la  Nouvelle-Hollande.  (C.) 

*  RH  YSSOLOBIUM  (  pu crcfo? ,  ridé  ;  ).o- 


duov,  gousse),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Asclépiadées  ,  tribu  des  Cynanchées  , 
établi  par  E.  Meyer  ( Comment .  plant.  Afric. 
austr.,  217).  Arbrisseaux  du  Cap.  Voy.  as¬ 
clépiadées. 

RHYSSOMATES ,  Schœnherr.  ins.  — 
Synon.  de  Prypnus  du  même  auteur.  (C.) 

*RH  Y  SSO IS1  OTES  (ovfjo'ôq  ,  ridé  ;  vwtoç  , 
dos),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  de  la  famille  des  Lamel¬ 
licornes  et  de  la  tribu  des  Lucanides  ,  créé 
par  Mac-Leay  ( Horæ  entomologicœ ,  t.  I, 
p.  98),  adopté  par  Latreille  et  Dejean  ,  et 
ne  comprenant  qu’une  espèce,  le  R.  nebu- 
lorns  Kirby  ;  elle  est  propre  à  la  Nouvelle - 
Hollande.  Les  mandibules  du  mâle  forment, 
comme  dans  les  Lamprima ,  des  pinces  com¬ 
primées  verticalement,  anguleuses  et  den¬ 
tées.  (C.) 

*RIIYTICEPIIALIJS  (puTiç ,  ride  ;  xt?a- 

,  tête),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des  Cur¬ 
culionides  orthocères  et  de  la  division  des 
Brentides,  créé  par  nous  (Revue  zool.,  1839, 
p.  174)  et  adopté  par  Schœnherr  ( Gen .  et 
sp.  Curculion.  syn.,  t.  V,  p.  520).  Ce  genre 
comprend  deux  espèces  de  Madagascar  ,  les 
Rh.  brevicornis  et  aulaconotus  Chvt.  La 
première  a  été  publiée  depuis  par  MM.  La- 
bram  et  Imhoff  ( Singulorum  gen.  Curculio. 
unam  alteramve  sp.  et  fasc.  2),  sous  les  noms 
générique  et  spécifique  de  Ischiromerus  Ma - 
dagascariensis.  (C.) 

R  II  Y  T ID  ANTHE  ,  Benth.  (in  Enumérât, 
plant.  Hügel,  63).  bot.  ph.  —  Synonyme 
de  Leptorhynchus,  Less. 

*RI1YTÏD0PHL0EUS  (pun^hics,  qui  a 
l’écorce  ridée),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  de  la  famille  des 
Curculionides  gonatocères  et  de  la  division 
des  Cléonides ,  créé  par  Schœnherr  (Gen.  et 
sp.  Curculion.  syn.,  t.  VI,  2  ,  p.  290),  et 
qui  a  pour  type  unique  le  Curculio  albipes 
01.,  espèce  qui  est  particulière  à  Madagas¬ 
car.  (C.) 

RII YTÏDOPIÎ YÏXUM.  bot.  pii.  —  Voy. 

RYTIDOPH  YLLUM . 

*R  II  Y  T  IDOSO'MUS  (purîç,  ride;  aSF«, 
corps),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  tétramères  ,  de  la  famille  des  Curcu¬ 
lionides  gonatocères  et  de  la  division  des 
Apostasimérides  cryptorhynehides  ,  créé 
par  Stéphens  (British  entomology ,  t.  IV, 


KH  Y 


133 


p.  45)  sous  le  nom  de  Rhytido&oma ,  quia 
été  adopté  par  Schœnherr  Gen.  et  sp.  Cur- 
culio.  syn.,  t.  IV, 'p.  594/,  VIII,  II,  p.  777), 
avec  la  terminaison  masculine.  Le  type  ,  le 
Curculio  globosus  de  Ilerbst,  est  répandu 
dans  toute  l’Europe.  (C.) 

*  RHYTIGLOSSA  (  pvrtç,  ride;  yXcoaca, 
langue),  bot.  th.  — Genre  de  la  famille  des 
Acanthacées  ,  tribu  des  Ecrnataeanlhées  , 
établi  par  Nees  (in  Lindley  Introduct.  edit., 
II,  p.  444).  Sous-arbrisseaux  du  Gap.  Voy. 

ACANTHACÉES. 

*RHYTIPHORA  (pvri;,  ride;  <p/p«,  por¬ 
ter).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  subpentarnères ,  de  la  famille  des  Lon- 
gicornes  et  de  la  tribu  des  Lamiaires,  établi 
par  Serville  (Ann.  de  la  Soc.  ent.  de  Fr., 
t.  IV,  p.  37) ,  et  qui  se  compose  de  7  à  8 
espèces:  2  sont  originaires  de  l’Australie  et 
les  autres  des  îles  Philippines.  Les  types, 
R.  rugicollis  Daim.  ( porphyrea  Don.  M.  L.) 
et  granulosa  Guér.,  appartiennent  au  pre¬ 
mier  pays.  (C.) 

RIIYTIRHItVIJS  (pvrtç ,  ride;  pfv,nez). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères,  de  la  famille  des  Curculionides 
gonatocères  et  de  la  division  des  Byrsopsides, 
créé  par  Schœnherr  (  Dispositio  methodica  , 
p.  162.  —  Gen.etsp.  Curculion.  syn.,  t.  II, 
p.  415  ;  VI ,  II,  p.  421) ,  et  qui  se  compose 
de  plus  de  20  espèces.  17  sont  originaires 
d’Afrique  et  5  d’Europe.  Sur  ce  nombre  , 
nous  citerons  seulement  les  suivantes  :  R. 
dilaialus  F.  ,  excisus  Thg. ,  quadritubercu- 
lulus  Schr.,  pilipes ,  dentatus  et  crispalus 
Chevt.  (C.) 

RHYTIS  (  pvf'ç ,  ride),  helm. — Genre, 
non  adopté,  de  l’ordre  des  Cestoïdes.  11  a 
été  proposé  par  Zeder.  M.  Meyer  a  aussi 
employé  ce  nom  pour  un  des  Pseudhel- 
rnintbes.  (P.  G.) 

RHYTIS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Euphorbiacées  ,  établi  par  Loureiro 
( Flor .  Cochinch.,  811).  L’espèce  type,  Rhy- 
lis  fruticosa,  est  un  arbrisseau  qui  croît  dans 
la  Cochinchine. 

RHYTISMA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Champignons,  division  des  Théca- 
sporés  Endothèques ,  tribu  des  Rhegmosto- 
més-Hystériés  ,  établi  par  Fries  ( Syslema , 
II,  565).  Voy.  MYCOLOGIE. 

RIIYTISPERMIJM  ,  Link  ( Handb .,  II). 

BOT.  PU.  —  Voy.  G  RÉMIL. 


RIB 

RHYTITRACHELIJS,  Schœnherr.  ins.— 
Synonyme  de  Rhyticephalus,  Chevrolat.  (C.) 

RI1YZODES  (  pvaoj  tîï)ç,  ridé  ).  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Serricornes ,  section  des 
Malacodermes  et  tribu  des  Lirnebois,  créé 
par  Latreil le  ( Règne  animal  de  Cuvier, 
t.  IV,  p.  487),  adopté  par  Dalman,  Dejean, 
Westwood,  Newman,  Erichson  ,  Guérin, 
dans  leurs  œuvres  respectives.  15  espèces 
font  partie  du  genre  ;  8  appartiennent  à  l’A¬ 
mérique,  3  à  l’Europe,  3  à  l’Afrique  et  une 
seule  est  propre  à  l’Asie.  Nous  citerons 
seulement  les  suivantes  :  R.  sulcatus  F. 

( exaratus  Daim.),  exaratus  111.,  West,  (ara- 
tus  New.),  trisulcatus ,  (Sp.)  Gr.,  Strobus , 
liralus,  sculptilis  Gr.,  monilis  01.,  costatus , 
planus  Chevt.,  etc.,  etc.  Leurs  mandibules 
sont  rétrécies  et  tricuspidées  vers  l’extré¬ 
mité  ;  le  menton  est  corné,  très  grand  ,  en 
forme  de  bouclier,  terminé  supérieurement 
par  troisdents;  les  palpes  sont  fortcourts.  La- 
treille  dit  que  ces  Insectes  paraissent  se  rap¬ 
procher  des  Cucujites  et  des  Brenthides  à 
trompe  courte  dans  les  deux  sexes.  Leurs 
habitudes  sont  aussi  analogues.  Erichson 
les  place  dans  le  voisinage  des  Xylophages 
de  Latreille  et  les  rapporte  à  sa  tribu  des 
Rhysodides ,  précédant  celle  des  Cucujipes. 

(C.) 

RHYZODIDES,  Leach.  ins. —  Synonyme 
de  Cacicula ,  Mégerle,  Stephens.  (C.) 

*RHYZOPERTA.  ins.— Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  tétramères,  de  la  famille 
des  Xylophages  et  de  la  tribu  des  Bostri- 
chiens ,  établi  par  Stephens  sur  le  Sinoden- 
dron  pusillum  F.,  espèce  qui  se  trouve  à 
la  fois  sur  plusieurs  points  du  globe  (aux 
Antilles,  en  Chine  et  en  11 1  y  rie  ) .  Dejean 
(Catalogue  ,  3e  éd.,  p.  833)  l’avait  réuni  au 

genre  Apale.  (C.) 

RHYZOPHAGIJS.  ins  .—  Voy.  rhizopha- 

GUS.  (C.) 

R  H  Y  Z  O  $  PE  H  M  U  HI .  bot.  ph.  —  Voy. 

RHYSOSPERMUM. 

RIANA  ,  Aubl.  Guian.,  I).  bot.  ph. — 
Syn.  d 'Alsodeia,  Dup.-Th. 

RÏBARD.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  du 

Nymphœa. 

RSRAUDET.  ins. — Nom  vulgaire  du  Plu¬ 
vier  à  collier. 

RIRES,  bot.  ph.  —  Nom  scientifique  du 
genre  Groseiller.  Voy.  ce  mot. 


134 


RIB 


RIBES,  Burm.  {Flor.  Ind .,  62,  t.  23). 
bot.  ph. — Syn.  d'Embelia,  Juss. 

RIBESIA,  DG.  ( Prodr .).  bot.  ph. — Voy. 

GROSEILEER. 

RIBÉSIACÉES.  Ribesiaceæ.  bot.  phan. — 
Famille  de  plantes  dicotylédonées  ,  polypé- 
tales,  périgynes,  qui  avait  antérieurement 
reçu  le  nom  deGrossulariées.  Ses  caractères 
sont  les  suivants  :  Calice  coloré  adhérent  à 
l’ovaire,  prolongé  au  dessus  de  lui  en  tube 
et  terminé  par  cinq  ,  plus  rarement  par 
quatre  découpures.  Autant  de  pétales  al¬ 
ternes,  insérés  en  haut  du  tube  ,  plus  ou 
moins  petits.  Étamines  en  nombre  égal 
insérées  de  même  et  entre  les  pétales,  in¬ 
cluses  ou  très  rarement  saillantes,  à  filets 
libres,  à  anthères  introrses  ,  biloculaires. 
Ovaire  adhérent,  uniloculaire  avec  deux 
lignes  placentaires  pariétales,  portant  au 
bout  de  courts  funicules  des  ovules  anatro- 
pes  horizontaux,  ordinairement  assez  nom¬ 
breux  sur  plusieurs  rangs,  plus  rarement 
peu  nombreux  sur  un  seul;  deux  styles  dis¬ 
tincts  ou  soudés  en  partie.  Le  fruit  est  une 
baie  couronnée  par  le  calice  marcescent ,  où 
les  graines  disposées  comme  dans  l’ovaire 
présentent,  en  dehors  d’un  test  crustacé,  une 
enveloppe  extérieure  et  pulpeuse;  ce  sont 
ces  enveloppes  qui,  contiguës  et  comme  con¬ 
fondues  ,  semblent  remplir  la  loge  d’une 
pulpe  où  nicheraient  les  graines  et  qui  four¬ 
nissent  la  partie  du  fruit  la  plus  employée. 
Embryon  à  la  base  d’un  gros  périsperme 
charnu  ou  corné,  court,  tournant  sa  radi¬ 
cule  vers  le  point  d’attache.  Les  espèces  sont 
des  arbrisseaux  souvent  munis  de  piquants 
qui,  dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  pa¬ 
raissent  dus  au  développement  du  coussinet 
et  se  montrent,  par  conséquent,  au-dessous 
et  en  dehors  delà  feuille,  d’autres  fois 
inermes  ;  à  feuilles  alternes,  souvent  rap¬ 
prochées  en  faisceaux  ou  rosettes  sur  des 
rameaux  raccourcis,  simples  avec  des  dé¬ 
coupures  le  plus  habituellement  palmées 
ainsi  que  les  nervures,  portées  sur  un  pé¬ 
tiole  dilaté  à  sa  base,  souvent  parsemées 
de  petits  points  résineux  ;  à  fleurs  blanches, 
jaunes  ou  rouges,  en  grappes  quelquefois 
fort  maigres,  qui  terminent  les  rameaux 
raccourcis  et  peuvent  paraître  plus  tard  la¬ 
térales  par  le  développement  de  bourgeons 
axillaires  sur  ces  rameaux.  Elles  sont  por¬ 
tées  sur  des  pédicelles  articulés,  et  munies 


R1C 

souvent  vers  l’articulation  d’une  double 
bractéole. 

Les  Rihésiacées  se  rencontrent  pour  la 
plupart  dans  les  régions  tempérées  ou  un 
peu  froides  de  l’hémisphère  boréal ,  beau¬ 
coup  plus  rares  vers  ou  entre  les  tropiques, 
où  on  ne  les  observe  ,  en  Amérique  et  en 
Asie,  que  sur  les  montagnes  à  des  hauteurs 
qui  peuvent  compenser  la  latitude.  On  n’en 
a  pas  trouvé  sur  l’ancien  continent ,  dans 
l’hémisphère  austral ,  au-delà  du  tropique. 
11  n’est  pas  besoin  de  parler  de  l’usage  des 
fruits  de  diverses  espèces  de  Groseillers,  si 
populaire  et  qui  résulte  de  la  présence  de 
matières  sucrées  avec  les  acides  malique, 
citrique  et  pectique  ,  ce  qui  donne  à  plu¬ 
sieurs  une  saveur  agréable  et  permet  de  les 
manger  soit  frais,  soit  conservés  en  gelée  , 
et  aussi  d’en  faire  une  boisson  vineuse.  Mais 
les  propriétés  dont  on  profite  sont  dues 
d’autres  fois  à  la  matière  résineuse  des  fruits 
et  des  feuilles. 

GENRES. 

Ribes,  L.  ( Grossularia ,  Tour.;  Botrycar- 
pum  ,  A.  Rich.  ;  Calobotrya  ,  Coreosma  , 
Bolryocarpum ,  Cerophyliurn  et  Chrysobo- 
trya.  Spach.).  —  Robsonia,  Rerl.  (Ad.  J  ) 
RÏBES101DES,  Linn.  ( Flor .  Zeylan ., 
403).  bot.  ph. — Syn.  d'Embelia ,  Juss. 

RÏBET  et  RIBETTE.  bot.  ph.  —  Noms 
de  pays  du  Groseiller  rouge. 

RUBIS  ,  Berland,  (in  Mem.  Soc.  Genev:, 
III,  t.  1,  f.  1).  bot.  ph. — Syn.  de  Robsonia, 
Spach. 

RICAMA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Hémiptères  homoptères, tribu  des  Fulgoriens, 
famille  des  Fulgorides,  groupe  des  Fulgori- 
tes,  établi  par  Germar,  et  caractérisé  princi¬ 
palement  par  un  front  très  étroit ,  des  ély  très 
à  réticulation  assez  lâche.  L’espèce  type,  Mi- 
cania  reticulata  Fabr  ,  se  trouve  au  Brésil. 

(L.) 

RICCIE.  Riccia  (nom  propre),  bot.  en. 
-(Hépatiques.)  Ce  genre  est  si  naturel  que, 
fondé  par  l'illustre  Micheli ,  il  y  a  plus  d’un 
siècle ,  il  est  parvenu  jusqu’à  nous  sans 
éprouver  aucune  vicissitude.  11  forme  le  type 
d’une  tribu  et  peut  être  ainsi  défini  :  Fruits 
immergés  dans  la  fronde  et  n’en  sortant 
que  par  la  rupture  de  celle-ci.  Invol ucre  et 
périanthe  nuis.  Coiffe  adhérente  à  la  cap¬ 
sule  et  couronnée  par  un  style  aigu  long¬ 
temps  persistant.  Capsule  globuleuse,  sessile 


R  IC 


dans  la  coiffe  et  s’ouvrant  irrégulièrement. 
Elatères  nulle».  Anthéridies  (?)  nichées  dans 
la  même  fronde  que  la  capsule  ou  chez  un 
individu  différent,  remarquables  par  des 
ostioles  subulés  qui  font  saillie  sur  le  dos 
de  la  fronde.  Fronde  membraneuse  plane 
ou  canaliculée,  soit  par  l’enroulement,  soit 
par  la  simple  ascendance  des  bords  ;  nue 
en  dessous  ou  munie  de  squames  et  pous¬ 
sant  toujours  de  nombreuses  radicelles,  qui 
naissent  le  long  de  sa  partie  moyenne  et 
servent  à  la  fixer  au  sol.  La  plupart  des  es¬ 
pèces  croissent  sur  la  terre  où  ,  par  la  dis¬ 
position  rayonnante  de  leurs  frondes,  elles 
forment  des  étoiles  d’un  vert  plus  ou  moins 
intense,  quelquefois  glauque  Quelques  unes 
vivent  dans  les  lieux  inondés  et  nagent  à 
la  surface  des  eaux.  On  en  connaît  aujour¬ 
d’hui  47  espèces.  (C.  M.) 

RICCIÉES.  Riccieœ.  bot.  cr.  —  (Hépa¬ 
tiques.  )  Tribu  de  la  famille  des  Hépatiques 
caractérisée  surtout  par  l’absence  des  éla- 
tères ,  et  qui  se  compose  aujourd’hui  des 
genres  Duriœa,  Borg  et  Montg.  ;  Sphœrocar — 
pus,  Micheli  ;  Corsinia,  Raddi;  Oxymüra , 
Bisch.;  et  Riccia ,  Micheli.  Voy.  ces  mots. 

(C.  M.) 

RICHÆIA  ,  Dup.-Th.  (Gen.  Mada  g  asc., 
n.  84).  bot.  ph.  —  Synon.  de  Cassipourea, 
Aubl. 

RICHARD,  ois. — Nom  vulgaire  du  Geai. 

RICHARD  ins.  —  Nom  vulgaire  donné 
par  Geoffroy  aux  Insectes  du  genre  Cucujus. 

RICHARDIA  (  nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Aroïdées,  tribu  des 
Anaporées,  établi  par  Kunth  (in  Mem.  du 
Mus.,  IY,  437,  t.  20).  Herbes  du  Cap.  Voy. 
aroïdées.  —  Le  genre  établi  par  Linné  sous 
cette  même  dénomination  est  synonyme  du 
genre  Richardsonia ,  Kunth. 

RICHARDSOiYIA  (nom  propre),  bot.  ph. 
— Genrede  la  famille  des  Rubiacées,  tribu  des 
Cofféacées-Spermacocées,  établi  par  Kunth 
(  in  Humb.  et  Bonpl.  Nov.  gen.  et  sp . ,  III  , 
t.  350).  Herbes  de  l’Amérique  tropicale. 

Voy.  RUBIACÉES. 

RICIIEA,  Labill.  (Voy.,  I,  187,  t.  16). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Craspedia,  Forst. 

RICHE-PRIEUR,  ois.  —  Un  des  noms 
vulgaires  du  Pinson. 

RICHE  SUA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Euphorbiacées,  tribu 
des  Buxées,  établi  par  Vahl  ( Eclog .,  I,  30, 


RIC  135 

t.  4).  Arbres  des  Antilles.  Voy.  euphor- 

BIACÉES. 

RÏCIIV.  Ricinus.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Euphorbiacées,  de  la  monœcie- 
monadelphie  dans  le  système  de  Linné, 
formé  d’espèces  arborescentes  ou  herbacées 
de  haute  taille,  qui  croissent  en  Asie  et  en 
Afrique  ,  et  dont  une  est  très  répandue  à 
l’état  spontané  ou  cultivé.  Les  feuilles  de 
ces  végétaux  sont  alternes,  palmées,  peltées, 
portées  sur  un  pétiole  glanduleux  au  som¬ 
met,  et  accompagnées  de  stipules.  Leurs 
fleurs  sont  monoïques,  disposées  en  grappes 
terminales,  dans  lesquelles  les  femelles  sont 
placées  plus  haut  que  les  mâles.  Les  unes  et 
les  autres  sont  accompagnées  de  bractées  , 
et  présentent  un  périanthe  simple,  profon¬ 
dément  divisé  en  3-5  lobes  à  préfloraison 
valvaire.  Les  fleurs  mâles  ont  des  étamines 
nombreuses  à  filets  soudés  de  manière  à 
paraître  raineux,  et  à  loges  des  anthères 
distinctes  ;  les  femelles  se  distinguent  par 
un  pistil  dont  l’ovaire  globuleux  ,  à  trois 
loges  uni-ovulées  ,  porte  trois  styles  cohé¬ 
rents  intérieurement  en  un  seul  corps  ,  bi¬ 
fides  au  sommet,  qui  porte  les  papilles  stig¬ 
mates  colorées.  Le  fruit  est  généralement 
hérissé,  capsulaire,  à  trois  coques.  Ce  genre 
renferme  une  espèce  intéressante  ,  le  Ricin 
commun,  Ricinus  commuais  Lin.  Cette  plante, 
vulgairement  connue  sous  le  nom  de  Palma- 
Chî-isti,  est  originaire  de  l’Inde  et  de  l’Afri¬ 
que  ,  où  elle  forme  un  arbre  de  taille  assez 
élevée;  mais  dans  nos  contrées,  où  elle  est 
fréquemment  cultivée,  elle  devient  annuelle 
et#ne  s’élève  guère  qu’à  2  ou  3  mètres.  Déjà 
cependant,  dans  le  midi  de  l’Europe,  sa 
taille  s’élève  ,  et  on  la  voit  quelquefois  re¬ 
devenir  arborescente,  ainsi  qu’on  le  voit  en 
Provence  et  surtout  en  Andalousie.  Aujour¬ 
d’hui  elle  existe,  soit  spontanée,  soit  culti¬ 
vée  ou  naturalisée,  en  Perse,  dans  l’Inde  , 
dans  toute  la  région  méditerranéenne  ,  et 
en  diverses  parties  de  l’Amérique.  Dans 
l’état  où  nous  le  voyons  dans  nos  jardins, 
le  Ricin  commun  se  montre  comme  une 
plante  herbacée  annuelle,  à  tige  droite,  ar¬ 
rondie  ,  fistuleuse,  glauque  et  rougeâtre  ; 
ses  feuilles  sont  peltées  ,  palmées,  à  sept  ou 
neuf  lobes  lancéolés,  aigus,  dentés,  glabres, 
portées  sur  de  longs  pétioles;  elles  sont  ac¬ 
compagnées  chacune  d’une  stipule  solitaire 
et  opposée  au  pétiole  ,  membraneuse ,  con- 


cave  et  aiguë  au  sommet.  Le  Ricin  est  connu 
depuis  très  longtemps;  il  en  est  fait  men¬ 
tion  dans  la  Bible  ,  dans  les  écrits  de  plu¬ 
sieurs  auteurs  grecs  ,  etc.  Il  a  joué  ,  depuis 
cette  époque  reculée,  un  rôle  très  important 
en  médecine,  et  bien  que,  depuis  peu  d’an¬ 
nées,  il  paraisse  perdre  un  peu  de  sa  vogue, 
il  est  encore  néanmoins  d’une  grande  im¬ 
portance.  Cette  importance  réside  toute  en 
lui,  dans  l’huile  grasse  qu’on  extrait  de  ses 
graines.  Cette  huile,  lorsqu’elle  a  été  ré¬ 
cemment  et  soigneusement  préparée,  est  de 
consistance  sirupeuse,  de  couleur  jaune  pâle 
et  presque  incolore;  elle  a  une  odeur  fade  , 
un  peu  nauséeuse,  une  saveur  d’abord  douce, 
ensuite  légèrement  âcre  ;  en  vieillissant  elle 
épaissit  et  se  colore  quelque  peu.  Refroidie 
à  —  40°,  elle  se  prend  en  une  masse  jaune 
transparente;  chauffée  à-j-45°,  elle  de¬ 
vient  plus  fluide.  D’après  MM.  Bussy  et  Le- 
canu  ,  elle  renferme  :  1°  une  huile  odorante 
volatile  entre  400°  et  450°;  2°  une  sub¬ 
stance  solide  particulière  qui  en  forme  le  ré¬ 
sidu.  Traitée  par  la  potasse,  elle  se  saponifie 
aisément ,  et,  dans  ce  nouvel  état,  les  deux 
chimistes  que  nous  venons  de  nommer  en 
ont  retiré  les  acides  ricinique,  claïodique  et 
margaritique.  Sa  propriété  essentiellement 
caractéristique  est  de  se  dissoudre  entière¬ 
ment  dans  l’alcool  à  froid  ;  il  résulte  de  là 
un  moyen  facile  pour  reconnaître  sa  sophis¬ 
tication  par  les  huiles  étrangères ,  et  en 
même  temps  pour  la  débarrasser  de  l’âcreté 
plus  ou  moins  prononcée  qu’elle  doit  au 
mélange  d’un  principe  volatil  ;  on  arrive 
aussi  à  ce  dernier  résultat  à  l’aide  d’une 
chaleur  modérée  ,  et  l’on  obtient  ainsi  ce 
qu’on  nomme  l 'huile  douce  de  Ricin.  La 
graine  de  Ricin  rancit  beaucoup  en  vieillis¬ 
sant  ;  aussi  est-il  bon  de  l’employer  fraîche, 
autant  que  possible,  pour  la  préparation  de 
l’huile.  Celle-ci  y  existe  en  abondance  ,  au 
point  que  les  procédés  ordinaires  en  donnent 
un  tiers  du  poids  des  graines,  et  que  ,  par 
d’autres  procédés  trop  dispendieux  pour  être 
appliqués  en  grand  ,  on  peut  en  obtenir  un 
peu  plus  de  moitié.  Il  existe  plusieurs  mé¬ 
thodes  pour  l’extraction  de  l’huile  de  Ricin  ; 
elles  consistent  :  4°  dans  une  expression 
opérée  à  froid  ;  2°  dans  une  ébullition  dans 
l’eau  après  une  torréfaction  très  légère  : 
l’huile  vient  surnager  le  liquide  employé; 
pour  peu  que  la  torréfaction  soit  poussée 


trop  loin,  l’huile  qu’on  obtient  ainsi  est  rou¬ 
geâtre,  d’une  odeur  nauséabonde  et  d’une 
âcreté  très  forte;  telle  est  celle  qui  vient  des 
Antilles,  et  qui,  malgré  ces  défauts,  est 
fréquemment  employée  à  cause  de  son  bas 
prix.  Le  procédé  par  pression  à  froid  est  le 
plus  communément  employé  en  Europe  de¬ 
puis  4776.  Jusqu’à  ces  dernières  années, 
l’huile  deRicin  a  été  employée  journellement 
à  titre  de  purgatif  ;  mais  la  difficulté  qu’on 
éprouve  à  rendre  son  administration  com¬ 
mode  et  l’inégalité  de  son  action  la  font 
aujourd’hui  négliger  quelque  peu  par  les 
médecins.  Cependant  la  quantité  qui  s’en 
consomme  encore  en  Europe  est  considé¬ 
rable,  et  détermine  en  divers  pays  la  culture 
de  la  plante  qui  la  produit.  Cette  huile  a 
également  des  usages  économiques,  car  elle 
brûle  bien,  et  elle  est  employée  pour  l’éclai¬ 
rage  en  divers  pays.  Aujourd’hui  quelques 
médecins  recommandent  d’employer  en  mé¬ 
decine  les  graines  elles-mêmes  de  Ricin  fraî¬ 
ches  en  place  de  l’huile,  et  ils  assurent  que 
l’émulsion  qu’on  en  obtient  est  d’un  effet 
plus  sûr  et  en  même  temps  plus  agréable  à 
prendre.  On  trouve  assez  fréquemment  le 
Ricin  cultivé  dans  les  jardins  comme  plante 
d’ornement.  Nous  l’avons  vu  aussi  dans  plu¬ 
sieurs  jardins  du  midi  de  la  France  mêlé 
même  aux  plantes  potagères,  par  suite  de  la 
croyance  qu’il  éloigne  les  Taupes.  Dans  tous 
les  cas  où  on  le  cultive,  soit  pour  son  huile, 
soit  pour  l’ornement  des  jardins,  on  le  mul¬ 
tiplie  par  semis,  qu’on  recommande  de  faire 
sur  couche  sous  le  climat  de  Paris.  (P.  D.) 

RICIN  (huile  de),  chim.  —  Voy.  huiles. 

RICIN  D’AMÉRIQUE,  bot.  ph.  —  Nom 
vulgaire  du  Médicinier. 

RICINELLE.  bot.  ph. — Nom  vulgaire  des 
Acalypha.  Voy.  ce  mot. 

RICINOCARPUS  ( ricinus ,  ricin  ;  xap- 
7toç,  fruit),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des 
Euphorbiacées,  tribu  des  Crotonées,  établi 
par  Desfontaines  (in  Mem.  Mus.,  III,  459, 
t.  22).  Arbrisseaux  delà  Nouvelle-Hollande. 

Voy.  EUPHOHBIACÉES. 

RICINOCARPUS  ,  Boerh.  (Lugd.  Bat., 
I,  254  ).  bot.  ph.  — Syn.  de  Croton,  Linn. 

RICÏNOIDES  ,  Tournef.  (Inst.,  433  ). 
bot.  ph. —  Syn.  de  Croton,  Linn. 

RICINS.  Ricini.  ins.  —  Voy.  hexapodes. 

RIO  IN  U  LE.  moll.  —  Genre  de  Gastéro¬ 
podes  pectinibranches  ,  établi  par  Lamarck 


KIR 

dans  sa  famille  des  Purpurifères,  et  compre¬ 
nant  des  coquilles  ovales  le  plus  souvent  tu¬ 
berculeuses  ou  épineuses ,  avec  l’ouverture 
oblongue  terminée  en  avant  par  un  demi- 
canal  recourbé  vers  le  dos  ,  et  obliquement 
échancré;  la  columelle  et  la  paroi  interne 
du  bord  droit  présentent  des  dents  inégales, 
qui  rétrécissent,  en  général,  l’ouverture. 
Ces  coquilles  ,  dont  la  longueur  ne  dépasse 
guère  30  ou  40  millimètres  ,  ne  se  trouvent 
que  dans  les  mers  intertropicales  ;  elles 
avaient  été  réunies  aux  Murex  de  Linné; 
mais  l’étude  de  l’animal  vivant  a  montré 
que  les  Ricinules  doivent  rentrer  dans  le 
genre  Pourpre.  Voy.  ce  mot.  (Duj.) 

RICISVUS.  bot.  ph.  —  Voy.  ricin. 

RIGNOPHORA,  Pers.  ( Myc .  europ.,  II, 
t.  18,  f.  5).  bot.  cr.  — Synon.  de  rhlebia, 
Fries. 

RICOTIA  (nom  propre),  bot.  ph. — Genre 
de  la  famille  des  Crucifères,  tribu  des  Alys- 
sinées,  établi  par  Linné  (Gen.,  n.  810).  Les 
espèces  de  ce  genre  sont  des  herbes  qui 
croissent  dans  les  régions  méditerranéennes 
de  l’Asie.  Nous  citerons ,  comme  type,  le 
Ricotia  lunaria  DC.  (  Ricotia  Ægyptiaca 
Lin.). 

RICTULARIA  ( rictus ,  lèvre),  iielm. 

- —  Synonyme  d' Ophiostoma  ,  employé  par 
Frœlich.  (P.  G.) 

RIDAN,  Adans.  ( Fam .  nal.,  II,  130). 
bot.  ph. — Syn.  d '  Aclinovneris ,  Nutt. 

RIDLEIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Byttnériacées ,  tribu  des  Hermanniées, 
établi  par  Ventenat  (Choix ,  t.  37).  Herbes 
ou  arbrisseaux  originaires  des  régions  tropi¬ 
cales  du  globe.  Voy.  byttnériacées. 

RIEDLEIA  ,  DC.  ( Prodr .,  I,  490).  bot. 
ph. — Syn,  de  Ridleia,  Vent. 

RIEDELIA,  Trin.  (Msc.).  bot.  ph.  — 
Syn.  d’ Ischœmum,  Linn. 

RIÉMANN1TE  (nom  d’homme),  min. — 
Nom  donné  à  l’Allophane  en  l’honneur  de 
Riémann  qui,  le  premier,  a  fait  connaître 
cette  substance.  (Del.) 

RIENCOURTIA  (nom  propre),  bot.  ph. 
— Genre  de  la  famille  des  Composées-Tubu- 
1  i flores,  tribu  des  Sénécionidées,  établi  par 
Cassini(m  Bullet.  Soc.  philom.,  1 8 1 8,  p.  76). 
Herbes  de  la  Guiane.  Voy.  composées. 

RIESEA’BACHÏA  (nom  propre),  bot.  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  OEnothérées,  tribu 
des  Lopéziées  ,  établi  par  Presl  (in  Reliq. 

T.  XI. 


R1N  137 

Hænk.,  II,  36,  t.  54).  Herbes  du  Mexique. 

Voy.  OENOTHÉRÉES. 

RIEUR,  ois. — Nom  vulgaire  duTacco. 

RIEUSE,  ois.— Espèce  du  genre  Mouette. 

RIGAUD.  ois,— Nom  vulgaire  du  Rouge- 
Gorge. 

RIGIDEEEA.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Iridées,  établi  par  Lindley  (in  Bot. 
reg.,  1840,  t.  16).  Herbes  du  Mexique.  Voy. 

IRIDÉES. 

RIGOCARPUS,  Neck.  ( Elem .,  n.  386). 
bot.  ph. — Syn.  de  Citrullus ,  Neck. 

RIMA,  Sonn.  (Voy.,  199).  bot.  ph.  —Voy. 
artocaRpe. 

REMUER,  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  de 
VArtocarpus  incisa.  L.  Voy.  artocarpe. 

RÏMULINE.  foram.  —  Genre  de  Fora- 
minifères  ou  Rhizopodes  ,  établi  par  M.  Al. 
d’Orbigny  pour  une  petite  coquille  de  la 
mer  Adriatique.  Ce  genre,  qui  fait  partie  de 
la  famille  des  Équilate'rides,  la  première  de 
l’ordre  des  Stichostégues ,  est  caractérisé  par 
sa  coquille  libre,  régulière,  équilatérale, 
avec  une  seule  ouverture  marginale  en 
forme  de  fente  longitudinale.  (Duj.) 

RUVDERA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Aspérifoliées,  tribu  des  Cynoglossées, 
établi  par  Pallas  ( It.,  I,  app.  486  ).  Herbes 
de  l’Asie  centrale.  Voy.  aspérifoliées. 

*RI]\E  LE  PIS.  poiss.  — Genre  de  l’ordre 
des  Malacoptérygiens  abdominaux,  famille 
des  Siluroïdes,  établi  par  MM.  Spix  et  Agas- 
siz  aux  dépens  des  Loricaires,  et  dont  les 
caractères  principaux  sont:  Corps  gros  et 
trapu;  plaques  osseuses  à  peu  près  disposées 
comme  des  écailles;  la  lèvre  postérieure  or¬ 
dinairement  élargie  en  voile  membraneux  ; 
trois  rayons  à  la  membrane  branchiostége. 

MM.  G,  Cuvier  et  Valenciennes  (Histoire 
des  Poissons,  t.  XV,  p.  479)  rapportent  à  ce 
genre  cinq  espèces  qu’ils  décrivent  sous  les 
noms  de  Rinelepis  strigosa  Cuv.  et  Val., 
aspera  Spix,  genibarbis  Cuv .  et  Val.,  histrix 
Cuv.  et  Val.  ( Loricaria  histrix  Vandel.), 
acanthicus  Cuv.  et  Val.  (Acanlhicus  histrix 
Spix).  Ces  Poissons  habitent  les  contrées  les 
plus  chaudes  de  l’Amérique  méridionale,  et 
leur  taille  varie  de  35  à  60  centimètres. 

(M.) 

RECELEE,  infus.  —  Voy.  rhinelle. 

*RU\GICUEE.  IUngicula.  moll.  Genre 
de  la  famille  des  Colimacées  ,  établi  par 
M.  Deshayes  aux  dépens  des  Auricules  (voy, 

18 


ce  mot  ),  avec  les  caractères  suivants  :  Co¬ 
quille  petite  ,  ovale,  globuleuse  ,  à  spire 
courte,  subéchancrée  à  la  base.  Ouverture 
parallèle  à  l’axe  longitudinal  ,  étroite  ,  cal¬ 
leuse;  la  columelle  courte,  arquée,  ayant 
deux  ou  trois  plis  presque  égaux,  et  une 
dent  saillante  vers  l’angle  postérieur  de  l’ou¬ 
verture.  Bord  droit,  très  épais,  renversé  en 
dehors,  simple  et  sans  dents. 

On  connaît  8  à  9  espèces  de  ce  genre  , 
dont  une  de  la  Méditerranée  ,  et  les  autres 
fossiles.  Nous  citerons  principalement  les 
Ringicula  ringens  (type  du  genre),  auricu - 
lata  Bonelli,  buccinea  et  marginala.  (L.) 

RÎ1MGOULE.  bot.  cr. — Nom  vulgaire  de 
VAgaricus  Eryngii. 

RINOREA,  Aubl.  ( Guian .,  I).  bot.  ph.— - 
Syn.  d 'Alsodeia,  Dup.  -Th. 

RIOPA.  re pt.  —  Genre  de  la  famille  des 
Scinques,  établi  par  Gray  {Ann.  nat.  hist .,  If, 
1839).  Voy.  scinques. 

*RIPARIACÉES.  Ripariaceæ  (  riparii 
[wiusci],  qui  habitent  les  bords  des  rivières). 
bot.  cr.  —  (Mousses.)  Cette  petite  tribu, 
établie  dans  les  Mousses  acrocarpes  par 
MM.  Bruch  et  Scliimper,  ne  comprend  que 
le  seul  genre  Cinclidotus,  P.  B.  (C.  M.) 

RIPARII.  ins.  —  Synonyme  de  Saldides, 
employé  par  M.  Burmeister  (  Handb .  der 
Enlom.).  (Bl.) 

RIPÏDIUM,  Trin.  {Agrost.,  169).  bot. 
pii.— Syn.  ( VErianlhus ,  Rich. 

RIPIPHORUS.  ins.  —  Voy.  rhipipiiorus. 

RIPOGO.MUAI.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Smilacées  ,  tribu  des  Conval- 
lariées,  établi  par  Forsler  (Gen.,  25,  t.  25). 
Sous-arbrisseaux  originaires  de  la  Nouvelle- 
Hollande  et  de  la  Nouvelle-Zélande.  Voy. 
smilacées. 

RIQUET.  ins.  — Nom  vulgaire  des  Gril¬ 
lons. 

RÏOUET  A  LA  IIOUPE.  poiss.  —  Nom 
vulgaire  d’une  espèce  de  Lophie. 

RISIA.  mam.  —  Sous -genre  d’Anlilopes 
comprenant  le  Nylgau  ,  l’Antilope  à  fourche 
et  l’Antilope  palmée.  Voy.  antilope. 

RISSA,  Stephens,  ois.  —  Syn.  de  Larus, 
Linn.  Genre  établi  sur  le  Lar.  rissa  (Lin.), 
Tridactylus  Lath.  (Z.  G.) 

RISSA,  Kirby.  ins.  —  Synonyme  de  La- 
thridius ,  Herbst.  (C.) 

R1SSOA  (nom  propre),  bot.  pii.— Genre 
de  la  famille  des  Aurantiacées  ,  établi  par 


Arnott  (in  N.  A.  N.  C.,  XVIII,  324).  A- 
brisseaux  deCeylau.  Voy.  aurantiacées. 

RISSOA  et  RïSSOAIRE  (  nom  propre). 
moll.  —  Genre  de  Gastéropodes  pectinibran- 
ches  ,  établi  par  M.  de  Fréminville  pour 
quelques  petites  coquilles  très  communes 
parmi  les  herbes  marines  de  nos  côtes  ,  et 
que  l’on  confondait  en  partie  avec  les  Mêl⬠
mes.  La  coquille  est  allongée,  turriculée , 
quelquefois  courte  et  subglobuleuse  ,  avec 
l’ouverture  ovale  ,  semi-lunaire,  subcanali- 
culée  ,  ayant  le  bord  droit  épaissi  ,  presque 
toujours  saillant  en  avant  et  arqué  dans  sa 
longueur,  et  avec  un  opercule  corné  fermant 
exactement  l’ouverture.  L’animal  a  le  pied 
bien  séparé  ,  subtriangulaire  ,  tronqué  en 
avant,  pointu  en  arrière.  La  tête,  prolongée 
en  forme  de  trompe  courte  et  tronquée, 
porte,  de  chaque  côté,  un  tentacule  subulé, 
à  la  base  externe  duquel  l’œil  est  placé  sur 
un  petit  renflement.  L’espèce  type  est  la 
Rissoa  cancellata.,  très  commune  sur  nos 
côtes,  longue  de  5  à  6  millimètres,  et  d’un 
tiers  moins  large,  grisâtre  ou  brunâtre, 
ayant  la  surface  découpée  assez  profondé¬ 
ment  en  un  réseau  à  mailles  quadrangulai- 
res ,  par  des  stries  longitudinales  et  trans  - 
verses.  C’est  Desmarest  qui  décrivit  le 
premier  cette  espèce  ainsi  que  4  autres ,  en 
même  temps  qu’il  caractérisa  plus  nettement 
le  genre  Rissoa.  Depuis  lors,  M.  Delle  Chiaje, 
M.  Philippi  et  M.  Mfchaud  en  ont  décrit 
un  plus  grand  nombre  d’espèces,  dont  on 
connaît  aujourd’hui  36  vivantes,  la  plupart 
très  petites,  et  8  ou  10  fossiles,  dans  les  ter¬ 
rains  tertiaires  les  plus  récents  ,  et  dont 
plusieurs  ont  leurs  analogues  vivants.  (Duj.) 

RISSOCIIETON,  Gray,  Hope.  ins. — Sy¬ 
nonyme  de  Blapsida,  Perty,  Dejean.  (C.) 

JUSTE  LL  A.  rept.  —  Genre  de  la  famille 
des  Scinques  {voy.  ce  mot)  établi  par  Gray 
{Ann.  nat.  hist.,  II,  1839). 

RITBOCK.  mam.  —  Une  espèce  du  genre 
Antilope  {voy.  ce  mot)  porte  ce  nom.  (E.D.) 

*RITCIIIEA  (  nom  propre),  bot.  ph.— 
Genre  de  la  famille  des  Capparidées  ,  tribu 
des  Capparées,  établi  par  R.  Brown  {in 
Clappert.  Narrai.  ,  223  ).  Arbrisseaux  de 
l’Afrique  tropicale.  Voy.  capparidées. 

RITRO,  Endl.  {Gen.  plant.,  p.  167, 
n.  2847).  bot.  ph.  —  Voy.  echinops. 

*RIYEA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Convolvulacées,  sous-ordre  des  Convoi- 


Kl  Y 


139 


vulées,  établi  par  Choisy  (in  Mem.  Sue.  h . 
n.  Genev.,  VI,  407,  t.  3).  Sous-arbrisseaux 
de  l’Asie  tropicale.  Voy.  convolvulacées. 

*RIVELEIA.  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Myodaires  ,  famille  des  Phytomydes ,  tribu 
des  Myodines,  établi  par  M.  Robineau  Des- 
voidy  (Essai  sur  les  Myodaires.,  p.  729),  qui 
y  rapporte  trois  espèces  :  Riv.  herbarum  , 
viridulans ,  Boscii.  Ces  Insectes  se  rencon¬ 
trent  dans  l’Amérique  boréale,  parmi  les 
berbes  des  lieux  frais  et  humides.  (L.) 

*EÎYERAl\S.  Riparii.  arach.  — Walc- 
kenaër,dans  le  tome  1er  de  son  Histoire  na¬ 
turelle  des  Insectes  aptères ,  donne  ce  nom  à 
une  race  du  genre  des  Dolomèdes  et  dont 
les  espèces  qui  la  composent  ont  les  yeux  de 
la  ligne  du  milieu  un  peu  gros,  la  lèvre 
carrée,  le  céphalothorax  ovale,  allongé,  et 
l'abdomen  allongé  et  de  forme  ovalaire.  Les 
Dolomedes  fimbriatus ,  vittatus  et  lineatus 
représentent  cette  race.  (H.  L.) 

*  RIVERAINS.  ois.  —  Dénomination 
dont  on  se  sert  en  ornithologie  pour  dési¬ 
gner  des  Oiseaux  qui  vivent  habituellement 
sur  les  bords  des  rivières ,  des  étangs  ou  de 
la  mer.  Elle  comprend  donc,  d’une  manière 
générale  ,  les  Échassiers ,  qui ,  pour  la  plu¬ 
part,  ne  peuvent  habiter  loin  des  eaux. 
M.  Temminck  l’a  employée  pour  caracté¬ 
riser  une  section  de  son  genre  Bec-  Fin  (Syl- 
via),  section,  par  conséquent,  qui,  d’après 
le  nom  qui  la  distingue,  ne  renferme  que 
les  espèces  qui  vivent  dans  le  voisinage  des 
rivières,  des  fleuves,  etc.  M.  de  Lafresnaye 
s’est  également  servi  de  cette  dénomination, 
qu’il  a  appliquée,  dans  le  même  sens  que 
M.  Temminck,  à  un  groupe  de  sa  famille 
des  Merles.  (Z.  G.) 

RIVERIA.  bot.  pii. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-Papilionacées,  tribu 
des  Cæsalpiniées ,  établi  par  H. -B.  Kurith 
(in  Humb.  et  Bonpl.,  Nov.  gen.  et  sp.,  VII, 
267,  t.  639  bis).  Arbres  du  Pérou.  Voy. 

LÉGUMINEUSES. 

RIVIiVA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Phytolaccacées,  tribu  des  Rivinées,  éta¬ 
bli  par  Linné  (Gen.,  n.  164  ).  Herbes  ou 
sous-arbrisseaux  de  l’Amérique  tropicale. 

Voy.  PHYTOLACCACÉES. 

RIVINÉES.  Rivineœ.  bot.  ph.  —  Tribu 
de  la  famille  des  Phytolaccacées.  Voy.  ce 
mot. 

RÏVEEARIA  (rivulus  ,  ruisseau),  bot. 


KJZ 

cr.  —  (Phycées.)  Malgré  la  prescription 
prononcée  par  Bory  contre  le  nom  de  ce 
genre  fondé  par  Roth  (Catal.  I,  p.  212),  le 
genre  et  le  nom  n’en  ont  pas  moins  géné¬ 
ralement  été  adoptés.  Les  Rivulaires  crois¬ 
sent  sur  les  pierres  ou  les  plantes  des  ruis¬ 
seaux  et  des  bords  de  la  mer,  où  leurs  fila  ¬ 
ments  forment  par  leur  réunion  de  petits 
coussins  hémisphériques  ou  globuleux.  Ces 
filaments ,  qui  offrent  le  caractère  essentiel 
dans  leur  structure  particulière,  sont  com¬ 
posés  d’un  tube  simple  ou  rameux  par  ap¬ 
position,  cylindrique,  atténué  au  sommet  et 
quelquefois  en  même  temps  à  la  base  où  on 
le  voit  naître  d’un  globule  byalin.  Leur  ca¬ 
vité  renferme  des  disques  (endochromata) 
d’un  vert  glauque,  superposés  les  uns  aux 
autres  comme  les  disques  de  la  pile  de 
Volta;  ce  qui  fait  paraître  le  filament  cloi¬ 
sonné.  Ces  disques  sortent  soit  par  rupture, 
soit  par  l’extrémité  béante  du  tube  ,  et  de¬ 
viennent  des  moyens  de  propagation  de  la 
plante.  Les  filaments  ne  sont  point  isolés, 
mais  ils  partent  d’un  point  central  commun, 
s’irradient  en  tous  sens  et  composent  de  la 
sorte  les  coussinets  que  nous  avons  dit.  On 
en  connaît  une  douzaine  d’espèces  dont  une 
seule,  le  R.  pisum,  est  propre  aux  eaux  dou¬ 
ces,  les  autres  appartiennent  aux  mers  tem¬ 
pérées  ,  et  nous  ne  savons  pas  qu’on  en  ait 
trouvé  au-delà  des  îles  Canaries ,  d’où  nous 
en  avons  reçu  et  publié  dans  le  temps 
deux  espèces.  Ces  plantes  sont  très  gélati¬ 
neuses  et  rendent  glissants  les  rochers  et  les 
pierres  qu’elles  tapissent.  (C.  M.) 

RIVELARIÉES.  Rivularieæ.  bot.  eu. — 
(Phycées.)  Petite  tribu  de  la  famille  des 
Zoospermées  ,  dont  le  type  est  le  genre  Ri- 
vulaire  (voy.  ce  mot),  et  qui  se  compose  de 
plusieurs  autres  genres  dont  on  trouvera  les 
noms  dans  notre  classification  des  Algues  à 
l’article  phycées,  auquel  nous  renvoyons  le 
lecteur.  (C.  M.) 

RIZ.  Oryza  (de  opvÇa,  que  quelques 
étymologistes  font  venir  du  mot  arabe eruz). 
bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Grami¬ 
nées,  tribu  des  Oryzées,  à  laquelle  il  donne 
son  nom  ,  de  l’Hexandrie  digynie  dans  le 
système  de  Linné.  11  ne  comprend  que  4  es  ¬ 
pèces,  toutes  propres  aux  parties  chaudes  du 
globe,  mais  dont  une  a  été  propagée  par  la 
culture  sur  une  grande  portion  de  la  sur¬ 
face  du  globe.  Ces  plantes  ont  des  feuilles 


140 


RIZ 


RIZ 


planes  ;  leur  inflorescence  consiste  en  une 
panicule  rameuse,  dans  laquelle  des  épillets 
pédiculés,  et  articulés  sur  leur  pédicule,  sont 
disposés  en  grappes  lâches  sur  chaque  rameau. 
Ces  épillets  sont  uniflores  ;  ils  présentent  : 
deux  très  petites  glumes  membraneuses  , 
nautiques,  un  peu  concaves  ;  deux  glumelles 
beaucoup  plus  grandes  que  les  glumes,  com¬ 
primées  latéralement  et  carénées,  fermées, 
dont  l’inférieure  beaucoup  plus  large  porte 
le  plus  souvent  une  arête  terminale,  droite; 
six  étamines  ;  un  ovaire  glabre  surmonté  de 
deux  styles  terminés  par  deux  stigmates  plu¬ 
meux  ,  à  poils  rameux  ;  deux  glumellules 
glabres  ,  presque  charnues.  Le  fruit  est  un 
caryopse  oblong,  cornprimé-tétragone,  gla¬ 
bre  et  lisse,  étroitement  enveloppé  par  les 
glumelles  persistantes  qui  lui  forment  une 
enveloppe  complète. 

A  ce  genre  appartient  l’un  des  végétaux 
les  plus  utiles  à  l’homme,  le  Riz  cultivé, 
Oryza  saliva  Lin.  Cette  espèce  importante, 
dont  le  grain  nourrit  plus  de  la  moitié  des 
habitants  du  globe,  et  qui,  comme  plante 
alimentaire,  l’emporte  en  utilité  même  sur 
le  Froment,  est  regardée  comme  originaire 
de  l’Inde,  bien  que  la  certitude  ne  soit  pas 
complète  à  cet  égard.  Peu  à  peu  sa  culture 
s’est  propagée  non  seulement  dans  toutes  les 
contrées  tropicales,  mais  encore  dans  un 
grand  nombre  de  pays  tempérés,  jusqu’en 
Espagne  ,  en  Italie  ,  et  même  tout  récem¬ 
ment  en  France.  Son  chaume,  cylindrique 
et  glabre  ,  s’élève  à  un  mètre  ou  un  peu 
plus;  ses  feuilles  sont  linéaires  -  lancéolées  , 
allongées,  rudes  au  toucher  et  glabres  ;  leur 
ligule  est  membraneuse  ,  divisée  profondé¬ 
ment  en  deux  lobes  lancéolés,  aigus  ;  sa  pa¬ 
nicule  est  resserrée  ,  à  rameaux  faibles  et 
rudes  au  toucher  ;  les  glumelles  de  ses  fleurs 
sont  pubescentes  ou  glabres,  aristées  ou  mu- 
tiques,  selon  les  variétés,  l’inférieure  mar¬ 
quée  de  deux  sillons  longitudinaux  sur  cha¬ 
que  côté.  Les  variétés  cultivées  de  Riz  sont 
très  nombreuses  ,  mais  mal  connues  encore 
pour  la  plupart.  La  science  attend  encore  à 
cet  égard  un  travail  sérieux  ;  heureusement 
nous  croyons  pouvoir  assurer  que  cette  la¬ 
cune  sera  bientôt  remplie  ,  et  qu’un  grand 
et  bel  ouvrage,  dû  à  la  plume  de  l’un  de 
nos  botanistes  les  plus  éminents  ,  et  d’un 
gavant  déjà  connu  avantageusement  par  un 
grand  travail  sur  le  Maïs,  ne  tardera  pas  à 


être  mis  au  jour.  En  attendant,  nous  som¬ 
mes  obligés  de  nous  en  tenir,  sous  ce  rap¬ 
port,  au  travail  déjà  bien  ancien  de  Desvaux 
(Journ.  de  botan.,  vol.  111,  p.  76),  dans  le¬ 
quel  les  Riz  cultivés  sont  rangés  en  6  va¬ 
riétés  botaniques ,  qui  pourraient  être  con¬ 
sidérées  comme  des  races  ,  sous  lesquelles 
viendraient  se  ranger  les  variétés  distin¬ 
guées  dans  la  culture,  et  dont  le  nombre  est 
tel  que  Leschenault  de  Latour  en  a  men¬ 
tionné  30  comme  cultivées  dans  les  environs 
de  Pondichéry  seulement,  que  Heyne  en  a 
cité  21  comme  cultivées  à  Mysore  seule¬ 
ment.  Ces  grandes  variétés  ont  été  nommées 
et  caractérisées  par  Desvaux  de  la  manière 
suivante  :  A.  variétés  barbues  ou  pourvues 
d’ailes,  a.  Oryza  sativa  pubescens  Desv.  ; 
glumelles  pubescentes,  portant  une  arête  de 
longueur  médiocre;  cultivée  en  Italie. — 
jS.  O.  s.  rubribarbis  Desv.  ;  glumelles  sub¬ 
lancéolées,  pubescentes,  à  arête  rouge  ;  cul- 
tivéedans  l’Amérique  septentrionale.  — y.  O. 
s.  marginata  Desv.;  glumelles  presque  gla¬ 
bres,  légèrement  pileuses  sur  le  dos,  allon¬ 
gées  ;  arêtes  de  longueur  médiocre;  culti¬ 
vée  dans  l’Inde.  —  tî.  O.  s.  elongata  Desv.; 
glumelles  glabres  ,  linéaires;  cultivée  dans 
le  Brésil. — B.  Variétés  mutiques  ou  dé¬ 
pourvues  d’arêtes,  s.  O.  s.  denudata  Desv.  ; 
glumelles  mutiques  presque  velues,  obion- 
gues,  mucronées  ;  cultivée  en  Italie. —  O. 
s.  sorghoidea  Desv.  ;  nautique  ;  glumelles 
très  courtes,  presque  lenticulaires,  un  peu 
pileuses;  cultivée  dans  l’Inde. 

Le  Riz  se  plaît  dans  les  terrains  humides 
ou  marécageux:  aussi  la  culture  s’en  fait- 
elle  toujours  dans  des  champs  qu’on  main¬ 
tient  recouverts  d’une  couche  d’eau  assez 
épaisse  pour  que  la  plante  y  soit  plongée  en 
partie  ,  sans  jamais  être  submergée.  De  là 
résulte  généralement  pour  les  pays  de  riziè¬ 
res  une  insalubrité  telle  qu’elle  agit  forte¬ 
ment  sur  les  populations  ,  et  que  plusieurs 
gouvernements  ont  cru  devoir  l'éloigner  des 
villes.  D’un  autre  côté,  et  par  une  compen¬ 
sation  à  ce  mal  ,  la  culture  du  Riz  permet 
d’utiliser  des  terres  marécageuses,  qui,  sans 
cela  ,  resteraient  entièrement  perdues  pour 
l’agriculture.  Cependant  on  a  beaucoup 
parlé  en  Europe  ,  depuis  quelques  années  , 
de  variétés  de  cette  plante,  auxquelles  on  a 
donné  les  noms  de  Riz  sec ,  Riz  de  montagne, 
et  qui,  semées  à  l’époque  des  pluies,  réus- 


RIZ 


RIZ 


141 


sissent  dans  les  terres  ordinaires  avec  une 
culture  analogue  à  celle  des  autres  céréales, 
ou  tout  au  plus  avec  de  simples  arrose¬ 
ments.  11  paraît,  en  elîet,  que  quelques  ré¬ 
sultats  avantageux  ont  été  obtenus  en  Italie 
avec  ce  Riz  sec  ;  mais  que  souvent  on  a  cul¬ 
tivé  sous  ce  nom  en  Europe  une  toute  autre 
plante,  le  Froment  locular ,  vulgairement 
nommé  petite  Épeaulre  (  Triticurn  monococ- 
cum  Lin.). 

Les  méthodes  de  culture  du  Riz  varient 
d’un  pays  à  l’autre,  sinon  quant  à  leur 
marche  générale,  du  moins  quant  à  leurs 
détails.  En  Chine,  où  la  culture  de  cette 
Graminée  se  fait  sur  une  très  grande  échelle, 
le  grain  destiné  aux  semis  est  mis  à  trem¬ 
per  dans  l’eau  pendant  quelques  jours; 
cette  opération  préliminaire  a  pour  résultat 
d’en  hâter  la  germination.  La  terre  qui  doit 
être  ensemencée  est  surabondamment  arro¬ 
sée  au  point  d’être  réduite  presque  en  con¬ 
sistance  de  vase:  après  quoi  elle  est  retour¬ 
née  au  moyen  d’une  charrue  légère  traînée 
par  un  Buffle.  On  passe  ensuite  une  sorte 
de  claie  grossière,  dans  le  but  de  briser  les 
mottes  et  d’unir  la  surface  du  sol.  On  en¬ 
lève  soigneusement  les  pierres,  et  l’on  ar¬ 
rache  les  mauvaises  herbes ,  autant  qu’il 
est  possible.  On  ramène  alors  l’eau  dans  le 
champ;  après  quoi  on  passe  une  herse  à 
plusieurs  rangées  de  dents  de  fer  pour  com¬ 
pléter  la  préparation  de  la  terre.  Le  semis 
se  fait  uniquement  avec  les  grains  qui  ont 
commencé  de  germer  dans  l’eau  ,  et  seule¬ 
ment  dans  une  portion  du  champ.  Vingt- 
quatre  heures  suffisent  pour  que  les  jeunes 
plantes  commencent  à  montrer  le  sommet 
de  leur  première  feuille  à  la  surface  du  sol  ; 
bientôt  après  on  les  arrose  d’eau  de  chaux  , 
afin  de  détruire  et  d’éloigner  les  Insectes. 
Les  Chinois  attachent  une  grande  impor¬ 
tance  à  cette  opération.  Le  semis  ayant  été 
fait  fort  dru,  il  est  bientôt  nécessaire  d’é¬ 
claircir  la  plantation;  pour  cela,  on  ar¬ 
rache  les  pieds  surabondants  avec  beaucoup 
de  soin  ,  et  on  les  plante  ,  sans  retard  ,  en 
quinconce,  dans  la  portion  du  champ  jus¬ 
qu’à  ce  moment  inoccupée.  Aussitôt  que 
cette  opération  est  terminée,  on  ramène 
l’eau  sur  la  terre,  en  ayant  le  soin  d’en  éle¬ 
ver  graduellement  le  niveau  à  mesure  que 
les  plantes  grandissent,  sans  que  cependant 
elles  soient  jamais  submergées.  Pour  obte¬ 


nir  ce  résultat ,  on  a  disposé  préalablement 
des  levées  de  terre,  qui  font  de  chaque 
champ  ou  de  chaque  portion  de  champ  un 
véritable  bassin  :  on  conçoit  aisément  que 
cette  culture  ne  peut  avoir  lieu  que  le  long 
ou  dans  le  voisinage  des  cours  d’eau  et  des 
canaux.  Lorsque  le  niveau  des  champs  est 
inférieur  à  celui  des  canaux  et  cours  d’eau  , 
il  suffit  d’ouvrir  une  vanne  pour  inonder 
la  terre;  dans  le  cas  contraire,  les  Chinois 
emploient  des  machines  hydrauliques  gros¬ 
sières  ,  ou  de  simples  seaux  qui  rendent 
cette  partie  de  la  culture  du  Riz  extrê¬ 
mement  fatigante.  Pendant  tout  le  temps 
que  le  Riz  reste  sur  pied,  on  arrache  avec 
soin  les  mauvaises  herbes;  cette  opération 
est  très  pénible  pour  les  cultivateurs  ,  qui, 
pour  la  faire,  restent  constamment  enfon¬ 
cés  jusqu’au-dessus  du  genou  dans  l’eau  et 
la  vase.  La  récolte  du  Riz  se  fait  à  la  fau¬ 
cille;  on  en  fait  des  gerbes,  qu'on  trans¬ 
porte  sous  des  hangars,  où  on  les  bat  au 
fléau.  Une  opération  assez  longue  est  celle 
qui  consiste  à  débarrasser  le  grain  des  glu- 
melles  ou  balles  dans  lesquelles  il  est  étroi¬ 
tement  enveloppé.  Elle  a  lieu  dans  des 
moulins  où  un  axe  horizontal  de  bois  ,  mis 
en  mouvement  rotatoire  par  une  roue  hy¬ 
draulique  et  pourvu  d’un  certain  nombre  de 
rangées  circulaires  de  cannes,  soulève,  au 
moyen  d'un  levier  fixé  en  fléau,  un  pilon 
creux  qui  retombe  ensuite  dans  une  auge’de 
pierre  ou  de  fer;  chaque  arbre  horizontal 
met  ordinairement  en  jeu  de  quinze  a  vingt 
pilons.  La  partie  la  plus  importante  et  aussi 
la  plus  difficile  dans  la  culture  du  Riz  est 
celle  des  abondantes  irrigations  nécessaires 
au  développement  de  la  plante.  Aussi  a-t-on 
dû  exécuter  pour  cela,  en  Chine,  dans  l’In¬ 
de,  etc.,  de  nombreux  canaux  et  des  levées 
considérables.  Cette  difficulté  n’existe  pas 
ou  du  moins  elle  est  considérablement  ré¬ 
duite  dans  la  culture  des  Riz  secs  ou  Riz  de 
montagne.  Mais,  par  compensation,  le  pro¬ 
duit  de  ces  variétés  est  moins  avantageux 
sous  plusieurs  rapports. 

On  sait  que  la  culture  du  Riz  dans  l’Amé¬ 
rique  septentrionale,  quoique  ne  remontant 
qu’à  la  fin  du  xvite  siècle  ou  au  commence¬ 
ment  du  xvme,  a  pris  une  extension  consi¬ 
dérable,  particulièrement  dans  la  Caroline, 
et  que  le  grain  qui  en  provient  est  regardé 
en  Europe  comme  de  qualité  supérieure. 


142 


Kl  Z 

La  méthode  de  culture  de  cette  céréale  dans 
ces  contrées  dilîère  notablement  de  celle  que 
nous  avons  rapportée  comme  habituelle  dans 
la  Chine  et,  avec  quelques  modifications  peu 
importantes,  dans  l’Inde,  à  Java,  etc.  Dans 
la  Caroline,  vers  la  mi-mars,  on  divise  la 
terre  en  rigoles  espacées  d’environ  5  déci¬ 
mètres,  au  fond  desquelles  des  femmes  sè¬ 
ment  le  grain  à  la  main  et  non  à  la  volée. 
On  couvre  ensuite  de  quelques  centimètres 
d’eau  qu’on  fait  écouler  après  cinq  jours, 
de  manière  à  laisser  la  terre  découverte  jus¬ 
qu’à  ce  que  les  jeunes  plantes  aient  environ 
1  décimètre  de  haut,  ce  qui  a  lieu  environ 
un  mois  après  les  semailles.  Alors  on  inonde 
encore  les  champs,  et  l’on  y  laisse  l’eau 
pendant  quinze  jours  dans  le  but  de  faire 
périr  les  mauvaises  herbes  en  même  temps 
qu’on  favorise  la  végétation  du  Riz.  La  terre 
reste  ensuite  découverte  pendant  deux  mois 
et,  pendant  ce  temps,  on  donne  des  binages 
multipliés.  Enfin  on  ramène  encore  l’eau 
qu’on  laisse  sur  le  champ  jusqu’au  moment 
de  la  récolte,  c’est-à-dire  de  la  fin  d’août 
jusqu’en  octobre.  Ce  mode  de  culture,  lais¬ 
sant  la  terre  alternativement  inondée  et  à 
découvert,  amène  une  insalubrité  telle  que 
les  nègres  qui  y  sont  exclusivement  employés 
sont  plus  que  décimés  annuellement  parles 
maladies. 

En  Espagne  et  dans  le  nord  de  l’Italie,  où 
la  culture  du  Riz  a  pris  de  grands  dévelop¬ 
pements,  on  est  dans  l’usage  de  laisser  con¬ 
stamment  l’eau  dans  les  champs  jusqu’au 
moment  de  la  récolte.  Même  dans  le  royaume 
de  Valence,  la  moisson  se  fait  dans  l’eau, 
et  les  moissonneurs  y  sont  constamment  en¬ 
foncés  jusqu’aux  genoux. 

Tout  récemment  la  culture  du  Riz  vient 
d’être  introduite  avec  beaucoup  de  succès 
dans  la  Camargue  ou  Delta  du  Rhône  et  dans 
les  terres  salées  et  marécageuses  qui  s’éten¬ 
dent  sur  une  surface  considérable  le  long  de 
la  Méditerranée.  Des  essais  ont  été  faits  à 
cet  égard,  en  premier  lieu,  par  M.  Godefroy 
et  par  un  petit  nombre  d’autres  propriétai¬ 
res.  Leur  succès  a  déterminé  à  donner  plus 
d’extension  à  cette  importation  et,  depuis 
deux  ans,  quelques  centaines  d’hectares  ont 
été  consacrées  à  cette  nouvelle  culture  et  ont 
donné  des  produits  très  abondants.  Un  dou¬ 
ble  avantage  paraît  devoir  résulter  de  ces 
tentatives,  celui  de  retirer  des  récoltes  abon- 


KIZ 

dantes  de  terres  jusqu’ici  entièrement  ou 
presque  entièrement  improductives,  et,  eu 
second  lieu,  celui  de  les  convertir,  après 
quelques  années,  en  terres  salées  ou  terres 
arables  propres  à  recevoir  nos  céréales  or¬ 
dinaires. 

Le  temps  qui  s’écoule  entre  les  semis  et 
la  récolte  du  Riz,  est  d’environ  quatre  mois 
et  demi  ou  cinq  mois,  en  moyenne;  quelques 
variétés  exigent  jusqu’à  huit  mois  pour  leur 
développement  complet,  tandis  qu’il  suffit  à 
d’autres  de  trois  mois  et  quelquefois  moins, 
assure-t-on.  Mais,  par  compensation,  ces 
dernières  variétés  ne  donnent  que  des  qua¬ 
lités  de  grain  inférieures. 

11  semble  inutile  d’insister  sur  l’impor¬ 
tance  majeure  du  Riz  comme  plante  alimen¬ 
taire.  Dans  l’immense  étendue  de  pays  où  il 
est  cultivé,  il  forme  la  base  principale  de 
l’alimentation  ;  quelquefois  même  on  peut 
dire  qu’il  nourrit  à  lui  seul  les  classes  infé¬ 
rieures  de  la  société.  Ainsi  le  peuple  ,  en 
Chine  et  dans  1  Inde,  ne  connaît  à  peu  près 
pas  d’autre  aliment  que  du  Riz  cuit  à  l’eau 
et  mêlé  de  quelques  condiments  et  aromates. 
En  Europe,  le  Riz  joue  un  rôle  important, 
mais  beaucoup  moins  exclusif  dans  l’ali¬ 
mentation.  Même  dans  les  parties  un  peu 
septentrionales  de  cette  partie  du  monde,  il 
ne  sert  plus  qu’à  faire  des  potages,  des  g⬠
teaux,  etc.  Dans  ces  dernières  contrées,  la 
culture  du  froment  fournit  une  matière  ali¬ 
mentaire  beaucoup  plus  avantageuse  et  sur¬ 
tout  plus  nutritive.  En  effet,  l’analyse  chi¬ 
mique  a  montré  que  si  le  grain  de  Riz  est  le 
plus  riche  en  fécuie  parmi  tous  ceux  fournis 
par  les  céréales,  il  est  en  revanche  à  peu  près, 
sinon  même  entièrement  dépourvu  de  gluten 
ou  de  matière  azotée.  Yogel  y  a  trouvé,  en 
effet,  sur  100  parties  :  Fécule,  96  ;  sucre,  1  ; 
albumine,  0,20;  huile  grasse,  1,50;  perte, 
1,30.  De  là  pas  de  panification  possible  avec 
la  farine  de  Riz.  A  part  cet  usage  d’impor¬ 
tance  capitale,  le  Riz  sert  encore  ,  en  Chine 
et  dans  l’Inde,  à  la  préparation  de  certaines 
boissons  alcooliques  et  de  diverses  prépara¬ 
tions  alimentaires.  Sa  pâte,  qu’on  obtient  en 
en  faisant  une  décoction  très  chargée,  prend 
assez  de  consistance  en  séchant  pour  que  les 
habitants  de  ces  contrées  en  confectionnent 
des  objets  d’art  et  d’utilité.  La  paille  de  cette 
Graminée  sert  à  faire  une  grande  parue  de 
ces  tissus  recherchés  comme  objets  de  toilette 


ROB 


ROB 


143 


qu’on  connaît  vulgairement  sous  le  nom  de 
paille  d'Italie.  Enfin  ,  en  médecine,  le  Riz 
est  utilisé  comme  un  aliment  de  facile  di¬ 
gestion  pour  les  malades  et  les  convalescents  ; 
de  plus,  sa  décoction,  vulgairement  nommée 
eau  de  riz  ,  est  administrée  journellement, 
soit  seule,  soit  mêlée  de  gomme,  édulcorée 
avec  des  sirops,  comme  calmante  et  adoucis¬ 
sante,  en  tisane,  en  lavements,  etc.  Enfin 
le  Riz  crevé  sert  fréquemment  en  cataplas  ¬ 
mes  préférables,  dans  plusieurs  cas,  à  ceux 
de  graine  de  Lin,  parce  qu’ils  sèchent  et 
aigrissent  plus  lentement.  (P.  D.) 

ROBERGIA,  Schreb.  ( Gen.,  n.  787).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Connarus,  Linn. 

ROBERTIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Composées-Labiali- 
flores,  tribu  des  Chicoracées  ,  établi  par  De 
Candolle  (  Fl.  />’.,  453  ).  Herbes  de  la  Mé¬ 
diterranée.  VOIJ.  COMPOSÉES. 

ROBERTIA,  Mérat  (F/or.  Paris .,  211). 
bot.  ph. —  Syn.  d 'Eranthis,  Salisb. 

ROBERTSIA,  Scop.  ( Introduct .,  n.  582). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Sideroxylon,  Linn. 

ROBI1MET.  bot.  —  Nom  vulgaire  du 
Lychnis  dioica.  Voy.  lychnide. 

ROBINIER.  Robinia  (dédié  à  Robin  ,  au¬ 
teur  du  Jardin  d’Henri  IV).  bot.  ph  —  Genre 
de  la  famille  des  Légumineuses-Papiliona- 
cées ,  de  la  Diadelphie  décandrie  dans  le 
système  de  Linné.  Il  est  formé  d’espèces 
arborescentes,  dont  quelques  unes  forment 
de  grands  et  beaux  arbres ,  et  qui  croissent 
en  majeure  partie  dans  le  nouveau  monde. 
Ces  végétaux  ont  des  feuilles  pennées  avec 
impaire ,  accompagnées  de  stipules  quel¬ 
quefois  épineuses;  des  fleurs  en  grappes, 
généralement  assez  grandes,  et  qui  présen¬ 
tent  les  caractères  suivants  :  Calice  à  cinq 
dents  lancéolées ,  dont  les  deux  supérieures 
plus  courtes  et  rapprochées  l’une  de  l’autre; 
corolle  papilionacée,  à  étendard  un  peu  plus 
long  que  les  ailes,  à  carène  obtuse  ;  étamines 
diadelphes  ,  tombantes  ;  ovaire  à  16-20 
ovules,  surmonté  d’un  style  barbu  antérieu¬ 
rement.  A  ces  fleurs  succède  un  légume  com¬ 
primé,  presque  sessile ,  à  valves  presque 
planes  et  minces,  relevé  d’une  bordure  le 
long  de  sa  suture  interne,  polysperme.  Ainsi 
caractérisé  ce  genre  ne  correspond  plus  qu’à 
une  partie  du  groupe  établi  sous  le  même 
nom  par  Linné,  les  Caragnae n  ayant  été 
séparés  en  un  genre  distinct. 


L’espèce  la  plus  intéressante  d’entre  les 
Robiniers  est  le  Robinier  faux-acacia  ,  Ro¬ 
binia  pseudoacacia  Lin.,  si  connu  sous  scs 
noms  vulgaires  d 'Acacia  blanc,  Acacia  com¬ 
mun  ou  simplement  Acacia.  Ce  bel  arbre 
est  originaire  de  la  Virginie;  mais  il  est 
aujourd’hui  si  communément  cultivé  en 
Europe  qu’il  a  fini  par  s’y  naturaliser  sur 
plusieurs  points.  Dans  tout  son  développe¬ 
ment  il  s’élève  jusqu’à  vingt-cinq  et  trente 
mètres.  Son  tronc  est  droit  ;  ses  jeunes 
branches  et  ses  rameaux  sont  longs  et  grêles, 
et  les  fortes  épines  dont  ils  sont  armés  le 
rendent  propre  à  de  bonnes  haies  pour  clô¬ 
tures  ;  ces  épines  naissent  de  chaque  côté 
de  la  base  des  feuilles  et  sont  dès  lors  de 
nature  stipulaire  ;  ses  feuilles,  ailées  avec 
impaire,  ont  12-21  folioles  pétiolulées , 
ovales-oblongues,  entières,  un  peu  échan¬ 
gées  et  munies  d’une  petite  pointe  au  som¬ 
met.  Ses  fleurs  sont  blanches  ,  très  agréa¬ 
blement  odorantes,  et  forment  des  grappes 
pendantes  si  nombreuses  que  l’arbre  en  de¬ 
vient  presque  entièrement  blanc  au  moment 
de  sa  floraison.  Le  Robinier  faux-acacia 
croît  avec  une  rapidité  qui  permet  d’en  ob¬ 
tenir,  dans  un  temps  donné  ,  plus  de  bois 
qu’avec  nos  arbres  indigènes  à  bois  dur.  On 
le  multiplie  d’ordinaire  par  semis,  et,  dans 
ce  cas,  le  jeune  plant  qu’on  obtient  peut 
s’élever  jusqu’à  un  ou  deux  mètres  dans 
l'année.  On  le  multiplie  également,  mais 
moins  avantageusement,  par  les  rejets  qu’il 
produit,  comme  on  le  sait,  en  abondance 
et  souvent  de  manière  à  nuire  aux  cultures 
voisines. 

Cet  arbre  réussit  assez  bien  dans  toutes 
sortes  de  terres;  cependant  il  paraît  préfé¬ 
rer  les  bons  sols  frais  et  légers;  et  c’est  au¬ 
jourd’hui  l’une  des  espèces  les  plus  répan¬ 
dues  dans  les  allées,  les  parcs  et  les  di¬ 
verses  plantations  d’agrément.  Néanmoins 
certaines  préventions  qui  existent  parmi  les 
ouvriers  contre  son  bois  font  qu’il  n’a  pas 
encore  acquis  toute  l’importance  qu’il  sem¬ 
ble  appelé  à  posséder  nlus  tard  ,  et  qu’on  se 
borne  le  plus  souvent  à  le  planter  dans  un 
but  d’agrément.  Cependant  ,  comme  l’a 
montré  le  baron  d’Haussez  dans  une  notice 
sur  cette  espèce,  le  bois  du  Faux -Acacia 
réunit  des  qualités  nombreuses:  il  est  dur, 
compacte,  résistant,  bien  qu’on  le  regarde 
d’ordinaire  comme  cassant;  cette  erreur 


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tient  à  ce  que  ses  branches  sont  souvent 
brisées  par  le  vent  aux  bifurcations,  et 
qu’on  n’a  pas  remarqué  que  ces  fractures  se 
produisent  toujours  par  la  dissociation  des 
fibres  et  non  par  leur  rupture.  Au  lieu  dՐ 
tre  cassantes ,  ces  branches  se  prêtent  sans 
difficulté  à  des  torsions  en  tout  sens;  aussi 
fournissent-elles  d’excellents  cercles  de  fu¬ 
tailles  qui  durent  longtemps.  Or,  les  pous¬ 
ses  de  trois  ou  quatre  ans,  provenant  de 
recépage,  conviennent  parfaitement  pour 
cet  usage,  et  fournissent  des  cercles  de  4  mè¬ 
tre  à  lm,30  de  diamètre.  Le  bois  du  Robi¬ 
nier  faux-acacia  est  très  recommandable  par 
la  facilité  avec  laquelle  il  résiste  à  l’épreuve 
d’une  immersion  alternative  dans  l’eau  et 
dans  l’air,  ainsi  qu’à  celle  d’une  exposition 
constante  à  l’action  des  agents  atmosphéri¬ 
ques.  Sous  ces  rapports,  M.  d’Haussez  le  dit 
préférable  au  chêne  lui-même.  Pour  le 
charronnage  ,  ce  bois  a  l’avantage  sur  tous 
ceux  de  nos  contrées  pour  la  construction 
des  pièces  qui  doivent  offrir  une  grande  ré¬ 
sistance,  particulièrement  pour  celle  des  es¬ 
sieux.  Dans  les  arsenaux  de  la  marine  fran¬ 
çaise  il  est  préféré  à  tout  autre  pour  la 
confection  des  grosses  et  longues  chevilles 
appelées  gournables,  et  ce  seul  objet  en  fait 
importer  annuellement  de  l’Amérique  Ru 
Nord  des  quantités  considérables.  Enfin  il 
constitue  un  bois  de  chauffage  de  bonne 
qualité.  Ces  divers  motifs  sembleraient  de¬ 
voir  déterminer  à  donner  aux  plantations 
de  Robinier  faux-acacia  plus  d’importance 
qu’elles  n’en  ont  eu  jusqu’à  ce  jour. 

Quelques  autres  espèces  de  Robiniers  sont 
fréquemment  cultivées  comme  espèces  d’a¬ 
grément.  Tels  sont  :  le  Robinier  en  boule  , 
Robinia  umbraculifera  DC.,  vulgairement 
nommé  Acacia  parasol,  et  par  les  jardiniers 
Robinier  sans  épines  ,  qui  reste  toujours  pe¬ 
tit,  et  dont  la  tête,  formée  d’un  grand  nom¬ 
bre  de  branches  et  de  rameaux  très  serrés 
et  courts  ,  chargés  de  feuilles  petites  et  très 
nombreuses  ,  ressemble  à  une  boule  com¬ 
pacte  de  verdure;  il  ne  fleurit  jamais  dans 
nos  plantations.  11  n’est  peut-être  pas  très 
certain  qu’il  constitue  une  espèce  particu¬ 
lière.  Le  Robinier  visqueux  ,  Robinia  viscosa 
Lin.,  arbre  d’un  bel  effet,  mais  peu  élevé, 
dont  les  rameaux  sont  glutineux  ;  dont  les 
folioles,  ovales  en  cœur,  sont  glauques  à  leur 
face  inférieure,  et  dont  les  fleurs  roses  for¬ 


ment  des  grappes  courtes  très  élégantes.  Le 
Robinier  hérissé,  Robinia  liispida  Lin.,  vul¬ 
gairement  nommé  Acacia  rose  ,  très  belle 
espèce  haute  seulement  de  2  ou  3  mètres , 
à  branches  et  rameaux  hérissés  ,  dont  les 
grandes  fleurs ,  d’un  beau  rose,  forment  de 
magnifiques  grappes  pendantes;  malheu¬ 
reusement  ses  branches  se  brisent  aux  bifur¬ 
cations  avec  une  telle  facilité ,  qu’il  est 
presque  toujours  mutilé  par  les  vents. 

(P.  D.) 

ROBINSONIA ,  Schreb.  ( Gen.,  n.  832). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Touroulia,  Aubl. 

*ROBIQUETIA  ,  Gaudich.  (  ad  Freyc ., 
426  ,  t.  34  ).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Saccola- 
bium ,  Lindl. 

ROBLOT.  poiss.  — -  Nom  vulgaire  des 
petits  Maquereaux. 

ROBSONÏA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Ribésiacées  ,  établi  par  M.  Spach 
( Suites  à  Buffon ,  éd.  Roret,  YI ,  4  80).  Ar¬ 
brisseaux  de  la  Californie.  Voy.  ribésiacées. 

robulim:.  foram.  - —  Genre  de  Fora- 
minifères  établi  par  M.  Al.  d’Orbignv  dans 
sa  famille  des  Nautiloïdes  ,  la  première  de 
son  ordre  des  Hélicostègues.  Il  est  caracté¬ 
risé  par  sa  coquille  équilatérale  à  spire  en¬ 
roulée  dans  un  même  plan  ,  avec  une  seule 
ouverture  triangulaire  située  à  l’angle  ca¬ 
rénai.  (Duj.) 

ROCCELEE.  Roccella  (de  l’italien  rocca, 
rocher),  bot.  cr.  —  (Lichens.)  Le  Lichen  sur 
lequel  Acharius  a  fondé  ce  genre  est  une 
plante  connue  dès  la  plus  haute  antiquité, 
et  usitée  de  tout  temps  comme  matière  tinc¬ 
toriale  :  c’est  le  L.  Roccella  de  Linné,  vulgai¬ 
rement  appelé  Orseille  des  Canaries.  Bory  a 
avancé  dans  son  Essai  sur  les  iles  Fortunées, 
et  répété  dans  le  Dictionnaire  classique  d’his¬ 
toire  naturelle ,  que  c’est  là  la  véritable 
Pourpre  des  anciens,  et  que  les  Phéniciens, 
qui  en  faisaient  un  grand  commerce,  al¬ 
laient  la  chercher  aux  îles  Canaries  et  de 
Madère.  Quoi  qu’il  en  soit  de  cette  opinion, 
toujours  est-il  constant  que  le  Lichen  en 
question  est  extrêmement  abondant  dans 
ces  îles  ainsi  qu’au  cap  Vert ,  et  qu’on  l’y 
exploite  en  grand  pour  l’Europe.  La  chimie 
en  a  retiré  l 'Orsine,  principe  immédiat  co¬ 
lorant,  employé  avec  tant  d’avantage  dans 
la  teinture  des  étoffes.  Les  autres  espèces 
du  même  genre  sont  dites  moins  riches  en 
matière  colorante,  d’où  vient  qu’elles  sont 


ROC 


ROC 


145 


aussi  moins  recherchées.  Le  R.  Montagnei  ! 
Belang.,  qui  croît  sur  les  troncs  des  Man¬ 
guiers  ( Man gi fera  indica  L.),  est  une  espèce 
si  commune  dans  l’Inde  ,  et  surtout  à  Pon¬ 
dichéry,  qu’on  en  pourrait  charger  des  na¬ 
vires.  Il  devenait  donc  important  de  con¬ 
naître  dans  quelle  proportion  y  était  conte¬ 
nue  l’Orsine.  Dans  le  but  de  nous  éclairer 
sur  ce  point  ,  nous  remîmes  une  certaine 
quantité  de  ce  Lichen  à  un’ chimiste  célèbre 
de  la  capitale,  qui  voulut  bien  ,  sur  nos  in¬ 
stantes  prières,  la  soumettre  à  l’analyse.  Le 
résultat  obtenu  montra  que  cette  Roccelie 
ne  renfermait  pas  tout-à-fait  autant  de 
principe  colorant  que  l’Orseil le  des  Canaries, 
mais  que  néanmoins  elle  en  contenait  suf¬ 
fisamment  pour  que  son  exploitation  ne  fût 
pas  sans  importance.  Un  négociant  anglais 
de  notre  connaissance,  qui  fait  le  commerce 
de  ces  matières  tinctoriales  ,  nous  apprit 
plus  tard  qu’en  effet  cette  espèce  était  pres¬ 
que  aussi  recherchée  et  estimée  que  l’autre. 
Le  commerce  de  l’Orseille  est  si  productif, 
que  les  droits  perçus  à  sa  sortie  des  îles  du 
Cap-Vert  suffisent  pour  payer  les  appointe¬ 
ments  du  gouverneur  et  la  solde  de  la  gar¬ 
nison. 

A  l'exception  des  R.  Montagnei  Belang.  et 
R.  pygmœa  DR.  et  M.,  qui  croît  en  Algérie 
sur  les  troncs  des  Figuiers,  toutes  les  autres 
espèces  vivent  de  préférence  sur  les  rochers 
des  bords  de  la  mer,  dans  les  climats  chauds 
ou  tempérés.  Elles  y  forment  de  petites 
touffes  composées  d’un  nombre  plus  ou 
moins  considérable  d’individus,  et  dressées 
ou  pendantes,  selon  l’état  de  rigidité  ou  de 
flaccidité  du  Lichen.  Les  Roccelles  appar¬ 
tiennent  à  la  tribu  des  Usnées,  et  se  distin¬ 
guent  des  autres  genres  de  cette  tribu  par 
les  caractères  suivants  :  Le  thalle  est  centri- 
pèle  ,  cartilagineux  ou  coriace  ,  cylindrique 
ou  plane,  rarement  simple,  plus  souvent 
rameux,  comme  saupoudré  de  farine  ,  et 
quelquefois  couvert  de  ces  paquets  pulvéru- 
leux  qu’on  nomme  sorédies.  Il  est  composé 
de  deux  couches  distinctes,  dont  l’intérieure 
ou  médullaire  est  cotonneuse,  mais  ne  forme 
pas  le  cordon  comme  chez  les  Usnées.  Les 
apothécies  sont  orbiculaires,  planes,  sessiles, 
latérales,  et  munies  d’un  rebord  à  peine 
saillant  fourni  par  le  thalle.  La  lame  proli¬ 
gère  ,  qui  constitue  le  disque ,  est  noirâtre  , 
pruineuse  ,  et  repose  sur  une  couche  noire 


carbonacée,  comme  dans  le  genre  Dirina 
( voy .  ce  mot).  Cette  lame  est  composée  de 
paraphyses  rameuses  enchevêtrées ,  entre 
lesquelles  se  voient  des  thèques  en  massue, 
qui  contiennent  chacune  huit  sporidies  fu¬ 
siformes  ,  divisées  en  quatre  loges  par  trois 
cloisons  transversales.  (C.  M.) 

ROCHE,  géol.  —  Voy .  roches. 

HOC IIE A.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Crassulacées,  tribu  des  Crassulées, 
établi  par  De  Candolle  {Plant,  gr.,  n.  103  ; 
Prodr .,  III,  393),  qui  lui  assigne  les  carac¬ 
tères  suivants  :  Calice  3-Iobé.  Corolle  hypo- 
cralériforme ;  tube  allongé;  limbe  à  5  seg¬ 
ments  étalés.  Etamines  5.  Nectaire  à  5  glan- 
dules.  Péricarpe  à  5  follicules  polyspermes. 

Les  Rochea sont  des  sous-arbrisseaux  char¬ 
nus,  à  feuilles  opposées  ,  subconnées  ,  très 
entières;  à  fleurs  rouges,  ou  jaunes,  ou 
blanches,  disposées  en  cymes.  Ces  plantes 
sont  originaires  du  cap  de  Bonne-Espérance. 

De  Candolle  ( loc .  cit .)  rapporte  à  ce  genre 
une  douzaine  d’espèces  réparties  en  deux 
sections,  qu’il  nomme  et  caractérise  ainsi  : 

a.  Daniella  ( Larochea ,  Haw.).  Tube  de  la 
corolle  à  peu  près  aussi  long  que  le  limbe, 
ou  plus  court  ;  étamines  peu  saillantes.  Tiges 
presque  simples  ;  feuilles  connées  par  la  base, 
charnues,  blanchâtres;  cymes  corymbifor- 
mes  ;  bractées  peu  nombreuses. 

Cette  section  ne  renferme  que  trois  es¬ 
pèces,  nommées  :  Roch.  falcala  DC per  fo¬ 
liota  Haw.  et  albiflora  DC. 

b.  Franciscea  (Dietrichia ,  Trattin.;  Ka~ 
losanthes ,  Haw.).  Tube  de  la  corolle  cylin- 
dracé,  deux  à  trois  fois  plus  long  que  le 
limbe  ;  étamines  incluses.  Feuilles  cartila¬ 
gineuses  aux  bords  et  ciliées  de  poils  raides; 
cymes  ombelliformes  ou  capitellées  ;  fleurs 
bractéolées. 

Parmi  les  espèces  que  renferme  ce  groupe, 
nous  citerons  principalement  les  Roch.  cocci- 
nea  ,  versicolor ,  odoratissima,  jasminea  DC. 

Les  Rochea  sont  assez  généralement  re¬ 
cherchés  par  les  amateurs  de  plantes  grasses, 
à  cause  de  l’élégance  de  leurs  fleurs.  (J.) 

ROCHEFORTIA  (nom  propre),  bot.  pii. 
—  Genre  dont  la  place  dans  la  méthode  n’est 
pas  encore  fixée.  Il  a  été  établi  par  Swartz 
(F/or.  Ind.  occident.,  I,  552,  Prodr.,  53), 
qui  lui  assigne  les  caractères  suivants  :  Ca¬ 
lice  à  5  divisions  ovales  ,  obtuses.  Corolle 
hypogync,  gamopétale;  tube  court,  penta- 

19 


T.  XI. 


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ROC 


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gone  ;  limbe  à  5  divisions  oblongues.  Éta¬ 
mines  5;  filets  subtiles,  courts;  anthères 
oblongues.  Ovaire  supère.  Styles  2  ;  stig¬ 
mates  villeux.  Péricarpe  arrondi ,  à  2  loges 
polyspermes. 

Swartz  ne  rapporte  à  ce  genre  que  deux 
espèces,  qui  croissent  aux  Antilles.  Ce  sont 
des  arbustes  à  tige  dressée,  rameuse,  inerme  ; 
à  rameaux  flexueux,  cylindriques,  épineux; 
à  feuilles  alternes ,  pétiolées,  très  entières, 
oblongues  ,  glabres  ;  à  fleurs  petites,  verd⬠
tres  ou  blanches  ,  axillaires  ou  terminales  , 
géminées  ou  fasciculées.  (J.) 

ROCHELÏÂ  ,  Rœm.  et  Schult.  (  Syst ., 
IV,  645).  bot.  ph. — Syn.  d ' Echinospermum, 
Swartz. 

ROCHER.  Murex,  moll.  —  Genre  de 
Gastéropodes  pectinibranches,  de  la  famille 
des  Canalifères  de  Lamarck  ,  admis  sous  ce 
nom  par  la  plupart  des  auteurs  depuis  Klein 
et  Linné,  mais  diversement  circonscrit  et 
successivement  réduit  par  Bruguière  et  par 
Lamarck  dans  ses  limites  actuelles.  Le  nom 
de  Murex  est  employé  par  Pline  pour  dési¬ 
gner  des  coquilles  qui  sont  aujourd’hui 
rangées  parmi  les  Strombes;  et  nos  Murex, 
qui  fournissaient,  dit-on,  la  teinture  pour¬ 
pre  des  anciens,  avaient  dû  être  nommés 
Pourpres  ;  c’est  du  moins  ce  que  Ron¬ 
delet  a  prétendu  en  donnant  le  nom  de 
Pourpre  à  un  Murex  et  laissant  comme 
Pline  le  nom  de  Murex  à  un  Strombe.  Al- 
drovande  adopta  cette  manière  de  voir  et 
groupa  les  Strombes  et  les  Ptérocères  sous 
le  nom  de  Murex,  en  même  temps  qu’il  rap¬ 
prochait  de  la  Pourpre  de  Rondelet  six  au¬ 
tres  espèces  de  nos  Murex.  Langius  et 
Tournefort  suivirent  la  même  marche,  mais 
Lister  adopta  la  dénomination  de  Buccin 
pour  la  plupart  des  coquilles  enroulées  et 
canaliculées  ou  échancrées  pour  le  passage 
du  siphon.  Pius  tard  Klein  transposa  les 
noms  admis  véritablement  à  tort  par  ses 
prédécesseurs,  et,  le  premier,  il  donna  le 
nom  de  Murex  aux  coquilles  que  nous  nom¬ 
mons  ainsi.  Adanson  au  contraire  réunit 
ces  mêmes  coquilles  avec  beaucoup  d’autres 
dans  son  genre  Pourpre.  Enfin  Linné,  sup¬ 
primant  tout-à-fait  le  genre  Pourpre,  établit 
un  grand  genre  Murex  dans  lequel  sont 
comprises  toutes  les  coquilles  canalifères 
avec  les  Cérjthes  et  une  partie  des  Pourpres. 
Bruguière,  dans  V Encyclopédie  méthodique , 


entreprit  de  subdiviser  ce  grand  genre  lin  - 
néen,  et  tout  en  laissant  le  nom  de  Rocher 
ou  Murex  aux  coquilles  dont  nous  parlons, 
il  en  sépara  les  genres  Cérithe  ,  Fuseau  et 
Pourpre ,  ce  dernier  genre  n’ayant  nulle 
concordance  avec  ce  que  les  premiers  zoolo¬ 
gistes  avaient  nommé  ainsi,  mais  ayant  en 
quelque  sorte  pour  type  une  petite  coquille 
des  côtes  de  l’Océan  ( Purpura  lapillus)  que 
Réaumur  avait  voulu  considérer  comme 
ayant  fourni  la  pourpre  des  anciens.  La¬ 
marck,  adoptant  les  genres  de  Bruguière, 
continua  dans  ses  publications  successives 
à  démembrer  et  à  réduire  le  grand  genre 
des  Murex  :  il  en  sépara  donc  d’abord  les 
Fasciolaires  et  lesPyrules,  puis  les  Ranelles, 
les  Turbinelles  et  les  Struthiolaires ,  et  en 
dernier  lieu  les  Tritons  ;  mais  tous  ces  genres 
n’étant  fondés  que  sur  des  différences  ex¬ 
térieures  de  la  coquille  et  non  sur  l’orga¬ 
nisation,  plusieurs  devront  sans  doute  être 
réunis  de  nouveau  quand  la  connaissance 
de  toutes  les  espèces  aura  fait  disparaître 
l’importance  des  différences  prétendues  ca¬ 
ractéristiques.  Cuvier,  lui-même,  sauf  le 
genre  Cérithe,  n’avait  admis  tous  les  autres 
genres  que  comme  des  sous-genres  des  Ro¬ 
chers  ou  Murex.  M.  de  Blainviile,  de  son 
côté,  a  considéré  le  genre  Murex  de  Linné 
comme  devant  constituer  une  famille,  celle 
desSiphonostomes,  dans  laquelle  sont  com¬ 
pris  les  genres  de  Bruguière  et  de  Lamarck, 
et  le  genre  Rocher  convenablement  réduit. 
Les  Rochers  de  Lamarck  ont  la  coquille 
ovale  ou  oblongue  ,  canaliculée,  avec  l’ou¬ 
verture  arrondie  ou  ovalaire,  et  ils  portent 
à  l’extérieur  des  bourrelets  rudes  ;  épineux 
ou  tuberculeux,  formant  trois  ou  un  plus 
grand  nombre  de  rangées  continues  depuis 
le  dernier  tour  jusqu’au  sommet  où  elles 
deviennent  plus  ou  moins  obliques.  Les 
Rochers  se  distinguent  donc  ,  au  premier 
coup  d’œil  ,  des  Ranelles  qui  n’ont  que 
deux  bourrelets  continus  et  opposés,  ou  des 
Tritons  qui  ont  des  bourrelets  irrégulière¬ 
ment  épars.  L’animal  observé  précédem¬ 
ment  par  Adanson  et  par  Dargenville  a  été 
depuis  lors  plus  exactement  décrit  par 
M.  de  Blainviile  :  son  corps  est  ovale,  en¬ 
veloppé  dans  un  manteau  dont  le  bord  droit 
est  garni  de  lobes  ou  laciniures  plus  ou 
moins  nombreuses  et  de  forme  variable  ; 
son  pied  est  ovale  ,  assez  court  ;  les  yeux 


ROC 


ROC 


147 


sont  situés  à  la  base  externe  des  tentacules 
qui  sont  longs,  coniques,  contractiles  et 
rapprochés;  la  bouche  est  pourvue  d’une 
longue  trompe  extensible  armée  de  petites 
dents.  L’anus  est  situé  au  côté  droit  dans 
la  cavité  branchiale,  qui  contient  deux  pei¬ 
gnes  branchiaux  inégaux.  L’oviducte  de  la 
femelle  se  termine  également  au  côté  droit, 
à  l’entrée  de  la  cavité  branchiale,  et  le  mâle 
porte  au  côté  droit  du  cou  une  verge  longue, 
aplatie,  contractile  et  exsertile,  à  l’extrémité 
de  laquelle  aboutit  le  canal  déférent.  Le 
genre  Rocher  ainsi  réduit  par  Lamarck  est 
encore  un  des  plus  nombreux  ,  car  on  y 
compte  plus  de  170  espèces  vivantes  et  100 
ou  120  fossiles  dans  les  terrains  tertiaires, 
plusieurs  de  celles-ci  ayant  d’ailleurs  leurs 
analogues  vivants.  Ce  sont  en  général  de 
belles  coquilles  auxquelles  le  prolongement 
du  canal,  ou  les  épines,  ou  les  expansions 
foliacées  et  crépues  des  bourrelets  ont  fait 
donner  des  noms  vulgaires  ou  spécifiques 
très  significatifs,  tels  que  ceux  de  Tête  deBé- 
casse,  de  Scorpion,  de  Chicorée,  de  Feuille  de 
Scarole  ou  d’Endive,  etc.  Ces  particularités 
dans  la  forme  de  la  coquille  ont  fait  diviser 
ce  genre  si  nombreux  en  plusieurs  groupes 
et  sections.  1°  Les  espèces  à  canal  prolongé 
en  une  queue  grêle,  subite,  plus  longue 
que  l’ouverture,  se  divisent  en  deux  sec¬ 
tions;  les  unes  sont  épineuses  :  tels  sont  le 
Rocher  cornu ,  de  la  mer  des  Indes,  long 
de  1 6  centimètres  et  nommé  autrefois  la 
Grande  massue  d’ Hercule  ;  le  Rocher  droite- 
épine  ( Murex  brandaris  L.),  long  de  8  à  10 
centimètres  ,  très  commun  dans  la  Médi¬ 
terranée  et  qu’on  regarde  comme  ayant  dû 
fournir  aux  anciens  leur  plus  belle  teinture 
pourpre  ;  le  R.  forte-épine  (  M.  crassispina 
LK.),  de  la  mer  des  Indes  ,  long  de  12  cen¬ 
timètres  et  nommé  vulgairement  la  Grande 
Bécasse  épineuse.  D’autres  Rochers  à  longue 
queue  sont  sans  épines;  tel  est  le  R.  tête 
de  Bécasse  (M.  haustellum  L.) ,  long  de  11 
à  14  centimètres,  de  la  mer  des  Indes,  re¬ 
marquable  par  la  longueur  et  la  gracilité  de 
son  canal.  2°  Les  Rochers  dont  le  canal  plus 
court  forme  une  queue  épaisse  non  subite, 
se  divisent  aussi  en  deux  sections  d’après  le 
nombre  des  bourrelets  ou  varices.  Les  uns 
n’ont  que  trois  bourrelets;  tels  sont  le  R. 
Chicorée  renflée  (M.  infiatus  LIC.  ),  long  de 
12  à  14  centimètres,  blanc  nuancé  de  roux  ; 


le  R.  palme  de  Rosier  {M.  palmarosœ  LK.), 
long  de  11  à  12  centimètres,  fauve  rayé  de 
brun  avec  le  sommet  des  expansions  rose 
violacé  ;  le  R.  Chicorée  brûlée  (  M.  adustus 
LK.),  long  de  9  centimètres,  noir,  avec  l’ou¬ 
verture  très  blanche  et  la  columelle  jaune, 
et  une  partie  blanche  en  forme  de  raie  au 
côté  gauche  de  chacune  des  varices.  (Duj.) 

ROCHES,  géol. —  On  désigne  sous  ce 
nom  toutes  associations  de  parties  minérales, 
soit  de  même  espèce,  soit  d’espèces  diffé¬ 
rentes,  qui  se  trouvent  dans  l’écorce  solide 
du  globe  en  masses  assez  considérables  pour 
être  regardées  comme  parties  essentielles  de 
cette  écorce  et  être  prises  en  considération 
dans  son  étude  générale.  Ainsi  on  donne  le 
nom  de  Roches  non  seulement  à  des  asso¬ 
ciations  solides  ,  mais  encore  à  des  couches 
de  sable  et  à  des  dépôts  de  débris  organi¬ 
ques  plus  ou  moins  minéralisés. 

L’étude  des  Roches  est  fondamentale  en 
géologie.  Elle  embrasse  un  vaste  champ  ; 
mais  nous  devons  nécessairement  nous  res¬ 
treindre  beaucoup  dans  cet  article  rédigé , 
avec  l’autorisation  de  M.  Cordier,  d’après 
les  notes  prises  au  cours  spécial  et  détaillé 
qu’il  fait  tous  les  deux  ans ,  au  Muséum 
d’histoire  naturelle  ,  sur  cette  importante 
partie  de  la  science. 

De  même  qu’il  n’existe  dans  la  nature 
qu’un  très  petit  nombre  d’espèces  minérales, 
comparé  à  celui  qui  aurait  pu  résulter  de  la 
combinaison  infinie  des  corps  simples  ou 
éléments  chimiques ,  de  même  aussi  le  nombre 
des  diverses  sortes  de  Roches  est  infiniment 
moins  considérable  qu’on  ne  pourrait  le 
supposer  théoriquement,  d’après  la  multi¬ 
plicité  de  leurs  éléments  minéralogiques. 

En  effet,  l’observation  a  démontré  que, 
sur  environ  400  espèces  distinctes  de 
minéraux  qu’on  a  reconnues  dans  l’écorce 
consolidée,  il  n’y  en  a  guère  qu’une  tren¬ 
taine  qui  entrent  comme  éléments  essentiels 
ou  constituants  dans  la  composition  des  Ro¬ 
ches;  les  autres  espèces  n’y  figurent,  pour 
ainsi  dire,  que  comme  parties  accessoires 
ou  accidentelles ;  elles  y  sont  disséminées  en 
petite  quantité  sous  diverses  formes,  ou  bien 
elles  tapissent  les  parois  de  fentes,  de  ca¬ 
vités,  de  géodes,  etc. 

Néanmoins,  par  les  mélanges  divers  de  ces 
trente  éléments,  la  nature  aurait  pu  former 
un  nombre  immense  de  combinaisons  dis- 


ROC 


ROC 


J  48 

tinctes  ;  mais  il  n’en  est, point  ainsi  :  les  Ro¬ 
ches  ne  sont  ordinairement  composées  que 
de  deux,  trois,  ou  quatre  éléments,  et  quel¬ 
quefois  même  d’un  seul. 

Enfin,  sur  ces  trente  espèces  de  minéraux, 
M.  Cordier  a  reconnu  qu’il  n’y  en  a  qu’une 
dizaine  qui  se  présentent  en  abondance  dans 
la  nature.  Ainsi,  d’après  les  calculs  de  cet 
habile  géologue,  si  l’on  suppose  que  l’écorce 
terrestre  consolidée  a  une  épaisseur  de  20 
lieues  métriques,  et  que  l’enveloppe  secon¬ 
daire  ou  sédimenlaire  n’en  forme  que  la 
vingtième  partie,  on  trouve  que,  dans  la 
composition  de  cette  écorce  ,  il  entre  envi¬ 
ron  : 

4S/ioo  de  feldspath, 

35/ioo  de  quartz, 

8/ 100  de  mica, 

5/ 100  de  talc, 

1/100  de  carbonate  de  chaux  et  rie  magnésie, 

j/ioo  de  péridot,  diallage,  amphibole,  pymxène  et  gypse, 

i/roo  d’argile  sous  toutes  ses  formes, 

Et  1/100  pour  tous  les  autres  minéraux. 

Tôt.  100. 

Pour  la  détermination  et  la  terminologie 
minéralogique  des  Roches,  il  existe  un  très 
grand  nombre  de  caractères  distinctifs  dont 
M.  Cordier  a  formé  quinze  divisions  diffé¬ 
rentes,  savoir: 

1.  Composition. 

IL  Adhérence  des  parties  élémentaires. 

III.  Contexture. 

IV.  Délit. 

V.  Porosité. 

VI.  Couleur. 

VII.  Translucidité. 

VIII.  Phosphorescence. 

IX.  Odeur. 

X.  Magnétisme. 

XI.  Densité. 

XII.  Division  naturelle  en  blocs  ou  frag¬ 

ments. 

XIII.  Résonnance. 

XIV.  Humidité  naturelle. 

XV.  Altération  naturelle. 

Le  cadre  circonscrit  dans  lequel  nous  som¬ 
mes  forcé  de  renfermer  cet  article,  ne  nous 
permet  pas  de  donner  la  description  complète 
de  ces  divers  caractères  auxquels  M.  Cordier 
rattache  des  considérations  générales  du  plus 
grand  intérêt.  Nous  nous  contenterons  de 
dire  quelques  mots  des  cinq,  premières  divi¬ 
sions  qui  sont  les  plus  importantes,  en  ren¬ 
voyant,  pour  les  détails,  au  cours  de  M.  Cor¬ 


dier  et  à  la  description  des  Roches  de 
M.  Alexandre  Brongniart. 

L  Composition. 

Les  Roches  sont  tantôt  simples,  tantôt 
composées.  O11  nomme  Roches  simples  ou 
homogènes  celles  dont  la  base,  ou  partie  es¬ 
sentielle,  est  formée  d’éléments  ou  d’individus 
minéralogiques  de  même  nature  (ex  :  calcaire 
saccharoïde,  gypse,  sel  gemme,  etc.},  etiio- 
ches  composées  ou  hétérogènes  celles  qui  sont 
formées  d’individus  de  nature  différente 
(granité,  protogine,  etc.  ). 

On  entend  par  individu  minéralogique 
p ai  fait  un  cristal  terminé  d’une  manière 
complète.  II  présente  alors  des  formes  polyé¬ 
driques  qui  sont  en  rapport  avec  i’arrange- 
ment  moléculaire  régulier  qui  a  lieu  dans 
toute  la  masse.  Mais  la  plupart  des  cristaux 
n’ont  pas  pu  prendre  leur  développement 
géométrique  extérieur.  Ils  se  présentent  dans 
les  Roches  sous  forme  de  grains  dont  le  tissu 
intéiieur  est  parfaitement  cristallin  ,  mais 
dont  les  contours  extérieurs  sont  plus  ou 
moins  irréguliers.  Ces  grains,  rarement  d’un 
volume  considérable,  sont  généralement  très 
petits  et  quelquefois  indiscernables  à  l’oeil 
nu.  De  là  la  division  des  Roches  en  phané- 
rogènes,  c’est-à-dire  dont  les  parties  sont 
apparentes  et  discernables  à  l’œil  nu  (gra¬ 
nité);  et  adélogènes  ,  dont  le  volume  des 
parties  n’est  pas  visible  (  pétrosilex  ).  Quel¬ 
ques  espèces  de  Roches  sont  à  la  fois  adé¬ 
logènes  et  phanérogènes;  tels  sont  les  por¬ 
phyres,  composés  d’une  pâte  compacte  avec 
cristaux  disséminés  et  reconnaissables  à 
l’œil  nu. 

Lorsque  les  Roches  sont  phanérogènes,  il 
faut  déjà  bien  connaître  les  minéraux  poul¬ 
ies  déterminer  à  l’aide  des  caractères  miné¬ 
ralogiques.  Mais  cette  détermination  devient 
plus  difficile  lorsque  les  individus  mi¬ 
néralogiques  sont  d’un  très  petit  volume  et 
surtout  lorsque  la  Roche  est  complètement 
adélogèrie. 

Dans  ce  dernier  cas,  pour  déterminer  la 
nature  des  parties  élémentaires  minérales, 
on  s’aide  des  caractères  suivants  que  nous 
ne  pouvons  indiquer  ici  que  très  succincte¬ 
ment  : 

1°  Cristaux  disséminés .  —  Ils  donnentsou- 
veut  des  indices  certains  de  la  composition 
d’une  partie  ou  de  la  totalité  de  la  pâte: 


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ainsi,  dans  quelques  porphyres  pétrosiliceux, 
les  cristaux  disséminés  de  feldspath  et  de 
quartz  suffisent  pour  indiquer  que  la  pâte 
est  composée  de  feldspath  compacte  quart- 
zifère. 

2°  Passage  d'une  roche  adélogène  à  une 
roche  phanérogène. — Dans  quelques  Roches 
adélogènes ,  la  cristallisation  s’est  opérée 
d’une  manière  plus  parfaite  sur  certains 
points.  On  est  alors  fondé  à  assimiler  les 
parties  discernables  à  celles  qui  ne  le  sont 
pas ,  et  les  grains  cristallins  visibles  indi¬ 
quent  ordinairement  la  composition  de  la 
pâte. 

3°  Décomposition  superficielle.  —  Les  Ro¬ 
ches  exposées  à  l’influence  des  variations 
atmosphériques  se  modifient  souvent  par 
décoloration  et  décomposition.  Cette  altéra¬ 
tion  chimique  de  la  Roche  en  change  en¬ 
tièrement  l’aspect  et  suffit  quelquefois  pour 
faire  reconnaître  la  composition  de  ses  élé¬ 
ments  (phonolite,  basanite). 

-4°  Parties  plus  dures  disséminées  dans  la 
pâte.  —  Le  choc  du  briquet  avec  étincelles 
révèle  la  présence  des  corps  durs  disséminés 
dans  les  Roches  tendres;  c’est  ce  quia  lieu 
par  exemple  pour  le  calcaire  compacte  quart- 
zifère. 

5°  Odeur  par  frottement. — Le  frottement 
donne  souvent  une  odeur  qui  dénonce  la 
présence  du  soufre  (gypse  avec  soufre),  du 
bitume,  de  l’arsenic  (minerai  arsenico-auri- 
fère  du  Tyrol  ),  du  sulfure  de  carbone  (cal¬ 
caire  fétide),  etc. 

6°  Action  des  acides.  — Elle  sert  à  faire 
reconnaître  si  la  Roche  présente  les  carac¬ 
tères  d’ insolubilité  (  phyllade)  ou  de  solubi¬ 
lité  complète  (calcaire  compacte),  de  solubi¬ 
lité  incomplète  (  marne  ) ,  de  solubilité  sans 
odeur  (  calcaire  compacte  ) ,  ou  avec  odeur 
(calcaire  bitumineux).  On  examine  si  l’effer¬ 
vescence  ou  la  dissolution  est  lente  ou 
prompte;  s’il  y  a  résidu  et  si  ce  résidu  fait 
gelée  ou  non  avec  les  acides,  etc.  Enfin,  par 
l’action  des  acides  on  obtient  aussi  de  bons 
caractères  de  coloration  ou  de  décoloration 
de  certaines  Roches.  Ainsi,  le  fer  carbonaté 
compacte,  plongé  dans  l’acide,  passe  super¬ 
ficiellement  à  l’état  d’hydrate  de  fer,  et  d’un 
brun  grisâtre  qu’il  était  devient  jaunâtre. 
Le  basalte  étant  soumis  à  l’action  des  acides, 
son  pvroxène  devient  vert,  le  feldspath  blanc, 
et  le  fer  titané  conserve  sa  couleur  noire. 


7"  Action  du  feu.  —  Une  faible  action  du 
feu  ordinaire  suffit  quelquefois  pour  déter¬ 
miner  la  nature  de  diverses  Roches  :  on 
examine  s’il  y  a  changement  de  coloration 
(carbonate  de  fer);  combustion  facile  (li¬ 
gnite,  houille),  ou  difficile  (anthracite,  gra¬ 
phite)  ;  combustion  avec  odeur  (dusodyle, 
gypse  avec  soufre  disséminé);  combustion 
avec  résidu  (  schiste  et  argile  inflamma¬ 
bles),  etc.  Mais  le  plus  souvent  la  déter¬ 
mination  des  Roches  adélogènes  nécessite 
de  recourir  à  l’action  d’une  température 
plus  élevée  qui  s’obtient  à  l’aide  du  cha¬ 
lumeau.  On  conçoit  que  tels  éléments 
étant  infusibles  et  d’autres  au  contraire  plus 
ou  moins  fusibles,  il  devient  facile  de  les 
distinguer.  On  connaît,  par  ce  moyen,  s’il 
y  a  inaltérabilité  (silex,  phtanite),  altérabi¬ 
lité  (calcaire,  gy pse) ,  fusibilité  sans  bour¬ 
souflement  (obsidienne  ,  basanite),  fusibilité 
avec  boursouflement  (rétinite). 

8°  Analyse  microscopique  ou  mécanique. 

—  Nous  avons  indiqué  plus  haut  quels  sont 
les  moyens  généralement  employés  pour  la 
détermination  des  Roches  soit  phanérogènes, 
soit  adélogènes  ;  nous  avons  vu  qu’il  était  as¬ 
sez  facile,  dans  les  premières,  de  reconnaître 
les  éléments  qui  les  composent,  tous  ces 
éléments  étant  discernables  à  l’œil  nu  ;  mais 
pour  les  autres,  la  ténuité  extrême  des  élé¬ 
ments  rend  cette  détermination  très  diffi¬ 
cile  et  exige  l’emploi  de  moyens  particuliers 
sur  lesquels  il  peut  être  utile  de  donner 
quelques  détails. 

Ces  moyens,  qui  sont  dus  entièrement  à 
M.  Cordier,  consistent  principalement  dans 
l'emploi  du  microscope  et  du  chalumeau , 
et  constituent  une  véritable  analyse  méca¬ 
nique  des  Roches. 

Nous  commencerons  par  rappeler  briève¬ 
ment  quelques  principes  sur  lesquels  se 
fonde  l’emploi  de  ces  moyens. 

En  ce  qui  concerne  le  chalumeau  :  la  forme 
de  cet  instrument  n’est  pas  indifférente; 
M.  Cordier  donne  la  préférence  aux  chalu¬ 
meaux  en  verre  dont  l’extrémité,  par  laquelle 
sort  le  Yent,  est  précédée  d’une  boule  d’un 
diamètre  notable,  de  manière  que  la  masse 
d’air  comprimée  par  le  souffle,  dans  le  cha¬ 
lumeau,  soit  la  plus  grande  possible. 

La  température  à  laquelle  on  peut  attein¬ 
dre  à  l'aide  de  cet  instrument,  en  se  servant 
d’une  pince  très  effilée,  est  extrêmement 


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élevée  et  peut  aller  jusqu’à  500°  du  pyro¬ 
mètre  de  Wegdwood  ;  à  cette  température, 
un  très  petit  éclat  de  péridot  fond  sur  les 
bords,  malgré  sa  réputation  d’infusibilité. 
M.  de  Saussure,  en  substituant  à  la  pince 
un  disthène,  a  obtenu  des  tempé¬ 

ratures  infiniment  plus  élevées.  On  peut  sur 

ce  sujet  consulter  le  travail  qu’il  a  publié 
en  1789. 

II  faut  que  le  jet  d’air  qui  alimente  la 
flamme  soit  continu.  Le  dard  de  cette  flamme 
est  formé  de  deux  cônes  s’emboîtant;  l’un 
bleuâtre,  intérieur,  où  les  particules  char¬ 
bonneuses  rendent  la  flamme  désoxydanle  ; 

1  autre  enveloppant  ,  blanc  ou  rougeâtre  et 
xydant;  e  est  vers  la  jonction  des  deux  cônes 
que  se  rencontre  la  plus  haute  température. 

Parmi  les  phénomènes  qui  se  manifestent 
sous  l’influence  de  l’emploi  du  chalumeau  , 
il  en  est  quelques  uns  sur  lesquels  il  est  bon 
d’appeler  l’attention  ; 

Tels  sont  :  1°  le  phénomène  de  fusion  ré¬ 
trograde  signalé  par  Saussure,  qui  se  produit 
sur  certaines  substances  (péridot,  amphi- 
gène)  ,  et  qui  masque  l’efTet  de  fusion 
seulement  superficiel  dans  ce  cas;  2°  les 
phénomènes  de  coloration  ;  3°  les  altérations 
diverses  que  les  substances  peuvent  éprou¬ 
ver;  4°  la  fusion  plus  ou  moins  complète 
et  1  apparence  des  résultats  de  cette  fusion. 

Il  se  produit  entre  autres  un  effet  assez  re¬ 
marquable  :  lorsque  le  coup  de  feu  a  été 
ménagé,  si  on  l’arrête  avant  qu’il  n’ait  at¬ 
teint  son  maximum  d’eflèt,  le  fragment 
d  essai  placé  sous  le  champ  du  microscope 
présente  quelquefois  un  grand  nombre  de 
points  diversement  colorés  qui  peuvent 
aider  immédiatement  à  déterminer  si  la 
Roche  sur  laquelle  on  opère  est  un  composé 
binaire,  ternaire  ou  quaternaire,  et  jus¬ 
qu’à  un  certain  point  quelle  est  la  nature 
des  éléments  qui  entrent  dans  sa  compo¬ 
sition. 

Dans  l’usage  du  microscope  il  faut  sacri¬ 
fier  le  grossissement  des  objets  à  leur  netteté. 
Des  lentilles  grandissant  au  plus  20  à  25  fois 
les  diamètres,  suffisent  presque  toujours  et 
permettent  de  jouir  d’un  très  grand  champ, 
et  de  toute  l’intensité  de  la  lumière  directe, 
qui  doit  être  la  plus  forte  possible.  Pour  ré¬ 
flecteur,  un  simple  disque  de  papier  blanc 

mat  est  préférable  au  miroir  simple  ou 

concave. 


L'analyse  mécanique  consiste  d’abord  à 
écraser,  à  l’aide  de  la  simple  pression,  les 
fragments  de  la  Roche  que  l’on  veut  exami¬ 
ner.  il  faut  bien  se  garder  de  les  triturer, 
car  on  dépolirait  les  petits  grains  microsco¬ 
piques  qui  en  résultent  et  leurs  caractères 
physiques  ne  pourraient  plus  être  observés. 

On  place  les  grains  ainsi  obtenus  à  l’ex¬ 
trémité  d  une  plaque  de  verre;  puis  on 
frappe  1  autre  extrémité  de  cette  plaque  en 
1  inclinant.  Les  parties  les  plus  grossières 
tombent;  mais  le  reste  de  la  poudre  s’étend 
et  se  classe  suivant  le  volume  des  parties.  On 
choisit  approximativement,  à  l’aide  du  mi¬ 
cromètre,  le  degré  de  ténuité  jugé  convena¬ 
ble,  et  l’on  recueille  avec  un  pinceau  la 
poudre  ainsi  réunie.  Pour  faire  les  essais,  il 
faut  employer  des  poudres  dont  les  parti¬ 
cules  ont  des  volumes  à  peu  près  égaux. 

U  est  souvent  nécessaire  d’opérer  sur  la 
plaque  de  verre  le  lavage  de  ces  poussières. 
Si,  après  les  avoir  délayées,  on  incline  la 
plaque,  les  particules  se  séparent  suivant 
leur  volume  et  leur  densité  ;  ainsi  étendues  et 
éparpillées,  on  les  sèche  en  chauffant  légère¬ 
ment  sur  la  flamme  d’une  lampe  à  esprit  de 
vin.  On  les  place  ensuite  sous  le  champ  du 
microscope,  où  il  est  ordinairement  facile 
de  reconnaître  les  caractères  physiques  de 
chacun  des  éléments  composant  la  Roche 
qu’on  cherche  à  déterminer.  Ces  caractères 
sont  là  aussi  apparents  que  dans  de  grands 
échantillons  :  tout,  jusqu’aux  incidences  des 
faces  de  clivages,  se  reconnaît  distinctement, 
et  vu  le  petit  nombre  des  espèces  minérales 
qui  entrent  généralement  dans  la  composi¬ 
tion  des  Roches,  les  distinctions  sont  faciles 
à  saisir. 

On  peut  ensuite,  pour  contrôler  ou  com¬ 
pléter  les  résultats  de  ce  premier  examen, 
s’aider  des  expériences  du  chalumeau.  Le 
disthène  ,  par  son  infusibilité,  par  la  facilité 
qu’il  offre  de  se  diviser  en  fibres  très  déliées, 
est  propre  à  ces  expériences:  pour  cela  on 
réunit  la  poussière  minérale  sur  la  plaque  de 
verre  à  l’aide  d’un  petit  pinceau  ;  puis  rnouil  - 
lant  légèrement  un  filet  de  disthène  (ou  sa - 
pat  i  e  )  avec  de  !  eau  légèrement  gommée,  on 
1  applique  sur  la  poudre  qu’on  veut  essayer, 
et,  chargé  de  cette  poussière,  on  le  soumet 
à  l’action  du  chalumeau.  Une  partie  des 
pulvicuies  reste  soudée  et  isolée  sur  le  filet 
de  disthène ,  et  les  phénomènes  de  fusion 


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151 


qu’on  obtient  pour  chacune  d’elles,  étant 
observés  au  microscope,  fournissent  les  ca¬ 
ractères  recherchés. 

Selon  M.  Cordier,  l’analyse  mécanique 
est  aux  Roches  adélogènes  ce  que  l’analyse 
chimique  est  aux  especes  minérales  propre¬ 
ment  dites. 

Pour  plus  amples  détails,  on  peut,  du 
reste,  consulter  son  excellent  mémoire  pu¬ 
blié  sur  ce  sujet,  et  inséré  dans  le  Journal 
de  physique  de  1815  à  1816. 

II.  Adhérence  des  parties  élémentaires. 

Les  Roches ,  considérées  sous  le  rapport 
du  plus  ou  moins  d’adhérence  des  parties 
minérales  élémentaires,  ont  été  divisées  en 
Roches  solides  et  meubles. 

Le  mode  d’adhérence  est  déterminé  par 
une  agrégation  de  juxtaposition  qui  lie  les 
éléments  divers  d’une  manière  aussi  parfaite 
que  l’agrégation  cristalline  qui  réunit  les 
parties  intimes  d’un  même  élément.  On  dis¬ 
tingue  dans  les  Roches  solides,  d’apres  les 
particularités  du  mode  d’adhérence,  les 
agrégats  et  les  conglomérats. 

Les  agrégats  sont  des  Roches  dans  les¬ 
quelles  tous  lesélémentssontcontemporains, 
c’est-à-dire,  d’un  même  âge.  C’est  une  as¬ 
sociation  d’individus  minéralogiques  liés 
par  cohésion  ,  sans  ciment  et  par  la  seule 
force  d’adhérence  des  parties  élémentaires. 

On  distingue  deux  sortes  d’agrégats,  les 
uns  non  cellulaires  ,  les  autres  cellulaires  : 
les  premiers  sont  ceux  dont  les  éléments  sont 
enchevêlr'és  sans  vides  et  présentent  une 
adhérence  parfaite ,  telle  qu’on  peut  l’ob¬ 
server,  par  exemple,  dans  le  granité  et 
toutes  les  autres  Roches  primordiales  qui 
ont  cristallisé  sous  une  énorme  pression. 

Les  seconds  sont  ceux  dont  la  consolida¬ 
tion  cristalline  s’est  faite  en  laissant  des 
vides.  Cetteadhérence  incomplète  se  présente 
dans  les  laves  ordinaires  ;  elle  y  est  due 
à  la  faible  pression  qu’elles  ont  éprouvée  au 
moment  de  leur  cristallisation. 

Les  conglomérats  sont  des  Roches  dans 
lesquelles  les  éléments  ne  sont  pas  contem¬ 
porains.  Le  fond  de  ces  Roches  consiste  en 
débris  plus  ou  moins  volumineux,  plus  ou 
moins  atténués,  enlevés  a  d’autres  Roches 
de  différents  âges  ,  lesquels  débris  ont  été 
réunis  par  un  ciment  (siliceux,  calcaire,  etc.), 
qui  s’est  infiltré  au  milieu  des  vides  existant 


entre  eux.  La  formation  d’un  conglomérat 
résulte  donc  de  diverses  circonstances  telles 
que  :  rupture,  trituration,  transport,  dépôt, 
et  enfin  cimentation  sur  place.  Le  ciment 
est  tantôt  postérieur  et  quelquefois  contem¬ 
porain  du  dépôt  des  matières  conglomérées. 
La  solidité  des  conglomérats  est  souvent 
aussi  grande  que  celle  des  agrégats  (grès 
lustré  des  environs  de  Paris). 

Le  degré  d’adhérence  des  Roches  solides 
fournit  un  certain  nombre  de  caractères 
distinctifs.  Tels  sont  : 

1°  La  dureté,  qui  s’estime  par  le  frotte¬ 
ment  de  la  Roche  sur  un  autre  corps  ou  par 
le  choc  du  briquet  :  ainsi  on  dit  qu’une 
Roche  est  extrêmement  dure  (émeril,  quartz); 
dure  (  feldspath  compacte  );  tendre  (serpen¬ 
tine);  très  tendre  (talc,  gypse);  friable  (tri¬ 
poli  ). 

2"  La  ductilité,  qu’on  reconnaît  par  la 
simple  raclure  pl  s  ou  moins  facile,  à  l’aide 
d’une  pointe  d’acier  (  talcite,  calcaire, 
phtanite). 

3°  La  ténacité  est  la  résistance  qu’une 
Roche  oppose  à  la  rupture.  Elle  n’est  pas 
toujours  en  rapport  avec  la  dureté.  Une 
Roche  est  tenace  (  kersanton  )  ou  fragile 
(obsidienne),  suivant  qu’elle  résiste  ou 
ne  résiste  pas  au  choc.  Un  mélange  de 
parties  dures  et  tendres  produit  une  grande 
ténacité;  c’est  ainsi,  par  exemple,  que 
le  granité  pinitifère  est  plus  tenace  que 
le  granité  ordinaire  ,  quoique  moins  dur. 
Le  talc  réuni  au  feldspath  et  a  la  diallage 
produit  le  même  effet  dans  certaines  eupho- 
tides.  Le  diamant,  au  contraire,  qui  est 
extrêmement  dur,  est  fragile. 

On  nomme  Roches  meubles  celles  dont  les 
éléments  composants  ne  sont  pas  liés  entre 
eux.  Les  Roches  meubles  le  sont  tantôt  com¬ 
plètement,  comme  dans  les  sables;  tantôt 
imparfaitement,  telle  est  l’argile  qui  peut 
être  façonnée  quand  elle  est  molle,  c’est-à- 
dire  imbibée  d’humidité  ,  et  qui  durcit  en¬ 
suite  à  l’air.  L’état  pâteux  de  cette  argile 
est  dû  à  la  faible  adhérence  de  ses  molécules 
au  moyen  de  l’eau  interposée.  Les  Roches 
meubles  résultent,  presque  toutes,  de  la  dés¬ 
agrégation  ou  de  la  décomposition  de  Ro¬ 
ches  originairement  solides  et  dont  les 
éléments  minéralogiques  ont  été  altérés  sur 
place  ou  transportés  et  triturés  par  l’action 
des  eaux. 


152 


ROC 


ROC 


III.  Contexture. 

On  entend  par  contexture  l’aspect  que 
présentent  la  disposition  et  l’enchevêtre¬ 
ment  des  éléments  d’une  roche.  Cet  aspect 
dépend  de  leur  volume,  de  leur  figure,  de 
leur  proportion  relative  ,  et  de  leur  position 
réciproque. 

En  commençant  par  les  roches  agrégées , 
nous  dirons  que  leur  contexture  peut  être 
uniforme  ou  complexe.  La  contexture  sim¬ 
ple  ou  uniforme  ,  à  parties  à  peu  près  éga¬ 
les  ,  est  nommée  grenue ,  lorsque  les  Roches 
ont  un  grain  plus  ou  moins  gros  (granité); 
granulaire ,  à  grains  plus  petits;  arénoïde , 
lorsque  les  grains  sont  un  peu  arrondis  et 
ont  un  faux  aspect  de  grains  de  sable,  sans 
cependant  être  liés  par  un  ciment  (dolomie); 
graphique ,  lorsque  ,  dans  la  pegmatite 
graphique  ,  par  exemple  ,  les  parties  quart- 
zeuses  ont  cristallisé  en  prismes  imparfaits, 
de  telle  sorte  qu’une  coupe  perpendiculaire 
à  l’axe  de  ces  prismes  présente  des  figures 
angulaires  analogues  à  des  lettres  hébraï¬ 
ques  ;  lamellaire,  lorsque  la  cassure,  au  lieu 
d’être  granuleuse,  offre  de  petites  lames 
ou  lamelles  cristallines  à  peu  près  planes 
et  se  divisant  dans  un  seul  sens  (  micacite, 
amphiboüte  ).  La  structure  laminaire  est 
analogue,  seulement  les  lames  sont  plus 
grandes. 

Ces  diverses  sortes  de  contextures  appar¬ 
tiennent  aux  Roches  phanérogènes.  Mais  les 
Roches  adélogènes  h  structure  uniforme  peu¬ 
vent  aussi  être  compactes,  argiloïdes  ou  vi¬ 
treuses :  elles  sont  compactes,  lorsque  tous 
les  éléments,  réduits  à  des  volumes  micros¬ 
copiques,  sont  très  serrés  dans  le  tissu  de  la 
Roche;  argiloïdes,  lorsque,  le  tissu  étant  moins 
serré  et  poreux,  la  Roche  présente  un  aspect 
semblable  à  celui  de  l’argile  (certains  tra- 
chytes).  Enfin  ,  la  Roche  est  vitreuse,  lors¬ 
qu’elle  présente  la  consistance  et  la  solidité 
du  verre  (obsidienne ). 

La  contexture  complexe  ou  variée  des  agré¬ 
gats  présente  une  foule  de  modifications  ; 
ainsi  on  la  dit:  porphyrique ,  lorsqu’au  mi¬ 
lieu  d’une  pâte  adélogène  ,  on  trouve  des 
cristaux  enchâssés  de  Feldspath  ou  d’autres 
éléments  qui  constituent  la  Roche;  porphy - 
raide ,  lorsque  dans  une  Roche  grenue  il 
existe  des  cristaux  enchâssés ,  soit  de  Feld¬ 
spath,  soit  d’une  autre  nature;  glandulaire, 


lorsqu’au  milieu  de  la  pâte,  les  cristaux,  au 
lieu  d’être  disséminés  en  grains  cristallisés, 
se  présentent  sous  forme  de  glandes,  de 
rognons  glanduleux:  tel  est  le  talcite  qui 
présente  souvent  des  glandes  de  quartz; 
globulifère,  quand  il  y  a  des  globules  ou  de 
petites  parties  sphéroïdales  dans  ia  Roche  ; 
globulaire  ou  globaire ,  à  globules  plus  ou 
moins  gros  (pyroméride);  variolaire,  lorsque 
les  globules  ne  sont  qu’imparfaitement  for¬ 
més;  on  ne  peut  souvent  les  distinguer  que 
par  des  taches  à  la  surface,  résultant  d’alté¬ 
ration  ;  la  masse  renferme  les  éléments 
prochains  de  la  structure  globulaire  ,  mais 
comme  avortée  (variolite);  oolithique,  à  pe¬ 
tits  globules  formés  de  couches  concentriques 
(  calcaire  oolithique);  lüberculaire  ,  lorsque 
les  globules  tendent  à  cette  forme;  quel¬ 
quefois  ces  masses  tuberculaires  ont  une 
longueur  de  plus  d’un  demi-mètre;  amygda- 
laire ,  quand  la  Roche  présente  dans  son 
intérieur  des  parties  minérales  accessoires 
en  forme  d’amandes  et  plus  ou  moins  volu¬ 
mineuses  ;  ce  sont  des  Roches  qui,  cellulai¬ 
res  dans  l’origine,  ont  eu  ensuite  leurs 
cavités  remplies  en  totalité  ou  en  parties 
par  des  matières  siliceuses  ou  d’autre 
nature;  fragmentaire,  lorsqu'une  Roche 
contient  de  véritables  fragments  dans  son 
intérieur.  Toutes  les  Roches  d’épanchement 
peuvent  être  plus  ou  moins  fragmentaires, 
c’est-à-dire  avoir  entraîné  des  fragments 
d’autres  Roches  ;  pseudo-fragmentaire,  lors¬ 
que  des  masses  parfaitement  agrégées  pré¬ 
sentent  une  réunion  de  parties  qui  figurent 
des  fragments  anguleux:  ainsi,  dans  la  pro- 
togine,  le  talc  abonde  quelquefois  sur  cer¬ 
tains  points  et  forme  des  taches  qu’on  peut 
confondre  au  premier  aspect  avec  de  véri¬ 
tables  fragments  ;  entrelacée  ,  réticulée  , 
brouillée,  lorsque  plusieurs  des  contextures 
précédentes  se  trouvent  mélangées  dans  la 
même  Roche  (marbre  de  Campan). 

Dans  les  Roches  conglomérées  ,  on  distin¬ 
gue  un  assez  grand  nombre  de  contextures 
différentes  parmi  lesquelles  nous  citerons 
seulement  les  suivantes.  On  dit  la  Roche 
compacte,  lorsque  ses  parties  très  fines  sont 
réunies  par  un  ciment  non  visible  à  l’œil 
nu,  de  manière  à  lui  donner  une  apparence 
homogène  et  agrégée  (argiles  endurcies); 
argiloide ,  quand  elle  a  un  aspect  argileux 
et  friable  (craie);  arénacée ,  lorsqu’elle 


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153 


est  formée  de  grains  de  sable  réunis  par 
un  ciment  ordinairement  imperceptible 
(grès)  ;  fragmentaire ,  lorsque  le  conglomé¬ 
rat  contient  des  fragments  rares  disséminés 
dans  la  masse;  pouding  i for  me  ,  lorsque  les 
fragments  sont  arrondis  et  en  contact  (pou¬ 
dingue  )  ;  bréchoïde  ,  lorsque  les  fragments 
sont  anguleux  et  se  touchent  (brèche). 

IV.  Délit. 

On  appelle  délit  ou  fil  la  disposition  qu’ont 
un  grand  nombre  de  Roches  à  se  rompre 
dans  un  sens  déterminé  qui  est  générale¬ 
ment  parallèle  au  plan  des  couches.  On 
distingue  différentes  sortes  de  délits:  ainsi 
on  le  dit  tabulaire  ,  lorsque  la  Roche  se 
divise  en  grandes  plaques  plus  ou  moins 
épaisses  et  ordinairement  à  plans  droits 
(  phonolite)  ;  feuilleté,  quand  ces  plaques 
sont  très  minces  (phyllade);  schistoïde , 
lorsque  les  plaques  ou  feuillets  sont  d’une 
inégale  épaisseur  (micacite)  ;  et  ce  dernier 
genre  de  délit,  suivantl’aspectqu’il  présente, 
est  nommé  droit ,  ondulé,  plissé,  réticulé 
ou  brouillé. 

Y.  Porosité. 

La  contiguïté  des  parties  élémentaires 
dans  les  Roches  solides  est  parfaite  ou  im¬ 
parfaite.  Dans  le  premier  cas,  la  Roche  est 
toujours  massive  et  sans  cellulosités  ;  telles 
sont,  par  exemple,  toutes  les  Roches  primor¬ 
diales  :  leurs  éléments,  ayant  cristallisé 
sous  une  grande  pression,  sont  très  serrés 
et  ne  présentent  au  microscope  aucun  in¬ 
tervalle  vide,  aucune  porosité.  Dans  le  se¬ 
cond  cas,  au  contraire,  la  Roche  n’est  plus 
massive,  mais  bien  poreuse  ou  cellulaire. 
Elle  est  poreuse,  lorsque  les  vacuoles  ou 
espaces  libres  sont  imperceptibles  à  l’œil 
nu.  C’est  la  porosité,  au  maximum,  qui 
rend  une  Roche  filtrante.  Elle  est  cellulaire, 
lorsque  les  vides  sont  perceptibles,  et  alors, 
suivant  la  forme  et  le  nombre  de  ces  cel¬ 
lules,  on  la  dit  bulleuse,  spongieuse,  alvéo¬ 
laire,  carriée  ,  etc.  Beaucoup  de  Roches , 
notamment  parmi  les  laves  récentes,  sont 
à  la  fuis  poreuses  et  cellulaires. 

Classification. 

Après  avoir  exposé  les  généralités  qui  pré¬ 
cèdent,  si  nous  pouvions  donner  ici  l’histo¬ 
rique  des  travaux  qui  ont  été  tentés  sur  la 
classification  et  la  description  des  Roches, 
T.  xi. 


nous  aurions  à  citer  un  assez  grand  nombre 
de  géologues,  tels  que  MM.  Werner,  Saus¬ 
sure,  Dolornieu,  de  Buch  ,  Brochant,  Haüv, 
Cordier,  Brongniart ,  de  Bonnard,  Elie  de 
Beaumont,  d’Omalius  d’Halloy  ,  Dumont, 
Burat,  Boué,  Huot ,  etc.  Mais  à  raison  du 
cadre  circonscrit  de  cet  article,  nous  nous 
en  tiendrons  a  exposer  très  sommairement 
la  classification  de  M.  Cordier  que  nous 
avons  déjà  suivie  pour  toutes  les  espèces 
de  Roches  décrites  dans  ce  Dictionnaire. 
Cette  classification  naturelle,  dont  nous 
ne  pouvons  donner  ici  qu’une  idée  très 
imparfaite,  quant  aux  principes  sur  lesquels 
elle  est  fondée,  est  d’ailleurs  la  plus  com¬ 
plète  et  la  plus  rationnelle;  elle  présente, 
en  outre  ,  le  grand  avantage  d’être  en  rap¬ 
port  avec  la  magnifique  collection  formée 
par  M.  Cordier  et  exposée  dans  la  galerie 
de  géologie  du  Muséum  d’histoire  naturelle. 

Ainsi,  nous  dirons  d’abord  quelques  mots 
de  la  méthode  de  classification  de  ce  géolo¬ 
gue;  puis  nous  présenterons  en  entier  cette 
classification.  Pour  les  espèces  de  Roches 
les  plus  importantes,  nous  indiquerons  la 
composition  essentielle  et  les  principaux  gi¬ 
sements,  renvoyant,  pour  les  autres  carac¬ 
tères ,  les  éléments  accidentels  et  la  des¬ 
cription  détaillée,  aux  articles  insérés  à  leur 
ordre  alphabétique  dans  cet  ouvrage.  Toute¬ 
fois  nous  nous  étendrons  davantage  à  l’é¬ 
gard  de  quelques  espèces,  qui,  au  lieu  d’être 
décrites  à  leur  ordre  alphabétique,  ont  été 
renvoyées  à  l’article  roches.  Enfin  ,  nous 
avons  cru  devoir  placer,  à  la  suite  de  cha¬ 
que  nom  spécifique  de  M.  Cordier,  les  sy¬ 
nonymes  de  MM.  Alex.  Brongniart,  d’Oma¬ 
lius  d’Halloy,  etc.  ,  lorsque  des  noms  diffé¬ 
rents  ont  été  appliqués  à  la  même  Roche. 
Cette  partie  de  notre  travail,  à  laquelle  nous 
avons  consacré  beaucoup  de  temps  afin  de 
de  la  rendre  très  exacte,  sera,  nous  l’espé¬ 
rons,  de  quelque  utilité  aux  géologues. 

Pour  faire  connaître  chaque  espèce  de 
Roche  en  particulier,  une  méthode  de  clas¬ 
sification  est  indispensable;  l’ordre  ou  la 
méthode  qui  doit  présider  à  cette  classifica¬ 
tion  est  arbitraire  jusqu’à  un  certain  point. 

Les  Roches  ne  présentant  pas  une  con¬ 
stance  mathématique  dans  leur  composition, 
et  ne  résultant  que  de  mélanges  plus  ou 
moins  variables  d’espèces  minérales ,  il  a 

20 


154 


ROC 


ROC 


été  très  difficile  de  les  classer  par  espèces. 
Cependant,  ce  qui  peut  diminuer  jusqu'à 
un  certain  point  cette  difficulté  de  classifi¬ 
cation  ,  c’est  que  le  nombre  des  espèces  de 
Roches  essentiellement  différentes  est  peu 
considérable  ,  ainsi  que  nous  l’avons  déjà 
énoncé,  relativement  à  l’infinité  de  combi¬ 
naisons  qui  pouvaient  résulter  de  l’associa¬ 
tion  des  diverses  espèces  minérales. 

En  général,  on  peut  dire  que  les  couches 
de  même  nature  qui  figurent  dans  l’écorce 
du  globe,  ne  diffèrent  entre  elles  que  par 
des  variations  très  faibles  dans  la  proportion 
relative  de  leurs  éléments.  Leur  définition 
est  donc  circonscrite  dans  des  limites  très 
resserrées  ;  et  quand  on  y  ajoute  l’origine  et 
le  gisement,  on  a  une  distinction  suffisam¬ 
ment  établie  entre  une  espèce  et  celles  qui 
sont  voisines. 

Les  espèces  géologiques  sont  donc  des 
mélanges  à  peu  près  constants  des  mêmes 
éléments ,  présentant  aussi  à  peu  près  les 
mêmes  proportions  et  la  même  contexture. 
Ces  espèces,  au  reste,  doivent  être  conçues 
d’une  manière  plus  large  que  les  espèces  des 
autres  branches  d’histoire  naturelle. 

Pour  bien  se  rendre  compte  d’une  espèce 
de  Roche,  il  faudrait  considérer  la  masse 
de  la  couche  ou  de  l’amas  transversal  dont 
elle  provient;  souvent,  en  effet,  il  peut  y 
avoir  variation  ,  soit  dans  la  proportion  des 
parties  constituantes,  soit  dans  la  contex¬ 
ture,  l’agrégation,  etc.,  soit  enfin  par  la 
présence  d’éléments  accidentels.  Il  en  résulte 
que  dans  les  collections ,  il  y  a  des  espèces 
qui  peuvent  être  représentées  par  un  petit 
nombre  d’échantillons;  tandis  qu’il  en  est 
d’autres  au  contraire  qui ,  à  raison  des  va¬ 
riations  qu’elles  sont  susceptibles  d’offrir, 
en  exigent  un  plus  grand  nombre. 

La  nomenclature  géologique,  quant  aux 
Roches  ,  n’a  rien  d’uniforme.  Pour  éviter  le 
néologisme ,  on  a  souvent  conservé  aux  Ro¬ 
ches  les  noms  sous  lesquels  elles  sont  con¬ 
nues  dans  les  pays  où  on  les  a  d’abord  étu¬ 
diées ,  quelle  que  soit  d’ailleurs  la  langue 
de  ce  pays.  Souvent  aussi  on  leur  a  conservé 
le  nom  vulgaire  sous  lequel  elles  sont  con¬ 
nues  des  mineurs,  des  carriers,  des  mar¬ 
briers  ,  etc. 

11  faut  bien  distinguer  la  spécification  des 
Roches  (  ou  formation  des  espèces  )  de  leur 
classification. 


Pour  la  spécification,  M.  Cordier  considère 
avant  tout  la  composition.  Il  s’aide  ensuite 
des  considérations  tirées  du  volume  et  de  la 
forme  des  parties,  de  leur  degré  d’adhérence, 
de  l’aspect  que  présente  la  contexture  et, 
dans  certains  cas  exceptionnels,  de  l’origine 
et  des  circonstances  dépendant  de  leur  gise¬ 
ment. 

Quant  à  la  classification  des  espèces  , 
M.  Cordier  les  ordonne  d’après  la  nature 
de  l’élément  minéralogique  qui  prédomine 
dans  leur  composition.  C’est  ainsi  qu’il  a  éta¬ 
bli  ses  familles  ou  groupes  naturels,  et  qu’il 
appelle,  par  exemple,  Roches  quartzeuses  , 
non  celles  où  le  Quartz  se  présente  seul  , 
cas  d’ailleurs  fort  rare ,  mais  celles  dans  les¬ 
quelles  le  Quartz  entre  pour  une  plus  grande 
proportion  qu’aucun  des  autres  éléments  qui 
la  constituent  (plus  de  1/2  s’il  y  a  deux  élé¬ 
ments,  plus  de  1  / 3  s’il  y  a  trois  éléments,  etc.). 
Quelquefois  pourtant,  lorsque  des  Roches 
présentent  une  grande  analogie  par  leurs 
caractères  avec  une  famille  bien  tranchée, 
elles  sont  placées  dans  cette  famille,  quoi¬ 
que  leur  élément  dominant  dût  les  en  ex¬ 
clure.  C’est  ainsi  que  le  Basalte  a  été  mis 
dans  les  Roches  pyroxéniques ,  quoique  le 
Feldspath  y  soit  plus  abondant  que  le  Py- 
roxène.  Mais  c’est  cette  dernière  substance 
qui  donne  son  caractère  à  la  Roche. 

Dans  quelques  familles,  M.  Cordier  forme 
deux  premières  divisions  naturelles,  com¬ 
posées:  l’une,  des  Roches  phanérogènes  dont 
les  éléments  sont  parfaitement  distincts  à  la 
vue;  l’autre,  des  Roches  adélogènes ,  en  to¬ 
talité  ou  en  partie,  dont  les  éléments  à  rai¬ 
son  de  leur  extrême  ténuité  exigent ,  pour  se 
rendre  compte  de  leur  nature,  des  moyens 
particuliers  sur  lesquels  nous  avons  eu  oc¬ 
casion  de  dire  plus  haut  quelques  mots. 

Une  autre  distinction  non  moins  impor¬ 
tante  adoptée  dans  cette  méthode  est  la 
division  des  Roches  qui  appartiennent  à  une 
même  famille  en  Roches  agrégées,  Roches 
conglomérées  et  Roches  meubles  :  ces  der¬ 
nières,  peu  importantes  par  le  rôle  qu’elles 
jouent  dans  la  structure  de  la  terre,  offrent 
cependant  un  grand  intérêt,  puisque  les 
Roches  conglomérées,  formées  pour  la  plu¬ 
part  aux  dépens  des  Roches  agrégées  ,  ont 
passé  par  l’état  meuble  avant  d’être  pénétrées 
par  le  ciment  qui  les  a  conglomérées. 

Les  diverses  familles  de  Roches  sont  ran- 


ROC 


ROC 


gées  ,  par  M.  Cordier,  dans  un  ordre  qui 
permet  de  les  diviser  en  quatre  grandes 
classes:  ainsi,  l’on  appelle  Roches  terreuses 
celles  dont  presque  tous  les  éléments  com¬ 
posants  appartiennent  à  des  minéraux  for¬ 
més  par  des  oxides  métalloïdes  qui  étaient 
les  terres  de  l’ancienne  minéralogie.  Les 
mêmes  considérations  ont  conduit  à  établir 
les  trois  autres  classes.  Cet  ordre  général 
est  en  rapport  avec  les  qualités  semblables 
des  familles,  et  aussi,  dans  quelques  cas, 
avec  la  formation  des  Roches.  L’ordre  des 
familles  dans  chacune  de  ces  classes  est 
fondé  autant  que  possible  sur  les  rapports 
que  les  familles  peuvent  avoir  entre  elles, 
relativement  surtout  à  la  formation  des  Ro¬ 
ches.  C’est  ainsi  que  les  Roches  argileuses 
résultent  de  la  décomposition  ou  de  la  des¬ 
truction  de  celles  qui  les  précèdent  dans  le 
tableau  ,  et  qu’on  a  commencé  par  celles 
qui  proviennent  des  terrains  primordiaux  et 
des  terrains  d'épanchement  ou  d’éruption. 
M.  Cordier  place  comme  appendice  à  la  fin 
de  sa  classification  :  d’abord,  les  Roches  ano¬ 
males  (  comprenant  les  Roches  de  concré¬ 
tions,  des  grottes,  des  cavernes,  et  celles  qui 
composent  les  filons  proprement  dits) ,  bien 
distinctes  par  leur  caractère  d’irrégularité; 
puis,  enfin  ,  les  Roches  météoriques,  qu’on 
ne  pouvait  placer  dans  aucune  des  séries 
précédentes ,  et  qui ,  malgré  leur  excessive 
rareté  à  la  surface  de  la  terre,  ont  cepen¬ 
dant  un  grand  intérêt. 

Dans  sa  classification,  M.  Cordier  a  pro¬ 
cédé  de  telle  sorte  que  ,  pour  reconnaître  à 
quelle  classe ,  à  quelle  famille,  genre  et 
espèce  doit  être  rapportée  telle  Roche  don¬ 
née,  on  puisse  arriver  facilement  à  ce  ré¬ 
sultat  par  la  méthode  dichotomique,  en  mar¬ 
chant  par  élimination  de  caractère  en  ca¬ 
ractère  jusqu’à  celui  qui  sert  d’indicateur 
à  l’espèce  à  laquelle  appartient  la  Roche  que 
l’on  veut  déterminer. 

La  méthode  de  classification  ne  peut 
arriver  à  ranger  parmi  les  espèces  bien 
caractérisées  certaines  associations  intermé¬ 
diaires,  que  l’on  peut  considérer  comme  des 
variétés  de  passage  d’une  Roche  à  une  autre. 
Ces  passages  sont  de  deux  sortes: 

V  Passages  de  contexture; 

2°  Passages  de  composition. 

Nous  avons  déjà  dit  que  dans  la  descrip¬ 
tion  des  Roches ,  il  fallait  teuir  compte  de 


J  55 

leur  origine,  comme  caractère  supplémen¬ 
taire  et  explication  des  autres  caractères. 
On  peut  considérer  quatre  origines  : 

Roches  d'origine  simple. 

1°  Pyrogènes,  c’est-à-dire,  d’origine 
ignée. 

a.  Par  le  refroidissement  séculaire; 

b.  Par  épanchement  ; 

c.  Par  éruption. 

-2°  Neptuniennes ,  à  l’égard  desquelles 
l’eau  a  servi  de  véhicule,  soit  aux  éléments, 
soit  au  ciment  : 

a.  Par  précipitation  (résultat  chimique); 

b.  De  sédiment  (  résultat  mécanique); 

c.  De  transport. 

Roches  d’origine  mixte. 

3°  Pyro-neptuniennes. 

4°  Neptuno-pyrogènes. 

Les  Roches  pyrogènes  par  refroidissement 
séculaire  sont  stratiformes.  Elles  résultent 
du  refroidissement  d’une  partie  de  la  ma¬ 
tière  incandescente  qui  constitue  encore 
maintenant  l’intérieur  du  globe,  et  elles 
continuent  à  se  former  aujourd’hui  sous 
l’écorce  consolidée  dont  elles  augmentent 
continuellement  l’épaisseur. 

Les  Roches  pyrogènes  par  épanchement 
proviennent  de  cette  même  matière  inté¬ 
rieure  incandescente,  qui  s’est  fait  jour  à 
travers  l’écorce  consolidée  pour  venirs’épan- 
cher  au  dehors  (Granité,  Porphyre). 

Les  Roches  pyrogènes  par  éruption  ont 
été  produites  à  différentes  époques  par  les 
éruptions  volcaniques  qui  ont  encore  lieu  de 
nos  jours  (Basalte,  Trachyte). 

Les  Roches  neptuniennes  par  précipitation 
sont  dues  à  une  action  chimique;  elles  sont 
cristallines  (Gypse). 

Les  Roches  neptuniennes  de  sédiment  sont 
dues  à  des  dépôts  analogues  aux  dépôts 
limoneux  (Argile). 

Les  Roches  neptuniennes  de  transport  sont 
composées  de  fragments  arrachés  de  divers 
terrains  superficiels,  puis  entraînés  et  plus 
ou  moins  atténués  (Sables,  Poudingues). 

Les  Roches  pyro-neptuniennes  provien¬ 
nent,  soit  de  matières  volcaniques  empor¬ 
tées  par  les  eaux  et  déposées  ensuite ,  soit  de 
cendres  ou  autres  déjections  volcaniques  re¬ 
jetées  dans  les  eaux  où  elles  forment  une 
couche  dont  les  parties  sont  liées  par  un  ci¬ 
ment.  Dans  les  terrains  secondaires,  il  existe 


156 


ROC 


ROC 


des  couches  de  ce  genre  qui  prouvent  l’exis¬ 
tence  ancienne  d’éruptions  en  tout  sembla¬ 
bles  à  celles  actuelles. 

Enfin  ,  les  Roches  neptuno-pyrogènes  ont 
été  formées  au  sein  des  eaux,  puis  modi¬ 
fiées  par  la  chaleur  résultant  de  l’apparition 
d’une  Roche  ignée  (Thermantide). 


Après  les  explications  et  les  détails  que 
nous  venons  de  donner,  nous  pouvons  pré¬ 
senter  l’ensemble  de  la  classification  de 
M.  Cordier;  mais  nous  croyons  devoir  la 
faire  précéder  du  tableau  général  des  étages 
géologiques  que  nous  aurons  souvent  à  citer 
en  traitant  du  gisement  des  Roches. 


TABLEAU  GENERAL  UE  LA  STRUCTURE  DE  LA  TERRE. 

(  Classification  de  M.  Cordier.) 


'Terrains  de  la  période  (  Etage  moderne, 
alluviale.  )  —  diluvien. 


(  Etage  du  crag. 

Terrains  de  la  période  j  —  des  faluns. 

paléothérienne.  i  —  des  molasses. 

V  —  paléothérique. 

I 


1  Terrains  de  la  période 
crétacée. 


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O' 

s 
< 
s 
& 
fis* 1 
.  O 


Etage  crayeux. 

—  glauconien. 

■ —  de?  sables  ferrugi¬ 
neux. 


Etage  nummulitique. 

—  hippuritique. 

—  des  maciguos. 


(Terrains  de  la  période  1 
salino-magnésienne.  \ 


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Etage  ooülhique .  , 

—  du  lias. 

—  des  argiles  irisées. 

—  du  calcair  e  à  cératites 

—  des  grès  bigarrés. 

—  du  zechsteiu. 

—  des  psépirites. 


Ü 

H 

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£  ce 


I 


Etage  des  calcaires  mêlés 
de  schiste  argileux  ordi¬ 
naire  . 

Etage  des  calcaires  mêlés 
de  phyllades  subluisauts. 

Etage  des  anagéuites. 


Terrains  de  la  période 
anlhraxifère. 


Grand  étage  boniller. 

—  —  des  calcaires  anthraxifères. 

—  —  des  grés  pourprés. 


Terrains  de  la  période 
phylladienne. 


Grand  étage  ampélitique. 

—  phylladique. 


Ï Grand  étage  des  talciles  phylladiformes. 

—  —  des  talciles  crislallifères. 

—  —  des  micacites. 

Immense  étage  des  gneiss. 

.1 

Terrains  inaccessibles  et  inconnus  que  le  refroidissement  planétaire  a  formés  intérieure- 
j  i  rement ,  et  de  haut  en  bas  ,  pendant  la  durée  des  périodes  secondaires. 

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Zone  ou  région  souterraine  des  agents  volcaniques  actuels. 


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Snéij, 


Çdes. 


\ 


Nota.  Dans  ce  tableau  ne  figurent  pas  les  terrains  pyrogènes  formés  â  toutes  les  époques  géologiques,  soit  par  injec¬ 
tions  et  épanchements  tie  la  matière  chaotique,  soit  par  éruptions  volcaniques,  et  constituant  des  amas  transversaux  ou 
des  accumulations  stratiformes  au  milieu  des  terrains  des  diverses  périodes  Ces  terrains  pyrogénes  prennent  place  dans 
les  tableaux  spéciaux  destinés  a  développer  le  tableau  général  et  à  représenter  la  série  détaillée  des  terrains  de  chaque 
période.  Ils  figurent  parallèlement  à  chaque  étage  et  comme  équivalents. 


ROC 


ROC 


157 


CLASSIFICATION  SPÉCIFIQUE  DES  ROCHES. 


Tableau  général  des  Familles  ou  Groupes  naturels. 


CLASSES. 

FAMILLES. 

/  I. 

Roches 

feldspatluques. 

2. 

— 

pyroxéniqups. 

3. 

— 

amphiboliques. 

— 

épidotiques. 

l^c  Classe. 

]  5. 

— 

grenatiquPS. 

Roches 

/  6. 

— 

hypersténiques. 

TERREUSES. 

)  7- 

diallagiques. 

8. 

— 

talqneiises. 

9- 

— 

micacées. 

JO. 

— 

quartzeuzes 

JT. 

— 

vitreuses. 

2e  Classe. 

'  12. 
(  2 

- - 

argileuses. 

Roches 

i  : 

— 

calcaires. 

SALI  NES 

gypseuses. 

OU  ACIDIFÈRES 

1 ,5r 

— 

à  base  de  sous-sulfate  d’alumine 

K  ON 

' ,6 

- - 

—  de  rlilorure  de  sodium. 

MÉTALLIQUES. 

\  17- 

—  de  carbonate  de  soude. 

CLASSES. 

familles. 

)„ 

Roches  à  base  de  carbonate  de  zinc. 

19- 

— 

—  de  carbonate  de  fer. 

3e  Classe. 

20. 

— 

—  d’oxyde  de  manganèse. 

Roches 

21. 

— 

—  de  silicate  de  fer  hydraté 

MÉTALLIFÈRES 

22. 

— 

* —  d’hydrate  de  fer. 

1 

23. 

— 

—  de  peroxyde  de  fer. 

V  24. 

— 

—  de  fer  oxydulé. 

25. 

— • 

—  de  sulfure  de  fer. 

4e  Classe,  i 

26. 

— 

—  de  soufre. 

Roches 

1  27. 

— 

—  de  bitume  gris. 

COMBUSTIBLES 

28. 

— 

pissasplialtiques. 

NON 

1  y- 

— 

graphiteuses. 

MÉTALLIQUES.  ! 

■  3o. 

— 

antli  raeiteuses. 

1 

3i. 

- - 

à  base  de  bouille. 

32. 

— 

à  base  de  lignite. 

Appendice. 

(  33. 

— 

anomales. 

t  34. 

— 

météoriques. 

PREMIÈRE  FAMILLE. 

Roches  feldspatliiques. 

Les  diverses  espèces  et  variéte's  de  Feldspath  ad¬ 
mises  par  les  minéralogistes  peuvent  être  confon¬ 
dues  par  les  géologues  et  considérées  comme  un 
seul  type  spécifique,  à  raison  de  l’impossibilité  qu'il 
y  aurait  le  plus  souvent  de  les  reconnaître  dans  les 
Roches  où  elles  sont  fréquemment  mélangées  d’une 
manière  indistincte. 

1er  ordre.  PHANÉROGÈNES  (  dont  les 
éléments  sont  visibles  à  l’œil  nu). 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Harmophanite  (Partie  de  la 
Pegmatite  de  M.  Brongniart  ;  Feldspath  et 
Labradorite  de  M.  d’Omalius  d’Halloy; 
Pierre  de  Labrador  ;  Leptynile  et  Pegmatite 
de  quelques  géologues;  Orthose  lamellaire). 
—  Roche  composée  entièrement  ou  presque 
entièrement  de  Feldspath  lamellaire.  —  Gi¬ 
sement  :  Forme  des  filons  et  des  amas  trans¬ 
versaux  dans  la  partie  supérieure  des  terrains 
primordiaux. 

2e  espèce.  Leptynite  (  Feldspath  grenu  ; 
Weisstein  de  Werner;  partie  du  Granité  et 
du  Gneiss  de  divers  géologues).  —  Composé 
de  Feldspath  grenu  très  atténué,  quelque¬ 
fois  pur,  mais  plus  souvent  uni  à  quelques 
centièmes  de  Mica,  de  Grenat,  etc.  —  Gise¬ 
ment  :  Forme  des  assises  dans  le  grand  étage 
des  Gneiss. 

3e  espèce.  Gneiss.  —  Composé  essentiel¬ 
lement  de  Feldspath  et  de  Mica  en  paillettes 
distinctes  et  contenant  souvent  un  peu  de 
Quartz  comme  élément  accessoire  ;  structure 


schistoïde. —  Gisement  :  Forme  la  partie  in¬ 
férieure  des  terrains  stratifiés  de  la  période 
primitive. 

4e  espèce.  Pegmatite.  a ,  stratiforme;  b, 
sans  délit.  —  Composée  de  Feldspath  et  de 
Quartz  ordinairement  grenus  (  Pétunzé). 
Dans  la  variété  de  Pegmatite  nommée  gra¬ 
phique,  les  cristaux  de  Quartz  sont  al¬ 
longés  dans  le  même  sens,  et  forment  des 
lignes  brisées  dont  la  coupe  a  parfois  quel¬ 
que  ressemblance  avec  les  caractères  hé¬ 
braïques. —  Gisement  :  La  Pegmatite  stra¬ 
tiforme  constitue  une  partie  de  l’étage  du 
Gneiss;  la  Pegmatite  sans  délit  ou  non  stra¬ 
tifiée  forme  des  filons  et  des  amas  transver¬ 
saux  dans  les  terrains  primordiaux. 

5e  espèce.  Granité.  —  Roche  à  contexture 
grenue,  composée  de  Feldspath,  de  Quartz 
et  de  Mica. —  Gisement  :  Le  Granité  est  une 
roche  d’épanchement,  qui  doit  être  rappor¬ 
tée  aux  époques  les  plus  anciennes;  elle 
forme  des  amas  transversaux  souvent  assez 
considérables  pour  que  leur  surface  exté¬ 
rieure  constitue  des  terrains  indépendants, 
des  plateaux,  des  montagnes;  mais  ses  di¬ 
mensions  sont  quelquefois  réduites  à  celles 
de  simples  filons. 

6e  espèce.  Syénite  ( Granitel ,  Granité  am- 
phibolique) .  a ,  ordinaire;  6,  micacée;  c, 
quartzifère;  d,  zirconienne. — Association 
de  Feldspath  (quelquefois  9/10)  fréquem¬ 
ment  rougeâtre,  et  d’Amphibole  presque 
toujours  d’un  vert  foncé  ou  noirâtre.  — Gi¬ 
sement  :  La  Syénite  est  tantôt  stratiforme  , 


158 


ROC 


ROC 

tantôt  sans  délit.  Elle  existe  quelquefois  à 
l’état  stratiforme,  à  la  partie  supérieure  de 
l’étage  des  Gneiss;  mais  ordinairement  elle 
constitue  des  amas  transversaux  appartenant 
aux  terrains  pyrogènes  des  périodes  primi¬ 
tive  et  phylladienne. 

2e  genre.  Conglomérées. 
lre  espèce.  Brèche  feldspathique. 

2e  espèce.  Poudingue  feldspathique. 

3e  espèce.  Grès  feldspathique  (partie  des 
Arkoses  de  la  plupart  des  géologues  ). 
Composée  de  6  à  9/10  de  parties  feldspa- 
thiques  triturées,  mélangées  de  Quartz,  et 
quelquefois  de  Mica  et  de  Phyllade,  le  tout 
lié,  d’une  manière  imperceptible ,  par  un 
ciment  quartzeux  ou  siliceux.  Gisement . 
Se  trouve  depuis  la  période  phylladienne 
jusqu’à  la  période  paléothérienne. 

3e  genre.  Meubles. 

lre  espèce.  Sables  et  graviers  feldspa¬ 
th  iqu  es. 

2e  espèce.  Galets  et  débris  de  roches 
feldspathiques.  —  Gisement  :  Ces  deux  es¬ 
pèces  se  trouvent  en  couches  ou  en  amas 
dans  les  terrains  d’alluvion. 

2e ordre.  ADÉLOGÈNES  en  tout  ou  en  par¬ 
tie  (dont  le  volume  des  parties  est  en 
totalité  ou  en  partie  invisible). 

lre  SECTION.  2?étr  ©siliceuses. 

À  base  de  Feldspath  compacte,  quelquefois  nu 
peu  quartzifère  ,  et  fondant  presque  toujours  en 
verre  blanc  ;  ne  contenant  jamais  de  Fer  titane;  îa- 
rement  cellulaire  et  amygdalaire. 

1er  genre.  Agrégées. 
lre  espèce.  Pétrosilex  ( Feldspath  com¬ 
pacte  et  Eurile  de  divers  géologues),  a,  or¬ 
dinaire;  ô,  quartzifère;  c,  amphibolifère  ; 
d,  avec  Mica;  e,  talcifère;  f,  calcarifére. 
—  Composé  de  Feldspath  compacte,  souvent 
plus  ou  moins  mélangé  de  substances  étran¬ 
gères  également  à  l’état  compacte.  Fusible 
en  émail  blanc ,  quelquefois  pointillé  de 
noir  ou  de  vert.  —  Gisement  :  Cette  Roche  , 
toujours  stratiforme,  appartient  aux  ter¬ 
rains  des  périodes  primitive  et  phylladienne. 

2e  espèce.  Jade  (Saussurite  de  M.  d’Orna- 
lius  d’Halloy).  —  Cette  Roche  est  considérée 
par  M.  Cordier  comme  un  alliage  mo¬ 
léculaire  et  mécanique  de  parties  feldspa¬ 
thiques  et  talqueuses.  —  Gisement  :  elle  se 
trouve  en  rognons  et  en  petits  lits  dans  lՎ 


tage  des  Talcites.  Elle  est  assez  abondante 
en  Corse,  à  la  Nouvelle-Zélande,  etc. 

3e  espèce.  Porphyre  syénitique  (comprend 
le  Porphyre  rouge  antique  et  une  partie  du 
Porphyre  noir  ou  Mélaphyre  de  M.  Bron- 
gniart).  — Cette  Roche,  qui  formerait  une 
Syénite  si  ses  éléments  devenaient  apparents, 
est  composée  d’une  base  de  Pétrosilex  am- 
phiboleux  de  couleurs  variées  ,  contenant 
des  cristaux  de  Feldspath  et  quelquefois 
d’Amphibole.  —  Gisement  :  Le  Porphyre 
syénitique  appartient  aux  épanchements  les 
plus  anciens  ;  on  n’en  connaît  pas  de  posté¬ 
rieurs  à  la  période  phylladienne. 

4e  espèce.  Porphyre  pétrosiliceux  (  com¬ 
prend  partie  du  Porphyre  noir  ou  Méla¬ 
phyre  de  M.  Brongniart,  partie  du  Porphyre 
de  M.  d’Omalius  ).  —  Pâte  de  Pétrosilex  ou 
Feldspath  compacte,  tantôt  pur,  tantôt 
quartzifère,  contenant  des  grains  ou  cris¬ 
taux  de  Feldspath  et  de  Quartz  quand  la 
pâle  est  quartzifère.  — •  Gisement  :  Cette 
Roche  pyrogène,  très  abondante  dans  la  na¬ 
ture  ,  a  commencé  à  paraître  avec  les  ter¬ 
rains  de  la  période  phylladienne,  et  a  con¬ 
tinué  jusqu’à  la  fin  du  terrain  houiller. 

5e  espèce.  Pyroméride  ( Porphyre  orbicu- 
laire). —  Comprend  toutes  les  Roches  por- 
phyriques  à  pâte  pétrosiliceuse  enveloppant 
des  parties  globulaires  ou  globaires,  compo¬ 
sées  de  Feldspath  et  d’un  peu  de  Quartz , 
tantôt  radiées ,  tantôt  compactes.  —  Gise¬ 
ment  ;  Cette  Roche  ,  qu’on  trouve  surtout 
en  Corse,  appartient  aux  terrains  pyrogènes 
de  l’étage  phylladique. 

6e  espèce.  Porphyre  argiloïde  (  Porphyre 
molaire;  partie  de  VArgilophyrede  MM. Bron¬ 
gniart  et  d’Omalius  ).  —  Même  composition 
que  le  Porphyre  pétrosiliceux.  Il  en  diffère 
par  la  cristallisation  imparfaite  du  Feld¬ 
spath  qui  constitue  le  fond  de  la  pâte  ,  par 
la  cassure  terne  et  l’aspect  argiloïde  de  la 
Roche,  et  par  les  nombreuses  cellules  qu’elle 
présente  fréquemment. — Gisement  :  Le  Por¬ 
phyre  argiloïde  ,  moins  ancien  que  les  trois 
espèces  précédentes,  appartient  en  général 
aux  terrains  pyrogènes  de  la  période  salino- 
magnésienne. 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  espèce.  Euritine  (confondue  par  les 
géologues  avec  les  Pétrosilex).  —  Conglomé¬ 
rat  microscopique  ou  sub-microscopique  de 


ROC 


ROC 


159 


détritus  feldspathiques,  endurcis  par  un  ci¬ 
ment  quartzeux. —  Gisement  :  Contient  quel¬ 
quefois  des  fragments  de  Roches  diverses,  et 
des  débris  de  végétaux  des  périodes  ph y  1  la- 
dieu  ne  et  anthraxifère  auxquelles  cette  Roche 
appartient. 

2e  espèce.  Grauwacke  (  partie  des  Mimo- 
phyres  de  M.  Al.  Brongniart).  —  Composée 
de  Feldspath  (environ  les  4/5)  tant  à  petits 
grains  qu’à  l’état  d’Euritine ,  de  Quartz 
grenu,  de  Mica  et  de  matières  phylladiennes 
ou  talqueuses,  soit  à  grains  distincts  ,  soit 
mêlées  avec  la  partie  feldspathique  com¬ 
pacte.  Les  parties  feldspathiques  de  la 
Grauwacke  fondent  en  verre  blanc  ,  et  la 
roche  contient  souvent  des  fragments  angu¬ 
leux  plus  grossiers  que  ceux  qui  composent 
le  fond  de  la  pâte.  On  y  trouve  des  débris 
de  corps  organisés.  —  Gisement  :  Forme  des 
assises  quelquefois  considérables  dans  la 
partie  supérieure  des  terrains  phylladiens. 

3e  espèce.  Brèche  pétrosiliceuse. — Roche 
très  dure,  analogue  à  la  Grauwacke,  mais  à 
grains  plus  grossiers  liés  entre  eux  par  une 
pâte  d’Euritine,  de  telle  sorte  qu’il  est  quel¬ 
quefois  difficile  de  reconnaître  que  ce  sont 
de  véritables  fragments  plutôt  qu’un  acci¬ 
dent  de  cristallisation.  —  Gisement  :  Fait 
partie  des  terrains  de  Grauwacke. 

4e  espèce.  Brèche  porphyritique. — Roche 
composée  de  fragments  des  Porphyres  ci- 
dessus  ,  agrégés  par  une  pâte  argiloïde  plus 
ou  moins  endurcie.  —  Gisement  :  Se  trouve 
en  couches  régulières  à  la  partie  supérieure 
des  terrains  houillers.  —  Indépendamment 
de  cette  Brèche  porphyritique  formée  par  la 
voie  humide,  il  en  est  une  autre  que  M.  Cor- 
dier  considère  comme  formée  par  la  voie 
sèche  en  même  temps  que  les  Porphyres  ; 
c’est-à-dire  que  des  parties,  déjà  refroidies 
au  contact  des  Roches  encaissantes,  auraient 
été  brisées ,  réduites  en  fragments,  frois¬ 
sées,  déplacées  par  la  pâte  porphyritique  en 
fusion  ,  puis  enfin  réunies  par  la  consolida¬ 
tion  de  cette  même  pâte  au  moment  de  son 
refroidissement.  La  formation  de  cette  der¬ 
nière  Roche  se  comprend  d’ailleurs  par  ce 
qui  se  passe  de  nos  jours  pour  des  brèches 
analogues  des  terrains  volcaniques  actuels. 

5e  espèce.  Poudingue  porphyritique.  — 
Même  composition  que  la  brèche  porphyri¬ 
tique  formée  par  la  voie  humide;  mais  ici 
les  éléments  ont  été  transportés,  roulés  et 


arrondis  avant  d’être  cimentés  par  une  pâte 
d’Euritine,  etc.  —  Gisement  :  Se  trouve  dans 
la  partie  supérieure  du  terrain  hou  il  1er,  dans 
les  terrains  d’alluvion  ordinaires,  etc. 

3''  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas). 

lrc  espèce.  Sables  et  graviers  de  roches 

PÉTROSILICEUSES. 

2e  espèce.  Galets  et  débris  de  roches 

PÉTROSILICEUSES. 

2e  SECTION.  Saeucostiniques. 

Roches  volcaniques  dont  la  base  est  composée 
de  pal  lies  feldspathiques  microscopiques,  mélangées 
de  1/100  à  1/200  de  fer  titane  et  quelquefois  à  de 
l'Amphibole  et  à  du  Mica,  mais  très  rarement  à 
du  Quartz.  Celte  pâte  ou  hase  est  plus  ou  moins 
poreuse  et  toujours  plus  grossière  que  celle  des 
Roches  pétrosiliceuses.  Fondant  en  verre  blanc 
piqueté  de  points  noirâtres  résultant  soit  du  fer 
titane,  soit  de  l’Amphibole  ou  du  Mica. 

1er  genre.  Agrégées. 

Ve  espèce.  Phonolite  (  Petrosilex  fissile 
et  partie  des  Leucostines  de  M.  Al.  Bron¬ 
gniart;  Klingstein  des  Allemands).  —  Ne 
diffère  du  Trachyte,  placé  ci-après,  que  par 
le  volume  des  parties  constituantes.  Pâte 
analogue,  parfaitement  compacte  et  généra¬ 
lement  sans  porosité  sensible  à  l’œil  nu. 
Elle  a  presque  toujours  un  fil  très  prononcé 
suivant  le  plan  du  courant  et  se  divise  sou¬ 
vent  en  plaques  tabulaires  douées  alors  d’une 
grande  résonnance  ;  elle  est  souvent  por- 
phyrique.  —  Gisement  :  le  même  que  le 
Trachyte;  mais  en  assises  moins  puissantes. 

2e  espèce.  Leucostite  (  Porphyre  leucosti- 
nique  ;  Porphyre  trochy tique;  partie  de  la 
Phonolite  de  M.  d’Omalius,  et  des  Leucostines 
de  M.  Brongniart).  — Roche  intermédiaire 
entre  le  Trachyte  et  la  Phonolite.  Même 
composition  ,  mais  contexture  plus  serrée 
que  la  première  espèce  et  moins  que  la  se¬ 
conde,  ce  qui  rend  cette  Roche  complète¬ 
ment  opaque  sur  les  bords;  elle  diffère  de 
plus  de  la  Phonolite  en  ce  qu’elle  n’est  ni 
fissile,  ni  sonore;  le  Mica,  le  Fer  titane  et 
l’Amphibole  y  sont  plus  abondants.  Aspect 
souvent  porphyrique  par  la  présence  de 
cristaux  discernables  de  Feldspath ,  de  Mica 
et  d’Amphibole.  —  Même  gisement  que  le 
Trachyte. 

3e  espèce.  Trachyte  (  comprenant  la  Do- 
mite  de  quelques  géologues  ;  Masegna  ;  Né- 
crolite).  —  Pâte  adélogène  poreuse,  âpre  au 
toucher,  composée  presque  entièrement  de 
grains  microscopiques  de  Feldspath  enche- 


160 


ROC 


Yêtrés  et  laissant  des  Yides  entre  eux,  plus 
quelques  centièmes  de  Mica,  d’Amphibole 
et  de  Fer  Litané.  Des  cristaux  assez  nets  de 
ces  divers  éléments  rendent  fréquemment 
le  Trachyte  porphyroïde.  —  Gisement  :  Le 
Trachyte  forme  des  assises  dans  les  terrains 
volcaniques  des  périodes  paléothérienne  et 
alluviale.  Il  compose  aussi  des  amas  trans¬ 
versaux  et  des  filons  ou  dykes  d’une  faible 
étendue. 

4e  espèce.  Fritte  leucostinique  (ou  Fritte 
trachytique  ).  —  Cette  Roche  a  la  même 
composition  que  le  Trachyte;  mais  elle  en 
diffère  par  sa  couleur  ordinairement  rou¬ 
geâtre,  sa  texture  plus  lâche,  son  aspect 
scoriacé  et  ses  boursouflures.  Contrairement 
aux  véritables  scories,  la  Fritte  leucostinique 
n’est  point  vitreuse  et  sa  pâte  est  lithoïde , 
excepté  cependant  sur  quelques  points  de  la 
masse.  —  Gisement:  Forme  ia  surface  et  la 
partie  inférieure  des  ccourants  trachytiques, 
phonolitiques  et  leuostiniques. 

2e  genre.  Conglomérées. 

Espèce  unique.  Brèche  leucostinique.  — 
Formée  de  fragments  de  Roches  leucostini- 
ques  réunis  souvent  par  un  ciment  siliceux. 

3e  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas). 

lre  espèce.  Cendre  leucostinique  (ou  spo- 
dite).  —  Sorte  de  poussière  grise  lithoïde, 
composée  de  cristaux  microscopiques  des  di¬ 
verses  substances  minérales  qui  forment 
la  pâte  des  Roches  leucostiniques  précéden  ¬ 
tes.  Elle  résulte,  soit  de  leur  désagrégation, 
de  leur  trituration  ,  soit  des  déjections  ciné- 
riformes  qui  ont  accompagné  la  formation 
de  ces  Roches  volcaniques.  En  effet,  la  ma¬ 
tière  gazeuse,  lancée  par  les  volcans ,  en¬ 
traîne  avec  elle  des  parties  minérales  incan¬ 
descentes  et  liquides;  ces  parties  se  refroi¬ 
dissent,  se  coagulent  dans  l’air,  et  tombent 
enfin  à  l’état  de  cendre  cristalline.  M.  Cor- 
dier,  qui,  le  premier,  a  fait  connaître  la  vé¬ 
ritable  nature  de  cette  cendre,  a  constaté,  à 
l’aide  du  microscope  et  de  l’analyse  méca¬ 
nique,  qu’elle  est  entièrement  composée  de 
très  petits  individus  minéralogiques  parfai¬ 
tement  déterminables  ,  quoique  ayant  tout 
au  plus  un  diamètre  d’environ  1/20  a  1/30 
de  millimètre.  —  Gisement  :  Cette  cendre, 
contenant  parfois  des  parties  plus  grossières 
projetées  en  même  temps,  forme  des  couches 
souvent  très  étendues,  qui  alternent  avec 


les  diverses  assises  de  laves  leucostiniques. 

2e  espèce.  Sables  et  graviers  de  roches 
leucostiniques. 

3e  espèce.  Galets  et  débris  de  roches  leu- 

C0STIN1QUES. 

deuxième  famille. 

Moelles  pyroxéaiicflues. 

Dans  cette  famille,  le  Pyroxène  se  présente  rare¬ 
ment  d’une  manière  prédominante  parla  proportion 
des  parties  qui  eu  sont  composées  ;  mais  c’est  à  sa 
présence  que  sont  dus  les  principaux  caractères 
distinctifs  des  associations  dans  lesquelles  il  figure. 
Les  roches  pyroxéniquns,  très  nombreuses  dans  les 
terrains  récents,  diminuent  d’importance  à  mesure 
qu’on  pénètre  plus  avant  dans  les  terrains  anciens. 

1er  ordre.  —  Presque  homogènes  et  non 
cellulaires. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Coccolite  (  Pyroxène  grenu 
des  minéralogistes  ;  partie  de  la  Lherzolite 
de  M.  d’Ûmalius  d’Halloy  ;  partie  du  Py¬ 
roxène  lherzolile  de  M.  Brongniart  ;  Pyroxé- 
nite,  Pyroxène  en  roche).  —  Composée  pres¬ 
que  uniquement  de  Pyroxène  grenu  ,  ordi¬ 
nairement  verdâtre.  Les  principaux  éléments 
accidentels  de  cette  Roche  sont:  les  Fers 
oxydulé  et  oligiste,  le  Calcaire,  le  Mica  ,  le 
Talc,  l’oxyde  rouge  de  Titane  (  ou  Rutile), 
le  phosphate  de  Chaux  ,  l’Amphibole  ,  le 
Feldspath,  etc.  —  Gisement  :  En  couches  ou 
en  amas  straliformes  dans  l’étage  du  Gneiss. 

2e  espèce.  Lherzolite  (  Pyroxène  Iherzo- 
lite  de  M.  Brongniart;  Pyroxène  en  roche; 
Pyroxenite).  —  Roche  composée  presque  en¬ 
tièrement  de  Pyroxène,  tantôt  à  l’état  gra¬ 
nulaire  ou  lamellaire,  tantôt  en  partie  com¬ 
pacte.  Cette  Roche  ,  qui  ressemble  quelque¬ 
fois  beaucoup  à  la  Coccolite  ,  en  diffère  : 
1°  par  les  éléments  accessoires  ,  qui  sont  ici 
complètement  différents  ;  tels  sont  l’An- 
thophyllite ,  la  Diallage,  le  Fer  litané  ou 
chromé,  etc.;  2°  par  son  gisement  :  Elle 
forme  dans  les  Pyrénées,  notamment  au  port 
de  Lherz  (d’où  elle  tire  son  nom),  des  amas 
transversaux  peu  considérables  dans  les  an¬ 
ciens  terrains  du  sol  secondaire. 

3e  espèce.  Lhercoulite  (  ou  Lherzolite 
compacte).  —  Ne  diffère  de  la  Lherzolite 
qu’en  ce  que  les  éléments  sont  ici  microsco¬ 
piques.  Sa  pâte  est  verdâtre  ,  translucide, 
d’un  aspect  vitreux,  ressemblant  à  la  Ser¬ 
pentine,  mais  beaucoup  plus  dure.-—  Même 
gisement  que  la  Lherzolite. 


ROC 


ROC 


161 


2e  genre.  Conglomérées. 

Espèce  unique.  Brèche  lherzolitique. 

2e  ordre.  —  Mêlées  d’une  assez  grande 
quantité  de  Feldspath  et  cellulaires. 

lre  section.  Ophitiques  (mêlées  de  Feldspath 
gras  et  de  terre  verte). 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Ophitone  ( Granité  opliitique; 
partie  de  la  Dolente  de  M.  d’Omalius  ; 
Ophite  varié  de  M.  Brongniart).  —  Roche 
grenue,  très  tenace,  composée  de  Pyroxène 
vert,  de  Feldspath  granulaire  coloré  en 
vert  par  la  matière  pyroxénique,  et  d’un 
peu  de  terre  verte  tendre  qui  paraît  être 
de  la  Chlorite.  —  Gisement  :  Cette  Ro¬ 
che  ainsi  que  les  deux  espèces  suivantes  ré¬ 
sultent  d’épanchements,  et  forment  des  en¬ 
claves  ou  amas  transversaux  dans  les  ter¬ 
rains  de  la  période  phylladienne. 

2e  espèce.  Aphanite  (partie  du  Trapp ,  du 
Trappite  et  des  Cornéennes  de  divers  géolo¬ 
gues).  —  Pâte  verdâtre  résultant  de  la  di¬ 
minution  du  volume  des  parties  feldspathi- 
ques  et  pyroxéniques  de  l’Ophitone  ,  qui , 
dans  l’Aphanite,  passent  à  l’état  compacte, 
ce  qui  donne  à  la  Roche  une  apparence  par¬ 
faitement  homogène.  Quelques  géologues  ont 
pris  et  prennent  encore  à  tort  la  matière 
pyroxénique  de  cette  Roche  et  de  l’espèce 
suivante  pour  de  l’Amphibole.  D’après  les 
observations  de  M.  Cordier,  il  est  facile  dՎ 
viter  cette  erreur,  car  l’Aphanite  fond  en 
émail  verdâtre ,  tandis  que  les  Roches  am- 
phiboliques  compactes  fondent  en  brun-noi¬ 
râtre.  —  Même  gisement  que  l’Ophitone. 

3e  espèce.  Ophite  (comprenant  partie  du 
Mélaphyre  ou  Porphyre  noir  de  M.  Bron¬ 
gniart  ;  le  Mélaphyre  de  H.  d’Omalius  d’Hal- 
loy  ;  partie  de  F Ophite  ou  Porphyre  vert  de 
M.  AI.  Brongniart  et  des  autres  géologues; 
V Ophite  antique  ;  le  Serpentino  verde  antico 
des  Italiens,  etc.).  —  Pâte  d’Aphanile  (Py - 
roxène  et  Feldspath  compactes),  au  milieu 
de  laquelle  sont  enclavés  des  cristaux'de 
Feldspath  et  quelquefois  de  Pyroxène  dis¬ 
cernables  à  l’œil  nu.  —  Même  gisement  que 
l’Ophitone. 

2e  genre.  Conglomérées. 

Espèce  unique.  Brèche  ophitique. 
t.  xi. 


2e  SECTION.  Basaltiques. 

Mêlees  de  Feldspath  vitreux  ,  de  Fer  titane,  Pé- 
ridot,  Amphigène,  etc.  Toutes  ces  roches  résultent 
d’éruptions  volcaniques. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Mimosite  (partie  de  la  Dolérite 
et  du  Trapp  de  M.  d’Omalius  d’HalIoy  ;  par¬ 
tie  de  la  Dolérite  de  M.  Brongniart).  — Ro¬ 
che  noirâtre  grenue  à  grains  généralement 
très  fins,  composée  de  Pyroxène  (1/5  à  1/10 
de  la  masse),  de  Fer  titaué  (1  à  4/100),  et 
pour  le  reste  de  Feldspath  vitreux  teint  en 
vert  noirâtre  par  le  Pyroxène,  qui,  malgré 
son  peu  d’abondance,  donne  cependant  le 
caractère  a  la  Roche.  Le  Feldspath  perd  sa 
couleur  et  devient  blanc  lorsqu’on  le  chauffe 
au  chalumeau,  ou  lorsqu’on  le  plonge  dans 
l’acide  hydrochlorique.  Cette  Roche,  par  la 
diminution  du  volume  de  ses  parties  ,  passe 
au  Basanite.  —  Gisement  :  Fait  partie  des 
terrains  volcaniques  des  périodes  crétacée  et 
paléothérienne. 

2e  espèce.  Dolérite.  —  Roche  essentielle¬ 
ment  grenue,  formée  des  mêmes  éléments 
que  la  Mimosite  ,  mais  contenant  une  plus 
grande  abondance  de  Pyroxène  (1/4  ou 
1/3  de  la  masse  )  et  de  Fer  titane  (  jusqu’à 
15/100).  Le  Feldspath,  généralement  blan¬ 
châtre,  n’y  est  jamais  d’un  vert  noirâtre 
comme  dans  la  Mimosite.  La  Dolérite  est  sou¬ 
vent  à  la  fois  poreuse  et  cellulaire,  et  quelque¬ 
fois  amygdalaire  ;  sur  certains  points  ses  élé¬ 
ments  diminuent  de  volume;  la  Roche  passe 
à  l’état  compacte  ,  et  devient  alors  un  véri¬ 
table  Basalte.  —  Gisement:  La  Dolérite  est, 
en  général ,  plus  récente  que  la  Mimosite; 
elle  appartient  principalement  aux  terrains 
volcaniques  de  la  période  paléothérienne,  et 
elle  se  forme  encore  actuellement. 

3e  espèce.  Basanite  (partie  de  la  Téphrine 
de  M.  Brongniart;  partie  de  la  Téphrine 
et  du  Basalte  de  M.  d’Omalius  d’Halloy;  Lave 
téphrinique).  —  Même  composition  que  la 
Mimosite  ;  mais  ici  les  parties  élémentaires 
sont  microscopiques  et  ne  peuvent  se  distin¬ 
guer  à  l’œil  nu,  sauf  sur  quelques  points  où 
la  Roche  est  porphyroïde.  Le  Basanite  est 
souvent  cellulaire;  de  couleur  généralement 
grisâtre,  quelquefois  brunâtre;  se  vitrifiant 
au  chalumeau  en  verre  blanc-grisâtre  par¬ 
semé  de  points  plus  foncés.  —  Gisement  .-Fait 
principalement  partie  des  terrains  volcaniques 

21 


ROC 


ROC 


162 

des  périodes  alluviale  et  paléothérienne. 

4e  espèce.  Basalte  (comprend  le  Basalte , 
et  partie  du  Basanite  de  M.  Brongniart  ; 
partie  du  Basalte  de  M.  d’Omalius  d’Hal¬ 
loy).  —  Même  composition  que  la  Dolérite, 
mais  à  l’état  compacte  ou  microscopique.  Se 
distingue  du  Basanite  par  sa  couleur  noi¬ 
râtre  et  par  sa  fusion  en  verre  noirâtre.  Est 
fréquemment  porphyroïde,  cellulaire  et  pris¬ 
matique.  Contient  souvent  du  Péridot,  soit 
en  cristaux  disséminés  ,  soit  sous  forme  de 
rognons.  —  Même  gisement  que  le  Basanite. 

5e  espèce.  Péridotite  (  partie  du  Basalte 
de  M.  d’Omalius  d’Halloy  et  du  Basanite  de 
M.  Brongniart).  —  Roche  basaltique  ou  ba- 
sanitique  ordinairement  grisâtre  ,  dans  la¬ 
quelle  une  grande  partie  du  Pyroxène  est 
remplacée  par  du  Péridot  qui  y  forme 
quelquefois  près  de  la  moitié  de  la  masse. 
Les  quatre  espèces  précédentes  prennent 
une  teinte  grisâtre  en  se  décomposant  ; 
mais  l’altération  du  Péridot  produit  une 
couleur  rougeâtre  qui  colore  fortement  la 
Péridotite  en  décomposition,  et  la  rend  alors 
très  reconnaissable.  —  Même  gisement  que 
le  Basanite. 

6e  espèce.  Amphigénite  (  Leucitophyre  de 
M.  d’Omalius  d’Halloy;  Lave  amphigénique) . 
—  Roche  basaltique  grisâtre  dans  laquelle 
la  plus  grande  partie  du  Feldspath  est  rem¬ 
placée  par  des  cristaux  d'Ainphigène  souvent 
visibles  à  l’œil  nu.  —  Gisement  :  Cette  Ro¬ 
che,  qui  fait  partie  des  déjections  de  quel¬ 
ques  volcans  éteints,  est  très  abondante  à  la 
Somma  et  au  Vésuve. 

7e  espèce.  Néphélinite.  Roche  basal¬ 
tique,  grisâtre,  dans  laquelle  une  grande 
partie  du  Feldspath  est  remplacée  par  de  la 
Néphéline.  —  Gisement  :  Cette  Roche  ,  assez 
rare,  se  trouve,  sur  quelques  points,  avec 
les  espèces  précédentes. 

8e  espèce.  Fritte  basaltique.  —  Cette 
Roche  se  trouve,  sous  forme  de  croûte  spon¬ 
gieuse,  à  la  surface  et  à  la  partie  inférieure 
des  courants  des  sept  espèces  précédentes 
dont  elle  est  congénère.  Elle  en  dilïère  en 
ce  qu’elle  est  agrégée  de  telle  sorte  qu’elle 
ressemble  à  une  véritable  scorie  ,  n’ayant 
plus  l’apparence  lithoïde  des  espèces  qui 
précèdent;  mais  elle  n’en  est  pas  moins 
composée  de  grains  microscopiques  nulle¬ 
ment  vitreux.  C’est  un  état  de  cristallisa¬ 
tion  des  plus  curieux  :  les  cristaux  micros¬ 


copiques  qui  la  composent  y  sont  placés  aux 
plus  grandes  distances  possibles  les  uns  des 
autres  et ,  indépendamment  de  ce  caractère, 
la  masse  présente  de  nombreuses  cellules. 

2e  genre  Conglomérées. 

lre  espèce.  Brèche  basaltique. 

2e  espèce.  Grès  pyroxénique.  —  Formé  de 
débris  de  Roches  basaltiques  ,  en  partie  à 
l’état  de  Wacke  ,  mêlés  de  grains  de  Py¬ 
roxène  et  de  Feldspath,  liés  par  un  ciment 
siliceux.  —  Gisement  ;  Appartient  aux  ter¬ 
rains  de  la  période  paléothérienne. 

3e  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas). 

lre  espèce.  Cendre  basaltique  (ou  Ciné- 
rite  ).  — —  M.  Cordier  a  reconnu  que  cette 
cendre  est  composée  des  mêmes  éléments 
minéralogiques  que  les  laves  basaltiques. 
Ce  sont  de  véritables  cristaux  microscopi¬ 
ques  de  Pyroxène ,  Feldspath,  Fer  titané  , 
Amphigène  ,  Péridot,  etc.,  présentant  en 
petit  les  caractères  propres  à  leur  espèce. 
La  formation  de  ces  cendres  est  analogue  à 
celle  des  cendres  leucostiniques. 

2e  espèce.  Sables  et  graviers  de  roches 

BASALTIQUES. 

3e  espèce.  Galets  et  débris  de  roches 

BASALTIQUES. 

TROISIÈME  famille. 

Moelte^  aiMjiîiifeoUqueg. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Amphibolite  (  comprenant 
V  Amphibolite  hornblende  et  F Amphibolite  de 
M.  Brongniart,  et  la  Hornblende  de  M.  d’Oma¬ 
lius).  a,  stratiforme;  b,  sans  délit.  —  Compo¬ 
sée  presque  uniquement  de  cristaux  d’ Am¬ 
phibole.  Les  élémen  ts  accessoires  de  cette  Ro¬ 
che  sont  :  le  Feldspath,  le  Grenat,  le  Quartz, 
le  Disthène,  le  Fer  oxydulé,  etc.  Fond  en 
verre  noirâtre.  —  Gisement  :  L’Amphibolite 
stratiforme  se  trouve  en  couches  ou  amas 
subordonnés  dans  les  étages  des  Gneiss,  des 
Micaciteset  des  Talcites  ;  F  Amphibolite  sans 
délit  forme  des  amas  transversaux  dans  les 
terrains  de  la  période  crétacée. 

2e  espèce.  Kersanton  (partie  du  Diorite 
de  M.  d’Omalius).  —  Roche  peu  dure,  mais 
très  tenace,  composée  essentiellement  d’Ara- 
phibole,  de  Feldspath,  de  Pinite  et  de  Mica  ; 
contient  quelquefois  du  Calcaire  comme  élé¬ 
ment  accidentel.  - —  Gisement  :  Cette  Roche 


RUC 


ROC 


163 


d’épanchement  forme  des  liions  et  des  amas 
transversaux  dans  les  terrains  de  la  période 
primitive.  Elle  est  abondante  en  Bretagne. 

3e  espèce.  Diorite  (  Grünstein  des  Alle¬ 
mands;  Diabase  ;  Granitel  ;  Diorit-porphyr  ; 
Granité  orbiculaire  ou  globulaire  de  Corse), 
a ,  stratiforme;  b,  sans  délit. — Composé 
essentiellement  d’Arnphibole  et  de  Feldspath 
en  proportion  a  peu  près  égale.  Cette  Roche 
est  ordinairement  grenue,  quelquefois  glo- 
baire  (  Diorite  orbiculaire  de  Corse  ).  — 
Gisement  :  Le  Diorite  est  tantôt  stratiforme, 
tantôt  sans  délit:  le  premier  forme  des  cou¬ 
ches  subordonnées  dans  l’étage  des  Gneiss; 
le  second  est  en  amas  transversaux  dans  les 
terrains  primordiaux. 

4e  espèce.  Dioritine  (partie  de  VAphanite 
et  du  Trapp  de  M.  Brongniart;  Aphanite  de 
M.  d’Qmalius  ;  Diorite  compacte;  Cornéenne 
de  quelques  géologues).  —  Pâte  uniforme  , 
compacte,  verdâtre,  présentant  au  micros¬ 
cope  les  mêmes  éléments  que  la  Diorite  , 
avec  laquelle  il  y  a  quelquefois  passage.  — 
Même  gisement  que  la  Diorite. 

5e  espèce.  Porphyre  diorltique  (  partie  du 
Mélaphyre  ou  Porphyre  noir  de  quelques 
géologues  ,  qui  confondent  dans  les  Roches 
compactes  les  pâtes  pyroxéniques  et  Amphi- 
boliques).  —  Composé  d’une  pâte  dioritique 
compacte  (Dioritine),  avec  cristaux  discer¬ 
nables  de  Feldspath  et  d’Amphibole.  —  Gi¬ 
sement  :  Est  tantôt  stratiforme,  tantôt  non 
stratifié.  Le  premier  appartient  aux  terrains 
talqueux  et  micacés  ;  le  second  se  trouve  en 
amas  transversaux  postérieurs  à  la  période 
phylladienne. 

2e  genre.  Conglomérées. 

Espèce  unique.  Grès  dioritique.  —  Cette 
Roche,  confondue  à  tort  avec  les  Grès  verts, 
est  composée  de  grains  de  Feldspath  et  de 
parties  verdâtres,  qui,  d’après  la  détermina¬ 
tion  de  M.  Cordier,  sont  de  l’Amphibole 
très  atténuée  et  presque  compacte.  —  Gise¬ 
ment  :  Ce  Grès ,  dans  lequel  on  trouve  des 
corps  organisés,  appartient  à  la  partie  infé¬ 
rieure  des  terrains  alpins  de  la  période  cré¬ 
tacée. 

quatrième  famille. 

Roches  épidotiques* 

genre  unique.  Agrégées. 

Espèce  unique.  Épidotite  ( Épidote  strati¬ 
forme).  —  Composée  d’Épidote,  soit  grenue, 


fibreuse  ou  prismatique,  soit  plus  ou  moins 
compacte.  Cette  Roche  admet  comme  élé¬ 
ments  accidentels  divers  minéraux.  — Gise¬ 
ment  :  L’Épidote,  toujours  stratiforme,  se 
trouve  en  lits  assez  minces,  et  quelquefois  en 
rognons,  dans  les  terrains  stratifiés  primor¬ 
diaux. 

cinquième  famille. 

Roches  grenatiques. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Grenatite  ( Grenat  de  M.  d’O- 
malius). — Roche  pesante,  composée  presque 
uniquement  de  Grenat  ordinairement  jau¬ 
nâtre  ou  rougeâtre  ,  soit  grenu  ,  soit  com¬ 
pacte  ;  il  y  a  passage  de  l’un  à  l’autre.  — 
Gisement  :  Forme  des  couches  ou  amas  stra- 
liformes  dans  l’étage  des  Gneiss,  et  vers  la 
jonction  des  Micacites  avec  les  Talcites. 

2e  genre.  Meubles. 

Espèce  unique.  Sables  grenatiques. — Ré¬ 
sultant  principalement  de  la  décomposition 
des  Roches  micacées  ou  feldspathiques  gre- 
natifères.  —  Gisement  :  En  couches  ou  en 
amas  dans  les  terrains  d’alluvion. 

sixième  famille. 

Roches  liyiiecsthéniques. 

genre  unique.  Agrégées. 

lre  espèce.  Hypersthénite  (  Hypersthène 
en  masse  des  minéralogistes).  —  Roche  com¬ 
posée  d’Hvpersthène ,  substance  noirâtre, 
tenace,  fusible  au  chalumeau  en  verre  noir; 
dure,  pesante  et  à  éclat  métalloïde  bronzé. 
— Gisement  :  Se  trouve  tantôt  en  amas  stra¬ 
tifiés  à  la  partie  supérieure  des  Gneiss,  tantôt 
sans  délit  en  amas  transversaux  de  peu  d’é¬ 
tendue  dans  les  terrains  primordiaux. 

2e  espèce.  Sélagite  (confondue  par  divers 
géologues  avec  les  Roches  dioritiques  et  dial- 
lagiques ;  Hypersthénite  de  M.  d’Omalius; 
Hypersthenfels  des  Allemands;  Grünstein; 
Iiypérite). —  Roche  grenue  très  tenace,  com¬ 
posée  d’Hypersthène  et  de  Diallage;  conte¬ 
nant  quelquefois  du  Mica. —  Même  gisement 
que  l’Hypersthénite. 

septième  famille. 

Roches  diallagiques. 

1er  genre.  Agrégées. 
lre  espèce.  Éclogite.  — Roche  phanéro* 


I 


164 


ROC 


ROC 


gène,  composée  essentiellement  de  Diallage 
verdâtre  et  de  Grenat.  —  Gisement  :  Se 
trouve  en  amas  stratiformes  de  peu  d’éten¬ 
due  dans  l’étage  des  Talcites  cristallifères. 

2e  espèce.  Euphotide  (Granitone  de  quel¬ 
ques  géologues  ;  Ver  de  di  Corsica  des  Ita¬ 
liens).  —  Roche  généralement  grenue,  très 
tenace,  essentiellement  composée  de  Dial¬ 
lage  et  de  Feldspath.  —  Gisement:  L’Eu- 
photide  est  tantôt  stratifiée  ,  tantôt  non 
stratifiée.  La  première  forme  des  assises 
assez  puissantes  à  la  partie  inférieure  des 
Talcites  ;  la  seconde  se  trouve  en  amas 
transversaux. 

3e  espèce.  Variolite  (comprenant  la  Va¬ 
riante  de  M.  d’Omalius  ;  Variolite  de  la  Du¬ 
rance). —  Ne  diffère  de  l’Euphotide  qu’en  ce 
que  ses  éléments  sont  compactes  et  à  l’état 
microscopique,  tantôtséparés,  tantôt  fondus 
ensemble.  Dans  cette  pâte  généralement  noi¬ 
râtre  ,  sont  souvent  enchâssés  des  globules 
verdâtres  de  Feldspath  rayonnés  du  centre 
à  la  circonférence,  et  donnant  à  la  Roche 
l’aspect  variolaire. — Gisement  :  Cette  Roche 
paraît  accompagner  une  partie  des  amas 
transversaux  d’Euphotide. 

4e  espèce.  Serpentine  (  Opliiolite  de 
MM.  Brongniart,  d’Omalius  et  de  divers  au¬ 
tres  géologues). — Alliage  compacte,  généra¬ 
lement  verdâtre,  de  Diallage,  d’un  peu  de 
Feldspath  et  de  quelques  parties  talqueuses. 
Est  plus  ou  moins  dure,  suivant  qu’il  y  a 
plus  ou  moins  de  Feldspath  ou  de  Talc.  — 
Gisement  :  Forme  tantôt  des  couches  ou  amas 
stratifiés  d’une  grande  dimension  subordon¬ 
nés  aux  Talcites,  tantôt  des  amas  transver¬ 
saux. 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  espèce.  Brèche  euphotidienne. 

2e  espèce.  Brèche  serpentineuse. 

3e  espèce.  Poudingue  seupentineux. 

4e  espèce.  Grès  serpentineux. 

3e  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas). 

lre  espèce.  Sables  et  graviers  serpenti- 

NEUX. 

2e  espèce.  Galets  et  débris  serpentineux. 
huitième  famille. 

talqueuses. 

1er  genre.  Agrégées. 

ire  espèce.  Talcite  (comprenait  le  Sléa- 


schiste  de  MM.  Brongniart  et  ■  d’Omalius  ; 
partie  des  Schistes  ardoises  de  M.  d’Omalius 
et  des  Phyllades  de  M.  Brongniart;  la  Chlo- 
rite  de  M.  d’Omalius  ;  le  Talcade  de  M.  Bou¬ 
bée  ;  Schiste  talqueux,  Talcschisle ,  Talkschie- 
fer  ).  a,  ordinaire;  b,  maclifèr  e;c,  quart- 
zeux  ;  d,  feldspathique.  —  Composé  de  Talc 
quelquefois  pur,  mais  plus  ordinairement 
mélangé,  soit  de  Quartz,  soit  de  Feldspath, 
soit  de  Macle,  ce  qui  donne  lieu  à  4  sous- 
espèces  distinctes.  Contexture  sehistoïde.  Le 
Talcite  ordinaire  contient  un  nombre  con¬ 
sidérable  de  minéraux  accidentels  dissémi¬ 
nés,  tels  que  Disthène,  Staurotide  ,  Gre¬ 
nat  ,  etc.  —  Gisement,  :  Les  sous  -  espèces  et 
variétés  de  cette  Roche  forment  des  couches 
stratifiées  très  puissantes,  constituant  une 
partie  des  étages  des  Talcites  cristallifères 
et  des  Talcites  phylladiformes. 

2e  espèce.  Protogine.  —  Roche  graniti- 
forrne  composée  essentiellement  de  Talc  et 
de  Feldspath,  auxquels  se  joint  souvent  le 
Quartz  comme  élément  accessoire.  —  Gise - 
ment  :  Cette  Roche  ,  toujours  plus  ou  moins 
stratiforme  ,  appartient  à  1  étage  des  Talci¬ 
tes.  Elle  se  présente  avec  une  puissance  im¬ 
mense,  et  constitue  la  partie  centrale  du 
Mont  Blanc. 

3e  espèce.  Porphyre  protoginique.  — Com¬ 
posé  d’une  pâte  adélogène  formée  de  Talc  et 
de  Feldspath,  au  milieu  de  laquelle  sont 
disséminés  des  cristaux  de  Feldspath.  Cou¬ 
leur  ordinairement  verdâtre.  —  Gisement  : 
Cette  Roche  forme  des  amas  transversaux 
contemporains  de  la  période  phylladienne. 

2e  genre.  Conglomérées. 

ice  espèce.  Novaculite  ( Coticule  de  M.  d’O¬ 
malius  ;  pierre  à  rasoir ,  pierre  à  lancettes). 
—  Conglomérat  sub-mieroscopique  de  par¬ 
ties  talqueuses ,  avec  Feldspath  et  Quartz  ; 
le  tout  excessivement  atténué  et  cimenté 
par  un  silicate  d’ Alumine  qui  paraît  être 
analogue  à  la  Collyrite.  Cette  Roche,  formée 
à  la  manière  des  limons  ordinaires  ,  res¬ 
semble  beaucoup  au  Talcite  ;  mais  sur  cer¬ 
tains  points  de  la  masse  on  trouve  des  par¬ 
ties  grenues,  grossières,  qui  en  font  recon¬ 
naître  l’origine  sédimentaire.  Couleurs  jau¬ 
nâtre  ,  verdâtre  ,  bleuâtre  et  quelquefois 
rougeâtre  par  suite  de  la  présence  de  ma¬ 
tières  ferrugineuses.  —  Gisement  :  La  Nova¬ 
culite  se  trouve  en  masses  stratiformes  ,  à 


ROC 


ROC 


feuillets  très  épais,  à  la  partie  supérieure 
de  l’étage  phylladique. 

2e  espèce.  Schiste  talqueijx  sédimentaire 
(confondu,  par  la  plupart  des  géologues, 
avec  les  Schistes  argileux  proprement  dits  ; 
partie  des  Schistes  de  MM.  Brongniart  et 
d'Ornalius).  —  Composé  de  parties  talqueuses 
assez  grossières,  ordinairement  laminaires, 
distinctes  et  cimentées  avec  de  l’Argile. 
Cette  Roche,  contenant  quelquefois  des  Ma- 
clés,  est  onctueuse  au  toucher,  et  offre  un 
aspect  nacré,  ce  qui  pourrait  la  faire  con¬ 
fondre  avec  des  Roches  talcifères  primor¬ 
diales  ;  mais  son  origine  sédimentaire  est 
suffisamment  constatée  par  les  corps  orga¬ 
nisés  qu’elle  renferme.  —  Gisement  :  Se 
trouve  dans  les  terrains  phylladiens  et  houil- 
lers  du  midi  de  la  France,  etc. 

3e  espèce.  Phyllade  (partie  du  Phyllade 
de  M.  Brongniart  et  du  Schiste  ardoisé  de 
M.  d’Ornalius  ;  Schiste  légataire  et  tabu¬ 
laire ;  partie  du  Thonschiefer  des  Allemands). 
a,  ordinaire;  b,  anthraxifère;  c,  calcari- 
fère;  d,  arénifère.  —  Cette  Roche  diffère 
principalement  de  la  précédente ,  en  ce 
qu’elle  est  parfaitement  compacte  et  qu’elle 
ne  contient  point  d’Àrgile.  D'après  l’ana¬ 
lyse  mécanique  que  M.  Cordier  en  a  faite  , 
elle  est  composée  de  matières  talqueuses 
atténuées  et  triturées,  déposées  à  la  manière 
des  limons,  mélangées  avec  quelques  autres 
substances,  telles  que  des  parties  microsco¬ 
piques  de  Feldspath  et  de  Quartz  ,  le  tout 
réuni  par  un  ciment  siliceux.  Contrairement 
au  Talcite ,  le  Phyllade  ne  contient  que  fort 
peu  d’éléments  accidentels  :  ce  sont  quel¬ 
ques  paillettes  de  Mica  éparses  au  milieu  de 
la  pâte  microscopique  ,  quelquefois  du  car¬ 
bonate  de  Chaux  disséminé,  des  cristaux  de 
Pyrite,  quelques  nœuds  de  Quartz,  etc.  Ses 
teintes  sont  très  variées.  La  couleur  noirâtre 
est  due  à  une  matière  anthraciteuse  ,  et  la 
couleur  rougeâtre  à  des  matières  ferrugi¬ 
neuses.  On  y  trouve  divers  corps  organisés 
(Trilobites  ,  Spirifer ,  etc.  ).  Cette  Roche  , 
essentiellement  schistoïde  ,  est  susceptible 
de  se  diviser  en  nombreux  feuillets  (Ardoise), 
ce  qui  permet  de  l’employer  à  la  toiture,  à 
faire  des  planches  à  écrire,  etc. — Gisement  : 
Le  Phyllade  forme  des  assises  considérables, 
qui  succèdent  en  stratification  concordante 
aux  terrains  talqueux. 

4e  espèce.  Grès  anagénique.  —  Mélange 


1  05 

de  grains  visibles  de  Quartz  et  de  Feldspath 
cimentés  avec  une  matière  talqueuse  à  l’état 
de  limon  endurci.  —  Gisement  :  Cette  Roche 
alterne  avec  lesPhyllades  et  les  Anagéniles. 

5e  espèce.  Anaüénite  ( Anagénile  et  partie 
du  Phyllade  porphyroïde  de  M.  Brongniart; 
Grauwackeh  très  gros  grainsdes  Allemands). 
—  Composée  de  matières  talqueuse  et  phyl- 
ladienne,  avec  fragments  de  Feldspath  ,  de 
Quartz  et  de  Protogine  ,  le  tout  réuni  par 
un  ciment  talqueux  ou  quartzeux.  Cette 
association  présente  souvent  l’aspect  et  la 
contexture  de  la  Protogine;  il  devient  quel¬ 
quefois  difficile  de  l’en  distinguer.  L’Ana- 
génite,  parfois  calcarifère,  eontientquelques 
rares  débris  de  corps  organisés  marins.  — 
Gisement  :  Cette  Roche  appartient  principa¬ 
lement  à  l’étage  phylladique;  mais,  dans 
les  Alpes,  on  en  connaît  des  gisements  qui 
paraissent  être  contemporains  des  Grès  de 
la  partie  inférieure  de  la  période  salino- 
magnésienne. 

6e  espèce.  Poudingue  phylladique. — Com¬ 
posé  principalement  de  fragments  phylla¬ 
diens  ou  quelquefois  anagénitiques ,  qui  ont 
été  roulés,  arrondis,  puis  mêlés  avec  une 
matière  limoneuse,  et  liés  par  un  ciment 
quartzeux. — Gisement  :  Le  Poudingue  phyl- 
ladien  forme  diverses  assises  dans  les  ter¬ 
rains  des  périodes  anthraxifère  et  salino- 
magnésienne. 

3e  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas). 

lre  espèce.  Sables  et  graviers  talqueux. 

2°  espèce.  Sables  et  graviers  phylladiens. 

3e  espèce.  Galets  et  débris  de  roches  tal¬ 
queuses. 

4e  espèce.  Galets  et  débris  de  roches  phyl- 
ladiennes. 

NEUVIÈME  FAMILLE. 

Mo«!te§  micacées* 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Ruche  de  Mica.  — Composée 
entièrement  de  Mica.  Cette  Roche,  très 
rare,  est  schistoïde,  et  forme  des  amas  dans 
l’étage  des  Micacites.  On  y  trouve  quelque¬ 
fois  de  très  belles  Émeraudes. 

2e espèce.  Gheisen  (Hyalomicte  de  M.  Bron¬ 
gniart;  Quartz  micacé  et  Arkose  micacée  de 
M.  d’Ornalius  ).  —  Association  de  lames  de 
Mica  et  de  grains  de  Quartz  parfaitement 


166 


ROC 


ROC 


enchevêtrés  et  ne  présentant  aucun  délit. 
Structure  granitoïde.  Les  éléments  acci¬ 
dentels,  disséminés  quelquefois  dans  cette 
Roche  ,  sont  :  le  Feldspath  ,  le  sulfure  de 
Molybdène  ,  le  phosphate  de  Chaux,  l'ɬ 
tain  oxydé,  le  Wolfram,  le  Mispikel,  la 
Tourmaline,  etc.  — -  Gisement  :  Le  Greisen 
forme  des  amas  transversaux  dans  l’inté¬ 
rieur  des  masses  granitiques. 

o  espèce.  Micacite  (  Micaschiste  ;  Schiste 
micacé  ;  Mica  schistoide ‘  Micaslate  ;  Glimmer - 
schiefer  des  Allemands  ).  —  Roche  grenue, 
schistoide,  composée  de  Mica  et  de  Quartz. 
LUe  contient  quelquefois  un  grand  nombre 
de  minéraux  disséminés.  —  Gisement  :  Le 
Micacite  est  toujours  stratifié  ,  et  forme  une 
partie  du  grand  étage  des  Micacites. 

4e  espèce.  Macline  (Phylla.de  maclifère  de 
M.  Brongniart).  —  Roche  noirâtre  composée 
de  Mica  et  de  cristaux  de  Macle,  qui  jouent 
ici  le  rôle  des  grains  de  Quartz  dans  le  Mi¬ 
cacite.  Lorsque  les  éléments  de  la  Macline 
deviennent  microscopiques  et  qu’elle  passe 
à  l’état  compacte ,  cette  Roche  est  assez 
difficile  à  distinguer  ;  aussi  fait-elle  partie 
de  ces  nombreuses  espèces  de  Roches  qui 
sont  encore  confondues  par  beaucoup  de 
géologues  sous  le  nom  de  Trapp .  —  Gise¬ 
ment  :  Se  trouve  en  assises  stratiformes  puis¬ 
santes  à  la  partie  supérieure  des  terrains  de 
Micacites.  La  variété  compacte  forme  des 
couches  ou  amas  stratiformes  dans  l’étage 
des  Talcites  phylladiformes. 

5e  espèce.  Fraidronite  (  confondue  avec 
les  Diorite  ou  Grünstein).  —  Composée 
de  Mica  ,  mêlé  intimement  avec  des  par¬ 
ties  de  Feldspath.  Cette  Roche  est  très  te¬ 
nace,  sans  délit ,  noirâtre  ,  à  grains  fins  ou 
moyens ,  quelquefois  porphyroïde  par  la 
présence  de  cristaux  plus  volumineux  de 
Feldspath.  Elle  contient  accidentellement 
du  Talc  et  du  Calcaire.  —  Gisement  :  Se 
trouve  en  filons  dans  les  Talcites. 

6e  espèce.  Leptynolite.  —  Composé  essen¬ 
tiellement  de  Mica  à  grains  fins  et  de  Feld¬ 
spath  granulaire  très  atténué.  La  Macle  (ou 
Andalousite),  qui  ne  se  trouve  jamais  dans 
le  Gneiss  et  le  Leptynite,  existe,  au  con¬ 
traire,  presque  toujours  dans  le  Leptynolite 
qui  n’admet  que  cet  élément  accessoire.  Le 
Leptynolite  a  l’aspect  arénoïde  ;  il  est  tou¬ 
jours  schistoide  ,  souvent  même  tabulaire  , 
et  se  rapproche  quelquefois  de  l'état  com¬ 


pacte.  —  Gisement  :  Se  trouve  en  couches 
stratifiées  subordonnées  aux  Talcites  phylla¬ 
diformes 

7  espèce.  Hornfels  (Trapp  et  Roche  de 
corne  de  quelques  géologues).  —  Roche  adé- 
logène  formée  de  Mica  et  de  Feldspath;  elle 
est  noirâtre  et  compacte;  ses  éclats  présen- 
tentsouvent  la  translucidité  de  la  corne.  — 
Gisement  ;  Le  Hornfels  constitue  des  couches 
ou  amas  stratiformes  subordonnés  à  la  par¬ 
tie  supérieure  des  Talcites  phylladiformes. 

2e  genre.  Conglomérées. 

Espèce  unique.  Poudingue  de  Micacite. 

3e  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas;. 

lrc  espèce.  Sable  de  Mica. 

2e  espèce.  Graviers  de  Micacite. 

3e  espèce.  Galets  et  débris  de  Micacite. 

DIXIÈME  FAMILLE. 

Moelles  qiiartzeiises. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Quartzite  (partie  du  Quartzite 
de  M.  Brongniart;  partie  du  Quartz  et  du 
Quartzite  de  M.  d’Omalius;  Quartz  en  roche , 
Quarzfels ,  Quartz  grenu  et  Quartz  topazo- 
sème  de  quelques  géologues  ;  Hyalotalcile 
de  M.  Boubée),  a,  grenu  ;  b  ,  arénoïde  ; 
c ,  compacte.  —  Cette  espèce  comprend 
tous  les  agrégats  à  base  de  Quartz  pro¬ 
prement  dit,  à  contexture  grenue,  aré¬ 
noïde  ou  compacte.  Le  Quartzite  renferme 
un  assez  grand  nombre  de  minéraux  acci¬ 
dentels. —  Gisement:  Cette  Roche,  très  abon¬ 
dante,  appartient  principalement  aux  ter¬ 
rains  primordiaux  dans  lesquels  elle  forme 
des  couches  ,  des  amas  et  quelquefois  des 
filons. 

2e  espèce.  Roche  de  Quartz  et  de  Tour¬ 
maline. —  Roche  grenue,  composée  essentiel- 
lementde  Quartz  et  de  Tourmaline,  auxquels 
s’adjoignent  souvent  des  cristaux  de  Feld¬ 
spath  comme  élément  accessoire  ,  ce  qui 
donne  à  la  Roche  un  aspect  granito-porphy- 
roïde.  —  Gisement  :  Cette  Roche  est  sans 
aucun  délit,  et  forme  des  filons  ou  des  amas 
transversaux  de  peu  d’étendue  dans  les  ter¬ 
rains  primordiaux  supérieurs. 

3e  espèce.  Quartz  sédimentaire.  a,  grenu; 
b,  compacte. —  Composé  de  Quartz  propre¬ 
ment  dit,  grenu  ou  compacte ,  formé  par  voie 
humide,  et  qui  ,  lors  de  sa  cristallisation, 


ROC 


s’est  agrégé  avec  quelques  matières  sédimen- 
taires  contenues  dans  le  même  liquide  , 
telles  que  Calcaire,  Marne  ou  Argile.  Cette 
Roche  est  souvent  cellulaire  et  quelquefois 
carriée  ,  par  suite  de  la  disparition  de  partie 
ou  totalité  du  Calcaire.  Elle  contient  sur 
quelques  points  des  corps  organisés.  —  Gi¬ 
sement  :  Le  Quartz  sédimentaire  se  présente 
dans  divers  étages  du  sol  secondaire.  Aux 
environs  de  Paris ,  il  forme  une  couche  très 
mince,  mais  d’une  assez  grande  étendue  dans 
le  terrain  des  Calcaires  fragiles  (  Caillasses) 
qui  recouvre  les  Calcaires  grossiers. 

4e  espèce.  Phtanite  (  partie  du  Jaspe  de 
M.  d’Omalius;  Jaspe  schisteux ;  Kieselschie- 
fer).  —  Roche  toujours  compacte,  composée 
de  Quartz  uni  à  une  petite  quantité  de  ma¬ 
tière  talqueuse  ou  phylladienne,  qui  donne 
à  la  Roche  ses  couleurs  noirâtre,  brunâtre, 
verdâtre,  et  la  rend  quelquefois  zonaire. 
Infusible  au  chalumeau,  ce  qui  distingue  le 
Phonolite  du  Pétrosilex.  Cassure  à  surface 
terne.  Texture  quelquefois  imparfaitement 
schistoïde.  —  Gisement:  Le  Phtanite  forme 
des  couches  minces  subordonnées  aux  ter¬ 
rains  de  l’étage  phylladique. 

5e  espèce.  Jaspe.  —  Roche  compacte  et 
toujours  opaque  ,  composée  de  Quartz  inti¬ 
mement  mélangé  avec  un  peu  d’hydrate  ou 
d’oxyde  rouge  de  Fer.  Couleurs  généralement 
d’un  rouge  vif  ou  d’un  jaune  brunâtre.  — 
Gisement  :  Le  Jaspe  forme  des  lits  minces 
dans  les  terrains  des  périodes  phylladienne, 
crétacée,  paléothérienne,  etc. 

6e  espèce.  Silex.  —  Comprenant  :  1°  le 
Pyromaque  {Silex  pyromaque,  Pierre  à  fusil, 
Pierre  à  briquet )  ;  2°  le  Silex  carrié {Meulière, 
Pierre  à  meule  ,  Quartz  agate  molaire  ,  Si¬ 
lex  nectique  )  ;  3°  le  Silex  résinoïde  (  Silex 
corné ,  Hornstein,  Quartz  agate  grossier). — 
M.  Cordier  considère  les  diverses  variétés  de 
Silex  comme  du  Quartz  compacte  aquifère. 
La  translucidité  et  la  fragilité  de  la  plupart 
de  ces  Roches  tiennent  à  cette  constitution  ; 
mais  il  suffit  d’une  température  peu  élevée 
pour  leur  faire  perdre  une  grande  partie  de 
cette  eau  et  les  rendre  complètement  opa¬ 
ques.  Lorsque  l’eau  surabonde,  la  Roche 
est  plus  fragile  et  prend  une  apparence  par¬ 
ticulière  ;  de  la  le  Silex  résinoïde,  qui  a  sou¬ 
vent  la  cassure  cireuse  et  un  aspect  éclatant. 
—  Gisement  :  Le  Silex  se  trouve  principale¬ 
ment  en  lits  ou  rognons  dans  les  terrain* 


ROC  167 

des  périodes  salino-inagnésienne ,  crétacée, 
et  paléothérienne. 

7e  espèce.  Tuf  siliceux.  —  M.  Cordier 
donne  ce  norn  aux  concrétions  siliceuses  for¬ 
mées  par  les  sources  thermales,  aux  Geysers 
(en  Islande),  au  mont  Dore  et  à  St- Nectaire 
(en  Auvergne) ,  etc. 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  espèce.  Grès  quartzeux  proprement  dit 
{Pierre  de  sable;  Sandslein  ;  Sandslone). 
a,  commun;  b,  lustré. — Composé  de  grains 
de  Quartz  arrondis,  plus  ou  moins  fins ,  liés 
par  un  ciment  tantôt  quartzeux  ,  tantôt  si¬ 
liceux,  et  quelquefois  mêlé  de  parties  calcai¬ 
res  qui  font  alors  effervescence  (Grès  de  Fon¬ 
tainebleau).  Couleur  ordinairement  grise  ou 
blanchâtre;  maisun  centième  environ  de  par¬ 
ties  ferrugineuses  lui  donne  parfois  une  fai¬ 
ble  coloration  jaune  ou  rouge,  et  la  présence 
d’une  plus  faible  partie  de  matière  phylla¬ 
dienne  suffit  pour  lui  imprimer  une  teinte 
verdâtre.  La  variété  nommée  Grès  lustré  est 
en  partie  translucide,  à  cassure  conique,  lisse 
et  luisante  ;  elle  doit  cet  état  à  une  cimen¬ 
tation  siliceuse  qui  rend  la  Roche  presque 
compacte.  Les  Grès  quartzeux  peuvent  tous 
contenir  des  fragments  roulés,  et  être  alors 
fragmentaires.  —  Gisement  :  Ces  Grès ,  qui 
renferment  souvent  des  corps  organisés, 
sont  toujours  stratifiés,  et  appartiennent  à 
toutes  les  époques  du  sol  secondaire. 

2e  espèce.  Grès  quartzeux  ferrifère  (par¬ 
tie  des  Grès  de  MM.  Brongniart  et  d’Oma¬ 
lius).  a ,  ordinaire  ;  b  ,  lustré  ;  c  ,  jaspoïde. 

-  Roche  rougeâtre  ou  brunâtre  ne  différant 
de  l’espèce  précédente  qu’en  ce  que  les  grains 
de  Quartz  y  sont  associés  avec  du  peroxyde 
ou  de  l’hydrate  de  Fer,  qui  forment  environ 
un  dixième  de  la  masse.  Ce  grès  est  souvent 
fragmentaire.  —  Gisement  :  Se  trouve  en 
couches  stratifiées  dans  ies  diverses  périodes 
du  sol  secondaire. 

3e  espèce.  Grès  quartzeux  avec  siliciate 
de  Fer  (partie  des  Grès  de  MM.  Brongniart 
et  d’Omalius;  Grès  chlorilé).  — Association 
de  grains  fins  quartzeux  et  d’une  certaine 
quantitédegrains  verts desiliciate  deFer. — 
Gisement:  Ce  Grès,  peu  abondant,  forme  des 
couches  dans  divers  étages  du  sol  secondaire. 

4e  espèce.  Arkose  (  partie  de  l’Arkose  de 
MM.  Brongniart  et  d’Omalius  ).  —  M.  Cor¬ 
dier  réserve  ce  nom  à  une  Roche  composée 


168 


ROC 


ROC 


d’une  grande  quantité  de  grains  quartzeux 
(environ  9/10)  associés  à  des  grains  de  Feld¬ 
spath  ,  et  à  ciment  presque  toujours  quart¬ 
zeux.  Parfois,  elle  contient  un  peu  d’Argile 
et  de  Phyllade  qui  la  colorent;  d’au¬ 
tres  fois,  elle  est  composée  de  grains  assez 
gros  de  Quartz  et  de  Feldspath  avec  Mica 
disséminé  ,  ce  qui  constitue  la  variété  que 
quelques  géologues  considèrent  comme  des 
granités  régénérés  ou  recomposés.  —  Gise¬ 
ment  :  L’Arkose  contient  des  débris  de  corps 
organiques ,  et  se  trouve  en  couches  dans 
presque  toutes  les  périodes  du  sol  secon¬ 
daire  ;  mais  c’est  à  la  partie  inférieure  du 
Lias  qu’elle  existe  avec  le  plus  d’abondance 
en  France. 

5e  espèce.  Métaxite  (partie  de  VArkose  de 
MM.  Brongniart  et  d’Omalius). —  Formé  de 
grains  de  Quartz  et  d’une  petite  quantité  de 
Kaolin.  Cette  Roche  était  composée  originai¬ 
rement  des  mêmes  éléments  que  l’Arkose; 
mais  le  Feldspath  s’y  est  décomposé  ,  la 
partie  alcaline  en  a  été  emportée,  et  l’eau, 
se  combinant  avec  la  Silice  et  l’Alumine,  a 
donné  lieu  au  Kaolin.  —  Gisement  :  Le  Mé¬ 
taxite  forme  des  couches  considérables  dans 
les  terrains  houillers,  et  il  appartient,  comme 
l’Arkose  ,  à  presque  toutes  les  périodes  du 
sol  secondaire. 

6e  espèce.  Grès  quartzeux  phylladifère 
(  confondu  par  les  géologues  avec  la  Grau- 
waclce  ) .  —  Composé  de  grains  de  Quartz 
pour  plus  des  trois  quarts  et  de  matières 
phylladiennes,  le  tout  lié  par  un  ciment 
quartzeux  ou  quartzo  -  phylladien ,  et  quel¬ 
quefois  calcaire.  Cette  Roche  est  schistoïde, 
presque  toujours  micacée  ,  et  fournit  les 
pierres  connues  sous  le  nom  vulgaire  de 
Queues ,  qu’on  emploie  pour  aiguiser  les  faux. 

—  Gisement  :  Se  trouve  principalement  dans 
les  terrains  de  la  période  phyiladienne. 

7e  espèce.  Grès  quartzeux  avec  schiste 
( Psammite  avec  schiste  de  M.  Brongniart).— 
Grès  analogue  au  précédent  ;  mais  au  lieu 
de  matières  phylladiennes,  c’est  du  Schiste 
argileux  ordinaire  qui  est  associé  au  Quartz. 

—  Gisement  :  Se  trouve  dans  le  terrain 
houiller,  dans  les  Grès  pourprés,  etc. 

Se  espèce.  Psammite  (Grès  argileux  ;  Grès 
micacé  ;  partie  des  Traumates  et  des  Grau- 
wackes  de  divers  géologues;  comprenant  la 
plupart  des  Grès  rouges  et  des  Grès  bigar¬ 
rés).  Association  de  grains  de  Quartz  (près 


des  9/10  de  la  masse)  avec  des  Argiles  de 
toutes  couleurs,  ce  qui  donne  à  la  Roche  les 
teintes  les  plus  variées ,  quelquefois  bigar¬ 
rées.  Cette  Roche  est  grenue  ,  schistoïde  et 
souvent  micacée.  —  Gisement  :  Le  Psammite 
forme  des  terrains  considérables  dans  les 
étages  des  Grès  bigarrés  et  des  Argiles  iri¬ 
sées.  On  le  trouve  aussi  à  la  partie  infé¬ 
rieure  de  la  Craie  (  dans  les  Corbières  )  ,  et 
dans  les  terrains  de  la  période  paléothé- 
rienne  (en  Auvergne). 

9°  espèce.  Molasse  (  Macigno  molasse  de 
MM.  Brongniart  et  d’Omalius;  Grès  quart¬ 
zeux  avec  marne  ordinaire ;  Grès  argilo- 
calcarifère  ) . — Roche  composée  de  petits 
grains  quartzeux  distincts  (pour  1/2  ou  2/3 
de  la  masse),  avec  quelques  grains  de  Feld¬ 
spath  ,  de  Calcaire  ,  de  Mica  ,  et  des  parties 
verdâtres  talqueuses  ou  serpentineuses  ;  le 
tout  réuni  par  un  ciment  marneux  peu  con¬ 
sistant,  qui  peut  s’élever  jusqu’au  tiers  de  la 
masse.  La  Molasse  est  en  général  tendre  , 
peu  solide,  [toujours  friable  sur  les  bords  , 
et  fait  effervescence  dans  les  acides.  — Gi¬ 
sement  :  Cette  Roche  ,  rarement  coquillière, 
est  très  développée  en  Suisse,  dans  les  Alpes, 
en  Autriche,  etc.  Elle  forme  dans  l’étage 
des  Molasses  des  dépôts  considérables,  dont 
la  puissance  va  quelquefois  jusqu’à  1,000  et 
1,200  mètres. 

10e  espèce.  Macigno  (  partie  du  Macigno 
de  MM.  Brongniart  et  d’Omalius  ;  Grès  avec 
marne  endurcie  ;  Grès  argilo-calcarifèré). — 
Cette  Roche  diffère  surtout  de  la  Molasse 
par  la  Marne  endurcie  (ou  Marnolite)  qui  en 
forme  le  ciment ,  et  qui  lui  donne  une  assez 
grande  dureté.  Elle  contient  en  outre  moins 
de  Quartz  et  plus  de  Feldspath;  elle  n’est 
point  friable  ni  susceptible  de  s’imbiber 
d’eau  comme  la  Molasse;  les  grains  sont 
parfois  tellement  fins  que  la  Roche  paraît 
presque  compacte;  le  Mica  lui  donne  sou¬ 
vent  une  apparence  feuilletée  et  micacée  ; 
enfin  elle  ne  contient  généralement  que  des 
débris  de  végétaux  (  fucus  )  qui  y  sont  quel¬ 
quefois  très  abondants ,  et  qu’on  ne  trouve 
pas  dans  la  Molasse.  —  Gisement  :  Le  Maci¬ 
gno  appartient  à  la  partie  inférieure  des  ter¬ 
rains  de  la  période  crétacée.  Il  forme,  sur 
certains  points,  des  dépôts  considérables,  et 
même  des  collines  assez  élevées  (Espagne, 
Toscane,  Apennins,  etc.). 

11e  espèce.  Grès  quartzeux  calcarifère 


ROC 


ROC 


169 


^partie  du  Grès  de  M.  d’Omalius).  —  Grains 
très  fins  de  sable  quartzeux  associés  à  du 
Calcaire,  ou  seulement  cimentés  par  du  Cal¬ 
caire  qui  forme  ainsi  depuis  environ  l/6 
jusqu’à  l/3  de  la  masse—  Gisement:  Ce  Grès 
se  trouve  dans  les  terrains  des  périodes  sa- 
lino- magnésienne  ,  crétacée  et  paléothé- 
rienne.  C’est  à  cette  espèce  qu’appartient 
la  variété  de  Grès  calcarifère  de  Bellecroix , 
prèsFontainebieau,  qu’on  trouve  quelquefois 
sous  la  forme  de  rhomboèdres  inverses. 

12e  espèce.  Grès  quartzeux  stontianien. 

—  Composé  de  grains  quartzeux,  cimentés 
par  de  la  Marne  ou  du  Calcaire  uni  à  une 
assez  grande  quantité  de  Célestine  ou  sul¬ 
fate  de  Strontiane.  —  Gisement  :  Ce  Grès  se 
trouve  en  plaques  ou  en  rognons  dans  les 
terrains  paléolhériens  des  environs  de  Paris. 

'13e  espèce.  Grès  quartzeux  polygénique. 

—  M.  Cordier  donne  ce  nom  à  tous  les  Con¬ 
glomérats  arénacés  ou  sablonneux  dont  le 
Quartz  fait  la  base,  et  qui  ,  par  la  variété 
des  débris  et  l’inconstance  des  matériaux 
mélangés,  ne  sont  pas  susceptibles  d’une 
définition  plus  rigoureuse. 

14e  espèce.  Brèche  quartzeuse. 

15e  espèce.  Poudingue  quartzeux. 

16e  espèce.  Brèche  jaspique. 

17e  espèce.  Brèche  siliceuse. 

18e  espèce.  Poudingue  siliceux. 

19e  espèce.  Conglomérat  de  silex  xyloïde. 

3e  genre.  Meubles  (en  couches  ou  en  amas). 


lre  espèce.  Sable  quartzeux  homogène. 

2e  espèce. 

id. 

micacé. 

3e  espèce. 

id. 

FERR1FÈRE. 

4e  espèce. 

id. 

FELDSPATHIQUE. 

5e  espèce. 

id. 

avec  Kaolin. 

6e  espèce. 

id. 

ARGIL1FÈRE. 

7e  espèce. 

id. 

AVEC  MARNE. 

8e  espèce. 

id. 

CALCARIFÈRE. 

9e  espèce. 

id. 

POLYGÉNIQUE. 

10e  espèce. 

Sable  siliceux  (  à  base  de 

Silex  ). 

Il*  espèce. 

Gravier 

QUARTZEUX  POLYGÉ- 

NIQUE. 

12e  espèce.  Galets  et  débris  quartzeux. 
13e  espèce.  Galets  et  débris  siliceux. 

14e  espèce.  Débris  anguleux  de  roches 
quartzeuses  diverses. 

ONZIÈME  FAMILLE. 

üioeltes  vitreuses. 

1er  ordre.  A  base  d’éléments  feldspathiques. 


l*r  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Rétinite  stratiforme  ( Rétinite 
et  partie  du  Stigmite  de  M.  Brongniart;  Ré- 
Unité  et  Perlite  de  M.  d’Omalius;  Pechslein 
de  Werner;  P echstein- Porphyre  ;  Pichstone ; 
Stigmite  resinoïde ;  Perlstein ;  Pearlstonc ;  Ré¬ 
tinite  perlée  ;  Stigmite  perlaire  ;  Stigmite  ré~ 
sinoïde). — Roche  à  base  d’apparence  simple, 
dont  la  composition  ne  diffère  de  celle  de 
l’Obsidienne  qu’en  ce  qu’elle  admet  1/8  ou 
1/7  d’eau,  ainsi  que  l’a  constaté  M.  Cordier. 
Le  Rétinite  décrépite  ordinairement  au  cha¬ 
lumeau  ,  et  donne  une  masse  spongieuse  ou 
verre  blanchâtre  boursouflé  ,  qui  prend  un 
volume  trois  à  quatre  fois  et  même  souvent 
dix  à  douze  fois  plus  considérable  que  l’é¬ 
chantillon  essayé.  Cette  Roche  a  l’aspect  vi¬ 
treux  résinoïde;  ses  teintes  sont  grisâtre  , 
verdâtre,  rougeâtre,  noirâtre,  mais,  en  gé¬ 
néral,  cette  dernière  couleur  est  moins  pro¬ 
noncée  que  dans  l’Obsidienne.  Elle  est  tan¬ 
tôt  uniforme  ,  tantôt  porphyroïde  par  suite 
de  la  présence  de  cristaux  de  Feldspath  et  de 
Mica.  Elle  est  aussi  quelquefois  globulifère, 
pseudo-fragmentaire  ou  amygdalaire. —  Gi¬ 
sement  :  Le  Rétinite  constitue,  soit  des  cou¬ 
rants  volcaniques,  soit  les  surfaces  de  contact 
de  certains  amas  transversaux  et  filons  de 
Trachyte,  de  Phonolite  ou  de  Leucostite. 

2e  espèce.  Obsidienne  stratiforme  (  partie 
du  Stigmite  de  M.  Brongniart  ;  Verre  des  vol¬ 
cans  ;  Agate  noire  d’Islande ;  Miroir  des  In¬ 
cas;  Obsidian  porphyr  ;  etc.  —  Cette  Roche 
diffère  du  Rétinite  en  ce  qu’elle  ne  contient 
point  d’eau  ,  et  qu’elle  fond  toujours  sans 
boursouflement  en  verre  blanchâtre  ,  lors 
même  qu’elle  est  d’un  noir  foncé  ,  ce  qui 
fait  croire  que  cette  couleur  est  due  à  une 
matière  charbonneuse  qui  disparaît  en  brû¬ 
lant.  C’est  un  verre  naturel  plus  ou  moins 
translucide,  rayant  le  verre;  à  cassure  lar  ¬ 
gement  conchoïde  ;  contexture  vitreuse  , 
émaillée,  chatoyante  ou  piciforme,  passant 
quelquefois  à  l’état  voisin  du  lithoïde.  L’Ob¬ 
sidienne  est,  comme  le  Rétinite,  tantôt  por- 
phyrique,  tantôt  globulaire  ou  amygdalaire. 
—  Gisement  /  Elle  appartient  à  des  terrains 
volcaniques  de  divers  âges  ;  c’est  l’équivalent 
à  l’état  yitreux  du  Trachyte,  de  la  Phonolite 
et  de  la  Leucostite. 

3  espèce  Scorie  trachytique.  —  Roche 
boursouflée,  rude  au  toucher,  composée  des 

22 


T.  X. 


I/O 


ROC 


ROC 


mêmes  éléments  que  les  Roches  trachy ti¬ 
ques,  mais  dont  la  plus  grande  partie  est  à 
l’état  vitreux  par  suite  d’un  refroidissement 
précipité.  —  Gisement  :  Se  trouve  à  la  partie 
supérieure  des  courants  de  Trachyte,  de 
Phonolite  et  de  Leucostite. 

4e  espèce.  Pumite  stratiforme  (  Ponce 
straliforme;  partie  de  la  Pumite  et  de  la 
Ponce  de  M.  Brongniart  ;  Pierre  ponce  ;  Lave 
vitreuse  pumicée  ;  Bimstein). —  Roche  à  base 
complètement  vitreuse  ,  poreuse,  rude  au 
toucher,  ordinairement  grisâtre  ,  rayant  le 
verre,  facilement  fusible  au  chalumeau  en 
émail  blanchâtre.  Quelques  cristaux  impar¬ 
faits  de  Feldspath  sont  parfois  disséminés 
dans  la  pâtevitreuse. — Gisement  :  La  Pumite 
stratiforme  se  montre  à  la  surface  de  tous  les 
courants  d’Obsidienne  etde  Rétin  i  le,don  t  elle 
ne  diffère  que  par  sa  contexture  boursouflée. 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  espèce.  Conglomérat  d’Obsidienne.  a, 
par  la  voie  sèche;  b  ,  par  la  voie  humide. 

2e  espèce.  Conglomérat  ponceüx  (  Ponce 
bréchiforme  de  M.  d’Omalius).  a,  par  la  voie 
sèche;  6,  par  la  voie  humide. 

3e  genre.  Meubles. 

lre  espèce.  Rétinite  lapillaire.  —  Même 
composition  que  le  Rétinite  stratiforme  , 
mais  de  formation  analogue  à  celle  de  la  Pu  - 
mite  lapillaire  décrite  ci-après. 

2e  espèce.  Obsidienne  lapillaire. —  Même 
composition  que  l’Obsidienne,  mais  formée 
de  la  même  manière  que  la  Pumite  lapi!  - 
laire. 

3e  espèce.  Pumite  lapillaire  (partie  de  la 
Ponce  de  M.  d’Omalius).  —  Cette  Roche  ne 
diffère  de  la  Pumite  stratiforme  qu’en  ce 
qu’elle  résulte  du  refroidissement  dans  Pair 
et  de  la  consolidation,  par  petits  fragments, 
de  matières  incandescentes  projetées  par  les 
volcans,  et  qui  forment  sur  le  sol  des  couches 
incohérentes. 

4e  espèce.  Cendre  ponceuse.  —  Même  com¬ 
position  et  même  gisement  que  la  Cendre 
leucostinique  [voy.  roches  feldspatiiiques)  , 
dont  elle  ne  diffère  que  par  sa  contexture  vi¬ 
treuse  semblable  à  celle  de  la  Pumite.  Cette 
contexture  est  due  à  un  refroidissement 
plus  rapide,  résultant  probablement  de  cou¬ 
rants  d’air  très  forts  qui  ont  eu  lieu  au  mo¬ 
ment  de  l’éruption  qui  a  produit  cette  cendre 
ponceuse. 


3e  espèce.  Sable  fonceux. — Dans  presque 
toutes  les  contrées  où  il  existe  des  dépôts 
ponceux,  le  travail  des  eaux  courantes  ou  des 
eaux  marines  a  formé  des  terrains  d’allu- 
vions  composés  en  partie  de  sables  ponceux 
à  grains  plus  ou  moins  gros. 

2e  ordre.  —  A  base  d’éléments  pyroxéniques. 

1er  genre.  Agrégées. 

irc  espèce.  Gallinacè  stratiforme  (  partie 
du  Basane  de  M.  d’Omalius).  —  Roche  vitreuse 
composée  des  mêmes  éléments  que  les  laves 
basaltiques  dont  elle  est  congénère  ;  couleurs 
noirâtre,  bleuâtre  ou  rougeâtre;  fusible  en 
verre  noirâtre  ou  vert- bouteille  foncé,  et  en 
rouge-brun  quand  il  y  a  beaucoup  de  Pé- 
ridot.  La  Gallinacè  n’a  jamais  la  transluci¬ 
dité  de  l’Obsidienne;  elle  a  un  aspect  smal- 
loïde  et  approche  quelquefois  plus  ou  moins 
de  l’état  lithoïde,  suivant  que  le  refroidisse¬ 
ment  a  été  plus  ou  moins  prompt  ;  elle  con¬ 
tient  rarement  quelques  cristaux  apprécia¬ 
bles,  soit  de  Pyroxène,  soit  de  Feldspath,  de 
Péridot  ou  de  Fer  titané,  ce  qui  la  rend 
porphyroïde  ;  enfin  elle  est  quelquefois  glo- 
bulifère,  fragmentaire  ou  amygdalaire. — 
Gisement:  La  Gallinacè  se  trouve  principale¬ 
ment  en  couches  minces  à  la  partie  inférieure 
de  quelques  courants  basaltiques  ou  basani- 
tiques.Elle  n’en  diffère  que  par  sa  contexture 
vitreuse  résultant  du  refroidissement  rapide 
occasionné  par  l’humidité  du  sol  sur  lequel 
la  lave  a  coulé,  en  sorte  que  la  Roche  n’a 
pas  eu  le  temps  de  prendre  la  contexture 
lithoïde. 

2e  espèce.  Scorie  stratiforme  (partie  de 
la  Téphrine  de  M.  Brongniart;  partie  de  la 
Téphrine  et  du  Basalte  de  M.  d’Omalius).  — 
La  pâte  vitreuse,  smalloïde  et  boursouflée 
qui  fait  le  fond  de  cette  Roche  est  de  la  même 
nature  que  la  Gallinacè  ;  aussi  présente-t-elle 
les  mêmes  couleurs  et  la  même  fusion.  — Gi¬ 
sement:  La  Scorie  stratiforme  se  trouve  prin¬ 
cipalement  à  l’état  de  croûte  cellulaire,  à  la 
partie  supérieure  des  courants  de  laves  ba¬ 
saltiques  ou  basanitiques.  Elle  s’y  présente 
en  masses  tumultueusement  disposées  ,  et 
présentant  des  formes  très  variées. 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  espèce.  Conglomérat  de  gallinacè.  a, 
parla  voie  sèche;  b,  par  la  voie  humide. 


KOC 


ROC 


171 


2e  espèce.  Conglomérat  de  scories,  a,  par 
la  voie  sèche;  b ,  par  la  voie  humide. 

3e  genre.  Meubles. 
lre  espèce  Gallinace  lapillaire. 

2e  espèce.  Scorie  lapillaire.  —  Elle  ne  dif¬ 
fère  de  la  Scorie  stratiforme  que  par  son  ori¬ 
gine  et  par  la  division  des  parties  projetées. 
Les  scories  lapillaires,  lancées  par  les  volcans, 
retombent  à  la  surface  du  sol;  les  plus  volu¬ 
mineuses,  près  du  cratère,  les  plus  petites, 
à  des  distances  proportionnées  à  leur  vo¬ 
lume. 

3*  espèce.  Cendre  a  base  de  scorie. 

4e  espèce.  Sable  a  base  de  scorie. 

3e  ordre.  THERMANTIDIENNES  (Congénè¬ 
res  de  Roches  phylladiennes  ou  argileu¬ 
ses). 

ire  espèce.  Thermantide  ( Porcellanite  de 
M.  d’Omalius ;  Jaspe  porcelaine),  a,  vitreuse; 
b,  smalloïde;  c,  fritiforme. — Matière  vitreuse 
ou  plus  souvent  smalloïde,  formée,  soit  au 
contact  de  matières  volcaniques  en  fusion  , 
soit  au  contact  de  couches  charbonneuses 
qui  se  sont  incendiées.  C’est  tantôt  du  Phyl- 
lade  qui  a  été  ainsi  plus  ou  moins  altéré  par 
la  haute  température  que  ce  contact  lui  a 
donnée;  tantôt  ce  sont  des  couches  d’argile 
ou  de  schiste  argileux  proprement  dit  qui 
ont  été  changées  en  vraie  terre  cuite. 

2e  espèce.  Tripoli,  a,  à  base  d’Ampélile; 
b,  à  base  de  Schiste  argileux;  c,  à  base  de 
Trass  inflammable.— C’est  un  résultat  com¬ 
plexe  dû  principalement  à  l’action  de  la 
température  produite  par  des  combustibles 
incendiés  en  contact  avec  les  Roches  suscep¬ 
tibles  decette  altération.  La  matière,  n’ayant 
éprouvé  qu’un  commencement  de  cuisson  , 
forme  des  masses  non  fondues,  et  seulement 
frittées.  Contexture  terreuse,  fine,  lâche  et 
poreuse  ;  âpre  au  toucher;  souvent  schistoïde. 

douzième  famille. 

S&oel&es  argileuses. 

Ce  sont  des  Roches  généralement  meubles,  à  par¬ 
ties  sub-mici  oscopiqnes indépendantes,  mécanique¬ 
ment  mélangées,  et  dont  le  volume  se  réduit ,  dans 
beaucoup  de  cas,  à  celui  des  molécules  chimiques 
composantes.  Les  principaux  éléments  de  ces  mé¬ 
langes  sont  des  sous-hydrates  de  silice  et  d’alumine 
plus  ou  moins  chargés  d’eau,  et  quelquefois  du 
sous-hydrate  de  magnésie,  de  l’hydrate  de  fer,  de 
la  silice  et  de  l’alumine  en  particules  excessive¬ 
ment  ténues ,  etc. 


1er  ORDRE.  ' 

K 

Lplgèncs  on  Roches  argiloadcs. 

1  SECTION.  —  Congénères  de  Hoches 
feldspathiques. 

1  espèce.  Kaolin  ( Terre  et  Argile  à  por¬ 
celaine  ;  Feldspath  argiïiforme  ,*  Feldspath 
décomposé).  —  Cette  Roche  ,  à  base  d’Har- 
mophanite  ,  de  Pegmatite  ou  de  Grès  feld- 
spathique,  ne  diffère  de  ces  espèces  qu’en  ce 
que  le  Feldspath  ,  qui  en  forme  le  principal 
élément,  est  ici  décomposé  et  passé  à  l’état 
de  substance  terreuse  analogue  à  l’Argile 
et  composée  d’hydrate  de  Silice  et  d’Alu- 
mine,  plus  quelquefois  un  peu  d’oxyde  de 
f  er  et  de  Potasse.  C’est  une  matière  ordi¬ 
nairement  blanche,  très  tendre,  tachante  , 
infusible  au  chalumeau,  faisant  difficilement 
pâte  avec  l’eau  et  happant  légèrement  à  la 
langue.  Le  Quartz  étant  indécomposable  , 
les  masses  de  Kaolin  en  contiennent  presque 
toujours,  ainsi  qu’un  peu  de  Mica,  et.  elles 
présentent  souvent  tous  les  passages  entre 
cette  Roche  décomposée  et  la  Pegmatite  ou 
l’Harmophanite  non  altérée.  Le  Kaolin  est 
employé  pour  la  fabrication  de  la  Porce¬ 
laine.  Il  est  exploité  en  Chine  de  temps  im¬ 
mémorial  et  on  l’exploite  aussi  maintenant 
dans  plusieurs  localités  de  l’Europe. 

2e  espèce.  Leptynite  décomposé. 

3e  espèce.  Gneiss  décomposé. 

4°  espèce.  Granité  décompose. 

5e  espèce.  Porphyre  argilitique  (partie  de 
YArgilophyre  de  MM.  Brongniart  et  d’Oma¬ 
lius).  —  Si  le  Feldspath  se  décompose  sou¬ 
vent  dans  les  Roches  phanérogènes,  on  con¬ 
çoit  qu’il  doit  en  être  de  même  lorsqu’il  est 
à  l’état  compacte;  aussi  les  Roches  pétro- 
siliceuses  fournissent  -  elles  une  Argile  qui 
leur  est  congénère,  et  qui  forme  un  Kaolin 
impur  ,  composé  d’une  pâte  dans  laquelle 
sont  implantés  les  cristaux  de  Quartz,  de 
Mica  et  de  Feldspath  de  la  Roche  originaire  : 
c’est.,  comme  on  le  voit,  un  Porphyre  à  base 
de  Kaolin. 

6e  espèce.  Lithomarge  porphyrigène. 

7e  espèce.  Pséphite.  —  Cette  Roche  con¬ 
glomérée  résulte  de  la  décomposition  plus 
ou  moins  avancée  des  Brèches  etPoudingues 
porphyritiques.  Couleur  ordinairement  rou 
geâtre,  quelquefois  grisâtre,  jaunâtre  ou 
verdâtre.  Le  volume  des  parties  est  très  va¬ 
riable.  —  Gisement  :  Le  Pséphite  forme 


172 


ROC 


ROC 


parfois  des  couches  très  étendues  dans  l’é¬ 
tage  houiller,  et  surtout  à  ia  partie  inférieure 
des  terrains  de  la  période  saiino-magné- 
sienne. 

8e  espèce.  Grauwacke  décomposée. 

9e  espèce.  Téphrine  (partie  des  espèces 
Trass  ,  Argilolite ,  Domite  et  Trachyte  de 
M.  d’Omalius  et  de  plusieurs  autres  géolo¬ 
gues).  —  M.  Cordier  donne  ce  nom  au  ré¬ 
sultat  de  la  décomposition  du  Trachyte,  du 
Porphyre  Jeucostinique  et  de  la  Phonolite. 
C’est  une  pâte  argiloïde  friable,  grisâtre  , 
terne,  qui  est  seule  altérée,  et  dans  laquelle 
les  cristaux  originaires  ont  ordinairement 
persisté.  Cette  Roche  est  remarquable  par 
son  peu  de  consistance  ,  à  moins  que  la 
pâte  décomposée  n’ait  été  infiltrée  par  des 
matières  calcaires,  siliceuses  ou  zéolithi- 
ques.  La  porosité  des  Roches  originaires  se 
conserve  presque  toujours  dans  la  Téphrine, 
et  leur  contexture  se  reconnaît  encore  au 
microscope.  —  Même  gisement  que  les  Ro¬ 
ches  trachytiques  originaires.  On  voit  sur 
place  tous  les  intermédiaires  entre  la  Roche 
vive  non  altérée  et  la  Roche  décomposée  ou 
Téphrine. 

10e  espèce.  Conglomérat  téphrinique.  — 
Composé  de  fragments  de  Téphrine,  cimentés 
par  du  Trass. 

11e  espèce.  Trass  (partie  du  Trass  de 
M.  d’Omalius).  a  ,  friable;  b ,  endurci.  — - 
Cendre  leucostinique  ou  trachytique  (  spo- 
dite )  plus  ou  moins  altérée.  Les  éléments 
décomposés  ont  quelquefois  réagi  les  uns 
sur  les  autres  ,  et  ont  été  rendus  consis¬ 
tants  par  l’hydrosilicate  d’Alumine  qui  est 
résulté  de  la  décomposition  de  partie  ou  to¬ 
talité  du  Feldspath.  Cette  consistance  est 
telle  que  quelquefois  le  Trass  peut  être  em¬ 
ployé  comme  pierre  à  bâtir.  D’autres  fois  le 
Trass ,  au  lieu  d'être  ainsi  consolidé,  a  été 
cimenté  par  de  l’Alunite  qui  s’est  infiltrée 
dans  la  Roche,  et  lui  a  donné  une  assez 
grande  dureté.  L’Alunite  entre  parfois  dans 
la  masse  pour  l/lO  et  même  pour  4/8.  La 
Roche,  dans  ce  cas,  se  décompose  souvent  au 
bout  d’un  certain  temps,  et  donne  lieu  à  des 
efflorescences  qui  sont  de  l’Alun  assez  pur. 

■ —  Gisement:  Le  Trass  forme  des  couches 
d’une  assez  grande  étendue  dans  les  terrains 
pyrogènes  des  périodes  paléothérienne  et  al¬ 
luviale. 


2e  section.  —  Congénères  de  Roches 

pyroxémques. 

4re  espèce.  Mimosite  décomposée. 

2e  espèce.  Dolérite  décomposée. 

3e  espèce.  Wacke  (  Wake,  Wakite  et 
partie  du  Spilite  de  M.  Brongniart  ;  par¬ 
tie  de  la  Wake  et  du  Spilite  de  M.  d’O¬ 
malius  ).  —  La  Wacke  résulte  de  la  dé¬ 
composition  en  totalité  ou  en  partie  du 
Basanite  ,  du  Basalte,  de  la  Péridotite  ,  de 
PAmphigénite  et  de  la  Néphélinite.  Cette 
décomposition  produit  des  matières  argi¬ 
leuses  à  peu  près  semblables  et  qu’il  est 
impossible  de  distinguer  dans  la  méthode 
autrement  qu’en  en  faisant  des  variétés  de 
la  même  espèce.  La  Wacke  est  verdâtre 
lorsque  le  Pyroxène  décomposé  abonde  et 
lui  donne  sa  couleur ,  grisâtre  lorsque 
c’est  le  Feldspath  qui  domine,  rougeâtre 
ou  jaunâtre  quand  le  Péridot  est  abon¬ 
dant  ,  etc.  Elle  varie  aussi  beaucoup  par 
son  aspect  et  sa  consistance.  La  pâte  est 
tantôt  uniforme ,  tantôt  cristallifère ,  et 
souvent  amygdalaire  par  suite  d’infiltrations 
de  diverses  substances  minérales,  telles  que 
Calcaire,  Zéoüthe,  Silice  (Agates  d’Ober- 
stein) ,  etc. — Gisement  :  La  Wacke  se  trouve 
principalement  dans  les  terrains  pyrogènes 
de  la  période  paléothérienne,  où  elle  forme 
de  grandes  assises,  et  quelquefois  des  dykes 
plus  ou  moins  puissants. 

4*  espèce.  Tüfa  (partie  de  la  Pépérine  de 
M.  Brongniart;  partie  de  la  Wacke  et  de  la 
Pépérine  de  M.  d’Omalius;  Tuf  basaltique, 
Tuf  volcanique  et  Cinérite  de  quelques  géo¬ 
logues). — Matière  d’apparence  terreuse,  ré¬ 
sultant  de  la  décomposition  sur  place  de 
cendres  basaltiques  (Cinérite).  Lorsque  tous 
les  éléments  ont  subi  l’action  décomposante, 
la  masse  est  tendre,  friable,  assez  douce  au 
toucher  ;  mais  quelquefois  le  Tufa  a  été  en¬ 
durci  par  des  infiltrations.  Le  Fer  titané, 
résistant  toujours  à  la  décomposition,  peut 
être  facilement  extrait  du  Tufa.  • —  Gise¬ 
ment:  Le  Tufa  forme  des  couches  dans  les 
terrains  pyrogènes  de  la  période  paléothé¬ 
rienne  et  même  dans  des  terrains  beaucoup 
plus  anciens. 

5e  espèce.  Pépérino  (partie  de  la  Pépérine 
de  MM.  Brongniart  et  d’Omalius;  Tuf  basal¬ 
tique). — Brèche  à  pâte  de  Tufa  ordinaire,  con¬ 
tenant  des  débris  deWacke,  tantôt  très  petits, 
tantôt  d’un  volume  assez  considérable.  Le 


ROC 


173 


ROC 


Pépérino,  de  même  que  le  Tufa,  a  quelque¬ 
fois  été  endurci  par  des  infiltrations,  soit 
calcaires,  soit  siliceuses.  On  y  trouve  sur 
quelques  points  des  corps  organisés;  cela  a 
lieu  lorsque  les  déjections  volcaniques  qui 
ont  produit  les  éléments  de  cette  Roche  ont 
été  projetées  dans  la  mer  et  y  ont  été  cimen¬ 
tées.  —  Gisement  :  Le  Pépérino  appartient  à 
diverses  époques  ,  notamment  aux  terrains 
py  ogènes  de  la  période  paléothérienne. 

3e  SECTION.  —  Congénères  des  Roches 
amphiboliques. 

Irc  espèce.  Amphibolite  décomposée. 

2e  espèce.  Kersanton  décomposé. 

3e  espèce.  Diorite  décomposé. 

4e  Xérasite  (partie  du  Spilile  de  M.  d’O- 
malius).  —  Dioritine  et  Porphyre  dioritique 
décomposés. 

3e  espèce.  Conglomérat  de  xérasite. 

4e  SECTION.  —  Congénères  de  Roches 
grenatiques. 

Espèce  unique.  Grenatite  décomposée. 

5*  SECTION.  —  Congénères  de  Roches 
diallagiques. 

Espèce  unique.  Serpentine  décomposée. 

6*  SECTION-  —  Congénères  de  Roches 
talqueuses. 

lr*  espèce.  Argile  phylladigène.  —  Résul¬ 
tant  de  l’altération  plus  ou  moins  complète 
des  Roches  phylladiennes. 

2e  espèce.  Brèche  phylladienne  décompo¬ 
sée. 

7e  SECTION.  —  Congénères  de  Roches 
micacées. 

lr#  espèce.  Macline  décomposée. 

2e  espèce.  Fraidronite  décomposée. 

8e  SECTION.  —  Congénères  de  Roches 
vitreuses. 

A.  A  base  d’ Obsidienne. 

ire  espèce.  Obsidienne  décomposée. 

2e  espèce.  Alloite  (ou  cendre  ponceuse 
décomposée ;  partie  du  Trass  de  M.  d’Oma- 
lius);  a,  friable;  6,  consistante. 

3e  espèce.  Asclérine  (  ou  Pumite  décom¬ 
posée;  partie  du  Trass  de  M.  d’Omalius). 

4e  espèce.  Conglomérat  ascléritique 
(partie  du  Trass  de  M.  d’Omalius). 


B.  A  base  de  Gallinace. 

lre  espèce.  Gallinace  décomposée. 

2e  espèce.  Pépérite  (partie  de  la  Pépérine 
de  MM.  Brongniart  et  d’Omalius).  a,  friable; 
b,  consistante.  —  Cette  Roche  résulte  de  la 
décomposition  de  couches  cinéraires  à  base 
de  scories  pulvérulentes.  C’est  un  produit 
argiloïde,  à  teintes  vives  remarquables,  dues 
aux  parties  ferrugineuses  de  la  Roche.  Les 
teintes  rouges  qui  en  résultent  souvent  sont 
si  prononcées,  qu’elles  peuvent  servir  d’ho¬ 
rizon  dans  les  terrains  volcaniques  pour  y 
distinguer  certaines  époques  notablesd’érup- 
tions.  L’Argile  y  est  ordinairement  à  l’état 
bolaire ,  friable  ,  plus  ou  moins  facilement 
délayable  dans  l’eau;  mais  quelquefois  la 
Pépérite  est  très  endurcie  et  l’eau  alors  n’a 
plus  d’action  sur  ses  parties.  On  y  trouve 
fréquemment  des  fragments  de  Scories  plus 
ou  moins  altérés.  —  Gisement  :  La  Pépérite 
forme  des  couches  dans  les  terrains  volca¬ 
niques,  principalement  de  la  période  paléo¬ 
thérienne. 

3e  espèce.  Pouzzolite  (Pouzzolane  ;  par¬ 
tie  de  la  Pépérine  et  de  la  Wake  de  M.  d’O¬ 
malius). —  Cette  espèce  résulte  delà  décom¬ 
position  de  la  Scorie,  soit  straliforme,  soit 
lapidaire. 

4e  espèce.  Conglomérat  de  gallinace  dé¬ 
composée. 

5e  espèce.  Conglomérat  pouzzolitiqüe. 

C.  A  base  de  Tripoli. 

Espèce  unique.  Tripoli  décomposé. 

2e  ordre. 

Argileuses  proprement  dites. 

lre  espèce.  Argile  (Argile proprement  dite), 
a,  ordinaire  (smeetique  et  plastique)  ;  6,  ma¬ 
gnésienne;  c,  ferrifère;  d, arénifère. — Roche 
d’apparence  simple,  non  effervescente,  com¬ 
posée  de  Silice,  d’Alumine  et  d’Eau  dans  des 
proportions  très  variables  et  souvent  accom¬ 
pagnées  de  Fer  et  d’autres  matières.  M.  Cor- 
dier  distingue  diverses  sortes  d’Argiles,  sa¬ 
voir: 

4°  V Argile  smeetique  ( Smectite  deM.  d’O¬ 
malius;  Terre  ou  Argile  à  foulon  ;  Walke- 
rerde ,  Fuller’s  Earlh,  etc.).  —  Elle  est  très 
hydratée,peu  fusible,  grasse  au  toucher,  sedé- 
Iaie  avec  facilité  dans  l’eau,  mais  sans  former 
une  pâte  très  ductile.  C’est  à  cette  propriété 
qu’est  dû  son  emploi  dans  les  fouleries  pour 


174 


noc 


ROC 


Ie$dégr;sissage  des  étoffes  de  iaine  auxquelles 
elle  donne  en  môme  temps  du  lustre  et  du 
moelleux.  Ses  particules  s’unissent  au  corps 
gras  et  restent  en  suspension  dans  l’eau. 
Cette  Argile  se  trouve  dans  plusieurs  étages, 
mais  principalement  à  la  partie  inférieure 
des  terrains  oolithiques.  L’Angleterre  passe 
pour  posséder  la  meilleure  Terre  à  foulon. 

2°  L'Argile  plastique  ( Terre  glaise;  Terre 
de  pipe;  Terre  à  potier  ;  Argile  commune  ou 
figuline,  etc.).  —Elle  est  douce  au  toucher  et 
fait  avec  l’eau  une  pâte  tenace  qui  conserve 
les  formes  qu’on  lui  imprime;  puis,  par  l’ac¬ 
tion  du  feu,  elle  devient  dure  ,  fragile  et 
rude  au  toucher.  L’abondance  de  l’Alumine 
et  l’absence  de  matières  ferrugineuses  font 
la  qualité  des  Argiles,  qui  deviennent  alors 
infusibles  et  réfractaires. 

3°  L 'Argile  magnésienne  (  Schiste  happant 
ou  Klebschiefer deM.  d’Omalius).  —  Elle  con¬ 
tient  de  l’hydrate  de  Magnésie,  beaucoup 
d’eau,  et  jouit  des  mêmes  propriétés  que 
l’Argile  smectique. 

4°  L'Argile  ferrugineuse  ( Argile  ocreuse  , 
Ocre,  sanguine,  etc).  Composée  d’Argile  et 
d’hydrate,  ou  d’oxyde  rouge  de  Fer. 

5°  Argile  arénifère  (  Argile  sableuse;  Argile 
sablonneuse  ;  Limon  sablonneux ,  Loess , 
Lelim,  etc.).  —  Argile,  soit  ordinaire,  soit 
limoneuse ,  mélangée  de  Quartz  à  l’état  de 
sable  ou  de  gravier. 

Gisement:  Les  Argiles  sont,  en  général, 
des  dépôts  d’eau  douce.  Elles  commencent  à 
se  trouver  dans  les  terrains  houillers,  et  sont 
d'autant  plus  abondantes  dans  les  terrains 
suivants,  que  ces  terrains  sont  plus  récents. 
Elles  contiennent  des  corps  organisés  ^ui 
servent  à  les  distinguer  géologiquement  sui¬ 
vant  leur  âge. 

2e  espèce.  Marne  (  Argile  calca7'ifère  ; 
Mari:  Mergel).  a,  ordinaire;  b,  sur-calcari- 
fère  ;  c,  sur-argileuse;  d,  arénifère.  — 
Roche  d’apparence  simple,  composéed’Argile 
et  de  Calcaire  dans  des  proportions  très  va¬ 
riables.  On  la  dit  sur-calcarifère  ou  sur-ar¬ 
gileuse,  selon  que  l’un  ou  l’autre  principe 
y  est  très  abondant.  Généralement  le  Cal¬ 
caire  n’y  entre  pas  pour  plus  de  30  pour  0/0; 
lorsqu’il  forme  plus  de  la  moitié  de  la  masse, 
M.  Cordier  place  la  Roche  dans  les  Calcaires 
argilifères.  La  Marne  est  susceptible  de  se 
délayer  dans  l’eau,  et  fait  effervescence  dans 
les  acides,  en  ne  s’y  dissolvantqu’en  partie. 


Elle  est  quelquefois  arénifère.  Les  variétés 
les  plus  calcarifères  sont  employées  pour 
l’amendement  des  terres,  et  les  plus  argileu¬ 
ses  servent  à  la  fabrication  des  briques,  etc. 

Gisement  :  La  Marne  est  très  abondante 
dans  la  nature  ;  elle  offre  à  peu  près  les 
mêmes  gisements  et  les  mêmes  débris  orga¬ 
niques  que  l’Argile. 

3e  espèce.  Marnolite  (ou  Marne  endurcie  ; 
partie  du  Calschisle  e t  du  Calcaire  argileux 
de  MM.  Brongniart  et  d’Omalius).  a,  ordi¬ 
naire;  6,  sur-calcarifère;  c,  sur-argileuse; 
d ,  arénifère;  e ,  bituminifère. — Roche  ana¬ 
logue  à  la  Marne  ordinaire  ,  mais  endurcie 
par  un  ciment  calcaréo  siliceux. —  Gisement: 
La  Marnolite  se  trouve  principalement  en 
couches  ou  en  rognons  dans  les  terrains  des 
périodes  salino-magnésienne  et  crétacée. 

4e  espèce.  Argilite  (  Argile  endurcie  ). 
— Roche  analogue  à  l’Argile,  mais  endurcie 
par  une  matière  siliceuse.  Elle  est  infusible 
ou  peu  fusible,  ne  fait  peint  pâte  avec  l’eau 
et  a  la  propriété  de  se  rompre  fréquemment 
en  fragments  anguleux. — Gisement  :  L’Argi- 
lite  forme  des  couches  dans  les  Grès  pour¬ 
prés  et  divers  autres  étages,  mais  surtout 
dans  les  terrains  de  la  période  saüno-magné- 
sienne  (Alpes,  Pyrénées,  Espagne,  etc.). 

5e  espèce.  Schiste  argileux  proprement  dit 
( Schiste  ordinaire ;  Schiste  commun;  con  fondu 
par  quelques  géologues  avec  les  Phyllades ). 
-  Roche  à  pâte  assez  grossière  et  d’apparence 
simple,  composée  d’Argile  mélangée  de  ma¬ 
tières  phylladiennes  ;  il  s’y  joint  aussi  quel¬ 
ques  parties  impalpables  de  Feldspath,  de 
Quartz  et  quelquefois  des  paillettes  de  Mica. 
Contexture  schistoïde;  ne  se  délayant  pas 
dans  l’eau  ;  fusible  au  chalumeau;  teintes 
généralement  ternes;  grisâtre,  verdâtre, 
rougeâtre  ou  noirâtre  quand  le  Schiste  con¬ 
tient  accidentellement  quelques  parties  de 
Houille  ou  d’Anthracite.  On  y  trouve  parfois 
de  la  Pyrite  ferrugineuse. — Gisement  :  Cette 
Roche  forme  des  couches  à  la  partie  supé¬ 
rieure  des  terrains  de  la  période  phylla- 
dienne,  et  se  présente  surtout  avec  une 
grande  puissance  dans  l’étage  houiller,  où 
elle  renferme  souvent  un  grand  nombre  de 
débris  de  végétaux. 

6e  espèce.  Lydienne  ( Pierre  de  Lydie;  Pierre 
de  touche ;  partie  du  Schiste  et  du  Jaspe 
phtanite  de  M.  d’Omalius  et  de  quelques  au¬ 
tres  géologues). —  Cette  Roche,  composée  de 


ROC 


175 


Schiste  argileux  faiblement  endurci  par  une 
matière  siliceuse,  est  moins  dure  que  le  ! 
Phtanite,  et  s’en  distingue  en  outre  par  sa 
fusibilité.  La  variété  noire  est  employée 
par  les  orfèvres  comme  excellente  Pierre 
de  touche. —  Gisement  :  La  Lydienne  forme 
des  couches  subordonnées  dans  les  terrains 
de  la  période  phylladienne. 

7e  espèce.  Traumate  (confondu  par  les 
géologues  avec  le  Psammite,  la  Grauwacke, 
VArkose  et  le  Schiste).  —  Roche  grenue,  con  ¬ 
glomérée,  composée  de  Schiste  argileux  or¬ 
dinaire,  avec  environ  un  tiers  de  grains  de 
différents  volumes  de  Quartz  et  de  Feldspath 
souvent  en  partie  décomposé  en  Kaolin  ,  le 
tout  consolidé  par  un  ciment  quartzeux.  Elle 
est  quelquefois  fragmentaire  ,  et  présente 
des  couleurs  rougeâtre,  jaunâtre,  verdâtre, 
noirâtre,  etc.  ■ —  Gisement:  Le  Traumate 
forme  des  couches  considérables  à  la  partie 
supérieure  des  terrains  pbylladiens  et  dans 
l’étage  des  Grès  pourprés.  On  le  trouve  aussi 
en  couches  subordonnées  dans  l’étage  num- 
mulitique  de  la  période  crétacée. 

TREIZIÈME  FAMILLE. 

Roches  calcaires. 

1er  ordre.  —  A  base  de  carbonate  de  Chaux 
simple. 

lre  SECTION. — Mon  sédimentaires. 

genre  unique.  Agrégées. 

Espèce  unique.  Calcaire  primordial  (ou 
Chaux  carbonalée  ;  Kalkstein  ;  Limestone  ; 
comprenant  le  Calcaire  lamellaire  ou  Marbre 
statuaire  de  Paros;  le  Marbre  bleu  turquin; 
le  Calcaire  saccharoide  ou  Marbre  statuaire 
de  Carrare;  le  Cipolin  ou  Calcaire  cipolin ; 
partie  du  Calciphyre  de  M.  Brongniart  ; 

P 1! émithrène  de  M.  d’Ornalius ,  etc.),  a,  or¬ 
dinaire  ;  b,  cristallifère  ;  c,  micacé;  d,  tal- 
cifère;  e,  serpentinifère. — Composé  de  grains 
cristallins ,  plus  ou  moins  enchevêtrés  et  vi¬ 
sibles  à  l’œil  nu.  Ne  contenant  jamais  de 
corps  organiques.  La  grosseur  des  grains  est 
très  variée  dans  la  même  masse  ,  qui  peut 
être  à  gros  grains  sur  un  point  el  s’approcher 
plus  ou  moins  de  l’état  compacte  sur  un 
autre  point.  — La  variété  uniforme  est  for¬ 
mée  uniquement  de  carbonate  de  Chaux. 
Elle  fournit  le  Marbre  statuaire  qui  est 
translucide,  ordinairement  blanchâtre  et  à 
grains  fins  et  lamelleux. — La  variété  cristal- 


ROC 

lifère  est  remarquable  par  l’abondance  des 
substances  accidentelles  qu'elle  contient  • 
telles  sont  la  Pyrite,  le  Cobalt  arsenical,  le 
carbure  de  Fer,  le  Fer  oxydulé,  l’oxyde  de 
Zinc,  le  Lazulite,  le  Corindon,  le  Grenat, 
l’Amphibole,  Fldocrase,  etc.,  etc. —  Dans  le 
Calcaire  micacé  ( Cipolin  de  M.  d’Omalius; 
Micalcire  de  M.  Boubée),  le  Mica  y  est  assez 
abondant  pour  former  sur  quelques  points 
jusqu’à  4  ou  5  / 1 00  de  la  masse.  —  Dans 
le  Calcaire  talcifère  (ou  Cipolin  de  M.  Bron¬ 
gniart)  ,  le  Talc  y  forme  des  zones  et  y 
entre  pour  plusieurs  centièmes.  Cette  Ro¬ 
che  forme  des  assises  puissantes  dans  l'é¬ 
tage  des  Talcites  cristallifères.  —  Enfin  le 
Calcaire  serpentifère  (  partie  de  YOphicalce 
de  M.  d’Omalius;  Marbre  vert  antique)  doit 
former  aussi  une  variété  distincte.  —  Gise¬ 
ment  :  Ces  diverses  sortes  de  Calcaire  ap¬ 
partiennent  toutes  aux  terrains  stratifiés  du 
sol  primordial. 

2e  SECTION.  —  Sédimentaires. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Calcaire  sédimentaire  a  grains 
salins.  —  Composé  de  Calcaire  presque 
pur,  à  grains  plus  ou  moins  salins  (ou 
cristallins),  uni  à  environ  1  20  de  parties 
étrangères  sédimentaires ,  argileuses,  ter¬ 
reuses,  quartzeuses  ou  feldspalhiques,  qu’on 
reconnaît  facilement  en  faisant  dissoudre 
le  Calcaire  dans  les  acides.  Cette  Roche  , 
non  translucide  ,  à  grains  plus  ou  moins 
fins,  lamellaires  ou  sub -lamellaires ,  est 
employée  dans  la  marbrerie  ,  et  contient 
quelquefois  des  débris  de  corps  organisés 
(EnCrines,  etc.  ).  —  Gisement:  Elle  appar¬ 
tient  surtout  aux  terrains  des  périodes 
phylladienne,  anihraxifère  et  salino-ma- 
gnésienne. 

2e  espèce.  Calcaire  sédimentaire  arénoïde. 
a,  ordinaire;  b,  pyro-épigène.  —  Composé 
de  Calcaire  à  contexture  arénoïde,  ayant 
l’aspect  arénacé  de  la  Dolomie,  et  contenant 
quelquefois  des  débris  coquillers.  La  variété 
de  ce  Calcaire  ,  nommée  par  M.  Cordier 
Pyro-épigène  ,  résulte  du  métamorphisme 
d’une  Roche  originairement  non  arénoïde. 
C’est  ainsi ,  par  exemple  ,  qu’en  Irlande, 
la  Craie  ayant  été  traversée  par  un  filon 
basaltique  d’une  assez  grande  puissance, 
on  reconnaît  qu’au  contact  de  ce  filon,  le 
calorique  qu’il  dégageait  lors  de  sa  formation, 


176 


ROC 


ROC 


a  modifié  la  matière  crayeuse  compacte  qui 
a  été  transformée  en  Calcaire  arénoïde  cris¬ 
tallin;  mais  M.  Cordier  fait  remarquer  que 
celte  action  ne  s’est  étendue  qu’à  quelques 
mètres  de  distance. — Gisement:  Le  Calcaire 
sédimen  taire  arénoïde  appartient  aux  terrains 
des  périodes  phylladienne,  anthraxifère,  sa¬ 
lino-magnésienne  et  crétacée. 

3e  espèce.  Calcaire  sédimentaire  compacte 
(comprenant  le  Calcaire  lithographique  ;  le 
Marbre  noir  africain  ;  le  Jaune  de  Sienne ). 

—  Ce  Calcaire  est  caractérisé  par  la  finesse 
de  son  grain  qui  le  rend  compacte  (Exemple: 
le  Calcaire  lithographique).  Il  présente  des 
couleurs  très  variées,  et  contient  un  très 
grand  nombre  de  débris  de  corps  organisés. 
— Gisement:  Se  trouve  dans  presque  tous  les 
terrains. 

4e  espèce.  Calcaire  phylladifère  (  com¬ 
prenant  le  Marbre  de  Campan ;  le  Marbre 
rouge  antique;  la  Griote  d’Italie  ;  le  Marbre 
cervelas  ;  partie  du  Calschiste  de  MM.  Bron- 
gniart  et  d’Omalius,  etc.).  — Roche  à  base 
de  calcaire  sédimentaire,  grenu  ou  compacte, 
avec  matière  phylladienne  qui  y  forme  par 
place  de  1  à  5/10  de  la  masse.  Couleurs 
vives,  rougeâtres,  verdâtres,  etc.;  contexture 
souvent  schisioïde.  —  Gisement  :  Ce  Calcaire 
appartient  principalement  aux  terrains  des 
périodes  phylladienne  et  salino-magnésienne. 

5e espèce.  Calcaire  avec  schiste  argileux 
proprement  dit  (  partie  du  Calschiste  de 
MM.  Brongniart  et  d’Omalius).— Composé 
de  Calcaire  avec  schiste  ordinaire  qui  forme 
quelquefois  près  du  tiers  de  la  masse. 
Teintes  peu  vives.  Contient  des  débris  de 
corps  organisés.  —  Gisement  :  Ce  Calcaire 
appartient  principalement  aux  terrains  des 
périodes  anthraxifère  et  salino-magnésienne. 

6e  espèce.  Calcaire  avec  argilite  (  com¬ 
prenant  le  Calcaire  ruiniforme  de  Florence). 

—  Cette  Roche  est  souvent  infiltrée  de  ma¬ 
tière  ferrugineuse.  En  la  faisant  dissoudre 
dans  les  acides,  il  reste  presque  toujours  un 
squelette  d’Argile  endurcie.  —  Gisement  : 
Se  trouve  dans  les  terrains  crétacés. 

7e  espèce.  Calcaire  argilifère  (  Pierre  à 
chaux  hydraulique  ;  comprenant  le  Cal¬ 
caire  lias).  —  Lorsqu’on  fait  dissoudre  cette 
Roche  dans  les  acides,  il  reste  un  résidu 
d’Argile  pure  qui  peut  former  jusqu’à  1/4 
et  même  1/3  de  la  masse.  Le  Calcaire  argi¬ 
lifère,  étant  rarement  susceptible  de  fuser  à 


l’air,  ne  peut  servir  à  marner  les  terres,  mais 
il  fournit  une  bonne  Chaux  maigre  hydrau¬ 
lique. — Gisement:  Cette  Roche,  appartenant 
aux  terrains  de  presque  toutes  les  périodes  , 
est  assez  abondante  dans  l’étage  paléothé- 
rique  des  environs  de  Paris. 

8e  espèce.  Calcaire  quartzifère.  —  Com¬ 
posé  de  Calcaire  ordinairement  compacte, 
avec  une  quantité  plus  ou  moins  considé¬ 
rable  de  Quartz  à  l’état  sablonneux  qui 
forme  un  résidu  après  la  dissolution  de  la 
Roche  avec  les  acides.  Lorsque  le  Quartz 
surabonde  et  forme  plus  de  la  moitié  de  la 
masse,  l’espèce  passe  au  Grès  quartzeux 
calcarifère.  Les  grains  quartzeux  sont  sou¬ 
vent  accompagnés  de  Mica.  —  Gisement: 
Cette  Roche,  appartenant  aux  terrains  de 
diverses  périodes,  est  moins  abondante  que 
l’espèce  précédente. 

9e  espèce.  Calcaire  avec  chamoisite. 

10e  espèce.  Calcaire  avec  glauconie. 

11e  espèce.  Calcaire  avec  hydrate  de 
fer. 

12e  espèce.  Calcaire  globulifère.  — 
Formé  de  globules  calcaires  plus  ou  moins 
volumineux  réunis  par  un  Ciment  uniforme 
de  précipité  calcaire  sédimentaire  à  l’état 
compacte.  M.  Cordier  distingue  cinq  sous- 
espèces  ou  variétés  principales  de  Calcaire 
globulifère,  savoir  : 

1°  Calcaire  globulifère  proprement  dit. 
Les  globules  sont  arrondis  ,  de  même  vo¬ 
lume,  rayonnés  du  centre  à  la  circonférence 
et  non  à  couches  concentriques.  —  Gise¬ 
ment  :  Ce  Calcaire  ,  dû  sans  doute  à  un  jeu 
de  cristallisation  ,  se  trouve  assez  rarement 
dans  divers  étages  ,  depuis  la  période  phyl¬ 
ladienne  jusqu’à  la  période  paléothérienne. 
A  Laumont,  près  Paris  ,  on  en  a  recueilli 
de  bien  caractérisé. 

2°  Calcaire  oolühique(Oo\iihe).  Dans  cette 
variété,  les  globules,  ordinairement  de  même 
grosseur  et  arrondis,  ne  sont  pas  rayonnés; 
ils  ont  un  très  petit  noyau  central  étranger 
à  la  matière  calcaire:  c’est  tantôt  un  grain 
de  sable,  tantôt  une  partie  de  débris  orga¬ 
niques  autour  duquel  se  sont  déposées  suc¬ 
cessivement,  sous  forme  de  concrétions  ,  les 
petites  couches  concentriques  du  globule. 
—  Gisement  :  Ce  Calcaire  se  trouve  surtout 
dans  l’étage  oolithique,  où  il  forme  des  dé¬ 
pôts  considérables. 

3°  Calcaire  pisolithique.  Les  globules  de 


ROC 


ROC 


177 


ce  Calcaire  diffèrent  de  ceux  de  la  Roche 
précédente  en  ce  qu’ils  varient  beaucoup  en 
dimension  dans  la  même  masse,  et  qu’au 
lieu  d'être  arrondis,  ils  ont  une  forme  ba¬ 
roque  qui  établit  le  passage  entre  cette  va¬ 
riété  et  la  suivante.  —  Gisement  :  Se  trouve 
aux  environs  de  Paris ,  entre  la  Craie  et 
l’Argile  plastique,  et  surtout  dans  les  ter¬ 
rains  inférieurs. 

4"  Calcaire  tuberculaire.  Les  globules,  au 
lieu  d’être  sphériques,  se  présentent  sous 
forme  de  tubercules  cylindriques  plus  ou 
moins  allongés,  ayant  quelquefois  jusqu’à 
20  et  30  centimètres  de  longueur.  Us  sont 
également  composés  de  couches  concentri¬ 
ques;  mais  le  corps  étranger  qui  leur  a  servi 
de  noyau  était  beaucoup  plus  long  et  paraît 
avoir  appartenu  à  une  tige  végétale.  —  Gi¬ 
sement  :  Se  trouve  dans  les  terrains  ooli- 
thiques,  paléothériens,  etc. 

5°  Calcaire  brocatelle.  Roche  analogue 
au  Calcaire  tuberculaire,  mais  dont  les  tu¬ 
bercules  sont  rudimentaires,  souvent  in¬ 
complets  ,  de  forme  très  irrégulière  et  se 
pénétrant  entre  eux.  —  Gisement  :  La  Bro¬ 
catelle  polie  fournit  des  Marbres  très  recher¬ 
chés.  La  plus  belle  variété  vient  de  Tortose 
en  Espagne;  elle  y  forme  des  assises  consi¬ 
dérables  appartenant  à  la  période  crayeuse. 
On  la  trouve  aussi  dans  l’étage  oolithique. 

13e  espèce.  Travertin  (  Tuf  travertin  et 
partie  du  Calcaire  compacte  de  M.  d’Oma- 
lius;  Calcaire  concrélionné deM.  Brongniart). 
—  C’est  un  Calcaire  compacte  avec  nom¬ 
breuses  cavités  vermiculées  provenant  des 
bulles  gazeuses  qui  traversaient  celte  Roche 
lorsqu’elle  se  formait  par  voie  de  concrétion. 
Le  Travertin  ne  contient,  en  général  ,  que 
des  débris  de  corps  organiques  d’eau  douce 
et  terrestres,  tels  que  Lymnées,  Paludines, 
Hélix,  etc.  11  est  très  souvent  silicifère, 
quelquefois  argilifère  ou  bituminilere et,  sur 
quelques  points  ,  fragmentaire.  —  Gise¬ 
ment  :  Il  appartient  à  la  période  paléothé- 
rienne  et  se  trouve  en  abondance  aux  envi¬ 
rons  de  Paris. 

14e  espèce.  Tuf  calcaire.  —  Calcaire 
souvent  spongieux,  produit  toujours  par  des 
sources  minérales.  Se  trouve  en  couches 
concrétionnées,  enveloppant  quelquefois  des 
débris  de  corps  organisés,  tels  que  tiges, 
feuilles ,  coquilles  ,  etc.  —  Gisement  :  Il  ap¬ 
partient  aux  dépôts  très  récents.  v 

t.  xt. 


15e  espèce.  Calcaire  fibreux.  —  C’est  un 
carbonate  de  chaux  assez  pur,  quelquefois 
sédimentaire,  et  à  structure  fibreuse. —  Gi¬ 
sement  :  Il  forme  des  lits  et  des  amas  stra- 
tiformes  peu  étendus  dans  les  terrains  des 
périodes  anthraxifère  ,  salino-magnésienne 
et  paléothérienne.  Aux  environs  de  Paris,  on 
le  trouve  à  la  partie  supérieure  des  Calcaires 
grossiers. 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  espèce.  Calcaire  crayeux  (Craie).  — 
Matière  blanche  ,  pulvérulente  et  tachante, 
formée  par  précipitation  ou  trituration  ; 
faiblement  consolidée,  friable^,  susceptible 
de  s’imbiber  d’eau  et  quelquefois  de  se  dé¬ 
layer.  Ce  calcaire  est  tantôt  pur,  tantôt  un 
peu  argilifère  ou  arénifère  ;  souvent  il 
contient  des  débris  de  coquilles  et  de  poly¬ 
piers  extrêmement  atténués  qu’on  retire 
par  le  lavage  lorsqu’on  veut  employer  cette 
Roche  à  faire  la  terre  blanche  qui  porte  le 
nom  très  impropre  de  blanc  d’Espagne.  Il 
renferme  aussi  un  grand  nombre  de  fossiles 
bien  conservés  et  du  Silex,  soit  en  lits,  soit 
en  rognons.  —  Gisement:  On  a  cru  pendant 
longtemps  que  le  Calcaire  crayeux  ne  se 
trouvait  que  dans  les  terrains  de  la  période 
crayeuse  où  il  forme  des  dépôts  immenses; 
mais  M.  Cordier  a  constaté  qu’il  existe 
aussi  en  couches  assez  étendues  dans  l’étage 
oolithique  et  dans  les  terrains  de  la  période 
paléothérienne. 

2e  espèce.  Calcaire  grossier.  —  Formé 
par  des  sables  résultant  de  coquilles  et  de 
polypiers  triturés,  puis  réunis  par  un  ci¬ 
ment  calcaire  ;  c’est  donc  un  véritable  Grès 
calcaire  plus  ou  moins  dur,  souvent  friable 
et  toujours  poreux.  Le  grain  de  cette  Roche 
est  tantôt  très  fin  et  presque  compacte, 
tantôt  assez  grossier.  On  y  a  reconnu  un  très 
grand  nombre  d’espèces  de  coquilles  et  beau¬ 
coup  d’autres  corps  organiques  qui  caracté¬ 
risent  les  diverses  époques  de  Calcaire  gros¬ 
sier.  —  Gisement  ;  On  le  trouve  dans  l’étage 
oolithique  (près  de  Caen),  dans  les  terrains 
crétacés  (  à  Maestricht  )  et  surtout  dans 
l’étage  paléothérique,  où  il  forme,  aux  en¬ 
virons  de  Paris,  des  dépôts  d’une  très  grande 
étendue. 

33  espèce.  Conglomérat  madréporique. 

4e  espèce.  Conglomérat  encrinitique. 

5e  espèce.  Conglomérat  coquillier  (  Lu- 
machelle) . 


23 


178 


ROC 


ROC 


6*  espèce.  Conglomérat  de  crustacés.. 

7e  espèce.  Poudingue  calcaire  ordinaire. 

8e  espèce.  Pondingue  calcaire  polygénique 
(Gompholite  de  M.  d’Omalius;  Nagelfluh). 

9e  espèce.  Brèche  calcaire. 

3e  genre.  Meubles. 

lre  espèce.  Fragments  de  roches  calcaires. 

2e  espèce.  Galets  de  roches  calcaires. 

3e  espèce.  Sables  calcaires  (  débris  de 
Roches  calcaires  très  atténués). 

4e  espèce.  Sables  coquilliers  modernes 
(formés  de  débris  de  coquilles  vivantes). 

5e  espèce.  Sables  madréporiques  modernes. 

6e  espèce.  Coquilles  modernes  (  en  bancs 
ou  amas). 

7e  espèce.  Madrépores  modernes  (en  bancs 
ou  amas). 

8®  espèce.  Faluns. — Sables  calcaires,  com¬ 
posés  de  détritus  coquiliiers  généralement 
meuble,  dans  un  état  de  décomposition  plus 
ou  moins  avancée  et  qui  donnent  l’odeur  ar¬ 
gileuse  par  le  souffle.  —  Gisement  :  Forme 
des  dépôts  très  considérables  dans  l’étage  des 
Faluns,  et  sert  à  l’amendement  des  terres. 

2e  ordre.  —  A  base  de  Carbonate  de  chaux 
magnésifère. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Dolomie.  — Cette  Roche,  com¬ 
posée  de  carbonate  de  chaux  et  de  Magnésie, 
est  granulaire  et  lamellaire,  sauf  sur  quel¬ 
ques  points  de  la  masse  où  par  suite 
d’altération  elle  prend  l’aspect  arénoïde.  Elle 
se  dissout  lentement  dans  l’acide  nitrique 
et  sans  effervescence  sensible.  Sa  densité 
est  plus  grande  que  celle  du  Calcaire  ordi¬ 
naire  dont  elle  se  distingue  ,  en  outre ,  par 
son  éclat  adamantin.  —  Gisement  :  Forme 
des  couches  puissantes  dans  les  terrains  stra¬ 
tifiés  du  sol  primordial. 

2e  espèce.  Calcaire  magnésien  (partie  de 
la  Dolomie  de  MM.  Brongniart  et  d’Oma¬ 
lius  ).  a,  grenue;  6,  compacte;  c,  globu¬ 
laire.  —  Ce  Calcaire  renferme  moins  de 
Maguésie  que  la  Dolomie.  Il  laisse  toujours 
à  la  dissolution  un  dépôt  quartzeux  ou  ar¬ 
gileux  ,  ce  qui  atteste  la  présence  d'un 
sédiment.  11  contient  quelquefois  un  peu 
de  matière  bitumineuse  qui  devient  odorante 
par  le  choc,  et  l’on  y  trouve  souvent  des  dé¬ 
bris  organiques.  —  Gisement  :  Le  Calcaire 
magnésien  existe  dans  la  plupart  des  étages 
du  sol  secondaire. 


2e  genre.  Conglomérées -. 

lre  espèce.  Brèche  dolomitique. 

2e  espèce.  Brèche  de  calcaire  magnésien. 

3e  genre.  Meuble. 

lre  espèce.  Sable  dolomitique. 

2°  espèce.  Sable  de  calcaire  magnésien. 

3e  ordre.  —  A  hase  de  Carbonate  de  chaux 
ferrifère. 

genre  unique.  Agrégées. 

ire  espèce.  Calcaire  ferrifère  ancien. — 
Mélange  de  Carbonate  de  chaux  et  de  Car¬ 
bonate  de  fer.  Ce  Calcaire,  très  pesant ,  est 
grenu,  à  grains  fins,  passant  à  l’état  com¬ 
pacte.  Ï1  contient  quelquefois,  comme  élé¬ 
ments  accidentels ,  du  Mica  ,  du  Talc  et  du 
Quartz.  — Gisement  :  Cette  Roche  forme  des 
amas  quelquefois  considérables  dans  les 
Talcites  cristal  1  i fères  et  phyliadiformes. 

2e  espèce.  Calcaire  ferrifère  sédimen- 
tàire.  —  Cette  Roche,  compacte  ou  grenue, 
diffère  de  la  précédente  par  les  parties  sédi- 
mentaires  qu’elle  contient,  et  qu’on  recon¬ 
naît  à  la  dissolution  ;  par  les  fossiles  qu’elle 
renferme  (Encrines,  Spirifères ,  Bélemni- 
tes ,  etc.);  et  enfin  par  des  couleurs  plus 
vives  :  jaune  ,  lorsque  c’est  de  l’hydrate  de 
Fer  qui  est  associé  au  Calcaire;  rouge,  lors¬ 
que  c’est  du  peroxide  de  Fer  (  ou  Fer  oligiste). 
—  Gisement  :  Se  trouve  surtout  dans  les  ter¬ 
rains  delà  période  salino-magnésienne. 

quatorzième  famille. 

Ma>eltes  gypsetises. 

lre  espèce.  Anhydrite  (  Karslénite  de 
M  M .  B  r  o  n  g  n  i  a  r  t  e  t  d ’  O  m  a  1  i  u  s  ;  Gy p  se  a  n  h  y  d  re  ; 
Chaux  sulfatée,  etc.),  a,  fibro-latninaire  ;  b , 
grenue. — Roche  à  base  simple,  composée  de 
sulfate  de  Chaux  sans  eau  de  composition; 
rayant  le  Calcaire ,  rayée  par  le  Fluor. 
Couleur  ordinairement  blanche  ,  quel¬ 
quefois  bleuâtre  ,  grisâtre  ,  violâtre  ,  rou¬ 
geâtre,  etc.  Contenant  parfois,  comme  élé¬ 
ments  accidentels,  du  carbonate  de  Magnésie, 
de  la  Dolomie ,  de  la  Boracite,  de  la  Pyrite  , 
du  Quartz,  du  Sel  gemme,  etc.  —  Gisement  : 
L’Anhydrite  figure  surtout  dans  les  terrains 
de  la  période  salino-magnésienne,  et  quel¬ 
quefois  dans  les  terrains  crétacés.  Elle  se 
présente,  soit  en  couches,  soit  en  amas  trans¬ 
versaux  analogues  pour  leur  mode  de  forma- 


f 


ROC 


170 


ROC 

tion  à  ceux  de  l’espèce  alunite  placée  ci- 
après. 

2e  espèce.  Gypse  {Chaux  sulfatée  ;  Sulfate 
de  Chaux ;  Pierre  à  plâtre;  Sélénite).  a ,  fibro- 
laminaire ;  b ,  fibreux;  c,  grenu;  d,  com¬ 
pacte. —  Composé  de  sulfate  de  Chaux  hy¬ 
draté  ,  donnant  de  l’eau  par  la  calcination. 
Il  est  quelquefois  mélangé  d’Argile  ,  de 
Marne  ou  de  Calcaire  ,  et  contient  divers 
minéraux  accidentels.  Calciné  et  réduit  en 
poudre,  il  porte  le  nom  de  Plâtre.  —  Gise¬ 
ment  :  Le  Gypse  se  présente  dans  la  nature 
en  très  grandes  masses  sédimentaires.  Ï1  a 
été  formé,  tantôt  par  voie  de  précipitation, 
tantôt  par  épigénie,  soit  d’Anhydrite,  soit 
de  Calcaire. 

QUINZIÈME  FAMILLE. 

Eoc!îc§  a  base  de  sosbs-si&I- 
ffate  d’Alumine. 

lre  espèce.  Alunite  {Pierre  d’Alun;  Pierre 
alumineuse  de  la  Tolfa;  Alaunstein).  a,  com¬ 
pacte  ;  b,  porphyroïde  ;  c  ,  arénacée  ;  d,  bré- 
chiforme,  —  Cette  Roche  agrégée,  dont  la 
connaissance  est  due  à  M.  Cordier,  est  com¬ 
posée  d’Acide  sulfurique,  d’Alumine  et  de 
Potasse ,  le  tout  mélangé  d’une  certaine 
quantité  de  Silice  hydratée.  Chauffée  modé¬ 
rément,  elle  dégage  de  l’acide  sulfureux  et 
se  décompose  en  sulfate  d’Alumine  neutre, 
et  en  Alun  que  l’on  peut  dissoudre  immé¬ 
diatement  et  faire  ensuite  cristalliser  par 
l’évaporation.  C’est  la  variété  compactequ’on 
exploite  ordinairement.  Dans  certaines  cir¬ 
constances,  cette  Roche  se  recouvre  natu¬ 
rellement  d’efflorescences  alumineuses  qui 
sont  plus  ou  moins  souillées  de  sulfate  de  fer. 

Suivant  les  observations  de  M.  Cordier, 
l’Alunite  n’existe  réellement  ni  en  couches 
ni  en  amas  transversaux  :  c’est  une  espèce 
d’intermédiaire  entre  ces  deux  modes  de 
gisement.  Dans  les  terrains  volcaniques 
qui  sont  traversés  par  des  vapeurs  acido- 
sulfureuses  ,  il  se  produit  une  réaction  de 
ces  vapeurs  sur  les  Roches  qui  forment  les 
parois  de  la  fissure  ou  crevasse  par  laquelle 
a  lieu  le  dégagement.  Le  phénomène  en 
question  se  manifeste  surtout  quand  les 
couches  ainsi  traversées  sont  des  Roches 
leucostiniques  (ou  trachy  tiques)  dont  le  Feld¬ 
spath  est  à  base  de  Potasse.  11  s’opère  alors 
une  véritable  décomposition  :  la  Silice  est 
mise  à  nu  et  passe  à  l’état  d’hydrate  ;  l’Alu¬ 


mine  séparée,  se  combinant  avec  l’Acide 
sulfureux  passé  à  l’état  d’Acide  sulfurique  , 
forme  du  sulfate  d’Alumine  qui  s’unit  à  la 
Potasse  rendue  libre  par  la  décomposition  , 
et  constitue  alors  l’Alunite.  Il  résulte  de  cette 
opération  des  masses  épigènes  formées  aux 
dépens  des  assises  qui  composaient  les  couches 
originaires.  L’étendue  de  cet  effet  épigénique 
est  en  rapport  avec  la  durée  du  dégagement 
des  vapeurs  aeido-sulfureuses.  Le  terrain 
traversé  éprouve  une  espèce  d’ameublisse¬ 
ment  qui  fait  disparaître  la  stratification;  et 
comme  la  partie  épigène  n’a  pas  de  limites 
bien  tranchées  ,  il  en  résulte  beaucoup  de 
passages  entre  l’Alunite  et  la  Roche  vive 
originaire,  dont  elle  conserve  souvent  en 
partie  la  contexture  :  c’est  ainsi  que  l’Alunite 
est  bréchiforme  lorsqu’elle  provient  d’une 
brèche  leucostinique ,  etc.  —  Gisement  : 
L’Alunite  la  plus  connue  est  celle  de  la  Tolfa, 
près  de  Civita-Vecchia  dans  les  États  ro¬ 
mains,  où  elle  occupe  un  espace  considérable, 
et  où  on  l’exploite  pour  en  retirer  ,  à  l’aide 
du  grillage  et  du  lavage  ,  de  l’Alun  connu 
sous  le  nom  d 'Alun  de  Rome;  mais  on  en 
trouve  aussi  à  ]a  solfatare  de  Pouzzoles  ,  à 
Yulcano,  en  Hongrie,  etc. 

2e  espèce.  Aluminite  silicifère  ( Webstérite 
compacte  silicifère).  a,  consistant;  b ,  fria¬ 
ble;  c,  lapidaire.  — -  Résulte  de  l’altération 
par  places  de  l’espèce  précédente,  qui,  par 
suite  d’une  décomposition  postérieure  à  sa 
formation  ,  a  perdu  toutes  les  parties  sus¬ 
ceptibles  de  former  de  l’Alun.  L’ Aluminite 
n’est  donc  que  le  résidu  ,  que  le  squelette 
de  l’Alunite,  composé  de  Silice  hydratée  et 
de  sous-sulfate  d’Alumine  neutre.  Cette 
Roche  est  blanchâtre,  spongieuse,  friable  et 
plus  légère  que  l’Alunite.  Elle  contient  ac¬ 
cidentellement  du  Soufre,  du  Fer  oligiste 
écailleux  spéculaire,  de  la  matière  siliceuse 
qui  y  forme  quelquefois  des  masses  de  Cal¬ 
cédoine,  etc. —  Gisement  :  Elle  constitue,  sur 
quelques  points,  la  partie  superficielle  des 
amas  d’Alunite  (Ténérifie,  solfatare  de  la 
Guadeloupe,  Cantal  ,  Mont-Dore,  etc.). 

C. 

SEIZIÈME  famille. 

Meelaes  à  base  de  chlorure 
de  §€»dîum. 

lre  espèce.  Sel  gemme  (  Sel  marin  de 
MM.  Brongniart  et  d’Omalius;  Salmare  de 


180 


ROC 


M.  Beudant  ;  Soude  muriatée  ;  Chlorure  de 
Sodium;  Sel  commun;  Steinsalz).  a ,  grenu;  b, 
fibreux. —  Composé  de  chlorure  de  Sodium  ; 
soluble  dans  l’eau,  attirant  faiblement  l’hu¬ 
midité;  presque  toujours  cristallisé,  limpide 
ou  blanc  ,  mais  souvent  coloré  accidentelle¬ 
ment  en  gris-rouge  ou  bleu  par  de  l’Argile, 
de  l’oxyde  rouge  de  Fer  ou  diverses  autres 
substances.  Il  contient  aussi  fréquemment 
du  Soufre  ,  du  Gypse,  etc.  —  Gisement  :  Le 
Sel  gemme,  toujours  stratifié,  forme  des 
couches  et  amas  considérables  alternant  avec 
des  couches  d’Argile  ,  de  Gypse,  d’Anhy- 
drite,  etc.  Il  commence  à  se  présenter  dans 
les  terrains  de  la  période  salino- magné¬ 
sienne,  et  se  trouve  ensuite  jusque  dans  les 
terrains  de  la  période  paléothérienne.  Parmi 
les  dépôts  les  plus  considérables ,  nous  cite¬ 
rons  celui  de  Wielicska  en  Pologne  ,  que 
l’on  rapporte  au  terrain  paléothérien  ;  celui 
de  Cardona  en  Espagne,  appartenant  au  ter¬ 
rain  crétacé;  celui  de  Dieuze  et  de  Vie 
(Meurthe),  qui  fait  partie  du  terrain  des 
Marnes  irisées. 

2e  espèce.  Argile  salifère.  —  Mélange 
d’Argile  et  de  Sel  gemme  souvent  assez 
abondant  pour  être  exploité.  —  Gisement  : 
L’Argile  salifère  forme  des  couches  plus  ou 
moins  considérables  dans  les  terrains  sédi- 
mentaires  qui  renferment  les  dépôts  de  Sel 
gemme. 

DIX-SEPTIÈME  FAMILLE. 

à  de  Carbonate 

de  Sonde. 

Espèce  unique.  Natron.  —  Substance  sa¬ 
line  d’une  saveur  urineuse ,  caustique;  so¬ 
luble  dans  l’eau;  formée  de  sous-carbonate 
de  Soude  quelquefois  pur,  et  alors  de  couleur 
blanchâtre;  mais  ordinairement  mélangé  de 
chlorure  de  Sodium,  de  sulfate  de  Chaux,  et 
parfois  de  matières  sablonneuses  ou  argi¬ 
leuses  sédimentaires.  Le  Natron  est  difficile 
à  conserver  sans  qu’il  s’effieurisse.  Il  appar¬ 
tient  à  l’époque  actuelle  ,  et  se  présente 
sous  forme  de  croûte,  d’incrustation  ou  d’ef¬ 
florescence  ayant  souvent  une  grande  éten¬ 
due  et  qui  sont  situées  aux  bords  et  au  fond 
de  certains  lacs  ou  lagunes  d’Asie  et  d’Afri¬ 
que,  où  il  en  existe  des  couches  superficielles 
d’une  grande  étendue.  M.  Cordier  pense  que 
les  amas  d’eau,  dont  l’évaporation  annuelle 
produit  le  Natron,  sont  vraisemblablement 
alimentés  par  des  sources  d’eaux  minérales. 


ROC 

DIX-HUITIÈME  FAMILLE. 

Koelaes  à  base  «le  carbonate 
«le  Zine. 

Espèce  unique.  Calamine  stratiforme 
( Smithsonite  de  M.  Beudant;  Z  inc  carbo¬ 
nate,  etc.). —  Cette  substance,  soluble 
avec  effervescence  dans  l’acide  nitrique , 
est  d’une  densité  très  forte,  ordinairement 
compacte  et  souvent  mêlée  de  matières  ru¬ 
dimentaires  telles  qu’Argile,  grains  de  sable 
quartzeux,  etc.  Elle  est  aussi  fréquemment 
associée  à  du  silicate  de  Zinc.  —  Gisement: 
La  Calamine  se  trouve,  soit  en  rognons,  pla¬ 
ques  ou  couches  peu  étendues  dans  la  partie 
moyenne  des  terrains  de  la  période  salino- 
magnésienne ,  soit  dans  certaines  dépres¬ 
sions  des  terrains  phylladiens  où  elle  forme 
des  amas  considérables  susceptibles  d’être 
exploités  avec  beaucoup  d’avantage;  c’est 
à  ce'dernier  mode  de  gisement  qu’appar¬ 
tient  la  Calamine  exploitée  en  Belgique  sous 
le  nom  de  mine  de  Zinc  de  la  Vieille- Mon¬ 
tagne. 

DIX-NEUVIÈME  FAMILLE. 

h  base  «le  carbonate 
«le  Fea\ 

lre  espèce.  Carbonate  de  fer  grenu  (  Si¬ 
dérose  de  MM.  d’Omalius  et  Beudant;  Fer 
carbonate  ;  Fer  spathique  ;  Chaux  carbonalée 
ferrifère  ;  Braunkalk ,  etc.).  — Composé  de 
grains  cristallins  de  Carbonate  de  fer;  fu¬ 
sible  au  chalumeau  en  scorie  noirâtre  atti- 
rable  à  l’aimant;  soluble  lentement  à  froid 
sans  effervescence  sensible,  faisant  une  vive 
effervescence  à  chaud  ;  pesant  de  3  à  3,  8  et 
rayant  le  calcaire.  Les  couleurs  sont  le  blanc 
jaunâtre  qui  passe  au  brun  et  au  rougeâtre 
lorsque  la  Roche  se  décompose.  — Gisement  : 
Le  Carbonate  de  fer  grenu  est  l’un  des  meil¬ 
leurs  minerais.il  forme  de  véritables  couches 
dans  les  terrains  talqueux,  phylladiens, 
anthraxifères  et  houil  1ers. 

2e  espèce.  Carbonate  de  fer  argileux, 
a ,  compacte  ;  b  ,  globulaire.  —  Roche  d’as¬ 
pect  terreux,  moins  pesante  que  l’espèce  pré¬ 
cédente,  composée  de  carbonate  de  Fer  mêlé 
à  de  l’Argile  qui  y  entre  pour  environ  1  /4 
ou  i  /3  de  la  masse.  Le  carbonate  de  Fer 
argileux  est  le  résultat  d’une  précipitation  , 
et  contient  quelquefois  des  débris  de  corps 


ROC 


ROC 


181 


organisés.  Gisement  :  Se  trouve,  soit  en 
rognons  disséminés,  soit  en  couches,  com¬ 
munément  d’une  faible  épaisseur,  dans  la 
plupart  des  terrains  sédimentaires  ,  notam¬ 
ment  dans  l’étage  houiller  où  ces  couches  , 
étant  très  multipliées,  sont  souvent  suscep¬ 
tibles  d’être  exploitées.  En  Angleterre  ,  les 
exploitations  de  ce  genre  ont  une  immense 
importance. 

VINGTIÈME  FAMILLE. 

&Soclie$  à  base  d’oxyiie  de 
Manganèse. 

l'c  espèce.  Oxyde  de  Manganèse  strati- 
forme  ( Pyrolusite  de  MM.  d’Omalius  et  Beu¬ 
dant;  Manganèse  oxydé  métalloïde ;  Peroxyde 
de  Manganèse  ;  Graumanganerz,  etc.).  Sub¬ 
stance  d’un  éclat  métallique  gris  d’acier  ou 
gris  de  fer;  à  poussière  noire;  fusible  au  cha¬ 
lumeau;  rayant  le  Calcaire,  et  pesant  4,89 
à  4,94.  — Gisement  :  Cette  Roche  est  le  mi¬ 
nerai  de  Manganèse  le  plus  abondant.  Elle 
constitue  des  amas  stratifiés  subordonnés 
dans  les  Talcites  phylladiformes  des  Al¬ 
pes  du  Piémont ,  etc. 

2e  espèce.  Hydrate  de  Manganèse  strati- 
forme  (Manganèse  terne  de  M.  Brongniart  ; 
Acerdèse  de  MM.  d’Omalius  et  Beudant; 
Manganèse  hydraté  ;  Manganite  ;  hydroxyde 
de  Manganèse ,  etc.).  — Substance  à  grains 
très  fins,  d’un  noir  brunâtre  ou  noir  gri¬ 
sâtre;  à  poussière  brune;  plus  salisssante , 
moins  pesante  (4,31),  et  d’un  éclat  moins 
métalloïde  que  l’espèce  précédente  ;  donnant 
de  l’eau  par  calcination  dans  le  tube.  —  Gi¬ 
sement  :  L’hydrate  de  Manganèse  strati- 
forme  se  trouve  ordinairement  en  rognons 
disséminés  à  la  partie  inférieure  du  Lias  et 
dans  l’étage  oolithique  ;  mais,  sur  quelques 
points,  il  constitue  des  amas  considérables 
susceptibles  d’exploitation  :  tel  est  le  Man¬ 
ganèse  de  la  Romanèche,  qui ,  sur  ce  point, 
est  combiné  à  une  assez  grande  quantité  de 
Baryte  et  mélangé  avec  des  matières  aréna- 
cées  et  argileuses. 

vingt  et  unième  famille. 

Moclies  à  base  de  siliciale  de 
Fer  hydraté. 

lre  espèce.  Chamoisite.  a,  ordinaire;  b , 
calcarifère;  c,  quartzifère;  d,  argilifère. — 
C’est  un  sous-siliciate  de  Fer  hydraté ,  d’un 


noir  ou  d’un  gris  verdâtre  ;  ordinairement 
compacte,  quelquefois  avec  parties  grenues 
arénoïdes  ;  donnant  au  chalumeau  une  sco¬ 
rie  noire  attirable  à  l’Aimant.  La  Chamoi¬ 
site  est  souvent  mélangée  de  Calcaire  ,  de 
Quartz  grenu,  et  quelquefois  d’Argile.  On 
l’exploite  avec  un  bien  faible  avantage  à  rai¬ 
son  du  protoxyde  de  Fer  qu’elle  contient,  et 
auquel  est  due  la  couleur  verdâtre  de  la 
Roche.  —  Gisement:  Elle  renferme  quelques 
débris  de  fossiles,  et  forme  des  couches  ou 
amas  quelquefois  de  plusieurs  mètres  de 
puissance  à  la  partie  inférieure  des  terrains 
de  la  période  phylladienne,  dans  les  terrains 
de  la  période  salino-magnésienne ,  et  dans 
les  terrains  crétacés. 

2"  espèce.  Sous-siliciate  de  Fer  avec  Fer 
oligiste  globulaire.  —  Composé  d’une  pâte 
compacte  de  Chamoisite  avec  un  grand  nom¬ 
bre  de  petits  globules  de  Fer  oligiste. —  Gi¬ 
sement  :  Cette  Roche  est  exploitée  ,  avec 
avantage,  en  Bretagne,  à  la  partie  inférieure 
des  terrains  de  la  période  phylladienne. 

3e  espèce.  Glauconie  (Sur-siliciale  de  Fer 
hydraté ;  Fer  chloriteux ).  —  Diffère  de  la 
Chamoisite  en  ce  qu’elle  contient  plus  de 
Silice,  qu’elle  est  moins  pesante,  d’un  vert 
plus  clair,  et  qu’elle  donne  moins  de  Fer  au 
chalumeau.  Elle  est  à  l’état  de  grains  plus 
ou  moins  fins  ,  tantôt  agrégés  par  une  pâte 
argilifère  de  même  nature,  tantôt  mélangés 
avec  des  matières  arénacées  quartzeuses  (sa¬ 
bles  verts)  ou  calcaires  (Craie  verte  ,  etc.  ). 

—  Gisement:  La  Glauconie  est  très  fossili¬ 
fère  ,  et  se  trouve  quelquefois  en  couches 
assez  puissantes  dans  les  terrains  crétacés  et 
paléothériens. 

vingt-deuxième  famille. 

M©©laes  à  base  d’hydrate 
«le  Fer. 

lre  espèce.  Hydrate  de  Fer  compacte  ( Fer 
hydroxydé  de  M.  Brongniart;  Limonile  de 
MM.  d’Omalius  et  Beudant;  Ferhydralé;  Fer 
oxydé  brun  ;  Fer  limoneux;  Hématite  brune  ; 
OEtite ;  Ocre  jaune,  etc.). — Substance  com¬ 
posée  d’hydrate  de  Fer,  souvent  mélangée  de 
matières  argileuses  ou  quartzeuses  ;  donnant 
de  l’eau  par  la  calcination;  aspect  terne  ou 
luisant;  couleur  brune  ou  jaunâtre  ,  quel¬ 
quefois  noire;  poussière  toujours  jaunâtre. 

—  Gisement  :  L’hydrate  de  Fer  est  très  abon- 


182 


BOC 


ROC 


dant,  et  se  trouve  dans  presque  tous  les 
terrains  sédimentaires  ;  aussi  l’exploite-t -on 
en  France  sur  un  grand  nombre  de  points. 
Il  se  présente,  soit  en  couches  assez  étendues, 
soit  en  rognons  souvent  creux  ou  cloisonnés. 

2e  espèce.  Hydrate  de  Fer  glorulaire.  — 
Cette  espèce  ne  diffère  de  la  précédente 
qu’en  ce  qu’elle  n’est  composée  que  de  pe¬ 
tits  globules  à  couches  concentriques,  dont 
les  interstices  sont  ordinairement  remplis 
par  de  l’argile  ferrugineuse  ou  calcarifère, 
tantôt  meuble  et  tantôt  endurcie  par  une 
surabondance  de  fer  hydraté. 

vingt-troisième  famille. 

Moelles  à  tsos®  sle  peroxyde 
de  Fer. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Peroxyde  de  Fer  sédimen- 
taire  compacte  (  Oligisle  ou  Fer  oligiste  de 
MM.  Brongniart  et  d’Omalius  ;  Fer  oxydé 
rouge  ‘  Hématite  rouge,'  Fer  argileux  com¬ 
pacte ;  Ocre  rouge,  Sanguine ,  etc.). — Sub¬ 
stance  rougeâtre,  souvent  tachante  et  meme 
écrivante  (sanguine),  à  poussière  toujours 
rouge  ;  très  rarement  atlirable  à  l’Aimant; 
à  aspect  ordinairement  terne  ;  quelquefois 
luisante;  contenant  fréquemment  des  ma¬ 
tières  étrangères  ,  telles  que  Phyllade,  Ar¬ 
gile,  Calcai  re  ou  Quartz.  —  Gisement  :  Se 
trouve  en  couches,  amas  ou  rognons  dans 
divers  étages  du  sol  secondaire  ,  principale¬ 
ment  dans  les  terrains  des  périodes  phy  11a- 
dienne  et  salino-magnésienrie. 

2'  espèce.  Peroxyde  de  fer  sédimentaire 
globulaire. — Diffère  de  l’espèce  précédente 
par  sa  contexture  globulaire  et  par  son  aspect 
souvent  métalloïde.  —  Gisement:  Cette  Ro¬ 
che  ,  peu  abondante,  a  été  reconnue  entre 
le  Lias  et  l’étage  oolithique,  et  a  la  partie 
supérieure  des  terrains  jurassiques. 

3  -  espèce.  Fer  oligiste  stratiforme  (Fer 
écailleux  ;  Oligisle  spéculaire  de  M.  d’Oma¬ 
lius  ;  Fer  spéculaire  ;  Fer  micacé,  etc.),  a, 
grenu  ;  b,  compacte. —  Composé  de  peroxyde 
deFer  parfaitement  pur;  à  éclat  métallique; 
de  couleur  gris  de  fer,  passant  quelquefois 
au  noir  et  au  brun  ;  à  poussière  violâtre  ou 
d  un  brun  rougeâtre  ;  atlirable  presque  tou¬ 
jours  à  l’Aimant  et  jouissant  très  rarement 
de  la  propriété  polaire.  Cette  Roche  est  ordi¬ 


nairement  grenue,  à  grains  fins,  etquelque- 
fois  d’apparence  compacte;  d’autres  fois  elle 
est  laminaire  ou  écailleuse  (à  petites  lames), 
ou  spéculaire  (à  grandes  lames  miroitantes). 

Gisement  :  Le  fer  oligiste  est  l’un  des  mi¬ 
nerais  de  Fer  les  plus  recherchés.  Il  forme 
des  amas  stratifiés  très  étendus  dans  les 
terrains  de  la  période  primitive. 

4e  espèce.  Itabirite  (  Sidérocrisle  de 
M.  Brongniart;  Quartzüe  sidérocrisle  de 
M  d’Omaiius;  Eisen glimmerschiefer).  —  Asso¬ 
ciation  cristalline  de  Fer  oligiste  et  deQuartz, 
contenant  parfois  accidentellement  de  l’Or 
natif,  du  Mica,  du  Feldspath  et  de  l’Épidote. 
—  Gisement:  Se  trouve  à  Itabira  (Brésil)  et 
dans  diverses  autres  localités,  au  contact  du 
Gneiss  et  des  Micacites,  et  surtout  dans 
Fétage  des  Talcites  phylladiformes. 

2e  genre.  Conglomérées. 

Espèce  unique.  Tapanhoacanga.  —  Conglo¬ 
mérat  de  Fer  oligiste  avec  fragments  d’itabi- 
rite,  de  Quartzite  et  de  Roches  taiqueuses  ; 
contient  de  l’Or  en  paillettes  ou  en  cristaux, 
du  Quartz  améthyste,  des  Topazes  et  même 
des  Diamants.  —  Gisement:  Cette  Roche, 
qu’on  exploite  au  Brésil  ,  est  rapportée  par 
M.  Cordier  à  l’étage  diluvien. 

3e  genre.  Meubles. 

Espèce  unique.  Sable  de  fer  oligiste. 

VINGT-QUATRIÈME  FAMILLE. 

lt©ela®s  àliase  de  Fer  oxydulé. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Fer  oxydulé  ordinaire  ( Aimant 
de  MM.  d’Omalius  et  Beudant;  Fer  oxydé 
magnétique  ;  Magneleisen).  —  Substance  gre¬ 
nue  ou  compacte,  à  éclat  métallique  ;  de 
couleur  noirâtre;  à  poussière  toujours  d’un 
noir  foncé,  très  atlirable  au  barreau  aimanté 
et  jouissant  quelquefois  de  la  polarité 
magnétique. — Gisement  :  Le  Fer  oxydulé  est 
le  minerai  le  plus  précieux  pour  la  fabrica¬ 
tion  de  l’Acier.  Il  constituedes  amas  stratifor- 
mes  ou  des  assises  très  étendues  subordon¬ 
nées  aux  Gneiss ,  aux  Micacites  et  aux  Tal¬ 
cites. 

2e  espèce.  Fer  oxydulé  chromifère  ( Eisen - 
chrome  ou  Sidérochrome  de  M.  Beudant). — 
Substance  grenue,  presque  toujours  mélan¬ 
gée  de  matière  talqueuse.  —  Gisement  :  Se 
trouve  en  rognons  ou  en  amas  dans  les 


KOC 


mêmes  étages  que  le  Fer  oxydulé  ordinaire. 
Les  terrains  talqueux  des  États-Unis  ren¬ 
ferment  un  gisement  considérable  de  cette 
Roche,  de  laquelle  on  extrait  la  plus  grande 
partie  de  l’oxyde  de  Chrome  employé,  en 
Europe,  dans  les  fabriques  de  couleur. 

3°  espèce.  Fer  oxydulé  titanifère  ( Nigrine 
'de  M.  Beudant;  Titane  oxydé  ferruginé ; 
Fer  titane).  — Substance  noire,  faiblement 
altirable  à  l’aimant,  à  cassure  vitreuse; 
infusible  au  chalumeau  ;  contenant  plus 
d’oxyde  de  Titane  que  le  Titanate  de  fer 
volcanique. — Cette  Roche  forme  des  dépôls, 
au  Brésil,  dans  les  terrains  de  Gneiss  et  de 
Micacite. 

4  e  espèce.  Fer  oxydulé  zincifère  (  Frank- 
linite  de  M.  Beudant).  —  Substance  noire,  à 
aspect  métalloïde  ;  peu  attirableà  l’aimant; 
difficilement  fusible  au  chalumeau  ,  et  à 
poussière  d’un  brun  rougeâtre. — Gisement  : 
Se  trouve  à  la  mine  de  Franklin,  dans  le 
New-Jersey  où  il  se  présente  au  contact 
des  Gneiss  et  des  Micacites. 

2e  genre.  Meubles. 

lre  espèce.  Sable  de  fer  oxydulé  ordinaire. 

2e  espèce.  id.  chromifère. 

3e  espèce  id.  titanifère. 

VINGT  CINQUIÈME  FAMILLE. 

Roches  à  base  de  sulfure 

de  JFer. 

lre  espèce.  Pyrite  blanche  stratiforme 
(Sperkise  de  MM.  d’Omalius  et  Beudant; 
Fer  sulfuré  blanc  ;  Pyrite  martiale  blanche  ; 
Pyrite  rayonnée  ;  Pyrite  prismatique  ;  Kam- 
kies  des  Allemands),  a,  compacte;  b,  fibreuse. 
—  Substance  métalloïde,  d’un  jaune  livide 
tirant  sur  le  verdâtre,  se  décomposant  faci¬ 
lement  a  l’air  humide ,  étincelant  sous  le 
choc  du  briquet  et  cristallisant  en  prismes 
rhomboidaux. —  Gisement:  La  Pyrite  blan¬ 
che  est  très  commune.  Elle  se  présente,  soit 
a  l’état  compacte,  composant  des  assises  ou 
amas  principalement  dans  le  Lias  ;  soit 
sous  forme  de  rognons  sphéroïdaux,  fibreux, 
rayonnés  du  centre  à  la  circonférence  et 
qu’on  trouve  surtout  dans  la  Craie. 

2e  espèce.  Pyrite  ordinaire  stratiforme 
( Marcassile  de  M.  d’Omalius  ;  Fer  sulfuré 
jaune ;  Pyrite  martiale  jaune  ;  Pyrite  cubi- 


ROC  183 

que:  Eisenkies,  etc.),  a,  grenue;  b ,  compacte. 
—  Cette  espèce  de  Pyrite,  qui  est  la  plus  com¬ 
mune,  est  une  substance  d’un  jaune  d’or,  se 
décomposant  très  rarement  à  l’air,  cristal¬ 
lisant  dans  le  système  cubique;  composée 
de  bisulfure  de  fer  mêlé  quelquefois  à  un 
peu  d  or  ou  d’argent  et  diverses  autres  ma¬ 
tières.  (j isement  :  Se  trouve  en  rognons 
ou  en  petits  amas  stratifiés  dans  les  terrains 
de  la  période  primitive  et  dans  la  plupart 
des  étages  du  sol  secondaire. 

3°  espèce.  Pyrite  magnétique  stratiforme 
(Leberkise  de  M.  Beudant;  Pyrilchépathique). 
a,  grenue;  6,  compacte.  —  Substance  mé¬ 
talloïde,  magnétique,  d’un  jaune  de  bronze 
ou  d’un  brun  de  tabac.  —  Gisement  :  Se 
trouve  en  petits  amas  dans  les  terrains  de 
la  période  primitive  et  dans  plusieurs  étages 
du  sol  secondaire. 

4e  espèce.  Pyrite  cuivreuse  stratiforme 
{Cuivre pyriteux  de  M.  Brongniart;  Chalko- 
pyrite  de  MM.  d’Omalius  et  Beudant,  etc.). 
a,  grenue;  b ,  compacte.  —  Substances 
éclat  métalloïde,  de  couleur  jaune  de  laiton  ; 
composée  de  sulfure  de  fer  et  de  sulfure  de 
cuivre;  mélangée  souvent  à  d’autres  sub¬ 
stances  ,  telles  que  Talc,  Amphibole,  Py¬ 
rite  ordinaire,  etc.  — Mêmes  gisements  que 
les  espèces  précédentes. 

vingt-sixième  famille. 

Roelies  à  foase  «le  Soufre. 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Soufre  stratiforme.  —  Le 
Soufre  stratiforme,  tantôt  grenu,  tantôt 
compacte,  est  souvent  associé  a  diverses  ma¬ 
tières,  telles  que  Marne,  Argile,  Calcaire, 
Gypse,  Dolomie,  sulfate  de  Strontiane.  — 
Gisement  :  11  se  trouve  quelquefois  en  cou¬ 
ches,  mais  le  plus  souvent  en  rognons,  prin¬ 
cipalement  dans  les  terrains  paléothériens. 

2e  espèce.  Tuf  sulfureux.  —  Cette  espèce 
de  Soufre  se  présente  sous  forme  d’encroû¬ 
tements,  de  concrétions,  ou  de  couches  ma¬ 
melonnées  déposés  par  des  sources  d’eau 
sulfureuse.  D’autres  fois  le  Tuf  sulfureux 
occupe  des  fissures  et  se  présente  sous  forme 
d’amas  transversaux  dans  les  terrains  vol¬ 
caniques.  11  résulte  alors  du  refroidissement 
et  de  la  condensation  successive  des  vapeurs 
sulfureuses  sur  les  parois  delà  fente  ou  fis¬ 
sure. 


ROC 


184  ROC 

2e  genre.  Conglomérées . 

Espèce  unique.  Brèche  sulfureuse. 

VINGT-SEPTIÈME  FAMILLE. 

Itoclies  à  base  de  Bitume 
grisâtre. 

lre  espèce.  Dusodyle  stratiforme  ( Duso - 
dyle ;  Terre  bitumineuse  foliée;  Houille  et 
Tourbe  papyracée ;  Slercus  diaboli).  — Sub¬ 
stance  minérale  particulière  du  genre  des 
Bitumes  dont  la  composition  n’est  pas  en¬ 
core  bien  connue.  Elle  est  grise  ou  gris-ver¬ 
dâtre,  très  foliacée,  opaque  et  cassante  lors¬ 
qu’elle  est  desséchée  ,  mais  devenant  flexi¬ 
ble  et  translucide  lorsquelle  est  imbibée 
d’eau;  brillant  avec  une  très  grande  facilité 
en  dégageant  une  odeur  fétide  désagréable, 
qui  lui  a  valu  autrefois  le  nom  de  Stercus 
diaboli.  — Gisement  :  Le  Dusodyle  forme  en 
Sicile  des  couches  assez  puissantes,  et  en 
Auvergne  des  lits  minces  appartenant  à 
l’étage  des  Molasses.  On  y  trouve  des  débris 
de  végétaux  continentaux  et  d’animaux 
d’eau  douce. 

2e  espèce.  Schiste  gius  inflammable.  — 
Composé  de  Schiste  argileux  proprement 
dit  mélangé  d’une  substance  bitumineuse 
grise  qui  paraît  se  rapprocher  du  Dusodyle. 
Cette  matière  a  une  densité  très  faible, 
donne  une  odeur  bitumineuse  par  le  frotte¬ 
ment,  et  brûle  avec  facilité  en  dégageant 
une  odeur  fétide  moins  désagréable  que 
celle  du  Dusodyle.  —  Gisement  :  Ce  Schiste 
forme  des  couches  puissantes  et  très  répé¬ 
tées  dans  les  terrains  houillers  de  diverses 
localités  du  département  de  Saône-et- 
Loire.  On  l’exploite  pour  en  extraire  la  ma¬ 
tière  oléagineuse  (huile  de  pierre  ou  huile 
de  Schiste)  qu’il  contient,  et  qui,  après 
certaines  préparations ,  est  employée  à  l’é¬ 
clairage.  Aux  environs  d’Autun  ,  le  Schiste 
gris  inflammable  contient  un  grand  nombre 
de  Poissons  qui  souvent  ont  conservé  leurs 
écailles. 

3e  espèce.  Argile  inflammable.  —  Com¬ 
posée  d’Argile ordinaire  mélangée  de  Bitume 
gris.  Cette  Roche  est  légère ,  spongieuse 
et  d’un  gris  clair.  Dans  plusieurs  con¬ 
trées,  elle  est  confondue  avec  l’Argile  ordi¬ 
naire;  mais  on  la  reconnaît  à  la  facilité  avec 
laquelle  elle  brûle  en  dégageant  une  odeur 
fétide,  et  au  résidu  argileux  qui  résulte  de 


la  combustion.  —  Gisement  :  L’Argile  in  * 
flammable  forme  des  couches  puissantes 
dans  l’étage  du  Lias  et  dans  plusieurs  par¬ 
ties  de  l’étage  oolithique.  On  y  trouve  sou¬ 
vent  des  débris  de  Mollusques  marins. 

4e  espèce.  Maiine  inflammable.  --  Com¬ 
posée  de  Marne  ordinaire  mélangée  de  Bi¬ 
tume.  Elle  est  grisâtre ,  fait  effervescence  , 
s’enflamme  facilement ,  et  contient  souvent 
des  coquilles  (Bélemnites,  Ammonites,  etc.). 
—  Même  gisement  que  l’espèce  précédente. 

5e  espèce.  Trass  inflammable  ( Schiste  de 
Menât).  —  Composé  de  Trass  ordinaire  (ou 
cendre  trachytique  décomposée  )  consolidé 
par  de  la  matière  bitumineuse  qui  y  forme 
quelquefois  les  deux  tiers  de  ia  masse.  Le 
Trass  inflammable  est  d’un  gris  verdâtre; 
il  brûle  avec  facilité  en  dégageant  une  odeur 
fétide,  et  contient  un  assez  grand  nombre 
de  débris  de  végétaux  et  surtout  de  Pois¬ 
sons  parfaitement  conservés  (Menât).  — • 
Gisement  :  Il  appartient  aux  dépôts  volca¬ 
niques  de  la  période  paléothérienne. 

vingt-huitième  famille. 

Koclaes  pissaspliaï tiques. 

lre  espèce.  Bitume  solide  argilifère  (As- 
phalte). — Matière  d’un  gris  noirâtre,  très  fra¬ 
gile,  à  cassure  vitreuse,  conchoïdale;  ne  fon¬ 
dant  qu’à  une  température  plus  élevée  que 
l’eau  bouillante;  brûlant  entièrement  sans 
résidu  charbonneux,  ce  qui  la  distingue  de  la 
Houille. — Gisement  ;  On  a  peu  de  notions  sur 
les  divers  gisements  de  ce  Bitume,  qui  forme 
peut-être  des  couches  subordonnées  dans 
l’étage  houiller,  mais  qui  paraît  appartenir 
en  général  à  des  terrains  récents.  Il  provient 
des  Antilles,  de  la  Nouvelle-Hollande,  des 
côtes  du  Chili ,  etc. 

2e  espèce.  Pissasphalte  stratiforme  (Mal- 
thé,  Asphalte  du  commerce),  a,  ordinaire; 
b,  calcarifère  ;  c,  arénifère.  — Matière  bitu¬ 
mineuse  noirâtre,  solide  à  une  température 
de  12  à  15  degrés.  A  une  température  plus 
élevée,  elle  devient  glutineuse,  et  se  fond 
toujours  dans  l’eau  bouillante.  Le  Pissas¬ 
phalte  stratiforme  brûle  sans  donner  de  ré¬ 
sidu  charbonneux  ;  il  est  souvent  mélangé 
d’une  petite  quantité  de  matière  argileuse, 
calcaire  ou  arénifère  (Sable  quartzeux),  et 
il  contient  quelquefois  des  coquilles  mari¬ 
nes.  —  Gisement  :  Il  forme  des  couches  et 


ROC 


ROC 


185 


amas  ,  quelquefois  d’une  grande  puissance, 
dans  les  étages  de  la  Molasse  et  des  Faluns, 
où  il  a  été  apporté  de  l’intérieur  de  la  terre 
par  des  sources  minérales. 

3e  espèce.  Mètaxite  pissàsphaltique.  — 
Composé  de  Métaxite  endurci  par  de  la  ma  ¬ 
tière  pissasphaltique.  —  Gisement  :  Forme 
des  couches  puissantes  en  Auvergne,  dans 
l’étage  des  Molasses. 

4e  es pèce.  Pépérino  pissasphaltique.  — 
Même  gisement  que  l’espèce  précédente. 

5e  espèce.  Sable  quartzeux  pétroléen.  — 
Composé  de  Sable  quartzeux  lié  par  du  Pé¬ 
trole  ,  matière  bitumineuse,  d’apparence 
huileuse,  de  couleur  brune  ou  d’un  rouge 
noirâtre ,  d’une  consistance  visqueuse  et 
dont  la  fluidité  augmente  par  la  chaleur.  — 
Gisement  :  Cette  Roche  forme  des  couches 
assez  considérables  dans  plusieurs  localités, 
surtout  dans  les  terrains  paléothériens  des 
Vosges. 

vingt-neuvième  famille. 

Hoclie§  gpaphsteuses. 

Espèce  unique.  Graphite  stratiforme 
(Plombagine  ;  Mine  de  Plomb;  Carbure  de 
Fer;  Fer  carburé).  —  Le  Graphite  y  est  en 
masse  schistoïde,  tantôt  écailleuse  et  à  la¬ 
mes;  tantôt  presque  compacte,  d’un  gris  de 
plomb  ou  gris  de  fer,  d’un  éclat  métalloïde, 
tachante  et  douce  au  toucher.  Il  est  pres¬ 
que  toujours  associé  à  une  petite  quan¬ 
tité  de  matières  étrangères  ,  telles  que 
Quartz,  Feldspath,  Mica,  Talc  ou  Cal¬ 
caire,  etc.  —  Gisement  :  Il  se  présente  en 
petits  lits,  en  amas  stratiformes,  ou  en  cou¬ 
ches  minces  dans  les  Gneiss,  les  Talciles 
cristall ifères  et  les  Talcites  phylladiformes. 

trentième  famille. 

Boches  antliraciteiiigeg. 

lre  espèce.  Anthracite  ( Houille  éclatante  ; 
Géanlhrace  ;  Glanzhohle  ;  Kohlenblende  ; 
vulgairement  Houille  et  Charbon  incombus¬ 
tible).  a,  solide;  b,  pulvérulente.  —  L’An¬ 
thracite  pure  ne  diffère  du  Graphite  qu’en 
ce  qu’elle  contient  de  l’eau  de  composition 
dans  la  proportion  de  4  a  8  pour  100  :  c’est 
à  la  présence  de  cette  eau  qu’est  dû,  suivant 
M.  Cordier,  l’aspect  particulier  de  l’Anthra¬ 
cite.  Eileest  noire,  opaque,  sèche  au  toucher; 
t.  xi. 


tantôt  parfaitement  compacte  ,  et  alors  à 
cassure  piciforme,  vitreuse,  souvent  un  peu 
métalloïde  ;  tantôt  grenue,  à  très  petits 
grains,  et,  dans  ce  cas,  friable,  passant  par¬ 
fois  à  l’état  pulvérulent ,  et  tachant  en 
noir  foncé.  Dans  les  circonstances  ordinaires 
l’Anthracite  s’allume  avec  difficulté  et  brûle 
lentement  avec  une  flamme  très  courte,  sans 
fumée  ni  odeur,  s’éteignant  à  l’instant  où 
on  la  retire  du  foyer,  et  se  couvrant  alors 
d’un  enduit  de  cendre  blanche.  Néanmoins, 
elle  est  employée  avec  avantage  comme 
combustible,  surtout  lorsque  la  combustion 
est  animée  par  un  courant  d’air  très  vif. — 
Gisement  :  L’Anthracite  est  assez  abondante 
dans  la  nature;  elle  se  trouve  en  couches  ou 
amas  dans  les  étages  ampélitiques  et  des 
Grès  pourpres,  dans  les  terrains  houillers , 
et  jusquedans  les  terrains  des  périodes  salino- 
magnésienne  et  crétacée. 

2e  espèce.  Ampélite  ( Ampélite  graphique  de 
M.  d’Omalius;  Schiste  graphique;  Zeichen- 
schiefer ;  Pierre  cl’ Italie;  Crayon  de  char¬ 
pentier ;  Crayon  noir-),  a,  ordinaire;  b,  cal- 
carifère. —  Roche  à  base  d’apparence  simple, 
d’un  noir  grisâtre,  laissant  des  traces  sur  la 
plupart  des  corps  ,  surtout  sur  le  papier; 
formée,  suivant  M.  Cordier,  d’un  mélange 
d’Anthracite  et  de  matière  phylladienne 
schisteuse,  chargée  plus  ou  moins  de  Pyrite 
blanche;  elle  contient  quelquefois  du  Cal¬ 
caire,  ainsi  que  des  débris  de  corps  organisés, 
tels  que  coquilles  marines,  empreintes  végé¬ 
tales.  —  Gisement  :  L’Ampélite  forme  des 
couches  assez  considérables  dans  l’étage  arn- 
pélitique  de  la  période  phylladienne. 

3e  espèce.  Anthracolithe.  —  Roche  d’un 
noir  foncé  ,  composée  d’Anthracite  impal¬ 
pable,  avec  Calcaire  ordinairement  cristal  ¬ 
lisé  ,  à  grains  très  fins.  Elle  fait  effervescence 
dans  l’acide  nitrique,  et  devient  blanche  par 
la  calcination.  —  Gisement:  L’Anthracolithe 
contient  quelquefois  des  débris  de  corps  or¬ 
ganisés  (Trilobites,  etc.  ),  et  forme  des  cou¬ 
ches  dans  l’étage  ampélitique,  en  Suède  et 
en  Norvège. 

TRENTE  et  unième  famille. 

Boches  à  fsose  «le  Houille. 

lre  espèce.  Houille  ( Charbon  de  terre; 
Charbon  de  pierre  ;  Steinlcohle  ;  Houille 
grasse ;  Stipite  ou  Houille  maigre),  a,  mai- 

24 


186 


ROC 


ROC 


gre;&,  grasse.  — Mélange  chimique  d’An- 
thracite,  avec  matière  bitumineuse  noirâtre 
en  proportion  variable.  C’est  une  substance 
noire,  opaque  ou  luisante;  tendre,  plus  ou 
moins  friable;  s’allumant  et  brûlant  facile¬ 
ment  avec  flamme,  fumée  noire  et  odeur 
bitumineuse;  donnant,  lorsqu’elle  a  cessé  de 
flamber,  un  charbon  poreux,  solide,  à  sur¬ 
face  mamelonnée  ou  rugueuse,  qu’on  ap¬ 
pelle  coke  d’après  la  dénomination  anglaise. 
On  distingue  deux  yariétés  principales  de 
Houille,  savoir  :  1°  la  Houille  grasse  ,  qui, 
pendant  la  combustion  ,  a  la  propriété  de  se 
boursoufler,  et  de  fondre  de  manière  à  ce 
que  les  fragments  se  collent  entre  eux  ;  2”  la 
Houille  maigre,  qui  ,  pendant  la  combus¬ 
tion,  se  gonfle  aussi  un  peu,  mais  dans  la¬ 
quelle  la  matière  bitumineuse  se  volatilise 
au  lieu  d’agglutiner  les  fragments^Ces  deux 
variétés  contiennent  parfois  plus  ou  moins 
de  parties  terreuses. — Gisement  :  La  Houille 
n’appartient  pas  seulement  aux  terrains  houil- 
lers;  on  la  trouve  aussi  dans  les  Grès  pour¬ 
prés,  et  dans  les  terrains  delà  période salino- 
magnésienne;  mais  la  Houille  de  ce  dernier 
gisement  est  généralement  très  pyriteuse. 

2e  espèce.  Schiste  noir  inflammable  (par¬ 
tie  du  Calschisle  de  M.  d’Omalius;  Schiste 
marno-bitumineux) .  a,  ordinaire;  b,  calca- 
rifère.  ■ —  La  variété  ordinaire  est  un  mé¬ 
lange  ,  en  proportions  très  variables  ,  de 
Houille  avec  la  matière  du  Schiste  argileux. 
Cette  Roche  forme  diverses  assises  dans  lՎ 
tage  houiller.  La  variété  calcarifère  ,  com¬ 
posée  d’un  mélange  d’Argile  et  de  Calcaire 
avec  matière  bitumineuse  analogue  à  la 
houille  grasse,  forme  au  Mansfeld,  en  Alle¬ 
magne,  une  assise  qui  n’a  jamais  plus  d’un 
mètre  de  puissance  ,  mais  qui  se  présente 
sur  une  étendue  immense.  Elle  contient 
beaucoup  de  Cuivre  pyriteux  argentifère  ex¬ 
ploité  ,  et  un  nombre  considérable  de  Pois¬ 
sons  parfaitement  conservés.  Cette  assise 
appartient  à  l’étage  du  Zechstein. 

TRENTE- DEUXIÈME  FAMILLE. 

Mocites  a  base  «le 

H6  espèce.  Lignite  stratiforme.  —  As¬ 
sociation  d’un  principe  bitumineux  à  peu 
près  semblable  à  celui  de  la  Houille,  et  d’une 
matière  charbonneuse  plus  ou  moins  ana¬ 
logue  au  charbon  végétal  ordinaire.  Le  Li¬ 
gnite  a,  le  plus  souvent,  tous  les  caractères 


extérieurs  de  la  Houille:  il  est  noir,  luisant, 
schistoïde;  mais  il  en  diffère  par  les  carac¬ 
tères  essentiels  suivants,  dont  la  connaissance 
est  due  à  M.  Cordier  :  1°  Sa  poussière  est 
presque  toujours  brune,  et  même  d’un  brun 
clair  de  canelle,  quand  la  pulvérisation  est 
complète,  tandis  que  celle  de  la  Houille  est 
noire;  2°  il  s’allume  et  brûle  facilement 
avec  flamme,  fumée  noire  et  odeur  bitumi¬ 
neuse;  mais  à  un  feu  modéré  les  fragments 
de  Lignite  ne  se  collent  point  ;  ils  ne  se  bour¬ 
souflent  et  ne  se  déforment  nullement  par 
la  combustion;  et  le  résidu  ,  au  lieu  d’être 
du  Coke,  ressemble  à  de  la  Braise  ordinaire: 
c  est,  par  conséquent,  un  Charbon  purement 
végétal  analogue  au  Charbon  de  bois.  Le  plus 
petit  fragment  de  ce  charbon  continue  de 
brûler ,  même  lorsqu’il  est  placé  sur  une 
plaque  métallique  ,  tandis  que  le  Coke  s’y 
éteint  immédiatement.  —  Gisement  :  Le  Li¬ 
gnite  stratiforme  se  trouve  dans  les  étages 
de  presque  toutes  les  périodes  secondaires; 
mais  c’est  dans  les  terrains  paléothériens 
qu’il  est  le  plus  abondant,  il  est  quelquefois 
très  pyriteux. 

2e  espèce.  Lignite  sédimentaire  (partie  du 
Lignite  de  M.  d’Omalius).  — Lignite  qui 
contient  beaucoup  de  matières  limoneuses. 
C  est  une  matière  argilo-bitumineuse  qui 
s’enflamme,  et  laisse,  après  la  combustion, 
un  squelette  argileux  endurci. —  Gisement  : 
Forme  des  couches  dans  les  terrains  paléo¬ 
thériens. 

3e  espèce.  Bois  fossile  (partie  du  Lignite 
de  MM.  Brongniart  et  d’Omalius;  Jayel). 
—  Agglomération  confuse  de  bois  fossiles 
entre-croisés,  souvent  roulés ,  formant  des 
amas  stratiformes  dans  les  terrains  paléo¬ 
thériens.  On  les  a  considérés  à  tort  comme 
des  forêts  sous-marines  :  ce  sont  plutôt  des 
bois  flottés  et  qui  ont  été  échoués  et  accu¬ 
mulés  dans  des  anses,  puis  recouverts  par 
des  sables.  Ce  bois  a  été  carbonisé  à  froid 
par  l’intermédiaire  de  l’oxygène  de  l’air 
contenu  dans  l’eau.  On  a  tous  les  degrés  de 
carbonisation  naturelle,  depuis  le  boisa 
peine  altéré  jusqu’au  Jayet  parfaitement 
compacte  dans  lequel  on  ne  voit  plus  la  con¬ 
texture  ligneuse.  En  Catalogne,  il  existe  de 
beaux  gisements  de  Jayet  dans  le  terrain 
crétacé. 

V  espèce.  Terre  d’ombre  (partie  du  Li¬ 
gnite  de  M.  d’Omalius  ).  —  Accumula- 


ROC 


ROC 


187 


tion  semblable  a  la  précédente  ,  participant 
du  Lignite  et  de  la  Tourbe  compacte;  mais 
ayant  éprouvé  une  désagrégation  des  élé¬ 
ments  du  bois  fossiles  de  manière  à  donner 
lieu  à  une  terre  brunâtre  dans  laquelle  la 
substance  végétale  est  décomposée  et  réduite 
à  une  espèce  de  pâle  charbonneuse  conte¬ 
nant  quelques  parties  de  bitume.  La  masse 
a  une  certaine  consistance  et  peut  être  ex¬ 
ploitée  comme  laTourbe.  Cette  matière  brûle 
avec  facilité,  mais  presque  sans  flamme. — 
Gisement  :  La  Terre  d’ombre  appartient  aux 
terrains  paléothériens  supérieurs. 

5e  espèce.  Tourbe;  a,  compacte;  b,  ordi¬ 
naire;  c,  mousseuse.  —  Matière  d’un  brun 
plus  ou  moins  foncé,  présentant  presque 
toujours  des  débris  visibles  d’herbes  sèches; 
brûlant  facilement  avec  ou  sans  flamme, 
produisant  une  fumée  analogue  à  celle  des 
herbes  sèches  ou  du  Tabac  ,  et  laissant  une 
braise  très  légère;  donnant  à  la  distillation 
de  l’acide  acétique,  une  matière  huileuse  et 
des  gaz. 

Les  Tourbes  sont  variées  suivant  les  vé¬ 
gétaux  dont  elles  proviennent  ,  et  leur 
état  de  décomposition;  celles  à  éléments 
déjà  désagrégés  sont  meilleures  et  donnent 
plus  de  chaleur  que  les  tourbes  mousseuses 
qui  n’ont  éprouvé  encore  qu’un  commence¬ 
ment  de  décomposition.  La  tourbe  compacte 
est  un  résidu  végétal  dont  toutes  les  parties, 
décomposées  et  imbibées  par  l’eau,  ont  pris 
de  la  consistance.  Lorsqu’on  la  dessèche  , 
elle  devient  très  dure  et  passe  quelquefois 
à  un  état  voisin  du  Lignite  brun.  La  ma¬ 
tière  qui  en  forme  la  base  est  principale¬ 
ment  composée  de  carbone,  d’hydrogène  et 
d’oxygène. 

La  Tourbe  est  employée  comme  combus¬ 
tible.  Elle  présente  beaucoup  de  traces  de 
végétaux  non  décomposés  :  on  y  trouve 
aussi  quelquefois  des  débris  de  l’industrie 
humaine,  des  ossements  d’animaux  domes¬ 
tiques  et  des  coquilles  d’eau  douce  ou  ter¬ 
restres.  —  Gisement  :  Elle  constitue  des  dé¬ 
pôts  modernes  plus  ou  moins  considérables 
et  très  nombreux  à  ia  surface  de  la  terre  dans 
les  endroits  bas  et  marécageux. 

6e  espèce.  Terreau  végétal.  —  Le  Ter¬ 
reau  végétal  ne  se  présente  généralement 
qu’en  lits  très  minces  à  la  surface  de  la  terre  ; 
mais,  dans  les  forêts  vierges,  il  forme  quel¬ 
quefois  des  couches  de  plusieurs  mètres  de 


puissance.  Il  contient,  outre  des  matières 
terreuses,  des  détritus  d’arbres,  de  feuilles, 
et  il  est  tellement  surchargé  de  matières 
végétales  que,  dans  l’opération  du  défriche¬ 
ment,  on  est  obligé  de  laisser  user  le  sol 
avant  de  le  livrer  à  la  culture. 

Appendice  à  la  classification  spécifique  des 
Roches. 

TRENTE-TROISIÈME  FAMILLE. 

Roelies  anomales. 

Ier  ordre.  --  ROCHES  DE  FILONS 
proprement  dites. 

1er  genre.  Agrégées. 

Les  principales  espèces  de  ce  genre  sont 
les  suivantes  : 

Agrégat  anomal  quartzeux. 

-  -  CALCAIRE. 

-  -  BARYTIQUE. 

—  —  DE  PHOSPHATE  DE  CHAMX. 

— -  —  FLUOR1T1QUE. 

—  -  DE  PYRITE  ORDINAIRE. 

—  —  DE  PYRITE  CUIVREUSE. 

-  -  DE  GALÈNE. 

—  -  DE  CARBONATE  DE  PLOMB. 

-  -  DE  BLENDE. 

-  —  DE  CINABRE. 

—  -  DE  WOLFRAM. 

-  -  d’oxyde  d’étain. 

— •  -  DE  CARBONATE  DE  FER. 

-  -  DE  FER  OLIGISTE. 

—  —  d’hydrate  de  feu  ,  etc. 

2e  genre.  Conglomérées. 

Comprenant  toutes  les  espèces  de  Brèches 
anomales  à  ciments  divers  et  à  fragments 
de  même  nature  que  les  terrains  qui  les 

renferment.  f 

3e  genre.  Meubles. 

Comprenant  toutes  les  masses  anomales 
non  consistantes  formées  de  débris  plus  ou 
moins  décomposés,  et  de  même  nature  que 
les  terrains  qui  les  renferment. 

2e  ORDRE. 

Itoches  des  grottes  et  cavernes ,  et 
des  fentes  superficielles 

1er  genre.  Agrégées. 

lre  espèce.  Agrégat  anomal  gypseux. 

2'  — -  —  —  d’arragonite. 

3e  —  —  —  calcaire. 


188 


ROEIVI 


ROC 

2e  genre.  Conglomérées. 

lre  esp.  Limons  endurcis  anomaux. 

2e  —  Brèches  CALCAIRES  ANOMALES. 

3e  —  PoUDINGUES  ANOMAUX. 

4  e  —  Brèches  osseuses. 

5e  —  Conglomérat  d’album  græcum. 

3e  genre.  Meubles, 

lre  esp.  Graviers  anomaux. 

2e  —  Limons  friables  anomaux. 

3e  —  Terreau  animal. 

trente-quatrième  famille. 

lleelses  météoriques. 

lre  esp.  Météorite  lithoide. 

2e  —  —  vitreuse. 

3e  • —  -  CHARBONNEUSE. 

4e  Fer  météorique. 

Telle  est  l’esquisse  imparfaite  que  nous 
pouvions  donner  ici  d’une  classification  des 
Roches  ,  basée  sur  des  caractères  rigoureux 
et  rationnels  ,  et  qui  ,  certes ,  n’aurait  pas 
manqué  d’acquérir  la  popularité  qu’elle 
mérite  si  son  auteur  l’avait  publiée  avec 
tous  les  développements  qu’il  donne  dans 
son  Cours  de  géologie,  au  Muséum  d’his¬ 
toire  naturelle.  (C.  d’Orbigny.) 

*ROCfiiONîA.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 
Astéroïdécs,  établi  par  De  Candolle  ( Prodr ., 
V,  345  ).  Arbrisseaux  de  Madagascar.  Voy. 

COMPOSÉES. 

ROCÏNÈLE.  Rocinéla.  crust.  —  C’est 
un  genre  de  l’ordre  des  îsopodes,  de  la  fa¬ 
mille  des  Cymothoadiens  errants,  établi  par 
Leach  et  adopté  par  tous  les  carcinologistes. 
Cette  petite  division  générique  est  extrême¬ 
ment  voisine  des  Ægas  (voy.  ce  mot)  et  ne 
s’en  distingue  guère  que  par  la  portion  des 
yeux  ,  qui  occupent  prèsque  toute  la  surface 
supérieure  de  la  tête,  et  se  joignent  plus  ou 
moins  complètement  sur  la  ligne  médiane , 
au-dessus  du  front.  I!  est  aussi  à  noter  que 
les  articles  basilaires  des  antennesan  térieures 
sont  moins  grands  et  moins  aplatis,  quoique 
disposés  de  même  dans  le  genre  dont  nous 
venons  de  parler,  et  que  l’abdomen  est  plus 
grand.  Parmi  les  trois  espèces  qui  composent 
ce  genre,  je  citerai  leRocinèle  ophthalmique, 
Rocinéla  ophlhalmica  Edw.  (  Flist.  nat.  des 
Crust.  t.  3 ,  f.  243,  n.  1,  et  Allas  du  Règ. 
anim.  de  Cuvier ,  Crust.,  pl.  7,  fi  g.  5).  Cette 
espèce  habite  les  côtes  de  la  Sicile.  (H.  L.) 


ROCOU,  bot.  ph. — Matière  colorante  que 
l’on  retire  des  graines  du  Bixa.  Voy.  ce 
mot. 

ROBENTES.  mam.  —  Ordre  de  Mammi¬ 
fères  créé  par  Yicq  d’Azyr  (  Syst.  anat.  des 
anim.)  et  correspondant  aux  Glires  de  Linné, 
et  aux  Rongeurs  (voy.  ce  mot)  des  auteurs 
modernes.  (E.  D.) 

*  RODENT! A.  mam. — Synonyme  de  Ron¬ 
geurs  (voy.  ce  mot)  d’après  M.  Hamilton 
Smith.  (E.  D.) 

RODIGIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Liguliflores,  tribu  des 
Chicoracées,  établi  par  Sprengel  (N.  E.,  ï, 
273).  Herbes  des  îles  de  la  mer  Ionienne. 

RODOLITUË,  et  mieux  RHODOLITHE 
(po'Jov,  rose;  etMQoç,  pierre),  min.  —  Fis¬ 
cher  a  proposé  ce  nom  pour  désigner  la  va¬ 
riété  rouge  d’Éléolithe,  que  d’autres  ont 
appelée  Litlirode.  Voy.  éléolitee.  (Del.) 

RODRÏGUEZÏA  (nom  propre),  bot.  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  Orchidées,  tribu 
des  Vandées  ,  établi  par  Ruiz  et  Pavon 
(Prodr.,  115,  t.  25).  Herbes  de  l’Amérique 
tropicale.  Voy.  orchidées. 

RODSCHIEDIA,  Gærtn.  (  Flor.  Welle - 
raio.,  H,  413).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Cap - 
sella,  Venten. 

*RGEA..  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Légumineuses-Papilionacées  ,  tribu  des 
Podalyriées,  établi  par  Hügel  (Msc.  ex  Ben¬ 
tham  Enumérât.  Plant.  Hüg.,  34).  Herbes 
de  la  Nouvelle  -  Hollande.  Voyez  légumi¬ 
neuses. 

ROEHLMGÏA,  Dennst.  (Hort.  Malab., 
V,  8).  bot.  ph.  — Syn.  de  Tetracera ,  Linn. 

RQELLÂ.  bot.  ph. —  Genre  de  la  famille 
des  Carnpanulacées ,  tribu  des  Wahienber- 
giées,  établi  par  Linné  (Hort.  Cliffort,  492, 
t.  35).  L’espèce  type  ,  Bælla  ciliata  Linn.  , 
Lamk.,  etc.,  est  un  sous-arbrisseau  qui  croît 
principalement  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

ROEMERIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Papavéracées,  tribu 
des  Argémonées  ,  établi  par  Medikns  (in 
Usleri  Annal. ,  1792,  III,  15).  L’espèce  type, 
Rœm.  violacea  Medik.  (Rœm.  hybrida  DC., 
Chelidonium  hybridum  Linn.),  est  une  herbe 
qui  croît  dans  les  vignes  et  les  lieux  cultivés 
de  toute  la  région  méditerranéenne. 

ROEMERIA,  Radd.  (in  Mem.  soc.  ital,, 
XVI U  ,  48  ,  t.  7 ,  f.  2  a  ).  bot.  cr.  —  Syn. 
d'Aneura,  Dumort. 


RGH 


1101 


RQEMERIA  ,  Thunb.  {FL  cap.,  194  ). 
bot.  ph.  —  Syn.  d 'Heeria,  Meisn. 

ROEMERIA  ,  Tratt.  {Gen.  plant.,  88). 
bot.  ph. —  Syn.  de  Steriphoma  ,  Spreng. 

RQEMERIA,  Zea  ( apud  Rœm.  et  Schult. 
syst.  ,  II  ,  287  ).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Diar- 
rhena ,  Palis. 

RGEPERA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Zygophyllées,  tribu  des  Zygophyl- 
lées  vraies  ,  établi  par  M.  Adr.  de  Jussieu 
(m  Mem.  Mus.,  XII,  454,  t.  15,  f.  3).  Ar¬ 
brisseaux  de  la  Nouvelle-Hollande.  Voy.  zy. 

GOFIIYLLÉES. 

*ROEPERIA,  Spreng.  {Syst.,  III,  147). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Ricinocarpus,  Desfont. 

KGETTLERA,  Yald  {Enumérât,  plant., 
1 ,  88).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Didymocarpus  , 
Wall. 

ROGAS.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Hyménoptères  ,  tribu  des  Ichneumoniens , 
famille  des  Braconides ,  groupe  des  Braco- 
nites ,  établi  par  Nees  von  Esenbeck  {Ichn. 
affin.).  On  ne  connaît  qu’un  petit  nombre 
d’espèces  de  ce  genre,  celle  qu’on  peut  en 
eon-idérer  comme  le  type  est  le  Rogas  gas- 
terator  Nees,  qui  se  trouve  en  France  et  en 
Allemagne.  (L.) 

ROGERIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Pédalinées,  établi  par 
Gay  {in  Annal,  sc.  nat.,  I,  456).  Herbes  de 
l’Afrique  tropicale.  Voy.  pédalinées. 

ROGNONS,  min.  —  On  nomme  ainsi  les 
très  petits  amas  de  matières  minérales  que 
l’on  trouve  au  milieu  de  couches  de  nature 
différente,  surtout  lorsqu’ils  sont  solides  et 
que  leur  forme,  plus  ou  moins  arrondie,  esL 
comme  étranglée  en  différents  points.  On 
réserve  le  nom  de  noyaux  à  des  amas  d’un 
volume  encore  plus  petit,  qui  ont  la  forme 
d’une  amande  et  paraissent  s’être  modelés 
dans  des  cavités  préexistantes.  (Del.) 

*ROIIITE.  Rohita.  poiss.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Malacoptérygiens ,  famille  des 
Cyprinoïdes ,  établi  par  M.  Valenciennes 
( Hist.  des  Poiss.,  t.  XVIII,  p.  242)  et  au¬ 
quel  il  assigne  les  caractères  suivants:  Ces 
Poissons  ont  quatre  barbillons  autour  de 
lèvres  épaisses  et  charnues,  à  bord  plus  ou 
moins  frangé.  Un  repli  fort  épais  delà  peau 
s’avance  sur  les  lèvres,  et  forme  en  dessous 
une  sorte  de  museau  charnu  plus  ou  moins 
obtus ,  et  en  dessous  un  voile  recouvrant 
la  fente  de  la  bouche  quand  cet  organe  est 


189 

fermé.  Les  intermaxillaires  sont  petits  et 
articulés  en  dessous  sous  l’avance  de  Felli¬ 
ni  oïde. 

M.  Valenciennes  ( loc .  cil.)  décrit  23  es¬ 
pèces  de  ce  genre  qui  toutes  vivent  dans 
les  mers  de  l’Inde.  Nous  citerons  principa¬ 
lement  le  Rohite  nandin,  Rohita  nandina 
Val.  (  Cyprinus  id.  Buch.  ).  Ce  Poisson  a 
beaucoup  de  ressemblance  avec  la  Carpe 
d’Europe  ;  sa  couleur  est  un  bronze  doré  , 
rembruni  vers  le  haut,  et  éclairci  par  des 
traits  verticaux  bleu  d’acier  sur  chaque 
écaille  ;  la  dorsale  est  brune ,  les  autres  na¬ 
geoires  sont  plus  noires.  11  atteint  quelque¬ 
fois  un  mètre  de  longueur.  (M.) 

ROIIRIA,  Schreb.  {Gen.,  n.  63).  bot. 
ph. — Synonyme  de  Tapura,  Aubl. 

ROIIRIA,  Vahl  et  Thunb.  {in  Act.  Soc. 
h.  n.  Hafn.,  III,  97  ;  IV,  1).  bot.  ph.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Derkheya,  Ehrh. 

ROHWAND.  min.  —  Syn.  d’Ankérite. 
Voy.  carbonates. 

ROI  DES  GOBE-MOUCHES,  ois. 
Nom  vulgaire  du  Moucherolle  couronné, 
Todius  regius  Lalh.  Voy.  moucherolle. 

ROI  DE  GUINEE,  ois.  —  Nom  vulgaire 
de  VArdea  pavonina  L. 

ROI  DES  HARENGS,  poiss.  —  Nom 
vulgaire  des  Régalées. 

ROUA,  Scop.  ( Inlroduct .,  n.  1014).  bot. 
ph.  —  Synonyme  de  Swietenia,  Linn. 

ROIOC,  Plum.  {Gen.,  11,  t.  26).  bot. 

PH. - Voy.  MORINDA. 

ROITELET.  Régulas,  ois. — Genre  de 
la  famille  des  Becs-Fins  (  Sylviadées  )  dans 
l’ordre  des  Passereaux,  caractérisé  par  un 
bec  très  grêle,  court,  droit,  régulièrement 
aminci  de  la  base  à  la  pointe,  qui  est  fine¬ 
ment  entaillée  ;  des  narines  situées  à  la  base 
du  bec,  assez  larges,  ovales,  et  couvertes 
par  deux  petites  plumes  voûtées,  décompo¬ 
sées,  raides  et  dirigées  en  avant  ;  des  tarses 
nus  ,  annelés  ,  minces  ;  des  ailes  assez  lon¬ 
gues  pour  atteindre  le  milieu  de  la  queue, 
qui  est  de  médiocre  longueur  et  très  échan- 
crée. 

Les  Roitelets  sont  un  démembrement  du 
genre  Syloia  de  Latham.  A  peu  près  à  la 
même  époque  ,  G.  Cuvier  et  Vieillot ,  cha¬ 
cun  de  leur  côté,  les  ont  séparés  de  ce  genre 
pour  en  faire  une  division  à  part;  mais  pen¬ 
dant  que  G.  Cuvier  leur  associait  générique¬ 
ment  les  Pouillots ,  les  Hippolaïs ,  les  Fi- 


190 


KOI 


KOI 


guiers,  ce  qui  n’a  été  accepté  par  aucun  des 
ornithologistes  qui  ont  admis  le  genre  Ré¬ 
gulas  ,  Vieillot,  par  suite  d’une  détermina¬ 
tion  plus  rigoureuse  que  celle  de  l’auteur 
du  Règne  animal ,  ne  donnait  le  nom  de 
Roitelet  qu’aux  espèces  qui ,  seules ,  avaient 
pour  caractère  distinctif  une  plume  décom¬ 
posée  au-dessus  des  narines.  Cette  manière 
de  voir  de  Vieillot  ayant  été  généralement 
adoptée,  c’est,  en  quelque  sorte,  à  cet  au¬ 
teur  que  doit  être  attribuée  la  création  du 
genre  Regulus  ,  quoique  ,  nous  le  répétons, 
G.  Cuvier  ait,  sous  ce  même  nom  et  à  la 
même  époque,  établi  une  coupe  générique 
dans  laquelle  il  a  rangé  les  Oiseaux  qui  nous 
occupent. 

Les  Roitelets  sont  les  plus  petits  des  Oi¬ 
seaux  que  l’Europe  possède.  Leur  petitesse 
est  telle  qu’une  feuille  de  médiocre  grandeur 
suffit  pour  les  dérober  à  la  vue  la  plus  per¬ 
çante.  Il  en  résulte  que  s’ils  ne  se  décelaient 
par  leurs  cris  et  leurs  mouvements,  il  serait 
extrêmement  difficile  de  pouvoir  constater 
leur  présence  sur  les  arbres  qu’ils  ont  l’ha¬ 
bitude  de  fréquenter. 

Par  leurs  mœurs,  leur  genre  de  vie,  les 
Roitelets  ont  une  grande  analogie  avec  les 
Mésanges  et  les  Pouillots.  Rarement  on  ren¬ 
contre  des  individus  isolés;  c’est  ordinaire¬ 
ment.  par  paires,  et  souvent  par  petites  ban¬ 
des  ,  que  ces  Oiseaux  vaquent  à  la  recherche 
de  leur  nourriture.  Lorsqu’ils  se  séparent 
un  peu  trop  les  uns  des  autres  ,  ils  mettent 
autant  d’empressement  à  se  rappeler  qu’à 
se  rejoindre.  L’hiver,  il  n’est  même  pas  rare 
de  voir  les  Roitelets  se  réunir  aux  Sittelles, 
aux  Grimpereaux  ou  aux  Mésanges  ,  pour 
exploiter  en  commun  les  lisières  des  bois. 
Comme  ces  dernières,  leur  activité,  leur 
mobilité  sont  extrêmes  ;  comme  elles  ils  vol¬ 
tigent  sans  cesse  de  branche  en  branche, 
visitent  chaque  rameau  ,  se  tiennent  indif¬ 
féremment  dans  toutes  les  situations ,  et 
s’accrochent  souvent  les  pieds  en  haut.  Ils 
fréquentent  de  préférence  les  arbustes  verts, 
et  se  plaisent  sur  les  arbres  élevés,  les  Chê¬ 
nes,  les  Ormes,  les  Pins,  les  Sapins,  les  Ifs, 
aussi  bien  que  sur  ceux  de  basse  taille, 
comme  les  Chênes  verts  en  taillis,  les  Gené¬ 
vriers,  etc. 

M.  Temminck  a  cru  remarquer  une  dif¬ 
férence  dans  les  habitudes  du  Roitelet  ordi¬ 
naire  et  du  Roitelet  triple  bandeau.  Ainsi  il 


aurait  observé  que  ce  dernier,  au  lieu  de 
fréquenter  la  cime  des  arbres,  comme,  se¬ 
lon  lui ,  le  ferait  le  Roitelet  ordinaire  ,  vi¬ 
vrait  de  préférence  sur  les  buissons  et  les 
branches  basses,  et  qu’il  voyagerait  par  pai¬ 
res  et  non  par  petites  bandes,  comme  le  Roi¬ 
telet  ordinaire.  Nous  pouvons  affirmer  que 
ces  deux  faits  sont  loin  d’être  parfaitement 
établis.  Ces  deux  espèces  ont  des  habitudes 
parfaitement  semblables  ;  elles  fréquentent 
indistinctement  les  arbres  de  haute  futaie  , 
les  bois  taillis  ,  les  charmilles  ,  et  sont  tou¬ 
jours  par  petites  troupes,  excepté  toutefois  à 
l’époque  des  amours.  Le  seul  fait  qui  nous 
ait  paru  constant,  c’est  que  le  Roitelet  triple 
bandeau  précède,  dans  ses  migrations  d’au¬ 
tomne,  le  Roitelet  ordinaire  ,  tandis  que  le 
contraire  aurait  lieu  au  printemps.  Le  pre¬ 
mier  se  montre  ,  dans  les  pays  où  il  passe  , 
au  commencement  d’octobre;  le  second  ne 
s’y  voit  que  quinze  ou  vingt  jours  plus  tard. 

Les  Roitelets  sont  aussi  familiers  qu’ils 
sont  peu  défiants.  Pris  adultes  ils  s’appri¬ 
voisent  en  peu  de  temps,  et  viennent  bien¬ 
tôt  manger  dans  la  main  de  la  personne  qui 
les  soigne.  La  présence  ou  l’approche  de 
l’homme  ne  leur  inspire  aucune  crainte  ; 
aussi  dans  la  chasse  qu’on  leur  fait,  à  cette 
fin  de  les  attraper  vivants,  compte-t-on 
beaucoup  sur  leur  naturel  confiant.  Une  ba¬ 
guette  de  quelques  pieds  de  long,  armée 
d’un  gluau  à  une  de  ses  extrémités  ,  est  le 
seul  instrument  que  l’on  mette  en  usage 
pour  cette  chasse.  Lorsqu’une  bande  de  Roi¬ 
telets  est  occupée  à  visiter,  pour  ses  besoins 
alimentaires,  quelque  arbre  isolé,  on  peut , 
en  s’approchant  avec  quelque  précaution  , 
l’aborder  d’assez  près  pour  qu'il  soit  possible 
d’atteindre  et  d’engluer  les  individus  qui  se 
présentent  à  découvert.  On  peut  prendre 
aussi  ces  Oiseaux  au  moyen  d’un  trébucbet 
à  Mésanges.  Si  la  petitesse  même  des  Roite¬ 
lets  ne  faisait  une  de  leurs  qualités,  s’ils  ne 
plaisaient  par  leur  vivacité,  par  l’éclat  de 
leur  huppe  et  la  gentillesse  de  leur  chant, 
qui,  bien  que  très  faible,  n’en  est  pas  moins 
riche  en  mélodie  ,  et  ressemble  beaucoup  , 
selon  Bechstein  ,  à  celui  des  Serins  des  Ca¬ 
naries  ,  il  est  certain  que  l’homme  néglige¬ 
rait  de  pareils  êtres;  car  les  profits  qu’il 
pourrait  en  retirer,  comme  aliment,  seraient 
des  plus  minimes.  Il  semblerait  pourtant , 
d’après  Buffon  ,  qu’on  ne  les  a  pas  toujours 


KOI 

chassés  dans  un  but  d’agrément.  «  L’au¬ 
tomne  ,  dit-il ,  ils  sont  très  gras  ,  et  leur 
chair  est  un  fort  bon  manger,  autant  qu’un 
si  petit  morceau  peut  être  bon  :  c’est  alors 
qu’on  en  prend  communément  à  la  pipée  ; 
et  il  faut  qu’on  en  prenne  beaucoup  aux  en¬ 
virons  de  Nuremberg,  puisque  les  marchés 
publics  de  cette  ville  en  sont  garnis.  » 

Les  plus  petits  Insectes  composent  la  nour¬ 
riture  ordinaire  des  Roitelets  ;  tantôt  ils  les 
prennent  au  vol,  comme  les  Pouillots,  tantôt 
ils  les  cherchent  dans  les  gerçures  des  écor¬ 
ces,  dans  les  paquets  de  feuilles  mortes  qui 
restent  au  bout  des  branches.  Ils  mangent 
aussi  les  œufs,  les  larves  des  Insectes  et  tou¬ 
tes  sortes  de  Vermisseaux;  l’on  prétend 
même  qu’au  besoin  ils  ne  dédaignent  pas 
les  petites  graines.  En  captivité,  ils  s’accom¬ 
modent  fort  bien  d’une  pâtée  faite  avec  du 
cœur  de  Bœuf  et  de  la  farine  de  graines 
de  Pavot. 

Bechstein  dit  avoir  nourri  un  individu 
du  Roitelet  triple  bandeau  avec  de  la  mie 
de  pain  blanc  séchée  au  four  et  détrempée 
après  avec  du  lait  chaud. 

Les  Roitelets  nichent  d’assez  bonne  heure 
et  paraissent  n’élever  qu’une  seule  couvée 
par  an.  Leur  nid,  fixé  à  l’extrémité  d’une 
branche,  est  de  forme  ronde,  très  mollet, 
construit  de  mousse  délicate,  de- cocons  de 
chenilles  et  d’aigrettes  de  chardons  ;  on  le 
trouve  ordinairement  dans  les  taillis  coupés 
ou  les  prés  voisins  des  bois,  sur  un  arbre 
vert,  principalement  sur  les  Sapins.  La  ponte 
est  de  six  à  huit  œufs  aussi  petits  que  des 
Pois,  presque  globuleux,  et  couleur  de  chair 
pâle.  C’est  seulement  à  l’époque  de  la  re¬ 
production  que  le  mâle  fait  entendre  son 
chant;  dans  toute  autre  saison,  il  n’a,  ainsi 
que  la  femelle,  qu’un  cri  d’appel  assez  fort 
pour  des  Oiseaux  aussi  délicats. 

Legenre  Roitelet  a  trois  représentants  en 
Europe;  ce  sont  : 

Le  Roitelet  ordinaire,  Reg.cristatmVie\\\. 
(BuIT. ,  pl.  enl.,  651).  Son  plumage  est,  en 
dessus,  olivâtre  nuancé  de  jaunâtre,  et,  en 
dessous,  d’un  cendré  nuancé  de  roux-oliv⬠
tre.  Il  a  sur  les  ailes  deux  bandes  transver¬ 
sales  blanchâtres,  et  sur  la  tête  des  plumes 
longues,  effilées,  d’un  jaune  vif  très  brillant, 
formant  une  tache  oblongue  qui  est  limitée 
extérieurement  par  une  bande  noire.  Chez 
la  femelle,  les  plumes  du  sommet  de  la  tête 


ROI  191 

sont  d’un  jaune  citron,  et  la  bande  noire  est 
moins  large  que  chez  le  mâle. 

Le  Roitelet  ordinaire  habite  toute  l’Europe 
jusqu’au  cercle  austral  ;  on  le  trouve  aussi 
en  Asie.  Il  est  assez  commun  en  France  sur¬ 
tout  pendant  l’hiver.  Plusieurs  fois  nous  l’a¬ 
vons  vu  nicher  dans  les  environs  de  Paris. 

Le  Roitelet  triple  bandeau  ou  a  mousta¬ 
ches,  Reg.  mystaceusV ieill.,  Reg.  ignica- 
pülus  Ternm.,  représenté  dans  l’atlas  de 
ce  Dictionnaire,  pl.  36.  Cette  espèce,  que 
l’on  a  longtemps  confondue  avec  la  précé¬ 
dente  ,  se  distingue  parles  couleurs  plus 
prononcées  de  son  plumage.  Il  a  les  parties 
supérieures  mélangées  de  plus  de  jaunâtre  ; 
les  plumes  longues  et  effilées  du  dessus  de  la 
tête  sont  d’un  rouge  de  feu  très  éclatant  ; 
celles  qui  les  entourent  en  devant  et  sur  les 
côtés  sont  d’un  noir  pur;  un  trait  qui  tra¬ 
verse  l’œil  et  une  petite  moustache  sont  de 
cette  couleur;  enfin  deux  bandes  blanches 
existent,  l’une  au-dessus,  l’autre  au-dessous 
de  l’œil. 

On  le  trouve,  comme  le  précédent,  dans 
toute  l’Europe.  Vieillot  l’a  rencontré  dans 
l’Amérique  du  Nord,  et  M.  Al.  Malherbe  dit 
1  avoir  reçu  de  1  Algérie.  Il  est  aussi  abon¬ 
dant,  chez  nous,  que  le  Roitelet  ordinaire. 

Le  Roitelet  modeste,  Reg.  modestus  Gould 
( Rirds  ofEur.,  pl.  149),  Reg.  proregulus 
Kly.  et  Bl.  Cette  espèce,  nouvelle  pour  l’Eu¬ 
rope,  et  dont  l’existence  repose  sur  la  capture 
de  quelques  individus  seulement,  n’a  plus 
aucun  indice  de  plumes  longues  et  effilées 
sur  le  sommet  de  la  tête,  où  se  voit  une  sim¬ 
ple  bande  d’un  vert  jaunâtre.  Elle  a,  au- 
dessus  des  yeux,  un  large  sourcil  fortement 
coloré  de  jaune  clair;  toutes  les  parties  su¬ 
périeures  d’un  vert  olivâtre  clair,  et  les  par¬ 
ties  inférieures  d’un  blanc  verdâtre. 

On  l’a  trouvé  en  Datmatie  et  dans  la 
Daourie. 

Plusieurs  espèces  étrangères  se  rapportent 
encore  au  genre  Roitelet;  l’une  d’elles  a 
été  décrite  par  Vieillot  sous  le  nom  de  Roi¬ 
telet  omnicolor ,  Reg.  omnicolor  Vieill.  {Ga¬ 
lerie  des  Oiseaux ,  pl.  166),  et  a  été  rappor¬ 
tée  du  Brésil  par  M.  Auguste  Saint-Hilaire. 
Elle  se  trouve  particulièrement  dans  les  fo¬ 
rêts  qui  bordent  le  Rio-Grande. 

Le  vulgaire  donne  fort  improprement  le 
nom  de  Roitelet  à  un  petit  Oiseau  d’Europe 
que  l’on  connaît  en  Ornithologie  sous-la  dé- 


192 


ROL 


ROL 

nomination  de  Troglodyte.  Les  espèces  que 
nous  venons  de  signaler  doivent  seules  con¬ 
server  ce  nom.  (Z.  G.) 

ÏÎOLA.MDÏIÀ.  bot.  ph. —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 
Vernoniacées,  établi  par  Rottbæll  ( Collecl . 
hafn.  ,  II,  256).  L’espèce  type,  Rolandrct 
argenlea  Rottb.,  est  un  arbuste  qui  croît 
dans  l’Amérique  méridionale. 

ROLDAIMA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 
Sénécionidées ,  établi  par  Llave  et  Lexarza 
(Nov.  Vegel.  Descript.  Mex.,  1S15)  aux  dé¬ 
pens  des  Séneçons.  Voy.  ce  mot. 

*110JLLA1\1DIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Lobéliacées,  tribu 
des  Délisséacées,  établi  par  Gaudichaud  (ad 
Freyc.,  458,  t.  74).  Arbrisseaux  des  îles 
Sandwich.  Voy.  lobéliacées. 

IIOIAjE.  Euryslomus.  ois.  —  Genre  de 
la  famille  des  Coraces  de  Vieillot ,  de 
celle  des  Rolliers  de  M.  Lesson  ,  et  de  la 
sous-famille  des  Coracianées  de  R. -G.  Gray. 
Ce  genre,  que  Vieillot  et  G.  Cuvier  ont  pro¬ 
posé  presque  en  même  temps  ,  l’un  sous  le 
nom  de  Euryslomus  ,  l’autre  sous  celui  de 
Colaris ,  est  caractérisé  par  un  bec  très  dé¬ 
primé  à  sa  base,  plus  large  que  haut ,  très 
fendu,  épais,  robuste,  caréné  en  dessus,  à 
mandibule  supérieure  échancrée  a  la  pointe  ; 
des  narines  linéaires,  obliques,  a  demi-cou¬ 
vertes  par  une  membrane  tendue  sur  les 
fosses  nasales;  des  tarses  courts,  robustes, 
nus,  annelés;  des  ailes  assez  longues,  poin¬ 
tues;  une  queue  presque  égale. 

Les  Rolles ,  par  leurs  formes  et  le  genre 
de  leur  plumage,  ont,  avec  les  Rolliers,  une 
analogie  telle,  que  Linné  et  Latham  avaient 
cru  devoir  les  ranger  parmi  ceux-ci  ;  cepen¬ 
dant  ils  s’en  distinguent  par  leur  bec  qui 
est  plus  déprimé,  plus  élargi  à  sa  base;  par 
leurs  ailes  plus  longues,  et  leurs  pieds  pro¬ 
portionnellement  plus  courts.  On  n’a  aucun 
renseignement  positif  sur  le  genre  de  vie 
des  Rolles;  «  cependant,  dit  Vieillot,  la 
grande  largeur  de  leur  bouche  me  fait  soup¬ 
çonner  que  leur  nourriture  principale  sont 
les  baies  qu’ils  avalent  entières  ,  et  les  In¬ 
sectes  qu’ils  happent  en  volant.  »  Il  est  d’ail¬ 
leurs  probable,  vu  les  grandes  affinités  qu’ils 
ont  avec  les  Rolliers,  que  leurs  mœurs,  leurs 
habitudes,  diffèrent  peu  de  celles  de  ces  der¬ 
niers. 


Les  Rolles  sont  des  Oiseaux  des  îles  in¬ 
diennes  de  la  Malaisie.  Tous  sont  remar¬ 
quables  par  la  fraîcheur,  le  moelleux  des 
couleurs  qui  les  parent,  et  parmi  lesquelles 
le  vert  d’eau  et  le  bleu  dominent. 

Vieillot  a  décrit  sept  espèces  de  Rolles  ; 
plusieurs  d’entre  elles  sont  purement  nomi¬ 
nales.  On  ne  connaît  bien  que  le  Rolle  de 
Madagascar,  Eurysl.  violaceus  Vieill.  (Le- 
vaill.,  Ois.  de  Paradis ,  pl.  34,  sous  le  nom 
de  grand  Rolle  violet)  ;  de  Madagascar. — Le 
Rolle  a  gorge  bleue  ,  Eurysl.  cyanocollis 
Vieill.  (Gai.  des  Ois.,  pl.  111),  dont  VEur. 
fuscicapillus  Vieill.  n’est  qu’un  double  em¬ 
ploi  ;  des  Indes  orientales. —Le  Petit  Rolle 
violet,  Eurysl.  purpurasceus  Vieill.  (Le- 
vaill.,  (Ois.  de  Paradis,  pl.  35),  auquel  il 
faut  rapporier,  selon  quelques  auteurs, 
VEur.  rubescens  de  Vieillot;  du  Sénégal. 

M.  Lesson  a  encore  rapporté  à  ce  genre 
une  espèce  à  laquelle  il  a  imposé  le  nom  de 
Colaris  leplosomus ,  et  que  M.  de  Lafres- 
naye  a  séparée  génériquement  sous  celui  de 
Brachypleracias  (Magas.  de  zool. ,  1834  , 
pl.  31  ).  (Z.  G.) 

IIOLLSER.  Coracias.  ois.  —  Genre  de 
l’ordre  dés  Passereaux,  de  la  famille  des  Co¬ 
races  de  Vieillot,  de  celle  des  Rolliers  de 
M.  Lesson,  et  de  la  sous-famille  des  Cora- 
cinées  de  G. -R.  Gray.  On  lui  assigne  pour 
caractères  :  Un  bec  plus  haut  que  large,  ro¬ 
buste,  droit,  convexe  en  dessus,  comprimé 
sur  les  côtés,  sans  échancrures  à  l’extrémité 
qui  est  recourbée;  des  narines  linéaires, 
s’ouvrant  obliquement  sur  les  côtés,  à  demi 
closes  en  dessus  par  une  membrane;  des 
tarjes  courts,  robustes,  annelés  ;  des  ailes 
allongées,  pointues,  a  deuxième  rémige  la 
plus  longue  ;  et  une  queue  égale  ou  chez  la¬ 
quelle  les  deux  rectrices  externes  se  termi¬ 
nent  en  brins  et  dépassent  les  autres. 

Considérés  dans  leurs  formes  générales  , 
dans  leurs  caractères  zoologiques,  dans  leur 
système  de  coloration,  les  Rolliers  présentent 
quelques  affinités  avec  les  Geais,  dont  ils  se 
distinguent  facilement  cependant  par  leurs 
narines  en  grande  partie  découvertes,  li¬ 
néaires  et.obliques,  tandis  qu’elles  sont  ar¬ 
rondies,  chez  les  Geais,  et  cachées  par  les 
plumes  du  front.  Sous  le  rapport  de  leur 
anatomie  ,  ils  offrent  des  particularités  qui 
semblent,  au  contraire,  les  rapprocher  des 
Martins-Pêcheurs  et  des  Pics  :  ainsi  ils  ont, 


ROL 


ROL 


193 


comme  ces  Oiseaux,  deux  échancrures  au 
sternum,  une  seule  paire  de  muscles  à  leur 
larynx  inférieur,  et  un  estomac  membra¬ 
neux. 

L’histoire  naturelle  des  Rolliers  est  fort 
peu  connue;  tout  ce  qu’on  a  fait  se  borne  à 
quelques  détails  concernant  l'espèce  que  pos¬ 
sède  l’Europe.  Plus  sauvage,  à  l’état  de  na¬ 
ture,  que  le  Geai  et  la  Pie,  sociable  seulement 
avec  ses  semblables,  le  Rollier  vulgaire  se 
tient  dans  les  bois  les  moins  fréquentés  et 
les  plus  épais.  Quoiqu’il  préfère  les  contrées 
montueuses,  cependant  il  n’est  pas  rare  de 
le  rencontrer  dans  les  forêts  en  plaine  dont 
le  terrain  est  sablonneux.  11  ne  se  montre  à 
découvert,  dans  les  champs  labourés  et  voi¬ 
sins  de  ses  retraites,  que  pour  y  chercher 
une  nourriture  qu’il  ne  peut  trouverailleurs. 
Du  reste,  quelque  part  qu’on  l’observe,  il  se 
montre  très  défiant;  aussi  est-il  difficile  de 
l’approcher. S’il  s’aperçoit  qu’on  le  poursuive, 
il  s’élève  à  une  très  grande  hauteur,  et  va 
toujours  se  percher  sur  des  arbres  isolés  ou 
bien  sur  la  cime  de  quelque  rocher  d’où  il 
peut  voir  facilement  toutce  qui  l’environne. 
Pris  jeune  et  élevé  en  captivité  ,  le  Rollier 
vulgaire  conserve  même,  en  partie,  son  ca¬ 
ractère  sauvage.  A  la  vérité,  il  saura  bien 
distinguer  la  personne  qui  prend  soin  de  lui  : 
il  viendra,  à  son  appel,  pour  recevoir  le 
manger  de  ses  mains  ;  se  placera  sans  crainte 
près  d’elle  ou  sur  elle;  mais  c’est  à  quoi  se 
borne  son  éducation.  Il  ne  devient  jamais  ni 
caressant,  ni  doux,  ni  familier,  s’éloigne 
lorsqu’on  veut  le  prendre,  ou  se  défend  avec 
son  bec. 

Si  l’on  en  juge  parce  qu’on  observe  chez 
les  individus  que  l’on  élève,  le  Rollier  vul¬ 
gaire  esl  <\' un  naturel  indolent  et  paresseux. 
Tranquille  à  la  place  où  il  semble  s’être  fixé, 
il  ne  l’abandonne  que  pour  chercher  sa  nour¬ 
riture  ou  pour  se  cacher  à  la  vue  d’un  objet 
qui  est  nouveau  pour  lui.  Il  marche  d’ail¬ 
leurs  difficilement  et  d’une  manière  gauche 
et  gênée,  ce  qui  est  dû  à  la  brièveté  de  ses 
pattes;  mais,  par  compensation,  il  vole  par¬ 
faitement  et  avec  beaucoup  de  légèreté. 

C’est  encore  en  observant  des  individus 
captifs  qu’on  peut  constater  que  le  Rollier 
vulgaire,  et  sans  doute  aussi,  la  plupart  de 
ses  congénères,  a  la  singulière  habitude, 
comme  les  Toucans,  les  Momots,  etc.,  de 
lancer  en  l’air  et  de  recevoir  dans  son  gosier 
T.  xi. 


l’aliment  qu’il  veut  déglutir.  Il  agit  de  la 
sorte  principalement  lorsqu’il  a  affaire  à  des 
animaux  vivants,  tels  que  des  Vers,  des  In¬ 
sectes  et  même  de  petites  Grenouilles.  Il  les 
saisit,  les  écrase  dans  son  bec,  les  jette  en¬ 
suite  en  l’air  plusieurs  fois  pour  les  recevoir 
dans  son  large  gosier.  Lorsque  le  morceau 
est  gros  ou  que  l’animal  remue  encore,  il  le 
frappe  fortement  contre  terre  ou  contre  son 
juchoir,  et  recommence  à  le  jeter  en  l’air 
jusqu’à  ce  qu’il  tombe  dans  un  sens  qui  en 
rende  la  déglutition  facile* 

La  nourriture  principale  des  Rolliers  con¬ 
siste  en  Insectes,  en  Vers  et  en  petits  Rep¬ 
tiles;  mais  il  paraîtrait  qu’au  besoin  ils 
mangent  aussi  des  matières  végétales,  telles 
que  des  racines  bulbeuses,  des  glands,  des 
grains  de  blé  et  des  baies  de  plusieurs  sortes. 
On  a  même  avancé  qu’ils  se  rabattaient 
quelquefois  sur  les  charognes.  A  l’automne, 
ils  deviennent,  dit-on,  très  gras  et  sont  alors 
un  fort  bon  manger.  Dans  les  Cyclades,  on 
les  recherche ,  à  cette  époque  ,  comme  une 
nourriture  excellente. 

On  ignore  complètement  quel  est  lemode 
de  nidification  des  Rolliers  étrangers.  Levail- 
lant  a  seulement  avancé  que  le  Coracias 
Bengalensis  construit  son  nid  sur  la  tête  du 
tronc  des  plus  grands  arbres,  qu’il  le  garnit 
de  plumes  en  dedans,  de  rameaux,  d’herbes 
et  de  mousses  entrelacés  au  dehors.  Quelques 
auteurs  ont  dit  la  même  chose  du  Rollier 
d'Europe;  mais  il  est  certain  qu’il  ne  niche 
pas  à  découvert,  mais  dans  les  trous  d’arbres 
ou,  à  défaut,  dans  ceux  qui  sont  creusés 
dans  le  sable  et  sur  les  flancs  des  rochers  les 
plus  escarpés.  Intérieurement,  son  nid  est 
composé  de  tiges  de  foin,  de  plumes  et  de 
poils.  La  ponte  est  ordinairement  de  quatre 
œufs  d’un  blanc  lustré  que  le  mâle  et  la  fe¬ 
melle  couvent  en  commun  pendant  dix-huit 
ou  vingt  jours.  Les  jeunes  n’acquièrent  les 
belles  couleurs  de  leur  plumage  qu’à  la  se¬ 
conde  année;  avant  cette  époque,  la  tête,  le 
cou  et  la  poitrine  sont  encore  teints  de  gris- 
blanc. 

Les  Rolliers  n’ont  d’autre  qualité  recom¬ 
mandable  que  la  beauté  de  leur  plumage; 
car  leur  voix,  forte  et  rauque,  n’est  qu’une 
sorte  de  croassement  que  l’on  peut  rendre 
par  les  mots  crag,  craag,  et  qu’ils  poussent 
en  relevant  la  tête. 

Les  Rolliers  appartiennent  à  l’Afrique  et 

25 


ROM 


194  ROL 

à  l’Asie  méridionale.  «  Il  paraît  certain,  dit 
Vieillot,  qu’il  ne  s’en  trouve  point  sur  le 
nouveau  continent.  »  Les  Oiseaux  d’Amé¬ 
rique  que  l’on  a  décrits  comme  tels  se  rap¬ 
portent  à  d’autres  genres. 

L’Europe  ne  possède  qu’une  seule  espèce, 
qui  est  le  Rollîer  vulgaire  ou  proprement 
dit,  Cor.  garrula  Linn.  (Buff.,  p l.  enl.  , 
486).  Cet  Oiseau  a  le  dessus  de  la  tête 
et  du  cou  d’un  bleu  clair  à  reflets  verts  ; 
le  dos  et  les  scapulaires  fauves;  les  petites 
couvertures  des*  ailes  d’un  bleu  violet  très 
éclatant;  les  parties  inférieures  d’un  bleu 
d’aigue-marine  plus  ou  moins  foncé,  se¬ 
lon  les  parties  ;  et  la  rectrice  externe  de 
chaque  côté  plus  longue  que  les  autres 
(mâle). 

Le  Rollier  vulgaire  se  trouve  en  Europe  et 
dans  la  partie  septentrionale  de  l’Afrique. 

Il  est  assez  commun  en  Allemagne  ,  en 
Suède;  passe  deux  fois  l’an  à  Malte,  au 
printemps  et  à  l’automne;  vient  nicher  en 
Sicile  où  il  se  montre  en  assez  grand  nom¬ 
bre,  et  visite  la  France  dans  ses  migrations. 
Dans  quelques  uns  de  nos  départements  op 
le  nomme  Geai  de  Strasbourg,  Pie  des  Bou¬ 
leaux  ,  Perroquet  d’Allemagne,  parce  qu’on 
suppose  que  c’est  de  là  qu’il  nous  arrive. 
M.  A.  Malherbe  le  dit  très  commun  en  Al¬ 
gérie,  au  mois  d’août ,  notamment  dans  la 
forêt  de  la  Calle. 

Nous  citerons  parmi  les  espèces  étrangè¬ 
res  le  Rollier  a  longs  brins,  Cor.  Abyssinica 
Gmel.  (Buff.,  pl.  enl .,  626  et  326),  dont  les 
Cor.  caudata  et  Senegala  ne  sont  que  de 
doubles  emplois;  de  l’Afrique.  — Le  Rollier 
vert,  Cor.  viridis  G.  Cuv.  (Vieill.,  Gül.  des 
Ois. ,  pl.  110) ,  des  Indes  orientales.  —  Le 
Rollier  a  ventre  bleu,  Cor.  cyanogasler  G. 
Cuv.  (Levaill. ,  Ots.  de  Paradis,  pl.  26),  de 
Java.  —  Le  Rollier  de  Temminck,  Cor .  Tem- 
minckii  Levaill.  (  Ois.  de  Paradis,  t.  III , 
pl.  G),  des  grandes  Indes.  —  Le  Rollier 
du  Bengale,  Cor.  Bengalensis  Gmel.  (Buff., 
pl.  enl.,  285),  du  Cap  et  du  Bengale. 

Quelques  auteurs  anciens  ont  encore  rangé 
parmi  les  Roliiers  des  Oiseaux  que  ies  orni¬ 
thologistes  modernes  ont  rapportés  à  d’autres 
genres.  Ainsi  le  Cor.  Sumatranus  Raffles  est 
un  Eurylaime  pour  M.  Temminck  ,  et  le 
type  du  genre  Corydon  pour  M.  Lesson.  — 
Le  Cor.  Sinensis  Lath.  se  rapporte,  selon  G. 
Cuvier,  aux  Merles,  et  aux  Pirolles  suivant 


M.  Lesson.  —  Le  Cor.  puella  Lath.  est  un 
Drongo  pour  M.  Temminck.— Les  Cor.  slre- 
pera  elvaria  sont  des  Cassicans  pour  G.  Cu¬ 
vier;  M.  Lesson  a  fait  du  premier  son  genre 
Réveilleur  ( Slrepera ). — Le  Cor.  vagabunda 
Lath.  est  une  Temia  pour  Vieillot. — Le  Cor. 
scutata  Shaw  appartient  ,  pour  M.  Tem¬ 
minck,  au  genre  Coracine,  et  au  genre  Piau- 
hau  pour  G.  Cuvier.  —  Enfin  le  Cor.  magna 
Gmel.  est  un  Habia  pour  Vieillot.  (Z.  G.) 

*  ÎIOLÏJIÎHS.  Coracias.  ois.  — Sous  ce 
nom,  M.  Lesson  (  Traité  d'ornithologie)  a 
établi,  dans  la  2e  section  de  ses  Passereaux 
(Conirostres) ,  une  famille  à  laquelle  il  donne 
pour  caractères  :  Un  bec  fort ,  comprimé  , 
crochu  au  bout,  élargi  .A  la  base;  des  na 
rines  oblongues  et  nues  ;  des  tarses  courts  ; 
un  plumage  rude,  et  peint  de  couleurs  mé¬ 
talliques.  Les  Oiseaux  qui,  pour  lui ,  font 
partie  de  cette  famille,  sont  les  Pirolles,  les 
Roliiers  et  les  Rolles.  (Z.  G.) 

ROLLINIA  (nom  propre).BOT.PH.  — Genre 
de  la  famille  des  Anonaeées,  tribu  des  Allo¬ 
uées,  établi  par  Saint-Hilaire  (F/or.  Brasil., 
I,  28,  t.  5).  Arbres  ou  arbrisseaux  du  Bré¬ 
sil.  Voy.  anonacées. 

HOIXllIXS.  ois.  —  Nom  générique  la¬ 
tin,  dans  Bonnaterre,  des  Roulouls.  (Z.  G.). 

ROM.  poiss. — Nom  vulgaire  du  Carrelet. 

ROMAINE,  bot.  fh.— Variété  de  Laitue. 
Voy.  ce  mot. 

* ROMALEA  (pwfAcJfo;,  fort),  ins.  — 
Genre  de  la  tribu  des  Acridiens  ,  groupe 
des  Truxalites ,  de  l’ordre  des  Orthoptères, 
établi  par  M.  Ser  vil  le  sur  quelques  espèces 
de  l’Amérique  septentrionale.  Les  Romalea 
se  font  remarquer  par  leurs  antennes  lon¬ 
gues,  épaisses,  filiformes,  composées  de  dix- 
sept  ou  dix-huit  articles,  leur  corselet  plan 
présentant  une  ligne  élevée,  etc.  Le  type 
est  le  B.  guttata  (  Gryllus  guttalus  Stoll , 
pl.  X  b,  fig.  34,  Romalea  microptera 
Serv.).  (Bl.) 

*ROM ALOCER A  (pwuaÀ/o; ,  fort;  x/paç, 
corne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  subpentamères,  de  la  famille  des 
Cycliques  et  de  la  tribu  des  Alticites,  formé 
par  Dejean  (Catal.,  3e  édit.,  p.  413),  et  dans 
lequel  l’auteur  a  introduit  deux  espèces  du 
Mexique  :  les  R.  forticornis  et  Dichroa 
Dej.  (C.) 

*  ROMAN  ÉSITE.  min.— Nom  donné  par 
M.  Salomon  à  l’Arsénio-Sidérite  de  M.  Du- 


ROM 


ROM 


195 


frénoy.  Voy .  fers  àrséniatés,  au  mot  fer. 

ROMANTZOWITE.  min.  - —  Synon.  de 
Grenat  brun.  Voy.  grenat. 

ROMANZOFFIA  (nom  propre),  rot.  ph. 
— Genre  de  la  famille  des  Hydroléacées,  éta¬ 
bli  par  Chamisso  (in  Nov.  Phys,  berol . ,  71, 
t.  14).  L’espèce  type,  Rom.  Unalaschensis , 
est  une  herbe  qui  croît  dans  les  vallées  de 
l'île  Unalasehka. 

ROMARIN.  JRosmarinus  (étymologie  la¬ 
tine  obscure,  Lin.),  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Labiées,  de  la  Diandrie  mono- 
gynie  dans  le  système  de  Linné.  Il  présente 
les  caractères  suivants:  Calice  campanulé, 
bilabié  ,  à  lèvre  supérieure  entière,  l’infé¬ 
rieure  bifide,  nu  intérieurement  à  la  gorge; 
corolle  à  tube  saillant  hors  du  calice,  glabre 
intérieurement,  à  limbe  divisé  en  deux  lè¬ 
vres  inégales,  la  supérieure  dressée,  échan- 
crée,  l’inférieure  présentant  trois  lobes  dont 
le  médian  est  très  grand  et  pendant;  deux 
étamines  fertiles,  ascendantes,  dépassant  la 
lèvre  supérieure  ,  à  filet  pourvu  près  de  sa 
base  d’une  dent  courte,  à  anthères  bilocu- 
laires,  divariquées-confluentes  ;  style  à  lobe 
supérieur  très  court.  Akènes  secs  ,  lisses. 
M.  Bentham  ( Labiat .,  p.  314)  assigne  à  ce 
genre  comme  l’un  de  ses  caractères  distinc¬ 
tifs  l’absence  complète  de  rudiments  des 
étamines  supérieures.  Or,  nos  propres  obser¬ 
vations  nous  ont  toujours  montré  ces  rudi¬ 
ments  très  visibles  encore  dans  la  fleur 
adulte  ou  presque  adulte,  et  situés  à  leur 
place  naturelle ,  c’est-à-dire  sous  chacun 
des  sinus  qui  séparent  la  lèvre  supérieure 
de  l’inférieure.  Ce  fait  devient  beaucoup 
plus  évident  lorsqu’on  suit  l’organogénie  de 
cette  fleur.  A  l’époque  où  les  étamines  ne 
sont  encore  qu’à  l’état  de  simples  mamelons 
un  peu  plus  qu’hémisphériques ,  on  trouve 
quatre  de  ces  organes  naissants  régulière¬ 
ment  alternes  avec  les  lobes  de  la  corolle 
naissante;  seulement  on  reconnaît  déjà  dès 
ce  moment  une  inégalité  prononcée  entre 
les  deux  paires  d’étamines;  celles  de  la 
paire  supérieure,  qui  ne  sont  pas  destinées 
à  se  développer,  se  montrent  déjà  notable¬ 
ment  plus  petites  que  celles  de  la  paire 
inférieure.  Le  genre  Romarin  ne  renferme 
qu’une  seule  espèce  ,  le  Romarin  officinal  , 
Rosmarinus  officinalis  Lin.  Cet  arbuste  est 
répandu  dans  les  diverses  parties  de  l’Europe 
méditerranéenne,  et  dans  l’Afrique  septen¬ 


trionale;  il  y  croît  naturellement  sur  les 
coteaux  arides  et  dans  les  endroits  pierreux. 
Il  forme  un  buisson  très  rameux  et  touffu, 
haut  d’un  à  deux  mètres  ;  ses  feuilles  sont 
sessiles,  linéaires,  très  entières,  roulées  en 
dessous  à  leurs  bords,  blanchâtres  inférieu- 

I 

rement;  ses  fleurs  sont  d’un  bleu  pâle  un 
peu  violacé ,  disposées  en  petites  grappes 
raccourcies,  axillaires;  elles  sont  accompa¬ 
gnées  de  bractées  ou  feuilles  florales  plus 
courtes  que  leur  calice.  Le  Romarin  est  une 
des  plantes  les  plus  aromatiques  de  la  fa¬ 
mille  des  Labiées  ;  il  renferme  en  abondance 
une  huile  volatile ,  l 'Essence  de  Romarin, 
liquide  incolore ,  qui  dépose  avec  le  temps 
un  dixième  de  son  poids  de  camphre  et  dont 
on  fait  usage  dans  la  parfumerie.  Cette  es¬ 
sence  formait  la  base  d’une  eau  de  toilette 
autrefois  fort  recherchée,  qui  portait  le  nom 
d'Eau  de  la  reine  de  Hongrie,  et  à  laquelle 
on  attribuait  des  propriétés  précieuses,  entre 
autres  celle  de  conserver  d’une  manière 
merveilleuse  la  fraîcheur  du  teint  ,  la  dou¬ 
ceur  de  la  peau.  Aujourd’hui  on  fait  entrer 
cette  même  essence  dans  la  préparation  de 
l’eau  de  Cologne.  Le  Romarin  est  employé 
en  médecine  comme  tonique,  cordial,  exci¬ 
tant,  etc.  On  l’administre  à  l’extérieur  en 
infusion,  pour  fomentations,  pour  bains 
fortifiants,  etc.  On  le  cultive  dans  les  jardins 
d’agrément,  et,  sous  le  climat  de  Paris,  on 
le  place  à  une  exposition  méridionale,  abri¬ 
tée  du  côté  du  nord.  On  le  multiplie  par 
boutures,  par  marcottes  et  par  éclats.  On  en 
possède  deux  variétés  à  feuilles  panachées 
de  blanc  et  de  jaune  ,  qui  sont  plus  jolies 
que  le  type,  mais  aussi  plus  délicates,  et 
qu’on  doit  tenir  en  orangerie  pendant  l’hi¬ 
ver.  (P.  D.) 

*  ROMÉINE  (dédié  à  Rorné  de  l’Isle). 
min. — Nouvelle  espèce  minérale,  établie  par 
M.  Damour  qui  en  a  fait  connaître  le  premier 
les  caractères  physiques  et  la  composition. 
C’est  un  Antimonite  de  Chaux  dans  lequel 
l'acide  contient  trois  fois  autant  d’oxygène 
que  la  base.  Ce  minéral  est  en  cristaux  très 
petits,  d’un  jaune  de  miel  ou  d’un  rouge 
hyacinthe,  qui  sont  des  octaèdres  à  base  car¬ 
rée,  de  1 10”  30'  à  la  base,  d’après  les  mesu¬ 
res  de  M.  Dufrénoy.  Ils  raient  le  verre  et 
sont  insolubles  dans  les  acides.  Fondus  sur 
le  charbon  avec  la  Soude,  ils  donnent  des 
globules  d’Àntirnoine  qui  produisent  une 


196 


RON 


RO  N 


fumée  blanche  et  épaisse.  On  trouve  cette 
substance  dans  ia  mine  de  Manganèse  de 
Saint-Marcel,  en  Piémont,  où  elle  forme  de 
petits  nids  dans  les  matières  qui  servent  de 
gangue  au  minerai;  elle  est  accompagnée  de 
Quartz,  d’Épidote  violette  et  de  Greenovite. 

(Del.) 

*ROMÏCIA.  mam.  —  Groupe  de  Chéi¬ 
roptères  désigné  par  M.  Gray  ( Mag .  de  zool. 
et  de  bot.,  Il,  1828),  et  qui  rentre  dans  le 
genre  Vespertilion.  Voy.  ce  mot.  (E.D.) 

EOMULEA,  Marat.  Dissert.  Rom.,  1772). 
bot.  ru. — Synonyme  de  Trichonema,  Ker. 

RONABEA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées-Cofféacées,  tribu  des 
Psychotriées,  établi  par  Aublet  (Grtùan.,  154, 
t.  59).  Arbrisseaux  de  la  Guiane.  Voy.  ru- 
biacées. 

RONCE.  poiss. —  Nom  vulgaire  d’une  es¬ 
pèce  de  Raie.  Voy.  ce  mot. 

RONCE.  Rubus.  bot.  ph.— Grand  genre 
de  la  famille  des  Rosacées,  de  l’Icosandrie 
polygynie  dans  le  système  de  Linné.  Il  est 
formé  d’espèces  le  plus  souvent  frutescentes, 
plus  rarement  herbacées,  en  général  sar- 
menleuses  et  armées  d’aiguillons,  qui  crois¬ 
sent  dans  toutes  les  contrées  tempérées, 
quelquefois  même  entre  les  tropiques.  Leurs 
feuilles,  simples  ou  composées,  sont  très 
polymorphes,  et  sont  accompagnées  de  sti¬ 
pules  adnées  au  pétiole;  leurs  fleurs,  géné¬ 
ralement  assez  grandes,  quelquefois  même 
assez  belles  pour  en  faire  des  plantes  d’or¬ 
nement,  sont  rarement  solitaires  et  le  plus 
ordinairement  réunies  en  grappes  simples  ou 
composées;  leur  calice  est  très  ouvert  et 
aplani,  quinquéfide,  non  accompagné  de 
bractées  et  persistant;  leurs  cinq  pétales 
sont  insérés  sur  le  calice  qu’ils  dépassent; 
leurs  étamines  sont  très  nombreuses  et  in¬ 
sérées  également  sur  le  calice;  leurs  pistils 
sont  nombreux,  libres  et  distincts,  portés 
sur  un  réceptacle  convexe,  et  chacun  d’eux 
est  composé  d’un  ovaire  uniloculaire,  nni- 
ovulé,  auquel  s’attache,  un  peu  au-dessous 
du  sommet,  un  style  terminé  par  un  stigmate 
simple  ou  presque  en  tête.  A  ces  pistils  suc¬ 
cèdent  tout  autant  de  petites  baies  groupées 
sur  un  réceptacle  conicjue  et  presque  charnu. 
Depuis  quelques  années  les  Ronces  d’Europe 
ont  été  étudiées  avec  un  soin  particulier  par 
divers  botanistes  ,  particulièrement  par 
MM.  Weihe  et  Nces  d’Esenbeck,  ainsi  que 


par  plusieurs  Aoristes  allemands.  11  est  ré¬ 
sulté  de  là  que  les  différences  nombreuses 
que  présentent  ces  plantes  éminemment 
polymorphes  ont  pris  dans  ces  travaux  ré¬ 
cents  une  valeur  très  grande  et,  nous  ne 
craignons  pas  de  le  dire  ,  exagérée;  que  des 
variétés,  même  des  sous-variétés,  ont  été 
élevées  au  rang  d’espèces.  Par  une  consé¬ 
quence  naturelle,  l’étude  des  Rubus  euro¬ 
péens  est  devenue  peu  à  peu  d’une  difficulté 
extrême,  même,  à  certains  égards,  presque 
insurmontable;  et,  aujourd’hui,  ce  genre 
tout  entier  attend  un  travail  monographique 
sérieux,  auquel  préside  une  critique  sévère, 
et  qui  réduise  à  leur  juste  valeur  les  dis¬ 
tinctions  spécifiques  proposées  dans  ces  der¬ 
niers  temps.  On  sent  que,  dans  un  ouvrage 
de  la  nature  de  celui-ci ,  nous  devons  nous 
attacher  seulement  à  ce  qu’il  y  a  de  plus 
positif  dans  la  science;  aussi,  pour  les  espè¬ 
ces  que  nous  aurons  à  mentionner,  suivrons- 
nous  la  manière  de  voir  adoptée  par  la  ma¬ 
jorité  des  botanistes  depuis  Linné. 

Parmi  ces  espèces,  nous  mettrons  au  pre¬ 
mier  rang,  à  cause  de  l’intérêt  qu’elle  pré¬ 
sente,  la  Ronce  framboisier,  Rubus  idœus 
Linn.,  si  connue  sous  le  seul  nom  de  Fram¬ 
boisier.  Elle  forme  un  buisson  à  jets  nom¬ 
breux,  peu  fournis  et  rameux,  glauques, 
chargés  d’aiguillons  faibles  et  droits;  ses 
feuilles  présentent  trois  ou  moins  fréquem¬ 
ment  cinq  folioles  ovales-oblongues,  aiguës, 
dentées,  cotonneuses-argentées  en  dessous  ; 
ses  fleurs,  blanches,  ont  leurs  pétales  dressés 
ou  connivents;  elles  donnent  un  fruit  bien 
connu  sous  le  nom  de  Framboise,  presque 
globuleux  dans  son  ensemble,  formé  par  la 
réunion  de  nombreuses  petites  baies  duve¬ 
tées  à  leur  surface,  d’une  odeur  suave,  d’un 
rouge  clair  dans  le  type,  jaunâtres  ou  blan¬ 
châtres  dans  une  variété.  Cette  espèce  croît 
naturellement  dans  les  lieux  boisés  et  mon- 
tueux  de  presque  toute  l’Europe  ;  aussi  sa 
culture  est-elle  très  facile.  Elle  a  lieu  en 
plein  champ  ou  dans  les  jardins,  et  on  lui 
consacre  généralement  la  portion  de  surface 
la  moins  utile,  soit  parce  que  c’est  un  bon 
moyen  d’en  tirer  parti,  soit  afin  d’éviter  les 
fâcheux  effets  que  cette  plante  produit  fré¬ 
quemment  sur  ses  voisines.  Le  Framboisier 
s’accommode  de  toute  espèce  de  terre;  ce¬ 
pendant  il  prospère  mieux  dans  un  sol  meu¬ 
ble  et  frais,  mais  non  humide,  et  à  une  ex- 


Il  ON 


RON 


197 


position  légèrement  ombragée.  Pour  que  ses 
fruits  ne  dégénèrent  pas,  il  est  indispensable 
de  le  changer  de  place  tous  les  trois  ans  en¬ 
viron.  On  le  multiplie  avec  la  plus  grande 
facilité  par  ses  nombreux  rejets  qu’on  arra¬ 
che  avec  leurs  racines,  à  la  fin  de  l’automne 
et  en  hiver,  et  qu’on  plante  en  rayons  es¬ 
pacés  d’environ  1  mètre  et  demi,  après  les 
avoir  réduits  à  4  ou  5  décimètres  de  lon¬ 
gueur.  A  la  même  époque,  on  supprime 
toutes  les  branches  qui  sont  mortes  après 
avoir  fructifié,  et  l’on  taille  celles  qui  n’ont 
pas  encore  fleuri  à  8  ou  10  décimètres  de 
hauteur.  La  Framboise  est  recherchée  pour 
son  parfum,  bien  qu’on  la  mange  et  qu’on 
l’emploie  rarement  seule;  on  la  mange  ha¬ 
bituellement  mêlée  aux  Fraises  et  à  la  Gro¬ 
seille.  On  en  prépare  des  confitures  excel¬ 
lentes;  mais  plus  ordinairement  on  s’en 
sert  pour  parfumer  celles  de  Groseilles, 
ainsi  que  des  glaces,  des  liqueurs,  etc.  On 
en  fait  également  des  pâtes  très  estimées. 
En  médecine,  en  emploie  le  sirop  de  Fram¬ 
boises  comme  rafraîchissant  pour  l’angine, 
le  scorbut,  etc. 

Dans  le  nord  de  l’Europe,  en  Suède,  en 
Laponie,  en  Finlande,  où  le  Framboisier 
manque,  on  emploie  en  guise  de  Framboises 
les  fruits  de  deux  petites  espèces  herbacées, 
à  tige  uniflore  et  sans  épines;  ce  sont  le 
Rubus  arc  tic  us  Linn.,  et  le  Rubus  Chamæ- 
rnorus  Linn.  ;  le  premier  à  feuilles  ternées, 
le  second  à  feuilles  simplement  lobées.  Le 
fruit  du  premier  est  rougeâtre,  celui  du  se¬ 
cond  jaunâtre.  Les  habitants  de  ces  contrées 
en  préparent  une  sorte  de  liqueur  alcoolique 
qu’ils  estiment  beaucoup.  Ils  emploientaussi 
leurs  feuilles  en  place  de  Thé.  La  Ronce  arc¬ 
tique  est  quelquefois  cultivée  dans  nos  jar¬ 
dins. 

On  trouve  partout,  en  Europe,  la  Ronce 
frutescente,  Rubus  fvuticosus  Linn,,  espèce 
extrêmement  polymorphe  et  sur  laquelle  ont 
principalement  porté  les  travaux  que  nous 
avons  déjà  signalés.  Aussi  trouvons-nous 
maintenant,  dans  certains  ouvrages,  celte 
espèce  subdivisée  en  plusieurs,  et  dans  d’au¬ 
tres  ,  où  elle  est  conservée  comme  unique  , 
nous  la  voyons  divisée  en  plusieurs  variétés 
et  sous-variétés.  Les  fruits  de  cette  Ronce, 
arrivés  à  leur  parfaite  maturité,  sont  assez 
agréables  à  manger  ;  on  les  vend  quel¬ 
quefois  sur  les  marchés,  dans  nos  départe¬ 


ments  méridionaux.  Néanmoins  ils  sont,  en 
général,  peu  recherchés,  parce  qu’on  les  ac¬ 
cuse  de  donner  les  fièvres.  Ils  sont  connus 
vulgairement  sous  le  nom  de  Mûres  de  Ronce. 
Leur  couleur  est  un  pourpre  très  foncé  et 
presque  noir;  cependant  on  en  cultive  une 
variété  à  fruits  blancs.  Les  feuilles  de  cette 
plante  sont  assez  fortement  astringentes  ; 
pour  ce  motif,  on  emploie  quelquefois  leur 
décoction  en  médecine.  La  Ronce  frutescente 
est  devenue  une  espèce  d’ornement.  Ses 
fleurs,  blanches  ou  rosées,  doublent  facile¬ 
ment,  même  à  l’état  sauvage,  et  de  là  sont 
nées  deux  très  jolies  variétés  à  fleurs  doubles, 
semblables  à  de  petites  Roses,  qui  produisen  t 
un  très  bel  effet.  Ces  fleurs  se  succèdent 
pendant  tout  l’été  et  jusqu’à  l’automne.  On 
en  possède  aussi  une  variété  sans  aiguil¬ 
lons. 

Une  des  plus  belles  espèces  de  Rubus  est 
la  Ronce  odorante,  Rubus  odoralus  Linn., 
qui  est  souvent  cultivée  dans  les  jardins  sous 
le  nom  de  Framboisier  du  Canada.  C’est  un 
arbuste  originaire  du  Canada,  à  tige  droite, 
rameuse,  inerme;  à  grandes  feuilles,  sim¬ 
ples,  quinquélobées  ,  bordées  de  dents  iné¬ 
gales;  à  pétioles,  pédoncules  et  calices  char¬ 
gés  de  poils  glanduleux  qui  sécrètent  une 
substance  agréablement  odorante;  à  belles 
fleurs  roses,  odorantes,  portées  en  assez 
grand  nombre  au  sommet  des  rameaux. 
A  ces  fleurs  succèdent  des  fruits  semblables 
à  des  Framboises.  On  possède,  dans  les  jar¬ 
dins,  une  variété  de  cette  plante  à  fleurs 
blanches,  plus  grandes  que  dans  le  type.  La 
Ronce  odorante  se  multiplie  aisément  par 
semis  et  par  rejets.  Elle  demande  une  terre 
fraîche  et  une  exposition  un  peu  couverte. 

(P.  D.) 

RONCETTE.  ois.  —  Nom  vulgaire  du 
Traquet. 

RONDACHINE,  Bosc.  bot.  ph.— Synon. 
de  Brasenia,  Schreb. 

RONDELETIA  (nom  propre),  bot.  ru. — 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées-Cincho- 
nacées,  tribu  des  Hédyotidées,  établi  par 
Plumier  {Gen.  15,  t.  12).  L’espèce  type, 
Rondeletia  Americana  Plum.,est  un  arbris¬ 
seau  qui  croît  dans  les  Antilles  et  sur  le 
continent  de  l’Amérique  méridionale. 

RONDELETTE  et  RONDELLE,  bot. 
pu.— Noms  vulgaires  de  V Asarum  Europœum 
Voy.  ASARET. 


198 


RON 


RON 


RONROTE.  bot.  ph.— Nom  vulgaire  du 

Glechoma  hederacea. 

RONGEURS.  Glires.  màm.  —  Linné  ap¬ 
pelait  Glires  ,  et  l’on  nomme  en  français 
Rongeurs,  un  ordre  de  Mammifères  dont  le 
caractère  le  plus  facile  à  saisir  est  de  n’avoir 
que  deux  sortes  de  dents,  savoir:  les  deux 
grandes  incisives,  et,  le  plus  souvent,  trois 
ou  quatre  paires  de  molaires  uniformes  à 
chaque  mâchoire.  Ces  animaux  sont  les  Écu¬ 
reuils  ,  les  Rats ,  les  Gerboises  ,  les  Porcs- 
Épics,  les  Chinchillas,  les  Cabiais  et  les  La¬ 
pins.  Ils  forment  dans  la  classe  des  Mammi¬ 
fères,  à  laquelle  ils  appartiennent,  un  groupe 
adopté  par  la  très  grande  majorité  des  na¬ 
turalistes,  et  qui  est,  en  effet,  des  plus  na¬ 
turels. 

Au  caractère  presque  décisif  que  nous 
avons  signalé  ,  il  faut  cependant  en  ajouter 
quelques  autres ,  sans  lesquels  la  définition 
des  Rongeurs  resterait  incomplète. 

Ces  Mammifères  sont  tous  pourvus  d’un 
placenta  avant  leur  naissance,  et  ce  placenta 
est  discoïde  comme  celui  des  Primatès,  des 
Chéiroptères  et  des  Insectivores;  ils  sont 
onguiculés  ,  et  leurs  pouces  ,  soit  aux  pattes 
antérieures  ,  soit  aux  postérieures  ,  ne  sont 
pas  susceptibles  d’être  opposés  aux  autres 
doigts  ;  leur  cerveau  n’a  que  fort  peu  ,  ou 
bien  il  manque  le  plus  souvent  de  circonvo¬ 
lutions  ;  leurs  lobes  olfactifs  ont  un  dévelop¬ 
pement  assez  considérable  quoique  moindre 
que  celui  des  hémisphères  cérébraux  ,  et  il 
en  est  de  même  de  leurs  tubercules  quadri¬ 
jumeaux;  leur  corps  calleux  est,  au  con¬ 
traire,  fort  étroit;  leurs  mamelles  sont  pec- 
toro-abdominales  ou  simplement  abdomi¬ 
nales;  la  verge  des  mâles  n’est  pas  envelop¬ 
pée  d’un  fourreau  extérieur,  et  leurs  testi¬ 
cules  ne  descendent  pas  dans  une  bourse 
scrotale.  Ajoutons  que  les  Rongeurs  sont 
des  animaux  instinctifs,  ce  qui  est  en  rapport 
avec  la  forme  de  leur  cerveau,  et  qu’ils  sont 
herbivores;  que  leur  estomac  est  simple,  et 
que  leur  cæcum  a  un  grand  développement. 

Si  nous  examinons  avec  plus  d’attention 
les  Rongeurs  sous  les  différents  points  de 
vue  auxquels  leur  étude  peut  donner  lieu, 
cet  examen  montrera  des  particularités  qui, 
sans  avoir  la  valeur  caractéristique  de  celles 
que  nous  venons  de  signaler,  n’en  sont  pas 
moins  intéressantes  pour  le  naturaliste. 
Aussi  passerons-nous  en  revue  les  principaux 


systèmes  d’organes  et  les  principales  fonc¬ 
tions  de  ces  animaux.  Vicq-d’Azyr  a  réuni 
dans  son  Système  anatomique  de  V Encyclo¬ 
pédie  tous  ceux  que  l’on  avait  publiés  de  son 
temps  ;  d’autres  sont  consignés  dans  les 
Leçons  d’anatomie  publiées  par  G.  Cuvier 
et  ses  collaborateurs,  dans  les  Proceedings  de 
la  Société  zoologique  de  Londres  et  dans 
quelques  autres  recueils. 

Les  Rongeurs  vivent  de  graines,  de  fruits, 
d’herbes  et  d’écorces  ou  de  racines;  quel¬ 
ques  uns  mangent  aussi  des  Insectes  et 
même  de  la  chair.  Ces  diverses  spécialités 
de  régime  sont  traduites  par  des  particula¬ 
rités  de  leurs  dents  molaires  et  de  leur  canal 
intestinal.  Celui-ci  est  plus  long  et  plus 
compliqué  chez  ceux  qui  sont  plus  herbivo¬ 
res  ;  le  cæcum  des  Lapins  ainsi  que  celui 
des  Cabiais  est  surtout  remarquable  par  son 
grand  développement.  La  petite  tribu  des 
Loirs  ou  Myoxins  manque  absolument  de 
cæcum  ,  mais  c’est  le  seul  groupe  des  Ron¬ 
geurs  qui  soit  dans  ce  cas.  Dans  tous  les  au¬ 
tres  il  existe,  et  souvent  sa  capacité  surpasse 
beaucoup  celle  de  l’estomac.  Les  Castors,  qui 
mangent  des  substances  plus  dures  et  pres¬ 
que  ligneuses ,  telles  que  des  écorces  et  de 
jeunes  tiges  de  Saules,  ont  l’estomac  précédé 
d’un  ventricule  succenturié  fort  bien  carac¬ 
térisé  ,  et  dont  les  cryptes  mucipares  sont 
même  fort  développés. 

Voici  quelques  mesures  du  canal  intesti¬ 
nal  prises  chez  divers  Rongeurs  :  Écureuil 
commun,  2,894  ;  Ptéromys  éclatant,  3,424  ; 
Marmotte  des  Alpes,  3,834;  Loir,  0,810; 
Souris,  0,533;  Rat  noir,  1,192;  Surmulot, 
2,234;  Rat  d’eau,  1,242  ;  Zemmi,  1,592  ; 
Oryctère  des  Dunes,  1,580;  Porc-Épic, 
7,639;  Capromys  ,  5,480;  Paca,  5,680; 
Agouti,  5,470;  Cochon  d’Inde,  3,029;  La¬ 
pin  sauvage,  1,598;  Lapin  domestique, 
4,650;  Lagomys,  1,868. 

Le  foie  des  Rongeurs  est  assez  volumi¬ 
neux.  Il  ne  présente  rien  de  particulier  si 
ce  n’est  chez  les  Capromys  et  les  Plagiodon- 
tes  ,  chez  lesquels  il  offre  la  singulière  par¬ 
ticularité  que  ses  divisions  sont  partagées  en 
un  nombre  considérable  de  petits  lobules 
grenus  qui  lui  donnent  une  apparence  toute 
spéciale. 

Les  grandes  incisives  des  Rongeurs  leur 
permettent  de  couper  avec  facilité  les  sub¬ 
stances  dont  ils  veulent  se  nourrir  ;  elles 


BON 


•  RON 


199 


leur  servent  aussi  de  moyen  de  défense. 
Conformément  à  l’usage  qu’ils  doivent  en 
faire  ,  ces  dents  sont  plus  ou  moins  appoin- 
ties  à  leur  sommet ,  ou  bien  en  biseau  et 
tranchantes.  Celles  de  quelques  genres  sont 
marquées  d’un  ou  de  deux  sillons  longitudi¬ 
naux,  soit  aux  deux  mâchoires,  soit  à  la  su¬ 
périeure  seulement.  Ce  dernier  cas  est  le 
plus  fréquent.  Les  Gerbil les,  les  Otomys,  les 
Ascomys,  les  Aulacodes,  les  Lapins  et  quel¬ 
ques  autres  ont  les  incisives  sillonnées.  Les 
Lapins,  et  tous  les  Rongeurs  de  la  même  fa¬ 
mille  qu’eux  ,  ont ,  en  outre  ,  des  incisives 
ordinaires  à  la  mâchoire  supérieure  ,  une 
paire  d’incisives  plus  petites  cachées  derrière 
celles-ci.  Cette  disposition  leur  a  fait  donner 
par  Illiger  le  nom  de  Duplicidentala.  Les  in¬ 
cisives  supérieures  desRongeurs  sont  implan¬ 
tées  dans  l’os  incisif  ou  intermaxillaire  ; 
mais  elles  plongent  plus  ou  moins  profon¬ 
dément  dans  l’os  maxillaire.  On  en  a  quel¬ 
quefois  conclu  que  ces  dents  étaient  des  ca- 
nines  et  non  des  incisives;  mais  il  faut  re¬ 
marquer  que  les  dents  étant  des  organes 
phanéiques  enchâssés  dans  des  os,  elles  ap¬ 
partiennent  à  l’os  par  lequel  la  muqueuse 
s’enfonce  en  forme  de  crypte  pour  loger  leur 
bulbe,  et  cet  os  est  bien  ici  l’incisif.  Les 
incisives  inférieures  s’enfoncent  bien  plus 
avant  dans  les  mandibulaires,  puisque  dans 
certaines  espèces  elles  passent  sous  la  série 
des  molaires,  et  vont  faire  saillie  par  le  bout 
postérieur  de  leur  racine  au-delà  des  molai¬ 
res  elles-mêmes.  Personne  cependant  n’a 
songe  à  voir  des  molaires  dans  ces  incisives, 
qu’on  a  quelquefois  aussi  appelées  des  cani¬ 
nes.  Les  dents  antérieures  des  Rongeurs  sont 
donc,  malgré  leur  grand  développement, 
des  incisives,  tout  autant  que  celles  qui  con¬ 
stituent  les  défenses  des  Proboscidiens.  Ces 
incisives,  chez  les  Rongeurs ,  poussent  pen¬ 
dant  toute  la  durée  de  la  vie;  mais  elles 
s’usent  constamment  aussi,  et  elles  gardent 
à  peu  près  la  même  dimension  à  tous  les 
âges.  Toutefois  ,  lorsqu’elles  ne  portent  pas 
les  unes  sur  les  autres  par  leur  couronne  ou 
qu’elles  manquent  en  partie,  celles  qui  res¬ 
tent  ou  celles  qui  ne  s’usent  pas  continuant 
à  pousser,  elles  prennent  l’apparence  de  dé¬ 
fenses  plus  ou  moins  longues  ,  suivant  que 
la  vie  se  prolonge  plus  ou  moins.  On  a  sur¬ 
tout  constaté  ce  fait  sur  des  Lapins  ,  et 
même  sur  des  Rats.  Aucun  Rongeur  n’a  de 


canines,  et  il  y  a  toujours  entre  leurs  inci¬ 
sives  et  leurs  molaires  une  barre  ou  espace 
vide  assez  considérable,  qui  fournit  l’un  des 
caractères  par  lesquels  on  les  distingue  des 
Monodelphes  insectivores. 

Leurs  molaires  affectent  quelques  varia¬ 
tions  de  forme  ,  de  disposition  et  de  nom¬ 
bre  ;  celles  des  Écureuils  ,  des  Marmottes  et 
des  genres  voisins  ont  des  tubercules  plus 
ou  moins  semblables  à  ceux  de  certains  Pri¬ 
mates,  principalement  des  Primates  améri¬ 
cains  ,  et  même  des  Carnassiers  omnivores; 
la  plupart  des  Sciuriens  sont,  en  effet,  des 
frugivores;  celles  des  Rats,  qui  sont  plus 
franchement  omnivores,  sont  aussi  tubercu¬ 
leuses,  mais  les  inégalités  de  l’émail  y  sont 
plus  marquées  :  dans  beaucoup  de  cas,  chez 
ceux  qui  sont  franchement  herbivores  ,  lՎ 
mail  forme  des  replis  qui  donne  à  la  dent 
l’apparence didyme  ou  bien  festonnée;  d’au¬ 
tres  fois,  ces  replis  sont  multiples  dans  la 
substance  de  l’ivoire,  et  la  dent  est  alors 
compliquée  à  la  manière  de  celle  des  Cas¬ 
tors,  des  Porcs-Épics,  des  Agoutis  et  de 
beaucoup  d’autres.  Dans  un  grand  nombre 
de  ces  Rongeurs,  les  replis  de  l’émail  ont 
une  forme  différente  à  la  mâchoire  supé¬ 
rieure  et  à  l’inférieure;  les  espèces  de  la 
famille  des  Lapins  ont  une  forme  de  mo¬ 
laires  toute  différente.  Le  nombre  de  ces 
dents  n’est  pas  non  plus  le  même  chez  eux 
que  chez  les  autres  ;  ils  en  ont  six  paires 
ou  cinq  seulement  à  la  mâchoire  supé¬ 
rieure  et  cinq  à  l’inférieure.  Les  Rongeurs 
des  autres  familles  n’ont  jamais  que  quatre 
ou  trois  paires  de  molaires  aux  deux  m⬠
choires  ,  sauf  certains  genres  d'Écureuils  et 
les  Marmottes,  qui  ont  supérieurement  en 
avant  de  leurs  quatre  molaires  une  petite 
dent  gemmiforme.  L’Hydromys  de  la  Nou¬ 
velle  Hollande  est  de  tous  les  Rongeurs  le 
seul  qui  n’ait  que  deux  molaires.  Quelques 
espèces  ont  quatre  molaires  supérieures  et 
trois  inférieures;  mais,  en  général,  le  nom¬ 
bre  des  inférieures  est  égal  à  celui  des  su¬ 
périeures. 

On  cite,  parmi  les  autres  Mammifères,  le 
Chéiromys,  le  Daman  et  lePhascolome, comme 
se  rapprochant  des  Rongeurs  par  leur  forme 
dentaire.  Ces  animaux  et  surtout  les  deux 
premiers  on  t  même  été  classés  par  des  auteurs 
célèbres  parmi  les  Mammifères  dont  nous 
traitons  ici.  Pallas  a  mis  le  Daman  dans  le 


200 


R  ON 


genre  Çavidj  G.  et  b.  Cuvier  ont  fait  du 
Chéiromys  un  genre  de  Sciuriens.  Ces  opi¬ 
nions  sont  aujourd’hui  abandonnées  ;  à  plus 
forte  raison  en  est-il  de  même  pour  lesNoc- 
tilions,  genre  de  Chéiroptères  propres  à  l’A¬ 
mérique  méridionale,  que  Linné  avait  pen¬ 
dant  quelque  temps  classé  parmi  les  Glires. 

On  ne  connaît  pas  encore  la  dentition  de 
lait  de  tous  les  Rongeurs,  et  l’on  n’a  pas 
constaté  si  ces  animaux  remplacent  leurs  in¬ 
cisives  ;  ce  qui  ne  pourrait  avoir  lieu  que 
pendant  la  vie  intra-utérine. 

«  Il  paraît,  dit  M.  Laurillard,  dans  V Ana¬ 
tomie  comparée  de  Cuvier,  que  le  développe¬ 
ment  et  l’éruption  des  premières  dents  est 
extrêmement  précoce  dans  les  Rongeurs,  et 
qu’ils  perdent  déjà  leurs  incisives  de  lait 
pendant  la  vie  intra-utérine. 

»  Ceux  qui  n’ont  que  quatre  mâchelières, 
n’ont  que  la  première  qui  soit  remplacée. 
M.  Cuvier  a  constaté  que  cette  dent  de  lait 
tombait  avant  la  naissance,  dans  le  Cochon 
d’Inde.  Le  Castor,  le  Porc-Épic,  le  Paca, 
l’Agouti,  n’ont  de  même  qu’une  mâchelière 
de  lait  et,  par  conséquent,  une  seule  de  rem¬ 
placement  qui  ressemble  pour  le  dessin  de 
sa  couronne  à  celle  à  laquelle  elle  succède. 

»  Lorsqu’il  y  a  plus  de  quatre  molaires,  il 
y  en  a  plus  d’une  qui  change.  Ainsi  les  Liè¬ 
vres  en  ont  trois  en  haut  qui  changent  sur 
six  qu’ils  devraient  avoir,  et  deux  (sur  cinq) 
en  bas.  Dans  ceux  qui  n’ont  que  trois  molai¬ 
res,  il  se  pourrait  faire  qu’aucune  ne  fût 
changée.  » 

Nous  avons  dit  que  beaucoup  de  Sciuriens 
avaient  cinq  molaires  supérieures.  Ces  ani¬ 
maux  remplacent  deux  paires  de  molaires 
supérieures. 

Les  Rongeurs  ont  des  modes  de  locomotion 
très  variés.  Beaucoup  d’entre  eux  sont  essen¬ 
tiellement  organisés  pour  la  course  ou  la 
marche  à  la  surface  du  sol ,  et  on  les  a  nom¬ 
més  marcheurs.  Beaucoup  d’entre  eux  sau¬ 
tent  avec  plus  ou  moins  de  facilité;  mais  il 
en  est,  comme  les  Gerboises,  chez  lesquels 
les  membres  postérieurs  ont  un  très  grand 
développement.  Les  métatarsiens  des  Ger¬ 
boises  sont  longs  comme  le  tarse  des  Oiseaux 
et  de  même  réunis  en  un  seul  os  en  canon 
qui  porte  les  doigts.  Les  Sciuriens ,  les 
Loirs,  etc.,  ont,  au  contraire,  une  grande 
aptitude  pour  grimper,  et  ils  vivent  princi¬ 
palement  sur  les  arbres.  Les  Sciuroptères  et 


R  ON 

les  Pteromys,  de  la  famille  des  Sciuridés, 
et  l’Anomalure  qui  paraît  voisin  des  Loirs, 
ont,  comme  les  Galéopithèques  et  les  Pha- 
langers  volants,  des  membranes  étendues  sur 
les  flancs  entre  les  membres  ;  ils  ne  volent 
pas  aussi  bien  que  les  Chauves-Souris  ;  mais 
ils  peuvent  très  bien,  aidés  de  ces  parachutes, 
voler  ou  s’élancer  d’un  arbre  à  un  autre.  Les 
Coendous  ont  la  queue  prenante  et  les  pattes 
profondément  modifiées  pour  leur  permettre 
de  grimper  plus  facilement.  Beaucoup  d  es¬ 
pèces  sont,  au  contraire,  souterraines,  comme 
les  Pseudostomes,  les  Aspalax,  les  Bathyer- 
gues  et  plusieurs  encore,  mais  elles  le  sont 
plus  ou  moins  et,  chez  celles  qui  le  sont  au 
plus  haut  degré,  la  queue  est  courte  ou 
nulle;  les  membres,  principalement  les  an¬ 
térieurs,  sont  trapus  et  armés  d’ongles  falci- 
formes  ;  les  oreilles  externes  sont  petites  ou 
nulles,  et  les  yeux  n’ont  plus  qu’un  faible 
développement.  Ceux  des  Zemmis  et  des 
Zokors  sont  réduits  à  un  petit  bulbe  grani- 
forme,  et  la  peau  passe  au-devant  d’eux  sans 
leur  fournir  d’ouverture  palpébrale.  Enfin, 
il  y  a  des  Rongeurs  aquatiques,  et,  suivant 
que  l’on  étudie  telle  ou  telle  espèce  ayant  ce 
genre  de  vie,  on  constate  que  son  organisa¬ 
tion  y  est  plus  ou  moins  appropriée.  De  même 
qu’il  y  a  des  Rongeurs  arboricoles ,  coureurs 
ou  souterrains, de  plusieurs  familles, de  même 
aussi  il  y  en  a  d’aquatiques  quiappartiennent 
à  des  groupes  assez  différents. 

Le  Castor  est,  suivant  nous,  le  représen¬ 
tant  aquatique  des  Sciuridés,  comme  les 
Écureuils ,  les  Pteromys,  les  Marmottes  et 
les  Rats  à  bourse  en  sont  des  représentants 
affectés  à  d’autres  genres  de  vie;  l’Ondatra 
et  le  Rat  d’eau  sont  des  Campagnols  aqua¬ 
tiques  ;  l’Hydromys,  qui  a  les  mêmes  habitu¬ 
des,  appartient,  au  contraire,  au  grand  genre 
des  Rats,  et  le  Myopotame  ou  Coypou  de  la 
Plata  et  de  quelques  autres  rivières  de  l’A¬ 
mérique  méridionale,  est  un  genre  très  voi¬ 
sin  des  Capromys  et  surtout  des  Plagiodontes 
qui  sont  terrestres.  Le  genre  de  vie  aquati¬ 
que  est  démontré  morphologiquement  par 
des  pieds  plus  ou  moins  palmés  et  une  queue 
aplatie  ou  comprimée.  Les  habitudes  arbo¬ 
rescentes  sont  propres  aux  animaux  dont  la 
queue  forme  un  panache  plus  ou  moins 
fourni,  dont  les  yeux  sont  plus  grands, dont 
le  corps  est  svelte  et  les  ongles  en  général 
recourbés. 


bon 


201 


Nous  avons  dit  quel  était  l’extérieur  des 
animaux  qui  fouissent;  ceux  qui  sautent  ont, 
comme  les  Tarsiers,  les  Macroscélides ,  les 
Kanguroos,  etc.,  dans  d’autres  ordres,  lu 
queue  longue,  les  pieds  de  devant  courts,  et 
ceux  de  derrière,  au  contraire,  fort  longs. 

L’ostéologie  des  Rongeurs  mérite  d’être 
étudiée  avec  soin  et  fournit  des  caractères 
précis  pour  la  distinction  des  genres  ,  la  re¬ 
connaissance  des  espèces  fossiles  et  la  clas¬ 
sification. 

Les  Rongeurs  sont  pour  la  plupart  très 
productifs  et  très  portés  à  la  copulation.  Le 
nombre  de  leurs  mamelles  varie.  Les  Cochons 
d'Inde,  quoique  multipares,  n’en  ont  que 
deux  qui  sont  inguinales;  les  Écureuils  en 
ont  jusqu’à  dix  qui  sontpectoro-abdominales. 
Les  mâles  d’un  grand  nombre  de  genres  ont 
le  gland  armé  d’épines,  de  pointes  aciculai  ■ 
res,  de  scies  dentées  et  d’autres  pièces  dures 
destinées  à  retenir  la  femelle  pendant  le 
rapprochement  des  sexes. 

Le  pelage,  habituellement  doux  et  moel¬ 
leux,  est  cependant  épineux  à  des  degrés  as¬ 
sez  divers  dans  un  grand  nombre  d’espèces. 
Les  poils,  déjà  raides  dans  le  Perchai,  sont 
subépineux  dans  le  Rat  du  Caire  et  les  au¬ 
tres  Acomys,  quoique  épineux  dans  beau¬ 
coup  d’Echimys,  et  en  véritables  piquants 
plus  longs  que  ceux  d’aucun  autre  Mammi¬ 
fère,  chez  les  Porcs-Épics.  Les  Rongeurs  à 
poils  doux  ont  souvent  des  couleurs  agréa¬ 
bles,  quoique  sans  variétés  bien  remarqua¬ 
bles  ni  mélanges,  du  moins  dans  la  majorité 
des  cas  ;  le  fauve,  le  gris,  le  roux  et  le  brun, 
dans  leurs  diverses  nuances,  leur  fournissent 
leurs  principales  teintes.  Diverses  espèces 
donnent  des  fourrures  recherchées  :  tels  sont 
principalement  les  Écureuils  Petit-Gris  des 
États-Unis  (Sciurus  cinereus ),  le  Chinchilla 
du  Pérou  et  du  Chili  ( Chinchilla  lanigera )  et 
divers  Lièvres  ou  Lapins,  surtout  le  Lepus 
variabxlis  qui  devient  blanc  en  hiver,  comme 
l’Hermine,  et  la  remplace  au  palais,  dans 
l’université  et  ailleurs. 

Le  Castor  est  recherché  par  les  fourreurs, 
et  l’Amérique  septentrionale  en  fournit  cha¬ 
que  année  un  grand  nombre  de  peaux.  Le 
Myopotame  (Myopolamuscoypus)}de\(x  Plata, 
sert  aux  mêmes  usages  ;  on  l’emploie  plus 
fréquemment  encore. 

L’ordre  des  Rongeurs  a  fourni  à  la  do¬ 
mesticité  deux  de  ces  espèces  auxquelles  leur 


peu  d’intelligence  ne  permet  pas  d’accor¬ 
der  autant  de  liberté  qu’aux  Ruminants  et 
aux  Pachydermes  domestiques.  Le  Lapin  et 
le  Cochon  d'Inde  sont  captifs  dans  nos  habi¬ 
tations.  Le  premier,  qu’on  appelle  Lepus 
cuniculus,  est  souvent  décrit  comme  une 
variété  de  Lapin  de  garenne;  mais  il  est  très 
probablement  d’une  autre  espèce  que  ce  der¬ 
nier;  aussi  l’appelons-nous  Lepus domesticus. 
On  en  distingue  plusieurs  variétés.  Le  Cochon 
d’Inde,  au  contraire,  dont  nous  avons  traité 
longuement  à  l’article  cobaye  de  ce  Diction¬ 
naire,  est  une  espèce  de  la  famille  américaine 
des  Cavia.  Il  provient  probablement  du  Pé¬ 
rou;  on  ignore  encore  de  quelle  espèce  sau¬ 
vage  d’Apéréa  il  provient,  et  il  paraît  très 
probable  que  ce  n’est  ni  du  Cavia  flavidens, 
ni  de  VAperea;  il  est  certain  qu’il  ne  descend 
pas  non  plus  du  Cavia  austraiis.  On  pourrait 
très  certainement  avec  du  soin  rendre  éga¬ 
lement  domestiques  les  Agoutis,  le  grand 
Cabiai,  le  Paca  et  quelques  autres  espèces  de 
Rongeurs.  Ceux  dont  nous  venons  de  rappe¬ 
ler  les  noms  appartiennent  à  l’Amérique 
méridionale,  comme  notre  Cochon  d’Inde. 
Les  Romains  élevaient  des  Loirs  en  captivité, 
et  les  servaient  sur  les  meilleures  tables  après 
les  avoir  engraissés. 

Contrairement  aux  errements  suivis  par 
les  naturalistes  actuels,  Linné  n’admettait 
parmi  ses  Rongeurs  qu’un  très  petit  nombre 
de  genres. Voici  les  noms  de  ceux  dont  il  est 
question  dans  l’édition  du  Systema  naturœ 
publiée  par  Gmelin  : 

Hyslrix  (4  espèces).  —  Cavia  (8  espèces). 
— -  Castor  (2  espèces  ;  la  deuxième  est  le  C. 
hindobrius  de  Molina,  qui  est  très  probable¬ 
ment  le  Myopotame,  quoique  M.  Gay  en  ait 
fait  dernièrement  une  Loutre  contre  notre 
avis). — Mus  (42  espèces).  —  Arclomys  (7  es¬ 
pèces).  —  Sciurus  (  28  espèces  ).  —  Myoçeus 
(4  espèces  ).  —  Dipus  (  5  espèces  ).  —  Lepus 
(  12  espèces  ).  —  Hyrax  (  2  espèces,  ou  les 
Damans  aujourd’hui  classés,  avec  raison, 
parmi  les  Pachydermes). 

Depuis  lors  (1789),  on  a  découvert  et  dé¬ 
crit  un  grand  nombre  d’espèces  de  Ron¬ 
geurs,  et  cet  ordre  est  un  des  plus  nombreux 
de  la  classe  des  Mammifères.  Cependant  on 
en  découvre  encore  tous  les  jours  des  espèces 
restées  inconnues  des  naturalistes.  En  Eu¬ 
rope  seulement  ,  on  en  a  distingué  près  de 
100  espèces. 


T.  xi. 


20 


202 


RON 


G.  Cuvier,  qui  avait  publié,  dans  ses  Le¬ 
çons  d’anatomie  comparée  ainsi  que  dans  ses 
Recherches  sur  les  ossements  fossiles,  de  très 
bonnes  observations  relatives  aux  Rongeurs, 
a  suivi  dans  le  Règne  animal  (édit,  de  1829) 
une  méthode  dont  nous  allons  donner  le 
tableau.  On  y  remarquera  quelques  rappro¬ 
chements  contraires  aux  véritables  affinités 
de  ces  animaux. 

Écureuils  :  E.  proprement  dits  ,  Polatou- 
ches  ,  Aye-Aye;  Rais  :  Marmottes  ,  Loirs  , 
Echimys,  Hydromys,  Houtias  ou  Capromys, 
Rats  proprement  dits,  Gerbilles,  Mériones, 
Hamsters,  Ondatras,  Campagnols,  Lern- 
mings,  Otomys,  Gerboises;  Ilelamy  s  ;  Rats- 
Taupes  ;  Orycteres  ;  Geomys  ;  Diplostoma  ; 
Castors",  Couïa  ou  Myopotame;  Porcs-Épics  : 
P.  proprement  dits,  Athérures  ,  Ursons  , 
Coendous  ;  Lièvres  :  L.  proprement  dits, 
Lagomys  ;  Cabiais  :  Cochons  d’Inde,  Mocos, 
Agoutis,  Pacas. 

La  classification  naturelle  des  Rongeurs  , 
que  F.  Cuvier  avait  considérablement  faci¬ 
litée  par  ses  nombreuses  et  importantes  re¬ 
cherches  sur  cet  ordre  d’animaux,  fut  tentée 
de  nouveau  ,  vers  1840,  par  un  naturaliste 
anglais,  M.  Waterhouse,  dont  les  nombreu¬ 
ses  observations  sont  consignées  dans  les 
Proceedings  de  la  Société  zoologique  de  Lon¬ 
dres,  dans  les  Annals  and  magazine  of  na- 
lural  Lindey ,  et  dans  la  partie  zoologique 
du  voyage  de  circumnavigation  du  vaisseau 
anglais  le  Deagle.  Comme  l’avait  fait,  de  son 
côté  ,  F.  Cuvier,  M.  Waterhouse  étudia  , 
suivant  des  vues  nouvelles,  les  Rongeurs 
déjà  connus  ,  et  il  en  décrivit  un  grand 
nombre  dont  personne  n’avait  parlé  avant 
lui.  M.  Waterhouse  a  surtout  emprunté  ses 
caractères  à  la  formation  du  crâne  et  au 
système  dentaire,  comme  l’avait  fait,  de  son 
côté,  F.  Cuvier.  Les  travaux  de  F.  Cuvier  et 
ceux  de  M.  Waterhouse  figurent,  sans  con¬ 
tredit,  parmi  les  plus  importants  qui  aient 
été  publiés  sur  les  Rongeurs  depuis  Pal  las.  Les 
monographies  rédigées  par  MM.  1s.  Geoffroy, 
Brandt,  Bennett,  André  Wagner,  Duvernoy, 
ont  aussi  contribué  ,  d’une  manière  remar¬ 
quable,  aux  progrès  de  l’histoire  naturelle 
des  Rongeurs.  Nous  avons  nous -même  pu¬ 
blié  quelques  travaux  sur  ce  groupe  d’ani¬ 
maux.  De  Blainville,  E.  Geoffroy  Saint- 
Hilaire  ,  Illiger  et  quelques  autres  zoologis¬ 
tes  antérieurs  à  ceux  que  nous  venons  de 


citer,  ont  publié  aussi  des  travaux  importants 
pour  l’histoire  des  Rongeurs.  Illiger  est  l’un 
des  premiersqui  aient  distribué  ces  animaux 
en  familles  naturelles.  Ainsi  que  nous  l’a  ¬ 
vons  dit,  il  les  appelle  Prensiculentia.  Voici 
comment  il  les  divise  en  8  familles  : 

1.  Macropoda  :  Dipus ,  Pedeles,  Meriones  ; 

2.  Agilia  :  Myoxus  ,  Tamias ,  Sciurus  , 
Pleromys  ; 

3.  Murina  :  Arctomys  ,  Cricetus  ,  Mus  , 
Spalax,  Bathyergus  ; 

4.  Cunicülaria  :  Georychus ,  Hypudœus , 
Fiber  ; 

5.  Palmip&da  :  Hydromys ,  Castor; 

6.  Aculeata  :  Hystrix,  Loncheres  ; 

7.  Duplicidentata  :  Lepus ,  Lagomys ; 

8.  Subungulata  :  Cœlogenys,  Dasyprocla, 
Cavia,  Hydrochœrus. 

Il  sera  question  des  travaux  d’E.  Geoffroy 
Saint-Hilaire  sur  les  Rongeurs  ,  et  de  ceux 
de  quelques  autres  naturalistes,  à  l’article 
des  genres  ou  des  familles  dont  ils  se  sont 
surtout  occupés. 

Parmi  ces  genres  ,  figurent  ceux  des  Hy¬ 
dromys  et  des  Echimys.  Une  monographie 
complète  des  Echimys  a  été  publiée,  il  y  a 
quelques  années  seulement,  par  M.  E.  Geof¬ 
froy  dans  le  Magasin  de  zoologie. 

MM.  de  Blainville  et  Isidore  Geoffroy  ont 
aussi  traité  ,  dans  leurs  leçons  publiques  et 
dans  quelques  uns  de  leurs  ouvrages,  de  la 
classification  des  Rongeurs.  Plusieurs  autres 
naturalistes  s’en  sont  aussi  occupés.  Nous 
citerons  parmi  eux  le  prince  Ch.  Bonaparte 
et  M.  André  Wagner,  dont  la  méthode  dif¬ 
fère,  à  quelques  égards,  de  celle  des  inarn- 
malogistes  français ,  ainsi  que  de  celle  de 
M.  Waterhouse. 

Nos  propres  observations  sur  les  Rongeurs, 
et,  toutes  les  fois  que  nous  l’avons  pu,  l’étude 
des  travaux  auxquels  ces  Mammifères  ont 
donné  lieu  dans  ces  derniers  temps  ,  nous 
ont  aussi  conduit  à  essayer  de  les  classer. 
Nous  distinguons  parmi  eux  deux  sous -or¬ 
dres  :  le  premier  comprenant  plusieurs  fa¬ 
milles,  tandis  que  le  deuxième,  qui  répond 
aux  Duplicidentata  d’Illiger,  est  composé  par 
la  seule  famille  des  Léporidés  ou  Lapins. 

Voici  le  résumé  de  cette  classification  : 

Premier  sous-ordre. 

I.  Sciüridæ. 

La  première  famille  des  Rongeurs  est 


ROY 


partagée  en  quatre  tribus  dont  la  dégrada¬ 
tion  sériale  est  des  plus  évidentes.  Ces  ani¬ 
maux  ont  habituellement  ~  molaires  ou  ~ 
avec  une  forme  particulière  de  crâne  et  de 
trou  sous-orbitaire.  Ils  sont  plus  nombreux 
dans  les  contrées  boréales  et  i  n  1er  tropicales  ; 
très  rares  au  contraire  dans  les  régions 
boréales. 

1°  Sciurina  ou  les  Sciuriens  arboricoles. 
Ecureuils  proprement  dits  et  les  divisions 
qui  les  représentent  en  Asie,  en  Afrique  et 
dans  les  deux  Amériques;  les  Tamias  et  les 
Sciuroptères  sont  aussi  de  ce  groupe. 

2°  Arctomina  ou  les  Sciuriens  plus  sem¬ 
blables  à  la  Marmotte  (Spermophiles,  Pté- 
rornys  et  Marmottes). 

3'1  Castorina  ou  les  Sciuridés  aquatiques 
plus  ou  moins  semblables  au  Castor  qui  en 
est  le  seul  représentant  actuel;  les  autres, 
tels  que  le  Trogontherium  et  le  Steneoflber 
d’Auvergne,  ne  sont  connus  qu’à  l’état 
fossile. 

4°  Pseudostomina  ou  les  genres  nord-amé¬ 
ricains  nommés  Diplostome,  Saccophorus, 
Ascomys,  Pseudostome,  Geomys,  etc.,  qui 
ont  encore  le  trou  sous-orbitaire  et  quelques 
caractères  des  Sciuridés,  mais  dont  le  genre 
de  vie  est  bien  plus  souterrain  que  celui  des 
Marmottes.  Leur  synonymie  est  encore  mal 
arrêtée. 

II.  Muridæ. 

Famille  plus  nombreuse  encore  que  la 
précédente  ,  et  qui  commence  comme  elle 
par  des  espèces  arboricoles  pour  Finir  de 
même  par  des  espèces  souterraines,  ces 
dernières  étant  bien  plus  profondément 
modifiées  que  celles  qui  finissent  le  groupe 
précédent.  Leur  trou  sous-orbitaire  est  tou¬ 
jours  plus  ou  moins  semblable  à  celui  du 
Rat,  et  dans  le  plus  grand  nombre  de  cas 
ils  ont  |  molaires.  La  forme  de  leur  crâne, 
sauf  dans  les  dernières  espèces ,  et  celle  de 
leur  mandibule,  est  toujours  plus  ou  moins 
semblable  à  celle  des  Rats  ordinaires.  On 
trouve  des  animaux  de  cette  famille  sur 
tous  les  points  du  globe,  aussi  bien  dans 
l’hémisphère  austral  que  dans  l’hémisphère 
boréal.  Ils  peuvent  être  divisés  de  la  ma¬ 
nière  suivante  : 

1°  Anomalurina ,  connu  par  le  seul  genre 
Anomalurus  de  l’Afrique  australe. 

2°  Myoxina  ou  le  genre  de  nos  Loirs 


MON  203 

européens  ainsi  que  les  Graphiures  et  Den- 
drornys  d’Afrique. 

3°  Murina,  dont  les  nombreuses  divisions 
génériques  nous  ont  occupé  à  l’article  rat 
de  ce  Dictionnaire.  Les  principales  sont 
celles  des  Mus,  Neoloma ,  Hapalotis,  Phlœo- 
mys ,  Cricetus  ,  Hydromys  ,  Oxymycterus. 

4°  Aroicolina  ou  les  Campagnols  et  les 
Ondatras. 

5 0  Gerbillina ,  comprenant  les  Gerbilles 
et  un  petit  nombre  d’autres. 

6"  Bathyergina  ou  les  Géoryques  oryctères 
et  les  Bathyergues  de  l’Afrique  australe. 

7°  Aspalacina ,  de  l’Inde,  de  l’Asie  mi¬ 
neure  et  de  l’Europe  orientale  :  Rhizoïnys, 
Siphurus ,  Spalax  ,  etc. 

III.  Dipodæ. 

Ou  la  famille  peu  nombreuse  des  Ger¬ 
boises  (g.  Dipus  ,  Helamys ,  Cténodactyle 
et  Pétromys ,  tous  les  quatre  Africains  (1). 
C’est  à  ces  animaux  que  nous  joindrons  le 
genre  fossile  d’Auvergne,  qu’on  avait  d’abord 
pris  pour  une  espèce  de  Cochon  d’Inde  et 
que  M.  Croizet  a  nommé  Issiodoromys.  Les 
Hélamydés  ont  presque  tous  quatre  paires 
de  molaires,  et  ils  ont  une  grande  perfora¬ 
tion  sous-orbitaire  pour  la  partie  antérieure 
du  masséter.  Comme  chez  les  Rongeurs 
qui  suivent,  c’est  dans  cette  grande  perfo¬ 
ration  qu’est  logé  le  vrai  trou  sous-orbi¬ 
taire. 

IV.  Ctenomydæ. 

Petite  famille  de  Rongeurs  particuliers  à 
l’Amérique  méridionale.  Il  faut  y  réunir 
les  genres  Cténomys,  Pœphagomys  ou  Psa- 
romorycles,  Octodon  ou  Dendrobrius,  Schi- 
zodon  et  Abrocoma,  caractérisés  par  MM.  de 
Blainville ,  Bennett,  F.  Cuvier  et  Water- 
house. 

Ces  Rongeurs  ont  une  grande  perforation 
sous-orbitaire,  quatre  paires  de  molaires  à 
racines  non  distinctes,  etc. 

Y.  Hystricidæ. 

Rongeurs  nombreux  ,  de  taille  moyenne 
ou  grande  si  on  la  compare  à  celles  des  autres 
animaux  du  même  ordre,  toujours  pourvus 
de  quatre  paires  de  molaires  uniformes,  à 
replis  plus  ou  moins  compliqués  ;  une  grande 
perforation  sous-orbitaire  pour  le  trou  de 


(i)  Lu  premier  a  aussi  des  espèces  en  Orient. 


204 


KON 


ce  nom  et  le  masséter;  forme  particulière 
de  la  mandibule  due  à  ce  que  la  racine  des 
incisives  inférieures  se  prolonge  jusqu’en 
arrière  des  dents  molaires  (1);  poils  souvent 
épineux.  Il  y  en  a  plusieurs  tribus  dans 
cette  famille  :  leurs  espèces  sont  rares  dans 
les  régions  boréales. 

1°  Capromyna  ou  les  genres  Myopotame, 
Plagiodonte,  Dactylomys  ,  Capromys ,  Né- 
lomys  et  probablement  aussi  Saccomys. 

2°  Echimyna  ou  les  Echirnys  de  M.  1s. 
Geoffroy  et  les  Cériomys  de  F.  Cuvier.  Il  y 
en  a  des  représentants  fossiles  en  Auvergne, 
établissant  le  passage  à  la  tribu  suivante; 
ceux  de  la  nature  actuelle  sont  Américains. 

3°  Hystricina  ou  les  Porc-Épi  es  et  les 
Acanthion  ou  Athérures,  ainsi  que  l’Erethi- 
zon  et  l’Aulacode. 

4°  Synelherina  ou  les  Coendous  et  les 
Couiys. 

5°  Chloromina ou  les  Agoutis,  dont  la  den¬ 
tition  diffère  beaucoup  de  celle  des  Cavia 
avec  lesquels  on  les  réunit  le  plus  souvent. 

6°  Cœlogenina  ou  les  Pacas. 

VI.  CAVIADÆ. 

A  dents  molaires  au  nombre  de  quatre 
paires  à  chaque  mâchoire,  obliquement  Ia- 
melleuses;  à  perforation  sous-orbitaire  lar¬ 
gement  ouverte  pour  le  masséter  et  le  trou 
sous-orbitaire;  suhongulés;  à  doigts  moins 
nombreux,  etc. 

1°  Kerodontina :  Genres:  Dolichotis  ou 
Mara,  Kerodon  et  Anæma,  comprenant  les 
Aperea  et  le  Cochon  d’Inde. 

2°  Hydrochœrina ,  ouIeCabiai. 

VII.  L  AGOSTOMIDÆ. 

Molaires  :  à  lamelles  transverses  ;  doigts 
moins  nombreux;  perforation  sous-orbitaire 
considérable  ;  mandibule  comme  chez  les 
précédents.  Celte  famille  comprend  les  Chin¬ 
chilla,  Lagotis  et  Viscache,  tous  trois  de  l’A¬ 
mérique  méridionale.  Un  genre  fossile  dans 
ce  groupe  semble  aussi  lui  appartenir.  Celte 
famille  est  difficile  à  bien  classer,  et  nous 
n’osons  pas  assurer  que  la  place  que  nous 
lui  assignons  ici  soit  définitive. 

VIII.  Deuxième  sous-ordre. 

Ce  sont  les  Duplicidenlata  d’Illiger,  ca¬ 
ractérisés  par  une  forme  toute  particulière 


du  crâne  et  de  la  mâchoire  inférieure;  par  la 
présence  d’une  paire  de  petites  incisives  en 
arrière  des  incisives  supérieures  qui  répon¬ 
dent  à  celles  des  autres  Rongeurs,  et  par  la 
forme  ainsi  que  le  nombre  de  l»urs  dents 
molaires 

IX.  Leporidæ. 

Ils  fournissent  la  seule  famille  de  ce  sous- 
ordre.  Ces  animaux  ont  des  espèces  à  peu 
près  dans  toutes  les  parties  du  globe,  sauf  à 
Madagascar,  qui  n’a  encore  fourni  aucun 
Rongeur,  et  à  la  Nouvelle-Hollande.  Les 
genres  actuels  sont  ceux  des  Lièvres,  Lapins 
et  Lagotnys,  etc. 

L’Auvergne  a  fourni  plusieurs  genres  de 
ces  animaux  dénommés  par  M.  Croizet. 

Ainsi  qu’on  peut  le  voir  par  ce  qui  précède, 
toutes  ces  familles  n’ont  pas  de  représentants 
en  France,  ni  même  en  Europe.  Les  princi¬ 
paux  Rongeurs  qui  vivent  à  l’état  sauvage 
dans  notre  pays,  sont  les  suivants:  L’Écu¬ 
reuil  commun  (  Sciurus  vulgaris) ,  dont  le 
Sciurus  alpinus  est  une  espèce  distincte  d’a¬ 
près  quelques  auteurs,  ou  une  simple  variété 
suivant  d’autres;  la  Marmotte  ( Arctomys 
marmosa)  de  quelques  parties  des  Alpes,  prin¬ 
cipalement  dans  le  département  de  l’Isère  ; 
le  Castor  (Castor  fiber)  du  Rhône,  dans  les 
départements  des  Bouches-du-Rhône,  de 
Vaucluse,  de  la  Drôme  et  de  l’Isère,  princi¬ 
palement  sur  les  confluents  de  l’Isère,  de  la 
Durance,  du  Gardon  et  dans  le  petit  Rhône. 
Us  ne  sont  pas  très  rares  ;  j’en  connais  trois, 
prisa  quelque  distance  deTarascon  pendant 
l’hiver  de  1846-47;  trois  espèces  de  Loirs 
(genre  Myoxus );  plusieurs  espèces  du  genre 
Mus  ou  Rat  ( voy .  ce  mot);  le  Hamster  ( Cri - 
cetus  frumentarius  ou  vulgaris),  d’une  par¬ 
tie  de  l’Alsace  ;  diverses  espèces  de  Campa¬ 
gnols  (genre  Arvicola),  principalement  étu¬ 
diées  par  M.  de  Sélys-Longchamp  ;  enfin  le 
Lapin  et  le  Lièvre  dont  on  distingue  plu¬ 
sieurs  espèces.  Les  genres  européens  dont  la 
France  n’a  pas  de  représentants  ,  du  moins 
dans  la  nature  actuelle,  sont  ceux  des  Seiu- 
roptères,  Tamias,  Spermophile,  Sminlhus, 
Gerbille,  Gerboise,  Spalax  et  Porc-Epic. 

(P.  Gervais.) 

RONGEURS  FOSSILES,  paléont.  La 
plupart  des  Rongeurs  étant  des  animaux  de 
petite  taille,  leurs  débris  n’ont  pas  toujours 
pu  résister  à  l’action  mécanique  sous  l’ern- 


(i)  La  tuèüie  forme  eîtisie  déjà  dans  1rs  CtetiümLdca , 


RON 


ROJN 


205 


pire  de  laquelle  les  terrains  fossilifères  se 
sont  formés,  et  ils  ne  nous  sont  arrivés  très 
souvent  que  mutilés,  écrasés  et  peu  recon¬ 
naissables.  D'un  autre  côté  ,  ces  débris 
échappent  souvent,  par  leur  petitesse,  à 
l’observation  des  ouvriers  qui  ouvrent  le 
sol  dans  lequel  on  les  rencontre.  Ainsi,  jus¬ 
qu’à  présent,  il  y  a  peu  de  Rongeurs  fossiles 
connus  et  surtout  peu  de  bien  déterminés, 
à  cause  de  cette  difficulté  d’obtenir  des  os¬ 
sements  complets,  et  à  cause  de  la  difficulté, 
plus  grande  peut-être  encore,  de  se  procurer 
les  squelettes  des  espèces  vivantes,  pour  avoir 
des  moyens  de  comparaison  et  de  détermi¬ 
nation. 

On  rencontre,  dans  les  terrains  diluviens 
et  dans  les  tourbières,  des  ossements  de  Cas¬ 
tor  que  l’on  n’a  pu  distinguer  jusqu’ici  du 
Castor  d’Europe;  mais  il  a  existé  une  espèce 
voisine  et  plus  grande,  et  que  l’on  ne  con¬ 
naît  plus  à  l’état  vivant.  C’est  l’animal  que 
M.  de  Fischer,  dans  les  Mémoires  de  la  So¬ 
ciété  des  naturalistes  de  Moscou,  II,  a  nommé 
Trogonlherium  Cuvieri,  trouvé  sur  les  bords 
sablonneux  de  la  mer  d’Azof,  et  que  G.  Cu¬ 
vier  a  reproduit  (t.  Y  des  Ossements  fossiles, 
part.  1,  pi.  3,  fig.  11  et  12)  sous  le  nom  de 
Castor  trogonlherium.  Les  proportions  des 
dents  molaires  ne  sont  pas  les  mêmes  que 
dans  le  Castor,  et  l’on  pouvait  déjà  juger 
par  le  dessin  que  ia  disposition  des  lames 
d’émail  était  différente  aussi;  c’est  ce  qu’a 
bien  prouvé  M.  Ovven,  dans  son  Hist.  of 
bril.  fossil.  Mamm.  and  birds,  partie  4,  qui 
en  décrit  une  branche  de  la  mâchoire  infé¬ 
rieure  trouvée  dans  un  dépôt  lacustre,  à 
Ostend,  près  Baclon,  dont  la  dent  incisive  a 
18  centimètres  de  longueur;  la  première 
molaire  seule  a  quatre  plis  d’émail,  les  autres 
n’en  ont  plus  que  deux. 

Dans  les  brèches  osseuses  du  littoral  de  la 
Méditerranée,  G.  Cuvier  a  trouvé  des  frag¬ 
ments  de  deux  espèces  de  Lapins,  de  deux 
Lagomys  et  d’un  Campagnol  d’espèce  incon¬ 
nue. 

lia  été  rencontré  également  des  ossements 
de  Castor,  d’ Écureuil ,  de  Lièvre,  de  Lago¬ 
mys,  de  Campagnols,  de  Rats,  de  Hamster, 
de  Spermophile,  dans  les  cavernes,  Assures 
et  puisards  naturels  d’Angleterre,  d’Alle¬ 
magne  et  de  France.  Dans  celles  du  Brésil, 
M.  Lund  a  trouvé  en  grande  abondance  les 
ossements  d’espèces  semblables  ou  voisines 


de  celles  qui  vivent  maintenant  dans  le  pays, 
mais  il  croit  avoir  rencontré  aussi  quelques 
genres  non  connus  actuellement. 

Les  terrains  tertiaires  ont  fourni  plusieurs 
ossements  de  Rongeurs  qui  paraissent  diffé¬ 
rer  des  espèces  vivantes.  Ainsi  M.  Kaup  a 
trouvé  dans  les  sablières  d’Eppelsheim  deux 
espèces  de  Marmottes,  Y Arctomys  supercilia- 
risKaup,  et  V Arctomys  primigenia  Kaup,  et 
il  a  même  établi  sur  quelques  fragments  de 
mâchoires  un  Palœomys  castoroides  ,  un 
Chalicomys  Jœgeri  et  un  Chelodus  typus 
voisin  du  Castor. 

M.  Lartet  croit  avoir  trouvé  à  Sansans, 
département  du  Gers,  deux  espèces  d 'Écu¬ 
reuils,  trois  de  Rats,  un  Loir,  un  Lagomys, 
un  Myopolame ,  un  Castor,  un  Merione  ou 
Gerboise  et  un  Campagnol. 

Dans  les  calcaires  d’Auvergne,  on  rencon¬ 
tre  beaucoup  de  mâchoires  de  Rongeurs,  et 
l’on  a  déjà  établi  parmi  eux  plusieurs  genres, 
à  savoir  les  : 

Therydomys  (Jourdan,  Comptes-rendus , 
X),  de  la  taille  du  Surmulot,  rapproché  des 
Ignitherus  et  des  Iphyggures.  L’émail  de 
chacune  des  quatre  dents  supérieures  forme 
en  avant  une  ligne  ovalaire;  de  l’extrémité 
interne  de  cet  ovale  sort  une  branche  qui 
traverse  diagonalement  la  dent  et  se  termine 
au  bord  externe  par  un  ovale  plus  petit; 
celle-ci  fournit  une  seconde  branche  qui  se 
comporte  comme  la  première. 

Archæomys  (de  Laizer  et  Parieu,  ibid.), 
qui  semble  former  passage  entre  les  Lagos- 
tomides  et  les  Capromys.  L’émail  des  dents 
supérieures  termine  un  petit  ovale  à  l’angle 
antéro  externe  et,  de  plus,  trois  arcs  con¬ 
centriques  traversant  obliquement  la  cou¬ 
ronne  de  la  dent,  s’arc-boutant  le  premier 
sur  les  extrémités  de  l’ovale,  le  deuxième  sur 
le  premier,  et  le  troisième  sur  le  second.  Aux 
dents  inférieures,  il  ne  se  trouve  que  deux 
arcs  concentriques  à  l’ovale. 

Steneofier  (Geoffroy,  Revue  encyclopédi¬ 
que,  1833),  qui  tient  du  Castor  et  de  l’On¬ 
datra.  L’émail  du  fût  de  la  dent  offre  deux 
plis  profonds  :  un  interne  plus  en  avant ,  et 
un  externe  plus  en  arrière;  ces  plis  divisent 
la  surface  de  la  dent  en  deux  moitiés  ellipti¬ 
ques;  une  fossette  entourée  d’émail  se  re¬ 
marque  dans  la  moitié  antérieure,  et  deux 
dans  la  moitié  postérieure,  dans  les  dents 
supérieures;  dans  les  inférieures,  l’inverse  a 


206 


ROP 


RUS 


lieu  pour  les  fossettes,  c’est-à-dire  qu’il  s’en 
trouve  deux  à  la  moitié  antérieure  et  une 
seule  à  la  moitié  postérieure.  Ces  dents  nous 
paraissent  tout-à-fait  semblables  à  celles  des 
Chalicomys  Eseri  et  minutus  H.  de  Meyer, 
trouvées  dans  le  calcaire  d’eau  douce  des  en¬ 
virons  d’Ulm.  Reste  à  savoir  si  le  Chalicomys 
Jœgeri  est  du  même  genre;  ce  qui  nous  pa¬ 
raît  douteux. 

Dans  un  autre  genre  appelé  par  M.  l’abbé 
Croizet  Pevriemys ,  l’émail  des  dents  supé¬ 
rieures  forme  un  pli  à  la  face  interne  et  trois 
à  l’externe,  et,  dans  l’espace  situé  entre  le 
troisième  pli  et  le  bord  postérieur  de  la  dent, 
se  trouve  une  fossette  entourée  d’émail.  A  la 
mâchoire  inférieure,  les  trois  plis  se  trouvent 
à  la  face  interne,  et  la  fossette  en  avant. 

Un  cinquième  genre  a  des  dents  tout-à-fait 
semblables  à  celles  du  Kerodon. 

Ces  cinq  genres  que  nous  avons  observés 
dans  la  collection  de  M.  Pomel,  ont  tous 
quatre  màchelières  aussi  bien  en  haut  qu’en 
bas. 

Enfin  nous  avons  vu  encore  dans  cette 
même  collection  un  Écureuil,  un  Rai  et  un 
Lagomys. 

M.  l’abbé  Croizet,  dans  un  mémoire  ma¬ 
nuscrit  qui  date  déjà  de  quelques  années, 
établit  trois  ou  quatre  autres  genres  encore, 
si  notre  mémoire  ne  nous  trompe, 

Dans  les  schistes  d’OEningen  et  de  Walsch, 
on  a  rencontré  aussi  des  Rongeurs,  mais  qui 
n’ont  pu  jusqu’ici  être  déterminés,  attendu 
le  mauvais  état  de  leur  conservation. 

Enfin,  dans  les  p  I  à  trières  des  environs  de 
Paris,  M.  Cuvier  a  trouvé  un  Écureuil  et  deux 
espèces  particulières  de  Loris . 

11  est  à  présumer  que,  comme  pour  les 
Carnassiers,  comme  pour  les  Pachydermes, 
non  seulement  plusieurs  espèces,  mais  plu¬ 
sieurs  genres  de  Rongeurs  ont  disparu.  Ce¬ 
pendant,  comme  on  découvre  tous  les  jours 
de  nouvelles  espèces  et  de  nouveaux  genres 
vivants,  on  ne  peut  point  tirer  encore  pour 
ces  animaux  des  conclusions  aussi  certaines 
que  pour  les  grands  Mammifères. 

(Laürillaiid) 

ROPALOMERA  (po  nalovf  massue  ;  pj- 
poç,  cuisse),  ins .  —  Genre  de  l’ordre  des  Dip¬ 
tères  brachocères,  famille  des  Athérieères, 
tribu  des  Muscides,  sous-tribu  des  Ortalidées, 
établi  par  Wiedemann  (Auss.  Zweïf.). 
M.  Marquai  t,  qui  adopte  ce  genre  ( Diptères , 


Suites  à  Buffon,  édition  Roret,  t.  II,  p.  442), 
en  cite  deux  espèces:  Ropal.  davipes  Wied. 
( Dictya  id.  Fabr.),  et  Ropal.  spinosa  Pers. 
Elles  se  trouvent  dans  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  (L.) 

*ROPALOPÏJS  ou  mieux  RHOPALOPUS 
(poTroàov,  massue  ;  ttouç,  pied),  ins.  — Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  subpentamères  , 
de  la  famille  des  Longicornes  et  de  la  tribu 
des  Cérambycins,  établi  par  Mulsant  (Hist. 
nat.  des  Coléopt.  de  Fr.,  Longicornes ,  1839, 
p. 40), aux  dépens  des  Callidiumde  Fabricius 
et  de  Dejean,  et  qui  se  compose  des  espèces 
suivantes ,  qui  toutes  sont  européennes  : 
R.  insubricus,  macropus  Ziegler,  Hungari- 
cus,  clavipes,  femoratus  ( Calhdium )  F.  (C.) 

ROPHITES.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Hyménoptères,  tribu  des  Apiens,  famille 
des  Andrénides  ,  établi  par  Spinola  (  Ins. 
Lig.).  L’espèce  type,  Rophit.  5-spinosa  Sp., 
se  trouve  dans  le  midi  de  la  France.  (L.) 

*ROPHOSTEMON.  bot.  ph.  —G  enre  de  la 
famille  des  Orchidées,  tribu  des  Ophrydées, 
établi  par  Blume  ( Flor .  Jav.  præf.,  Yl). 
Herbes  de  Java.  Voy.  orchidées. 

*110 PI I OTii IRA .  ins.  —  Clairville,  dans 
son  Entomologie  helvétique ,  désigne  sous  ce 
nom  le  huitième  ordre  des  Insectes  qui 
peut  être  considéré  comme  étant  synonyme 
d’Aphaniptères.  Voy.  ce  nom.  (H.  L.) 

ROPOUREA.  —  Voy.  rapourèa. 

ROQUET,  mam.  —  Nom  d’une  petite 
variété  de  Chiens.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

ROQUETTE,  rot.  pii.  —  Nom  vulgaire 
de  VEruca  saliva.  Voy.  erüca. 

ROQUETTE,  ois.  — Nom  vulgaire  de  la 
Perdrix  de  montagne. 

RORELLA,  Rupp.  (Flor.  Jenen.,  1, 102). 
bot.  ph. -—Synonyme  de  Drosera,  Linn. 

RORIDULA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Droséiacées,  établi  par  Linné 
( Syst .,  244).  L’espèce  type,  Roridula  denlata 
Linné,  est  un  petit  arbuste  qui  croît  au  cap 
de  Bonne-Espérance. 

RORQUAL,  mam.  —  Espèce  du  genre 
Baleine.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

ROS  S0L1S ,  Tournef.  (Inst.,  127).  bot. 
pii.  — Synonyme  de  Drosera,  Linn. 

ROS  A.  BOT.  PH.  —  Voy.  ROSIER. 

*ROSACES.  acal.  —  Genre  douteux  de 
Diphyes  proposé  par  MM.  Quoy  et  Gaimard 
pour  des  Acalèphes  observés  à  Gibraltar  et 
incomplets ,  que  M.  de  Blainville  suppose 


ROS 


R  OS 


207 


être  plutôt  des  Physophores  que  des  Diphyes. 
M.  Lesson  admet  le  genre  Rosacea  de  ces  au¬ 
teurs  et  le  place  dans  la  deuxième  division 
de  sa  famille  des  Béroïdes,  c’est-à-dire 
parmi  les  Béroïdes  faux  ou  acils.  Il  leur 
assigne  les  caractères  suivants  :  Corps  libre, 
gélatineux,  très  mou,  transparent,  sub- 
orbiculaire,  à  une  seule  ouverture  terminale 
à  un  des  pôles,  donnant  dans  une  cavité 
ovale  qui  communique  à  une  dépression 
d’oùsort  une  production  cirrhigère et  ovifère: 
toutefois  M.  Lesson  pense  que  ce  genre  pour¬ 
rait  avoir  été  établi  sur  une  pièce  isolée 
d’un  de  ses  Polytomes.  (Düj.) 

ROSACÉES.  liosacece.  bot.  ph.  —  Le 
groupe  de  plantes  connu  sous  ce  nom  a 
été  reconnu  depuis  longtemps,  et  admis  par 
des  auteurs  déjà  fort  anciens ,  qui  cepen¬ 
dant,  trompés  par  des  ressemblances  men¬ 
songères,  y  associaient,  en  général,  un 
plus  ou  moins  grand  nombre  de  genres  sans 
véritables  affinités,  et  qui  ailleurs  le  scin¬ 
daient  en  deux  parts  très  éloignées  l’une  de 
l’autre  dans  leurs  systèmes,  reposant  sur 
une  fausse  base,  la  division  des  végétaux 
en  herbacés  et  ligneux.  La  classe  des  Rosa¬ 
cées  de  Tournefort  n’avait  de  commun  que 
le  nom  avec  celle  qui  le  porte  aujourd’hui; 
elle  réunissait  des  fleurs  semblables  seule¬ 
ment  par  une  certaine  forme  de  la  corolle. 

Linné  reconnut  très  bien  les  véritables 
rapports  naturels,  et  dans  ses  Fragmenta  me- 
thocli  naturalisa  les  ordres  35,  36  et  37  cor¬ 
respondent,  à  quelques  exclusions  près,  aux 
Rosacées  proprement  dites  ,  aux  Spiræacées 
et  aux  Pomacées.  Adanson  admit  une  seule 
famille  de  Rosiers  qu’il  divisa  en  trois  sec¬ 
tions  qui  correspondent  à  deux  des  précé¬ 
dentes  et  aux  Sanguisorbées.  A.-L.  de  Jus¬ 
sieu  la  constitua  définitivement  et  y  établit 
sept  sections  :  ce  sont  précisément  les  grou¬ 
pes  dont  on  fait  maintenant  autant  de  fa¬ 
milles  ou  de  tribus  distinctes.  Car  les  auteurs 
nediffèrent  que  par  le  degré  de  dignité  qu’ils 
donnent  à  tel  ou  tel  d’entre  ces  groupes, 
tous  les  admettant  sous  un  nom  ou  sous 
l’autre.  M.  Endlicher  fait  de  leur  ensemble 
la  classe,  des  llosiflores,  où  il  place  de  plus 
les  Calycanthées  que  nous  avoïis  décrites 
séparément  autre  part,  et  elle  correspond, 
en  excluant  cette  dernière  famille ,  à  ce  que 
nous  nommons  ici  les  Rosacées.  Celles-ci 
auront  donc  pour  caractères  communs  des 


fleurs  régulières;  un  calice  libre  ou  adhé¬ 
rent;  des  pétales  insérés  sur  ce  calice,  al¬ 
ternant  avec  ses  divisions  le  plus  fréquem¬ 
ment  au  nombre  de  cinq,  et  étalés  en  rose  , 
manquant  quelquefois;  des  étamines  insérées 
de  même,  le  plus  fréquemment  indéfinies; 
des  carpelles  tantôt  libres  en  nombre  plus 
ou  moins  grand,  tantôt  soudés  en  un  ovaire 
pîuriloculaire ,  et  des  fruits  dont  la  nature 
diverse  caractérise  principalement  les  divers 
groupes  secondaires  ;  un  embryon  droit,  sans 
périsperme  ,  à  cotylédons  charnus ,  à  radi¬ 
cule  courte  tournée  vers  le  point  d’attache; 
des  feuilles  le  plus  souvent  alternes,  plus  gé¬ 
néralement  composées  que  simples,  presque 
toujours  munies  de  stipules  pétiolaires.  Ce 
sont,  enfin,  des  herbes,  des  arbrisseaux  ou 
des  arbres.  Les  végétaux  réunis  par  ces  ca¬ 
ractères  communs  peuvent  se  distribuer  en 
plusieurs  familles  distinctes ,  chacune  plus 
nettement  caractérisée,  et  que  nous  allons 
exposer  successivement  en  énumérant  à  leur 
suite  les  genres  qui  s’y  rattachent. 

POMACÉES.  Pomaceœ. 

Calice  tubuleux  ,  à  limbe  5 -parti  dont  la 
préfloraison  est  imbriquée. Pétales  en  nombre 
égal,  manquant  très  rarement.  Étamines 
nombreuses,  libres.  Ovaire  adhérent,  sur¬ 
monté  de  2-5  styles  distincts  ou  soudés  infé¬ 
rieurement  et  terminés  chacun  par  un  stig¬ 
mate  simple,  creusé  d’autant  de  loges  ren¬ 
fermant  le  plus  ordinairement  deux  ovules 
collatéraux  et  ascendants.  Fruit  charnu,  cou¬ 
ronné  par  le  limbe  calicinal,  à  autant  de  loges 
revêtues  d’un  endocarpe  écailleux  ou  ligneux 
(fruit  à  pépins  ou  à  noyaux).  Graines  à  test 
coriace  ou  cartilagineux.  Les  espèces  sont  des 
arbres  ou  arbrisseaux,  dont  quelquefois  les 
rameaux  se  raccourcissent  et  s’aiguisent  en 
piquants,  à  feuilles  simples  ou  pennées  avec 
impaire,  à  fleurs  blanches  ou  rougeâtres, 
solitaires  ou  disposées  en  grappes,  en  co- 
rymhes,  en  ombelles  ou  en  cymes.  Elles 
habitent  principalement  les  régions  tempé  ¬ 
rées  de  l’hémisphère  boréal  ,  et  ne  se  mon¬ 
trent  pas  spontanées  de  l’autre  côté  de 
l’équateur;  mais  la  culture  les  a  répandues 
sur  tous  les  points  civilisés  du  globe;  en 
effet ,  une  partie  des  fruits  de  nos  vergers 
et  potagers,  les  pommes,  poires,  coings, 
cornes,  nèfles,  azeroles,  appartiennent  à  ce 
groupe. 


*208 


ROS 


ROS 


GENRES. 

Cydonia,  Tourn.  ( Chœnomeles ,  Lindl.)— 
Pyrus ,  Lindl.  ( Malus  et  Sorbus ,  Tourn.  — 
Pyrophorum  et  Apyrophorum  ,  Neck. — La - 
zarolus ,  Halmia  et  Aucuparia  ,  Med.  )  — 
Osteomeles ,  Lindl.  —  Mespilus,  Lindl.  (JV/es- 
pilophora,  Neck.  )  —  Amelanchier ,  Med. 
(/4roma  ,  Pers.  —  Petromeles  ,  Jacq.  F.)  — 
Peraphyllum,  Nutt.  —  Cotoneaster,  Med.  — 
Hesperomeles ,  Lindl. —  Eryobotrya ,  Lindl. 

—  Photinia,  Lindl.  —  Chamœmeles  ,  Lindl. 

—  Raphiolepis  ,  Lindl.  —  Cralœgus  ,  L.  — 
Stransvœsia ,  Lindl. 

ROSACÉES  proprement  dites  ou  ROSÉES. 

Rosaceæ.  Rosaœ. 

Calice  dont  le  tube  ventru  se  contracte 
à  son  sommet  de  manière  à  simuler  l’adhé¬ 
rence  ,  dont  le  limbe  se  partage  en  cinq 
lanières ,  quelques  unes  ordinairement  pin- 
natiparties.  Autant  de  pétales.  Étamines 
indéfinies.  Carpelles  nombreux  insérés  sur 
le  fond  du  calice,  munis  chacun  d’un  style 
latéral  et  renfermant  un  seul  ovule  sus¬ 
pendu.  Autant  d’akènes  cachés  dans  le 
tube  calicinal,  que  les  stigmates  et  styles 
quelquefois  soudés  en  faisceau  dépassent 
plus  ou  moins.  Les  espèces  sont  des  ar¬ 
bustes  ou  arbrisseaux  le  plus  souvent  épi¬ 
neux,  à  feuilles  pennées  avec  impaire,  à 
folioles  dentées;  à  fleurs  parfumées,  blan¬ 
ches,  roses,  rouges,  japnes,  terminales, 
solitaires  ou  groupées  en  corymbes.  Toutes 
se  rencontrent  en-deçà  du  tropique  du 
cancer.  L’élégante  beauté  de  leurs  formes 
qui  a  fait  nommer  les  roses  reines  des 
fleurs,  ne  les  fait  pas  seule  rechercher.  La 
médecine  les  emploie  pour  les  propriétés  lé¬ 
gèrement  astringentes  de  leurs  pétales,  et 
l’huile  éthérée  qu’ils  renferment  permet  de 
retirer  de  plusieurs  un  parfum  très  estimé. 

GENRES. 

Rosa,  Tourn.  ( Rhodophora ,  Neck.) — Hul- 
temia,  Dumort.  ( Rhodopsis ,  Ledeb,—  Lowea, 
Lindl.). 

NEURADÉES.  Neuradeœ. 

Calice  dont  le  tube  court  et  serré  se  soude 
avec  les  carpelles,  dont  le  limbe  se  partage  en 
5  lobes.  Autant  de  pétales.  Étamines  en  nom¬ 
bre  double.  Dix  carpelles  cohérents  avec  le  ca¬ 
lice,  renfermant  chacun  un  ovule  suspendu, 
surmontés  de  5-10  styles  ,  se  séparant  à  la 
maturité  par  leur  face  antérieure  qui  s’ouvre 


j  par  la  suture  correspondante,  tandis  qu’ils 
restent  attachés  par  le  dos  au  tube  calicinal. 
Les  espèces  sont  des  plantes  herbacées  de 
l’Afrique  tempérée  boréale  et  australe,  à 
feuilles  une  ou  deux  fois  pinnatifides. 

GENRES. 

Neurada ,  Bern .  Juss.  —  Grielum ,  L. 

DRYADÉE3.  Dryadeœ. 

Calice  à  5  divisions,  rarement  quatre  ou 
plus,  dont  la  préfloraison  est  le  plus  souvent 
valvaire,  souvent  doublé  par  un  calicule  ex¬ 
térieur  qui  résulte  de  la  cohérence  des  stipules 
des  folioles  calicinales.  Pétales  en  nombre 
égal,  quelquefois  nuis. Étamines  indéfinies  ou 
définies.  Carpelles  souvent  nombreux,  quel¬ 
quefois  réduits  en  nombre  ,  portés  sur  un 
réceptacle  central  plus  ou  moins  saillant , 
libres,  munis  d’un  style  terminal  ou  plus 
souvent  latéral ,  renfermant  chacun  un  ou 
deux  ovules  dressés  ou  suspendus  ;  plus 
tard  autant  d’akènes  secs  ou  charnus.  Les 
espèces  sont  des  arbres  ou  des  arbrisseaux 
à  feuilles  composées  ,  digitées  ou  pennées  , 
rarement  simples.  La  plupart  habitent  les 
régions  tempérées,  surtout  de  l’hémisphère 
boréal  et  (le  l’ancien  continent  ;  quelques 
unes  à  des  latitudes  et  des  hauteurs  très 
élevées.  Elles  se  font  remarquer  aussi  par 
leurs  propriétés  astringentes  ,  et  l’on  mange 
les  fruits  de  plusieurs  ;  mais  notons  que  ce 
n’est  pas  la  même  partie,  puisque,  par 
exemple  ,  dans  les  Framboises  et  Ronces  , 
c’est  ie  sarcocarpe;  dans  les  Fraisiers,  le 
réceptacle  charnu. 

GENRES. 

Tribu  1. — Dalibardées. 

Pas  de  calicule.  Étamines  indéfinies.  Car¬ 
pelles  nombreux  à  style  terminal.  Radicule 
supère. 

Dalibarda  ,  L.  —  Rubus ,  L.  (?  Cylactis  , 
Raf.  ). 

Tribu  2.  — -  Fragariées. 

Calice  caliculé  ,  à  préfloraison  valvaire. 
Étamines  indéfinies.  Carpelles  nombreux  à 
styles  latéraux.  Radicule  supère. 

Fragana,  L.  ( Duchesnea ,  Sm.)  —  Coma- 
rum  ,  L.  —  Potentilla,  L.  (  Quinque folium , 
Pentaphylloides  et  Tormentilla ,  Tourn.  — 
Argenlina  ,  Blacw.  —  Boolia  ,  Big.  —  Tri - 
chothalamus ,  Lehm.). 


209 


R  OS 

Tribu  3. — Chamærhodf.es. 

Calice  à  préfloraison  valvaire  ,  avec  ou 
sans  calicule.  5-10  étamines.  Carpelles  en 
même  nombre  ou  un  peu  plus,  à  styles  la¬ 
téraux  ou  presque  latéraux.  Radicule  su- 
père. 

Horkelia,  Cham.,  Schl. —  Chamœrhodos, 
Bung. —  Dryadanthe,  Endl. —  Sibbaldia,  L. 

Tribu  4.  —  Sanguisorbées, 

Calice  à  préfloraison  valvaire  ou  imbri¬ 
quée,  avec  ou  sans  calicule,  se  durcissant  et 

* 

se  fermant  au-dessus  des  carpelles  mûrs. 
Corolie  le  plus  souvent  nulle.  Étamines  au 
nombre  de  1-15.  1-2  carpelles,  rarement 
plus,  à  styles  terminaux  ou  latéraux.  Radi  ¬ 
cule  s  u  père. 

Agrimonia ,  Tourn.  —  Aremonia,  Neck. 

(  Agrimonioides  ,  Tourn.  —  Spallanzania  , 
Poil.)  —  Alchemilla ,  Tourn.  (  Aphanes ,  L.  ) 
— Adenosotma ,  Hook.,  Arn. —  Acœna,  Vahl 
(  Ancistrum,  Forst.  )  — Sanguisorba,  L.  — 
Poterium,  L.  (Pimpinella  ,  Ad.)  — Leucosi- 
dea,  Eckl.,  Zeyh. —  Tetraglochin,  Poepp. — 
Polylepis  ,  R.  Pav.  — Margyricarpus  ,  R. 
Pay.  —  Cliffortia,  L.  (Morilandia ,  Neck.). 

Tribu  5.  —  Cercocarpées. 

Calice  à  préfloraison  imbriquée  sans  cali¬ 
cule.  Pétales  5  ou  nuis.  Étamines  nom¬ 
breuses.  Carpelle  unique  avec  style  termi¬ 
nal.  Radicule  infère. 

Purshia,  DC.  ( Tigarea ,  Pursh.—  Kunzea, 
Spreng.)  —  Cercocarpus ,  Kunth. 

Tribu  6. — Dryadées  proprement  dites. 

Calice  à  préfloraison  valvaire  ,  avec  ou 
sans  calicule.  Étamines  nombreuses.  Car¬ 
pelles  nombreux  à  style  terminal.  Radicule 
infère. 

Waldsteinia  ,  W.  —  Comaropsis  ,  L.-C. 
Rich.  —  S  lever  sia,  W.  ( Adarnsia ,  Fisch.  — 
Buchavea,  Reich. —  Oreogeum,  Ser.) — Fal- 
lugia,  Endl.  —  Geum,  L.  ( Caryophyllata  , 
Tourn.  )  —  Cowania,  Don.  —  Coluria,  R. 
Br.  ( Laxmannia ,  Fisch.)  —  Dryas,  L. 

SPIRÆACEES.  Spirœaceœ. 

Calice  dont  le  limbe  est  à  cinq  divisions 
plus  ou  moins  profondes,  à  préfloraison  imbri¬ 
quée  ou  plus  rarement  valvaire.  Autant  de 
pétales.  Étamines  indéfinies.  Carpelles  au 
nombre  de  5,  plus  rarement  réduits  à  2  et 
T.  xi. 


R  OS 

même  à  un  seul,  libres,  verticillés,  à  styles  or¬ 
dinairement  terminaux  ,  contenant  un,  deux 
ou  plusieurs  ovules  suspendus  ou  ascendants, 
et  devenant  autant  de  follicules.  Les  espèces 
sont  des  arbustes  ou  arbrisseaux,  plus  rare¬ 
ment  des  herbes,  à  feuilles  simples  ou  com¬ 
posées;  à  fleurs  blanches,  jaunes  ou  rouges, 
solitaires  ou  groupées  en  inflorescences  défi¬ 
nies  ou  indéfinies.  Elles  ont  aussi  des  prin¬ 
cipes  astringents  mêlés  à  de  la  résine  et  des 
huiles  volatiles.  C’est  à  ce  groupe  que  paraît 
se  rattacher  le  Kousso  d’Abyssinie  {Brayera 
anlhelminthica ),  dont  le  nom  spécifique  in¬ 
dique  la  propriété  remarquable. 

GENRES. 

Tribu  1.  —  Spiræées. 

Graines  non  ailées.  Plantes  de  l’hémi¬ 
sphère  boréal,  en -deçà  du  tropique  du 
Cancer. 

Kerria ,  DC.  -  Spirœa,  L.  ( Ulmaria ,  Fi- 
lipendula  et  Barba-caprœ ,  Tourn.).  — Neil- 
lia ,  Don.  —  Gillonia,  Mœnch.  — Nuttalia, 
Torr.  Gr.  — Brayera,  Kunth  ( Hagenia ,  W. 
— ■  Cusso,  Bruc.  —  Bankesia ,  Bruc.). 

Tribu  2.  —  Quillajées. 

Graines  ailées.  Plantes  de  l’Amérique 
tropicale  et  australe. 

Kageneckia,  R.  Pav.  (  Lydea ,  Molin.)  — 
Quillaja  ,  Molin.  ( Smegmadermos ,  R.  Pav.) 
—  Vauquelinia,  Corr.  —  Lindleya ,  Kunth. 
Euphronia,  Mart. 

AMYGDALÉES.  Amygdaleœ. 

Calice  quinquéfide  à  préfloraison  imbri¬ 
quée.  Autant  de  pétales.  Étamines  nombreu¬ 
ses.  Carpelle  unique  à  style  tout-à-fait  ou  à 
peu  près  terminal,  contenantdeux ovules  col¬ 
latéraux  suspendus  et  devenant  une  drupe. 
G  raine  à  tégument  membraneux.  Les  espèces 
sont  des  arbres  ou  arbrisseaux  à  rameaux 
quelquefois  terminés  en  piquant;  à  feuilles 
simples  ,  souvent  biglanduleuses  ;  à  fleurs 
blanches  ou  rosées ,  disposées  en  grappes  , 
corymbes  ou  panicules,  et  souvent  dévelop¬ 
pées  avant  les  feuilles.  La  plupart  sont  ori¬ 
ginaires  de  l’hémisphère  boréal  tempéré  ; 
quelques  unes  habitent  l’Asie  ou  l’Améri¬ 
que  tropicale  ,  aucune  l’hémisphère  austral 
au-delà  du  tropique.  Mais  la  culture  en  a 
répandu  plusieurs  dans  tous  les  pays  civili¬ 
sés  ;  car  c’est  dans  cette  famille  que  se  trou- 

27 


210 


H  OS 


ROS 


vent  plusieurs  de  nos  arbres  à  fruits  les  plus 
estimés,  comme  les  Cerisiers,  Pruniers,  Pê¬ 
chers,  Amandiers.  On  doit  y  signaler  en 
même  temps  la  présence  fréquente  du  prin¬ 
cipe  le  plus  vénéneux  qu’on  connaisse,  l’a¬ 
cide  hydrocyanique,  qui  se  trouve  dans  les 
feuilles,  les  noyaux,  et  souvent  dans  l’a¬ 
mande. 

GENRES. 

Pygeum,  Gærln.  ( Polydontia  et  Polyslor - 
thia ,  B1  .)—Amygdalus,  L.  ( Amygdalophora 
et  Trichocarpus,  Neck. — Persica,  Tourn.) 

_ Prunus ,  L.  ( Armeniaca  et  Lauroceràsus, 

Tourn.  —  Cerasus ,  J.  — ■  Prunophora  et  Ce- 
rasophora,  Neck.). 

Chrysobalanées.  Chrysobalaneæ. 

Calice  dont  le  tube  se  bosselle  à  sa  base  ; 
le  limbe  se  partage  en  cinq  divisions  imbri¬ 
quées  dans  la  préfloraison.  Autant  de  pétales, 
mancpuant  quelquefois.  Étamines  nombreu¬ 
ses,  souvent  plus  développées  du  même  côté 
que  le  calice,  et  tendant  à  avorter  de  l'autre. 
Carpelle  unique,  à  style  latéral  ou  même 
presque  basilaire  ,  contenant  deux  ovules 
collatéraux  dressés ,  et  devenant  une  drupe. 
Graine  à  tégument  membraneux.  Les  espè¬ 
ces  sont  des  arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles 
simples,  très  entières;  à  fleurs  plus  ou  moins 
irrégulières,  en  grappes  ou  corymbes;  habi¬ 
tant,  pour  la  plupart  ,  l’Amérique  ou  l’A¬ 
frique  tropicale  ,  rares  en  Asie  et  hors  des 
tropiques.  La  chair  du  fruit  et  la  graine  de 
quelques  unes  sont  employées  comme  dans 
les  Amygdalées,  et  les  principes  astringents 
s’y  retrouvent, 

GENRES. 

Chrysobalanus ,  L.  ( Icaco,V\.')—Hirtella , 
L.  ( Cosmibuena ,  R.  Pav.  —  Causca,  Scop. 
—  Balantium ,  Desv.  —  Braya ,  Fl.  fl.  )  — 
Licania,  Aubl.  ( Hedycrea ,  Schreb.)  —  Mo- 
quilea  ,  Aubl.  ( Couepia ,  Aubl.,  et  Acioa  , 
Aubl.  —  Acia ,  W.  —  Dulacia  ,  Neck.  )  — 
Parinarium,  J.  ( Parinari ,  Aubl.  Dugor- 
lia  ,  Scop.  —  Pelrocarya  ,  Schreb.  )  —  The- 
lyra  ,  Pet. -Th.  —  Grangeria  ,  Comm.  — 
Prinsepia,  Royl.  ( Cycnia ,  Lindl .) . 

Enfin  ,  à  la  suite  des  Rosacées,  on  place 
avec  doute  les  genres  suivants  : 

Lecoslemon  ,  Moc.,  Sess.  — *  Trilepisium  . 
Pet. -Th.  —  Stylobasium,  Desf  —  Amoreuxia, 
Moc.,  Sess.  (An.  J-) 


ROSAGE,  bot.  ph.-  On  désigné  souvent 
ainsi  les  Rhododendrum. 

ROSAIRE,  moll  — Nom  vulgaire  du  Vo- 
lula  sanguinea. 

ROSALESÏA.  bot.  ph. —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées?,  établi  par  Llave  et 
Lexarza  ( Nov .  veget.,  9).  L’espèce  type,  Ro- 
salesia  glandulosa,  est  un  arbrisseau  qui  croît 
au  Mexique. 

ROSALIA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères,  de  la  famille  des 
Longicornes  et  de  la  tribu  des  Cérambycins, 
créé  par  Servil le  (  Ann.  de  la  Soc.  ent.  de 
Fr.,  t.  2  ,  p.  561),  qui  y  rapporte  le  Ceram- 
byx  Alpinus  de  Linné,  espèce  qui  a  été 
nommée  la  Rosalie  par  Geoffroy.  Cet  Insecte, 
dont  le  corps  est  velouté,  d’un  cendré 
bleuâtre ,  offre  une  tache  noire  veloutée 
près  du  bord  antérieur  du  <*orselet,  et  3  au¬ 
tres  de  même  couleur  sur  ses  élytres.  C’est 
le  plus  beau  Coléoptère  du  pays.  On  ne  le 
rencontre  guère  que  sur  les  plus  hautes 
montagnes  de  l’Europe.  Motchoulski  en  a 
fait  connaître  une  autre  espèce  qui  est  de 
Sitka  et  qu’il  nomme  R.  funebra.  (C.) 

ROSALIA.  mam.  —  Une  espèce  d’Ouis- 
titi  de  la  division  des  Tamarins  porte  ce 
nom.  (E.  D.) 

ROS  AL  INA.  foramin.  —  Genre  de  Fora- 
minifères  ou  Rhizopodes,  établi  par  M.  Aie. 
d’Orbigny  pour  des  coquilles  microscopiques 
vivantes  et  fossiles  qui  font  partie  de  sa  fa¬ 
mille  des  Turbinoïdes,  la  seconde  de  son 
ordre  des  Hélicostègues.  Les  Rosalines  sont 
discoïdes  ou  trochoïdes,  fixées  par  une  face 
plane  sur  les  Fucus.  Leur  coquille,  a  spire 
régulière,  complète,  enroulée  obliquement, 
est  inéquilatérale  et  ne  change  pas  notable¬ 
ment  de  forme  avec  l’âge;  elle  est  censée 
avoir  une  seule  ouverture  en  fente  continue 
d’une  loge  à  l’autre  et  sur  le  côté  opposé  à 
la  spire.  Deux  espèces  se  trouvent  vivantes 
dans  les  mers  d’Europe;  d’autres  habitent 
les  mers  équatoriales,  et  quelques  unes  se 
trouvent  fossiles  dans  les  terrains  tertiaires 
et  crétacés.  (Duj.) 

*  ROSARIA  ,  C.  Bonap.  mam.  —  Syno  ¬ 
nyme  de  Rosores  et  de  Rongeurs.  Voy.  ces 
mots.  (E.  D.) 

KOSCINÈLE.  crust .  —  Voy.  rocinèle. 

ROSCGEA,  Roxb.  ( Fior .  Ind.,  III,  54). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Congca,  Roxb. 

ROSCGEA.  bot.  ph.— Genre  delà  famille 


K  OS 


ROS 


211 


des  Zingibéracées,  établi  par  Smith  (in  Linn. 
Transact.,  XII,  460).  L’espèce  type,  Rose, 
purpurea  Smith,  est  une  herbe  du  Népaul. 

ROSE.  BOT.  PH.  —  Voy.  ROSIER. 

On  a  encore  donné  le  nom  de  Rose  accom¬ 
pagné  d’une  épithète  à  certaines  fleurs  qui, 
par  leur  couleur  ou  leur  aspect  ,  offrent 
quelque  ressemblance  avec  les  vraies  Roses. 

Ainsi  l’on  a  appelé  : 

Rose  changeante  ou  de  Cayenne,  une 
Ketmie  ; 

Rose  du  ciel,  une  Agrosteme; 

Rose  cociionnière  et  Rose  de  Chien  ,  les 
Roses  sauvages; 

Rose  de  la  Chine  ,  une  Ketmie  ; 

Rose  de  Damas.  Voy .  rose  trémière; 

Rose  d’hiver  ou  de  Noël,  VHelleborus 
niger  ; 

Rose  du  Japon  ,  V Hortensia  et  le  Camélia 
Japonica  ; 

Rose  de  Jéricho  ,  VAnastatica  hierochun- 
lica  ; 

Rose  de  Noël.  Voy.  rose  d’hiver; 

Rose  de  Sainte-Marie,  la  Coquelourde  ; 

Rose  du  Safran,  la  fleur  du  Safran; 

Rose  Trémière  et  Rose  de  Damas  ,  VAlcea 
rosea. 

ROSE -GORCE,  ois.  — Nom  vulgaire 
d’une  espèce  de  Gros-Bec,  le  Coccaulhraus- 
tes  rubricollis  Yieill. 

ROSEA,  Mart.  (Nov.  gen.  et  sp.,  II,  59, 
t.  155).  bot.  ph. — Syn.  d 'Iresine,  Kunth. 

ROSEAU,  bot.  ph.  — Nom. vulgaire  du 
genre  Arundo.  Voy.  ce  mot. 

On  a  encore  appelé  : 

Roseau  épineux,  le  Rotang; 

Roseau  des  étangs  ou  de  la  Passion,  la 
Massette,  etc. 

ROSÉE,  météor. — Voy.  météorologie. 

ROSÉES.  Roseœ.  bot.  ph. —  Voy.  rosa¬ 
cées. 

ROSELET.  mam.  —  L’un  des  noms  que 
porte  l’Hermine.  Voy.  l’article  marte.  (E.  D.) 

ROSEEIW  ois. — Espècedu  genreMartin, 
Voy.  ce  mot. 

ROSE  LITE.  min. — Ce  minéral,  qui  a  été 
décrit  pour  la  première  fois  par  Lévy  et  dédié 
par  lui  à  G.  Rose,  a  beaucoup  de  ressem¬ 
blance  avec  les  substances  appelées  Pharma- 
colite  et  Pikropharmacolite.  Il  est  rosâtre  et 
cristallise  en  prismes  rhomboïdaux  de47°  12'. 
D’après  les  essais  de  Children,  il  est  composé 
d’acide  arsénique,  de  Chaux,  de  Magnésie, 


d’oxyde  de  Cobalt  et  d’eau.  On  le  trouve  en¬ 
gagé  dans  du  Quartz  à  Schneeberg,  en  Saxe. 

(Del.) 

ROSE  LL  ANE  et  ROSITE,  Svanberg. 
min. —  Substance  d’un  rouge  de  rose,  dissé¬ 
minée  en  grains  dans  le  Calcaire  saccharoïde 
d’Aker,  en  Sudermanie.  Ces  grains  se  clivent 
dans  une  seule  direction  ;  leur  dureté  est  de 
2,5  et  leur  densité  est  égale  à  2,72.  Ils  sont 
composés  de  Silice  45,  d’Alumine  35,  de 
Potasse  6,6,  de  Chaux  3,6,  de  Magnésie  2,4 
et  d’eau  6,5.  (Del.) 

ROSEA! A.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des  Séné- 
cionidées,  établi  par  Thunberg  ( Flor  Cap., 
692  ).  L’espèce  type ,  Rosenia  glandulosa 
Thunb.,  esfun  arbrisseau  qui  croît  au  cap 
de  Bonne-Espérance. 

ROSEAITE.  min. — Voy.  plagionite. 

ROSERÉ.  poiss. — Nom  vulgaire  des  Athé- 
rines,  dans  le  Languedoc  et  la  Provence. 

ROSETTE,  moll. — Nom  vulgaire  d’une 
espèce  de  Lamellaire. 

ROSIER.  Rosa.  bot.  ph.  —  Grand  et 
magnifique  genre  de  la  famille  des  Rosa¬ 
cées  ,  à  laquelle  il  donne  son  nom,  de  l’Ico- 
sandrie  polygynie  dans  le  système  de  Linné. 
Les  végétaux  qui  le  forment  ont  été  de  tout 
temps  l’objet  de  l’admiration  générale.  Les 
poètes,  les  botanistes,  les  horticulteurs  ont 
célébré  à  l’envi ,  dans  les  termes  les  plus 
pompeux,  la  beauté,  l’élégance  et  le  parfum 
de  leurs  fleurs.  Ce  n’est  pas  dans  un  ou¬ 
vrage  de  la  nature  de  celui-ci  qu’il  pourrait 
être  permis  de  suivre  cet  exemple  :  aussi 
nous  bornerons  nous  à  jeter  un  coup  d’œil 
rapide  sur  le  beau  genre  qui  va  faire  le  sujet 
de  cet  article,  en  réduisant  son  histoire  à 
son  seul  côté  positif  et  scientifique.  Les  Ro¬ 
siers  sont  des  arbustes  presque  toujours 
armés  d’aiguillons  ,  dont  les  nombreuses, 
espèces  sont  disséminées  sur  la  plus  grande 
partie  de  la  surface  du  globe.  Leurs  feuil¬ 
les  alternes  sont  pennées  avec  impaire  , 
formées  de  folioles  dentées  en  scie,  accom¬ 
pagnées  de  stipules  adnées  au  pétiole.  Leurs 
fleurs  sont  terminales,  quelquefois  soldai  - 
res,  plus  souvent  groupées  ou  rapprochées 
à  l’extrémité  des  branches  et  des  rameaux. 
Ces  fleurs  ou  ces  R  oses  sont  grandes ,  sur¬ 
tout  dans  les  variétés  cultivées ,  de  nuances 
et  couleurs  très  diverses,  mais  le  plus  sou¬ 
vent  rosées;  elles  présentent:  un  calice 


212 


KOS 


KUS 


persistant,  à  tube  ventru,  resserré  dans  sa 
partie  supérieure  que  garnit  encore  un  dis¬ 
que  annulaire  charnu  ,  à  limbe  divisé  en 
cinq  ,  rarement  quatre  lobes  foliacés ,  fré¬ 
quemment  pinnatiséqués  (1);  une  corolle 
de  cinq,  rarement  quatre  pétales  ,  insérés 
à  la  gorge  du  calice  et  alternes  avec  ses 
lobes;  des  étamines  nombreuses  ,  insérées 
aussi  sur  le  calice;  des  pistils  nombreux, 
libres  et  distincts,  renfermés  dans  le  tube 
du  calice  au  fond  duquel  ils  s’attachent, 
formés  chacun  d’un  ovaire  uniloculaire, 
uni-ovulé,  et  d’un  style  latéral  que  termine 
un  stigmate  épaissi.  A  ces  pistils  succèdent 
tout  autant  d’akènes  osseux,  renfermés 
dans  le  tube  calicinal  qui  est  devenu  charnu 
ou  cartilagineux,  poilus  sur  leur  côté  opposé 
à  l’insertion  du  style.  Ces  caractères  se  pré¬ 
sentent  chez  tous  les  Rosiers  avec  une  telle 
uniformité  ,  ils  sont  associés  à  une  telle 
identité  de  port  et  d’aspect,  qu’il  n’existe 
peut-être  pas  de  genre  plus  naturel  dans 
tout  le  règne  végétal.  Aussi  tous  les  bota¬ 
nistes  se  sont-ils  généralement  accordés  à 
en  faire  un  groupe  unique.  Cependant,  à 
une  époque  peu  éloignée  de  nous,  Pallas  a 
fait  connaître  sous  le  nom  de  Rosa  berberi- 
folia  un  arbuste  de  l’Asie  centrale  qui  est 
venu  rompre  cette  uniformité.  Avec  une 
organisation  florale  entièrement  semblable 
à  celle  des  autres  Rosiers,  cette  espèce  pré¬ 
sente  des  organes  foliacés  qui  ont  été  dé¬ 
crits  d’abord  comme  des  feuilles  simples,  et 
plus  tard,  par  les  uns  comme  des  feuilles 
composées  réduites  à  une  seule  foliole  ,  par 
les  autres  comme  provenant  de  la  soudure 
de  deux  stipules  qui  auraient  survécu  à 
l’avortement  complet  ou  presque  complet 
de  la  feuille  et  qui  auraient  pris  un  grand 
développement,  en  raison  même  de  cet  avor¬ 
tement.  Ce  seul  caractère,  joint  à  l’absence 
de  poils  sur  le  côté  des  akènes  qui  est  op¬ 
posé  à  l’insertion  du  style,  a  paru  suffisant 
pour  que  M.  Dumorticr  ait  fait  de  ce  Rosier 
son  genr q  Hulthemia,  M.  Lindleyson  Loiuea. 
Il  nous  semble  cependant  que  ce  caractère 
de  végétation,  analogue  à  celui  que  présente 
au  milieu  des  Lathyrus  notre  L.  Aphaca 

(p)  On  connaît  la  disposition  ordinaire  de  res  lobes 
latéraux  que  portent  les  divisions  calicinàles  ;  elle  a  donné 
lien  au  distique  latin  suivant: 

Quinque  sumus  fratrcs  ;  unus  barbatus  et  aller  ; 

Imberbes  aln  ;  s um  semibarbis  ego  . 


Lin.,  réduit  aussi  à  ses  stipules,  peut  diffi¬ 
cilement  être  considéré  comme  suffisant 
pour  autoriser  l’établissement  d’un  genre. 

Le  nombre  des  espèces  de  Rosiers  décrites 
jusqu’à  ce  jour  est  d’environ  160.  De  ces 
espèces  sont  nées  dans  nos  jardins  des  va¬ 
riétés  tellement  nomPbreuses  que  le  chiffre 
total  s’en  élève  aujourd’hui  à  des  mil¬ 
liers  et  qu’il  s’accroît  encore  tous  les  jours 
suivant  une  progression  rapide.  Plusieurs 
botanistes  ont  essayé  d’apporter  la  rigueur 
scientifique  dans  la  description  et  la  classi¬ 
fication  de  ces  immenses  richesses  horticoles. 
De  là  sont  résultés  des  travaux  importants 
dont  les  principaux  sont  ceux  de  H.-C.  An¬ 
drews  ( Mono.gr .  of  lhe  genus  Rosa ;  Lond., 
1787  et  suiv.),  de  Roessig  (10  fascic.,  in-4°; 
Leipsig,  1800-1817),  de  J  Lindley  (  Ro- 
sarum  mono  g  raphia  ;  Lond.,  1820,  in  8°, 
19  plane.),  de  Fr.  Guil.  Wallroth  (  Rosœ 
plantarum  generis  hisloria  succincta ;  Nord- 
hausen  ,  1828,  in-8°),  surtout  de  Redouté. 
etThory  {les  Roses  ;  Paris,  1 8 17,  2  vol.  in¬ 
fol.  ,  avec  rnagnif.  pl.).  Dans  l’examen  rapide 
que  nous  allons  faire  des  principales  espèces 
de  Rosiers  cultivées  dans  nos  jardins,  nous 
suivrons  l’ordre  et  les  divisions  générales 
adoptés  par  M.  J.  Lindley  dans  sa  mono¬ 
graphie  du  genre  Rosa. 

Sect.  I.  Simplicifolia.  La  seule  espèce 
que  comprenait  cette  section  était  le  Rosier 
a  feuilles  de.  BERBERis  ,  Rosa  berberi  folia 
Pall.,  pour  lequel  M.  Lindley  lui  même 
a  créé  plus  tard  le  genre  Lowea  {Bot.  Reg., 
tab.  1261),  et  M.  Dumortier  son  genre  Hul¬ 
themia.  Ce  genre  est  adopté  sous  ce  dernier 
nom  par  M.  Endlieher  {Gen.,  n.  6358).  Cet 
arbuste  donne  une  jolie  fleur  jaune,  dont 
les  5  pétales  sont  marqués  à  leur  base  d’une 
grande  tache  pourpre-brunâtre.  II  est  en¬ 
core  rare  dans  les  collections  à  cause  de  la 
difficulté  qu’on  éprouve  à  le  conserver. 

Sect.  IL  Feroçes.  Rameaux  revêtus  de 
poils  tomenteux  persistants;  fruit  nu.  Le 
nom  de  cette  section  rappelle  la  grande 
abondance  de  forts  aiguillons  qui  hérissent 
la  tige  des  espèces  dont  elle  est  formée. 
Parmi  ces  espèces,  on  cultive  le  Rosier  du 
Kamtschatka  ,  Rosa  Kamlschatica  Vent. , 
originaire  des  lieux  secs  et  pierreux  du 
Kamtschatka,  remarquable  par  sa  teinte 
générale  grisâtre,  par  ses  rameaux  grêles, 
couverts  d’un  tomentum  brunâtre,  par  ses 


R  OS 


R08 


213 


fleurs  d’un  violet  clair  auxquelles  succède 
un  fruit  (1)  globuleux,  rouge,  glabre,  sur¬ 
monté  par  le  limbe  du  calice  persistant. 

Sect.  111.  Bracleatæ.  Rameaux  et  fruits 
revêtus  également  d’un  tomentum  persis¬ 
tant.  Le  nom  de  cette  section  est  dû  à  l’exis¬ 
tence  de  feuilles  bractéales  qui  existent  sous 
la  fleur,  de  manière  à  envelopper  le  calice 
d’une  sorte  d’involucre.  On  cultive  fréquem¬ 
ment  le  Rosier  a  bractées  ,  Rosa  bracleala 
Wendl.,  espèce  originaire  de  Chine,  qui  a 
donné  dans  nos  jardins  plusieurs  belles  va¬ 
riétés  à  fleur  blanche  ou  couleur  de  chair, 
grande  et  très  double.  On  la  reconnaît  à  ses 
rameaux  dressés,  cotonneux,  à  ses  aiguil¬ 
lons  forts,  recourbés,  souvent  géminés;  à 
ses  feuilles  formées  de  5-9  folioles  obovales, 
coriaces,  glabres  et  luisantes;  à  ses  stipules 
frangées.  Ses  fleurs  sont  solitaires,  à  pédon¬ 
cule  et  calice  cotonneux.  Elles  donnent  un 
gros  fruit  globuleux  ,  rouge-orangé.  Ce  Ro¬ 
sier  est  un  peu  délicat  et  souffre  des  grands 
froids  de  nos  hivers. 

Sect.  IV.  Cinnamomeœ.  Aiguillons  grêles 
ou  nuis;  folioles  lancéolées,  dépourvues  de 
glandes  ;  disque  mince  ;  fleurs  accompagnées 
de  feuilles  bractéales.  Cette  section  em¬ 
prunte  son  nom  au  Rosier  cannelle,  Rosa 
cinnamomea  Lin.,  espèce  européenne ,  cul¬ 
tivée  dans  les  jardins,  et  à  laquelle  MM.  De 
Candolle,  Seringe,  etc.,  rapportent  comme 
variété  le  Rosier  de  mai  ,  Rosa  maialis  Desf. 
Parmi  les  autres  espèces  assez  nombreuses 
que  renferme  cette  division,  on  trouve  sur¬ 
tout  dans  les  jardins  le  Rosa  rapa  Bosc , 
d’origine  américaine  ;  le  Rosa  parviflora 
Ehrh.,  également  des  États-Unis ,  dont  la 
fleur  est  de  nuance  pâle  et  fort  délicate,  très 
double;  le  Rosa  fraxini folia  Berk.,etc. 

Sect.  V.  Pimpinellifoliœ.  Aiguillons  grêles, 
nombreux  ,  quelquefois  nuis  ;  fleurs  dépour¬ 
vues  de  bractées;  folioles  ovales  ou  oblon- 
gues  ;  lobes  du  calice  connivents,  persistants; 
disque  presque  nul.  Les  limites  entre  cette 
section  et  la  précédente  disparaissent  ou 
deviennent  très  difficiles  à  saisir  dans  quel¬ 
ques  cas.  Parmi  les  espèces  assez  nombreu¬ 
ses  de  cette  division,  les  deux  suivantes 
occupent  une  place  distinguée  dans  nos  jar¬ 
dins. — Le  Rosier  des  Alpes,  Rosa  Alpina  L., 

(i)  Sous  ce  nom  impropre  de  fruit,  on  désigne  chez  les 
Rosiers,  pour  abréger  ,  l’ensemble  du  tube  calicinal  persis¬ 
tant  et  des  akènes  qu’il  renferme. 


croît  naturellement  sur  les  grandes  chaînes 
de  montagnes  de  l’Europe.  Il  se  distingue 
parce  que  sa  tige  ne  porte  que  dans  sa  jeu¬ 
nesse  des  aiguillons  très  faibles  qui  tombent 
plus  tard  ;  aussi  ses  variétés  cultivées  sont- 
elles  recherchées  comme  produisant  des 
roses  sans  épines.  A  l’état  spontané,  ses 
fleurs  sont  roses;  leur  pédoncule  se  déjelte 
après  la  floraison;  leurs  lobes  calicinaux 
sont  indivis,  étalés  ;  ses  fruits  sont  pendants, 
ovoïdes,  plus  ou  moins  allongés,  couronnés 
par  le  calice  persistant,  dont  les  lobes  sont 
devenus  connivents.  On  rapporte  à  cette 
espèce  plusieurs  variétés  cultivées,  semi- 
doubles  et  doubles,  dont  une  à  fleur  blanche 
avec  le  centre  rose-clair,  d’autres  à  fleurs 
roses  de  diverses  nuances,  une  a  fleur  rouge- 
pourpre.—  Le  Rosier  a  feuilles  de  Pimpre- 
nelle  ,  Rosa  pimpinellifolia  Lin.  (R.  spinosis- 
sima  Jacq.),  croît  dans  les  haies  et  les  buis¬ 
sons  de  toute  l’Europe.  A  l’inverse  du  pré¬ 
cédent,  il  a  la  tige  armée  d’une  très  grande 
quantité  d’aiguillons  inégaux,  horizontaux; 
ses  feuil les  son t  formées  de  5-9  foliolesovales- 
arrondies,  coriaces  et  minces,  dentées;  ses 
fruits  mûrs  sont  coriaces  et  noirs  ,  portés 
sur  des  pédoncules  noirs  aussi  et  épaissis. 
Il  en  existe  de  nombreuses  variétés  ,  soit 
dans  la  nature,  soit  dans  les  jardins.  Parmi 
ces  dernières  il  en  est  de  simples,  mais 
surtout  de  semi-doubles  et  très  doubles  qui 
sont  recherchées,  et  dont  la  couleur  est 
blanche  dans  les  unes,  carnée  dans  d’autres, 
rose  dans  la  plupart,  rouge  pourpre  ou 
blanche  avec  des  lignes  pourpres  dans 
certaines. 

Sect.  VI.  Centifoliœ.  Aiguillons  de  deux 
sortes;  folioles  oblongues  ou  ovales,  ru¬ 
gueuses;  disque  épais,  fermant  la  gorge  du 
calice;  sépales  pinnatilobés.  C’est  ici  que 
rentrent  les  espèces  qui  occupent  incontes¬ 
tablement  le  premier  rang  dans  les  jardins, 
et  dont  les  fleurs ,  aussi  belles  de  forme  et 
de  couleur  qu’agréables  de  parfum,  ont  été 
de  tout  temps  regardées  comme  la  mer¬ 
veille  du  règne  végétal.  Ces  espèces  sont  les 
suivantes  :  Rosier  a  cent  feuilles,  Rosa  cen - 
lifolia  Lin.  (  figuré  dans  l’atlas  de  ce  Dic¬ 
tionnaire,  botanique,  dicotylédones,  pl.  9). 
Sa  patrie  est  inconnue.  Ses  variétés  figu¬ 
rent  au  premier  rang  parmi  les  nombreux 
Rosiers  aujourd’hui  cultivés,  pour  la  gran¬ 
deur,  la  beauté  de  forme,  la  délicatesse 


214 


ROS 


ROS 


de  nuance  et  la  suavité  de  parfum  de 
leurs  fleurs.  Les  aiguillons  dont  il  est  armé 
sont  presque  droits  et  à  peine  élargis  à  leur 
base;  ses  feuilles  ont  5-7  folioles  ovales, 
glanduleuses  à  leur  bord,  de  consistance  un 
peu  flasque,  légèrement  velues  en  dessous  ; 
les  lobes  calicinaux  de  sa  fleur  épanouie  sont 
étalés,  mais  non  déjetés  en  dessous  ;  ses 
fruits  sont  ovoïdes,  charnus,  hérissés  de 
poils  glanduleux -glutineux,  ainsi  que  le 
limbe  du  calice  et  le  pédoncule.  Les  variétés 
du  Rosier  à  cent  feuilles  cultivées  aujour¬ 
d’hui  sont  extrêmement  nombreuses ,  et 
elles  se  multiplient  encore  journellement. 
Nous  nous  bornerons  à  indiquer  les  catégo¬ 
ries  principales  auxquelles  on  les  rattache  , 
ainsi  que  certaines  des  plus  curieuses  parmi 
elles.  Le  Rosier  a  cent  feuilles  commun  ,  R. 
c.  vulgarisSer . ,  se  distingue  par  ses  grandes 
fleurs  parfumées  d’un  rose  délicat,  formées 
de  pétales  infléchis  ;  on  y  rattache  une  sous- 
variété  prolifère.  Une  variété  remarquable 
est  le  Ros-ier  a  cent  feuilles  changeant  ,  R. 
c.  mutabilis  Pers.,  vulgairement  nommé 
Rose  unique  ,  dont  la  fleur  est  d’un  blanc 
pur,  tandis  que  son  bouton  était  rouge- 
pourpre.  Nous  signalerons  aussi  comme  va¬ 
riété  très  curieuse  le  Rosier  a  feuilles  de 
Chou  ou  de  Laitue,  R.  c.  bullala  Red.  et 
Thor.  ,  que  caractérisent  ses  folioles  très 
grandes  et  irrégulièrement  boursouflées.  Au 
nombre  des  plus  belles  Roses  figurent  celles 
qu’on  a  désignées  sous  les  noms  de  Roses- 
mousses,  Uoses  mousseuses,  R.  c.  muscosa 
Ser.  ,  si  faciles  à  reconnaître  aux  produc¬ 
tions  vertes  dont  se  hérisse  toute  la  surface  j 
de  leur  pédoncule  et  de  leur  calice,  et  qui 
ressemblent  à  de  la  Mousse  dont  on  aurait 
recouvert  ces  parties.  Cette  variété  remar¬ 
quable',  ou  pluiôt  cette  race,  a  été  regardée 
par  quelques  auteurs  comme  une  espèce 
distincte  et  séparée.  Elle  a  donné  plusieurs 
variétés  secondaires  très  recherchées  qui 
diffèrent  entre  elles  pour  la  grandeur  et  la 
couleur  de  leurs  fleurs ,  blanches,  roses, 
rouge-pourpre,  rouge-vineux,  rouge-cra¬ 
moisi,  etc.  On  en  possède  une  prolifère.  Une 
autre  race  fort  remarquable  aussi  est  le 
Rosier  à  cent  feuilles  Pompon,  R,  c.  Pom- 
ponia  Lindl.  (R.  Burgundiacct  Pers.  ,  R. 
Pomponia  DC.  ),  dont  les  variétés  secondaires 
sont  si  connues  sous  la  dénomination  vul¬ 
gaire  de  Rosiers  Pompons,  et  que  distinguent 


leur  petite  taille,  la  petitesse  de  leurs  feuilles 
et  de  leurs  fleurs.  On  en  possède  aussi  une 
dont  le  pédoncule  et  le  calice  sont  mous¬ 
seux,  et  qui  porte  le  nom  vulgaire  d e  Pompon- 
moussêux,  R.  c.  Kennedy ana Ser.  Enfin,  nous 
signalerons  encore  comme  une  des  variétés 
les  plus  curieuses  du  Rosier  à  cent  feuilles 
la  Rose  œillet,  R.  c.  caryophyllea Poir.,  dont 
les  pétales  sont  rétrécis  en  assez  long  onglet 
à  leur  base  ,  petits  et  accuminés  ou  triden- 
tés  au  sommet;  ainsi  que  le  Rosier  à  cent 
feuilles  apétale,  R  c.  apetala  Lois.,  plus  sin¬ 
gulier  qu’intéressant. 

Le  Rosier  de  damas  ,  Rosa  Damascena 
Mill.,  est  originaire  de  Syrie,  comme  l’in¬ 
dique  son  nqm.  Il  est  armé  d’aiguillons 
forts  et  nombreux,  élargis  à  leur  base;  ses 
feuilles  ont  5-7  folioles  ovales,  un  peu  rai¬ 
des  ;  son  calice  a  le  tube  allongé  et  le  limbe 
déjeté  en  dessous  dans  la  fleur  épanouie  ; 
ses  pétales  sont  étalés  et  non  infléchis;  son 
fruit  est  ovoïde  et  pulpeux  à  sa  maturité. 
Les  variétés  cultivées  de  cette  espèce  sont 
nombreuses  et  recherchées:  elles  se  distin¬ 
guent  en  général  par  leurs  fleurs  nombreu¬ 
ses,  formant  une  sorte  de  corymbe  à  l’ex¬ 
trémité  des  branches ,  parfumées.  La  gran¬ 
deur  de  ces  fleurs  et  leur  couleur  varient 
beaucoup.  II  en  existe,  en  effet,  de  blanches, 
de  roses  plus  ou  moins  foncées,  de  rouges, 
de  panachées ,  de  blanches  bordées  de 
rouge,  etc.  On  désigne  souvent  ces  variétés 
sous  le  nom  de  Rosiers  des  quatre  saisons. 
C’est  parmi  elles  que  se  trouvent  les  fleurs 
les  plus  parfumées  :  aussi  s’en  sert-on  de 
préférence  pour  la  préparation  de  Veau  dis¬ 
tillée  de  roses,  dont  on  connaît  l’usage  jour¬ 
nalier  comme  parfum,  et  qu’on  emploie 
aussi  en  abondance  dans  les  pharmacies 
pour  parfumer  le  cérat,  et  pour  préparer 
l’onguent  rosat,  des  collyres,  un  sirop,  etc. 

Il  est  bon  cependant  de  faire  remarquer  que 
d’autres  espèces  sont  substituées  pour  cet 
usage  à  la  rose  de  Damas  ,  en  différents 
pays. 

Le  Rosier  de  France,  Rosa  Gallica  Lin., 
vulgairement  nommé  Rosier  de  Provins, 
croît  spontanément  dans  les  haies.  On  en 
possède  aujourd’hui  un  très  grand  nombre 
de  belles  variétés.  Il  est  armé  d’aiguillons 
inégaux;  ses  feuilles  ont  5-7  folioles  co¬ 
riaces,  raides,  ovales  ou  lancéolées,  déjetées 
en  bas;  ses  lobes  calieinaux  sont  étalés  dans 


ROS 


ROS 


215 


la  fleur  épanouie;  son  fruit  est  presque 
globuleux,  très  coriace,  caractère  principal 
par  lequel  il  se  distingue  du  Rosier  à  cent 
feuilles.  Ses  fleurs  sont  généralement  de 
couleur  intense,  et  rose-vif,  ou  violacées, 
ou  rouge-pourpre,  tantôt  de  teinte  uniforme, 
tantôt  panachées,  marbrées  ou  ponctuées 
de  ces  diverses  teintes.  Elles  sont,  en  géné¬ 
ral,  peu  odorantes  lorsqu’elles  sont  fraî¬ 
ches;  mais  elles  le  deviennent  à  un  degré 
assez  prononcé  à  proportion  qu’elles  sèchent. 
Elles  constituent  la  rose  rouge  ou  rose  offi¬ 
cinale  des  pharmacies;  leurs  pétales,  séchés 
le  plus  rapidement  possible,  sont  fréquem¬ 
ment  employés  comme  astringents,  stypti- 
ques  et  toniques.  On  les  administre  soit  à 
l’extérieur,  en  décoction  ,  pour  fortifier  les 
organes,  soit  à  l’intérieur,  en  conserve,  aux 
titres  que  nous  venons  d’indiquer.  Ils  en¬ 
trent  de  plus  dans  un  grand  nombre  de 
préparations  diverses. 

Sect.  VII.  Villosœ.  Rejets  élancés;  aiguil¬ 
lons  assez  droits;  folioles  ovales  ou  oblon- 
gues  à  dents  de  scie  divergentes;  lobes  cali- 
cinaux  connivents  et  persistants;  disque 
épaissi  fermant  la  gorge  du  calice.  La  plus 
répandue  dans  nos  jardins  des  espèces  de 
cette  section  est  le  Rosier  blanc  ,  Rosa  alba 
Lin.,  qui  paraît  être  originaire  de  l’Alle¬ 
magne,  que  distinguent  sa  teinte  générale 
un  peu  glauque,  ses  feuilles  à  folioles  gé¬ 
néralement  ovales-arrondies  ,  brièvement 
acuminées,  à  nervures  presque  cotonneuses 
et  glanduleuses,  de  même  que  les  pétioles. 
Ses  fleurs  sont  blanches,  couleur  de  chair 
ou  légèrement  rosées,  très  faiblement  odo¬ 
rantes.  On  cultive  aussi  le  Rosa  villosa  Lin., 
et  le  Rosa  tomentosa  Smith,  qui  appartien¬ 
nent  à  la  même  section. 

Sect.  VIII.  Rubiginosœ.  Rejets  arqués; 
aiguillons  inégaux,  quelquefois  semblables 
à  des  soies;  folioles  ovales  ou  oblongues, 
glanduleuses,  à  dents  de  scie  divergentes; 
lobes  calicinaux  persistants;  disque  épais. 
Cette  section  doit  son  nom  au  Rosier  rouillé, 
Rosa  rubiginosa  Lin.,  espèce  dont  le  type 
spontané  est  commun  dans  les  haies  et  les 
buissons  de  presque  toute  l’Europe.  Cet  ar¬ 
buste  est  armé  de  forts  aiguillons  crochus 
pour  la  plupart  et  comprimés;  ses  feuilles 
ont5-7  folioles  ovales  ou  presque  arrondies, 
dentées  en  scie,  et  revêtues  à  leur  face  in¬ 
férieure  de  poils  glanduleux  qui  leur  don¬ 


nent  une  couleur  de  rouille  et  une  odeur 
agréable  assez  analogue  à  celle  de  la  pomme 
de  reinette;  ses  fruits  sont  ovoïdes-raccour- 
cis,  durs,  rouges,  hérissés  de  même  que 
leurs  pédoncules.  Ses  variétés  cultivées  ont 
la  fleur  rose,  de  nuance  tantôt  claire,  tan¬ 
tôt  intense  ou  I i lacée .  —  On  cultive  aussi 
fréquemment  le  Rosier  églantier,  Rosa 
eglanteria  Lin.  {R.  lutea  Mil  1.),  dont  la  pa¬ 
trie  est  inconnue.  Sa  tige  est,  dans  sa  jeu¬ 
nesse,  chargée  d’aiguillons  abondants  qui , 
plus  tard,  deviennent  plus  rares  ;  ses  feuilles 
jaunâtres ,  à  folioles  un  peu  concaves ,  obo- 
vales  ou  ovales,  bordées  de  dents  aiguës, 
sont  glanduleuses  en  dessous  et,  par  suite, 
odorantes.  Ses  fleurs  ont  une  odeur  désa¬ 
gréable  ,  et  se  distinguent  par  leur  pédon¬ 
cule  et  leur  calice  lisses;  elles  donnent  un 
fruit  arrondi,  orangé.  On  cultive  fréquem¬ 
ment  dans  les  jardins  deux  variétés  de  cette 
espèce:  à  fleur  simple,  toute  jaune  dans 
l’une;  dans  l’autre  ,  discolore  et  jaune  en 
dehors,  orangée  en  dedans. 

Sect.  IX.  Caninœ.  Aiguillons  uniformes, 
crochus  ;  folioles  ovales,  dépourvues  de  glan¬ 
des,  à  dents  de  scie  commentes;  lobes  ca¬ 
licinaux  tombants  ;  disque  épais,  fermant 
la  gorge  du  calice.  Le  type  de  cette  section 
est  le  Rosier  des  chiens,  Rosa  canina  Lin., 
l’une  des  espèces  les  plus  communes  dans 
nos  haies,  que  caractérisent  ses  forts  aiguil¬ 
lons  espacés,  crochus  et  comprimés;  ses  fo¬ 
lioles  presque  coriaces ,  bordées  de  dents 
aiguës  qui  s’appliquent  l’une  sur  l’autre; 
les  lobes  de  son  calice  se  déjettent  après  la 
floraison  pour  se  détacher  ensuite;  son 
fruit  est  ovoïde  ,  coriace,  d’un  rouge  vif. 
Cette  espèce  est  moins  importante  pour 
l’horticulture  par  elle-même  que  comme 
fournissant  la  plupart  des  sujets  sur  lesquels 
on  greffe  les  espèces  vigoureuses.  Son  nom 
spécifique  lui  vient  de  ce  qu’on  a  fait  usage 
autrefois  de  ses  racines  contre  la  rage.  En 
médecine  ,  on  se  fert  de  ses  fruits,  ou  plutôt 
du  tube  calicinal  qui  les  renferme  et  qui 
porte  ,  dans  les  pharmacies,  le  nom  de  Cy- 
norhodon  ,  pour  la  préparation  de  la  con¬ 
serve  de  cynorhodon.  Pour  cet  usage,  on 
les  cueille  un  peu  avant  la  maturité;  leur 
astringence  est  alors  plus  prononcée.  On 
administre  cette  conserve  dans  les  cas  d’af¬ 
faiblissement  du  canal  digestif,  dans  les 
diarrhées. 


216 


ROS 


R  OS 


M.  Lindley  rapporte  à  sa  9mG  section  !e 
Rosier  de  l’Inde  ,  Rosa  Indica  Lin.,  qui  oc¬ 
cupe  une  place  si  importante  dans  l’horti¬ 
culture  moderne.  Cette  espèce,  originaire  de 
la  Chine,  se  reconnaît  à  sa  tige  droite,  ar¬ 
mée  de  forts  aiguillons  crochus  espacés;  à 
ses  feuilles  formées  de  3-5  folioles  ovales- 
acuminées ,  coriaces,  glabres,  luisantes  et 
vertes  en  dessus,  plus  pâles  en  dessous, 
bordées  de  petites  dents  de  scie,  accompa¬ 
gnées  de  stipules  fort  étroites  ;  ses  fleurs, 

généralement  peu  odorantes,  sont  portées 

* 

sur  des  pédoncules  presque  articulés,  sou¬ 
vent  épaissis  ,  et  ,  de  même  que  le  calice, 
lisses  ou  chargés  de  soies  raides.  Les  varié¬ 
tés  du  Rosier  de  l’Inde  cultivées  aujourd’hui 
en  Europe  sont  extrêmement  nombreuses; 
elles  se  recommandent  généralement  par 
l’abondance  et  la  durée  de  leur  floraison. 
Les  horticulteurs  les  divisent  en  trois  gran¬ 
des  catégories  que  quelques  uns  regardent 
comme  des  espèces  distinctes  et  séparées  ;  ce 
sont:  1°  les  Rosiers  thé ,  dont  le  nom  tient 
à  ce  que  leurs  fleurs  ont  une  odeur  de  thé 
très  prononcée;  leurs  couleur  est  généra¬ 
lement  peu  intense,  blanche,  jaunâtre,  ou 
rose-clair;  2°  les  Rosiers  de  la  Chine,  que 
distingue  la  couleur  rouge  intense  de  leurs 
fleurs;  3°  les  Rosiers  du  Bengale. 

Sect.  X.  Synstylæ  Ser.  ( Syslylæ  Lindl.). 
Le  caractère  distinctif  de  cette  section  con¬ 
siste  dans  les  styles  réunis  en  un  faisceau 
unique  allongé,  qui  dépasse  fortement  l’ou¬ 
verture  du  tube  cal  ici  nal .  Parmi  les  espèces 
qui  lui  appartiennent  on  cultive  surtout: 
le  Rosier  toujours  vert  ,  Rosa  sempervirens 
Lin.,  espèce  indigène,  à  feuilles  persistan¬ 
tes,  coriaces;  la  plupart  de  ses  variétés  cul¬ 
tivées  ont  la  fleur  blanche  ou  couleur  de 
chair,  très  double.  —  Le  Rosier  musqué, 
Rosa  moschata  Mil I . ,  qu’on  croit  provenir 
du  nord  de  l’Afrique  et  qui  a  donné  plu¬ 
sieurs  belles  variétés  à  fleur  blanche,  très 
parfumée.  * 

Sect.  XI.  Banlcsianœ .  Tige  grimpante  ; 
feuilles  le  plus  souvent  à  trois  folioles  lui¬ 
santes;  stipules  presque  libres,  subulées  ou 
très  étroites,  généralement  tombantes.  L’es¬ 
pèce  qui  donne  son  nom  à  cette  section  est 
le  Rosier  de  Banks,  Rosa  Banksiœ  R.  Br., 
magnifique  arbuste  grimpant  ,  qui,  palissé 
contre  un  mur,  s’étend  et  s’allonge  considé  ¬ 
rablement  et  se  couvre  d’une  grande  quan¬ 


tité  de  fleurs.  Malheureusement  il  souffre 
quelquefois  dans  nos  climats  par  suite  des 
froids  rigoureux.  Sa  tige  est  dépourvue 
d’aiguillons,  lisse  et  glabre;  ses  feuilles  ont 
3-5  folioles  lancéolées,  rapprochées  entre 
elles,  à  peine  dentelées,  et  accompagnées 
de  stipules  sétacées  presque  libres,  tom¬ 
bantes;  ses  jolies  petites  fleurs  forment  des 
ombelles,  et  donnent  un  fruit  arrondi,  noir. 
On  en  cultive  deux  variétés,  dont  l’une  à 
fleurs  blanches,  pleines,  odorantes;  l’autre 
à  fleurs  jaunes  et  inodores. 

La  culture  des  Rosiers  et  de  leurs  nom¬ 
breuses  variétés,  l’art  de  les  conserver  et 
d’en  augmenter  le  nombre,  constituent  une 
des  branches  les  plus  importantes  de  l'hor¬ 
ticulture  moderne.  Ces  arbustes  sont,  en 
effet,  si  recherchés  et  si  répandus  que  leur 
commerce  suffit  seul  pour  entretenir  des 
établissements  considérables.  Néanmoins  , 
nous  ne  pouvons  reproduire  ici  les  détails 
de  cette  culture,  dont  nous  nous  bornerons, 
faute  d’espace,  à  esquisser  la  marche  géné¬ 
rale.  Le  moyen  d’obtenir  de  belles  florai¬ 
sons  des  Rosiers  consiste  à  leur  donner  une 
bonne  terre  un  peu  légère  et  meuble,  à  la¬ 
quelle  on  ajoute  de  bon  terreau  de  temps  à 
autre,  et  à  les  placer  à  une  exposition  légè¬ 
rement  ombragée.  Leur  végétation  est  alors 
plus  vigoureuse  ;  par  suite  ,  leurs  fleurs  sont 
plus  abondantes  et  plus  belles.  La  multi¬ 
plication  de  leurs  variétés  se  fait  par  dra¬ 
geons,  par  marcottes  et  surtout  par  greffes. 
On  g  relie  le  plus  ordinairement  en  écusson, 
assez  souvent  aussi  en  fente  sur  le  Rosier  des 
chiens  pour  les  pieds  à  haute  tige,  sur  le 
Rosier  rouillé  et  quelques  autres  pour  les 
variétés  plus  basses  et  moins  vigoureuses. 
Le  plus  souvent  on  va  chercher  dans  les 
champs  les  sujets  auxquels  on  veut  appli¬ 
quer  les  greffes ,  parfois  aussi  on  les  obtient 
de  semis  ;  mais  ce  dernier  procédé  est  moins 
avantageux,  à  cause  du  long  espace  de  temps 
qu’il  faut  aux  graines  de  Rosiers  pour  ger¬ 
mer.  On  a  reproché  à  ces  greffes  sur  Rosiers 
sauvages  de  ne  pas  durer  longtemps;  mais 
des  horticulteurs  habiles  ont  soutenu  que 
ce  reproche  était  sans  fondement.  Quant  à 
l’acquisition  de  variétés  nouvelles  ,  on  la 
doit  aux  semis.  Pour  arriver  à  ce  résultat, 
on  choisit,  au  moment  de  leur  parfaite  ma¬ 
turité,  les  graines  provenues  des  plus  belles 
fleurs  ,  et  on  les  met  de  suite  en  terre  en 


ROS 


ROS 


217 


ayant  la  précaution  de  les  couvrir  peu.  Une 
grande  partie  de  ces  graines  lève  au  prin¬ 
temps  suivant ,  et  les  autres  seulement  au 
printemps  de  la  seconde  année.  On  règle  et 
on  améliore  par  la  taille  la  floraison  des  Ro¬ 
siers;  cette  opération  consiste  surtout  à 
supprimer  les  branches  mortes  ou  épuisées; 
mais  elle  exige  parfois  certaines  précautions 
qu’on  trouvera  indiquées  dans  les  ouvrages 
d’horticulture.  (P.  D.) 

ROSIÈRE.  poiss. — Nom  vulgaire  du  Vé¬ 
ron,  espèce  d’Able. 

*ROSIFLORES.  Rosifioræ.  bot.  pu.  — 
M.  Endlicher  nomme  ainsi  une  de  ses 
classes  qui  correspond  aux  Rosacées  de  Jus¬ 
sieu  ,  nom  sous  lequel  différentes  familles 
ont  été  examinées  et  auquel  nous  devons 
renvoyer.  (Ad.  J.) 

*ROSILLA.  bot.  pu. — Genre  de  la  famille 
des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des  Séné- 
cionidées,  établi  par  Lessing  (Synops.,2 45). 
Herbes  du  Mexique. 

ROSMARIEIVS.  mam.  * —  Vicq  d’Azyr 
formait  avec  le  genre  Morse  une  famille  de 
Mammifères  amphibies,  sous  la  dénomina¬ 
tion  de  Rosmariens .  Voy.  le  mot  morse. 

(E.  D.) 

ROSMARINUS.  bot.  ph.  — Nom  scienti¬ 
fique  du  Romarin.  Voy.  ce  mot. 

RGSMARUS.  mam.  —  Le  genre  des 
Morses  {voy.  ce  mot)  a  reçu  de  Klein  ( Qua - 
drup.  ,  1751  )  la  dénomination  latine  de 
Rosmarus.  (E.  D.) 

*  ROSORES  (  roda  ,  je  ronge  ).  mam.  — 
Storr  désigne  sous  ce  nom  ( Prodr .  mélh. 
anim .,  1780)  le  groupe  de  Mammifères  qui 
correspond  à  l’ordre  des  Rongeurs  {voy.  ce 
mot)  des  auteurs  modernes.  (E.  D.) 

*ROSSEI\IA  {Flor.  flumin.,  I,  t.  77).  bot. 
ph. —  Synon.  de  Galipea,  St-Hil. 

*ROSSELU\S.  Erylhrolhorax.  ois. — Di¬ 
vision  formée  par  Brehm  aux  dépens  du 
genre  Bouvreuil  pour  les  espèces  de  ce  genre 
qui,  comme  les  Pyrrh.  longicaudaTenun., 
erylhrina  Temm.,  rosea  Temm.,  Gythaginea 
Lichst. ,  ont  du  rouge  ou  du  rose  dans  le 
plumage.  Le  prince  Ch.  Bonaparte  et  Swain- 
son  ont  proposé  la  même  coupe,  l’un  sous 
le  nom  de  Erylhrospiza  et  l’autre  sous  celui 
de  Hœmorrhous.  (Z.  G.) 

ROSSIA,  Ch.  Bonap.  ois.  —  Synonyme 
de  Larus  Sabine,  genre  établi  sur  le  Lar. 
Rossii  Jab.  (Z.  G.) 


ROSSIGNOL.  Luscinia.  ois.  —  Genre  de 
la  famille  des  Sylviadées  dans  l’ordre  des 
Passereaux,  caractérisé  par  un  bec  subulé  , 
fin  ,  plus  large  que  haut  depuis  la  base  jus¬ 
qu’au  milieu,  ensuite  plus  haut  que  large; 
mandibule  supérieure  échancrée  sur  chaque 
bord  et  fléchie  vers  le  bout,  l’inférieure  en¬ 
tière  ,  droite  ;  des  narines  elliptiques  et  cou¬ 
vertes  d’une  membrane  ;  une  bouche  très 
fendue;  des  tarses  grêles,  couverts  en  de¬ 
dans  d’une  seule  écaille  cannelée  ;  des  ongles 
courbés,  comprimés  sur  les  côtés,  pointus; 
ailes  longues;  queue  légèrement  arrondie. 

Les  Rossignols  ont  été  rangés  par  Linné 
dans  son  genre  Molacilla ;  Latham  et  après 
lui  presque  tous  les  ornithologistes  en  ont 
fait  des  Sylvia  ,  et  les  ont  placés  à  côté  des 
vraies  Fauvettes,  dont  ils  diffèrent  cependant 
par  leurs  mœurs  et  par  quelques  uns  de 
leurs  attributs  physiques.  En  effet,  ils  cher¬ 
chent  le  plus  ordinairement  leur  nourriture 
à  terre;  les  Fauvettes,  proprement  dites, 
prennent  la  leur  sur  les  arbres  et  dans  les 
buissons;  les  uns  sont  querelleurs,  les  au¬ 
tres  sont  au  contraire  d’un  naturel  très 
doux;  lorsque  par  cas  fortuit  les  Fauvettes 
descendent  à  terre,  elles  sautent  et  ne  mar- 
chent  point  comme  font  les  Rossignols; 
ceux-ci  ont  un  chant  de  bec,  ou  chant  flûté , 
tandis  que  celles-là  ont  un  chant  de  gorge; 
en  outre  leurs  yeux  sont  grands,  leurs  na¬ 
rines  elliptiques  et  leurs  tarses  couverts 
d’une  seule  scutelle;  pendant  que  chez  les 
vraies  Fauvettes  ces  parties  offrent  d’autres 
caractères;  enfin,  ils  diffèrent  encore  par 
leur  mode  de  nidification.  Du  reste,  les 
uns  et  les  autres  se  rapprochent  par  la  form  e 
du  bec  et  par  celle  de  la  queue. 

La  distinction  que  l’on  a  cherché  à  éta¬ 
blir  entre  les  Fauvettes  et  les  Rossignols 
peut  donc  se  justifier.  Nous  pensons  qu’il 
faut  avec  Brisson  ,  Boié,  le  prince  Ch.  Bo¬ 
naparte  ,  Selby,  etc.,  considérer  ces  derniers 
comme  devant  former  un  genre  à  part,  au¬ 
quel  il  convient  de  conserver  le  nom  de 
Luscinia  que  lui  avait  imposé  Brisson  et 
qu’ont  adopté  Brehm  et  le  prince  Ch.  Bo¬ 
naparte,  celui  de  Daulias  qu’a  composé 
Boié,  celui  de  Philomela  qu’a  voulu  lui 
substituer  Selby,  et,  plus  nouvellement, 
celui  de  Lusciola  qu’ont  proposé  MM.  Kei- 
serling  et  Blasius,  lui  étant  postérieurs. 

Quant  à  leurs  affinités  naturelles,  les 

28 


t.  xi. 


ROS 


ROS 


218 

Rossignols  nous  semblent,  par  leurs  habi¬ 
tudes,  par  leur  naturel ,  par  leurs  allures , 
s’éloigner  autant  des  vraies  Fauvettes,  à 
côté  desquelles  cependant  plusieurs  auteurs 
persistent  à  les  ranger,  qu’ils  se  rapprochent 
des  Merles.  Aussi  la  place  que  Boié  leur  a 
assignée  dans  la  famille  que  composent  ces 
derniers  nous  paraît-elle  plus  convenable 
que  celle  qu’on  lui  donne  généralement. 

Pendant  longtemps  on  n’a  connu  qu’une 
seule  espèce  de  Rossignol  ,  ou  plutôt  on 
confondait  sous  le  nom  de  Motacilla  luscinia 
Lin.,  ou  Sylvia  luscinia  Scopoli,  deux  es¬ 
pèces  parfaitement  distinctes.  Brisson  ,  ce  ¬ 
pendant,  avait  séparé duRossignol  ordinaire 
le  grand  Rossignol  (  Lusc.  major  )  ,  dont 
quelques  naturalistes  avaient  déjà  parlé, 
maison  continua  à  considérer  celui-ci  comme 
une  simple  variété  du  premier.  Il  a  fallu 
que,  plus  tard,  Bechstein  et  Meyer  les  isolas¬ 
sent  spécifiquement  de  nouveau,  en  insis¬ 
tant  sur  leurs  caractères  extérieurs  et  en 
signalant  quelques  différences  dans  leur 
histoire  naturelle  ,  pour  qu’on  n’eût  plus 
de  doute  sur  leur  existence  comme  espèces 
particulières.  Aujourd’hui  elles  sont  géné¬ 
ralement  admises  ,  l’une  sous  le  nom  de 
Rossignol  ordinaire,  Lusc.  philomela  Ch. 
Bonap.  (Buff.,  pl.  enl,  615,  t.2),  et  l’autre 
sous  celui  de  Grand  Rossignol,  Lusc.  major 
Briss.  (  Gould  ,  Birds  of  Europe ,  pl.  117). 
Le  Rossignol  ordinaire  étant  généralement 
connu  ,  nous  croyons  pouvoir  nous  dispen¬ 
ser  d’en  donner  ici  une  description.  Quant 
au  grand  Rossignol,  ou  Rossignol  philomèle, 
comme  on  l’a  aussi  nommé  ,  il  diffère  du 
précédent  par  sa  taille,  qui  est  d’un  pouce 
environ  plus  forte,  par  son  plumage  plus 
rembruni.  Il  est  d’un  gris  sale  en  dessus; 
a  la  gorge  blanche  bordée  de  brunâtre;  la 
poitrine  d’un  gris  clair  tacheté  de  gris  brun  ; 
le  ventre  blanc;  la  queue  et  ses  couvertu¬ 
res  supérieures  larges  et  d’un  brun  rouge 
très  foncé. 

L’un  et  l’autre  habitent  l’Europe,  l’Asie 
et  l’Afrique;  mais  tandis  que  le  Rossignol 
ordinaire  se  rencontre  sur  presque  tous  les 
points  du  continent  européen  ,  et  paraît 
être  confiné  dans  cette  partie  de  l’Asie 
qu’on  nomme  Asie  mineure ,  le  grand  Ros¬ 
signol  est  répandu  dans  les  contrées  occi¬ 
dentales  de  ce  dernier  continent,  et  ne  se 
trouve  que  dans  quelques  localités  de  l’Eu¬ 


rope.  On  le  voit  assez  communément  en 
Autriche,  en  Hongrie  et  en  Pologne;  quel¬ 
ques  individus  habitent  la  Silésie,  la  Bo¬ 
hême  et  la  Poméranie.  M.  Nordmann  signale 
encore  son  habitat  dans  les  environs 
d’Odessa,  en  Crimée,  dans  les  provinces 
orientales  de  la  mer  Noire  et  dans  la  nou¬ 
velle  Russie.  Nous  avons  vu  deux  sujets  de 
cette  espèce  qui  avaient  été  pris,  dans  les 
environs  de  Paris,  à  leur  passage  du  mois 
de  septembre. 

Les  Rossignols  ont  eu  partout  le  rare 
privilège  d’attirer  l’attention  de  l'homme. 
Mais  s’ils  ont  eu  et  s’ils  ont  encore  des  ad¬ 
mirateurs,  ils  ne  le  doivent  pas  ,  comme 
beaucoup  d’autres  oiseaux,  à  la  richesse  de 
leur  plumage,  la  nature  les  ayant  complè¬ 
tement  déshérités  sous  ce  rapport,  mais  à 
la  beauté  de  leur  chant.  Les  Grecs  leur 
donnaient  les  noms  de  Philomelos -,  Ædon  , 
ce  qui  indique  assez  que  les  Rossignols 
étaient  pour  eux  des  oiseaux  chanteurs  par 
excellence,  et  aimant  l’harmonie.  Les  Latins 
leur  ont  quelquefois  appliqué  celui  de  Phi¬ 
lomela  ,  mais  à  cette  dénomination  ils 
substituaient  souvent  celle  de  Luscinia  , 
d’où  l’on  a  tiré  le  diminutif  Lusciniola  ou 
Lusciola  ,  qui  a  probablement  servi  à  com¬ 
poser,  dans  notre  langue,  le  mot  Rossignol. 

Les  Oiseaux  dont  nous  retirons  quelque 
profit  ou  qui  sont  pour  nous  un  objet  d’agré¬ 
ment  ont  été,  en  général,  parfaitement  étu¬ 
diés.  La  connaissance  de  leurs  habitudes 
pouvant  nous  suggérer  des  moyens  faciles  de 
nous  en  rendre  possesseurs ,  nous  sommes 
naturellement  entraînés  à  les  épier,  à  pren¬ 
dre  acte,  pour  ainsi  dire,  de  tous  leurs  mou¬ 
vements.  C’est  ce  qui  est  arrivé  pour  les  Ros¬ 
signols  ;  une  foule  de  naturalistes  en  ont  fait 
l’objet  de  leurs  observations.  Il  est  même 
des  auteurs,  chose  rare  dans  les  fastes  de 
l’ornithologie,  qui  leur  ont  consacré  des 
traités  spéciaux.  Aussi  peut-on  dire  que 
leur  histoire  naturelle  est  une  des  plus  com¬ 
plètes. 

Quelles  que  soient  les  contrées  qu’ils  ha¬ 
bitent,  les  Rossignols  choisissent  pour  de¬ 
meure  lés  lieux  ombragés  et  frais,  mais  dont 
la  température  n’est  jamais  trop  basse.  Ils 
ne  vont  pas  au-delà  de  la  lisière  des  forêts 
des  grandes  chaînes  des  montagnes,  et  ne 
s’arrêtent  point  à  des  hauteurs  où  l’air  est 
trop  rude.  Les  bocages,  les  broussailles  épais- 


110S 


2 1 9 


ses,  les  buissons  touffus,  voisins  des  prés  et 
des  champs,  sont  leur  habitation  ordinaire. 
Ils  aiment  aussi  les  jardins  plantés  de  char¬ 
milles  un  peu  négligées,  et  se  plaisent  surtout 
dans  les  endroits  humides.  S’ils  recherchent 
les  lieux  aquatiques,  ce  n’est  pas  qu’ils  soient 
attirés  là  par  l’eau,  comme  on  l’a  prétendu  , 
mais  bien  parce  qu’ils  y  rencontrent  des 
conditions  d’existence  plus  convenables  que 
partout  ailleurs,  ils  trouvent  ordinairement 
sur  les  bords  des  rivières,  des  ruisseaux,  des 
étangs,  non  seulement  des  buissons  épais  et 
touffus,  mais  aussi  une  nourriture  plus  con¬ 
stamment  abondante.  Quoi  qu'il  en  soit,  les 
Rossignols  viennent  communément  s’établir 
dans  le  lieu  qui  les  a  vus  naître,  quecesoit 
dans  le  voisinage  de  l’eau  ou  non  ,  dans  un 
verger  ou  sur  les  flancs  d’une  montagne. 
Celui  qui  s’est  une  fois  fixé  quelque  part  y 
revient  tous  les  ans,  à  moins  que  le  local  n’ait 
perdu  son  agrément  ou  son  utilité;  dans  ce 
cas,  il  cherche  aux  environs  une  autre  sta¬ 
tion  à  son  gré.  Ce  qu’il  y  a  de  singulier,  c’est 
que  telle  contrée  d’Europe,  qui  cependant 
réunit  toutes  les  conditions  favorables  pour 
que  les  Rossignols  puissent  y  vivre,  n’est  ja¬ 
mais  habitée  par  un  seul  de  ces  Oiseaux. 
S’ils  y  passent  quelquefois,  ils  ne  s’y  arrê¬ 
tent  point.  Ainsi,  en  France,  selon  Buffon, 
le  Bugey,  jusqu’à  la  hauteur  de  Nantua,  n’en 
possède  aucun  ;  on  n’en  voit  également  pas 
ou  très  peu  danscertaines  parties  de  la  Grèce, 
de  la  Hollande,  de  l’Écosse  et  de  l’Irlande, 
dans  le  nord  du  pays  de  Galles  et  même  de 
toute  l’Angleterre,  excepté  la  province 
d’York.  Bechstein  pense  que  c’est  parce  que 
ces  localités  se  trouvent  entièrement  hors  de 
la  zone  que  suivent  les  Rossignols  dans  leurs 
voyages,  que  ceux-ci  ne  s’y  montrent  qu’ac- 
cidentellementou  même  jamais.  CesOiseaux, 
en  effet,  paraissent  avoir  des  routes  régulières 
dont  ils  ne  s’écartent  que  très  rarement. 

Nous  avons  dit  que,  par  leurs  habitudes, 
par  leur  naturel,  les  Rossignols  s’éloignent 
autant  des  vraies  Fauvettes  qu’ils  se  rappro¬ 
chent  des  Merles.  Ils  ont  dans  la  démarche, 
dans  l’attitude,  quelque  chose  de  fier  et  de 
gracieux  à  la  fois.  Ainsi  que  les  Rouge- 
Gorges,  les  Gorges-Bleues,  les  Rouge-Queues, 
ils  portent,  en  général,  la  queue  relevée  au 
dessus  de  la  pointe  des  ailes,  et  l’agitent  de 
haut  en  bas,  même  lorsqu’ils  sont  au  repos. 
Comme  les  Merles,  ils  marchent  plutôt  qu’ils 


ROS 

ne  sautent;  mais,  dans  tous  les  cas,  leurs 
pas  sont  mesurés  et  réguliers  ;  après  qu’ils 
en  ont  fait  un  certain  nombre,  ils  s’arrêtent, 
s’observent,  remuent  les  ailes,  lèventla  queue 
avec  grâce,  l’étalent  un  peu,  inclinent  la 
tête  à  plusieurs  reprises,  relèvent  encore  la 
queue  et  poursuivent.  Si  quelque  chose  at¬ 
tire  leur  attention,  ils  se  montrent  prudents 
et  circonspects;  mais  leur  prévoyance  ne 
répond  pas  à  leur  circonspection,  car  ils 
donnent  facilement  dans  tous  les  pièges 
qu’on  dresse  pour  eux.  Cependant,  si  une 
fois  ils  s’en  sont  échappés ,  ils  n’y  tombent 
plus  aussi  légèrement  et  se  montrent  plus 
rusés.  La  terre  nouvellement  remuée  les  at¬ 
tire  On  dirait  que  l’instinct  ou  l’expérience 
leur  dit  qu’il  y  a  là  pour  eux  quelque  pâture, 
parexemple  des  Vers  de  terre,  deslarves,  etc. 
Comme  la  plupart  des  Oiseaux  verrnivores  , 
les  Rossignols  sont  excessivement  gloutons  ; 
ils  sautent  prestement  sur  l’Insecte  qui  se 
montre  à  eux,  le  saisissent  avec  avidité,  sem¬ 
blent  prendre  plaisir  à  le  conserver  quelque 
temps  entre  leurs  mandibules  avant  de  le 
manger  ;  puis,  après  l’avoir  battu  à  plusieurs 
reprises  sur  une  branche,  ils  l  avaient  brus¬ 
quement. 

Les  Rossignols  ne  sont  nulle  part  sédentai¬ 
res  en  Europe.  Ils  ne  font  qu’un  séjour  de 
quelques  mois  dans  les  contrées  où  on  les 
rencontre.  Vers  le  milieu  d’août,  ils  se  dis¬ 
posent  au  départ  qui  se  fait  sans  bruit,  s’é¬ 
loignent  peu  à  peu,  et  passent  de  bocage  en 
bocage  jusqu’à  leur  destination.  Vers  la  fin 
de  septembre,  presque  tous  ont  disparu.  Si, 
par  extraordinaire,  on  en  voit  encore  dans  le 
courant  du  mois  d’octobre,  ce  sont  des  indi¬ 
vidus  malades  dont  la  mue  a  été  mal  faite, 
oudesjeunes  provenantd’unecouvée  tardive. 
Du  reste,  tous  disparaissent  sans  qu’on  s’en 
aperçoive,  car  tous  émigrent  pendant  la  nuit 
et  isolément;  de  sorte  que  l’on  ignore  abso¬ 
lument  le  temps  qu’ils  emploient  à  faire  leur 
voyage.  L’époquede  leur  retour  au  printemps 
est  subordonnée  à  des  conditions  de  tempé¬ 
rature.  Selon  que  la  saison  est  plus  ou  moins 
avancée,  leur  apparition  est  plus  ou  moins 
tardive.  D’ailleurs,  dans  les  pays  du  midi, 
ils  se  montrent  huit  ou  dix  jours  plus  tôt  que 
dans  ceux  du  nord.  En  Italie,  en  Espagne, 
en  Provence,  on  en  voit  quelquefois  dès  le 
mois  de  mars,  tandis  qu’en  Angleterre,  dans 
les  environs  de  Paris,  en  Hollande,  etc.,  ils 


220 


ROS 


ROS 


n’apparaissent  que  vers  le  milieu  d’avril  ou 
en  mai.  Bechstein  observe  que  c’est  toujours 
quand  l’Épine  blanche  commence  de  fleurir 
que  ces  Oiseaux  arrivent  en  Allemagne. 

Ce  qu’il  y  a  de  remarquable,  c’est  que  les 
premiers  Rossignols  qui  retournent  dans  nos 
climats  sont  tous  mâles.  Nous  nous  en  som¬ 
mes  assuré  pendant  plusieurs  années,  en 
soumettant  à  l’examen  anatomique  plus  de 
cinquante  individus,  en  sorte  que  ce  fait  est 
pour  nous,  hors  de  doute.  Les  femelles  n’ar¬ 
rivent  que  huit  ou  dix  jours  après  ceux-ci, 
ce  qui  est  le  contraire  de  presque  tous  les 
autres  Oiseaux  qui  viennent  faire  leur  ponte 
chez  nous  et  que  nous  revoyons  accouplés 
déjà.  Buffon  a  prétendu  que  «  le  nombre  des 
mâles  est  communément  plus  que  double  de 
celui  des  femelles.  »  C’est  là  une  erreur  que 
beaucoup  de  personnes  ont  partagée  et  par¬ 
tagent  encore  avec  l’iliustre  auteur  de  {'His¬ 
toire  naturelle,  mais  que  le  fait  que  nous 
venons  de  rapporter  justifie  en  quelque  sorte. 
Comme  les  premiers  Rossignols  que  l’on 
prend  en  avril  sont  tous  mâles,  on  conçoit 
que  l’on  ait  pu  être  conduit  à  admettre  que 
leur  nombre  excédait  naturellement  celui  des 
femelles.  Rien  n’est  cependant  plus  faux,  et, 
pour  s’en  convaincre,  il  suffit  d’examiner 
quelques  nichées  de  ces  Oiseaux  :  on  voit  alors 
que  les  deux  sexes  sont  à  peu  près  en  nom¬ 
bre  égal . 

On  a  cru  longtemps  que  les  Rossignols,  au 
lieu  d’émigrer,  comme  nous  voyons  que  le 
font  un  grand  nombre  d’autres  espèces,  n’a¬ 
bandonnaient  point  nos  climats  et  restaient 
cachés  dans  des  lieux  abrités.  Cette  opinion 
était  fondée  sur  ce  que,  pendant  l’hiver, 
quelques  personnes  assuraient  avoir  tué  de 
ces  Oiseaux  cachés  dans  des  carrières,  et  sur 
le  sentiment  de  quelques  voyageurs  qui  affir¬ 
maient  que  l’Afrique ,  à  quelque  époque  que 
ce  fût,  ne  nourrissait  aucune  espèce  de  Ros¬ 
signols.  La  première  raison  résulte  d’une  er¬ 
reur  aussi  bien  que  la  dernière.  Ilest  à  peu 
près  certain  que  les  prétendus  Rossignols 
tués  pendant  l’hiver  n’étaient  rien  autre  que 
des  femelles  du  Rouge-Queue  des  murailles 
(Sylvia  phœnicurus  Scop,).  En  effet,  à  cette 
époque,  ces  Oiseaux  recherchent  les  carrières 
elles  masures.  En  réalité,  les  Rossignols 
passent  en  Afrique  et  en  Asie.  Buffon,  en 
avançant  ce  fait,  d’après  Hasselquitz,  avait, 
il  est  vrai,  rencontré  de  l’opposition  ;  en 


avait  jeté  du  doute  sur  son  assertion  ;  mais 
aujourd’hui  on  ne  saurait  plus  en  conserver 
à  cet  égard.  Sonnini  dit,  dans  son  Voyage 
en  Égypte,  en  avoir  vu  dans  ce  pays  et  même 
très  fréquemment.»  Je  me  suis  trouvédepuis, 
ajoute-t-il,  à  l’époque  de  leur  passage  dans 
les  îles  de  l’Archipel,  où  ils  se  reposaient 
pour  se  rendre  vraisemblablement  en  Asie.  » 

Les  Rossignols  sont  à  la  fois  insectivores, 
vermivores  et  frugivores.  Ils  se  nourrissent 
de  toute  sorte  d’insectes,  de  petites  chenilles 
vertes  dont  ils  purgent  les  arbres  et  les 
buissons,  de  Libellules,  de  Phalènes,  de 
Mouches,  etc.  ;  ils  dévorent  avec  avidité  les 
larves,  les  Vers  qui  sont  cachés  dans  la 
mousse  ou  la  terre,  et  qu’ils  mettent  quel¬ 
quefois  à  découvert  au  moyen  de  leur  bec. 
A  leur  départ,  vers  la  fin  de  l’été,  ils  man¬ 
gent  aussi  des  mûres,  des  baies  de  plusieurs 
arbustes,  et  surtout  celles  du  Groseillier  et  du 
Sureau. 

Gomme  il  est  impossible  d’offrir  en  tout 
temps  aux  Rossignols  que  l’on  tient  captifs 
pour  le  plaisir  que  procure  leur  voix  un  ré¬ 
gime  conforme  à  celui  qu’ils  ont  à  l’état  de 
liberté,  on  a  cherché  à  y  suppléer  par  des 
pâtées  dans  lesquelles  entrent  des  matières 
animales  et  végétales.  Ceux-ci  les  nourrissent 
avec  un  mélange  d’œufs  durs,  de  cœur  de 
Bœuf  et  de  mie  de  pain  blaûc;  ceux-là  avec 
un  gâteau  composé  de  farine  de  Pois  chiche, 
de  beurre  frais,  de  jaune  d’œuf  et  de  miel  ; 
d’autres  leur  donnent  pour  toute  nourriture 
un  hachis  de  cœur  de  Bœuf  auquel  on  mêle 
quelques  pincées  de  farine  de  graines  de  Pa¬ 
vot.  Mais  toutes  ces  pâtées,  quels  que  soient 
les  matériaux  qui  entrent  dans  leur  compo¬ 
sition,  finissent  par  fatiguer  les  Rossignols, 
et  finiraient  par  les  faire  tomber  dans  le 
marasme,  si,  de  temps  en  temps,  on  ne  leur 
fournissait,  pendant  l’hiver,  des  larves  du 
Tenebrio  molitor  (vulgairement  Vers  de  fa¬ 
rine),  et  si,  durant  la  belle  saison,  on  ne  leur 
donnait  à  manger  des  Insectes,  des  œufs  de 
Fourmis  et  des  baies  fraîches. 

Quelques  auteurs  ont  pensé  que  le  besoin 
de  se  reproduire  était  le  motif  qui  détermi¬ 
nait  les  Oiseaux  à  entreprendre,  au  prin¬ 
temps,  leur  voyage.  Les  Rossignols  paraissent 
justifier  cette  opinion  ;  car,  dès  leur  arrivée, 
les  mâles  se  fixent  dans  le  lieu  où  ils  se  pro¬ 
pageront,  y  attendent  et  y  appellent  les  fe¬ 
melles  par  leurs  chants  nocturnes.  Chaque 


ROS 


*2*21 


Rossignol  a  donc  son  petit  district,  et  si,  à 
cette  époque,  deux  mâles  se  trouvent  en 
concurrence  dans  le  même  bocage,  ils  se  li¬ 
vrent  des  combats  très  vifs  qui  finissent  tou¬ 
jours  par  la  fuite  et  l’éloignement  du  plus 
faible.  Les  querelles  les  plus  communes  dans 
ces  circonstances  sont  entre  les  pères  et  leurs 
descendants  mâles. 

C’est  à  la  femelle  qu’est  presque  entière¬ 
ment  dévolu  le  soin  de  construire  le  nid;  le 
mâle  se  borne  à  l’accompagner  et  à  veiller 
pour  ainsi  dire  sur  elle.  Ce  nid  est  ordinaire¬ 
ment  placé  dans  un  verger,  une  touffe  d’ar¬ 
bustes,  parmi  des  amas  de  branchages  ou 
sur  un  buisson  d’épines,  dans  des  lierres, 
sur  le  tronc  coupé  d’un  arbre  entouré  de 
ronces,  enfin  très  près  de  terre  ou  sur  la 
terre  même,  lorsqu’il  peu|  y  être  caché  par 
des  herbes  assez  hautes  ou  des  broussailles 
épaisses.  Sa  construction  est  simple  et  sans 
art.  En  dehors,  des  feuilles  sèches  ;  en  de¬ 
dans,  du  foin  ou  des  racines  déliées  avec 
quelques  poils  d’animaux  ;  c’est  tout  ce  qui 
le  constitue.  Les  deux  espèces  ont  le  même 
mode  de  nidification,  et  toutes  deux  aussi 
pondent  de  quatre  à  six  œufs  entièrement 
d’un  brun  verdâtre  plus  ou  moins  intense. 
Ceux  du  grand  Rossignol  offrent  constamment 
des  teintes  plus  foncées. 

Buffori  a  avancé  que  les  Rossignols  nour¬ 
rissaient  leurs  petits  à  la  manière  des  Serins, 
c’est-à-dire,  en  leur  dégorgeant  leur  nour¬ 
riture  ;  mais  c’est  là  une  erreur.  Comme 
tous  les  Insectivores,  les  Rossignols  portent 
à  leur  bec  les  Chenilles ,  les  Phalènes  et 
autres  Insectes  dont  ils  alimentent  leurs 
jeunes.  Ceux-ci  quittent  de  bonne  heure  le 
nid  ,  même  avant  de  pouvoir  voler.  Leur 
plumage,  avant  la  mue,  n’a  rien  qui  res¬ 
semble  à  celui  des  adultes. 

Les  Rossignols  expriment  les  diverses 
passions  qui  les  agitent  par  des  tons  propres 
et  particuliers.  Les  cris  au  moyen  desquels 
le  mâle  et  la  femelle  s’appellent,  diffèrent  de 
celui  qui  leur  sert  à  prévenir  leurs  petits 
du  danger;  l’expression  du  mécontentement 
ou  de  la  frayeur  n’est  plus  la  même  que 
celle  de  la  satisfaction  et  du  plaisir.  Dans 
la  colère,  la  jalousie,  la  rivalité  ou  une 
rencontre  extraordinaire,  ils  poussnt  des 
cris  rauques  et  désagréables  qui  ressem¬ 
blent  à  ceux  du  Geai  ou  du  Chat.  Au 
temps  des  amours,  quand  le  mâle  et  la  fe- 


ROS 

melle  s’agacent  et  se  poursuivent,  un  ga¬ 
zouillement  douxetà  demi-voix  est  tout  ce 
qu’ils  font  entendre  ;  mais  à  cette  époque, 
avec  le  besoin  d’aimer,  ils  éprouvent  aussi 
celui  de  chanter,  et  c’est  alors  qu’ils  déploient 
toutes  les  ressources,  tout  l’éclat  de  leur 
voix.  On  a  vu  quelquefois  des  femelles  (ce 
qui  arrive,  du  reste,  pour  les  autres  oiseaux) 
qui  avaient  la  faculté  de  chanter.  Buffon  en 
a  connu  une  privée  dont  le  ramage ,  faible 
à  la  vérité  et  peu  varié,  se  conserva  jusqu’au 
printemps.  Cependant  ici  ,  comme  chez 
toutes  les  espèces  chantantes,  c’est  le  mâle 
qui  est  doué  en  particulier  de  ce  talent  musi¬ 
cal  si  distingué  qui  lui  a  mérité  le  nom  de 
Roi  des  chanteurs.  La  force  de  son  organe 
vocal  est  vraiment  étonnante  :  aussi  les 
muscles  qui  servent  cet  organe  sont-ils  bien 
plus  forts,  à  proportion,  que  ceux  de  tout 
autre  oiseau.  Barington  s’est  assuré  que 
la  sphère  que  remplit  la  voix  d’un  Rossignol 
n’a  pas  moins  d’un  mille  anglais  de  dia¬ 
mètre ,  surtout  lorsque  l’air  est  calme;  ce 
qui  égale  au  moins  la  portée  de  la  voix  hu¬ 
maine.  «Mais,  dit  Bechstein  ,  c’est  moins 
encore  la  force  que  l’étendue,  la  flexibilité, 
la  prodigieuse  variété ,  l’harmonie  enfin- de 
cette  voix,  qui  la  rend  précieuse  à  toute 
oreille  sensible  au  beau  :  tantôt  traînant 
pendant  des  minutes  entières  une  strophe 
composée  seulement  de  deux  ou  trois  tons 
mélancoliques,  il  la  commence  à  demi-voix, 
et  s’élevant  graduellement  par  le  plus  su¬ 
perbe  crescendo  au  plus  haut  degré  d’inten¬ 
sité,  la  finit  en  mourant;  tantôt  c’est  une 
suite  rapide  de  sons  plus  éclatants,  termi¬ 
née,  comme  beaucoup  d’autres  couplets  de 
sa  chanson,  par  quelques  tons  détachés  d’un 
accord  ascendant.  On  peut  compter  jusqu’à 
vingt-quatre  strophes  ou  couplets  différents 
dans  le  chant  d’un  bon  Rossignol,  sans  y 
comprendre  les  petites  variations  fines  et 
délicates.  »  Ce  chant  est  si  articulé,  si  dé¬ 
fini,  que  parmi  les  naturalistes  qui  en  ont 
fait  le  sujet  d’une  observation  attentive,  les 
uns,  comme  l’auteur  dont  nous  venons  de 
citer  un  passage,  ont  tenté  de  l’écrire,  c’est- 
à-dire,  de  le  rendre  par  des  syllabes  ou  des 
mots  particuliers;  les  autres,  comme  Kircher 
et  Barington  ,  ont  essayé  de  le  noter,  sans 
toutefois  pouvoir  y  réussir  d’une  manière 
satisfaisante. 

Tous  les  Rossignols  ne  chantent  pas 


nos 


nos 


*2*22 

également  bien.  On  trouve  des  sujets  très 
médiocres,  comme  on  en  trouve  aussi 
de  très  supérieurs  qui  réunissent  et  la  fraî¬ 
cheur  de  la  voix,  et  la  méthode  des  sons. 
Ces  derniers  sont  ordinairement  des  oiseaux 
de  la  première  couvée  qui ,  nés  avec  les 
dispositions  nécessaires  dans  un  canton  bien 
peuplé  de  Rossignols ,  savent  s’approprier 
ce  qu’il  y  a  de  plus  distingué  dans  le  chant 
de  chacun. 

A  la  perfection  du  ramage,  quelques 
mâles  joignent  cette  autre  qualité  de  se  faire 
entendre  le  jour  et  la  nuit.  Nous  avons  dit 
qu’à  leur  retour,  au  printemps,  les  mâles 
précédaient  les  femelles.  Or,  pour  arrêter 
celles-ci  à  leur  passage,  pour  les  attirer,  on 
les  entend  alors  chanter  constamment,  même  • 
durant  la  nuit;  mais  aussitôt  qu’ils  sont 
appariés,  leurchant  nocturne  cesse.  Quelques 
uns  cependant  persistent  dans  leur  première 
habitude  de  chanter  bien  longtemps  encore 
après  le  coucher  du  soleil.  Ceux-ci,  auxquels 
on  a  donné  le  nom  de  Rossignols  nocturnes , 
sont  fort  recherchés.  Bechstein  avance  qu’il 
se  croit  autorisé  à  affirmer,  d’après  des  ex¬ 
périences  réitérées  pendant  plusieurs  années, 
quq,les  Rossignols  nocturnes,  comme  les 
diurnes ,  forment  des  races  particulières  qui 
se  propagent  régulièrement  ;  «  car  si  l’on 
prend  du  nid  ,  dit-il ,  un  jeune  chanteur  de 
nuit,  il  chantera  à  son  tour  aux  mêmes 
heures  que  son  père;  tandis  que  de  son  côté 
le  descendant  d’un  Rossignol  diurne  ne 
chantera  jamais  de  nuit,  quand  même  il  se¬ 
rait  entouré  de  Rossignols  nocturnes.  »  Cette 
légère  différence  dans  les  habitudes  ne  nous 
paraît  pas  devoir  constituer  une  race,  comme 
le  voudrait  Bechstein;  tout,  ce  qu’on  pour¬ 
rait  dire,  c’est  que  les  qualités  du  chant 
sont  héréditaires  chez  les  Rossignols. 

En  liberté,  la  durée  du  chant  des  oiseaux 
dont  nous  faisons  l’histoire  est  à  peine  de 
trois  mois;  encore  dans  ce  court  intervalle 
n’est-il  rien  moins  que  soutenu  avec  une 
ardeur  égale.  C’est  dans  les  premiers  temps 
de  leur  arrivée  qu’il  est  le  plus  beau,  le 
plus  continu,  le  plus  passionné;  dès  que 
les  petits  sont  éclos,  il  devient  plus  rare; 
enfin,  à  la  fin  de  juin  il  est  tout-à  fait 
éteint  et  on  n’entend  plus  alors  que  le  ga¬ 
zouillement  des  jeunes.  En  captivité  on  jouit 
plus  longtemps  de  leur  mélodieux  ramage; 
car  ils  commencent  quelquefois  à  se  faire 


entendre  dès  le  mois  de  novembre  et  ne 
cessent  que  vers  la  fin  de  mai.  Quelques 
personnes,  pour  prolonger  un  peu  la  durée 
de  leur  chant ,  ont  la  barbare  coutume  de 
les  priver  de  la  vue  en  leur  passant  un  fil 
de  fer,  rougi  à  blanc,  au  devant  des  yeux. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  du  chant 
des  Rossignols  se  rapporte  particulièrement 
à  l’espèce  ordinaire.  Le  Rossignol  philomèle 
présente  à  cet  égard  des  différences  très  re¬ 
marquables  que  nous  devons  signaler.  Sa 
voix  est  beaucoup  plus  forte,  plus  profonde, 
plus  éclatante;  mais  il  chante  bien  plus 
lentement,  d’une  manière  bien  plus  inter¬ 
rompue.  11  n’a  pas  cette  étonnante  variété, 
ces  prolongements  charmants,  ces  finales 
harmoniques  du  Rossignol  ordinaire;  il  ha¬ 
che  et  morcelle  également  toutes  les  strophes, 
ce  qui  a  fait  comparer  son  chant  à  celui  de 
la  Grive  draine.  En  outre,  il  se  fait  entendre 
plus  généralement  dans  la  nuit,  de  sorte 
que  c’est  un  vrai  nocturne.  Son  timbre  est 
si  éclatant  qu’il  est  presque  impossible  de 
le  soutenir  dans  une  chambre. 

Lorsque  les  écrivains  de  tous  les  temps, 
naturalistes  ou  poêles,  se  plaisent  à  l’envi 
à  célébrer  la  voix  du  Rossignol  ;  lorsqu’on 
sait  que  cette  voix  a  exalté  et  exalte  encore 
les  natures  sensibles  et  impressionnables (1); 
lorsqu’en  général  tout  le  monde,  même  les 
indifférents,  s’accordent  à  reconnaître  dans 
le  chaut  du  Rossignol  quelque  chose  de  plus 
doux,  de  plus  suave,  de  plus  harmonieux 
que  dans  celui  de  nos  autres  oiseaux  chan¬ 
teurs,  on  conçoit  difficilement  qu’il  se  ren¬ 
contre  des  individus  qui  aient  la  plus  grande 
antipathie  pour  ce  coryphée  de  nos  bois. 
Pourtant  le  fait  existe  :  Aldrovande  raconte, 
d’après  Pétrarque,  l’étrange  bizarrerie  d’un 
homme  qui ,  demeurant  à  la  campagne  ,  se 
levait  la  nuit  pour  aller  chasser  à  coups  de 
pierres  et  de  bâton  les  Rossignols ,  dont  le 
chant  lui  déplaisait  tellement,  que  pour  les 
éloigner  plus  sûrement  de  sa  maison,  il 
s’avisa  de  couper  tous  les  arbres  du  voisi¬ 
nage.  Le  même  homme  était  enchanté  du 
croassement  des  Grenouilles.  Le  fait  de 
payer,  comme  au  Japon,  selon  ce  que  rap¬ 
porte  Kæmpfer,  un  Rossignol  chantant  jus- 

(i)  Jean-Jarques  Rousseau  avoue  ,  dans  ses  Confessions, 
qu’il  prenait  un  plaisir  inouï  à  écouter  le  Rossignol  chan¬ 
ter,  et  qu’il  ne  l’entendait  jamais  sans  en  être  profondé¬ 
ment  ému. 


R  OS 


2-23 


qu'à  près  de  trois  mille  francs,  lui  eût  paru 
très  certainement  le  plus  grand  acte  de 
folie. 

Ce  n’était  pas  assez  que  les  naturalistes, 
d’accord  en  ceci  avec  les  poètes ,  eussent 
célébré  les  accords  mélodieux  du  chantre  de 
la  nature,  comme  ils  l’ont  nommé;  ce 
n’était  pas  assez  qu’ils  lui  eussent  fait  conter 
ses  plaintes  aux  échos  et  aux  zéphirs  des 
bois  ;  qu’ils  lui  eussent  fait  exprimer  les 
désirs  les  plus  tendres  par  des  soupirs  et  des 
gémissements;  il  fallait  encore,  pour  qu’un 
pareil  être  fût  accompli,  qu’ils  lui  reconnus¬ 
sent  la  faculté  de  parler.  Certes,  on  ne 
croira  jamais  qu’un  Rossignol  puisse,  comme 
les  Perroquets ,  les  Pies,  les  Geais,  etc., 
prononcer  des  mots  et  même  très  bien  par¬ 
ler  ;  cependant  des  auteurs  fort  graves  l’ont 
affirmé.  Pline  rapporte  que  les  fils  de  l’em¬ 
pereur  Claude,  Drusus  et  Britannicus,  pos¬ 
sédaient  des  Rossignols  très  versés  dans  le 
grec  et  le  latin.  Ces  Rossignols,  toujours  au 
rapport  de  Pline,  méditaient  gravement, 
et  discouraient  fort  au  long  et  fort  bien  sur 
le  sujet  de  leur  méditation.  Comme  pour 
renchérir  sur  le  merveilleux  de  ce  récit, 
Gesner  et  après  lui  Willughby  ont  parlé  de 
deux  Rossignols,  appartenant  à  un  hôtelier 
de  Ratisbonne,  lesquels,  dans  le  silence  le 
plus  profond  de  la  nuit,  causaient  ensemble 
en  allemand  et  racontaient  toutes  les  his¬ 
toires  que,  durant  le  jour,  ils  avaient  en¬ 
tendu  dire  aux  allants  et  aux  venants. 
Buffon,  tout  en  critiquant  Pline  et  Gesner 
de  la  facilité  qu’ils  ont  eue  à  accepter  de 
pareils  contes ,  admet  cependant  que  les 
jeunes  Rossignols ,  élevés  à  la  brochette, 
apprennent  à  parler  quelque  langue  que 
ce  soit.  C’est  aussi  de  l’exagération.  Ces  oi¬ 
seaux  ,  comme  beaucoup  d’autres  petites 
espèces  ,  peuvent  bien  répéter  machinale¬ 
ment  et  imparfaitement  quelques  mots  sim¬ 
ples;  mais  ce  n’est  pas  là  parler. 

Les  Rossignols,  indépendamment  de  leur 
chant,  possèdent  encore  des  qualités  qui  sont 
moins  fabuleuses  que  la  prétendue  faculté 
qu’ils  auraient  de  parler;  ils  sont  capables 
à  la  longue  de  s’attacher  à  la  personne  qui 
les  soigne.  Buffon  parle,  d’après  M.  Le  Moine, 
d’un  Rossignol  qui  ,  ne  voyant  plus  sa 
gouvernante,  cessa  de  manger;  bientôt  il 
fut  aux  abois,  il  ne  pouvait  plus  se  tenir 
sur  le  bâton  de  sa  cage;  mais  ayant  été 


R  OS 

remis  à  sa  gouvernante,  il  se  ranima  et 
fut  rétabli  en  vingt-quatre  heures.  Il  dit 
encore,  sans  toutefois  garantir  le  fait,  que 
des  Rossignols  que  l’on  avait  lâchés  dans  les 
bois  sont  revenus  chez  leur  maître.  Nous 
avons  vu  ,  il  y  a  quelques  années,  à  Paris, 
chez  M.  Grandjean  ,  grand  amateur,  deux 
Rossignols  qui,  pris  jeunes  et  élevés  dans 
un  jardin,  sortaient  librement  de  leur  cage, 
y  rentraient  pour  s’y  reposer  ou  pour  y 
prendre  leurs  repas  ,  et  ne  manquaient  ja¬ 
mais,  après  avoir  erré  çà  et  là  pendant  toute 
la  journée,  de  venir  y  passer  la  nuit.  L’hiver 
on  les  conservait  dans  une  volière,  pour  les 
rendre  à  la  liberté  au  printemps.  Ces  Rossi¬ 
gnols  accouraient  au  moindre  appel  de  la 
personne  qui  les  avait  élevés,  et  se  montraient 
peu  farouches  avec  les  étrangers. 

Les  Rossignols  ont  un  autre  genre  de 
mérite  :  ils  sont  un  excellent  gibier.  Vers 
la  fin  de  l’été,  lorsqu’ils  sont  gras,  ils  le 
disputent  aux  Ortolans  pour  la  délicatesse 
de  la  chair  :  aussi,  dans  quelques  localités  du 
midi  de  la  France,  sont-ils  fort  recherchés 
pour  la  table.  (Z.  Gerbe.) 

ItOS  TE  LL  A I  RE .  Rostellaria  (dim.  de 
rostrum ,  bec),  mole. — Genre  de  Gastéropodes 
pectinibranches,  de  la  famille  des  Ailés,  éta¬ 
bli  par  Lamarck,  ainsi  que  le  g.  Ptérocère,  aux 
dépens  des  Strombes  de  Linné.  Les  Rostel- 
laires  ont  la  coquille  fusiforme  ou  subturri- 
culée,  terminée  en  avant  par  un  canal  en  bec 
pointu.  Le  bord  droit  est  entier  ou  denté, 
plus  ou  moins  dilaté  en  aile  avec  l’âge,  et 
il  présente  un  sinus  contigu  au  canal.  L’ani¬ 
mal  est  d’ailleurs  semblable  à  celui  des 
Strombes  et  des  Ptérocères,  c’est-à-dire  que 
son  pied,  portant  un  opercule  caréné  sur  son 
extrémité  postérieure,  et  divisé  en  deux  par¬ 
ties,  n’est  plus  propre  à  la  reptation,  mais 
lui  sert  pour  s’avancer  en  sautant.  Ses  ten¬ 
tacules,  très  gros,  sont  bifurqués  au  som¬ 
met,  et  l’une  des  branches ,  plus  grosse  , 
est  subitement  tronquée  et  se  termine  par 
un  grand  œil;  la  tête,  proboscidiforme , 
présente  en  avant  une  ouverture  buccale 
longitudinale,  d’où  sort  une  longue  trompe 
cylindrique.  Les  Rostellaires  diffèrent  donc 
principalement  des  Strombes  et  des  Ptérocè¬ 
res  par  le  canal  et  par  le  bord  droit  de  l’ou¬ 
verture,  et  elles  doivent  former  avec  ces  deux 
genres  une  famille  bien  distincte.  Mais 
MM.  Philippi  et  Deshayes  ont  dû  en  séparer 


2*24 


RGS 


plusieurs  espèces ,  telles  que  la  Rostellaire 
Pied-de-Pélican,  pour  en  former  le  genre 
Chenopus  dont  l’organisation  est  tellement 
différente  qu’il  constituera  avec  les  Struthio- 
laires  une  famille  à  part,  à  côté  des  Cérites 
qui  sont  également  phytophages,  tandis  que 
les  Rostellaires,  comme  les  autres  Ailés  et  les 
Purpurifères,  sont  zoophages.  Chez  les  Chero- 
pus}  en  effet,  l’animal  rampe  sur  un  pied 
ovalaire,  tronqué  en  avant, pointu  en  arrière, 
et  portant  vers  son  extrémité  un  très  petit 
opercule  corné,  oblong;  sa  tête  est  beaucoup 
plus  grosse,  subcylindracée  et  obliquement 
tronquée  en  avant;  ses  tentacules  sont  très 
allongés,  grêles  et  pointus,  et  de  leur  base 
part  en  dessous  un  pédicule  très  court,  ter¬ 
miné  par  l’œil.  Ces  Chenopus  se  trouvent 
vivants  dans  les  mers  d’Europe  et  dans  la 
partie  septentrionale  de  l’océan  Atlantique 
américain,  ou  fossiles  dans  les  terrains  ter¬ 
tiaires  les  plus  récents.  Les  vraies  Rostellai¬ 
res,  au  contraire,  ne  se  trouvent  vivantes 
que  dans  les  mers  les  plus  chaudes,  et  les 
espèces  fossiles  se  trouvent  dans  les  terrains 
tertiaires  inférieurs  ou  moyens  et  dans  les 
terrains  secondaires  jusque  dans  le  lias.  La 
plus  grande  espèce  vivante  est  la  Rostellaire 
bec-arqué,  R.  curvirostris  Larnk.,  longue  de 
2  décimètres  ,  qu’on  trouve  auprès  des  îles 
Moluques,  et  qu’on  nommait  autrefois  Fu¬ 
seau  de  Ternate.  Elle  est  très  épaisse,  en  fu¬ 
seau  conique,  lisse,  finement  striée  en  tra¬ 
vers,  fauve-roussâtre  avec  l’ouverture  blan¬ 
che,  la  lèvre  dentée  au  bord,  et  le  bec  ou 
canal  assez  court  et  recourbé.  On  en  connaît 
seulement  quatre  ou  cinq  autres  espèces  vi¬ 
vantes  et  une  dizaine  de  fossiles,  (Duj.) 

ROSTE  LL  ARIA ,  Gærtn.  (111, 1 35,  t.  207). 
bot s  ph, — Synon.  de  Bumelia ,  Swartz. 

ROSTELJLARÏA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Acanthacées,  tribu  des  Echmata- 
canthées,  établi  par  Neesf in  Wallich.  plant, 
as.  rar.y  III,  100).  Herbes  de  l’Inde.  Voy. 
acanthacées. 

ROSTELLUM,  Montf.  mole. — Synonyme 
de  Rostellaire. 

ROSTRARIA ,  Trin .  {inAct.  Pefrop.,  VI). 

BOT.  PH. —  Voy.  TRISETUM,  Linil. 

*ROSTRATULA,  Vieiil.  ois.  —  Syn.  de 
Rhynchœa,  G.  Cuv.;  Scolopax ,  Linn. 

ROSTRE.  Rostrum.  zool.  —  On  nomme 
ainsi  le  siphon  plus  ou  moins  allongé  qui 
termine  antérieurement  l’ouverture  de  cer- 


ROT 

laines  coquilles  univalves,  la  partie  du  (est 
qui  ,  dans  beaucoup  de  Crustacés,  est  située 
entre  les  yeux  et  s’avance  plus  ou  moins. 
Fabricius ,  Olivier  et  Latreille  désignent 
aussi  sous  le  nom  de  Rostre  l’ensemble 
des  pièces  longues  et  étroites  qui,  par  leur 
réunion  ,  composent  le  suçoir  des  Insectes 
hémiptères.  Voy.  hémiptères. 

ROSTRHAME.  Rostrhamus.  ois.  — 
Genre  de  la  famille  des  Faucons  (  Falconi- 
dées),  dans  l’ordre  des  Oiseaux  de  proie, 
établi  sur  une  espèce  dont  Swainson  faisait 
un-  Cymindis.  M.  Lesson  ,  auteur  de  ce  dé¬ 
membrement  ,  a  été  conduit  à  l’opérer,  en 
prenant  en  considération  la  différence  qui 
existe  entre  le  bec  de  l’oiseau  qui  en  est 
l’objet  et  celui  des  autres  Cymindis  aux¬ 
quels  on  l’associait.  En  effet,  cet  organe  est 
très  caractéristique  chez  les  Rostrhames  :  la 
mandibule  supérieure,  au  lieu  d’être  élevée 
et  comprimée  sur  les  côtés,  a  peu  d’éléva¬ 
tion  et  est  arrondie,  ce  qui  en  lait  une  arme 
faible.  Du  reste,  voici  les  caractères  que 
M.  Lesson  assigne  à  ce  genre  :  Bec  étroit, 
mince,  grêle,  à  mandibule  supérieure  très 
recourbée,  beaucoup  plus  longue  que  l’in¬ 
férieure  ;  celle-ci  mince ,  courte  et  tron¬ 
quée;  narines  ouvertes  en  dessus  de  la  base 
du  bec,  nues  et  arrondies;  devant  de  l’œil 
nu;  bouche  fendue  jusque  sous  les  yeux; 
tarses  courts ,  à  demi  vêtus,  scu  tel  lés ,  mu¬ 
nis  d’ongles  très  longs  ;  ailes  longues  ;  queue 
moyenne,  échancrée,  plumes  de  la  tête 
effilées,  étroites. 

Les  Rostrhames  sont  des  Oiseaux  peu  con¬ 
nus  sous  le  rapport  des  mœurs  ;  la  seule 
espèce  type  du  genre  est  le  Rostrhame  noir, 
Rost.  niger  Less.  (Temm.  ,  pl.  col. ,  61  et 
231,  sous  le  nom  de  Cymindis  bec  en  hame¬ 
çon).  Cet  Oiseau,  comme  son  nom  l’indique, 
est  entièrement  noir,  à  l’exception  des  cou¬ 
vertures  inférieures  de  la  queue  et  des  plu¬ 
mes  anales  qui  sont  blanches. 

Le  Rostrhame  noir  n’a  encore  été  ren¬ 
contré  qu’au  Brésil.  (Z.  G.) 

ROSTRUM.  zool  .—  Voy.  bec. 

*ROSULA.échin. — Nom  donné  par  Linck 
à  certaines  Ophiures,  qui,  comme  l'O.  fra- 
gilis  ,  ont  le  côté  dorsal  du  disque  hérissé 
d’écailles  et  les  bras  épineux. 

ROSULARïA,DC.  ( Prodr .,  111).  bot. 
ph.  —  Voy.  UMBILICUS,  DC. 

ROTALA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 


KOT 


ROT 


225 


des  Lythrariées,  tribu  des  Eulythrariées , 
établi  par  Linné  ( Mant .,  175).  L’espèce  type, 
Rotala  verticillaris  Linn.,  est  une  herbe  qui 
croît  dans  l’Inde. 

ROTÂLIE,  ROT  ALITE  et  ROTA  U  ML 
moll. ?  fo u am,  — Genre  établi  par  Larnarck 
pour  des  coquilles  microscopiques  fossiles 
du  terrain  tertiaire  qu’il  plaçait  d’abord 
parmi  les  Mollusques  céphalopodes  multi¬ 
loculaires  dans  sa  famille  des  Lenticulacées, 
et  que,  depuis  lors,  il  a  placé  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Radiolées,  avec  les  Lenticulines  et 
les  Placentules.  Les  caractères  assignés  par 
Larnarck  aux  Rotalies  sont  d’avoir  une  co¬ 
quille  orbiculaire  ou  spirale  ,  convexe  ou 
conoïde  en  dessus  ;  aplatie,  rayonnée  et  tu¬ 
berculeuse  en  dessous;  à  loges  nombreuses, 
allongées  ,  rayonnantes,  qui  s’étendent  du 
centre  à  la  circonférence,  et  ayant  une  ou¬ 
verture  marginale  ,  trigone  ,  renversée.  Les 
zoologistes  ont  continué  à  ranger  les  Rota¬ 
lies  avec  les  Céphalopodes,  jusqu’à  ce  qu’on 
ait  reconnu  que  tous  les  prétendus  Céphalo¬ 
podes  microscopiques  sont  des  Rhizopodes 
ou  Foraminifères  dont  l’organisation  est 
beaucoup  plus  simple  que  celle  des  Mollus¬ 
ques.  Dans  la  classification  de  M.  A.  d’Or- 
biguy,  le  genre  Rotalie,  qu’il  réduit  conve¬ 
nablement  et  qu’il  nomme  Rotaline ,  fait 
partie  de  la  famille  des  Turbinoïdes,  la 
deuxième  de  l’ordre  des  Hélicostègues  de  cet 
auteur.  Il  est  caractérisé  par  sa  coquille 
inéquilatérale  à  spire  complète  enroulée  obli¬ 
quement,  avec  une  seule  ouverture  en  crois¬ 
sant  sur  le  milieu  de  la  largeur  de  la  der¬ 
nière  loge.  Ce  genre,  très'  nombreux,  con¬ 
tient  plusieurs  espèces  très  communes  dans 
les  mers  d’Europe,  et  beaucoup  d’autres  fos¬ 
siles  dans  les  terrains  secondaires  à  partir 
du  Coral-Rag,  et  dans  les  terrains  tertiaires. 

(Duj.) 

ROTANG.  Calamus.  bot.  ph.  —  Genre 
important  de  la  famille  des  Palmiers,  de 
l’Hexandrie  monogynie  dans  le  système  de 
Linné.  Les  espèces  qui  le  forment,  et  dont 
quarante-six  sont  signalées  par  M.  de  Mar- 
tius ,  appartiennent  à  l’Asie  et  à  l’Afrique 
intertropicales;  elles  se  distinguent,  dans 
leur  famille,  parleur  tige  très  grêle,  qui 
s’étend  d’ordinaire  sur  les  arbres  à  la  ma¬ 
nière  des  Lianes  ordinaires,  en  atteignant 
une  longueur  quelquefois  énorme  et  que 
certains  auteurs  ont  dit  arriver  jusqu’à 


300  mètres  ;  cette  tige  a  des  entre-nœuds 
longs  et  espacés  ,  dont  chacun  porte  une 
feuille  pennée  à  gaîne  allongée,  dont  le 
rachis  se  prolonge  souvent  en  forme  de 
vrille,  ou  reste  lui-même  réduit  à  cette 
forme  de  filet  grêle  et  droit.  L’inflorescence 
est  un  spadice  rameux,  d’abord  terminal , 
mais  qui  se  trouve  ensuite  rejeté  de  côté 
par  suite  du  développement  de  la  plante, 
etqu’accompagnent  des  spathes  incomplètes, 
en  gaîne,  ainsi  que  des  spathelles.  Au  reste, 
les  Calamus,  comme  par  compensation  avec 
la  vigueur  avec  laquelle  ils  développent  leurs 
organes  de  végétation,  fleurissent  fort  tard, 
et  souvent  ils  périssent  immédiatement  après 
avoir  fructifié.  Leurs  fleurs  sont  petites, 
rosées  ou  verdâtres,  distiques  sur  les  der¬ 
niers  rameaux  de  l’inflorescence ,  dioïques 
ou  polygames- dioïques.  Les  mâles  présentent 
un  périanthe  à  deux  rangs,  dont  l'externe, 
calicinal  ,  tridenté  ou  trifide,  l’interne  pro¬ 
fondément  triparti;  six  étamines ,  à  filets 
soudés  par  leur  partie  inférieure  ;  un  rudi¬ 
ment  de  pistil.  Les  femelles  ont,  avec  le 
périanthe  des  mâles,  six  étamines  rudimen¬ 
taires,  soudées  en  urcéole;  un  ovaire  à  trois 
loges,  surmonté  de  trois  stigmates  sessiles, 
auquel  succède  un  fruit  bacciforme,  mo¬ 
nosperme,  à  surface  comme  écailleuse.  Les 
botanistes  postérieurs  à  Linné  avaient  rap¬ 
porté  au  genre  Calamus,  établi  par  lui,  des 
espèces  qu’un  examen  plus  attentif  en  a 
fait  détacher  dans  ces  dernières  années.  Par 
là  on  t  été  formés  les  genres  :  lalacca,  Reinw.; 
dont  le  type  est  le  Calamus  lalacca  Gaertn.; 
Plectocomia ,  Marlius,  dont  le  type  est  le 
Calamus  maximus  Reinw.  ;  Dœmonorops, 
Blume,  dont  le  type  est  le  Calamus  niger 
Willd.  Dans  les  contrées  où  ils  croissent 
naturellement,  les  Rotangs  rendent  quel¬ 
quefois  les  forêts  presque  impénétrables,  à 
cause  de  leurs  longues  tiges  semblables  a 
des  cordes  extrêmement  résistantes ,  éten¬ 
dues  d’un  arbre  à  l’autre  ,  serpentant  sur 
le  sol,  sur  les  buissons,  et  surtout  à  cause 
des  fortes  épines  dont  ils  sont  hérissés.  Ce 
sont  ces  mêmes  tiges  qu’on  utilise  pour  di¬ 
vers  usages,  soit  pour  des  cannes  généra¬ 
lement  recherchées  ,  souvent  même  d’un 
prix  élevé  ,  désignées  dans  le  langage  ordi¬ 
naire  sous  les  noms  de  Joncs,  Joncs  de  l’Inde, 
Rotins,  etc.;  soit  pour  la  confection  de  cra  ¬ 
vaches,  de  cordes  d’une  très  grande  ré.sis- 

29 


T.  XI. 


226 


ROT 

tance;  divisées  en  lanières  minces,  elles 
servent  à  faire  les  garnitures  des  chaises  et 
fauteuils  qu’on  appelle  vulgairement  can¬ 
nés  on  les  emploie  aussi  sur  place  à  la 
confection  d’une  foule  d’objets,  tels  que 
corbeilles ,  paniers,  etc.,  pour  lesquels  on 
se  sert  en  Europe  des  brins  d’osier.  Pour 
ces  divers  motifs,  ces  tiges  forment  1  objet 
d’un  commerce  assez  important;  et  la  con¬ 
sommation  en  est  si  grande  dans  diverses 
localités  qu’on  a  peine  à  concevoir  que  cer¬ 
taines  espèces  n’aient  pas  été  déjà  détruites. 

11  est  aussi  une  espèce  de  ce  genre,  le  Cala- 
mus  Draco  Willd.,  qui  fournit  à  la  méde¬ 
cine  l’une  des  substances  résineuses  rouges 
confondues  sous  la  dénomination  commune 
de  Sang-dragon.  Nous  nous  bornerons  a 
signaler  ici  en  quelques  mots  les  principales 
espèces  de  Rotangs.  —  Le  Rotang  a  cannes, 
Calamus  Rotang  Willd.  ,  espèce  de  l’Inde  , 
fournit,  d’après  Roxburgh  ,  les  cannes  con¬ 
nues  sous  le  nom  vulgaire  de  Joncs  d  Inde. 
Sa  tige  est  très  longue  ,  épaisse  d’un  centi¬ 
mètre  ou  un  peu  plus,  formée  d’entre-nœuds 
qui  ont  de  cinq  décimètres  à  un  mètre  en¬ 
viron  de  longueur;  ses  feuilles  ont  leur 
rachis  terminé  en  longue  vrille  fiexueuse, 
et  leur  gaine  armée  de  fortes  épines  droites; 
leurs  folioles  sont  linéaires-lancéolées,  mu¬ 
nies  à  leur  bord  de  petites  épines.  Son  in¬ 
florescence  est  pendante.  —  Le  Rotang  a 
cordes,  Calamus  rudentum  Lour.,  croît  dans 
les  Moluques ,  dans  les  îles  de  la  Sonde ,  à 
la  Cochinchine  ,  d’où  le  commerce  en  ex¬ 
porte  annuellement  des  quantités  considé¬ 
rables.  C’est  l’une  des  plus  grandes  espèces 
du  genre.  Sa  tige  atteint,  assure-t-on,  jus¬ 
qu’à  300  mètres  de  long,  sur  une  épaisseur 
de  2  centimètres  vers  le  milieu  et  de  4  ou 
o  à  la  partie  inférieure;  ses  entre-nœuds 
ont  jusqu’à  2  mètres  de  long.  Ces  tiges  for¬ 
ment  des  câbles  naturels  tellement  forts 
qu’on  s’en  sert,  assure-t-on,  pour  prendre 
les  éléphants  sauvages.  On  en  fait  commu  ¬ 
nément  des  cordes  et  des  cables.  Ils  four¬ 
nissent  aussi  de  fortes  et  belles  cannes.  — 
On  en  obtient  aussi  de  très  belles  du  Rotang 
sang-dragon,  Calamus  Draco  Willd.,  dont 
les  entre -nœuds  ont  15  ou  16  décimètres 
environ  de  longueur.  —  Parmi  les  espèces 
à  tige  grêle,  les  deux  qu’on  emploie  le  plus 
communément  sont  :  le  Rotang  a  cravaches, 
Calamus  equestris  Willd.,  espèce  des  îles 


ROT 

de  la  Sonde,  des  Moluques  et  des  Philip¬ 
pines,  dont  la  tige  acquiert  jusqu’à  60  et 
70  mètres  de  longueur  sur  1  centimètre  au 
plus  de  diamètre,  et  avec  des  entre-nœuds 
longs  de  2  décimètres  environ.  Sa  grande 
flexibilité  et  son  élasticité  la  font  employer 
fréquemment  pour  cravaches  et  comme  osier. 
—  Le  Rotang  flexible  ,  Calamus  viminalis 
Willd.,  des  îles  de  la  Sonde,  est  encore 
plus  grêle  que  le  précédent;  on  en  fait 
grand  usage  pour  des  ouvrages  de  vanne¬ 
rie.  O3- 

ROTATEURS.  Rotatoris.  infus.—  Division 

ou  sous-classe  de  la  classe  des  Infusoires  éta¬ 
blie  par  M.  Ehrenberg  ,  d’après  ses  propres 
découvertes ,  pour  un  grand  nombre  d  ani¬ 
maux  microscopiques  confondus  jusqu’alors 
avec  les  Infusoires,  et  qui  doivent  former  une 
classe  distincte  parmi  les  Vers  (v*  systolides). 
La marclt ,  il  est  vrai,  plaçait  déjà  ces  petits 
animaux  dans  sa  classe  des  Polypes,  et  il  en 
faisait  son  ordre  des  Polypes  ciliés  ;  mais 
alors  on  leur  attribuait  encore  une  organi¬ 
sation  très  simple,  et  Bory  Saint-Vincent 
continuait  à  les  réunir  aux  Infusoires  dont 
ils  forment  presque  seuls  les  deux  derniers 
ordres,  les  Rotifères  et  les  Crustodés.  Ce 
naturaliste  ,  d’ailleurs  ,  avait  déjà  indiqué 
un  grand  nombre  de  coupes  génériques 
parmi  ces  animaux,  qui  ,  pour  O. -F.  Mül- 
ler,  composaient  tout  le  genre  Brachion,  et 
une  partie  des  genres  A orticelle  et  Tiichode. 
M.  Ehrenberg,  au  contraire,  montra  que 
ces  animaux,  qu’il  nomme  les  Phytozoait es 
Rotateurs,  sont  pourvus  d’un  canal  intesti¬ 
nal  droit,  et  terminé  par  deux  oiifices  dis¬ 
tincts;  que  la  partie  antérieure  de  ce  tube, 
plus  élargie  ,  constitue  un  pharynx  plus  ou 
moins  globuleux,  armé  de  mâchoires  laté¬ 
rales  ,  et  qu’en  outre  on  y  reconnaît  sou¬ 
vent  aussi  un  ovaire  contenant  plusieuis  gios 
œufs  ou  des  embryons  déjà  éclos.  M.  Ehren¬ 
berg  a  même  voulu  attribuer  aux  Kotateuis 
un  système  nerveux  et  des  yeux,  un  appa¬ 
reil  circulatoire  et  un  appareil  génital  mâle, 
auquel  cet  auteur  rapporte  une  vessie  con¬ 
tractile  située  auprès  de  l’anus,  et  qui  nous 
a  paru  servir  plus  probablement  à  la  respi¬ 
ration.  Quant  au  caractère  dominant,  mais 
non  exclusif,  qui  a  mérité  à  ces  animaux  le 
nom  de  Rotateurs  ,  il  est  fourni  par  un  ap¬ 
pareil  cilié  vibratile  plus  ou  moins  diiaté  ou 
étalé  autour  de  la  bouche,  et  dont  le  mou- 


ROT 


ROT 


227 


vement ,  surtout  chez  les  Brachions  et  les 
Rotifères,  produit  l’apparence  de  deux  roues 
d’engrenage  tournant  en  sens  inverses  avec 
une  extrême  vitesse.  Ce  phénomène  avait 
été  remarqué  par  tous  les  anciens  micro¬ 
graphes,  et  avait  excité  leur  admiration.  On 
avait  essayé  de  l’expliquer  de  diverses  ma¬ 
nières,  en  supposant,  ou  bien  qu’un  disque 
tourne  réellement,  ou  bien,  suivant  Dutro- 
chet ,  qu’une  bordure  membraneuse,  plissée 
régulièrement  comme  une  collerette  ou 
fraise,  est  agitée  d’un  mouvement  ondula¬ 
toire  continu.  Nous  avons  ,  de  notre  côté  , 
essayé  de  démontrer  par  une  figure  ,  dans 
notre  Histoire  des  Infusoires,  que  c’est  tout 
simplement  un  effet  des  intersections  des  cils 
qui  se  superposent  en  s’inclinant  successi¬ 
vement,  les  uns  après  les  autres  ,  dans  le 
même  sens.  x\u  reste,  ce  caractère,  comme 
nous  l’avons  dit  plus  haut,  n’est  point  ex¬ 
clusif  :  la  plupart  des  Rotateurs  ou  Systo- 
lides  ont  des  cils  vibratiles  dont  le  mouve¬ 
ment  ne  figure  point  des  roues  en  mouve¬ 
ment;  et  quelques  uns,  tels  que  les  Floseu- 
laires  et  les  Stéphanocéros  ,  ne  montrent 
aucun  mouvement  vibratile,  non  plus  que 
les  Tardigrades,  que  nous  avons  cru  devoir 
réunir  aux  Systolides.  C’est  pourquoi  nous 
avons  proposé  ce  nom  de  Systolides  ,  expri¬ 
mant  la  contractilité  si  caractéristique  de 
tous  ces  animaux. 

Les  Rotateurs  sont  tous  des  animaux  aqua¬ 
tiques  ;  mais  quelques  uns,  tels  que  les  Ro¬ 
tifères,  peuvent  vivre  et  se  développer  entre 
les  Mousses  humides  sur  les  murs  et  les 
toits,  et ,  par  suite,  quand  la  sécheresse  sur¬ 
vient  après  la  saison  pluvieuse,  ils  s’en¬ 
gourdissent  et  se  dessèchent  pour  revivre 
quand  ils  sont  de  nouveau  humectés.  Tous 
sont  des  animaux  symétriques,  et  pourvus 
d’un  tégument  distinct  et  résistant,  sous  la 
partie  moyenne  duquel  ils  peuvent ,  en  se 
contractant ,  retirer  leur  corps  tout  entier. 
Quelques  uns  ont  même  cette  partie  moyenne 
du  tégument  plus  solide  en  manière  de  cui¬ 
rasse,  comme  le  test  des  Crustacés  microsco¬ 
piques  ;  c’est  la  présence  de  cette  cuirasse 
qui  a  fourni  à  M.  Ehrenberg  le  principe  de 
la  division  des  Rotateurs  en  deux  séries  :  les 
R.  nus  et  les  R.  cuirassés  ;  chacune  de  ces 
séries  est  divisée  en  trois  sections  ,  suivant 
que  l’appareil  vibratile  est  simple  (  Mono- 
trocha),  multiple  ( Polytrocha ),  ou  formé  de 


deux  lobes ,  de  deux  couronnes  de  cils  (  Z y- 
gotrocha).  La  première  section  ,  celle  des 
Monotrocha ,  dont  l’appareil  vibratile  ou  ro¬ 
tatoire  est  simple  ,  est  subdivisé  en  deux 
groupes.  Les  uns,  Holotrocha,  ayant  le  bord 
de  l’organe  rotatoire  entier,  forment  deux 
familles;  les  Holotroques  nus  ou  Ichthydina 
comprennent  quatre  genres,  savoir  :  (1)  Pty- 
gura,  (2)  Ichthydium  et  (3)  Chœtonotus  sans 
yeux,  et  (4)  Glenophora  avec  deux  yeux.  Les 
Holotroques  cuirassés  ou  OEcistina  compren¬ 
nent  deux  genres  :  (5)  OEcistes  qui  pré¬ 
sente  une  enveloppe  particulière  pour  cha¬ 
que  individu  ,  et  (6)  Conochilus  qui  présente 
des  individus  groupés  dans  une  enveloppe 
commune.  Chez  les  autres  Monotroques  ,  le 
bord  de  l’appareil  cilié  est  échancré,  mais 
cet  appareil  n’est  pas  toujours  vibratile. 
D’après  cette  différence,  ces  Rotateurs  sont 
nommés  Schizotrocha  ;  ils  forment  aussi 
deux  familles  :  les  uns,  nus ,  sont  les  Me- 
galotrochœa ,  comprenant  les  trois  genres 
(7)  Cyphonautes  sans  yeux  ,  (8)  Microcodon 
avec  un  seul  œil  ,  et  (9)  Megalotrocha  avec 
deux  yeux.  Les  Schizotroques  cuirassés  sont 
les  Flosculariœa,  divisés  en  six  genres  :  (10) 
les  Tubicularia  sans  yeux;  (11)  les  Slephano- 
ceros  ayant  un  seul  œil  dans  le  jeune  âge  ; 
et  quatre  autres  genres  ,  sans  yeux  à  l’état 
adulte,  mais  ayant  deux  yeux  dans  le  jeune 
âge;  ce  sont:  (12)  les  Limnias,  qui  ont  l’organe 
rotatoire  bilobé,  et  qui  sont  pourvus  d’enve¬ 
loppes  séparées  ;  (13)  les  Lacinularia  ,  qui 
ont  également  l’organe  rotatoire  bilobé  , 
mais  qui  habitent  dans  une  enveloppe  com¬ 
mune;  (14)  les  Melicerla,  qui  ont  un  organe 
rotatoire  à  quatre  lobes;  et  (15)  les  Floscu- 
laria,  qui  portent  de  longs  cils  non  vibra¬ 
tiles  sur  cinq  ou  six  lobes. 

Les  Rotateurs  Polytroques  forment  seule¬ 
ment  deux  familles,  suivant  qu’ils  sont  nus 
ou  cuirassés.  Les  premiers  sont  les  Hyda- 
tinæa  ,  comprenant  dix-huit  genres  ,  dont 
trois ,  privés  d’yeux  ,  se  distinguent  par  la 
présence  et  par  la  forme  des  mâchoires  ;  ce 
sont  :  (16)  YEnteroplea  ,  sans  mâchoires; 
(17)  VHydatina ,  ayant  des  mâchoires  à  plu¬ 
sieurs  dents;  et  (18)  le  Pleurotrocha ,  ayant 
des  mâchoires  unidentées.  Un  quatrième 
genre,  (19)  Furcularia ,  a  un  seul  œil  fron¬ 
tal  ;  cinq  autres  genres  n’ont  aussi  qu’un 
seul  œil  ,  mais  situé  plus  en  arrière,  sur  la 
nuque  :  l’un  d’eux,  (20)  Monocerca  ,  a  un 


228 


ROT 


rjp 


seul  appendice  caudiforme  ou  pied  en  forme 
de  stylet;  un  autre,  (21)  le  Polyarthra,  est 
dépourvu  d’appendice  caudiforme  ;  les  trois 
autres  ont  une  queue  terminée  par  un  ap¬ 
pendice  bifurqué  ou  par  deux  pointes;  ce 
sont  :  (22)  le  Notommata ,  qui  n’a  que  des 
cils  vibratiles  à  son  appareil  rotatoire  sans 
crochets  ni  stylets;  (23)  le  Synchæla,  qui  a 
des  soies  raides  en  stylet  avec  les  cils  vibra¬ 
tiles;  (24)  le  S  c  (iridium ,  qui,  en  outre,  a 
aussi  des  cirrhes  en  forme  de  crochet.  Quatre 
autres  genres  d '  Iiydatinœa  ont  deux  yeux  : 
(23)  le  Distemma  a  ses  deux  yeux  sur  la  nu¬ 
que,  les  trois  autres  les  ont  sur  le  front;  ce 
sont  :  (26)  le  Diglena,  dont  le  corps  est  ter¬ 
miné  par  un  appendice  bifurqué;  (27)  le 
Triarlhra  ,  qui  a  le  corps  terminé  par  un 
seul  stylet,  mais  qui  porte,  en  outre,  deux 
appendices  ou  stylets  latéraux;  et  (28)  le 
Battulus ,  qui  n’a  pas  les  appendices  laté  ¬ 
raux,  mais  dont  la  queue  est  également  un 
stylet  unique.  Les  derniers  genres  de  cette 
famille  ont  plus  de  deux  yeux;  ce  sont  : 
(29)  le  Triophthalmus ,  qui  a  trois  yeux  à  la 
nuque;  (30)  VEospliora ,  qui  a  également 
trois  yeux,  mais  dont  un  seul  à  la  nuque  , 
et  les  deux  autres  en  avant  sur  le  front  ; 
(31)  VOtoglena,  qui  en  diffère  parce  que  ce¬ 
lui  de  ses  trois  yeux  qui  est  situé  à  la  nuque 
est  porté  par  un  pédicule;  (32)  le  Cyclo - 
glena ,  qui  a  plus  de  trois  yeux  réunis  en  un 
seul  groupe;  et  (33)  le  Theorus,  qui  a  égale¬ 
ment  plus  de  trois  yeux,  mais  réunis  en 
deux  groupes. 

Les  Polytroques  cuirassés  ou  Euchlanidota 
forment  onze  genres  dont  un  seul,  (34)  leLa- 
; padella ,  est  sans  yeux.  Cinq  autres  genres 
d’Euchlanidotes  ont  un  seul  œil  situé  à  la 
nuque  ;  ce  sont  :  (35)  les  Monostyla,  dont 
la  cuirasse  est  déprimée  et  dont  la  queue  est 
simple,  en  stylet;  (36)  les  Mastigocerca, 
dont  la  queue  est  également  simple,  mais 
dont  la  cuirasse  est  prismatique;  (37)  les 
Euchlanis ,  qui  ont  la  queue  bifurquée  et  la 
cuirasse  ouverte  ;  (38)  les  Salpina  et  (39)  les 
Dinocharis ,  qui  ont  aussi  la  queue  bifurquée, 
mais  dont  la  cuirasse  est  fermée,  et  les  uns 
ont  des  appendices  ou  cornicules  dont  les 
autres  sont  dépourvus.  Quatre  autres  genres 
d’Euchlanidotes  ont  deux  yeux  au  front;  ce 
sont  ;  (40)  les  Monura,  qui  ont  une  queue 
simple  en  stylet;  (41)  les  Colurus,  ayant  la 
queue  bifurquée  et  la  cuirasse  comprimée 


ou  prismatique;  (42)  les  Melopidia  et  (43) 
les  Stephanops ,  ayant  aussi  la  queue  bifur¬ 
quée,  mais  dont  la  cuirasse  est  déprimée 
ou  cylindrique,  et  qui  diffèrent  entre  eux 
seulement  parce  que  ceux-ci  ont  une  lame 
saillante  en  manière  de  chaperon  au-dessus 
de  l’appareil  rotatoire.  Enfin,  un  dernier 
genre  de  cette  famille,  (44)  le  Squamella , 
dont  la  queue  est  également  bifurquée,  est 
caractérisé  par  la  présence  de  trois  yeux. 
Les  Zygotrocha ,  suivant  qu’ils  sont  nus  ou 
cuirassés,  forment  aussi  deux  familles  :  les 
Zygotroques  nus  ou  Philodinea  comprennent 
sept  genres,  dont  trois  sont  privés  d’yeux; 
savoir  :  (45)  le  Callidina ,  qui  a  un  prolonge¬ 
ment  en  forme  de  trompe  en  avant  et  dont 
la  queue  est  munie  de  cornicules  ;  (46)  VHy- 
drias  et  (47)  le  Typhlina ,  qui  n’ont  point 
de  cornicules  à  la  queue,  ni  de  trompe  en 
avant,  diffèrent  entre  eux  parce  que  le  pre¬ 
mier  seul  a  les  organes  rotatoires  pédon- 
culés.  Trois  autres  genres  présentent  deux 
yeux  frontaux  ;  ce  sont  :  (48)  le  Roiifer  dont 
la  queue  porte  deux  cornicules  et  se  termine 
par  deux  doigts,  (49)  V Âctinurus  qui  s’en 
distingue  par  la  présence  de  trois  doigts  au 
lieu  de  deux  à  l’extrémité  de  la  queue,  (50) 
le  Monolabis  dont  la  queue  se  termine  par 
deux  doigts  sans  cornicules;  un  dernier 
genre  de  cette  famille,  (51)  le  Philodina ,  a 
deux  yeux  situés  plus  en  arrière  sur  lu 
nuque  et  non  sur  le  front.  Les  Zygotroques 
cuirassés  ou  Brachionœa  constituent  la  hui¬ 
tième  et  dernière  famille,  qui  ne  comprend 
que  quatre  genres;  ce  sont  :  (52)  le  Noteus, 
ayant  une  queue  bifurquée,  mais  sans  yeux  ; 
(53)  le  Brachionus ,  qui  n’en  diffère  que  par 
la  présence  d’un  œil  ;  (54)  VAnurœa,  ayant 
également  un  œil,  mais  dépourvu  de  queue, 
et  enfin  (55)  le  Pterodina ,  ayant  deux  yeux 
frontaux  et  une  queue  en  forme  de  trompe 
implantée  sous  le  milieu  du  corps. 

Tels  sont  les  55  genres  dans  lesquels 
M.  Ehrenberg  divise  ses  huit  familles  de 
Rotateurs  ;  mais,  comme  nous  le  disons  dans 
les  divers  articles  relatifs  à  ces  genres,  leurs 
caractères  distinctifs  sont  souvent  si  peu  im¬ 
portants,  ou  même  tellement  instables,  que 
le  nombre  pourrait  en  être  considérable¬ 
ment  réduit:  ainsi,  par  exemple,  les  points 
rouges  pris  pour  des  yeux  et  dont  la  pré¬ 
sence  et  le  nombre  fournissent  la  plupart 
des  caractères  génériques  de  M.  Ehrenberg, 


ROT 


KOT 


2*29 


ne  nous  paraissent  point  être  de  véritables 
yeux,  et  en  admettant  qu’ils  doivent  réelle¬ 
ment  percevoir  sinon  des  images,  au  moins 
une  sensation  confuse  de  la  lumière,  leur 
présence  est  si  peu  constante  que  nous  avons 
dû  considérer  souvent  comme  appartenant 
à  une  même  espèce  des  individus  qui  ne 
différaient  que  par  là;  aussi,  dans  notre  his¬ 
toire  des  Infusoires  ,  avons-nous  réduit  le 
nombre  de  ces  genres  à  23,  répartis  dans  5 
familles,  en  ajoutant  un  nouveau  genre  Lin- 
dia  dans  la  4e  famille,  celle  des  Furcula- 
riens,  et  en  établissant  une  famille  de  sur¬ 
plus  pour  un  autre  Systolide  ou  Rotateur  , 
YAlberlia ,  que  nous  avons  trouvé  parasite 
dans  l’intestin  des  Lombrics  et  des  Limaces. 
D’après  cela,  nous  divisons  ainsi  les  Rota¬ 
teurs  :  un  1er  ordre,  comprenant  ceux  qui 
sont  fixés  par  un  pédoncule,  est  formé  de 
deux  familles:  les  Flosculariens  qui  n’ont 
pas  de  cils  vibratiles,  et  les  Mélicer tiens  qui 
en  sont  pourvus  ;  à  la  première  appartien¬ 
nent  les  genres  (1)  Flosculaire  et  (2)  Sté- 
phanocéros  ;  à  la  deuxième  ,  les  genres  (3) 
Ptygure,  (4)  Lacinulaire,  (3)  Tubicolaire, 
(ô)  Mélicerte.  Les  Rotateurs  ou  Systolides, 
exclusivement  nageurs  ,  forment  trois  fa¬ 
milles;  ce  sont  l°les  Brachioniens,  tous  cui¬ 
rassés  et  divisés  en  dix  genres,  savoir  :  (7) 
les  Ptérodines ,  (8)  les  Ànourelles,  (9)  les 
Brachions,  (10)  les  Lépadelles,  (11)  les  Eu- 
chlanis,  (12)  les  Dinocharis,  (13)  les  Sal- 
pines,  (14)  les  Colurelles,  (15)  les  Ratules, 

(16)  les  Polyarthres  ;  2°  les  Furculariens , 
qui  sont  nus  ou  sans  cuirasse  et  qui  ont  la 
queue  bifurquée,  forment  les  six  genres  : 

(17)  Entéroplée,  (1 8)  Hvdatine,  (19)  Notom- 
mate,  (20)  Furculaire,  (2 1)  Plagiognathe  et 

(22)  Lindia  ;  3°  la  famille  des  Albertiens  qui, 
également  nus,  ont  la  queue  conique  non 
bifurquée,  ne  comprend  que  le  seul  genre 

(23)  Albertie.  Un  troisième  ordre  comprend 
les  Systolides  ou  Rotateurs  qui  peuvent  al¬ 
ternativement  nager  ou  rampera  la  manière 
des  Sangsues;  ils  forment  la  seule  famille 
des  Rotifères,  renfermant  les  deux  genres 

(24)  Callidine  et  (25)  Rotifère.  Enfin,  nous 
avons  cru  devoir  former  à  la  suite  des  pré¬ 
cédents  un  quatrième  ordre  de  Systolides 
avec  les  Tardigrades.  Voy.  ces  mots.  (Duj.) 

HOTE  LL  A.  moll. — Voy.  roulette. 

ROTENGLE.  poiss.  —  Nom  vulgaire  du 
Cyprinus  erylhrophthalmus. 


ROTHERIA,  Mey.  ( Reisc .,  I,  402).  bot. 
ph.  —  Synon.  de  Cruckshanskia,  Hook.  et 
Arnott. 

ROTH  IA,  Lam.  (in  Journ.  h.  n.,  I,  16, 
t.  1).  bot.  ph.  —  Synon.  d’ IJymenopappus , 
Hérit. 

ROTIIIA  (nom  propre),  bot.  pu.— Genre 
de  la  famille  des  Composées-Liguliflores, 
tribu  des  Cichoracées ,  établi  par  Schreber 
(  Gen. ,  n.  1241).  Herbes  de  l'Europe  aus¬ 
trale.  Voy.  COMPOSÉES. 

ROTIIIA,  Pers.  ( Encheir .,  II,  638).  bot. 
ph.  —  Synon.  de  Westonia  ,  Spreng. 

ROTIIMAIMNIA,  Neck.  ( Elem . ,  n.  1284). 
bot.  ph.— Synon.  d'Eperua,  Aubl. 

ROTHOFFITE.  min.  —  Voy.  grenat. 

ROTIE,  moll. — Nom  vulgaire  du  Murex 
ramosus. 

ROITFÈRE.  Rôti  fer  (rota,  roue  ;  fero ,  por¬ 
ter).  infus.  —  G.  de  Systolides  ou  Rotateurs, 
type  de  notre  famille  des  Rotifères,  et  fai¬ 
sant  partie  de  la  famille  des  Philodinœa  de 
M.  Ehrenberg.  Ce  sont  des  animaux  mi¬ 
croscopiques,  vivant  dans  les  eaux  douces  ou 
entre  les  mousses  humides,  ou  même  dans 
les  cellules  lacuneuses  de  certaines  mousses 
( Sphagnum );  leur  corps,  dans  l'état  d’ex¬ 
tension  ,  est  fusiforme  ,  assez  mince  ,  long 
de  4/iO  à  un  millimètre,  et  peut  se  contrac¬ 
ter  complètement  en  boule.  Dans  l’état 
d’extension  leur  corps  se  termine  en  arrière 
par  une  queue  munie  de  deux  ou  quatre 
appendices  digitiformes,  et  en  avant  par  un 
prolongement  aminci  et  tronqué,  muni  de 
quelques  cils  vibratiles  au  moyen  desquels 
ils  se  fixent  pour  ramper  à  la  manière  des 
Sangsues,  quand,  déjà  fixés  par  l’extrémité 
de  leur  queue,  ils  veulent  retirer  tout-à- 
coup  leur  corps  vers  le  point  auquel  la 
partie  antérieure  a  pu  atteindre.  Souvent 
aussi,  dans  l’état  d’extension  et  fixés  par 
l’extrémité  de  la  queue,  ils  renversent  ou 
retournent  tout-à-coup  leur  extrémité  anté¬ 
rieure;  alors  le  prolongement  tubiforme  anté¬ 
rieur  disparaît  en  se  contractant ,  et  les  bords 
de  l’orifice  buccal,  qui  précédemmentse  mon¬ 
trait  en  dessous  comme  une  fente  longitu¬ 
dinale,  se  renversent  en  dehors  en  se  dila¬ 
tant,  comme  deux  larges  lobes  arrondis,  et 
font  jouer  les  cils  vibratiles  dont  ils  sont 
bordés,  de  manière  à  produire  l’apparence 
de  deux  roues  d’engrenage  tournant  en  sens 
inverses  avec  une  vitesse  extrême.  Ainsi  épa- 


230 


ROT 


ROT 


nouis ,  ils  restent  ordinairement  fixés  par 
leur  queue,  et  le  mouvement  de  leurs  roues 
fait  naître  dans  le  liquide  deux  tourbillons 
symétriques  amenant  à  leur  bouche  les  cor¬ 
puscules  flottants  dont  ils  se  nourrissent  ; 
mais  quelquefois  aussi  ils  abandonnent  le 
point  où  ils  étaient  fixés,  et  nagent  dans  les 
eaux  par  le  seul  effet  du  mouvement  de  leurs 
roues,  qui  agissent  alors  tout  à  fait  comme 
les  roues  d’un  bateau  à  vapeur.  Au  fond  de 
l’orifice  antérieur,  dilaté  en  entonnoir,  se 
trouve  le  pharynx  ,  entouré  d’une  masse 
musculaire  presque  globuleuse,  et  armé  de 
deux  larges  mâchoires  en  forme  d’étrier. 
L’intestin  s’étend  en  ligne  droite  à  partir 
du  pharynx,  et  se  termine  obliquement  sur 
le  dos  en  avant  de  la  queue  ;  au  même  point 
aboutit  aussi  l’ovaire,  dont  on  voit  difficile¬ 
ment  la  véritable  forme,  parce  que  les  œufs 
éclosent  de  très  bonne  heure  dans  l’inté¬ 
rieur  :  cet  ovaire  contient  un  ou  plusieurs 
fœtus  très  développés  et  mobiles,  dont  la 
longueur  est  presque  moitié  de  celle  de  leur 
mère.  Près  de  l’extrémité  du  prolongement 
tubiforme  antérieur  sur  la  face  dorsale,  se 
voient  deux  points  rouges  qu’on  a  voulu 
nommer  des  yeux.  A  la  face  ventrale,  im¬ 
médiatement  derrière  le  large  orifice  dont 
les  bords,  en  s’étalant,  forment  les  roues, 
on  voit  un  petit  tube  charnu  dirigé  perpen¬ 
diculairement  en  dessous,  et  dont  on  ignore 
l’usage  (éperon).  Les  téguments,  pendant  la 
contraction  ,  présentent  des  plis  transverses 
assez  réguliers  ,  qui  ,  pendant  l’extension  , 
sont  remplacés  par  d’autres  plis  longitudi¬ 
naux  ;  ces  deux  sortes  de  plis  ,  qu’on  aper¬ 
çoit  quelquefois  en  même  temps  ,  ont  été 
regardés  à  tort  comme  des  vaisseaux.  Toutes 
ces  particularités  de  la  contractilité,  de  la 
locomotion  ,  du  changement  de  forme  ,  et 
surtout  cette  apparence  de  roues  d’en¬ 
grenage  en  mouvement,  ont  été  remarquées 
par  les  anciens  micrographes,  par  Leuwen- 
hœck  principalement  ,  dont  ils  avaient  ex¬ 
cité  l’admiration.  Mais  une  autre  propriété 
plus  merveilleuse  encore  ,  c’est  la  faculté 
qu'ont  les  Rotifères  de  ressusciter,  ou  plutôt 
de  recommencer  à  vivre,  après  avoir  été 
engourdis  par  la  sécheresse,  et,  en  quelque 
sorte,  desséchés  complètement  par  la  cha¬ 
leur  du  soleil  sur  les  toits,  entre  les  touffes 
de  Mousses  qui  revivent  également  chaque 
fois  que  la  saison  est  pluvieuse,  et  dans  le 


sable  des  gouttières.  Spallanzani  le  pre¬ 
mier  avait  constaté  ce  fait  prodigieux,  qui 
fut  ensuite  nié  par  la  plupart  des  natura¬ 
listes  ,  jusqu’à  ce  que  M.  Schultz,  par  de 
nouvelles  et  décisives  expériences  ,  ait  mis 
ce  fait  hors  de  doute.  Depuis  lors  en¬ 
core  ,  M.  Doyère  a  étudié  complètement , 
chez  ces  animaux  et  chez  les  Tardigrades  , 
toutes  les  conditions  de  cette  prétendue  ré¬ 
surrection.  Ce  sont,  d’ailleurs,  seulement 
les  Rotifères  ,  habitant  en  grand  nombre 
dans  les  Mousses  des  toits  et  des  vieux 
murs,  qui  jouissent  de  cette  faculté. de  ré¬ 
sister  à  la  dessication  sous  la  forme  de  pe¬ 
tits  globules  durs  et  demi  -  transparents 
comme  de  la  gomme  sèche,  et  qui,  par  l’hu¬ 
midité,  reprennent  leur  contractilité  et  tous 
les  autres  attributs  de  la  vie. 

Les  Rotifères  qui  vivent  dans  l’eau  des 
marais,  quoique  n’en  différant  pas  zoologi¬ 
quement ,  périssent  sans  retour  par  la  des¬ 
siccation,  à  moins,  peut-être,  qu’ils  n’aient 
été  compris  ,  avec  une  foule  d’autres  petits 
animaux  aquatiques,  dans  le  dépôt  limo¬ 
neux  qui  reste  à  sec  en  été  ,  et  qui  fournit 
une  nouvelle  et  semblable  population  dans 
les  eaux  que  ramène  la  saison  pluvieuse. 
Les  Rotifères  des  toits  peuvent  continuer  à 
vivre,  sans  interruption,  et  à  se  propager 
dans  les  eaux  douces.  On  conçoit  donc 
qu’entraînés  par  la  pluie  ils  puissent  aller 
habiter  les  marais  ;  mais  on  ne  comprend 
pas  aussi  aisément  comment  des  Rotifères 
sont  venus  s’établir  et  se  multiplier  sur  un 
toit  isolé  en  même  temps  que  les  Mousses  , 
dont  les  semences  ou  propagules  sont  trans¬ 
portées  par  les  vents.  Faudrait-il  admettre 
alors  que  les  Rotifères  dans  l’état  de  dessic¬ 
cation  ,  formant  de  petits  globules  larges 
d’un  sixième  de  millimètre  ,  et  beaucoup 
moins  pesants  que  des  grains  de  sable,  sont 
également  transportés  par  les  vents  avec  la 
poussière  qui  s’accumule  entre  les  touffes  de 
Mousse  dont  elle  constitue  le  sol  nourricier. 

C’est  Fontana  qui,  le  premier,  employa 
le  nom  de  Iïolifer  pour  désigner  ces  petits 
animaux ,  que  Leuwenhœk  avait  appelés 
Animaicula  binis  rotulis ,  Animalcules  à  deux 
roues,  et  que  Joblot  désigna,  plus  tard,  sous 
les  noms  bizarres,  mais  significatifs,  de  Che¬ 
nille  aquatique  et  de  poisson  à  la  grande 
gueule.  Pal  las  les  réunit  à  son  genre  Bra- 
chion  sous  le  nom  de  Brachionus  rotatorius , 


BOT 


ROT 


m 


et  O. -F.  Mûller  les  plaça  dans  son  genre 
Vorticelle  sous  le  nom  de  Vorticella  rotato- 
ria.  Spallanzani  leur  rendit  le  nom  de  Rp- 
tifère  que  Cuvier  prit  pour  nom  générique, 
en  ajoutant  comme  nom  spécifique  le  mot 
redivivus  (ressuscité),  qui  fait  allusion  aux 
observations  de  Spallanzani  ;  Lamarck  chan¬ 
gea  encore  ce  nom  ,  et  fit  de  ces  animaux 
des  Furculaires,  en  les  nommant  Furculaire 
revivifiable  (Furcularia  rediviva).  Bory  Sai  n  t- 
Vincent,  par  une  mauvaise  plaisanterie,  ba¬ 
sée  sur  cetté  opinion  erronée  que  les  tour¬ 
billons  excités  par  leurs  roues  ramènent 
leurs  excréments  à  leur  bouche  ,  en  fit  son 
genre  Ezechielina  ;  mais  enfin  M.  Ehren¬ 
berg  fixa  définitivement  les  caractères  de 
ces  animaux  en  leur  rendant  le  nom  de  Ro- 
tifer,  et  en  distinguant  parmi  eux  plusieurs 
espèces  et  même  plusieurs  genres  composant 
sa  famille  des  Philodinœa.  Quant  à  nous,  il 
nous  a  paru  que  le  genre  Callidina  seul  est 
véritablement  différent  par  le  peu  de  déve¬ 
loppement  de  ses  organes  rotatoires,  et  par 
l’absence  des  points  rouges  oculiformes  ; 
les  vrais  Rotifères  présentent,  d’ailleurs, 
plusieurs  espèces  bien  distinctes,  et  dont  la 
plus  commune  est  le  Rotifei -  vulgaris  ,  long 
d’un  demi  à  un  millimètre,  ayant  ses  orga¬ 
nes  rotatoires  larges  d’un  dixième  de  milli¬ 
mètre  ,  et  ses  points  rouges  très  rapprochés 
de  l’extrémité  antérieure.  Une  autre  espèce, 
que  nous  nommons  Rotifer  inflatus ,  est 
moins  effilée  dans  l’état  d’extension  ,  ses 
organes  rotatoires  sont  moins  larges,  et  ses 
points  rouges  oculiformes  sont  situés  très 
près  des  mâchoires.  11  est  long  de  0mm,45  ou 
1/2  millimètre  environ;  il  vit  également 
dans  les  touffes  de  Mousses ,  et  présente  la 
même  propriété  de  revivre  après  avoir  été 
desséché.  M.  Ehrenberg,  en  raison  de  la  po¬ 
sition  des  yeux,  en  fait  son  genre  Philodina, 
et  en  distingue  quatre  ou  cinq  espèces, 
suivant  la  couleur  rosée  ou  jaunâtre,  et  sui¬ 
vant  la  forme  des  yeux  et  la  longueur  des 
appendices  de  la  queue  :  ce  sont  ses  P.  ery- 
throphthalma,  roseola,  citrinae t  macroslyla. 
Peut-être  doit-on,  au  contraire,  regarder 
comme  des  espèces  distinctes  ses  P.  collaris, 
qui  a  un  pli  saillant  autour  du  cou  ;  P.  me- 
galotrocha,  dont  les  organes  rotatoires  sont 
très  développés;  et  P.  aculeata, ,  dont  le 
corps,  long  de  est  tout  hérissé  d’épi¬ 
nes  molles.  (Duj.) 


ROTIFÈRES.  infus.  syst.  —  Famille  de 
Systolides  ou  Rotateurs  correspondant  à  celle 
des  Philodinœa  de  M.  Ehrenberg,  et  com¬ 
prenant,  avec  les  Rotifères  proprement  dits, 
le  genre  Callidina  et  quelques  genres  voisins 
encore  mal  définis  ,  à  cause  de  la  mobilité 
extrême  de  leur  forme.  Les  animaux  de  cette 
famille  sont  oblongs  ou  fusiformes,  mous  et 
sans  cuirasse,  mais  revêtus  d’un  tégument 
résistant  susceptible  de  se  plisser,  avec  une 
certaine  régularité  ,  pendant  la  contrac¬ 
tion.  Us  nagent  au  moyen  de  deux  lobes  , 
qui  s’épanouissent  à  volonté  de  chaque  côté 
de  la  bouche  ,  et  qui ,  bordés  de  cils  vibra- 
tiles ,  produisent  l’apparence  de  deux  roues 
d’engrenage  en  mouvement.  Ces  mêmes  ani¬ 
maux  peuvent  ramper  à  la  manière  des 
Sangsues,  en  fixant  alternativement  chacune 
des  extrémités  de  leur  corps  dans  l’état  de 
la  plus  grande  extension.  Us  ont  un  pha¬ 
rynx  musculeux  armé  d’une  paire  de  m⬠
choires  en  étrier,  et  diffèrent  entre  eux  par 
le  nombre  de  denticules  de  ces  mâchoires  , 
par  le  plus  ou  moins  de  développement  de 
leurs  lobes  ciliés,  par  les  appendices  de  leur 
queue,  et  par  la  présence  ou  la  situation  de 
leurs  points  oculiformes.  (Duj.) 

ROTTBOELLA,  Swartz  (in  Berl.  Mag ., 
IY,  88,  t.  5).  bot.  ph.  —  Synon.  de  Sleno- 
taphrum  ,  Trin. 

ROTTBOELLIA  (nom  propre),  bot.  ph. 
— Genre  delà  famille  des  Graminées,  tribu 
des  Rottbœîliacées ,  établi  par  R.  Brown 
( Prodr .,  I,  206).  Gramens  de  l’Asie ,  de  la 
Nouvelle-Hollande  et  de  l’Océanie  tropicale. 

V OIJ .  GRAMINÉES. 

ROTTBGELÏA,  Scop. (Introd.,  n,  1060). 
bot.  ph.—  Synon.  de  Ximenia,  Plum. 

ROTTBOELL 1 ACÉES .  Rottbœlliaceœ . 
bot.  ph. — Tribu  delà  famille  des  Graminées. 
Voy.  ce  mot. 

ROTTLERA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Euphorbiacées,  tribu 
des  Crotonées,  établi  par  Roxburgh  (Plant. 
Corom.,  I,  36,  t.  168).  L’espèce  type,  Rou¬ 
lera  tinctoria  Roxb.,  est  un  arbre  de  l’Asie 
tropicale. 

ROTTLERIA,  Brid.  (Bryolog.,  1,  760) 
bot.  cr. —  Synon.  d 'Hyophila  du  même  au¬ 
teur. 

ROTULÂ.  bot.  ph. — Genre  dont  la  place 
dans  la  méthode  est  encore  incertaine.  11  a 
été  établi  par  Loureiro  ( Flor .  Cochinch.,  149), 


ROL 


K  OU 


qui  n’y  rapporte  qu’une  espèce  :  Rolula 
aquatica.  C’est  un  arbrisseau  qui  croît  dans 
les  marais  et  sur  les  bords  des  rivières  en 
Cochinchine. 

ROTULA.  échin.  —  Genre  d’Échinides 
indiqué  par  Klein  et  caractérisé  par  M.  Agas- 
siz,  qui  le  place  dans  la  famille  des  Clypéas- 
troïdes  et  le  décrit  ainsi:  La  forme  est  cir¬ 
culaire,  fortement  entaillée  et  digitée  sur 
son  pourtour  ;  les  sillons  de  la  face  inférieure 
sont  ramifiés,  mais  peu  onduleux;  les  am- 
bulacres  sont  grands  et  ouverts  ;  l’anus , 
situé  à  la  face  inférieure,  est  plus  rapproché 
de  la  bouche  que  du  bord;  enfin  il  y  a  seu¬ 
lement  quatre  pores  génitaux  contigus  au 
corps  madréporique.  Trois  espèces  vivantes, 
dont  deux  de  la  côte  occidentale  d’Afrique  , 
sont  rapportées  à  ce  genre.  (Duj.) 

ROTUL  ARIA,  Sternb.  ( Flor .  Prolog .,  t. 
26).  bot.  foss.  —  Synon.  de  Slenophyllum , 
Brongn. 

ROTULARIA.  annél. — Genre  établi  par 
Defrance  pour  quelques  espèces  de  Serpules. 
Voy.  ce  mot. 

ROTULE,  zool. — Voy.  squelette. 

^ROTUNDILABES. Rolundilabiæ .  arachn. 
—  M.  Waickenaër,  dans  le  tom.  I  de  son 
Histoire  naturelle  des  Insectes  aptères,  donne 
ce  nom  à  une  race  d’Aranéides  dans  le  genre 
des  Drassus  (voy.  ce  mot),  et  chez  laquelle 
les  mâchoires  et  la  lèvre  sont  à  extrémités 
arrondies.  Le  Drassus  flavescens  est  le  re¬ 
présentant  de  cette  race.  (H.  L.) 

*ROUBIEVA.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Chénopodées,  tribu  des  Chënopo- 
diées,  établi  par  Moquin  Tandon  (in  Nouv. 
Annal,  sc.  nat .,  I,  293).  Herbes  de  l’Améri¬ 
que  australe.  Voy .  chénopodées. 

ROUCIIE.  bot.  ph  —  Dans  le  midi  de  la 
France,  on  donne  quelquefois  ce  nom  aux 
Carex,  aux  Roseaux  et  aux  Ronces. 

ROUGE-GORGE.  Rubecula.  ois. — Voy. 

RUBIETTE. 

ROUGE-QUEUE.  Ruticîlla.  ois.  —  Voy. 

RUBIETTE. 

ROUGEOLE,  bot.  ph. — Nom  vulgaire  du 
Melampyrum  arvense. 

ROUGEOT  ois.  — Nom  vulgaire  du  Mi- 
louin.  Voy.  canard. 

ROUGET,  poiss. — Voy.  mulle. 

ROUGET  ¥ OLANT.  poiss. — Voy.  dacty- 

LOPTÈRE. 

ROUGETTE.  mam. — Buffon  désigne  sous 


cette  dénomination  la  Roussette  à  cou  rouge, 
Voy.  l’article  roussette.  (E.  D.) 

ROUHAMON,  Aubl.  (Guian.,  I,  93,  t. 
36).  bot.  ph. —-Synon.  de  Strychnos ,  Lin  n. 

ROUILLE,  chim. ,  min.  — Le  Fer,  exposé 
à  1  action  de  l’air  humide,  se  couvre  promp¬ 
tement  d’une  croûte  jaune-brunâtre  qu’on 
nomme  Rouille  et  qui  n’est  que  de  l’hydrate 
peroxyde  de  Fer  ou  de  la  Limonite.  Voy.  fer. 

(Del.) 

ROUILLE.  BOT.  CR.  -  Voy.  MYCÉLIUM  à 

l’article  mycologie. 

ROULEAU.  Torlrix.  rept.  —  Genre 
d’Ophidiens  non  venimeux  et  anguiformes 
qui  a  été  distingué  par  Oppel.  On  en  fait 
aujourd’hui  une  famille  particulière  sous  le 
nom  de  Tortricides.  Linné  réunissait  les 
Rouleaux  à  ses  Anguis  sous  les  noms  &' An- 
guis  maculata  et  Scytale. 

Les  Rouleaux  sont  de  l’Inde  ou  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale.  On  n’en  connaît  qu’un 
petit  nombre  d’espèces.  Ce  sont  des  ani¬ 
maux  voisins  des  Boas  et  qui  ont  comme 
eux  des  vestiges  de  membres  postérieurs, 
mais  ils  en  diffèrent  par  la  forme  de  leur 
tête  et  par  quelques  autres  caractères.  Ils 
n’ont  point  d’os  frontaux  postérieurs  comme 
les  autres  Ophidiens  ;  leur  tête,  qui  est  du 
même  diamètre  que  le  tronc  et  ne  s’en  dis¬ 
tingue  pas  facilement,  est  cylindrique  ,  un 
peu  déprimée  et  aplatie  en  soc  transversal 
au  museau.  La  queue  est  courte  ,  robuste, 
presque  du  même  diamètre  que  le  tronc  et 
non  préhensile.  Leurs  yeux  sont  petits  ; 
leurs  écailles  sont  assez  grandes;  leurs  seu- 
tel les  ventrales  s’en  distinguent  peu  par  la 
largeur,  et  leur  tête  est  garnie  de  plaques 
dont  les  postérieures  sont  plus  petites  que 
les  antérieures  au  lieu  d’être  comme  à  l’or¬ 
dinaire  plus  larges. 

Les  Rouleaux  ou  plutôt  les  Tortricides 
ont  été  partagés  en  deux  genres  dont  l’un 
a  gardé  en  propre  les  noms  de  Rouleau  et 
Torlrix,  et  dont  l’autre  a  reçu  de  Wagler  le 
nom  de  Cylindrophis.  Le  premier  de  ces 
genres  est  américain  et  ne  possède  qu’une 
seule  espèce,  l’autre  en  compte  trois  qui 
vivent  dans  l’Inde.  Hemprich  a  remplacé 
le  nom  de  Tortrix  ,  appliqué  comme  géné¬ 
rique  à  tous  les  Tortricides  connus ,  par 
celui  d 'Ilysia,  Oken  lui  a  substitué  celui 
d'Anilius,  et  M.  Haworth  celui  de  Torqua - 
trix. 


MOL 


ROL 


233 


Nous  parlerons  successivement  des  deux 
genres  de  Tortricides. 

1.  Genre  TORTRIX. 

M.  Bibron  le  caractérise  ainsi  :  Quatre 
dents  intermaxillaires,  narines  subverti¬ 
cales  ouvertes  chacune  dans  une  plaque 
offrant  une  scissure  au-dessus  du  trou  na¬ 
sal  ;  yeux  subverticaux  à  pupille  ronde  ;  pas 
d’internasales,  mais  les  sept  autres  plaques 
subcéphaliques  ordinaires,  et  en  plus,  une 
interpariétale  ;  pas  de  plaques  frênaies,  de 
préoculaires  ni  de  postoculaires ,  mais  une 
oculaire  au-devant  de  chaque  orbite,  amin¬ 
cie  et  très  transparente  dans  la  portion  sous 
laquelle  se  trouve  le  globe  de  l’œil  ;  écail- 
lure  lisse  ,  scutelies  sous-caudales  entières. 

C’est  à  ce  genre  qu’appartient  le  Rouleau 
scytale  ,  Tortrix  scytale  ,  de  la  Guiane.  La 
longueur  ordinaire  de  cette  espèce  est  de 
75  centimètres.  Les  femelles  sont  vivipares. 

2.  Genre  CYLINDROPHIS,  Wagler. 

Ainsi  caractérisé  par  M. Bibron:  Point  de 
dents  intermaxillaires  ;  narines  subverti¬ 
cales ,  ouvertes  chacune  dans  une  plaque 
sans  scissure;  yeux  subverticaux,  à  pupille 
ronde;  pas  de  plaques  internasales,  mais 
seulement  les  sept  autres  plaques  sus-cépha¬ 
liques  ordinaires  et  de  plus  une  interpa¬ 
riétale;  pas  de  plaques  frênaies,  de  préocu¬ 
laires,  ni  d’oculaires,  mais  une  paire  de 
postoculaires;  écaillure  du  corps  lisse  ;  scu- 
telles  sous-caudales  entières. 

On  en  connaît  trois  espèces  :  l’une,  plus 
récemment  connue  (C.  melanota) ,  vient  de 
Célèbes;  les  deux  autres,  connues  de  Linné, 
sont  :  C.  rufa,  de  Java  et  du  Bengale;  C. 
maculata  ,  de  Ceylan.  (P.  G.) 

ROULEAU.  Rollus.  moll.  —  Genre  éta¬ 
bli  par  Montfort  aux  dépens  des  Cônes  , 
mais  qui  n’a  pas  été  adopté. 

ROULETTE.  Rolella.  moll.  —  Genre  de 
Gastéropodes  pectinibranches  établi  par  La- 
marck  dans  la  famille  des  Turbinacés,  et 
caractérisé  par  sa  coquille  orbiculaire  lui¬ 
sante,  sans  épiderme;  à  spire  très  basse,  sub- 
conoïde;  à  face  inférieure  convexe  et  calleuse, 
avec  l’ouverture  demi-ronde.  L’animal  est 
inconnu  ;  mais  M.  Sowerby  a  fait  connaître 
l’opercule  qui  est  semblable  a  celui  des  Tro¬ 
ques,  c’est-a  dire  très  mince,  orbiculaire, 
corné,  transparent,  multispiré,  à  sommet  cen¬ 
tral.  On  peut  donc  provisoirement,  malgré 
T.  xi. 


l’opinion  contraire  de  quelques  naturalistes, 
laisser  les  Roulettes  à  la  place  que  leur  a  as¬ 
signée  Lamarck,  entre  les  Cadrans  et  les  Tro¬ 
ques.  Toutefois  on  doit  reconnaître  que  des 
différences  importantes  existent  dans  l’orga¬ 
nisation  et  dans  la  manière  de  vivre;  caria 
coquille,  parfaitement  polie  et  sur  laquelle 
ne  se  voient  jamais  aucun  corps  étranger  ni 
aucune  trace  de  l’attaque  des  autres  animaux, 
a  certainement  été  recouverte  pendant  la 
vie  par  une  expansion  du  manteau,  comme 
celle  des  Porcelaines  et  des  Olives,  tandis 
que  la  coquille  des  Turbos  et  des  Troques 
est  revêtue  d’un  épiderme  ou  drap  marin,  et 
souvent  encroûtée  de  Polypiers  et  d’Algues 
calcifères,  ou  perforée  par  les  autres  Mollus¬ 
ques  zoophages.  Le  type  du  genre  Roulette 
est  une  jolie  coquille  assez  commune,  large 
de  10  à  16  millimètres,  très  lisse,  blanche 
en  dessous,  rose  ou  couleur  de  chair  en  des¬ 
sus,  avec  des  lignes  longitudinales  noirâtres, 
onduleuses  et  très  rapprochées.  C’est  le  Tro- 
chus  ve&tiarius  de  Linné ,  que  Lamarck  a 
nommé  Rolella  lineolala.  Elle  est  indiquée 
avec  doute  comme  se  trouvant  dans  la  Mé¬ 
diterranée.  Quatre  autres  espèces  vivantes 
se  trouvent  dans  ia  mer  des  Indes,  et  l’on  a 
signalé  la  présence  d’une  Roulette  fossile 
dans  le  terrain  de  transition,  à  Tournay. 

(Dm.)  - 

ROULOUL.  Cryptonyx  (xpvirro-,  caché; 
ow£ ,  ongle),  pis.  — Genre  delà  famille 
des  Tétras  (Tétraonidées) ,  dans  l’ordre  des 
Gallinacés,  caractérisé  par  un  bec  fort, 
épais,  nu  à  sa  base,  à  mandibule  supérieure 
voûtée,  courbée  vers  le  bout,  plus  longue 
que  l’inférieure,  dont  elle  recouvre  les  bords; 
des  narines  convexes ,  s’ouvrant  vers  le  mi¬ 
lieu  du  bec,  et  recouvertes  par  une  mem¬ 
brane;  le  tour  de  l’œil  dénudé  ;  des  tarses 
courts,  robustes,  scuteilés,  lisses;  des 
doigts,  à  l’exception  du  pouce  qui  en  est 
dépourvu,  armés  d’ongles  étroits  ,  presque 
droits,  un  peu  pointus;  des  ailes  concaves, 
arrondies;  une  queue  courte,  arrondie  au 
bout  et  penchée. 

Les  naturalistes  ont  été  longtemps  incer¬ 
tains  sur  la  place  que  devaient  occuper  les 
Roulouis.  Sonnerat,  qui  fit  connaître  l’es¬ 
pèce  type  sous  le  nom  de  Rouloul  de  Malacca, 
se  borna  a  indiquer  les  rapports  qu’il  aper¬ 
cevait  entre  elle  ,  les  Pigeons,  et  surtout 
|  les  Faisans.  C’est  parmi  ces  derniers  que 

30 


234 


ROU 


KOU 


Sparmann  la  classa  sous  la  dénomination 
spécifique  de  Cristatus.  Par  suite  d’une  de 
ces  erreurs  de  détermination  si  fréquentes 
en  ornithologie,  Latham,  considérant  la  fe¬ 
melle  comme  espèce  distincte,  la  réunit  aux 
Perdrix,  et  rangea  le  mâle  parmi  les  Pi¬ 
geons;  mais  plus  tard,  ayant  reconnu  son 
erreur,  il  plaça  définitivement  l’espèce  avec 
les  Perdrix.  Mauduit,  adoptant  le  sentiment 
de  Sonnerat  et  de  Sparmann,  en  fit,  comme 
eux,  un  Faisan.  Enfin,  Bonnaterre  crut 
que  le  Rouloul  différait  assez  des  Perdrix 
et  des  Faisans  avec  lesquels  on  le  classait, 
pour  en  composer  un  genre  particulier  qu’il 
nomma  Rollulus.  Plus  tard  M.  Temminck 
distingua  génériquement  aussi  les  Roulouls 
et  leur  imposa  le  nom  latin  de  Cryptonyx 
quia  été  généralement  adopté.  Vieillot  est 
le  seul  des  méthodistes  qui  ait  proposé  de 
lui  substituer  celui  de  Liponix,  dont  la  si¬ 
gnification  est  à  peu  près  la  même.  G.  Cu¬ 
vier,  tout  en  adoptant  cette  coupe,  a  cepen¬ 
dant  conservé  les  Roulouls  dans  la  famille 
des  Faisans.  Quant  aux  autres  naturalistes, 
presque  tous  rangent  ce  genre  à  côté  des 
Perdrix,  par  conséquent  dans  la  famille  des 
Perdicidées  :  M.  Lesson  pourtant  en  a  com¬ 
posé  une  section  particulière. 

L’Oiseau  type  de  ce  genre  rappelle  par  sa 
forme  générale  les  Cailles  et  les  Perdrix;  il 
a  comme  elles  un  corps  trapu,  une  queue 
courte  et  tombante;  mais  il  en  diffère  en 
ce  que  ses  tarses  sont  privés  d’éperons  et 
son  doigt  postérieur  d’ongle.  En  outre,  son 
plumage  offre  des  couleurs  brillantes  qu’on 
ne  rencontre  pas  chez  les  Perdrix.  Tout 
porte  à  croire  qu’il  a  non  seulement  la  phy¬ 
sionomie  et  en  grande  partie  l’organisation 
de  ces  dernières,  mais  aussi  les  mœurs  et 
les  habitudes.  Tout  ce  qu’on  sait,  c’est  qu’on 
ne  rencontre  jamais  les  Roulouls  dans  la 
plaine  ,  et  qu’ils  sont  d’un  naturel  méfiant 
et  farouche;  ils  ne  peuvent  point,  dit-on, 
supporter  la  captivité,  ce  qui ,  sans  doute, 
est  exagéré;  il  paraîtrait  aussi  que  le  cri 
d’appel  du  mâle  consiste  en  un  petit  glous¬ 
sement  plus  sonore  que  celui  de  la  Perdrix 
grise. 

On  ne  connaît  bien  que  le  Rouloul  de 
Malacca  ,  Crypt.  coronata  Temm.  ( pl.col ., 
350  et  1751  )  ,  fort  bel  oiseau  ,  à  plumage 
vert  sombre  au  dos ,  au  croupion ,  à  la 
queue,  et  violet  foncé  sur  la  poitrine  et  le 


ventre.  Il  a  les  joues  et  le  cou  noirs  ,  les 
paupières  blanches  et  la  tête  surmontée 
d’une  huppe  composée  de  deux  sortes  de 
plumes  :  les  unes,  entièrement  dépourvues 
de  leurs  barbes,  noires,  raides  comme  des 
soies  et  au  nombre  de  six  ,  sont  implantées 
sur  le  front  ;  et  les  autres,  également  raides, 
pourvues  de  barbes  décomposées  ,  et  d’un 
rouge  mordoré  ,  occupent  l’occiput.  Toutes 
ces  plumes  se  dirigent  en  arrière. 

Le  Rouloul  couronné  habite  les  forêts  de 
la  presqu’île  de  Malacca,  et  est,  à  ce  qu’il 
paraît,  fort  commun  dans  toutes  les  parties 
de  l’île  de  Sumatra.  On  le  trouve  aussi  à 
Java. 

M.  Lesson  a  décrit  une  deuxième  espèce 
qui  proviendrait  également  de  Malacca  ,  et 
qui  différerait  de  celle  que  nous  venons  de 
faire  connaître  par  son  plumage  complète¬ 
ment  d’un  noir  profond  à  légers  reflets  bron¬ 
zés;  en  outre,  elle  n’aurait  point  de  huppe: 
il  la  nomme  Rouloul  Dussumier  ,  Crypt. 
Dussumieri  Less.  ( Traité  d’ornith.,  p.  499). 

(Z.  G.) 

ROUMEA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Bixacées  ,  tribu  des  Flacourtianées ,  éta¬ 
bli  par  Poiteau  (in  Mem.  Mus.,  I,  62,  t.  4). 
Arbrisseaux  de  Saint-Domingue.  Vu  y.  bixa¬ 
cées. 

ROUPALA,  Aubl.  ( Guian .,  I,  83,  t.  32). 
bot.  ph. — Synon.  de  Rkopala,  Scbreb. 

ROUPEIMNE.  ois.  — Espèce  de  Merle. 
Voy.  ce  mot. 

ROUPIE,  ois.  — Nom  donné  par  Belon 
au  Rouge-Gorge. 

ROUSSÆA,  DG.  ( Prodr .,  VII,  522).  bot. 
ph. — Syn.  de  Roussea  Smith. 

ROUSSANE.  bot.  cr.  —  Nom  vulgaire  , 
dans  le  midi  de  la  France,  du  Merulius  can- 
tharellus. 

ROUSSE  A  (nom  propre),  bot.  ph.  — Genre 
type  de  la  famille  des  Rousséacées,  établi  par 
Smith  ( Icon .  ined ,,  I,  6,  t.  16).  L’espèce 
type,  Roussea  simplex  Smith,  est  un  arbris¬ 
seau  originaire  de  l’île  de  France. 

ROUSSEA,  Rœm.  etSchult.  ( Syst .,  III, 
3).  bot.  ph. — Synon.  de  Roussea ,  Smith. 

"*ROUSSÉACEES.  Rousseaceæ.  bot.  ph. — 
Le  genre  Roussea,  offrant  quelques  rapports 
avec  les  Escalloniées ,  a  été  placé  à  leur 
suite;  mais  en  même  temps  il  en  diffère 
assez  pour  qu’on  le  considère  comme  pou¬ 
vant  devenir  un  jour  le  type  d’une  famille 


HOU 


HOU 


distincte  dont  il  est  jusqu’ici  le  genre  uni¬ 
que  et  dont,  par  conséquent,  les  caractères 
se  confondraient  avec  les  siens.  (Ad.  J.) 

ROUSSEAU  et  TOURTEAU,  crust.  — 
Noms  vulgaires  du  Cancer  pagurus. 

ROUSSEAUVIA ,  Bojer.  ( ïïort .  maurit ., 
246).  bot.  ph. — Syn.  de  Roussea,  Smith. 

ROUSSEAUXIA  (nom  propre),  bot.  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  Mélastomacées, 
tribu  des  Miconiées,  établi  par  De  Candolle 
(Prodr.,  III,  152).  Arbrisseaux  de  Madagas¬ 
car.  Vol).  MÉLASTOMACÉES. 

ROUSSÉE.  roiss. —  Nom  vulgaire  de  la 
Raie  bouclée. 

ROUSSELET,  bot.  ph.  —  Variété  de 
Poires.  Voy.  poirier. 

ROUSSELLIA,  Gaud.  ( ad  Freyc .,  503). 

BOT.  PH. - Voy.  PARIÉTAIRE. 

ROUSSELIN.  ois.  —  Espèce  de  Pipit. 
Voy.  ce  mot. 

ROUSSE  LINE.  bot.  ph.  —  Variété  de 
Poires. 

ROUSSERBE.  bot.  fh.  —  Nom  vulgaire 
du  liumex  patienlia. 

ROUSSERELLE.  ois. — Nom  vulgaire 
de  la  Grive,  dans  certaines  contrées  de  la 
France. 

ROUSSEROLLE.  Arundinaceus .  ois. — 
Pour  les  premiers  ornithologistes  qui  ont  dé¬ 
membré  le  grand  genre  Motacilla  de  Linné, 
presque  toutes  les  espèces  de  ce  genre  qui, 
avec  un  bec  droit,  en  forme  d’alène,  échan- 
cré  à  l’extrémité  de  la  mandibule  supérieure, 
ont  l’ongle  du  pouce  recourbé  et  les  grandes 
couvertures  des  ailes  de  beaucoup  plus  cour¬ 
tes  que  les  rémiges,  étaient  indistinctement 
des  Sylvie e,  ou,  pour  employer  la  nomen¬ 
clature  française,  des  Fauvettes ,  des  Becs- 
Fins,  comme  on  les  a  aussi  fort  impropre¬ 
ment  nommés.  Mais  plus  tard,  ces  Sylvie e 
ou  Fauvettes,  mieux  étudiées  sous  le  rapport 
des  caractères  physiques  et  sous  celui  des 
mœurs,  ont  offert  entre  elles  des  différences 
assez  grandes  pour  qu’on  se  soit  cru  auto¬ 
risé  à  créer  parmi  elles  des  groupes  distincts. 
Ainsi,  Meyer  et  Wolf,  dès  1820,  distin¬ 
guèrent  parmi  les  Fauvettes  des  Currucæ , 
des  Calamodytæ,  des  Vermivorœ  et  des  Phil- 
lopseuslœ.  C’est  cette  manière  de  voir  qu’à 
de  très  légères  différences  près,  M.  Tem- 
minck  adopta  pour  ses  Becs-Fins.  En  effet, 
sa  section  des  Riverains  n’est  que  la  repro¬ 
duction  complète  des  Calamodytæ  de  Meyer 


235 

et  Wolf;  sa  section  des  Sylvains  comprend  , 
ce  qui  est  moins  naturel  ,  les  Currucæ  et 
les  Vermivorœ  des  auteurs  cités,  et  ses  Mus- 
civores  correspondent  entièrement;  si  l’on 
en  excepte  les  Roitelets  et  les  Troglodytes, 
à  leurs  Phyllopseustæ.  Ce  même  groupe  des 
Riverains  de  M.  Temminck,  des  Calamodytæ 
de  Meyer  et  Wolf,  a  été  reproduit  par  d’au¬ 
tres  ornithologistes,  mais  avec  une  valeur 
différente.  Boié  l’a  converti  en  genre  sous 
le  nom  de  Calamoherpe ,  nom  que  d’autres 
auteurs  ont  changé  en  celui  de  Salicaria  ; 
M.  Lesson  en  a  fait  également  une  division 
générique  sous  la  dénomination  de  Rousse- 
rolle  ( Arundinaceus )  ,  que  nous  adoptons , 
mais  en  lui  donnant  une  signification  plus 
étendue;  enfin,  le  prince  Charles  Bona¬ 
parte  a  considéré  les  Fauvettes  riveraines 
comme  pouvant  constituer,  dans  la  famille 
des  Turdidées ,  une  sous-famille  à  laquelle 
il  donne  le  nom  de  Calamoherpinées. 

Mais  les  espèces  que  l’on  a  réunies  sous 
la  dénomination  générique  de  Rousserolles 
ou  Fauvettes  riveraines  ,  Salicaria,  Calamo¬ 
herpe,  etc.,  peuvent-elles  être  détachées  du 
genre  Sylvia ?  Nous  n’hésitons  pas  à  répon¬ 
dre  par  l’affirmative.  Elles  en  diffèrent  non 
seulement  sous  le  rapport  des  mœurs,  des 
habitudes,  mais  aussi  sous  celui  de  leurs 
caractères  zoologiques.  Presque  toutes  fré¬ 
quentent  les  eaux  ou  font  leur  demeure  or¬ 
dinaire  des  lieux  bas  et  humides  ;  elles  viven 
sur  le  bord  des  étangs,  des  fleuves ,  des  ri¬ 
vières  ,  et  s’y  propagent  ;  ont  l’habitude 
d’escalader,  si  l’on  peut  dire,  les  tiges  des 
plantes  ou  des  arbustes  aquatiques  ;  se  nour¬ 
rissent  presque  exclusivement  d’insectes  à 
élytres,  de  Mouches,  de  Vers  ou  de  larves 
qu’elles  cherchent  sur  le  bord  des  eaux  ; 
mêlent  très  rarement  des  baies  à  ce  régime  ; 
enfin  ont  un  chant  et  des  cris  qui  ne  sont 
ni  aussi  doux  ni  aussi  cadencés  que  ceux  des 
vraies  Fauvettes. 

Quant  à  leurs  attributs  physiques ,  ils 
sont  encore  plus  caractéristiques.  Ainsi  tous 
les  Oiseaux  que  nous  réunissons  ici  sous  le 
titre  de  Rousserolle  ont  le  sommet  de  la  tête 
déprimé  et  le  front  aigu  ,  au  lieu  de  l’avoir 
arrondi  comme  dans  les  Sylviæ  proprement 
dites;  leurs  ailes  sont  généralement  courtes, 
concaves,  taillées  sur  le  type  obtus  ;  leur 
queue  longue,  presque  toujours  étagée  et 
souvent  conique;  et  toutes  ont  le  pouce 


236 


ROU 


ROU 


pourvu  d’un  ongle,  fort  et  toujours  au  moins 
aussi  long  que  le  doigt. 

Ce  sont  là,  ce  nous  semble,  des  carac¬ 
tères  plus  que  suffisants  pour  faire  distin¬ 
guer  les  Rousserolles  ou  Fauvettes  riveraines 
des  Fauvettes  ordinaires  ou  Fauvettes  syl- 
vaines.  Du  reste,  à  l’article  Sylvie,  nous 
insisterons  un  peu  plus  longuement  sur  les 
caractères  qui  les  différencient. 

Les  Rousserolles  pouvant,  selon  nous,  être 
distinguées  des  vraies  Fauvettes,  faut-il  les 
considérer  comme  formant  un  simple  groupe 
du  genre  Sylvia,  ainsi  que  le  veut  M.  Tem- 
minck;  ou  bien  constituent-elles  un  genre 
à  part,  comme  l’admettent  la  plupart  des 
ornithologistes;  ou  bien  encore,  à  l’exemple 
du  prince  Charles  Bonaparte ,  faut-il  les 
réunir  dans  une  sous-famille?  Cette  der¬ 
nière  manière  de  voir  est  très  certainement 
celle  qui  est  le  plus  en  rapport  avec  les  faits. 
Les  Fauvettes  riveraines  composent  donc  , 
pour  nous,  une  division  de  la  famille  des 
Sylviadées  ,  laquelle  division  est  susceptible 
de  comporter  plusieurs  genres,  et  corres¬ 
pond  aux  Calamoherpinœ  de  Fauteur  de  la 
Faune  d’Italie.  C’est  dire  que  nous  en  ex¬ 
cluons  les  PouilLots,  que  M.  Lesson  a  placés 
parmi  elles,  ces  derniers  ne  pouvant,  sous 
aucun  rapport,  être  regardés  ni  comme  des 
Fauvettes  vraies,  ni  comme  des  Fauvettes 
riveraines. 

Après  ces  considérations  générales,  sur 
lesquelles  nous  nous  proposons  de  revenir, 
il  nous  reste  à  faire  connaître  quelles  sont, 
selon  nous,  les  coupes  que  l’on  peut  intro¬ 
duire  dans  la  division  des  Rousserolles,  à 
faire  l’histoire  succincte  de  chacune  de  ces 
coupes,  et  à  indiquer  les  principales  espèces 
qui  s’y  rapportent,  et  surtout  celles  qui  ap¬ 
partiennent  à  l’Europe. 

I.  LES  HIPPOLAIS. 

( Hippolais ,  Brehm  ;  Muscicapoides ,  de  Sel.) 

Plumage  uniformément  coloré;  bec  très 
large  a  la  hase,  déprimé  dans  toute  sou 
étendue,  à  mandibule  supérieure  légèrement 
renflée,  a  arête  peu  saillante;  aiies  peu  ar¬ 
rondies;  queue  carrée. 

Quoique,  dans  l’acception  du  mot,  les 
Hippolaïs  ne  soient  point  des  espèces  rive¬ 
raines,  cependant  il  est  impossible  de  ne 
pas  les  rattacher  à  la  division  que  forment 
celles-ci;  il  serait  même  tout-à-fait  arbi¬ 


traire  de  vouloir  les  éloigner  des  vraies 
Rousserolles,  dont  elles  ont  en  partie  le 
système  de  coloration,  les  mœurs  et  le  genre 
de  vie,  et  dont  il  est  même  si  difficile  de 
pouvoir  les  distinguer  par  des  caractères 
tranchés ,  qu’ou  serait  conduit,  si  on  ne 
prenait  en  considération  que  les  attributs 
extérieurs,  à  les  placer  dans  le  même  genre. 

Les  Hippolaïs  ne  semblent  tenir  aux  Fau¬ 
vettes  sylvaines  que  par  l’habitude  qu’elles 
ont  de  fréquenter  les  bosquets  ,  les  lisières 
des  bois,  les  taillis,  les  coteaux  secs  et  arides 
même,  plutôt  que  les  lieux  voisins  de  l’eau, 
quoique  cependant  on  les  y  trouve  quelque¬ 
fois.  Elles  se  plaisent  dans  les  cantons  plan¬ 
tés  de  vignobles,  dans  les  jardins,  dans  les 
vergers  d’oliviers  et  d’autres  arbres  à  fruits. 
Leur  chant  a  une  très  grande  analogie  avec 
celui  de  la  Verderolle  (Caïamoherpe palus- 
tris)  ;  mais  il  est  plus  varié  ,  plus  aigu  ,  plus 
gai.  Quelques  auteurs  ont  même  prétendu 
que  celui  des  Hippolais  polyglotte  et  ictérine 
était  plus  suivi,  plus  continu  que  celui  du 
Rossignol  ;  aussi  les  a-t-on  nommées  quel¬ 
quefois  Rossignols  bâtards.  Au  reste ,  ces 
Oiseaux  ont  le  talent  de  l’imitation  et  s’ap¬ 
proprient  le  chant  de  ceux  qui  vivent  dans 
leur  voisinage.  Ils  contrefont  le  gazouil¬ 
lement  de  l’Hirondelle  de  cheminée  ,  les 
cris  d’appel  du  Loriot,  de  la  Pie-Grièche 
rousse,  etc.  C’est  du  haut  d’une  branche 
sèche  et  isolée  que  le  mâle  se  fait  ordinaire¬ 
ment  entendre,  et  surtout  à  l’époque  des 
pontes. 

Les  Hippolaïs  sont  des  Oiseaux  querel¬ 
leurs,  hargneux  et  sans  cesse  en  mouvement. 
Elles  se  nourrissent  principalement  de  lar¬ 
ves,  d’insectes  ailés  qu’elles  saisissent  quel¬ 
quefois  adroitement  au  vol  ;  à  la  fin  de  l’été, 
elles  mangent  aussi  des  baies  et  des  fruits. 
Les  espèces  qui  viennent  se  reproduire  chez 
nous  arrivent  vers  la  fin  d’avril ,  et  nous 
quittent  au  mois  de  septembre.  Elles  peu¬ 
vent  être  citées  parmi  celles  qui  font 
leur  nid  avec  beaucoup  d’art.  Ce  nid  ,  con¬ 
struit  dans  les  buissons  ,  sur  des  Lilas  ,  des 
arbres  fruitiers,  et  toujours  placé  à  l’angle 
des  branches,  n’est  jamais  qu’à  quelques 
pieds  de  terre.  Dans  le  Midi,  l’Hippolaïs 
polyglotte  aime  à  faire  le  sien  sur  les  vignes, 
les  branches  basses  du  Chêne  blanc,  sur 
celles  de  l’Amandier.  La  ponte  est  de  quatre 
ou  cinq  œufs  d’un  rouge  lilas  uniforme  ou 


ROU 


ROU 


237 


irrégulièrement  taché  de  rouge  sombre,  avec 
des  points  noirs  assez  espacés,  et  quelque¬ 
fois  des  traits  d’un  brun  sombre.  Les  jeunes 
ne  diffèrent  des  vieux  que  par  les  bordures 
des  rémiges,  qui  sont  plus  verdâtres. 

Le  genre  Hippolaïs  est  représenté  en  Eu¬ 
rope  par  les  quatre  espèces  suivantes  : 

Hippolaïs  polyglotte  ou  lusciniole,  Hipp. 
polyglotta  de  Selys,  Sylvia  polyglotta  Vieil! . 
Dessus  du  corps  d’un  gris  cendré  verdâtre, 
tendant  au  vert  sur  le  croupion  ;  parties 
inférieures  jaunes;  pennes  secondaires  des 
ailes  à  franges  courtes,  cendrées;  ailes,  au 
repos,  n’atteignant  jamais  le  milieu  de  la 
queue. 

L’Hippolaïs  lusciniole  est  commune  dans 
le  midi  de  la  France;  on  la  trouve  aussi  en 
assez  grande  quantité  dans  les  environs  de 
Paris;  M.  de  Selys  Lonchamps  l’a  rencon¬ 
trée  une  ou  deux  fois  en  Belgique.  Son  ha¬ 
bitat  dans  les  autres  parties  de  l’Europe  est 
entièrement  à  déterminer,  car  l’Oiseau  que 
les  ornithologistes  du  Nord  ont  jusqu’ici  rap¬ 
porté  à  l 'Hippolaïs  polyglotta  constitue  une 
autre  espèce. 

L’Hippolais  ictérine  ,  Hipp.  icterina  Nob., 
Sylv.  icterina  Vieil I.  (Buff.,pL  enl.,  581, 
f.  2,  sous  le  nom  de  Fauvette  des  roseaux ). 
Même  plumage  que  dans  l’espèce  précé¬ 
dente;  les  rémiges  secondaires  largement 
frangées  de  blanc-jaunâtre,  de  manière  à 
former  une  sorte  de  miroir  sur  l’aile,  et 
celle-ci  au  repos  s’étendant  jusqu’au-delà 
du  milieu  de  la  queue. 

Elle  habile  le  midi  et  le  nord  de  la 
France,  est  commune  en  Italie,  en  Belgique, 
probablement  en  Hollande  et  dans  toute 
l’Allemagne.  Cette  espèce  avait  toujours  été 
confondue  avec  la  précédente.  Vieillot  est 
le  premier  qui  l’en  a  distinguée. 

L’Hippolais  des  oliviers,  Hipp.  olivetorum 
Nob.,  Sylv.  olivetorum  Stricki.  Parties  su¬ 
périeures  grisâtres;  inférieures  d’un  blanc 
jaunâtre;  couvertures  inférieures  de  la  queue 
lisérées  longitüdinaiementde gris-brunâtre; 
rectrices  externes  largement  bordées  de 
blanc. 

Elle  n’a  encore  été  trouvée  qu’en  Grèce. 

Tous  les  auteurs  ont  mis  cet  Oiseau  dans 
le  genre  RousserolJe,  à  côté  de  la  Sylvia 
turdoides.  Nous  croyons  l’avoir  rangée  à  la 
place  qui  lui  convient.  L 'Hipp.  olivetorum 
est,  quanta  la  taille,  dans  le  genre  auquel 


nous  l’avons  rapportée,  ce  que  la  Calamo- 
herpe  turdoides  est  dans  la  section  générique 
dont  elle  est  pour  ainsi  dire  le  type. 

L’Hippolais  elæica  ,  Hipp.  elæica  Nob., 
Salicaria  elæica  Lindermayer.  Parties  su¬ 
périeures  d’un  gris  olivâtre  clair;  parties 
inférieures  d’un  blanc  jaunâtre  ;  ailes  au 
repos  s’étendant  à  peine  au-delà  de  l’origine 
de  la  queue. 

Même  patrie  que  l’espèce  précédente. 

Nous  pourrions  faire,  relativement  au  rang 
qu’on  a  assigné  à  cette  espèce,  les  observa¬ 
tions  que  nous  avons  faites  pour  l 'Hippolais 
olivetorum.  L’Elæica,  sous  tous  les  rapports, 
est  bien  une  Hippolaïs.  Elle  a  beaucoup  de 
ressemblance  avec  V  Hippolais  polyglotta,  fait 
un  nid  de  même  forme,  et,  comme  elle,  pond 
des  œufs,  non  point  d’un  gris  verdâtre  pâle, 
irrégulièrement  tachés  de  noirâtre  ou  de 
noir  verdâtre,  comme  l’a  avancé  le  docteur 
Lindermayer,  mais  d’un  rouge  lilas  avec  des 
points  noirs. 

II.  LES  VRAIES  ROUSSEROLLES. 

(Calamoherpe,  Boié;  Salicaria .  Selby;  Arun- 
dinaceus,  Lesson.) 

Plumage  uniformément  coloré;  bec  large 
à  la  base  qui  est  déprimée,  un  peu  comprimé 
sur  les  côtés ,  à  arête  saillante  surtout  au 
front;  queue  arrondie;  tarses  et  pieds  forts  ; 
ongle  du  pouce  robuste. 

Les  marais,  les  bords  des  étangs  et  les 
jonchaies  sont  les  endroits  où  les  Rousserolles 
se  répandent  à  leur  arrivée  au  printemps. 
Quelques  espèces,  comme  l’EH'arvatte,  vien¬ 
nent  s’établir  dans  nos  jardins  humides  où 
sont  des  bosquets  de  Lilas.  On  les  voit  sans 
cesse  en  mouvement,  grimper  le  long  des 
plantes  aquatiques  qu’eiies  parcourent  de 
la  base  au  sommet.  Gomme  les  Hippolaïs, 
ce  sont  des  Oiseaux  excessivement  hargneux, 
colères,  que  le  voisinage  d’un  autre  Oiseau 
importune.  Leur  chant,  qu’ils  font  entendre 
dès  leur  arrivée  chez  nous,  est  des  plus  désa¬ 
gréables,  des  plus  bruyants  et  des  plus  mo¬ 
notones.  Cependant  la  Verderolle  fait  réel¬ 
lement  exception,  car  eiie  a  la  faculté  de 
s’approprier  le  chant  des  autres  espèces,  et 
elle  se  compose  un  ramage  des  plus  variés  et 
des  plus  agréables.  L’un  de  mes  amis,  l’abbé 
Caire,  m’écrit  que  cette  espèce  chante  admi¬ 
rablement;  qu’elle  contrefait,  a  s’y  mépren  ¬ 
dre,  le  Chardonneret,  le  Pinson,  le  Merle,  et 


.ROI 


ROI 


238 

généralement  tous  les  Oiseaux  qui  fréquen¬ 
tent  les  mêmes  lieux  qu’elle.  Son  chant  est 
plus  riche  en  reprises  que  celui  du  Rossignol, 
et  estsi  variéqu’on  l’écouterait,  sans  languir, 
du  matin  au  soir.  Comme  les  Serins,  les 
Martins,  les  Étourneaux  et  une  foule  d’au¬ 
tres  espèces,  les  Rousserolles ,  en  chantant, 
enflent  leur  gorge  et  ont  un  trémoussement 
de  tout  le  corps. 

Les  Insectes  aquatiques ,  tels  que  les  Li¬ 
bellules,  les  petits  Hannetons,  les  Cousins, 
les  Taons,  les  petits  Colimaçons,  composent 
leur  principale  nourriture.  Comme  les  Hip- 
polaïs,  elles  prennent  quelquefois  les  Insectes 
au  vol. 

Leur  nid  est  un  des  plus  artistement  con¬ 
struits  et  des  plus  fortement  matelassés  dans 
le  bas.  Elles  le  placent  à  une  hauteur  mé¬ 
diocre;  la  Yerderolle  et  FElTarvatte  font 
même  quelquefois  le  leur  sur  les  herbes  un 
peu  solides.  Il  est  toujours  suspendu  et  lié 
sur  les  côtés  aux  roseaux  ou  aux  tiges  des 
plantes  au  moyen  de  fibres  et  de  brins 
d’herbe  déliés,  disposés  en  anneaux;  en  un 
mot,  il  est  fixé  par  quelques  points  de  sa 
circonférence,  sans  jamais  prendre  appui,  par 
sa  base,  sur  les  branches  ou  les  tiges  qui 
l’environnent.  Il  semblerait  que  la  Yerde¬ 
rolle  ait  moins  que  ses  congénères  de  choix 
pour  les  matériaux  de  son  nid  ;  car,  tandis 
que  celles-ci.  y  font  entrer  des  crins,  des 
plumes,  de  la  laine,  des  toiles  d’Araignées, 
elle,  au  contraire,  ne  le  compose,  à  l’intérieur 
comme  à  l’extérieur,  que  de  brins  d’herbes 
sèches  bien  souples.  Plusieurs  de  ces  nids, 
que  j’ai  vus  chez  l’abbé  Caire,  à  JVloustier,  et 
un  autre  chez  M.  Bâillon,  à  Abbeville,  n’of¬ 
fraient  rien  autre  chose.  La  ponte  des  Rous¬ 
serolles  est  ordinairement  de  quatre  à  six 
œufs,  à  fond  cendré  ou  bleuâtre,  irréguliè¬ 
rement  taché  de  brun  verdâtre  plus  ou 
moins  intense  et  disposé  par  grandes  et  pe¬ 
tites  taches,  souvent  plus  confluentes  vers  le 
gros  bout.  Les  jeunes ,  avant  leur  première 
mue,  ont  un  plumage  plus  roux  que  celui 
des  adultes  et  plus  foncé. 

On  trouve  les  Rousserolles  dans  l’ancien 
continent.  L’Europe  en  possède  trois  espèces. 

La  Rousserolle  turdoide,  Calamoherpe  lur- 
doides  Boié,  Sylv.  turdoides  Mey.  (Bu(îon,jpL 
enl.,  51 3,  sous  le  nom  de  Rousserolle) .  Toutes 
les  parties  supérieures  d’un  brun  roussâtre, 
beaucoup  plus  clair  sur  le  croupion;  toutes 


les  parties  inférieures  d’un  blanc  légèrement 
teint  de  roussâtre.  Elle  est  presque  de  la  taille 
du  Merle  rnauvis. 

Elle  habite  l’Europe,  l’Afrique  et  l’Asie. 
On  la  trouve  abondamment  dans  le  midi  de 
la  France,  et  plus  rarement  dans  le  nord. 
M.  Teinminck  la  dit  commune  en  Hollande. 
Elle  serait,  d’après  le  même  auteur,  assez 
rare  en  Allemagne.  Nous  avons  vu  des  indi¬ 
vidus  apportés  du  Bengale  qui  étaient  en¬ 
tièrement  semblables  à  ceux  qui  vivent  chez 
nous. 

La  Rousserolle  effarvatte,  Cal.  arundi - 
nacea  Boié,  Sylv.  arundinacea  Lath.  Plu¬ 
mage  entièrement  semblable  à  celui  de  la 
précédente;  taille  de  2  pouces  ou  2  pouces 
et  demi  plus  petite. 

Elle  habite  toute  l’Europe  et  quelques 
parties  de  l’Afrique.  On  la  rencontre  plus 
abondamment  que  la  précédente,  en  France 
et  dans  toutes  les  autres  contrées  où  elle  va 
se  reproduire. 

La  Rousserolle  yerderolle,  Cal.  palustris 
Boié,  Sylv.  palustris  Bechst.  Il  est  extrême¬ 
ment  difficile,  à  la  première  vue,  de  distin¬ 
guer  cette  espèce  de  V Arundinacea  ;  elles  ont 
la  même  taille,  les  mêmes  formes,  les  mêmes 
proportions  dans  le  bec,  les  ailes  et  les  tar¬ 
ses  :  aussi  a-t-on  longtemps  confondu  ces 
deux  espèces.  Ici  ce  sont  plus  les  différences 
dans  les  habitudes  que  les  différences  exté¬ 
rieures  qui  peuvent  servir  à  la  caractéristi¬ 
que.  Cependant,  lorsqu’on  place  la  Palustris 
à  côté  de  l’ Arundinacea,  il  est  encore  possi¬ 
ble  de  saisir  les  nuances  qui  les  distinguent. 
La  première  a  sur  toutes  les  parties  supérieu¬ 
res  une  teinte  verdâtre,  le  croupion  gris- 
verdâtre  et  presque  de  la  couleur  du  dos; 
la  seconde  a  les  mêmes  parties  roussâtres,  le 
croupion  roux.  Ce  sont  là,  selon  nous,  les 
seuls  traits  facilement  appréciables  qui  puis¬ 
sent  servir  à  distinguer  ces  deux  espèces. 

La  Verderolle  se  rencontre  dans  toute 
l’Europe  tempérée.  On  la  trouve  en  Russie, 
en  Allemagne,  en  Hollande,  en  Belgique,  en 
Suisse,  en  Italie  et  en  France,  à  peu  près 
partout  où  habite  l’Effarvatte.  M.  Caire,  que 
j’ai  déjà  eu  occasion  de  citer,  m’assure  que 
dans  le  département  des  Basses-Alpes  il  ne 
l’a  jamais  rencontrée  qu’aux  environs  de  Bar- 
celonette,  et,  plus  haut,  jusqu’aux  sommités 
de  nos  Alpes. 

On  a  encore  décrit,  comme  espèces  euro- 


R  OU 


ROü 


239 


péennes,  quelques  Rousserolles  qui  ne  nous 
paraissent  être  que  des  variétés  accidentelles 
et  des  variétés  d’âge  des  Cal.  palustris  et 
arundinacea. 

Ainsi,  nous  considérons,  avec  la  plupart 
des  auteurs,  la  Cal.  nigrifrons  Bonap.  (Syl- 
via  nigrifrons  Bechst.),  dont  on  n’a  observé 
jusqu’ici  que  quelques  individus,  en  Thuringe 
et  en  Silésie,  comme  une  variété  accidentelle 
de  la  Cal.  palustris. 

La  Cal.  alnorum  Breh.  n’est,  comme  le 
fait  observer  M.  Temminck ,  qu’une  Cal. 
arundinacea. 

La  Cal.  Brehmii,  dont  la  queue  est  traver¬ 
sée  à  son  extrémité  par  une  bande  d’un  roux 
plus  foncé  que  celui  qui  colore  le  reste  des 
pennes,  paraît  également  n’être  qu’une  Arun¬ 
dinacea.  Le  marquis  Durazzo,  dans  son  Ca¬ 
talogue  des  Oiseaux  de  la  Ligurie ,  dit  avoir 
observé  ce  caractère  sur  beaucoup  d’indivi¬ 
dus,  mais  avoir  remarqué  en  outre  que  le 
bec  était,  chez  eux,  plus  petit  et  plus  noir 
comparativement  que  dans  Y  Arundinacea. 
Cependant  nous  persistons  à  considérer  le 
Brehmii  comme  une  variété  de  Y  Arundina¬ 
cea;  car  nous  avons  vu  plusieurs  fois  cette 
variété  se  produire  sous  nos  yeux  sur  de 
jeunes  Efîarvattes  que  nous  élevions. 

La  Sylvia  affinis  Hardy  n’est  également 
qu’un e  Arundinacea  adulte;  les  jeunes  de 
cette  espèce,  à  plumage  plus  roussâtre,  étant 
considérés  par  M.  Hardy  comme  la  vraie 
Arundinacea. 

Le  genre  Rousserolle  est  encore  composé 
de  quelques  espèces  étrangères  qui  ne  diffè¬ 
rent  des  nôtres  que  par  une  taille  moins 
forte  et  un  plumage  plus  faiblement  ou  plus 
fortement  coloré.  L’une  d’elles,  venue  du 
Bengale,  nous  a  été  souvent  montrée,  chez 
les  naturalistes  préparateurs,  comme  étant  la 
Verderolle  ;  mais  elle  s’en  distingue  par  ses 
couleurs  plus  sombres,  par  son  bec  plus 
large  à  la  base,  et  par  ses  ailes  plus  courtes 
et  plus  arrondies. 

III.  LES  CETTIES. 

( Celtia ,  Luscinopsis  et  Calamodyta,  Charles 
Bonaparte.) 

Plumage  en  général  uniformément  coloré, 
soyeux  ;  bec  mince,  droit,  aigu,  comprimé, 
plus  haut  que  large  dans  presque  toute  son 
étendue;  narines  étroites;  ailes  courtes; 
queue  étagée,  ample;  tarses  et  pieds  forts. 


Les  espèces  que  nous  réunissons  sous  le 
nom  de  Cetties  ne  peuvent  être  confondues  , 
ni  dans  les  genres  précédents,  ni  dans  les 
genres  qui  suivent.  Elles  sont  parfaitement 
caractérisées  par  la  forme  de  leur  bec,  par 
la  nature  de  leur  plumage  et  par  quelques 
unes  de  leurs  habitudes.  Comme  tous  les 
Oiseaux  à  ailes  courtes  et  concaves,  les  Cet¬ 
ties  ont  un  vol  court.  Lorsqu’elles  ont  fourni 
deux  ou  trois  traites  de  peu  d’étendue,  elles 
sont  tellement  fatiguées  qu’il  devient  extrê¬ 
mement  difficile  de  leur  faire  reprendre  leur 
essor.  Elles  se  tiennent  alors  cachées  dans  le 
plus  épais  d’une  broussaille  et  dans  une  im¬ 
mobilité  complète.  Soit  qu’elles  marchent, 
qu’elles  grimpent  ou  qu’elles  se  reposent, 
elles  ont  le  corps  fortement  penché  en  avant, 
la  queue  relevée  et  étalée  à  demi.  Elles  esca¬ 
ladent  avec  une  dextérité  extrême  le  long 
des  tiges  des  roseaux  ou  des  branches  flexi¬ 
bles  des  arbustes  aquatiques  ;  se  montrent 
très  rarement  à  découvert,  cherchent  con¬ 
stamment  leur  nourriture  très  près  du  sol 
ou  de  la  surface  de  l’eau,  dans  les  buissons 
ou  les  roseaux  les  plus  touffus. 

Les  Cetties  se  nourrissent  de  toutes  sortes 
d’insectes  aquatiques  et  de  très  petits  Coli¬ 
maçons.  Leur  nid,  placé  près  de  terre,  est 
assez  artistement  fait;  leur  ponte  est  de 
quatre  ou  cinq  œufs.  Ceux  de  la  Cetiia  alti - 
sonans ,  la  seule  dont  on  connaisse  le  mode 
de  propagation,  sont  d’un  beau  rouge  brique. 
Cette  espèce  est  aussi  la  seule  dont  on  ait  pu 
apprécier  le  chant,  et  ce  chant  n’est  point 
tout-à-fait  en  harmonie  avec  les  noms  de 
Rossignol  de  rivière,  de  marais,  que  Cetti  et 
Savi  ont  donné  à  cet  Oiseau:  à  la  vérité,  il 
est  doux,  éclatant  et  sonore;  mais,  d’un  au¬ 
tre  côté,  il  est  saccadé,  brisé,  peu  soutenu 
et  fort  peu  varié.  Elle  le  fait  entendre  du¬ 
rant  toute  l’année. 

Le  genre  Cetiia  paraît  être  exclusivement 
européen.  Nous  le  composons  de  trois  espè¬ 
ces  qui,  pour  le  prince  Charles  Bonaparte, 
appartiennent  à  trois  genres  différents,  mais 
que  nous  avons  été  conduit  à  réunir,  en 
prenant  en  considération  la  forme  du  bec, 
celle  des  narines,  la  nature  soyeuse  du  plu¬ 
mage  et  la  forme  d  *  la  queue. 

La  Cettie  bouscarle  ,  Celtia  altisonans 
Ch.  Bonap.  (Buff.,  pl.  enl .,  655,  f.  2,  sous 
le  nom  de  Bouscarle  de  Provence ),  Syl.  Celti 
Marm.  Toutes  les  parties  supérieures  d’un 


240 


ROU 


R  OU 

IY.  LES  PHRAGMITES. 


brun  châtain  ,  les  inférieures  blanches  ,  va¬ 
riées  de  brun  sur  les  flancs;  une  tache  jau¬ 
nâtre  sur  la  poitrine;  les  couvertures  infé¬ 
rieures  de  la  queue  terminées  de  blanchâtre; 
dix  pennes  à  la  queue. 

Type  du  genre  Cettia,  Ch.  Bonap. 

Elle  habite  l’Europe  méridionale ,  est  assez 
commune  en  Italie  et  en  Provence.  MM. 
Mauduit  et  Darracq  l’ont  rencontrée,  l’un 
dans  le  département  de  la  Vienne,  l’autre 
dans  celui  des  Landes.  M.  Ménétriés  la  si¬ 
gnale  au  Caucase. 

La  Cettie  luscinoïde  ,  Cett.  luscinoides 
Nob.,  Syl.  luscinoides  Savi,  Luscinopsis  Savii 
Ch.  Bonap.  (Gould ,  Birds  ofEur.,  pl.  104). 
Toutes  les  parties  supérieures  d’un  châtain 
olivâtre;  parties  inférieures  roussâtres ,  à 
l’exception  du  milieu  du  ventre  qui  est  blan¬ 
châtre  ;  sur  la  poitrine  quelques  traits  im¬ 
perceptibles  d’un  brun  cendré. 

Type  du  genre  Luscinopsis  (  antérieure¬ 
ment  Pseudo-luscinia ) ,  Ch.  Bonap. 

Cette  espèce  n’a  été  trouvée  jusqu’ici 
qu’en  Italie  ,  en  Provence  et  dans  la  nou¬ 
velle  Russie,  aux  environs  d’Odessa. 

La  Cettie  a  moustaches  noires,  Cett.  me- 
lanopogon  Nob.  [Sylv .  melanopogon  Temm., 
Calamodyta  melanopogon  Ch.  Bonap.,  Tem. 
[pl.  col.,  245,  f.  2),  parties  supérieures  d’un 
brun  roussâtre,  varié  de  flammèches  noi¬ 
râtres  ;  parties  inférieures  d’un  blanc  rous¬ 
sâtre;  couvertures  inférieures  de  la  queue 
brunes  ;  larges  sourcils  blancs,  lorums  noirs 

Elle  habite  l’Italie ,  le  midi  de  la  France, 
la  Sicile;  elle  a  été  vue  par  M.  Nordmann 
dans  les  environs  d’Odessa. 

Quoique  le  système  de  coloration  de  cette 
espèce,  que  le  prince  Ch.  Bonaparte  place 
dans  son  genre  Calamodyta  et  que  tous  les 
ornithologistes  rangent  avec  les  Phragmites, 
diffère  un  peu  de  celui  des  espèces  précé¬ 
dentes,  je  n’hésite  cependant  pas  à  la  leur 
associer  génériquement.  J’ai  la  confiance 
que  les  observations  ultérieures  viendront 
justifier  cette  manière  de  voir. 

Quant  à  la  Celtia  sericea  Ch.  Bonap.  , 
Syl.  sericea  Natt. ,  elle  doit  être  rayée  du 
Catalogue  des  Oiseaux  d’Europe,  car  M.  Nat- 
terer  qui  l’avait  établie  a  reconnu  plus  tard 
que  cette  prétendue  espèce  devait  être  rap¬ 
portée  à  la  Celtia  altisonans. 


( Calamodyta ,  Ch.  Bonap.;  Lusciniola,  G. -R. 

Gray.  ) 

Plumage  varié  de  taches  oblongues  ;  bec 
droit,  étroit ,  légère'ment  comprimé;  na¬ 
rines  presque  rondes,  recouvertes  par  un 
opercule  bombé;  ailes  de  médiocre  lon¬ 
gueur;  queue  cunéiforme  à  pennes  trèsacu- 
minées  et  étroites. 

La  plupart  des  auteurs  réunissent  les 
Phragmites  aux  Rousserolles  proprement 
dites;  il  est  cependant  peu  rationnel  d’ad¬ 
mettre  ces  Oiseaux  dans  la  même  section. 
Les  uns  et  les  autres  ont  bien  à  peu  près  le 
même  faciès,  mais  les  particularités  qui  les 
distinguent  sont  trop  nombreuses  pour  pou¬ 
voir  être  génériquement  confondues. 

Comme  toutes  les  espèces  riveraines,  les 
Phragmites  se  tiennent  ordinairement  dans 
les  Roseaux,  les  broussailles,  les  Joncs  qui 
entourent  le  bord  des  étangs  et  les  marais 
inondés  ;  mais  vers  la  fin  de  l’été  ,  lors¬ 
qu’elles  émigrent ,  on  les  rencontre  souvent 
dans  les  prairies,  dans  les  champs  de  Pois, 
de  Vesses  ,  dans  les  Luzernes ,  et  elles  sont 
alors  tellement  grasses  (dans  le  midi  de  la 
France  on  les  connaît  sous  le  nom  de 
Grasset)  que  le  moindre  vol  les  fatigue,  et 
qu’elles  deviennent  assez  souvent  la  proie 
des  chiens  ou  des  chasseurs  qui  les  poursui¬ 
vent.  Elles  se  nourrissent  principalement 
d’insectes  et  parfois  de  graines  de  plantes 
aquatiques.  Leur  chant  consiste  en  une 
suite  de  cris  aigus,  discordants,  pressés.  Elles 
ne  le  font  entendre  qu’à  l’époque  des  amours. 
Mais  alors  les  mâles  sont  si  ardents  qu’ils 
chantent  même  lorsque,  dans  le  plus  épais 
d’une  touffe  de  Roseaux  ou  d’un  buisson , 
ils  cherchent  leur  nourriture.  Alors  aussi 
ils  sont  très  querelleurs  et  poursuivent  avec 
acharnement  tous  les  Oiseaux,  grands  et 
petits ,  qui  s’approchent  du  lieu  où  est  leur 
nichée.  Le  nid  des  Phragmites  n’est  jamais, 
comme  celui  des  vraies  Rousserolles,  fixé  aux 
tiges  des  Roseaux,  aux  branches  flexibles 
des  Osiers  ,  et  n’a  plus  cette  forme  élégante 
que  ces  dernières  donnent  au  leur.  11  a  ,  au 
contraire,  une  large  base;  est  construit  près 
du  sol,  sur  une  touffe  d’herbe,  sur  la  souche 
d’un  arbuste  ou  d'un  arbre  étêté,  à  peu 
de  profondeur  ;  est  fortement  matelassé,  et 
a  une  construction  grossière  surtout  à  l’ex- 


R  OU 


R  OU 


241 


Prieur  et  à  la  base.  La  ponte  est  de  quatre 
ou  cinq  œufs,  aigus  à  leur  petite  extrémité, 
d’un  cendré  fauve  ou  roussâtre,  avec  de 
très  petits  points  ou  des  stries  plus  foncés 
et  un  trait  noir  fin  et  délié  à  l’une  des  ex¬ 
trémités.  Les  petits,  à  leur  sortie  du  nid,  ont 
un  plumage  qui  ne  diffère  de  celui  des  adul¬ 
tes  que  par  des  teintes  plus  roussâtres  et 
une  série  de  petites  taches  noires  sur  le  bas 
de  la  gorge. 

Les  espèces  connues  du  genre  Phragmite 
appartiennent  à  l’Europe  et  à  l’Afrique. 

La  Phragmite  des  joncs  ,  Calamodyta 
phragmilis  Ch.  Bonap. ,  Sylv.  phragmitis 
Bechst.  Parties  supérieures  d’un  gris  oliv⬠
tre,  avec  des  taches  oblongues  brunes;  par¬ 
ties  inférieures  d’un  blanc  roussâtre;  un 
large  sourcil  jaunâtre,  et  deux  larges  bandes 
noires  sur  le  sommet  de  la  tête. 

Elle  habite  toute  l’Europe,  la  Sibérie 
tempérée  et  plusieurs  parties  de  l’Afrique. 

La  Phragmite  aquatique  ,  Cal.  Schœno- 
benus  Ch.  Bonap.,  Sylv.  aquatica  La th.  Par¬ 
ties  supérieures  d’un  gris  roussâtre  et  jau¬ 
nâtre  avec  de  grandes  flammèches  noires; 
parties  inférieures  d’un  blanc  jaunâtre  ;  sur 
la  tête  deux  bandes  noires  encadrant  une 
bande  jaunâtre  ;  un  large  sourcil  de  cette 
dernière  couleur. 

Cette  espèce,  plus  rare  que  la  précédente, 
habite  l’Europe  tempérée  et  méridionale. 

Nous  sommes  très  porté  à  admettre  avec 
quelques  ornithologistes  que  la  Cal.  Caricetti 
Ch.  Bonap.  (Sylv.  Caricetti  Naum.  ou  Striata 
Bechst.,  n’est  établie  que  sur  des  individus 
en  habit  de  noces  ,  ou  dans  un  plumage  de 
jeune  avant  la  mue,  de  la  Cal.  aquatica. 
Cette  prétendue  Caricetti  ne  diffère,  du  reste, 
de  V Aquatica  que  par  quelques  stries  noires 
sur  les  flancs  et  les  côtés  du  cou. 

V.  LES  LOCUSTE LLES. 
(Locustella  et  Potamodus ,  ICaup.) 

Plumage  tacheté;  bec  droit,  épais  à  la 
base,  comprimé  dans  toute  son  étendue; 
narines  oblongues ,  ailes  médiocres  ;  queue 
cunéiforme;  tarses  épais,  couverts  en  avant 
de  scutelles  saillantes;  doigts  minces  et 
longs;  ongles  faibles  ;  celui  du  pouce  peu 
recourbé,  grêle  et  s’atténuant  de  la  base  à 
l’extrémité. 

Le  prince  Ch.  Bonaparte  avait  d’abord 
t.  xi. 


associé  les  Locustelles  aux  Phragmites,  mais 
plus  tard  il  en  a  composé  un  sous-genre 
deson  genre  Calamodyta.  Nous  adoptons  plus 
volontiers  la  manière  de  voir  de  Ivaup  et 
Gould,  qui  ont  séparé  génériquement  ces 
Oiseaux.  Si  les  Locustelles  ressemblent  un 
peu  aux  Phragmites  par  leur  système  de 
coloration  et  par  la  forme  du  bec;  elles  en 
diffèrent  totalement  sous  tous  les  autres 
rapports.  En  premier  lieu,  ce  ne  sont  point 
des  oiseaux  grimpeurs,  aussi  l’organisation 
de  leurs  jambes  n’est-eîle  plus  la  même 
que  celle  des  Phragmites.  Leurs  doigts  sont 
plus  grêles,  leurs  tarses  épais,  plus  élevés; 
l’ongle  du  pouce  qui ,  dans  les  Phrag¬ 
mites,  est  fort  et  très  arqué,  est,  relative¬ 
ment,  dans  les  Locustelles,  d’une  faiblesse 
extrême  et  moins  recourbé;  par  contraire, 
leurs  jambes  sont  très  musculeuses,  et  les 
tendons  qui  terminent  les  muscles  ou  qui 
sont  cachés  dans  leur  épaisseur  sont  osseux 
comme  dans  les  Gallinacés.  Ces  particula¬ 
rités  indiquent  assez  que  les  Locustelles 
marchent  plus  qu’elles  ne  perchent  ou  rie 
grimpent.  En  effet,  leur  vie  se  passe  plutôt 
à  terre  que  sur  les  arbres  ou  les  arbustes. 
Leur  démarche  est  lente,  gracieuse  et  me¬ 
surée  comme  celie  des  Pipits  des  arbres  et 
des  buissons ;  en  marchant  elles  ont  un  pe¬ 
tit  tremblement  de  tout  le  corps,  comme  si 
leurs  jambes  ne  pouvaient  les  soutenir,  et 
lorsque  quelque  chose  les  affecte,  elles  dé¬ 
veloppent  ,  par  de  petits  mouvements 
brusques,  leur  queue  en  éventail.  D’un 
autre  côté  ,  elles  n’ont  point  le  caractère 
hargneux  et  acariâtre  des  Phragmites  ;  au 
contraire,  elles  sont  douces,  paisibles,  et 
paraissent  avoir  beaucoup  d’attachement 
pour  leurs  semblables.  Enfin,  les  Locustelles 
diffèrent  encore  des  Phragmites  en  ce  qu’elles 
s’éloignent  beaucoup  plus  qu’elles  du  voi¬ 
sinage  des  eaux.  Elles  aiment  les  lieux  frais 
et  humides,  fréquentent  même  les  bords 
des  rivières,  les  marécages;  mais  très  sou¬ 
vent  aussi,  on  les  trouve  dans  les  pâturages, 
dans  les  haies  ,  les  buissons  toufl'us  ,  les 
Genets  épineux  ,  les  Bruyères,  les  bois  nou¬ 
vellement  défrichés  et  même  sur  les  coteaux 
éloignés  de  l’eau. 

De  tous  les  Oiseaux,  les  Locustelles  sont 
peut-être  ceux  qui  mettent  le  plus  de  soin 
à  nous  dérober  le  lieu  où  elles  ont  établi 
leur  nid,  et  l’on  peut  dire  à  se  dérober 

31 


R  OU 


242  HOU 

elles-mêmes  à  nos  regards.  C’est  dans  une 
touffe  d’herbe ,  à  un  pied  environ  de  terre 
et  au  milieu  d’une  assez  vaste  étendue  de 
buissons,  de  ronces,  qu’elles  l’établissent. 
Ce  nid  est  composé,  à  l’intérieur  comme  à 
l’extérieur,  de  feuilles  de  Graminées.  Soit 
qu’elles  l’abandonnent,  soit  qu’elles  s’y 
rendent ,  elles  ne  se  montrent  que  lors¬ 
qu’elles  n’en  sont  plus  qu’à  quelques  pas, 
et  le  plus  souvent  même  ne  les  aperçoit-on 
pas,  ce  qui  tient  à  l’habitude  qu’elles  ont 
de  glisser  dans  les  buissons,  comme  le  ferait 
une  Souris,  d’arriver  à  leur  nid  non  point 
directement  comme  le  font  les  autres  oi¬ 
seaux  ,  mais  en  s’avançant  peu  à  peu  d’une 
touffe  à  l’autre.  Leur  ponte  est  de  quatre  à 
six  œufs  d’un  cendré  rougeâtre,  entièrement 
couverts  de  petits  points  et  de  stries  d’un 
brun  rouge,  et  quelquefois  marqués  au  gros 
bout  d’un  trait  délié  noir. 

Les  Locustelles  ont  deux  sortes  de  cris: 
un  fort  qui  ressemble  assez  à  celui  du 
Rouge-Gorge,  et  l’autre  plus  faible  qui  pa¬ 
rait  n’en  être  qu’un  diminutif  et  dont  l’ex¬ 
pression  tec-tec-tec ,  répétée  précipitamment, 
rappelle  le  cri  d’un  grand  nombre  de  Fau¬ 
vettes.  Indépendamment  de  ces  cris,  ces 
Oiseaux  font  encore  entendre  une  sorte  de 
ramage  que  les  uns  ont  comparé  au  bruit 
que  produisent  les  Sauterelles  en  frottant 
leurs  ély très  les  unes  contre  les  autres,  et 
que  Vieillot  assimile  à  celui  que  fait  le 
grain  sous  la  meule.  Ce  ramage  est  clair, 
aigre  et  semble  exprimer  les  syllabes  sr,  sr , 
sr,  sr -,  long  temps  répétées.  D’autres  fois , 
elles  font  entendre  un  gazouillement  fort 
agréable. 

Il  en  est  des  Locustelles  comme  des 
Phragmites:  elles  deviennent  si  grasses  à  la 
fin  de  l’été,  qu’après  deux  ou  trois  vols, 
péniblement  exécutés,  on  peut  les  prendre 
à  la  main,  lorsqu’on  est  assez  heureux  pour 
découvrir  le  lieu  de  leur  retraite. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  des  Locus¬ 
telles  se  rapporte  particulièrement  à  l’espèce 
ordinaire  :  celles  que  l’on  place  encore  dans 
ce  genre  ne  sont  pas  suffisamment  connues 
sous  le  rapport  des  mœurs  et  des  habitudes  ; 
cependant  tout  fait  présumer  qu’à  cet  égard 
elles  doivent  offrir  les  mêmes  particularités. 

Le  genre  Loeustelle  a  des  représentants  en 
Europe  et  en  Afrique. 

L’espèce  la  plus  anciennement  connue  est 


la  Locustelle  tacheter,  Locust.  Rayx  Gould  , 
Sylv.  locusiella  Lath.  (Buff.,  pl.  enl .,  581  , 
f.  3).  Parties  supérieures  d’un  brun  olivâtre 
varié  de  taches  d’un  brun  noirâtre;  parties 
inférieures  blanchâtres,  ou  jaunâtres  ,  sans 
taches ,  ou  avec  une  zone  de  petites  taches 
ovoïdes  brunes  sur  la  gorge. 

On  la  trouve  dans  toutes  les  parties  de 
l’Europe. 

La  Locüstelle  fluviatile,  Locust.  fluvia- 
tilis  Gould  ,  Sylv.  fluviatilis  Mey.  et  Wolf 
(Gould,  Birds  of  Eur .,  pl.  102).  Parties 
supérieures  d’un  brun  olivâtre  sans  taches; 
gorge  blanche  variée  de  nombreuses  taches 
longitudinales,  olivâtres  ;  poitrine  d’un  blanc 
roussâtre,  avec  des  taches  plus  foncées  en 
fer  de  lance  ;  milieu  du  ventre  blanc. 

Type  du  genre  Potamodus  ,  Kaup. 

Cet  Oiseau  n’a  encore  élc  rencontré  en 
Europe  que  sur  les  bords  du  Danube.  Il 
habite  aussi  l’Égypte. 

Le  prince  Ch.  Bonaparte  range  encore 
avec  les  Locustelles  la  Locust.  certhiola  Ch. 
Bonap.,  Sylv.  certhiola  Temm.  (Gould, 
Birds  of  Eur.,  pl.  105.)  Oiseau  observé  par 
Pal  las  dans  la  Sibérie  orientale,  et  que  l’on 
a  introduit  à  tort,  selon  M.  Schlegel,  parmi 
les  espèces  d’Europe.  Ne  connaissant  point 
cet  Oiseau,  nous  ne  le  plaçons  ici  qu’avec  le 
plus  grand  doute;  car  si,  comme  l’indique 
M.  Temminck,  ce  dont  nous  ne  saurions 
douter,  il  a  l’ongle  postérieur  très  arqué,  il 
pourrait  bien  ne  pas  se  rapporter  aux  Lo¬ 
custelles,  qui,  elles  ,  ont  cet  ongle  légère¬ 
ment  recourbé. 

Quant  à  la  Locüstelle  a  bec  grêle  (  Ca- 
lamoherpe  lenuirostris )  de  Brehm,  elle  n’est 
rien  autre  qu’une  Locustelle  tachetée  (  Lo¬ 
cust.  liayï),  comme  M.  Hardy  l’a  reconnu. 

VI.  LES  CYSTICOLES. 

( Cysticola ,  Kaup.,Less.;  Drymoica,  Swains.) 

Plumage  tacheté  ;  bec  très  comprimé  dans 
sa  moitié  antérieure  ,  à  mandibule  supé¬ 
rieure  légèrement  recourbée  dans  presque 
toute  sa  longueur;  ailes  courtes;  queue 
moyenne  très  étagée,  composée  de  pennes 
fort  acuminées;  tarses  et  pieds  peu  ro¬ 
bustes. 

Les  Cysticoles  sont  faciles  à  distinguer  de 
toutes  les  Fauvettes  riveraines,  quels  que 
soient  les  rapports  qu’elles  puissent  avoir, 
dans  leurs  formes,  dans  leur  Système  de  co- 


K  OU 


243 


RO  U 

foration,  avec  certaines  espèces  de  cette  di¬ 
vision.  Comme  les  Phragmites,  elles  se  ré¬ 
pandent  dans  les  pâturages  en  plaine  ,  et , 
comme  elles  ,  la  graisse  dont  elles  se  cou- 
Aient,  vers  la  fin  de  l'été,  rend  leur  vol  dif¬ 
ficile. 

L’espèce  qui  vient  se  reproduire  dans  le 
midi  de  la  France,  en  Italie,  en  Sicile,  a  un 
cri  perçant  et  sonore.  Elle  le  fait  surtout 
entendre  lorsque  ,  prenant  son  essor ,  elle 
s’élève  à  une  hauteur  considérable  dans  les 
airs,  en  décrivant  des  courbes  et  de  pe¬ 
tites  ondulations.  Ce  qu’il  y  a  de  plus  re¬ 
marquable  dans  cet  Oiseau,  c’est  la  manière 
dont  il  construit  son  nid.  I!  lui  donne  la 
forme  d’une  bourse  ou  d’qne  quenouille, 
l’attache  à  une  touffe  d’herbes  du  genre  Ca- 
rex,  et  le  construit  avec  des  matières  coton¬ 
neuses  et  soyeuses,  telles  que  de  la  laine, 
des  toiles  d'Araignées ,  des  duvets  de  plan¬ 
tes.  La  ponte  est  de  quatre  à  six  œufs 
blancs  ou  cendrés ,  souvent  nuancés  de 
bleuâtre  clair. 

Les  Cystieoles  appartiennent  à  l’Europe 
et  à  l’Afrique. 

Le  type  de  cette  section  est  le  Cysticole 
proprement  dite  ,  Cyst.  Schænicola  Ch.  Bo- 
nap.;  Sylv.  cysticola  Temm.  Parties  supé¬ 
rieures  couleur  de  feuille  morte ,  avec  des 
taches  longitudinales  d’un  brun  noirâtre  ; 
parties  inférieures  d’un  blanc  roussâtre  sans 
taches;  queue  barrée  de  noir  vers  son  ex¬ 
trémité  ,  qui  est  d’un  cendré  pur. 

Cet  Oiseau  habite  les  contrées  méridio¬ 
nales  de  l’Europe  ;  on  le  trouve  aussi  en 
Égypte,  en  Nubie,  et  en  Algérie  dans  les  en¬ 
virons  de  Bône. 

Le  marquis  Durazzo,  dans  son  Catal.  des 
Oiseaux  de  la  Ligurie ,  fait  de  la  Sylvia  lan- 
ceolata  de  M.  Temminck  une  Cysticole  sous 
le  nom  de  Cyst.  lanceolata .  L’Oiseau  nous 
étant  inconnu,  nous  ne  saurions  dire  si  ses 
caractères  justifient  la  place  que  lui  donne 
le  marquis  Durazzo.  Le  même  auteur  avance 
qu  un  individu  de  l’espèce  en  question  fut 
capturé,  il  y  a  quelques  années,  le  long  des 
remparts  de  Gênes  ;  ceux  sur  lesquels  cette 
espèce  avait  été  établie,  avaient  été  tués 
dans  la  Russie  méridionale. 

C’est  au  genre  Cysticole  que  paraissent 
encore  devoir  se  rapporter  les  Pinc-Pincs  , 
et  quelques  autres  petites  espèces  riveraines 
d’Afrique. 


11  nous  semble  que  l’on  doit,  avec  M.  Tem~ 
tpinck  ,  considérer  la  Sylvia  rubiginosa 
comme  appartenant  à  la  division  des  vraies 
Fauvettes  ou  Fauvettes  sylvaines  ,  plutôt 
qu'à  la  division  des  riveraines.  Nous 
avouons,  du  reste,  que  nous  n’avons  pour 
appuyer  ce  sentiment  d’autre  raison  que 
celle  que  nous  tirons  de  l’habitat,  et  qui 
nous  est  fournie  par  M.  Temminck  lui- 
même.  La  Sylv.  rubiginosa  habiterait  les 
bois,  d’après  ce  qu’il  avance. 

Nota.  Malgré  tout  le  soin  qu’a  apporté 
M.  Scldegel  à  bien  nous  donner  le  signale¬ 
ment  de  l’espèce  qu’il  introduit,  parmi  les 
Oiseaux  d’Europe,  sous  le  nom  de  Salicaria 
caligata,  il  nous  est  impossible  de  décider  si 
cette  espèce  appartient  réellement  à  la  divi¬ 
sion  des  riverains  ,  et  dans  quelle  section  il 
faut  la  placer.  (Z.  Gerbe.) 

ROUSSET.  mam.  —  Synonyme  du  Didel- 
phis  brevicaudataEiüeben,  d’après  Vicq  d’A- 
zfr-  (E.  D.) 

ROUSSETTE.  ois.  —  Buflon  donnait  ce 
nom  aux  Mouchets.  Voy.  ce  mot. 

ROUSSETTE,  bot.  ph.  —  Variété  de 
Poires. 

1  ROUSSETTES,  mam.  —  Nous  compren¬ 
drons,  sous  le  nom  général  de  Roussettes  , 
tous  les  Chéiroptères  frugivores,  c’est-à-dire 
le  genre  Roussette  propremen  t  dit  ( Pteropus ) 
et  ceux  que  l’on  a  formés  à  ses  dépens  et 
qui  constituent  la  famille  des  Maganyctères 
de  La treil le  et  des  Ptéropiens  de  M.  Isidore 
Geoffroy  Saint-Hilaire. 

Par  le  genre  même  de  nourriture  que 
doivent  prendre  les  Chauves-Souris  qui  nous 
occupent,  l’on  oomprend  que  l’un  des  meil¬ 
leurs  caractères  de  cette  famille  devra  être 
tiré  du  système  dentaire.  Effectivement  les 
molaires,  au  lieu  d’être  hérissées  de  tuber¬ 
cules  et  de  pointes  aiguës,  comme  cela  a  lieu 
dans  les  autres  Chéiroptères  ,  présentent  à 
leur  couronne  une  surface  allongée,  lisse  et 
bordée  seulement  sur  chacun  de  ses  bords 
latéraux,  principalement  sur  l’externe,  par 
une  crête  plus  ou  moins  apparente.  Ce  type, 
ainsi  que  le  fait  remarquer  M.  Isidore  Geof- 
boy  Saint-Hilaire,  est  intermédiaire  entre 
(elui  des  Carnassiers  et  des  Herbivores  peu¬ 
plement  dits,  et  ne  se  retrouve  chez  aucun 
autte  Mammifère.  Les  canines  et  les  incisives 
rappellent,  par  leur  disposition,  leur  direc- 
ion,  leur  forme  et  même  souvent  par  leur 


KO  U 


244  ROÜ 

nombre,  celles  des  Singes;  toutefois  ce  fait 
n’est  pas  général  et  ne  se  remarque  nulle¬ 
ment  dans  le  genre  Cephaloles.  Le  nombre 
total  des  dents,  qui  est  le  plus  habituelle¬ 
ment  de  trente-quatre,  savoir:  deux  incisi¬ 
ves  et  une  canine,  en  haut  comme  en  bas; 
deux  avant-molaires  en  haut  et  trois  en  bas  ; 
une  principale  et  deux  arrière- molaires  à 
chaque  mâchoire,  présente  quelques  diffé¬ 
rences  portant  sur  les  incisives  et  les  molai¬ 
res  qui  peuvent  être  en  plus  ou  moins  grand 
nombre,  suivant  la  série  des  genres,  et  ces 
différences  ne  sont  pas  toujours  en  rapport 
avec  quelques  particularités  extérieures  , 
ainsi  qu’on  le  verra  dans  plusieurs  articles 
de  ce  Dictionnaire.  Toutes  les  molaires  supé¬ 
rieures  et  inférieures  ont,  sauf  la  première, 
aux  deux  mâchoires,  deux  racines  simples, 
un  peu  divergentes,  l’antérieure  à  peine  plus 
grande  que  la  postérieure.  Les  alvéoles  sont 
assez  profondes  et  ainsi  formées  :  en  haut 
comme  en  bas,  il  y  a  deux  petits  trous  ronds 
pour  les  incisives,  un  plus  grand  pour  la 
canine,  un  quatrième  excessivement  petit 
derrière  l’alvéole  de  celle-ci  en  haut,  mais 
plus  grand  en  bas,  et  ensuite  huit  autres 
trous  rapprochés  deux  à  deux,  le  postérieur 
un  peu  plus  grand  que  l’antérieur. 

Quelques  détails  ostéologiques  avaient  été 
donnés  sur  les  Roussettes  par  Étienne  Geof¬ 
froy  Saint-Hilaire,  G.  Cuvier,  etc.  ;  mais  c’est 
à  M.  de  B!  a  in  ville  (  Osléographie  des  Chéiro- 
plères )  que  l’on  doit  une  description  com¬ 
plète  de  leur  squelette,  description  que  nous 
analyserons  ici.  Le  squelette  des  Roussettes, 
dans  son  ensemble  et  même  dans  les  propor¬ 
tions  des  parties,  ne  diffère  pas  beaucoup  de 
celui  des  autres  Chauves-Souris.  Le  tronc 
paraît  comme  tronqué  par  l’absence  plus  ou 
moins  complète  de  la  queue;  le  nombre  des 
vertèbres  est  de  trente-huit,  savoir:  quatre 
céphaliques,  sept  cervicales,  quatorze  dor¬ 
sales,  trois  lombaires,  trois  sacrées  et  trois 
ou  quatre  coccygiennès  dans  les  espèces  qui 
ont  !e  minimum  de  queue.  La  tête  est  plus 
ou  moins  allongée;  la  crête  sagittale  est  peu 
prononcée  ;  le  frontal  offre  une  apophyse 
orbitaire  plus  ou  moins  étendue.  Les  m⬠
choires,  plus  ou  moins  longues,  sont  toujours 
bien  moins  étroites  et  resserrées  que  dans  le 
Vampire.  Les  vertèbres  du  tronc  décroissent 
assez  régulièrement  de  la  première  cervicale 
aux  dernières  coceygiennes.  Celles  du  cou, 


et  surtout  les  deux  premières,  sont  très  ro¬ 
bustes  ;  les  autres  vertèbres  n’offrent  rien  de 
particulier;  toutefois  les  coceygiennes  sont 
soudées  entre  elles  et  ne  forment  qu’une 
seule  pièce,  et,  dans  les  espèces  à  queue,  au- 
delà  des  quatre  ordinaires,  on  voit  quatre  à 
cinq  vertèbres  libres.  Les  côtes,  au  nombre 
de  treize  ou  quatorze  paires,  ne  sont  élargies 
et  aplaties  que  dans  leur  partie  supérieure. 
L’os  hyoïde,  dans  les  Pteropus  fusons  et 
Dussumieri ,  est  composé  d’un  corps  en  barre 
transverse,  a  peine  courbé,  et  de  deux  cornes 
dont  l’antérieure,  un  peu  plus  longue  que 
l’autre,  est  formée  de  deux  pièces  assez  épais¬ 
ses,  courtes,  presque  égales,  et  dont  la  posté¬ 
rieure  indivise  ,  forte  ,  est  en  forme  de  petite 
clavicule;  le  corps  de  l’hyoïde  du  Pleropus 
marginatus  a  une  forme  un  peu  différente. 
Le  sternum  n’est  réellement  composé  que  de 
six  sternèhres,  à  moins  de  considérer  la  base 
de  l’appendice  xiphoïde  comme  en  faisant  une 
septième.  L’omoplate  est  plutôt  triangulaire 
que  carrée;  elle  est  proportionnellement 
moins  étendue  et  plus  courte  que  dans  les 
autres  Chéiroptères.  La  clavicule  est  plus 
courte;  l’humérus  est,  au  contraire,  plus 
long  et  surtout  plus  arqué  dans  sa  double 
courbure.  Le  radius  n’est  que  d’un  quart 
plus  long  que  l’humérus  ,  au  lieu  de  l’êfc'e 
d’un  tiers,  comme  dans  le  Vampire.  La  main 
est  elle-même  proportionnellement  un  peu 
plus  courte  que  dans  le  Vampire,  surtout 
dans  la  partie  digitale  dont  le  plus  longdoigt, 
celui  du  milieu,  est  double  du  radius;  le 
pouce  est  court;  le  second  doigt,  le  plus 
court  après  le  pouce,  est  composé  de  ses  trois 
phalanges  assez  bien  dans  la  proportion  ha¬ 
bituelle  ;  des  trois  autres  doigts,  le  plus  long 
est  encore  le  médian.  Les  membres  posté¬ 
rieurs  ont  presque  complètement  les  mêmes 
proportions  que  ceux  des  autres  Chauves- 
Souris.  Le  bassin  est  soudé  supérieurement 
par  l’iléon  au  sacrum,  et  par  l’ischion  au 
coccyx  intermédiaire,  et  il  est  libre  à  son 
extrémité  pubienne.  Le  calcanéum,  plus  ou 
moins  recourbé  en  dessous,  n’est  pas  pourvu 
d’un  long  éperon.  Le  pouce  est  un  peu  plus 
court  que  les  autres  doigts,  et  les  doigts  ex¬ 
trêmes  sont  légèrement  plus  forts  que  les 
intermédiaires.  Si  l’on  étudie  l’ostéoîogie 
dans  la  série  des  espèces  de  Roussettes,  on 
pourra  encore  avoir  quelques  particularités 
à  noter.  C’est  ainsi  que  les  espèces  à  queue 


KOL 


K  O  (J 


présentent  des  différences  notables  dans  les 
dernières  vertèbres  dorsales,  ainsi  que  dans 
les  lombaires  qui  ont  leur  apophyse  épineuse 
plus  prononcée.  La  forme  de  la  tête  varie 
également;  et,  dans  la  Roussette  kiodote, 
type  du  genre  Cynopterus  de  Fr.  Cuvier,  la 
tète  est  très  remarquable  par  sa  gracilité, 
son  allongement  et  la  minceur  de  ses  os. 

Les  ailes,  un  peu  moins  larges  que  chez 
les  Chauves-Souris  insectivores,  et  aussi 
moins  longues  que  dans  la  plupart  des  es¬ 
pèces  de  celles-ci,  ne  s’insèrent  pas  sur  les 
flancs,  mais  sur  le  dos,  tantôt  vers  ses  par¬ 
ties  latérales,  tantôt  sur  la  ligne  médiane. 
D’après  cela,  on  voit  que  les  Roussettes  n’ont 
pas  d’ailes  aussi  étendues,  relativement  à 
leur  grandeur,  que  celles  des  autres  groupes 
insectivores,  et  l’on  doit  également  noter 
que  la  membrane  interfémorale  est  toujours 
très  peu  étendue  et  le  plus  souvent  même 
tou t-à  fait  rudimentaire  et  sans  usages.  Le 
second  doigt  ou  l’indicateur  est  constamment 
pourvu  de  toutes  ses  phalanges,  et  il  est  pres¬ 
que  toujours  terminé  par  un  petit  ongle, 
tandis  que  dans  toutes  les  autres  espèces  de 
Chauves-Souris  insectivores,  il  n’en  est  pas 
de  même.  Quelques  espèces  n’ont  aucun 
vestige  de  queue  à  l’extérieur;  d’autres  ont 
un  léger  soutien  de  la  longueur  de  la  mem¬ 
brane  et,  enfin,  il  en  est  qui  présentent, 
pour  toute  queue,  un  rudiment  à  moitié  en¬ 
gagé  dans  la  membrane  interfémorale. 

Les  organes  des  sens  n’offrent  pas  de 
particularités  essentielles;  toutefois  les  feuil¬ 
les  nasales  et  les  oreillons  manquent  entiè¬ 
rement,  et  les  conques  auditives  sont  à  la 
fois  très  simples  et  très  peu  étendues.  La 
langue  est  rude  et  papilleuse.  Les  mamelles 
sont  au  nombre  de  deux  et  placées  sur  la 
poitrine.  Ces  animaux  ne  produisent  qu’un 
seul  petit  par  portée.  Les  intestins  sont 
comparativement  plus  longs  que  dans  les 
autres  Chéiroptères,  et  l’estomac  est  en  forme 
de  sac  très  allongé  et  inégalement  renflé. 

Les  Roussettes  sont  des  animaux  essentiel¬ 
lement  frugivores,  et  toute  leur  organisation 
le  démontre  ;  toutefois  on  peut  les  habituer, 
dit-on,  à  vivre  de  matières  animales,  et  il 
est  assez  probable,  selon  M.  Temminck,  que 
certaines  espèces  vivent  aussi  d’insectes, 
quoiqu’elles  ne  se  trouvent  pas  dans  des  cir¬ 
constances  aussi  favorables  pour  prendre 
cette  nourriture  que  les  autres  Chéiroptères. 


245 

Les  contes  absurdes,  chargés  de  merveilleux, 
qui  ont  rapport  au  genre  de  vie  carnassier 
et  même  sanguinaire  des  Roussettes,  ont  été 
produits  par  le  défaut  d’observations  exactes 
et  par  l'effroi  qu’ont  inspiré  aux  premiers 
naturalistes  qui  ont  vu  ces  animaux,  leur 
énorme  envergure  et  leur  appareil  de  dé¬ 
fense  en  apparence  si  redoutable.  Toutefois 
elles  n’attaquent  aucun  animal,  pas  même  , 
ainsi  qu’on  l’a  cru,  les  Oiseaux  et  les  petits 
Mammifères  ;  et  on  leur  a  assez  souvent  attri- 
Lmé  à  toi  t  les  dégâts  commis  par  les  Vampires 
(voy .  ce  mot),  qui,  eux,  sont  véritablement 
carnassiers,  quoiqu’ils  soi  en  t  beaucoup  moins 
dangereux  qu’on  ne  s’est  plu  à  l’écrire.  En  ré¬ 
sumé,  les  Roussettes  sont  des  animaux  doux 
et  paisibles  qui  vivent  en  grandes  bandes, 
suspendus  pendant  le  jour  par  leurs  pieds 
de  derrière,  la  tête  en  bas,  et  enveloppés 
dans  leurs  membranes;  quelques  espèces 
s’accrochent  de  cette  manière,  par  centaines, 
aux  branches  des  arbres;  d’autres  se  cachent 
dans  les  cavernes,  dans  lestions  des  rochers 
et  dans  les  troncs  des  vieux  arbres  ;  quelques 
unes  ont  l’habitude  de  se  suspendre  aux  pla¬ 
fonds  des  grands  édifices  abandonnés,  et 
c’est  ainsi  qu’Étienne  Geoffroy  Saint-Hilaire 
en  a  trouvé  une  espèce  dans  les  pyramides 
d  Egypte.  Ces  Chauves-Souris  frugivores,  et 
qui  recherchent  principalement  les  fruits 
pulpeux  et  même  les  fleurs,  sont  nocturnes, 
de  même  que  les  espèces  insectivores  de  nos 
climats;  cependant  un  grand  nombre  de 
voyageurs  rapportent  qu’aux  îles  Carolines 
on  voit  les  Roussettes  voler  en  plein  jour. 
Ce  lait  vient  de  m’être  confirmé  tout  récem¬ 
ment  par  mon  ami,  M.  Ch.  Coquerel ,  chi¬ 
rurgien  de  la  marine  royale,  qui,  à  Mada¬ 
gascar,  a  été  à  même  de  remarquer  que  les 
Roussettes  volaient  parfois  pendant  le  jour, 
mais  que  néanmoins  c’était  surtout  vers  le 
soir  qu’on  les  voyait  en  plus  grand  nombre. 
D’après  M.  Coquerel  ,  les  Roussettes  ,  en 
liberté,  se  nourrissent  d’un  fruit  d’une  es- 
pcce  de  Légumineuses;  le  même  naturaliste 
a  pu  observer  plusieurs  de  ces  animaux  en 
captivité ,  et  voici  un  fait  remarquable 
dont  il  a  été  plusieurs  fois  témoin  :  Les 
Roussettes  qu’il  conservait  dans  des  cages 
restaient  suspendues  par  leurs  pattes,  et 
lorsqu’on  leur  offrait  des  fruits  ,  particu¬ 
lièrement  des  Bananes  ,  elles  s’attachaient 
par  une  seule  patte,  tenaient  le  fruit  avec 


KO  U 


ROU 


246 

l’autre,  et  mangeaient  ainsi  la  tête  en  bas. 

La  chair  des  grandes  espèces  de  Roussettes 
est  estimée  comme  une  nourriture  saine  et 
délicate,  quoique  l’odeur  que  ces  animaux 
exhalent,  en  répandant  leur  urine,  ait  dû 
naturellement  rebuter  ceux  qui  ont  fait  le 
premier  essai  de  manger  cette  chair  qui,  au 
rapport  des  habitants  des  pays  qu’habitent 
les  Roussettes,  est  blanche,  succulente  et 
de  bon  goût  ,  tandis  qu’à  celui  des  Euro¬ 
péens  elle  ne  présenterait  pas  les  mêmes 
qualités  ;  elle  serait  fade  quoique  mangeable. 

Les  Roussettes,  qui  constituent  les  plus 
grandes  espèces  connues  de  Chéiroptères, 
sont  propres  à  l’ancien  continent  et  à  l’Océa¬ 
nie.  L’Europe  n’en  fournit  aucune  espèce. 
On  en  trouve,  au  contraire,  un  grand  nom¬ 
bre  dans  le  continent  de  l’Inde,  en  Égypte, 
au  Sénégal,  au  cap  de  Bonne-Espérance  et 
surtout  dans  les  îles  ou  les  archipels  de  l’A¬ 
frique  et  de  l’Asie,  aux  îles  de  France,  Bour¬ 
bon,  Madagascar,  aux  Moiuques,  aux  Philip¬ 
pines,  aux  îles  de  la  Sonde,  et  enfin  dans 
quelques  points  de  l’Océanie,  particulière¬ 
ment  aux  îles  Mariannes  et  même  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande. 

Clusius,  Edwards,  Buffon  ne  connaissaient 
que  deux  espèces  de  Roussettes  :  la  Roussette 
vulgaire  et  la  Roussette  rougetle ;  Brisson 
établit  le  genre  Pleropus,  mais  il  serait  dif¬ 
ficile  de  désigner  au  juste  les  espèces  sur 
lesquelles  ce  naturaliste  a  basé  ce  groupe: 
aussi  la  connaissance  précise  du  genre  Rous¬ 
sette  et  l’établissement  d’une  série  d’espèces 
ne  prennent  date  que  des  nombreux  travaux 
d’Étienne  Geoffroy  Saint-Hilaire  (Annales  du 
Muséum,  t.  XV,  1810)  et  de  ses  recherches 
sur  le  système  dentaire  de  tous  les  genres 
de  Chéiroptères.  Depuis,  le  nombre  des  es¬ 
pèces  a  été  de  plus  en  plus  augmenté,  et  l’on 
doit  citer  sur  ce  sujet  les  travaux  de  MM.  Isi¬ 
dore  Geoffroy  Saint-Hilaire  (  Dictionnaire 
classique,  t.  XIV,  1828),  Frédéric  Cuvier 
(Dents  des  Mammifères,  1825),  A. -G.  Des- 
rnarest  ( Mammalogie ,  1821),  et  surtout  la 
monographie  des  Roussettes  de  M.  Temminck 
( Monographie  des  Mammifères ,  t.  I  et  II, 
1827-1832),  ainsi  que  les  ouvrages  des  na¬ 
turalistes  voyageurs.  Le  nombre  des  espè¬ 
ces  étant  devenu  assez  considérable,  et,  en 
effet,  l’on  en  connaît  aujourd’hui  une  qua¬ 
rantaine,  on  s’estvu  obligé  decréer  desgenres 
dans  ce  groupe  naturel,  et  ceux  que  l’on 


admet  le  plus  généralement  sont  les  Pleropus 
ou  Roussettes  proprement  dites ,  Acerodon ,  Pa - 
chysoma,  Megœra,  Cynopterus ,  Macroglossa, 
Cephalotes  et  Hypoderma.  Nous  ne  devons 
nous  occuper  plus  spécialement  ici  que  du 
genre  Roussette  proprement  dit  ou  Pleropus  ; 
mais  nous  indiquerons  néanmoins  toutes 
les  espèces  que  l’on  place  dans  la  famille 
des  Roussettes,  en  donnant  les  noms  des 
genres  dans  lesquels  elles  entrent. 

I.  Le  genre  Roussette  proprement  dit, 
Pleropus  (  7TTcpûv,  aile  ;  nxo v;,  pied  ) ,  a  été 
indiqué  par  Brisson;  mais  c’est  à  Étienne 
Geoffroy  Saint-Hilaire  (  Annales  du  Mu¬ 
séum  d’histoire  naturelle  ,  t.  XV,  1810), 
comme  nous  l’avons  déjà  dit,  que  l’on  en 
doit  véritablement  la  création.  Les  Rousset¬ 
tes  ont  une  tête  longue,  étroite,  conique  ; 
un  museau  fin,  terminé  par  un  mufle  sur  les 
côtés  duquel  s’ouvrent  les  narines  ;  le  sys¬ 
tème  dentaire  est  composé  de  trente-quatre 
dents,  savoir  :  incisives  canines  mo¬ 
laires -HÉ  Les  incisives  sont  verticales;  les 
canines  assez  fortes;  les  molaires,  à  cou - 
ronne  large  et  terminée  par  deux  crêtes,  in¬ 
diquent  des  animaux  frugivores,  et  la  pre¬ 
mière,  surtout  à  la  mâchoire  supérieure,  est 
très  petite  et  peut  même  manquer  dans  cer¬ 
tains  cas;  la  membrane  interfémorale  est 
très  peu  étendue  et  ne  forme  plus  le  plus 
habituellement  qu’une  bordure  le  long  du 
côté  interne  de  la  cuisse  et  de  la  jambe;  les 
ailes,  conformées  comme  celles  de  la  plupart 
des  Chéiroptères  frugivores,  ont  le  second 
doigt  onguiculé  ;  quelques  espèces  ont  une 
petite  queue,  et  d’autres  semblent  tout-à-fait 
♦  privées  de  cet  organe.  Il  n’y  a  jamais  de 
feuilles  ni  de  membranes  autour  des  narines, 
et  celles-ci  sont  un  peu  tubuleuses.  La  lan¬ 
gue,  principalement  à  sa  partie  antérieure, 
est  hérissée  de  papilles  dures,  dirigées  en 
arrière  et  de  différentes  formes  ;  les  plus 
grandes,  placées  à  la  partie  moyenne,  ont 
trois  pointes  et  peuvent  être  comparées  à  des 
tridents,  et  les  autres,  plus  petites  et  se  trou¬ 
vant  autour  des  premières,  sont  elles-mêmes 
de  deux  sortes ,  les  unes  ayant  quatre,  cinq, 
six  et  même  jusqu’à  douze  pointes  ,  et  les 
autres  n’en  ayant  qu’une  seule.  Les  oreilles 
sont  assez  grandes  et  n’offrent  pas,  de  même 
que  les  yeux,  de  caractères  particuliers. 

Les  Roussettes  renferment  les  plus  gran¬ 
des  espèces  connues  de  l’ordre  des  Chéiro- 


ROL 


ROU 


ptères;  car  on  en  connaît  qui  ont  jusqu’à  5 
pieds  d’envergure  ;  toutes  sont  exclusive¬ 
ment  frugivores,  et,  par  conséquent,  doit-on 
retirer  de  leur  histoire  une  partie  de  ce 
qu’en  disent  BufTon  et  Daubenton,  qui  leur 
attribuent  la  propriété  de  sucer  le  sang  des 
animaux  endormis.  Les  habitants  des  pays 
qu’habitent  les  Roussettes  leur  font  une 
chasse  acharnée,  dans  le  but  et  de  se  débar¬ 
rasser  d’êtres  qui  leur  nuisent  beaucoup  en 
détruisant  leurs  meilleurs  fruits,  et  de  s’em¬ 
parer  d’animaux  dont  ils  font  quelquefois 
leur  nourriture. 

Tel  que  nous  venons  de  le  définir,  le  genre 
Pleropus  peut  être  très  facilement  isolé  de 
ses  congénères,  mais  l’on  trouve  de  grandes 
difficultés  pour  distinguer  les  espèces  d’une 
manière  convenable  en  raison  même  de  ce 
que  le  genre  est  très  naturel. 

On  connaît  un  assez  grand  nombre  d’es¬ 
pèces  de  Roussettes  particulières  à  Timor, 
Java,  Sumatra,  Ceylan,  Madagascar,  l’Océa¬ 
nie,  l'Égypte,  le  Sénégal ,  le  cap  de  Bonne- 
Espérance,  etc.,  et  nous  allons  les  indiquer 
rapidement  en  nous  servant  ,  pour  cette 
énumération  ,  des  travaux  de  MM.  Étienne 
et  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Temminck, 
A. -G.  Desmarest,  etc. 

§  I.  Espèces  sans  queue  apparente. 

1.  Roussette  édule  Ét.  Geoffroy,  Plero¬ 
pus  edulis  Péron  et  Lesueur,  Vespertilio 
vampirus  Linn. ,  Pt.  Javanicus  Horsfield  , 
Canis  volans  ternalanus  orientalis  Seba,  Ter- 
nate  bat  Pennant ,  Poussette  kaloug  Des¬ 
marest.  Les  individus  bien  adultes  ont  jus¬ 
qu’à  15  pouces  de  longueur  du  bout  du 
museau  à  la  membrane  interfémorale  ,  et 
près  de  5  pieds  d’envergure.  Le  pelage  est 
entièrement  noirâtre,  la  partie  postérieure 
du  cou  et  des  épaules  étant  d’une  nuance 
qui  tire  sur  le  roux,  et  les  poils  du  dos  sont 
ras ,  luisants  et  très  couchés.  Cette  espèce  , 
particulière  à  l’archipel  de  l’Inde,  a  été  ren¬ 
contrée  jusqu’ici  à  Java,  à  Sumatra,  à 
Banda,  à  Ternate,  à  Timor,  à  Saparonau,  etc. 
Pendant  le  jour,  on  trouve  ces  animaux 
suspendus  par  les  crochets  du  pouce  aux 
branches  des  arbres ,  dans  le  voisinage  des 
plantations  dont  ils  dévastent  les  vergers  : 
leurs  essaims  nombreux  se  mettent  en  mou¬ 
vement  vers  le  déclin  du  jour  ;  c’est  alors 
que  les  naturels  en  font  la  chasse  au  moyen 


247 

d’un  sac  attaché  à  une  longue  perche  ;  il  les 
mangent  et  trouvent  leur  chair  bonne,  mais 
l’odeur  infecte  qu’ils  répandent  dégoûte  les 
Européens;  cette  odeur  très  forte  de  musc 
est  produite  par  leur  urine,  qu’ils  répandent 
lorsqu’on  les  inquiète;  blessés  ou  irrités,  ils 
font  entendre  un  cri  aigu  semblable  à  celui 
de  l’Oie.  La  nourriture  de  cette  Roussette 
consiste  en  toutes  sortes  de  fruits  :  il  paraît 
qu’à  Java  elle  habite  exclusivement  les  ré¬ 
gions  basses,  et  qu’on  ne  la  trouve  pas  dans 
les  parties  hautes  de  l’île. 

2.  Roussette  d’Edwards  ,  Pleropus  Ed- 
warsiiÉ t.  Geoffr.,Pc  médius  Temrn.  (figu¬ 
rée  dans  l’atlas  de  ce  Dict.,  mammifères, 
pl.  7  a  bis).  Un  peu  plus  petite  que  la  précé¬ 
dente  :  cette  espèce  offre  un  pelage  roux ,  le 
dos  brun-marron  et  les  membranes  brunes. 
A  été  trouvée  à  Madagascar;  également  aux 
environs  de  Calcutta  et  de  Pondichéry. 

3.  Roussette  funèbre,  Pteropus  funereus 
Temminck.  Plus  petite  que  le  Pt.  edulis  : 
pelage  très  foncé,  court,  rude,  un  peu  frise', 
lisse  sur  le  dos;  membranes  des  ailes  très 
yelues  en  dessous;  coloration  généralement 
noire  ,  avec  quelques  reflets  brunâtres  et 
olivâtres  dans  quelques  variétés.  De  Timor, 
Amboine,  Bornéo  et  Sumatra. 

4.  Roussette  a  face  noire,  Pteropus  pha- 
liops  Temminck.  Longueur  totale,  1 0  pouces; 
envergure,  3  pieds  1/2.  Cette  espèce  présente 
un  masque  d’un  noir  profond  ;  une  partie 
de  la  tête,  les  côtés  du  cou,  la  nuque  et  les 
épaules  sont  d’un  jaune  paille;  les  parties 
inférieures  du  corps  brun  et  jaunâtre;  les 
membranes  noires.  Se  trouve  àMacassar. 

5.  Roussette  a  tête  cendrée,  Pteropus 
poliocephalus  Temminck.  Plus  petite  que  les 
précédentes  :  cette  espèce  se  fait  principale¬ 
ment  remarquer  par  toutes  les  parties  su¬ 
périeures  de  la  tête ,  les  joues  et  la  gorge 
d’un  cendré  foncé,  mêlé  de  quelques  poils 
noirs  clairsemés.  De  la  Tasmanie. 

6.  Roussette  a  croupion  doré,  Pleropus 
chrysoproclus  Temminck.  Plus  petite  que  le 
Pt.  funereus.  D’une  coloration  rousse-mar¬ 
ron,  plus  ou  moins  jaune  ;  le  croupion  d’une 
couleur  dorée;  coloration  variant  suivant 
les  sexes.  De  i’île  d’Amboine. 

7 .  Roussette  de  Macklot  ,  Pleropus  Mac- 
klotii  Temminck.  Longueur  totale,  9  pou¬ 
ces  1  / 2  ;  envergure,  de  2  pieds  1/2  à  3  pieds: 
brune,  avec  le  sommet  de  la  tête  et  la  nuque 


jaune-paille  ;  quelques  poils  jaune-doré  sur 
la  poitrine.  De  Timor. 

8.  Roussette  a  pieds  velus,  Pleropus  pse- 
laphon  Tradescant  Lay  ,  Pt.  ur  sinus  Kit- 
tlitz.  Cette  espèce,  assez  voisine  des  précé¬ 
dentes,  provient  de  l’île  Bonin  ,  sur  la  côte 
orientale  du  Japon;  elle  est  surtout  remar¬ 
quable  en  ce  qu’elle  a  les  oreilles  très 
courtes,  pointues,  et  paraissant  à  peine  hors 
de  l’épaisse  fourrure  dont  tout  le  corps  et 
même  les  pieds  sont  couverts. 

9.  Roussette  laineuse  ,  Pleropus  dasy- 
mallus  Temrninck,  Pt.  rubricollis  Siébold. 
Principalement  remarquable  par  son  pelage 
très  laineux ,  long  partout  :  sa  couleur  gé¬ 
nérale  est  le  brun  mélangé  de  jaune.  Pro¬ 
vient  du  Japon  ,  où  cette  espèce  a  reçu  le 
nom  de  Sobaosiki. 

10.  La  Roussette  vulgaire,  Pteropusvul- 
garis  Ét.  Geoffroy,  Cuvier,  Desm.;  la  Rous¬ 
sette  Brisson  et  Buiîon  ,  Vesperlilio  ingens 
Clusius  ,  Vesperlilio  Vampirus  Schreber  , 
Linné,  le  Chien  volant  Daubenlon.  De  la 
taille  de  l’Écureuil  ,  et  ayant  3  pieds  ,  et 
quelquefois  plus  ,  d’envergure.  Les  par¬ 
ties  supérieures  du  corps  sont  généralement 
rousses,  avec  une  grande  tache  d’un  brun 
noirâtre  en  forme  de  croix  ;  les  parties  infé¬ 
rieures  sont  noires ,  à  l’exception  de  la  ré¬ 
gion  pubienne  qui  est  roussâtre.  Cette  es¬ 
pèce  habile  les  îles  de  France  et  de  Bourbon  ; 
on  prétend  qu’elle  se  trouve  également  à 
Madagascar  et  même  en  Afrique;  mais  cette 
dernière  assertion  est  loin  d’être  démontrée. 
On  mange  cette  espèce  ;  sa  chair  a  ,  dit-on, 
une  saveur  particulière  qui  plaît  en  géné¬ 
ral  ,  surtout  celle  des  jeunes.  La  Pioussette 
et  la  Rougetle ,  dont  nous  allons  parler,  se 
rassemblent  pêle-mêle  sur  les  arbres  ,  où 
elles  sont  attirées  par  l’abondance  des  fruits 
et  des  fleurs:  elles  ont  toutefois  des  habi¬ 
tudes  différentes,  car,  hors  le  moment  où 
elles  s'occupent  à  recueillir  leur  nourriture, 
les  premières  vont  se  Fixer  sur  de  grands 
arbres  au  centre  des  forêts  ,  tandis  que  les 
autres  s’établissent  dans  les  creux  des  vieux 
arbres  ou  dans  des  rochers. 

11.  Roussette  a  cou  rouge  Brisson  ,  Ple¬ 
ropus  rubricollis  Et.  Geoffr.  ,  Vesperlilio 
vampirus  Linné,  Gmelin  ;  la  Rougette  Buf- 
fon.  Près  de  moitié  plus  petite  que  le  Pt. 
edulis  :  elle  se  distingue  principalement  par 
son  cou  couvert  de  poils  longs  ,  doux  au 


toucher,  d’un  roux  rougeâtre;  le  dos  est 
couvert  de  longs  poiis  doux  au  toucher  et 
d’un  brun  très  clair,  ainsi  que  la  tête  et  le 
ventre.  Se  trouve  à  Bourbon  et  à  Mada¬ 
gascar. 

12.  Roussette  alecto  ,  Pleropus  aleclo 
Temrninck.  Presque  de  la  taille  du  Pt.  edu¬ 
lis,  mais  ayant  des  formes  plus  trapues; 
d’un  noir  parfait ,  avec  les  yeux  et  le  pour¬ 
tour  de  la  face  d’un  marron  très  foncé  ,  et 
les  oreilles  nues.  De  Menado  (Célèbes). 

1 3.  Roussette  de  l’Assam,  Pleropus  /Issa- 
mensis  Mac-Leay  (  Proceed.,  1839  ).  Espèce 
provenant  de  l’Inde  (Assam). 

14.  Roussette  de  Dussumier,  Pleropus 
Dussumieri  Is.  Geoffroy  (Dict.  class.,  t.  XIV). 
D’une  longueur  totale  de  7  pouces,  et  l’en¬ 
vergure  de  2  pieds  3  pouces.  La  face  et  la 
gorge  sont  brunes;  le  ventre  et  le  dos  bruns 
avec  quelques  poils  blancs.  La  partie  supé¬ 
rieure  de  la  poitrine  est  d’un  brun  rous¬ 
sâtre,  et  le  reste  des  parties  inférieures  du 
corps  d’une  couleur  un  peu  plus  pâle.  Du 
continent  de  l’Inde  et  d’Amboine. 

13.  Roussette  raille  ou  feuille-morte, 
Pleropus pallidus Temrninck.  Plus  petite  que 
la  Roussette  édule;  le  pelage  est  très  court, 
mélangé  de  poils  bruns,  gris  et  blanchâtres; 
la  nuque,  les  épaules  et  le  collier  qui  en  ¬ 
toure  la  poitrine  ,  roux  ;  le  dos  couvert  de 
poils  couchés,  d’un  brun  pâle  ;  tête,  gorge, 
ventre  et  flancs  d’un  brun  couleur  de  feuille- 
morte;  membrane  des  ailes  d’un  brun  pâle. 
Se  trouve  à  Sumatra,  Banca  et  Malacca, 

16.  Roussette  de  Ivéraudren  ,  Pleropus 
Keraudren  Quoy  et  Gaimard.  Sa  longueur 
totale  est  de  7  à  8  pouces  ;  son  envergure 
varie  entre  2  pieds  et  2  pieds  1/2.  Cette  es¬ 
pèce  a  l’occiput ,  le  cou  ,  les  épaules  et  le 
haut  de  la  poitrine  d’un  jaune  pâle;  le 
reste  du  corps  est  brunâtre.  Se  trouve  dans 
les  îles  Mariannes  et  Carolines  ,  principale¬ 
ment  dans  l’île  de  Guam  ;  elle  vole  en  plein 
jour,  et ,  dans  le  repos  ,  se  suspend  plutôt 
aux  arbres  qu’elle  ne  se  niche  dans  les  trous 
ou  entre  les  rochers.  Les  mâles  sont  plus 
grands  que  les  femelles  ;  la  portée  est  d’un 
seul  petit,  qui  se  cramponne  à  la  mère, 
même  pendant  le  vol.  La  chair  de  cette 
Roussette,  malgré  l’odeur  forte  et  désagréa¬ 
ble  qu’elle  exhale  ,  est  recherchée  par  les 
naturels  des  pays  qu’elle  habite. 

17.  Roussette  de  Tonga  ,  Pleropus  Ton- 


HOU 


H  OU 


249 


g  anus  Quoy  et  Gaîmard  ( Zool .  de  l’ Astro¬ 
labe,  pi.  8).  Longueur,  8  pouces;  enver¬ 
gure,  3  pieds;  d’une  coloration  brun-rous- 
sâtre,  plus  claire  en  dessus  qu’en  dessous, 
offrant  de  nombreuses  variations.  Se  trouve 
dans  l’Océanie,  principalement  dans  les  îles 
des  Amis. 

,  ^8.  Roussette  grise,  Pteropus  griseus 
Et.  Geoffr.  Longueur  totale,  6  pouces  1/2. 
Elle  se  distingue  par  sa  tête  et  son  cou  d’un 
roux  clair;  le  reste  de  son  pelage  étant  d’un 
gris  légèrement  roussâtre,  qui,  sur  le  dos, 
passe  presque  à  la  couleur  lie  de  vin.  Cette 
espèce  habite  Timor,  où  elle  a  été  décou¬ 
verte  parPéron  et  Lesueur. 

*  19.  Roussette  masquée,  Pteropus  per- 
sonatus  Temminck.  Longueur  totale,  6  pou¬ 
ces  1/2;  envergure,  20  pouces.  La  couleur 
générale  de  cette  espèce  est  le  brun  ,  le 
jaune  ou  le  blanc;  mais  ce  qui  la  distingue 
particulièrement,  c’est  que  la  tête  est  peinte 
d’une  manière  tranchée  de  blanc  pur  et  de 
brun.  Provient  de  l’île  de  Ternate. 

20.  Roussette  a  lèvre,  Pteropus  labia- 
tus  Temminck.  De  petite  taille  ,  car  sa  lon¬ 
gueur  totale  n’est  que  de  4  pouces ,  et  son 
envergure  de  13  pouces.  Le  pelage  est,  en 
dessus,  d  une  teinte  isabelle-roussatre  ,  en 
dessous  roux  clair  ou  blanchâtre;  les  mem¬ 
branes  ont  une  couleur  feuille-morte.  Cette 
espèce  a  été  trouvée  par  M.  Botta,  en  Abys¬ 
sinie. 

§  IL  Espèces  à  queue  apparente . 

M.  Is.  Geoffroy  Saint-Hilaire  (  Dict .  clas¬ 
sique,  t.  XLV)  signale,  dans  ce  groupe 
des  particularités  organiques  remarquables’ 
Nous  croyons  devoir  transcrire  ici  ces  obser¬ 
vations  :  «  Dans  toutes  les  espèces  sans 
queue  apparente  à  l’extérieur,  la  boîte  cé¬ 
rébrale  est  séparée  de  la  face  par  un  rétré¬ 
cissement  considérable,  correspondant  à  la 
partie  postérieure  de  l’orbite  ;  chez  les 
Roussettes  à  queue  apparente,  le  rétrécis¬ 
sement  n’existe  pas.  En  outre,  chez  ces 
dernières ,  la  boite  cérébrale  est  un  peu  plus 
renflée,  et  le  museau  est  moins  effilé.  Du 
reste,  le  système  dentaire  ne  présente  au¬ 
cun  caractère  particulier  chez  les  Roussettes 
à  queue  apparente.  » 

21  Roussette  paillée  ,  Pteropus  strami- 
wewsEt.  Geoffroy,  Desm.;  Chien  volant  Séba, 
Lesser  ternate  bat  Pennant.  La  longueur  to- 

T.  XI. 


talc  est  de  7  pouces,  et  l’envergure  d’un  peu 
plus  de  2  pieds;  la  queue  ne  paraît,  à  l’ex- 
terieur,  que  sous  la  forme  d’un  petit  tuber¬ 
cule.  Cette  espèce  a  son  pelage  entièrement 
o  un  jaune  de  paille.  Elle  provient  du  Sen- 
naar  et  du  Sénégal ,  et  vit  de  fruits.  On  la 
trouve  suspendue  dans  les  cavernes  et  aux 
blanches  des  arbres ,  et  elle  se  cache  égale¬ 
ment  dans  le  creux  des  arbres  vermoulus. 

22.  Roussette  de  Geoffroy  ,  Pteropus 
Geoffroy i  Temminck  ,  Pteropus  Ægyptiacus 
Et.  Geoffr.,  Desm.  D’une  longueur  totale 
de  5  pouces  1/2,  et  envergure  ayant  1  pied 
9  pouces.  Son  pelage  est  laineux  ,  d’un  gris 
brunâtre,  plus  foncé  en  dessus  qu’en  des¬ 
sous;  la  queue  est  extrêmement  courte. 
Cette  espèce  habite  le  Sénégal  et  l’Égypte  ; 
Et.  Geoffroy  Saint-Hilaire  en  a  rapporté 
plusieurs  individus  qu’il  avait  détachés  du 
plafond  d’une  des  chambres  de  la  grande 
pyramide. 

23.  Roussette  de  Lesghenault  ,  Pteropus 
Leschenaultii  A.  Desm.  Longueur,  5  pou¬ 
ces  l/2;  envergure,  1  pied  1/2;  queue 
très  visible,  non  engagée  dans  la  membrane 
interfémorale,  et  ayant  environ  6  lignes  de 
long.  Cette  espèce  est  d’un  fauve  cendré  sur 
le  ventre,  et  d’un  brun  légèrement  grisâtre 
sur  le  dos;  la  partie  de  ses  membranes  alai- 
res  qui  avoisine,  soit  le  corps,  soit  l’avant- 
bras  ou  les  doigts ,  offre  un  grand  nombre 
de  points  blanchâtres  rangés  par  lignes  pa¬ 
rallèles.  Se  trouve  à  Pondichéry  et  a  Cal¬ 
cutta. 

24.  Roussette  hottentote  ,  Pteropus  hot- 
tentotus  Smith  [Zool.  Jour-n ,,  IV).  Cette  es¬ 
pèce,  de  petite  taille  ,  provient  du  cap  de 
Bonne-Espérance  :  les  parties  supérieures 
ont  les  poils  gris-clair  à  la  base  et  bruns  vers 
le  bout  ;  légèrement  roussâtres  dans  le  mâle, 
mais  d’un  brun  terne  dans  la  femelle;  toutes 
les  parties  inférieures,  dans  les  deux  sexes, 
sont  gris  de  souris. 

25.  Roussette  de  Leach  ,  Pteropus  Lea~ 
chii  Smith  ( ibid ).  Du  même  pays  que  la 
précédente,  et  n’en  étant  probablement  que 
le  jeune  âge. 

26.  Roussette  amplexicaude  ,  Pteropus 
amplexicaudatus  Ét.  Geoffr.  Elle  n’a  qu’une 
longueur  totale  de  4  pouces,  et  son  enver¬ 
gure  en  a  15  environ  ;  la  queue  est  égale 
en  longueur  à  la  cuisse,  et  enveloppée  seu¬ 
lement  à  son  origine  par  la  membrane  in- 

32 


ROU 


ROX 


250 

terfémorale.  Son  pelage  est  d’un  roux  clair 
sur  le  dos  et  la  croupe,  et  d’un  blanc  rous- 
sâtre  sur  le  cou,  la  tête  et  les  parties  infé¬ 
rieures.  Elle  a  été  découverte  à  Timor  par 
Pérou  et  Lesueur,  et  se  trouve  aussi  à  Am- 
boine,  Sumatra  et  dans  l’Inde  ;  M.  Fem- 
minck  dit  qu’elle  habite  également  le  cap 
de  Bonne-Espérance. 

Plusieurs  autres  espèces  ont  été  placées 
par  les  auteurs  dans  le  groupe  naturel  des 
Roussettes  ;  mais  elles  se  rapportent  à  des 
coupes  génériques  admises  par  tous  les  natu¬ 
ralistes  modernes.  Nous  allons  les  signaler 
rapidement  ici,  en  indiquant  les  genres  aux¬ 
quels  elles  appartiennent. 

IL  Le  genre  ACERODON,  Acerodon  Jour¬ 
dan  ( voy .  ce  mot),  comprend  deux  Rous¬ 
settes  : 

27.  Roussette  de  Vanikoro  ,  Pleropus 
Vanikorensis  Quoy  et  Gaimard.  De  nie  de 
Vanikoro. 

28.  Roussette  a  crinière,  Pleropus  juba- 
tus  Escfascholtz  (ZooL,  Atlas,  pL  16),  Pt. 
pyrrocephalus  Meyer  ( Nova  Acta  Nat.  Cur. , 
t.  XVI,  pi.  45  et  46).  Habite  Manille. 

III.  Dans  les  PAGHYSOMES,  Pachysoma 
Ét.  Geoffroy  (voy.  ce  mot),  on  trouve  cinq 
espèces  : 

29.  Roussette  mélanocéphàle  ,  Pleropus 
melanocephalus  Temminck.  De  l’tle  de  Java. 

30.  Roussette  mammilèvre  ,  Pleropus  tit- 
thœcheilus  Temminck.  Habite  Sumatra  et 
Java. 

31.  Pachysome  de  Diard  ,  Pachysoma 
Diardii  Is.  Geoffr.  (  loco  citalo  ).  De  Su¬ 
matra. 

32.  Pachysome  deDuvaucel,  Pachysoma 
Duvaucelii  Is.  Geoffr.  (idem).  De  Sumatra. 

33.  Pachysome  a  courte  queue  ,  Pachy¬ 
soma  brevicaudatum  Is.  Geoffr.  (ib.).  De 
Calcutta. 

IV.  Les  MÉGÈRES,  Megœra Temminck, 
ne  comprennent  qu’une  seule  espèce  : 

34.  Mégère  sans  queue,  Megœra  ecau- 
data  Temminck  ,  qui  habite  Padang,  dans 
Pile  de  Sumatra. 

V.  Fr.  Cuvier  (  Dents  des  Mammifères  , 
1 825)  indique  sous  le  nom  de  CYNOPTERE, 
Cynopterus,  un  groupe  de  Roussettes  carac¬ 
térisé  par  son  système  dentaire,  ne  présen¬ 
tant  que  quatre  molaires  de  chaque  côté  à 
la  mâchoire  supérieure,  tandis  que  les  au¬ 
tres  espèces  en  ont  constamment  cinq.  Il 


n’y  place  qu'une  espèce  ,  que  M.  Isidore 
Geoffroy  Saint -Hilaire  laisse  avec  les  Rous¬ 
settes  proprement  dites  : 

35.  Roussette  a  oreilles  bordées,  Pleropus 
marginatus  Ét.  Geoffr.  Cet  animal  n  a  pas 
plus  de  3  pouces  1/2  de  longueur  totale,  et 
son  envergure  est  de  13  pouces;  la  queue 
est  rudimentaire,  et  à  peine  visible  hors 
de  la  membrane  interfémorale.  La  couleur 
générale  est  d’un  gris-clair  en  dessous  et 
d’un  gris-roussâtre  en  dessus.  Cette  espèce 
est  principalement  remarquable  par  le  liséré 
blanc  qui  borde  les  oreilles.  Elle  provient 
du  continent  de  l’Inde. 

VI.  Les  MACROGLOSSES,  Macroglossa 
Fr.  Cuvier  ( voy.  ce  mot),  que  n’admet  pas 
M.  Temminck,  ne  contiennent  qu’une  es¬ 
pèce  : 

36.  Roussette  kiodote  ,  Pleropus  miniums 
Ét.  Geoffr.,  Pt.  rostratus  Horsfield.  De  Java 
et  de  Sumatra. 

VII.  Une  espèce  entrant  dans  le  genre 
CÉPHALOTE,  Cephalotes  Ét.  Geoffr.  (voy. 
ce  mot),  Harpya  Illiger  : 

37.  Roussette  de  Pallas,  Cephalotes  Pal- 
lasii  Ét.  Geoffr.  ,  Vespertilio  cephalotes  Pal- 
las;  la  CÉPHALOTE  Buffon.  Des  îles  Moluques. 

C’est  à  tort  que  Rafinesque  place  dans  ce 
genre  une  espèce  sous  le  nom  de  Cephalotes 
tœniolis.  Ce  Chéiroptère ,  qui  provient  de 
Sicile,  fait  partie  de  l’un  des  groupes  de 
Vespertilioniens  et  non  pas  de  Roussettes. 

VUE  Enfin  les  HYPODERMES,  Hypoder - 
ma  Is.  Geoffroy  (voy.  ce  mot),  Cephalotes  Ét. 
Geoffroy,  ne  nous  offrent  qu’une  espèce  : 

38.  Roussette  de  Péron  ,  Ilypoderma  Pe- 
ronii  Is.  Geoffr.  ,  Cephalotes  Peronii  Ét. 
Geoffr.,  Hypoderma  Moluccense  Quoy  et  Gai¬ 
mard  ,  Pleropus  pallialus  Ét.  Geoffr.  Prove¬ 
nant  de  Timor,  Amboine,  Banda  ,  Samoa. 

(E.  Desmarest.) 

ROUSSGA,  Rœm.  et  Schult.  (Syst.,  III, 
3).  bot.  pii.  —  Syn.  de  Poussea,  Smith. 

ROUVERDIN.  ois.  —  Nom  donné  à  une 
espèce  de  Malkoha  ,  Phœnicophans  viridis  , 
et  à  un  Tan  gara  ,  Tanagra  gyrola  L., 
Buff'.  » 

ROUX-VERT.  mam.  — Espèce  de  Cerco¬ 
pithèque  ,  Cercopilhecus  rufo-viridis  Isid. 
Geoffr. 

ROX.  ARACHN.  —  Sous  ce  nom  est  dési¬ 
gnée  par  M.  Ileyden,  dans  le  journal  VIsis, 
une  nouvelle  coupe  générique  de  l’ordre  des 


RU  B 


251 


RUB 

Acariens  dont  les  caractères  iront  pas  encore 
été  publiés.  (H.  L.) 

ROXBURGIIÏA  (nom  propre),  bot.  pu. — 
Genre  type  de  la  petite  famille  des  Roxbur- 
ghiacées,  établi  par  Jones  (Msn.).  Sous-ar-' 
brisseaux  grimpants  de  l’Inde  tropicale  et  du 
Japon.  Voy.  roxburghiacées. 

ROXBURGHIA,  Kœn.  bot.  pu. — Synon. 
d’OIarr,  Linn. 

ROXBURGHÏACÉES.  Roxburghiaceæ. 
bot.  ph. —  Petite  famille  établie  aux  dépens 
des  Smilacées  ,  et  qui  ne  renferme  encore 
que  le  seul  genre  Roxburgliia.  Voy.  smi¬ 
lacées. 

ROYDSIA(nom  propre),  bot.  ph.  — Genre 
de  la  famille  des  Gapparidées,  établi  par 
Roxburgh  (Plant,  of  Corom.,  111,  86,  t.  289). 
L’espèce  type,  Roydsia  suaveolens  Roxb.,  est 
un  arbrisseau  qui  croît  dans  l’Inde. 

ROl’ENA  ,  Houst.  (  Msc.  ).  bot.  ph.  — 
Syn.  de  Hoilzia,  Juss. 

ROYENA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Ébénacées,  établi  par  Linné  ( Gen ., 
n,  555).  L’espèce  ty pe,  Roy ena  lue ida  Lin., 
est  un  arbre  originaire  du  Cap. 

RO  AXE  A  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Labiées,  tribu  des 
Stachydées  ,  établi  par  Wallich  (  Plant,  as. 
rar.,  I,  57,  t.  74  ).  Arbrisseaux  de  l’Inde. 
Voy .  LABIÉES. 

RUBAN,  poiss.  — Nom  vulgaire  des  Cé- 
poles.  Voy.  ce  mot. 

RUBAN.  Liguus.  moll.  —  Genre  établi  par 
Montfort  aux  dépens  des  Agathincs  de  La- 
marck,  pour  les  espèces  qui  ont  la  coquille 
turriculée  et  l’ouverture  très  courte,  telles 
que  VAchalina  virginea.  Ce  genre  n’a  pas 
été  adopté.  Voy.  agathine. 

RUBAN  D’EAU  et  RUBANNIER.  bot. 
pu.  —  Nom  vulgaire  des  Sparganies.  Voy. 
ce  mot. 

RUBANNÉE.  moll.  —  Nom  vulgaire  du 
Volula  mendicaria  L. 

RUBAN  N  1ER.  BOT.  PH.  —  Voy.  RUBAN 
d’eau. 

RUBECUEA.  ois. — Nom  latin  du  Rouge- 
Gorge,  devenu  nom  générique  delà  division 
que  l’on  a  fondée  sur  cette  espèce.  Voy.  ru- 

BIETTE. 

RUBELÏNE.  ois. — Nom  donné  parBelon 
au  Rouge-Gorge. 

RUBELLANE.  min.  — Substance  d’un 
brun  rougeâtre  ,  tendre  ,  qui  se  rencontre 


mêlée  avec  du  Mica  et  du  Pyroxène  dans 
une  |Wacke  ,  à  Schima  dans  le  Mittelge- 
birge  en  Bohême.  Sa  pesanteur  spécifique 
=■  2,6.  Elle  cristallise  en  prismes  à  six  faces 
ou  en  dodécaèdres  pyramidaux,  et  se  divise 
en  feuillets  à  la  flamme  d’une  bougie.  Cette 
substance,  suivant  Klaproth  qui  l’a  analy¬ 
sée,  est  composée  de:  Silice,  45;  Fer  oxydé, 
20;  Alumine,  10;  Magnésie,  10;  Soude  et 
Potasse,  10;  parties  volatiles,  5. 

RUBELL1TE.  min.  —  Syn.  de  Daourite. 

BUBENTÏA,  Cornmers.  (in  Jussieu  gen., 
378  ).  bot.  ph.  —  Syn.  ü'Elæodendron , 
Jacq. 

RUBEOLA,  Mœnch  ( Melhod .,  525).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Crucianella,  Linn. 

RUBETRA.  ois.  —  Nom  latin  du  Tra- 
quet  tarier  pris  par  Brisson  comine  nom 
d’un  genre  dont  cette  espèce  est  le  type. 
Voy.  TRAQUET.  (Z.  G.) 

RUBIA.  bot.  ph.  — Nom  scientifique  du 
genre  Garance.  Voy.  ce  mot. 

RUBÏACÉES.  Rubiaceœ.  bot.  ph.  — ■ 
Grand  groupe  de  plantes  dicotylédonées  , 
monopétales,  hypogynes,  caractérisé  de  la 
manière  suivante  :  Calice  tubuleux,  tronqué 
a  son  sommet  ou  partagé  en  2-6  divisions 
plus  ou  moins  profondes.  Corolle  insérée 
vers  le  haut  de  ce  tube  ,  à  autant  de  lobes 
alternant  avec  ces  divisions,  et  dont  la  pré¬ 
floraison  est  valvaire  ou  tordue  ,  du  reste  en 
forme  d’entonnoir,  de  soucoupe,  de  cloche, 
ou,  plus  rarement,  de  roue  ou  d’étoile. 
Etamines  ,  en  général  ,  en  nombre  égal  et 
alternes,  insérées  a  la  gorge  de  la  corolle  ou 
un  peu  plus  bas  ;  à  filets  souvent  courts  ;  a 
anthères  introrses,  biloculaires ,  s’ouvrant 
par  une  fente  longitudinale,  fixes  ou  oscil¬ 
lantes  :  les  uns  ou  les  autres  généralement 
libres,  se  soudant  dans  quelques  cas  rares. 
Ovaire  adhérent  avec  le  tube  cal  ici  na  I ,  cou¬ 
ronné  ordinairement  par  un  disque  charnu 
de  forme  variable,  le  plus  souvent  à  deux 
loges  ,  plus  rarement  davantage  ,  plus  rare¬ 
ment  encore  réduites  à  une  seule;  conte¬ 
nant  tantôt  seulement  un  ou  deux  ovules  , 
tantôt  un  plus  grand  nombre,  ceux-ci  dres¬ 
sés  ou  suspendus  et  alors  anatropes,  ou  pel- 
tés  et  campulitropes.  Style  simple  sortant  du 
milieu  du  disque,  partagé  supérieurement 
en  autant  de  stigmates  qu’il  y  a  de  loges. 
Le  fruit  est  une  capsule,  une  baie  ou  une 
drupe,  Les  graines  dans  un  périsperme  ra- 


RU  B 


BÜB 


252 

rement  mince ,  ordinairement  très  déve¬ 
loppé,  charnu,  cartilagineux  ou  corné,  pré¬ 
sentent  un  embryon  plus  ou  moins  allongé, 
souvent  très  court,  à  cotylédons  demi-cylin¬ 
driques  ou  foliacés,  à  radicule  supère  ou  plus 
souvent  infère.  —  Les  espèces  sont  des  arbres 
ou  des  arbrisseaux ,  plus  rarement  des  her¬ 
bes,  à  tige  et  rameaux  fréquemment  qua- 
drangulaires  ,  renflés  et  articulés  à  leurs 
nœuds,  dont  les  feuilles,  opposées  deux  à 
deux  ou  ver ticillées  en  plus  grand  nombre, 
simples  et  entières ,  sont  toujours  accompa¬ 
gnées  de  stipules  fort  développées,  quelque¬ 
fois  foüiformes  ,  souvent  interpétiolaires  , 
quelquefois  se  rejoignant  à  l’aisselle  de  la 
feuille,  et  même  au  point  de  former  par 
leur  union  des  gaines  complètes.  Les  fleurs, 
disposées  en  cyrnes,  en  panicules  ,  en  capi¬ 
tules  ,  se  soudent  quelquefois  entre  elles 
dans  le  même  peloton.  C’est  entre  les  tropi¬ 
ques  qu’on  en  observe  le  plus  grand  nombre, 
et  on  le  voit  diminuer  rapidement  à  mesure 
qu’on  s’en  éloigne;  les  étoilées  cependant 
font  exception,  et  habitent  de  préférence  les 
régions  tempérées  et  même  froides. 

Cette  famille  présente,  dans  un  assez  grand 
nombre  de  ses  espèces,  des  propriétés  remar¬ 
quables.  L’écorce  de  plusieurs  est  astringente 
et  amère  à  un  haut  degré  ,  et  possède  à  ce 
titre  une  vertu  fébrifuge,  renommée  surtout 
dans  celles  des  Cinchona,  plus  connues  vul¬ 
gairement  sous  le  nom  de  Quinquina.  Celles- 
ci  le  doivent  à  divers  alcaloïdes  qu’elles 
contiennent:  la  Cusconine,  la  Ciuchonine  et 
surtout  la  Quinine.  Il  y  a  des  espèces  dont 
l’écorce  en  renferme  plusieurs  à  la  fois,  d’au¬ 
tres  où  elle  n’en  renferme  qu’une  seule; 
aussi  leur  action  médicale  n’est-elle  pas  tout- 
à-fait  la  même.  11  est  d’autres  Rubiacées,  le 
Portlandia  hexandra  ,  par  exemple  ,  où  la 
présence  de  la  Quinine  et  de  la  Cincbonine 
a  été  aussi  démontrée  dû  ns  l’écorce;  mais 
il  en  est  qui,  quoique  employées  comme  fé¬ 
brifuges,  n’en  contiennent  nullement ,  par 
exemple  les  Exosterna.  Cette  propriété  réside 
donc  dans  des  principes  amers  qui  peuvent 
varier;  elle  n’est  pas  un  attribut  particulier 
de  la  Quinine  ,  qui  la  possède  seulement  à 
un  degré  plus  énergique,  mieux  connu, 
digne,  par  conséquent,  de  plus  de  confiance. 
Les  racines  d’autres  Rubiacées  sont  renom¬ 
mées  comme  émétiques  ,  et,  parmi  elles, 
surtout  le  Cephaelis  ipecacuanha  :  ce  dernier 


nom  a  été  également  donné  à  d’autres  de  la 
même  famille  ( Psychotria  emetica ,  diverses 
espèces  de  Richardsonia  et  de  Spermacoce). 
On  a  su  aussi  extraire  le  principe  actif  du 
Cephaelis ,  Y  Émétine:  se  retrouve-t-elle  éga¬ 
lement  dans  toutes  les  autres  racines  émé¬ 
tiques,  et  appelées  aussi  du  nom  d’Ipéca- 
cuanha  ? 

D’autres  racines  de  cette  famille  sont  re¬ 
cherchées  pour  leur  principe  colorant ,  et 
utilement  employées  en  teihture  ,  surtout 
celle  de  la  Garance  ( Rubia  tinctorum),  dont 
les  cellules,  gonflées  d’un  suc  jaune  pendant 
la  vie,  prennent  une  couleur  rouge  au  con¬ 
tact  de  l’air.  Plusieurs  espèces  du  même 
genre  (  /{.  cor di folia  et  anguslifolia),  origi¬ 
naires  d’autres  pays,  ont  les  mêmes  pro¬ 
priétés  ,  qui  paraissent  encore  communes  à 
d’autres  du  nôtre  ,  appartenant  ou  à  la 
même  tribu  ,  celle  des  Rubiacées  étoilées 
(comme  YAsperula  tincloria,  etc.),  ou  à  des 
tribus  différentes  (  comme  plusieurs  Mo- 
rinda,V Hydrophylax  maritima  et  YOldend- 
landia  umbellata  ,  dont  la  racine  est  vulgai¬ 
rement  connue  sous  le  nom  de  Chaya-vair )  ; 
mais,  moins  riches  en  principes  colorants  que 
la  Garance,  elles  sont  négligées  ou  d’un  em¬ 
ploi  bien  moins  général. 

Le  Café  est  la  graine  d’une  Rubiacée  , 
le  Coffœa  arabica ,  et  presque  toute  sa  masse 
est  formée  par  le  périsperme  corné  auquel 
il  doit  sas  propriétés ,  manifestées ,  comme 
chacun  lésait,  par  la  torréfaction  qui  ,  par 
la  volatilisation  d’une  huile  concrète  ,  y  dé¬ 
veloppe  cet  arôme  si  estimé.  On  y  trouve 
aussi  une  autre  huile  fusible  à  25°,  un  prin¬ 
cipe  amer,  et  un  autre  azoté  qu’on  a  nommé 
Cofl'éine.  Il  serait  possible  que  les  graines 
d’autres  Rubiacées  à  périsperme  corné  offris¬ 
sent  quelque  analogie. 

GENRES. 

I.  Cofféacées.  — Loges  1-2-ovulées. 

Tribu  1. — Operculariées. 

Fleurs  serrées  en  capitule  ,  dans  lequel 
elles  se  soudent  entre  elles  par  leurs  ovaires 
1-loculaires ,  1  ovules.  Fruit  déhiscent.  — 
Herbes  ou  sous  arbrisseaux  de  l’Australie. 

Pomax  ,  Sol.- — Opercularia  ,  A.  Rich. 
( Rubioides ,  Sol. —  Cryptospermum ,  Young). 

Tribu  2. — Galiées  ou  Étoilées. 

Fleurs  distinctes.  Ovaire  à  2  loges  1-ovu- 


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R  (JB 


•253 


lées.  Carpelles  indéhiscents  ,  secs  ou  char¬ 
nus,  se  séparant  à  la  maturité.  Yerticille  de 
feuilles  étroites  ,  dont  deux  opposées  seule¬ 
ment  portent  des  bourgeons  à  leur  aisselle, 
les  autres  paraissant  dues  à  une  transfor¬ 
mation  des  stipules.  —  Herbes  ou  sous -ar¬ 
brisseaux  des  climats  tempérés  et  froids. 

Vaillantia ,  DC.  (Valantia  ,  Tourn.  )  — 
Callipeltis ,  Stev.  ( Cucullaria ,  Buxb.) — Ga- 
lium ,  L.  ( Aparine  et  Cruciata ,  Tourn. — As- 
pera,  IVlœnch.  —  Eyselia,  Neck.)  —  Rubia , 
Tourn. —  Crucianella,  L.  ( Rubeola ,  Mœnch. 
—  Laxmannia,  Grnel. ,  non  R.  Br.)  —  As- 
perula  ,  L.  —  Sherardia  ,  Dill.  (  Dillenia  , 
Herst.  non  L.). 

Tribu  3. — Anthospermées. 


Fleurs  distinctes.  Ovaire  à  2  loges  1-ovu- 
lées.  Carpelles  indéhiscents ,  secs  ,  se  sépa¬ 
rant  à  la  maturité.  Stipules  petites  ,  pétio- 
laires. — Herbes  ou  sous-arbrisseaux  du  Cap, 
des  Canaries  ,  très  rarement  de  l’Australie. 

Anthospermum ,  L.  (  Tournefortia ,  Pont, 
non  L.) — Ambraria,  Crus.  (Nenax,  Gærtn.) 
—  Galopina,  Thunb.  (  Oxyspermum ,  Eckl. 
Zeyh.)  —  Phyllis  ,  L.  ( Nobula  ,  Ad.  —  Bu- 
plevroides,  Boer.) —  Coprosma ,  Forst. 


Tribu  4.  — Spermacocées. 


Fleurs  distinctes.  Ovaire  à  2-4  loges 
1-2-ovulées.  Carpelles  secs  ou  charnus,  dé¬ 
hiscents  ou  indéhiscents.  Stipules  dévelop¬ 
pées  et  soudées  en  une  gaîne  laciniée  à  son 
bord.  — Herbes  ou  arbrisseaux  des  régions 
tropicales  ou  juxtatropicales. 

*  Fruit  charnu,  ne  se  divisant  pas. 

Putoria  ,  Pers.  —  Ploeama  ,  Ait.  (  Pla- 
coma  ,  Pers.  —  Bartlingia,  Reich.)  —  Scy - 
phiphora ,  Gærtn.  f.  — Hydrophylax  ,  L.  f. 
( Sariscus ,  Gærtn.)  —  Cuncea,  Ham. —  Er- 
nodea,  Sw. —  Wiegmannia,  Mey. —  Serissa, 
Comrn.  (Dnjoda,  Lour. —  Buchosia,  Lher.). 

**  Fruit  sec,  se  divisant  en  2-4  parties. 

Democrilea ,  DC.  — Octodon  ,  Thonn.  — 
Borreria ,  Mey.  {Bigelowia  ,  Spr.  — Chloro¬ 
phytum ,  Pohl.  —  Gruhlmannia  ,  Neck.)  — 
Spermacoce  ,  L.  (  Covelia  et  Chenocarpus  , 
Neck.  —  Tardavel ,  Ad.  )  —  Hexarepalum  , 
BartI.  —  Diodia ,  L.  —  Triodon ,  DC, —  Cru- 


sea ,  Cham.,  Schl.  —  Richardsonia  ,  Kunth 
( Richardia ,  L.  non  Kth.  —  Schiedea,  BartI.) 
— Milracarpum ,  Zucc,  ( Schizangium ,  BartI. 


—  Staurospermum  ,  Thonn.  )  —  Perama  , 
Aubl.  (  Mattuschkea  ,  Schreb.  )  —  Staelia  , 
Cham.  Tessiera  ,  DC.  —  Psyllocarpus , 
Mart.  ( Diodois ,  Pohl.) — Gaillonia,  À.  Rich. 

Oliophora  ,  Zucc.  —  Knoxia  ,  L.  —  ü/a- 
chaonia,  Humb.  Bonpl.  —  Deppea,  Cham., 
Schl.  Cruclcshanksia,  Hook.,  Arn.  ( Rothe - 
rta,  Mey.)  —  Cephalanthus ,  L.  ( Platanoce - 
phalus,  Vaill.). 

Tribu  5.  —  Psychotriées. 

Fleurs  distinctes.  Ovaire  à  2  loges  \  -ovu- 
lées.  bruit  charnu  à  2  noyaux.  Périsperme 
corné.  Stipules  interpétiolaires,  distinctes  ou 
connees.  —  Arbres  et  arbrisseaux  des  régions 
intertropicaies  ou  juxtatropicales ,  surtout 
de  l’Amérique. 

*  Capitules  involucrés. 

Geophila ,  Don.  —  Cephaelis ,  Sw.  ( Cepha - 
leis  ,  \  ahl.  —  Callicocca ,  Schreb.  —  lpeca- 
cuanha,  Arr.  — Tapogomea  et  Evea,  J.) 

—  Carapichea ,  Aubl.  ( Eurolhia ,  Neck.)  — 
Patabea,  Aubl.  —  Salzmannia,  DC.  —  Su- 
toria ,  DC. 

**  Pas  d’involucres. 

Chas  alla  ,  Comm. — Palicourea  ,  Aubl. 

(  Galvania  ,  Vand.  —  Stephanium ,  Schreb. 

—  Colladonia,  Spr.  non  DC.)  —  Psychotria, 
L.  ( Psychotrophum  et  Myrtiphyllum,? .  Br.) 
Ronabea ,  Aubl.  ( Viscoides ,  Jacq.) — Mapou- 
ria,  Aubl.  (  Simira ,  Aubl.  )  —  Antherura, 
Lour.—  Rudgea,  Sal. —  Coffea ,  L. — Strem- 
pelia,  A.  Rich,  —  Faramea,  Aubl.  ( Fama - 
rea  ,  Vittra.  —  Potima  ,  Pers.  —  Darluca  , 
Raf.  —  infont'ana,  Tuss.)  —  Rytidea ,  DC. 

*  Grumilea ,  Gærtn.  — *  Polyoxus,  Lour.^ — 
Coussarea,  Aubl.  ( Billardiera ,  Wahl,  non 
Srn.  ■ — Frœlichia  ,  Wahl,  non  Mœnch. — 
Pecheya  ,  Scop.  )  —  Saprosma  ,  Bl.  —  Pa¬ 
yera,  L.  {P avale,  Ray.  —  Çrinila,  Floutt.) 

Ixora ,  L.  —  Baconia ,  DC.  ( Verulamia  , 
h)G.  )  —  Chomelia  ,  Jacq.  —  Scolosanthus  , 
Vahl.  (Antacanlhus ,  L.-C.  Rich.)  —  Satdi- 
ma  ,  A.  Rich.  — Margaris  ,  DC.  ( Desclica  , 
Fl.  mex.)  —  Chiococca  ,  P.  Br.  —  Tertrea , 
DC.  ( Schiedea ,  A.  Rich.) — Declieuxia ,  Kth. 

( Psyllocarpus ,  Pohl.)  —  Enmachia,  DC.  — 
Siderodendron  ,  Schreb.  (  Sideroxyloides  , 
Jacq.)  —  Nescidia  ,  A.  Rich,  — Pleclronia  , 

L.  —  Psilostoma  ,  Klots.  — -  Canthium  ,  L. 

(  Psydrax,  Gærtn.  )  —  Diplospora,  DC.  — 
Marguisia  ,  A.  Rich.  —  Damnacanlhus  , 
Gærtn.  f.  —  Amaracarpus,  BL 


254 


RUB 


R  U  B 

Tribu  6. — Pqederiées. 

Fleurs  distinctes.  Ovaire  à  2  loges  1-ovu- 
lées.  Fruit  à  2  coques  comprimées  qui  se 
détachent  du  calice,  et  restent  suspendues  à 
un  axe  filiforme.  Stipules  i n terpétiola ires. — 
Lianes  des  régions  tropicales. 

P ceder ta ,  L.  ( Hondbessen ,  Ad.  —  Reussia, 
Demis.)  —  Leconlea ,  A.  Rich.  — Lygodyso- 
dea ,  R.  Pav.  (. Dysodea ,  Pers.). 

Tribu  7.  — •  Guettardées. 

Fleurs  distinctes  ou  soudées  entre  elles. 
Ovaire  à  2  ou  plusieurs  loges  1  ovulées. 
Drupe  à  autant  de  noyaux.  Périsperme 
charnu.  Stipules  axillaires  ou  in terpétio- 
laires,  confiées.  —  Arbustes  ou  arbrisseaux 
des  tropiques. 

*  Fleurs  soudées  entre  elles. 

Morinda,  Vaill.  ( Roioc ,  PL  —  Padavara, 
Reed.). 

**  Fleurs  distinctes. 

Myrmecodia  ,  Jacq.  —  Hydnophylum  , 
Jacq.  —  Hypobalhrum ,  RL  —  Nertera,  Banks 
(  Nerleria  ,  Sm.  —  Gomezia  ,  Mut.  —  Ery- 
throdanum ,  Pet. -Th.)  —  Mitcheila,  L.  ( Cha - 
mœdaphne  ,  Mitch.)  —  Baumannia ,  DG.  — 
Mephitidia ,  Reinw.  (  Lasianlhus ,  Jacq.  )  — 
Vangueria ,  Cornm.  ( Vanguiera ,  Pers.— Fa- 
vanga  ,  Rohr.  —  Meynia  ,  Link.  )  —  Guet- 
larda ,  Vent.  ( Cadamba ,  Sonn.  —  Halesia  , 
P.  Br.  non  El!. — Matlhiola  ,  PL  non  R. 
Br.  —  Edechi ,  Lœfi.  —  Dicrobotryon  ,  W. 

—  Laugeria  ,  Jacq.  —  Sardinia  ,  Fl.  il.  — 
l'iviana,  Raf.  non  Cav.—  Terébraria,  Sess.) 

—  Malanea ,  Aubl.  ( Cunninghamia ,  Schreb. 
non  R.  Br.  )  —  Antirrhæa  ,  Cornm.  (  ? iVeu- 
ropora,  Cornm.)  —  Slenostomum,  Gærtn.  f. 
( Sturrnia ,  Gært.  non  Hopp. —  Stenostomum, 
J.  )  —  Sacconia,  Endl.  ( Chione ,  DC.) — 77- 
monius,  Rumph.  ( Bobea ,  Garni.  —  Bobœa , 
A.  Rich.  —  Burnoya,  Chain  ,  Schl.)  —  Ew- 
pyrena  ,  W.  Arn.  —  Santia  ,  W.  Arn.  — 
Psathyra,  Cornm.  ( Chicoinea ,  Cornm. — Psa- 
Ihura ,  Poir.)  —  Hamilionia  ,  Roxb.  (Sper- 
madictyon,  Roxb.)  —  Leptodermis,  Wall. — 
Myonima ,  Cornm.  — Pyroslria,  Comm. — 
Octavia,  DC.  —  Lühosanthes ,  Bl.  —  Eritha- 
lis ,  P.  Br.  ( Herrera ,  Ad.)  —  Reliniphyllum, 
Hurnb.  Bonpl. — Nonalelia  ,  Aubl.  (  Oriba - 
sia,  Schreb.)  —  Gynochtodes  ,  Bl.  —  Cælo- 
spermum ,  BL  — Anclyanthus,  Desf.  —  Ily- 
lacium,  Beauv.  —  Phallaria,  Sehum.—  Cw- 


vieria,  DC.—  Dondisia,  DC. —  Stigmanthusf 
Lour.  (  Stigmatanthus  ,  Roem.,  Sch.  )  — 
Strumpfia,  Jacq.  ( Strumphia ,  Pers .)~^Epi~ 
thinia-j  Jacq. 

Tribu  8.  —  CüRDIERÉES. 

Fleurs  distinctes.  Ovaire  à  2-5  loges  1-ovu- 
lées.  Baie.  Périsperme  charnu.  Stipules  in- 
terpétiolaires,  larges  et  soudées.  —  Arbris¬ 
seaux  des  régions  tropicales. 

Cordiera ,  A.  Rich. —  Tricalysia ,  A.  Rich. 

il.  Cinchonacées. — Loges  mul ti-ovulées . 

Tribu  9.  —  Haméliées. 

Baie  pluriloculaire. 

Erosmia,  Humb.  Bonpl.  ( Evosrna ,  W.) 

—  Tepesia  ,  Gærtn.  f.  —  Sabicea  ,  Aubl. 
( Schwenckfelda ,  Schreb.  —  Schiuenckfeldia, 
W.  —  Paiva,  Fl.  fl.)  — Schizostigma,  Arn. 

—  Holostyla,  DC.  ( Slylocorina ,  Labill.)  — 
Axanthes  ,  Bl.  (Maschalanthe ,  Bl.) —  Uro- 
phyllum,  Jack.  Wall.  ( Wallichia ,  Roxb.  non 
DC.)  — llamelia ,  Jacq.  (Duhamelia ,  Pers. 

—  Tangarœa,  Ad.  —  Lonicera,  PL  non  L.) 
- — Aliberlia,  A.  Rich.  ( Melanopsidium ,  Poit. 

—  Genipella  ,  L.-C.  Rich.  )  —  S chradera  , 
Valh.  ( Fuchsia ,  Sw.  non  PL)  —  Urceolaria , 
W.  non  Ach.)  —  Brignolia ,  DC.  —  Patima , 
Aubl.  —  Polyphragmon ,  Desf. 

Tribu  iO.  —  Isertiées. 

Fruit  drupacé  à  plusieurs  noyaux. 

Iserlia,  Schreb.  ( Posanthus ,  Raf.) — Gon- 
zalea,  Pers.  ( Gonzalagunia ,  R.  Pav.) — An - 
thocqphalus,  A.  Rich.  ( Cephalidium ,  A.  Rich.) 
Metabolus ,  BL  ( Sclerococcus ,  Baril.). 

Tribu  11.  —  Hédyotidées. 

Fruit  capsulaire.  Graines  non  ailées. 

*  Stipules  réunies  en  une  gaîne. 

Deneella,  Forst.  ( Lippaya ,  Endl.  —  Ber- 
tuchia,  Denns.)  —  Gonolheca,  Bl. —  Hedyo- 
lis ,  Lam.  (Houstonia  et  Oldenlandia,  L.  — 
Poirelia,  Gmel.  — Anotis,  Bachicallis  et  Lu- 
cya  ,  DC.  —  l  anetos  ,  Raf.  —  Gerontogea  , 
Cohautia  et  Kadua,  Chain.  Schl.  — Listo- 
ria  ,  Neck.  —  Dunalia  ,  Spreng.  non  Kth.) 

—  Karamyschewia  ,  Fiscb.  Mey.  — Poly~ 
prémuni,  L. 

** Stipules  interpétiolaires. 

Tula,  Ad.  — Spiradiclis ,  Bl.  — Leptope- 
talum  ,  Hook.  —  Ophiorhiza  ,  L.  —  Lipo- 
stoma ,  Don .  —  Virecta ,  DC.  — -  Sipanea  , 


R  U  B 


RUB 


Aubl.  ( Ptychodea ,  W.) —  Carphalea ,  J.  — 
Greenia ,  W.  Am.  — Lerchea ,  L.  [Codaria , 
L.  — ? Xanthophytum,  Pol.)—  Wendlandia , 
Bar tl . —  Adenosoclima ,  Wall. —  Rondeleiia, 
PI.  (Petesia,  P.  Br.  —  Lightfootia ,  Schreb. 

—  Willdenowia ,  Gmel.  non  Thunb.  — 
Arachnimorpha ,  Desv.) —  Choristes ,  Benth. 

—  Spallanzania ,  DC.  —  Isidorea  ,  A.  Rich. 

—  Bikkia  ,  Reirnv.  ( Connigonus  ,  Raf.  )  — 
Porllandia  ,  P.  Pr.  —  Schreibersia  ,  Pohl. 
(Augurs/a,  Pohl. —  Augustea >  DG.)  —  Chi- 
marrhis ,  Jacq.  — •  Macrocnemum,  P.  Br. — 
Condaminea,  DC. 

Tribu  12.  —  Cinchonées. 

Fruit  capsulaire.  Graines  ailées. 

*  Fleurs  pédicellées. 

Calycophyllum ,  DC.  —  Pinkneya ,  L.-C. 
Rich.  ( Pinknea ,  Pers.  )  —  Bouvardia ,  Kth. 

(  Houstonia  ,  Andr.  —  Chrislima  ,  Raf.  — 
Æginelia,  Cav.  non  L.)  —  Maneliia  ,  Mut. 

( Nacibœa ,  Aubl.  —  Conotrichia,  A.  Rich. — 
Lygislum ,  P.  Br.  —  Gagnebina,  Fl.  fl.)  — 
Danois  ,  Comm.  —  /Dsm  ,  Schott.  —  Exo- 
stema,  L.-C.  Rich.—  Hymenodictyon,  Wall. 

—  Luculia  ,  Sweet.  —  Lasionema  ,  Don.  — 
Bemija,  DC.  — Cinchona ,  L.  ( Kinkina ,  Ad.) 

—  Cosmibuena ,  R.  Pav.  ( Buena ,  Pohl.)  — 
Hymenopogon  ,  Wall.  —  Hillia,  Jacq.  (Fe~ 
reiria ,  Vand.)  —  Ferdinandusa,  Pohl.  (Fer- 
dinandea ,  Pohl.)  —  Coutarea,  Aubl. — Sïe- 
vensia,  Poit.  — ?  Crossopteryx,  FenzI. 

**  Fleurs  sessiles,  pelotonnées  en  capitule 
globuleux. 

Nauclea,  L.  ( Bancalus ,  Rumph.  — ?  ,lcro- 
dryon,  Spreng.  —  ? Mamboya,  Blanc. —  £/n- 
caria,  Schreb.  — Agylophora,  Neck.  —  Ow- 
rcuparia,  Aubl.  —  Adina,  Sal.). 

Tribu  13.  —  Gardéniéf.s. 

Baie  1-2  loculaire.  Graines  non  ailées. 

*  Fleurs  ramassées  en  capitule  involucré, 
distinctes  ou  soudées  entre  elles. 

Sarcocephalus,  Erfz.  ( Cephalina ,  Thonn.) 

—  Z uccarinia,  Bl.  —  Lucianea ,  DC.  —  Ca- 
nephora,  J.  —  Breonia,  A.  Rich. 

**  Fleurs  distinctes,  non  capitulées. 
Catesbœa ,  L.  —  Hoffmannia ,  Sw.  —  ^lr- 
gostemma,  Wall.  (Pomangium  ,  Reinw.)  — • 
Neurocalyx  ,  Hook.  —  Iligginsia  ,  Pers. 

( Ohigginsia ,  R.  Pav.) —  Petunga,  DC.  (?Spi- 
cillaria,  A.  Rich.)  —  Fernelia ,  Comm.  — 
Coccocypselum ,  P.  Br.  ( Sicelium ,  P.  Br.  — 


Tonlanea  ,  Aubl.  —  Bellardia  ,  Schreb.  — 
Condalia,  R.  Pav.) —  Petesia,  Baril. —  Sft/- 
locorine  ,  Cav.  (  Wahlenbergia ,  Bl.  non 
Schrad.  —  Cupia  ,  DC.  —  Cupi ,  Reed.  — 
FFe&era,  Schreb.  —  Z amari'a  ,  Raf.  —  7a- 
.  renna  ,  Gærtn.  )  —  Pouclietia  ,  A.  Rich.  — 
Berliera,  Aubl.  — Hippolis,  R.  Pav.  —  f/c- 
lospora  ,  Jack.  —  Menesloria ,  DC.  —  Hein ~ 
sia,  DC.  —  Chapelieria  ,  A.  Rich.  —  Griffi- 
thia,  W.  Arn.  —  IlyplianlUera,  W.  Arn. — 
Bandia,  Houst.  ( Oxyceros ,  Lour. —  Ceriscus , 
Gærtn.  —  Euclinia ,  Salisb.) —  Gardénia  , 
Eli.  ( Thunbergia ,  Munt.  non  L. —  Piringa, 
J.  —  Sahlbergia,  Neck.  —  Bergkias  ,  Sorm. 
Chaquepiria,  Sal.  —  Bothmannia,  Thunb.  ) 

—  Genipa  ,  PI.  ( Duroia  ,  L.  f.  )  —  Oxyan- 
thus,  DC. —  Posoqueria,  Aubl.  ( Cyrtanthus , 
Schreb. —  Kyrlanlhus ,  Gmel. —  Solena,  W. 

—  Posoria,  Raf.  )  —  Tocoyena,  Aubl.  (  Ve- 
riana,  W.)  —  Gynopachys,  Bl.  —  Cassupa , 
Humb.  Bonpl.  — Kutchubæa,  Fisch. — Mus- 
sœnda,  L.  ( Bellila ,  Reed.  —  ?  Neurocar per  a, 
R.  Br.  —  Landia  ,  Comm.  )  —  Alberta  ,  E. 
Mey.  —  Acranthera,  Arn. — Amaiova,  Aubl. 
(Hexactina ,  W.  — ?  Ehrenbergia  ,  Spreng. 
non.  Mart.  )  —  Burchellia  ,  R.  Br.  (  Buba- 
lina,  Ehr.). 

Enfin,  à  cette  longue  énumération,  vien¬ 
nent  encore  s’ajouter  les  genres  suivants  , 
que  leurs  caractères  douteux  ou  trop  impar¬ 
faitement  connus  ne  permettent  pas  de  rap¬ 
porter  à  l’une  des  tribus  précédentes. 

Sommera,  Schl. — Scepseothamnus,  Cham. 
— Gardeniolia,  Cham.  —  Thileodoxa ,  Cham. 

—  Anisomeris ,  Presl.  —  Psilobium,  Jack. — 
Plalymerium  ,  Baril.  —  Lecananlhus ,  Jack. 

—  Morelia,  A.  Rich.  — Emmeorhiza,  Pohl. 
[Endlichera,  Presl.)  — Melanopsidium,  Cels. 

( Billiotia  ,  DC.  )  —  Jaclda,  Wall.  —  Hima- 
tanthus ,  W.  —  Aidia  ,  Lour.  —  Sickingia  , 
W.  —  Stipularia  ,  Beauv.  —  Benzonia  , 
Schum. —  Myrioneuron,  P.  Br.  —  Pleotheca , 
W.  —  Egeria ,  Neraud.  —  Meretricia,  Ner. 

(Ad.  J.) 

RUBICELLE.  min.  —  Nom  donné  a  une 
Topaze  du  Brésil  ,  et  à  une  variété  rouge- 
jaunâtre  du  Spinel le. 

REB1ETTE.  Erylhacus .  ois.  —  Sous  ce 
nom,  G.  Cuvier  a  admis  dans  la  famille  des 
Becs-Fins  un  genre  qui  se  trouvait  en  quel¬ 
que  sorte  déjà  établi  dans  les  ouvrages  de 
Meyer  et  Wolf,  de  Naumann  etde  Bechstein. 
Ces  naturalistes,  en  effet,  avaient,  bien  avant 


*2T)6 


RUB 


KUB 


l’auteur  du  Règne  animal,  introduit  parmi 
les  Sylviœ  des  coupes  auxquelles  ils  donnaient 
fort  improprement  le  titre  de  familles,  et, 
parmi  ces  coupes,  celle  des  Rubietles  y  figu¬ 
rait  sous  la  dénomination,  pour  les  uns,  de 
Vermivorœ,  pour  les  autres,  de  Ruticillœ. 
Ce  sont  ces  Vermivorœ  ou  Ruticillœ ,  compre¬ 
nant  le  Rouge-Gorge,  la  Gorge-Bleue,  le 
Rouge-Queue,  le  Rossignol  des  murailles  et 
la  Calliope,  que  G.  Cuvier  a  réunis  en  genre. 
Si  quelques  uns  des  ornithologistes  qui  l’ont 
suivi  n’ont  pas  adopté  cette  division  et  ont 
persisté  à  confondre  les  espèces  qui  la  com¬ 
posent  avec  les  autres  Becs-Fins  ou  Sylviœ, 
d’autres,  il  faut  l’avouer,  sont  tombés  dans 
l’excès  contraire,  en  ce  sens  que  des  cinq  es¬ 
pèces  européennes  dont  G.  Cuvier  a  fait  des 
Rubiettes,  quatre  sont  devenues  des  types 
de  genres  distincts.  Ainsi  le  Rouge-Gorge 
est  devenu  pour  Boié  le  représentant,  en 
Europe,  de  son  genre  Daudalus  ;  Brehm  a 
séparé  génériquement,  sous  les  noms  de 
Cyanecula  et  Ruticilla,  la  Gorge-Bleue  et  les 
Rouge-Queues;  enfin  ,  M.  Gould  a  pris  la 
Sylvia  calliope  pour  type  de  son  genre  Cal¬ 
liope.  Il  en  résulte  qu’en  réunissant,  comme 
on  l’a  fait  et  avec  juste  raison,  les  Rossignols 
aux  Rubiettes,  on  a  maintenant  cinq  cou¬ 
pes  formées  aux  dépens  de  cette  division, 
M.  Schlegel ,  dans  la  Revue  critique  des  Oi¬ 
seaux  d’Europe,  a  établi,  sous  la  dénomina¬ 
tion  d’Humicole  ( Lusciola ),  qu’il  emprunte  à 
la  nomenclature  ornithologique  de  MM.  Key- 
serling  et  Blasius,  la  section  des  Rubiettes  ; 
mais,  comme  ces  auteurs,  il  distingue  ces 
Oiseaux  en  Rossignols,  en  Rouge -Queues, 
en  Rouge -Gorges,  en  Gorges-Bleues  et  en 
Calliopes.  Ces  groupes  secondaires  rappellent 
ici  des  genres  précédemment  créés  et  y  cor¬ 
respondent  sans  toutefois  avoir  une  valeur 
aussi  élevée.  Quoi  qu’il  en  soit,  ce  qu’il  y  a 
de  certain,  c’est  que  la  majeure  partie  des 
ornithologistes  admet  aujourd’hui  que  les 
Oiseaux  réunis  par  G.  Cuvier  sous  le  nom 
de  Rubiettes,  doivent  être  séparés  des  Sylviœ 
avec  lesquelles  ils  sont  longtemps  restés 
confondus.  Mais  ce  démembrement  est-il 
motivé? 

11  est  difficile  de  ne  pas  reconnaître  qu’il 
existe  entre  les  Rubiettes  et  les  autres  espè¬ 
ces  du  genre  dont  elles  faisaient  partie,  des 
différences  tranchées,  radicales,  non  seule¬ 
ment  sous  le  rapport  des  habitudes,  des 


mœurs,  etc.,  mais  encore  sous  celui  des  ca¬ 
ractères  extérieurs.  Elles  se  distinguent  des 
autres  Becs-Fins  ou  Fauvettes  par  leurs  tarses 
qui  sont  plus  longs,  plus  grêles  et  recouverts, 
en  avant  et  dans  presque  toute  leur  étendue, 
par  une  grande  scutelle  ;  par  l’ongle  du  pouce 
qui  est  moins  robuste  et  plus  droit  ;  par  l’œil 
qui  est  plus  largement  ouvert;  elles  s’en 
distinguent  encore  par  leurs  mœurs  à  demi 
terrestres,  par  leur  régime  vermivore,  par 
leur  chant  de  bec  ou  chant  flûté,  par  la  fa¬ 
culté  qui  leur  a  été  départie  de  marcher 
plutôt  que  de  sauter,  par  l’habitude  qu’elles 
ont  d’imprimer  à  leur  queue  des  mouvements 
convulsifs  et  vibratoires,  et  de  donner  pour 
appui  à  leur  nid  le  sol  ou  une  autre  base 
large  et  solide.  Enfin  j’ajouterai  que,  chez 
toutes  les  espèces,  les  jeunes,  avant  la  pre¬ 
mière  mue,  ont  une  livrée  qui  leur  est  pro¬ 
pre  et  qui  les  distingue  franchement  des 
adultes.  Il  nous  paraît  donc  surabondamment 
établi  que  les  auteurs  ont  eu  raison  de  sépa¬ 
rer  les  Rubiettes  des  autres  Becs-Fins.  C’est 
avec  moins  de  fondement,  ce  nous  semble, 
qu’on  a  voulu  établir  pour  les  premières 
toutes  les  coupes  que  nous  avons  indiquées. 
A  moins  de  chercher  des  différences  dans  les 
mœurs,  les  circonstances  de  reproduction, 
nous  ne  voyons  pas  sur  quels  caractères  ex¬ 
térieurs,  saisissables  et  un  peu  importants, 
ces  coupes  sont  fondées.  Il  n’y  a  guère  que 
les  Rossignols,  dont  la  forme  du  bec  s’éloigne 
sensiblement  peu  de  celle  des  autres  espèces, 
dont  on  puisse  à  la  rigueur  composer  une 
division  particulière.  Quant  aux  Rouge- 
Queues,  aux  Gorges-Bleues,  aux  Rouge- 
Gorges,  aux  Calliopes  et  aux  Rossignols  de 
murailles,  il  nous  paraît  difficile  de  les  sépa¬ 
rer.  Nous  les  réunirons  donc  générique¬ 
ment.  Toutefois ,  pour  mettre  notre  article 
en  rapport  avec  les  travaux  des  méthodistes 
contemporains,  nous  distinguerons  ces  Oi¬ 
seaux  par  groupes,  en  leur  conservant  les 
noms  distincts  qu’on  leur  donne. 

On  peut  assigner  pour  caractères  aux  Ru¬ 
biettes  :  Un  bec  fin,  peu  allongé,  mince, 
droit,  plus  large  que  haut  à  la  base,  évidé 
dans  le  milieu,  lorsqu’on  le  voit  pardessus, 
un  peu  renflé  vers  l’extrémité  de  la  mandi¬ 
bule  supérieure  qui  est  échancrée  de  chaque 
côté  à  la  pointe;  yeux  grands;  tarses  longs, 
minces,  presque  entièrement  recouverts  en 
avant  par  une  plaque  écailleuse;  queue  am- 


RUB 


pie,  élargie  à  l’extrémité  qui  est  légèrement 
échanerée,  et  à  pennes  terminées  en  pointe 
aiguë.  Ce  dernier  caractère  disparaît  avec 
l’usure  des  plumes. 

Les  Rubiettes,  par  leurs  mœurs,  leur  genre 
de  vie,  leur  mode  de  nidification,  et  même 
leurs  caractères  extérieurs,  ont  beaucoup  plus 
d’analogie  avec  les  Merles  proprement  dits 
et  lesTraquets  qu’avec  les  Fauvettes  ou  Becs- 
Fins;  aussi  sommes-nous  de  l’avis  des  au¬ 
teurs  qui  les  ont  éloignées  de  celles-ci  pour 
les  rapprocher  des  premiers,  il  semble,  en 
effet,  que  les  Rubiettes soient  de  vrais  Mer¬ 
les.  Elles  en  ont  les  allures,  la  gloutonnerie, 
le  vol,  le  chant  flûté,  le  régime,  etc.  Il  y  a 
de  la  vivacité  dans  leurs  mouvements.  Pres- 
qu’à  chaque  pas  qu’ils  font,  leur  queue  s’a - 
gite  de  haut  en  bas  et  produit,  surtout  chez 
le  Rossignol  de  murailles  et  le  Rouge-Queue, 
une  sorte  de  vibration  ;  mais  c’est  principa¬ 
lement  lorsqu’ils  se  posent  ou  lorsqu’ils  sont 
sur  le  point  de  prendre  leur  essor  que  ces 
oscillations  de  la  queue  sont  sensibles  et 
fréquentes.  Leur  vol  est  irrégulier,  tortueux, 
a i f ,  léger,  et  se  fait  par  de  brusques  batte¬ 
ments  d’ailes. 

Toutes  les  Rubiettes  n’ont  pas  les  mêmes 
habitudes.  Les  unes  ne  se  plaisent  que  dans 
les  lieux  montueux,  arides,  déserts;  sur  les 
rochers  escarpés,  les  vieux  châteaux  en  rui¬ 
nes,  les  masures ,  sur  les  toits  des  habitations 
isolées,  les  clochers;  les  autres,  au  contraire, 
comme  le  Rouge-Gorge  et  la  Gorge-Bleue, 
paraissent  rechercher  les  endroits  bas  et  hu¬ 
mides  où  abondent  des  bosquets,  des  buis¬ 
sons,  le  voisinage  des  eaux,  les  lisières  des 
bois,  les  parties  les  plus  obscures  des  forêts, 
les  haies  qui  bordent  les  chemins.  Toutes  ont 
un  caractère  inquiet,  triste,  aiment  la  so¬ 
litude  et  semblent  fuir  toute  société;  elles 
ne  supportent  pas  meme  celle  de  leurs  sem¬ 
blables.  Les  anciens  avaient  observé  que  le 
même  buisson  ne  renferme  jamais  deux 
Rouges-Gorges  :  le  fait  est  certain.  Le  pre¬ 
mier  qui  s’y  établit  en  chasse  tous  ceux  qui 
s’y  rendent  après  lui.  Il  est  rare  de  trouver 
deux  Rouges-Gorges  qui  ont  fixé  leur  de¬ 
meure  dans  le  voisinage  l’un  de  l’autre  vivre 
en  bonne  intelligence;  à  chaque  instant  de 
la  journée,  ils  se  provoquent  et  s’attaquent. 
Les  autres  espèces,  un  peu  plus  tolérantes, 
n’en  vivent  pas  moins  dans  une  sorte  d’iso¬ 
lement. 


KUB  257 

Cependant,  autant  le  Rouge-Gorge  paraît 
inquiet  de  la  présence  d’un  autre  Rouge- 
Goige,  autant  la  présence  de  l’homme  sem¬ 
ble  peu  l’affecter.  Il  s’en  effarouche  si  peu, 
qu’il  s’avance,  surtout  pendant  l’hiver,  jus¬ 
que  dans  les  maisons.  Certainement  le  besoin 
qui  le  presse  peut  etre  considéré,  dans  cette 
circonstance,  comme  le  principal  motif  de 
ses  actes  ;  mais  il  n’en  est  pas  moins  vrai 
qu  en  automne  et  au  printemps,  lorsque  la 
nourriture  est  loin  de  lui  manquer,  il  se 
montre  tout  aussi  hardi.  D’ailleurs  les  autres 
Rubiettes ,  telles  que  le  Rouge-Queue  et  le 
Rossignol  de  murailles,  que  l’on  enlève  du 
nid  et  dont  on  fait  l’éducation,  n’ont  jamais 
ni  la  même  douceur,  ni  la  même  confiance. 
Ils  conservent  toujours  une  sauvagerie  qui 
les  éloigne  de  celui  qui  les  soigne.  Le 
Rouge-Gorge,  au  contraire,  montre  un  ca¬ 
ractère  tout  opposé.  Il  est,  pour  la  familia¬ 
rité,  le  premier  des  Oiseaux,  comme  le  Ros¬ 
signol ,  de  l’aveu  de  tout  le  monde,  est  le 
premier  pour  le  chant.  Il  est  d’une  douceur 
et  d’une  gentillesse  extrêmes;  confiant  à  l’ex¬ 
cès,  il  vient  se  reposer  sur  la  main  qui  le 
nourrit,  et  paraît  sensible  aux  caresses  qu’on 
lui  prodigue. 

Les  Rubiettes  ont  une  voix  flûtée  comme 
celle  des  Merles  et  des  Traquets,  mais  moins 
aiguë  que  celle  de  ces  derniers.  Leur  chant 
a  une  expression  de  tristesse  et  de  mélan¬ 
colie  qui  ne  déplaît  pas.  Celui  du  Rouge- 
Gorge  ,  composé  de  sons  déliés,  légers  et 
tendres,  est  des  plus  agréables.  Cette  espèce 
est ,  peut-être,  de  toutes  les  espèces  chan¬ 
teuses,  celle  qui  varie  le  plus  sa  phrase  ou 
sa  gamme  ;  elle  l’emporte  de  beaucoup,  sous 
ce  rapport ,  sur  ses  congénères.  Le  matin  , 
dès  l’aube  du  jour,  et  le  soir,  après  le  cou  ¬ 
cher  du  soleil,  il  développe  sa  voix  avec  éclat 
et  harmonie.  Durant  la  journée,  il  s’oublie 
quelquefois,  surtout  à  l’époque  des  amours, 
jusqu’à  faire  entendre  son  chant  ;  mais  il 
reprend  bientôt  son  autre  manière  de  faire, 
qui  consiste  en  une  sorte  de  gazouillement, 
de  langage  intérieur.  Ce  ne  sont  plus  de 
bruyants  éclats;  ce  sont  des  gammes  entre- 
coupées  ,  chantées  à  bec  presque  fermé  , 
comme  à  la  sourdine.  Du  reste,  les  autres 
Rubiettes  font  de  même;  c’est  principale¬ 
ment  le  matin  et  le  soir  qu’elles  donnent  à 
leur  voix  tout  son  développement.  Toutes 
conservent  leur  chant  pendant  l’hiver; 

83 


t.  xr. 


ÏIÜB 


RUB 


258 

mais,  durant  cette  saison,  elles  ne  la  font  en¬ 
tendre  que  par  les  beaux  jours. 

Le  régime  des  Rubiettes  consiste  princi¬ 
palement  en  Vers,  en  petits  Insectes,  en 
larves  et  en  baies  de  plusieurs  sortes.  Elles 
aiment  beaucoup  celles  du  Pistachier  len- 
tisque  (  Pistacia  lentiscus).  Elles  n’avaient 
jamais  un  Insecte  ou  un  Yer  sans  préalable¬ 
ment  l’avoir  battu  contre  un  corps  solide  , 
et  l’avoir  conservé  quelque  temps  entre  leurs 
mandibules.  Leur  gloutonnerie  égale,  si  elle 
ne  surpasse,  celle  des  Merles  et  des  Rossi¬ 
gnols.  Les  noyaux  des  baies  qu’elles  man¬ 
gent,  les  élytres  et  les  parties  cornées  des 
Insectes  qu’elles  dévorent,  se  ramassent  dans 
un  point  de  leur  gésier  et  sont  ensuite  reje¬ 
tés  sous  forme  de  pelotes ,  comme  chez  les 
Oiseaux  de  proie  nocturnes.  La  plupart  des 
Rubiettes  d’Europe,  comme  le  Rossignol  de 
murailles,  la  Gorge-Bleue,  le  Rouge-Queue, 
prennent  beaucoup  de  graisse  vers  la  fin  de 
l’été.  Toutes,  du  reste,  sont  à  cette  époque 
un  mets  fort  délicat. 

Dès  le  mois  de  septembre  ,  les  Rubiettes 
commencent  leurs  migrations.  Les  Gorges- 
Bleues  et  les  Rossignols  de  murailles  sont 
les  premiers  à  se  mettre  en  mouvement  :  les 
Rouges-Queues  et  les  Rouges-Gorges  n’émi¬ 
grent  que  quinze  jours  ou  un  mois  plus 
tard.  Les  uns  et  les  autres  suivent  les  val¬ 
lées  dans  leurs  migrations,  voyagent  isolé¬ 
ment  ,  en  se  portant  d’un  bosquet  ou  d’un 
buisson  dans  un  autre  ,  d’un  rocher  sur  un 
autre.  C’est  principalement  le  matin  ,  quel¬ 
ques  heures  avant  et  après  le  lever  du  so¬ 
leil  ,  que  ces  déplacements  ont  lieu. 

Toutes  les  Rubiettes  ne  nichent  pas  dans 
les  mêmes  conditions  :  les  unes,  comme  le 
Rouge-Gorge,  placent  leur  nid  près  de  terre, 
dans  la  mousse  ,  dans  une  touffe  d’herbe  , 
dans  des  trous  d’arbres  ,  entre  ou  sous  des 
racines;  les  autres,  telles  que  la  Gorge-Bleue, 
le  posent  au  pied  des  buissons,  et  assez  près 
de  terre,  comme  les  Rossignols  ;  d’autres 
enfin  l’établissent  dans  les  trous  ou  les  fis¬ 
sures  des  vieux  édifices,  d’un  rocher,  sur  le 
tronc  vermoulu  et  caverneux  d’un  vieux  ar¬ 
bre  ;  mais  toutes  apportent  beaucoup  de  né¬ 
gligence  dans  la  construction  de  leur  nid. 
La  ponte  est  ordinairement  de  quatre  à  six 
œufs,  dont  la  couleur  varie  ,  selon  les  es¬ 
pèces,  d’une  manière  remarquable.  Ceux  du 
Rouge-Gorge  sont  d’un  blanc  jaunâtre  ou 


rougeâtre,  parsemé  de  petites  taches  oblon- 
gues  d’un  brun  rouge  clair;  ils  ont  la  plus 
grande  analogie,  pour  la  forme  et  la  dispo¬ 
sition  des  taches,  avec  les  œufs  du  Merle 
noir  ;  ceux  du  Rossignol  de  murailles  sont 
de  la  couleur  de  ceux  des  Traquets,  c’est-à- 
dire  bleus  ,  mais  sans  taches  ;  le  Rouge- 
Queue  en  produit  de  tout  blancs  ,  comme 
ceux  de  l’Hirondelle  de  fenêtre  ou  du  Tor- 
col  ;  et  ceux  de  la  Gorge-Bleue  sont  d’un 
vert  bleuâtre  uniforme.  Les  petits  naissent 
couverts  d’un  duvet  abondant  noirâtre  ou 
brun,  et  quittent  le  nid  de  très  bonne  heure 
et  avant  de  pouvoir  voler.  Ils  portent  jus¬ 
qu’à  la  première  mue  une  livrée  particu¬ 
lière,  et  lout  à-fait  différente  du  plumage 
des  adultes. 

Le  genre  Rubiette  et  les  démembrements 
qu’on  lui  a  fait  subir,  ont  été  fondés  sur 
les  espèces  d’Europe,  que  nous  allons  indi¬ 
quer  en  les  distribuant  par  groupes. 

1°  LES  ROUGES-GORGES. 

( Dandalus ,  Boié  ;  Rulecula,  Breh .;Erythaca 
et  Sialia,  Swains.  ) 

Rübiette  Rouge-Gorge  ,  Erythacus  rube- 
cula  G.  Cuv.  (Buff.  ,  pl.  enl .,  361  ,  f.  î  ). 
Tout  le  plumage  en  dessus  d’un  gris-brun 
olivâtre;  gorge,  devant  du  cou,  poitrine  et 
front  d’un  roux  ardent;  flancs  cendrés; 
ventre  blanc.  Cette  espèce  est  répandue  dans 
toute  l’Europe. 

Il  nous  semble  qu’on  peut  en  rapprocher 
le  Rouge-Gorge  a  dos  bleu  ,  Mot.  sialis  Lin. 
(Buff.,  pl.  enl.,  590),  Oiseau  de  l’Amérique 
septentrionale,  dont  M.  Swainson  a  fait  le 
type  de  son  genre  Sialia. 

2°  LES  ROUGES-QUEUES. 

(  Ruticilla  ,  Briss.  ,  Brehm.  ;  Phœnicura , 
Swains.;  Ficedula,  Boié.) 

Rubiette  Rouge-Queue,  Rut.  tithys  Brehm .  ; 
Sylvia  tithys  Scop.  Plumage  en  dessus  d’un 
cendré  bleuâtre;  joues,  gorge  et  poitrine 
d’un  noir  profond  ;  les  barbes  des  pennes 
secondaires  d’un  blanc  pur  ,  qui  forme  une 
sorte  de  miroir  sur  l’aile;  queue  d’un  roux 
ardent. 

Habite  l’Europe,  l’Asie  et  le  nord  de  l’A¬ 
frique  ;  commune  en  France  sur  les  Alpes  et 
les  Pyrénées. 


RU  B 


RUB 


259 


Nous  avons  reçu  du  département  des 
Basses-Alpes  un  Bouge -Queue  qui  diffère 
de  l’espèce  par  son  plumage  d’un  cendré  brun 
uniforme,  par  le  miroir  de  l’aile  qui  est  pres¬ 
que  nul  et  gris  au  lieu  d’être  blanc ,  et  par 
un  trait  noir  qui  occupe  l’espace  compris 
enire  le  bec  et  l’œil  ;  la  femelle  n’a  pas  ce 
trait  noir,  et  ne  se  distingue  de  celle  de 
l'espèce  que  par  son  miroir  qui  est  presque 
nul  :  elle  est  partout  d’un  cendré  brun  un 
peu  roussâtre,  plus  clair  que  celui  du  mâle. 
Ce  Rouge-Queue,  dont  je  possède  deux  mâles 
et  deux  femelles,  a  été  tué  en  amour.  Con¬ 
stituerait-il  une  espèce  distincte  ou  une 
simple  variété  ?  C’est  ce  que  nous  ne  vou¬ 
drions  pas  affirmer.  Cependant  nous  croyons 
devoir  la  nommer  provisoirement  Rubiette 
Caire  (Rut.  Cairii  Nob.),  du  nom  de  la  per¬ 
sonne  qui  nous  l’a  procuré. 

Rubiette  Rossignol  de  murailles  ,  Rut. 
phœnicura  Ch.  Bonap.  ;  Syl.  phœnicura 
Lath.  (Bufî.,  pl.  enl.,  351  ,  f.  2).  Front  et 
sourcils  d’un  blanc  pur;  parties  supérieures 
d’un  cendré  bleuâtre;  gorge  d’un  noir  pro¬ 
fond;  poitrine,  flancs,  sous-caudales  et 
queue  d’un  roux  brillant. 

Habite  toute  l’Europe,  l’Asie  et  l’Afrique; 
commun  en  France. 

On  a  introduit  vers  ces  derniers  temps  , 
parmi  les  espèces  d’Europe  ,  un  Oiseau  du 
Caucase,  que  Pallas  avait  décrit  sous  le  nom 
de  Motacüla  aurorea  ,  et  Güldenstadt  sous 
celui  de  Mot.  erythrogastra.  Nous  ne  savons 
jusqu’à  quel  point  cette  espèce,  que  M.  Schle- 
gel  appelle  Lusciola  erythrogastra ,  peut  et 
doit  figurer  dans  le  catalogue  des  Oiseaux 
européens.  Nous  nous  bornerons  donc  à  la 
citer. 

Les  espèces  étrangères  que  M.  Lesson  rap¬ 
porte  à  ce  groupe,  dans  ses  Notices  ornitho¬ 
logiques  (  Rev.  zool. ,  1840  ,  p.  264  ),  sont 
les  suivantes  :  Phœnicura  leucocephala  Yar- 
reli  ( Proceed .,  1831,  p.  35),  de  l’Himalaya. 
—  Phœn.  rubec-uloides  Yarr.  (loc.  cit.  ).  — - 
Phœn.  cœruleocephala  Yarr.  (  loc.  cit.  ).  — 
Phœn.  fuliginosa  Yarr.  (loc.  cit.).  —  Phœn. 
frontalis  Yarr.  (loc.  cit.).  —  Phœn.  Mac- 
Gregoriœ  Burton  (Proceed.,  1835),  de  l’Hi- 
malaya.  — -  Phœn.  plumbea  G  oui  d  (Proceed., 
1835,  p.  185).  —  Ruticilla  simplex  Less., 
de  l’Hifnalaya.  —  Et  Rut.  melanura  Less. , 
même  habitat.  Ces  deux  dernières  étaient 
inédites.  t 


3°  LES  GORGES-BLEUES. 

(Cyanecula,  Briss.,  Brehm.;  Pandicilla, 
Blasius.  ) 

Rubiette  Gorge-Bleue,  Cyanecula  suecica 
Brehm.  ,  Sylv.  suecica  Nilson  (Buff.,  pl. 
enl.,  381,  f.  2).  Parties  supérieures  brunes; 
gorge  et  devant  du  cou  bleu  d’azur,  avecjun 
miroir  blanc  au  centre  de  cette  couleur; 
moitié  de  la  queue  d’un  roux  vif. 

Elle  est  répandue  dans  toute  l’Europe; 
on  la  trouve  également  en  Afrique.  Elle 
n’est  pas  rare  en  France  ,  surtout  à  son 
double  passage  au  printemps  et  à  l’automne. 

Quelques  auteurs  ont  admis  comme  es¬ 
pèce  nouvelle  la  variété  à  miroir  roux,  que 
l’on  trouve  plus  particulièrement  en  Russie 
et  en  Sibérie.  D’autres  auteurs  ne  l’ont  con¬ 
sidérée  que  comme  une  race  locale  de  la 
précédente,  mais  l’ont  désignée  cependant 
sous  un  autre  nom.  A  quelle  opinion  s’ar¬ 
rêter?  Il  est  difficile  de  se  prononcer.  Quoi 
qu’il  en  soit,  cette  espèce,  si  réellement  c’en 
est  une,  ne  se  distingue,  comme  nous  l’a¬ 
vons  dit,  de  la  Gorge-Bleue  ordinaire,  que 
par  son  miroir  qui  est  roux-marron  au  lieu 
d’être  blanc.  M.  Temminck  a  proposé  de  lui 
conserver' le  nom  de  Syl.  suecica  ;  des  au¬ 
teurs  plus  récents  lui  ont  donné  celui  de 
Cyanecula  orientalis  ou  Lusciola  cœrulecula 
(Y.  Schleg.  Rev.  crit.). 

M.  Lesson  a  décrit  dans  la  Revue  zoolo¬ 
gique  pour  1840  (  p.  266  ),  sous  le  nom  de 
Cyan.  fastuosa,  une  espèce  inédite  qui  pro¬ 
vient  des  monts  Himalayas. 

4°  LES  CALLIOPES. 

(Calliope,  Gould.;  Melodes ,  Keyl  et  BJas.; 

Accentor,  Temm.) 

Rubiette  Calliope  ,  Call.  Lathamii  Gould 
(Birds  of  Eur.,  pl.  114),  Mel.  Calliope 
Ixeyl  et  Blas.  ,  représentée  dans  l’atlas  de 
ce  Dictionnaire,  pl.  35.  Lorums  et  menton 
noirs;  sourcils  et  moustaches  d’un  blanc 
pur;  gorge  et  devant  du  cou  d’un  rouge 
clair  brillant,  entouré  de  gris  noirâtre;  par¬ 
ties  supérieures  d’un  brun  terre  d’ombre 
uniforme;  abdomen  et  ventre  d’un  blanc 
Isabelle. 

Cette  espèce  habite  la  Sibérie  ,  le  Kamt- 
schatka  et  le  Japon.  Selon  M.  Temminck  , 
elle  aurait  été  tuée  en  Crimée  par  Pallas  , 
assertion  tout-à-fait  dénuée  de  fondement , 


260 


K  UC 


IIUD 


d’après  M.  Nordmann  (  Voyage  dans  la  Rus¬ 
sie  méridionale ,  p.  136),  «  puisque,  dit  cet 
auteur,  dans  la  Zoographie  de  Pallas  ,  pu¬ 
bliée  par  lui  dans  les  dernières  années  de 
sa  vie,  il  n’est  point  question  de  l’existence 
de  cette  espèce  en  Grimée.))  En  sorte  que  la 
Calliope ,  considérée,  d’après  le  témoignage 
de  M.Temminck,  comme  Oiseau  d’Europe, 
ne  doit  compter  parmi  les  espèces  euro¬ 
péennes  qu’avec  un  point  de  doute,  jusqu’à 
plus  amples  renseignements.  (Z.  Gerbe.) 

IUJBIOIDES ,  Soland.  ( Msc .).  bot.  pu. 
—  Syn.  d'Opercularia,  A.  Rich. 

•  RUBIS,  min.  — On  nomme  ainsi  plusieurs 
substances  minérales  qui  n’ont  rien  de  com¬ 
mun  que  leur  couleur  rouge,  et  principale¬ 
ment  le  Corindon  hyalin  rouge  et  le  Spi— 
nelle.  Voy.  ces  mots. 

On  a  aussi  appelé  : 

Rubis  d’arsenic  ou  Rubine,  le  Réalgar; 
Rubis  blanc,  le  Corindon  hyalin  blanc; 
Rubis  de  Bohême  ,  le  Grenat  pyrope  et  le 
Quartz  hyalin  rose  ; 

Rubis  du  Brésil  ,  les  Topazes  rouge  et 
brûlée  ; 

Rubis  jaune  ,  la  Topaze  ; 

Rubis  occidental,  le  Quartz  hyalin  rose; 
Rubis  de  Sibérie  ,  la  Tourmaline  d’un 
rouge  cramoisi  ; 

Rubis  vert,  l’Émeraude,  etc. 

RUBIS,  Less.  ois.  —  Syn.  de  Mellisuga, 
Briss. 

RUBUiiA.  polyp.  —  Nom  donné,  paj 
M.  Défiance,  à  un  petit  Polypier  fossile 
trouvé  à  Hauteville,  en  Normandie,  dans  le 
terrain  tertiaire,  et  que  M.  Milne  Edwards 
rapproche  des  Tubulipores.  L’espèce  décrite, 
11.  Soldant ,  est  un  petit  corps,  de  forme  plus 
ou  moins  allongée,  long  de  5  à  7  millimètres, 
dont  la  surface  présente  de  petites  aspérités 
irrégulières,  percées  de  trous  qui  sont  les 
loges  des  Polypes.  (Duj.) 

RUBUS.  eot.  ph.  — Nom  scientifique  du 
genre  Ronce.  Voy.  ce  mot. 

*I\UCARIA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Sapindacées  ?,  établi  par  Aublet 
( Guian .,  supplém .,  24,  t.  382).  Arbrisseaux 
de  la  Guiane.  Voy.  sapindacées. 

♦JRUCERVUS.  mam. — M.  Hodgson  {Ann. 
of  nat.  hist.,  i  ,  1838)  indique  sous  cette 
dénomination  une  subdivision  du  genre  na¬ 
turel  des  Cerfs.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 
IlUCIIiiX,  bot.  cr. — Nom  vulgaire  des 


Champignons  du  genre  Bolet  dans  quelques 
parties  de  la  France. 

*BU€KEBIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Composées-Tubuli- 
flores ,  tribu  des  Cynarées  ,  établi  par  De 
Candolle  ( Prodr .  ,  YI ,  483  ).  Herbes  origi¬ 
naires  du  Cap.  Voy.  composées. 

BUDBEGK1A,  Adans.  (  Fam .,  II,  80). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Conocarpus,  Gærtn. 

RBDRECKIE.  Rudbeckia  (dédié  au  bota¬ 
niste  Rudbeck).  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées-Sénécionidées  ,  de  la 
Syngénésie  polygamie  frustranée  dans  le 
système  de  Linné.  Le  groupe  qui  avait  été 
établi,  sous  ce  nom  par  l’immortel  botaniste 
suédois  a  été  subdivisé  dans  ces  derniers 
temps  par  suite  des  travaux  sérieux  de  Cas- 
sini,  Lessing,  etc.,  sur  la  vaste  famille  des 
Composées.  Il  en  est  résulté  que  la  circon¬ 
scription  du  genre  Rudbeekie  proprement 
dit  s’est  trouvée  notablement  restreinte,  et 
que  certaines  de  ses  anciennes  espèces  sont 
devenues  le  type  de  trois  genres  nouveaux  : 
Obeliscaria  Rafin.,  Echinacea  Mœnch,  Dra- 
copis  Cass.  Le  genre  Rudbeekie ,  circonscrit 
conformément  aux  idées  de  Cassini ,  se  com¬ 
pose  d’espèces  herbacées  vivaces,  spontanées 
dans  l’Amérique  septentrionale.  Leur  sur¬ 
face  est  couverte  de  poils  raides  qui  les  ren¬ 
dent  prudes  au  toucher;  leurs  feuilles  sont 
alternes,  opposées  aux  rameaux;  leurs  fleurs 
forment  de  grands  capitules  terminaux,  so¬ 
litaires,  à  rayon  jaune,  à  disque  brun-vio¬ 
lacé,  dont  l’involucre  présente  à  peu  près 
deux  séries  de  folioles  étalées,  et  dont  le 
réceptacle  est  conique;  les  fleurs  du  rayon 
sont  absolument  stériles  et  sans  traces  d’or¬ 
ganes  sexuels  ;  celles  du  disque  ont  les  bran¬ 
ches  de  leur  style  terminées  par  un  cône 
très  court.  Les  akènes  qui  succèdent  à  ces 
fleurs  centrales  sont  carrés  sur  leur  coupe 
transversale,  surmontés  d’une  aigrette  en 
couronne  calleuse  et  épaisse.  —  On  cultive 
communément  pour  l’ornement  des  jardins 
plusieurs  espèces  de  ce  genre,  dont  la  plus 
connue  est  la  Rudbeckie  laciniée,  Rudbeckia 
laciniata  Lin.  C’est  une  plante  très  répan¬ 
due  dans  l’Amérique  septentrionale,  où  on 
la  rencontre  du  Canada  jusqu’à  la  Virginie, 
le  long  des  fossés  et  sur  le  bord  des  marais  ;  sa 
tige  glabre  s’élève  à  un  mètre  ou  un  peu  plus  ; 
ses  feuilles  inférieures  sont  pinnatiséquées,  à 
segments  ovales,  aigus,  trilobés  ou  large- 


RUD 


RUD 


261 


ment  incisés,  tandis  que  les  supérieures 
sont  ovales,  indivises.  Ses  capitules  solitai¬ 
res  se  développent  en  été  ;  les  fleurs  de  leur 
rayon  sont  jaunes ,  étalées,  longues  d’envi¬ 
ron  4  centimètres;  celles  du  disque  sont 
brunâtres.  L’aigrette  de  ses  graines  est  bor¬ 
dée  de  dents  inégales.  On  cultive  cette 
plante,  comme  ses  congénères,  en  pleine 
terre  légère;  on  la  multiplie  par  semis  ou 
par  division  des  pieds.  —  On  cultive  aussi 
la  Rudbeckie  digitee  ,  Rudbeckia  digilata 
Mill.  (R.  laciniata ,  ($  angustifolia  Pers.)  qui 
se  distingue  de  la  précédente  surtout  parce 
que  ses  feuilles  supérieures  sont  tnfides  ; 
la  Rudbeckie  éclatante  ,  Rudbeckia  fulgida 
Ait.,  dont  la  tige  hérissée,  rameuse,  se 
termine  par  plusieurs  capitules  de  fleurs 
jaune-vif  au  rayon,  pourpre-noir  à  la  cir¬ 
conférence. 

Quant  aux  trois  genres  qui  ont  été  ré¬ 
cemment  détachés  des  Rudbeckies,  ils  ren¬ 
ferment  aussi  des  espèces  assez  répandues 
dans  les  jardins  ou  assez  connues  pour  que 
nous  ne  puissions  nous  dispenser  de  leur 
consacrer  quelques  lignes.  —  Les  Obélis- 
c aires,  Obeliscarici  Rafin.,  se  distinguent  des 
Rudbeckia  par  leurs  ovaires  comprimés, 
bordés  de  deux  ailes  étroites,  dépourvus 
d’aigrette;  leur  réceptacle  est  conique;  les 
branches  de  leur  style  se  terminent  par  un 
appendice  demi-lancéolé  ;  leurs  feuilles  sont 
rudes  au  toucher,  pinnalifides.  Leur  type 
est  I’Obéliscaire  pinnée  ,  Obeliscaria  pinnala 
Cass.  (Rudbeckia  pinnata  Vent.  ),  dont  les 
capitules  sont  légèrement  odorants  et  dé¬ 
gagent  une  odeur  aromatique  prononcée 
lorsqu’on  ouvre  leur  réceptacle;  ses  ligules 
sont  jaunes,  pendantes,  longues  de  3  ou 
4  centimètres.  —  Le  genre  Échinacée,  Echi- 
nacea  Mœnch ,  se  distingue  par  des  feuilles 
ovales-lancéolées  ,  par  de  grands  capitules 
solitaires  à  réceptacle  convexe  ;  par  un  ovaire 
comprimé,  portant  une  seule  aile  à  son 
côté  intérieur,  surmonté  d’une  aigrette  en 
couronne  denticulée  ;  les  appendices  qui  ter¬ 
minent  les  branches  du  style  ressemblent 
à  ceux  des  Obéliscaires.  Le  type  de  ce  groupe 
est  I’Echinacée  pourpre,  Echinacea  purpurea 
Mœnch  (  Rudbeckia  purpurea  Lin.  )  ,  belle 
plante  commune  dans  les  jardins,  qui  pro¬ 
duit  en  été  de  grands  capitules  ,  a  rayon 
pourpre,  long  d’un  décimètre  ou  un  peu 
plus,  à  disque  pourpre -noirâtre,  sur  lequel 


les  anthères  se  détachent  en  points  jaunes 
dorés.  —  Enfin,  le  genre  Dracopis  Cass., est 
caractérisé  par  des  feuilles  cordées-lancéo- 
lées  ,  embrassantes,  lisses  et  entières;  par 
des  capitules  solitaires  ,  à  rayon  jaune  et  à 
disque  foncé,  dont  le  réceptacle  est  conique; 
par  l’appendice  linéaire  qui  termine  les 
branches  du  style;  par  des  akènes  arron¬ 
dis  sur  leur  section  transversale,  surmontés 
d’une  aigrette  calleuse,  en  couronne.  Ce 
genre  a  pour  type  le  Dracopide  amplexicaule, 
Dracopis  amplexicauiis  Cass.  (  Rudbeckia 
amplexicaulis  Lin.)  (P.  D.) 

ïiUDGËA  (nom  propre),  bot.  pu. — Genre 
de  la  famille  des  Rubiacées-Cofl’éaeées,  tribu 
des  Psychotriées ,  établi  par  Salisbury  (in 
Linn .  Transact.,  VIII,  327,  t.  18,  19).  Les 
Rudgea  lancœfolia  et  ovalifolia,  types  de  ce 
genre,  sont  des  arbrisseaux  qui  croissent  â 
la  Guiane. 

îUJDiSTES.  moll.  —  Deuxième  ordre  de 
la  section  des  Conchifères  dimyaires,  compre¬ 
nant  les  deux  familles  des  Hippurites  et  des 
Sphérulites.  Ce  sont  des  coquilles  fossiles  du 
terrain  crétacé  dont  on  ne  connaît  que  le 
test  partiellement  conservé,  toute  la  partie 
intérieure  ayant  été  dissoute  pendant  la  fos¬ 
silisation.  M.  Deshayes  a  mis  ce  fait  hors  de 
doute,  et  a  prouvé  en  même  temps  que  les 
Rudistes  doivent  par  leur  forme  se  rappro¬ 
cher  des  Camacées;  depuis  lors,  cependant, 
M.  Aie.  d’Orbigny  a  continué  â  les  rappro¬ 
cher  des  Brachiopodes,  et,  précédemment, 
M.  Desmoulins  les  avait  rapprochés  des  As¬ 
cidies.  Lamarck  avait  d’abord  laissé  les  Ru¬ 
distes  parmi  les  Ostracées,  et  ce  ne  fut  que 
dans  son  Histoire  des  animaux  sans  vertèbres 
qu’il  en  fit  une  famille  à  part,  sans  toutefois 
lui  attribuer  des  caractères  bien  positifs  ; 
car  il  la  désigne  en  disant:  «Ligament, 
charnière  et  animal  inconnus;  coquille  très 
inéquivalve;  point  de  crochets  distincts.  » 
Aussi  range-t-il  dans  cette  famille,  qui  nՎ 
tait  en  quelque  sorte  qu’un  lieu  de  dépôt,  tou¬ 
tes  les  coquilles  bivalves  qu’il  ne  connaît  pas 
suffisamment;  il  y  place  donc  les  Calcéoles 
elles  Diocimes  qui  sont  de  vrais  Bracbiopo- 
des,  et  les  Birostrites  qui  ne  sont  autre  chose 
qu’un  muscle  interne  deSphérulite,  en  même 
temps  qu’il  fait  un  autre  genre  distinct  avec 
les  Radioliles  qui  doivent  être  réunies  aux 
Sphérulites,  etqu’il  transporte  les  Hippurites 
dans  la  classe  des  Céphalopodes.  L’ordre  des 


262 


RUE 


RUE 


Rudistes  ne  doit  donc,  en  définitive,  conte¬ 
nir  que  les  Sphérulites  et  les  Hippurites, 
formant  le  type  de  deux  familles  distinctes. 

(Du  j.) 

RUDQLPHA  (nom  propre),  moll.  • — 
Genre  proposé  par  M.  Schumacher  pour  les 
coquilles  dont  Lamarck  avait  fait  son  genre 
Licorne  ou  Monoceros ,  et  qui  doivent  être 
réunies  aux  Pourpres.  (Duj.) 

RUDOLPIllA  (nom  propre),  bot.  ph.  — - 
Genre  de  la  famille  des  Légumineuses-Papi- 
lionacées,  tribu  des  Érythrinées,  établi  par 
Willdenow  (in  Neuen.  Berl.  schrift.,  III, 
451).  Arbrisseaux  originaires  des  Antilles  et 
du  Mexique.  Voy.  légumineuses. 

HUE.  Ruta.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  desRutacées,  à  laquelle  il  donne  son 
nom,  rangé  par  Linné  dans  la  Décandrie  mo- 
nogynie  de  son  système,  bien  que  sa  place 
soit  au  moins  aussi  légitime  dans  l’Octandrie. 
Ce  groupe  générique,  établi  primitivement 
par  Tournefort,  avait  été  adopté  sans  modi¬ 
fication  par  Linné  et  par  tous  les  botanistes 
après  lui.  Mais,  dans  son  beau  travail  mono¬ 
graphique  sur  les  Rutacées,  M.  A.  de  Jussieu 
a  été  conduit  récemment  à  en  détacher 
toutes  les  espèces  à  feuilles,  qui  formaient 
les  sections  3  et  4  dans  le  Prodromus  de 
DeCandolle  ,  avec  lesquelles  il  a  formé  son 
genre  Aplophyllum.  Cette  séparation  à  réduit 
le  nombre  des  véritables  Rues  de  plus  de 
moitié.  Ainsi  restreint,  le  genre  Rula  est 
formé  d’espèces  herbacées  vivaces  ou  sous- 
frutescentes ,  qui  croissent  naturellement 
dans  les  parties  tempérées  et  un  peu  chaudes 
de  l’ancien  continent,  dans  l’hémisphère 
boréal.  Leurs  feuilles  sont  alternes,  dé¬ 
pourvues  de  stipules ,  pennées  ou,  plus  sou¬ 
vent,  décomposées,  marquées  de  points 
glanduleux,  translucides,  remplis  d’une 
huile  volatile  qui  leur  donne  une  odeur  forte 
et  souvent  très  désagréable.  Leurs  fleurs , 
presque  toujours  jaunes ,  sont  disposées  en 
cime  dichotome  ,  plus  ou  moins  régulière; 
elles  présentent  généralement  cette  parti¬ 
cularité  que  celles  d’entre  elles  situées  à  l’ex¬ 
trémité  de  la  tige  ou  dans  l’angle  des  dicho¬ 
tomies  sont  pentamères  ,  tandis  que  les  au¬ 
tres  sont  tétramères.  Or,  c’est  d’après  ces 
fleurs  pentamères  ,  les  premières  épanouies, 
mais  les  moins  nombreuses  de  toutes ,  que 
Linné  a  rangé  le  genre  Rue  dans  la  décan¬ 
drie.  Les  fleurs  présentent  :  Un  calice  court 


et  quadripartî  ;  une  corolle  de  quatre  pé¬ 
tales  plus  longs  que  le  calice,  à  limbe  con¬ 
cave,  généralement  lacinië  ou  sinué;  huit 
étamines  plus  longues  que  les  pétales,  dont 
les  quatre  opposées  à  ceux-ci  sont  plus 
courtes  que  les  quatre  qui  alternent  avec 
eux;  un  pistil  porté  sur  un  disque  ordinai¬ 
rement  plus  large  que  lui  et  dont  le  pour¬ 
tour  présente  huit  pores  nectarifères ;  ses 
quatre  ovaires,  6-12-ovulés,  sont  réunis  à 
leur  base,  distincts  au  sommet  qui  est  qua- 
drilobé;  leur  angle  interne  porte  autant  de 
styles  qui  se  soudent  presque  aussitôt  en  un 
seul,  que  termine  un  stigmate  à  quatre  sil¬ 
lons.  A  ces  fleurs  succèdent  quatre  capsules 
partiellement  réunies  en  un  seul  corps,  qui 
s’ouvrent  par  leur  sommet  et  par  leur  angle 
interne.  Ces  caractères  s’appliquent  aussi 
naturellement  aux  fleurs  pentamères ,  à  la 
condition  de  substituer  les  nombres  5  et  10 
à  ceux  de  4  et  8  que  présente  la  caractéris¬ 
tique  précédente. 

Comme  type  de  ce  genre  nous  prendrons 
la  plus  intéressante  de  ses  espèces,  la  Rue  a 
odeur  forte,  Ruta  graveolens  Lin.,  vulgai¬ 
rement  connue  sous  le  nom  de  Rue,  espèce 
vivace,  de  la  région  méditerranéenne.  Sa 
teinte  générale  est  glauque,  sa  souche  li¬ 
gneuse  et  rameuse  émet  des  tiges  aériennes 
rameuses,  presque  ligneuses  dans  le  bas, 
herbacées  dans  leur  plus  longue  partie;  ses 
feuilles  sont  décomposées  ou  sur-décompo¬ 
sées,  à  folioles  un  peu  épaisses,  obovées  ou 
oblongues.  Les  fleurs  sont  jaunes,  grandes; 
elle  se  distinguent  par  les  lobes  de  leur  ca¬ 
lice  lancéolés,  aigus;  par  leurs  pétales  en¬ 
tiers  ou  à  peine  denticulés.  Cette  espèce, 
commune  dans  nos  départements  méridio¬ 
naux,  est  de  plus  fréquemment  cultivée 
dans  les  jardins,  à  cause  de  ses  propriétés 
médicinales,  et  de  la  grande  vogue  qu’elle 
a  surtout  parmi  le  peuple  des  campagnes. 
Elle  était,  au  reste,  déjà  en  haute  répu¬ 
tation  chez  les  anciens  ,  qui  l’employaient 
non  seulement  comme  espèce  médicinale  , 
mais  encore  comme  condiment.  Elle  est  ex¬ 
trêmement  excitante,  au  point  que,  prise  à 
haute  dose,  elle  peut  déterminer  des  inflam¬ 
mations  violentes  et  même  la  mort.  On  fait 
usage  de  ses  feuilles,  dont  la  saveur  est  âcre, 
un  peu  amère  et  très  chaude,  et  qui ,  appli¬ 
quées  sur  la  peau,  peuventla  rubéfier.  LaRue 
est  surtout  caractérisée  par  son  action  spé- 


RUE 


RUM 


263 


ciale  sur  l’utérus,  qu’on  met  fréquemment 
à  profit,  mais  qui  est  assez  énergique  pour 
amener  parfois  des  accidents  fâcheux.  On  la 
regarde  aussi  comme  un  puissant  antispas¬ 
modique,  et  quelques  médecins  l’ont  pré¬ 
conisée  comme  un  excellent  vermifuge.  A 
l’extérieur,  on  l’emploie  contre  la  gale,  etc. 
Cette  plante  entrait  autrefois  dans  un  grand 
nombre  de  préparations  diverses;  aujour¬ 
d’hui,  bien  que  d’un  usage  fréquent,  elle  a 
perdu  une  partie  de  son  ancienne  impor¬ 
tance.  (P.  D.) 

On  a  encore  appelé  vulgairement,  : 

Rue  de  Chèvre,  le  Galega  officinalis  ; 

Rue  de  Chien,  le  Scrophularia  canina ; 

Rue  de  muraille,  une  espèce  d’Asplénie  ; 

Rue  des  prés,  le  Thalictrum  flavum ; 

Rue  sauvage,  le  Peganum  harmala,  etc. 

RUELLIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Acanthacées,  tribu  des 
Echmatacanthées-Ruelliées,  établi  par  Linné 
{Gen.,n.  784),  qui  y  réunissaitun  assezgrarid 
nombre  d’espèces  dont  quelques  unes  consti¬ 
tuent  aujourd’hui  des  genres  nouveaux.  Ainsi 
le  Ruellia  littoralis  Lin.,  est  devenu  le  type 
du  genre  Dyschoriste  de  Nees;  le  Ruellia  se- 
tigera  Pers.,  le  type  du  genre  Chætacanthus 
de  Nees;  le  Ruellia  barlerioides  Roth.,  le 
type  du  genre  Petalidium  de  Nees;  le  Ruellia 
oblongifolia  Michx.,  le  type  du  genre  Colo¬ 
phanes  de  Don,  etc.  Tel  qu’il  est  actuellement 
limité,  le  genre  Ruellia  comprend  seulement 
les  espèces  qui  présentent  les  caractères  sui¬ 
vants:  Calice  à  cinq  divisions  égales;  corolle 
hypogyne,  infundibuliforrne  ;  limbe  à  cinq 
divisions  égales,  étalées.  Étamines  4,  insérées 
au  tube  de  la  corolle,  didynames,  incluses; 
anthères  oblongues,  à  deux  loges  nautiques 
ou  mucronulées  à  la  base.  Ovaire  à  deux 
loges  3-4-ovulées.  Style  simple;  stigmate 
subulé,  canaliculé  dorsalement,  aigu  à  la 
base.  Capsule  à  deux  loges  renfermant  six  ou 
huit  graines. 

Les  Ruellia  sont  des  herbes  caulescentes, 
poilues,  à  feuilles  opposées;  à  fleurs  médio¬ 
cres,  de  couleurs  variées,  disposées  en  épis 
axillaires  ou  terminaux,  souvent  groupées  en 
capitules;  bractées  petites  ou  nulles.  Ces 
plantes  croissent  spontanément  dans  l’Asie 
tropicale  et  dans  quelques  contrées  de  la 
Nouvelle-Hollande.  Quelques  unes  sont  cul¬ 
tivées,  en  Europe,  dans  les  jardins  d’agré¬ 
ment,  telles  que  les  Ruellia  strepens  Linn., 


patula  Jacq.,  clandestina  Linn.,  paniculata 
Lin.,  repens  Lin.,  etc.  (J.) 

RUGENDASIA,  Schied.  (Msc.  ex  Schlec- 
tand.  Hort.  IJall .,  p.  14).  bot.  ph.  —  Syn. 
de  Weldenia ,  Schult.  f. 

RUGI  EUS  ,  Curtis  (  British  Ent. ,  IV, 
168),  Stephens,  ins.  —  Synonyme  de  Stili- 
cus  Latreille,  Erichson.  (C.) 

RUGISSEMENT,  màm.  —  On  désigne 
sous  ce  nom  le  cri  du  Lion  ,  du  Tigre,  et 
des  autres  grands  animaux  du  genre  des 
Chats.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

RUIZIA  (nom  propre),  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  By  ttnériacées ,  tribu  des 
Dombeyacées,  établi  par  Cavanilles  {Dissert., 
III,  117,  t.  30).  Arbrisseaux  des  îles  de 
France  et  de  Bourbon.  Voy.  byttnériacées. 

RUIZIA,  Pav.  ( Prodr .,  133,  t.  39).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Boldoa,  Juss. 

RULINGIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Byttnériacées,  tribu 
des  Byttnériées,  établi  par  R.  Brown  (m 
Bot.  Mag.,  t.  2191,  3182).  Arbrisseaux  de 
la  Nouvelle-Hollande.  Voy.  byttnériacées. 

RUMASTRUM,  Campd.  (  Monog.  du  g. 
Rumex,  Paris,  1819).  bot.  ph.  —  Voy.  ru- 
mex  ,  Linn. 

RUMEN,  mam.  — -  Nom  latin  de  la  panse 
ou  réservoir  des  Ruminants.  (E.  D.) 

RUMEX.  Rumex.  bot.  ph. — Grand  genre 
de  la  familie  des  Polygonées,  de  l’Hexandrie 
trigynie  dans  le  système  de  Linné.  Formé, 
par  ce  botaniste,  de  la  réunion  des  Lapa- 
thum  et  Acetosa  de  Tournefort  ,  il  a  été 
adopté  sans  autre  modification  importante 
que  la  séparation  des  deux  genres  Emex 
Neck.  et  Oxyria  II i 1 1  ,  dont  les  types  sont 
le  Rumex  spinosus  Lin. ,  pour  le  premier; 
le  Rumex  digynus  Lin. ,  pour  le  second. 
Dans  sa  monographie  de  ce  genre  (  Mono¬ 
graphie  des  Rumex ,  précédée  de  quelques 
vues  générales  sur  la  famille  des  Polygo¬ 
nées,  thèse,  in-4  de  169  pag.  et  3  pl., 
Montpell.  ,  1819),  qui  remonte  déjà  à  une 
époque  assez  reculée  ,  Campdera  décrivait 
ou  signalait  110  espèces,  sur  lesquelles  40 
figuraient  parmi  les  Incertœ  sedis,  ou  comme 
plantes  imparfaitement  connues  de  lui.  Il 
est  donc  permis  de  supposer  qu’aujourd’hui 
le  chiffre  total  des  Rumex  connus  s’élève  de 
120  à  130.  Toutes  ces  plantes  sont  des 
herbes  annuelles  ou  vivaces  ,  rarement  des 
sous-arbrisseaux  ,  souvent  de  saveur  acide, 


i 


264 


RUM 


MJM 


qui  croissent  naturellement  dans  les  parties 
tempérées  et  froides  des  deux  hémisphères , 
dont  un  très  petit  nombre  se  trouvent  entre 
les  tropiques.  Leurs  feuilles  sont  alternes , 
engainantes  à  leur  base;  leurs  fleurs  sont 
petites  ,  disposées  par  verticilles  rapprochés 
en  grappes  ,  hermaphrodites  ou  plus  rare¬ 
ment  unisexuées  par  avortement.  Elles  pré¬ 
sentent  :  un  périanthe  à  6  folioles,  dont  les 
trois  extérieures  sont  vertes  et  soudées  entre 
elles  à  leur  base  ,  dont  les  trois  intérieures 
sont  faiblement  colorées  ,  plus  grandes  ; 
après  la  floraison  ces  dernières  folioles  gran¬ 
dissent,  se  redressent  pour  envelopper  le 
fruit,  et  s’épaississent  souvent  vers  leur  base 
en  une  sorte  de  grain  saillant,  plus  ou  moins 
volumineux  ;  6  étamines  opposées  par  pai¬ 
res  aux  trois  divisions  externes  du  périanthe  ; 
un  pistil  à  ovaire  triquètre  ,  uniloculaire  , 
uni-ovulé ,  surmonté  de  trois  styles  filifor¬ 
mes,  libres  ou  adnés  aux  angles  de  l’ovaire, 
terminés  chacun  par  un  stigmate  en  pin¬ 
ceau.  A  ces  fleurs  succède  un  caryopse  à 
trois  angles,  enveloppé  par  les  folioles  in¬ 
ternes  du  périanthe  qui  n’adhèrent  pas  avec 
lui.  On  divise  les  Rumex  en  trois  sous-genres 
de  la  manière  suivante. 

a.  Lapathum ,  Tourn.,  Campd.  Fleurs  her¬ 
maphrodites  ou  polygames,  très  rarement 
dioïques.  Folioles  internes  du  périanthe  dres- 
sées-divergentes,  plus  ou  moins  granuleuses 
à  l’extérieur.  Styles  libres;  stigmates  multi- 
fides.  Test  des  graines  blanchâtre  ou  jau¬ 
nâtre. —  Herbes  à  feuilles  penninerves  ,  à 
peine  acides,  à  verticilles  multiflores  ;  à 
fleurs  portées  sur  des  pédicules  articulés 
à  leur  base.  Ce  sous-genre  est  nombreux. 
La  plus  importante  des  espèces  qu’il  ren¬ 
ferme  est  le  Rumex  Patience,  Rumex  Patien- 
tia  Lin.,  très  connu  sous  les  noms  vulgai¬ 
res  de  Patience  ,  Patience  des  jardins  ,  et , 
dans  quelques  pays  ,  Epinards  immortels . 
C’est  une  grande  plante  herbacée  vivace  , 
haute  d’environ  un  mètre  et  demi,  dont  le 
rhizome  est  long  et  épais,  brunâtre  exté¬ 
rieurement,  jaunâtre  à  l’intérieur;  dont  la 
tige  est  droite  9  cannelée  ,  rameuse  dans  le 
haut;  dont  les  feuilles  sont  grandes  :  les  in¬ 
férieures  allongées ,  cordées-ovales  ;  les  su¬ 
périeures  oblongues-lancéolées ,  très  aiguës, 
toutes  plus  ou  moins  ondulées;  les  trois 
folioles  intérieures  du  périanthe  qui  entou¬ 
rent  le  fruit  sont  entières,  en  cœur  ,  pla¬ 


nes  ,  et  l’une  d’elles  porte  un  granule  ar¬ 
rondi.  On  emploie  fréquemment  le  rhizome 
de  cette  espèce  dans  la  médecine  populaire 
et  dans  les  hôpitaux  ,  où  l’on  administre 
journellement  sa  décoction  en  tisane.  La  sa¬ 
veur  de  cette  partie  de  la  plante  est  d’abord 
fade,  puis  âpre  et  amère;  elle  a  une  odeur 
faible,  mais  particulière.  On  s'en  sert  à  titre 
de  sudorifique,  de  tonique,  pour  exciter  l’ap¬ 
pétit  et  ranimer  les  forces  de  l’estomac; 
mais  son  usage  le  plus  fréquent  est  contre 
les  maladies  de  la  peau,  et  particulièrement 
contre  la  gale.  Deyeux  y  a  signalé  l’existence 
d’une  certaine  quantité  de  Soufre  libre.  Au 
reste,  on  lui  substitue  souvent,  et  sans 
désavantage,  à  cause  de  l’analogie  de  pro¬ 
priétés,  le  rhizome  de  quelques  autres  espè¬ 
ces  du  même  genre  ,  telles  que  les  Rumex 
aquaticus  ,  R.  crispus ,  R.  obtusifolius ,  etc. 
Dans  quelques  pays  ,  on  mange  les  feuilles 
de  la  Patience  à  titre  d’Épiriards.  Des  hor¬ 
ticulteurs  habiles  pensent  même  que  ses 
qualités  comme  plante  potagère,  et  particu¬ 
lièrement  sa  précocité  ,'  devraient  lui  assi  ¬ 
gner  dans  nos  cultures  une  place  plus  dis¬ 
tinguée  que  celle  qu’elle  y  a  occupée  jusqu’à 
ce  jour.  On  a  aussi  conseillé  de  l’utiliser 
comme  fourrage  vert  précoce.  Son  extrême 
rusticité,  et  la  facilité  de  sa  multiplication 
par  graines  et  par  éclats,  pourraient  être 
avantageuses  dans  ces  cas. 

b.  R-umastrum ,  Campd.  Fleurs  hermaphro¬ 
dites  ou  plus  rarement  monoïques.  Folioles 
intérieures  du  périanthe  à  granules  très  pe¬ 
tits  ou  nuis.  Styles  adnés  aux  angles  de  l’o¬ 
vaire;  stigmates  paucifides.  Test  des  graines 
rougeâtre. —  Sous  -  arbrisseaux  à  feuilles 
palmatinerves,  à  peine  acides  ou  tout-à-fait 
insipides.  Fleurs  en  verticilles  pauciflores , 
portées  sur  des  pédicules  articulés  au  mi¬ 
lieu.  Ce  sous-genre  est  peu  nombreux.  Nous 
nous  bornerons  à  citer  comme  lui  apparte¬ 
nant  le  Rumex  Abyssiniens. 

c.  Acetosa ,  Tourn.,  Campd.  Fleurs  her¬ 
maphrodites  ,  monoïques  ou  dioïques.  Fo¬ 
lioles  internes  du  périanthe  lisses  ou  peu 
granulées  extérieurement,  avortant  quel¬ 
quefois.  Styles  adnés  aux  angles  de  l’ovaire. 
Stigmates  multifides.  Test  des  graines  rou¬ 
geâtre  ou  blanchâtre. — Herbes,  sous-arbris¬ 
seaux  ou  arbrisseaux  à  feuilles  penninerves 
ou  palmatinerves,  acides;  à  fleurs  disposées 
en  verticilles  pauciflores,  et  portées  sur  des 


RDM 


RUM 


pédicules  souvent  articulés  à  leur  base.  L’es¬ 
pèce  la  plus  intéressante  de  cette  section  est 
le  Rumex  Oseille,  Rumex  acetosa  Lin.,  si 
connu  sous  ses  noms  vulgaires  d 'Oseille, 
Surette  ,  Vinette.  Elle  croît  en  abondance 
dans  les  bois  et  les  prairies  de.  toute  la 
France;  de  plus  ,  elle  est  cultivée  dans  les 
moindres  jardins  potagers.  Son  rhizome  est 
rampant,  brun-noirâtre;  sa  tige  herbacée, 
glabre,  cylindrique  et  cannelée,  s’élève  seu¬ 
lement  à  4  ou  5  décimètres  ;  ses  feuilles 
sont  de  tissu  mou  et  un  peu  épais  ,  les  ra¬ 
dicales  longuement  pétiolées,  oblongues  , 
hastées  ,  obtuses;  les  cauünaires  embras¬ 
santes  et  aiguës.  Le  Rumex  Oseille  a  de 
l’importance  ,  soit  comme  espèce  médici¬ 
nale,  soit  surtout  comme  plante  potagère  et 
économique.  Sous  le  premier  rapport ,  on 
fait  usage  quelquefois  de  son  rhizome,  qui 
est  un  peu  astringent ,  et  dont  la  décoction 
était  autrefois  administrée  fréquemment, 
mais  surtout  de  ses  feuilles,  qui  sont  essen¬ 
tiellement  rafraîchissantes.  Elles  servent  à 
préparer  les  bouillons  aux  herbes.  On  les 
mêle  aussi  toujours  aux  feuilles  de  diverses 
espèces  avec  lesquelles  on  prépare  le  Suc 
d’herbes.  Quant  à  l’usage  des  feuilles  d’O- 
seille  comme  aliment,  on  sait  qu’il  est  de 
tous  les  jours  ,  à  Paris  surtout,  où  il  s’en 
consomme  annuellement  des  quantités  très 
considérables  ;  non  seulement  on  les  em¬ 
ploie  fraîches,  mais  encore  on  en  fait  des 
conserves  pour  l’hiver.  On  retirait  aussi  au¬ 
trefois  de  cette  plante  le  bi-oxalate  de  Po¬ 
tasse  ou  sel  d’Oseille,  qui  y  existe  en  assez 
forte  proportion;  mais,  de  nos  jours,  on 
préfère  extraire  ce  sel  de  VOxalis  acetosella. 
Dans  les  jardins  potagers,  on  possède  quel¬ 
ques  variétés  d’Oseille,  parmi  lesquelles  la 
plus  estimée  et  la  plus  répandue  dans  les 
jardins  de  Paris  et  des  environs,  est  connue 
sous  le  nom  d 'Oseille  de  Beileville.  Ses 
feuilles  sont  plus  grandes  et  moins  acides 
que  celles  de  la  plupart  des  autres  variétés. 
La  culture  de  cette  espèce  est  très  simple  ; 
elle  réussit  dans  toute  espèce  de  terre  et  à 
toute  exposition.  On  la  plante  le  plus  sou¬ 
vent  en  bordure,  et  on  la  multiplie,  soit  par 
graines,  soit  par  division  des  pieds;  ce  der-" 
nier  mode  de  multiplication  est  même  le 
seul  à  l’aide  duquel  on  conserve  les  variétés 
les  plus  estimées.  On  retrouve  des  proprié¬ 
tés  analogues  à  celles  de  l’Oseille  chez  plu- 

T.  XI. 


26  5 

sieurs  autres  espèces  du  même  genre,  telles 
surtout  que  le  Rumex  acetosella  Lin.,  ou 
petite  Oseille  ,  si  commun  dans  toute  la 
France,  le  Rumex  sculatus ,  etc.  (P.  D.) 

*IUJMFORDïA  (nom  propre).  BOT.  PH. - 

Genre  de  la  famille  des  Composées-Tubuli- 
flores,  tribu  des  Sénécionidées,  établi  par 
De  CandoIIe  ( Prodr .,  A,  549).  Arbrisseaux 
du  Mexique.  Voy.  composées. 

RUM  IA.  BOT.  PH.  — Genre  de  la  famille 
des  Ombellifères,  tribu  des  Amminées,  éta¬ 
bli  par  Hoffmann  (  Umbellif .  ,  171,  f.  3). 
Herbes  de  la  Sibérie.  Voy.  ombellifères. 

RU  MI  A  (nom  mythologique),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Noc¬ 
turnes,  tribu  des  Phalénides,  établi  parDu- 
ponchel  (  Calai,  des  Lépid.  d'Eur.,  p.  216). 
L’espèce  type,  Rum.  cratœgaria  ,  se  trouve 
en  Europe,  dans  les  mois  de  mai  et  juillet. 

(L.) 

*RUMINA  (nom  mythologique?),  ins. _ 

Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  subpenta¬ 
mères  ,  de  la  famille  des  Cycliques  et  de  la 
tribu  des  Colaspides ,  proposé  par  Dejean 
(  Catalogue,  3e  édit.,  p.  438).  L’auteur  y 
rapporte  2  espèces  du  Brésil  ,  qu’il  nomme 
R.  mosmaragdula  et  desta.  (C.) 

*  RUMINANTES  (  rumino  ,  je  rumine). 
mam.—  Vicq  d’Azyr  (Syst.  anat.  desanim., 
1792  )  a  désigné  sous  ce  nom  les  Mammi¬ 
fères  que  Linné  nommait  Pecora,  et  que 
l’on  indique  aujourd’hui  sous  celui  de  Ru¬ 
minants.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

RUMINANTIA.  mam.  - —  Nom  latin  des 
Ruminants ,  d’après  G.  Cuvier  (  Tabl.  élêm. 
du  Règ.  anim.,  1797).  (E.  D.) 

RUMINANTS.  Pecora.  mam.  — A  toutes 
les  époques,  les  naturalistes  et  le  vulgaire 
ont  réuni,  sous  une  dénomination  commune, 
et  comme  formant  un  groupe  bien  distinct 
parmi  les  Quadrupèdes,  les  animaux  que  nous 
appelons  Ruminants.  Presque  tous  leurs 
genres  ont  fourni  a  la  domesticité  des  es¬ 
pèces  importantes,  car  ce  sont  elles  qui  for¬ 
ment  essentiellement  nos  troupeaux.  Tels 
sont  le  Chameau,  le  Dromadaire  et  les  La¬ 
mas,  le  Renne,  ainsi  que  diverses  espèces 
de  Bœufs,  de  Chèvres  et  de  Moutons. 

Les  Ruminants  sont  des  Mammifères,  et 
dans  presque  toutes  les  méthodes  ils  consti¬ 
tuent  un  ordre  bien  distinct  des  autres  et 
très  facile  à  caractériser  zoologiquement. 

De  même  que  les  Pachydermes  et  mieux 

34 


266 


RUM 


RUM 


que  beaucoup  d’entre  eux,  les  Ruminants 
sont  des  animaux  ongulés,  c’est-à-dire  à 
doigts  terminés  par  des  sabots.  Leurs  qua¬ 
tre  membres  servent  uniquement  a  la  mar¬ 
che;  leurs  mamelles  sont  inguinales;  les 
mâles  ont  un  scrotum  pendant,  et  l’organe 
excitateur  retenu  dans  un  fourreau  fixé  sous 
l’abdomen.  Leurs  dents  molaires  ont  une 
physionomie  particulière  en  rapport  avec 
leur  régime,  qui  est  herbivore,  et  le  plus 
souvent  ils  n’ont  ni  canines  ni  incisives  su¬ 
périeures.  Leur  cerveau  a  des  circonvolu¬ 
tions  nombreuses,  et,  ce  qui  leur  a  valu 
leur  nom,  ils  ont  la  faculté  de  ramener  à 
leur  bouche  les  aliments  déjà  ingérés  dans 
leur  estomac  pour  les  mâcher  de  nouveau. 
Ajoutons  qu’ils  sont  du  nombre  des  Mam¬ 
mifères  placentaires,  et  que  leur  placenta 
est  eotylédonaire  ou  diffus,  et  nous  aurons 
énoncé  à  peu  près  tous  les  caractères  des 
Ruminants. 

Plusieurs  de  ces  caractères,  comme  on  le 
voit,  leur  sont  communs  avec  les  Pachyder¬ 
mes.  L’acte  seul  de  la  rumination  et  quel¬ 
ques  particularités  de  l’estomac  destinées  a 
son  exécution  les  en  distinguent  d’une  ma¬ 
nière  absolue.  Aussi  pourrait-on  dire  que 
les  Ruminants  et  les  Pachydermes  ne  sont 
que  des  fractions  d’un  même  groupe  de 
Mammifères ,  celui  des  Ongulés ,  qui  est  en 
effet  une  des  grandes  séries  ou  sous-classes 
que  l’on  doit  admettre  parmi  ces  animaux. 
C’est  ce  que  l’étude  des  Pachydermes  fos¬ 
siles  démontre  d’une  manière  plus  évidente 
encore,  puisque  plusieurs  d’entre  eux  tien¬ 
nent  de  bien  plus  près  aux  Ruminants  que 
ne  le  font  les  espèces  actuelles. 

Les  dents  des  Ruminants  doivent  être 
citées  parmi  les  organes  dont  les  particula¬ 
rités  rendent  si  facile  la  distinction  de  ce 
groupe.  Nous  avons  déjà  parlé  de  leurs  prin¬ 
cipales  dispositions  à  l’article  dents  de  ce 
Dictionnaire,  t.  IV,  p.  685,  en  même  temps 
que  nous  avons  cité,  d’après  l’interprétation 
généralement  admise ,  leur  formule  la  plus 
ordinaire. 

0  .  1  ou  0  G 

-  inc.  — —  can.  -  mol. 

4  0  6 

Nous  avons  fait  remarquer  qu’il  serait 
plus  rationnel  de  considérer  leurs  préten¬ 
dues  incisives  externes  de  la  quatrième  paire 
comme  des  canines,  ce  qui  rendrait  plus 


comparable  la  formule  dentaire  des  Cha¬ 
meaux  avec  celle  des  Ruminants  à  bois  ou 
à  cornes,  et  celle  des  uns  et  des  autres  avec 
la  dentition  de  certains  Pachydermes.  Cette 
manière  de  voir  est  aussi  celle  que  M.  Owen 
a  exposée  depuis  lors  dans  son  Odont.ogra- 
phy.  Nous  ajouterons  ici  que  les  dents  de 
certains  Pachydermes  anoplothériens  res¬ 
semblaient  bien  plus  encore  que  celles  des 
Cainolheriums ,  que  nous  avons  cités,  aux 
molaires  des  Ruminants.  Ainsi  les  Dicho- 
bunes  avaient  les  dents  si  semblables  pour 
la  forme  à  celles  des  Chevrotains,  que  le 
Dichobune  cervinum  a  été  d’abord  décrit 
comme  étant  un  Ruminant.  Ce  fait  paraîtra 
plus  remarquable  encore,  si  l’on  se  rappelle 
que  les  Dichobunes  et  les  Pachydermes  les 
plus  voisins  des  Ruminants  ont  appartenu 
a  une  époque  pendant  laquelle  ces  derniers 
n’existaient  pas  encore  ou  étaient  du  moins 
fort  rares.  L’observation  de  la  série  entière 
des  Ruminants  actuels  ou  fossiles  démontre 
plusieurs  autres  particularités  du  système 
dentaire  dignes  d’être  signalées  et  fort  utiles 
pour  la  caractéristique  de  ces  animaux.  Ainsi 
les  Chameaux  conservent  dans  l’état  adulte 
une  ou  même  deux  paires  d’incisives  supé¬ 
rieures,  et  leurs  canines  des  deux  mâchoires 
ont  bien  l’apparence  de  ces  dents  chez  la 
plupart  des  autres  animaux.  Les  Chameaux 
ont  six  paires  de  molaires  supérieures,  comme 
les  autres  Ruminants;  mais  la  première  est 
très  distante  des  autres  et  immédiatement 
contre  la  canine;  la  mâchoire  inférieure  n’a 
que  cinq  molaires,  dont  la  première  paire 
également  écartée  des  autres.  Les  Lamas 
diffèrent  des  Chameaux  en  ce  qu’ils  n’ont 
plus  que  cinq  paires  de  molaires  en  haut  et 
quatre  en  bas.  C’est,  sous  ce  rapport,  le 
moindre  nombre  connu  parmi  les  espèces 
du  même  ordre.  Quelques  Ruminants  ont 
des  canines  supérieures;  on  en  voit  souvent 
chez  les  Cerfs  de  diverses  espèces;  mais  leur 
développement  est  peu  considérable.  C’est 
le  contraire  pour  les  Chevrotains  et  les  Cerfs 
muntjacs,  dont  les  canines  supérieures  sont 
cuitriformes,  longues  et  en  partie  sorties  de 
la  bouche  comme  deux  défenses;  leur  dé¬ 
veloppement  est  surtout  considérable  chez 
les  mâles.  On  remarquera  la  coïncidence 
de  ce  grand  développement  des  canines 
avec  l’absence  des  cornes  (Chevrotains)  ou 
leur  petitesse  (Muntjacs).  Et  en  effet,  ces 


HUM 


animaux  s’en  servent  pour  se  disputer  la 
possession  des  femelles.  Les  Antilopes,  ainsi 
que  les  Moutons,  les  Chèvres  et  les  Bœufs 
sauvages  ou  domestiques,  c’est-à-dire  tous 
les  Ruminants  à  cornes,  manquent  de  ca¬ 
nines.  Leurs  molaires  ,  toujours  en  même 
nombre,  diffèrent,  sous  quelques  rapports, 
d’un  groupe  à  l’autre;  mais  beaucoup  de 
particularités  qu’on  n’a  pas  signalées  en¬ 
core  ou  qu’on  a  mai  indiquées,  soit  dans 
les  molaires  elles-mêmes,  soit  dans  les  inci¬ 
sives,  dont  la  forme  et  les  proportions  sont 
fort  diverses,  seront  constatées  après  un 
examen  rigouteux  (1).  M.  de  Rlainville  se 
propose  de  publier  prochainement,  dans  son 
Ostéographie,  les  résultats  de  cette  étude. 

La  dent  molaire  des  Ruminants,  qui  est 
la  plus  compliquée  dans  sa  forme,  est  la 
quatrième  molaire  supérieure  et  inférieure, 
laquelle  est  la  dent  principale  de  ces  ani¬ 
maux.  Dans  tous  les  Mammifères  du  même 
groupe,  la  sixième  molaire  d’en  bas  est. à 
trois  divisions,  comme  chez  les  Pachydermes 
herbivores  des  genres  Anoplotherium  et  Pa- 
læotherium.  Les  trois  dents  antérieures  ou 
de  remplacement  sont,  au  contraire,  plus 
simples  que  les  grosses  molaires.  Nous  avons 
vu  qu’une  ou  deux  de  ces  dents  manquent 
chez  les  Chameaux  et  les  Lamas. 

La  théorie  avait  fait  admettre  à  priori 
que  tous  les  Ruminants  ,  quoique  privés 
d’incisives  supérieures  dans  la  très  grande 
majorité  des  espèces  pendant  l’âge  adulte, 
et  même  dès  le  moment  de  leur  naissance, 
ont  néanmoins,  pendant  une  partie  de  leur 
vie  fœtale,  les  dents  qui  leur  fontdéfautà  une 
époque  ultérieure.  M.  J.  Goodsir  et  depuis 
lors  M.  Owen  ,  ont  constaté  par  l’observa¬ 
tion  qu’il  en  est  bien  ainsi.  Des  fœtus  de 
Ruminants  des  genres  Cerf,  Bœuf  et  Mou¬ 
ton  ont  montré  ces  dents  à  la  mâchoire  su¬ 
périeure,  et  même  les  canines  de  l’infé¬ 
rieure.  On  leur  a  aussi  reconnu  quatre  paires 
de  dents  molaires  en  haut  et  en  bas,  ce  qui, 
joint  aux  trois  nouvelles  paires  que  les  Ru¬ 
minants  acquerront  plus  tard,  en  arrivant 

(i)  Les  Cerfs,  les  Girafes  et  les  Dœufs  ne  sont  pas,  quoi 
qu’on  en  ait  dit  ,  les  seuls  Ruminants  qui  aient  des  colon- 
nettes  ou  petits  cônes  d’émail  à  la  base  interne  de  leurs 
dents  molaires  supérieures  et  externe  de  leurs  dents  infé¬ 
rieures,  il  y  en  a  chez  quelques  Antilopes  vivants  et  fos¬ 
siles  ,  quoiqu’on  en  ait  refusé  aux  animaux  de  ce  genre. 

( Antilope  equina,  du  Sénégal  ;  A.  Curdieri  ou  recticoriiis,  des 
sables  marins  de  Montpellier.) 


1UJM  267 

à  l’âge  adulte,  leur  donnerait  pour  formule 
théorique  et  totale  : 

3  .  .  i  7 

-  incis.  -  can.  -  mol.  ; 

3  17 

c’est-à-dire  précisément  la  formule  des  Cai- 
nothériums,  que  nous  leur  comparions  dans 
l’article  dents  cité  plus  haut  (1).  Il  est 
vrai  que  les  trois  molaires  supérieures  ne 
sont  pas  remplacées;  que  la  canine  supé¬ 
rieure  est  souvent  aussi  dans  ce  cas,  et  qu'il 
en  est  toujours  de  même  à  l’une  des  quatre 
paires  de  molaires  de  lait.  De  plus,  les  dents 
qui  ne  devront  pas  être  remplacées  tombent 
avant  la  naissance,  et  le  jeune  Ruminant 
qui  vient  au  monde  n’a  que  les  dents  sui¬ 
vantes,  dont  tous  les  naturalistes  ont  con¬ 
staté  la  présence.  La  troisième  molaire  in¬ 
férieure  de  lait,  c’est-à-dire  la  postérieure 
de  jeune  âge,  est  composée  de  trois  parties, 
comme  la  sixième  ou  dernière  des  adultes  : 

0  .  .  0  3 

incis.  can.  -  mol. 

rr  a  r» 

O  1  C? 

On  doit  regretter  que  nul  naturaliste 
n’ait  encore  décrit  la  dentition  des  Cha¬ 
meaux  et  des  Lamas  à  leur  naissance. 

Avec  le  système  dentaire,  dont  nous  ve¬ 
nons  de  rappeler  les  traits  principaux,  coïn¬ 
cident  des  dispositions  tout-à-fait  spéciales 
du  système  digestif.  Tout  le  monde  sait  à 
quelle  particularité  singulière  les  Rumi¬ 
nants  doivent  leur  nom.  Animaux  essentiel¬ 
lement  herbivores  ,  ils  ont  besoin  d’une 
grande  quantité  de  matières  digestives;  et 
comme  dans  la  vie  sauvage  ils  sont  exposés 
aux  embûches  ou  aux  attaques  d’un  grand 
nombre  d’ennemis,  il  leur  faut  brouter  pré¬ 
cipitamment  les  matériaux  de  leur  alimen¬ 
tation,  pour  fuir  au  plus  vite  les  pâturages 
auxquels  ils  s’étaient  rendus. 

Leur  estomac  est  plus  compliqué  que  ce-: 
lui  de  presque  tous  les  autres  Mammifères, 
et  sa  capacité  générale  est  partagée  en  plu¬ 
sieurs  poches,  qu’on  a  considérées,  non  sans 
quelque  exagération  ,  comme  autant  d’es¬ 
tomacs  distincts.  La  plus  grande  et  la  pre¬ 
mière  est  la  panse  ,  aussi  nommée  double 
ou  herbier.  Les  aliments  y  sont  entassés  à 
mesure  que  l’animal  les  a  coupés.  Après  la 
panse  vient  le  bonnet ,  plus  petit  qu’elle  ,  à 
parois  gaufrées,  et  dans  lequel  les  aliments 


(i)  Tome  IV,  j)2ge  G85. 


268 


RUM 


RUM 


accumulés  dans  la  panse  se  moulent  petit  à 
petit  en  pelotes  peu  considérables,  que  la 
rumination  fait  remonter  dans  la  bouche 
pour  les  soumettre  à  une  salivation  et  à  une 
mastication  véritables.  Le  retour  des  ali¬ 
ments  à  la  bouche  après  qu’ils  ont  été  mou¬ 
lés  dans  le  bonnet  et  l’acte  préparatoire  à 
la  digestion  auquel  ils  sont  soumis  consti¬ 
tuent,  à  proprement  parler,  la  rumination. 
On  voit,  à  travers  les  téguments  du  cou,  les 
pelotes  monter  et  descendre  en  suivant  l’œ¬ 
sophage.  Lorsqu’elles  rentrent  dans  l’esto¬ 
mac,  elles  vont  directement  dans  une  troi¬ 
sième  partie  de  cevis'cère,  nommée  feuillet , 
à  cause  des  replis  longitudinaux  qui  le  dis¬ 
tinguent,  et  du  feuillet  dans  la  caillette  , 
qui  répond  à  la  partie  pylorique  ou  petit 
cul-de-sac  de  l’estomac  des  autres  Mammi¬ 
fères.  Les  aliments  liquides  passent  directe¬ 
ment  dans  le  feuillet  et  dans  la  caillette 
sans  s’arrêter  dans  la  panse  ni  dans  le  bon¬ 
net.  Le  lait  dont  se  nourrissent  les  jeunes 
animaux  de  ce  groupe  suit  le  même  trajet, 
et  il  n’y  a  plus  de  rumination  pour  cette 
substance.  On  a  décrit  comme  un  cinquième 
estomac  dans  les  Chameaux  une  portion  de 
la  panse,  qui  paraît  leur  servir  de  réservoir 
pour  l’eau.  L’intestin  est  fort  long  dans  tous 
les  genres.  Il  a  40  mètres  et  plus  dans  quel¬ 
ques  uns.  Celui  de  la  Girafe  disséquée  par 
MM.  Joly  et  Lavocat  mesurait  62,25.  Le 
cæcum  des  Ruminants  n’est  pas  très  long, 
il  existe  constamment.  Celui  du  Chameau  a 
0,974;  celui  du  Bœuf  0,811 ,  et  celui  du 
Mouton  0,243. 

Divers  genres  ont  une  vésicule  biliaire  ; 
d’autres  en  manquent.  Les  Bœufs,  Mou¬ 
tons,  etc.,  rentrent  dans  la  première  caté¬ 
gorie,  et  les  Cerfs  dans  la  seconde.  Ainsi  que 
les  Chameaux,  il  paraît  que  la  Girafe  en  est 
tantôt  privée,  tantôt  au  contraire  pourvue. 
L’uniformité  des  formes  du  squelette  dans 
les  nombreux  animaux  du  groupe  qui  nous 
occupe  a  été  souvent  remarquée;  elle  est 
d’ailleurs  incontestable.  Cependant  on  l’exa¬ 
gérerait  évidemment  si  l’on  disait,  avec  cer¬ 
tains  auteurs,  qu’elle  ne  permet  pas  de  dis¬ 
tinguer  les  pièces  osseuses  de  même  nom, 
suivant  qu’elles  appartiennent  à  tel  ou  tel 
genre.  Il  n’y  a  peut-être  pas  deux  crânes  de 
Ruminants  que  l’on  puisse  confondre  entre 
eux;  les  vertèbres  ont  aussi,  dans  beaucoup 
de  cas,  des  formes  qui  leur  sont  propres  ; 


assez  fréquemment  les  côtes  sontelles-mêmes 
dans  ce  cas,  ainsi  qu’on  le  voit  pour  les  es¬ 
pèces  du  genre  Bœuf;  il  en  est  également 
ainsi,  et  même  d’une  manière  plus  évidente, 
pour  les  os  des  membres.  A  part  les  diffé¬ 
rences  de  grandeur,  ces  os  diffèrent  de  forme, 
suivant  les  genres  et  quelquefois  même  sui¬ 
vant  les  espèces.  On  reconnaît  s’ils  sont  de 
Mouton,  de  Chèvre  ou  de  Bouquetin;  ceux 
des  Antilopes  permettent  aussi  certaines  dis¬ 
tinctions.  Quant  aux  principaux  caractères 
généraux  du  squelette  des  Ruminants,  ce 
sont  les  suivants  :  Vertèbres  cervicales  plus 
ou  moins  convexo-concaves  ;  sternum  plat, 
absence  complète  de  clavicule;  cubitus  plus 
ou  moins  complètement  soudé  au  radius; 
péroné  rudimentaire;  astragale  en  forme 
d’osselet;  métacarpiens  et  métatarsiens  des 
deux  doigts  principaux  réunis  plus  ou  moins 
complètement  en  un  seul  os  que  l’on  appelle 
canon,  aussi  bien  aux  membres  antérieurs 
qu’aux  postérieurs.  Cette  soudure  est  un 
peu  moins  complète  chez  les  Chameaux  et 
les  Lamas.  On  a  même  constaté  que  ,  dans 
une  espèce  africaine  de  Chevrotain  ,  elle 
n’existe  pas  du  tout,  ce  qui  est  la  seule  ex¬ 
ception  connue.  Chez  les  Pachydermes,  au 
contraire,  les  métatarsiens  et  métacarpiens 
sont  toujours  isolés,  même  ceux  des  Anoplo- 
thériums,  animaux  si  voisins  des  Chevro- 
tains.  Cependant  les  Pachydermes  ont  aussi 
leur  exception,  et  elle  est  fournie  par  les  Pé¬ 
caris  qui  sont  des  espèces  de  la  famille  des 
Cochons,  c’est-à-dire  des  animaux  dont  les 
pieds  ont,  à  l’extérieur  du  moins,  beaucoup 
d’analogie  avec  ceux  des  Ruminants  eux- 
mêmes.  On  appelle  fourchus  ,  blsulques  ou 
bifides  les  pieds  de  ces  animaux.  En  arrière 
de  chacun  des  deux  doigts  de  la  fourche 
existe  un  autre  doigt  plus  ou  moins  rudimen¬ 
taire  et  qui  manque  même  dans  certaines 
espèces,  comme  la  Girafe  et  les  Chameaux. 
Chez  les  derniers  Pachydermes,  soit  de  ceux 
de  la  série  des  herbivores,  soit  de  ceux  dont 
le  régime  est  omnivore,  les  pieds  ressem¬ 
blent  de  plus  en  plus  à  ceux  des  Rumi¬ 
nants,  et  dans  les  Cochons,  les  Anthracolhé- 
riums  et  les  Anoplothériums ,  l’astragale 
diffère  déjà  très  peu  du  leur. 

Les  Ruminants  sont  les  seuls  Mammifères 
pourvus  de  prolongements  osseux  des  os 
frontaux;  ruais  ils  n’en  ont  pas  tous.  Les 
Chameaux,  les  Lamas,  les  Chevrotains  en 


RUM 


RüM 


269 


manquent  absolument.  Les  femelles  de  di¬ 
vers  Antilopes,  etc.,  n’en  ont  pas  non  plus 
ou  les  ont  fort  petits.  Presque  toutes  les 
Biches  sont  aussi  dans  ce  cas.  Les  Ruminants 
à  prolongements  frontaux  ont  des  bois  (Cerfs) 
ou  des  cornes  proprement  dites  (Antilopes, 
Moutons,  Chèvres  et  Bœufs). 

Les  cornes  proprement  dites  ne  sont  pas 
caduques  comme  les  bois,  et  elles  sont  en¬ 
veloppées  d’un  étui  corné.  Le  pivot  osseux 
des  Antilopes  diffère  de  celui  des  Chèvres, 
Bœufs  et  Moutons  par  l’absence  de  cavités 
celluleuses  en  rapportavec  les  sinus  olfactifs. 
On  trouvera,  à  l’article  cornes  de  ce  Dic¬ 
tionnaire,  divers  documents  que  nous  nous 
abstiendrons  de  reproduire  ici.  Nous  dirons 
seulement  que  MM.  Joly  et  Lavocat  ont 
constaté  depuis  lors  que  la  troisième  corne 
des  Girafes  a  un  point  spécial  d’ossification, 
et  qu’elle  est  conséquemment  épiphysaire 
comme  les  deux  autres  ( Rech .  sur  la  Gir., 
p.  68,  1845).  Les  cornes  et  les  bois  four¬ 
nissent  toujours  d’excellents  caractères  pour 
la  distinction  des  espèces  entre  elles. 

Ces  animaux  prennent  place  parmi  les 
Mammifères  doués  d’une  véritable  intelli¬ 
gence,  particularité  qui  est  en  rapport  avec 
la  disposition  déjà  signalée  de  leur  cerveau. 
Ils  vivent  tous  en  société  et  réunis  par  trou¬ 
peaux  plus  ou  moins  nombreux,  aussi  bien 
dans  l’état  sauvage  que  sous  la  domination 
trop  souvent  tyrannique  de  l’espèce  humaine. 
Leur  caractère  est  à  peu  près  le  même  dans 
les  deux  cas,  et  leurs  mœurs  varient  assez 
peu.  Dans  l’état  sauvage,  ce  sont  les  mâles, 
lesquels  sont  toujours  en  plus  petit  nombre 
que  les  femelles,  qui  sont  les  chefs  des  trou¬ 
peaux  ou  de  la  bande.  Leur  tempérament 
ardent  et  leur  brutalité  ne  permettent  pas  le 
plus  souvent  de  leur  confier  ce  rôle  dans  les 
troupeaux  soumis  à  l’homme,  et  la  castration 
ou  ses  équivalents  sont  le  seul  moyen  d’en 
avoir  raison.  Ou  ne  garde  donc  que  le  nom¬ 
bre  de  mâles  indispensable  à  la  reproduc¬ 
tion,  et  les  autres  sont  destinés  ou  plutôt 
sacrifiés  pour  les  travaux  de  l’agriculture  et 
l’alimentation. 

Tous  les  Ruminants  sont  polygames;  les 
mères  sont  seules  chargées  de  l’éducation 
des  petits  ;  d’ailleurs  ceux-ci  sont  déjà  assez 
forts  pour  suivre  la  troupe  lorsqu’ils  vien¬ 
nent  au  monde.  Ces  animaux  fournissent 
essentiellement  à  nos  troupeaux  et  ils  les 


constituent  presque  exclusivement.  Pour 
cette  raison,  la  dénomination  de  Pecora  leur 
a  été  imposée  de  tout  temps;  et  c’est  avec 
raison  que  Linné,  presque  toujours  si  heu¬ 
reux  dans  le  choix  de  ses  noms,  l’a  fait  passer 
dans  le  langage  zoologique.  Pecora,  sous  ce 
dernier  point  de  vue,  est  essentiellement 
synonyme  de  Ruminants. 

Les  Ruminants  domestiques  constituent 
l’une  de  nos  principales  richesses.  Utiles  par 
leur  chair ,  leur  toison  ou  leur  peau,  ces 
Mammifères  le  sont  aussi  par  leur  lait,  dont 
nous  tirons  un  si  grand  parti  ,  ou  par  leur 
force,  soit  que  nous  nous  en  servions  comme 
bêtes  de  somme  ,  soit  qu’on  les  emploie 
comme  animaux  de  trait.  Les  Chameaux,  les 
Lamas  ,  les  Bœufs  de  diverses  espèces ,  le 
Renne,  sont  souvent  employés  sous  ce  der¬ 
nier  rapport.  Les  Chèvres  le  sont  aussi  dans 
certaines  circonstances.  Un  fait  semble  do¬ 
miner  tous  les  autres  dans  la  domestication 
des  animaux,  et  surtout  de  ceux-ci  :  c’est  la 
grande  liberté  de  leurs  instincts  ,  le  naturel 
évident  de  leurs  habitudes  au  milieu  même 
des  circonstances  dans  lesquelles  nous  les 
plaçons.  Les  Ruminants  ,  aussi  bien  que  le 
Chien  ,  sont  nos  hôtes  et  les  moyens  de  nos 
associations;  ils  ne  sont  pas  nos  captifs.  La 
contrainte  ne  les  retient  pas  uniquement 
avec  nous,  et  l’on  pourrait  presque  dire  que 
ce  n’est  pas  même  l’habitude  qu’ils  y  vivent. 
Leur  naturel  même  est  la  raison  de  cet  état 
de  choses  ;  et  s’ils  servent  à  notre  civilisa¬ 
tion  d’une  manière  incontestable,  ils  se  per¬ 
fectionnent  et  en  jouissent  eux-mêmes  pro¬ 
portionnellement  à  ses  progrès  et  suivant 
sa  direction.  Aussi  ne  dirons-nous  pas  avec 
Buffon  lorsqu’il  parle  des  espèces  domesti¬ 
ques  ,  «  que  l’homme  change  l’état  naturel 
»  des  animaux  en  les  forçant  à  lui  obéir,  et 
»  les  faisant  servir  à  son  usage  ;  »  comme 
il  dit  encore  «  qu’un  animal  domestique 
est  un  esclave  dont  on  s’amuse ,  dont  on  se 
sert ,  dont  on  abuse  ,  qu’on  altère  ,  qu’on 
dépayse  et  que  l’on  dénature.  »  Notre  in¬ 
fluence  sur  les  mœurs  et  l’organisation  des 
animaux  domestiques  a  été  trop  souvent  exa¬ 
gérée  ;  c’est  la  nature  qui  nous  les  a  livrés , 
et  nous  n’en  obtiendrons  de  nouveaux  qu’en 
leur  assurant  des  conditions  aussi  bonnes 
ou  meilleures  que  celles  dont  ils  jouissent  en 
liberté.  Nous  préférons  dire  avec  Adanson  : 
«  Lorsque,  d’un  coté,  l’on  considère  le  Chien 


270 


RUM 


RUM 


et  surtout  îe  Bélier,  animaux  timides  et 
sans  défense,  dont  on  ne  trouve  nulle  part 
l’espèce  libre  ,  naturelle  enfin,  on  est  tenté 
de  croire  ou  que  l’homme  en  a  conquis  l’es¬ 
pèce  entière,  ou  plutôt  que  le  Créateur  Va 
remise  entre  ses  mains  dès  les  premiers  in¬ 
stants  de  son  existence  (i).  » 

Que  nous  montre  ,  en  effet  ,  la  géologie? 
Les  Mammifères,  si  rares  pendant  les  temps 
secondaires  ,  que  l’on  pourrait  dire  qu’ils 
n  existaient  point  encore  ;  nombreux  ,  au 
contraire,  pendant  la  période  tertiaire,  mais 
différents  suivant  que  nous  les  examinons 
à  une  époque  plus  rapprochée  de  nous.  Les 
terrains  éocènes  sont  presque  entièrement 
dépourvus  d’animaux  ruminants  ;  les  Pa- 
læothériums,  et  surtout  les  Anoplothériums, 
en  sont  les  herbivores;  et,  parmi  ces  der¬ 
niers,  quelques  uns  approchent  tant  des  Ru¬ 
minants  que  Cuvier  se  demande  si  leur  es¬ 
tomac  n  était  pas  conformé  comme  le  leur. 
Les  Cerfs  ,  les  Chevrotains  ,  les  Antilopes 
apparaissent  ensuite,  et  ils  précèdent  les 
Chameaux  ,  les  Moutons,  les  Chèvres  et  les 
Bœufs,  dont  lesgenres,  plus  utiles  a  l’homme, 
ne  semblent  pas  antérieurs  aux  formations 
diluviennes  ou  tout  au  plus  pliocènes.  Dans 
la  nature  actuelle,  les  mêmes  Ruminants 
fournissent  le  complément  inséparable  de 
la  Faune  que  l’homme  domine. 

Les  caractères  par  lesquels  nos  animaux 
domestiques  se  distinguent  de  leurs  congé¬ 
nères  sauvages  sont-ils  donc  des  résultats 
de  leur  état  actuel  et  la  suite  de  notre  do¬ 
mination?  On  ne  saurait  l’admettre.  Il  est 
singulier  que  des  auteurs  célèbres  aient  sou¬ 
tenu  en  même  temps  que  les  espèces  sont 
fixes  et  immuables  (  ce  que  nous  acceptons 
sans  peine),  et  que  le  Bœuf  descend  de 
1  Aurochs,  la  Chèvre  du  Bouquetin  ou  de 
l’Ægagre,  le  Mouton  du  Mouflon  de  Corse 
ou  de  1  Argali ,  quoique  les  premiers  diffè— 
ient  autant  ou  même  plus  des  seconds,  que 
des  espèces  voisines,  mais  démontrables,  ne 
diflèrent  entre  elles.  Si  les  espèces  sont  fixes, 
les  caractères  distinctifs  du  Mouton  ,  du 
Bœul  ,  de  la  Chèvre  ,  comparés  à  ceux  du 
Bouquetin  ,  de  l’Aurochs  et  du  Mouflon  , 
ne  sont  pas  adventifs,  mais  ,  bien  au  con¬ 
traire  ,  primitifs  ;  et  les  animaux  domesti¬ 
ques,  quoique  congénères  de  certains  ani¬ 
maux  sauvages  ,  sont  des  espèces  plus  ou 

(i)  Cours  d’hist.  natur publié  par  M.  Payer,  t  1,  p.  2S6. 


moins  rapprochées  de  ceux-ci ,  mais  non 
leurs  variétés  transformées  pour  la  domes¬ 
ticité. 

Sans  entrer  ici  dans  la  discussion  si  épi¬ 
neuse  de  la  valeur  du  mot  espèce ,  nous  de¬ 
vions  ces  réflexions  au  lecteur  pour  lui  mon- 
tiei  tout  le  parti  que  l’on  pourra  tirer, 
même  au  point  de  vue  de  la  science  pure  , 
d’une  étude  sérieuse  des  animaux  domesti¬ 
ques.  Nous  ajouterons,  comme  conséquence 
de  ces  réflexions  elles-mêmes,  que  la  multi¬ 
plicité  des  espèces  domestiques  dans  chaque 
genre,  aussi  bien  pour  les  Ruminants  que 
Pour  les  Pachydermes,  les  Carnassiers  ou  les 
Oiseaux,  paraît  infiniment  plus  probable 
que  leur  provenance  d’une  seule  et  même 
souche  sauvage  ,  laquelle,  d’ailleurs  ,  est 
presque  toujours  hypothétique.  Remarquons 
aussi  que  la  démonstration  en  est  évidente 
et  même  incontestée  pour  les  genres  Bœuf 
et  Cheval.  On  en  dira  autant  pour  les  Chè¬ 
vres  et  les  Moutons  quand  on  appréciera, 
sans  idée  préconçue,  les  caractères  du  Mou¬ 
ton  morvan,  du  Mouton  à  tête  noire  d’Abys¬ 
sinie  et  du  Mérinos  ,  ou  ceux  de  la  Chèvre 
pyrénéenne  ,  de  la  Chèvre  ordinaire  ,  de  la 
Chèvre  Cachemire  ,  de  celle  d’Égypte  ,  etc. 
Les  espèces  ne  sont  pas  fixes  ,  ou  ce  sont 
bien  là  autant  d’espèces  distinctes.  Elles  se 
mêlent  entre  elles  comme  certaines  espèces 
de  Bœufs  le  font  aussi  ;  elles  teudent  de  jour 
en  jour  à  se  confondre.  Mais  qu’on  y  fasse 
bien  attention  ,  et  l’on  verra  que  les  nou¬ 
veaux  produits  sont  des  nuances  nouvelles 
entre  les  termes  connus,  et  non  de  nouveaux 
termes  en  dehors  des  extrêmes  existants. 
Les  Poules  fourniraient  de  remarquables 
exemples  à  l’appui  de  cette  thèse.  Nous  di¬ 
rons  donc  volontiers,  au  sujet  de  la  plupart 
des  animaux  domestiques  (i),  ce  que  M.  Eh¬ 
renberg  écrivait  au  sujel  des  animaux  do¬ 
mestiques  du  genre  Chien  : 

«  Probabilius  est  suam  quamque  terrain 
n  Canis  domestici  stirpem  ferampropinquam 
»  habere  et  paucas  esse  terras  in  quibus  pe- 
»  regrinæ  formæ  sicut  nunc  in  Europa  in 
»  infînitum  multiplicata ,  mixtæ  et  civicatœ 
»  sint  (2).  » 

(1)  Les  Peintades,  les  Dindons,  etc,,  sont  des  exemples 
du  contraiie;  il  ny  eu  a  qu’une  espèce  domestique.  Mais 
aussi  combien  leurs  variétés  dans  L’une  et  dans  l’autre  sont 
peu  importantes,  si  on  ies  compare  à  celles  du  Chien,  de  la 
Chèvre,  de  la  Poule,  etc. 

(2)  Ehrenberg,  Symbolœ  physicœ,  deeus.  II. 


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271 


Beaucoup  d’auteurs  se  sont  occupés  de  la 
description,  de  la  classification  et  de  l’étude 
économique  des  Mammifères  ruminants  : 
leurs  travaux  ne  sauraient  être  exposés  ici. 
On  en  trouvera,  d’ailleurs,  un  résumé  dans 
les  différents  articles  de  ce  Dictionnaire  , 
dont  quelques  uns  sont  même  de  très  bon¬ 
nes  et  très  utiles  monographies.  Nous  ter¬ 
minerons  par  l’indication  des  principaux 
groupes. 

Le  premier  est  incontestablement  celui 
des  Caméliens  ,  comprenant  les  Chameaux 
et  les  Lamas. 

Viennent  ensuite  les  Girafes ,  les  Cerfs  et 
les  Chevrotains  (1),  qui  semblent  former  une 
seule  et  unique  famille. 

Puis  les  Ruminants  à  cornes  pourvues 
d’étuis ,  ou  les  Cérophores  de  M.  de  Blain- 
ville.  Ce  sont  les  Antilopes,  si  nombreux  en 
espèces  ,  les  Moutons  ,  les  Chèvres  et  les 
Bœufs.  (P.  G.) 

RUMPEIA  (nom  propre),  bot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  <1  es  Anacardiées?  ,  éta¬ 
bli  par  Linné  ( Gen n.  47).  L’espèce  type, 
liumph.  Amboinensis  Linn.  ( Humph .  tiliœ- 
fulia  Lamk.),  est  un  arbre  qui  croît  au  Ma¬ 
labar,  et  non  à  Amboine,  comme  semble 
l’indiquer  son  nom  spécifique. 

*REIMGIA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Acanthacées,  tribu  des  Dicliptérées,  éta¬ 
bli  parNees  {in  Wallich  plant,  as.  rar.,  III, 
109).  Herbes  ou  sous-arbrisseaux  de  l’Amé¬ 
rique  tropicale.  Voy.  acanthacées. 

RUPELLAEÏA.  moll.  — Genre  de  Con- 
chifères  lithophages  établi  par  M.  Fleuriau 
de  Bellevue  et  adopté  d’abord  par  Larnarck 
qui,  plus  tard,  l’a  confondu  avec  ses  Pétri- 
coles,  ainsi  que  les  Rupicoles  dont  les  carac¬ 
tères  génériques  étaient  trop  peu  impor¬ 
tants.  (Duj.) 

*RUPIAÏRES.  Rupiariæ.  arachn.— C’est 
une  race  du  genre  des  Dolomèiies  chez  la¬ 
quelle  les  espèces  qui  la  composent  ont  les 
yeux  peu  inégaux  entre  eux,  ceux  de  la  se¬ 
conde  ligne  les  plus  gros,  ceux  de  la  pre¬ 
mière  ligne  formant  une  ligne  courte  en 
avant ,  les  intermédiaires  de  cette  ligne  plus 
gros  que  les  latéraux  de  cette  même  ligne; 

(i)  Les  Clicvrotains  sont  incontestablement  les  plus  rap¬ 
prochés  des  Anoplothrriens,  et  cependant  nous  ne  les  met¬ 
trons  pas  les  premiers  dans  la  famille  a  laquelle  ils  appar¬ 
tiennent.  C’est  plus  souvent  par  leurs  espèces  inférieures 
que  par  les  supérieures  que  des  familles  d’ailleurs  distinctes 
tendent  à  se  confondre. 


la  lèvre  arrondie;  le  céphalothorax  ova¬ 
laire,  allongé;  l’abdomen  ovalaire.  La  Do - 
lomedes  lycœna  est  la  seule  représentante  de 
cette  race.  (H.  L.) 

*  REPÏCAPRA.  mam. — Le  Chamois  porte 
le  nom  d'Antilopa  rupicapra,  et  est  devenu 
pour  M.  de  Blainville  {Bulletin  de  la  Société 
philomatique,  1816)  le  type  d’un  petit  groupe 
distinct.  Voy.  l’article  antilope.  (E.  D.) 

RUPICOLA.  moll.— Genre  de  Conchifè- 
res  lithophages  établi,  ainsi  que  les  Rupel- 
laires,  par  M.  Fleuriau  de  Bellevue,  et  réuni 
de  même  aux  Pétricoles  de  Larnarck.  (Duj.) 

RUPîCOLE.  Rupicola.  ois.  — Genre  de 
la  famille  des  Manakins  (Pipradées)  d’après 
G.  Cuvier,  M.  Lesson;  de  celle  des  Cotingas 
(Àmpelidées)  selon  Swainson  ,  et  de  l’ordre 
des  Passereaux.  On  lui  donne  pour  carac¬ 
tères  :  Un  bec  médiocre  ,  robuste,  un  peu 
voûté,  convexe  en  dessus,  comprimé  vers  le 
bout,  à  mandibule  supérieure  échancrée  et 
crochue  à  son  extrémité;  à  mandibule  in¬ 
férieure  plus  courte,  droite  et  aiguë;  des 
narines  ovales,  grandes,  ouvertes  latérale¬ 
ment,  et  recouvertes  par  les  plumes  du  front 
disposées  en  huppe;  des  tarses  robustes  an- 
nelés^des  doigts  externes  étroitement  unis 
jusqu’au  milieu;  un  pouce  long,  épaté  et 
fort;  des  ongles  robustes  et  très  crochus  ; 
des  ailes  moyennes,  et  une  queue  courte  et 
arrondie. 

Les  Rupicoles,  qu’on  a  aussi  appelés  Coqs- 
de  Roches  ,  étaient  rangés  par  Linné  dans 
son  genre  Pipra;  Brisson  les  en  sépara  géné¬ 
riquement  sous  le  nom  de  Rupicola.  Tous 
les  ornithologistes,  depuis,  ont  adopté  cette 
coupe. 

Les  Rupicoles  sont  des  Oiseaux  remarqua¬ 
bles  par  la  disposition  et  la  forme  de  leurs 
plumes  sur  quelques  parties  de  leur  corps  , 
par  la  fraîcheur  et  la  délicatesse  des  couleurs 
qui  les  parent.  Ces  couleurs  sont  si  tendres, 
si  fugitives  ,  que  l’air  et  le  simple  contact 
de  la  lumière  suffisent  pour  les  ternir  en 
peu  de  temps.  Aussi,  malgré  toutes  les  pré¬ 
cautions,  malgré  certains  agents  prétendus 
conservateurs,  est-il  difficile  de  les  mainte¬ 
nir  dans  les  collections  avec  leur  fraîcheur 
primitive. 

Les  fentes  profondes  des  rochers  ,  les 
grandes  cavernes  obscures  où  la  lumière  du 
jour  ne  peut  pénétrer,  sont,  dit-on,  les 
lieux  qu’habitent  les  Rupicoles  :  on  les  y 


272 


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voit  plus  souvent  que  dans  les  endroits 
éclairés.  On  prétend  aussi  que  les  rnâies  se 
montrent,  durant  le  jour,  plus  souvent  que 
les  femelles;  celles-ci  auraient  des  habitudes 
plus  nocturnes,  ce  qui  est  peu  croyable.  Les 
uns  et  les  autres  sont,  d’ailleurs,  vifs  et  très 
farouches.  On  les  aborde  difficilement,  et  on 
ne  peut  les  tirer  qu’en  se  cachant  derrière 
quelque  rocher,  où  il  faut  les  attendre  sou¬ 
vent  pendant  plusieurs  heures  avant  qu’ils 
se  présentent  à  la  portée  du  coup  ;  encore 
faut-il  user  de  beaucoup  de  précautions,  et 
se  dérober  soigneusement  à  leur  vue  ;  car 
s’ils  aperçoivent  le  chasseur,  ils  fuient  d’un 
vol  rapide,  mais  peu  soutenu  et  peu  élevé. 

C’est  dans  un  trou  de  rocher  que  les 
Rupicoles  construisent  leur  nid  ,  qui  con¬ 
siste  en  quelques  rameaux  secs  ou  fila¬ 
ments  de  racines  chevelues,  grossièrement 
coordonnés.  La  ponte  est  ordinairement  de 
deux  œufs  ,  gros  comme  ceux  des  Pigeons 
domestiques  ,  de  la  même  couleur,  mais 
sphériques  au  lieu  d’être  oblongs.  Le  ré¬ 
gime  de  ces  Oiseaux  consiste  en  petits  fruits 
sauvages.  On  assure  qu’ils  ont  l’habitude  de 
gratter  la  terre,  de  battre  des  ailes  et  de  se 
secouer  comme  les  Poules.  Leur  cri  semble 
exprimer  la  syllabe  ke ,  prononcé  d’un  ton 
aigu  et  traînant.  Sonnini,  à  qui  l’on  doit  la 
connaissance  de  leur  genre  de  vie  ,  avance 
qu’on  peut  les  apprivoiser  facilement,  et  dit 
en  avoir  vu  dans  le  poste  hollandais  du 
fleuve  Maroni,  qu’on  laissait  en  liberté  vivre 
et  courir  avec  les  Poules. 

Le  genre  Rupicoie,  en  y  admettant,  avec 
M.  Temminck  ,  l’espèce  asiatique  que 
M.  Horsfield  a  distinguée  génétiquement 
sous  le  nom  de  Calyplomena  ,  a  des  repré¬ 
sentants  dans  l’ancien  et  dans  le  nouveau 
continent ,  et  peut  être  divisé  en  deux  sec¬ 
tions  : 

Les  VRAIS  RUPICOLES.  Rupicola ,  Briss. 

Une  double  huppe  verticale  de  plumes  dis¬ 
posées  en  éventail. 

Le  Rupicole  orangé,  Rup.  aur an tia  Vieil. 
(  Gai.  des  Ois. ,  pl.  189  ,  et  Buff. ,  pi.  enl ., 
39  et  747).  Cet  Oiseau,  dont  on  a  donné  la 
figure  dans  l’atlas  de  ce  Dictionnaire  , 
pl.  3  bis  B ,  f.  2  ,  a  une  belie  huppe  ,  en 
forme  de  demi-cercle  ,  composée  de  deux 
plans  de  plumes ,  inclinés  et  se  rejoignant 
au  sommet.  Cette  huppe ,  qui  est  d’un 


orangé  très  vif  comme  le  reste  du  plumage, 
est  bordée  d’un  cercle  étroit  rouge.  Ses  ailes 
sont  brunes,  avec  un  trait  blanc  au  milieu, 
et  les  plumes  qui  recouvrent  la  queue  sont 
frisées  et  coupées  carrément.  La  femelle  est 
d’un  brun  fuligineux. 

Ce  Rupicole  devient  de  plus  en  plus  rare. 
On  le  trouve  ,  selon  Vieillot  ,  à  la  Guiane  , 
dans  la  montagne  Couruoaye,  près  de  la  ri¬ 
vière  d’Aprouaek. 

Le  Rupicole  du  Pérou  ,  Rup.  peruviana 
Dum.  (Buff.,  pl.  enl.,  745).  Il  diffère  du  pré¬ 
cédent  en  ce  que  sa  huppe  est  disposée  en 
touffe  sur  le  front;  qu’il  n’a  pas  de  plumes 
frisées  sur  le  croupion;  que  son  manteau 
est  d’un  gris  tendre  ,  et  ses  rectrices  d’un 
noir  profond. 

Il  habite  le  Mexique,  où  les  indigènes  le 
nomment  Chiachia  lacca. 

2o  Les  CALYPTOMÈNES.  Calyplomena, 
Horsf. 

Plumes  de  la  tête  relevées  en  huppe  simple, 
et  ne  se  disposant  point  en  éventail. 

Le  Rupicole  vert,  Rup.  viridis  Temra. 
(pl.  col.,  2i6),  Calypt.  viridis  Horsf.  (Re- 
sear.  in  Java,  4°  liv.  ).  Plumage  d’un  beau 
vert  d’émeraude,  avec  deux  taches  d’un  noir 
de  velours  sur  les  côtés  du  cou  ,  et  les  ailes 
traversées  par  trois  bandes  noires.  La  fe¬ 
melle  est  entièrement  d’un  vert  jaunâtre 
saie. 

On  le  trouve  à  Java  et  à  Sumatra.  (Z.  G.) 

ÏUJPIFRAGA,  Otth.  (in  DC.  Prodr .,  I, 
367).  bot.  ph.  —  Voy.  silène,  Linn. 

RUPPELLIA  (nom  propre),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Diptères  brachocères,  famille 
des  Brachystomes  ,  tribu  des  Xylotomes  , 
établi  par  Wiedemann  (Awss.  Zweif.).  L’es¬ 
pèce  type  et  unique,  Rupp.  semiflava  Wied,, 
habite  l'Égypte.  (L.) 

RUPPELLIE.  Ruppellia.  crüst.  —  C’est 
un  genre  de  l’ordre  des  Décapodes  bra- 
chyures,  de  la  famille  des  Cyclométopes, 
de  la  tribu  des  Cancériens,  établi  par 
M.  Milne  Edwards  aux  dépens  des  Cancer 
de  M.  Ruppell.  La  forme  de  la  carapace  de 
ce  genre  se  rapproche  beaucoup  de  celle 
des  Xanthes  et  des  Ozies ;  le  bouclier  dorsal 
est  un  peu  courbé,  et  environ  une  fois  et 
demie  aussi  large  que  long;  le  front  est 
beaucoup  large  que  le  cadre  buccal  ;  mais  il 
n’occupe  pas  avec  les  orbites  la  moitié  du 


RUS 


diamètre  transversal  de  la  carapace.  Les 
bords  latéro-an teneurs  de  la  carapace  sont 
moins  longs  que  ses  bords  latéro-posté- 
rieurs,  avec  lesquels  ils  se  continuent  sans 
former  d’angle  notable;  ils  se  terminent 
vers  le  niveau  du  milieu  de  la  région  géni¬ 
tale,  et  sont  armés  de  dents  larges  et  peu 
saillantes.  Les  orbites  sont  presque  circu¬ 
laires  ,  et  dirigées  en  haut  et  en  avant;  leur 
bord  inférieur  vient  se  réunir  à  l’angle  ex- 
ternë  du  front,  de  façon  à  ne  laisser  dans 
ce  point  qu’une  simple  fissure  et  un  espace 
assez  considérable ,  comme  cela  se  remarque 
chez  les  Cancériens.  Il  résulte  de  cette  dis¬ 
position  que  les  antennes  externes  sont 
complètement  exclues  des  orbites  ;  leur  ar¬ 
ticle  basilaire,  grand  et  placé  obliquement, 
arrive  cependant  à  très  peu  de  distance  du 
canthus  interne  des  yeux;  il  se  soude  au 
front  par  son  bord  antérieur  qui  est  très 
large  ,  et  qui  porte  vers  son  milieu  la  tige 
mobile  de  ces  appendices  qui  est  d’une  pe¬ 
titesse  extrême.  Les  antennes  internes  se 
reploient  directement  au  dehors;  l’espace 
prélabial  est  canaliculé  comme  chez  les 
Ozies  ( voyez  ce  mot),  et  le  troisième  article 
des  pattes-mâchoires  laisse  entre  son  bord 
antérieur,  qui  est  oblique,  et  le  bord  du 
cadre  buccal  ,  un  espace  qui  correspond  à 
l’extrémité  du  canal  afférent  de  l’appareil 
respiratoire.  Trois  espèces  composent  cette 
coupe  générique;  parmi  elles  je  citerai  la 
Rufpellie  opiniâtre,  Ruppellia  tenaæ  R  upp. 

( Cancer )  ,  Crust.  de  la  mer  Rouge,  pi.  4  , 
fig.  4.  (H.  L.) 

RUPPIA.  bot.  ph. —  Genre  de  la  famille 
des  Naïadécs,  établi  par  Linné  (■ Gen .,  175). 
L’espèce  type,  Ruppia  marilima  Linn.  ,  est 
une  herbe  qui  croît  au  fond  des  eaux  dou¬ 
ces ,  en  Europe,  dans  l’Amérique  septen¬ 
trionale,  en  Égypte,  dans  l’Inde,  etc. 

IUJPPIÉES.  Ruppieœ.  bot.  ph.  —  Tribu 
de  la  famille  des  Naïadées.  Voy.  ce  mot. 

*RUPPU\IA  ,  Cord.  bot.  cr.  —  Synon. 
ù'Oxymitra,  Bisch. 

*RUPPIIVÏA  ,  Linn.  f.  (Suppl.,  462; 
Amœn.  Academ.,  X,  t.  15,  f.  5  ).  bot.  cr. 
—  Syn.  de  Plagiochasma,  Lehrn. 

*RUPPEECI1TIA,  Reichenb.  (Nomencl., 
n.  6460).  bot.  ph.  —  Synonyme  de  Plin •• 
thus ,  Fenzl. 

*  RUSA.  mam.  —  M.  Hamiiton  Smith 
[Griff.  an  Kingd,  1827)  indique  sous  ce  nom 

T.  XI. 


RUS  273 

une  subdivision  du  genre  des  Antilopes.  Voy. 
ce  mot. 

La  même  dénomination  de  Rusa  est  em¬ 
ployée  par  les  habitants  de  Bouran  pour  dé¬ 
signer  le  Babirussa.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

RUSCUïiE.  Ruscula.  arachn. —  M.  Hey- 
den  désigne  sous  ce  nom,  dans  le  journal  de 
Vlsis,  un  nouveau  genre  de  l’ordre  des  Aca¬ 
riens  dont  les  caractères  n’ont  jamais  été 
publiés.  (H.  L.) 

RESOUS,  bot.  ph.  —  Nom  scientifique 
du  genre  Fragon.  Voy.  ce  mot. 

*RESÉES.  Callidœ.  arachn. — C’est  une 
famille  du  genre  des  Eresus  chez  laquelle  les 
yeux  de  la  ligne  postérieure  sont  presque 
aussi  écartés  entre  eux  que  les  yeux  latéraux 
de  la  ligne  antérieure  le  sont  entre  eux, 
et  forment  avec  eux  un  quadrilatère  dont 
les  côtés  supérieur  et  inférieur  sont  presque 
égaux.  Les  Eresus  cinaberiuus,  pharaonius , 
frontalis  ,  imperialis  et  Walckenaerius  sont 
les  représentants  de  cette  famille.  (H.  L.) 

*RESÉES.  Callidœ.  arachn.  —  C’est  une 
race  du  genre  des  Olios  (voy.  ce  mot)  chez 
laquelle  les  yeux  sont  sur  deux  lignes  para- 
lèlles,  les  latéraux  plus  gros,  les  postérieurs 
placés^sur  une  élévation;  la  lèvre  large,  di¬ 
latée  dans  son  milieu,  tronquée  à  ses  extré¬ 
mités;  les  mâchoires  droites,  écartées,  res¬ 
serrées  dans  leur  milieu.  L 'Olios  Freycinetii 
est  le  représentant  de  cette  race.  (H.  H.) 

RESINA,  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes  ,  tribu 
des  Noctuélides,  établi  par  Stephens,  et  ca¬ 
ractérisé  principalement  par  des  antennes 
pectinées  dans  les  mâles,  ciliées  dans  les  fe¬ 
melles  ,  et  par  les  palpes  notablement  plus 
longs  que  le  front.  L’espèce  type,  Rus.  tene- 
brosa  Sleph.  ( Noctuaid .  Hubn.,  Agrotis  id. 
Ochs.  ),  se  trouve  en  France  et  en  Alle¬ 
magne.  (L.) 

RUSQUE.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  du 
Chêne  liège  dans  le  midi  de  la  France. 

CRUSSE  GERA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Acanthacées,  tribu  des  Echma- 
tacanthées,  établi  par  Endlicher  (Nov.  stirp. 
Mus.  Vindob.  decad.  ,  46).  Arbrisseaux  de 
l’Afrique  tropicale.  Voy.  acanthacées. 

RESSELIA  (  nom  propre  ).  bot.  ph. _ 

Genre  de  la  famille  des  Scrophularinées , 
tribu  des  Digitalées ,  établi  par  Jacquin 
(Amer.,  176,  t.  113).  L’espèce  type,  Russ. 
sarmentosa  Jacq. ,  est  un  arbrisseau  qui 

O 

:>;> 


RUT 


274  RUT 

croît  dans  les  forêts  épaisses  de  File  de 
Cuba. 

RUSSELIA  ,  Linn.  f.  ( Supplem .,  175). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Vahlia ,  Thunb. 

RUSTICA.  bot.  ph.  —  Section  du  genre 
Nicotiane.  Voy.  ce  mot. 

RUSTICOLÂ,  Mœhr.  ois. — Synonyme  de 
Scolopax ,  Linné. 

RUT.  mam. — On  emploie  ce  nom  presque 
exclusivement  à  l’égard  des  Mammifères  et 
dans  le  cas  où  non  seulement  il  y  a  dispo¬ 
sition  à  l’accouplement,  mais  où,  en  outre, 
cette  disposition  se  manifeste  par  des  signes 
extérieurs,  principalement  par  un  afflux  de 
sang  vers  les  organes  génitaux  ou  par  certai¬ 
nes  modifications  dans  leur  degré  de  déve¬ 
loppement.  Telle  est  la  définition  la  plus 
généralement  admise  du  mot  Rut ,  cel'e 
qui  nous  semble  la  plus  complète  et  qui  a 
été  donnée  par  M.  Isidore  Geoffroy  Saint- 
Hilaire  ( Dictionnaire  classique).  Le  mot  de 
Rut  vient  de  rugilus ,  et  fut  d’abord  donné 
exclusivement  au  Cerf,  à  cause  de  ses  ru¬ 
gissements  au  temps  de  ses  amours.  Voy. 

PROPAGATION.  (E .  D.) 

RUTA.  bot.  ph.  —  Nom  scientifique  du 
genre  Rue.  Voy.  ce  mot. 

RUTACÉES.  Rutaceæ.  bot.  ph.  —  Ce 
groupe  de  plantes  se  trouve  établi  dans  le 
Généra  Plan tarum  d’A.-L.  de  Jussieu  qui  le 
partageait  en  trois  sections,  lesquelles  sont 
devenues  autant  de  familles  distinctes  dont 
le  nombre  a  été  augmenté  par  des  subdivi¬ 
sions  nouvelles  et  par  de  nombreuses  addi¬ 
tions  de  plantes,  soit  nouvelles,  soit  plus 
anciennementconnues  et  autrement  classées. 
Par  suite  de  ces  nouvelles  combinaisons,  le 
groupe  entier  est  aujourd’hui  divisé  en  cinq 
groupes  secondaires  ou  familles  dont  les  ca¬ 
ractères  communs  sont  les  suivants  :  Fleurs 
hermaphrodites  ou  plus  rarement  unisexuées 
par  avortement.  Calice  à  4-5  divisions,  ra¬ 
rement  à  trois.  Autant  de  pétales  alternes, 
distincts  ou  quelquefois  soudés  entre  eux , 
manquant  entièrement  dans  un  petit  nom¬ 
bre  de  cas.  Étamines  en  nombre  égal  et  al¬ 
ternes  avec  les  pétales,  ou  en  nombre  double 
ou  même  triple,  dont  quelques  unes,  dans 
l’un  et  l’autre  cas,  se  montrent  quelquefois 
avortées  ou  diversement  métamorphosées,  or¬ 
dinairement  hypogynes,  rarement  périgynes. 
Filets  nus  ou  doublés  d’un  appendice,  à  an- 
hères  biloculaires,  introrses,  s’ouvrant  lon¬ 


gitudinalement.  Carpelles  distincts  ou  sou¬ 
dés  en  un  ovaire  multiloculaire,  ne  dépassant 
jamais  le  nombre  des  pétales,  mais  ne  l’éga¬ 
lant  pas  toujours,  libres,  renfermant  chacun 
un  ou  deux  ovules  suspendus  à  l’angle  in¬ 
terne,  plus  rarement  de  quatre  à  vingt.  Styles 
naissant  de  leur  sommet  ou  latéralement  en 
dedans,  distincts  ou  soudés  supérieurement 
et  dans  toute  leur  longueur.  Fruit  composé 
d’autant  de  carpelles  déhiscents  ou  indéhis¬ 
cents,  plus  rarement  soudés  en  un  seul. 
Graines  avec  ou  sans  périsperme.  Tiges  le 
plus  souvent  ligneuses.  Feuilles  alternes  ou 
opposées,  simples  ou  composées.  Fleurs  dis¬ 
posées  diversement. 

On  voit  que  les  caractères  précédents  ne 
sont  pas  assez  déterminés  pour  bien  définir 
une  famille  unique,  et  de  là  la  nécessité  d’en 
établir  plusieurs  qu’il  nous  reste  à  exposer 
successivement. 

ZYGOPHYLLACÉES.  Zygophyllaceœ.  — 
Fleurs  hermaphrodites  régulières.  Calice  4-5- 
parti,  à  préfloraison  imbriquée.  Autant  de  pé¬ 
tales  distincts  dont  la  préfloraison  estla  même. 
Étamines  en  nombre  double  ou  très  rarement 
égal,  hypogynes,  dont  le  filet  se  dilate  à  la 
base  ou  se  double  en  dedans  d’un  appendice 
avec  lequel  il  se  soude.  Ovaire  simple,  porté 
sur  un  disque  glanduleux  et  accompagné 
d’autant  de  glandes,  marqué  extérieurement 
d’autant  de  sillons,  et  partagé  en  autant  de 
loges  qui  renferment  chacune  deux  ovules 
ou  plus,  ordinairement  suspendus  à  l’angle 
interne.  Styles  rarement  distincts,  générale¬ 
ment  réunis  en  un  seul,  terminés  par  un 
stigmate  également  simple  ou  4-5-lobé. 
Fruit  charnu  ou  capsulaire,  se  séparant,  dans 
ce  dernier  cas,  en  autant  de  coques  ou  en 
autant  de  valves  opposées  aux  cloisons.  Grai¬ 
nes  à  téguments  minces  et  herbacés,  à  pé- 
risperme  nul  ou  cartilagineux,  dont  l’em¬ 
bryon  verdâtre  a  des  cotylédons  foliacés  et 
une  radicule  supère.  —  Les  espèces  sont  des 
herbes,  des  arbrisseaux  ou  des  arbres  à  feuil¬ 
les  opposées  ,  pennées  avec  ou  sans  impaire, 
stipulées  ;  à  fleurs  blanches,  bleues,  rouge⬠
tres  ou  jaunes,  sur  des  pédoncules  uniflores, 
axillaires  ou  naissant  dans  l’intervalle  de 
deux  feuilles  opposées,  par  conséquent  ter¬ 
minaux.  La  plupart  habitent  les  régions 
tempérées  chaudes  de  l’un  et  l’autre  hémi¬ 
sphère;  quelques  unes  s’avancent  jusqu’en¬ 
tre  les  tropiques.  Le  bois  et  l’écorce  des  es- 


RUT 


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275 


pèces  ligneuses  contient  une  matière  rési¬ 
neuse,  amère  et  âcre,  à  laquelle  il  doit  ses 
propriétés  stimulantes  remarquables  surtout 
dans  le  Gaï'ac,  et  nommées  en  conséquence 
Gudiacine. 

GENRES. 

Tribu  1. — Tribulées. 

Pas  de  périsperme.  Carpelles  le  plus  sou¬ 
vent  subdivisés  par  des  cloisons  transver¬ 
sales  en  logettes  monospermes. 

Tribulus ,  Tourn.  —  Kallstrœmia ,  Scop. 
(Ehrenbergia,  Mart. — Heterozygis,  Bung.). 

Tribu  2.  —  Zygophvllées. 

Périsperme  cartilagineux.  Loges  indivises. 

Chitonia ,  Moc.  Sess. — Juliania ,  Llav.  Lex. 
—  Fagonia,  Tourn. — Sarcozygium,  Bung. 
Rœpera,  Ad.  J. — Zygophyllum,  L.  ( Fabago , 
Tourn.  — Argophyllum,  Neck.) — Seetzenia , 
R.  Br. — Tricanthera,  Ehrenb.  — Pintoa ,  Gay. 
— Bulnesia ,  Gay . — Larrea ,  Ca v .  — Porlieria, 
R.  Pav, — Plectrocarpa,  Gill. —  Guaiacum, 
Plum. 

RUTACÉES  proprement  dites.  Rutaceœ. — 
Fleurs  hermaphrodites  régulières. Calice  à  4-5 
divisions.  Autant  de  pétales  à  préfloraison 
imbriquée.  Étamines  hypogynes  en  nombre 
double  ou  triple,  à  filets  sans  appendices; 
3-5  carpelles  libres  ou  plus ,  ordinairement 
soudés  vers  l’axe,  contenant  un,  deux  ovules 
ou  davantage  ,  suspendus  à  l’angle  interne 
ou  adnés  par  la  face  ventrale.  Styles  en  nom¬ 
bre  égal,  tantôt  soudés  dans  toute  leur  lon¬ 
gueur,  tantôt  distincts  à  la  base.  Stigmate 
3-5-lobé.  Fruit  capsulaire  ou  à  carpelles  in¬ 
déhiscents,  à  graines  pendues  ou  adnées,  dont 
l’embryon  un  peu  arqué,  à  radicule  supère, 
à  cotylédons  aplatis ,  est  entouré  d’un  pé¬ 
risperme  charnu.  —  Les  espèces  sont  des  her¬ 
bes  vivaces  ou  des  arbrisseaux  à  feuilles  al¬ 
ternes,  simples  ou  pinnatiséquées,  souvent 
parsemées  de  points  glanduleux;  à  fleurs 
blanches  ou  jaunes,  disposées  en  grappes  ou 
en  cymes.  Elles  habitent  toutes  l’ancien  con¬ 
tinent,  sur  toute  la  zone  tempérée  chaude, 
depuis  les  Canaries  jusqu’à  l’extrémité  la 
plus  orientale  de  l’Asie.  Leurs  propriétés, 
peu  mises  à  profit,  sont  dues  à  la  matière 
âcre  et  résineuse,  et  à  l’huile  volatile  si 
abondante  dans  leurs  parties  vertes. 

Tribu  1.  - —  Rutées. 

Ovaire  à  plusieurs  loges  2-pluri-ovulées. 


Fruit  capsulaire  s’ouvrant  par  la  suture  dor 
sale  ou  ventrale,  très  rarement  charnu. 

Pcganum ,  L.  ( Harmala ,  Mœnch.) — Ma- 
lacocarpus ,  Fisch.  Mey.  — -  Desmophyllum , 
Webb.  ( Ruteria ,  DC.  non  Medik.) — Bœn- 
ninghausenia,  Reich.  —  Ruta ,  Tourn.  — 
Aplophyllum ,  Ad.  J.  ( Haplophyllum ,  Endl.) 
— Tetradiclis,  Stev.  ( Anatropa ,  Ehrenb.). 

Tribu  2. — Biebersteiniées. 

Plusieurs  carpelles  distincts,  1-ovulés, 
plus  tard  indéhiscents, 

Biebersteinia ,  Steph. 

DI03MÉES.  Diosmeæ. — Fleurs  hermaphro- 
dites  régulières  ou  irrégulières.  Calice  à  4-5 
divisions.  Autant  de  pétales  libres,  rarement 
soudés  ou  manquant  complètement  ;  à  pré¬ 
floraison  imbriquée  ou  valvaire.  Étamines, 
hypogynes  ou  plus  rarement  périgynes,  en 
nombre  double  ou  égal  et  dont,  en  ce  cas, 
plusieurs  quelquefois  avortent  partiellement; 
à  filets  sans  appendices.  Carpelles  en  nom¬ 
bre  égal  ou  moindre,  libres  ou  soudés  à  un 
ovaire  pluriloculaire,  à  loges  ordinairement 
2-ovulées.  Autant  de  styles  soudés  en  tota¬ 
lité  ou  seulement  au  sommet ,  et  terminés 
par  un  stigmate  à  autant  de  lobes  qu’il  y  a 
délogés.  Fruit  composé  d’autant  de  coques, 
dans  chacune  desquelles  l’endocarpe  se  dé¬ 
tache  élastiquement  du  reste,  sous  forme 
d’une  double  valve  ligneuse.  Graines  à  test 
crustacé,  tantôt  contenant,  dans  l’axe  d’un 
périsperme  charnu  un  embryon  cylindrique 
ouàcotylédonsélargis,tantôt  sans  périsperme 
avec  un  embryon  à  cotylédons  droits  et  épais, 
ou  minces,  chiffonnés  et  condupliqués  ;  dans 
l’un  comme  dans  l’autre  cas,  radicule  supère. 
— Les  espèces  sont’des  arbres,  des  arbrisseaux 
ou  très  rarement  des  herbes,  à  feuilles  op¬ 
posées  ou  alternes,  simples  ou  pennées,  sou¬ 
vent  parsemées  de  points  glanduleux,  dé¬ 
pourvues  de  stipules;  à  fleurs  blanches  ou 
rougeâtres,  disposées  en  corymbes  ou  en  om¬ 
belles  axillaires  ou  terminales.  La  plupart 
habitent  entre  les  tropiques  hors  desquels 
quelques  unes  s’avancent  dans  la  zone  la 
plus  chaude;  une  seule  jusqu’au  midi  de  la 
nôtre.  Elles  renferment  de  l’huile  éthérée  , 
de  la  résine  et  un  principe  amer,  de  la  pré¬ 
sence  desquels  résultent  des  propriétés  sti¬ 
mulantes  ou  fébrifuges,  très  renommées  dans 
plusieurs  d’entre  elles. 


276 


RUT 


RUT 


GENRES. 

Tribu  1 .  —  Bictamnées. 

Fleurs  irrégulières  et  diplostémones.  Éta¬ 
mines  hypogynes.  5  ovaires,  4-ovulés,  dis¬ 
tincts,  ainsi  que  les  styles  à  leur  base.  Em¬ 
bryon  droit,  à  cotylédons  ovales  dans  un  pé- 
risperme  charnu.  —  Plantes  herbacées  du 
midi  de  l’Europe,  à  feuilles  alternes,  pennées 
avec  impaire. 

Dictamnus ,  L.  ( Fraxinella ,  Tourn.). 

Tribu  2. — Diosmées  proprement  dites. 

Fleurs  régulières,  diplostémones  avec  avor¬ 
tement  partiel  et  transformation  des  étami¬ 
nes  oppositipétales.  Étamines  périgynes.  1-5 
ovaires  bi-ovulés.  Styles  soudés  en  totalité. 
Périsperme  nul  ou  très  mince, Embryon  droit, 
à  cotylédons  ovales.  —  Arbrisseaux  de  l’A¬ 
frique  centrale,  à  feuilles  simples,  remarqua¬ 
bles  par  l’abondance  de  la  résine  et  de  l'huile 
éthérée  qui  leur  donne  une  odeur  aroma¬ 
tique  très  pénétrante. 

Calodendron ,  Thunb.  (Pallasia,  Houtt.) — 
Adenandra,  W.  ( Glandulifolia ,  Wendl.  — 
Ockia  et  Ockenia,  BietT.—Haenkea,  Sm.)  — 
Coleonema,  Bartl.  Wendl. — Diosma,  Berg. 
—  EuchætiSf  Bartl.  Wendl.  —  Gymnony- 
chiurn ,  Bartl. — Acmadenia,  Bartl.  Wendl — 
Barosma ,  W.  ( Baryosma ,  Roern.  Sch.  non 
Gærtn.  —  Parapetalifera,  Wendl.)  —  Aga- 
thosma ,  W.  ( Bucco ,  Wendl.) — Macros ty lis , 
Bart.  Wendl. — Emplevrum ,  Sol. 

Tribu  3.  — Boroniées. 

Fleurs  régulières,  isostémones  ou  diplos¬ 
témones.  Étamines  hypogynes.  4-5  ovaires 
bi-ovulés,  distincts  ainsi  que  les  styles  à  leur 
base.  Embryon  droit,  cylindrique,  dans  i’axe 
d’un  périsperme  épais  et  charnu.  —  Arbres 
ou  arbrisseaux  de  l’Australie ,  à  feuilles  sim¬ 
ples  ou  composées.  Riches  en  huile  éthérée. 

Hügelia,  R.  Br.  —  Correa,  Sm.  ( Correas , 
Hoffmg.  —  Mazeutoxeron,  Labiîl. — Antom- 
marchia ,  Coll.)—  Cyanothammus,  Lindl. — 
Diplolæna ,  R.  Br.  ( Ventenatum ,  Lesch.)  — 
Chorilæna,  Lindl.  —  Phebalium,  Vent. — Phi - 
lotheca ,  Rudg.—  Crowea,  Sm . —Eriostemon, 
Sm. — Boronia ,  Sm. — Zieria,  Sm. 

Tribu  4.  —  Cuspariées. 

Fleurs  régulières  ou  irrégulières,  souvent 
gamopétales.  Étamines  hypogynes  ou  épipé- 


talées  en  nombre  égal  aux  pétales,  toutes 
anthérifères  ou  quelques  unes  stériles  et  dé¬ 
formées.  Ovaires  en  nombre  égal,  bi-ovulés, 
distincts  ainsi  que  les  styles  à  leur  base.  Pas 
de  périsperme.  Embryon  à  cotylédons  re¬ 
pliés  sur  la  radicule,  ordinairement  condu- 
pliqués  et  chiffonnés.  —  Arbres,  arbrisseaux, 
très  rarement  herbes  de  l’Amérique  inter¬ 
tropicale,  à  feuilles  ordinairement  alternes, 
simples  ou  trifoliolées,  souvent  remarquables 
par  la  présence  du  principe  amer  qui  rend 
leurs  écorces  et  bois  succédanés  du  Quin¬ 
quina. 

Spiranthera,  St-Hil.  ( Terpnanthus ,  Nees, 
Mart.) — Almeidea ,  St-Hil. —  Galipea,  Aubl. 
( Raputia ,  Aubl.  —  Pholidandra,  Neck.  — 
Sciuris,  Schreb. — Cusparia ,  Humb. —  Bon- 
plandia ,  W.  — Angostura,  Rœm.  Schult, — 
Conchocarpus,  Mik. — Ravi  a  et  Lasiostemon, 
Nees  Mart. —  Obentonia,  Vell.  —  Dangervilla 
et  Rostenia,  Flor.  ü.)  —  Diglottis,  Nees  Mart. 
—  Erythrochiton ,  Nees  Mart.  —  Ticorea  , 
Aubl.  (Ozophyllum,  Schreb.  — Costa ,  Flor. 
ü.)  —  Lemonia,  Lindl. —  Moniera ,  L.  (Mon- 
nieria,  EndI .--Aubletia,  Rich.). 

Tribu  5. — Pilocarpées. 

Fleurs  régulières,  polypétales,  isostémones 
ou  diplostémones.  Étamines  hypogynes. 
Ovaires  en  nombre  égal  aux  pétales,  2-1- 
ovulés,  distincts  ainsi  que  les  styles  à  leur 
base,  ou  plus  rarement  soudés.  Embryon 
droit,  à  cotylédons  ovales  dans  un  périsperme 
charnu  ou  sans  périsperme.  —  Arbres  ou  ar¬ 
brisseaux  la  plupart  des  tropiques  et  amé¬ 
ricains  ,  quelques  uns  des  lies  de  la  mer  du 
Sud  ;  à  feuilles  opposées  ou  alternes,  simples 
ou  composées,  parsemées  de  points  glandu¬ 
leux,  offrant  une  composition  et  des  pro¬ 
priétés  analogues  aux  végétaux  de  la  tribu 
précédente. 

Choisya,  Kunth. — Hortia ,  Vandell. — Pi- 
locarpus,  Yahl. — Metrodorea ,  St-Hil. — 
Esenbeckia ,  Kth.  ( Colythrnm ,  Schott) — Po- 
lembryum,  Ad.  J.  —  Evodia,  Forst. —  Meli- 
cope ,  Forst. 

ZANTHOXYLÉES.  Z anlhoxyleœ.  —  Fleurs 
diclinesou  polygames,  régulières.  Calice  3-4- 
5-parti.  Pétales  en  nombre  égal  ,  à  préflorai¬ 
son  imbriquée,  très  rarement  nuis.  Dans  les 
fleurs  mâles,  étamines  en  nombre  égal  ou 
double,  à  filets  libres,  simples  ou  doublés  in¬ 
térieurement  d’un  appendice,  insérées  au- 


ROT 


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277 


dessous  d’un  pistil  rudimentaire.  Dans  les 
femelles,  étamines  nulles  ou  rudimentaires  ; 
ovaires  portés  sur  un  disque,  en  nombre 
égal  aux  pétales  ou  moindre,  bi-ovulés,  dis¬ 
tincts  ou  soudés  en  un  seul.  Autant  de  sty¬ 
les  libres  ou  soudés  plus  ou  moins  complè¬ 
tement  ,  avec  un  stigmate  à  autant  de  lobes, 
quelquefois  presque  nuis.  Fruit  tantôt  sim¬ 
ple,  charnu  ou  membraneux,  tantôt  composé 
de  plusieurs  carpelles,  drupes  ou  coques, 
avec  un  endocarpe  ligneux  en  partie  détaché 
à  la  maturité.  Graines  à  test  luisant  et  épais, 
crustacé,  rarement  ailé.  Embryon  droit  ou 
arqué  dans  un  périsperme  charnu,  à  radicule 
supère,  à  cotylédons  ovales,  aplatis.  Les  es¬ 
pèces  sont  des  arbres  ou  arbrisseaux  à  feuilles 
alternes  ou  opposées,  simples  ou  composées, 
le  plus  souvent  ponctuées,  dépourvues  de 
stipules.  Elles  habitent,  la  plupart,  entre  les 
tropiques  et  principalement  en  Amérique  ; 
quelques  unes  s’avancent  dans  les  zones 
voisines;  très  peu  s’observent  au  Cap  ou 
dans  l’Australie.  L’huile  éthérée,  la  résine  et 
le  principe  amer  ( Xanthopicrite )  qui  se  trou¬ 
vent  en  abondance  dans  la  plupart  de  leurs 
parties  leur  communiquent  des  propriétés 
stimulantes  et  fébrifuges  analogues  à  celles 
des  familles  précédentes  et  de  la  suivante. 

GENRES. 

Diclyolovna ,  Ad.  J. — Pitavia ,  Mol.  (Gal- 
vezia,  R.  Pav.  non  Domb.) —  Brucea ,  Mill. 
( Gonus ,  Lour.) —  Picrasma ,  Bl. —  Picrœna, 
Lindl. —  Nima ,  Ham.  —  Brunellia,  R.  Pav. 
— Z anthoxylum,  Kunth  ( Xanthoxylum,Sm . 

—  Fagara,  L. — Pierota ,  Ad. —  Ochroxylum 
et  Curtisia,  Schreb. — Kampmannia,  Raf. — 
Langsdorfia,  Leand. —  Pohlana,  Nees  Mart. 

—  Auberlia ,  Bor. — Ampacus ,  Rumph. — La- 
caris,  Ham. —  Tobinia,  Desv.  — Pentanoma, 
Moc.  Sess.  — Macqueria ,  Comm.  — Rhelsa , 
W.  Arn. —  Typalia,  Dennst.  —  Lepla  et  7e- 
tradium,  Lour. —  Geijera,  Schott. — Black- 
burnia,  Forst. —  Blackbournea,  Kth.) — Pe~ 
rijea,  Tul. —  Boymia,  Ad.  J.  —  Toddalia,  J. 
( Scopolia ,  Sin,  —  Crantzia ,  Schreb.)  —  Re¬ 
pris,  Ad.  J.  (Boscia ,  Thunb.  non  Lam.  — 
Asaphes,  DC. — Duncania,  Reichenb.)— He~ 
lielta,  Tul.  —  ptelea,  L.  ( Bellucia ,  Ad.)  — 
Spathelia,  L.  ( Spatha ,  R.  Br.)  —  Ailanthus , 
Desf.  ( Pongelion ,  Reed.). 

SIMARUBÉES.  Simarubeæ.  —  Fleurs  her¬ 
maphrodites  ou  diclines,  régulières.  Calice  à 


4-5  divisions.  Autant  de  pétales  à  préflorai¬ 
son  tordue.  Étamines  hypogynes  en  nombre 
double,  à  filets  doublés  intérieurement  d’un 
appendice  soudé  avec  lui.  Ovaires  en  nom¬ 
bre  égal,  exhaussés  sur  un  gynophore,  dis¬ 
tincts,  contenant  chacun  un  seul  ovule  sus¬ 
pendu.  Autant  de  styles  terminaux,  distincts 
inférieurement,  soudés  supérieurement  en 
un  seul  que  termine  Un  stigmate  4-5  lobé. 
Fruit  composé  d’autant  de  drupes.  Graines  à 
tégument  membraneux,  à  embryon  sans  pé¬ 
risperme,  droit,  à  cotylédons  épais  et  char¬ 
nus,  à  radicule  supère,  courte,  cachée  entre 
eux.  —  Les  espèces  sont  des  arbres  ou  ar¬ 
brisseaux  à  feuilles  alternes ,  ordinairement 
composées,  dénuées  de  points  glanduleux  et 
de  stipules;  à  fleurs  blanches,  verdâtres  ou 
rouges,  disposées  en  panicules,  grappes  ou 
ombelles  axillaires  ou  terminales.  Elles  ha¬ 
bitent  les  régions  tropicales,  presque  exclusi¬ 
vement  en  Amérique,  très  peu  à  Madagascar 
et  en  Asie.  Dans  leurs  diverses  parties,  à  un 
peu  d’huile  éthérée  et  de  résine,  se  trouve 
associée  en  grande  abondance  une  substance 
extractive  particulière,  un  peu  narcotique  et 
singulièrement  amère,  qu’on  a  nommée 
Quassine,  à  laquelle  elles  doivent  leur  prin¬ 
cipale  propriété. 

GÉNRÊS. 

Quassia ,  DC. —  Simaruba ,  Aubl.  —  Han- 
noa,  Planch. — Simaba,  Aubl.  (Aruba,  Aubl. 
— Zwingera,  Schreb. — Phyllostoma ,  Neck.) 
— Samadera, Gærtn .  (. Locandi ,  Ad .  —  Viltma- 
nia,  Yahl  — Niota ,  Lam.  —  Biporeia,] P.  Th. 
Mauduyta ,  Comm. — Manungala,  Blanc.). 

Aux  genres  précédents,  on  en  joint  deux 
autres  très  voisins  l’un  de  l’autre,  le  Harri- 
sonia,  Ad.  J.  ( Ebelingia ,  Reich.)  et  Lasiole- 
pis,  Benn.,  qui  forment  un  petit  groupe  dif¬ 
férent  par  un  ovaire  4-loculaire  et  sa  graine 
à  embryon  plié  sur  lui-même.  Si  on  admet, 
dans  les  Simarubées,  une  seconde  tribu  des 
Harrisoniées,  il  faudra  donc  modifier  un  peu 
leurs  caractères. 

Enfin,  à  la  suite  du  groupe  général  des 
Rutacées,  on  cite  un  petit  nombre  de  genres 
qui  paraissent  s’y  rapporter,  les  uns  trop 
imparfaitement  connus  pour  assigner  leur 
place  avec  certitude,  comme  les  Pseudiosma, 
DC.  et  Philagonia,  Bel.;  les  autres  complète¬ 
ment  décrits ,  mais  ne  se  classant  franche¬ 
ment  dans  aucun  des  groupes  secondaires 


278 


RUT 


RYP 


que  nous  ayons  caractérisés.  Tels  sont  le 
Cyminosma ,  Gærtn.  (Jambolifera ,  L,  non 
Gærtn.  —  Gela ,  Lour.  —  Laxmannia,  Sm. 
Doriena ,  Dennst.)  et  YAcronychia,  Forst., 
confondu  par  quelques  uns  avec  le  précé¬ 
dent,  mais  qui  en  paraît  suffisamment  dis¬ 
tinct,  tous  deux  placés  avec  doute,  tantôt 
après  les  Rutacées  proprement  dites,  tantôt 
après  les  Zanthoxyléetf;  tel  est  surtout  le 
Melianthus,  Tourn. ,  genre  singulièrement 
anomal,  originaire  du  Gap,  mis  autrefois  à  la 
suite  des  Zygophyllées,  mais  queM.  Endlicher 
juge  devoir  former  le  type  d’une  petite  fa¬ 
mille  des  Mélianthées  qu’il  composerait  au¬ 
jourd’hui  à  lui  seul.  (Ad.  J.) 

il  ETE  LA  (  rutela,  ver  qui  ronge  les  ar¬ 
bres).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  de  la  famille  des  Lamelli¬ 
cornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  xyio- 
philes  ,  établi  par  Latreille  (  Règne  animal 
de  Cuvier,  t.  IV,  p.  553),  adopté  par  Mac- 
Leay,  Dejean  ,  Lepeletier  et  Serville,  Perty, 
Germar,  et  Burmeister  (  Handbuch  der  En¬ 
tomologie  ,  p.  278  )  ;  ce  dernier  en  a  fait  un 
Phyllophage  métallique ,  et  le  rapporte  à  ses 
Rutélides  naturels.  Des  40  espèces  améri¬ 
caines  qui  ont  été  décrites  sous  ce  nom  ,  ce 
dernier  auteur  n’en  a  conservé  que  8 ,  sa¬ 
voir  :  R.  Surinama  Lin.,  glabrata,  gloriosa , 
striata  F. ,  læta  Web. ,  heraldica  Pty.,  tri- 
color  Guér.,  et  formosa  Dej.  (C.) 

Il  LTE  LA  ,  Pers.  (  Obs. ,  1 ,  100  ).  bot. 
en.  • —  Voy.  agaric. 

RETIC  ILE  A.  ois. — Nom  génériquelatin, 
dans  Brehm,  des  Rouges-Queues.  Voy.  ru- 
biette.  #  (Z.  G.) 

*RETICILLÆ.  ois.  —  Groupe  établi  par 
Naumann  dans  la  famille  des  Becs-Fins  ver- 
mivores,  et  correspondant  aux  Rubiettes  de 
G.  Cuvier.  Il  comprend  par  conséquent  les 
Rouges-Gorges,  les  Rouges-Queues  et  les  Gor- 
ges-BIeues.  (Z.  G.) 

RETIDEA.  bot.  ph.  - —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées-Cofleacées ,  tribu  des 
Psychotriées ,  établi  par  De  Candolle  (  in 
Annal.  Mus.,  IX,  219).  L’espèce  type,  Rut. 
parviflora  DC.,  est  indigène  deSierra-Leone, 
en  Afrique. 

RETIDOSOMA,  Stephens  (British  Ent., 
IV,  596).  ins.  —  Voy.  rhytidosomus.  (C.) 

RE  TI  LE.  min.— Espèce  du  genre  Titane. 
Voy.  ce  mot. 

FRETILLA  (rutilus,  brillant),  ins. — Genre 


de  l’ordre  des  Diptères  brachocères ,  famille 
des  Athéricères  ,  tribu  des  Muscides ,  sous- 
tribu  des  Dexiaires,  établi  par  M.  Robineau- 
Desvoidy.  M.  Macquart,  qui  adopte  ce  genre 
(Diptères,  Suites  à  Buffon,  édit.  Roret,  t.  II, 
p.  215  ),  en  décrit  trois  espèces  :  R.  leonina 
R.-D.  (  Musca  id.  Fab.),  R.  formosa  R.-D. 
( Musca  id.  Donov.),  R.  vivipara  R.-D.  (Ta- 
china  id.  Fab.).  Elles  se  trouvent  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande. 

REYSCHIA  (  nom  propre  ).  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Marcgraviacées , 
établi  par  Jacquin  (Amer.,  75,  t.  51,  f.  2). 
L’espèce  type,  le  Ruysch.  clusiæfolia  Jacq., 
est  un  arbrisseau  originaire  de  la  Guiane. 

REYSCHIANA,  MiJl.  (Dict.).  bot.  ph.  * — 
Syn.  de  Dracocephalum,  Linn. 

RYACOLITE.  MIN.  —  Voy.  FELDSPATH. 

RYANIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Passiflorées,  tribu  des  Paropsiées,  établi 
par  Vahl  (Eclog.,  I,  51,  t.  9).  Arbres  de 
l’Amérique  tropicale.  Voy.  passiflorées. 

*RYGMODES  (p9j^a,  fente),  ms.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromè- 
res ,  de  la  famille  des  Sténélytres  et  de  la 
tribu  des  Hélopiens ,  créé  par  Ad.  White 
(The  zoologie  of  the  voyage  of  E rebus  et  Ter - 
ror,  1846,  p.  11),  qui  y  rapporte  2  espèces 
de  la  Nouvelle-Zélande  ;  les  R.  modestus  et 
pedinoides  White.  Ce  genre  vient  se  placer 
à  côté  des  Amarygmus.  (C.) 

RYNGOTA  (puy^oç ,  bec),  ins.  —  Fabri- 
cius,  qui  avait  rejeté  tous  les  noms  des  or¬ 
dres  établis  par  Linné  dans  la  classe  des  In¬ 
sectes,  désignait  par  ce  mot  l’ordre  des  hé¬ 
miptères.  (Bl.) 

*RY7MIA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des 
Ebénacées,  établi  par  Endlicher  (Gen.  plant., 
p.  743,  n.  4250).  L’espèce  type,  Rymia  po- 
lyandra  Endl.  (Royena  id.  Linn.),  est  un 
arbuste  du  Cap. 

*RYPARIA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Euphorbiacées,  tribu  des  Crotonées,  éta¬ 
bli  par  Blume  (Flor.  Jav.  Prœf.,  VIII).  Ar¬ 
brisseaux  de  Java.  Voy.  euphorbiacées. 

RYPÂROSA,  Blume  (Bijdr.,  600).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Ryparia,  Blume. 

RYPARES  ou  mieux  RII  Y  PARES  (pu- 
Trapoç,  sale),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des  La¬ 
mellicornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides 
coprophages,  formé  par  Dejean  (Catalogue, 
3e  édition,  p.  160),  et  composé  d’une  seule 


RYT 


RYT 


279 


espèce,  le  R .  Dujardinsii  Dej.  Elle  a  pour 
patrie  l’île  Maurice.  (C.) 

*RVlîAXA.  moll.  —  Genre  de  Gastéro¬ 
podes  pectinibranches  proposé  par  M.  Schu¬ 
macher  pour  quelques  espèces  de  Buccins , 
tel  que  le  Buccinum  Tranquebarium. 

*RYSS.EMLS  (puaayi,u.a  ,  peau  ridée),  ins. 

—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  de  la  famille  des  Lamellicornes  et  de 
la  tribu  des  Scarabéides  coprophages,  établi 
par  Mulsant  ( Histoire  naturelle  des  Cole'o • 
ptères  de  France ,  Lamellicornes  ,  1842, 
p.  314  )  sur  deux  espèces  du  pays  :  le  Sc. 
asper  F.,  et  le  R.  verrucosus  Muls.  Lalre  se 
trouve  dans  une  grande  partie  de  l’Europe, 
et  la  2e  est  propre  à  la  France  méridionale. 
Ce  genre  offre  ,  d’après  l’auteur,  les  carac¬ 
tères  suivants  :  Elytres  entières  sur  l’angle 
suturai  ;  tête  couverte  de  verrues  ;  protho¬ 
rax  bordé  de  fortes  soies,  traversé  en  dessus 
de  sillons  séparés  par  des  côtes.  (C.) 

*  RYSSOMATUS  (  pvavoç ,  ridé  ).  ins. 

—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  lé- 

tramères,  de  la  famille  des  Curculionides 
gonatocères  et  de  la  division  des  Apostasimé- 
rides  cryptorhynchides,  proposé  par  nous, 
adopté  par  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition, 
322)  et  par  Schœnherr  ( Généra  et  species 
CurculiGnidum,  synonymia ,  t.  IV,  p.  364  ; 
VIII,  2,  551).  Ce  g.  se  compose  de  vingt  à 
trente  espèces  américaines.  Nous  n’indique¬ 
rons  que  les  suivantes:  R.  Novalis,  strigi- 
collis  ( Orobitis )  Gr.,  palmacollis,  lineatocol- 
lis  ( Cryptorhynchus )  Say,  crispicollis  Schr., 
subcostatus,  rufus ,  viridipus,  marginatus  et 
nigerrimus  Chev.  (C.) 

RYSSOÏMOTUS.  ins.  —  Syn.  d'e  Rhysso- 
notus. 

*RYSSOPTERYS  (  puTao; ,  'ridé  \  r-.’ti- 
pv£ ,  aile),  bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille 
des  Malpighiacées ,  division  des  Diplosté- 
mones ,  établi  par  Blume  ( Msc .).  Arbrisseaux 
des  Moluques.  Voy.  malpighiacées. 

*RYTID0PH1TLUIVI  (p  VTiç,  ride;  <pv)>~ 
>o»,  feuille),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Gesnériacées,  tribu  des  Eugesnérées, 
établi  par  Martius  ( Nov .  gen.  et  spec.,  III, 
39).  L’espèce  type,  Rytidophyllum  tomento - 
sum  Mart.  (Gesnera  tomentosa  Lin n.),  est  un 
arbrisseau  qui  croît  dans  l’Amérique  tropi¬ 
cale. 

*RYTIDOSIS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 


Sénécionidées, établi  parDeCandolIe  ( Prodr.t 
VI,  159).  Herbes  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Voy.  COMPOSÉES. 

*RYTIDOSTYLIS.  bot.  ph. — Genre  de  la 
famille  des  Cucurbitacées,  établi  par  Hooker 
et  Arnott  (ad  Beechey ,  424,  t.  97).  Herbes  du 
Guatimala.  Voy.  cucurbitacées. 

RYTHMA  (pvfiç,  ride),  mam.  — -  Genre  de 
Mammifères  cétacés,  créé  par  Illiger  ( Prodr . 
syst.  Mamm.  et  Av.,  1811),  et  que  leszoolo-  , 
gistes  modernes  désignent  généralement  sous 
la  dénomination  de  Stellère.  Voy.  ce  mot. 

(E.  D.) 

*RYTMOTA  ou  mieux  RHYTIIMOTA  (pv- 
Ttt,  ride;  vwro5,  dos),  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  hétéromères,  de  la  fa¬ 
mille  des  Mélasomes  et  de  la  tribu  des  Ten- 
tyrides,  établi  par  Eschscholtz  ( Zoological 
Atlas ,  1831,  5e  cah.,  p.  75).  Le  type,  espèce 
unique,  la  R.  scabriuscula ,  est  propre  à  la 
Nubie.  (G.) 

RYTIPHLQEA  (puTtç,  ride;  <pWoç,  écorce). 
bot.  cr.  —  (Phycées.)  M.  Agardh,  qui  fonda 
ce  genre  (Syst.  Alg.,  p.  xxx),  le  plaça 
parmi  les  Céramiées  ,  trompé  par  la  fausse 
apparence  d’articulations  dans  les  derniers 
ramules.  Mais  nous  avons  démontré  ailleurs 
(  Canar.  Crypt. ,  p.  152  )  à  quelle  circon¬ 
stance  d’organisation  cette  apparence  était 
due.  Plus  tard ,  le  fils  du  célèbre  phycolo- 
giste  de  Lund  réforma  le  genre  et  le  fit  pas¬ 
ser  dans  la  tribu  des  Rhodomélées  ,  sa  véri¬ 
table  place.  C’est  le  R.  tincloria  qui  est  de¬ 
meuré  le  type  de  ce  genre  ,  dont  voici  le 
signalement  :  Fronde  cylindrique  ou  com¬ 
primée,  pennée,  marquée  de  rugosités  trans¬ 
versales,  réticulée  à  la  surface,  composée  de 
trois  couches  de  cellules  ,  dont  les  plus  in¬ 
térieures  ,  celles  qui  constituent  l’axe  de  la 
plante,  représentent  des  tubes  articulés, 
disposés  autour  d’une  cellule  centrale.  Ces 
tubes  d’égale  longueur,  et  auxquels  tient 
l’apparente  articulation  de  l’Algue,  sont  en¬ 
vironnés  d’une  seconde  couche  de  cellules 
colorées,  globuleuses,  irrégulièrement  dis¬ 
posées,  et  dont  la  grandeur  va  en  diminuant 
jusqu’à  la  périphérie  que  forme  la  couche 
corticale.  Conceptacles  ( Ceramidia )  ovoïdes, 
sessiles  ou  pédicellés,  contenant  un  certain 
nombre  de  spores  pyriformes,  fixées  par  leur 
bout  le  plus  mince  à  un  placenta  basilaire. 
Tétraspores  bisériés  dans  des  ramules  trans¬ 
formés  en  stichidies  lancéolées.  Tel  qu’il 


280 


SAB 


SAB 


est  maintenant  constitué,  le  genre  Rytiphlœa 
se  compose  d’un  petit  nombre  d’espèces  ap¬ 
partenant  aux  mers  des  régions  chaudes  du 
globe,  si  l’on  excepte  toutefois  le  R.  pinas - 
troides ,  qui  y  a  été  réuni ,  et  qui  s’avance 
le  plus  au  Nord.  M.  Kützing  a  fait  de  ce 
dernier  son  genre  Halopitys.  (G.  M.) 


RYZÆ3VA  (pvÇnv,  aboyer),  màm.  —  Le 
genre  Suricate  ( voy .  ce  mot)  a  été  distingué 
sous  cette  dénomination  par  Illiger  ( Vrodr . 
syst.  Mamm.  et  Av.,  1811).  (E.  D.) 

RYZOBIUS.  ins.  —-Voy.  rhyzobius  et  ca- 
CICULA.  (C.) 

RYZOPHAGUS.  Voy.  rhizophagus. 


s 


SABAL.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Palmiers,  tribu  des  Corypbinées,  établi 
par  Adanson  ( Fam .,  Il,  495).  L’espèce  type, 
Corypha  minor  Jacq.  (  Hort .  vindeb.  ,  3, 
p.  8  ,  t.  8  )  ou  Chamœrops  humilis  Michx  , 
est  un  petit  Palmier  qui  croît  dans  la  Caro¬ 
line  et  la  Virginie. 

SABAZIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 
Sénécionidées  ,  établi  par  Cassini  (  in  Dict. 
sc.  nat.  ,  XLVI ,  p.  480;  LV,  p.  264).  De 
Candolle  [Vrodr.,  Y,  p.  496)  en  décrit  4  es¬ 
pèces,  nommées  :  S.  humilis  Cass.,  sarmen- 
tosa  Less.,  micro'glossa  DC.,  urticœ  folia  DC. 
Ce  sont  des  herbes  qui  croissent  principale¬ 
ment  dans  l’Amérique  tropicale. 

SABBATÏA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Gentianées,  tribu  des  Chironiées, 
établi  par  Adanson  (Fam.,  II,  503  ).  Les 
principales  espèces  sont  :  les  Sab.  chloroides 
(  Chlora  dodecandra  Linn.  ,  Chironia  chlo¬ 
roides  Michx.  ),  gracilis  Salisb.  (  Chironia 
campanulala  Lin.,  Chironia  gracilis  Michx.), 
calycosa  Sims. ,  angularis  (  Chironia  id. 
Linn.),  paniculala  ( Chironia  paniculata 
Michx.). 

Les  Sabbalia  sont  des  plantes  herbacées 
qui  croissent  dans  l’Amérique  boréale  ,  et 
ont  l’aspect  des  Chironies  du  Cap.  (J.) 

SABELLAIBE.  Sabellaria.  annél. — La- 
marck,  dans  son  Cours  sur  l’histoire  natu¬ 
relle  des  animaux  sans  vertèbres  publié  en 
1812,  a  désigné  par  ce  nom  un  genre  d’An- 
nélides  rentrant  dans  la  famille  actuelle  des 
Sabulaires  ou  Amphitrites.  On  ne  connaît 
encore  que  deux  ou  trois  espèces  de  ce 
genre,  et  la  principale  habite  nos  côtes  : 
c’est  la  Sabella  alveolata  de  Linné  et  de 
Gmelin,  dont  Réaumur  avait  parlé,  en  1711, 
sous  le  nom  de  Ver  à  tuyau  ,  et  que  Guet- 


tard  a  aussi  décrit  sous  le  nom  de  Psama- 
totus.  M.  Savigny  a  d’abord  donné  au  genre 
Sabellaire  le  nom  d'Amymone,  et  depuis  lors 
celui  d'Hermella. 

Les  Sabellaires  constituent  la  tribu  des 
Amphitrites  hermelliennes  de  Savigny,  ainsi 
caractérisées  :  Rames  ventrales  d’une  seule 
sorte  ,  et  portant  toutes  des  soies  subulées. 
Point  de  tentacules. 

Voici  comment  elles  sont  distinguées  gé¬ 
nériquement  :  Bouche  inférieure.  Deux  bran¬ 
chies  complètement  unies  à  la  face  inférieure 
du  premier  segment ,  et  formées  chacune 
par  plusieurs  rangs  transverses  de  divisions 
sessiies  et  simples.  Premier  segment  pourvu 
de  soies  disposées  par  rangs  concentriques  , 
constituant  une  couronne  operculaire. 

Les  Sabelles  habitent  sur  les  rivages  , 
principalement  sur  les  pierres  ou  les  trous 
de  rochers  que  vient  battre  la  vague.  Elles 
vivent  en  société  dans  des  réunions  de  tubes 
droits,  formés  de  sable  et  formant  des  mas¬ 
ses  plus  ou  moins  considérables  qui  ont  l’ap¬ 
parence  de  gros  gâteaux  d’Abeilles,  parce 
que  leur  surface  supérieure  présente  autant 
de  petits  entonnoirs  alvéoliformes  qu’il  y  a 
de  tubes.  Ces  masses  sableuses  résistent 
parfaitement  au  lavage  des  eaux;  mais  elles 
sont  difficiles  à  conserver,  parce  qu’elles  se 
désagrégen  t  assez  facilemen t  par  la  dessicca¬ 
tion  ,  et  surtout  parce  que  le  transport  en 
altère  les  alvéoles  si  le  moindre  corps  dur 
vient  à  les  froisser.  On  trouve  les  Sabelles 
sur  les  côtes  de  la  Manche  et  de  l’Océan  , 
aussi  bien  que  sur  celles  de  la  Méditerranée. 
M.  de  Blainville  dit  qu’il  a  souvent  trouvé 
des  individus  solitaires  de  la  Sabelle  de  nos 
côtes  dans  les  divisions  radiciformes  des  Fu¬ 
cus.  Cette  espèce  a  reçu  le  nom  de  Sabella¬ 
ria  alveolata.  M.  Savigny  considère  comme 


SAB 

n’en  différant  pas  VAmphitrite  oslrearia  de 
Cuvier. 

On  a  indiqué  une  seconde  espèce  euro¬ 
péenne  sous  le  nom  de  Sabellaria  crassis- 
sima  ,  et  une  troisième  exotique  sous  celui 
de  S.  chrysocephala.  Celle-ci  est  de  la  mer 
des  Indes.  (P.  G.) 

SABELLE.  Salella.  annél.  —  M.  Savi- 
gny,  dans  son  Système  des  Annélides,  a  imité 
Cuvier  en  réservant  le  nom  linnéen  de  Sa - 
bella  aux  jolies  espèces  d’Annélides  chéto- 
podes  que  Müller  avait  appelées  Amphitrite, 
et  dont  M.  de  Blainville  ( Dict .  sc.  nat., 
t.  LVII,  p.  434)  a  parlé  sous  cette  dernière 
dénomination.  Il  en  a  déjà  été  dit  quelques 
mots  à  l’article  amphitrite  de  ce  Diction¬ 
naire. 

Nos  côtes  possèdent  plusieurs  belles  es¬ 
pèces  de  Sabelles  ou  Amphitrites,  vulgaire¬ 
ment  nommées  Pinceaux  de  mer.  M.  Milne 
Edwards  en  a  figuré  nouvellement  quel¬ 
ques  unes  dans  l'Iconographie  du  Règne 
animal. 

M.  Savigny  a  résumé,  de  la  manière  sui¬ 
vante  ,  les  caractères  génériques  des  Sabel¬ 
les,  qu’il  place,  avec  les  Serpules ,  parmi 
ses  Amphitrites  sabelliennes  : 

Bouche  exactement  terminale.  Deux  bran¬ 
chies  libres ,  exactement  flabelliformes  ou 
pectiniformes,  à  divisions  garnies,  sur  un  de 
leurs  côtés,  d’un  double  rang  de  barbes  ;  les 
deux  divisions  postérieures  imberbes  ,  éga¬ 
lement  courtes  et  pointues.  Rames  ventrales 
portant  des  soies  à  crochets  jusqu’à  la  sep¬ 
tième  ou  huitième  paire  inclusivement.  Point 
d’écusson  membraneux.  Anneaux  contenus 
dans  un  tube,  fixé  verticalement,  coriace  ou 
gélatineux ,  ouvert  à  un  seul  bout,  et  géné¬ 
ralement  enduit  à  l’extérieur  d’une  couche 
factice  de  limon. 

M.  Savigny  les  partage  en  trois  tribus  : 

1°  Sabellæ  astartæ  ,  à  branchies  égales , 
flabelliformes ,  portant  chacune  un  double 
rang  de  digitations,  et  se  roulant  en  enton¬ 
noir. 

2°  Sabellæ  simplices  ,  à  branchies  égales , 
flabelliformes,  à  un  simple  rang  de  digita¬ 
tions  ,  se  roulant  en  entonnoir  :  tel  est  le 
Sabella  penicillus  ou  Penicillus  murinus  de 
Rondelet,  belle  espèce  de  l’Océan  et  de  la 
Méditerranée. 

3"  Sabellæ  spirographes ,  à  branchies  en 
peigne,  à  un  seul  côté  et  à  un  seul  rang, 
T.  xi. 


SAB  281 

se  contournant  en  spirale.  Ce  sont  les  Spi- 
rographis  de  Viviani. 

Ex.  :  Spirographis  Spallanzani  de  Vi¬ 
viani,  VAmphitrite  venlïlalum  de  Gmelin,  et 
VA.  volulæcornis  de  Montagu.  (P.  G.) 

*SABELLINA.  annél.  — Genre  de  Sabu- 
1  ai  res  comprenant  deux  petites  espèces  de 
la  Méditerranée.  Il  a  été  décrit  par  M.  Du¬ 
jardin  en  1839.  (p.  g.) 

SABIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Anacardiacées?,  établi  par  Colebrooke 
{in  Linn.  Transact.,  XII,  353,  t.  14).  L’es¬ 
pèce  type  ,  Sabia  lanceolata  Coleb. ,  est  un 
arbrisseau  originaire  de  l’Inde. 

SABÏCEA.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées-Cinchonacées,  tribu  des 
Haméliées,  établi  par  Aublet  (  Guian.,  I, 
192  ,  t.  75-76  ).  De  Candolle  (  Prodr .,  IV* 
437  )  en  décrit  9  espèces  ,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  les  Sab.  cinerea  Aubl.,  as - 
pei  a  Aubl.,  hirta  Swartz,  umbellata  Ruiz  et 
Pav.,  hirsuta  H.  B.  et  K.  Ce  sont  des  ar¬ 
brisseaux  qui  croissent  dans  les  climats 
chauds  de  l’Amérique,  principalement  dans 
la  Guiane  et  aux  Antilles.  (J.) 

SABINE,  bot.  ph.  —  Espèce  du  genre 
Genévrier.  Voy.  ce  mot. 

*SABI:\EA.  crust.  —  Owen  désigne  sous 
ce  nom  ,  dans  le  voyage  du  capitaine  Ross , 
un  genre  de  Crustacés  qui  appartient  à 
l’ordre  des  Décapodes  macroures.  (H.  L.) 

SABINE  A.  bot.  ph. —Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-Papilionacées,  tribu 
des  Lotées,  établi  par  De  Candolle  (  Prodr., 
II,  263),  qui  en  décrit  2  espèces  :  Sab.  flo - 
rida  et  dubia,  arbrisseaux  qui  croissent  aux 
Antilles. 

SABLE,  géol.  —  Voy.  roches  et  ter¬ 
rains. 

SABLE,  màm. —  Le  Mus  araneus  de  Pal- 
las  ,  qui  appartient  au  genre  Hamster  {voy. 
ce  mot  ) ,  a  reçu  de  Vicq  d’Azyr  le  nom  de 
Sablé.  jy  ) 

SABLIEB.  Hura.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Euphorbiacées,  tribu  des  Hip- 
pomanées ,  établi  par  Linné  ( Hort .  cliffort., 
I,  34),  et  dont  les  principaux  caractères 
sont  :  Fleurs  monoïques.  Fl.  mâles  :  Calice 
court,  urcéolé,  tronqué.  Étamines  mona- 
delphes.  Androphore  cylindrique;  anthères 
verticillées,  2-3-sériées,  insérées  sous  des 
tubercules.  Fl.  femelles  :  Calice  urcéolé,  en¬ 
tier,  appliqué  étroitement  contre  l’ovaire. 

36 


282 


SAB 


SAB 

Style  long,  infundibuliforme  ;  stigmate  large, 
concavo-pelté  ,  à  12-18  rayons.  Capsule  li¬ 
gneuse,  orbieulaire  ,  déprimée,  à  12-18  sil¬ 
lons  ,  et  à  autant  de  coques  monospermes , 
s’ouvrant  avec  élasticité. 

Les  Sabliers  sont  des  arbres  lactescents,  à 
feuilles  alternes,  stipulées,  enroulées  avant 
leur  développement  ;  à  pétiole  biglanduleux 
au  sommet;  à  stipules  caduques;  à  fleurs 
mâles  en  chatons  simples,  écailleux,  pédon- 
culés,  terminaux,  revêtues  d’écailles  imbri¬ 
quées,  uniflores  ;  à  fleurs  femelles  solitaires, 
dans  le  voisinage  des  fleurs  mâles. 

Ces  plantes  croissent  principalement  dans 
l’Amérique  équatoriale.  On  en  connaît  3  es¬ 
pèces,  parmi  lesquelles  nous  citerons  surtout 
le  Sablier  élastique,  Hura  crepilans  Linn., 
Lam.,  Turp.,  etc.  C’est  un  arbre  haut  de 
20  mètres  et  plus  ,  qui  croît  au  Mexique  , 
aux  Antilles  et  dans  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  Ses  fruits ,  dont  les  coques  sont  ran¬ 
gées  en  rond  autour  de  l’axe  ,  éclatent  avec 
fracas  lors  de  la  maturité.  Les  colons  de 
l’Amérique  se  servent  de  ces  fruits,  après 
les  avoir  vidés  et  fait  bouillir  dans  de  l’huile, 
pour  y  mettre  du  sable,  d’où  vient  le  nom 
de  Sablier  donné  à  ces  plantes.  Le  suc  lai¬ 
teux  des  Sabliers  ,  ainsi  que  leurs  graines, 
sont  âcres  et  vénéneux.  (J.) 

SABLINE.  bot.  ph.  —  Voy.  arenaria. 

SABLON.  moll.  —  Nom  donné  à  une 
variété  du  Turbo  lithoreus. 

SABOT,  moll.  —  Voy.  turbo. 

SABOT  DE  CHEVAL,  bot.  cr.  — -  Nom 
vulgaire  de  certains  Bolets,  tels  que  les  B. 
amadouvier  et  ongulé. 

SABOT  DE  VÉNUS  ou  DE  LA  VIEBGE . 
bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  du  Cypripedium 
calceolus  Linn. 

SABOTS,  mam.  —  La  dénomination  de 
Sabot  ,  Unguia ,  est  généralement  donnée  à 
l’ongle  épais  qui  entoure  en  entier  la  der¬ 
nière  phalange  des  doigts  des  Mammifères 
Pachydermes  et  Ruminants  ,  quel  que  soit 
le  nombre  de  ces  doigts.  Du  reste ,  dans  le 
langage  scientifique ,  le  nom  d 'Animaux  à 
sabots  est  aujourd’hui  remplacé  par  celui 
d' Ongulés.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SABRE,  poiss.  —  Voy.  chirocentre. 

SABSAB  ,  Adans  (Fam.,  II,  31  ).  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Paspalum,  Linn. 

SABULAÏRES.  Sabularia.  annél.  — 
M.  de  Blairmlle  (  Dict .  sc.  nat.,  t.  LVIl, 


p.  453)  établit  sous  cette  dénomination  une 
famille  d’Annélides  chétopodes ,  de  l’ordre 
qu’il  appelle  Hétérocriciens.  Elle  comprend 
les  deux  genres  Sabella  et  Serpula  de  Linné. 
Cette  famille,  qui  répond  aux  Amphitrites 
de  M.  Savigny,  moins  le  genre  Serpule,  est 
formée  de  plusieurs  genres  ,  tous  marins. 
M.  de  Blain ville  admet  les  suivants  : 

Amphürite,  Spirographe,  Sabella,  Pectina- 
ria,  Térébelle  ,  Fabricie ,  Phêruse,  Spio  {  1), 
Polydore,  Capitelle. 

On  en  a  depuis  lors  (1828)  ajouté  plu¬ 
sieurs  autres,  parmi  lesquels  nous  citerons 
de  préférence  : 

Galba  ,  Johnston  ;  Piratesa  ,  Templeton  ; 
Amphicora  ,  Ehrenberg  ;  Sabellina  ,  Dujar¬ 
din  ;  Anisolemus  ,  Templeton;  Terebellides , 
Sars  ;  Aphlebine,  de  Quatref.  (2). 

Toutes  les  Sabulaires  n’ont  pas  un  égal 
degré  de  complication  organique.  Les  pre¬ 
mières  ,  telles  que  les  Amphitrites  ou  Sa- 
belles  ,  sont  bien  supérieures  ,  sous  ce  rap¬ 
port  ,  à  celles  qu’on  a  nommées  Amphicora 
et  Sabellina.  Celles-ci  ressemblent  déjà  beau¬ 
coup  ,  à  certains  égards,  aux  Chétopodes  de 
la  famille  des  Nais,  tandis  que  les  premières 
ont  la  tête  surmontée  de  magnifiques  pana¬ 
ches  branchiaux  très  compliqués  dans  leurs 
formes,  et  ornés  des  plus  vives  couleurs. 

Quoi  qu’il  en  soit,  les  Sabulaires  ont  été 
caractérisées  ,  ainsi  qu’il  suit,  par  M.  de 
Blainville  : 

Corps  en  général  plus  allongé  que  dans  la 
famille  des  Serpulides  {voy.  ce  mot);  tête 
peu  distincte  ,  composée  de  trois  anneaux  ; 
thorax  distinct,  formé  de  douze  segments  au 
moins  ,  avec  une  bande  musculaire  sous- 
ventrale;  abdomen  très  déprimé,  composé 
d’un  très  grand  nombre  d’articulations  dé¬ 
croissant  rapidement;  bouche  pourvue  de 
barbillons  tentaculaires  nombreux  et  pré¬ 
hensiles  ;  tentacules  nuis  ou  rudimentaires  ; 
branchies  fort  distinctes  ,  grandes ,  portées 
sur  la  tête  ou  sur  les  premiers  anneaux  ; 
pieds  dissemblables. 

Les  Sabulaires  vivent  dans  des  tubes  fac¬ 
tices  ,  isolés  ou  agrégés  ,  peu  solides,  com¬ 
posés  de  corps  étrangers  plus  ou  moins  bien 
réunis  à  la  surface  extérieure  de  cylindres 
qui  résultent  des  mucosités  sécrétées  par  le 

(1)  Celui-ci  doit  être  reporté  parmi  les  Néréides. 

(2)  Ce  genre  ne  repose  peut-être  ,  d’après  M.  Milne  Ed¬ 
wards,  que  sur  une  jeune  Térébelle. 


SAC 


SAC 


283 


corps.  Ce  tube  est  quelquefois  entièrement 
muqueux.  Le  tube  des  Serpules  est,  au  con¬ 
traire  ,  calcaire  comme  celui  des  Dentales  , 
quoique  de  forme  différente.  (P.  G.) 

SABULUXÉES.  Sabulineœ .  bot.  ph.  — 
Tribu  de  la  famille  des  Caryophyllées.  Voy. 
ce  mot. 

*SABURRA.  arachn. — Cenom  est  donné 
dans  le  Journal  Vlsis,  par  M.  Heyden,  à  un 
genre  de  l’ordre  des  Acariens ,  dont  les  ca¬ 
ractères  n’ont  pas  encore  été  publiés.  (H.  L.) 

SACCELLIUM.  bot.  ph.  —  Voy.  sacel- 

L1UM. 

SACCHARINE,  bot.  ph.  —  Espèce  de 
Houque.  Voy.  ce  mot. 

SACCHAROPHORUM ,  Neclc.  (  Elem .  , 
n.  1576).  bot.  ph.  —  Voy.  canne  a*  sucre  . 

SACCHARUM,  Linn.  (Gen.,  n.  73).  bot. 

ph.  —  Voy.  CANNE  A  SUCRE. 

*SACCIDIUM  (aaxxoç,  sacj  ïSeoi  ,  forme). 
bot.  ph. —  Genre  de  la  famille  des  Orchidées, 
tribu  des  Ophrydées,  établi  par  Lindley  (Or¬ 
chid.,  301).  Herbes  du  Cap.  Voy.  orchidées. 

SACCOCHILUS,  Blum.  (Flor.Jav.  Prœf., 
VII).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Saccolabium  , 
Lindi. 

SAC  COCOMA  (  aaxxoç  ,  sac  ',  x6(j.y)  ,  che¬ 
velure).  échin. — Genre  proposé  par  M.  Agas- 
siz  pour  trois  espèces  de  Comatules  fossiles 
du  calcaire  lithographique  de  Solenhofen  , 
ayant  le  disque  en  forme  de  poche  arrondie, 
au  bord  de  laquelle  sont  articulés  cinq 
rayons  grêles,  bifurqués  simplement  jusque 
vers  leur  base  et  pinnés.  L’une  de  ces  es¬ 
pèces  ,  Saccocoma  pectinata,  a  été  décrite 
précédemment  par  Schlotheim  sous  le  nom 
d'Asteriacites  pectinata  ,  et  figurée  par 
M.  Goldfuss  comme  une  Comatule.  (Duj.) 

*SACCODERES ,  Spin.  ins.  —  Syn .  de 
Notocyrlus ,  Burin. 

SACCOGLOTTIS.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Humiriacées,  établi  par  Mar- 
tius  (  Nov.  gen.  et  sp. ,  II ,  146  ).  Arbres  du 
Brésil.  Voy.  humiriacées. 

*SACCOGY\'E.  Saccogyna  (  crocxxoç,  SRC, 
yuvyj,  femelle),  bot.  cr.  —  (Hépatiques.)  Ce 
genre,  de  la  sous -tribu  des  Géocalycées,  a 
été  fondé  par  M.  Du  mortier  ( Syll .  Jungerm., 
p.  74,  t.  2,  f.  13)  sur  1  e  Jungermannia  vi- 
ticulosa  de  Linné.  Il  est  resté  jusqu’ici  mo¬ 
notype.  Ses  caractères  sont  :  Involucre  laté¬ 
ral  ,  hypogé,  charnu,  au  fond  duquel  se 
voient  plusieurs  pistils,  mais  dont  un  seul 


est  fécondé.  Périanthe  nul.  Coiffe  libre  au 
sommet,  soudée  à  l’involucre  dans  les  trois 
quarts  de  sa  hauteur.  Pédoncule  celluleux, 
blanchâtre,  long  d’un  pouce  et  plus,  accom¬ 
pagné  d’un  involucelle  propre  qui  s’élève 
à  peu  près  au  niveau  du  point  où  cesse  la 
soudure  de  la  coiffe.  Capsule  s’ouvrant  en 
quatre  valves  jusqu’à  la  base.  Élatères  di¬ 
spires.  Spores  globuleuses.  Inflorescence 
mâle  naissant  de  l’aisselle  des  amphigas- 
tres  sur  des  rameaux  propres  garnis  de 
feuilles  très  petites.  Ces  plantes  sont  cou¬ 
chées,  rampantes,  et  ressemblent  assez  aux 
Lophocolea  et  aux  Chiloscyphus.  Leurs  feuil¬ 
les  sont  succubes  ,  horizontales  et  entières. 
Les  amphigastres  sont  dentés  irrégulière¬ 
ment,  et  réunis  aux  feuilles  par  un  proces¬ 
sus  étroit  décurrent  sur  la  tige.  L’unique 
espèce  de  ce  genre  a  été  trouvée  en  Angle¬ 
terre,  en  Italie  et  aux  Canaries.  Elle  est  rare 
en  fruit.  (C,  M.) 

SACCOLABIUM  (  aaxxoç ,  sac  ;  \cl$(ov  , 
pince),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Orchidées,  tribu  des  Vandées  ,  établi  par 
Lindley  (Orchid.,  220).  L’espèce  type,  Sac¬ 
colabium  pusillum,  est  une  très  petite  herbe 
parasite ,  qui  croît  dans  les  forêts  de  la 
haute  montagne  de  Gide,  à  Java. 

*SACCOMORPIIUS  ,  Chevrolat ,  Dejean 
(Catalogue,  3e  édit.,  p.  430).  ins.  —  Syno¬ 
nyme  de  Brachysphœnus,  Lacordaire.  (C.) 

SACCOMYS  (aaxxoç,  sac  ;  pvç ,  rat),  mam. 
—  F.  Cuvier  a  décrit  sous  ce  nom,  dans  les 
Mémoires  du  Muséum  d'histoire  naturelle  , 
un  genre  de  Rongeurs  américains  pourvu 
de  fortes  abajoues,  et  dont  les  molaires  sont 
au  nombre  de  seize,  quatre  paires  à  chaque 
mâchoire.  F.  Cuvier  a  placé  ce  genre  à  côté 
des  Échimys;  mais  il  se  pourrait  qu’il  fût 
plus  voisin  des  Ascomys ,  Saccophorus  et 
Diplostoma.  Il  n’est  encore  connu  que  d’a¬ 
près  un  seul  exemplaire,  originaire,  à  ce 
qu’il  paraît,  de  l’Amérique  septentrionale, 
et  de  la  taille  du  Lérot.  (P.  G.) 

*SACCONIA.  bot.  cr.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées-Cofféacées  ,  tribu  des 
Guettardées,  établi  par  M.  Endlicher  (Gen. 
plant.  ,  p.  544  ,  n.  3196  ).  L’espèce  type  , 
Sacconia  megalosperma  (  Psychotria.  id. 
Wahl  ),  est  un  arbre  qui  croit  dans  l’île  de 
Tortose. 

SACCGPETALUM (uotxxoç,  sac;  nixoCkov, 
pétale),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 


SAC 


SAF 


284 

Anonacées ,  tribu  des  Anonées ,  établi  par 
Bennett  (in  Horsfield  plant.  Jav.  rar .,  165, 
t.  35).  Arbres  de  Java.  Voy.  anonacées. 

SACCOPHQRA.  moll.  —  Nom  proposé 
par  M.  Gray  pour  une  classe  de  Mollusques 
correspondante  à  celle  des  Tuniciers  de  La¬ 
ma  rck  ou  des  Acéphalés  nus  de  Cuvier.  (Duj.) 

SACCOPHORUM  ,  Palis.  (  Prodr .,  20). 
bot.  cr.  —  Syn.  de  Buxbaumia,  Hall. 

SACCOPHORUS  (  <xaxxoç,  sac;  tpopoç,  qui 
porte),  mam.  —  L’un  des  noms  génériques 
qui  ont  été  imposés  aux  petits  Rongeurs  de 
l’Amérique  septentrionale  qui  vivent  sous 
terre  comme  le  Mus  bursarius ,  et  sont  pour¬ 
vus  comme  lui  d’abajoues  extérieures.  Il  est 
question  de  ces  animaux  dans  les  ouvrages 
de  Mammalogie ,  sous  les  noms  â'Ascomys, 
Pseudostoma,  Diplostoma,  etc.  Leurs  espèces 
et  leur  répartition  en  sous-genres  n’ont 
point  encore  été  définitivement  arrêtées.  Ces 
animaux  forment  un  petit  groupe  fort  inté¬ 
ressant  dont  nous  avons  dit  quelques  mots  à 
l’art,  rongeurs,  et  qui  nous  paraissent  être  la 
tribu  la  plus  inférieure  des  Sauridés.  (P.  Gi) 

SACCOPTERYX  (  aaxxoç  ,  poche  ;  7tx £- 
pv£  ,  aile),  mam.  —  Sous  ce  nom,  Illiger 
(Prodr.  syst.  Mamm.  et  Av.,  1811)  a  formé 
un  genre  de  Chéiroptères  qui  n’a  pas  été 
adopté,  et  auquel  il  assigne  pour  caractères  : 
Quatre  incisives  inférieures  trilobées  ;  pas 
d’incisives  supérieures;  molaires  à  couronne 
garnie  de  pointes  aiguës  ;  oreilles  grandes  , 
arrondies,  à  oreillon  petit  et  obtus;  un  re¬ 
pli  en  forme  de  sac  ou  de  poche  dans  la 
membrane  de  l’aile  et  à  la  base  des  bras. 
Le  type  de  ce  groupe  est  le  Vespertilio  lep- 
turus  Linné,  qui  entre  dans  le  genre  Ta- 
phien  ,  Ét.  Geoffroy  Saint-Hilaire.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

SACCOSTOMA  (  aaxxoç  ,  S3C  ;  aro'p.a  , 
bouche),  rept. —  Genre  voisin  des^Stellions, 
établi  par  M,  Fitzinger.  (P.  G.) 

SACCUEIYA.  polyp.  — Nom  donné  d’a¬ 
bord  par  Lamarck  au  genre  de  Polypes  que 
cet  auteur  a  nommé  ensuite  Tibiana.  Voy. 
ce  mot.  (Duj.) 

SACCULIYA.  crust.  —  M.  Thompson 
(in  Entomological  magazine )  donne  ce  nom 
à  un  genre  de  Crustacés  de  la  division  des 
Entomostracés.  (H.  L.) 

SACELILIUM.  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Cordiacées?,  établi  par  Hum- 
boldtet  Bonpland  (Plant,  œquinoct .,  I,  47, 


1. 13).  L’espèce  type,  Sacéllium  lanceolatum , 
est  un  arbre  qui  croît  dans  les  Andes  du 
Pérou. 

*SACHAYA  (mot hébreu  :  tsachana,  mau¬ 
vaise  odeur),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Hémiptères  hétéroptères  ,  tribu  des  Rédu- 
viens ,  famille  des  Aradides  ,  établi  par 
MM.  Amyot  et  Serville  ( Hémipt .,  Suites  à 
Buffon ,  édit.  Roret,  p.  116).  L’espèce  type 
et  unique,  Sach.  depressa,  appartient  à 
l’Amérique  méridionale. 

SACHOYDRUS.  polyp.?  acal.?  — Genre 
proposé,  en  1819,  par  Rafinesque  pour  des 
Polypes  libres  qu’aucun  autre  auteur  n’a 
vus  ,  et  qui  sont  censés  avoir  le  corps  dé¬ 
primé,  libre,  avec  un  cartilage  dorsal,  une 
bouche  sans  tentacules  ,  mais  entourée  par 
un  rebord  étoilé  et  un  anus  terminal.  (Duj.) 

SâCOGLOTTÏS.  bot.  PH.  —  Voy.  sac- 

COGLOTTIS. 

SÆLAYTHUS ,  Forsk.  (Descript.,  33). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Cissus,  Linn. 

SÆRAYGODES.  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  hétéromères ,  de  la  fa¬ 
mille  des  Sténélytres  et  de  la  tribu  des  Hé- 
lopiens,  établi  par  Dejean  ( Catal .,  3e  édit., 
p.  329) ,  qui  en  énumère  14  espèces  :  13 
appartiennent  à  l’Amérique  équinoxiale,  et 
une  est  originaire  de  la  Nouvelle-Guinée. 
Nous  ne  citerons  que  les  suivantes  :  S. 
laceratus  G.  (Slrongylium  chalconotum  ? 
Ky.),  et  subicollis  d’Urville.  Les  Helops 
viridis  et  dama  F.  doivent  aussi  faire  partie 
de  ce  genre.  (C.) 

SAFRAY.  Crocus  (  xpoxoç,  ^safran),  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Iridées,  de  la 
Triandrie  monogynie  dans  le  système  de 
Linné.  Il  est  formé  de  petites  plantes  her¬ 
bacées,  propres  à  l’Europe,  à  l’Asie  moyenne 
et  à  la  région  méditerranéenne.  Ces  plantes 
ont  un  bulbe  peu  volumineux  qui  produit 
généralement  des  caïeux  superposés^vertica- 
lement,  et  duquel  partent  immédiatement 
de  longues  fleurs  vivement  et  élégamment 
colorées,  ainsi  que  des  feuilles  linéaires. 
Leurs  fleurs  présentent:  un  périanthe  à  long 
tube  et  à  limbe  partagé  en  six  divisions  dont 
trois  extérieures  et  trois  intérieures  un  peu 
plus  petites;  trois  étamines  insérées  à  la 
gorge  du  périanthe  ,  à  filet  grêle  et  anthère 
sagittée;  un  pistil  formé  d’un  ovaire  adhé¬ 
rent,  ordinairement  caché  sous  terre,  à  trois 
angles  obtus,  d’un  long  style  filiforme  et  de 


SAF 


285 


SAF 

trois  stigmates  épais,  charnus,  plus  ou  moins 
roulés  en  cornet  et  dentelés.  A  ces  fleurs  suc¬ 
cède  une  petite  capsule  trigone,  à  trois  loges 
polysperrnes. 

Le  nombre  des  espèces  de  Crocus  aujour¬ 
d’hui  connues  ne  s’élève  que  de  trente  à 
quarante;  mais  la  détermination  de  ces  es¬ 
pèces  présente  de  grandes  difficultés,  et,  pour 
éclairer  leur  histoire,  il  n’a  fallu  rien  moins 
que  les  travaux  de  MM.  Bertoloni,  Tenore, 
Zani,  J.  Gay,  etc.  11  est  même  fort  à  re- 
gretter  quecedernier  botaniste,  qui,  pendant 
plusieurs  années,  a  fait  des  Safrans  l’objet 
de  ses  travaux  assidus  et  qui  a  pu  les  étudier 
tous  avec  soin  à  l’état  vivant,  grâce  à  la  col¬ 
lection  complète  qu’il  en  avait  formée  dans 
le  jardin  du  Luxembourg,  n’ait  pas  publié  la 
monographie  de  ce  genre  pour  laquelle  il 
avait  réuni  de  vastes  matériau^,  et  se  soit 
borné  à  deux  simples  notes  ( Voyez  Bulletin 
de  Fé7'ussac ,  section  des  sciences  naturelles , 
Botanique ,  1°  vol.  XI,  1827,  §  222,  pag. 
346-373;  2°  vol.  XXV,  1831,  §  178,  pag. 
219-221). 

Une  espèce  de  Safran  a  de  l’importance, 
comme  étant  l’objet  d’une  culture  spéciale; 
quelques  autres  ont  de  l’intérêt  comme 
plantes  d’ornement.  Nous  nous  occuperons 
surtout  de  la  première. 

Le  Safran  cultivé,  Crocus  sativus  Lob., 
est  cultivé  depuis  l’antiquité  la  plus  reculée, 
pour  ses  stigmates  qui,  à  l’état  de  dessicca¬ 
tion,  constituent  le  Safran  du  commerce.  Sa 
patrie  a  été  ignorée  jusqu’à  ces  derniers 
temps  ;  mais,  vers  le  commencement  de  ce 
siècle,  Smith  l’a  signalé  comme  ayant  été 
recueilli  à  l’état  spontané,  par  Sibthorp,  dans 
les  basses  montagnes  de  l’Attique,  et,  plus 
récemment,  M.  Bertoloni  l’a  indiqué  comme 
croissant  naturellement  dans  la  Marche  d’Àn- 
cone,  près  d’Ascoli.  11  se  distingue  par  les 
tuniques  de  son  bulbe  traversées  de  nom¬ 
breuses  nervures  longitudinales  qui  finis¬ 
sent  par  rester  isolées  sous  la  forme  défibrés 
'capillaires  à  nombreuses  anastomoses;  par 
ses  feuilles  linéaires,  allongées,  marquées 
en  dessous  de  nervures  longitudinales  sail¬ 
lantes,  développées  au  printemps  qui  suit 
la  floraison  ;  par  ses  grandes  fleurs  violettes 
qui  se  développent  en  automne  et  qui  sortent 
d’entre  des  gaines  minces  et  plus  ou  moins 
translucides  ;  leur  périanthe  a  sa  gorge  lilas, 
revêtue  de  poils  abondants  ;  leurs  stigmates 


sont  très  longs,  pendants,  indivis.  C’est  pour 
ces  stigmates  que  la  plante  est  cultivée  en 
divers  pays  :  en  France,  dans  l’ancien  Gâti- 
nais  (départements  de  Seine-et-Marne ,  du 
Loiret),  le  département  de  Vaucluse  ;  en  An¬ 
gleterre,  près  de  Cambridge;  en  Allemagne, 
près  de  Moëlk,  etc.  En  effet,  desséchés  avec 
soin,  ils  constituent  le  Safran  du  commerce. 
Leur  couleur  est  un  orangé  vif  qui  a  pris 
lui-même  dans  le  langage  ordinaire  le  nom 
de  la  plante.  Bouillon-Lagrange  et  Vogely  ont 
signalé  l’existence  d’un  principe  auquel  ils 
ont  donné  le  nom  de  Polychroïte ,  parce  que 
l’acide  sulfurique  le  colore  en  bleu,  l’acide 
nitrique  en  vert ,  tandis  qu’avec  l’acide 
de  baryte  il  donne  un  précipité  rougeâtre. 
Cette  substance  agit  comme  matière  colo¬ 
rante  très  riche,  une  faible  quantité  suffisant 
pour  colorer  une  assez  grande  masse  d’eau 
eu  un  beau  jaune  doré;  mais  malheureuse¬ 
ment  le  peu  de  stabilité  de  cette  couleur  ne 
permet  pas  de  l’utiliser  pour  la  teinture. 
En  médecine,  le  Safran  est  employé  comme 
stimulant  et  antispasmodique;  de  plus  il 
entre  dans  diverses  préparations,  souvent  à 
titre  de  principe  colorant  ;  mais,  ce  qui  en 
détermine  la  plus  grande  consommation, 
c’est  qu’il  entre  comme  condiment  dans  un 
grand  nombre  de  préparations  alimentaires, 
surtout  dans  le  midi  de  l’Europe,  en  Orient, 
et  comme  matière  colorante  dans  les  vermi¬ 
celles  et  les  autres  pâtes  dites  d’Italie,  qui 
forment  un  aliment  journalier  en  diverses 
parties  de  l’Europe  et  plus  particulièrement 
en  Italie.  La  culture  du  Safran  exige  des 
soins  multipliés  et,  bien  qu’elle  soit  produc¬ 
tive  lorsqu’elle  réussit,  elle  est  fréquemment 
exposée  à  des  accidents  fâcheux  qui  en  dimi¬ 
nuent  fortement  ou  même  en  annihilent 
presque  les  bénéfices.  De  plus,  elle  exige  des 
conditions  qui  la  resserrent  forcément  entre 
des  limites  étroites,  et  la  réduisent  toujours 
à  fournir  uniquement  aux  besoins  de  la 
consommation.  Lorsqu’on  veut  établir  une 
safranière,  on  prépare  la  terre  en  l’amendant 
et  en  l’ameublissant  au  moyen  de  trois  la¬ 
bours  qu’on  donne  successivement  en  hi¬ 
ver  et  jusque  vers  l’époque  delà  plantation, 
c’est-à-dire  vers  la  fin  de  mai,  en  juin  et 
même  en  juillet.  On  choisit,  en  divers  pays, 
pour  la  culture  du  Safran,  des  terres  de  na¬ 
tures  diverses;  cependant  celles  qui  paraissent 
lui  convenir  généralement  le  mieux  sont  les 


SAF 


SAG 


286 

terres  légères,  un  peu  sablonneuses  et  noi~ 
râtres.  La  plantation  se  fait  en  enfonçant 
les  bulbes  de  près  de  2  décimètres  dans  des 
sillons  serrés  et  en  les  espaçant  de  1  déci¬ 
mètre  dans  chaque  sillon.  On  emploie  pour 
cet  objet  environ  48  ou  50  kilogrammes  de 
bulbes  par  hectare,  de  manière  à  obtenir  en¬ 
viron  49,500  pieds  sur  cette  surface.  On 
donne  ensuite  des  sarclages  et  des  binages  à 
peu  près  toutes  les  semaines  jusqu’au  moment 
où  les  fleurs  commencent  à  se  montrer,  c’est- 
à-dire  en  automne  et  plus  particulièrement 
vers  la  mi-octobre.  Les  récoltes  les  plus  pré¬ 
coces  ont  lieu  dès  le  21  septembre;  les  plus 
tardives  se  prolongent  jusque  vers  la  fin  d’oc¬ 
tobre.  La  première  année,  la  floraison  est 
peu  abondante;  la  plus  riche  est  celle  de  la 
seconde  année.  Les  circonstances  qui  lui  sont 
les  plus  avantageuses,  sont  l’humidité  du  sol 
et  une  température  moyenne  de  12  à  15  de¬ 
grés.  Les  fleurs  se  succèdent  pendant  quinze 
jours  environ  ;  ce  qui  détermine  la  durée  de 
la  récolte;  mais  elles  se  montrent  surtout 
pendant  les  huit  premiers  jours.  Tous  les 
jours,  ou  au  moins  tous  les  deux  jours,  on  va 
dans  la  safranière  cueillir  les  fleurs  tout 
entières  qu’on  met  dans  des  paniers.  Le  soir 
même  on  en  détache  les  stigmates  et  l’on  re¬ 
jette  tout  le  reste.  La  dessiccation  de  ces 
stigmates  se  fait  avec  soin  dans  des  tamis  de 
crin  suspendus  au-dessus  d’un  feu  doux,  et 
l’on  a  le  soin  de  remuer  et  de  retourner  très 
fréquemment.  La  diminution  de  poids  qui 
résulte  de  la  dessiccation  est  au  moins  des 
4/5.  En  moyenne,  le  produit  définitif  d’un 
hectare  en  Safran  sec,  pendant  les  deux  an¬ 
nées  de  rapport,  est  d’environ  50  kilogram¬ 
mes.  Ordinairement  on  relève  les  bulbes 
tous  les  trois  ans.  Cette  opération  a  lieu  au 
mois  de  mai.  On  détache  les  caïeux  des 
bulbes-mères,  et  l’on  replante  immédiate¬ 
ment  dans  une  autre  terre  préalablement 
préparée  à  cet  effet.  Le  Safran  ne  résiste  pas 
à  un  froid  de  15  degrés;  aussi  les  hivers 
exceptionnels  pour  nos  climats  exercent-ils 
de  grands  ravages  dans  les  safranières.  D’un 
autre  côté,  cette  culture  a  également  à  re¬ 
douter  deux  fléaux  aussi  cruels  que  fréquents: 
l’un  consiste  dans  la  carie  des  buibes  et  reçoit 
vulgairement  des  cultivateurs  du  Gâtinais  le 
nom  de  Tacon ;  l’autre,  nommé  par  eux 
Mort  du  Safran ,  est  dû  à  la  rapide  propa¬ 
gation  d’un  Champignon  parasite,  le  Rhi- 


zoctoma  Crocorum  DC.  ( Sclerotium  Croco - 
rum  Pers.).  Le  Rhizoctone  attaque  d’abord 
les  enveloppes  des  bulbes,  après  quoi  il  s'é¬ 
tend  à  leur  intérieur  qu’il  détruit.  Ses  ra¬ 
vages  se  manifestent  à  l’extérieur  sur  des 
masses  circulaires  de  la  safranière  dans  les¬ 
quelles  les  plantes  périssent  promptement, 
qui  s’agrandissent  constamment  si  l’on  ne 
porte  remède  au  mal  en  en  circonscrivant 
le  siège  au  moyen  d’une  tranchée,  et  finis¬ 
sent  par  occuper  toute  la  surface  du  champ. 
On  cultive  aussi  communément  le  Crocus 
sativus  comme  plante  d’ornement  et  ordi¬ 
nairement  en  bordure. 

Parmi  les  espèces  de  ce  genre  cultivées 
uniquement  dans  les  jardins  d’agrément,  la 
plus  répandue  est  le  Safran  printanier, 
Crocus  vernus  Ail.,  ou  le  Crocus  des  fleu¬ 
ristes.  11  se  distingue  particulièrement  par 
les  longs  poils  qui  garnissent  la  gorge  de  son 
périanthe  et  par  ses  stigmates  dressés,  en¬ 
tiers  ou  légèrement  crénelés.  M.  Gay  en 
distingue  deux  variétés  ou  plutôt  deux  races  : 
l’une  indigène  dans  le  Piémont,  le  Tyrol, 
dans  les  montagnes  de  l’Italie  méridio¬ 
nale,  etc.,  à  fleurs  lilas  passant  au  violet, 
mêlées  et  rayées  de  blanc;  l’autre,  sponta¬ 
née  dans  la  campagne  de  Rome,  dans  le 
royaume  de  Naples,  à  fleurs  plus  grandes, 
lilas-violet,  unicolores.  Dans  les  jardins,  on 
confond  ,  sous  ce  nom  de  Safran  printanier, 
d’autres  espèces  également  printanières. 

(P.  D.) 

*SAGA.  crust.  —  Münster,dans  ses  Bei- 
trage  zur  Petrefactenhunde ,  désigne  sous  ce 
nom  un  genre  de  Crustacés  de  l’ordre  des 
Décapodes  macroures.  (H.  L.) 

*SAGA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Or¬ 
thoptères  ,  tribu  des  Locusliens,  établi  par 
M.  Charpentier  (Horœentomol.)  qui  lui  donne 
pour  type  le  Saga  serrata  Fabr.  Cet  Insecte 
se  trouve  dans  les  contrées  méridionales  de 
la  France. 

SAGAPENUM.  chim.  —  Espèce  de  gom¬ 
me-résine.  Voy.  ce  mot. 

SAGEDIA  (o-oeyyj,  arme;  eT^q;,  forme). 
bot.  cr.  —  (  Lichens.  )  Ce  nom,  qui  est  er¬ 
roné,  puisque  sa  première  racine  ne  signifie 
point  bouclier,  ainsi  que  le  supposait  Acha- 
rius,  a  été  créé  par  le  lichénographe  suédois 
pour  quelques  Lichens  dont  la  structure  et 
la  fructification  sont  trop  diverses  entre 
elles  pour  qu’on  puisse  les  laisser  réunis. 


SAG 


287 


Fries ,  en  réformant  ce  genre  (  Syst.  Orb. 
veget.,  p.  259),  en  a  conservé  le  nom.  C’est 
donc  dans  le  sens  plus  limité,  et  en  même 
temps  mieux  défini,  où  l’entend  ce  dernier 
naturaliste,  que  nous  l’admettons  ici,  et  que 
nous  allons  en  tracer  les  caractères  :  Apo- 
thécies  globuleuses  ou  ovoïdes  ,  renfermées 
dans  un  tube  crustacé,  horizontal.  Nucléus 
gélatineux,  déliquescent,  et  noircissant  en 
même  temps  que  l’excipulum  membraneux 
et  très  mince  qui  l’enveloppe.  Ostioles  dis¬ 
crets  ,  amincis  en  col  et  dilatés  à  leur  som¬ 
met,  qui  est  perforé.  Thèques  en  massue, 
placées  au  milieu  de  nombreuses  paraphyses, 
et  contenant  huit  spores  oblongues  (S.  cine- 
rea  Fries)  à  trois  cloisons  transversales. 

Ce  genre  se  rapproche  des  Endocarpum , 
mais  il  en  diffère  essentiellement  par  la 
présence  d’un  excipulum.  L'Endocarpon 
cinereum  Pers.  (E.  tephroides  Ach.),est 
le  type  de  ce  nouveau  genre,  qui  ren¬ 
ferme,  en  outre,  plusieurs  Pyrénules  et 
Verrucaires  d’Acharius.  Ses  espèces  crois¬ 
sent  sur  la  terre  ,  les  murs  et  les  rochers. 
Une  seule  se  rencontre  sur  les  arbres  :  c’est 
le  S.  agregata  Fries  (  Opegrapha  crassa 
DC.),  et  celle-ci  est  le  type  du  genre  Stig- 
madium ,  Meyer.  M.  Bourgeau  en  a  rapporté 
dernièrement  des  Canaries  une  espèce  nou¬ 
velle  que  nous  nommons  S.  lugubris ,  et 
que  nous  décrirons  ailleurs.  Elle  est  remar¬ 
quable  par  les  lignes  d’un  beau  noir  qui  sil¬ 
lonnent  le  thalle  et  en  limitent  les  divi¬ 
sions.  (G.  M.) 

SAGERETIA.  bot.  fit. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rhamnées,  tribu  des  Frangulées, 
établi  par  M.  Ad.  Brongniart  ( Annales  des 
sciences  naturelles,  X,  359,  t.  13),  qui  y  ren¬ 
ferme  huit  espèces.  Parmi  elles,  nous  cite¬ 
rons  la  Sageretia  theezans  Brong.  ( Rhamnus 
theezans  Linn.,  Rhamnus  thea  Osbeck),  ar¬ 
brisseau  qui  croît  abondamment  en  Chine 
où  les  pauvres  font  usage  de  ses  feuilles  en 
guise  de  Thé.  (j.) 

SAGETTE.  bot.  fh.  —  Nom  vulgaire  du 
Sagiltaria  sagitlœfolia  Linn. 

SAGIiMA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Caryophyllées,  tribu  des  Sabulinées, 
établi  par  Linné  ( Gen .,  n.176).  Parmi  les 
espèces  qu’on  rapporte  à  ce  genre,  nous  cite¬ 
rons  principalement  les  Sagina  procumbens 
et  apetala  Linné,  petites  herbes  qui  croissent 
en  abondance  sur  les  murs  humides  et  entre 


SAG 

« 

les  pavés,  jusque  même  dans  l’intérieur  des 
villes.  (J.) 

SAGITTARÏA.  bot.  ph.  —  Nom  scienti¬ 
fique  du  genre  Fléchière.  Voy.  ce  mot. 

SAGITTELLA.  moll. —  Genre  établi  par 
M.  Lesueur  pour  un  petit  Mollusque  nageur 
diaphane  qu’il  a  observé  dans  les  mers  d’A¬ 
mérique ,  sans  pouvoir,  en  raison  même  de 
sa  transparence,  constater  son  organisation. 
M.  de  Blainville,  d’après  les  renseignements 
fournis  par  M.  Lesueur,  a  classé  les  Sagit- 
tel les  avec  les  Firoles  ou  Ptérotrachées. 

(Duj.) 

SAGH’TULA.  helm.  —  Genre  fondé  par 
Lam.  ( Hist .  des  anim.  sans  vert.,  t.  III, 
p.  194)  sur  un  prétendu  Helminthe  décou¬ 
vert,  en  1777,  par  Annibal  Bastiani ,  qui 
le  décrivit  (Alti  di  Siena ,  t.  VI,  p.  241  ) 
comme  un  animal  bipède,  évacué  pendant 
une  cardialgie  vermineuse.  M.  de  Blainville 
a  prouvé,  dans  ses  annotations  au  Traité 
des  Vers  intestinaux,  de  Bremser  (p.  350), 
que  cette  Sagittula  n’était  autre  chose  que 
le  larynx  supérieur  de  quelque  oiseau.  (L.) 

SAGONEA,  Aubl. (Guian.,  1, 285,  t.lll). 
bot.  th.  — Synonyme  é'Hydrolea ,  Linné. 

SAGOU,  bot.  ph.  —  Voy.  sagouier. 

SAG  OUÏE  il  ou  SAGOUTSER.  Sagus. 
bot.  ph. —  Genre  de  la  famille  des  Palmiers, 
de  la  Monœcie  hexandrie  dans  le  système 
de  Linné.  Il  comprend  un  petit  nombre  d’es¬ 
pèces,  qui  croissent,  soit  isolément,  soit  en 
forêts ,  dans  les  lieux  maritimes  de  l’A¬ 
sie  ,  de  l’Afrique  et  de  l’Amérique  inter¬ 
tropicales.  Ce  sont  des  Palmiers  de  hau¬ 
teur  moyenne ,  dont  le  stipe  assez  épais  , 
simple,  d'un  tissu  peu  consistant  à  l’inté¬ 
rieur,  se  termine  par  un  beau  bouquet  de 
feuilles  pennées.  Leurs  fleurs  sont  monoï¬ 
ques  ,  disposées  en  chatons  distiques ,  qui, 
réunis  en  grand  nombre,  forment  un  très 
grand  régime  placé  au-  dessous  du  bouquet 
de  feuilles  et  exigeant  quelquefois  jusqu’à 
dix  ans  pour  atteindre  son  entier  dévelop¬ 
pement.  Parmi  ces  fleurs  ,  les  mâles  pré¬ 
sentent  :  un  périanthe  à  deux  rangs,  dont 
l’extérieur  forme  un  calice  à  trois  dents  et 
l’intérieur  une  corolle  à  trois  divisions  pro¬ 
fondes  ;  de  six  à  douze  étamines  dont  le 
filet  est  dilaté  à  sa  base.  Les  fleurs  femelles 
ont  :  un  périanthe  assez  semblable  à  celui 
des  fleurs  mâles;  six  étamines  stériles  à 
filets  courts ,  dilatés  et  soudés  inférieure- 


288 


SAG 


SAG 


ment  en  urcéole  à  six  dents  que  terminent 
autant  d’anthères  ;  un  pistil  à  ovaire  trilo- 
culaire,  surmonté  de  trois  stigmates  aigus. 
A  ces  dernières  fleurs  succède  un  fruit  ar¬ 
rondi  ou  ovoïde ,  couvert  de  larges  écailles 
imbriquées,  dirigées  en  bas,  généralement 
monosperme  par  avortement. 

Trois  espèces  de  ce  genre  doivent  être 
signalées  à  cause  de  leur  utilité.  —  Le  Sa- 
gouier  deRumphius  ,  Sagus  Rumphii  Willd., 
est  une  espèce  des  Moluques.  Son  stipe  est 
peu  élevé ,  lisse,  et  se  termine  par  un  bou¬ 
quet  de  grandes  feuilles  pennées,  armées 
de  longues  épines  caduques.  Ses  régimes  sont 
d’abord  enveloppés  dans  une  grande  spathe 
épineuse;  leurs  dimensions  sont  énormes, 
leur  longueur  arrivant  jusqu’à  quatre  mè¬ 
tres;  leurs  dernières  divisions  ou  les  chatons 
sont  cotonneux.  —  2.  Le  Sagouier  Raphia 
ou  Roufia  ,  Sagus  Raphia  Lam.  (  Raphia 
vinifera  Palis.  ),  est  un  arbre  de  médiocre 
grandeur,  qui  croît  dans  diverses  parties  de 
l’Inde,  et,  en  Afrique,  dans  les  royaumes 
d’Oware  et  de  Bénin.  Son  stipe  se  termine 
par  de  grandes  feuilles  pennées,  pendantes, 
chargées  d’épines  courtes.  Son  régime  est 
fort  grand  et  ses  nombreux  rameaux  inégaux, 
serrés,  sont  pourvus  chacun  de  deux  ou  trois 
spathelles  courtes,  tronquées,  fendues  d’un 
côté.  Les  fleurs  mâles  sont  réunies  aux  fe¬ 
melles  sur  les  mêmes  rameaux  dont  elles 
occupent  l’extrémité.  —  3.  Enfin ,  le  Sa¬ 
gouier  pédoncule  ,  Sagus  pedunculata  Poir. 
(Raphia pedunculata  Palis.),  ne  diffère  guère 
du  précédent  que  par  ses  fleurs  mâles  pé- 
donculées  et  par  quelques  différences  dans 
la  forme  du  fruit.  Cette  troisième  espèce 
croît  spontanément  à  Madagascar,  d’où  elle 
a  été  transportée  à  l’île  de  France,  à  Bour¬ 
bon  et  à  Cayenne. 

Les  diverses  parties  des  espèces  que  nous 
venons  de  signaler  sont  utilisées  de  plusieurs 
manières  dans  les  contrées  intertropicales. 
Leurs  feuilles  servent  de  matériaux  pour 
la  construction  des  habitations.  Pour  cela 
on  tourne  dans  un  seul  côté  leurs  deux  rangs 
de  folioles  et  l’on  en  forme  ensuite  des  fais¬ 
ceaux  qu’on  range  l’un  à  côté  de  l’autre. 
Les  cabanes  construites  de  la  sorte  sont  très 
fraîches;  mais  elles  ont  le  grave  inconvé¬ 
nient  de  laisser  entre  leurs  couches  de  feuil¬ 
les  des  vides  où  se  logent  quantité  de  Rats 
et,  avec  eux,  des  Reptiles  qui  en  font  leur 


pâture.  On  se  sert  aussi  de  ces  feuilles  pour 
faire  des  clôtures  et  des  palissades.  Enfin , 
les  nègres  font  de«  sagaies  avec  leur  côte. — 
Le  bourgeon  terminal  des  Sagouiers  se  mange 
comme  celui  des  Areca ,  Euterpe,  etc. ,  sous  le 
nom  de  Chou-palmiste,  et  aussi  bien  cru  que 
cuit.  On  le  dit  même  meilleur  que  celui  de 
l’Arec.  Lorsque ,  pour  l’enlever,  on  a  tron¬ 
qué  le  sommet  de  l’arbre,  il  s’écoule  par 
cette  extrémité  tronquée  une  grande  quan¬ 
tité  de  sève  qu’on  recueille  avec  soin.  Par 
la  fermentation,  ce  liquide  séveux  se  trans¬ 
forme  en  une  liqueur  vineuse  ou  spiritueuse 
plus  estimée  que  la  plupart  des  vins  de 
Palme.  On  obtient  une  autre  liqueur  plus 
colorée  et  plus  spiritueuse  en  mettant  les 
amandes  de  Sagouiers  dans  le  vin  de  ces 
mêmes  arbres  étendu  d’eau,  et  laissant  le 
tout  fermenter.  Mais  le  produit  le  plus 
connu  et  le  plus  important  des  Sagouiers 
est  leur  fécule,  à  laquelle  on  donne  le  nom 
de  Sagou.  Elle  existe  en  abondance  dans  le 
tissu  cellulaire,  analogue  à  la  moelle,  qui 
sépare  les  faisceaux  fibro -vasculaires  de 
leur  stipe.  Pour  l’extraire,  on  fend  l’arbre 
dans  sa  longueur;  on  enlève  ensuite  ce  tissu 
cellulaire  qui  est  tendre,  spongieux;  après 
l’avoir  écrasé ,  on  le  place  dans  des  espèces 
d’entonnoirs  faits  avec  de  l’écorce  d’arbre, 
posés  sur  un  tamis  de  crin ,  et  on  délaie 
avec  de  l’eau.  Ce  liquide  entraîne  la  fécule 
qu’il  dépose  sur  un  linge  à  travers  lequel  on 
le  fait  passer.  Il  ne  reste  plus  qu’à  granuler 
cette  fécule  en  lui  faisant  traverser  de  force 
les  mailles  d’un  tissu  un  peu  lâche  et  à  la 
faire  sécher  au  soleil.  Le  Sagou  sert  d’ali¬ 
ment  dans  les  contrées  où  on  l’obtient.  Ce¬ 
lui  que  le  commerce  apporte  en  Europe  ne 
peut,  à  cause  de  son  prix  ,  entrer  dans  la 
consommation  journalière;  mais  on  en  fait, 
avec  du  lait  ou  du  bouillon,  des  potages  lé¬ 
gers  ,  qu’on  donne  aux  malades,  et  qu’on 
recommande  surtout  dans  les  maladies  de 
poitrine.  Par  la  chaleur,  il  se  dissout  peu 
à  peu  dans  le  liquide  employé.  La  facilité 
plus  ou  moins  grande  avec  laquelle  cette 
fécule  se  dissout  et  sa  blancheur  plus  ou 
moins  pure  en  font  distinguer  plusieurs  qua¬ 
lités.  La  plus  estimée  est  celle  qui  nous  vient 
des  Moluques.  (P.  D.) 

SAGOUIN.  Saguinus,  Lacép.  mam.  —  G. 
de  Mammifères  appartenant  à  la  famille  des 
Singes  d’Is.  Geoffroy,  et  à  l’ordre  des  Qua- 


SAG 


SAG 


289 


drumanes.  Ces  animaux  appartiennent  tous 
à  l’Amérique  i  n  ter  tropical  e .  Le  père  du  sa¬ 
vant  naturaliste  que  nous  venons  de  nom  ¬ 
mer  avait  établi  parmi  les  Singes  peu  de 
divisions,  parfaitement  naturelles  et  faciles 
à  saisir:  1°  les  Singes  de  l’ancien  continent 
ou  Catarrhinins  ;  2°  les  Platyrrhinins  ou 
Singes  d’Amérique.  Ces  derniers  se  divisaient 
en  :  1"  Arctopithèques ,  dont  les  molaires  ont 
des  pointes  aiguës  ;  2°  en  Hélopithèques  , 
sans  pointes  aiguës  aux  molaires,  mais  ayant 
la  queue  prenante  ;  3"  en  Géopithèques,  man¬ 
quant  également  de  pointes  aiguës  aux  mo¬ 
laires,  mais  n’ayant  pas  la  queue  prenante. 
Ces  derniers  sont  précisément  les  Sagouins, 
dont  nous  avons  a  nous  occuper  ici;  mais 
ils  formaient  alors  une  petite  tribu  renfer¬ 
mant  les  genres  Callitriche,  Nyctipithèque, 
Saki  et  Brachyure ,  formés  ou  adoptés  par 
E.  Geoffroy.  Aujourd’hui,  les  Sagouins  ont 
été  démembrés  en  un  assez  grand  nombre 
de  sous-genres  que  nous  ne  ferons  qu’in¬ 
diquer  ici. 

Quoi  qu’il  en  soit,  les  Sagouins  propre¬ 
ment  dits,  Saguinus  ,  Lacép.  ;  Callitrix , 
Geoff.,  Cuv.  ;  Cebus,  Erxl.,  ont  36  dents, 
savoir  :  4  incisives,  2  canines  et  12  molaires 
à  chaque  mâchoire,  ne  différant  pas  de 
celles  des  Sajous,  des  Alouates  et  des  Atèles. 
Les  canines  sont  médiocres;  les  incisives 
inférieures  verticales  et  contiguës  aux  ca¬ 
nines.  Leur  tête  est  petite,  arrondie  ou  lé¬ 
gèrement  oblongue  ;  leurs  narines  ,  lar¬ 
gement  ouvertes,  sont  percées  sur  le  côté; 
leur  visage  est  plat  et  leur  angle  facial  s’ouvre 
à  60  degrés  ;  ils  ont  les  oreilles  grandes  et 
triangulaires,  appliquées  sur  le  crâne;  le 
corps  assez  grêle;  les  membres  dégagés;  la 
queue,  delà  longueur  du  corps  ou  un  peu 
plus  longue,  est  non-prenante,  couverte 
de  poils  assez  courts.  Les  ongles  sont  longs 
et  étroits  a  tous  les  doigts,  excepté  aux 
pouces  où  ils  sont  courts  et  plats.  Ces  ani¬ 
maux,  qui  habitent  exclusivement  le  Brésil 
etiaGuiane,  se  trouvent  rarement  dans 
les  grandes  forêts,  quoiqu’ils  soient  excel¬ 
lents  grimpeurs  et  qu’ils  montent  aux  ar¬ 
bres  avec  une  extrême  légèreté.  lisse  logent 
dans  des  trous  de  rocher  et  vivent  en  trou¬ 
pes  de  dix  à  douze  ,  dans  les  broussailles  et 
les  buissons  les  plus  fourrés,  où  ils  s’occu¬ 
pent  sans  cesse  a  faire  le  chasse  aux  Insectes, 
aux  Oiseaux,  à  leurs  nids  et  à  leurs  œufs; 

T.  xi. 


ils  attaquent  aussi  quelques  petites  espèces 
de  Mammifères,  et,  pour  cette  raison,  pas¬ 
sent  pour  être  plus  carnassiers  que  les  Singes 
des  genres  voisins.  Cependant  ils  se  nour¬ 
rissent  aussi  de  fruits,  faute  de  mieux.  Se¬ 
lon  Geotiroy,  les  yeux  de  ces  Singes  sont 
organisés  pour  la  vision  nocturne;  selon 
Lesson ,  ils  sont  diurnes.  Lequel  croire? 
Fr.  Cuvier  a  observé  plusieurs  Saïmiris  ,  à 
la  ménagerie  de  Paris,  et  i!  dit  positivement 
qu’ils  avaient  la  prunelle  des  yeux  ronde. 

§  1er.  Les  Callitrix  de  Geoff.,  Pilhesciureus 
de  Less. 

Le  SaÏmiri  ,  Ruff.  ;  Saguinus  sciureus 
Less.,  Manuel;  Pithesciureus ,  Less.,  Mast. 
Méthod.;  Callitrix  sciureus  Geoff.,  Fr.  Cuv.; 
Simia  sciurea  G.  Cuv.;  le  Singe  orange, 
Penn.;  le  Sajou  jaune,  Briss.  ;  le  Kdi-miri 
ou  Petit  Saï ,  de  la  Guiane  française. 

Cette  espèce  paraît  tenir  le  milieu  entre 
les  Sajous  et  les  Sagouins  qui  vont  suivre, 
ce  qui  a  déterminé  Geoffroy  à  en  former 
son  genre  Callitrix,  dont  M.  Lesson  a  changé 
le  nom  je  ne  sais  pourquoi.  En  effet,  il 
diffère  des  uns  et  des  autres  par  son  gland 
semblable  à  celui  de  l’homme,  et  non  en 
forme  de  disque  ou  de  champignon,  et  par 
son  crâne  aplati  en  dessus  et  considérable¬ 
ment  développé  à  sa  partie  postérieure.  Ses 
oreilles  sont  déformées;  ses  yeux  grands, 
rapprochés;  sa  face  est  très  courte,  son  pe¬ 
lage  ras,  sa  queue  longue  et  mince;  ses 
orbites  des  yeux  ont  leur  cloison  osseuse 
incomplète,  et  le  trou  occipital  est  placé 
au  milieu  du  crâne. 

Ce  joli  petit  animal  a  ordinairement  le 
pelage  d’un  gris  olivâtre ,  tirant  plus  ou 
moins  sur  le  roussâtre,  plus  foncé  sur  le 
dos  ;  ses  bras  et  ses  jambes  sont  d’un  roux 
orangé;  sa  face  est  nue,  blanche,  avec  le 
nez  et  le  tour  de  la  bouche  noirs.  Il  a  une 
petite  tache  d’un  brun  verdâtre  sur  chaque 
joue. 

Le  jeune  Saïmiri  qu’a  décrit  et  figuré  Fr. 
Cuvier  (  Hist.  nat.  des  Mammif.,  p.  481, 
fig.  67)  en  est  une  variété  à  oreilles  très 
velues  et  carnées;  lorsqu’il  est  adulte,  ses 
membres  et  son  dos  sont  d’un  roux  fauve; 
le  haut  de  ses  bras  et  les  côtés  de  son  corps 
sont  d’un  gris  tiqueté;  le  rebord  du  front 
est  noir,  et  il  a  un  trait  de  la  même  couleur 
en  avant  de  l’oreille. 


37 


SAG 


SAG 


290 

Le  Callitrix  entomophagus  de  d’Orbigny 
est  une  légère  sous-variété  du  précédent  ; 
brunâtre  sur  la  tête,  à  ventre  un  peu  gri¬ 
sâtre;  extrémités  d’un  roux  jaunâtre;  flancs 
teintés  de  jaune  ;  queue  grise  à  la  base , 
jaunâtre  au  milieu  et  brune  au  bout. 

Le  Titi  de  l’Orénoque  ,  Bitschetschis  et  Bi~ 
titenis  des  Indiens  ,  a  le  pelage  d’un  jaune 
doré;  les  épaules,  le  ventre  et  les  membres 
d’un  gris  ferrugineux. 

Enfin ,  le  Callitrix  sciureus  de  Geoffroy 
a  le  dos  marbré  de  roux-vif  et  de  noir. 

Tous  ces  jolis  petits  Singes  ne  dépassent 
guère  la  taille  d’un  Écureuil  ,  dont  ils  ont 
l’œil  éveillé  et  la  vivacité.  «  Par  la  gentil¬ 
lesse  de  ses  mouvements ,  dit  Buffon,  par 
sa  petite  taille  ,  par  la  couleur  brillante  de 
sa  robe  ,  par  la  grandeur  et  le  feu  de  ses 
yeux,  par  son  petit  visage  arrondi,  le  Saï- 
miri  a  toujours  eu  la  préférence  sur  tous 
les  autres  Sapajous,  et  c’est,  en  effet,  le 
plus  joli,  le  plus  mignon  de  tous;  mass  il 
est  aussi  le  plus  délicat,  le  plus  difficile  à 
transporter.  Sa  queue,  sans  être  absolument 
inutile  et  lâche,  comme  celle  des  autres  Sa¬ 
gouins,  n’est  pas  aussi  musclée  que  celle 
des  autres  Sajous;  elle  n’est,  pour  ainsi 
dire,  que  demi-prenante,  et  quoiqu’il  s  en 
serve  pour  s’aider  à  monter  et  à  descendre, 
il  ne  peut  ni  s’attacher  fortement,  ni  saisir 
avec  fermeté  ,  ni  amener  a  lui  les  choses 
qu’il  désire  ,  et  l’on  ne  peut  plus  comparer 
cette  queue  à  une  main ,  comme  nous 
l’avons  fait  pour  les  autres  espèces.  » 

Le  Saïmiri  est  fort  doux ,  très  gai ,  et  sa 
jolie  miniature  de  figure  ressemble  un  peu 
à  celle  d’un  enfant,  quant  à  la  physiono¬ 
mie.  C’est  la  même  expression  d’innocence, 
de  plaisir,  de  joie  et  de  tristesse.  Il  éprouve 
vivement  les  impressions  de  chagrin ,  verse 
des  larmes  lorsqu’il  est  contrarié  ou  effrayé, 
et  toute  sa  personne  respire  une  grâce  en¬ 
fantine  qui  touche  et  intéresse  les  personnes 
les  moins  disposées  à  aimer  les  animaux. 
Pendant  sa  jeunesse,  ses  affections  douces 
l’attachent  à  sa  mère  au  point  qu’il  ne 
l’abandonne  jamais,  pas  même  lorsqu'elle 
vient  de  recevoir  la  mort  par  la  main  cruelle 
d’un  chasseur;  il  se  laisse  prendre  et  em¬ 
porter  avec  elle  sans  faire  le  moindre  effort 
pour  s’échapper,  tant  qu’il  voit  son  cadavre 
palpitant.  Lorsqu’il  saisit  quelque  chose 
avec  ses  mains  antérieures,  il  place  son 


pouce  parallèlement  avec  les  autres  doigts; 
mais  aux  mains  de  derrière,  ses  pouces 
sont  parfaitement  opposables  d’où  il  résulte 
que  ses  véritables  mains  sont  plutôt  au  bout 
des  jambes  qu’au  bout  des  bras.  Fr.  Cuvier 
dit  que ,  pendant  son  sommeil,  il  affecte 
une  osition  fort  singulière.  11  est  assis  les 
pieds  de  derrière  étendus  en  avant,  les 
mains  appuyées  sur  eux ,  le  dos  courbé  en 
demi-cercle,  la  tête  placée  entre  ses  jambes 
et  touchant  la  terre.  Lorsqu’il  désire  quel¬ 
que  chose  ou  qu’il  est  en  colère,  il  fait  en¬ 
tendre  un  petit  sifflement  plus  ou  moins 
doux  ou  aigu  ,  qu’il  répète  trois  ou  quatre 
fois  de  suite.  On  suppose,  d’après  l'ampleur 
du  crâne  de  cet  animal ,  qu’il  doit  avoir 
beaucoup  d’intelligence,  mais  je  ne  pense 
pas  qu’on  ait  jamais  fait  des  observations 
très  concluantes  à  ce  sujet.  Cependant  les 
Saïmiris  ont  assez  l’esprit  de  sociabilité,  et 
vivent  entre  eux  dans  la  meilleure  intelli¬ 
gence  ;  en  captivité  ils  ont  plus  de  douceur 
que  d’affection,  et  ils  ne  s’attachent  jamais 
assez  à  leur  maître  pour  lui  donner  des  si¬ 
gnes  affectueux  de  préférence. 

§  2.  Les  Saguinus  des  auteurs;  Callilrix 
d’is.  Geoff. 

Leur  tête,  un  peu  plus  allongée,  a  le 
crâne  plus  élevé  en  dessus;  leurs  oreilles 
sont  plates,  déformées;  le  trou  occipital 
est  plus  reculé  en  arrière;  les  cloisons  des 
orbites  sont  entièrement  osseuses ,  et  enfin 
les  doigts  des  pieds  ont  un  repli  membra¬ 
neux  à  leur  base.  Leur  pelage  est  aussi  un 
peu  plus  long  que  dans  les  précédents. 

L’Oiàboussa  ou  Moloch,  Saguinus  moloch 
Less.  ;  Callitrix  moloch  Is.  Geoff.  ;  Cebus 
moloch  Hoff.,  Fish.  ;  Cebus  cupreus  (  la  fe¬ 
melle  )  Spix;  Simia  moloch  Humb.  ,  se 
trouve  au  Brésil  et  au  Para.  Cet  animal  fort 
rare,  deux  fois  aussi  grand  que  le  Saï ,  a 
été  observé  pour  la  première  fois  dans  les 
forêts  du  Para  ,  par  Hoffmansegg.  Son  pe¬ 
lage  est  cendré ,  à  poils  longs  et  annelés 
de  blanc  et  de  noir  ;  ses  membres  sont  d’un 
gris  plus  clair,  tirant  au  blanchâtre  sur  les 
mains  ainsi  qu’à  la  queue  dont  les  poils  sont 
annelés  de  gris-brun  et  de  blanc  sale.  Sa 
face  est  brunâtre,  nue,  et  le  dessous  du 
corps,  ainsi  que  l’intérieur  des  membres, 
est  d’un  fauve  roussâtre  assez  vif.  Quelque¬ 
fois  il  a  le  pelage  d’un  cendré  tirant  sur  le 


SAG 


SAG 


291 


fauve,  avec  les  joues ,  les  tempes,  le  ventre 
d’un  roux  vif,  avec  le  bout  de  la  queue  et 
les  mains  blancs  :  alors  c’est  le  Simia 
moloch  de  M.  de  Ilumboldt. 

Une  variété,  le  Cebus  cuprcus  de  Spix, 
Fischer  et  G.  Cuvier,  se  trouve  au  Brésil, 
dans  les  forêts  de  Solimoïns.  Il  a  le  pelage 
plus  touffu;  la  face  noirâtre;  la  tête  rous- 
sâtre;  les  joues,  la  gorge,  la  poitrine  ,  le 
ventre  et  les  mains  cuivrés  ;  une  petite 
moustache  blanche  sur  la  lèvre  supérieure; 
le  dos  d’un  brun  grisâtre  ,  la  queue  d’un 
gris  roussâtre  avec  l’extrémité  noire;  les 
autres  parties  sont  variées  de  brun,  de  noir 
ou  de  blanchâtre. 

Les  mœurs  de  l’Oiaboussa  sont  très  peu 
connues ,  et  l’on  suppose  qu’elles  doivent 
avoir  beaucoup  d’analogie  avec  celles  du 
Sa'imiri.  On  sait  qu’il  vit  en  troupes,  qu’il 
habite  les  broussailles  et  qu’il  monte  moins 
souvent  sur  les  arbres  que  Se  précédent. 
Peut-être  aussi  cet  animal,  ainsi  que  ceux 
qui  vont  suivre ,  a-t-il  des  habitudes  plus 
nocturnes  et  ne  sort-il  du  buisson  ou  du 
trou  de  rocher  qu’il  habite  que  pendant  le 
crépuscule,  comme  le  Douroucouli;  et  ceci 
mettrait  d’accord  avec  Fr.  Cuvier,  les  natu¬ 
ralistes  qui  regardent  les  Sagouins  comme 
des  animaux  nocturnes.  Il  vit  principale¬ 
ment  d’insectes. 

Le  Sahouasu  ou  Sagouin  a  masque,  Sagui¬ 
nus  personatus  Less.  ;  Callürix  personatus 
E.  Geoff.,  G.  Cuv.;  Simia  personata  Hum  b.; 
Cebus  personatus  Blainv.  ;  Callitrix  nigri- 
frons  Spix;  Callürix  infulatus  Lichs.;  Cal¬ 
lürix  melanochir  Wied.,  Neuw.  ;  Callürix 
incanescens  Lichst.  ;  Saguinus  melanochir 
Less.,  Man.;  Cebus  gigot  Spix  ;  Pithecia 
melanochir  Fr,  Cuv.  ;  Cebus  melanochir 
Fischer  ;  Cebus  cinerascens  Spix  ;  Callitrix 
donacophilus  Aie.  d’Orbigny,  etc.,  etc.  Cette 
synonymie  prouve  assez  combien  cet  animal 
a  été  mal  connu  par  les  auteurs,  et  surtout 
combien  l’amour-propre  de  créer  de  nou¬ 
velles  espèces  pour  y  accoler  son  nom  a 
jeté  de  difficultés  dans  la  science.  Aidé  par 
le  travail  de  M.  Lesson  ,  nous  allons  tâcher 
de  débrouiller  ce  chaos. 

Le  Sagouin  à  masque  mâle  a  générale¬ 
ment  le  pelage  d’un  gris  cendré  ou  fauve, 
la  tête  et  les  quatre  mains  d’un  noir  foncé, 
les  parties  inférieures  d’un  gris  sale ,  et  la 
queue  roussâtre.  Sa  longueur  totale  est  de 


trente-cinq  pouces  dix  lignes,  en  compre¬ 
nant  la  queue  qui  a  vingt  et  un  pouces  dix 
lignes.  La  femelle  a  la  tête  brune. 

Dans  sa  jeunesse  ,  il  a  la  face  noirâtre  , 
nue  ;  le  pelage  long,  épais,  d’un  gris  fauve; 
les  mains  et  le  front  noirs;  le  dessus  de  la 
tête  blanchâtre,  et  la  queue  rousse,  à  ex¬ 
trémité  blanche.  C’est  alors  le  Callürix 
nigrifrons  de  Spix. 

Quelquefois  il  est  gris  en  dessus,  d’un 
roux  jaunâtre  en  dessous,  avec  une  grande 
tache  blanche  encadrée  de  noir  au-dessus 
des  yeux;  sa  queue  est  d’un  jaune  roussâtre 
avec  l’extrémité  noire.  Dans  ce  cas,  c’est  le 
Sagouin  mitré  des  naturalistes ,  Saguinus 
infulatus  Fisch. ,  Callürix  infulatus  Lichs. 

On  le  trouve  avec  un  pelage  d’un  gri 
tiqueté  et  lavé  de  roussâtre  sur  le  dos,  à 
poils  longs  et  épais,  la  face  nue,  bleuâtre, 
ornée  d’épais  favoris  ;  le  front  blanchâtre, 
le  dessus  de  la  tête  grisâtre,  les  extrémités 
blanchâtres,  et  les  parties  nues  des  mains 
brunâtres.  Il  devient  alors  le  Callürix  dona¬ 
cophilus  de  d’Orbigny. 

Si  ses  poils  sont  doux,  longs,  touffus, 
grisâtres  ,  passant  au  marron  sur  le  dos  ; 
ses  mains  et  sa  face  noires;  sa  queue  blan¬ 
châtre  ou  teintée  de  blanc  et  de  jaunâtre, 
avec  l’extrémité  grisâtre ,  c’est  le  Callitrix 
melanochir  de  Wied.,  Neuw.  et  de  Desm. , 
le  Callitrix  incanescens  de  Lichst. ,  le  Sa¬ 
guinus  melanochir  du  Man.  de  Less.,  le 
Cebus  gigo  de  Spix  qui  lui  a  donné  ce  nom 
spécifique  parce  que  c’est  celui  qu’il  porte 
au  Brésil. 

Le  jeune  de  cette  variété  a  la  face  et  les 
mains  nues;  le  dos  et  le  dessus  de  la  tête 
variés  de  noirâtre;  le  front,  les  mains  et 
le  dessous  du  corps  d’un  brun  cendré,  et 
la  queue  noirâtre.  C’est  le  Cebus  cineras¬ 
cens  de  Spix.  Il  se  trouve,  comme  le  précé¬ 
dent,  dans  les  forêts  du  Brésil  qui  bordent 
le  Mucuri ,  FAlcobaca  et  le  Belmonte. 

On  ne  connaît  guère  les  mœurs  de  cette 
espèce  et  de  ses  variétés.  Tout  ce  qu’on  en 
sait,  c’est  qu’il  habite  les  forêts,  où  il  est 
très  commun;  chaque  matin,  au  lever  du 
soleil ,  il  fait  retentir  les  forêts  de  cris  dés¬ 
agréables,  rauques ,  et  qui  s’entendent  de 
très  loin. 

Le  Macavacahou  des  Indiens,  Yioudita 
des  Espagnols  brésiliens,  ou  Sagouin  veuve 
des  naturalistes  ;  Saguinus  vidua  et  Sa- 


292 


SAG 


guinus  lugens  Less.;  Simia  lugens  Humb.; 
Callitrix  lugens  Geoff.  ;  Cebus  torqualus 
Fischer.  Sa  synonymie  est  aussi  embrouillée 
que  celle  du  précédent. 

Il  a  ordinairement  le  pelage  long,  doux, 
d’un  noir  luisant  ,  avec  une  cravate  d’un 
beau  blanc  sur  la  gorge;  il  porte  sur  la  tête 
une  calotte  noire  ;  sa  face  est  nue ,  avec  une 
tache  carrée,  en  forme  démasqué,  d’un 
blanc  bleuâtre ,  encadrée  de  gris  dans  le 
haut  et  de  blanc  dans  le  bas;  sa  bouche  est 
entourée  de  soies  noires  ;  enfin  ,  ses  mains 
antérieures  sont  blanches,  et  les  postérieures 
noirâtres.  Il  est  assez  commun  dans  les  fo¬ 
rêts  qui  bordent  le  Cassiquiaire  ,  le  Rio- 
Guavarié  et  la  rive  droite  de  l’Orénoque. 
Ses  principales  variétés  ont  fourni  aux  au¬ 
teurs  le  moyen  de  créer  un  assez  bon  nom¬ 
bres  d’espèces ,  savoir  : 

1°  Le  Sagouin  à  fraise  ,  Simia  amicta  de 
Humb.  ;  Saguinus  et  Callitrix  amictus 
Less.  ;  Cebus  amictus  Spix.  Son  pelage  est 
alors  d’un  brun  noirâtre  avec  un  demi- 
collier  blanc,  sa  queue  brunâtre,  et  il  a  les 
mains  antérieures  d’un  jaune  terne  et  pâle. 
Il  est  deux  fois  aussi  grand  que  le  Saïmiri. 

2°  Le  Sagouin  à  collier,  Simia  torquata 
Humb.  ;  Callitrix  torquatus  Geoff.  ;  Calli¬ 
trix  lugens  Less.,  G.  Cuv.;  Cebus  torqua¬ 
tus  Fischer.  Son  pelage  est  d’un  brun  châtain 
en  dessus,  jaune  en  dessous,  avec  un  demi- 
collier  blanc.  Il  a  été  observé  au  grand  Para, 
et  il  n’est  probablement  qu’un  jeune  du 
précédent. 

Dans  tous  les  cas ,  ces  animaux  sont  plus 
vifs,  plus  pétulants  que  les  autres  Sagouins, 
et  sous  ce  rapport  ils  paraissent  se  rappro¬ 
cher  du  Saïmiri.  Comme  lui  ils  chassent 
aux  petits  oiseaux,  mais  ils  vivent  plus 
souvent  de  fruits.  Leur  caractère  est  doux 
et  leur  gestes  gracieux.  Voy.  les  articles 
sajou  et  saki.  (Boitard.) 

SAGOU  Y.  mam.  —  L’un  des  noms  vul¬ 
gaires  de  l’Ouistiti.  Voy.  ce  mot. 

SAG  Si  Y.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  subpentamères  ,  de  la  famille  des 
Cycliques  et  de  la  tribu  des  Sagrides  ,  créé 
par  Fabricius  (  Entomologia  systematica ,  I , 

2  ,  p.  51  ),  et  généralement  adopté  depuis. 
Th.  Lacordaire  (Monographie  des  Coléoptères 
subpentamères  de  la  famille  des  Phytopha¬ 
ges,  1845,  p.  21  )  lui  assigne  pour  carac¬ 
tères  génériques  :  Angle  suturai  des  élytres 


SAG 

non  épineux;  crochets  des  tarses  simples; 
yeux  largement  échancrés  ,  réniformes 
et  fortement  granulés  ;  languette  coriace 
ou  cornée  ,  fendue  jusqu’à  l’insertion  des 
palpes.  Sur  28  espèces  citées  ou  décrites 
par  ce  dernier  auteur,  9  sont  de  Java,  4  du 
continent  indien,  1  de  Ceylan,  4  de  Chine, 
2  de  Madagascar,  1  d’Abyssinie,  et  7  de  la 
côte  occidentale  d’Afrique.  Nous  citerons 
parmi  elles  les  S .  dentipes ,  tristis  F.  , 
œnea, ,  nigrita  01.,  splendida,  femorata,  tri - 
dentata  Web.  ,  cyanea  Daim,  et  carbuncu - 
lus  Iïope.  Ces  Insectes  se  tiennent  sur  les 
plantes  ;  ils  sont  de  grande  taille,  et  remar¬ 
quables  tant  par  leurs  formes  élégantes, 
quoiques  massives  ,  que  par  leurs  couleurs 
du  plus  riche  éclat  métallique  ;  leurs  cuisses 
postérieures  sont  fortes  et  très  développées, 
avec  les  jambes  postérieures  toujours  den¬ 
tées  chez  le  mâle  ,  et  simples  chez  les  fe¬ 
melles. 

SAGRÆA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Mélastomacées,  tribu  des  Miconiées  , 
établi  par  De  Candolle  ( Prodr .,  III,  p.  170) 
qui  en  décrit  quinze  espèces.  Parmi  elles, 
nous  citerons  principalement  les  Sagrœa 
columnæ folia  (Melast.  columnœ folium Sehr.), 
fascicularis  { Melast .  id.  Sw .),  capillaris  {Me¬ 
last.  id.  Sw.),  umbrosa  {Melast.  id.  Sw.),etc., 
arbrisseaux  originaires  de  l’Amérique  tropi¬ 
cale.  (j.) 

SAGIUDES.  Sagridæ.  ins.  —  Première 
tribu  de  l’ordre  des  Coléoptères  subpentamè¬ 
res,  établie  par  Latreille  ( Règne  animal  de 
Cuvier,  t.  V,  p.  133)  dans  la  famille  des 
Eupodes  et  qui  rentre  dans  la  première  lé¬ 
gion  des  Phytophages  apostasicérides  de  Th. 
Lacordaire  {Monographie  des  Coléoptères  snb- 
pentamères  de  la  famille  des  Phytophages, 
1845,  p.  1).  Cet  auteur  lui  donne  pour  ca¬ 
ractères  :  Languette  grande,  tantôt  mem¬ 
braneuse,  translucide,  échancréeou  bilobée, 
tantôt  coriace  ou  semi-cornée  et ,  dans  ce 
dernier  cas,  presque  toujours  fissile;  mandi¬ 
bules  entières  à  leur  sommet  (  Ametalla 
excepté);  yeux  tantôt  entiers,  tantôt  échan¬ 
crés;  antennes  écartées,  insérées  au  bord 
antérieur  et  un  peu  interne  des  yeux;  pro¬ 
thorax  beaucoup  plus  étroit  à  sa  base  que 
les  élytres;  prosternum  toujours  distinct 
entre  les  hanches  antérieures,  libre  en  ar¬ 
rière;  hanches  antérieures  subovalaires,  sub¬ 
globuleuses  ou  conico-cylindriques  ;  premier 


SA! 


SAI 


293 


segment  abdominal  du  double  au  moins  plus 
grand  que  chacun  des  suivants;  crochets  des 
tarses  simples  ( Orsodacna  excepté).  Cette 
tribu  renferme  les  genres  Megamerus,  Prio - 
nesthis,  Carpophagus,  Rhychostomis,  Mecy- 
nodera ,  Atalasis,  Sagra ,  Orsodacna,  Ame - 
talla. 

*  SAGUIMA  (  nom  propre  ).  foram. 
Genre  de  Rhizopodes  ou  Foraminifères , 
établi  par  M.  Aie.  d’Orbigny,  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Textularides,  la  deuxième  de  l’or¬ 
dre  des  Enallostègues.  Les  Sagiina  ont  une 
coquille  régulière,  équilatérale,  conique, 
formée  de  loges  globuleuses  alternes  à  tous 
les  âges  et  se  recouvrant  en  partie,  avec  une 
seule  ouverture,  ronde,  située  sur  le  dessus 
des  loges  à  l’extrémité  d’un  prolongement. 
L  espèce  type,  S,  pulchella,  se  trouve  sur  les 
côtes  de  la  Jamaïque  et  de  Cuba.  C’est  une 
petite  coquille  blanche  ,  longue  d’un  demi- 
millimètre  ,  conique-oblongue  comprimée, 
avec  des  côtes  saillantes  longitudinales. 

(Düj.) 

SAGUERUS,  Roxb.  ( Flor.Ind .,  III.  623). 
bot.  ph. — Synonyme  d’Arenga,  Labill. 

SAGE  INI  NA.  mam.  — Groupe  particu¬ 
lier  de  Singes  platyrrhinins ,  selon  M.  Gray 
(Ann.  of  phil.,  XXVI,  1833),  comprenant 
plusieurs  genres,  dont  le  principal  est  celui 
des  Sagouins.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SAGUINUS,  Lacépède.  mam. — Nom  latin 
des  Sagouins.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 
SAGES,  bot.  ph. — Voy.  sagouier. 
SAHLITE.  min.  — Espèce  de  Pyroxène. 
Voy.  ce  mot. 

SAI.  mam. —  Nom  spécifique  d’une  espèce 
du  genre  Sapajou.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*  SAÏGA  (mot  arabe  :  shaica  ,  épineux). 
ins.  Genre  de  l’ordre  des  Hémiptères  hé- 
téroptères,  tribu  des  Réduviens,  établi  par 
MM.  Amyot  et  Serville  (  Hémipt .,  suites  à 
Buffon,  édit.  Roret,  p.  371).  L’espèce  type, 
Saica  rubella,  a  été  trouvée  à  Cayenne. 

SAÏGA,  mam.  —  Espèce  particulière  du 
genre  Antilope.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*  SAIMIRI.  mam.  —  M.  Isidore  Geoffroy 

Saint-Hilaire  (Comptes-rendus  de  l’Institut , 
1843  )  désigne  sous  cette  dénomination  un 
genre  de  Singes  platyrrhinins,  qui  doit 
rentrer  dans  le  groupe  naturel  des  Sagouins. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SAINBOïS.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  de 
Daphné  gnidium  Linn. 


SAINEGRAIX.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire 
du  Fenugrec. 

SAINFOIN.  Hedysarum  (yiSvç,  agréable  ; 
apwpa,  parfum),  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-Papilionacées ,  de 
la  Diadelphie-décandrie  dans  le  système  de 
Linné.  L’immortel  botaniste  suédois  avait 
établi  sous  le  nom  a1  Hedysarum  un  groupe 
générique  dans  lequel  il  avait  réuni  les  He¬ 
dysarum,  les  Onobrychis  et  Alhagi  de  Tour- 
nefort.  Les  caractères  assignés  par  lui  à  ce 
genre  étaient  assez  peu  précis  pour  qu’il 
renfermât  des  plantes  d’organisations  diver¬ 
ses.  Un  grand  nombre  d’espèces  y  ayant  été 
ensuite  successivement  ajoutées ,  les  choses 
en  étaient  venues  à  ce  point  qu’une  révision 
et  un  démembrement  de  ce  groupe  étaient 
devenus  nécessaires,  et  que  de  là  est  résul¬ 
tée  la  formation  de  beaucoup  de  genres  nou¬ 
veaux.  Ainsi  la  considération  du  fruit  uni¬ 
loculaire  à  fait  séparer  les  Onobrychis  que 
Tournefort  regardait  comme  distincts,  et  les 
genres  Hallia  Thunb.  ,  Flemingia  Roxb. , 
Lespedeza  L.-C.  Rich.  ,  Eleiotis  DC.  ;  celle 
du  calice  profondément  quinquéparti  a  con¬ 
duit  à  la  création  des  genres  Uraria  Desv., 
Nicolsonia  DG.;  l’indépendance  des  étamines 
a  fait  isoler  les  Adesmia  DG.  ,  comme  leur 
soudure,  les  Pueraria  DC.  ,  Stylosanthes 
Swartz  ;  enfin  la  forme  du  légume  et  di¬ 
verses  autres  particularités  ont  servi  de  base 
a  1  isolement  générique  des  Alysicarpus 
Neck.,  Alhagi  Tourn.,  Lourea  Neck.,  Zor- 
nia  Gmel.  ,  Dicerma  DG.  ,  Desmodium 
DG.,  etc.  La  création  de  tous  ces  nouveaux 
groupes  génériques  a  réduit  beaucoup , 
comme  on  le  conçoit ,  l’étendue  du  genre 
Sainfoin.  Considéré  dans  les  limites  nou¬ 
velles  qui  lui  ont  été  imposées  par  suite  de 
son  démembrement,  il  est  formé  d’espèces 
herbacées  ou  sous-frutescentes  qui  habitent 
les  parties  tempérées  et  un  peu  froides  de 
'hémisphère  septentrional.  Leurs  feuilles 
sont  pennées  avec  foliole  impaire  ;  leurs 
Heurs  sont  assez  grandes,  purpurines,  blan¬ 
ches  ou  blanc-jaunâtre,  et  forment  des  épis 
ou  grappes  axillaires.  Chacune  d’elles  pré¬ 
sente  :  Un  calice  fendu  en  cinq  divisions 
inéaires  ,  subulées  ,  presque  égales  ;  une 
corolle  dont  l’étendard  est  grand,  dont  les 
ailes  sont  beaucoup  plus  courtes  que  la  ca¬ 
rène  ,  qui  est  tronquée  obliquement  ;  dix 
étamines  diadelphes  ;  un  ovule  multi-ovulé, 


294 


SAI 


t 


que  surmontent  un  style  filiforme  ,  ascen¬ 
dant,  et  un  stigmate  presque  en  tête.  Aces 
fleurs  succède  un  légume  formé  d’articles 
comprimés,  orbicuiaires,  monospermes,  con¬ 
vexes  sur  chacune  des  deux  sutures.  Les 
deux  faces  de  ces  articles,  tantôt  lisses,  tan¬ 
tôt  couvertes  de  poils  ou  de  pointes  ,  ont 
fourni  à  De  Candolie  la  base  d’une  subdivi¬ 
sion  des  Hedysarum  en  deux  sous-genres  , 
qu’il  a  nommés  Leiolobium  et  Echinolobium. 
C’est  à  ce  dernier  qu’appartient  le  Sainfoin 
a  bouquets  ,  Fledysarum  coronarium  Lin . , 
jolie  espèce  originaire  d’Italie  et  fréquem¬ 
ment  cultivée  pour  l’ornement  de  nos  jar¬ 
dins,  où elie  porte  le  nom  vulgaire  de  Sainfoin 
d’Espagne.  Elle  est  herbacée  vivace.  Sa  tige 
diffuse,  un  peu  rameuse ,  s’élève  de  5  à  8 
décimètres  ;  ses  feuilles  sont  formées  de  sept, 
neuf  ou  onze  folioles  elliptiques  ou  presque 
arrondies,  pubescentes  en  dessous  et  à  leur 
bord  ;  ses  fleurs,  d’un  beau  rouge  vif  et  odo¬ 
rantes,  blanches  dans  une  variété,  forment 
une  grappe  serrée  ovoïde ,  et  se  développent 
au  mois  de  juillet.  Son  légume  présente  de 
trois  à  cinq  articles  arrondis.  Cette  plante 
se  multiplie  par  semis  ,  qu’on  fait  au  prin¬ 
temps  dans  une  terre  légère.  On  repique 
ensuite  le  plant  en  place.  Pendant  l’hiver 
elle  souffre  des  grands  froids ,  et  doit  être 
couverte. 

Parmi  les  genres  nombreux  provenus  de 
la  subdivision  des  Hedysarum,  il  en  est  une 
qui  doit  nous  occuper  quelques  instants. 
C’est  le  genreEsPARCETTE,  Onobrychis (élym.: 
ovoç ,  âne;  ,  crier).  Il  est  formé  de 

plantes  herbacées  annuelles  ou  ,  plus  sou¬ 
vent,  vivaces,  rarement  sous-frutescentes, 
qui  croissent  spontanément  en  Europe  et 
dans  l’Asie  moyenne.  Les  feuilles  de  ces 
végétaux  sont  pennées  avec  foliole  impaire, 
accompagnées  chacune  de  deux  stipules  qui 
se  soudent  entre  elles  par  leur  bord  ex¬ 
terne,  de  manière  à  produire  l’effet  d’une 
seule  stipule  oppositifoliée.  Leurs  fleurs  , 
rouges  ou  blanchâtres,  sont  groupées  en  épis 
axillaires  et  terminaux  longuement  pédon- 
culés.  Elles  présentent:  Un  calice  fendu  en 
cinq  divisions  subulées  presque  égales  entre 
elles  ;  une  corolle  papilionacée  dont  l’éten¬ 
dard  est  cbovale  ou  obiong  ,  dont  les  ailes 
sont  plus  courtes  que  la  carène  qui  est  tron¬ 
quée  obliquement  ;  dix  étamines  diadelphes  ; 
un  ovaire  uni-ovulé  ,  surmonté  d’un  long 


SAÏ 

style  géniculé  dans  le  milieu  de  sa  longueur. 
Le  fruit  est  un  légume  presque  sessiîe  , 
formé  d’un  seul  article  comprimé,  indéhis¬ 
cent,  monosperme,  marqué  à  sa  surface 
d’un  réseau  saillant,  souvent  denté,  lobé  ou 
épineux.  On  connaît  aujourd’hui  de  40  à 
50  espèces  de  ce  genre  ,  et ,  parmi  elles,  la 
suivante  a  beaucoup  d’importance  par  son 
utilité.  —  Esparcette  cultivée,  Onobrychis 
sativa  Lam.  ( Hedysarum  Onobrychis  Lin.  ). 
Cette  plante  croît  spontanément  en  Europe, 
sur  les  coteaux  secs  ,  crétacés  ;  de  plus  elle 
est  cultivée  communément,  et  elle  forme, 
concurremment  avec  la  Luzerne  ,  la  plus 
grande  partie  de  nos  prairies  artificielles. 
Elle  est  connue  vulgairement  sous  les  noms 
de  Sainfoin  ,  Esparcette.  Dans  ceux  de  nos 
départements  méridionaux  qui  formaient 
autrefois  le  Haut-Languedoc  et  la  Gascogne, 
elle  est  désignée,  par  suite  d’une  transposi¬ 
tion  singulière  ,  sous  le  nom  de  Luzerne  , 
tandis  que  la  Luzerne  elle-même  reçoit  le 
nom  de  Sainfoin.  L’Esparcette  cultivée  est 
une  plante  haute  de  5  à  8  décimètres,  dont 
la  tige  est  anguleuse,  rameuse,  ferme,  géné¬ 
ralement  droite,  pubescente;  dont  les  feuil¬ 
les  ont  17  ou  19  folioles  lancéolées,  mucro- 
nées  au  sommet;  dont  les  fleurs  sont  d’un 
rouge  vif ,  avec  l’étendard  rayé  de  rouge 
plus  intense  ;  dont  le  légume  est  pubes- 
cent,  bordé  de  dents  épineuses.  Cette  plante 
fournit  un  excellent  fourrage,  et,  à  cette 
qualité  déjà  si  estimable,  elle  joint  celle  non 
moins  importante  d’améliorer  notablement 
le  sol  dans  lequel  elle  est  cultivée.  Les  ex¬ 
périences  de  M.  Boussingault  ont  montré 
que  la  plupart  de  nos  Papiîionacées  fourra¬ 
gères  ,  au  lieu  de  se  nourrir  uniquement 
aux  dépens  des  matériaux  que  leur  fournit 
la  terre,  absorbent  dans  l’atmosphère  du 
gaz  azote  qu’elles  s’incorporent.  Or,  à  cette 
propriété  physiologique  si  digne  de  remar¬ 
que,  î’Esparcette  cultivée,  joignant  celle  de 
végéter  sans  difficulté  dans  des  sols  crayeux, 
secs  et  très  peu  fertiles ,  fournit  un  moyen 
excellent  de  modifier  progressivement  ces 

v 

terres  en  les  améliorant,  et  de  finir  par  les 
transformer  en  terres  à  Froment.  On  cite 
sous  ee  rapport  divers  exemples  parfaite¬ 
ment  concluants,  dans  lesquels  une  véritable 
et  heureuse  révolution  a  pu  être  accomplie 
dans  l’agriculture  de  quelques  cantons,  d’a¬ 
bord  très  peu  fertiles ,  grâce  à  la  culture  de 


» 


SAJ 


SAJ 


295 


la  plante  qui  nous  occupe  continuée  pendant 
plusieurs  années.  Les  prairies  artificielles 
d’Esparcette  ont  l’inconvénient  de  ne  don¬ 
ner  annuellement  qu’une  seule  coupe  ;  mais 
ce  défaut  a  disparu  presque  entièrement , 
grâce  à  la  production  d’une  variété  nou¬ 
velle,  connue  des  agronomes  sous  le  nom  de 
Sainfoin  à  deux  coupes  ou  Sainfoin  chaud  , 
qui ,  depuis  peu  d’années  ,  a  déjà  remplacé 
la  plante-type  dans  une  grande  partie  de  la 
France.  Ce  fourrage  se  sème,  en  général, 
au  printemps,  quelquefois  vers  le  commen¬ 
cement  ou  le  milieu  de  l’automne,  très  sou¬ 
vent  mélangé  aux  céréales.  La  quantité  de 
semence  employée  est  ,  en  moyenne  ,  de 
4  hectolitres  par  hectare.  On  recommande, 
pour  prolonger  sa  durée ,  de  ne  pas  le  faire 
pâturer  après  la  coupe.  Outre  l’espèce  qui 
vient  de  nous  occuper,  la  Flore  française  en 
possède  encore  cinq  autres  du  genre  Ono- 
brychis  ,  qui  croissent  spontanément  dans 
nos  départements  méridionaux.  (P.  D.) 

SAINT-GERMAM.  bot.  ph.—  Nom  d’une 
variété  de  Poires. 

SAINTE-NEIGE,  bot.  ph.  — •  Nom  vul¬ 
gaire  du  Chiendent  dans  le  midi  de  la 
France. 

*SAIiYTMGRA SÏA  (nom  propre),  bot.  ph. 
— Genre  de  la  famille  des  Composées-Tubu- 
liflores,  tribu  des  Sénécionidées,  établi  par 
M.  Endlicher  (Gen.  Plant.,  p.  430,  n.  2692). 
On  en  connaît  douze  espèces,  parmi  lesquel¬ 
les  nous  citerons  les  Saint,  velutina,  pauci- 
flora,  dentata,  pinnata,  etc.  Ce  sont  des  ar¬ 
bustes  originaires  du  Cap.  (J.) 

SAÏPHOS.  rept.  —  Genre  de  Scinques 
distingué  par  M.  J.-E.  Gray.  (P.  G.) 

SAÏRANTHUS,  G.  Don  (Syst.,  IV,  467). 
bot.  ph. — Synonyme  de  Nicotiana ,  Linn. 

SAIVAEA ,  Wall.  ( Catalogue  ,  n.  5047). 
bot.  ph. — Synon.  de  Blyxa ,  Dup.-Th. 

SAJOR,  Rumph.  ( Amboin .,  I,  t.  70,  f.  2). 
bot.  ph. — Synon.  de  Pluknetia,  Plum. 

SAJOU  ,  SAPAJOU.  Cebus.  mam.  — - 
Genre  de  Singes  très  nombreux  en  espèces, 
ce  qui  l’a  fait  diviser  en  tribus  ,  en  genres 
et  sous-genres,  par  les  naturalistes  ( voy .  au 
mot  sagouin).  Ils  forment  aujourd’hui,  sous 
le  nom  de  Platyrrhinins  que  leur  a  donné 
Geoffroy  ,  une  grande  division  comprenant 
d’abord  tous  les  Singes  d’Amérique  ,  mais 
dont  on  a  retiré  depuis  ceux  dont  les  mo¬ 
laires  portent  des  pointes,  d’où  il  résulte 


que  cette  tribu  ou  sous-famille  des  Cébinea 
de  Lesson,  Cebina  de  Ch.  Bonaparte,  se  di¬ 
vise  ainsi  que  nous  allons  le  présenter  ici. 

A.  Queue  prenante. 

Les  Hélopithèques  ,  Geofif. 
f  Queue  entièrement  enroulée ,  nue  en  dessous. 

a.  Quatre  doigts  aux  mains. 

Un  rudiment  de  pouce  ;  narines  obliques  ; 
oreilles  larges.  Les  Atèles  {Ateles,  Geoff.). 

Pouce  nul  ;  narines  rondes  ;  oreilles  pe¬ 
tites.  Eriode  ( Eriodes ,  Is.  Geoff.). 

aa.  Cinq  doigts  aux  mains. 

Os  hyoïde  très  grand;  angle  facial  de 
30  degrés  ;  tête  pyramidale.  Alouate  (  My- 
cetes,  Illig.). 

Os  hyoïde  peu  volumineux  ;  angle  facial 
de  50  degrés;  tête  arrondie.  Lagotriche  (La- 
gothrix,  Geoff.). 

tf  Queue  enroulée  seulement  à  son  extrémité , 

couverte  de  poils  en  dessus  et  en  dessous. 

Queue  longue,  très  lâche.  Sajou  (Cebus, 
Erxl.). 

B.  Queue  non  prenante. 

Les  Géopithèques  ,  Geoff. 

1°  Singes  à  incisives  verticales. 

*  Doigts  de  la  main  postérieure  soudés 
par  un  repli  membraneux  à  leur  base. 

Queue  longue  ,  très  lâche.  Les  Sagouins 
(  Saguinus ,  Lacép.  ;  Callitrix  ,  Geoff. ,  G. 
Cuv.  ). 

**  Doigts  de  la  main  postérieure  non  sou¬ 
dés  à  leur  base. 

b.  Queue  courte  ;  oreilles  grandes. 

Habitudes  diurnes.  Saïmiri  (  Pühesciur- 

ceus ,  Less.  Voy.  sagouin). 

bb.  Queue  longue;  oreilles  très  petites. 

Habitudes  nocturnes.  Nyctipithèque  [Nyc- 
tipithecus ,  Is.  Geoff.,  Spix.). 

2°  Singes  à  incisives  proclives. 

Queue  longue,  à  poils  longs  ainsi  que 
ceux  du  pelage.  Les  Yarqués  (  Pithecia  , 
Desm.,  Spix). 

Queue  courte  ;  pelage  presque  ras.  Les 
Chiropotes  (Brachyurus ,  Spix  ;  Chiropoles  , 
Less.). 

Les  caractères  généraux  de  cette  tribu 
sont  :  36  dents,  dont  4  incisives,  2  canines 
et  12  molaires  tuberculeuses  à  chaque  m⬠
choire;  pouces  de  mains  supérieures  non 
opposables  aux  autres  doigts ,  ou  manquant 


296 


SAJ 


S  AI 


O 


tout-à-fait  ;  narines  très  distantes  l’une  de 
l’autre  ;  ongles  courts  et  plats  ;  vision  obli¬ 
que  ;  point  d’abajoues  ni  de  callosités.  Ils 
viventexclusivement  dans  les  parties  chaudes 
de  l’Amérique  méridionale. 

Nous  n’avons  à  nous  occuper  ici  que  des 
Sajous  ou  Sapajous  proprement  dits  (  Cebus , 
Erxl.  ),  aussi  connus  par  les  voyageurs  sous 
les  noms  de  Saï ,  Singes  pleureurs  ou  mus¬ 
qués.  Leur  tête  est  arrondie  ,  et  leur  angle 
facial  s’ouvre  à  60  degrés  ;  leur  museau  est 
large  et  plat,  et  leur  crâne  saillant  en  ar¬ 
rière  ;  leurs  membres  sont  longs  et  forts , 
terminés  par  des  mains  dont  les  ongles  sont 
en  gouttière  et  peu  aplatis,  le  pouce  peu 
libre  ;  leur  queue,  poilue  sur  toute  sa  sur¬ 
face  ,  n’est  prenante  qu’à  son  extrémité. 
Quant  à  leur  système  dentaire,  les  molaires 
sont  médiocres;  les  incisives  sont  régulières, 
les  deux  moyennes  de  la  mâchoire  supérieure 
un  peu  plus  grosses ,  et  les  deux  moyennes 
de  la  mâchoire  inférieure  un  peu  plus  pe¬ 
tites. 

Tous  ces  animaux  sont  vifs  ,  pétulants  , 
d’une  agilité  surprenante  ,  et  cependant,  en 
captivité  ,  ils  montrent  de  la  douceur  ,  de 
l’affection  ,  et  même  quelque  docilité  ,  que 
l’on  obtient  d’eux  par  la  crainte.  Leur  ca¬ 
ractère  est  généralement  capricieux,  distrait 
et  d’une  mobilité  extrême.  Dans  les  forêts 
de  la  Guiane  et  du  Brésil,  ils  vivent  en 
troupes,  se  nourrissent  de  fruits,  d’insectes, 
de  Vers  ,  de  Mollusques,  et  quelquefois  de 
petits  Oiseaux  quand  ils  peuvent  les  attra¬ 
per.  Ils  se  tiennent  de  préférence  sur  les 
hautes  branches  des  arbres  les  plus  élevés  , 
afin  d’éviter  l’atteinte  des  grands  Serpents 
dont  ils  deviennent  souvent  la  proie,  et  dont 
ils  ont  une  frayeur  horrible.  Même  quand 
on  les  a  transportés  en  Europe,  si  on  leur 
présente  la  plus  petite  et  la  plus  innocente 
Couleuvre,  ils  poussent  des  cris  pitoyables, 
et  fuient  en  donnant  les  marques  de  la 
terreur  la  plus  profonde. 

Comme  ils  sont  assez  nombreux  en  espè¬ 
ces  ,  nous  les  partagerons  en  trois  petites 
sections,  à  l’imitation  de  M.  Lesson. 

s 

§  I.  Poils  de  la  tête  couchés  ,  ne  formant  ni 
brosse  ni  aigrette. 

Le  Sajou  commun  ou  Sajouassou  ,  Cebus 
apella  Erxl.  ,  Desm.;  Simia  apella  Lin.  , 
Humb.;  le  Sajou  brun,  Buff.;  le  Singe  vol¬ 


tigeur  américain,  Wosm.;  Cercopithecus  fus - 
eus  Briss.;  le  Sajou,  G.  Cuvier.  A  Surinam 
et  a  Cayenne  ,  il  est  connu  sous  le  nom  de 
Mikou.  Dans  les  forêts  qu’il  habite  ,  sur  la 
terre-ferme  de  la  Guiane  et  sur  les  bords 
du  Maragnon,  on  le  nomme  Cay -gouazou. 
De  ce  mot  les  Européens  ont  fait  Sajouas¬ 
sou  ,  puis  Sapajou ,  et  enfin  Sajou,  sous  le 
prétexte  déplorable  de  le  rendre  plus  doux 
à  la  prononciation.  Buffon  est  le  premier 
qui  ait  donné  l’exemple  d’estropier  ainsi  le 
nom  des  animaux,  et  tous  les  naturalistes , 
même  Fr.  Cuvier,  l’ont  imité,  lis  n’ont  pas 
compris  que  le  vrai  nom  d’un  animal  est 
celui  qu’il  porte  dans  le  pays  qu’il  habite  ; 
qu’il  est  essentiel  de  conserver  intact  ce 
vrai  nom,  afin  que  les  voyageurs  naturalistes 
ou  autres  ,  qui  se  trouvent  dans  le  pays 
qu’habite  une  espèce,  puissent  se  faire  com¬ 
prendre  des  habitants  quand  iis  prennent 
des  informations  sur  cette  espèce,  et,  par  ce 
moyen  ,  éviter  les  quiproquos  souvent  ridi¬ 
cules  et  toujours  funestes  aux  progrès  de  la 
science.  D’ailleurs,  j’aimerais  mieux  le  ver¬ 
nis  de  pédanterie  que  des  noms  grecs  et  la¬ 
tins  apportent  dans  notre  langue  ,  que  ces 
barbarismes  ,  plus  sauvages  que  le  langage 
même  que  l’on  estropie  pour  les  faire.  Aliez 
demander  à  un  Guaranis  un  Sajou  ,  il  ne 
vous  comprendra  pas  mieux  que  si  vous  lui 
demandiez  un  Cebus  :  heureux  encore  si  , 
prenant  votre  Sajou  pour  une  autre  espèce, 
il  ne  vous  donne  pas  ,  de  la  meilleure  foi 
possible,  de  faux  renseignements.  Mais,  sur 
les  bords  du  Maragnon ,  demandez  au  pre¬ 
mier  indigène  venu  un  Cay -gouazou  ;  il 
vous  comprendra  de  suite  ,  et  il  n’y  aura 
plus  de  quiproquo  possible. 

Le  Cay-Gouazou ,  donc,  ne  se  trouverait 
pas  au  Brésil  selon  le  prince  Maximilien, 
mais  seulement  à  la  Guiane.  Son  pelage  est 
d’un  brun  clair  en  dessus,  fauve  en  des¬ 
sous;  le  dessus  de  la  tête ,  la  queue  et  la 
partie  inférieure  des  membres  sont  noirs  ; 
la  face  est  d’un  noir  violâtre ,  encadrée  de 
poils  d’un  brun  noirâtre.  Il  offre  plusieurs 
variétés  qui  toutes  ont  fourni  aux  auteurs  , 
selon  l’usage,  l’occasion  de  créer  de  nou¬ 
velles  espèces. 

Dans  son  jeune  âge  c’est  le  Cebus  griseus 
de  Desm.,  Fisch. ,  etc.  Son  pelage  est  d’un 
brun  fauve,  clair  en  dessous,  mélangé  de 
grisâtre  en  dessus,  il  a  ,  sur  le  sommet  de 


SAJ 


SAJ 


297 


la  tête,  une  calotte  noire  ou  brune;  ses 
membres  sont  de  la  couleur  de  son  dos  ;  il 
a  la  face  entourée  de  poils  blancs,  et  il  man¬ 
que  de  barbe. 

Le  Sapajou  nègre  de  Bufîon  ,  Cébusniger 
Desm.,  Geoff.,  Fisch.,  etc.,  est  une  variété 
à  pelage  brun;  face,  mains  et  queue  noi¬ 
res;  bas  des  joues  et  front  blanchâtres;  ses 
poils  sont  très  longs ,  soyeux  et  d’une  seule 
couleur. 

Le  Sajou  brun  femelle ,  Cébus  capucinus 
de  Fr.  Cuvier  (n°  60,  Hist.  nat.  des  Mamm.), 
en  est  une  autre  variété  à  pelage  d’un  brun 
noir  jaunâtre,  avec  l’extrémité  des  poils 
jaune;  les  côtés  du  front,  les  tempes ,  les 
joues  et  les  épaules  sont  d’une  teinte  plus 
claire.  II  a  sur  le  sommet  de  la  tête  une 
calotte  brune  ou  noirâtre  s’allongeant  en 
pointe  jusqu’au-dessus  des  yeux. 

Le  Cay-Gouazou  a  toute  l’intelligence  des 
Coaïtas,  mais  avec  moins  de  circonspection, 
parce  que  la  promptitude  de  ses  impressions 
et  la  versatilité  de  son  imagination  ne  lui 
permettent  ni  prudence  ni  réserve.  Tous  les 
Sajous  sont  d’un  naturel  très  doux,  ainsi 
que  je  l’ai  dit  :  ils  s’attachent  assez  vive¬ 
ment  à  leur  maître  quand  ils  en  sont  traités 
avec  douceur,  mais,  quoi  qu’en  dise  Fr.  Cu¬ 
vier  ,  on  ne  peut  leur  donner  quelque 
éducation  qu’à  force  de  coups  de  fouet,  et 
quand  on  cesse  de  les  battre  ils  cessent 
d’obéir.  Quoique  vifs  et  turbulents,  ils  n’ont 
pas  la  pétulance  brutale  et  capricieuse  des 
autres  Singes,  mais  il  est  fâcheux  qu’ils  en 
aient  la  malpropreté  et  un  peu  la  lubricité 
déhontée;  sans  cela  ils  seraient  les  animaux 
les  plus  aimables  que  l’on  puisse  soumettre 
à  l’esclavage.  En  Europe  il  est  fort  difficile 
de  les  conserver  parce  qu’ils  craignent  ex¬ 
cessivement  le  froid,  et  que  les  variations 
de  température,  si  brusques  et  si  fréquen¬ 
tes  dans  nos  climats,  leur  donnent  des  ma¬ 
ladies  de  la  poitrine  qui  les  enlèvent  très 
promptement. 

L’espèce  qui  fait  le  sujet  de  cet  article 
est  un  peu  capricieuse  et  fantasque;  elle 
s’affectionne  sans  sujet  à  de  certaines  per¬ 
sonnes  et  en  prend  d’autres  en  haine  sans 
cause  appréciable.  Le  Sajou  aime  beaucoup 
les  caresses  et  les  rend  avec  beaucoup  de 
grâce  et  de  tendresse;  alors  il  fait  entendre 
une  petite  voix  douce  et  flûtée.  Lorsqu’il 
est  en  colère,  il  donne  des  signes  énergi¬ 


ques  de  son  impatience  par  des  mouve¬ 
ments  brusques  d’assis  et  de  levé,  par  ses 
yeux  hagards,  par  le  mouvement  convulsif 
de  ses  lèvres ,  et  surtout  par  une  voix  rau¬ 
que,  inarticulée,  gutturale,  heu  !  heu!  Avec 
beaucoup  de  soins,  en  le  tenant  dans  un 
appartement  chaud ,  ce  petit  animal  peut 
assez  bien  supporter  l’hiver  de  la  France  et 
vivre  plusieurs  années  ;  on  en  a  même  vu  , 
à  Surêne,  près  de  Paris ,  chez  la  princesse 
Vaudemont,  se  reproduire  en  captivité.  Le 
père  et  la  mère  aiment  beaucôup  leur  en¬ 
fant,  en  prennent  le  plus  grand  soin  et  le 
portent  tour  à  tour  dans  leurs  bras;  ils  s’em¬ 
pressent  de  lui  apprendre  à  marcher,  à 
grimper,  à  sauter;  mais  lorsqu’il  a  l’air  de 
faire  peu  d’attention  à  leurs  leçons,  ils  le 
corrigent  et  le  mordent  serré  pour  exciter 
son  application. 

Ces  animaux  ont  une  assez  singulière 
habitude;  beaucoup  se  mangent  la  queue, 
malgré  la  douleur  qu’ils  en  éprouvent  et 
tout  ce  qu’on  peut  faire  pour  les  en  empê¬ 
cher.  A  l’état  sauvage  ils  vivent  dans  les 
forets,  en  troupes  souvent  très  nombreuses, 
ils  sont  autant  carnivores  que  frugivores, 
car  ils  préfèrent  les  Insectes  aux  fruits ,  et 
les  Oiseaux  aux  Insectes.  J’ai  souvent  re¬ 
marqué  que  lorsqu’ils  se  sont  emparés  d’un 
Oiseau  vivant  ,  ils  agissent  comme  les 
Fouines  et  autres  petits  carnassiers,  c’est- 
à-dire  qu’ils  commencent  par  lui  briser  le 
crâne  pour  lui  manger  la  cervelle. 

Le  Capucin  ou  Saï,  Cebus  capucinus  Erxî., 
Less.  ;  le  Sajou  gris  mâle  ou  Cebus  griseus 
de  Fr.  Cuv.,  qui  en  a  donné  une  très  bonne 
figure,  n  59  (Ilist.  na,t.  des  Mamm.)',  Cebus 
griseus  Desm.  ;  Cebus  barbatus  Geoffr.  ; 
les  MecJcoea  de  Surinam,  le  Ccü  ou  Saï  du 
Paraguay  (si  ce  mot  de  Cai  n’était  pas,  ainsi 
que  je  le  crois,  un  nom  générique  s’appli¬ 
quant  à  tous  les  Sajous);  le  Tetté des  bords 
de  1  Amazone  ;  le  Matchi  de  la  Guiane  et 
de  Caraccas  (figuré  dans  l’atlas  de  ce  Dic¬ 
tionnaire,  MAMMIFÈRES,  pi.  6  A). 

La  synonymie  de  cet  anima!  est  fort  ern- 
biouillée  :  aussi  allons-nous  prendre  pour 
type,  auquel  nous  rapporterons  les  variétés, 

1  excellente  figure  et  l’exacte  description 
qu’en  a  donnée  Fr.  Cuvier. 

«  Le  Capucin  ,  dit-il ,  a  42  centimètres 
de  longueur  totale,  en  y  comprenant  la 
queue  qui  en  s  21.  Le  derrière  de  la  tête, 

38 


T.  XI. 


298 


SAJ 


SAJ 


le  cou,  le  dos,  les  côtés  du  corps,  les  cuisses, 
la  partie  postérieure  des  jambes  de  derrière 
et  le  dessus  de  la  queue,  sont  d’un  brun 
aunâtre;  le  ventre  et  les  cuisses,  en  avant, 
ont  cette  même  couleur,  mais  plus  pâle;  le 
dessous  de  la  queue  est  d’un  jaune  pâle;  le 
sommet  de  la  tête  a  une  calotte  noire  ;  le 
devant  et  les  côtés  de  la  tête,  le  haut  des 
bras,  la  face  antérieure  des  avant-bras,  le 
cou  et  la  poitrine  sont  blancs;  la  face  et  les 
oreilles  sont  couleur  de  chair;  les  mains  et 
les  pieds  d’un  noir  violâtre;  les  yeux  sont 
fauves.  »  Nous  ajouterons  que  les  poils  de 
ses  joues  sont  allongés. 

Quelquefois  son  pelage,  à  poils  longs  et 
soyeux,  est  d’un  gris  roux,  variant  du  gris 
au  blanc,  selon  l’âge  et  le  sexe.  Son  ventre 
est  roux;  et  sa  barbe  se  prolonge  sur  ses 
joues.  C’est  alors  le  Cebus  barbatus  de  Geoff. , 
de  Desm.,  de  Fischer,  etc.,  et  il  se  trouve  à 
la  Guiane. 

D’autres  fois  il  a  le  dessus  de  la  tête  très 
noir,  une  ligne  noire  en  avant  des  yeux  ,  le 
pelage  d’un  bai  obscur  en  dessus ,  plus  clair 
sur  les  flancs,  légèrement  canelle  sur  les 
fesses.  Dans  la  femelle,  le  blanchâtre  de  la 
face  est  plus  clair  et  la  nuance  bai  est  plus 
foncée. 

On  trouve,  dans  les  forêts  solitaires  du 
Paraguay,  une  variété  aibine,  dont  le  pe¬ 
lage  est  entièrement  d’un  blanc  jaunâtre , 
et  les  yeux  roses  comme  dans  tous  les  Albi¬ 
nos.  Sa  vie  est  par  conséquent  nocturne, 
et  pendant  les  nuits  étoilées  il  pousse  sou¬ 
vent  un  cri  fort,  mais  lent  et  lugubre, 
hou- ou  ,  hou-ou,  très  effrayant  pour  les 
voyageurs  qui  l’entendent  pour  la  première 
fois  sans  en  connaître  la  cause.  Cet  animal 
mange  de  tout  quand  il  est  pressé  par  la 
faim  ,  mais  en  captivité  il  donne,  sur  toute 
autre  chose  ,  la  préférence  au  Maïs. 

Le  Saï  de  Buffon,  Cercopithecus  parvus 
de  Brisson ,  ou  Matchi  de  la  Guiane  et  de 
Caraccas,  est  une  variété  à  front  roussâtre  , 
nuancé  de  brun  ;  le  sommet  de  la  tête  est 
noirâtre;  la  face  et  les  oreilles  sont  tannées; 
les  côtés  de  la  tête  et  du  cou  ,  le  dessous  de 
la  mâchoire  et  des  épaules  sont  d’un  cendré 
pâle  teinté  de  roux  ou  de  blond  ;  le  corps 
est  brunâtre  teinté  de  jaune  verdâtre;  les 
membres  sont  d’un  brun  jaunâtre  en  dessus, 
d’un  roux  blanchâtre  en  dedans. 

Le  Cebus  capucinus  d’Erxl.,  Geoff.;  Si¬ 


mm  capucina  Lin.,  Hurnb.,  est  une  variété 
qui  se  trouve  à  Venezuela,  à  la  Guiane 
française  et  à  la  Nouvelle-Andalousie.  Il  a 
la  face  jaunâtre ,  le  sommet  de  la  tête  et 
les  extrémités  des  membres  noirs. 

Le  Cebus  gracilis  de  Spix ,  1s.  Geoff.; 
Cebus  flavus  G.  Cuvier  ;  le  Tetté  des  rives 
de  l’Amazone,  a  les  formes  plus  grêles  que 
les  précédents;  il  est  d’un  brun  fauve  en 
dessus,  blanchâtre  en  dessous,  avec  le  ver¬ 
tes  et  l’occiput  bruns,  et  la  face  couleur  de 
chair.  La  femelle  est  plus  pâle  ,  à  sinciput 
d’un  brun  assez  foncé. 

Le  Cebus  xanthocephalus  de  Spix  et  d’Is. 
Geoff.  ;  Cebus  xanthosternos  de  Fischer,  se 
trouve  au  Brésil.  Il  a  les  lombes,  le  dessus 
de  la  poitrine,  le  cou,  la  nuque  et  le  dessus 
de  la  tête  d’un  fauve  roussâtre;  le  reste  du 
corps  brun  et  les  quatre  extrémités  très 
noires. 

Le  Cebus  libidinosus  de  Spix,  Is.  Geoff., 
Fish.,  Less.,  se  trouve  au  Brésil  sur  les 
rives  du  Carinainha.  Il  est  plus  robuste  que 
le  précédent  et  sa  tête  est  plus  épaisse.  Sa 
queue  est  d’un  quart  plus  courte  que  son 
corps.  Il  a  le  dos,  la  gorge,  la  poitrine,  la 
barbe  et  le  dessous  de  la  queue  d’un  roux 
ferrugineux;  les  joues,  le  menton  et  les 
doigts  d’un  roux  pius  clair;  le  corps,  les 
bras  et  les  cuisses  d’un  roux  fauve;  la  ca¬ 
lotte  d’un  brun  noir. 

Le  Capucin  se  nourrit  de  fruits,  de  grai¬ 
nes,  de  Sauterelles  et  d’autres  Insectes. 
Dans  ses  forêts  il  est  très  farouche,  et  si 
l’on  parvient  aie  prendre  vivant ,  ce  qui 
est  fort  difficile,  il  se  défend  avec  un  cou¬ 
rage  bien  au-dessus  de  sa  taille  et  de  sa 
force.  Il  mord  si  opiniâtrément  qu’il  faut 
l’assommer  pour  le  faire  lâcher  prise.  Quel¬ 
quefois  les  voyageurs  ont  nommé  ces  Sajous 
Singes  pleureurs  ,  parce  qu’ils  ont  un  cri 
plaintif,  et  que,  pour  peu  qu’on  les  con¬ 
trarie,  ils  ont  l’air  de  se  lamenter.  D’autres 
les  ont  appelés  Singes  musqués ,  parce  que, 
ainsi  que  le  Macaque,  ils  ont,  selon  Buffon, 
une  odeur  de  musc  assez  désagréable.  Cet 
animal ,  réduit  à  la  captivité,  devient  doux, 
craintif  et  presque  docile.  Son  cri  ordinaire 
ressemble  à  peu  près  à  celui  d’un  Rat,  et 
il  le  fait  volontiers  entendre  quand  il  désire 
quelque  chose;  il  devient  une  sorte  de  gé¬ 
missement  dès  qu’on  le  menace  et  qu’il  est 
effrayé.  En  France  il  mange  des  fruits,  mais 


\ 


299 


SAJ 

il  préfère  les  Hannetons  et  les  Limaçons  à 
toute  autre  chose. 

Le  Carico  ou  Sajou  a  gorge  blanche  , 
Cebus  hypoleucos  Kuhl.  ;  Cebus  hypoleu- 
cus  Geoff.  ;  le  Saï  à  gorge  blanche,  Buff. , 
G.  et  Fr.  Cuvier,  se  trouve  au  Brésil.  Sa 
face  est  pâle,  son  front  d’un  blanc  sale  ou 
jaunâtre,  ainsi  que  ses  tempes,  ses  joues, 
ses  oreilles,  le  cou  ,  le  devant  des  épaules, 
la  face  externe  des  bras  ,  et  le  milieu  du 
thorax;  son  corps  est  couvert  de  poils  noirs 
ou  noirâtres.  Voy.  l’atlas  de  ce  Dictionnaire, 

MAMMIFERES,  pl.  6  A. 

La  ménagerie  de  Paris  a  possédé  un  de 
ces  animaux  qui  était  d’une  extrême  dou¬ 
ceur.  Il  avait  assez  d’intelligence  ,  et  son 
regard,  qui  était  très  pénétrant,  savait  de¬ 
viner  dans  vos  yeux  les  sentiments  que 
vous  éprouviez  pour  lui;  au  moindre  geste 
il  comprenait  parfaitement  vos  intentions  à 
son  égard.  Son  cri,  lorsqu’il  désirait  quel¬ 
que  chose  ,  consistait  en  un  petit  sifflement 
très  doux,  et  surtout  quand  on  le  caressait  ; 
mais,  quand  il  était  en  colère  ou  effrayé, 
ce  cri  se  changeait  en  une  sorte  d’aboiement 
rude  et  saccadé. 

Il  offre  deux  variétés  assez  tranchées , 
savoir  :  le  Carico  blanco ,  Simia  hypoleuca 
Humb.,  qui  vit  en  bandes  nombreuses  dans 
les  forêts  de  palmiers.  Ses  mœurs  sont  douces 
et  craintives,  son  cri  plaintif,  et  il  le  pousse 
souvent  en  se  ridant  le  front. 

Le  Saï  à  gorge  blanche  de  G.  et  Fr.  Cu¬ 
vier  a  la  face  couleur  de  chair,  les  mains 
noires  ;  les  joues  et  les  bras  jusqu’aux  épau¬ 
les  sont  blancs;  le  cou  et  le  thorax  sont 
jaunâtres;  tout  le  reste  du  corps  est  couvert 
de  poils  raides,  lisses,  d’un  noir  très  foncé. 
Le  bout  de  la  queue  est  dégarni  de  poils. 

Le  Sajou  a  grosse  tête,  Cebus  monachus 
Fr.  Cuv.,  Is.  Geoff.;  Cebus  Fr eder ici  Fisch.; 
se  distingue  de  tous  par  son  front  large  et 
arrondi,  rejeté  en  arrière,  et  chauve  en 
apparence  à  cause  des  poils  ras  et  blancs 
qui  le  recouvrent  ;  ses  yeux  sont  saillants 
et  en  quelque  sorte  sans  crêtes  sourcilières; 
ses  pommettes  sont  saillantes.  Il  a  la  face 
tannée ,  plus  claire  autour  des  yeux  ;  la  poi¬ 
trine,  le  ventre,  les  joues  et  la  face  anté¬ 
rieure  des  bras  d’un  blanc  jaunâtre  orangé; 
la  face  externe  des  bras  blanche;  l’avant- 
bras  ,  les  cuisses ,  les  jambes  et  la  queue 
noirs;  le  dos  et  les  côtés  mélangés  de  noir 


SAJ 

et  de  brun  ;  la  tête  noire  en  arrière  et  à  la 
partie  moyenne;  la  face  encadrée  de  poils 
noirs;  enfin ,  les  mains  d’un  violâtre  presque 
noir.  Il  habite  le  Brésil. 

Le  Hierang  des  Botocoudos ,  le  Macaco 
di  bando  et  le  Macaco  verdadeiro  des  bords 
du  Belmonte  et  du  Sertam  d’Ilhéos,  en  est 
une  variété  décrite  par  les  auteurs  sous  le 
nom  de  Cebus  xanthosternos ,  prince  de 
Neuw.,  Desm.,  Is.  Geoff.,  etc.  Sa  tête  est 
ronde,  grosse,  avec  le  devant  et  la  face  d’un 
blanc  jaunâtre,  cette  dernière  encadrée  par 
une  ligne  de  poils  noirs;  les  membres  sont 
noirs  ;  la  poitrine  et  le  dessous  du  cou  sont 
d’un  jaune  roussâtre  clair. 

Le  Cercopithecus  variegatus  de  Brisson  ; 
Cebus  variegatus  de  Geoff.,  Simia  variegata 
deFïumb.,  en  est  une  troisième  variété  à 
pelage  noirâtre,  pointillé  de  jaune  doré. 
Il  a  la  face  brunâtre,  le  ventre  roussâtre, 
les  poils  du  menton  grisâtres;  le  dessus  du 
dos  gris,  mêlé  de  roussâtre  et  de  noir;  la 
face  externe  des  membres  d’un  gris  blan¬ 
châtre  ;  la  queue  et  les  extrémités  d’un  gris 
noirâtre.  On  le  croit  du  Brésil. 

Cette  espèce,  dit  Fr.  Cuvier,  a  le  carac¬ 
tère  des  autres  Sajous,  une  grande  disposi¬ 
tion  à  la  confiance  quoique  extraordinaire¬ 
ment  timide,  un  extrême  besoin  de  caresses 
et  d’affection,  et  beaucoup  d’intelligence. 

Le  Sajou  aux  pieds  dorés  ou  Carita  blanca, 
Cebus  chrysopus  Is.  Geoff.,  Fr.  Cuv.;  Cebus 
chrysopes  Less.,  est  de  la  Colombie.  Il  a  la 
tête  grosse  et  très  arrondie,  la  face  couleur 
de  chair,  encadrée  d’un  large  cercle  de  poils 
blancs  ;  le  reste  de  la  tête  d’un  brun  assez 
foncé  ;  une  raie  brunâtre  le  long  du  dos;  les 
côtés  du  corps,  la  poitrine,  le  ventre  et  le 
dedans  des  membres  blancs;  la  queue  bru¬ 
nâtre  en  dessus,  d’un  blanc  teinté  de  jau¬ 
nâtre  en  dessous;  les  quatre  membres  sont 
d’un  fauve  doré  vif. 

L’Ouavapavi  ou  Sajou  a  front  blanc,  Ce¬ 
bus  albifrons  Is.  Geoff.,  etc.;  Simia  albi- 
frons  Humb.,  se  trouve  dans  les  forêts  qui 
avoisinent  les  cataractes  de  l’Orénoque  ,  où 
il  vit  en  troupes.  11  a  l’agilité  et  la  douceur 
des  autres  Sajous,  et  il  est  beaucoup  moins 
criard.  Il  a  la  face  d’un  gris -bleuâtre;  le 
front  et  les  orbites  d’un  blanc  pur;  le  des¬ 
sus  du  corps  grisâtre  ,  plus  clair  sur  la  poi¬ 
trine  et  le  ventre  ;  les  extrémités  d’un  blanc 
jaunâtre;  sommet  de  la  tête  gris  tirant  au 


300 


SAJ 


SAJ 


brun  ;  une  raie  cendrée  traversant  le  milieu 
de  la  calotte  et  descendant  à  la  racine  du 
nez;  les  oreilles  sont  velues. 

Le  Sajou  de  Brisson,  Cercopithecus  flavus 
Briss.  ;  Cebus  Brissonii  Less.  ;  Cebus  fia - 
vus  Geoff.  ;  Cebus  fulvus  Desm.,  G.  Cuv.; 
le  Sapajou  jaune  de  Cayenne,  habite  la 
Guiane ,  le  Brésil ,  les  rives  du  Solimoëns. 
Son  corps  est  fauve  en  dessus  avec  une  raie 
plus  foncée  sur  le  dos.  La  face  est  nue, 
parsemée  de  poils  grisâtres;  dessus  de  la 
tête  d’un  gris  fauve-brun  clair  ;  les  mem¬ 
bres  sont  légèrement  plus  colorés  à  leur 
extrémité  que  vers  le  corps  ;  la  face  est  nue, 
parsemée  de  poils  grisâtres.  Dans  sa  jeunesse 
il  a  le  dessus  de  la  tête  roux,  la  partie  moyenne 
du  dos ,  la  queue  et  les  membres  d’un  roux 
châtain  ;  le  reste  de  son  pelage  est  jaune. 

II  offre  plusieurs  variétés,  savoir  : 

Le  Cebus  unicolor  de  Spix ,  d’un  brun 
fauve  plus  foncé  sur  la  tête  et  sur  la  queue. 

Le  Cebus  fulvus ,  var.  de  d’Orbigny,  a  la 
face  couleur  de  chair;  son  pelage  est  entiè¬ 
rement  d’un  fauve  vif,  et  jaune  sur  les  par¬ 
ties  supérieures  et  externes  des  membres. 

Lorsque  son  pelage  est  entièrement  blanc, 
c’est  le  Cebus  albus  de  Geoffroy. 

Enfin,  le  Cebus  albus  de  Iiuhl ,  est  blanc, 
mais  avec  les  jambes  et  le  dessus  de  la  tête 
d’un  blanc  roussâtre. 

§  II.  Poils  de  la  tête  ou  du  front  allonge's  en 
brosse. 

Le  Mico  ou  Macaco  ,  Cebus  robustus  Is. 
Geoffroy,  Less.  ;  a  les  bras,  les  épaules,  le 
dessous  du  cou  et  la  poitrine  jaunes;  le  cou 
et  le  ventre  d’un  marron  vif;  la  queue,  les 
pieds,  les  jambes,  les  avant-bras  et  les 
mains  d’un  brun  foncé;  les  poils  du  som¬ 
met  de  la  tête  sont  noirs  et  s’avancent  sur 
le  front;  la  face  est  encadrée  par  deux  li¬ 
gnes  noires.  On  trouve  cet  animal  au  Brésil. 
La  femelle  a  les  couleurs  du  dessous  du 
corps  plus  pâles. 

Le  Cebus  frontatus  de  Kuhl,  Desm.,  Les- 
son,  etc.,  est  peut-être  le  jeune  de  cette 
espèce.  Son  pelage  est  d'un  brun  noir;  les 
poils  de  son  front  se  relèvent  perpendiculai¬ 
rement,  il  a  sur  les  mains  quelques  poils 
blancs  et  épars. 

Le  Singe  trembîeur,  Simia  trépida ,  Lin.; 
Cebus  trepidus  ErxI.,  Geoff.  ,  a  les  poils 
relevés  de  la  tête  en  forme  de  coiffe,  d’un 


brun  noirâtre  ;  son  pelage  est  d’un  brun 
marron  et  ses  mains  sont  cendrées.  On  le 
trouve  à  Surinam. 

§  III.  Poils  du  front  disposés  en  aigrette  ou 
en  toupet  circulaire. 

Le  Sajou  a  toupet  ,  Cebus  cirrifer  Less., 
Is.  Geoff.  ;  Simia  cirrifera  Humb.  ;  le  Ma- 
caco  des  créoles  portugais  de  Bahia,  a,  sur 
le  devant  de  la  tête,  un  toupet  de  poils 
très  élevé,  en  forme  de  fer  à  cheval  ;  son 
pelage  est  long,  doux,  d’un  brun  châtain  , 
moins  foncé  sur  le  ventre.  Le  dessus  de  la 
tête  et  le  bout  de  la  queue  sont  d’un  marron 
tirant  sur  le  noir.  Quelquefois  son  pelage 
est  composé  de  poils  très  souples,  très  longs, 
d’un  brun  châtain  ,  entremêlé  de  quelques 
poils  blancs.  Il  habite  le  Brésil. 

Le  Sajou  cornu,  Cebus  fatuellus  ErxL, 
Less.;  Cebus  lunatus  Fr.  Cuv.;  Simia  fa¬ 
tuellus  Lin.;  se  trouve  au  Brésil,  où  il  est 
nommé  Mico  et  Kaité  sur  la  côte  orientale. 
Son  pelage  est  d’un  brun  uniforme,  et  il  a 
deux  pinceaux  de  poils  saillants  sur  les  côtés 
de  la  tête.  Toutes  ses  parties  nues  sont  vio¬ 
lâtres;  ses  joues  sont  encadrées  par  une 
ligne  blanche  très  étroite.  Fr.  Cuvier,  dans 
son  Hist.  nat.,  n°  62,  en  a  donné  une  ex¬ 
cellente  figure. 

A  l’exemple  de  ce  naturaliste  dont  les 
observations  sont  si  consciencieuses,  nous 
regardons  comme  simple  variété  de  cette 
espèce,  le  Cebus  cristalus  de  G.  Cuvier; 
Cebus  cirrifer  du  prince  de  Neuwied  ;  Cebus 
lunatus  Is.  Geoff.,  Less.,  Temm. ,  etc.  Il 
diffère  de  son  type  par  un  pelage  générale¬ 
ment  d’un  brun  noirâtre,  légèrement  brun 
au  devant  des  épaules  ,  et  d’un  brun  très 
foncé  sur  le  devant  de  la  tête;  des  poils 
blancs  garnissent  les  côtés  de  ses  joues  et 
viennent  se  réunir  en  un  bandeau  étroit  au 
milieu  du  front.  Quelques  poils  blancs  se 
voient  en  avant  de  l’oreille.  Il  habite  le 
même  pays. 

Le  Sajou  de  Buffon,  Cebus  Buffonii  Less., 
est  regardé  par  le  plus  grand  nombre  des 
naturalistes  comme  une  variété  de  couleur 
des  précédents.  Son  pelage  est  d’un  brun 
très  clair  sur  le  dos  et  sur  le  flanc,  d’un 
blond  brillant  sur  les  bras,  les  épaules,  la 
poitrine  ,  le  ventre  et  le  dessous  du  corps; 
la  queue ,  les  avant-bras,  les  jambes  et  le 
sommet  de  la  tête  jusqu’à  la  nuque  sont 


SAK 


noirs;  il  a  un  bandeau  blanchâtre  sur  le 
front  et  deux  aigrettes  comme  son  type. 
Quelquefois  on  le  trouve  avec»  la  tête,  la 
queue  et  les  extrémités  brunâtres;  le  ventre 
roux,  le  dos  marron  et  les  flancs  d’un  mar¬ 
ron  clair. 

Il  habite  la  Guiane,  et  a  fourni  à  Buffon 
le  type  de  son  Sajou  cornu.  Mais  nous  ob¬ 
serverons  que  Buffon  n’avait  vu  qu’une 
peau  sèche  ,  probablement  détériorée  et 
décolorée  comme  elles  le  sont  presque  tou¬ 
jours.  Maintenant,  pour  éviter  le  reproche 
d’avoir  trop  resserré  le  cadre  des  espèces/ 
pour  les  grouper  en  qualité  de  variétés,  je 
dirai  :  1°  que  l’opinion  de  G.  Cuvier  était 
qu’il  n’y  en  avait  réellement  qu’une  ou  deux 
( Hist .  nat.  des  Mam .,  par  Fr.  Cuvier,  t.  Ier, 
p.  164);  2°  j’ai  vu  vivants,  et  dans  des  col¬ 
lections,  une  très  grande  quantité  de  Sajous, 
et  ils  variaient  tellement  que  l’on  pourrait, 
j’en  suis  certain,  passer  d’une  espèce  à 
toutes  les  autres,  par  des  nuances  intermé¬ 
diaires  presque  insensibles.  (Boitard.) 

SARL  Pithecia,  Desm.;  Cebus,  Bl.,  Fisch., 
Erxl.;  Simia ,  Lin.  mam.  —  Genre  de  Mam¬ 
mifères  quadrumanes ,  qui ,  ainsi  qu’on  le 
voit  par  sa  synonymie,  a  été  démembré  de 
celui  des  Sajous  par  Desmarets  ,  et  adopté 
par  Geoffroy,  Cuvier,  Illiger  et  d’autres  na¬ 
turalistes,  sur  cette  considération  que  leur 
queue  est  non  prenante  et  qu’elle  est  garnie 
de  longs  poils  touffus.  Cependant  leur  sys¬ 
tème  dentaire  est  à  peu  près  identique,  et 
ils  ont  la  plus  grande  analogie  avec  les 
Cebus  pour  tout  le  reste  de  leur  organisa¬ 
tion.  C’est  donc  purement  une  concession 
que  nous  faisons  aux  opinions  des  savants 
du  jour,  en  traitant  à  part,  dans  ce  Dic¬ 
tionnaire,  du  genre  Saki. 

Us  ont  36  dents ,  savoir  :  4  incisives ,  2 
canines  et  12  molaires  à  chaque  mâchoire. 
Les  incisives  supérieures  sont  arrondies  à 
leur  bord  inférieur,  échancrées  au  côté  ex¬ 
terne  et  excavées  à  la  face  interne;  toutes 
sont  obliques,  ramassées  et  dirigées  en 
avant;  les  canines  se  terminent  par  une 
pointe  aiguë;  les  molaires  sont  à  tuber¬ 
cules  mousses.  Leur  tête  est  arrondie,  leur 
museau  court  et  leur  angle  facial  ouvert  à 
60  degrés  environ  ;  leurs  oreilles  sont  ar¬ 
rondies,  médiocrement  grandes,  bordées; 
ils  ont  cinq  doigts  à  chaque  main,  et  leur 
queue,  moins  longue  que  leur  corps,  est 


SAK  301 

très  touffue ,  ce  qui  leur  a  valu  le  nom  de 

Singes  à  queue  de  Renard. 

Ce  genre  renferme  quatre  espèces  dont 
M.  Lesson  a  trouvé  le  moyen  de  faire  au¬ 
tant  de  sous-genres ,  sur  la  seule  considé¬ 
ration  des  poils  de  leur  tête,  plus  ou  moins 
longs  ou  plus  ou  moins  hérissés.  Nous  nous 
bornerons  ici  à  indiquer  ces  sous-genres. 

1°  Les  Pithecia  ou  Saki,  Less. 

Le  Saki  a  ventre  rotjx,  G.  Cuv.;  Pithecia 
rufiventer  Geoff.  ;  Pithecia  nocturna  Less.  ; 
Simia  rufiventer  Humb.  ;  Pithecia  capilla - 
mentosa  Spix;  Cebus  pithecia  Fisch.;  le 
Sagouin  ou  Singe  de  nuit,  Buff.  Habite  la 
Guiane.  Il  a  les  poils  de  la  tête  allongés, 
diffus  ,  lui  formant  une  sorte  de  perruque; 
sa  face  est  recouverte  d’un  duvet  court,  et 
entourée  d’un  cercle  de  poils  jaunâtres;  il 
manque  de  barbe  sous  le  menton  ;  son  pe¬ 
lage  est  long,  brun,  teinté  deroussâtre, 
avec  les  parties  inférieures  et  le  dedans  des 
membres  d’un  roux  vif.  Sa  queue  est  touf¬ 
fue  ,  à  peu  près  de  la  longueur  de  son  corps. 

Cet  animal  est  assez  rare,  même  à  la 
Guiane.  Moins  leste  et  moins  grimpeur  que 
les  Sapajous,  il  s’enfonce  moins  aussi  dans 
l’épaisseur  des  forêts,  et  habite  plus  volon¬ 
tiers,  en  petites  troupes  de  sept  ou  huit,  ou 
solitairement  selon  d’autres  auteurs,  les 
bois  bas  et  les  broussailles.  Il  n’est  pas  po¬ 
sitivement  nocturne,  mais  crépusculaire, 
c’est-à-dire  qu’il  ne  quitte  sa  retraite,  où 
il  passe  le  jour  et  la  nuit  à  dormir,  que 
quelques  instants  le  soir,  après  le  soleil  cou¬ 
ché,  et  le  matin  avant  son  lever.  C’est  pro¬ 
bablement  pour  cette  raison  que  ses  mœurs 
sont  peu  connues.  11  se  nourrit  de  racines, 
de  fruits  et  principalement  de  baies  su¬ 
crées  et  d’insectes.  La  femelle  ne  fait  qu’un 
seul  petit  qu’elle  aime  beaucoup  et  qu’elle 
aime  avec  la  plus  grande  tendresse.  Le 
Saki ,  quoique  d’un  naturel  doux  et  tran¬ 
quille,  s’apprivoise  cependant  difficilement. 
Sa  taille  est  assez  grande,  car  il  atteint  de 
dix-sept  à  dix-huit  pouces  de  longueur  non 
compris  la  queue.  Il  est  très  friand  de  miel, 
aussi  passe-t-il  la  plus  grande  partie  de  son 
temps  à  la  recherche  d’Abeilles  sauvages; 
mais  les  malins  Sapajous  qui  les  observent, 
les  suivent  dans  leurs  recherches  pour  s’em¬ 
parer  du  miel  qu’ils  ont  découvert,  et  si  les 
malheureux  Sakis  font  mine  de  vouloir  s’op- 


302 


SAK 


poser  à  ce  brigandage,  Ses  Sajous  Ses  battent 
à  outrance  pour  les  forcer  de  détaler.  Cette 
histoire  est  affirmée  par  tous  les  habitants 
des  hautes  terres  de  la  Guiane. 

CeSakia  plusieurs  variétés  qui  ont  fourni 
autant  d’espèces  aux  naturalistes.  Ainsi  : 

Lorsqu’il  a  le  pelage  d’un  brun  roussâtre, 
les  poils  encadrant  le  front  et  la  face  blancs, 
la  gorge  et  le  bas-ventre  recouverts  de  poils 
blanchâtres,  c’est  le  Saki  de  Buffon  ,  le 
Wanacoë  de  Stedman. ,  le  Simia  pithecia 
de  Lin.,  le  Callitrix  pithecia  d’Erxleben. 

Si  son  pelage  est  noir,  avec  le  tour  de  la 
tête  d’un  blanc  sale ,  c’est  le  Pithecia  leuco - 
cephala  de  Geoffroy. 

Quand  le  pelage  est  d’un  marron  clair  en 
dessus,  d’un  roux  cendré  jaunâtre  en  des¬ 
sous  et  en  dedans  des  membres;  les  poils 
encadrant  la  face  et  le  front  d’un  jaune 
d’ocre,  les  mains  et  les  pieds  d’un  brun 
noir,  c’est  le  Pithecia  ochrocephala de  Desm., 
Kuhl ,  Less.  ;  le  Cebus  leucocephalus  junior, 
de  Fischer;  Pithecia  leucocephala  Tem. 

A  pelage  d’un  brun  noir  en  dessus,  roux 
pâle  en  dessous  et  en  dedans  des  membres, 
et  des  taches  rousses  au-dessus  des  yeux  , 
c’est  le  Pithecia  rufibarba  de  Kuhl.,  Desm. , 
Less.  ;  Pithecia  rufiventer  Tem  ru,  ;  Cebus 
pithecia,  Fischer. 

Enfin,  avec  le  pelage  varié  de  grandes 
taches  brunes  et  d’un  jaune  doré,  les  poils 
bruns  à  leur  base  et  d’un  roux  doré  à  leur 
pointe,  la  face  brune  semée  de  poils  blancs, 
c’est  le  Pithecia  monachus  de  Geoff.;  Simia 
monachus  Humb.;  Cebus  monachus  Fischer. 

2°  Les  Yarkea ,  ou  Yarqué,  Less. 

Le  Yarké  a  tète  blanche  ,  Pithecia  leuco- 
cephala  Desm.;  Yarkea  leucocephala  Less.; 
Cebus  leucocephalus  Fisch.;  Simia  pithecia 
G.  Cuv.;  Cebus  leucocephalus  Bi.;  Callitrix 
leucocephala  Geoff.  ;  Simia  leucocephala 
rlumb.  Il  habite  la  Guiane.  Les  poils  de  la 
tete  et  du  cou  sont  épais ,  courts ,  presque 
ras,  d’un  blanc  jaunâtre;  ceux  qui  entou¬ 
rent  le  menton  sont  courts  et  laineux.  Le 
tour  des  yeux  et  les  lèvres  sont  noirâtres; 
son  pelage  est  long,  touffu,  noir,  très  court 
sur  les  extrémités.  La  queue  est  garnie  de 
longs  poils  lâches,  et  elle  ne  dépasse  pas  la 
longueur  du  corps. 

Ce  que  j’ai  dit  des  mœurs  du  précédent 
s’applique  paj-fai terrien t  à  celui-ci ,  à  cela 


SAK 

piès  que  l’on  sait  que  le  Yarké  à  tête  blan¬ 
che  vit  en  troupe  de  7  ou  8  ensemble,  qu’iî 
préféré  les  goyaves  a  tout  autre  fruit,  et 
qu  il  se  contente  de  graines,  faute  de  mieux. 

Les  forêts  des  rives  du  Solimoëns  et  du 
Rio-Negro ,  au  Brésil,  offrent  une  variété 
Qui  est  le  Saki  gris  de  G.  Cuvier  et  de 
Temminck ,  le  Pithecia  hirsuta  de  Spix.  Son 
pelage  est  long  et  noir  sur  le  corps ,  ras  , 
laineux  et  d’un  brun  enfumé  sur  la  tête; 
le  devant  du  cou  est  nu;  la  face  noirâtre, 
et  les  mains  d’un  jaune  brunâtre. 

Une  autre  variété,  qui  se  trouve  dans  les 
forêts  des  rives  du  Tonantin,  proche  de  Ta- 
batinga  au  Brésil ,  a  le  pelage  long  et  noir 
sur  le  corps  ,  ras  et  couleur  d’ocre  sur  la 
tête  et  les  mains  ,  ferrugineux  dessous  le 
cou;  sa  face  est  noire,  avec  quelques  poils 
laineux  ocracés.  C’est  le  Pithecia  inusta  de 
Spix  et  de  Temminck;  Cebus  inustus  de 
fischer;  Simia  pithecia  de  G.  Cuvier. 

3°  Les  Chiropotes,  Chiropote,  Less. 

Le  Couxio,  Pithecia  satanas  Geoff.;  Cebus 
satanas  Hoffm.;  Chiropotes  couxio  Less.; 
Simia  satanas  Humb.;  le  SaM  noir,  G.  Cu¬ 
vier.  Il  habite  le  Para  et  les  rives  de  l’Oré- 
noque.  Les  poils  de  sa  tête  sont  allongés, 
épais,  retombant  en  deux  ailes  très  fournies 
sur  les  oreilles  qu’ils  recouvrent;  ils  sont 
d’un  brun  noir  comme  sur  tout  le  reste  du 
corps;  la  face  est  nue,  brunâtre;  il  porte 
une  barbe  touffue  et  très  grande  ;  la  queue, 
épaisse  à  sa  base  ,  est  garnie  de  poils  nom¬ 
breux  et  serrés.  La  femelle  a  le  pelage  d’un 
brun  noir  mélangé  de  brun  roux. 

Les  Sakis  que  nous  avons  décrits  plus 
haut  sont  d’un  caractère  triste  et  peureux; 
la  moindre  chose  les  inquiète  et  les  effraie: 
il  n’en  est  pas  de  même  de  celui-ci.  Son 
caractère  est  plus  farouche  que  triste,  plus 
mélancolique  que  timide,  et  c’est  sans  doute 
pour  cela  qu’il  habite  plus  volontiers  la  pro¬ 
fondeur  silencieuse  des  forêts  que  les  espèces 
précédentes.  Soit  en  liberté,  soit  en  escla¬ 
vage,  si  on  l’attaque,  ou  seulement  qu’on 
l’irrite,  il  ne  fuit  pas;  il  se  dresse  sur  ses 
pieds  de  derrière,  grince  des  dents,  se  frotte 
la  barbe  ;  puis  tout  à  coup  il  s’élance  sur 
son  ennemi,  quelle  que  soit  l’insuffisance  de 
ses  forces,  combat,  et  ne  cesse  de  lutter 
qu’en  mourant.  La  mélancolie  de  son  ea-  < 
ractère  le  porte  à  fuir  la  sociétéde  ses  sem- 


SAK 


303 


blables;  aussi,  dans  ses  forêts  vierges,  vit-il 
solitairement  dans  la  seule  société  de  sa 
femelle  à  laquelle  il  est  très  attaché.  Il  par¬ 
tage  avec  elle  les  soins  qu’elle  donne  à  son 
petit;  il  le  porte  dans  ses  bras  quand  elle 
est  fatiguée;  il  lui  apprend  à  grimper,  à 
trouver  les  nids  d’oiseaux  pour  en  manger 
les  œufs ,  à  reconnaître  les  Goyaves  et  au¬ 
tres  fruits  dont  ils  se  nourrissent,  et  par¬ 
ticulièrement  les  amandes  du  Bertholetia ; 
mais  lorsqu’il  le  juge  assez  fort  pour  pour¬ 
voir  lui-mèmeà  ses  besoins ,  il  le  chasse  et 
le  force  à  aller,  avec  une  jeune  femelle, 
fonder  un  autre  établissement  dans  une 
partie  éloignée  de  la  forêt.  Cet  établisse¬ 
ment  consiste  en  un  nid  de  foin  ,  de  feuilles 
sèches  et  de  mousse,  dans  un  trou  de  rocher, 
un  tronc  d’arbre,  ou  même  un  épais  buis¬ 
son. 

Cet  anima!  était  autrefois  assez  commun 
à  la  Guiane;  mais  depuis  que  la  population 
de  cette  partie  de  l’Amérique  s’est  augmen¬ 
tée,  il  est  devenu  fort  rare,  et  on  ne  le 
trouve  plus  guère  que  dans  l’Alto-Orenoco. 
Le  cynique  Diogène  eût  jeté  plus  tôt  son 
écuelle  de  bois  s’il  eût  connu  cet  animal , 
car  lorsque  le  Couxio  a  soif,  il  s’agenouille 
auprès  d’un  ruisseau,  puise  de  l’eau  dans  sa 
main ,  et  la  boit  avec  beaucoup  de  précau¬ 
tion  pour  ne  pas  mouiller  sa  barbe.  C’est 
ce  qui  lui  a  valu  le  nom  de  Chiropotes  que 
lui  ont  donné  les  savants. 

Il  offre  quelques  variétés  que  les  auteurs 
ont  souvent  regardées  comme  étant  autant 
d’espèces.  Tels  sont  : 

Le  Capucin  de  i’Orénoque,  Simia  chiro¬ 
potes  Hurnb.  ;  Pithecia  chiropotes  Geoff.  ; 
Brachyurus  chiropotes  Less.  ;  le  Mono  ca- 
puchino  de  la  Guiane  espagnole.  Il  est  d’un 
roux  marron ,  plus  foncé  sur  la  tète  et  les 
cuisses  ;  sa  barbe  et  sa  queue  sont  d’un  brun 
noirâtre,  et  ses  testicules  sont  pourpres.  Les 
Indiens  lui  font  une  chasse  soutenue  pour 
se  nourrir  de  sa  chair  qu’ils  trouvent  déli¬ 
cieuse. 

Le  Saki  à  gilet,  Pithecia  sagulata  Less.  ; 
Cebus  sagulatus  Fisch.,  est  peu  différent  du 
précédent.  Il  a  le  corps  et  la  barbe  noirs; 
les  poils  du  dos  teintés  de  jaune  d’ocre.  On 
le  trouve  à  Déinérary,  dans  la  Guiane  Hol¬ 
landaise. 

L’Israélite,  Brachyurus  israelita  Spix  ; 
Brachyurus  satanas  Less.  a  la  face  brune  ; 


SAL 

la  barbe  épaisse ,  noire  ,  arrondie  ;  la  tête 
et  les  quatre  extrémités  noires  ;  le  dos  brun 
et  la  queue  d’un  brun  noirâtre.  Il  habite 
les  forêts  bordant  les  rives  du  Rio-Negro. 

4°  Les  Cacajao ,  Cacajao ,  Less. 

Le  Carouiri  ou  Cacahao  ,  Pithecia  mela- 
nocephala  Geoff.  ;  Cacajao  melanocephalus 
Less.  ;  Simia  melanocephala  Humb.  ;  Cebus 
melanocephalus  Fisch.,  a  les  poils  de  la  tête 
presque  ras;  les  oreilles  et  la  face  nues, 
noires  ainsi  que  les  mains  ;  joues  munies 
de  favoris;  queue  très  courte,  à  poils  mé¬ 
diocres  ,  jaunâtre  ,  noire  à  son  extrémité  ; 
pelage  long,  d’un  brun  jaunâtre  luisant  le 
long  du  corps,  des  bras  et  des  cuisses;  poi¬ 
trine  et  ventre  d’un  jaune  blanchâtre  ;  cloi¬ 
son  du  nez  épaisse;  bouche  grande,  garnie 
de  soies  ;  menton  nu  ou  sans  barbe  ;  ongles 
des  doigts  ,  le  pouce  excepté,  un  peu  aigus. 
11  habite  la  Guiane  et  la  Colombie. 

Les  missionnaires  de  San-Francisco  Solano 
et  du  Cassiquiare  connaissent  cet  animal 
peureux  et  malpropre  ,  sous  les  noms  de 
Mono  fro  (Singe  hideux),  de  Chacoulo,  et 
de  Mono  rabon  (Singe  à  courte  queue).  Il 
habite  les  forêts,  où  il  vit  en  troupes  nom¬ 
breuses  ,  et  se  nourrit  de  toutes  sortes  de 
Iruits,  mais  surtout  de  Bananes,  de  Goyaves, 
et  de  la  pulpe  contenue  dans  la  gousse  du 
Mimosa  inga.  Il  est  très  vorace  et  peu  dif¬ 
ficile  sur  le  choix  des  aliments.  Du  reste, 
son  caractère  est  doux  et  paisible.  11  a  une 
variété  qui  s’en  distingue  à  peine  ,  et  qui 
habite  le  Brésil ,  c’est  : 

L’Quakary  ,  Brachyurus  ouakary  Spix , 
Cebus  ouakary  Fischer.  Il  a  la  face  nue, 
noire,  avec  des  soies  brunes;  les  oreilles 
nues  et  noires;  les  testicules  bruns  ;  la  queue 
très  courte,  ferrugineuse  ainsi  que  les  cuis¬ 
ses,  et  quelquefois  brunâtre;  le  dos  d’un 
brun  jaunâtre  ;  la  tête  et  les  quatre  extré¬ 
mités  noires.  (Boitard.) 

SALABERRIA  ,  Neck.  ( Elem .,  n.  985). 
bot.  ph. — Synonyme  de  Tapiria ,  Juss. 

SALÂCIA  (  nom  mythologique),  polyp. 
— *  Genre  de  l’ordre  des  Sertulariens  proposé 
par  Lamouroux,  qui  le  caractérise  ainsi  : 
C’est  un  Polypier  phy  toïde,  articulé,  à  cellules 
cylindriques,  longues  ,  accolées  au  nombre 
de  quatre  avec  leurs  ouvertures  sur  la  même 
ligne,  et  verticil lées.  Les  ovaires  sont  ovoïdes, 
tronqués.  La  seule  espèce  indiquée  par  cet 


304 


SAL 


auteur  est  censée  avoir  une  tige  comprimée, 
légèrement  flexueuse  ,  peu  rameuse  ,  raide 
et  cassante,  supportant  des  rameaux  formés 
de  cellules  longues  et  cylindriques,  accolées 
quatre  à  quatre;  mais  M.  Deslongchamps  , 
qui  a  pu  observer  le  même  Polypier  dans  la 
collection  de  Lamouroux  à  Caen  ,  n’y  a  vu 
que  des  cellules  allongées,  à  ouvertures  un 
peu  saillantes  opposées  deux  à  deux,  et  sé¬ 
parées  par  un  axe  continu,  creux.  D’après 
cela,  M.  Deslongchamps  pense  que  la  Salaria 
est  simplement  une  Sertuiaire  à  cellules  très 
allongées  et  opposées,  ou  l’une  de  celles 
dont  Lamouroux  avait  fait  son  genre  Dyna- 
mène.  (Duj.) 

SALACIA  (nom  mythologique),  acal. — 
Nom  donné  par  M.  Brandt  à  certaines  Phy- 
salies  dont  il  fait  un  sous -genre  ,  et  dont 
M.  Lesson  ,  d’après  cet  auteur,  forme  une 
deuxième  tribu  du  genre  Physalie.  Cè  sont 
les  espèces  dont  la  vessie  ,  surmontée  d’une 
crête  ,  n’est  pas  munie  d’un  disque  en  des¬ 
sous  comme  les  Alophotes  ,  et  qui  n’ont 
qu’un  seul  tentacule  préhensile.  Voy.  phy- 

SAL1E-  (Duj.) 

SALACIA,  Cambess.  (in  St-Hil.  Flor. 
Brasil. ,  II,  194).  bot.  pii.— Syn.  de  Tontelea , 
Aubl . 

SALACIA.  bot.  ph.— Genre  de  la  famille 
desHippocratéacées,  établi  par  Linné  (Mant., 
293),  et  dont  les  principaux  caractères  sont  : 
Calice  à  5  divisions.  Corolle  à  5  pétales  éta¬ 
lés.  Disque  urcéolaire,  charnu.  Étamines  3; 
filets  connivents  inférieurement  ;  anthères 
adnées,  didymes.  Ovaire  à  3  loges  multi- 
ovulées.  Style  épais,  très  court.  Baie  subgîo- 
buleuse,  à  2  ou  3  loges  monospermes. 

Les  Salaria  sont  des  arbrisseaux  à  feuilles 
opposées,  pétiolées,  très  entières  ou  dentées 
en  scie;  à  pétioles  articulés  à  la  base;  à  sti¬ 
pules  caduques  ;  à  fleurs  axillaires,  disposées 
en  corymbes,  en  panicules  ou  en  ombelles, 
à  ramuies  et  pédicelles  bibractéés  à  la  base. 

Ces  plantes  croissent  dans  la  zone  équa- 
toiiale,  soit  de  1  ancien,  soit  du  nouveau 
continent.  On  en  connaît  une  vingtaine 
d’espèces,  parmi  lesquelles  nous  citerons  les 
Salaria  prinoides,  macrophylla  Blume,  Co- 
chinchinensis  Lour. 

Ces  espèces  produisent  des  fruits  que  man¬ 
gent  les  habitants  des  contrées  où  elles  crois- 
sent.  (j.) 

*SALACÏA.  crust. — M.  Miîne Edwards  et 


SAL 

moi  nous  désignons  sous  ce  nom  ,  dans  le 

Voyage  de  l  Amérique  méridionale  par  M .  Al. 
d’Orbigny,  un  nouveau  genre  de  Crustacés 
excessivement  remarquable.  Ce  genre ,  qui 
appartient  à  1  ordre  des  Décapodes  brachyu- 
res  et  à  la  famille  des  Oxyrhynques ,  peut 
être  ainsi  caractérisé  :  Carapace  pius  large 
que  longue,  très  déprimée  sur  les  côtés  latéro- 
postérieurs,  présentant  en  dessus  de  profonds 
sillons  qui  indiquent  les  limites  des  diverses 
régions,  lesquelles  sont  plus  ou  moins  gra¬ 
nuleuses  et  hérissées  de  tubercules  verru- 
queux.  Ce  rostre  est  trianguliforme  ,  très 
court  et  étroit.  Les  orbites  sont  ovalaires,  di¬ 
rigées  directementen  avant  et  en  haut,  et  très 
sensiblement  échancrées  en  dessus.  Les  yeux 
sont  courts  et  rétractiles.  Les  antennes  ex¬ 
ternes  ont  leur  article  basilaire  carré  qui  est 
aussi  large  que  long;  quant  au  second  arti¬ 
cle,  il  est  très  court  et  s’insère  entre  ce  tu¬ 
bercule  et  le  rostre.  Les  fossettes  antennaires, 
situées  sous  le  front,  sont  étroites  et  longi¬ 
tudinales.  Les  régions  ptërygostomiennes 
sont  très  saillantes,  avec  l’épistome  rudi¬ 
mentaire,  et  le  cadre  buccal  beaucoup  plus 
large  que  long.  Le  second  article  des  pieds- 
mâchoires  externes  est  très  grand,  avec  son 
côté  interne  finement  denticulé.  Le  plastron 
sternal  est  beaucoup  pius  large  que  long. 
Les  pattes  de  la  première  paire,  quoique  très 
courtes,  dépassent  cependant  en  longueur  la 
carapace;  les  divers  articles  qui  les  compo¬ 
sent  sont  courts  et  granuleux.  Les  pattes 
qui  suivent  sont  très  grandes,  épineuses, 
avec  le  troisième  article  sensiblement  renflé. 
Enfin  le  cinquième  article  est  comprimé, 
terminé  par  un  tarse  très  allongé,  également 
comprimé  et  légèrement  courbé. 

Ce  genre  remarquable  appartient  bien 
évidemment  à  la  famille  des  Oxyrhynques, 
mais  s’éloigne  beaucoup  de  tous  les  types 
connus  jusqu’ici,  et  semble  établir  le  passage 
entre  les  Inachoïdiens  et  les  Grapsoïdiens. 
Nous  l’avons  établi  sur  trois  individus  en 
très  mauvais  état ,  rapportés  de  l’Amérique 
méridionale  par  M.  Al.  d’Orbigny.  La  seule 
espèce  connue  est  la  Salacie  tuberculeuse, 
Salaria  tuberculosa  Edw.  et  Luc.  ( Crustacés 
de  V Amérique  méridionale  du  voyage  de  d’Or¬ 
bigny,  p.  13,  pi.  2,  fig.  1).  (H.  L.) 

SALAMANDRE.  Salamandra  (aodapxv- 
<?pa).  rept. —  Aristote  parle  déjà,  sous  cette 
dénomination,  d’animaux  ayant  quelque 


SAL 

analogie  de  forme  avec  les  Lézards  ordinai¬ 
res,  mais  plus  lents  dans  leurs  mouvements. 
11  rapporte,  a  leur  égard,  des  fables  bizarres 
qui  ont  continué  à  être  crues  jusqu’à  pré¬ 
sent,  quoiqu’elles  aient  été  souvent  démen¬ 
ties.  Une  des  plus  accréditées  est  que  «  le  feu 
»  ne  fait  pas  périr  la  Salamandre,  puisqu’elle 
»  marche  à  travers  et  l’éteint  sur  son  pas- 
»  sage.  »  Une  autre  suppose  «  que  la  Sala- 
»  mandre  n’a  pas  de  sexe  ,  qu’elle  ne  se  re- 
»  produit  pas,  qu’elle  était  horriblement  ve- 
»  nimeuse,  etc.  »  A  l’époque  de  la  renais¬ 
sance,  Gesner  a  réuni  et  commenté  toutes 
ces  assertions  et,  depuis  lors,  beaucoup  d’au¬ 
teurs  ont  cherché  à  les  vérifier.  Il  n’est  pas 
nécessaire  d’ajouter  ici  que  la  plupart  sont 
complètement  dénuées  de  fondement,  et  que 
les  autres  ne  reposent  que  sur  des  exagéra¬ 
tions  pour  ainsi  dire  monstrueuses.  Ce  qui 
a  pu  faire  penser  que  les  Salamandres  étei¬ 
gnent  le  feu,  c’est  que  leur  peau  est  abon¬ 
damment  pourvue  de  glandules  produisant 
une  liqueur  âcre  et  blanchâtre,  et  que  la 
sécrétion  de  cette  liqueur  est  plus  abondante 
lorsque  ces  animaux  sont  irrités.  Il  peut  donc 
arriver  que,  placés  sur  un  feu  peu  ardent, 
ils  diminuent  l’activité  de  celui-ci  pendant 
un  temps  assez  court,  comme  le  font  d’ail¬ 
leurs  toutes  les  substances  humides;  mais 
combien  il  y  a  loin  de  là  aux  propriétés  ex¬ 
travagantes  qui  ont  été  attribuées  aux  Sala¬ 
mandres.  Ces  animaux,  malgré  leur  appa¬ 
rence  Iacertiforme,  sont  des  Amphibies  et 
non  des  Sauriens.  Us  appartiennent  à  l’ordre 
des  Batraciens  urodèles,  et  nous  avons  exposé, 
dans  l’article  reptiles,  la  plupart  des  diffé¬ 
rences  par  lesquelles  ils  se  distinguent  des 
Lézards. 

Les  Salamandres  sont  terrestres  ou  fluvia- 
tiles,  et  elles  vivent  dans  les  endroits  humi¬ 
des,  dans  les  lacs,  dans  les  étangs  et  même 
dans  les  moindres  flaques.  Elles  aiment  les 
eaux  dormantes  et  les  endroits  retirés  ou 
sombres.  Leur  régime  est  animal,  et  consiste 
principalement  en  Insectes,  Vers  de  terre, 
petites  Sangsues,  Mollusques,  Planaires,  etc. 
Elles  sont  quadrupèdes  et,  suivant  que  leur 
vie  doit  se  passer  à  terre  ou  dans  l’eau,  elles 
ont  la  queue  ronde  ou,  au  contraire,  com¬ 
primée.  Leur  taille  est,  en  général,  petite  et 
varie  entre  5  ou  6  centimètres  et  2  décimè¬ 
tres.  Une  seule,  dans  la  nature  actuelle,  est 
signalée  comme  beaucoup  plus  grande  que 

T.  XI. 


SAL 


305 


les  autres:  c’est  la  Salamandre  du  Japon; 
mais  nous  verrons  plus  loin  qu’elle  n’appar¬ 
tient  réellement  pas  à  la  famille  qui  nous 
occupe.  L’Amérique  méridionale,  l’Austra¬ 
lie,  l’Inde,  Madagascar  et  l’Afrique  centrale 
et  méridionale  n’ont  encore  fourni  au¬ 
cune  espèce  de  cette  famille.  Il  y  en  a  en 
Barbarie,  dans  les  îles  de  la  Méditerranée  et 
dans  presque  toutes  les  parties  de  l’Europe 
continentale,  dans  plusieurs  contrées  asiati¬ 
ques,  au  Japon  et  dans  l’Amérique  septen¬ 
trionale.  Des  caractères  distinctifs,  emprun¬ 
tés  au  système  glandulaire  cutané,  aux  dents 
palatines,  à  la  langue,  à  la  queue  et  aux 
doigts,  ont  servi  à  les  partager  en  plusieurs 
groupesauxquels  on  a  donnédes  noms  comme 
à  autant  de  genres  distinctifs. 

Plusieurs  erpétologistes  actuels  s’en  sont 
occupés  sous  ce  rapport.  Nous  citerons  de 
préférence  MM.  Bibron,  Tschudi  et  Ch.  Bo¬ 
naparte.  Le  dernier  de  ces  savants  a  publié 
dans  sa  Faune  italique  et  dans  ses  Amphibies 
d  Europe  une  nouvelle  caractéristique  des 
genres  déjà  établis  par  ses  prédécesseurs,  et 
celle  des  genres  qu’il  a  lui-même  distingués. 
U  admet,  sous  les  noms  de  Pleurodelina , 
Salamandrina  et  Andriodina,  trois  tribus 
dans  la  famille  des  Salamandrides. 

La  première,  ou  celle  des  Pleurodelina, 
comprend  les  genres Pleurodeles ,  Bradybates 
et  Glossoliga.  Elle  comprend  les  espèces  pour¬ 
vues  d  yeux  ayant  la  grandeur  ordinaire  et 
à  paupières  distinctes  ;  ces  espèces  manquent 
d’appendices  cutanés  sur  le  tronc;  elles  ont 

la  queue  grêle  et  sont  pourvues  de  vraies 
côtes. 

La  seconde  tribu,  ouïes  Salamandrina  du 
même  auteur,  renferme  un  plus  grand  nom¬ 
bre  de  genres  qui  ont  les  yeux  et  les  pau¬ 
pières  conformés  comme  chez  les  précédents, 
qui  manquent  également  de  côtes  cutanées 
sut  les  côtés  du  tronc,  mais  qui  ont  la  queue 
ronde  ou  comprimée  et  manquent  de  vraies 
côtes. 

lels  sont  les  genres  Seiranota ,  Salaman - 
dra,  Molge ,  Ambystoma ,  Onychodaclylus  , 
Plethodon,  Cylindrosoma,  OEdipus,  Balra- 
choseps,  Hemidactylium,  Cynops,  Hynobius , 
Mycetoglossus,  Geotriton ,  Euproclus,  Triton , 
Xiphonura. 

La  troisième  tribu  ou  les  Andriadina  est 
celle  des  Salamandrides  pourvues  d’yeux  très 
petits,  sans  paupières,  à  queue  déprimée  et 

39 


SAL 


306 

dont  le  corps  est  garni  bilatéralement  d’une 
membrane  natatoire.  Il  n’y  en  a  que  deux 
genres,  celui  des  Andrias  ( voy .  protonopsis) 
qui  repose  sur  la  Salamandre  fossile  d’OEnin- 
gen,  et  celui  des  Sieboldia  dont  l’unique  es¬ 
pèce  est  la  grande  Salamandre  qui  vit  au 
apon,  et  dont  les  collections  européennes 
ne  possèdent  encore  qu’un  petit  nombre 
d’exemplaires  rapportés  par  le  célèbre  voya¬ 
geur  hollandais  Siebold.  Cette  espece,  décrite 
par  MM.  Temminck  et  Schlegel,  sous  le  nom 
de  Salamandra  maxima,  a  reçu  aussi  de 
M.  Tschudi  le  nom  générique  de  Megaloba- 
trachus. 

Les  trois  tribus  des  Salamandrides  dont 
on  vient  de  lire  la  caractéristique,  ne  parais¬ 
sent  pas  avoir  une  égale  valeur.  Celle  des 
Pleurodélines  est  incontestablement  bien 
plus  voisine  des  Salamandrines  que  les  An- 
driadines  ne  le  sont  des  unes  et  des  autres. 
Celles-ci  ont,  en  effet,  les  vertèbres  bicon¬ 
caves,  ce  qui  indique  une  organisation  bien 
plus  voisine  de  celle  des  Am  phi  urnes  que  des 
Salamandres  et  desProtées.  Il  en  sera  ques¬ 
tion  à  l’article  sieboldia. 

Les  autres  genres,  c’est-à-dire  les  Pîeuro- 
délines  et  les  Salamandrines  doivent,  au  con¬ 
traire,  nous  occuper  ici,  quoiqu’il  existe  en¬ 
tre  eux  de  grandes  différences,  quant  au 
mode  de  développement,  ainsi  que  nous  le 
montrent  les  Salamandres  terrestres  et  les 
Tritons  de  l’autre  ;  mais  les  phénomènes  gé¬ 
nériques  des  Salamandres  n’ont  pas  encore 
été  observés  dans  un  assez  grand  nombre 
d’espèces  pour  qu’il  soit  possible  de  rien 
établir  de  général  sous  ce  rapport. 

Nous  exposerons  aussi  brièvement  que 
possible  les  principaux  caractères  de  ces  dif¬ 
férents  genres,  en  même  temps  que  nous  di¬ 
rons  quelles  espèces  servent  de  type  à  chacun 
d’eux. 

I.  PLEURODELES  (nhvpov,  flanc; 
nuisible),  Michælles  ( Isis ,  t.  XXIII). —  Lan¬ 
gue  petite,  subcirculaire,  fixée  par  la  ligne 
médiane;  deux  séries  longitudinales  de  dents 
palatines;  queue  longue,  grêle,  un  peu  com¬ 
primée  à  sa  base  ;  côtes  aiguës,  faisant  saillie 
à  travers  la  peau ,  au  nombre  de  quatorze 
paires  ;  membres  longs  ;  doigts  libres  ;  un  arc 
osseux  suborbitaire. 

Pleurodeles  Waltli  Michælles  (  Isip ,  t. 
XXIII,  pl.  2).  Cette  espèce  est  du  midi  de 
l’Espagne. 


SAL 

» 

II.  Bradybàtes  (SpaSvç,  lent;  SacW ,  je 
marche),  Tschudi  ( Classification  des  Batra¬ 
ciens ,  1 838). — Langue  très  petite, papilleuse, 
complètement  fixée  ;  peu  de  dents  palatines; 
queue  courte,  cylindrique,  renflée  à  sa  base; 
membres  courts;  doigts  libres. 

Br.  ventricosus  Tschudi.  D’Espagne. 

III.  Glossoliga  (>ôw< 73-oc,  langue;  Xcyv;,  pe- 
titbruit),  Ch.  Bonaparte  ( Faun .  ital.,  1839). 

—  Langue  comme  chez  le  genre  précédent; 
forme  svelte,  allongée,  ainsi  que  les  pieds  ; 
queue  longue. 

Triton  Poireli  P.  Gervais  (Bull.  Soc.  sc. 
nat.  Fr.,  1835,  p.  113;  Ann.  sc.  nat.,  no¬ 
vembre  1837);  Glossoliga  Poireli  Bonaparte 
(  loco  citato  )  ;  Lacerla  palustris  Poiret 
(Voyage  en  Barbarie,  p.  290,  nonauctorum). 
CetteSalamandre  est  aquatique;  ellevitdans 
les  marais  de  l’Algérie. 

IV.  Seiranota  (o-scpa ,  corde;  vwtoç,  dos), 
Barnes,  Ch.  Bonaparte  (Fauna  ital.,  1839). 
Salamandrina  ,  Fitzinger  (N.  class.,  1826). 

—  Langue  oblongue,  cordiforme  ,  libre  en 
arrière  et  sur  les  côtés;  dents  très  petites, 
deux  séries  palatines  de  ces  dents  formant 
les  deux  branches  semblables  d’un  triangle 
isocèle;  point  de  parotides;  peau  épaisse , 
verruqueuse;  queue  longue  ,  grêle;  côtes  à 
peine  mobiles  quoique  très  distinctes  ;  qua¬ 
tre  doigts  courts,  épais,  aux  membres  anté¬ 
rieurs  et  aux  postérieurs. 

Seiranota  perspicillata  Bonap.  (  Fauna 
ital.;  Ampli,  europ.,  p.  66),  de  l’Italie 
centrale  et  méridionale.  Le  genre  Seiranota 
commence  la  série  des  Salamandrina  dans 
la  classification  du  prince  Bonaparte. 

V.  Salamandra  ,  Laurenti  partim ;  Ch. 
Bonap.  (Fauna  ital.).  — Langue  médiocre  , 
subcirculaire,  libre  seulement  sur  les  côtés; 
dents  très  petites;  deux  séries  palatines 
flexueuses,  écartées  à  leur  milieu,  conver¬ 
gentes  ailleurs;  parotides  grosses;  peau 
lisse,  glanduleuse;  côtes  médiocres;  queue 
longue,  grêle,  arrondie  ;  doigts  épais,  courts, 
libres. 

La  principale  espèce  de  cette  division  est 
la  Salamandre  maculée  ,  Salamandra  macu- 
losa  Laurenti ,  appelée  aussi  Salam.  vul¬ 
garisât  terrestris.  Elle  existe  principalement 
dans  l’Europe  centrale  et  on  la  trouve  dans 
beaucoup  de  localités  en  France.  Sa  lon¬ 
gueur  égale  0,10  environ;  sa  couleur  gé¬ 
nérale  est  d’un  noir  luisant,  légèrement 


SAL 


307 


SAL 

teinté  en  dessous  de  rose  avec  de  grandes 
taches  d’un  jaune  vif. 

Cette  espèce,  à  laquelle  paraît  appartenir 
principalement  l’honneur  d’avoir  suggéré 
tous  les  contes  absurdes  que  l’on  a  débités 
pendant  si  longtemps  et  que  l’on  débile 
encore  au  sujet  des  Salamandres  dans  beau¬ 
coup  d’endroits,  est  un  animal  parfaitement 
inoffensif  ,  et  dont  l’observation  donne  lieu 
a  beaucoup  de  remarques  intéressantes  pour 
l’histoire  naturelle.  Elle  vit  principalement 
dans  les  bois,  surtout  dans  les  parties  hu¬ 
mides,  soit  sous  la  mousse,  soit  dans  les 
herbes ,  soit  dans  les  conduits  souterrains. 

Elle  sort  de  préférence  la  nuit  et  se  nour¬ 
rit  de  Vers,  de  petits  Mollusques  et  d’insec¬ 
tes.  On  la  conserve  facilement  en  captivité, 
et  elle  peut  y  rester  plusieurs  mois  sans 
prendre  de  nourriture.  On  s’aperçoit  toute¬ 
fois,  à  son  amaigrissement,  de  la  souffrance 
plus  ou  moins  longue  qu’elle  a  éprouvée. 

Bien  différentes  sous  ce  rapport  des  Tri¬ 
tons  ou  Salamandres  aquatiques  de  nos  pays, 
les  Salamandres  terrestres  sont  ovovivipa¬ 
res.  Leurs  petits,  assez  nombreux  pour  cha¬ 
que  gestation  dans  cette  espèce ,  se  déve¬ 
loppent  dans  les  oviductes,  et  lorsqu’ils 
viennent  au  monde  ils  ne  diffèrent  guère, 
a  l’extérieur,  des  adultes  que  par  la  présence 
de  branchies ,  par  leur  queue  qui  est  com¬ 
primée  au  lieu  d’être  carénée  et  par  un 
autre  mode  de  coloration  :  leur  vie  est  alors 
tout-à-fait  aquatique,  aussi  les  femelles 
vont-elles  lesdéposerà  l’eau  àmesurequ’elles 
les  mettent  bas.  On  peut  avec  des  soins  ob¬ 
tenir  ce  résultat  en  captivité,  et  nous  y 
avons  réussi  en  plaçant  au  milieu  d’une 
caisse,  dans  laquelle  nous  tenions  des  Sala¬ 
mandres  terrestres,  une  simple  assiette  rem¬ 
plie  d’eau.  Le  nombre  des  petits  est  assez 
considérable  et  peut  même  dépasser  trente. 
Les  conditions  au  milieu  desquelles  la  mère 
a  vécu  accélèrent  oü  ajournent  sa  ponte; 
si  l’on  prend  dans  les  bois  des  Salaman¬ 
dres  pleines,  et  prêtes  à  déposer  leur  far¬ 
deau  ,  on  peut ,  en  leur  ouvrant  le  ventre  , 
en  tuer  les  fœtus  tout  vivants.  C’est  ce  que 
dom  Saint-Julien,  bénédictin  de  la  congré¬ 
gation  de  Cluny,  avait  déjà  constaté,  ainsi 
que  nous  l’apprend  la  lettre  qu’il  a  écrite 
à  Lacépède  et  que  ce  dernier  a  publiée  (1), 
Toutefois,  c’est  par  erreur  que  l’auteur  cité 

(i)  Quadr.  ovip.,  t,  II,  499. 


leur  accorde  deux  fortes  nageoires  anté¬ 
rieures  et  leur  refuse  les  pieds  de  derrière; 
il  a  pris  les  branchies  pour  des  nageoires  et 
il  n’a  pas  vu,  ce  qui  était  pourtant  facile, 
que  les  quatre  pattes  existent  déjà.  Nous  nous 
sommes  assuré  qu’il  en  est  bien  ainsi,  et 
Funck,  qui  a  publié  ,  en  1827,  un  livre  in¬ 
titulé  de  Salamandres  terreslris  vita ,  evolu - 
tione  et  formalione,  l’avait  également  vu. 
Dom  Saint-Julien  n’a  gardé  que  24  heures  les 
larves  de  Salamandres  qu’il  avait  ainsi  ex¬ 
traites  chirurgicalement  du  ventre  de  la 
mère  ;  nous  avons  conservé  près  d’un  mois 
celles  que  nous  nous  sommes  procurées  par 
le  même  procédé. 

On  a  signalé  comme  une  variété  bien  dis¬ 
tincte  dans  l’espèce  des  Salamandres  macu¬ 
lées,  sous  la  dénomination  de  S.  maculis 
rubris  notata  (Burquet,  Soc.  linn.  de  Bor¬ 
deaux  ,  1845),  une  Salamandre  plus  petite, 
à  taches  peu  nombreuses,  ne  formant  point 
de  bandes  et  rouges  au  lieu  d’être  jaunes. 
Cette  variété  est  du  département  de  la  Gi¬ 
ronde.  Nous  signalerons  en  même  temps  une 
autre  espèce  propre  au  même  département, 
etqueBory(Dicf.  class.,  t.  XV,  p.  68)appelle 
S.  variegata.  Celle-ci  a  une  ligne  médio- 
dorsale  d’un  rouge  orangé  plus  ou  moins 
vif  et  quelquefois  de  semblables  sur  les 
côtés;  son  ventre  est  rougeâtre.  M.  Braguier 
dit  l’avoir  prise  aussi  auprès  de  Toulouse. 
Le  même  auteur  décrit  dans  les  Éléments 
de  la  Faune  française,  d’après  M.  Lesson, 
une  autre  Salamandre  sous  le  nom  de  S. 
elegans.  Celle-ci  est  des  environs  de  Roche- 
fort.  Il  serait  bon  de  la  comparer  avec  le 
Triton  marmoratus ,  ce  que  nous  n’avons 
pu  faire. 

Est-ce  bien  une  vraie  Salamandre  que 
Bory  (loco  citato)  a  décrite  sous  le  nom  de 
S.  funebris,  d’après  quelques  exemplaires 
qu’il  avait  vus  en  Andalousie.  Personne  ne 
l’a  encore  constaté. 

Le  même  doute  n’est  pas  permis  au  su¬ 
jet  de  la  Salamandre  corse  (S.  Corsica  Savi), 
qui  est  de  Corse  et  de  Sardaigne.  Celle-ci 
ressemble  bien  plus  à  la  Salamandre  ma¬ 
culée.  La  dernière  espèce  que  l’on  cite  ac¬ 
tuellement  dans  ce  genre  est  la  Salamandre 
noire  (S.  alra),  du  Piémont,  de  la  Suisse, 
de  l’Allemagne  méridionale  et  même  des  en¬ 
virons  de  Metz  où  M.  Hollandre  a  constaté 
sa  présence.  Elle  est  noire.  Nous  avons  déjà 


308 


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dit  à  l’article  reptiles  qu’elle  ne  met  bas 
que  deux  petits  à  chaque  portée. 

VI.  Molge,  Merrem,  partim ;  Bonaparte 
( FaunaitaL ). — Pseudo-Salamandra, Tschudi. 
—  Yeux  grands  ainsi  que  l’ouverture  de  la 
bouche;  langue  grande,  ovale,  adhérente 
par  son  milieu  ;  dents  palatines  disposées 
en  forme  de  Y  ;  parotides  fortes  ;  peau  lisse 
sans  tubercules  dorsaux,  ni  pores  latéraux; 
queue  comprimée  près  de  sa  pointe;  pattes 
courtes. 

Molge  striata  Merrem.  —  Salamandra 
Nœvia  Schlegel.  Du  Japon. 

VII.  Ambystoma,  Tschudi.  — Tête  forte, 
convexe;  langue  médiocre,  subcirculaire, 
libre  sur  ses  côtés;  dents  palatines  nom¬ 
breuses  en  série  transversale  interrompue; 
parotides  faibles  ;  peau  lisse  ;  sans  pores 
dorsaux  ni  tubercules  sur  les  flancs;  queue 
arrondie,  oblongue. 

Salamandra  subviolacea  Barton.  De  l’A¬ 
mérique  septentrionale. 

VIII.  Onychodactylus  (  o vu£,  ongle;  cîocx- 
Tvàoç,  doigt),  Tschudi.  —  Dactylonyx,  Bi- 
bron.  —  Tête  élargie,  arrondie;  langue 
subcirculaire  allongée;  dents  palatines  en 
ligne  transverse,  onduleuse;  parotides  peu 
visibles  ;  point  de  pores  dorsaux  ni  latéraux  ; 
queue  sub-arrondie  ;  doigts  revêtus,  à  cer¬ 
taines  époques,  à  leur  extrémité  de  petits 
ongles  cornés;  c’est  une  disposition  que 
l’espèce  type  de  ce  genre  et  le  Dactylèthre 
présentent  seuls  parmi  les  Batraciens. 

Salamandra  Japonica  Houtt.  et  Schnei¬ 
der;  Salamandra  unguiculata  Temm.  et 
Schlegel;  Onychodactylus  Schlegeli  Tschudi. 
Espèce  propre  au  Japon. 

IX.  Plethodon,  Tschudi.  —  Phatnoma- 
torhina,  Bibron.  —  Des  dents  petites  nom¬ 
breuses  sur  toute  la  région  buccale  du  crâne  ; 
parotides  faibles;  peau  lisse  sans  pores  dor¬ 
saux  ni  latérahx;  queue  arrondie. 

Salamandra  glutinosa  Green.  Des  États- 
Unis. 

X.  Cylindrosoma  (  xvhvSpoç ,  cylindre; 
o-wp.a,  corps),  Tschudi.  — Langue  grande; 
dents  palatines  rangées  sur  deux  séries  al¬ 
longées;  peau  lisse;  corps  allongé,  grêle; 
queue  longue,  subcomprimée;  quatre  doigts 
devant  et  cinq  en  arrière. 

Salamandra  longicauda.  De  l’Amérique 
septentrionale. 

XI.  OEdipus  (ot<S/o>,  j’enfle;  novq,  pied), 


Tschudi. — Langue  petite,  uniquement  fixée 
par  sa  partie  centrale;  dents  palatines  nom¬ 
breuses  ;  peau  lisse. 

Salamandra  platydactyla  Cuvier.  De 
Mexico. 

XII.  Batrachoseps  (Sa Tpaxoç,  grenouille; 
crvty,  seps),  Bonaparte  ( Faun .  ital.).— Corps 
fort  long  ;  peau  lisse  ;  queue  arrondie  ;  mem¬ 
bres  courts,  très  distants,  à  quatre  doigts. 

Salamandra  attenuata  Eschsch.  De  la  Ca¬ 
lifornie. 

XIII.  Hemodactylhjm  (vj'uu,  demi;  Sdxrv- 
loç,  doigt),  Tschudi.  — Langue  très  longue, 
aiguë,  largeà  la  base,  entièrement  adhérente; 
dents  palatines  en  séries  ;  peau  presque  lisse; 
tronc  court;  membres  pourvus  de  quatre 
doigts  réunis  à  leur  base  par  une  mem¬ 
brane. 

Salamandra  scutata  Schlegel.  De  l’Amé¬ 
rique  septentrionale. 

XIV.  Cynops  (xuwv,  chien;  œU,  faciès), 
Tschudi.  — Tête  large,  aplatie;  langue  très 
petite,  entièrement  adhérente;  dents  pala¬ 
tines  très  petites,  disposées  sur  deux  longues 
séries;  des  parotides;  peau  granuleuse; 
tronc  court;  membres  courts,  robustes,  les 
antérieurs  à  quatre  doigts  et  les  postérieurs 
à  cinq. 

Molge  pyrrhogastra  Boié  ( Isîs ,  1826),  ou 
Salamandra  subcristata  Schlegel.  Du  Ja¬ 
pon. 

XV.  Hynobius,  Tschudi.  —  Langue  très 
grande,  entière  et  adhérente;  dents  palatines 
disposées  en  séries  obliques;  parotides  nul- 
les;  queue  en  partie  comprimée,  courte; 
membres  courts,  forts,  les  antérieurs  à  qua¬ 
tre  doigts,  les  postérieurs  à  cinq. 

Salamandra  nebulosa  Schlegel.  Du  Ja¬ 
pon. 

XVI.  Mycetoglossüs  (fxvxnç,  champignon  ; 
yliïoGy.,  langue)  ,|Bibron.— j Pseudo-Triton, 
Tschudi.  —  Langue  petite,  orbiculaire,  en¬ 
tière,  simplement  adhérente  par  son  centre, 
en  forme  de  champignon;  dents  palatines 
disposées  le  long  de  la  ligne  médiane  en  deux 
petits  groupes  arqués  ;  corps  long,  cylindri¬ 
que;  queue  courte,  comprimée. 

Triton  subfuscus  ou  Salamandra  rubra. 
Des  États-Unis. 

XVII.  Geotriton  (y?;,  terre;  Tpfrwv,  tri¬ 
ton),  Ch.  Bonaparte. —  Langue  grande,  cir¬ 
culaire,  fixée  par  son  centre  au  moyen  d’un 
pédoncule  grêle  et  extensible  ;  dents  très  pe- 


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tites  ;  deux  séries  antérieures  de  dents  pala¬ 
tines  et  deux  postérieures;  point  de  paroti¬ 
des  ;  peau  lisse,  mince,  molle  ;  point  de  côtes  ; 
queue  longue,  ronde;  membres  allongés; 
grêles;  doigts  courts,  épais, palmés  ;  point  de 
verrues  plantaires. 

Geotriton  fuscus  Ch.  Bonaparte  (  Faun. 
Ital.  ;  Amph.  Europ.,  p.  67).  Cette  es¬ 
pèce,  appelée  aussi  S.  Savii  et  S.  Genei ,  se 
trouve  dans  l’Italie  centrale  et  méridionale, 
ainsi  qu’en  Sardaigne. 

XVIII.  Euproctus  (su,  bien  ;  Trpwxroç,  crou¬ 
pion),  Géné  ( Reptiles  de  Sardaigne,  1840)  ; 
Megapterna  (  u.éyaq,  grand  ;  -r.répva.,  base  ), 
Savi  (N.  Giorn.  letter.,  1839).  —  Langue 
grande,  déprimée  à  peine,  libre  par  ses  bords 
latéraux  et  postérieurs  ;  dents  maxillaires  as¬ 
sez  grandes,  courbées  ;  deux  séries  de  dents 
palatines  droites,  divergentes;  point  de  pa¬ 
rotides;  peau  granuleuse;  région  anale  des 
adultes  en  forme  de  cône  saillant,  terminé 
par  l’ouverture  cloacale;  côtes  bien  dévelop¬ 
pées,  mobiles  ;  queue  longue^  subcomprimée; 
membres  robustes;  doigts  longs,  grêles,  li¬ 
bres;  point  de  verrues  plantaires  ;  un  arc 
osseux  à  la  région  sourcilière. 

Molge  platycephalus  Otto  ;  Euproctus 
Ruscorni  Géné;  Megapterna  montana  Savi. 
De  Sardaigne  et  de  Corse. 

lise  pourrait  que  le  genre  Euproctus  exis¬ 
tât  aussi  dans  les  Pyrénées.  Un  exemplaire 
du  Triton  glacialis  Philippe,  du  lac  Bleu  , 
près  Bagnères  de  Bigorre,  nous  a  montré, 
ainsi  qu’à  M.  Westphæll ,  dans  la  collection 
duquel  il  est  déposé,  la  saillie  anale  qui  ca¬ 
ractérise  les  Euproctus ;  mais  nous  ne  lui 
avons  pas  reconnu  tous  les  autres  caractères 
de  ces  derniers.  Depuis  lors  nous  avons  reçu 
de  M.  Philippe  et  sous  le  même  nom  deux 
exemplaires  chez  lesquels  la  saillie  des  orga¬ 
nes  génitaux  n’existe  pas.  Ces  deux  derniers 
sont-ils  bien  de  la  même  espèce  que  celui 
de  la  collection  de  M.  Westphæll?  Nous  n’o¬ 
sons  l’affirmer;  c’est  un  sujet  à  étudier  de 
nouveau. 

XIX.  Triton,  partim  Laurenti  ( Reptil ., 
1768). — Triturus,  Rafinesque.  — Oiacurus, 
Leuckart,  Fitzinger  (Syst.  Rept.,  1843).  — 
Langue  médiocre,  ovale,  papilleuse,  libre 
seulement  sur  ses  côtés;  dents  maxillaires 
assez  grandes  ;  deux  séries  de  dents  palati¬ 
nes;  point  de  parotides;  peau  lisse,  molle, 
granuleuse;  côtes  très  courtes,  grêles  ;  queue 


309 

à  peu  près  égale  au  corps  en  longueur,  com¬ 
primée;  doigts  allongés,  grêles,  libres,  lobés 
ou  incomplètement  palmés  ;  des  verrues 
plantaires. 

Aux  Tritons  appartiennent  plusieurs  es¬ 
pèces  européennes  ,  toutes  différentes  des 
vraies Salamandresou Salamandres  terrestres 
des  mêmes  pays  par  leurs  formes  extérieures, 
par  leur  genre  de  vie  et  par  leur  mode  de 
reproduction. 

Ces  animaux  sontabondants  partout,  dans 
les  eaux  stagnantes,  les  marais  et  les  étangs. 
Les  environs  de  Paris  en  possèdent  plusieurs 
espèces.  Là,  comme  dans  beaucoup  d’autres 
localités  de  France,  tous  les  jeunes  naturalis¬ 
tes  les  ont  recherchés  avec  curiosité,  suivant 
les  variations  que  l’âge,  le  sexe,  la  saison 
apportent  aux  formes  et  à  la  coloration  par¬ 
fois  très  vive  de  ces  petits  animaux.  On  les 
appelle  vulgairement  Lézards  d’eau.  Autant 
ces  Reptiles  sont  lents  et  embarrassés  à  la 
surface  du  sol,  autant  ils  sont  adroits  et  vifs 
dans  l’eau.  Leur  queue  comprimée  est  une 
rame  dont  ils  se  servent  avec  dextérité  ,  et 
comme  ils  n’ont ,  grâce  à  leurs  poumons 
chargés  d’air,  qu’une  densité  spécifique  à 
peine  différente  de  celle  du  liquide  au  mi¬ 
lieu  duquel  ils  sont  plongés,  une  petite 
dépense  de  forces  suffit  aux  besoins  de  leur 
locomotion. 

Quand  les  mares  se  sont  desséchées  et  dans 
d’autres  circonstances  encore,  les  Tritons 
s’éloignent  plus  ou  moins  des  eaux.  On  voit 
souvent  sous  les  pierres  humides,  dans  la 
mousse,  etc.,  des  Salamandres  du  genre 
Triton  ,  et  quelquefois  elles  sont  assez  éloi¬ 
gnées  des  eaux.  Leur  queue  est  moins  com¬ 
primée,  et  les  mâles  n’ont  de  crête  ni  sur 
cette  partie  du  corps,  ni  sur  le  dos.  Au  con¬ 
traire  celles  qui  sont  restées  dans  l’eau  ont 
la  queue  très  amincie  et,  pendant  la  saison 
des  amours,  les  mâles  ont  sur  tout  le  dessus 
du  corps,  sauf  sur  la  tête,  une  crête  mince 
et  frangée.  Leurs  couleurs  sont  également 
très  vives  et  très  variées  pendant  cette  partie 
de  l’année. 

Ces  animaux  font  entendre  un  petit  bruit 
qui  leur  est  propre  ,  et  lorsqu’on  les  tou¬ 
che  ils  répandent  une  odeur  tout-à-fait 
caractéristique.  Nos  différentes  espèces  de 
Tritons  sont  ovipares  et  non  ovo-vivipares 
comme  les  Salamandres  terrestres.  Quand 
on  prend  des  femelles  au  moment  de  la 


310 


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ponte,  elles  se  débarrassent  dans  les  vases 
remplis  d’eau,  où  on  les  a  placées,  d’une  par¬ 
tie  de  leurs  œufs.  Ceux-ci  tombent  au  fond 
de  l’eau  et  on  les  retrouve  par  petits  cha¬ 
pelets  de  trois ,  quatre  ou  quelquefois  cinq 
ou  six.  C’est  ce  qui  a  fait  dire  à  G.  Cuvier 
et  à  d’autres  auteurs,  que  les  œufs  des  Tri¬ 
tons  fécondés  par  la  laite  qui  pénètre  avec 
l’eau  dans  les  oviductes  sortent  en  longs 
chapelets.  Mais  ce  n’est  pas  ainsi  que  les 
Tritons  libres  ou  même  ceux  que  l’on  retient 
dans  des  vases  commodes  et  appropriés  se 
condensent.  Les  mâles  recherchent  avec  ar¬ 
deur  les  femelles,  et  les  agaceries  dont  ils 
les  poursuivent  montrent  bien  que  la  fé¬ 
condation  n’est  pas,  chez  eux,  un  simple 
fait  d’excrétion.  Les  femelles  n’abandon¬ 
nent  pas  leurs  œufs  à  mesure  qu’elles  les 
pondent,  et  au  lieu  de  les  laisser  tomber  en 
chapelets  au  fond  de  l’eau,  elles  les  dépo¬ 
sent  un  à  un  sous  les  feuilles  aquatiques 
des  Persicaires  ,  des  Graminées,  etc.,  ayant 
soin  de  les  y  coller  et  de  replier  sur  chacun 
d’eux  la  feuille  qui  devra  le  protéger.  C’est 
ce  que  M.  Rusconi  a  vu  et  décrit  avec  beau¬ 
coup  de  soin  dans  l’ouvrage  qu’il  a  publié, 
en  1821,  sous  le  titre  piquant  d 'Amoui's  des 
Salamandres  aquatiques ,  et  c’est  ce  dont 
nous  nous  sommes  plusieurs  fois  assuré. 

On  doit  au  même  auteur  tout  ce  que  la 
science  possède  relativement  à  l’embryo¬ 
génie  de  ces  animaux.  A  la  sortie  de  l’œuf 
les  jeunes  Tritons  manquent  de  pattes,  ils 
ont  des  branchies  extérieures  qu’ils  conser¬ 
veront  jusqu’à  ce  qu’ils  deviennent  adultes, 
et  ils  portent  en  avant  des  branchies  une 
paire  de  petits  appendices  que  M.  Rusconi 
appelle  crochets  et  qui  servent  à  les  fixer. 
Ces  appendices  disparaîtront  vers  l’époque 
où  se  développeront  les  pattes  antérieures 
et  celles-ci  se  montrent  quelque  temps  avant 
les  postérieures.  Les  larves  des  Tritons  con¬ 
servent  leurs  branchies  extérieures  après  le 
développement  de  leurs  quatre  pattes. 

Lorsqu’on  aura  étudié  le  mode  de  par- 
turitiou  et  la  forme  des  jeunes  sur  un  plus 
grand  nombre  d’espèces  de  Salamandrides, 
les  caractères  qui  seront  ainsi  constatés  de¬ 
vront  être  préférés,  pour  la  classification  de 
ces  animaux,  à  ceux  d’après  lesquels  on  les 
partage  aujourd’hui  en  Pleurodelini  et  Sa - 
lamandrini . 

Ces  animaux  ont  été  souvent  étudiés  par 


les  organologistes.Leur  force  de  rédintégra¬ 
tion  ,  la  possibilité  qu’ils  ont  d’être  congelés 
sans  en  mourir  et  quelques  autres  faits  non 
moins  curieux  les  ont  rendus  célèbres  en 
physiologie. 

Triton  marbré  ,  Triton  marmoratus  Dau- 
din.  Cette  espèce  ,  que  Latreille  a  nommée 
Triton  Gesneri ,  est  plus  commune  dans  le 
midi  de  l’Europe,  principalement  dans  le 
midi  de  la  France.  Elle  est  assez  commune 
aux  environs  de  Montpellier,  sous  les  pierres 
et  plus  ou  moins  loin  des  eaux.  On  la  trouve 
aussi  aux  environs  de  Paris ,  particulière¬ 
ment  à  Fontainebleau,  mais  elle  y  est  beau¬ 
coup  plus  rare.  Elle  est  moins  aquatique 
que  les  autres  et  on  l’a  quelquefois  consi¬ 
dérée  comme  un  Geotriton.  Sa  taille  égale 
presque  celle  de  la  Salamandre  terrestre. 
Ses  couleurs  sont  un  mélange  agréable  de 
vert,  de  brun  et  de  jaune.  Les  femelles  que 
nous  avons  observées  avaient  l’ovaire  chargé 
d’un  nombre  considérable  d’œufs. 

Triton  crété  ,  Triton  cristatus.  Plus  aqua¬ 
tique  que  le  précédent  mais  de  même  taille  ; 
il  est  noirâtre,  avec  le  dessous  du  corps 
orangé,  varié  de  taches  noires  ;  ses  côtés  sont 
finement  ponctués  de  blanc  ;  ses  crêtes  sont 
unies  et  bien  développées  à  l’époque  des 
amours;  son  corps  est  très  abondamment 
fourni  de  cryptes  mucipares  ;  sa  lèvre  su¬ 
périeure  recouvre  en  partie  l’inférieure  sur 
les  côtés. 

Ce  Triton  est  commun  dans  une  grande 
partie  de  l’Europe  et,  assure-t-on,  dans  l’Asie 
occidentale  et  boréale.  11  est  fort  abondant 
aux  environs  de  Paris  dans  les  mares  voi¬ 
sines  du  bois  de  Meudon  ,  mais  on  ne  le 
trouve  pas  à  Gentilly,  qui  est  la  principale 
localité  du  Triton  punctatus.  On  lui  a  donné 
plusieurs  dénominations. 

M.  Ch.  Bonaparte  rapporte  à  cette  espèce 
le  Triton  carnifex  de  Laurenti,  qui  est  re¬ 
marquable  par  une  bande  médio-dorsale 
de  couleur  soufrée,  mais  il  n’est  pas  cer¬ 
tain  que  ce  ne  soit  pas  une  variété  du  T. 
marmoratus.  Des  Tritons  qui  paraissent 
semblables  au  T.  carnifex,  se  récoltent  en 
Italie,  en  Languedoc  et  aux  Pyrénées.  Ils 
vivent  dans  des  lacs. 

Triton  alpestre  ,  Triton  alpestris.  Brun 
plombé  avec  le  dessous  du  corps  orangé.  Il 
est  d’un  tiers  plus  petit  que  le  précédent. 
Ses  flancs  ont  une  série  de  points  noirs.  Il 


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311 


a  également  eu  plusieurs  noms  et  entre 
autres  celui  de  Wurfbainii.  On  le  trouve 
en  Italie  sur  les  Apennins,  en  Allemagne, 
en  Suisse  et  plus  rarement  en  France. 
M.  Baillou  l’a  signalé  aux  environs  d’Ab¬ 
beville. 

Triton  ponctué  ,  Triton  punctatus.  Brun 
verdâtre  avec  le  dessous  jaune  ou  roussâtre 
et  tout  le  corps  marqué  de  gros  points  noirs, 
arrondis.  Le  mâle  est  crêté  pendant  le  temps 
des  amours.  La  femelle,  un  peu  plus  petite, 
sans  crête,  et  à  ventre  jaunâtre,  a  reçu  le 
nom  de  Triton  abdominal ,  Latreille  l’ayant 
d’abord  prise  pour  une  espèce  distincte. 
Différents  auteurs  ont  décrit  cette  espèce 
sous  d’autres  noms. 

Le  Triton  ponctué  est  de  toute  l’Europe; 
il  est  commun  dans  beaucoup  de  localités. 

Triton  palmipède  ,  Triton  palmatus.  Un 
peu  plus  petit  que  les  deux  précédents  ,  oli¬ 
vâtre  avec  la  tête  rayée;  le  mâle  a  les  pieds 
de  derrière  palmés,  principalement  au  prin¬ 
temps,  et  la  queue  terminée  par  un  filet' 
fibro-cartilagineux.  Ce  Triton  n’est  pas  rare 
aux  environs  de  Paris,  à  Meudon  et  dans 
quelques  autres  localités  ;  on  le  trouve  aussi 
aux  environs  de  Lyon  ,  de  Montpellier  et  de 
beaucoup  d’autres  grandes  villes  ainsi  qu’en 
Angleterre,  en  Allemagne  et  en  Italie. 

D’autres  Tritons  ont  été  décrits  sous  les 
noms  de  Triton  Bibronii  (Angleterre),  vitta- 
tus,  etc.  Les  principales  espèces  sont  celles 
que  nous  avons  indiquées  ci-dessus. 

XX.  Xiphonura  (£èpo;,  épée  ;  o vp oc,  queue), 
Tschudi.  —  Dents  palatines  disposées  sur 
une  seule  rangée  transversale;  peau  granu¬ 
leuse;  queue  longue  comprimée,  ensiforme. 

Salamandra  Jeffersoniana  Green.  Espèce 
de  l’Amérique  septentrionale.  (P.  G.) 

*  SALAMANDRIDES.  Salamandridæ . 
rept.  —  Nom  de  la  famille  qui  comprend 
les  Salamandres  terrestres,  les  Tritons  et  les 
genres  établis  aux  dépens  des  uns  et  des 
autres.  Voy.  salamandre.  (P.  G.) 

*S  AL  A  MANDRIN  A.  rept.— M.  Ch.  Bo¬ 
naparte  nomme  ainsi  une  tribu  de  la  famille 
des  Salamandres.  (P.  G.) 

SALAMANDROIDES.  rept.  —  Voy. 

SALAMANDRE.  (P.  G.) 

^SALAMIS (nom  mythologique),  acal. — 
Genre  établi  par  M.  Lesson  pour  une  Méduse 
observée  par  MM.  Quoy  et  Gaimard  près 
des  îles  Moluques ,  et  décrite  par  ces  natu¬ 


ralistes  sous  le  nom  d'Orythia  concolor. 
L’ombrelle  est  en  forme  de  coupe  à  bords 
rabattus;  le  sac  stomacal  est  découpé  en 
croix  de  Malte,  entre  les  branches  de  la¬ 
quelle  sont  les  ovaires  ressemblant  à  des 
feuilles  de  Vigne.  La  bouche,  entourée  de 
six  folioles,  est  percée  au  centre  d’un  plateau 
d’où  partent  quatre  pédoncules  dichotomes, 
dont  les  ramifications  très  nombreuses  se 
terminent  par  des  laciniures  boutonnées. 

(Du  j.) 

SALANGANE,  ois.  —  Espèce  d’LIiron- 
delle.  Voy.  ce  mot 

SALANGUET.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire 
du  Chenopodium  maritimum.  * 

SALANX.  poiss.  — Genre  de  l’ordre  des 
Malacoptérygiens  abdominaux,  famille  des 
Ésoces,  établi  par  G.  Cuvier  ( Règne  animal, 
t.  II,  p.  284)  qui  le  caractérise  ainsi  !  Tête 
déprimée  ;  opercules  se  reployant  en  dessous  ; 
quatre  rayons  plats  aux  ouïes  ;  mâchoires 
courtes,  pointues,  garnies  chacune  d’une  ran¬ 
gée  de  dents  crochues,  la  supérieure  formée 
presqu’en  entier  par  les  intermaxillaires  sans 
pédicules ,  l’inférieure  un  peu  éloignée  de  la 
symphyse  par  un  petit  appendice  qui  porte 
des  dents;  palais  et  fond  de  la  bouche  entiè¬ 
rement  lisses.  On  ne  connaît  encore  qu’une 
espèce  de  ce  genre  ;  elle  vit  dans  la  Méditer¬ 
ranée.  (M.) 

SALARIAS,  poiss. — Genre  de  l’ordre  des 
Acanthoptérygiens  à  Pharyngiens  labyrinthi- 
formes,  famille  des  Gobioïdes,  établi  fpar 
G.  Cuvier  ( Règne  animal ),  et  caractérisé 
principalement  par  des  dents  aiguës,  nom¬ 
breuses  et  serrées,  mobiles  sur  la  peau  qui 
revêt  les  os  des  mâchoires  de  manière  à  pou¬ 
voir  chacune  être  abaissée  ou  élevée  indé¬ 
pendamment  de  toutes  les  autres.  D’ailleurs 
les  Salarias  ressemblent  aux  Blennies  sous 
tous  les  autres  points.  MM.  Cuvier  et  Valen¬ 
ciennes  {Histoire  des  Poissons,  t.  XI,  p.  301), 
décrivent  trente  et  une  espèces  de  ce  genre 
qui  proviennent  pour  la  plupart  des  mers 
équatoriales  de  l’Inde.  (M.) 

SALANTS,  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Éricacées,  tribu  des  Éricées,  établi  par 
Salisbury  (in  Linn.  Transact.,V I,  317).  Les 
Salaxis  arborescens ,  montana  et  abietina 
sont  des  arbrisseaux  originaires  du  Cap. 

SALDA  ( salto ,  je  saute),  ins.  — Genre  de 
l’ordre  des  Hémiptères  hétéroptères ,  tribu 
des  Réduviens,  famille  des  Saldides ,  établi 


312 


SAL 


SAL 


par  Fabricius  aux  dépens  des  Cimex  de 
Linné.  L’espèce  type  ,  Salda  littoralis  Fabr. 
(Cimex  id.  Linn., Lygæus  saltatorius  Fabr., 
Wolff. ,  Acanthia  sallatoria  Brull.,  Salda 
sallaloria  Blanch.),  habite  la  France  méri¬ 
dionale  ,  sur  les  rivages  et  dans  les  prai¬ 
ries. 

SALDSDES.  Saldides.  ins.  —  Famille  de 
la  tribu  des  Réduviens,  dans  l’ordre  des 
Hémiptères  hétéroptères.  Voy.  réduviens. 

*SALDIMA .  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Rubiacées-Cofféacées,  tribu  des  Psycho- 
triées,  établi  par  R.  Richard  (in  Mem.  Soc. 
hist.  nat.  Par.,  V,  206).  L’espèce  type,  Sal- 
dinia  «pseudo-morinda  A.  Richard  ( Morinda 
axillaris  Poir.),  est  un  arbrisseau  qui  croît 
à  Madagascar.  (J.) 

^SALENIA.  échin. — Genre  d’Oursins  fos¬ 
siles  établi,  en  1835,  par  M.  Gray,  pour  des 
espèces  bien  reconnaissables  à  la  position 
un  peu  excentrique  de  l’anus  ,  qui  est  en¬ 
touré  de  grandes  plaques  anguleuses  et  ar¬ 
ticulées  entre  elles.  Ces  espèces,  pour  M.  Des¬ 
moulins,  forment  une  section  particulière 
du  genre  Oursin  ,  et  sont  confondues  avec 
les  Cidarites  par  M.  Goldfuss.  M.  Agassiz  , 
dans  son  Prodrome  en  1836,  adopta  le  genre 
Salenia  en  le  distinguant  des  Cidarites  par 
la  disposition  des  plaques  interambulacrai- 
res ,  lesquelles  ne  portent  qu’un  gros  ma¬ 
melon  dont  le  sommet  n’est  pas  perforé ,  et 
par  les  grands  écussons  articulés  entre  eux 
qui  remplacent  les  petites  plaques  mobiles 
autour  de  l’anus.  Plus  tard,  dans  ses  Mono¬ 
graphies,  M.  Agassiz  a  divisé  les  Salénies  en 
quatre  genres  :  Salenia ,  Goniopygus  ,  Pel- 
tastes  et  Goniophorus,  auxquels,  plus  récem¬ 
ment  encore  ,  il  en  a  ajouté  un  cinquième  , 
le  genre  Acrosalenia.  Ces  cinq  genres  com¬ 
posent  le  groupe  des  Salénites  :  ce  sont  de 
petits  Oursins  fossiles  ayant  l’apparence  des 
Cidarites,  mais  qui  s’en  distinguent  par  un 
écusson  d’une  structure  particulière  placé  au 
sommet  du  disque,  et  composé  des  plaques 
génitales,  des  plaques  ocellaires ,  et  quel¬ 
quefois  d’une  plaque  impaire,  la  plaque 
suranale.  Leurs  ambulacres  sont  étroits  ; 
les  tubercules  sont  très  gros,  tantôt  perfo¬ 
rés,  tantôt  imperforcs.  Les  pores  ambula- 
craires  sont  disposés  par  simples  paires. 

Les  Salenia  proprement  dites  ont  le  test 
épais  ;  le  disque  ou  écusson  du  sommet 
grand,  circulaire,  à  pourtour  ondulé,  com- 


!  posé  de  cinq  plaques  génitales,  de  cinq  pla¬ 
ques  ocellaires,  et  d’une  plaque  suranale 
placée  au  bord  de  i  ouverture  anale,  de  ma¬ 
nière  à  rendre  l’anus  excentrique  en  avant. 
Les  aires  interambulaçraires  ,  très  larges  , 
portent  un  petit  nombre  de  gros  tubercules 
crénelés,  mais  imperforcs.  Les  aires  ambu- 
lacraires ,  très  étroites  ,  sont  munies  de 
nombreux  tubercules  très  serrés  ;  la  bouche 
est  ronde,  à  pourtour  entaillé;  les  pores 
sont  simples.  On  en  connaît  douze  espèces, 
toutes  fossiles  du  terrain  crétacé  ;  trois  de 
ces  espèces,  S .  personata,  S .  scutigera  et  S . 
areolata  ,  avaient  été  décrites  comme  des 
Cidarites. 

Les  Peltastes ,  dont  on  connaît  quatre  es¬ 
pèces  aussi  du  terrain  crétacé,  se  distinguent 
des  Salénies  ,  parce  que  la  plaque  suranale 
est  placée  en  avant  et  non  en  arrière.  Les 
Goniophorus  diffèrent  des  Salénies  par  leur 
disque  apicial  pentagonal ,  et  orné  de  côtes 
anguleuses.  On  en  trouve  deux  espèces  dans 
la  craie  chloritée  du  Havre.  Les  Acrosalenia , 
fossiles  des  terrains  oolitiques,  diffèrent  des 
Salénies  parce  que  leurs  tubercules  sont  cré¬ 
nelés  et  perforés;  leur  plaque  suranale  est 
quelquefois  double  :  on  en  cite  quatre  es¬ 
pèces.  Enfin  les  Goniopygus  ,  dont  on  cite 
cinq  espèces  de  la  formation  crétacée  ,  ont 
une  forme  circulaire,  subconique.  Leur  dis¬ 
que  apicial  est  anguleux,  très  épais,  et  com¬ 
posé  de  dix  plaques  seulement ,  cinq  géni¬ 
tales  et  cinq  ocellaires  sans  plaque  suranale. 
La  bouche  est  très  grande.  Les  tubercules 
sont  imperforés  sans  créneîures.  Les  baguet¬ 
tes  sont  claveîlées.  Les  pores  sont  disposés 
par  simples  paires  dans  toute  leur  longueur. 
On  conçoit,  d’après  ces  détails,  que  les  cinq 
genres  du  groupe  des  Salénies  deM.  Agassiz, 
doivent  être  considérés  tout  au  plus  comme 
des  sous-genres.  (Duj.) 

SALEP.  bot.  ph.  —  On  nomme  ainsi  les 
tubercules  ovoïdes  des  Orchis,  après  qu’ils 
ont  subi  une  préparation  qui  leur  donne 
l’aspect  de  corps  de  grosseur  variable,  gé¬ 
néralement  égale  à  celle  d’une  Noisette, 
irréguliers,  un  peu  translucides,  de  couleur 
et  d’aspect  assez  analogues  à  ceux  de  la  corne. 
Ces  corps  ont  une  faible  odeur  de  bouc, 
qui  devient  plus  prononcée  lorsqu’on  les 
humecte.  Ils  constituent  un  aliment  de  fa¬ 
cile  digestion  et  fort  nourrissant,  assure-t- 
on  ,  dont  l’usage  est  très  fréquent  dans 


t 


SAL 

l’Orient,  et  qu’on  donne  uniquement,  en  Eu¬ 
rope,  aux  malades  ou  aux  personnes  très 
affaiblies.  C  est  la  fécule  renfermée  en  abon¬ 
dance  dans  les  tubercules  des  Orchis  qui 
donne  au  Salep  ses  propriétés.  Nous  rappela 
lerons,  à  cet  égard,  que  récemment  M.  Payen 
a  communiqué  à  l’Académie  des  sciences 
des  observations  fort  curieuses,  desquelles  il 
résulterait  que,  dans  ces  tubercules,  la  fé¬ 
cule  est  placée ,  non  dans  les  grandes  cel¬ 
lules  qui  forment  la  plus  grande  portion 
du  tissu,  mais  seulement  dans  de  petites 
cellules  spéciales  qui  occupent  la  place  des 
méats  intercellulaires  entre  les  grandes  cel¬ 
lules.  C’est  là  une  particularité  anatomique 
fort  singulière.  Le  Salep  nous  arrive  ordi¬ 
nairement  de  la  Perse  ou  on  le  prépare  en 
très  grande  quantité;  mais  on  peut  égale¬ 
ment  l’obtenir  en  faisant  subir  une  prépa¬ 
ration  fort  simple  aux  tubercules  de  nos 
Orchis  indigènes.  Seulement  ces  tubercules 
paraissent  etre  moins  volumineux  que  ceux 
de  l’Orient ,  à  en  juger  par  la  différence  de 
leur  grosseur  après  la  préparation.  On  re¬ 
commande  de  les  cueillir  au  mois  de  juillet, 
c’est-à-dire,  lorsque  l’un  des  deux  tuber¬ 
cules  que  présente  chaque  pied  étant  déjà 
épuisé  par  la  végétation  de  l’année  dont  il 
a  fourni  les  matériaux  en  grande  partie, 
l’autre  est  rempli  de  matière  nutritive  des¬ 
tinée  à  la  végétation  de  l’année  suivante. 
Ces  derniers  tubercules  sont  passés  à  l’eau 
.bouillante,  ce  qui  permet  d’enlever  leur 
pellicule  épidermique  ;  après  quoi  on  les  fait 
sécher  avec  soin  soit  en  les  traversant  d’une 
ficelle  et  les  suspendant  dans  un  lieu  bien 
aéré,  soit  en  les  déposant  sur  des  toiles  et 
les  retournant  fréquemment.  La  méthode 
de  préparation  suivie  en  Perse  paraît  ne 
pas  différer  de  celle  que  nous  venons  d’in¬ 
diquer.  Les  tubercules  de  toutes  les  espèces 
d’Orchis  ne  sont  pas  également  propres  à 
la  fabrication  du  Salep.  Parmi  ceux  de  nos 
contrées,  les  meilleurs  sont  les  Orchis  Mono, 
mascula  et  militaris ;  les  Orchis  maculata 
et  latifolia  donnent  un  Salep  de  qualité  mé¬ 
diocre;  enfin  ,  celui  de  V Orchis  ou  Platan- 
thera  bifolia  est  de  mauvaise  qualité.  Les 
Orchis  Morio  et  mascula  croissent  dans 
presque  toute  la  France  en  assez  grande 
quantité  pour  qu’on  puisse  les  utiliser  pour 
la  fabrication  du  Salep  indigène;  mais  le 
prix  de  celui  qui  nous  arrive  de  l’Orient  est 
t.  xi. 


SAL  313 

assez  peu  élevé  pour  qu’on  ne  puisse  guère 
espéier  de  profits  de  cette  fabrication  qui, 
par  suite,  ne  paraît  pas  avoir  jamais  été 
opérée  en  grand.  Pour  faire  usage  du  Salep, 
on  le  pulvérise  en  l’humectant  légèrement; 
sans  cette  précaution,  on  ne  pourrait  guère 
le  réduire  en  poudre,  à  cause  de  sa  consis¬ 
tance  cornée.  On  délaie  ensuite  cette  poudre 
avec  du  lait  ou  du  bouillon  ,  de  manière  à 
en  faire  une  gelée.  Les  Orientaux  attribuent 
à  cette  substance  des  propriétés  analepti¬ 
ques  très  prononcées;  aussi  en  font-ils  usage 
dans  tous  leurs  repas.  Mais  ces  propriétés 
merveilleuses  semblent  être  tout  au  moins 
fort  hypothétiques.  (p  p  j 

SALGA1Y.  mam. — Espèce  du  genre  Lièvre. 
Voy.  ce  mot.  (e.  p  j 

SALICAIRE.  LythrumÇkvQpov,  sang),  bot. 
ph. — Genre  de  la  famille  des  Lythrariées  à 
laquelle  il  donne  son  nom,  de  la  Dodécan- 
drie  monogynie  dans  le  système  de  Linné. 
Il  est  formé  de  plantes  herbacées  annuelles 
ou  vivaces ,  quelquefois  sous-frutescentes, 
rarement  frutescentes,  qui  croissent  sponta¬ 
nément  dans  toutes  les  contrées  tempérées 
et  un  peu  chaudes  du  globe.  Leurs  feuilles 
sont  alternes,  opposées  ou  verticillées ,  en¬ 
tières;  leurs  fleurs,  purpurines,  plus  rare¬ 
ment  blanches,  se  montrent  solitaires  ou 
groupées  à  l’aisselle  des  feuilles;  elles  se 
distinguent  par  les  caractères  suivants  :  Ca¬ 
lice  persistant,  tubuleux,  terminé  par  douze 
dents  alternativement  grandes  et  petites, 
celles-ci  déjetées  en  dehors  ;  à  ces  dents  cor¬ 
respondent  tout  autant  de  côtes  longitudi¬ 
nales,  saillantes  à  la  surface  du  tube  calici- 
nal  ;  sixpétalesinsérés  à  l’extrémitédu  calice, 
devant  ses  petites  dents ,  presque  toujours 
égaux  entre  eux;  douze  étamines  insérées 
dans  le  bas  ou  au  milieu  du  tube  calicinal,  en 
deux  séries  dont  l’une  supérieure,  l’autre  in¬ 
férieure,  la  première  alterne,  la  seconde  op¬ 
posée  aux  pétales;  le  nombre  de  parties  qui 
composent  les  trois  premiers  verticilles  flo¬ 
raux  reste,  dans  quelques  espèces,  au-dessous 
de  six  et  douze;  pistil  unique,  à  ovaire  libre, 
biloculaire,  multi-ovuîé  ;  à  style  simple,  ter¬ 
miné  par  un  stigmate  capité  ou  obtus.  Le 
fruit  qui  succède  à  ces  fleurs  est  une  capsule 
recouverte  par  le  calice,  biloculaire,  à  dé¬ 
hiscence  septicide,  parfois  irrégulière.  Les 
limites  qui  séparent  ce  genre  des  Peplis  et 
des  Ammannia ,  ne  sont  pas  toujours  nette- 

40 


/ 


SAL 


314  SAL 

ment  prononcées,  et  se  réduisent  à  peu  près  i 
à  des  différences  dans  la  longueur  du  calice 
et  dans  le  nombre  de  parties  des  verticilles 
floraux.  Aussi,  dans  la  division  en  quatre 
sous-genres  qu’en  faisait  De  Candolle,  la 
première  de  ces  quatre  coupes  que  le  célèbre 
botaniste  génevois  nommait  Amrnannioides , 
et  dont  le  type  était  le  Lyllirum  nummula- 
ri folium  Lois.,  de  Corse,  est  aujourd’hui 
rapportée  au  genre  Peplis.  Il  ne  reste  donc 
plus  que  les  trois  sous-genres  Hyssopifolia , 
DC.;  Salicaria ,  DC.,  et  Anisotes,  Lindl. 

Le  premier  de  ces  sous-genres  est  caracté¬ 
risé  par  des  fleurs  solitaires  à  l’aisselle  des 
feuilles,  et  non  rapprochées  en  une  sorte 
d’épi,  et  dans  lesquelles  les  étamines  sont 
en  nombre  égal  à  celui  des  pétales  ou  moin¬ 
dre;  il  renferme  quelques  espèces  de  France, 
telles  que  le  Lythrum  hyssopifolia  Linn.,  le 

L.  thymifolia  Linn.,  le  Lythrum  nommé 
d’abord  trïbracleatum  par  Saltzmann ,  et 
dont  M.  Al.  Jordan  vient  de  changer  le  nom 
en  celui  de  L.  Saltzmanni ;  enfin  une  espèce 
italienne  de  cette  même  section,  décrite  par 

M.  Bertoloni  sous  le  nom  de  L.  geminiflorum, 
a  été  récemment  trouvée  par  M.  Al.  Jordan 
dans  le  département  du  Gard,  près  de  Beau- 
caire  ,  et  doit  dès  lors  figurer  aussi  comme 
appartenant  à  notre  Flore. 

Quant  au  sous-genre  Salicaria,  DC.,  on  le 
reconnaît  à  ses  fleurs  nombreuses  dans  Fais¬ 
selle  des  petites  feuilles  supérieures,  rappro¬ 
chées  en  une  sorte  d’épi  ou  de  grappe  ter¬ 
minale,  et  dans  lesquelles  les  étamines  sont 
deux  fois  plus  nombreuses  que  les  pétales. 
A  ce  sous-genre  appartient  la  Salicaire  com¬ 
mune,  Lythrum  Salicaria  Linn.,  belle  plante 
commune  dans  les  lieux  humides,  sur  le 
bord  des  fossés,  des  étangs  et  des  cours  d’eau. 
Sa  tige  carrée,  simple  ou  rameuse,  dure  et 
presque  ligneuse  à  sa  base,  s’élève  de  5  à  10 
ou  12  décimètres  de  hauteur;  ses  feuilles, 
opposées,  quelquefois  verticillées-ternées, 
sont  lancéolées,  sessiles,  un  peu  en  cœur  à 
leur  base,  presque  toujours  glabres  ou  légè¬ 
rement  pubescentes,  veloutées  dans  une 
singulière  variété  qui  croît  dans  les  sables 
maritimes;  ses  fleurs  purpurines,  groupées 
par  4-10  à  l’aisselle  des  feuilles  fkœales , 
forment  par  leur  rapprochement  une  sorte 
d’épi  terminal  d’un  très  bel  effet  qui  a  fait 
adopter  cette  espèce  pour  l’ornement  des 
jardins.  Naturellement,  lorsqu’on  la  cultive 


comme  plante  d’agrément,  on  la  place  dans 
des  endroits  humides,  surtout  au  bord  des 
pièces  d’eau.  On  la  multiplie  parsesdrageons. 
La  Salicaire  commune  est  légèrement  astrin¬ 
gente.  En  France,  bien  qu’elle  ait  été  pré¬ 
conisée  comme  avantageuse  dans  le  traite¬ 
ment  des  diarrhées  chroniques  et  sur  la  fin 
des  dysenteries,  elle  n’est  presque  pas  usitée  ; 
mais,  en  Irlande  et  dans  le  nord  de  l’Europe, 
sa  décoction  est  un  remède  populaire  des 
plus  estimés  pour  le  traitement  de  ces  mala¬ 
dies.  On  cultive  aussi,  comme  plante  d’orne¬ 
ment,  le  Lythrum  virgatum  Linn.,  dont 
l’inflorescence  plus  lâche  et  presque  panicu- 
lée,  formée  de  fleurs  plus  grandes,  est  fort 
élégante. 

Le  troisième  sous-genre,  Anisotes,  Lindl., 
est  distingué  par  une  irrégularité  marquée 
dans  les  fleurs ,  les  deux  pétales  supérieurs 
étant  plus  grands  que  les  autres  et  les  deux 
loges  de  l’ovaire  étant  inégales.  Son  type  est 
le  Lythrum  anomalum  Aug.  Saint-Hilaire  > 
du  Brésil. 

SALICARIÉES.  Salicariæ.  bot.  ph.  — 
C’est  le  nom  qu’avait  reçu  primitivement  la 
famille  à  laquelle  on  donne  maintenant  plus 
généralement  et  conformément  aux  règles 
adoptées  pour  la  nomenclature,  celui  de  Ly- 
thrariées  ( voy .  ce  mot),  sous  lequel  nous 
l’avons  traitée.  (Ad.  J.) 

SALICiNÉES.  Salicineæ.  bot.  ph.  —  Fa¬ 
mille  de  plantes  dicotylédonées,  apétales, 
diclines,  dont  les  genres,  au  nombre  de  deux 
seulement,  faisaient  primitivement  partie 
de  celle  des  Amentacées,  plus  tard  séparée 
en  plusieurs.  Celle  des  Salicinées  présente 
les  caractères  suivants:  Fleurs  dioïques  :  les 
mâles  en  chatons  dans  lesquels,  à  Faisselle 
de  bractées  écailleuses,  se  trouvent  les  éta¬ 
mines,  au  nombre  de  deux  ou  plus,  portées 
sur  une  écaille  glanduleuse  ou  dilatée  en  an¬ 
neau  ou  en  godet  obliquement  tronqué,  à 
filets  libres  ou  plus  souvent  monadelphes,  à 
anthères  immobiles,  biloculaires,  s’ouvrant 
longitudinalement;  les  femelles,  également 
en  épi  et  accompagnées  chacune  d’une  écaille 
de  forme  diverse,  consistent  en  un  ovaire  sur¬ 
monté  de  deux  styles  courts  ou  soudés  que 
termine  un  stigmate  2-3-lobé  ,  et  présentent 
dans  une  loge  unique,  vers  la  base,  deux 
placentas  pariétaux  auxquels  s’insèrent  plu¬ 
sieurs  ovules  ascendants,  anatropes  et  li¬ 
néaires.  Cet  ovaire  devient  une  capsule  à 


SAL 


SAL 


315 


deux  valves  auxquelles  les  placentas  sont 
opposés  ,  et  du  fond  de  laquelle  sortent  les 
graines  menues,  à  tégument  membraneux, 
enveloppées  de  longs  poils  laineux  qui  nais¬ 
sent  au  tour  du  hile,  dépourvues  de  périsper me, 
à  cotylédons  droits,  elliptiques,  plans-con- 
vexes;  à  radicule  courte  et  infère.  Les  deux 
genres  de  cette  famille,  les  Saules  et  les  Peu¬ 
pliers,  Salix  et  Populus  Tournefort,  sont  des 
arbres  élevés  ou  des  arbrisseaux  dont  quel¬ 
ques  uns  se  réduisent  aux  plus  petites  di¬ 
mensions;  à  feuilles  alternes,  très  entières 
ou  dentées,  penninervées,  pétioiées,  accom¬ 
pagnées  de  stipules  écailleuses  et  caduques 
ou  foliacées  et  persistantes.  Les  chatons  sont 
terminaux,  sessiles  ou  pédicellés.  Les  espèces 
habitent,  en  général,  les  régions  tempérées 
ou  froides,  et  quelques  unes  (ce  sont  les  Sau¬ 
les)  se  rencontrent  dans  les  latitudes  les  plus 
élevées  et  aux  plus  grandes  hauteurs  ;  ce 
sont  celles  qui  se  réduisent  à  une  taille 
d’autant  moindre  proportionnellement  qu’el¬ 
les  sont  soumises  à  un  climat  plus  rigoureux 
et  dont  les  dernières  finissent  même  par  ram¬ 
per,  s’élevant  à  peine  au-dessus  du  niveau 
du  sol.  Un  petit  nombre,  au  contraire,  s’ob¬ 
serve  dans  les  climats  plus  chauds  et  jus¬ 
qu’entre  les  tropiques.  Les  unes  comme  les 
autres  se  plaisent  généralement  près  des 
eaux  ou  dans  les  lieux  humides.  L’écorce  de 
la  plupart  contient  avec  du  tannin  une  ma¬ 
tière  extractive,  amère,  particulière,  qu’on  a 
nommée  Salicine  ;  les  bourgeons  de  plusieurs 
Peupliers  se  font  remarquer  en  outre  par  la 
production  d'une  substance  résineuse  demi- 
fluide,  et  les  feuilles  de  quelques  uns  sécrè¬ 
tent  une  matière  sucrée  analogue  à  la  Man- 
nite,  la  Populine.  La  présence  de  principes 
astringents,  amers,  résineux,  combinés  en 
proportions  variables,  indique  d’avance  les 
propriétés  de  ces  végétaux,  quelquefois,  mais 
rarement  aujourd’hui,  employés  par  la  mé¬ 
decine.  (Ad.  J.) 

SALîCOQUES.  ciuist.  —  Cette  famille, 
établie  par  Latreille  et  adoptée  par  tous  les 
carcinologistes,  appartient  à  l’ordre  des  Déca¬ 
podes  macroures.  Elle  est  extrêmement  nom¬ 
breuse,  et  se  compose  de  Crustacés  dont  le 
corps  est  en  général  comprimé  latéralement  ; 
l’abdomen  très  grand  et  les  téguments  sim¬ 
plement  cornés.  De  même  que  chez  les  As- 
taciens  ( voy .  ce  mot),  la  base  des  antennes 
externes  est  garnie  en  dessus  d’un  appendice 


lamelleux  ;  mais  ici  cette  lame  est  beaucoup 
plus  grande,  située  au-dessous.  Les  pattes 
sont,  en  général,  grêles  et  très  longues,  et 
les  fausses  pattes  natatoires  sont  encaissées 
à  leur  base  par  des  prolongements  lamelleux 
du  segment  dorsal  des  anneaux  correspon¬ 
dants  de  l’abdomen  qui  descendent  très  bas. 
La  nageoire  caudale  est  grande  et  bien  for¬ 
mée.  Enfin  les  branchies  sont  toujours  com¬ 
posées  de  lamelles  horizontales  et  sont,  en 
général,  peu  nombreuses.  Cette  famille  a  été 
divisée  en  quatre  tribus  désignées  sous  les 
noms  de  Crangoniens.,  Alphéens ,  Palémoniens 
et  Pénéens.  Voy.  ces  mots.  (H.  L.) 

*SALIC0R1VAIUA  (ressemblant  à  la  Sa- 
licornia ,  plante  maritime),  polyp.  —  Genre 
établi  par  Cuvier  pour  une  espèce  de  Poly¬ 
pier  bryozoaire,  nommée  Cellaria  salicornia 
par  Pallas ,  Lamarck  ,  Lamouroux  et  M.  de 
Biainville.  Ce  Polypier  avait  d’abord  été 
nommé  Cellaria  farciminoides  par  Solander 
et  El  Iis,  puis  Tubularia  fistulosa  par  Linné. 
Plus  récemment  Schweigger  le  nomma  Sa¬ 
licornia  dicholoma,  et  enfin  M.  Flemming  en 
fît  son  genre  Farcimia.  La  Salicornaire  est 
un  Polypier  calcaire  haut  de  6  ou  10  centi¬ 
mètres,  un  peu  translucide  ,  rameux  ,  arti¬ 
culé  et  dichotome,  dont  les  rameaux  sont 
formés  d’articles  cylindriques,  longs  de  10  à 
15  millimètres,  épais  de  plus  d’un  milli¬ 
mètre  et  amincis  aux  extrémités  ,  où  ils  se 
joignent  par  une  partie  cartilagineuse  ou 
cornée  qui  donne  une  certaine  flexibilité  aux 
rameaux.  Les  articles  ou  segments  sont  for¬ 
més  de  cellules  rhomboïdales,  dont  l’orifice 
est  tubuleux  et  un  peu  saillant.  Les  Polypes 
habitant  ces  cellules  sont  des  Bryozoaires 
analogues  à  ceux  des  autres  Cellaires  et  des 
Fiustres.  La  Salicornaire  se  trouve  dans  la 
Méditerranée,  et,  dit-on,  aussi  dans  l’Océan. 
Elle  est  très  commune  sur  les  côtes  de  la 
Provence.  Il  est  vraisemblable  que  l’on  doit 
rapporter  au  même  genre  la  Cellaria  cercoi- 
des ,  qui  est  également  formée  d’articles  cy¬ 
lindriques,  mais  dont  les  cellules  ne  sont  pas 
saillantes;  elle  habite  aussi  la  Méditerra¬ 
née.  (Dur.) 

SALÏCORNIA.  bot.  pu. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Chénopodées,  tribu  desSalicorniées, 
établi  par  Tournefort  (Inst.,  485).  Plantes 
herbacées  ou  ligneuses  qui  ne  croissent  que 
dans  les  terrains  imprégnés  de  sels.  Les  es¬ 
pèces  les  plus  communes  sur  les  côtes  de  la 


316 


SAL 


SAL 


France  sont  les  Salicornia  herbacea  et  fruti- 
cosa  Linn.  Leurs  jeunes  pousses  se  mangent 
en  salade  ou  en  guise  de  Câpres. 

SALICORNIÉES.  Salicornieæ.  bot.  ph. 
—  Tribu  de  la  famille  des  Chénopodées  , 
ayant  pour  type  le  genre  Salicornia.  Voy. 

CHÉNOPODÉES. 

SALIE  NTIA.  rept.  —  Groupe  de  Rep¬ 
tiles  établi  par  Laurenti  pour  les  Batraciens 
anoures.  (P.  G.) 

SA  LIE  ATI  A  ( salio ,  sauter),  mam.  —  Illi- 
ger  ( Prodr .  syst.  Mamm.  et  Av.,  1811)  a 
donné  ce  nom  à  une  famille  de  Marsupiaux 
qui  comprend  les  deux  genres  Potoroo  et 
Kanguroo.  Voy.  ces  mots.  (E.  *D.) 

SALIGOT.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  de 
la  Macre. 

SALISBERIA.  bot.  ph.— Syn.  de  Gink- 
go.  Voy.  ce  mot, 

*SALISIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Myrtacées  -  Leptospermées,  établi  par 
Lindley  (Swan. -River.,  X).  Arbrisseaux  de 
la  Nouvelle-Hollande.  Voy.  myrtacées. 

SALITE.  MIN.  -  VOIJ.  SAHLITE. 

SA  LIES,  Clairville,  Germar,  Schranck. 
ins.  — Syn.  d 'Orchestes,  Illiger,  Sch.  (C.) 

SALIES,  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  tribu  des  Sphégiens,  établi 
par  Fabricius  {Syst.  Fiez.),  qui  y  rapporte 
trois  espèces,  parmi  lesquelles  nous  cite¬ 
rons,  comme  type,  le  Salins  6-punctatus 
Fabr. 

SALI  VARIA,  DC.  (Prodr. ,  V,  624).  bot. 
ph. — Voy.  spilanthes,  Jacq. 

SALIVE.  —  Voy  .  SÉCRÉTIONS. 

SALIN,  bot.  ph.  —  Nom  scientifique  du 
genre  Saule.  Voy.  ce  mot. 

SALLES,  mam. — On  a  quelquefois  nommé 
ainsi  les  poches  placées  de  chaque  côté  de  la 
bouche,  dans  beaucoup  de  Singes  de  l’ancien 
continent  et  dans  quelques  Rongeurs.  Ces 
poches  communiquent  avec  l’intérieur  de 
la  bouche,  et  sont  plus  généralement  dési¬ 
gnées  sous  la  dénomination  d'Abajoues. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SALAI  AGIS  (nom  d’une  nymphe),  bot. 
cr. — (Phycées).  Genre  établi  par  Bory  Saint- 
Vincent  dans  la  tribu  des  Conjuguées  ou 
Zygnémées  pour  les  espèces  dont  l’endo- 
chrome  est  disposé  en  spirale  dans  l’intérieur 
des  filaments.  Ce  genre  est  le  même  que  le 
Spirogyra  de  Link  qui  est  plus  généralement 
adopté.  (Bréb.) 


SALMACIS  (nom  mytholog.).  échin.  — 
Genre  d’Échinides  établi  par  M.  Agassiz 
pour  des  Oursins  de  la  mer  des  Indes  et  de 
la  mer  Rouge,  dont  la  forme  est  circulaire, 
subconique.  Ils  ont  des  pores  ambulacraires 
disposés  par  doubles  paires,  et  des  tuber¬ 
cules  crénelés ,  mais  non  perforés,  formant 
plusieurs  rangées  verticales,  qui  se  présen¬ 
tent  sous  la  forme  de  séries  horizontales 
régulières  sur  chaque  plaque  interarnbula- 
craire.  Des  petitscreuxou  pores,  queM.  Agas¬ 
siz  nomme  pores  angulaires,  se  voient  à  la 
jonction  des  plaques  coronales  ;  il  y  a  d’ail¬ 
leurs  quatre  plaques  anales  finement  gra¬ 
nulées,  ainsi  que  les  plaques  génitales  et 
ocellaires.  La  bouche  est  petite,  la  mem¬ 
brane  buccale  est  nue;  les  auricules  qui  ac¬ 
compagnent  intérieurement  l’appareil  mas¬ 
ticatoire  sont  moins  tranchantes,  fermées 
au  sommet,  et  elles  se  touchent  par  leur 
base.  Les  dents  sont  tricarénées ,  munies 
d’une  carène  saillante  à  la  face  interne.  Les 
piquants  sont  courts,  cylindriques  et  fine¬ 
ment  striés.  On  en  connaît  cinq  espèces  vi¬ 
vantes,  dont  l’une,  S.  bicolor,  a  ses  piquants 
très  fournis,  d’une  teinte  orangée,  annelés 
de  blanc  à  la  face  inférieure.  On  cite  aussi 
2  esp.  fossiles  des  terrains  tertiaires.  (Duj.) 

SALMALIA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Sterculiacées,  tribu  des  Bombacées,  éta¬ 
bli  par  Schott  et  Endlicher  (Mêlât.,  35). 
Arbres  de  l’Asie  tropicale.  Voy.  sterculia¬ 
cées. 

SALA1ARIIVE .  poiss.  —  Espèce  de  Sau¬ 
mon.  Voy.  ce  mot. 

SALA1ASIA,  Schreb.  (Gen.,  n.  513).  bot. 
ph. —  Synon.  de  Tachibota,  Aubl. 

SAL  AIE  A .  bot.  ph. —  Genre  de  la  famille 
des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des  Asté- 
roïdées,  établi  par  De  Candolle  (Catalog. 
hort.  Monsp.,  1813,  p.  140).  Arbrisseaux 
de  l’Amérique,  principalement  des  Antilles. 
Voy.  COMPOSÉES. 

SALAIIA,  Cav.  (le.,  III,  24,  t.  246)  bot. 
ph. — Syn.  de  Sanseveria,  Thunb. 

SALAIIA,  Willd.  (in  Berl.  Magaz.,  V, 
399).  boto  ph. — Synonyme  de  Carludovica, 
Ruiz  et  Pav. 

SALAI IAC.  chim.  —  Syn.  de  Sel  ammo¬ 
niac.  Voy.  sels. 

SALA10.  poiss.  —  Voy.  saumon. 
SÂLAIQIVÉE  ou  SAUAfOAIÉE.  poiss.  — 
Espèce  de  Truite.  Voy.  saumon. 


SAL 

SALMONES.  poiss.  —  Famille  de  l’or¬ 
dre  des  Malacoptérygiens  abdominaux  que 
Linné  composait  du  seul  genre  Saumon,  et 
qu’il  caractérisait  ainsi:  Corps  écailleux; 
une  première  dorsale  à  rayons  mous,  sui¬ 
vie  d’une  seconde,  petite  et  adipeuse,  c’est- 
à-dire  formée  simplement  d’une  peau  rem¬ 
plie  de  graisse  et  non  soutenue  par  des 
rayons.  Ce  sont ,  dit  F.  Cuvier  (Règ.  anim ., 
t.  II,  p.  301)  des  Poissons  à  nombreux  cæ¬ 
cums,  pourvus  d’une  vessie  natatoire;  pres¬ 
que  tous  remontent  dans  les  rivières  et  ont 
la  chair  agréable. 

Cette  famille  comprend  21  genres,  qui 
sont:  Saumon,  Éperlan,  Lodde,  Ombre, 
Lavaret ,  Argentine,  Characin  ,  Curimate, 
Anostome  ,  Serpe,  Piabuque,  Serrasalme, 
Tétragonoptère  ,  Chalceus  ,  Mylètes  ,  Hy- 
drocyn  ,  Citharine  ,  Saurus  ,  Scopèle,  Au- 
lope ,  Sternoptyx.  (M.) 

SALMOMA,  Neck.  ( Elem n.  808).  bot. 
ph. — Synon.  de  Vochysia,  Juss. 

SALOMONIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Polygalées ,  établi 
par  Loureiro  ( Flor .  Cochinch.,  18).  L’espèce 
type,  Salomonia  Cantoniensis  Lour.,  est  une 
plante  herbacée  qui  croit  en  Chine,  près  de 
Canton. 

SALPA.  moll.  —  Voy.  biphore.  Depuis 
qu’à  l’article  biphore  de  ce  Dictionnaire  il 
a  été  question  des  Mollusques  connus  sous 
cette  double  dénomination  ,  de  nouveaux 
faits  très  importants  ont  été  publiés  par 
M.  Krohn  sur  le  mode  de  propagation  des 
Salpas  ou  Biphores  par  générations  alterna¬ 
tives.  Ainsi,  suivant  M.  Krohn,  tout  Biphore 
est  vivipare  ,  et  chaque  espèce  ,  comme  l’a 
démontré  Chamisso  ,  se  propage  par  une 
succession  alternative  de  générations  dis¬ 
semblables.  L’une  de  ces  générations  est 
représentée  par  des  individus  solitaires  ou 
isolés  ;  l’autre  ,  par  des  individus  agrégés 
réunis  en  groupes  ou  en  longues  chaînes. 
Chaque  individu  isolé  engendre  un  groupe 
d’individus  agrégés,  et  chacun  de  ceux-ci 
produit  à  son  tour  un  individu  solitaire.  Les 
individus  isolés  sont  donc  multipares  ,  tan¬ 
dis  que  les  individus  associés  sont  unipares. 
Cette  différence  n’est  pas  la  seule  qui  existe 
entre  les  deux  générations  alternantes,  car 
l’organisation  interne  comme  la  conforma¬ 
tion  extérieure  diffèrent  notablement  chez 
les  individus  solitaires  et  chez  ceux  qui  com- 


SAL 


317 


posent  une  agrégation  ou  chaîne.  Il  faut 
donc  entendre  par  espèce  l’ensemble  des 
générations  dissemblables  isolées  et  agrégées 
qui  se  succèdent  alternativement;  d’après 
cela ,  M.  Ivrohn  a  été  conduit  à  rapporter  à 
sept  espèces  seulement  toutes  les  détermi¬ 
nations  spécifiques  données  par  les  auteurs 
précédents  pour  les  Salpas  associés  ou  soli¬ 
taires.  Ce  sont  :  1°  les  Salpa  democratica  de 
Forskal  et  spinosa  d’Otto,  qui  sont,  à  l’état 
isolé,  la  même  espèce  que  les  S.  mucro- 
nala  de  Forskal,  et pyramidalis  de  MM.  Quoy 
et  Gaimard  à  l’état  agrégé  ;  2°  le  S.  afri- 
cana  solitaire  de  Forskal,  qui  dérive  de  S. 
maxima  agrégé  du  même  auteur,  nommé 
aussi  S.  Forskalii  par  M.  Lesson  ;  3°  le  S. 
runcinata  solitaire  ou  agrégé  de  Chamisso  , 
qui ,  à  ce  dernier  état,  a  reçu  le  nom  de  S. 
fusiformis  de  Cuvier,  et  a  été  pris  par  Fors¬ 
kal  pour  une  variété  de  son  S.  maxima  ; 

4, J  le  S.  punctata  agrégé  de  Forskal ,  ou  so¬ 
litaire  par  M.  Krohn  ;  5°  les  S.  scutigera 
de  Cuvier,  S.  vivipara  de  Pérou  et  Lesueur, 

5.  gibba  de  Bosc,  S.  Dolium  de  MM.  Quoy 
et  Gaimard,  qui  sont ,  à  l’état  isolé  ,  une 
même  espèce  avec  les  S.  bicaudata  agrégés 
de  MM.  Quoy  et  Gaimard  ,  et  S.  nephodea 
de  M.  Lesson  ;  6°  le  S.  proboscidalis  de 
M.  Lesson  également  agrégé ,  et  que 
M.  Krohn  a  vu  à  l’état  solitaire  ;  7°  enfin  le 
S.  cordiformis  de  MM.  Quoy  et  Gaimard, 
qui  est  l’état  solitaire  des  S .  zonaria  de 
Chamisso  ,  et  S.  polycratica  de  Forskal. 

*  (Duj.) 

SALPETRE,  min.  —  Voy.  nitrates. 

SALPIANTHUS.  bot.  ph.  Genre  de  la 
famille  des  Nyctaginées,  établi  par  Humboldt 
etBonpIand  (Plant,  œquinoct .,  1, 155,  t.  45). 
L’espèce  type,  Salpiantlms  arenarius  Humb. 
et  Bonpl.  (Boldea  lanceolala  Lagasc.),  est  un 
arbrisseau  qui  croît  au  Mexique. 

SALPIENS.  moll.  —  Nom  proposé  par 
M.  de  Blainville  pour  une  famille  de  ses 
Hétérobranches,  contenant  les  genres  Pyro- 
some  et  Biphore.  (Duj.) 

SALPIGLOSSÉES.  Salpiglosseæ.  bot. 

phan.  —  Voy.  SALPIGLOSSIDÉES. 

*SALPïGLOSSIDÉES.  Salpiglossideœ. 
bot.  ph.  —  Une  des  trois  grandes  divisions 
ou  sous-familles  que  M.  Bentham  établit 
dans  le  groupe  des  Scrophularinées  (voy.  ce 
mot),  et  qui  renferme  une  tribu  unique,  celle 
des  Salpiglossées.  Elle  est  ainsi  nommée 


SAL 


318  SAL 

du  genre  Salpiglossis  qui  lui  sert  de  type. 

(Ad.  J.) 

SALPIGLOSSIS.  bot.  ph. — Genre  de  la 
famille  des  Scrophularinées,  tribu  desSalpi- 
glossidées,  établi  par  Ruiz  et  Pavon  ( Prodr ., 
94,  t.  19).  L’espèce  type,  Salpiglossis  sinuata 
Ruiz  et  Pav.,  est  une  herbe  originaire  du 
Chilietcultivéedans  quelques  jardins  comme 
plante  d’ornement. 

*SALPI1VA.  infus.  systol. — Genre  deSys- 
tolides  ou  Rotateurs  établi  par  M.  Ehrenberg 
dans  sa  famille  des  Euchlanidotes  pour  des 
Brachions  de  Muller,  que  Bory  Saint  -  Vin¬ 
cent  plaçait  dans  son  genre  Mytiline,  et  que 
nous  plaçons  dans  la  famille  des  Brachio- 
niens.  Les  Salpines,  longs  de  2  à  3  dixièmes 
de  millimètre,  sont  des  animaux  microsco¬ 
piques,  oblongs,  presque  diaphanes,  habitant 
les  eaux  douces ,  revêtus  d’une  cuirasse  bi¬ 
valve  prismatique,  plus  ou  moins  renflés  au 
milieu,  et  plus  ou  moins  entaillés  aux  deux 
extrémités ,  ou  terminés  en  avant  par  plu  ¬ 
sieurs  pointes  ou  cornes  qui  dépassent  peu 
l’appareil  cilié  vibratile.  Ils  ont  une  queue 
courte,  terminée  par  deux  stylets  droits  ou 
recourbés  en  dessous  ;  leurs  mâchoires  sont 
digitées,  et  ils  montrent  un  seul  point  rouge 
oculiforme.  L’espèce  type  ,  S.  mucronata  , 
longue  d’un  quart  de  millimètre,  avait  été 
nommée  Bracliionus  mucronatus  par  O. -F. 
Müller  ;  sa  cuirasse  présente  en  avant  quatre 
pointes,  dont  deux  latérales  et  deux  presque 
au  milieu  du  bord  dorsal,  séparées  par  un© 
côte  saillante  qui  se  prolonge  jusqu’à  l’ex¬ 
trémité  d’une  pointe  qui  fait  saillie  en  ar¬ 
rière  ;  deux  autres  pointes  terminent,  avec 
celle-ci,  le  bord  postérieur  de  la  cuirasse. 

(Duj  .  ) 

SALPMGA  .  bot.  pu.— -Genre  de  la  famille 
des  Mélastomacées,  établi  par  Martius  (Nov. 
gen.  et  spec.,  III,  114,  t.  236).  La  Salpinga 
seeunda,  type  du  genre,  est  une  plante  sous- 
ligneuse  qui  croît  au  Brésil. 

*SALPIi\TGUS  (craWty^,  trompette),  ins. — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromè- 
res,  de  la  famille  des  Sténélytres  et  de  la 
tribu  des  Rhynchostomes,  créé  par  Gy  lien  hn  1 
(. Insecta  Suecica,  t.  II,  p.  640),  adopté  par 
Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition,  p.  251).  Ce 
genre  renferme  une  douzaine  d’espèces  ;  dix 
appartiennent  à  l’Europe  et  deux  à  l’Austra¬ 
lie;  nous  citerons  principalement  les  sui¬ 
vantes:  B.  ater  Pk.,  piccus  Gr.,  bimacula - 


tus  Ghf.,  4 -guttatus  Lat.,  foveolatus  Curt., 
œneus,  immaculatus  New.  Ces  Insectes  vi¬ 
vent  sous  les  écorces  des  arbres  et  se  dis¬ 
tinguent  des  Rhinosimus,  en  ce  que  la  mas¬ 
sue  antennaire  n’est  composée  que  de  trois 
articles  seulement ,  au  lieu  de  quatre  qu’on 
trouve  chez  les  précédents.  (C.) 

BALSA,  Feuill.  (II,  716,  t.  7).  bot.  ph. 
— Synon.  d 'Herreria,  Ruiz  et  Pav. 

SALSEPAREILLE,  bot.  ph.  —  Espèce 
du  genre  Smilace.  Voy.  ce  mot. 

SALSIFIS,  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  du 
Scorzonera  hispanica,  et  des  espèces  du  genre 
Tragopogon.  Voy.  scorzonère  et  tragopo- 
gon. 

SALSOLA.  BOT.  PH. — Voy.  SOUDE. 

SALSOLÉES.  Salsoleæ.  bot.  phan.  — - 
Tribu  de  la  famille  des  Atriplicées  (  voy.  ce 
mot)  qui  a  pour  type  le  genre  Soude,  en  la¬ 
tin  Salsola,  et  qui  en  emprunte  le  nom. 

(Ad.  J.) 

SALSORïE .  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire 
de  Salsola  Tragus  Linné,  sur  les  bords  de 
la  Méditerranée. 

SALTATOR.  ois.  — -  Syn.  d 'Habia. 

*  SALTATORÏA  ( salto  je  saute),  mam. — 
M.  Owen  (Proc.  zool.  Soc.  Lond.,  1839)  in¬ 
dique  ainsi  une  famille  de  Marsupiaux  com¬ 
prenant  particulièrement  le  genre  Kanguroo. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SALTIA,  R.  Br.  (in  Sait.  Abyssin .,  B. 
376).  bot.  ph. — Synon.  d eCometes,  Burm. 

SALTÏCUS.  ins.  —  Voy.  saltique. 

SALTIENNE.  mam.  —  Espèce  du  genre 

Antilope.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SALTIGRAOÂ  (saltus,  saut;  gradus , 
marche),  mam. — M.  Ogilby  (Mag.  nat.  hist ., 
1829)  a  créé,  sous  cette  dénomination,  une 
famille  de  Marsupiaux  dans  laquelle  entre 
particulièrement  le  genre  Kanguroo.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

SALTIGRADES.  Saltigradœ.  arachn. 
—  Synonyme  de  Sauteuses.  Voy.  ce  mot. 

(H.  L.) 

SALTIQUE.  Salticus.  arachn. — Ce  nom, 
qui  est  synonyme  d ’Attus  (voy.  ce  mot),  et 
qui  a  été  proposé  par  Latreille,  aurait  dû 
être  adopté  de  préférence  à  cause  d’un  genre 
d’Hyménoptères  qui  porte  déjà  cette  désigna¬ 
tion  et  qui  lui  est  antérieur.  Voy.  attus. 

(H.  L.) 

SALUT,  poiss.  —  Nom  vulgaire  des  Si¬ 
lures. 


SAL 


SALVADORA.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Plombaginées,  et  regardé  par  plu¬ 
sieurs  auteurs  comme  devant  constituer  le 
type  d’une  nouvelle  famille,  celle  des  Salva- 
doracées.  11  a  été  établi  par  Linné  ( Gen .,  n, 
163),  qui  lui  donne  pour  type  la  Salvadora 
persica  L.,  Lamk  ,  Roxb.  (Rivina paniculata 

L. ,  Cissus  arborea  Forsk.,  Embelia  grossu - 
laria  et  Burmanni  Retz.,  Pella  7'ibesioides 
Gærtn.). 

C’est  un  arbrisseau  qui  croît  dans  les  In¬ 
des  orientales,  sur  les  bords  du  golfe  Per- 
sique,  dans  l’Arabie,  la  Haute  Égypte  et  au 
Sénégal.  (J.) 

*SALVADORACÉES.  Salvadoraceæ.  bot. 
phan.  —  Le  genre  Salvadora  fut  placé  par 
Jussieu  dans  la  première  section  des  Atri- 
plicées  dont  plus  tard  on  a  fait  la  famille 
distincte  des  Phytolaccées  ( voy .  ce  mot),  avec 
laquelle  (les  Petiveriacées  surtout)  il  paraît, 
en  effet,  avoir  des  rapports.  Cependant 

M.  Endlicher  admet  qu’il  en  a  de  plus  vé¬ 

ritables  avec  les  Plombaginées  '  à  la  suite 
desquelles  il  le  place  comme  devant  servir 
de  noyau  à  un  petit  groupe  des  Salvadora- 
cées  qui  jusqu’ici  ne  rallie  pas  d’autre  genre 
à  celui-ci,  et  par  conséquent,  en  offre  les 
caractères.  Ces  caractères  s’éloignent  en 
quelques  points  essentiels  de  ceux  des  Ploin- 
baginées ,  savoir  :  le  nombre  quaternaire  et 
non  quinaire  des  parties  de  la  fleur;  l’al¬ 
ternance  des  étamines  avec  les  lobes  de  la 
corolle;  un  stigmate  sessile,  au  lieu  de  plu¬ 
sieurs  styles  distincts  ;  un  fruit  charnu  ;  une 
graine  non  périspermée;  des  feuilles  oppo¬ 
sées  et  non  alternes.  Toutes  ces  différences 
justifient  fort  bien  la  séparation  des  Salva- 
doracées  et  des  Plombaginées,  beaucoup 
moins  bien  leur  rapprochement.  Les  pro¬ 
priétés  offrent  quelque  analogie;  l’écorce 
des  racines  est  âcre  et  vésicante  ;  les  feuilles 
du  Salvadora  indica  sont  purgatives  ;  cepen¬ 
dant  les  fruits  peuvent  se  manger  dans  plu¬ 
sieurs  espèces.  (Ad.  J.) 

SALVATOR.  rept.  —  Nom  latin  des 
Sauvegar  des  (voy.  ce  mot)  dans  l’ouvrage  de 
M.  Duméril  et  Bibron.  (P.  G.) 

SALVELI1VE.  poiss.  —  Espèce  de  Sau¬ 
mon.  Voy.  ce  mot. 

S  AL  VERTS  A.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Vochysiacées,  établi  par  Saint-Hi¬ 
laire  (in  Mem.  Mus.,  VI,  266;  IX,  340). 
L’espèce  type,  Salvertia  convallariœodora  j 


SAL  3i9 

St-HiL,  Mart.  etZucc.,  est  un  arbre  qui  croît 
au  Brésil. 

S  AL  VI  A.  bot.  ph.  —  Voy.  sauge. 

SALVINIA.  bot.  cr.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Salviniacées,  établi  par  Micheli 
(N.  gen.,  107,  t.  58).  Petites  herbes  aqua¬ 
tiques  croissant  dans  l’hémisphère  boréal 
et  dans  les  régions  tropicales  de  l’Amérique. 
Voy.  SALVINIACÉES. 

SALVINIACÉES.  Salviniaceœ.  bot.  cr. 

Famille  de  plantes  Cryptogames  détachée 
de  celle  des  Marsiléacées  dont  elle  consti¬ 
tuait  une  section,  et  comprenant  les  genres 
Azolla  et  Salvinia.  Ce  sont  des  plantes  dont 
les  tiges  flottent  sur  les  eaux  tranquilles , 
produisant  des  radicelles  qui  flottent  dans 
l’eau  et  des  feuilles  plus  ou  moins  arrondies, 
traversées  par  une  seule  nervure  simple, 
quelquefois  peu  marquée,  et  non  enroulées 
en  crosse  dans  leur  jeunesse. 

Les  organes  de  la  reproduction  sont  con¬ 
tenus  dans  des  conceptacles  placés  à  l’ais¬ 
selle  des  feuilles.  Ces  organes  sont  de  deux 
natures  :  dans  les  Salvinia,  l’un  est  un  sac 
membraneux  ,  composé  de  deux  membranes 
réunies  par  des  cloisons,  sphérique,  renfer¬ 
mant  des  corps  arrondis,  portés  sur  un  pé- 
dicel le  simple  au  sommet  d’une  colonne 
ou  placenta  central  ;  ces  derniers  contien¬ 
nent  des  graines  ovoïdes  et  charnues.  L’au¬ 
tre  organe  est  un  sac  formé  d’une  membrane 
réticulée,  remplie  d’un  liquide  parsemé  de 
points  globuleux,  sphériques,  insérés  sur 
des  pédicelles  de  diverses  longueurs  et  s’in¬ 
sérant  au  sommet  d’une  colonne  centrale 
libre.  Voy.  l’article  azolla  pour  les  détails 
relatifs  à  ce  genre,  le  second  que  comprend 
la  famille  des  Salviniacées. 

Les  Salviniacées  paraissent  très  répandues 
dans  les  régions  tempérées  et  tropicales. 
Quelques  unes  se  trouvent  assez  fréquem¬ 
ment  en  Italie,  en  France,  en  Allemagne; 
d  autres  croissent  dans  les  eaux  stagnantes 
de  l’Amérique  méridionale  (Chili,  Brésil, 
Pérou  ,  etc.). 

^SALYAVATA  (mot sanscrit:  salya,  porc- 
épic;  vata,  comme),  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Hémiptères  hétéropières  ,  tribu  des 
Réduviens,  famille  des  Réduviides,  établi 
par  MM.  Amyot  et  Serville  (Hémipt.,  Suites 
à  Buffon,  édit.  Roret,  p.  349  ).  L’espèce 
type,  Salyav.  variegata,  a  été  trouvée  à 
Cayenne. 


320 


SAM 


SALZMANMA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  desRubiacées-Cofféacées, 
tribu  des  Psycliotriées,  établi  par  De  Can- 
dolle  ( Prodr .,  IV,  617).  Arbrisseaux  origi¬ 
naires  du  Brésil.  Voy.  RUB1ACÉES. 

SAMADERA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Simarubacées,  établi  par  Gært- 
ner  (II,  352,  t.  159).  De  Candolle  (Prodr. , 

1 ,  592  ) ,  qui  adopte  ce  genre  sous  le  nom 
de  Niota  que  lui  a  imposé  Lamarck  (t.  299), 
en  décrit  deux  espèces  ;  ce  sont  les  N.  tetra- 
phila  Lamk.,  pentapetala  Poir.  (J.) 

SAMALÏA  ,  Less.  ois.  —  Syn.  de  Para- 
disæa,  Linn. 

SAMA1MDURA,  Linn.  ( Flor .  Zeyl.,  433). 
bot.  ph. — Synon.  de  Samadera ,  Gærtn.,  et 
de  Heritiera,  Ait. 

SAMARA.  bot.  ph.— Genre  de  la  famille 
desRhamnées,  établi  par  Linné  ( Mant .,  II, 
144)  qui  lui  donne  pour  type  le  Samara  lœta 
(Memecylon  umbellatumBuvm .,  Cornus  zey- 
lanica  Burm.),  arbre  qui  croît  dans  les  In¬ 
des  orientales. 

SAMARE.  bot.  —  Espèce  de  fruit  sec  et 
indéhiscent.  Voy.  fruit. 

SAMBU,  SAMBUC  et  SAMBUQUIER. 
bot.  ph.  —  Noms  vulgaires  du  Sureau  dans 
le  midi  de  la  France. 

*SAMBUCËES.  Sambuceœ.  bot.  ph.  — - 
Tribu  de  la  famille  des  Caprifoliacées  (voy. 
ce  mot),  ainsi  nommée  du  genre  Sambucus 
(le  Sureau)  qui  lui  sert  de  type.  (Ad.  J.) 

SAMBUCUS.  bot.  ph.— Voy.  sureau. 

SAMOLÉES.  Samoleœ.  bot.  ph. —  Tribu 
de  la  famille  des Prirnulacées  (voy.  ce  mot), 
qui  se  compose  du  seul  genre  Samolus  au¬ 
quel  elle  doit  son  nom.  (Ad.  J.) 

SAMOLUS.  bot.  ph.— Genre  delà  famille 
des  Prirnulacées,  tribu  des  Samolées,  établi 
par  Tournefort  (Inst.,  60).  L’espèce  type, 
Samolus  Valerandi  Linn.  (vulgairement 
Mouron  d’eau),  est  une  herbe  qui  croît  dans 
les  prairies  humides  et  au  bord  des  eaux.  On 
l’employait  autrefois  à  titre  d’antiscorbu- 
tîque. 

SAMPACA,  Rumph.  ( Arnboin .,  II,  199, 
t.  67,  68).  bot.  ph.  —  Synon.  de  Michelia, 

Linn. 

SAMYDA.  bot.  pii.— Genre  de  la  famille 
des  Samydées,  établi  par  Linné  (Gen.,  n. 
543)  pour  des  arbrisseaux  originaires  de  l’A  ¬ 
mérique  tropicale.  Voy.  samydées. 

SAMYDÉES.  Samydeœ.  bot.  pii.  — ■  Fa- 


SAN 

mille  de  plantes  dicotylédonées,  apétales, 
périgynes,  ainsi  caractérisée:  Calice  à  4-5 
divisions  plus  ou  moins  profondes  ,  qui , 
dans  leur  bouton,  se  touchent  seulement,  ou 
se  recouvrent  légèrement  parles  bords,  sou¬ 
vent  colorées  et  ressemblant  à  une  corolle  , 
doublées  intérieurement  vers  leur  fond  d’une 
laine  glanduleuse.  Étamines  en  nombre  dou¬ 
ble  ,  triple  ou  multiple,  insérées  au  fond  ou 
au  sommet  du  tube  calicinal,  à  filets  rao- 
nadelphes  inférieurement,  tantôt  tous  an- 
thérifères,  tantôt  alternativement  fertiles  et 
stériles,  ceux-ci  plus  courts  et  squamifor- 
mes  ;  anthères  dressées  ,  introrses ,  bilocu- 
laires,  s’ouvrant  dans  leur  longueur.  Ovaire 
libre ,  uniloculaire ,  avec  3-5  placentaires 
pariétaux  portant  chacun  sur  deux  ou  plu¬ 
sieurs  rangées,  des  ovules  ascendants,  semi- 
anatropes,  assez  nombreux,  surmonté  d’un 
style  simple  avec  un  stigmate  également 
simple  ou  lobé,  qui,  plus  rarement,  se  par¬ 
tage  à  son  sommet  en  trois  branches,  cha¬ 
cune  stigmatifère.  Capsule  coriace ,  s’ou¬ 
vrant  par  3-5  valves  qui  portent  les  pla¬ 
centaires  sur  leur  milieu.  Graines  à  test 
crustacé  qu’enveloppe  un  tégument  charnu 
complet,  ou  s’ouvrant  à  son  extrémité  par 
un  bord  lacinié.  Embryon  dans  l’axe  d’un 
périsperme  charnu  --  oléagineux,  beaucoup 
plus  court  que  lui.  Les  espèces  sont  des  ar¬ 
bres  ou  arbrisseaux  des  régions  tropicales  , 
surtout  de  l’Amérique  ,  à  feuilles  alternes  , 
souvent  distiques,  coriaces,  simples,  très  en¬ 
tières  ou  dentées,  parsemées  de  points  ou 
plutôt  de  petites  raies  transparentes ,  ac¬ 
compagnées  de  stipules  pétiolaires  cadu¬ 
ques;  à  fleurs  axillaires,  solitaires  ou  grou¬ 
pées  en  corymbes  ,  plus  ordinairement  en 
ombelles  ou  glomérules,  chacune  sur  un  pé- 
dicelle  articulé  que  sous-tendent  deux  brac- 
téoles. 

GENRES. 

Samyda,  L.  (Guidonia,  PL  —  Mongezia, 
Fl.  ü.)~Casearia,  Jacq.  (Anavinga,  Rheed. 
—  Iroucana,  Pitumba  et  Piparea,  Àubl.  — 
Langleia,  Scop.  —  Athenœa,  Schreb.  —  Be- 
dousia  ,  Dennst.  —  Melistaurum  ,  Forst.  — 
Chœtocrater,  R.  Pav.  —  Crateria ,  Pers.  — 
Lindleya,  Kth.  —  Antigona,  Fl.  fl.)  — Euce- 
rœa,  Mart.  (Ad.  J.) 

SANCHEZÏA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Scrophularinées?, 
établi  par  Ruiz  et  Pavon  (Prodr.,  5,  t.  32). 


SAN 


Les  Sanchezia  ovata  et  oblongci ,  principales 
espèces  de  ce  genre,  sont  des  herbes  qui 
croissent  au  Pérou. 

SAIVDAL.  bot.  ph.  —  Voy.  santal. 

SANDALIUM.  moll.  —  Nom  de  genre 
donné  par  M,  Schumacher  à  des  Calyptrées. 

SAIMDALINA.  moll.  —  Nom  de  genre 
donné  par  M.  Schumacher  aux  Grépidules. 
Voy,  ce  mot. 

SAIVDALUS  (aavtJoJov,  sandale),  ins.  — • 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamè¬ 
res,  famille  des  Serricornes,  section  des  Ma- 
lacodermes  et  tribu  des  Cébrionites,  établi 
par  Knoch  (New  Beytrag  zur  Inseclenkende , 
1831,  p.  131;  V,  5),  adopté  par  Latreille, 
Dejean  et  Guérin-Mèneville  (Species  mono¬ 
graphique  et  générique  des  animaux  articu¬ 
lés,  1  liv.,  1843,  n.  2).  Ce  genre  se  compose 
de  deux  espèces  des  États-Unis  :  S.  niger  et 
petrophya  Kn.  Il  a  reçu  les  noms  de  Plyoce- 
rus  Thg.,  Microrhipis  Guér.,  Ptiocerus,  Me- 
larhipis,  Rhipicera  Lap.,  qui  n’ont  pas  été 
adoptés.  (G.) 

SANDARAQEE.  chim.  —  Voy.  résines. 

SANDERLING.  Calidris.  ois.  —  Genre 
de  la  famille  des  Scolopacidées  ( Longirostres 
de  G.  Cuvier)  dans  l’ordre  des  Échassiers  , 
caractérisé  par  un  bec  médiocre  ,  droit , 
grêle,  mou,  flexible  dans  toute  sa  longueur, 
sillonné  jusque  vers  la  pointe ,  qui  est  dé¬ 
primée  et  plus  large  que  dans  le  milieu  ; 
des  narines  latérales,  oblongues ,  situées 
dans  une  rainure;  des  tarses  réticulés,  grê¬ 
les  ;  trois  doigts  seulement  dirigés  en  avant, 
le  pouce  nul  et  des  ailes  médiocres. 

Le  genre  Sanderling,  créé  par  G.  Cuvier, 
est  un  démembrement  du  grand  genre  Cha- 
radrius  de  Linné.  La  seule  espèce  qui  le 
compose  est  le  Sanderling  variable  ,  Cal. 
arenaria  Ch.  Bonap.,  Cal.  aring oides  Y ieill. 

(  Gai.  des  Ois.  ,  pi.  234).  Comme  son  nom 
l’indique,  cet  oiseau  varie  beaucoup  sous  le 
rapport  du  plumage,  ce  qui  a  donné  lieu  à 
de  doubles  emplois.  A  l’époque  des  amours 
il  a  la  face  et  le  sommet  de  la  tête  marqués 
de  grandes  taches  noires,  bordées  de  roux  et 
lisérées  de  blanc  ;  le  cou  ,  la  poitrine  et  les 
flancs  d’un  roux  cendré  avec  des  taches 
noires;  les  scapulaires  et  le  dos  d’un  roux 
foncé  taché  de  noir  et  de  fauve  ;  les  parties 
inférieures  d’un  blanc  pur.  Le  plumage 
d’hiver  est  grisâtre  en  dessus  ,  blanc  au 
front  et  sur  tout  le  dessus  du  corps. 

T.  xi. 


SAN  321 

* 

Le  Sanderling  variable  parcourt ,  dans 
ses  migrations  périodiques,  une  grande  par¬ 
tie  du  globe.  Il  émigre  par  petites  troupes 
le  long  des  bords  de  la  mer,  et  ces  troupes, 
en  se  réunissant ,  forment  quelquefois  des 
bandes  excessivement  nombreuses.  Il  ne  se 
montre  qu’accidentellement  le  long  des 
fleuves,  ce  qui  ferait  supposer ,  comme  l’a 
avancé  M.  Temminck  ,  qu’il  se  nourrit 
presque  exclusivement  d’insectes  et  de  pe¬ 
tits  Vers  marins.  Il  se  reproduit  dans  les 
régions  du  cercle  arctique.  On  le  dit  abon¬ 
dant  ,  au  printemps  et  à  l’automne,  sur  les 
côtes  de  la  Hollande  et  de  l’Angleterre.  Tous 
les  hivers  il  se  montre  sur  les  côtes  de  la 
Picardie;  mais  il  n’y  paraît  jamais  très 
commun.  M.  Crespon  croit  qu’il  visite  rare¬ 
ment  les  bords  de  la  Méditerranée,  et  seu¬ 
lement  pendant  de  grands  hivers. 

(Z-  G.) 

SANDORICUM.  bot.  ph. — Genre  de  la 
famille  des  Méliacées,  tribu  des  Trichiliées, 
établi  par  Rumph  ( Arnboin .,  I,  167,  t.  66). 
Le  Sandoricum  indicum  Rumph,  espèce  type 
du  genre,  est  un  arbre  qui  croît  dans  les 
Philippines,  les  Moluques  et  quelques  autres 
îles  de  l’Inde  orientale. 

SANDRE.  Lucioperca.  poiss.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Acanthoptérygiens  ,  famille 
des  Percoïdes ,  établi  par  G.  Cuvier  (Règ. 
o.nim .,  t.  II ,  p.  138).  Ces  Poissons  présen¬ 
tent  comme  caractères  essentiels  les  nageoi¬ 
res  et  les  préopercules  de  la  Perche  ,  avec 
des  dents  pointues  qui  rappellent  celles  du 
Brochet. 

MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  (  Hist . 
des  Poiss.,  t.  II,  p.  110)  décrivent  4  espèces 
de  ce  genre,  parmi  lesquelles  nous  citerons, 
comme  type,  le  Sandre  commun,  Lucioperca 
sandra  Cuv.  et  Val.  ( Perça  lucioperca  L.  ). 
Ce  Poisson  vit  dans  les  fleuves  et  les  lacs  dp 
nord  et  de  l’est  de  l’Europe,  où  il  atteint 
une  taille  de  3  à  4  pieds.  Il  est  plus  allongé 
que  la  Perche  ;  verdâtre  ,  à  bandes  verti¬ 
cales  brunes.  Sa  chair  est  très  agréable  au 
goût,  grasse,  et  d’une  blancheur  remar¬ 
quable  lorsqu’elle  est  cuite.  (M.) 

SANG.  Sanguis.  züol.  — Liquide  animal 
acquérant  des  qualités  vivifiantes  dans  l’acte 
de  la  respiration,  et  distribuant  les  principes 
nutritifs  à  tous  les  tissus  organiques.  Sa 
quantité,  relativement  au  poids  du  corps, 
varie  beaucoup,  suivant  les  diverses  espèces 

41 


322 


SAN 


animales,  suivant  les  différents  sexes  et  sui¬ 
vant  l’état  de  maigreur  ou  d’embonpoint. 
Ainsi,  chez  l’homme  adulte,  le  poids  total 
du  Sang  est  de  28  à  30  livres  ;  il  serait  plus 
élevé  de  2  à  3  livres,  chez  la  femme,  et  il  est 
toujours  plus  grand  chez  les  personnes  mai¬ 
gres  que  chez  les  grasses. 

M.  Schultz  a  trouvé  jusqu’à  100  livres 
de  Sang  chez  une  Vache  de  600  livres,  tan  ¬ 
dis  qu’un  Bœuf  gras  du  même  poids  ne  lui 
aurait  offert  que  70  livres  au  plus  de  Sang. 
D’après  cela,  les  animaux  gras  ont  aussi 
moins  de  Sang  que  les  maigres.  Le  même 
auteur  a  étendu  ses  recherches  sur  un  grand 
nombre  de  Vertébrés,  et  a  établi  chez  eux  le 
rapport  qu’il  y  a  entre  le  poids  du  Sang  et 
celui  du  corps.  A  cet  égard,  il  a  signalé,  chez 
les  Mammifères,  des  données  intéressantes, 
et  a  constaté  que  les  jeunes  animaux  ont 
moins  de  Sang  que  les  adultes. 

Chez  les  Oiseaux,  il  y  aurait  un  rapport 
tel  entre  le  poids  du  Sang  et  celui  du  corps 
de  l’animal,  que  la  proportion  serait  beau¬ 
coup  moindre  que  dans  les  Mammifères.  Il 
n’en  serait  pas  de  même,  chez  les  Reptiles, 
où  cette  proportion  serait,  au  contraire,  plus 
forte,  en  général,  que  dans  les  autres  classes 
des  Vertébrés.  Enfin,  dans  les  Poissons,  elle 
serait  à  peu  près  aussi  faible  que  dans  les 
Oiseaux.  Quoi  qu’il  en  soit  de  ces  différences 
et  des  conclusions  que  l’on  pourrait  en  tirer, 
voyons  actuellement  quelle  est  la  composi¬ 
tion  du  Sang.  Chez  l’homme,  ce  liquide  vis¬ 
queux,  d’un  rouge  plus  ou  moins  foncé,  a 
une  pesanteur  spécifique  qui  varie  entre 
1030,  1079,  une  saveur  salée  légèrement 
nauséeuse  et  une  odeur  particulière.  Sa 
température  est  de  36°  centigrades  environ. 
Lorsqu’il  est  extrait  des  vaisseaux  qui  le 
contiennent ,  il  perd  très  promptement  sa 
fluidité  et  se  transforme  en  une  masse  solide, 
gélatineuse,  nommée  caillot ,  qui  se  resserre 
peu  à  peu  et  fait  sortir  par  expression  un 
liquide  clair  et  jaunâtre,  \e  sérum,  interposé 
dans  sa  substance.  La  composition  de  ce  li¬ 
quide  est  des  plus  complexes;  il  est  formé 
principalement  d’albumine  tenue  en  dissolu¬ 
tion  dans  l’eau  à  la  faveur  du  carbonate  de 
soude.  Quant  au  caillot,  il  se  compose  d’un 
réseau  de  fibrine  retenant  les  globules  san¬ 
guins  emprisonnés  entre  les  mailles.  Ainsi 
le  Sang  renferme  trois  matières  organiques 
azotées,  essentielles  à  sa  nature  et  à  ses 


SAN 

fonctions  :  la  fibrine ,  Y  albumine  et  la  matière 
des  globules. 

Le  sérum  est  un  liquide  transparent  d’un 
jaune  légèrement  verdâtre,  d’une  densité 
d’environ  1028  à  -J-  36°  ;  il  offre  une  légère 
odeur  et  une  saveur  salée.  Soumis  suc¬ 
cessivement  à  la  chaleur  de  l’éther,  de  l’al¬ 
cool,  etc.,  on  peut  en  extraire,  indépendam¬ 
ment  de  l’eau:  1°  de  Y albumine;  2°  une 
matière  colorante  jaune  ;  3°  six  matières 
grasses  distinctes,  savoir  :  de  la  séraline ,  de 
la  cholestérine ,  une  graisse  phosphorée ,  un 
sel  de  soude  à  acide  gras  volatil  odorant ,  du 
margarate  et  de  Yoléate  de  soude  ;  4°  un 
grand  nombre  de  sels  à  base  alcaline  ou  ter¬ 
reuse  ;  ce  sont:  le  carbonate ,  le  phosphate , 

Y  hydrochlorate  et  le  lactate  de  soude,  le  car¬ 
bonate  et  le  phosphate  de  magnésie,  le  carbo¬ 
nate  et  le  phosphate  de  chaux ,  le  sulfate  et 

Y  hydrochlorate  dépotasse,  et  enfin  Y hydro¬ 
chlorate  d'ammoniaque  ;  5°  quelques  matiè¬ 
res  extractives  indéterminées.  Malgré  cette 
multiplicité  d’éléments  démontrés  dans  le 
sérum  par  l’analyse  chimique,  il  n’est  pas 
douteux  qu’il  en  reste  un  grand  nombre 
d’autres  à  découvrir,  qui  n’ont  échappé  jus¬ 
qu’ici  à  nos  moyens  d’investigation  que  parce 
qu’ils  y  existent  en  proportions  minimes,  eu 
égard  à  l’imperfection  de  nos  procédés  ana¬ 
lytiques,  ou  bien  parce  qu’ils  ne  se  rencon¬ 
trent  que  temporairement  dans  le  torrent 
circulatoire.  La  présence  de  l’urée  dans  le 
Sang,  qui  n’a  pu  être  constatée  dans  ce  li¬ 
quide  qu’après  l’ablation  des  reins  (Prévost 
et  Dumas),  bien  que  M.  Simon  assure  être 
parvenu  à  en  décéler  la  présence  dans  le 
Sang,  et  la  découverte  toute  récente  faite  par 
M.  Magendie  de  la  présence  normale  du  sucre 
dans  le  Sang  des  animaux  qui  sont  soumis  à 
une  alimentation  féculeuse,  comme  aussi 
celles  dues  a  M.  Millon  (1),  relativement  à 
la  présence  dans  le  Sang,  de  la  silice,  du 

(i)  L’auteur,  après  avoir  déterminé  la  proportion  de  ces 
différents  métaux  dans  le  sang  de  l’homme  au  moyen  d’une 
méthode  qu’il  a  imaginée,  et  qui  se  réduit  à  une  analyse  des 
sels  fixes  du  sang  par  voie  humide  ,  a  recherché  si  le 
cuivre  et  le  plomb  sont  disséminés  dans  toute  la  masse  du 
sang,  ou  bien  si,  à  l’exemple  du  fer,  ils  sont  rassemblés 
dans  les  globules  du  sang.  L’expérience  n’a  laissé  aucun 
doute  à  cet  égard  :  i  kilogr .  de  caillot  sanguin  ,  séparé  avec 
soin  du  sérum,  a  fourni  ogr.,o83  de  plomb  et  de  cuivre  ; 
i  kilogr.de  sérum  isolé  du  caillot  précédent  a  fourni  seule¬ 
ment  o.gr.,oo3  de  ces  deux  métaux.  M.  Millon  pense  que  ces 
trois  milligrammes  de  plomb  et  de  cuivre  contenus  dans  le 
sérum  doivent  être  attribués  aux  globules  sanguins  qui  se 
dissolvent  ou  se  suspendent  dans  la  lymphe. 


SAN 


SAN 


manganèse,  du  plomb  et  du  cuivre,  en  sont 
des  preuves  non  équivoques.  Quoi  qu’il  en 
soit,  pour  pénétrer  plus  avant  dans  la  com¬ 
position  du  Sang  et  pour  savoir  si  véritable¬ 
ment  cette  humeur  renferme  tout  formés  les 
éléments  des  sécrétions,  de  nouvelles  études 
sont  encore  nécessaires. 

Le  caillot ,  avons-nous  dit,  retient  toujours, 
après  qu’il  s’est  pris  en  masse,  une  certaine 
quantité  de  sérum  dont  on  peut  le  débarras¬ 
ser  en  le  soumettant  dans  un  nouet  à  l’action 
de  l’eau.  Par  ce  moyen,  on  en  sépare  les 
globules  et  la  fibrine.  Celle-ci,  qui  constitue 
la  base  du  tissu  musculaire  est  une  substance 
solide,  blanche,  flexible,  insoluble  dans  l’eau 
et  l’alcool,  élastique,  insipide,  inodore.  Elle 
a  l’aspect  de  fibres  feutrées  et  tenaces,  et 
l’on  reconnaît  au  microscope  qu’elle  est  for¬ 
mée  de  globules  blancs,  semblables  à  ceux 
des  particules  colorées  du  Sang.  Mise  dans 
l’eau,  elle  se  résout  en  globules  avant  de  se 
putréfier.  La  fibrine  se  racornit  par  le  feu, 
et  donne  à  la  distillation  beaucoup  de  car¬ 
bonate  d’ammoniaque,  parce  qu’elle  est  très 
azotée  ;  c’est  par  la  même  raison  qu’elle  se 
putréfie  promptement  dans  l’eau.  Elle  se 
dissout  facilement  dans  les  acides  sulfurique, 
hydrochlorique  et  acétique.  Traitée  par  l’a¬ 
cide  sulfurique  concentré  ,  la  fibrine  est 
transformée  en  une  substance  particulière 
appelée  léucine.  Mise  en  contact  avec  de  l’eau 
oxygénée,  elle  en  dégage  de  suite  l’oxygène, 
ce  que  ne  fait  pas  l’albumine.  La  fibrine  se 
trouve  aussi  dans  le  chyle  des  animaux.  Elle 
est  composée,  selon  MM.  Gay-Lussac  et 
Thénard,  decarbone  53,  36  ;  oxygène  19,  69; 
hydrogène  7,  02;  azote  19,  93.  Quant  aux 
globules  sanguins  ,  si  l’on  regarde  au  micro¬ 
scope  une  goutte  de  Sang  aussitôt  qu’il  vient 
d’être  extrait  des  vaisseaux,  on  reconnaît 
qu’il  y  a  deux  sortes  de  corpuscules  :  les 
uns  incolores,  les  autres  colorés.  D’après 
Henle,  ces  deuxsortes  de  corpuscules  seraient 
de  la  lymphe  à  diverses  périodes  de  leur 
transformation  en  globules  colorés  du  Sang. 
Ceux-ci  sont,  chez  l’homme,  des  disques 
aplatis,  ronds,  d’un  diamètre  qui  varie  en¬ 
tre  1/130  à  1/300  de  millimètre.  Les  glo¬ 
bules  sanguins  des  Mammifères  ont  la  même 
forme,  mais  non  les  mêmes  dimensions  que 
ceux  de  l’homme.  La  famille  des  Chameaux 
se  fait  seule  distinguer  de  toutes  celles  de  la 
même  classe  par  la  forme  des  globules  el- 


323 

liptiques  que  l’on  rencontre  dans  le  Sang. 
Du  reste  cette  forme,  plus  ou  moins  ovoïde, 
s’observe  également  dans  les  classes  inférieu¬ 
res,  surtout  dans  celle  des  Reptiles  où  le 
grand  diamètre  des  globules  est  double  du 
petit  diamètre.  Quant  à  la  grosseur  des 
globules  du  Sang,  ceux  des  Poissons  chon- 
droptérygiens  seraient  les  plus  gros;  vien¬ 
draient  ensuite  ceux  de  l’Éléphant  qui  ont 
00,01mm ;  puis  ceux  de  plusieurs  Singes;  en¬ 
fin  les  globules  du  Sang  des  Rongeurs  et  des 
Ruminants  qui  sont  plus  petits  que  ceux 
des  Carnivores.  A  toutes  ces  particularités 
remarquables  et  fort  intéressantes  au  point 
de  vue  surtout  de  la  physiologie,  il  faut  ajou¬ 
ter  que  chaque  globule  ou  vésicule  du  Sang 
renferme  dans  son  axe  un  noyau  incolore 
transparent,  de  forme  sphérique  ou  ovale, 
et,  dans  ses  bords,  la  matière  colorante  du 
Sang.  A  la  vérité,  tous  les  micrographes  ne 
s’accordent  pas  sur  l’existence  d’un  noyau 
solide  dans  les  globules  sanguins  de  l’homme 
et  des  Mammifères  ;  mais  comme,  d’une 
part,  l’existence  de  ces  corps  est  incontesta¬ 
ble  dans  les  globules  du  Sang  des  Reptiles, 
surtout  chez  les  Amphibiens,  et  que,  de 
l’autre,  l’image  des  globules  du  Sang  de 
l’homme,  obtenue  sur  des  plaques  photo¬ 
graphiques  ,  au  moyen  du  microscope  so¬ 
laire,  permet  de  constater  la  présence  d’un 
corps  central  dans  le  globule  sanguin,  nous 
regardons,  avec  M.  Schultz,  la  présence  de 
ces  corpuscules  comme  constante.  Si  l’on 
compare  actuellement  les  évaluations  de 
MM.  Berzelius,  Dumas  et  Prévost,  Marcet  et 
Lecanu,  on  obtient  en  moyenne  les  propor¬ 
tions  suivantes  pour  les  principes  constituants 
du  Sang,  dont  nous  venons  de  faire  l’énu¬ 
mération:  matériaux  solides  du  sérum,  80 
parties,  dont  8  parties  pour  les  éléments  or¬ 
ganiques;  fibrine,  3  parties;  globules,  127 
parties;  eau,  790  parties,  sur  1,000  parties. 
Indépendamment  de  ces  principes  consti¬ 
tuants  dont  la  proportion  moyennea  pu  être 
appréciée  par  la  balance,  le  Sang,  placé  dans 
le  vide,  laisse  dégager,  d’après  Magnus,  une 
certaine  quantité  d’oxygène,  d’azote  et  d’a¬ 
cide  carbonique.  Quant  à  l’odeur  qui  le  ca¬ 
ractérise,  elle  tient  vraisemblablement  à  la 
présence  de  l’acide  gras  volatil  odorant  dont 
nous  avons  signalé  l’existence  sous  forme  de 
combinaisons  salines  avec  la  soude  ;  le  mé¬ 
lange  du  Sang  avec  l’acide  sulfurique  avive 


SAN 


SAN 


3*24 

cette  odeur  et  la  modifie,  d’après  Baruel,  par 
l’altération  qu’apporte  ce  réactif  puissant 
dans  la  composition  de  quelques  uns  des 
éléments  du  Sang.  Outre  cette  odeur  carac¬ 
téristique  constante,  le  Sang  se  charge  acci¬ 
dentellement,  chez  l’homme,  de  particules 
odorantes  provenant,  soit  de  l’air  inspiré, 
soit  des  substances  introduites  dans  le  tube 
digestif. 

D’après  ce  qui  précède,  on  voit  que  la  dé¬ 
termination  de  la  proportion  relative  des 
principes  constituants  du  Sang  est  de  la  plus 
haute  importance  au  point  de  vue  physiolo¬ 
gique,  puisqu’elle  peut  avoir  une  utilité  toute 
pratique  dans  l’art  de  guérir.  Aussi  que  de 
travaux  importants  ne  voyons-nous  pas  sur¬ 
gir  de  nos  jours  sur  cette  partie  de  la  science, 
dans  le  but,  non  seulement  de  reconnaître 
les  parties  constituantes  du  Sang,  mais  aussi 
pour  déterminer  rigoureusement  jusqu’aux 
altérations  de  ces  mêmes  parties.  Acet  égard, 
l’attention  des  savants  s’est  plus  particuliè¬ 
rement  portée  sur  les  globules  du  Sang  que 
sur  la  composition  du  sérum  qui,  à  notre 
avis,  doit  donner  des  résultats  au  moins 
aussi  importants.  Pour  arriver  à  des  données 
rigoureuses,  relativement  à  la  formation,  à 
la  composition,  à  la  configuration  et  aux 
modifications  des  globules  sanguins,  il  était 
d’abord  essentiel  de  trouver  un  procédé  qui 
permît  d’étudier  avec  promptitude  et  facilité 
les  globules  à  l’état  physiologique.  On  avait 
bien  obtenu  facilement  jusqu’à  ce  jour  la 
fibrine  du  Sang  par  le  battage,  et  l’albumine 
en  laissant  son  sérum  se  séparer  par  une 
coagulation  spontanée;  on  avait  même  la 
possibilité,  en  versant  sur  un  filtre  ordinaire 
du  Sang  battu,  privé  de  fibrine  et  délayé 
avec  trois  ou  quatre  fois  son  volume  d’une 
dissolution  saturée  de  sulfate  de  soude,  d’ob¬ 
tenir  les  globules  dans  un  état  [de  pureté  et 
d’intégrité  satisfaisant.  Mais,  pour  arriver  à 
un  meilleurrésultat,  il  faut  laver  à  plusieurs 
reprises  les  globules  avec  le  sulfate  de  soude, 
sans  quoi  ils  resteront  imprégnés  de  sérum, 
c’est-à-dire  d’une  liqueur  albumineuse  dont  la 
présence  masquera  leurs  caractères  propres; 
or  ce  lavage  répété  altère  d’une  manière 
évidente  les  globules  du  Sang  et  rend  par 
conséquent  la  méthode  impropre  à  l’étude 
rigoureuse  des  globules.  Pour  obvier  à  ces 
difficultés,  M.  Dumas  a  modifié  le  procédé  en 
question  en  plongeant  dans  le  filtre  un  tube 


effilé  au  moyen  duquel  on  dirige  un  courant 
d’air  constant  et  rapide  à  travers  la  liqueur 
qui  est  maintenue  à  la  température  du  corps. 
Par  ce  procédé  ingénieux,  notre  célèbre  chi¬ 
miste  a  mis  les  globules  du  Sang  dans  un 
état  d’aération  favorable  à  la  permanence  de 
leur  état  artériel ,  en  même  temps  qu’il  les 
empêche  de  se  déposer  sur  les  parois  du  filtre 
pendant  tout  le  temps  nécessaire  à  l’expé¬ 
rience.  Les  globules  du  Sang  se  comportent, 
dans  cette  circonstance,  comme  s’ils  consti¬ 
tuaient  des  êtres  véritablement  vivants,  ca¬ 
pables  de  résister  à  l’action  dissolvante  du 
sulfate  de  soude,  tant  que  leur  vie  persiste  ; 
mais,  dès  qu’on  suspend  l’aération,  les  glo¬ 
bules,  quoiqu’en  contact  avec  le  sulfate  de 
soude,  ne  tardent  pas  à  succomber  à  l’asphyxie 
qui  résulte  pour  eux  de  la  privation  de  l’air 
et  qui  se  manifeste  avec  une  singulière  rapi¬ 
dité,  soit  par  leur  changement  de  couleur  , 
soit  par  leur  prompte  dissolution.  On  peut 
donc  dire,  d’après  cela,  avecM.  Dumas,  que 
les  vésicules  ou  globules  du  Sang  sont,  dans 
l’état  physiologique,  doués  d’une  respiration 
propre,  et  que  cette  respiration  a  pour  objet 
de  fournir  de  l’oxygène  aux  globules.  Dans 
ce  cas,  le  sérum  du  Sang  dans  lequel  flottent 
ces  globules  ,  se  chargerait  d’oxygène  pour 
le  leur  transmettre.  Dès  lors,  si  l’on  essaie 
de  calculer  les  effets  de  la  respiration,  il  faut 
tenir  compte  des  membranes  qui  forment  les 
enveloppes  des  globules  ;  car  on  sait  combien 
sont  différentes  de  la  dissolution  pure  et 
simple  des  gaz  ces  phénomènes  d’endosmose 
si  étranges  qui  se  passent  à  travers  les  mem¬ 
branes  qui  servent  à  séparer  deux  réservoirs 
pleins  de  gaz  différents,  ou  deux  liquides 
chargés  de  gaz  dissemblables  aussi.  Il  est 
bon  d’ajouter  ici  que  M.  Dumas  a  trouvé 
que  l’albumine  n’est  pas  plus  indispensable 
que  la  fibrine  et  l’action  vitale  de  l’animal, 
aux  phénomènes  de  l’artérialisation  des  glo¬ 
bules,  et  qu’aussi  la  faculté  de  prendre  la 
couleur  brillante  du  Sang  artériel  appartient 
évidemment  à  ces  derniers. 

Le  phosphate  de  soude  ordinaire  ,  qui 
existe  dans  le  Sang  tout  comme  le  sulfate, 
peut,  comme  lui,  se  mêler  au  Sang  à  satu¬ 
ration,  sans  altérer  en  rien  la  possibilité  de 
le  rendre  artériel.  Du  Sang  saturé  de  phos¬ 
phate  de  soude,  qu’on  agite  avec  l’oxygène, 
y  prend  une  teinte  artérielle  d’un  rouge 
plus  éclatant,  peut-être,  qu’avant  cette  ad- 


SAN 


dition.  Ainsi,  relativement  à  cette  propriété 
du  moins,  le  Sang  peut,  sans  inconvénient, 
recevoir  des  quantités  de  sulfate  ou  de  phos¬ 
phate  de  soude  bien  supérieures  à  celles 
qu’il  renferme.  Des  sels  produits  par  les 
acides  organiques  ,  tels  que  le  sel  de  Sei- 
gnette,  sont  dans  le  même  cas  ,  ce  qui  per¬ 
met  de  croire  que  le  tartratc  de  soude  peut 
exister  dans  le  sang  ,  même  à  dose  élevée  , 
sans  qu’il  en  résulte  aucun  dommage  sous 
ce  rapport. 

L’expérience  démontre  qu’il  en  est  tout 
autrement  du  sel  marin  ou  du  chlorure  de 
potassium.  Si  l’on  sature  de  sel  marin  du 
Sang  battu  bien  frais  ,  et  qu’on  l’agite  im¬ 
médiatement  avec  du  gaz  oxygène ,  la  cou¬ 
leur  demeure  violette  et  sombre.  Le  sel  am¬ 
moniac  produit  le  même  effet.  D’après  cela, 
il  y  a  des  sels  qui  laissent  au  Sang  la  faculté 
de  s’artérialiser,  et  d’autres  qui  lui  enlèvent 
cette  propriété.  Le  sulfate  de  soude,  le  phos¬ 
phate  de  soude  ,  le  sel  de  Seignette  ,  sont 
dans  le  premier  cas  ;  les  chlorures  de  po¬ 
tassium,  de  sodium  et  d’ammoniaque,  dans  le 
second.  Pourtant,  indépendamment  de  l’ac¬ 
tion  de  ces  dernières  substances  sur  le  Sang, 
les  acides  sulfurique  et  oxalique  affaiblis , 
tous  les  alcalis ,  potasse  ,  soude  ,  ammo¬ 
niaque,  tous  les  sels  ammoniacaux,  et,  par 
dessus  tout,  le  sulfhydrate  d’ammoniaque  , 
auraient,  d’après  M.  Bonnet,  les  mêmes  ef¬ 
fets  que  ceux  que  M.  Dumas  a  reconnus  aux 
chlorures  de  potassium,  de  sodium  et  d’am¬ 
moniaque.  Cequ’il  y  aurait  de  remarquable, 
à  notre  avis,  dans  les  résultats  obtenus  par 
M.  Dumas,  serait  que  les  sels  qui  maintien¬ 
nent  dans  le  Sang  la  faculté  de  s’artériali¬ 
ser,  sont,  en  même  temps,  ceux  qui  sont 
propres  à  conserver  les  globules  dans  leur 
intégrité.  L’ensemble  de  ces  expériences  en¬ 
suite  conduit  à  penser  que  la  matière  colo¬ 
rante  du  Sang  est  surtout  propre  à  prendre 
la  teinte  caractéristique  du  Sang  artériel , 
quand  elle  est  unie  aux  globules  mêmes 
dont  elle  fait  partie.  Ce  caractère  se  modifie 
ou  se  perd  quand ,  par  la  destruction  ou 
l’altération  des  globules,  la  matière  colo¬ 
rante  entre  véritablement  en  dissolution. 

En  comparant  avec  soin  des  échantillons 
du  même  Sang  mis  en  contact  avec  des  sels 
alcalins,  et  pouvant  le  saturer  de  ces  sels  à 
froid  ,  M.  Dumas  a  cru  remarquer  qu’en 
général  ces  dissolutions  salines,  agitées  avec 


SAN  325 


de  l’oxygène  ,  se  comportent  de  la  manière 
suivante. 

Les  sels  renfermant  des  acides  organiques 
compliqués,  comme  les  acides  tartarique  et 
citrique,  conservent  mieux  l’intégrité  des 
globules  que  les  sels  fournis  par  des  acides 
minéraux. 

Les  sels  à  base  de  soude  sont  plus  propres 
à  maintenir  cette  même  intégrité  que  les 
sels  à  base  de  potasse  ou  d’ammoniaque. 

Il  paraît  donc  exister  une  liaison  inatten¬ 
due  ,  dit  M.  Dumas ,  entre  l’intégrité  des 
globules,  l’état  artériel  du  Sang,  les  phéno¬ 
mènes  de  la  respiration,  et  la  nature  ou  la 
proportion  des  sels  dissous  dans  le  Sang. 

Il  suffit  d’avoir  essayé  quelques  expérien  ¬ 
ces  de  ce  genre  pour  être  convaincu  que 
l’asphyxie  peut  être  provoquée  au  milieu  de 
l’air  ou  de  l’oxygène  sans  que  rien  soit 
changé  en  apparence  dans  les  phénomènes 
de  la  respiration,  par  le  seul  fait  de  l’intro¬ 
duction  de  quelques  sels  qui  modifient  la 
manière  des  globules  du  Sang  à  l’égard  de 
l’oxygène. 

Les  globules  du  Sang  bien  purgés  de  sé¬ 
rum  ,  réunis  sur  des  assiettes  plates,  séchés 
dans  le  vide  par  l’acide  sulfurique,  donnent 
en  très  peu  de  temps  un  résidu  parfaite¬ 
ment  sec.  Celui-ci,  traité  par  l’éther  et  par 
l’alcool  bouillant ,  devient  insoluble  dans, 
l’eau  ,  qui  peut  alors  en  extraire  le  sulfate 
de  soude  qui  restait  mêlé  aux  globules.  C’est 
après  ces  divers  traitements  que  M.  Dumas 
en  a  fait  l’analyse  élémentaire.  En  voici  les 
résultats,  abstraction  faite  des  cendres  : 

GLOBULES  DU  SANG 


DE  'FEMME. 

DE  CHIEN* 

DE  LAPIN. 

Carbone.  .  .  . 

55,1 

55,1 

55,4 

54,1 

Hydrogène.  .  . 

7,1 

7,2 

7,1 

Azote . 

17,2 

17,3 

17,3 

17,5  1 

Oxygène,  etc.  . 

20,6 

20,4 

20,2 

21,3 

100,0 

100,0 

100,0 

100,0 

Enfin,  d’après  les  analyses  que  M.  Dumas 
a  faites,  comme  on  l’avait  conclu,  du  reste, 
des  propriétés  des  globules  du  Sang,  ces 
corps  appartiennent  à  la  famille  des  matiè¬ 
res  albuminoïdes.  Si  le  carbone  qu’ils  ren¬ 
ferment  s’élève  cà  un  chiffre  supérieur  à  ce¬ 
lui  de  la  caséine  ou  de  l’albumine,  c’est 
que  dans  les  globules  rouges  il  existe  une 
matière  colorante  bien  plus  carbonée  qu’elle. 


326  SAN 

Il  résulte  de  ces  dernières  recherches  j 
faites  par  M.  Dumas  :  premièrement,  que  la 
conversion  du  Sang  veineux  en  Sang  arté¬ 
riel  ne  peut  s’accomplir  que  lorsque  les  glo¬ 
bules  sont  intacts  ;  et  secondement ,  que 
toutes  les  substances  qui  dissolvent  ces  glo¬ 
bules  empêchent  la  matière  colorante  du 
Sang  veineux  de  rougir  au  contact  de  l’air. 
M.  Bonnet  est  arrivé,  de  son  côté,  au  même 
résultat  en  opérant  diversement.  J’y  avais 
été  conduit,  dit  l’auteur,  en  remarquant 
l’action  différente  qu’exerce  sur  le  Sang 
l’eau  pure  et  l’eau  sucrée.  Si  le  Sang  vei¬ 
neux  tombe  dans  de  l’eau  pure,  il  y  reste 
noir ,  quelle  que  soit  la  durée  de  son  expo  ¬ 
sition  à  l’air;  s’il  est  mélangé  à  de  l’eau 
sucrée,  il  rougit  à  l’air  avec  plus  de  rapidité 
qu’il  ne  le  fait  lorsqu’il  est  sans  mélange.  Le 
résultat  de  ces  deux  expériences  serait  le 
suivant  :  dans  le  premier  cas  ,  les  globules 
se  dissolvent  dans  l’eau  pure ,  et  y  perdent 
la  structure  nécessaire  à  l’absorption  de 
l’oxygène  ;  dans  le  second  cas,  au  contraire, 
ils  conserveut  cette  structure,  parce  que 
l’eau  sucrée  ne  les  dissout  pas.  Sachant  en¬ 
suite,  par  le  résultat  de  plusieurs  expérien¬ 
ces  ,  que  le  Sang  versé  dans  de  l’eau  sucrée 
conserve  sa  structure,  et  que,  jeté  dans  cet 
état  sur  un  filtre,  il  fournit  une  sérosité  in¬ 
colore  ,  les  globules  restant  sur  le  filtre  , 
M.  Bonnet  a  pensé  que  l’on  pourrait  profi¬ 
ter  de  cette  propriété  pour  reconnaître  l’ac¬ 
tion  que  peuvent  exercer  diverses  substances 
sur  les  éléments  du  Sang.  En  effet,  que  l’on 
fasse  dissoudre,  dit-il,  une  substance  quel¬ 
conque  dans  de  l’eau  sucrée  ,  qu’on  verse 
du  Sang  au  sortir  de  la  veine  dans  cette  dis¬ 
solution,  et  qu’on  jette  le  tout  sur  un  filtre, 
si  les  globules  restés  sur  celui  -  ci  rougissent 
au  contact  de  l’air  ,  et  que  la  sérosité  passe 
incolore,  la  substance  expérimentée  peut  être 
considérée  comme  sans  action  sur  les  glo¬ 
bules,  puisque  les  phénomènes  s’accomplis¬ 
sent  comme  si  aucune  addition  n’avait  été 
faite  à  l’eau  sucrée.  Au  contraire,  si  le  Sang 
veineux  reste  noir  et  que  la  sérosité  tra¬ 
verse  le  filtre  ,  plus  ou  moins  teinte  par  la 
matière  colorante  du  Sang,  l’action  de  l’eau 
sucrée  a  été  neutralisée;  la  substance  em¬ 
ployée  altère  les  globules. 

En  expérimentant  d’après  ces  principes  , 
l’auteur  a  trouvé  qu’un  grand  nombre  de 
substances  animales  et  végétales ,  même 


SAN 

parmi  celles  qui  exercent  sur  l’économie 
l’action  la  plus  puissante,  telles  que  la  Ciguë, 
la  Noix  vomique,  le  Seigle  ergoté  et  la  Mor¬ 
phine,  etc.,  sont  sans  influence  sur  les  glo¬ 
bules  du  Sang.  Ainsi,  si  l’on  mélange  leur  dé¬ 
coction  à  l’eau  sucrée  et  au  Sang,  les  choses 
se  passent  comme  si  l’on  avait  mélangé  sim¬ 
plement  le  Sang  et  l’eau  sucrée. 

Les  substances  animales  qui  ont  été  sans 
action  sur  les  globules  sont  :  le  lait ,  l’urine, 
le  pus  frais  inodore  ,  les  décoctions  concen¬ 
trées  de  corne  de  Cheval  et  de  laine  de 
Mouton. 

Quant  aux  substances  qui  enlèvent  à  l’eau 
sucrée  la  faculté  qu’elle  a  de  conserver  les 
globules ,  et  qui  sont  telles  que  le  liquide  , 
jeté  sur  le  filtre ,  passe  coloré  en  noir  et  ne 
rougit  plus  à  l’air,  elles  sont  extrêmement 
nombreuses  d’après  l’auteur  ;  et  en  cela,  les 
résultats  obtenus  par  M.  Bonnet  différeraient 
un  peu  de  ceux  auxquels  M.  Dumas  est 
arrivé. 

D’après  les  données  actuelles,  sur  la  pos¬ 
sibilité  d’isoler  les  globules  du  sang  ,  il  est 
donc  facile  d’étudier  convenablement  ces 
corpuscules  sous  le  double  point  de  vue  phy¬ 
siologique  et  pathologique.  Mais  quelle  est 
l’origine  des  globules?  quelle  métamorphose 
subissent-ils  ,  et  quelle  est  leur  dernière 
phase  de  développement  ?  C’est  ce  qu’il  nous 
reste  à  indiquer  ici  avec  quelques  détails  , 
pour  terminer  tout  ce  que  nous  avions  à 
dire  sur  les  généralités  de  cet  article. 

Le  travail  le  plus  complet  qui  ait  été  fait 
sur  l’origine  des  globules  du  Sang,  sur  leur 
mode  de  formation  et  sur  leur  fin,  est  celui 
de  M.  Donné.  Voici  à  cet  égard  quels  sont 
les  résultats  auxquels  l’auteur  est  arrivé: 

Les  globules  du  Sang  ,  dit-il ,  ne  sont  pas 
tous  identiques,  ni  au  même  degré  de  for¬ 
mation  ;  ils  ne  résistent  pas  tous  de  même 
à  l’action  des  agents  chimiques,  et  la  diffé¬ 
rence  de  leurs  propriétés  indique  qu’ils  ne 
sont  pas  tous  au  même  état  de  développe¬ 
ment. 

Les  globules  sont  le  produit  du  chyle  in¬ 
cessamment  déversé  dans  le  Sang  ;  ces  glo¬ 
bules  se  réunissent  trois  à  trois  ou  quatre 
à  quatre,  et  s’enveloppent  d’une  couche 
albumineuse  en  circulant  avec  le  Sang  ;  ils 
constituent  de  cette  manière  les  globules 
blancs. 

Les  globules  blancs  une  fois  formés  chan- 


SAN 


SAN 


327 


gent  peu  à  peu  de  forme  ;  ils  s’aplatissent, 
se  colorent,  et  la  matière  intérieure  granu¬ 
leuse  devient  homogène  ou  se  dissout;  ils 
se  transforment  enfin  en  globules  sanguins 
proprement  dits  ou  en  globules  rouges. 

Les  globules  sanguins  rouges  n’ont  eux- 
mêmes  qu’une  existence  passagère  ;  ils  se 
dissolvent  dans  le  Sang  au  bout  d’un  cer¬ 
tain  temps ,  et  constituent  ainsi  le  fluide 
sanguin  proprement  dit. 

Certaines  substances  sont  susceptibles  de 
se  transformer  immédiatement  en  globules 
sanguins  par  leur  mélange  direct  avec  le 
Sang. 

Le  lait,  qui  par  sa  constitution  organi¬ 
que,  par  l’état  de  ses  principaux  éléments 
et  par  ses  propriétés  physiologiques,  a  la  plus 
grande  analogie  avec  le  Sang  ,  est  surtout 
propre  à  démontrer  cette  transformation. 

Les  injections  de  lait  dans  les  veines  d’un 
grand  nombre  d’animaux,  en  certaines  pro¬ 
portions  ,  ne  produisent ,  en  effet ,  aucune 
action  délétère  ,  et  la  nature  des  globules 
de  ce  liquide  permet  de  le  suivre  et  de  le 
reconnaître  partout. 

Or,  l’observation  démontre  que  ces  glo¬ 
bules,  injectés  dans  les  vaisseaux,  se  trans¬ 
forment  directement  en  globules  sanguins, 
par  le  même  mécanisme  qui  fait  passer  les 
globules  du  chyle  à  l’état  de  globules  blancs, 
et  ceux-ci  à  l’état  de  globules  rouges. 

La  rate,  d’après  M.  Donné,  serait  spécia¬ 
lement  chargée  d’opérer  cette  transforma¬ 
tion.  C’est  du  moins  dans  cet  organe  qu’il  a 
trouvé  le  plus  grand  nombre  de  globules 
blancs  à  tous  les  degrés  de  formation. 

L’examen  de  la  circulation  dans  les  or¬ 
ganes  les  plus  vasculaires  ne  montre  en  au¬ 
cun  point  les  globules  sanguins  sortant  de 
leurs  vaisseaux,  pour  aller  se  combiner  aux 
organes  ou  aux  éléments  organiques  ;  mais 
la  partie  séreuse  du  Sang  transsude  au  tra¬ 
vers  des  parois  vasculaires  ,  et  c’est  là  pro¬ 
bablement  le  fluide  essentiellement  organi¬ 
sateur. 

Enfin  les  jeunes  animaux  ,  nourris  avec 
d’autres  substances  que  le  lait ,  s’élèvent  et 
se  développent  beaucoup  moins  bien  que 
ceux  auxquels  on  conserve  le  lait  de  leur 
mère  ;  et  l’influence  d’une  nourriture  mal 
appropriée  peut  aller  jusqu’à  altérer  sensi¬ 
blement  la  forme  et  la  nature  des  globules 
du  Sang. 


Sans  vouloir,  en  aucune  façon,  contester 
ici  les  faits  énoncés  par  M.  Donné,  faits  qui, 
pour  la  plupart ,  ont  été  admis  dans  la 
science,  ne  voit-on  pas  que  l’explication  que 
l’auteur  donne  de  la  formation  des  globules 
n’est  point  généralisable,  si  l’on  peut  s’ex¬ 
primer  ainsi,  et  qu’elle  ne  s’applique  qu’aux 
animaux  adultes  qui  versent  leur  chyle  tout 
formé  dans  le  torrent  circulatoire?  En  effet, 
d’où  proviennent  ces  globules  du  Sang  lors- 
qu’apparaît  l’aire  vasculaire  du  Poulet ,  par 
exemple?  Sans  doute,  dira-t-on,  la  sub¬ 
stance  vitelline  est  l’analogue  du  chyle  ; 
mais,  en  admettant  même  cela,  ne  devrait- 
on  pas  assister  à  un  même  mode  de  forma¬ 
tion  des  globules  sanguins,  et  ne  devrait-on 
pas  voir  les  globules  vitellins  suivre  les 
mêmes  métamorphoses  que  les  globules 
chyleux.  Or,  à  cet  égard,  les  auteurs  ne 
sont  pas  d’un  avis  unanime  ;  et  pendant  que 
les  uns  veulent  que  les  globules  du  Sang  dé¬ 
rivent  de  petits  globules  vitellins,  à  noyau 
diaphane  de  0m,0125  à  0m,015,  nommés 
organo-plastiques,  les  autres,  et  de  ce  nombre 
sont  MM.  Prévost  et  Lebert,  admettent  que 
les  globules  du  Sang  constituent  une  trans¬ 
formation  directe  de  ces  mêmes  globules 
organo-plastiques .  Ces  derniers  se  dépouil¬ 
leraient  d’abord  d’une  partie  de  leur  con¬ 
tenu  granuleux  et  vésiculeux  ;  ceux  de  ces 
éléments  qui  restent  dans  leur  intérieur 
prendraient  une  teinte  jaunâtre  ;  ensuite 
ces  globules  deviendraient  ellipsoïdes  ,  et 
puis,  plus  tard,  d’une  couleur  rougeâtre. 

Bien  qu’en  réalité  il  y  ait  peu  de  diffé¬ 
rence  entre  les  diverses  opinions  que  nous 
venons  de  faire  connaître  relativement  à  la 
formation  des  globules  sanguins  ,  il  nous 
semble  évident  pourtant  que  toutes  les  di¬ 
vergences  d’opinion  viennent  de  ce  que  les 
observateurs  n’ont  point  toujours  tenu  un 
compte  très  exact  de  l’époque  évolution¬ 
naire  ,  et  qu’il  suffit ,  dans  ce  cas  ,  de  quel¬ 
ques  heures  de  différence  pour  que  les  ré¬ 
sultats  ne  s’accordent  plus.  N’y  aurait-il 
pas  là,  en  effet,  autant  de  phases  différentes 
de  la  métamorphose  que  subissent  les  glo¬ 
bules  vitellins  ;  et  ne  serait  -  ce  pas  la  cause 
de  ces  changements  qui  donnerait  lieu  à  la 
formation  des  globules  sanguins  ?  Notre  opi¬ 
nion  à  cet  égard  est  basée  sur  de  nombreuses 
recherches  d’ovologie  et  d’embryologie.  Voici, 
au  surplus ,  en  quelques  mots ,  ce  que  nous 


328 


SAN 


SAN 


avons  établi ,  M.  Baudrimont  et  moi ,  dans 
notre  Mémoire  sur  le  développement  du  fœ¬ 
tus  ,  tout  récemment  couronné  par  l’Aca¬ 
démie  des  sciences. 

Le  vitellus  est  constitué,  comme  on  ie 
sait,  de  granules  et  de  vésicules  qui  ont  des 
diamètres  très  différents,  etc.;  mais  ,  dans 
l’origine,  la  membrane  vitelline  ne  contient 
que  de  l’albumine  liquide,  dans  laquelle 
nage  la  vésicule  germinative  ou  de  Pur- 
kinje.  Les  deux  sphères  concentriques,  la 
vitelline  et  la  germinative,  sont  l’une  et 
l’autre  transparentes  ;  et  si  l’on  soumet  à 
l’action  de  l’eau  de  barite  leur  contenu  ,  on 
voit  au  microscope ,  et  à  l’aide  de  ce  moyen 
seulement,  des  globules  albuminoïdes  d’une 
extrême  petitesse.  Petit  à  petit,  et  à  mesure 
que  l’ovule  prend  du  développement ,  il 
apparaît  dans  les  deux  sphères  des  vésicules 
rondes  et  transparentes,  dont  quelques  unes 
semblent  en  contenir  de  plus  petites.  Ce 
sont  ces  vésicules  qui,  réunies  deux  à  deux, 
trois  à  trois,  etc. ,  sur  plusieurs  points  de  la 
sphère  germinative,  constituent  les  taches  de 
Wagner;  ce  sont  elles  aussi  qui  forment, 
plus  tard,  les  granulations  vitellines,  inter¬ 
posées  entre  cette  sphère  et  la  membrane  vi¬ 
telline.  A  mesure  que  ces  vésicules  vitelli¬ 
nes  s’accumulent  et  se  pressent  les  unes 
contre  les  autres ,  en  se  remplissant  par  en¬ 
dosmose  de  particules  qui  se  concrètent ,  la 
transparence  de  la  sphère  vitelline  com¬ 
mence  à  diminuer,  et  c’est  alors  qu’insensi- 
blement  on  voit  disparaître  la  sphère  ger¬ 
minative.  Examiné  en  ce  moment ,  l’ovule 
a  un  aspect  jaunâtre  ,  les  vésicules  vitel¬ 
lines  sont  entourées  de  quelques  taches  hui¬ 
leuses  ;  quelques  unes  semblent  contenir  un 
noyau  central,  d’autres  n’en  ont  pas,  et 
plusieurs  granulations  ne  semblent  pas 
avoir  d’enveloppe  vésiculaire.  Or  c’est  dans 
ces  éléments  divers  qu’apparaissent  ,  après 
la  fécondation  et  sur  l’œuf  couvé  ,  les  pre¬ 
miers  globules  sanguins  ,  sans  qu’on  puisse 
dire,  d’une  manière  bien  positive,  qu’ils 
résultent  de  la  transformation  des  vésicules 
simples  du  vitellus  ,  des  vésicules  vitellines 
concentriques  ,  des  vésicules  à  noyau  ou  à 
granulation  ,  ou  enfin  s’ils  proviennent  des 
petites  taches  huileuses.  Dans  tous  les  cas, 
l’aire  vasculaire  se  dessine  au  milieu  d’une 
multitude  de  vésicules  huileuses  par  l’appa¬ 
rition  des  globules  sanguins ,  qui ,  en  les 


écartant ,  tracent  les  ramifications  vascu¬ 
laires  alors  dépourvues  de  parois.  Tous  les 
changements  que  nous  venons  de  signaler, 
et  que  nous  avons  souvent  constatés  sur  les 
œufs  en  voie  de  formation  et  sur  ceux  sou¬ 
mis  à  l’incubation ,  nous  permettent  de 
croire  que  les  globules  du  Sang  prennent 
leur  origine  de  vésicules  vitellines  particu¬ 
lières  ressemblant  à  celles  qu’on  rencontre 
primitivement  dans  l’œuf,  et  qui ,  comme 
celles-ci,  subiraient  une  métamorphose  com¬ 
plète  avant  de  constituer  un  globule  san¬ 
guin.  Il  y  aurait,  d’après  cela,  une  puissance 
organisatrice  qui  présiderait  à  la  formation 
du  vitellus  ,  et  qui  ferait  passer  par  une 
succession  non  interrompue  de  changements 
la  matière  albumineuse  et  liquide  qu’on 
rencontre  dans  l’ovule  ,  de  l’état  de  simple 
vésicule  à  celui  de  granulation  vitelline  en¬ 
tourée  ou  non  d’une  petite  sphère  ;  et  puis 
une  seconde  puissance  formatrice,  qui  pro¬ 
duirait  sur  les  molécules  organiques  de 
l’œuf,  mises  en  mouvement  par  la  féconda¬ 
tion  et  l’incubation,  des  modifications  d’où 
proviendraient  les  globules  sanguins.  La 
sécrétion  ovarienne  fournirait  les  éléments 
du  vitellus  ;  la  fécondation  et  les  phénomè¬ 
nes  variés  de  l’incubation  donneraient  lieu  à 
la  production  des  globules  du  Sang.  Ces 
globules ,  une  fois  arrivés  au  maximum  de 
leur  développement,  se  dissoudraient  dans 
le  sérum  ,  et  constitueraient  avec  ce  fluide 
une  lymphe  plastique  ou  organisatrice,  qui 
donnerait  lieu  à  la  formation!  de  tous  les 
tissus  organiques  ;  mais  cette  dernière  hy¬ 
pothèse  n’est  pas  encore  basée  sur  des  don¬ 
nées  positives,  et  ne  saurait,  par  conséquent, 
être  acceptée  dans  la  science  sans  réserve. 

Si  nous  passons  actuellement  de  ces  con¬ 
sidérations  générales  sur  le  sang  des  Verté¬ 
brés  à  l’étude  de  ce  même  fluide  chez  les 
Invertébrés,  nous  voyons  que,  pour  ces  der¬ 
niers,  la  science  est  encore  bien  arriérée. 

Le  Sang  des  Mollusques  serait  composé  , 
comme  celui  des  Vertébrés ,  de  vésicules  et 
de  plastique.  Les  vésicules  sont  sans  cou¬ 
leur  ;  la  membrane  qui  les  forme  est  inéga¬ 
lement  granulée  ou  ridée.  Elles  ne  contien¬ 
nent  pas  de  noyau  ;  de  là,  suivant  quelques 
auteurs,  la  variété  de  forme  que  présentent 
ces  globules. 

Dans  les  Animaux  articulés,  on  trouve  que 
le  Sang  est  transparent  ou  bleuâtre  chez  les 


SAN 


SAN 


3  -29 


Crustacés ;  leurs  globules  sont  diaphanes,  et 
composés  de  petites  vésicules.  Il  est  clair  et 
limpide  dans  le  Scorpion  ,  et  ses  globules  y 
sont  ovales,  et  pointus  ou  ronds. 

Dans  les  Insectes  ,  le  Sang  est  différem¬ 
ment  coloré,  suivant  les  ordres  et  les  fa¬ 
milles  ,  ou  même  les  genres  qui  composent 
ce  groupe  d’Articulés.  Les  globules  sont 
d'un  volume  variable  ,  sphériques  ou  gra¬ 
nuleux. 

Dans  les  Annélides,  le  Sang  est  plus  ou 
moins  coloré  en  rouge;  les  vésicules  ou  glo¬ 
bules  sanguins  auraient  0,0002  de  ligne 
ayant  un  bord  inégal  :  chaque  vésicule  est 
faiblement  colorée  en  rouge  jaune  dans  la 
Sangsue,  et  le  sérum  du  Sang  dans  ce  même 
animal  est  jaunâtre. 

Enfin  dans  les  Zoophytes,  on  trouve  en¬ 
core  des  globules  chez  les  Échinodermes , 
surtout  chez  ceux  qui  sont  pédiculés  ;  mais 
ces  globules  ne  se  rencontrent  plus  chez  les 
Intestinaux  et  dans  les  Acalèphes. 

Ce  sont  là,  comme  on  le  voit,  des  don¬ 
nées  de  peu  de  valeur  ;  mais,  il  faut  le  re¬ 
connaître,  on  n’a  même  pas  effleuré  l’étude 
du  fluide  nourricier  chez  les  animaux  infé¬ 
rieurs,  et  cette  étude  ,  qui  laisse  un  champ 
vaste  à  l’observation,  ne  sera  pas  stérile  au 
point  de  vue  surtout  des  phénomènes  si  im¬ 
portants  de  la  Nutrition  et  de  l'Accroisse¬ 
ment.  Voy.  ces  mots.  (Martin  Saint-Ange.) 

SANG-PRAGON.  chim.  — Suc  résineux 
produit  par  la  Moutouchie  Sang-Dragon. 

Voy.  PTÉROCARPE. 

SANGLIER,  mam.' — Le  Sanglier  est  l’ani¬ 
mal  sauvage  d’où  descend  le  Cochon  domesti¬ 
que  (voy.  ce  mot).  Le  Phacochère  porte  le 
nom  de  Sanglier  d’Afrique ,  et  le  Pécari  (voy. 
ce  mot)  celui  de  Sanglier  d’Amérique ,  etc. 

(E.  D.) 

SANGSUE.  Sanguisuga.  annél.  —  Voy. 

SANGSUES. 

SANGSUE  VOLANTE,  mam.— Le  Vam¬ 
pire  (voy.  ce  mot)  a  quelquefois  reçu  ce  nom, 
parce  qu’il  suce  le  sang  des  animaux  endor¬ 
mis,  après  avoir  écorché  leur  peau  à  l’aide 
des  papilles  cornées  qui  garnissent  sa  langue. 

(E.  D.) 

SANGSUES,  annél.  —  Famille  d’Anné- 
lides  abranches  et  sans  soies  constituant 
l’ordre  entier  des  Hirudinées,  et  correspon¬ 
dant  à  la  famille  du  même  nom  fondée  pré¬ 
cédemment  par  Lamarck,  et  au  grand  genre 
T.  xi. 


Sangsue  de  Linné  et  de  Cuvier.  Cette  fa¬ 
mille,  qui  a  pour  type  la  Sangsue  médici¬ 
nale  si  généralement  connue,  renferme  en 
même  temps  plusieurs  autres  genres  plus 
ou  moins  analogues  qui  présentent  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  le  corps  cylindrique  ou 
déprimé  très  contractile  ,  et  sans  pieds  ni 
branchies  à  l’extérieur,  est  terminé  en  ar¬ 
rière  par  un  disque  musculaire  aplati,  faisant 
fonction  de  ventouse  pour  se  fixer  aux  corps 
solides.  La  bouche  est  ordinairement  aussi 
entourée  d’une  lèvre  formant  une  cavité  di¬ 
latable  en  forme  de  ventouse:  au  moyen  de 
cette  ventouse  la  Sangsue  se  fixe  après  s’être 
allongée,  autantfque  possible,  avant  que  de 
détacher  sa  ventouse  postérieure  pour  la 
rapprocher  de  l’antérieure  ,  et  pour  recom¬ 
mencer  ainsi  ce  mouvement  de  locomotion. 
Plusieurs  Sangsues  peuvent,  en  outre,  na¬ 
ger  rapidement  dans  les  eaux  par  un  mou¬ 
vement  ondulatoire  de  leur  corps.  Leur  peau 
molle  et  contractile  est  supportée  par  une 
couche  musculaire  proportionnellement  très 
épaisse,  et  revêtue  par  un  épiderme  mince, 
diaphane,  enduit  de  mucosité,  et  dont  elles 
se  dépouillent  périodiquement.  Leur  peau, 
d’ailleurs,  est  pénétrée  d’un  pigment  coloré, 
soit  généralement,  soit  régulièrement  ré¬ 
parti.  Beaucoup  de  Sangsues  présentent, 
d’ailleurs ,  en  avant  sur  la  partie  antérieure  , 
deux,  quatre,  six,  huit  ou  dix  points  noirs 
oculiformes  disposés  symétriquement  ,  et 
qui  paraissent  être  des  yeux  imparfaits  ca¬ 
pables  seulement  de  percevoir  la  lumière 
ou  les  couleurs.  La  surface  du  corps 
présente  des  anneaux  ou  segments  plus  ou 
moins  nombreux  (de  18  à  140),  qui,  chez 
quelques  unes  seulement ,  sont  en  rapport 
avec  le  nombre  des  organes  internes;  mais 
qui ,  chez  d’autres  ,  sont  beaucoup  plus 
étroits,  et  paraissent  résulter  de  la  subdivi¬ 
sion  des  segments  primitifs.  La  plupart  des 
Sangsues  sont  lisses;  mais  quelques  Sangsues 
marines ,  composant  les  genres  Pontohdella 
et  Branchellio,  sont,  les  unes,  hérissées  de 
tubercules  ,  et  les  autres  munies  de  lames 
saillantes  latérales  formées  par  le  bord  pro¬ 
longé  des  segments ,  et  qu’on  a  pris  mal  à 
propos  pour  des  branchies. 

Toutes  elles  sont  carnassières,  ou  bien 
elles  sucent  le  sang  de  divers  animaux; 
mais  leur  bouche  et  leur  appareil  digestif 
présentent  des  différences  très  notables  et 

42 


SAN 


330 

caractéristiques.  Ainsi  les  Sangsues  propre» 
ment  dites,  les  Hœmopis  et  les  Aulasloma 
ont,  au  fond  de  la  ventouse  buccale  ,  trois 
mâchoires  denticulées,  logées  dans  des  plis 
symétriques  du  pharynx  ,  et  servant ,  soit  à 
entamer  la  peau  de  l’animal  dont  elles  vont 
sucer  le  sang ,  soit  à  écraser  la  proie  vi¬ 
vante,  dont  elles  se  nourrissent;  d’autres, 
telles  que  les  Nephelis  ,  ont  la  bouche  et  le 
pharynx  lisses  et  sans  mâchoires  ,  d  autres 
enfin  ,  telles  que  les  Clepsine ,  ont  une 
trompe  charnue  exsertile  ,  au  moyen  de  la¬ 
quelle  elles  dévorent  les  Mollusques  aquati¬ 
ques.  L’intestin  présente  des  différences  non 
moins  prononcées.  Ainsi  ,  chez  les  Sangsues 
qui  ne  peuvent  que  rarement  se  gorger  de 
sang,  et  qui  sont  ensuite  exposées  à  jeûner 
fort  longtemps  ,  l’intestin  présente  d’abord 
un  court  œsophage,  puis  un  tube  large,  bour¬ 
souflé  ou  dilaté  symétriquement ,  et  divisé 
partiellement  par  des  diaphragmes;  chaque 
division  qui  correspond  à  un  ganglion  ner¬ 
veux  présente,  à  droite  et  a  gauche,  un  pro¬ 
longement  plus  considérable  dans  les  Hœ¬ 
mopis  et  les  Sangsues  proprement  dites, 
mais  la  derniere  division  de  cet  estomac 
présente  dans  ces  mêmes  genres  deux  pro¬ 
longements  très  longs  et  volumineux  di¬ 
rigés  en  arriéré.  Dans  l’Aulastome  ,  les  di¬ 
visions  de  l’estomac  n’ont  que  des  renfle¬ 
ments  peu  marqués,  excepté  la  dernière, 
d’où  partent  aussi  deux  prolongements  diri¬ 
gés  en  arrière  ,  mais  plus  grêles.  Les  Clep- 
sines  ont  aussi,  de  chaque  côté  de  l’estomac, 
six  ou  sept  prolongements  étroits,  courbés 
en  arc,  non  séparés  par  des  diaphragmes  et 
presque  de  même  longueur,  tandis  que  les 
Sangsues  et  l’Hæmopis  ont  onze  divisions 
successives  à  l’estomac,  et  que  les  Branchel- 
lions  en  ont  seulement  six.  L’estomac  de  la 
Pontobdelle  est  également  divisé  en  cinq  ou 
six  compartiments  par  des  diaphragmes  in¬ 
complets  ;  mais  le  dernier  compartiment  se 
prolonge  bien  au-delà  de  sa  jonction  avec 
l’intestin  en  une  poche  unique  étendue 
longitudinalement  en  dessous  jusqu’à  l’ex¬ 
trémité  postérieure.  Dans  la  Trochela ,  l’es¬ 
tomac  ,  presque  cylindrique,  montre  seu¬ 
lement  à  l’intérieur  quatre  brides  ou  val¬ 
vules  incomplètes,  qui  le  divisent  en  cinq 
chambres  ;  et  dans  les  Néphélis  enfin  l’esto¬ 
mac  est  tubuleux  ,  et  continu  en  dedans 
comme  en  dehors.  L’estomac,  chez  toutes 


SAN 

les  Hirudinées  ,  occupe  plus  de  la  moitié  de 
la  longueur  totale,  et  vient  se  joindre  à  l’in¬ 
testin  proprement  dit  par  un  orifice  muni 
d’un  spnincter  représentant  le  pylore,  et  plus 
ou  moins  saillant  dans  la  cavité  de  l’intes¬ 
tin.  Cette  dernière  partie  du  tube  digestif 
est  très  étroite  chez  les  Sangsues  et  les  Hæ- 
mopis  ,  qui  ne  vivent  que  du  sang  des  "V er- 
tébrés  ;  elle  est,  au  contraire,  presque  aussi 
large  que  l’estomac  chez  les  Néphélis  ,  les 
Aulastomes  et  les  Trochela ,  qui  avalent  une 
proie  vivante  tout  entière,  et  chez  la  Bran- 
chiobdelle.  Les  Clepsines  ont  l’intestin  très 
étroit ,  mais  avec  quatre  paires  de  cæcums 
courts  et  sinueux,  dont  les  premiers  sont 
dirigés  en  avant  ou  transversalement,  et  les 
derniers  s’étendent  en  arriéré.  L’orifice  anal 
qui  est  précédé  par  une  dilatation  plus  ou 
moins  prononcée  de  l’intestin  ,  en  manière 
de  cloaque,  se  trouve  constamment  au-des¬ 
sus  de  la  ventouse  postérieure. 

La  fonction  digestive,  chez  les  Sangsues  qui 
se  nourrissent  de  sang,  est  très  peu  active,  et 
u n  de  ces  animaux,  après  s’êtregorgéde  nour¬ 
riture  ,  peut  rester  des  mois  et  même  des 
années  sans  en  prendre  de  nouvelle  ;  mais , 
dans  ce  cas  ,  il  cesse  de  s’accroître  ,  et  ne 
peut  produire  des  œufs.  Les  Aulastomes,  les 
Néphélis  et  les  Trochela ,  toutes  très  voraces 
et  avalant  une  proie  vivante  ,  doivent  digé¬ 
rer  plus  vite  ,  et ,  cependant ,  on  retrouve 
quelquefois  des  Nais  ou  des  Lombrics  encore 
vivants  en  partie,  dans  leur  estomac,  plu¬ 
sieurs  jours  après  avoir  été  dévorés.  On  con¬ 
çoit,  d’après  cela  ,  que  le  foie  ,  les  glandes 
salivaires ,  et  les  autres  organes  sécrétoires 
annexés  à  l’appareil  digestif,  doivent  être 
fort  peu  développés  chez  toutes  les  Sangsues. 
On  regarde  comme  tenant  lieu  de  foie  une 
couche  mince  et  brunâtre  recouvrant  la 
partie  moyenne  du  tube  digestif.  Quant  aux 
glandes  salivaires ,  elles  sont  représentées 
par  un  amas  de  petits  corps  granuleux  blan¬ 
châtres  entourant  l’œsophage  ,  ou  formant 
deux  masses  distinctes  chez  la  plupart  de 
ces  Annélides.  D’autres  organes  sécrétoires, 
indépendants  de  l’appareil  digestif,  se  voient 
aussi  chez  les  diverses  Sangsues.  Ce  sont 
d’abord  tous  les  cryptes  muqueux  dont  la 
peau  est  parsemée,  et,  plus  particulière¬ 
ment,  une  double  série  d’appareils  qui  oc¬ 
cupent  les  deux  côtés  de  la  face  ventrale  , 
et  qu’on  a  pris  quelquefois  pour  des  organes 


SAN 


SAN 


33  i 


respiratoires  ou  pour  des  vaisseaux,  ou  même 
pour  des  annexes  de  l’appareil  génital  mâle. 
Ces  organes,  dont  on  compte  dix-sept  paires 
chez  la  Sangsue  médicinale  ,  l’Hæmopis  et 
l’Aulastome,  s’ouvrent  au  dehors  par  de  pe¬ 
tits  orifices  situés  latéralement  sous  le  ven¬ 
tre  au  bord  postérieur  des  anneaux  de  cinq 
en  cinq  ,  et  dont  la  présence  se  manifeste 
par  les  petites  gouttelettes  de  liquide  qui  en 
sortent  quand  on  irrite  l’animal  après  l’a¬ 
voir  essuyé.  Chacun  d’eux  se  compose  d’un 
tube  glanduleux,  jaunâtre,  replié  ou  sinueux 
et  intestiniforrne,  s’abouchant,  par  son  ex¬ 
trémité  la  plus  large  ,  dans  un  petit  sac 
ovoïde  membraneux,  blanchâtre,  contenant 
une  humeur  onctueuse  transparente.  Les 
tubes  glanduleux  ,  nommés  d’abord  artères 
pulmonaires  par  M.  Moquin  ,  et  anses  pul¬ 
monaires  par  Dugès ,  sont  nommés  plus  gé¬ 
néralement  aujourd’hui  glandes  muqueuses 
ou  anses  mucipares.  Les  sacs  membraneux, 
qu’on  avait  pris  pour  des  trachées  ou  des 
poches  pulmonaires,  et  que  plusieurs  auteurs 
nomment  encore  ainsi ,  sont  les  poches  de 
la  mucosité  pour  M.  Brandt.  Ces  mêmes 
organes  se  trouvent  beaucoup  moins  déve¬ 
loppés  dans  la  Trocheta  ;  mais  on  ne  les 
voit  pas  chez  les  autres  genres  de  Sangsues 
ou  d’Hirudinées.  On  a  signalé  aussi  l’exi¬ 
stence  de  glandes  muqueuses  dorsales  chez 
plusieurs  Clepsines,  et  l’on  peut,  d’ailleurs, 
considérer  comme  un  organe  sécrétoire 
beaucoup  plus  important  le  clitellum ,  la 
ceinture  glanduleuse  dans  laquelle  sont  si¬ 
tués  les  orifices  génitaux,  et  qui  produit 
l’enveloppe  des  œufs  multiples  ou  cocons  ; 
mais  nous  en  reparlerons  plus  loin. 

Le  système  nerveux  présente  chez  les 
Sangsues  la  même  disposition  générale  que 
chez  les  autres  animaux  annelés  ou  articu¬ 
lés,  et  en  particulier  chez  les  Annélides  et 
les  Chenilles.  C’est  donc  une  chaîne  gan¬ 
glionnaire  ventrale,  qui  s’étend  longitudi¬ 
nalement  sur  la  couche  musculaire  à  la  face 
interne,  et  qui,  eu  avant,  se  termine  par 
un  ganglion  sous-œsophagien  ,  plus  volu¬ 
mineux,  cordiforme  ou  bifide,  d’où  partent 
deux  branches  latérales  qui  embrassent  l’œ¬ 
sophage  ,  et  se  joignent  en  dessus  à  un  gan¬ 
glion  sus-œsophagien  complétant  ainsi  un 
collier  nerveux.  Chaque  ganglion,  quoique 
paraissant  quelquefois  orbiculaire  et  uni¬ 
que,  est  essentiellement  formé  de  deux 


ganglions  symétriques,  et  se  joint  au  pré¬ 
cédent  et  au  suivant  par  deux  cordons  pa¬ 
rallèles;  de  chacun  d’eux  ,  partent  latérale¬ 
ment  et  symétriquement  des  nerfs  qui  se 
distribuent  aux  organes  ;  le  ganglion  sus- 
œsophagien  envoie  d’ailleurs  un  filet  ner¬ 
veux  à  chacun  des  yeux  rudimentaires  ou 
points  oculiformes.  Chez  plusieurs  Sangsues, 
les  cordons  nerveux  paraissent  revêtus  par 
une  enveloppe  noirâtre  qui  provient  du 
vaisseau  abdominal  ;  on  a  d’ailleurs  signalé 
chez  ces  animaux  une  contractilité  propre 
de  ces  cordons;  mais  on  doit  croire  que 
c’est  un  effet  produit  par  des  fibres  muscu¬ 
laires  de  la  gaine  nerveuse,  comme  celles 
que  l’on  reconnaît  autour  des  nerfs  op¬ 
tiques  des  Araignées.  Les  ganglions  présen¬ 
tent  d’ailleurs  à  l’intérieur  une  structure  con- 
crétionnée  ou  conglomérée,  bien  différente  de 
celle  qu’on  observe  chez  les  articulés. 

La  Sangsue  médicinale ,  ainsi  que  l’Hæ- 
mopis,  l’Aulastomose  et  la  Trocheta  ,  ont 
23  ganglions ,  non  compris  le  ganglion  sus- 
œsophagien  ;  les  Branchellions  et  les  Pontob- 
delles  en  ont  21  ou  22  ,  la  Néphélis  et  la  Pis¬ 
cicole  en  ont  21  ;  on  en  compte  20  seulement 
dans  les  Clepsines  et  10  dans  la  Branchiob- 
delle.  Chacun  d’eux  correspond  à  cinq  an  ¬ 
neaux  ou  segments  du  tégument,  chez  les 
Sangsues  d’eau  douce  à  sang  rouge,  ce  qui  con¬ 
corde  avec  le  mode  de  distribution  des  autres 
organes,  pour  prouver  que  chaque  groupe  de 
cinq  segments  représente  ici  un  des  anneaux 
du  corps  d’un  Articulé,  d’une  Chenille,  par 
exemple.  Pour  les  Sangsues  de  mer  (Bran- 
chellio  et  Pontobdelle) ,  chaque  ganglion 
correspond  à  trois  segments;  pour  laBran- 
chiobdelle  c’est  à  deux  segments,  et  pour 
la  Piscicole,  c’est  à  un  seul  segment  que 
correspondent  ces  ganglions. 

On  conçoit  que  chez  les  Sangsues  toutes 
les  sensations  doivent  être  fort  obtuses,  ex¬ 
cepté  celle  du  toucher ,  qui  s’exerce  sur¬ 
tout  par  le  moyen  des  ventouses;  ce  n’est 
même  que  par  induction  qu’on  peut  attri¬ 
buer  à  ces  animaux  le  sens  du  goût,  en  les 
voyant  abandonner  une  proie  morte  qu’elles 
avaient  d’abord  saisie  avidement,  ou  en 
les  voyant  s’élancer  de  divers  endroits  sur 
une  proie  vivante,  sur  un  poisson  qu’on 
vient  de  jeter  dans  le  bassin  qu’elles  ha¬ 
bitent. 

La  plupart  des  Sangsues  ont  un  sang 


SAN 


SAN 


332 

rouge,  limpide  et  sans  globules;  les  Clep- 
sines  seules  ont  le  sang  incolore,  et  d’ail¬ 
leurs  leur  appareil  circulatoire  est  peu  dis¬ 
tinct  et  paraît  en  partie  lacuneux.  Quant 
aux  Sangsues  à  sang  rouge  ,  elles  présentent 
un  système  de  vaisseaux  contractiles ,  dont 
les  principaux  sont  disposés  avec  symétrie, 
mais  sur  la  détermination  desquels  on  n’est 
pas  d’accord ,  parce  que  le  cours  du  sang 
n’y  a  pas  lieu  toujours  dans  la  même  di¬ 
rection.  C’est  pourquoi  quelques  auteurs 
donnent  le  nom  d’artères  aux  vaisseaux  que 
d’autres  veulent  considérer  comme  des  vei¬ 
nes  ;  toujours  est-il  qu’on  remarque  chez  la 
plupart  de  ces  Annélides  quatre  troncs  vas¬ 
culaires  principaux ,  disposés  longitudina¬ 
lement  l’un  dorsal,  l’autre  ventral ,  recou¬ 
vrant  le  cordon  ganglionnaire  qu’il  paraît 
envelopper,  et  les  deux  autres  latéraux  plus 
ou  moins  sinueux,  présentant  des  renfle¬ 
ments  contractiles.  De  chacun  de  ces  troncc 
nerveux  partent  des  vaisseaux  qui  se  distri¬ 
buent  en  se  ramifiant  dans  les  tissus  et  sur 
les  viscères;  les  troncs  latéraux  seuls  pa¬ 
raissent  communiquer  ensemble  par  des 
branches  transverses ,  et  toutes  les  autres 
communications  vasculaires  doivent  avoir 
lieu  par  l’intermédiaire  des  vaisseaux  capil¬ 
laires.  Les  contractions  des  deux  gros  vais¬ 
seaux  latéraux  ont  lieu  six  à  dix  fois  par 
minute ,  et  se  propagent  en  sens  inverse 
dans  chacun  d’eux  ,  de  telle  sorte  que  l’un 
d’eux  paraît  vide  en  même  temps  que  le 
vaisseau  ventral ,  tandis  que  l’autre  est  gon¬ 
flé  de  sang;  M.  Brandt  considère  comme 
des  cœurs  ou  des  signes  artériels  les  deux 
grands  vaisseaux  latéraux. 

La  respiration  paraît  s’effectuer  seulement 
à  travers  la  peau,  chez  toutes  les  Sangsues, 
et  c’est  à  tort  qu’on  a  considéré  comme  des 
branchies  les  appendices  cutanés  des  Bran- 
chellions  et  les  poches  muqueuses  des  Sang¬ 
sues  ;  cette  fonction,  d’ailleurs,  est  si  peu 
active  que  ces  animaux,  mis  dans  l’huile  ou 
dans  le  vide  de  la  machine  pneumatique, 
peuvent  résister  pendant  plusieurs  jours  à 
l’asphyxie.  Cependant  le  besoin  de  respirer 
ou  de  chercher  une  eau  plus  aérée  se  mani¬ 
feste  chez  la  plupart  de  ces  animaux  ou  par 
le  mouvement  ondulatoire  de  leur  corps  fixé 
par  la  ventouse  postérieure,  ou  parce  qu’ils  se 
transportent  souvent  à  la  surface  du  liquide. 

Toutes  les  Sangsues  sont  hermaphrodites 


ou  pourvues  de  deux  appareils  sexuels  dis¬ 
tincts,  mâle  et  femelle;  toutes  sé  reprodui¬ 
sent  exclusivement  par  des  œufs,  et  c’est  à 
tort  qu’on  a  pu  croire  qu’elles  pourraient  se 
multiplier  par  division,  comme  les  Planai¬ 
res,  ou  reproduire  les  parties  coupées;  c’est 
également  à  tort  qu’on  a  cru  vivipares  cer¬ 
taines  Glepsines  qui  portent  leurs  œufs 
d’abord,  puis  leurs  petits  adhérents  à  la  face 
ventrale;  mais  des  différences  et  des  parti¬ 
cularités  fort  remarquables  s’observent  dans 
la  manière  dont  leurs  œufs  sont  pondus, 
soit  isolément,  soit  réunis  dans  une  enve¬ 
loppe  commune  ou  dans  un  cocon;  nous  y 
reviendrons  plus  loin,  et  nous  allons  d’abord 
décrire  les  organes  génitaux  qui  toujours 
s’ouvrent  séparément  au  dehors  par  deux 
orifices  uniques  situés  vers  le  tiers  ou  le  quart 
antérieur  de  la  face  ventrale ,  et  qui  sont 
éloignés  seulement  de  deux,  de  trois  ou  de 
cinq  segments,  suivant  le  mode  de  groupe¬ 
ment  des  segments  par  rapport  aux  ganglions 
et  aux  autres  organes;  l’orifice  mâle  est  gé¬ 
néralement  en  avant;  c’est  seulement  pour 
ia  Branchiobdelle  que  l’inverse  a  lieu.  Ces 
orifices  sont  situés  au  milieu  d’une  ceinture 
plus  pâle  et  ordinairement  plus  saillante,  le 
Clitellum,  comprenant  quinze  à  dix  -huit  seg¬ 
ments  dont  le  derme  ,  plus  glanduleux,  doit 
sécréter  l’enveloppe  des  œufs. 

L’orifice  mâle  se  trouve  sur  le  troisième 
segment  pour  la  Piscicole,  sur  le  douzième 
ou  seizième  segment  pour  les  Branchiob- 
delles,  entre  le  douzième  et  le  treizième 
pour  la  Branchellion,  entre  le  dix-septième 
et  le  dix-huitième  pour  les  Pontobdelles  , 
entre  le  dix-neuvième  et  le  vingtième  pour 
les  Clepsines,  entre  le  vingt-quatrième  et 
le  vingt-cinquième  pour  la  Sangsue,  l’Hæ- 
mopis  et  FAulastome  ,  entre  le  trente- 
unième  et  le  trente-deuxième  pour  la  Né- 
phélis ,  entre  le  trente  -  deuxième  et  le 
trente  -  troisième  pour  la  Trocheta.  L’ap¬ 
pareil  génital  mâle  se  compose  du  pénis 
et  de  son  fourreau,  et  de  la  bourse  qui  le 
renferme  à  l’état  de  repos,  des  épididymes 
et  des  conduits  déférents,  enfin  des  testicules 
et  des  cordons  spermatiques.  Le  pénis  des 
Sangsues  médicinales,  de  l’Hæmopis  et  de 
l’Aulastome  est  très  long  (2  centimètres), 
exsertile,  filiforme,  blanchâtre;  chez  la  plu¬ 
part  des  autres  Hirudinées,  il  est  très  court 
ou  même  représenté  par  un  petit  tubercule. 


SAN 


SAN 


333 


Le  pénis  si  long  des  Sangsues  est  protégé 
par  une  gaine  tubuleuse  repliée  dans  l’inté¬ 
rieure  de  la  bourse  que  l’on  trouve  immé¬ 
diatement  en  arrière  de  l’orifice  mâle.  C’est 
un  sac  blanc,  ovoïde  ou  pyriforme  reposant 
sur  le  cordon  nerveux  et  que  l’on  a  quelque¬ 
fois  nommé  la  vésicule  séminale  (Thomas) 
ou  matrice  (Durondeau).  La  bourse  du  pé¬ 
nis,  dans  la  Sangsue  médicinale,  est  pyri¬ 
forme,  placée  au-dessus  du  sixième  ganglion 
ou  un  peu  plus  en  arrière;  celle  des  Pon- 
tobdelles  est  bilobée  et  située  entre  le  sixième 
et  le  septième  ganglion  ;  celle  de  la  Néphélis 
et  de  la  Trocheta  est  transverse  et  recourbée 
de  chaque  côté,  en  avant  et  en  dedans,  de 
manière  à  figurer  deux  cornes  courtes.  Les 
épididymes,  situés  de  chaque  côté  de  la 
bourse  du  pénis,  sont  deux  tubes  peloton¬ 
nés  formant  deux  corps  blancs,  ovoïdes,  as¬ 
sez  compactes  et  longs  de  5  à  6  millimètres, 
chez  les  Sangsues  médicinales.  Ceux  des  Au- 
lastomes  sont  moins  serrés  ;  ceux  des  Pon- 
tobdelles  sont  à  demi-déroulés;  et  ceux  des 
Branchellions ,  des  Néphélis  et  de  la  Tro¬ 
cheta  sont  tout-à-fait  déroulés,  plus  ou 
moins  sinueux.  Les  conduits  déférents  par¬ 
tent  des  épididymes  pour  amener  la  liqueur 
séminale  au  col  de  la  bourse  du  pénis  ;  mais 
ils  ne  sont  distincts  que  là  ou  les  épididy¬ 
mes  forment  une  masse  plus  ou  moins  com¬ 
pacte;  chez  les  autres  Hirudinées,  ils  ne 
sont  que  l’extrémité  antérieure  et  recourbée 
de  l’épididyme  déroulé.  Les  testicules  sont 
des  corps  glanduleux  ou  des  sacs  blanch⬠
tres,  pédicellés,  situés  de  chaque  côté  du 
tube  digestif  au-dessus  de  la  chaîne  ganglio- 
naire;  on  en  compte  dix  paires  dans  l’Au- 
lastome,  neuf  paires  dans  la  Sangsue  médi¬ 
cinale,  huitpairesdansl’Hæmopis,  septpaires 
dans  la  Piscicole,  six  paires  dans  les  Pontob- 
delles,  et  cinq  paires  dans  leBranchellion.  Us 
correspondent  aux  diversganglions  nerveux, 
à  partir  du  huitième  ou  neuvième,  et  doivent 
par  conséquent  se  trouver  espacés ,  comme 
eux  ,  de  deux,  trois  ou  cinq  segments;  ceux 
de  la  Néphélis  et  de  la  Trocheta,  au  lieu  d’être 
distincts  et  disposés  par  paires,  forment 
deux  masses  agglomérées,  étroites,  qui  s’é¬ 
tendent  en  arrière,  depuis  le  douzième  ou 
depuis  le  seizième  ganglion  jusqu’à  l’extré¬ 
mité  postérieure.  Ceux  des  Clepsines  sont 
représentés  par  deux  tubes  très  sinueux,  di¬ 
rigés  en  arrière,  à  partir  de  l’orifice  mâle, 


aux  deux  côtés  du  tube  digestif  et  remontant 
vers  l’extrémité  antérieure,  en  devenant  de 
plus  en  plus  minces.  Les  testicules  distincts 
des  premières  Sangsues  s’abouchent  parleur 
pédicule  dans  un  tube  longitudinal  qui,  de 
chaque  côté,  vient  se  rendre  à  l’épididyme 
correspondant ,  et  qu’on  nomme  impropre¬ 
ment  cordon  spermatique  :  c’est  ce  que 
MM.  Brandt  et  Léo  appellent  conduit  défé¬ 
rent  ( vas  deferens ),  en  même  temps  qu’ils 
donnent  le  nom  de  conduit  éjaculatoire  à  ce 
que  nous  avons  décrit  précédemment  comme 
conduit  déférent;  mais  il  est  aisé  de  se  con¬ 
vaincre  ici  que  c’est  tout-à-faitimproprement 
qu’on  pourrait  appliquer  à  des  organes  si 
dissemblables  des  noms  empruntés  à  l’ana¬ 
tomie  de  l’homme. 

L’appareil  génital  femelle  qui,  comme 
nous  l’avons  dit  plus  haut,  s’ouvre  en  arrière 
de  l’organe  mâle,  excepté  chez  les  Bran- 
chiobdelles,  est  situé  vis-à-vis  le  septième  ou 
le  huitième  ganglion,  entre  les  testicules  ou 
leurs  tubes  de  communication.  Cet  appareil 
se  compose  de  l’utérus,  de  l’oviducte  et  des 
ovaires.  L’utérus  ou  sac  copulatoire  que  les 
premiers  observateurs  ont  pris  pour  le  tes¬ 
ticule  ou  pour  le  cœur,  est  un  sac  ovoïde  ou 
oblong,  assez  volumineux  chez  les  genres 
pourvus  d’un  pénis  qu’il  doit  recevoir  pen¬ 
dant  l’accouplement  ;  il  s’abouche  par  un 
canal  très  court  à  l’orifice  femelle.  Cet  organe, 
au  contraire,  est  très  petit,  chez  les  genres 
dont  le  pénis  est  peu  développé.  L’utérus, 
couché  en  avant  de  l’orifice  sexuel ,  reçoit  à 
l’extrémité  opposée  l’oviducte  commun,  tube 
plus  ou  moins  long  et  sinueux,  qui  résulte 
de  la  jonction  des  deux  oviductes  particu¬ 
liers.  Les  deux  ovaires  qui  terminent  cet  ap¬ 
pareil  sont  de  petits  corps  blanchâtres,  glo¬ 
buleux  ou  ovoïdes  et  larges  de  1  millimètre 
environ.  Chez  la  Sangsue  médicinale,  l’Hæ- 
mopis  et  l’Aulastome,  les  ovaires  sont,  au 
contraire,  des  tubes  ou  cordons  blanchâtres 
sinueux,  plus  ou  moins  rapprochés  ou  cou¬ 
chés  l’un  à  côté  de  l’autre  le  long  de  la  face 
ventrale,  et  renflés  à  l’extrémité,  chez  la 
Néphélis,  la  Trocheta  et  le  Branchellion. 
Ceux  des  Clepsines  sont  également  sinueux 
et  minces,  d’abord  écartés,  puis  rapprochés 
le  long  de  la  ligne  médiane  et  contournés  ou 
pelotonnés  à  l’extrémité.  Les  ovaires  des  di¬ 
verses  Sangsues  renferment  des  ovules  très 
petits,  qui,  plusieurs  semaines  après  avoir 


SAN 


334 

été  vivifiés  par  les  spermatozoïdes  dans  l’acte 
de  la  fécondation,  sont  expulsés,  soit  sépa¬ 
rément,  soit  collectivement,  avec  le  liquide 
albumineux  environnant  et  se  trouvantalors 
contenus  dans  les  enveloppes  en  cocons  sé¬ 
crétés  par  la  ceinture  glanduleuse.  Les  sper¬ 
matozoïdes,  contenus  dans  les  testicules  et 
dans  l’épididyme,  sont  des  globules  demi- 
transparents  groupés  en  amas  sphériques, 
larges  d’un  quinzième  à  un  douzième  de 
millimètre,  dont  le  centre  paraît  occupé  par 
un  gros  globule  plus  transparent  et  qui,  à 
une  certaine  époque,  sont  pourvus  de  longs 
filaments  aussi  déliés  que  ceux  des  sperma¬ 
tozoïdes  de  Vertébrés  et  forment  une  sorte 
de  chevelure  autour  de  ces  amas  globuleux. 
Les  globules,  avant  l’apparition  de  ces  fila¬ 
ments  qui  sont  immobiles,  m’ont  paru  eux- 
mêmes  agités  d’un  mouvement  alternatif  de 
rotation,  chez  i’Aulastome.  A  l’époque  de 
l’accouplement,  les  Sangsues  se  rapprochent 
deux  à  deux  et  appliquent  l’une  contre  l’au¬ 
tre  leur  face  ventrale  en  sens  inverse,  de 
manière  que  l’orifice  mâle  de  chacune  cor¬ 
respond  à  l’orifice  femelle  de  l’autre.  Les 
Branchiobdelles,  pendant  l’accouplement,  se 
recourbent  et  s’entrelacent  comme  les  deux 
anneaux  d’une  chaîne.  Plusieurs  autres  Hi- 
rudinées  sont  simplement  appliquées  l’une 
contre  l’autre.  L’accouplement  a  lieu  pendant 
la  saison  chaude  et  particulièrement  au  mois 
d’août;  il  dure  plusieurs  heures,  et  la  ponte 
n’a  lieu  que  quinze  ou  trente  ou  quarante 
jours  après,  suivant  les  espèces.  Les  Clepsi- 
nes ,  les  Pontobdelles  et  la  Piscicole  pondent 
des  œufs  isolés  ;  mais  les  Glepsines  conser¬ 
vent  leurs  œufs  adhérents  à  la  face  ventrale 
excavée  de  manière  à  former  une  poche  in- 
cubatrice;  ces  œufs  sont  globuleux,  jaun⬠
tres  ou  verdâtres  ou  rosés.  Les  œufs  de  la 
Piscicole  qu’on  trouve  fixés  sur  les  Poissons 
d’eau  douce,  en  Allemagne,  sont  ovoïdes, 
rouge-brun  et  marqués  de  sillons  longitudi¬ 
naux.  Les  Pontobdelles  attachent  aux  pierres 
ou  aux  coquilles  du  fond  de  la  mer  leurs 
œufs  au  moyen  d’un  pédicule  largement 
épaté  provenant  de  l’enduit  formant  une 
double  enveloppe  à  ces  œufs  gros  et  globu¬ 
leux.  Toutes  les  autres  Hirudinées  renfer¬ 
ment  leurs  œufs  dans  une  coque  ou  capsule 
commune,  nue  pour  la  Néphélis  et  la  Tro- 
cheta,  et  revêtue  d’un  tissu  spongieux  qui 
ui  a  fait  donner  le  nom  de  cocon,  pour  la 


SAN 

Sangsue  médicinale,  l’Hœmopis  et  l’Aulas- 
tome.  Chacune  de  ce»  coques  renferme  plu¬ 
sieurs  œufs;  les  Néphélis  et  la  Trocheta  en 
produisent  successivement  sept  à  huit  et 
même  davantage  ;  les  Sangsues  et  Aulasto- 
mes  ne  produisent  qu’un  ou  deux  cocons  et 
rarement  trois. 

A  l’époque  de  la  ponte,  la  ceinture  (cli- 
tellum )  se  gonfle  beaucoup  et  change  de 
couleur;  puis,  quand  l’instant  est  arrivé, 
elle  sécrète  une  sorte  de  mucus  qui  se  con¬ 
solide ,  et  devient  corné  au  contact  de  l’eau 
ou  de  l’air  humide ,  comme  le  byssus  des 
Mollusques  conchifères  ou  la  soie  des  In¬ 
sectes.  La’Néphélis  ou  la  Trocheta  n’a  plus 
qu’à  retirer  son  corps  de  cet  anneau ,  qui 
se  contracte  et  se  ferme  aux  deux  extrémi¬ 
tés  et  qu’elle  applique  sur  les  pierres  ou  les 
plantes  submergées.  La  Branchiobdelle  qui 
produit  aussi  des  capsules  les  fixe  à  l’ex¬ 
trémité  d’un  pédicule  épaté  sur  les  bran¬ 
chies  de  l’Écrevisse.  Les  Sangsues  qui  pro¬ 
duisent  un  cocon  se  placent  dans  des  trous 
delà  terre  humide,  commencent  d’abord 
par  s’entourer  d’une  sorte  de  base  écu- 
meuse ,  qui,  en  se  consolidant,  devient 
l’enveloppe  spongieuse,  roussâtre,  du  cocon  ; 
puis  elles  sécrètent  par  leur  ceinture  une 
coque  analogue  à  celle  des  Néphélis  ,  quoi¬ 
que  plus  grande  et  bosselée  à  l’intérieur 
par  le  contact  des  anfractuosités  de  l’en¬ 
veloppe  spongieuse.  Quand  elles  ont  retiré 
la  partie  antérieure  de  leur  corps  à  tra¬ 
vers  cette  capsule  annulaire  ,  l’élasticité  de 
la  substance  cornée  ,  encore  molle  ,  suffit 
pour  rapprocher  les  extrémités  et  détermi¬ 
ner  la  fermeture  presque  complète  du  co¬ 
con.  Les  extrémités  des  capsules  ou  des  co¬ 
ques  sont  d’ailleurs  fermées  par  une  sorte 
de  bouchon  ou  d’opercule  caduque  résul¬ 
tant  de  la  consolidation  du  mucus  encore 
demi-fluide ,  et  c’est  par  là  que  les  jeunes 
Sangsues  s’éehappentàl’instantde  l’éclosion. 

Les  cocons  de  la  Sangsue  médicinale  ont 
à  peu  près  ia  forme  et  le  volume  des  cocons 
du  Ver-à-Soie  ;  ils  sont  longs  de  20  à  30 
millimètres  et  sont  larges  de  12  à  18  ;  leur 
enveloppe  extérieure,  qui  a  l’aspect  du  tissu 
d’une  éponge  fine ,  est  épaisse  de  2  à  3  mil¬ 
limètres.  Les  cocons  de  l’Hæmopis  et  de 
l’Aulastome  sont  seulement  un  peu  plus 
petits  que  ceux  des  Sangsues.  Les  capsules 
contiennent  un  liquide  gélatineux  limpide, 


SAN 


SAN 


335 


plus  analogue  au  mucus  qu’à  l’albumine  , 
au  milieu  duquel  se  voient  les  vitellus  ou 
germes,  qui  sont  lenticulaires ,  jaunâtres 
chez  les  Sangsues  et  globuleux  chez  les  Né- 
phélis.  Les  germes  contenus  dans  les  œufs 
simples  ou  dans  les  capsules  nues  se  déve¬ 
loppent  dans  les  eaux  pures;  ceux  des  co¬ 
cons,  au  contraire,  ne  peuvent  se  dévelop¬ 
per  que  dans  la  terre  humide  où  ils  ont  été 
déposés ,  car  une  immersion  complète  et 
trop  prolongée  les  fait  périr.  Les  embryons 
des  Néphélis ,  dont  le  développement  peut 
être  observé  facilement  à  travers  leur  cap¬ 
sule  transparente  brunâtre  ,  offrent  cette 
particularité  remarquable  qu’ils  sont  pour¬ 
vus  de  cils  vibratiles  qui  disparaissent  com¬ 
plètement  chez  toutes  les  Hirudinées  après 
l’éclosion.  Les  jeunes  Clepsines  de  plusieurs 
espèces ,  comme  nous  l’avons  déjà  dit,  se 
tiennent  fixées,  pendant  les  premiers  temps 
de  leur  développement,  à  la  paroi  ventrale 
de  leur  mère;  et  l’on  remarque  alors  quel¬ 
quefois  un  mélange  d’espèces  qui  prouve 
que  c’est  seulement  un  abri  et  non  un  ali¬ 
ment  que  ces  jeunes  Annélides  viennent  y 
chercher. 

D’après  tout  ce  que  nous  venons  de  dire 
sur  l’organisation  des  Sangsues  ,  et  d’après 
leur  mode  d’habitation  dans  l’eau  de  mer 
comme  les  Pontobdelles  et  les  Branchellions, 
ou  dans  l’eau  douce,  ou  partie  dans  l’eau  , 
partie  dans  la  terre  humide  comme  les  Au* 
lastomes;  d’après  leur  manière  de  vivre,  en 
suçant  le  sang  des  Mammifères  comme  les 
Sangsues  et  l’Hæmopis ,  ou  celui  des  Pois¬ 
sons  ,  ou  celui  des  Crustacés  comme  les 
Branchiobdelles ,  ou  celui  des  Mollusques 
comme  les  Clepsines,  ou  en  avalant  des  Vers 
et  d’autres  animaux  aquatiques  comme 
l’Aulastome,  la  Trocheta  et  la  Néphélis,  on 
conçoit  la  possibilité  d’établir  parmi  les 
Sangsues  plusieurs  genres  bien  distincts. 
Nous  en  admettons  onze  d’après  divers  au¬ 
teurs  ,  mais  en  reconnaissant  que  plusieurs 
de  ces  genres  sont  basés  sur  des  caractères 
trop  peu  importants,  et  qu’on  pourrait  les 
réduire  à  neuf,  savoir  :  1°  Pontobdelle  ; 
2°  Branchellion  ;  3°  Piscicole  ;  4°  Branchiob- 
delle  ;  5°  Néphélis,  comprenant  la  Trocheta; 
6°  Aulastome ;  7°  Sangsue,  comprenant 
Yllœmopis;  8°  Bdella  ;  9°  Clepsine. 

Une  première  division  comprend  toutes 
les  Sangsues  à  sang  rouge  et  à  système  vas¬ 


culaire  complet  ;  le  genre  Clepsine,  dont  le 
sang  est  incolore,  forme  seul  la  deuxième 
division.  Une  première  section  des  Sangsues 
à  sang  rouge  est  formée  des  genres  Pontob¬ 
delle,  Branchellion  et  Piscicole  tous  parasites 
des  Poissons  ,  et  ayant  la  ventouse  anté¬ 
rieure  d’une  seule  pièce  ,  en  forme  de  cu¬ 
pule  ,  et  séparée  du  corps  par  un  étrangle¬ 
ment.  Les  Pontobdelles  et  Branchellions, 
qui  vivent  sur  les  Poissons  de  mer,  ont  la 
ventouse  antérieure  plus  concave  ;  huit 
points  oculiformes  et  la  bouche  avec  trois 
mâchoires  rudimentaires ,  ou  représentées 
par  trois  points  saillants. 

1°  Le  Buanciiellio  de  Savigny  ( Branchiob - 
délia,  Blainville) ,  dont  le  corps  n’a  que  48 
segments,  et  qui  vit  sur  la  Torpille,  se  dis¬ 
tingue  par  les  expansions  latérales  et  folia¬ 
cées  de  ses  35  derniers  segments  :  ses  ori¬ 
fices  génitaux  sont  derrière  le  12e  et  le  1 5e  : 
il  a  huit  yeux. 

2°  La  Pontobdella  de  Leach  ( Gôl ,  Oken  ; 
Albione,  Savigny),  dont  le  corps  a  58  à  70 
segments,  et  dont  les  orifices  génitaux  sont 
derrière  le  17e  et  le  20e,  a  six  yeux  dis¬ 
posés  sur  une  ligne  transverse.  Plusieurs 
espèces  sont  hérissées  de  verrues  ou  de  tu¬ 
bercules;  les  autres  sont  lisses. 

3°  La  Piscicola  de  Blainville  et  de  La- 
marck  (  Ihl  Oken  ,  Hœmocharis  Savigny , 
Gnatho  Goldfuss ,  Ichthyobdella  Blainville  ), 
qui  vit  sur  les  Poissons  d’eau  douce,  a  sa 
ventouse  antérieure  peu  concave,  et  sa  ven¬ 
touse  postérieure  deux  fois  plus  large.  Elle 
a  huit  yeux  ;  son  corps  est  formé  de  23  seg¬ 
ments,  dont  les  3e  et  5e  portent  les  ori¬ 
fices  génitaux  ;  la  seule  espèce  connue  est 
longue  de  20  à  30  millimètres ,  et  large  de 
1  à  2  millimètres  ;  elle  est  gris-jaunâtre  ; 
pointiilée  de  brun,  avec  trois  séries  de  taches 
blanchâtres  caténiformes. 

Une  deuxième  section  des  Sangsues  à  sang 
rouge  comprend  celles  dont  la  ventouse,  non 
séparée  du  corps  par  un  étranglement  ,  est 
formée  de  plusieurs  segments  et  bilabiée  ; 
toutes  elles  ont  des  œufs  multiples.  Parmi 
elles,  on  doit  distinguer  d’abord  : 

4°  La  Branchiobdella  d’Odier  (  Micro- 
bdella  Blainville  )  ,  qui  vit  sur  les  Écre¬ 
visses  ;  son  corps,  mou  et  déprimé,  est 
composé  seulement  de  18  anneaux  alter¬ 
nativement  plus  grands,  dont  le  11e  et  le 
12e  portent  les  orifices  génitaux  en  sens  in- 


336 


SAN 


SAN 


verse  de  ce  qu’on  voit  sur  les  autres  Hiru- 
dinées.  Elle  est  dépourvue  de  points  oculi- 
formes  ;  niais  sa  bouche  est  armée  de  deux 
mâchoires  cornées ,  triangulaires  ,  brunes , 
dont  la  supérieure  est  la  plus  grande  L’es¬ 
pèce  d’Odier  est  jaune,  longue  de  5  à  12 
millimètres  et  se  trouve  sur  les  branchies  de 
l’Écrevisse. 

5°  La  Néphélis  de  Savigny  ( Helluo ,  Oken  ; 
Erpobdella,  Blainville),  qui  vit  dans  les  eaux 
douces  en  dévorant  des  Planaires  et  divers 
petits  animaux,  a  le  corps  lisse  formé  de 
96  ou  98  segments  peu  marqués,  et  les  ori¬ 
fices  génitaux  derrière  le  31e  et  le  35e.  Les 
yeux  au  nombre  de  huit,  dont  quatre  for¬ 
ment  un  arc  convexe  sur  le  1er  segment,  et 
les  quatre  autres  sont  disposés  transversale¬ 
ment  par  paires  aux  deux  côtés  du  troisième 
segment.  La  bouche,  très  grande ,  est  dé¬ 
pourvue  de  mâchoires ,  et  le  tube  digestif 
est  partout  presque  également  large  et  sans 
lobes  ou  cæcums.  Les  œufs  sont  réunis  dans 
une  coque  ou  capsule  transparente,  lisse  et 
jaune-brunâtre.  La  seule  espèce  connue  (N. 
octoculata)  présente  de  nombreuses  variétés, 
dont  plusieurs  ont  été  décrites  comme  des 
espèces  distinctes. 

6°  La  Trocheta  de  Dutrochet  ( Geobdella , 
Blainville),  qui,  peut-être,  doit  faire  partie 
du  genre  Néphélis,  n’en  diffère  que  parla  pré¬ 
sence  de  3  petites  mâchoires  rudimentaires, 
très  comprimées,  non  dentelées,  parle  nom¬ 
bre  des  segments  ou  plis  extérieurs  qui  est  de 
140;  ce  qui,  avec  la  distance  des  orifices  gé¬ 
nitaux  situés  derrière  le  32e  et  le  37e,  paraît 
indiquer  que  les  segments  primitifs  sont  ici 
divisés  en  5  et  non  en  3  ,  comme  chez  les 
Néphélis.  La  seule  espèce  connue  (T.  subvi- 
ridis )  a  d’ailleurs  la  faculté  de  pouvoir  quit¬ 
ter  momentanément  les  eaux  qu’elle  habite, 
pour  chasser  les  Lombrics  qu’elle  dévore 
avidement  ;  elle  est  gris -roussâtre  ou  ver¬ 
dâtre  ,  avec  deux  lignes  dorsales  brunâtres 
presque  effacées;  elle  est  longue  de  8  à  12 
centimètres.  La  capsule  contenant  ses  œufs 
est  oblongue,  comprimée,  brune,  longue  de 
9  à  14  ,  et  large  de  6  à  8  millimètres. 

Les  autres  Sangsues  à  sang  rouge  ont 
leurs  œufs  réunis  dans  un  cocon  à  en¬ 
veloppe  spongieuse  ;  leur  corps  est  formé  de 
94  ou  95  segments ,  et  leur  bouche  est  ar¬ 
mée  de  trois  mâchoires  ;  mais  d’abord  il  faut 
signaler  comme  incomplètement  connu  : 


7°  Le  genre  Bdella  de  Savigny  (Llmnatis, 
Moquin  ;  Palœobdella ,  Blainville),  qui  se 
trouve  dans  les  eaux  douces  en  Égypte.  Il 
n’a  que  huit  yeux,  ses  mâchoires  ne  sont 
pas  dentelées ,  et  ses  orifices  génitaux  sont 
situés  l’un  après  le  23e  ou  24e,  l’autre  après 
le  28e  ou  29e.  La  seule  espèce  décrite  (  B. 
nilotica  Sav.)  est  brune  en  dessus ,  roux  vif 
en  dessous  ,  longue  de  8  à  10  centimètres  , 
et  large  de  10  à  20  millimètres. 

Les  trois  derniers  genres  de  cette  section 
ont  dix  yeux ,  des  mâchoires  plus  ou  moins 
dentelées  ,  et  leurs  orifices  génitaux  situés 
derrière  les  24e  et  25e  segments;  ce  sont  : 

8°  L’Aulastoma  de  Moquin  ( Hœmopis ,  Sa¬ 
vigny  [en  partie]  ;  Pseudobdella  ,  Blainville), 
qui  se  distingue  par  son  corps  mou,  par  ses 
mâchoires  très  petites  à  denticules  émous¬ 
sées  peu  nombreuses ,  par  sa  manière  de 
vivre  en  dévorant  les  Lombrics ,  les  Nais  et 
les  larves  d’insectes  aquatiques ,  et  par  la 
structure  de  son  estomac  sans  poches  laté¬ 
rales,  mais  avec  deux  prolongements  étroits 
de  chaque  côté  de  l’intestin  qui  est  large, 
et  se  termine  par  un  anus  très  large  semi- 
lunaire.  La  seule  espèce  connue  ( A .  gulo 
Moquin)  a  été  confondue  sous  le  nom  d'Hi- 
rudo  sanguisuga  avec  V Hœmopis  ou  Sang¬ 
sue  de  Cheval.  Elle  est  nommée  Hirudo  gulo 
par  Braun ,  Hirudo  vorax  par  Johnson , 
Hœmopis  nigra  par  M.  Savigny,  Hœmopis  vo¬ 
rax  par  M.  Filippi ,  Pseudobdella  nigra  par 
M.  de  Blainville  ;  M.  Moquin  l’avait  d’abord 
nommée  Âulastoma  nigrescens.  Cette  espèce, 
très  commune  en  France  dans  les  eaux  dou¬ 
ces  stagnantes,  est  ordinairement  noire  en 
dessus ,  et  quelquefois  brun-verdâtre  avec 
des  points  noirs;  son  ventre  est  olivâtre 
clair,  ou  gris-verdâtre  ou  jaunâtre;  elle  est 
longue  de  6  à  9  cent.,  et  large  de  10  à  15  mill. 

9°  L’Hæmopis  de  Savigny  (  Hippobdella  , 
Blainv.),  ressemble  à  l’Aulastome  par  la  mol¬ 
lesse  de  son  corps,  par  ses  mâchoire^  petites 
avec  des  denticules  peu  nombreuses,  mais 
il  se  rapproche  davantage  encore  du  genre 
Sangsue  par  la  structure  de  son  appareil 
digestif  et  par  sa  manière  de  vivre  en  su¬ 
çant  le  sang  des  animaux  vertébrés,  quoi¬ 
que  ses  mâchoires  plus  petites  et  moins 
acérées ,  incapables  de  percer  la  peau  de  ces 
animaux,  l’obligent  à  se  fixer  aux  membra¬ 
nes  muqueuses  de  leur  bouche,  ou  de  leur 
gosier  par  exemple.  L’espèce  type  nommée 


SAN 


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337 


Hirudo  sanguisuga  par  Linné,  et  par  beau¬ 
coup  d’autres  auteurs  qui  l’ont  confondue 
avec  l’Aulastome,  est  1  '  Hœmopis  sanguisorba 
de  M.  Savigny ,  V Hœmopis  vorax  de  M.  Mo- 
quin  ,  en  1826,  dans  sa  lre  édition.  L'Ilip- 
pobdella  sanguisuga  de  M.  de  Blainviile 
est  la  vraie  Sangsue  de  cheval  dont  la  vora¬ 
cité  a  été  singulièrement  exagérée.  Elle  est 
longue  de  8  à  12  centimètres  et  large  de 
10  à  15  millimètres,  ordinairement  brun- 
roussâtre  ou  olivâtre  en  dessus  avec  les  bords 
orangés  ou  jaunâtres,  et  le  ventre  noirâtre  plus 
foncé  que  le  dos  ;  sa  coloration  d’ailleurs  pré¬ 
sente  de  nombreuses  variétés.  Elle  se  trouve 
dans  les  eaux  douces  de  l’Europe,  mais  plus 
particulièrement  dans  les  contrées  méridio¬ 
nales  de  ce  continent  et  dans  l’Afrique  sep¬ 
tentrionale;  elle  a  souvent  causé  des  acci¬ 
dents  graves  chez  les  hommes  ou  les  ani¬ 
maux  qui  l’ont  avalée  en  buvant;  parfois 
même  on  en  trouve  plusieurs  fixées  à  l’inté¬ 
rieur  de  la  bouche  et  du  gosier  des  bœufs 
abattus  pour  le  service  de  la  boucherie  en 
Algérie.  Une  autre  espèce  trois  fois  plus  pe¬ 
tite  a  été  trouvée  fréquemment  sous  les  pau¬ 
pières  et  dans  les  fosses  nasales  d’un  Héron 
(Arclea  virescens),  à  la  Martinique. 

10.  Le  genre  Sangsue  ou  Hirudo  (  San¬ 
guisuga  Savigny,  Ialrobdella  Blainviile)  se 
distingue  par  ses  mâchoires  grandes,  demi- 
ovales,  très  comprimées,  à  denticules  aiguës 
très  nombreuses  qui  lui  permettent  d’enta¬ 
mer  la  peau  des  Mammifères,  saisir  et  com¬ 
primer  par  sa  ventouse  orale;  son  corps  en 
se  contractant  devient  plus  ferme  et  prend 
la  forme  d’une  olive.  Son  estomac,  comme 
celui  de  V Hœmopis,  est  divisé  par  des  dia¬ 
phragmes  en  onze  chambres  avec  des  pro¬ 
longements  latéraux  dont  les  deux  derniers, 
beaucoup  plus  volumineux,  sont  couchés 
parallèlement  à  l’intestin  qui  est  très  grêle 
et  terminé  par  un  anus  très  petit,  peu  vi¬ 
sible.  L’espèce  type  (  H.  medicinalis)  a  le 
corps  déprimé,  gris  olivâtre,  plus  ou  moins 
foncé  en  dessus  avec  six  bandes  ou  rangées 
de  taches  longitudinales,  et  les  bords  plus 
clairs  dentelés  vert-roussâtre  ou  olivâtre  ; 
le  ventre  est  olivâtre,  ou  jaunâtre,  ou  rous- 
sâtre,  ou  gris-bleuâtre  ordinairement  tacheté 
de  noir.  Cette  coloration  d’ailleurs  présente 
des  variations  encore  plus  considérables  qui 
ont  fait  prendre  plusieurs  variétés  constantes 
pour  des  espèces  distinctes.  On  s’accorde, 


toutefois,  à  reconnaître,  en  outre  de  la  Sang¬ 
sue  médicinale  qui  habite  les  eaux  douces 
de  l’Europe  et  de  l’Afrique  septentrionale, 
plusieurs  espèces  étrangères  ;  telle  est  la 
Sangsue  truite  (  H.  troctina  Johnson  )  ,  de 
l’Algérie,  employée  depuis  25  ans  concur¬ 
remment  avec  la  Sangsue  médicinale  sous 
le  nom  de  Dragon  en  France,  et  de  Troul- 
leech  en  Angleterre.  Elle  est  verdâtre  en 
dessus  avec  six  rangées  de  petites  taches 
noires  plus  ou  moins  séparées,  bordées  d’oran¬ 
gé  ou  orangées  bordées  de  noir;  le  dos  est 
en  outre  bordé  par  une  bande  jaune  oran¬ 
gée,  large,  fortement  crénelée;  le  ventre 
est  jaune-verdâtre  ou  gris-jaunâtre  avec  une 
bordure  en  zigzag  et  quelquefois  aussi  taché 
de  noir.  On  peut  citer  enfin  la  Sangsue  gra¬ 
nuleuse  (H.  granulosa  Savigny),  de  l’Inde, 
employée  par  les  médecins  de  Pondichéry, 
et  caractérisée  par  une  rangée  de  tubercules, 
au  nombre  de  38  ou  40,  assez  serrés  sur 
chaque  segment  ;  elle  est  vert-brun  avec  trois 
bandes  plus  obscures  sur  le  dos. 

11.  Le  genre  Clepsine  Savigny  ( Glossipho - 
nia  ,  puis  Glossopora  Johnson  ,  Erpobdella, 
Lamarck,  Glossobdella  Blainviile),  constitue 
seul  la  deuxième  division  des  Sangsues  ,  et 
comprend  toutes  celles  dont  le  sang  est  in¬ 
colore  et  le  système  vasculaire  incomplet  ; 
leur  corps  plus  transparent  est  moins  distinc¬ 
tement  divisé  en  57  ou  58  segments,  et  ce¬ 
pendant  il  est  plus  ferme  et  quelquefois 
même  presque  cartilagineux  ;  aussi  les  Clep- 
sines  sont-elles  incapables  de  nager.  La 
ventouse  antérieure  est  peu  prononcée,  for¬ 
mée  en  partie  parla  lèvre  supérieure  qui  se 
compose  de  trois  demi-segments;  la  bouche, 
assez  grande  et  sans  mâchoires,  laisse  sor¬ 
tir  une  trompe  tubuleuse  charnue;  l’esto¬ 
mac  présente  latéralement  6  ou  8  lobes 
symétriques,  simples  ou  pinnés  qui  lui  don¬ 
nent  l’apparence  d’une  feuille  pinnatifide 
quand  il  est  coloré  par  la  nourriture.  L’in¬ 
testin  qui  vient  ensuite  est  également  pourvu 
de  lobes  latéraux  ou  cæcums.  Les  yeux  sont 
au  nombre  de  2  ,  4  ,  6  ou  8  ;  l’orifice  gé¬ 
nital  mâle  est  situé  derrière  le  19e  ou  20e 
segment,  et  l’orifice  femelle  derrière  le  22e 
ou  23e.  Les  œufs  sont  simples  et  portés  par 
l’animal  dans  une  excavation  de  la  face 
ventrale,  où  les  jeunes  de  plusieurs  es¬ 
pèces  restent  longtemps  encore  après  l’éclo¬ 
sion.  Le  nombre  des  espèces  de  Clcpsines 

43 


T.  XI. 


33  B 


SAN 


SAN 

est  assez  considérable;  M.  Savigny  en  fait 
deux  tribus  ;  les  unes  Clepsines  ilürines , 
ayant  deux  yeux  situés  sur  le  second  seg¬ 
ment,  un  peu  écartés  et  à  corps  étroit, 
telle  est  la  C .  bioculata;  les  autres  Clepsines 
simples  ayant  sur  les  trois  premiers  segments 
ix  yeux  rapprochés,  et  à  corps  large,  comme 
la  C.  complanata ,  qui  est  VHirudo  sexocu- 
lata  de  Bergmann.  M.  Philippi  faitun genre 
Hœmocharis  avec  les  espèces  qui  ont  plus 
de  six  lobes  pinnés  à  l’estomac  et  dont  le 
corps  est  étroit,  telle  est  la  C.  marginata, 
qui  avait  été  successivement  nommée  Hirudo 
marginata  par  O. -F.  Müller,  H.  variegala 
par  Braun  ,  H.  cephalota  par  Caréna  ,  Pis- 
cicola  marginata  et  P.  tesselata  par  M.  Mo- 
quin  ,  et  Ichthyobdella  marginata  par  M.  de 
Blainville  ;  elle  est  d’un  brun  vineux  en 
dessus  avec  des  rangées  de  points  jaunes  , 
longue  de  10  à  15  millimètres  et  large  de  2 
à  3  millim.,  elle  a  4  yeux  et  sa  tête  est  no¬ 
tablement  dilatée. 

On  a  classé  souvent  mal  à  propos  avec 
les  Sangsues  divers  Helminthes  trématodes, 
des  Planaires  et  d’autres  Vers  qui  mieux 
connus  devront  peut-être  former  des  ordres 
distincts.  Tels  sont  la  Malacobdella  de  M.  de 
Blainville  que  M.  Blanchard  a  décrite  ré¬ 
cemment  sous  le  nom  de  Xenistum ,  et  qui 
vit  parasite  des  Mollusques  bivalves  du  genre 
Mya.  Une  espèce  voisine,  parasite  des  Vénus, 
avait  été  nommée  Hirudo  grossa  par  O. -K 
Müller.  M.  de  Blainville  avait  aussi  proposé 
un  genre  Epïbdella  pour  VHirudo  hypoglossi 
de  Müller,  ou  Phylline  hypoglossi  de  La- 
marclt,  qui  paraît  devoir  faire  partie  du 
genre  Tristome  de  Cuvier,  ainsi  que  les  au¬ 
tres  Phylline ,  Nitzschia  et  Cap  sala  des  di¬ 
vers  auteurs,  que  M.  de  Blainville  indique 
comme  devant  faire  partie  de  la  meme  fa¬ 
mille.  M.  Moquin  range  toutes  ces  fausses 
Sangsues  dans  la  section  des  Hirudinées  Pla¬ 
ner  ienne  s. 

Les  Sangsues  ont  été  connues  dès  la  plus 
haute  antiquité  comme  pouvant  sucer  le 
sang  des  animaux.  Les  Grecs  les  désignèrent 
sous  les  noms  de  oSGla. ,  de  Xtpartç  et  de 
«pt).atp.aToç  ;  les  Romains  les  nommèrent  Hi¬ 
rudo  et  Sanguisuga  ;  mais  ce  n’est  qu’assez 
tard  après  Père  chrétienne  qu’on  les  a  em¬ 
ployées  en  médecine.  A  l’époque  de  la  re¬ 
naissance  ,  Rondelet  décrivit  une  Sangsue 
marine  (  Pontobdella  muricata )  ;  plus  tard  , 


en  1602,  Aldrovande,  dans  sa  compilation, 
mentionna  encore  trois  autres  Sangsues 
d’eau  douce  ;  mais  ce  n’est  qu’à  partir  de 
la  moitié  du  xvnie  siècle  que  l’histoire  natu¬ 
relle  de  ces  animaux  commença  véritable¬ 
ment  à  marcher.  Trembley,  en  1744,  si¬ 
gnalait  une  Clepsine;  Rœsel ,  en  1750, 
une  Branchiobdelle  ;  Hill,  en  1752,  et  Berg¬ 
mann  ,  en  1755  ,  décrivaient  deux  autres 
Clepsines;  etBaster,  en  1760,  faisait  con¬ 
naître  une  Sangsue  marine  (Pontobdella ver- 
rucata  j  différente  de  celle  de  Rondelet. 
Linné,  venant  enfin,  établit  définitivement 
le  genre  Hirudo  déjà  proposé  par  Ray,  et  y 
comprit  toutes  les  espèces  précédemment 
décrites  et  celles  qu’il  avait  observées  lui- 
même  ;  de  telle  sorte  qu’il  en  admettait  8  es¬ 
pèces  dans  la  12e  édition  de  son  ùystema 
nalurœ.  Ce  nombre  fut  ensuite  porté  à  14, 
par  suite  des  travaux  de  O. -F.  Müller  en 
1774.  Plus  tard,  à  partir  des  premières  an¬ 
nées  du  xviue  siècle ,  de  nouvelles  espèces 
furent  encore  successivement  décrites ,  sa¬ 
voir  :  la  Sangsue  swampine  ( Clepsine  swam- 
pina ),  par  Bosc,  en  1802;  l 'Hirudo  gulo 
( Aulasloma ),  par  Braun,  en  1805;  la  Pon¬ 
tobdella  areolata,  par  Leacb,  en  1815;  Y  Hi¬ 
rudo  troc  tin  a ,  par  Johnson,  en  1816;  la 
Trocheta  subviridis,  par  Dutrochet,  en  1817  ; 
la  Bdella  nilotina ,  VHirudo  granulosa  et  le 
Branchellio  torpedinis  ,  par  M.  Savigny,  en 
1817.  Plusieurs  autres  espèces,  plus  ou 
moins  distinctes,  ont  aussi  été  signalées 
ou  décrites  par  MM.  de  Blainville  ,  Caréna, 
Guyon,  Say  et  Gay,  de  sorte  qu’aujourd’hui 
on  porte  le  nombre  des  espèces  à  52  ;  mais 
plus  du  quart  de  ces  espèces  sont  douteuses 
ou  simplement  nominales.  Toutefois,  ces 
Sangsues  si  diverses  ne  formaient  encore 
que  le  seul  genre  Hirudo  de  Linné  ,  quand 
Leach,  en  1815,  en  distingua  le  genre  Pon¬ 
tobdella ,  queM.  Oken  désignait  peu  de  temps 
après  sous  le  nom  de  Gôl  ,*  le  même  auteur 
proposait  aussi  le  genre  Ihl  pour  la  Sangsue 
parasite  des  Poissons  d’eau  douce  ( Piscicola ), 
et  le  genre  Helluo  pour  les  Sangsues  dé¬ 
pourvues  de  mâchoires  ( Nephelis  ).  Presque 
à  la  même  époque,  M.  Rawlins  Johnson,  en 
1816.  donnait  le  nom  de  Glossiphonia  à  des 
Sangsues  d’eau  douce  sans  mâchoires ,  et 
munies  d’une  trompe  ,  que  M.  Oken  avait 
confondues  dans  son  genre  Helluo ;  mais 
M.  Johnson  avait  le  tort  de  changer ,  l’an- 


SAN 


SAN 


339 


née  suivante,  le  nom  qu’il  leur  avait  donné 
pour  celui  de  Glossopora,  qui  n’a  pu  préva¬ 
loir  contre  celui  de  Clepsine ,  donné,  en 
1817,  par  M.  Savigny,  qui,  dans  un  travail 
général  sur  les  Sangsues  ,  divisa  ces  ani¬ 
maux  en  sept  genres  :  Branchellio  ,  Albione 
{ Pontobdella  de  Leach),  Bdella ,  Sanguisuga 
(' liirudo  ),  Hœmopis ,  Nephelis  et  Clepsine. 
Dans  la  même  année  Dulrochet  fit  connaître 
le  nouveau  genre  Trocheta  auquel  il  don¬ 
nait  son  nom,  et  M.  Savigny  lui-même,  en 
1820  ,  dans  la  partie  zoologique  de  la  Des¬ 
cription  de  l'Égypte  ,  ajoutait  encore  un 
autre  genre  Hœmocharis  pour  la  Piscicole, 
ou  Sangsue  parasite  des  Poissons  d’eau 
douce.  Odier,  avait,  de  son  côté,  proposé  le 
genre  Branchiobdella  pour  la  petite  Sangsue 
parasite  des  Écrevisses  ,  précédemment  in¬ 
diquée  par  Rœsel  et  oubliée  depuis  lors. 
M.  Moquin  enfin  ,  dans  un  travail  spécial 
sur  les  Hirudinées,  en  1827,  établit  le  genre 
Aulastoma  pour  YHirudo  gulo  de  Braun  ,  ce 
qui  porte  à  onze  le  nombre  des  genres , 
comme  nous  les  admettons  aujourd’hui,  en 
laissant  de  côté  les  Hirudinées  planériennes 
de  cet  auteur.  M.  de  Blainville,  en  182T, 
dans  le  Dictionnaire  des  sciences  naturelles, 
sans  connaître  l’ouvrage  de  M.  Moquin  im¬ 
primé  à  Montpellier,  avait  donné  une  excel- 
lente  idée  des  Hirudinées  ,  qu’il  partageait 
en  onze  genres  :  1°  Branchiobdella  (  Bran¬ 
chellio  Savigny)  ;  2°  Pontobdella  ;  3°  Ichthyo- 
bdella  ( Piscicola )  ;  4°  Geobdella  (  Trocheta)  ; 
5°  Pseudobdella  ( Aulastoma )  ;  6°  Hippobdella 
{Hœmopis);  7°  latrobdella  {Hirudo); 
8°  Bdella i;  9°  Erpobdella  ;  10°  Glossobdella  ; 
11°  Epibdella;  et  12°  Malacobdella.  Ces 
deux  derniers  genres  ,  qui  correspondent 
aux  Hirudinées  planériennes  de  M.  Moquin, 
devront  être  exclus  de  l’ordre  des  Hirudi- 
dinées.  De  nombreux  travaux,  sur  l’anato¬ 
mie  et  la  physiologie  de  ces  animaux,  ayant 
été  publiés  depuis  lcrs  ,  M.  Moquin  a  pu  , 
dans  une  2e  édition  de  son  Histoire  des  Hi¬ 
rudinées,  présenter  un  résumé  presque  com¬ 
plet  de  nos  connaissances  sur  ces  Annélides, 
et  y  ajouter  en  même  temps  des  détails 
précieux  sur  leur  usage  médicinal  ,  sur  le 
commerce  auquel  elles  ont  donné  lieu  ,  sur 
leur  conservation  et  sur  leur  multiplication. 
Nous  ne  pouvons  donc  que  renvoyer  le  lec¬ 
teur  à  l’ouvrage  de  cet  auteur  pour  tout  ce 
que  nous  sommes  forcés  d’omettre  ici.  (Duj.) 


SANGUIN,  min. — Espèce  de  Jaspe. 
SANGUIN,  bot.  ph.  —  Espèce  de  Cor¬ 
nouiller. 

SANGUINARIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Papavéracées,  tribu  des  Argémo- 
nées ,  établi  par  Linné  (  Gen. ,  n.  665  ),  et 
dont  on  ne  connaît  qu’une  seule  espèce,  la 
Sanguinaria  Canadensis  Lin. ,  Di  IL,  Lamk. 
{Sang,  grandiflora  Rose.).  C’est  une  plante 
herbacée  qui  croît  au  Canada  et  dans  les 
montagnes  des  États-Unis. 

SANGUINE,  min.  —  Variété  d’Oligiste. 

Voy.  FEU  OLIGISTE. 

SANGUINOLARIA.  moll.  —  Genre  de 
Conchifères  dimyaires  établi  par  Lamarck 
dans  sa  famille  des  Nymphacées  pour  des  co¬ 
quilles  transverses,  subelliptiques,  un  peu 
bâillantes  aux  extrémités  latérales,  ayant  le 
bord  inférieur  arqué,  non  parallèle  au  bord 
supérieur  ou  dorsal,  et  dont  la  charnière 
présente  deux  dents  rapprochées  sur  chaque 
valve.  Lamarck,  sous  ce  nom,  comprenait 
quatre  espèces  vivantes  dont  les  trois  pre¬ 
mières,  ainsi  que  l’a  démontré  M.  Deshayes, 
sont  de  vraies  Psammobies ,  tandis  que  la 
quatrième  seule,  S.  rugosa,  que  Linné  avait 
nommée  Venus  deflorata,  présente  des  ca¬ 
ractères  distincts  qui  doivent  la  faire  prendVe 
pour  type  du  genre  Sanguinolaire.  En  effet, 
au  lieu  d’être  comprimée  comme  les  trois 
autres  espèces  de  Lamarck,  c’est  une  coquille 
épaisse,  régulière,  assez  bien  close  ;  ses  nym¬ 
phes  saillantes  sont  recouvertes  par  un  liga¬ 
ment  extérieur  épais,  et  sa  charnière  présente 
sur  chaque  valve  deux  dents  dont  une  plus 
grosse  est  bifide  et  en  cœur  ;  les  impressions 
musculaires  sont  presque  égales,  arrondies, 
et  l’impression  palléaie  forme  en  arrière 
une  sinuosité  étroite  et  peu  profonde.  M.  So- 
werby,  au  contraire,  classe  cette  même  es¬ 
pèce  avec  les  Psammobies,  et  prend  pour 
type  du  genre  Sanguinolaire  la  seconde  es¬ 
pèce  de  Lamarck  {S.  rosea)  qui  est  le  Solen 
sanguinolentus  de  Linné,  et  il  rapporte  au 
même  genre  les  Solétellines  de  M.  de  Blain¬ 
ville.  (Duj.) 

SANGUISORBE.  Sanguisorba  (de  san- 
guis  ,  sang;  sorbere ,  absorber),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Rosacées ,  section 
des  Sanguisorbées  ,  à  laquelle  il  donne  son 
nom,  de  la  Tétrandrie  monogynie  dans  le 
système  de  Linné.  Il  est  formé  d’espèces 
herbacées  vivaces,  propres  aux  parties  tem- 


SAN 


SAN 


310 

pérées  de  l’hémisphère  boréal.  Ce  sont  des 
plantes  parfaitement  glabres,  à  tige  droite  , 
rameuse  dans  sa  partie  supérieure;  à  feuil¬ 
les  alternes  ,  pennées  avec  foliole  impaire  , 
accompagnées  de  stipules  adnées  au  pétiole; 
à  fleurs  hermaphrodites  terminales,  ramas¬ 
sées  en  épis  serrés  ,  accompagnées  de  brac¬ 
tées  et  de  bractéoles.  Ces  fleurs  présentent  : 
un  calice  à  tube  turbiné  ,  à  limbe  quadri- 
parti,  coloré;  pas  de  corolle;  quatre  éta¬ 
mines  ,  insérées  sur  un  anneau  qui  garnit 
la  gorge  du  calice  et  opposées  aux  lobes  de 
celui-ci,  à  longs  filaments  faibles  et  grêles; 
un  pistil  dont  l’ovaire,  renfermé  dans  le 
tube  du  calice,  contient  dans  sa  loge  unique 
un  seul  ovule  suspendu,  et  dont  le  style 
terminal  porte  un  stigmate  dilaté,  très  pa- 
pilleux.  A  ces  fleurs  succède  un  akène  ren¬ 
fermé  dans  le  tube  du  calice  endurci,  subé¬ 
reux  et  quadrangulaire.  —  Nous  citerons 
comme  type  de  ce  genre  la  Sanguisorbe  of¬ 
ficinale,  Sanguisorba  ofjicinalis  Lin.,  plante 
désignée  sous  le  nom  vulgaire  de  grande 
Pimprenelle ,  qui  croît  en  Europe  et  en 
Asie ,  dans  les  prés  ,  dans  les  marais  tour¬ 
beux.  Sa  tige  raide,  droite,  anguleuse,  sՎ 
lève  à  un  mètre  environ  ;  ses  feuilles  sont 
formées  de  9-15  folioles  coriaces,  d’un  vert 
pâle  en  dessous,  ovales,  un  peu  en  coeur  à 
leur  base,  dentées  ;  ses  stipules  sont  égale¬ 
ment  dentées.  Ses  fleurs  forment  des  épis 
ovales,  et  se  distinguent  par  leurs  étamines 
à  peu  près  de  même  longueur  que  le  calice, 
dont  le  limbe  est  caduc.  On  dit  cette  plante 
vulnéraire  et  astringente;  on  fait  même 
dériver  son  nom  de  cette  dernière  propriété. 
Il  paraît  aussi  que  son  rhizome  et  sa  racine 
sont  usités  dans  quelques  pays  contre  la 
diarrhée  et  la  dyssenterie;  mais,  au  total, 
elle  ne  figure  plus  que  pour  mémoire  dans 
quelques  traités  de  botanique  médicale. 

(P.  D.) 

SANGUISORBÉES.  Sanguisorbeæ.  bot. 
ph.  —  Tribu  des  Dryadées  dans  le  grand 
groupe  des  Rosacées  ( voy .  ce  mot),  laquelle 
a  pour  type  le  genre  Sanguisorba.  (Ad.  J.) 

SANGUISEGA.  annél.— Nom  donné  par 
Savigny  au  genre  Sangsue.  Voy.  sangsues. 

SAIMI11LAS.UA,  Leandr.  ( Msc .).  bot.  pu. 
— Synon.  d'Augusta ,  Leandr. 

SANICULA.  bot.  ph.— Genre  de  la  famille 
des  Ombellifères,  tribu  des  Saniculées,  établi 
par  Tournefort  (Inst.,  173).  On  en  connaît 


une  dizaine  d’espèces,  parmi  lesquelles  nous 
citerons  la  Sanicvla  Europœa  Linn.  ( Sani - 
cula  officinalis  Gouan.,  Caucalis  Sanicula 
Crantz,  Astrantia  diapensia  Scopoli,  vulgai¬ 
rement  Sanicle).  C’est  une  herbe  commune 
dans  presque  toute  l’Europe;  elle  croît  dans 
les  bois  et  fleurit  en  mai  et  juin.  Toute  la 
plante,  mais  surtout  la  racine,  a  une  saveur 
amère  et  astringente,  très  préconisée  autre¬ 
fois  à  titre  de  vulnéraire,  mais  à  peu  près 
hors  d’usage  aujourd’hui.  (J.) 

SANICULÉES.  Saniculeæ.  bot.  ph.  — 
Tribu  de  la  famille  des  Ombellifères  (voy. 
ce  mot),  dans  la  division  des  Orthospermées, 
ainsi  nommée  du  genre  Sanicula  qui  lui 
sert  de  type.  (Ad.  J.) 

SANSEVIELLA,  Reichenb.  (Consp.,  n. 
783).  bot.  ph.  —  Synonyme  d'Ophiopogon, 
Ait. 

S  ANSE  VIERA,  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Liliacées-Aloïnées,  établi  par 
Thunberg  ( Nov .  Gen.,  121).  On  en  connaît 
quinze  à  vingt  espèces  qui  croissent  princi¬ 
palement  dans  les  régions  tropicales  de  l’Asie 
et  de  l’Afrique.  Quelques  unes  sont  cultivées 
dans  les  jardins,  comme  plantes  d’ornement  ; 
parmi  ces  dernières,  nous  citerons  les  San- 
seviera  zeylanica  Redou  t . ,  guineensis  Cavan . , 
carnea  Andr.  (J-) 

SANSONNET,  ois.  —  Nom  vulgaire  de 
l’Étourneau. 

SANTAL.  Santalum  (du  mot  arabe  San- 
dal  ou  Santal),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Santalacées  ,  à  laquelle  il  donne 
son  nom,  d’abord  rapporté  a  tort  par  Linné 
à  l’Octandrie  monogynie  ,  et  plus  tard  classé 
dans  la  Tétrandrie  monogynie,  sa  véritable 
place.  Les  espèces  qui  le  forment  sont  des 
arbres  et  des  arbustes,  qui  croissent  natu¬ 
rellement  dans  l’Asie  et  l’Australie  tropi¬ 
cale  et  dans  diverses  îles  de  l’Océanie.  Leurs 
feuilles  sont  opposées,  assez  grandes;  leurs 
fleurs  ,  accompagnées  de  bractées  caduques, 
sont  hermaphrodites ,  et  présentent  :  Un 
périanthe  simple,  tubuleux,  ventru,  ad¬ 
hérent  à  l’ovaire  par  sa  partie  inférieure  ,  à 
limbe  quadrifide  ,  muni  à  la  gorge  de  qua¬ 
tre  glandes  qui  alternent  avec  ses  lobes; 
quatre  étamines  opposées  aux  lobes  du  pé¬ 
rianthe,  dont  le  filet  porte  à  sa  face  posté¬ 
rieure  un  faisceau  de  poils;  un  pistil  à 
ovaire  demi  -  adhérent,  uniloculaire,  bi- 
ovulé,  surmonté  d’un  style  simple,  fili- 


SAN 


SAN 


forme  ,  que  termine  un  stigmate  à  deux  ou 
trois  lobes  peu  prononcés.  A  ces  fleurs  suc¬ 
cède  une  drupe  monosperme. 

Deux  espèces  de  ce  genre  ont  de  l’inté¬ 
rêt  comme  fournissant  deux  des  trois  sortes 
de  bois  désignées  sous  le  nom  de  Bois  de 
Santal.  La  troisième  sorte ,  connue  sous  le 
nom  de  Santal  rouge ,  provient  d’une  Lé- 
gumineuse  papilionacée,  le  Pterocarpus  san- 
talinus  ( voy .  ptérocarpe). 

Le  Santal  blanc,  Santalum  album  Lin., 
croît  principalement  sur  les  montagnes  du 
Malabar.  Il  forme  un  arbre  de  forte  pro¬ 
portion  ,  à  belle  et  volumineuse  cime  ar¬ 
rondie;  son  écorce  est  brune  et  raboteuse; 
ses  feuilles  oblongues  lancéolées,  rétrécies 
aux  deux  extrémités,  aiguës  au  sommet, 
pétiolées,  sont  entières ,  glabres;  ses  fleurs 
sont  petites,  disposées  en  petites  grappes 
axillaires  et  terminales  ;  elles  sont  jaunâtres 
au  moment  où  elles  commencent  à  s’épanouir, 
et  deviennent  ensuite  rougeâtres.  Deux  opi¬ 
nions  différentes  ont  été  émises  au  sujet  du 
bois  de  cet  arbre.  Les  uns  ont  avancé,  avec 
Roxburgh,  que  son  aubier  constitue  ie  bois 
de  Santal  blanc,  tandis  que  sa  partie  cen¬ 
trale,  ou  le  bois  de  cœur,  forme  le  Santal 
citrin.  Les  autres  ont,  au  contraire,  assuré 
que  ces  deux  sortes  de  bois  proviennent  de 
deux  espèces  différentes;  la  plante  dont  nous 
venons  de  reproduire  les  caractères  fournis¬ 
sant  seulement  la  première.  Les  observations 
de  M.  Gaudichaud  paraissent  démontrer 
l’exactitude  decette  seconde  manière  devoir; 
ce  savant  attribue,  en  effet,  la  production  du 
Santal  citrin  a  un  arbre  qu’il  a  nommé  San¬ 
tal  de  Freycinet,  Santalum  Freycinetianum 
Gaudich.  ( Uran .,  p.  442,  t.  45).  Celui-ci  se 
distingue  par  ses  feuilles  lancéolées,  un  peu 
obtuses,  veinées,  a  limbe  cinq  fois  plus  long 
que  le  pétiole  ;  par  ses  fleurs  grandes,  rosées, 
opposées,  disposées  en  grappes  terminales, 
simples.  Aux  îles  Sandwich,  cet  arbre  porte 
Je  nom  d 'Oié-Ara.  Son  bois  constitue,  selon 
M.  Gaudichaud,  la  seule  production  com  ¬ 
merciale  de  ces  îles.  On  l’indique  également 
comme  croissant  aux  îles  Fidgi,  aux  Mar¬ 
quises,  au  Malabar,  etc. 

L’un  et  l’autre  de  ces  bois  sont  aromati¬ 
ques  et  recherchés  dans  l'Inde,  surtout  à  la 
Chine,  soit  pour  ce  motif,  soit  pour  leurs 
propriétés  médicinales.  Le  Santal  blanc  est 
le  moins  précieux  et  le  moins  recherché  des 


deux.  Son  odeur  est  douce,  sa  saveur  un  peu 
amère.  Dans  les  contrées  que  nous  venons  de 
nommer,  il  est  employé  comme  parfum  et 
aussi  comme  stimulant,  sudorifique,  rafraî¬ 
chissant,  etc.  On  s’en  sert  aussi,  après  l’a¬ 
voir  râpé,  à  faire  une  sorte  de  pâte  dont  on 
enduit  la  peau,  lorsqu’on  est  en  sueur.  Ce 
bois  arrive  quelquefois  en  Europe;  mais  il  y 
est  très  rarement  employé.  Le  Santal  citrin, 
ainsi  nommé  à  cause  de  sa  belle  couleur 
jaune,  est  plus  aromatique  que  le  blanc,  et 
de  plus,  son  tissu  serré  permet  de  lui  don¬ 
ner  un  beau  poli  qui  le  rend  propre  à  la  con¬ 
fection  des  vases,  coffrets  et  de  divers  ouvra¬ 
ges  de  marqueterie.  Il  est  extrêmement  re¬ 
cherché  par  les  Chinois  qui,  assure-t-on,  en 
ont  déjà  dépeuplé  plusieurs  îles  de  l’Océanie. 
On  l’emploie  aussi  comme  parfum,  en  le 
brûlant  dans  les  temples  et  les  maisons.  Mais 
on  consacre  surtout  a  cet  usage  celui  dont  la 
coloration  est  le  moins  prononcée,  et  qui 
dès  lors  est  regardé  comme  moins  propre  à 
être  mis  en  œuvre.  Enfin  ce  bois  est  égale¬ 
ment  usité  comme  substance  médicinale. 

(P.  D.) 

SANTA  LACÉES .  Santalaceœ.  bot.phan. 
—  Famille  de  plantes  dicotylédonées  apé¬ 
tales,  périgynes,  ainsi  caractérisée:  Calice 
tubuleux ,  à  limbe  4-5-fide  ,  dont  la  préflo¬ 
raison  est  valvaire,  et  dont  les  lobes  souvent 
épaissis  à  la  base  portent  quelquefois  en 
dedans  une  touffe  de  poils  ;  il  est  entouré 
rarement  d’un  calicule  extérieur.  Étamines 
en  nombre  égal  et  opposées  à  ces  lobes  à  la 
base  desquels  elles  s'insèrent,  les  dépassant 
à  peine  par  leurs  filets  subulés,  munis  quel¬ 
quefois  d’un  faisceau  de  poils,  terminés 
chacun  par  une  anthère  biloculaire,  introrse, 
très  rarement  quadriloculaire.  Ovaire  adhé¬ 
rent  avec  le  tube  qui  l’égale  ou  le  dépasse, 
contenantdansune  loge  unique  deux,  quatre 
ou  plus  ordinairement  trois  ovules  suspen¬ 
dus  au  sommet  d’un  placentaire  central  en 
forme  de  eolumelle.  Style  simple,  court; 
stigmate  capité,  2-3-lobé  ,  très  rarement 
rayonné.  Disque  charnu,  épanché  sous  forme 
de  lame  au-dessus  de  l'ovaire,  prolongé  en 
lobes ,  quelquefois  en  lames  pétaloïdes  al¬ 
ternant  avec  les  divisions  calicinales.  Fruit 
sec  ou  charnu  ,  à  endocarpe  crustacé  ou  os¬ 
seux  ,  monosperme.  Embryon  droit  ou  lé¬ 
gèrement  oblique,  dans  le  centre  d’un  pé- 
risperme  charnu,  deux  fois  au  moins  plus 


SAN 


SAP 


342 

long  que  lui,  cylindrique ,  à  radicule  supère 
ou  tournée  un  peu  latéralement  en  haut. 
On  a  constaté  dans  un  assez  grand  nombre 
de  genres  et  d’espèces  un  développement 
singulier  de  cet  ovule,  où  de  bonne  heure 
le  sac  embryonaire  perçant  le  nucelle  le 
rejette  à  sa  base  et  continue  à  grossir  en 
dehors  de  lui,  de  manière  que  la  graine, 
bornée  à  ce  sac  épaissi  et  à  l’embryon , 
mûrit  dépourvue  d’autre  tégument.  Les 
Santalacées  sont  des  herbes  annuelles  ou 
vivaces,  des  arbrisseauxou  des  arbres;  à  feuil¬ 
les  alternes,  tendant  quelquefois  à  l’opposi¬ 
tion  vers  le  bas,  celles  des  rameaux,  entières, 
penninervées ,  épaisses,  quelquefois  rédui¬ 
tes  à  l’état  d’écail les  ou  même  disparaissant 
complètement,  dépourvues  de  stipules;  à 
fleurs  complètes  ou  plus  rarement  incom¬ 
plètes  par  avortement,  petites,  groupées  en 
épis,  grappes  ou  panicules,  quelquefois  so¬ 
litaires  aux  aisselles  des  feuilles,  accompa¬ 
gnées  de  bractées  et  bractéoles.  Les  espèces 
arborescentes  se  rencontrent  la  plupart  dans 
l’Asie  et  l’Australie  tropicales,  les.  frutes¬ 
centes  dans  la  région  méditerranéenne  et 
la  partie  tempérée  de  l’Amérique  australe, 
les  herbacées  dans  sa  partie  boréale  ainsi 
que  dans  l’Europe  et  l’Asie  centrales.  On 
les  trouve  sous  les  deux  dernières  formes 
au  cap  de  Bonne-Espérance.  Parmi  les  pro¬ 
duits  de  cette  famille,  les  bois  aromatiques 
de  plusieurs  espèces  de  Santals  sont  les  plus 
renommés. 

GENRES. 

Thesium,  L.  ( Thesiosiris  et  Fnsea,  Reich.). 
— ■  Nanodea,  Banks  ( Balexerdia ,  Cornm.). 

—  Choretrum ,  R.  Br.  —  Leptomeria,  R.  Br. 

—  Comandra  ,  Nutt.  —  Fusanus,  L.  (  Col- 
poon,  Berg.).  — Osyris,  L.  ( Casia ,  Tourn.). 

—  Sphœrocarya  ,  Wall.  — Santalum,  L. 

( Sirium ,  L.).  —  Mida,  Conningh.  —  Pyru- 
laria ,  Michx.  (  Hamiltonia ,  Muhlenb.  — 
Callinux ,  Raf.).  — -  Cervantesia,  R.  Pav. — 
Myoschilos,  R.  Pav. 

Après  ces  genres  on  place  avec  doute 
VOctarillum,  Lour.,  encore  trop  imparfai¬ 
tement  connu  ;  1  '  Anthobolus  R.  Br.  et  YExo- 
carpus  Labill.,  Santalacées  à  ovaire  libre  et 
pouvant,  par  suite  de  ce  caractère,  consti¬ 
tuer  un  petit  groupe  séparé  des  Anthobo- 
lées,  et  enfin  le  Nyssa  Gron.  (Tupelo,  Ad.), 
plus  différent  encore  par  le  nombre  de  ses 
étamines  porté  à  dix  dans  les  fleurs  mâles, 


par  son  ovule  unique  pendant  du  sommet 
de  la  loge ,  et  ses  cotylédons  foliacés  ondu¬ 
lés,  indiqué  en  conséquence  comme  devant 
former  le  noyau  d’un  petit  groupe  des  Nys- 
sacées.  (Ad.  J.) 

SAATALOIDES,  Linn.  ( Flor .  Z eyl,  n. 
408).  bot.  ph. — Synon.  de  Connarm ,  Linn. 

SAATIA  ,  Sav.  (in  Memor .  matemat.  de 
Soc .  ital.j  VIII,  2,  479).  bot.  ph.  — Syn.  de 
Polypogon ,  Desf, 

SAATÏA.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Rubiacées-Cofféacées,  tribu  des  Psycho- 
triées,  établi  par  Wight  et  Arnott  ( Prodr . 
Flor.  penins.  Ind.  orient .,  I,  422).  Arbris¬ 
seaux  originaires  de  l’Inde.  Voy.  rubiacées. 

SANTOLIAA,  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des 
Sénécionidées,  établi  par  Tournefort  ( Inst ., 
260).  L’espèce  typ e,  Santolina  chamœcypa- 
rissus  Linn.  (  S.  incana  Lamk.  et  DC. , 
vulgairement  Garderobe  ,  Aurone  femelle , 
petit  Cyprès,  etc.),  croît  dans  les  contrées 
chaudes  qui  avoisinent  la  Méditerranée.  On 
la  cultive  fréquemment  dans  les  jardins. 

(J.) 

SAAVITAEÏA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées-Tubuliflores,  tribu 
des  Sénécionidées,  établi  par  Gualter  (in 
Lamarck  Journ.  hist.  nat.,  II,  176,  t.  33). 
L’espèce  type,  Sanvitaliaprocumbens  Lamk., 
est  une  herbe  originaire  du  Mexique,  et  cul¬ 
tivée,  en  Europe,  dans  les  jardins  de  bota¬ 
nique.  (J-) 

SAPAJOU,  mam .—Voy-  sajou. 

SAPA  A7,  mam.  —  Nom  d’une  espèce  de  Po- 
latouche.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

8APERDA  (aawepSvjç,  nom  d’un  poisson 
dans  Athénée),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères,  de  la  famille  des 
Longicornes  et  de  la  tribu  des  Lamiaires, 
créé  par  Fabricius  (Systema  eleutheratorum , 
t.  Il,  p.  328),  adopté  par  Dejean  (Catalogue, 
3e  édition,  p.  376)  et  Mulsant  (Histoire  na¬ 
turelle  des  Coléoptères  de  France; Longicornes, 
p.  185),  et  restreint  par  ces  deux  auteurs  à 
quelques  espèces  seulement  d’Europe  et  de 
l’Amérique  septentrionale.  Les  types  sont: 
les  S.  scalaris,  Scylii,  tumula ,  punctata  et 
candida  F.  (G.) 

S  A  PU  AA.  mam.-  Le  Daman  (voy.  ce  mot) 
portait  anciennement,  ce  nom,  et  c’est  ainsi 
qu’il  est  désigné  dans  la  Bible.  (E.  D.) 

SA  P11A  N  US.  INS.  —  Genre  de  l’ordre  des 


SAP 


Coléoptères  subpenlamères,  delà  famille  des 
Longicornes  et  de  la  tribu  des  Cérambyeins, 
proposé  par  Mégerle,  adopté  par  Dabi  et  De- 
jean,  dans  leurs  Catalogues ,  et  publié  par 
Servi  Ile  ( Annales  de  la  Société  entomologique 
de  France  ,  t.  III,  p.  81).  Le  type,  le  Calli- 
dum  spinosum  F.,  est  propre  à  l’Autriche. 

(C.) 

SAPHENIA.  acal.  —  Genre  de  Méduses 
établi  par  Eschscholtz  pour  trois  espèces  dont 
la  première  avait  été  primitivement  décrite 
sous  le  n  >m  de  Geryonia  dinema  par  Péron 
et  Lesueur,  et  a  été  rangée  par  Lamarck 
parmi  les  Dianées,  et  par  M.  de  Blainville 
dans  le  genre  Campanella.  C’est  une  très 
petite  Méduse  des  côtes  de  la  Manche  dont 
l’ombrelle  subconique,  pédonculée,  porte  de 
petits  tubercules  marginaux  et  deux  tenta¬ 
cules  opposés  ;  les  deux  autres  espèces,  obser¬ 
vées  par  MM.  Quoy  et  Gaimard  qui  en  ont 
fait  des  Dianées,  sont  la  S.  bitentaculata  du 
détroit  de  Gibraltar,  grosse  comme  un  noyau 
de  cerise,  et  dont  le  pédoncule  est  mince  et 
recourbé,  et  la  A.  Balearica  de  la  Méditerra¬ 
née,  dont  le  pédoncule  est  conique,  épais, 
blanc,  teinté  de  rougeâtre.  Le  genre  S'aphe- 
nia,  qui  fait  partie  de  la  division  des  Disco- 
phores  phanérocarpes  d’Eschscholtz ,  est, 
comme  tous  les  genres  voisins,  sans  ovaires 
et  dépourvu  de  points  oculiformes  au  bord 
de  l’ombrelle;  comme  eux,  aussi,  il  présente 
un  pédoncule  allongé  en  manière  de  trompe, 
mais  ce  pédoncule  est  simple  et  non  divisé 
à  l’extrémité  et,  de  plus,  les  Saphenia  sont 
caractérisées  par  deux  cirrhes  opposés  plus 
longs  au  bord  de  l’ombrelle.  Toutefois  l’ab¬ 
sence  d  ovaires  et  la  petitesse  de  ces  Méduses 
permettent  de  penser  qu’elles  n’ont  pas  été 
observées  à  l’état  adulte.  M.  de  Blainville  , 
qui  n’admet  point  ce  genre,  fait,  comme 
nous  lavons  dit,  delà  première  une  Carn- 
panelle,  et  les  deux  autres  sont  pour  lui  des 
Geryonies.  M.  Lesson,  au  contraire,  admet 
le  genre  Saphenia  d’Eschscholtz  et  le  place 
dans  son  groupe  des  Méduses  agaricines  ou 
proboscidées.  (Duj.) 

SAPHIR  et  SAPHIR  ÉMERAUDE,  ois. 
Espèces  d’Oiseaux-Mouches.  Voy.  colibri. 

SAPHIR,  min. — On  donne  principalement 
ce  nom,  dans  le  commerce,  aux  variétés 
blanches  ou  bleues  du  Corindon  hyalin. 

SAPHIRINE.  Saphirina.  crust.  —  C’est 
un  genre  de  l’ordre  des  Copépodes,  de  la  fa- 


SAP  343 

mille  des  Pontiens,  établi  par  M.  Thompson 
aux  dépens  des  Oniscus  des  auteurs. 

Les  Crustacés  qui  composent  ce  genre 
sont  de  très  petite  taille  et  se  trouvent  en 
haute  mer;  ils  flottent  à  la  surface  de  l’eau, 
et  répandent  une  lumière  phosphorescente 
très  vive.  On  en  connaît  deux  espèces,  parmi 
lesquelles  je  citerai  la  Saphirine  brillante, 
Saphirina  fulgens  Tomps.  ,  Edw.  (  Histoire 
naturelle  des  Crustacés,  t.  III,  p.  415,  pl. 
37,  tig.  1).  Elle  a  été  rencontrée  dans  l’océan 
Atlantique  et  au  sud  du  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance.  (H.  L.) 

SAPHIRINE.  min. — Synon.  d’Haüyne. 
Voy.  ce  mot. 

SAPIN.  Abies.  bot.  pu.  —  Genre  extrême¬ 
ment  important  de  la  famille  des  Conifères- 
Abiétinées,  à  laquelle  il  donne  son  nom,  de 
la  Monœcie  monadelphie  dans  le  système  de 
Linné.  A  l’article  pin,  nous  avons  déjà  signalé 
les  opinions  divergentes  qui  ont  régné  a  son 
égard  parmi  les  botanistes,  dont  les  uns  l’ont 
réuni  aux  Pins  proprement  dits  et  aux  Mé¬ 
lèzes  sous  la  dénomination  commune  de 
Pinus,  dont  certains  1  ont  séparé  des  Pins 
proprement  dits,  tout  en  le  laissant  réuni 
aux  Mélèzes,  dont  les  autres  enfin  l’ont  re¬ 
gardé  comme  un  groupe  générique  propre, 
distinct  et  séparé  soit  des  Pins  proprement 
dits,  soit  des  Mélèzes.  C’est  cette  dernière 
manière  de  voir  que  nous  adoptons  ici. 
Ainsi  envisagé,  le  genre  Sapin  se  compose 
d’arbres  généralement  très  élevés  et  fort  élé¬ 
gants,  surtout  pendant  leur  jeunesse,  par 
leur  forme  conique,  élancée;  leur  tronc,  ré¬ 
gulièrement  conique,  se  fait  remarquer  par 
sa  rectitude;  leurs  feuilles  sont  persistantes, 
solitaires,  disposées  en  spirale  serrée,  tou¬ 
jours  linéaires,  tantôt  planes,  et  alors  pour¬ 
vues  en  dessous  d’une  bande  de  stomates  de 
chaque  côté  de  leur  nervure  médiane,  tantôt 
tétragones,  et  portant  alors  une  bande  de 
stomates  sur  chacune  de  leurs  quatre  faces. 
Leurs  chatons  mâles  sont  solitaires  et  se  dé¬ 
veloppent  soit  à  l’aisselle  des  feuilles,  soit  à 
l’extrémité  de  petits  rameaux  raccourcis; 
leurs  chatons  femelles  sont  terminaux  ou 
rarement  latéraux.  Dans  ces  derniers,  au 
moment  de  l’anthèse,  les  bractées  sont  tou¬ 
jours  plus  longues  que  les  écailles  du  chaton, 
tandis  qu  elles  finissent  presque  toujours  par 
être  plus  courtes  que  celles-ci.  Leur  cône 
mûrit  en  un  an  ;  les  écailles  qui  le  forment 


SAP 


344 

sont  coriaces,  amincies  à  leur  bord,  et  tantôt 
elles  se  détachent  de  l’axe  au  moment  de  la 
dissémination  des  graines,  tantôt  elles  per¬ 
sistent  après  la  sortie  de  celles-ci.  Ces  graines 
sont  toujours  ailées. 

Dans  son  Synopsis  Coniferarum  (Saint- 
Gall,  1847,  in-8° ),  M.  Endlicher,  après 
avoir  divisé  tout  le  grand  genre  Pinus,  limité 
par  lui,  conformément  aux  idées  de  Linné 
et  de  Lambert,  en  deux  sous-genres,  Sapinus 
et  Pinus ,  subdivise  le  premier  en  cinq  sec¬ 
tions,  savoir:  Tsuga,  Abies,  Picea,  Larix , 
Ceclrus.  Il  est  évident  que  les  trois  premières 
decessectionsappartiennent  seulesau  groupe 
des  Sapins,  tel  que  nous  le  considérons  ici, 
et  que  dès  lors  elles  deviennent  pour  nous 
trois  sous-genres.  D’après  le  Synopsis  de 
M.  Endlicher,  elles  renferment  aujourd’hui 
trente-six  espèces. 

a.  Tsuga  Endlicher  ( Micropeuce  et  Peu- 
coides  Spach  ( Suiles  à  Buffon,  t.  XI) .  Écailles 
du  cône  persistantes;  bractées  incluses  ou 
très  rarement  exsertes.  Feuilles  planes,  briè¬ 
vement  pétiolées,  à  base  du  pétiole  demi- 
cylindrique,  à  coussinet  adné  au  rameau, 
décurrent,  épaissi  dans  le  haut,  laissant  des 
cicatrices  demi-orbiculaires  ou  presque  en 
croissant. 

Ce  sous-genre  emprunte  son  nom  au  Sa¬ 
pin  Tsuga,  Abies  Tsuga  Sieb.  et  Zuccar.  Ar¬ 
bre  indigène  dans  le  nord  du  Japon,  haut 
d’ordinaire  de  7  ou  8  mètres,  mais  dont  il 
existe  aussi  une  variété  naine  qui  ne  dépasse 
pas  1  mètre  de  hauteur  et  que  les  Japonais 
cultivent  dans  leurs  jardins.  Par  son  port  et 
la  plupart  de  ses  caractères,  cette  espèce  res¬ 
semble  beaucoup  à  la  suivante. 

Sapin  du  Canada,  Abies  Canadensis  Michx. 

( Pinus  Canadensis  Lin.).  Cet  arbre  croît 
naturellement  dans  les  parties  froides  de 
l’Amérique  septentrionale,  de  la  Baie  de 
Hudson  jusque  dans  le  nord  de  la  Caroline  ; 
mêlé  au  Sapin  noir,  il  forme  des  forêts  consi¬ 
dérables  dans  la  Nouvelle-Écosse,  les  Étals 
deVermont,  Maine  et  New-Hampsbire.  Il 
porte  aux  États-Unis  le  nom  de  Hemlock- 
spruce.  11  est  communément  cultivé  en  Eu¬ 
rope,  dans  les  jardins  paysagers,  où  l’élé¬ 
gance  de  son  port,  la  fraîcheur  de  sa  verdure 
lui  donnent  une  place  distinguée  parmi  ses 
congénères.  Dans  son  pays  natal,  il  s’élève  à 
25  et  30  mètres,  tandis  qu’en  Europe,  il 
n’atteint  guère  que  le  tiers  de  cette  hauteur. 


SAP 

Son  tronc  est  gros  proportionnellement  ;  il 
émet  des  branches  horizontales  dont  l’en¬ 
semble  forme  une  cime  d’abord  pyramidale, 
plus  tard  irrégulière,  et  dont  chacune  porte 
un  grand  nombre  de  rameaux  étalés  en  di¬ 
rection  distique  ;  ces  rameaux  portent,  dans 
leur  première  jeunesse,  un  duvet  ferrugineux 
qui  ne  tarde  pas  à  tomber.  Ses  feuilles  sont 
presque  distiques,  planes,  un  peu  aiguës, 
très  finement  dentelées  en  scie  à  leur  bord, 
glauques  en  dessous;  ses  chatons  mâles  sont 
longuement  stipités  et  globuleux  ;  ses  cônes 
sont  fort  petits,  longs  à  peine  de  3  centimè¬ 
tres.  Ce  Sapin  a  été  introduit  en  Europe  par 
P.  Collinson,  en  1736;  aujourd’hui  il  y  est 
très  répandu,  mais  seulement  comme  arbre 
d’agrément.  Il  en  existe  une  variété  naine, 
dont  les  branches  étalées  et  tounues  traînent 
souvent  à  terre  et  qui  ne  dépasse  pas  1  mè¬ 
tre  de  hauteur.  Le  bois  de  cette  espèce  est 
blanc,  peu  résineux,  de  mauvaise  qualité; 
son  grain  est  grossier;  très  souvent  ses  cou¬ 
ches  sont  désunies  et,  de  plus,  il  a  le  défaut 
de  pourrir  vite  ;  néanmoins  on  s’en  sert 
fréquemment  en  Amérique,  afin  d’épargner 
les  bonnes  espèces  de  Sapins  qui  commen¬ 
cent  à  y  devenir  peu  abondantes.  Par  com¬ 
pensation,  son  écorce  est  excellente  pour  le 
tannage  des  cuirs.  A  l’état  cultivé,  ce  Sapin 
se  recommande  par  la  facilité  avec  laquelle 
il  souffre  la  taille  ;  aussi  peut-on  s’en  servir 
avantageusement  pour  faire  des  palissades. 

C’est  encore  à  ce  sous-genre  que  se  rap¬ 
porte  le  Sapin  de  Douglas,  Abies  Douglasii 
Lindl.  ( Pinus  Douglasii  Sabine,  Lamb., 
Endl.),  espèce  observée  par  Douglas  sur  la 
côte  occidentale  de  l’Amérique  du  Nord,  en¬ 
tre  43u  et  52°  de  latitude  nord,  où  il  forme 
de  vastes  forêts.  C’est  l’un  des  géants  du 
genre  et  de  tout  le  règne  végétal.  En  effet, 
son  tronc  s’élève  jusqu’à  50  et  67  mètres 
de  hauteur,  avec  une  circonférence  de  7  à 
17  mètres  à  sa  base  ,  et  une  écorce  de  plus 
de  2  décimètres  d’épaisseur. 

b.  Abies  Link  ( Picea  Don,  Loud.,  Peuce 
et  Piceaster  Spach).  Écailles  du  cône  se  dé¬ 
tachant  de  l’axe  qui  persiste  ;  bractées  exser¬ 
tes  ou  incluses.  Feuilles  distinctement  pé¬ 
tiolées,  à  pétiole  cylindrique,  épaissi  par  sa 
base,  à  coussinets  déeurrents  et  se  prolon¬ 
geant  en  dessus  de  la  cicatrice  qui  est  orbi- 
culaire,  souvent  très  peu  prononcée. 

Parmi  les  vingt  espèces  rapportées  aujour- 


SAP 


SAP 


345 


d’hui  à  ce  sous-genre  ,  les  deux  suivantes 
doivent  fixer  notre  attention. 

Sapin  en  teigne  ,  Abies  pectinata  PC.  (  Pi- 
nus  abies  Du  Roi  ,  Pinus  Picea  Lin.  ).  Cette 
magnifique  et  importante  espèce  est  égale¬ 
ment  connue  sous  les  noms  de  Sapin  com¬ 
mun  ,  ou  seulement  Sapin,  Sapin  blanc, 
Sapin  argenté,  etc.  Elle  croît  sur  les  chaînes 
de  montagnes  de  l’Europe  moyenne  et  mé¬ 
ridionale  ,  des  Pyrénées  jusqu’au  Caucase; 
elle  est  surtout  commune  dans  les  Alpes,  où 
elle  forme  de  grandes  et  belles  forêts  entre 
2,000  et  4,000  pieds  de  hauteur,  descendant 
quelquefois  jusqu’à  1,000  pieds,  s’élevant 
rarement  au-dessus  de  4,500.  Elle  ne  se 
montre  guère  que  sur  quelques  points  (  par 
exemple  en  Suède),  au-dessus  de  50°  de 
latit.  N.  Elle  forme  un  arbre  de  100  à  150 
et  160  pieds  de  hauteur,  recouvert  d’une 
écorce  blanchâtre.  Ses  rameaux  et  ramules 
sont  opposés  en  croix  ,  légèrement  pubes- 
cents  dans  leur  jeunesse  ;  ses  feuilles,  géné¬ 
ralement  insérées  sur  quatre  lignes  et  déje¬ 
tées  vers  deux  côtés  opposés,  sont  linéaires, 
plus  ou  moins  obtuses  ,  vertes  à  leur  face 
supérieure  que  parcourt  un  sillon  longitu¬ 
dinal  ,  marquées  en  dessous  de  deux  lignes 
blanchâtres  à  stomates.  Ses  chatons  mâles 
sont  axillaires  ,  plus  courts  que  la  feuille  à 
l’aisselle  de  laquelle  ils  naissent.  Ses  cônes 
sont  dressés,  sessiles ,  cylindracés  ,  longs 
d’environ  2  décimètres  ;  et  après  que  leurs 
écailles  sont  tombées,  leur  axe  persiste  long¬ 
temps.  Ce  Sapin  est  d’une  très  grande  uti¬ 
lité  sous  divers  rapports.  Son  bois  est  blan¬ 
châtre  ,  facile  à  fendre  longitudinalement, 
liant  et  élastique  ;  ces  qualités,  jointes  à  la 
rectitude  presque  parfaite  des  troncs  qui  le 
fournissent,  permettent  d’en  faire  des  mâts, 
des  vergues  ,  surtout  des  poutres  de  très 
grande  longueur  et  des  plus  fortes  dimen¬ 
sions  ,  et  des  planches  qui  forment,  avec 
celles  obtenues  d’un  Sapin  élevé,  la  matière 
première  de  nos  charpentes  ,  de  la  menui¬ 
serie  commune,  etc.  On  l’emploie  égale¬ 
ment  pour  d’autres  usages  fort  divers.  D’a¬ 
près  M.  Hartig  ,  ce  bois  ,  pris  sur  un  arbre 
de  quatre-vingts  ans,  pèse  66  livres  14  on¬ 
ces  par  pied  cube  lorsqu’il  est  vert ,  et 
41  livres  5  onces  quand  il  est  sec;  tandis 
que  ,  pris  sur  un  arbre  de  quarante  ans,  il 
pèse  seulement  37  livres  9  onces ,  à  l’état 
sec,  sous  le  même  volume.  Son  écorce  est 
T.  xi. 


employée  pour  le  tannage  des  cuirs,  dans 
quelques  parties  de  l’Europe  ,  particulière¬ 
ment  en  certains  points  de  la  Suisse.  Enfin 
ses  produits  résineux  ont  beaucoup  d’impor¬ 
tance  ,  et  sont  assez  analogues  à  ceux  des 
Pins  ( voy .  l’article  pin).  Ils  forment  la  Téré¬ 
benthine  de  Strasbourg  ;  on  en  obtient  aussi 
par  la  distillation  de  l’essence  de  Térében¬ 
thine  et  une  sorte  de  Colophane.  Ce  Sapin 
entre  dans  les  plantations  des  parcs  et  des 
jardins  paysagers.  Au  point  de  vue  médici¬ 
nal  il  a  aussi  une  certaine  importance  ;  car 
à  part  l’usage  qu’on  fait  de  certains  d’entre 
ses  produits  résineux  ,  ses  jeunes  pousses  , 
connues  dans  les  pharmacies  sous  le  nom  de 
Bourgeons  de  Sapin  ,  sont  assez  fréquem¬ 
ment  administrées  comme  antiscorbuliques, 
macérées  dans  du  vin  ou  de  la  bière.  Pour 
les  plantations  ,  on  retire  les  graines  de  ce 
Sapin  de  cônes  recueillis  aux  mois  de  sep¬ 
tembre  et  d’octobre  ,  et  on  les  sème  immé¬ 
diatement.  Lorsque  ces  semis  sont  destinés 
à  fournir  du  plant  pour  le  commerce,  on  les 
fait  en  terre  de  bruyère,  et,  au  printemps 
suivant ,  on  place  le  jeune  plant  relevé  en 
motte  dans  une  terre  légère  et  à  une  expo¬ 
sition  un  peu  ombragée.  Pendant  les  grands 
froids,  on  a  le  soin  de  le  couvrir  de  litière. 
Enfin  ,  à  la  troisième  ou  quatrième  année, 
les  jeunes  pieds  sont  propres  à  être  mis  en 
place  ou  livrés  au  commerce. 

Le  Sapin  Baumier,  Abies  Balsamea  Mill. 
( Pinus  Balsamea  Lin.),  est  un  arbre  propre 
à  la  partie  nord-est  de  l’Amérique  septen¬ 
trionale  ,  surtout  à  la  Nouvelle-Écosse  ,  au 
Canada,  la  Nouvelle  -  Angleterre  ,  New- 
York.  Il  porte  dans  ces  contrées  le  nom  de 
Fir  Balsam  ,  Balsam  of  Gilead.  Il  est  au¬ 
jourd’hui  fréquemment  cultivé  en  Europe 
comme  espèce  d’ornement ,  et  il  est  connu 
vulgairement  sous  le  nom  de  Baumier  de 
Gilead.  Dans  son  pays  natal,  il  s’élève  à  15 
et  16  mètres  de  hauteur  ;  mais ,  dans  nos 
contrées,  il  dépasse  rarement  10  mètres.  11 
se  distingue  par  son  tronc  dont  la  grosseur 
décroît  rapidement  de  la  base  au  sommet , 
et  qui  se  forme  par  une  cime  pyramidale  à 
rameaux  très  étalés  ;  par  ses  feuilles  très 
nombreuses  et  serrées  ,  distiques,  blanch⬠
tres  en  dessous,  linéaires  ,  planes  ,  déjetées 
en  plus  grand  nombre  vers  le  haut  que  vers 
le  bas  ;  par  ses  cônes  dressés,  ovales-cylin- 
driques,  rougeâtres,  longs  de  10  à  15  cen  • 

44 


SAP 


SAP 


346 

timètres.  Le  bois  de  cet  arbre  n’est  pas  em¬ 
ployé,  soit  à  cause  de  son  peu  de  force,  soit 
parce  qu’il  ne  forme  jamais  que  de  petites 
pièces.  Mais  la  Térébenthine,  qui  se  ramasse 
en  vésicules  sous  l’épiderme  de  son  tronc  et 
de  ses  branches,  et  qui,  à  l’état  frais,  forme 
un  liquide  verdâtre,  fort  transparent,  d’une 
saveur  âcre  et  d’une  odeur  pénétrante  ,  est 
usitée  en  médecine.  Presque  toute  celle  qui 
entre  dans  le  commerce  se  consomme  en 
Angleterre.  Cette  substance  est  connue  sous 
les  noms  de  Tere benthine  du  Canada,  Baume 
du  Canada,  faux  Baume  de  Gilead. 

Parmi  les  autres  espèces  du  même  sous- 
genre  ,  nous  nous  bornerons  à  citer  VAbies 
grandis  Lindl.  (Pinus  grandis  Dougl.  ),  es¬ 
pèce  gigantesque  de  la  Californie,  qui  atteint 
jusqu’à  200  pieds  de  hauteur  ;  VAbies  Web- 
biana  Lindl.  {Pinus  Webbiana  Wall.), 
grande  et  belle  espèce  de  l’Himalaya,  dont 
le  bois  est  compacte  et  légèrement  rouge⬠
tre  ;  enfin  VAbies  Pinso,po  Boiss.,  découvert, 
il  y  a  peu  d’années  ,  en  Espagne  ,  dans  le 
royaume  de  Grenade  ,  où  il  forme  des  fo¬ 
rêts  dans  les  zones  montagnarde  et  sous- 
alpine  de  la  sierra  Bermeja  ;  de  la  sierra  de 
la  Niève;  il  existe  probablement  aussi  dans 
le  Maroc. 

c.  Picea.  Écailles  du  cône  persistantes , 
bractées  incluses.  Feuilles  sessiles  ou  très 
brièvement  pétiolées  ,  tétragones ,  à  coussi¬ 
net  décurrent  épaissi  supérieurement,  lais¬ 
sant  par  leur  chute  une  cicatrice  rhomboi- 
dale. 

L’espèce  la  plus  importante  de  ce  sous- 
genre  est ,  sans  contredit ,  le  Sapin  Epicéa  , 
Abies  Picea  Mill.  (  Abies  excelsa  DC. ,  Pinus 
Picea  Du  Roi,  Pinus  Abies  Lin.),  qui  se 
range  immédiatement  à  côté  du  Sapin  en 
peigne  pour  son  utilité.  Elle  porte  vulgaire¬ 
ment  les  noms  d 'Epicéa,  Epkia ,  Pesse ,  Pi- 
nesse ,  etc.  11  est  bon  de  faire  remarquer  que 
Linné  a  mal  à  propos  transposé  les  noms 
que  portaient  primitivement  le  Sapin  en 
peigne  ou  commun  et  l 'Epicéa,  en  nommant 
le  premier  Pinus  Picea ,  et  le  dernier  Pinus 
Abies.  De  là  sont  résultées  quelquefois  des 
confusions  que  divers  botanistes  ,  MM.  Du 
Roi  ,  Link,  Endlicher,  ont  cherché  à  rendre 
désormais  impossibles  en  rétablissant  ces 
noms  spécifiques  tels  qu’ils  devaient  être  , 
et  en  donnant  à  la  première  de  ces  deux 

pèces  le  nom  de  Pinus  Abies ,  à  la  seconde 


celui  de  Pinus  Picea .  Le  Sapin  Epicéa  croît 
dans  les  chaînes  de  montagnes  de  l’Europe 
moyenne  ,  surtout  dans  les  Alpes,  où  il  se 
maintient  entre  4,000  et  6,500  pieds  d  al¬ 
titude  ,  n’arrivant  que  très  rarement  et  par 
exception  jusqu’à  7,000  pieds;  dans  Sa  pres¬ 
qu’île  Scandinave  ,  il  s’avance  jusqu’à  67° 
de  latit.  N.  Dans  les  diverses  localités  où  il 
se  trouve  ,  il  forme  de  grandes  et  belles  fo¬ 
rêts  remarquables  par  l’absence  à  peu  près 
complète  de  toute  autre  végétation.  Il  man¬ 
que  entièrement  en  Espagne  ,  dans  ceux  de 
nos  départements  qui  longent  l’Océan  et  la 
Méditerranée,  dans  l’Apennin,  la  Grèce  et 
le  Caucase.  C’est  le  plus  grand  arbre  d’Eu¬ 
rope  ,  car  on  le  voit  s’élever  à  40  et  50  mè¬ 
tres  ,  avec  un  diamètre  de  2  mètres.  Il  est 
en  même  temps  fort  remarquable  par  la 
beauté  de  son  port  pyramidal.  Ses  branches, 
d’abord  étalées  horizontalement ,  finissent 
par  devenir  pendantes,  et  lui  donnent  alors 
un  aspect  triste  auquel  ajoute  le  vert  foncé 
de  ses  feuilles.  Son  écorce  est  flexible  et  ré¬ 
sistante.  Ses  feuilles  sont  rapprochées,  rai¬ 
des  et  mucronées ,  comprimées-tétragones  , 
longues  seulement  de  15  millimètres  envi¬ 
ron.  Ses  chatons  mâles  sont  presque  oppo¬ 
sés  ,  brièvement  stipités  vers  le  sommet  des 
rameaux  de  l’année,  tandis  que  les  chatons 
femelles  sont  terminaux.  Ses  cônes  sont  pen¬ 
dants,  cylindracés,  longs  de  15  à  16centim., 
sur  une  épaisseur  de  3  à  6  centimètres.  On 
connaît  plusieurs  variétés  de  cette  espèce  , 
parmi  lesquelles  les  plus  curieuses  sont  la 
variété  naine  ( Abies  nana  Hort.),  qui  ne  dé¬ 
passe  pas  les  proportions  d’un  arbuste  ordi¬ 
naire  ,  et  celle  qui  a  été  nommée  Viminalis 
par  Wahlenberg  ,  à  cause  de  ses  branches 
grêles ,  simples  et  droites.  Loudon  a  signalé 
et  figuré  un  fait  très  curieux  que  présente 
parfois  cette  espèce.  Lorsque  ses  branches 
inférieures  ,  devenues  pendantes,  viennent 
à  toucher  un  sol  humide  ,  elles  s’y  enraci¬ 
nent  ,  et  donnent  ensuite  comme  autant  de 
nouveaux  pieds.  On  voit  qu’il  se  produit  ici 
accidentellement  quelque  chose  d’analogue 
à  ce  qui  a  rendu  célèbre  le  Ficus  religiosa , 
ou  Figuier  des  Pagodes.  Ce  Sapin  est  beau¬ 
coup  plus  septentrional  que  le  Sapin  en 
peigne,  dont  il  égale  à  peu  près  l’utilité. 
Ainsi  il  abonde  dans  la  presqu’île  Scandi¬ 
nave  ,  où  ce  dernier  n’existe  qu’exception- 
nellement  ;  de  là  lui  vient  son  nom  vulgaire 


SAP 


SAP 


347 


â'Epicea  de  Norvège.  Il  est  aussi  très  com-  ' 
mun  dans  le  nord  de  l’Allemagne  ,  et  c’est 
sur  les  côtes  méridionales  de  la  Baltique, 
particulièrement  entre  Memel  et  Koenigs- 
berg  ,  que  se  trouvent  les  plus  belles  forêts 
formées  par  lui.  Son  bois  est  blanc,  tendre, 
facile  à  fendre  longitudinalement,  un  peu 
inférieur  en  qualité  à  celui  du  Sapin  en 
peigne,  mais  employé  néanmoins  concur¬ 
remment  avec  lui  et  aux  mêmes  usages. 
Quant  à  ses  produits  résineux,  ils  ont  au 
moins  autant  d’importance  que  ceux  de  ce 
dernier.  On  le  cultive  quelquefois  dans  ies 
grands  jardins  paysagers.  Bien  qu’il  croisse 
à  peu  près  indifféremment  dans  toutes  les 
terres  ,  il  réussit  cependant  beaucoup  plus 
dans  celles  qui  sont  un  peu  humides.  Il  y 
acquiert  de  plus  fortes  dimensions  et  une 
durée  beaucoup  plus  considérable. 

Le  Sapin  noir,  Abies  nigra  Michx.  ( Pinus 
nigra  Ait.),  vulgairement  connu  en  Amé¬ 
rique  sous  le  nom  de  Black  Spruce  ,  et  en 
Europe  sous  celui  de  Sapinetle  noire  ,  est 
une  belle  espèce  de  l’Amérique  septentrio¬ 
nale  ,  où  elle  croît  naturellement  entre  44° 
et  53"  de  latit.  N.  Ce  Sapin  est  aujourd’hui 
fort  répandu  en  Europe  dans  les  parcs  et  les 
jardins  paysagers,  il  forme  un  arbre  de 
25  mètres  de  haut  ,  sur  3  à  5  décimètres  de 
diamètre  à  sa  base,  dent  le  tronc  lisse,  cou¬ 
vert  d’une  écorce  brun-noirâtre,  diminue 
très  régulièrement  et  graduellement  de  gros¬ 
seur  de  la  base  au  sommet.  Ses  feuilles  té- 
tragones  ,  d’un  vert  sombre  ,  pointillées  de 
blanc  sur  leurs  quatre  faces  ,  étroites  et  ai¬ 
guës,  sont  insérées  tout  autour  des  bran¬ 
ches  ;  ses  cônes  sont  brièvement  pédiculés , 
penchés,  longs  de  4  ou  5  centimètres,  d’a¬ 
bord  rougeâtres  ,  plus  tard  d’un  brun-rou¬ 
geâtre,  et  leurs  écailles  sont  largement  obo- 
vales  ,  finalement  onduiées-déchirées  sur 
leur  bord.  Cette  espèce  a  de  l’intérêt  sous 
divers  rapports.  Son  bois  est  d’un  grain 
serré  et  en  même  temps  léger,  élastique  , 
très  durable  ;  aussi  les  Américains  en  font- 
ils  grand  usage  pour  leurs  constructions  na¬ 
vales  ou  autres.  Même,  dans  certains  cas,  il 
paraît  l’emporter  sur  le  Chêne.  Ses  jeunes 
pousses  servent  à  la  préparation  d’une  li¬ 
queur  antiscorbutique  fort  utile  à  bord  des 
navires  pour  les  voyages  de  long  cours,  et 
qui  porte  le  nom  de  bière  de  Spruce,  Spruce 
r  .  Pour  préparer  cette  liqueur,  on  fait 


bouillir  dans  l’eau  les  jeunes  pousses  du  Sa¬ 
pin  noir  ;  on  ajoute  au  liquide  de  la  mélasse 
ou  du  sucre  d’Erable,  et  on  laisse  ensuite  le 
tout  fermenter.  Cette  espèce  a  un  accroisse¬ 
ment  rapide  à  l’état  cultivé.  Elle  demande 
une  terre  humide  et  profonde  et  une  expo¬ 
sition  au  nord. 

Enfin  le  Sapin  blanc,  Abies  alba  Michx. 

(  Pinus  alba  Ait.  ) ,  est  également  indigène 
de  l’Amérique  septentrionale  ,  où  elle  croît 
entre  48°  et  70°  de  latit.  N.  Elle  porte  dans 
ces  pays  le  nom  de  While  Spruce ,  et  nos 
arboriculteurs  lui  donnent  le  nom  de  Sapi¬ 
nette  blanche.  Son  tronc  ne  s’élève  guère  au- 
dessus  de  15  ou  16  mètres  de  hauteur,  et 
ses  branches  ,  diminuant  graduellement  de 
longueur  ,  donnent  à  l’arbre  une  forme  ré¬ 
gulièrement  conique.  Son  écorce  est  de  cou¬ 
leur  plus  claire  que  celle  des  autres  Sapins. 
Ses  feuilles  tétragones,  insérées  tout  autour 
des  branches ,  sont  d’un  vert  clair  et  mar¬ 
quées  sur  chaque  face  d’une  ligne  blanch⬠
tre  ;  ce  qui,  joint  à  la  teinte  claire  de  l’é¬ 
corce,  a  valu  à  l’espèce  le  nom  qu’elle  porte. 
Ses  cônes  sont  pendants ,  pédiculés  ,  ovoïdes 
ou  cylindracés  ,  obtus  à  chaque  extrémité  , 
longs  de  8  ou  9  centimètres.  Ils  mûrissent 
un  mois  plus  tôt  que  ceux  du  précédent.  Le 
bois  de  ce  Sapin  est  inférieur  en  qualité  à 
celui  des  autres  espèces  du  genre.  Ses  jeunes 
pousses  sont  quelquefois  employées  à  faire 
de  la  bière  de  Spruce.  Son  accroissement  est 
rapide,  et  à  peu  près  égal  dans  toutes  les 
terres.  11  réussit  très  bien  dans  nos  climats. 

(P.  D.) 

SAFI1MDACÉES.  Sapindaceæ .  bot.  ph. 
—  Famille  de  plantes  dicotylédonées,  poly- 
pétales,  hypogynes,  ainsi  caractérisée  :  Calice 
de  cinq  folioles  souvent  inégales:  deux  exté¬ 
rieures  souvent  dressées  et  quelquefois  sou¬ 
dées  en  une  seule,  une  située  du  côté  de 
l’axe;  deux  latérales  ,  en  général  plus  pe¬ 
tites;  toutes  plus  ou  moins  unies  à  leur 
base  ,  a  préfloraison  imbriquée.  Disque 
charnu,  hypogynique  ou  soudé  à  la  base  du 
calice,  tantôt  régulier  et  formant  un  anneau 
entier  ou  lobé  ,  tantôt  développé  d’un  seul 
côté  à  l’intérieur.  Pétales  alternes  ,  insérés 
en  dehors  du  disque,  souvent  doublés  tous, 
ou  les  internes  seulement,  d’une  écaille  en 
forme  de  capuchon  ou  de  crête  ou  d’un  ap¬ 
pendice  infléchi  ,  souvent  réduits  à  quatre 
par  l’avortement  du  cinquième  entre  les 


348  SAP 

deux  divisions  calicinales  extérieures,  égaux 
ou  inégaux ,  manquant  tous  quelquefois  ,  à 
préfloraison  imbriquée.  Étamines  insérées 
le  plus  souvent  en  dedans  du  disque ,  en 
nombre  double  ,  souvent  réduites  à  huit , 
quelquefois  à  moins,  très  rarement  en  nom¬ 
bre  quadruple  et  sur  deux  rangs ,  souvent 
excentriques  ou  unilatérales  ;  à  filets  libres 
ou  soudés  ,  égaux  ou  inégaux;  à  anthères 
introrses  ,  biloculaires  ,  s’ouvrant  longitu¬ 
dinalement.  Ovaire  libre,  central  ou  excen¬ 
trique  ,  à  deux ,  quatre ,  ou  plus  com¬ 
munément  à  trois  loges,  renfermant  le  plus 
souvent  un  seul  ovule  ascendant ,  plus  ra¬ 
rement  suspendu;  d’autres  fois  deux  ou 
trois  ovules  superposés.  Style  terminal , 
simple ,  terminé  par  autant  de  stigmates 
qu’il  y  a  de  loges.  Fruit  2-4-3-loculaire  , 
ou  1  -  loculaire  par  avortement ,  tantôt 
charnu  ,  tantôt  capsulaire  ,  ligneux,  coriace 
ou  membraneux  ,  s’ouvrant  par  une  déhis¬ 
cence  loculicide  ou  septicide  ;  d’autres  fois 
composé  de  samares  ,  où  chaque  carpelle 
alors  indéhiscent  présente  son  aile  terminale 
ou  basilaire.  Graines  solitaires  ou  géminées, 
globuleuses  ou  comprimées ,  le  plus  souvent 
dressées  ,  à  tégument  crustacé  ou  membra¬ 
neux,  quelquefois  prolongé  en  aile,  souvent 
munies  d’une  expansion  arillaire  autour 
du  hile.  Embryon  sans  périsperme  ,  rare¬ 
ment  droit ,  le  plus  souvent  courbe  ou  en¬ 
roulé  en  spirale  ,  à  cotylédons  incombants  , 
quelquefois  soudés  en  une  seule  masse 
charnue  ,  à  radicule  dirigée  en  haut  ou  en 
bas  suivant  la  direction  de  l’ovule  ,  en  de¬ 
hors  dans  la  plupart  des  embryons  enroulés. 
Les  espèces  qui  habitent,  pour  la  plupart , 
entre  les  tropiques ,  surtout  en  Amérique  , 
s’avancent  rarement  en  dehors;  ce  sont 
quelques  herbes  à  suc  aqueux,  plus  généra¬ 
lement  des  arbres  ,  arbrisseaux  ou  sous-ar- 
brisseaux,  ou  souvent  des  lianes,  fréquem¬ 
ment  munies  de  vrilles.  La  tige  de  celles-ci 
offre  une  structure  extrêmement  remarqua¬ 
ble  par  l’existence  de  plusieurs  gros  fais¬ 
ceaux  ligneux,  groupés  plus  ou  moins  régu¬ 
lièrement  autour  du  corps  ligneux  central 
dans  l’épaisseur  de  l’écorce  ,  tantôt  faisant 
saillie  au  dehors  et  présentant  ainsi  l’appa¬ 
rence  de  plusieurs  branches  greffées  ensem¬ 
ble  ,  tantôt  cachés  a  l’intérieur  par  le  corps 
cortical  plus  développé  ,  ce  qui  leur  donne 
l’aspect  extérieur  d’une  branche  ordinaire. 


SAP 

Les  feuilles  sont  alternes  ou  très  rarement 
opposées ,  le  plus  communément  ternées  ou 
pennées  avec  impaire  ,  ou  2-3-ternées  ,  ou 
bipennées  ,  quelquefois  simples  ,  ce  qui  ré¬ 
sulte  surtout  de  l’avortement  des  folioles 
latérales  ,  à  folioles  alternes  ou  opposées  , 
entières  ou  dentées,  souvent  parsemées  de 
points  transparents  ;  les  pétioles  quelquefois 
ailés;  les  stipules  caduques  ou  nulles  ;  les 
fleurs  complètes  ou  incomplètes  par  avorte¬ 
ment,  en  grappes  simples  ou  ramifiées  en 
panicules  dans  lesquelles  les  pédoncules  in¬ 
férieurs  se  changent  assez  souvent  en  vrilles. 
Leurs  propriétés  sont  très  diverses  ,  dues  à 
des  substances  astringentes  et  amères  ré¬ 
pandues  dans  leurs  différentes  parties,  sub¬ 
stances  auxquelles  s’associent,  dans  les  Do- 
donæacées,  de  la  résine  et  une  huile  essen¬ 
tielle.  Les  fruits ,  très  vénéneux  dans  les 
unes,  peuvent,  dans  les  autres,  se  manger, 
et  doivent  leur  saveur  à  du  sucre,  du  mu¬ 
cilage,  et  des  acides  libres  abondant  dans  le 
péricarpe  charnu  ou  dans  i’arille.  Quelques 
uns,  qui,  en  conséquence,  ont  reçu  le  nom 
de  Savoniers ,  sont  employés  au  lavage  des 
toiles ,  parce  que  leur  pulpe  mêlée  à  l’eau 
y  détermine  une  mousse  analogue  à  celle  du 
Savon. 

GENRES. 

Tribu  1.  —  Sapindées. 

Ovules  ordinairement  solitaires.  Embryon 
courbe  ou  rarement  droit. 

Cardiospermum  ,  L.  (Corindum  ,  Tourn.) 
—  Urvillea ,  Kth.  —  Serjania,  Plum.  (Se- 
riana  ,  Schum.)  —  Toulicia ,  Aubl.  ( Ponœa  , 
Schreb.) — Bridgesia,  Bert.  ( Tripterocarpus , 
Meisn.)  —  Paullinia,  L.  ( Cururu ,  Plum. 
Semiarillaria  ,  R.  Pav.)  —  Enourea  ,  Aubl. 
—  Schmidelia,  L.  (Allophyllus ,  L.  — ■  Orni- 
troplie,  J.  —  Toxicodendron,  Gærtn. —  Apo- 
retica ,  Forst.  —  Gemella  ,  Lour.  —  Usubis , 
Burm.  — Nassavia,  Fl.  fl.)  —  Valenzuelia , 
Bert.  —  Irina  ,  Bl.  —  Prostea ,  Cambess. 
Lepisanthes  ,  Bl.  —  Sapindus  ,  L.  Erio- 
glossurn  ,  Bl.  —  Maiayba,  Aubl.  ( Ephielis , 
Schreb.-—  Ernstingia,  Neck.)  —  Moulinsia , 
Cambess.  — Cupania  ,  Plum.  (Trigonis, 
Jacq.  —  Vouaî'ana  ,  Aubl.  —  Molinœa  ,  J. 
—  Gelonium  ,  Gærtn.  non  Roxb.  —  Tina  , 
Rœm.  Sch.  —  Mischocarpus  ,  Bl.  —  Slad- 
mannia  ,  Lam.  —  Guioa  ,  Cav.  —  Blighia  , 
Kœn.  —  Akeesia,  Tuss.  —  Harpulia ,  Roxb. 


SAP 


SAP 


349 


• —  Bonnania,  Raf.  —  Dimereza ,  Labill. 
Diplopetalum  ,  Spreng.  —  Ratonia  ,  DC. 
Digonocarpus  et  Trigonocarpus  ,  Fl.  fl.  ) 
Aphania ,  Bl.  —  Talisia  ,  Aubl.  (?  Aclaco- 
dea  ,  R.  Pav.)  —  Nephelium,  L.  (  Euphoria , 
Gomm. —  Scytalia ,  Gærtn.  — Dimocarpus, 
Lour.  —  Pometia,  Forst.  —  Litchi,  Sonner.) 

—  Thouinia,  Poit.  (  Thyana ,  Harnilt. 

?  Vargasia  ,  Bert.  )  —  Hypelate  ,  P.  Br. 
(Sphærococca  ,  DC.)  —  Melicocca ,  L.  (Oo- 
cocca,  DG. —  Casimira,  Scop.)  —  Sleichera, 
W.  ( Cussambium ,  Runipfa. — Koon,  Gærtn.). 

Tribu  2.  —  Dodonæàcées. 

Ovules  géminés  ou  ternés.  Embryon  en¬ 
roulé  en  spirale. 

Kælreuteria ,  Lam.  —  Cossignia ,  Camb. 

—  Llagunoa,R.  Pav.  (Amiroia ,  Pers.)  — 
Diplopeltis  ,  Endl.  —  Dodonœa,  L.  —  Alec- 
tryon ,  Gærtn.  ( Aledryon ,  Cunningh. — Evo- 
nymoides,  Soland.)  —  Plosslea,  Endl. 

Près  de  cette  tribu  se  placent  deux  gen¬ 
res ,  qui  en  diffèrent  par  leurs  loges  pluri- 
ovulées  :  le  Xanthoceras,  Bung.,  le  Magonia, 
St-Hil.  ( Phœocarpus  ,  Mart.  );  et,  à  la  suite 
de  la  famille,  plusieurs  autres  douteux,  sa¬ 
voir  :  Picrardia  ,  Jack.  ( Picrandia  ,  Bl.)  — 
Hedycarpus ,  Jack.  — Valentinia,  Sw.—  Ra- 
earia ,  Aubl.  —  Eustathes ,  Lour.  —  Pedicel- 
lia  ,  Lour.  —  Pappea,  Eckl.  Zeyh.  —  Ptæ~ 
roxylon ,  Eckl.  Zeyh.  —  Hippobromus ,  Eckl. 
Zeyh.  —  Tarrietia  ,  Bl.  —  Deinboellia , 
Schum. 

Enfin  le  Meliosma  ,  Bl.  (  Millingtonia  , 
Roxb.  —  Wellingtonia,  Meisn.),  qui  se  rap¬ 
proche,  par  plusieurs  caractères,  des  Sapin- 
dacées,  en  diffère  par  l’extrême  irrégularité 
de  sa  fleur,  où,  des  cinq  pétales,  les  trois 
extérieurs  sont  entiers,  les  deux  autres 
plus  petits  et  bifides  ;  les  étamines  oppo¬ 
sées  à  ces  pétales  en  même  nombre;  celles 
qui  sont  devant  les  trois  premières  stériles. 
Des  trois  loges  bi-ovulées,  deux  avortent, 
et  l’on  a  un  fruit  charnu  1-loculaire  et 
1-sperme,  dont  la  graine  se  replie  sur  une 
cloison  saillante  à  l’intérieur.  On  a,  en  con¬ 
séquence,  séparé  ce  genre  comme  devant 
former  le  type  d’un  petit  groupe  des  Mélios- 
rnées ,  qu’il  constitue  seul  jusqu’à  présent. 

(Ad.  J.) 

SAPINDÉES.  A'apindeœ.  bot.  phan.  — 
Tribu  de  la  famille  des  Sapindacées.  Voy. 
ce  mot.  (Ad.  J.) 


SAPINDIJS.  BOT.  PH.  —  Voy.  SAVON1ER. 
SAPÏUM,  Jacq.  (Amer.  249,  t.  CLVIII). 
bot.  ph.  — -  Syn.  de  Slülingia,  Gard. 

SAPONAIRE.  Saponaria.  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Garyophyllées,  de  la 
Décandrie  digynie  dans  le  système  de  Linné. 
Les  limites  que  l’immortel  botaniste  sué¬ 
dois  lui  avait  assignées  ont  été  modifiées 
dans  ces  derniers  temps  par  suite  des  tra¬ 
vaux  importants  dont  la  famille  des  Garyo¬ 
phyllées  a  été  l’objet.  Ainsi,  l’une  de  ses  es¬ 
pèces,  le  Saponaria  vaccaria  Linn. ,  est  de¬ 
venue  pour  la  plupart  des  botanistes  le  type 
du  genre  Vaccaria,  Medik.  D’un  autre  côté, 
M.  Fenzl,  dans  le  Généra  de  M.  Endlicher, 
a  proposé  un  remaniement  profond  du  genre 
Saponaire  dont  le  résultat  serait  d’y  intro¬ 
duire  des  espèces  classées  jusqu’à  lui  parmi 
les  Lychnis  et  les  s ilene,  et  qui  n’auraient 
d’autre  titre  à  cette  réunion  que  leur  capsule 
sans  loges,  caractère  d’une  valeur  fort  dou¬ 
teuse,  et  la  déhiscence  double  des  dents 
capsulaires.  Cette  modification  du  genre  qui 
nous  occupe  aurait  eu  encore  ce  singulier 
effet  que  son  espèce  type,  la  Saponaire  of¬ 
ficinale,  aurait  cessé  d’en  faire  partie.  Mais 
M.  Al.  Braun,  dans  ses  études  sur  les  Silé- 
nées,  a  montré  l’insuffisance  des  motifs  qui 
avaient  dirigé  M.  Fenzl  dans  son  apprécia¬ 
tion  des  caractères  génériques  des  Saponaires, 
et  il  a  rétabli  ce  groupe  générique  à  peu  près 
tel  que  Linné  l’avait  tracé,  sauf  la  suppres¬ 
sion  des  Vaccaria,  en  lui  assignant  les  ca¬ 
ractères  suivants:  Calice  plus  ou  moins  al¬ 
longé,  cylindrique,  rarement  un  peu  renflé, 
à  nervures  longitudinales  nombreuses  (15  ou 
25),  réunies  en  réseau  par  des  ramifications 
plus  ténues,  les  parties  occupées  par  ces 
nervures  sur  les  diverses  feuilles  calicinales 
se  touchant  presque;  pétales  à  onglet  droit 
portant  généralement  des  bandelettes  ailées, 
pourvues,  à  la  base  de  leur  lame,  d’une  co- 
ronule  formée  de  deux  languettes  pointues, 
à  base  perpendiculaire;  lame  indivise  ou  bi¬ 
partite  au  sommet  ;  deux  styles  un  peu  con¬ 
tournés  à  gauche,  au  sommet.  Capsule  por¬ 
tée  sur  un  carpophore  cylindrique  ordinai¬ 
rement  fort  court,  allongée,  sans  cloisons 
ou  n’en  offrant  qu’une  légère  trace,  s’ou¬ 
vrant  en  quatre  dents;  columelle  placentaire 
allongée,  portant  quatre  rangées  de  graines 
sessiles,  réniformes,  aplaties,  à  dos  convexe 
ou  obliquement  caréné,  tuberculeuses. 


SAP 


350 

M.  Al.  Braun  partage  le  genre  Saponaire  en 
deux  sous-genres:  Rootia  Neck.  ,  Proteinia 
Ser.,  distingués  par  la  présence  d  une  coro- 
nule  sur  la  corolle  du  premier,  et  par  son 

absence  dans  le  second. 

C’est  au  premier  de  ces  sous-genres  qu  ap¬ 
partiennent  la  Saponaire  gazonnante,  &apo~ 
naria  cæspitosa  DC.  (5.  elegans  Lapey.),  très 
jolie  espèce  propre  aux  Pyrénées  ou  elle 
forme  de  jolies  pelouses  à  une  hauteur  consi¬ 
dérable,  et  qui  se  fait  remarquer  par  l’élé¬ 
gance  et  la  grandeur  de  ses  fleurs  roses ,  la 
Saponaire'faux  basilic,  Saponaria  ocymoides 
Linn.,  espèce  élégante  qui  croît  dans  les 
lieux  pierreux  et  montueux  de  nos  départe¬ 
ments  méridionaux,  que  distinguent  ses  tiges 
diffuses,  rameuses,  ascendantes ,  étalées  en 
cercle,  sa  villosité  plus  ou  moins  prononcée, 
glanduleuse  vers  les  extrémités,  et  ses  fleurs 
d’un  joli  rose  dont  le  calice  porte  des  poils 
visqueux.  C’est  encore  dans  cette  section  que 
se  range  la  Saponaire  officinale,  Saponaria 
officinalis  Linn.,  espèce  commune  sur  le  bord 
des  champs,  le  long  des  fossés  et  des  haies. 
C’est  une  grande  et  belle  plante  vivace, 
haute  de  4  à  6  décimètres,  presque  glabre, 
sa  souche  est  rampante  ;  ses  tiges  fleuries 
sont  dressées,  rameuses  vers  le  haut,  renflées 
aux  nœuds  d’où  partent  des  feuilles  ovales- 
lancéolées,  aiguës,  trinervées,  dont  les  infé¬ 
rieures  sont  rétrécies  en  pétioles;  ses  gran¬ 
des  fleurs  rosées,  odorantes,  sont  disposées 
en  une  sorte  de  panicule  terminale,  et  se 
distinguent  par  leur  calice  d’abord  cylindri¬ 
que  et  se  renflant  dans  son  milieu  à  la  ma¬ 
turité.  Cette  plante  a  fourni  par  la  culture 
une  variété  à  fleurs  doubles,  très  élégante, 
et  qu’on  rencontre  fréquemment  dans  les 
jardins.  Elle  se  montre  très  peu  difficile  sur 
le  choix  du  sol  et  de  l’exposition,  et  sa  mul¬ 
tiplication  s’opère  avec  grande  facilité  au 
moyen  de  ses  rejets.  Elle  renferme  en  assez 
forte  proportion  un  principe  particulier  dont 
la  formule  chimique  n’est  pas  encore  déter¬ 
minée,  la  Saponine,  qui  donne  à  la  décoction 
de  ses  feuilles  et  de  sa  souche  la  faculté  de 
mousser  comme  de  l’eau  de  savon  et  d’agir 
à  la  manière  de  celle-ci  pour  décrasser  le 
linge  et  le  blanchir.  Aussi  la  Saponaire  offi¬ 
cinale  est-elle  employée  dans  quelques  par¬ 
ties  de  la  France  pour  le  blanchissage,  sur¬ 
tout  du  linge  fin.  Enfin  elle  figure  avec  dis¬ 
tinction  dans  le  nombre  de  nos  espèces  indi- 


SAP 

gènes  usitées  en  médecine.  Sa  saveur  est  un 
peu  amère.  On  la  regarde  comme  fondante, 
dépurative,  diurétique  et  sudorifique.  Ou 
l’administre  fréquemment  pour  combattre 
les  engorgements  des  viscères  abdominaux, 
les  maladies  de  la  peau,  etc.  (P.  D.) 

SAPOTA,  Mill.  ( Dict .  1).  bot.  ph.  — 
Syn.  d'Achras,  P.  Br. 

SAPOTACÉES.  Sapotaceæ.  bot.  ph.  — 
Famille  de  plantes  dicotylédonées,  monopé¬ 
tales,  hypogynes,  ainsi  caractéiisée  .  Galice 
a  5  divisions  ,  d’autres  fois  à  4  ,  6  ou  8  , 
alternant  sur  deux  rangs,  dans  chacun  des¬ 
quels  la  préfloraison  est  valvaire.  Corolle  à 
divisions  alternant  en  nombie  égal  a\ec 
celles  du  calice,  ou  opposées  en  nombre  dou¬ 
ble  ,  quelquefois  triple ,  la  médiane  alors 
intérieure,  à  préfloraison  imbriquée.  Éta¬ 
mines  en  nombre  égal  ou  double  ,  les  oppo- 
sipétales  toujours  anthérifères ,  les  aîterni- 
pétales  ou  fertiles  elles-mêmes  ou  stériles; 
il  s’y  joint  quelquefois  un  rang  extérieur 
de  filets  stériles  pétaloïdes  ,  alternant  un  à 
un  ou  deux  à  deux  avec  les  lobes  de  la  co¬ 
rolle;  anthères  biloculaires,  le  plus  ordinai¬ 
rement  extrorses,  à  pollen  ellipsoïde  et  lisse. 
Ovaire  libre,  généralement  velu,  à  plusieurs 
loges  qui  s’opposent,  en  général,  aux  divi¬ 
sions  calicinales  ,  contenant  chacune  un 
ovule  pendu  ou  ascendant,  anatrope  ,  sou¬ 
vent  après  la  floraison  adné  à  la  paioi  in¬ 
terne  par  un  hile  très  allongé.  Style  simple, 
cylindrique  ou  courtement  conique.  Stig¬ 
mate  aigu  ou  capité  avec  autant  de  lobules 
qu’on  compte  de  loges.  Baie  ou  le  nombre 
des  loges  est  souvent  réduit  par  avortement. 
Graines  ellipsoïdes,  globuleuses  ou  compri¬ 
mées,  à  test  osseux  simulant  un  noyau  ou 
crustacé.  Embryon  droit,  à  radicule  infère, 
tantôt  sans  périsperme  et  a  cotylédons  épais, 
tantôt  revêtu  d’une  lame  périspermique 
charnue  et  à  cotylédons  foliacés.  Les  espè¬ 
ces  habitant  principalement  entre  les  tro¬ 
piques  sur  tout  le  globe,  plus  rares  dans  les 
régions  juxtatropicales  ,  sont  des  arbres  ou 
des  arbrisseaux,  à  suc  laiteux,  à  feuilles  al¬ 
ternes,  entières,  coriaces,  souvent  luisantes 
et  marquées  de  stries  transverses  ,  courte¬ 
ment  pétiolées ,  dépourvues  de  stipules  ;  à 
fleurs  hermaphrodites  ,  axillaires,  solitaires 
ou  plus  communément  réunies  en  fascicules 
ou  ombelles  simples.  L’écorce  de  quelques 
unes  est  amère,  astringente  et  fébrifuge; 


SAP 


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35  L 


son  suc  laiteux  a  été  encore  peu  étudié  On 
connaît  néanmoins  dans  le  commerce,  où  il 
a  été  récemment  introduit ,  celui  du  Gutta 
percha  (espèce  d 'Isonandra),  qui  joint  quel¬ 
ques  propriétés  particulières  à  celles  du 
Caoutchouc,  auquel  on  le  mélange  quelque¬ 
fois,  ainsi  qu’a  la  Cire  et  à  d’antres  corps  gras. 
Cette  matière  ,  ramollie  par  l’immersion 
dans  l’eau  bouillante,  prend  alors  toutes  les 
formes  qu’on  veut  lui  donner,  comme  de 
l’argile  ,  puis  reprend  sa  dureté  et  sa  rigi¬ 
dité  premières  par  le  refroidissement.  Les 
fruits  de  diverses  espèces  et  genres,  notam¬ 
ment  ceux  des  Sapotiliiers  ,  se  mangent ,  et 
c’est  pourquoi  plusieurs  se  sont  répandues 
par  la  culture.  Les  graines  sont  ,  pour  la 
plupart  ,  oléagineuses  ,  et  beaucoup  em¬ 
ployées  a  ce  titre,  surtout  celles  des  Bassia, 
notamment  du  B.  bulyracea  ou  Arbre  à 
beurre,  dont  l’huile  se  coagule  en  une  sub¬ 
stance  dont  la  consistance  est  indiquée  par 
ce  nom  ,  et  se  conserve  pour  la  nourriture 
ou  comme  médicament  émollient. 

GENRES. 

Chrysophyllum ,  L.  ( Cainito ,  Læt. —  Nyc- 
ieristion  ,  R.  Pav.  —  Ecclimusa  ,  Mart.)  — 
Pouteria,  Aubl.  ( Chælocarpus ,  L.)  — Laba- 
tia,  Mart.  non  Sw.  —  Lucuma,  Moltn.  ( Gua - 
peba,  Gomes.  —  Vilellaria  ,  Gærtn.)  —  Sa- 
pola  ,  PL  {Achras  ,  P.  Br.)  —  Hormogyne  , 
A.  DC. —  Sersalisia,  R.  Br.  — Sideroxylon, 
L. — Argania ,  Rœm.  Scb.  (Argan,  Dryand.) 

—  Isonandra  ,  Wight.  —  Dipholis ,  A.  DC. 

—  Bumelia ,  Sw.  (Lycioides  ,  L.) — Labour - 
donnaisia  ,  Boj.  —  Delastrea  ,  À.  DC.  — 
Azaola  ,  Blanc.  —  Payena  ,  A.  DC.  —  Bas¬ 
sia  ,  Kœn.  —  Palaquium ,  Blanc.  —  Imbri- 
caria ,  J.  ( Binectaria ,  Forsk.)  —  Mimusops , 
L,  (  Elengi  et  Manilhara ,  Rheed.  —  Phebo- 
lithis ,  Gærtn.  —  Synarrhena  ,  Fisch.  Mey.) 

—  Omphalocarpum ,  Beauv.  —  Roslellaria  , 

Gærtn.  (Ad.  J.) 

SAPOTILLE,  bot.  pii.  —  Fruit  du  Sa- 
poti l lier.  Voy.  ce  mot. 

SAPOTILLIER.  Sapota.  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Sapotacées.  La 
plupart  des  botanistes  lui  donnent  le  nom 
d' Achras;  mais  ,  a  l’exemple  de  Plumier 
et  Miller,  M.  Alph.  De  Candolle  ( Pro - 
drotnus,  VIII,  173)  lui  a  donné  celui  de  Sa- 
Vota ,  a  cause,  dit-il,  de  son  ancienneté,  et 
à  cause  de  son  analogie,  soit  avec  le  nom 


français  et  espagnol  de  l’espèce  principale 
qu’il  renferme  ,  soit  avec  la  dénomination 
de  la  famille  à  laquelle  il  appartient.  Ce 
genre  est  formé  d’arbres  à  suc  laiteux,  quel¬ 
quefois  épineux  ;  à  feuilles  alternes,  entiè¬ 
res ,  coriaces;  à  fleurs  axillaires  ou  presque 
ombellées  à  l’extrémité  des  rameaux  ,  dis¬ 
tinguées  par  les  caractères  suivants  :  Calice 
à  6-5  sépales  ovales  ,  obtus,  en  préfloraison 
imbriquée;  corolle  tubuleuse-campanulée, 
divisée  en  6-5  lobes,  portant  à  sa  face  in¬ 
terne  des  appendices  ou  staminodes  lan¬ 
céolés  ou  linéaires-lancéolés,  alternes  avec 
ses  lobes  ;  6-5  étamines  fertiles  opposées  aux 
lobes  de  la  corolle  et  insérées  sur  son  tube  , 
incluses,  à  anthères  extrorses,  lancéolées- 
sagittées  ;  ovaire  ovoïde  pileux  ,  à  12-6  loges 
uni-ovulées,  surmonté  d’un  style  cylin- 
dracé  ,  glabre,  que  termine  un  stigmate  in¬ 
divis,  un  peu  obtus.  A  ces  fleurs  succède  un 
fruit  charnu,  creusé  d’ordinaire  de  loges 
moins  nombreuses  qu’elles  ne  l’étaient  dans 
l’ovaire  ,  certaines  d’entre  elles  ayant  dis¬ 
paru  par  suite  de  l’avortement  des  graines. 
Ce  genre  ne  renferme  que  neuf  ou  dix  espè¬ 
ces ,  dont  une  est  assez  intéressante  pour 
nous  arrêter  quelques  instants. 

Le  Sapotillier  comestible,  Sapota  Achras 
Mi  il .  ( Achras  Sapoia  Lin.),  est  un  arbre 
originaire  des  forêts  des  montagnes,  dans  la 
Jamaïque  et  le  Venezuela  ,  mais  aujourd’hui 
répandu  par  la  culture  dans  toutes  les  con¬ 
trées  intertropicales.  Il  est  connu  aux  An¬ 
tilles  et  en  Amérique  sous  les  noms  de  Sapotil - 
lier,  Sapodillas ,  Nispero ,  Sapota,  Sapodilia 
Tree.  Lorsqu’il  est  placé  dans  des  circonstances 
favorables  à  sa  végétation  ,  il  acquiert  de 
fortes  dimensions.  Sa  forme  générale  est 
d’ordinaire  pyramidale.  Ses  branches,  géné¬ 
ralement  tri-  ou  quadrichotomes_,  portent, 
vers  leur  extrémité,  des  feuilles  elliptiques, 
un  peu  aiguës  à  leurs  deux  extrémités,  dont 
le  pétiole  est  couvert  d’un  duvet  ferrugi¬ 
neux  ,  de  même  que  le  pédicule  et  le  calice 
des  fleurs.  Celles-ci  forment  une  ombelle 
terminale  entremêlée  aux  feuilles  ;  leurs  sé¬ 
pales  sont  ovales,  un  peu  aigus;  leur  co¬ 
rolle  est  tubuleuse-campanulée ,  un  peu 
j  plus  longue  que  le  calice.  Le  Sapotillier  ren¬ 
ferme  en  abondance  un  suc  laiteux  ,  qui 
;  diffère  de  celui  de  la  plupart  des  végétaux 
lactescents  en  ce  qu’il  est  presque  dépourvu 
d’àcreté;  ce  suc,  en  se  eoncrétant  à  l’air. 


SAP 


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352 

forme  une  matière  blanchâtre,  d’apparence 
résineuse,  qui  dégage  en  brûlant  une  odeur 
d’encens.  Son  produit  le  plus  important  est 
son  fruit  ,  que  les  habitants  des  contrées 
chaudes  placent  au  nombre  des  meilleurs 
qu’ils  possèdent.  Ce  fruit  varie  de  forme  et 
de  grosseur,  selon  les  variétés  de  l’arbre.  11 
est  tantôt  ovoïde  ,  tantôt  globuleux  ,  tantôt 
enfin  déprimé  ;  son  volume  est  égal  à  celui 
d’une  pomme  moyenne  ;  son  épicarpe  est 
généralement  couvert  d’une  poussière  fer¬ 
rugineuse.  D’abord  laiteux  et  âpre  ,  il  n  est 
comestible  que  lorsqu’il  est  devenu  blet. 
Alors  sa  pulpe  est  fondante  et  extrêmement 
sucrée.  Cette  similitude  avec  nos  Méfies  , 
qui,  également,  ne  sont  bonnes  à  manger 
que  lorsqu'elles  deviennent  blettes,  fait  don¬ 
ner  à  ce  fruit ,  dans  quelques  parties  du 
Nouveau-Monde  ,  le  nom  vulgaire  de  Nèfle 
d’Amérique.  Intérieurement  il  est  creusé  de 
10-12  loges  renfermant  chacune  une  graine 
noire,  très  luisante ,  comprimée  latérale¬ 
ment  ,  dont  un  côté  tout  entier  est  occupé 
par  le  hile  sous  forme  d’une  ligne  blanche. 
Lorsqu’on  laisse  longtemps  ce  fruit  sur 
l’arbre  ,  il  finit  par  acquérir  une  maturité 
parfaite  ,  et  même  par  devenir  bon  à  man¬ 
ger;  mais  on  préfère  toujours  le  cueillit 
quelques  jours  avant  qu’il  soit  arrivé  à  cet 
état.  Les  fleurs  du  Sapotillier  commencent 
à  paraître  au  mois  de  mai,  et  elles  se  succè¬ 
dent  pendant  trois  ou  quatre  mois,  r^es  pre¬ 
miers  fruits  mûrissent  en  septembie,  et, 
jusqu’au  mois  de  janvier  ,  on  peut  en  taire 
tous  les  jours  une  nouvelle  cueillette.  La 
graine  de  cet  arbre  est  amère.  En  Amérique, 
on  la  regarde  comme  un  remède  infaillible 
contre  les  rétentions  d’urine,  et  aussi  comme 
apéritives.  On  en  administre  habituellement 
l'émulsion  jusqu’à  ce  que  ses  effets  se  soient 
fait  sentir,  ce  qui ,  d’ordinaire,  ne  tarde 
guère  ,  assure-t-on.  D’un  autre  côté  on  en 
retire  une  huile,  qui  prend,  à  l’air,  la  con  ¬ 
sistance  de  beurre.  Enfin  son  écorce  est  for¬ 
tement  astringente.  D’après  Jacquin,  on  la 
substitue  fréquemment  avec  succès  au  quin¬ 
quina  dans  le  traitement  des  fièvres  inter¬ 
mittentes.  La  culture  de  cet  arbre  exige 
beaucoup  de  soins  ,  au  point  de  dégoûter 
souvent  les  Américains,  malgré  le%. avan¬ 
tages  qu’ils  sont  certains  d’en  retirer  plus 
tard.  D’après  Tussac  {Fl.  des  Antil.,  voL  1, 
tab.  5  ) ,  on  sème  ses  graines  à  l’ombre ,  et 


les  jeunes  pieds  qui  en  proviennent  restent 
en  place  pendant  cinq  ou  six  ans,  exigeant 
pendant  tout  ce  temps  des  soins  assidus.  On 
les  met  ensuite  en  place  dans  une  terre  lé¬ 
gère  et  profonde,  en  ayant  l’attention  de  les 
transplanter  avec  une  grosse  motte  ,  sans 
quoi  leur  reprise  est  très  difficile.  On  plante 
•  toujours  le  Sapotillier  loin  des  habitations  , 
soit  à  cause  de  l’odeur  forte  qu’il  dégage  le 
matin  ,  surtout  après  les  pluies  ,  soit  parce 
que  ses  fruits  attirent  une  grande  quantité 
de  Chauves-Souris  qui  entrent  ensuite  dans 
les  maisons.  Le  bois  de  cet  arbre  est  com¬ 
pacte  et  liant;  on  l’emploie  dans  les  con¬ 
structions  des  maisons ,  mais  en  le  plaçant 
toujours  dans  des  endroits  secs  et  à  l’abri 
de  la  pluie.  (P.  D.) 

SAPPÂRE  ,  Sauss,  min.  — -Syn.  de  Dis- 
thène. 

SAPPHIRINA.  crüst.  —  Voy.  saphirina. 

*SAPRI1\IJS  (ffowcpoç,  pourri),  ms.— Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  delà 
famille  des  Clavicornes  et  de  la  tribu  des 
Histéroïdes  ,  établi  par  Klug  et  publié  par 
Erichson  (Klug  Jahrbücherder  Insectenkunde, 
1834,  p.  172).  Ce  g.  comprend  toutes  les  espè¬ 
ces  se  rapportant  aux  cinquième  et  sixième 
divisions  de  la  monographie  du  genre  Hister 
publiée  par  Paykul,  et  renferme  au  moins 
une  centaine  d’espèces  de  tous  les  points  du 
globe.  Parmi  elles  nous  citerons  les  sui¬ 
vantes  :  S.  cyanus,  semipunctatus,  nitidulus , 
bicolor,  œneus ,  metallicus  F.,  cruciatus,  in- 
terruptus ,  splendens,  algericus ,  pensylvani- 
cus,  assimilis ,  4 -slriatus,  speculifer ,  affinis, 
viridens  ,  erythropterus ,  rufîpes  ,  conjun- 
guens,  dimidiatus  Paykul,  etc.,  etc. Ils  se  dis¬ 
tinguent  des  vrais  Hister,  en  ce  que  le  cor¬ 
selet  est  à  angles  obtus,  sans  impressions 
marginales.  Leurs  élytres  offrent  toujours 
une  strie  arquée  du  côté  de  la  suture.  Leur 
corps  est  métallique  et  quelquefois  orné  de 
couleurs  assez  vives.  On  les  trouve  sur  les 
animaux  en  décomposition.  (C.) 

*  SAPROLEGNIA  (  aairpoç,  pourri  ;  ïé- 
ynv,  frange),  bot.  cr. — (Phycées.)  Genre 
établi  par  M.  Nees  ( Nov .  At.  nat.  cur.,  XI, 
513)  et  présenté  par  M.  Kutzing,  dans  son 
Phycologia  generalis,  avec  les  caractères  sui¬ 
vants:  Filaments  allongés,  souvent  rameux, 
diaphanes;  spores  globuleuses,  souvent 
douées  de  mouvement,  groupées  en  séries 
au  sommet  des  filaments.  Ces  Algues,  que 


SAP 

quelques  auteurs  rapportent  aux  Champi¬ 
gnons,  croissent  sur  les  végétaux  et  les  ani¬ 
maux  submergés  qui  commencent  à  se  dé¬ 
composer.  Elles  ont  la  forme  de  filaments 
blanchâtres.  Le  S.  xylophila  Kg.  se  trouve 
assez  fréquemment  sur  les  petites  branches 
de  Peuplier  tombées  dans  Peau  et  y  ayant 
séjourné  quelque  temps.  M.  Kutzing  fait  en¬ 
trer  dans  ce  genre  le  Conferva  ferax  Gruit. 
( Achlya  Nees),  production  remarquable 
qui  se  développe  sur  les  Mouches  noyées. 

(Bréb.) 

*SAPROLEGI\ïÉES.  Saprolegnieœ.  bot. 
cr. — (Phycées).  Famille  établie  par  M.  lvut- 
zing  pour  quelques  Algues  qui  naissent  sur 
les  corps  organisés  en  décomposition  et  plon¬ 
gés  dans  l’eau.  Ces  plantes,  qui  semblent 
être  des  espèces  de  Mucor  aquatiques ,  ont 
été  effectivement  considérées  par  plusieurs 
cryptogamistes  comme  des  Champignons. 
Deux  genres  appartiennent  à  ce  groupe,  ce 
sont:  Saprolegnia,  Nees ,  et  Mycocœlium  , 
Kg.  (Bréb.) 

SAPilOMA,  Brid.  (Bryolog.  I,  52,  t.  I). 
bot.  cr.  —  Syn.  de  Bruchia,  Schw. 

*SAPR0A1YZA  (<tgc7 rpoç ,  pourri  ;  p.uta, 
mouche  ),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Diptères  brachocèrës,  famille  des  Athéricères, 
tribu  des  Muscides,  sous-tribu  des  Seatomy- 
zides,  établi  par  Fa  lien  aux  dépens  des 
Musca  de  Linné.  M.  Macquart,  qui  adopte 
ce  genre  ( Diptères ,  Suites  à  Buffon  ,  édition 
Roret,  t.  II,  p.  397),  lui  donne  pour  carac¬ 
tères  principaux  :  Tète  hémisphérique.  Face 
un  peu  inclinée;  épistome  non  saillant,  nu. 
Antennes  assez  courtes;  style  velu  ou  to- 
menleux.  Ailes  quelquefois  vibrantes. 

Le  même  auteur  ( loc .  cil. )  rapporte  à  ce 
genre  trente-trois  espèces,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  les  Sapr.  obsolela ,  punctata, 
inlerslincta,  sui\lorum,  \0-punclata ,  riuosa, 
pallidiventris,  etc.,  qui  vivent  en  France. 

Ces  Diptères  ont  généralement  le  corps 
jaune,  les  yeux  verts  et  les  ailes  tachetées. 
Ils  se  développent  dans  les  substances  ani¬ 
males  en  putréfaction,  et  particulièrement 
dans  les  Champignons  en  déliquescence. 

(L.) 

*SAPROFIiAGES  («xairpoç,  pou  rri;  <payoc, 
mangeur),  ins. — Dénomination  employée  par 
Mu  Isa  nt  (  Histoire  naturelle  des  Coléoptères 
de  France,  1842,  p.  38)  pour  un  groupe  de 
Coléoptères  de  la  famille  des  Lamellicornes, 
T.  ju. 


SAR  353 

vivant  de  matières  végétales  en  décomposi- 
tion.  (G.) 

SAFÎAÛSMA (aaTrpoç,  pourri;  ocrp.-/)',  odeur). 
bot.  pii. — Genre  de  la  famille  des  Rubia- 
cées-Cofféacées ,  tribu  des  Psychotriées  , 
établi  par  Blume  (  Bijdr .,  956  ).  Les  Sap. 
arboreum  et  fruticosum,  principales  espèces 
de  ce  genre,  sont  des  arbres  ou  arbustes 
indigènes  de  Java. 

SAPYGA.  ins  —Genre  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  tribu  des  Sphégiens,  famille  des 
Scoliides ,  établi  par  Latreille  (  Hist.  nalur. 
Crust.  et  Ins.,  t.  XIII,  p.  272).  L’espèce 
type,  S  apy  g  a  punctata,  est  répandue  dans  la 
plus  grande  partie  de  l’Europe.  (L.) 

SAUAGA,  Burin .  ( Flor .  Ind.,  85,  t.XXV, 
f.  2).  bot.  PH.  —  Syn.  de  Jonesia,  Roxb. 

SA  il  AGEN  A  fl  LA .  moll.  foram. — Genre 
proposé  par  M.  Defranee  pour  une  petite 
coquille  fossile  d’Italie  très  voisine  des  Tex- 
lulaires. 

SAllACilA.  bot.  ru.  —  Voy.  sarraciu. 

SAÏ4AGUS.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  hétéromères ,  de  la  fa¬ 
mille  des  Mélasomes  et  de  la  tribu  des  Pé- 
dinites,  établi  par  Erichson  ( Archiv .  fur 
Nalurgeschichte,  1842,  t.  IV,  p.  171,  fig.  7, 
a,  b),  et  qui  a  pour  type  le  S.  lœvicollis  F., 
01.,  espèce  originaire  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande.  (G.) 

S  A  il  A  PUS ,  Fischer,  Hope.  ins.  —  Syn. 
de  Sphœrites ,  Dufschmidt,  Latreille.  (G.) 

SARCANTIIEMUM  (  ^.px6q ,  chair  ; 
«vô'oç,  fleur).  BOT.  PH.  —  Genre  de  la  famille 
des  Composées-Tubuliflores,  tribu  des  Asté- 
roïdées ,  établi  par  Cassini  (m  Bullet.  soc. 
philom.,  1818,  p.  74).  L’espèce  type,  Sar- 
canth.  coronopus,  est  un  arbuste  originaire 
de  la  Mauritanie. 

SARCANTUUS  (^apxo'ç,  chair;  5v0Oç , 
fleur),  bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des 
Orchidées,  tribu  des  Vandées,  établi  par 
Lindley  ( Collecl .,  t.  39).  Herbes  de  la  Chine. 

Voy.  ORCHIDÉES. 

SARCELLE.  Querquedula.  ois.  —  Genre 
de  la  famille  des  Canards  (Anatidées),  fondé 
par  Stephens  sur  VAnas  crena  Linn.  Voy. 
canard.  (Z>  G  ) 

SARCÏÎYULA.  polyp.  —  Genre  établi  par 
Lamarck  dans  sa  section  des  Polypiers  la- 
mellifères  pour  deux  espèces  vivantes  : 
l’une  de  l’Australie,  l’autre  de  la  mer 
Rouge.  Ce  sont  des  Polypiers  pierreux  ,  li- 

45 


854  SAR 

bres,  formant  une  masse  simple  et  épaisse, 
composée  de  tubes  réunis.  Ces  tubes ,  mu¬ 
nis  de  lames  rayonnantes  à  l’intérieur,  sont 
nombreux,  cylindriques,  parallèles  ,  verti¬ 
caux  ,  réunis  en  faisceau  par  des  cloisons 
intermédiaires  et  transverses.  La  Sarcinule, 
dit  Lamarck,  qui  serait  un  Tubipore  si  l’in¬ 
térieur  des  tubes  n’était  garni  de  lames 
rayonnantes  en  étoile,  se  distingue  de  la 
Styline  en  ce  que  les  lames  rayonnantes  de 
l’intérieur  des  tubes  ne  sont  point  traver¬ 
sées  par  un  axe  central  et  solide.  Mais  , 
d’une  part ,  les  Polypes  du  Tubipore  sont 
des  Alcyoniens  à  huit  tentacules  pinnés  , 
tandis  que  ceux  des  Sarcinules,  qui  sont  des 
Anthozoaires  ,  doivent  avoir  des  tentacules 
simples  plus  nombreux;  d’autre  part, 
M.  Milne  Edwards ,  ayant  comparé  les  Sty- 
lines  et  les  Sarcinules ,  a  cru  reconnaître 
dans  tous  ces  Polypiers  une  structure  sem¬ 
blable,  et  regarde  comme  pouvant  tenir  à 
une  différence  d’âge  les  variations  signalées 
par  Lamarck  dans  leur  conformation.  En 
effet,  dit-il ,  les  colonnes  dont  le  Polypier 
se  compose  semblent  croître  par  pousses  , 
et  changent  de  caractère  au  commencement 
et  à  la  fin  de  chacune  de  ces  espèces  d’éta¬ 
ges.  Elles  sont  d’abord  tubiformes  et  lamel- 
leuses,  comme  les  Astrées;  mais  bientôt 
elles  se  remplissent ,  s’étalent,  et  forment 
ainsi  une  cloison  transverse  surmontée  d’un 
mamelon  central  ;  de  cette  cloison  horizon¬ 
tale  s’élève  un  nouveau  tube  ,  qui  ,  à  son 
tour,  éprouve  des  modifications  analogues , 
et  ainsi  de  suite  :  de  telle  sorte  que  le  Po¬ 
lypier  présente  ,  tantôt  les  caractères  d’une 
Styline,  tantôt  ceux  d’une  Sarcinule.  C’est, 
sans  doute,  pour  cette  raison  que  M.  Gold- 
fuss  a  réuni  dans  un  seul  genre  Sarcinula 
les  Sarcinules  et  les  Stylines  de  Lamarck  ; 
M.  de  Blainville ,  au  contraire,  conserve  les 
deux  genres  ,  et  ajoute  au  genre  Sarcinule 
quatre  espèces  vivantes,  dont  deux  classées 
précédemment  par  Lamarck  dans  le  genre 
Caryophyllie,  et  les  deux  autres  décrites  par 
Forskal  sous  le  nom  de  Madrépores.  En 
même  temps ,  M.  de  Blainville  distingue 
dans  la  deuxième  espèce  de  Lamarck,  S.or- 
ganum  ,  qui  est  le  Madrepora  organum  de 
Linné,  deux  espèces  :  l’une  fossile,  conser¬ 
vant  ce  nom  spécifique;  l’autre  vivante, 
qu’il  nomme  $,  pauciradiata.  Enfin  M.  de 
Blainville  ajoute  aussi  quatre  espèces  fos- 


sah 

siîes,  dont  l’une,  A.  costata ,  avait  été  déjà 
décrite  sous  ce  nom  par  M.  Goldfuss.  L’es¬ 
pèce  type  de  Lamarck ,  S.  perforata  ,  a  été 
rapportée  de  l’Océan  austral  par  Péron  et 
Lesueur.  C’est  une  grande  masse  pierreuse 
aplatie,  ressemblant  à  un  gâteau  d’ Abeilles, 
et  formée  par  une  agrégation  de  tubes 
droits,  parallèles,  presque  contigus,  ou  à  in¬ 
terstices  pleins.  Ces  tubes  sont  percés  à  jour 
et  semblent  vides  ;  mais  leur  paroi  interne 
est  striée  par  des  lames  longitudinales  , 
rayonnantes,  étroites.  La  S.  organum  a, 
au  contraire,  des  tubes  non  perforés  ,  gar¬ 
nis  de  lames  rayonnantes  plus  larges  ,  qui 
forment  des  étoiles  lamelleuses  complètes 
aux  deux  extrémités.  (Duj.) 

SARCÏOPHORU8,  Strichl  .ois.  —  Synon. 
de  Charadrius ,  Gmel.  Yoy.  vanneau. 

SARCORASE.  bot.  ph.  —  Nom  donné 
par  De  Candolle  aux  fruits  des  Ochnacées 
et  des  Simaroubées.  Ce  sont  des  fruits  gy- 
nobasiques ,  dont  le  gynobase  est  très  grand, 
très  charnu ,  et  porte  5  ou  plus  de  5  loges 
très  distinctes. 

*SARCOCALYX  (a  xpxog ,  chair;  xa).v|, 
calice),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses-Papilionacées ,  tribu  des  Lo- 
lées,  établi  par  Walpers  (in  Linnœa,  XI!! , 
479).  Sous-arbrisseaux  du  Cap.  Voy.  légu¬ 
mineuses. 

SARCGCAP1XOS  (<jocpxoç,  chair;  xawvoç, 
fumeterre).  bot.  ph. —  Genre  de  la  famille 
des  Papavéracées,  tribu  des  Fumariées,  éta¬ 
bli  par  De  Candolle  (  à'yst.  Il,  129).  Les 
Sarcoc.  enneaphylla  elcrassifolia  DC.,  prin¬ 
cipales  espèces  de  ce  genre  ,  sont  des  herbes 
qui  croissent  dans  toutes  les  régions  occi¬ 
dentales  de  la  Méditerranée. 

SARCGCARPE.  bot.  —  Une  des  parties 
constituantes  du  péricarpe.  Voy.  fruit. 

SARCOC ARPON  ,  Blum.  (  Bijdr. ,  21). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Kadsura  ,  Juss. 

*  SARCOCEPHALUS  (  aapxoç ,  chair  ; 

,  tête),  bot.  pii.— Genre  de  la  famille 
des  Rubiacées-Cinchonaeées,  tribu  des  Gar- 
déniées ,  établi  par  Afzelius  ( Msc .).  Arbris¬ 
seaux  de  l’Afrique  tropicale.  Voy.  rubiacées. 

SARCOCH1LES  (  aapxoç ,  chair;  , 

lèvre),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Orchidées,  tribu  des  Vandées,  établi  par 
R.  Brown  (  Prodr.,  332).  L’espèce  type, 
Sarcochilus  falcalus,  est  une  herbe  qui  croît 
au  port  Jackson  (Nouvelle-Hollande), 


SAR 


355 


*SARCOCIIITON  (  aol p£,  aapxo;,  chair  *, 
cuirasse),  polyp.  - —  Genre  établi,  en 
1842,  par  M.  Hassall  pour  un  Polypier  charnu 
formant  sur  le  Fucus  serratus  une  croûte 
surmontée  de  nombreuses  papilles  inégales 
et  irrégulières  qui  supportent  des  Polypes  à 
douze  tentacules.  (Duj.) 

SARCOCOCCA  (ffapxoç,  chair;  xoxxiç, 
coque),  dot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Euphorbiacées,  tribu  des  Buxées,  établi  par 
Lindley  (in  Bot .  Reg.  t.  1012).  L’espèce 
type,  Sarcococca  pruniformis,e st  un  arbris¬ 
seau  qui  croît  au  Népaul. 

SARCOCOLLA  (  aapxoq ,  chair  ;  xoU«  , 
colle),  bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des 
Pénéacées,  établi  par  Kunth  (in  Linnœa,  V, 
678),  aux  dépens  des  Penœa,  Linn.  L’espèce 
type ,  Penœa  sarcocolla  Linn. ,  est  un  petit 
arbrisseau  indigène  du  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance.  Cette  plante  fournit  la  Sarcocolle  ou 
Colle -chair ,  ainsi  appelée  parce  qu’on  la 
crue  propre  à  consolider  les  chairs.  C  est 
une  substance  résineuse  qui  se  présente 
sous  la  forme  de  grains  agglomérés,  friables, 
opaques  ou  demi-transparents,  jaunes ,  ro¬ 
sés  ou  grisâtres,  inodores  et  amers.  Elle  se 
boursoufle  lorsqu’on  l’approche  d’une  bou¬ 
gie  et  s’enflamme  ensuite.  Elle  est  presque 
entièrement  soluble  dans  l’eau  et  l’alcool. 
Pelletier,  qui  en  a  fait  l’analyse,  l’a  trouvée 
composée  de:  sarcocolline ,  65,30;  gomme, 
4,60;  matière  gélatineuse,  3,50;  matières 
ligneuses,  etc.,  26,80.  Autrefois  cette  sub¬ 
stance  était  employée  comme  astringente, 
délersive,  etc.;  aujourd’hui  elle  est  inusitée. 

SARCOCOLLINE.  chim.  —  Principe  ex¬ 
trait  de  la  Sarcocolle.  C’est  une  substance 
incristal  1  isable  ,  soluble  dans  l’eau  ,  l’acool 
et  l’acide  nitrique;  elle  forme  avec  ce  der¬ 
nier  de  l’acide  oxalique.  Sa  saveur  est  su¬ 
crée  et  amère.  Selon  Cerioli,  c’est  une  combi¬ 
naison  d’amarine  ou  principe  amer  et  de 
sucre. 

*  SARCOCONLS  (  crofp?  ,  chair;  xSv0Çî 
cône),  acal.  —  Genre  établi  par  M.  Lesson 
dans  sa  tribu  des  Stéphanomiées  pour  des 
Acalèphes  décrits  précédemment  sous  le  nom 
de  Stéphanomie  par  MM.  Quoy  et  Gaimard 
ou  par  Chamisso  et  Eysenhardt.  Pour  M.  Les¬ 
son,  les  Sarcocones  sont  des  Plethosomes- 
Sléphanomiées  formées  de  pièces  articulées 
dans  le  sens  vertical.  Leur  axe  digestif,  ver¬ 
tical  ,  entouré  d’organes  natateurs  pleins, 


SAR 

taillés  à  facettes,  émet  de  longs  tentacules, 
des  grappes  d’ovaires  et  des  suçoirs  cylindra- 
cés  ou  renflés  en  ampoule.  Cinq  espèces,  dont 
une  seule  de  l’océan  Atlantique  et  les  autres 
de  l’océan  Pacifique,  appartiennent  à  ce  genre. 
La  première,  <S.  Eysenhardtii,  des  îles  Sand¬ 
wich,  forme  le  genre  Cuneolaria  d’Eysen- 
hard  t,  et  appartient  au  genre  Agalma  d’Esch- 
scholtz.  (Duj.) 

SARCODENDROS.  polyp.  — Nom  em¬ 
ployé  par  Donati  pour  désigner  des  Alcyons 
de  la  mer  Adriatique. 

SA  RCODE  R  ME  (c rapxéç,  chair;  Séppa  , 
peau),  bot.  —  Nom  donné  par  De  Candolle 
à  la  partie  vasculaire  du  spermoderme  qui 
se  trouve  placée  dans  la  graine  entre  le  test 
et  Yendoplèvre.  Exemple  :  VIris  fœtidissima. 

SARCOGRAPIÎA  (  crap£ ,  crapxoç,  chair; 
ypxcpw,  j’écris).  BOT.  CR.— (Lichens.)  Cegenre, 
fondé  par  M.  Fée,  fait  partie  de  la  tribu  des 
Glyphidées.  11  est  synonyme  de  Y  Asterisca 
de  Meyer  ( voy .  ce  mot)  et  du  Medusula9 
créé  à  peu  près  à  la  même  époque  par  Esch- 
weiler.  Comme  ce  dernier  est  généralement 
adopté  et  que  nous  n’en  avons  pas  traité  en 
son  lieu,  nous  allons  donner  ici  ses  princi¬ 
paux  caractères  :  Le  thalle  est  crustacé,  hy- 
pophléode,  étalé  et  non  circonscrit.  Les  li- 
rel les,  dilatées,  dichotomes,  noires,  rayon¬ 
nent  d’un  centre  commun  et  sont  enchâssées 
dans  une  sorte  de  stroma  aplati,  plus  ou 
moins  saillant,  souvent  pulvérulent,  formé 
par  la  couche  médullaire  du  thalle.  Elles 
contiennent  entre  leurs  parois  latérales  car- 
bonacées  un  nucléus,  linéaire  comme  elles, 
reposant  à  nu  sur  les  cellules  du  stroma,  car 
les  parois  ne  se  continuent  point  inférieure¬ 
ment,  du  moins  dans  le  M.  tricosa  ,  que  nous 
avons  soigneusement  analysé.  Ce  nucléus  se 
compose  de  paraphyses  et  de  thèques.  Celles- 
ci,  qui  sont  de  bonne  heure  résorbées,  ren¬ 
ferment,  sans  aucun  ordre,  huit  sporidies 
oblongues  et  hyalines  dont  chacune  con¬ 
tient  elle- même  quatre  sporidies.  Ces  Lichens 
ne  croissent  que  sur  les  écorces  des  arbres, 
et  on  ne  les  trouve  guère  hors  des  tropiques. 
Leur  nombre  est  extrêmement  limité. 
M.  Fée  a  écrit  sur  ce  genre  un  mémoire  ac¬ 
compagné  de  planches  qui  a  été  inséré  dans 
le  supplément  au  tome  XVIII  des  Mémoires 
de  Y  Académie  des  Curieux  de  la  Nature . 

(C.  M.) 

SARCOLÆNA ( aocpxoç,  chair;  Xoûvoc,  en- 


356 


SAR 


veloppe).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Chlænacées,  établi  par  Dupetit-Thouars 
(Hist.  vég.  afr.austr.,  37,  t.  IX,  10).  Les 
Sarc.  grandiflora ,  multiftora  et  eriophora, 
sont  des  arbres  qui  croissent  à  Madagascar. 

SARCOLITIIE  (  crapxoç ,  cbair  ;  hô.oç , 
pierre),  min.  — Nom  donné  par  Thompson 
à  un  minéral  déjà  nommé  Hydrolithe  par 
Léman.  Voy.  hydrolithe. 

SARCOLOBUS  (  a- apxoç  ,  chair  ;  ).oSoç , 
lobe),  bot.  ph. — Genre  delà  famille  des 
Asclépiadées,  tribu  des  Pergulariées ,  établi 
par  R.  Brown  (in  Mem.  Werner.  soc.,  I, 
35).  Les  Sarcol.  globosus et carinatus,  prin¬ 
cipales  espèces  de  ce  genre ,  sont  des  ar¬ 
brisseaux  originaires  de  l’Inde. 

SARCOMPHALOIDES ,  DC.  ( Prodr .  II, 
32).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Nollca ,  Reichenb. 

SARCOMPHALLS,  P.  Br.  (Jam.,  179). 
bot.  ph.-— Syn.  de  Scutia ,  Commers. 

*SARCOPHAGA  (aapxoç,  chair  ;  cpayw,  je 
mange),  ras.— -Genre  de  l’ordre  des  Diptères 
brachocères,  famille  des  Athëricères,  tribu 
des  Muscides,  sous-tribu  des  Sarcopliagiens, 
établi  par  Meigen.  M.  Macquart,  qui  adopte 
ce  genre  ( Diptères ,  Suites  à  Buffon,  édition 
Roret,  t.  II,  p.  223),  en  décrit  vingt-cinq 
espèces  parmi  lesquelles  nous  citerons  les 
Sarc.  ruralis,  muscaria,  intricaria,  hœmor- 
rhoidalis,  hœmatodes,  fuliginosa,  etc.,  qui 
habitent  la  France  et  l’Allemagne.  (L.) 

*SARCOPHILUS  (<rap£,  cbair;  yCkoç,  qui 
aime),  mam.  —  Fr.  Cuvier  ( Mamm .,  70e  liv., 
1838)  indique  sous  cette  dénomination  un 
petit  groupe  de  Marsupiaux.  (E.  D.) 

*SA RCOPHIN A A'TRL'S.  polyp.— Genre 
de  Polypes  anthozoaires  établi  par  M.  Lesson 
dans  sa  tribu  des  Actinies  holothuriées  pour 
deux  espèces  dont  l’une,  A’,  papillosus,  paraît 
être  une  Cribrine,  tandis  que  l’autre,  S.  ser- 
tum  ,  d’après  les  caractères  indiqués,  doit 
constituer  un  genre  bien  distinct;  en  effet, 
ses  tentacules  extérieurs  sont  palmés  et  ses 
tentacules  internes  sont  vésiculeux  ou  en 
massue.  (Duj.) 

SARCOPHYLLUM  (  crapxoç ,  chair;  <pvL 
} ov,  feuille),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Légumineuses-Papilionaeées,  tribu  des 
Lotées,  établi  par  Thunberg  (Prodr.,  2). 
L’espèce  type,  Sarc.  carnosum  Thunb.,  est 
un  arbrisseau  qui  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

SARCOPIIYLLLS,  Thunb.  ( Flor.Cap ., 


SAR 

II,  573).  bot.  pii. — Synon.  de  Sarcophy  llum, 
Thunb. 

*$ARCOPHYTE  (  crapxoç,  cbair;  cpôrov, 
plante),  bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des 
Balanophorées,  tribu  des  Sarcophy tées,  éta- 
bli  par  Sparmann  (in  Act.  Holm.,  XXXVH, 
300,  t.  7).  Herbes  du  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance. 

SARGOPIIYTÉES.  Sarcophy teœ.  bot. 
ph. —Tribu  de  la  famille  des  Balanophorées. 
Voy.  ce  mot. 

*S  ÀRCOPIIY  TL  M  (*Apl,  a  apxoç,  chair; 
<purov',  plante),  polyp.  —  Genre  de  Polypiers 
alcyoniens  proposé  parM.  Lesson  pour  une 
espèce,  A’,  lobatum,  qui  paraît  être  très  voi¬ 
sine  de  l’ Alcyonium  pulmo  d’Esper  ,  lequel 
lui-même  pourrait  être  une  variété  de  V Al¬ 
cyonium  digilatum  de  Linné  ou  Lobularia 
digitata  de  Lamarek.  (Duj.) 

*SARCOPSYLA  (crapï,  cbair;  ^uÀàa,  pu - 
lex).  hexap. — M.  Westwood  désigne  sous  ce 
nom  le  Pulex  penetrans  des  auteurs.  Voy. 
puce.  (H.  L.) 

*  SARCOPTE.  Sarcoptes  (  <sdp\  ,  chair  ; 
xotttw  ,  je  coupe),  arachn. — C’est  un  genre 
de  l’ordre  des  Acarides,  établi  par  La  treille 
aux  dépens  des  Acarus  de  Degéer.  Chez  ce 
singulier  genre,  le  corps  est  mou  ,  armé  de 
crochets  au  collier  et  à  la  base  des  pattes  ; 
les  deux  paires  de  pattes  postérieures  sont 
rudimentaires  et  longuement  sétigères  ;  les 
deux  pa  ttes  an  térieures  sont  seulement  vésicu¬ 
laires.  Les  espèces  qui  composent  cette  coupe 
générique  sont  peu  nombreuses  et  parasites 
de  la  gale  de  l’homme  et  des  Mammifères. 

Quoique  la  gale  humaine,  par  ses  sym¬ 
ptômes,  diffère,  sous  quelques  rapports  ,  de 
celle  des  animaux  mammifères  chez  les¬ 
quels  on  l’a  étudiée,  elle  est,  aussi  bien  que 
chez  ces  derniers  ,  causée  par  les  Acarides. 
Cette  notion,  dès  longtemps  populaire  dans 
le  midi  de  l’Europe,  n’est  cependant  acquise 
à  la  science,  celle  de  quelques  médecins  du 
moins,  que  depuis  un  petit  nombre  d’années. 

Quoique  les  anciens,  et  particulièrement 
Aristote,  aient  connu  des  Acarides,  puis¬ 
qu’ils  font  mention  de  ceux  qui  se  dévelop¬ 
pent  dans  le  vieux  fromage  ,  ils  n’ont  point 
vu  celui  de  la  gale  humaine.  C’est  dans  un 
auteur  arabe  du  xne  siècle,  Abenzoar,  que 
se  trouve  le  premier  indice  de  cette  obser¬ 
vation. 

Le  Sarcopte  était  donc  connu  des  Arabes 


SAR 


SA  R 


357 


à  cette  époque ,  et  comme  la  gale  est  plus 
fréquente  dans  les  pays  méridionaux  ,  ce 
fait  n’a  rien  de  surprenant  ;  c’est  pour  cette 
raison,  sans  doute,  que  l’auteur  italien  d’une 
traduction  d’Abenzoar,  publiée,  pour  la  pre¬ 
mière  fois,  à  Venise,  en  1494,  remplaça  posi  - 
tivement  le  mot  arabe  Soab  ,  qui  veut  dire 
Lentes,  par  celui  de  Pedicclli  parvunculi.  En 
Italie,  en  effet,  et  dans  beaucoup  d’autres 
pays,  la  connaissance  du  Sarcopte  est  vulgaire 
depuis  un  temps  immémorial,  ai  nsi  que  la  ma¬ 
nière  de  se  débarrasser  de  ce  parasite  incom¬ 
mode.  Mais  alors,  comme  aujourd’hui,  les  sa¬ 
vants  différaient  d’opinion  sur  des  faits  qui 
ne  font  pas  le  moindre  doute  sur  l’empirisme 
populaire.  Avicenne  professait  encore  sur 
l’étiologie  de  la  gale  l’opinion  de  Galien  , 
qui  devait  longtemps  suffire  aux  médecins 
de  l’Europe  occidentale. 

Dès  1557  ,  Scaliger,  dans  son  ouvrage 
contre  Cardan  ,  s’exprimait  ainsi  :  En  écri¬ 
vant  sur  YAcarus  d’Aristote  ,  vous  l’avez 
justement  comparé  avec  le  Garapara.  Les 
Padouans  le  nomment  Pedicello  ,  les  Turi- 
niens  Sciro  ,  et  les  Gascons  Brigans.  Sa 
forme  est  globuleuse  :  il  est  si  petit  qu’on 
peut  à  peine  l’apercevoir,  et  que  l’on  peut 
dire  de  lui  qu’il  n’est  pas  composé  d’atomes, 
mais  que  c’est  l’atome  d’Épicure.  II  se  loge 
sous  l’épiderme,  en  sorte  qu’il  brûle  par  des 
sillons  qu’il  se  creuse.  Extrait  avec  une  ai¬ 
guille  et  placé  sur  l’ongle  ,  il  se  met  peu  à 
peu  en  mouvement  ,  surtout  s’il  est  exposé 
aux  rayons  du  soleil.  Écrasé  en  le  prenant 
entre  deux  ongles,  il  fait  entendre  un  bruit, 
et  il  en  sort  une  matière  aqueuse. 

Les  médecins  de  l’Italie  professaient  la 
même  opinion,  et  elle  avait  même  des  par¬ 
tisans  en  France  ,  surtout  dans  la  personne 
de  Joubert,  professeur  à  Montpellier,  et 
élève  du  célèbre  Rondelet. 

Vers  1580,  Joubert  considère  le  Sarcopte, 
qu’il  nomme  Siro,  comme  la  plus  petite  es¬ 
pèce  de  Pou  ,  et  il  dit  qu’elle  vit  constam¬ 
ment  sous  l’épiderme,  où  elle  se  creuse  des 
galeries  à  la  manière  des  Taupes  dans  la 
terre,  ce  qui  produit  des  démangeaisons  in¬ 
surmontables,  qui  sont  un  des  caractères  de 
la  gale. 

En  1698 ,  plus  de  trente  années  après  la 
mort  de  l’auteur,  parut  l’ouvrage  d’Aldro- 
Yande  ,  dans  lequel  le  sujet  n’est  pas  traité 
avec  moins  de  lucidité.  Les  auteurs  les  plus 


récents,  dit  Aldrovande  ,  ajoutent  un  troi¬ 
sième  genre  de  Poux  d’homme  :  on  le  nomme 
Scyro,  et  vulgairement  Pedicello ;  il  rampe 
entre  la  peau  et  l’épiderme,  se  creusant  des 
espèces  de  galeries  sinueuses  et  formant  des 
vésicules  non  suppurantes  ;  si  on  crève  celles- 
ci  ,  il  en  sort  des  animaux  si  petits  que  l’on 
peut  à  peine  les  apercevoir,  si  ce  n’est  quand 
on  est  doué  d’une  bonne  vue  et  à  une  lu¬ 
mière  extrêmement  vive.  Aldrovande  ajoute 
que  n’ayant  pas  vu  YAcarus  dont  parle  Aris¬ 
tote,  il  ne  peut  dire  si  c’est  le  même  ani¬ 
mal  que  son  Pedicello  ,  mais  qu’il  est  porté 
à  le  croire  différent. 

Peu  de  temps  après  la  publication  des  in¬ 
dications  précises  qui  viennent  d’être  rap¬ 
portées ,  Hauptmann ,  médecin  allemand, 
soupçonna  que  les  animalcules  que  le  P. 
Kircher  avait  cru  voir  dans  les  bubons  pes¬ 
tilentiels  ,  pourraient  bien  être  les  mêmes 
Insectes  (Riethliesen)  que  les  Allemands  nom¬ 
ment  Acari.  Dans  une  lettre  à  Kircher,  et 
dans  un  ouvrage  sur  les  eaux  thermales  de 
Walkenstein,  imprimé  à  Leipsick  en  4657, 
il  (fit  que  ces  mêmes  animalcules ,  exami¬ 
nés  avec  le  microscope,  lui  paraissent  avoir 
quelque  ressemblance  avec  les  Mites  qui 
naissent  dans  le  vieux  fromage.  Hauptmann 
est  le  premier  qui  ait  donné  une  figure  du 
Sarcopte  :  il  le  représente  pourvu  de  six 
pattes  et  de  quatre  crochets.  Dans  les  ou¬ 
vrages  de  Redi,  l’Insecte  de  la  gale  humaine 
est  décrit  avec  beaucoup  plus  d’exactitude 
encore  ,  et  même  figuré,  d’après  les  obser¬ 
vations  communiquées  à  ce  savant  et  célèbre 
aptérologiste,  dans  une  lettre  qu’il  a  publiée 
comme  lui  ayant  été  adressée  par  le  docteur 
Boxomo ,  et  qui  a  été  depuis  réclamée  par 
Cestoni,  son  véritable  auteur. 

Cette  lettre,  écrite  en  italien  ,  en  1687, 
a  été  traduite  en  latin  par  Lanzoni  ,  et  in¬ 
sérée,  en  1694,  dans  les  Miscellanea  naturœ 
curiosorum.  On  la  trouve  en  français  dans 
la  collection  académique  ;  mais  l’on  y  a 
fondu  une  autre  lettre  de  Cestoni  à  Vallis- 
nieri,  écrite  en  1710. 

Les  Acta  eruditorum  pour  1682  ,  et  les 
Transactions  philosophiques  pour  1700,  con¬ 
tiennent  aussi  des  notices  relatives  au  Sar¬ 
copte,  mais  qui  sont  loin  de  valoir  la  précé¬ 
dente. 

Linné  s’occupa  du  même  Insecte,  et  il  lui 
donna  le  nom  ù'Acarus  humanus  subeuta - 


358 


S  A 11 


neus,  puis  celui  d 'Acarus  scabiei  quia  pré¬ 
valu,  malgré  l’erreur  assez  singulière  du  cé¬ 
lèbre  naturaliste  suédois,  qui  ne  tarda  pas 
à  considérer  V Acarus  de  la  gale  humaine  , 
et  ceux  du  fromage  et  de  la  farine,  comme 
autant  de  variétés  d’une  même  espèce. 
Geoffroy  et  surtout  Degéer  combattirent 
cette  manière  de  voir,  et  le  second,  dans  ses 
Mémoires  pour  servir  à  l’histoire  naturelle 
des  Insectes,  décrivit  avec  soin  l’animal  qui 
nous  occupe,  et  il  en  donna  une  figure 
exacte. 

Nyander  ,  dans  une  dissertation  inaugu¬ 
rale  sur  les  Exanlhemala  viva  ,  soutenue 
sous  la  présidence  de  Linné,  avait  cepen¬ 
dant,  en  1757,  des  idées  fort  justes  sur  l '  A- 
carus  de  la  gale,  dont  il  indiquait  même  la 
véritable  retraite  au  bout  des  sillons  sous- 
épidermiques,  et  non  dans  la  vésicule. 

Morgagni ,  Othon  Fabricius,  et  quelques 
autres  savants  du  Nord,  s’étaient  occupés  , 
après  les  méridionaux  dont  nous  avons  parlé, 
de  ce  petit  animal  ;  mais  les  contestations 
auxquelles  il  devait  donner  lieu  n’étaient 
pas  encore  terminées  ;  l'école  de  Paris,  qui, 
à  l’exception  de  Geoffroy,  ne  s’en  était  point 
encore  occupée  5  devait  remettre  en  doute 
tout  ce  que  les  observations  précédentes 
avaient  démontré. 

La  thèse,  habilement  faite,  de  M.  Galès 
devait  être  la  cause  de  ces  nouvelles  discus¬ 
sions.  Attaché,  comme  élève  interne,  à  l’hô¬ 
pital  Saint-Louis,  où  l’on  traite  particulière¬ 
ment  les  galeux,  ce  médecin  fit  des  recher¬ 
ches  sur  la  cause  de  leur  mal ,  et ,  comme 
presque  tous  ses  prédécesseurs,  il  accepta 
l’opinion  que  l 'Acarus  en  est  la  véritable 
origine,  opinion  qu’il  soutint  dans  sa  thèse 
inaugurale,  en  même  temps  qu’il  signalait 
les  données  thérapeutiques  auxquelles  elle 
conduit.  M.  Galès  combat,  ave  raison,  dans 
ce  travail  ,  l’opinion  admise  par  quelques 
personnes  que  V Acarus  est  parasite  des  pus¬ 
tules  ,  mais  qu’il  n’en  est  pas  la  cause.  Une 
figure  ,  dessinée  avec  beaucoup  de  soin  par 
Meunier,  peintre  du  Muséum  d’histoire  na¬ 
turelle  ,  et  l’un  des  meilleurs  pour  la  zoolo¬ 
gie,  est  jointe  à  la  thèse  du  nouveau  docteur. 

D’après  ce  qui  est  rapporté  sur  l’Acarus 
de  la  gale  par  M.  Galès,  on  doit  peu  s’éton¬ 
ner  que  M.  Raspail  ait  reconnu  que  V Acarus 
présenté  par  M.  Galès  n’était  autre  que  ce¬ 
lui  du  fromage  ou  de  la  farine  ;  mais  si ,  à 


SA  11 

la  même  époque,  cet  observateur  nia  l’exi¬ 
stence  des  véritables  Sarcoptes  chez  les  in¬ 
dividus  atteints  de  la  gale  ,  c’est  qu’au  lieu 
de  les  chercher  dans  les  sillons,  comme  l’a¬ 
vait  indiqué  Nyander,  il  les  cherchait  dans 
les  vésicules  elles-mêmes.  Cette  manière  de 
voir  fut  cependant  admise  par  quelques  per¬ 
sonnes.  Aussi  M.  Lugol,  M.  Biot  et  beaucoup 
d’autres  médecins,  qui  n’étaient  pas  au  cou¬ 
rant  de  la  partie  zoologique  de  la  question, 
niaient-ils  tout- à- fai t  l’existence  des  vrais 
Acarus  psoriques  ;  singulière  opinion  dont 
M.  Yallot  fut  un  des  champions  les  plus  fa 
vorables  à  M.  Galès,  lorsqu’il  soutint  devant 
l’Académie  de  Dijon  ,  et  publia  ,  en  1839  , 
dans  les  Actes  de  la  Société  savante  ,  que  ces 
prétendus  Cirons  de  la  gale  ne  sont  autre 
chose  que  des  Cirons  domestiques  observés 
sur  des  individus  pustuleux  ,  et  que  leur 
malpropreté  expose  seule  ces  derniers  aux 
insultes  des  Mites,  qui  vivent  alors  sur  eux 
aussi  bien  que  sur  le  fromage. 

Mais  un  fait  qui  paraît  bien  positif,  c’est 
que  l’Acarus  ne  réside  pas  dans  la  pustule; 
cependant  M.  Galès,  en  cela  plus  heureux 
que  ses  prédécesseurs  ,  avait ,  dit-il  ,  retiré 
des  pustules  elles-mêmes  plus  de  300  Aca- 
rides  ,  et  il  assure  que  l’habitude  avait  fini 
par  lui  apprendre  à  distinguer  au  premier 
coup  d’œil  les  boutons  qui  en  recélaient.  Ce 
n’est  donc  pas  sans  raison  que  M.  Raspail 
accuse  ici  M.  Galès  d’avoir  «  fait  le  plus  joli 
tour  d’étudiant  qu’on  puisse  imaginer,  »  en 
substituant  l’Acarus  du  fromage  à  celui  de 
la  gale  humaine;  mais  il  a  tort  de  nier  que 
la  gale  soit  le  produit  d’un  Insecte.  Cette 
dernière  opinion  ,  cependant  ,  ne  tarda  pas 
à  être  généralement  admise,  et  elle  le  fut , 
dans  l’école  de  Paris,  du  moins,  jusqu’à  ce 
qu’une  nouvelle  thèse,  soutenue  par  M.  Re¬ 
nucci,  vint  remettre  le  sujet  en  discussion 
et  convertir  les  deux  incrédules  ,  M.  Vallot 
excepté  cependant. 

L’Àcarus  de  la  gale  a  été  depuis  lors  fré¬ 
quemment  étudié  à  Paris ,  et  son  étude  a 
donné  lieu  à  plusieurs  publications  nou¬ 
velles  de  la  part  de  MM.  Baude  ,  Séd illot , 
Raspail,  Bourguignon,  etc.  M.  Aubé  ajoute, 
comme  cause  de  communication  des  Sar¬ 
coptes,  et,  par  suite,  de  la  gale,  le  genre  de 
vie  nocturne  de  ces  Insectes.  C’est,  en  effet, 
pendant  la  nuit  qu’ils  font  le  plus  souffrir; 
la  chaleur  du  corps  du  patient,  sa  tranquil- 


SA  R 

Üté,  etc.,  sont  autant  de  causes  de  l’activité 
plus  grande  alors  de  ces  Acarides  ;  aussi 
couche- t-on  rarement  avec  des  galeux  sans 
en  prendre  le  germe  de  leur  maladie.  La 
gale  ,  elle-même  ,  est  donc  une  maladie 
symptomatique,  et  les  traitements  externes 
suffisent  pour  la  guérir  en  quelques  jours. 
Elle  peut,  au  contraire,  ainsi  que  les  mala¬ 
dies  vermineuses  ,  durer  indéfiniment  si 
l’on  n’y  fait  pas  attention,  ce  qui  a  souvent 
lieu  lorsqu’elle  est  peu  intense  ,  le  prurit 
étant  alors  très  supportable,  et,  assure-t-on, 
agréable  pour  quelques  personnes.  C’est 
ainsi,  au  rapport  de  M.  Galès  ,  que  M.  Pey- 
rilhe  fait  mention  d’un  homme  qui  ne  vou¬ 
lut  pas  qu’on  le  guérît  de  la  gale,  de  peur 
d’être  privé  de  cette  singulière  jouissance. 

Dans  la  Basse-Bretagne,  l’une  des  an¬ 
ciennes  provinces  de  la  France  où  la  gale 
peut  être  regardée  comme  endémique  ,  les 
habitants  se  plaisent ,  également  d’après 
M.  Galès,  à  porter  des  chemises  neuves  ;  ils 
vendent  comme  vieilles  celles  qui  ,  par  l’u¬ 
sage,  ont  acquis  quelque  souplesse,  et  le 
tissu  rude  et  grossier  des  toiles  dont  il  les 
font  leur  procure,  par  l’effet  du  frottement, 
un  soulagement  exempt  des  lésions  et  de  la 
cuisson  douloureuse  dont  l’action  des  ongles 
est  ordinairement  suivie. 

Sur  presque  tous  les  points  du  globe  , 
même  dans  les  archipels  à  peine  fréquentés 
par  les  navigateurs,  on  a  constaté  des  cas  de 
gale,  souvent  même  en  grand  nombre.  L’es¬ 
pèce  qui  vit  sur  l’espèce  humaine  est  le  Sar¬ 
coptes  scabiei  (Latr.,  Gener.  Crust.  et  [ns., 
t.  1,  p.  152;  Dugès  ,  Ann.  des  sc.  nat.  , 
2e  série,  t.  III.  p.  245,  pl.  I  I),  blanc,  punc¬ 
tiforme  ;  corps  marqué  en  dessus  de  stries 
en  arcs  de  cercle  à  son  pourtour  en  dessus, 
et  de  petits  mamelons  à  son  milieu  ;  collier 
pourvu  d’un  prolongement  postéro-infère 
spiniforme;  soie  médio-latérale  médiocre; 
abdomen  terminé  par  deux  grandes  soies  , 
ayant  extérieurement  auprès  d’elles  deux 
paires  de  soies  plus  petites,  subegales;  épine 
basilaire  des  pattes  postérieures  simple. 

Celte  espèce  vit  dans  la  gale  humaine, 
dont  elle  est  l’origine. 

Je  ne  terminerai  pas  ces  observations  sans 
dire  que  le  Sarcopte  de  la  gale  n’est  pas  la 
seule  espèce  d’Acaride  qui  soit  parasite  de 
notre  espèce.  En  Europe,  on  a  même  con¬ 
staté  plusieurs  genres,  sans  parler  des  îxodes 


SAR  359 

et  des  Argas.  M.  P.  Gervais,  dans  le  3e  vo¬ 
lume  de  Y  Histoire  naturelle  des  Insectes  ap¬ 
tères  ,  p.  225,  cite  un  Dermanysse  ( voy .  ce 
mot),  Dermanyssus  Boryi ,  qui  a  été  trouvé 
vivant  parasite  sur  une  femme;  et  plus 
loin  cet  aptérologiste  cite  encore  YAcarus 
folliculorum ,  avec  lequel  il  a  fait  son 
genre  Simonea.  L’étude  comparative  des 
diverses  variétés  de  gaies  donnerait  peut- 
être  des  Sarcoptes  différents,  surtout  s’il 
était  possible  de  la  faire  dans  des  pays  éloi¬ 
gnés.  D’autres  maladies  de  peau  en  fourni¬ 
ront  sans  doute  aussi  quand  elles  seront 
mieux  connues  ,  le  Prurigo  en  particulier  : 
Bateman  figure  même  deux  parasites  du 
Prurigo  sessilis  ,  dans  la  planche  6  des  üel- 
cinations  of  the  culaneous.  M.  P.  Gervais  a 
trouvé  en  grand  nombre,  sur  un  Maki  de 
la  ménagerie  du  Muséum  qui  était  galeux  , 
des  Acarides  du  genre  Sarcopte  fort  sembla¬ 
bles,  dans  leur  apparence  générale,  à  celui 
de  l’homme  ;  mais  ce  savant  n’a  pu  décider 
à  présent  de  leur  identité.  La  gale  de  plu¬ 
sieurs  a  u  t  res  especes  d  animaux  est  de  même 
produite  par  la  présence  des  Acarides  ,  et 
M.  P.  Gervais  a  décrit  plusieurs  des  animaux 
qui  l’occasionnent.  Ils  sont  d’espèces  parti¬ 
culières,  quelques  uns  même  de  genres  dif¬ 
férents.  Il  est  à  regretter  qu’on  n’ait  pas  fait 
connaître  les  caractères  des  Sarcoptes  du 
Phascolorne,  dontM.  Durnéril  parle  dans  le 
tom.  XLVI1,  pag.  565,  du  Dictionnaire  des 
sciences  naturelles. 

Une  autie  espece  de  Sarcopte  fort  remar¬ 
quable  est  le  Sarcopte  du  Dromadaire,  Sar¬ 
coptes  Dromedarii  Gerv.  (Hist.  nat.  des  Ins . 
apt.,  t.  III,  p.  2S0,  n,  29,  ejusd.;  Ann,  des 
sc.  nat.,  2e  série,  t.  XV,  p.  9,  pl.  2,  fig.  7), 
d’un  tiers  plus  gros  que  le  précédent ,  plus 
O'  a  la  ii  e  ,  soie  bilatérale  plus  antérieure  ; 
quatre  grandes  soies  au  bord  postérieur  de 
l’abdomen  ;  les  deux  internes  plus  petites  ; 
point  d’épine  postérieure  au  collier;  épine 
basilaire  des  pattes  de  derrière  inégalement 
bifide. 

Cette  espèce,  qui  est  bien  distincte  de  la 
précédente  ,  mais  dont  la  forme  est  cepen¬ 
dant  fort  analogue  ,  vit  dans  les  croûtes  de 
la  gale  sur  la  peau  des  Dromadaires,  et  ces 
animaux  en  sont  souvent  atteints.  On  a  eu 
au  Muséum  de  Paris,  il  y  a  plusieurs  an¬ 
nées  ,  de  nombreux  exemples  de  communi¬ 
cations  de  cette  gale  du  Dromadaire  à 


360 


SAll 

l'homme;  et  comme  l’Acaride  est  plus  gros 
et  que  ses  pattes  sont  mieux  armées  que 
dans  le  parasite  de  l’homme,  on  conçoit 
aussi  comment  cette  maladie,  prise  du  Dro¬ 
madaire  ,  faisait  plus  souffrir  les  personnes 
qui  en  étaient  atteintes  que  celle  qui  est  or¬ 
dinaire  aux  individus  malpropres  de  cette 
espèce,  (H.  L.) 

SARCOPTE R A (  uapxo' ,  chair;  Tzxipov, 
aile),  moi.l.  —  Nom  proposé  par  Rafinesque 
pour  un  Mollusque  gastéropode  nu  que 
Meckel  avait  précédemment  nommé  Gasté- 
roptère.  (Duj.) 

*S  ARCO  PT  IDE  S .  arachn.  —  M.  Sunde • 
wall,  dans  sa  Classification  des  Arachnides  , 
désigne  sous  ce  nom  une  famille  de  l’ordre 
des  Aranéides.  Elle  renferme  trois  genres: 
les  Notaspis,  les  Sarcoptes  et  les  Telranychus. 
Voy.  ces  mots.  (H.  L.) 

SARCOPYRÂM  IS  (  aocpxoç,  Chair;  nvpc/.p.iç, 
pyramide),  bot.  ph.  —Genre  de  la  famille  des 
Mélastomacées,  tribu  des  Miconiées?,  établi 
par  Wallich  ( Flor .  Népal.,  I,  32,  t.  23). 
L’espèce  type,  Sarc.  Nepalensis,  est  une 
herbe  qui,  comme  l’indique  son  nom,  croît 
au  Népaul. 

SARCORAMPHE.  Sarcoramphus.  ois. 
—  Genre  de  la  famille  des  Vautours.  Voy. 
VAUTOUR.  (Z.  G.) 

*S A  RCOSC  Y  PH  ES  (crap^  ,  uotpxôç,  chair  ; 
axvcpoç ,  vase),  bot.  cr.  —  (Hépatiques.)  Le 
Jungermannia  emarginala  d’Erhart  est  de¬ 
venu  le  type  de  ce  genre,  fondé  par  M.  Corda 
(  Sturm ,  Fl.  Germ .  Crypt.,  XIX  et  XX, 
p.  23,  t.  5),  et  adopté  par  M.  Nees  d’Esen- 
beck  dans  ses  Hepaticœ  Europeæ  (lom.  î  , 
p.  122)  et  son  Synopsis  hepalicarum ,  p.  6. 
Voici  sur  quels  caractères  il  repose:  Feuil¬ 
les  involucrales  soudées  verticalement  sous 
forme  de  périanlhe  bilabié.  Périanthe  adhé¬ 
rent  à  l’involucre  presque  jusqu’à  son  som¬ 
met,  et  remarquable  par  son  orifice  à  quatre 
ou  six  dents,  lesquelles,  après  la  déhiscence, 
représentent  autant  d’écailies.  Coiffe  in¬ 
cluse.  Capsule  fendue  en  quatre  valves  jus¬ 
qu’à  la  base.  Élatères  dispires.  Antbéridies 
globuleuses,  nichées  dans  l’aisselle  de  feuil¬ 
les  en  godet.  Ces  plantes,  extratropicales, 
offrent  des  tiges  dressées,  rameuses,  munies 
à  leur  base  de  fibres  stoloniformes  ,  et  de 
feuilles  subverticales  distiques  et  bifides. 
On  en  connaît  une  dizaine  d’espèces,  presque 
toutes  européennes.  (C.  M.) 


SA  R 

SARCOSTEMMA  (crapxoç  ,  chair  ;  crr/p.- 
pa,  couronne),  bot.  ru. — Genre  de  la  famille 
des  Asclépiadécs,  tribu  des  Cynanchées,  éta¬ 
bli  par  R.  Brown  (m  Mem.  Werner.  Soc.,  I, 
50).  L’espèce  type,  Sarc.  australe,  est  un 
arbrisseau  qui  croît  à  la  Nouvelle-Hollande. 

*SARCOSTIGMA  (tjapxoq,  chair  ;  ctt typa, 
stigmate),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Hernandiacées,  établi  par  Wight  et  Ar- 
nott  (in  Edinb.  new.  philos.  Journ.,  XIV, 
299).  Arbrisseaux  de  l’Inde.  Voy.  hernan- 

D1ACÉES. 

SARCOSTOMA,  Blum.  (Bijdr.,  339,  fig 
45).  bot.  ph.  —  Synonyme  de  Dendrobium, 
Svvartz. 

*S  ARCOST  Y  LE  S ,  Presl.  ( in  DC .  Prodr., 
IV,  15).  bot.  ph.  —  Synon.  de  Cornidia,  Ruiz 
et  Pav. 

SARDE,  poiss.  —  Nom  vulgaire  des  Mé- 
soprions.  Voy.  ce  mot. 

SARDINE.  poiss. — Espèce  de  Clupe  , 
Clupea  Sardina  G.  Cuv.,  semblable  au  Ha¬ 
reng  par  sa  forme  et  par  ses  mœurs.  Le  seul 
caractère  qui  l’en  distingue  consiste  dans  le 
sous-opercule  qui  est  coupé  carrément  au 
lieu  d’être  arrondi.  Ce  Poisson,  très  connu 
pour  l’extrême  délicatesse  de  sa  chair,  se  pê¬ 
che  abondamment  sur  les  côtes  de  Bretagne. 

(M.) 

SARDOÎNE .  min.  — Variété  d’Agate  calcé¬ 
doine.  Voy.  AGATE, 

SARDONYX.  min.  — Ancien  nom  d’une 
variété  de  Calcédoine  composée  de  deux  cou¬ 
ches,  l’une  rougeâtre,  l’autre  blanche. 

SAREA.  bot.  cr.  —  Genre  de  Champi¬ 
gnons,  division  des  Thécaspores - Ectothè- 
ques,  tribu  des  Cyalhydés-Agyriés ,  établi 
par  Fries  (PI.  hom.,  86).  Voy.  mycologie. 

SARGASSE.  Sargassum  (de  l’espagnol 
sargazo  ,  varec).  bot.  pii.  —  (  Phycées.  ) 
M.  Agardh  a  établi  ce  genre  ,  qui  donne 
son  nom  à  une  tribu,  et  qui  est  le  plus  élevé 
de  la  famille  des  Phycoïdées.  Ses  frondes 
présentent  le  développement  le  plus  complet 
de  tout  l’ordre  des  Phycées  (voy.  ce  mot). 
En  effet,  l’isolement  des  parties  est  tel  qu’on 
y  voit  des  tiges  et  des  feuilles  distinctes,  ou 
du  moins  des  organes  qui  en  ont  l’appa¬ 
rence.  Les  réceptacles  eux- mêmes  cessent 
d’être  confondus  avec  les  frondes.  La  tige 
des  Sargasses  est  fixée  aux  rochers  par  un 
épatement  en  forme  de  disque  ou  de  bou¬ 
clier,  quelquefois  par  des  crampons  rameux. 


SA  R 


Sa  R 

La  forme,  la  direction  et  les  dimensions  de 
cette  tige  sont  infiniment  variables  ;  elle  est 
droite  ou  flexueuse  ,  cylindrique  ou  angu¬ 
leuse  ,  souvent  comprimée,  même  plane, 
tordue  en  spirale,  lisse,  épineuse  ou  seule¬ 
ment  inégale  et  tuberculeuse.  Les  feuilles, 
sessiles  ou  sensiblement  pétiolées,  sont  mem¬ 
braneuses  ,  coriaces  ,  olivâtres  ou  brunes  , 
munies  d'une  nervure  qui  persiste  jusqu’au 
sommet  ou  s’évanouit  avant  d’y  arriver,  en¬ 
tières  ou  dentées  ,  épineuses  même  sur  les 
bords,  simples,  dichotomes  ou  pinnatifides. 
Elles  sont,  en  outre,  pour  la  plupart  du 
moins,  percées  de  pores  d’où  s'échappent  de 
la  mucosité  et  quelquefois  des  filaments  con- 
fervoïdes,  que  Réaumur  prenait  pour  des 
organes  fécondateurs.  On  rencontre,  en  ou¬ 
tre,  des  vésicules  sphériques  ,  oblongues  ou 
pyriformes,  placées  ordinairement  dans  l’ais¬ 
selle  des  feuilles  ou  sur  le  pétiole  de  celles- 
ci,  et  munies  ou  privées  d’appendice  filiforme 
ou  foliiforme  au  sommet.  Ces  organes,  qui 
renferment  un  gaz  dont  nous  avons  donné 
ailleurs  la  composition  (voy.  phycées),  sont 
les  analogues  de  la  vessie  natatoire  des  Pois¬ 
sons,  et,  comme  elle,  sont  destinés  à  favo¬ 
riser  la  natation  de  la  plante,  qui, .si  elle  en 
était  dépourvue,  serait  exposée  à  être  en¬ 
traînée  au  fond  des  mers  par  son  propre 
poids.  En  observant  dans  toutes  ses  phases 
la  morphose  des  aérocystes  ,  car  c’est  ainsi 
qu’on  les  nomme,  il  est  facile  de  se  con¬ 
vaincre  qu’ils  résultent  de  la  transformation 
d’une  feuille.  Les  réceptacles,  distincts  de  la 
fronde  ,  comme  les  aérocystes  et  les  feuilles, 
sont  ordinairement  placés  dans  l’aisselle  de 
celles-ci  ;  rarement  ils  terminent  les  ra¬ 
meaux.  Ils  sont  dichotomes  ou  en  grappes , 
cylindriques  ou  comprimés ,  et  même  plans , 
lisses  ou  tuberculeux  ,  quelquefois  hérissés 
d’aiguillons.  Les  conceptacles  ,  sphériques  , 
sont  nichés  dans  la  couche  corticale  de  ceux- 
ci  ,  et  s’ouvrent  au  dehors  par  un  pore  plus 
ou  moins  dilaté.  Dans  le  jeune  âge,  et  par¬ 
ticulièrement  chez  quelques  espèces,  ce  pore 
est  fermé  par  un  organe  membraneux  ,  que 
M.  Meneghini  a  décrit  comme  un  opercule. 
Nous  l’avons  observé  aussi  dans  le  S.  Uni- 
folium  des  côtes  de  la  Morée  ;  mais  nous 
n'avons  pu  y  reconnaître  une  structure  cel¬ 
luleuse  ,  et  nous  le  considérons  comme  une 
couche  de  mucilage  concrétée.  Les  concep¬ 
tacles  renferment  à  la  fois,  ou  séparément, 

T.  xi, 


.»  361 

quelquefois  sur  le  même  individu,  d’autres 
fois  sur  des  individus  distincts,  deux  sortes 
d  organes  qui,  dans  ces  derniers  [temps  , 
sont  devenus  l’objet  de  recherches  intéres¬ 
santes.  Les  uns  et  les  autres  naissent  des 
Parois  des  loges  et  convergent  vers  le  centre, 
en  tendant  toutefois,  surtout  vers  la  matu¬ 
rité,  à  se  rapprocher  du  pore  dont  chaque 
loge  ou  conceptacle  est  percé;  ou  bien  ce 
sont  de  vraies  spores  nées  dans  une  cellule 
pariétale  ,  et  acquérant  de  grandes  dimen¬ 
sions.  Ces  spores  deviennent  brunes  avec 
l’âge  et  sont  enveloppées  de  la  cellule  ma- 
tricale,  qui ,  quelquefois,  persiste  sous  forme 
de  périspore  ,  et ,  dans  d’autres  cas  ,  se  dé¬ 
chire  pour  livrer  passage  à  la  spore.  Elles 
sont ,  de  plus  ,  accompagnées  de  filaments 
cloisonnés  le  plus  souvent  simples,  et  qu’on 
nomme  paraphyses;  ou  bien  ce  sont  des 
filaments  cloisonnés  aussi,  mais  rameux,  et 
dans  le  dernier  endochrorne  desquels  se  for¬ 
ment  des  corpuscules  qui  ,  à  une  certaine 
époque  de  la  vie  de  l’Algue ,  sortent  de  leur 
prison,  et,  armés  de  deux  cils  vibratiles , 
s’abandonnent  à  des  mouvements  très  vifs, 
que  l’eau  douce  ou  les  stupéfiants  font  ces¬ 
ser  aussitôt.  MM.  Decaisne  et  Thuret ,  qui 
ont  fait  cette  belle  découverte  sur  le  Pelve~ 
tia  canaliculata  et  le  Physocaulon  nodosum , 
comparent  ces  corpuscules  aux  anthéridies 
des  Muscinées ,  et  en  concluent  la  présence 
des  sexes  dans  les  plantes  de  cet  ordre. 

Le  genre  Sargasse  se  compose  de  nombreu¬ 
ses  espèces  :  on  en  connaît  aujourd’hui  plus 
de  cent.  Aussi  M.  Kützing  a-t-il  déjà  tenté 
de  le  subdiviser  ;  mais  les  caractères  qu’il  as¬ 
signe  à  ses  genres  Spongocarpus,  Hâlochloa , 
Myagropsis  et  Carpacanthus ,  et  qui  sont 
propres  tout  au  plus  à  fonder  des  sections, 
ne  nous  semblent  pas  motiver  des  distinc¬ 
tions  génériques. 

Les  espèces  de  ce  genre  ne  croissent  pas 
au-delà  du  40e  degré  dans  les  deux  hémi¬ 
sphères  ;  et  si  on  les  rencontre  quelquefois 
par  d’autres  latitudes,  c’est  que  ,  arrachées 
du  fond  des  mers  par  les  tempêtes ,  elles  y 
ont  été  portées  par  les  courants.  Nous  avons 
parlé  ailleurs  de  la  mer  de  Sargasse  (voy. 
phycées),  nous  n’en  dirons  rien  de  plus  ici. 

(G.  M.) 

BARGUE.  Sargus.  poiss.  — Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Acanthoptérygiens,  famille  des  Spa- 
roïdes,  établi  par  G.  Cuvier  (Règne  animal , 


36*2  « 


s  4  ri 


t.  Il,  p.  181),  et  caractérisé  principalement 
par  la  forme  des  incisives  qui  sont  élargies, 
comprimées,  tronquées  à  leur  extrémité,  ce 
qui  les  rend  presque  semblables  aux  incisi¬ 
ves  de  l’homme. 

MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  ( Histoire 
des  Poissons ,  t.  VI,  p.  9)  décrivent  quatorze 
espèces  de  ce  genre  dont  quatre  vivent  dans 
la  Méditerranée.  Ce  sont  les  Sarg.  Ronde - 
lelii ,  Salviani ,  annularis ,  velula  G.  Cuv.  et 
Val.  Les  autres  espèces  habitent  les  mers 
étrangères. 

Les  Sargues  se  nourrissent  en  général  de 
petits  coquillages  et  de  petits  crustacés  dont 
ils  brisent  l’enveloppe  avec  leurs  molaires. 
Quelques  espèces  cependant,  principalement 
celles  de  la  mer  Rouge  et  de  l’océan  Atlan¬ 
tique,  ont  un  régime  herbivore.  Leur  cou¬ 
leur  ordinaire  est  le  gris  argenté  plus  ou 
moins  rougeâtre.  Leur  taille  atteint  15  à  20 
centimètres.  (M.) 

SARGUS.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Diptères  brachocères,  famille  des  Notacan- 
tlies,  tribu  des  Stratiomydes,  établi  par  Fa- 
bricius  aux  dépens  des  Musc  a  de  Linné. 
M.  Macquart,  qui  adopte  ce  genre  ( Diptères , 
Suites  à  Buffon,  édition  Roret,  t.  I,  p.  260), 
en  décrit  sept  espèces  parmi  lesquelles  nous 
citerons,  comme  la  plus  commune,  le  Sar - 
gus  cuprarius  Fab.  ( Nemolelus  id.  Deg., 
Musca  id.  Linn.).  On  trouve  cette  espèce 
dans  toute  la  France.  (L.) 

SARÏAMA.  ois.  —  Voy.  cariama. 

SARIAYA,  Reinw.  bot.  th.  —  Svnon.  de 
Dicalyc r,Lour. 

SARIRUS,  Rumph.(/4w5om.,  1,  42,  t.  8). 
bot.  fit. — Synon.  de  Licuala,  Rumph. 

*  SARICOVIA.  mam.—  M.  Lesson  (Nou¬ 
veau  Tableau  des  Mammifères,  1 842)  indique 
sous  cette  dénomination  un  sous-genre  du 
groupe  des  Loutres  (voy.  ce  mot)  qui  com¬ 
prend  principalement  la  Luira  Brasiliensis, 
connue  vulgairement  sous  le  nom  de  Sari- 
covienne.  (E.  D.) 

SARIGUE,  mam.  —  Genre  de  Marsupiaux 
dont  il  a  été  parlé  au  mot  didelphe  de  ce 

Dictionnaire.  Voy.  cet  article.  (E.  D.) 

SARIGUE  EPINEUSE  .  mam.  —  Le  Porc- 
Epic  à  queue  prenante,  type  des  genres 
Goendou  et  Synethère  (voy.  ces  mots),  porte 
cette  dénomination  vulgaire.  (E.  D.) 

SA  SUSSES,  Gærtn.  (I,  118,  t.  25).  bot. 
pu.- — Synon.  d’ Hydrophylax,  Linn. 


SAR 

S  A  R  K  IB  I O  R  N IS ,  Eyton.  ois. —Synon. 
(Y Anser ,  Pennant,  genre  établi  sur  VAns. 
melanonolus  Penn.  (Z.  G.) 

SARMENT.  Sarmentum.  bot.— Tige  ou 
branche  tout  à  la  fois  ligneuse  et  grimpante. 

SARMENTACÉES.  Sarmentaceœ.  bot. 
ph. —  Un  des  noms  qu’a  reçus  la  famille  des 
Àmpélidées  (voy.  ce  mot),  et  qu’on  n’a  pas 
dû  adopter  comme  contraire  aux  règles  ha¬ 
bituellement  suivies.  (Ad.  J.) 

SARMENTEUX.  Sarmentosus.  bot.  ph. 

—  Nom  donné  aux  plantes  ligneuses  dont 
les  sarments,  longs  et  flexibles,  cherchent 
les  corps  voisins  pour  appui.  Exemple  :  la 
Vigne. 

SARMIENTA.  bot.  ph. —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Gesnéracées,  tribu  des  Beslériées, 
établi  par  Ruiz  et  Pavon  (Flor.  Peruv.,  I,  8, 
t.  7).  L’espèce  type,  Sarmienta  repens ,  est 
une  herbe  qui  croît  au  Chili. 

*SAR0BRANCI1IA.  crüst.— Mac-Leay , 
dans  les  Illustrations  of  the  Zoology  of  South 
Africa,  donne  ce  nom  à  un  g.  de  Ci^istacés  de 
l’ordre  des  Décapodes  brachyures.  (H.  L.) 

SAROPODA  (empog,  balai;  rrouç,  pied). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
tribu  desApiens,  famille  des  Anthophorides, 
établi  par  Latreille  (  Gen.  Crust.  et  lus., 
t.  IV,  p,  17  7).  L’espèce  type  ,  Saropoda  ro- 
lundata  Latr;,  est  très  commune  dans  le 
midi  de  la  France.  (L.) 

*SAROTES  (‘TocptoTvjç,  qui  balaie),  abachn. 

—  C’est  un  genre  de  l’ordre  des  Aranéides, 
de  la  tribu  des  Araignées,  établi  par  Sunde- 
wall  aux  dépens  des  Araignées  des  auteurs 
anciens  et  des  Thomisus  de  Walckenaër. 
Chez  ce  genre,  les  mandibules  sont  cylindri¬ 
ques,  du  double  plus  longues  que  la  largeur 
du  front.  Les  yeux  sont  disposés  sur  deux 
séries.  Le  céphalothorax  est  arrondi,  dépri¬ 
mé.  Les  pattes  sont  longues,  épaisses,  sub¬ 
égales.  L’espèce  type  de  ce  genre  est  Y  Ara- 
nea  régla  de  Fabricius ,  ou  le  Thomisus  leu ~ 
cosius  de  Walckenaër  et  de  Latreille.  (H.  L.) 

*SAROTES.  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Byttnériacées,  établi  par  Lindley  (Swan- 
River,  XIX).  Arbrisseaux  de  la  Nouvelle 
Hollande.  Voy.  byttnériacées. 

*SAROTHAMNUS  (o-apoç,  balai  ;  Gap.voç, 
buisson),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses-Papilionacées,  tribu  des  Lo- 
tées,  établi  par  Wimmer  (Flora  v.  Schles ., 
278).  Petits  arbustes  des  régions  centrales 


SAR 


363 


SAR 

et  australes  de  l’Europe.  Voyez  légumi¬ 
neuses. 

SAURACENA,  Tournef.  {Inst.,  467). 
bot.  ph. — Synon.  d e  Sarracenia,  Linn. 

SARRACÉNIE.  S  arracenia.  bot.  ph.  — 
Genre  type  de  la  famille  des  Sarracéniées , 
de  la  Polyandrie  inonogynie  dans  le  système 
de  Linné.  Il  est  formé  de  plantes  herbacées, 
qui  croissent  naturellement  dans  les  lieux 
marécageux  de  l’Amérique  septentrionale, 
surtout  parmi  les  Sphagnum.  Leurs  feuilles, 
toutes  radicales  ,  ont  une  conformation  fort 
singulière;  leur  pétiole,  ou  la  partie  qu’on 
lui  assimile  pour  l’ordinaire ,  se  creuse  en 
une  sorte  de.  vase  ou  ascidie  ovoïde  ou  al¬ 
longé  en  cornet,  dont  la  longueur  varie, 
selon  les  espèces ,  de  quelques  centimètres 
à  plusieurs  décimètres ,  et  qui  se  termine 
supérieurement  par  un  large  orifice;  quant 
à  leur  portion  analogue  au  limbe ,  elle 
forme  une  lame  arrondie  ou  un  peu  en 
cœur,  petite  proportionnellement,  et  res¬ 
semblant,  bien  que  relevée  d’ordinaire,  à 
un  couvercle  qui  sérail  destiné  à.  clore  l’as¬ 
cidie  pétiolaire.  D’entre  ces  feuilles  s’élève 
une  hampe  terminée  par  une  grande  fleur 
penchée  ,  de  couleur  jaune  ou  rougeâtre,  et 
présentant  les  caractères  suivants  :  Invo- 
lucre  de  trois  petites  folioles  embrassant  un 
calice  à  cinq  sépales  persistants;  corolle  à 
cinq  pétales  onguiculés,  concaves,  conni- 
vents;  étamines  nombreuses,  à  filet  très 
court  et  anthère  biloculaire,  introrse;  ovaire 
libre,  à  cinq  loges  multi-ovulées ,  surmonté 
d'un  style  court,  que  termine  un  très  grand 
stigmate  persistant,  sous  forme  d’un  grand 
disque  convexe  ,  foliacé  ,  pentagonal.  Le 
fruit  est  une  capsule  à  cinq  loges,  qui  s’ou¬ 
vre  en  cinq  valves  par  déhiscence  loculicide, 
et  qui  renferme  des  graines  en  grand  nom¬ 
bre  et  très  petites. 

Nous  citerons  comme  exemple  de  ce  genre 
la  Sarracénie  pourpre,  Sarracenia  purpu- 
rea  Lin.,  espèce  commune  dans  l’Amérique 
septentrionale ,  où  on  la  rencontre  depuis 
la  baie  d’Hudson  jusqu’à  la  Caroline.  Ses 
feuilles  sont  longues  de  15  centimètres  en¬ 
viron  ;  leur  ascidie  est  fortement  renflée  , 
presque  ovoïde  ,  relevée  sur  son  côté  supé¬ 
rieur  d’une  crête  longitudinale  assez  sail¬ 
lante;  leur  limbe  est  dressé,  en  cœur,  et 
presque  réniforme,  échancré  au  sommet;  sa 
fleur  rouge  est  grande,  portée  sur  une 


hampe  de  2  ou  3  décimètres  de  longueur; 
les  cinq  angles  de  son  stigmate  sont  sail¬ 
lants  et  bifides.  On  cultive  aujourd’hui  as¬ 
sez  fréquemment  cette  plante,  soit  en  serre 
tempérée,  soit  en  orangerie,  soit  même, 
d’après  quelques  horticulteurs,  en  plein  air; 
on  lui  donne  une  terre  tourbeuse,  qu’on 
maintient  constamment  très  humide,  afin 
de  reproduire,  autant  que  possible,  les  cir¬ 
constances  dans  lesquelles  elle  est  toujours 
placée  dans  les  lieux  où  elle  croît  sponta¬ 
nément. 

Les  Sarracénies  présentent  un  fait  cu¬ 
rieux,  sur  lequel  l’attention  a  été  appelée 
depuis  plusieurs  années  par  divers  observa¬ 
teurs.  Leurs  ascidies  sont  de  véritables 
pièges  à  Insectes.  Déjà  Smith  ,  dans  son  In¬ 
troduction  lo  Botany,  avait  donné  quelques 
détails  à  cet  égard;  mais  des  observations 
plus  précises  ont  été  publiées  dans  une 
lettre  adressée  à  ce  botaniste  par  M.  James 
Macbride,  de  la  Caroline  méridionale  ( On, 
the  Power  of  Sarracenia  adunca  to  entrap 
Insects  ;  Trans.  of  the  Linn.  soc.  XII , 
p.  48-52),  dont  nous  allons  traduire  un 
passage  :  «  Les  Sarracenia  flava  et  S.  adunca 
{S.  variolaris  Michx.)  croissent  dans  le  plat 
pays  de  la  Caroline  en  grande  abondance. 
Si ,  dans  les  mois  de  mai ,  juin  et  juillet , 
lorsque  les  feuilles  de  ces  plantes  remplis¬ 
sent  leurs  singulières  fonctions  de  la  ma¬ 
nière  la  plus  complète,  on  en  détache  quel¬ 
ques  unes ,  qu’on  les  place  dans  une  mai¬ 
son  et  qu’on  les  fixe  dans  une  direction  ver¬ 
ticale  ,  on  voit  bientôt  les  Mouches  attirées 
par  elles.  Aussitôt  ces  Insectes  s’approchent 
de  l’orifice  de  ces  feuilles ,  et ,  se  posant  sur 
ses  bords,  ils  semblent  sucer  avidement 
quelque  chose  sur  leur  surface  interne  ;  ils 
restent  quelque  temps  dans  cette  position; 
mais  enfin,  attirés,  à  ce  qu’il  paraît,  par 
la  douceur  de  cette  substance,  ils  entrent 
dans  le  tube...  Bientôt  ils  glissent  et  tom¬ 
bent  au  fond  du  tube  ,  où  ils  se  noient ,  ou 
bien  ils  essaient  en  vain  de  remonter  »  (re¬ 
tenus  qu’ils  sont  par  les  poils  dirigés  de 
haut  en  bas,  qui  garnissent  la  surface  in¬ 
terne  de  ce  tube).  «  Dans  une  maison  infes¬ 
tée  de  Mouches,  peu  d’heures  suffisent 
pour  qu’une  feuille  se  remplisse  de  ces  In¬ 
sectes  pris  de  la  sorte.  La  cause  qui  les  at¬ 
tire  est  évidemment  une  substance  douce 
et  visqueuse,  ressemblant  à  du  miel ,  qui 


364 


SAR 


est  excrétée  ou  exsudée  par  la  surface  in¬ 
terne  du  tube...  Pendant  les  mois  du  prin¬ 
temps  et  de  l’été ,  elle  existe  en  quantité  ap¬ 
préciable  à  l’œil  et  au  loucher...  Par  un 
temps  chaud  et  sec,  elle  épaissit  de  ma¬ 
nière  à  ressembler  à  une  membrane  blan¬ 
châtre.  «  (P.  D.) 

*SARRACÉMÉES.  Sarracenieæ .  bot.  pii. 

- — Petite  famille  de  plantes  dicotylédonées, 
poîypétales ,  bypogynes ,  ainsi  caractérisée  : 
Galice  de  4-5  folioles  imbriquées  ,  le  plus 
souvent  accompagné  d’un  petit  involucre  de 
3  folioles.  Autant  de  pétales  alternes  ,  on¬ 
guiculés  ,  connivents ,  manquant  dans  l’un 
des  genres.  Étamines  en  nombre  indéfini  , 
insérées,  ainsi  que  les  pétales,  sur  le  récep¬ 
tacle ,  à  filets  libres,  à  anthères  introrses  , 
adnées  [ou  oscillantes,  biloculaires ,  s’ou¬ 
vrant  dans  leur  longueur.  Ovaire  libre,  à  5 
ou  3  loges ,  renfermant  chacune  un  grand 
nombre  d’ovules  anatropes  insérés  à  l’angle 
interne  sur  plusieurs  rangs.  Style  court. 
Stigmate  petit,  à  3  lobes  peu  marqués,  ou 
plus  ordinairement  dilaté  en  une  sorte  de 
large  chapeau  pentagone  pétaloïde.  Capsule 
3-5-locuiaire,  à  déhiscence  loculicide.  Grai¬ 
nes  à  test  solide,  rarement  prolongé  en  une 
aile  marginale  ,  à  petit  embryon  situé  dans 
l’axe  et  à  la  base  d’un  gros  périsperme 
charnu.  Les  espèces  sont  des  herbes  crois¬ 
sant  dans  les  marais,  la  plupart  de  l’Amé¬ 
rique  du  Nord,  une  seule  de  l’Amérique 
tropicale.  Leurs  feuilles  ,  toutes  radicales , 
présentent  cette  singulière  forme  qu’on  a 
nommée  ascidie ,  celle  d’un  vase  tubuleux 
plus  ou  moins  allongé  ,  surmonté  d’un  petit 
limbe  foliacé  qui  forme  comme  un  couvercle 
redressé,  muni  à  l’intérieur  de  poils  dirigés 
en  bas ,  et  de  glandes  qui  sécrètent,  proba¬ 
blement  en  partie,  le  liquide  souvent  abon¬ 
dant  à  l’intérieur.  Des  mailles  de  cette  ro¬ 
sette  de  feuilles  s’élèvent  une  ou  plusieurs 
hampes  terminées  chacune  par  une  fleur, 
plus  rarement  par  plusieurs  disposées  en 
grappes ,  et  chacune  accompagnée  d’une 
bractée;  ces  fleurs  sont  rouges  ,  jaunes  ou 
blanches. 

GENRES. 

Sarracenia  ,r[L.  ( Sarracena  ,  Tourn.  — 
Coleophyllum  ,  Moris. —  Bucanaphyllum , 
Pluck.)  —  Heliamphora,  Benth.  (Ad.  J.) 

SARRACHA.  bot.  ph.— -Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Solanacées,  tribu  des  Solanées, 


SAR 

établi  par  Ruiz  et  Pavon  ( Prodr .,  31,  t.  34). 
Herbes  du  Pérou.  Voy.  solanacées. 

SARRACÏNE  ou  SARRASME.  bot.  pu. 
—  Nom  vulgaire  de  V Aristolochia  Clemati- 
tis  Linn. 

SARRASîA1.  Fagopyrum  (cpayw,  je  mange  ; 
7cv po;,  froment),  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Pblygonées  ,  de  l’Octandrie  tri- 
gynie  dans  le  système. de  Linné.  Tournefort 
l’avait  considéré  primitivement  comme  dis¬ 
tinct  et  séparé  ;  mais  Linné  l’ayant  confondu 
dans  son  grand  genre  Polygonum ,  les  bo¬ 
tanistes  adoptèrent  celte  réunion  jusqu’au 
moment  où  Campdera  et  la  plupart  des  au¬ 
teurs  modernes  sont  revenus  à  l’opinion  de 
Tournefort.  Les  Sarrasins  sont  des  plantes 
herbacées  ,  presque  toujours  annuelles,  qui 
croissent  spontanément  dans  les  parties 
moyennes  de  l’Asie  ,  et  qui  sont  cultivées 
comme  alimentaires  ;  leurs  feuilles  sont 
cordées-haslées ,  accompagnées  de  stipules 
demi-cylindriques;  leurs  fleurs  hermaphro¬ 
dites  ou  unisexuées  par  avortement,  pré¬ 
sentent  :  un  périanthe  coloré,  profondément 
quinquéfide  ,  marcescent  ;  huit  étamines 
placées  par  paires  devant  les  divisions  exter¬ 
nes  du  périanthe  et  isolément  devant  les 
internes;  huit  petites  glandes  hypogvnes 
alternant  avec  ces  étamines  ;  un  pistil  formé 
d’un  ovaire  trigone,  uniloculaire,  uni-ovule, 
surmonté  de  trois  styles  que  terminent  au¬ 
tant  de  stigmates  capités.  A  ces  fleurs  suc¬ 
cède  un  akène  trigone,  entouré  par  le 
périanthe  persistant  et  flétri,  contenant  une 
seule  graine  dressée,  de  même  forme  que 
lui,  et  dont  l’embryon  est  placé  dans  l’axe 
d’un  gros  albumen  farineux. 

L’espèce  la  plus  importante  de  ce  genre 
est  le  Sarrasin  commun,  Polygonum  esculen- 
tum  Mœnch.  (F.  vulgare  Nees,  Polygonum 
Fagopyrum  Lin.),  vulgairement  connu  sous 
les  noms  de  Sarrasin  ,  Blé  noir ,  Carabin  , 
Bucail.  Il  est  originaire  de  l’Asie  tempérée, 
et  aujourd’hui  sa  culture  occupe  en  Europe 
de  grandes  surfaces  de  pays ,  particulière¬ 
ment  dans  les  contrées  montueuses  où  elle 
remplace  quelquefois  celle  de  toutes  les  au¬ 
tres  céréales.  C’est  une  plante  annuelle, 
dont  la  tige  dressée  et  rameuse  s’élève  à 
cinq  ou  six  décimètres,  en  moyenne;  dont 
les  feuilles  pétiolées  sont  cordées-sagittées  , 
acuminées.  Ses  fleurs  blanches  ou  légère¬ 
ment  purpurines  sont  pédicellées  et  forment 


SAU 


SAR 


365 


des  grappes  réunies  en  corymbe.  Son  fruit 
a  les  trois  angles  lisses,  aigus,  entiers,  et 
il  dépasse  le  périanthe,  qui  a  persisté.  L’al  ¬ 
bumen  du  Sarrasin  fournit  une  farine  qui, 
sans  pouvoir  être  comparée  à  celle  du  Fro¬ 
ment,  entre  cependant  pour  une  part  im¬ 
portante  dans  l’alimentation  de  l’homme 
sur  plusieurs  points  de  l’Europe.  Cette  fa¬ 
rine  est  assez  blanche;  mais  le  pain  qu’elle 
donne  est  très  coloré,  lourd  et  indigeste; 
c’est  cependant  le  seul  que  mange  le  peuple 
en  divers  cantons  de  nos  départements  mon¬ 
tagneux,  de  la  Bretagne,  etc.  La  compacité 
de  ce  pain  lient  à  ce  que  la  pâte  de  Sarra¬ 
sin  ne  lève  pas  ou  presque  pas;  d’un  autre 
côté  ses  propriétés  nutritives  sont  bien  in¬ 
férieures  à  celles  du  pain  de  Froment,  la 
fécule  n’entrant  dans  la  farine  de  Sarrasin 
que  pour  un  peu  plus  de  moitié,  et  le  glu¬ 
ten  pour  environ  un  dixième  du  poids. 
Néanmoins,  bien  que  fournissant  un  aliment 
médiocre,  le  Sarrasin  est  cependant  une 
plante  alimentaire  très  importante,  d’autant 
plus  précieuse  qu’elle  réussit  dans  des  terres 
fort  médiocres,  qui  seraient  impropres  à  la 
culture  des  céréales,  et  que  de  plus,  semée 
dans  les  terres  à  blé  a  près  la  moisson,  elle 
donne  sans  peine  une  récolte  supplémen¬ 
taire  dès  le  mois  de  septembre.  A  part  ce 
premier  usage  de  la  farine  de  Sarrasin  ,  on 
en  fait  encore  des  galettes,  des  bouillies  et 
diverses  préparations  alimentaires.  D’un 
autre  côté,  la  graine  tout  entière  de  cette 
plante  est  fort  propre  à  nourrir  et  engrais¬ 
ser  la  volaille,  les  Cochons,  les  Chevaux. 
Enfin  ,  la  plante  elle-même  enterrée  au  mo¬ 
ment  de  la  floraison  est  regardée  comme 
constituant  un  bon  engrais.  Plusieurs  agro¬ 
nomes  ont  dit  aussi  qu’elle  forme  un  assez 
bon  fourrage  vert  pour  les  bestiaux.  Néan¬ 
moins  M.  Vilmorin  a  émis  des  doutes  à  cet 
égard,  d’après  sa  propre  expérience,  et  il 
l’a  accusée  d’occasionner  des  vertiges  et  des 
accidents  fâcheux  ,  lorsqu’elle  est  donnée  en 
abondance.  Le  Sarrasin  se  sème  générale¬ 
ment  à  la  volée,  à  l’époque  où  l’on  n’a 
plus  à  redouter  les  gelées  tardives.  La  ra¬ 
pidité  de  sa  végétation  compense  entière¬ 
ment  ce  retard.  Même  lorsqu’on  ne  le  cul¬ 
tive  que  pour  sa  graine,  on  ne  le  sème  guère 
avant  la  fin  du  mois  de  juin.  Dans  ce  dernier 
cas,  on  jette  environ  un  demi-hectolitre 
de  graine  par  hectare. 


On  emploie  aux  mêmes  usages  le  Sarra¬ 
sin  de  Tartarie  ,  Fagopyrum  talaricum 
Caertn.  ( Polygonum  talaricum  Lin.),  qui 
ressemble  au  Sarrasin  commun  par  son  port, 
par  la  forme  de  ses  feuilles,  mais  qui  s’en 
distingue  par  ses  fleurs  en  grappes  interrom¬ 
pues,  pendantes  ;  surtout  par  ses  fruits  acu - 
minés,  dont  les  trois  angles  sont  sinués- 
dentés.  11  donne  une  farine  inférieure  en 
qualité  à  celle  du  Sarrasin  commun;  mais, 
par  compensation,  il  est  plus  rustique  que 
celui-ci ,  de  telle  sorte  qu’il  peut  être  semé 
de  meilleure  heure  et  plus  tard.  Il  réussit 
également  dans  les  terres  les  plus  maigres. 

Depuis  quelques  années,  on  a  essayé  en 
Europe  la  culture  du  Sarrasin  a  cymes  ,  Fa¬ 
gopyrum  cymosum  Trevir.  ( sub  Polygono), 
espèce  vivace  originaire  du  Népaul ,  où  elle 
est  également  cultivée  comme  alimentaire. 
C’est  une  plante  multicaule,  d’une  végéta¬ 
tion  extrêmement  rapide  et  vigoureuse,  qui 
s’élève  à  un  mètre  ou  davantage,  dont  les 
feuilles  sagittées  ou  presque  hastées,  acu- 
minées,  sont  grandes,  glauques  en  dessous, 
dont  les  petites  fleurs  blanches  forment  des 
grappes  assez  serrées,  grêles  et  recourbées. 
Ses  fruits  ont  leurs  angles  marginés.  L’ex¬ 
périence  a  montré  que  cette  plante,  sur  la¬ 
quelle  on  avait  fondé  beaucoup  d’espérances, 
est  sujette  à  un  inconvénient  majeur:  ses 
fleurs  coulent  pour  la  plupart;  et,  parmi 
ceux  de  ses  fruits  qui  nouent,  aucun  n’ar¬ 
rive,  en  Europe,  à  une  parfaite  maturité. 
Elle  ne  pourrait  donc  être  utilisée  que 
comme  fourrage  vert,  ou  plutôt  comme 
engrais.  Au  reste,  elle  résiste  aux  froids  les 
plus  rigoureux  de  nos  hivers.  (P.  D.) 

SARRIETTE.  bot.  ph. —  Voy.  satureia. 

*SARROTRIPA.  uns.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes, 
tribu  des  Platyomides,  établi  par  Duponche! 
(Catalogue  des  Lépidoptères  d’Europe,  p.  287) 
qui  y  rapporte  deux  espèces:  S.  sevayana  et 
russiana.  Elles  vivent  en  Europe.  (L.) 

SARROTRIÜM  (  dotpeoTpov ,  balai  ).  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères ,  de  la  famille  des  Colydiens  et  de 
la  tribu  des  Synchitiniens ,  créé  par  Illiger 
( Kœfer  Pr.,  I,  p.  344)  et  adopté  par  Erichson 
(Nalurgeschichle  der  Inscclen  Deutschlands, 
1845,  p.  259).  La trei lie  (Généra  Cruslaceo- 
rum  et  Insectorum,  II,  p.  172,  1)  lui  donne 
le  nom  d'Orlhocerus ,  et  le  classe  à  tort  parmi 


366 


SAS 


SAT 


les  Hétéromères  de  la  famille  des  Ténébrio- 
nites.  Trois  espèces  rentrent  dans  le  genre, 
savoir  :  les  5.  clavicorne  Lin.  (Dermestes , 
Hispa  mulica  du  même  auteur,  Tenebrio  hir- 
ticornis  Deg,,  Lat.) ,  S.  crassicorne  e t  tere- 
ticorne,  Er.  La  première  se  trouve  en  France 
et  dans  la  plus  grande  partie  de  l’Europe, 
sur  les  pentes  inclinées  des  sablières;  la 
deuxième  en  Autriche,  et  la  troisième  en 
Allemagne.  On  ne  sait  rien  concernant  leurs 
mœurs.  On  doit  seulement  supposer  qu’ils 
vivent  de  racines.  Ce  genre  offre  les  caractè¬ 
res  suivants  :  Antennes  avancées,  renflées, 
velues,  de  dix  articles,  dernier  presque  gla¬ 
bre  ;  mâchoires  recouvertes;  tibias  n’ayant 
pas  d’épines  terminales  ;  tarses  soyeux  en 
dessous.  (C.) 

SARROTE  OCERA  ( crxpoç ,  balai;  x/paç, 
corne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  subpentamères,  de  la  famille  des  Longi- 
cornes  et  de  la  tribu  des  Lamiaires,  établi 
par  Ad.  White  (in  new  spec.  of  Long  Butle, 
p.  8,  11,  f.  6),  et  quia  pour  type  une  espèce 
de  l’île  de  Bornéo,  nommée  par  l’auteur  S. 
Lowii.  (C.) 

*SARSIA  (Sars,  nom  propre),  acal.  — 
Genre  de  Méduses  proposé  par  M.  Lesson 
pour  une  petite  espèce  observée  d’abord  par 
M.  Sars  sur  les  côtes  de  Norvège  et  rappor¬ 
tée  avec  doute  au  genre  Océanie  par  ce  na¬ 
turaliste  sous  le  nom  d 'Oceania  tubulosa?. 
Son  ombrelle  campanulée,  haute  de  8  à  9 
millimètres,  porte  en  dessous  un  pédoncule 
très  long,  tubuleux  et  mince,  renflé  à  l’ex¬ 
trémité,  et  du  bord  de  l’ombrelle  partent 
4  cirrhes  ou  tentacules  trois  fois  plus  longs  et 
munis  de  pelotes  ou  ventouses.  M.  Lesson, 
qui  place  le  genre  Sarsia  dans  sa  section  des 
Méduses  agaricines  ou  proboscidées,  lui  as¬ 
signe  les  caractères  suivants:  «  Ombrelle 
demi-sphérique,  en  cloche,  excavée  en  des¬ 
sous  ;  prolongement  probosciforme,  long,  cy¬ 
lindrique,  claviforme  au  sommet;  quatre  ten¬ 
tacules  très  longs,  atténués,  partant  de  qua¬ 
tre  cotylets.  »  Celte  Méduse  a  été  également 
observée  par  M.  Thompson  sur  les  côtes 
d’Angleterre  et  d’Irlande.  (Dur.) 

SASA,  Vieil  ! .  ois. —  Synon.  d 'Opislhoco- 
mus,  Hoffrn.,  nom  latin  du  genre  Hoazin. 

(Z.  G.) 

SASAPIIV.  mam. — L’un  des  synonymes 
vulgaires  de  la  Sarigue.  Voy.  le  mot  m- 
PEPPHE.  (E.  D.) 


SASSAFRAS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Laurinées ,  tribu  des  Flaviflores  , 
établi  par  Nees  (Progr.,  17),  et  dont  les 
principaux  caractères  sont:Fleurs  dioïques, 
nues.  Périanthe  membraneux  ,  à  6  divisions 
égales.  Fl.  mâles  :  Étamines  9,  disposées  sur 

2  rangs,  toutes  fertiles  ;  filets  filiformes,  les 

3  intérieurs  munis  de  2  glandes;  anthères 
introrses  ,  linéaires  ,  à  quatre  logeltes  ;  les 
inférieures  latérales  ,  les  supérieures  cou¬ 
vertes  par  les  valvules  ascendantes  des  lo- 
gettes  inférieures.  Rudiment  d’ovaire  nul. 
Fl.  femelles  :  Étamines  stériles ,  9  ou  moins, 
les  intérieures  souvent  unies  aux  glandules 
et  ne  formant  qu’un  seul  corps.  Ovaire  uni¬ 
loculaire,  uni-ovulé.  Style  subulé  ;  stigmate 
discoïde.  Baie  monosperme. 

La  principale  espèce  de  ce  genre  est  le 
Sassafuas  officinal,  Sass.  officinale,  qui  a 
été  décrit  à  l’article  laurier.  Voy.  ce  mot. 

SASSIA.  bot.  ph.  —  Genre  dont  la  place 
dans  la  méthode  n’est  pas  encore  fixée.  Il  a 
été  établi  par  Molina  (  Chili,  ed.  germ.,  p. 
311)  qui  y  renferme  deux  espèces,  Sas. 
tinctoria  et  perdiearia.  Elles  croissent  au 
Chili. 

SATANICLE.  ois.  —  Les  matelots  nom¬ 
ment  ainsi  l’oiseau  de  tempête  ou  Pétrel. 

SATELLITES,  astr.  —  Voy.  astres. 

SATHERIUS.  mam. — Quelques  natura¬ 
listes  ont  voulu  reconnaître  dans  le  Salhe- 
rius  d’Aristote  la  Marie  zibeline,  et  d’au¬ 
tres,  le  Desman.  (E.  D.) 

SATHYRION.  mam.  —  Le  Sathyrion  d’A¬ 
ristote  était  un  petit  Mammifère  que  Bulîon 
pense  devoir  être  le  Desman.  (E.  D.) 

SATUREIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Labiées ,  tribu  des  Saturéinées, 
établi  par  Linné  (Gen.  n.  707  ).  L’espèce 
type,  Satureia  hortensis  (vulgairement  Sa- 
vielle),  est  une  herbe  qui  croît  principale¬ 
ment  dans  l’Europe  méridionale.  On  la  cul¬ 
tive  comme  plante  condimentaire  ;  sa  saveur 
est  aromatique  et  très  agréable. 

SATURÉINÉES.  Salureineœ.  bot.  ph.— 
Une  des  tribus  de  la  famille  des  Labiées  (voy. 
ce  mot),  qui  a  pour  type  la  Sarriette  ou 
Satureia.  (Ad.  J.) 

SATURNE,  min.  —  Les  anciens  chimistes 
nommaient  ainsi  le  Plomb.  On  appelle  en¬ 
core  Sel  de  Saturne  l’acétate  de  Plomb. 

SATURA  IA  (nom  mythologique),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille 


SAT 


des  Nocturnes,  tribu  des  Atticides,  établi 
par  Schranck,  et  que  Duponchel  réunit  au 
genre  Attacus.  Voy.  ce  mot. 

SAURA,  Less.  ois.  — Synon.  del’rago- 
pan,  G.  Cuv. 

SATYRE.  Salyrus.  ins.  —  Genre  de  Lé¬ 
pidoptères  diurnes,  tribu  des  Satyrides,  créé 
par  Latreil le  aux  dépens  des  Papilio  de 
Linné,  et  qui  ,  dans  ces  derniers  temps,  a 
été  restreint  aux  espèces  ayant  pour  carac¬ 
tères  :  Antennes  moins  longues  que  le  corps , 
à  massue  de  diverses  formes;  palpes  héris¬ 
sés  de  poils  assez  raides,  serrés  à  leur  base; 
à  dernier  article  très  court,  conique  et  plus 
ou  moins  aigu;  ailes  arrondies,  les  infé¬ 
rieures  presque  toujours  dentées. 

Les  Satyres  sont  des  Lépidoptères  de  taille 
moyenne,  n’ofl'rant  généralement  que  des 
teintes  assez  sombres,  et  des  yeux  plus  ou 
moins  nombreux.  Ils  recherchent,  en  géné¬ 
ral  ,  les  lieux  secs  et  arides  ,  et  leur  vol  est 
peu  élevé.  Ces  Lépidoptères  se  trouvent  ré¬ 
pandus  sur  presque  toute  la  surface  du 
globe.  On  en  connaît  un  grand  nombre 
d’espèces;  aussi  les  entomologistes  ont  ils 
proposé  de  les  subdiviser  en  plusieurs  genres, 
et  Duponchel  les  partage  ainsi  : 

§  1.  — Satyres  éricicoles. 

Nervure  costale  très  renflée  à  son  origine; 
la  médiane  seule  un  peu  dilatée,  l’inférieure 
sans  dilatation  sensible;  antennes  à  massue 
pyriforme;  yeux  glabres.  Chenilles  incon¬ 
nues. 

Ce  groupe  ne  comprend  que  trois  espèces, 
qui  se  reconnaissent  à  une  ou  deux  taches 
oculaires  sur  leurs  premières  ailes,  plus  pro¬ 
noncées  en  dessus  qu’en  dessous  :  elles  n’Iia- 
bitent  que  les  contrées  où  croissent  de  hautes 
bruyères.  Parmi  les  espèces,  celle  qu’on  doit 
considérer  comme  type  est  le  S.  aclœa  Es- 
per,  qui  habite  le  centre  et  le  midi  de  la 
France. 

§  2.  --  Satyres  rupicoles. 

Nervures  costale  et  médiane  également 
4rès  renflées  à  leur  origine;  antennes  à 
tiges  grêles  ,  à  massue  en  bouton  ,  plus  ou 
moins  courbe;  yeux  glabres.  Chenilles  gla¬ 
bres  ,  à  tête  sphérique  ,  a  corps  très  gros  et 
rayé  longitudinalement;  se  creusant  une 
petite  cavité  dans  la  terre  pour  s’y  trans¬ 
former.  Chrysalides  courtes  et  ventrues,  ar¬ 
rondies  antérieurement  et  coniques  posté- 


SAT  287 

rieurement,  reposant  sur  le  sol  sans  être 
attachées. 

Tous  les  Satyres  de  ce  groupe  ont  égale¬ 
ment  une  ou  deux  grandes  taches  oculaires 
sur  leurs  premières  ailes ,  comme  les  précé¬ 
dents;  mais  ils  ont  l’angle  supérieur  de  ces 
mêmes  ailes  plus  aigu  :  ils  fréquentent  de 
préférence  les  rochers  et  les  collines  arides. 

Parmi  les  nombreuses  espèces  de  ce 
groupe,  nous  indiquerons  le  A.  fidia  Linné, 
qui  se  trouve  assez  communément  dans  le 
midi  de  la  France,  ainsi  qu’en  Espagne. 

§  3. — Satyres  uerbicoles. 

Nervures  costale  et  médiane  également 
dilatées  à  leur  origine  :  l’inférieure  sans  di¬ 
latation  sensible;  antennes  à  massue  allon¬ 
gée,  grossissant  insensiblement,  et  confon¬ 
due  avec  la  tige;  yeux  glabres.  Chenilles 
pubescentes,  grises  ou  vertes,  avec  des  raies 
longitudinales  ,  et  la  tête  globuleuse  ;  se 
suspendant  par  la  queue  pour  se  transfor¬ 
mer.  Chrysalides  peu  allongées,  à  angles  ar¬ 
rondis,  avec  la  tête  bifide. 

Toutes  les  espèces  de  ce  groupe  n’ont 
qu’une  tache  oculaire  sur  leurs  premières 
ailes  ,  ordinairement  bipupillées  ;  les  fe¬ 
melles  des  S.  endora  et  narica,  qui  en  ont 
deux,  font  seules  exception  à  cette  règle  : 
elles  sont  très  communes  dans  les  bois  et 
les  terrains  incultes  où  croissent  de  hautes 
herbes. 

Nous  décrirons  l’espèce  type  de  ce  groupe 
qui  se  trouve  dans  tous  les  bois  de  l’Europe, 
et  principalementdans  les  environs  de  Paris  : 
c’est  le  S-  lylhonius  La trei lie  (P Amaryllis 
Engramelle),  qui  a  1  pouce  1  ] 2  d’envergure, 
dont  les  ailes  sont  fauves  en  dessus  ,  avec 
la  base  et  les  bords  obscurs  :  les  supérieures 
ayant,  de  part  et  d’autre,  un  œil  bipupilié, 
et  les  inférieures  étant,  en  dessous,  d’un 
fauve  nébuleux  ,  avec  deux  bandes  plus 
claires ,  dont  une  plus  courte,  et  cinq  points 
ocellaires. 

§  4.  —  Satyres  vicicoles. 

Nervures  costale  et  médiane  plus  ou 
moins  renflées  à  leur  origine  :  l’inférieure 
sans  dilatation  sensible;  antennes  visible¬ 
ment  annelées  de  blanc,  et  terminées  par  un 
bouton  pyriforme  plus  ou  moins  long  et 
aplati;  yeux  pubescents.  Chenilles  pubes- 


368 


SÀT 

centes,  généralement  vertes,  avec  des  raies 
longitudinales  plus  claires  ou  plus  foncées, 
et  la  tête  globuleuse;  se  suspendant  par  la 
queue  pour  se  transformer.  Chrysalides  al¬ 
longées,  à  angles  arrondis  et  à  tête  globu¬ 
leuse  ,  avec  deux  rangées  de  tubercules  sur 
le  dos. 

Les  espèces  qui  appartiennent  à  ce  groupe 
n’ont  également  qu’un  œil  sur  leurs  pre¬ 
mières  ailes,  mais  elles  en  ont  toujours  de 
cinq  à  six  aux  ailes  inférieures;  d’ailleurs, 
leurs  antennes,  annelées  de  noir  et  de  blanc, 
ne  permettent  pas  de  les  confondre  avec 
celles  du  groupe  précédent.  On  les  trouve 
principalement  le  long  des  murs  des  habi¬ 
tations. 

On  en  a  décrit  plusieurs  espèces,  qui  sont 
abondantes  dans  presque  tous  les  bois  de 
l’Europe.  Celle  que  nous  citerons  comme 
type,  et  qui  est  la  plus  commune  de  toutes, 
est  le  S.  mœra  Linné  :  le  dessus  des  ailes 
est  d’un  brun  obscur;  les  premières  ont, 
vers  le  bout,  une  bande  fauve  et  deux  yeux 
noirs  ,  dont  l’extérieur  très  petit ,  et  les  se¬ 
condes  ailes  ont  une  bande  fauve  sur  laquelle 
il  y  a  trois  ou  quatre  yeux;  le  dessous  des 
ailes  supérieures  différé  du  dessus  en  ce  qu’il 
est  ordinairement  plus  pâle;  le  dessous  des 
inférieures  est  d’un  gris  clair,  avec  une  ran¬ 
gée  courbe  de  six  yeux  noirs  :  ces  yeux  ont 
une  prunelle  blanche. 

§  5.  —  Satyres  ramicoles. 

Nervure  costale  plus  dilatée  que  la  mé¬ 
diane,  qui  l’est  cependant  d’une  manière 
sensible;  l’inférieure  sans  aucune  dilata¬ 
tion;  antennes  annelées  de  blanc,  à  massue 
allongée;  yeux  pubescents.  Chenilles  pubes- 
eentes ,  grises  ou  vertes,  avec  des  raies  lon¬ 
gitudinales  plus  claires  ou  plus  foncées  ; 
ayant  le  corps  assez  ramassé,  avec  la  tête 
globuleuses;  e  transformant  à  la  surface  de 
la  terre  sans  se  suspendre.  Chrysalides  cour¬ 
tes ,  ventrues,  arrondies  antérieurement  et 
coniques  postérieurement. 

Les  deux  seules  espèces  de  ce  groupe  (A. 
Dejanira  Linné ,  et  hyperanthus  Linné  ), 
qui  sont  communes  dans  presque  toute 
l’Europe,  se  distinguent  de  toutes  les  précé¬ 
dentes  par  une  rangée  de  quatre  ou  cinq  yeux 
sur  leurs  premières  ailes.  On  ne  les  trouve 
que  dans  les  parties  ombragées  des  bois,  où 
elles  voltigent  de  branche  en  branche. 


S  \T 

§  6. — Satyres  dum-coees. 

Les  trois  nervures  très  fortement  renflées, 
et  d’une  manière  égale  à  leur  origine;  an¬ 
tennes  annelées  de  gris  et  de  brun  ,  à  mas¬ 
sue  allongée,  et  fusiforme;  yeux  [glabres. 
Chenilles  assez  courtes,  lisses,  rayées  longi¬ 
tudinalement,  avec  la  tête  petite  et  globu¬ 
leuse;  s’attachant  par  la  queue  pour  se  trans¬ 
former.  Chrysalides  courtes,  arrondies,  sans 
tubercules,  avec  la  tête  légèrement  bifide. 

Ce  groupe  comprend  toutes  les  petites 
espèces  en  assez  grand  nombre,  à  taches 
oculaires  plus  ou  moins  nombreuses  sur  les 
quatre  ailes  ,  et  dont  la  frange  en  dessous 
est  précédée  ,  dans  presque  toutes  ,  d’une 
ligne  argentée,  La  plupart  ne  se  trouvent 
que  dans  les  bois  taillés  ,  où  elles  voltigent 
sur  les  buissons. 

L’espèce  type  est  le  S.  arcanius  Linn. 
(le  Céphale  Geoffroy),  qui  a  de  16  à  18  lignes 
d’envergure;  les  ailes  supérieures  sont  fau¬ 
ves,  avec  un  petit  œil  noir  à  prunelle 
blanche  et  à  iris  jaunâtre  placé  vis-à-vis  du 
sommet;  le  dessus  des  ailes  inférieures  est 
d’un  brun  obscur,  avec  une  petite  tache 
jaunâtre  placée  a  l’angle  de  la  partie  anale; 
le  dessous  est  roussâtre  avec  une  teinte  ver¬ 
dâtre,  et  présente  deux  lignes,  l’une  blan¬ 
che,  et  l’autre  argentée.  Cette  espèce  se 
trouve  communément  dans  les  bois  des  en¬ 
virons  de  Paris  ;  sa  chenille  est  verte  ,  rayée 
de  vert  plus  foncé  :  elle  vit  sur  les  Grami¬ 
nées.  (E.  D.) 

SATYRES.  Salyri.  arachn.  —  Walcke- 
naër,  dans  le  tome  premier  de  son  Histoire 
naturelle  des  Insectes  aptères,  donne  ce  nom 
à  une  famille  du  genre  des  Clubiona  dont  la 
seule  espèce  qui  le  représente  est  la  Clubiona 
fallax  de  Walckenaër.  (H.  L.) 

*SATYRIDES.  Satyridœ.  ins. — Tribu  de 
l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Diur¬ 
nes,  créée  par  M.  Boisduval  ,  adoptée  par 
tous  les  entomologistes  et  correspondant  au 
genre  Salyrus  de  Latreille.  Cette  tribu, 
suivant  Duponchel ,  a  pour  caractères  :  An* 
termes  terminées  tantôt  par  un  bouton  py- 
riforme  ,  tantôt  par  une  massue  grêle  et 
presque  fusiforme;  palpes  s’élevant  nota¬ 
blement  au-delà  du  chaperon  ,  hérissés  de 
poils  en  avant;  tête  petite;  yeux  tantôt 
glabres,  tantôt  pubescents;  corselet  peu 
robuste  ;  ailes  supérieures  ayant  presque 


SAU 


SAU 


toujours  la  nervure  costale ,  surtout  la  mé¬ 
diane  ,  et  quelquefois  la  sous-médiane  ou 
l’inférieure,  dilatées  et  un  peu  vésiculeuses 
à  leur  base;  cellule  discoïdale  des  ailes  in¬ 
férieures  fermée;  gouttière  anale  peu  pro¬ 
noncée,  et  laissant  l’extrémité  de  l’abdomen 
à  découvert  lorsque  les  ailes  sont  relevées 
dans  l’état  de  repos  ;  vol  sautillant  et  peu 
soutenu.  Chenilles  atténuées  particulière¬ 
ment,  et  dont  le  dernier  anneau  se  termine 
en  queue  bifide  ;  étant  tantôt  lisses,  tantôt 
rugueuses  ,  tantôt  pubescentes  ,  et  vivant 
exclusivement  de  graminées.  Chrysalides 
tantôt  oblongues  ou  un  peu  anguleuses, 
avec  la  tête  en  croissant  ou  bifide,  et  deux 
rangées  de  petits  tubercules  sur  le  dos,  tan¬ 
tôt  courtes  et  arrondies,  avec  la  tête  obtuse 
et  le  dos  uni;  toutes  sans  taches  métalliques. 

Les  Satyrides  fréquentent  les  lieux  secs 
et  arides;  ils  volent  assez  vite  et  par  sacca¬ 
des ,  ne  s’élèvent  jamais  à  la  hauteur  des 
arbres,  et  se  tiennent  ordinairement  sur  les 
buissons  et  dans  les  prairies.  On  en  connaît 
près  de  trois  cents  espèces  qui  sont  répan¬ 
dues  dans  presque  toutes  les  contrées  du 
globe. 

On  a  formé  un  assez  grand  nombre  de 
genres  dans  ia  tribu  des  Satyrides ,  et  ceux 
qui  sont  adoptés  par  tous  les  entomologistes 
sont  les  suivants  :  Ar^eEsper,  Erebia  Bois- 
duval,  Chionobas  Boisduval  (  Arcticoles  Du- 
ponchel  ),  et  Satyrus  Latreille.  (  Voy.  ces 
divers  mots.  )  (E.  D.) 

*SATYRÏDIEM.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Orchidées,  tribu  des  Ophrydées, 
établi  par  Lindley  ( Orchid .  345).  Herbes  du 
Cap.  Voy.  orchidées. 

SATYRIEM.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orchidées ,  tribu  des  Ophrydées, 
établi  par  Swartz  [in  Act.  acad.  Holm.,  1800, 
214).  Herbes  originaires  de  l’Afrique  aus¬ 
trale.  Voy.  orchidées. 

SATYRES  (  craTupoç ,  satyre),  mam.  — 
L’Orang-Outang  {voy.  ce  mot)  a  reçu  de 
Linné  la  dénomination  spécifique  de  Saty- 
rus  ;  mais,  suivant  M.  Agassiz  {Nomenclator 
zoologicus)  ,  ce  nom  lui  avait  été  appliqué 
beaucoup  plus  anciennement  par  Tulpius 
{Observation es  medicœ,  i  6 72).  (E.  Ü.) 

SAECEET.  poiss.  — Nom  vulgaire,  sur 
les  côtes  de  Provence,  des  espèces  du  genre 
Alhérine.  Voy.  ce  mot. 

SAEGE.  Salvia  (de  salvare,  sauver),  bot. 

T.  XI. 


369 

ph.  —  Grand  genre  de  la  famille  des  La¬ 
biées,  de  la  Diandrie  monogynie  dans  le 
système  de  Linné.  Le  nombre  des  espèces 
dont  il  se  compose  s’élève  à  environ  300; 
car  M.  Bentham  en  décrivait  266  dans  sa 
monographie  datée  déjà  de  plusieurs  années, 
et  depuis  cette  époque  ,  il  en  a  été  décrit 
un  assez  grand  nombre  de  nouvelles.  Or, 
parmi  ces  espèces  il  en  est  plusieurs  qui  ont 
un  intérêt  léel,  soit  pour  leurs  propriétés 
médicinales,  soit  pour  le  rôle  brillant  qu’el¬ 
les  jouent  dans  nos  jardins.  Les  Sauges  sont 
des  herbes  ou  des  sous-arbrisseaux  ,  rare¬ 
ment  des  arbustes,  disséminés  sur  toute,  la 
surface  du  globe,  mais  plus  particulière¬ 
ment  dans  l’Amérique  intertropicale;  elles 
diffèrent  beaucoup  de  portet  d’inflorescence, 
mais  elles  forment  un  groupe  générique  des 
plus  naturels,  grâce  à  l’uniformité  de  leurs 
principaux  caractères.  Leur  calice  est  ovale, 
tubuleux  ou  campa  nu  lé ,  bilabié,  à  lèvre 
supérieure  entière  ou  tridentée,  à  lèvre  in¬ 
férieure  bifide  ;  leur  corolle  bilabiée  a  la 
lèvre  supérieure  entière  ou  légèrement  échan- 
crée,  et  l’inférieure  trilobée,  le  lobe  mé¬ 
dian  de  celle-ci  étant  d’ordinaire  plus  large 
que  les  autres  et  échancré;  leurs  étamines 
sont  au  nombre  de  deux  seulement,  les 
deux  supérieures  restant  rudimentaires,  et 
elles  sont  formées  chacune  de  deux  loges, 

I  une  fertile,  I  autre  stérile  et  plus  ou  moins 
déformée,  portées  aux  extrémités  d’un  très 
long  connectif  allongé  en  filament,  implanté 
par  un  point  plus  ou  moins  médian  à  l’ex¬ 
trémité  du  filet  proprement  dit;  le  disque 
sur  lequel  repose  l’ovaire  se  développe  anté¬ 
rieurement  en  une  sorte  de  glande  presque 
aussi  haute  que  celui-ci;  le  style  se  divise 
au  sommet  en  deux  branches  égales  ou  iné¬ 
gales.  M.  Bentham  a  subdivisé  les  Salvia 
en  plusieurs  sous-genres  que  nous  ne  pou¬ 
vons  nous  dispenser  d’indiquer  ;  seulement, 
en  les  rapportant,  nous  nous  bornerons, 
faute  d’espace  ,  à  indiquer  les  caractères 
de  ceux  auxquels  appartiennent  des  espèces 
sur  lesquelles  nous  devrons  nous  arrêter. 

a.  Eusphace  Benth.  (dea<p«xoç,  sauge). 
Calice  carnpanulé,  à  lèvre  supérieure  tri- 
dentée,  l’inférieure  bifide,  toules  les  dents 
aiguës;  corolle  à  tube  large,  garni  intérieu¬ 
rement  d’un  anneau  de  poils ,  à  lèvre  supé¬ 
rieure  dressée  ,  l’inférieure  ayant  ses  lobes 
latéraux  étalés-réfléehis,  et  le  médian  large 

47 


370 


SAU 

presque  bifide  ;  connectifs  étendus  en  ar¬ 
rière,  portant  une  loge  stérile,  déformée, 
presque  soudés  entre  eux  par  leur  extrémité. 
Herbes  ou  plus  souvent  sous-arbrisseaux  de 
la  région  méditerranéenne,  à  feuilles  en¬ 
tières  ou  pinnatiséquées. —  Ici  se  range  l’es¬ 
pèce  la  plus  connue  de  tout  le  genre,  la 
Sauge  officinale,  Salvia  officinalis  Lin.  C’est 
une  plante  spontanée  dans  les  lieux  secs  de 
l’Europe  méridionale.  Sa  tige  ligneuse  est 
couverte  de  poils  qui  la  rendent  laineuse; 
ses  feuilles  sont  entières,  pétiolées,  oblon- 
gues ,  rugueuses,  les  inférieures  blanches- 
laineuses  en  dessous  ,  les  florales  sèssiles , 
ovales  ,  acuminées ,  membraneuses  à  leur 
base.  Ses  fleurs  sont  purpurines,  bleues  ou 
blanches,  plus  ou  moins  grandes,  selon  les 
variétés;  elles  forment  des  faux-verticilles 
multiflores,  distincts;  leur  calice  membra 
neux,  coloré,  strié,  est  dépassé  deux  ou  trois 
fois  par  la  corolle.  Cette  Sauge  est  très  ré¬ 
pandue  dans  les  jardins,  soit  comme  plante 
d’ornement,  soit  comme  plante  médicinale. 
Elle  s’est  même  naturalisée  dans  certains 
de  nos  départements  où  elle  ne  croissait  pas 
primitivement.  On  en  possède  plusieurs  va¬ 
riétés  ,  dont  l’une,  plus  petite  dans  toutes 
ses  parties,  porte  le  nom  de  Petite  Sauge; 
d’autres  se  distinguent  par  leurs  feuilles 
panachées  de  jaune,  ou  de  jaune  et  de  rouge, 
gaufrées,  frisées,  etc.  On  dispose  ordinai¬ 
rement  ces  plantes  en  bordures,  et  on  les 
multiplie  par  division  des  pieds  ,  quelques 
unes  par  graines.  On  les  place  à  une  expo¬ 
sition  méridionale  et  dans  une  terre  légère. 
La  Sauge  officinale  a  été  de  tout  temps  fort 
renommée  et  fort  estimée  pour  ses  proprié¬ 
tés  médicinales.  Son  odeur  est  aromatique, 
mais  forte  et  peu  agréable;  sa  saveur  est 
amère.  Elle  est,  à  un  degré  prononcé,  exci¬ 
tante  et  stimulante.  Par  son  action  sur  le 
système  nerveux  elle  se  range  parmi  les 
antispasmodiques  chauds  les  plus  puis¬ 
sants.  On  l’a  aussi  recommandée  comme 
fébrifuge.  Au  total,  cependant,  elle  est  au¬ 
jourd’hui  moins  habituellement  employée 
que  dans  l’ancienne  médecine.  On  fait  usage 
de  ses  feuilles  et  de  ses  sommités  fleuries,  en 
infusion  théiforme.  On  s’en  sert  encore  pour 
des  fomentations  sur  les  tumeurs  froides,  etc. 

b.  Hymenosphace  Benth.  Calice  campa¬ 
nule,  à  lèvre  supérieure  bi- trifide  ,  l’infé¬ 
rieure  bifide,  ayant  tous  ses  lobes  à  peu  près 


SAU 

égaux,  et  finalement  membraneux-dilatës , 
veinés  ;  corolle  à  tube  large,  pourvu  ihté- 
rieurcment  d’un  anneau  de  poils  ,  à  lèvre 
supérieure  un  peu  arquée,  comprimée;  éta¬ 
mines  semblables  aux  précédentes.  Arbris¬ 
seaux,  sous  arbrisseaux,  quelquefois  herbes, 
le  plus  souvent  couverts  de  poils  blancs, 
propres  à  la  région  méditerranéenne  et  au 
cap  de  Bonne-Espérance  — Ici  se  rangent: 
la  Sauge  des  Canaries  ,  Salvia  Canariensis 
Lin.  ,  espèce  frutescente  ,  dont  le  nom 
indique  l'origine ,  arbrisseau  d’orangerie 
dans  nos  climats  ,  dont  la  tige  frutescente, 
laineuse,  s’élève  d’un  à  deux  mètres;  elle 
se  distingue  par  ses  feuilles  hastées,  rugueu¬ 
ses,  presque  glabres;  par  ses  fleurs  purpu¬ 
rines  disposées  en  sortes  de  grappes  ra¬ 
meuses  ;  par  ses  feuilles  florales  et  son  calice 
membraneux-colorés.  On  la  cultive  fréquem¬ 
ment  dans  les  jardins.  —  La  Sauge  pomifère, 
Salvia  pomifera  Lin. ,  espèce  également  li¬ 
gneuse,  originaire  de  Crète,  est  cultivée 
comme  la  précédente  dans  nos  jardins.  Elle 
est  aussi  d’orangerie. 

c.  Drymcosphace  Benth.  Calice  tubuleux 
ou  campanulé ,  à  lèvre  supérieure  presque 
entière,  tronquée,  très  rarement  tridentée; 
corolle  à  tube  saillant ,  portant  intérieure¬ 
ment  un  anneau  de  poils,  à  lèvres  analogues 
à  celles  de  la  section  précédente  ,  de  même 
que  les  étamines.  Plantes  herbacées,  d’Eu¬ 
rope  et  d’Asie,  vertes,  plus  ou  moins  glu- 
tineuses  ;  généralement  à  grandes  feuilles 
en  cœur  hastées;  la  plupart  à  fleurs  jaunes. 
—  Nous  nous  bornerons  à  citer  comme  exem¬ 
ple  de  ce  sous-genre  la  Sauge  glutineuse  , 
Salvia  glutinosa  Lin.,  belle  espèce,  qui  croît 
spontanément  dans  les  forêts  et  les  lieux 
ombragés  de  l’Asie  moyenne  et  de  l’Europe, 
et  qui  se  trouve  dans  plusieurs  de  nos  dé¬ 
partements  de  l’est  et  du  midi. 

d.  Horminum  Benth.  Calice  tubuleux,  à 
lèvre  supérieure  tronquée,  légèrement  tri- 
dentée  ;  corolle  à  tube  élargi  ou  ventru  au- 
dessous  de  la  gorge  ,  dépourvue  d’anneau 
pileux  à  l’intérieur,  à  lèvre  supérieure  com¬ 
primée,  droite,  concave  ou  arquée,  l’infé¬ 
rieure  ayant  ses  lobes  latéraux  oblongs  , 
dressés,  le  médian  arrondi  ,  étalé;  connec¬ 
tifs  défléchis  en  arrière,  dilatés  brusquement, 
cohérents  entre  eux  par  leur  extrémité,  qui 
est  calleuse.  Herbes  de  la  région  méditerra¬ 
néenne.  —  Le  type  de  ce  sous-genre  est  la 


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Sauge  Ormin,  Salvia  Horminum  Lin.,  espèce 
annuelle  qui  croît  dans  les  parties  de  l’Afri¬ 
que  ,  de  l’Asie  et  de  l’Europe  voisines  de  la 
Méditerranée,  le  long  des  champs,  dans  les 
lieux  un  peu  couverts.  C’est  une  plante 
haute  de  cinq  ou  six  décimètres,  légèrement 
velue,  à  feuilles  oblongues ,  obtuses  ,  cré¬ 
nelées;  remarquable  surtout  par  ses  feuilles 
florales  supérieures  stériles,  colorées  en  bleu- 
violacé  ou  en  rouge,  selon  les  variétés,  plus 
grandes  que  les  autres  ,  et  formant  ainsi 
au  sommet  de  l’inflorescence  une  touffe  (co¬ 
ma)  terminale.  Cette  Sauge,  usitée  autrefois 
en  médecine,  a  disparu  à  peu  près  entière¬ 
ment  aujourd’hui  des  catalogues  de  plantes 
médicinales.  On  la  cultive  comme  espèce 
d’ornement. 

e.  Æthiopis  Benlh.  Calice  campanulé  ou 
tubuleux,  à  lèvre  supérieure  divisée  en  trois 
dents  dressées,  dont  la  médiane  est  géné¬ 
ralement  plus  courte.  Corolle  assez  sembla¬ 
ble  à  celle  du  sous-genre  précédent,  mais  à 
lobe  moyen  de  la  lèvre  inférieure  le  plus 
souvent  concave  ,  échancré,  légèrement  cré¬ 
nelé  ;  connectif  des  étamines  semblable  à 
celui  de  la  section  précédente.  Herbes  géné¬ 
ralement  laineuses,  propres  à  l'Europe  mé¬ 
ridionale,  orientale  et  aux  parties  moyennes 
de  l’Asie  ;  à  feuilles  florales  persistantes  , 
dressées,  embrassant  les  faux-verticil les  de 
fleurs.  —  Le  type  de  cette  division  est  la 
Sauge  éthiopienne,  Salvia  Æthiopis  Lin.  Es¬ 
pèce  qui  croît  dans  les  lieux  stériles,  dans 
les  champs  argileux  et  secs  de  la  région  mé¬ 
diterranéenne  ,  et  qui  appartient  aussi  à  la 
flore  de  nos  départements  les  plus  méridio¬ 
naux.  —  Elle  comprend  également  la  Sauge 
Sclarée,  Salvia  Sclarea  Lin.,  plante  très 
connue  sous  les  noms  d 'Orvale,  Toute-bonne. 
Celle-ci  croît  le  long  des  chemins  et  dans 
les  lieux  secs  et  arides  de  l’Europe  méridio¬ 
nale.  C’est  une  grande  plante  bisannuelle, 
dont  la  tige  épaisse,  droite  et  rameuse, 
s’élève  à  huit  ou  neuf  décimètres  de  hau¬ 
teur  ;  ses  feuilles  sont  grandes,  ovales  en 
cœur,  pétiolées,  très  rugueuses,  velues  ;  ses 
fleurs  violacées  ou  bleuâtres,  sont  accom¬ 
pagnées  de  feuilles  florales  concaves,  colo¬ 
rées;  les  dents  du  calice  sont  mucronées. 
La  Sauge  sclarée  a  une  odeur  forte,  péné¬ 
trante  et  peu  agréable.  On  la  regarde  comme 
antispasmodique  ,  cordiale  ,  résolutive,  etc. 
En  Allemagne  on  l’emploie  comme  condi- 


SAU  371 

ment  et  on  la  cultive  dans  ce  pays  pour  ce 

motif. 

f ■  Plethiosphace  Benth.  Calice  ovale,  à 
levresu  périeure  concave  en-dessus,  marquée 
de  deux  sillons,  à  trois  dents  fort  courtes, 
conniventes  ,  l’inférieure  divisée  en  deux 
lobes  aigus.  Corolle  peu  différente  de  celle 
de  la  section  précédente,  de  même  que  les 
étamines.  Herbes  indigènes  de  la  région  mé¬ 
diterranéenne,  de  l’Europe  orientale,  de 
l’Asie  septentrionale  et  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  —  Nous  en  citerons  pour  exem¬ 
ple  la  Sauge  des  prés,  Salvia  pralensis  Lin., 
espèce  très  commune  dans  les  prés  secs  et 
le  long  des  chemins,  dans  toute  l’Europe 
moyenne  et  méridionale  ,  fort  variable  pour 
sa  taille,  pour  son  degré  de  pubescence, 
mais  toujours  facile  à  distinguer  des  espèces 
voisines  a  ses  feuilles  très  rugueuses,  oblon¬ 
gues  en  cœur,  crénelées ,  un  peu  incisées , 
dont  les  supérieures  sont  embrassantes;  à 
ses  grandes  fleurs  presque  toujours  bleues 
un  peu  violacées,  dont  les  faux-verticilles 
sont  presque  nus  et  dont  la  réunion  forme 
une  sorte  de  grappe  simple  ou  presque  sim¬ 
ple.  Cette  plante  est  très  aromatique  et  à 
peu  près  aussi  excitante  que  la  Sauge  offi¬ 
cinale,  à  laquelle  on  peut  la  substituer  sans 
inconvénient  notable. 

g.  Microsphace  Benth. 

h.  Calosphace  Benth.  Calice  ovale,  tubu¬ 
leux  ou  campanulé,  à  lèvre  supérieure  en¬ 
tière  ou  présentant  trois  dents  courtes; 
corolle  à  tube  saillant  ou  inclus,  à  lèvre  su¬ 
périeure  droite,  concave,  entière  ou  peu 
profondément  échancrée  ;  connectifs  dé¬ 
jetés  en  arrière  ,  linéaires  ,  connés  lon¬ 
gitudinalement  ;  lobe  inférieur  du  style  su- 
bulé.  Herbes,  sous-arbrisseauxetarbrisseaux 
propres  à  l’Amérique  tropicale.  C’est  à  ce 
sous-genre  qu’appartiennent  toutes  ces  ma¬ 
gnifiques  espèces  de  Sauges  qui ,  dans  ces  . 
derniers  temps,  ont  pris  un  rang  important 
dans  nos  jardins  dont  elles  sont  l’un  des 
plus  brillants  ornements.  Parmi  elles  nous 
nous  bornerons  à  en  citer  deux. — La  Sauge 
éclatante  ,  Salvia  splendens  Sello,  très  bel 
arbuste  originaire  du  Brésil  et  aujourd’hui 
l’un  des  plus  répandus  dans  les  jardins 
d’Europe.  Ses  feuilles  sont  ovales-acumi- 
nées,  dentées,  en  coin  ou  arrondies  ou 
presque  en  cœur  à  leur  base  ;  sa  beauté  con¬ 
siste  dans  ses  feuilles  florales,  ses  calices 


I 


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et  ses  corolles  d’un  rouge  ponceau  très  vif; 
celles-ci  sont  glabres  et  n’ont  pas  moins  de 
5  ou  6  centimètres  de  long  ;  leur  lèvre  su¬ 
périeure  est  longue ,  entière,  l’inférieure 
restant  beaucoup  plus  courte.  On  multiplie 
cette  belle  plante  par  boutures  et  par  éclats. 
L’hiver  on  la  tient  en  serre;  mais,  pendant 
l’été,  il  est  bon  de  la  mettre  en  pleine  terre, 
à  une  exposition  chaude ,  et  de  l’arroser 
abondamment  si  l’on  veut  qu’elle  prenne 
tout  le  développement  dont  elle  est  suscep¬ 
tible.  —  La  Sauge  étalée  ,  Salvia  païens 
Cav.,  originaire  des  montagnes  du  Mexique, 
est  une  acquisition  encore  assez  récente, 
mais  qui  commence  à  occuper  dans  les  jar¬ 
dins  la  place  distinguée  à  laquelle  sa  beauté 
lui  donne  des  droits  incontestables.  C’est 
une  plante  vivace  dont  la  tige,  presque  sim¬ 
ple,  et  pourvue  de  poils  étalés,  s’élève  à 
5-7  décimètres;  ses  feuilles  inférieures  sont 
pétiolées,  en  cœur,  hastées ,  les  supérieures 
presque  sessiles,  toutes  crénelées,  rugueu¬ 
ses.  Ses  fleurs  sont  très  grandes,  d’un  beau 
bleu  azuré,  portées  sur  des  pédiceîles  plus 
courts  que  le  calice,  et  leur  réunion  forme 
une  sorte  de  longue  grappe  terminale;  elles 
se  succèdent  pendant  tout  l’été.  On  multi¬ 
plie  cette  Sauge  par  semis  et  par  boutures. 
L’hiver  on  la  conserve  en  serre  tempérée, 
pour  la  mettre  en  pleine  terre  pendant  l’été. 
—  A  côté  des  deux  espèces  précédentes,  on 
peut  citer  encore,  comme  plus  ou  moins  re¬ 
marquables  par  leur  élégance  et  comme  ré¬ 
pandues  dans  les  jardins,  les  Saluia  Grahami 
Benth.,  S.  fulgens  Cav.,  etc. 

i.  Echinosphace  Benth. 

k.  Pycnosphace  Benth. 

l.  Heterosphace  Benth. 

m.  Notiosphace  Benth. 

n.  Gymnosphace  Benth. 

o.  Hemisphace  Benth.  (P.  D.) 

SAULE.  Salix.  bot.  ph.  —  Grand  genre 

de  la  famille  des  Salicinées,  de  la  Diœcie 
diandrie  dans  le  système  de  Linné.  11  est 
formé  d’arbres  et  d’arbrisseaux  qui  croissent 
en  grand  nombre  dans  les  parties  tempérées 
et  froides  de  l’hémisphère  boréal,  surtout  le 
long  des  cours  d’eau  et  dans  les  endroits 
frais  des  montagnes,  en  proportion  beaucoup 
plus  faible  en  Afrique,  aux  Indes  et  dans 
l’Amérique  méridionale.  Leurs  feuilles  al¬ 
ternes  sont  accompagnées  de  stipules  persis¬ 
tantes  ou  tombantes,  Leurs  fleurs  dioiques 


forment  des  «matons  sessiles  ou  pédiculés 
qui  se  développent,  tantôt  avant  les  feuilles, 
tantôt  en  même  temps  qu’elles,  et  dont  les 
bractées  sont  indivises.  Les  fleurs  mâles  sont 
réduites  à  deux,  trois  ou  cinq  étamines  dont 
les  filets  se  soudent  très  rarement  en  un  seul 
corps;  les  femelles  présentent  uniquement 
un  pistil  à  ovaire  uniloculaire,  mulli-ovulé, 
à  style  très  court  et  à  2  stigmates  bilobés.Le 
fruit  est  une  capsule  uniloculaire,  bivalve, 
qui  renferme  plusieurs  graines  chargées  de 
longs  poils  semblables  à  du  coton.  Le  genre 
Saule  est  certainement  l’un  de  ceux  qui  pré¬ 
sentent  le  plus  de  difficultés  pour  la  délimi¬ 
tation  et  la  détermination  des  espèces.  Ces 
difficultés  n’ont  pu  être  entièrement  levées 
par  la  publication  de  plusieurs  travaux  spé¬ 
ciaux  dont  les  plus  importants  sont  ceux 
d’Hoffmann  (Historia  Salicum,  1785),  de 
M.  Seringe  ( Monographie  des  Saules ,  1815), 
de  Koch  (de  S'àlicibus  eurupœis  Commenta - 
tio,  1828),  etc.  On  sent  que  nous  devons  ici 
laisser  de  côté  ces  difficultés  et  nous  borner 
a  quelques  détails  sur  les  espèces  bien  con¬ 
nues,  qui  ont  un  intérêt  immédiat  par  leur 
utilité. 

1.  Le  Saule  blanc,  Salix  alba  Lin.  Cette 
espèce,  connue  aussi  sous  le  nom  de  Saule 
commun,  se  trouve  naturellement  le  long 
des  eaux,  dans  les  prés  humides,  mais  très 
souvent  aussi  on  la  plante  dans  ces  mêmes 
lieux  où  elle  réussit  à  merveille.  Livrée  à 
elle-même,  elle  forme  un  bel  arbre  de  10  à 
15  mètres  de  hauteur;  mais  presque  tou¬ 
jours  sa  forme  naturelle  est  singulièrement 
altérée  par  la  suppression  périodique  de  ses 
branches  qui  détermine  un  fort  épaississe¬ 
ment  dans  le  haut  des  troncs  ainsi  élêtés  ou 
taillés  en  têtards,  et  presque  toujours  en¬ 
suite  leur  creusement  progressif  sous  l’action 
des  agents  extérieurs.  Ses  feuilles  sont  lan- 
céolées-acuminées ,  légèrement  pubescentes 
a  l’état  adulte,  presque  sessiles ,  marquées 
sur  leurs  bords  de  dentelures  dont  les  infé¬ 
rieures  sont  glanduleuses.  Ses  chatons  se 
montrent  en  général  en  même  temps  que 
les  feuilles  ou  un  peu  plus  tard;  ils  sont  pé¬ 
diculés  ;  ils  donnent  des  capsules  presque 
sessiles,  glabres.  Plusieurs  botanistes  réunis¬ 
sent  a  cette  espèce  le  Saule  jaune,  Salix  vi- 
tellina  Lin».,  vulgairement  nommé  Osier 
jaune,  Amarinier,  bois  jaune,  etc.,  remar¬ 
quable  surtout  par  la  couleur  jaune  de  l’é- 


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373 


corce  de  ses  jeunes  branches,  et  par  la  flexi¬ 
bilité  de  celles-ci  qui  détermine  leur  emploi 
journalier  en  forme  de  liens  pour  des  ou¬ 
vrages  de  vannerie,  etc.  Comme  ses  congé¬ 
nères,  le  Saule  blanc  se  multiplie  avec  la 
plus  grande  facilité  par  boutures,  et  il  réus¬ 
sit  très  bien  dans  les  terres  fraîches  et  hu¬ 
mides.  On  le  plante  souvent  le  long  des  che¬ 
mins,  au  bord  des  champs,  etc.  Son  bois, 
quoique  mou  et  peu  durable,  est  employé 
fréquemment  pour  la  confection  de  cercles, 
même  pour  de  la  menuiserie  grossière  et 
pour  divers  objets  de  peu  de  valeur;  on  l’u¬ 
tilise  aussi  comme  bois  de  chauffage.  Son 
écorce  a  une  amertume  et  une  astringence 
très  prononcées.  On  l’a  préconisée  comme 
produisant  de  bons  effets  dans  toutes  les  cir¬ 
constances  où  l’on  fait  usage  du  quinquina, 
particulièrement  dans  le  traitement  des 
fièvres  intermittentes,  et  plusieurs  médecins 
ont  assuré  qu’on  pouvait  la  substituer  à  ce 
dernier  sans  désavantage  sensible.  L’analyse 
y  a  montré  de  l’acide  gallique,  un  peu  de 
tannin,  des  matières  résineuses,  extractives, 
et  surtout  une  substance  particulière  qui  se 
retrouve  chez  les  autres  Sal ici  nées,  la  Sali- 
cine  (G42, H22, 092),  dans  laquelle  parait  rési¬ 
der  essentiellement  sa  propriété  fébrifuge. 

2.  Le  Saule  de  Babylone,  Salix  Babylo- 
nica  Linn.,  si  connu  sous  le  nom  vulgaire 
de  Saule  pleureur ,  est  originaire  de  l’Orient. 
Nous  n’en  possédons,  en  Europe,  que  des 
individus  femelles.  Il  forme  un  bel  arbre  de 
12  à  15  mètres  de  hauteur,  très  remarqua¬ 
ble  par  ses  rameaux  très  allongés,  flexibles 
et  pendants  vers  la  terre  par  suite  de  leur 
faiblesse;  ses  feuilles  sont  lancéolées,  étroi¬ 
tes,  longuement  acuminées,  finement  den¬ 
tées,  glabres.  Ses  chatons  se  développent  en 
même  temps  que  les  feuilles.  Tout  le  monde 
connaît  ce  bel  arbre  dont  l’effet  est  si  pitto¬ 
resque  au  bord  des  pièces  d’eau,  où  on  le 
plante  d’ordinaire. 

On  emploie  sous  le  nom  d’Osier  les  longs 
rameaux  grêles  et  très  flexibles  de  divers 
Saules.  Nous  avons  déjà  cité  la  variété  à 
écorce  jaune  du  Saule  commun.  A  cette  es¬ 
pèce,  il  faut  ajouter,  comme  usitée  sous  ce 
rapport,  et  plus  habituellement  encore,  1°  le 
Saule  osieu,  Salix  vimtnalis  Lin.,  qui  porte 
vulgairement  les  noms  d 'Osier  blanc,  Osier 
noir,  Osier  vert,  selon  ses  variétés  distinguées 
par  la  couleur  de  leur  écorce,  et  que  font 


reconnaîtreses  feuilles  lancéolées-acuminées, 
très  allongées;  2°  le  Saule  pourpre,  Salix 
purpurea  Linn.,  vulgairement  nommé  Osier 
rouge,  Osier  franc,  à  écorce  généralement 
pourpre  foncé,  à  feuilles  oblongues,  élargies 
dans  le  haut,  acuminées,  épaisses,  glauques 
à  leur  face  inférieure.  Les  rameaux  de  celui- 
ci  constituent  un  Osier  estimé  des  vanniers, 
à  cause  de  la  facilité  avec  laquelle  ils  se  fen¬ 
dent  longitudinalement.  (P.  D.) 

SALLE  MARIN,  polyp. — Nom  vulgaire 
de  plusieurs  espèces  de  Gorgones. 

SAUMON.  Salmo.  poiss.  —  Un  des  Pois¬ 
sons  qui  donne  les  produits  les  plus  impor¬ 
tants  à  cause  de  sa  grandeur,  de  l’excellence 
de  sa  chair  et  de  l’abondance  des  individus 
réunis  en  troupes  nombreuses  ,  et  donnant 
lieu,  par  conséquent,  à  des  pêches  très  pro¬ 
ductives  ,  est  le  Poisson  connu  de  tout  le 
monde  sous  le  nom  de  Saumon.  Cette  ex¬ 
pression,  dérivée  du  latin  Salmo,  qu’Ausone 
a  ,  sans  contredit,  appliqué  à  notre  espèce  , 
s’est  conservée  dans  la  plupart  des  langues 
dérivées  du  latin  ;  elle  s’est  conservée  sans 
subir  presque  aucune  altération  en  anglais, 
langue  dans  laquelle  on  le  désigne  sous  le 
nom  de  Salm.  Toutes  les  langues  d’origine 
germanique  l’appellent  Lachs  ou  Lax.  Pour 
en  rappeler  les  principaux  traits  caractéris¬ 
tiques,  je  dirai  en  peu  de  mots  que  le  Sau¬ 
mon  a  le  corps  allongé  ,  le  dos  épais  et  ar¬ 
rondi,  la  tête  petite,  le  museau  pointu,  les 
deux  mâchoires  presque  égales  :  cependant 
la  supérieure  recouvre  l’inférieure.  Des  dents 
aiguës  hérissent  les  intermaxillaires  ,  les 
maxillaires  ,  la  mandibule  inférieure  ,  les 
palatins  ,  le  chevron  du  vomer  et  la  langue. 
Mais  ce  qui  distingue  ce  poisson  des  autres 
espèces  de  Truites  de  mer  qui  paraissent  lui 
ressembler  par  les  formes  extérieures  ,  et 
souvent  aussi  par  la  grandeur,  c’est  que  le 
corps  du  vomer  n’a  aucune  dent.  Derrière 
la  dorsale  et  sur  le  dos  de  la  queue,  on  voit 
une  petite  nageoire  adipeuse,  ainsi  que  cela 
a  lieu  dans  tous  les  Poissons  de  la  famille 
des  Salmonoïdes.  La  caudale  est  courte  et 
échancrée.  Les  autres  nageoires  n’offrent 
rien  de  remarquable.  La  couleur  est  un 
bleu  ardoisé  au-dessus  de  la  ligne  latérale  , 
fondu  dans  le  blanc  argenté  de  toutes  les 
pa r ties  inférieures.  Des  nuances  irisées  se 
reflètent  sur  tout  le  corps.  Quelques  taches 
noires  et  rares  sont  semées  sur  le  dos  et  sur 


374 


SAU 


SAU 


îes  côtés  de  la  tête.  Les  nageoires  supérieu¬ 
res,  plus  ou  moins  foncées,  n’ont  ni  taches 
ni  points.  La  pectorale  est  un  peu  salie  de 
noirâtre;  les  ventrales  et  l’anale  sont  blan¬ 
ches,  plus  ou  moins  grisâtres. 

L’œsophage  et  l'estomac  forment  un  sac 
assez  grand  ,  replié  sur  lui-même,  de  ma¬ 
nière  que  le  pylore  est  peu  éloigné  du  dia¬ 
phragme.  On  lui  compte  plus  de  soixante  cæ¬ 
cums  ,  dont  un  grand  nombre  s’insère  , 
comme  on  le  conçoit  bien,  sur  le  duodénum. 
L’intestin  se  rend  d’ailleurs  à  l’anus  ,  sans 
faire  aucun  repli  ni  circonvolution.  Le  fuie 
est  volumineux,  la  vésicule  du  fiel  assez 
grande.  La  vessie  aérienne  est  longue,  sim¬ 
ple.  Les  organes  génitaux  ,  au  moment  du 
frai,  sont  très  développés ,  et  occupent  près 
des  deux  tiers  de  la  cavité  abdominale.  Les 
ovaires  sont  constitués  par  des  replis  nom¬ 
breux  de  la  membrane  oviducale  sur  les¬ 
quels  sont  attachés  les  œufs.  Ces  replis  flot¬ 
tent  librement  dans  la  cavité  du  ventre,  de 
manière  que  les  œufs  tombent  ,  après  leur 
développement,  dans  l’abdomen  avant  d’être 
pondus. 

La  longueur  ordinaire  des  Saumons  est 
de  80  à  90  centimètres.  On  en  voit  de  plus 
petits,  mais  il  est  rare  d’en  trouver  sur  nos 
marchés  qui  n’aient  que  30  centimètres. 
Ceux  de  1  mètre  60  à  80  centimètres  sont 
rares.  On  reconnaît  le  mâle  de  cette  espèce 
à  un  petit  tubercule  relevé  sur  la  symphyse 
de  la  mâchoire  inférieure  ;  mais  il  ne  de¬ 
vient  jamais  assez  saillant  pour  avoir  la  forme 
d’un  crochet  charnu  que  l’on  observe  dans 
l’espèce  du  Bécard. 

Le  Saumon  est  extrêmement  abondant 
dans  tout  l’océan  Septentrional,  jusque  sous 
les  glaces  des  mers  arctiques.  Il  remonte 
dans  toutes  les  eaux  douces  qui  s’y  versent, 
pour  y  frayer.  Les  femelles  précèdent  tou¬ 
jours  les  mâles  ;  elles  font,  en  entrant  dans 
les  fleuves,  des  espèces  de  trous  ou  sortes  de 
nids  dans  lesquels  elles  abandonnent  leurs 
œufs,  que  les  mâles  viennent  ensuite  arro¬ 
ser  de  leur  laitance.  C’est  au  moment  où  ces 
animaux  essaient  de  vaincre  tous  les  obsta¬ 
cles  pour  remonter  dans  les  rivières  ,  qu’on 
en  fait  une  pêche  abondante.  Cette  migra¬ 
tion  instinctive  des  Saumons  leur  fait  fran¬ 
chir  des  chutes  d’eau  très  élevées.  On  cite 
le  saut  du  Saumon,  dans  le  comté  de  Pem- 
broke,  où  l’on  s’arrête  pour  admirer  la  force 


et  l’adresse  avec  laquelle  ces  Poissons  fran¬ 
chissent  la  cataracte.  Il  y  a  aussi  en  Irlande 
deux  autres  sauts  très  renommés  :  l’un  à 
Leixlif,  l’autre  à  Bally-Shannon.  Pour  fran¬ 
chir  la  chute  de  la  rivière,  les  Saumons  dé¬ 
crivent  une  courbe  de  7  à  8  mètres,  afin  de 
dépasser  les  5  mètres  de  la  hauteur  du  ro¬ 
cher.  Souvent  leurs  premières  tentatives 
sont  infructueuses  ;  mais  ,  loin  de  perdre 
courage,  ils  font  de  nouveaux  efforts  jusqu’à 
ce  qu’ils  aient  atteint  le  sommet  de  la  chute  : 
ils  disparaissent  alors  dans  le  fleuve.  Au 
pied  de  la  cataracte,  on  voit  des  Marsouins 
et  de  grands  Squales  bondir  dans  l’eau  , 
attirés  qu’ils  sont  dans  cet  endroit  par  l’a¬ 
bondance  de  la  proie  que  leur  procurent  les 
Saumons.  Le  nombre  des  Cétacés  y  est  as¬ 
sez  considérable  pour  croire  qu’il  y  aurait 
du  profit  à  y  établir  une  pêche  régulière. 
Une  fois  entrés  dans  les  rivières  ,  les  Sau¬ 
mons  y  remontent  assez  haut,  car  on  en 
prend  dans  la  Seine  jusqu’à  la  hauteur  de 
Provins.  Us  entrent  aussi  dans  la  Marne. 
Les  Saumons  sont  moins  abondants  dans 
ces  rivières  que  dans  la  Loire,  et  dans  les 
grands  affluents  de  ce  fleuve.  Ils  entrent 
aussi  dans  le  Rhin,  dans  1  Elire  et  dans  tous 
les  grands  fleuves  du  nord  de  l'Europe.  La 
pêche  du  Saumon  se  fait  le  plus  souvent 
dans  les  pêcheries  sédentaires  ;  mais  on  le 
prend  quelquefois  aussi  avec  la  senne.  On 
le  pêche  aussi  à  la  ligne  en  amorçant  avec 
l’Ainmodite  ( Ammodyies  tobianus).  Sir  Wil¬ 
liam  Jardine  et  llumphrey  Davy  regardent 
ce  petit  Poisson  comme  un  très  bon  appât. 
Le  nombre  des  individus  de  cette  espèce  est 
si  considérable  que  quelques  pêcheries  d’An¬ 
gleterre  fournissent  une  moyenne  de  deux 
cent  mille  Saumons  par  an.  On  dit  que  la 
pêche  est  encore  plus  considérable  en  Ecosse 
ou  en  Norvège.  11  n’est  pas  rare  que  l’on 
porte  à  Berghem  deux  mille  Saumons  frais 
en  un  jour.  La  pêche  du  Saumon  serait  d’un 
produit  considérable  en  Islande,  si  le  man¬ 
que  de  bras  et  la  pauvreté  des  habitants  ne 
mettaient  obstacle  à  l’établissement  des  pê¬ 
cheries,  qui  exige  toujours  des  frais  assez  con¬ 
sidérables.  Quelques  auteurs  prétendent  que 
les  habitants  négligent  la  pêche  du  Saumon 
parce  que  le  fond  des  baies  est  infecté  par 
les  Phoques.  La  présence  de  ces  animaux  , 
loin  d’être  un  obstacle  sérieux,  deviendrait, 
au  contraire,  un  produit  avantageux  ajouté 


SAU 


375 


SAU 

ü  celui  que  Ton  tirerait  du  Poisson.  Dans  la 
Laponie  orientale  ,  on  préfère  l’espèce  de 
Morue  appelée  le  Dorsh  au  Saumon  ;  aussi 
néglige-t-on  la  pêche  de  ce  dernier  Poisson. 
Mais  en  Norvège,  et  surtout  dans  le  district 
de  Droniheirn  ,  la  pêche  est  exploitée  en 
grand,  soit  sur  le  bord  de  la  mer,  soit  sur 
les  eaux  intérieures.  Les  cotes  du  Dane¬ 
mark,  du  Jutland  et  du  Ilolstein  ne  sont 
pas  très  bien  pourvues  de  Saumons  ;  mais 
la  Baltique  en  est  extrêmement  riche,  et  on 
en  fait  une  pêche  considérable  dans  toutes 
les  eaux  du  golfe  de  Finlande  et  de  Bothnie, 
ainsi  que  dans  les  eaux  de  la  Laponie  sué¬ 
doise.  En  France,  les  côtes  de  la  Picardie 
sont  assez  bien  fournies  de  Saumons;  il  n’y 
en  a  pas  autant  sur  celles  de  la  haute  et  de 
la  basse  Normandie  ,  mais  il  y  en  a  beau¬ 
coup  sur  les  côtes  de  Bretagne,  et  en  avan¬ 
çant  vers  le  sud-ouest,  on  en  prend  aussi 
beaucoup  dans  la  Gironde  et  même  dans 
l’Àdour.  Les  pêcheries  de  Bretagne  ont 
perdu  malheureusement  de  leur  importance 
a  cause  des  barrages  que  l’on  a  faits  sur  un 
grand  nombre  des  rivières  de  cette  pro¬ 
vince.  On  a  ,  en  outre ,  perdu  les  belles  pê¬ 
cheries  de  Blavet  et  de  Châteaulin.  Il  ne  se¬ 
rait  pas  cependant  difficile  à  l’administra¬ 
tion  de  concilier  les  intérêts  du  service  des 
travaux  hydrauliques  avec  les  avantages  que 
l’on  retirait  autrefois  de  ces  pêches  si  pro¬ 
ductives.  On  sèche  ou  on  sale  le  Saumon 
pour  le  conserver.  C’est  surtout  en  Livonie 
que  l’on  prépare  avec  activité  ce  Poisson. 
Hambourg  en  reçoit  des  cargaisons  considé¬ 
rables  ,  que  le  commerce  distribue  dans 
toute  l’Europe  sous  le  nom  de  Saumons  de 
Hambourg.  Pour  lui  donner  un  bon  goût  , 
on  prétend  qu’il  faut  employer  de  préférence 
les  branchages  de  l’Aune  ou  du  Genévrier  , 
mêlés  avec  des  brindilles  du  Myrica  gale. 
Lorsque  le  Poisson  a  frayé  ,  il  semble 
épuisé  ;  son  corps  se  couvre  de  taches  rou¬ 
ges.  Il  nage  si  faiblement  que  le  courant 
l’entraîne  ;  il  a  besoin  de  se  refaire  par  un 
nouveau  séjour  dans  la  mer.  La  chair  de¬ 
vient  fade  ,  huileuse  et  cotonneuse.  J’en  ai 
vu  pêcher  dans  l’Autie  :  les  pêcheurs  leur 
donnent  le  nom  de  Truites  guiloises. 

Le  Saumon  croît  assez  vite.  Les  petits 
portent,  comme  toutes  nos  espèces  de  Trui¬ 
tes,  une  livrée  marquée  par  plusieurs  bandes 
verticales  brunes  qui  s’effacent  avec  l’âge, 


Pour  reconnaître  les  petits  Saumons  des 
jeunes  Truites  avec  lesquelles  il  est  facile 
de  les  confondre  ,  il  faut  avoir  recours  au 
caractère  de  la  dentition,  car  nous  recevons 
souvent ,  sous  le  nom  de  Saumoneaux  du 
Rhin  ,  de  jeune  Truites  mêlées  avec  le  frai 
du  Saumon. 

Le  Poisson  dont  je  viens  de  présenter  fort 
en  abrégé  la  description  et  l’histoire  de  ses 
mœurs,  est  le  type  d'un  genre  caractérisé, 
à  côté  des  Truites,  des  Forelles,  par  le  corps 
du  vomer  lisse  et  sans  dents. 

Il  existe  sur  nos  côtes  une  seconde  espèce  de 
ce  genre  qui  devient  aussigrande,  etque  l’on 
connaît  sous  le  nom  de  Bécard  ( Salmo  hama - 
lus).  Cette  espèce  se  distingue  par  le  crochet 
saillant  que  portent  à  la  mâchoire  inférieure 
les  deux  sexes.  J’ai  constamment  vérifié  la 
présence  de  ce  caractère  sur  les  femelles  que 
l’on  dépèce  dans  nos  marchés.  L’erreur  de 
regarder  le  Bécard  comme  le  mâle  du  Sau¬ 
mon  est  si  commune,  je  dirai  même  si  popu¬ 
laire,  que  l’on  vend  des  tranches  de  Bécard 
dont  on  peut  voir  le  ventre  rempli  d’œufs  , 
sous  ce  nom  de  Bécard  ou  de  mâle  du  Sau¬ 
mon.  Les  couleurs  de  cette  espèce  sont  dif¬ 
férentes  de  celles  de  la  précédente.  Le  dos 
est  toujours  plus  gris;  le  corps  est  couvert 
de  nombreuses  taches  rouges.  Le  Bécard 
entre  dans  les  fleuves  longtemps  après  le 
Saumon.  Les  individus  de  cette  espèce  très 
commune  ne  se  réunissent  pas  en  aussi 
grand  nombre.  La  chair  est  moins  rouge  et 
beaucoup  moins  bonne.  Je  crois  que  le  Bé~ 
card  est  plus  commun  dans  le  Rhin  et  dans 
les  grands  lacs  de  la  Suisse  que  sur  nos  cô¬ 
tes  occidentales  de  l’Océan.  Il  me  paraît  que 
c’est  lui  que  l’on  trouve  dans  le  lac  de 
Constance. 

Ni  le  Saumon  ni  le  Bécard  n’existent  dans 
la  Méditerranée  ou  dans  la  mer  Noire;  mais 
cette  mer  nourrit  plusieurs  autres  espèces 
du  genre  des  Saumons.  Une  d’elles  ,  qui  est 
très  commune  dans  le  Danube,  est  le  Huch 
(Salmo  Hucho).  Celui-ci ,  remarquable  par 
la  longueur  de  sa  tète  et  de  son  corps,  se 
prend  souvent  à  Vienne. 

L’Omble  Chevalier  ( Salmo  umbla)  est 
une  autre  espèce  de  Saumon  ,  très  commune 
dans  la  Suisse  et  dans  le  Tyrol.  Elle  l’est 
aussi  beaucoup  en  Angleterre  ,  car  c’est  le 
Charr  des  Anglais. 

Il  faut  aussi  rapporter  au  genre  des  Sau* 


376 


SAU 


irions  le  Salvelin  (  Salmo  Salvelinus  ),  des 
eaux  douces  de  l’Europe  centrale.  Outre  le 
Saumon  ,  la  Norvège  nourrit  encore  trois 
autres  espèce  de  ce  genre;  le  Roïe  ( Salmo 
alpinus),  qui  habite  les  lacs  alpins  de  la 
Laponie  ,  et  qui  est  un  des  bienfaits  de  la 
nature  pour  les  Lapons  des  Alpes  boréales. 
Sa  chair  est  excellente  ;  c’est  une  des  espèces 
que  la  sage  économie  des  habitants  de  ce 
pays  sait  transporter  d’un  lac  dans  un  autre, 
et  propager  avec  grand  soin. 

Une  autre  espèce  norvégienne  est  le  Kul- 
mund  (  Salmo  carbonarius  ),  Poisson  à  chair 
blanche  ,  molle  et  peu  estimée.  Celui-là  ne 
s’élève  jamais  dans  les  lacs  alpins  ;  il  se  tient 
dans  les  régions  basses  et  boisées  de  la  Nor¬ 
vège  occidentale. 

Une  troisième  espèce  de  ce  pays  est  le 
Roeding  (  Salmo  Ascanii  ) ,  que  l’on  trouve 
principalement  dans  les  lacs  voisins  de  la 
mer.  On  peut  conserver  cette  espèce  dans  des 
réservoirs  ou  dans  des  étangs. 

Je  ne  puis  ,  dans  un  article  de  Diction¬ 
naire,  indiquer  toutes  les  espèces  encore  peu 
connues  que  Pallas  a  décrites.  On  peutconsul- 
ter  V Histoire  des  Saumons,  publiée  dans  ma 
grande  Ichthyologie,  où  je  crois  avoir  fait  con¬ 
naître,  d’après  Pallas,  plus  de  douze  espèces 
de  Saumons  des  eaux  douces  ou  salées  de  la 
Sibérie,  et  dont  plusieurs  mériteraient,  sans 
aucun  doute,  de  fixer  l’attention  des  écono¬ 
mistes ,  à  cause  des  pêches  abondantes  dont 
elles  pourraient  devenir  l’objet.  11  y  a  aussi 
plusieurs  autres  espèces  de  Saumons  dans 
les  grands  lacs  de  l’Amérique  septentrionale 
et  sur  toutes  les  côtes  boréales  de  ce  vasle 
continent.  Plusieurs  égalent  pour  la  taille 
notre  Saumon  d’Europe  ,  et  si  elles  étaient 
convenablement  salées  ou  fumées  ,  elles 
pourraient  être,  avec  avantage,  importées 
dans  notre  commerce  européen. 

Je  n’ai  mentionné  dans  cet  article  que  des 
espèces  de  Salmonoïdes  qui  se  rapportent  au 
Saumon.  Pour  compléter  l’histoire  de  ces 
Poissons  fort  importants,  je  renvoie  à  l’article 
truite  ,  où  je  ferai  connaître  les  espèces  de 
ce  genre,  dont  quelques  unes  ne  le  cèdent 
pas  aux  Saumons  pour  la  taille  ou  pour 
l’importance  commerciale.  (Val.) 

SALUAI. JA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Ternstrœmiacées ,  tribu  des  Sau- 
raujées ,  établi  par  Willdenow  (  in  Berlin, 
n .  Schrift 1. 111 ,  p,  406,  t.  4).  On  connaît 


SAU 

I  environ  20  espèces  de  ce  genre,  parmi  les¬ 
quelles  nous  citerons  les  Saur,  fasciculata 
Wall. ,  Noronhiana  ,  cauliflora  ,  pendula  , 
Reinwardliana  ,  giganlea  Blum. ,  arbres  ou 
arbrisseaux  de  l’Asie  et  de  l’Amérique  tro¬ 
picale. 

Les  parties  vertes  des  Saurauja  contien¬ 
nent  une  grande  quantité  de  mucilage.  Les 
jeunes  fruits  de  plusieurs  espèces  sont  re¬ 
cherchés  comme  denrées  alimentaires. 

SAURAUJÉES.  Sauraujeœ.  bot.  ph.  — 
Tribu  de  la  famille  des  Ternstrœmiacées 
(voy.  ce  mot),  ainsi  nommée  du  genre  Sau¬ 
rauja  qui  lui  sert  de  type.  (Ad.  J.) 

SALUE.  Sauras  (çavpoç,  lézard),  poiss. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Maiacoptérygiens 
abdominaux,  famille  des  Salmones,  établi 
par  G.  Cuvier  (Règ.  anim  ,  t.  11,  p.  313), 
qui  lui  donne  les  caractères  suivants:  Mu¬ 
seau  court;  bouche  fendue  jusque  fort  en 
arrière  des  yeux  ;  bord  de  la  mâchoire  su¬ 
périeure  formé  en  entier  par  les  intermaxil¬ 
laires  ;  beaucoup  de  dents  très  pointues  le 
long  des  deux  mâchoires,  des  palatins,  sur 
la  langue  et  les  pharyngiens,  mais  aucune 
sur  le  voiner;  huit  ou  neuf,  et  souvent 
douze  ou  quinze  rayons  aux  ouïes.  La  pre¬ 
mière  dorsale  est  un  peu  en  arrière  des 
ventrales  ,  qui  sont  grandes;  des  écailles 
couvrent  le  corps,  les  joues  et  les  opercules; 
et  leurs  viscères  ressemblent  à  ceux  des 
Truites. 

On  rapporte  à  ce  genre  un  assez  grand 
nombre  d’espèces  dont  la  plupart  vivent 
dans  la  Méditerranée;  telles  que  les  Salmo 
sauras  L.,  fœlens  Bl.,  badi  G.  Cuv.,  etc.  Ce 
sont  des  Poissons  très  voraces.  (M.) 

SALUEE,  poiss.  —  Nom  vulgaire  sur  les 
côtes  de  Picardie  et  de  Normandie  ,  du  Ca- 
ranx  vulgaire,  Caranx  trackurus  ( Scomber 
id.  Linn. ,  Bl .  ). 

*SALRICHTIIYS.  poiss.  foss.  — Genre  de 
l’ordre  des  Ganoïdes ,  famille  des  Sauroïdes 
hétérocerques,  établi  par  M.  Agassiz  ( Recher¬ 
ches  sur  les  Poissons  fossiles).  On  en  connaît 
huit  espèces  qui  proviennent  des  terrains 
triasiques. 

SAURIENS.  Saurii.  bept.  —  Les  ani¬ 
maux  désignés  par  les  anciens  naturalistes 
sous  le  nom  général  de  Lézards ,  sont  devenus 
pour  Al.  Brongniart,  G.  Cuvier  et  tous  les 
zoologistes  modernes,  sous  la  dénomination 
de  Sauriens ,  un  ordre  distinct  de  la  classe 


SAU 


377 


SAU 

des  Reptiles.  Leurs  caractères  les  plus  es¬ 
sentiels  sont  les  suivants  :  Animaux  à  corps 
allongé,  arrondi,  écailleux  ou  chagriné  et 
sans  carapace;  ayant  le  plus  souvent  quatre 
pattes,  à  doigts  garnis  d’ongles;  offrant 
une  queue  allongée  et  présentant  à  sa  base 
un  cloaque  le  plus  souvent  transversal  ;  à 
paupières  visibles  ,  ainsi  que]  le  tympan  ; 
ayant  un  sternum  et  des  côtes  très  distinctes 
et  mobiles,  et  des  mâchoires  dentées,  à 
branches  soudées  ;  enfin  les  œufs  ayant  une 
coque  dure  ,  crétacée ,  et  les  petits  ne  subis¬ 
sant  pas  de  transformation. 

Le  corps  allongé,  arrondi  des  Sauriens 
ne  permet,  parmi  les  Reptiles,  de  les  rap¬ 
procher  que  de  certains  Ophidiens  et  de 
ceux  des  Batraciens  qui  ont  une  queue; 
leurs  écailles  ou  les  petites  granulations  ré¬ 
gulières  dont  leur  peau  est  garnie,  suffi¬ 
sent  pour  les  éloigner  de  tous  les  Amphi- 
biens,  comme  l’absence  de  la  carapace  les 
isole  de  tous  les  Chéloniens.  Leurs  pattes  , 
presque  constamment  au  nombre  de  quatre, 
les  distinguent  des  Serpents,  qui  n’en  ont  pas 
le  plus  souvent  ou  qui  n’en  présentent  que 
des  rudiments;  et  leurs  doigts ,  dont  les 
extrémités  sont  garnies  d’ongles ,  peuvent 
servir  à  les  séparer  des  Batraciens  qui  ont 
une  queue.  Ce  même  prolongement  de  la 
colonne  vertébrale  sert  à  les  différencier 
de  suite  de  Ja  famille  des  Batraciens  anou¬ 
res  ;  la  fente  transversale  de  leur  cloaque 
les  sépare  de  tous  les  Batraciens  urodèles, 
ainsi  que  des  Tortues.  La  présence,  presque 
toujours  constante,  des  paupières  et  celle 
d’un  tympan  ,  servent  a  les  distinguer  des 
Serpents  qui  en  sont  toujours  dépourvus. 
Le  sternum  est  un  caractère  essentiel  et 
distinctif  d’avec  les  Serpents,  comme  l’exi¬ 
stence  des  côtes  séparées  et  mobiles  peut 
servir  à  les  éloigner  :  1°  des  Batraciens 
chez  lesquels  ces  os  sont  très  courts  ,  et 
2”  des  Chéloniens  où  ils  sont  soudés  entre 
eux.  Puisque  les  Chéloniens  n’ont  jamais  de 
dents,  la  présence  de  ces  corps,  fixés  au 
sommet  ou  dans  l’épaisseur  des  mâchoires, 
peut  caractériser  les  Sauriens,  et  en  outre, 
comme  chez  eux  les  branches  de  la  mâchoire 
supérieure  sont  soudées  ou  réunies  par  une 
symphyse  solide ,  c’est  une  différence  no¬ 
table  d’avec  la  plupart  des  Serpents  dont 
les  mâchoires,  tant  supérieures  qu’inférieu¬ 
res,  ne  sont  pas  jointes  solidement  dans 

T.  XI, 


la  ligne  médiane,  où  souvent  elles  peuvent 
s’écarter  l’une  de  l’autre  et  dilater  ainsi 
l’entrée  de  la  bouche.  En  outre,  la  coque 
dure  des  œufs  et  les  jeunes  ne  subissant  pas 
de  métamorphoses,  peuvent  encore  faire 
distinguer  les  Sauriens  des  Amphibiens. 

Les  Sauriens  semblent  se  lier  aux  autres 
classes  des  animaux  vertébrés  par  quelques 
analogies  de  forme,  de  structure  ou  d’habi¬ 
tude  :  nous  citerons  quelques  exemples.  Les 
Crocodiles ,  qui  vivent  constamment  dans 
l’eau  et  ne  peuvent  se  traîner  que  pénible¬ 
ment  sur  le  sol ,  ont,  par  la  conformation 
de  leurs  pattes,  quelque  analogie  avec  les 
Phoques  et  les  Lamantins  ;  les  Dragons,  par 
les  membranes  dont  ils  sont  pourvus  et 
peut-être  mieux  encore  les  animaux  perdus 
qni  portent  le  nom  de  Ptérodactyles,  et 
que  certains  naturalistes  font  rentrer  dans 
l’ordre  des  Sauriens,  se  rapprochent  des 
Chauves-Souris  et  même  des  Oiseaux;  les 
Basilics  et  les  Istiures  par  les  rayons  osseux 
qui  soutiennent  les  nageoires  du  dos  et  du 
dessus  de  la  queue  ;  les  Scinques  par  leurs 
écailles  placées  en  recouvrement  les  unes 
sur  les  autres  ;  les  Ichthyosaures ,  animaux 
perdus  que  l’on  a  placés  quelquefois  avec 
les  Sauriens  par  la  disposition  de  leurs 
squelettes  ,  ont  des  rapports  avec  plusieurs 
groupes  de  la  classe  des  Poissons  ;  les 
Geckos  et  les  Phrynocéphales  se  rappro¬ 
chent  beaucoup  de  certains  Amphibiens  du 
groupe  des  Salamandres.  Enfin  ,  si  l’on  pé¬ 
nètre  dans  la  classe  même  des  Reptiles,  on 
trouve  aussi  des  analogies  entre  les  Sau¬ 
riens  et  certains  animaux  des  autres  ordres  ; 
mais  nous  ne  nous  étendrons  pas  davantage 
sur  ce  sujet  et  nous  nous  bornerons  seule¬ 
ment  à  faire  observer  d’une  manière  gé¬ 
nérale,  que  l’on  remarquera  toujours  des 
rapports  plus  ou  moins  intimes  entre  deux 
animaux  de  classes  différentes,  mais  ayant 
les  mêmes  habitudes  et  vivant  dans  le  même 
milieu.  / 

D’après  ce  que  nous  avons  déjà  dit,  on 
peut  aisément  distinguer  les  Sauriens  des 
ordres  que  l’on  admet  dans  la  classe  des 
Reptiles  :  les  Chéloniens,  les  [Ophidiens,  et 
les  Batraciens  ou  Amphibiens  ,  dont  M.  de 
Blain ville  fait,  à  juste  raison  une  classe 
tout-à-fait  distincte  de  celle  des  Reptiles.  En 
effet,  les  Sauriens  different  des  Chéloniens 
par  le  défaut  d’une  carapace,  par  leurs  \er- 

43 


378 


SAU 

tèbres  dorsales  n’étant  pas  soudées  entie 
elles,  et  par  leurs  côtes  mobiles;  parce 
qu’ils  ont  des  dents  et  non  un  bec  de 
corne  ;  que  leur  épaule  et  leur  bassin  ne 
sont  pas  recouverts  par  les  vertèbres,  et 
enfin  parce  que  leur  cloaque  présente  une 
fente  transversale  au  lieu  d’un  orifice  al¬ 
longé  et  arrondi.  On  les  sépare  des  OphR 
diens  par  le  mode  d’articulation  du  corps 
de  leurs  vertèbres,  qui  n’olfre  pas  antérieu¬ 
rement  de  portion  sphérique;  par  l’existence 
constante  d’un  sternum,  des  os  de  l’épaule, 
et  le  plus  souvent  du  bassin  et  des  pattes; 
par  la  présence  de  deux  poumons  également 
développés,  celle  des  paupières  et  le  plus 
habituellement  du  conduit  auditif  externe  , 
ainsi  que  la  soudure  ou  l’immobilité  des 
pièces  qui  constituent  1  une  et  1  autre  m⬠
choire  chez  ces  Reptiles.  Enfin,  les  Sauriens 
peuvent  être  distingués  des  Batraciens,  parce 
que  leur  tête  est  unie  à  l’échine  par  un 
seul  condyle;  que  leurs  côtes  se  joignent 
constamment  à  un  sternum  ;  que  leurs  pattes 
sont  munies  d’ongles  cornées;  que  leur 
corps  est  le  plus  souvent  protégé  par  des 
téguments  écailleux  ;  que  les  mâles  ont  des 
organes  génitaux  externes  destinés  au  rap¬ 
prochement  des  sexes;  que  leurs  œufs  ont 
une  écaille  calcaire,  et  que  les  petits  en  sor¬ 
tent  avec  les  formes  qu’ils  doivent  conserver 
pendant  le  reste  de  leur  existence. 

Pour  compléter  la  caractéristique  de  l’or¬ 
dre  des  Sauriens,  nous  allons  passer  en 
revue  les  divers  points  de  leur  organisation, 
et  nous  étudierons  leurs  mœurs. 

Relativement  aux  organes  du  mouvement, 
les  Sauriens  sont  ceux  de  tous  les  Reptiles 
qui  se  rapprochent  le  plus  des  Mammifères, 
par  la  variété  et  la  rapidité  de  leurs  divers 
mouvements;  et  chez  eux  on  retrouve 
plusieurs  modes  de  progression  ,  tels  que 
ramper,  marcher,  courir,  grimper,  nager, 
plonger  et  voler.  Toutefois ,  en  généial,  le 
tronc  allongé  et  pesant  de  ces  animaux  ne 
peut  être  supporté  par  les  membres  et  ils 
ne  marchent  qu’avec  gêne.  Leurs  bras  et 
leurs  cuisses,  courts  et  grêles,  sont  peu 
musculeux  et  articulés  trop  en  dehors;  leurs 
coudes  et  leurs  genoux  sont  trop  anguleux 
et  ne  peuvent  pas  s’étendre  complètement, 
pour  leur  donner  la  force  de  soutenir  long 
temps  le  poids  de  leur  corps  qui  est  trans¬ 
mis  par  l’axe  de  l’échine.  Néanmoins, 


Sà;Ü 

malgré  cette  conformation  si  vicieuse  en 
apparence,  ils  peuvent  exécuter  des  mou¬ 
vements  très  variés  et  subordonnés  à  l’action 
qu’ils  doivent  produire  pour  opérer  tous  les 
modes  de  transport  du  corps.  D’ailleurs  la 
forme  de  la  queue,  le  prolongement  de  cer¬ 
taines  parties  du  dos  et  des  flancs,  la  con¬ 
formation  et  les  proportions  des  doigts ,  la 
disposition  des  ongles,  etc.,  dénotent  la  fa¬ 
culté  qu’ils  ont  de  se  mouvoir  au  milieu 
des  eaux  ou  à  leur  surface  ( Uronectes ),  ou 
de  serpenter  et  se  glisser  à  l’aide  des  sinuo¬ 
sités  qu’ils  impriment  à  leur  queue  (  Uro- 
benes)  ;  ou  de  marcher  et  courir  sur  des 
terrains  plus  ou  moins  solides;  ou  de  grim¬ 
per  sur  les  branches  ;  ou  de  pouvoir  adhérer 
aux  corps ,  même  les  plus  lisses  ;  ou  de  s’é¬ 
lancer  dans  l’air  et  de  s’y  balancer  en  pro¬ 
tégeant  leur  chute  (  Euméfodcs  ) ,  etc.  Du 
reste,  les  organes  du  mouvement  sont  tou¬ 
jours  parfaitement  en  rapport  avec  les  ha¬ 
bitudes  et  les  séjours  divers  de  chacun  des 
genres  de  Sauriens  :  ainsi  ceux  qui ,  comme 
les  Crocodiles  ,  ont  des  pattes  palmées  ou 
dont  les  doigts  sont  unis  entre  eux  par  des 
membranes ,  et  dont  la  queue  allongée  est 
latéralement  comprimée,  pourront  nager 
avec  facilité,  et  se  traîneront  difficilement 
sur  la  terre;  ceux  qui,  au  contraire,  comme 
les  Lézards  et  les  Basilics,  auront  des  doigts 
grêles  et  très  développés,  une  queue  plus 
longue  que  les  premiers,  pointue  et  coni¬ 
que,  auronlune  vie  terrestre  et  se  trouveront 
sur  le  sable  brûlant  ou  les  rochers  arides; 
chez  d’autres  (Geckos),  lesdoigts  seront  apla¬ 
tis  en  dessous,  la  queue  trapue,  les  pattes 
courtes  ,  le  ventre  plat ,  et  ces  animaux  au¬ 
ront  la  faculté  de  s’appliquer  sur  les  plans  où 
ils  s’accrocheront  et  adhéreront  fortement. 
Dans  quelques  unes  (Dragons),  des  produc¬ 
tions  membraneuses  provenant  des  flancs  et 
étalées  plus  ou  moins ,  leur  permettront  de 
s’élancer  dans  les  airs  et  de  s’y  soutenir, 
comme  à  l’aide  d’un  parachute.  Les  pattes 
grêles,  allongées,  les  doigts  opposables  et 
eu  forme  de  tenailles  des  Caméléons,  ainsi 
que  leur  queue  ,  qui  devient  préhensile, 
sont  des  indices  de  leur  vie  habituelle  et 
de  la  faculté  qu’ils  ont  de  se  percher  sur 
les  arbres  et  les  branches.  Enfin ,  chez 
les  Orvets  et  les  Ophisaures,  les  pattes  dis¬ 
paraîtront,  le  corps  s’allongera  et  l’animal 
devenu  Serpent  par  sa  forme  générale  en 


SAU 


SAU 


370 


aura  les  mœurs.  C’est  surtout  dans  les  cli¬ 
mats  les  plus  chauds  et  les  plus  humides 
tout  à  la  fois  que  les  Sauriens  se  présentent 
en  plus  grande  abondance  et  que  leurs  mou¬ 
vements  y  sont  le  plus  actifs:  ainsi,  pour 
ne  citer  qu’un  seul  pays,  l’Égypte,  dont  la 
température  est  si  brûlante,  et  le  sol  pério¬ 
diquement  humecté  par  les  inondations  du 
Nil,  offre  un  nombre  immense  de  Sauriens, 
et  ils  s’y  font  remarquer  par  leur  souplesse, 
leur  agilité  et  la  force  de  leurs  mouve¬ 
ments. 

Le  nombre  des  vertèbres  diffère  considé¬ 
rablement,  surtout  dans  la  région  caudale. 
On  en  trouve  plus  de  140  en  totalité  dans 
certains  Varans  ;  dans  les  Crocodiles,  il  y  en 
a  environ  80;  le  moindre  nombre  est  au 
moins  de  40,  comme  dans  les  Scinques;  à 
chaque  région  de  l’échine,  le  nombre  des 
vertèbres  peut  aussi  varier  dans  les  diverses 
espèces  ;  la  région  cervicale  en  a  habituelle¬ 
ment  8,  et  cependant  il  n’y  en  a  que  5  dans 
les  Caméléons  ;  au  dos ,  on  en  compte  30 
dans  les  Varans  et  ies  Orvets,  et  au-delà  de 
100  dans  les  Chirotes;  la  région  lombaire 
n’est  formée  que  d’une  seule  vertèbre  ou  de 
deux,  et  le  bassin  habituellement  de  deux; 
enfin  les  vertèbres  caudales  varient  beau¬ 
coup  en  nombre;  les  Scinques  n’en  ont  que 
20,  et  les  Iguanes,  Varans,  etc.,  au  moins 
120.  Quant  à  la  forme  des  vertèbres,  elle 
se  rapproche  assez  de  [celle  des  Reptiles 
dont  on  a  parlé  ailleurs.  Les  céphaliques 
constituent  une  tête  constamment  articulée 
par  un  seul  condyle  sur  la  partie  postérieure 
et  inférieure  de  l’occipital ,  en  avant ,  ou  , 
pour  mieux  dire,  au-dessous  du  trou  qui 
livre  passage  à  la  moelle  épinière;  les  mou¬ 
vements  de  cette  tête  sont  généralement 
très  bornés,  et  quoiqu’il  y  ait  une  sorte 
d’atlas  qui  se  meut  sur  une  éminence  épis- 
troclée  de  l’axis ,  les  mouvements  de  torsion 
ou  de  rotation  sur  la  colonne  vertébrale 
sont  à  peine  notables. 

Tous  les  Sauriens  ont  des  côtes  distinctes 
les  unes  des  autres  et  servant  à  l’acte  de  la 
respiration  et  aux  mouvements  généraux  du 
tronc.  Ces  côtes  sont  arrondies  et  à  peu  près 
égales  dans  toute  leur  étendue;  la  longueur 
des  côtes  varie  ainsi  que  leur  nombre,  qui 
suit  celui  des  vertèbres,. 

Le  sternum ,  quelquefois  très  développé, 
est  en  grande  partie  cartilagineux;  il  n’y 


a  d’osseux,  même  dans  de  très  vieux  Cro¬ 
codiles,  qu’une  seule  pièce  en  forme  de  spa¬ 
tule  plate  et  allongée.  Le  sternum  constitue 
le  plus  souvent  avec  l’épaule  une  espèce  de 
cuirasse  pour  protéger  le  cœur  et  les  gros 
vaisseaux. 

La  plupart  des  Sauriens  sont  pourvus  de 
quatre  pattes  (Crocodiles,  Lézards);  plusieurs 
d’entre  eux  n’en  ont  que  deux  (Bipes,  Chi- 
ronectes),  et  il  en  est  qui  n’en  ont  plus,  tels 
sont  les  Orvets  et  les  Ophisaures,  qui  entrent 
réellement  dans  cet  ordre,  et  que  G.  Cuvier 
avait  placés  avec  les  Ophidiens.  Les  membres 
antérieurs,  quand  ils  existent,  ce  qui  est  le 
plus  habituel,  sont  composés  d’une  épaule, 
d’un  os  unique  pour  le  bras  ,  de  deux  pour 
l’avant-bras  ,  d’un  carpe  au  poignet,  d’un 
métacarpe  et  de  doigts  divisés  en  phalanges, 
dont  la  dernière  porte  le  plus  souvent 
un  ongle  toujours  conique  et  pointu.  LՎ 
paule  est  formée  de  trois  os  réunis  en  cein¬ 
ture  pour  envelopper  la  partie  antérieure 
de  la  poitrine;  deux  de  ces  os,  qui  sont  la 
clavicule  et  le  coracoïdien  ,  s’articulent  sur 
la  partie  antérieure  et  latérale  du  sternum, 
et  concourent  avec  le  troisième,  qui  corres¬ 
pond  à  l’omoplate  ,  pour  former  une  cavité 
commune  dans  laquelle  l’extrémité  supé¬ 
rieure  de  l’os  du  bras  vient  s’articuler  ;  la 
forme  et  la  disposition  de  ces  os  varie  sui¬ 
vant  les  groupes  ,  et  même  chez  les  Croco¬ 
diles  on  ne  remarque  plus  de  clavicule.  L’os 
du  bras  ou  l’humérus  s’articule  avec  l’épaule 
comme  celui  des  oiseaux.  Les  os  de  l’avant- 
bras  n’offrent  pas  de  particularités  remar¬ 
quables  ;  le  cubitus  est  en  général  plus  long 
et  plus  solide  que  le  radius.  La  main  atteint 
en  totalité  plus  de  longueur  que  l’avant- 
bras;  le  carpe  varie  pour  le  nombre  des  os, 
qui  forment  toujours  deux  rangées  distinctes; 
les  métacarpiens  et  les  phalanges  varient 
également  et  de  forme  et  de  nombre,  sui¬ 
vant  une  foule  de  circonstances.  Les  mem¬ 
bres  postérieurs  manquent  assez  souvent 
dans  les  espèces  placées  à  la  fin  de  la  série 
des  Sauriens  ;  lorsqu’ils  existent ,  on  y  re¬ 
marque  le  bassin  ,  la  cuisse  ,  la  jambe  ,  le 
tarse,  le  métatarse  et  les  doigts.  Le  bassin 
est  composé  par  trois  os;  l’iléon,  qui  s’ar¬ 
ticule  en  haut  sur  les  deux  pièces  du  sacrum, 
le  pubis  et  l’ischion,  placés  au-dessous  de 
l’articulation  fémorale,  l’un  en  avant,  l’au¬ 
tre  en  arrière;  souvent  ces  trois  os  se  réu- 


SAU 


380 

Missent,  comme  ceux  de  l’épaule  ,  pour  for¬ 
mer  la  cavité  articulaire  ,  qui  reçoit  la  tête 
du  fémur;  mais  ce  fait  n’est  pas  général. 
L’os  de  la  cuisse,  ou  fémur,  ressemble  à 
l’humérus.  A  la  jambe  ,  le  tibia  est  ordinal  ■ 
rement  plus  gros  que  le  péroné,  quoique  ce 
dernier  présente  une  extrémité  tarsienne 
très  développée;  la  rotule  est  assez  grosse. 
Le  tarse  varie  comme  le  carpe.  Le  pied  ou 
patte  postérieure  présente  l’analogie  la  plus 
complète  avec  la  main. 

Tous  les  Sauriens  sont  pourvus  d’une 
queue  qui  diffère  de  longueur  selon  les  es¬ 
pèces,  mais  qui  habituellement  est  assez 
longue.  On  a  établi ,  d’après  les  différences 
de  forme  de  cet  organe,  trois  divisions  ad¬ 
mises  par  la  plupart  des  zoologistes  :  1°  les 
Uronectes ,  dont  la  queue  est  aplatie  en  des¬ 
sus  ou  de  côté;  2°  les  Euniérodes  ,  qui  ont 
une  queue  arrondie,  conique  et  distincte  des 
autres  parties  du  corps  ;  et  3°  les  Urobènes, 
dont  la  queue,  également  arrondie  et  coni¬ 
que,  fait  suite  au  tronc  sans  distinction 
marquée. 

Les  muscles  se  distinguent  en  ceux  qui 
sont  destinés  à  mouvoir  le  tronc  ou  les  mem¬ 
bres  ;  ils  varient  considérablement  pour  le 
nombre  et  le  développement,  suivant  les 
modifications  subies  par  le  squelette  dans 
les  différents  genres  ;  les  fibres  sont  peu  co¬ 
lorées  ,  et  même  habituellement  blanches. 
Nous  ne  pouvons  donner  ici  la  description 
des  divers  muscles;  l’indication  même  des 
principaux  nous  mènerait  trop  loin,  et  nous 
renvoyons  les  lecteurs  aux  traités  spéciaux 
d’anatomie  comparée.  La  chair  des  Sau¬ 
riens  est  recherchée  pour  les  tables  dans 
divers  pays,  surtout  parce  qu’il  ne  s’y  dé¬ 
veloppe  que  peu  de  tissu  graisseux.  On  a 
attribué  à  cette  chair  des  propriétés  mé¬ 
dicamenteuses  ;  c’est  ainsi  qu’en  Amérique 
la  Dragonne  et  l’Iguane  sont  regardés 
comme  présentant  aux  friands  un  mets 
délicieux;  que  certaines  espèces  d'Ameiva 
sont  employées  comme  antisyphilitiques ,  et 
qu’en  Asie  les  Scinques  sont  réputés  aphro¬ 
disiaques. 

La  sensibilité  est  peu  développée  chez  les 
Sauriens ,  et  il  en  est  de  même  des  organes 
des  sens  ,  qui ,  à  l’exception  de  celui  de  la 
vision,  assez  complet,  sont  presque  tout- 
à-fait  à  l’état  rudimentaire.  La  faiblesse 
de  leurs  sens ,  le  peu  d’abondance  de  leur 


SAU 

sang  et  leur  température  froide  viennent 
expliquer  comment  ces  Reptiles  peuvent  res¬ 
ter  plusieurs  mois  dans  un  engourdissement 
parfait,  et  comment  ils  peuvent,  sans  mou¬ 
rir,  supporter  de  très  longs  jeûnes.  On  ex¬ 
plique  aussi  par  les  mêmes  causes,  auxquelles 
on  doit  encore  ajouter  la  lenteur  de  la  cir¬ 
culation  du  sang,  comment  ils  ne  perdent 
pas  la  vie  au  moment  même  où  on  leur 
coupe  la  tête;  et  si  on  n’a  pas  attaqué  une 
partie  aussi  importante  que  la  tête,  si  on 
s’est  borné  à  leur  couper  les  pattes  ou  la 
queue,  non  seulement  ils  n’en  meurent  pas, 
mais  encore  ces  parties  ont  la  faculté  de  se 
régénérer  au  bout  d’un  certain  temps,  qui 
même  quelquefois  n’est  pas  très  long.  Mal¬ 
gré  leur  peu  d’instinct  et  leur  stupidité  ha¬ 
bituelle  ,  il  paraît  que  dans  l’ancienne 
Égypte  les  prêtres  étaient  parvenus  a  élever 
des  Crocodiles  en  captivité,  et  qu’ils  s’en 
faisaient  suivre  dans  les  fêtes  religieuses. 

Le  cerveau  est  peu  développé  chez  les 
Sauriens;  toutefois  la  cavité  du  crâne,  sur¬ 
tout  en  arrière,  est  à  peu  près  remplie  par 
la  masse  cérébrale  qui  est,  pour  ainsi  dire, 
moulée  dans  cet  espace.  La  paroi  fibreuse 
n’offre  pas  de  replis  membraneux  transverses 
ou  longitudinaux  pour  séparer  l’encéphale  en 
région  postérieure  et  en  latérale.  La  surface 
de  la  masse  cérébrale  ne  présente  pas  de  sail¬ 
lies  sinueuses  qu’on  puisse  considérer  comme 
des  circonvolutions  de  la  matière  pulpeuse. 
Il  y  a  des  lobes  disposés  par  paires;  tels 
sont  les  tubercules  olfactifs  ,  les  lobes  opti¬ 
ques,  etc.  Le  cervelet  est  la  portion  la  moins 
développée. 

Les  nerfs  qui  proviennent  de  l’encéphale 
sont  beaucoup  plus  grêles  que  ceux  qui  sont 
produits  par  la  moelle  épinière;  ce  qui  sem¬ 
ble  en  rapport  avec  la  grande  irritabilité 
musculaire  et  la  moindre  énergie  de  leurs 
organes  des  sensations. 

Chez  les  Sauriens,  la  peau  étant  presque 
toujours  recouverte  d’écailles  plus  ou  moins 
fortes,  on  comprend  que  le  sens  du  toucher 
soit  très  imparfait  et  qu’il  ne  puisse  s’exercer 
que  difficilement. Les  doigts  sont  réunis  entre 
eux  par  une  membrane  dans  le  plus  grand 
nombre  des  espèces,  et,  dans  celles  où  ils 
sont  isolés,  ils  sont  garnis  en  dessous  d’écail¬ 
les  assez  épaisses  pour  ôter  presque  toute 
sensibilité  à  cette  partie.  La  queue,  toutefois, 
dans  le  Caméléon,  peut,  jusqu’à  un  certain 


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381 


point,  ctre  comparée  aux  doigts,  sous  le  rap¬ 
port  de  l’exercice  du  sens  du  toucher.  Nous 
n’entrerons  pas  dans  des  détails  sur  l’orga¬ 
nisation  intérieure  de  la  peau,  et  nous  note¬ 
rons  seulement  quelques  particularités  re¬ 
marquables.  Les  écailles  qui  couvrent  la 
peau  donnent  des  caractères  pour  la  distinc¬ 
tion  des  espèces  par  leur  forme  et  leur  dispo¬ 
sition.  La  peau  oITie  quelquefois  des  plis 
auxquels  on  a  donné  des  noms  particuliers; 
tel  est  un  renflement  particulier  que  l’on 
voit  parfois  (Iguanes)  sous  le  cou  et  qui 
porte  le  nom  de  fanon.  Enfin  la  peau  peut 
présenter  à  sa  surface  des  pores  et  des  pa¬ 
pilles. 

Gomme  les  Sauriens  se  nourrissent  tous 
d’animaux  vivants  dont  ils  s’emparent  brus¬ 
quement  au  moment  même  où  ils  les  aper¬ 
çoivent,  on  conçoit  que,  chez  eux,  l’organe 
de  l’odorat  ait  été  peu  développé,  puisqu’il 
n’était  pas  destiné  à  faire  connaître  ins¬ 
tantanément  l’existence,  même  éloignée, 
de  la  proie  qu’ils  auraient  a  saisir.  En 
général  les  fosses  nasales  sont  très  peu 
développées;  elles  n’ont  ni  sinus,  ni  cornets  ; 
les  conduits  nasaux  ont  très  peu  d’étendue 
en  longueur  et  en  largeur;  la  membrane 
olfactive  qui  les  tapisse  est  peu  humide  et 
colorée  habituellement  en  brun-noirâtre.  Les 
orifices  externes  des  narines,  qui  sont  souvent 
munis  de  petits  cartilages  et  de  bords  mobi¬ 
les,  sont,  en  général,  distincts  et  séparés: 
tel  est  l’organe  de  l’odorat  chez  les  Camé¬ 
léons,  Stellions,  Varans;  il  est  plus  compli¬ 
qué  dans  les  Crocodiles. 

Le  sens  du  goût  est  également  très  peu  dé¬ 
veloppé  dans  les  Sauriens.  Chez  la  plupart 
d’entre  eux,  la  langue  est  assez  longue,  char¬ 
nue  et  mobile.  Celle  du  Caméléon  est  cylin¬ 
drique  et  peut  être  très  considérablement 
allongée.  Elle  est,  au  contraire,  tellement 
fixée  par  ses  bords  et  par  sa  pointe,  chez  les 
Crocodiles,  qu’elle  paraît  manquer. 

L’appareil  de  l’audition  est  peu  parfait; 
aussi  les  Sauriens  ne  paraissent-ils  pas  avoir 
l’ouïe  bien  fine,  et  sont-ils  muets  ou  ne 
font-ils  entendre  que  des  sons  rauques, 
confus  et  désagréables.  L’organe  se  compose 
habituellement  d’une  cavité  intérieure,  peu 
développée,  dans  les  os  des  parties  latérales 
du  crâne,  laquelle  communique  largement 
avec  la  gorge,  et  se  trouve  fermée  au  dehors, 
soit  par  les  téguments  communs,  comme 


dans  les  Caméléons,  soit  par  des  écailles 
analogues  à  celles  du  reste  du  corps,  comme 
dans  les  Orvets ,  tandis  qu’il  y  a  un  véritable 
tympan  situé  tantôt  à  fleur  de  tête,  tantôt 
dans  un  conduit  auditif  très  court,  dans  les 
Ophisaures  et  dans  le  plus  grand  nombre  des 
autres  genres. 

L’organe  de  la  vision  est  assez  compliqué, 
et  se  rapproche  de  celui  de  tous  les  Reptiles» 
Les  yeux  sont  saillants  et  assez  gros  ;  ils 
sont  mobiles  et  logés  dans  les  orbites;  ils 
sont  constamment  pourvus  de  paupières  qui 
varient  en  nombre,  en  forme,  en  direction 
et  en  mobilité.  Le  sens  de  la  vision  est  ifès 
actif  chez  ces  animaux,  et  il  faut  que  leurs 
yeux  soient  très  forts  pour  n’être  pas  altérés 
ou  détruits  par  les  rayons  qui  brûlent  les 
pays  qu’ils  habitent.  Quelques  espèces  sont 
privées  de  la  vue  ,  au  moins  en  apparence  , 
car  les  yeux  sont  très  petits  ou  cachés  ;  c’est  ce 
qui  a  lieu  chez  les  Orvets.  Chez  quelques  Scin- 
ques,  il  n’y  a  pas  de  paupières,  et  elles  sont 
très  courtes  dans  certains  Geckos.  Dans  tou¬ 
tes  les  espèces  qui  ont  des  paupières,  et  c’est 
le  plus  grand  nombre,  la  conjonctive  est 
toujours  humide,  et  l’humeur  des  larmes 
qui  la  mouille  se  rend  dans  les  fosses  nasa¬ 
les.  Le  globe  de  l’œil  est  protégé  en  avant 
par  des  lames  cornées  ou  osseuses,  placées 
dans  l’épaisseur  de  la  sclérotique.  Enfin, 
dans  les  Geckos,  et  probablement  dans  tous 
les  Sauriens  qui  marchent  la  nuit,  l’ouver¬ 
ture  de  la  pupille  se  présente  sous  forme 
d’une  fente  linéaire  quand  l’animal  est 
exposé  au  grand  jour. 

Les  Sauriens  se  nourrissent  exclusivement 
de  chair  vivante;  un  repas  leur  suffit  pour 
plusieurs  jours,  et  on  s’est  même  assuré  que 
des  Crocodiles  peuvent  rester  plusieurs  mois 
sans  prendre  de  nourriture,  principalement 
pendant  l’hiver.  Mais,  s’ils  ne  mangent  que 
rarement,  il  faut  dire  aussi  que  chacun  de 
leurs  repas  est  extrêmement  copieux  ;  ils  font 
principalement  la  chasse  aux  petits  Mammi¬ 
fères,  Oiseaux,  Poissons,  Mollusques  et  In¬ 
sectes,  et  se  font  remarquer  par  leur  voracité 
qui  est  surtout  très  connue  dans  les  grandes 
espèces  de  Crocodiles. 

_Les  mâchoires  sont  assez  solides  et  por¬ 
tent  des  dents  qui,  elles-mêmes,  sont  assez 
fortes  et  varient  de  forme  et  de  position. 
Comme,  dans  les  Sauriens,  M.  Wagler  et 
quelques  autres  zoologistes  ont  tiré  des  ca~ 


382 


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ractères  de  ees  organes,  nous  devons  en 
dire  quelques  mots.  On  distingue  les  dents 
en  celles  de  la  mâchoire  supérieure,  de 
l’inférieure  et  du  palais  :  elles  sont  tou¬ 
jours  simples,  coniques,  inégales,  isolées, 
à  racines  creusées  en  cône  dans  les  Croco¬ 
diles,  et  comprimées  sans  véritables  racines 
dans  tous  les  autres  Sauriens.  Les  dents  pa* 
latines  sont  implantées  dans  la  membrane 
du  palais,  et  servent,  à  la  manière  d’une 
herse,  à  retenir  la  proie  et  à  l’empêcher  de 
rétrograder;  elles  ont  reçu  des  noms  divers, 
tels  que  ceux  d’incisives  ,  de  lanières,  etc. , 
suivant  leur  position  ou  leur  forme. 

La  bouche  est  constamment  privée  de 
lèvres;  elle  est  largement  fendue,  ce  qui 
permet  aux  Sauriens  d’avaler  de  grandes 
pièces  de  chair.  La  cavité  de  la  bouche  est 
bordée  au-dessus  par  un  plafond  assez  plat, 
peu  charnu  ,  formé  par  les  lames  palatines 
des  os  incisifs,  dessus-maxillaires,  du  sphé¬ 
noïde,  et  par  les  branches  ptérygoïdes.  On  y 
voit  les  orifices  des  arrière-narines  qui  s’ou¬ 
vrent  vers  le  tiers  postérieur  de  cette  ré¬ 
gion  ,  et  les  fentes  qu’elles  forment  sont 
parfois  séparées  par  la  simple  cloison  du  vo- 
mer.  Il  y  a  peu  de  distance  entre  le  plafond 
et  le  plancher,  qui  est  mobile,  plus  ou  moins 
élargi,  suivant  l’écartement  des  branches  de 
Los  de  la  mâchoire  inférieure  :  tout  cet  es¬ 
pace  est  occupé  par  la  langue  ,  le  tubercule 
de  la  glotte  et  tous  les  muscles  qui  sont  des¬ 
tinés  à  agir  sur  ces  parties  ,  principalement 
ceux  qui  proviennent  de  l’hyoïde  et  de  l’os 
sous-maxillaire. 

Nous  avons  parlé  de  la  langue  en  indi¬ 
quant  l’organe  du  goût. 

L’hyoïde  varie  considérablement  pour  la 
forme,  et  quelquefois  par  son  développement, 
même  dans  les  espèces  d’un  même  genre. 
Très  simple  dans  les  Crocodiles,  il  est  très 
complexe  dans  les  Varans  ,  Lézards,  etc. 

Les  organes  glanduleux  destinés  à  sécréter 
la  salive  ne  sont  pas  très  développés  chez 
les  Sauriens.  Ils  forment  plutôt  des  cryptes 
qui  s’ouvrent  sur  les  bords  extérieurs  des 
gencives  et  sur  le  pourtour  des  attaches  de 
la  langue,  que  de  véritables  glandes  sécré¬ 
toires  munies  d’un  conduit;  toutefois,  il 
n’en  est  pas  ainsi  chez  les  Varans. 

Le  canal  digestif  est  généralement  peu 
étendu  en  longueur  :  il  commence  dans  la 
bouche  là  où  finit  le  palais,  car  dans  la 


grande  majorité  des  espèces  il  n’y  a  ni 
épiglotte,  ni  voile  du  palais,  ni  pharynx. 
L’œsophage  se  confond  presque  toujours 
avec  l’estomac  sans  qu’on  puisse  distinguer 
une  sorte  de  cardia.  L’estomac,  retenu  sur 
la  colonne  vertébrale  par  un  repli  membra¬ 
neux,  qu’on  regarde  comme  un  mésentère, 
est  grand  ,  souvent  ovale  et  fort  allongé  ;  il 
n’offre  généralement  pas  de  cul-de-sac,  et 
le  pylore  est  à  peine  visible. 

L’intestin  ne  présente  généralement  pas 
d’appendice  propre  à  indiquer  une  division 
en  intestin  grêle  et  en  gros  intestin.  Legros  in¬ 
testin  se  termine  par  une  cavité  dans  laquelle 
aboutissent  les  voies  urinaires,  les  canaux 
de  la  génération  des  deux  sexes,  et  les  ré¬ 
sidus  des  aliments,  ce  qui  constitue  un  vé¬ 
ritable  cloaque,  s’ouvrant  à  l’extérieur  par 
une  fente  transversale  et  garnie  de  pores 
laissant  suinter  une  humeur  grasse  et  très 
odorante. 

Le  foie  n’offre  qu’une  seule  masse  allon¬ 
gée  dans  la  plupart  des  Sauriens.  Quoiqu’il 
y  ait  deux  lobes  larges  dans  les  Crocodiles 
et  les  Caméléons,  le  foie  chez  les  premiers 
est  situé  plutôt  sur  la  ligne  moyenne  que 
du  côté  droit. 

ii  y  a  une  vésicule  du  fiel. 

On  retrouve  une  rate  dans  les  Sauriens  ; 
quoique  le  plus  souvent  située  à  gauche  dans 
la  cavité  de  l’abdomen  chez  quelques  es¬ 
pèces  ,  elle  occupe  quelquefois  la  région 
moyenne,  à  quelque  distance  du  foie,  dans 
l’épaisseur  d’un  prolongement  du  mésen¬ 
tère.  Sa  forme  est  arrondie,  et  sa  couleur 
rouge  foncé. 

Les  reins  varient  quant  à  leur  position  ; 
ils  se  terminent  dans  le  cloaque  immédiate¬ 
ment  et  sans  l’intermédiaire  de  la  vessie. 

L’accroissementdes  Sauriens  est  très  lent, 
et  cela  est  la  conséquence  de  leur  longue  vie 
et  de  leur  engourdissement,  pendant  lequel 
la  vie  est  en  quelque  sorte  arrêtée.  Quel¬ 
ques  espèces  de  Crocodiles  et  d’iguanes  ac¬ 
quièrent  avec  le  temps  de  très  grandes  di¬ 
mensions.  Les  Sauriens  vivent  en  général 
très  longtemps  ;  l’âge  avancé  auquel  ils  peu¬ 
vent  parvenir  ne  doit  pas  étonner  dans  des 
animaux  à  sang  froid  ,  qui  transpirent  à 
peine,  qui  se  passent  facilement  de  nourri¬ 
ture,  et  qui  réparent  aisément  les  pertes 
qu’ils  éprouvent. 

La  circulation  du  sang  chez  les  Sauriens 


SAU 


SAU 


383 


n’cst  pas  aussi  complète  que  dans  les  ani¬ 
maux  des  classes  supérieures  :  ce  n’est 
qu  une  fraction  de  la  grande  circulation  , 
fraction  plus  ou  moins  grande  ,  suivant  les 
genres,  et  produisant  des  effets  plus  ou 
moins  marqués.  Il  résulte  de  là  que  l’action 
de  l’oxygène  sur  le  sang  est  moindre  que 
dans  les  Mammifères  et  les  Oiseaux,  et  que, 
si  la  quaniité  de  respiration  de  ceux-ci,  où 
tout  le  sang  est  obligé  de  passer  par  le  pou¬ 
mon  avant  de  retourner  aux  autres  organes, 
est  représentée  par  l’unité,  on  ne  pourra 
exprimer  la  quantité  de  respiration  des  Sau¬ 
riens  que  par  une  fraction  de  cette  unité, 
d  autant  plus  petite  que  la  portion  du  sang 
qui  se  rend  au  poumon  à  chaque  contrac¬ 
tion  du  corps  sera  moindre.  De  là  aussi 
moins  de  force  dans  les  mouvements,  moins 
de  finesse  dans  l’exercice  des  sens,  moins 
de  rapidité  dans  la  digestion,  moins  de  vio¬ 
lence  dans  les  passions;  de  la  l’inaction,  la 
stupidité  apparente,  les  habitudes  commu¬ 
nément  paresseuses,  la  température  froide, 
l’engourdissement  hivernal,  qui  caractérisent 
les  Sauriens  en  général. 

Le  cœur  a  toujours  deux  oreillettes  et  un 
seul  ventricule,  qui  est  parfois  divisé  par 
des  cloisons  imparfaites;  il  est  généralement 
petit  et  présente  des  variations  dans  les  di¬ 
vers  genres  pour  sa  forme  et  sa  position 
parmi  les  organes  internes.  Les  veines 
pulmonaires  sont  réunies  en  un  seul  tronc 
au  moment  où  elles  atteignent  le  cœur. 
Il  existe  aussi  chez  eux  deux  aortes  posté¬ 
rieures,  une  gauche  et  une  droite.  Les 
systèmes  veineux  et  artériel  ne  présentent 
que  des  modificaüons  plus  ou  moins  pro¬ 
fondes  de  ceux  des  Reptiles  en  général  ; 
aussi  n’en  parlerons-nous  pas  ici.  Les  vais¬ 
seaux  lymphatiques  et  chylifères  des  Sau¬ 
riens  if  offrent  pas  de  différences  bien  no¬ 
tables  d’avec  ceux  des  Chéloniens.  Certains 
organes  spéciaux  semblent  liés  au  système 
veineux  d’une  manière  particulière;  ce  sont 
deux  sacs  membraneux  et  vasculeux  situés 
à  la  partie  inférieure  du  bas-ventre  entre 
les  muscles  et  le  péritoine,  et  qui  semblent 
propres  à  sécréter  et  à  garder  un  suc  nu¬ 
tritif  destiné  à  être  résorbé  dans  les  mois 
rigoureux  de  la  mauvaise  saison  lors  du 
sommeil  hivernal. 

Les  poumons ,  constamment  au  nombre 
de  deux ,  sont  à  peu  près  symétriques ,  plus 


ou  moins  prolongés  dans  la  cavité  abdomi¬ 
nale  ;  souvent  même,  dans  quelques  genres, 
l’air  quTils  admettent  peut  de  là  s’insinuer 
flans  des  cavités  accessoires,  sortes  d’appen¬ 
dices,  de  sacs  ou  de  réservoirs:qui  sejpro- 
longent  et  communiquent  avec  des  loges 
ou  l’air  est  ensuite  destiné  à  divers  usages , 
et,  en  particulier,  employé  à  la  production 
ou  à  la  modification  de  la  voix.  La  trachée, 
qui  établit  le  passage  de  l’air  de  la  bouche 
aux  poumons  ,  se  divise  bientôt  en  deux 
troncs  principaux  de  bronches,  qui  aboutis¬ 
sent  directement  et  brusquement  dans  les 
sacs  pulmonaires  sans  s’y  subdiviser.  L’air 
pénètre  de  là  dans  deux  sortes  de  cavernes 
garnies  de  cellules  membraneuses  lâches, 
dont  l’orifice  devient  béant,  et  ne  s’élargit 
qu’autant  que  le  sac  lui-même  prend  de 
l’expansion,  de  sorte  que  les  poumons,  des¬ 
séchés  artificiellement  après  avoir  été  gon¬ 
flés  par  le  souffle,  offrent  dans  leur  intérieur 
des  mailles  plus  ou  moins  lâches  ou  des  ré¬ 
seaux  dont  la  disposition  varie  suivant  les 
espèces ,  mais  dans  l’épaisseur  desquels  on 
voit  des  vaisseaux  sanguins  assez  rares  se 
ramifier  dans  l’épaisseur  des  cloisons  mem¬ 
braneuses.  Dans  l’acte  de  la  respiration,  les 
mouvements  d’inspiration  et  d’expiration 
ne  sont  pas  fréquents  et  réguliers  comme 
chez  les  animaux  supérieurs  ;  ils  sont  souvent 
suspendus  pendant  très  longtemps  et  par  des 
intervalles  fort  inégaux  ;  les  côtes  peuvent 
se  soulever  et  s’abaisser  ,  et  aident  ainsi 
l’acte  de  la  respiration,  La  production  de 
chaleur  est  nulle  chez  les  Sauriens,  et  ces 
animaux  se  mettent  en  équilibre  de  tempé¬ 
rature  avec  le  milieu  dans  lequel  ils  sont 
plongés;  ils  rentrent  donc  dans  la  division 
des  êtres  à  sang  froid.  Un  phénomène  par¬ 
ticulier,  lié  au  système  circulatoire,  se  re¬ 
marque  dans  les  Caméléons  et  sera  signalé 
ailleurs  :  chez  ces  Sauriens  la  couleur  de  la 
peau  peut  varier  suivant  les  besoins  et  les 
passions  éprouvées  par  ces  animaux. 

Tous  les  Sauriens  ont  un  accouplement 
réel.  Dans  les  mâles,  les  testicules  sont  pla¬ 
cés  dans  lacavitéabdominale,  collés  en  avant 
de  la  face  inférieure  des  reins;  presque  tous 
ont  chacun  deux  pénis  cylindriques,  courts, 
le  plus  souvent  hérissés  d’épines  disposées 
d’une  manière  régulière  :  le  Crocodile  fait 
exception  à  cette  règle  générale,  et  ne  pré¬ 
sente  qu’un  seul  pénis.  L’épididyme  forme, 


s  ai; 


SAU 


384 

principalement  chez  les  Lézards ,  un  corps 
gros,  détaché  ,  plus  long  que  le  testicule,  et 
composé  des  replis  du  canal  déférent,  qui 
va  s’ouvrir  dans  le  cloaque;  il  n’y  a  pas  de 
vésicules  séminales.  Les  femellesontchacune 
deux  ovaires  ordinairement  plus  étendus  que 
ceux  des  oiseaux,  et  où  les  œufs  prennent  un 
accroissement  très  grand  ;  elles  n’ont  pas  de 
clitoris.  Ces  femelles  produisent  des  œufs 
rarement  colorés  ou  tachés,  dont  l’enveloppe 
est  plus  ou  moins  dure,  et  elles  les  déposent 
dans  le  sable  ou  dans  la  terre,  où  la  chaleur 
les  fait  éclore;  jamais  elles  ne  les  couvent. 
Les  petits  qui  sortent  des  œufs  ont  la  forme 
qu’ils  doivent  conserver  toute  leur  vie,  et  ils 
n’éprouvent  pas  diverses  métamorphoses  , 
comme  les  Amphibiens.  Chez  quelques  fe¬ 
melles,  comme  les  Orvets  et  certains  Lézards, 
les  petits  éclosent  dans  l’intérieur  des  ovi- 
ductes  ,  de  sorte  que  ces  mères  paraissent 
vivipares. 

Les  Sauriens  se  trouvent  principalement 
dans  les  pays  les  plus  chauds  du  globe  : 

1  Égypte,  les  côtes  brûlantes  de  l’Afrique  et 
les  rives  du  Sénégal,  du  Nil  et  de  la  Gam¬ 
bie,  en  présentent  beaucoup  ;  en  Amérique, 
les  plages  de  l’Orénoque  et  du  fleuve  des 
Amazones,  ainsi  que  les  solitudes  intertropi¬ 
cales  en  contiennent  également  un  grand 
nombre  d’espèces;  enfin  les  archipels  des 
Moluques  et  des  Antilles  en  possèdent  encore 
plusieurs.  Dans  les  pays  froids,  les  Sau¬ 
riens  disparaissent  entièrement ,  et  dans 
nos  climats  tempérés  nous  n’en  avons  qu'un 
petit  nombre  d’espèces.  L’Europe  en  compte 
31  espèces  que  nous  croyons  devoir  indi¬ 
quer  (1). 

1°  Geckos.  *  Ascalabotes  muralis,  *  He- 
midactylus  verruculatus ,  *  Phyllodaclylus 
europæus. 

2°  Caméléons.  Chamœleo  vulgaris. 

3°  Iguaniens.  S lellio  vulgaris ,  Stellio  cau¬ 
casiens . 

4°  Lacebtiens.  *  Tropidosaura  algira  , 
Notopholis  nigro-punctata,  Notopholis  moreo- 
tica ,  Notopholis  Filzingeri ,  Zootoca  mon- 
tana,  *  Zootoca  vioipara ,  *  Lacerla  stir- 
pium,  *  Lacer  la  viridis  ,  *  Thimon  ocellatus, 
Podarsis  oxycephala  ,  *  Podarsis  muralis  , 
*  Podarsis  oxycephala  ,  *  Psammodromus 

(i)  Les  espèces  particulières  à  la  Faune  française,  au  nom¬ 
bre  de  quatorze  ,  sont  indiquées  dans  cette  liste  par  un  *  qui 
précède  le  nom, 


Edwarsianns ,  *  Psammodromus  cinereus  <, 

*  Acanlhodactylus  Boschianus  ,  Eremias  ve- 
lox ,  Eremias  variabilis,  Ophiops  elegans. 

3°  Chalcidiens.  Pseadopus  serpentinus. 

6°  SciNCoïDiENS.  Ablepharus  pannonicus  , 
Ablepharus  bivittatus ,  Gongylus  ocellatus, 

*  Seps  chalcides ,  *  Anguis  fragiüs ,  Ophio- 
morus  miliaris. 

Si  nous  jetons  un  coup  d’œil  rapide  sur 
les  débris  fossiles  que  l’on  a  rapportés  ci  l’or¬ 
dre  des  Sauriens  ,  nous  verrons  que  l’on 
n’en  trouve  pas  de  traces  dans  les  terrains 
de  transition  contemporains  des  premières 
créations  animales.  Mais  il  n’en  est  pas  de 
même  dans  la  période  secondaire,  et  l’on 
y  voit  beaucoup  d’espèces  du  groupe  des 
Crocodiles,  si  peu  nombreux  en  espèces  au¬ 
jourd’hui  ;  puis  les  Plésiosaures,  que  quel¬ 
ques  zoologistes  ont  réunis  aux  Crocodiles  ; 
les  Plérodactyles  et  les  Ichtbyosaures  ,  que 
l’on  a  aussi  parfois  placés  avec  les  Sauriens; 
les  premiers  se  rapprochant ,  sous  plusieurs 
points  de  vue,  des  Crocodiles,  mais  les  der¬ 
niers  ressemblant  beaucoup  plus  aux  Am¬ 
phibiens,  et  venant  établir  le  passage  de 
cette  classe  à  celle  des  Poissons.  La  période 
tertiaire  avait  aussi  quelques  Sauriens,  mais 
ils  y  sont  moins  différents  de  ceux  de  nos 
jours  :  on  en  a  surtout  observé  dans  l’Inde 
et  dans  l’Europe.  Pour  cette  dernière  partie 
du  globe  ,  ils  appartiennent ,  dans  certains 
cas  ,  à  des  espèces  qui  n’y  vivent  plus  au¬ 
jourd’hui  :  c’est  ainsi  qu’il  existait  pendant 
l’époque  tertiaire  des  Crocodiles  sur  divers 
points  de  la  France  ;  tandis  qu’aujour- 
d’iiui  il  n’y  en  a  qu’en  Afrique,  en  Asie, 
dans  la  Nouvelle-Irlande,  ainsi  qu’en  Amé¬ 
rique. 

Plusieurs  Sauriens,  et  particulièrement 
les  Crocodiles,  qui  étaient  adorés  chez  les 
Égyptiens  ,  sont  connus  depuis  la  plus 
haute  antiquité.  Leur  nom  ,  ainsi  que  nous 
l’avons  dit  au  commencement  de  cet  article, 
provient  du  mot  cravpoç,  employé  par  Aris¬ 
tote  pour  désigner  le  Lézard  ,  que  l’on  doit 
prendre  comme  type  de  cet  ordre.  Nous  ne 
chercherons  pas  ici  à  indiquer  tous  les  natu¬ 
ralistes  qui ,  en  très  grand  nombre  ,  se  sont 
occupés  des  Sauriens  ,  soit  sous  le  point 
de  vue  anatomique  ou  descriptif,  soit  sous 
celui  de  la  classification  ou  des  mœurs  ; 
nous  ne  citerons  que  les  principaux  ,  ren¬ 
voyant,  pour  plus  de  détails ,  à  l’article  rep* 


SAU 


SAU 

T  îles  de  ce  Dictionnaire  ,  et  aux  traités  spé¬ 
ciaux,  particulièrement  à  l’excellent  ouvrage 
de  MM.  Duméril  et  Bibron  sur  l 'Erpétologie 
générale  dans  les  Suites  à  Buffon  de  l’édi¬ 
teur  Roret  (torn.  II,  1835). 

Linné,  dans  son  Syslcma  naturœ,  ne  for¬ 
mait  de  tous  les  Sauriens  que  son  seul  genre 
Lacerta.  Laurenti,  le  premier,  établit  plu¬ 
sieurs  groupes  dans  ce  grand  genre;  ces 
.groupes  sont  d’abord  devenus  des  genres,  et 
maintenant,  pour  nos  zoologistes  modernes, 
ils  constituent  des  familles  de  l’ordre  des 
Sauriens,  ordre  qui  a  été  créé,  en  1 799,  par 
Alexandre  Brongniart. 

G.  Cuvier,  dans  son  Règne  animal,  divise 
cet  ordre  en  six  familles  :  1°  les  Crocodi- 
liens  (g.  Crocodilus );  2"  les  Lacertiens  (g. 
Monitor ,  Lacerta)  ;  3°  les  Iguaniens  (g.  Slel~ 
lio ,  Agama ,  Istiurus,  Draco ,  Pterodaclylus, 
Iguana ,  Ophryessa  ,  Basilicus ,  Polychrus  , 
Eohinetes ,  Oplurus  ,  Anolius  )  ;  4°  les  Gec- 
kotiens  (g.  Gecko);  5°  les  Caméléoniens  (g. 
Chameleo);  6°  les  Scincoïdiens  (g.  Scincus, 
Seps ,  Bipes,  Chalcides,  Chirotes).  Quant  aux 
Omets  ou  Anguis,  ils  étaient  placés  au  com¬ 
mencement  de  l’ordre  des  Ophidiens. 

M.  de  Blainville  a  donné  une  classifica¬ 
tion  particulière  des  Sauriens,  qu’il  ne  con¬ 
serve  pas  comme  un  ordre  distinct  de  la 
classe  des  Reptiles;  il  en  retire  les  espèces 
fossiles  anomales  ,  et  il  place  comme  des 
classes  ou  ordres  particuliers  :  1°  les  Ptéro¬ 
dactyles  avant  les  Tortues,  et  établis¬ 
sant  le  passage  des  Oiseaux  aux  Reptiles; 
2U  les  Plésiosaures,  qui  lient  les  Chéloniens 
aux  Crocodiles,  et  ne  forment  qu’une  divi¬ 
sion  secondaire;  et 3°  les Ichthyosaures,  qui 
servent  à  combler  le  vide  que  l’on  remar¬ 
quait  entre  les  Àmphibiens  et  les  Poissons  , 
et  qui  sont  ainsi  un  des  chaînons  importants 
de  la  série  zoologique.  Une  partie  des  Sau¬ 
riens  de  G.  Cuvier  constitue  pour  M.  de 
Blainville  son  ordre  des  Émydosauriens,  com¬ 
prenant  les  Crocodiles,  subdivisés  en  Croco¬ 
dile  proprement  dit,  Caïman  et  Gavial.  Les 
autres  Sauriens  sont  réunis  aux  Ophidiens 
pour  former  l’ordre  des  Saurophidiens  ou 
Bispéniens  ;  mais  tandis  que  les  Ophidiens 
constituent  un  sous-ordre  spécial  dont  nous 
ne  devons  pas  parler  maintenant,  les  Sau¬ 
riens  proprement  dits  en  forment  également 
tin  ,  qui  est  subdivisé  en  un  assez  grand 
nombre  «le  familles,  telles  que  celles  des 
T.  xj. 


f'»  n  - 

00,) 

Geckos,  Caméléons,  Agames  ,  Dragons, 
Iguanes,  Sauvegardes  et  Lacertiens;  cette 
dernière  partagée  en  tribus,  savoir  les  Tu- 
pinambis ,  Lézards,  Bipèdes,  etc. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  nombreuses 
classifications  qui  ont  été  proposées  pour 
l’ordre  des  Sauriens  par  MM.  Oppel,  Fitzin- 
ger,  Merrem,  Wagler,  Latreille,  Gray, 
Wiegtnann,  Charles  Bonaparte,  etc.,  et  nous 
terminerons  cet  article  en  donnant  quelques 
détails  relatifs  à  la  classification  de  MM.  Du¬ 
méril  et  Bibron  ,  l’une  des  plus  récentes  et 
celle  qui  a  été  généralement  suivie  dans  les 
divers  articles  erpétologiques  de  ce  Diction¬ 
naire. 

MM.  Duméril  et  Bibron  subdivisent  l’ordre 
des  Sauriens  en  huit  familles  particulières, 
dont  les  caractères  sont  particulièrement 
tirés  :  1°  de  la  forme  du  corps;  2°  de  celle 
des  membres  et  surtout  des  extrémités; 
3°  de  la  forme  et  de  la  disposition  de  la 
queue;  4°  de  la  peau  et  de  ses  annexes; 
5°  de  la  langue  et  de  divers  autres  orga¬ 
nes,  etc.  Ces  huit  familles  ont  reçu  les 
noms  de  : 

1°  CrOCODILIENS  OU  AsPIDIOTES  (  àa-ni cLoî- 
t/î;,  qui  porte  une  légère  cuirasse),  dont  la 
peau  est  à  écussons  osseux  sur  le  dos  et  a 
plaques  carrées  sous  le  ventre;  la  queue 
comprimée  et  carénée;  la  mâchoire  infé¬ 
rieure  très  longue  et  dépassant  le  crâne  en 
arrière;  pas  de  langue,  ou  plutôt  cet  organe 
étant  très  petit  et  attaché  au  palais;  fosses 
nasales  longues;  les  doigts  postérieurs  réu¬ 
nis  par  une  membrane. 

2°  Caméléoniens  ou  Ciiélopodes  (  xm-é , 
pince;  noO;,  pied).  Téguments  chagri¬ 
nés;  langue  vermiforme  ;  queue  prenante; 
pattes  à  doigts  réunis  en  deux  paquets  op¬ 
posables. 

3°  GeCKOTIENS  OU  AsCALAEOTES  (  ào-xa), a- 
êwTvjç,  nom  donné  aux  Geckos  par  Aristote). 
Corps  aplati;  pattes  courtes  ;  téguments  nus 
ou  tuberculés  ;  doigts  élargis,  plats  en  des¬ 
sous,  à  angles  pointus;  langue  courte  et 
charnue. 

4°  Varaniens ou  Platynotes élargi; 
vwtoç,  dos  ).  Queue  généralement  compri¬ 
mée  et  propre  à  une  vie  aquatique;  tête 
n’ofiïant  pas  de  larges  pla<jues  polygones; 
langue  longue  ,  très  fourchue  ,  pouvant 
rentrer  dans  rm.  fourreau  comme  celle  des 
Serpents  ;  le  corps  recouvert  à  sa  surface 

49 


.186 


V 


Saü 

de  tubercules  écailleux  qui  sont  semblables 
sur  le  dos ,  le  ventre  et  la  queue. 

5°  Igüaniens  ou  Eunotes  (su,  beau;  v»toç, 
dos).  Comme  les  animaux  de  la  famille  pré¬ 
cédente,  ils  ressemblent  beaucoup  aux  Lé¬ 
zards,  mais  ils  s’en  distinguent  surtout 
parce  que  leur  abdomen  n’est  pas  recouvert 
de  grandes  plaques  carrées,  et  que  la  plupart 
ont  la  gorge  renflée  et  des  crêtes  sur  le  dos 
ou  la  queue. 

6°  Lacertiens  ou  Autosatjres  (  oui t o ç  , 
même;  cravpoç,  lézard).  Le  sommet  de  la 
tête  garni  de  grandes  plaques  collées  im¬ 
médiatement  aux  os;  langue,  quoique  pro- 
tractile ,  plus  courte  que  celle  des  Yarans, 
et  simplement  échancrée  à  la  pointe,  cou- 

N 

verte  le  plus  souvent  de  papilles  comme 
écailleuses;  le  dessus  du  corps  garni  de  pe¬ 
tites  écailles  sur  le  dos  et  les  flancs;  queue 
conique,  arrondie,  pointue,  formée  d’an¬ 
neaux  ver ticill és  ;  le  dessous  du  ventre  pro¬ 
tégé  par  de  grandes  plaques  carrées ,  en- 
tuilées  et  mobiles. 

7°  ChàLCIDIENS  OU  CyCLOSAURES  (xéxXoç, 
arrondi;  ercôîpoç,  lézard).  Pattes  très  courtes; 
doigts  variant  par  le  nombre  et  le  dévelop¬ 
pement;  les  écailles  du  corps  disposées  par 
bandes. 

8°  SciNCOIDIENS  OU  LÉP1DOSOMES  (  ),£7t'ç  , 
écaille;  crSpa,  corps).  Pattes  courtes,  à  doigts 
libres,  garnis  d’ongles,  ou  bien  plus  de  pattes 
visibles  à  l’extérieur  comme  dans  le  groupe 
des  Orvets;  le  cou  et  la  queue  à  peine  dis¬ 
tincts  du  tronc;  et  par  cela  l’animal  tendant 
de  plus  en  plus  à  devenir  serpentiforme ,  et 
à  établir  ainsi  le  passage  sérial  des  Sauriens 
aux  Ophidiens;  tout  le  corps  recouvert  d’é- 
ca il  1  es  entuilées. 

Tel  est  le  résumé  de  la  classification  de 
MM.  Duménl  etBibron;  nous  renvoyons  le 
lecteur  aux  deux  tableaux  qu’ont  donnés  ces 
auteurs  dans  l’ouvrage  que  nous  avons  cité, 
et  aux  articles  Reptiles,  Crocodile,  Camé¬ 
léon,  Gecko,  Varan,  Iguane,  Lézard,  Chal- 
cide,  Orvet,  Scinque  .  etc.,  de  ce  Diction¬ 
naire.  (E.  Desmarest.) 

*SAURIODES,  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édi¬ 
tion,  p.  72).  ins.  —  Synonymcde  Cafius,  La- 
cordaire,  Boisduval,  et  d'Othius,  Leach, 
Erichson.  Voy.  ce  dernier  mot.  (C.) 

SAUIUTE.  rep. — Espèce  du  genre  Cou¬ 
leuvre. 

*S  AUROCE  RC  U  S  (o-avpoç ,  lézard  ;  x/p- 


SAÜ 

xoç,  queue),  rept. —  Genre  de  la  famille  des 
Salamandrides ,  établi  par  Fitzinger  (Syst., 
Rept.,  1843). 

*SAUROCHAM‘PSA  ,  Wagl.  (Syst. 
Ampli.,  1830).  rept.  —  Syn.  de  Mosasaurus. 

*$AUROCHEEYS  (cra vpoç ,  lézard  ;  x£~ 
chélys).  rept.— Genre  de  la  famille  des 
Tortues,  établi  par  Latreille  ( Fam .  nat. 
1823). 

*8AURODACTYLUS  (  aaZpor ,  lézard»; 
$<xxtv\o ç,  doigt),  rept. — Genre  de  la  famille* 
des  Geckos,  établi  par  Fitzinger  (Syst.  Rept., 
1843). 

*SAUROGLOSSUM  («joivpoç,  lézard;  yl  Sj- 
aoc,  langue),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Orchidées,  tribu  des  Néottiées,  établi 
par  Lindley  (in  Bot.  Beg.,  t.  1613).  Herbes 
de  P  Amérique  tropicale.  Voy.  orchidées. 

*SAUJROIDICHNITES.  rept.  —  Voy. 
cheirotherium. 

*SAUR0H1ATUM  (aavpoç,  lézard  ;  p.a toç, 
recherche),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des 
Aroïdées,  tribu  des  Dracuncuiinées-Euaroï- 
dées,  établi  par  Schott.  ( Melet . ,  17).  Herbes 
de  l’Inde.  Voy.  aroïdées. 

*SAtmOHlÔRPIIES  (<xaÛpoç,  lézard;  u.oP- 
<pvî,  forme),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des  Bra- 
chélytres,  formé  par  Dejean  ( Catalogue ,  3e 
édition,  p.  67)  sur  une  espèce  du  Brésil  qu’il 
nomme  S.  metic-ulosus .  (C.) 

*SAUROPIIAGUS,  Swains.  ois. — Synon. 
deTyrannus,  Yieill.,  G.Cuv.  division  de  la 
famille  des  Tyrans.  Voy.  tyran.  (Z.  G.) 

f  SAUROPHIS  (o-aTip oc,  lézard  ;  ocpiç,  ser¬ 
pent).  rept.  —  Genre  de  la  famille  des  Chai- 
cidiens,  établi  par  Fitzinger  (Y.  class.  Rept,, 
1^26).  L’espèce  type,  Saurophis  seps  Fitz. 

(  Saurophis  Lacepedei  Dum.  et  Bibr La- 
certa  tetradactyla  Lacép.,  Chalcides  tetra- 
daclylus  Daud.,  Tetradactylus  chalcidicus 
Merr.,  Chaleis tetradactyla  Guér.,  Saurophis 
tetradactylus  Schinz.,  etc.),  habite  la  pointe 
australe  du  continent  africain. 

*S$.UROPSIS  (savpoç,  lézard  ;  iç,  as¬ 
pect),  rept. —  Genre  de  la  famille  des  Sala¬ 
mandres,  établi  par  Fitzinger  (Syst.  Rept., 
1843). 

*SAUROPSJS  (cravpoç, lézard  ;  ’tyiç,  aspect), 
poiss.  foss. —  Genre  de  l’ordre  des  Ganoïdes, 
famille  des  Sauroïdes  homocerques,  établi 
par  M.  Agassiz  ( Recherches  sur  les  Poissons 
fossiles).  On  en  connaît  trois  espèces;  la  pre- 


* 


SAU 


SAU 


387 


mière  appartient  au  lias ,  les  deux  autres  aux 
terrains  jurassiques 

SÂUROPUS  (o-a ypoç,  lézard  ;  -rrouç,  pied). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Euphor- 
biacées ,  tribu  des  Phyllanthées ,  établi  par 
Blume  (  Bijdr .,  595).  Les  Sauropus  rham- 
noïdes  et  albicans ,  principales  espèces  de  ce 
genre,  sont  des  arbrisseaux  qui  croissent  à 
Java. 

saurostomus  (cravooç,  lézard  CTTcp.o(, 
bouche),  poiss.  foss.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Ganoïdes,  famille  des  Sauroïdes  homocer- 
ques,  établi  par  M.  Àgassiz  ( Recherches  sur 
les  Poissons  fossiles).  L’espèce  type  et  unique, 
Saurostomus  esocinus  Agassiz,  provient  du 
lias  de  l’Oberland  badois. 

SAUROTHERA.  ois. —  Nom  latin,  dans 
la  méthode  de  Vieillot,  du  genre  Tacco.  Voy. 
ce  mot.  (Z.  G.) 

SAURURÉES.  Saurureæ.  bot.  ph.  — 
Famille  de  plantes  dicotylédonées ,  dont  les 
fleurs  nues  présentent  plusieurs  étamines  , 
de  S  à  8  ,  autour  d’un  pistil  central  ,  insé¬ 
rées  au-dessous  de  lui  ou  soudées  à  sa  pa¬ 
roi  ,  de  telle  sorte  qu’elles  semblent  partir 
de  ses  côtés  ou  même  de  son  sommet.  Ces 
étamines  ont  leurs  filets  distincts,  portant  à 
leur  extrémité,  quelquefois  terminée  par  un 
assez  gros  connectif,  une  anthère  adnée  dont 
les  deux  loges  s’ouvrent  dans  leur  longueur 
en  dedans  ou  de  côté.  Ce  pistil  est  composé 
de  3-5  carpelles,  libres  au  sommet,  que  ter¬ 
minent  autant  de  stigmates  allongés,  papil- 
leux  à  leur  surface  interne  ;  ces  carpelles  sont 
soudés  plus  ou  moins  haut  en  un  seul  corps, 
tantôt  constituant  chacun  une  loge  qui  ren¬ 
ferme  2-4  ovules  ascendants  de  la  loge  , 
tantôt  réunis  dans  la  partie  qui  leur  est 
commune  seulement  par  leurs  bords  inflé¬ 
chis  ,  de  manière  à  présenter  une  cavité 
unique  avec  plusieurs  placentas  pariétaux 
multi-ovulés.  Le  fruit,  charnu  ou  capsu¬ 
laire,  s’ouvre  ,  dans  ce.  dernier  cas ,  le  long 
des  sutures  ventrales.  La  graine,  semblable 
à  celle  des  Pipéracées,  présente  un  embryon 
antitrope,  très  petit,  enveloppé  dans  un  sac 
charnu  ,  celui-ci  en  haut  d’un  gros  péri- 
sperme  farineux  ou  charnu.  Les  espèces  sont 
des  herbes  habitant  les  eaux  ou  les  marais, 
vivaces  au  moyen  de  rhizomes  rampants  ou 
de  tubercules  ,  abondant  principalement 
dans  les  régions  tempérées  de  l’Amérique 
du  Nord  ou  de  l’Asie  orientale  ,  beaucoup 


plus  rares  entre  les  tropiques ,  à  tiges  feuil— 
lées  et  renflées  à  leurs  nœuds,  ou  à  hampes 
s’élevant  du  milieu  d’une  rosette  de  feuilles 
radicales.  Les  feuilles  alternes  ,  entières  , 
sont  portées  sur  un  pétiole  élargi  à  la  base, 
le  plus  souvent  muni  d’une  stipule  axil¬ 
laire  quelquefois  engainante.  Les  fleurs  , 
accompagnées  chacune  d’une  bractée  ,  plus 
ou  moins  développées,  forment  des  épis 
quelquefois  contractés  ,  et  munis  à  la  base 
d’un  involucre  de  grandes  foliotes  colorées 
qui  leur  donne  l’apparence  d’une  fleur 
unique.  Les  substances  aromatiques  âcres 
qui  abondent  dans  plusieurs  parties,  con¬ 
firment  l’affinité  de  ces  plantes  avec  les 
Poivres. 

GENRES. 

Tribu  1.  —  Saururées  proprement  dite». 

Étamines  hypogynes.  Carpelles  presque 
distincts  formant  chacun  une  loge. 

Saururus ,  L.  (Spathium ,  Lour.  —  Mat- 
tuscliia,  Gmel.). 

Tribu  2.  —  Houttuyniées. 

Étamines  épigynes.  Ovaire  1  -loculaire  à 
plusieurs  placentas  pariétaux. 

Houttuynia  ,  Thunb.  (  Polypara  ,  Lour.) 
—  Anemopsis  ,  Hook.  ( Anémia ,  Nutt.)  — 
Gymnolheca,  Decaisne.  (Ad.  J.) 

SAlJRURUS  (c ravpoç,  lézard;  oùpa,  queue). 
bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des  Saururées, 
établi  par  Linné  ( Gen .,  n.  4610).  Les  Sau¬ 
rurus  cernuus  Linn.  et  lucidus  Don  ,  prin¬ 
cipales  espèces  de  ce  genre,  sont  des  herbes 
qui  croissent  dans  les  eaux  marécageuses  de 
l’Amériquê  boréale. 

SAUSSUREA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Cornposées-Tubuli- 
flores  ,  tribu  des  Cynarées  ,  établi  par  De 
Candolle  (in  Annal.  Mus.,  XVI,  197;  Prodr. 
VI,  531).  Les  espèces  de  ce  genre  sont  assez 
nombreuses.  Parmi  elles  nous  citerons  sur¬ 
tout  les  Sauss.  elongala,  runcinala,  elata  , 
Japonica.  Ce  sont  des  berbes  qui  croissent 
sur  les  plus  hautes  montagnes  de  l’Europe, 
en  Sibérie  et  quelques  unes  dans  l’Inde. 

SAUSSUREA,  Salisb.  (in Linn .Transact . , 
VIII,  11).  bot.  pu.  — Synonyme  de  Fun- 
kia,  Spr.  - 

SAUSSURITE.  géol.  - — Nom  donné  par 
M.  d’Omalius  d’Halloy  à  l’espèce  connue  sous 
celui  de  Jade,  Voy.  roches. 


388 


SA  LT 


SAU 


SAUTERELLE.  Locusta.  ins.  — -  Linné 
considérait  les  Sauterelles  comme  une  sim¬ 
ple  division  de  son  grand  genre  Gryllus  ; 
mais  il  appliquait  à  tous  les  représentants 
de  cette  division  le  nom  commun  de  Telti- 
gonia.  Peu  après,  Geoffroy  en  forma  un  genre 
particulier,  celui  de  Sauterelle,  en  latin  Lo  ■ 
custa,  dénomination  empruntée  aux  anciens, 
mais  sous  laquelle  étaient  confondues  autre¬ 
fois  les  espèces  beaucoup  plus  nombreuses 
appartenant  à  un  autre  type  de  l’ordre  des 
Orthoptères,  celui  des  Acridiens.  Quoi  qu’il 
en  soit,  le  nom  imposé  par  Geoffroy  aux  vé¬ 
ritables  Sauterelles  fut  généralement  admis. 
Degéer,  Fabricius  ,  Olivier,  Lamarck  ,  La- 
treille  ,  l’adoptèrent  sans  restrictions  dans 
leurs  différents  ouvrages.  Latreille,  dans  son 
Généra  Crustaceorum  el  Iniectorum,  sans  en 
modifier  les  limites,  commença  à  indiquer  des 
divisions  appuyées  sur  quelques  caractères 
tirés  de  la  proportion  des  él  y  très  et  de  la  forme 
du  thorax.  Ce  fut  l’origine  des  genres  que 
les  entomologistes  établirent  plus  tard  aux 
dépens  des  Locusta.  Ce  grand  genre  devint 
en  même  temps  pour  Latreille  le  type  d’une 
famille  de  l’ordre  des  Orthoptères,  celle  des 
Locustaires,  Locustariæ.  Plus  tard,  le  même 
naturaliste  établit  un  genre  propre  pour  les 
espèces  dont  les  organes  du  vol  sont  rudi¬ 
mentaires  ,  et  le  thorax  en  forme  de  selle; 
ce  fut  le  genre  Éphippiger.  Peu  après  , 
M.  Charpentier  formait  le  genre  Barbisie, 
avec  plusieurs  espèces  très  voisines  des 
Lphippigers  de  Latreille.  Thunberg  avait 
aussi  mentionné  un  genre  Phyllophora ,  très 
voisin  des  vraies  Sauterelles. 

Mais  ce  fut  M.  Serville  qui,  ayant  entre¬ 
pris  la  formation  de  nombreuses  divisions 
génériques  parmi  les  Orthoptères ,  divisa 
réellement  l’ancien  genre  Locusta.  La  fa¬ 
mille  des  Locustaires  de  Latreille  fut  partagée 
par  M.  Serville  ( Revue  méthodique  des  Insec¬ 
tes  de  V ordre  des  Orthoptères  ,  Ann.  des  sc. 
nat.,  t.  XXII)  en  vingt  huit  genres.  Depuis 
cette  époque,  quelques  autres  ont  encore  été 
établis  par  MM.  Guérin,  Brullé,  Fischer, 
Gray,  Burmeister,  etc.  ,  et  par  M.  Serville 
lui-même*  dans  les  Suites  à  Buffon. 

Dans  notre  Histoire  des  Insectes,  l’ancien 
genre  Locusta  ,  avec  les  nouvelles  adjonc¬ 
tions,  constitue  la  tribu  des  Locustiens  ( Lo - 
cuslii).  Elle  est  caractérisée  par  la  présence 
d’antennes  extrêmement  longues  et  déliées  ; 


par  des  cuisses  postérieures  très  longues , 
renflées  et  propres  au  saut;  des  tarses  de 
quatre  articles,  et  un  abdomen  terminé  dans 
les  deux  sexes  par  une  paire  de  petits  ap¬ 
pendices  articulés  ,  et  muni  ,  dans  les  fe¬ 
melles  ,  d’une  longue  et  robuste  tarière  ou 
oviscapte. 

La  tribu  des  Locustiens,  représentant  le 
genre  Sauterelle  des  premiers  entomolo¬ 
gistes,  se  trouve  séparée  en  cinq  groupes  , 
comprenant  en  tout  vingt-six  genres,  plu¬ 
sieurs  de  ceux  établis  par  les  entomologistes 
que  nous  avons  cités  étant  considérés  comme 
formant  de  simples  divisions  secondaires. 

Les  cinq  groupes  de  Locustiens  se  recon¬ 
naissent  facilement  d’après  quelques  carac¬ 
tères  tirés  des  antennes  et  des  pattes,  comme 
on  peut  en  juger  par  le  tableau  suivant  : 

Cuisses  postérieures  à  peine  renflées  ;  les 
antennes  plus  épaisses  à  l'extrémité 
qu’à  la  base.  Antennes  pubeseentes. 

Labre  très  grand . Prochilites. 

.  insérées  sur  le  front.  Tète 
ayant  son  sommet  co¬ 
nique . PtÉROCHRUZITES. 

insérées  au  sommet  du 
front.  Tète  ayant  son 
sommet  ordinairement 
arrondi.  Palpes  peu 
longs.  ...... 

insérées  sous  les  yeux  au 
milieu  du  front.  Tète 
ayant  son  sommet  ar¬ 
rondi.  Palpes  médiocre¬ 
ment  longs . 

Insérées  au  sommet  du 
front.  Tète  ayant  son 
sommet  arrondi.  Pal¬ 
pes  maxillaires  extrê¬ 
mement  longs.  .  ;  .  Gryjllacrites. 


Locustites. 


Bradïporites. 


Cuisses 
postérieures 
très 

renflées. 
Labre  de 
gra  ndeur 
médiocre. 
Antennes 


Les  Proçhilites  comprennent  le  seul 
genre  Prochilus  ,  représenté  par  une  seule 
espèce  de  l’Australie. 

Les  Pterochrozites  renferment  les  genres 
Plerochroza  Serv.  ,  Pseudophyllum  Serv., 
Platyphyllum  Serv. ,  Acanthodis  Serv.  C’est 
aussi  dans  ce  groupe  que  viennent  se  placer 
les  genres  Typophyllum,  Thliboscelus  Serv. 
Les  Plérochrozites  peuvent  compter  parmi 
les  plus  beaux  Locustiens;  plusieurs  sont 
ornés  de  très  belles  couleurs.  Ces  Insectes, 
d’une  grande  taille  pour  la  plupart,  sont 
surtout  répandus  dans  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  Ils  ont  néanmoins  quelques  représen¬ 
tants  dans  l’Inde  et  en  Afrique. 

Les  Locustites  constituent  le  groupe  le 
plus  nombreux  ;  il  a  pour  type  le  genre  Sau¬ 
terelle  proprement  dit  (Locusta),  et  il  ren¬ 
ferme  de  plus  les  genres  Mecopoda,  Phyllo- 


i 


SAU 


SAU 


389 


phora  (  Hyperomala  Boisd.  )  ,  Àspidonotus 
Brui.,  Phaneroptera  Serv.,  et  ses  divisions 
Steirodon  et  Phylloptera  Serv.,  Scaphura 
( Gymnocera  Br .),  Xiphidion,  Copiphora ,  Co- 
nocephalus,  Declicus ,  Meconema  Serv.,  Acri- 
peza  Grn.,  et  Barbitistes  Charp. 

Tous  ces  Locustes  sont  dispersés  dans 
les  différentes  régions  du  monde;  ils  ont 
quelques  représentants  en  Europe  ,  mais  la 
très  grande  majorité  des  espèces  habite 
l’Amérique  méridionale. 

Les  Bradyporites  se  font  souvent  remar¬ 
quer  par  la  pesanteur  de  leur  corps  et  par 
l’état  rudimentaire  des  organes  du  vol  ;  ce¬ 
pendant  ces  caractères  ne  sont  pas  généraux. 
Nous  rattachons  à  ce  groupe  les  genres  Ephip- 
piger  Latr. ,  Helrodes  Fisch.  ,  Bradypora 
Charp.  ,  Megalodon  Brull.  ,  Saga  Charp. 
Tous  ceux-ci  sont  dispersés  sur  l’ancien 
continent. 

Enfin  les  Gryllacrites  rappellent  un  peu 
par  leur  aspect  général  la  forme  des  G r y  1  - 
liens;  mais  tous  leurs  caractères  les  placent 
parmi  les  Locustiens.  Nous  rattachons  à  ce 
groupe  les  genres  Listroscelis  ,  Gryllacris 
Serv.  ,  et  Anoslosloma  Gray.  Leurs  repré¬ 
sentants  habitent  l’Amérique  méridionale  , 
l’Inde ,  l’Afrique,  et  même  la  Nouvelle- 
Hollande. 

Ainsi,  comme  on  le  voit,  l’Amérique  mé¬ 
ridionale  est  la  patrie  des  trois  quarts  des 
espèces  connues  de  Locustiens.  L’Europe  en 
nourrit  un  fort  petit  nombre. 

Le  genre  Sauterelle  (Locusta)  se  trouve  ré¬ 
duit  aujourd’hui  aux  espèces  qui,  offrant  les 
caractères  généraux  des  l  ocustiens  et  des 
Locustites,  ont  des  él  y  très  plus  longues  que 
les  ailes,  le  sternum  nautique,  et  le  front  tu¬ 
bercule  entre  les  antennes.  Le  type  de  ce 
genre  Locusta  ,  ainsi  restreint  par  presque 
tous  les  entomologistes,  est  la  seule  espèce 
décrite,  et  en  mêrile  temps  la  plus  commune 
de  la  tribu  dans  notre  pays  :  c’est  la  grande 
Sauterelle  verte,  Locusta  viridissirna  Lin., 
si  abondante  dans  les  prairies  et  même  sur 
les  arbres,  pendant  la  fin  de  l’été  et  surtout 
pendant  l’automne,  car  plus  tôt  on  la  trouve 
ordinairement  à  l’état  de  larve  ou  de  nym¬ 
phe.  C’est  cet  Insecte  que  les  gens  de  la  cam¬ 
pagne  ,  des  environs  de  Paris  et  du  nord  de 
la  France,  désignent  improprement  sous  le 
nom  de  Cigale.  Ce  type  du  genre  Saute¬ 
relle  doit,  en  même  temps ,  être  considéré 


comme  le  type  de  la  tribu  des  Locustiens. 

Les  Sauterelles  en  général  ,  c’est-à-dire 
toute  la  tribu  des  Locustiens,  forment  l’un 
des  groupes  zoologiques  les  plus  naturels  et 
les  plus  nettement  délimités.  L’inégalité  de 
leurs  pattes  et  le  développement  des  mem¬ 
bres  postérieurs  ,  qui  les  rend  propres  au 
saut,  suffiraient  seuls  pour  les  distinguer 
des  Orthoptères  coureurs,  comme  les  Blattes, 
les  Mantes  et  les  Phasmes  ;  la  longueur  et 
la  ténuité  de  leurs  antennes  les  séparent 
complètement  des  Acridiens  ,  chez  qui  ces 
appendices  ont  une  brièveté  et  une  épais¬ 
seur  constantes.  Les  Sauterelles  ne  sont,  en 
réalité,  étroitement  liées  qu’au  groupe  des 
G ry  1  liens  ,  et  encore  ces  deux  types  sont-ils 
très  distincts  l’un  de  l’autre.  Dans  les  Lo¬ 
custiens  comme  dans  les  Grylliens  ,  les  an¬ 
tennes  sont  longues  et  sétacées;  mais,  chez 
ces  derniers,  leur  épaisseur  est  supérieure, 
et  leur  longueur  moins  considérable.  Chez 
les  uns  et  les  autres  ,  les  élytres  et  les  ailes 
antérieures  sont  pourvues  à  leur  base  d’un 
organe  de  chant  formé  par  des  nervures 
épaisses,  laissant  entre  elles  un  espace  plus 
ou  moins  circulaire  transparent  et  fortement 
tendu  :  de  là  le  nom  de  miroir  donné  à  cette 
partie;  mais  son  développement  est  moindre 
chez  le^  Locustiens.  Dans  ces  derniers ,  les 
organes  du  vol ,  en  général  très  longs ,  sont 
parfaitement  rabattus  sur  les  parties  laté¬ 
rales  du  corps  pendant  le  repos;  au  con¬ 
traire,  chez  1  es  G  ry  1  liens,  ils  sont  plus  courts, 
et  le  corps  étant  ordinairement  plus  épais , 
les  élytres  ne  sont  pas  rejetées  sur  les  côtés. 
Les  tarses  des  Locustiens  sont  toujours  com¬ 
posés  de  quatre  articles;  tandis  que  chez 
les  Grylliens  en  général  ,  comme  dans  tous 
les  Acridiens,  ils  n’en  ont  que  trois.  Cepen¬ 
dant  certaines  différences  à  cet  égard  se  fai¬ 
sant  remarquer  parmi  les  Grylliens  ,  nous 
n’attachons  au  caractère  fourni  par  le  nom¬ 
bre  d’articles  aux  tarses  qu’une  valeur  fort 
secondaire.  Enfin  les  Locustiens,  par  la  pré¬ 
sence  seulement  d’une  tarière  robuste  chez 
les  femelles,  se  distingueraient  de  tous  les 
autres  Orthoptères.  Ces  caractères  les  lient 
étroitement  aux  Grylliens;  mais,  chez  ces 
derniers,  l’oviscapte  est  toujours  compara¬ 
tivement  d’une  ténuité  très  grande. 

La  tarière  des  Sauterelles,  formée  de  deux 
lames  cornées  rapprochées  l’une  de  l’autre 
pendant  le  repos,  et  s’écartant  pour  le  pas- 


/ 


390 


SAU 


SAÜ 


sage  des  œufs  dans  l’acte  de  la  ponte,  varie 
notablement  dans  sa  forme,  suivant  les  es¬ 
pèces  et  les  genres.  Tantôt  c’est  un  instru¬ 
ment  en  forme  de  sabre  très  peu  courbé, 
tantôt,  au  contraire,  c’est  un  instrument 
très  recourbé  en  forme  de  serpe.  Souvent 
aussi  l’oviscapte  est  très  fortement  dentelé 
sur  ses  bords,  vers  l’extrémité.  Sous  le  rap¬ 
port  de  l’organisation  ,  les  Locustiens  peu¬ 
vent  compter  aujourd’hui  parmi  les  types 
entomologiqnes  les  mieux  connus  ( voyez  la 
planche  76  [  Insectes ]  de  la  nouvelle  édition 
du  Règne  animal  de  Cuvier,  et  les  observa¬ 
tions  de  i\I.  Léon  Dufour  sur  l’anatomie  des 
Orthoptères  ;  Mémoires  des  savants  étrangers 
publiés  par  l’Académie  des  sciences,  t.  VII, 
1841).  La  grande  Sauterelle  verte  a  été  sur¬ 
tout  l’objet  des  investigations  des  anato¬ 
mistes,  ainsi  que  VEphippigera. 

Le  système  nerveux  a  été  étudié  avec  dé¬ 
tails.  Le  cerveau  ou  les  ganglions  eérébroïdes 
sont  d’un  médiocre  volume.  Le  ganglion 
sous-œsopbagien  et  les  centres  nerveux  tho¬ 
raciques  sont  presque  également  espacés  et 
placés  chacun  dans  leur  anneau  respectif. 
Les  ganglions  abdominaux  très  petits,  com¬ 
parativement  aux  noyaux  thoraciques  ,  de¬ 
meurent  distincts  au  nombre  de  six,  le  der¬ 
nier  étant  notablement  plus  volumineux  que 
les  précédents  :  en  un  mot,  le  système  ner¬ 
veux  des  Sauterelles  est  fort  peu  centralisé. 
Comme  chez  tous  les  Orthoptères,  le  sys¬ 
tème  nerveux  de  la  vie  organique  est  très 
distinct. 

L’appareil  digestif  est  très  complexe.  Le 
tube  intestinal  a  une  longueur  qui  excède 
d’environ  une  fois  celle  du  corps.  Il  débute 
par  un  œsophage  qui,  aussitôt,  se  renfle  plus 
ou  moins,  suivant  son  état  de  plénitude,  en 
un  jabot  de  forme  oblongue.  Le  gésier  qui 
lui  succède  est  arrondi,  d’une  texture  extrê¬ 
mement  résistante,  et  garni  intérieurement 
de  six  rangées  longitudinales  de  pièces  tri¬ 
turantes  semblables  à  de  petites  écailles 
plus  ou  moins  aiguës  et  très  serrées  les  unes 
contre  les  autres.  Le  ventricule  chylitique  , 
qui  offre  l’apparence  d’un  vaste  estomac 
légèrement  bilobé  antérieurement,  se  con¬ 
tinue  en  un  tube  grêle,  terminé  par  un  bour¬ 
relet,  autour  duquel  viennent  s’insérer  les 
canaux  biliaires.  Ceux-ci,  réunis  à  leur  ori¬ 
gine  en  cinq  faisceaux,  sont  grêles,  en  nom¬ 
bre  très  considérable,  toujours  entrelacés,  et 


rampant  sur  une 'grande  partie  de  la  lon  ¬ 
gueur  du  tube  digestif.  L’intestin  qui  fait 
suite  à  la  portion  grêle  du  ventricule  ehyli- 
fique  est  presque  droit;  il  se  renfle  près  de 
son  extrémité  en  un  rectum  ovoïde,  présen¬ 
tant  à  sa  surface  six  bandelettes  longitudi¬ 
nales. 

Les  glandes  salivaires  sont  très  grandes; 
eiies  sont  formées  d’utricules  nombreuses 
agglomérées  par  petits  paquets  ,  et  venant 
déboucher  dans  le  canal  commun  au  moyen 
de  conduits  très  grêles.  La  glande  que 
M.  Léon  Dufour  considère  comme  un  réser¬ 
voir  est  oblongue  et  cylindroïde;  son  canal, 
réuni  à  celui  des  utricuies  salivaires,  s’ouvre 
dans  la  bouche. 

L’appareil  respiratoire  a  un  grand  déve¬ 
loppement  chez  ces  Insectes.  Les  stigmates 
se  font  remarquer  sur  les  côtés  du  prothorax 
et  sur  ceux  de  l’abdomen,  sous  un  repli  très 
prononcé  du  tégument.  Les  trachées ,  pour 
ainsi  dire,  toutes  tubuleuses  chez  les  Saute¬ 
relles  ,  sont  en  nombre  extrêmement  consi- 

* 

dérable.  De  chaque  orifice  stigmatique  part 
un  faisceau  très  volumineux.  Ces  trachées  se 
ramifient  sur  tous  les  organes;  il  est  impos¬ 
sible  d’indiquer  ici  la  répartition  exacte  de 
tous  ces  tubes  respiratoires  :  il  faudrait  entrer 
dans  des  détails  que  ne  comporte  nullement 
l’étendue  de  cet  article.  Néanmoins  un  fait 
curieux  mérite  d’être  remarqué.  Quand  on 
vient  à  disséquer  une  Sauterelle  vivante 
prise  au  repos,  il  est  très  ordinaire  de  trou¬ 
ver  ces  trachées  ,  pour  la  plupart  aplaties  et 
contenant  peu  d’air;  mais  si  l’on  ouvre  un 
de  ces  Orthoptères  au  moment  où  il  vient 
de  parcourir  en  volant  un  espace  considé¬ 
rable,  les  tubes  respiratoires  sont  à  peu  près 
remplis.  Ce  fait  montre  que  les  Locustiens , 
si  bien  partagés  sous  le  rapport  du  dévelop¬ 
pement  de  leur  appareil  respiratoire  ,  n’ont 
besoin  de  toute  son  activité  que  pour  exé¬ 
cuter  des  voyages  aériens. 

Dans  ce  type  entomologique,  les  trachées 
ont  une  légère  coloration  d’un  jaune  rous- 
sàtre  ;  cette  nuance  est  due  au  contact  du 
sang,  qui  pénètre  entre  les  deux  membra¬ 
nes  trachéennes.  Chez  tous  les  Insectes  dont 
le  fluide  nourricier  présente  une  coloration 
grise  ou  jaunâtre,  les  trachées  cessent  d’être 
incolores. 

Le  vaisseau  dorsal  est  garni,  dans  sa  por¬ 
tion  abdominale,  de  fibres  musculaires  qui 


SAÜ 

îe  maintiennent  solidement  fixé  à  la  paroi 
supérieure.  Les  chambres  ou  cloisons ,  au 
nombre  de  huit,  sont  très  marquées  chez 
les  Sauterelles.  En  isolant  convenablement 
par  la  dissection  le  vaisseau  dorsal  ,  on  les 
distingue  même  à  l’œil  nu  ou  avec  le  secours 
d’un  très  faible  grossissement. 

Les  organes  de  la  reproduction  ont  un 
développement  considérable  chez  les  Sau¬ 
terelles.  Les  organes  mâles  sont  volumineux 
et  réniformes.  A  leur  intérieur  on  les  trouve 
constitués  par  un  nombre  énorme  de  petites 
capsules.  Les  vésicules  séminales,  en  très 
grande  quantité,  forment  deux  groupes 
principaux  :  l’un  ,  antérieur,  composé  des 
plus  longues,  dont  la  forme  est  tubulaire  ; 
l’autre,  des  plus  courtes,  dont  la  forme  est 
plus  vésiculeuse. 

Les  ovaires  ont  l’apparence  de  deux  fais¬ 
ceaux  conoïdes  ,  occupant  une  grande  por¬ 
tion  de  la  cavité  abdominale;  ils  sont  com¬ 
posés  d’une  quarantaine  de  gaines  ovigères, 
multiloculaires;  le  col  des  ovaires  est  tubu¬ 
leux,  et  chacun  d’eux  s’ouvre  dans  l’oviducte 
exactement  à  la  base  de  la  tarière.  La  vésicule 
copulatrice  est  de  forme  oblongue  ,  et  du 
côté  opposé  il  existe  un  conduit  tubuleux 
qui  paraît  avoir  pour  fonction  de  sécréter 
l'enduit  qui  se  dépose  sur  les  œufs  à  leur 
passage  dans  l’oviducte. 

Les  habitudes  des  Sauterelles  sont  celles  des 
autres  Orthoptères  herbivores.  Elles,  vivent 
dans  les  prairies,  dans  les  champs,  souvent 
sur  les  arbres  ,  dévorant  les  feuilles  et  les 
tiges  des  plantes  ;  elles  occasionnent  ainsi  des 
dégâts  peut-être  assez  considérables  ;  mais 
ces  Orthoptères  étant  dans  tous  les  pays  peu 
nombreux,  comparativement  aux  Acridiens 
qui  vivent  de  la  même  maniéré,  leurs  ra¬ 
vages  ont  presque  toujours  passé  à  peu  près 
inaperçus. 

Dans  notre  pays  les  Locustiens  se  mon¬ 
trent  .à  l’état  adulte  dès  le  mois  de  juillet , 
et  on  les  rencontre  jusqu’au  moment  où  les 
froids  commencent  à  se  faire  sentir.  Pendant 
les  journées  d’été  et  d’automne,  et  surtout 
pendant  les  soirées  les  plus  chaudes,  léchant 
des  Sauterelles  se  fait  entendre  dans  la  cam¬ 
pagne  a  d’assez  grandes  distances.  Les  mâles, 
qui  seuls  ont  la  faculté  de  produire  un  bruit 
pénétrant,  par  le  frottement  de  la  portion 
basilaire  de  leurs  ély  très,  exécutent  cette  stri¬ 
dulation  aiguë  dont  le  but  principal  est  d’ap- 


SAU  391 

fieîer  la  femelle  pour  l'acte  de  l’accouple¬ 
ment.  Chez  les  espèces  de  Locustiens  dont 
les  organes  du  vol  avortent  plus  ou  moins, 
la  faculté  d’émettre  des  sons  n’en  existe  pas 
moins.  Les  ély  très  des  Ephippigers,  réduites 
à  de  simples  écailles  courbées  et  pourvues 
de  nervures  très  saillantes  et  très  robustes, 
venant  à  frotter  l’une  sur  l’autre,  produisent 
également  une  stridulation  fort  pénétrante. 
On  a  souvent  l’occasion  de  s’en  apercevoir 
pendant  l’automne,  quand  on  passe  près  des 
vignes,  où  se  tiennent  habituellement  les 
Ephippigers. 

Ainsi  les  Locustiens  exécutent  un  chant 
d’une  autre  manière  que  les  Acridiens  :  chez 
ces  derniers  il  est  produit  par  le  frottement 
des  pattes  postérieures  contre  les  ély  très  ; 
chez  les  premiers  les  pattes  ne  sont  nulle¬ 
ment  mises  en  jeu.  Après  le  rapprochement 
des  sexes,  les  femelles  cherchent  un  endroit 
convenable  pour  y  opérer  le  dépôt  de  leurs 
œufs.  C’est  dans  la  terre  que  ces  Insectes 
les  enfouissent.  La  femelle,  à  l’aide  de  sa 
tarière,  pratique  une  ouverture  à  la  surface 
du  sol,  et  bientôt  après  elle  y  dépose  un  ou 
plusieurs  œufs,  puis  elle  les  recouvre  de 
terre  de  manière  a  dérober  complètement  à 
la  vue  le  trou  qu’elle  a  d’abord  pratiqué. 
La  tarière  a  donc  pour  usage  de  permettre 
à  l’animal  de  déposer  ses  œufs  sous  terre  à 
une  certaine  profondeur. 

Les  œufs  passent  l’hiver;  les  jeunes  Sau¬ 
terelles  éclosent  au  printemps;  d’abord  d’une 
extrême  petitesse,  elles  grossissent  rapide¬ 
ment.  Leurs  formes,  du  reste,  sont  si  sem¬ 
blables  à-celles  de  l’adulte,  qu’on  peut  déjà 
reconnaître  en  général  leur  espèce  avec  toute 
certitude,  malgré  l’absence  des  organes  du 
vol.  Elles  subissent  trois  mues  ou  change¬ 
ments  de  peau,  sans  qu’on  distingue  encore 
ni  élytres  ni  ailes.  On  les  dit  alors  à  l’état 
de  larves  ;  mais  après  la  quatrième  mue,  les 
ailes  se  montrent  sous  la  forme  de  lamelles 
emmaillotées  par  une  membrane.  L’Insecte 
est  considéré  à  ce  moment  comme  étant  a 
l’état  de  nymphe.  Peu  de  temps  après,  une 
cinquième  mue  s’opère  ;  les  élytres  et  les  ai¬ 
les,  dépouillées  de  leur  membranes,  s’éten¬ 
dent  bientôt,  et  l’animal  se  trouve  arrivé  au 
terme  de  son  développement. 

Les  Sauterelles  émigrent  certainement  en 
diverses  circonstances,  comme  le  font,  les 
Acridiens;  mais,  vu  leur  rareté  comparative, 


392 


SAU 


ces  émigrations  sont  peu  considérables;  il 
paraît  du  reste  que  dans  les  localités  rava¬ 
gées  par  les  Orthoptères  sauteurs,  les  Locus- 
tiens  s’unissent  très  ordinairement  aux  Acri¬ 
diens  pour  émigrer  vers  des  contrées  où  la 
végétation  est  encore  florissante.  Les  Locus- 
tiens  véritablement  européens  sont  rangés 
aujourd’hui  dans  divers  genres.  Outre  la 
grande  Sauterelle  verte  (Locusla  viridissimd), 
nous  citerons  encore  lesPhanéroptères,  dont 
le  type  appartient  à  notre  pays  (  Phanerop- 
tera  lilifolia) ,  espèce  d’une  forme  extrême¬ 
ment  élégante  et  d’une  belle  couleur  verte  ; 
les  Xiphidions,  dont  le  type  se  rencontre 
aux  environs  de  Paris  ( Xiphidion  fuscum 
Fabr.)  ;  les  Dectieus,  qui  se  font  remarquer 
par  leur  teinte  grise  ou  brunâtre  avec  des 
taches  plus  obscures  (  D.  verrucivorus,  gri- 
sens,  tessellatus)  ;  la  seule  espèce  connue  du 
genre  Meconema  (il/,  varia  Fabr.)  ;  les  Bar- 
bitistes,  dont  plusieurs  sont  communs,  sur¬ 
tout  dans  l’Europe  méridionale;  le  genre 
Ephippigera ,  dont  le  type  est  commun  aux 
environs  de  Paris;  l’Ephippigera  des  vignes 
( Ephippigera  vitium  Sein*.),  et  quelques  au¬ 
tres  espèces  très  voisines  d’Espagne  et  de 
Sicile;  le  Bradyporus  dasypus  ,  qui  habite 
la  Grèce  et  la  Hongrie;  et  enfin  le  genre 
Saga,  dont  le  type  ( Saga  serrata  Fabr.)  se 
rencontre  dans  le  midi  de  la  France  et  dans 
une  grande  partie  de  l’Europe  méridionale. 
Nous  avons  figuré  dans  notre  Atlas,  Insectes 
Orthoptères,  pi.  111,  fig.  1,  comme  repré¬ 
sentant  du  groupe  des  Sauterelles,  la  Sau¬ 
terelle  a  six  points,  grande  et  belle  espèce 
de  l’île  de  Madagascar.  (Bl.) 

*SAUTERIA  (nom  propre)  bot.  cr.  — 
(Hépatiques.)  Genre  de  la  tribu  des  Mar¬ 
chandées,  établi  par  M.  Nées  d’Esenbeck 
(Hep.  Eur .,  IV,  p.  xxx  et  139)  sur  le  Lunu- 
laria  alpina  de  M.  Bischoff.  Nous  en  avons 
nous-même  (Aie.  d’Orb.,  Voy.  Amer,  nié- 
rid.  Bot.,  p.  56)  ajouté  une  seconde  espèce 
sous  le  nom  de  S.  Berleroana.  Voici  les 
signes  auxquels  on  reconnaîtra  ce  genre 
bien  distinct  des  Lunulaires  :  Réceptacle  fe¬ 
melle  pédonculé,  bi-quadripartite,  à  lobes 
fructifères  rarement  soudés  dans  leur  bord  , 
le  plus  souvent,  au  contraire,  divisés  jus¬ 
qu’à  la  base  et  dépourvus,  dans  l’intervalle, 
de  toute  espèce  d’appendice.  Pédoncule  pâle, 
continu  avec  la  fronde,  nu  à  sa  base.  Invo- 
lucres  monocarpes,  aussi  nombreux  que  les 


SAU 

lobes,  formant  avec  ceux-ci  autant  de  tu¬ 
bes  campanules  et  s’ouvrant  au  sommet 
en  un  large  orifice  plurifide.  Périanthe  nul. 
Coiffe  persistante,  pyriforme  campanulée,  à 
déhiscence  irrégulière,  aussi  longue  que 
Pinvolucre  ou  le  dépassant  quelque  peu. 
Capsule  globuleuse,  s’ouvrant  en  quatre  ou 
six  valves  qui  n’atteignent  que  son  milieu, 
et  munie  d’un  pédicelle  dont  la  longueur 
n’excède  pas  celle  de  Pinvolucre.  Élatères 
bi-  ou  quadrispires,  caduques  et  naissant  à 
la  base  intérieure  de  la  capsule.  Inflorescence 
mâle  inconnue.  Point  d’appareil  gemmifère. 
La  fronde  qui  supporte  les  réceptacles  est 
simple  ou  à  peine  bifurquée  et  se  continue 
par  le  sommet.  Assez  semblable  en  apparence 
à  cellede  certaines  Riccies,  elle  est  dépourvue 
de  nervure,  mais  sa  superficie  supérieure  est 
aréolée  et  munie  de  pores,  tandis  que  l’in¬ 
férieure  porte  des  squames  imbriquées  et 
des  radicelles.  Les  deux  espèces  connues 
habitent  les  hautes  montagnes  ou  les  régions 
alpines  des  deux  hémisphères.  (C.  M.) 

SAUTEUR.  ois.  —  Nom  vulgaire  d’une 
espèce  de  Gorfou.  Voy.  ce  mot. 

SAUTEUR  DE  HOCHER,  mam.  —  Une 
espèce  d’Antiiope  (voy.  ce  mot),  plus  con¬ 
nue  sous  le  nom  de  Klippspringer ,  porte 
quelquefois  cette  dénomination.  (E.  D.) 

SAUTEURS,  mam.  —  Quelques  Marsu¬ 
piaux,  ainsi  qu’il  a  été  dit  aux  mots  Salien - 
tia  et  Saltaloria ,  ont  reçu  le  nom  de  Sau¬ 
teurs,  dénomination  parfois  aussi  appliquée 
aux  Gerboises.  (E.  D.) 

♦SAUTEUSES.  Sallatoriœ.  arachn.  — 
Walckenaër,  dans  le  tome  premier  de  son 
Histoire  naturelle  des  Insectes  aptères ,  désigne 
sous  ce  nom  la  première  famille  du  genre 
des  Saltiques  ( Aile ),  et  dont  les  espèces  qui 
la  composent  ont  les  pattes  grosses  et  courtes 
dans  les  femelles.  Celte  familie  renferme  un 
très  grand  nombre  d’espèces,  et,  parmi  celles 
qui  peuvent  la  représenter,  je  citerai  le  Sal- 
licus  lanicus  de  Walckenaër.  (H.  L.) 

♦SAUTIEEA.  bot.  ni  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Acanthacées,  tribu  des  Dicliptérées, 
établi  parM.  Decaisne  ( inNouv .  Ann.  Mus., 
III,  283).  Herbes  de  l'îlc  de  Timor.  Voyez 
acanthacées. 

SAUVAGESUA  (nom  propre),  rot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  des  Sauvagisiées ,  établi 
par  Linné (Gen.  n.  286).  On  en  connaît  7  ou 
8  espèces ,  parmi  desquelles  nous  citerons 


S  AU 


393 


SAÜ 

comme  type  le  Sauvag.  erecta  Linn.  Celle 
espèce  croît  depuis  le  Mexique  jusqu'aux 
provinces  extratropicales  du  Brésil.  Ses 
feuilles  sont  mucilagineuses ;  les  nègres  de 
Cayenne  l'emploient  en  guise  d'herbe  pota¬ 
gère,  et  les  Péruviens  l'estiment  comme  re¬ 
mède  pectoral.  (J.) 

SAUVAGESÏEE'S.  Sauvagesiœ.  bot.  pii. 

Camille  de  plantes  dicotylédonées ,  poly- 
pétales ,  hypogynes,  ainsi  caractérisée  :  Ca¬ 
lice  de  cinq  folioles  imbriquées,  libres  ou 
plus  ordinairement  réunies  par  leur  base, 
quelquefois  les  deux  extérieures  plus  petites. 
Autant  de  pétales  alternes,  constamment 
onguiculés ,  à  préfloraison  tardive.  Étamines 
hypogynes,  toutes  ou  seulement  les  cinq 
a  1  tern  i  péta  les  anthérifères  ;  dans  ce  dernier 
cas,  un  ou  deux  rangs  plus  extérieurs  d’éta¬ 
mines  stériles ,  l’un  constant  ,  compose  de 
cinq  écailles  pétaloïdes  quelquefois  soudées 
en  un  tube  et  oppositi pétales ,  l’autre  situé 
en  dehors,  et  existant  dans  un  seul  genre, 
composé  de  filets  colorés  en  nombre  indé¬ 
fini  o,u  défini  et  alors  alternipétales  ;  filets 
des  étamines  fertiles  courts,  soudés  à  la  base 
avec  les  écailles  ;  anthères  dressées  ,  bilocu- 
laires ,  exlrorses  ,  s’ouvrant  par  une  fente 
dans  toute  leur  longueur  ou  seulement  à 
leur  sommet.  Ovaire  libre,  sessile  ou  con- 
stammentstipité,  composée  de  trois  valves  car- 
pellaires,  tantôt  se  touchant  seulement  par 
leurs  bords,  tantôt  réfléchies  plus  ou  moins 
à  1  intérieur,  et  même  quelquefois  au  point 
de  former  en  bas  trois  .loges  incomplètes. 
Style  terminal  cylindrique  ou  eri  massue, 
terminé  par  un  stigmate  entier  ou  tridenté. 
Ovules  nombreux,  anâ tropes,  insérés  sur 
deux  rangs  au  bord  libre  des  valves.  Graines 
ovoïdes  ou  allongées,  à  test  scrobiculé  ou 
plus  rarement  lisse  et  alors  bordé  d’une  aile 
étroite,  membraneuse  ,  à  hile  basilaire.  Em¬ 
bryon  droit ,  dans  l’axe  d’un  périsperme 
charnu  qu’il  égale  en  longueur,  à  cotylédons 
courts,  à  radicule  cylindrique  tournée  du 
côté  du  hile.  Les  espèces  sont  des  herbes 
annuelles  ou  plus  communément  des  sous- 
arbrisseaux,  très  glabres  et  luisants,  à  feuil¬ 
les  alternes,  souvent  rapprochées  et  im¬ 
briquées,  simples  ,  entières,  lancéolées  ou 
linéaires,  quelquefois  bordées  de  points  glan¬ 
duleux,  à  pétioles  très  courts  ou  nuis,  avec 
deux  stipules  persistantes ,  souvent  ciliées. 
Les  fleurs  blanches,  roses,  violacées  ou  plus 
T.  xi, 


rarement  jaunes,  sontsolitaires  ou  géminées 
à  1  aisselle  des  feuilles  supérieures ,  ou  ,  par 
le  passage  de  celles-ci  à  la  forme  de  bractées, 
forment  des  grappesou  panicules  terminales. 
Ces  espèces  s’observent  toutes  dans  l’Amé¬ 
rique  tropicale,  excepté  une  seule,  répandue 
sur  presque  toute  la  zone  équatoriale.  Leurs 
propriétés  sont  encore  mal  connues. 

GENRES. 

Sauvagesia,  L.  ( Sauvagea ,  Neck.  —  Iron , 
P.  Br.) — Lavradia,  Villoz .—Luæemburgia, 
St  Hil.  (Plectanthera,  Mart.).  (Ad.  J.) 

SAUVEGARDE.  Salvator.  rept.- — Genre 
de  Reptiles  de  l’ordre  des  Sauriens  créé  par 
G.  Cuvier,  qui  leur  applique  la  dénomina¬ 
tion  latine  de  Monitor  que  l’on  a  aussi  quel¬ 
quefois  donnée  aux  Varans  (voy.  ce  mot),  et 
adopté  par  MM.  Duméril  et  Bibron  ,  qui  le 
désignent  en  latin  sous  le  nom  de  Salvator. 
Le  genre  Sauvegarde  est  un  démembrement 
de  celui  des  Tupinambis  de  Daudin  ,  et  cor¬ 
respond  aux  Te  jus  de  Merrem  ,  aux  Podi- 
nema  et  Ctenodon  de  Wagler,  et  aux  Exy- 
pneustes  de  M.  Kaup. 

Le  genre  Sauvegarde  est  ainsi  caractérisé 
par  MM.  Duméril  et  Bibron  :  Langue  à  base 
engainante,  fort  longue,  très  extensible,  di¬ 
visée  à  son  extrémité  en  deux  filets  grêles , 
lisses,  à  papilles  rhomboïdales  ;  palais  non 
denté;  dents  intermaxillaires  légèrement 
aplaties  de  devant  en  arrière,  offrant  deux 
ou  trois  échancrures  à  leur  sommet;  pre¬ 
mières  dents  maxillaires  en  crocs;  les  sui¬ 
vantes  droites,  comprimées,  tricuspides  dans 
le  jeune  âge,  tuberculeuses  dans  les  vieux 
sujets;  narines  s’ouvrant  sur  les  côtés  de 
l’extrémité  du  museau,  entre  une  naso-ros- 
tra le,  une  naso-frénale ,  et  la  première  la¬ 
biale  supérieure  des  paupières;  une  mem¬ 
brane  du  tympan  tendue  à  fleur  du  trou  de 
l’oreille;  peau  de  la  région  inférieure  du 
cou  formant  deux  ou  trois  plis  transversaux 
simples;  dos  revêtu  de  petites  écailles  an¬ 
guleuses,  lisses,  non  imbriquées,  disposées 
par  bandes  transversales;  plaques  ventrales 
plates,  lisses,  quadrilatères,  oblorigues,  en 
quinconce;  des  pores  fémoraux;  pattes  ter¬ 
minées  chacune  par  cinq  doigts  légèrement 
comprimés,  non  carénés  en  dessous  :  deux 
des  postérieurs  ayant  une  petite  dentelure 
à  leur  bord  interne;  queue  cyclo-tétragone, 
un  peu  comprimée  en  arrière. 


fi 


50 


SAU 


SAU 


394 

La  taille  des  Sauvegardes  est  considé¬ 
rable  ,  car  elle  atteint  parfois  plus  d’un 
mètre.  Ces  animaux  appartiennent  aux  con¬ 
trées  chaudes  du  Nouveau  Monde  ;  les  lieux 
qu’ils  habitent  ordinairement  sont  les  champs 
et  la  lisière  des  bois,  quoique  pourtant  ils 
ne  grimpent  jamais  sur  les  arbres  ;  mais  ils 
fréquentent  aussi,  dit-on,  les  endroits  sa¬ 
blonneux  ,  où  ils  se  creusent  des  terriers 
dans  lesquels  ils  se  retirent  pendant  l'hiver. 
Suivant  d’Azara  ,  les  Sauvegardes  ,  quand 
ils  sont  poursuivis,  et  qu’ils  rencontrent, 
soit  un  lac,  un  étang  ou  une  rivière  ,  s’y 
jettent  pour  échapper  au  danger  qui  les  me¬ 
nace  ,  et  n’en  sortent  que  lorsque  tout  mo¬ 
tif  de  crainte  leur  semble  avoir  disparu.  Ces 
Reptiles  n’ont  pas,  il  est  vrai,  de  pattes 
palmées;  mais  leur  longue  queue,  un  peu 
comprimée,  devient  sans  doute,  dans  cette 
circonstance  ,  une  sorte  de  rame  dont  ils  se 
servent  avec  avantage.  D’Azara  ajoute  que 
les  Sauvegardes  se  nourrissent  de  fruits  et 
d  Insectes;  qu’ils  mangent  aussi  des  Ser¬ 
pents  ,  des  Crapauds  ,  des  Poussins  et  des 
œufs;  il  prétend  même  qu’ils  recherchent  le 
miel  ;  et  que  pour  s’en  procurer,  sans  avoir 
rien  à  redouter  de  la  part  des  Abeilles,  ils 
exécutent  un  certain  manège,  qui  consiste  à 
plusieurs  reprises,  en  s’enfuyant  chaque 
fois,  a  donner  un  coup  de  queue  contre  la 
ruche  jusqu’à  ce  qu’ils  soient  parvenus  à 
chasser  les  Abeilles,  Ces  derniers  faits  n’ont 
pas  été  vérifiés  sur  les  lieux  d’une  manière 
certaine  ;  mais  M.  Bibron  a  trouvé  dans  l’es¬ 
tomac  de  tous  les  individus  qu’il  a  ouvert 
de  nombreux  débris  d’insectes,  et  même 
une  fois,  à  des  débris  de  Coléoptères,  à  des 
restes  de  Chenilles  tout  ratatinés,  il  a  vu 
mêlés  des  lambeaux  de  peau  et  des  portions 
d’os  qui  avaient  certainement  appartenu  à 
une  espèce  d' Ameiva. 

On  ne  place  que  deux  espèces  daim  ce 
genre  ;  ce  sont  : 

1°  Le  Sauvegarde  de  Mérian  ,  Salvator 
Nerianœ  Duméril  et  Bibron  ;  Lacerla  Te- 
cuixin  ininor  seu  Teiuguaca  Novæ  Il  t  spart  iœ 
Seba  ;  Lacerla  Teguixin  Linné,  Gm. ,  Pen- 
nant;  le  Sauvegarde  d’Amérique  G.  Cuvier; 
Tupinambis  monitor  Hasselt,  Wied.,  Spix  ; 
Tejus  monitor  Merrem ,  Wied  ;  Pêdinema 
Teguixin  Wagler ,  Wiegmann.  Il  a  pour 
caractères  principaux  :  Région  frênaie  of¬ 
frant  deux  grandes  plaques  en  arrière  de  la 


naso-frénalc  ;  bord  supérieur  de  la  tempe 
garni  de  cinq  ou  six  scutelles  de  grandeur 
médiocre.  Ce  Saurien  atteint  4  ou  5  pieds 
de  longueur;  sa  coloration  est  ,  en  dessus  , 
d’un  noir  quelquefois  très  foncé,  sur  lequel 
une  belle  couleur  jaune  se  répand  sous  forme 
de  taches,  tantôt  très  petites  et  irrégulière¬ 
ment  disséminées  ,  tantôt  ,  au  contraire  , 
assez  grandes  et  disposées  de  manière  à 
produire  des  bandes  transversales,  et  le  plus 
ordinairement  deux  raies  qui  s’étendent, 
l’une  à  droite,  l’autre  à  gauche,  depuis  l’an¬ 
gle  de  l’occiput  jusqu’à  la  racine  de  la  queue, 
en  longeant  le  bout  du  côté  du  cou  et  la 
partie  latérale  du  tronc;  le  dessus  de  la  tête 
et  celui  des  membres  sont  plus  ou  moins  se¬ 
més  de  gouttelettes  jaunes  :  on  en  voit  éga¬ 
lement  sur  la  queue  ,  qui  est  annelée  de 
jaune  et  de  noir  dans  les  deux  tiers  posté¬ 
rieurs  de  son  étendue;  toutes  les  régions 
inférieures  sont  jaunes,  marquées  en  travers 
de  bandes  noires,  plus  ou  moins  étroites, 
nettement  imprimées  ,  d’autres  fois  inter¬ 
rompues  et  faiblement  indiquées.  Lejeune 
âge  varie  un  peu  de  l’adulte,  surtout  en  ce 
que  les  individus  présentent,  sur  toute  la 
longueur  du  cou  et  du  dos,  des  bandes  noires 
bien  larges  et  bien  nettes,  appliquées  trans¬ 
versalement  sur  un  fond  brun  uniforme. 
Cette  espèce  est  répandue  dans  toute  l’Amé¬ 
rique  méridionale  et  dans  plusieurs  Antilles. 

2'J  Le  Sauvegarde  ponctué  de  noir  ,  Sal¬ 
vador  nigrop-unclalus  Duméril  et  Bibron  ; 
Lacerla  Tecuixin  Séba  ;  Tupinambis  nigro- 
punctalus  Spix  ;  Ctenodon  nigropunclatus 
Wagler,  Wiegmann.  Il  a  pour  caractères  : 
Région  frênaie  offrant  une  seule  grande 
plaque  en  arrière  de  la  naso  -  frênaie  ;  bord 
supérieur  de  la  tempe  garni  de  quatre  gran¬ 
des  scutelles.  De  la  taille  du  précédent.  Le 
système  de  coloration  s’en  rapproche  égale¬ 
ment  beaucoup,  et  n’en  diffère  guère  qu’en 
ce  que  les  régions  inférieures  du  corps  ,  et 
particulièrement  la  gorge,  au  lieu  d’être 
marquées  de  bandes  transversales  noires, 
sont  semées  assez  irrégulièrement  de  taches 
de  la  même  couleur.  Cette  espèce  ,  comme 
celle  qui  précède,  se  trouve,  assez  commu¬ 
nément,  dans  presque  toute  l’Amérique  mé¬ 
ridionale. 

Le  Sauvegarde  ponctué  de  noir  est  le  type 
du  genre  Clenodon  Wagler,  établi  sur  ce 
que,  par  opposition  au  genre  Podinema  t 


SAY 

qui  renfermerait  le  Sauvegarde  de  Mérian  , 
il  aurait  eu  seul  les  dents  intermaxillaires 
dentelées;  mais,  d’après  MM.  Duméril  et 
Bibron,ce  caractère  n’est  véritablement  pas 
exact;  car  les  Podinèmes  et  les  Gténodons 
ont  les  uns  et  les  autres  ,  lorsqu’ils  sont 
jeunes,  le  sommet  de  leurs  dents  incisives 
marqué  de  petites  dentelures. 

Le  Sauvegarde  Lézardet  est  le  type  du 
genre  Crocodilure  ( voy .  ce  mut),  et  il 
est  indiqué  sous  les  dénominations  de  Cro- 
codilurus  amazoniens  Spix  ;  C.  ocellaius 
Spix  ;  C.  lacevlïnus  Duméril  et  Bibron. 

(E.  D.) 

SAVACOU.  Cancroma.  ois.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Échassiers,  de  la  famille  des 
Ardéidées  (Hérons)  de  Yigors  ,  de  celle  des 
Cultirostres  de  G.  Cuvier;  caractérisé  par 
un  bec  très  large,  très  évasé,  à  arête  con¬ 
vexe  en  dessus ,  à  mandibule  supérieure 
terminée  en  crochet,  creusée  d’un  sillon 
profond  depuis  les  narines  jusqu’à  la  pointe, 
et  à  bords  tranchants;  des  narines  oblon- 
gues ,  percées  à  la  base  du  sillon,  et  en  par¬ 
tie  recouvertes  par  un  rebord  membraneux  ; 
le  tour  des  yeux  et  la  gorge  nus  ;  des  tar¬ 
ses  allongés  aréolés  ;  des  doigts  antérieurs 
soudés  par  un  repli  membraneux;  un  pouce 
articulé  sur  le  bord  interne,  long,  portant 
en  entier  sur  le  soi  ;  l’ongle  du  doigt  du 
milieu  pectine  sur  le  bord  interne;  des  ai¬ 
les  amples  et  dépassant  la  queue  ,  qui  est 
courte. 

Sauf  la  forme  extraordinaire  du  bec  ,  les 
Savacous  sont  de  vrais  Hérons  :  aussi  cmt-ils 
toujours  été  placés  ,  avec  raison,  à  côté  de 
ceux-ci. 

On  ne  connaît  jusqu’ici  d’autre  espèce 
que  le  Savacou  huppé  ,  Cancr.  cochlearia  et 
cancrophaga  Linn.  (Buff.,  pl.  enl.  38  et 
369).  Le  plumage  de  cet  oiseau  varie  beau¬ 
coup  :  le  mâle  adulte  a  le  dessus  de  la  tête  , 
une  huppe  ,  le  derrière  du  cou  ,  et  une  pla¬ 
que  de  chaque  côté,  noirs  ;  tout  le  dessus 
du  corps  d’un  gris  plus  ou  moins  clair,  plus 
ou  moins  bleuâtre;  les  joues,  le  bord  de 
l’aile,  la  poitrine  et  le  dessous  du  corps 
blancs;  la  mandjbule  supérieure  noirâtre, 
l’inférieure  blanchâtre.  Quelques  individus, 
que  l’on  croit  être  des  femelles  ,  ont  tout  le 
manteau  gris-blanc  bleuâtre,  et  les  parties 
inférieures  d’un  noir  mêlé  de  roux  ;  d’au- 
res  sont  entièrement  roussâtres,  à  l’excep- 


SAY  395 

tion  de  la  tête  qui  est  noire  :  ces  derniers 
sont  probablement  des  jeunes. 

Le  Savacou  huppé  se  trouve  dans  la 
Guiane  et  au  Brésil.  Il  habite  les  savanes 
noyées,  et  se  lient  le  long  des  rivières  où  la 
marée  ne  monte  pas;  c’est  là  que,  perché 
sur  les  arbres  qui  avoisinent  les  eaux,  il  at¬ 
tend  le  passage  des  Poissons ,  dont  il  paraît 
faire  sa  principale  nourriture,  et  sur  les¬ 
quels  il  tombe,  dit-on,  en  plongeant:  on 
prétend  qu’il  se  nourrit  aussi  de  Crustacés 
et  de  Mollusques.  Lorsqu’il  est  irrité  ,  il  re¬ 
dresse  les  longues  plumes  qui  ornent  son 
occiput,  et  s’élance  avec  fureur  sur  l’objet 
qui  excite  sa  colère  en  frappant  vivement 
ses  mandibules  l’une  contre  l’autre,  à  la 
manière  des  Cigognes.  (Z.  G.) 

SAVALLE.  poiss.  —  Nom  vulgaire  des 
Mégalopes. 

SAVASTANIA  ,  Neck.  ( Elem .,  n.  795). 
bot.  ph.  — -  Syn.  de  Tibouchina,  Aubl. 

SA VI A  ,  Rafin.  (in  New-York  Medic. 
Reposit.,  II,  Hex.,  Y),  bot.  ph. -r-Syn. 
d 'Amphicarpœa,  Elliott. 

SAVIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Euphorbiacées  ,  tribu  des  Buxées,  établi 
par  Willdenow  (  Spec .,  IV,  771  ).  L’espèce 
type,  Savia  sessilifiora  ( Crolon  sessiliflorum 
Sw.  ),  est  un  arbuste  qui  croît  à  Saint-Do¬ 
mingue. 

SAYIGiVYA.  arachn. — Blackwall,  in  An - 
nais  and  Magazine  of  natural  hislory,  dési¬ 
gne  sous  ce  nom  un  genre  de  l’ordre  des 
Araignées.  (H.  L.) 

SA  Y  IG  A  VA  (nom  propre),  bot.  pii.  — 
Genre  de  la  famille  des  Crucifères,  tribu  des 
Vellées  ,  établi  par  De  Candolle  (  Syst.,  II  , 
^83;  Prodr.,  1 ,  787).  L’espèce  type,  Savig. 
Ægyptiaca  (Lunaria  parviflora  Del.  ),  est 
une  herbe  qui,  comme  son  nom  l’indique, 
croît  en  Égypte. 

SAYOAIEi».  Sapindus.  bot.  ph.— Genre 
de  la  famille  des  Sapindacées ,  à  laquelle  il 
donne  son  nom,  del’Octandrie  trigy nie  dans 
le  système  de  Linné.  Les  végétaux  qui  le 
forment  sont  des  arbres  répandus  dans  toute 
la  zone  intertropicale  ;  leurs  feuilles  sont  al¬ 
ternes,  dépourvues  de  stipules,  brusquement 
pennées,  à  folioles  entières,  souvent  mar¬ 
quées  de  points  translucides.  Leurs  fleurs 
sont  polygames,  disposées  en  grappes  rameu¬ 
ses,  qui  prennent  souvent  l’apparence  d’une 
panicule  terminale  par  suite  de  l’avorteinent 


396 


SAY 


SAX 


des  feuilles  sur  les  rameaux  supérieurs  ;  elles 
présentent:  un  calice  à  cinq  divisions  pro¬ 
fondes,  égales  entre  elles  ;  une  corolle  de 
cinq  pétales  parfois  pourvus  d’une  petite 
écaille  sur  leur  onglet;  un  disque  entier  ou 
crénelé  qui  occupe  le  fond  du  calice;  huit 
ou  dix  étamines  à  filets  libres  ;  un  pistil  à 
ovaire  central,  sessile,  creusé  le  plus  souvent 
de  trois  loges  uni-ovulées,  à  style  simple, 
terminé  par  un  stigmate  peu  profondément 
bi-trilobé.  A  ces  fleurs  succède  un  fruit 
charnu,  rarement  trilobé,  plus  habituelle¬ 
ment  bi-ou  unilobé,  par  suite  de  l’oblitéra¬ 
tion  d’une  ou  deux  loges  de  l’ovaire;  ces 
lobes  sont  arrondis  et  renferment  chacun 
une  seule  graine  dressée. 

L’espèce  la  plus  remarquable  de  ce  genre 
est  le  Savonier  usuel,  Sapindus  Saponaria 
Linn.,  qui  croît  naturellement  dans  les  An¬ 
tilles  et  dans  les  parties  chaudes  du  conti¬ 
nent  américain.  C’est  un  arbre  de  taille 
moyenne,  dont  les  feuilles  pennées  présen¬ 
tent  trois  ou  quatre  paires  de  folioles  ovales, 
lancéolées,  entières,  parmi  lesquelles  les  ter¬ 
minales  sont  longuement  acuminées,  et  ont 
leur  pétiole  commun  ou  rachis  largement 
ailé.  Son  fruit  est  globuleux,  à  peu  près  du 
volume  d’une  grosse  cerise.  A  sa  maturité 
parfaite,  il  est  rouge  et  formé  d’une  chair 
visqueuse,  demi-transparente,  amère.  Il 
renferme  une  graine  de  laquelle  on  extrait 
une  huile  bonne  à  brûler  et  même  à  man¬ 
ger,  lorsqu’elle  est  fraîche.  Ces  fruits  se  dis¬ 
tinguent  par  une  singulière  propriété  qui  a 
valu  à  l’espèce  et  au  genre  entier  le  nom  de 
Savonier.  Leur  pulpe  agit  comme  une  sorte 
de  savon  naturel  ;  elle  fait  mousser  l’eau  et 
lui  donne  la  faculté  de  dégraisser  le  linge, 
comme  le  ferait  de  l’eau  de  savon  ordinaire. 
Même  à  l’état  sec  ils  conservent,  quoiqu’à 
un  degré  moindre,  cette  propriété  qu’ils  doi¬ 
vent  à  la  présence  d’une  assez  forte  propor¬ 
tion  de  Saponine.  La  racine  de  ce  Savonier 
possède  la  même  propriété,  mais  moins  mar¬ 
quée  qu’elle  ne  l’est  dans  son  fruit. 

Des  propriétés  analogues  distinguent  d’au¬ 
tres  Savoniers,  tels  que  les  Sapindus  lauri- 
folius  Vahl,  Sapindus  aromaticus  Yahl,  et 
quelques  autres  indigènes  de  l’Asie  tropicale. 
Quant  au  Sapindus  Saponaria,  il  se  distin¬ 
gue  en  outre  par  l’astringence  de  son  écorce 
et  de  sa  racine,  qui  sont  usitées  pour  ce  mo¬ 
tif  comme  toniques  amers. 


M.  Cambessèdes  a  fait  connaître  ( Flor . 
Bras,  merid.,  I,  p.  391)  une  espèce  de  Sa- 
vonicr  à  laquelle  il  a  donné  le  nom  de  Savo¬ 
ns1'  comestible,  Sapindus  esculenlus  Carnb., 
dont  les  fruits  sont  bons  à  manger  et  sont 
même  très  estimés  des  Brésiliens.  Elle  croît 
au  Brésil,  dans  la  province  de  Minas  Geraes, 
sur  la  lisière  de  ces  bois  qui  se  dépouillent 
de  feuilles  chaque  armée  et  qu’on  nomme 
Cattingas.  Une  autre  espèce  à  fruit  comesti¬ 
ble  est  le  Sapindus  Senegalensis  Poir.,  dont 
le  fruit  a  une  saveur  douce  et  vineuse  qui 
en  fait  un  aliment  fort  recherché  des  nègres 
et  des  colons  du  Sénégal.  (P.  D.) 

SAVONNIER.  Rypticus.  poiss.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Acanthoptérygiens,  famille  des 
Percoïdes,  établi  par  G.  Cuvier  (Règne  ani¬ 
mal,  t.  11,  p.  144),  et  caractérisé  de  la  ma¬ 
nière  suivante  :  Opercules  et  préopercules 
épineux  sans  dentelures,  ni  aux  uns,  ni  aux 
autres;  dents  en  velours;  écailles  petites  et 
cachées  sous  l’epiderme;  dorsale  non  échan- 
crée  et  garnie  d’un  très  petit  nombre  d’épi¬ 
nes  (3  on  4). 

Ce  genre  ne  comprend  encore  que  deux 
espèces  décrites  par  MM.  G.  Cuvier  et  Va¬ 
lenciennes  (Histoire  des  Poissons,  t.  III,  p.  60). 
Ce  sont  les  Savonnier  commun , Rypticus  sapo- 
naceus  G.  Cuv.  et  Valenc.  (Anthias  id.  BL, 
Schn.)  et  Savonnier  sablé,  Rypticus  arena - 
tus  G.  Cuv.  et  Val.  Toutes  deux  vivent  dans 
les  mers  des  régions  chaudes  de  l’Amérique 
méridionale.  Leur  taille  varie  de  20  à  23 
centimètres.  Le  nom  de  Savonnier  qui  a  été 
donné  à  ces  Poissons  vient  de  la  matière 
onctueuse  et  gluante  dont  leur  peau  est  re¬ 
couverte,  et  qui  mousse  comme  du  savon 
lorsqu’on  la  frotte  avec  la  main.  (M.) 

SAXÏCAVE,  Saxicava  ( saxum „  rocher; 
cavea ,  cave),  moll.  —  Genre  de  Conchifères 
dimyaires,  formant  avec  les  Byssomies,  dans 
l’ordre  des  Enfermés,  une  famille  distincte, 
caractérisée  par  l’absence  presque  complète 
de  dents  cardinales  à  la  coquille  qui  est  bâil¬ 
lante,  avec  le  ligament  extérieur  en  même 
temps.  Le  manteau  est  prolongé  en  deux  si¬ 
phons  charnus  réunis,  et  le  pied  très  petit  sé¬ 
crète  un  byssus.  Les  Saxicaves  ont  leur  co¬ 
quille  transverse,  inéquilatérale,  plus  courte 
et  obtuse  en  avant.  Cette  coquille  est  rendue 
irrégulière  par  leur  mode  d’habitation  dans 
les  pierres  calcaires,  qu’elles  savent  creuser  au 
moyen  d’unesécrétion,  ou  plus  probablement 


SAX 


SAX 


397 


au  moyen  des  courants  d'eau  passantsur  leurs 
branchies,  et  chargée  d’acide  carbonique 
après  avoir  servi  à  la  respiration.  L’intérieur 
des  valves  montre  deux  impressions muscu¬ 
laires  et  une  impression  pailéale  échancrée 
postérieurement.  Les  Byssomies  en  diffèrent 
parce  qu’elles  ne  sont  pas  perforantes,  c’est- 
à-dire  ne  percent  pas  les  pierres  pour. s’y 
loger,  mais  restent  fixées  par  leur  byssus.  Le 
genre  Saxicave  fut  établi  par  M.  Fleuriau  de 
Beilevue  en  1802,  et  adopté  par  Lamarck, 
qui  le  plaça  d’abord  dans  la  famille  des 
Solénacées,  et  plus  tard  dans  la  famille  des 
Lithophages,  en  y  comprenant  le  petit  genre 
que  Cuvier  nomma  Byssomie  ;  ce  dernier 
auteur  n’admettait  pas  le  genre  Saxicave, 
que  M.  de  Blain ville  ,  au  contraire  ,  con¬ 
serve  avec  les  Byssomies  et  les  Glycimères 
dans  sa  famille  des  Pyloridées.  M.  Deshayes, 
quia  fait  connaître  plusieurs  espèces  fossiles 
de  Saxicaves,  admet  également  ce  genre,  en 
y  comprenant  ,  sous  le  nom  de  Scixicava 
rhomboïdes,  la  Dcmax  rhomboïdes  de  Poli  ou 
Solen  minutüs  de  Linné,  que  Lamarck  avait 
inscrit  sous  ce  dernier  nom,  en  même  temps 
qu’il  en  faisait,  sous  le  nom  d’ Hiatellaarctica, 
un  genre  de  sa  famille  des  Cardiacées.  La 
même  coquille  à  l’état  fossile  a  d’ailleurs 
aussi  été  nommée  parBrocchi  Mya  elongata. 
L’espèce  type  du  genre  Saxicave  est  la  A’. 
rugosa  Lamk.,  des  cotes  occidentales  de 
France  et  de  la  mer  du  Nord  ,  dont  une 
simple  variété  est  décrite  par  Lamarck  sous 
le  nom  de  S ■  gallicana.  C’est  le  Mytilusru- 
gosus  de  Linné.  (Duj.) 

SAXICOLA.  ois.  — Nom  générique  latin 
donné  par  Bechstein  aux  Traquets.  (Z.  G.) 

SAXICOLIDÉES.  Saxicolidæ.  ois.  — 
M.  de  Lafresnaye,  dans  son  Essai  d’une 
nouvelle  manière  de  grouper  les  genres  et 
les  espèces  de  l’ordre  des  Passereaux,  d’a¬ 
près  leurs  rapports  de  mœurs  et  d’habita¬ 
tion  ( Revue  zool.  1839,  p.  1 6 1  ) ,  a  établi 
sous  ce  nom  une  famille  qui,  outre  les  Tra- 
quels  ,  comprend  encore  un  certain  nombre 
d'Oiseaux  dont  on  a  fait  des  Merles,  des 
Fauvettes,  des  Rubiettes,  etc.  En  général, 
ces  Oiseaux  habitent  les  terrains  secs  et  ro¬ 
cailleux  ,  nichent  à  couvert  et  pondent  des 
œufs  de  couleur  bleu-clair  ou  bleu-verdâtre. 
Pour  M.  de  Lafresnaye,  cette  famille,  ainsi 
caractérisée ,  comprend  les  quatre  groupes 
suivants  : 


1°  SaXICOLIDÆ  HUM1C0LÆ  et  RUP1COLÆ  , 
renfermant  les  genres  Pelrocinæla,  Argya , 
OEnanlhe,  chamnobia;  2"  Saxicolidæ  ambu- 
latohiæ  dont  font  partie  les  genres  Sialis  et 
Accentor ;  3°  Saxidolioæ  dumicolæ,  composé 
du  seul  genre  Saxicola ;  et  4°  Saxicolidæ 
sylvianæ,  qui  ne  comprend  également  quele 
genre  Phœnicura.  Cette  famille,  si  l’on  en 
excepte  le  genre  Accentor  et  peut-être  le 
genre  Argya  ou  Chœtops ,  est  assez  natu¬ 
relle.  (Z,  G.) 

8AX11COLÏD.ES.  ois.  —  Genrede  la  famille 
des  Merles  établi  par  M.  Lesson  sur  une  es  ¬ 
pèce  qu’il  a  désignée  sous  le  nom  spécifique 
d'Erythrurus.  (Z.  G.) 

SAXSCOLIXÉES.  Saxicolinœ.  ois.  — 
Sous-famille  correspondant  en  grande  partie 
à  la  famille  des  Saxicolidées  de  M.  de  La¬ 
fresnaye.  Swainson  qui  en  est  le  fondateur 
la  rapporte  à  sa  famille  des  Sylvidæ.  G. -R. 
Gray  y  comprend  les  genres  Copsychus,  Ru~ 
ticilla,  Niltava,  Siphia,  Cjjanecula,  Caliiope, 
Rubecula ,  Sialia,  Petroica,  Hylodes,  Syai- 
niorphus  ,  Origma ,  Thamnobia,  Campicola, 
Saxicola  et  Fruticicola.  Le  prince  Ch.  Bo¬ 
naparte,  qui  a  également  adopté  cette  sous- 
famille,  y  rapporte  encore  les  genres  Pe~ 
trocincla  et  Petrocossyphus ,  que  l’on  place 
généralement  dans  la  famille  des  Méruli- 
dées  (Z.  G.) 

SA  XÏEIl  A  G  A  C  É  E  S .  Saxifragaceœ.  dot. 
pii.  —  Groupe  de  plantes  dicotylédonées,  po- 
ly pétales ,  périgynes,  qui  en  comprend  plu¬ 
sieurs,  distinguées  par  les  uns  comme  de 
simples  tribus ,  par  d’autres  comme  autant 
de  familles.  Leurs  caractères  communs,  par 
suite  de  cette  réunion,  plus  vagues  et  moins 
définis  ,  sont  les  suivants  :  Calice  de  cinq 
folioles,  dont  le  nombre,  plus  rarement, 
peut  se  réduire  jusqu’à  trois  ou  monter  jus¬ 
qu’à  dix,  distinctes  ou,  plus  généralement, 
soudées  entre  elles  en  un  tube  qui,  souvent, 
se  soude  avec  la  totalité  ou  une  partie  de 
l’ovaire.  Pétales  en  même  nombre  et  alter¬ 
nes  ,  insérés  sur  une  lame  glanduleuse  qui 
tapisse  le  tube  calicinal  ,  entiers  ou  divisés, 
égaux  ou  quelquefois  inégaux  ,  dans  quel¬ 
ques  cas  rares  manquant  complètement. 
Etamines  insérées  de  même  ,  en  nombre 
égal  et  alternes  aux  pétales  ou  en  nombre 
double,  à  filets  libres,  à  anthères  introrses, 
biloculaires ,  s’ouvrant  longitudinalement. 
Ovaire  libre  ou  soudé  avec  le  calice  en  tout 


398 


SAX 


SAX 


ou  en  partie,  composé  le  plus  souvent  de 
deux  carpelles,  plus  rarement  de  trois  à  six, 
distincts  ou  réunis  plus  ou  moins  haut,  for¬ 
mant  par  leurs  bords  réfléchis  à  l’intérieur 
des  cloisons  complètes  ou  incomplètes,  dont 
le  bord  est  garni  dans  toute  sa  longueur,  ou 
seulement  à  la  hase  ou  au  sommet,  d’ovules 
anatropes  en  nombre  le  plus  ordinairement 
indéfini.  Autant  de  styles  distincts,  ou  sou¬ 
dés  entre  eux  dans  une  étendue  plus  ou 
moins  grande,  munis  chacun  d’un  stigmate 
simple.  Fruit  généralement  capsulaire,  dont 
les  carpelles  ,  à  la  maturité  ,  se  séparent  de 
haut  en  bas  en  dedans.  Graines  menues ,  à 
test  lisse  ou  scrobiculé ,  glabre  ou  velu  , 
quelquefois  prolongée!)  aile;  embryon  situé 
dans  l’axe  d’un  périsperme  charnu  et  épais, 
qu’il  égale  à  peu  près  ou  n’égale  pas  en  lon¬ 
gueur  ,  à  cotylédons  courts,  demi-cylindri¬ 
ques,  à  radicule  tournée  vers  le  hile,  et, 
par  conséquent,  en  haut,  en  bas  ou  en 
dedans,  suivant  que  la  graine  est  pendante, 
dressée  ou  horizontale. 

GENRES. 

Tribu  1. —  Saxifragées. 

Herbes  à  feuilles  alternes  ou  opposées  , 
dépourvues  de  stipules  (à  moins  qu’on  ne 
considère  comme  telles  les  bords  du  pétiole 
souvent  dilaté  à  sa  base).  Elles  habitent  en 
plus  grande  abondance  les  régions  froides  , 
soit  en  latitude  ,  soit  sur  les  montagnes 
même  tropicales,  et  s’avancent  jusqu’aux  li¬ 
mites  de  la  végétation. 

Eremosyne  ,  Endl.  —  Donalia  ,  Forst. — 
Vahlia,  Thunb:  ( Russelia ,  L.  F. — Bistella , 
Del.) — Nimmoia,  Wight. — Boykinia,  Nutt. 

—  Zahlbrucknera  ,  Reich.  (  Oreosplenium  , 
Zahlbr.)  —  Saxifraga,  L.  ( Porphyrion  ,  Ai - 
zoonia,  Dactyloides,  Eropheron ,  Micranthes, 
Arabidia,  Micropetalum  et  Hirculus,  Tausch . 

—  Anliphylla,  Chondrosea,  Muscaria,  Mega- 
sea  ,  Dermasea  ,  Spalhularia  ,  Robertsonia  , 
Aulaxis  ,  Colylea,  Lobaria ,  Ciliaria  et  Lep- 
tasea ,  Haw.  — Hydatica,  Neck.  —  Bergenia, 
Mœnch. —  Geryonia,  Schr. — Diptera,  Bork. 

—  Ligularia,  Duv.  — Kingslonia,  Gray)  — 
Leptarrhena,  R.  Br.  — Lutkea,  Bong.  ( Erio - 
gynia ,  Hook.) — Lepuropetalum,  Eli.  ( Cryp - 
topel aluni ,  Hook.  —  Pyxidanlhera ,  Muhl.) 

* —  Chrysosplenium ,  Tourn.  —  Heuchera,  L. 

—  Tolmica ,  Torr.  Gr.  — Milellopsis,  Meisn. 


(  Drummondia ,  DC.)  —  Milella  ,  Tourn.  — 
Teliima,  R.  Br.  {Lithophragma,  Nutt. )-Tia- 
rella,  L.  (. Blondia ,  Neck.)  —  Hoteia,  Morr., 
Decaisne.  —  NeilUa,  Don.  —  Astilbe ,  Ham. 

—  Oresilrophe,  Bung. 

Tribu  2.  —  Cünoniacées. 

Arbrisseaux  ou  arbres,  à  feuilles  opposées, 
simples  ou  composées ,  à  larges  stipules  in- 
terpétiolaires.  Ils  sont  répandus  dans  la  zone 
tempérée  de  l’hémisphère  austral ,  surtout 
dans  l’Australie  ,  rares  dans  l’Amérique 
tropicale,  et  il  ne  s’en  trouve  pas  en-deçà 
du  tropique  du  Cancer.  Plusieurs  produisent 
des  sucs  gommeux. 

Codia,  Forst.  —  Callicoma,  Àndr.  —  Ca~ 
lycomis,  R.  Br.  —  Aphanopetalum,  Endl. — 
Ceratopetalum ,  Sm.  —  Schizomeria  ,  Don. 

—  Plalylophus,  Don. — Anodopelalum ,  Cun. 

• —  Weinmannia ,  L.  (  Windmannia ,  P.  Br.) 

—  Leiospermum  ,  Don. — Ackama,  Cunn. 

—  Pterophylla  ,  Don.  —  Arnoldia  ,  Bl.  — 
Gumillea,  R.  Pav.  —  Caldeluvia ,  Don.  {Die- 
terica ,  Ser.)  —  Cunonia  ,  L.  (  Osterdyckia  , 
Burrn.  )  —  Geissois  ,  Labill.  —  Belangera  , 
Cambess.  ( Polyslemon ,  Don.)— Lamanonia, 
FJ.  fl. 

On  cite  à  la  suite,  avec  doute,  quelques 
autres  pgenres  :  Adenilcma ,  Bl.  ;  Pellocalyx, 
Korth.;  et  le  Baucra,  Kenn.,  dont  quelques 
auteurs  ont  fait  une  petite  famille  particu¬ 
lière  des  Baucracées. 

Tribu  3.  —  Hydrangées. 

Arbrisseaux  à  feuilles  opposées,  simples, 
sans  stipules.  Assez  abondants  dans  le  nord 
de  l’Amérique  et  de  l’Inde,  ainsi  qu’au  Ja¬ 
pon  ;  rares  au  Pérou  et  à  Java. 

Hydrangea,  L.  ( Hortensia ,  J.  —  Peautia, 
Comm.  — Primula,  Pour.)  —  Cardiandra  , 
Sieb.,  Zucc.  —  Platycrater ,  Sieb.,  Zucc.  — 
Schizophragma  ,  Sieb. ,  Zucc.  —  Jamesia, 
Torr.,  Gr. — Cornidia,  R.  Pav.  ( Sarcostyles , 
Presl.)  —  Adamia ,  Wall.  ( Cyanilis ,  Reinw.) 
Broussaisia ,  Gaud. 

Enfin  M.  Endlicher  fait  une  quatrième 
tribu  des  Escalloniées,  que  nous  avons  trai¬ 
tée  autre  part  Comme  famille  distincte,  et 
cite  à  la  suite  deux  petits  groupes,  composés 
jusqu’ici,  l’un  d’un  seul,  l’autre  de  deux 
genres  seulement,  les  Rousséacées  et  les 
Brexiacées.  (Ad.  J.) 

SAXIFRAGE.  Saxifraga  ( saxa ,  les  ro- 


SAX 


399 


SàX 

cher  s;  fra'igcrc,  briser;  comme  croissant 
dans  les  fentes  des  rochers),  bot.  ph.  —  Grand 
genre  de  la  famille  des  Saxifragaeées,  à  la¬ 
quelle  il  donne  son  nom  ,  de  la  Décandrie 
digynie  dans  le  système  de  Linné.  Les  plantes 
qui  le  forment  sont  des  herbes  vivaces  qui 
croissent,  pour  la  plupart,  dans  les  parties 
tempérées  et  froides  dé  l’hémisphère  boréal, 
principalement  sur  les  grandes  chaînes  de 
montagnes ,  et  dont  quelques  unes  habitent 
l’Amérique,  même  dans  ses  parties  les  plus 
chaudes,  mais  en  se  maintenant  alors  à  de 
grandes  hauteurs.  Leurs  feuilles  sont  souvent 
charnues  ou  coriaces;  les  radicales  forment 
généralement  une  rosette  dans  le  bas  de  la 
plante,  tandis  que  les  caulinaires  sont  al¬ 
ternes  ou,  fort  rarement,  opposées.  Leurs 
fleurs  sont  d’ordinaire  en  grappe  simple 
ou  composée,  parfois  modifiée  en  corymbe, 
et  elles  présentent  les  caractères  suivants: 
Galice  libre  ou  plus  souvent  adhérent  à  la 
base  de  l’ovaire,  a  cinq  lobes  plus  ou  moins 
profonds;  corolle  à  5  pétales  périgynes , 
presque  toujours  égaux;  dix  étamines  pé¬ 
rigynes  ;  ovaire  offrant  tous  les  degrés  entre 
une  indépendance  complète  et  u ne  adhérence 
presque  totale,  à  deux  loges  mulli-ovulées, 
surmonté  de  deux  styles,  que  terminent 
deux  stigmates  obtus.  A  ces  fleurs  succède 
une  capsule  bilocu laire ,  terminée  supérieu¬ 
rement  par  deux  becs  dans  l’intervalle  des¬ 
quels  elle  s’ouvre  par  déhiscence  loculicide. 

Ces  plantes  jouent  un  rôle  très  important 
dans  notre  flore ,  dans  laquelle  elles  figurent 
pour  environ  40  espèces;  de  plus  quelques 
unes  d’entre  elles  sont  communément  cul¬ 
tivées  dans  les  jardins.  Aussi  devons- nous 
nous  arrêter  sur  elles  quelques  instants. 

a.  Porphyrion  Tausch.  Calice  longuement 
gamosépale ,  dressé ,  persistant,  libre  ou 
adhérent.  Graines  anguleuses,  lisses  ou  ru¬ 
gueuses.  Feuilles  opposées ,  coriaces  ou  un 
peu  charnues,  persistantes.  Fleurs  rouges  , 
violacées,  rarement  jaunes.  Ace  sous-genre 
appartiennent  trois  peti Les  espèces  de  notre 
flore,  qui  croissent  dans  les  Alpes  et  les 
Pyrénées  à  des  hauteurs  considérables ,  et 
qui  arrivent  même  jusqu’aux  limites  de  la 
végétation.  Ce  sont  les  Saxifraga  opposüi- 
folia  Lin.,  S.  retusa  Gouan,  S.  biflora  AIL 

b.  Aizoonia  Tausch.  Calice  longuement 
gamosépale,  dressé,  persistant,  adhérent. 
Graines  ovales-lrigones,  rugueuses.  Feuilles 


alternes,  sessiies,  épaisses  et  coriaces,  d’un 
vert  plus  ou  moins  glauque,  persistantes, 
entourées  d’une  bordure  cartilagineuse  , 
entière  ou  dentelée.  Fleurs  blanches,  jaunes, 
plus  rarement  rouges.— Ici  se  rangent  plu¬ 
sieurs  de  nos  espèces  indigènes.  La  plus 
commune  d’entre  elles  est  la  Saxifrage 
Aizoon,  Saxifraga  Aizoon  Lin.,  qu’on  ren¬ 
contre  sur  toutes  nos  montagnes,  à  des 
hauteurs  moyennes.  La  plus  remarquable 
peut  être  pour  la  beauté  est  la  S.  longifo- 
lia  Lapeyr. ,  magnifique  plante  très  com¬ 
mune  dans  les  Hautes-Pyrénées,  et  qui 
formerait  un  très  bel  ornement  pour  nos 
jardins,  si  elle  ne  se  refusait  à  peu  près  en¬ 
tièrement  à  la  culture.  Cette  Saxifrage  est 
d’une  rare  élégance  tant  par  sa  rosette  for¬ 
mée  d’un  grand  nombre  de  feuilles  linéaires, 
un  peu  plus  larges  dans  leur  extrémité, 
obtuses,  entourées  d’un  rebord  cartilagi¬ 
neux,  crénelé,  que  par  sa  longue  grappe  pa- 
niculée,  qui  atteint  quelquefois  4  et  5 
décimètres  de  long,  et  qui,  dans  toute  cette 
longueur,  porte  un  nombre  très  considérable 
de  fleurs  blanches  un  peu  jaunâtres.  Nous 
l'avons  vue  fleurir  quelquefois  dans  le  jardin 
botanique  de  Toulouse. 

c.  Dactyloides  Tausch.  Calice  longuement 
gamosépale,  dressé,  persistant,  adhérent. 
Graines  rugueuses.  Feuilles  alternes,  herba¬ 
cées,  vertes,  planes,  entières  ou  lobées,  non 
marginées,  rarement  persistantes.  Fleurs 
blanches,  jaunâtres,  rarement  rouges.  Les 
nombreuses  espèces  renfermées  dans  ce  sous- 
genre  sont  souvent  d’une  détermination  dif¬ 
ficile;  dans  plusieurs  cas,  leurs  formes  sem¬ 
blent  se  rattacher  l’une  à  l’autre  ou  même 
être  réunies  par  des  transitions  presque  in¬ 
sensibles.  L’une  des  plus  belles,  si  ce  n’est 
même  la  plus  belle  d’entre  elles,  est  la  Saxi¬ 
frage  aquatique,  Saxifraga  aqualica  Lap., 
dont  la  tige  ascendante  atteint  de  3  a  5  dé¬ 
cimètres  de  haut,  dont  les  feuilles,  en  coin 
à  leur  base,  sont  divisées  dans  leur  moitié 
supérieure  en  trois  ou  cinq  lobes  trifides 
eux- mêmes;  ses  fleurs  sont  grandes  et  blan¬ 
ches.  Uueespèce  fortcornmunede cette  même 
section  est  la  Saxifrage  granulée,  Saxifraga 
granulala  Linn.,  connue  vulgairement  sous 
l^s  noms  de  S  anicle  de  montagne,  Cassepierre. 
Elle  se  trouve,  non  seulement  sur  les  mon¬ 
tagnes,  mais  encore  et  surtout  en  plaine, 
dans  les  prés  secs  et  sur  les  bords  des  bois. 


400 


SAX 

On  la  cultive  comme  espèce  d’ornement  à 
une  exposition  fraîche  et  dans  une  terre  lé¬ 
gère.  Elle  doit  son  nom  spécifique  aux  bul  • 
billes  nombreux  que  porte  la  souche  et  dont 
la  réunion  ressemble  à  un  amas  de  très  pe¬ 
tits  tubercules.  Ces  petits  corps  fournissent 
un  moyen  facile  pour  la  multiplier. 

d.  Bergenia  Mœnch.  Calice  gamosépale 
à  sa  base,  non  adhérent,  à  lobes  obtus, 
ascendants.  Graines  anguleuses,  lisses.  Tige 
sous-frutescente  à  sa  base  ,  généralement 
épaisse.  Feuilles  coriaces,  persistantes,  gran¬ 
des,  à  pétiole  élargi  par  sa  base.  Une  espèce 
de  ce  sous-genre  est  aujourd’hui  fort  ré¬ 
pandue  dans  les  jardins.  Nous  voulons  par¬ 
ler  de  la  Saxifrage  a  feuilles  épaisses, 
Saxifraga  crassifolia  Lin.  ,  vulgairement 
connue  sous  le  nom  de  Saxifrage  de  Sibérie. 
Dans  nos  jardins,  elle  fleurit  dès  le  com¬ 
mencement  du  printemps.  On  cultive  aussi 
la  Saxifrage  ligulée,  Saxifraga  ligulata 
Wall.,  espèce  voisine  de  la  précédente  et 
originaire  du  Népaul. 

e.  Micranthes  Tausch.  Calice  gamosépale 
à  la  base,  non  adhérent.  Capsule  presque 
vesiculeuse ,  marquée  de  nervures.  Styles 
soudés  entre  eux  presque  jusqu’à  l'extré¬ 
mité.  Graines  oblongues,  lisses.  Tige  presque 
nue.  Feuilles  oblongues ,  radicales.  Fleurs 
généralement  petites,  souvent  ramassées. 
Ex.  :  Saxifraga  nivalis  Lin. 

f.  Arabidia  Tausch.  Calice  gamosépale  à 
la  base,  non  adhérent,  étalé  ou  réfléchi. 
Pétales  à  long  onglet,  quelquefois  inégaux. 
Graines  striées  longitudinalement.  Feuilles 
alternes,  en  coin,  ou  obovales,  en  rosette, 
persistantes.  Nous  citerons  comme  exemples 
pour  cette  section  la  Saxifraga  slellaris 
Lin.,  espèce  très  commune  sur  les  monta¬ 
gnes,  dans  les  lieux  humides  ou  arrosés  par 
l’eau  provenant  de  la  fonte  des  neiges,  et 
la  S.  Clusii  Gouan  (  S.  leucanlhemifolia 
Lapeyr.),  plante  de  plus  fortes  proportions, 
qui  croît  principalement  dans  les  Pyrénées. 
Quelques  botanistes  regardent  ces  deux  plan¬ 
tes  comme  deux  formes  d’une  même  espèce. 

g.  Hydatica  Neck.  Calice  à  peine  gamo¬ 
sépale  par  sa  base,  non  adhérent.  Filets  en 
massue,  aigus  au  sommet;  pétales  presque 
égaux  ,  ou  deux  d’entre  eux  plus  longs  que 
les  autres.  Capsule  ovoïde,  un  peu  ventrue. 
Styles  très  courts.  Graines  presque  sphéri¬ 
ques ,  rudes.  Tige  presque  nue,  souvent 


stolonifère  Feuilles  généralement  coriaces, 
presque  orbiculaires  ou  en  coin  ,  roselées 
sur  les  jets  stériles.  Ici  se  rangent  les  Saxi¬ 
fraga  cuneifolia  Lin.,  S.  umbrosa  Lin.,  A. 
Ursula  Lin.  ,  de  notre  flore  ,  et  aussi  la 
Saxifrage  sarmenteuse  ,  Saxifraga  sarmen- 
tosa  Lin.,  espèce  originaire  de  la  Chine  et 
du  Japon  ,  remarquable  par  les  coulants  ou 
stolons  qu’elle  émet  à  l’aisselle  de  ses  feuilles 
inférieures ,  et  par  lesquels  il  est  très  facile 
de  la  multiplier. 

h.  Micropetalum  Tausch.  Calice  à  peine 
gamosépale  par  sa  base,  non  adhérent.  Fi¬ 
lets  filiformes.  Graines  oblongues,  tubercu¬ 
leuses.  Ex.:  Saxifraga  rotunâifolia  Lin. 

i.  Hirculus  Tausch.  Calice  semblable  au 
précédent.  Graines  oblongues ,  relevées  de 
points  saillants.  Tige  fouillée ,  stolonifère. 
Feuilles  alternes,  étroites,  nervées,  entières, 
le  plus  souvent  bordées  de  cils  très  raides, 
marcescentes. —  Ici  se  rangent  la  Saxifraga 
Hirculus  Lin.  ,  du  Jura  et  des  Alpes,  à 
grande  fleur  jaune,  ordinairement  solitaire  ; 
et  la  S.  aizoïdes  Lin.,  très  jolie  espèce,  fort 
abondante  dans  les  lieux  couverts  et  hu¬ 
mides  des  montagnes,  où  elle  forme  de 
grosses  touffes  d’un  vert  gai  qui  se  couvrent 
vers  les  mois  d’août  et  septembre  d’une 
grande  quantité  de  fleurs  d’un  jaune  doré,, 
souvent  marquées  de  taches  orangées.  (P.  D.) 

SAXIF’RAGEES.  Saxifrageæ.  bot.  ph. 
—  Ce  nom  ,  par  lequel  nous  avons  désigné 
un  des  groupes  des  Saxifrngacées  ,  était  ap¬ 
pliqué  par  la  plupart  des  auteurs  à  la  famille 
entière;  mais  les  mêmes  la  limitaient,  pour 
la  plupart  ,  aux  genres  herbacés.  C’est  dans 
ces  limites  qu’on  l’admet  ,  en  général,  dans 
les  Flores  européennes.  (Ad.  J.) 

SAX  II.  A  El)  A.  o:s. — Nom  latin  d’un  g.  créé 
par  M.  Lesson  sur  V Alauda  tarlarica  dePallas, 
Oiseau  du  cap  de  Bonne  Espérance  que,  Le- 
vaillant  a  décrit  sous  le  nom  de  Traçai.  (Z. G.) 

SCARERÏA  {scaber,  rude),  bot.  cr.  (Phy- 
cces.)  —  Genre  de  la  tribu  des  Fucées,  éta¬ 
bli  par  M.  G  reville  ( Syn.gen .  Alg. ,  p.  36),  sur 
une  Algue  paradoxale  et  encore  mal  connue, 
originaire  de  l’Australie.  Son  nom  lui  vient 
de  ce  que  toutes  les  parties  en  sont  comme 
verruqueuses.  Elle  est  d’ailleurs  caractérisée 
comme  il  suit  :  Fronde  filiforme  ,  cylindri¬ 
que,  coriace,  rameuse,  recouverte  de  pe¬ 
tites  feuilles  verruqueuses  et  de  vésicules. 
Les  feuilles  sont  peltées",  fixées  à  la  fronde 


SCA 


4ol 


par  un  pétiole  très  court,  lisses  du  côté  in¬ 
térieur  et  disposées  en  spirale  simple,  diri¬ 
gée  de  gauche  à  droite.  Ce  sont  les  feuilles 
de  l’extrémité  des  rameaux  qui,  plus  grandes 
que  les  autres,  recèlent  la  fructification.  Les 
vésicules  sont  sphériques,  de  la  grosseur  d’un 
pois  et  suivent  l’ordre  spiral  d’insertion  des 
feuilles,  dont  elles  sont  çà  et  là  des  trans¬ 
formations.  La  fructification  ,  semblable  à 
celle  des  autres  Fucées,  consiste  en  un  con- 
ceptacle  sphérique  ,  logé  dans  l’intérieur  de 
la  feuille,  où  se  développent  des  spores  nées 
de  sa  paroi  et  dont  l’évacuation  se  fait  par 
un  pore  ouvert  du  côté  intérieur  de  la  feuille, 
c’est-à-dire  entre  celle-ci  et  la  fronde.  Ce 
même  genre  a  reçu  aussi,  mais  postérieu¬ 
rement,  de  M.  Ach.  Richard,  le  nom  de 
Castraltia,  qui  n’a  pu  être  adopté.  On  n’en 
connaît  qu’une  seule  espèce.  (C.  M.) 

SCABIEUSE.  Scabiosa  (  scabies,  gale). 
bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des  Dipsacées, 
de  la  Tétrandrie-monogynie  dans  le  système 
de  Linné.  L’immortel  botaniste  suédois  avait 
établi,  sous  les  noms  de  Scabiosa  et Knautia, 
deux  genres  que  les  auteurs  modernes  ont 
subdivisés  et  modifiés.  D’un  côté,  le  genre 
Scabiosa  Linn.,  a  fourni  par  son  démembre¬ 
ment  un  certain  nombre  d’espèces  avec  les¬ 
quelles  a  été  formé  le  genre  Céphalaire, 
Cephalaria  ( voy .  ce  mot);  d’un  autre  côté, 
d’autres  espèces  primitivement  comprises 
par  Linné  parmi  ses  Scabieuses  sont  entrées 
dans  le  groupe  des  Knautia  modifié,  comme, 
par  exemple,  la  Scabjeuse  des  champs,  Sca¬ 
biosa  arvensis  Linn.,  si  commune  dans  toute 
la  France,  ou  bien  elles  ont  servi  à  former 
en  partie  le  genre  Pterocephalus.  Par  là  le 
genre  Scabieuse  s’est  trouvé  circonscrit  entre 
des  limites  moins  étendues  et  en  même  temps 
mieux  déterminées.  Ainsi  envisagé,  ce  groupe 
générique  est  formé  de  plantes  herbacées  , 
vivaces  ou  sous-frutescentes,  qui  croissent 
naturellement  dans  la  région  méditerra¬ 
néenne,  dans  les  parties  moyennes  de  l’Eu¬ 
rope  et  de  l’Asie,  plus  rarement  au  cap  de 
Bonne-Espérance  et  dans  le  nord  de  l’Asie. 
Leurs  feuilles  sont  entières  ;  leurs  fleurs  sont 
groupées  en  capitules  terminaux,  déprimés, 
entourés  d’un  involucre  polyphylle  et  dont  le 
réceptacle  est  paléacé.  Chacune  d’elles  est, 
accompagnée  d’un  involucre  cylindrique, 
marqué  de  quatre  à  huit  fossettes,  nautique. 
Le  tube  de  son  calice  est  adhérent  à  l’ovaire, 
T.  xi. 


SCA 

tandis  que  son  limbe  est  allongé  et  se  ter¬ 
mine  par  cinq  soies  semblables  a  des  arêtes. 
Sa  corolle  épigyne  est  4-5-fide.  Son  ovaire, 
adhérent,  uniloculaire,  uni-ovulé,  porte  un 
style  filiforme,  que  termine  un  stigmate 
échancré.  Le  fruit  est  un  utricule  mono- 
sperme,  couronné  par  le  limbe  du  calice. 

Une  espèce  de  ce  genre  est  très  communé¬ 
ment  répandue  dans  nos  prairies  un  peu  sè¬ 
ches,  dans  nos  bois,  où  elle  fleurit  en  au¬ 
tomne,  C’est  la  Scabieuse  tronquée,  Scabiosa 
succisa  Linn.,  vulgairement  nommée  Suc- 
cise,  Mors-du-Diable.  Elle  doit  ces  diverses 
dénominations  à  ce  que  sa  souche  est  brus¬ 
quement  tronquée  à  son  extrémité  inférieure, 
comme  si  elle  eût  été  mordue  ou  rongée  sous 
terre.  Sa  tige,  cylindrique,  peu  rameuse, 
s’élève  de  5  à  8  décimètres,  en  moyenne; 
ses  feuilles  sont  oblongues  ou  oblongues- 
lancéolées,  un  peu  luisantes  en  dessus,  en¬ 
tières  ou  rarement  dentées;  ses  capitules 
sont  peu  nombreux,  arrondis,  formés  de 
fleurs  bleues,  égales  entre  elles  et  à  corolle 
quadrifide.  Cette  espèce  est  un  peu  amère 
et  astringente.  Ses  feuilles  et  sa  souche  sont 
employées  quelquefois  en  médecine,  surtout 
comme  sudorifiques  et  vulnéraires  dans  quel¬ 
ques  maladies  de  la  peau;  mais,  au  total, 
leur  usage  est  presque  abandonné  de  nos 
jours.  On  dit  qu’en  Suède  on  retire  de  ses 
feuilles  une  matière  colorante  verte  par  un 
procédé  analogue  à  celui  employé  pour  l’ex¬ 
traction  de  l’indigo  du  pastel. 

On  rencontre  dans  tous  les  jardins  la  Sca¬ 
bieuse  fleur  de  veuve,  Scabiosa  alropurpu - 
rea  Lin.,  dont  la  tige  rameuse  s’élève  à  6,  7 
décimètres;  dont  les  feuilles  radicales  sont 
lancéolées-ovales  ,  lyrées,  largement  den¬ 
tées,  tandis  que  les  caulinaires  sont  pinnati- 
partites,  à  lobes  oblongs,  dentés  ou  incisés. 
Dans  ses  capitules,  les  corolles  de  la  circon¬ 
férence  sont  plus  longues  que  celles  du  cen  ¬ 
tre  ;  elles  débordent  l’involucre  et  forment 
une  sorte  de  rayon.  La  plante  doit  son  nom 
spécifique  à  la  couleur  brun-pourpre  très 
foncé  de  ses  fleurs  qui,  à  la  vérité,  dans 
certaines  variétés  cultivées,  deviennent  aussi 
purpurines,  rose-clair  ou  panachées.  Cette 
Scabieuse  demandPune  terre  légère  et  une 
exposition  chaude.  On  la  multiplie  par  ses 
graines  qu’on  sème  pour  l’ordinaire  au  prin¬ 
temps. 

On  cultive  assez  fréquemment,  dans  les 

51 


402  SCA 

jardins,  la  Scabieuse  du  Caucase,  Scabiosa 
caucasica  Bieberst.,  espèce  herbacée,  vivace, 
à  grands  capitules  d’un  bleu  de  ciel  délicat 
et  un  peu  pâle;  et  la  Scabieuse  de  Crète, 
Scabiosa  crelica  Lin.,  espèce  originaire  de  la 
Sicile  et  de  la  Crète,  à  lige  frutescente, à  fleurs 
bleu-pâle,  quelquefois  presque  blanches,  se 
succédant  pendant  tout  l’été.  (P.  D.) 

SCABIOSÉES.  Scab-ioseœ.  bot.  phan. — 
Tribu  de  la  famille  des  Dipsacées  (voy.  ce 
mot)  qui  a  pour  type  le  genre  Scabiosa  au¬ 
quel  elle  doit  son  nom.  (Ad.  J.) 

SC  ABRITA,  Linn.  ( Mant .,  37).  bot.  ph. 

■ — Syn.  d e  Nyctanthes,  Linn. 

SCÆVOLA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Goodéniacées,  tribu  des  Seævolées, 
établi  par  Linné  (  Gen.  n.  224  ).  Ce  genre 
renferme  un  assez  grand  nombre  d  espèces, 
parmi  lesquelles  nous  citerons  surtout  les 
Scœv.  Plumier ii  Lamk.  et  Koenigii  VahL  La 
première  croît  dans  les  régions  tropicales 
de  tout  le  globe  ;  la  seconde  se  rencontre 
principalement  dans  les  Indes  orientales  et 
à  la  Nouvelle-Hollande. 

SCÆ  VOLÉES.  Scœvoleæ.  bot.  ph.  — 
Tribu  de  la  famille  des  Goodéniacées.  Voy. 
ce  mot. 

SCALAIRE.  S  cal  aria  ( scala ,  échelle). 
mole. —  Genre  de  Gastéropodes  pectinibran- 
cbes  marins  de  la  famille  des  f  urritellées , 
✓  établi  par  Lamarck,  qui  en  faisait  le  type  de  sa 
famille  des  Scalariens.  Les  Scalaires  sontdes 
coquilles  turriculées,  garnies  décotes  longi¬ 
tudinales  élevées,  obtuses  ou  tranchantes  ; 
leur  ouverture  est  obronde  ,  avec  les  deux 
bords  réunis  circulairernent  et  terminés  par 
un  bourrelet  mince,  recourbé.  Les  côtes  un 
peu  obliques,  qui  ne  sont  que  les  bourrelets 
minces  des  anciens  bords  de  1  ouverture,  et 
qui  marquent  les  différents  accroissements 
de  la  coquille,  ont  valu  aux  Scalaires  ce  nom 
générique ,  d’après  leur  ressemblance  avec 
des  échelons.  L’animal  des  Scalaires ,  figuré 
anciennement  par  Plancus,  et  plus  exacte¬ 
ment  depuis  par  M.  Philippi,  est  cylindracé, 
à  pied  court  et  subquadrangulaire  ;  sa  tête 
est  courte,  obtuse,  aplatie,  portant  de  cha¬ 
que  côté  un  tentacule^onique,  pointu,  à  la 
base  externe  duquel  e*  un  petit  œil  sessile 
(et  non  au  milieu,  comme  le  disait  Lamarck 
d’après  Plancus).  La  cavité  branchiale  allon¬ 
gée,  étroite,  contient  à  gauche  un  peigne 
branchial  à  feuillets  courts,  et  à  droite  l’anus 


SCA 

et  l’organe  de  la  génération.  L’opercule  est 
corné,  mince,  formé  d’un  tour  de  spire  ou 
d’un  tour  et  demi,  ayant  le  sommet  presque 
central.  Les  Scalaires,  qui  sontdes  Turbosde 
Linné,  sont  encore  considérés  par  Cuvier 
comme  un  sous-genre  des  Turbos,  et  placés 
par  cet  auteur  entre  les  Turritelles  et  les 
Cyclostomes.  Cependant  le  genre  Scalaire, 
quoique  associé  par  Lamarck  avec  des  genres 
trop  dissemblables,  les  Dauphinules  et  les 
Vermets ,  dans  sa  famille  des  Scalariens,  a 
été  adopté  généralement  par  les  zoologistes, 
et  M.  de  Blainville,  suivi  en  cela  par  M.  Des- 
hayes,  l’a  judicieusement  rapproché  davan¬ 
tage  des  Turritelles.  Le  genre  Scalaire  con¬ 
tient  environ  20  espèces  vivantes  et  autant 
d’espèces  fossiles  des  terrains  tertiaires,  ou 
même  de  la  Craie  et  du  Coral-Rag.  Leur 
longueur  est  comprise  entre  10  et  50  milli¬ 
mètres,  et  leur  largeur  est  de  3  à  14  milli¬ 
mètres.  Trois  espèces  se  trouvent  dans  les 
mers  d’Europe;  ce  sont  :  les  S,  communis 
Lamk.,  S.  lamellosa  Lamk.  et  S.  pluricosta 
Bivona  ;  ces  deux  dernières  étant  propres  à 
la  Méditerranée  ;  mais  la  Scalaire  la  plus 
remarquable  et  la  plus  précieuse  est  la  A. 
pretiosa  Lamk.  ( Turbo  scalaris  Linn.),  de  la 
mer  des  Indes  ;  on  la  nommait  autrefois  la 
Scalata ;  elle  est  longue  de  38  à  50  milli¬ 
mètres,  conique,  ombiliquée,  et  enroulée  en 
spire  lâche  ,  de  telle  sorte  que  les  tours  de 
spire  se  touchent  seulement  par  leurs  côtes 
ou  lames  saillantes;  elle  est  lisse,  et  pré¬ 
sente  une  teinte  fauve  assez  pâle  entre  les 
côtes  saillantes  qui  sont  blanches.  Elle  a 
été  payée  autrefois  500  florins  et  même 
davantage  ;  mais  aujourd’hui  qu’elle  est 
plus  répandue  dans  le  commerce,  et  que, 
dit-on,  elle  a  été  trouvée  dans  la  Méditer¬ 
ranée  ,  son  prix  est  devenu  40  à  50  fois 
moindre.  (Duj.) 

SCALARIENS.  moll.— Famille  des  Tra- 
chélipodes  de  Lamarck,  composée  des  gen¬ 
res  Vermet,  Scalaire  et  Dauphinule  ,  dont 
la  coquille,  sans  plis  à  la  columelle,  a  les 
bords  de  l’ouverture  réunis  circulairernent. 
M.  Deshayes,  dans  scs  annotations  à  la  2e 
édition  de  Lamarck ,  a  montré  que  cette 
famille  n’est  pas  naturelle  ,  et  n’est  fondée 
que  sur  un  caractère  artificiel  de  peu  d’im¬ 
portance.  En  effet,  les  Scalaires  se  rappro¬ 
chent  beaucoup  des  Turritelles;  tandis  que 
les  Dauphinules,  dont  la  coquille  très  épaisse 


SCA 


SCA 


403 


est  nacrée  en  dedans,  se  rapprochent  beau¬ 
coup  plus  des  Turbos;  les  Vermets,  au  con¬ 
traire,  doivent  former  avec  les  Si  1  iq ua i res  une 
famille  particulière  ,  et  même  un  ordre  dis¬ 
tinct,  celui  des  Tubulibranches.  (Duj.) 

SCALATA.  moll. — Ancien  nom  vulgaire 
des  Scalaires,  et  plus  particulièrement  de 
la  Scalaria  pretiosa. 

SCAEENARIA.  moll.  —  Sous-genre  éta¬ 
bli  par  Rafinesque  dans  son  genre  Obliqua- 
ria ,  qui  ne  peut  être  séparé  des  Unio  ou 
Muletles,  d’après  les  caractères  vacillants 
et  indécis  que  cet  auteur  a  voulu  tirer  de 
l’obliquité  du  ligament  ou  de  la  direction  de 
l’axe.  (Duj.) 

SCALÏA  ,  Sims.  (Bot.  Mag.).  bot.  ph. — 
Voy.  PODOLEPIS. 

*SCALIDIA  (çxa>t;,  sarcloir),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  de  la 
famille  des  Cucujipes  et  de  la  tribu  des  Pa- 
randriniens,  créé  par  Erichson  (Naturge- 
schichle  der  Inseclen  De-utschlands ,  1845, 
p.  305).  Le  type  est  propre  à  l’Amérique 
méridionale.  (C.) 

SCALIGERA  ,  Adans.  {Fam.,  Il  ,  323). 
bot.  ph.  —  Syn  d 'Aspalalhus,  Linn, 

*SCALIGERIA.  bot.  ph.  — Genre  de  la 
famille  des  Ombellifères ,  tribu  des  Smyr- 
nées,  établi  par  De  Candolle  ( Mem .,  Y,  70, 
t.  1  ,  f.  B).  Herbes  des  contrées  orientales. 

Voy.  OMBELLIFÈRES. 

SC  ALO  PE.  Scalops{r,  xctllrû ,  fouir).  MAM.  — 
G. Cuvier  a  créé  sous  la  dénomination  de  Sca- 
lops  u n  g.deCarnassiers  insectivores  pourune 
espèce  de  Mammifères  que  Linné  avait  placée 
dans  son  genre  Musaraigne,  et  que  Pennant 
ctShaw  avaient  comprise  dans  legenreTaupe. 
En  effet,  les  Scalopes  tiennent  à  la  fois  des 
Taupes  et  des  Musaraignes,  et  viennent  avec 
les  Condylures  établir  la  gradation  sériale 
entre  ces  deux  groupes  naturels  d’animaux. 

Le  corps  des  Scalopes  est  de  forme  allon  ¬ 
gée,  cylindrique;  il  est  musculeux  dans  tou¬ 
tes  ses  parties  antérieures,  qui  concourent 
aux  mouvements  des  pattes  de  devant  et  à 
ceux  qui  ont  pour  but  de  relever  la  tête.  La 
tête  est  dans  la  proportion  de  celle  de  la 
Taupe,  relativement  au  volume  du  corps, 
et  elle  est  supportée  par  un  cou  fort  court 
et  très  musculeux.  Le  museau  est  très  pro¬ 
longé,  encore  plus  que  celui  des  Musa¬ 
raignes,  cartilagineux,  garni  de  plusieurs 
rangées  de  poils,  terminé  par  un  boutoir, 


et  non  flexible  et  mobile  comme  celui  du 
Desman.  Les  yeux  sont  aussi  petits  et  aussi 
bien  cachés  que  ceux  de  la  Taupe.  Il  n’y  a 
pas  d’oreilles  externes.  La  gueule  est  assez 
fendue,  et  armée  de  dents,  qui  montrent 
toutes  les  formes  qui  sont  propres  au  sys¬ 
tème  dentaire  des  animaux  insectivores,  et 
dont  nous  parlerons  bientôt  avec  soin,  car 
elles  donnent  les  meilleurs  caractères  géné¬ 
riques  des  Scalopes.  Les  membres  sont  très 
courts,  pcntadactyles ,  et  ceux  de  derrière 
paraissent  faibles  et  débiles,  comparative¬ 
ment  aux  antérieurs  ,  qui  sont  exactement 
semblables  à  ceux  de  la  Taupe  ,  c’est-à-dire 
terminés  par  une  large  main  nue  et  calleuse, 
et  dont  tous  les  doigts  ,  soudés  entièrement 
les  uns  aux  autres,  sont  armés  d’ongles  fort 
longs  ,  très  épais  et  demi-arqués  en  dessus, 
en  gouttière  en  dessous,  tranchants,  arron¬ 
dis  au  bout  ,  et  formant  par  leur  réunion 
une  lame  coupante,  une  espèce  de  bêche 
pour  entamer  et  creuser  la  terre.  Les  pieds 
de  derrière  sont  plantigrades,  allongés,  à 
talon  bien  marqué;  les  doigts  en  sont  grêles, 
bien  séparés  et  armés  d’ongles  minces  et 
arqués;  le  plus  long  de  ces  doigts  est  celui 
du  milieu,  et  les  autres  décroissent  succes¬ 
sivement  jusqu’aux  plus  latéraux;  l’interne 
ou  le  pouce  est  le  plus  court  de  tous.  La 
queue  est  courte.  Le  poil  qui  couvre  le  corps 
est  très  court  et  très  fin  ,  perpendiculaire  à 
la  peau  ,  comme  celui  de  la  Taupe,  et  son 
aspect  est  moins  velouté. 

M.  de  Blainville  a  étudié  assez  récemment 
dans  son  Ostéographie  (  Fascicule  des  Insec  ¬ 
tivores)  le  squelette  des  Scalopes,  qu’il  com¬ 
pare  à  celui  de  la  Taupe  vulgaire  prise  com¬ 
me  type.  La  tête  des  Scalopes ,  dans  sa 
forme  générale  comme  dans  presque  toutes 
ses  particularités,  est  celle  de  la  Taupe; 
seulement  la  mâchoire  inférieure  a  plus  de 
force,  plus  de  courbure  dans  sa  branche 
horizontale,  et  les  apophyses  de  la  branche 
verticale  sont  un  peu  autrement  conformées, 
la  coronoïde  plus  large  et  plus  couchée  en 
arrière.  La  colonne  vertébrale  est  encore 
plus  semblable;  l’apophyse  épineuse  de  la 
seconde  vertèbre  cervicale  est  peut-être  , 
néanmoins,  un  peu  plus  prononcée  :  les 
vertèbres  sacrées  sont  encore  plus  étroites, 
plus  coudées  et  saisies  aussi  bien  par  les 
iléons  que  par  les  ischions;  les  coccygiennes 
sont  également  un  peu  plus  comprimées. 


404 


SCA 


Dans  la  série  sternale,  outre  un  peu  plus 
de  brièveté  dans  les  pièces  intermédiaires, 
qui  sont  également  plus  carénées  ,  on  peut 
remarquer  que  le  manubrium  a  sa  crête 
encore  bien  plus  élevée.  Les  membres  de 
devant,  dans  toutes  leurs  parties,  n’offrent 
presque  que  des  différences  spécifiques ,  et 
que  l’iconographie  seule  peut  exprimer  ; 
l’omoplate  a  ses  fosses  plus  canaliculees  ;  la 
clavicule  n’a  pas  l’apophyse  du  bord  infé¬ 
rieur  ,  et  au  contraire  son  trou  vasculaire 
est  plus  considérable;  l’humérus  est  peut- 
être  plus  carré  encore  que  dans  la  Taupe, 
et  son  apophyse  au  grand  pectoral  est  un 
peu  plus  détachée;  les  os  de  l’avant-bras  et 
de  la  main  sont  très  robustes.  Les  membres 
de  derrière  sont  au  contraire  un  peu  plus 
grêles,  un  peu  plus  faibles  proportionnel¬ 
lement  que  ceux  de  la  Taupe;  mais  les  dif¬ 
férences  dans  toutes  les  parties  sont  à 
peine  susceptibles  d’être  rendues  par  le 
discours. 

Les  Scalopes  étant  principalement  carac¬ 
térisés ,  comme  nous  l’avons  dit,  par  leur 
système  dentaire,  nous  croyons  devoir  rap¬ 
porter  ici  ce  qu’en  dit  Fr.  Cuvier  (  Dents  des 
Mammifères) .  Les  dents  sont  au  nombre  de 
36  :  2  incisives ,  1 8  molaires  en  haut ,  et  4 
incisives  et  12  molaires  en  bas  ;  il  n’y  a  point 
de  canines.  A  la  mâchoire  supérieure  se 
trouve  une  incisive  tranchante  à  tranchant 
arrondi,  dont  la  face  antérieure  est  arrondie 
et  la  face  postérieure  très  plate  ;  il  y  a  beau¬ 
coup  d’analogie  entre  cette  incisive  et  celle 
des  Sarigues  ,  et  d’autant  plus  qu’elle  est 
placée  immédiatement  à  côté  et  sur  la  même 
ligne  que  celle  qui  lui  est  contiguë.  Derrière 
ces  dents  viennent  six  fausses  molaires  : 
d’abord  deux  petites  semblables  à  des  fils , 
tant  est  grande  leur  ténuité  ;  puis  une  autre 
beaucoup  plus  grande  ,  cylindrique  et  poin¬ 
tue,  et  après  celle-ci,  une  quatrième,  plus 
petite,  également  cylindrique  et  pointue; 
la  cinquième,  tronquée  obliquement  à  son 
sommet  d’avant  en  arrière,  présente  dans 
sa  coupe  la  figure  d’un  fer  de  lance,  la  pointe 
tournée  en  arrière;  enfin  la  sixième  est  tout 
à  fait  semblable  à  la  précédente,  seulement 
elle  est  du  double  plus  grande.  Les  trois 
dernières  molaires,  ou  mâchelières,  sorrt  en 
général  semblables  à  celles  des  Chauves- 
souris  et  des  Desmans;  toute  la  différence, 
c’est  que  le  prisme  antérieur  de  la  première 


SCA 

est  imparfait ,  sa  moitié  antérieure  n’étant 
pas  développée  ,  et  il  en  est  de  même  du 
prisme  postérieur  de  la  dernière  par  l’obli¬ 
tération  de  la  moitié  postérieure  de  ce  pris¬ 
me  ;  ensuite  le  talon  inférieur  de  chacune 
de  ces  trois  dents  est  simple  ,  et  ne  consiste 
qu’en  un  tubercule  à  la  base  du  prisme 
antérieur.  A  la  mâchoire  inférieure  sont 
deux  incisives  :  la  première  très  petite  et 
tranchante;  la  seconde  pointue,  un  peu 
crochue,  couchée  en  avant  et  dépourvue  de 
racines  proprement  dites,  comme  les  défen¬ 
ses  de  certains  animaux,  où  la  capsule  den¬ 
taire  reste  toujours  libre;  aussi  ne  doit-on 
lui  donner  le  nom  d’incisive  que  parce 
qu’elle  agit  dans  la  mastication  contre  l’in¬ 
cisive  supérieure.  Les  trois  fausses  molaires 
qui  suivent  sont  à  une  seule  pointe,  avec 
une  petite  dentelure  postérieurement ,  un 
peu  couchées  en  avant,  et  semblables  l’une 
à  l’autre,  si  ce  n’est  pour  la  grandeur,  la 
première  étant  la  plus  petite  et  la  troisième 
la  plus  grande.  Les  trois  molaires  sont  con¬ 
stamment  semblables  à  celles  des  Chauves- 
souris,  c’est-a-dire  composées  de  deux  pris¬ 
mes  parallèles  terminés  chacun  par  trois 
pointes,  et  présentant  un  de  leurs  angles  au 
côté  externe,  et  une  de  leurs  faces  au  côté 
interne;  les  deux  premières  sont  de  même 
grandeur,  la  dernière  est  un  peu  plus  petite 
qu’elles.  Dans  leur  position  réciproque,  les 
incisives  inférieures  correspondent  à  la  face 
interne  des  supérieures  ;  les  fausses  molaires 
sont  alternes,  et  les  molaires  sont  dans  de 
tels  rapports  que  le  prisme  antérieur  de 
celles  d’en  bas  remplit  le  vide  qui  se  trouve 
entre  deux  dents ,  et  le  prisme  postérieur 
celui  que  les  deux  prismes  d’une  même  dent 
laissent  entre  eux,  et  les  molaires  inférieu¬ 
res  sont  de  l’épaisseur  d’un  prisme  en  avant 
des  supérieures.  M.  de  Blain  vil  le  (  loc .  cit.) 
a  donné  également  quelques  détails  sur  le 
système  dentaire  des  Scalopes ,  et  il  fait  re¬ 
marquer  qu’il  est  anomal  de  forme,  de  pro¬ 
portions  et  même  de  nombre,  du  moins  à 
la  mâchoire  inférieure;  mais  que  cette  ano¬ 
malie  porte  surtout  sur  les  parties  anté¬ 
rieures. 

Les  Scalopes  représentent  dans  l’Améri¬ 
que  septentrionale  notre  Taupe  européenne; 
ils  en  ont  les  formes  générales  ,  et  leurs 
mœurs  sont  semblables.  Ils  se  nourrissent 
de  Vers  et  d’insectes  ;  et  ils  habitent  des 


SCA 


SCA 


405 


terriers  qu’ils  se  creusent  habituellement 
aux  bords  des  rivières. 

On  ne  met  qu’une  seule  espèce  dans  ce 
genre  ,  et  celle  qu’Étienne  GeolTroy  Saint- 
Hilaire  y  avait  placée,  et  qu’il  désignait  sous 
le  nom  de  Scalops  crislatus ,  est  devenue  le 
type  d’un  groupe  particulier,  celui  des  Con- 
dylures.  (  Voy .  ce  mot.) 

Scalope  du  Canada  ,  Scalops  canadensis 
G.  Cuvier,  Et.  Geoffr.  et  G.  Desm.;  Talpa 
virginiana ,  migra  Séba.;  S  or  ex  aqualicus  G. 
Cuvier;  Scalopus  virginianus  Et.  Geoffr.; 
Musaraigne-Taupe  G.  Cuvier.;  Talpa  fusca 
Pennant,  Shaw.;  American  wiiite  male  des 
Américains,  etc.  Cet  animal  a  un  peu  plus 
de  six  pouces  pour  le  corps  et  la  tête  mesu¬ 
rés  ensemble,  et  sa  queue  n’a  pas  plus  de 
neuf  lignes.  Son  pelage  est  d’un  gris  fauve, 
tant  en  dessus  qu’en  dessous  ;  chaque  poil 
est  d’un  gris  de  souris  à  la  base  et  presque 
fauve  à  la  pointe;  la  queue  est  presque  dé¬ 
nuée  de  poils.  Le  Scalope  fouit  la  terre  à  la 
manière  des  Taupes,  et  a,  comme  plusieurs 
espèces  de  Musaraignes  ,  l’habitude  de  ne 
pas  s’éloigner  du  bord  des  ruisseaux  ou  des 
rivières.  On  le  trouve  aux  États-Unis  ,  de¬ 
puis  le  Canada  jusqu’en  Virginie. 

On  regarde  comme  une  simple  variété  du 
Scalops  canadensis  l’animal  qui  avait  été 
décrit  spécifiquement  par  M.  Harlau  sous  le 
nom  de  Scalops  pensylvanica,  qui  n'en  dif¬ 
fère  que  par  quelques  particularités  du  sys¬ 
tème  dentaire,  peut  être  mal  observées  par 
l’auteur  américain  ,  et  qui  provient  de  la 
Pensylvanie. 

Le  Scalope  a  crête  des  auteurs  n’est  au¬ 
tre  chose  que  le  Condylure  a  museau  étoilé 
(Voy.  ce  mot),  et  le  Scalope,  Mus  Scalops 
Klein  ,  est  une  espèce  de  Didelphe  (Voy.  ce 
mot).  (E.  D.) 

SCALPELLLM.  crust.  —  Leach,  dans  le 
Brewster’s  Edmburg  encyclopedia,  donne  ce 
nom  à  un  Crustacé  de  la  classe  des  Cirri- 
pèdes.  (H.  L.) 

*SCALPREM.  infus.,alg. — Nom  généri¬ 
que  employé  par  M.  Corda  pour  désigner  les 
espèces  de  Navicules  qui  sont  infléchies  ou 
en  §,  comme  la  Navicule  hippocampe. 

*  SC  WilHJS  (  'xctu&oç ,  qui  a  les  jambes 
courbées),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères,  de  la  famille  des  Cur- 
culionides  gonatocères  et  de  la  division 
des  Apostasimérides  Baridides  ,  créé  par 


Schœnherr  (G en.  et  spec.  Curculion.  synony- 
mia,  t.  VIII ,  1,  p.  254)  et  composé  des  trois 
espèces  suivantes  :  S.  setifer  ,  echinatus  et 
galeatus* Schr.  Toutes  trois  sont  originaires 
du  Brésil.  (C.) 

SCAMMONÉE.  bot.  pii.  —  Espèce  de 
Liseron  qui  produit  la  Gomme-résine  connue 
sous  le  nom  de  Scammonée.  Voy.  liseron. 

SCAN  DENTES,  ois.  —  Nom  donné  par  le 
prince  Maximilien  de  Wied  à  l’ordre  des 
Grimpeurs.  (Z.  G.) 

SCANDA LIDA,  Neck.  (Elem.,  n.  1306), 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Tetragonolobus,  Scop. 

SCANDÏCÏNÉES.  Scandicineœ.  bot. 
ph.  —  Tribu  de  la  famille  des  Ombelli- 
fères  (voy.  ce  mot)  ,  dans  la  division  des 
Campylospermées.  Elle  doit  son  nom  au 
genre  Scanda r,  nom  qu’on  donnait  autre¬ 
fois  au  Cerfeuil.  (Ad.  J.) 

SCANDIX.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Ombellifères ,  tribu  des  Scandicinées , 
établi  par  Gærtner  (II,  33,  t.  85)  qui  en  a 
limité  le  nombre  des  espèces  à  une  dizaine 
environ.  Ce  sont  des  herbes  très  abondantes 
dans  l’Europe  et  dans  l’Orient.  Parmi  elles 
nous  citerons  principalement  les  Sc.  peclen 
Veneris  Linn.  (  Chærophyllum  id.  Crantz, 
Myrrhisid.  AIL,  etc.),  et  S.  australis  Lin. 
(Myrrhis  id.  AIL,  Chærophyllum  australe 
Cr.,  Wylia  australis  Hoffm  ). 

SCANSORES.  ois. — Nom  que  porte,  dans 
la  méthode  d’Uliger,  l’ordre  des  Grimpeurs. 

*SCA.\SORL\.  mam. — Division  des  Mar¬ 
supiaux  indiquée  par  M.  Owen  (Proc.  zool. 
soc.  Lond.,  1839).  (E.  D.) 

*SCANSORIA.  rept.  —  Nom  donné  par 
Hawort  à  la  famille  des  Cauiéléoniens.  Voy. 
ce  mot. 

*SCAPANOTES,  Perty,Wiedemann.  ins. 
—  Synonyme  de  Chiron ,  Mac-Leay  ou  Dia- 
somus,  Dalmann.  (C.) 

*SCAl>ANIA(çxair»vy),  hoyau),  bot.  cr. — 
(Hépatiques).  Ce  nom,  qui  sert  aujourd’hui 
à  désigner  un  genre  de  la  tribu  des  Jonger- 
mannidées,  fut  d’abord  et  successivement 
employé  par  M.  Dumortier  pour  caractériser 
une  section  de  son  genre  Radula ,  et  par 
M.  Nees  d’Esenbeck  pour  distinguer  une 
subdivision  de  notre  genre  Plagiochila  (voy. 
ces  mots).  C’est  ensuite  M.  Lindenberg  qui, 
dans  le  Synopsis  Hepaticarum,  éleva  cette 
section  à  la  dignité  de  genre  en  lui  assignant 
les  attributs  suivants:  Périanthe  terminal, 


406 


SCA 


lisse,  horizontalement  comprimé,  à  orifice 
tronqué,  nu,  denticulé  ou  cilié.  Feuilles  in- 
volucrales  au  nombre  de  deux,  libres,  assez 
semblables  aux  caulinaires,  mais  plus  aiguës 
et  plus  denticulées.  Capsule  ovoïde,  assez 
considérable,  s’ouvrant  complètement  en 
quatre  valves.  Élatères  dispires,  insérées  sur 
le  milieu  des  valves.  Fleurs  mâles,  monoïques 
ou  dioïques.  Anthéridles  de  trois  à  vingt, 
agrégées  dans  Faisselle  de  feuilles  en  go¬ 
det.  Ces  plantes,  que  l’on  rencontre  partout 
sur  la  terre  et  les  rochers  ou  même  dans  les 
eaux  courantes,  aiment  en  générai  l’ombre 
et  l’humidité.  Elles  offrent  un  rhizome  d’où 
s’élèvent  des  rameaux  feuilles.  Les  feuilles 
sont  bilobées,  bifides  ou  bipartites,  pliées  en 
deux  de  manière  qu’un  des  lobes  couvre  le 
dos  et  l’autre  le  ventre  de  la  tige.  Il  n’y  a 
pas  de  trace  d’amphigastre.  Sur  vingt-trois 
espèces  connues,  quatorze  appartiennent  à 
l’Europe.  Le  type  du  genre  est  la  Junger- 
mannia  nemorosa  Linn.  (C.  M.) 

SC  A  PII  A.,  Noronh.  (Msc.).bot.  cr.~ Syn. 
de  Saurauja,  Willd. 

*SCAPIIA  (;xotc pvj,  chaloupe),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères,  de  la 
famille  des  Sténél  y  très  et  de  la  tribu  des 
Mordellones ,  proposé  par  Motchoulski  (Mé¬ 
moires  de  la  Société  impériale  des  naturalistes 
de  Moscou ,  1845,  p.  82,  238),  et  qui  a  pour 
type  VAnaspis  nigra  Megerle  f.  ?  espèce  qui 
se  rencontre  dans  une  grande  partie  de  l’Eu¬ 
rope.  (C.) 

SCAPHA.  moll.  —  Genre  proposé  par 
Klein  pour  une  petite  espèce  de  Néritine  , 
d’après  la  position  supposée  de  la  coquille 
quand  l’animal  nagerait. 

SCAPHANDRE,  moll.  —  Genre  proposé 
par  Montfort  pour  la  Bulla  lignaria. 

*SCAPHIDACTYLUS  (  ;xa«pt'ov ,  bêche  ; 
<îaxTu)voç,  doigt),  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  de  la  famille  des 
Carabiques  et  de  la  tribu  des  Féroniens, 
établi  par  de  Chaudoir  ( Tableau  d’une  nou¬ 
velle  subdivision  du  genre  Feronia  de  Dejean. 
■ — Mémoires  de  la  Société  impériale  des  natu¬ 
ralistes  de  Moscou,  extrait,  p.  20,  21,  22), 
et  qui  se  compose  des  trois  espèces  suivan¬ 
tes  :  S.  mceslus  Dej.  ( Platysma ),  funeslus  et 
opacus  Chv.  La  première  est  originaire  du 
Mexique.  (C.) 

^SCAPHIDITES.  Scaphidites.  ins.— Qua¬ 
trième  tribu  de  l’ordre  des  Coléoptères  pen- 


SCA 

tamères,  famille  des  Clavicornes,  établie  par 
La  treille  (Règne  animal  de  Cuvier,  t.  IV,  p. 
500),  et  qui  a  pour  caractères  :  Mandibules 
fendues  ou  bidentées  à  l’extrémité;  tarses 
de  cinq  articles  très  distincts,  entiers  ;  corps 
ovalaire,  rétréci  aux  deux  bouts,  arqué  ou 
convexe  en  dessus,  épais  au  milieu,  avec  la 
tête  basse,  reçue  postérieurement  dans  un 
corselet  trapézoïde,  point  ou  faiblement  re¬ 
bordé,  plus  large  postérieurement  ;  antennes 
généralement  aussi  longues  au  moins  que  la 
tête  et  le  corselet,  terminées  en  une  massue 
allongée,  de  cinq  articles  ;  dernier  article  des 
palpes  conique;  pieds  allongés,  grêles;  tar¬ 
ses  ( Choleva  excepté)  presque  identiques  dans 
les  deux  sexes.  Genres:  Scaphidium  et  Cho¬ 
leva.  (C.) 

SCAPHIDIUM  (.çxacpv},  esquif;  rje«,  for¬ 
me).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  de  la  famille  des  Clavicornes  et 
de  la  tribu  des  Scaphidites,  créé  par  Fabri- 
cius  (  SysiemalEleutheratorum,  il,  p.  575  ), 
et  qui  se  compose  d’une  trentaine  d’espèces 
appartenant  à  l’Europe,  l’Afrique,  l’Améri¬ 
que  et  l’Asie.  Nous  citerons,  comme  en  fai¬ 
sant  partie,  les  suivantes:  5.  4 -maculatum, 
immaculalum,  concolor  F .,  a garicinum  Lin., 
4-gultatum,  4-pustulatum  Sa  y,  castanipes 
Ky.,  et  castaneum  Perty.  Chez  ces  Insectes 
les  cinq  derniers  articles  des  antennes  sont 
presque  globuleux  et  composent  la  massue; 
les  palpes  maxillaires  sont  peu  saillants  et 
se  terminent  graduellement  en  pointe;  le 
pénultième  article  n’est  guère  plus  épais 
que  le  dernier  à  leur  jonction  ;  le  corps  a 
une  forme  naviculaire,  avec  le  corselet  un 
peu  rebordé  et  les  étuis  tronqués.  Les  Sca- 
phidies  vivent,  soit  dans  les  Champignons, 
soit  dans  le  vieux  bois  très  humide  et  en 
décomposition.  La  larve  de  la  première  espèce 
est  longue,  cylindrique,  blanche,  fortement 
velue,  avec  les  yeux  de  couleur  d’écaille. 

(C.) 

*SCAPIHDOMORPHUS  («*!<>»,  nacelle; 
popepn,  forme),  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères,  famille  des  Cla- 
vipalpes  et  tribu  des  Érotyliens,  établi  par 
Ilope  ( Revue  zoologique ,  1841,  p.  IM)  et 
adopté  par  Th.  Lacordaire  (Monographie  des 
Érotyliens,  1842,  p.481)  qui  la  classe  parmi 
ses  Érotyliens  vrais,  et  y  place  une  partie  des 
Iphiclus  et  Barytopus  de  Dejean.  L’auteur 
précédent  décrit  treize  espèces  :  deux  sont 


SCA 


407 


SCA 

Originaires  du  Brésil,  cinq  de  Cayenne,  qua¬ 
tre  de  Colombie,  une  provient  de  Bolivia  et 
une  du  Mexique.  JNous  citerons,  parmi  celles- 
ci,  les  *3'.  5 -punclatus  Lin.,  notatus,  undalus 
F.,  prœuslu s  DupL,  et  Duponchelii  Ghev. 

(C.) 

SCAPHÎDURA.  ois.  —  Voy.  SC APUIDURUS . 

*SCAPI1IDUIUJS.  ois. — Division  gériéri  • 
que  établie  par  Swainson  aux  dépens  du 
genre  Cassions  de  Vieillot  sur  le  Cass,  niger 
{Galerie  des  Oiseaux,  pi.  89).  (Z.  G.) 

SCAPHIIVOTUS  ( çxatp-/),  nacelle;  v5 roç, 
dos),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  de  la  famille  des  Carabiques  et 
de  la  tribu  des  Simplicipèdes  ou  des  Abdo¬ 
minaux,  section  des  Grandipalpes,  créé  par 
Latreille  (Règne  animal  de  Cuvier,  t.  IV,  p. 
409)  et  adopté  par  Dejean  (Species  général 
des  Coléoptères,  t.  II,  p.  17).  Ce  genre  ren¬ 
ferme  deux  belles  espèces  de  l’Amérique 
septentrionale,  les  Cychrus  elevatus  et  uni- 
color  F.  Chez  les  mâles,  les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  sont  faiblement 
dilatés  et  en  formedepalette;  lecorselet  forme 
un  trapèze  large ,  échancré  aux  deux  bouts , 
relevé  sur  les  côtés,  avec  les  angles  posté¬ 
rieurs  aigus  et  recourbés.  (C.) 

*SCAPIIIOPUS  (cxafciov,  coutre  ;  -noZc  , 
pied),  rept. —  Genre  de  Batraciens  anoures, 
famille. des  Raniformes,  établi  par  Holbrook 
( North .  Amer.  Herpét .,  t.  I).  L’espèce  type, 
Scaphiopus  solitarius  Holbr.,  habite  l’Amé¬ 
rique  septentrionale,,  principalement  la  Ca¬ 
roline,  la  Géorgie  et  le  Tennessee.  (L.) 

SCAPÜIS  (çxx-fri,  bateau),  bot.  cr.  — 
(Lichefts).  Voy.  opegrapiia  et  graphis. 

SCAPIIÎSOiYlA  (  çxoéy/j ,  nacelle;  oôiu.a, 
corps  .  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  delà  famille  desGiavicornes 
et  de  la  tribu  des  Scaphidites,  proposé  par 
Leach  et  adopté  par  Stephens  (  A  systematic 
Catalogue  of  Britisli  Insects,  1829,  p.  71). 
Ce  genre  a  été  établi  aux  dépens  des  petites 
espèces  de  Scaphidium ,  et  renferme  les 
S.  Agaricinum  Lin.,  et  Boleti  Pz.  On  les 
rencontre  à  peu  près  dans  toute  l’Europe 
sur  le  vieux  bois  recouvert  de  Champignons. 

(C.) 

SCAPHITES  (ç-/.a<pvj,  barque)  .  MOLL.  — 
Genre  de  Mollusques  céphalopodes  de  la  fa¬ 
mille  des  A  min  o  nées  ,  établi  par  Parkinson 
pour  des  corps  (ossiles  qui  se  trouvent  ex¬ 
clusivement  dans  la  Craie  inférieure.  On  n’a 


donc  que  le  moule  des  Scaphites  qui  avaient 
une  coquille  symétrique,  ovalaire,  commen¬ 
çant  par  une  spirale  à  tours  réunis,  plus  ou 
moins  embrassants  ,  mais  dont  le  dernier 
tour,  détaché  de  la  spire,  se  porte  en  avant 
et  se  recourbe  brusquement  en  dedans  pour 
se  terminer  par  une  ouverture  regardant  le 
centre  de  la  spire  ;  cette  coquille  ,  formée 
d’une  nacre  très  mince  dont  on  voit  quel¬ 
quefois  les  restes ,  était  divisée  par  des  cloi¬ 
sons  transverses  ,  infléchies  ou  découpées 
en  lobes  symétriques  et  dont  les  bords  sont 
divisés  en  folioles;  le  siphon  était  dorsal.  11 
en  résulte  que  les  Scaphites  se  rapprochent 
des  Ammonites  beaucoup  plus  que  les  autres 
genres  de  la  même  famille  :  on  ne  peut  même 
guère  distinguer  des  Ammonites  une  jeune 
Scaphite  dont  le  dernier  tour  n’est  pas  encore 
développé,  car  la  partie  centrale  de  la  spire  est 
parfaitement  régulière.  Quand  la  coquille 
était  complète  ,  l’ouverture  devenait  beau¬ 
coup  plus  étroite;  comme  si  les  viscères  plus 
volumineux  devaient  rester  définitivement 
dans  la  dernière  loge,  tandis  que  la  tête  et  les 
bras  pourraient  seuls  sortir  par  celte  ouver¬ 
ture,  qui  était  de  plus  en  plus  rétrécie  par  un 
bourrelet  épais  et  continu  dont  on  voit  l’em¬ 
preinte  sur  le  moule.  Les  Scaphites  sont 
assez  communes  dans  la  Craie  chloritée  de  la 
montagne  Sainte-Catherine  près  de  Rouen  ; 
mais  les  deux  espèces  qu’on  trouve  dans 
cette  localité  paraissent  être  simplement 
deux  variétés  d’une  même  espèce.  (Duj.) 

SCAPHIUM,  Kirby  (  Faun .  bor.Am,,  p. 
109).  ins.  —  Synon.  de  Scaphidium.  (C.) 

SCAPHOPHOIUJIVÏ,  Ehrenb.  (in  Hor. 
phys.t  94).  BOT.  cr.  —  Syn.  de  Schizophyllum , 
Fer. 

SGAPIIORUYItfCIIUS,  Pr.  Max.  ois.  — 
Synonymede  Tyrannus,V ieill . ,  G.  Cu\.  Voy. 
tyran.  (Z.  G.) 

*SCAP!IULA  (çxxyvj,  barque),  moll. — G. 
de  Conchifèresdimyaires  de  la  famille  des  Ar- 
cacées,  établi  par  M.  Benson  (  Proced.  of  Ihe 
Zool.  soc.  1834,  p.  91)  pour  une  coquille  d’eau 
douce  de  l’Inde,  qui  se  rapproche  des  Arches 
par  sa  forme  ,  par  le  mode  d’insertion  du 
ligament  sur  une  aire  en  losange,  et  par 
la  disposition  générale  des  dents,  mais  qui 
s’en  distingue  par  le  prolongement  oblique 
des  dents  au  côté  postérieur,  le  long  de  la 
face  interne  de  la  lame  cardinale,  et  par  la 
séparation  des  dents  en  deux  groupes  entre 


SCA 


4o8 

lesquels  se  trouve  un  espace  sans  dents  au 
milieu ,  et  par  l’absence  des  côtes  à  la  sur¬ 
face  externe.  (Duj.) 

SC  A  PH  HUA  (çxacpy,,  barque;  obPd  , 
queue),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Ortho¬ 
ptères ,  tribu  des  Locustiens,  établi  par 
Kirby  (Z ool.  Journ.).  L’espèce  type,  Sca- 
phura  Vigorsii  Kirb.,  se  trouve  au  Brésil. 

*  SCAPHVGI-OTÏS  (  çxa'cpy)  ,  nacelle  ; 
y/wTTa ,  langue),  bot.  ph. —  Genre  delà  fa- 
inill e des  Orchidées,  tribu  des  Yandées,  établi 
par  Pœppig  et  Endlicher  (Nov.  gen.  etsp.,  I, 
58,  t.  97-100).  Herbes  de  l’Amérique  tro¬ 
picale.  Voy.  ORCHIDÉES. 

*SCAPTEIRA  {rxxKvop,  fouisseur),  rept. 
—  Genre  de  la  famille  des  Sauriens,  section 
des  Cælodontes  Pristidactyles,  établi  par  Fit- 
zinger  (N.  Class.  rept.,  1826).  L’espèce  type, 
Scapteira  grammica  Fitz.  ( Lacerlaid .  Lich.j, 
vit  en  Afrique.  (L.) 

*SC  APTE  ROM  Y  S  (çxohttyjp,  fouisseur; 
{J.Z; ,  rat).  MAM.  —  G.  de  Rongeurs  de  la  divi¬ 
sion  des  Rats  {voy.  ce  mot),  créé  par  M.  Wa- 
terhouse  (Proc.  zool.  soc.Lond.,  1837). (E.D.) 

SC APTE HH S  (  çxa7TT‘4p,  qui  fouille  la 
terre),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  delà  famille  des  Carabiques 
et  de  la  tribu  des  Scaritides,  créé  par  Dejean 
(Species général  des  Coléoptères,  t.  Il,  p.  470), 
et  qui  n’est  formé  que  d’une  espèce,  le  S. 
Guerini  Dejean.  Elle  est  propre  aux  Indes 
orientales.  (C.) 

*SCAPTES  (;xaTTTw,  je  fouis),  ins.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères  ,  de 
la  famille  des  Taxicornes  et  de  la  tribu  des 
Diapériales ,  proposé  par  Eschscholtz  et 
adopté  par  Dejean  ( Cat .,  3e  éd.,  p.  215). 
Ce  genre  se  compose  de  deux  espèces:  S. 
erodioides  Esch.  et  Cay ennensis  Dej.  La  pre¬ 
mière  est  propre  aux  îles  Philippines  et  la 
deuxième  à  la  Guyane  française.  (C.) 

*  SCAPTOBICS  (çxoGtt  «,  creuser;  Gîoç, 

vie),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  de  la  famille  des  Lamellicornes, 
de  la  tribu  des  Scarabéides  mélitophiles , 
créé  par  Burmeister  et  adopté  par  Schultz 
(  Annales  de  la  Société  eètomologique  de 
France,  1845,  2e  série,  t.  111,  p.  53),  et  qui 
se  compose  des  S,  caffer ,  aciculatus  Sch., 
et  Capensis  Gr.  Toutes  trois  sont  propres  à 
l’Afrique  australe.  (C.) 

*SC A PTOCORIS  (  sxaVrw,  fouet;  xopî;  , 
punaise),  ins, — Genre  de  l’ordre  des  Hémi- 


SCA 

ptères  hélé.roptères,  tribu  des  Scutellériens, 
groupe  des  Cydnites,  établi  par  Perty  (Del. 
an.,  16,  t.  33,  fig.  5).  L’espèce  type,  Sca- 
ptocoriscastaneus  Pert.,  habite  le  Brésil.  (L.) 

*SCAPTODERA  (çxarcxoç,  creusé  ;  Sépr), 
cou),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  de  la  famille  des  Lamelli¬ 
cornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  Copro- 
phages,  établi  par  Hope  (Coleopterist’s  ma- 
nual,  I,  p.  51)  aux  dépens  de  deux  espèces 
des  Indes  orientales.  Il  a  été  fondé  sur  le 
Copris  Rhadamistus  F.  (C.) 

SCAPULAIRES.  ois.  —  Ori  donne  ce 
nom,  chez  les  Oiseaux,  aux  plumes  im¬ 
plantées  sur  l’humérus.  Voy.  oiseaux. 

SCARABÆUS  (  çxapaffoç,  scarabée),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  de  la  famille  des  Lamellicornes,  et 
de  la  tribu  des  Scarabéides,  établi  par  Linné 
(  Systema  natur.  ,  t.  I,  II,  p.  345  ),  puis 
adopté  par  Fabricius,  Olivier  et  autres.  Ces 
auteurs  y  ont  rapporté  un  grand  nombre 
d’espèces  constituant  maintenant  une  fa¬ 
mille  que  Latreil le  a  distribuée  parsections. 
Dejean  (Cat.,  3e  éd.,  p.  167),  voulant  con¬ 
server  ce  nom  de  genre,  a  dû  y  comprendre 
les  espèces  premièrement  décrites  par  son 
fondateur;  ce  sont  celles  qui  présentent  les 
plus  grandes  dimensions.  Mulsant  ( Hist . 
nat.  desColéopt.  de  Fr.,  Lamellicornes,  p.  43), 
a  employé  ce  nom  de  Scarabœus  pour  dési¬ 
gner  les  Ateuchus  de  Fab.,  Illiger,  Lat.,  et 
Dejean.  Quoi  qu’il  en  soit,  le  nombre  des 
espèces  énumérées  par  ce  dernier  entomolo¬ 
giste  est  de  91.  77  appartiennent  a  l’Amé¬ 
rique,  6  à  l’Asie,  6  à  l’Afrique  et  2  à 
l’Australie.  Nous  citerons  surtout  les  sui¬ 
vantes  ;  S.  scaber,  Tilyus,  Gideon,  claviger , 
Acleon  ,  Atlas  ,  bilobus  ,  Alœus ,  Linné,  etc. 
Depuis  lors,  MM.  Ilope  et  Burmeister  ont 
fondé  sur  la  plupart  de  ces  espèces  une 
suite  de  nouveaux  genres.  (C.) 

SC  ARABE.  Scarabus.  moll.  —  Genre 
de  Gastéropodes  pulmonés,  de  la  famille  des 
Auricules,  proposé  sous  ce  nom  par  Montfort, 
et  adopté  par  la  plupart  des  zoologistes  avec 
les  caractères  suivants  :  La  coquille  est  ova¬ 
laire,  déprimée  de  haut  en  bas,  à  tours  de 
spire  nombreux  et  serrés;  avec  l’ouverture 
ovale  ,  pointue  ,  à  bord  droit  renflé  en  de¬ 
dans  ,  et  garni  ,  ainsi  que  le  gauche,  d’un 
grand  nombre  de  dents  qui  en  rétrécissent 
considérablement  l’entrée.  L’animal  a  la 


SCA 


SCA 


tête  probosciformc  et  deux  tentacules  à  la 
base  interne  desquels  sont  situés  les  yeux. 
Le  type  de  ce  genre  est  ïllelix  scarabœus 
de  Linné,  nommé  Scarabus  hnbrium  par 
Montfort,  B ulimus  scarabœus  par  Bruguière 
et  Auricula  scarabœus  par  Lamarck.  Elle 
habite  les  Grandes-indes  et  les  Moluques. 
C’est  une  coquille  assez  commune,  d’une 
forme  toute  particulière  qui  lui  avait  autre¬ 
fois  fait  donner  le  nom  vulgaire  de  Punaise. 
Longue  de  20  à  35  millimètres  ,  elle  est 
tantôt  d’un  roux-marron  et  tantôt  tachetée 
de  fauve  sur  un  fond  blanchâtre  ;  elle  a  trois 
dents  sur  sa  culumelle  et  quatre  ou  cinq  à 
son  bord  droit.  On  connaît  aussi  plusieurs 
autres  espèces  vivantes  de  Scarabes..  Nous 
devons  ajouter  que,  dans  les  annotations  à 
la  2e  édition  de  Lamarck  ,  M.  Deshayes  , 
après  avoir  précédemment  admis  ce  genre, 
le  comprend  dans  le  genre  Aurieule,  où  il 
doit  former  un  groupe  distinct.  (Duj.) 

SCARABÉIDES.  Scarabœides.  ins.  — 
Grande  tribu  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  appartenant  à  la  famille  des 
Lamellicornes,  établie  par  Latreille  ( Règne 
anim.  de  Cuv.,  t.  IV,  p.  529-574)  avec  les 
sections  suivantes  :  Coprophages,  Arénicoles, 
Xylophiles ,  Phyllophages,  Anlhobies  et  Méii- 
tophiles.  Elle  offre  des  antennes  terminées 
en  massue  feuilletée  et  plicatile  dans  la 
plupart,  composée,  dans  les  autres,  d’arti¬ 
cles  emboîtés  ,  soit  en  forme  de  cône  ren¬ 
versé ,  soit  presque  globuleux.  Les  mandi¬ 
bules  sont  identiques  ou  presque  semblables 
dans  les  deux  sexes  ;  mais  la  tête  et  le  cor¬ 
selet  des  individus  mâles  sont  munis  de 
saillies  ou  de  cornes  souvent  très  dévelop¬ 
pées  ;  quelquefois  aussi  leurs  antennes  sont 
plus  étendues. 

Deux  auteurs  se  sont  occupés  plus  parti¬ 
culièrement  des  espèces  qui  en  font  partie. 
D’abord  Mac  Leay  (Iiorœ  Entomologicœ)  et 
aujourd’hui  Burmeister  ( Handbuch  der  En¬ 
tomologie).  Dans  les  trois  volumes  qu’il  a 
fait  paraître  on  en  trouve  près  de  1,000 
espèces  inconnues  à  Dejean.  Cet  entomolo¬ 
giste  en  énumérait  déjà  dans  son  Catalogue 
(3e  éd.,  1837),  2,373  espèces.  Elles  sont  ré¬ 
parties  sur  tous  les  points  du  globe;  les  con¬ 
trées  chaudes,  couvertes  de  grandes  forêts , 
et  peuplées  de  grands  Mammifères,  en  pro¬ 
duisent  un  nombre  beaucoup  plus  considé¬ 
rable. 


4ûü 

Chez  les  Scarabéides,  le  tube  alimentaire 
est  généralement  plus  long  que  celui  des 
Lucanides,  et  l’œsophage  est  proportionnel¬ 
lement  plus  court.  Le  tissu  adipeux  ou 
l’épiploon  est  généralement  presque  nul  , 
tandis  qu’ici  il  est  plus  prononcé.  C’est  sur¬ 
tout  par  l’appareil  génital  masculin  que  les 
Scarabéides  se  distinguent  non  seulement 
de  ces  derniers  ,  mais  aussi  de  tous  les  au¬ 
tres  pentamères.  Leurs  testicules  consistent 
en  capsules  spermatiques  assez  grosses,  bien 
distinctes,  pédiéellées,  et  dont  le  nombre 
varie  selon  les  genres. 

Les  larves  ont  un  estomac  cylindrique, 
entouré  de  trois  rangées  de  petits  cæcums; 
un  intestin  grêle  très  court;  un  colon  extrê¬ 
mement  gros,  boursouflé,  et  un  rectum 
médiocre.  (G.) 

SCARE.  Scarus  (çxcup&>,  sauter),  roiss. — 
Genre  de  l’ordre  des  Acanthoptérygiens ,  fa¬ 
mille  des  Labroïdes,  établi  par  Forskal  , 
adopté  par  G.  Cuvier  ( Règne  animal,  t.  II)  et 
caractérisé  de  la  manière  suivante  :  Corps 
ovale,  oblong,  comprimé,  couvert  d’écaiiles 
lâches  et  larges  ;  ligne  latérale  interrompue 
ou  coudée,  à  pores  trifides;  mâchoires  (os  in¬ 
termaxillaires  et  prémandibulaires)  convexes, 
arrondies,  garnies  de  dents  disposées  comme 
des  écailles  sur  leur  bord  et  sur  leur  surface 
antérieure;  les  dents  se  succèdent  d’arrière 
en  avant,  de  manière  que  celles  de  la  base 
sont  les  plus  nouvelles  et  formeront  plus  tard 
un  rang  au  tranchant;  lèvres  rétractiles;  oper¬ 
cules  entiers,  écailleux;  plaques  pharyngien¬ 
nes  disposées  en  lames  transversales;  quatre 
ou  cinq  rayons  à  la  membrane  branchiostége; 
dorsale  unique  ;  ventrale  et  anale  garnies  de 
rayons  épineux;  intestins  sans  cæcums  et 
sans  cul-de-sac  stomacal. 

Les  Scares,  outre  la  disposition  convexe 
de  leurs  mâchoires,  possèdent  ordinairement 
des  couleurs  vives  qui  leur  ont  fait  donner, 
sur  diverses  côtes,  le  nom  de  Poissons  per~ 
roquels. 

On  trouve  les  Scares  dans  les  mers  in- 
tertropicales  du  globe  ;  ils  se  nourrissent 
de  substances  végétales  et  principalement  de 
Coraux  et  de  Lithophytes  dont  ils  brisent  les 
pousses  naissantes  et  dévorent  la  substance 
animale. 

Les  Scares  constituent  un  des  genres  de 
Labroides  les  plus  nombreux  en  espèces 
très  semblables  entre  elles  par  leurs  formes 

52 


T.  XI. 


SCA 


SCA 


4 10 

générales,  les  nombres  de  leurs  rayons  et 
jusqu’à  ceux  de  leurs  écailles.  Pour  leur 
trouver  des  caractères  bien  distincts,  il  faut 
avoir  égard  surtout  à  la  courbe  de  leur  pro¬ 
fil,  à  la  disposition  des  dents  de  leurs  m⬠
choires,  à  la  longueur  ou  à  l’absence  des 
pointes  de  leur  caudale  et  aux  ramifications 
plus  ou  moins  compliquées  des  linéaments 
dont  la  suite  compose  leur  ligne  latérale. 

MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  ( Histoire 
des  Poissons,  t.  XVI,  p.  132)  en  décrivent 
plus  de  quatre-vingts  espèces,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  comme  la  plus  connue  le  Scare 

DES  MERS  DE  GRÈCE  OU  SCARE  DES  ANCIENS, 

Scarus  cretensis  G.  Cuv.  et  Val.  ( Labrus  id. 
L.),  très  abondant  dans  l’Archipel  et  si  célè¬ 
bre  chez  les  anciens.  On  le  mange  encore 
en  Grèce  où  les  habitants,  selon  le  rapport 
de  certains  voyageurs,  l’assaisonnent  d’une 
sauce  faite  avec  son  foie  et  ses  intestins, 
ce  qui  lui  donne  un  goût  très  agréable  qui , 
dit-on,  tient  en  partie  du  Merlan,  en  partie 
du  Surmulet. 

Voyez,  pour  plus  de  détails,  l 'Histoire  des 
Poissons  de  G.  Cuvier  et  Valenciennes,  où 
toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  décrites 
avec  soin.  (M.) 

*SCARIDIUM  (çxdp oç,  espèce  de  poisson). 
infus.  syst.  — Genre  de  Systolides  ou  Rota¬ 
teurs,  établi  par  M.  Ehrenberg  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Hydatinæa,  et  caractérisé  par  la 
présence  d’un  seul  œil  sur  la  nuque  et  d’une 
queue  terminée  par  un  appendice  bifurqué. 
Le  Scaridium  a,  en  outre,  des  cirrhes  en  cro¬ 
chet  ou  des  cornicules  entremêlés  avec  des 
soies  raides  en  crochet,  parmi  les  cils  vibra- 
tiles  de  la  partie  antérieure.  C’est  ce  der¬ 
nier  caractère  qui  le  distingue  seul  des  Syn - 
chœla  et  des  Notommata.  (Duj.) 

*SCARIP11ÆUS  (çxapccpoç,  stylet),  ins. — 
Genrede  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères, 
de  la  famille  des  Brachélytres  et  de  la  tribu 
des  vrais  Staphyliniens,  établi  par  Erichson 
(  Généra  et  species  Staphylinorum ,  p.  342), 
sur  le  Velleius  luridipennis  Runde  ,  espèce 
qui  est  originaire  du  Brésil.  Ce  genre  offre 
des  antennes  droites,  moniliformes,  un  peu 
comprimées  ;  des  palpes  à  dernier  article 
tronqué;  une  languette  échancrée  à  l’extré¬ 
mité;  des  pieds  intermédiaires  éloignés  à 
leur  insertion  et  des  tarses  postérieurs  dé¬ 
primés.  (G.) 

*SCAI\IS  (çxcdpw,  sauter),  ins.—  Genrede 


l’ordre  des  Hémiptères  homoptères  ,  tribu 
des  Fulgoriens,  famille  des  Cercopides,  éta¬ 
bli  par  LepeSetier  et  Serville  ( Enc .,  X,  610). 
L’espèce  typ e,  Scaris  ferruginea  Fab.,  habite 
le  Brésil.  (L.) 

SCARITES  (çxaptTyjç,  Pline,  pierre  pré¬ 
cieuse  qui  ressemble  au  Scarus).  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamè¬ 
res ,  de  la  famille  des  Carabiques  et  de  la 
tribu  des  Scaritides  ,  créé  par  Fabricius 
{, Systema  eleulheraiorum ,  t.  I,  p.  123)  ,  et 
adopté  par  tous  les  auteurs.  Cegenre  se  com¬ 
pose  de  près  de  100  espèces  propres  aux 
contrées  les  plus  chaudes  des  cinq  parties  du 
monde.  Parmi  elles,  nous  citerons  surtout  les 
suivantes:  S.  bucida,  salinus  Pallas,  qua- 
dralus ,  sublerraneus ,  lœvigatus  F.,  sulcatus, 
indus  01.,  etc.,  etc.  Ce  sont  d’assez  grands 
Insectes,  robustes  et  faciles  à  distinguer. 
Leurs  élytres  sont  subcylindriques,  quelque¬ 
fois  un  tant  soit  peu  aplaties;  leur  corselet 
est  en  croissant,  coupé  anguieusement  sur 
l’angle  postérieur  ;  leur  tête  est  forte,  munie 
de  longs  palpes  et  de  robustes  mandibules 
multidentées;  leur  corps  est  généralement 
d’un  noir  luisant.  Ils  sont  nocturnes,  chas¬ 
sent  aux  Insectes  et  s’enferment  tout  le  jour 
dans  le  sable  qui  avoisine  la  mer.  (C.) 

SCAROLE,  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire 
d’une  espèce  de  Chicorée. 

SCARUS.  poiss.  —  Voy.  scare. 

*SC  ATM  ARE.  ,  Scalharus .  poiss. —  Genre 
de  la  famille  des  Acanthoptérygiens,  famille 
des  Sparoïdes,  établi  par  MM.  G.  Cuvier  et 
Valenciennes  ( Histoire  des  Poissons,  t.  VI, 
p.  375)  et  distingué  principalement  par  des 
dents  pointues  au  lieu  d’être  coupées  carré¬ 
ment  et  échancrées  comme  celles  des  Bogues 
ou  des  Oblades.  L’espèce  type  et  unique,  le 
Scathare  grec,  S.  grœcus  Cuv.  et  Val.,  vit 
dans  la  Méditerranée.  (M.) 

SCATOMYZA  (çxotTo?,  excrément;  ^v~oc, 
mouche),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Di¬ 
ptères  brachocères,  famille  des  Athéricères, 
tribu  des  Muscides-Scatomyzides,  établi  par 
Fallen  ,  et  considéré  par  M.  Macquart  ( Di¬ 
ptères ,  Suites  à  Buffon ,  édit.  Roret,  t.  II, 
p.  392)  comme  une  section  des  Scatophaga 
de  Meigen.  Voy.  Scatophaga. 

*SC  ATONOM US  (cxa-r 6;,  excrément;  vo- 
poç,  pâture),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des  La¬ 
mellicornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  Co- 


SCA 


411 


prophages  j,  créé  par  Erichson  (  Archiv .  fur 
Nalurgeschichte ,  t.  I,  256),  qui  y  rapporte 
trois  espèces,  savoir  :  S.viridis,  chalybœus , 
et  fasciculatus  Er.  Elles  sont  originaires  de 
l’Amérique  méridionale.  (C.) 

SCATOPIIAGA  (  <xaro'ç ,  excrément; 
cpayw,  je  mange),  ins. —  Genre  de  l’ordre  des 
Diptères  brachocères,  famille  des  Athéricères, 
tribu  des  Muscides  Scatomyzides,  établi  par 
Meigen.  M.  Macquart ,  qui  adopte  ce  genre 
( Diptères ,  Suites  à  Buffon,  édit.  Roret,  t.  II, 
p.  392),  en  décrit  14  espèces,  réparties  en 
deux  grandes  sections  qu’il  caractérise  ainsi  : 
a.  Style  des  antennes  velu  (g.  Scatomyza , 
Dali.;  type  Scatom.  scybalaria)  ;  b.  Style 
des  antennes  nu  (g.  Amin  a  ,  Rob.-Desv.  ; 
type  A  mina  parisiensis). 

Les  Scatophaga,  dont  le  nom  seul  indique 
le  genre  de  nourriture,  sont  assez  communs 
en  France  et  en  Allemagne.  (L.) 

*SC ATOPHAGE .  Scatophagus  (;xaTOcpa- 
yoc,  qui  mange  des  excréments),  poiss.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Acanthoptérvgiens,  fa¬ 
mille  des  Squamrnipennes,  établi  par  G.  Cu¬ 
vier  et  Valenciennes  ( Histoire  des  Poissons, 
t.  VII,  p.  136)  aux  dépens  des  Chétodons. 
C’est  un  Chétodon  à  deux  dorsales  avec 
quatre  épines  anales  et  onze  épines  dorsales  ; 
il  se  fait  remarquer  en  outre  par  l’extrême 
petitesse  de  ses  écailles.  L’espèce  type,  Sca- 
tophage  argus,  S.  argus  G.  Cuv.  et  Val. 

( Chœtodon  argus  L.),  se  trouve  principale¬ 
ment  dans  le  Gange  et  sur  la  côte  du  Ma¬ 
labar.  On  en  connaît  encore  quatre  autres 
espèces.  (M.) 

SCATOPSE.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Diptères  némocères ,  famille  des  Tipulaires, 
tribu  des  Tipulaires  florales ,  établi  par 
Geoffroy  aux  dépens  des  Tipula  de  Linné. 
M.  Macquart,  qui  adopte  ce  genre  ( Diptères , 
Suites  à  Buffon,  édition  Roret,  t.  I,  p.  181), 
en  décrit  six  espèces  parmi  lesquelles  nous 
citerons  comme  type  la  Scatopse  notala 
Meig.  (5.  albipennis  Fab.,  Tipula  notata 
Linn.).  Cette  espèce  est  fort  commune  sur 
les  murs  humides  et  sur  les  fleurs.  (L.) 

SCAGRUS  (çxa ypoc,  qui  a  les  talons  gros). 
ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hété- 
romères ,  de  la  famille  des  Mélasomes  et  de 
la  tribu  des  Scaurites,  établi  par  Fabricius 
(SystemaEleutheratorum ,  t.  I,  p.  122),  et 
adopté  par  Solier(zlnn.  de  la  Soc.  ent.deFr., 
t.  VII,  p.  161).  18  espèces  rentrent  dans  ce 


SCE 

genre:  11  sont  originaires  d’Afrique  et  7  de 
l’Europe  australe.  Parmi  elles,  nous  cite¬ 
rons  les  suivantes  :  S.  strialus,  alralus  F., 
tristis  01 . , punctatus  Hs t. ,  porcatus,  barbarus 
Er.,  etc.  (c.) 

•SCERARCIS  (Çx/)oç,  cuisse  ;  àpxvîç,  agile). 
rept.—  Genre  de  la  famille  des  Lacertiens, 
établi  par  Fitzînger  (Syst.  liept.,  1843). 

*SCELEOCAÎ\THA  (  ,  jambe  ; 

axavQa  ,  épine).  INS. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères,  de  la  famille 
des  Longicornes  et, Me  la  tribu  des  Prioniens, 
établi  par  Newman  (An.  ofnat.  hist.  of  Mag. 
zool.,  mars  1840,  t.  V,  p.  14),  et  composé 
de  deux  espèces  de  la  Nouvelle-Hollande. 
Le  type  est  le  Prionus  pilosicollis  Hope.  (C.) 

SCELLAGES  (  çxeLayyfç  ,  fracture  à  la 
jambe),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  de  la  famille  des 
Lamellicornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides- 
Coprophages,  établi  par  Reiche  (Rev.  zoolog., 
1841,  p.212),  sur  le  Scarabœus  adamastor 
Serv. ,  espèce  qui  est  propre  au  cap  de  Bonne- 
Espérance.  (C.) 

*  SCELIDOTHERIUM  (  çxDC  ,  jambe; 
ôoo,  bête  sauvage),  mam. — Groupe  d’Eden- 
tés  fossiles  créé  par  M.  Owen  (  Zool.  Idst. 
nat.  soc.  Beagle ,  1825).  Voy.  mégathérides. 

(E.  D.) 

SCELIO.  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  section  des  Térébrans,  famille 
des  Pupivores,  tribu  des  Oxyures,  établi  par 
Latreil le  (Gen.  Crust.  et  Ins.,  t.  IV).  L’es¬ 
pèce  type,  Scelio  rugosus  Latr.,  se  trouve  en 
France. 

*SCELOCNEMïS(;x£V,  cuisse;  xv^ 
jambe),  rept. —  Genre  de  Lacertiens,  établi 
par  Fi'zinger  (Syst.  Rept.,  1843). 

*SCERODOSiS  (çxAoç,  jambe;  , 
don),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  hétéromères ,  de  la  famille  des  Mélaso¬ 
mes  et  de  la  tribu  des  Tentyrides,  établi 
par  Sol ier  (Ann.  de  la  Soc.  ent.  de  Fr. ,  t.  IV, 
p.  283),  et  qui  ne  se  compose  que  d’une 
espèce,  du  Cratopus  castaneus  Eschschollz 
(Zool.  Atlas,  1831,  p.  8,10),  qui  est  origi¬ 
naire  d’Égypte.  (C.) 

*SC ELODROMUS  (çxAoç,  cuisse  ;  êpépoç, 
course),  rept. — Genre  delà  famille  des  La¬ 
certiens,  établi  par  Filzinger  (Syst.  Rept., 
1843). 

*SCELOENOPLA  (  çxAoç ,  jambe;  fvo- 
tDq;,  armé),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 


m 


SCH 


SÇE 

Coléoptères  subpentamères ,  de  la  famille 
des  Cycliques,  et  de  la  tribu  des  Cassidaires 
hispites,  proposé  par  nous,  adopté  par  De- 
jean  ( Cat .,  3e  éd.,  p.  388)  et  composé  des 
deux  espèces  suivantes  :  S.  spinipesY.  ( Hispa ) 
et  cardinalis  Dejean  ;  la  première  est  ori¬ 
ginaire  de  la  Guyane  française,  etla  deuxième 
du  Brésil.  Les  tibias  antérieurs  chez  les 
mâles  offrent  une  sorte  d’épine  longue 
et  recourbée.  (C.) 

*SCELÛPIïOIlUS  (çxAoç,  cuisse;  ?ôPog, 
qui  porte),  rept. —  Genre  de  la  famille  des 
Stel lions,  établi  par  Gray  (Syn.  Brit.  Mus., 
1840). 

*SCELOPIÏYSA  (çx^oç ,  jambe;  yuçaw  , 
j’enfle),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  de  la  famille  des  Lamel¬ 
licornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  an- 
thobies,  formé  par  Dejean  (Cat.,  3e  éd., 
p,  183) ,  sur  une  espèce  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  qu’il  a  nommée  S.  Hoplioides. 

(C.) 

*SCEEOPOïlUS  (çxt>s,  cuisse;  noPo;,  ■ 
pore),  rept.—  Genre  de  Slel lions,  établi  par 
Wiegrnann  ( Isis ,  1828). 
*SCELOTES(çxeloç,  cuisse),  rept.-— Genre 
de  la  famille  des  Scincoïdiens,  établi  par  Fit- 
zinger  (  N.  Class.  Rept.,  1826  ).  L’espèce 
type,  Scelote?  anyuineus  Filz.  (An guis  bîpes 
Linn.,  Laur.,  Herm.,  Laccrta  id.  Gmel., 
Chalcidaid.  Mey.,  Chamæsaura id.  Schneid., 
Seps  Gronovii  Daud.  ,  Scelotes  Linnœi  Dum. 
et  Bibr.,  etc.  ),  provient  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  (L.) 

*SCELOTRETUS  (çxi\oq,  jambe;  Tpvj- 
to'ç  ,  tronc),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Geckos,  établi  par  Fitzinger  (Syst.  Rept., 
1843). 

*SCENEDESMUS  (  ÇXVJV/),  lOge;  êcruoç, 
chaîne),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  Ce  genre,  de 
la  tribu  des  Desmidiées  ,  a  été  établi  par 
Meyen  (Nov.  Act.  Nat.  cur.  XV,  772,  t.  43, 
f.  26-33)  pour  de  petites  Algues  microsco¬ 
piques.  Voici  ses  caractères  :  Corpuscules 
globuleux  ,  ovoïdes  ou  fusiformes  ,  réunis 
latéralement  en  séries.  Les  espèces  les  plus 
répandues  ont  des  corpuscules  verts,  fusi¬ 
formes,  géminés  ou  quaternés.  Au  moment 
de  la  duplication,  les  corpuscules  éprouvent 
en  leur  milieu  un  étranglement,  les  hémi- 
somates  alors  s’écartent  sans  se  séparer 
complètement,  et  le  lobe  qui  se  développe 
donne  souvent  une  disposition  oblique  et 


alterne  à  la  série  des  corpuscules,  de  ma¬ 
nière  à  faire  prendre  cet  état  pour  une  autre 
espèce.  Les  Scénédesmes  croissent  dans  les 
eaux  douces  remplies  d’herbes  aquatiques. 
Le  S.  anlennatus  Bréb.  se  trouve  fixé  sur  le 
sable  quartzeux  de  sources  vives.  On  compte 
environ  8  à  10  espèces  de  ce  genre,  dont 
M.  Ehrenberg  a  changé  le  nom  en  l’appelant 
Arthrodesmus.  (Bréb.) 

SCEIXOPUMIENS.  Scenopinii.  ins. — Tribu 
de  l’ordre  des  Diptères  brachocères,  famille 
des  Athéricères,  caractérisée  principalement 
par  des  antennes  sans  style  et  deux  cellules 
sous  marginales  aux  ailes.  Cette  tribu  com¬ 
prend  le  seul  genre  Scenopinus.  (L.) 

SCEIMOPINUS  (çxvjvyj,  habitation  ;  * -C0c, 
saleté),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Diptères 
brachocères,  famille  des  Athéricères ,  tribu 
des  Scénopiniens,  établi  par  Meigen.  M.  Mac- 
quart,  qui  adopte  ce  genre  ( Diptères ,  Suites 
àBuffon,  édition  Roret,  t.  il,  p.  5),  en  dé¬ 
crit  sept  espèces  parmi  lesquelles  nous  cite¬ 
rons  comme  la  plus  commune,  la  S.  feues - 
tralis  Latr.,  Fab.,  Meig.,  F  a  1 1 .  ( Musca  id., 
Linn.).  On  la  trouve  ordinairement  sur  les 
vitres  des  appartements,  quelquefois  sur  les 
murs  exposés  au  soleil.  (L.) 

*SCEPA.  bot.  ph.  — -Genre  de  la  famille 
des  Scépacées  (détachée  de  celle  des  Stila- 
ginées  ),.  établi  par  Lindley  (Introduit., 
édit.  II,  p.  441).  Arbres  de  l’Inde.  Voy. 

STILAGINÉES. 

SCEPACEES.  Scepaceœ .  bot.  ph. — Petite 
famille  établie  aux  dépens  des  Slilaginées. 
Voy.  ce  mot. 

SCEPASMA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Euphorbiacées ,  tribu  des  Phyl- 
lanthées,  établi  par  Blume  ( Bijdr .,  333). 
L’espèce  type,  Scepasma  buxifolia,  est  un 
arbrisseau  qui  croît  à  Java. 

*SCEPSEOTÏIAMNUS.  bot.  ph.— Genre 
de  la  famille  des  Rubiacées  (  tribu  incer¬ 
taine),  établi  par  Chamisso  (  in  Linnœa , 
IX,  248).  Arbrisseaux  du  Brésil.  Voy.  ru¬ 
biacées. 

*SCEPTÎl ANTIIES ,  Grah.  (inEdinb. 
new  philos,  jour n.,  1838,  p.  413).  bot.  ph. 

—  Syn.  de  Cooperia,  Ilerb. 

SCEURA,  Forsk.  (Ægypt.,  37).  bot.  ph. 

—  Syn.  d '  Avieennia,  Linn. 

SCHÆFFERÏA  (nom  propre),  bot.  ph. 

—  Genre  de  la  famille  des  Rhamnées?, 
établi  par  Jacquin  (Amer.  239).  L’espèce 


413 


SC  H 

type,  Schœff.  frutescens  Jacq.  ,  est  un  ar¬ 
brisseau  qui  croît  aux  Antilles. 

SCIIAL.  Synodçntis.  poiss.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Maiacoptérygiens  abdominaux  , 
famille  des  Siluroïdes,  établi  par  G.  Cuvier 
(  l\èg.  anim.  ),  et  dont  voici  les  principaux 
caractères  :  Museau  étroit;  mâchoire  infé¬ 
rieure  portant  un  paquet  de  dents  très  apla  ¬ 
ties  latéralement,  terminées  en  crochets,  et 
suspendues  chacune  par  un  pédicule  flexible  ; 
casque  rude,  se  continuant  sans  interruption 
avec  une  plaque  osseuse  qui  s’étend  jusqu’à 
la  base  de  l'épine  de  la  première  dorsale, 
épine  qui  est  très  forte,  aussi  bien  que  celles 
des  pectorales.  Leurs  barbillons  inférieurs, 
quelquefois  même  les  maxillaires  ,  ont  des 
barbes  latérales. 

Les  Scbals  vivent  principalement  dans  le 
Nil  et  le  Sénégal.  MM.  G.  Cuvier  et  Valen¬ 
ciennes  (Hist.  des  Poiss.,  t.  XV,  p.  244)  dé¬ 
crivent  sept  espèces  de  ce  genre,  parmi  les¬ 
quelles  nous  citerons  le  Schal  senen,  Syno- 
dontis  macrodon  Is.  Geoffr.  St. -H il.  (Pime-- 
lodus  synodontis  Geoffr.  St.-Hil.,  Silurus 
clarias  Hasselq  ).  La  couleur  de  ce  Poisson 
est  un  plombé  noirâtre  assez  uniforme;  il 
se  nourrit  principalement  de  graines  ,  et  sa 
chair  est  excessivement  fade.  (M.) 

*SCIIAIVG1L\TIA  (nom  propre),  bot.  fh. — 
Genre  de  la  famille  des  Chénopodées,  tribu 
des  Suédinées,  établi  par  C.-A.  Meyer  (in 
Ledebour  Flor.  Alt.,  I,  394-).  L’espèce  type, 
Sch.  linifolia  C.-A.  Mey .  (Suædaid.,  Pall.), 
est  une  herbe  qui  croît  sur  les  monts  Altaï. 

*SCIIALERA,  Nees  (in  Lindley  Inlrod., 
édit.  II,  p.  202).  bot.  ph. —  Syn.  de  Gœp- 
pertia,  Nees. 

*SCIIAIJERIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Acanthacées,  tribu 
des  Echmatacanthées-Justiciées,  établi  par 
Nees  (  Index  Sem.  hort.  Wralisl.,  1838  ). 
L’espèce  type,  Schaueria  caly tricha  (Justicia 
id.  Hook.),  est  un  arbrisseau  qui  croît  au 
Brésil. 

SCïlÉEEFY.  MIN.  -  Voy.  TUNGSTÈNE. 

SCHÉÉLITINE,  Beud.— Syn.  de  Plomb 
tungstaté.  Voy.  pi.omb. 

SCIIEFFLERA,  Forst.  (Char,  yen.,  t. 
20).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Aralia,  Linn. 

SCIIELHAMMERA  ( nom  propre),  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Mélantha- 
cées ,  tribu  des  Vératrées ,  établi  par  R. 
Brown  (Prodr.,  273).  Les  principales  espè- 


SCH 

ces,  Schel.  undulata  et  mvdtiflora,  sont  des 
herbes  qui  croissent  à  la  Nouvelle-Hollande. 

SCilELIIAMMERIA,  Y\e\sl.(Helmst.36). 

bot.  th.  —  Syn.  de  Cheiranthus ,  U.  Brown. 

SCIIELVEIUA,  Nees  et  Mart.  (in  Flora, 

1821).  bot.  pii.— Syn.  d'Angelonia,  Humb. 
et  Bonpl. 

*  SCÏIEIUATIZV  (çWaTt'Çu,  orner). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères,  de  la  famille  des  Cycliques 
et  de  la  tribu  des  Galérucites  ,  proposé  par 
nous,  et  adopté  par  Dejcan  (Cal.,  3e  éd., 
p.  -401),  qui  y  rapporte  6  espèces  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale  ,  savoir  :  S-  lœvigata  F. 
(Lycus),  compr.essicornis  KL,  Ly coides,  ser- 
ralicornis,  subcostata  et  Floffmanni  Dej .  (C .  ) 

SC  UE  IV  O  P  R  A  S  U  M .  bot.  ph.  —  Voyez 

SCHOENOPRASUN. 

SCHEPPERIA  (  nom  propre),  bot.  pu. 
—  Genre  de  la  famille  des  Capparidées, 
tribu  des  Capparées ,  établi  par  Necker  (Elem., 
n.  1392).  L’espèce  type,  Schepp.  juncea 
(Cleome  id.  Linn.,  Mdcromerumid.  Burch.), 
est  un  arbrisseau  qui  croîtaucapde  Bonne- 
Espérance. 

SCSI  ERG.  poiss.  —  Espèce  d’Esturgeon. 
Voy.  ce  mot. 

SCHETBÉ.  Schetba.  ois.— Sous  ce  nom  , 
M.  Lesson  (Traité  d’ Or nilh.)  a  établi  dans 
sa  famille  des  Laniadiées  un  petit  genre  au¬ 
quel  il  donne  pour  caractères  :  un  bec  allongé, 
comprimé,  peu  crochu;  des  tarses  médiocres; 
une  queue  assez  longue  et  fourchue. 

Les  espèces  qu’il  introduit  dans  ce  genre 
sont  le  Lanius  ferrugineus  Lath.,  de  File  de 
France.  — Le  Lan.  rufus  Gmel.,  de  Mada¬ 
gascar. —  Le  Lan.  bicolor  Gmel. — Le  Collu- 
ricinclacinereaV ig.  et  Horsf. ,  de  la  Nouvelle- 
Hollande. — Le  Lan.  Bouriensis  G.  Cuv.,  de 
File  Bourbon.—  Et  le  Lan.  madagascarensis 
Gmel.  (Z.  G.) 

SCHEUCHZERIA  (  nom  propre),  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Alismacées , 
établi  par  Linné  (Gen.,  n.  432).  L’espèce 
type,  Sch.  paluslris  Linn.,  est  une  herbe 
qui  croît  dans  les  marais  tourbeux  du  nord 
de  l’Europe. 

*SCHIDOIVVCIlUS  (ix^awxoi,  qui  a  la 
cornedu  pied  fendue),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères,  de  la  famille  des 
Carabiques  etde  la  tribu  des  Troncatipennes, 
établi  par  Klug  (  Jahrbucher  der  insecten- 
Tmnde,  p.  30,  6)  et  qui  a  été  adopté  par 


414 


SC  H 


SCH 


de  Castelnau  et  Hope.  Le  type,  le  S.  brasi- 
liensis  KL,  est  originaire  du  Brésil  et  de  la 
province  de  Saint-Paul.  (C.) 

SCI11EDEA,  A.Rich.  (inMém.  Soc.  hist. 
n.  Paris.,  V,  186).  bot.  ph. —  Syn.  de  Ter - 
trea,  DC. 

SCI1IEDEA ,  Bartl.  (  Msc.  ).  bot.  ph.  — 
Syn.  de  Richardsonia ,  Kunth. 

SCflIEDEA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Caryophyllées,  tribu 
des  Alsiniées,  établi  par  Chamisso  et  Schlec- 
tendalt  ( Linnœa ,  I,  p.  46).  L’espèce  type, 
Schied.  ligustrina ,  est  un  arbrisseau  qui 
croît  dans  les  îles  Sandwich, 
tie  *SCHÏLBÉ.  Schilbe.  poiss.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Malacoptérygiens  abdominaux  , 
famille  des  Siluroïdes,  établi  par  G.  Cuvier 
(  fièg.  anim.  ),  et  différant  des  Silures  pro¬ 
prement  dits  par  un  corps  comprimé  verti 
calement  ;  par  une  épine  forte  et  dentelée  à 
leur  dorsale  ;  la  nuque  déprimée  et  large  , 
et  des  dents  très  prononcées. 

MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  (Hist.  des 
Poiss. -,  t.  XVIII,  p.  372)  décrivent  5  espèces 
de  ce  genre,  qui  toutes  habitent  le  Nil.  Nous 
citerons  principalement  le  Schilbé  a  large 
tète  (Schilbé  schérifié  des  Égyptiens,  Silu- 
rus  myslus  Linn.).  Ce  Poisson  est  argenté  , 
plombé  vers  le  dos;  les  côtés  de  la  tête  ont 
des  filets  dorés  :  sa  taille  ordinaire  n’excède 
pas  30  centimètres.  (M.) 

SC  MILLER  A,  Reichend.  (Consp  ,  204). 
bot.  ph. — Syn.  de  Microlœna,  Wall. 

*SCHIMATOCHEILUS  ,  Chevrolat ,  De- 
jean.  ins.  —  Synonyme  de  Eugonus 
Schœnherr.  (C.) 

*SCM  i  RUE  LMAXXI A  (nom  propre),  bot. 
cr. — (Phycées).  Comme  on  n’en  connaît  pas 
encore  suffisamment  le  fruit,  ce  genre  a  été 
proposé  par  Schouboë  et  admis  dans  ces  der¬ 
niers  temps  par  M.  Kützing  absolument  sur 
son  port  qui  est  des  plus  élégants,  et  sur  la 
texture  de  sa  fronde  qui  est  des  plus  délica¬ 
tes.  M.  J.  Agardh  avait  fait  de  cette  belle 
Algue  un  Sphœrococcus ,  quoique  toute  sa 
structure  soit  plutôt  celle  d’une  Halyménie. 
Il  dit  que  ses  conceptacles  ou  coccidies,  les¬ 
quels  occupent  les  pinnules  de  la  fronde, 
sontconiques,  tronqués,  puisouverts,  comme 
ciliés  sur  leur  bord,  et  renferment  un  glorné- 
rule  de  spores.  La  fronde  est  stipitée,  plane, 
membraneuse,  de  la  plus  grande  ténuité, 
d’une  belle  couleur  rose,  et  ornée  de  décou¬ 


pures  qui  la  font  paraître  plusieurs  fois  pen¬ 
née  dans  toute  sa  longueur.  Les  pinnules 
et  leurs  divisions  sont  finement  dentées  en 
scie.  Une  seule  espèce,  trouvée  à  Tanger, 
compose  ce  genre  qui  nous  semble,  comme 
à  M.  Kützing,  fort  distinct  du  Sphœrococcus. 
Ses  affinités  les  plus  prochaines  sont  avec  le 
Naccaria  d’un  côté,  et  de  l’autre  avec  les 
Halyménies.  (C.  M.) 

*SCIIIMPERA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Crucifères?  établi 
par  Steudel  et  Hochstett  (in  Schimper  Herb. 
Arab.  petr.,  n.  224).  Herbes  de  l’Arabie. 

SCIIIXI'S.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Anacardiacées  ,  établi  par  Linné 
(Gen.,  n.  1130).  On  connaît  deux  espèces  de 
ce  genre  ;  la  principale  est  le  Schinus  molle 
(vulgairement  Poivrier  d'Amérique).  C’est 
un  petit  arbre  paré  d’un  feuillage  élégant  et 
toujours  vert.  Ses  panicules  axillaires  et  ter¬ 
minales  sont  composées  de  lleurs  petites  , 
blanches  ou  d’un  vert  sale.  Les  fruits  for¬ 
ment  une  baie  globuleuse.  Les  Chiliens  en 
composent  une  boisson  délicate  et  rafraî¬ 
chissante,  d’une  couleur  et  d’une  saveur  vi¬ 
neuse.  L’écorce  de  cet  arbre  laisse  écouler, 
à  travers  ses  crevasses,  un  suc  résineux  très 
odorant,  appelé  vulgairement  Résine  du 
Molle  ,  et  que  les  Péruviens  emploient  pour 
raffermir  les  gencives  et  les  dents. 

*SCHISMOCERAS  ,  Presl.  (in  Reliq. 
Hœnk.,  I,  96,  t.  13).  bot.  ph. — Synonyme 
d'Aporum,  Blum. 

SCHISMES  (çx  içgoq,  fendu).  BOT.  PII.  — 
Genre  de  la  famille  des  Graminées,  tribu 
des  Festucacées,  établi  parPalisot  de  Beau- 
vois  (Agrost.,  74,  t.  15).  L’espèce  type, 
Schism.  calycinus  Pol.  (Festuca  calycina 
Linn.) ,  est  une  graminée  qui  croît  dans  les 
régions  méditerranéennes. 

SCHÏSOLITIIE.  min.  —  Substance  mi¬ 
nérale  ainsi  nommée  par  Haussmann.  Elle 
est  essentiellement  formée  de  Silice,  d’AIu- 
mine  et  de  Potasse,  et  cristallise  en  prisme 
droit  rhomboïdal  de  60°  et  120°. 

SCHISTE,  géol.  —  Voy.  roches. 

SCIIISTIDÏLM.  bot.  cr.  —  Genre  de 
Mousses  bryacées,  établi  par  Bridel  ( Mant ., 
20),  et  renfermant  des  Mousses  vivaces  qui 
croissent  sur  la  terre  dans  toutes  les  ré¬ 
gions  chaudes  et  tempérées  du  globe.  Voy. 

MOUSSES. 

*SCIIISTOCARPE  (çXiÇc,je  fends;  x«p- 


SC  H 


41 


*°«»  fruit).  BOT.  CR  —(Mousses).  Bridel  dési¬ 
gne  sous  ce  nom  les  Mousses  dont  la  déhis¬ 
cence  de  la  capsule  se  fait  par  des  fentes, 
comme  dans  le  genre  Andrœa.  Voy.  ce  mot. 

(C.  M.) 

SCIHSTOCARPIIA ,  Less.  (in  Linnœa  , 
\I,  387).  bot.  ph. —  Syn.  de  Perymenium , 
Schrad. 

*SCHISTOCEPIïAEUS  (ç^tçroç,  fendu; 
xîcpcdy?',  tête),  helm.  - — Genre  de  Cestoïdes, 
établi  par  Creplin  (Nov.  obs.,  p.  90)  aux 
dépens  des  Bothriocéphales,  dont  il  se  dis¬ 
tingue  par  l’absence  de  fossettes  à  la  tête. 
On  n’en  connaît  qu’une  seule  espèce,  nom¬ 
mée  par  Creplin  ( Schistocephalus  dimorphus 
( Tœnia  solida  Muller,  T.  gasleroslei  Abilg., 
Rhytis  solida  Zed.,  Bothriocephalus  solidus 
Rud.,  Meh.,  Brems.,  Leuck.,  etc.).  Cet 
Helminthe  vit  dans  l’abdomen  des  Poissons 
( Gaslerosleus )  pendant  une  première  pé¬ 
riode  de  son  développement,  et  achève  en¬ 
suite  ce  développement  dans  l’intestin  des 
Oiseaux  qui  ont  mangé  les  Poissons.  (L.) 

*SCIIIS10GYIYE  divisé  ;  ywvyj , 

pistil  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Asclépiadées ,  tribu  des  Cynanchées,  établi 
par  Hooker  et  Arnott  (  Journ .  of  Bot.,  I, 

-92).  Ai  bustes  du  Brésil.  Voy.  asclépia¬ 
dées. 

*SCHISTOMITRIüM  je  fends; 

FTD0C,  coiffe).  BOT.  CR.  — (Mousses).  Genre 
allié  aux  Syrrhopodons  et  nouvellement  créé 
par  MM.  Molkenboër  et  Dozy  (Musc.  Arch. 
Bid.,  p.  67)  pour  une  Mousse  de  Java  et  de 
Sumatra  dont  les  caractères  sont  les  sui¬ 
vants  :  Coiffe  campanulée ,  cylindrique  ,  dé¬ 
chiquetée  à  la  base.  Capsule  égale  ,  droite. 
Péristome  simple,  formé  de  seize  dents 
simples,  entières  et  trabéculées.  Feuilles 
sans  nervure,  composées  de  deux  couches 
de  cellules.  Inflorescence  dioïque  ,  termi¬ 
nale.  La  seule  espèce  connue  croît  sur  les 
arbres.  (C.  M.) 

*SC  H ISTOPHR  A  GM  A  ,  divisé; 

«Pp*)7*cc,  cloison),  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Scrophularinées,  tribu  des  Gra- 
tiolées,  établi  par  Bentham  (in  Litter.,  Jul., 
1838).  Petites  herbes  du  Mexique.  Voy. 
scrophularinées. 

*SCIIISTOPHYLLUM,  Pal.  Beauv.  bot. 
cr.  Syn.  de  Fissidens,  Iledw. 

^SCHISTOSOME.  Schislosomus  (ç^içtoç, 
?WP'0(>  corps).  TÉBAT.  —  Genre  de  Monstres 


unitaires,  ordre  des  Autosites,  famille  de 
Célosomiens.  Voy.  ce  dernier  mot. 

SCHISTOSTEGA  (ç^fÇco,  je  fends  ;  çt iy-n, 
couvercle),  bot.  cr.  —  (Mousses).  Très 
joli  genre  monotype  de  la  tribu  des  Schis- 
toslégées  qu’il  compose  à  lui  seul.  Il  a 
été  fondé  par  Mohr  sur  une  fort  petite 
Mousse  dont  les  feuilles  distiques  sont  fron- 
diformes,  c’est-à-dire  soudées  ou  confluentes 
à  la  base  dans  les  pieds  mâles.  La  capsule 
longuement  pédonculée  est  ovoïde  ou  glo¬ 
buleuse,  et  le  sporange  en  occupe  toute  la 
cavité.  Il  n’y  a  pas  de  péristome.  L’opercule 
est  convexe  et  la  coiffe  conique  eylindracée. 
Ses  tiges  rappellent  certaines  Fougères  en 
miniature.  La  seule  espece  connue  est  euro¬ 
péenne,  mais  rare  partout.  Elle  aime  l’ob¬ 
scurité,  et  se  rencontre  particulièrement  sur 
le  sol  arénacé  des  cavernes.  (C.  M.) 

SCHISTOSTÉGÉES.  Schistostegeæ.  bot. 
cr.  —  (Mousses).  Nom  d’une  tribu  qui  se 
compose  du  seul  genre  S chistostega.  Voy.  ce 
mot  et  mousses.  jyj) 

*SCH1S10STEPHÏIJM  (çx‘?To-:>  divisé; 
,  couronne),  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées-Tubuliflores  ,  tribu 
des  Sénécionidées,  établi  par  Krebs  (  ex 
Lessing  synops.,  231).  Arbustes  du  cap  de 
Bonne-Espérance.  Voy.  composées. 

SCHïSTCRCS  (  ,  divisé;  obpd, 

queue),  helm.  —  Genre  d’Entozoaires  tréma- 
todes  ,  section  des  Distomiens  ,  établi  par 
Rudolphi  (  Hist .  des  ltnloz .)  pour  une  espèce 
trouvée  près  des  branchies  de  YOrlhrago- 
riscus  mola ,  dans  le  gosier,  et  surtout  dans 
1  estomac  et  1  intestin.  Beaucoup  d’auteurs 
regardent  cette  espèce  (ScUisL.  paradoxus 
Rud.)  comme  identique  avec  le  Distoma 
nigroflavum.  (l.) 

SCHÏSTCRUS.  crust.  —  Synonyme  d’An- 
chorelle.  Voy.  ce  mot. 

SCJIIWERECIvlA  (  nom  propre  ).  bot. 
Pl1-  — Genre  de  la  famille  des  Crucifères, 
tribu  des  Alyssinées,  établi  par  Andrzéiovvsky 
(ex  DC.  S  y  si.,  Il,  300).  L’espèce  type,  Sch. 
podolica  (Alyssum  podolicurn  Bess.),  est  une 
herbe  qui  croît  dans  les  pays  compris  entre 
la  Fodolie  et  la  Sibérie. 

SCHIZÆA.  bot.  cr.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Fougères,  tribu  des  Schizæacées, 
établi  par  Smith  (in  Mem.  acad.  Turin., Y, 
419).  On  en  connaît  un  assez  grand  nombre 
d’espèces  qui  croissent,  la  plupart,  dans  les 


416  SCH 

régions  intertropicales  ou  australes  du  globe. 
Voy.  FOUGÈRES. 

SCîlïZÆACÉES.  Schizæaceæ.  bot.  cr. 
—  Tribu  de  la  famille  des  Fougères.  Voy. 
ce  mot. 

SCHIZANDRA  diviser;  àvvjp  , 

<^pôç,  homme,  étamine),  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Schizandracées,  établi  par 
L.-C.  Richard  (in  Michx.  FLor.  Bor.  Amer., 
II,  18,  t.  47  ).  L’espèce  type,  Schizandra 
coccinea  Michx.  ,  est  un  arbrisseau  qui 
croît  dans  les  forêts  de  la  Caroline  et  de  la 
Géorgie. 

'  *  SCHIZANDRACÉES.  Schizcmdraceœ. 
bot.  pu.  —  Petite  famille  de  plantes  di- 
colylédonées,  polypétales,  hypogynes,  qui  se 
rapproche  beaucoup  des  Magnol iacées  dont 
peut-être  on  pourrait  la  considérer  comme 
une  simple  tribu  distincte  ,  par  des  fleurs 
diclines  ,  une  tige  sarmenteuse  ,  l’absence 
de  stipules  ainsi  que  de  principes  aromati¬ 
ques.  Ses  fleurs  en  effet,  au  dedans  d’un 
calice  de  trois  ou  six  folioles ,  d’une  corolle 
de  six  à  neuf  pétales ,  parties  disposées  par 
vertîeil les  ternaires  et  alternant,  offrent: 
les  unes  des  étamines  couvrant  en  nombre 
indéfini  un  réceptacle  conique  ou  bordant 
en  nombre  défini  un  réceptacle  déprimé , 
à  filets  courts,  libres  ou  connés,  à  anthères 
extrorses  avec  deux  loges  adnées  sur  un  con¬ 
nectif  épais  et  s’ouvrant  par  une  petite  fente 
verticale;  les  autres,  plusieurs  carpelles  su¬ 
perposés  et  sessiles  sur  un  réceptacle  plus 
ou  moins  allongé,  libres  ou  cohérents,  cha¬ 
cun  muni  d’un  stigmate  sessile  ,  décurrent 
le  long  du  bord  interne  de  l’ovaire  et  ren¬ 
fermant  deux  ovules  superposés,  insérés  à 
cette  suture  interne.  Ces  carpelles  offrent 
plus  tard  un  péricarpe  charnu  et  sont  rem¬ 
plis  d’une  pulpe  où  nichent  les  graines  com¬ 
primées,  a  double  tégument,  l’extérieur 
coriace,  l’intérieur  membraneux,  à  petit 
embryon  logé  vers  l’extrémité  d’un  gros 
périsperrne  charnu  du  côté  du  hile  vers  le¬ 
quel  est  tournée  la  radicule.  Les  espèces 
répandues  sur  le  continent  et  les  îles  de 
l’Asie  tropicale  ,  au  Japon  et  dans  les  ré¬ 
gions  les  plus  chaudes  de  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale,  sont  des  arbrisseaux  à  tige 
sarmenteuse,  à  suc  aqueux,  à  feuilles  al¬ 
ternes ,  simples ,  très  entières  ou  denticu- 
lées,  épaisses,  souvent  parsemées  de  points 
glanduleux,  dépourvues  de  stipules,  à  pé¬ 


doncules  uniflores,  axillaires  ou  latéraux, 
solitaires  ou  rapprochés  plusieurs  ensemble, 
couverts  de  bractéoles  imbriquées.  Les  fruits 
de  plusieurs  se  mangent  quoique  assez  peu 
sapides. 

GENRES. 

Kadsura,  J.  ( Sarcocarpum ,  Bl.). — Sphæ- 
roslema ,  BL  —  Schizandra ,  Michx.  — 
Mayna,  Aubl.  (Ad.  J.) 

*SCIIIZA1VGÏEM ,  Bartl.  ( Use .).  bot.  pii. 
—  Syn.  de  Milracarpum ,  Zuccar. 

SCHÏZANTHUS  (sx£«  ,  diviser  ;  av0oç , 
fleur),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille  des 
Scrophularinées  ,  tribu  des  Salpiglossidées , 
établi  par  Ruiz  etPavon  ( Prod .  Flor.  Veruv., 
5  ,  t.  I  ).  Les  principales  espèces,  S  ch.  pin- 
natus  et  porrigens ,  sont  des  herbes  qui 
croissent  au  Chili.  On  les  cultive  dans  quel¬ 
ques  jardins  d’Europe. 

*SGI11ZASTER  (îxtÇa,  fente;  açryjp,  étoi¬ 
le).  échin. — Genre  d’Échinides,  de  la  famille 
desSpatangoïdes,  établi  en  1836  par  M.  Agas- 
siz  aux  dépens  du  genre  Spalangus  de  La- 
marck,  et  comprenant  alors  seulement  une 
espèce  vivante  (S ch.  alropos )  et  une  espèce 
fossile  (Sch.  Studeri).  Ce  genre,  un  des  sept 
dans  lesquels  M.  Agassiz  divisait  les  Spalan  ¬ 
gus,  était  alors  caractérisé  seulement  par  le 
disque  cordiforme,  très  élevé  en  arrière; 
avec  le  silion  bucco-dorsal  long,  très  profond, 
et  quatre  autres  sillons  au  sommet  dorsal, 
profonds  et  étroits,  où  sont  cachés  les  am¬ 
bu  lacres.  Ce  genre  était  donc  correspondant 
à  la  section  |3  du  genre  Spalangus  de  M.  de 
Blainville  et,  en  partie,  au  genre  Echinocar- 
dium  de  Van  Phelsum  et  de  M.  Gray.  Depuis 
lors  M.  Agassiz,  en  1839  d’abord,  puis  tout 
récemment  en  1846,  a  considérablement 
agrandi  ce  genre  en  y  comprenant  :  1°  le 
Spalangus  canaliferus  de  Lamarck,  espèce 
vivante  de  la  Méditerranée,  dont  il  avait  fait 
d’abord  un  Micr aster  et  qui,  pour  lui,  re¬ 
présente  le  S.  Studeri,  et  treize  autres  espè¬ 
ces  fossiles  représentent  un  premier  type 
ayant  le  sillon  de  l’ambuiacre  impair  très 
profond;  T  trois  espèces  vivantes,  S.  fragi - 
lis  des  côtes  de  Finmark  ,  S.  gibberulus  de 
la  mer  Rouge,  figuré  par  M.  Savigny  dans  la 
Description  de  l’Égypte,  pi.  7,  fig.  6  ;  S.  Cu - 
bensis  de  Cuba  ;  ces  trois  espèces  appartien¬ 
nent  à  un  deuxième  type  caractérisé  par  un 
ambulacre  impair  peu  profond.  Un  troisième 


scn 


type,  en  fi  n ,  comprenant  une  seule  espèce 
vivante,  le  S.  alropos ,  est  caractérisé  parce 
que  le  fasciole  pci;  i  péta  le  circonscrit  de  près 
tous  les  arnbulacres,  ce  qui  le  rend  très  si¬ 
nueux.  A  ce  genre,  ainsi  étendu,  MM.  Agas- 
siz  et  Desor  (18  4-7)  assignent  les  caractères 
suivants:  Tôt  large  et  déprimé  en  avant, 
haut  et  étroit  en  arrière.  Sommei  apicial  très 
rapproché  du  bord  postérieur.  Arnbulacres 
très  profonds;  les  arnbulacres  antérieurs,  à 
peu  près  parallèles  à  l’ambulacre  impair, 
sont  beaucoup  plus  longs  que  les  postérieurs. 
Ambulacre  impair  très  large.  Un  fasciole 
péri  pétale  très  flexueux,  entourant  les  am- 
bulacres.  Un  second  fasciole,  le  fasciole  la¬ 
téral,  partant  de  l’angle  du  fasciole  péri  pé¬ 
ta  1  e  et  se  dirigeant  en  arrière  sous  l’anus. 
Pores  génitaux  ordinairement  au  nombre  de 
deux,  quelquefois  trois  et  quatre.  Lorsqu’il 
y  en  a  deux  seulement,  ce  sont  les  postérieurs 
qui  sont  visibles.  Cinq  trous  ocellaires.  Ce 
genre  diffère  donc  du  genre  Hemiaster  par 
le  fasciole  postérieur  et  par  les  sillons  am- 
bulacraircs  plus  profondset  moins  divergents. 
Aussi  beaucoup  d’espèces,  rangées  aujour¬ 
d’hui  par  M.  Agassizdans  le  genre  Hemias¬ 
ter,  avaient  été  précédemment  indiquées  sous 
le  nom  de  Schizasier  par  cet  auteur,  dans 
son  Catalogue  systématique ,  en  1839. 

(Duj.) 

SCIIIZEA.  bot.  eu.  —  Voy.  schizæa. 

SCIIIZEACÉES.  bot.  cr.  —  Voy.  schi- 

ZÆACÉES. 

*SCÏIÏZOCARPtfM  Cx'Çco,  diviser  ;  xyp- 
Troç ,  fruit),  bot.  pii. — Genre  de  la  famille 
des  Cucurbitacées,  mais  encore  peu  connu. 
Il  a  été  établi  par  Schrader  (Index  Sein.  hort. 
Gœtling.),  pour  des  herbes  qui  croissent  au 
Mexique. 

*SCIIiZOCEPlIALA(çXc'Ç<o,  diviser;  x£- 
ya'/.yî ,  tête).  IN3.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Orthoptères,  tribu  des  Manliens,  établi  par 
M.  Serville  (Ann.  sc.  nal .,  1831).  L’espèce 
type  est  le  Schizocephala  bicornis ,  dont  on 
ignore  la  patrie. 

SCIIIZOCEHUS  (  ,  fendre;  xiP^, 

antenne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  tribu  des  Tenthrédiniens ,  fa¬ 
mille  des  Tenthrédides,  groupe  des  Hyloto» 
mites,  établi  par  Latreille  ( Fam .  nal.).  L’es¬ 
pèce  type. ,  Schizocerus  furcatus  (  Tenthredo 
furcala  Reauin.,  Hylolôma  id.  Fabr.,  etc.), 
se  trouve  dans  la  plus  grande  partie  de  l’Eu- 
T.  xi. 


scn  417 

rope.  On  la  rencontre  aux  environs  de  Pa¬ 
ris.  (L.) 

SCHIZOCISITON  (;X£co,  diviser;  Xrrw'v, 
enveloppe),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Méliacées,  tribu  des  Trichilices,  établi 
par  Sprengel  (  Çur.  post .,  231).  Arbres  de 
Java.  Voy  méliacées. 

*SC1IIZ0DACTYLUS  (  çXt'Çw  ,  diviser; 
(^axTu).oç ,  doigt),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Orthoptères,  tribu  des  Locusliens,  établi 
par  M.  Br u  1  lé  ( Hist .  nat.  Ins.,  1835).  L’es¬ 
pèce  type,  Schizodaclylus  monslrosus  ( Gryl - 
lus  id.  Drur.,  Acheta  id.  Fab.  ),  habite  les 
Indes  orientales.  (L.) 

SC1IIZODERMA ,  Chev.  (Paris,  438,  t. 
II,  .f.  21).  bot.  eu.  —  Syn.  de  Dichœna ,  Fr. 

SCHIZODERMA  ,  Ehrenb.  (Sylv.,  27). 
bot.  cr.  —  Syn.  de  Leptostroma ,  Fr. 

SCHIZODERMA  (çxcÇu,  diviser;  aYfp.a, 
enveloppe),  bot.  eu.  — Genre  de  la  famille 
des  Champignons,  division  des  Thécasporés- 
Endothèques,  tribu  des  Stégillés,  établi  par 
Kunze.  Les  espèces  de  ce  genre  sont  de 
petits  Champignons  qui  croissent  sous 
l’épiderme  des  plantes  mortes.  Voy.  myco¬ 
logie. 

*SCIJIIZODESMA  (çXfÇcc,  fente;  &p.6-, 
ligament),  moll. — Genre  de  Conchifères  di- 
rnyaires,  proposé  par  M.  Gray  ( Lond .  Magaz., 
1837)  dans  sa  fa  ni  il  le  des  Mactradœ  pour 
certaines  espèces  de  Madrés,  telles  que  la 
Mactra  excisa  Anton.  (Duj.) 

*  SCH1ZODICTYON  (çXi'Ç«> ,  je  fends; 
Jixrvcv,  réseau),  bot.  cr.  — (Phycées).  Genre 
établi  par  M.  Kützing  dans  la  tribu  des  Ca- 
lotrichées  pour  une  Algue,  le  S.  purpuras - 
censKg.,qui  croît  dans  les  lieux  sablonneux 
des  environs  de  Surinam,  et  dont  voici  les 
caractères  génériques  :  Filaments  à  gaîne 
cartilagineuse  double,  striée  longitudinale¬ 
ment,  à  rameaux  anastomosés  de  manière  à 
former  une  sorte  de  réseau.  (Bréb.) 

*SCI1IZ0DIUM  (ftïÇ»,  diviser),  bot.  ph. 

- — Genre  de  la  famille  des  Orchidées,  trib  i 
des  Ophrydées,  établi  par  Lindiey  (Orchid., 

'  358).  Herbes  du  cap  de  Bonne-Espérance. 

*SCIÎlZÛI30A:Cx‘Ç<d  diviser;  IM:,  dent). 
mam.  —  M.  Waterhoussc  (  Ann.  nat.  hist.  , 
IX,  1842),  indique  sous  cette  dénomination 
un  petit  genre  de  Rongeurs.  Voy.  cténohe. 

(E.  D.) 

*SCMZOGLOSSUM  (çXt.Ç«,  diviser; 

5«,  langue),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille 

53 


418 


SCH 


SCH 


des  Asclépiadées,  tribu  des  Cynanchées,  éta¬ 
bli  par  E.  Meyer  ( Comment .  plant.  Afric. 
austr 218).  Herbes  du  cap  de  Bonne-Es¬ 
pérance.  VOIJ.  ASCLÉPIADÉES. 

*SCHÏZOGNATHUS  (  qyjÇu  ,  diviser  ; 
yva6oÇ,  mâchoire),  ins. — Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères ,  de  la  famille 
des  Lamellicornes  et  de  la  tribu  des  Scara- 
béides  pbyllophages ,  créé  par  Kirby  et 
adopté  par  Dejean  ( Cat 3e  édit.  p.  172). 
Ce  genre  renferme  deux  espèces  de  la  Nou¬ 
velle-Hollande ,  les  S.  Mac  Leayi  Kirby  et 
preciosus  Dej.  (C.) 

*SCHÎZOGYNE  (  ,  diviser;  yvvr, , 

pistil),  bot.  pii .  —  Genre  de  la  famille  des 
Composées-Tubuliflores ,  tribu  des  Astéroï- 
dées,  établi  par  Cassini  (in  Dict.  sc.  nat., 
LVI,  23).  Arbrisseaux  des  îles  Canaries.  Voy. 

COMPOSÉES. 

SCHIZOLÆNA  (cX^,  diviser;  Wva, 
enveloppe),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Chlænacées,  établi  par  Dupetit-Thouars 
( Hist .  veget.  Afr.  austr.,  43,  t.  XII).  Les 
principales  espèces  de  ce  genre,  Schiz.  rosea, 
elongata  et  cauliflora  ,  sont  des  arbrisseaux 
qui  croissent  dans  l’île  de  Madagascar. 

*SCHIZOLOBIUM  (  ,  diviser  ;  \o- 

Slov  ,  gousse),  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-Papilionacées,  tribu 
des  Cæsalpiniées ,  établi  par  Yogel  (in  Lin  - 
næa ,  XI,  399).  Arbres  du  Brésil.  Voy. 

LÉGUMINEUSES. 

*SCHï!50MEmA(çxfÇ«,  diviser;  (JJpiç, 
tme).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Saxifragaçées ,  tribu  des  Cunoniées,  établi 
par  Don  (in  Edinb.  new  philos.  Journ.,  IX, 
94).  L’espèce  type,  Schiz.  ovata  ( Ceralo - 
pelalum  ovatum  Cal.),  est  un  arbre  qui  croît 
dans  la  Nouvelle-Hollande. 

SCHIZONEMA  (;x%<»>  diviser;  vîî*a,  fil, 
filament),  infus.?  alg.  — -  Genre  établi  par 
A^ardh  parmi  les  Diatomées,  et  comprenant 
les  espèces  dont  les  corpuscules,  entourés 
d’une  sorte  de  mucus,  sont  disposées  en  séries 
longitudinales  de  manière  à  former  des  fila¬ 
ments  simples  ou  rameux.  M.  Kützing  les 
classe  également  parmi  les  Diatomées  incluses 
ou  dont  les  corpuscules  sont  enfermés  dans 
des  tubes.  M.  Ehrenberg  qui,  de  toutes  les 
Algues  microscopiques,  veut  faire  des  Infu¬ 
soires,  place  celles-ci  dans  la  quatrième  sec¬ 
tion  de  sa  famille  des  Bacillariées,  celles  qui 
présentent  une  double  enveloppe,  les  Lacer - 


nata.  Ce  sont,  dit-il,  des  Polygastriques 
anentérés.  pseudopodes,  cuirassés,  dont  la 
cuirasse  est  quadrangulaire,  prismatique, 
naviculaire,  et  qui,  agrégés  sans  ordre, 
remplissent  des  tubes  filiformes  L’espèce 
type,  S.  baltmum,  se  trouve  dans  la  mer 
Baltique,  et  présente  des  navicules  jaunes, 
striées,  quatre  fois  plus  longues  que  larges, 
dans  des  tubes  diaphanes.  (Duj.) 

SCHIZONEMA  (çXl^cj ,  je  fends;  v%a  , 
filament),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  Genre  de  la 
tribu  des  Diatomées  ou  Bacillariées,  établi 
par  Agardh.  Ses  caractères  sont  :  Filaments 
gélatineux  simples  ou  rameux,  tubuleux, 
renfermant  des  séries  simples  ou  multiples 
de  frustules  lancéolés  (Navicules)  stomati- 
fères.  Les  Schizonèmes  présentent  des  houp¬ 
pes  ou  pinceaux  de  filaments  noirâtres,  gé¬ 
latineux,  devenant  verdâtres  par  la  dessic¬ 
cation.  Ils  se  distinguent  des  Micromega 
parce  que  leurs  navicules  ne  sont  point  ren¬ 
fermées  dans  des  tubes  particuliers  enve¬ 
loppés  dans  le  filament  commun.  Toutes  les 
espèces,  qui  sont  au  nombre  de  30  environ, 
habitent  la  mer  ,  et  particulièrement  les 
points  qui,  à  chaque  marée,  ne  restent  cou¬ 
verts  que  de  très  peu  d’eau.  Une  des  espèces 
les  plus  communes  sur  nos  côtes  est  le  Sch. 
baltimum  Ag.  (Bréb.) 

*SGHIZONÉMÉES.  Schizonemeœ  (çXt'Ç«, 
je  fends;  v^a,  filament),  bot.  cr.  —  (Phycées). 
Ce  groupe,  de  la  tribu  desDiatomées  ou  Bacil¬ 
lariées,  comprend  un  certain  nombre  de  gen¬ 
res  qui  présentent  des  frustules  rapprochés 
en  séries  dans  une  enveloppe  gélatineuse,  de 
formes  diverses,  membraneuse  ou  filamen¬ 
teuse.  Nous  y  plaçons  les  genres  suivants: 
Frustulia ,  Ehrenb.;  Dickica ,  Berk.;  Berke- 
teya ,  Grev.;  Rhaphidogloca ,  Kg.;  Homœocla- 
dia ,  Ag.;  Schizonema,  Ag.;  Micromega,  Ag.; 
Colletonema,  Bréb.,  et  Endosigma,  Bréb.  Si 
l’on  ne  tient  pas  compte  de  la  présence  du 
stomate  ou  ombilic  dans  les  frustules,  on 
devra  encore  ajouter  à  ce  groupe  les  genres 
Encyonema,  K.,  et  Syncyctia,  Ehrenb. 

Le  genre  Colletonema  a  beaucoup  d’ana¬ 
logie  avec  le  genre  Schizonema.  Il  en  diffère 
par  la  membrane  gélatineuse  que  les  fila¬ 
ments,  remplis  de  navicules  d’abord  libres, 
finissent  par  former  en  se  soudant  entre 
eux,  comme  les  filaments  des  Phormidium 
dans  la  tribu  des  Osci Mariées .  Les  Collelo- 
nema  habitent  les  eaux  douces.  L’espèce  la 


SCH 


plus  répandue  est  le  C.  viridulum  Bréb., 
Navicula  viridula  Kg. 

Le  genre  Endosigma ,  que  nous  avons 
trouvé  dans  les  eaux  un  peu  saumâtres,  ren¬ 
ferme,  dans  ses  tubes  gélatineux,  des  frustu- 
les  ou  navicules  contournés  à  leurs  extré¬ 
mités  de  manière  à  offrir  à  peu  près  la  forme 
de  la  lettre  S.  (Bréb.) 

SCHIZOiYEPETA,  B.  bot.  ph.  —  Voy. 

NEPETÀ. 

SCHIZOîMIA,  Pers.  (  Myc .  europ .,  III, 
14).  bot.  cr.  —  Syn.  de  Schizophyllum ,  Fr. 

*SCHIZONYCHA  (  çXcÇco,  diviser  ;  o'w£ , 
ongle),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères ,  de  la  famille  des  La¬ 
mellicornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides 
phyllophages ,  établi  par  Dejean  (  Cat.,  3e 
éd.,  p.  179),  et  qui  se  compose  de  36  es¬ 
pèces  :  19  sont  originaires  d’Amérique,  11 
d’Afrique,  5  d’Asie  et  1  appartient  à  l’Aus¬ 
tralie.  Nous  citerons  parmi  elles  les  Sc.  glo - 
bator,  variolosa ,  ruficollis  F.  ,  tumida  111., 
debilis  Burchell,  Iienningii  Geb.  ,  mœsta 
Sa  y,  tristis  Ky.  Les  Diplotaxis  de  ce  der¬ 
nier  auteur  sont  synonymes  du  genre  en 
question.  (C.) 

*SCIIÏZOPJÉTALÉE$.  Schizopetaleœ.  bot. 
phan.  —  Le  genre  de  Schizopétaiées  appar¬ 
tient  aux  Crucifères,  mais  ne  rentre  dans 
aucune  des  tribus  admises  dans  cette  fa¬ 
mille;  il  a  en  conséquence  été  placé  à  la 
suite  comme  devant  former  le  type  d’un 
petit  groupe  des  Schizopétaiées.  Voy.  cru¬ 
cifères.  (Ad.  J.) 

SCHIZOPETALOIV  (çxf>,  diviser;  ™- 
ralov,  pétale),  bot.  pii.  — Genre  type  de  la 
petite  famille  des  Schizopétaiées  ,  établi  par 
Hooker  {in  Bot.  Mag .,  t.  2379).  Herbes  du 
Chili.  Voy.  schizopétalées. 

*  SCHIZOPHRAGMA  (  çxfÇw  ,  diviser  ; 
cppxypa ,  cloison  ).  bot.  ph.  *—  Genre  de  la 
famille  des  Saxifragacées ,  tribu  des  Hy  - 
drangées  ,  établi  par  Siebold  et  Zuccarini 
(Flor.  Japon.,  I,  58,  t.  26).  Arbrisseaux  des 
montagnes  du  Japon.  Voy.  saxifragacées. 

SCHIZOPHYLLUM  (  diviser  ;  cpvÀ- 
),ov,  feuille),  bot.  cr. — Genre  de  Champi¬ 
gnons,  division  des  Basidiosporés-Eclobasi- 
des,  tribu  des  Idiomycètes-Agaricinés,  établi 
par  Fries  ( Obs .,  I,  103).  Voy.  mycologie. 

*SCHIZOPLEURA(çX£o,  diviser;  «Xev- 
pa  ,  flanc),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Myrtacées-Leptospermées ,  établi  par 


SCH  419 

Lindley  { Swan-River,  IX).  Arbrisseaux  de 
la  Nouvelle-Hollande.  Voy.  myrtacées. 

SCIIIZOPODES.  Schizopoda.  crust.  — 
Latreille,  dans  le  Règne  animal  de  Cuvier , 
1817  ,  désigne  sous  ce  nom  une  section 
de  Crustacés  qui  n’a  pas  été  adoptée  par 
M.  Milne  Edwards.  Ce  savant  carcinolo- 
giste,  dans  son  Histoire  naturelle  sur  ces 
animaux ,  place  les  genres  qui  formaient 
cette  section  ( Mysis  et  Nebalia) ,  dans  les 
ordres  des  Stomapodes  et  des  Phyllopodes. 
Voy.  ces  mots.  (H.  L.) 

*SCHIZOPS  (çXi'Ç«,  fendre;  face). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Hémiptères  hé- 
téroptères ,  tribu  des  Scutellériens  ,  groupe 
des  Pentatomites ,  établi  par  M.  Spinola 
( Hémipt .,  297).  L’espèce  type,  Schizops 
œgyptiaca  Lefeb. ,  a  été  trouvée  sur  la  rive 
gauche  du  Nil.  (L.) 

*SCK1IZ0RI1INA  division;  ptv  , 

nez),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  de  la  famille  des  Lamel¬ 
licornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides  mé- 
litophiles,  créé  par  Kirby,  adopté  par  Gory, 
Percheron,  Dejean,  Schaum  {Ann.  de  la 
Soc.  ent.  de  Fr .,  2e  série ,  t.  3  ,  p.  50) ,  et 
composé  de  10  espèces  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande.  Burmeister  le  restreint  à  deux  es¬ 
pèces  qui  sont  les  S.  atropunctata  Ky.,  et 
Philippsii  Sehreibers.  (C.) 

*  SCHIZOSIPHON  (sx‘Ç»»  je  fçnds;  sf- 
9wv,  tube),  bot.  cr.— (Phycées).  Genre  créé 
par  M.  Kützing  pour  des  Algues  de  la  tribu 
des  Scytonémées.  On  en  connaît  une  dou¬ 
zaine  d’espèces  qui  appartiennent  aux  eaux 
douces  et  salées;  une  des  plus  remarquables 
est  le  S.  gypsophilus  Kg.  (. Phyc .  gen.,  t.  VI, 
f.  2),  qui  croît  sur  les  les  rochers  humides. 

(Bréb.) 

*SCHIZOSTACHYUM  (  çx‘£w  *  diviser  ; 
çtocxvç,  épi).  BOT.  PH.— Genre  de  la  famille 
des  Graminées,  tribu  des  Festucacées,  éta¬ 
bli  par  Nées  *(  in  Mart.  Flor.  Brasil. ,  II , 
335).  Gramens  arborescents  de  l’Inde  et  du 
Brésil.  Voy.  graminées. 

*SC  IIIZOST  E  MM  A  (^éÇ«,  diviser;  St£>- 
p.a,  couronne),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  fa- 
milledes  Asclépiadées,  tribu  des  Cynanchées, 
établi  par  M.  Decaisne  ( in  Nouv .  annal,  sc. 
nat.,  IX,  344).  Herbes  du  Brésil.  Voy.  asclé¬ 
piadées. 

SCHIZOSTEPIIANUM ,  B.  bot.  pu.  — 

Voy.  PANCRAT1ER. 


m 


SG  H 


SCH 


*SCIHZOSTiGMA  diviser*,  ^lygy., 

stigmate),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Ru biacces ,  tribu  des  Haméliées,  établi 
par  Arnott  (in  Annal,  ofnat.  hist .,  III,  20). 
Herbes  de  Zeylan.  Voy.  rubiàCées. 

*SC1IIZ0ST0MA  (çxt'Ça,  fente;  çro>a  , 
bouche),  mobl.  —  Genre  de  Gastéropodes 
pectinibranches  fossiles  établi  par  M.  Bronn 
aux  dépens  du  genre  Euomphalus  de  So- 
werby.  Ce  sont  des  coquilles  discoïdes  ou 
en  coin  très  déprimé,  largement  ombili¬ 
quées  et  dont  l’ouverture  présente  une 
échancrure  comme  celle  des  Pleurotomes  et 
des  Pleurotomaires.  M*  Bronn  comprend 
dans  son  genre  Schizostoma  douze  à  quinze 
espèces  appartenant  aux  terrains  les  plus 
anciens  et  aux  terrains  secondaires.  Telles 
sont  les  Trochilites  priscus,  Helicites  delphi- 
nuloides  et  Helicites  delphinularis  de  Schlo • 
theim  ;  cette  dernière  espèce  qui  se  trouve 
dans  les  terrains  de  transition  inférieurs,  est 
V Euomphalus  catillus  de  Sowerby,  et  la  Bi~ 
frontia  catillus  de  M.  Deshayes  qui  considère 
le  genre  de  M.  Bronn  comme  un  double 
emploi  de  celui  qu’il  avait  lui-même  établi 
précédemment  sous  le  nom  de  Bifrontia , 
quoique  ce  dernier  soit  principalement  for¬ 
mé  d’espèces  fossiles  du  terrain  tertiaire. 

(Duj.) 

SCHIZOSTOMA  (çX,'Ç«,  diviser; 
bouche),  bot.  cr. — Genre  de  Champignons, 
division  des  Basidiosporés  Ectobasides,  tribu 
des  Coniogastres-Tylostomés,  établi  par  Eh¬ 
renberg  ( Msc .).  Voy.  MYCOLOGIE. 

*SCHIZOTARSIA.  myriap.  —  C’est  le  pre¬ 
mier  ordre  de  Chilopodes  qui  a  été  établi 
par  Brandt,  et  que  Latreille,  dans  les  Fa¬ 
milles  naturelles  du  règne  animal  de  Cuvier, 
désigne  sous  le  nom  d ' Inéquipèdes .  Les  ca¬ 
ractères  qui  différencient  cet  ordre  desaulres 
de  la  même  classe,  sont  que  les  pieds  sont 
longs  ,  inégaux  et  à  tarses  multiarticulés. 
Les  antennes  sont  très  longues,  sétiformes; 
les  yeux  sont  composés. 

La  seule  famille  de  cet  ordre  est  celle  des 
Scutigérides,  qui  ne  comprend  encore  qu’un 
seul  genre,  celui  des  Sculigera  ou  des  Cer- 
matia.  Le  caractère  des  Schizotarses  consiste 
en  ce  que  les  articles  de  leurs  tarses  sont 
décomposés  chacun  en  une  multitude  de 
petits  articles  semblables  à  ceux  des  anten¬ 
nes.  (H.  L.) 

*SCIISZOTROCHA(çx^,  diviser;  ~poXk, 


roue),  systol.  infüs.  —  Deuxième  groupe  de 
la  section  des  Rotateurs,  Monolrocha  de 
M.  Ehrenberg.  Ce  groupe  caractérisé  par 
l’échancrure  de  l’organe  rotatoire  simple 
comprend  deux  familles,  les  Schfzolroqués 
nus  ou  Megalotrochœa ,  et  les  Schizotroques 
cuirassés  ou  Floscularia.  Voy.  ces  mots  et 

ROTATEURS.  (DlJJ.) 

SCIHZYMENIUM  (çXlÇ<*,  je  fends; 
vphv,  membrane),  bot.  cr.-  (Mousses).  C’est 
à  siT  W.  Hooker  (le.  PL  rar.,  t.  202)  que 
nous  devons  la  création  de  ce  genre.  Il  fait 
partie  de  la  tribu  des  Bryées,  bien  qu’il  n’ait 
qu’un  seul  péristome,  et  vient  se  placer  à 
côté  de  notre  genre  Leptochlœna  qui  en  a 
deux.  Voici  ses  caractères:  Péristome  sim¬ 
ple,  intérieur,  composé  ue  seize  dents  déli¬ 
cates,  appendiculées,  qui  naissent  d’une 
membrane  saillante  au-dessus  du  bord  delà 
capsule.  Celie  ci  est  c-ylindracée,  ovoïde  ou 
oblongue-pyriforme,  un  peu  courbée  et  iné¬ 
gale.  L’opercule  est  convexe  et  la  coiffe  su- 
bulée,  fendue  latéralement.  Fleurs  herma¬ 
phrodites,  terminales.  L’espèce  unique  de  ce 
genre  est  originaire  du  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance.  (C.  M.) 

SCÏIKXJHRIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Composées-Tubuli- 
flores ,  tribu  des  Sénécionidées  ,  établi  par 
Roth  ( Catalect .,  I,  116).  L’espèce  type, 
Schkuhria  abrotanoides  Roth  (Pectis pinnata 
Lamk.),  est  une  herbe  qui  croît  sur  le  haut 
plateau  du  Mexique. 

SCHLECHTENDALIA  (  nom  propre  ). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Compo- 
sées-Labiatiflores  ,  tribu  des  Mutisiacées  , 
établi  par  Lessing  (in  IJnnœa,  V,  242,  t.  3, 
f.  50-55).  Herbes  du  Brésil  Voy.  compo¬ 
sées. 

SCIILECHTENDALIA,  Wiîl.  (Sp.  III, 
2125).  bot.  ph.  —  Syn.  d'Adenophyllum , 
Pers. 

SCHLECHTENDALIA,  Spr.  (Cur.  posl ., 
295  ).  bot.  ph.  — Syn.  de  Mollia ,  Mart.  et 
Zucc. 

SG  II  LE  IG  HE  RA  (nom  propre),  bot.  pii. 

—  Genre  de  la  famillé  des  Sapindacées, 
tribu  des  Sapindées  ,  établi  par  Willdenovv 
(Sp.,  IV,  106).  Arbres  de  l’Inde.  Voy.  sa- 

PINDACÉES. 

*SCHLEIDEIV'IA (nom  propre),  bot.  ph. 

—  Genrede  ia  familledes  Aspérifoliées,  tribu 
des  Héliotropées,  établi  par  Endlicher  {Gen. 


SC  H 


421 


SCH 

plant.,  p.  646,  n.  3750).  Herbes  du  Brésil. 

Voy.  ASPÉR1F0LIÉES. 

SC  II  LOT  II E IMI A  (nom  propre),  bot.  cr. 
—  (Mousses).  Genre  de  la  tribu  des  Ortho- 
Irieées,  fondé  par  Bridel  et  prochainement 
allié  aux  Macromitrium.  Voici  les  signes  dis  - 
tinctifs  auxquels  on  pourra  le  reconnaître  : 
Péristome  double,  l’extérieur  composé  de 
seize  dents  rapprochées  par  paires  et  roulées 
en  spirale  en  dehors  ;  l’intérieur  formé  d’une 
membrane  plissée  à  la  base  et  divisée  au 
sommet  en  seize  lanières  irrégulières,  odon- 
tomorphes  et  réunies  en  cône  au  sommet 
lors  de  la  chute  de  l’opercule.  Coiffe  en  mi¬ 
tre  conique,  glabre,  lisse,  munie  à  sa  base 
de  quatre  à  huit  appendices  trapéziformes  et 
convergents.  Capsule  égale,  lisse  ou  striée 
et  dépourvue  d’anneau.  Opercule  droit  et 
aeuminé.  Inflorescence  dioïque  terminale. 
On  ne  connaît  qu’un  petit  nombre  d’espè¬ 
ces  de  ce  genre  qui,  toutes,  vivent  sur  les 
écorces  des  arbres  dans  la  zone  torride. 

(C.  M.) 

SC HM IDE  LIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Sapindacées  ,  tribu 
des  Sapindées,  établi  par  Linné  ( Mant . ,  67). 
De  Candolle  ( Prodr .,  I  ,  610)  en  décrit  18 
espèces  ,  qui  croissent  dans  les  régions  tro¬ 
picales  du  globe  ( Schm .  racemosa ,  serrcita, 
distachya ,  etc.). 

SCHMIDTIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Composées-Liguli- 
flores  ,  tribu  des  Chicoracées  ,  établi  par 
Mœnch  {Melh.  suppl.,  1802).  L’espèce  type, 
SchmkUia  fruticosa  M.  ( Hieracium  frutico- 
sum  Wilid.),  est  un  arbuste  qui  croît  dans 
l’île  de  Madère. 

SCIÎMIDTIA,  Tratt.  (Fl.  austr.,  I,  12, 
t.  451).  bot.  pii.  —  Svn.  de  Coleanlhus , 
Seid. 

SCIINELLA,  Radd.  {Plant.  Bras.,  add. 
32,  f.  4).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Caulolretus  , 
Rieh. 

SCHORERÏA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Chénopodées,  tribu 
des  Suédinées,  établi  par  C.-A.  Meyer  (in 
Ledebour  Flor.  ait.,  I,  399).  Herbes  des 
monts  Altaï. 

*  SCIIOENEFELDIA  (nom  propre),  bot. 
pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Graminées  , 
tribu  des  Chloridées  ,  établi  par  Kunth 
{Gram.,  86,  t.  53).  Gramens  delà  Séné- 
gambie.  Voy.  graminées. 


SCIIOMCLIXS.  Mehr.  ois.— Synonyme 
de  Pelidna  G.  Cuv.  ;  genre  fondé  sur  le  Bé¬ 
casseau  Brunette  (  Tring.  cinclus  Linn.  ). 

(Z.  G.) 

*SC IIOEA'IDl CM ,  Nees  {in  Linnæa,  IX, 
291  ;  X,  166).  bot.  ph.  — Syn.  de  Ficinia, 
Schrad. 

*SCIIQE1\TI0CEIIA  (ç^oTvo;,  jonc*,  xc'pa;, 
corne),  ms.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères,  famille  des  Longicornes, 
tribu  des  Lamiaires,  proposé  par  Dejean 
{Cal.,  3e  édit.,  p.  371  )  et  que  nous  avions 
établi  dans  le  principe  sous  le  nom  de  Ole- 
necampta  {Magaz .  zoolog.,  1835,  pl.  134). 
Deux  espèces  y  sont  rapportées;  savoir  O. 
bitobaV.,  Chev.  {Sc.  scxnotata  Buqt.,  Dej.) 
et  serrata  Chev.  La  première  se  trouve  à 
Java  et  en  Chine  ,  et  la  deuxième  à  Cey- 
lan.  (C.) 

*SCIIÆ\OCAlXOX  (  <tXo7voç  ,  jonc; 
xxvVç,  tige).,  bot.  pii. —  Genre  de  la  famille 
des  Mélanthacées,  tribu  des  Vératrées,  éta¬ 
bli  par  A.  Gray  {in  Annal.  Lyc.  New-York, 
IV,  127).  Herbes  de  l’Amérique  boréale  et 
du  Mexique. 

SCSIOEAODUM.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Restiacées  ,  établi  par  Labillar- 
dière  {Nov.IIoll.,  t.  229).  Des  deux  espèces 
qui  le  composent,  l’une  {Schœnodum  lenax 
femina )  a  été  rapportée  au  genre  Leplocar- 
pus,  R.  Br.  :  l’autre  (  Schœnodum  tenax 
mas )  fait  partie  du  genre  Lyginia,  R.  Brown. 

SCHOENOPRASUM.  bot.  ph.  — -  Section 
du  genre  Ail  {Allium),  établie  par  Kunth  {in 
Ilumb.  et  Bonpl.  Nov.  g  en.  et  sp.,  III,  277), 
et  comprenant  principalement  l’espèce  dé¬ 
signée  sous  le  nom  de  Civette  ou  Ciboulette, 
Allium  schœnoprasum  Linn. 

SCIIOEAORCIIÏS.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Orchidées,  tribu  des  Validées, 
établi  par  Blume  {Bijdr. ,  361).  Les  Schœ- 
norchis  juncifolia,  micrantha  et  paniculala , 
principales  espèces  de  ce  genre,  sont  des 
herbes  parasites  qui  croissent  dans  les  forets 
des  montagnes  de  Java. 

*SCHŒNOXYPHIEM.  bot.  ph.— Genre 
de  la  famille  des  Cypéracées,  tribu  des  Ca- 
ricées,  établi  par  Nees  {in  Linnæa,  VII  , 
531).  Herbes  du  cap  de  Bonne- Espérance. 

Voy.  CYPÉRACÉES. 

SCHOEAES,  vulgairement  CHOUX,  bot. 
PH  _  Genre  de  la  famille  des  Cypéracées  , 
tribu  des  Rhynehosporées  ,  établi  par  Linné 


422 


SCH 


SCH 


( Gen n.  65).  Les  espèces  de  ce  genre  sont 
assez  nombreuses.  Elles  croissent  principa¬ 
lement  en  Europe,  dans  l’Australasie,  et 
quelques  unes  en  Amérique.  Parmi  celles 
qui  croissent  en  Europe,  nous  citerons  sur¬ 
tout  les  Schœn.  mariscus  ,  aculeatus ,  mu- 
cronatus ,  ferrugineus,  compressus  et  albus. 

SCHQEPFIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Syinplocées ,  établi  par  Schreber 
(Gen. ,  n.  323).  L’espèce  type,  Schœpfia 
americana  Willd.  ( Codonium  arborescens 
Yahl  ),  est  un  arbrisseau  qui  croît  dans  les 
îles  de  Sainte-Croix  et  de  Montserrat. 

SCHOLLERA,  Roth  (. Flor .  germ .,  I, 
170).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Oxycoccos,  Tourn. 

SCHOLLERA  ,  Swartz  (  in  Act.  soc .  sc. 
nat.  Havn. ,  II ,  210  ).  bot.  ph.  — ■  Syn.  de 
Microtea ,  Sw. 

SCHOLLIA  ,  Jacq.  f.  (  Eclog .  ,  2  ).  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Hoya,  R.  Brown. 

*SCHOMBlJRGMA,  DC.  (Mem.,  IX,  t.  9). 
bot.  ph. —  Syn.  de  Trinchinettia,  Endl. 

*SCHOMBURGKTA  (nom  propre),  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Orchidées- 
Épidendrées,  établi  par  Lindley  (  SecL  Or¬ 
chid.,  t.  I  à  13).  Herbes  de  la  Guiane. 

SCHOR1GERAM,  Adans.  (  Fam. ,  II , 
355).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Tragia ,  Plum. 

SGHOT1A  (nom  propre),  bot.  ph. — Genre 
de  la  famille  des  Légumineuses-Papiliona- 
cées ,  tribu  des  Cæsalpiniées ,  établi  par 
Jacquin  ( Collée  t .  ,  1 ,  93).  L’espèce  type  , 
Scliotia  speciosa  Jacq.,  est  un  petit  arbris¬ 
seau  qui  croît  au  cap  de  Bonne- Espérance  , 
ainsi  qu’au  Sénégal. 

SCHOUSBOEA  (nom  propre),  bot.  ph. 
—  Genre  dont  la  place  dans  la  méthode 
n’est  pas  encore  fixée.  Il  a  été  établi  par 
Schumacher  (in  Danske  Selskabs  afhandling. , 
IV,  223),  pour  un  arbrisseau  qui  croît  dans 
la  Guinée. 

SCHOUSBOEA,  Willd.  (Spec.,  578).  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Cacoucia ,  Aubl. 

SCHOUWIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Crucifères ,  tribu 
des  Psychinées,  établi  par  DeCandolle(S'ysC, 
II,  644;  Prodr.,  I,  224  ).  L’espèce  type, 
Schouwia  arabica  DC.  (Subularia  purpurea 
Forsk.,  Thlaspi  arabicum  Vahl),  est  une 
herbe  qui  croît  dans  les  montagnes  de  l’Ara¬ 
bie  heureuse. 

SCHRADERA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées-Cincho- 


nacées ,  tribu  des  Haméliées ,  établi  par 
Vahl  (Eclog.,  I,  35,  t.  5).  L’espèce  type, 
Schradera  capitata  Vihl ,  est  un  arbrisseau 
qui  croît  sur  les  hautes  montagnes  de  l'iie 
Montserrat. 

SCHRANKÏA ,  Medic.  (in  Usteri  N.  an¬ 
nal.,  I,  42,  t.  1,  f.  20).  bot.  ph.  —  Syn. 
de  Rapistrum,  Bœrh. 

SCHRAAKIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — - 
Genre  de  la  famille  des  Légumineuses- 
Mimosées,  tribu  des  Parkiées,  établi  par 
Willdenow  (Spec.,  IV,  1041).  Les  Schran- 
kia  aculeata  et  uncinata  (  Mimosa  quadri- 
valvis  et  horridula) ,  principales  espèces  de 
ce  genre,  sont  des  herbes  qui  croissent  dans 
l’Amérique  septentrionale. 

SCHREBERA,  Retz.  (Obs.  bot.,  VI,  25, 
t.  3).  bot.  ph.  — •  Synonyme  d'Elœodendron, 
Jacq. 

SCHREBERA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Bignoniacées,  établi 
par  Roxburgh  (Plant,  corom.,  II).  L’espèce 
type,  Schrebera  swietenoides  Roxb.,  est  un 
arbre  qui  croît  dans  l’Inde. 

SCHREBERA,  Thunb.  (Prodr.,  t.  2). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Hartogia,  Thunb. 

* SCHRE IBERSI A  (nom  propre),  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Rubiacées- 
Cinchonacées,  tribu  des  Hédyotidées,  établi 
par  Pohl  '(in  Flora,  1825,  p.  183).  Arbres 
ou  arbrisseaux  originaires  du  Brésil. 

SCHUBERTÏA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Asclépiadées ,  tribu 
des  Cynanchées,  établi  par  Martius  et  Zuc- 
carini  (Nov.  gen.  et  sp.,  1,  55,  t.  33).  L’es¬ 
pèce  type,  Schub.  multiflora  M.  et  Z. ,  est 
un  arbrisseau  qui  croît  dans  l’Amérique 
tropicale. 

SCHUBERTÏA,  Bl.  (Bijdr.).  bot.  ph.  — 
Syn.  d 'Horsfieldia  ,  Blume. 

SCHUBERTÏA,  Mirb.  (in  Bullet.  soc. 
philorn.,  1813,  p.  131).  bot.  ph.  —  Syn.  de 
Taxodium ,  L.  C.  Rich. 

SCHUBLERIA  (nom  propre),  bot.  pii. 
— Genre  de  la  famille  des  Gentianées,  tribu 
des  Sébæées,  établi  par  Martius  (Nov.  gen. 
etsp.,ll,  113,  t.  186-188).  Les  Schubl. 
diffusa,  conferta,  stricta,  palula  et  tenella ,  ■ 
sont  des  herbes  qui  croissent  au  Brésil. 

*SCHUCHïA  (nom  propre),  bot.  ph.  - — 
Genre  de  la  famille  des  Vochysiacées,  établi 
par Endlicher  (Gen.  plant.,  p.  1178,  n.  607) 
aux  dépens  des  Qualea.  L’espèce  type,  Schu- 


SCH 


chia  ecalcarata {Qualea  id.  Mart.  et  Zucc.), 
est  un  arbre  qui  croît  au  Brésil. 

SCIIULTESïA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Gentianées ,  tribu 
des  Chironiées  ,  établi  par  Martius  (Nov. 
gen.et  sp .,  II,  103).  L’espèce  type,  Schult. 
crenuliflora  ,  est  une  herbe  qui  croît  au 
Brésil. 

SCHULTESIA,  Spreng.  (Pug.,  II,  17). 
bot.  ph. — Synon.  d 'Eustachys,  Desv. 

SCIII  LTZIA,  Rafin.  (in  N.  Y.  Med.  Re- 
posit.,  II,  Hex.,  V,  350).  bot.  ph.— Synon. 
d 'Obolaria,  Linn. 

SCHEETZIA  (nom  propre),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Ombellifères ,  tribu 
des  Amminées,  établi  par  Spren-gel  (Spec. 
Umbellif . ,  102).  L’espèce  type,  Schultesia 
crinita  ( Sison  crinitum  Pal  1 .) ,  est  une  herbe 
qui  croît  sur  les  monts  Altaï. 

SCHULZIA  ,  Spreng.  ( Prodr .  Umbellif ., 
30).  bot.  ph.  —  Synonyme  de  Schultezia, 
Spreng. 

*SCHEMACHERIA,  Spreng.  (Gen. plant. , 
n.  1220).  bot.  ph. — Syn.  d eWormslcioldia, 
Thon,  et  Schum. 

*  SCHUMACI1ERIA  (nom  propre),  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Dilléniacées, 
tribu  des  Dillénées,  établi  parYahl  (in  Kio- 
benhav.  Selskab.  Skrifl. ,  VI,  122).  Arbris¬ 
seaux  de  Ceylan. 

SCHUTZITE.  min.  —  Voy.  strontiane 

SULFATÉE. 

*SCIIWABEA  (nom  propre),  bot.  ph.— 
Genre  de  la  famille  des  Acanthacées,  établi 
par  Endlicher  ( Gov .  Stirp.  Mus.  Vindob., 
Decad.,  91).  Herbes  de  l’Afrique  tropicale. 

SCHWÆGRICHEAIA,  Reich.  (Consp., 
147).  bot.  ph.  — Synon.  de  Hedwigia , 
Swartz. 

SC  H  WÆGR1C  HE  NIA,  Spreng.  (Syst., 
II,  26).  bot.  ph.  —  Synon.  d 'Anigosanthus, 

Labill. 

SCHWALBEA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Scrophularinées, 
tribu  des  Rhinanthées,  établi  par  Linné 
(Gen.,  n.  744).  L’espèce  type,  Schwalbea 
americana ,  est  une  herbe  qui  croît  dans  la 
Caroline  du  Sud. 

*  SC  II  WA  A  A  IA  (nom  propre),  bot.  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  Malpighiacées- 
Méiostémones,  établi  par  Endlicher  (Gen. 
plant.,  p.  1058,  n.  5563).  Arbrisseaux  du 
Brésil. 


SCI  453 

SCHWARZIA  ( Flor .  Flum.,  V,  t.  84). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Norantea ,  Aubl. 

SCIIWEIGGERA,  Mart.  (Nov.  Gen.  et 
Sp.,  III,  666, 197).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Reug- 
geria,  Meisn. 

*  SCHWEIGGERIA  (nom  propre),  bot. 
ph. — Genredela  famille  des  Yiolariées,  tribu 
des  Violées,  établi  par  Spreng.  (N.  E.,  II, 
167).  Arbrisseaux  du  Brésil. 

SCHWEIAITZIA  (nom  propre),  bot.  ph. 
—  Genredela  famille  des  Éricacées-Mono- 
tropées ,  établi  par  Elliott  (ex  Nullall  Gé¬ 
néra,  II,  Add.,  p.  270).  L’espèce  type,  S. 
odorata ,  est  une  herbe  qui  croît  dans  les 
bois  de  la  Caroline  dn  Sud. 

SCHWEIMTZIA,  Grev.  (in  Edinb.  Phi¬ 
los.  Journ.,  XVI,  258,  t.  6).  bot.  cr.  — 
Syn.  de  Podaxon,  Fr. 

SC II WE ARIA  (nom  propre),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Primulacées,  établi 
par  Linné  (Gen.,  n.  223).  Les  Schw.  gla- 
brata,  patens ,  etc.,  sont  des  herbes  qui  crois¬ 
sent  dans  l’Amérique  tropicale. 

SCHWEAKFELDA,  Schreb  (Gen.,  n. 
106).  bot.  ph. — Syn.  de  Sabicea,  Aubl. 

SCHWEAKFELDIA  ,  Willd.  (Sp.,  I, 
982). bot.  ph. — Synon.  de  Sabicea,  Aubl. 

*  SC  HACHO  WSK  Y  A  (nom  propre),  bot. 
ph. — Genre  de  la  famille  des  Urticacées,  éta¬ 
bli  par  Endlicher  (in  Annal,  der  Wien. 
Mus.,  1, 187,  t.  13).  L’espèce  type,  Schych. 
ruderalis  Endl.  (Urtica  id.  Forst.  ) ,  est  une 
herbe  de  l’Océanie. 

SCIACA,  Dejean  (Catalogue,  3e  édition, 
p.  204). ms.  —  Synonyme d'Hylithus,  Guérin, 
Solier.  (C.) 

SCIAPHILA  (  crxia  ,  ombre  ;  ylloç ,  qui 
aime),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Artocarpées,  établi  par  Blume  (Bijdr.,  514). 
L’espèce  type,  Sciaphila  tenella ,  est  une 
herbe  qui  croît  à  Java. 

SCIAPIIILUS  (çxt'a,  ombre;  (p'Aoç,  ami). 
ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétra- 
mères,  de  la  famille  des  Curculionides  gona- 
tocères  et  de  la  division  des  Brachydérides, 
créé  par  Schœnherr  (Généra  et  species  Cur- 
culionidum,  synonymia,  t.  I,  p.  546;  V,  2, 
912)  qui  y  comprend  treize  espèces  dont 
douze  sont  originaires  d’Europe  et  une  seule 
d’Amérique.  Nous  citerons  seulement  les 
suivantes  :  S.  muricatus  F.,  barbatulus,  sci- 
tulus,  ningnidusGv.,viridis,  seliferus  Chev., 
et  carinula  01.  (C.) 


SCI 


sa 


4  24 

SCIE.  Prislis.  pois.  —  Le  nom  de  Scie 
est  la  dénomination  vulgaire  que  les  matelots 
donnent  à  un  très  grand  Poisson  cartilagineux 
répandu  dans  toutes  les  mers  ,  et  que  les 
anciens  connaissaient  sous  le  nom  de  Pris- 
tis.  Longtemps  on  a  confondu  toutes  les  es¬ 
pèces  ,  car  elles  ne  parurent,  dans  le  Sys- 
tema  naturœ  de  Linné,  que  sous  la  déno¬ 
mination  de  Squalus  prislis .  C’est  Latharn 
qui  a  établi  le  genre  adopté  par  tous  les 
iehthyologistes.  Linné,  cependant,  en  les 
rapprochant  des  Cartilagineux,  avait  au 
moins  corrigé  une  erreur  assez  générale¬ 
ment  répandue  avant  lui  sur  la  nature  de 
ces  Poissons  ,  puisqu’on  en  faisait  des  ani¬ 
maux  voisins  des  Cétacés.  Il  ne  faut  pas  ou¬ 
blier  toutefois  que  les  anciens  naturalistes 
désignaient  par  le  nom  de  Kvfr/j  tous  les 
grands  animaux  marins,  et  que,  sous  le  rap¬ 
port  de  leur  taille,  les  Scies  méritaient 
d’ctre  rangées  dans  ce  groupe. 

En  étudiant  leurs  caractères  anatomiques, 
on  trouve  que  les  Scies  constituent  un  genre 
de  la  famille  des  Cartilagineux,  qui  rappelle, 
par  la  longueur  du  corps ,  la  forme  des 
Squales,  mais  que  la  position  des  bran¬ 
chies  ramène  évidemment  auprès  des  Raies. 
Le  prolongement  excessif  du  museau  vient 
encore  ajouter  à  cette  affinité  :  car  c’est 
dans  la  famille  des  Raies  que  nous  voyons 
le  museau  se  prolonger  tantôt  en  une 
seule  pointe  triangulaire  comme  dans  les 
Rhinobates,  tantôt  en  corne  pennifor- 
rne,  étendue  au-devant  de  la  tête  comme 
dans  les  Céphaloptères  ,  ou  en  lobes  réflé¬ 
chis  sous  le  museau,  comme  dans  les  Phi- 
noptères  et  autres  genres  voisins  des  Milio- 
bates  de  Duméril.  D’ailleurs  ,  lorsqu’on 
n’hésite  pas,  et  cela  avec  raison,  à  placerles 
Rhinobates  dans  la  famille  des  Raies,  je  ne 
vois  pas  comment  on  blâmerait  un  natura¬ 
liste  qui  appellerait  aussi  dans  cette  famille 
le  genre  des  Scies. 

On  peut  caractériser  ce  genre  par  un 
corps  arrondi  et  conique  en  arrière  des  pec¬ 
torales,  déprimé  et  élargi  dans  cette  région 
et  vers  la  tête.  A  la  face  inférieure  du 
corps  s’ouvrent  les  fentes  linéaires  des  ou¬ 
vertures  des  branchies.  Les  cavités  bran¬ 
chiales  communiquent  encore  à  l’extérieur 
par  deux  grands  évents  ouverts  derrière  les 
yeux,  et  tout  à  fait  semblables  à  ceux  des 
Raies.  Les  yeux  sont  latéraux,  comme  ceux 


des  Miliobaies  ou  des  Céphaloptères.  La 
bouche  est  fendue  en  travers  ;  les  deux  m⬠
choires  sont  peu  mobiles;  elles  sont  cou¬ 
vertes  de  fines  granulations  disposées  en 
quinconce  ,  semblables  aux  dents  de  plu¬ 
sieurs  Raies,  des  Pastenagues  et  des  Milio- 
bales.  Au  devant  de  la  bouche  et  sur  les 
côtés  ,  nous  trouvons  les  deux  narines  re¬ 
couvertes  par  un  lobe  frangé  semblable  à  la 
structure  des  narines  des  Raies.  Ce  qui  ca¬ 
ractérise  éminemment  les  espèces  de  ce 
genre,  c’est  le  prolongement  considérable  que 
prend  l’extrémité  du  museau.  Il  a  la  forme 
d’une  lame  très  aplatie ,  mousse  plutôt 
qu’arrondie  à  son  extrémité ,  recouverte 
d’une  peau  chagrinée  semblable  à  celle  du 
corps.  Cette  lame  est  soutenue  par  deux 
prolongements  osseux  à  moitié  cartilagi¬ 
neux;  mais  dans  le  parenchyme  du  carti¬ 
lage,  il  se  dépose  une  granulation  calcaire, 
dont  tous  les  grains  ,  rapprochés  l'un  de 
l’autre  par  le  dessèchement  ,  forment  deux 
longs  cônes  moitié  calcaires  ,  moitié  carti¬ 
lagineux,  qui  sont  les  premiers  soutiens  de 
cette  lame  rostrale.  Je  ne  sais  pas  encore  si 
ces  cartilages  sont  le  prolongement  du  car¬ 
tilage  commun  qui  forme  le  crâne  ,  ou  s’ils 
en  sont  distincts.  Je  crois  à  la  première  de 
ces  deux  suppositions  ,  mais  j'avoue  que  je 
ne  l’ai  pas  encore  vérifiée. 

A  côté  de  ces  deux  pièces  grenues,  l’ana¬ 
tomie  de  ce  bec  montre  deux  autres  lames 
longitudinales,  dont  la  structure  est  tout  à 
fait  semblable  à  celle  de  deux  cylindres  dé¬ 
crits  plus  haut,  et  situés  l’un  au-dessous  de 
l’autre  de  chaque  côté.  C’est  entre  les  deux 
cylindres  que  pénètrent  de  grands  vaisseaux 
sanguins  ,  et  des  filets  nerveux  assez  gros 
qui  vont  porter  la  vie  et  la  nourriture  aux 
organes  sécréteurs  des  dents.  Il  faut  une 
macération  prolongée,  une  sorte  de  décom¬ 
position  lente,  par  la  simple  action  de  l’hu¬ 
midité  de  l’air  ,  pour  observer  cette  singu¬ 
lière  structure  du  bec  de  la  Scie,  dont 
aucun  autre  cartilagineux  ne  nous  offre 
d’exemple.  Cette  lame  n’a  pas  à  beaucoup 
près  la  résistance  et  la  solidité  du  bec  os¬ 
seux  desXyphias  ou  des  Tétraptères.  J’ai  de 
la  peine  à  croire  qu’avec  son  organisation  , 
la  Scie  puisse  parvenir  à  enfoncer  et  à  per¬ 
dre  une  partie  de  son  bec  dans  les  mem¬ 
brures  des  navires,  sur  lesquels  le  mouve¬ 
ment  l’exciterait  à  se  jeter,  ainsi  que  cela 


SGI 


SGI 


est  parfaitement  reconnu  chez  les  différents 
Poissons  de  la  famille  des  Espadons.  Leurs 
dents,  développées  de  chaque  côté  entre  les 
lames  que  j’ai  décrites  ,  sont  composées 
d’un  émail  excessivement  dur  et  résistant, 
et  rien  n’est  plus  variable  que  la  forme  ou 
le  nombre  de  ces  dents*  d’une  espèce  à 
l’autre;  mais  la  forme  est  très  constante  et 
très  caractéristique  dans  chaque  espèce  : 
elle  est  en  fer  de  lance  obtus  ou  allongé 
dans  les  Pristis  americanus  et  peclinatus  ; 
dans  le  Pristis  antiquorum  ,  c’est  la  moitié 
de  ce  fer  de  lance  ;  dans  le  Pristis  cuspida- 
tus  de  l’Inde  ,  chaque  dent  porte  un  petit 
talon  ou  un  petit  crochet,  etc. 

Une  espèce  des  mers  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande  porte  de  chaque  côté  du  bec,  outre  les 
dents,  un  filet  mou,  tentaculaire,  assez 
long;  c’est  le  Pristis  cirrhatus  de  Latham. 

On  comprend  quel  parti  les  naturalistes 
ont  pu  tirer  de  la  forme  de  cette  dentition 
pour  caractériser  les  diverses  espèces  de  ce 
genre.  Elles  ne  sont  malheureusement  pas 
encore  assez  connues,  parce  que  les  zoolo¬ 
gistes  n’ont  pu  les  établir,  pour  la  plupart, 
que  sur  l’inspection  des  becs  assez  nom¬ 
breux,  qu’on  nous  rapporte  presque  tou¬ 
jours  comme  objets  de  curiosité  ;  mais  les 
navigateurs  négligent  ordinairement  de 
rapporter  le  Poisson  tout  entier.  L’une  des 
espèces,  le  Pristis  antiquorum  ,  parvient  à 
une  taille  considérable.  Nous  avons  des  becs 
de  cet  animal  qui  ont  1  mètre  50  à  60  cen¬ 
timètres  de  longueur.  Nos  plus  grands  indi¬ 
vidus  n’ont  guère  que  3  mètres  de  long; 
mais  il  parait  qu’on  en  voit  souvent  qui  ont 
jusqu’à  5  mètres. 

Les  Poissons  de  ce  genre  ,  comme  la  plu¬ 
part  des  Squales  ,  nagent  avec  rapidité.  On 
en  rencontre  dans  les  différentes  mers,  sous 
les  diverses  latitudes;  mais  il  est  facile  de 
reconnaître,  par  ce  que  nous  en  avons  déjà 
observé,  que  les  espèces  sont  chacune  confi¬ 
nées  dans  des  régions  assez  déterminées.  Tous 
les  naturalistes  se  plaisent  à  rapporter,  d’a¬ 
près  les  récits  de  Martens,  les  combats  que 
ces  cartilagineux  livreraient  aux  grands 
Cétacés  qui  habitent  avec  eux  les  mêmes 
mers.  J’avoue  que  je  ne  conçois  pas  trop 
comment  le  Poisson  pourrait  faire  usage  de 
son  arme  contre  le  Cétacé,  et  je  suis  en  cela 
de  l’avis  deM.  Bosc,  qui  se  demande  encore 
quelle  pourrait  être  la  cause  de  cette  ani- 
t.  xi. 


m 

mosité  que  l’on  prétend  exister  entre  la 
Baleine  et  la  Scie.  Je  crois  qu’il  y  a  beau¬ 
coup  d’exagération  dans  tout  ce  qu’on  a 
écrit  sur  ce  sujet.  (Val.) 

SCIE.  moll.  —  Nom  vulgaire  du  Donax 
denticulatus . 

SCIÈNE.  Sciœna.  poiss.  ■ —  Genre  de 
l’ordre  des  Acanlhoptérygiens ,  famille  des 
Sciénoïdes ,  section  des  Sciénoïdes  à  deux 
dorsales,  caractérisé  ainsi  par  G.  Cuvier 
{Règ.anim.):  Tête  bombée,  soutenue  par 
des  os  caverneux  ;  deux  dorsales  ;  une  anale 
courte  garnie  de  très  faibles  épines;  un 
préopercule  dentelé  ;  un  opercule  terminé 
par  des  pointes  ;  sept  rayons  aux  branchies  ; 
pas  de  dents  canines,  ni  de  barbillons,  mais 
une  rangée  de  fortes  dents  pointues  et  à 
peu  près  égales,  accompagnée  à  la  mâchoire 
supérieure  d’une  bande  étroite  de  dents  en 
velours. 

L’espèce  la  plus  remarquable  de  ce  genre 
est  la  Sciène  ou  Maigre  d’EüROPE ,  Sciœna 
aquila  G.  Cuv.  et  Val.  (Chkilodiptère  aigle 
Lacép.).  C’est  un  poisson  d’une  grande  taille, 
d’une  structure  singulière  et  fort  commun 
sur  nos  côtes,  et  utile  par  la  bonté  de  sa 
chair.  Il  atteint  souvent  la  taille  de  5  et 
quelquefois  6  pieds,  et  Duhamel  dit  que  ce 
poisson  est  d’une  force  tellement  extraordi¬ 
naire  que  quand  on  le  tire  vivant  dans  une 
barque,  il  peut  d’un  coup  renverser  un 
matelot;  c’est  pourquoi  on  a  l’habitude  de 
l’assommer  aussitôt  qu’il  est  pris. 

La  couleur  des  Maigres  est  un  gris  argenté 
assez  uniforme,  un  peu  plus  brunâtre  ce¬ 
pendant  vers  le  dos ,  un  peu  plus  blanc  vers 
le  ventre;  la  première  dorsale ,  les  pecto¬ 
rales  et  les  ventrales  sont  d’un  assez  beau 
rouge,  et  les  autres  nageoires  d’un  brun 
rougeâtre.  Voy.  l’Atlas  de  ce  Dictionnaire, 
poissons,  pl.  5.  (M.) 

SCIÉNOÏDES.  Scienoides.  poiss.  —  Fa¬ 
mille  de  l’ordre  des  Acanthoptérygiens  qui 
offre  de  grands  rapports  avec  les  Percoïdes 
par  les  caractères  suivants  :  Opercule  épi¬ 
neux  ou  dentelé;  préopercule  dentelé  ou 
diversement  armé;  corps  écailleux;  dorsale 
simple  ou  double,  ou  du  moins  profondé¬ 
ment  échancrée.  Elles  en  diffèrent  princi¬ 
palement  par  l’absence  de  dents  au  vomer 
et  aux  palatins,  c’est-à-dire  que  leur  palais 
est  entièrement  lisse. 

Les  Sciénoïdes  ne  sont  guère  moins  nom- 

54 


breuses  que  les  Perco'ïdes ,  soit  en  genres  , 
soit  en  espèces.  Presque  toutes  sont  bonnes 
à  manger  ;  plusieurs  sont  d’un  goût  exquis. 

G.  Cuvier  (Règ.  anim.)  a  divisé  la  famille 
des  Sciéno'ides  en  deux  sections  caractérisées 
par  la  présence  de  deux  dorsales  ou  d’une 
seule  dorsale. 

Dans  la  première  section  (  Sciéno'ides  à 
deux  dorsales  )  on  range  les  genres  ainsi 
nommés:  Sciènes  proprement  dites  ou  Mai¬ 
gres,  Otolithe,  Ancylodon,  Corb  ,  Johnius, 
Léiostome,  Larime,  Nebris,  Lépiptère,  Bo- 
ridie,  Conodon  ,  Eleginus ,  Ombrine,  Lon- 
chure,  Pogonias,  Chevalier  et  Micropogon. 

A  la  seconde  section  (  Sciénoides  à  une 
seule  dorsale)  se  rapportent  les  genres: 
Gorelte ,  Pristipome,  Diagramme,  Lobote, 
Chéilodactyîe,  Scolopside,  Latilus,  Maqua- 
rie,  Microptère  ,  Amphiprion,  Premnade, 
Pomacentre,  Dascylle,  Glyphisodon,  Hé- 
iiase  et  Étrople.  (M.) 

SGILLE.  Scilla  («Ma,  le  nom  grec 
d’une  espèce),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Liliacées,  de  l’Hexandrie  monogy- 
nie  dans  le  système  linnéen.  Le  groupe  gé¬ 
nérique  établi  sous  ce  nom  par  Linné  et 
adopté ,  étendu  même  par  les  botanisles  pos¬ 
térieurs  ,  a  été  subdivisé  dans  ces  derniers 
temps.  M.  Link  a  proposé  d’établir,  sous  le 
nom  d 'Agraphis,  un  genre  distinct  et  séparé 
pour  les  espèces,  dont  le  périanthe  a  ses  fo¬ 
lioles  conniventes  inférieurement  et  ensuite 
étalées  à  leur  extrémité,  et  dans  lesquelles  les 
filets  des  étamines  adhèrent  à  ces  mêmes  fo¬ 
lioles  jusque  vers  le  milieu  de  leur  longueur 
(voy.  agraphis).  D’un  autre  côté,  Steinheil 
a  formé  le  genre  Urginea  pour  les  espèces 
dont  le  périanthe  a  ses  divisions  très  étalées, 
et  dont  la  capsule  renferme  des  graines  nom¬ 
breuses,  ascendantes ,  à  test  spongieux,  l⬠
che.  Ce  genre  dans  lequel  rentre  la  Scille 
maritime,  devra  nous  occuper  plus  tard 
(voy.  urginée).  Ainsi  réduit,  le  genre  Scille 
se  compose  de  plantes  bulbeuses  qui  croissent 
dans  l’Europe  moyenne,  dans  la  région  mé¬ 
diterranéenne  et  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
Leur  hampe  se  termine  par  une  grappe  de 
fleurs  blanches  ou  bleues  de  ciel,  accompa¬ 
gnées  de  bractéoles.  Ces  fleurs  présentent  un 
périanthe  à  six  divisions  profondes,  pétaloï- 
des,  étalées  presqu’en  roue  ou  un  peu  re¬ 
dressées  dans  le  bas  ;  leurs  six  étamines  sont 
insérées  à  la  base  même  du  périanthe,  et 


leurs  filaments  sont  égaux  entre  eux,  subu- 
lés;  leur  ovaire,  Iriloculaire,  contient  des 
ovules  nombreux,  en  deux  séries,  et  supporte 
un  style  droit,  filiforme,  terminé  par  un 
stigmate  obtus.  La  capsule  qui  succède  à  ces 
fleurs  ne  renferme  plus  dans  chacune  de 
ses  trois  loges  qufcun  petit  nombre  de  grai¬ 
nes  horizontales  presque  globuleuses,  à  test 
crustacé,  épaissi  le  long  du  raphé. 

Quelques  espèces  de  ce  genre  sont  culti¬ 
vées  fréquemment  dans  les  jardins,  comme 
espèces  d’ornement.  La  plus  belle  et  la  plus 
recherchée  d’entre  elles  est  la  Scille  du  Pé¬ 
rou,  Scilla  Peruviana  Linn.,  connue  vulgai¬ 
rement  des  horticulteurs  sous  le  nom  de 
Jacinthe  du  Pérou,  qui,  malgré  son  nom  spé¬ 
cifique,  est  originaire,  non  du  Pérou,  mais 
des  parties  les  plus  méridionales  de  l’Europe, 
de  l’Algérie  et  de  Tunis.  De  son  bulbe,  qui 
est  assez  volumineux  ,  partent  des  feuilles 
allongées,  assez  larges,  ciliées  de  poils  courts 
et  nombreux,  étalées  en  cercle  sur  le  sol,  et 
une  hampe,  plus  courte  que  les  feuilles,  ter¬ 
minée  par  une  belle  et  grosse  grappe  corym- 
biforme,  conique,  formée  d’un  grand  nom¬ 
bre  de  fleurs  bleu  d’azur,  à  périanthe  étalé 
en  étoile,  persistant,  à  filaments  subulés, 
élargis.  On  en  possède  une  variété  à  fleurs 
blanches.  Cette  espèce  se  cultive  dans  une 
terre  légère,  à  une  exposition  méridionale, 
et  se  multiplie  par  ses  cayeux  qu’on  sépare 
aussitôt  que  les  feuilles  se  sont  desséchées. 
On  la  couvre,  pendant  les  grands  froids  de 
l’hiver.  — On  cultive  encore  communément 
la  Scille  agréable,  Scilla  amœna  Linn.,  la 
Jacinthe  étoilée  des  jardiniers  ,  indigène  de 
l’Europe  méridionale,  également  à  fleurs 
bleues,  mais  beaucoup  moins  nombreuses  et 
ne  formant  plus  qu’une  grappe  lâche;  ainsi 
que  la  Scille  a  deux  feuilles,  Scilla  bifolia 
Linn.,  jolie  petite  espèce  commune  dans  les 
bois  d’une  grande  partie  de  la  France,  re¬ 
marquable  par  ses  feuilles  le  plus  souvent 
au  nombre  de  deux  seulement,  et  par  sa 
grappe  lâche  de  fleurs  d’un  beau  bleu.  (P.D.) 

tSCÏNACODES.  rept.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Bufonoides,  établi  par  Fitzinger 
(Syst.  Rept. y  1843). 

SCINAIA,  Bivon.  bot.  cr.  —  Synonyme 
d'Halymenia ,  Ag. 

*SCI1\AX.  rept.  —  Genre  de  la  famille 
des  Rainettes,  établi  par  Wagler  (  Syst . 
amphib.f  1830)» 


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427 


SClNÇOIDlïiiXS.  rept.— Les  Scincoïdiens 
forment  la  dernière  famille  de  Reptiles  de 
l’ordre  des  Sauriens,  et  ils  ont  pour  carac¬ 
tères  généraux  :  Tête  recouverte  en  dessus 
par  des  plaques  cornées,  minces,  anguleu¬ 
ses,  affrontées  par  leurs  pans  d’une  ma¬ 
nière  régulière  :  cou  de  même  forme  et 
grosseur  que  la  poitrine;  le  reste  du  tronc 
et  les  membres,  quand  il  y  en  a,  garnis  de 
toutes  parts  d’écailles  entuilées,  à  plusieurs 
pans,  le  plus  souvent  élargies  et  à  bord  libre 
légèrement  arrondi,  disposées  en  quinconce  ; 
dos  arrondi,  sans  crêtes,  ni  épines  redres¬ 
sées;  ventre  cylindrique ,  sans  rainure  ou 
sillon  latéral:  langue  libre,  plate,  sans 
fourreau,  légèrement  échancrée  en  avant, 
à  surface  revêtue  en  tout  ou  en  partie  de 
papilles;  le  plus  ordinairement,  toutes  sont 
en  forme  d’écailles,  quelquefois  les  unes 
sont  squamiformes ,  les  autres  filiformes. 

Les  Scincoïdiens  ont  en  général  le  corps 
arrondi  ou  tout  d’une  venue  :  la  partie  pos¬ 
térieure  de  la  tête  est  de  même  grosseur 
que  le  cou  ,  et  la  queue  est  également  à  sa 
base  de  même  grosseur  que  le  ventre,  ce  qui 
fait  que  toutes  les  régions  de  l’animal  sont 
confondues,  et  que,  dans  les  espèces  privées 
de  pattes,  comme  les  Orvets,  il  tend  à  de¬ 
venir  tout  à  fait  serpentiforme.  L’arrange¬ 
ment  des  écailles  qui  sont  presque  toutes 
semblables  entre  elles,  souvent  comme  ar¬ 
rondies  sur  leur  bord  libre  et  constamment 
rangées  comme  des  tuiles  en  recouvrement 
les  unes  sur  les  autres ,  offrent  quelque 
analogie  avec  les  téguments  de  la  plupart 
des  Poissons.  La  queue  varie  beaucoup  de 
longueur  et  est  le  plus  souvent  de  forme 
conique  très  allongée,  et,  à  une  seule  ex¬ 
ception  près,  sans  crêtes  ni  épines.  Les 
pattes  sont  le  plus  habituellement  courtes 
et  mal  conformées;  leur  nombre  ainsi  que 
la  forme  des  doigts  varient  selon  les  genres 
qui,  dans  quelques  cas  ,  en  ont  tiré  leurs 
noms.  Certaines  espèces,  telles  que  les  Scin- 
ques,  dont  le  corps,  toujours  cylindrique, 
n’est  pas  très  allongé  et  est  assez  gros ,  ont 
des  pattes  assez  bien  conformées  et  termi¬ 
nées  par  des  doigts  bien  onguiculés,  garnis 
d’ongles  crochus ,  ce  qui  leur  permet  de 
grimper;  tandis  que  la  plupart  des  autres, 
comme  les  Orvets,  ont  le  corps  très  pro¬ 
longé,  n’ayant  plus  quelquefois  que  des 
rudiments  ou  des  vestiges  de  membres. 


dont  les  doigts  sont  le  plus  souvent  incom¬ 
plets  et  variables  pour  la  présence ,  le  nombre 
et  la  proportion.  D’après  cette  conformation 
on  comprend  que  les  mouvements  de  trans¬ 
lation  doivent  également  varier.  Dans  les 
premières  espèces,  ou  celles  qui  ont  des  pattes 
bien  conformées,  les  mouvements  seront  a 
peu  près  analogues  à  ceux  des  Mammifères, 
et  dans  les  derniers,  qui  n’ont  plus  de 
pattes,  il  n’y  aura  plus  que  le  mouvement 
de  ramper  à  la  manière  des  Ophidiens.  La 
couleur  de  la  peau  et  des  écailles  qui  la  re¬ 
couvre  est  le  plus  souvent  d’un  gris  terreux, 
analogue  à  la  teinte  des  sables  sur  lesquels 
habitent  les  Scincoïdiens ,  la  partie  inférieure 
étant  ordinairement  plus  pâle  ;  quelquefois 
il  y  a  des  bandes  transversales  ou  longitu¬ 
dinales  qui  sont  dues  à  la  couleur  particu¬ 
lière  des  écailles  :  celles-ci  sont  noires,  jau¬ 
nes,  rouges  ou  aurore.  11  est  rare  que  le  fond 
de  la  couleur  soitvert;  les  teintes  sont  ordinai¬ 
rement  ternes.  La  forme  et  la  disposition  des 
écailles  varient  et  fournissent  de  bons  carac¬ 
tères  génériques.  Il  n’y  a  plus  qu’une  seule  ou 
deux  paupières,  encore  sont-elles  si  courtes 
dans  les  Ablephcirus  que  l’œil  reste  à  dé¬ 
couvert;  certaines  espèces  même  sont  en 
apparence  privées  d’yeux,  parce  que  ces  or¬ 
ganes  sont  tout  à  fait  recouverts  par  la  peau. 
Les  narines,  qui  ont  peu  d’étendue,  se  font 
jour  soit  au  milieu  d’une  plaque ,  soit  entre 
deux,  trois  ou  quatre  plaques.  Les  trous 
auditifs  se  trouvent,  dans  le  plus  grand 
nombre  des  cas ,  sous  la  forme  d’un  simple 
trou  arrondi;  parfois  sous  celle  d’une  petite 
fente  portée  assez  souvent  très  en  arrière 
près  de  l’occiput.  La  langue  est  habituelle¬ 
ment  petite,  plate,  légèrement  échancrée 
à  une  extrémité  libre,  couverte  entièrement 
ou  en  partie  seulement  de  papilles  squa¬ 
meuses,  un  peu  plus  large  à  sa  base,  où  se 
voit  la  glotte;  elle  n’est  pas  rétractile  dans 
un  fourreau.  La  bouche  est  limitée  dans 
un  orifice  par  la  connexion  des  os  de  la 
face  avec  ceux  du  crâne  et  par  la  soudurë 
des  branches  de  la  mâchoire  inférieure.  Les 
dents  varient  plutôt  par  leurs  formes  que  par 
le  mode  de  leur  implantation.  Les  organes 
intestinaux  varient  suivant  la  forme  du  corps 
et  sont  plus  développés  dans  les  espèces  à 
ventre  arrondi  fortement  ,  que  dans  celles 
qui  ont  la  forme  d’un  Serpent.  Les  poumons 
sont  à  peu  près  dans  le  même  cas  :  il  n’y 


428 


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en  a  plus  qu’un  bien  développé  dans  les 
Orvets.  Les  organes  sécréteurs  et  circula¬ 
toires  ont  la  plus  grande  analogie  avec  ceux 
des  Sauriens  en  générai;  et  il  en  est  de 
même  de  ceux  de  la  génération  ;  aussi  ne 
croyons-nous  pas  devoir  en  parler  ici. 

Les  animaux  de  la  famille  des  Scincoï- 
diens  sont  répandus  sur  presque  toute  la 
surface  du  globe,  car  on  en  rencontre  depuis 
les  latitudes  les  plus  élevées  jusque  dans 
des  pays  où  l’abaissement  delà  température 
est  très  considérable:  tel  est  en  particulier 
l’Orvet  fragile  qui  s’avance  dans  le  Nord 
jusqu’en  Suède;  mais  de  toutes  les  contrées 
l’Océanie  et  la  Nouvelle-Hollande  sont  celles 
où  l’on  en  compte  le  plus  grand  nombre 
d’espèces.  Quelques  unes  ne  sont  pas  limi¬ 
tées  à  une  seule  contrée  et  se  rencontrent 
à  la  fois  dans  plusieurs  pays  :  l’Orvet  fragile 
et  le  Seps  chalcide  se  rencontrent  à  la  fois 
dans  le  midi  de  l’Europe  et  dans  le  nord  de 
l’Afrique;  l’Abléphare  de  Kitaibel,  se  prend 
en  même  temps  en  Hongrie ,  en  Grèce  et  à 
la  Nouvelle-Hollande.  L’Europe  en  possède 
sept  espèces,  ce  sont  les  :  Gongylus  ocellalus. 
Seps  chalcis ,  Ablepkarus  Menestrieüi,  Kitai- 
beli ,  Peronii,  Anguis  fragilis  et  Ophimorus 
miliaris;  l’Asie  dix-sept ,  l’Amérique  qua¬ 
torze  ,  l’Australie  et  la  Polynésie  trente-six  ; 
en  oulre,  quelques  espèces  se  trouvent  à  la 
fois  dans  plusieurs  parties  du  monde. 

C’est  Oppel  le  premier  qui  a  créé  sous  la 
dénomination  de  Scincoïdes,  la  famille  qui 
nous  occupe  et  dans  laquelle  il  plaçait  les 
genres  :  Scinque,  Seps ,  Sheltopusik  et  Orvet. 
Fitzinger,  tout  en  adoptant  le  même  nom 
de  Scincoïdes  comme  celui  d’une  famille, 
y  a  introduit  un  assez  grand  nombre  de 
genres;  il  forma  des  Orvets  une  famille 
particulière,  celle  des  AnguinoÏdes  et  il  ap¬ 
pela  Gymnophthalmoïdes  une  autre  famille 
dans  laquelle  il  rangea  les  Scincoïdiens  man¬ 
quant  en  apparence  de  paupières.  En  1829, 
dans  son  Règne  animal,  G.  Cuvier  indiqua 
les  Scincoïdiens  comme  constituant  la 
sixième  et  dernière  famille  de  l’ordre  des 
Sauriens  et  il  n’y  plaça  que  les  genres  Scin¬ 
que  ,  Seps  ,  Bipède  ou  Hyslérope ,  Chalcide , 
Bimane  ou  Chirote.. Depuis ,  MM.  Wagler, 
Wiegmann,  Merrem,  Gray,  de  Blain ville , 
Th.  Cocteau,  Duméril  et  Bibron,  etc.,  pro¬ 
posèrent  de  nouvelles  classifications  de  la 
famille  des  Scincoïdiens  ?  et  nous  allons  en 


quelques  mots  décrire  celles  de  ces  méthodes 
qui  sont  le  plus  généralement  suivies  au¬ 
jourd’hui. 

M.de  Blainville  (Nouv.  ann.  du  Muséum) 
ne  regarde  la  famille  des  Scincoïdiens,  nom¬ 
mée  Squamata  par  Merrem ,  que  comme 
la  dernière  tribu  de  sa  grande  division  des 
Lacertiens  ;  mais  il  fait  observer  qu’en  rai¬ 
son  de  leur  système  d’écaillure,  qui  est  tout- 
à-fait  particulier,  et  qu’on  ne  peut  compa¬ 
rer  qu’à  celui  des  Poissons ,  on  pourrait 
considérer  ces  animaux  comme  formant  une 
famille  distincte.  Selon  l’auteur  dont  nous 
citons  la  classification ,  les  Scincoïdiens  se 
partagent  en  deux  sections  :  1°  les  espèces 
dont  le  corps  n’est  pas  pourvu  d’un  sillon 
latéral,  et  dont  les  écailles  sont  toujours 
lisses,  se  divisant  en  :  1.  les  Quadrupèdes 
(g.  Scinque ),  2.  les  Bipèdes  (g.  Bipe s),  3.  les 
Nullipèdes  (g.  Orvet)',  et  2°  les  espèces  pour¬ 
vues  d’un  sillon  latéral  et  d’écailies  caré¬ 
nées  ou  non ,  dans  lesquelles  il  y  a  égale¬ 
ment  :  1.  des  Quadrupèdes  (g.  Cordyle ); 
2.  des  Bipèdes  (g.  Pseudopus  et  Sheltopu¬ 
sik) ,  et  3.  des  Nullipèdes  (g.  Ophisaure  ). 
On  voit  par  l’analyse  que  nous  venons  de 
donner  de  cette  méthode  que  l’on  y  com¬ 
prend  sous  le  nom  de  Scinques  les  deux 
familles  que  G.  Cuvier  indiquait  sous  les 
noms  de  Scincoïdiens  et  d’Anguis ,  la  pre¬ 
mière  terminant  l’ordre  des  Sauriens ,  et 
l’autre  commençant  celui  des  Ophidiens  : 
en  outre,  M.  de  Blainville  réunit  ces  deux 
ordres  sous  le  nom  de  Saurophiens ,  et  il 
place  les  Scinques  à  la  fin  de  son  sous- 
ordre  des  Sauriens  :  il  met  avec  les  Sein- 
ques  l’Orvet  qui  est  placé  par  G.  Cuvier 
parmi  les  Ophidiens,  mais  qui  par  tous  ces 
caractères  se  rapproche  beaucoup  plus  des 
Lézards  que  des  Serpents;  la  même  ob¬ 
servation  doit  également  s’appliquer  aux 
genres  Sheltopusik  et  Ophisaure  qui  an¬ 
ciennement  faisaient  partie  des  Anguis  de 
Linné.  Au  contraire ,  le  genre  Chiroles  est 
retiré  d’avec  les  Sauriens  pour  être  placé 
dans  le  sous-ordre  des  Ophidiens  et  rappro¬ 
ché  des  Amphisbènes  dont  il  ne  diffère  que 
par  la  présence  de  membres  antérieurs. 

Théodore  Cocteau ,  jeune  zoologiste  du 
plus  haut  mérite  qui  a  été  enlevé  en  1838 
aux  sciences  naturelles, avait  communiqué, 
en  1837,  à  l’Académie  des  sciences  un  ma¬ 
nuscrit  intitulé  :  Tabulas  synopticœ  Scincoi- 


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deorum ,  dans  lequel  il  arrive,  au  moyen  de 
tableaux  synoptiques ,  à  la  détermination 
des  genres  de  Seincoïdiens,  etoùilcrée  quel¬ 
ques  groupes  nouveaux  :  ce  travail  ne  devait 
être  que  le  prodrome  d’un  grand  ouvrage 
que  le  même  naturaliste  se  proposait  de 
publier  sous  le  titre  de  :  Études  sur  les  Scin¬ 
coïdiens ,  et  dont  il  n’a  malheureusement 
paru  qu’une  seule  livraison.  Théodore  Coc¬ 
teau  partage  les  Seincoïdiens  en  :  1°  Sau- 
rophthalmes  (genres  Scincus ,  Heteropus , 
Champsodactylus  ,  Tetradactylus  et  Tridac- 
tylus );  2°  Ophiophthalmes  (g.  Ablepharis , 
Gymnophthalmus)  ;  et  3°  Typhlophthalmes 
(g.  Leristci). 

Enfin,  nous  devons  parler  de  la  classifi¬ 
cation  de  MM.  Duméril  et  Bibron  (  Erpét . 
ge'n.  des  Suites  à  Buffon,  de  Roret ,  t.  V, 
1837),  qui  indiquent  les  Scincoïdiens  sous 
la  dénomination  de  Lépidosaures  (  ),ziv.ç, , 
écaille;  a«vp0; ,  lézard).  Les  caractères  sur 
lesquels  repose  cette  classification  sont  ti¬ 
rés  :  1°  des  différences  que  présente  l’or¬ 
gane  de  la  vue  dans  ses  annexes  extérieurs; 
2°  de  la  présence  ou  de  l’absence  des  mem¬ 
bres  ,  ainsi  que  leur  nombre  et  celui  de  leurs 
doigts  ;  3°  de  la  situation  des  narines  ;  4°  de 
la  forme  des  dents  ;  5°  de  celle  de  la  langue  ; 
6°  de  la  disposition  du  palais  ;  7°  de  la  forme 
de  la  queue,  etc.;  8°  de  celle  des  écailles. 
Les  Scincoïdiens  sont  subdivisés  :  I ,  en  Sau- 
rophthalmes,  ou  espèces  à  yeux  semblables 
à  ceux  de  la  plupart  des  Lézards  :  c’est-à- 
dire  bien  distincts  et  protégés  par  deux 
paupières  mobiles,  pouvant  se  rapprocher 
verticalement  l’une  de  l’autre  et  clore  l’œil 
complètement;  comprenant:  1°  espèces  à 
pattes  distinctes,  a  ,  quatre  (g.  Tropidopho- 
rus,  Scincus,  Sphenops,  Diploglossa,  Am- 
phiglossus ,  Gongylus ,  Cy clodus  ,  Trachy- 
saurus ,  Heteropus,  Ccmpsodactylus,  Tetra- 
dactylus  ,  Hemiergis ,  Seps  ,  Heteromeles  , 
Chelomeles ,  Brachymeles  ,  Brachystopus  , 
Evesia  :  b,  deux  (g.  Scelopus ,  Prepedi- 
lus ,  Ophiodus)  ;  2°  espèces  n’ayant  pas  de 
pattes  (  g.  Anguis,  Ophiomorus,  Acontias)  : 
IL  Ophiophthalmes,  dont  les  yeux  sont  tout- 
à-fait  découverts,  comme  ceux  des  Serpents, 
n’ayant  à  l’entour  qu’un  rudiment  de  pau¬ 
pières ,  qui  parfois  cependant  forme  un 
petit  repli  à  sa  partie  supérieure,  sans  pou¬ 
voir  toutefois  s’abaisser  jamais  sur  le  globe 
oculaire.  1°  Espèces  à  quatre  pattes  (genre 


A  blepharus  ,  Gymnophthalmus  ,  Lerista  ) , 
2°  espèces  à  deux  pattes  (g .  Hysteropus  t 
Lialis) ;  et  III.  Typhlophthalmes,  dans  les¬ 
quels  les  yeux  sont  recouverts  par  la  peau  , 
ce  qui  a  fait  croire  qu’ils  en  étaient  privés  : 
1°  espèces  à  pattes  distinctes  (g.  Dibamus ), 
et  2°  espèces  sans  pattes  (g.  Typhline).  Voy. 
ces  divers  mots  et  surtout  l’article  scinque. 

(E.  Desmarest.) 

SCHMCLS.  rept. — Voy.  scinque. 

*  SCIIVDAPSIJS.  bot.  ph.  — Genre  de  la 
famille  des  Aroïdées ,  tribu  des  Callées  , 
établi  par  Schott  (  Melet. ,  21)  aux  dépens 
des  Pothos ,  Linn.  Les  Pothos  ofjlcinalis 
Roxb.  ,  glaucus  Wall.,  decursivus  ,  pépia  , 
pertusus,  pinnatus ,  pinnatifidus ,  giganteus 
Roxb.,  font  partie  de  ce  genre.  Ce  sont  des 
herbes  qui  croissent  dans  l’Inde. 

SCIKQIJË.  Scmcus.  rept.  —  Le  genre 
Scinque  a  été  formé,  en  1767,  par  Lau- 
renti  aux  dépens  du  groupe  des  Lacerla  de 
Linné,  et  il  comprend  un  grand  nombre 
d’espèces  faiiant  partie  de  la  famille  des 
Sauriens  Scincoïdiens,  qui  ont  été,  ainsi  que 
nous  le  dirons  bientôt  ,  partagées  en  plu¬ 
sieurs  genres  distincts.  Le  corps  des  Scin- 
ques,  fusiforme  et  presque  cylindrique,  est 
couvert  d’écail les  uniformes,  luisantes,  im¬ 
briquées  ,  très  distinctes  entre  elles  ,  et  dis¬ 
posées  à  peu  près  comme  des  tuiles;  la  tête 
est  petite,  ordinairement  de  forme  quadran- 
gulaire,  et  de  la  même  grosseur  que  le  cou  ; 
les  mâchoires  sont  garnies  de  petites  dents 
serrées  ,  et  chez  certaines  espèces ,  le  palais 
présente  deux  rangées  de  dents;  la  langue 
est  charnue  ,  peu  extensible  et  échancrée  à 
sa  pointe;  le  tympan  ,  un  peu  plus  enfoncé 
que  chez  les  Lézards  ,  est  cependant  encore 
apparent,  et  offre  une  dentelure  au  bord 
antérieur  chez  quelques  espèces;  il  n’y  a 
pas  de  renflement  à  l’occiput  ni  de  crête  ; 
la  queue  conique,  arrondie  et  non  distincte 
du  corps ,  varie  beaucoup  de  forme  et  de 
grandeur;  les  pieds  sont  courts  ,  amincis, 
au  nombre  de  quatre  ;  les  doigts  ,  souvent 
plus  longs  aux  membres  postérieurs  qu’aux 
antérieurs,  sont  habituellement  au  nombre 
de  cinq  :  ils  sont  libres  entre  eux,  et  portent 
de  très  petits  ongles  plus  ou  moins  recour¬ 
bés  sur  eux-mêmes.  Les  Scinques,  en  géné¬ 
ral  ,  se  distinguent  particulièrement  de  tous 
les  Sauriens  par  leurs  écailles  assez  sembla¬ 
bles  à  celles  des  Poissons  ;  ils  se  rapprochent 


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des  Lézards  par  les  plaques  qu’ils  portent 
sur  la  tête ,  et  par  une  rangée  de  pores  qui 
se  trouve  sous  les  cuisses  chez  quelques  es¬ 
pèces.  Les  Seps  en  diffèrent  principalement 
en  ce  que  leur  corps  est  plus  allongé,  et 
parce  que  leurs  membres  postérieurs  se  trou¬ 
vent  plus  éloignés  des  postérieurs  ;  enfin  par 
leur  forme  externe  ,  et  surtout  leur  organi¬ 
sation  intérieure,  ils  ont  de  très  grands  rap¬ 
ports  avec  les  Orvets ,  et  même  ils  ne  s’en 
distinguent  guère  que  par  la  présence  de 
leurs  pieds. 

Le  type  générique  des  Scinques  est  le  La- 
certa  scincus  de  Linné  ,  qu’il  ne  faut  pas 
confondre  avec  le  Scinque  des  anciens  ,  qui 
n’est  même  pas  un  Scincoïdien  ,  et  qui  se 
rapporte  au  genre  des  Sauvegardes  de  la  fa¬ 
mille  des  Lacertiens.  On  connaît  un  grand 
nombre  d’espèces  de  Scinques  ,  propres  à 
presque  toutes  les  parties  du  monde;  aussi 
a-t-on  proposé  d’y  former  un  nombre  assez 
considérable  de  genres  distincts  „  surtout 
MM.  Gray,  Wagler,  Fitzinger,  Théodore 
Cocteau,  Duméril  etBibron,  etc.  Nous  allons 
décrire  les  principaux  groupes,  en  suivant 
la  classification  des  deux  derniers  zoologistes 
que  nous  venons  de  citer;  nous  indiquerons 
succesivement  les  genres  Scincus,  Sphenops, 
Diploglossus ,  Amphiglossus,  Gongylus  (par¬ 
tagé  en  Gongylus ,  Eumeces,  Euprepes ,  Pies- 
liodon ,  Lygosoma ,  Leiolopisma  et  Tropido- 
lopisma  ),  Cy clodus ,  Trachysaurus  et  Hete- 
ropus,  et  nous  montrerons  que  les  groupes 
des  Celestus ,  l'iliqua ?  Riopa,  Ristella,  Hagria 
Gray,  Euprepis  Wagler ,  Mabouga  Fitzin¬ 
ger,  Subulolepis  Théodore  Cocteau,  etc.,  ne 
doivent  pas  être  adoptés,  et  doivent  rentrep 
dans  les  divisions  adoptées  par  les  auteurs 
de  l'Erpétologie  générale.  Nous  ne  parlerons 
pas  maintenant  des  Tropidophorus ,  ni  des 
Campsodaclylus  de  MM.  Duméril  et  Bibron  : 
les  premiers  placés  en  tête  des  anciens  Scin¬ 
ques,  et  les  autres  à  la  fin,  parce  qu’ils  en 
diffèrent  d’une  manière  trop  notable  et  for¬ 
ment  des  groupes  bien  distincts. 

§  I.  G.  Scinque.  Scincus  Fitzinger. 

(axtyx o<ç,  nom  grec  que  les  Latins  ont  adopté 
pour  désigner  le  Scinque  officinal.) 

Narines  latérales  s’ouvrant  entre  deux 
plaques,  la  nasale  et  la  supéro  nasale  anté¬ 
rieure.  Langue  échancrée,  squameuse.  Dents 
coniques,  simples,  obtuses,  mousses  au  som¬ 


met.  Palais  denté,  à  rainure  longitudinale. 
Des  ouvertures  auriculaires  operculées.  Mu¬ 
seau  cunéiforme,  tranchant,  tronqué.  Quatre 
pattes  terminées  chacune  par  cinq  doigts 
presque  égaux  aplatis  ,  à  bords  en  scie. 
Flancs  anguleux  à  leur  région  inférieure. 
Queue  conique,  pointue. 

C’est,  ainsi  que  nous  l’avons  dit,  à  Lau- 
renti  que  l’on  doit  la  création  du  genre 
Scincus.  Les  auteurs  qui  le  suivirent  y  pla¬ 
cèrent  un  grand  nombre  d’espèces,  puis, 
plus  tard ,  d’autres  y  formèrent  des  groupes 
distincts.  C’est  Fitzinger  qui  Fa  caractérisé 
ainsi  que  nous  venons  de  le  faire  ,  et  prin¬ 
cipalement  par  les  doigts  fortement  aplatis, 
à  peu  près  égaux  et  dentelés  sur  les  bords. 

On  n’y  place  qu’une  espèce  : 

Le  Scinque  des  eoutiques  ,  Scincus  offici- 
nalis  Laurenti;  Scincus  Belon  ,  Gesner, 
Rondelet ,  Porta  ;  Lacerla  scincus  Linné  , 
Gm.;  le  Scinque  Daubenton  ,  Lacépède  ;  le 
Scinque  des  pharmacies  G.  Cuvier  ;  Ed  Adda 
des  Arabes,  etc.  Il  est  long  de  6  à  8  pouces  : 
le  corps  est  couvert  d’éca i  1  les  arrondies  , 
lisses,  plus  larges  que  longues,  disposées 
par  rangées  longitudinales;  le  bout  du  mu¬ 
seau  est  pointu  et  un  peu  relevé;  la  queue, 
grosse  à  sa  base,  mince  et  comprimée  à  l’ex¬ 
trémité,  comme  cunéiforme,  est  plus  courte 
que  le  corps.  La  couleur  du  corps,  qui  varie 
toutefois  assez  souvent,  est  d’une  teinte 
jaunâtre  argentée,  avec  sept  ou  huit  bandes 
transversales  noires;  les  régions  inférieures 
et  latérales,  c’est-à-dire  les  joues,  les  côtes 
du  cou  ,  celles  de  la  queue  ainsi  que  les 
flancs,  et  souvent  même  les  membres,  sont 
d’un  blanc  argenté  plus  ou  moins  pur. 

Le  Scinque  paraît  propre  à  l’Afrique  ;  il 
habite  la  Nubie,  l’Abyssinie,  l’Égypte,  l’A¬ 
rabie;  mais  il  paraît  qu’on  le  rencontre 
également  sur  les  côtes  de  Barbarie  ,  en 
Sicile,  dans  certaines  îles  de  l’Archipel  ,  et 
même,  dit-on,  au  Sénégal,  d’où  un  individu 
a  été  rapporté  par  M.  Heudelot. 

M,  Alexandre  Lefebvre  a  été  à  même 
d’étudier  Ses  mœurs  ue  cet  animal  dans  les 
oasis  deBarhrieh.  J1  l’a  rencontré  constam¬ 
ment  sur  les  monticules  de  sable  fin  et  léger 
que  le  vent  du  midi  accumule  aux  pieds  des 
haies  qui  bordent  les  terres  cultivées  et  des 
tamarisques  ;  on  le  voit  se  chauffer  paisible¬ 
ment  aux  rayons  du  soleil  le  plus  ardent, 
et  chasser  de  temps  en  temps  aux  Grapki - 


SCI 


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4SI 


pterus  et  autres  Insectes  qui  passent  à  sa 
portée.  Il  court  avec  une  certaine  vitesse  , 
et  quand  il  est  menacé,  il  s’enfonce  dans  le 
sable  avec  une  rapidité  singulière,  et  s’y 
creuse,  en  quelques  instants,  un  terrier  de 
plusieurs  pieds  de  profondeur.  Lorsqu’il  est 
pris  il  fait  des  efforts  pour  s’échapper;  mais 
il  ne  cherche  aucunement  à  mordre  ou  à  se 
défendre  avec  ses  ongles.  Les  médecins  ara¬ 
bes  regardaient  le  Scinque  comme  un  re¬ 
mède  souverain  contre  un  grand  nombre  de 
maladies  :  on  l’employait  contre  les  bles¬ 
sures  faites  par  des  llèches  empoisonnées; 
et  sa  chair,  principalement  celle  des  Lombes, 
était  regardée  comme  un  médicament  dépu¬ 
ratif,  excitant,  analeptique,  anthelmintique, 
antisy philitique  et  surtout  aphrodisiaque. 
Aujourd’hui  on  n’emploie  plus  ce  remède 
en  Europe;  mais  les  médecins  orientaux  le 
recommandent  encore  pour  la  guérison  de 
l’éléphantiasis,  des  maladies  cutanées  et  de 
certaines  ophthalmies.  On  recherche  les 
Scinques  avec  soin,  et  les  habitants  nomades 
du  désert  du  midi  de  l’Egypte  les  ramassent 
en  grande  quantité;  il  les  font  dessécher  et 
les  envoient  au  Caire  et  à  Alexandrie,  d’où 
ils  sont  répandus  dans  les  pharmacies  de 
l’Europe,  et  surtout  de  l’Asie. 

§  IL  G.  Sphenops.  Sphenops  Wagler. 
(fftpyj'v,  un  coin;  face.) 

Narines  latérales  s’ouvrant  chacune  entre 
deux  plaques ,  la  nasale  et  la  rostrale  ;  pas 
de  supéro -nasale.  Langue  échancrée,  squa¬ 
meuse.  Dents  coniques,  pointues  ,  droites , 
simples.  Palais  non  denté,  à  rainure  longi¬ 
tudinale.  Des  ouvertures  auriculaires;  mu¬ 
seau  cunéiforme,  arrondi.  Quatre  pattes 
terminées  chacune  par  cinq  doigts  inégaux, 
sub-cylindriques,  onguiculés,  sans  dentelures 
latérales.  Flancs  anguleux  à  leur  région  in¬ 
férieure.  Queue  conique,  pointue. 

Une  seule  espèce  entre  dans  ce  groupe; 
c’est  ; 

Le  Scinque  bridé,  Sphenops  capistratus 
Wagler,  Lacerta  africana  Séba ,  Scincus 
sepsoides  Audouin,  Gray,  Scincus  capislra- 
tus  Schreber,  d’un  tiers  au  moins  plus  petit 
que  le  Scinque  officinal.  Il  est  d’un  gris 
ferrugineux  plus  ou  moins  jaunâtre  ou  bru¬ 
nâtre  en  dessus.  On  compte  de  neuf  à  treize 
raies  longitudinales,  composées  d’autant  de 
suites  de  points  noirs  placés  sur  les  bords 


latéraux  des  écailles,  et  prenant  naissance 
sur  l’occiput  et  la  région  postérieure  des 
tempes,  parcourant  le  cou,  le  dos  et  la  queue 
dans  toute  ou  presque  toute  sa  longueur  ;  la 
face  supérieure  des  membres  présente  aussi 
des  séries  de  points  noirs  ;  les  écailles  por¬ 
tent  en  outre  une  frange  brune;  les  ré¬ 
gions  inférieures  sont  blanchâtres. 

Cette  espèce  semble  ne  se  trouver  qu’en 
Égypte.  M.  Alexandre  Lefebvre  a  été  à  même 
d’en  observer  les  mœurs.  Ce  Scinque  se  terre 
peu  profondément  une  retraite,  car  le  moin¬ 
dre  éboulement ,  produit  par  les  pieds  des 
passants  ,  met  sa  retraite  à  découvert;  ses 
mouvements  sont  très  vifs ,  et  cependant 
il  se  laisse  prendre  avec  facilité  et  sans 
chercher  à  se  défendre.  M.  Alexandre  Le¬ 
febvre  a  recueilli  plusieurs  individus  de 
cette  espèce  qui  étaient  parfaitement  con¬ 
servés  depuis  des  siècles,  et  l’une  de  scs 
momies  a  été  observée  avec  soin  par  Théo¬ 
dore  Cocteau,  et  a  donné  lieu  à  la  publica¬ 
tion  d’une  note  très  intéressante.  Cette  mo¬ 
mie  était  parfaitement  conservée;  elle  était 
enveloppée  dans  des  linges  et  des  bande¬ 
lettes  ,  comme  les  momies  humaines ,  et 
renfermée  dans  un  cénotaphe  en  bois  tra¬ 
vaillé  et  peint  avec  soin.  Pourquoi  ce  luxe 
de  sépulture?  On  ne  peut  supposer  que  ce 
soit  pour  empêcher  l’action  délétère  de  la 
putréfaction;  car,  sous  un  climat  aussi 
chaud  et  avec  le  sol  brûlant  de  l’Égypte  , 
un  aussi  petit  animal  est  bientôt  desséché  , 
sans  produire  d’inconvénients  graves.  Se¬ 
rait-ce  quelque  objet  de  culte?  un  yœu?  une 
offrande?  Mais  alors  comment  se  fait-il  que 
parmi  les  Sauriens,  on  ait  toujours  cité 
comme  animal  sacré  le  Crocodile,  et  qu’on 
n’ait  jamais  indiqué  le  Scinque? 

§  III.  G.  Diploglosse.  Diploglossus  Wieg- 

mann  ;  Celestus  partim  et  Tiliqua  partim 

Gray. 

(  Sin) ioç ,  de  deux  sortes  ;  yXwoaa.,  langue.) 

Narines  latérales  s’ouvrant  chacune  dans 
une  seule  plaque ,  la  nasale  des  supéro-na- 
sales.  Langue  échancrée  à  papilles  squami- 
formes  en  avant,  filiformes  en  arrière.  Dents 
coniques.  Palais  non  denté,  à  rainure  lon¬ 
gitudinale.  Des  ouvertures  auriculaires.  Mu¬ 
seau  obtus.  Quatre  pattes  terminées  chacune 
par  cinq  doigts  inégaux  onguiculés,  com¬ 
primés,  sans  dentelures  latérales.  Paumes 


432 


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et  plantes  des  pieds  tuberculeuses.  Flancs 
arrondis.  Queue  conique  ou  légèrement 
comprimée,  pointue.  Écailles  striées. 

MM.  Duméril  et  Bibron  ont  décrit  six 
espèces  de  ce  genre,  et  toutes  celles  dont 
on  connaît  la  patrie  proviennent  de  l’A¬ 
mérique  méridionale.  Nous  citerons  comme 
type  : 

Le  Diploglosse  de  Shaw,  Diploglossus 
Shawii  Duméril  et  Bibron  ;  Lacerla  occidua 
Shaw  ;  Scincus  fossor  Merrem  ;  Tiliqua  ja- 
maicensis  Gray,  du  double  plus  grand  que 
le  Scinque  commun  ;  il  est  brun-marron 
ou  roussâtre,  avec  une  quinzaine  de  bandes 
brunes.  Provient  de  la  Jamaïque. 

§  1Y.  G.  Amphiglqsse.  Amphiglossus  Duméril 
et  Bibron. 

(au.<pt,  de  deux  manières;  yàworcra,  langue.) 

Narines  percées  dans  les  plaques  -nasale 
et  rostrale  des  supéro  -  nasales.  Langue 
échancrée ,  à  surface  moitié  lisse,  moitié 
squameuse.  Palais  sans  dents,  ni  rainures, 
ni  échancrure.  Dents  maxillaires  droites, 
courtes,  un  peu  comprimées ,  obtusément 
tranchantes  à  leur  sommet.  Des  ouvertures 
auriculaires.  Museau  obtus.  Quatre  pattes  à 
cinq  doigts  inégaux,  onguiculés ,  un  peu 
comprimés,  sans  dentelures.  Flancs  arron¬ 
dis.  Queue  conique,  pointue.  Écailles  lisses. 

Une  seule  espèce  : 

L’Amphiglosse  de  l’Astrolabe,  Amphiglos¬ 
sus  Astrolabi  Duméril  et  Bibron;  Keneuxde 
l’Astrolabe  et  de  Goudot  Cocteau.  Il  a  plus 
d’un  pied  de  longueur  ;  brun  en  dessus  et 
blanc  -  grisâtre  en  dessous.  De  Madagascar. 

§  V.  G.  Gongyle.  Gongylus  Duméril  et 
Bibron. 

Narines  latérales  percées,  soit  dans  une 
seule  plaque,  soit  dans  deux  plaques,  la  na¬ 
sale  et  la  rostrale.  Langue  échancrée,  squa¬ 
meuse.  Dents  coniques  ,  souvent  un  peu 
comprimées  et  comme  cunéiformes ,  sim¬ 
ples.  Palais  denté  ou  non  denté,  à  échan¬ 
crure  postérieure  ou  à  rainure  longitudinale. 
Des  ouvertures  auriculaires.  Quatre  pattes 
terminées  chacune  par  cinq  doigts  onguicu¬ 
lés,  inégaux,  un  peu  comprimés,  sans  den¬ 
telures.  Flancs  arrondis.  Queue  conique  ou 
un  peu  aplatie  latéralement,  pointue. 

Ce  genre  correspond  à  celui  des  Euprepes 
de  M.  Wiegmann,  qui  le  subdivise  en  Gon¬ 


gylus  ,  * Eumeçes  et  Euprepes ,  tandis  que 
MM.  Duméril  et  Bibron  le  partagent  en 
sept  groupes  que  nous  allons  indiquer. 

A.  S. -genre  Gongyle.  Gongylus  Wiegmann. 

(yoj7v).oç,  arrondi.) 

Narines  percées  dans  deux  plaques ,  la 
nasale  et  la  rostrale  ,  des  supéro-nasales. 
Palais  non  denté,  à  rainure  ou  sans  rainure 
longitudinale.  Museau  conique.  Écailles 
lisses. 

Deux  espèces  entrent  dans  ce  genre  : 
l’une  provient  de  Pile  de  France  (G.  Rojerii 
Duméril  et  Bibron) ,  et  l’autre  qui  se  trouve 
dans  tout  le  périple  de  la  Méditerranée  , 
mais  principalement  en  Sicile,  est  : 

Le  Scinque  ocellé  ,  Gongylus  ocellatus 
Wagler ;  Scincus  ocellatus  Gm.,  Meyer,  Cuv.; 
Scincus  viridanus  Gravenhorst.  Delà  taille 
de  la  première  espèce.  Son  corps ,  un  peu 
déprimé,  est,  en  dessus,  d’un  gris  verdâtre, 
avec  des  points  blancs  et  comme  ocellés  de 
brun,  et  blanchâtre  en  dessous;  la  queue 
est  cylindrique  et  de  même  longueur  que  le 
corps. 

Cette  espèce  vit  dans  les  endroits  secs  et 
un  peu  élevés;  elle  se  cache  dans  le  sable 
ou  sous  les  pierres  ,  et  se  nourrit  de  petits 
Insectes  qu’elle  saisit  à  la  manière  des  Lé¬ 
zards;  ses  mouvements  sont  assez  faciles, 
et  toutefois  elle  se  laisse  prendre  aisément. 

B.  S. -genre  Eumèces.  Eumeces  Wiegmann. 

(eypYxnç,  allongé.) 

Riopa  ,  Tiliqua  Gray  ;  Euprepis  partim 
Wagler. 

Narines  percées  dans  une  seule  plaque  , 
la  nasale,  près  de  son  bord  postérieur;  deux 
supéro-nasales.  Palais  sans  dents,  à  échan¬ 
crure  triangulaire  peu  profonde,  tout- à-fait 
en  arrière.  Écailles  lisses. 

On  connaît  onze  espèces  de  ce  groupe  pro¬ 
venant  de  l’Amérique  méridionale  ,  de  l’O¬ 
céanie  et  de  l’Inde.  On  peut  prendre  pour 
type  : 

Le  Scinque  ponctué  ,  Scincus  punctatus 
Wiegmann;  Lacerla  punctata  Linné;  la 
Double  raie  Daubenton, 'Lacépède ,  Lacerta 
interpunctata  Shaw;  Seps  scincoides  G.  Cu¬ 
vier;  Tiliqua  Cuvierü,  Duvancelii  Cocteau. 
Plus  petit  que  le  Scinque  officinal  ;  d’un 
couleur  blanchâtre,  avec  des  points  et  raies 


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433 


noirâtres.  Se  trouve  dans  les  Indes  orien-r 
taies,  principalement  à  la  côte  de  Coro¬ 
mandel. 

C.  Sous-genre  Euprepes.  Euprepes ,  Wagler. 

(  £V7rp£7rv)ç ,  bien  décoré.  ) 
Mabouya,  Fitzinger;  Tiliqua,  partimGray. 

ÎNarines  percées  dans  le  bord  postérieur 
de  la  plaque  nasale  ;  deux  supéro-nasales. 
Palais  à  échancrure  triangulaire,  plus  ou 
moins  profonde.  Des  dents  ptérygoïdiennes. 
Ecailles  carénées. 

treize  espèces  entrent  dans  ce  groupe  :  la 
plupart  sont  des  diverses  parties  de  l’Afrique  ; 
il  en  est  de  l’Océanie  ,  des  Indes  orientales 
et  de  Madagascar.  Nous  indiquerons  : 

L  Euprepes  de  Merrem  ,  Euprepes  Merre- 
viii  Durnéril  et  Bibron  ,  Scincus  carinatus 
Schneider,  Merrem  ,  Daudin,  Mabouya  ca¬ 
rinata  Fitzinger  ,  qui  est  brun  clair  en  des¬ 
sus  avec  des  raies  blanches,  et  se  trouve  en 
abondance  aux  environs  du  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

D.  Sous-genre  Plestiodonte.  Plestiodon , 
Durnéril  et  Bibron. 

(nhi’jxoç,  nombreux;  b3o uç,  dent.) 

Euprepes  partim,  Cocteau,  Wagler. 

Narines  s’ouvrant  au  milieu  ou  presque 
au  milieu  de  la  plaque  nasale  ;  deux  plaques 
supéro-nasales.  Palais  à  large  rainure  mé¬ 
diane,  évasée  à  sou  extrémité  antérieure. Des 
dents  ptérygoïdiennes.  Éçaillure  lisse. 

Cinq  espèces  provenant  de  toutes  les  par¬ 
ties  du  monde.  La  plus  commune  est  : 

Le  Scinque  d  Aldrovande  ,  F’iesliodon  Al- 
d)  ovandii  Durnéril  et  Bibron;  le  Doré  Lacé- 
pode  ,  Scincus  auratus  ischneider,  Scincus 
cyprin-us  G.  Cuvier,  Gray .  Assez  grand  ;  d’un 
brun  ayant  une  teinte  orangée  plus  ou  moins 
vive ,  blanchâtre  en  dessous.  Se  trouve  en 
Égypte  et  en  Algérie. 

E.  Sous-genre  Lygosome.  Lygosoma ,  Gray. 

(Àvyoç,  baguette;  corps.) 

Narines  s’ouvrant  dans  une  seule  plaque, 
qui  est  la  nasale;  pas  de  supéro-nasales. 
Palais  sans  dents,  à  échancrure  triangulaire 

peu  profonde,  située  assez  en  arrière.  Écailles 
lisses. 

Ce  groupe,  le  plus  nombreux  de  tous  ceux 
des  Gongylus ,  comprend  dix-neuf  espèces , 


provenant,  presque  toutes ,  de  l’Océanie  ou 
de  1  archipel  des  Indes.  La  plus  connue  est  : 

Le  Chalcide  ,  Lygosoma  brachypoda  Du- 
méril  et  Bibron,  Lacer  la  chalcides  Linné, 
Lacer  ta  serpens  Bloch  ,  Hermann  ;  Anguis 
quadrupes  Linné,  Lacépède;  Seps  {Anguis) 
quadt upes  G.  Cuvier.  De  petite  taille;  en 
dessus  et  de  chaque  côté  il  est  rayé  longitu¬ 
dinalement  de  brun  foncé  ou  de  noirâtre  , 
sur  un  fond  fauve  ou  d’un  brun  clair,  blan¬ 
châtre  en  dessous.  De  l’île  de  Java. 

K  Sous-genre  Leiolopisme.  Leiolopisma, 
Durnéril  et  Bibron. 

Osî'oç,  lisse;  iomo-^a,  enveloppe.) 

Narines  s’ouvrant  au  milieu  de  la  plaque 
nasale;  pas  de  supéro-nasales.  Palais  à 
échancrure  peu  profonde,  située  tout-à-fait 
en  arrière.  Des  dents  ptérygoïdiennes. 
Écailles  lisses. 

Une  seule  espèce  : 

Le  Leiolopisme  de  Talfair  ,  Leiolopisma 
Talfairi  Durnéril  et  Bibron  ,  Ttliqua  Bellii 
Gray.  Du  double  plus  grand  que  le  Scinque 
vulgaire  :  gris-bleuâtre  en  dessus  ,  et  blanc 
lavé  de  jaune  en  dessous.  Se  trouve  dans  le* 
États  qui  avoisinent  File  Maurice. 

G.  S. -genre  Tropidolopisme.  Tropidolopisma, 
Durnéril  et  Bibron. 

(' rpfirt; ,  carène;  lômaya ,  enveloppe.) 

Narines  s’ouvrant  au  milieu  de  la  plaque 
nasale;  pas  de  supéro-nasales.  Palais  sans 
dents,  à  échancrure  triangulaire  très  pro¬ 
fonde,  aiguë.  Écailles  carénées. 

Une  espece  : 

Le  Tropidolopisme  de  Duméril,  Tropidolo¬ 
pisma  Dumerilii  Durnéril  et  Bibron  ,  Scin¬ 
cus  nuitlensis  Pérou  ,  Psammita  Dumerilii , 
Napoleonis  Cocteau  ,  Gray.  Assez  gros;  en¬ 
tièrement  noir.  De  la  Nouvelle-Hollande. 

§  VI.  G.  Cyclode.  Cy clodus ,  Wagler. 
(xJx}.o-,  circulaire;  o<£ou-,  dent.) 

Tiliqua,  Gray,  Fitzinger. 

Narines  s’ouvrant  dans  une  seule  plaque, 
la  nasale;  pas  de  supéro-nasales.  Langue 
plate,  en  fer  de  flèche,  squameuse,  incisée  à 
sa  pointe.  Dents  maxillaires  sub-hémisphé- 
riques.  Palais  non  denté  ,  à  échancrure 
triangulaire  assez  grande.  Des  ouvertures 
auriculaires.  Museau  obtus.  Quatre  pattes  à 


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434 

cinq  doigts  inégaux,  onguiculés,  sub-cylin~ 
driques ,  sans  dentelures.  Flancs  arrondis. 
Queue  conique  ,  pointue.  Écailles  grandes , 
osseuses,  lisses. 

Trois  espèces  propres  à  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande.  Nous  citerons  : 

Le  Cyclode  de  Boddaert,  Cyclodus  Bod- 
daertii  Duméril  et  Bibron,  Scincus  gigas 
Boddaert ,  Lacerla  scincoides  Shaw ,  Tiliqua 
Whitii  Gray.  Il  a  plus  d’un  pied  et  demi  de 
longueur  totale  :  le  dessus  du  corps  est  mar¬ 
qué  en  travers  d’une  suite  de  bandes  fauves 
alternant  avec  autant  de  bandes  brunes  ou 
noires.  Il  provient  de  la  Nouvelle-Hollande, 
et,  dit-on,  aussi  de  l’île  de  Java. 

§  VII.  G.  Trachysaure.  Trachysaurus,  Gray. 
(t pa^uç,  rude;  çavpoç,  lézard.) 

Siubolepis ,  Cocteau. 

Narines  latérales  s’ouvrant  dans  une  seule 
plaque,  la  nasale;  pas  de  plaques  supéro- 
nasales.  Langue  plate,  en  fer  de  flèche  , 
squameuse  ,  échancrée  à  sa  pointe.  Dents 
coniques,  courtes,  sub-arrondies.  Palais  non 
denté  ,  à  échancrure  triangulaire  assez  pro¬ 
fonde.  Des  ouvertures  auriculaires.  Quatre 
pattes  courtes,  égales,  terminées  chacune 
par  cinq  doigts  inégaux  ,  onguiculés  ,  sub¬ 
cylindriques.  Flancs  arrondis.  Queue  forte, 
déprimée  ,  courte  ,  comme  tronquée.  Écail- 
lure  supérieure  composée  de  pièces  osseuses, 
fort  épaisses,  rugueuses. 

Une  seule  espèce  : 

Le  Traciiysaure  rugueux  ,  Trachysaurus 
rugosus  Gray,  Wiegmann  ;  Trachysaurus 
Peronii  Wagler.  Assez  grand  :  une  teinte 
fauve  ou  brune  est  répandue  dans  les  par¬ 
ties  supérieures  du  corps,  qui  offre  en  tra¬ 
vers  huit  ou  neuf  grands  chevrons  jaunâtres 
piquetés  de  noir  ;  le  dessous  est  lavé  de  jau¬ 
nâtre  sur  un  fond  blanc  sale.  De  la  Nou¬ 
velle-Hollande. 

§  VIII.  G.  Hétérope.  Heteropus,  Fitzinger. 
(h tpoç,  différent;  no5ç,  pied.) 

Rislella ,  Gray. 

Narines  latérales  s’ouvrant  chacune  dans 
une  seule  plaque,  la  nasale;  pas  de  supéro- 
nasales.  Langue  en  fer  de  flèche,  squameuse, 
échancrée  à  sa  pointe.  Dents  coniques,  sim¬ 
ples.  Palais  non  denté,  à  échancrure  trian¬ 
gulaire  peu  profonde  ,  située  tout-à-fait  en 


arrière.  Des  ouvertures  auriculaires.  Mu¬ 
seau  conique.  Deux  paires  de  pattes  termi¬ 
nées,  les  antérieures  par  quatre  ,  les  posté¬ 
rieures  par  cinq  doigts  inégaux,  onguiculés, 
un  peu  comprimés ,  sans  dentelures.  Flancs 
arrondis.  Queue  conique  ,  pointue.  Écailles 
carénées. 

Deux  espèces  forment  ce  groupe  :  l’une 
( Heteropus  Peronii  Duméril  et  Bibron)  pro¬ 
vient  de  l’Ue  de  France;  et  l’autre,  qui  ha¬ 
bité  les  îles  de  Waigiou  et  de  Rawosk  ,  est  : 

L’Hétérope  brun  ,  Heteropus  fuscus  Du¬ 
méril  et  Bibron.  Plus  petit  que  ie  Scinque 
des  boutiques  :  d’un  brun  assez  foncé  sur 
toutes  les  parties  supérieures  ,  et  d’une 
teinte  fauve  lavée  de  brunâtre  en  dessous. 

(E.  Desmarest.) 

SGIOBIUS  (çxta,  ombre;  St»,  vivre),  ins. 
— Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramè- 
res,  de  la  famille  des  Curculionides  gonato- 
cères  et  delà  division  des Cycîomides,  établi 
par  Schœnherr  ( Généra  et  species  Curculio- 
nidum ,  synonymia,  t.  II,  p.  534,  192), 
composé  de  dix  espèces  de  l’Afrique  australe, 
rentrant  dans  deux  divisions,  à  corps  briè¬ 
vement  ou  oblong-ovalaire.  Parmices  espèces 
sont  les  S.  lottus,  pullus  Spam.,  porcatus 
cinctus  Schr.,  et  griseus  Kl.  (C.) 

*SCïOCORIS  (  cmot ,  ombre  ;  xépc* ,  pu¬ 
naise  ).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Hémi¬ 
ptères  ,  tribu  des  Scutellériens ,  groupe  des 
Pentatomites,  établi  par  Fallen  ( Hémipt . 
sriec.,  129),  et  caractérisé  principalement  par 
une  tête  très  large  et  des  antennes  de  5  ar¬ 
ticles,  dont  le  premier  est  très  court.  L’es¬ 
pèce  type,  Sciocoris  nmbrinus  Fall.  { Cimex 
id.  Wolf.),  se  trouve  en  France,  surtout  aux 
environs  de  Paris.  (L.) 

SCIODAPHYLLUM  (<mx,  ombre; 

).ov,  feuille),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Araliacées,  établi  par  P.  Brown  (Jam., 
190).  De  Candolle  (Prodr.,  IV,  259.)  en 
décrit  seize  espèces,  réparties  en  quatre  sec- 
tions  qui  sont  :  a.  Feuilles  simples  indivises; 
type,  S.  humile  Blum.  —  b.  Feuilles  simples 
palmatilobées;  type,  S.  palmatum  Blum. — 
c.  Feuilles  trifoliolées ;  type,  S.  scandens 
Blum.  —  d.  Feuilles  digitées ;  type,  S.  su- 
bavene  Blum. 

Les  Sciodaphylhm  sont  des  arbres  ou  des 
arbrisseaux  qui  croissent  principalement 
dans  l’Asie  et  l’Amérique  tropicale.  (J.) 

*SCIODOPTERl!$  («jxs ïcfaç,  opaque  ;  tttï. 


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435 


pov,  aile),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Hé¬ 
miptères  hétéroptères,  tribu  des  Réduviens, 
famille  des  Saldides,  établi  par  MM.  Ainyot 
et  Servil le  (  Hémipt.,  Suites  à  Buffon,  édit. 
Roret)  aux  dépens  des  Salda.  L’espèce  type, 
Sciodopterus  flavipes  (  Salda  id.  Fabr.  ),  se 
trouve  aux  environs  de  Paris.  (L.) 

*SCIOMYZA  (<7xt«,  ombre;  pvToc,  mouche). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Diptères  bra- 
chocères,  famille  des  Athéricères,  tribu  des 
Muscides  Scatomyzides,  établi  par  Fallen  et 
Meigen.  M.  Macquart  ( Diptères ,  Suites  à 
Buffon ,  édit.  Roret,  t.  Il,  p.  404)  en  décrit 
19  espèces  qui  vivent  en  France  et  en  Alle¬ 
magne.  On  les  trouve  sur  Les  herbes  des 
lieux  couverts.  Parmi  les  plus  communes , 
nous  citerons  les  Sciomyza  cinerella ,  gla- 
bricula  Fall. ,  concentrica  ,  albocostata ,  no- 
lata,  rufiventris  Meig.  (M.) 

SCIOPHÏLA  (  axcâ ,  ombre  ;  ,  qui 

aime),  ms. —  Genre  de  l’ordre  des  Diptères 
Némocères,  famille  des  Tipulaires,  tribu  des 
Tipulaires  fongicoles,  établi  par  Hoffman- 
segg.  M.  Macquart  ( Diptères ,  Suites  à  Buf¬ 
fon  ,  édit.  Roret,  t.  I ,  p.  136)  en  décrit  11 
espèces  ,  parmi  lesquelles  nous  citerons  les 
Sciophila  striata ,  cingulata  ,  punctala  ,  vi - 
Iripennis  Meig.,  nigriventris,  lutea  Macq. 
Ces  Insectes  habitent  la  France  et  l’Alle¬ 
magne.  (L.) 

*SCIOTHAHtIMUS  (axcà,  ombre;  Qocpvoç, 
buisson  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Ombellifères ,  tribu  des  Peucédanées , 
établi  par  Endlicher  (  Gen .  plant.,  p.  780, 
n.  4463).  Arbrisseaux  du  Cap. 

SCIRPE.  Scirpus.  bot.  ph. — Grand  genre 
de  la  famille  des  Cypéracées,  tribu  des  Scir- 
pées,  de  la  triandrie  monogynie  dans  le  sys¬ 
tème  linnéen.  Le  groupe  générique  établi 
sous  ce  nom  par  Linné  a  été  modifié  dans 
ces  derniers  temps,  et  les  coupes  qui  y  ont 
été  formées  sont  appréciées  de  diverses  ma¬ 
nières  par  les  botanistes,  sous  le  rapport  de 
leur  valeur;  les  uns  les  considérant  comme 
des  genres  distincts  et  séparés,  tandis  que 
les  autres  n’y  voient  que  de  simples  sections 
ou  sous-genres.  Nous  suivrons  à  cet  égard 
la  manière  devoir  de  3Vj[.  Endlicher,  qui 
n’admet  comme  génériquement  distincts  des 
Scirpes  proprement  dits  que  les  Isolepis  R. 
Br.  ,  caractérisés  particulièrement  par  l’ab¬ 
sence  de  soies  hypogynes  dans  leur  fleur,  et 
parmi  lesquels  rentrent  nos  Scirpus  fluilans 


Linn.jA1.  supittwsLinn.jS.sefacewsLinn.jetc. 
Envisagé  de  la  sorte,  le  genre  Scirpe  se  com¬ 
pose  de  plantes  herbacées,  disséminées  dans 
les  lieux  inondés  et  marécageux  de  toute  la 
surface  du  globe.  Nous  trouvons  ,  en  effet, 
parmi  elles  plusieurs  exemples  de  ces  espèces 
éminemment  sporadiques  qui  croissent  dans 
tous  les  climats,  pourvu  qu’elles  y  trouvent 
les  conditions  d’humidité  qui  leur  sont  né¬ 
cessaires.  Leur  chaume  est  nu  ou  feuillé  ; 
dans  ce  dernier  cas,  les  feuilles  sont  planes, 
linéaires  -  canaliculées  ou  sétacées.  Leurs 
fleurs  hermaphrodites  sont  réunies  en  épil- 
lets  multiflores  ,  qui ,  à  leur  tour  ,  restent 
solitaires  ou  se  groupent  en  inflorescences 
diverses.  Dans  chaque  épillet  les  écailles  ou 
paillettes  sont  imbriquées  sur  toutes  les  fa¬ 
ces ,  et  les  inférieures,  en  petit  nombre, 
restent  stériles.  Les  soies  hypogynes  qui  en¬ 
tourent  l’ovaire  et  que  certains  botanistes 
regardent  comme  le  périanthe  de  chaque 
fleur,  sont  capillaires  ou  linéaires,  hérissées 
ou  légèrement  pubescentes.  L’ovaire  est 
surmonté  d’un  style  bi  ou  trifide  ,  articulé 
avec  une  base  simple  ou  renflée.  Le  caryopse 
qui  succède  à  ces  fleurs  est  crustacé,  un  peu 
comprimé  ou  trigone,  surmonté  parla  base 
du  style  qui  a  persisté. 

Le  genre  Scirpe  considéré  avec  la  circon¬ 
scription  que  lui  assignent  les  caractères  pré¬ 
cédents  ,  se  divise  en  3  sous-genres  :  1°  les 
Pterolepis  Schrad.  ,  chez  lesquels  les  soies 
hypogynes,  au  nombre  de  2  à  6  ,  sont  mem¬ 
braneuses,  linéaires  ou  filiformes,  compri¬ 
mées,  pubescentes  ou  frangées-ciliées;  2°  les 
Scirpus  proprement  dits,  à  soies  capillaires 
hérissées  de  poils  à  rebours;  3°  les Eleocha- 
ris  R.  Br.,  à  soies  hypogynes  au  nombre  de 
8  ou  9 ,  quelquefois  moins,  fugaces,  héris¬ 
sées  de  poils  à  rebours,  dont  le  caryopse  est 
couronné  par  la  base  du  style  grossie  et  en¬ 
durcie. 

Au  second  de  ces  sous-genres  se  rapporte 
le  Scirpe  des  lacs,  Scirpus  lacustris  Linn., 
vulgairement  désigné  sous  le  nom  de  Jonc 
des  chaisiers,  Jonc  des  Tonneliers,  parce  que 
ses  chaumes  servent  à  garnir  les  chaises,  et 
sont  employés  ,  à  cause  de  leur  texture  cel¬ 
luleuse,  à  remplir  les  vides  entre  les  douves 
des  barriques,  tinettes,  etc.  C’est  une  grande 
plante,  haute  d’un  ou  deux  mètres ,  qui  se 
trouve  dans  les  étangs  et  les  lacs  de  toutes 
les  contrées  tempérées.  De  sa  souche 


SCI 


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436 

épaisse  et  traçante  s’élèvent  des  chaumes 
cylindriques ,  remplis  d’un  tissu  cellulaire 
spongieux,  embrassés  à  leur  base  par  des 
gaines  dont  les  supérieures  se  prolongent 
en  feuilles  assez  longues  ;  ses  épillets 
sont  ramassés  en  glornérules,  les  uns 
sessiles,  les  autres  pédiculés  ,  qui  consti¬ 
tuent  par  leur  ensemble  une  sorte  d’om¬ 
belle  irrégulière;  les  paillettes  ou  écailles 
qui  les  forment  sont  brunes,  terminées  par 
une  échancrure  au-delà  de  laquelle  leur 
nervure  médiane  se  prolonge  sous  forme 
d’aréte  ,  déchirées  ciliées  à  leur  bord.  Les 
chaumes  de  cette  plante  sont  trop  gros  et 
trop  durs  pour  qu’on  puisse  les  donner  à 
manger  aux  bestiaux  ;  mais  on  les  utilise  en 
s’en  servant  pour  litière;  on  s’en  sert  aussi 
pour  couvrir  les  habitations  rustiques.  — 
Une  autre  espèce  très  commune  de  la  même 
section  est  le  Scirpe  maritime,  Scirpus  mari- 
limus  Linn.,qui,  malgré  sa  dénomination 
spécifique,  se  trouve  dans  les  lieux  maréca¬ 
geux  sur  presque  toute  la  surface  du  globe. 

Dans  la  section  des  Eleocharis  nous  cite¬ 
rons  le  Scirpe  des  marais,  Scirpus  palustris 
Linn.  (Eleocharis  palustris  R.  Br.),  vulgai¬ 
rement  nommé  Jonc  des  marais  ,  Jonc  à 
masse,  fort  commun  dans  tous  nos  étangs , 
fossés,  etc. ,  à  rhizome  horizontal ,  longue¬ 
ment  prolongé  sous  terre,  émettant  plusieurs 
chaumes  nus ,  hauts  de  3  à  6  décimètres , 
terminés  chacun  par  un  épillet  solitaire, 
plante  que  le  bétail  broute  sans  difficulté, 
et  dont  les  Cochons  recherchent  la  souche 
avec  avidité.  Nous  mentionnerons  aussi  le 
Scirpe  tubéreux  ,  Scirpus  tuberosus  Roxb. 
( Eleocharis  tuberosa  Schult.),  espèce  remar¬ 
quable  par  son  rhizome  tubéreux  ,  comes¬ 
tible.  Dans  la  Chine  elle  porte  le  nom  de 
Pi-tsi,  Pu-lzai ,  Pe-ii ,  qu’on  traduit  par  Ch⬠
taigne  d’eau.  Elle  y  est  cultivée  très  fréquem¬ 
ment  dans  des  étangs  disposés  à  cet  effet. 
Les  Chinois  en  mangent  les  tubercules,  soit 
crus,  soit  bouillis.  C’est  pour  eux  un  mets 
fort  estimé;  de  plus,  ils  leur  attribuent  des 
vertus  médicinales  importantes.  (P.D.) 

SCIRPEARÏA.  polyp.  — (Ressemblent 
aux  plantes  du  genre  Scirpus).  Sous-genre 
proposé  par  Cuvier  dans  son  grand  genre 
Pennatuîe  pour  les  espèces  dont  le  polypier 
présente  un  corps  très  long  et  très  grêle,  et 
dont  les  polypes  isolés  sont  rangés  alter¬ 
nativement  le  long  des  deux  côtés.  Telle  est 


la  Pennatula  mirabilis  de  Linné  que  La- 
marck  a  nommée  Funiculina  cylindrica  en  la 
considérant  comme  identique  avec  la  P.  mi¬ 
rabilis  de  Pal  las,  que  M.  de  Blainville  ulté¬ 
rieurement  a  considérée  comme  une  Gorgone. 
D’un  autre  côté  Lamarck  considérait  le  Po¬ 
lypier  décrit  sous  le  même  nom  par  O. -F. 
Müller  comme  devant  rentrer  dans  son  genre 
Virgulaire  sous  le  nom  de  V.  mirabilis ,  et 
M.  Fleming  pense  que  ces  trois  homonymes 
ne  sont  qu’une  seule  et  même  espèce.  Tou¬ 
tefois  M.  Ehrenberg  (1834)  admet  le  genre 
Scirpearia  dans  sa  famille  des  Pennatulines, 
en  lui  attribuant  une  tige  simple  en  ba¬ 
guette  avec  des  animaux  rétractiles  dans 
des  verrues  en  deux  rangées  alternes  oppo¬ 
sées.  (Düj.) 

SCIRPÉES.  Scirpeœ.  bot.  ph.  - —  Tribu 
de  la  famille  des  Cypéracées.  Voy.  ce  mot. 

SCIRPUS.  bot.  ph.  —  Voy.  scirpe. 

SCIRR1IUS.  arachn.  —  Syn.  de  Bielle. 
Voy.  ce  mot.  (H.  L.) 

*SCIRTETES  (çxtp?)TV7ç,  sauteur),  mam.  — 
M.  Wagner  ( Wiegmann  archiv.,YU,  1841) 
indique  sous  ce  nom  un  groupe  de  Rongeurs 
démembré  de  l’ancien  genre  Gerboise.  Voy . 
ce  mot.  (E.  D.) 

SCI  RUS.  arachn.  —  Voy.  scirrhüs.  (H.  L.) 

SCISSURELLA  (diminutif  de  scissura  , 
fente),  mole.  —  Genre  de  gastéropodes  pec- 
tinibranches ,  établi  par  M.  A.  d’Orbigny 
pour  une  très  petite  coquille  conoïde ,  ou 
subglobulaire,  à  spire  très  déprimée  et  om¬ 
biliquée,  dont  l’ouverlure  très  large  arron¬ 
die  présente  une  petite  fente  latérale  comme 
celle  des  Pleurotomaires.  Plus  récemment 
encore  le  même  auteur  a  décrit  plusieurs 
espèces  également  très  petites  du  même 
genre  dont  une  de  Cuba  ,  et  une  autre  des 
Malouines.  (Dru.) 

*SCITALA.  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  de  la  famille  des 
Lamellicornes  et  de  la  tribu  des  Scarabéides 
phyllophages,  créé  par  Erichson  (  Arch .  fur 
Naturgeschichte ,  1842,  p.  166,  tab.  4,  f.  5) 
qui  le  compose  de  deux  espèces  qui  sont 
originaires  de  la  Nouvelle-Hollande,  savoir 
S.  sericans  et  languida  Er.  (C.) 

SCITAMINÉES.  Scüamineœ ,  R.  Brown 
( Prodr .,  505).  bot.  ph.  —  Syn,  de  Zingibé- 
racées ,  L.  C.  Rich.  Voy.  amomées. 

*SCIl’RIDÆ>  W  a  ter  housse;  SCIURIXA, 
Blumembach,  mam.  —  V.  scieriens.  (E.  D.) 


SCL 


SCL 


SCIURIE1XS.  mam.  —  A. -G.  Desmarest 
(  Dicl.  d'hist.  nat .,  lre  éd.t  t.  XXIV  )  a  créé 
sous  cette  dénomination  une  famille  de  Ron¬ 
geurs,  correspondant  à  l’ancien  genre  Écu¬ 
reuil  ( voy .  ce  mot).  Cette  famille  est  géné¬ 
ralement  adoptée  par  tous  les  zoologistes, 
et  M.  Lesson  y  place  les  genres  Sciurus 
(  subdivisé  en  Sciurus  ,  Funambulus ,  Spe- 
romsciurus  ,  Macroxus),  Pleromys ,  Sciu- 
roplerus  et  Tamias  {voy.  ces  mots).  M.  1s. 
Geoffroy  Saint  Hilaire  joint  à  ces  genres 
ceux  des  Marmotte  et  Spermophile  (  Dict. 
class.).  (E.  D.) 

SCIURIS,  Nees  et  Mart.  (in  N.  A .  N.  C. , 
Xï,  150).  bot.  ph. —  Synon.  de  Ticorea, 
Aubl. 

SCIURIS,  Schreb.  (Gen.y  n.  53).  bot.  ph. 

—  Syn.  de  Galipca ,  Aubl. 

SCIUROPTERUS  ( sciurus ,  écureuil; 

7rT£pov,  aile),  mam.  — Fr.  Cuvier  a  créé  sous 
cette  dénomination  et  aux  dépens  des  Pola- 
touches  (voy.  ce  mot)  un  genre  de  Rongeurs 
qui  doit  rentrer  dans  ce  groupe  naturel. 

(E.  D.) 

*SCIUROPUS,  Dejean  ( Catalogue ,  3#  édi¬ 
tion,  p.  180).  ins.  —  Synonyme  d 'Ancistro- 
soma ,  Curtis.  (C.) 

SCIURUS.  mam.  — Nom  latin  du  genre 
Écureuil.  Voy.  ce  mot. 

SCLARÆA,  Tournef.  bot.  ph.  —  Voy. 

SAUGE. 

*  SCLERACHNE  (  <Tx)v)p0Ç  ,  dur;  a^vv) , 
épi),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Graminées,  tribu  des  Phalaridées ,  établi 
par  R.  Brown  (in  Fforsfield.  Plant,  jar.  rar . , 
15,  t.  6).  Grarnens  de  Java. 

SCLÉRANTHÉES.  Sclerantheœ.  bot.  pii. 

—  Jussieu,  en  établissant  la  famille  des  Pa- 
ronychiées,  la  sépara  en  deux  tribus,  l’une, 
celle  des  Sclérarithées  ,  caractérisée  par 
l’absence  de  bractées  scarieuses  et  de  sti¬ 
pules  ainsi  que  par  ses  divisions  calicinales 
simples  et  sans  rebord  membraneux.  Au¬ 
jourd’hui  on  désigne  sous  le  même  nom, 
un  petit  groupe  de  plantes  beaucoup  p!u§ 
limité,  qu’on  réunit  avec  les  Paronychiées 
aux  Caryophyllées  où  elle  forme  une  tribu 
ou  sous-famille  particulière  ou  qu’on  dis¬ 
tingue  même  comme  famille,  ce  que  nous 
avons  fait.  Ses  caractères  sont  les  suivants  : 
Calice  4-5-fide.  Pas  de  pétales.  Étamines 
insérées  à  sa  gorge,  en  nombre  égal  et  oppo¬ 
sées ,  ou  doubles,  alternativement  fertiles  et 


40 
O  / 

stériles,  ou  réduites  à  l’unité,  à  filets  libres 
et  courts  ,  à  anthères  biloculaires  introrses. 
Ovaire  terminé  par  un  style  simple  ou  dou¬ 
ble,  contenant  dans  une  loge  unique  un 
seul  ou  plus  rarement  deux  ovules,  suspen¬ 
dus  à  un  funicule  central.  Le  fruit  est  un 
utricule  enveloppé  par  le  tube  du  calice 
endurci  qui  se  resserre  au-dessus  de  lui  et 
semble  en  former  un  tégument  extérieur. 

La  graine  présente  un  embryon  roulé 
en  anneau  autour  d’un  périsperrne  farineux. 
Les  espèces  sont  des  herbes  cosmopolites  , 
ou  des  régions  tempérées  ;  a  feuilles  opposées 
dépourvues  de  stipules ,  ce  qui  les  distingue 
essentiellement  des  Paronychiées,  à  pédon¬ 
cules  1-3  flores  axillaires,  ou  à  fleurs  dispo¬ 
sées  en  cymes  axillaires  ou  terminales. 

GENRES. 

Mniarum ,  Forst.  (Ditoca,  Banks  Sol.). 
—  Scleranthus ,  L.  —  Guilleminea ,  Kth. 

(Ad.  J.) 

SCLERANTHUS  (çxlrtpog ,  roide  ;  a v0oç, 
fleur  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Caryophyllées,  établi  par  Linné  (  Gen .,  n. 
562).  Les  Scleranthus  annuus,  perennis ,  po- 
lycarpus  et  hirsutus,  sont  des  herbes  qui 
croissent  en  Europe,  dans  les  champs  in¬ 
cultes  ou  les  lieux  sablonneux.  Quelques 
autres  espèces  croissent  dans  la  Nouvelle- 
Hollande. 

SCLERIA.  bot.  pii.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Cypéracées  ,  tribu  des  Sclériées , 
établi  par  Bergius  (Ad.  FFolm.,  1765,  p.  144, 
t.  4  et  5).  On  en  connaît  plus  de  40  espèces 
qui  croissent  dans  les  régions  tropicales  du 
globe.  Celle  que  nous  citerons  comme  type 
est  la  Scleria  flogellum  (Carex  lithosperma, 
Schœnus  lilhospermus ,  Sch.  secans,  Scirpus 
lithospermus).  Cette  herbe  croît  principale¬ 
ment  aux  Antilles  et  dans  l’Amérique  mé¬ 
ridionale. 

SCLÉRIÉES.  Sclerieœ.  bot.  pii.  —  Tribu 
de  la  famille  des  Cypéracées.  Voy.  ce  mot. 

*SCLER0CARDÏUS  (çx>vjPo xa'poV,  opi¬ 
niâtre).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  tétramères,  famille  des  Curculionides 
gonatocères,  division  des  Apostasimérides 
cryptorhynchîdes  ,  établi  par  Schœnherr 
(  Mantissa  secunda  familiœ  Curculionidum  , 
1847,  p.  82)  sur  une  espèce  de  l’Afrique 
méridionale  et  orientale,  nommée  S.  Bohe- 
manni  par  Fauteur.  (C.) 


438 


SCL 


SCLEROCARPUS  (  <xx>v)p0'; ,  dur  ;  xap- 
tto;  ,  fruit),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Composées- Tubuliflores ,  tribu  des  Sé- 
nécionidées,  établi  par  Jacquin  fils  (in  Act. 
Helv.y  IX,  34,  t.  2,  f.  4  ).  L’espèce  type, 
Sclerocarpus  africanus  Jacq.,  est  une  herbe 
qui  croît  dans  la  Guinée. 

*SCLEROCERUS,  Dejean  ( Catal. ,  3e 
édition,  p.  353).  ins. —  Synonyme  d'OEme, 
Newmann.  (C.) 

SCLEROCOCCUM  (<r*Up6s,  dur;  xox- 
xvç,  coque),  bot.  cr.  —  Genre  de  Champi¬ 
gnons,  division  des  Clinosporés-Endoclines, 
établi  par  Fries  (PL  hom.,  472).  Voy.  myco¬ 
logie. 

SCLEROCOCCUS ,  Bartl.  (Msc.).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Metabolus,  Blum. 

^SCLEROCOCCUS  (çx^poxoxxoç,  qui  a 
des  grains  durs),  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  de  la  famille  des 
Curculionides  gonatocères  et  de  la  division 
des  Brachydérides,  créé  par  Schœnherr  (Gé¬ 
néra  et  species  Curculionidum ,  synonymia, 
t.  VI,  4,  p.  439),  et  qu’il  établit  sur  une 
espèce  du  Brésil,  le  S.  granulalus  de  cet 
auteur.  (C.) 

SCLERODERMA  (ffxXvjpoç ,  dur;  <5/pp.a  , 
peau),  bot.  cr.  —  Genre  de  Champignons, 
division  des  Basidiosporées  -  Entobasides  , 
tribu  des  Coniogaslres-Sclérodermés,  établi 
par  Persoon  ( Synops . ,  459).  Voy.  myco¬ 
logie 

SCLERODERMA  (otxXyîooç  ,  dur  ;  Scpy.iX) 
peau),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Hymé¬ 
noptères  ,  tribu  des  Sphégiens ,  famille  des 
Mutillides ,  établi  par  Klug  et  Latreille 
(Fam.  nat.).  L’espèce  type  est  le  Scleroder- 
mus  dômes  tic  ns  Klug. 

*SCLERODERMATA.  mam.—  Division 
des  Édentés  indiquée  par  Blumenbach 
( Handb .  der  Natg.,  4779).  (E.  D.) 

SCLÉRODERMES.  Sclerodermata.  poiss, 
—  Famille  de  l’ordre  des  Plectognathes,  éta¬ 
blie  par  G.  Cuvier  ( Règ.  anim.  ),  et  carac¬ 
térisée  principalement  par  le  museau  coni¬ 
que  ou  pyramidal  prolongé  depuis  les  yeux, 
terminé  par  une  petite  bouche  armée  de 
dents  distinctes  et  en  petit  nombre  à  cha¬ 
que  mâchoire.  La  peau  de  ces  Poissons  est 
généralement  âpre  ou  revêtue  d’écaii les 
dures  ;  leur  vessie  natatoire  ovale  ,  grande  , 
robuste. 

Cette  famille  comprend  5  genres,  nom- 


SCL 

més  :  Baliste,  Monacanthe ,  Aluthère ,  Eria- 
canthe  et  Coffre.  (M.) 

SCLERODERRIS,  Pers.  (Syst.  mycol.). 

BOT.  CR.  —  Voy.  CENANGIUM. 

SCLEROLÆN  A  (sx^poi;,  dur;  ).atva, 
enveloppe),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Chénopodées ,  tribu  des  Chénopodiées  , 
établi  par  R.  Brown  (  Prodr.,  440).  Les 
Sclerol.  paradoxa,  biflora  et  uniflora ,  prin¬ 
cipales  espèces  de  ce  genre,  sont  des  plantes 
sous-frutescentes  qui  croissentàla  Nouvelle- 
Hollande. 

SCLEROLEPIS  (ax^yjpoç,  dur;  , 
écaille),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Composées-Tubuliflores  ,  tribu  des  Eupato- 
riacées,  établi  par  Cassini  (in  Dict .  sc.  nat., 
XXV,  365).  L’espèce  type,  Sclerolepis  ver- 
ticillatus  (Sparganophorus  id.  Michx.),  est 
une  herbe  qui  croît  dans  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale. 

SCLEROLEPIS,  Mono.  ( Hierac .,  81, 
t.  40).  bot.  ph.  — -  Synonyme  de  Pachylepis, 
Less. 

*SCLEROLOBIUM  (  ax'mpéç ,  dur  ;  >o- 
6cov,  gousse),  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légurnineuses-Papilionacées,  tribu 
des Cæsalpiniées,  établi  par  Vogel  (inLinn., 
XV,  395).  Arbres  du  Brésil.  Voy.  légumi¬ 
neuses. 

*SCLERO\OTl  S  (çx^po'ç,  dur  ;  VtOTOÇ  , 
dos),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères,  de  la  famille  des  Longicor- 
nes  et  de  la  tribu  des  Lamiaires,  établi  par 
Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition,  p.  362).  Ce 
genre  renferme,  à  notre  connaissance,  qua¬ 
tre  espèces  de  l’Amérique  méridionale.  Les 
types  sont  les  S.  scabiosus  et  slupidus  Dej. 

(C.) 

*SCLEROPHORA  ,  Chev.  (Par.,  315, 
t.  9,  f.  19  ).  bot.  ph.  — Syn.  de  Coniocybe, 
Ach. 

*SCLER0P11RYS  (?x>vjpo';,  dur  ;  ocppvç , 
sourcil),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Bufonoïdes  ,  établi  par  Tschudi  (  Class. 
Batrack.,  1838). 

SCLEROPHYTON  (çx^pdç,  dur;  cpu- 
rov,  plante),  bot.  cr — (Lichens).  Genre  de 
la  tribu  des  Graphidées  établi  par  Eschwei- 
ler  (Syst.  Lich.,  p.  14,  fig.  8)  et  adopté  par 
Fries,  dont  on  trouve  une  bonne  description 
dans  la  Flore  du  Brésil  de  M.  Martins,  t.  1, 
p.  103.  Voici  en  peu  de  mots  les  caractères 
qui  le  distinguent  de  ceux  du  groupe  entier  : 


SCL 


SCL 


439 


Les  lirelles  sont  de  la  plus  grande  ténuité  , 
immergées  dans  le  thalle  qui  est  crustacé, 
rameuses,  immarginées  et  uniquement  for¬ 
mées  d’un  hypothèce  carbonacé  sur  lequel 
repose  la  lame  prolifère.  Celle-ci  est  d’un 
pourpre  noir  ou  vineuse  et  ne  dépasse  pas 
le  niveau  du  thalle.  Nous  avons  tout  lieu  de 
douter  que  les  thèques,  figurées  et  décrites 
par  l’auteur,  soient  parvenues  à  leur  état 
adulte  Ce  Lichen  n’a  encore  été  rencontré 
qu’au  Brésil  où  il  habite  sur  les  écorces  des 
arbres.  (C.  M.) 

*  SCEEROPTERIS  (  «rx^po'ç,  dur;  ttts- 
pov ,  aile),  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Orchidées,  tribu  des  Vandées,  établi  par 
Scheidweiler  (in  Otto  et  Dietr.  gartenzeit. , 
1839,  t.  VII,  p.  407).  Herbes  du  Brésil. 

SCLEROPTERUS  (  Sx>v ,Pég ,  dur  ;  ttte- 
pov,  aile),  ms.—  Genre  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  tétramères,  de  la  famille  des  Curculio- 
nides  gonatocères  et  de  la  division  des  Apos- 
tasimérides  cryptorhynchides ,  établi  par 
Schœnherr  (Généra  et  species  Curculionidum , 
synonymia ,  t.  IV,  p.  338;  VIII,  2,  545),  et 
qui  se  compose  de  deux  espèces ,  l’une  de 
Livonie  et  l’autre  de  Carinthie,  savoir:  S. 
serratus  Esch.,  Gr.,  et  offensas  Schr.  (C.) 

*SCLEROÏ*ES (<rx>y)po^,  dur;  ttovç,  tige). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Ama- 
rantacées,  tribu  des  Achyrantées-Amaran- 
tées,  établi  par  Schrader  (  Index  sem.  hort. 
Gotting .,  1835).  Herbes  des  Antilles. 

*  SCLEROSC1ADIUM  (crx^vjpoç,  dur; 
(jxtaiîtov,  ombrelle),  bot.  ph.  — Genre  de  la 
familledes  Ombellifères,  tribu  des  Sésélinées, 
établi  par  Koch  ( Msc .).  L’espèce  type,  Scle- 
rosciadium  humile  Koch,  est  une  herbe  qui 
croît  dans  les  régions  boréales  de  l’Afrique 
occidentale  et  dans  l’île  de  Ténériffe. 

*  SCEEROSOYIES  (çxtopfcç,  dur;  ÇS(,«, 

corps),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  tétramères,  de  la  famille  des  Curculioni- 
des  gonatocères  et  de  la  division  des  Aposta- 
simérides  cholides,  créé  par  Schœnherr  (Gé¬ 
néra  et  species  Curculionidum,  synonymia, 
t.  III,  p.  604;  VIII,  1,  p.  22)  et  fondé  sur 
deux  espèces,  les  S.  incommodus  et  granu- 
losus  Schr.  L’une  et  l’autre  sont  originaires 
du  Brésil.  (C.) 

SCEEROSTEMMA  ,  Schott  (Msc.).  bot. 
ph. — Syn.  de  Scabiosa,  Linn. 

SCLEROSTOAIA  (o"x)v)poç,  roide  ;  oro- 
p.a,  bouche),  annél.  —  Genre  de  l’ordre  des 


Nématoïdes,  famille  des  Ascaridiens,  établi 
par  M.  de  Blain  vil  le  (Dict.  sc.  nat.).  L’espèce 
type,  Sclerostoma  seguinum ,  a  été  trouvée 
dans  les  Chevaux. 

SCEEROSTYEIS  (axAyjpoç,  roide;  utu- 
Style).  BOT.  PH.— Genre  de  la  famille  des 
Aurantiacées-Limonées,  établi  par  Blume 
(Bijdr. ,  113).  L’espèce  type,  Sclerostylis  bi- 
locularis  Bl.  (  Limonia  id.  Roxb.),  est  un 
arbrisseau  qui  croît  dans  l’Asie  tropicale. 

SCEEROTHAMNES  (axhpéç,  roide; 
Oapvoç,  buisson),  bot.  ph. — Genre  delà  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-Papilionacées,  tribu 
des  Podalyriées,  établi  par  R.  Brown  fin 
Ai  ton  Hort.-  Kew.,  2e  édit.,  III,  16).  L’es¬ 
pèce  type,  Sclerolhamnusmicrophyllis R.  Br., 
est  un  arbrisseau  qui  croît  sur  les  côtes  aus¬ 
trales  de  la  Nouvelle-Hollande. 

*  SCE  EROTHECA  (^xV/jpoç,  dur;  Ovjx*î, 
boîte),  bot.  ph.  — Genre  de  la  familledes  Lo- 
bëliacées,  tribu  des  Lobéliées,  établi  par  De 
Candolle  (Prodr.,  VII,  356).  L’espèce  type, 
Sclerotheca  arborea  (Lobeliaid.  Forst.),  esl 
un  arbre  qui  croît  à  Taïti. 

*SCLEROTIIRIX  (gx^vjpoç,  dur;  0pt£,  fila¬ 
ment).  bot.  cr. — (Phycées).  Le  genre,  établi 
sous  ce  nom  par  M.  Kützing,  dans  ses  Déca¬ 
des  d’AIgues  d’eau  douce,  a  été  depuis  changé 
par  lui  dans  son  Phycologia  generalis,  en  ce¬ 
lui  d' Hyphceothrix  avec  ces  caractères:  Fila¬ 
ments  vaginés,  parasites,  agglomérés  en  fais¬ 
ceaux;  sporanges  globuleux,  latéraux. 
M  Kützing  en  décrit  deux  espèces  qui  crois¬ 
sent  dans  les  eaux  douces.  (Bréb.) 

*  SCEEROTHRIX  (ax^po'ç,  dur;  QP^, 
poil),  bot.  ph.— Genre  de  la  famille  des 
Loasées,  établi  par  Presl  (Symb.,  II,  3,  t. 
53).  Herbes  du  Mexique.  Voy.  loasées. 

SCEEROTIEM.  bot.  cr.  —  Voy.  mycé¬ 
lium  à  l’article  mycologie. 

*  SC  LE  REM  (çx)y ipoq,  dur),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères,  de  la 
famille  des  Mélasomes  et  de  la  tribu  des 
Blapsides,  formé  par  Dejean  (Catalogue,  3e 
édition,  p.  215),  adopté  par  Hope  et  com¬ 
prenant  une  dizaine  d’espèces.  Sept  sont 
originaires  des  Indes  orientales,  deux  dՃ 
gypte  et  une  seule  est  propre  à  l’Espagne, 
savoir:  S.  subterraneum,  sericeum,  canali- 
culatum,  ferrugineum,  orientale  F .,foveola- 
tum  01.  (opatrum),  linealum  et  morbillosum 

DeJ-  (C.) 

^SCEETHRES.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 


SCO 


SCO 


440 

des  Coléoptères  subpentamères,  de  la  fa¬ 
mille  des  Longicornes  et  de  la  tribu  des 
Cérambycins  ,  fondé  par  Newmann  (  The 
Enlomologist's ,  I,  p.  247  )  sur  une  espèce 
des  îles  Philippines ,  le  S.  amœnus  de  l’au¬ 
teur.  (G.) 

*SCOLECOBROTUS  W&p«toç,  qui 
est  rongé  de  vers),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  subpentamères,  delà  famille 
des  Longicornes  et  de  la  tribu  des  Céramby¬ 
cins,  créé  par  Hope  (The  Transactions  of  the 
Zool.  Soc.  Lond.,  1833,  t.  XV,  p.  109,  f.  5) 
et  qui  a  pour  type  le  S.  Weslwoodi  H.,  es¬ 
pèce  de  la  Nouvelle-Hollande  que  cet  auteur 
place  près  des  Rhagium.  (C.) 

*  SCOLECOPHAGUS.  Swains.  ois.  — 
Synonyme  de  Quiscalus,  Ch.  Bonap.,  genre 
fondé  sur  un  oiseau  d’Amérique  que  Wil¬ 
son  a  décrit  sous  le  nom  de  Gracula  ferru- 
ginea.  (Z.  G.) 

*SCOLECOPHIS  (axw).vj ver  ;  o <ptç,  ser¬ 
pent).  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Couleuvres ,  établi  par  Fitzinger  (  Syst. 
Rept.,  1843). 

*SCOLELEPIS(ax«^,ver;  écaille). 

ànnél.  —  Genre  de  la  famille  des  Ariciens, 
établi  par  M.  de  Blain ville  ( Dicl .  sc.  nat.). 

Voy.  ARICIENS. 

*SCOLETOMA  (axw/yj?,  ver;  Topi,  sec¬ 
tion).  annél.  —  Genre  de  la  famille  des  Ari¬ 
ciens,  établi  par  M.  de  Blain  ville  ( Dict .  sc. 
nat.).  Voy.  ariciens. 

SCOIJËX.  annél. —  Nom  scientifique  des 
Massettes.  Voy.  ce  mot. 

*SCOLEXÉROSE.  min.  - —  Espèce  du 
genre  des  Silicates.  La  Scolexérose  est  une 
substance  vitreuse  ,  quelquefois  d’un  éclat 
gras,  translucide  ou  opaque,  verdâtre  ou 
blanchâtre,  rayant  le  verre.  Elle  est  fusible 
au  chalumeau  et  attaquable  par  les  acides. 
Vordens  Kiold  ,  qui  en  a  fait  l’analyse,  l’a 
trouvée  composée  de:  Silice,  54,13;  Alu¬ 
mine,  29,23;  Chaux,  1 5,45  ;  Eau,  1,07. 
Cette  substance  n’a  encore  été  trouvée  qu’à 
Pargas,  en  Finlande,  avec  la  Paranthine,  la 
Scapolite,  etc. 

SCOLÉZ1TE.  min.  — -  Espèce  du  genre 
des  Silicates.  C’est  une  substance  ordinaire¬ 
ment  blanche  ,  cristallisant  en  prismes 
droits  à  base  carrée.  Elle  ne  raye  pas  le 
verre,  donne  de  l’eau  par  calcination  ,  est 
difficilement  fusible  en  verre  bulbeux,  et 
soluble  en  gelée  dans  les  acides.  Sa  pesan¬ 


teur  spécifique  =  2,21  à  2,27.  D’après  l’a¬ 
nalyse  qui  en  a  été  faite,  cette  substance 
est  composée  de  :  Silice ,  46,75  ;  Alumine  , 
24,82;  Chaux,  14,20;  Soude,  0,39;  Eau, 
63,64.  La  Scolézite  appartient  principale¬ 
ment  aux  terrains  d’origine  ignée,  où  elle 
se  trouve  en  noyaux  ou  en  rognons,  quel¬ 
quefois  très  considérables,  tantôt  pleins, 
tantôt  géodiques  (Islande,  Vivarrais,  Stafifa , 
les  Hébrides,  Guadeloupe,  Bohême,  Au¬ 
vergne,  etc.). 

SCOLIA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  tribu  des  Sphégiens,  famille 
des  Scoliides,  établi  par  Fabricius  (Syst. 
Piez .),  et  caractérisé  essentiellement  par 
des  mandibules  tridentées  dans  les  maies, 
sans  dents,  et  fortement  arquées  dans  les 
femelles,  par  des  palpes  de  trois  articles.  La 
principale  espèce  de  ce  genre  est  la  Scolia 
hortorum ,  qu’on  rencontre  communément 
dans  les  endroits  sablonneux  du  midi  de  la 
France  et  de  l’Italie.  Cet  Insecte  vole  sur  les 
fleurs  pendant  la  plus  grande  chaleur  du 
jour.  Il  est  long  de  15  à  18  lignes,  noir, 
velu,  avec  le  front  jaune  tacheté  de  noir, 
seulement  dans  la  femelle;  l’abdomen  noir, 
avec  une  large  bande  transversale  jaune  sur 
les  deuxième  et  troisième  segments  ,  sou¬ 
vent  interrompue  dans  les  deux  sexes,  mais 
toujours  dans  la  femelle.  (L.) 

SCOLÏCOTRICHUM  (axwXvÆ  ,  ver;  6pt% 
poil  ).  rot.  cr.  —  Genre  de  Champi¬ 
gnons,  division  des  Clinosporés  Ectoclines 
tribu  des  Sarcopsidés -Myrothéciés ,  établi 
par  Kunze  (Myc.  lleft.,  I,  10).  Les  Cham¬ 
pignons,  qui  constituent  ce  genre,  croissent 
sur  les  branches  d’arbre  en  décomposition. 
Voy.  mycologie. 

SCOLIIDES.  Scoliides.  ins.  —  Famille 
de  la  tribu  des  Sphégiens.  Voy.  ce  mot. 

*SCOLIOPilIS  («rxoMoç,  sinueux;  fyt's, 
serpent),  rept.  —  Genre  de  la  famille  des 
Couleuvres ,  établi  par  Lesueur  (Journ.  de 
phys .,  lxxxvi). 

*  SCOLOBATES  (  çxcD.o&xty ÎÇ  ,  insecte 
nuisible  aux  blés),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Hyménoptères  ,  tribu  des  Ichneumo- 
niens ,  famille  des  Ichneumonides  ,  établi 
par  Gravenhorst  ( Ichn .,  t.  II,  p.  360).  L’es¬ 
pèce  type,  Scolobates  crassitarsus  Grav.,  se 
trouve  en  France,  en  Angleterre,  en  Alle¬ 
magne  et  en  Italie.  (L.) 

*SCOEOM  S  ,  Rafin.  (  in  Journ,  Phys. 


SCO 


SCO 

LXXXIX,  39).  bot.  ph. — Syn.  de  Thermopsis , 
R.  Brown. 

.  *SCOLOCHLOA,  Koch  ( Flor .  Germ.). 
bot.  ph. — Syn.  d'Arundo,  Linn. 

*SCOLOPACIDÉES.  Scolopacidœ.  ois. 

—  Famille  de  l’ordre  des  Échassiers  ,  établie 
par  le  prince  Ch.  Bonaparte,  et  composée 
d’une  foule  d’Oiseaux  dont  le  plus  grand 
nombre  formait  les  genres  Scolopax  e t  Trin- 
ga  de  Linné.  Cette  famille,  qui  correspond 
en  partie  aux  Longiroslres  de  G.  Cuvier,  est 
caractérisée  en  général  par  un  bec  grêle , 
long  et  faible.  Dans  la  méthode  du  prince 
Ch.  Bonaparte  ,  elle  comprend  deux  sous- 
familles  ,  celle  des  Tringinœ  et  celle  des 
Scolopacinœ.  G. -R.  Gray,  dans  son  Généra 
of  Birds,  indépendamment  de  ces  deux  sous- 
familles,  distingue  les  Scolopacidées  en  Li- 
mosinœ,  en  Totaninœ ,  et  y  rapporte  la  sous- 
famille  des  Recurvirostrinœ  et  celle  des 
Phalaropodinœ,  que  le  prince  Ch.  Bonaparte 
en  éloigne  et  élève  au  rang  de  famille. 

(Z.  G.) 

*SCOLOPAClNÉES.  Scolopacinœ .  ois.— 
Sous  famille  de  la  famille  des  Scolopacidées, 
dans  l’ordre  des  Échassiers,  fondée  par  le 
prince  Ch.  Bonaparte  ,  et  comprenant  les 
Bécasses  proprement  dites.  Elle  est  carac¬ 
térisée  par  un  bec  droit,  mou  et  renflé  à  son 
extrémité ,  une  tête  comprimée  et  de  très 
gros  yeux  placés  fort  en  arrière.  Les  genres 
Màcroramphus ,  Rhynchœa ,  Scolopax ,  Rus- 
ticola ,  Xylocota,  Numenius  et  Philolimnos, 
composent  celte  famille.  (Z.  G.) 

*SCOLOPACINUS  ,  Ch.  Bonap.  ois.  — 
Synonyme  de  Ramphocœnus  Vieill.;  Troglo¬ 
dytes  Swains.  Voy.  troglodyte.  (Z.  G.) 

*SCOLOPACHJM, Eckl.  etZeyh.  (Enum., 
59).  bot.  ph. — Syn.  d ’Erodium,  Hérit. 

SCOLOPAX.  ois.  - Nom  générique  latin 
des  Bécasses. 

*SC0L0PE1VDRA.  crust.  —  Klein,  dans 
ses  Phil.  Trans.  1738  ,  n°  417,  et  Abrégé 
des  Trans.  Phil.,  tom  II,  fig,  219,  pi.  4,  fig. 

4  à  6,  désigne,  sous  le  nom  de  Scolopendra 
aqualicâ  sculata ,  VApus  de  SchœfTer  ou  le 
Monoculus  Apus  de  Linné.  Voy.  apus. 

(H.  L.) 

SCOLOPENDRE.  Scolopendra.  myriap. 

—  C’est  un  genre  de  l’ordre  des  Cbilopodes, 
de  la  famille  des  Scolopendrides,  établi  par 
Linné  ,  et  adopté  par  tous  les  myriapodo- 
philes  ,  après  avoir  fait  passer  cette  coupe 

r.  xi. 


441 

générique  par  toutes  les  voies  possibles  de 
modification.  Chez  cette  coupe  générique,  la 
tète  est  de  forme  variable,  coupée  carrément 
en  arrière  ou  s’imbriquant  sur  le  segment 
pi éanal ,  les  yeux  sont  au  nombre  de  quatre 
paires,  et  inégaux;  les  segments  sont  au  nom¬ 
bre  de  vingt  et  un,  etpédigères  ;  les  pieds  de 
la  dernière  paire  sont  plus  ou  moins  épi¬ 
neux  sous  leur  article  fémoral  ou  basilaire; 
les  stigmates  sont  vulviformes  ou  en  bou¬ 
tonnière,  et  au  nombre  de  neuf  paires;  le 
bord  antérieur  de  la  lèvre  est  forcipulaire  , 
plus  ou  moins  prolongé  en  une  double  saillie 
dentifère. 

C’est  à  ce  groupe  qu’appartiennent  les 
Scolopendres  répandues  dans  toutes  les  par¬ 
ties  du  monde,  et  qui  ont  été  indiquées  par 
tous  les  myriapodophiles  du  dernier  siècle 
et  du  commencement  de  celui-ci  sous  le 
nom  de  Scolopendra  morsicans.  Ces  animaux 
vivent  pour  la  plupart  dans  les  régions 
chaudes  du  globe;  ils  se  tiennent  sous  les 
pierres,  dans  les  trous  du  bois  mort  ou  pour¬ 
ri,  sous  la  mousse  ou  plus  ou  moins  enfer¬ 
més  dans  la  terre.  Ils  sont  très  voraces ,  et 
chassent  de  préférence  les  Insectes,  les  Aca- 
rus,  les  Araignées,  etc.  Ils  les  saisissent  avec 
les  pieds  de  derrière,  et  les  tuent  en  les  pi¬ 
quant  au  moyen  de  leurs  pointes  foreipu- 
laires  Leur  piqûre  est  très  douloureuse ,  et 
sur  Tespèce  humaine  même  elle  agit  avec 
autant  d’intensité  que  celle  des  Scorpions. 
Aussi  ces  animaux  sont-ils  fort  redoutés. 
Pendant  longtemps  leur  histoire,  aussi  bien 
que  celle  des  autres  Chilopodes ,  a  été  fort 
négligée.  Leach  ,  l’un  des  premiers,  fait  voir 
que  sous  le  même  nom  de  Scolopendra  mor¬ 
sicans  on  confondait  plusieurs  des  espèces 
distinctes;  nous  avons  nous  -  même,  dit 
M.  P.  Gervais  ,  en  1837  ,  ajouté  quelques 
espèces  à  celles  qu’il  avait  indiquées,  et  dans 
notre  travail  nous  portions  déjà  à  quatorze 
le  nombre  des  espèces  du  véritable  genre 
Scolopendra.  Depuis  lors  ,  les  études  de 
M.  Brandi,  celles  de  M.  Newport  et  les  nô¬ 
tres  aussi,  études  faites  sur  les  riches  col¬ 
lections  de  Paris,  de  Londres,  de  St-Péters- 
bourg  ou  de  Berlin,  ont  permis  d’assurer  la 
caractéristique  d’un  bien  plus  grand  nombre 
d’espèces  de  Scolopendrides  ,  soit  dans  ce 
genre,  soit  dans  ceux  qui  composent  avec  lui 
la  famille  qui  nous  occupe.  M.  Newport  est 
le  seul  entomologiste  qui  ait  encore  abordé 

üü 


442 


SCO 


SCO 


la  classification  naturelle  des  véritables  Sco¬ 
lopendres,  et  ce  savant,  dans  son  travail  mo¬ 
nographique  sur  les  Ghilopodes ,  y  admet 
deux  divisions  seulement:  les  Scolopendres  à 
dents  petites  ( Scolopendrœ  parvidentalœ),  et 
les  Scolopendres  à  dents  larges  ( Scolopendrœ 
latidcntatæ) . 

Les  caractères  spécifiques  des  Scolopen¬ 
dres  sont  fournis  par  presque  toutes  les  par¬ 
ties  de  leur  corps  dans  les  variations  secon¬ 
daires  qu’elles  peuvent  affecter. Les  meilleurs 
se  tirent  de  la  forme  des  pieds  de  derrière, 
des  épines  qui  arment  les  cuisses  de  ces 
pieds,  et  des  dents  qu’on  voit  à  la  saillie 
antérieure  de  la  lèvre  forcipulaire.  Les  épines 
des  pieds  offrent  néanmoins  quelques  varia¬ 
tions.  Elles  n’affectent  pas  toujours  la  même 
disposition  dans  tous  les  individus  d’une 
même  espèce,  et  quelquefois  aussi  leur  nom¬ 
bre  est  différent  entre  les  deux  pieds  d’un 
même  individu.  Une  variation  analogue  nous 
est  offerte  par  les  antennes,  qui  diffèrent 
fréquemment  d’un  côté  à  l’autre  dans  le 
nombre  et  même  plus  ou  moins  dans  la 
forme  de  leurs  articles. 

Parmi  les  nombreuses  espèces  que  ce  genre 
renferme,  je  citerai  la  Scolopendre  cingulée, 
Scolopendra  cingulata  Latr.  Gerv.  ( Hist .  nat. 
des  Ins .  api.,  t.  IY,  p.  255  ,  n°  1).  Cette  es¬ 
pèce  est  abondamment  répandue  dans  tout 
le  midi  de  l’Europe  ,  et  en  particulier  en 
Italie  et  dans  le  midi  de  la  France.  M.  P. 
Gervais  a  rencontré  souvent  cette  Scolopen- 
dredans  les  environs  de  Montpellier.  (H.  L.) 

SCOLOPENDRELLE.  Scolopendrella . 
üyuiap.  —  C’est  un  genre  de  l’ordre  des  Ho- 
lotarses,  de  la  famille  des  Géophilides,  établi 
par  M.  P.  Gervais  (Hist.  nat.  des  Ins.  apt.). 

On  connaît  deux  espèces  de  ce  genre  :  la 
.première  est  la  Scolopendrella  nolacdnlha 
Gerv.  (Hist.  nat.  des  Inst,  apt.,  t.  4,  p.  301, 
pl.  39,  fig.  7)  ;  elle  a  pour  patrie  les  envi¬ 
rons  de  Paris  ;  la  seconde  espèce  est  la 
Scolopendrella  immaculata  Newp.,  Frans., 
Linn.  (  Soc.  of  Lond.,  t.  XIX  ,  p.  374  ,  pl. 
40,  fig.  4);  cette  espèce  a  été  rencontrée 
dans  les  environs  de  Londres.  (H.  L.) 

SCOLOPENDRE  ELIDES.  Scolopendrel- 
Udœ.  myriap.  —  Vuy.  géophilides.  (H.  L.) 

SCOLQPENDRELLINES.  Scolopendrel- 
linæ.  myriap.—  Voy.  géophilides.  (H.  L.) 

SCOLOPENDRIDES.  Scolopendridœ. 
myriap. —  C’est  la  seconde  famille  de  l’ordre 


des  Chilopode* ,  qui  a  été  établie  par  Leach 
et  adoptée ,  avec  de  grandes  modifications 
cependant,  par  les  Myriapodophiles  actuels* 
Les  Chilopodes  qui  rentrent  dans  la  famille 
des  Scolopendrides  ,  telle  qu’on  ia  définit 
aujourd’hui ,  constituent  une  réunion  fort 
nombreuse  d’espèces  en  apparence  très  sem¬ 
blables  entre  elles  ,  et  dont  les  auteurs  du 
dernier  siècle  et  du  commencement  de  ce¬ 
lui-ci  ont  presque  toujours  parlé  sous  le  nom 
de  Scolopendra  mor  sic  ans.  Les  Scolopendrides 
mieux  étudiées  par  les  naturalistes  modernes 
ont  été  partagées  en  plusieurs  genres  dis¬ 
tincts.  En  général,  ces  Myriapodes  ont  vingt 
et  une  paires  de  pieds  et  la  dernière  est 
plus  longue  que  les  autres ,  ordinairement 
épineuse  sur  l’article  fémoral ,  et  disposée 
pour  saisir  ;  la  hanche  de  cette  paire  de 
pieds  est  plus  ou  moins  soudée  aux  plaques 
latérales  et  intérieures  du  segment  anal  , 
aussi  le  pied  paraît-il  formé  de  cinq  articles 
seulement.  Les  pinces  maxillaires  de  la  pre¬ 
mière  paire  de  pieds  correspondent  à  l’arceau 
supérieur  post-céphalique  ;  le  second  arceau 
est  plus  petit  que  les  autres  qui  croissent 
faiblement  en  grandeur  jusque  vers  le  der¬ 
nier  ou  cinquième  du  corps.  La  tête  est 
scutiforme;  les  antennes  ont  habituellement 
dix-sept  ou  vingt  articles  sétacés  ou  monili- 
formes.  Le  plus  souvent  il  existe  des  yeux  et 
leur  nombre  est  presque  toujours  de  quatre 
paires;  la  lèvre  forcipulaire,  forte  et  soudée 
sur  la  ligne  médiane,  présente  dans  la  ma¬ 
jorité  des  espèces  une  double  saillie  médio- 
antérieure  dentifère ;  les  crochets  des  for- 
cipules  sont  forts;  ils  émettent  une  humeur 
vénéneuse.  C’est  aux  Scolopendrides  qu’ap¬ 
partiennent  les  plus  grosses  espèces  de 
Chilopodes  et  celles  jdont  la  morsure  est  le 
plus  à  craindre. 

Certaines  espèces  de  Scolopendrides  of¬ 
frent  une  particularité  remarquable  des 
organes  respirateurs  qui  doit  le  faire  dis¬ 
tinguer  génériquement  des  autres.  Au  lieu 
d’ouvertures  vulviformes  ou  en  boutonnière 
pour  l’orifice  des  trachées,  elles  présentent 
des  plaques  criblées  et  le  nombre  de  ces 
stigmates  est  de  dix  paires.  Ces  Scolopen¬ 
drides  ont  aussi  les  dents  labiales  plus  fortes 
et  autrement  disposées.  M.  P.  Gervais  en  a 
fait  avec  M.  Newport  un  groupe  particulier 
qu’il  a  placé  en  tête  de  toute  la  famille. 
D’autres  Scolopendres,  en  bien  plus  grand 


SCO 


SCO 


nombre,  ont  les 'orifices  respiratoires  en 
Corme  de  boutonnière. 

Dans  une  première  catégorie  les  stigmates 
en  boutonnière  sont  au  nombre  de  neuf 
paires  seulement,  et  il  n’existe,  comme  chez 
la  précédente,  que  vingt  et  une  paires  de 
pieds;  de  plus  les  dents  sont  moins  fortes 
et  habituellement  plus  nombreuses  que  chez 
les  Scolopendres  cribrifères. 

Dans  une  seconde  catégorie,  les  anneaux 
pédigères  sont  au  nombre  de  vingt-trois. 

La  première  de  ces  trois  grandes  divisions 
ou  celle  des  Scolopendrides  cribrifères,  com¬ 
prend  le  genre  Heterostoma,  Newport,  par¬ 
tagé  par  ce  naturaliste  en  Heterostoma  et 
Branchiosloma. 

La  deuxième  ou  celle  des  Scolopendrides 
morsieantes  peut  être  divisée  en  plusieurs 
genres  suivant  des  caractères  fournis  par  la 
considération  du  nombre  des  segments  du 
corps  et  des’  pieds  ;  par  la  présence  et  le 
nombre  des  yeux  ou  par  leur  absence  ainsi 
que  par  les  conformations  des  pieds  de 
derrière. 

A  l’exemple  de  M.  P.  Gervais,  nous  con¬ 
tinuerons  d’appeler  Scolopendrci  les  espèces 
à  vingt  et  une  paires  de  pieds,  à  quatre 
paires  d’yeux,  et  à  pieds  de  derrière  préhen¬ 
seurs  et  plus  ou  moins  épineux  ,  qu’elles 
aient  le  segment  céphalique  arrondi ,  sub¬ 
carré  ou  triangulaire,  tronqué  en  arrière 
ou  imbriquant:  ce  qui  a  donné  lieu  dans 
le  dernier  travail  de  M.  Newport  à  l’établis¬ 
sement  des  genres  Scolopendra  ,  Cormoce- 
phalus ,  Rhombocephalus  et  Theatops. 

M.  P.  Gervais  a  établi  le  nouveau  genre 
Monops  pour  le  Cryptops  nigra  Newp.  qui 
n’a,  comme  les  Henicops,  qu’une  seule  paire 
d’ailes.  Le  nom  de  Cryptops,  Leach,  restera 
aux  Scolopendrides  à  vingt  et  une  paires  de 
pieds  qui  manquent  entièrement  d’yeux. 
Les  genres  Scolopendra,  Monops  et  Cryptops 
nous  paraissent  devoir  former  une  première 
catégorie  de  Scolopendrides  morsieantes  ;  la 
seconde  sera  celle  des  Scolopendrides  Hélé- 
ropodes  chez  lesquelles  le  nombre  de  pieds 
est  de  vingt-trois.  Tels  sont  les  genres  Sco¬ 
lopendropsis,  Brandi,  caractérisé  parades 
yeux  semblables  à  ceux  des  Scolopendres, 
Scolopocryptops,  Newport,  qui  comprend  les 
espèces  dépourvues  d’yeux;  et  Newportia  , 
Gervais,  coupe  générique  établie  par  ce  na¬ 
turaliste  pour  1  e  Scolopocryptops  longitarsis, 


w 

Newp.,  qui  a  les  pieds  de  derrière  compo¬ 
sés  de  quatorze  articles  mobiles.  Les  Scolo¬ 
pendrides  seront  donc  divisées  de  la  manière 
suivante. 

1°  Scolopendrides  cribrifères  ou  espèces  à 
stigmates  cribriformes  et  à  vingt  et  une 
paires  de  pieds  : 

Heterostoma. 

2°  Scolopendrides  morsieantes  ou  espèces 
à  stigmates  valvuliformes  et  à  vingt  et  une 
paires  de  pieds: 

Scolopendra. 

Monops. 

Cryptops. 

3°  Scolopendrides  hetéropodes  ou  pourvues 
de  vingt-trois  paires  de  pieds  : 

Scolopendropsis. 

Scolopocryptops. 

Newportia.  Voyez  ces  différents  noms. 

(H.  L.) 

SCOLOPENDRINES.  Scolopendrinœ , 

MYRIAP.  —  Voy.  IIOLOTARSES.  (H.  L.) 

SCOLOPENDRITES.  Scolopendrilæ . 

MYRIAP. —  Voy.  SCOLOPENDRIDES.  (H.  L.) 

SCOLOPENDRÏLM.  bot.  cr.  —  Genre  de 
la  famille  des  Fougères ,  tribu  des  Polypo 
diacées,  établi  par  Smith  (in  Mem.  Acad. 
Turin,  V,  410).  L’espèce  type,  Scolopen- 
driumvulgare,  est  très  commune  dans  toute 
l’Europe;  elle  croît  sur  les  murs  humides 
des  puits  et  dans  les  fentes  des  rochers. 

SCOLOPENDROIDES.  Scolopendroides . 

MYRIAP. - Voy.  SCOLOPENDRIDES.  (H.  L.) 

*SCOLOPENDROPSIS.  myriap.  —  M. 
Brandt  désigne  sous  ce  nom  un  genre  de 
l’ordre  des  Ghilopodes,  de  la  famille  des 
Scolopendrides,  et  qui  a  pour  caractères  prin¬ 
cipaux:  Yeux  au  nombre  de  quatre  paires , 
vingt- trois  paires  de  pieds.  On  ne  connaît 
qu’une  seule  espèce  de  ce  genre  qui  est  le 
Scolopendropsis  Bahiensis  Brandt  ( Recueil , 
p.  75).  Cette  espèce  a  pour  patrie  la  province 
deBahia.  (H.  L.) 

SCOLOPIA  ,  Schreb,  ( Gen .,  n.  846). 
bot.  ph.—  Syn.  de  Phoberos,  Lour. 

*SCOLOPLOS.  helm.— Genre  de  la  famille 
des  Anciens,  établi  par  M.  de  Blain ville 
(Dict.  sc.  nat.,  1828).  Voy.  ariciens. 

^SCOLOPOCRYPTOPS.  myriap.  —  Ce 
genre,  qui  appartient  à  l’ordre  des  Chilopo- 
des  et  à  la  famille  des  Scolopendrides,  a  été 
établi  par  M.  Newport  aux  dépens  des  Yco- 
lopendro  de  Linné.  Ce  genre  renferme  quatré 


SCO 


SCO 


444 

espèces  dont  une,  d’après  Degeer,  appartien¬ 
drait  à  l’Afrique.  L’espèce  qui  peut  être  con¬ 
sidérée  comme  le  type  est  le  Scolopocryptops 
melanosma  Newport  ( Trans .  Linn.  Soc.  of 
Lond.,t.  XIX,  p.  406).  C’est  dans  l’île  Saint- 
Vincent,  aux  Antilles,  que  cette  espèce  a  été 
rencontrée.  (H.  L.) 

SCOLOPSIDES.  poiss.  -  Genre  de  l’ordre 
des  Acanlhoptérygiens,  famille  des  Sciénoï- 
des,  établi  par  G.  Cuvier  (Règne  animal ),  et 
dont  les  principaux  caractères  sont:  Corps 
oblong  ;  bouche  peu  fendue  ;  dents  en  ve¬ 
lours;  écailles  assez  grandes;  pas  de  pores 
aux  mâchoires;  deuxième  sous-orbitaire  den¬ 
telé  et  terminé  près  du  bord  de  l’orbite  par 
une  pointe  dirigée  en  arrière  et  qui  se  croise 
avec  une  pointe  du  troisième  sous-orbitaire 
dirigée  en  sens  contraire.  Les  rayons  bran¬ 
chiaux  ne  sont  pas  au  nombre  de  plus  de 
cinq  ;  du  moins,  s’il  y  en  a  un  sixième,  il  est 
excessivement  grêle.  Ces  Poissons  présentent 
intérieurement  un  estomac  en  cul-de-sac 
arrondi,  un  intestin  peu  replié  et  des  appen¬ 
dices  cœcaux  peu  nombreux. 

Toutes  les  espèces  connues  vivent  dans  la 
mer  des  Indes.  Elles  sont  de  taille  médiocre 
et  se  réunissent  en  troupes  peu  nombreuses. 
MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  {Histoire  des 
Poissons,  t.  XII,  p.  327)  en  décrivent  vingt- 
neuf  espèces,  parmi  lesquelles  nous  citerons 
principalement  les  Scolopsides  Kate,  Cuv.  et 
Val.  (  Anthias  japonicus  B1 . ,  Lutjan  japo¬ 
nais  Lacép.),  Scolopsides  Vosmeri  Cuv.  et 
Val.  {Scolopsides  argyrosomus  K.  et  V.  H., 
Anthias  Vosmeri  Bl.),  Scolopsides  bilineatus 
Cuv.  et  Val.  {Anthias  id.  BL,  Lutjan  ellip¬ 
tique  Lacép.),  Scolopsides  lycogenis  Cuv.  et 
Val.  {Lycogenis  argyrosoma  K.  et  V.  H., 
Holocentre  cilié  Lacép.),  Scolopsides  ghanam 
Cuv.  et  Val.  {Sciæna  id.  Forsk.,  Holocentre 
ghanam  Lacép.),  etc.  La  couleur  ordinaire 
de  ces  Poissons  est  le  gris-  rougeâtre.  (M.) 

*SGOLOPTERUS  (<;xo\o\p,  pieu;  lïnptv, 
aile),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères,  de  la  famille  des  Curculionides 
orthocères  et  de  la  division  des  Apionides, 
établi  par  Ad.  White(77ie  Zoology  ofthe  Voy. 
ofErebuset  Terror,  1846,  p.  14,  pi.  3,  f.  10) 
sur  trois  espèces  de  la  Nouvelle-Hollande , 
savoir:  S.  bidensY.,  letracantus  et  penicil- 
latus  Wh.  (C.) 

SCOLOSANTHUS  (çxw).o;,  pieu;  « vôoç, 
fleur),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 


Rubiacées-Cofféacées ,  tribu  des  Psycho- 
triées  ,  établi  par  Vahl  {Eclog.,  1, 11,  1. 10). 
L’espèce  type,  Scolosanlhusversicolor,  est  un 
arbrisseau  qui  croît  aux  Antilles. 

*  SCOLOSPERMUM  (  çxwAoç  ,  pieu  ; 
çTt  sp[j.ot ,  graine),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées  Tubuliflores,  tribu  des 
Sénécionidées  ,  établi  par  Lessing  {in  Lin- 
nœa,  V,  152).  L’espèce  type,  Scolospermum 
Fougerouxiœ ,  est  une  herbe  qui  croît  au 
Mexique. 

*SCOL  YMOCE PII ALUS,  Herm.  {Dendr., 
t/9).  bot.  ph. — Syn.  de  Protea,  Linn. 

SCOLYMUS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées- Liguliflores,  tribu  des 
Chicoracées,  établi  par  Cassini  {in  Dict.  sc. 
nat.,  XXV,  60;  XXXIV,  86).  Les  Scoly- 
mus  hispanicus  et  maculatus  ,  principales 
espèces  de  ce  genre,  sont  des  herbes  qui 
croissent  dans  toute  la  région  méditerra¬ 
néenne. 

SCOLYTUS.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  de  la  famille  des  Xy¬ 
lophages  et  de  la  tribu  des  Scolytides,  créé 
par  Geoffroy  {Histoire  abrégée  des  Insectes , 
t.  I,  p.  309),  adopté  parDejean  {Catalogue, 
3*  édition,  p.  332)  et  publié  par  Herbst  sous 
le  nom  d'Eccoptogaster.  Ce  genre  renferme 
une  quinzaine  d’espèces.  Huit  sont  euro¬ 
péennes  et  les  autres  américaines.  Nous  cite¬ 
rons,  comme  en  faisant  partie,  les  S.  des - 
tructor  01.,  pygmœus,  minulus ,  niger  F., 
multistriatus  Marhs  ,  inlricatus  Knoch,  qua- 
drispinosus ,  muticus  Say.  Ces  insectes,  ainsi 
que  leurs  larves,  causent  un  dégât  très  pré¬ 
judiciable  à  quelques  arbres  dont  ils  perfo¬ 
rent  l’écorce  tout  à  l’entour.  Les  première, 
deuxième  et  quatrième  attaquent*l’Orme,  et 
la  cinquième  le  Chêne.  M.  Guérin-Mèneville 
se  propose  de  donner  sous  peu  une  mono¬ 
graphie  de  ce  genre.  (C.) 

SCOLYTUS.  ins.  —  Nom  donné  par  Fa- 
bricius  à  un  genre  de  Coléoptères  décrit  en¬ 
suite  parLatreiile  sous  celui  d’OMorrntoN  qui 
a  été  adopté  de  préférence.  (C.) 

SCOMBER.  poiss.  —  Voy.  maquereau. 

SCOMBÉROIDES.  Scomberoides.  poiss. 
—  Camille  de  l’ordre  des  Acanlhoptérygiens, 
caractérisée  principalement  par  des  pièces 
operculaires ,  sans  dentelures;  des  écailles 
petites  et  lisses;  les  nageoires  verticales  gé¬ 
néralement  non  enveloppées  d’écailles;  des 
cæcums  nombreux. 


SCO 


MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  (Hist.  des 
Poiss .,  t.  VIII,  IX  et  X)  ont  divisé  cette 
famille  en  cinq  grandes  tribus,  dont  nous 
allons  donner  les  caractères,  avec  l’indica¬ 
tion  des  genres  que  chacune  d’elles  ren¬ 
ferme  : 

I  Scombéroides  à  fausses  pinnules  et  sans 
armure  à  la  ligne  latérale. 

Maquereau  ,  Thon  ,  Auxide,  Pélamide, 
Tassard  ,  Thyrsite  ,  Gempyle,  Lépidope , 
Triehiure  ,  Espadon  ,  Tétrapture ,  Makaira, 
Voilier. 

II.  Scombéroides  à  rayons  épineux  du  dos 

séparés 

Pilote,  Élacate,  Liche,  Chorinème,  Tra- 
chinote,  Apolectus,  Rhynchobdelle,  Masta- 
cemble ,  Notacanthe. 

III.  Scombéroides  à  ligne  latérale  cuirassée. 

Caranx ,  Saurel ,  Oliste ,  Scyris,  Blepha- 
ris,  Gai,  Argyréiose ,  Vomer,  Hynni. 

IV.  Scombéroides  sans  fausses  pinnules,  sans 

épines  libres  au  dos,  sans  armure  aux 

côtés  de  la  queue. 

Sériole ,  Temnodon  ,  Lactaire,  Pasteur, 
Nauclère  ,  Porthmée,  Psène  ,  Coryphène, 
Lampuge  ,  Centrolophe,  Astroderme  ,  Pté  - 
radis,  Stromatée,  Rhombe ,  Louvarlou  , 
Séserin  ,  Kurte. 

V.  Scombéroides  à  bouche  protractile. 

Zée  ,  Capro  ,  Lampris,  Équula  ,  Mené. 

La  famille  des  Scombéroides  comprend 
les  espèces  de  Poissons  les  plus  utiles  à 
l'homme  par  leur  goût  agréable  et  par  leur 
inépuisable  reproduction  qui  les  ramène 
périodiquement  dans  les  mêmes  parages. 
Elles  sont  l’objet  des  plus  grandes  pêches.  (M.) 

SCOAIBUÉSOCL.  Sombresox.  poiss  — 
Genre  de  l’ordre  des  Malacoptérygiens  ab¬ 
dominaux,  famille  des  Ésous ,  établi  par 
Lacépède  et  adopté  par  G.  Cuvier  (  Règne 
anim.  ).  Les  Poissons  présentent  beaucoup 
de  ressemblance  avec  les  Orphies ,  ils  s’en 
distinguent  principalement  par  les  derniers 
rayons  de  leur  dorsale  et  de  leur  anale  qui 
sont  détachés  en  fausses  nageoires. 

Le  Scombrésoce  campérien  ,  Lac.  (  Esox 
sauras  Bl.,  Schn.  ;  Làiris  nians  Rafin.),  es- 


SCO  AAH 

pèce  type  de  ce  genre,  vit  dans  la  Méditer¬ 
ranée.  (M.) 

SCOPABIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Scrophularinées,  tribu  des  Véroni- 
cées,  établi  par  Linné  (Gen.,  n.  143).  L’es¬ 
pèce  type,  Scopariadulcis  Lin.,  Lamk.,  etc., 
est  un  arbuste  qui  croît  en  abondance  dans 
les  régions  tropicales  du  globe. 

*SCOPIMERA.  crust.  —  Cette  nouvelle 
coupe  générique,  qui  a  été  créée  par  Dehaan 
dans  sa  Faune  japonaise,  appartient  à 
l’ordre  des  Décapodes  brachyures ,  à  la  fa¬ 
mille  des  Catométopes  et  à  la  tribu  des  Ocy- 
podiens.  On  n’en  connaît  qu’une  seule  es¬ 
pèce ,  qui  est  le  Scopimera  glotosa  Dehaan, 
Faun.  Jap.  IL,  XI,  fig.  3.  Ce  Crustacé  a  pour 
patrie  les  mers  du  Japon.  (H.  L.) 

SCOPOLIA  (  nom  propre  )  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  «les  Solanacées,  tribu  des 
Hyoscyamées  ,  établi  par  Jacquin  (  Observ., 
1 ,  32  ,  t.  20).  L’espèce  type  ,  Hyoscyamns 
Scopolia  Linn.,  est  une  herbe  qui  croît  dans 
les  régions  subalpines  de  l’Europe  orientale. 

SCOPOLIA,  Linn.  f.  (Suppl.,  409).  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Daphné,  Linn. 

SCOPOLIA,  Ada ns.  (Fam.,  11,419)  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Ricolia  ,  Linn. 

SCOPOLIA,  Smith  {le.  ined.,  II,  34). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Toddalia,  Juss. 

SCOPOMXA,  Schult.  (Fi.  OEsterr.,  II, 
t.  844).  bot.  ph  —  Syn.  de  Scoparia,  Jacq. 

SCOPS,  Mohr.  ois.  — Synonyme  de  An - 
tropoides  Vieil  1 .  ;  division  du  genre  Grue. 
Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

SCOPS.  Scops.  ois. —  Division  générique 
établie  par  Savigny  dans  ia  famille  des 
Chouettes,  adoptée  par  G.  Cuvier  et  par  ia 
plupart  des  ornithologistes  modernes.  A 
l’article  Chouette  on  a  indiqué  les  carac¬ 
tères  de  ce  genre  ,  et  fait  la  description  de 
l’espèce  qui  en  est  le  type;  nous  croyons 
devoir  donner  ici  quelques  détails  relatifs 
à  l’histoire  naturelle  de  cette  espèce  :  ce  qui 
nous  détermine  à  le  faire,  c’est  que  le  Scops 
a  des  mœurs,  des  habitudes  un  peu  diffé¬ 
rentes  de  celles  des  autres  oiseaux  de  proie 
nocturnes,  et  que  ces  mœurs  et  ces  habitudes 
ont  été  passées  sous  silence  dans  l’histoire 
générale  que  l’on  a  faite  des  Chouettes. 

Le  Scops  ou  petit  Duc  (Str.  Scops  Linn., 
Sc.  Âldrovandi  Ray)  est  un  oiseau  d’Europe. 
Quelques  auteurs,  et  Vieillot  entre  autres  , 
sont  tombés  dans  l’erreur  en  avançant  qu’il 


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n’était  pas  commun  en  France.  Qu’il  soit 
rare  dans  les  provinces  du  Nord  ,  c’est  ce 
que  nous  ne  saurions  dire;  mais  bien  cer¬ 
tainement,  de  tous  les  oiseaux  de  proie  noc¬ 
turnes  qui  habitent  ou  qui  sont  de  passage 
dans  nos  départements  méridionaux,  il  n’en 
est  pas  de  plus  abondant.  Nous  en  avons  vu 
les  marchés  encombrés  ,  pour  ainsi  dire  , 
lors  de  son  passage  en  fin  septembre.  Ce  ne 
serait  pas  là  ,  il  est  vrai  ,  une  preuve  bien 
convaincante  de  son  abondance  dans  toute 
autre  saison  ,  si  nous  ne  pouvions  assurer 
qu’en  juin  et  juillet  ,  époque  de  sa  repro¬ 
duction  ,  il  s’y  montre  également  en  très 
grande  quantité. 

Le  Scops  n’est  pointsédentaire  chez  nous; 
nous  le  possédons  six  mois  à  peu  près,  depuis 
avril  jusqu’en  octobre.  Il  s’établit  dans  les 
cantons  parsemés  de  collines  boisées,  dans 
les  sites  un  peu  montueux  ,  près  et  même 
dans  les  villages.  Durant  le  jour,  il  se  tient 
à  l’ombre  des  bois,  juche  sur  une  branche 
ou  dans  les  trous  de  quelque  édifice.  Ce  qu’il 
y  a  de  remarquable,  c’est  que  lorsqu’il  choi¬ 
sit  un  arbre  pour  lieu  de  repos,  on  ne  l’y 
voit  pas  perché  dans  le  sens  transversal 
d’une  branche,  mais  presque  toujours  dans 
un  sens  longitudinal.  Il  y  reste  ainsi  toute 
la  journée  dans  une  immobilité  parfaite  et 
les  aigrettes  dressées  en  l’air.  Si  on  le  force 
à  prendre  sa  volée,  il  se  jette  dans  un  arbre 
voisin  et  dans  le  plus  épais  du  feuillage.  Ce 
n’est  que  lorsque  le  soleil  a  disparu  de 
l’horizon  qu’il  abandonne  sa  retraite.  Sa 
voix,  qu’il  fait  entendre  alors,  surtout  si  le 
temps  est  beau,  a  quelque  chose  de  mono¬ 
tone  et  de  mesuré.  Pendant  des  heures  en¬ 
tières  il  fait  entendre  un  cri  qui  peut  s’ex¬ 
primer  par  la  syllabe  kthion.  Quelquefois 
cependant  il  pousse  un  autre  cri  vif  et  pressé 
que  le  mot  chivini ,  prononcé  plusieurs  fois 
de  suite,  peut  rendre. 

Comme  tous  les  Oiseaux  de  proie  noctur¬ 
nes,  le  Scops  ne  fait  qu’une  ponte  par  an. 
La  femelle  dépose  ses  œufs  ,  au  nombre  de 
trois  à  cinq,  dans  des  creux  d’arbre,  dans 
des  trous  de  muraille  ,  sans  se  donner  la 
peine  de  faire  un  nid.  Nous  avons  vu  un 
couple  venir  se  reproduire  six  ans  de  suite 
dans  le  même  lieu.  Les  jeunes,  après  avoir 
quitté  le  nid  ,  suivent  pendant  la  nuit  le 
père  et  la  mère  pour  en  recevoir  la  becquée, 
jusqu’à  ce  qu’ils  puissent  eux-mêmes  trou¬ 


ver  leur  nourriture,  qui  consiste  en  Saute¬ 
relles  ,  Grillons  ,  Scarabées  et  autres  gros 
Insectes.  Mais  bientôt  les  liens  de  famille 
se  rompent;  père,  mère  et  petits  se  sépa¬ 
rent,  chacun  vit  isolément,  sans  s’écarter 
cependant  du  lieu  où  la  reproduction  s’est 
opérée.  Tous  disparaissent  vers  la  fin  de 
l’été. 

Il  est  probable  que  le  Scops  n’abandonne 
nos  climats  que  pour  passer  en  Afrique.  Ce 
qui  semble  confirmer  cette  assertion  ,  c’est 
qu’à  l’époque  de  ses  migrations  ,  il  est  bien 
plus  abondant  sur  les  côtes  de  la  Méditer¬ 
ranée,  et  qu’il  se  montre  également  en  nom¬ 
bre  dans  quelques  unes  des  îles  dont  cette 
mer  est  parsemée. 

Le  Scops,  contrairement  à  l’opinion  d’un 
très  grand  nombre  d’auteurs,  voit  très  bien 
durant  le  jour.  Seulement  il  paraît  ne  pou¬ 
voir  soutenir  trop  longtemps  l’éclat  d’une 
vive  lumière;  il  en  est  bientôt  incommodé 
au  point  de  fermer  les  yeux  s’il  ne  trouve 
quelque  coin  obscur  où  il  puisse  se  cacher. 
C’est  également  une  erreur  de  croire  qu’il 
puisse  distinguer  les  objets  au  milieu  de  la 
plus  complète  obscurité.  Spallanzani  a  fait 
à  ce  sujet  des  expériences  qui  prouvent  ce 
fait  de  la  manière  la  plus  péremptoire  ;  il 
résume  ces  expériences  en  disant  que  «  l’œil 
du  Scops  est  conformé  de  manière  qu’il  ne 
reçoit  aucune  impression  des  objets  ,  non 
seulement  dans  un  milieu  totalement  obs¬ 
cur,  mais  encore  pénétré  d’une  lumière  qui 
n’est  pas  tout  à  fait  appréciable  à  l’œil  hu¬ 
main  ;  que  si  cette  lumière  éprouve  une  lé¬ 
gère  augmen-tation  ,  quoique  insuffisante 
pour  nous  faire  distinguer  les  objets,  elle 
suffira  au  Scops,  qui  verra  parfaitement  à 
se  conduire.  Ainsi  l’épithète  de  crépusculaire 
que  l’on  voudrait  donner  à  cet  Oiseau  n’est 
point  exacte,  puisque  au  milieu  de  la  nuit, 
à  la  seule  clarté  des  étoiles  ,  il  peut  diriger 
son  vol  ,  et  exercer  dans  les  champs  et  sur 
les  arbres  ses  petites  rapines.  » 

Le  Scops  est  un  Oiseau  excessivement 
doux  ,  qui  se  familiarise  très  aisément. 
L’auteur  que  nous  venons  de  citer  en  a 
possédé  plusieurs,  qui  venaient  se  poser  sur 
ses  mains,  pour  prendre  la  viande  qu’il  leur 
présentait.  Nous-rnême  en  avons  vu  un  ,  il 
y  a  quelques  années  ,  chez  le  concierge  de 
l'amphithéâtre  de  Clamart,  tellement  appri¬ 
voisé  qu’il  errait  librement  dans  la  loge  , 


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les  portes  et  les  fenêtres  étant  grandement 
ouvertes.  Cependant,  quel  que  soit  le  degré 
d’éducation  des  individus  qu’on  élève,  lors¬ 
que  l’époque  des  migrations  est  arrivée,  ils 
profitent  de  la  trop  grande  liberté  qu’on 
leur  laisse  pour  satisfaire  leur  besoin  de 
voyager. 

Non  seulement  le  Scops  habite  la  France, 
mais  aussi  la  Hollande,  la  Suisse,  l’Allema¬ 
gne,  la  Russie  méridionale,  l’Italie,  etc.  Il 
vit  également  en  Afrique.  (Z.  G.) 

SCOPULA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu 
des  Pyraliens,  établi  par  Treitschke.  L’es¬ 
pèce  type,  Scopula  margarilalis  ( Phalœna 
id.  Fab.,  Pyralis  erucalis  Hubn.)  se  trouve 
en  France,  principalement  aux  environs  de 
Paris.  (L.) 

*SCOPULARIA .  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Orchidées,  tribu  des  Ophrydées, 
établi  par  Lindley  (in  Bot.  Reg.,  n.  1701). 
Herbes  du  Cap.  Voy.  orchidées. 

SCOPUS.  ois. — Nom  latin,  dans  Brisson, 
du  genre  Ombrette. 

SCORDIUM  )  Tournef.  (Inst.,  97).  bot. 
ph.  —  Voy.  teucrium ,  Linn. 

SCORIAS.  bot.  cr.  —  Genre  de  Cham¬ 
pignons  hyphomycètes ,  section  des  Muco- 
rinés,  établi  par  Fries  (  PI.  hom .,  171  ). 
L’espèce  type  est  le  Scorias  spongiosa  (  Bo- 
trylis  id.  Schw.). 

SCORIAS,  Rafin.  (in  New.  York  niedic. 
reposit.,  II,  Hex.  V,  350).  bot.  ph.  —  Syn. 
de  Carya ,  Nuit. 

SCORODîTE.  min.  —  Espèce  de  Fer  ar- 
séniaté.  Voy.  fer. 

SCORODG.MA ,  Tournef.  (  Inst.  ,91). 
bot.  ph.  —  Voy.  teucrium,  Linn. 

SC0HODOPRASUM  ,  Michel.  (  Nov. 
Lren.,  t.  24).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Schœno- 
prasum,  Kunth. 

SCO  R  PÊNE.  Scorpæna.  pûiss.  —  Genre 
de  l'ordre  des  Acanthoptérygiens ,  famille 
des  Joues  cuirassées ,  établi  par  Linné,  et 
caractérisé  de  la  manière  suivante  par 
MM.  G.  Cuvier  et  Valenciennes  (  Hisl.  des 
Poiss.,  t.  IV,  p.  286):  Corps  écailleux;  tête 
épineuse,  comprimée  latéralement;  joues 
et  mâchoires  sans  écailles  ;  dents  en  velours 
aux  mâchoires  ,  au  vomer  et  aux  palatins; 
une  seule  dorsale;  sept  rayons  aux  ouïes  ; 
des  lambeaux  cutanés. 

Les  auteurs  cités  plus  haut  décrivent  18 


44? 

espèces  de  ce  genre,  dont  deux  seulement 
vivent  dans  nos  mers.  Ce  sont  :  1°  La  Grande 
Scorpène  rouge  ,  Scorpæna  scrofa  Linn., 
grande,  rouge,  à  écailles  larges  et  lisses, 
munie  de  barbillons  et  de  lambeaux  char¬ 
nus  nombreux,  et  dont  les  épines  dorsales 
sont  inégales.  —  2 1  La  Petite  Scorpène  brune, 
vulgairement  Rascasse,  Scorpæna  corpus 
Linn.,  plus  petite,  plus  brune,  à  écailles 
plus  petites  et  âpres,  à  barbillons  moins 
nombreux,  et  dont  les  épines  de  la  dorsale 
sont  à  peu  près  égales. 

Ces  deux  espèces  sont  très  communes  sur 
toutes  les  côtes  de  la  Méditerranée.  Elles  y 
vivent  généralement  en  assez  grandes  trou¬ 
pes;  leurs  piquants  passent  pour  faire  des 
blessures  dangereuses;  mais  cette  circons¬ 
tance  non  plus  que  leur  laideur,  n’empêche 
pas  que  l’on  ne  s’en  nourrisse  et  même  leur 
chair  passe  pour  assez  bonne.  Parmi  les 
espèces  qui  vivent  dans  les  mers  étrangères, 
nous  citerons  principalement  les  Scorpæna 
grandicornis ,  cirrhosa  Cuvier  et  Val.  (Perça 
id.  Thunb.),  picta,  etc.  (M.) 

SCORPIIDES.  Scorpiidœ.  arachn.  — 
Voy.  scorpionides.  (H.  L.) 

SCORPIOIDES,  Tournef.  (Inst.,  226). 

bot.  ph.  —  Syn.  de  Scorpiurus,  Linn. 

SCORPION.  Scorpio.  araciin.  —  Voy. 

SGORPIUS.  (H.  L.) 

SCORPION  IDE  A.  arachn. —  Voy.  scor¬ 
pionides.  (H.  L.) 

SCORPIONIDES.  Sccrpwnidœ.  aracun. 
—  C’est  le  troisième  ordre  de  la  classe  des 
Arachnides  et  dont  les  caractères  peuvent 
être  ainsi  présentés  :  Palpes  <J idacty les  ainsi 
que  ies  mâchoires  ou  chélicères;  leur  cépha¬ 
lothorax  d’une  seule  pièce  en  dessus,  sans 
languette  inférieure,  et  leur  abdomen  multi- 
articulé.  Ils  ont  de  deux  à  douze  yeux, 
dont  une  paire  souvent  médiane,  plus  grosse 
que  les  autres.  Leur  respiration  est  pulmo¬ 
naire  dans  les  grandes  espèces ,  trachéenne 
dans  les  petites.  A  part  les  Télyphones, 
qu’on  a  pendant  longtemps  réunis  dans  un 
même  genre  avec  les  Phrynes,  les  Oclopodes 
scorpionides  placés  dans  cet  ordre  ont  été 
presque  constamment  réunis  dans  un  même 
groupe.  Aristote  appelle  les  Chéliers  des 
Scorpions  sans  queue,  et  le  vulgaire  ne  les 
désigne  pas  autrement  de  nos  jours.  C’était 
aussi  la  manière  de  voir  de  Cuvier,  de  La- 
marek  et  de  Latreille  dans  leurs  premier* 


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448 

ouvrages.  Mais  depuis  lors ,  la  grande  im¬ 
portance  que  deux  de  ces  naturalistes  émi¬ 
nents  ont  accordée  aux  caractères  de  la 
respiration  a  conduit  le  dernier  à  placer 
dans  deux  ordres  différents  de  la  classe  des 
Arachnides,  les  Scorpions  qui  ont  des  pou¬ 
mons,  et  les  Chélifers  qui  sont  trachéens. 
Cette  manière  de  voir  n’a  pas  été  adoptée 
par  M.  Gervais,  dans  le  tome  3me  de  son 
Histoire  naturelle  des  Insectes  aptères ,  et  ce 
naturaliste  s’appuie  particulièrement  sur 
l’autorité  de  MM.  de  Blainville  et  Leach  ; 
du  reste  ,  ajoute-t-il ,  plusieurs  recherches 
importantes  sont  à  faire  sur  l’anatomie  et 
la  physiologie  de  ces  animaux,  pour  résoudre 
complètement  cette  question.  Les  caractères 
extérieurs  et  l’anatomie  des  Scorpions  doi 
vent  nous  occuper  d’abord  ;  nous  traiterons 
ensuite  de  leur  classification  et  de  leur  ré¬ 
partition  géographique. 

En  commençant  par  le  corps  lui-même, 
nous  n’avons  de  développements  indispensa¬ 
bles  à  donner  que  relativement  à  sa  seconde 
partie,  c’est-à-dire,  l’abdomen  qui  se  partage 
lui-même  en  gaster  et  en  fausse  queue  ; 
cette  dernière  partie  a  été  nommée  uroïde 
par  M.  P.Gervais,  et  c’est  entre  le  premier  et 
le  second  arceau  inférieur  que  s’ouvre  l’ap¬ 
pareil  génital  ;  ces  deux  arceaux  sont  rudi¬ 
mentaires;  le  premier  est  bivalve,  ovalaire 
transverse,  et  ie  second  sub-rectangulaire. 
Celui-ci  porte  les  singuliers  appendices  aux¬ 
quels  on  a  donné  le  nom  de  peignes;  quant 
à  la  partie  uroïde  ,  les  impressions  en  ca¬ 
rènes  qu’on  y  remarque,  doivent  surtout 
être  indiquées  à  cause  des  excellents  carac¬ 
tères  qu’elles  fournissent.  Ces  carènes  sont 
latérales  ou  médianes;  il  n’y  en  a  de  cette 
seconde  position  qu’à  la  partie  inférieure: 
telle  est  la  carène  appelée  par  M.  P.  Ger- 
vais  médio-infère  ;  la  ligne  médio-supère 
est  le  plus  souvent  occupée  par  une  gout¬ 
tière  ;  il  existe  dans  la  majorité  des  espèces 
plusieurs  autres  carènes  faciles  à  séparer 
eu  trois  sortes  :  carènes  médio-lalérale,  la¬ 
térale  supérieure  et  latérale  infère;  ces 
deux  dernières  sont  fréquemment  doubles. 
Les  yeux  de  ces  animaux  varient  suivant 
les  sous-genres  ;  chacun  d’eux  a  la  compo¬ 
sition  reconnue  par  Millier  auxstemmalesdes 
Insectes;  leur  coi  née  transparente  les  rend 
très  reconnaissables  à  l’extérieur,  surtout 
ceux  du  vertex  ou  les  médians  qui  sont  les 


plus  gros  ;  cependant  les  autres  sont  quel¬ 
quefois  assez  difficiles  à  constater,  surtout 
ceux  des  quatrième  et  cinquième  paires , 
quand  ils  existent. 

La  partie  d’un  des  anneaux  est  souvent 
granuleuse,  et  les  impressions  linéaires  ou 
autres  qu’on  y  remarque  sont  utiles  à  si¬ 
gnaler  pour  la  distinction  des  espèces.  Elle 
est  de  la  nature  de  la  chitine.  Au  gaster, 
l’arceau  inférieur  de  chaque  anneau  est 
séparé  du  supérieur ,  et  la  peau  est  molle 
entre  eux  comme  entre  les  anneaux  eux- 
mêmes.  Les  sacs  respiratoires  s  ouvrent  par 
des  fentes  transverses  un  peu  obliques  ; 
Latreiile  qui  appelait  ces  poumons  les  or¬ 
ganes  de  la  respiration  des  Scorpions, 
nommait  ces  ouvertures  pneumostomes  ;  le 
dernier  anneau  du  gaster  n’en  a  point. 

Chaque  patte  se  compose  des  parties  sui¬ 
vantes  :  Ie  la  hanche  qui  l’insère  au  tronc, 
sous  le  céphalothorax ,  2°  le  trochanter, 
toujours  très  court;  3°  la  cuisse  plus  longue, 
échancrée  inférieurement  à  son  extrémité 
tibiale  pour  le  jeu  de  la  jambe  ;  4°  la  jambe, 
dont  l’extrémité  tarsienne  présente  la  même 
particularité;  5°  les  trois  articles  du  tarse. 
Les  hanches  de  la  première  paire  de  pattes 
ont  une  avance  antérieure  qui  vient  sous 
celle  des  palpes ,  et  joue  le  rôle  de  lèvre 
inférieure  ;  Latreiile  les  désigne  sous  le  nom 
de  IangueLtes.  Les  deux  paires  antérieures 
d’appendices  qu’on  ne  peut  appeler  des 
pattes  sont  les  mâchoires  ou  chélicères  en 
avant,  et  les  palpes  entre  celles-ci  et  la 
première  paire  de  pattes. 

M.  P.  Gervais  a  appelé  maxilles  ceux  de 
la  première  paire  dont  la  main  seule  et 
une  partie  de  l’avant  bras  ont  la  consistance 
Solide  des  autres  parties  du  corps.  Ce  sont 
celles  que  Latreiile  et  autres  entomologistes 
appelaient  chélicères,  antennes,  pinces  ou 
forcipules ,  ou  même  mandibules,  quoique 
ce  dernier  nom  doive  être  réservé,  chez  les 
animaux  articulés,  comme  il  l’est  chez  les 
vertébrés  ,  à  la  seconde  paire  de  mâchoires 
ou  mâchoire  inférieure.  Dugès  ne  doute  pas 
de  leur  homologie  avec  la  paire  supérieure 
des  mâchoires  des  Insectes,  et  il  rejette 
l’opinion  de  Savigny ,  que  les  appendices 
buccaux  des  Insectes  hexapodes  manquent 
aux  Arachnides. 

Les  appendices  masticateurs  de  la  se¬ 
conde  paire  sont  pour  M.  P.  Gervais  des 


SCO 


mandibules ,  c’est-à-dire  des  mâchoires  in«*  i 
férieures,  le  nom  de  palpes  qu’on  leur  donne 
souvent  ne  leur  convient  pas  mieux  chez  les 
Scorpions  que  chez  les  Araignées,  et  ce  ne 
sont  pas,  suivant  le  naturaliste  ci-dessus 
cité,  les  analogues  des  rnaxilles  palpigères 
des  Insectes,  comme  le  voulait  Dugès.  La 
hanche  de  cette  seconde  paire  d’appendices 
joue  le  rôle  d’organe  .broyeur.  Leur  hanche 
constitue  ce  que  Latreille  appelle  les  man¬ 
dibules,  ces  hanches  sont  susceptibles  de 
s’écarter  considérablement  ,  et  leur  face 
interne  aplatie  sert  à  la  mastication  ,  prin¬ 
cipalement  par  son  angle  solide  inférieur. 
L’article  qui  s’y  insère  répond  à  la  rotule 
ou  trochanter  ;  la  troisième  est  la  cuisse  ; 
la  quatrième  ou  la  jambe  est  l’avant-bras, 
et  le  tarse,  composé  de  deux  parties  seule¬ 
ment,  est  désigné  sous  celui  de  main.  La  ! 
main  n’en  est  même  que  la  partie  plus  ou 
moins  renflée  ;  la  partie  digitiforme  allongée  : 
de  son  extrémité  antérieure  est  le  doigt  fixe 
ou  interne,  et  le  second  article  tarsien,  à 
peu  près  de  la  longueur  de  cette  apophyse 
digitiforme  et  jouant  sur  elle,  est  le  doigt 
externe  ou  mobile. 

Voici  donc  en  tout  six  paires  d’appendices 
bilatéraux  au  céphalothorax  des  Scorpions, 
toutes  de  même  nature  au  fond,  mais  variées 
pour  la  forme  suivant  leur  usage  respectif. 
En  arrière  viennent  des  organes  également 
appendiculaires,  mais  d’une  nature  diffé¬ 
rente;  ce  sont  les  peignes.  On  en  ignore  le 
véritable  usage  ,  mais  tout  fait  croire  qu’ils 
servent  à  la  reproduction,  et  ils  sont  insérés 
bilatéralement  au  deuxième  arceau  inférieur 
qui  est  tout  à  fait  rudimentaire.  Les  pei¬ 
gnes,  au  nombre  de  deux  seulement,  en 
une  paire,  sont  composés  de  deux  parties, 
le  support  et  les  dents.  Degéer  et  Pallas 
avaient  déjà  prévenu  les  zoologistes  des  va¬ 
riations  que  présentent  ces  dents;  mais  elles 
sont  moins  considérables  qu’on  ne  le  pense, 
et  on  peut  en  tirer  de  bonnes  indications 
pour  la  distinction  et  la  subordination  des 
espèces. 

L’étude  anatomique  des  Scorpions  a  été 
faite  essentiellement  sur  les  S.  occilanus  et 
europœus.  On  en  est  redevable  à  Cuvier, 
Meckel ,  Treviranus ,  L.  Dufour,  Marcelle 
de  Serres,  Millier  et  Newport.  Treviranus 
a  pris  pour  sujet  le  S.  europœus,  et  M.  L. 
Dufour  le  S,  occilanus .  L’espèce  de  Millier 
t,  xi. 


SCO  4iü 

est  le  .S’,  teler  du  muséum  de  Berlin.  Meckel 
dit  aussi  avoir  disséqué  le  S.  ater. 

Le  canal  intestinal  s’étend  directement 
de  la  bouche,  située  entre  la  base  des  pal¬ 
pes,  jusqu’à  l’anus,  qui  s’ouvre  inférieure¬ 
ment  au  milieu  de  quatre  mamelons  entre 
le  dernier  anneau  de  la  portion  uroïde  de 
l’abdomen  et  la  vésicule  de  l’aiguillon.  Il 
est  grêle  et  se  porte  sans  aucune  inflexion 
de  la  bouche  à  la  fin  du  dernier  anneau. 
Cependant  il  s’élargit  un  peu  en  approchant 
de  son  point  de  terminaison,  à  l’origine  de 
la  queue,  il  est  au  contraire,  rétréci,  et 
là  s’insèrent  deux  vaisseaux,  dont  les  in¬ 
férieurs  vont  de  ce  côté  et  se  perdent  dans 
la  membrane  adipeuse,  les  autres  remon¬ 
tant,  au  contraire,  dans  le  céphalothorax 
jusqu’à  la  hauteur  de  la  troisième  paire  de 
pattes;  ceux-ci  sont  les  canaux  biliaires  et 
les  autres  ont  été  regardés  comme  les  ana¬ 
logues  des  reins.  On  doit  à  M.  J.  Müller  la 
connaissance  de  deux  conduits  salivaires  qui 
se  trouvent  sur  les  deux  côtés  d’une  pièce 
cartilagineuse  ou  fibreuse  intérieure  qui 
divise  eu  deux  la  cavité  thoracique.  En  avant 
de  cette  pièce  ou  diaphragme  ,  on  voit  le 
cerveau  ,  le  commencement  du  canal  ali¬ 
mentaire  ainsi  que  les  muscles  de  la  bouche 
et  des  premières  paires  de  pattes.  L’œsophage 
et  le  système  nerveux  ganglionaire  percent 
cette  pièce  en  deux  points  différents.  Les 
viscères  sont  enveloppés  d’un  épiploon  riche 
en  «matière  graisseuse  que  MM.  Meckel  et 

L.  Dufour  désignent  sous  le  nom  de  foie. 
Les  prétendus  poumons  des  Scorpions 
sont  nommés  pneumostomes  par  Latreille  et 

M.  Strauss  (Stigmates  suivant  L.  Dufour  et 
Müller),  sont  des  bourses  munies  intérieu¬ 
rement  d’un  certain  nombre  de  petites  lames 
ou  feuillets  perpendiculaires  à  leur  grand 
diamètre.  Mekel  qui  paraît  avoir  été  le  pre¬ 
mier  à  désigner  ces  organes,  les  appelle  des 
poumons.  Plus  tard,  lui  et  Treviranus  eu 
faisaient  des  branchies,  et  on  les  en  a  bl⬠
més.  Il  est  évident  néanmoins  que  ce  ne 
sont  pas  de  vrais  poumons.  Toutes  les  pe¬ 
tites  poches  étroites  qui  sont  déterminées 
par  les  feuillets,  et  qu’on  ne  pourrait  compa¬ 
rer  aux  cases  d’un  porte  feuille,  débouchant 
dans  une  sorte  de  vestibule  comme  placé 
entre  elles  et  l’ouverture  extérieure.  Les 
Scorpions  respirent  l’air  en  nature,  et  de¬ 
puis  longtemps  on  sait  qu’il  suffit  de  l’in- 

&7 


SCO 


SCO 


^  50 

troduction  d’un  peu  d’eau  dans  leurs  pou¬ 
mons  pour  les  asphyxier.  Le  vaisseau  dorsal 
a  ses  parois  fermes  et  musculaires.  Logé 
dans  la  rainure  médiane  qui  sépare  en  deux 
lobes  le  corps  adipeux  qu’on  a  pris  pour  le 
foie,  il  est  uniloculaire,  mais  pourvu  de 
dilatations  et  d’étranglements  successifs. 
En  pénétrant  dans  la  queue,  il  devient  très 
étroit  et  en  même  temps  plus  uniforme.  On 
distingue  des  vaisseaux  qui  vont  du  cœur 
aux  poumons,  et  d’autres  qui  se  rendent  à 
diverses  parties  du  corps.  D’après  M.  L. 
Dufour,  les  muscles  sont  assez  forts,  d’un 
gris  clair,  formés  de  fibres  simples  et  droites. 
Une  toile  musculeuse  assez  forte  revêt  anté¬ 
rieurement  les  parois  adipeuses  de  l’abdo¬ 
men,  et  enveloppe  tous  les  viscères,  à  l’ex¬ 
ception  des  poumons  et  peut-être  du  vaisseau 
dorsal.  Elle  est  décoliée  dans  la  plupart  de 
son  étendue.  La  région  dorsale  de  cette 
toile  donne  attache  à  sept  paires  de  muscles 
filiformes  qui  traversent  la  masse  adipeuse 
par  des  conduits  pratiqués  dans  la  substance 
de  cet  organe,  et  vont  se  fixer  à  un  ruban 
musculeux  qui  règne  le  long  des  parois  ven¬ 
trales  en  passant  au-dessus  des  poumons. 
Lorsqu’on  enlève  avec  soin  la  partie  adi¬ 
peuse  ,  de  manière  à  ménager  ces  muscles 
filiformes,  ceux-ci  ressemblent  à  des  cordes 
tendues.  Le  dernier  anneau  gastrique  est 
rempli  par  une  masse  musculeuse  très  forte 
qui  sert  à  imprimer  à  la  queue  les  divers 
grands  mouvements  dont  elle  est  suécep- 
tible.  Les  anneaux  de  celle-ci  ont  un  pani- 
cule  charnu  dont  les  fibres,  disposées  sur 
deux  côtés  opposés,  se  rendent  obliquement 
à  la  ligne  médiane,  comme  les  barbes  d’une 
plume  sur  leur  axe  commun.  Un  muscle 
robuste  s’observe  de  chaque  côté  de  la  base 
de  la  vésicule.  Le  système  nerveux  ,  situé 
inférieurement  sur  la  ligne  médiane  du 
corps,  est  formé  de  ganglions  successifs, 
tous  inférieurs  au  canal  intestinal  ,  à  l’ex¬ 
ception  du  premier  qu’on  appelle  cerveau. 
Celui-ci  consiste  en  deux  lobes,  l’un  anté¬ 
rieur  plus  petit,  et  l’autre  postérieur  plus 
grand,  communiquant  ensemble,  et  dont 
le  postérieur  fournit  les  branches  du  collier. 
Les  nerfs  optiques  partent  également  du  cer¬ 
veau;  ceux  des  yeux  latéraux  sont  distincts 
de  ceux  qui  sont  aux  yeux  médians.  M.  L. 
Dufour,  à  une  époque  où  l’on  n’avait  encore 
reconnu  que  trois  paires  d’yeux  latéraux 


au  S.  occitanns,  dit  que  le  nerf  optique, 
plus  long,  plus  antérieur  que  celui  des  yeux 
médians,  va  se  distribuer  par  trois  rameaux 
à  ces  trois  petits  yeux.  D’après  le  même 
anatomiste,  une  autre  paire  de  nerfs  céré¬ 
braux  est  dirigée  en  arrière  et  va  se  perdre 
dans  le  voisinage  du  premier  poumon.  Il 
part  aussi  du  cerveau,  mais  plus  antérieu¬ 
rement  ,  des  nerfs  qui  sont  à  la  bouche  et  à 
ses  appendices.  Les  nerfs  stomatogastriques 
ou  récurrents  des  Scorpions  ne  sont  pas 
suffisamment  connus;  Müller  parle  d’un 
cordon  très  fin  qu’il  a  vu  dans  le  Scorpion 
s’étendre  sur  le  cœur  avec  une  grosseur 
partout  égale;  il  n’est  pas  éloigné  de  le  re- 
gardercomme  l’analoguedes  nerfs.  M.Brandt 
fait  toutefois  remarquer  que  ce  cordon, 
semblant  appartenir  au  cœur  plutôt  qu’au 
tube  digestif,  la  détermination  de  M.  Müller 
reste  problématique.  L’œsophage  est  ceint 
d’un  collier.  Les  ganglions  inférieurs  sont 
au  nombre  de  sept ,  dont  trois  dans  le  cé- 
phalogastre ,  et  quatre  dans  la  portion 
uroïde.  Les  ganglions  gastriques,  plus  dis¬ 
tants  entre  eux  que  ceux  qui  les  suivent, 
émettent  chacun  trois  nerfs  bilatéralement. 
Les  quatre  ganglions  de  la  queue  corres¬ 
pondent  à  ces  quatre  premiers  anneaux; 
ils  ne  fournissent  qu’une  seule  paire  de 
nerfs  chacun  ;  après  le  dernier,  les  filets  se 
continuent  séparément,  et  vont  se  ramifier 
dans  les  muscles  de  la  vésicule. 

Le  venin  du  Scorpion  est  distillé  par  une 
glande  renfermée  dans  la  vésicule  articulée 
de  l’anneau  anal  de  l’abdomen  ,  et  il  sort 
à  l’extérieur  par  une  paire  d’orifices  pecti - 
niformes  allongés,  placés  bilatéralement  près 
de  la  pointe  de  l’aiguillon;  Rédi  n’a  pu  voir 
ces  petites  perforations,  et  d’autres  avant 
lui  les  avaient  tout  à  fait  niées ,  Galien  par 
exemple.  Maupertuis  en  a  très  bien  figuré 
la  disposition.  Lewenhoek  les  avait  égale¬ 
ment  vues,  et,  parmi  les  auteurs  qui  en 
avaient  admis  l’existence,  Pline,  Tertullien, 
Elien,  Aldrovande,  admettaient  au  contraire 
que  les  Scorpions  ne  sont  pas  nuisibles  par 
leur  piqûre  ,  mais  surtout  par  le  liquide 
qu’ils  introduisent  en  même  temps  qu’ils 
piquent. 

Les  anciens  ont  souvent  parlé  des  Scor¬ 
pions  sous  le  rapport  de  leur  piqûre,  et  l’in¬ 
certitude  dans  laquelle  on  est  encore  sur  ses 
effets  avait  également  lieu  de  tout  temps. 


SCO 


SCO 


451 


Ces  animaux  peuvent  être  alternativement 
funestes  ou  innocents,  mais  sans  que  l’on 
puisse  se  rendre  bien  raison,  surtout  àpriori, 
de  la  différence  de  leurs  effets.  Aristote  dit 
avec  juste  raison  que  la  piqûre  des  Scorpions 
a  des  conséquences  bien  différentes  suivant 
les  pays  et  les  climats,  et,  comme  exemple , 
il  rapporte  que  celle  des  Scorpions  du  Phare 
et  d’autres  endroits  n’est  pas  dangereuse , 
tandis  qu’elle  est  mortelle  dans  ceux  de 
Carie  :  c’est  probablement  une  exagération  , 
mais  Pline  en  ajoute  une  bien  plus  extraor¬ 
dinaire,  en  disant  que  ceux  du  mont  Lat- 
mus,  également  en  Carie,  sur  le  littoral  de 
l’Asie  mineure  ,  ne  font  aucun  mal  aux 
étrangers,  tandis  qu’ils  tuent  les  gens  du 
pays.  Plutarque  ajoute  qu’on  a  vu  des  per¬ 
sonnes  bien  saines,  et  dont  l’estomac  était 
bon,  manger  des  Scorpions  sans  en  être  in¬ 
commodées  ;  Pline  cite  aussi  comme  digne  de 
remarque  l’habitude  qu’avaient  les  prêtres 
de  l’île  de  Coptos,  en  Egypte,  de  fouler  im¬ 
punément  aux  pieds  les  Scorpions  qui  abon¬ 
daient  autour  de  la  ville.  L’opinion  la  plus 
répandue  est  encore  aujourd’hui  que  la  pi¬ 
qûre  des  Scorpions  peut  être  mortelle,  et 
les  gens  qui  n’ont  pas  expérimenté  par  eux- 
mêmes  le  soutiennent  aussi  bien  pour  la 
petite  espèce  de  nos  provinces  méridionales 
que  pour  les  grands  Scorpions  d’Afrique,  de 
l’Inde  ou  d’Amérique. 

M.  Ehrenberg  attribue  surtout  aux  Au- 
droctones  des  propriétés  toxiques  violentes, 
et,  d’après  ce  qu’il  a  pu  voir  en  Egypte, 
les  Arabes  craignent  plus  les  Scorpions  de 
couleur  jaune  que  les  noirs.  A  Thèbes ,  à 
Dongola,  on  les  redoute  tellement  que  leur 
vue  est  en  horreur,  et  comme  les  espèces  de 
cette  localité  sont  les  Scorpius  funestus  et 
quinqueslriatus ,  ce  sont  ces  deux  espèces 
surtout  que  le  savant  professeur  de  Berlin 
regarde  comme  pouvant  donner  la  mort  à 
l’homme  lui-même.  Il  a  vu  souvent  les  bate¬ 
leurs  de  ce  pays  tenir,  avec  d’autres  Scor¬ 
pions,  VA.  quinqueslriatus  ,  mais  après  leur 
avoir  retiré  leur  aiguillon.  Il  fut  lui-même 
piqué  cinq  fois  par  les  Scorpions  de  cette 
espèce,  et  les  douleurs  qu’il  en  a  ressenties 
lui  font  admettre  que  les  femmes  et  des  en¬ 
fants  peuvent  bien  y  succomber.  Il  n’a  vu 
néanmoins  aucun  exemple  de  terminaison 
funeste.  Enfin  j’ajouterai  que  moi  même , 
pendant  mon  séjour  en  Algérie,  j’ai  été  sou¬ 


vent  piqué  par  les  espèces  que  nourrit  ce 
pays  et  que  les  résultats  n’en  ont  jamais  été 
fâcheux  ;  j’avouerai  même  que  la  douleur 
qu’on  éprouve  est  moins  vive,  moins  irri¬ 
tante  que  celle  produite  par  les  Abeilles. 

Les  Scorpions  d’Amérique  ont  aussi  la 
réputation  d’être  fort  nuisibles,  mais  sans 
que  leurs  mauvais  effets  aient  été  mieux 
constatés.  Barrère  en  cite  un  qui  produit 
une  douleur  aiguë  accompagnée  de  fièvre. 
La  remarque  par  laquelle  nous  terminerons 
ces  citations  est  que  souvent  le  mode  de 
traitement  auquel  on  a  recours  pour  la  gué¬ 
rison  des  piqûres,  est  souvent  plus  à  craindre 
que  ces  piqûres  elles-mêmes. 

Les  Scorpions  vivent  de  proie.  Ils  chassent 
essentiellement  les  Insectes,  etc’est  au  moyen 
de  leurs  palpes  et  de  leur  aiguillon  qu’ils 
s’en  rendent  maîtres.  En  marchant ,  ils 
tiennent  la  queue  élevée  et  toute  disposée  à 
frapper  leur  victime  qu’ils  convoitent  ou  l’en¬ 
nemi  qui  voudrait  les  attaquer.  Ils  vivent 
en  général  dans  les  lieux  arides  ,  souvent 
dans  les  endroits  sombres ,  et  parfois  dans 
les  habitations.  On  les  rencontre  rarement 
ensemble,  et  si,  par  hasard,  on  en  réunit 
plusieurs,  il  n’est  pas  rare  qu’ils  se  battent 
entre  eux,  se  tuent  même  et  s’entredévorent. 
Les  femelles  paraissent  user,  à  l’égard  des 
mâles,  de  la  même  sévérité  que  les  Aranéi- 
des.  Maccary  s'est  assuré  que,  pendant 
l’accouplement,  la  femelle  est  renversée 
sur  le  dos  et  le  mâle  posé  sur  elle.  Les  mâles 
sont  plus  nombreux;  les  femelles  sont  de 
taille  plus  forte. 

L’appareil  génital  mâle  se  compose,  dans 
sa  partie  copulatrice ,  de  deux  tiges  effilées 
(Pénis  L.  Dufour)  et  de  consistance  cornée, 
dont  la  base  est  bifurquée.  La  branche  ex¬ 
terne  de  cette  bifurcation  est  courte,  conoïde 
et  d’un  brun  foncé,  tandis  que  l’interne  se 
prolonge  sur  un  cordon  filiforme  blanchâtre, 
courbé  sur  lui- même,  de  manière  à  former 
une  anse,  et  revenant  en  sens  contraire 
pour  se  coller  contre  le  corps  du  pénis.  L’ex¬ 
trémité  libre  de  celui-ci  est  très  mince  et 
sétacée;  elle  se  fait  jour  par  l’orifice  trans¬ 
versal  ,  qui  est  au-devant  des  peignes ,  entre 
les  deux  arceaux  antérieurs  rudimentaires 
de  l’abdomen.  Les  testicules  sont  formés  par 
trois  grandes  mailles  anastomosées  entre 
elles  et  constituées  par  un  cordon  filiforme 
demi-transparent  de  chaque  côté,  qui  abou- 


lit  à  un  canal  déférent  unique  pour  les  deux 
testicules.  Il  y  a  deux  vésicules  séminales, 
l’une  grande ,  conico-cylindrique  ,  longue 
de  deux  à  trois  lignes,  et  recevant  à  sa 
base  le  canal  déférent;  l’autre  cylindrique, 
obtuse,  et  qui  adhère  au  corps  de  l’organe 
copulateur  sur  lequel  elle  est  couchée. 

Les  ovaires  sont  doubles  comme  les  tes¬ 
ticules  ,  et  placés  à  droite  et  à  gauche.  Cha¬ 
cun  d’eux  est  essentiellement  constitué  par 
un  conduit  membraneux,  formé  de  quatre 
grandes  mailies  quadrilatères  anastomosées 
entre  elles  avec  celles  de  l’ovaire  opposé. 
Elles  jouent  aussi  le  rôle  d’utérus,  et,  cha¬ 
cune  d’elles  aboutit  à  un  conduit  simple, 
de  longueur  variable  (oviducte),  qui,  avant 
de  se  réunir  à  celui  du  côté  opposé  ,  offre 
constamment  une  légère  dilatation  ,  un  col 
extrêmement  court  et  commun  aux  deux 
oviductes,  débouche  dans  la  vulve  à  la  même 
place  que  l’organe  mâle. 

Le  nombre  des  petits  peut  s’élever  jus¬ 
qu’à  soixante,  mais  il  est  souvent  moindre, 
c’est  ce  qui  résulte  des  observations  d’Aris¬ 
tote,  de  Maupertuis,  d’Amoreux.  Dans  toutes 
les  espèces  connues  sous  ce  rapport ,  la  géné¬ 
ration  est  ovovivipare,  et,  à  leur  naissance, 
les  petits  sont  portés  par  la  mère  comme 
ceux  de  certaines  Araignées  du  genre  Lyeose. 
Il  n’est  pas  rare  de  voir,  dans  les  collections, 
des  Scorpions  femelles  desséchées ,  plus  ou 
moins  chargées  de  leurs  petits.  M.  Ilatké  a 
étudié  le  développement  des  Scorpions  , 
d’après  la  petite  espèce  d’Europe  ;  on  trou¬ 
vera  des  détails  assez  circonstanciés  qu’il 
a  publiés  à  cet  égard  dans  la  Physiologie  de 
Burdach.  Quant  à  la  distribution  géogra¬ 
phique  des  Scorpions  à  la  surface  du  globe, 
MM.  Hemprich  et  Ehrenberg  ont  résumé 
ainsi  le  résultat  de  leurs  études  sur  ces  ani¬ 
maux. 

Les  Centrurus  sont  américains;  il  y  a 
aussi  des  Bulhus  en  Amérique,  mais  l’Eu¬ 
rope  n’a  pas  d’animaux  de  ces  deux  genres. 
On  ne  lui  connaît  que  des  Androctonus  et 
des  Scorpius,  et  dans  ses  parties  australes 
seulement  les  Androctonus  et  les  Bulhus 
sont  les  seuls  Scorpions  de  l’Afrique  boréale 
et  de  l’Asie  occidentale. 

M.  P.  Gervais  a  étudié  aussi  la  distribu¬ 
tion  géographique  de  ces  animaux  et  voici 
le  résultat  auquel  il  est  arrivé. 

Les  Scorpions,  dit  ce  zoologiste,  sont  sou¬ 


mis  a  Tune  des  règles  les  plus  générales  de 
la  géographie  zoologique.  L’Amérique,  dans 
scs  parties  chaudes  et  tempérées,  n’a  aucune 
des  espèces  de  l’ancien  monde,  et  comme 
ces  animaux  s’avancent  peu  vers  ie  Nord, 
on  comprend  que  la  différence  des  espèces 
du  nouveau  et  de  l’ancien  continent  soit  un 
fait  complètement  vrai  pour  ce  groupe 
d’Arachnides.  Dans  chaque  continent,  la 
dispersion  des  espèces  paraît  assez  étendue  : 
la  Colombie  nous  a  fourni  une  ou  deux 
espèces  de  la  Guyane;  l’Europe,  l’Asie  et 
l’Afrique  ont  deux  espèces  communes,  mais 
dans  leurs  régions  méditerranéennes  seule¬ 
ment. 

Le  premier  groupe  des  Scorpions  ou  les 
Androctonus  ne  nous  a  fourni  que  des  es¬ 
pèces  de  l’ancien  monde:  une  seule  en  Eu¬ 
rope,  celle  qui  lui  est  commune,  avec 
l’ouest  de  l’Asie  et  le  nord  de  l’Afrique; 
quelques  unes  en  Asie,  et  un  plus  grand 
nombre  en  Afrique.  Madagascar  ne  nous  a 
donné  jusqu’ici  qu’une  seule  espèce,  laquelle 
est  un  Androctone. 

Les  recherches  de  MM.  Hemprich  et 
Ehrenberg,  et  plus  récemment  celles  de 
M.  Koch,  ne  leur  ont  fourni  que  des  espèces 
américaines  de  Centrurus. 

Les  Alreus  sont  de  l’ancien  et  du  nouveau 
monde;  on  n’en  a  pu  observer  en  Europe. 
Ceux  d’Amérique  sont  les  plus  variées  en 
espèces. 

Les  Telegonus  sont  de  l’Amérique;  une 
espèce  de  la  Nouvelle-Zélande  se  rapproche 
beaucoup  de  leur  groupe;  ils  ne  sont  pas 
nombreux  en  espèces. 

Les  Bulhus  proprement  dits  sont  d’Afri¬ 
que,  d’Asie  et  de  l’Amérique  septentrionale. 

Les  Choctas  ou  le  S.  maurus  et  espèces 
voisines  sont  de  l’Amérique  chaude. 

Les  Scorpius  habitent  l’ancien  monde, 
dans  l'hémisphère  boréal  et  principalement 
dans  la  région  méditerranéenne. 

Au  contraire,  il  n’y  a  pas  d'Ischnurus 
dans  la  même  région,  ceux-ci  provenant 
de  l’hémisphère  australe ,  en  Afrique  ,  ou 
de  l’Inde,  dans  les  îles  et  sur  le  conti¬ 
nent,  et  même  de  l’Amérique  septentrio¬ 
nale. 

On  ne  peut  rien  conclure  encore  au  sujet 
des  Scorpions  fossiles;  ce  que  l'on  a  dit  a 
même  besoin  d’être  revu  d'une  manière 
comparative, 


SCO 


453 


SCO 

Cet  ordre  se  partage  en  trois  genres  na¬ 
turels  ,  suivant  qu’ils  ont  : 

L’abdomen  sans  peignes  et  supportant 
en  arrière  une  queue  sétiforrne;  ce  sont  les 
Tély phones  ; 

L’abdomen  pourvu  de  peignes  génitaux, 
d’apparence  caudiforme  dans  les  cinq  der¬ 
niers  articles  et  supportant  une  vésicule 
aiguillonnée  vénénifère;  ce  sont  les  Scor¬ 
pions  : 

Ceux-ci  ont  été  subdivisés  en  Androdo- 
nus ,  en  Cenlrurus ,  en  Atreus,  en  Telegonus , 
en  Bulhus,  en  Chaclas  et  en  Ischnurus  ; 

L’abdomen  sans  peignes,  nullement  eau* 
diforrne  et  sa  ns  aiguillon  ni  queue  après  la 
partie  anale  ;  ce  sont  les  Pinces  ou  Chélifères. 
Voy.  ces  différents  noms.  (H.  L.) 

*SCORi>IGVlJRA.CRUST.--M.  Thompson, 
in  Report  of  the  British  association  for  the 
advancement  of  science  ,  indique  sous  ce 
nom  un  genre  de  l’ordre  des  Stomapodes. 

(H.  L.) 

SCORPIIJRA  ,  Stackh.  dot.  cr.  —  Syn. 
de  Rhodomela  Ag. 

SCORPIURUS  ( scorpio ,  scorpion  ;  0vp«, 
queue),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses-Papilionacées ,  tribu  des  Hé- 
dytarées,  établi  par  Linné  ( Gen .,  n.  876). 
Les  Scorpiurus  muricala,  sulcata  subvillosa 
et  vermiculala ,  croissent  principalement 
dans  les  contrées  méridionales  de  l’Europe, 
où  elles  portent  le  nom  vulgaire  de  Ciie- 
nillelte. 

SCORPIUS.  arach.  —  C’est  un  genre 
de  l’ordre  des  Scorpionides  ,  établi  par 
Linné,  et  adopté  par  tous  les  aptérologistes 
avec  de  grandes  modifications.  Dans  ces 
Arachnides,  le  corps  est  allongé,  multi- ar¬ 
ticulé,  divisible  en  céphalothorax  et  en  ab¬ 
domen.  Le  céphalothorax  est  sculi forme 
en  dessus,  portant  de  six  à  douze  yeux; 
une  paire  médiane  plus  grosse,  et  deux 
à  cinq  paires  latérales  plus  petites,  souvent 
inégales;  une  plaque  double  entre  les  han¬ 
ches  des  troisième  et  quatrième  paires  de 
pattes  représente  le  thorax  en  dessous.  L’ab¬ 
domen  se  compose  de  douze  articles  :  les 
sept  premiers  élargis  en  un  gaster  ,  à  ar¬ 
ceaux  supérieurs  entiers;  premier  arceau 
inférieur  rudimentaire  et  génital,  ainsi  que 
le  second  ;  une  paire  d’expansions  dentées 
en  peignes  à  celui-ci  ;  aux  troisième  ,  qua¬ 
trième  ,  cinquième  et  sixième  arceaux  infé¬ 


rieurs ,  une  paire  d’orifices  stigmatiformes 
conduisant  chacun  dans  un  sac  respirateur, 
dit  poumon  ;  les  cinq  derniers  eylindracés  , 
caudiformes.  Ce  dernier  portant  la  partie 
anale  à  sa  partie  postéro-inférieure,  et,  ar¬ 
ticulée  avec  lui,  une  vésicule  aiguillonnée 
par  la  sécrétion  d’une  liqueur  vénéneuse. 
Appendices  au  nombre  de  huit  paires  : 
deux  ,  pour  la  mastication  ;  quatre,  pour  la 
marche  (pattes).  Maxilles  ou  première  paire 
d’appendices  masticateurs  petites ,  didac- 
tyles  ;  mandibules  grandes,  nommées  pal pes , 
terminées  par  une  main  didactyle,  servant 
à  la  préhension;  pattes  composées  de  sept 
articles  ;  ce  dernier  bi-onguiculé. 

Ce  genre  renferme  un  assez  grand  nom¬ 
bre  d’espèces ,  et,  comme  représentant  cette 
coupe  générique ,  je  citerai  le  Scorpion 
FLAviCAiDE ,  Scorpius  flavicaudus  Degéer 
(t.  VII,  pl.  40,  fig.  11  a  13).  Scorpius  eu- 
ropœus  (atl.  du  Règne  animal  de  Cuvier, 
Arach.,  pl.  19,  fig.  2).  Celle  espèce  est  com¬ 
mune  dans  tout  le  midi  de  l’Europe,  depuis 
la  Crimée  jusqu’en  Espagne;  on  la  trouve 
aussi  en  divers  points  de  l’Europe  tempérée. 

(H.  L.) 

SCORPÏLS,  Loisel.  ( Flor .  GalL,  68). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Scorpiurus  Lirm. 

SCQRZONÈRE.  Scorzonera  (de  l’espa¬ 
gnol  Escorzonera,  nom  de  l’espèce  usuelle). 
bot.  ph.  — Genre  de  la  famille  des  Compo- 
sées-Chicoracées ,  de  la  syngénésie  polyga¬ 
mie  égale  dans  le  système  linnéen.  Nous  le 
considérons  ici  tel  que  l’admettent  aujour  ¬ 
d’hui  les  botanistes ,  c’est-à-dire  amoindri 
par  la  séparation  de  certaines  d’entre  ses 
espèces  linnéennes,  avec  lesquelles  De  Can- 
dolle  a  formé  son  genre  Podospermum.  Li¬ 
mité  de  la  sorte,  il  comprend  des  espèces 
herbacées  vivaces  ,  indigènes  de  l'Europe  , 
surtout  méridionale,  et  de  l’Asie  moyenne. 
La  tige  de  ces  plantes  est  simple  ou  rameuse; 
leurs  feuilles  sont  lancéolées,  entières,  derni- 
embrassantes  à  leur  base.  Leurs  capitules 
sont  terminaux,  solitaires, formés  d’un  grand 
nombre  de  fleurs  jaunes  ou  [dus  rarement 
purpurines;  l’involucre  qui  les  entoure  est 
formé  de  plusieurs  rangées  de  folioles  im¬ 
briquées  ,  et  le  plus  souvent  scarieusès  à 
leur  bord  ;  leur  réceptacle  est  un  peu  con¬ 
vexe  ,  dépourvu  de  paillettes,  papil leux .  Les 
akènes  qui  succèdent  à  ces  fleurs  sont 
uniformes ,  glabres  ou  velus  ,  dépourvus  de 


454 


SCO 


SCO 


bec  et  sessiles  ;  ils  portent  une  aigrette  for¬ 
mée  de  plusieurs  rangées  de  poils  plumeux. 

Nous  prendrons  pour  type  de  ce  genre  la 
Scorzonère  d’Espagne,  Scorzonera  hispanica 
Linn.,  plante  fort  connue  sous  ses  noms  vul¬ 
gaires  de  Scorzonère,  Salsifis  noir.  Elle  croît 
spontanément  en  Espagne.  C’est  aussi  l’une 
des  espèces  habituellementcultivées  dans  les 
jardins  potagers.  Sa  racine  est  longue  et 
épaisse,  noirâtre  à  l’extérieur,  blanchâtre  à 
l’intérieur;  dans  la  plante  cultivée,  elle  de¬ 
vient  charnue.  Sa  tige  rameuse,  à  rameaux 
nus,  terminés  chacun  par  un  capitule  de 
fleurs  jaunes,  s’élève  à  6  ou  8  décimètres  de 
hauteur;  ses  feuilles,  embrassantes  à  leur 
base,  sont  lancéolées,  ondulées,  entières  ou 
légèrement  dentelées,  glabres,  mais  chargées 
çà  et  là  de  quelques  poils  ;  son  involucre  est 
oblong ,  formé  d’écailles  presque  glabres  , 
acuminées.  Dans  les  jardins  potagers  on  cul¬ 
tive  cette  plante  concurremment  avec  le 
Salsifis  à  feuilles  de  Porreau,  Tragopogon 
porrifolium  Linn.,  dont  la  racine  est  égale¬ 
ment  alimentaire ,  et  même  plus  estimée. 
On  la  sème  au  printemps  ou  en  été,  mais 
sa  racine  n’est  généralement  en  état  d’être 
mangée  que  la  seconde  année.  Alors  elle 
forme  un  aliment  sain  et  agréable  ,  d’une 
saveur  douce  et  sucrée,  après  la  cuisson. 
Elle  renferme  du  mucilage,  un  suc  gommo- 
résineux  et  du  sucre.  On  ne  doit  employer 
pour  reproduire  la  plante  que  de  la  graine 
récente  ,  deux  ans  suffisant  pour  lui  faire 
perdre  la  faculté  germinative.  On  peut  aussi 
utiliser  les  feuilles  de  la  Scorzonère  d’Espa¬ 
gne  ,  car  ,  après  avoir  blanchi  ,  elles  sont 
bonnes  à  manger  comme  salade.  Autrefois 
cette  plante  était  usitée  comme  médicinale  ; 
on  la  regardait  comme  sudorifique,  diuréti¬ 
que,  pectorale,  etc.  ;  on  assure  même  qu’on 
l’employait  autrefois  en  Espagne  dans  les 
cas  de  morsure  par  des  serpents  venimeux. 
Mais  de  nos  jours  elle  est  effacée  des  catalo¬ 
gues  des  plantes  médicinales,  ou  elle  n’y  fi¬ 
gure  plus  que  pour  mémoire.  (P.  D.) 

SCOTÆLS  (çxoratoç,  ténébreux),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  héléromè- 
res ,  de  la  famille  des  Mélasomes  et  de  la 
tribu  des  Ténébrionites,  établi  par  Hope 
( The  Trans.  of  lhe  Ent.  Soc.  Lond.,  t.  1,  p. 
15,  pl.  1,  f.  4)  et  qui  a  pour  type  une  es¬ 
pèce  de  Java,  nommée  par  l’auteur  S.  co- 
rallipes.  (C.) 


*SCOTÆUS,  Kegl.  etBlas.  ois.  —  Syno¬ 
nyme  de  Nycticorax  Briss.  ;  genre  fondé  sur 
le  Héron  bihoreau  (drdea  nycticorax  Linn.). 

(Z.  G.) 

*$COTA]\UM,  Adans.  ( Fam .  nat.).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Fie  aria ,  Adans. 

*SCOTASMUS  (o-xotoc vfj.oç,  de  couleur  de 
suie),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  tétramères ,  de  la  famille  des  Curculio- 
nides  gonatocères  et  de  la  division  des  Moly- 
tides,  créé  par  Schœnherr  (Généra et  species 
Curculionidum ,  synonymia ,  t.  VI,  2,  p.  335) 
qui  l’a  établi  sur  une  espèce  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  le  A.  carinirostris  Schr.  (C.) 

*SCOTERA  (cxo-roc,  obscurité  ou  nacelle). 
ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hété- 
rornères,  de  la  famille  des  Mélasomes  et  de 
la  tribu  des  Akisites ,  fondé  par  Dejean  (Ca¬ 
talogue,  3e  édition,  p.  202)  sur  une  espèce 
de  Californie,  la  S.  gibbosa  Eschs.  (C.) 

SCOTIA  ,  Thunb.  ( Flor .  Cap.,  I,  389). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Scholia,  Jacq. 

*SCOTIAPLEX  ,  Swains.  ois.  —  Synon. 
de  Syrnium  Savigny  ;  division  générique  de 
la  famille  des  Chouettes,  fondée  sur  le  Strix 
aluco  Linn.  (Z.  G.) 

*SCOTIMYZA  (ctxo'toç,  obscurité;  yvTa, 
mouche),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Dip¬ 
tères  Brachocères ,  famille  des  Athéricères , 
tribu  des  Muscides  Piophilides,  établi  par 
M.  Macquart  (  Diptères  ,  Suites  à  Buffon , 
édit.  Roret ,  t.  II,  p.  540).  L’espèce  type, 
Scotim.  fuscipennis  Macq. ,  se  trouve  aux 
environs  de  Liège.  (L.) 

SCOTIAX'S  (  ffxoToç,  obscurité),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromè- 
res,  de  la  famille  des  Mélasomes  et  de  la 
tribu  des  Blapsides,  établi  par  Kirby  (Linn. 
Trans.,  t.  Xll,  p.  31,  14),  adopté  par  La- 
treille,  Eschscholtz,  Hope,  Dejean,  Perty,  et 
qui  se  compose  de  huit  espèces  toutes  origi¬ 
naires  du  Brésil.  Nous  citerons  parmi  elles 
les  suivantes;  S.  crenicollis  Ky.,  tubercula- 
tus,  quadricollis  Esch.,  platynus  et  pictus 
Py.  (C.) 

*SCOTIOPTERA  (  uxoto;,  obscurité;  txtc- 
pov,  aile),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Dip¬ 
tères  Brachocères,  famille  des  Athéricères, 
tribu  des  Muscides-Dexiaires ,  établi  par 
M.  Macquart  (Diptères,  Suites  à  Buffon, 
édit.  Roret,  t.  II,  p.  215).  On  en  connaît 
deux  espèces  :  Scolioplerapellucida  et  punc - 
lata  Macq.,  qui  habitent  le  Brésil.  (L.) 


SCO 


SCOTOBIUS  (<txotoç,  obscurité;  g 'ta,  vivre). 
ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hété- 
romères,  famille  des  Mélasomes  et  tribu  des 
Piméliaires,  créé  par  Germar  ( Species  In- 
sectorum ,  t.  1,  p.  135),  adopté  par  Dejean, 
Guérin  et  Solier  ( Annales  de  la  Société  enlo  • 
mologique  de  France,  t.  VII,  p.  51)  qui  le 
comprend  parmi  ses  Colla ptérides,  dans  la 
division  de  ses  Phanéroglosses,  et  le  rapporte 
à  la  tribu  des  Taginites.  Vingt-cinq  à  trente 
espèces  de  l’Amérique  méridionale  font  par¬ 
tie  de  ce  genre,  et  nous  mentionnerons,  par¬ 
mi  elles,  les  suivantes:  S .  crispatus,  varico- 
sus,  pillularius  Gr.,  elongatus  Kl.,  murica- 
tus,  substriatus,  rugulosus,  vulgaris  Guér., 
porcatus  Dej.,  Kirbyi ,  Gayii  Sol.  (C.) 

SCOTOCIIARIS,  Gloger.  oîs.  —  Synon. 
de  Monasa  Vieill.,  noin  latin  du  genre  Bar- 
bacou.  Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

SCOTODES  (cjxotoç,  obscurité),  ins. — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromè- 
res,  de  la  famille  des  Sténélytres  et  de  la 
tribu  des  Serropalpides, établi  par  Eschschol  tz 
( Mémoires  de  l’Académie  de  Saint-Péters¬ 
bourg  ,  t.  VI,  p.  454  )  ,  qui  le  compose 
des  deux  espèces  suivantes  :  S.  annulalus 
Eschs.,  et  murinus  Dej.  La  première  est  ori¬ 
ginaire  de  Livonie  et  la  seconde  des  États- 
Unis.  Les  Pelmatopus  de  Fischer  sont  syno¬ 
nymes  du  genre  en  question.  (C.) 

*SCO  rOEBORES  (  axoroié'opo; ,  qui  agit 
dans  l’obscurité),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  tétramères,  de  la  famille  des 
Curculionides  gonatocères  et  de  la  division 
des  Cyclomides,  créé  par  Schœnherr  (Gé¬ 
néra  et  species  Curculionidum ,  synonymia  , 
t.  VII,  1,  p.  97),  et  qui  ne  renferme  qu’une 
espèce,  le  S. murinus  Dej.  Elle  est  originaire 
de  Rio  de  la  Plata.  (C.) 

*SCOTOPIHEA  (<xxoToç,  obscurité; 
qui  aime),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lé¬ 
pidoptères  ,  famille  des  Noctuéliens  ,  établi 
par  Hubner,  qui  lui  donne  pour  type  la 
Scolophila  tfagopogonis ,  assez  commune 
dans  toute  l’Europe.  (L.) 

*  SCOTOPIIILUS  («txotoç,  obscurité; 
ami),  mam.  — Genre  de  Chéiroptères 
proposé  par  Leach  (  Tr.  Linn.  Soc.,  XIII  , 

1822).  (E.  D.) 

*SCOTOPHILUS,  Swains.  ois.  —  Synon. 
de  Noctua  Savig.  ;  Nyctale  Brehm.  Genre  de 
la  famille  des  Chouettes,  fondé  sur  le  Strix 
Tengmalmi  Gmel.  (Z.  G.) 


SCR  455 

*SCOTORNïIVÉES.  Scotorninœ.  ois.  — 
Sous-famille  de  la  famille  des  Caprimulgi- 
dées  (Engoulvents),  dans  l’ordre  des  Passe¬ 
reaux,  établi  par  G.  R.  Gray  (Gen.  of  Birds) , 
qui  y  comprend  les  genres  Scotornis ,  Ma- 
crodyplerix,  Semëiophorus  et  Podager. 

(Z.  G.)' 

*SCOTORl\IS.  ois.  —  Genre  établi,  par 
Swainson,  dans  la  famille  des  Engoulevents, 
sur  le  Caprimulgus  Climacteris  de  Vieillot. 

(Z.  G.) 

*SCOTOR\miINÉES.  Scotornithinœ . 
ois.— Sous  famille  de  la  famille  des  Capri- 
mulgidées ,  établie  par  le  prince  Ch.  Bona¬ 
parte  sur  le  genre  Scotornis  de  Swainson. 

(Z.  G.) 

SCOTTEA,  DC.  ( Prodr .  ,  II,  118).  bot. 
ph.  —  Syn.  de  Scottia,  R.  Br. 

SCOTTIÂ  (nom  propre),  bot.  ph.  — Genre 
de  la  famille  des  Légumineuses  -  Papiliona- 
cées ,  tribu  des  Lotées,  établi  par  R.  Brown 
(in  Ailon  Hort.  Kevo.  edit.,  II,  IVj.  L’espèce 
type,  Scottia  dentata ,  est  un  arbrisseau  qui 
croît  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande. 

SCRAPTER.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Hyménoptères  ,  tribu-  des  Apiens  ou 
Mellifèrés  ,  famille  des  Andrénides,  établi 
par  M  Lepeletier  de  St.-Fargeau  (  Encycl . 
mélh.  ),  et  caractérisé  principalement  par 
des  antennes  assez  longues  dans  les  deux 
sexes  et  des  ocelles  disposées  en  triangle. 
L’espèce  type  ,  Scrapter  bicolor  Lepel.  St.- 
Farg.,  se  trouve  au  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance.  (L.) 

SCRAPTIA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  héléromères ,  de  la  famille  des 
Trachélydes  et  de  la  division  des  Anthicides, 
créé  par  Latreille  (Règne  animal  de  Cuvier, 
t.  V,  p.  58),  adopté  parDejean  (Catal.,  3e  éd., 
p.  239),  et  qui  est  composé  de  quatre  espè¬ 
ces:  1°  S.  dubia  01.,  Dasytus  (fusca  Latr.), 
2°  Fuscula  GhI.  (Dircœa),  3°  Americana  et 
4°  pusilla  Dej.  Les  deux  premières  sont  ori¬ 
ginaires  d’Europe  et  les  deux  suivantes  des 
États-Unis.  A  l’état  d’insectes  parfaits,  ils 
se  tiennent  au  pied  des  vieilles  souches  ;  il  est 
probable  que  leurs  larves  se  développent 
dans  l’intérieur  du  bois.  (C.) 

SCRIBÆA,  Flor.  Wetter.  (II,  96).  bot. 
pii.  —  Syn.  de  Cucubalus,  Tourn. 

SCROBICULARIA.  moll.  —  Nom  géné¬ 
rique  employé  par  Schumacher  pour  des 
Conchifères  dimyaires  du  genre  Lutraire. 


SCR 


4  <.>t> 

*SGROBIGER  ( scrobs  ,  fossette  ;  gero , 
porter),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  pentamères,  famille  des  Serricornes, 
section  des  Malacodermes,  tribu  des  Clairo- 
nes,  établi  par  Spinola  (Essai  monographique 
sur  les  Clériles ,  t.  1,  p.  232,  t.  14,  f.  1). 
L’auteur  le  rapporte  à  la  première  sous-fa¬ 
mille  de  ses  Clériles  cléroïdes.  Le  type,  le 
S.  splendidus  New.,  Reichei  Sp.,  est  origi- 
siaire  de  la  Nouvelle-Hollande  et  de  la  par¬ 
tie  appelée  Swan-River.  (C.) 

*SCROBODCS.  poiss.  foss.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Ganoïdes,  famille  des  Pycnodon- 
tes,  établi  par  Münster  ( Beytr .,  t.  Y).  L’es¬ 
pèce  type  et  unique,  Scrob.  ovalus  Münst., 
a  été  trouvée  dans  les  schistes  lithographi¬ 
ques  de  Solenhofen. 

SCROPIUJLAIRE.  Scrophularia.  bot. 
ph.  —  Grand  genre  de  la  famille  des  Scro- 
phularinées,  a  laquelle  il  donne  son  nom, 
de  la  didynamie-angiospermie  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné.  Il  est  formé  d’espèces  her¬ 
bacées,  sous- frutescentes ,  qui  croissent  na¬ 
turellement  dans  les  parties  tempérées  et  un 
peu  chaudes  de  l’hémisphère  boréal,  surtout 
dans  la  région  méditerranéenne  ,  moins 
abondamment  dans  l’Amérique  du  nord  ;  le 
nombre  de  celles  aujourd’hui  connues  s’élève 
à  83,  d’après  le  travail  monographique  sur 
la  famille  des  Scrophularinées  publié  par 
M.  Bentham  dans  le  10e  volume  du  Prodro- 
mus.  Leurs  feuilles  sont  opposées,  parfois 
alternes,  tantôt  entières  ou  simplement  den¬ 
tées  ,  tantôt  incisées  -  pinnatifides ,  quel¬ 
quefois  marquées  de  ponctuations  trans¬ 
lucides.  Leur  inflorescence  est  une  sorte 
de  grappe  composée,  ou  de  thyrse  à  cinq 
divisions  plus  ou  moins  profondes,  pres¬ 
que  égales  entre  elles;  chacune  de  ces 
fleurs  présente  un  calice  à  3  divisions ,  plus 
ou  moins  profondes,  presque  égales  entre 
elles;  une  corolle  irrégulière,  à  tube  large, 
ventru,  largement  ouvert,  à  limbe  bilabié, 
la  lèvre  supérieure  étant  plus  longue  et  bi- 
lobée,  tandis  que  l’inférieure  est  courte,  à 
trois  lobes  inégaux,  dont  deux  latéraux 
dressés,  et  un  médian  plus  grand,  étalé  ou 
déjeté  en  bas;  quatre  étamines  fertiles  di- 
dynames,  insérées  sur  la  corolle,  et  dont 
les  anthères  sont  soudées  entre  elles  par 
paires,  de  telle  sorte  que  les  loges  de  chaque 
paire  se  confondent  ;  la  cinquième  étamine 
reste  stérile  et  rudimentaire  sous  la  lèvre 


SCR 

supérieure;  un  ovaire  embrassé  obliquement 
par  le  disque,  à  deux  loges  multiovulées , 
dans  lesquelles  les  placentaires  sont  adnés 
aux  deux  faces  de  la  cloison  ;  un  style  simple, 
terminé  par  un  stigmate  échancré.  A  ces 
fleurs  succède  une  capsule  presque  globu¬ 
leuse  ou  ovoïde,  souvent  acuminée,  bilocu- 
laire,  renfermant  un  grand  nombre  de 
graines  rugueuses. 

Nous  prendrons  pour  exemple  de  ce  genre 
la  Scrophulaibe  noueuse,  Scrophularia  no- 
dosa  Lin.  ,  espèce  vivace  assez  commune 
dans  les  endroits  frais  ou  humides,  le  long 
des  fossés  et  des  cours  d’eau.  Elle  doit  son 
nom  spécifique  à  la  forme  de  son  rhizome 
qui  est  renflé  et  bosselé  ou  comme  noueux. 
Sa  tige  est  épaisse  et  raide,  glabre,  relevée 
de  quatre  angles  aigus,  haute  de  6  à  8  dé¬ 
cimètres.  Ses  feuilles  sont  grandes,  pétio- 
Iées ,  opposées,  ovales,  aiguës  au  sommet, 
un  peu  en  cœur  à  la  base,  doublement  den¬ 
tées  ,  glabres  ou  à  peu  près  ;  ses  fleurs  sont 
petites,  d’un  brun-rougeâtre  à  l’extérieur, 
plus  pâles  à  l’intérieur,  et  elles  se  distin¬ 
guent  par  leurs  lobes  calycinaux  ovales 
presque  arrondis  ,  présentant  seulement 
une  très  étroite  bordure  membraneuse  blan¬ 
châtre.  Cette  plante  a  reçu  le  nom  de  scro- 
phulaire  ,  qui  a  été  ensuite  transporté  au 
genre  lui- même,  parce  qu’on  l’a  regardée 
pendant  longtemps  comme  spécialement 
propre  au  traitement  des  scrophules ,  dont 
elle  aurait  eu  la  propriété  de  résoudre  les 
tumeurs.  Mais  il  n’a  jamais  été  démontré 
qu’elle  possédât  réellement  cette  précieuse 
vertu  ,  et  aujourd’hui  les  médecins  ont  re¬ 
noncé  presque  entièrement  à  l’employer 
contre  cette  affection.  On  l’avait  regardée 
aussi  comme  carminative  et  ses  graines 
comme  fébrifuges;  mais,  au  total,  de  nos 
jours,  le  seul  usage  pour  lequel  on  s’en  sert 
quelquefois  consiste  à  laver  les  galeux  avec 
son  infusion.  On  lui  attribue  dans  ce  cas 
des  effets  avantageux.  —  En  Italie  on  em¬ 
ploie  de  même,  contre  la  gale  des  Chiens  et 
des  Cochons,  la  Scrophulaire  des  Chiens; 
Scrophularia  canina  Lin.,  espèce  commune 
dans  le  midi  de  la  France  et  de  l’Europe, 
mais  déjà  fort  rare  aux  environs  de  Paris, 
et  qui  se  distingue  au  milieu  de  nos  diverses 
Scrophulaires  indigènes,  au  nombre  de  12, 
par  ses  feuilles  pinnatiséquées ,  à  segments 
écartés,  dentés  ou  lobés.  —  Une  autre  es* 


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pèce  fort  commune  en  France  le  long  des 
fossés,  des  ruisseaux  et  rivières,  dans  les 
endroits  marécageux ,  est  la  Scrophulaire 
aquatique,  Scrophularia  aquatica  L.,  grande 
plante,  haute  d’environ  un  mètre,  qui  se 
reconnaît  particulièrement  à  sa  tige  épaisse, 
relevée  de  quatre  angles  longitudinaux  sail¬ 
lants  et  dilatés  en  membranes  ou  ailes.  On 
l’a  regardée  pendant  longtemps  comme  un 
bon  vulnéraire;  mais  elle  est  inusitée  au¬ 
jourd’hui.  Ses  feuilles  agissent  comme  pur¬ 
gatives  et  vomitives ,  suivant  la  dose;  mais, 
au  total ,  elles  constituent  un  moyen  de 
médication  peu  avantageux,  à  cause  de  leur 
action  marquée  sur  l'estomac.  (P.  D.) 

SCROPISULARIACÉES.  Scrophularia- 
ceœ.  bot.  pii.  —  Ce  grand  groupe  de  plantes 
dicotylédonées  ,  monopétales  ,  irrégulières  , 
hypogynes,  qui  est  plus  anciennement  connu 
sous  le  nom  de  Scrophularinées,  se  compose 
des  deux  familles,  primitivement  distinguées 
par  Jussieu  sous  ceux  de  Pédiculaires  ou 
Pédicularinêes  et  Scrofulaires  ,  plus  tard  de 
Rhinanthacées  et  Personées ,  et  qu’il  carac¬ 
térisait  par  la  déhiscence  de  la  capsule  locu- 
licide  dans  les  premières ,  septicide  dans  les 
secondes.  Divers  auteurs  ont  établi  à  ses  dé¬ 
pens  diverses  autres  divisions  ou  familles, 
comme  celles  des  Verbascées  ,  Antirrhinées , 
Chélonées ,  Sibthorpiacées,  Aragoacées,  dont 
la  plupart  figurent  comme  simples  tribus 
dans  l’exposition  que  nous  allons  faire  ,  et 
pour  laquelle  nous  suivrons  le  travail  le  plus 
récent  et  le  plus  complet  sur  le  groupe  en¬ 
tier,  celui  de  Bentham,  tel  qu’il  a  été  pré¬ 
senté  dans  le  Prodrome  de  De  Candolle.  Les 
caractères  généraux  sont  les  suivants  :  Calice 
libre,  persistant,  à  4-5  parties.  Corolle  mo¬ 
nopétale,  composée  de  parties  alternes  au 
nombre  de  5  ou  de  4  par  suite  de  la  sou¬ 
dure  de  deux  d’entre  elles  ,  très  rarement 
de  6  ou  7  ;  ces  parties  disposées  générale  ¬ 
ment  en  deux  lèvres,  qui  s’imbriquent  dans 
la  préfloraison,  la  supérieure  tournée  en  de¬ 
dans  ou  en  dehors  :  très  rarement  cette  pré¬ 
floraison  est  différente  et  plissée.  Etamines 
en  nombre  égal  et  alternes,  insérées  au  tube 
de  la  corolle,  réduites  le  plus  souvent  à 
quatre  didynames  par  l’avortement  de  la  su¬ 
périeure  ,  quelquefois  à  une  paire  unique 
par  l’avortement  de  la  paire  supérieure,  ou 
inférieure  qui  manque  complètement  ou  est 
seulement  stérile;  anthères  biloculaires  ou 

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réduites  aune  seule  loge,  soit  par  la  con¬ 
fluence  des  deux,  soit  par  l'avortement  de 
l’une  des  deux,  s’ouvrant  par  une  fente  lon¬ 
gitudinale.  Ovaire  libre,  à  deux  loges  situées 
l’une  en  dedans,  l’autre  en  dehors,  qui  ren¬ 
ferment  chacune  des  ovules  en  général  nom¬ 
breux  ,  insérés  sur  la  cloison  près  de  l’axe  , 
analropes  ou  amphitropes.  Style  simple  ou 
courtement  bifide.  Stigmate  simple  ou  bi- 
lobé.  Fruit  rarement  charnu,  ordinairement 
capsulaire  et  s’ouvrant  de  di  fie  rentes  ma¬ 
nières  ,  de  telle  sorte  que  les  deux  placen¬ 
taires  se  dédoublent  ou  restent  unis  ,  soit 
entre  eux  ,  soit  avec  les  bords  des  valves  ou 
avec  une  colonne  centrale.  Graines  munies 
d’un  gros  périsperme  charnu  entourant  un 
embryon  droit  ou  plus  rarement  courbe  , 
avec  la  radicule  tournée  du  côté  du  hile  , 
ou  plus  rarement  supère  avec  un  hile  laté¬ 
ral  lorsque  ces  graines  sont  en  petit  nom¬ 
bre.  Les  espèces  qui  abondent  surtout  dans 
les  régions  tempérées,  mais  qui  ne  man¬ 
quent  pas  non  plus  dans  la  zone  tropicale  , 
non  plus  que  dans  la  zone  arctique  ,  sont 
des  herbes  ou  des  sous-arbrisseaux,  à  feuilles 
de  formes  variées ,  toutes  alternes  ou  oppo¬ 
sées,  ou  plus  communément  opposées  ou 
ver ticil lées  vers  le  bas  de  la  tige,  alterne* 
vers  le  haut  ;  à  stipules  généralement  nulles, 
se  présentant  plus  rarement  sous  la  forme 
d’une ligneoud’unemembrane  transversale, 
qui  réunit  les  bases  des  pétioles  opposés. 
L’inflorescence  est  tantôt  uniforme,  à  pédi- 
celles  uniflores  disposés  en  cyme  ou  en 
grappe,  tantôt  composée  de  pédoncules  mul- 
ti flores  ramifiés  en  cymes  :  la  floraison  cen¬ 
tripète  ou  centrifuge  indique  ces  diverses 
modifications.  Les  bractées  sont  opposées 
aux  ramifications  des  cymes  ,  solitaires  à 
l’origine  des  pédicelles  ,  qui  offrent ,  en 
outre,  quelquefois  une  ou  deux  bractéoles 
alternes  ou  opposées  au-dessous  du  calice, 
ce  qui  indique  une  cyme  réduite  à  une  fleur 
unique.  Le  suc  est  aqueux,  quelquefois  mu- 
cilagineux  comme  dans  les  Verbascum,  plus 
souvent  amer  comme  dans  les  Véroniques  , 
Scrophulaires,  Linaires  et  Euphraises;  quel¬ 
quefois  en  même  temps  astringent,  ou  âcre 
comme  dans  les  Pédiculaires  ,  et  surtout 
dans  les  Gratioles,  ou  narcotique  comme  dans 
les  Digitales.  De  là  une  grande  variété  de 
propriétés,  dont  quelques  unes  sont  mises  à 
profit  par  la  médecine. 


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GENRES. 

*  Salpiglossidées.  Corolle  à  segments 
égaux,  dont  la  préfloraison  est  indupliquée 
ou  à  deux  lèvres,  la  bilobée  extérieure, 
pliée  sur  les  sinus.  Inflorescence  centrifuge. 

Tribu  1.  —  Salpiglossées. 

Mêmes  caractères. 

Duboisia ,  R.  Br.  —  Anthocercis ,  Labill. 

—  Schwenckia ,  L.  (Chœtochilus ,  Yahl.  — 
Mathea  ?,  Well.  )  —  Leptoglossis  ,  Benth.  — 
Browalia ,  L. — Brunfelsia ,  Sw.  ( Franciscea , 
Pohl.)  —  Heleranthia  ,  Nees,  Mart.  (FroZi- 
chia  ,  Spreng.  )  —  Salpiglossis  ,  R.  Pav.  - — 
Schizanlhus,  R.  Pav. 

**  Antiurhinidées.  Corolle  bilabiée  ,  la 
lèvre  bilobée  extérieure.  Inflorescence  uni¬ 
forme  centripète  ou  composée. 

Tribu  2.  —  Calcéolàriées. 

Corolle  bilobée,  à  lobes  entiers  et  conca¬ 
ves.  Calice  à  4  divisions  valvaires.  Inflores¬ 
cence  composée.  Feuilles  opposées  ou  verti- 
cillées. 

Calceolaria,  L.  ( Jovellana ,  R.  Pav.) 

Tribu  3. —  Verbascées. 

Corolle  en  roue  ,  à  lobes  planes  disposées 
en  deux  lèvres.  Étamines  déclinées.  Inflo¬ 
rescence  uniforme.  Toutes  les  feuilles  al¬ 
ternes. 

Verbascum ,  L.  —  ianthe,  Griseb.  — ■  Cel- 
sia,  L.  ( Dilaxia ,  Raf.  —  Thapsandra.  Gri¬ 
seb.) —  Staurophragma,  Fisch.,  Mey. 

Tribu  4.  —  Hémimérîdées. 

Corolle  en  roue  ou  plus  rarement  tubu¬ 
leuse  ,  munie  de  bosses  ou  d’éperons. 
Capsule  bivalve.  Inflorescence  uniforme. 
Feuilles,  au  moins  les  inférieures  ,  opposées. 

Alonsoa  ,  R.  Pav.  —  Schistanthe  ,  Kunz. 

—  Angelonia ,  Hurnb.,  Bonpl.  (  Physidlum , 
Schrad.  —  Schelveria  et  Thylacanlha,  Nees, 
Mart.)  —  Hemimeris  ,  Thunb.  —  Diascia , 
Link.,  Oit. —  Çolpias,  E.  Mey.  —  Nemesia , 
Vent;  —  Diclis,  Benth. 

Tribu  5. — Antirrhinées. 

Corolle  tubuleuse,  ordinairement  munie 
de  bosses  ou  d’éperons.  Capsule  s’ouvrant 
par  des  pores.  Inflorescence  uniforme. 
Feuilles,  au  moins  les  inférieures,  opposées 
ou  verticillées. 


Linaria ,  L.  (E latine,  Mcench.  —  Cymba - 
laria ,  Gray.  —  Kickxia  ,  Desm.)  —  Anar- 
rhinum,  Desf.  ( Bimbuleta ,  Forsk.)  —  Antir- 
rhinum,  L  (Orontium  ,  Pers.) —  Galvesia  , 
J.  non  R.  Pav.  ( Agassizia ,  Chav.) — - Mau - 
randia,  Ort.  ( Usteria ,  Cav.  non  W.)  —  Lo- 
phospermum ,  Don.  —  Rhodochüon ,  Zucc. 

Tribu  6.  —  Chélonées. 

Corolle  tubuleuse  sans  bosses  ni  éperons. 
Fruit  capsulaire  2-4-vaive ,  plus  rarement 
charnu.  Calice  à  préfloraison  imbriquée. 
Inflorescence  composée. 

Phygelius ,  E.  Mey.  —  Paulownia ,  Sieb., 
Zucc.  —  Wighlia  ,  Wall.  —  Diplanthera  , 
Banks,  Sol.  —  Halleria ,  L.  —  Scrophularia , 
L.  —  Collinsia ,  Nuit. —  Chelone,  L. —  Peni- 
stemon  ,  Lher.  ( Elmigera ,  Reich.  —  Dasan- 
thera ,  Raf.)  —  Chionophila,  Benth.  —  Rms- 
seh'a  ,  Jacq.  — Freylinia ,  Coll.  —  Teedia  , 
Rud.  —  Anastrabe ,  E.  Mey.  —  Ixianthes  , 
Benth.  —  Leucocarpus ,  Don.  (Hemichœna  , 
Benth.) 

Tribu  7.  —  Escobédiées. 

Corolle  tubuleuse  sans  bosses  ni  éperons. 
Capsule  bivalve.  Calice  très  développé  à  pré¬ 
floraison  valvaire.  Inflorescence  centripète  , 
à  pédoncules  munis  de  deux  bractées  oppo¬ 
sées.  Feuilles  ,  au  moins  les  inférieures  , 
opposées. 

Escobedia,  R.  Pav.  —  Physocalyx ,  Pohl. 

—  Melasma ,  Berg.  ( Nigrina ,  L.  —  Lyncea , 
Cham,  — ■  Gaslromeria  ,  Don.  )  —  Alectra  , 
Thunb.  ( Grossostyles ,  Cham.,  Sehlecht.  — 
Slarbia,  Pet.  Th.) 

Tribu  8.  —  Gratiolées. 

Corolle  tubuleuse  ou  très  rarement  en 
roue  ,  sans  bosses  ni  éperons.  Capsule  bi¬ 
valve,  très  rarement  indéhiscente.  Calice  à 
préfloraison  imbriquée.  Inflorescence  géné¬ 
ralement  uniforme. 

Leucophyllum,  Hurnb,,  Bonpl.  —  Aptosi - 
muni,  Burch.  (Ohlendorffia ,  Lehm.  —  C/u- 
lostigma,  Hochs.) —  Peliostomum ,  E.  Mey. 

—  Anticharis  ,  Endl.  {Meissarhena ,  R.  Br.) 

—  Doralanthera,  Benth.  — Nycterinia ,  Don. 
(  Zaluzianskya  ,  Schmidt) —  Poly  caréna, 
Benth. —  Phyllopodium,  Benth.—  Sphenan- 
dra  ,  Benth.  —  Chœnosloma,  Benth.  —  Zy- 
peria,  Benth.  —  Sulera,  Roth.  — Manulea, 
L.  ( Nemia ,  Berg.)  —  Diplacus,  Nutt.— 


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rnuliis,  L.  ( Uvedalia ,  H.  Br.  —  Erythrantha , 
Sp.  )  — -  E un  anus  ,  Benth.  —  Melosperma  , 
Benth. —  Mazus ,  Lour.  ( Hornemannia ,  W.) 

—  Dodartia  ,  L.  —  Lindenbergia  ,  Lehm. 
( Brachycoris ,  Schr.  —  Buvea ,  Decaisne.) — 
Beyrichia,  Chain.,  Schl.  ( Achetaria ,  Charn., 
Schl.  )  —  Telraulacium  ,  Turck.  —  Ptero- 
stigma,  Benth.  —  Stemodia,  L.  ( Adenosma , 
R.  Br.  —  Unanuea ,  R.  Pav.)  —  Morgania , 
R.  Br.  —  Limnophila  ,  R.  Br.  (  Ambulia  , 
Lam.  )  —  Conobca  ,  Aubl.  (  Sphœrotheca  , 
Cham.,  Schl.  —  Leucospora  ,  Nutt.  )  —  La- 
fuentea  ,  La  g.  (  Durieua ,  Mer.  )  —  Schisto- 
phragma ,  Benth.  —  Herpestis,  Gærtn.  ( Her - 
pestes,  Endl.  — Monniera,  P.  Br.  non  L.  — 
Brarnia,  Lam.  —  Seplas ,  Lour.  —  Caly tri¬ 
plex  et  Mecardonia ,  R.  Pav.  —  Caconapea 
et  Ranaria,  Chain.  — Mella,  Yand. — Hein - 
zellmannia  ,  Neck.  )  —  Bacopia  ,  Aubl.  — 
Geochorda,  Chain.,  Schl. — Ildefonsia,  Gard. 

—  Gratiola,  L.  (  Sophronanlhe  ,  Benth.  — 
Nibona,  Raf.) —  Dopatrium,  Ham.  —  .drla- 
nema,  Don  (  Diceros,  Pers.)  —  Curanga ,  J. 
(< Symphillium ,  GritT.)  —  Torenia,  L.  (Nor te¬ 
nta,  Pet. -Th.  —  Cralerostigma,  Hochst.  — 
Dunalia,  R.  Br.)  —  Vandellia ,  L.  ( Tillman - 
m'a,  Reich,  non  Brongn.  — Ilogetoh  ,  Endl. 

—  Vriesia,  Hassk.)  —  Lindernia,  Ail.  ( Pyxi - 
daria,  Lindl) — Ilysanlhes,  Raf. —  Bonnaya, 
Link,  Ott.  —  Peplidium,  Del.  — Micranthe- 
mum,  Michx.  —  Hemianlhus,  Nutt. 

***  Rhinanthidées.  Corolle  bilabiée  ,  la 
lèvre  bilobée  jamais  extérieure.  Inflorescence 
centripète  ou  composée. 

Tribu  9. — Stibthorpiées. 

Feuilles  alternes ,  ou  fasciculées  avec  les 
fleurs  aux  nœuds,  plus  rarement  opposées, 
mais  sans  être  connées.  Fleurs  solitaires  aux 
aisselles  des  feuilles  ou  fasciculées,  plus  ra¬ 
rement  en  cymes. 

Amphianlhus  ,  Torr.  —  Hydranthelium  , 
Kth.  — Glossostigma  ,  Arn.  —  Tricholoma , 
Benth.  —  Limosella  ,  L.  —  Siblhorpia  ,  L. 

( Disandra ,  Lf.J  —  Hornemannia,  Benth.  non 
Yahl.  —  Hemiphragma,  Wall.  —  Capraria, 
L.  ( Xuaresia ,  R.  Pav.) — Pegostoma,  Schrad. 

—  Camptoloma,  Benth.  —  Scoparia ,  L. 

Tribu  10.  —  Buddleiées. 

Feuilles  opposées  réunies  par  une  crête 
ou  une  membrane  transversale.  Fleurs  en 
cymes,  plus  rarement  solitaires  aux  aisselles 
des  feuilles. 


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Microcarpœa ,  R.  Br.  —  Bryodes,  Benth. 

—  Polypremum,  L. — Gomphosligma,  Turck. 
Nuxia,  Lam.  (Lachnopylts ,  Hochst.  —  Psi- 
loxylon,  Pet. -Th.)  —  Chilianlhus ,  Burch. — 
Buddleia,  L.  ( Romana ,  Vell.) 

Tribu  11. — Digitalées. 

Toutes  les  feuilles  alternes.  Inflorescence 
en  grappe. 

Isoplexis,  Lindl.  ( Calli .  nassa,  Webb.). — 
Digilalis  ,  L.  —  Erinus  ,  L.  —  Picrorhiza  , 
Royl.  —  Synthyris ,  Benth.  —  Wulfenia  , 
Jacq.  —  Calorhabdos,  Benth. 

Tribu  12.  —  Véronicées. 

Feuilles,  au  moins  les  inférieures,  oppo¬ 
sées.  Inflorescence  en  grappe.  Étamines  di¬ 
stantes.  Anthères  à  deux  loges  distinctes  ou 
confluentes. 

Pœderota  ,  L.  —  Veronica  ,  L.  (  Hcbe  ,  J. 

—  Aidelus,  Spreng.  —  Leptandra,  Nuit.  — 
Callislachya  et  Euslachya,  Raf. — Diplophyl- 
lum  ,  Lehm.)  —  Aragoa  ,  Kth.  —  Ourisia  , 
J.  ( Dichroma ,  Cav.) 

Tribu  13.  —  Buchnérées. 

Feuilles  ,  au  moins  les  inférieures  ,  oppo¬ 
sées.  Inflorescence  en  grappe.  Étamines  rap¬ 
prochées  par  paires.  Anthères  réduites  à  une 
loge  unique. 

Buchnera,  L.  ( Piripea ,  Aubl.)  —  Slriga, 
Lour.  (Campuleia  ,  Pet. -Th.)  —  Rhamphi- 
carpa  ,  Benth.  (  Macrosiphon  ,  Hochst.  )  — - 
Cycnium,  E  Mey.  —  Hyobanche  ,  Thunb. 

Tribu  14.  —  Gérardiéiîs. 

Feuilles,  au  moins  les  inférieures,  oppo¬ 
sées.  Inflorescence  en  grappe.  Étamines  rap¬ 
prochées  par  paires.  Anthères  à  deux  loges 
souvent  mucronées,  égales,  ou  l’une  tendant 
à  avorter. 

Hydrotiche,  Zucc.  —  Campylanthus,  Roth. 

—  Rhaphispermum,  Benth.  —  Micrargeria , 
Benth.  —  Leptorhabdos ,  Schranck  ( Dargeria , 
Decaisn.  )  —  Segmenta  ,  Pursh.  (  Afzelia  , 
Gmel.) —  Otophylla,  Benth. —  Silvia,  Bentb. 

- — Macranthera,  Torr.  ( Conradia ,  Nutt.  non 
Mart.)  —  Esterhazia,  Mik.  —  Gerardia ,  L. 
(  Virgularia  ,  R.  Pav.)  —  Dasystoma  ,  Raf. 

—  Graderia,  Benth. — Sopubia,  Ham.  (Rha- 
phidophyllum ,  Hochst.)  —  Anlaya,  Harv.— 
Harvey  a  ,  Hook.  —  Centranthera  ,  R.  Br. 
( Razumovia ,  Spreng.) 


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SGU 


SC  ü 


Tribu  15. — Euphrasiées. 

Inflorescence  en  grappe.  La  lèvre  bilobée 
en  casque  ou  concave,  dressée. 

Caslilleia,  Lf.  (Euchroma ,  Nutt.) —  Or- 
thocarpus,  Nutt.  ( Triphysaria ,  Fisch.  Mey. 
—  Onchorhyncus ,  Lehm.)  —  Cordylanthus , 
Nutt.  (Adenostegia ,  Benth.) — Schwalbea  , 
L.  —  Siphonostegia  ,  Benth.  —  Synnema  , 
Benth. —  Phteirospermum ,  Bung. —  Lamou - 
rouxia,  Kth. —  Eufragia ,  Gris. — Trixago, 
Stev.  —  Bartsia ,  L.  (  Stœhelina  ,  Hall.  )  — 
Odontiles ,  Hall.  —  Euphrasia ,  L.  —  Cymba- 
ria -,  L.  —  Bungea  ,  C.-A.  Mey.  —  Rhinan- 
thus,  L.  ( Alectorolophus ,  Bieb.)  —  Pedicula- 
ris,  L.  — Melampyrum,  L. 

Outre  ces  genres  si  nombreux,  on  en  cite 
encore  quelques  uns  qui,  imparfaitement 
connus,  n’ont  pu  se  classer  dans  les  tribus 
précédentes  ,  savoir  :  Diceros  ,  Lour.  non 
Pers.  —  Gomara,  R.  Pav.  —  Parentucellia , 
Yiv.  —  Picria,  Lour.  —  Poarium ,  Desv.  — 
Sanchezia,  R.  Pav.  —  Tala ,  Blanco. 

Nous  ne  terminerons  pas  sans  rappeler 
l’intéressante  observation  faite  récemment 
par  M.  Decaisne  sur  plusieurs  des  genres  de 
la  dernière  tribu  ,  qui ,  quoique  munis  de 
feuilles  vertes,  vivent  en  parasites  sur  les 
racines  d’autres  plantes  auxquelles  leurs 
propres  racines  se  fixent  par  des  suçoirs  en 
forme  de  tubercules.  11  est  probable  que  ce 
mode  de  végétation  se  retrouve  dans  la  plu¬ 
part  des  autres  genres,  et  même  dans  quel¬ 
ques  uns  des  Buchnérées,  Il  se  lie  à  une 
structure  particulière  de  la  tige  dépourvue 
de  rayons  médullaires ,  et  à  la  tendance  de 
ces  plantes  à  noircir  et  à  devenir  friables 
dès  qu’elles  sont  déracinées,  et  se  trahit  par 
l’impossibilité  de  les  cultiver  dans  les  jar¬ 
dins  ,  ainsi  que  par  l’influence  nuisible 
qu’elles  exercent  sur  les  végétaux  voisins 
aux  dépens  desquels  elles  vivent.  (Ad.  J.) 

*SCULDA.  crust.  — ■  Münster,  dans  les 
Beitrage  zur  Petrebactenkunde ,  désigne  sous 
ce  nom  un  g.  de  l’ordre  des  Ispodes.  (H.  L.) 

*SCUTASTERIAS  (scUlum ,  bouclier). 
échin. — Dénomination  employée  par  M.  de 
Blainville  pour  désigner  la  quatrième  sec¬ 
tion  des  Astéries  comprenant  les  espèces 
pentagonales  plus  ou  moins  lobées  et  ar¬ 
ticulées  à  leur  circonférence  :  telles  sont 
les  A.  tessellata  et  A .  punclala  de  Lamarck , 
ainsi  que  les  A.  equestris ,  A.  reticulata ,  A. 


nodosa ,  A.  obtusungula  et  A.  carinifera  du 
même  auteur.  M.  Agassiz  en  fait  son  genre 
Goniasler;  la  plupart  de  ces  espèces  appar¬ 
tiennent  au  genre  Oreaster  de  MM.  J.  Mill¬ 
ier  et  Troschel  ,  les  autres  sont  réparties 
par  ces  zoologistes  dans  leurs  genres  Astro- 
gonium,  Asteropsis  et  Echinaster.  Voy.  stel- 

LÉRIDES.  (DlIJ.) 

SCUTELLA  (dimin.  de  scutum  ,  bou¬ 
clier).  moll.  —  Genre  de  Gastéropodes, 
établi  par  M.  Broderip  ,  en  1834  ,  pour  des 
coquilles  marines  ancyliformes  ,  brillantes 
en  dedans,  ayant  le  sommet  situé  en  ar¬ 
rière  et  enroulé,  deux  impressions  muscu¬ 
laires  ovales-oblongues ,  latérales,  et  dont 
l’ouverture  est  grande  et  ovale,  ordinaire¬ 
ment  entourés  d’un  rebord.  Ce  genre,  dont 
on  ne  connaît  pas  i’animal ,  paraît  apparte¬ 
nir  à  l’ordre  des  Cyclobranches,  et  être  in¬ 
termédiaire  entre  les  Patelles  et  les  Ancyles. 
La  coquille,  vue  en  dessus,  ressemble  d’ail¬ 
leurs  à  celle  des  Navicelies  et  des  Crépi- 
dules.  Les  trois  espèces  décrites  viennent  de 
l’océan  Pacifique.  (Duj.) 

SCUTELLA.  échin.  —  Voy.  scutelle. 

SCUTELL AIRE .  Scutellaria  ( scutum  , 
bouclier),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Labiées,  tribu  des  Sculellarinées ,  établi 
par  Linné  ( Gcn .,  n.  734),  et  dont  les  prin¬ 
cipaux  caractères  sont  :  Calice  campanulé  , 
bilabié,  fermé  après  la  floraison,  se  rouvrant 
à  la  maturité  en  se  séparant  jusqu’à  la  base 
en  deux  valves  caduques  ;  lèvres  entières  , 
arrondies;  la  supérieure  munie  d’un  appen¬ 
dice  dorsal  acerescent.  Corolle  à  tube  clavi- 
forme  ou  ventru  ,  long  ,  ordinairement  re¬ 
dressé  et  géniculé  au-dessus  de  sa  base  ; 
lèvre  supérieure  voûtée  ou  rarement  presque 
plane  ,  rectiligne  ou  courbée  ,  échanerée  ou 
arrondie  au  sommet,  en  général  bi-auricu- 
lée  à  la  base  ;  lèvre  inférieure  horizontale 
ou  déclinée,  convexe,  ordinairement  indivi- 
sée  ,  échanerée  au  sommet.  Etamines  4,  les 
2  inférieures  plus  longues  ;  filets  filiformes  ; 
anthères  rapprochées  deux  à  deux  ,  ciliées  : 
celles  des  étamines  inférieures  monothèques; 
celles  des  2  supérieures  dithèques  ,  cordi- 
forrnes  ou  réniformes.  Style  bifide  au  som¬ 
met,  à  lèvre  supérieure  très  courte  ;  la  lèvre 
inférieure  stigmalifère.  Akènes  secs ,  tuber¬ 
culeux,  glabres  ou  tomenteux. 

Les  Scutellaires  sont  des  herbes  annuelles 
ou  vivaces ,  rarement  suffruiescentes ,  à 


scu 


scu 


461 


feuilles  très  entières,  ou  dentées,  ou  pinna- 
tifides;  à  fleurs  disposées  en  grappes  termi¬ 
nales  ou  rarement  axillaires.  Ces  plantes 
croissent  principalement  dans  toutes  les  ré¬ 
gions  extra-tropicales  du  globe.  On  en  con¬ 
naît  plus  de  40  espèces,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  :  la  Scutellaire  commune,  Scu- 
tellaria  galericulata  Linn.  (  Cassida  id. 
Moench),  herbe  commune  dans  les  prés  ma¬ 
récageux  ou  tourbeux  et  autres  localités  hu¬ 
mides;  elle  est  amère  ou  astringente;  au¬ 
trefois  on  l’employait  comme  fébrifuge  ;  — 
la  Scutellaire  a  grandes  fleurs,  Scutell.  ma - 
crantha  Fisch.,  herbe  indigène  de  la  Daou- 
rie  et  du  nord  de  la  Chine  ,  cultivée  comme 
plante  de  parterre.  (J.) 

SCUTELLE.  S cutella  (scutum,  bouclier). 
échin.  —  Genre  d’Échinide  ,  établi  d’a¬ 
bord  par  Lamarck  pour  les  espèces  du 
genre  Echinus  de  Linné,  à  corps  aplati , 
elliptique  ou  suborbiculaire ,  un  peu  con¬ 
vexe  en  dessus,  à  bord  mince,  ayant  Fa- 
nus  sous  le  bord  ,  dans  le  disque  inférieur 
ou  dans  le  bord,  la  bouche  centrale,  les  am- 
bulacres  bornés  ,  imitant  une  fleur  à  cinq 
pétales.  M.  de  Blain ville  en  sépara,  pour 
former  son  genre  Echinodiscus  ou  Placen- 
tule,  les  espèces,  dont  le  corps  arrondi,  dé¬ 
primé  ,  subquinquélobé,  est  un  peu  conique 
en  dessus,  et  dont  les  cinq  ambulacres  sont 
rendus  divergents  par  la  séparation  com¬ 
plète  de  chaque  ligne  double  de  pores.  Le 
genre  Scutelle  ainsi  réduit  fait  partie  de  la 
famille  des  Paracentrostomes  dentés  de 
M.  de  Blainville,  et  présente  les  caractères 
suivants  :  «  Le  corps  ,  irrégulièrement  cir¬ 
culaire,  est  extrêmement  déprimé,  à  bord 
presque  tranchant,  subconvexe  en  dessus, 
un  peu  concave  en  dessous  ,  couvert  dՎ 
pines  très  petites,  égales  et  éparses.  Les 
cinq  ambulacres  sont  bornés,  plus  ou  moins 
pétaliformes ;  les  deux  rangées  de  pores  de 
chaque  branche  étant  réunies  par  des  sil¬ 
lons  transverses  qui  les  font  paraître  striées. 
La  bouche  est  médiane  ,  ronde  ,  pourvue  de 
dents,  et  vers  elle  convergent  ,  cinq  sillons 
vasculiformes  plus  ou  moins  ramifiés.  L’a¬ 
nus  est  inférieur,  assez  éloigné  du  bord;  et 
l’on  voit  quatre  pores  génitaux.  »  M.  Gray  a 
également  réduit  le  genre  Scutelle  de  La¬ 
marck.  M.  Dumoulin,  au  contraire,  a  plu¬ 
tôt  agrandi  ce  genre  en  y  faisant  rentrer 
quelques  Clypéastres.  M.  Agassiz,  en  1836, 


limitait  à  peu  près,  comme  M.  de  Blainville, 
le  genre  Scutelle  en  le  plaçant  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Clypéastres  avec  le  genre  Echina- 
rachnius  de  M  Gray,  qui  correspond  presque 
aux  Echinodiscus  de  Blainv.  Plus  lard  ,  cet 
auteur  en  sépara  encore  le  genre  Lagana  ou 
Laganum  ,  et,  en  1841,  dans  sa  Monogra¬ 
phie  des  scutelles ,  il  partagea  ce  groupe 
d’Echinides  en  treize  genres,  dont  deux  en¬ 
tièrement  nouveaux  ( Runa  et  Moulinsia )  , 
deux  autres  ( Scutellina  et  Echinocyamus ) 
comprenant  des  Cassidules  etdes  Fibulaires 
de  Lamarck,  et  neuf  correspondant  à  l’an¬ 
cien  genre  Scutelle.  Enfin  ,  en  1847,  dans 
un  travail  publié  en  commun  avec  M.  De¬ 
sor,  les  treize  genres  réduits  à  douze  par  la 
réunion  des  Amphiope  aux  Lobophora  sont 
classés  dans  la  famille  des  Clypéaslroïdes 
avec  un  nouveau  genre  Dendraster  ,  entre 
le  genre  Clypeaster  et  les  genres  Fibularia 
et  Lenita  qui  terminent  cette  famille,  et 
font  le  passage  à  la  famille  des  Cassidulides. 
Tous  ces  Oursins,  de  forme  pentagonale, 
elliptique  ou  circulaire  ,  plus  ou  moins 
aplatie  ,  ont  le  test  épais ,  revêtu  de  petites 
soies  uniformes  ,  portées  par  de  petits  tu¬ 
bercules  très  serrés  sur  toutes  les  parties. 
La  bouche  est  centrale,  pentagonale,  et 
l’anus  est  postérieur  ,  marginal  ou  infra- 
marginal.  La  bouche  est  armée  de  cinq 
mâchoires  horizontales,  pivotant  sur  deux 
piliers  qui  correspondent  à  deux  fossettes 
de  leur  face  inférieure.  Les  dents  sont  sim¬ 
ples,  taillées  en  biseau  à  l’extrémité,  et  pla¬ 
cées  de  champ  dans  une  rainure  médiane 
de  chaque  mâchoire.  Les  ambulacres,  qui  se 
voient  en  forme  de  larges  pétales  a 4a  face 
supérieure  ,  sont  en  même  temps  continués 
en  dessous  par  des  sillons  rectilignes,  ou  ra¬ 
mifiés  et  anastomosés.  Au  sommet  des  am¬ 
bulacres  se  trouvent  cinq  plaques  génitales, 
formant  un  cercle  autour  du  corps  madré- 
poriforme  avec  cinq  plaques  ocellaires  inter¬ 
calées. 

1°  Le  genre  Sculella ,  réduit  par  M.  Agas¬ 
siz,  a  pour  caractères  :  la  forme  du  test  cir¬ 
culaire  ,  et  tronqué  en  arrière;  les  pétales 
de  la  rosette  ambulacraire  arrondis  et  pres¬ 
que  fermés  ;  les  sillons  de  la  face  inférieur* 
sinueux  et  ramifiés;  la  bouche  circulaire 
dans  le  plan  même  de  la  face  inférieure  ; 
les  mâchoires  moins  hautes  que  dans  les 
Clypéastres  ;  l’anus  très  petit,  marginal  ou 


SC  U 


462  SCC 

infra-marginal;  et  quatre  pores  génitaux. 
Ce  genre  ne  comprend  que  des  espèces  fos¬ 
siles  des  terrains  tertiaires  ;  ce  sont  :  les 
Sc.  subrolunda  Lk.,  Sc.  Faujasü  Defrance, 
Sc.  slriatula  Marcel  de  Serres,  A’c.  subtelra- 
gona  Grateloup  ,  Sc.  Rogersi  que  M.  Agas- 
siz  avait  d’abord  classés  parmi  les  Lagana, 
et  six  autres  espèces  du  même  auteur. 

2"  Le  genre  Arachnoïdes  de  Klein,  adopté 
par  M.  Agassiz,ne  comprend  que  la  $c. pla¬ 
centa  de  Lamarelt ,  espèce  vivante  de  l'île 
d’Arnboine  et  de  l'Océan  austral.  Son  test, 
circulaire  et  déprimé,  est  très  mince;  les 
pétales  ambulacraires  sont  largement  ou¬ 
verts  ;  les  épines  sont  portées  par  des  tu¬ 
bercules  en  séries  sur  les  aires  ambula¬ 
craires  ,  et  épars  sur  les  autres  aires.  Les 
sillons  de  la  face  inférieure  sont  droits,  non 
ramifiés  ;  la  bouche  est  ronde  avec  des  m⬠
choires  très  plates;  l’anus  est  supra-margi¬ 
nal,  et  les  pores  génitaux  sont  au  nombre 
de  cinq. 

3Ü  Le  genre  Lobophora  comprend  comme 
sous-genre  les  Amphiope ,  caractérisés  par 
deux  lunules  circulaires  dans  le  prolonge¬ 
ment  des  aires  ambulacraires  postérieures, 
lesquelles  lunules,  ou  entailles,  sont  allon¬ 
gées  dans  les  espèces  d’un  premier  sous- 
genre,  et  remplacées  par  une  seule  lunule 
dans  un  troisième  sous  -genre  (Monophora) . 
A  ce  genre  appartiennent  les  Scutclla  bi- 
phora ,  Sc.  bifissa  de  Lamarck,  et  leurs  di¬ 
verses  variétés  considérées  comme  espèces 
distinctes  sous  les  noms  de  L.  truncata ,  L. 
aurita  et  L.  bioculata.  Celte  dernière,  dis¬ 
tinguée  d’abord  par  M.  Desmoulins  ,  avait 
ensuite  été  le  type  du  genre  Amphiope  , 
formé  d’espèces  fossiles  du  terrain  tertiaire, 
tandis  que  les  Lobophores  proprement  dites 
sont  des  espèces  vivantes  des  côtes  d’A¬ 
frique  et  de  l’océan  Pacifique.  Toutes  ont 
une  forme  subcirculaire  aplatie;  les  pétales 
de  leur  rosette  ambulacraire  sont  fermés,  et 
les  sillons  de  la  face  inférieure  sont  ondu¬ 
leux  et  peu  ramifiés.  Leur  bouche  est  petite 
avec  des  mâchoires  plates  ;  leur  anus  est 
inférieur  ,  et  elles  ont  quatre  pores  géni¬ 
taux. 

4°  Le  genre  Encope  comprend  les  Scu- 
tella  emarginala  et  Sc.  quadrifora  {E.  tetra - 
pora)  de  Lamarck  ,  et  neuf  autres  espèces , 
toutes  habitant  les  mers  équatoriales  ;  il  est 
caractérisé  par  son  test  subcirculaire  tron¬ 


qué  en  arrière  avec  six  lunules  ou  entailles, 
dont  cinq  correspondant  aux  ambulacres  , 
et  une  a  l’aire  interambulaeraire  impaire  ; 
les  pétales  de  la  rosette  ambulacraire  sont 
fermés,  et  les  sillons  de  la  face  inférieure 
sont  très  ramifiés;  la  bouche  est  ronde  avec 
des  mâchoires  plates  ;  l’anus  est  inférieur  , 
plus  rapproché  de  la  bouche  que  du  bord 
postérieur. 

5°  Le  genre  Rotula ,  qui  correspond  aux 
Scuiella  dentala  et  Sc.  digitata  de  Lamarck 
(R.  Rumphii ,  R.  digitata  et  R.  Augusti) , 
espèces  vivantes  de  la  côte  d’Afrique,  se 
distingue  par  sa  forme  circulaire,  fortement 
entaillée  et  digitée  sur  son  pourtour;  les  sil¬ 
lons  de  sa  face  inférieure  sont  ramifiés  , 
mais  peu  onduleux  ;  les  pétales  de  sa  ro¬ 
sette  ambulacraire  sont  grands  et  ouverts; 
l’anus  est  situé  à  la  face  inférieure,  plus 
près  de  la  bouche  que  du  bord;  et  il  y  a 
quatre  pores  génitaux  au  sommet. 

6"  Le  genre  Mellita,  comprenant  les  Scu- 
tella  sexforis  et  quin  que  fora  de  Lamarck 
(M.  hexapora ,  quin  que  for  a  et  testudinata 
Ag.)  des  mers  d’Amérique,  avec  deux  autres 
espèces  également  vivantes ,  est  caractérisé 
par  le  test  subcirculaire  très  plat,  tronqué 
en  arrière,  avec  les  ambulacres  fermés  et 
cinq  ou  six  lunules  ou  perforations  dont  une 
située  dans  faire  interambulaeraire  impaire. 
Les  sillons  de  la  face  inférieure  sont  très 
onduleux;  l’anus  est  très  rapproché  de  la 
bouche,  et  les  pores  génitaux  sont  au  nom¬ 
bre  de  quatre  ,  tandis  qu’il  y  en  a  cinq  chez 
les  Encopes  dont  les  lunules  atteignent  le 
bord  et  forment  des  entailles  profondes. 

7°  Le  genre  Echinarachnius  a  pour  type 
la  Scuiella  parma  de  Lamarck,  espèce  vi¬ 
vante  de  l’océan  Indien  ,  et  des  localités  les 
plus  éloignées;  il  comprend,  en  outre,  VE. 
Rumphii  qu’on  avait  d’abord  cru  identique, 
et  une  troisième  espèce  vivante  de  Terre- 
Neuve,  et  de  plus  trois  espèces  fossiles  du 
terrain  tertiaire,  dont  une,  E.  porpila  de 
Bordeaux,  avait  été  décrite  par  M.  Desmou- 
I i ns,  sous  le  nom  de  Cassidulus  porpila  et 
rangée  ensuite  (1 836)  dans  le  genre  Scu- 
telle  par  M.  Agassiz.  Les  caractères  généri¬ 
ques  sont  fournis  par  le  test  discoïde  déprimé, 
avec  les  pétales  de  la  rosette  ambulacraire 
ouverts,  et  les  sillons  de  la  face  inférieure 
droite,  très  peu  ramifiés.  La  bouche  est 
petite  dans  le  plan  de  la  face  inférieure, 


avec  des  mâchoires  hautes  et  les  dents  pla¬ 
cées  horizontalement  et  de  champ;  l’anus 
est  très  petit,  marginal,  et  il  y  a  quatre  pores 
génitaux.  Il  diffère  des  Laganes  par  sa  forme 
circulaire  et  par  la  position  marginale  de 
l’anus;  et  il  diffère  des  Scutelles  par  ses 
pétales  ambulacraires  ouverts. 

8"  Le  genre  Laganum  présente  au  con¬ 
traire  une  forme  déprimée  pentagonale , 
subpentagonale  ou  ovoïde,  tronquée  en  ar¬ 
rière,  rostrée  en  avant.  Ses  pétales  ambu¬ 
lacraires  sont  allongés;  il  a  quatre  ou  cinq 
pores  génitaux  ;  sa  bouche  est  petite  dans  le 
plan  même  de  la  face  inférieure,  avec  des 
mâchoires  fortes  qui  ont  deux  ailes  assez 
hautes  et  des  dents  placées  verticalement  a 
l’extrémité;  l’anus  est  inférieur  ;  certaines 
espèces  ayant  seulement  quatre  pores  géni¬ 
taux  sont  toutes  actuellement  vivantes  aux 
Antilles  ou  dans  les  mers  Australes ,  telle 
est  la  Scutella  orbicularis  de  Lamarck  ; 
d’autres  ayant  cinq  pores  génitaux  sont 
également  vivantes ,  telle  est  la  Sc.  latis- 
sima  Lk.  ,  et  le  Clypeaster  Laganum  du 
même  auteur,  ou  bien  elles  sont  fossiles  du 
terrain  tertiaire. 

Parmi  les  autres  genres  du  même  groupe 
des  Scutelles  sont  les  genres  :  9°  Sculellina 
comprenant  la  Sculella  nummularia  De- 
france,  les  Cassidulus  fibularioides  et  Haye- 
sianus  de  M.  Desmoulins  qui  sont  fossiles 
des  terrains  tertiaires  (  vay .  scuteli.ina  ). 

Ï0°  Runa,  comprenant  deux  petits  Oursins 
fossiles  du  terrain  tertiaire  de  Sicile  et  de 
Bordeaux  ;  ils  sont  allongés,  renflés,  avec  des 
ambulacres  divergents  et  des  pores  ambula¬ 
craires  non  conjugués.  Les  aires  interarn- 
bulacraires  sont  profondément  entaillées; 
les  sillons  de  la  face  inférieure  sont  droits 
et  ils  ont  quatre  pores  génitaux. 

1 1°  Moulinsia  ayant  pour  ty pe  la  Sculella 
cassidulina  de  Desmoulins,  petite  espèce  de 
la  Martinique,  dont  le  test  ovale,  à  pourtour 
festonné,  est  mince  et  recouvert  de  tuber¬ 
cules  très  apparents  ;  avec  des  ambulacres 
ouverts  à  pores  non  conjugués,  et  l’anus 
inférieur. 

12°  Echinocyamus  composé  d’oursins 
plats  circulaires,  elliptiques  ou  presque  pen¬ 
tagones  classés  précédemmentdans  lesgenres 
Fibularia ,  Sculella,  Echinoneus  et  Spatan- 
gus  de  divers  auteurs.  Leur  test  épais,  avec 
cloisons  intérieures  ,  porte  des  pétales  arn- 


SCÜ  463 

1  bulacraires,  ouverts,  fort  longs  et  à  pores 
non  conjugués;  la  bouche  est  ronde;  les 
mâchoires  sont  hautes;  l’anus  est  inférieur, 
rapproché  de  la  bouche  ,  et  il  y  a  quatre 
pores  génitaux.  Tels  sont  les  Fibularia  an - 
gulosa  et  tarenlina  de  Lamarck  ,  l’une  de 
la  mer  du  Nord,  l’autre  de  la  Méditerranée; 
la  Fib.  auslralis  Desmoulins,  de  la  mer  du 
Sud;  la  Fib.  sculata  Desrnoul.  ou  Sculella 
occilana  Defr.,  et  14  autres  espèces  fossiles 
du  terrain  tertiaire. 

13°  Dendrasler  ayant  pour  type  YEchina- 
rachnius  excentrions  Val.,  de  la  Californie, 
différant  des  Scutelles  par  son  étoile  ambu- 
lacraire  excentrique. 

La  famille  des  Clypéastroïdes  contient 
encore  avec  les  Scutelles  le  genre  Clypéas- 
ter,  comprenant  avec  18  espèces  vivantes 
ou  fossiles  ainsi  nommées  soit  par  Lamarck  , 
soit  par  d’autres  auteurs,  les  Scutella  ambi- 
gena  et  placunaria  Lamk.,  qui  sont  une 
même  espèce  ;  cette  famille,  enfin,  est  com¬ 
plétée  par  le  genre  Fibularia  Lamk.,  formé 
d’espèces  vivantes  ,  et  par  le  genre  Lenita 
comprenant  deux  oursins  fossiles  du  terrain 
tertiaire,  les  Cassidulus  complanalus  Lamk. 
et  Cassidulus  faba  Defr.  (Duj.) 

SCÏJTELLE.  bot.  cr.  —  On  nomme 
ainsi,  dans  les  Lichens,  une  modification  de 
l’excipulum.  Voy.  lichens. 

SCUTEjLLElîA  ( scutum ,  écusson,  à 
cause  du  développement  de  cette  partie). 
ins. — Genre  de  la  tribu  des  Scutellériens, 
groupe  des  Scu tel léri tes,  de  l’ordre  des  Hé¬ 
miptères,  établi  par  Lamarck,  adopté  par 
Latreille  et  tous  les  entomologistes.  Les  li¬ 
mites  du  genre  Sculellera  ont  considérable¬ 
ment  varié.  L’auteur  du  Généra  Cruslaceo - 
rum  et  Inseclorum  comprenait  sous  cette 
dénomination  la  plupart  des  espèces  de  notre 
groupe  des  Scu tellérï tes,  toutes  celles  qui, 
d’autre  part,  furent  rangées  par  Fabricius 
dansson  genre  Telyra.  Mais, successivement, 
les  Sculellera  furent  divisées  par  M.  Laporte 
de  Castelnau  et  surtout  par  M.  Burmeister, 
puis  par  M.  Spinola  et  MM.  Amyot  et  Ser- 
ville.  Ce  genre,  tel  qu’il  est  adopté  généra¬ 
lement  aujourd’hui,  est  réduit  aux  espèces 
qui,  présentant  les  caractères  généraux  du 
groupe,  ont  des  antennes  assez  longues, 
composées  de  quatre  articles;  le  deuxième 
très  petit,  et  le  troisième  grand  ;  la  tête 
étroite,  etc.  Les  Scutel lères  proprement  dites 


464 


scu 


scu 


brillent  par  l’éclat  de  leurs  couleurs  qui  ne 
le  cèdent  point  à  celles  des  plus  beaux  Bu¬ 
prestes.  Ces  Hémiptères,  peu  nombreux  en 
espèces,  sont  répandus  seulement  dans  les 
régions  chaudes  de  l’Afrique  et  aux  Indes 
orientales.  On  peut  citer,  comme  les  princi¬ 
paux,  les  Sc.  signala  Fabr.,  du  Sénégal,  no- 
bilis  Lin. ,  A tockerus  Fabr.,  etc.,  des  Indes 
orientales.  (Bl.) 

SCUTELLÉRIENS.  Scutellerii.  ins.  — 
Tribu  de  l’ordre  des  Hémiptères  ,  section 
des  Hétéroptères  ,  caractérisée  par  des  an¬ 
tennes  longues  ,  toujours  libres  ,  et  surtout 
par  un  écusson  extrêmement  grand  ,  qui, 
dans  certains  cas  ,  recouvre  même  les  él y— 
très,  les  ailes  et  la  totalité  de  l’abdomen. 
Les  Sculellériens  se  font  remarquer,  très 
généralement  aussi,  par  la  largeur  et  l’é¬ 
paisseur  de  leur  corps.  Certains  d’entre  eux 
affectent  même  une  forme  globuleuse.  Chez 
ces  Hémiptères,  les  antennes  ont  le  plus  or¬ 
dinairement  cinq  articles;  mais  cependant 
ce  nombre  est  quelquefois  seulement  de 
quatre  ,  ou  même  de  trois.  Les  ély très  sont 
un  peu  plus  longues  que  les  ailes,  et  nette¬ 
ment  divisées  en  deux  parties  :  l’une  basilaire 
et  coriace;  l’autre  membraneuse,  parcourue 
surtout  par  des  nervures  longitudinales,  et 
par  quelques  nervures  transversales  consti¬ 
tuant  ainsi  de  véritables  cellules.  Les  pattes 
des  Scutellériens  sont  assez  grêles ,  et  leurs 
tarses  sont  ordinairement  composés  de  trois 
articles;  chez  plusieurs  néanmoinsce  nombre 
est  moindre. 

Ces  Hémiptères  sont  souvent  très  remar¬ 
quables  par  l’éclat  de  leurs  couleurs.  Les 
nuances  rouges,  vertes,  les  couleurs  métal¬ 
liques  ,  ornent  l’écusson  et  la  plus  grande 
grande  partie  du  corps  de  ces  Insectes.  Les 
Scutellériens  sont  répandus  dans  toutes  les 
régions  du  globe  ;  mais  ils  sont  surtout 
abondants  dans  les  pays  chauds  comme 
l’Inde,  l’Afrique,  et  c’est  de  ces  contrées 
que  les  voyageurs  nous  rapportent  les  espè¬ 
ces  aux  brillantes  couleurs  d’or  et  d’éme¬ 
raude.  Cette  tribu  est  l’une  des  plus  nom¬ 
breuses  de  l’ordre  entier  des  Hémiptères; 
elle  ne  fournit  pas  dans  nos  collections  moins 
de  1,000  à  1,200  espèces.  Tous  ces  Insectes 
sont  essentiellement  phytophages  ;  ils  enfon¬ 
cent  leur  becdans  le  parenchyme  des  feuilles, 
dans  les  tiges,  et  prennent  ainsi  le  suc  de  la 
plante. 


Les  Scutellériens  connus  de  Linné  étaient 
rangés  par  ce  savant  dans  son  grand  genre 
Cimex.  Olivier  en  forma  un  genre  propre 
sous  le  nom  de  Pentatoma ,  dénomination 
ayant  pour  but  d’indiquer  un  caractère 
assez  général  chez  ces  Insectes,  la  division 
des  antennes  en  cinq  articles.  Plus  tard  , 
Lamarek  et  Latreille  adoptèrent  deux  gen¬ 
res  :  les  Scutellères  ,  chez  qui  l’écusson  re¬ 
couvre  tout  le  corps,  et  les  Pentatomes,  chez 
qui  l’écusson  ne  recouvre  qu’une  portion 
plus  ou  moins  considérable  de  l’abdomen. 
Ce  sont  ces  deux  genres  qui,  pour  les  ento¬ 
mologistes  modernes,  sont  devenus  la  base 
des  deux  divisions  principales  de  la  tribu 
des  Scutellériens,  bien  que  la  limite  soit 
très  difficile  à  poser  entre  les  espèces  à 
grand  écusson  et  celles  à  écusson  médiocre. 
Fabricius  désignait  les  Scutellères  de  La- 
marck  sous  le  nom  de  Tetyra,  et  la  plupart 
des  Pentatomes  sous  celui  de  Cimex.  Il  forme 
en  même  temps  les  genres  Halys ,  Cydnus , 
Ælia ,  etc.  Dans  ces  derniers  temps,  le  nombre 
des  coupes  s’est  accru  considérablement 
parmi  les  Scutellériens.  Plusieurs  ont  été 
formées  par  M.  Laporte  de  Castelnau  ( Essai 
d’une  class.  des  Hémipt.  héléropt.).  Elles  ont 
été  augmentées  bientôt  parM.  Hahn  ( Wan - 
zcnart  Insekt);  M.  Burmeister  ensuite  ( Hand - 
buch  der  Entom.)  ajouta  encore  de  nouvelles 
divisions  parmi  les  Scutellériens,  et  il  admit 
30  genres  dans  cette  tribu.  M.  Spinola 
(  Essai  sur  les  He'mipt.  héléropt.  )  en  forma 
encore  plusieurs  nouveaux.  Enfin  MM.  Amyot 
et  Servi I le  (  Ins.  hémipt .,  Suites  à  Buffon  ) , 
qui ,  partout ,  établissent  presque  autant  de 
divisions  que  d’espèces  ,  n’ont  pas  moins  de 
144  genres  parmi  les  Scutellériens.  Dans 
notre  Histoire  des  Insectes,  nous  avons  adopté 
la  division  des  Scutellériens  en  trois  groupes 
ainsi  caractérisés  : 

Ecusson  rie  recouvrant  pas  tout  le  corps. 

Pattes  inermes . Pentatomites. 

Ecusson  triangulaire  ne  couvrant  pas 

tout  le  corps.  Pattes  garnies  d’épines.  Cydnites. 
Écusson  très  grand  recouvrant  tout  le 

corps  ......  .  Sguteleéeites. 

Nous  rattachons  au  premier  de  ces  grou¬ 
pes  les  genres  Megymenum,  Guér.  ;  Oncomeris 
Lap.;  Tesseraloma,  Lap r,  Aspongopus,  Lap.; 
Agapophyta,  Guér.;  Edessa,  Fabr.;  Phylloce- 
phala ,  Lap.  ;  Halys,  Fabr.  ;  Dinidor,  Lap.; 
Arvelius,  Spin.;  Acanlhosoma,  Lap.;  Penta¬ 
toma,  Oliv.,  Latr.;  Dryptocephala  ,  Lap.; 


SCC 

Sciocoris ,  Fa  11.;  Sliretrus,  Lap.;  Ælia,  Fabr., 
et  tous  ceux  établis  à  leurs  dépens. 

Les  Cydnites  comprennent  le  genre  Cyd- 
nus  ,  Fabr.,  et  les  divisions  établiés  aux  dé¬ 
pens  par  MM.  Amyot  et  Serville,  les  genres 
Cephalocleus,  L.  Duf. ,  et Scaptocoris,  Perty. 

Les  Scutellérites  renferment  les  genres 
Pachycoris,  Burrft.  ;  Tetyro ,  Fabr.;  Sphæro- 
coris ,  Burm.;  Sculellera,  Latr.;  Augocoris , 
Burin.;  Pdtophora ,  Burm.;  Gyptocoris , 
Burm.;  Podops  et  Oxynolus ,  Lap.;  Odon- 
toscelis,  Lap.;  Canopus ,  Fab.;  Thyreocoris, 
Schranck  ;  Chlœnocoris ,  Burm.,  et  les  divi¬ 
sions  secondaires  formées  aux  dépens  de  ces 
divers  genres.  (Br.) 

SCUTELLÉRITES.  Sculelleritæ.  ins. — 
Groupe  delà  tribu  des  Scutellériens ,  de 
l’ordre  des  Hémiptères.  Voy.  scutellé¬ 
riens.  (Bl.) 

*SCUTELLïATÂ.  échin.  — Genre  établi , 
en  1841,  par  M.  Agassiz,  dans  la  famille  des 
Clypéaslroïdes  pour  de  petits  oursins  très 
plats,  circulaires  ou  elliptiques ,  ayant  les 
pétales  de  la  rosette  ambulacraire  conver¬ 
gents  mais  non  fermés,  à  pores  non  conju¬ 
gués  ;  la  bouche  ronde  avec  des  mâchoires 
déprimées  ;  des  cloisons  rayonnantes  dans 
l’intérieur  du  test  ;  l’anus  marginal  ou  supra- 
marginal  et  quatre  pores  génitaux.  Ce  genre 
-îo n tient  cinq  espèces  fossiles  des  terrains 
ïertiaires.  La Sc.  nummularia  de  Grignon, 
3e  Blaye  ,  de  Noirmoutier  et  de  plusieurs 
autres  localités,  avait  d’abord  été  classée 
par  M.  de  Blainville  dans  le  genre  Scutelle , 
et  M.  Agassiz,  en  1839,  en  fit  un  Echina- 
rachnius.  La  A'c.  placentula  Ag.,  avait  été 
nommée  par  M.  Defrance  Cassidulus  dubius, 
et  par  M.  Desmoulins  Cassidulus  fibularioi- 
des.  La  Sc.  complanata  Ag.  est  un  Cassidu¬ 
lus  de  Lamk.  ;  la£c.  elliplica  est  une  Scutelle 
de  M.  Desmoulins;  enfin  ,  la  Sc.  Hayesiana 
est  un  Cassidulus  du  même  auteur.  (Duj.) 

SCUTE ELITES,  moll.  —  Dénomination 
employée  autrefois  pour  des  parmophores 
fossiles.  (Duj.) 

SCUTIA  ( scutum ,  bouclier),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Rhamnées,  tribu  des 
Frangulées,  établi  par  Commerson  (  Msc . 
ex  Brongn.  in  Annal,  sc.  nat .,  X,  362). 
Les  principales  espèces,  Sculia  indica  Brong. 
( Bhamnus  circumscissus  Lin.),  Sculia  Com- 
mersonii  Brongn. ,  Sculia  ferrea  Brongn. 
( Bhamnus  ferreus  Vahl),  sont  des  arbrisseaux 

T  .  XI. 


SCU  465 

qui  croissent  à  l’tle  Bourbon  ,  aux  Antilles 
et  dans  le  Malabar. 

SCUTIBRANCHES.  Scutibranchia.  moll. 
—  Ordre  de  Mollusques  gastéropodes  ayant 
une  ou  deux  branchies  pectinées  dans  une 
cavité  au-dessus  de  la  tête  et  sécrétant  une 
coquille  en  cône  surbaissé  ou  en  bouclier.  Les 
Scutibranches  se  partagent  en  deux  familles: 
les  Calyptraciens  qui  n’ont  qu’une  seule 
branchie  et  qui  sont  dissymétriques,  et  les 
Dicranobranches  qui  ont  deux  branchies  et 
qui  sont  symétriques.  Cuvier  avait  le  pre¬ 
mier  institué  cet  ordre,  mais  il  y  comprenait, 
parmi  les  Scutibranches  non  symétriques , 
les  liai iotides  et  les  Stomates  qui  sont  des 
Pectinibranches,  et  parmi  les  Scutibranches 
symétriques ,  la  Navicelle  qui  est  une  Néri- 
tacëe,  la  Calyptrée  qui  doit  réellement  ap¬ 
partenir  à  la  section  des  non  symétriques 
dont  elle  est  même  le  vrai  type,  et  la  Cari- 
naire  qui  est  un  Flétéropode.  (Duj.) 

SCUTIGÈRE.  Sculigera  (  scutum ,  bou¬ 
clier;  gero ,  je  porte),  myriap.  —  C’est  un 
genre  de  l’ordre  des  Schizotarses  ,  de  la 
famille  des  Scutigérides,  établi  par  Lamarck, 
et  adopté  par  tous  les  myriapodophiles. 
Dans  cette  coupe  générique,  qui  correspond 
entièrement  à  celle  de  Cermaiia  d’Illiger,  la 
tête  est  convexe,  assez  grande;  il  y  a  un 
faible  arceau  supérieur  pour  le  segment 
forcipulaire;  les  arceaux  supérieurs  des 
autres  segments  sont  en  moindre  nombre 
que  les  segments  et  que  les  pieds;  ils  sont 
au  nombre  de  huit  seulement,  inégaux,  im¬ 
briqués,  échancrés  à  leur  bord  postérieur, 
sauf  Je  dernier,  et  présentent  près  de  cette 
échancrure  un  trou  stiginatiforme  allongé; 
les  arceaux  inférieurs  sont  distincts  les  uns 
des  autres,  trapézoïdes  ;  il  y  en  a  quinze  pé- 
digères ,  et  un  anal  portant  deux  paires  de 
très  petits  appendices,  ou  un  appendice  mé¬ 
dian  bifurqué;  la  partie  anale  et  la  vulve 
sont  rapprochées  à  l’extrémité  postérieure 
du  corp  les  antennes  sont  fort  longues, 
filiformes  ,  sétacées  ,  composées  d’un  très 
grand  nombre  de  petits  articles  formant 
trois  séries  jointes  ensemble  par  deux  ar¬ 
ticulations  mobiles;  les  deux  ou  trois  ar¬ 
ticles  basilaires  sont  les  plus  gros;  les  yeux 
sont  saillants  en  arrière  des  antennes,  com¬ 
posés  ;  les  palpes  sont  longs,  pédiformes,  a 
article  terminal  composé;  les  forcipulessont 
faibles,  allongées,  pointues,  à  lèvre  inférieure 

39 


466 


SCO 


ou  bouche  presque  disjointe  sur  la  ligne 
médiane,  et  pourvue  en  avant  de  poils  épi¬ 
neux  ;  les  pieds  son t  au  nombre  de  quinze 
paires,  inégaux,  de  plus  en  plus  longs  d’a¬ 
vant  en  arrière;  les  articles  des  tarses  sont 
corn  posés  d’un  nombre  considérable  de  petits 
articlesassez  semblables  à  ceux  des  antennes, 
et  croissant  en  nombre  d’avant  en  arrière. 

Le  genre  curieux  des  Scutigères  a  été  dis¬ 
tingué,  en  1801,  par  Lamarck  ;  mais  nous  de¬ 
vons  dire  ici  qu’Illiger  avait  déjà  fait  connaître 
cette  coupe  générique  dans  la  Fauna  elrusca 
de  Rossi ,  sous  le  nom  de  Cermatia.  Ses  espèces, 
peu  nombreuses  alors,  avaien  t  été  considérées 
par  Pallas  comme  des  Iules,  et  par  d’autres 
comme  des  Scolopendres.  On  disait  à  tort, 
à  cette  époque,  que  les  Scutigères  ont  deux 
paires  de  pattes  à  chaque  anneau;  erreur 
que  Leach  a  reproduite  en  1812,  et  qui 
tient  à  la  fusion  de  quelques  plaques  supé¬ 
rieures  entre  elles ,  ou  plutôt  au  grand  dé¬ 
veloppement  que  certaines  de  ces  plaques 
ont  pris  aux  dépens  des  autres  ,  et  qui  les 
fait  recouvrir  plusieurs  segments.  Dans  l’es¬ 
pèce  ordinaire  d’Europe,  on  voit  manifeste¬ 
ment  que  ces  scutes  ou  plaques  supérieures 
appartiennent  aux  premier,  deuxième,  qua¬ 
trième,  sixième,  neuvième,  onzième,  trei¬ 
zième  et  quinzième  segments;  elles  crois¬ 
sent  de  la  première  à  la  quatrième,  et  dé¬ 
croissent  ensuite,  mais  faiblement,  de  la 
cinquième  à  la  septième;  la  huitième  est 
plus  petite  que  les  autres,  et  n’est,  pas  échan- 
crée  en  arrière  comme  elles.  Nous  ne  croyons 
pas,  d’après  M .  Gervais,  que  l’on  puisse  corn- 
parer,  avec  M.  Brandt ,  cette  réunion  de 
plusieurs  plaques  dorsales,  chez  les  Scuti¬ 
gères,  avec  ce  qui  a  lieu  chez  les  Iules;  | 
c’est  cette  disposition  scutiforme  des  ar-  j 
ceaux  supérieurs  du  corps,  qui  a  suggéré  à  ; 
Lamarck  la  dénomination  de  Scutigères. 
La  treille  a  voulu  rappeler,  par  le  nom  de  fa¬ 
mille  (Inéquipèdes)  qu’il  leur  a  donné,  l'iné¬ 
galité  de  leurs  pieds,  et  la  décomposition 
des  tarses  en  une  multitude  d’articles  a 
fourni  à  M.  Brandt  la  dénomination  de 
Schizotarsia. 

Pallas  ,  qui  avait  étudié  les  Scutigères 
d’après  une  espèce  qui  est  peut  être  l’es¬ 
pèce  ordinaire,  les  rapportait  à  tort  au 
même  groupe  que  les  Iules. 

L’organisation  des  Scutigères  a  été  étu¬ 
diée  parM.  L.  Dufour;  mais  on  ne  connaît 


SCÜ 

pas  encore  leur  mode  de  développement ,  ce 
que  leur  singulière  organisation  rendrait 
pourtant  fort  désirable.  Ce  sont  des  ani¬ 
maux  essentiellement  nocturnes  ou  crépus¬ 
culaires,  vivantdans  nos  paysauprès  des  ha¬ 
bitations  ou  dans  leur  intérieur,  et  qui 
préfèrent  surtout  les  endroits  où  il  y  a  du 
vieux  bois.  Ils  courent  avec  rapidité  sur  le 
sol  ,  ou  contre  les  parois  des  murs,  et  sont 
fort  difficiles  à  rencontrer  complets  à  cause 
de  l’extrême  fragilité  de  leurs  longues  pattes 
qui  se  cassent  ordinairement  au-dessous  de 
la  hanche.  On  en  a  recueilli  dans  ces  der¬ 
niers  temps  sur  presque  tous  les  points  du 
globe  :  en  Afrique,  en  Asie,  dans  la  Nou¬ 
velle-Zélande,  et  dans  les  deux  Amériques; 
aussi  a-t-on  porté  à  une  vingtaine  le  nombre 
de  leurs  espèces.  Toutefois,  il  est  à  regretter 
qu’on  ne  les  ait  pas  décrites  d’une  manière 
suffisamment  comparative,  et  leur  caracté¬ 
ristique  laisse  encore  beaucoup  à  désirer. 

Comme  espèce  représentant  ce  genre  re¬ 
marquable,  je  citerai  le  Scutigèrecoléoptrée, 
Scutigère  coleoptrata  Fab.  (  Sp.  lui.,  t.  I, 
p.  351).  Cette  espèce  est  abondamment  ré¬ 
pandue  dans  tout  le  midi  et  le  nord  de 
l’Europe,  ainsi  que  dans  le  nord  de  l’A¬ 
frique  où  je  l’ai  rencontrée  aussi  fort  com¬ 
munément.  (H.  L.) 

¥SCUTSGÉI\ÏDES.  Scutigeridœ .  myriap. 
—  C’est  une  familie  de  l’ordre  des  Schizo- 
larses,  établie  par  Leach,  et  adopté  par  tous 
les  myriapodophiles.  La  famille  des  Sculi- 
gérides  est  facile  à  distinguer.  Dans  toutes 
les  espèces  qui  la  composent,  les  segments 
du  corps  sont  peu  nombreux,  et  il  en  est  de 
même  des  pieds.  Les  segments  sont  ,  en 
outre,  remarquables  par  leur  dissimilitude 
en  dessus  ,  où  ils  paraissent  n’être  qu’au 
nombre  «le  huit,  tandis  qu’il  y  en  a  quinze 
en  dessous  ,  sans  compter  ceux  des  forci- 
pules  et  de  la  partie  anale,  c’est-à  dire  au¬ 
tant  que  de  paires  de  pieds.  Les  pieds  sont 
longs  et  inégaux  ,  les  postérieurs  étant  en¬ 
core  plus  longs  que  les  autres,  et  tous  ont 
leurs  tarses  décomposés  en  un  nombre  con¬ 
sidérable  de  petits  articles.  Les  antennes 
des  Scutigères  sont  également  fort  grandes, 
sélacées,  composées  d’une  multitude  de  pe¬ 
tits  articles,  mais  cependant  pas  uniformes. 
Les  deux  premiers  articles  sont  [dus  forts 
que  les  autres  ,  et  la  partie  filiforme  est 
composée  de  trois  séries,  jointes  entre  elles 


SCY 


SCY 


467 


par  deux  articulations  mobiles.  Les  yeux  de 
ces  animaux  présentent  aussi  un  caractère 
distinctif;  ils  sont  saillants,  très  nombreux, 
et  réunis  comme  les  yeux  composés  des  In¬ 
sectes  hexapodes.  Les  trachées  s’ouvrent, 
assure-t-on,  dans  les  orifices  stigmatiformes 
qui  sont  placés  sur  la  ligne  médio-dorsale, 
près  l’échancrure  du  bord  postérieur  des 
fentes.  M.  Newport,  qui  a  décrit  et  figuré 
ces  perforations  postérieures  des  fentes  dor¬ 
sales  comme  étant  les  stigmates,  dans  un 
de  ces  mémoires  des  Transact .,  Linn., 
tom.  XIY,  pl.  33,  fig.  37,  dit  cependant,  à 
la  page  331  du  même  volume,  qu’il  y  a 
chez  les  Scutigères  neuf  paires  de  stigmates 
latéraux,  ce  que  l’analogie  rend  beaucoup 
plus  probable. 

Cette  famille  n’est  encore  représentée  que 
par  un  seul  genre  qui  est  celui  de  Sculi- 
gère.  Voy.  ce  mot.  (H.  L.) 

*SCIJT!GÉRÏTES.  myriap. — Dans  notre 
Histoire  des  animaux  articulés,  nous  donnons 
ce  nom  à  une  famille  qui  est  tout  à  fait 
identique  à  celle  des  Scutigérides.  Voy.  ce 
mot.  (H.  L.) 

*SCUTOPTJERLTS  (  <jxvto<,'  ,  Cuir;  'jrrepov, 
aile),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  de  la  famille  des  Hydro- 
canthares  et  de  la  tribu  des  Dytiscites,  pro¬ 
posé  par  Eschscholtz,  adopté  par  Dejean 
( Catalogue ,  3e  édition,  p.  61)  qui  y  rapporte 
les  trois  espèces  suivantes  :  S.  coriaceus  Hofl\, 
pustulatus  Ros.,  et  lanio  F.  Elles  forment, 
pour  MM.  Erichson  et  Aubé,  la  première 
division  du  genre  Colymbeles.  Laporte  et 
Brui  lé  d’une  part,  et  Hope  de  l’autre,  ont 
fait  de  la  troisième  espèce  le  type  du  genre 
Meladema.  (C.) 

SC ETE LA  ,  Lour.  ( Flor .  Cochinch.,  7). 
bot.  pii.  —  Syn.  de  Memecylon,  Linn. 

SCETES.  moll.  —  Nom  latin  donné  par 
Montfort  au  genre  Pavois  ou  Parrnophore. 
Voy.  ce  mot.  (Duj.) 

*SCYBALÏEM.  bot.  ph. — Genre  de  la 
famille  des  Balonophorées  ,  tribu  des  Hélo- 
siées,  établi  par  Schott  et  Endlichêr  (Melet., 
3  ,  t.  2).  Herbes  de  l’Amérique  tropicale. 

SCYDMÆNES  ( çru<Wvw,  s’irriter),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Serricornes ,  section  des 
Malarodermes  et  tribu  des  Palpeurs,  établi 
par  Latreille  [Généra  Cruslaceorum  et  Insec- 
iorum ,  t.  1,  p.  281),  généralement  adopté 


depuis.  Kunze  et  Schaum  ont  publié  l’un  et 
l’autre  une  monographie  sur  ce  genre.  Celle 
du  dernier  de  ces  auteurs  est  de  quarante- 
sept  espèces.  Trente  sont  originaires  d’Eu¬ 
rope,  treize  d’Amérique,  deux  d’Asie,  et  deux 
d’Afrique.  Nous  citerons,  parmi  celles-ci,  les 
suivantes:  S.  bicolor  F.,  clavipes,  brevicor- 
nis  Say,  Dalmanni ,  hirticollis,  Wetlerhalii 
G hl . ,  Godarti  Latr.,  sculellaris,  collaris , 
pusilleus,  angulatus,  pubicollis,  denticornis, 
rufus ,  thoracicus  Mull.,  etc.,  etc.  La  plupart 
se  trouvent  à  terre,  sous  les  pierres,  sous  les 
détritus  de  végétaux  ou  dans  les  fourmiliè¬ 
res.  (C.) 

*SCYLLA.  crust.  —  Dehaan,  dans  sa 
Fauna  japonica ,  désigne  sous  ce  nom  un 
nouveau  genre  de  l’ordre  des  Décapodes 
brachyures  et  de  la  famille  des  Portuniens. 
C’est  aux  dépens  des  Portunes  ( voyez  ce 
mot)  que  cette  nouvelle  coupe  générique  a 
été  établie  ,  et  l’espèce  ,  qui  peut  en  être 
considérée  comme  le  type,  est  le  Scylla 
serrata  Forskahl.  (H.  L.) 

SC  Y  LL  ARE.  Scyllarus.  crust.  —  Ce 
genre,  qui  appartient  à  l’ordre  des  Déca¬ 
podes  macroures,  à  la  famille  desScyllariens, 
a  été  établi  par  Fabricius  aux  dépens  des 
Cancer  de  Linné  et  de  Herbst.  Six  espèces 
composent  ce  genre  ,  dont  deux  habitent  la 
Méditerranée  ,  et  une  autre  la  côte  de  Pon¬ 
dichéry  ,  de  1’  1  le  de  France  et  la  mer  des 
Antilles.  Parmi  elles,  je  citerai,  comme 
pouvant  servir  de  type,  le  Scyllare  ours, 
Scyllarus  arctus  Fabr.  ,  Edw.  (  Hist.  nat. 
des  Crust.,  t.  II,  p.  282,  n°  1).  Cette  espèce 
est  très  abondamment  répandue  dans  la 
Méditerranée  ;  je  l’ai  prise  aussi  sur  les  côtes 
de  l’Algérie,  particulièrement  dans  les  rades 
de  Bone,  d’Alger  et  d’Oran.  (H.  L.) 

SCYLLAR1EÎVS.  Scyllarii.  crust.  — 
C’est  une  tribu  de  l’ordre  des  Décapodes 
macroures  ,  établie  par  M.  Milne  Edwards, 
et  rangée  par  ce  savant  dans  la  famille  des 
Macroures  cuirassés.  Chez  ces  Crustacés,  la 
carapace  est  très  large  et  peu  élevée;  sou 
bord  antérieur  est  à  peu  près  droit,  et  pré¬ 
sente  un  prolongement  horizontal  qui  s’a¬ 
vance  entre  la  base  des  antennes  externes, 
et  recouvre  l’insertion  de  celles  de  la  pre¬ 
mière  paire.  Les  yeux  sont  logés  dans  des 
orbites  bien  formées,  et  assez  éloignées  de  la 
ligne  médiane.  Les  antennes  s’insèrent  sur 
la  même  ligne  au-dessous  des  yeux  ;  celles 


d8  la  première  paire  sont  grêles,  et  ne  pré¬ 
sentent  rien  de  remarquable;  leur  premier 
article  est  presque  cylindrique,  et  beaucoup 
plus  gros  que  les  deux  suivants  ;  enfin,  elles 
se  terminent  par  deux  filets  multi-articulés 
très  courts.  Les  antennes  externes  sont  fo¬ 
liacées,  et  extrêmement  larges;  la  pièce  que 
porte  le  tubercule  auditif  est  confondue  avec 
l’épistome  ,  et  est  suivie  de  quatre  articles , 
dont  le  deuxième  et  le  quatrième  sont  la- 
melleux  et  extrêmement  grands.  Le  cadre 
buccal  est  petit,  et  les  pattes-mâchoires  sont 
médiocres  et  pédiformes.  Le  plastron  ster¬ 
nal  est  très  large,  et  composé  d’une  seule 
pièce.  Les  pattes  des  quatre  premières  paires 
sont  terminées  par  un  tarse  slyliforme;  il 
en  est  de  même  pour  les  pattes  postérieures 
chez  les  mâles  ;  mais  chez  la  femelle  ,  ces 
dernières  se  terminent  par  une  petite  pairp 
incomplète.  L’abdomen  est  très  large,  et  se 
termine  par  une  grande  nageoire  en  éven¬ 
tail  composée  de  la  manière  ordinaire,  mais 
dont  les  feuillets  sont  mous  et  flexibles 
dans  les  trois  quarts  postérieurs  de  leur 
longueur.  Le  premier  anneau  abdominal 
manque  d’appendices  ;  mais  les  quatre  seg¬ 
ments  suivants  portent  chacun  une  paire 
de  fausses  pattes,  dont  la  forme  varie  sui¬ 
vant  les  sexes.  Chez  le  mâle  ,  celles  de  la 
première  paire  sont  grandes  ,  et  portent 
deux  larges  lames  foliacées;  mais  les  sui¬ 
vantes  n’en  portent  qu’une  seule,  dont  la 
grandeur  diminue  rapidement,  au  point 
d’être  rudimentaire  au  cinquième  anneau. 
Chez  la  femelle,  tous  ces  appendices  son t 
beaucoup  plus  développés,  et  servent  à  sus¬ 
pendre  les  œufs.  Les  branchies  sont  compo¬ 
sées  de  filaments  disposés  en  brosse,  et  sont 
rangées  par  faisceaux  ,  entre  lesquels  s’é¬ 
lèvent  de  grandes  lames  flabelliforsnes  ap¬ 
partenant  aux  pattes  thoraciques.  On  compte 
vingt  et  une  branchies  de  chaque  côté  du 
corps  ,  savoir  :  deux  au-dessus  des  pattes- 
mâchoires  de  la  seconde  paire;  trois  au- 
dessus  des  pattes-mâchoires  externes  ;  trois 
au-des.^us  des  pattes  antérieures  ;  quatre 
au-dessus  de  chacune  des  trois  pattes  sui¬ 
vantes  ;  et  une  au-dessus  de  la  patte  posté¬ 
rieure.  V oy.  ces  mots. 

Cette  tribu  a  été  divisée  en  trois  genres  , 
désignés  sous  les  noms  de  Scyllarus,  Ibacus 
et  Thenus.  (H.  L.) 

SCYLLAUOIDÜA,  crust.  Dehaan, 


dans  sa  Faune  du  Japon  ,  désigne  sous  ce 
nom  une  famille  de  l’ordre  des  Décapodes 
macroures  ,  qui  correspond  entièrement  à 
celle  des  Scyllariens  de  M.  Milne  Edwards 

VOIJ.  SCYLLARIENS.  (H.  L.) 

SCYLLÉE.  Scyllœa.  mole .  —  Genre  de 
Mollusques  gastéropodes  nudibranches  établi 
par  Linné  pour  la  Scyllœa  pelagica  dont  il 
avait  méconnu  la  vraie  structure.  Le  genre 
Scyllée  plus  exactement  décrit  parForskahl, 
a  été  l’objet  d’un  travail  très  important  de 
Cuvier,  d’après  lequel  Lamarck  et  M.  de 
Blainville  le  caractérisent  ainsi  :  le  corps 
est  rampant,  gélatineux,  oblong,  très  com¬ 
primé  sur  les  côtés ,  pourvu  d’un  pied  droit 
et  ventral,  canaliculé  en  dessous  pour  em¬ 
brasser  les  fucus  sur  lesquels  il  se  fixe.  Le 
dos  élevé  et  convexe  porte  quatre  ailes  mem¬ 
braneuses  ou  crêtes  disposées  par  paires  sur 
la  face  interne  ou  supérieure,  desquelles 
sont  éparses  les  houppes  branchiales.  La 
tête,  peu  saillante,  porte  deux  grands  ten¬ 
tacules  auriformes,  comprimés,  ondulés  et 
rétrécis  vers  leur  base,  dilatés  en  haut,  et 
laissant  sortir  une  petite  pointe  de  leur 
fente  interne;  la  bouche  en  fente,  entre 
deux  lèvres  longitudinales,  est  armée  d’une 
paire  de  dents  semi-lunaires.  Les  organes 
génitaux  aboutissent  à  une  ouverture  anté¬ 
rieure  du  côté  droit,  et  l’anus  est  au  mi¬ 
lieu  du  même  côté.  L’espèce  type  (S.  pela¬ 
gica)  qui  se  trouve  sur  le  Fucus  nalans  ou 
Sargassum  dans  les  différentes  mers,  avait 
été  décrite  sous  le  nom  de  Sc.  ghomsodensis 
par  Forskahl  qui  l’avait  vu  dans  la  mer 
Rouge  et  qui,  d’après  la  description  de  Lin¬ 
né,  la  croyait  différente.  Plus  récemment, 
MM.  Quoy  et  Gaimard  ont  trouvé  une 
deuxième  espèce  (Sc.  fulva)  dont  les  bran¬ 
chies,  au  lieu  d’occuper  toute  la  face  interne 
des  crêtes  membraneuses,  se  trouvent  seu¬ 
lement  à  l’extrémité.  Le  genre  Scyllée  fut 
placé  d’abord  par  Lamarck  dans  la  famille 
des  Gastéropodes -Tritoniens  qui  ont  les 
branchies  extérieures  dorsales,  et  ne  res¬ 
pirent  que  l’eau.  Cuvier  en  formant  une  fa¬ 
mille  des  Nudibranches  qui  correspond  à 
peu  près  aux  Tritoniens,  y  a  placé  également 
les  Scyllées  entre  les  Tethys ,  les  Tritonies 
et  les  Glaucus.  (Düj.) 

SCYLLIODUS.  poiss.  foss.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Placoïdes,  famille  des  Squal ides 
à  dents  lisses,  établi  par  M.  Agassiz  ( Recher - 


4(39 


SCY 

ches  sur  les  Poissons  fossiles )  qui  n’y  renferme 
qu’une  espèce,  le  Scyll.  antiquus.  Elle  pro¬ 
vient  de  la  craie  de  Kent. 

SCYLLIUM.  poiss.  —  Voy.  roussette. 

SCYMNUS  (çxupoç,  petit  animal  ou  plu¬ 
tôt  petit  d’un  animal),  ins. — Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  subtétramères ,  famille 
des  Aphidiphages,  tribu  des  Coccinellides, 
établi  par  Kugellan  (Nenestes  Magazin  He- 
ransg  V.  Schneider,  1794,  p.  545),  adopté 
par  Mulsant  ( Histoire  naturelle  des  Coléoptè¬ 
res  de  France,  Sécuripalpes ,  1846,  p.  219), 
qui  en  a  fait  connaître,  pour  notre  pays,  dix- 
huit  espèces.  Nous  nommerons  seulement  les 
suivantes:  S.  frontalis  F .,abietis  Pk.,4 -lu- 
nulatus  lU.,biverrucalus  F.,  nigrinus  Kug., 
fascialus,  pygmœus  Four.,  armatus,  margi- 
nalis  Rossi,  etc.,  etc.  Ce  sont  de  très  petits 
Insectes,  très  vifs,  à  corps  hémisphérique, 
velu,  à  tête  grande  et  transverse.  On  les 
trouve  sur  différentes  espèces  d’arbres.  (C.) 

SC  YM  ATS.  POISS.  —  Voy.  LEICHE. 

SCYPHÆA,  C.  B.  Presl  {Symb.  .  I,  7, 
t.  14).  bot.  ph.  — Syn.  de  Marila,  Twarlz. 

*SCYPHANTfIUS  ,  Don  [in  Sioeet  Fl. 
gard. ,  t.  238).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Gram- 
matocarpus,  Presl. 

SCYPHIA  (çxucpo;,  scyphus,  coupe),  polyp. 
—  Genre  d’Éponges  ou  Spongiaires  établi 
par  Oken  pour  des  espèces  vivantes  ( Spongia 
fistularis,  Sp.  aculeata,  Sp.  tubulosa  Lin.), 
cylindriques,  creuses,  plus  ou  moins  évasées 
à  l’extrémité  ou  en  forme  de  coupe  et  dont 
le  tissu  est  entièrement  réticulé.  M.  Goldfuss 
a  rapporté  à  ce  genre  de  nombreuses  es¬ 
pèces  fossiles  du  terrain  jurassique  et  de  la 
craie  qu’on  avait  autrefois  confondues  sous 
le  nom  d’Alcyonites.  Plusieurs  de  ces  espèces 
présentent  des  oscules  ronds  ou  oblongs  , 
régulièrement  disposés  et  qui  leur  donnent 
l’apparence  d’un  crible  ou  d’un  panier  à 
claire-voie;  d’autres  ont  leur  tissu  môme 
disposé  en  mailles  rectangulaires  avec  une 
certaine  régularité. 

*SCYFIIiDIA  (çxôcpoç,  coupe;  ISf «,  forme). 
1NFÜS._  Genre  établi  par  M.  Dujardin  dans 
la  famille  des  Vorticelliens  pour  de  petits 
Infusoires  fixes,  sessiles,  en  forme  de  coupe 
rétrécie  à  la  base  et  très  contractiles,  dont  le 
tégument  est  réticulé.  L’espèce  type  observée 
sur  des  débris  de  plantes  aquatiques  conser¬ 
vées  avec  de  l’eau  de  marais  ,  est  longue  de 
46  millièmes  de  millimètre.  Les  Vorticilla 


SC  Y 

ringeus  et  pyriformis  de  Müller  ,  paraissent 
devoir  être  rapportées  à  ce  genre.  (Duj.) 

*SCYPIIIDE.  Scyphis  (çxvcpoç,  coupe). 
acal.  —  Genre  de  Méduses  proposé  par 
M.  Lesson  pour  deux  espèces  dosa  tribu  des 
Marsupiales  faisant  partie  de  son  groupe  des 
Méduses  non  proboscidées.  L’ombrelle  est 
évasée,  conique,  en  demi- sphère,  tronquée 
à  ses  bords  qui  sont  lisses.  Le  sac  stomacal 
est  ample,  simple,  formé  par  une  tunique 
interne.  L’une  de  ces  espèces  (Sc.  mucilagi- 
nosa)  décrite  d’abord  comme  une  Méduse 
par  Chamisso  et  Eysenhardt  qui  l’avaient 
trouvée  dans  l’océan  Pacifique,  a  été  classée 
par  Eschschollz  dans  le  genre  Equorée;  elle 
est  hyaline,  hémisphérique,  sans  bras,  elle 
présente  24  plis  sous  l’ombrelle  vers  le  bord, 
et  24  cirrhes  alternant  avec  ces  plis  et  dé¬ 
passant  les  bords  de  l’ombrelle. 

L’autre  espèce,  large  de  10  à  1  I  centimè¬ 
tres,  à  ombrelle  presque  plane  avec  des  ten¬ 
tacules  marginaux  courts  et  assez  épais ,  a 
été  décrite  par  MM.  Quoy  et  Gaimard  sous 
le  nom  d’ Æquorea  punclata  et  classée  par 
Eschschollz  dans  le  genre  Ægina.  (Duj.) 

SC  Y  PiilPHOU  A  (çxvyoç,  coupe;  epipoç , 
qui  porte),  bot.  ph.— Genre  delà  famille  des 
Rubiacées-Cofféacées  ,  tribu  des  Spermaco- 
cées,  établi  par  Gærtner  fils  (III,  91,  t.  196). 
L’espèce  type  ,  S'cyphiphora  hydrophilacea  , 
est  un  arbrisseau  qui  croît  dans  les  régions 
maritimes  des  Moluques. 

*SC  Y  PS  S IST  OM  A  (çxucpo;,  coupe  ;  qx  op.x, 
bouche),  polyp.,  acal. — Genre  proposé  par 
M.Sars  pour  une  forme  de  Polypier  hydraire 
qui  est  la  deuxième  phase  dudéveloppemeut 
de  la  Médusa  aurita  dont  le  même  auteur 
avait  observé  aussi  une  troisième  phase,  le 
Strobila ,  avant  d’avoir  constaté  les  phéno¬ 
mènes  singuliers  de  ces  transformations  suc¬ 
cessives.  Voy.  MÉDUSE,  POLYPES  Ct  STROBILA. 

(Duj.) 

SCYPIiiPS  (  qX'jyoq  ,  coupe).  ARACHN.  ~~ 
Ce  genre,  qui  a  été  établi  par  M.  Koch  ,  ap¬ 
partient  à  l’ordre  des  Acarides  et  à  la  tribu 
des  Trombidiens.  Mais  cet  auteur,  dans  le 
Synopsis  qu’il  a  publié  sur  les  Trombidiens, 
range  cette  coupe  générique  dans  sa  famille 
des  Cupopides.  Ce  genre  renferme  une  don 
zaine  d’espèces,  et,  parmi  elles,  je  citerai, 
comme  le  représentant,  le  A cyphius  diversi' 
color  Koch  ( Deutschl .  Arach.  Crust.  and 
Myriap. ,  fasc.  17,  pl .  22.)  (H.  L.) 


470 


SCY 

*SCYPIIOÇRU\ITES.  échin.  —  Genre 
d’Encrinites  voisin  des  Mélocrinites,  élahlj 
par  M.  Zenker  pour  une  espèce  fossile  du 
terrain  de  transition  de  Bohême  Le  bassin 
est  formé  de  pièces  pentagonales  avec  qua¬ 
tre  rangées  de  pièces  costales  et  intercostales 
presque  hexagonales.  La  tige  est  cy  lindrique, 
formée  d’articles  presque  égaux.  (Dlj.) 

SCYPHOFILIX,  Dup.-Th.  ( Gen .  Mada- 
gasc.,  n.  2  ).  bot.  cr.  —  Syn.  de  Davallia  , 
Smith. 

*SCYPHOGYNE  ,  Brongn.  (ad  Duperr., 
t.  54).  bot.  ph.  —  Syn.  de  Omphalocaryon, 
Klotsch. 

*5CYPHOPOORUS  (çxv<poç,  vase;  poç, 
qui  porte),  ins.— G.  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  tétramères,  de  la  famille  des  Curculio- 
nides  gonatocères  et  de  la  division  des  Rhyn- 
chophorides,  créé  par  Schœnherr  Généra  et 
species  Curculionidum ,  synonymia ,  t.  IV, 
p.  855;  VIII,  2)  et  composé  des  trois 
espèces  suivantes  :  S.  intersliliaüs  St.  , 
acupunclalus  Chv.,  et  anlhracinus  Schr.  La 
première  se  trouve  à  Saint-Domingue  ,  la 
deuxième  au  Brésil,  et  la  troisième  dans  le 
Venezuela  ;  mais  toutes  les  trois  sont  aussi 
propres  au  Mexique»  (C.) 

SC  Y  Pli  ELUS.  BOT.  CR. —  Voy.  CORBEILLE. 

SCYRTES,  Latreille.  INS. -  Voy.  SUITES, 

Uliger,  Erichson.  (C.) 

SCYTALE  (Çxura>v),  nom  donné  par  Ni- 
caridre  à  une  espèce  de  Serpent),  rept.  — 
Latreille  a  créé  sous  la  dénomination  de 
Scylale  un  genre  d  Ophidiens  de  la  famille 
des  vrais  Serpents,  tribu  des  Serpents  veni¬ 
meux  de  G.  Cuvier,  et  ce  groupe,  adopté 
par  la  plupart  des  zoologistes,  a  reçu  de 
Merrem  le  nom  A'Echis,  Les  Sey taies  ont  le 
corps  robuste,  allongé,  cylindrique;  leur 
queue  est  courte,  épaisse,  et  également  cy¬ 
lindrique;  cette  dernière  et  le  dos  présen¬ 
tent  des  écailles  carénées;  le  ventre  est 
garni  de  plaques  transversales  entières;  les 
piaques  sous-caudales  sont  simples;  l’anus 
est  transversal  et  simple;  il  n’y  a  pas  de 
grelots  sonores  a  la  queue;  la  tête  grosse, 
obtuse,  et  renflée  postérieurement,  est  cou¬ 
verte  de  petites  écailles  carénées,  ovales,  et 
semblables  à  celles  du  corps  ;  quelques 
plaques  se  font  remarquer  à  la  commissure 
des  lèvres,  vers  les  narines,  à  l’extrémité 
du  museau  ,  et  à  la  région  inférieure  de  la 
tête;  les  dents  sont  aiguës;  la  mâchoire 


SCY 

supérieure  porte  des  crochets  à  venin  sem¬ 
blables  à  ceux  des  Crotales  ;  il  n’y  a  pas  d© 
fossettes  derrière  les  narines.  Les  Scytales 
se  rapprochent  beaucoup  des  Vipères  et  des 
Ci  otales ,  dont  ils  ne  diffèrent  que  parce 
qu’ils  n’ont  pas  de  grelots  à  la  queue,  ni  de 
fossettes  derrière  les  narines;  d’un  autre 
côté  ,  les  bandes  sous  caudales  sont  d’une 
seule  pièce  comme  les  bandes  sous-abdomi¬ 
nales ,  et  ce  caractère,  qui  toutefois  ne  se 
retrouve  pas  dans  toutes  les  espèces  ,  ten¬ 
drait  à  rapprocher  les  Scytales  des  Boas. 
Les  espèces  que  l’on  admet  actuellement 
dans  ce  genre  sont  : 

Le  Scytale  zig-zag  ,  Scytale  binotatus 
Daudin  ;  Horrata  pam  Russel  ;  Boa  horrata 
Shaw  ;  Pseudoboa  carinata  Schneider. 
Long  d’un  pied  et  demi  ;  d’une  couleur 
brun-foncé,  et  présentant  de  chaque  côté  du 
dos  une  ligne  longitudinale  en  zig-zag  jau¬ 
nâtre  bordée  de  noire  ;  le  milieu  du  dos 
offre  une  rangée  longitudinale  de  petites 
taches  jaunâtres  également  bordées  de  noir; 
le  dessous  du  corps  est  d’un  blanc  jaunâtre, 
avec  quelques  points  obscurs  de  chaque  côté 
des  plaques.  On  compte  cent  cinquante 
bandes  sous  le  ventre,  et  vingt-cinq  sous  la 
queue.  Ce  Serpent,  que  Russe!  a  fait  con¬ 
naître,  habite  la  côte  de  Coromandel,  où  on 
le  regarde  comme  très  dangereux. 

Le  Scytale  des  Pyramides,  Scylale  Pyra- 
midum  Isidore  Geoffroy-Saint-Hilaire  (Exp. 
d'Égypi.,  pi.  VIII,  fig.  1,  Rept  ).  De  la  taille 
de  la  précédente  espèce;  le  dessus  du  corps 
est  brun  ,  avec  de  petites  bandes  irrégu¬ 
lières  blanchâtres,  habituellement  au  nom¬ 
bre  de  trente  six  à  quarante  ;  le  dessous  du 
corps  est  blanc- sa  le,  et  offre  quelques  bandes 
sous  abdominales  et  sous-caudales  formées 
de  petits  points  noirs.  Il  y  a  ordinairement 
de  cent  soixante-dix-huit  à  cent  quatre- 
vingt-trois  bandes  abdominales,  et  de  trente- 
deux  a  trente-huit  bandes  caudales.  M.  Isi¬ 
dore  Geoffroy-Saint  Hilaire  a  donné  quel¬ 
ques  détails  sur  ce  Scytale,  et  nous  trans¬ 
crivons  ici  ce  qu’il  en  dit  dans  le  Diction¬ 
naire  classique  ( t.  XV,  1829)  :  «  Ce  Serpent 
est  commun  aux  environs  des  Pyramides; 
le  peuple  de  cette  partie  de  l’Égypte  connaît 
bien  le  danger  de  sa  morsure,  et  le  redoute 
beaucoup.  On  le  trouve  aussi  assez  souvent 
dans  les  lieux  bas  des  habitations  du  Caire, 
et  on  le  voit  quelquefois  même  parvenir 


471 


SCY 

Jusque  dans  les  étages  supérieurs  ,  et  se 
fourrer  dans  les  lits  qu’il  y  rencontre.  C’est 
le  plus  habituellement  au  sujet  de  cette  es¬ 
pèce  que  l’on  a  recours  aux  Psylles,  qui, 
en  imitant  le  sifflement  des  Serpents,  tan¬ 
tôt  celui  plus  sonore  du  mâle,  tantôt  celui 
plus  étouffé  de  la  femelle  ,  savent  très 
bien  faire  sortir  les  Scytales  des  réduits 
obscurs  où  ils  se  tiennent  cachés.  Un  fait 
assez  curieux,  c’est  que  les  Psylles,  ordi¬ 
nairement  payés  en  raison  du  nombre  de 
Serpents,  dont  ils  ont  réussi  à  délivrer  une 
maison,  ont  le  plus  souvent  soin  d’y  en  in¬ 
troduire  eux-mêmes  avant  de  procéder  à 
leurs  recherches.  » 

Le  Scytale  krait,  Scytale  lirait  Daudin, 
Pseudoboa  krait  Schneider ,  est  une  troi¬ 
sième  espèce  décrite  par  John  Williams 
(Recherches  asiatiques),  et  que  l’on  n’admet 
qu’avec  doute.  Ce  Serpent  a  deux  pieds  et 
demi  de  longueur  ;  sa  couleur  est  d’un  brun 
effacé  sur  le  dos  et  blanchâtre  en  dessous; 
il  présente  deux  cent  huit  plaques  abdomi¬ 
nales  entières  et  quarante-six  sous  la  queue. 
Ses  deux  crochets  répandent  un  venin  très 
subtil  et  mortel.  Il  se  rencontre  dans  les 
Indes  orientales. 

Une  espèce  de  Rouleau  ( Voy .  ce  mot) 
porte  le  nom  de  Scytale.  (E.  Desmarest.) 

SCYTALIA  ,  Gærtn.  (I,  179,  t.  42). 
bot.  ph.  — Syn.  de  Nephelium,  Linn. 

SCYTALIS  ,  E.  Mey.  (  Comment .  plant. 
Afr.  auslr.  ,  144  ).  bot.  ph.  — Syn.  de  Vi- 
gna  ,  Savi. 

*SCYTALOPUS.  Gould.  ois.— Synon.  de 
Malacorhynchus ,  Menetr.,  genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Troglodytes.  (Z.  G.) 

*SCYTASTER (çxvroç,  cuir; àîT/jp,  étoile). 
échin.  —  Genre  d’Aslérides  établi  par  MM. 
Müller  etTroschel  pour  des  espèces  comprises 
en  partie  dans  le  genre  Linchia  de  M  Nardo 
et  de  M.  Agassiz,  et  dans  les  genres  Nardoa , 
Fromia ,  Melrodira  et  Linckia  de  M.  Gray. 
Elles  ont  quatre  à  six  mains,  plus  ordinai¬ 
rement  cinq  bras  allongés  dont  la  longueur, 
à  partir  du  centre,  égale  trois  à  quatre  et 
jusqu’à  huit  fois  le  demi -diamètre  du  disque, 
et  qui  sont  revêtues  de  plaques  granuleuses 
formant  deux  rangées  aux  bords  ,  et  entre 
lesquelles  sont  des  pores  tentaculaires  isolés. 
Les  tentacules  du  sillon  ambulacraire  sont 
sur  deux  rangs  seulement;  les  pédicellaires 
manquent;  l’anus  est  subeentral,  L’espèce 


SCY 

type  (S.  variolatus )  est  l 'Asterias  variolata 
de  Lainarck,  dont  la  largeur  totale  est  de 
13»  millimètres,  et  qui  se  trouve  à  l’île 
Maurice  Les  piquants  du  sillon  ambulacraire 
forment  plusieurs  rangées.  Une  deuxième 
espèce,  A.  milleporella,  moitié  plus  petite  et 
orangé  foncé,  à  l'état  frais,  se  trouve  dans  la 
mer  Rouge.  Elle  a  les  bras  plus  aplatis  et  les 
piquants  du  sillon  ambulacraire  forment 
seulement  deux  rangées.  MM.  Müller  et 
Troschel  rapportent  encore  à  ce  genre  six  ou 
huit  autres  espèces,  plus  ou  moins  distinctes, 
des  mers  intertropicales.  (Duj.) 

SCI  TH  A  LE.  rept  —  Voy.  scytale. 

SCYTHROPS.  Scythrops  (  çxvôpcoir oç  , 
triste),  ois.  —  Genre  de  l’ordre  des  Grim¬ 
peurs  et  de  la  famille  des  Cuculidées,  carac¬ 
térisé  par  un  bec  plus  long  que  la  tête,  ro¬ 
buste,  convexe,  comprimé  latéralement, 
entier,  crochu  à  sa  pointe,  à  mandibule  su¬ 
périeure  sillonnée  sur  ses  côtés  ;  des  narines 
arrondies,  bordées  d’une  membrane,  situées 
latéralement  et  à  la  base  du  bec;  orbites 
nues;  tarses  glabres,  annelés ,  courts  et 
forts;  ailes  médiocres,  à  penne  bâtarde 
courte;  queue  composée  de  dix  rectrices. 

Ce  genre,  fondé  par  Latham,  a  pour  uni¬ 
que  représentant  le  Scythrops  Guérand, 
Scythrops  Novœ-Hollandice  Lath.  (Vieillot, 
Galeriedes  Oiseaux ,  pl.  39),  dont  le  plumage 
est  d'un  gris  cendré,  varié  au  dos  et  aux  ai¬ 
les,  de  taches  oblongues  noires,  et,  en  des¬ 
sous,  de  raies  transversales  blanches. 

Cet  Oiseau,  auquel  les  naturels  de  la 
Nouvelle- Hollande  ont  imposé  le  nom  de 
Goe-ze-e-gaug,  a  l’habitude,  lorsqu’il  vole 
ou  qu'il  est  au  repos,  d'étendre  souvent  sa 
queue  en  éventail  et  de  faire  entendre  alors 
un  cri  fort,  aigu,  désagréable,  et  qui  a  des 
rapports  avec  celui  que  jette  le  Coq  quand 
il  aperçoit  un  Oiseau  de  proie.  Il  ne  se  mon¬ 
tre  que  le  matin  et  le  soir,  quelquefois  par 
petites  troupes  de  sept  ou  huit  individus,  le 
plus  souvent  par  paires.  Son  apparition  et  ses 
cris  sont,  pour  les  habitants  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  un  indice  certain  de  vent  ou  d’o¬ 
rage.  Son  naturel  est  sauvage  et  son  carac¬ 
tère  méchant;  aussi  ne  peut-on  parvenir  à 
l’éléver  ;  il  refuse  toute  nourriture  et  pince 
rudement  lorsqu’on  l’approche.  Ses  aliments 
favoris  sont  les  graines  de  certains  arbres 
que  les  Anglais  appellent  lied-Gnud  et  Pe- 
peremui.  On  prétend  qu’il  se  reproduit  dans 


472 


SCI 


SCY 

la  Nouvelle- Galles  méridionale.  I!  arrive  à 
Port-Jackson  vers  le  mois  d’octobre,  et  en 
repart  en  janvier.  (Z.  G.) 

SGYTI1ROPUS  (cxvGpwTTOç,  triste),  ins.— 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères, 
de  la  famille  des  Curculionides  gonatocères 
et  de  la  division  des  Brachydérides,  créé  par 
Schœnherr  ( Disposilio  melhodica,  p.  140. 
Généra  etspecies  Curculionidum,  synonymia , 
t.  Il,  p.  153;  VI,  p.  301).  Ce  genre  n’a 
qu’un  seul  représentant,  le  S.  mustela  Hst. 
On  le  rencontre  dans  diverses  parties  de 
l'Europe,  principalement  l’Autriche,  l'Al¬ 
lemagne  et  la  Russie  méridionale.  (C.) 

SCYTO.DE.  S cy Iodes  (cm T°?,cuir)  arachn. 
—  C’est  un  g.  de  l’ordre  des  Aranéides,  de  la 
tribu  des  Araignées,  établi  par  Latreille  et 
adopté  par  tous  les  aptérologistes.  Dans  ce 
genre  remarquable,  les  yeux  sont  au  nombre 
de  six,  rapprochés  et  disposés  par  paires;  lec 
deux  antérieurs  sur  une  ligne  transverse,  les 
deux  latéraux  de  chaque  côté,  écarté  des  an¬ 
térieurs,  et  placés  sur  une  ligne  longitudinale 
inclinée,  de  sorte,  qu’en  la  prolongeant,  elle 
forme  un  angle  dont  la  pointe  est  en  avant. 
La  lèvre  trianguliforme,  plus  haute  que  large, 
bombée  et  élargie  à  sa  base.  Mâchoires  étroi¬ 
tes  allongées,  très  inclinées  sur  la  lèvre, 
cylindroïdes,  élargies  ou  courbées  à  leur 
base.  Pattes  fines,  allongées  ;  la  première  et 
la" quatrième  paires  presque  égales  et  plus 
allongées  que  les  autres  ;  la  troisième  la  plus 
courte. 

Les  Aranéides  qui  représentent  cette  coupe 
générique  errent  lentement,  tendent  des  fils 
lâches  qui  se  croisent  en  tous  sens  et  sur 
plusieurs  plans  différents. 

Les  espèces  qui  composent  ce  genre,  sont 
peu  nombreuses  et  sont  propres  à  l’Europe, 
a  l’Afrique  et  à  l’Amérique.  Comme  repré¬ 
sentant  cette  coupe  générique,  je  citerai  le 
Scytode  thoracique  ,  Ssytodes  thoracica 
Latr.,  Guér.  ( Crust .  et  Ins.,  t.  I,  p.  98, 
pi.  8,  fig.  4). 

Cette  espèce,  dont  on  ne  connaît  pas  en¬ 
core  le  mâle,  se  trouve  à  Paris  et  dans  les 
environs,  particulièrement  dans  les  armoi¬ 
res,  les  bibliothèques.  Elle  est  commune 
aussi  dans  le  midi  de  la  France,  particuliè  ¬ 
rement  aux  environs  de  Marseille  et  de  Tou¬ 
lon.  Enfin  je  ferai  encore  observer  que,  pen¬ 
dant  mon  séjour  en  Algérie,  j’ai  rencontré 
très  abondamment  cette  Àranéide  pendant 


l’hiver  et,  en  grande  partie,  au  printemps, 
dans  les  environs  d’Alger  où  elle  se  tient 
cachée  sous  les  pierres  légèrement  humides. 

(H.  L.) 

"  SCYTON  (çxStoç,  peau),  ins. — Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Serricornes,  section  des  Sternoxes  et 
tribu  des  Élatérides,  établi  par  Laporte  (j Re¬ 
vue  entomologique  de  Silbermann ,  t.  III,  p. 
171)  sur  une  espèce  de  la  Nouvelle- Guinée, 
la  N.  bicolor  de  l’auteur.  (C.) 

SCYTONEMA  (çxvtoç,  cuir;  v%«,  fila¬ 
ment).  bot.  en.--  (Phycées).  Genre  créé  par 
Agardh  et  qui  a  été  subdivisé  depuis  de  ma¬ 
nière  à  ce  que  les  caractères  proposés  par  cet 
auteur  peuvent  être  considérés  comme  ceux 
d’un  groupe  dont  le  genre  Scytonema  serait 


M.  Kützing  établit  pour  ce  genre,  dans  son 
Phycologia  generalis  :  Filaments  entourés 
d’une  double  gaine  ou  enveloppe  ferme,  co¬ 
riace,  rameuse  ;  rameaux  formés  par  la  sor¬ 
tie  du  filament  interne  et  le  prolongement 
de  la  gaine  ;  sporanges  formés  par  le  renfle¬ 
ment  des  articles.  Les  Scytonèmes  sont  des 
Algues,  ordinairement  de  couleur  brune, 
qui  croissent  en  touffes  ou  plaques  feutrées 
sur  les  rochers  et  la  terre  humide.  Le  A’. 
myochrous  Ag,,  qui  est  une  des  espèces  les 
plus  répandues,  couvre  quelquefois  des  es¬ 
paces  assez  étendus  sur  les  rochers  qui  avoi¬ 
sinent  les  cascades.  On  croirait  voir  alors  un 
morceau  de  drap  brun  appliqué  sur  le  roc 
humide. 

La  ramification  de  ces  Algues  est  très  re¬ 
marquable.  Un  point  de  la  gaine  ou  enve¬ 
loppe  externe  du  filament  commence  par  se 
tuméfier,  puis  finit  par  crever;  par  cette 
ouverture,  le  tube  interne  faisant  hernie, 
ne  tarde  pas  à  sortir  et  à  se  développer,  en 
donnant  lieu  à  deux  rameaux  géminés  né¬ 
cessairement  à  leur  base.  On  connaît  envi¬ 
ron  vingt  espèces  de  ce  genre.  (Bréb.) 

*SCYTONÉMÉES.  Scytonemeæ.  bot.  cr. 
—  (Phycées).  Groupe  d’Algues  filamenteuses 
de  nature  assez  coriace  et  le  plus  souvent 
de  couleur  brune,  qui  croissent  sur  les  ro¬ 
chers  et  la  terre  humide.  Les  genres  scyto¬ 
nema,  Ag,  ;  Symphyosiphon ,  Kg .;Sirosiphon, 
Kg.,  et  Pelalonema ,  Berkel.  ,  composent  ce 
groupe.  M.  Kützing  y  réunit  son  genre  Dri- 
losiphon,  nommé  antérieurement  Inoconia 
par  M,le  Libert,  et  qui  peut-être  n’appar- 


SCY 


473 


tien t  pas  aux  Algues.  Son  genre  Arthrosiphon , 
Kg.,  est  synonyme  du  genre  Pelalonema  , 
Berkel.,  remarquable  par  sa  gaîne  gélati¬ 
neuse,  épaisse  et  ondulée.  (Bréb.) 

SCATOPTERIS  ,  Presl.  (Pterid.,  200 , 

t.  8).  BOT.  CR.  —  VO]j.  NIPHOBOLUS. 

*SCYTOTHALIA  (çxvroç,  cuir;  Q%\ os, 
feuille',  bot.  cr. —  (Phycées).  Dans  son  tra¬ 
vail  sur  les  Algues  continues,  M.  G  revil  le  a 
fondé  ce  genre  (Syn.  Gen.  Alg.,  p.  34)  sur 
le  Fucus  dorycarpus  (P.  Turn.  Hist.  Fuç. 
t.  143).  Nous  avons  pensé  que  son  genre 
Sirococcus  n’en  différait  pas  suffisamment 
et,  en  conséquence,  nous  avons  réuni  ces 
deux  genres  sous  le  premier  de  ces  noms 
(Voyage  au  Pole-Sud.  Cryptogames ,  p.  83, 
t.  4),  en  en  modifiant,  comme  il  suit,  les 
caractères:  Fronde  coriace,  linéaire,  plane, 
pour  ainsi  dire  dépourvue  de  nervure,  di- 
chotome,  pinnatifide,  à  pinnules  alternes, 
simples,  obtuses  ou  une  seconde  fois  pen¬ 
nées.  Vésicules  (Aérocystes)  nulles,  axillaires 
et  sphériques.  Réceptacles  simples,  rarement 
en  grappe,  courts,  axillaires  ou  marginaux, 
cylindracés-toruleux  ou  lancéolés.  Spores 
très  grandes,  accompagnées  de  paraphyses 
simples  et  moniliformes.  Les  deux  ou  trois 
espèces  de  ce  genre  habitent  les  mers  austra¬ 
les.  L’une  d’elles,  que  nous  avons  fait  figu¬ 
rer  (loco  cilato)  sous  le  nom  de  S.  Jacqui- 
notii,  a  été  recueillie  par  l’amiral  Durnont- 
Durville,  flottant  près  des  côtes  du  nouveau 
continent  Louis-Philippe.  (G.  M.) 

*SC  Y  TOT  H  A  M  N  U  S  (;xvto;,  cuir;  Qy.r 
vôç,  buisson),  bot.  cr. — (Phycées).  Dans  ses 
Algues  de  la  Nouvelle-Zélande,  M.  Hooker 
fils  a,  de  concert, avec  M.  Harvey,  fondé  ce 
genre  qui  appartient  à  la  tribu  desChorda- 
riées.  Il  le  définit  ainsi  :  Fronde  frutieuleuie, 
comprimée  ou  cylindrique,  très  rameuse, 
cartilagineuse  et  coriace,  composée  de  fila 
ments  longitudinaux,  épais,  flexueux,  colo¬ 
rés,  mêlés  et  anastomosés  dans  l’axe  de  la 
plante,  d’où  ils  gagnent  successivement  la 
périphérie  en  devenant  horizontaux,  moni- 
liformes  et  dichotomes.  Ces  derniers,  c’est- 
à-dire  les  filaments  rayonnants,  ne  sont  pas 
libres,  comme  dans  le  Meso glana  ou  le  Chor- 
daria ,  mais  sont  adhérents  et  reliés  par  un 
épiderme,  comme  dans  le  Gigarlina,  ce  qui 
nous  avait  fait  penser,  après  un  premier  exa¬ 
men,  que  ce  ne  pouvait  être  une  Chordariée. 
On  observe  des  spores  (?)  oblongues,  termi- 
T.  XI. 


SE  B 

nales,  mêlées  entre  les  filaments  de  la  péri¬ 
phérie.  Cette  Algue,  qu’on  rencontre  sur  les 
rochers  à  la  baie  des  lies,  a  encore  pour  sy¬ 
nonyme  le  Chordaria  australis  J.  Agardh. 

(G.  M.) 

SE  A  FOUT  III A  (nom  propre),  bot.  ph.— 
Genre  de  la  famille  des  Palmiers,  tribu  des 
Arécinées,  établi  par  R.  Brown  (  Prodr ., 
267).  L’espèce  type,  Seaforthia  elegans , 
croît  à  la  Nouvelle-Hollande. 

SEBÆA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Gentianées  ,  tribu  des  Sébæées ,  établi 
par  R.  Brown  (Prodr.,  451).  Les  Sebœa  al * 
bens,  aurea,  cordala  ,  etc.,  sont  des  herbes 
qui  croissent  au  cap  de  Bonne- Espérance  , 
et  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

SEBÆÉES.  Sebœœ.  bot.  ph.  —  Nous 
avons  indiqué,  à  l’article  gentianées,  la  di¬ 
vision  établie  par  M.  Grisebach.  Celle  de 
M.  Endlicher  en  diffère  en  ce  qu’il  partage 
les  Gentianées  proprement  dites  en  deux 
tribus  seulement,  celle  des  Chironiées  ca¬ 
ractérisée  par  sa  placentation  pariétale  et  ses 
loges  plus  ou  moins  incomplètes,  celle  des 
Sebæées  caractérisée  par  la  réflexion  complète 
des  cloisons  qui  forment  ainsi  deux  loges 
complètes,  à  placentaire  axile,  lequel  reste 
libre  et  central  par  la  déhiscence.  Elle  com¬ 
prend  les  genres  Belmontia,  Sebœa,  Lage- 
nias,  Schubleria  et  Hexadenus.  (Ad.  J.) 

SEBASTIAN  SA,  Bertol.  ( Opusc .,  1822  , 
p.  37).  bot.  ph.  Syn.  de  Chrysanlhellum, 
Rich. 

SEBESTENA,  Gærtn.  (  1,  364  ,  t.  76). 
bot.  ph.  —  Syn.  de  Cordia,  R.  Brown. 

SÉBESTIER.  Cordia  (dédié  à  Valerius 
Cordus,  botaniste  allemand  ,  du  commen¬ 
cement  du  16e  siècle),  bot.  ph.  -—Genre  de 
la  famille  des  Borraginées ,  tribu  des  Cor- 
diacéeSjde  la  pentandrie-monogynie  dans 
le  système  de  Linné.  Il  comprend  des  arbres 
et  des  arbrisseaux  propres  aux  parties  chau¬ 
des  du  globe,  à  feuilles  alternes,  pétiolées, 
entières  ou  dentées  et  de  forme  variable. 
Les  fleurs  de  ces  végétaux  sont  générale¬ 
ment  blanches,  hermaphrodites  ou  quelque¬ 
fois  unisexuées  par  suite  d’un  avortement  ; 
elles  présentent  :  un  calice  tubuleux,  obo- 
vale  ou  campanulé,  marqué  le  plus  souvent 
de  quatre  ou  cinq  dents  à  son  bord;  une 
corolle  en  entonnoir  ou  hypocratérimorphe, 
généralement  quadri  -  quinquélobée  ;  des 
étamines  en  nombre  égal  à  celui  des  lobes 

60 


474 


SEC 


de  la  corolle,  sur  le  tube  de  laquelle  elles 
s'attachent  ;  un  pistil  dont  le  style  deux  fois 
bifide  surmonte  un  ovaire  à  quatre  loges. 
A  ces  fleurs  succède  un  drupe  ovoïde  ou 
globuleux  pulpeux,  entouré  pour  l’ordinaire 
parle  calice  persistant,  et  qu’un  avortement 
a  réduit  à  une  ,  deux  ou  trois  loges  mono¬ 
spermes.  Ce  genre  est  très  nombreux  en  es¬ 
pèces.  En  effet,  M.  Alph.  de  Candolle  en  dé¬ 
crit  175  dans  le  9e  volume  du  Prodromus. 
Deux  d’entre-elles  seulement  nous  occupe¬ 
ront  ici. 

Sébestier  Myxa  ,  Cordia  Myxa  Lin.  Cette 
espèce  croît  spontanément  dans  l’Inde,  dans 
les  montagnes  du  Malabar,  du  Népaul ,  etc. 
Elle  est  cultivée  communément  en  Égypte 
et  en  divers  autres  lieux  de  l’Orient,  depuis 
la  plus  haute  antiquité.  Elle  forme  un  arbre 
de  8  à  10  mètres  de  haut,  à  tronc  droit, 
d’environ  3  décimètres  d’épaisseur,  suppor¬ 
tant  une  cime  arrondie  et  un  peu  plus  large 
que  haute;  ses  rameaux  sont  cylindriques, 
glabres;  ses  feuilles  varient  de  forme  avec 
l’âge;  leur  contour  est  ovale;  mais  celles 
des  jeunes  pieds  sont  dentées,  tandis  que 
plus  tard  elles  sont  entières;  leur  forme  se 
modifie  même,  d’après  M.  Delile,  selon  la 
saison  ;  elles  sont  lisses  en  dessus  et  un  peu 
rudes  en  dessous.  Ses  fleurs  polygames, 
odorantes,  forment  des  panicules  termina¬ 
les,  rarement  latérales;  elles  se  distinguent 
par  leur  calice  oblong-campanulé ,  soyeux 
en  dedans,  et  par  leur  corolle  à  cinq  lobes 
oblongs  linéaires. 

Le  fruit  de  ce  Sébestier  est  ovoïde , 
mucroné,  jaunâtre;  il  renferme  un  noyau 
biloculaire.  Bien  que  sa  saveur  soit  mé¬ 
diocrement  agréable ,  on  le  mange  en 
Orient,  et,  pour  ce  motif,  on  le  trouve 
communément  sur  les  marchés.  Sa  chair  est 
très  visqueuse  ;  parla  macération  dans  l’eau, 
on  en  obtient  une  glu  blanche  fréquemment 
employée  sur  place  pour  des  usages  médi¬ 
cinaux  et  autres,  et  qui  entrait  autrefois 
dans  le  commerce  d’exportation  sous  le  nom 
de  glu  d’Alexandrie.  Ce  fruit  est  regardé 
comme  pectoral,  adoucissant  et,  lorsqu’il 
est  Irais,  comme  laxatif.  Aujourd’hui  on 
n’en  fait  plus  usage  en  Europe.  Mais  on 
s’en  sert  encore  communément  en  Orient, 
ainsi  que  de  l’écorce  de  la  même  espèce  que 
distingue  une  astringence  prononcée.  Selon 
M.  Delile  ,  le  bois  de  ce  Sébestier  est  blanc 


et  très  solide;  en  Egypte  et  en  Arabie  on 
en  fait  des  selles  de  cheval. 

Le  Sébestier  a  larges  feuilles  ,  Cordia 
lalifolia  Roxb. ,  se  distingue  du  précédent 
par  ses  rameaux  anguleux,  presque  glabres  ; 
par  ses  feuilles  ovales- arrondies ,  quelque¬ 
fois  presque  en  cœur,  très  entières;  par  ses 
fleurs  blanches  un  peu  plus  grandes,  dis¬ 
posées  en  panicules  terminales  et  latérales; 
son  fruit  est  jaune,  à  peu  près  de  la  gros¬ 
seur  d’une  prune,  obové-sphérique,  à  chair 
également  visqueuse.  Dans  l’Inde,  où  croît 
cette  espèce,  ces  fruits,  désignés  vulgaire¬ 
ment  sous  le  nom  de  * Sépislan  ,  sont  fré¬ 
quemment  employés  concurremment  avec 
ceux  de  l’espèce  précédente  et  de  la  même 
manière. 

Le  bois  et  les  feuilles  de  quelques  Sébes- 
tiers  sont  résineux-aromatiques.  Celui  du 
Cordia  Rumphii  Blum.  est  remarquable  par 
sa  couleur  jaunâtre  sur  laquelle  se  dessinent 
des  lignes  noirâtres,  et  par  son  odeur  mus¬ 
quée.  On  cultive  assez  souvent  dans  nos 
serres  le  Cordia  macrophylla  L.,  espèce  des 
Antilles,  à  grandes  feuilles  longues  de  3  dé¬ 
cimètres  ,  et  à  fleurs  blanches  se  succédant 
pendant  tout  l’été.  (P.  D.) 

SER1PIRA,  Mart.  ( Reise ,  II,  187).  bot. 
ph.  — Syn.  de  Bowdichia  ,  H. -B.  Kunth. 

SEBOPHORA,  Neek.  (Elem. ,  n.  907  ). 
bot.  ph. — Syn.  de  Myrislica ,  Linn. 

SECALE.  bot.  ph.  — Nom  scientifique 
du  genre  Seigle.  Voy.  ce  mot. 

SECAMONE.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Asclépiadées-Sécamonées,  établi 
par  R.  Brown  (in  Mem.  Werner.  soc.,  I,  55). 
L’espèce  type,  Periploca  Secamone  Linn., 
est  un  arbrisseau  qui  croît  dans  l’Orient. 
Cette  plante  fournit  le  suc  concret  connu 
dans  le  commerce  de  la  droguerie  sous  le 
nom  de  Scammonée  de  Smyrne. 

SECHE,  moll.  —  Voy.  seiche. 

SECHIUM.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Cucurbitacées  Sicyoïdées  ,  établi 
par  P.  Brown  (, Jam .,  355),  et  caractérisé 
ainsi  :  Fleurs  monoïques.  Fl.  mâles  :  Calice 
à  tube  campanulé,  à  limbe  à  5  divisions. 
Corolle  adnée  au  calice,  à  limbe  5-parti. 
Étamines  5,  monadelphes;  anthères  unilo¬ 
culaires  ,  extrorses.  FL  femelles  :  Calice  à 
tube  soudé  avec  l’ovaire  au-dessus  duquel 
il  est  resserré;  limbe  supère  ,  campanulé, 
5-fide.  Ovaire  infère  ,  uniloculaire  ,  uhi  - 


SEC 


475 


ovulé.  Style  3-tide  au  sommet;  stigmate 
bilobé.  Baie  globuleuse  ou  ovale  ,  unilocu¬ 
laire,  monosperme. 

Les  Sechium  sont  des  herbes  à  feuilles 
alternes,  pétiolées,  cordées  ,  anguleuses  ou 
lobées,  à  vrilles  2-5-fides;  à  fleurs  mâles  dis¬ 
posées  en  grappe,  les  femelles  solitaires  à 
l’aisselle  des' feuilles.  Ces  plantes  croissent 
principalement  dans  l’Amérique  tropicale. 

Parmi  les  espèces  que  renferme  ce  genre, 
nous  citerons  surtout  le  Sechium  edule  Sw. 
( Sicyos  edulis  Sw.),  plante  fréquemment  cul¬ 
tivée  aux  Antilles,  où  elle  est  connue  sous 
les  noms  de  Chayote ,  Chayotl  et  Chocho.  Ses 
fruits,  accommodés  de  diverses  manières, 
sont  un  mets  favori  des  Créoles.  On  dis¬ 
tingue  deux  variétés  principales  de  ce  fruit  : 
l  une,  appelée  Chayote  français,  est  lisse  et 
du  volume  d’un  œuf  de  Poule,  l’autre,  plus 
ou  moins  hérissée  de  soies  molles,  atteint 
3  à  4  pouces  de  long. 

Le  Sechium  edule  est  cultivé  en  telle  abon¬ 
dance  dans  certaines  contrées  de  la  Ja¬ 
maïque,  que  son  fruit  y  sert  à  engraisser  les 
Cochons.  (J.) 

SECRETARHJS,  Dum.  ois. — Synonyme 
de  Serpentarius ,  G.  Cuv. 

SÉCRÉTIONS,  physiol.  —  On  donne  ce 
nom  de  Sécrétions  aux  fonctions  de  certains 
organes  qui  ont  pour  résultat  la  formation 
des  liquides,  des  substances  plus  consistan¬ 
tes,  des  fluides  aériformes  que  renferment 
leurs  réservoirs  et  leurs  canaux  excréteurs, 
et  dont  ils  sont  sensés  avoir  pris  les  maté¬ 
riaux  dans  le  liquide  nourricier  qui  est  à 
leur  portée. 

Les  produits  des  organes  sécréteurs  peu¬ 
vent  servir  à  d’autres  fonctions  compliquées 
dont  ces  organes  font  partie  ;  ainsi  la  salive, 
le  suc  pancréatique,  le  suc  gastrique,  la  bile 
ont  une  part  plus  ou  moins  importante  à  la 
transformation  des  substances  alimentaires 
en  liquide  nourricier. 

Ils  peuvent  être  employés,  hors  de  l’ani¬ 
mal,  comme  aliment  (le  lait  des  Mammifè¬ 
res),  ou  bien  être  rejetés  comme  excréments 
(l’urine) . 

Les  instruments  des  différentes  sécrétions 
portent  le  nom  générique  de  glandes.  Voy. 
ce  mot. 

Ainsi,  l’on  dit  les  glandes  salivaires,  pour 
désigner  les  organes  sécréteurs  de  la  salive  ; 
les  anatomistes  allemands  désignent  avec 


beaucoup  de  justesse,  sous  le  nom  de  glande 
salivaire  abdominale,  le  pancréas  ou  la  glande 
pancréatique. 

Le  foie  est  la  glande  qui  sécrète  la  bile. 

Les  mamelles  sont  les  glandes  qui  sécrè¬ 
tent  le  lait. 

Les  ovaires,  ou  les  glandes  ovigènes,  sé¬ 
crètent  les  ovules  ,  cet  élément  femelle  du 
germe.  Les  glandes  spermagènes  sont  les  or¬ 
ganes  sécréteurs  de  l’élément  mâle  de  ce 
même  germe  ou  des  spermatozoïdes.  Voy, 

PROPAGATION. 

Les  reins  sont  les  organes  sécréteurs  de 
l’urine. 

La  sueur  a  des  glandes  particulières  an¬ 
nexées  à  la  peau,  dont  les  canaux  excréteurs 
contournés  en  spirale,  les  versent  à  la  sur¬ 
face  de  cet  organe  à  fonctions  multiples. 

Nous  verrons  beaucoup  de  sécrétions  par¬ 
ticulières,  outre  quelques  sécrétions  a^sez 
générales,  qui  ont  pour  instruments  des  or¬ 
ganes,  dont  les  uns  font  partie  des  téguments 
ou  de  la  peau  extérieure;  dont  les  autres 
sont  annexés  à  la  peau  intérieure,  c’est-à- 
dire  au  canal  ou  au  sac  alimentaire,  ou  bien 
qui  sont  incrustés  dans  leurs  parois. 

Les  organes  de  sécrétions  prennent  géné¬ 
ralement  les  matériaux  de  leurs  produits 
dans  le  liquide  nourricier. 

On  avait  l’idée  qu’ils  les  séparaient  de  ce 
fluide  d’une  manière  mécanique,  comme  le 
ferait  un  crible  ou  un  filtre,  de  là  le  nom  do 
Secrétion,  du  mot  latin  secernere,  qui  veut 
dire  séparer,  donné  à  la  fonction  des  orga¬ 
nes  producteurs  du  lait,  de  la  salive,  de  la 
bile,  de  l’urine,  etc. ,  etc. 

Mais  les  Sécrétions  ne  pourraient  être  de 
simples  actions  mécaniques,  qu’autant  que 
l’on  démontrerait,  dans  le  fluide  nourricier, 
le  simple  mélange  de  tous  leurs  produits, 
sans  exception,  quel  que  soit  leur  nombre  et 
leur  différence. 

A  en  juger  par  la  composition  de  ces  pro¬ 
duits,  par  leurs  propriétés  physiques  et  chimi¬ 
ques,  et  par  les  caractères  organiques  de  quel¬ 
ques  uns,  ils  s’écartent  tellement,  sous  ce 
triple  rapport,  des  caractères  du  liquide 
nourricier,  qui  en  est  la  source  commune  , 
qu’on  ne  peut  s’empêcher  de  les  regarder 
comme  le  résultat  d’actions  et  de  réactions 
chimiques,  qui  ont  eu  lieu  dans  les  organes 
sécréteurs,  ou  d’actions  vitales  encore  inex¬ 
pliquées. 


476 


SEC 


SEC 


/ 


Les  produits,  dont  les  qualités  ou  les  pro¬ 
priétés  sont  physiques  ou  chimiques,  jouent 
un  rôle  de  la  même  nature  dans  les  fonc¬ 
tions  de  l’économie  animale,  soit  par  leur 
présence  (Pair  contenu  dans  les  vessies  na¬ 
tatoires  fermées),  soit  par  leur  expulsion 
(Purine). 

Nous  distinguerons  avec  soin  de  cette  ca¬ 
tégorie  des  produits  chimiques  des  Sécrétions, 
celle  bien  différente  des  produits  organiques. 
Telles  sont  les  cellules  de  différentes  formes 
qui  composent  l’épiderme,  et  l’épithélium 
qui  tapisse  les  voies  alimentaires  et  les  ca¬ 
naux  sécréteurs  ou  excréteurs;  tels  sont  en¬ 
core  les  spermatozoïdes,  et,  dans  quelques 
cas  rares,  les  étuis  compliqués  qui  les  ren¬ 
ferment,  etqui  éclatent,  dans  des  circonstan¬ 
ces  prévues,  pour  la  fécondation  ;  tels  sont 
les  ovules  que  produisent  et  développent  les 
ovaires;  telles  sont  encore  les  membranes 
ou  les  enveloppes  de  toute  espèce  qui  com¬ 
plètent  Pœuf  en  l’enveloppant  d’une  co¬ 
que  admirablement  appropriée  à  son  lieu 
d’incubation  (1). 

Il  y  a  dans  une  partie  des  produits  de 
cette  dernière  catégorie,  une  sorte  de  création 
que  nous  mettons  bien  au-dessus  d’une  sim¬ 
ple  action  chimique,  puisqu’elle  suppose 
l’organisation  produisant,  mystérieusement 
pour  nous,  l’organisation. 

On  pourrait  encore  classer,  dans  une  der¬ 
nière  catégorie,  les  sécrétions  organiques  ou 
chimiques  qui  servent  à  la  grande  fonction 
de  nutrition  ,  par  laquelle  les  organes  de 
toute  espèce  qui  composent  l’économie  ani¬ 
male  se  développent,  croissent  et  se  solidi-  j 
fient. 

Mais  on  comprendra  que  nous  ne  pouvons 
faire  qu’indiquer  ce  vaste  sujet  d’études. 

L’histoire  des  Sécrétions  doit  compren¬ 
dre  : 

I 

1°  La  connaissance  des  instruments  ou 
des  organes  de  ces  diverses  fonctions. 

2°  Gelie  du  fluide  nourricier  et  de  ses  ré-  [ 
servoirs  en  rapport  avec  les  organes  de  Sé~  i 
crétion,  desquels  ceux-ci  reçoivent  les  maté¬ 
riaux  de  leurs  produits. 

3°  L’étude  de  ces  produits  eux-mêmes, 
dans  leur  composition  physique,  chimique 
et  organique,  et  dans  leurs  usages. 

4°  Enfin  la  discussion  des  causes  présu- 

(ij  Voir  au  mot  Ovologie  la  première  partie  de  cet  ai-  | 
qu*  j’ai  distingué*  sous  le  nom  d’Etogénie. 


niées  physiques,  chimiques  ou  vitales  qui 
influent  sur  la  nature  et  la  quantité  des 
produits  des  Sécrétions. 

Nous  nous  restreindrons  d’abord,  pour 
ces  quatre  considérations,  aux  animaux  ver¬ 
tébrés  ,  nous  réservant  de  leur  comparer  en¬ 
suite  dans  un  court  appendice,  si  la  place 
qui  nous  est  donnée  pour  cet  article  le  per¬ 
met,  les  trois  autres  Embranchements  du 
Règne  animal. 

LIVRE  PREMIER. 

DES  INSTRUMENTS  DES  SÉCRÉTIONS 
INORGANIQUES. 

Nous  les  ferons  connaître  dans  l’ordre 
physiologique,  ou  suivant  les  grandes  fonc¬ 
tions  et  les  grands  appareils  de  ces  fonctions, 
dont  ils  font  partie. 

CHAPITRE  PREMIER. 

Des  organes  de  sécrétions  dont  les  produits 

SERVENT  A  LA  TRANSFORMATION  DES  ALIMENTS 

EN  CllYLE  OU  EN  LIQUIDE  NOURRICIER  NON 

ENCORE  ÉLABORÉ. 

Toutes  les  parties  du  canal  alimentaire,  et 
la  cavité  buccale  qui  le  précède,  sont  revêtues 
de  la  membrane  muqueuse,  ainsi  appelée  à 
cause  des  mucosités  plus  ou  moins  abondan¬ 
tes  qui  suintent  généralement  par  les  pores 
dont  celte  membrane  est  criblée. 

Ces  mucosités  ont  leur  source  dans  des 
glandes  qui  sont  de  petites  poches  cylindri¬ 
ques,  ou  d’autre  forme  plus  compliquée, 
qu’on  appelle  cryptes  ,  dans  le  premier  cas  , 
ou  follicules,  dans  le  second, 

Mais  les  cryptes  ou  les  follicules  peuvent 
être  plus  ou  moins  modifiés  dans  leur  or¬ 
ganisation  et  dans  leur  développement,  et 
tellement  multipliés  dans  les  divers  points 
du  canal  alimentaire,  qu’ils  deviennent,  par 
l’abondance  et  la  nature  de  leurs  produits, 
les  agents  primitifs  de  la  dissolution  des 
substances  nutritives  que  renferment  les 
aliments  soumis  à  leur  action. 

Les  glandes  salivaires,  le  pancréas,  le  foie 
sont,  chez  les  Vertébrés,  des  glandes  distinc¬ 
tes  de  celles  de  la  muqueuse,  et  d’une  organi¬ 
sation  plus  compliquée,  que  nous  passerons 
successivement  en  revue;  le  produit  de  ces 
glandes  est  versé  dans  différents  points  du 
canal  alimentaire,  ou  dans  la  cavité  buccale. 


SEC 


SEC 


477 


§  1.  Des  glandes  qui  versent  leur  produit 
dans  la  cavité  buccale. 

Les  humeurs  de  différente  nature  que  sé¬ 
crètent  ces  glandes,  et  qui  sont  versées  datis 
la  bouche  par  leurs  orifices  extérieurs  ,  s’y 
mêlent  aux  aliments  ,  soit  pour  les  rendre 
plus  glissants  et  faciliter  leur  déglutition 
(  les  mucosités  ) ,  soit  pour  les  rendre  solu¬ 
bles  et  préparer  leur  digestion  (  la  salive)  ; 
d’autres  couvrent  la  langue  d’une  substance 
gluante  qui  lui  donne  la  faculté  de  saisir 
au  dehors,  et  de  ramener  dans  la  bouche 
une  petite  proie  (les  glandes  en  rapport  avec 
la  langue  des  Fourmiliers,  celle  des  Pics), 
d’autres  versent  un  venin  puissant  dans  le 
canal  d’une  dent  en  forme  d’alène  ,  qui  pé¬ 
nètre  avec  elle  dans  la  plaie  que  fait  cette 
dent  (les  glandes  venimeuses  des  Serpents). 

Si  nous  passions  des  Vertébrés  aux  Ani¬ 
maux  articulés,  et  de  ceux-ci  aux  Mollus 
ques  ,  nous  trouverions  des  différences  ana¬ 
logues  dans  les  glandes  et  les  produits 
qu’elles  versent  dans  la  cavité  buccale  ,  ou 
à  l’origine  du  canal  alimentaire,  quand  cette 
cavité  manque. 

Nécessairement,  cette  variété  de  produits 
fait  supposer  des  différences  correspondantes 
dans  la  structure  intime  des  organes  sécré¬ 
teurs. 

Cependant,  il  faut  l’avouer,  l’anatomiste 
est  loin  de  pouvoir  pénétrer  assez  avant 
dans  l’intimité  de  l’organisation,  pour  y  dé¬ 
couvrir  les  divers  mécanismes,  qui  font  ainsi 
varier  les  sécrétions. 

Dans  Y  Homme  et  les  Mammifères,  on  dis¬ 
tingue  trois  paires  de  glandes  salivaires 
principales;  les  parotides,  dont  le  canal 
excréteur,  s’ouvre  dans  la  bouche  ,  vis-à- 
vis  de  l’une  des  grosses  molaires  supérieu¬ 
res  ;  elles  forment,  avec  la  série  des  buccales 
ou  molaires ,  le  système  salivaire  postérieur, 
mis  en  rapport  avec  les  dents  mâcheltères 
proprement  dites. 

Les  sous-maxillaires  eL  les  sublinguales 
ont  les  leurs  sur  les  côtés  du  frein  de  la 
langue.  Elles  forment  ensemble  le  système 
salivaire  antérieur.  Ces  dispositions  ont  un 
but  fonctionnel. 

En  général,  c’est  vers  les  dents  molaires 
qu’est  versée  la  plus  abondante  salive  par 
le  canal  excréteur  des  parotides  ,  qui  excè  ¬ 
dent  de  beaucoup  en  volume  les  deux  autres  j 


paires  de  glandes  salivaires.  C’est  qu’en  ef¬ 
fet  les  molaires  sont  les  dents  qui  ont  le  plus 
d’importance  dans  la  mastication  ou  le  broie¬ 
ment  des  aliments.  Mais  chez  les  Rongeurs , 
dont  les  incisives  ont  un  emploi  plus  spécial 
pour  ronger  et  couper  les  substances  ali¬ 
mentaires  les  plus  dures  (les  bois,  les  écor¬ 
ces,  les  racines),  les  glandes  qui  versent  la 
salive  près  de  ces  dents,  augmentent  beau¬ 
coup  de  proportion.  Cette  même  différence 
se  remarque  encore  chez  les  Carnivores. 

Déjà  ,  en  1804  (1) ,  nous  faisions  remar¬ 
quer,  que  les  glandes  sous  maxillaires  sont 
plus  grandes  que  les  parotides  chez  les  Sa¬ 
rigues  ,  le  Chien  ,  les  Chauves-Souris  ,  le 
Phoque  commun  ,  le  Surmulot  ,  le  Phuseo- 
lome  ,  et  qu’elles  ne  sont  guère  moindres 
dans  le  Paca  et  le  Lapin. 

C’est  encore  par  suite  de  l’emploi  de  la 
salive  pour  faciliter  le  broiement  des  sub¬ 
stances  alimentaires,  en  les  ramollissant, 
que  toutes  les  glandes  salivaires  sont  beau¬ 
coup  plus  développées  chez  les  animaux  qui 
se  nourrissent  de  substances  végétales,  que 
chez  les  Carnassiers,  et  que  les  Mammifères 
aquatiques  en  sont  entièrement  dépourvus 
(les  Cétacés),  ou  qu’ils  les  ont  proportion¬ 
nellement  petites  (les  Phoques). 

Il  est  remarquable  que  les  Fourmiliers  et 
les  Échidnés ,  qui  manquent  de  dents  pour 
mâcher  les  Fourmis  ou  les  Termites  dont  ces 
animaux  se  nourrissent,  ont  le  système  sa-’ 
livaire  antérieur  ou  les  glandes  sous  maxil¬ 
laires  et  sublinguales  extrêmement  dévelop¬ 
pées  ;  tandis  que  les  parotides  ont  perdu  de 
leur  prééminence  chez  les  premiers  ,  et 
manquent  chez  les  derniers  (2). 

La  structure  des  glandes  salivaires  des 
Mammifères  se  compose  d'un  canal  unique 
(les  parotides,  les  sous-maxillaires)  ou  de  [do- 
sieurs  canaux  principaux  (les  sublinguales), 
qui  se  divisent  en  branches,  en  rameaux  et  en 
ramuscules,  correspondants  aux  lobes  et  aux 
lobules  de  ces  glandes.  Les  dernières  divi¬ 
sions  aboutissent  à  de  petites  vésicules  ou  à 
des  culs-de-sacs ,  dont  le  diamètre  a  été  es¬ 
timé,  dans  celles  de  l’Homme,  à  T~  de 

(i)  Observations  sur  les  glandes  salivaires  ,  faites  dans  les 
quatre  classes  des  animaux  vertébrés  Bullet.  des  sc  dt,  la 
soc.philom  ;  l’aris,  pluviôse  an  12,  p.  i-;3  et  17 i. 

(a)  Voir  re  que  nous  avons  dit  de  celles  de  l'Echidné  et 
du  Fourmilier  didartyle  ,  Leçons  d'anat.  conip.,  2e  édit, 
t  IV,  p.  43o-432  ;  et  les  recherches  anatomiques  de  M.  Rapp 
sut  les  Édentés,  Tùbingen,  1 8 i 3 . 


478  SEC 

pouce  ,  tandis  que  celui  des  plus  petits  vais¬ 
seaux  sanguins  ne  serait  que  de  ~  à  — ■ - 
de  cette  même  mesure  (1). 

Chez  les  Oiseaux,  qui  avalent  générale¬ 
ment  leurs  aliments  sans  mastication  préa¬ 
lable,  les  glandes  qui  tiennent  lieu  de  sa¬ 
livaires  ,  semblent  modifiées  dans  leur 
emploi,  à  en  juger  par  la  nature  de  leur 
produit  qui  est  plus  semblable  à  un  mucus 
gluant  qu’à  la  salive,  et  qui  semble  surtout 
destiné  à  enduire  la  surface  des  substances 
alimentaires,  pour  en  faciliter  la  dégluti¬ 
tion. 

Ils  ont  généralement  deux  glandes  ana¬ 
logues  aux  sublinguales  des  Mammifères  , 
deux  sous-maxillaires  plus  petites,  et  deux 
buccales  situées  très  près  de  la  commissure 
du  bec,  sur  la  joue.  Les  parotides  manquent. 

On  remarquera,  avons-nous  dit  (2),  la 
coïncidence  de  ce  développement  des  sub¬ 
linguales  et  des  sous-maxillaires  avec  celui 
des  mêmes  glandes  chez  les  Mammifères  car¬ 
nassiers  ,  qui  ne  mâchent  guère  plus  leurs 
aliments  que  la  généralité  des  Oiseaux. 

Outre  ces  glandes,  de  nombreux  follicules 
•  existent  chez  les  Oiseaux ,  soit  au  palais,  soit 
dans  la  composition  de  la  langue.  Leur  or¬ 
ganisation  ,  plus  simple  que  celle  des  sali¬ 
vaires,  ne  se  compose  que  de  petits  sacs  qui 
s’ouvrent  dans  la  cavité  buccale,  tandis  que 
celle  des  glandes  salivaires  est  formée  essen¬ 
tiellement  de  canaux  plus  ou  moins  rami¬ 
fiés  ,  dont  les  branches  ou  les  rameaux  se 
terminent  par  des  vésicules  ou  des  culs-de- 
sacs  plus  ou  moins  dilatés. 

Dans  les  Pics,  ce  sont  les  glandes  qui  ré¬ 
pondent  aux  sous-maxillaires  qui  ont  été 
modifiées,  dans  leur  structure  intime,  pour 
produire  cette  humeur  gluante  qui  enduit 
la  langue  de  ces  Oiseaux. 

Gomme  dans  la  classe  des  Mammifères  , 
le  système  salivaire  des  Oiseaux  aquatiques 
est  très  peu  développé ,  surtout  quand  c’est 
une  proie  qu’ils  recherchent  dans  l’eau,  et 
qu’ils  l’avalent  tout  entière  (3). 

Les  Reptiles  aquatiques  ont  ,  comme  les 
Oiseaux  et  les  Mammifères  de  même  séjour, 
le  système  salivaire  rudimentaire  ou  nul. 
Le  plus  développé  est  celui  des  Reptiles  qui 
vivent  à  terre  ou  sur  les  arbres ,  et  surtout 

(i)  M.  C.-H.  Weber. 

(3)  Leçons  d’armt.  contp 2e  édit,  p.  442. 

(3)  Leçons  d’anat.  cornp.,  é.lit.,  p  442. 


SEC 

de  ceux  en  petit  nombre  qui  se  nourrissent 
de  végétaux. 

On  trouve  ces  glandes  dans  la  composi¬ 
tion  de  la  langue  ,  ou  situées  à  l’extérieur 
des  os  sus-maxillaires  ou  mandrbulaires  ; 
rarement  en  ont-ils  de  comparables  aux 
sublinguales.  J’en  ai  décrit  de  semblables 
dans  la  grande  Tortue  des  Indes  et  dans  les 
Émydes ,  qui  ont  aussi  une  glande  linguale. 

La  sous-classe  des  Crocodiliens  ne  montre 
aucune  glande  salivaire. 

Gelie  des  Saurophidiens  a  souvent  des 
glandes  linguales,  et  des  glandes  sus-maxil¬ 
laires  et  sus-mandibulaires. 

Les  sus-maxillaires  deviennent  rudimen¬ 
taires,  ou  disparaissent  entièrement  chez  les 
Serpents  venimeux  (1). 

Les  glandes  qui  séparent  le  venin  ,  chez 
ces  derniers,  pourraient  être  comparées,  par 
leur  position  ,  aux  parotides  des  Mammi¬ 
fères.  11  est  remarquable  que  ieur  structure 
intime  varie  d’un  genre  à  l’autre  (2). 

Les  Amphibies  ,  animaux  essentiellement 
aquatiques,  et  les  Poissons  manquent  de 
glandes  salivaires. 

§2  .Du  Pancréas. 

Le  Pancréas ,  sorte  de  grande  salivaire 
abdominale,  sépare  une  humeur  analogue 
à  la  salive  et  ia  verse  dans  le  commence¬ 
ment  de  l’intestin  par  un  ou  plusieurs  ca¬ 
naux  excréteurs,  séparément  de  celui  ou  de 
ceux  de  la  bile,  ou  par  un  canal  commun. 
Le  pancréas  existe  chez  tous  les  Mammi¬ 
fères.  J’ai  fait  remarquer  ses  rapports  de 
connexion  avec  la  rate,  qui  sont  constants. 
Sa  structure  composée  de  lobes  et  de  nom¬ 
breux  lobules,  contenant  les  dernières  divi¬ 
sions  de  son  canal  excréteur  qui  s’y  ter¬ 
minent  en  culs-de-sac  vésiculeux,  a  les  plus 
grands  rapports  avec  celle  des  glandes  sali¬ 
vaires;  rapports  que  confirment  encore  tou¬ 
tes  les  apparences  de  couleur  et  de  con¬ 
sistance  du  Pancréas. 

Son  canal  excréteur,  le  plus  souvent  uni¬ 
que,  plus  rarement  accompagné  d’un  canal 
accessoire  moins  important,  se  termine 
dans  le  duodénum  à  peu  de  distance  du 

(i)  Voir  nos  Mémoires  sur  l’organisation  des  Serpents 
Annales  des  sc.  natur.,  t.  XXVI  et  XXX. 

(a)  Voir  a  ce  sujet  !a  planche  VI  de  l’ouvrage  de  J.  Mill¬ 
ier,  De  glandafarum  secernentium  structur  a  penit'ori ,  Lip- 
sia»  ,  t83o. 


SEC 


SEC 


pylore  avec  le  canal  qui  y  verse  la  bile  ,  ou 
dans  un  point  très  rapproché. 

Dans  les  Oiseaux  la  glande  pancréatique 
montre  par  son  développement  proportion¬ 
nel  ,  par  ses  canaux  multiples,  et  par  sa  po¬ 
sition  dans  l’anse  duodénale  qui  l’entoure, 
combien  sa  fonction  est  importante.  Elle 
semble  l’être  en  compensation  des  glandes 
salivaires,  qui  sont  généralement  petites ,  et 
en  raison  de  l’importance  de  la  digestion  et 
de  la  chylificalion,  dont  le  premier  intestin 
est  chargé,  surtout  dans  les  Granivores  (1). 

L’humeur  pancréatique  est  versée  dans 
l’anse  duodénale,  par  un,  deux  ou  trois  ca¬ 
naux  pancréatiques  et  presque  toujours  sé¬ 
parément  des  canaux  hépatique  et  cystique. 

Le  pancréas  existe  dans  tous  les  Reptiles 
où  il  est  très  rapproché  de  la  fin  de  l’esto¬ 
mac  et  du  commencement  de  l’intestin.  Son 
union  avec  la  rate  a  fait  méconnaître  celle- 
ci  dans  les  vrais  Serpents.  11  est  d’ailleurs 
remarquable  que  sa  substance  molle,  d’un 
rouge  jaunâtre  ,  souvent  divisée  en  lobules 
distincts,  l’éloigne  des  glandes  salivaires 
des  mêmesanimaux,  et  lui  donne  l’apparence 
de  celles  des  Mammifères.  Ses  lobules  sont 
nombreux  et  très  peu  adhérents  entre  eux 
dans  1  e  Pithon  bivittatus  ,  ayant  chacun  un 
canal  excréteur  distinct,  dont  l’ensemble 
forme  un  faisceau  remarquable,  avant  de  se 
terminer  dans  l’intestin  par  quelques  troncs 
qui  y  débouchent  dans  un  sinus  commun. 
Je  n’en  ai  pas  vu  d’autre  exemple  (2). 

Le  pancréas  des  Amphibies  est  une  petite 
glande  très  rapprochée  du  commencement 
de  l’intestin. 

Dans  les  Poissons  il  y  a  une  distinction 
à  faire  sous  ce  rapport,  comme  sous  beau¬ 
coup  d’aulres ,  entre  les  trois  sous-classes 
que  nous  avons  adoptées. 

Celle  des  Sélaciens  a  son  pancréas  ana* 
logue  à  celui  des  quatre  classes  précédentes, 
pour  sa  structure  et  sa  position. 

Dans  celle  des  vrais  Poissons ,  il  y  a  sou¬ 
vent  une  couche  glanduleuse  de  cryptes  mu¬ 
queuses,  plus  ou  moins  épaisse,  qui  double 
la  membrane  interne  de  l’intestin  ,  surtout 
dans  l’origine  du  canal  alimentaire,  et  lea 
parties  de  ce  canal  qui  répondent  à  l’esto¬ 
mac  et  au  commencement  de  l’intestin. 

(i)  Leçons  d'anat.  eornp.,  t.  IV,  partie,  p.  !>93. 
fî)  Voir  le  Mémoire  cité  »ur  l’organisation  des  Serpents, 
Ann.  des  sc.  natur.  t.  XXX,  pl.  u. 


479 

C’est  cette  couche  qui  ,  dans  les  Cyprins  , 
remplit  d’abondantes  mucosités  les  premiè¬ 
res  parties  du  canal  alimentaire. 

Cette  couche  se  voit  particulièrement, 
quand  l’estomac  est  distinct ,  dans  des  ap¬ 
pendices  en  forme  de  cæcums  qui  sont  at¬ 
tachés  en  nombre  variable  selon  les  espèces, 
autour  du  pylore. 

ils  sont  même  confondus,  dans  V Estur¬ 
geon,  en  une  masse  glanduleuse  composée  de 
nombreuses  cellules  rondes,  qui  s’emboîtent 
les  unes  dans  les  autres,  de  l’axe  de  la 
glande  vers  sa  circonférence. 

Us  commencent  à  se  montrer  distincts 
dans  le  Polyodon ,  tout  en  conservant  des 
parois  épaisses,  glanduleuses,  composées  de 
cryptes  qui  séparent  d’abondantes  mucosi¬ 
tés,  comme  dans  l’Esturgeon  ,  ayant  sans 
doute  dans  l’un  et  l’autre  cas  les  propriétés 
digestives. 

Mais,  outre  cet  appareil,  on  a  décrit  (1) 
dans  plusieurs  Poissons  une  glande  pancréa¬ 
tique  distincte  de  l’intestin,  et  montrant 
une  structure  en  lobes ,  comme  le  pancréas 
des  quatre  classes  précédentes.  Nous  avons 
pu  l’observer  dans  la  Truite ,  en  suivant  ses 
traces  à  l’imitation  de  M.  Stannius ,  depuis 
l’orifice  du  canal  cholédoque  auquel  son 
canal  sécréteur  se  réunit  tout  près  de  l’in¬ 
testin.  11  s’en  distingue  par  sa  couleur  blan¬ 
che,  et,  si  on  l’injecte,  il  montre  ses  ra¬ 
mifications  qui  vont  aboutir  dans  les  lobes 
nombreux  et  séparés  de  cette  glande. 

§  3.  Des  glandes  annexées  à  la  membran 6 
muqueuse,  ou  faisant  partie  intégrante  de 
cette  membrane,  qui  versent  leurs  produits 
dans  les  différentes  parties  du  canal  ali¬ 
mentaire  des  Vertébrés. 

On  comprendra  l’importance  de  l’étude 
de  ces  glandes,  lorsque  l’on  saura  qu’elles 
sont  la  source  du  suc  gastrique,  dont  les 
propriétés  dissolvantes  des  substances  nu¬ 
tritives  ont  été  révélées  dans  le  dernier 
siècle,  entre  autres  par  les  expériences  de 
Spallanzani. 

L’intérêt  de  la  connaissance  de  ces  glan¬ 
des  a  singulièrement  augmenté  par  la  dé- 

(i)  Steller,  Novœ  Comment.  Petrop.,  t.  III,  p.  414.  M.  A. 
Alessandrini,  Descriptio  veri  pancrentis  %landulari  et  paren- 
ehymatosi  in  Aceip' usure  et  in  Esoce  reperti.  Bononia»,  i835. 
M.  le  professeur  Stannius  ,  dans  la  Dissertation  de  Henri 
Brorkmann,  De  punctate  pistium,  Rostocliii,  1  B'qo. 


480 


SEC 


couverte  de  la  pepsine  (1)  ,  dont  une  très 
petite  quantité  donne  à  la  partie  aqueuse 
du  suc  gastrique,  la  propriété  éminemment 
dissolvante  des  principales  substances  ali¬ 
mentaires  (l’albumine  et  la  fibrine)  en  agis¬ 
sant  sur  elles  comme  un  ferment. 

En  général,  la  muqueuse  de  l’estomac  et 
du  canal  intestinal  se  compose  de  petits 
sacs  glanduleux  de  forme  cylindrique,  dis¬ 
posés  perpendiculairement  aux  deux  faces  de 
cette  membrane,  d’autant  plus  longs  qu’elle 
est  plus  épaisse,  ayant  leur  fond  dirigé  en 
dehors  et  leur  ouverture  dans  la  cavité  du 
canal  alimentaire.  Leurs  orifices,  que  l’œil 
ne  peut  souvent  apercevoir  ,  que  la  loupe 
fait  plus  souvent  découvrir,  sont  disposés 
par  groupes ,  ou  dessinent  comme  des  ré¬ 
seaux. 

Décrites  en  premier  lieu  par  Galeati,  puis 
par  Lieberkuhn  ,  dont  elles  portent  le  nom  , 
ces  glandes  ont  été  plus  particulièrement 
étudiées ,  dans  ces  dernières  années,  par 
MM.  J.  Müller,  en  1830  (2),  BischolT(3), 
en  1838,  Flouch  (4),  en  1840,  et  Lacau- 
chie  (5),  en  1843  et  1844. 

On  les  trouvera  indiquées,  par-ci  par-là, 
dans  les  descriptions  que  nous  avons  pu¬ 
bliées  en  1805,  de  tout  le  canal  alimentaire 
des  Vertébrés  (6),  entre  autres  celui  du  Hé¬ 
risson,  du  Chat,  de  V Agouti,  de  VAnœma,  du 
Paresseux,  et  du  Cochon  ,  dont  la  muqueuse 
du  colon  est  percée  d’orifices  innombrables 
visibles  seulement  à  la  loupe. 

Ces  glandes  n’existent  que  dans  le  qua¬ 
trième  estomac  des  Ruminants;  elles  man¬ 
quent  dans  les  trois  autres. 

Leur  forme  et  leurs  dimensions  varient 
suivant  les  parties  de  l’estomac  ou  du  canal 
intestinal  où  on  les  observe.  Il  est  probable 
que  celles  que  j’ai  plus  particulièrement 
remarquées  dans  le  gros  intestin,  surtout 
dans  le  rectum  des  Mammifères,  ne  séparent 
que  les  mucosités  destinées  à  préserver  la  j 
surface  intestinale  de  l’action  des  matières 

(i)  De  digestione  nonnulla.  Diss  inaug  a.,rt  Wasmann, 
Beroimi,  i8i9;etle  Manuel  de  physi'ol.  ehim.,  par  CI.-!!. 
Lrhùlnnn,  p .  3 uo 

(a)  De  gtundularwn  secernentium  structura  penitiori.  Lip- 
i  æ,  iR3o. 

(8)  Sur  lu  structure*  de  la  membrane  muqueuse  de  l’esto- 
niac,  Avc.h  d' aunt. ,  tic  J  Muller,  pour  18  8. 

0)  U ém  de  la  suc  d’ ht st  natur .  de  Strasbourg ,  t  Jlf, 

(û)  Etudes  hydrotûmiques  et  mi  crographiqùes  ;  Omis,  i8i4. 

(G)  Leçons  d’anat,  comparée,  t.  IV,  part.  II. 


SÈC 

fécales  qui  y  séjournent;  tandis  que  celles 
de  l’estomac,  particulièrement  les  glandes 
qui  occupent  son  grand  cul-de-sac.  jusqu’au 
cardia,  paraissent  avoir  pour  fonction  spé¬ 
ciale  de  sécréter  la  pepsine.  Leur  contenu 
est  granuleux. 

Leur  forme  peut  être  très  différente  au 
cardia  et  au  pylore.  Dans  le  Chien,  par 
exemple,  M.  BischofT  les  a  vues  formant  de 
simples  cylindres  au  cardia;  tandis  que,  près 
du  pylore,  elles  son  t  dilatées  dans  la  moitié 
de  leur  longueur,  par  de  nombreuses  vési¬ 
cules  qui  leur  donnent  la  forme  en  grappe. 

Elles  ont  cette  forme  dans  l’une  et  l’autre 
partie  de  l’estomac  du  Cochon  ;  mais  les 
glandes  du  pylore  sont  beaucoup  plus  lon¬ 
gues  (1). 

La  muqueuse  de  l’estomac  et  de  tout  l’in¬ 
testin  ,  dans  les  cinq  classes  des  Vertébrés, 
se  compose  essentiellement  de  ces  petits  et 
innombrables  cylindres  glanduleux.  On  le* 
observe  aussi  dans  l’œsophage  comme 
cryptes  muqueux  (2). 

D’autres  très  petites  glandes  que  l’on  peut 
considérer  comme  intrinsèques  à  la  mem¬ 
brane  muqueuse,  appartiennent  plus  parti¬ 
culièrement  à  l’œsophage  et  au  premier 
intestin.  Elles  ont  une  forme  compliquée , 
et  se  composent  de  vésicules  agglomérées, 
se  réunissant  à  un  seul  canal  excréteur, 
quelquefois  assez  long  (3). 

Ces  glandes  découvertes  par  Brunner  dans 
le  premier  intestin  de  YHomme,  sont  situées 
dans  le  tissu  cellulaire  sous  muqueux.  M.  La- 
cauchie  les  a  observées  dans  le  Cheval  jus¬ 
qu’à  un  mètre  de  distance  du  pylore.  M.  Bis- 
chofî  les  a  fait  figurer  dans  cet  animal  et 
dans  le  Cochon  (4). 

Les  glandes  nombreuses  serrées  les  unes 
près  des  autres  comme  des  pavés  ,  qui  for¬ 
ment  les  parois  de  l’estomac  glanduleux  des 
Oiseaux  peuvent  être  placées  dans  cette  ca  • 

(1)  Voit  la  j,  !  a  ncli  e  XIV  de  l’ouvrage  cité,  de  M.  Bisehoff, 
fig.  ir  et  U,  pour  le  Chien,  et  r5  et  16  polir  le  Corlion. 

(2)  Ibid  ,  pl  XV,  fj g .  20,  Cryptes  muqueux  de  l’œso¬ 
phage  du  Cheval, 

(3)  Voir  Bisehoff,  ouvrage  cité,  pl.  XIV,  (ig.  6,  pour  les 
glandes  arborescentes  de  l’œsophage,  et  fig  7,  pour  celles  du 
duodénum  de  l’homme.  Eu  comparant  cotte  figure  à  celle 
publiée  par  M.  Lacaüebie,  ouvrage  cité,  pl.  3,  fig.  11,  on 
pourra  se  convaincre  de  l'excellence  de  la  méthode  hydro- 
tomique,  pour  démontrer  les  détails  les  plus  fins  et  lis  plus 
délicats  de  l’organisation  des  intestins. 

f/i)  Ibid  ,  pl.  XV,  fig  ar,  pour  le  Chevnl  ,  «t  fig  19, 
pl.  XIV,  pour  le  Cochon. 


SEC 


tégorie  des  glandes  annexées  au  canal  ali¬ 
mentaire  des  Vertébrés.  Comparables  ce¬ 
pendant  aux  glandes  digestives  de  l’estomac 
de  certains  Mammifères,  dont  les  parois  sont 
vésiculeuses,  elles  ne  s’en  distinguent  essen¬ 
tiellement  que  par  leur  grand  développe¬ 
ment  proportionnel,  par  suite  duquel  elles 
occupent  toute  la  couche  celluleuse  qui  lie  la 
muqueuse  à  la  musculeuse  de  cet  estomac. 

Elles  sont  là  pour  suppléer  à  la  fois  les 
glandes  salivaires  et  pour  tenir  lieu  des  glan¬ 
des  digestives  de  l’estomac  des  Mammifères, 
qui  manquent  dans  le  gésier  des  Oiseaux. 

Nous  ne  ferons  qu’indiquer  ici  des  organes 
problématiques,  également  annexés  à  la 
muqueuse  intestinale ,  sans  en  faire  partie; 
on  les  trouve  dispersés  dans  toute  l’étendue 
du  canal  intestinal,  ou  rassemblésen  plaques, 
dites  de  Peyer,  d’après  l’anatomiste,  qui  les 
a  décrites  le  premier  dans  V Homme,  ou  de 
Pechlin ,  autre  anatomiste  qui  les  avait  dé¬ 
couvertes,  en  premier  lieu,  dans  le  Chien. 

Ces  organes  sont  de  petites  capsules  sphé¬ 
riques ,  ayant  un  contenu  granuleux.  Elles 
sont  placées  entre  la  muqueuse  qu’elles  re¬ 
poussent  du  côté  de  la  cavité  intestinale,  et 
la  fibreusedans  laquelle  elles  s’enfoncent  par 
leur  segment  interne. 

M.  Flouch,  qui  les  a  étudiés  particulière¬ 
ment,  ne  leur  a  pu  découvrir  de  communi¬ 
cation  avec  la  cavité  intestinale  (1).  M.  La- 
cauchie  leur  attribue  un  très  petit  orifice 
placé  au  centre  du  segment  intestinal,  par 
lequel  ces  glandes  se  vident  de  leur  contenu 
granuleux  (2). 

Nous  avons  indiqué  les  plaques  de  Peyer 
dans  le  Chat  et  les  autres  Carnivores ,  dans 
le  Cheval  et  les  Ruminants  où  elles  sont  lon¬ 
gues  de  plusieurs  centimètres,  et  où  elles 
ont  jusqu’à  un  centimètre  de  largeur  (3). 
Nous  les  avons  trouvées  petites  dans  les 
Rongeurs. 

VEchidné  nous  en  a  présenté,  lors  de 
nos  recherches  de  1804  ,  dans  toute  i’éten- 

(i)  Elles  ont  été  décrites,  avec  beaucoup  de  soin,  ainsi 
que  toutes  les  parties  de  la  muqueuse  intestinale  de  l’homme 
et  de  quelques  Mammifères  ,  par  ce  jeune  anatomiste,  l’un 
de  mes  derniers  auditeurs  à  Strasbourg.  Voir  ses  Fragments 
de  recherches  sur  la  muqueuse  intestinale ,  imprimés  ,  après 
sa  mort  prématurée,  dans  le  Recueil  des  Mém.  de  la  soc 
d’hist.  natur.  de  Strasbourg ,  t.  111,  jH  jo. 

fï)  Ouvrage  cité,  p.  /, £>,  et  pl.  II,  fïg.  16. 

(3)  Leçons  rl'anal  comp  ,  t.  IV,  ?/  paitie,  pag.  236  et  sui¬ 
vantes. 


sec  m 

due  de  l’intestin  grêle  et  dans  l’appendice 
cœcal  (1). 

Le  caractère  général  des  capsules  dont  la 
réunion  forme  les  plaques  de  Peyer,  est  que 
chacune  d’elles  est  entourée  par  un  cercle  de 
petits  orifices  de  très  minimes  follicules  (2)? 

§  4.  Du  foie. 

Le  foie  est  la  plus  volumineuse  des  glan¬ 
des  de  l’organisme  des  Vertébrés.  La  bile 
qu’il  sépare  est  à  la  fois  une  humeur  diges¬ 
tive  et  un  excrément.  La  grande  proportion 
de  carbone  qu’elle  renferme,  extraite  du 
sang  par  cette  glande,  sert  à  sa  dépuration, 
et  contribue  à  convertir  le  sang  veineux  en 
sang  artériel,  comme  le  fait  le  poumon  ;  avec 
cette  différence  que  ce  dernier  organe  brûle 
le  carbone  et  le  convertit  en  acide  carboni¬ 
que,  ou  tout  au  moins  exhale  celui-ci;  tan¬ 
dis  que  le  foie  le  combine  à  l’hydrogène  pour 
former  la  bile. 

Le  foie  existe  non  seulement  dans  tous  les 
animaux  vertébrés;  mais  on  le  trouve  encore, 
avec  de  grandes  proportions,  chez  tous  les 
Mollusques,  et  chez  les  Articulés  à  pieds  ar¬ 
ticulés.  Chez  les  Hexapodes  et  les  Myriapo¬ 
des,  il  est  réduit  à  quelques  tubes  déliés; 
tandis  que  chez  les  Arachnides  et  surtout 
chez  les  Crustacés,  les  tubes  nombreux  et 
développés  dont  il  se  compose,  montrent 
qu’il  a  de  nouveau  repris  plus  d’impor¬ 
tance. 

Mais  ici,  comme  dans  les  classes  inférieu¬ 
res  des  Mollusques,  celles  des  Acéphales  ,  il 
est  de  plus  en  plus  annexé  au  canal  ali¬ 
mentaire. 

Enfin  dans  les  Annélides  et  les  Cyrrhopo- 
des ,  lorsqu’on  a  pu  en  suivre  les  traces,  il 
fait  partie,  pour  ainsi  dire,  des  parois  de  ce 
canal. 

Le  foie  n’est  individualisé  et  ne  forme  un 
organe  bien  distinct  du  canal  alimentaire, 
dans  les  trois  Types  inférieurs,  que  chez  les 
Mollusques  céphalés,  c’est-à-dire  les  Cépha¬ 
lopodes,  les  Gastéropodes  et  les  Ptéropodes; 
encore  y  a-t-il  quelques  exceptions,  dans  les¬ 
quelles  on  retrouve  l’organisation  qu’il  pré¬ 
sente  chez  les  Acéphales  bivalves. 

Réduite,  chez  les  Insectes ,  à  de  simples 

(1)  Leçons  d’ anatomie  comparée,  t.  IV,  ?/  paitie,  p  238. 

(2)  Voir  J.  Muller,  ouvrage  rite,  pl.l,  fïg.  11  ,  pour  les 
plaques  du  Chat  ,  et  le  Mémoire  rite  de  l'louch,  pl.  1  et  II, 
entre  autres  1rs  figures  8,  12,  il,  15  et  16. 


T.  XI. 


61 


tubes  membraneux,  plus  ou  moins  longs  et 
délies,  séparés  les  uns  des  autres,  excepté  à 
leur  point  d’insertion  dans  le  canal  alimen¬ 
taire;  ne  formant  encore  que  de  très  nom¬ 
breux  cæcums  membraneux,  agrégés  autour 
du  canal  alimentaire,  chez  les  Crustacés  su¬ 
périeurs,  ou  des  poches  plus  ou  moins  sépa¬ 
rées  aboutissant,  par  leurs  canaux  excréteurs, 
à  un  canal  commun  ;  cette  glande,  quelle  que 
soit  sa  simplicité  ou  sa  complication  d’orga¬ 
nisation,  se  reconnaît  toujours  par  la  cou¬ 
leur  jaune  ou  verdâtre  de  son  produit,  et  par 
un  certain  degré  d’amertume  ,  lorsqu’on  a 
pu  le  goûter. 

La  forme  du  foie,  chez  les  Vertébrés,  aux¬ 
quels  nous  revenons  après  ces  courtes  géné¬ 
ralités,  varie  beaucoup  d’une  classe  à  l’autre  ; 
elle  varie  encore  souvent  entre  les  différents 
groupes  naturels  dans  lesquels  ces  classes 
sont  divisées. 

Le  foie,  étant  un  organe  chimique,  pou¬ 
vait  prendre  des  formes  variées  sans  nuire 
à  sa  fonction,  qui  dépend  uniquement  de 
sa  structure  intime.  Sa  forme  a  été  subor¬ 
donnée  au  volume  qu’il  devait  avoir,  d’après 
l’importance  du  rôle  qu’il  avait  à  remplir  et 
la  place  qu’il  pouvait  trouver  dans  la  ca¬ 
vité  viscérale,  à  côté  du  canal  alimentaire, 
dont  il  est  un  annexe,  et  avec  lequel  il  se 
développe. 

Cependant  le  foie  présente  une  forme 
type  dans  chaque  classe. 

Au  milieu  des  variétés  apparentes,  très 
nombreuses  dans  son  volume  et  dans  la 
quantité  de  ses  divisions  en  lobes  ,  qu’il 
montre  dans  celle  des  Mammifères,  j’ai  eu 
le  bonheur  de  découvrir,  après  des  observa¬ 
tions  multipliées ,  faites  en  1829,  sa  forme 
type,  caractéristique  de  cette  classe  (1). 

Dans  son  plus  haut  degré  de  composition, 
le  foie  des  Mammifères  a  une  partie  princi¬ 
pale  à  laquelle  sont  attachés  tous  ses  liga¬ 
ments,  et  sous  - laquelle  la  vésicule  du  fiel, 
quand  elle  existe,  est  comme  incrustée.  Vien¬ 
nent  ensuite  les  lobes  droit  et  gauche,  qui 
s’ajoutent  à  cette  partie  principale;  puis  un 
lobule  de  chaque  côté,  qui  complète  le  degré 
supérieur  de  sa  composition. 

Dans  un  degré  inférieur,  le  foie  ne  pré¬ 
sente,  au  contraire,  que  son  lobe  principal 

(i)  Études  sur  le  foie  ,  lues  à  l’Académie  des  Sciences  le 
5  octobre  i835  ,  et  imprimées  dans  les  Annales  des  sc.  nat., 
cahier  de  novembre  de  la  même  année. 


avec  un  des  lobules,  le  droit  chez  l’Homme, 
la  gauche  chez  l’Orang-Outang.  L’autre  lo¬ 
bule  et  les  deux  lobes  droit  et  gauche  man¬ 
quent  à  la  fois.  Dans  ce  cas,  au  lieu  d’occu¬ 
per  toute  la  voûte  du  diaphragme,  aussi 
bien  à  gauche  qu’à  droite,  le  foie  est  res¬ 
treint  à  la  partie  droite,  et  à  un  peu  de  la 
partie  moyenne  de  cette  voûte. 

11  est  intéressant  de  voir  l’Homme,  l’O- 
rang,  le  Chimpansé,  et  les  animaux  à  esto¬ 
macs  multiples,  qu’ils  soient  herbivores , 
comme  les  Ruminants  et  les  Tardigrades,  ou 
qu’ils  vivent  de  proie  ,  comme  les  Cétacés 
proprement  dits,  n’avoir  qu’un  petit  foie, 
réduit  à  sa  plus  simple  composition  ;  tandis 
que  le  plus  haut  degré  de  cette  composition 
se  voit  chez  les  Insectivores  (  non  Chéiro¬ 
ptères),  les  Rongeurs  et  les  Carnassiers. 

Chez  ces  derniers,  la  proportion  relative 
de  tous  les  lobes,  m’a  paru  plus  grande,  en 
général,  que  chez  les  autres  Mammifères. 

Les  Oiseaux  ont  le  foie  généralement  à 
deux  lobes  égaux  ou  inégaux;  ils  répondent 
au  lobe  principal  du  foie  des  Mammifères. 

Chez  les  Reptiles  et  les  Amphibies,  le  foie 
est  large  ou  court,  ou  étroit,  ou  allongé, 
suivant  que  le  corps  et,  par  suite,  la  cavité 
viscérale  a  l’une  ou  l’autre  forme. 

Le  nombre  de  ses  lobes  et  sa  forme  géné¬ 
rale  sont  très  variables,  dans  la  classe  des 
Poissons,  où  son  volume  proportionnel  est 
considérable. 

Le  foie  des  animaux  vertébrés,  et  plus 
particulièrement  celui  de  l’Homme  et  des 
Mammifères  ,  a  été  le  sujet  de  nombreuses 
recherches  de  la  part  des  anatomistes  les 
plus  célèbres,  dans  l’espoir  de  découvrir  sa 
structure  intime. 

L’organisation  du  foie  la  plus  simple  et 
la  plus  facile  en  même  temps  à  démontrer, 
est  celle  de  cet  organe  chez  les  Insectes,  où 
i!  ne  présente,  comme  nous  l’avons  déjà  dit, 
qu’un  petit  nombre  de  tubes  membraneux 
contenant  la  bile  sécrétée  par  leurs  parois. 
Dans  V Écrevisse,  c'est  un  amas  de  nombreux 
cæcums  également  membraneux,  qui  com¬ 
muniquent  entre  eux  par  des  troncs  princi¬ 
paux. 

Dans  les  fœtus  des  Amphibies  et  des  Repti¬ 
les,  des  Oiseaux  et  des  Mammifères,  les  ca¬ 
naux  biliaires  se  présentent  aussi  comme  de 
petits  cæcums  disposés  en  rayons  le  long 
d’une  partie  centrale,  en  prenant  la  forme 


SEC 


483 


d’une  feuille  simple  ou  lobée;  d’autres  fois, 
ils  sont  rangés  de  chaque  côté  d’une  tige  , 
comme  les  folioles  d’une  feuille  d’acacia  (1). 

Dans  le  premier  cas,  on  voit  les  vaisseaux 
sanguins  compléter  l’apparence  d’une  feuille, 
en  dessinant  ses  nervures  par  leurs  ramifi¬ 
cations,  qui  pénètrent  entre  les  cæcums,  et 
dont  les  principales  branches  se  voient  entre 
leurs  parois. 

Mais  comment  le  foie  prend-il  sa  compo¬ 
sition  définitive  de  l’âge  adulte,  et  quelle  est 
cette  composition  ? 

Depuis  Glisson,Wepfer,  Malpighi,  dans  le 
xvue  siècle,  Ferrein  et  Lieberkuhn,  dans  le 
xviue  siècle,  jusqu’à  l’époque  actuelle,  c’est 
une  question  que  les  anatomistes  les  plus 
exercés  se  sont  proposé  de  résoudre  ,  sans 
peut-être  y  être  encore  parvenus  complète¬ 
ment.  Ce  que  je  vais  dire  en  donnera  la 
conviction. 

Le  foie  se  compose  de  deux  éléments  es¬ 
sentiels,  les  vaisseaux  sanguins  qui  lui  ap¬ 
portent  les  matériaux  de  sa  sécrétion  et  ceux 
de  sa  nutrition,  et  les  veines  qui  emportent 
hors  de  ce  viscère  le  sang  qui  n’a  pas  servi 
à  ces  deux  usages.  Les  premiers  sont  les  ra¬ 
mifications  de  la  veine  porte  et  de  l’artère 
hépatique,  qui  se  suivent  dans  leur  distri¬ 
bution  ;  les  derniers  forment  les  veines  ou 
la  veine  hépatique. 

L’autre  élément  est  conslitué  par  les  ca¬ 
naux  biliaires,  les  mêmes  qui,  dans  les  phases 
du  développement  de  l’embryon,  ne  sont  en¬ 
core  que  des  petits  cæcums  rangés  les  uns  vers 
les  autres  autour  des  vaisseaux  sanguins,  et 
dessinant  des  feuilles  simples  ou  composées. 

Je  ne  parle  pas  des  vaisseaux  lymphati¬ 
ques  et  des  nerfs  qui  entrent  dans  la 
composition  de  cet  organe;  ni  de  l’enve¬ 
loppe  fibreuse  qui  le  renferme,  et  dont  les 
productions  de  la  face  interne  servent  de 
gaine  aux  principaux  troncs  vasculaires  ou 
biliaires.  Les  uns  et  les  autres  arrivent  en 
se  divisant  et  en  s’atténuant  considérable¬ 
ment,  dans  les  plus  petits  lobes  ou  les  gra¬ 
nules  glanduleux  qui  forment  proprement 
l’élément  organique  du  foie. 

Comment  s’y  comportent  ils  ?  Quels  sont 
leurs  apparences  et  leurs  rapports  récipro¬ 
ques  ? 

Pour  répondre  à  ces  différentes  questions, 

(i)  On  pourra  en  prendre  une  idée  dans  les  figures  de  la 
planche  XI  de  l’ouvrage  de  J,  Muller,  déjà  cité.  ^ 


SEC 

les  anatomistes  ont  injecté,  avec  des  substan¬ 
ces  solidifiables  de  différentes  couleurs,  les 
canaux  biliaires,  les  artères  hépatiques,  la 
veine  porte,  les  veines  hépatiques. 

M.  Kiernan,  dans  un  travail  qui  a  paru 
en  1833  (1),  représente  les  lobules  du  foie 
formant,  par  leur  réunion,  des  folioles  à 
bord  festonné,  dont  le  pétiole  serait  un  ra¬ 
meau  de  la  veine  hépatique. 

Une  coupe  horizontale  de  trois  de  ces  lo- 
'  bules,  vue  au  microscope,  montre  dans  son 
contour  une  branche  de  la  veine  porte*  dont 
les  ramifications  vont  en  rayonnant  vers  le 
centre  du  lobule,  et  en  formant  un  réseau 
avec  les  radicules  de  la  veine  hépatique; 
celles-ci  se  rendent  dans  yn  petit  tronc  qui 
occupe  précisément  le  centre  de  la  granula¬ 
tion. 

Dans  une  autre  figure,  qui  est  purement 
schématique ,  ces  mêmes  lobules  seraient 
encadrés  par  un  réseau  de  canaux  biliaires. 

M.  Cruveilhier  (2)  décrit  au  contraire  ies 
canaux  biliaires  comme  occupant  la  place 
qu’assigne,  avec  justesse,  M.  Kiernan  aux 
veines  hépatiques ,  c’est-à-dire  le  centré  de 
chaque  granulation. 

Les  ramifications  des  veines  hépatiques 
seraient  plus  excentriques ,  et  celles  de  la 
veine  porte  et  de  l’artère  hépatique  se  mon¬ 
treraient  autour  de  ces  dernières.  Cette  po¬ 
sition  des  ramifications  de  la  veine  porte, 
à  la  circonférence  du  lobule,  a  été  consta¬ 
tée  par  tous  les  anatomistes. 

Outre  ces  vaisseaux  sanguins  et  les  ca¬ 
naux  biliaires,  chaque  lobule  du  foie  ren¬ 
ferme  ,  suivant  le  même  auteur,  une  sub- 
stancespongieuse  non  injectable,  qu’il  com¬ 
pare  à  la  moelle  de  sureau  :  le  tout  est 
contenu  dans  une  enveloppe  fibreuse,  pro¬ 
duction  de  la  capsule  de  Glisson. 

MM.  Dujardin  et  Verger  (3)  décrivent, 
avec  M.  Kiernan,  chaque  lobule  comme  en¬ 
touré  d’un  réseau  complexe  fourni  par  les 
ramifications  de  la  Yeine  porte,  des  artères 
hépatiques  et  des  canaux  biliaires. 

Le  centre  du  lobule  est  occupé  par  le 
tronc  principal  de  la  veine  hépatique  ,  et  la 
plus  grande  partie  de  Faire  du  lobule  serait 
remplie,  suivant  ces  anatomistes,  de  corpus- 

( i )  Dans  les  Traits,  phi l.  de  la  soc.  royale  de  Londres. 

(?.)  Anatomie  de  l'homme,  ire  édit,  t.  Il,  p.  G-jG  ,  et 
2e  édit. 

(3)  Annales  françaises  et  étrangères,  t.  Il,  pi.  XIII,  i838. 


SEC 


SEC 


484 

cules  ou  de  globules  glutineux  disposés  en 
séries  rectilignes  et  rayonnant  du  centre  à 
la  circonférence. 

Suivant  M.  E.-H.  Weber  ,  l’organisation 
du  foie  serait  différente  de  celle  des  autres 

t 

glandes.  Les  vaisseaux  sanguins  y  forme¬ 
raient,  en  dernier  lieu,  un  réseau  capillaire 
très  fin ,  qui  pénétrerait  dans  tous  les  sens 
et  sans  interruption,  la  substance  du  foie. 
Ce  réseau  serait  formé  par  les  ramifications 
de  la  veine  porte  et  par  les  racines  des  veines 
hépatiques,  entre  lesquelles  on  peut  distin¬ 
guer  une  partie  intermédiaire,  que  M.  We¬ 
ber  estime  à  \  ou  \  de  ligne  de  long.  Le 
diamètre  moyen  de  ces  vaisseaux  serait,  sui¬ 
vant  cet  anatomiste,  de  ~  à  1  -0  de  ligne. 

Les  plus  fins  canaux  biliaires  sont  beau¬ 
coup  plus  déliés  que  les  canaux  sécréteurs 
des  autres  glandes.  Leur  diamètre  n’est 
souvent  que  de  ,]0  ou  même  de  —  de  ligne. 
Il  y  en  a  qui  sont  de  ^  ou  de  —  de  cette 
mesure.  Ces  canaux  s’anastomosent  entre 
eux  et  forment  de  même  un  réseau  continu, 
comme  eux,  dont  les  mailles  sont  traversées 
par  les  vaisseaux  sanguins  et  réciproque¬ 
ment;  de  telle  sorte  qu’il  existe  ,  entre  ces 
deux  réseaux,  un  entrelacement  complet,  et 
des  contacts  très  multipliés  entre  leurs  pa¬ 
rois  ;  les  mailles  de  l’un  n’ayant  que  le  dia¬ 
mètre  nécessaire  pour  laisser  passer  le  cor¬ 
don  de  l’autre. 

Dans  une  tranche  de  foie  humain  ou  de 
Cheval  ,  les  plus  fins  canaux  biliaires  sont 
apparents,  en  partie  par  les  granulations 
brunâtres  qu’ils  renferment  et  qui  sont  pro¬ 
bablement  de  la  bile,  en  partie  en  ce  qu’ils 
ne  semblent  consister  qu’en  un  épithélium, 
dont  les  cellules  développées  se  distinguent 
par  le  noyau  qu’on  y  observe. 

Dans  les  canaux  les  plus  fins,  les  cel¬ 
lules,  disposées  en  séries,  sont  soudées  entre 
elles,  et  forment  des  canaux,  lorsque  les  cloi¬ 
sons  intermédiaires  ont  été  détruites.  Dans 
les  canaux  biliaires  d’un  plus  grand  dia¬ 
mètre  ,  les  cellules  d’épithélium  forment 
plusieurs  séries.  C’est  dans  l’axe  de  ces  ca¬ 
naux  déliés  que  l’on  observe,  par-ci  par-là, 
des  gouttes  de  bile. 

M.  Krukenberg ,  dans  ses  Recherches  sur 
la  structure  du  foie  humain  (1) ,  est  arrivé 
aux  résultats  principaux  annoncés  par 

(t)  Même*  Archivai  d«  J .  Mtïller  pour  i843,  p.  3 1 8  et  suiv., 
et  pl  XIV  et  XV. 


M.  E.-H.  Weber,  il  n’a  pas  trouvé  les  divi¬ 
sions  du  foie  en  lobules  ou  granulations. 
Les  canaux  biliaires  et  les  vaisseaux  san¬ 
guins  forment  chacun  un  réseau  capillaire 
très  fin  qui  s’enlacent  réciproquement,  en  se 
continuant,  en  tous  sens,  dans  toute  l’éten¬ 
due  du  foie. 

Les  canaux  biliaires  les  plus  fins  se  com¬ 
posent  de  cellules  à  noyau,  arrangées  le  plus 
ordinairement  en  une  double  série  (1). 

Cette  disposition  des  canaux  biliaires  en 
réseaux  primitifs  ,  sans  origine  en  culs-de- 
sacs  ou  en  cæcums  ,  et  la  continuité  de  ces 
réseaux  sanguins  et  biliaires,  sans  sépara¬ 
tions  dans  des  capsules  fibreuses  qui  circon¬ 
scrivent  les  lobules  ou  les  granulations  du 
foie  ,  étaient  contraires  à  la  manière  de  voir 
de  M.  J.  Müller,  qu’il  avait  fait  connaître, 
dès  1830,  dans  son  ouvrage  sur  les  glandes. 

Aussi  a-t-il  ajouté,  dans  le  même  numéro 
de  ses  Archives  ,  des  réflexions  critiques  sur 
les  deux  publications  précédentes;  en  insis¬ 
tant  plus  particulièrement  sur  l’existence 
des  capsules  fibreuses  qui  limitent  les  lo¬ 
bules,  et  en  indiquant  la  manière  de  les 
préparer  et  de  les  démontrer.  Elles  forment, 
dans  certaines  branches  du  foie ,  des  séries 
de  cellules  analogues  à  celles  d’un  gâteau 
de  miel. 

Cet  auteur  célèbre  a  vu  ,  comme  les  deux 
anatomistes  précédents  ,  que  les  plus  fins 
canaux  biliaires  qui  forment ,  avec  les  vais¬ 
seaux  sanguins  ,  la  substance  glanduleuse 
des  lobules,  sont  composés  de  cellules  pri¬ 
mitives.  Ces  cellules  seraient  disposées  en 
séries  rayonnantes  du  centre  à  la  circon¬ 
férence. 

Cet  arrangement  est  bien  celui  que 
MM.  Dujardin  et  Verger  ont  reconnu  dans 
ce  qu’ils  désignent  comme  des  corpuscules 
glutineux. 

Les  lobules  forment ,  dans  une  prépara¬ 
tion  de  foie  d’Ours  polaire  que  M.  J.  Müller 
a  fait  représenter,  avec  les  ramifications  de 
la  veine  porte,  comme  des  fruits  vésiculeux 
qui  seraient  attachés  à  ces  ramifications  (2). 

M.  J.  Müller  ne  s’explique  pas  sur  la 
forme,  en  culs-de-sacs  ou  en  cæcums,  qu’il 
avait  reconnue  dans  les  canaux  biliaires 
primitifs. 

(t)  Voir  entre  autres,  pour  cette  structure,  les  figures  \ 
et  5  de  la  planche  XVI. 

(2)  Voir  la  planche  XVII  des  mêmes  Archives. 


SEC 


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485 


Il  a  paru  en  1844  et  en  184G  (1),  dans  les 
Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences , 
une  série  de  propositions  sur  la  structure 
intime  du  foie,  par  M.  Natalis  Guillot.  Cet 
anatomiste  établit  :  que  les  vaisseaux  san  ¬ 
guins  et  les  canaux  biliaires  n’ont ,  entre 
eux,  aucune  communication  directe.  C’est 
l’opinion  de  tous  les  anatomistes  de  nos 
jours. 

Le  même  auteur  admet  la  division  du  foie 
en  granulations  ou  en  lobules  ,  au  centre 
desquels  les  ramifications  multipliées  des 
veines  hépatiques  forment  des  houppes  ,  et 
dessinent  par  leur  réunion  des  polypiers  ré¬ 
guliers. 

C’est  autour  de  ce  tissu  que  sont  dispo¬ 
sées  ,  dans  chaque  granulation  hépatique  , 
les  divisions  ultimes  de  la  veine  porte,  ainsi 
que  celles  de  l’artère  hépatique  et  des  con¬ 
duits  biliaires  (§  2). 

Les  conduits  biliaires,  agglomérés  à  la 
surface  des  dernières  ramifications  de  la 
veine  porte,  ne  se  terminent  que  lorsque 
cette  veine  s’abouche  dans  l’un  des  points 
de  la  circonférence  de  la  houppe  formée  par 
les  veines  hépatiques  (§  5). 

Ces  canaux  parcourent ,  en  s’étendant  en 
flocons  et  en  rameaux  multipliés ,  toute  la 
circonférence  des  ramifications  les  plus  fines 
de  la  veine  porte  (§  6). 

Ces  différentes  propositions  sont  confor¬ 
mes  à  la  manière  de  voir  de  M.  Kiernan  , 
pour  la  position  relative,  dans  chaque  gra¬ 
nulation,  des  veines  hépatiques,  d’un  côté  , 
et,  de  l’autre  ,  des  ramifications  de  la  veine 
porte,  des  canaux  biliaires  et  de  l’artère 
hépatique. 

Mon  célèbre  ami ,  M.  le  professeur  Het- 
zius,  dont  tous  les  anatomistes  de  l’Europe 
connaissent  l’extrême  habileté  pour  les  pré¬ 
parations  de  son  art,  m’en  a  envoyé  trois,  il 
y  a  déjà  plusieurs  années  ,  sur  la  structure 
du  foie,  pour  la  collection  d’anatomie  phy¬ 
siologique  que  j’ai  désiré  former  au  Collège 
de  France,  dès  mon  entrée  dans  cet  établis¬ 
sement.  Deux  de  ces  préparations  appar¬ 
tiennent  au  foie  du  Cochon ,  l’autre  est 
d’un  foie  de  Chat.  Elles  décident,  à  mon 
avis,  plusieurs  points  en  litige  entre  les 
anatomistes  que  je  viens  de  citer.  On  en 
jugera  par  la  description  que  je  vais  en 
donner. 

(i)  Tome  XJX,  p,  mj,  Tome  XXIII,  p,  5o3, 


La  division  du  foie  en  cellules  polygo¬ 
nales,  s’y  trouve  démontrée  parles  branches 
principales  de  la  veine  porte ,  qui  en  des¬ 
sinent  les  contours,  en  s’introduisant  dans 
le  tissu  interlobulaire.  Il  en  résulte  un  grand 
réseau  dont  les  mailles  comprennent  les 
capsules  ou  les  lobules  dont  se  compose  le 
tissu  hépatique.  C’est  au  pourtour  de  chaque 
cellule,  que  le  cordon  principal  de  ce  grand 
réseau  donne  immédiatement,  et  sans  divi¬ 
sions  successives,  qui  diminueraient  gra¬ 
duellement  de  diamètre,  les  ramuscules  qui 
s’anastomosent  entre  eux ,  pour  former  le 
fin  réseau  capillaire  qui  encadre  Faire  de 
la  cellule.  Ce  réseau  s’étend  vers  le  centre 
de  celle-ci  et  dans  les  parties  où  l’injection 
a  bien  réussi ,  il  va  toucher  au  réseau  des 
veines  hépatiques  avec  lequel  il  se  continue. 

Celui-ci  injecté  en  blanc,  se  distingue 
parfaitement  du  réseau  de  la  veine  porte 
qui  a  été  injecté  en  rouge. 

Il  est  épais,  composé  d’un  cordon  compli¬ 
qué,  qui  va  en  augmentant  de  diamètre  de 
la  circonférence  au  centre,  où  se  trouve  le 
tronc  de  la  veine  hépatique  ,  qui  rassemble 
toutes  les  parties  de  ce  réseau.  Les  mailles 
en  sont  très  irrégulières  pour  la  forme  et 
les  dimensions ,  il  en  est  de  même  de  celles 
du  réseau  de  la  veine  porte. 

Les  canaux  biliaires  injectés  en  vert,  for¬ 
ment  un  troisième  réseau  ,  qui  occupe,  avec 
le  réseau  de  la  veine  porte,  la  circonférence 
de  la  cellule,  et  dont  les  mailles  sont  péné¬ 
trées  par  le  cordon  de  ce  dernier  réseau,  et 
réciproquement.  C.’est  par  cet  enlacement 
intime  et  multiplié,  que  Faction  des  canaux 
sécréteurs  de  la  bile  peut  s’étendre  sur  le 
sang  qui  circule  dans  le  réseau  capillaire  de 
la  veine  porte. 

Ce  réseau  capillaire  des  canaux  biliaires 
recouvre  et  enlace  de  toutes  parts  le  ré¬ 
seau  de  la  veine  porte  ,  dans  sa  partie  la 
plus  externe;  tandis  que  plus  en  dedans 
ce  dernier  réseau  est  à  découvert  et  va 
joindre  le  réseau  des  veines  hépatiques. 

D’après  ces  préparations,  il  n’y  aurait  pas 
dans  les  granulations  hépatiques ,  de  sub¬ 
stance  non  injectable;  tout  leur  contenu  se 
composerait  des  réseaux  capillaires  sanguins 
ou  biliaire. 

Ces  trois  réseaux  seraient  dans  les  rap¬ 
ports  indiqués  par  M.  Kiernan.  Je  ferai  re¬ 
marquer,  en  dernier  lieu,  la  manière  rapide 


486 


SEC 


dont  le  cordon  de  la  veine  porte  fournit  les 
ramuscules,  qui  produisent  leréseau  de  cette 
veine,  absolument  comme  je  l’ai  observé 
pour  les  grosses  artères  d’où  sortent  immé¬ 
diatement  les  ramuscules  qui  forment  le  ré¬ 
seau  pulmonaire  du  poumon  des  Oiseaux  (1). 

Le  foie  des  animaux  vertébrés  se  distingue 
encore  des  autres  glandes  ,  par  l’existence 
fréquente  d’un  réservoir  vésiculeux  qui  lui 
est  annexé  chez  la  plupart  de  ces  animaux, 
ou  qui  peut  en  être  séparé,  à  une  assez 
grande  distance  ,  ainsi  que  je  l’ai  démontré 
chez  les  vrais  Serpents  et  plusieurs  Poissons. 
Ce  réservoir  existe  généralement  chez  les 
animaux  carnassiers.  Quand  il  manque, 
c’est  chez  les  Mammifères  ou  les  Oiseaux 
qui  se  nourrissent  de  substances  végétales. 

Les  modifications  que  la  bile  y  subit  dans 
sa  couleur  qui  y  devient  plus  intense;  dcns 
son  amertume  qui  augmente  beaucoup;  dans 
sa  consistance  qui  est  plus  marquée;  mon¬ 
trent  que  les  parois  de  ce  réservoir  ont  une 
action  très  sensible  sur  son  contenu  et  doi¬ 
vent  être  considérés  comme  des  organes  de 
sécrétion. 

Les  canaux  biliaires  etcystiques  parvien¬ 
nent  au  commencement  de  l’intestin,  soit 
séparément ,  soit  après  s’être  réunis  ;  ils  y 
versent  la  bile  pour  contribuer  à  la  chyli- 
fication,  et  pour  son  excrétion  ultérieure. 
Nous  avons  traité  longuement  de  ces  rap¬ 
ports  dans  notre  rédaction  des  leçons  d’ana¬ 
tomie  comparée  (2). 

§  5.  De  la  raie. 

Quoique  cet  organe  n’ait  pas  de  canal 
excréteur  et  qu’il  ne  serve  tout  au  plus 
qu’à  modifier  le  sang  qui  le  traverse,  avant 
d’aller  au  foie  par  la  veine  porte  ,  je  suis 
forcé  d’en  parler  ici,  comme  d’un  organe 
glanduleux,  appartenant  aux  fonctions  di¬ 
gestives,  comme  annexe  de  l’estomac,  du 
pancréas  et  du  foie,  aux  fonctions  desquels 
la  rate  est  plus  ou  moins  liée. 

Nous  avons  peu  à  ajouter  à  ce  qui  a  été  dit 
sur  cet  organe,  dans  ce  Dictionnaire,  au  mot 
Raie  y  par  M.  le  docteur  Martin  St-Ange, 
relativement  à  son  existence  exclusive  chez 

(1)  Leçons  d’anat  comparée,  t.  VU  ,  p.  t5o  et  j 5t  ;  et  dans 
la  planche  (fig.  5)  qui  a  été  jojntp  à  la  Dissertation  sur  les 
organes  de  respiration  des  animaux  vertébrés,  par  M.  Lere- 
boullet. 

(2)  Tome  IV,  2«  partie,  p.  548-577. 


SEC 

les  Vertébrés,  à  son  volume,  à  sa  forme, 
à  sa  position  relative,  à  sa  couleur,  à  sa 
structure  ,  à  ses  usages  présumés. 

A  tous  ces  égards  (1)  nous  insisterons  sur 
quelques  points  qui  sont  restés  en  litige,  ou 
qui  ont  été  éclaircis  par  les  dernières  pu¬ 
blications. 

F.  Meckel  n’avait  pas  trouvé  de  rate  chez 
les  vrais  Serpents  ;  parce  qu’elle  y  est  pour 
ainsi  dire  soudée  au  pancréas,  aumoyend’un 
tissu  cellulaire  très  dense.  J’ai  démontré,  au 
mois  de  juillet  1832,  dans  un  mémoire  lu  à 
l’Académie  des  Sciences,  l’existence  d’une 
petite  rate  dans  plusieurs  espèces  des  prin¬ 
cipaux  genres  de  ce  groupe  d’Ophidiens  (2). 

C’est  donc  à  tort,  à  notre  avis,  que  dans 
une  publication  récente  sur  la  structure  et 
les  fonctions  de  la  rate ,  dont  je  reconnais 
tout  le  mérite  (3),  relativement  à  la  connais¬ 
sance  de  la  structure  intime  de  cet  organe 
chez  l’Homme  et  chez  les  Mammifères ,  on 
refuse  une  rate  aux  vrais  Serpents  et  qu’on 
en  accorde  une  seulement  aux  Anguis. 

Les  Gyclostomes ,  les  plus  inférieurs  des 
Poissons,  seraient  les  seuls  Vertébrés  privés 
de  rate. 

La  présence  exclusive  de  la  rate  chez  les 
Vertébrés,  qui  ont  tous  le  sang  rouge;  sa 
coexistence  chez  ces  animaux,  avec  le  sys¬ 
tème  lymphatique,  qui  disparaît  avec  elle 
dans  les  autres  Embranchements,  sont  des 
faits  importants,  fournis  par  l’anatomie 
comparée ,  pour  arriver  à  la  connaissance 
des  usages  de  la  rate. 

Il  faut  y  joindre  celle  de  sa  structure  in¬ 
time;  elle  se  compose  d’une  petite  artère, 
comparativement  au  tronc  veineux  qui  lui 
correspond.  Nous  avons  montré  que  les  pre¬ 
mières  divisions  de  cette  artère  qui  se 
distribuent  à  la  rate,  ne  communiquent 
pas  entre  elles  par  leurs  ramifications;  et 
nous  avons  cherché  à  expliquer,  par  cette 
disposition  anatomique,  la  multiplicité  ac¬ 
cidentelle  des  rates,  dans  quelques  cas  rares, 
et  les  rates  surnuméraires  de  quelques  es¬ 
pèces  de  Mammifères,  parmi  les  Cétacés. 

(l)  On  pourra  voir  plus  de  détails  sur  res  divers  sujets, 
que  ne  comportait  un  article  de  Dictionnaire  dans  la  2e  édi¬ 
tion  des  Leçons  d’anat.  comparée  que  nous  avons  publiée, 
t.  IV,  y.6  partie.  Paris  ,  1835. 

(:>.)  Fragments  d’anatomie  comparée  sur  l’organisation  des 
Serpents,  Annales  des  sc.  natur  ,  t  XXX,  p.  33  et  suiv. 

(3)  Par  M.  Pœlman;  Gand  ,  i8U>.  L’auteur  ne  parait  pas 
avoir  pris  connaissance  des  Leçons  d’anat.  comparée. 


SEC 


4S7 


SEC 

Dans  le  plus  grand  nombre  des  Vertébrés, 
les  artères  de  la  rate  ne  sont  que  des  bran¬ 
dies  de  celles  qui  vont  au  grand  cul-de-sac 
de  l’estomac  chez  beaucoup  de  Mammifères  ; 
au  ventricule  glanduleux  chez  les  Oiseaux; 
au  commencement  de  l’intestin  chez  les 
Reptiles  et  les  Poissons;  au  mésentère  chez 
les  Amphibies. 

Le  système  veineux  de  la  rate  constitue 
la  plus  grande  partie  de  son  volume  et  de 
son  tissu  ,  qui  est  partout  caverneux.  Les 
veines  ont  leur  origine  dans  de  nombreuses 
cavernes,  et  les  artères  s’y  terminent  en 
partie,  par  des  vésicules  qui  sont  comme 
suspendues  aux  parois  de  ces  nombreux 
sinus. 

Cette  structure  intime  montre  que  la 
rate  est  essentiellement  composée  d’un  tissu 
vasculaire  caverneux  sanguin;  que  les  ar¬ 
tères  y  sont  très  petites  relativement  aux 
veines;  que  celles-ci  sont  plus  particulière¬ 
ment  en  rapport  avec  de  nombreuses  cel¬ 
lules  qui  font  partie  du  système  veineux  de 
cet  organe.  Que  des  corpuscules  ou  des  vé¬ 
sicules  d’une  extrême  petitesse,  déjà  recon¬ 
nues  par  Malpighi ,  sont  l’aboutissant  des 
artères  ou  le  point  de  départ  des  veines  san¬ 
guines  et  des  vaisseaux  lymphatiques  qui 
sont  nombreux  dans  cet  organe  (1). 

Quant  aux  usages  de  la  rate ,  cet  organe 
n’ayant  pas  de  canal  excréteur,  pas  plus  que 
les  ganglions  lymphatiques  et  ressemblant 
beaucoup  à  ceux-ci  par  sa  structure  ;  il 
paraît  évident  que  c’est  un  ganglion  san¬ 
guin  ,  annexé  au  système  digestif,  pour 
servir,  au  besoin  ,  de  diverticulum  et  pour 
l’élaboration  du  sang  veineux,  préparatoire 
aux  fonctions  du  foie  ou  à  la  sécrétion  de 
la  bile.  Son  développement  extraordinaire 
dans  certaines  maladies,  telles  que  les  fiè¬ 
vres  quartes,  est  toujours  accompagné  d’une 
diminution  dans  les  globules  du  sang  et 
d’une  extrême  pâleur  des  individus  qui 
sont  ainsi  malades. 

CHAPITRE  IL 

DES  SÉCRÉTIONS  QUI  SERVENT  A  LA  DÉPURATION 

et  a  l’élaboration  du  sang  ou  du  liquide 

NOURRICIER. 

Dans  l’embranchement  des  Vertébrés,  la 
sécrétion  de  l’urine  et  son  expulsion  hors 


du  corps  contribue  essentiellement  à  cette 
dépuration.  Les  sécrétions  qui  s’opèrentdans 
les  poumons  et  qui  rejettent  dans  le  fluide 
ambiant  respirable,  certains  principes  du 
sang;  qui  en  prend  d’autres  en  échange, 
et  par  la  même  opération,  dans  ce  même 
fluide  respirable;  ces  sécrétions,  dis-je,  ser¬ 
vent  à  la  fois  à  la  dépuration  et  à  l’élabo¬ 
ration  du  liquide  nourricier. 

C’est  à  cause  de  ces  rapports  fonctionnels 
entre  les  organes  de  la  respiration  et  les 
organes  sécréteurs  de  l’urine,  que  je  me 
suis  déterminé  à  décrire  ces  organes,  à  la 
suite  les  uns  dus  autres,  dans  le  même  vo¬ 
lume  des  Leçons  d’anatomie  comparée.  C’est 
par  les  mêmes  motifs  que  j’en  présenterai 
une  esquisse  dans  ce  chapitre. 

§  1 .  Des  rems  ou  des  organes  sécréteurs  de 
l’urine . 

Ils  existent  sans  exception,  chez  tous  les 
animaux  vertébrés,  chez  lesquels  ils  sont 
toujours  situés  dans  la  cavité  abdominale, 
et  appliqués  contre  la  paroi  dorsale  de  cette 
cavité,  par  le  péritoine  qui  recouvre  leur 
face  opposée  ou  viscérale. 

Ils  s’y  portent  plus  ou  moins  en  arrière 
ou  en  avant,  suivant  leur  volume  et  la 
place  qui  leur  est  laissée  par  les  autres  vis¬ 
cères. 

Les  reins  étant  des  organes  chimiques, 
comme  le  foie,  les  glandes  salivaires,  etc., 
dont  la  fonction  ne  dépend  pas  de  leur  forme 
générale,  mais  de  leur  structure  intime  ;  va¬ 
rient  de  même  singulièrement  dans  leur 
forme,  du  moins  d’une  classe  ou  d’une  sous- 
classe  à  l’autre. 

Chez  les  Mammifères  ils  ont  généralement 
la  forme  d’un  haricot,  de  telle  sorteque  leur 
bord  interne  présente  une  échancrure  ,  ou 
une  fosse,  dans  laquelle  se  voit  le  commen¬ 
cement  de  leur  canal  excréteur. 

Leurs  fœtus,  y  compris  celui  de  l’Homme, 
ont  les  reins  divisés  en  reins  plus  petits,  qui 
se  soudent  après  la  naissance  en  un  seul 
organe. 

Par  exception ,  cette  division  de  l’état 
fœtal  se  conserve  non  seulement  dans  les 
reins  des  Mammifères  aquatiques,  tels  que 
la  Loutre,  les  Phoques ,  les  Cétacés;  mais 
encore  chez  quelques  Mammifères  terrestres 
de  grande  taille ,  tels  que  les  Ours,  le  Bœuf, 


h)  Voir  ia  dissertation  citée,  où  cette  structure,  dans  la 
rate  de  rtiomuie,  est  figurée  avec  beaucoup  de  netteté. 


SEC 


SEC 


V Éléphant.  Le  Chai  en  présente  des  traces 
par  les  bosselures  et  les  sillons  de  sa  sur¬ 
face. 

Chez  les  Oiseaux  les  reins  sont  logés  dans 
plusieurs  fosses  creusées  dans  la  face  supé¬ 
rieure  du  bassin  ,  où  ils  sont  divisés  en  trois 
parties,  l’antérieure  ou  iléopelvienne  ;  la 
moyenne  ou  pelvienne  antérieure  et  la  pos¬ 
térieure  ou  pelvienne  profonde. 

Leur  volume  nous  a  semblé  plus  grand, 
à  proportion  ,  que  chez  les  Mammifères. 
Cette  différence  s’expliquerait,  suivant  quel¬ 
ques  anatomistes,  par  la  nécessité  de  sup¬ 
pléer,  au  moyen  de  la  sécrétion  urinaire,  à  la 
transpiration  cutanée,  qui  n’existerait  pas 
chez  les  Oiseaux.  Mais  on  n’a  pas  réfléchi 
que  leur  urine  est  très  peu  aqueuse  chez 
la  plupart,  et  que  ce  n’est  que  sous  le 
rapport  de  l’eau  entrant  dans  leur  com¬ 
position,  que  ces  excrétions  peuvent  se  sup¬ 
pléer ,  et  se  balancent  chez  l’Homme. 

Les  Reptiles  et  les  Amphibies  les  ont  de 
forme  variée,  comme  le  foie,  suivant  celle 
du  corps  et  de  la  cavité  viscérale  qui  en  dé¬ 
pend.  Il  y  montre  d’ailleurs  constamment 
des  divisions  en  lobes ,  profondes  ou  seule¬ 
ment  apparentes  à  la  surface. 

Les  Poissons  les  ont  très  différents  dans 
les  trois  sous-classes  que  nous  avons  adop¬ 
tées  (1). 

Dans  celle  des  Sélaciens,  ils  montrent  en¬ 
core  par  leur  forme  ramassée  et  par  leur 
moindre  étendue  que  dans  la  sous-classe  sui¬ 
vante,  des  rapports  avec  les  reins  des  Rep¬ 
tiles  et  des  Amphibies. 

Chez  les  vrais  Poissons  (  les  Osseux  )  ils 
ont  généralement  un  plus  grand  volume 
que  dans  les  classes  précédentes.  On  les 
voit  s’étendre  contre  la  face  vertébrale  de 
la  cavité  viscérale  jusque  sous  le  crâne,  dans 
une  anfractuosité  de  cette  cavité. 

La  sous-classe  des  Cyclostomes  les  a  d’une 
forme  toute  particulière,  en  ruban;  ils  y 
sont  enveloppés  complètement  par  le  péri¬ 
toine. 

La  structure  intime  des  reins  se  compose 
essentiellement  de  canaux  sécréteurs  et  mo¬ 
dificateurs  ,  et  de  vaisseaux  sanguins  qui 
leur  apportent  les  matériaux  de  leur  sécré¬ 
tion. 

Dans  les  Mammifères ,  les  canaux  sécré- 

(r)  Voir  110 1 1  e  tableau  des  classes  du  règne  animal  a  la  fin 
de  l’article  fhofagatiok  de  cet  ouvrage. 


teurs  forment  !a  substance  corticale  ou  ex¬ 
térieure  des  reins  ,  et  les  canaux  modifica¬ 
teurs  la  substance  dite  médullaire,  parce 
qu’elle  est  centrale  et  entourée  par  la  pre¬ 
mière.  Celle-ci  est  plus  rouge  et  montre 
par  sa  couleur,  qu’elle  est  pénétrée  de  plus 
de  vaisseaux  sanguins  ;  l’autre  est  pâle  com¬ 
parativement. 

Les  canaux  sécréteurs  sont  des  tubes 
membraneux,  dont  l’origine  est  un  cæcum 
ou  un  cul-de-sac.  Ces  tubes  se  contournent, 
et  se  replient  en  nombreuses  circonvolutions, 
dans  la  partie  corticale  du  rein  ,  jusqu’à  la 
partie  médullaire.  Ici  ils  se  redressent  im¬ 
médiatement,  se  réunissent  successivement 
en  tubes  plus  gros,  qui  convergent  par  fais¬ 
ceaux  distincts  vers  la  partie  moyenne  du 
bord  interne  du  rein,  pour  se  terminer  dans 
les  mamelons  plus  ou  moins  sensibles  qui 
s’observent  dans  l’échancrure  de  cet  organe. 
11  y  a  cependant,  à  ce  dernier  égard  ,  quel¬ 
ques  différences  peu  importantes,  dans  les 
détails  desquels  nous  ne  pouvons  eutrer. 
Ce  qui  est  constant,  c’est  le  parallélisme  et 
la  direction  en  ligne  droite  des  tubes  mo¬ 
dificateurs  qui  composent  la  partie  médul¬ 
laire  ;  et  la  disposition  plus  ou  moins  si¬ 
nueuse  des  tubes  sécréteurs  qui  composent 
la  partie  corticale,  ainsi  que  leur  origine 
par  des  culs-de-sacs. 

L’étendue  proportionnelle  de  ces  deux 
parties  varie  beaucoup  suivant  les  espèces, 
les  genres  ou  les  familles. 

Dans  la  partie  corticale,  les  tubes  sécré¬ 
teurs  sont  garnis  d’un  épithélium  à  cellules 
polygonales  et  à  noyau  (1). 

Les  Oiseaux  n’ont  pas  ces  deux  parties 
bien  distinctes.  Cependant  Ferrein  a  déjà 
montré  des  tubes  droits  et  convergents  vers 
une  sorte  de  papille  ,  dans  un  rein  de  Pi¬ 
geon  (2),  et  M.  J.  Müller  dans  celui  d’un 
Faucon  (3).  Ceux  que  l’on  peut  considérer 
comme  sécréteurs  et  qui  occupent  la  plus 
grande  partie  de  la  substance  du  rein,  n’ont 
pas  la  disposition  contournée  et  très  si¬ 
nueuse;  ils  occupent ,  en  ligne  droite,  la 
partie  médiane  d’un  lobule,  et  ils  réunissent 
les  petits  cæcums  qui  naissent  de  chaque 
côté,  plus  près  de  la  surface. 

(i)  Voir  la  figure  a  île  la  planche  \\  des  Icônes  physiolo- 
gitee  de  U.  WagneV. 

(?.)  Métré,  de  l' Acad,  des  sciences  de  1749,  pl.  XVI,  fig.  7. 

(3)  Ouv.  cité,  pl.  XI II,  fig.  12 


489 


SEC 

Cette  différence  dans  la  structure  intime, 
ne  peut  manquer  d’avoir  des  rapports  avec 
les  différences  qui  existent  dans  l’urine  de 
ces  deux  classes,  et  particulièrement  dans 
les  proportions  si  grandes  de  l’eau,  dans  l’u¬ 
rine  des  Mammifères,  et  si  faibles  dans  celle 
des  Oiseaux. 

La  distinction  entre  les  tubes  sécréteurs 
et  les  tubes  modificateurs,  caractérisée  par 
la  disposition  sinueuse  des  premiers  et  droite 
des  derniers,  se  montre  encore  moins  dans 
les  autres  classes  des  Vertébrés. 

11  est  même  remarquable  que,  lorsqu’on 
peut  reconnaître  les  deux  sortes  de  tubes, 
ce  sont  les  tubes  modificateurs  qui  sont  les 
plus  sinueux.  C’est  ce  que  j’ai  expliqué  et 
démontré  en  détail,  dans  ma  description 
des  reins  des  Salamandres  et  des  Tritons (1). 
Déjà  M.  J.  Müller  avait  indiqué  une  diffé¬ 
rence  analogue  dans  les  reins  de  Couleu¬ 
vres  (2) . 

Parmi  les  Poissons,  les  deux  sous-classes 
des  Sélaciens  et  des  vivais  Poissons  n’ont,  en 
apparence,  que  des  tubes  sécréteurs,  extrê¬ 
mement  sinueux. 

Ils  sont  à  peine  sinueux,  ou  tout  à  fait 
droits,  dans  les  Lamproies  de  la  sous-classe 
des  Cyclostômes  (3). 

§  2.  Des  vaisseaux  sanguins  artériels  et  vei¬ 
neux  des  reins  ,  et  de  leurs  rapports  avec 

les  tubes  sécréteurs. 

Les  artères  forment,  avec  les  Yeines,  le 
réseau  capillaire  qui  enlace  les  vaisseaux 
sécréteurs,  et  colore  plus  fortement  en  rouge 
la  substance  corticale  des  reins  de  Mammi¬ 
fères. 

On  y  trouve  d’ailleurs  un  certain  nombre 
de  corpuscules,  découverts  par  Malpighi  et 
qui  portent  son  nom;  que  cet  anatomiste 
célèbre  regardait  comme  des  glandes,  et 
qu’il  a  pu  injecter  par  les  artères.  Ces  cor¬ 
puscules  sont  en  effet  composés,  sauf  la  po¬ 
che  membraneuse  qui  les  enveloppe,  d’un 
peloton  de  ramuscules  artériels,  d’un  ra¬ 
meau  afférent  et  d’une  radicule  efférente, 
reportant  le  sang  qui  a  traversé  ce  pelo¬ 
ton  dans  le  système  veineux  du  rein.  On 
doit  supposer  que  ces  mêmes  corpuscules 

(i)  Compte  - rendus  de  V Acad,  des  scicnc.,  t.  XIX,  p.  y55  et 
suiv.,  séance  du  n  novembre  ib'i4,  et  pl.  II,  fig.  17,  des  Mé¬ 
moires  des  savants  étrangers,  t.  XI. 

(x)  Ouvrage  cite,  pl.  XII,  fig.  16,  A  et  D. 

I  i)  Ouvrage  cite  de  J-  Muller,  pi.  XII,  fig  2  et  3,  ou  6  et  4, 
T.  XI. 


sont  comme  invaginés  dans  une  dilatation 
vésiculeuse,  en  forme  de  cæcum,  des  canaux 
urinaires  sécréteurs ,  ainsi  que  M.  Bid- 
der  (1)  pense  l’avoir  démontré;  et  non  sim¬ 
plement  à  découvert,  dans  la  cavité  même 
de  cette  dilatation,  comme  M.  Bowmann  (2) 
dit  l’avoir  vu.  Les  lois  physiologiques  des 
sécrétions  ne  permettraient  pas  celle  de  l’u¬ 
rine,  à  travers  les  parois  artérielles,  sans 
membrane  intermédiaire. 

Déjà,  en  1844  (3),  j’avais  décrit,  avec 
détails,  ces  corpuscules,  dans  les  Salaman¬ 
dres  et  les  Tritons,  et  montré  leurs  rapports 
avec  les  capsules  qui  forment  le  commence¬ 
ment  des  vaisseaux  sécréteurs  de  l’urine. 

L’idée,  avancée  par  plusieurs  physiologis¬ 
tes ,  que  les  corpuscules  de  Malpighi  ser¬ 
viraient  seulement  à  la  sécrétion  de  l’eau 
qui  entre  dans  la  composition  de  l’urine, 
pourrait  être  infirmée  ou  confirmée,  par  la 
connaissance  de  leur  nombre  et  de  leur  dé¬ 
veloppement,  comparé  à  la  proportion  d’eau 
que  renferme  l’urine. 

M.  Jacobson  a  découvert  que,  chez  les 
ovipares,  une  partie  des  veines  du  bassin 
et  des  extrémités  portérieures ,  au  lieu  de 
former  immédiatement  la  Yeinecave,  après 
s’être  réunis  et  s’être  portés  au  bord  externe 
et  postérieur  des  reins ,  s’y  ramifiaient  à  la 
manière  d’une  veine  porte.  Il  en  résulterait 
que  le  sang  veineux  devrait  contribuer  à 
la  sécrétion  de  l’urine,  dans  les  classes  où 
cet  arrangement  organique  existe. 

§  3.  Des  canaux  excréteurs  des  reins. 

Chaque  rein  n’a  généralement  qu’un  ca¬ 
nal  excréteur.  Il  commence ,  dans  la  classo 
des  Mammifères,  par  autant  de  petits  en¬ 
tonnoirs  membraneux  qu’il  y  a  de  mame¬ 
lons  aboutissant  dans  l’échancrure  du  rein, 
par  lesquels  les  canaux  modificateurs  ver¬ 
sent  l’urine.  Les  entonnoirs  se  réunissent 
ensuite  dans  un  bassin  commun  qui  se 
change  immédiatement  dans  le  canal  étroit 
qu’on  appelle  uretère,  et  dont  l’embouchure 
est  dans  la  vessie. 

Dans  cet  arrangement,  les  canaux  excré¬ 
teurs  qui  font  partie  du  rein,  ne  se  conti- 

(>)  Archives  de,  J.  Miïller  pour  1 8  î  5  •  Lettre  de  M.  lliddct  , 
du  12  septembre,  p.  5o8. 

(;.)  Vhilosophical  Tram.,  1842,  pmi.  1,  pl.  IV,  fig.  i,. 

(3)  Comptes-rendus  de  l’ Acadéi/ue  des  sciences,  t.  \IX  , 
sdamcilu  11  novembre  181  \. 


62 


SEC 


490 

nuent  pas  avec  le  canal  excréteur  unique 
qui  est  hors  du  rein.  C’est  comme  l’ovaire 
et  l’oviducte  des  Mammifères. 

Dans  la  classe  des  Oiseaux,  l’origine  de 
l’uretère  n’est  plus  en  entonnoir;  elle  est 
formée  d’un  grand  nombre  de  branches  qui 
répondent  chacune  à  un  faisceau  convergent 
de  canaux  urinaires  modificateurs,  formant 
encore  une  sorte  de  mamelon ,  en  rapport 
avec  la  branche  de  l’uretère  qui  tient  lieu 
ici  de  bassinet.  C’est  une  disposition  inter¬ 
médiaire  entre  celle  des  Mammifères  et  des 
Serpents,  chez  lesquels  les  branches  de  l’u¬ 
retère,  qui  s’introduisent  entre  les  lobes  des 
reins,  se  ramifient  et  s’amincissent  beau¬ 
coup  ,  pour  se  continuer  immédiatement 
avec  un  canal  urinaire  modificateur. 

J’ai  démontré  cette  continuation  dans  les 
Salamandres  et  les  Triions,  et  fait  voir  que, 
chez  ces  animaux,  il  sort  successivement  du 
bord  externe  de  chaque  rein,  d’avant  en  ar¬ 
rière  ,  un  nombre  variable  d’uretères,  qui 
avaient  été  pris  pour  des  vésicules  sémi¬ 
nales  chez  les  mâles;  mais  qui  existent  aussi 
chez  les  femelles,  quoique  moins  dévelop¬ 
pés.  Le  faisceau  d’uretères  se  réunit  en 
un  seul  canal  fort  court,  qui  s’ouvre  dans 
le  cloaque  ou  le  vestibule  génito  excrémen- 
titiel  (1). 

La  continuité  des  canaux  modificateurs 
et  des  canaux  excréteurs,  qui  sont  hors  de 
l’organe,  semble  une  imperfection,  une  dé¬ 
gradation  qui  met  ces  deux  fonctions  dans 
une  plus  grande  dépendance. 

§  -4.  De  la  vessie  urinaire  ou  du  réservoir 
de  l’urine. 

11  en  est  de  l’existence  du  réservoir  de 
l’urine,  comme  de  celui  de  la  bile;  il  varie 
selon  les  classes  et  les  familles. 

Les  Mammifères  en  sont  tous  pourvus  ; 
tandis  que  les  Oiseaux  en  manquent,  et  que 
leurs  uretères  viennent  se  terminer  dans  le 
vestibule  génito-excrémentitiel. 

Il  y  a  cependant,  dans  les  Autruches  et  les 
Casoars,  une  disposition  du  cloaque  et  des 
organes  de  copulation  ,  qui  retient  l’urine 
dans  le  vestibule  commun  ,  et  fait  que  ces 

(i)  Fragments  sur  les  organes  génito-urinaires  des  Rep¬ 
tiles,  et  leurs  produits  4e  fragment ,  p.  y55  du  tome  XIX  des 
Cornptes-rendhs  de  V  Académie  des  sciences,  séance  du  n  no¬ 
vembre  i844,  et  t.  XI  des  Mémoires  des  savants  étrangers, 
pl.  I,  fig.  g,  et  pi.  II,  fig.  16,  17,  20  et  21. 


Oiseaux  urinent  par  intervalles,  comme  les 
Mammifères. 

Parmi  les  Reptiles,  la  sous-classe  des 
Chéloniens  a  une  vessie  urinaire  considéra¬ 
ble;  tandis  que  celle  des  Crocodiliens  en  est 
dépourvue, comme  toute  laclasse  des  Oiseaux. 
Dans  la  sous  classe  des  Saur  ophidiens,  la 
plupart  des  Reptiles  de  l’ordre  des  Sauriens , 
tous  ceux  de  l’ordre  des  Protosauriens  et  des 
Protophidiens  en  sont  pourvus;  tandis  que 
tout  l’ordre  des  Orlhophidiens  en  est  privé. 

Ici,  de  nouveau,  le  vestibule  génito-excré- 
mentiliel  est  l’aboutissant  des  uretères,  qui  y 
déposent,  comme  chez  les  autres  Reptiles 
(les  Chéloniens  exceptés),  une  urine  épaisse 
comme  une  pommade,  prenant  à  l’air  une 
consistance  pierreuse. 

La  sous-classe  des  vrais  Poissons  (les  Pois¬ 
sons  osseux)  est  généralement  pourvue  d’une 
vessie  urinaire  ;  mais  elle  y  a  ,  en  général , 
très  peu  de  capacité. 

Celle  des  Cycloslomes  en  manque.  L’urine 
y  est  portée  immédiatement,  au  dehors,  à 
travers  une  papille  qui  sert  encore  d’orifice 
commun  aux  canaux  péritonéaux. 

Dans  la  sous-classe  des  Sélaciens,  la  vessie 
urinaire  peut  être  simpleou  double  ;  ou  bien 
elle  peut  manquer,  suivant  les  genres  et  les 
espèces.  Dans  ce  dernier  cas,  les  urines  sont 
versées,  par  les  uretères,  dans  une  poche  qui 
est  aussi  l’aboutissant  des  canaux  déférents 
dont  l’issue  est  dans  le  cloaque,  à  travers 
une  papille  saillante. 

Si  l’on  se  rappelle  que  la  vessie  urinaire  a 
déjà  servi,  comme  allantoïde,  de  réservoir 
d’urine  chez  les  fœtus  des  Vertébrés  à  pou¬ 
mons,  mais,  qu’à  cette  première  épo¬ 
que  de  la  vie,  sa  principale  fonction  était 
la  respiration,  on  sera  étonné  que,  chez 
les  uns  (  les  Mammifères  )  elle  se  soit  méta¬ 
morphosée  pour  ce  premier  emploi  de  réser¬ 
voir  d’urine,  qui  lui  devient  exclusif;  que, 
chez  les  autres  (les  Oiseaux)  elle  ait  disparu  ; 
que,  chez  d’autres  (les  Chéloniens ) ,  elle  ait 
conservé  peut-être  une  fonction  compli¬ 
quée  ,  à  en  juger  du  moins ,  par  sa  vaste  ca¬ 
pacité  et  par  ses  rapports  avec  les  vessies 
aquifères,  dont  les  Emydes  et  les  Chelydes 
sont  pourvues  (1). 

Ajoutons  que,  dans  les  Amphibies,  où  elle 
n’a  pas  eu  de  fonction  inspiratrice  dans  la 

(1)  Leçons  d’anal,  cowp.,  t.  VII,  p.  5ç)8,  et  Coinptes-rcn~ 
dits  de  l’ Académie  des  sciences,  séance  du  7  octobre  i83g. 


SEC 


SEC 


491 


vie  fœtale,  elle  a  ses  patois  tellement  vascu¬ 
laires,  tellement  injectées  de  vaisseaux  capil¬ 
laires,  charriant  un  sang  d’un  beau  rouge, 
ayant  toutes  les  apparences  d’un  sang  arté¬ 
riel  ;  que  l’on  est  tenté  de  voir  de  nouveau  , 
dans  cet  organe,  une  allantoïde  qui  respire 
dans  certaines  circonstances  encore  indéter¬ 
minées. 

§  5.  Des  rapports  entre  les  organes  urinaires 

et  génitaux ,  et  des  différences  sexuelles  que 

présentent  les  premiers. 

Les  urines  et  la  semence  sont  versées,  chez 
les  mâles  des  Mammifères,  dans  l’origine  du 
canal  de  l’urètre  et  ils  en  parcourent  toute 
l’étendue,  pour  sortir  par  l’extrémité  de  la 
verge. 

Il  n’y  a  d’exception  que  pour  les  Mono- 
trêmes ,  qui  n’ont  qu’un  urètre  pelvien,  allant 
de  la  vessie  au  vestibule,  dans  lequel  il  con¬ 
duit  l’urine  ;  tandis  que  la  semence,  qui  suit 
la  même  voie,  passe  de  l’extrémité  vcstibu- 
laire  de  l’urètre,  dans  un  canal  séminal  par¬ 
ticulier  qui  appartient  à  la  verge. 

Chez  les  femelles  de  cette  classe,  l’urine 
est  versée  dans  le  vestibule  génito-excrémen- 
titiel,  par  un  très  court  urètre  pelvien,  et  les 
produits  de  la  génération  suivent  la  même 
voie  pour  arriver  dans  le  vestibule. 

C’est  ce  vestibule  qui  est  l’aboutissant  des 
urines  et  des  fèces,  ainsi  que  des  produits  de 
la  génération  de  l’un  et  de  l’autre  sexe,  dans 
la  classe  des  Oiseaux  et  dans  celle  des  Rep¬ 
tiles;  sans-  qu’il  y  ait  eu  de  liaison  antécé¬ 
dente,  plus  profonde,  entre  les  organes  uri¬ 
naires  et  les  organes  génitaux.  Mais,  dans  la 
classe  des  Amphibies,  ces  liaisons  commencent 
bien  plus  tôt. 

Les  canaux  spermatiques,  chez  les  Batra¬ 
ciens  anoures,  traversent  le  rein  pour  joindre 
l’uretère  qui  devient,  ainsi  que  l’urètre  chez 
les  Mammifères,  le  canal  commun  de  l’urine 
et  de  la  semence,  qu’il  conduit  dans  le  ves¬ 
tibule  génito-excrémentitiei. 

Chez  les  femelles  de  ces  mêmes  animaux, 
l’uretère  n’a  aucun  rapport  avec  l’oviduele; 
il  ne  charrie  jamais  que  de  l’urine. 

Chez  les  Salamandres  e t  les  Triions ,  il  en 
est  de  même  pour  les  femelles. 

Les  mâles  ont,  au  contraire,  comme  ceux 
des  Batraciens  anoures,  une  intime  et  pré¬ 
coce  liaison  entre  leurs  organes  génito-uri¬ 
naires. 


Nous  avons  déjà  parlé  du  faisceau  d’ure¬ 
tères  qui  sortent  successivement  du  bord 
internedu  rein.  Les  quatre  ou  sept  premiers 
de  ces  uretères,  sur  dix-huit  ou  vingt,  vont 
joindre  le  canal  déférent  et  y  portent  un 
certaine  quantité  d’urine. 

Dans  les  Batraciens  anoures,  c’est  le 
sperme  qui  va  chercher  l’urine.  Dans  les 
Salamandres,  c’est  l’urine  qui  va  se  mêler 
au  sperme. 

Ces  uretères,  à  l’époque  du  rut,  ont  un 
développement  considérable,  comparative¬ 
ment  à  ceux  des  femelles,  et  charrient  une 
urine  épaisse  qui  se  montre  déjà  parfois 
dans  les  canaux  urinaires  modificateurs,  et 
les  injecte  de  manière  à  en  dessiner  toutes 
les  sinuosités  en  rosaces  de  couleur  blanc- 
jaunâtre. 

Cette  différence,  dans  les  proportions  des 
uretères  multiples  des  mâles  et  des  femelles, 
n’est  pas  la  seule  qui  existe  dans  les  organes 
urinaires.  Je  crois  être  certain  que  les  reins 
des  femelles  sont  généralement  plus  petits 
que  ceux  des  mâles  (1). 

Si  cette  observation  est  exacte,  ainsi  que 
j’en  ai  la  conviction,  ne  pourra-t-on  pas  la 
regarder  comme  une  conséquence  de  la 
liaison  qui  existe  chez  les  mâles  entre  les  or¬ 
ganes  génito-urinaires? 

Je  soumets  ce  fait  aux  physiologistes, 
ainsi  que  celui  des  rapports  plus  intimes 
entre  les  mêmes  organes  chez  les  mâles  des 
Mammifères.  Cette  différence  sexuelle  n’au¬ 
rait-elle  pas  une  certaine  influence  sur  l’ac¬ 
tivité  des  reins,  que  je  regarde,  en  général, 
comme  plus  grande  dans  le  sexe  mâle. 

Il  y  a  ici  toute  une  série  de  questions  phy¬ 
siologiques  et  de  recherches  à  faire  sur  les 
rapports  fonctionnels  des  organes  génito- 
urinaires,  à  déduire  des  rapports  organiques. 

§  6.  Corps  glanduleux  surrénaux. 

Ces  corps  glanduleux  appartiennent , 
comme  la  rate,  comme  le  corps  thyroïde, 
aux  organes  modificateurs  du  sang  ;  qui  peu¬ 
vent  lui  servir  encore  de  diverliculum  ,  et 
qui  sont  annexés,  dans  ce  but,  à  certains 
organes. 

L’histoire  des  corps  glanduleux  surrénaux 

(i)  J’ai  indiqué  ( Lreons  d’ailat.  eomp.,  t.  \  III ,  p.  609) 
deux  vessies  urinaires  annexées  chacune  à  l'uretère  de 
son  côté,  dans  la  raie  bâtis  mâle  ,  tandis,  qu’il  n’y  en  « 
qu’un  bilobée,  dans  la  femelle. 


\ 


-192 


SCE 


« 


doit  suivre  celle  des  reins,  comme  celle  de 
la  rate  devait  être  réunie  à  celle  du  pancréas 
et  du  foie. 

Ces  corps  glanduleux  existent  dans  toutes 
les  classes  des  Vertébrés  ;  mais  moins  géné¬ 
ralement  dans  celle  des  Poissons ,  où  ils 
n’ont  encore  été  décrits  que  dans  la  sous- 
classe  des  Sélaciens  (1)  et  chez  quelques 
Poissons  osseux.  (2). 

Déjà,  en  1805,  nous  avions  constaté  leur 
existence  dans  les  trois  premiers  ordres  de 
la  classe  des  Reptiles  ,  c’est-à-dire  chez  les 
Chéloniens  ,  les  Sauriens  et  les  Ophidiens. 
Nous  ajoutions  que,  dans  ces  deux  derniers 
ordres ,  on  les  trouvait  situés  dans  le  repli 
du  péritoine  qui  réunit  les  ovaires  et  les  ovi- 
ductes  (3)  ;  qu’ils  y  étaient  conséquemment 
séparés  des  reins. 

Enfin  nous  avions  fait  l’observation  gé¬ 
nérale  que  leur  importance,  si  l’on  en  ju¬ 
geait  par  le  volume  qu’ils  affectent  dans 
chaque  classe,  allait  en  diminuant  de  celle 
des  Mammifères  à  celle  des  Oiseaux  ,  et  de 
celle-ci  à  celle  des  Reptiles.  Nous  pourrions 
ajouter,  en  ce  moment,  que  leur  extrême 
petitesse,  chez  les  Amphibies  et  les  Poissons , 
étend  à  ces  classes  cette  observation  générale. 

11  est  remarquable  que  les  corps  glandu¬ 
leux  surrénaux  présentent  chez  le  fœtus  hu¬ 
ma  iu  exclusivement,  un  volume  au  moins 
aussi  considérable  que  celui  des  reins;  tan¬ 
dis  qu’à  l’âge  adulte,  il  est  à  peine  d’un  quin¬ 
zième  de  ces  organes. 

Chez  les  Mammifères  ce  volume  varie 
beaucoup  avec  l’âge,  et  il  peut  s’élever, 
chez’les  adultes,  à  des  proportions  bien  plus 
grandes  que  dans  l’espèce  humaine. 

Leur  forme  n’est  pas  moins  variable  que 
leur  volume,  et  change  d’un  genre  à  l’autre. 
Souvent  ils  affectent  celle  des  reins.  Ainsi , 
chez  les  Phoques  et  les  Cétacés  ,  qui  ont  les 

(1)  Existen z a  delle  glandulœ  renale  de’  Batraci  e  de’  Pessi, 
1857. 

(2)  Sur  les  reins  accessoires  dans  les  Poissons  osseux,  par 
le  professeur  Stannius.  Archives  de  J.  Millier  pour  i83g) 
p.  97,  et  pl .  IV. 

(3)  Leçons  d’ anatomie  comparée  ,  de  G.  Cuvier,  rédigées 
par  G.-L.  Duvernoy,  t.  V,  p.  248  ;  Paris,  i8o5.  C’est  donc 
bien  à  tort  que  M.  le  professeur  Ecker,  auteur  d’une  Mono¬ 
graphie.  sur  ces  organes,  a  écrit  qu’il  n’était  pas  fait  men¬ 
tion,  dans  les  Leçons,  des  corps  glanduleux  surrénaux  des 
Sauriens.  Si  ce  dernier  mot  a  été  omis  par  la  faute  du  co¬ 
piste  de  l’ancien  texte,  dans  la  nouvelle  édition  ,  t.  VIII, 
p.  fi8().  M.  Ecker  ne  peut  ignorer  que  les  trois  premiers  ordres 
de  iteptiles  comprennent  les  Sauriens, 


reins  divisés,  les  corps  glanduleux  surrénaux 
le  sont  aussi. 

Chez  les  Mammifères ,  l’aspect  de  leur 
substance,  à  la  vue  simple,  a  toutes  les 
apparences  de  celle  des  reins.  Comme,  dans 
ces  derniers  organes  ,  on  peut  souvent  en 
reconnaître  deux,  bien  limitées;  l’une  ex¬ 
térieure  ou  corticale  ,  qui  forme  souvent 
plus  de  la  moitié  de  l’épaisseur  de  ces  glan¬ 
des  ;  elle  est  jaunâtre  ou  d’un  rouge  clair, 
et  montre  des  stries  parallèles  dirigées  vers 
la  substance  interne.  Celle-ci,  d’un  tissu 
plus  mou,  d’un  rouge  foncé,  forme  le  centre 
ou  la  partie  médullaire  de  la  glande. 

Cette  substance  médullaire  est  composée, 
en  presque  totalité,  d’un  réseau  de  vais¬ 
seaux  capillaires  veinev’x,  à  mailles  serrées, 
rondes  ou  polygonales. 

Dans  la  substance  corticale,  qui  est  com¬ 
posée  de  même  d’un  réseau  capillaire  san¬ 
guin,  celui-ci  paraît  plutôt  artériel  (1)  ;  ses 
mailles  sont  allongées. 

La  veine  principale,  appelée  veine  capsu¬ 
laire  ,  dans  l’Homme  et  les  Mammifères  , 
forme  généralement  une  sorte  de  réservoir 
au  centre  de  la  glande.  Ce  tronc  veineux  , 
après  avoir  rassemblé  le  sang  de  toutes  les 
parties  de  la  glande,  se  porte  dans  la  veine 
cave ,  ou  dans  la  rénale  de  son  côté.  L’ab¬ 
sence  de  valvules  doit  permettre  au  sang  de 
ces  grosses  veines  de  refluer  dans  la  veine 
capsulaire,  lorsque  l’impulsion  qu’il  a  reçue 
l’emporte  sur  celle  du  sang  contenu  dans 
ces  dernières  veines. 

Des  injections  heureuses  des  vaisseaux 
sanguins  avaient  fait  reconnaître  un  sys¬ 
tème  glanduleux  qui  entre  dans  !a  compo¬ 
sition  de  ces  corps.  11  se  compose  de  petits 
boyaux  membraneux  ,  fermés  de  toutes 
parts ,  contenant  une  substance  granuleuse  , 
en  grande  partie  de  nature  albumineuse,  en 
partie  graisseuse.  Ces  petits  boyaux  vont  en 
s’étendant  continuellement,  et  disparais¬ 
sent  à  mesure  que  d’autres  se  développent 
et  les  remplacent. 

Ce  système  de  boyaux  glanduleux  est  en¬ 
touré  d’un  réseau  de  vaisseaux  sanguins. 

On  ne  les  trouve  ,  chez  les  Mammifères , 
que  dans  la  substance  corticale  ,  excepté 
chez  le  Cheval  (2),  et,  probablement,  chez 

(1)  Sur  la  structure  des  reins  succentariés,  par  M.  Nagel, 
Archives  de  J.  Mütlev  pour  iS36,  p.  36  J,  et  pl.  XV. 

(2)  Voir  la  Monographie  de  M.  Ecker,  ritée  plus  bas. 


SEC 


l'Éléphant,  où  nous  n’avons  pu  reconnaître 
les  deux  substances. 

Les  corps  surrénaux  des  Batraciens  sont 
des  agrégations  de  vésicules  sphériques,  ren¬ 
fermant  un  amas  de  granulations  également 
sphériques  ,  ayant  un  certain  degré  d’opa¬ 
cité,  conservant  leur  forme  lorsque  la  vési¬ 
cule  qui  les  contenait  s’est  rompue. 

Ces  corpuscules  jaune-orange  ,  annexés , 
chez  les  Salamandres,  aux  parois  des  veines 
rénales  afférentes  ou  de  la  veine  cave  ,  en 
avant  des  reins,  me  paraissent  constituer 
l’organisation  des  corps  glanduleux  surré¬ 
naux  dans  leur  plus  grande  simplicité ,  ou 
dans  leur  partie  élémentaire  glanduleuse. 
Cette  partie  a  été  décrite,  avec  beaucoup  de 
détails,  par  M.  le  professeur  Ecker  dans  son 
excellente  Monographie  (2). 

Cet  auteur  pense  que  le  fluide ,  riche  en 
protéine  et  en  substance  graisseuse  contenu 
dans  les  très  petits  boyaux  glanduleux  des 
corps  surrénaux,  passe,  par  exosmose,  dans 
le  système  sanguin  ,  après  la  rupture  de  ces 
petits  boyaux. 

La  quantité  de  nerfs  que  ces  organes  re¬ 
çoivent  dans  la  classe  des  Mammifères  et 
chez  lesOiseaux,  démontre  leur  grande  acti¬ 
vité  (3). 

§  7.  Des  organes  de  la  respiration  . 

Le  liquide  nourricier  des  animaux,  tel 
qu’il  est  versé  dans  ses  réservoirs ,  par  les 
organes  d’alimentation  qui  viennent  de  l’ex¬ 
traire  des  aliments,  n’est  pas  encore  propre 
à  sa  nutrition.  Il  faut  qu’il  soit  mis  en  rap¬ 
port  avec  l’air  atmosphérique  pour  les  ani¬ 
maux  qui  respirent  l’air  en  nature,  ou 
avec  l’air  combiné  à  l’eau,  pour  les  animaux 
aquatiques.  Il  doit  puiser,  dans  ce  milieu 
ambiant  respirable ,  la  proportion  d’oxigène 
qui  est  indispensable  à  la  continuation  de 
la  vie  animale,  et  s’y  débarrasser  de  laquan- 

(1)  Voir  mon  Mémoire  sur  les  organes  génito-urinaires  des 
Reptiles,  Comptes-rendus  de  l’Académie  des  sciences ,  séanre 
du  ii  novembre  18'H,  t.  XTX,  p.  957. 

(2)  La  structure  intime  des  reins  succenturiés  chez  l’homme 
et  les  animaux  vertébrés,  démontrée  par  le  docteur  Alexandre 
Ecker,  profe^eur  à  Baie.  Brauuschu'eig,  1  8 'i G ,  in-4,  52  pages 
et  2  planches. 

(3)  Voir  pour  ces  nerfs  la  figure  5  de  la  planche  1  de  la 
Monographie  ci-dessus  ,  et  la  planche  annexée  à  la  Disser¬ 
tation  de  M.  C.  G.  U.  B.  Bergmann,  De  Gtandulis  supra  re- 
nalibus,  Goettingæ,  1839. 


SEC  493 

tité  d’acide  carbonique  qui  altérait  sa  com¬ 
position  normale  (1). 

Cette  quantité  d’acide  carbonique,  tou¬ 
jours  en  excès  dans  le  sang  qui  a  circulé 
dans  l’organisme ,  qui  en  a  nourri  toutes 
les  parties,  et  dans  le  liquide  nourricier  pro¬ 
duit  par  les  organes  d’alimentation,  est  le 
résultat  de  la  combustion  du  carbone  ;  cette 
combustion  a  de  plus  pour  effet  un  dégage¬ 
ment  de  calorique  qui  contribue  à  élever  la 
température  de  l’organisme  au  degré  néces¬ 
saire  à  son  activité.  La  peau,  qui  met  cet  or¬ 
ganisme  en  contact  avec  le  milieu  ambiant, 
serait  l’organe  de  respiration  par  excellence  ; 
si  elle  n’avait  pas  pour  fonctions  premières, 
de  protéger cetorganismecontre  l’action  des¬ 
séchante  de  l’air,  de  lui  conserver  sa  tem¬ 
pérature  propre,  et  de  le  préserver  en  géné¬ 
ral  des  effets  nuisibles  des  corps  extérieurs. 

Toutes  ces  nécessités  ont  exigé,  dans  les 
téguments  des  animaux  aériens,  et  dans  ceux 
de  beaucoup  d’animaux  aquatiques ,  des 
conditions  matérielles  de  protection,  incom¬ 
patibles  avec  la  délicatesse  des  membranes, 
à  travers  lesquelles  doivent  s’exercer  les 
actions  physiques  et  chimiques  de  la  respi¬ 
ration. 

Il  en  résulte,  qu’à  l’exception  des  animaux 
aquatiques  des  classes  inférieures,  et  des  pa¬ 
rasites  internes,  la  respiration  a  été  locali¬ 
sée  dans  des  organes  particuliers,  où  toutes 
les  conditions  organiques  ont  été  admirable¬ 
ment  arrangées,  pour  que  le  liquide  nourri¬ 
cier  vienne  y  subir  l’action  vivifiante  du 
fluide  ambiant.  Cette  action  est  une  véri¬ 
table  sécrétion,  dans  laquelle  le  fluide  res¬ 
pirable  échange  ,  comme  nous  venons  de  le 
dire,  line  certaine  quantité  de  gaz  oxigène, 
qu’il  prend  au  fluide  respirable,  contre  une 
certaine  proportion  d’acide  carbonique  qu’il 
lui  donne;  sans  compter  l’eau  que  l’air 
prend  au  sang,  ou  qu’il  lui  donne,  suivant 
son  état  hygrométrique  ;  les  proportions 
d’azote  qui  sont  admises  ou  rejetées  suivant 
des  circonstances  variables;  et  les  effets  va¬ 
riés  que  la  température  de  l’air  et  son  élec¬ 
tricité  peuvent  avoir  sur  cette  sécrétion. 

Je  ne  ferai  qu’esquisser  ici  la  structure 
intime  de  ses  organes  dans  les  animaux  Ver¬ 
tébrés  ,  en  renvoyant  pour  plus  de  détails 

(i)  Voir,  pour  les  phénomènes  chimiques  de  la  respira¬ 
tion,  l’articie  respiration  de  re  Dictionnaire,  lédigé  par 
M.  le  dorteur  Martin  Saint-Ange. 


4  94 


SEC 


SEC 


à  notre  septième  volume  des  Leçons  d'anato¬ 
mie  comparée  (1)  qui  a  paru  en  1840. 

§  8.  Poumons  des  Mammifères. 

J’ai  présenté  un  résumé  de  leur  structure 
intime  à  l’Académie  des  sciences  (2)  dont 
je  vais  donner  ici  un  extrait. 

Les  poumons  des  Mammifères  se  compo¬ 
sent  essentiellement  de  canaux  aériens  qui 
se  ramifient  et  vont  en  diminuant  de  dia¬ 
mètre  jusqu’à  leur  terminaison  en  cul-de- 
sac,  très  légèrement  ou  plus  sensiblement 
dilaté. 

Ces  dernières  ramifications  m’ont  paru 
varier  beaucoup  en  longueur  et  en  diamètre 
relatif,  suivant  l’âge  et  le  genre  de  vie. 

Elles  se  raccourcissent  et  se  dilatent  beau¬ 
coup  chez  les  Mammifères  plongeurs,  au 
point  qu’elles  ne  semblent  plus  que  des  cel¬ 
lules  rondes  des  avant- derniers  rameaux 
bronchiques  (3). 

Dans  les  jeunes  animaux  les  vésicules 
bronchiques  sont  moins  dilatées,  à  peine 
leur  diamètre  excède-t-il  celui  du  ramus  • 
cule  qu’elles  terminent  et  qui  est  sensible¬ 
ment  plus  long  au  premier  âge  de  la  vie  (4). 
Mais  avec  le  temps  la  vésicule  terminale 
s’élargit  de  plus  en  plus ,  aux  dépens  de  son 
pédicule  tubuleux ,  qui  se  raccourcit  à  me¬ 
sure,  et  finit  par  disparaître.  Alors,  on  ne 
voit  plus  au  tour  de  la  branche  dont  ces  pé¬ 
dicules  étaient  les  dernières  ramifications  , 
qu’une  agglomération  de  vésicules,  compo¬ 
sant  le  dernier  lobule. 

(i)  Ou  pourra  encore  consulter  avec  fruit,  sur  ce  sujet 
important  .  la  dissertation  de  M.  le  professeur  Lereboullet, 
ayant  pour  titre  :  Anatomie  comparée  de  l’appareil  respira¬ 
toire  dans  les  animaux  vertébrés  ,  Strasbourg,  i838. 

(?)  Le  7  janvier  1839. 

(3)  On  pourra  se  convaincre  de  cette  organisation  à  la  vue 
d’une  injection  de  poumons  de  Loutre  ,  que'j’ai  déposée  dans 
la  collection  d’anatomie  physiologique  du  college  de  France, 
et  qui  est  figurée  dans  une  planche  sur  la  str  ucture  des  pou¬ 
mons  de  Mammifères  et  d’Oiseaux,  que  j’ai  fait  faire  en  1 8 38 , 
à  Strasbourg  ,  et  qui  a  paru  provisoirement  avec  la  disser¬ 
tation  citée  plus  haut. 

(4)  J’ai  déposé, dans  la  collection  d’anatomie  physiologique 
du  college  de  France,  un  poumon  de  fœtus  humain  injecté  au 
mercure  par  INI-  Bach  en  i838,  qui  montre  distinctement 
cette  disposition  ;  elle  est  encore  bien  évidente,  dans  deux 
préparations  de  poumons  de  veau,  admir  ablement  injectées 
en  blaire,  que  je  dois  à  l’amitié  de  M.  le  professeur  A.  Ret¬ 
ins,  et  que  j’ai  également  déposées  dans  cette  collection.  Les 
dernières  ramifications  bronchiques  y  sont  à  peine  dilatées 
à  leur  extrémité.  Par-ci  par-là  rapprochées,  et  formant  une 
bifurcation,  ou  jusqu’à  cinq  divisions  groupées,  pour  formel¬ 
le  dernier  globule  ;  elles  restent  plus  écartées  dans  d’autre* 
place»,  et  présentent  l’aspect  bipenne. 


Les  voies  aériennes,  extra  et  intra  -pulmû” 
naires,  sont  essentiellement  formées  d’un 
tissu  fibro-élastique,  qui  est  pour  ainsi  dire 
le  squelette  du  poumon.  Par  son  extensibi¬ 
lité,  il  se  prête  aux  dilatations  nécessaires 
pour  l’introduction  de  l’air;  par  son  élasti¬ 
cité  ,  il  tend  toujours  à  reprendre  un  plus 
petit  volume  et  à  resserrer  l’organe  dans  un 
moindre  espace ,  lorsque  la  force  qui  l’a 
étendu  a  cessé  d’agir. 

Dans  la  préparation  d’un  poumon  de  Lou¬ 
tre,  déjà  citée,  on  voit  à  la  fois  la  disposi¬ 
tion  des  vaisseaux  sanguins  ,  leurs  rapports 
avec  les  canaux  aériens  et  leur  diamètre 
relatif. 

Quant  à  leur  distribution  ,  elle  se  fait 
toujours  en  réseau.  Ce  réseau  enlace  les 
extrémités  des  canaux  aériens;  il  s’étale, 
se  colle  à  leur  surface,  de  manière  que 
l’hœmatose  puisse  s’effectuer  à  travers  trois 
membranes,  la  muqueuse  respirante,  la 
membrane  fibro-élastique  qui  fait  le  fond 
du  tissu  pulmonaire,  et  les  parois  des  vais¬ 
seaux  sanguins. 

Le  diamètre  de  ceux-ci ,  réduit  aux  plus 
petites  dimensions,  est  bien  moindre  que 
celui  des  vésicules  terminales  des  canaux 
aériens,  autour  desquelles  le  réseau  sanguin 
vient  s’appliquer. 

Ajoutons,  pour  l’histoire  de  la  science, 
que  si,  dès  1804  ,  j’ai  adopté  (4)  la  manière 
de  voir  de  mon  ami  Reiseissen ,  sur  les  ter¬ 
minaisons  des  dernières  ramifications  bron¬ 
chiques  en  simples  culs-de -sacs ,  j’ai  fait 
comprendre,  dans  la  note  que  je  viens  d’ex¬ 
traire,  et  même  déjà  en  1838  (dans  la  pu¬ 
blication  de  la  planche  annexée  à  la  disser¬ 
tation  de  M.  Lereboullet),  les  modifications 
qu’il  fallait  apporter  aux  descriptions  de  cet 
anatomiste  célèbre. 

Après  avoir  lu  les  publications  qui  ont 
paru  sur  ce  sujet,  depuis  cette  époque,  je 
ne  vois  rien  à  ajouter,  ni  à  corriger,  dans  la 
manière  de  voir  que  je  viens  d’exposer. 
Ces  publications  ne  m’ont  paru  rien  dire, 

(i)  Dans  ma  première  rédaction  de  cette  partie  des  Le¬ 
çons  d’ anatomie  comparée. 

(r)  Mémoire  sur  la  structure  des  poumons,  par  M.  le  doc¬ 
teur  Mandl,  Archives  générales  de  médecine  ,  1846;  et  la 
communication  faite  à  l’Académie  des  sciences,  par  M.  It 
docteur  Alquier,  dans  sa  séance  du  22  novembre  1447.  J’avais 
eu  l’idée  de  l’injection  métallique,  exécutée  très  heureuse¬ 
ment  par  M.  le  docteur  Alquier,  pour  connaître  la  surface 
interne  des  vésicules  terminales,  et  savoir  si  elle  est  réticu¬ 
lée  ou  tout  unie. 


SEC 


SEC 


rien  absolument,  qui  n’ait  été  clairement 
développé  avant  leur  apparition. 

§  9.  Poumons  des  Oiseaux. 

Les  poumons  des  Oiseaux  sont  petits, 
compacts  et  comme  incrustés  dans  la  face 
dorsale  de  la  cavité  thoracique  ,  où  ils  ne 
doivent  éprouver  que  très  peu  de  mouve¬ 
ments  de  dilatation  et  de  resserrement.  C’est 
qu’au  lieu  d’avoir,  comme  les  poumons  des 
Mammifères,  des  canaux  aériens  fermés,  au 
fond  desquels  l’air  est  arrêté,  ils  se  conti¬ 
nuent,  par  un  certain  nombre  d’orifices  de 
leur  surface,  dans  plusieurs  sacs  membra¬ 
neux  extra-pulmonaires ,  qui  occupent  la 
cavité  viscérale  et  pénètrent  jusque  dans 
les  os. 

Le  tissu  intime  des  poumons  d’oiseaux 
se  compose,  en  grande  partie,  d’un  réseau 
très  fin  des  vaisseaux,  dans  lesquels  circule 
le  sangpour  la  respiration  ;  ce  tissu  se  replie 
dans  tous  les  sens,  entre  les  canaux  aériens, 
qui  le  pénètrent  de  toutes  parts.  J’ai  déjadit, 
en  parlant  des  réseaux  sanguins  du  foie,  que 
celui  du  poumon  était  formé  de  même  par 
des  branches  pulmonaires  assez  considéra¬ 
bles,  d  où  il  naît  subitement,  sans  diminu¬ 
tion  successive  de  ces  branches  en  rameaux 
graduellement  plus  petits  (1). 

Les  canaux  aériens  composent,  dans  leurs 
plus  fines  divisions,  un  réseau  qui  se  croise 
dans  toutes  les  dimensions  avec  le  réseau 
des  vaisseaux  sanguins;  de  sorte  que  l’on 
pourrait  comparer  la  structure  des  poumons 
d  Oiseaux,  avec  celle  du  foie,  en  supposant 
que,  dans  les  poumons  d’Oiseaux,  les  canaux 
aériens  tinssent  lieu  des  canaux  biliaires. 
La  ressemblance  serait  plus  grande  encore, 
si  la  structure  du  foie  était  continue  telle 
que  l’admettent  MM.  E.-H.  Weber  et  Kru- 
kenberg,  et  si  cet  organe  ne  se  partageait 
pas  en  lobules. 

Les  réservoirs  aériens  extra-pulmonaires, 
qui  suppléent  à  la  petite  proportion  d’air 
que  peuvent  comprendre  les  canaux  aériens 
intra-pulmonaires  ,  forment  encore  une 
grande  différence  d’organisation  entre  les 
poumons  d  Oiseaux  et  ceux  de  Mammifères. 

Cette  organisation  exceptionnelle,  quia 
pour  double  effet  d’augmenter  la  proportion 
de  l’air  qui  vient  respirer  dans  les  poumons 

(i)  Voir  la  figure  5  de  la  planche  déjà  citée,  publiée  avec 
^ i*  Dissertation  de  M.  Lcreboullet. 


495 

et  de  diminuer  la  pesanteur  spécifique  de 
I  Oiseau  ,  ne  s’étend  pas  au  réseau  sanguin 
respirateur,  dont  l’emploi  tout  entier  est 
dans  le  poumon. * 

Remarquons  enfin  que  dans  un  poumon 
d  Oiseau,  la  proportion  de  ce  réseau  sanguin 
est  bien  plus  grande,  que  dans  un  poumon 
de  Mammifère,  relativement  aux  dimensions 
des  canaux  aériens  intra-pulmonaires  (1). 

§  10.  Poumons  de  Reptiles. 

Le  tissu  fibro-élastique,  qui  a  fait  la  base 
des  poumons  en  général,  se  développe  beau¬ 
coup  dans  les  poumons  des  Reptiles. 

Ceux  des  Chéloniens  et  des  Crocodiliens 
conservent  encore  des  traces  de  la  structure 
tubuleuse  des  poumons  de  Mammifères,  pour 
les  premières  divisions  des  bronches;  mais 
le  tissu  fibro-élastique  qui  en  provient,  ne 
tarde  pas  à  intercepter  des  poches,  divisées 
ou  sous-divisées  en  cellules  de  plus  en  plus 
petites.  Ces  poches  disparaissent  dans  les 
poumons,  ou  le  poumon  unique  des  vrais 
Serpents ,  qui  ne  forme  plus  qu’une  grande 
poche  celluleuse  dans  une  partie  de  ses  pa¬ 
rois,  dont  une  dans  la  partie  la  plus  reculée. 

C’est  dans  les  parois  intérieures  de  ces  cel¬ 
lules  que  s’étale  la  muqueuse  qui  doit  re¬ 
cevoir  l’action  de  l’air  qui  y  pénètre  ;  c’est 
à  l’intérieur  de  ces  cellules  que  s’appliquent 
les  réseaux  extrêmement  fins  et  serrés  des 
vaisseaux  sanguins,  qui  y  conduisent  le  sang 
pour  la  respiration. 

§11.  Poumons  d' Amphibies. 

Leurs  poumons  ne  diffèrent  de  ceux  des 
Reptiles  que  par  une  moindre  division  de 
leur  cavité.  Ce  sont  des  sacs  élastiques  à 
parois  celluleuses  et  vasculaires.  Le  réseau 
sanguin  ,  qui  s’étale  sur  ces  parois  cellu¬ 
leuses ,  est  d’une  finesse  extrême,  et  ses 
mailles  sont  très  serrées. 

Dans  cette  revue  rapide  de  la  structure 
intime  des  organes  de  la  respiration  aérienne 
des  Vertébrés  ,  je  n’ai  pas  dû  parler  de 

(j)  J’ai  cherché  a  expliquer  ces  différences  entre  les  pou¬ 
mons  des  Mammifères  et  ceux  des  Oiseaux,  et  celles,  non 
moins  remarquables,  qui  existent  dans  le  mécanisme  de  leur 
respiration,  par  les  nécessités  du  vol,  qui  permettent  à  l’oi¬ 
seau  des  mouvements  rapides  dans  l’atmosphère,  cù  il  subit 
des  variations  correspondantes  dans  le  poids  de  la  tempé¬ 
rature  de  ce  milieu,  sans  qu’il  eu  lésulte  d’hémorrhagie  ni 
d’essoufieinent.  J. irons  d’ anatomie  comparât  ,  tout.  VU  , 
p a g:  212-2 1 4 • 


496 


ceux  qui  constituent  le  mécanisme  de  cette 
fonction,  ni  de  la  quantité  proportion¬ 
nelle  du  sang  qui  est  soumise  à  la  respira¬ 
tion  suivant  les  classes.  11  ne  pouvait  être 
question,  dans  cette  esquisse,  que  des  prin¬ 
cipaux  arrangements  qui  mettent  en  rapport 
intime  le  liquide  nourricier  et  le  fluide  res- 
pirable. 

§12.  Des  organes  de  respiration  aquatique 
des  Vertébrés ,  ou  des  branchies  des  Rep¬ 
tiles  et  des  Poissons. 

La  petite  quantité  d'air  atmosphérique, 
contenue  dans  l’eau  douce  ou  dans  l’eau  de 
mer,  fait  que  la  respiration  des  animaux 
aquatiques  doit  être  moins  abondante,  sous 
le  rapport  de  l’oxigène  qui  peut  être  ab¬ 
sorbé  ,  toutes  choses  égales  d’ailleurs  ,  que 
chez  les  animaux  qui  respirent  l’air  atmo¬ 
sphérique.  Mais  il  peut  y  avoir  des  compen¬ 
sations,  telle  que  celle  de  la  quantité  de 
sang  qui  traverse  ,  dans  un  temps  donné  , 
l’organe  de  la  respiration. 

Dans  la  classe  des  Poissons  c’est  tout  le 
sang  du  corps ,  qui  ne  retourne  au  cœur 
qu’après  avoir  pris  le  chemin  des  branchies  ; 
tandis  que  chez  les  Reptiles  et  les  Amphi¬ 
bies,  les  poumons  ne  détournent  qu’une  par¬ 
tie  de  ce  même  sang. 

Les  branchies  diffèrent  essentiellement 
des  poumons  par  leur  forme  en  lames  ou  en 
filets  saillants,  qui  peuvent  paraître  à  dé¬ 
couvert  à  la  surface  du  corps,  forme  et  dis¬ 
position  bien  différentes  des  cellules  ou  des 
tubes  creux  ramifiés  des  organes  de  respira¬ 
tion  aérienne  ,  qui  sont  toujours  retirés  dans 
les  profondeurs  d’une  cavité  viscérale. 

Nous  croyons  avoir  compris  la  raison  de 
cette  différence  ,  par  la  nécessité  de  conser¬ 
ver  les  surfaces  respirantes  assez  humides 
pour  fonctionner  ;  il  fallait  les  préserver 
contre  l’action  desséchante  de  l’air,  chez  les 
animaux  qui  le  respirent  en  nature. 

Quelle  que  soit  la  forme  des  lames  respi- 
ratrices,  il  y  a  toujours  un  réseau  capillaire, 
intermédiaire  entre  les  artères  et  les  veines 
branchiales ,  qui  vient  s’étaler  à  la  surface 
de  ces  lames  ,  sous  la  muqueuse  qui  les  re¬ 
vêt  ,  dont  il  suit  les  nombreux  replis. 

M.  Lereboullet  a  calculé  que  la  surface 
respirante,  en  tenant  compte  des  nombreux 
replis  de  la  muqueuse  branchiale  ,  s’éle¬ 
vait ,  dans  la  Lamproie  marine,  à  vingt- 


SEC 

sept  fois  la  surface  du  corps  de  ce  Pois¬ 
son  (1). 

CHAPITRE  III. 

DES  ORGANES  DE  SÉCRÉTIONS  QUI  SONT  EN  RAPPORT 
AVEC  CEUX  DE  LA  VIE  DE  RELATION. 

La  vie  de  relation  se  divise  en  deux  séries 
distinctes  de  phénomènes. 

Les  uns  sont  des  impressions  ou  des 
changements  éprouvés  par  l’action  du  monde 
extérieur  sur  les  animaux. 

Les  autres  sont  des  actions  ou  des  réac¬ 
tions  des  animaux  sur  le  monde  extérieur. 

Aux  organes  qui  sont  les  divers  instru¬ 
ments  de  ces  phénomènes  sont  attachés  des 
sécrétions  variées  qui  contribuent  à  les  en¬ 
tretenir  à  l’état  normal ,  ou  dont  les  pro¬ 
duits  sont  en  rapport  direct  ou  indirect  avec 
les  phénomènes  qu’ils  manifestent.  Nous  les 
ferons  connaître  dans  les  deux  sections  de 
ce  chapitre. 

Section  Ire. 

Des  organes  de  sécrétions  qui  appartiennent 
aux  organes  qui  mettent  l'animal  en  rap¬ 
port  avec  le  monde  extérieur  pour  en  re¬ 
cevoir  ou  pour  en  modifier  les  impressions. 

Nous  donnerons  une  idée  générale,  dans 
cette  section  ,  des  organes  qui  servent  di¬ 
rectement  ou  indirectement  aux  fonctions 
de  la  peau  ,  ou  qui  les  modifient.  Nous  pas¬ 
serons  ensuite  à  ceux  qui  appartiennent 
aux  organes  des  sens  spéciaux. 

§  Ier.  Des  {organes  sécréteurs  qui  servent 
directement  ou  indirectement  aux  fondions 
générales  de  la  peau. 

La  peau  est  un  organe  compliqué  à  fonc¬ 
tions  multiples. 

C’est,  en  premier  lieu,  un  organe  de 
protection  pour  tout  l’organisme,  qui  a  pour 
emploi  principal  de  modifier  les  impres¬ 
sions  du  monde  extérieur  et  d’empêcher 
qu’elles  ne  troublent  le  jeu  harmonique  de 
cet  organisme. 

Elle  est  revêtue,  à  cet  effet,  de  parties 
insensibles,  de  plusieurs  couches  d’épider¬ 
me,  de  poils,  de  plumes,  d’écailles,  de 
plaques,  de  boucliers  plus  ou  moins  solides, 
qui  entrent,  les  uns  ou  les  autres,  dans  la 
composition  des  téguments  de  telle  ou  telle 
classe,  ou  de  tel  groupe  moins  général. 

(i)  Dissertation  citée,  p.  162. 


SEC 


SEC 


497 


Chez  les  Vertébrés  aquatiques ,  elle  a  des 
organes  glanduleux  dont  les  produits  l’em¬ 
pêchent  d’être  macérée  par  l’eau. 

Chez  les  Vertébrés  aériens ,  elle  est  le 
filtre  à  travers  lequel  le  liquide  nourricier 
perd,  par  la  transpiration  insensible,  ou  par 
la  sueur,  une  partie  de  l’eau  ou  des  autres 
matériaux  qui  entrent  dans  sa  composition. 

Elle  est,  enfin,  l’organe  d’une  sensibilité 
générale,  c’est-à-dire  d’un  toucher  passif, 
ou  d’une  sensibilité  plus  spéciale,  d’un  tou¬ 
cher  actif,  restreint  à  quelques  unes  de  ses 
parties. 

Il  n’est  pas  douteux  que  son  impression¬ 
nabilité  aux  agents  physiques,  aux  moindres 
changements  atmosphériques  que  perçoi¬ 
vent  incontestablement  certains  animaux  , 
que  sa  sensibilité  générale  ou  particulière, 
ne  soient  entretenues  à  l’état  normal,  par 
plusieurs  des  sécrétions  dont  nous  ferons 
connattre  les  instruments  dans  ce  para¬ 
graphe  (1). 

A.  Glandes  de  la  sueur. 

L’une  des  plus  intéressantes  découvertes 
de  la  science  actuelle  de  l’organisation ,  est 
celle  des  glandes  de  la  sueur,  chez  l 'Homme 
et  les  Mammifères. 

Ces  glandes  sont  situées  dans  la  profon¬ 
deur  du  derme,  et  même  dans  le  tissu  adi¬ 
peux  sous-cutané.  Leur  canal  excréteur 
traverse  le  derme  et  l’épiderme,  et  s’ouvre 
à  sa  surface  par  un  pore  en  forme  d’enton¬ 
noir.  MM.  Purkinje  et  Wendt  démontrèrent, 
en  1833,  l’existence  de  ce  canal  ,  dans  la 
peau  humaine,  et  sa  disposition  contournée 
en  spirale  ou  seulement  sinueuse,  suivant 
les  régions  du  corps  (2). 

MM.  Bresehet  et  Roussel  de  Yauzême  (3) 
firent,  l’année  suivante,  l’importante  dé¬ 
couverte  que ,  dans  la  peau  de  l’Homme, 

(r)  La  Peau  a  déjà  fait  le  sujet  d’un  article  de  ce  Diction¬ 
naire  (voir  ce  mot  au  tome  IX),  dans  lequel  M.  Flourens  a 
traité  particulièrement  de  V  anatomie  comparée  (le  cet  or¬ 
gane  dans  les  races  humaines  Notre  célébré  collaborateur 
a  donné  une  nouvelle  preuve  de  l’intérêt  philosophique  que 
peut  avoir  l’étude  de  l’organisation,  jusque  dans  les  moin¬ 
dres  détails,  en  s’élevant,  de  la  considération  des  diffé¬ 
rences  et  des  ressemblances  que  montre  la  peau  des  races 
ou  variétés  de  l’espèce  humaine,  dans  son  organisation  in¬ 
time,  à  l’idée  de  l’unité  de  notre  espècé. 

(2)  De  epidermide  hurnano  ,  Vratislavi ,  i833  ,  et  Archives 
de  J.  Miiller  pour  i834,  p.  278  et  suiv. 

(3)  Annales  des  sc.  nalur.,  t.  II,  p.  ii>7  et  suiv. ,  et  pl.  IX 
et  X. 


les  canaux  en  spirale  ont  leur  origine  dans 
des  glandes  particulières,  prévues  et  non 
reconnues  par  M.  Purkinje.  Une  année  plus 
tard,  en  1836,  M.  Gurtl  confirma  celle  dé¬ 
couverte  dans  l’Homme,  et  décrivit  com¬ 
parativement  ces  mêmes  glandes  et  leurs 
canaux  excréteurs  >  avec  précision  ,  dans  les 
Mammifères  domestiques  (1). 

J’ai  constaté  l’existence  de  ces  glandes  et 
leur  structure  dans  le  Cochon,  \eCheval,  la 
Chèvre  et  le  Mouton  (2). 

On  les  rencontre  partout  dans  la  profon¬ 
deur  du  derme,  ou  même  sous  la  peau  dans 
le  tissu  graisseux  sous-cutané. 

Leur  volume  relatif  n’est  pas  le  même 
dans  toutes  les  espèces,  le  Cheval  et  le  Mou¬ 
ton  les  ont  très  développées;  elles  sont  pe¬ 
tites  à  proportion  dans  le  Chien. 

Ces  proportions  sont  en  rapport  avec  la 
disposition  que  ces  animaux  montrent  à  se 
mettre  en  sueur. 

Leur  grandeur  varie  encore  suivant  les 
parties  de  la  peau  où  on  les  observe. 

Chez  l’Homme  c’est  dans  la  plante  des 
pieds  ou  dans  la  paume  des  mains  que  sont 
les  plus  développées. 

Elles  se  composent,  en  général ,  d’un 
boyau  contourné,  faisant  plusieurs  circon¬ 
volutions,  rapprochées  de  manière  à  lui 
donner  la  forme  d’une  pelote  très  allon¬ 
gée  (dans  le  Mouton );  oblongue  (dans  la 
peau  du  crâne  de  V Homme)  ;  presque  sphé¬ 
rique  (la  paume  de  la  main)  ;  ovale  (  le  scro¬ 
tum  du  Cheval,  la  plante  du  pied  du  Chien). 

J’ai  trouvé  les  traces  du  boyau  sécréteur 
de  la  sueur  dans  la  peau  de  l’aine  du  Co¬ 
chon  ;  elles  n’y  sont  plus  pelotonnées,  mais 
séparées  par  des  lobules  de  graisse. 

Dans  le  Bœuf,  ce  ne  sont  plus  que  des 
capsules  ovales.  Il  en  est  de  même  de  celles 
des  parties  de  la  peau  du  Chien  qui  sont 
couvertes  de  poils ,  où  elles  sont  petites  et 
difficiles  à  découvrir  (3). 

B.  Des  follicules  sébacés  du  derme. 

Le  derme  renferme,  tout  près  de  sa  sur¬ 
face,  ou  un  peu  dans  sa  profondeur,  un  grand 
nombre  de  petites  glandes  désignées  sous 
le  nom  de  follicules  sébacés.  Ces  glandes, 
chez  les  Mammifères,  accompagnent  géné- 

(i)  Archives  de  J.  Miiller  pour  i835,  p.  399-. 

(?)  Leçons  d’anat.  comp  ,  t.  VIII,  p.  648-G50. 

(3)  Ibid  ,  2e  édit  ,  t,  VIII,  p.  648  et  suiv. 

63 


T.  XI. 


m 


SEC 


SEC 


râlement  les  poils,  au  nombre  de  deux  pour 
chaque  poil  ;  mais  on  en  trouve  encore  dans 
les  parties  dénuées  de  poils. 

L’humeur  qu’elles  sécrètent  est  en  géné¬ 
ral  onctueuse ,  de  là  le  nom  qu’elles  por¬ 
tent. 

Leur  structure  diffère  essentiellement  de 
celle  des  glandes  de  la  sueur.  Elles  se  com¬ 
posent  d’un  amas  de  vésicules  sphériques , 
à  parois  transparentes ,  dont  chacune  à  son 
canal  sécréteur.  Cette  réunion  de  vésicules 
en  forme  de  grains,  donne  à  la  glande  l’aspect 
d’une  grappe.  Un  ou  plusieurs  canaux  ex¬ 
créteurs ,  qui  résultent  de  l’assemblage  de 
tous  ces  canaux,  particuliers  à  chaque  grain, 
versent  l’humeur  de  la  glande  à  la  surface 
de  la  peau, ou  dans  la  capsulede  chaque  poil. 

C’est  une  pommade  naturelle  qui,  dans 
l’état  normal,  les  rend  plus  ou  moins  gras, 
suivant  certaines  dispositions  de  races  et 
individuelles.  Ces  dispositions  déterminent 
le  plus  grand  développement  de  ces  glandes, 
qui  appartiennent  à  la  capsule  de  chaque 
poil,  et  l’abondance  de  leur  sécrétion. 

Disons,  en  passant,  que  parmi  ces  cap¬ 
sules  pileuses ,  dont  les  poils  ne  se  dévelop¬ 
pent  pas  au  dehors ,  celles  du  visage  chez 
l’Homme,  et  particulièrement  de  la  peau 
du  nez,  sont  la  demeure  habituelle  d’un 
très  petit  animal  parasite,  de  la  grande  fa¬ 
mille  des  Acariens  ou  des  Mites.  11  se  loge 
entre  le  poil  et  la  paroi  interne  de  la  cap¬ 
sule ,  près  de  l’embouchure  du  canal  excré¬ 
teur  de  la  glande,  et  pénètre  même  dans  ce 
canal.  M.  G.  Simon,  qui  en  a  fait  la  décou¬ 
verte  en  1842  ,  estime  que  les  plus  longs  de 
ces  Acariens  ont  au  plus  0,um,0.62  de  long 
et  au  moins  0mm,043,  sur  Omm, 010  de  large. 
Dans  sa  forme  définitive,  cet  animal  a  huit 
pattes,  armées  chacune  de  trois  ongles;  sa 
tête  est  munie  d’une  trompe  et  de  deux 
palpes  labiaux.. 

Le  vulgaire,  en  comprimant  les  pustules 
qui  se  multiplient  chez  certaines  personnes 
aux  environs  du  nez,  en  fait  sortir  une  pom¬ 
made  épaisse  qui  prend  la  forme  d’un  ver. 
C’est,  enfoui  dans  cette  pommade,  après 
l’avoir  délayée  avec  un  peu  d’huile,  et  pla¬ 
cée  entre  deux  plaques  de  verre,  que  l’on 
découvrira  ,  au  microscope  ,  ce  petit  para¬ 
site,  dont* très  peu  de  personnes  sont  exemp¬ 
tes  (l)  dans  le  cours  de  leur  vie. 

(i)  Sur  une  mite  qui  vit  clans  les  capsules  pileuses  de 


M.  le  docteur  Gruby  a  découvert  que  le 
même  animal  existe  dans  les  follicules  sé¬ 
bacés  et  pileux  de  la  peau  du  Chien  ,  et 
qu’il  s’y  multiplie  extraordinairement,  le 
rend  malade  ,  et  produit  la  chute  des  poils 
par  plaques  rondes.  Ï1  estime  que  80,000 
de  ces  Mites  peuvent  se  loger  dans  un  es¬ 
pace  d’un  centimètre  carré.  Cette  espèce 
étant  identique  avec  celle  de  l’Homme  ,  on 
comprendra  combien  elle  peut  facilement 
se  communiquer  par  les  attouchements  du 
Chien  (1).  On  me  pardonnera  cette  digres¬ 
sion  en  faveur  de  l’intérêt  pratique  du  sujet. 

C.  Sécrétions  huileuses  ou  visqueuses  faisant 
partie  des  téguments. 

La  sécrétion  de  la  graisse  a  lieu,  chez  les 
animaux,  pour  des  usages  très  différents. 

Elle  s’accumule  autour  des  organes  pro¬ 
ducteurs  des  ovules  et  des  spermatozoïdes, 
chez  les  femelles  et  chez  les  mâles  des  Batra¬ 
ciens  ,  pour  fournir  les  matériaux  de  ces 
deux  sécrétions  organiques ,  ainsi  que  nous 
espérons  l’avoir  démontré  (2). 

Elle  forme,  dans  les  Épiploons,  des  réser¬ 
voirs  de  substance  nutritive,  qui  suppléent 
au  défaut  d’alimentation  ,  durant  le  som¬ 
meil  d’hiver,  chez  les  animaux  qui  hi¬ 
vernent. 

Chez  beaucoup  de  Mammifères,  et,  plus 
particulièrement ,  chez  les  Pachydermes  , 
les  Amphibies  quadrirèmes  ou  trirèmes ,  et 
chez  les  Cétacés ,  une  graisse  abondante,  plus 
solide  chez  les  Pachydermes,  liquide  ou  hui¬ 
leuse  chez  les  autres,  fait  partie  essentielle 
des  téguments  ,  en  formant,  sous  le  derme 
proprement  dit ,  une  couche  plus  ou  moins 
épaisse.  Cette  couche  doit  servir  à  conserver 
la  chaleur  du  corps ,  et  à  rendre  sa  tempé¬ 
rature  indépendante  de  la  température  ex¬ 
térieure.  Elle  pénètre  le  derme  ,  lorsqu’elle 
est  huileuse  comme  chez  les  Cétacés ,  jus¬ 
qu’à  sa  surface  ,  qu’elle  sert  à  préserver 
contre  la  macération  de  l’eau. 

Cette  sécrétion  de  corps  gras  de  différente 
nature,  cette  graisse,  ce  lard,  ou  cette  huile, 
pour  me  servir  des  termes  vulgaires,  ont-ils 
des  organes  particuliers  ;  ou  le  tissu  cellulaire 

l’homme,  aussi  bien  à  l’état  normal  qu’à  l’état  de  maladie, 
par  le  docteur  Gustave  Simon,  médecin  praticien,  à  Berlin. 
Archives  de  J.  Millier  pour  i842,  p.  218  et  suiv.,  et  pi.  XI, 

(1)  Comptes-rendus  de  l’ Acad,  des  sc.,  t.  XX,  p.  669. 

(2)  Mémoire  cité  sur  les  organes  génito-urinaires  des  Rep¬ 
tiles. 


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qui  lie  et  sépare  tous  les  organes,  leur  sert-il 
simplement  de  réservoir? 

Nous  avons  étudié  les  corps  graisseux  an¬ 
nexés  aux  organes  de  génération  chez  les  Sa  - 
lamandres.  Ces  corps  se  composent,  comme 
les  glandes  surrénales  des  mêmes  animaux, 
de  vésicules  sphériques ,  de  même  couleur 
et  de  même  volume  ,  lesquelles  renferment 
une  huile  transparente  de  couleur  d’am¬ 
bre  (1). 

Les  observations  de  détails  faites  sur  la 
graisse  de  divers  animaux,  permettent  de 
généraliser  cette  observation  (2).  Cette  sub¬ 
stance  sécrétée  est  généralement  contenue 
dans  de  petites  vessies  membraneuses ,  de 
forme  le  plus  souvent  sphérique,  mais  qui 
devient  polygonale  lorsque  les  vésicules  sont 
pressées  les  unes  vers  les  autres.  Resterait  à 
décider  si  cette  vessie  membraneuse  est 
simplement  le  réservoir  particulier  de  la 
graisse  ,  ou  si  nous  devons  la  considérer 
comme  son  organe  de  sécrétion? 

La  plupart  des  physiologistes,  qui  sont  de 
la  première  opinion,  pensent  que  la  graisse 
est  séparée  du  sang  veineux,  par  les  parois 
des  veines,  qui  seraient  les  instruments  de 
cette  sécrétion. 

Ceux  de  la  seconde  opinion  citent  à  l’ap¬ 
pui ,  les  régions  particulières  où  la  graisse 
s’accumule,  et  la  nécessité  d’une  mem¬ 
brane,  comme  agent  général  de  toute  sécré¬ 
tion.  Nous  reprendrons  ce  sujet  dans  le 
dernier  paragraphe  de  cet  article,  où  nous 
traiterons  de  la  théorie  des  sécrétions. 

Nous  trouvons  d’ailleurs  chez  les  Oiseaux 
des  organes  sécréteurs  spéciaux  de  la  sub¬ 
stance  huileuse. 

Deux  glandes  pyriformes ,  rapprochées 
l’une  de  l’autre  ,  s’unissant  en  arrière  par 
leur  extrémité  pointue,  qui  sécrètent  une 
humeur  huileuse,  source  abondante  d’une 
partie  de  celle  qui  enduit  les  plumes  des  Oi¬ 
seaux  aquatiques  et  les  empêche  de  se 
mouiller.  Aussi  ces  glandes  sont-elles  beau¬ 
coup  plus  développées  chez  ces  Oiseaux. 

Chacune  d’elles  est  une  agrégation  de 
follicules  ou  de  cellules  allongées,  cylindri¬ 
ques,  qui  n’aboutissent  pas  à  des  canaux  ra- 

(1)  Comptes-rendus  de  V Académie  des  sciences  ,  t.  XIX, 
P;,g-  9^7. 

(2)  Voir  entre  autres  les  Recherches  sur  V existence  des 
vésicules  adipeuses,  par  M.  Mollard;  Annales  française  et 
étrangère  d’ anatomie  cl  de  physiologie,  t.  I,  p.  121  et  suiv., 
et  pl.  (V. 


mifiés ,  mais  qui  restent  en  faisceaux  pour 
former  l’épaisseur  de  la  glande.  Ces  tubes 
se  terminent  dans  une  cavité  centrale 
principale  et  dans  plusieurs  autres  secon¬ 
daires  ,  qui  ont  leurs  orifices  au  sommet  de 
la  glande,  autour  de  l’orifice  de  la  cavité 
principale. 

Les  Reptiles  couverts  d’écailles,  ou  de  pla¬ 
ques  ou  de  boucliers,  ne  les  enduisent  d’au¬ 
cune  humeur  préservatrice.  Mais  les  Amphi¬ 
bies,  qui  manquent  généralement  d’écailles  , 
et  dont  la  peau  est  nue  ,  et  les  Poissons 
pourvus  d’écailles  ou  nus,  ont  à  la  peau  des 
organes  qui  sécrètent  une  substance  vis¬ 
queuse  destinée  à  la  préserver  de  l’action 
dissolvante  de  l’humidité  ou  de  l’eau. 

Ces  glandes  forment  des  papilles  saillantes 
plus  ou  moins  sensibles,  disposées  avec  une 
sorte  de  régularité  chez  les  Salamandres. 

La  viscosité  dont  la  peau  des  Poissons  est 
habituellement  enduite  ,  a  sa  source  dans 
des  tubes  qui  s’ouvrent  à  la  surface  du  corps, 
et  dont  les  orifices,  plus  nombreux  à  la  tête, 
sont  ordinairement  percés,  avec  régularité, 
sur  les  côtés  du  tronc  et  de  la  queue  ,  et 
dessinent  ce  qu’on  appelle  la  ligne  latérale. 
Ceux-ci,  chez  les  Poissons  couverts  d’écailles, 
traversent  d’avant  en  arrière,  et  de  dedans 
en  dehors  ,  un  canal  fourni  par  chaque 
écaille  de  cette  ligne  latérale. 

Dans  le  Lépisoste'e ,  ce  Poisson  dont  les 
écailles  ont  l’apparence  de  l’ivoire,  le  tube 
solide  de  l’écaille  commence  vers  son  bord 
antérieur ,  à  sa  face  interne ,  et  se  ter¬ 
mine  à  sa  face  externe,  en  deçà  de  son  bord 
postérieur.  Un  tube  muqueux  principal  en¬ 
voie  des  branches  à  travers  tous  ces  canaux 
des  écailles  de  la  ligne  latérale ,  qui  s’y  ter¬ 
minent  près  de  leur  bord  libre.  Les  deux 
troncs  principaux  des  lignes  latérales  com¬ 
muniquent  entre  eux  par  les  tubes  de  la 
tête.  En  injectant  du  mercure  par  le  tube 
d’une  écaille  ,  nous  l’avons  vu  passer  des 
troncs  latéraux,  dans  des  canaux  ramifiés 
qui  bordent  les  deux  mâchoires.  Le  mercure 
avait  pénétré  de  là  dans  des  réseaux  superfi¬ 
ciels  de  cette  région,  très  remarquables  par 
leur  complication. 

Il  y  a  d’ailleurs  dans  la  tête  ,  suivant  les 
familles,  des  tubes  muqueux  superficiels  et 
des  capsules  muqueuses  profondes  qui  dé¬ 
pendent  du  même  système;  il  serait  trop 
long  de  les  décrire  ici. 


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500 

Ce  système  est  très  remarquable ,  entre 
autres  dans  le  Lump  (  Cyclopterus  lum- 
pus): ;  il  est  double  dans  les  Raies .  Tous  les 
Poissons  de  cette  famille,  même  ceux  qui 
sont  électriques,  ont  des  tubes  muqueux 
superficiels,  faisant  des  contours  et  dessi¬ 
nant  des  festons ,  et  s’anastomosant  entre 
eux  avant  d’envoyer  de  courts  rameaux  se 
terminer  à  fa  peau  par  autant  d’orifices 
analogues  à  ceux  de  la  ligne  latérale  des 
Vrais  Poissons ,  ou  des  Poissons  osseux. 

L’autre  système  des  tubes  de  la  viscosité 
dans  les  Raies  ordinaires,  mais  qui  manque 
chez  ceux  de  ces  Poissons  qui  ont  un  appa¬ 
reil  électrique,  a  son  origine  dans  plusieurs 
agrégations  d’ampoules  glanduleuses  ,  dont 
chacune  ressemble  à  une  boule  de  cristal  , 
et  produit  un  tube  qui  rayonne  vers  la  sur¬ 
face  du  corps.  La  principale  de  ces  agréga¬ 
tions  est  située  à  côté  de  l’angle  des  m⬠
choires,  et  recouverte  par  les  muscles  de 
cette  partie. 

Chaque  ampoule  reçoit  un  filet  d’un  nerf 
considérable  provenant  de  la  troisième 
branche  de  la  cinquième  paire. 

Les  tubes  de  ce  centre  principal  se  portent 
de  là,  en  rayonnant,  vers  les  deux  faces  du 
corps  où  leurs  orifices  sont  dispersés. 

J’ai  décrit  (1  )  deux  autres  centres  de  sem¬ 
blables  tubes  situés  aux  deux  côtés  de  cha¬ 
que  narine,  qui  distribuent  leurs  canaux  à 
la  face  inférieure  du  bec.  Leurs  ampoules 
reçoivent  des  fibres  d’un  rameau  considé¬ 
rable  du  nerf  maxillaire  supérieur.  La  quan¬ 
tité  de  nerfs  qui  vont  à  ces  organes,  mon¬ 
trent  indubitablement  l’importance  de  leur 
sécrétion. 

§  2.  Des  glandes  particulières  des  téguments , 

ou  situées  dans  leur  dépendance ,  qui  ap¬ 
partiennent  aux  organes  des  sens  spé¬ 
ciaux. 

Les  petites  glandes  de  la  peau  du  canal 
auditif  externe,  qui  sécrètent  le  cerumen  , 
montrent  la  structure  en  boyau  pelotonné 
qui  caractérise  les  glandes  de  la  sueur  (2). 

Les  paupières  de  l 'Homme  et  des  Mammi¬ 
fères  ont ,  le  long  de  leur  bord,  une  série  de 
glandules  qui  sécrètent  l’humeur  épaisse, 
dont  l’abondance  et  l’épaississement  ,  à  la 
suite  de  la  surexcitation  de  ces  organes 

(1)  Leçons  d’anal,  cornp,,  t.  VIII,  p.  C53  ctOSi. 

(2)  Icônes  phisiologicce,  tabl,  XVI,  fi  g.  XVI,  4,  B,  C. 


ou  de  leur  inflammation  ,  a  l’inconvénient 
de  coller  les  deux  paupières  l’une  contre 
l’autre. 

Ces  glandes  sont  des  amas  de  petits  grains 
réunis  en  grappes  cylindriques,  perpendi¬ 
culaires  au  bord  des  paupières ,  plus  nom¬ 
breux  dans  la  paupière  supérieure  que  dans 
l’inférieure.  Ces  glandes  portent  le  nom  de 
Méibomius  chez  YUomme.  On  voit  sur  le 
bord  des  paupières  la  série  des  orifices  de 
leur  canal’excréteur.  Elles  existent  aussi  chez 
les  Mammifères  (1). 

Lesanimaux  de  cette  dernière  classe, ainsi 
que  les  Oiseaux,  ont  dans  l’angle  interne  de 
l’œil,  derrière  la  troisième  paupière,  une 
glande  considérable  ou  rudimentaire,  sui¬ 
vant  les  espèces.  Dans  le  premier  cas,  elle 
porte  le  nom  de  glande  de  Ilarder;  dans  le 
second,  c’est  exactement  l’analogue  de  la  ca¬ 
roncule  lacrymale  de  l’Homme.  Cette  caron¬ 
cule  se  compose  de  quelques  cryptes  qui 
versent  une  humeur  blanchâtre  épaisse, 
autour  des  points  lacrymaux. 

Lorsque  cette  glande  prend  un  grand  dé¬ 
veloppement  ,  comme  chez  plusieurs  Ron¬ 
geurs  (le  Lièvre  ,  le  Rat  d’eau),  les  Carnas¬ 
siers,  les  Pachydermes ,  les  Oiseaux,  elle  se 
compose  d’agrégations  nombreuses  de  folli¬ 
cules  sphériques,  rassemblés  en  lobules.  Ces 
lobules  se  réunissent  successivement,  par  un 
canal  commun,  à  un  tronc  principal  excré¬ 
teur  ,  dont  leur  canal  forme  les  branches. 
Ce  tronc  perce  la  troisième  paupière,  et 
s’ouvre  à  la  face  interne. 

La  glande  lacrymale ,  celle  qui  sépare 
l’humeur  des  larmes,  destinée  à  laver  la 
surface  du  globe  de  l’œil  ,  forme  une  troi¬ 
sième  espèce  de  glande  annexée  au  sens  de 
la  vue. 

Elle  a  ,  chez  les  Oiseaux,  la  structure  que 
nous  venons  de  décrire  pour  la  glande  de 
Harder.  Chez  les  Chéloniens  elle  se  compose 
de  lobes  nombreux  ramifiés  ,  terminés  en 
massue.  Chaque  lobe  est  un  faisceau  de  tu¬ 
bes ,  qui  vont  perpendiculairement  de  la 
surface  de  la  glande  vers  son  axe,  en  se  réu¬ 
nissant  successivement  et  en  grossissant  à 
mesure;  ils  s’y  terminent,  par  de  nombreux 
orifices,  dans  un  canal  qui  grossit  lui-même 
après  avoir  reçu,  par  intervalles,  les  canaux 
centraux  de  chaque  lobe. 

Dans  les  Mammifères,  la  glande  lacrymale 

(i)  Voir  l’üuvivge  cité  de  J.  Muller,  pl.  V  ,  fig.  et  2. 


501 


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a  une  structure  analogue  à  celle  des  glandes 
salivaires (1). 

Ce  rapport  est  confirmé ,  chez  les  Ophi¬ 
diens,  par  l’emploi  de  leur  produit  qui  arrive 
dans  la  bouche,  à  travers  les  voies  lacrymales 
et  nasales,  et  chez  lesquels  leur  humeur  a 
changé  d’emploi. 

Aussi  ai-je  trouvé  les  glandes  lacrymales 
très  développées  chez  les  Typhlops  (2),  dont 
le  globule  de  l’œil  est  cependant  à  l’état  ru¬ 
dimentaire. 

On  sait  que,  chez  les  Ophidiens,  l’œil  est 
recouvert  d’une  sorte  de  verre  de  montre, 
formé  par  la  conjonctive,  qui  est  séparée  de 
la  cornée  transparente  par  un  espace  vide. 
L’épiderme  de  cette  partie  ,  qui  se  détache 
de  la  peau  avec  celui  de  tout  le  corps  , 
montre  surtout  cette  singulière  ressem¬ 
blance. 

SECTION  II. 

Des  organes  de  sécrétion  dont  les  produits 

servent  aux  actions  des  animaux  sur  les 

autres  animaux,  ou  sur  le  monde  extérieur 

en  général. 

§  3.  Nous  rangerons,  en  premier  lieu, 
dans  cette  catégorie  ,  les  glandes  du  derme 
qui  appartiennent  aux  fonctions  de  la  géné¬ 
ration. 

A.  Les  gland  es  mammaires  sont  les  plus 
importantes.  Nous  ajouterons  peu  de  lignes 
à  ce  quia  été  dit,  dans  ce  Dictionnaire  (t.  Vil), 

au  mot  MAMELLES. 

Rappelons  d’abord  que  les  glandes  mam¬ 
maires  sont  situées  sous  la  peau  dans  un 
tissu  cellulaire  graisseux  plus  ou  moins 
abondant.  Leurs  canaux  excréteurs  sont  per¬ 
cés,  chez  la  femme,  à  l’extrémité  d’une  pa¬ 
pille  de  la  peau  (le  mamelon),  sensible  et 
érectile,  située  au  milieu  d’une  aréole  cir¬ 
culaire,  colorée  en  rouge  clair  ou  plus  ou 
moins  foncé,  suivant  la  teinte  générale  de  la 
peau,  et  plus  ou  moins  étendue,  suivant  les 
races  (3). 

La  sensibilité  dont  tout  l’organe  est  doué, 

(1)  Voir  cette  structure  compliquée  figurée  pi.  V,  fig.  4, 
de  l'ouvrage  cité  de  J.  Millier,  d’après  une  préparation  de  la 
glande  lacrymale  d’une  Tortue  de  mer,  faite  par  M.  de 
Froriep. 

(2)  Sur  les  caractères  anatomiques  qui  distinguent  1rs 
Serpents  venimeux  des  Serpents  non  venimeux  ,  et  Fragments 
d’anatomie  sur  l’organisation  des  Serpents,  §  G,  de  la  Glande 
lacrymale,  et  pl.  IV.  Annales  des  sc.  natur.,1.  XXX. 

(3)  Voir  1  es  Leçons  d’anat.  comp t.  VIII,  p,  601. 


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par  exception,  est  à  la  fois  la  source  de  son 
activité  et  des  modifications  qu’elle  éprouve 
et  que  peut  montrer  son  produit  (le  lait) 
dans  sa  quantité  et  dans  sa  composition. 

Cet  te  sensibilité  se  manifeste,  entre  autres, 
par  l’inlluence  sympathique  qu’exercent  sur 
les  organes  de  la  sécrétion  du  lait,  les  orga¬ 
nes  internes  de  la  génération,  et  réciproque¬ 
ment.  Elle  se  montre  surtout  au  dehors,  par 
l’impression  de  plaisir  qui  pénètre  jusqu’aux 
entrailles  d’une  mère,  lorsqu’elle  sent  les 
joues  de  son  enfant  s’appliquer  contre  son 
sein,  et  les  lèvres  en  sucer  le  mamelon. 

Dans  l’espèce  humaine,  les  glandes  mam¬ 
maires  ne  se  développent  généralement  que 
dans  le  sexe  féminin  ,  et,  dans  les  Mammi¬ 
fères,  que  chez  les  femelles.  Cependant  ces 
glandes  existent  chez  les  mâles  de  ceux-ci,  et 
chez  l’Homme,  à  l’état  plus  ou  moins  rudi¬ 
mentaire.  Leur  présence  est  encore  indiquée 
par  les  mamelons  que  porte  l’Homme,  ou  les 
tétines  que  montrent  les  mâles  des  Mammi¬ 
fères. 

Dans  quelques  cas  rares,  on  a  vu  des 
Hommes,  et  des  mâles  de  Mammifères  do¬ 
mestiques,  avoir  les  glandes  mammaires  assez 
développées  pour  sécréter  une  quantité  de 
sérum  ou  même  de  lait  assez  abondante, 
suivant  une  observation  faite  par  M.  deHum- 
bolt,  pour  qu’un  père  ait  pu  en  nourrir  son 
fils  pendant  cinq  mois. 

Aristote  (1)  cite  l’exemple  d’un  Roue  lac- 
tifère,  originaire  de  l’île  de  Lemnos.  M  Isi¬ 
dore  Geoffroy  Saint-Hilaire,  en  rappelant 
cette  ancienne  observation,  à  l’Académie  des 
sciences,  dans  sa  séance  du  18  août  1845, 
lui  annonçait  que  la  ménagerie  du  Jardin  des 
Plantes  possédait  un  Bouc  lactifère  de  la 
même  lie  (2). 

Déjà,  en  1844,  M.  le  docteur  J.  Schoss- 
berger  avait  fait  connaître,  à  la  sollicitation 
de  M.  Liébig  ,  l’analyse  chimique  du  lait 
d’un  Bouc  âgé  de  quatre  ans,  qui  vivait  dans 
une  ferme  des  environs  de  Giessen.  Ce  Bouc 
avait  encore  donné,  l’année  précédente,  des 
preuves  de  sa  fécondité.  Ses  testicules ,  sa 
verge  et  ses  cornes  sont  à  l’état  normal. 

Les  deux  mamelles  sont  à  la  place  ou  se 
trouvent  celles  de  la  Chèvre  :  elles  ont  la 
grosseur  du  poing.  On  ne  peut  en  extraire 

(i)  Histoire  des  animaux ,liv .  III ,  ch.  xx. 

(a)  Comptes-rendus  de  l’Académie  des  sciences  ,  t.  XXI  > 
p.  4 15  à  1 17. 


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du  lait  qu’en  excitant  de  la  douleur  ,  et  en 
petite  quantité,  attendu  que  ce  Bouc  est 
souvent  occupé  à  sucer  ses  tétines. 

On  est  cependant  parvenu  à  en  rassem¬ 
bler  2  onces  pour  les  analyser. 

Voici  le  dernier  résultat  de  cette  analyse. 

Sur  100  parties,  ce  lait  contenait  : 


Eau . 85,09 

Caséine  avec  des  sels  ....  9,66 

Sucre  de  lait  (avec  des  sels)  .  .  9,60 

Beurre . 2,65 


Cette  analyse  montre  que  le  lait  de  Bouc 
se  rapproche  plus  du  lait  de  Chèvre  que  du 
lait  de  Vache,  dont  il  diffère  par  une  plus 
grande  proportion  de  caséine,  et  une  moindre 
proportion  de  beurre  et  de  sucre  de  lait  (1). 

On  a  souvent  objecté  au  système  des  cau¬ 
ses  finales ,  l’existence  des  mamelons  deve¬ 
nus  inutiles  chez  les  mâles  des  Mammifères. 
C’est  qu’on  oubliait  que  chaque  cause  finale 
particulière,  concernant  l’emploi  physiolo¬ 
gique  de  tel  ou  tel  organe,  est  subordonnée 
à  une  cause  finale  plus  générale;  celle  d’un 
plan  commun  de  composition  ,  d’après  le¬ 
quel  l’un  et  l’autre  sexe  de  certains  groupes 
d’animaux  ont  été  organisés.  Ce  plan  com¬ 
mun  de  composition  harmonique,  est  sus¬ 
ceptible  d’être  modifié  à  l’infini  ,  mais  non 
changé  ,  par  le  développement  de  certains 
organes  ou  de  certains  appareils  ;  ou  par 
l’état  rudimentaire  où  ils  sont  réduits,  sui¬ 
vant  les  nécessités  de  la  vie  de  chaque 
être. 

Après  cette  courte  digression,  je  reviens  à 
mon  sujet,  l’organisation  intime  des  glandes 
mammaires. 

Il  y  a,  au  premier  coup  d’œil,  une  très 
grande  différence  entre  les  grands  cæcums 
sinueux,  en  forme  de  massue,  qui  composent 
la  glande  mammaire  des  Mammifères  les 
plus  inférieurs  (les  Monotrèmes ) ,  et  les  nom¬ 
breuses  vésicules  extrêmement  petites  qui 
entrent  dans  la  composition  de  la  partie  de 
la  glande  des  autres  Mammifères  ,  qui  est 
chargée  plus  particulièrement  de  la  sécrétion 
du  lait.  Mais  ces  tubes  aveugles  ne  sont  que 
de  grands  follicules,  qui  montrent,  par  l’or¬ 
ganisation  plus  simple  et  plus  manifeste  de 
la  glande,  une  dégradation  organique.  Ici, 
la  partie  chargée  de  la  sécrétion  se  continue 

(r)  Archives  (Jd  chimie  et  de  microscopie  physiologique  et 
pathologique ,  par  le  docteur  Joli.  Florian  Hesler,  année 
i8i4,  2e  rallier,  p.  201  et  205. 


insensiblement  avec  la  partie  chargée  de  por¬ 
ter  au  dehors  le  produit  de  cette  sécrétion. 

Dans  une  organisation  plus  élevée,  ces 
deux  parties  sont  bien  limitées.  La  première 
se  compose  de  très  petites  vésicules  ;  la  se¬ 
conde,  de  leurs  conduits  excréteurs.  Ces 
vésicules  sont  agglomérées  à  un  conduit 
excréteur  principal,  auquel  aboutissent  cha¬ 
cun  de  leurs  petits  canaux  excréteurs.  Cette 
agglomération  forme  un  lobule.  Plusieurs 
lobules ,  réunis  par  leur  canal  excréteur  à 
une  branche  plus  considérable,  forment  un 
lobe.  Plusieurs  lobes  enfin  composent  la 
glande  mammaire,  dont  la  forme  générale 
varie  d’un  Mammifère  à  l’autre  ,  mais  dont 
la  composition  intime  est  telle  que  nous  ve¬ 
nons  de  l’indiquer. 

B,  Des  glandes  prépuciales. 

La  peau  qui  revêt  le  gland  de  la  verge 
de  l’Homme  et  de  la  plupart  des  Mammi¬ 
fères ,  ou  celui  du  clitoris  chez  la  Femme,  et 
chez  les  femelles  de  ces  derniers,  a  des  cryptes 
ou  de  très  petites  poches  glanduleuses ,  qui 
sécrètent  une  pommade  épaisse,  dont  un 
des  usages  doit  être  d’empêcher  les  inflam¬ 
mations  qui  résulteraient  des  frottements 
du  prépuce  sur  le  gland  ;  mais  dont  les 
qualités  odorantes  et  {Abondance ,  dans 
certaines  espèces  ,  paraissent  être  en  rap¬ 
port  avec  l’âge  de  propagation ,  l’époque  du 
rut  et  le  rapprochement  des  sexes. 

Le  développement  et  l’importance  qu'ac¬ 
quièrent  ces  glandes  chez  les  mâles  des 
espèces  de  Mammifères ,  chez  lesquels  ces 
rapports  existent,  sont  un  nouvel  exemple  de 
cette  uniformité  de  plan  dans  l’organisation 
d’une  même  classe,  dont  nous  avons  parlé 
en  décrivant  les  glandes  mammaires;  il 
montre  les  nombreuses  différences  qui  peu¬ 
vent  exister,  en  conservant  le  même  plan  de 
composition  organique  général,  dans  le  dé¬ 
veloppement  proportionnel  de  toutes  les 
parties,  et  dans  les  détails  de  leur  structure. 

Dans  les  Rats,  les  Hamsters,  les  Campa¬ 
gnols,  les  glandes  prépuciales  prennent  un 
développement  considérable,  se  séparent  de 
la  peau  du  prépuce,  forment  uneaggloméra- 
tion  distincte  de  poches  glanduleuses,  qui 
communiquent  les  unes  dans  les  autres  et 
finissent  par  aboutir  à  un  canal  excréteur 
commun. 

C’est  dans  la  même  catégorie  qu’il  faut 


SEC 


SEC 


503 


classer  les  glandes  prépuciales  d’un  autre 
Rongeur,  du  Castor,  qui  sécrètent  la  sub¬ 
stance  odorante  connue  dans  le  commerce 
sous  le  nom  de  castoréum;  ainsi  que  la  po¬ 
che  à  musc  du  Chevrotain  porte-musc. 

C.  Autres  glandes  des  différentes  régions 
des  téguments,  dont  les  produits  sont  gé¬ 
néralement  plus  abondants  à  l’époque  du 
rut,  ou  dont  la  sécrétion  n’est  en  activité 
qu’à  cette  époque. 

i 

Après  avoir  rappelé  que  ces  glandes  se 
composent  généralement  de  poches  plus  ou 
moins  nombreuses ,  agglomérées  et  emboî¬ 
tées  les  unes  dans  les  autres,  dont  les  élé¬ 
ments  organiques  sécréteurs  sont  des  cryptes 
ou  des  follicules  très  petits,  nous  ne  ferons 
qu’indiquer  ces  organes  glanduleux,  dont 
les  produits  sont  toujours  très  odorants. 

Ce^ont  :  1°  les  Larmiers  des  Cerfs  et  des 
Antilopes,  poches  glanduleuses  situées  dans 
une  fosse  sous-orbitaire  de  l’os  maxillaire 
supérieur  (1). 

2°  La  glande  temporale  de  l 'Éléphant 
male. 

3°  Je  crois  devoir  ranger  ici  les  poches 
glanduleuses,  qui  existent  dans  le  voisinage 
des  organes  génitaux  et  de  l’anus  chez  plu¬ 
sieurs  Carnassiers ;  celles  de  la  Civette,  de 
VIchneumon  et  même  du  Blaireari  et  de 
l’ Hyène,  quoique  situées  entre  l’anus  et  la 
queue. 

Mais  j’en  sépare  les  vésicules  anales  qui 
appartiennent  aux  organes  glanduleux  du 
paragraphe  suivant. 

§  4.  Organes  de  sécrétion  du  derme  ou  de 
ses  dépendances  dont  les  produits  sont  des 
moyens  défensifs  ou  offensifs  pour  les  ani¬ 
maux  qui  en  sont  pourvus. 

Nous  rangeons  dans  cette  catégorie: 

A.  En  premier  lieu,  les  vésicules  dites 
anales. 

Ce  sont  deux  vessies  glanduleuses  qui 
existent  sous  la  peau  de  la  région  anale 
chez  les  Mammifères  carnassiers  et  chez  les 
Plongeurs  ;  leur  canal  excréteur  s’ouvre  de 
chaque  côté  de  la  marge  de  l’anus.  Leur 
produit  est  une  substance  différemment 

(i)  Un  a  fait  l’observation  singulière  que  dans  le  Cerf 
munct-jack,  ces  larmiers  sont  de  grandes  poches  que  l’animal 
a  la  lacul té  d’ouvrir  et  de  fermer.  Leçons  d'anatomie  com¬ 
parée,  t.  111.  p.  i  5R. 


colorée ,  de  consistance  liquide  ou  plus 
épaisse,  toujours  odorante,  dont  l’odeur 
désagréable  a  fait  donner,  entre  autres  au 
Putois,  le  nom  qu’il  porte. 

Chez  les  Mouffettes,  c’est  une  odeur  d’ail 
excessivement  concentrée,  repoussante  au 
plus  haut  degré,  et  à  une  assez  grande  di¬ 
stance. 

Les  Crocodiles,  parmi  les  Reptiles,  ont  de 
semblables  glandes. 

B.  La  glande  venimeuse  dont  le  canal 
excréteur  communique  avec  l’éperon  du  pied 
de  derrière  (1)  de  VOrnithorhynque  et  de 
VEchidné,  appartient  à  ce  groupe  physiolo¬ 
gique  d’organes  sécréteurs. 

Cette  glande  assez  considérable,  de  forme 
pyramidale  et  un  peu  en  cœur,  est  située  au 
haut  de  la  cuisse,  sous  le  peaucier  de  cette 
partie;  el le  se  compose  de  follicules  très  petits, 
réunis  en  lobules.  Leur  canal  excréteur  com¬ 
mun  s’ouvre  dans  l’ongle  creux  qui  se  voit 
à  la  partie  inférieure  de  la  plante  du  pied, 
où  il  forme  une  espèce  d’ergot;  le  canal  ex¬ 
créteur  de  la  glande  se  prolonge  dans  le  ca¬ 
nal  de  cet  ongle  et  de  l’os  qui  le  soutient, 
jusque  près  de  son  extrémité,  qui  est  termi  ¬ 
née  en  pointe. 

C.  Organes  électriques  des  Poissons. 

Le  fluide  électrique  est  sans  doute  le  pro¬ 
duit  le  plus  étonnant  des  sécrétions.  Ce  sont 
des  nerfs  de  diverses  branches  qui  paraissent 
en  être  les  conducteurs,  et  la  partie  du  cer¬ 
veau,  de  la  moelle  allongée  ou  de  la  moelle 
épinière,  dans  lesquelles  ces  nerfs  prennent 
leur  origine, qui  en  sontlesorganes  sécréteurs. 
Ce  fluide  est  ensuite  condensé  dans  l’organe 
électrique,  et  déchargé  au  dehors  pour  agir  à 
distance  sur  une  proie,  ou  sur  un  ennemi, 
suivant  la  volonté  de  l’animal  ainsi  puissam¬ 
ment  armé  de  la  foudre.  Aussi,  au  rapport 
de  M.  Ét.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  qui  a  fait 
connaître  l’organe  électrique  d’une  espèce 
delà  grande  famille  des  Silures ,  que  l’on 
trouve  entre  autres  dans  le  Nil,  ce  Poisson 
avait-il  reçu  des  peuples  de  l’Égypte  le  nom 
vulgaire  de  tonnerre,  bien  des  siècles  avant 
la  découverte  du  siècle  dernier  sur  l’identité 
de  l’électricité  et  de  la  foudre. 

Les  espèces  du  genre  Torpille,  Dum.  (le 

(i)  J.  Muller,  ouvrage  cité,  pt.  H,  fig,  to,  et  Muller,  De 
Ornithoryucho  paradoxo. 


504 


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Silure  électrique  et  le  Gymnote  électrique), 
sont  les  seuls  Poissons  reconnus  générale¬ 
ment  comme  électriques,  dont  l’anatomie 
ait  fait  connaître  les  organes  de  ce  nom ,  et 
leur  histoire  naturelle  proprement  dite,  les 
phénomènes  électriques  incontestables.  Dans 
chacun  de  ces  Poissons,  l’organe  électrique, 
qui  est  symétrique,  est  en  rapport  avec  la 
peau.  Il  s’y  compose  essentiellement  de  lames 
ou  de  feuillets  fibreux,  interceptant  des  cel¬ 
lules  (le  Silure  électrique)  ;  ou  de  capsules 
empilées  (les  Torpilles);  ou  deséries  de  piliers 
composant  les  lames  de  cet  organe  (le  Gym¬ 
note  électrique) . 

Les  nerfs,  dans  l’appareil  électrique  du 
Gymnote,  sortent  successivement  de  la  moelle 
épinière;  dans  celui  du  Silure  électrique,  ils 
proviennentd’une  branche  du  nerf  delà  ligne 
latérale  qui  appartient  à  la  huitième  paire. 

C’est  encore,  en  plus  grande  partie,  de  la 
huitième  paire  que  proviennent  les  nerfs 
de  l’organe  électrique  des  Torpilles  ;  mais  il 
en  reçoit  un  ,  en  premier  lieu  ,  qui  appar¬ 
tient  à  la  troisième  branche  de  la  cinquième 
paire. 

On  a  cherché,  dans  ces  derniers  temps, 
avec  beaucoup  de  soin,  à  découvrir  comment 
les  filets  nerveux  se  distribuent  ou  se  ter¬ 
minent  dans  cet  appareil  ,  dans  celui  de  la 
Torpille,  en  particulier. 

Il  faut  se  rappeler  que,  dans  ce  Poisson, 
cet  appareil  se  compose  de  colonnes  paral¬ 
lèles,  qui  vont  d’une  surface  du  corps  à  l’au¬ 
tre  ;  que  chacune  de  ces  colonnes  est  formée 
de  nombreuses  petites  capsules  aplaties, 
polygonales,  placées  les  unes  par-dessus  les 
autres  et  qui  ne  paraissent  adhérer  ensem¬ 
ble  que  par  deux  arêtes  ou  deux  points  de 
leur  circonférence,  qui  est  libre  dans  tout  le 
reste  de  son  étendue. 

Nous  avons  observé,  au  microscope,  la  dis¬ 
tribution  d’un  rameau  nerveux  dans  une  de 
ces  lames;  il  serpente  sur  cette  lame,  s'y  dé¬ 
compose  en  filets  déliés  qui  s’écartent  les 
uns  des  autres  et  semblent  se  perdre  en  se 
ramifiant  dans  les  granulations  qui  entrent 
dans  la  composition  de  ces  lames.  Nous  n’a¬ 
vons  pas  vu  qu’ils  formassent  de  réseaux  (1). 

M.  R.  Wagner  a  fait  la  même  observation 
générale.  Cet  anatomiste  célèbre  a  vu  le  filet 
principal  d’une  lame,  parvenu  à  la  surface 
de  cette  lame,  produire,  immédiatement 

(i)  Leçons  d’anat,  contp t.  VIIJ,  p.  69$. 


après  s’être  un  peu  renflé  en  massue,  un 
faisceau  de  filets  plus  petits  qui  finissent  par 
disparaître  après  s’être  divisés  et  ramifiés  en 
filets  de  second  et  de  troisième  ordre  (1), 
sans  se  joindre  pour  former  des  mailles,  et 
sans  se  replier  sur  eux-mêmes  en  arcades. 

§  5.  Sécrétions  qui  servent  aux  mouvements 

de  Tanimal ,  sans  appartenir  à  ses  tégu¬ 
ments. 

Nous  rangeons  dans  cette  catégorie  fonc¬ 
tionnelle,  en  premier  lieu  : 

A.  Les  glandes  synoviales,  dont  l’exi¬ 
stence,  rejetée  par  Bichat,  a  été  de  nouveau 
démontrée  par  M.  le  docteur  Lacauchie  (2). 
Cet  anatomiste  appelle  cette  sorte  d’organes, 
glandes  projetées;  parce  qu’au  lieu  d’avoir 
leur  surface  de  sécrétion  formant  ia  paroi 
d’une  cavité  ,  elle  est  une  paroi  saillante. 
Ainsi  les  glandes  synoviales,  dans  cette  ma¬ 
nière  de  voir,  seraient  des  aggrégations  de 
follicules  retournés ,  qui  sécrètent  une  hu¬ 
meur  visqueuse ,  la  synovie,  dont  l’usage 
évident  est  de  faciliter  les  mouvements  des 
surfaces  articulaires  des  os,  les  unes  sur  les 
autres,  et  de  prévenir  les  inflammations  qui 
en  résulteraient. 

B.  Lauessie  natatoire  des  Poissons,  qui  fait 
varier  leur  pesanteur  spécifique  ,  suivant 
que  l’air  qui  la  remplit  est  comprimé  ou 
dilaté,  doit  être  comprise  dans  cette  caté¬ 
gorie  des  organes  de  sécrétion. 

Lorsque  cette  vessie  est  entièrement  fer¬ 
mée,  lorsqu’elle  manque  absolument  de 
toute  espèce  de  communication  ,  soit  avec 
l’œsophage,  soit  avec  l’estomac,  il  est  néces¬ 
saire  qu’elle,  ait  dans  sa  composition,  un  ou 
plusieurs  organes  de  sécrétion  de  l’air  qu’elle 
renferme. 

Ces  organes  existent  encore  dans  quelques 
unes  des  vessies  natatoires  qui  ont  un  canal 
excréteur.  Ils  sont  connus  sous  le  nom  de 
corps  rouges ,  et  doivent  être  classés  parmi 
les  corps  glanduleux  sans  canaux  excréteurs 
particuliers,  tels  que  la  rate,  les  corps  surré¬ 
naux,  la  glande  thyroïde. 

Ils  se  composent  essentiellement  de  ré¬ 
seaux  ,  ou  de  faisceaux  ,  de  vaisseaux  san-* 
guins  extrêmement  ténus ,  et  même  ,  dans 

(i)  Sur  la  structure  intime  de  l’organe  électrique  de  la 
Torpille  :  Gœttingue,  iSii7,  i'i-4,  avec  une  planche. 

(a)  Dans  les  Etudes  hydrotomiques  et  micrographiques , 
p.  32  et  suiv.,  etpl.  IV,  fig.  i  et  3,  Paris,  1844. 


SEC 


quelques  cas  évidents,  de  tissus  caverneux, 
que  le  liquide  nourricier,  destiné  à  la  sécré¬ 
tion  de  l’air,  doit  traverser,  et  dont  ils  mo¬ 
difient  le  mouvement  et  la  composition  pour 
cette  sécrétion. 

La  forme  et  la  position  de  ces  corps  rou¬ 
ges  sont  très  variables.  Nous  n’en  citerons 
que  trois  exemples. 

Dans  la  Perche  fluviatile,  ils  sont  petits, 
multipliés  et  dispersés  dans  la  première  moi¬ 
tié  du  plancher  de  la  vessie.  On  dirait,  en 
les  examinant,  voir  un  lacis  de  vaisseaux  san¬ 
guins.  De  ces  petits  corps  partent  en  rayon¬ 
nant  d’autres  vaisseaux,  dont  les  ramuscules 
sont  disposés  en  pinceaux,  et  que  l’on  trouve 
quelquefois  remplis  d’air. 

La  singulière  vessie  natatoire  du  Maigre 
{Sciœna  umbra)  aune  grande  partie  de  son 
plancher  couvert  par  un  corps  rouge  ,  dont 
la  surface  présente  des  sillons  et  des  canelures 
arrondies,  disposées  comme  les  circonvolu¬ 
tions  cérébrales. 

La  substance  de  ce  corps  se  compose  de 
lames,  qui  vont  obliquement  de  la  membrane 
interne  à  la  membrane  propre  de  la  vessie 
natatoire,  et  laissent  des  intervalles  entre 
elles,  que  nous  avons  trouvés  quelquefois 
abreuvés  de  sang. 

Une  forte  artère  marche  entre  les  deux 
moitiés  de  ce  corps  glanduleux,  et  lui  four¬ 
nit  beaucoup  de  branches. 

Dans  les  deux  exemples  précédents  ,  la 
vessie  natatoire  n’a  pas  de  canal  excréteur. 
Celle  de  Y  Anguille  fluviatile  en  a  un.  C’est 
entre  la  muqueuse  et  la  membrane  propre 
de  celte  vessie  ,  de  chaque  côté  de  son  canal 
excréteur,  que  sont  placés  les  deux  corps 
rouges  symétriques,  qui  appartiennent  à  cette 
espèce.  Us  ont  une  forme  demi-cylindrique. 
Les  deux  extrémités  de  chacun  de  ces  corps, 
celle  plus  rapprochée  du  canal  aérien  , 
comme  celle  opposée  ,  montrent  un  réseau 
vasculaire  à  gros  cordon  ,  aboutissant  au 
point  de  départ  des  vaisseaux  plus  fins,  qui 
composent  la  substance  propre  de  ces  corps 
rouges. 

C’est  de  ce  réseau  vasculaire  des  extré¬ 
mités  du  corps  rouge,  que  partent  les  quatre 
troncs  artériels  qui  se  distribuent,  en  avant 
et  en  arrière  ,  dans  les  parois  de  la  vessie,  ou 
les  troncs  veineux  qui  se  rendent  dans  la 
veine  porte.  C’est  à  ce  réseau  qu’aboutissent 
les  deux  artères,  divisions  d’une  branche  du 

T.  XI. 


SEC  505 

tronc  cœliaque,  ou  les  veines  qui  y  revien¬ 
nent  des  parois  de  la  vessie. 

II  y  a,  dans  ces  réseaux,  une  décomposition 
des  troncs  artériels  et  veineux,  comparable 
à  celle  des  artères  humérale  et  fémorale 
des  Loris  et  des  Paresseux  (1). 

Cette  frappante  analogie  nous  a  conduit  à 
l’idée  que  la  production  de  l’air,  dans  la 
vessie  natatoire,  pourrait  dépendre,  en 
grande  partie,  du  ralentissement  du  cours 
du  sang,  par  l’extrême  division  des  vaisseaux 
capillaires  qui  composent  ces  ganglions  san¬ 
guins  (2);  de  même  que  la  production  des 
gaz  intestinaux  peut  avoir,  en  partie,  pour 
cause,  le  mouvement  du  sang  dans  l’arbre 
veineux,  qui  a  ses  racines  dans  l’intestin,  et 
ses  branches  dans  le  foie. 

LIVRE  II. 

DES  SÉCRÉTIONS  ORGANIQUES  ,  DE  LEURS 
ORGANES  ET  DE  LEURS  PRODUITS. 

Nous  avons  distingué,  en  commençant 
cet  article,  les  Sécrétions  ordinaires,  dont 
les  produits  sont,  ainsi  que  nous  l’avons  vu, 
des  fluides  aériformes  ,  des  liquides  de  dif¬ 
férente  nature,  ou  des  substances  de  la  con¬ 
sistance  d’une  pommade;  nous  avons  dis¬ 
tingué,  disons-nous,  ces  Sécrétions,  de  celles 
dont  les  produits  sont  organiques. 

Ces  produits  organiques  et  leurs  organes 
peuvent  être  classés  dans  trois  catégories. 
Nous  placerons  dans  la  première  ceux  qui 
appartiennent  à  la  peau,  et  qui  font  partie 
des  téguments.  Iis  modèrent  la  sensibilité 
de  la  peau  (l’épiderme)  ;  ils  conservent  la 
chaleur  du  corps  (les  poils,  les  plumes);  ce 
sont  des  instruments  fouisseurs,  ou  qui 
servent  à  la  station,  à  la  progression ,  au 
grimper  ;  ce  sont  encore  des  armes  offensives 
ou  défensives  (les  ongles  de  toute  espèce , 
les  cornes  de  différente  nature). 

Une  autre  catégorie  de  ces  produits  est 
encore  liée  plus  ou  moins  à  la  peau ,  mais  à 
la  peau  qui  vient  de  se  transformer  en 
membrane  muqueuse  en  se  repliant  de  l’ex- 

(1)  Voir  la  figure  qui  a  paru  en  i8o5,  d’après  mon  des¬ 
sin,  de  cette  vessie  de  l’Anguille,  des  réseaux  vasculaires  de 
ces  corps  rouges  et  des  troncs  qui  en  partent,  dans  le  t.  V 
de  la  première  édition  des  J.eçons  d’ anatomie  comparée. 

(2)  Voir,  pour  plus  de  détails,  les  Leçons  d’anatomie 
comparée,  t  VIII,  p  7 io  et  suiv.  Nous  nous  y  sommes  appli¬ 
qué  à  traiter  ce  sujet  intéressant  aussi  complètement  que 
possible,  pour  l’état  actuel  de  la  science  et  le  cadre  dans  le¬ 
quel  nous  devions  nous  restreindre. 


64 


506 


SEC 


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térieur  dans  la  cavité  buccale.  Telles  sont 
les  dents  ou  les  diverses  substances  qui 
garnissent  les  mâchoires,  la  langue,  le  pa¬ 
lais,  et  qui  servent  principalement  à  l’atté¬ 
nuation  des  aliments  ou  à  leur  préhension 
et  à  leur  déglutition. 

Enfin  d’autres  produits  organiques,  qui 
ont  leur  source  dans  les  glandes  spermagène 
et  ovigène,  appartiennent  essentiellement 
aux  fonctions  de  la  génération  bissexuelle. 

Nous  bornerons  ce  vaste  sujet  à  un  simple 
aperçu,  dans  lequel  nous  aurons  surtout  en 
vue  la  structure  intime  des  organes  pro¬ 
ducteurs  ,  et  celle  de  leurs  produits  dans 
leurs  divers  degrés  de  développement. 

CHAPITRE  PREMIER. 

DES  SÉCRÉTIONS  ORGANIQUES  APPARTENANT  AUX 
TÉGUMENTS. 

§  1.  De  l’épiderme . 

L’épiderme  est  la  lame  la  plus  extérieure 
de,  la  peau.  C’est  une  production  organique 
de  la  face  supérieure  du  derme,  constituant 
une  membrane  conservatrice  des  téguments. 
Cette  membrane,  privée  de  vaisseaux  et  de 
nerfs,  se  compose  de  plusieurs  couches  de 
cellules  qui  vont  en  se  développant  et  en 
s’aplatissant  à  mesure  qu’elles  deviennent 
plus  superficielles. 

Ces  cellules,  dont  les  parois  sont  de  nature 
cornée,  sont  pressées  les  unes  contre  les  au¬ 
tres,  comme  des  pavés  ;  elles  contiennent, 
pour  la  plupart,  un  noyau  granuleux;  leur 
forme  est  le  plus  souvent  irrégulière.  Leur 
plus  grand  diamètre  est  de  0,020  à  0,022 
de  millimètre,  et  leur  plus  petit  diamètre 
varie  de  0,007  à  0,010  de  millimètre  (1). 

L’épaisseur  de  l’épiderme  humain  est 
de  ^  de  millimètre  au  moins.  Dans  la  pau¬ 
me  des  mains  et  dans  la  plante  des  pieds, 
cette  épaisseur  atteint  de  1  à  2  millimètres. 
Dans  une  coupe  verticale  de  la  peau,  l’épi¬ 
derme  montre,  au  microscope,  des  stries 
horizontales  qui  indiquent  sa  composition 
lamelleuse. 

Dans  l’espèce  humaine  et  dans  la  race 
blanche,  il  se  compose  de  deux  couches  prin¬ 
cipales:  l’une,  la  plus  extérieure,  sèche,  in¬ 
colore,  transparente,  continue;  l’autre,  in¬ 
térieure,  molle,  interrompue  par  les  papilles 
delà  peau,  dans  les  intervalles  desquelles  elle 

(i)  Anatomie  générale  du  corps  humain ,  par  Ilenîe.  Leip¬ 
zig,  x 84  r,  p,  2,12,  etpl.I  de  l’édition  allemande. 


se  forme  ;  elle  est  composée,  par  cela  même, 
de  cellules  plus  petites  qui  n’ont  pas  encore 
reçu  tout  leur  développement. 

Le  nègre  aurait,  dans  cette  couche  qui 
compose  le  réseau  de  Malpighi,  des  cellules 
à  pigment  noir,  qui  donnent  cette  couleur  à 
la  peau.  Ces  mêmes  cellules  à  pigment  s’ob¬ 
servent  chez  toutes  les  autres  races  et  chez 
tous  les  individus  de  l’espèce  humaine  qui 
ont  la  peau  colorée  ;  seulement  elles  varient 
en  nombre  et  par  la  nuance  de  leur  contenu. 

Mais  comment  cette  première  couche  de 
l’épiderme,  cet  appareil  pigmentai,  comme 
le  désigne  M.  Flourens  (1)  ,  recouvrant 
immédiatement  la  surface  du  derme  qui  le 
produit,  se  transforme-t-il  en  épiderme  pro¬ 
prement  dit?  Il  y  a  sans  doute,  dans  cette 
métamorphose,  un  développement  des  cellu¬ 
les  pigmentales,  en  cellules  épidermiques, 
dont  le  noyau  était  le  pigment  des  premières. 

Ce  noyau  diminue  successivement,  par 
suite  du  développement  de  la  cellule,  ainsi 
que  l’intensité  de  la  couleur  de  celle-ci,  qui 
finit  par  disparaître. 

En  résumé,  les  cellules  pigmentales  vien¬ 
nent  compliquer  la  couche  de  l’épiderme  en 
formation,  dans  toutes  les  races  dont  la  peau 
est  colorée,  ou  dans  les  parties  colorées  de  la 
peau  blanche,  dans  la  variété  blanche.  Elles 
renferment  un  pigment  rosé,  jaune,  brun  ou 
noir,  suivant  les  races;  mais  elles  peuvent 
exister  chez  toutes  en  nombre  variable,  co¬ 
lorant  la  peau  de  nuances  plus  ou  moins 
intenses,  suivant  la  durée  et  la  force  de  l’ac¬ 
tion  du  soleil  et  de  l’air,  sur  cet  organe', 
dans  la  suite  des  générations. 

La  nuance  du  pigment  peut  aussi  bien 
êtreconsidérablement  modifiée  chez  le  même 
individu,  par  les  influences  climatériques. 

J’ai  eu  l’occasion  de  rencontrer  un  nègre 
du  Congo,  arrivé  en  France  à  l’âge  de  huit 
ans,  il  y  a  quarante  années.  Sa  peau,  d’un 
noir  intense  à  son  arrivée,  est  à  présent  à 
peine  aussi  foncée  que  celle  d’un  jeune  In¬ 
dien  de  Calcuta,  débarqué  au  Havre  en  mars 
dernier,  et  venu  à  Paris  au  commencement 
d’avril.  La  figure  de  cet  Indien  a  d’ailleurs 
les  traits  et  les  belles  proportions  de  la  race 
caucasique,  à  laquelle  les  peuples  de  l’Inde 
appartiennent. 

Tout  le  monde  a  pu  voir  à  Paris,  en  1827, 
les  cinq  hommes  et  les  trois  femmes  Osages, 

(t)  Voir  au  mot  peau,  t.  IX,  p.  524,  §  7-1 4. 


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au  moment  de  leur  arrivée.  La  couleur  de 
leur  peau  était  alors  d’un  rouge  cuivré  très 
prononcé. 

Je  les  ai  revus  à  Strasbourg,  trois  années 
plus  tard  ,  si  je  ne  me  trompe,  après  avoir 
parcouru  les  principales  parties  de  l’Europe. 
A  cette  époque,  le  rouge  de  leur  peau  avait 
entièrement  disparu.  Elle  n’était  plus  que 
fortement  halée  ,  ou  de  couleur  brune. 

L’épiderme,  en  usure,  se  détache  conti¬ 
nuellement  par  écailles  ou  par  lames,  il  forme 
en  quelque  sorte  une  troisième  couche  dis¬ 
tincte,  à  l’extérieur,  de  celle  qui  est  actuel¬ 
lement  en  usage;  il  est  remplacé  à  mesure 
par  l’épiderme  en  formation. 

On  pourra  juger  de  l’abondance  de  cette 
sécrétion  organique  non  interrompue,  par 
la  quantité  d’épiderme  qui  s’enlève  de  no¬ 
tre  peau,  à  la  suite  d’un  bain  ;  et  par  l’a¬ 
bondance  de  celui  qui  se  détache  de  la  peau 
du  Cheval,  à  la  suite  des  pansements  jour¬ 
naliers. 

§  2.  Des  poils . 

La  classe  des  Mammifères  se  distingue  par 
les  poils  de  différentes  formes  et  proportions, 
et  de  différentes  couleurs,  suivant  les  régions 
du  corps  qui  servent  à  caractériser  chaque 
espèce. 

Les  poils  se  développent  dans  la  peau  ou 
même,  comme  la  barbe,  dans  le  tissu  cel¬ 
lulaire  sous-cutané. 

La  chute  des  poils  d’hiver,  à  la  fin  de  cette 
saison,  chez  V Hermine ,  et  leur  renouvelle¬ 
ment  avec  une  couleur  rousse;  la  chute  de 
ces  poils  roux,  en  automne,  qui  sont  rempla¬ 
cés  par  des  poils  blancs,  pour  toute  la  saison 
froide,  est  un  des  phénomènes  de  sécrétion 
organique  les  plus  intéressants;  d’autant 
plus  que  cet  exemple  particulier  que  nous 
citons,  comme  plus  frappant,  tient  au  phé¬ 
nomène  général  de  la  mue  et  du  renouvelle¬ 
ment  des  poils,  qui  a  lieu  une  ou  deux  fois 
par  an,  chez  tous  les  Mammifères,  suivant 
les  climats  qu’ils  habitent. 

Cette  influence  des  saisons  sur  la  mue  ou 
la  chute  et  le  renouvellement  des  poils,  et 
sur  leur  couleur  ;  l’influence  de  l’âge  qui  les 
décolore,  ainsi  que  les  cheveux,  dans  l’espèce 
humaine,  est  un  des  problèmes  physiologi¬ 
ques  les  plus  curieux  que  nous  offre  la  vie 
animale. 

Le  poil  se  produit,  comme  la  dent,  dans 


une  capsule  qui  en  renferme  le  germe.  Nous 
avons  déjà  parlé  de  cette  capsule  au  sujet 
des  glandes  sébacées  de  la  peau.  Ses  parois 
se  composent,  entre  autres,  de  plusieurs  cou¬ 
ches  de  cellules  analogues  à  celles  de  l’épi¬ 
derme,  y  compris  les  cellules  pigmentales. 
Mais,  au  fond  de  cette  capsule,  se  voit  en 
saillie  le  bulbe  ou  l’organe  producteur  du 
poil.  C’est  un  mamelon  sur  lequel  la  racine 
du  poil  est  comme  engainée. 

Chaque  poil  se  compose  d’une  partie  cen¬ 
trale,  spongieuse,  et  d’une  partie  corticale 
plus  dense.  Celle-ci,  analogue  à  l’émail  de  la 
dent,  serait-elle  produite  par  la  partie  pro¬ 
fonde  de  la  lame  interne  de  la  capsule  ,  tan¬ 
dis  que  la  substance  spongieuse  serait  sécré¬ 
tée  par  le  bulbe? 

Suivant  Frédéric  Cuvier,  la  partie  spon¬ 
gieuse  serait  incolore,  et  la  partie  corticale 
serait  seule  colorée. 

Vue  au  microscope,  on  aperçoit  des  par¬ 
ties  noires  dans  la  substance  spongieuse  ou 
médullaire  qui  viennent  de  l’air  que  ses  ca¬ 
vités  renferment.  Ne  serait-ce  pas  cette  cir¬ 
constance  qui  aurait  produit  l’illusion  de 
plusieurs  amas  irréguliers  de  pigment  dans 
l’axe  du  cheveu  traversé  par  le  canal  mé¬ 
dullaire?  C’est,  suivant  M.  Henle  (1),  la 
partie  médullaire  seule,  notre  substance 
spongieuse,  qui  n’a  que  le  tiers  ouïe  quart 
du  diamètre  total  du  cheveu,  qui  serait  co¬ 
lorée  ;  tandis  que  la  partie  corticale  serait 
incolore  ou  à  peu  près  (2). 

Si  l’on  se  rappelle  la  régularité  des  cou¬ 
leurs  de  tout  le  pelage,  ou  de  ses  différentes 
parties,  qui  caractérise  chaque  espèce,  celle 
qui  s’observe  dans  chaque  poil,  même  lors¬ 
qu’ils  ont  des  anneaux  alternatifs  de  nuances 
différentes;  si  l’on  fait  attention  aux  taches 
colorées  de  la  peau  qui  répondent  aux  taches 
colorées  du  pelage ,  on  en  conclura  que  le 
principe  colorant  appartient  plutôt  à  la 
paroi  du  follicule,  cette  sorte  de  peau  ren¬ 
trée,  qu’au  bulbe;  et,  conséquemment,  que 
c’est  plutôt  la  partie  corticale,  que  la  partie 
médullaire  ou  spongieuse,  qui  est  mêlée  à  des 
granules  de  pigment. 

La  partie  corticale,  suivant  M.  le  docteur 

Gruby,  qui  a  fait  une  étude  particulière 

• 

(ï)  Ouvrage  cité,  pl.  I,  fig.  i4,  g  et  q-q. 

(2)  Dans  un  cheveu  de  barbe  ayant  o.o5ç)m  de  plus  grand 
diamètre,  et  o,o4im  de  plus  petit  diamètre ,  celui  de  la  par¬ 
tie  médullaire  n’était  que  de  0,017 111 . 


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des  cheveux,  sous  le  rapport  médical  ou  pa¬ 
thologique,  se  composerait  de  cellules  al¬ 
longées,  qui  renferment  des  granules  de 
pigment,  dans  les  cheveux  colorés ,  et  des 
granules  incolores,  dans  les  cheveux  blancs. 
La  régularité  des  nuances  de  chaque  poil  , 
dans  la  même  espèce,  en  rapport  avec  l’âge 
et  le  sexe,  toutes  les  fois  qu’il  se  renouvelle  ; 
les  alternatives  de  couleurs  d’un  même  poil, 
qui  est  annelé,  supposent  une  régularité  d’ac¬ 
tion  continue  ou  intermittente,  dans  l’or¬ 
gane  qui  teint  les  poils  ou  les  cheveux,  que 
nous  constatons,  sans  la  comprendre.  L’in¬ 
tensité  des  teintes  dépend  de  la  bonne  nu¬ 
trition ,  de  l’intensité  de  l’activité  vitale  et 
de  la  bonne  santé  en  général  qui  en  ré¬ 
sulte. 

Les  chasseurs  de  Marte-Zibeline  savent 
que  la  fourrure  de  celles  qui  se  sont  nour¬ 
ries  de  fêne,  faute  de  proie,  a  beaucoup 
moins  de  prix,  en  partie  à  cause  de  ses  cou¬ 
leurs  ternes. 

Les  agriculteurs  reconnaissent  très  bien  , 
aux  nuances  du  pelage,  l’état  de  santé  ou  de 
maladie  des  animaux  domestiques. 

Cette  observation  démontre  que  le  cheveu 
conserve  une  vie  de  nutrition  ,  quoiqu’il 
n’ait  dans  sa  propre  substance,  pas  plus 
que  la  substance  principale  de  la  dent,  ni 
vaisseaux  sanguins,  ni  nerfs.  Mais  les  vais¬ 
seaux  sanguins  capillaires  du  follicule  pro 
ducteur  du  poil ,  versent  sans  doute  dans 
les  canaux  qui  font  partie  de  l’organisation 
des  cheveux  et  des  poils ,  la  partie  incolore 
du  sang  (1). 

Cependant  cette  vie  de  nutrition  ne  pa¬ 
raît  pas  avoir  pour  effet  de  faire  croître  les 
cheveux  ou  les  poils  par  développement  ou 
par  intussusception. 

Une  expérience  faite  par  Huzard  père, 
semble  décisive  à  ce  sujet.  Après  avoir  fait 
teindre  d’une  seule  couleur  la  laine  d’une 
année  de  croissance  de  plusieurs  Moutons; 
puis  d’une  autre  couleur  l’année  suivante; 
au  bout  de  la  troisième  année  la  laine  de 
la  première  année  n’avait  pas  augmenté  de 
longueur  (2).  Cette  expérience  est  confirma¬ 
tive  de  beaucoup  d’autres. 

(1)  M.  Henle  figure  un  canal  rentrai  dans  le  cheveu.  M.  le 
docteur  Gauby  a  vu  des  canaux  se  ramifiant  entre  les  cel¬ 
lules  allongées  delà  partie  corticale  et  charriant  un  liquide 
albumineux. 

(2)  Communication  faite  à  la  société  philomatique  ,  par 


Frédéric  Cuvier  a  fort  bien  expliqué  les 
différences  que  l'on  trouve  dans  la  nature 
flexible  des  crins  de  cheval,  ou  cassante  des 
poils  du  Cerf,  par  la  plus  grande  quantité 
de  matière  corticale  dans  les  premiers  ;  ou 
par  la  prédominance  de  la  substance  spon¬ 
gieuse  et  l’excessive  minceur  de  la  substance 
corticale,  dans  les  derniers. 

Il  a  fait  comprendre  que  le  développement 
variable  du  bulbe,  pendant  la  durée  de  son 
existence ,  faisait  varier  le  diamètre  et  la 
forme  du  poil  ou  du  piquant;  et  que  l’acti¬ 
vité  de  la  lame  interne  de  la  capsule  se  pro¬ 
longeant  au-delà  de  celle  du  bulbe  ,  le  poil 
ou  le  piquant  ne  se  composait  plus  alors 
que  de  la  substance  corticale  (1). 

Le  follicule  ou  l’organe  producteur  du 
poil  est  toujours  en  rapport  avec  un  réseau 
sanguin  du  derme  et  des  filets  nerveux  qui 
lui  donnent  cette  activité  vitale  si  remar¬ 
quable  dans  l’âge  viril  ;  qui  diminue  insen¬ 
siblement  après  cet  âge  ,  et  finit  par  se  per¬ 
dre,  ou  à  peu  près,  dans  la  vieillesse. 

La  durée  de  l’accroissement  d’un  poil  ou 
d’un  cheveu,  dépend  de  la  durée  de  la  vie 
de  la  capsule  qui  les  a  produits,  et  de  la  con¬ 
tinuation  des  rapports  de  cette  capsule 
avec  les  vaisseaux  sanguins  et  les  nerfs  du 
derme,  ou  du  tissu  cellulaire  sous-cutané, 
qui  animent  les  parties  de  cette  capsule  et 
le  bulbe  qu’elle  renferme,  et  qui  y  portent  le 
fluide  nourricier  nécessaire  à  cette  sécrétion. 

Lors  de  la  mue,  chaque  poil  ayant  sa 
capsule  propre  ,  celles  des  poils  qui  tombent 
sont  remplacées  par  des  capsules  nouvelles, 
produisant  les  poils  qui  doivent  les  rem¬ 
placer. 

Ce  renouvellement  plus  ou  moins  rapide 
de  l’ensemble  du  pelage,  suppose  dans  le 
derme  un  surcroît  d’activité  nutritive  pé¬ 
riodique,  qui  doit  avoir  une  influence  sen¬ 
sible  sur  tout  l’organisme  et  l’affaiblir  mo¬ 
mentanément. 

§  3.  Des  ongles. 

Les  ongles  sont  des  productions  de  même 
nature  que  les  poils.  Leur  forme  est  déter¬ 
minée  à  la  fois  par  la  capsule,  par  la  surface 

M.  Huzard  fils,  dans  la  séance  du  22  février  xgîo.  Voir 
V Institut,  t.  VIII,  p.  88. 

(1)  Recherches  sur  la  structure  et  le  développement  des 
épines  du  Porc-Épic,  etc.,  par  M.  F.  Cuvier,  Nouvelles  An¬ 
nales  du  Muséum,  t.  J,p,  4og.  Paris,  1802. 


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de  la  peau  qui  en  est  l’organe  producteur, 
et  par  la  forme  de  la  dernière  phalange 
qu’ils  recouvrent  en  partie,  ou  qu’ils  emboî¬ 
tent  dans  tous  les  sens.  Dans  l 'espèce  humaine, 
ils  recouvrent  et  protègent  la  face  externe 
de  cette  phalange. 

Leur  organe  producteur  est  une  capsule 
de  la  peau,  dans  laquelle  la  racine  de  l’ongle 
est  enfoncée  et  dont  un  côté  se  prolonge  sous 
l’ongle  jusque  près  de  l’extrémité  du  doigt. 

Une  série  de  papilles  qui  forment  autant 
de  petits  bulbes,  sécrètent  la  partie  spon¬ 
gieuse  de  l’ongle  et  la  composent  d’autant 
de  canelures  qu’il  y  a  de  petits  bulbes. 
La  lame  interne  de  la  capsule  sécrète ,  en 
même  temps,  les  couches  successives  de  la 
partie  corticale  de  l’ongle. 

Le  sabot  du  Cheval  est  composé  d’une 
quantité  de  ces  canelures  produites  par  les 
bulbes  qui  garnissent  la  peau  entourant 
de  toutes  parts  la  phalange  onguéale. 

§  4.  Des  plumes. 

Comme  les  poils,  les  plumes  présentent 
le  phénomène  de  la  mue  ou  de  leur  chute, 
et  de  leur  remplacement  immédiat  dans 
certaines  saisons.  Elles  changent  de  couleur 
dans  ces  différentes  successions,  et  caracté¬ 
risent  par  les  nuances  qu’elles  prennent  très 
régulièrement,  l’âge,  le  sexe,  l’époque  des 
amours  ou  l’absence  de  cette  époque. 

Leur  nature ,  leur  forme  et  leur  déve¬ 
loppement  varient  encore  beaucoup,  suivant 
la  région  du  corps  à  laquelle  elles  appar¬ 
tiennent,  suivant  la  famille,  les  habitudes 
aquatiques ,  terrestres  ou  aeriennes  de  ces 
animaux. 

La  régularité  du  renouvellement  régulier 
de  toutes  ces  circonstances ,  dont  les  détails 
caractérisent  les  espèces  aux  divers  âges, 
aux  différentes  saisons ,  ainsi  que  les  sexes, 
rend  l’étude  de  la  production  des  plumes 
peut-être  encore  plus  intéressante  que  celle 
des  poils. 

La  capsule  compliquée  qui  produit  la 
plume  élégante  de  la  queue  du  paon  ,  si  bien 
dessinée  dans  ses  brillantes  couleurs,  est 
sans  doute  l’un  des  laboratoires  organiques 
les  plus  merveilleux  que  nous  connaissions. 

La  tige  de  la  plume,  sa  substance  spon¬ 
gieuse,  la  lame  cornée  dont  elle  est  recou¬ 
verte  à  la  face  dorsale  ;  les  barbes  et  les 
barbules  qui  garnissent  ses  côtés ,  le  tuyau 


qui  la  termine,  sont  produits  par  un  bulbe 
et  par  des  membranes  particulières  dont 
Frédéric  Cuvier  (1)  a  décrit  les  différentes 
complications.  Ces  laboratoires  merveilleux 
transforment,  à  chaque  mue,  les  matériaux 
que  leur  apportent  les  vaisseaux  sanguins, 
entre  autres,  dans  ces  plumes  aux  couleurs 
éclatantes  des  oiseaux  Mouches  et  des  Co¬ 
libris,  dont  les  reflets  imitent  la  topaze,  le 
rubis  et  l’émeraude. 

Cet  appareil  producteur  de  chaque  plume 
est  contenu  dans  une  gaîne  cornée,  ouverte 
par  l’extrémité  qui  est  implantée  dans  la 
peau,  ou  sous  la  peau,  suivant  son  volume 
et  ses  divers  degrés  de  développement. 

Comme  les  poils,  les  plumes  se  composent 
d’une  substance  compacte  dite  cornée,  et 
d’une  substance  spongieuse  beaucoup  moins 
dense.  C’est  le  bulbe  attaché  par  sa  base  à 
la  gaîne  commune  qui  produit  cette  dernière 
substance;  tandis  que  les  barbes  et  les  bar¬ 
bules  sont  produites  par  des  appendices 
membraneux  de  la  gaîne  ;  etla  partie  dorsale 
de  la  tige,  ainsique  son  tube,  par  la  gaîne 
elle-même. 

Ces  appareils  producteurs  des  plumes  se 
développent  régulièrement  pour  l’époque  de 
la  mue ,  avec  la  plume  qu’ils  renferment  et 
qui  se  trouve  toujours  prête  à  remplacer 
celle  qui  doit  tomber. 

Cette  production  successive  des  organes 
générateurs  des  plumes,  qui  se  fait  dans  la 
peau  pour  les  différentes  mues,  que  chaque 
oiseau  subit  régulièrement  dans  le  cours  de 
son  existence  ,  est  un  de  ces  mystères  de  la 
vie  devant  lequel  la  science  doit  s'incliner, 
en  reconnaissant  son  insuffisance. 

§  5.  Des  écailles. 

On  donne  ce  nom  à  des  parties  insensibles 
de  la  peau,  très  différentes  de  forme  et  de 
structure,  dont  elle  est  l’organe  producteur. 

Les  écailles  de  la  plupart  des  Reptiles  ne 
sont  généralement  que  des  replis  saillants 
du  derme,  ayant  le  plus  souvent  la  forme 
d’une  feuille  ovale,  dont  la  pointe  serait 
tournée  en  arrière.  Un  épiderme  épais  les 
recouvre  et  se  continue  dans  les  sillons  qui 
les  séparent.  Aussi  se  soulève-t-il  tout  d’une 
pièce  aux  époques  de  la  mue,  de  manière  à 
représenter  une  sorte  de  fourreau,  dans  le- 

(i)  Observations  sur  la  structure  et  le  développement  des 
plumes.  Métn,  du  Muséum  d’hist.  naturelle,  t.  XIII,  p.  427. 


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quel  le  corps  du  Serpent  était  contenu. 

Les  écailles  ordinaires  de  Poissons ,  et 
celles  de  quelques  Reptiles  (des  Scinques) , 
ont  un  tout  autre  caractère.  Ce  sont  des 
lames  cornées,  ou  même  de  dureté  osseuse, 
qui  se  recouvrent,  le  plus  souvent  comme 
des  tuiles,  par  leur  partie  libre,  et  qui  sont 
enfermées  dans  une  poche  de  la  peau  et 
dans  une  capsule  génératrice. 

On  peut  comparer  cette  capsule  à  celle 
qui  produit  les  dents,  avec  cette  différence 
qu’il  n’y  a  pas  ici  de  bulbe. 

La  partie  libre  de  l’écaille  ,  comme  celle 
qui  est  engainée  dans  la  peau,  est  contenue 
immédiatement  dans  cette  capsule  de  nature 
extrêmement  déliée  et  fibreuse  ;  c’est  une 
sorte  de  périoste. 

Cettecapsule  estrecouverte  en  dehors,  etdu 
côté  du  corps  du  Poisson,  dans  la  partie  libre 
de  l’écaille,  par  une  couche  de  pigment,  for¬ 
mant  des  cellules  ramifiées.  Cette  couche  pig- 
mentale  est  revêtue  d’un  épiderme  en  pavé. 

Entre  la  lame  de  la  capsule  qui  touche  le 
corps  et  la  couche  de  pigment ,  il  y  a,  de  ce 
côté  seulement,  et  non  du  côté  extérieur, 
de  nombreuses  paillettes  étroites  et  oblon- 
gues  chez  la  Carpe,  variant,  suivant  les  es¬ 
pèces,  dans  leur  forme,  leur  nombre  et  leur 
éclat,  qui  est  généralement  argentin. 

L’épiderme  et  le  pigment  ne  pénètrent 
pas  dans  la  poche  de  la  peau  repoussée  par 
l’écaille  à  mesure  de  son  développement  ; 
mais  cette  poche  du  derme,  qui  engaîne  une 
grande  partie  de  toute  écaille  imbriquée  , 
est  facile  à  reconnaître,  ainsi  que  sa  nature 
fibro  celluleuse. 

La  capsule  génératrice  des  écailles  fait 
comprendre  leurs  différentes  formes  ,  qui 
doit  dépendre  de  l’organisation  variée  de 
cette  capsule. 

Quant  à  l’écaille  elle-même,  elle  est  for¬ 
mée  de  plusieurs  lames  superposées  les  unes 
sur  les  autres,  qui  grandissent  avec  la  capsule, 
se  dépassent  successivement,  et  dont  la  der¬ 
nière  est  à  la  fois  la  plus  grande,  la  plus  ré¬ 
cente  ,  et  celle  qui  est  la  plus  rapprochée  du 
corps  du  Poisson.  Ce  serait  donc  de  ce  côté 
de  la  paroi  interne  de  la  capsule  qu’auraient 
lieu  les  productions  successives  de  ces  lames. 

Nous  supposons,  sans  en  être  certain,  que, 
lorsque  les  écailles  sont  couvertes  d’émail  , 
c’est  la  paroi  opposée  de  la  capsule  qui  le 
sécrète.  Chaque  lame  d’écaille  de  Carpe,  vue 


au  microscope  ,  montre  des  stries  transver¬ 
sales  ;  d’autres,  perpendiculaires  à  celies-ci , 
et  d’autres  obliques;  ces  trois  couches  de 
stries  excessivement  fines ,  et  qui  ne  s’a¬ 
perçoivent  bien,  dans  une  lame  d’écaille  de 
Carpe,  qu’à  un  grossissement  de  250  dia¬ 
mètres ,  ne  sont,  peut-être,  que  l’em¬ 
preinte  de  la  surface  de  la  capsule,  qui  se¬ 
crète  chaque  lame  et  la  moule;  elles  sem¬ 
blent  comme  des  fibres  qui  s’entrecroisent. 

La  partie  libre  de  l’écaille  est  la  seule  co¬ 
lorée,  la  seule  recouverte  de  pigment  et  d’é¬ 
piderme,  ainsi  que  uous  l’avons  dit.  La  par¬ 
tie  engainée  dans  la  peau  est  sans  couleur. 

La  manière  dont  se  développe  l’écaille , 
dans  un  fœtus  de  Poisson ,  conduit  à  la  con¬ 
naissance  de  son  mode  de  formation  et 
d’accroissement,  et  fait  comprendre  les 
différences  que  présentent  les  écailles  d’a¬ 
dultes  dans  leur  structure. 

Toute  espèce  d’écaille  n’est,  dans  le  fœtus, 
et  dans  le  principe  de  son  apparition,  qu’une 
plaque  très  mince,  comprise  dans  la  cap¬ 
sule  génératrice  qui  est  adhérente  à  la  peau, 
comme  celle  de  V Anguille  >  etc.  C’est  ainsi 
que  nous  avons  observé  celles  des  fœtus  de 
Pœcilies  (1).  Lorsque  l’écaille  doit  acquérir 
une  composition  et  une  forme  compliquée; 
à  cette  première  lame  qui  devient  le  centre 
d’accroissement  de  l’écaille,  succède  une  se¬ 
conde  lame  qui  la  dépasse  ,  et  ainsi  de  suite, 
de  manière  à  produire  ces  stries  concentri¬ 
ques,  plus  ou  moins  sensibles  dans  la  plupart 
des  écailles. 

La  forme  particulière  que  prend  toute  la 
partie  radicale  de  l’écaille,  celle  qui  est  en¬ 
gainée  dans  une  poche  delà  peau,  comparée 
à  la  partie  libre  ou  découverte,  que  j’appel¬ 
lerai  sa  couronne,  vient  de  ce  que  ces  deux 
parties  ont,  dans  leurs  deux  organes  généra¬ 
teurs,  des  dispositions  différentes.  Mais  ces 
différences  ne  se  dessinent  bien  qu’à  partir 
du  centre  primitif  d’accroissement.  C’est 
de  ce  centre  d’accroissement  que  l’on  voit 
rayonner  en  divergeant,  soit  de  tout  le  pour¬ 
tour  de  ce  centre  (2),  soit  en  avant  et  en 
arrière  (3),  soit  en  arrière  seulement  (4) , 

(.)  Voir  notre  Mémoire  sur  le  développement  de  la  Pœci- 
lie  de  Surinam  ,  Annales  clés  sciences  natur.,  3e  série,  t.  I, 
p.  353,  et  l’ouvrage  deM.  Vogt,  sur  le  développement  de  la 
Palée,  pl.  Vil,  fig.  173-175. 

(?)  Dans  l’écaille  de  Loche  ( Cobitis  fossilis). 

(3)  Dans  l’écaille  de  Carpe. 

(4)  Dans  l’écaille  de  Perche. 


SEC 


SEC 


511 


des  eanelures  et  des  sillons  qui  se  prolongent 
jusqu’au  bord  de  l’écaille. 

L’écaille  peut-elle  croître  par  intussuscep- 
tion  ,  par  un  mouvement  moléculaire  inté¬ 
rieur,  par  une  sorte  de  circulation  de  fluide 
qui  aurait  lieu  dans  ses  cannelures,  dans 
des  canaux  ramifiés?  Cette  opinion  et  cette 
observation  ne  me  paraissent  pas  fondées. 
Les  canaux  extérieurs  que  l’on  a  cru  voir 
dans  les  cannelures  rayonnées  de  certaines 
écailles,  étaient  une  illusion  d’optique. 

Toutes  les  écailles  n’ont  pas  la  môme 
composition.  Celles  qui  sont  minces ,  argen¬ 
tées,  sont  des  productions  de  nature  cor¬ 
née,  transparentes  et  laissant  voir ,  à  tra¬ 
vers  leur  tissu,  la  lame  brillante ,  composée 
de  paillettes  imitant  l’argent  bruni,  qui  la 
double. 

D’autres  écailles  très  épaisses,  opaques, 
d’un  tissu  plus  serré,  ayant  l’apparence  et  le 
luisant  de  l’ivoire  poli  (celle  du  Lépisostée )  ; 
ne  nous  paraissent  pas  différer  essentielle¬ 
ment  des  premières.  D’autres  semblent  re¬ 
couvertes  d’une  sorte  d’émail  coloré  en  bleu 
ou  autrement  ;  telles  sont  les  écailles  de 
beaucoup  de  poissons  fossiles,  admirable¬ 
ment  conservées,  et  traduisant  encore  la 
forme  du  Poisson  ,  malgré  la  disparition  du 
squelette.  Cette  dernière  catégorie  d’écailles 
renferme  une  plus  grande  proportion  de  sels 
calcaires.  Elles  ne  sont  pas  imbriquées  et 
ne  se  composent  jamais  que  d’une  partie 
adhérente.  Il  en  résulte  qu’elles  peuvent 
prendre  une  épaisseur  considérable  par  l’ad¬ 
dition  de  couches  nouvelles ,  se  formant 
incessamment. 

Ces  écailles  sont  un  passage  aux  plaques 
également  adhérentes  des  Lophobranches  et 
des  Sclérodermes ,  etc. 

Les  écailles  de  la  ligne  latérale  se  distin¬ 
guent  des  autres  par  un  canal  qui  part  en 
avant  de  leur  face  interne  et  les  traverse 
obliquement,  de  manière  qu’il  a  son  orifice 
à  leur  face  externe,  un  peu  en  deçà  du  bord 
postérieur  de  l’écaille  (1).  Ce  canal  laisse 
passer  un  des  tubes  glanduleux  qui  ver¬ 
sent  à  la  surface  des  écailles  la  viscosité  qu’ils 
sécrètent. 

Nous  avons  vu  le  mercure  injecté  dans 

(i)  Leçons  d’annt.  comp.,  t.  VIII,  p.  652  ;  seulement  il 
faut  lire,  comme  dans  le  texte  ci-dessus:  que  le  tube  solide 
de  l’écaille  commence  à  sa  face  interne  et  se  termine  à  sa 
face  externe  ,  etc. 


l’un  de  ces  tubes  former,  dans  le  Lé- 
pisoslée ,  de  nombreuses  et  fines  ramifi¬ 
cations  à  la  surface  des  plaques  du  crâne  et 
des  mâchoires.  Voilà  donc  un  système  glan¬ 
duleux  vasculaire,  existant  à  l’extérieur  des 
parties  insensibles  des  téguments,  protégé 
par  un  épiderme,  dont  la  formation  a  dû 
précéder  celle  de  ces  parties  insensibles,  et 
qui  ne  peut  recevoir  les  vaisseaux  nour¬ 
riciers  et  les  filets  nerveux  que  par  les  ca¬ 
naux  qui  traversent  les  tubes  des  écailles, 
du  moins  dans  la  ligne  latérale. 

Ce  système  de  tubes  glanduleux  ,  vivant 
à  l’extérieur  du  système  insensible  des  pla¬ 
ques  ou  des  écailles,  méritait  de  fixer,  sous 
ce  rapport,  l’attention  des  physiologistes. 

§  6.  Des  Cornes. 

Les  cornes  (1)  qui  arment  le  front  des 
Mammifères  de  l’ordre  des  Ruminants,  sont 
creuses  ou  pleines.  On  sait  que  celles  des 
Chèvres ,  des  Antilopes,  des  Moutons ,  des 
Bœufs  sont  creuses  et  de  la  nature  de  cette 
substance  organique,  à  la  fois  dure  et  flexi¬ 
ble  qui  porte  aussi  le  nom  de  corne,  à  cause 
de  son  origine. 

Les  cornes  des  Cerfs  de  toute  espèce  sont 
au  contraire  dures  et  osseuses,  et  sans  ca¬ 
vité  intérieure  comme  les  précédentes  ;  on 
les  distingue  sous  le  nom  de  bois. 

Les  premières  sont  engainées  sur  des  proé¬ 
minences  osseuses  de  l’os  frontal,  sans  y 
adhérer  organiquement. 

Le  bois  du  Cerf  adhère  au  frontal  plus 
intimement,  jusqu’à  ce  que  le  premier  dé¬ 
veloppement  du  bois,  qui  doit  lui  succéder, 
vienne  l’en  détacher. 

Parmi  les  Pachydermes ,  les  espèces  de 
Rhinocéros  ont,  comme  l’indique  leur  nom, 
une  ou  deux  cornes  pleines  sur  la  ligne  mé¬ 
diane  des  os  du  nez  ,  qui  sont  cependant 
de  la  nature  des  cornes  creuses. 

Sauf  ces  dernières  cornes  et  une  troisième 
impaire  que  présente  quelquefois  la  Gi¬ 
rafe  (2),  toutes  celles  des  Ruminants  sont 
paires  et  disposées  de  chaque  côté  de  la  ligne 
médiane  du  front. 

Remarquons  que  ces  mêmes  Ruminants, 
pourvus  de  cornes  osseuses,  ou  de  nature 
cornée,  n’ont  pas  d’incisives  à  la  mâchoire 

(1)  Voir  les  mots  cornes  ,  cerf,  antilopes,  chèvre, 
boeuf  ,  mouton,  riitnocéros,  de  ce  Dictionnaire. 

(2)  Voyez  ce  mot. 


512 


SEC 


I 


SEC 


supérieure;  et  que  ceux  qui  ont  des  inci¬ 
sives  et  de  fortes  canines  ,  tels  que  les  Cha¬ 
meaux  et  les  Chevrotains ,  sont  précisément 
ceux  qui  n’ont  pas  de  cornes. 

La  corne  creuse  a  pour  organe  produc¬ 
teur  une  poche  de  la  peau  qui  contourne  la 
base  de  la  proéminence  osseuse  du  frontal 
sur  laquelle  elles  est  engainée.  Cette  poche 
est  une  dépendance  de  la  peau,  comme  celle 
qu’on  appelle  la  matrice  de  l’ongle.  C’est 
dans  son  fond  que  se  trouvent  la  série  de 
bulbes  générateurs  qui  sécrètent  la  partie 
interne  de  la  corne,  et  dans  ses  parois  l’or¬ 
gane  sécréteur  de  la  partie  corticale  de  ce 
même  organe. 

Une  preuve  que  la  proéminence  osseuse 
n’est  pour  rien  dans  laproduction  des  cornes 
creuses,  qu’elle  sert  seulement  à  fixer, 
c’est  l’absence  de  ces  proéminences  dans  une 
variété  de  Z èbu,  dont  les  cornes  sont  mo¬ 
biles  par  l’absence  du  noyau  osseux  qui  les 
soutient  généralement  (1). 

Lorsqu’on  analyse  la  composition  orga¬ 
nique  des  cornes,  on  les  trouve  formées  d’un 
grand  nombre  de  fibres,  que  l’on  peut  com¬ 
parer  à  des  cheveux. 

Cette  composition  est  encore  plus  évi¬ 
dente  dans  la  corne  ou  les  cornes  qui  sur¬ 
montent  les  os  du  nez  des  différentes  espèces 
de  Rhinocéros,  et  qui  contractent  une  forte 
adhérence  avec  la  surface  rugueuse  de  ces  os. 

Les  formes  si  variées  des  cornes  creuses, 
même  dans  les  espèces  d’un  seul  genre  (celui 
des  Antilopes  par  exemp.  )  et  qui  sont  telle¬ 
ment  constantes  dans  chaque  espèce,  qu’elles 
servent  essentiellement  à  la  caractériser; 
ces  formes,  dis-je ,  supposent  dans  l’organe 
producteur  des  cornes,  des  différences  cor¬ 
respondantes.  Elles  ne  doivent  pas  être  seu¬ 
lement  absolues  et  déduites  de  la  compa¬ 
raison  des  cornes  dans  leur  ensemble  et  dans 
leur  forme  générale;  ces  différences  sont 
encore  relatives ,  si  l’on  compare  entre  elles 
les  parties  d’une  même  corne. 

Les  changements  successifs  qu’elles  ont 
subis  dans  leur  volume  et  leur  forme ,  de 
leur  pointe  à  leur  base,  leur  mode  de 
croissance,  uniquement  par  cette  dernière 
partie  ,  supposent  qu’il  s’est  opéré  dans  l’or¬ 
gane  producteur  de  la  corne,  des  métamor¬ 
phoses  dans  son  volume  et  dans  sa  forme, 

(r)  Histoire  naturelle  des  Mammifères,  article  de  M.  F.  Cu¬ 
vier.  Paris,  1820. 


qui  seules  pourraient  faire  comprendre , 
celles  que  l’on  observe  dans  sa  sécrétion 
organique. 

Il  est  remarquable  que  les  cornes  pleines , 
solides  et  de  nature  osseuse  de  la  famille 
des  Cerfs,  tombent  et  se  renouvellent  chaque 
année,  du  moins  dans  les  climats  tempérés 
et  froids,  où  le  rut  des  mâles  est  périodique. 

Ces  cornes  osseuses  sont  produites ,  par 
leur  organe  sécréteur,  avec  une  rapidité  re¬ 
lative  extraordinaire  ;  tandis  que  les  cornes 
creuses ,  qui  sont  permanentes,  ont  un  ac¬ 
croissement  lent  et  continu. 

Ce  qu’il  y  a  d’intéressant  encore,  pour 
le  physiologiste,  dans  l’étude  de  ces  pro¬ 
ductions  organiques,  ce  sont  non  seulement 
les  différences  de  forme  qu’elle  présentent 
selon  les  espèces;  mais  encore  selon  les  âges, 
dans  leur  renouvellement  annuel  régulier; 
enfin  leurs  rapports  sexuels.  On  sait  que  la 
plupart  des  femelles  en  manquent,  et  que 
celles  qui  en  sont  armées  (celles  du  Renne), 
les  ont  beaucoup  moins  fortes  que  les  mâles. 
On  a  de  plus  observé  que  la  castration  na¬ 
turelle,  par  suitedemaladie(l)  ou^tificielle, 
empêchait  la  chute  et  le  renouvellement  du 
bois,  en  arrêtant  "sans  doute  le  développe¬ 
ment  de  l’organe  producteur  d’un  nouveau 
bois. 

La  peau  qui  recouvre  le  bois ,  aussi  long¬ 
temps  qu’il  croît,  le  périoste  qui  la  double, 
les  vaisseaux  sanguins  considérables  qui  en 
font  partie  et  qui  apportent ,  dans  cet  or¬ 
gane  producteur,  les  matériaux  abondants 
de  cette  sécrétion  organique ,  font  com¬ 
prendre  la  promptitude  de  la  formation  et 
de  l’accroissement  du  bois  de  Cerf,  son  dé¬ 
veloppement  et  son  volume  relatifs  à  l’âge; 
enfin  la  transformation  rapide  de  sa  sub¬ 
stance  d’abord  cartilagineuse  ,  puis  osseuse, 
et  parvenue  quelquefois  à  une  dureté 
éburnée. 

*  / 

Mais  on  n’a  pas  expliqué  comment  il  arrive 

que  cet  appareil  producteur  pousse,  entre 
autres  dans  le  Cerf  commun,  un  andouiller 
de  plus ,  chaque  année,  jusqu’à  ce  que  les 
forces  de  l’âge  n’étant  plus  en  rapport  avec 
un  nouveau  surcroît  d’augmentation ,  le 
dernier  nombre  des  divisions  devient  la 
forme  permanente  du  reste  de  la  vie. 

L’atrophie ,  la  dessiccation  de  l’organe 

(1)  Voir  iiu  mot  cerf,  t.  IV,  p.  3i2  ,  l’observation  de 
M,  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire. 


SEC 


SEC 


513 


producteur  du  bois,  par  suite  de  l’étrangle¬ 
ment  successif  et  de  la  disparition  des  sil¬ 
lons  qui  laissaient  passer  les  vaisseaux  nour¬ 
riciers  de  cet  organe  producteur,  est  une 
image  et  un  exemple  frappant  de  ce  qui 
arrive  dans  la  mort  naturelle  de  tout  organe 
et  de  tout  organisme. 

CHAPITRE  II. 

DES  SÉCRÉTIONS  ORGANIQUES  DE  LA  CAVITÉ 
BUCCALE. 

Nous  comprenons ,  dans  cette  catégorie  , 
les  dents  et  les  fanons. 

§  1.  Dents  des  Vertébrés. 

Cette  sécrétion  organique  est  une  des  plus 
intéressantes  à  étudier  (1). 

Les  dents  se  renouvellent  comme  les  poils, 
comme  les  plumes.  Chez  le  plus  grand  nom¬ 
bre  de  Poissons  et  de  Reptiles,  c’est  à  la  sur¬ 
face  de  la  muqueuse  qui  revêt  les  mâchoires, 
ou  dans  un  repli  de  cette  membrane  qui 
pénètre  dans  une  rainure  de  l’une  ou  l’autre 
mâchoire,  ou  des  autres  os  de  la  cavité  buc¬ 
cale  qui  supportent  les  dents ,  que  celles-ci 
se  développent. 

Elles  ont  pour  organe  producteur  une 
poche  ou  capsule  membraneuse  appelée  en¬ 
core  follicule  dentaire,  dont  l’organisation 
est  d’autant  plus  compliquée  que  la  dent 
l’est  elle-même  davantage. 

Pour  bien  comprendre  cette  organisation, 
nous  décrirons ,  en  premier  lieu  ,  les  diffé¬ 
rentes  substances  dont  une  dent  peut  être 
composée. 

La  substance  principale  de  toute  espèce 
de  dent  simple  ou  composée,  que  j’ai  ainsi 
désignée  dans  un  mémoire  spécial  sur  ce 
sujet  (2),  a  été  appelée  V ivoire  par  M.  Cu¬ 
vier,  la  substance  tubuleuse  par  M.  J.  Mill¬ 
ier,  la  dentine  par  M.  R.  Ovven. 

Elle  forme,  en  effet,  la  partie  essentielle 

(1)  Il  a  déjà  paru  un  article  intéressant  sur  cette  matière 
au  mot  dents,  tome  IV,  de  ce  Dictionnaire.  M.  P.  Gervais, 
qui  en  est  l’auteur  ,  s’est  surtout  appliqué  à  faire  connaître 
les  dents  sous  le  rapport  zoologique  ,  sans  négliger  cepen¬ 
dant  les  points  de  vue  de  leur  structure  intime  et  de  leur  dé¬ 
veloppement.  Nous  e'tant  particulièrement  occupé  des  dents, 
sous  ces  deux  derniers  rapports,  nous  avons  pensé  pouvoir, 
sans  double  emploi,  faire  entrer  ce  sujet,  dans  cet  article. 

(2)  Sur  les  dents  des  Musaraignes ,  etc.,  Me'moire  lu  à  l’A¬ 
cadémie  des  sciences  les  8  et  16  août,  et  5  septembre  )8'i2 
Voir  les  comptes  rendus  de  ces  sciences,  et  le  t.  X  des  Sa¬ 
vants  étrangers  de  l’Institut.  Paris,  (844. 


des  dents  ;  c’est  d’elle  que  dépend  leur  forme 
et  la  plus  grande  partie  de  leur  volume. 

Sous  ces  divers  rapports,  le  mot  dentine , 
par  lequel  M.  R.  Owen  les  désigne,  me  pa¬ 
raît  très  heureux.  Cette  substance  commence 
avec  la  paroi  d’une  cavité  centrale  occupée 
par  le  bulbe  de  la  capsule  dentaire,  qui  en 
est  l’organe  producteur,  et  s’étend  dans 
toutes  les  parties  de  la  couronne  et  de  la 
racine,  ou  des  racines  quand  il  y  en  a  plu¬ 
sieurs,  jusque  près  de  la  surface  de  la  dent. 

Elle  se  compose  de  tubes  à  parois  calcai¬ 
res ,  qui  ont  leurs  orifices  apparents  dans 
les  parois  de  la  cavité  centrale  (1),  et  qui  se 
dirigent  généralement  par  le  chemin  le 
plus  court ,  vers  la  surface ,  soit  en  diver¬ 
geant  ,  soit  en  restant  parallèles,  suivant  la 
forme  de  la  dent  (2). 

Dans  ce  trajet,  ils  se  ramifient  ou  se  di¬ 
visent  de  diverses  manières,  dans  les  diffé¬ 
rentes  espèces  d’animaux  et  les  espèces  de 
dents.  Ils  finissent  souvent  par  former  un 
réseau  très  fin,  aux  dernières  limites  de  la 
dentine.  Leur  diamètre  moyen  a  été  estimé 
de  de  millimètre.  Outre  ces  tubes,  quel¬ 
ques  anatomistes  pensent  que  la  dentine  se 
compose  d’une  substance  amorphe,  qui  eu 
occupe  les  intervalles. 

Ce  serait,  suivant  cette  manière  de  voir, 
dans  cette  même  substance  amorphe  que  se 
formeraient,  par  la  puissance  organisatrice , 
les  tubes,  comme  des  lacunes  qui  n’auraient 
pas  de  parois  membraneuses  propres. 

Ayant  remarqué  que  les  tubes  sont  beau¬ 
coup  plus  nombreux  dans  les  dents  nou¬ 
velles  que  dans  les  dents  anciennes,  j'ai  été 
conduit  à  l’idée  qu’il  n’existait,  au  contraire,  * 
dans  l’origine  de  la  formation  de  la  dentine, 
aucune  substance  amorphe  intermédiaire  ; 
que  l’apparence  de  cette  substance,  augmen¬ 
tant  avec  l’âge,  devait  être  attribuée  à  la 
calcification  complète  d’un  plus  grand  nom¬ 
bre  de  tubes,  et  à  l’homogénéité  qu’ils  ac¬ 
quièrent  par  cette  calcification.  Je  reviendrai 
sur  ce  sujet  en  parlant  du  bulbe  et  de  la 
production  de  la  dentine. 

La  seconde  substance  dont  se  compose 
une  dent  simple  est  Y  émail. 

L’émail  revêt  la  dentine,  comme  l’épi¬ 
derme  revêt  le  derme;  mais  avec  cette  dif¬ 
férence  que  ce  n’est  pas  la  dentine  qui  forme 

(i)  PI.  4,  lïg.  7  du  mémoire  cité. 

(?.)  Voir  les  planches  2,  3  et  4  du  Mémoire  cité. 

65 


L_  • 


T.  XI. 


SEC 


SEC 


514 

l’émail  ,  quoiqu’une  partie  de  ses  tubes  y 
pénétre  quelquefois  d’une  manière  évi¬ 
dente.  Nous  verrons  les  conséquences  que 
l’on  peut  en  tirer. 

L 'émail  se  compose  évidemment ,  dans 
quelques  cas ,  de  petites  cellules  cubiques , 
remplies  de  substance  calcaire  amorphe  , 
qui  sont  arrangées  de  manière  à  former 
de  petites  aiguilles,  ou  des  chevilles  dis¬ 
posées  en  séries  successives  ,  obliques  à 
la  surface  de  la  dent,  et  dont  la  tête  est 
du  côté  de  cette  surface  (1),  C’est  du 
moins  cet  arrangement  qui  a  été  observé 
dans  une  coupe  longitudinale  d’une  incisive 
de  dent  humaine;  tandis  que  les  lignes  dՎ 
mail  paraissent  plus  continues  et  ondulées 
dans  une  coupe  transversale. 

Ces  mêmes  lignes  sont  assez  droites,  pa¬ 
rallèles  entre  elles,  et  dirigées  plus  ou  moins 
obliquement  vers  la  surface  de  la  dent,  dans 
l’émail  d’une  incisive  de  Rongeur. 

L’ émail  ne  recouvre  que  la  couronne  des 
dents,  et  ne  s’étend  pas  sur  leurs  racines, 
c’est-à-dire  sur  la  partie  de  la  dent  qui  ne 
sort  pas  de  l’alvéole,  et  qui  n'est  pas  desti¬ 
née  à  avoir  un  usage  dans  la  mastication  ; 
mais  lorsque  cette  partie  doit  sortir  à  son 
tour  de  l’alvéole  par  l’accroissement  inces¬ 
sant  de  la  dent  par  sa  racine,  elle  est  recou¬ 
verte  d’émail.  Telles  sont  les  incisives  de 
Rongeurs,  dont  la  face  inférieure  est  tou¬ 
jours  revêtue  d’émail,  jusque  dans  la  pro¬ 
fondeur  de  l’alvéole  ,  quelle  que  soit  son 
étendue, 

La -troisième  substance  des  dents  est  leur 
cément. 

Cette  substance  ,  appelée  cortical  osseux 
par  Tenon  ,  dans  son  beau  travail  sur  les 
dents  de  Cheval,  a  été  désignée  sous  le  nom 
de  cément  par  G.  Cuvier;  parce  qu’elle  sert 
à  réunir,  à  cémenter  ensemble  les  dents 
simples  qui  composent  une  dent  molaire 
d’Eléphant. 

Le  cément  recouvre  les  différentes  divi¬ 
sions  d’une  dent  semi-composée,  et  pénètre 
dans  leurs  intervalles  en  recouvrant  l’émail. 
C’est  ce  qui  a  lieu  ,  entre  autres,  dans  une 
dent  molaire  de  Cheval.  Tenon  lui  avait 
donné  le  nom  de  cortical  ,  parce  que  le  cé- 

(i)  Voir  notre  pl.  3,  fi  g.  4  et  4’,  pour  l’émail  d’une  inci¬ 
sive  d’homme  vu  dans  une  roupe  longitudinale  ,  et  fig.  5 
et  5’,  pour  l’email  de  la  même  dent,  vu  dans  une  coupe  ho¬ 
rizontale. 


ment  forme,  dans  ce  cas,  l’écorce  de  la 
dent;  et  celui  de  cortical  osseux,  parce 
qu’il  avait  reconnu,  quoiqu’avecdes  moyens 
d’étude  bien  imparfaits,  que  cette  substance 
est  analogue  à  celle  des  os. 

Des  observations  microscopiques  réitérées 
ont  démontré,  en  effet,  qu’elle  se  compo¬ 
sait,  comme  les  os,  des  corpuscules  qui 
caractérisent  essentiellement  la  substance 
des  os. 

J’ai  distingué  le  premier  deux  espèces  de 
cément ,  le  dentaire  et  l 'alvéolaire.  Les  dé¬ 
tails  dans  lesquels  je  suis  forcé  d’entrer  à 
leur  sujet,  montreront  combien  cette  dis¬ 
tinction  était  importante. 

Le  cément  dentaire  fait  essentiellement 
partie  de  la  couronne  ou  de  la  portion  tri¬ 
turante  des  dents  composées  ou  semi-com¬ 
posées.  11  a  été  décrit,  en  premier  lieu,  par 
Tenon  et  G.  Cuvier. 

Il  peut  exister  aussi  autour  des  racines 
des  dents  simples  des  Mammifères  âgés;  on 
ne  l’y  trouve,  si  je  ne  me  trompe,  que  lors¬ 
qu’ils  sont  adultes  :  son  épaisseur  va  en  aug¬ 
mentant  avec  l’âge.  Il  appartient  toujours  à 
la  dent,  et  ne  sert  pas  à  la  souder  à  l’os  au¬ 
quel  cette  dent  est  fixée. 

Le  cément  que  j’ai  appelé  alvéolaire , 
après  l’avoir  étudié  chez  les  petits  Mammi¬ 
fères  (les  Musaraignes  ,  les  Chauves-Sou¬ 
ris,  etc.  ),  est  destiné  à  souder  toutes  leurs 
dents  aux  mâchoires.  Il  se  forme  simultané¬ 
ment  ,  chez  ces  derniers  animaux  ,  avec  la 
dentine  de  la  racine  ou  des  racines  ;  il  tombe 
avec  les  vieilles  dents  lorsqu’elles  doivent 
être  remplacées  ,  et  se  renouvelle  avec 
elles  (1). 

C’est  une  des  circonstances  les  plus  im¬ 
portantes  de  l’histoire  des  dents,  que  l’exi¬ 
stence  de  ce  cément  alvéolaire,  tel  que  je  l’ai 
fait  connaître  dans  les  Musaraignes  ,  les 
Chauves-Souris  et  la  Taupe  ,  et  que  je  l’ai 
démontré  ensuite  dans  les  dents  des  trois 
classes  inférieures  des  Vertébrés  (2).  Une 
simple  implantation  de  la  dent  dans  les 
mâchoires  de  ces  petits  Mammifères,  à  peine 
ossifiées  quand  la  dent  est  déjà  durcie,  ne 
suffisait  pas  pour  l’affermir  dans  son  al- 

(1)  Voir  noire  pl.  I  du  mémoire  cité.  On  verra  dans  la 
figure  2  que  les  corpuscules  osseux  et  les  canaux  médul¬ 
laires  ont  absolument  le  même  aspect  dans  une  coupe  de  la 
mâchoire  inferieure  et  dans  celle  d’une  dent. 

(2)  Je  suis  surtout  entré  dans  beaucoup  rie  détails  à  son 
sujet  dans  mon  cours  de  tS45  an  collège  de  France. 


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515 


véole;  il  fallait  une  soudure  à  cette  union 
de  la  dent  et  de  la  mâchoire  ,  et  cette  sou¬ 
dure  est  merveilleusement  opérée  par  le 
cément  alvéolaire;  de  même  que  le  cément 
dentaire  soude  entre  elles  les  dents  simples 
d’une  dent  composée. 

Dans  les  trois  classes  des  Reptiles ,  des 
Amphibies  et  des  Poissons,  le  cément  alvéo¬ 
laire  'est  le  moyen  nécessaire  pour  souder  les 
dents  aux  os  et  aux  cartilages  qu’elles  doi - 
vent  armer.  Il  supplée  pour  ainsi  dire  à  la 
racine  qui  leur  manque  ,  compose  la  couche 
inférieure  d’une  dent  simple  ou  d’une  pla¬ 
que  formée  par  la  réunion  d’un  grand  nom¬ 
bre  de  dents  simples,  et  se  continue  dans  ce 
cas  avec  le  cément  dentaire. 

11  y  a  beaucoup  de  dents  de  Poissons  for¬ 
mées  ,  en  grande  partie,  par  le  cément  al¬ 
véolaire,  et  dans  lesquelles  la  dentine  et 
l’émail  entrent  pour  une  petite  proportion. 
Faute  de  cette  distinction  ,  on  ne  pourra  pas 
comprendre  les  différences  que  présentent 
les  coupes  des  dents  de  poissons  qui  ont 
pour  but  d’en  représenter  la  structure  in¬ 
time  (1)  ;  avec  cette  distinction  ,  on  aura  la 
clef  de  ces  différences,  dont  il  sera  facile  de 
se  rendre  compte ,  et  que  l’on  pourra  pré¬ 
ciser. 

Dans  Y Anarrhique  loup  ,  le  cément  alvéo¬ 
laire  forme  un  véritable  support,  sur  lequel 
la  dent  s’élève,  qui  fait  corps  avec  l’os,  et 
subsiste  lorsque  la  dent  est  tombée. 

C’est  le  cément  alvéolaire  qui  fait  adhérer 
solidement  à  l’os  maxillaire  l’un  des  crochets 
du  serpent  venimeux,  qui  était  en  réserve 
dans  une  bourse  commune  ,  lorsque  l’action 
de  la  vie  l’a  poussé  à  la  place  laissée  vide, 
par  la  chute  de  celui  qui  était  en  usage. 

J’ai  démontré  les  phases  de  l’ossification 
du  cément  alvéolaire  dans  une  dentition  nou¬ 
velle  de  Musaraigne  ,  et  j’ai  cherché  à  faire 
comprendre  tout  l’intérêt  de  cette  étude 
pour  la  formation  des  os  en  général  (2). 

Je  crois  devoir  distinguer  du  cément  alvéo¬ 
laire  ,  tel  que  je  viens  de  le  caractériser,  le 
cément  adventif  qui  entoure  les  racines  des 
dents. 

MM.  Purkinje,  Retzius,  J.  Muller  et  Erdl 
l’ont  décrit  autour  des  dents  de  l’homme; 

(1)  Entre  autres  les  belles  planches  publiées  par  M.  Agassi/, 
dans  son  ouvrage  sur  les  Poissons  fossiles,  livraisuns  i5e 

et  i(i*. 

(2)  Mémoire  cité,  p.  (iS,  et  pl.  I,  üg.  3  et  4. 


mais  on  ne  le  trouve  que  chez  les  adultes; 
ses  couches  et  son  épaisseur  augmentent 
avec  l’âge,  et  contribuent  à  fermer  l’ouver¬ 
ture  par  laquelle  les  vaisseaux  et  les  ner 
pénètrent  dans  la  racine.  Il  contribue  en¬ 
core  ,  en  augmentant  le  volume  de  la  racine 
chez  les  Mammifères,  à  faire  sortir  celle-ci 
hors  de  son  alvéole.  Si  l’on  ajoute  à  cet 
effet,  celui  produit  par  le  travail  d’ossifica¬ 
tion  continuelle  du  périoste,  qui  tapisse 
l’alvéole,  et  la  diminution  de  cette  cavité  à 
mesure  de  ce  travail,  on  comprendra, 
comment  il  arrive  que  les  dents  les  plus  saines 
sortent  de  leurs  alvéoles  et  tombent  tout  na¬ 
turellement  chez  les  personnes  âgées.  Le  cé¬ 
ment  alvéolaire  adventif  ne  se  forme  qu’à 
la  longue.  Le  cément  alvéolaire  proprement 
dit  se  forme  avec  la  dent,  se  durcit  avec 
eile,  et  fournit  une  gangue  commune  à 
toutes  les  dents  d’une  même  espèce,  qui  sont 
du  même  côté  dans  les  petits  Mammifères. 

Voyons  à  présent  les  organes  producteurs 
de  ces  trois  substances. 

Chaque  dent  a  pour  origine,  ainsi  que 
nous  l’avons  déjà  exprimé,  ou  pour  organe 
producteur ,  une  poche  membraneuse  ou 
capsule  (1)  ,  composée  d’autant  de  parties 
organiques  différentes,  qu’il  doit  y  avoir  de 
substances  diverses  dans  leur  produit  com¬ 
mun. 

Au  plancher  de  cette  poche  génératrice  se 
trouve  une  partie  saillante  d’apparence 
molle  et  pulpeuse,  recevant  des  vaisseaux 
sanguins  qui  la  colorent  en  rouge,  et  des 
nerfs  qui  lui  donnent  l’activité  vitale  né¬ 
cessaire  à  sa  fonction.  C’est  cette  partie 
saillante,  qu’on  appelle  bulbe,  qui  produit  la 
dentine  ou  la  substance  principale  de  la 
dent. 

Le  bulbe  ayant  exactement  la  forme  de  la 
couronne,  on  l’a  regardé  longtemps  comme 
le  moule  de  la  dent,  comme  transsudant 
pour  ainsi  dire  de  sa  surface  membraneuse 
les  couches  successives  dont  chaque  dent 
paraît  composée;  de  manière  que  les  plus 
anciennes  sont  les  plus  superficielles,  et  la 
dernière  formée  la  plus  rapprochée  du  bulbe. 

La  couronne  d’une  dent  humaine  ou  de 
Mammifère ,  en  formation,  recouvre  le  bulbe 
comme  une  calotte,  et  s’en  détache  sans 

(i)  C’est  à  tort  qu’un  la  trouve  désignée  dans  quelques  ou¬ 
vrages  sous  le  nom  de  bulbe;  la  bulbe  n’est  qu’une  partie 
de  la  capsule. 


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516 

qu’on  puisse  rendre  facilement  évidente  la 
moindre  continuité  de  substance  entre  cette 
couronne  et  le  bulbe.  A  mesure  que  la  dent 
croît,  elle  tend  à  enfermer  le  bulbe  dans 
la  cavité  centrale  ,  dans  celle  de  la  couronne 
d’abord,  puis  dans  celle  de  la  racine. 

Dans  ce  cas,  la  cavité  du  bulbe  conserve 
dans  sa  forme  celle  de  toute  la  dent. 

La  formation  de  cette  substance  princi¬ 
pale  de  la  dent,  par  couches  successives, 
autour  du  bulbe  qui  en  serait  le  moule  ,  est 
la  théorie  adoptée  par  G.  Cuvier. 

Cependant  immédiatement  après  avoir 
exposé  cette  théorie,  il  ajoute  :  «  Mais  les 
»  dents  qui  ne  tiennent  qu’à  la  gencive 
«seulement,  comme  celles  des  Squales, 
»  croissent  à  la  manière  des  épiphyses  des 
»  os;  c’est-à-dire  que  toute  leur  substance 
»  osseuse  est  d'abord  tendre  et  poreuse,  ef 
»  qu’elle  se  durcit  uniformément  et  finit  par 
»  devenir  entièrement  dure  comme  de  l’i- 
»  voire  (l).  « 

A  la  page  suivante  on  lit  encore  que,  dans 
la  Raie  aigle,  la  couche  supérieure  de  la 
dent ,  dense  ,  osseuse ,  couverte  d’une  légère 
couche  d’émail,  est  uniquement  formée  de 
tubes  parallèles  qui  vont  directement  se  ter¬ 
miner  à  la  surface  émailleuse. 

Ces  deux  passages  pouvaient  conduire, 
le  dernier  à  la  connaissance  de  la  structure 
tubuleuse  de  l’ivoire  ou  de  la  dentine  ,  et  le 
premier  à  la  formation  de  cette  substance 
par  une  sorte  d’intussusception.  En  1840 
et  1841  ,  l’étude  des  dents  de  Squale  par 
M.  R.  Owen  ,  lui  a  démontré  leur  accroisse¬ 
ment  par  intussusception ,  comme  elle 
l’avait  été  à  G.  Cuvier  trente-cinq  années 
auparavant. 

La  découverte  de  la  structure  tubuleuse 
ou  de  la  dentine,  faite  en  premier  lieu  par 
Leeuwenhœek ,  reprise  avec  plus  de  détails 
et  de  précision  par  MM.  Purkinje  ,  Retzius 
et  J.  Millier  en  1836  et  1837,  a  conduit 
M.  Owen  à  étendre  à  toute  espèce  de  dent 
pour  la  formation  de  la  substance  principale 
ou  de  la  dentine,  la  théorie  que  l’observa¬ 
tion  des  dents  de  Squale  lui  avait  fait  adop¬ 
ter.  M.  R.  Owen  pense  que  tout  le  bulbe  se 
transforme  successivement  dans  les  tubes 
qui  composent  la  dentine,  et  que  ces  tubes 

(i)  Leçons  d’anatomie  comparée  de  G.  Cuvier,  t,  III, 
I>  112;  Paris,  i8o5.  Mai  heureusement  le  copiste  de.  cet  an¬ 
cien  texte,  pour  la  a0  édition,  n  omis  ce  passage,  par  oubli. 


à  parois  propres  et  membraneuses  se  calci¬ 
fient  plus  ou  moins  rapidement  pour  com¬ 
poser  cette  substance. 

Je  regarde  le  bulbe  comme  formé  de  deux 
parties,  l’une  centrale,  composée  d’une 
agrégation  de  follicules  servant  à  prendre, 
dans  les  nombreux  vaisseaux  sanguins  de 
ce  bulbe,  les  matériaux  de  leur  sécrétion. 
L’autre,  qui  entoure  cette  partie  centrale, 
est  le  canevas  de  la  substance  principale  de 
la  dent.  Ce  canevas  composé  de  tubes  mem¬ 
braneux  se  calcifie  à  mesure  par  le  liquide 
calcifère  sécrété  parles  follicules  et  le  pénè¬ 
tre  ;  il  devient  ainsi  successivement  de  la  den¬ 
tine.  Le  bulbe  ne  se  transforme  jamais  tout 
entier  dans  cette  substance  ;  ou  bien  il  s’atro¬ 
phie  lorsque  l’entrée  de  îa  cavité  est  fermée 
par  le  cément  ou  par  la  dentine  de  la  ra¬ 
cine  ;  ou  bien  il  se  pétrifie  d’une  manière 
particulière,  comme  nous  en  avons  cité 
plusieurs  exemples,  entre  autres  celui  des 
petites  incisives  du  Lièvre  ,  dont  l’accroisse¬ 
ment  ultérieur  est  ainsi  arrêté  (1). 

L’organe  producteur  de  l’émail  est  une 
membrane  particulière  découverte  parF.  Cu¬ 
vier,  dont  j’ai  constaté  l’existence  dans  les 
Musaraignes ,  où  je  l’ai  trouvée  colorée, 
précisément  aux  endroits  correspondants  aux 
parties  de  la  couronne  dont  l’émail  est  co¬ 
loré. 

Cette  membrane  n’occupe,  dans  la  cap¬ 
sule  dentaire  qu’elle  tapisse,  que  la  partie 
qui  répond  à  la  couronne. 

Dans  celle  des  incisives  de  Rongeurs,  elle 
subsiste  dans  la  profondeur  de  l’alvéole,  du 
côté  de  la  face  inférieure  de  cette  dent, 
pour  l’émailler  à  mesure  qu’elle  croît  par  sa 
base. 

Quant  au  cément,  son  organe  producteur 
est  la  capsule  dentaire  elle-même  et  ses 
différentes  lames. 

Le  cément  dentaire,  qui  recouvre  l’émail 
dans  les  molaires  composées  de  l’Éléphant, 
est  formé  par  des  replis  de  la  membrane 
interne  de  la  capsule  ,  qui  pénètrent  entre 
les  lames  qui  composent  chaque  dent  simple 
de  cette  dent  composée. 

C’est  sans  doute  un  reste  de  cette  capsule 
qui  recouvre  à  la  longue  de  couches  succes¬ 
sives  de  cément  les  racines  des  dents  hu¬ 
maines. 

Le  cément  alvéolaire  est  aussi  produit  par 

p)  Mémoire  cité  p.  86  et  87,  et  pl.  III,  fig.  3. 


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les  replis  de  la  membrane  de  la  capsule  den¬ 
taire,  faisant  de  même  l’office  d’un  véri¬ 
table  périoste.  Mais  ici,  après  avoir  produit 
avec  abondance,  par  la  partie  interne,  la 
substance  qui  doit  se  changer  rapidement 
en  os,  la  paroi  externe  de  cette  même  cap¬ 
sule  me  semble  devoir  sécréter  la  couche  de 
cément  ou  de  matière  osseuse  qui  fait  adhé¬ 
rer  la  dent  aux  os  avec  lesquels  elle  est  en- 
rapport. 

Ce  rôle  de  la  capsule  dentaire,  qui  se 
transforme  en  un  double  périoste  interne 
et  externe  ,  en  se  confondant  ,  sans  doute 
dans  ce  dernier  cas,  avec  le  périoste  de  l’os, 
explique  toutes  ces  adhérences  que  contrac¬ 
tent  les  dents  des  Poissons,  des  Amphibies  et 
des  Reptiles,  avec  les  os  correspondants. 

Les  différentes  substances  dont  se  com¬ 
posent  les  dents  ne  sont  pas  tellement  sépa¬ 
rées  qu’elles  ne  puissent  un  peu  se  pénétrer 
dans  leur  formation  réciproque.  Les  tubes 
de  la  dentine ,  ou  les  vaisseaux  de  la  mem¬ 
brane  du  bulbe  qui  la  limitait,  semblent 
pénétrer  parfois  dans  les  différentes  parties 
de  l’émail  (1). 

Dans  d’autres  cas,  ce  sont  les  corpuscules 
osseux  qui  ont  traversé  l’émail,  et  sont  par¬ 
venus  jusqu’au  réseau  superficiel  des  tubes 
ramifiés  de  la  substance  principale. 

On  ne  peut  comp-rendre  ce  mélange  pos¬ 
sible,  qu’au  moment  où  ces  différentes  sub¬ 
stances  sont  encore  en  yoie  de  formation  et 
peu  durcies. 

L’exposé  que  nous  venons  de  faire  des 
différentes  substances  qui  entrent  dans  la 
composition  des  dents,  de  leur  structure  in¬ 
time,  et  des  divers  organes  qui  les  produi¬ 
sent,  permet  d’arriver  à  des  conclusions 
sur  la  vie  et  l’accroissement  des  dents,  et  à 
des  idées  bien  différentes  de  celles  qui  avaient 
été  adoptées  à  la  suite  de  la  théorie  de  la 
formation  de  l’ivoire  par  simple  transsuda¬ 
tion  de  la  surface  du  bulbe,  comme  une 
substance  inorganique. 

Avec  cette  théorie  ,  on  ne  pouvait  com¬ 
prendre  aucun  mouvement  moléculaire  dans 
l’intérieur  de  la  dent. 

Profitant  des  découvertes  de  MM.  Pur- 
kinje,  Jean  Müller  et  Retzius,  sur  la  struc¬ 
ture  tubulée  de  l’ivoire,  nous  avons  peut- 
être  réussi  à  les  pousser  un  peu  plus  loin  , 
en  montrant  que  la  prétendue  substance 

(t)  Mémoire  cité,  pages  3o  et  90. 


amorphe  qui  séparerait  les  tubes  de  cette 
substance  n’existe  pas;  que  ce  n’est  pas  une 
substance  distincte  des  tubes  ;  mais  qu’elle 
provient  d’une  complète  calcification  de  ces 
tubes,  qui  sont  beaucoup  plus  nombreux 
dans  les  dents  nouvellement  formées,  que 
dans  les  anciennes. 

Cette  observation  conduisait  à  l’idée  d’un 
mouvement  continuel  du  liquide  calci- 
fère,  plus  actif  dans  le  jeune  âge,  aug¬ 
mentant  sans  cesse  la  densité  de  la  dent,  et 
devant  cesser,  ou  à  peu  près  ,  quand  cette 
densité  est  parvenue  à  un  certain  degré. 
Aussi  M.  Flourens  n’a-t-il  vu  se  colorer  en 
rouge  que  les  dents  des  jeunes  animaux 
qu’il  nourrissait  avec  de  la  garance. 

Les  rapports  que  nous  avons  vus,  dans 
quelques  cas ,  entre  les  tubes  de  la  dentine 
et  l’émail,  dans  lequel  ils  se  ramifiaient  évi¬ 
demment,  ainsi  que  les  apparences  de  vais¬ 
seaux  qui,  dans  d’autres  cas  ,  nous  sem¬ 
blaient  partir  de  la  membrane  du  bulbe  qui 
sépare  la  dentine  de  l’émail,  nous  ont  fait 
penser  que  l’épiderme  de  la  dent,  ou  son 
émail,  pourrait  bien  recevoir,  par  l’une  ou 
l’autre  de  ces  voies,  un  mouvement  de  nu¬ 
trition  qui  le  développerait  après  la  dispa¬ 
rition  de  la  membrane  qui  le  produit. 

Nous  avons  professé  cette  doctrine  au  col¬ 
lège  de  France  dans  notre  leçon  du  17  fé¬ 
vrier  1845  ,  et  nous  avons  conclu  des  con¬ 
naissances  actuelles  de  la  science  sur  les 
dents  : 

1°  Qu’il  y  a  un  mouvement  moléculaire 
de  nutrition  dans  toutes  les  parties  d’une 
dent,  pendant  une  première  époque  de  son 
existence. 

2°  Que  les  dents  peuvent  croître  en  vo¬ 
lume,  mais  surtout  en  densité,  par  suite  de 
ce  mouvement  moléculaire. 

3°  Que  les  dents  des  vieillards  sont  con¬ 
séquemment  plus  volumineuses  qu’à  l’é¬ 
poque  où  elles  sont  sorties  des  gencives. 

Cette  vie  de  nutrition  des  dents,  suite  de 
leur  organisation,  donnera  l’intelligence  de 
leurs  maladies,  qui  étaient  incompréhen¬ 
sibles  avec  l’ancienne  théorie. 

§  2.  Des  fanons. 

Il  y  a  dans  la  production  des  fanons,  ces 
lames  cornées  qui  garnissent  la  voûte  du  pa¬ 
lais  des  Baleines,  beaucoup  d’analogie  avec 
celle  des  cornes  creuses  et  des  ongles. 


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518 

Chaque  fanon  est  composé  de  fibres  qui 
se  séparent  à  son  extrémité  libre  et  le  long 
de  son  bord  interne,  et  les  rendent  comme 
frangés.  C’est  avec  cette  sorte  de  balai  de 
crin  qui  descend  de  la  voûte  de  son  palais 
jusqu’à  sa  langue,  que  la  Baleine  arrête  les 
innombrables  petits  Mollusques ,  ou  autres 
petits  animaux  marins  ,  dont  elle  lait  sa 
proie.  Ces  rangées  de  fibres  sont  enfermées 
entre  deux  lames  minces,  de  même  nature 
que  les  fibres,  qu’elles  réunissent  pour  for¬ 
mer  chacune  des  lames  assez  épaisses,  élas¬ 
tiques,  qui  constituent  un  fanon. 

Chaque  fanon  est  creux  à  la  base  et  re¬ 
tenu  entre  un  pli  de  la  gencive  dans  lequel 
se  trouve  la  capsule  compliquée,  riche  en 
vaisseaux  qui  la  produit.  Au  fond  de  cette 
capsule  se  trouve  un  bulbe,  qui  m’a  paru 
avoir  pour  fonction  particulière  de  produire 
les  crins  du  fanon.  Les  lames  qui  enveloppent 
les  séries  de  crins  d’un  même  fanon,  doivent 
être  sécrétées  par  les  parois  de  la  capsule, 
ainsi  que  cette  substance  moins  colorée , 
moins  consistante,  qui  s’interpose  entre  les 
bases  des  fanons,  de  manière  à  les  affermir, 
à  les  souder  ensemble  et  à  les  tenir  un  peu 
écartés  les  uns  des  autres. 

CHAPITRE  III. 

Des  sécrétions  organiques  des  deux  éléments 
du  germe  pour  la  génération  bisexuelle. 

Les  organes  de  ces  deux  sécrétions,  la 
glande  spermagène  pour  l’élément  mâle  ou 
les  spermatozoïdes,  et  la  glande  ovigène 
pour  l’élément  femelle  ou  les  ovules,  ainsi 
que  leurs  produits,  ont  été  décrits  dans  leurs 
caractères  essentiels,  au  mot  Propagation. 
Nous  ne  faisons  que  les  mentionner  ici  pour 
compléter  la  simple  énumération  des  sécré¬ 
tions  organiques. 

APPENDICE 

Concernant  les  sécrétions  des  Animaux  sans 
vertèbres. 

Nous  nous  bornerons  à  mentionner  , 
comme  exemples,  deux  sécrétions  impor¬ 
tantes  dues  aux  Insectes  ,  celle  de  la  soie  et 
celle  de  la  cire.  Ces  deux  exemples  suffiront 
pour  montrer  tout  l’intérêt  physiologique  et 
pratique  de  cette  étude. 

§  I.  Les  organes  sécréteurs  de  la  soie 
existent  chez  toutes  les  Chenilles ,  chez  celle 


du  Bombix  du  Mûrier,  ils  séparent  la  ma¬ 
tière  de  ces  fils  à  la  fois  tenaces,  s  uples  et 
brillants  dont  elle  forme  son  cocuii  ;  sorte 
de  pelotte  creuse  qui  a  de  plus  la  propriété 
si  précieuse  de  se  laisser  facilement  dévider. 

L’appareil  de  sécrétion  de  la  soie  est  paire; 
il  se  compose  de  deux  longs  tubes  très  re¬ 
pliés,  s’étendant  d’arrière  en  avant,  de  cha¬ 
que  côté  de  la  cavité  viscérale.  Ces  tubes  très 
minces  dans  la  plus  grande  partie  de  leur 
longueur,  se  dilatent  vers  la  fin  pour  former 
comme  une  sorte  de  réservoir,  qui  se  ter¬ 
mine  par  un  canal  tellement  fin ,  qu’à 
peine  l’aperçoit-on.  Cette  dernière  partie 
est  une  sorte  de  filière  dont  l’orifice  est  sous 
la  lèvre  inférieure. 

Lorsque  la  Chenille  file,  elle  porte  sa  tête 
dans  les  différentes  directions  où  elle  veut 
faire  passer  sa  soie. 

La  simplicité  de  cette  organisation  est 
frappante.  Les  matériaux  de  la  sécrétion  ar¬ 
rivent  à  l’extérieur  de  ce  tube  membraneux. 
Il  leur  suffit  de  les  traverser  pour  remplir 
la  cavité  qu’elles  interceptent  de  cette  pré¬ 
cieuse  soie,  qui  faitla  fortune  de  nombreuses 
populations. 

La  chimie  nous  apprend  que  la  Chenille, 
qui  se  nourrit  des  feuilles  du  Mûrier,  com¬ 
pose  sa  soie  de  trois  substances  azotées,  dont 
deux,  la  gélatine  et  l'albumine,  sont  sem¬ 
blables,  l’une  à  la  gélatine  tirée  des  os  et 
l’autre  au  blanc  d’œuf;  dont  la  troisième  est 
une  modification  de  la  fibrine,  cette  base 
de  la  fibre  musculaire.  M.  Mulder  l’appelle 
fibroïne  pour  indiquer  à  la  fois  son  analogie 
et  cette  différence  (1). 

Jusqu’à  quel  point  les  feuilles  du  Mûrier, 
ou  celles  de  Scorzonères ,  fournissent-elles 
les  matériaux  de  ces  trois  substances  ?  Par 
quel  artifice  la  digestion  modifie  - 1  -  elle 
ces  matériaux?  Quelle  est  la  composition 
du  fluide  nourricier?  Quelles  sont  les  diffé¬ 
rences  qu’il  présente  avec  les  produits  de 
cette  si  utile  sécrétion?  Nous  n’avons  pas 
encore  de  réponses  exactes  et  positives  à 
donner  à  toutes  ces  questions. 

§  2.  La  cire  avec  laquelle  les  abeilles 
neutres  forment  ces  cellules  géométriques 

(i)  Sa  composition  élémentaire  est  la  suivante; 


Carbone . •  49,17 

Hydrogène  .........  6,31 

Az.ote . 17.  Go 

Oxygène .  ....  aG,5t 


SEC 


SEC 


519 


qu’elles  remplissent  de  miel ,  est  une  pro¬ 
duction  approchant  de  la  nature  des  huiles 
grasses  (1),  dont  la  formation  et  la  source 
ont  été  contestées  dans  ces  dernières  années. 

Il  résulte  d’expériences  positives,  faites 
par  MM.  Dumas  et  Milne  Edwards,  avec 
toutes  les  précautions  possibles  pour  éviter 
les  causes  d’erreurs ,  que  des  abeilles  nour¬ 
ries  avec  du  miel  pur,  produisent  réelle¬ 
ment  par  la  puissance  de  la  vie,  de  la  cire 
qui  se  montre  ainsi,  chez  ces  animaux,  comme 
une  transformation  de  la  matière  sucrée, 
en  cette  matière  grasse  particulière^). 

Ces  expériences  confirment  celles  faites, 
il  y  a  longtemps,  par  le  célèbre  Huber  de 
Genève. 

Si,  dans  beaucoup  de  cas,  les  Abeilles 
neutres  peuvent  trouver,  dans  les  plantes, 
une  matière  cireuse  toute  préparée,  il  est 
démontré,  par  cette  expérience*et  celles  de 
Huber,  qu’elles  ont  la  faculté  de  la  former 
de  toute  pièce,  avec  des  matières  sucrées. 
Mais  dans  quel  organe  cette  puissance  vitale 
s'exerce-t-elle?  Les  uns  affirment  que  c’est 
dans  l’estomac  qu’a  lieu  cette  transforma¬ 
tion,  et  que  l’Insecte  vomit  la  cire  et  la  porte 
sous  son  abdomen  pour  la  mouler  en  la¬ 
melles  très  minces. 

J'avoue  que  cette  opinion  est  soutenable, 
si  l’on  suppose  que  l’abeille  ouvrière  trouve, 
dans  les  matières  qu’elle  avale,  la  cire  toute 
faite;  mais  qu’elle  est  contre  toutes  les 
analogies,  si  l’on  admet  la  métamorphose 
de  la  matière  sucrée  en  cire. 

Les  sucs  digestifs  que  renferme  l’estomac 
dissolvent  les  substances  alimentaires;  sur¬ 
tout  la  fibrine  et  l’albumine  que  renferment 
les  aliments,  mais  ils  ne  les  transforment 
pas  :  la  métamorphose  de  ces  substances  n’a 
lieu  que  dans  leur  mélange  avec  le  fluide 
nourricier,  ou  dans  la  respiration  ou  dans 
les  organes  de  sécrétion. 

L’autre  manière  de  voir,  sur  l’origine  de 
la  cire,  est  que  les  lamelles  de  cette  sub¬ 
stance,  qui  se  trouvent  placées  en  dedans 
du  bord  libre  de  chaque  segment  antérieur 
abdominal,  entre  ce  bord  et  le  commencc- 

(1)  Elle  est  formée  de: 

Si, 8  de  carbone  ; 

12,7  d’hydrogène, 
et  5,5  d’oxygène. 

(2)  Comptes-rendu  s  de  V  Académie  des  sciences  ,  tl  XVII 
p.  5?i  et  suiv. 


ment  de  l’anneau  suivant,  où  ils  occupent 
deux  aires  ovales  par  segment ,  sont  pour 
ainsi  dire  tamisées  à  travers  ces  parties  té- 
gumenîaires. 

Ces  questions,  qui  divisent  des  hommes 
éminents  dans  la  science,  montrent  à  dé¬ 
couvert  une  des  lacunes  à  remplir  sur  un 
sujet  pratique  d’un  haut  intérêt. 

LIVRE  III. 

Comparaison  des  matériaux  chimiques 

DES  SÉCRÉTIONS  ET  DE  LEURS  PRODUITS. 

Ce  cadre  comprend  toute  une  chimie  or¬ 
ganique-  Nous  ne  faisons  que  l’indiquer, 
n’ayant  ni  les  forces,  ni  le  temps,  ni  l’espace 
pour  le  traiter  dans  cet  article. 

Cependant  on  comprendra  facilement  que, 
pour  apprécier,  autant  que  possible,  le  rôle 
que  chaque  instrument  de  sécrétion  joue 
dans  cette  fonction,  animée  par  la  puissance 
de  la  vie,  il  faut  commencer  par  établir,  avec 
précision,  la  nature  des  matériaux  que  lui 
apporte  le  fluide  nourricier  avec  lesquels  il 
doit  composer  son  produit. 

Cette  première  question  est  déjà  plus  com¬ 
pliquée  qu’on  ne  le  pense;  il  ne  suffit  pas 
de  connaître,  pour  la  résoudre,  la  composi¬ 
tion  du  liquide  nourricier  en  général.  Il  fau¬ 
drait  encore  avoir  pu  déterminer  les  diffé¬ 
rences  qu’il  peut  présenter  sous  certaines 
influences  particulières  et  dans  les  différents 
systèmes  vasculaires  qui  le  distribuent  dans 
telle  ou  telle  glande,  pour  la  sécrétion  de 
celle-ci. 

M.  Persoz  a  fait  l’observation,  singulière¬ 
ment  intéressante,  que  le  sang  des  Oies  qu’on 
engraisse,  charrie  beaucoup  de  graisse,  et  que 
l’albumine  en  a  disparu. 

M.  Magendie  a  montré,  par  de  nombreu¬ 
ses  expériences,  que  la  composition  du  sang 
pouvait  varier  avec  les  substances  alimentai¬ 
res.  Les  plus  récentes  de  ses  expériences  ont 
prouvé  que  les  aliments  féculants  y  déter¬ 
minaient  la  présence  du  sucre  (1). 

Le  sang  de  la  veine  porte  a  beaucoup  plus 
de  rapport  avec  la  bile  que  le  sang  artériel. 

Il  est  probable  que  l’arrangement  des 
vaisseaux  capillaires  ou  des  vaisseaux  inter¬ 
médiaires,  dans  lesquels  les  canauxsécréteurs 
de  chaque  glande  puisent  les  matériaux  de 

(1)  Comptes  rendus  de  l’ Académie  des  sciences ,  t.  XXIII 
p.  792,  séanre  du  27  juillet  18IO. 


SEC 


SEC 


520 

leur  sécrétion,  a  déjà  servi  à  modifier  le  sang 
qui  y  circule,  ou  du  moins  à  le  disposer,  le 
plus  favorablement  possible,  pour  l’action 
moléculaire  à  laquelle  l’organe  sécréteur 
doit  soumettre  cette  portion  du  fluide  nour¬ 
ricier. 

Après  la  connaissance  de  la  composition 
moléculaire  du  sang,  la  question  dont  nous 
nous  occupons,  suppose,  pour  être  résolue, 
celle  de  la  composition  moléculaire  des  pro¬ 
duits  de  toutes  les  sécrétions. 

C’est  seulement  par  cette  double  connais¬ 
sance,  qui  permettra  de  comparer  ces  pro¬ 
duits  avec  les  matériaux  des  sécrétions, 
que  l’on  pourra  établir  leurs  ressemblances 
ou  leurs  différences ,  si  tant  est  qu’elles 
existent. 

Cette  connaissance,  donnera  le  moyen  de 
décider ,  jusqu’à  quel  point  il  est  exact  de 
dire,  que  l’organe  sécréteur  ne  fait  que  choi¬ 
sir  dans  le  sang  tel  ou  tel  produit  immé¬ 
diat,  qu’il  y  trouve  tout  formé. 

C’est  seulement  après  cette  comparaison 
circonstanciée,  que  l’on  pourra  déterminer 
si  l’organe  sécréteur  a,  au  contraire,  la  puis¬ 
sance  de  composer  son  produit  de  toutes 
pièces ,  avec  les  éléments  de  ce  produit  ;  ou 
en  changeant  les  proportions  de  ceux  de 
tel  ou  tel  produit  immédiat;  ou  même  en 
rendant  ternaires  les  produits  quaternaires 
et  réciproquement. 

Au  sujet  de  cette  chimie  organique,  de 
celle  des  Animaux  en  particulier,  les  chi¬ 
mistes  et  les  physiologistes  se  partagent,  en 
effet,  en  deux  camps.  Les  uns  affirment 
que  les  organes  des  sécrétions  trouvent  dans 
le  sang  tous  les  matériaux  immédiats  de 
leurs  produits,  ou  de  leur  propre  substance, 
pour  les  organes  qui  y  puisent  les  matériaux 
de  leur  nutrition. 

Les  autres  pensent  que  les  divers  instru¬ 
ments  des  sécrétions,  animés  par  la  puissance 
de  la  vie,  ont  la  faculté  de  composer  une 
partie  des  substances  immédiates  qui  entrent 
dans  la  composition  de  leurs  produits,  avec* 
les  éléments  de  ces  substances,  le  carbone, 
l’hydrogène  et  l’oxygène;  ou  le  carbone, 
l’hydrogène  ,  l’azote  et  l’oxygène,  le  soufre, 
le  phosphore,  etc.,  en  combinant  ces  élé¬ 
ments  dans  les  proportions  nécessaires  à  la 
formation  de  tel  ou  tel  produit  immédiat. 

Voici,  pour  l’exposé  de  la  première  opi¬ 
nion,  les  conclusions  qui  terminent  l’article 


Sang ,  du  Dicl.  des  sciences  naturelles ,  ar¬ 
ticle  remarquable  en  ce  qu'il  donne  l’état 
de  la  science  au  moment  où  il  a  paru  (en 
1827)  et  les  derniers  progrès  que  lui  avait 
fait  faire  le  chimiste  célèbre  qui  l’a  rédige , 
M.  Chevreul. 

«  On  doit  remarquer  comme  un  des  ré- 
»  sultats  les  plus  importants  que  la  chimie 
n  ait  fournis  à  la  physiologie,  la  découverte 
»  dans  le  sang,  de  la  plupart  des  principes 
»  immédiats  qui  constituent  une  grande 
»  partie  de  la  masse  des  animaux. 

»  Ainsi,  on  rencontre  dans  ce  fluide: 

»  1°  La  fibrine,  base  des  muscles; 

»  2a  L'albumine ,  un  des  principes  im- 
»  médiats  de  la  matière  cérébrale  et  d’un 
n  grand  nombre  de  liquide,  non  excrémen- 
»  titiels; 

»  3°  Le  phosphate  de  chaux  ; 

)>  4°  Le  phosphate  de  magnésie  ;  ces  deux 
»  sels  sont  la  base  inorganique  des  os; 

»  5°  L 'osmazome  ; 

»  6°  La  matière  grasse  du  cerveau; 

»  7°  L'urée ,  un  des  produits  excrémen- 
titiels  les  plus  remarquables. 

Nous  verrons,  en  pariant  de  la  composition 
chimique  de  l’urine,  que  cette  dernière  pro¬ 
position  n’a  pas  été  confirmée  par  des  expé¬ 
riences  incontestables. 

M.  Félix  Boudet,  portant  jusqu’à  ses  der¬ 
nières  limites  la  manière  de  voir  adoptée  par 
M.  Chevreul ,  a  cherché  à  démontrer  (  Ann. 
de  chimie  pottrl833)  par  la  composition  chi¬ 
mique  du  sang  ;  que  ce  liquide  contient  tous 
les  principes  immédiats  dont  les  divers  tissus 
et  les  humeurs  de  l’économie  animale  sont 
eux-mêmes  formés. 

D’autres  chimistes ,  et  les  physiologistes 
pratiques,  trouvent  ces  propositions  trop 
absolues.  Ils  affirment  que  les  analyses  de 
nos  laboratoires  modifient  différemment 
les  principes  du  sang,  ou  des  autres  hu¬ 
meurs  ,  ou  des  produits  immédiats  des  or¬ 
ganes  de  sécrétions,  et  nous  les  montrent 
seulement  après  qu’ils  ont  subi  ces  modifica¬ 
tions. 

Ils  savent  par  l’analyse  élémentaire  et 
quantitative  de  ces  produits,  par  les  trans¬ 
formations  ou  les  métamorphoses  dont  ils 
sont  susceptibles,  que  les  réactifs  de  nos  la¬ 
boratoires  ,  ou  ceux  des  instruments  des  sé¬ 
crétions,  peuvent  les  faire  varier  beaucoup. 
Ils  s’expliquent,  par  les  différentes  méthodes 


SEC 


SEC 


521 


d'analyses,  les  dissentiments  des  chimistes 
les  plus  distingués,  sur  la  composition  du 
sang,  de  la  bile,  de  l’urine,  etc. 

Nous  ne  citerons  que  quelques  exemples 
à  l’appui  de  cette  théorie,  que  quelques 
traits  de  cette  chimie  organique,  basée  en 
premier  lieu  sur  la  connaissance  de  la  com¬ 
position  chimique  du  sang. 

Au  sujet  de  cette  dernière  composition, 
nous  aurons  peu  à  ajouter  à  ce  qui  vient 
d’être  exposé  dans  le  présent  volume  au 
mot  sang,  par  M.  le  docteur  Martin  Saint- 
Ange  (1). 

Notre  point  de  vue  étant  ici  particulier, 
et  relatif  seulement  aux  sécrétions,  nous 
étudierons  le  liquide  nourricier,  sous  ce  seul 
rapport. 

Rappelons ,  en  premier  lieu  ,  que  le  sang 
se  compose  de  deux  parties  distinctes  :  la 
principale  ,  par  sa  quantité  et  par  ses  usages 
dans  les  sécrétions ,  est  sans  doute  le  sérum? 
liquide  plastique  qui  forme  les  trois  quarts 
de  sa  masse.  C’est  la  partie  essentiellement 
nutritive  du  liquide  nourricier. 

La  seconde  partie  est  composée  de  vési¬ 
cules  lenticulaires  chez  la  plupart  des 
Mammifères,  elliptiques  chez  les  Ovipares, 
contenant,  dans  un  noyau  central,  la  partie 
colorante  du  sang. 

Nous  avions  admis,  dès  1839,  avec 
M.  Schultz,  que  cette  seconde  partie  est  celle 
où  s’opèrent  les  phénomènes  chimiques  de 
la  respiration  (2). 

Les  expériences  de  M.  Dumas  ont  ajouté 
aux  observations  sur  lesquelles  cette  doctrine 
était  fondée,  des  expériences  qui  la  rendent 
désormais  incontestable  (3). 

L’eau  entre  pour  une  très  grande  propor¬ 
tion  dans  la  composition  du  liquide  nourri¬ 
cier  des  Vertébrés.  Suivant  Lecanu,  sur 
1000  parties,  il  y  a  en  moyenne  790,3  d’eau 
dans  le  sang  de  l’homme,  et  suivant  Denis 
de  792,4  à  825,3. 

Le  sang  de  femme  a  de  trois  à  quatre  par¬ 
ties  d’eau  en  sus  de  ces  chiffres. 

Le  sang  tient  en  suspension  les  vésicules 
ou  les  globules, 

(1)  Pag  321  et  suiv. 

(2)  Nous  avons  traité  ce  sujet  fort  en  détail  dans  les  Le¬ 
çons  d’anatomie  comparée,  t.  AU,  p.  12-4.2. 

(3)  Recherches  sur  le  sang,  Comptes-rendus  de  l’Acadé¬ 
mie  des  sciences  .  tome  XXII,  page  900  ,  séance  du  j«r  juin 
1846. 


La  masse  de  ces  globules  a  fourni  à  l’ana¬ 
lyse  deux  substances  principales,  le  globu - 
lin,  et  Vhœmaline  de  Berzélius,  ou  Vhœma- 
tosine  de  M.  Lecanu.  Cette  dernière  sub¬ 
stance  se  compose  de  : 


Acide  carbonique . 05  84 

.  %^'ogène. . rj’57 

Azote . •  .  .  .  10,40 

Hydrogène.. . H  ,75 

Fer . 6,64 


Sa  proportion  dans  le  sang  d’un  homme 
a  été  trouvée  de  7,181  par  1000  parties. 

Celle  du  Globulin  de  105,165,  et  de 
100,800  dans  le  sang  de  l’homme.  Dans 
celui  d’un  veau  de  105,921,  d’un  cheval  de 
104,821  ,  d’un  bœuf  de  83,836  ,  etc. 

Ajoutons  que  les  globules,  séparés  du  sé¬ 
rum  par  des  procédés  nouveaux  ,  a  permis  à 
M.  Dumas  de  donner  leur  analyse  élémen¬ 
taire,  pour  le  sang.de  femme ,  de  chien  et 
de  lapin.  Il  en  résulte  que,  dans  ce  premier 
cas ,  les  globules  se  composent  de  : 


Carbone.  . . 55  | 

Hydrogène . . 

Azote . 172 

Oxygène . 20,6 


Les  cendres  ne  sont  pas  comprises  dans  cette 
analyse  qui  montre  que  cette  partie  du  sang 
appartient  à  la  famille  des  matières  albu¬ 
minoïdes. 

Les  substances  dissoutes  dans  l’eau  du 
sang  peuvent  être  distinguées  en  produits 
immédiats  organiques  et  en  produits  inor¬ 
ganiques. 

Les  premières  sont  :  1°  la  fibrine;  2°  l’al¬ 
bumine  ;  3°  la  caséine.  Viennent  ensuite  des 
substances  extractives  solubles  dans  l’eau  ou 
dans  l’alcool ,  mais  en  très  petites  propor¬ 
tions;  parmi  ces  dernières,  on  compte 
4°  l’osmazome  pour  1,8.  Enfin  Louis  Gme- 
1  in  et  Berzélius  ont  trouvé  dans  cette  partie 
extractive  des  traces  de  piyaline. 

6°  Outre  ces  substances,  plusieurs  corps 
gras  entrent  dans  la  composition  du  sang. 
Les  uns  sont  solides ,  cristallins  et  solubles 
seulement  dans  l’alcool  ;  ce  sont  la  choies- 
téarine ,  la  cérébrine  et  la  séroline ,  cette 
dernière  déterminée  par  M.  Boudet.  Les  au¬ 
tres  sont  les  acides  oléique,  margarique,  et 
un  acide  gras  volatil  ;  ils  y  sont  saponifiés. 
Enfin  il  y  a  des  corps  gras  qui  contiennent 

66 


T.  XI. 


SEC 


522  SEC 

du  phosphore  et  de  l’azote  ,  et  qui  sont 
colorés. 

7°  Le  sérum  est  coloré  en  jaune  par  un 
pigment  biliaire  de  cette  couleur.  M.  Denis 
suppose  que  sur  100  parties  de  sérum  il  y 
en  a  3  de  cette  substance  colorante,  mais 
ce  n’est  encore  qu’une  conjecture. 

Les  substances  inorganiques  ou  les  sels  soit 
alcalins,  soit  terreux,  que  l’on  a  découverts 
dans  le  sang  sont  :  1°  des  chlorures  de  soude 
ou  de  potasse;  2°  des  carbonates  alcalins; 
3°  des  lactates  alcalins;  4°  des  phosphates; 
5°  des  sulfates.  La  chaux  et  la  magnésie 
s’y  trouvent  réunies  aux  acides  phosphori- 
que,  carbonique,  lactique  ,  sulfurique.  Il  y 
a  d’ailleurs  quelques  différences  dans  les 
résultats  des  analyses  sur  la  présence  de  plu¬ 
sieurs  de  ces  sels  dans  le  sang  (1). 

Quelque  compliquée  que  soit  la  composi¬ 
tion  du  sang,  d’après  les  analyses  les  plus 
soignées  et  les  plus  multipliées  (2),  elle  est 
loin  de  montrer  tous  les  produits  des  sécré¬ 
tions,  avec  leurs  caractères  distinctifs. 

Si  parfois  certaines  analyses  ont  présenté 
quelques  traces  de  tel  ou  tel  produit ,  la 
quantité  en  est  si  faible  qu’on  ne  peut  pas 
dénier  à  l’organe  la  faculté  de  le  former: 
tel  est,  par  exemple,  la  plyaline. 

La  pepsine,  ce  produit  des  glandes  de  l’es¬ 
tomac,  dont  la  moindre  quantité  donne  au 
suc  gastrique  la  faculté  de  dissoudre  diver¬ 
ses  combinaisons  de  protéine  ,  ou  les  sub¬ 
stances  alimentaires,  qui  contiennent  de  la 
fibrine  ou  de  l’albumine,  n’existent  pas  dans 
le  sang. 

Il  en  est  de  même  de  la  biline  ,  partie 
essentielle  de  la  bile  ,  qui  entre  pour  8/100 
dans  la  composition  de  ce  liquide  ,  sur  90 
parties  d’eau  et  2  parties  seulement  de  sub¬ 
stances  salines  ou  autres. 

L'urée,  ce  produit  caractéristique  de  l’u¬ 
rine  ,  si  remarquable  par  la  grande  propor¬ 
tion  d’azote,  qui  entre  dans  sa  composition 
élémentaire  (46,7  3  pour  100)  n’a  pas  en¬ 
core  été  trouvée,  dans  le  sang  normal,  d’une 
manière  incontestable. 

Immédiatement  après  l’extirpation  des 

(1)  Voir  encore,  p.  322  de  ce  volume,  la  note  concernant 
la  découverte  du  Cuivre  et  du  Plomb  dans  le  sang,  faite  par 
M.  Mi  Ion. 

(2)  M.  Nasse  en  a  donné  un  très  bon  résumé  ,  fait  avec 
beaucoup  d’impartialité  et  de  science  pratique,  dans  l’article 

"'s.vsg  du  Dictionnaire  physiologique ,  publié  en  allemand,  par 
M.  R.  Wagner:  cette  publication  est  de  t8iâ. 


reins,  faîte  par  MM.  Prévost  et  Dumas,  par 
MM.  Tiedemann  et  Gmélin  ,  et ,  en  dernier 
lieu  ,  par  MM.  Bernard  et  Barreswi!  ;  ou 
bien  après  la  ligature  de  leurs  nerfs,  exécu¬ 
tée  par  M.  Marchand,  on  n’a  pas  découvert 
d’urée  dans  le  sang.  C’est  seulement  peu 
d’heures  avant  la  mort,  qui  a  toujours  suivi 
ces  graves  opérations,  que  ce  produit  s’y 
manifeste,  ses  éléments  n’étant  plus  élimi¬ 
nés  sous  forme  de  sels  ammoniacaux  par  le 
canal  alimentaire  (1). 

Le  sucre  de  lait,  qui  entre  essentiellement 
dans  la  composition  du  lait,  est  encore  dans 
ce  cas. 

Il  est  résulté  d’une  discussion  récente  et 
solennelle,  fondée  sur  des  expériences, 
d’abord  incomplètes  ,  puis  dégagées  de 
plusieurs  causes  d’erreur,  que  les  ani¬ 
maux  que  l’on  engraisse  peuvent  convertir 
en  lard,  ou  en  corps  gras,  des  substances  qui 
ne  renferment  que  de  la  fécule  ,  pourvu 
qu’on  ajoute  à  cette  nature  d’aliment  de 
petites  proportions  de  beurre. 

Ces  expériences  ont  prouvé  ,  en  même 
temps ,  que  les  Herbivores  prenaient  une 
partie  de  la  graisse  qu’ils  produisent  dans 
les  aliments  que  l’expérience  a  fait  con¬ 
naître  à  l’agriculteur  comme  les  plus  pro¬ 
pres  à  l’engraissement;  que  le  bon  fourrage 
sec,  par  exemple,  contient  2  pour  100  de 
matières  grasses  (2);  que  le  Maïs  renferme 
jusqu’à  9  pour  100  de  substances  huileuses. 

Si  nous  pouvions  entrer  dans  les  détails 
sécrétions  particulières,  nous  indiquerions 
un  grand  nombre  de  leurs  produits  qui 
sont  loin  d’exister  tout  formés  dans  le  sang. 

Telles  sont,  entre  autres,  les  matières 
odorantes  ou  fétides  que  sécrètent  les  glandes 
anales,  ou  les  glandes  cutanées,  à  l’époque 
du  rut  ;  ou  les  glandes  prépuciales  du 
Castor  ou  du  Musc. 

(1)  Sur  les  voies  d’élimination  de  l’urée  ,  apres  l’extirpa¬ 
tion  des  reins,  par  MM.  Bernard  et  Barreswil  ;  Annales  des 
sciences  naturelles  ,  3e  série,  tome  \  II  ,  pag-  3o2  et  sui¬ 
vantes. 

(2)  Voir  les  Recherches  sur  l’engraissement  des  bestiaux 
et  la  formation  du  lait,  par  MM.  Dumas,  Boussingault  et 
Payen  ;  Comptes-rendus  de  l’Académie  des  sciences,  t.XVl, 
p.  174  et  345,  séances  des  23  janvier  et  i3  février  i8 4 3  ; 
Lettre  de  M.  Liebig  à  ce  sujet,  ib.,  p.  352  ;  les  Observa¬ 
tions  de  M.  Magendie,  ib.,  p.  354;  les  Expériences  sur  l’en¬ 
graissement  des  Oies,  par  M.  Persoz,  ib  ,  t.  XVIII  ,  p.  343, 
séance  du  12  février  1  £.44  ;  enfin,  les  dernières  Recherches 
sur  la  formation  île  la  graisse  chez  les  animaux  ,  par 
M.  Boussingault  ;  Comptes-rendus,  t.  XVIII,  p.  172C,  séance 
du  if>  juin  i84G. 


SEC 


SEC 


523 


Telles  sont  encore  les  glandes  venimeuses 
dont  le  produit,  peut-être  insaisissable  par 
les  moyens  de  la  chimie  ordinaire,  dans  ce 
qu’il  renferme  de  plus  subtile,  mériterait 
bien  d’être  étudié  avec  soin.  On  ne  pourrait 
supposer  son  existence  dans  le  sang. 

CONCLUSIONS. 

La  sécrétion,  dans  bien  des  cas,  n’est  pas 
une  simple  séparation  ,  par  l’organe  sécré¬ 
teur,  de  certains  matériaux  qu’il  choisirait 
dans  le  sang,  comme  une  sorte  de  tamis.  Il 
y  a,  dans  cette  chimie  vivante  ,  des  actions 
et  des  réactions  moléculaires,  pour  l’intelli¬ 
gence  desquelles  l’anatomie  microscopique 
et  la  physique  actuelle  ont  fait  faire  quel¬ 
ques  pas  à  la  science. 

Il  nous  reste  à  les  résumer  brièvement. 

Tout  organe  de  sécrétion  se  compose  es¬ 
sentiellement  d’un  tube  fermé  à  son  origine, 
ou  d’une  poche  membraneuse,  dont  la  forme 
peut  varier  beaucoup.  Cette  poche  est  plus  ou 
moins  remplie  de  vésicules  granuleuses  ou  de 
jeunes  cellules,  qui  peuvent  se  multiplier  au 
point  d’en  remplir  presque  toute  la  cavité. 

Ces  cellules  paraissent  jouer  un  rôle  im¬ 
portant  dans  les  sécrétions. 

Elles  diffèrent  des  cellules  cylindriques, 
ou  en  pavé,  composant  l’épithélium  qui  ta¬ 
pisse  un  peu  plus  avant  les  parois  des  canaux 
sécréteurs  ;  ceux-ci  commencent  à  prendre, 
par  cette  disposition,  le  caractère  de  canaux 
excréteurs  (1). 

Les  arrangements  variés  des  vaisseauxsan- 
guins  qui  arrivent  dans  la  glande,  et  entre¬ 
lacent  de  leurs  réseaux  ou  de  leurs  ramus- 
cules  les  parois  extérieures  des  tubes  sécré¬ 
teurs,  doivent  aussi  avoir  quelque  influence 
sur  la  sécrétion  (2). 

Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  qu’avec  tous 
ces  arrangements  ,  pour  ainsi  dire  mécani¬ 
ques  ,  il  y  a  des  nerfs  dans  l’organe,  qui  le 
rendent  sensible,  excitable,  et  que  la  puis¬ 
sance  nerveuse  donne  à  cette  machine  le 
mouvement  et  la  vie  ,  en  y  accélérant  la 
circulation  du  liquide  nourricier  et  la  sortie 
des  produits. 

(1)  Note  sur  le  mécanisme  des  sécrétions,  par  A.  Lere- 
boullet,  Gazette  médicale  de  Strasbourg,  20  mars  1846 

(2)  Voir  ce  que  nous  avons  dit  à  ce  sujet  ,  déjà  en  i8o5  , 
dans  notre  première  rédaction  des  Leçons  d’anatomie  com¬ 
parée,.  t.  V,  p.  207.  Le  chapitre  des  Sécrétions  faisait  par¬ 
tie  de  la  part  que  M.  Cuvier  avait  bien  voulu  abandonner  a 
notre  entière  collaboration. 


Voilà  pourquoi  l’eau  (la  salive)  vient  à  la 
bouche  par  suite  de  l’impression  que  fait 
l’odeur  d’un  mets  sur  notre  odorat,  et,  par 
son  intermédiaire,  sur  l’organe  du  goût  et 
sur  les  canaux  excréteurs  des  glandes  sali¬ 
vaires. 

C’est  par  l’effet  de  l’excitabilité  de  l’ap¬ 
pareil  sécréteur  de  l’estomac  que  l 'appétit 
vient  en  mangeant  ;  la  présence  des  premiers 
aliments  reçus  dans  l’estomac  provoquant 
la  sécrétion  du  suc  gastrique  qui  dispose  cet 
organe  à  la  digestion.  " 

Telles  sont  les  données  de  l’anatomie  et 
de  la  physiologie,  qui  peuvent  conduire  à 
l’explication  des  sécrétions. 

Voyons  celles  de  la  physique. 

Elle  a  démontré  depuis  longtemps  (1)  que 
lorsque  deux  liquides  de  densité  différente 
sont  séparés  par  une  cloison  poreuse  suscep¬ 
tible  d’être  mouillée,  au  moins  par  l’un 
d’eux,  il  s’établit  un  double  courant  iné¬ 
gal ,  indépendamment  de  leur  poids;  de 
telle  sorte  que  la  partie  contenant  le  liquide 
le  plus  dense,  finit  par  se  remplir  du  liquide 
le  moins  dense. 

Il  est  incontestable  que  c’est  à  M.  G. -F. 
Parrot,  le  condisciple,  l’ami  et  le  compa¬ 
triote  de  G.  Cuvier,  que  l’on  doit  la  pre¬ 
mière  expérience  par  laquelle  il  a  fait  sentir 
les  applications  de  ce  phénomène  physique 
aux  phénomènes  de  la  vie  ,  et  plus  particu¬ 
lièrement  aux  sécrétions  (2). 

M.  Dutrochet,  de  son  côté,  ignorant  cer¬ 
tainement  l’ingénieux  travail  deAl.  Parrot, 
a  reconnu  le  même  phénomène,  en  variant 
et  en  multipliant  davantage  ses  expériences, 
et  il  lui  a  donné  les  noms  d’endosmose  et 
d 'exosmose  ;  mais  sans  en  tirer  plus  de  con¬ 
séquences  physiologiques  que  le  premier  au¬ 
teur  des  applications  de  ce  phénomène  à 
l’économie  animale. 

Cet  auteur  a  vu,  dans  une  première  expé¬ 
rience,  une  vessie  remplie  d’urine  et  plon¬ 
gée  dans  un  vase  plein  d’eau,  augmenter  de 

(r)  Voir,  à  ce  sujet,  la  note  curieuse  (le  Jean  Bernouilli, 
dans  le  Traité  de  Eorelli,  édit,  de  la  Haie.  Cette  note  est 
rapportée  in  extenso  par  M.  Jacques  Maissiat ,  D.  M.  P. 
dans  sa  thèse  de  concours  Sur  les  lois  du  mouvement  des  li¬ 
quides  dans  les  canaux  ,  Paris,  1889,  p.  32. 

(2)  De  l’influence  de  la  physique  et  delà  chimie  sur  la  mé¬ 
decine,  par  G.-F.  Parrot,  professeur  ordinaire  à  l’Université 
de  Dorpat,  1843.  L’Académie  des  sciences  a  reçu  de  l’au- 

,  a 

teur,  dans  sa  séance  du  23  septembre  1844,  un  exemplaire  de 
cet  opuscule  intéressant,  avec  une  note  ayant  pour  titre  : 
Coup  d’œil  sur  l’ Endosmose. 


524 


SEC 


SEC 


volume  et  de  0,142  de  son  poids ,  au  bout 
de  vingt-quatre  heures  ;  ne  pas  changer 
quand  ,  après  l’avoir  remplie  d’eau  ,  on  la 
plongeait  dans  le  même  liquide  ;  perdre ,  au 
contraire,  de  son  poids  et  de  son  volume  ,  si 
on  la  plongeait  dans  de  l’urine  après  l’a¬ 
voir  remplie  d’eau  (§  53). 

Il  a  rempli  un  flacon  d’alcool  et  l’a  bou¬ 
ché  avec  une  vessie  bien  tendue,  et  il  a 
plongé  ce  flacon  dans  l’eau.  Après  deux 
ou  trois  heures  la  vessie  formait  une  forte 
saillie  hémisphérique  au  dehors  ,  de  plate 
qu’elle  était  auparavant.  Piquée  avec  une 
épingle,  un  filet  d’eau  en  a  jailli  jusqu’à 
10  pieds  de  hauteur.  Le  contraire  est  arrivé, 
et  elle  rentrait  en  dedans  après  avoir  rempli 
le  flacon  d’eau  ,  et  plongé  ce  même  flacon 
dans  l’alcool  (§  54). 

En  y  plaçant  un  œuf  frais  dont  on  avait 
enlevé  la  coque  ,  M.  Parrot  a  vu  la  mem¬ 
brane  de  cet  œuf  se  rompre  avec  éclat , 
comme  si  on  l’eût  déchirée  par  une  violente 
manipulation. 

«  Ces  faits  ,  ajoute  l’auteur  (  §  55  )  qui 
»  s’exprimait  ainsi ,  remarquons-le  bien  ,  il 
»  y  a  45  ans ,  nous  révèlent  une  branche 
»  nouvelle  de  phénomènes  qui  pourra  servir 
»  heureusement  à  l’explication  des  sécré- 
»  tions . 

»  Présenté  d’une  manière  générale  ,  cette 
»  doctrine  établit  que  les  vaisseaux  sont  per- 
»  méables  par  certains  fluides  et  ne  le  sont 
»  pas  par  d’autres.  Cette  différence  d’action 
»  des  fluides  sur  la  même  substance  suppose 

des  différences  chimiques  entre  les  fluides. 
»  Il  faut  donc  que  les  affinités  agissent  ré- 
33  ciproquement. 

3>  Une  foule  de  vaisseaux  sont  semblables 
)3  à  la  vessie  :  les  gros  boyaux,  les  veines  et 
33  les  artères ,  l’amnios  ,  etc.  Nous  devons 
>3  donc  en  attendre  les  mêmes  effets.  C’est 
33  ainsi  que  nous  avons ,  pour  tous  ces  cas , 
>3  les  voies  de  la  sécrétion,  si  longtemps  cher- 
»  chées  sans  succès  par  les  anatomistes  les 
33  plus  exercés. 

33  II  est  on  ne  peut  plus  vraisemblable 
33  que  les  vaisseaux  lymphatiques  ,  que  les 
3)  glandes  agissent  de  la  même  manière  (1).  33 

Le  mécanisme  intime  de  tout  organe  sé¬ 
créteur  se  réduit  à  des  capacités  à  parois 
membraneuses,  qui  se  remplissent  en  partie 
de  cellules  à  noyaux. 

(1)  Ibid.,  p.  iç). 


De  là  l’action  attractive  moléculaire  entre 
ce  contenu  plus  dense,  et  le  liquide  nourri¬ 
cier  qui  circule  dans  les  vaisseaux  sanguins 
capillaires  ou  intermédiaires,  appliqués  à  la 
capacité  membraneuse  de  sécrétion. 

La  structure  différente  de  cette  mem¬ 
brane  ,  la  nature  variée  de  son  contenu  sui¬ 
vant  les  glandes,  sont  probablement  les  cau¬ 
ses  qui  déterminent  les  différentes  natures 
des  sécrétions  inorganiques. 

Les  produits  supposés  existants  dans  l’or¬ 
gane  sécréteur  ne  doivent-ils  pas  agir  sur  le 
fluide  nourricier  à  leur  portée ,  pour  en  ex¬ 
traire  les  mêmes  matériaux  immédiats,  lors¬ 
qu’ils  s’y  trouvent  tout  formés,  ou  du  moins 
leurs  éléments? 

Quant  aux  sécrétions  organiques,  la  science 
les  a  constatées;  elle  a  déterminé  leurs  or¬ 
ganes,  et  montré  la  structure  intime  de  ces 
productions  ;  mais  elle  est  loin  d’avoir  sou¬ 
levé  le  voile  qui  cache,  à  nos  yeux,  leur  for¬ 
mation.  La  connaissance  de  toute  origine 
organique  par  des  cellules,  a  seulement  re¬ 
culé  la  difficulté,  loin  de  l’avoir  fait  dispa¬ 
raître.  (G.-L.  Duvernoy.) 

SÉCUIIIDÂQUE.  Securidaca  (de  la  forme 
du  fruit  qu’on  a  comparé  à  une  hache),  bot. 
ph.  —  Tournefort  avait  appliqué  ce  nom  gé¬ 
nérique  à  une  Papiiionacée  du  midi  de  l’Eu¬ 
rope  qué  Linné  regarda  comme  une  Coro- 
nille,  et  nomma  Coronilla  Securidaca ,  qui 
devint  pour  De  Candolie  le  type  du  genre 
Securigera ,  et  pour  laquelle  la  plupart  des 
botanistes  adoptent  aujourd’hui  le  genre 
Donaveria  de  Scopoii  ( voy .  bonaveria  et  se¬ 
curigera).  Ce  même  nom  fut  ensuite  donné 
par  Linné  au  genre  objet  de  cet  article,  qui 
rentre  dans  la  famille  des  Polygalées,  et  que 
le  botaniste,  suédois  rangea  dans  la  mona- 
delphie  décandrie  de  son  système,  bien  qu’il 
appartienne  réellement  a  la  monadelphie 
octandrie.  Ce  genre,  d’abord  peu  nombreux, 
a  été  considérablement  augmenté  dans  ces 
derniers  temps.  Ainsi  De  Candolie  ( Prodr 
t.  I,  p.  340)  en  caractérisait  8  espèces. 
Dans  leur  second  Mémoire  sur  les  Polyga¬ 
lées,  MM.  Aug.  St.  -  Hilaire  et  Moquin  por¬ 
tèrent  ce  nombre  à  13.  Enfin  M.  Walpers 
(Repert.  Botan.,  t.  I,  p.  246;  t.  Y,  p.  67) 
a  pu  en  relever  19  espèces  nouvelles,  qui, 
ajoutées  aux  8  signalées  par  De  Candolie, 
élèvent  le  nombre  total  à  27.  Toutes  ces 
plantes  appartiennent  à  l’Amérique  trop!  - 


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SEG 


525 


cale  ,  particulièrement  à  la  Guiane  et  au 
Brésil  ,  à  l’exception  du  Securidaca  appen- 
diculala  Hsskrl,  originaire  de  Java.  Si  cette 
dernière  plante  appartient  bien  réellement 
au  genre  qui  nous  occupe*  sou  origine  con¬ 
stitue  un  fait  curieux  de  géographie  bota¬ 
nique  et  une  exception  .encore  unique  ,  car 
ce  n’est  qu’avec  doute  qu’on  rapporte  au 
groupe  générique  qui  nous  occupe  le  5’. 
longepedunculala  Fresen. ,  d’Abyssinie.  Les 
Sécuridaques  sont  de  petits  arbres  ou  des 
arbustes  grimpants,  à  feuilles  alternes,  en¬ 
tières;  à  fleurs  disposées  en  grappes  lâches, 
simples,  terminales  et  axillaires.  Leurs  ca¬ 
ractères  principaux  sont  :  un  calice  à  trois 
petits  sépales,  deux  antérieurs  et  un  posté¬ 
rieur,  et  deux  très  grands ,  latéraux,  déve¬ 
loppés  en  ailes  pétaloides;  une  corolle  irré¬ 
gulière,  dont  le  pétale  antérieur  plus  grand 
(nommé  carène)  forme  une  sorte  de  casque 
terminé  par  une  crête,  et  abrite  les  organes 
sexuels  ;  ceux-ci  consistent  en  huit  étamines, 
dont  les  filets  sont  soudés  en  un  tube  fendu 
sur  le  devant,  dont  les  anthères  unilocu¬ 
laires  s’ouvrent  par  un  pore  terminal,  et  en 
un  pistil  à  ovaire  renflé  antérieurement , 
uniloculaire  et  uni-ovulé,  à  style  latéral  , 
comprimé  et  courbé  en  faucille.  Le  fruit  est 
une  capsule  indéhiscente  qui  se  prolonge,  à 
son  côté  antérieur,  en  une  aile  longue, 
dressée  en  forme  de  lame  de  couteau.  Comme 
exemple  de  ce  genre,  nous  signalerons  la 
Sécuridaque  voLUBLE ,  Securidaca  volubilis 
Linn.,  qui  croît  près  de  Sainte-Marthe  et 
de  Carthagène  ,  dans  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  (P.  D.) 

SÉCLRIGÈRE.  Securigera.  bot.  ph.  — 
De  Candolle  avait  établi  sous  ce  nom  un 
genre  de  Légumineuses  Papilionacées,  dont 
le  type  était  la  Coronilla  Securidaca  Lin. , 
plante  annuelle  du  midi  de  l’Europe.  Cette 
plante  prit  dès  lors  le  nom  de  Securigera 
Coronilla  DC.  Mais  aujourd’hui  l’on  pré¬ 
fère  généralement  à  ce  nom  générique  celui 
de  Bonaveria ,  employé  antérieurement  par 
Scopoli  (voy.  bonaveria).  Les  principaux 
caractères  de  ce  genre  consistent  dans  son 
calice  bilabié,  dans  son  légume  comprimé, 
entrecoupé  d’étranglements,  à  suturts  épais¬ 
sies  ,  dont  la  supérieure  à  deux  sillons  ,  ne 
se  divisant  pas  en  articles  à  la  maturité. 

(D.  G.) 

—  Genre  établi 


par  Commerson  dans  la  famille  des  Euphor- 
biaciées ,  et  dans  la  Diœcie  pentandrie  du 
système  de  Linné  ,  pour  des  arbres  propres 
à  l’Ile  de  France  et  à  Bourbon,  remarqua¬ 
bles  surtout  par  l’extrême  dureté  de  leur 
bois.  Ces  végétaux  ont  des  fleurs  dioïques  , 
dont  les  mâles  à  cinq  étamines  ,  avec  rudi¬ 
ment  de  pistil  triparti  ;  dont  les  femelles  à 
pistil  creusé  de  trois  loges  bi-ovulées,  et 
surmonté  de  trois  stigmates  presque  ses- 
siles,  réfléchis.  L’espèce  type  de  ce  genre  est 
le  Securinega  nitida  Willd. ,  de  l’île  Bour¬ 
bon.  M.  Lindley  avait  décrit  sous  ce  nom 
un  arbre  de  Taïti  ,  qui  est  devenu  le  type 
du  genre  Lilhoxylon ,  Endlic.  (D.  G.) 

■'"SÉCUREPAEPES.  Securipalpi  ( securis , 
hache  ;  palpus  ,  palpe  ).  ins.  —  Nom  donné 
par  Latreilie  à  une  tribu  de  la  famille  des 
Coléoptères  sténélytres. 

*SERDERA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Convolvulacées  ,  établi  par 
MM.  Hochstetter  et  Steudel  pour  des  sous- 
arbrisseaux  voisin  du  Cressa  ,  qui  croissent 
dans  l’Arabie  heureuse,  près  et  sur  le  mont 
Sedder.  (D.  G.) 

SEDLM.  bot.  ph.  —  Nom  latin  des  Or- 
pins.  Voy.  orpin. 

.SEETZEAIÂ.  bot.  ph.  —  Genre  d’orga¬ 
nisation  remarquable  et  anomale,  rangé  à 
la  suite  de  la  famille  des  Zygophyllées  ,  de 
laquelle  il  se  distingue  surtout  par  l’absence 
de  corolle  et  par  le  nombre  de  ses  étamines, 
réduites  à  cinq  alternes  aux  cinq  sépales  , 
qui  sont  soudés,  entre  eux  seulement,  à  leur 
base.  Il  a  été  établi  par  M.  Rob.  Brown  (in 
Dehham,  Oudn.,  Clappert ,  231  )  pour  une 
plante  africaine  qui  avait  été  décrite  par 
Willdenow  sous  le  nom  de  Zygophyllum  la- 
natum.  Plus  récemment,  M.  Decaisne  en  a 
décrit,  sous  le  nom  de  S.  orientalis  ,  une 
nouvelle  espèce  du  Sinaï  ,  dont  il  a  donné 
une  figure  et  une  analyse  complète  (voy. 
Florula  Sinaïca,  in  Annal,  sc.  nal.,  2e  sér., 
tom.  III,  pag.  280,  tab.  7).  (D.  G.) 

SÉGESTRIE.  Segeslria.  arachn. —  C’est 
un  genre  de  l’ordre  des  Aranéides,  de  la 
tribu  des  Araignées,  établi  par  Latreilie  aux 
dépens  du  grand  genre  Aranea  de  Linné,  et 
adopté  par  tous  les  aptérologistes.  Dans  cette 
coupe  générique,  les  yeux  sont  au  nombre 
de  six,  presque  égaux  entre  eux,  rapprochés 
sur  le  devant  du  céphalothorax  et  sur  deux 
ligues  ;  les  postérieurs,  au  nombre  de  deux, 


SEC  LUI  AEG  1.  bot.  ph. 


526 


SEG 


SEH 


placés  sur  les  côtés  et  écartés  ;  les  antérieurs, 
au  nombre  de  quatre,  forment  une  ligne 
droite  ou  légèrement  courbée  en  avant  et 
transversale.  La  lèvre  est  allongée,  cylin¬ 
drique,  plus  étroite  à  sa  base  que  dans  son 
milieu  ,  légèrement  échancrée  à  son  extré¬ 
mité.  Les  mâchoires  sont  droites,  allongées, 
dilatées  à  leur  base,  et  arrondies  à  l'extré¬ 
mité  de  leur  côté  externe.  Les  pattes  sont 
fortes,  allongées  ;  les  deux  paires  antérieures 
sont  les  plus  longues. 

Les  Aranéides  qui  composent  ce  genre  sont 
tubicoles  et  vagabondes  ;  elles  forment,  dans 
les  interstices  des  murs  et  des  rochers  en 
plein  air,  ou  dans  les  cavités  souterraines, 
une  toile  peu  étendue,  horizontale,  à  tissu 
serré,  à  la  partie  supérieure  de  laquelle  se 
trouve  un  tube  cylindrique  où  elles  se  tien¬ 
nent  immobiles.  A  l'embouchuie  de  ce  tube, 
sont  dirigés  extérieurement  des  fils,  comme 
autant  de  rayons  divergents.  Le  cocon  est  glo¬ 
buleux  ou  ovoïde.  Ce  genre,  qui  est  répan¬ 
du  dans  l’ancien  et  le  nouveau  monde,  ren¬ 
ferme  environ  cinq  espèces  parmi  lesquelles 
je  citerai  la  Ségestkie  perfide,  Segestria  per- 
flda  Walck.  (Aranéides  de  France,  t.  I,  p. 
157,  pi.  18,  fig.  8).  Elle  n'est  pas  rare  en 
France,  même  aux  environs  de  Paris  et  à 
Paris  même;  elle  habite  aussi  le  nord  de 
l’Afrique  où  je  l’ai  rencontrée  dans  les  en¬ 
virons  d’Oran,  d’Alger,  de  Constantine  et  de 
Bône.  (H.  L.) 

^SEGETÎA  ( seges ,  moisson),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Noc¬ 
turnes,  tribu  des  Noctuélides,  établi  par 
M.  Stephens  (Cal.  gen.,  96,  1829),  adopté 
par  tous  les  entomologistes,  et  principale¬ 
ment  caractérisé  par  les  palpes  assez  courts, 
écartés,  n’atteignant  pas  l’extrémité  du  front 
et  à  dernier  article  fort  court.  Les  chenilles 
sont  rases,  cylindriques,  vivent  de  graminées 
et  se  tiennent  cachées  sous  les  touffes  d’herbe 
pendant  le  jour.  Duponchel  (Catalogue  mé¬ 
thodique  des  Lépidoptères  d'Europe,  1844)  a 
indiqué  trois  espèces  ;  celle  qui  doit  être 
regardée  comme  type  et  qui  se  trouve  as¬ 
sez  communément  en  France,  vers  la  fin 
de  l’été,  est  la  Noclua  xanlhographa  Fabr. 

(E.  D.) 

SÉGUIÉRÏE.  Seguieria  (nom  d’homme). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Phyto- 
laccacées,  de  la  Polyandrie  monogynie  dans 
le  système  de  Linné,  établi  par  Lœfling 


(Iterhisp.,  pag  191).  Il  comprend  des  ar¬ 
brisseaux  et  de  petits  arbres  de  l’Amérique 
tropicale,  à  feuilles  alternes,  accompagnées 
généralement  de  forts  aiguillons  stipulaires  ; 
à  fleurs  apétales  en  grappes  groupées  en 
panicules.  Ses  principaux  caractères  consis¬ 
tent  dans  un  calice  quinquéparti,  pétaloïde, 
finalement  réfléchi;  dans  de  nombreuses 
étamines  insérées  symétriquement  sur  un 
disque  périgyne;  dans  un  ovaire  unilocu¬ 
laire  et  uni-ovulé  ,  auquel  succède  un  fruit 
prolongé  en  une  grande  aile  oblongue , 
mince  sur  un  bord,  épaissie  sur  l’autre.  La 
Ségeiérie  d’Amérique  ,  Seguiera  americana 
Vell.  (Fl.  flumin.  ,  tom.  V,  tab.  101),  es¬ 
pèce  épineuse,  différente  du  S.  americana 
Lin.,  croît  au  Brésil.  C’est  aussi  dans  cette 
contrée  que  croît  le  Seguieria  alliacea  Mart., 
confondue  par  les  indigènes  avec  quelques 
autres  plantes  sous  le  nom  d'Ybibarema  ou 
Dois  puant  (Cralœva  Gorarema  Vell.,  in  FL 
flumin.,  vol.  V,  tab.  4),  espèce  inerme  , 
dont  la  racine,  le  bois  et  toutes  les  parties 
herbacées  exhalent  une  forte  odeur  d’ail  et 
d’assa-fœtida.  D’après  M.  Martius  (Syst. 
mater,  medicæ  veget.  Brasil. ,  pag.  71  ),  les 
Brésiliens  préparent,  avec  son  bois  et  ses 
feuilles  ,  des  bains  qu’ils  regardent  comme 
d’une  grande  efficacité  contre  diverses  ma¬ 
ladies  exanthémateuses ,  contre  les  rhuma¬ 
tismes ,  Fhydropisie,  etc.  D’après  le  même 
botaniste,  le  bois  de  cette  même  espèce  ren¬ 
ferme  une  grande  quantité  de  potasse,  et  il 
sert  à  la  préparation  d’une  lessive  qu’on 
emploie  pour  clarifier  le  sirop  de  sucre  et 
pour  la  fabrication  du  Savon.  (P.  D.) 

*SEHIRIJS.  ins.— Genre  de  la  tribu  des 
Scutellériens,  groupe  des  Cydni tes,  de  l’ordre 
des  Hémiptères,  établi  par  MM.  Amyot  et 
Serville  (Insectes  hémiptères,  Suites  à  Buffon) 
aux  dépens  du  genre  Cydnus  sur  des  espèces 
dont  les  pattes  antérieures  sont  grêles  et  dé¬ 
pourvues  de  dents  propres  à  fouir.  Nous  ci¬ 
terons  les  S ■  mono  (Cimex  morio  Lin.),  S. 
albomarginellus  ( Cimex  albomarginellus  F,), 
S-  albomarginatus  (Cimex  albomarginatus 
Fabr.),  etc.  ;  espèces  répandues  en  Europe. 

(Bl.) 

*SEfïïRIDE$.  ins.  — MM.  Amyot  et  Ser¬ 
ville  (Insectes  hémiptères  ,  Suites  à  Buffon) 
désignent  ainsi  un  de  leurs  groupes  de  la 
tribu  des  Scutellériens,  comprenant  leurs 
genres  Sehirus  et  Tritomegas.  Ces  deux  divi- 


SEÏ 


SEI 


527 


sions  ne  diffèrent  Tune  de  l’autre  que  par 
les  proportions  relatives  du  troisième  article 
des  antennes.  (Cl.) 

SEICHE,  moll. —  Voy.  sepia. 

*SEIDLIA.  bot.  pii. — Genre  delà  famille 
des  Diptérocarpées  proposé  par  M.  Kosle- 
letsky  ,  et  rapporté,  comme  synonyme  ,  au 
genre  Vateria  Lin.,  sous-genre  Isauxis 
Arnott.  (D.  G.) 

SEIGLE.  Secalc.  bot.  ph.  —  Genre  de  fa 
famille  des  Graminées ,  tribu  des  Hordéa- 
cées  ,  de  la  Triaudrie-digynie  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné.  Les  espèces  qui  le  forment 
sont  peu  nombreuses,  puisque  M.  Ivunth  , 
dans  son  Énum .,  vol.  I,  p.  449,  n’ensignale 
que  cinq;  mais  l’importance  majeure  de  l’une 
d’elles  suffit  pour  donner  un  haut  intérêt  à 
ce  groupe  générique.  Les  Seigles  sont  des 
Gramensà  feuilles  planes,  indigènes  du  sud- 
est  de  l’Europe  et  des  parties  adjacentes  de 
l’Asie;  ils  ont  des  épis  simples,  dans  les¬ 
quels  les  épillets  sont  portés  sur  un  rachis 
ordinairement  articulé  ;  ces  épillets  sont  so¬ 
litaires,  et  ils  renferment  des  fleurs  nor¬ 
males ,  avec  le  rudiment  d’une  troisième; 
leurs  deux  glumes  sont  presque  égales,  ca¬ 
rénées,  mutiques  ou  aristées.  Chaque  fleur, 
en  particulier,  présente  une  glumelle  à  deux 
paillettes  ,  dont  l’inférieure  est  carénée  , 
aristée  ,  inéquilatérale,  son  côté  extérieur 
étant  plus  large  et  plus  épais,  dont  la  supé¬ 
rieure  est  plus  courte,  bicarénée;  la  glu- 
mellule  est  formée  de  deux  petites  écailles 
ciliées-  Pendant  la  floraison,  ces  fleurs  s’ou¬ 
vrent  assez  pour  laisser  voir  presque  en  en¬ 
tier  leurs  étamines  qui  sont  pendantes.  Le 
caryopse  qui  leur  succède  est  libre,  obovale- 
oblong,  aigu  à  sa  base,  émoussé  au  sommet 
qui  est  pileux.  Les  Seigles  se  distinguentai- 
sément  parmi  nos  céréales  les  plus  communes, 
par  leurs  épillets  biflores  et  solitaires  sur  cha¬ 
que  dent  du  rachis,  tandis  qu’ils  sontgroupés 
par  trois  et  uniflores  dans  les  Orges ,  et  soli¬ 
taires,  mais  tri-multiflores  dans  les  Fro¬ 
ments. 

La  seule  espèce  intéressante  de  ce  genre 
est  le  Seigle  cultivé,  Secale  cereale  ,  Lin.' 
Cette  précieuse  céréale  se  trouve  encore 
aujourd’hui  à  l’état  spontané  dans  la  Cri¬ 
mée  ,  ainsi  que  dans  les  contrées  qui  s’é¬ 
tendent  autour  du  Caucase  et  de  la  mer 
Caspienne;  elle  y  croît  principalement  dans 
les  endroits  sablonneux  ,  ce  qui  explique  la 


facilité  avec  laquelle  elle  réussit  dans  les 
sables  et  dans  des  sols  secs  et  presque  ari¬ 
des ,  entièrement  impropres  à  la  culture  du 
Froment.  Son  chaume,  mince,  ferme  et 
flexible  à  la  fois ,  s’élève  d’un  mètre  à  un 
mètre  et  demi,  quelquefois  davantage;  il 
porte  des  feuilles  aiguës  et  étroites,  sur¬ 
tout  comparativement  à  celles  de  l’Orge, 
qui  sont  environ  deux  fois  plus  larges,  et  il 
se  termine  par  un  épi  assez  resserré,  long 
de  10  à  15  centimètres;  les  glumes  ont 
leur  carène  relevée  de  petites  dents  qui  la 
rendent  rude  au  toucher  ;  les  paillettes 
dépassent  les  glumes  ;  l’inférieure  a  la 
carène  ciliée  de  poils  raides,  le  sommet 
aigu  et  prolongé  en  . une  arête  droite  et 
scabre. 

Les  agronomes  distinguent  plusieurs  va¬ 
riétés  de  Seigle;  mais  les  distinctions  qu’ils 
établissent  à  cet  égard  ne  reposent,  en  gé¬ 
néral,  que  sur  des  particularités  de  végéta¬ 
tion  déterminées  surtout  par  l’époque  des 
semis.  Ainsi  ,  ils  nomment  Seigle  d’au¬ 
tomne,  Seigle  d’hiver,  celui  qui  a  été  semé 
en  automne,  et  dont  on  récolte  le  grain 
l’année  suivante;  Seigle  de  mars,  Seigle  de 
printemps  ,  celui  qui  est  semé  en  mars  pour 
être  récolté  la  même  année,  et  qui  se  dis¬ 
tingue  d’ordinaire  par  un  chaume  plus 
court  et  plus  grêle;  enfin,  ils  appellent 
Seigle  de  la  Saint-Jean ,  Seigle  multicaule , 
Seigle  du  Nord,  celui  qu’on  sème  au  mois 
de  juin,  vers  la  Saint-Jean  ,  qu’on  coupe  en 
fourrage  vert  pendant  l’automne,  ou  qu’on 
fait  brouter  par  le  bétail  jusqu’au  prin¬ 
temps  suivant,  pour  le  laisser  ensuite  mon¬ 
ter  et  donner  son  grain  après  une  année  en¬ 
tière  de  végétation.  Le  Seigle  multicaule, 
qu’on  a  tant  vanté  dans  ces  dernières  an¬ 
nées  ,  et  qui  se  distingue  par  la  multiplicité 
de  ses  chaumes,  doit  ce  caractère  à  ce  que 
la  dent  du  bétail  ou  la  faux  l’ont  déterminé 
à  produire  des  jets  latéraux  qui  sont  deve¬ 
nus  autant  de  chaumes.  Au  point  de  vue 
botanique,  les  variétés  du  Seigle  sont  peu 
nombreuses.  M.  Seringe ,  dans  son  Histoire 
des  Céréales  européennes ,  ne  signale  que  les 
trois  suivantes  :  1°  Seigle  à  épi  simple,  ou 
Seigle  ordinaire;  2°  Seigle  de  Vierland,  à  épi 
très  ramassé,  compacte,  à  grain  renflé, 
jaunâtre  ,  à  feuilles  d’un  vert  tendre  :  d’a¬ 
près  M.  Vilmorin  ,  ce  serait  plutôt  une  très 
belle  qualité  du  Seigle  ordinaire  qu’une  va 


SEI 


528  SEI 

riété  caractérisée  ;  3°  Seigle  à  épi  rameux 
par  sa  base. 

Le  Seigle  se  recommande  par  plusieurs 
qualités.  L’une  des  plus  précieuses  est  de 
réussir  dans  presque  toutes  les  terres,  même 
dans  celles  dont  l’infertilité  est  presque 
complète  ,  et  qui  se  refuseraient  à  la  plu¬ 
part  des  autres  cultures,  sinon  à  toutes.  De 
plus,  sa  rusticité  est  assez  grande  pour  qu’il 
résiste  à  des  froids  rigoureux  ;  aussi  le  cul¬ 
tive-t-on  très  avant  dans  le  Nord  et  très 
haut  sur  les  montagnes.  Il  n'est  dépassé 
dans  l’un  et  l’autre  sens  que  par  l’Orge  qu’il 
suit  même  de  très  près  ;  il  produit  environ 
1 J6  de  plus  que  le  Bié  ,  et ,  à  poids  égal  , 
son  grain  donne  plus  de  farine  que  celui  de 
ce  dernier.  Enfin,  coupé  en  vert,  il  fournit 
un  bon  fourrage,  et  il  est  d’autant  plus 
avantageux,  sous  ce  rapport,  que  cette  pre¬ 
mière  récolte  ne  nuit  en  rien  à  celle  du 
grain,  et  la  rend  même  plus  abondante  en 
même  temps  qu’elle  augmente  la  quantité 
de  paille  produite. 

Tout  le  monde  connaît  l’importance  du 
Seigle  pour  l’alimentation  de  l’homme;  on 
fait  du  pain  avec  sa  farine,  soit  seule,  soit 
mélangée.  Le  pain  de  Seigle  seul  est  infé¬ 
rieur  à  celui  de  Froment  sous  plusieurs  rap¬ 
ports  ;  il  est  lourd  ,  la  pâte  de  farine  de 
Seigle  ne  levant  pas  ou  presque  pas;  sa 
couleur  est  brune;  il  est  médiocrement 
nourrissant,  à  cause  de  la  faible  proportion 
de  gluten  qui  s’y  trouve.  De  plus,  la  pani¬ 
fication  du  Seigle  exige  beaucoup  de  levain 
et  une  cuisson  prolongée  :  néanmoins  ce 
pain  forme  dans  beaucoup  de  parties  de 
l’ancien  monde  l’aliment  principal  des  ha¬ 
bitants  des  campagnes.  Ses  inconvénients 
sont  fortement  atténués  par  le  mélange  de 
la  farine  de  Seigle  avec  un  tiers  ou  moitié 
de  farine  de  Froment.  Le  mélange  de  ces 
deux  céréales  est  connu  vulgairement  sous 
le  nom  de  méteil.  Le  grain  de  Seigle  est  as¬ 
sez  souvent  utilisé  dans  les  brasseries ,  en 
place  de  celui  d’Orge  ,  pour  la  fabrication 
de  la  bière.  Dans  le  nord  de  la  France,  on 
prépare  une  liqueur  rafraîchissante  avec  la 
farine  de  Seigle  délayée  dans  l’eau  et  fer¬ 
mentée.  Dans  le  nord  de  l’Europe  ,  on  en 
obtient  de  l’eau-de-vie,  et  cet  usage  en 
absorbe  des  quantités  considérables.  Enfin, 
la  farine  de  Seigle  est  employée  en  méde¬ 
cine  en  cataplasmes  résolutifs  :  des  auteurs 


assurent  que  la  volaille  et  les  oiseaux  ,  en 
général ,  refusent  de  manger  le  grain  de 
cette  Graminée.  La  paille  de  Seigle  est 
d’une  grande  utilité  ;  sa  ténacité  et  sa  flexi¬ 
bilité  la  rendent  plus  propre  que  toute  autre 
à  servir  comme  lien  ;  elle  sert  aussi  pour  li¬ 
tière  ,  pour  couvrir  les  habitations  rus¬ 
tiques.  etc.;  enfin,  on  la  tresse  en  cha¬ 
peaux  de  paille ,  dont  le  tissu  est  résistant  et 
très  durable  ,  mais  dont  la  couleur  est  plus 
terne  que  celle  des  chapeaux  faits  avec  la 
paille  de  Froment. 

La  culture  du  Seigle  est  analogue  à  celle 
de  nos  autres  céréales  ;  aussi  ne  nous  en 
occuperons-nous  pas  ici,  et  renverrons  nous 
aux  ouvrages  d’agriculture  où  l’on  trouvera  , 
à  cet  égard,  tous  les  développements  néces¬ 
saires.  Ces  détails  seraient  déplacés  ici. 

Le  grain  du  Seigle  est  sujet  à  une  singu¬ 
lière  affection  qui  se  montre  aussi,  mais 
moins  fréquemment  chez  d’autres  Grami¬ 
nées.  Sous  cette  influence,  on  le  voit  s’al¬ 
longer  démesurément  et  former  une  sorte 
de  corps  oblong  brunâtre  ou  violacé,  sou¬ 
vent  courbe,  qu’on  a  nommé  ergot  de  Seigle. 
Le  Seigle  ergoté  est  intéressant  à  étudier  aux 
points  de  vue  de  l’histoire  naturelle  et  de  la 
médecine  ;  aussi  a-t-il  fixé  l’attention  de 
nombreux  observateurs,  et  a-t-il  été  l’objet 
de  beaucoup  de  travaux  spéciaux.  Les  opi¬ 
nions  ont  beaucoup  varié  quant  à  la  nature 
de  l’ergot.  Les  uns  l’ont  regardé  comme  une 
production  morbide  provenant,  d’après  Bosc, 
Rosier,  etc.  ,  d’une  surabondance  de  sucs 
nourriciers  de  mauvaise  nature  ,  ou  ,  selon 
B.  de  Jussieu  et  Geoffroy,  d’un  défaut  d’é¬ 
quilibre  dans  la  fécondation.  D’autres  ,  à 
l’exemple  de  De  Candolle  ,  l’ont  regardé 
comme  formé  dans  son  ensemble  par  un 
Champignon  ,  auquel  le  célèbre  botaniste  gé- 
nevois  a  donné  le  nom  de  Sclerolium  clavus. 
Enfin,  de  nos  jours,  M.  Léveilié  a  émis  une 
opinion  mixte  en  quelque  sorte,  et  selon  la¬ 
quelle  l’ergot  comprend  à  la  fois  un  Cham¬ 
pignon  et  une  production  anormale  qui  en 
fait  la  majeure  partie.  Cet  habile  cryptoga- 
miste  avait  exprimé  sa  manière  de  voir  à  cet 
égard  dans  les  Annales  de  la  Société  d’his¬ 
toire  naturelle  de  Paris,  et  dans  le  Bulletin 
de  l'Académie  de  médecine  de  Paris.  Tout  ré¬ 
cemment  il  l’a  résumée  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  philomatique ,  séance  du  28  août 
1847.  Ce  savant  croit  que  l’ergot  du  Seigle 


SEI 


SEI 


529 


et  des  Graminées  est  une  maladie  de  leur 
ovule  causée  par  le  développement  d’un 
Champignon  parasite  qu’il  a  nommé  Spha- 
cclia  segetum.  Ce  Champignon  se  développe 
sur  les  Graminées  à  la  suite  des  pluies  ac¬ 
compagnées  d’orage,  et  peu  de  temps  après 
la  fécondation.  Au  début  de  l’invasion  ,  le 
grain  ne  paraît  pas  malade  ;  il  conserve  sa 
forme  et  sa  couleur;  mais  il  s’écrase  plus 
facilement  que  les  grains  sains.  Alors  l’ovule 
est  encore  blanc  ;  mais  il  est  entouré  d’une 
matière  jaunâtre,  visqueuse,  qui  l’enveloppe 
partout,  excepté  à  son  point  d’insertion. 
Cette  matière,  développée  entre  le  péricarpe 
et  l’ovule,  n’est  pas  autre  chose  que  la  Spha- 
célie  encore  jeune.  Pendant  qu’elle  continue 
à  prendre  de  l’accroissement ,  le  péricarpe 
se  détache  à  sa  base  et  tombe  ou  reste  collé 
sur  elle  ;  celle-ci  elle-même  se  détache  à  sa 
base,  et  ne  fait  plus  que  coiffer  l’ovule  déjà 
devenu  violet.  Dès  lors  le  péricarpe  et  la 
Sphacélie  ne  jouent  plus  qu’un  rôle  secon¬ 
daire  ,  et  l’ovule  ainsi  affecté  prend  un  ac¬ 
croissement  tellement  anormal  qu’il  finit 
souvent  par  acquérir  4  ou  5  centimètres  de 
longueur  :  c’est  lui  que  M.  Fée  nomme  le 
Nosocarya.  Par  suite  de  cet  accroissement 
de  la  masse  ovulaire  altérée,  la  Sphacélie 
finit  par  ne  plus  entourer  que  son  extrémité. 
Exposée  au  contact  de  l’air,  elle  se  dessèche  ; 
elle  ne  forme  le  plus  souvent  qu’une  pointe 
à  l’extrémité  de  l’ergot,  et  même  elle  tombe 
pour  l’ordinaire  par  le  frottement  des  épis 
les  uns  contre  les  autres.  Si  la  saison  est 
humide,  l’eau  la  dissout,  l’entraîne  dans  les 
balles,  ou  la  laisse  sur  l’ergot  sous  la  forme 
d’une  couche  blanchâtre  qui  se  détache  par 
petites  écailles. 

Au  point  de  vue  de  la  médecine  ,  l’ergot 
du  Seigle  a  une  grande  importance.  Lorsque 
les  grains  ergotés  sont  mêlés  en  proportion 
un  peu  forte  aux  grains  sains ,  bien  que  la 
cuisson  altère  en  grande  partie  les  proprié¬ 
tés  des  premiers,  le  pain  fait  avec  le  mélange 
des  deux  détermine  des  accidents  redouta¬ 
bles,  tels  que  la  gangrène  des  membres,  etc. 
Néanmoins  le  Seigle  ergoté  est  un  agent 
médicinal  précieux.  Ce  qui  le  distingue  par¬ 
ticulièrement  est  la  propriété  de  déterminer 
ou  de  favoriser  les  contractions  de  l’utérus 
dans  les  cas  où  l’inertie  de  cet  organe  rend 
l’accouchement  impossible  ,  et  expose  par 
suite  aux  conséquences  les  plus  funestes. 

T.  xi. 


La  science  possède  aujourd’hui  un  bon  nom¬ 
bre  de  faits  qui  semblent  éloigner  toute 
espèce  de  doute  sur  cette  propriété  remar¬ 
quable.  D'un  autre  côté,  on  lui  a  attribué, 
dans  ces  derniers  temps ,  une  action  spéciale 
pour  arrêter  les  hémorrhagies  qui  semble¬ 
rait  tenir  du  merveilleux.  Cette  étonnante 
faculté  hémostatique  a  été  attribuée  particu¬ 
lièrement  par  M.  Bonjean,  de  Chambéry,  à 
l’Ergotine,  principe  essentiel  de  l’ergot,  dans 
lequel  il  existe  avec  une  huile  narcotique  et 
vénéneuse.  D’après lesexpériences deM.  Bon¬ 
jean  et  de  quelques  autres  observateurs,  il 
suffirait  d’appliquer  de  la  charpie  imbibée 
d’une  solution  d’Ergotine  sur  l’ouverture 
d’une  grosse  veine  ou  même  d’une  artère  , 
pour  amener,  en  quelques  minutes,  la  ces¬ 
sation  de  l’hémorrhagie.  On  trouvera  dans 
les  Comptes-rendus  de  l’ Académie  des  sciences 
de  Paris,  dans  les  journaux  de  médecine  de 
ces  dernières  années  et  dans  divers  mé¬ 
moires  spéciaux,  de  nombreux  et  importants 
détails  sur  ce  sujet.  (P.  D.) 

*SEIMATO$PORIEM.  bot.  cr.  —  Genre 
de  Champignons  établi  par  M.  Corda,  et 
rangé  par  M.  Léveillé  parmi  ses  Clinospo» 
rés  -  Ectoclines ,  tribu  des  Sarcopsidés ,  sec¬ 
tion  des  Tuberculariés.  Voy.  mycologie.  (M.) 

*SEIRANOTA  («  tpa,  corde;  vwtoç,  dos). 
rept.  —  M.  Bonaparte  (  Iconografia  délia 
Fauna  italica,  1832-1841)  désigne  sous  cette 
dénomination  un  groupe  de  Reptiles  formé 
aux  dépens  de  l’ancien  genre  Salamandre 
{Voy.  ce  mot).  On  peut  prendre  comme  type 
de  cette  division  la  Salamandre  a  lunettes, 
G.  Cuvier  ( Salamandra  perspicillata  Savi), 
qui  habite  l’Europe  méridionale.  (E.  D.) 

SEIRIDIEM.  bot.  cr. —  Genre  de  Cham¬ 
pignons  établi  par  Nees  d’Esenbeck,  et  rangé 
par  M.  Léveillé  parmi  les  Clinosporés-  En- 
doclines,  section  des  Pestalozziés.  Voy.  my¬ 
cologie.  (M.) 

SEISERA.  ois.  —  Genre  établi  par 
MM.  Yigors  et  Horsfield  dans  la  famille  des 
Muscicapidæ  (Gobe-Mouches),  sur  une  es¬ 
pèce  dont  Latham  avait  fait  un  Merle,  sous 
le  nom  de  Turdus  volitans.  (Z.  G.) 

*SEISERES.  OIS.  — Voy.  GOBE-MOUCHES. 

*SEIERES.  ois. —  Genre  de  la  famille  des 
Accenteurs,  établi  parSwainson  sur  une  es¬ 
pèce  que  Gmelin  rangeait  parmi  les  Mota- 
cil les  sous  le  nom  de  Mot.  aurocapilla 
(Wils.,  Am.  ornüh .,  pl.  14,  f.  2),  Latham, 

61 


530  SEL 

avec  les  Merles  ,  et  dont  M.  Lesson  a  fait 
une  famille. 

G. -R.  Gray  a  substitué  sans  motif,  à  la 
dénomination  générique  imposée  par  Swain- 
son  ,  celle  de  Enicocichla.  (Z.  G.) 

SEJE.  bot.  ph.  —  MM.  de  Humboldt  et 
Bonpland  ont  fait  connaître  sous  ce  nom 
vulgaire  un  Palmier  observé  par  eux  dans 
les  parties  de  l’Amérique  méridionale  arro¬ 
sées  par  l’Orénoque,  qu’ils  présument  de¬ 
voir  être  une  nouvelle  espèce  de  Cocotier. 
C’est  un  arbre  de  20-25  mètres  de  haut, 
dont  les  fruits  sont  au  nombre  de  plus  de 
8,000  dans  chaque  régime.  Les  Indigènes 
en  retirent,  de  l’huile,  un  sel  qu’ils  nom¬ 
ment  Chivi  et  une  sorte  de  lait.  (I).  G.) 

SEL.  min,  —  Voy.  sels. 

SELÂCHE.  poiss.. —  Voy.  pèlerin. 

*SELACÏ10PS  (çAct^oç,  cartilagineux; 

,  aspect),  ins.  —  Genre  de  Diptères  de 
la  famille  des  Muscides  créé  parM.  Wahlker 
(  Vet.ac .  afners ,  1844).  (E.  D.) 

SÉLACIENS,  poiss.  —  Cuvier  a  désigné 
sous  ce  nom  une  famille  de  Chondroptéry- 
giens ,  que  M.  Duméril  avait  formée  sous 
le  nom  de  Plagiostomes.  Elle  comprend 
deux  genres  considérables  ,  correspondant 
aux  Squales  et  aux  Raies  de  Linné.  Dans 
l’état  actuel  de  î’Ichthyologie  ,  il  faut  y 
réunir  encore  ceux  qui  ont  été  démembrés 
de  ces  deux  grandes  divisions  linnéennes,  et 
ajouter  à  toutes  les  subdivisions  des  Squales 
proprement  dits  ,  c’est-à-dire  des  Rous¬ 
settes  ( S cy Ilium ),  des  Requins  ( Carharias ), 
des  Mylandres  (Gale-us),  des  Aiguillats  (Spi- 
nax),  etc.;  les  genres  Marteau  ( Zygœna ),  les 
Anges  ( Squatina ),  les  Scies  ( Pristis ),  et  enûn 
les  Raies  et  tous  les  démembrements  de  ce 
groupe.  Nous  pouvons  renvoyer  au  mot 
Squale  tout  ce  qui  appartient  à  cette  pre¬ 
mière  subdivision  ,  et  ne  traiter  ici  que  des 
espèces  du  genre  Raie  ( Raia  de  Linné);  on 
peut  d’ailleurs  traiter  spécialement  au  mot 
Torpille  de  tout  ce  qui  se  rapporte  à  ces 
Poissons  électriques. 

Les  Sélaciens,  en  général,  comprenant  ces 
deux  genres ,  Squales  et  Raies,  sont  remar¬ 
quables  parce  que  leurs  palatins  et  leurs 
postmandibulaires  sont  seuls  armés  de  dents 
et  tiennent  lieu  de  mâchoires.  Les  os  ordi¬ 
naires,  maxillaires  ou  mandibulaires,  n’exis¬ 
tent  qu’en  vestige,  et  toute  l’arcade  ptérygo- 
palatsne,  qui  suspend  la  mâchoire  au  crâne, 


SEL 

est  représentée  par  un  seul  os.  L’os  hyoïde 
est  attaché  au  pédicule  unique  de  cette 
pièce,  il  porte  des  rayons  branchiostéges  et 
des  arcs  branchiaux  ;  mais  les  pièces  de 
l’opercule  ne  se  retrouvent  plus.  Tout  ce 
squelette  est,  d’ailleurs,  composé  de  carti¬ 
lages  ,  qui  sont  remarquables  par  la  dispo¬ 
sition  singulière  des  Cytoblastes,  déjà  men¬ 
tionnée  dans  un  article  précédent.  Voyez 

POISSONS  et  SQUALES. 

Les  Squatines  et  les  Scies  forment  une 
sorte  de  passage  entre  les  Squales  et  les 
Raies,  et  cette  liaison  est  encore  augmentée 
par  le  genre  des  Marteaux.  Dans  ces  Pois¬ 
sons  la  queue  est  grosse  et  conique,  et  le 
corps  ne  présente  pas  encore  cet  aplatisse¬ 
ment  et  cet  élargissement  horizontal  qui 
donnent ,  à  la  famille  des  Raies  proprement 
dites,  un  caractère  si  spécial.  11  faut  même 
faire  bien  attention  que  les  Rhinobates  , 
puis  les  Rhina,  conduisent  des  Squatines  ou 
des  Scies  aux  Raies  à  queue  plus  ou  moins 
grêles.  Ce  sont  ces  formes  qui  ont  déterminé 
M.  Müller  à  diviser  en  sept  familles  et  en 
plusieurs  groupes  chacune  des  subdivisions 
que  je  viens  d’indiquer. 

Les  Raies  à  corps  aplati  horizontalement, 
à  cause  de  l’union  des  pectorales  et  des  dif¬ 
férentes  parties  de  la  tête  ,  ont  toutes  la 
bouche  au-dessous  du  museau  ;  les  deux 
narines  sont  ouvertes  au-devant  de  la  fente 
transversale  de  la  bouche;  les  yeux  sont 
tantôt  au-dessus ,  tantôt  sur  les  côtés  de  la 
tête  :  derrière  eux  existent  les  ouvertures 
toujours  très  visibles  des  évents.  Les  bran¬ 
chies  avec  lesquelles  ils  communiquent  ont 
leurs  fentes  linéaires  et  transversales  der¬ 
rière  la  bouche  et  de  chaque  côté  de  la  ligne 
médiane.  Une  ceinture  humérale,  composée 
d’un  cartilage  très  épais  ,  s’articule  avec 
l’épine  derrière  les  sacs  branchiaux.  Dans 
l’intervalle  triangulaire  qu'ils  laissent  entre 
eux  ,  au-devant  de  cette  ceinture  existe  le 
cœur  ,  logé  dans  son  péricarde.  En  arrière 
de  la  ceinture  humérale  commence  la  ca¬ 
vité  abdominale  contenant  un  foie  toujours 
très  gros,  divisé  en  deux  larges  lobes  ;  puis 
on  trouve  l’estomac,  l’intestin  qui  fait 
peu  de  circonvolutions,  mais  dont  le  gros 
intestin  porte  en  dedans  cette  remarqua¬ 
ble  valvule  spirale  des  Chondroplérygiens. 
La  rate  est  grosse  et  très  développée.  Le 
pancréas  forme  une  glande  conglomérée; 


SEL 


SEL 


531 


le  canal  intestinal  n’a  point  de  cæcums. 

J’ai  indiqué  brièvement,  parce  que  tous 
les  anatomistes  la  connaissent ,  la  place  oc¬ 
cupée  par  le  cœur,  d’où  l’on  voit  sortir  les 
artères  branchiales  dont  la  disposition  est 
aussi  bien  simple  et  bien  connue.  Je  rap¬ 
pellerai  ,  en  ce  qui  concerne  la  circula¬ 
tion ,  la  très  singulière  disposition  obser¬ 
vée  par  M.  Natalis  Guillot  de  ces  larges 
sinus  veineux  qui  semblent  porter  le  sang 
dans  une  sorte  de  tissu  cellulaire  lacuneux 
situé  symétriquement  de  chaque  côté  de  la 
colonne  vertébrale,  et  derrière  l’arc  supé¬ 
rieur  de  la  ceinture  humérale.  11  y  a  cer¬ 
tainement  là  de  nouvelles  recherches  à  faire 
pour  savoir  le  rôle  que  la  nature  fait  jouer 
à  ces  grands  sinus  lacunaires  et  celluleux 
qui  ne  paraissent  pas  exister  dans  les  Squa¬ 
les ,  ni  peut-être  même  dans  les  diflé- 
reuts  genres  plus  ou  moins  voisins  des 
Raies. 

Les  Raies  comme  les  Squales  pondent 
de  très  grands  œufs  enveloppés  dans  une 
coque  d’apparence  plus  ou  moins  cornée, 
coriace,  de  forme  carrée  et  dont  les  angles 
se  prolongent  plus  ou  moins.  Les  mâles  ont 
de  chaque  côté  des  nageoires  ventrales  ,  des 
appendices  plus  ou  moins  compliqués  au 
moyen  desquels  ils  accrochent  leurs  femelles 
et  les  réunissent  pour  la  juxtaposition  des 
cloaques  pendant  l’émission  de  la  liqueur 
séminale.  Il  y  a  donc  dans  ces  Poissons 
une  fécondation  interne  à  la  manière  de 
celle  des  Reptiles  ou  des  Oiseaux.  Quel¬ 
ques  espèces  paraissent  ovovivipares.  Les 
Raies  n’ont  pas  une  vie  très  tenace  ;  elles 
ne  vivent  que  très  peu  de  temps  hors  de 
l’eau.  Le  plus  grand  nombre  des  espèces 
habite  les  eaux  de  l’Océan  ;  mais  certaines 
d’entre  elles  sont  tout  à  fait  fluviatiles  :  ce 
sont  les  espèces  qui  vivent  dans  les  grands 
fleuves  de  l’Amérique  ,  tels  que  le  Rio  del 
Magdalena,  l’Orénoque  et  l’Amazone.  Ces  es¬ 
pèces  vivent  avec  les  Cétacés  d’eau  douce  , 
dans  des  endroits  tellement  élevés  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer,  qu’il  n’y  a  aucune 
communication  entre  les  eaux  de  l’Océan  et 
celles  qui  font  le  séjour  habituel  de  ces  Pois¬ 
sons  fluviatiles.  Toutes  les  Raies  marines 
sont  des  Poissons  de  haute  mer;  très  peu 
d’espèces  sont  littorales  :  elles  aiment  les 
fonds  de  sable  ou  vaseux  ;  eilos  par¬ 
viennent  à  une  taille  considérable.  O11  en 


rencontre  dans  l’Atlantique  qui  ont  plu¬ 
sieurs  mètres  de  largeur  ,  et  dont  le  poids 
atteint  jusqu’à  1,000  kilogrammes.  Les  na¬ 
geoires  pectorales  sont  les  seuls  organes  de 
mouvement  très  développés  dans  ces  Pois¬ 
sons  ;  les  ventrales  sont  toujours  petites. 
S'il  existe  des  nageoires  impaires  ,  on  voit 
les  dorsales  placées  sur  la  base  de  la  queue, 
ou  quelquefois  à  l’extrémité  de  cet  organe  ; 
mais  ce  n’est  qu’accidentellement ,  et  par 
suite  d’une  déviation  tératologique  ,  qu’on 
rencontre  ces  organes  insérés  sur  la  région 
dorsale  de  ces  animaux.  Rien  n’est  d’ailleurs 
plus  variable  que  la  forme  de  la  queue  de 
ces  Raies,  que  la  position  des  nageoires, 
ainsi  que  l’armure  que  portent  quelques 
unes  d’entre  elles.  Dans  les  Raies  ordinaires, 
M.  Robin  a  disséqué,  avec  un  soin  tout  par¬ 
ticulier,  un  organe  composé  de  cellules  nom¬ 
breuses  et  hexagonales ,  placées  de  chaque 
côté  des  vertèbres  coccygiennes.  Des  nerfs 
rachidiens  viennent  y  perdre  leurs  nom¬ 
breux  filets  ,  et  des  vaisseaux  sanguins  fins, 
déliés  et  nombreux  ,  les  parcourent  en  y 
faisant  les  plus  belles  injections.  L’usage  de 
cet  organe,  que  M.  Cuvier  n’avait  pas  connu 
avec  autant  de  détail,  est  encore  ignoré.  On 
ne  trouve  rien  de  semblable  dans  les  Paste- 
nagues  ni  dans  les  autres  genres  de  Poissons, 
dont  la  queue,  longue  quelquefois  de  2  mè¬ 
tres  et  davantage,  est  armée  d’épines  osseu¬ 
ses  dentelées  en  scie  sur  les  côtés  ,  tantôt 
solitaires  ,  quelquefois  en  nombre  plus  ou 
moins  considérable  ,  ayant  l’air  de  sortir 
d’une  même  bourse,  ou  étant  placées  à  dis¬ 
tance  sur  la  queue. 

La  peau  des  Raies  est  lisse  et  mince,  et 
toujours  enduite  d’une  abondante  mucosité 
sécrétée  par  des  cryptes  muqueuses  éparses 
sur  la  tête  et  sur  les  ailes  ,  mais  disposées 
quelquefois  avec  beaucoup  de  régularité.  Les 
Raies  de  nos  côtes  ont,  comme  les  Squales,  des 
canaux  muqueux  très  nombreux  ,  souvent 
empelotonnés  en  petites  masses  comme  des 
espèces  de  ganglions  lymphatiques.  La  posi¬ 
tion  de  ces  canaux  ,  les  vaisseaux  qui  les 
nourrissent,  ou  les  nerfs  qui  les  animent  , 
prouvent  que  les  canaux  n’ont  aucune  ana¬ 
logie  avec  les  organes  électriques  des  tor¬ 
pilles.  La  peau  est  souvent  hérissée  d’aspéri¬ 
tés  plus  ou  moins  fines  et  elle  porleen  même 
temps  des  sortes  de  boucliers  ou  d’écussons 
armés  d’épines  recourbées  qu’on  appelle  les 


532 


SEL 


SEL 


boucles  des  Raies.  Ces  boucles  sont  éparses 
sur  le  corps ,  mais  quelquefois  aussi  elles 
sont  réunies  d’une  manière  régulière  sous 
l’angle  des  grandes  ailes;  elles  sont  plus 
grosses  et  plus  abondantes  dans  les  mâles 
que  dans  les  femelles.  On  rencontre  aussi 
des  épines  placées  régulièrement  le  long  de 
la  colonne  vertébrale,  tantôt  sur  un  rang, 
tantôt  sur  trois.  Des  épines  existent  aussi 
sur  les  arcades  sourcilières,  au-devant  ou  en 
arrière  des  yeux,  auprès  des  évents;  quel¬ 
quefois  la  constance  de  ces  armes  peut  de¬ 
venir  un  bon  caractère  spécifique  ;  mais  il 
arrive  aussi  qu’elles  sont  sujettes  à  de  gran¬ 
des  variations. 

Au  lieu  de  ces  armes  plus  ou  moins  offen¬ 
santes,  la  peau  de  certaines  espèces  est  re¬ 
couverte  de  granulations  calcaires  serrées 
les  unes  contre  les  autres  et  adbérantavec  une 
telle  force  à  la  peau  que  les  arts  en  ont  su 
tirer  parti.  On  fait,  en  les  usant,  une  espèce 
de  parchemin  recouvert  d’un  réseau  hexa¬ 
gonal  d’une  très  grande  solidité,  susceptible 
de  prendre  un  très  beau  poli  et  que  l’on 
connaît  sous  le  nom  de  Galuchat. 

Les  Sélaciens  de  la  mer  Rouge  et  de  la  côte 
de  Malabar  en  fournissent  une  grande  abon¬ 
dance,  tellement  que  le  commerce  de  ces 
peaux  de  Raies  est  un  objet  important  d’ex¬ 
portation  pour  ces  contrées. 

J’ai  dit  que  la  bouche  des  Raies  était  sous 
le  museau.  Elle  est  un  peu  protractile  ;  mais, 
en  ayant  égard  à  la  grandeur  des  individus, 
on  doit  dire  que  la  fente  de  la  bouche  n’est 
généralement  pas  très  grande.  Cependant,  à 
cause  de  la  mobilité  des  mâchoires,  ces  Pois¬ 
sons  parviennent  à  avaler  des  individus  assez 
grands.  Loin  d’armer  leur  gueule  comme 
celle  des  Squales,  les  dents,  disposées  sur 
plusieurs  rangs,  sont  ordinairement  très 
petites;  tantôt  ce  sont  de  petites  épines  at¬ 
tachées  sur  la  peau  de  la  mâchoire  par  li¬ 
gnes  longitudinales,  elles  forment  alors 
comme  des  râpes  ;  tantôt  elles  sont  en  quin¬ 
conce.  Ces  dents  peuvent  avoir  à  leur  base 
deux  petits  talons  épineux;  d’autres  fois 
elles  sont  de  simples  granulations  d’une 
extrême  finesse.  Il  y  a  même  une  espèce 
voisine  des  Céphaloptères  d’Amérique  dont 
la  mâchoire  inférieure  manque  de  dents. 
Quelquefois  aussi  cette  dentition  est  remar¬ 
quable  par  le  développement  des  pièces  cal¬ 
caires  qui  forment  des  compartiments  ou 


des  mosaïques  tantôt  égales,  tantôt  beau¬ 
coup  plus  larges  que  longues. 

On  conçoit  qu’une  telle  variation  dans  les 
formes  générales,  dans  la  dentition,  dans  la 
position  des  nageoires  et  dans  la  nature  de 
la  queue,  ait  permis  aux  naturalistes  de  di¬ 
viser  cette  famille  en  un  nombre  considéra¬ 
ble  de  genres  dont  on  connaît  aujourd’hui 
une  infinité  d’espèces. 

Les  Sélaciens  se  montrent  à  l’état  fossile 
non  moins  variés  que  les  espèces  vivantes. 
M.  Agassiz  en  a  fait  connaître  un  assez  grand 
nombre,  surtout  en  publiant  les  différents 
fragments  des  aiguillons  de  la  queue  ou  des 
dents  des  genres  voisins  des  Miliobates. 

Une  famille  aussi  nombreuse  exigerait, 
pour  être  traitée  avec  détail,  une  publication 
qui  comprendrait  un  volume  entier.  Pour  ne 
pas  sortir  des  bornes  d’un  article  de  diction¬ 
naire,  je  dois  me  restreindre  à  ces  considé¬ 
rations  générales.  (Val.) 

*SEEADEÏ\MA.  ins. — Genre  de  la  tribu 
des  Chalcidiens,  groupe  des  Ptéromalites,  de 
l’ordredes  Hyménoptères,  établi  par  M.  Wal- 
kersurdes  espèces  à  antennes  de  treize  ar  ¬ 
ticles  et  à  abdomen  allongé.  Le  type  est  le  S. 
latum  Walk.,  découvert  en  Angleterre.  (Br..) 

*SELAGIA  (aùaye a>,  je  brille),  ins.  — 
Hubner  (  Cat.,  1816)  indique  sous  ce  nom  un 
genre  de  Lépidoptères  de  la  famille  des  Noc¬ 
turnes ,  tribu  des  Pyralides ,  qui  n’est  pas 
adopté  par  les  entomologistes  français.  (E.D.) 

SÉEAGîNE.  Selago.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Sélaginées,  à  laquelle  il 
donne  son  nom,  de  la  Didynamie  angiosper- 
mie  dans  le  système  de  Linné.  Le  nombre 
des  espèces  qu’il  comprend  s’est  accru  ra¬ 
pidement  dans  ces  dernières  années.  Ainsi, 
dans  sa  Monographie  des  Sélaginées  ( Mém . 
de  la  Soc.  de  phys.  et  d’hist.  nat.  de  Genève , 
ÎI,  1823),  M.  Ghoisy  en  décrivait  28,  dont 
7  imparfaitement  connues  ;  tandis  que  dans 
la  revue  monographique  qu’il  en  a  publiée 
récemment,  M.  Walpers [Repert.  botan.,  IV, 
p.  150)  en  décrit  65.  Ces  végétaux  sont  des 
herbes  et  des  sous-arbrisseaux  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  à  petites  feuilles  acicu- 
laires  ou  lancéolées,  ou  ovales,  alternes, 
opposées  ou  fasciculées  ;  à  petites  fleurs  ter¬ 
minales  ,  en  épi  ou  presque  en  corymbe. 
Les  fleurs  ont  un  calice  à  3  ou  5  divisions  ; 
une  corolle  gamopétale,  à  tube  cylindrique 
ou  en  entonnoir,  à  limbe  quinquéfide,  plus 


SEL 


SEL 


533 


ou  moins  irrégulier;  4  étamines  didyna- 
mes  ;  un  ovaire  à  deux  loges  renfermant 
chacune  un  seul  ovule  suspendu.  Chacune 
de  ces  loges,  dans  le  fruit  mûr,  se  sépare 
spontanément  en  un  akène  monosperme. 

La  délicatesse  de  ces  plantes  en  fait  Cul¬ 
tiver  quelques  unes  comme  espèces  d’orne¬ 
ment.  Telle  est  la  Sélagine  bâtarde,  Selago 
spuria  Lin.,  petite  espèce,  à  tiges  nombreu¬ 
ses,  droites,  hautes  de  5  ou  6  décimètres, 
légèrement  velues  dans  le  bas,  ainsi  que 
les  feuilles  qui  sont  linéaires,  presque  fili¬ 
formes,  entières  ou  dentées  vers  leur  extré¬ 
mité;  les  fleurs  sont  très  petites,  d’un  joli 
bleu  très  clair ,  et  groupées  en  grand  nombre 
en  épis  qui  se  réunissent  à  leur  tour  en 
une  sorte  de  corymbe  d’un  joli  effet.  C’est 
une  plante  d’orangerie,  qu’on  cultive  dans 
un  mélange  de  terre  ordinaire  et  de  terre 
de  bruyère.  —  On  cultive  aussi ,  et  de  la 
même  manière,  la  Sélagine  a  corymbe,  Selago 
corymbosa  Lin.,  à  très  petites  feuilles  fili¬ 
formes  fasciculées,  à  très  petites  fleurs  blan¬ 
ches,  moins  élégantes  que  celles  de  la  pré¬ 
cédente.  (P.  D.) 

SÉLAGINÉES.  Selagineæ.  bot.  bh.  — 
Famille  de  plantes  dicotylédonées,  monopé¬ 
tales,  hypogynes,  ainsi  caractérisée:  Calice 
libre,  persistant,  spathiforme  ou  tubuleux, 
à  3-5  divisions  plus  ou  moins  profondes  , 
plus  rarement  bifoliolé.  Corolle  monopétale, 
à  tube  court  ou  allongé,  entier  ou  latérale¬ 
ment  fendu,  à  limbe  4-5-lobé,  à  lobes  égaux 
ou  disposés  en  une  ou  deux  lèvres,  à  préflo¬ 
raison  imbriquée.  Étamines  insérées  au  tube 
de  la  corolle,  saillantes  ou  incluses,  quatre 
didynames  ou  réduites  à  deux  par  l’avorte¬ 
ment  de  la  paire  extérieure,  à  anthères  unilo¬ 
culaires  s’ouvrant  longitudinalement.  Ovaire 
libre,  terminé  par  un  style  simple  et  un  stig¬ 
mate  en  tête,  à  deux  loges  renfermant  cha¬ 
cune  un  ovule  anatrope  pendu  au  sommet. 
Le  fruit  se  compose  de  deux  akènes  se  sépa¬ 
rant  à  la  maturité,  égaux  ou  inégaux,  tous 
deux  fertiles,  ou  l’un  stérile  et  même  avorté, 
à  péricarpe  subéreux,  quelquefois  renflé  sur 
les  côtés  qui  se  creusent  d’une  logette.  Grai¬ 
nes  pendantes,  à  tégument  coriace,  à  péri- 
sperme  charnu  dans  l’axe  duquel  se  présente 
un  embryon  cylindrique,  de  même  longueur 
à  peu  près,  à  radicule  supère.  Les  espèces 
sont  des  sous-arbrisseaux  ou  des  berbes,  tou¬ 
tes  originaires  du  cap  deBonne-Espérance;  à 


feuilles  alternes  ou  s’opposant  vers  le  bas  de 
la  tige,  entières  ou  découpées,  sessiles  ou  pé- 
tiolées,  dépourvues  de  stipules  ;  à  fleurs  dis¬ 
posées  en  grappes  terminales  ou  en  corym- 
bes  paniculés,  chacune  accompagnée  d’une 
bractée. 

GENRES. 

Polycenia ,  Chois.  —  Hebenslreilia,  L.  — 
Dischisma,  Chois.  - —  Agathelpis,  Chois.  — 
Microdon,  Chois.  (Dalea ,  Gærtn.) — Selago, 
L.  ( Noltea ,  Eckl.) — Walafridia,  E.  Mey. 

(Ad.  JJ 

*SELAG1MTES.  bot.  foss. — Genre  éta¬ 
bli  par  M.  Ad.  Brongniart  pour  des  végé¬ 
taux  fossiles  du  terrain  Fouiller,  qui  parais¬ 
sent  entrer  dans  la  famille  des  Lycopodia- 
cées.  Ils  sont  caractérisés  par  des  tiges  di- 
chotomes  ,  portant  plusieurs  rangées  longi¬ 
tudinales  de  feuilles  imbriquées ,  dilatées  à 
la  base  ,  qui  laissent  des  cicatrices  à  peine 
distinctes.  (D.  G.) 

*SEEAGIS  ,  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édi¬ 
tion  ,  p.  89).  ins. —  Synonyme  de  Caris, 
Gory.  (C.) 

*SÉLAGITE.  géol.  —  Espèce  de  la  fa¬ 
mille  des  Roches  hypersthéniques.  Voy.  ro¬ 
ches  ,  page  163. 

SELANDIIÏE.  Selandria.  ins. — Genre  de 
la  famille  des  Tenthrédides ,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères ,  établi  par  Lcach  et  adopté 
par  tous  les  entomologistes.  Les  Sélandries  se 
distinguent  des  genres  voisins  par  leurs  an¬ 
tennes  composées  de  neuf  articles  et  un 
peu  renflées  à  l’extrémité,  et  par  leur  corps 
court,  assez  large.  Les  espèces  connues  sont 
surtout  européennes  ;  nous  citerons,  comme 
les  plus  communes  dans  notre  pays ,  les 
S.  morio  ( Tenthredo  morio  Fab.),  S.  cos- 
talis  ( Tenthredo  costalis  GmeL),  S.  serva 
Fabr.,  etc. ,  etc.  (Bl.) 

*SEEAS,  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition, 
p.  113).  ins.  —  Synonyme  de  Lamprocera, 
Laporte.  (C.) 

*SELASIA  (çAaç,  éclat,  feu,  éclair),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Serricornes,  section  des 
Malacodermcs  et  tribu  des  Cébrionites,  éta¬ 
bli  par  de  Laporte  ( Pievue  enlomologique  de 
Silbermann ,  1836,  t.  IV,  p.  19),  adopté  par 
Guérin-Méneville  ( Species  el  Iconographie 
générique  des  animaux  articulés,  1843,  2e 
livraison,  n°  6).  Ce  genre  ne  renferme  en¬ 
core  que  trois  espèces,  savoir:  S.  Ilhiphice- 


534 


SEL 


roides  Lap.,  unicolor  et  decipiens  Westw. 

(  Euptilia).  La  première  est  originaire  du 
Sénégal,  et  les  deux  autres  proviennent  des 
Indes  orientales.  (C.) 

*SELASOMA  (cre/o cç,  éclat  ;  ocou.oc,  COrps). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Diptères ,  de  la 
famille  des  Tabaniens  fondé  par  M.  Mac- 
quart  ( Dipt .  exot.,  I,  1838).  (E.  D.) 

*SELASP’IIOIUJS ,  Swains.  ois.— Syno¬ 
nyme  de  Mcllisuga ,  Briss.,  genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Oiseaux-Mouches,  qui  comprend 
les  Rubis  de  M.  Lesson.  Voy.  colibri.  (Z.  G.) 

*SELATOSOM8JS,  Stephens,  ins. — Syno- 
nyinede Biacanlhus,  Latreille,  ou  Aphotistus, 
Ivirby.  (C.) 

*SELBYA.bot.  ph.  —  Genre  établi  dans 
la  famille  des  Méliacées  par  M.  M.-J.  Rœ- 
mer  (  Famil.  natur.  synop.  monograp . , 
fasc.  1,  p.  126)  pour  le  Milnea  montana 
W.  Jack.  ( Lan  sium  montanum  Rumph.). 

(D.  G.) 

SELEIMA  (du  mot  S'deme  que  les  Por¬ 
tugais  appliquent  à  ce  poisson),  roiss. — 
Ce  nom  générique  a  été  choisi  par  Bowdich 
pour  désigner  u-ri  poisson  des  îles  du  Cap- 
Vert  ,  d’une  belle  teinte  dorée.  Cuvier  a 
soupçonné  que  ce  poisson  pourrait  bien  être 
la  Saupe  ( SparusSalpa ,  L.),  espèce  du  genre 
Bogues  ( Boops ),  auquel  certainement  le  Se- 
leiina  appartient.  (G.  B.) 

SÉLÈNE.  Selene  (a-c-À'/jv/j,  lune),  poiss. — 
Sous  ce  nom,  qui  rappelle  l’éclat  dont  bril¬ 
lent  les  écailles  de  ces  Poissons  ,  Lacépède 
(Hist.  nal.  Poiss.,  IV)  désigne  un  genre  de 
Vomers  qui  doit  disparaître  du  catalogne 
ichthyologique.  En  eSîet ,  les  deux  espèces 
que  ce  savant  a  rapportées  à  ce  genre  ne 
reposent  que  sur  des  caractères  mal  ap¬ 
préciés. 

La  Sélène  argentée  ,  Selene  argentea 
Lacép.  ,  n’est  autre  chose  qu’un  Abacatuia 
(voy.  argyréiose),  qui  avait  usé  sa  première 
dorsale  et  ses  ventrales.  La  Sélène  quadran- 
gulaire,  Z  eus  quadratus  Linn.,  est  la  même 
que  le  Chætodon  faber ,  VEphippus  forgeron 
de  M.  Valenciennes.  (G.  B.) 

SELENEPISTOMA  yjvf;,  lunule  ;  lui, 
sur  ;  çzou.a,  bouche),  ins.  — Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  hétéromères,  de  la  famille  des 
Mélasomes  et  de  la  tribu  des  Blapsides,  pro¬ 
posé  par  Solier,  adopté  par  Dejean  (Catalo¬ 
gue,  3U  édition,  p.  211)  et  par  Hope.  Deux*, 
espèces  du  cap  de  Bonne-Espérance  y  sont 


SEL 

rapportées,  savoir  :  les  Opatrum  longipalpe 
et  acutum  Wied.  (C.) 

*SELENIA  (adrivn,  lune),  ins.  —  Genre  de 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes ,  tribu 
des  Géomètres,  créé  par  Hubner(CaL>  1816). 

(E.  D.) 

*  SE  LE  AIDERA  ,  Gould.  ois. —  Syno¬ 
nyme  de  Ramphastos ,  Linn.,  division  de  la 
famille  des  Toucans.  Voy.  toucan.  (Z.  G.) 

SÉLÉNIE.  Selenia.  bot.  ph.  — Genre  de 
la  famille  des  Crucifères,  de  la  Tétradyna- 
mie  siliculeuse,  dans  le  système  de  Linné, 
établi  par  Nuttal  ( Journ .  acad.  Philad.,  V), 
pour  une  piaule  annuelle,  qui  croît  natu¬ 
rellement  dans  les  prairies  humides  de 
l’Amérique  septentrionale  ,  et  à  laquelle  il 
a  donné  le  nom  de  Selenia  aurea.  Ce  genre 
est  remarquable  par  les  dix  glandes  hypo- 
gynes  que  présente  sa  lleur,  et  dont  huit 
sont  placées  par  paires  à  la  base  des  sépales, 
tandis  que  les  deux  autres  se  trouvent  à  la 
base  des  deux  étamines  courtes;  sa  siiicule 
est  largement  ovale,  rétrécie  à  sa  base , 
rnarginée,  à  deux  valves  réticulées  et  un 
peu  renflées  ;  chacune  des  deux  loges  de  ce 
fruit  renferme  de  quatre  à  six  graines  en¬ 
tourées  d’une  large  bordure  cartilagineuse, 
dans  lesquelles  la  radicule  n’estque  très  im¬ 
parfaitement  accombante  et  s’applique  tout- 
à-fait  sur  le  côté  de  l’un  des  cotylédons,  tout 
près  de  son  bord.  L’espèce  type  de  ce  genre 
doit  son  nom  a  la  couleur  jaune  d’or  de  ses 
fleurs  qui  ont  environ  14  millim.  de  lar¬ 
geur,  et  qui  exhalent  une  odeur  agréable. 
C’est  une  petite  plante  d’environ  2  décim. 
de  hauteur,  à  feuilles  pinriatifîdes. 

La  singularité  des  caractères  du  genre 
Sélénie  a  déterminé  Nuttal  et,  après  lui, 
Torrey  et  Asa  Gray  à  établir  pour  lui ,  dans 
la  famille  des  Crucifères ,  une  tribu  parti¬ 
culière  qu’ils  ont  nommée Séléniées.  (P.  D.) 

SÉLÉNIÉES-.  bot.  ph.  —  Nom  d’une 
tribu  établie  par  Nuttal  dans  la  famille  des 
Crucifères  ,  et  comprenant  le  genre  Sé¬ 
lénie. 

*SELENIS,  Hope  (ColeoplerisC s  Manual, 
III,  p.  158).  ins.  —  Synonyme  d'Acrorwys, 
Chevrolat,  Dejean.  (C.) 

SÉLÉNITE.  min.  et  géol.  —  Voy.  gypse. 

*SELENÏTES,  Hope  (Coleopterist’s  Man. , 
III,  p.  157).  ins. —  Synonyme  de  Cheilome- 
nes,  Chevrolat,  Dejean.  (C.) 

SÉLÉNIUM  (de  aeÀvjvvî,  lune),  ch.  et  min. 


SEL 


535 


—  Corps  simple,  métalloïde,  découvert,  en 
1SI7,  par  M.  Berzélius,  et  dont  les  proprié¬ 
tés  se  rapprochent  beaucoup  de  celles  du 
Tellure  et  du  Soufre.  Comme  ce  dernier,  il 
peut  être  obtenu  sous  les  trois  états;  à  l'é¬ 
tat  solide,  il  est  d’un  brun  foncé,  translucide 
sur  les  parties  minces  ,  et  montre  alors  à  la 
lumière  transmise  une  belle  couleur  rouge. 
Les  combinaisons  du  Soufre  et  du  Sélénium 
présentent  entre  elles  les  plus  grandes  ana¬ 
logies.  11  est  peu  répandu  dans  la  nature  , 
où  on  ne  le  rencontre  qu’à  l’état  de  mélange 
avec  le  Soufre,  ou  à  l’état  de  combinaison 
avec  l’Argent ,  le  Cuivre  et  le  Plomb.  Voy. 
séléniures.  (Del.) 

*  SÉLÉNIURES.  min.  —  Petit  genre  de 
substances  minérales  faisant  partie  de  la 
classe  des  substances  métalliques,  et  prove¬ 
nant  de  la  combinaison  d’un  métal  avec  le 
Sélénium,  élément  métalloïde.  Ce  genre  ne 
comprend  encore  que  quatre  espèces,  dans 
lesquelles  le  Sélénium  est  combiné  avec  le 
Plomb  ,  l’Argent  et  le  Cuivre.  Ces  espèces 
ont  pour  caractères  communs  d’exhaler  une 
forte  odeur  de  Chou  pourri  lorsqu’on  les 
grille  dans  un  tube  ouvert  par  les  deux 
bouts  ,  et  de  donner  un  sublimé  rouge  de 
Sélénium  lorsqu’on  les  chauffe  dans  le  tube 
fermé.  Les  quatre  espèces  connues  sont  :  la 
Clauslhalie  ,  ou  le  Séléniure  de  plomb;  la 
Naumannite,  ou  Séléniure  d’argent;  la  Ber- 
zéline,  ou  Séléniure  de  cuivre;  et  l'Eukai- 
rile  ,  ou  Séléniure  double  d’argent  et  de 
cuivre.  Nous  avons  déjà  parlé  du  Séléniure 
de  plomb,  à  l’article  qui  concerne  ce  métal. 
Nous  dirons  quelques  mots  ici  des  Séléniures 
d’argent  et  de  cuivre. 

La  Naumannite  (ou  le  Séléniure  d’argent), 
décrite  et  analysée  par  G.  Rose,  provient  des 
mines  de  Tilkérode  au  Harz;  elle  est  en 
masses  grenues,  d’un  noir  de  fer,  à  cassure 
Iamelleuse  et  à  clivage  cubique  ;  elle  res¬ 
semble  beaucoup  à  l’Argyrose  ou  sulfure 
d’Argent,  dont  elle  se  distingue  par  moins 
de  ductilité,  et  un  clivage  très  sensible.  Elle 
est  composée  d’un  atome  d’Argent  et  d’un 
atome  de  Sélénium  ,  ou  ,  en  poids  ,  d’Ar¬ 
gent  73,  et  de  Sélénium  27. 

La  Berzéline  (Séléniure  de  cuivre)  pro¬ 
vient  de  la  mine  de  Cuivre  de  Skrickerum 
en  Smolande;  c’est  une  substance  métal* 
loïde,  d’un  blanc  d’Argent,  très  ductile,  qui 
forme  de  petites  veines  dendritiques,  ou  des 


SEL 

enduits  noirâtres  dans  les  fissures  d'un  cal¬ 
caire  spathique.  Berzélius,  qui  l’a  fait  con¬ 
naître,  l’a  trouvée  composée  d’un  atome  de 
Sélénium  et  de  deux  atomes  de  Cuivre  ;  en 
poids,  de  62  de  Cuivre  et  de  38  de  Sélénium. 

L'Eukairite  ,  analysée  par  le  même  chi¬ 
miste  ,  et  qui  se  rencontre  avec  la  Berzéline 
dans  la  mine  de  Skrickerum  ,  n’est  qu’une 
combinaison  d’un  atome  de  Naumannite  et 
d’un  atome  de  Berzéline.  C’est  donc  un  Sé¬ 
léniure  double  d’argent  et  de  cuivre,  qu'Hatiy 
a  décrit  sous  le  nom  de  Cuivre  sélénié  ar¬ 
gentai.  Il  est  d’un  gris  de  plomb,  et  mal¬ 
léable  comme  la  Berzéline,  dont  on  ne  peut 
le  distinguer  que  par  ses  propriétés  chimi¬ 
ques.  Sa  solution  par  l’acide  azotique  donne, 
par  le  moyen  d’un  barreau  de  fer,  les  réac¬ 
tions  connuesdu  Cuivre  et  de  l’Argent.  Cette 
combinaison  est  analogue  à  celle  que  pré¬ 
sente,  parmi  les  sulfures,  la  Stromeyérine  ; 
et  tout  indique  que  les  Séléniures  et  les  sul¬ 
fures  ,  des  mêmes  bases  et  du  même  ordre 
de  saturation  ,  sont  isomorphes  entre  eux. 

(Del  ) 

*SELE1\0CEPHALUS («sXyjvvj,  lune;  «- 
<paK,  tête),  ins.  —  Genre  de  la  famille  des 
Cercopides,  de  l’ordre  des  Hémiptères  ho- 
moptères,  établi  par  M.  Germar  et  adopté 
par  la  plupart  des  entomologistes.  Les  Sele- 
nocephalus  se  reconnaissent  surtout  à  leur 
tête  courte  et  large,  affectant  la  forme  d’un 
croissant  lorsqu’on  la  considère  en  dessus,  à 
leurs  ocelles  situés  en  avant  des  yeux  ,  etc. 
Le  type  de  ce  genre  est  le  S.  obsoletus 
Germ.,  Burin. ,  assez  commun  dans  notre 
pays.  (Bl.) 

*SELENQDEIUJS(adWç,  lunule; 
cou),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  de  la  famille  des  Clavicornes  et 
de  la  tribu  des  Nitidulaires,  proposé  par  De- 
jean  ( Catalogue ,  3e  édition,  p.  134)  et  qu’il 
compose  de  deux  espèces  de  la  Guiane  fran¬ 
çaise,  des  A’.  Cayennensis  Dej.,  et  laminaLac. 

(C.) 

*  SELENODÛN.  mam. — Voy.  solenodon. 

(E.  D.) 

*SELEN0D01\  (si^vtç,  lunule;  bfovç, 
dent),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Serricornes,  section 
des  Malacodermes  et  tribu  des  Cébrionites, 
établi  par  La  treille  ( Publication  posthume. 
Annales  de  la  Société  entomologique  de 
France,  t.  III,  p.  163)  sur  le  Cebrio  bicolor 


SEL 


536  SEL 

de  F  ,  espèce  qui  est  propre  aux  États-Unis 

(G.) 

*SE  LE  NOMMA ,  Solicr,  Dejean  ( Catalo¬ 
gue ,  3e  édition,  p.  203).  ms.  —  Synonyme 
d’ Ammophcrus ,  Guérin  Meneviile,  Castelnau 
et  Solier.  (G  ) 

*SELENOPALPUS  (aeWs,  lunule;  pal- 
pus,  palpe),  ins. —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  hétéromères ,  famille  des  Sténély- 
tres,  tribu  des  OEdémérites ,  créé  par  Ad. 
Wite  {The  Zoologie  of  lhe  voyage  of  Erebus 
el  Terror ,  1846,  p.  13),  et  qui  se  compose 
de  trois  espèces,  toutes  originaires  de  la  Nou¬ 
velle-Zélande  ;  savoir:  S.  chalybeus ,  sub- 
viridis  Wh.,  et  cyana  F.  ( Dryops ).  (C.) 

1SELENOPHORIJS  {oeUvV„  lunule  ;  <pe- 
pco,  je  porte),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  famille  des  Carabi- 
ques,  tribu  des  Harpaliens,  créé  par  Dejean 
(Species  général  des  Coléoptères,  t.  IV,  p.  80), 
et  qui  se  compose  de  près  de  cent  espèces. 
Sur  ce  nombre,  soixante-quinze  environ  sont 
propres  à  l’Amérique,  une  douzaine  à  l’Afri¬ 
que,  quatre  ou  cinq  à  l’Asie,  et  une  seule 
est  européenne.  Nous  désignerons,  comme 
faisant  partie  de  ce  genre,  les  espèces  sui¬ 
vantes:  S.  palliatus,  caliginosus  F.,  tricolor 
Guér.,  pyrilosus ,  œquinuclialis  Dej.,  limbo- 
laris  Py.  ,  tenebrosus  ,  varicolor ,  viridipes 
Leconte  ,  etc. ,  etc.  (C.) 

*SELENOPS.arachn.— C’est  un  genre  de 
l’ordre  des  Aranéides,  de  la  tribu  des  Arai¬ 
gnées,  établi  par  Léon  Dufour  et  adopté  par 
les  aptérologistes.  Les  yeux,  chez  les  espèces 
qui  composent  ce  genre,  sont  au  nombre  de 
huit,  disposés  sur  deux  lignes:  la  ligne  an¬ 
térieure  qui  est  courbée  en  avant  et  formée 
par  six  yeux  ;  la  ligne  postérieure  est  très 
rapprochée  de  l’autre,  plus  longue  que  l’an- 
térieureet  indiquée  à  ses  extrémités  par  deux 
yeux  seulement,  de  manière  qu’il  y  a  quatre 
yeux  intermédiaires  sur  une  ligue  droite,  et 
deux  yeux  latéraux  de  chaque  côté,  l’un  plus 
avancé,  l’autre  plus  reculé  que  la  ligne  in¬ 
termédiaire.  La  Icvre  est  arrondie,  semi- 
circulaire  ou  ovalaire.  Les  mâchoires  sont 
allongées,  droites,  écartées  et  divergentes  à 
leur  extrémité.  Les  pattes,  étalées  latérale¬ 
ment,  sont  allongées,  fortes,  presque  égales  ; 
les  postérieures  sont  aussi  longues  ou  plus 
longues  que  les  antérieures. 

Les  Aranéides,  qui  composent  cette  coupe 
générique,  habitent  l’ancien  et  le  nouveau 


monde,  et  courent  avec  rapidité  les  pattes 
étendues  latéralement.  On  en  connaît  six 
espèces  et,  comme  type  de  ce  genre,  je  cite¬ 
rai  le  Sélénops  omalosome,  Selenops  omalo- 
soma  Duf.  ( Annales  générales  des  sciences 
physiques,  1820,  p.  7,  pl.  69,  fig.  4).  Cette 
espèce,  qui  habite  l’Espagne,  a  été  rencon¬ 
trée  dans  les  environs  de  Valence.  (IL  L.) 

*SEEENOSPOmUM.  bot.  cr.  —  Genre 
de  Champignons  établi  par  M.  Corda  ,  et 
rangé  par  M.  Léveillé  parmi  ses  Clinospo- 
rés  -  Ectoclines ,  tribu  des  Sarcopsidés ,  sec¬ 
tion  des  Tuberculariés.  Voy.  mycologie.  (M.) 

SELEUCIBES ,  Less.  ois.  — Synonyme 
de  Falcinellus,  Vieill. ,  genre  de  la  famille 
des  Paradisiers.  Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

SEL  GEMME,  min.  ot  géol.  —  Voy.  ro¬ 
ches,  page  179. 

*SELIDOSEMA(<jeÀtç,  page;  <j%a,  signe). 
ins.  —  Hubner  (Cat.,  18 16)  indique  sous  cette 
dénomination  un  genre  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères  ,  famille  des  Nocturnes ,  tribu  des 
Géomètres ,  qui  n’est  généralement  pas 
adopté.  (E.  D.) 

SE  LIN.  Selinum.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Ombellifères ,  tribu  des  Angéli- 
cées ,  de  la  Pentandrie  digynie  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné.  Le  groupe  générique  établi 
primitivement  sous  ce  nom  par  Linné  et 
successivement  accru  par  les  botanistes  pos¬ 
térieurs  ,  est  un  de  ceux  de  la  famille  des 
Ombellifères  qui  ont  été  le  plus  démembrés. 
Tel  qu’il  est  admis  aujourdhui  conformé¬ 
ment  aux  idées  d’Hoffmann,  il  comprend 
un  petit  nombre  d’espèces  herbacées  vivaces, 
indigènes  de  l’Europe  moyenne  et  méridio¬ 
nale,  de  l’Amérique  septentrionale,  et  des 
montagnes  du  Népaul ,  à  feuilles  ternées* 
décomposées  en  segments  pinnatifides  ;  à 
fleurs  blanches,  formant  une  ombelle  com¬ 
posée  ,  dont  l’involucre  n’a  qu’un  petit 
nombre  de  folioles,  tandis  que  son  involu- 
celle  est  polyphylle.  Leur  fruit  est  comprimé 
latéralement ,  chacune  de  ses  moitiés  pré¬ 
sentant  cinq  côtes  ailées-membraneuses  , 
dont  les  latérales  deux  fois  plus  larges  que 
les  autres  ;  ses  sillons  sont  parcourus  chacun 
par  une  ligne  de  suc  propre  (' villa ),  les  ex¬ 
térieurs  souvent  par  deux.  Parmi  nos  Om¬ 
bellifères  rangées  d’abord  parmi  les  Sélins, 
i!  ne  reste  plus  aujourd’hui  sous  ce  nom  que 
le  Selin  a  feuilles  de  Carvi,  Selinum  car- 
vifolia  Lin.,  plante  de  près  d’un  mètre  de 


SEL 


SEL 


haut ,  commune  dans  les  prairies  et  les  bois 
humides  de  divers  points  de  la  France,  dont 
la  tige  cannelée  ou  sillonnée-anguleuse , 
meme  relevée  de  côtes  saillantes,  et  un  peu 
membraneuses,  porte  des  feuilles  à  segments 
divisés  sur  leurs  côtés  en  lobes  étroits  mu- 
cronés.  Ses  fleurs  sont  blanches.  Quelques 
auteurs  signalent  sa  racine  et  sa  graine 
comme  apéritives  et  carminatives  ;  mais 
l’une  et  l’autre  sont  inusitées.  (D.  G.) 

*SELïLTS.  crust. — C’est  un  genre  de  l’or¬ 
dre  des  Lernéides,  établi  par  Kroyer  et  rangé 
par  M.  Milne  Edwards  dans  sa  famille  des 
Chondracanthiens.  On  ne  connaît  encore 
qu’une  seule  espèce  appartenantà  ce  genre; 
c’est  le  Selius  bilobé,  Selius  büobiis  Kroyer 
( Nalur .  Tidss  ,  t.  I,  p.  479).  Cette  espèce  a 
été  rencontrée  sur  les  branchies  d’un  Polynoé 
ponctué.  .  (H.  L.) 

SELLE.  poiss. — Nom  d’une  espèce  d’Ain- 
phiprion  (  Amphiprion  ephippnim),  ainsi 
nommé  à  cause  de  la  grande  tache  qu’il 
porte  sur  le  dos.  Petit  poisson  dont  la  struc¬ 
ture  indique  un  régime  végétal.  (G.  B.) 

SELLEMA.  poiss.  —  Syn.  de  Seleima. 

SELLIERA  (nom  d'homme),  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Goodéniacées ,  de 
la  Pentandrie  monogynie,  dans  le  système 
de  Linné,  proposé  par  Cavanilles  {Anales  de 
Historia  natural ,  vol.  I  (1799),  p.  41,  tab. 
5,  fig.  2,  reproduite  dans  les  Icônes,  tab. 474) 
pour  une  plante  qui  croît  à  la  fois  dans 
l’Amérique  méridionale,  au  Chili,  dans  les 
lieux  humides  près  de  la  mer,  et  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande  ,  et  à  laquelle  ce  botaniste  a 
donné  le  nom  d eSelliera  radicans.  Ce  genre 
fut  réuni  d’abord  aux  Goodenia  par  Labil- 
lardière ,  Persoon  ,  M.  Rob.  Brown  ,  et  la 
plante  qui  le  forma  reçut  du  premier  de  ces 
botanistes  le  nom  de  Goodenia  repens.  Il  a 
été  rétabli  dans  ces  derniers  temps  par 
M.  Endlicher,  avec  des  caractères  modifiés 
conformément  aux  données  fournies  par 
M.  R.  Brown  (Prodr.,  p.  579),  surtout  à 
cause  de  sa  corolle  à  cinq  divisions  aptères, 
déjetées  presque  ep  une  seule  lèvre,  en  esti¬ 
vation  valvaire ,  et  de  l’indusium  de  son 
stigmate  nu  à  son  orifice.  (D.  G.) 

SELLIGUEA  (dédié  au  physicien  et  mé¬ 
canicien  Sel! igue  ,  l’un  de  ceux  qui  ont  le 
plus  contribué  au  perfectionnement  du  mi¬ 
croscope).  bot.  cr.  —  Genre  de  la  famille 
des  Fougères-Polypodiacées,  établi  parBory 

T.  xi. 


537 

pour  une  plante  de  Java  ,  qui  a  été  décrite 
postéi ieurement ,  par  Hooker  et  Greville  , 
comme  un  Celerach.  Il  est  caractérisé  par 
des  sores  sans  indusie  ,  linéaires,  continues 
ou  interrompues,  solitaires  entre  deux  ner¬ 
vures,  parallèles  entre  elles  et  avec  eux. 
L’espèce  type  est  le  Selliguea  Feei  Bory,  qui 
a  été  figurée  dans  l’atlas  du  Dictionnaire 
classique.  ^  ^ 

SELLOA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Composées-Sénécionées ,  de  la  Syngé- 
nésie-polygamie  superflue  dans  le  système 
de  Linné,  établi  par  MM.de  Humboldt,  Bon- 
pland  etKunth  {Nov.  gen.  etspec.,  IV,  265, 
tab.  395),  pour  des  plantes  herbacées,  du 
Mexique.  Sprengel  avait  donné  ce  même 
nom  à  un  autre  genre  de  Composées,  mais 
le  premier  ayant  été  définitivement  conservé, 
celui-ci  est  rapporté  comme  synonyme  au 
Gymnosperma ,  Less.  (D.  G.) 

SELLOWÏA.  bot.  ph.  —  Ce  genre  pro¬ 
posé  par  Roth  pour  une  plante  de  l’Inde, 
et  qui  a  pour  synonyme  le  Winlerlia,  Spreng. , 
est  regardé  par  MM.  Wight  et  Arnott  comme 
n  étant  autre  chose  que  V Ammannia  pen- 
tandra  Roxb.,  dans  lequel  les  placentaires 
auraient  été  pris  pour  une  graine  unique. 

(D.  G.) 

SEL  MARIN,  géol.  et  min.  —  Synonyme 

de  Sel  gemme.  I  oy.  ce  mot  à  l’article  roches, 
page  179. 

*SE  LOCH  USA.  ois.  —  Genre  établi  par 
G. -R.  Gray ,  dans  la  famille  des  Engoule¬ 
vents,  sur  le  Caprimulgus  fornicatus  de 
Vieillot.  (Z.  G.) 

SIvLS ,  SEL.  ch.  et  min.  —  Autrefois  on 
donnait  le  nom  de  Sel  à  tout  corps  soluble 
dans  moins  de  cinq  cents  fois  son  poids 
d  eau,  et  l’on  confondait  alors  dans  la  même 
classe  des  substances  très  disparates ,  telles 
que  des  acides,  des  alcalis,  des  matières  vé¬ 
gétales  et  animales.  Plus  tard  on  restreignit 
le  nom  de  Sel  aux  combinaisons  des  acides 
avec  les  bases,  et  enfin  plus  récemment 
(  enc°re,  on  a  proposé  d’étendre  la  significa¬ 
tion  de  ce  mot  aux  combinaisons  des  élé¬ 
ments  électronégatifs  avec  les  éléments  élec¬ 
tropositifs  de  même  ordre,  dans  lesquelles 
les  propriétés  des  éléments  s’anéantissent  ou 
se  neutralisent  réciproquement  d’une  ma¬ 
nière  plus  ou  moins  complète.  Lorsque  l’on 
soumet  un  Sel  à  l’action  d’une  pile  voltaï¬ 
que,  la  combinaison  se  détruit;  et  au  mo- 

68 


538 


SEL 


SEL 

ment  où  les  deux  sortes  d’éléments  se  sé¬ 
parent,  l’une  prend  l’électricité  négative , 
et  l’autre  l’électricité  positive,  et  si  la  pile 
a  un  degré  de  force  suffisant,  l’élément 
électronégatif  ou  acide  se  rend  au  pôle  po¬ 
sitif,  et  l’élément  électropositif  ou  basique 
va  au  pôle  négatif.  Ainsi,  la  manière  dont 
un  Sel  se  décompose  sous  l’influence  de  la 
pile  suffit  pour  caractériser  les  éléments 
qui  le  forment.  Dans  le  cas  où  l’acide  et  la 
base  sont  solubles  dans  l’eau  ,  on  les  dis¬ 
tingue  par  d’autres  propriétés,  telles  que  les 
actions  qu’ils  exercent  sur  les  réactifs  colorés. 

D’après  leurs  principes  constituants,  qui 
peuvent  être  ou  des  corps  simples ,  ou  des 
corps  composés  ,  les  Sels  se  divisent  en  deux 
classes,  savoir,  les  Sels  JialGÏdes ,  et  les  Sels 
amphides.  Les  Sels  baloïdes  sont  composés 
immédiatement  d’un  métal  électropositif,  et 
d’un  métalloïde  électronégatif,  qui  peut 
être ,  le  chlore,  le  fluor ,  l’iode  et  le  brome  ; 
le  cyanogène  ,  composé  binaire,  se  compor¬ 
tant  avec  les  métaux  électropositifs  comme 
les  quatre  corps  simples  qui  précèdent,  peut 
être  rangé  avec  eux  parmi  les  éléments  ha¬ 
logènes.  Les  Sels  baloïdes  sont  généralement 
désignés  dans  les  auteurs  sous  les  noms'Me 
chlorures,  fluorures,  iodures,  bromures  et 
cyanures.  Le  Sel  commun  ,  ou  Sel  marin  , 
est  dans  cette  classe  de  composés  salins  l’es¬ 
pèce  le  plus  généralement  connue  :  c’est  un 
simple  chlorure  de  sodium. 

Les  Sels  amphides  sont  composés  d’un 
acide,  et  d’une  base.  Le  plus  souvent  l’élé¬ 
ment  acide  est  un  oxacide,  c’est-à-dire  une 
combinaison  de  l’oxigène  avec  un  corps  sim¬ 
ple;  l’élément  basique  est  une  oxibase,  for¬ 
mée  par  la  combinaison  de  l’oxigène  avec 
un  métal,  et  le  Sel  qui  provient  de  l’union 
de  ces  deux  combinaisons  oxidées  est  un 
oxisel.  Mais  on  distingue  aussi  par  les  sul¬ 
fures,  des  sulfures  acides  ou  sulfacides,  des 
sulfures  basiques  ou  sulfobases,  et  les  sul¬ 
facides,  en  se  combinant  avec  les  sulfobases, 
forment  des  Sels  analogues  aux  précédents, 
et  auxquels  on  donne  le  nom  de  sulfosels. 
De  même  il  existe  des  chlorures  acides  ou 
chloracides,  des  chlorures  basiques  ou  chlo- 
robases,  et  l’on  donne  le  nom  de  chlorosels 
aux  combinaisons  queles  chloracides  forment 
avec  les  chlorobases.  Enfin  ,  M.  Berzélius 
admet  encore  l’existence  de  sélénisels  et  de 
tellurisels ,  c’est-à-dire  de  séléniures  et  de 


tellurures  doubles,  dans  lesquels  un  des 
composés  binaires  est  acide  et  l’autre  ba¬ 
sique.  Dans  les  Sels  amphides ,  les  propor¬ 
tions  de  l’élément  commun  dans  l’acide  et 
dans  la  base  sont  toujours  multiples  l’une 
de  l’autre  par  un  des  nombres  les  plus 
simples. 

Dans  les  oxisels,  la  base  qui  s’unit  à  un 
oxacide  est  quelquefois  une  combinaison 
non  oxidée,  telle  que  l’ammoniaque  ,  ou  un 
alcali  végétal  ;  l’acide,  qui  se  joint  à  un 
oxide  basique,  ne  renferme  pas  toujours  de 
I’oxigène;  ex.  :  l’acide  chlorhydrique.  Enfin, 
l’eau,  qui  estun  composé  en  quelque  sortein- 
différent,  peut  être  considérée  comme  jouant 
le  rôle  d’acide  par  rapport  aux  bases  fortes, 
et  le  rôle  de  base  à  l’égard  des  acides  éner¬ 
giques,  et  dans  ces  deux  cas  elle  forme  de 
véritables  Sels.  On  donne  le  nom  d 'hydrates 
à  ceux  dans  lesquels  l’eau  joue  le  rôle  d’a¬ 
cide;  quant  aux  Sels,  dans  lesquels  l’eau 
joue  le  rôle  de  base,  on  devrait  former  leur 
nom  ,  d’après  la  règle  ordinaire  ,  en  ajou¬ 
tant  le  nom  de  la  base  à  celui  de  l’acide, 
modifié  par  la  terminaison  ale ,  et  dire  sul¬ 
fate  d'eau  pour  désigner  la  combinaison 
saline  de  l’acide  sulfurique  et  de  l’eau  ;  mais 
l’usage  a  prévalu  de  donner  à  ce  Sel  le  nom 
d’acide  sulfurique  hydraté. 

Un  même  acide  pouvant  se  combiner  en 
différentes  proportions  avec  une  même  base, 
et  vice  versâ ,  on  a  cherché  à  distinguer  ces 
diverses  combinaisons,  et  pour  cela  on  est 
parti  de  la  neutralité  des  Sels,  déterminée 
à  l’aide  des  réactifs  colorés,  quand  ils  sont 
solubles.  On  appelle  neutres  tout  ceux  qui 
n’exercent  aucune  action  sensible  sur  les 
couleurs  végétales  ;  et  par  extension,  on  ap¬ 
plique  cette  même  dénomination  à  tous  les 
Sels  du  même  genre  ou  formés  du  même 
acide,  qui  sont  insolubles,  quand  ils  offrent 
une  composition  semblable  à  celle  d’un  Sel 
soluble,  dont  la  neutralité  a  pu  être  consta¬ 
tée  directement.  Si  la  proportion  d’acide 
est  plus  grande  que  celle  qui  constitue  le 
Sel  neutre,  le  Sel  est  un  sur-sel  ou  Sel  acide; 
si  elle  est  moindre  que  celle  qui  existe  dans 
le  Sel  neutre,  ou  à  un  sous-sel ,  ou  Sel  ba¬ 
sique.  Dans  les  sur-sels,  la  quantité  d’acide 
est  égaie  à  2,  3,  4,  etc.,  fois  celle  du 
Sel  neutre,  ce  que  l’on  exprime  en  plaçant 
devant  le  nom  de  l’acide  les  mots  sesqui ,  bi, 
tri,  quadri,  etc.;  dans  les  sous-sels,  c’est 


SE>I 


SEM 


539 


la  proportion  de  base  qui  varie  suivant  les 
rapports,  et  l’on  emploie  les  mêmes  épi¬ 
thètes,  en  les  plaçant  cette  fois  devant  le 
nom  de  la  base.  Tous  les  Sels  d'un  même 
genre  sont  dits  être  au  même  degré  de  sa¬ 
turation  ,  lorsque  l’élément  électronégatif 
de  l’acide  et  celui  de  la  base  sont  dans  le 
même  rapport.  Tous  les  Sels  sont  solides, 
et  susceptibles  de  cristalliser  ,  en  passant 
lentement  de  l’état  liquide  ou  gazeuxà  l’état 
solide.  Lorsqu’un  acide  et  une  base  sont 
incolores,  ils  produisent  généralement  en 
se  combinant  un  Sel  incolore;  si  l’acide  et 
la  base  salifîable  sont  colorés,  la  couleur  du 
Sel  varie  ;  et  ceux  qui  contiennent  la  même 
base  ont  en  général  la  même  couleur.  Quel¬ 
quefois  deux  Sels  se  combinent  l’un  avec 
l’autre,  et  il  en  résulte  des  Sels  doubles. 
Les  Sels  solubles ,  en  cristallisant  dans 
l’eau,  retiennent  souvent  une  certaine  quan¬ 
tité  de  ce  liquide,  qui  se  combine  avec  eux 
en  proportion  définie  :  cette  eau  combinée 
s’appelle  Eau  de  cristallisation ,  et  le  com¬ 
pose  qui  résulte  de  cette  combinaison  est 
un  Sel  hydraté.  (Del.) 

*SEMA1\0TUS  (  a  vi  u.  a ,  marque;  v£-0ç  , 
dos),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  subpentamères,  famille  des  Longicornes, 
tribu  des  Cérambycins  ,  fondé  par  Mulsant 
( Histoire  naturelle  des  Longicornes  de  France, 
p.  54),  et  qui  a  pour  type  le  Callidium  un - 
datum  Lin.,  espèce  originaire  d’Autriche  et 
de  la  France  orientale.  (C.) 

*  SEMAPHORA  (?? îu.a ,  signe;  cpopiq, 

porteur),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Noctuélides,  créé  par  M.  Guénée  ( Annales  de 
la  Société  entomologique  de  France,  t.  X, 
1841)  et  ne  comprenant  que  trois  espèces 
européennes,  les  S.  psi  Lin.;  tridens  Fabr., 

cuspis  H.  (E.  D.) 

SEMARILLARIA  bot.  ph.  —  Genre  de 
Ruiz  et  Pavon  rapporté  comme  synonyme 
au  Paullinia,  Lin.  (D.  G.) 

*  SE  MA  SIA  (<rn;j.0L<s  (a,  marque),  ins.  — 

M.  Stephens  ( bat .  gen.,  258,  1829)  indique 
sous  le  nom  de  Semasia  un  genre  de  l’ordre 
des  Lépidoptères,  de  la  famille  des  Nocturnes, 
tribu  des  Tortrices.  (E.  D.) 

*SEMATURA  (a^aa,  signe  ;  ovpÿ.,  queue). 
ins.  —  Dalman  ( Act .  Halm.,  1824)  désigne 
sous  ce  nom  un  genre  de  Lépidoptères  qu’il 
place  dans  sa  tribu  des  Nyctalidœ.  (E.  D.) 


^SEMBLE  PRIEES.  ins.— Synonyme  de 
Philanthus,  employé  par  Jurine.  (Bl.) 

SEMBLIDES.  Semblidæ.  ins.  —  Famille 
de  la  tribu  des  Raphidiens ,  de  l’ordre  des 
Névroptères,  caractérisée  par  des  pattes  an¬ 
térieures  simples,  une  tête  courte  et  con¬ 
vexe,  un  prothorax  très  court,  un  abdomen 
sans  tarière.  Cette  famille  est  divisée  natu¬ 
rellement  en  trois  groupes,  ainsi  caracté¬ 
risés  : 

(longues,  sétaeées  .  ,f  arquées, très 

1  grandes  .  .  Corydalite*. 

ü..-  •  assez  courtes,  plus  ou  J  peu  saillan- 

tennes  \  moins  pectinées  .  .  \  tes . Chauliodites. 

1  sétaeées,  peu  longues,  f 

\  Mandibules . V  très  courtes.  Semblites. 

Les  Corydalites  comprennent  le  genre  Co- 
rydalis  ;  les  Chauliodites  les  genres  Chau- 
liodes,  Latr.,  Dilar,  Ramb.,  et  peut-être  Ne- 
vromus,  Ramb.;  et  les  Semblites,  le  seul  genre 
Semblis.  (Bl.) 

*SEMBEÏS.  ins. — Genre  delà  famille  des 
Semblides,  de  l’ordre  des  Névroptères,  éta¬ 
bli  par  Fabricius  {Mantissa  Insect.,  1775)  et 
adopté  par  tous  les  entomologistes.  Les  Sem¬ 
blis  sont  surtout  caractérisés  par  leurs  pattes 
simples,  assez  grêles  ;  leurs  antennes  sim¬ 
ples,  sétaeées;  leurs  mandibules  très  cour¬ 
tes  ;  leur  prothorax  très  petit,  etc. 

Le  type  du  genre  est  commun  dans  notre 
pays  ;  c’est  le  Semblis  de  la  boue,  Semblis 
lutarius (Hemerobius  lutarius  Lin.).M.Pictet 
en  a  observé  une  seconde  espèce  aux  envi¬ 
rons  de  Genève;  c’est  le  S.  fuliginosus  de 
cet  auteur. 

Aujourd’hui  les  métamorphoses  de  ces 
Névroptères  sont  connues,  et  c’est  à  M.  Pic- 
tet  que  la  science  en  est  redevable. 

Les  Semblis  sont  aquatiques,  pendant  leur 
premier  état.  Les  larves  ont  une  tête  écail¬ 
leuse,  pourvue  d’yeux  et  supportant  des  an¬ 
tennes  courtes,  composées  de  quatre  articles 
dont  le  dernier  en  forme  de  soie.  Leurs  man¬ 
dibules  sont  arquées  et  munies  au  côté  in¬ 
terne  d’une  ou  deux  petites  dents.  Leurs 
tarses  n’ont  que  deux  articles  et  sont  munis 
de  deux  crochets.  Leur  abdomen,  comme  ce¬ 
lui  des  larves  d’Ephémères,  est  pourvu  d’or¬ 
ganes  respiratoires  externes  consistant  en 
filets  articulés,  disposés  par  deux  sur  la  por¬ 
tion  latérale  de  chaque  anneau.  Au  moment 
de  subir  leur  transformation  en  nymphe, 
les  larves  de  Semblis  sortent  de  l’eau  et  vont 


540 


SEM 


même  au  loin  se  creuser  dans  la  terre,  au  pied 
d’un  arbre  ,  une  cavité  ovalaire  où  elles  se 
métamorphosent  bientôt,  et  demeurent  pen¬ 
dant  toute  la  durée  de  leur  vie  de  nymphe. 
Sous  ce  second  état,  l’animal  est  immobile; 
les  pattes,  les  antennes  et  les  rudiments  des 
ailes  sont  très  visibles.  L’Insecte  parfait,  ve¬ 
nant  à  éclore,  laisse  sa  dépouille  de  nymphe 
tout-à-fait  intacte.  Il  vit  peu  de  jours,  et 
les  femelles  déposent  leurs  œufs  par  plaques, 
soit  sur  les  feuilles,  soit  sur  les  roseaux,  soit 
sur  les  pierres.  (Bl.) 

■*SEMBLITES.  Semblitœ.  ins. — Groupe 
de  la  famille  des Semblides.  V.  ce  mot.  (Bl.) 

*SEMBLODEA.  ins.  —  Synonyme  de 
Perliens  ,  Perlii,  employé  par  Burmeister 
(Handb.  der  Entomologie).  (Bl.) 

*SEMBRIS.  ins. — Dans  l’un  desouvrages 
de  Fabricius  ( Mant .  Insecte  p.  244,  1787), 
on  lit  ce  mot  à  la  place  de  celui  de  Semblis ; 
sans  doute  par  suite  d’une  erreur  typogra¬ 
phique.  ;  (Bl.) 

SÉMECARPE.  Semecarpus.  bot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  des  Anacardiacées,  rap¬ 
porté  par  les  uns  à  la  Pentandrietrigynie, 
par  les  autres  à  la  Polygamie-diœcie,  dans  le 
système  de  Linné. Ce  groupegénérique,  établi 
par  Linné  fils  {Suppl.,  pag.  25,  182),  et 
adopté  par  Kunth  ,  De  Candolle,  etc.,  avait 
été  réuni  aux  Anacardium  par  Gaertner, 
Lamack ,  etc.  ;  mais  aujourd’hui,  nous  le 
voyons  définitivement  adopté  par  MM.  En- 
dlicher,  Spach  et  la  majorité  des  botanistes. 
Il  est  formé  d’arbres  de  fortes  proportions  , 
originaires  de  l’Inde  et  introduits  par  la 
culture  en  Amérique  ,  dont  les  feuilles  sont 
alternes,  entières,  sans  stipules;  dont  les 
fleurs,  polygames,  dioïques,  forment  des 
grappes  paniculées.  Ces  fleurs  présentent  : 
un  calice  quinquéfide;  une  corolle  à  cinq 
pétales ,  très  étalés ,  insérés  au  bas  du  ca¬ 
lice  sous  un  disque  urcéolé  ;  cinq  étamines 
insérées  comme  les  pétales  avec  lesquels  elles 
alternent;  un  ovaire  libre  ,  à  une  seule  loge 
et  un  seul  ovule  suspendu  ,  surmonté  de 
trois  styles  que  terminent  autant  de  stig¬ 
mates  un  peu  renflés.  A  ce  pistil  succède 
une  noix  en  cœur,  un  peu  comprimée,  en¬ 
châssée  d’un  tiers  par  sa  base  dans  un  pé¬ 
doncule  très  renflé  ,  charnu  ,  plus  large  et 
aussi  gros  ou  plus  gros.  —  A  ce  genre  ap¬ 
partient  une  espèce  remarquable ,  le  Sémé- 
garpe  anacardier  ,  Semecarpus  anacardium 


Lin.  fil.  {Anacardium  officinarum  Gaertn.). 
C’est  un  grand  arbre  spontané  dans  les 
montagnes  des  Indes  orientales,  et  cultivé 
en  diverses  parties  des  Antilles  et  de  l’Amé¬ 
rique  tropicale.  Son  tronc,  très  épais  et  très 
haut,  est  revêtu  d’une  écorce  grise ,  rude  et 
crevassée  ;  ses  feuilles  sont  d’un  tissu  consis¬ 
tant,  grandes ,  elliptiques-oblongues ,  lisses 
en  dessus,  plus  ou  moins  chargées  en  des¬ 
sous,  sur  les  nervures  et  les  veines,  de  poils 
courts  qui  les  rendent  un  peu  rudes  au  tou¬ 
cher.  Ses  fleurs  sont  nombreuses  et  petites. 
Le  pédoncule  charnu  de  ce  fruit  renferme  un 
suc  acide  qui  sert  à  la  préparation  d’une 
sorte  de  limonade  et  d’une  espèce  de  vin. 
Quant  à  la  noix  elle-même,  ses  parois  sont 
creusées  de  canaux  qui,  renfermant  un  suc 
assez  épais,  très  âcre,  d’un  brun  rougeâtre, 
insoluble  dans  l’eau  ,  mais  soluble  dans  l’al¬ 
cool  ,  se  coagulant  à  l’air.  L’âcreté  et  même 
la  causticité  de  ce  suc  le  font  employer  pour 
ronger  les  excroissances  charnues.  Mêlé  à  de 
la  cire  ou  de  la  graisse  ,  qui  affaiblissent  son 
action  ,  il  est  employé  en  guise  de  cantha¬ 
rides.  On  l’administre  même  à  l’intérieur  à 
très  faible  dose.  Il  forme  une  encre  indélé¬ 
bile  pour  le  linge  ,  qu’il  n’altère  nullement, 
malgré  sa  causticité.  Lui-même  renferme 
une  assez  forte  proportion  de  tannin  et 
d’acide  gallique  pour  être  employé  avanta¬ 
geusement  en  place  de  noix  de  galles  à  la 
préparation  de  l’encre.  La  graine  de  cet  ar¬ 
bre  est  comestible  et  se  mange  soit  fraîche, 
soit  confite.  Fraîche ,  elle  donne  une  huile 
très  douce,  qu’on  administre  à  l’intérieur 
contre  les  inflammations,  etc.,  et  à  l’exté¬ 
rieur;  mais  qui,  en  vieillissant ,  devient 
assez  âcre  pour  servir  comme  substance  vé- 
sicante.  (P.  D.) 

*SEMEI  ANDRA.  bot,  ph. — Genre  établi 
par  Hooker  et  Arnott  dans  la  famille  des 
Onagrariées. 

*SEMEIOKOTIS.  bot.  ph.- Genre  de  la 
famille  des  Légumineuses  -  Papilionacées, 
proposé  par  Schott  et  rapporté  aujourd’hui 
comme  synonyme  au  Triptolemea,  Mart. 

(D.  G.) 

*SE  M  E IOPHOR  II  S .  ois.— Genre  établi 
par  M.  Gould  ,  dans  ses  Icônes  avium ,  sur 
une  espèce  de  la  famille  des  Engoulevents, 
à  laquelle  il  a  donné  le  nom  spécifique  de 
Vexillarius.  Sous  prétexte  que  la  dénomina¬ 
tion  de  à emeiophorus  était  employée  en  en- 


SEM 


541 


SEM 

tomologie,  G. -R.  Gray  lui  a  substitué  celle 
de  Cosmetornis.  (Z.  G.) 

SEMELIER.  bot.  ph.  —  L’uu  des  noms 
vulgaires  des  Bauhinies.  Voy.  bauhinia. 

SEMELINE  (de  semen  Uni ,  semence  du 
lin),  Fleuriau  de  Bellevue.  min.  —  Petits 
cristaux  microscopiques  qu’on  trouve  dans 
les  roches  volcaniques  d’Andernach  ,  et  qui, 
pour  la  forme,  la  grosseur  et  la  couleur, 
ressemblent  à  de  la  graine  de  Lin.  Ce  n’est 
qu’une  variété  du  Sphène,  ou  sil ico- titanate 
de  Chaux.  Voy.  sphène.  (Del.) 

SEMENCE,  bot.—  Voy.  graine. 

SEM  EN -CO  Mil  A,  SE  ME  N  TIN  E.  bot. 
— On  désigne,  dans  les  pharmacies,  sous  le 
nom  de  Semen-Contra,  formé  par  abrévia¬ 
tion  de  Semen  contra  vernies,  les  extrémités 
non  entièrement  fleuries  de  quelques  espèces 
d'Artemisia.  C’est  un  médicament  vermifuge 
d’un  usage  très  fréquent,  surtout  contre  les 
affections  vermineuses  des  enfants.  On  dis¬ 
tingue  deux  sortes  principales  de  Semen- 
Contra  :  le  Semen-Contra  du  Levant,  d’A- 
lep  ou  d’Alexandrie,  que  plusieurs  auteurs 
regardent  comme  n’étant  que  les  capitules 
non  épanouis  de  l 'Artemisia  contra  Linn., 
et  le  Semen-Contra  de  Barbarie  qui  paraît 
provenir  de  VArtemisia  judaica  Linn.,  et, 
suivant  M.  Delile,  de  VArtemisia  fragrantis- 
sima  Desf.  Cette  dernière  sorte  se  reconnaît 
au  duvet  blanchâtre  dont  elle  est  couverte 
et  qui  manque  chez  la  première.  Elle  est, 
au  reste,  inférieure  en  qualité  à  celle-ci  et 
d’un  prix  moins  élevé.  L’action  médicinale 
du  Semen-Contra  est  attribuée  à  une  huile 
volatile  de  couleur  jaunâtre,  de  saveur  âcre 
et  amère,  qui  en  a  été  extraite  par  Bouillon- 
Lagrange,  et  dont  ce  chimiste  a  proposé  de 
faire  usage  en  médecine  en  place  de  la  sub¬ 
stance  qui  la  renferme.  M.  Wackenroder  a 
publié  l’analyse  suivante  du  Semen-Contra  : 
Principe  amer,  20,15;  substance  brune,  ré¬ 
sineuse,  amère,  4,45;  résine  balsamique, 
verte,  âcre  et  aromatique,  6,65;  cérine, 
0,35;  extractif  gommeux,  15,50  ;  ulrnine, 
8,60;  malate  acide  de  chaux  et  silice,  2,00  ; 
ligneux,  35,45  ;  parties  terreuses,  6,70. 
De  plus  M.  Kahler  a  trouvé,  dans  cette  sub¬ 
stance,  un  alcaloïde  particulier  qui  a  reçu, 
plus  tard,  le  nom  de  Santonine.  (D.  G.) 

SEMEUR,  ois.  — Synonyme  vulgaire  de 
Lavandière.  Voy.  bergeronnette. 

*  SEMIDIURNES.  Semidiurna.  ins.  — 


M.  Stephens  ( Cat .,  1829)  indique  sous  ce 
nom  une  division  primaire  de  l’ordre  des 
Lépidoptères  et  comprenant  des  espèces  qui 
volent  au  crépuscule.  (E.  D.) 

SEMI-DOUBLES  (fleurs),  bot.  —  Les 
fleurs  doubles  étant  celles  dans  lesquelles  le 
nombre  des  pétales  a  été  considérablement 
augmenté  par  la  transformation  pétaloïde 
des  étamines  et  quelquefois  des  pistils ,  on 
donne  le  nom  de  fleurs  semi-doubles  à  celles 
dans  lesquelles  une  portion  seulement  des 
organes  sexuels  a  subi  cette  déformation. 
On  conçoit,  dès  lors,  qu’un  certain  nombre 
d’étamines  persistant  ainsi  à  l’état  normal, 
si,  en  même  temps,  le  pistil  n’est  pas  dé¬ 
formé,  ces  fleurs  pourront  être  fécondes  et 
qu’elles  réuniront  ainsi  la  beauté  à  l’utilité. 
C’est  ce  qu’on  observe,  par  exemple,  dans 
le  Pêcher  dit  à  fleurs  doubles,  qui,  après 
avoir  donné  des  fleurs  semi-doubles  d’une 
rare  élégance,  produit  une  assez  grande 
quantité  de  Pêches.  Mais,  dans  le  Merisier 
à  fleurs  doubles  de  nos  jardins,  bien  que  le 
centre  de  la  fleur  conserve  généralement  un 
certain  nombre  d’étamines  normales,  la  fé¬ 
condation  ne  peut  avoir  lieu,  le  pistil  ayant 
lui-même  subi  une  transformation  qui  lui  a 
donné  la  forme  d’une  petite  feuille  assez 
analogue  aux  feuilles  ordinaires  de  cet  arbre. 
Beaucoup  de  fleurs  qualifiées  de  doubles, 
dans  les  jardins,  ne  sont,  en  réalité,  que 
semi-doubles.  (D.  G.) 

SEMI -FLGSCüf.E USES.  bot.  —  Tour - 
nefort  a  nommé  semi- flosculeuses  ou  demi- 
flosculeuses  les  fleurs  composées  dont  chaque 
capitule  est  formé  uniquement  de  fleurs  à 
corolle  en  languette  ou,  improprement,  de 
demi-fleurons.  Telles  sont  les  Chicorées,  les 
Scorzonères,  etc.  Voy.  composées.  (D.  G.) 

*  SEMIGEOMETRÆ.  ins.  —  L’une  des 
subdivisions  introduite  par  Hubner  (Cat., 
1816)  dans  la  tribu  des  Géomètres,  de  la  fa¬ 
mille  des  Nocturnes,  ordre  des  Lépidoptères. 

(E-  D.) 

SEMIN'ALES(feuilles).  bot. — On  nomme 
feuilles  séminales ,  les  premières  feuilles 
développées  au-dessus  du  sol  par  la  graine 
en  germination,  lesquelles  ne  sont  autre 
chose  que  les  cotylédons  épiges  et  devenus 
foliacés  (voy.  graine).  Ces  feuilles  diffèrent 
presque  toujours  d’une  manière  notable  de 
celles  qui  leur  succéderont  plus  tard  sur  la 
plante.  Elles  sont  constamment  opposées  et 


au  nombre  de  deux  nécessairement  chez  les 
dicotylédons.  .  (D.  G.) 

*SEMINOTA.  ins.— Genre  de  la  famille 
des  Evaniides  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
établi  par  M.  Spinola  (in  Guérin  Magaz.  de 
zool.,  1840)  sur  une  espèce  de  la  Guiane, 
le  S.  Leprieuri  Spinola.  Ce  genre  ne  doit 
pas  ,  selon  toute  apparence,  être  séparé  des 
Trigonalys.  (Bl.) 

*SEMIONOTUS  (oryjLUtov  ,  signe;  vcoto-, 
dos),  poiss.  foss. — M.  Agassiz  ( Poiss .  foss ., 
Il)  donne  ce  nom  à  un  genre  de  Poissons 
Ganoïdes  ,  de  la  famille  des  Lépido'ides  ho- 
mocerques.  Ce  sont  des  Poissons  de  forme 
élégante  dont  la  dorsale  est  longue,  l’anale 
courte  ,  la  caudale  fourchue  à  lobe  supé¬ 
rieur  plus  grand  que  l’inférieur,  à  rayons 
externes  couverts  d’éca  i  S  les  qui  offrent  quel¬ 
que  ressemblance  avec  celles  des  Hétéro- 
eerques.  Six  espèces  de  ce  genre  proviennent 
du  lias;  trois  espèces,  encore  mal  connues, 
appartiennent  au  terrain  jurassique.  (G.  B.) 

*  SEMIOPHORA  (cttî/^Tov  ,  signe;  cpopo'ç, 
porteur),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Orthosides,  créé  par  M.  Stephens  (Cal., 
1829),  adopté  par  Duponchel  ( Catalogue 
méthodique  des  Lépidoptères  d’Europe,  1 844), 
-.et  que  M.  Boisduval  réunit  au  groupe  des 
Orthosia.  Les  Semiophora  sontprinci  pale  ment 
caractérisés  par  leurs  palpes  droits,  dépas¬ 
sant  à  peine  le  front;  les  deux  premiers  ar¬ 
ticles  assez  grêles,  quoique  garnis  de  longs 
poils,  et  le  dernier  article  incliné  vers  la 
terre,  petit,  nu,  coupé  obliquement  à  son 
sommet.  Les  chenilles,  rases  et  assez  cylin¬ 
driques,  se  nourrissent  indistinctement  de 
feuilles  d’arbustes  et  de  plantes  basses,  et 
s’enfoncent  dans  la  terre  pour  se  chrysalider. 
On  en  décrit  deux  espèces,  la  S.  gothica  L., 
Fab.,  qui  habite  la  France  et  l’Allemagne, 
et  la  S.  cavernosa  Evers.,  des  monts  Ourals. 

(E.  D.) 

SEMIOPIIORUS.  rept.  —  Voyez  si- 

TANA. 

*SEMIOPIïORUS  (<r/)*nov,  si  gne ;  cpopoç, 
porteur  ).  poiss.  foss,  —  Ce  genre  de  Pois¬ 
sons  fossiles,  établi  par  M.  Agassiz  (Poiss. 
foss.,  IV),  appartient  à  l’ordre  des  Cté- 
noïdes,  famille  des  Squamipennes.  La  dor¬ 
sale,  étendue  tout  le  long  du  dos  ,  est  très 
élevée  dans  sa  partie  antérieure  ;  elle  est  tout 
entière  molle,  à  l’exception  du  premier  gros 


rayon  et  de  quelques  petites  épines  ;  les  ven¬ 
trales  sont  très  longues.  Deux  espèces  ,  qui 
paraissent  spéciales  au  Monte-Bolca,  se  rap¬ 
portent  à  ce  genre.  (G.  B.) 

*SEMïOSCOPIS  tstov,  signe;  crxorrûç, 
observateur),  ins.  —  Hubner  (Cal.,  1816)  in¬ 
dique  sous  ce  nom  un  genre  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu 
des  Teinéides,  qui  n’est  généralement  pas 
adopté.  (E.  D.) 

*SEMIÛTELLUS.  INS.  —  Voy.  SEMIOTUS. 

(Bl.) 

*SEMIOTHïSA  (<yyju.eiow,  je  marque),  ins. 

—  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille 
des  Nocturnes,  tribu  des  Phalénides,  voisin 
du  genre  Geometra  (voy.  ce  mot),  créé  par 
Hubner  (Cal.,  1816),  et  qui  n’est  pas  adopté 
par  les  Lépidoptérologistes  français.  (E.  D.) 

*SEMIOTES  (cr^asnôToç ,  marqué  ).  ins. 

—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pen¬ 

tamères,  famille  des  Serricornes,  tribu  des 
Élatérides,  établi  par  Eschscholtz  ( Entomo - 
logisches  Archiv.  von  Th.  Thon.,  1829, 
p.  31  ).  Ce  genre  renferme  20  espèces,  qui 
toutes  sont  originaires  de  l’Amérique  équi¬ 
noxiale;  nous  ne  citerons  que  les  suivantes  : 
S.  ligneus  Lin.  ,  suturalis,  furcatus  F .,  dis- 
tinctus  Hst.,  etc.  Ces  Insectes  ,  d’une  taille 
assez  élevée,  sont,  la  plupart,  d’un  jaune 
cannelle  ;  leurs  ély  très  sont  amincies,  aiguës 
à  l’extrémité  ,  et  couvertes  de  lignes  longi¬ 
tudinales  brunes.  La  tête  offre  deux  cornes 
aiguës  qui  partent  du  front.  (C.) 

*SEMÏOTUS.  ins.  —  Genre  de  la  tribu 
des  Chalcidiens,  groupe  des  Ptéromalites,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères,  établi  par  M.Wal- 
ker  (Entomol.  Magaz .)  sur  des  espèces  à  an¬ 
tennes  de  douze  articles,  à  mandibules  tri- 
dentées,  etc.  On  cite,  comme  type,  le  Sem. 
mundus  Walk.  Le  nom  de  Semiotus,  étant 
déjà  employé  dans  l’ordre  des  Coléoptères 
pour  désigner  un  genre  d’Élatérides,  M. 
Westwood  a  changé  la  dénomination  impo¬ 
sée  par  M.  Walker  en  celle  de  Semiotellus 
qui  devra  naturellement  être  adoptée.  (Bl.) 

SEMIRAMIS  (nom  mythologique),  ins. 
— On  a  donné  ce  nom  à  une  espèce  du  genre 
Bombyx.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SÉMIPHYLLIDIENS.  moll.  —  Famille 
de  Mollusques  gastéropodes  proposée  par 
Lamarck  pour  y  comprendre  les  genres  Pleu- 
robranche  et  Ombrelle,  qu’il  confondait  pré¬ 
cédemment  avec  les  Phyllidiens.  La  distinc- 


SEM 


SEM 


543 


lion  de  ces  deux  familles  était  basée  sur  la 
disposition  de  la  branchie  qui,  pour  les 
Phyllidiens,  s’étend  sur  les  deux  côtés  du 
corps,  tandis  que  chez  les  Sémiphy  1 1 idiens 
elle  n’est  que  d’un  seul  côté.  (Duj.) 

*SEMIURUS  (  oryjjn  £~ov,  étendard;  o ûp«, 
queue).  p.ept.  —  Groupe  de  Stellions  (voy. 
ce  mot)  créé  par  M.  Fitzinger  (Syst.  rept ., 
1843).  (E.  D.) 

*SE\1 I-VULPES  mam.  —  Ce  nom,  qui 
signifie  demi- Renard,  a  été  quelquefois  donné 
aux  grandes  espèces  du  g.  Didelphe.  (E.  D.) 
*SEM  NOCE  BUS  vénérable;  xvîgoç, 

singe),  mam. — M.  Lesson  ( Species  des  Mam¬ 
mifères,  1840)  indique  sous  ce  nom  un  groupe 
de  Mammifères  qui  faisait  partie  du  genre 
Ouistiti  dans  lequel  il  doit  rentrer.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

SEMNOPITHÈQUE.  Semnopühecus  (çty- 
vo; ,  grave;  ni  Qmoç,  singe),  mam.  —  Les 
Semnopithèques  sont  des  Singes  de  l’ancien 
continent,  de  la  tribu  des  Cynopithéciens, 
qui,  pendant  longtemps,  avaient  été  placés 
dans  le  genre  Guenon,  Cercopilhecus ,  mais 
que  Fr.  Cuvier  en  a  génériquement  distin¬ 
gués.  Leurs  membres  et  leur  queue  très 
allongés ,  leurs  formes  grêles  et  amaigries, 
leur  museau  à  peine  saillant,  l’existence 
d’un  tubercule  de  plus  à  la  dernière  molaire 
d’en  bas ,  l’absence  complète  ou  presque 
complète  des  abajoues,  enfin  de  grandes 
différences  dans  les  habitudes,  sont  les  mo¬ 
tifs  qui  ont  porté  Fr.  Cuvier,  et  depuis  lui 
tous  les  zoologistes  modernes  à  séparer  les 
Semnopithèques  des  Guenons.  Un  genre  de 
Cynopithéciens,  également  de  l’ancien  con¬ 
tinent,  celui  des  Colobes,  offre  d’assez  grands 
rapports  avec  les  Semnopithèques;  mais 
tandis  que  les  premiers  ont  les  pouces  exté¬ 
rieurs  à  l’état  rudimentaire,  tantôt  visibles 
encore  à  l’extérieur,  tantôt  seulement  sous- 
cutanés ,  les  seconds  au  contraire,  ont  ces 
mêmes  doigts,  quoique  déjà  beaucoup  plus 
courts  que  chez  les  Guenons  et  les  Macaques, 
assez  bien  conformés  et  n’étant  pas  inutiles 
a  la  préhension  :  en  outre  l’habitat  des  deux 
groupes  génériques  peut  encore  venir  en  aide 
à  leur  distinction  :  les  Colobes  proviennent 
d’Afrique  et  les  Semnopithèques  habitent 
le  continent  et  les  îles  de  l’Inde. 

La  caractéristique  des  Semnopithèques 
peut  être  ainsi  résumée:  Museau  très  court; 
nez  à  peine  saillant;  ongles  des  pouces  apla¬ 


tisses  autres  très  convexes;  membres, longs; 
corps  grêle  et  très  allongé  ;  mains  antérieures 
étroites  et  très  longues;  pouces  antérieurs 
extrêmement  courts;  queue  très  longue; 
point  d’abajoues  ou  seulement  des  abajoues 
rudimentaires;  des  callosités  aux  fesses;  poils 
abondants  et  ordinairement  longs. 

Le  système  dentaire  des  Semnopithèques, 
comme  celui  de  tous  les  Singes  du  nouveau 
continent,  est  composé  de  32  dents;  savoir: 
incisives  7;  canines  molaires  7-7  ;  il  ne 
diffère  de  celui  des  Guenons  qu’en  ce  que 
la  dernière  arrière-molaire  inférieure  est 
pourvue  d’un  talon  ou  cinquième  tubercule 
en  arrière  des  quatre  autres,  ce  qui  lui 
donne  plus  de  longueur  qu’aux  autres,  et 
par  conséquent  une  canine  postérieure  et 
un  trou  alvéolaireun  peu  autrement  dispo¬ 
sés  :  en  outre,  les  collines  transverses  des 
dents  sont  un  peu  plus  prononcées.  Fr.  Cu¬ 
vier  (Dents  des  Mamm .,  1825)  a  donné  une 
description  complète  du  système  dentaire 
des  Semnopithèques  et  nous  croyons  devoir 
la  reproduire  ici  :  A  la  mâchoire  supérieure, 
les  deux  incisives  sont  à  peu  de  chose  près 
de  la  même  grandeur  et  de  la  même  forme  ; 
la  canine,  qui  suit  presque  immédiatement, 
les  dépasse  de  peu,  se  termine  en  pointe 
et  présente  une  forte  usure  à  sa  face  in¬ 
terne,  ce  qui  rend  ses  bords  en  quelque 
sorte  tranchants  ;  la  première  et  la  seconde 
molaires  ne  présentent  ordinairement  qu’une 
pointe  à  leur  face  externe  et  un  plan  oblique 
à  leur  face  interne;  les  trois  molaires  sui¬ 
vantes  se  composent  chacune  de  quatre  tu¬ 
bercules  formés  par  un  sillon  transversal 
très  profond  ,  et  un  sillon  longitudinal  qui 
l’est  moins  et  coupe  le  premier  à  angle 
droit  :  ces  trois  dents  sont  de  même  gran¬ 
deur  à  très  peu  près ,  et  sont  de  vraies  mo¬ 
laires,  tandis  que  les  premières  étaient  de 
fausses  molaires.  A  la  mâchoire  inférieure, 
les  deux  incisives  sont  semblables,  mais  un 
peu  moins  larges  que  celles  de  l’autre  m⬠
choire;  la  canine  pointue,  mais  un  peu 
moins  forte  que  celle  qui  lui  est  opposée, 
ne  présente  aussi  qu’un  plan  uni  et  oblique 
à  sa  face  interne  ;  la  première  molaire  qui 
suit  immédiatement,  ne  se  compose  ordi¬ 
nairement  que  d’une  seule  pointe  épaisse 
et  obtuse;  quelquefois  cependant  on  voit  à 
la  partie  postérieure  de  cette  pointe  un 
petit  talon  ;  la  seconde  molaire  paraît  avoir 


544 


SEM 


SEM 


les  caractères  de  la  première;  cependant 
la  surface  de  sa  couronne  est  plus  plate, 
et  toutes  deux  ont  de  fausses  molaires; 
des  deux  qui  suivent  ,  la  première  est 
la  plus  petite;  et  l’une  comme  l’autre  se 
compose  de  quatre  tubercules  formés 
comme  ceux  des  molaires  qui  leur  sont  op¬ 
posées;  enfin  ,  la  dernière  molaire  ,  qui  est 
la  plus  grande, outre  ces  quatre  tubercules, 
en  a  un  cinquième,  en  forme  de  talon,  à 
sa  partie  postérieure.  Dans  leur  position 
réciproque,  ces  dents  se  trouvent  dans  les 
mêmes  rapports  que  celles  des  mâchoires 
de  l’Homme  et  de  l’Orang-Outang.  Cette 
description,  faite  sur  1  e  Semnopithecus  mou¬ 
rus ,  s’applique  bien  aux  autres  espèces  ; 
toutefois  dans  plusieurs  d’entre  elles  les 
canines  sont  beaucoup  plus  longues. 

M.  de  Blain ville  (  Ostéographie,  fascicule 
du  genre  Pithecus,  1 839  )  a  décrit  avec  soin 
le  squelette  des  Semnopithèques.  Chez  ces 
animaux  la  tête  en  totalité  est  encore  plus 
courte  que  dans  les  premières  espèces  de 
Guenons,  et  toujours  par  la  même  raison 
d’un  crâne  plus  renflé,  d’un  front  un  peu 
plus  bombé ,  et  par  la  brièveté  des  mâchoi¬ 
res  ,  ce  qui  fait  que  le  chanfrein  nasal ,  no¬ 
tablement  plus  épais  entre  les  orbites,  est 
presque  droit  en  tombant  de  la  racine  du 
front.  Le  reste  de  la  colonne  vertébrale  est 
au  contraire  plus  allongé  dans  sa  totalité, 
mais  surtout  dans  la  partie  caudale,  qui 
est  proportionnellement  plus  longue  que 
dans  les  Cercopithèques:  elle  est,  du  reste, 
formée  des  mêmes  nombres  de  vertèbres, 
sept  cervicales,  douze  dorsales,  sept  lom¬ 
baires,  trois  sacrées  et  vingt-une  coccy- 
giennes.  Le  corps  de  ces  vertèbres  est  en 
général  plus  allongé  ;  au  centre  les  apophyses 
épineuses  ne  sont  pas  tou t-à- fai t  dans  les 
mêmes  proportions  :  elles  sont  plus  basses, 
moins  larges  et  plus  arrondies.  Les  sternè- 
bres ,  au  nombre  de  six  seulement,  sont 
encore  étroites  et  allongées,  mais  notable¬ 
ment  moins  que  dans  le  Cal  1  itriche.  Les 
côtes,  larges  et  plates,  sont  au  nombre  de 
douze;  sept  sternales,  les  deux  dernières 
contiguës  et  cinq  asternales.  Les  membres 
sont  généralement  plus  longs  et  plus  grêles 
que  dans  les  Guenons,  et  l’augmentation 
de  longueur  porte  bien  plus  sur  le  bras  et 
l’avant-bras  que  sur  la  main  ,  qui  paraît 
alors  encore  moins  grande.  L’omoplate  est 


plus  petite  que  dans  le  Cercopithecus  sabœus; 
la  clavicule  est  plus  droite;  l’humérus  et 
les  os  de  l’avant-bras  sont  de  la  même  lon¬ 
gueur,  mais  ceux-ci  sont  évidemment  plus 
grêles  :  il  en  est  de  même  de  la  main  ;  les 
os  du  carpe  sont  cependant  assez  semblables, 
au  nombre  de  neuf,  et  disposés  de  même; 
mais  les  os  du  métacarpe  et  les  phalanges 
sont  proportionnellement  plus  longs;  et  sur¬ 
tout  au  premier  doigt  ou  au  pouce  ,  ils  sont 
à  la  fois  proportionnellement  plus  courts, 
et  notablement  plus  grêles.  Aux  mem¬ 
bres  postérieurs,  l’os  des  fies  et  l’ischion  font 
les  deux  tiers  du  fémur,  tandis  qu’ils  en 
font  les  quatre  cinquièmes  dans  le  Calli- 
triche  :  le  fémur  est  cependant  également 
plus  long  proportionnellement:  la  jambe, 
très  longue,  a  ses  deux  os  tout  droits;  le 
péroné  est  surtout  extrêmement  grêle  et 
sans  aucune  courbure  :  le  pied  est  lui-même 
long  et  étroit  en  totalité;  mais  le  tarse  est 
proportionnellement  un  peu  plus  court,  au 
contraire  des  métatarsiens  et  des  phalangiens, 
qui  font  les  deux  tiers  de  la  longueur  to¬ 
tale,  et  qui  sont  en  même  temps  plus  grêles: 
la  proportion  des  quatre  derniers  doigts 
entre  eux  est  à  peu  près  comme  dans  le 
Call i triche  ;  seulement  le  pouce,  et  par  con¬ 
séquent  les  trois  os  qui  le  composent,  est, 
comme  à  la  main,  un  peu  plus  petit. 

Quelques  autres  particularités  anatomi¬ 
ques  ont  été  observées  relativement  aux  Sem¬ 
nopithèques.  M.Ie  docteur  A.  W.  Otto  (Mém. 
de  l’Àcad.  des  curieux  de  la  nature  de  Bonn , 
t.  XII,  1823  )  a  démontré  que  l’estomac, 
dans  les  Semnopithèques,  ou  du  moins  dans 
le  Semnopilhecus  leucoprymnus,  est  environ 
trois  fois  plus  grand  que  dans  les  Guenons, 
et  qu’il  n’en  diffère  pas  moins  par  sa  struc¬ 
ture  et  sa  forme  que  par  son  volume.  Sa 
portion  gauche  forme  une  large  cavité,  tan¬ 
dis  que  la  droite  est  rétrécie,  enroulée  sur 
-elle-même,  et  parfaitement  comparable  à 
un  intestin;  tout  l’organe  est  si  considé¬ 
rable,  que  sa  grande  courbure  n’a  pas  moins 
de  deux  pieds;  enfin,  ce  qui  achève  de  le 
rendre  semblable  à  un  intestin  ,  c’est  qu’il 
est,  comme  un  colon,  bridé  par  deux  rubans 
musculaires  très  prononcés;  l’un  d’eux  est 
placé  le  long  de  la  grande  courbure,  et 
l’autre  le  long  de  la  petite;  et  comme  ils 
sont  beaucoup  plus  étroits  que  l’estomac 
lui-même ,  les  parois  de  ce  viscère  font  or- 


SEM 


S  EM 


dinairement  une  forte  saillie  entre  eux  , 
et  forment,  comme  dans  un  colon,  une 
suite  non  interrompue  de  loges  spacieuses, 
bridées  par  des  fibres  musculaires,  qui  se 
perdent  transversalement  entre  les  longs 
rubans.  Depuis  l’observation  de  M.  le  doc¬ 
teur  A.  W.  Otto,  M.  le  professeur  Duvernoy 
a  disséqué  d’autres  espèces  de  Semnopilhè- 
ques  :  il  a  trouvé  aussi  chez  elles  un  estomac 
très  volumineux  et  remarquable  par  sa  forme 
et  sa  structure  ,  quoique  un  peu  différent 
de  celui  du  Semnopithecus  leucoprymnus. 

Les  Semnopithèques  se  font  remarquer 
par  leur  intelligence  et  par  la  douceur  de 
leur  caractère:  ce  sont  des  Singes  sans  pé¬ 
tulance  et  qui  paraissent  habituellement 
calmes  et  circonspects.  Jeunes  ils  s’appri¬ 
voisent  facilement  ;  mais  lorsqu’ils  sont 
Yieux  ils  deviennent  tristes  et  quelquefois 
méchants. 

Toutes  les  espèces  proviennent  du  conti¬ 
nent  et  de  l’archipel  des  Indes.  On  en  con¬ 
naît  un  assez  grand  nombre;  leur  distinc¬ 
tion  ,  commencée  par  Fr.  Cuvier,  est  restée 
incomplète  pendant  longtemps  et  ce  n’est 
que  dans  ces  derniers  temps  que  M.  le  pro¬ 
fesseur  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  ( Voy . 
aux  Indes  orientales  de  Bélanger,  1834  ,  et 
Archives  du  Muséum  d’hist .  nat.,  t.  II,  1841) 
en  adonné  une  bonne  monographie.  Nous 
allons,  d’après  M.  Isidore  Geoffroy  Saint- 
Hilaire,  indiquer  la  caractéristique  des  es¬ 
pèces  les  mieux  connues,  et  nous  nous  bor¬ 
nerons  à  citer  simplement  les  autres. 

1°  Le  Semnopituèqoe  douc  :  Semnopithecus 
nemœus  Fr.  Cuvier;  le  Douc,  Buffon  (t.  xiv, 
pl. 4 1  ) ,  Audeb.;  Simia  nemœus  Lin. ,  Schreb; 
Pygathrix  nemœus  Et.  Geuffroy  Saint- Hi¬ 
laire;  Cercopithecus  nemœus  A.  G.  Desm. 

( Mamm ).  Le  corps  est  long  de  50  centimètres 
et  la  queue  en  a  près  de  70.  Le  corps, 
le  dessus  de  la  tête  et  les  bras  sont  d’un  gris 
tiqueté  de  noir;  les  cuisses,  les  doigts  et  la 
portion  des  mains  la  plus  voisine  des  doigts , 
noirs  ;  les  jambes  et  les  tarses  d’un  roux  vif; 
l’avant-bras,  la  gorge,  le  bas  des  lombes, 
les  fesses  et  la  queue  d’un  blanc  pur;  la 
gorge  blanche  entourée  d’un  cercle  plus  ou 
moins  complet  de  poils  d’un  roux  vif. 

Buffon  et  Daubenton,  n’ayant  connu  cette 
espèce  que  par  un  individu  en  mauvais  état, 
avaient  cru,  et  tous  les  auteurs  ont  répété 
d’après  eux,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  que 

t.  xt. 


545 

le  Douc  manque  de  callosités  ;  c’est  même 
d’après  cette  assertion  qu’Étienne  Geoffroy 
Saint-Hilaire  avait  établi  pour  ce  Singe  un 
genre  particulier  sous  le  nom  de  Pygathrix, 
et  qu’Illiger  plaçait  le  Semnopithecus  ne¬ 
mœus  dans  son  genre  Lasiopyga,  également 
caractérisé  par  l’absence  des  callosités  ;  mais 
les  groupes  des  Pygathrix  et  Lasiopyga  doi¬ 
vent  être  supprimés,  car  le  Douc  présente  des 
callosités  aussi  marquées  qu’aucun  autre 
Semnopithèque  ,  et  ce  n’est  que  par  FefTet 
d’une  mauvaise  préparation  qu’elles  avaient 
disparu  sur  l’individu  de  Buffon  ,  individu 
qui  existe  encore  aujourd'hui  dans  les  gale¬ 
ries  du  Muséum  d’histoire  naturelle  de  Paris. 

Le  Douc  habite  la  Cochinchine ,  d’où 
M.  Diard  en  a  envoyé  plusieurs  individus. 
D’après  Flaccourt,  il  paraîtrait  également 
exister  à  Madagascar;  mais,  selon  le  témoi¬ 
gnage  des  voyageurs  les  plus  dignes  de  foi, 
on  n’a  encore  observé  aucun  Singe  dans  la 
grande  île  de  Madagascar. 

2°  Le  Semnopithèque  entelle  ,  Semnopi¬ 
thecus  entellus  Fr.  Cuvier;  Entelle,  Simia 
entellus  Dufresne  (Bull.  soc.  phil.  1797), 
Cercopithecus  entellus  Et.  Geoffroy -Saint- 
Hilaire,  A. -G.  Desm.  De  la  taille  de  la  pré¬ 
cédente  espèce.  Pelage  d’un  blanc  jaunâtre; 
le  dos ,  les  membres  et  presque  toute  la 
queue  d’une  nuance  un  peu  plus  foncée  que 
le  reste  du  corps;  les  quatre  mains  noires. 

Cette  espèce  habite  le  Bengale  et  la  pé- 
ninsulelndienne,  en  deçàdu  Gange.  El  le  est, 
dit-on,  vénérée  par  les  adorateurs  de  Brama, 
qui  se  trouvent  honorés  lorsqu’elle  vient  ra¬ 
vager  leurs  jardins  et  leurs  maisons. 

3°  Le  Semnopithèque  aux  fesses  blanches, 
Semnopithecus  leucoprymnus ,  A. -G.  Desm. 
(Mamm.),  Simia  leucoprymna  Fischer,  Sou- 
lili,  Semnopithecus  fulvo-griseus,  Desmoul. 
Un  peu  plus  petit  que  les  précédents;  dessus 
de  la  tête  d’un  brun  foncé;  corps  et  mem¬ 
bres  noirs  ;  la  région  interne  des  membres 
et  le  dessous  du  corps  passant  au  brun 
noirâtre  ;  gorge  ,  dessous  du  cou  et  partie 
postérieure  des  jambes  couverts  de  longs 
poils  d’un  gris  jaunâtre;  queue  blanch⬠
tre  chez  l’adulte;  une  grande  tache  trian¬ 
gulaire  d’un  blanc  grisâtre,  commençant 
avec  la  ligne  médiane  du  dos  ,  quatre 
pouces  au-dessus  de  l’origine  de  la  queue, 
et  couvrant  en  entier  les  fesses  et  le  haut  des 
cuisses. 

69 


546 


SEM 


Il  se  trouve  à  Ceylan ,  d’où  M.  Lesche- 
nault  en  a  adressé  un  individu  au  Muséum 
d’histoire  naturelle  de  Paris. 

4"  Le  Semnopithèque  a  fourrure  ,  Semno¬ 
pithecus  vallerosus  Is.  Geotîr.  Saint-Hil. 
( Voy .  aux  Indes  Orient,  de  Bélanger).  Pelage 
noir  composé  de  poils  très  longs  sur  le  dos, 
les  flancs  et  les  lombes;  gorge,  côtés  de  la 
tête  et  queue  d’un  blanc  nuancé  de  jaun⬠
tre  ;  une  grande  tache  grise  sur  la  fesse  et  à 
la  partie  postérieure  de  la  cuisse,  de  chaque 
côté  de  l’origine  de  la  queue.  Ce  Singe  se 
distingue  facilement  du  Semnopithecus  leu- 
copfymnus  en  ce  qu’il  n’a  aucune  espèce  de 
blanc  au-dessus  de  l’origine  de  la  queue, 
qui  même  est  cachée  sous  les  longs  plis 
noirs  des  lombes. 

La  patrie  de  cette  espèce  n’est  pas  déter¬ 
minée  d’une  manière  certaine,  mais  elle 
provient  probablement  de  l’Inde  ou  de  l’un 
des  archipels  du  continent  Indien. 

5°  Le  Semnopithèque  a  capuchon,  Semno¬ 
pithecus  cucullatus  Isid.  Geofl'r.  Saint-Hi¬ 
laire  ( loco  cilalo  ),  Semnopithecus  Johnii 
Martin.  Corps  brun  ;  queue  et  membres 
noirs  ;  tête  d’un  brun  fauve;  poils  de  la  tête 
couchés  et  dirigés  en  arrière  à  partir  du 
front;  queue  très  longue. 

Se  trouve  dans  les  montagnes  des  Gates 
et  de  Bombay,  d’où  il  a  été  rapporté  par 
MM.  Leschenault  et  Dussumier. 

6'.’  Le  Semnopithèque  de  Dussumier  ,  Sem¬ 
nopithecus  Dussumieri  Is  Geoffr.  Saint- 
Hilaire  (. Archiv .  du  Mus.,  t.  II,  pl.  2 , 1841), 
Semnopithecus  Johnii  Martin.  De  la  taille 
à  peu  près  des  précédents.  Pelage  d’un  brun 
grisâtre  sur  le  corps,  et  fauve  sur  la  tête, 
le  cou  ,  les  flancs  et  le  dessous  du  corps  ; 
queue  et  membres  d’un  brun  qui  passe  au 
noir  sur  une  grande  partie  de  la  queue,  les 
avant-bras  et  les  quatre  mains;  poils  diver¬ 
geant  sur  la  tête.  Cette  espèce  se  rapproche 
beaucoup  delà  précédente  par  la  coloration 
de  la  tête  ,  dont  les  poils  forment  de  même 
une  sorte  de  capuchon  de  couleur  plus  claire 
que  le  reste  des  parties  supérieures;  mais 
ce  capuchon  est  d’un  fauve  clair  chez  le 
Semnopithecus  Dussumieri ,  qui  a  le  corps 
d’un  brun  grisâtre  assez  clair,  tandis  que 
celui  du  s.  cucullatus ,  qui  a  le  corps  brun, 
est  d’un  brun  fauve. 

Cette  espèce,  découverte  par  M.  Dussu¬ 
mier,  habite  l’Inde  continentale. 


SEM 

7°  Le  Semnopithèque  aux  mains  jaunes  9 
Semnopithecus  flavimanus  Is.  Geoff.  Saint- 
Hil.  ( Centurie  zool.  de  Lesson  ,  et  Voy.  aux 
Indes  Orient,  de  Bélanger),  Simpai  ou  Simpei 
des  naturels  de  Sumatra.  Corps  en  dessus 
d’un  brun  roussâtre,  en  dessous  blanchâtre; 
une  huppe  comprimée  sur  le  milieu  de  la 
tête  et  de  l'occiput;  cette  huppe  composée 
de  poils  gris  en  arrière,  de  poils  noirâtres  en 
avant  ;  côtés  de  la  tête  variant  du  fauve  clair 
au  roux  doré;  membres  d’un  roux  clair  en 
dehors,  blancs  en  dedans;  mains  d’un  jaune 
roussâtre;  queue  d’un  roux  brunâtre  en  des¬ 
sus  ,  blanchâtre  en  dessous ,  et  rousse  à  l’ex¬ 
trémité. 

De  Sumatra.  Trouvé  par  MM.  Diard  et 
Duvaucel. 

8°  Le  Semnopithèque  aux  mains  noires, 
Semnopithecus  nigrimanus  Is.  Geofl'r.  Saint- 
Hil.  (Arch.  du  Muséum ,  t.  Il,  1841).  Partie 
supérieure  du  corps,  face  externe  des  bras 
et  des  avant-bras  ,  jambes ,  d’un  cendré  lé¬ 
gèrement  brunâtre  ;  parties  inférieures  du 
corps,  et  la  plus  grande  partie  de  la  face 
externe  des  cuisses  ,  blanches  ;  de  longs  poils 
sur  la  tête  ,  disposés  en  une  crête  ou  huppe 
médiane  comprimée;  les  quatre  mains  et 
presque  toute  la  queue  noires. 

Rapporté  de  Java  par  M.  Diard. 

9°  Le  Semnopithèque  cimepave  ,  Semnopi¬ 
thecus  melalophos  Fr.  Cuvier,  A-G.  Desm.  ; 
le  Simpai  ,  Simia  melalophos  Rafles.  Pelage 
d’un  roux  vif;  une  touffe  de  longs  poils  à 
la  partie  postérieure  et  supérieure  de  la  tête. 

Provient  de  Sumatra. 

10°  Le  Semnopithèque  croo  ,  Semnopithe¬ 
cus  comalus  A. -G.  Desm.  (Mamm.),  Presby- 
tis  mitrata  Eschscholtz,  Grifl'.,  Lesson  ;  Si¬ 
mia  comata  Fischer,  Simia  maura  Raffles. 
Long  de  50  centimètres  pour  le  corps  et  la 
tête,  et  de  65  cent,  pour  la  queue.  Dessus 
du  corps  et  de  la  queue,  région  externe  des 
membres  d’un  gris  foncé  ;  mains  blanches 
ou  d’un  gris  clair;  de  longs  poils  sur  le  mi¬ 
lieu  de  la  tête  et  à  l’occiput  :  ces  poils  sont 
noirs,  ainsi  que  ceux  de  la  partie  inférieure 
du  dessus  du  cou  ;  dessus  du  corps  et  queue, 
ainsi  que  la  région  externe  des  membres, 
d’un  blanc  pur. 

Se  trouve  à  Sumatra,  d’après  MM.  Diard 
et  Duvaucel. 

11°  Le  Semnopithèque  neigeux,  Semnopi¬ 
thecus  pruinosus  A. -G.  Desm.  (Mamm.)  , 


SEN 


547 


SElVj  ' 

Tchin-coo  ou  Tchincou.  Poils  noirs  ayant  la 
pointe  blanche. 

De  Java  et  de  Sumatra. 

12o  Le  Semnopithèque  maure,  ÿemnopi- 
thecus  maurus  Fr.  Cuvier,  le  Singe  noir 
Edwards  ,  Simia  rnaura  Schreber ,  Guenon 
nègre  Bufion  ,  le  ïciiin-cou.  Pelage  noir; 
ordinairement  une  tache  blanche  en  dessous 
à  l’origine  de  la  queue  ;  poils  longs,  surtout 
ceux  de  la  tête.  Les  jeunes  sont  entièrement 
fauves  dans  le  premier  âge  ,  puis  variés  de 
fauve  et  de  noir  dans  le  second. 

De  Java  et  de  Sumatra. 

D’après  Desmoulins,  il  existerait  à  Java 
deux  espèces  à  pelage  noir  ,  qu’il  désigne , 
l’une  sous  le  nom  de  Guenon  maure  de  Lesche- 
nault  ,  et  qui  serait  le  véritable  Semnopi- 
thecus  maurus  ;  l’autre,  sous  le  nom  de  Gue¬ 
non  maure  de  Diard  ,  qui  constituerait  une 
espèce  nouvelle,  caractérisée  par  un  nombre 
différent  de  vertèbres.  Mais  M.  Isidore  Geof¬ 
froy  Saint-Hilaire  s’est  assuré  que  l’un  des 
deux  squelettes  qui  ont  servi  de  type  aux 
comparaisons  de  Desmoulins,  est  formé  de 
plusieurs  portions  empruntées  à  des  sujets 
différents  ,  et  réunies  de  telle  sorte  que  le 
nombre  véritable  des  vertèbres  n’a  pu  être 
conservé  :  dès  lors  cette  distinction  spéci¬ 
fique  est  erronée  et  ne  doit  pas  être  admise. 

13°  Le  Semnopithèque  doré  ,  Semnopilhe- 
cus  auratus  Desmoulins  ,  Ét.  Geoffr.  St.- 
HiL,  A. -G.  Desm.;  Semnopithecus  pyrrhus 
Lesson.  Pelage  uniformément  d’un  jaune 
doré;  une  tache  noire  au  genou  de  chaque 
côté. 

Habite  les  Moluques ,  d’après  M.  Tem- 
minck. 

M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  fait  re¬ 
marquer  que  le  Grand  Singe  blanc  de  Séba, 
Simia  atys  Audebart,  Ét.  Geoffr.  St.-HiL, 
A. -G.  Desm.,  ne  lui  paraît  être  qu’une  va¬ 
riété  albine  du  Semnopithecus  auratus .  Le 
seul  individu  que  l’on  connaisse,  celui  qui 
existe  dans  les  galeries  du  Muséum  national 
d’histoire  naturelle  de  Paris  ,  ne  diffère 
du  Semnopithèque  doré,  outre  sa  couleur, 
que  par  l’allongement  de  son  museau,  allon¬ 
gement  qui  dépend,  sans  doute,  d’une  pré¬ 
paration  mal  faite  ;  il  a,  d’ailleurs,  la  même 
disposition  de  pelage,  la  même  taille,  et 
ressemble,  jusque  par  la  présence  d’une  pe¬ 
tite  nudité  aux  genoux  ,  au  Semnopithecus 
auratus.  v 


Plusieurs  autres  espèces  ont  été  en  outre 
signalées  par  divers  auteurs;  mais  comme 
elles  sont  encore  assez  incomplètement  con¬ 
nues  ,  nous  nous  bornerons  à  les  indi¬ 
quer  ici  : 

14°  Le  Semnopithèque  Pyrrhus,  Semnopi¬ 
thecus  Pyrrhus  Horsfield  (Zoo/.  Research.  , 
liv.  7 ).  —  De  Java. 

15°  Le  Semnopithèque  fascicule,  Semno¬ 
pithecus  fascicularis  Raffles  ( Trans .  Soc. 
Lin.,  t.  XIII  ),  Semnopithecus  kra  Lesson 
( Compl .  de  Buffon).  —  De  Sumatra. 

166  Le  Semnopithèque  a  tache  blanche  , 
Semnopithecus  albogularis  Sykes.  —  De 
Bombay. 

Et  deux  espèces  dont  la  patrie  nous  est 
inconnue  ;  ce  sont  : 

17°  Le  Semnopithèque  bicolore,  Semnopi¬ 
thecus  bicolor  Wesmaël. 

18°  Le  Semnopithèque  Nestor,  Semnopi¬ 
thecus  Nestor  Bennett. 

Enfin,  en  terminant  cet  article,  disons 
que  MM.  Falconer  et  Cautley  ( Fossiles  de 
V Himalaya  de  Baker  et  Durand),  ont  indi¬ 
qué  comme  propre  aux  Sivalicks  quelques 
débris  de  Quadrumanes  voisins  du  Semno¬ 
pithèque  entelle.  (E.  Desmarest.) 

*SEMOI\VILEEA.  bot.  ph.—  Genre  de  la 
famille  des  Phytolaccacées,  établi  par  M.  J. 
Gay. 

*SEMOTILE.  Semotilus.  poiss.  — Rafi- 
nesque  décrit  sous  ce  nom  un  genre  de  ses 
Poissons  abdominaux,  et  en  indique  trois 
espèces,  trouvées  dans  le  Kentucky  et  quel¬ 
ques  autres  rivières.  La  place  que  ce  genre 
doit  occuper  dans  nos  méthodes  n’est  point 
déterminée.  (G.  B.) 

SEMPERVIVÉES.  Sempervivœ.  bot.  ph. 
—  C’est  sous  ce  nom  ,  en  français  celui  de 
Joubarbes  ,  que  Jussieu  établit  la  famille 
qu’on  s’accorde  aujourd’hui  à  désigner  sous 
celui  de  Crassulacées.  Voy.  ce  mot.  (Ad.  J.) 

SEMPERVIVEM.  bot.  ph. — Nom  latin 
du  genre  Joubarbe.  Voy.  joubarbe. 

SENACIA.  bot.  ph. — Genre  proposé  par 
Commerson,  étendu  par  Lamarck  et  adopté 
par  De  Candolle  ( Prodr .,  I,  p.  347)  dans  des 
limites  plus  restreintes.  Endlicher  le  rapporte 
comme  synonyme  au  genre  Pittosporum. 

(D.  G.) 

SÉNATEUR.  ois.  —  Synonyme  vulgaire 
de  Mouette  blanche.  Voy.  mouette. 

*SE\I)T\ERA  (nom  propre),  bot.  cr.~ 


548 


SEN 


S  EN 

(Hépatiques.)  Genre  de  la  tribu  des  Junger- 
mannidées  ,  établi  d’abord  par  M.  Dumor- 
tier  (Syll.  Jungerm .,  p.  76)  sous  le  nom  de 
Schisma  ,  puis  sous  celui  de  Mastigophora 
par  M.  Nees  d’Esenbeck  dans  l’Introduc¬ 
tion  de  l’ouvrage  de  M.  Lindley,  intitulé  : 
A  nat.  Syst.  of  Bot.,  éd.  2,  p.  414.  Ce  der¬ 
nier  nom  étant  déjà  occupé,  M.  Endlicher  a 
enfin  imposé  à  ce  genre  celui  de  Sendtnera, 
sous  lequel  nous  en  traitons  ici.  On  y  a  fait 
deux  sections,  dont  chacune  porte  un  des 
deux  noms  abandonnés  ,  le  Jungermannia 
juniperina  Swartz  servant  de  type  à  la  pre¬ 
mière,  et  le  J.  Woodsii  Hook.  offrant  celui 
de  la  seconde.  Voici  les  caractères  sur  les¬ 
quels  repose  ce  genre  :  Fruit  terminal  ou 
latéral.  Involucre  polyphylle,  ovoïde  ou  cia— 
viforme,  dont  les  feuilles  et  les  amphigastres, 
étroitement  imbriqués  ,  sont  généralement 
plus  grands  que  sur  les  tiges.  Périanthe  tu¬ 
buleux  ou  ventru  ,  profondément  quadri- 
fide.  Coiffe  incluse  ,  libre  ou  soudée  au  pé¬ 
rianthe  à  sa  base.  Capsule  globuleuse  s’ou¬ 
vrant  en  4  valves  jusqu’à  sa  base.  Fleurs 
mâles  placées  sur  un  rameau  propre.  Feuil¬ 
les  incubes,  recourbées,  2-5-fides,  entières, 
dentées  ou  cillées.  Amphigastres  bi-pluri- 
fides  ,  portant  souvent  à  la  base  une  dent 
en  forme  d’éperon.  Dans  la  première  section 
on  rencontre  des  coulants.  Ces  plantes  vi¬ 
vent  sur  la  terre.  On  en  connaît  aujourd’hui 
18  espèces.  (C.  M.) 

SÉNÉ.  S'enna.  bot.  pu.  —  Tournefort  re¬ 
gardait  comme  constituant  un  genre  distinct 
et  séparé,  les  espèces  de  Casses  qui  fournis¬ 
sent  le  Séné  de  nos  pharmacies.  Mais  pres¬ 
que  tous  les  botanistes  de  nos  jours  se  con¬ 
tentent  d’en  faire,  dans  le  genre  Cassia ,  à 
l'exemple  de  De  Candolle ,  le  sous-genre 
Serina  ,  caractérisé  principalement  par  un 
légume  large  et  aplati,  à  valves  à  peu  près 
planes  et  membraneuses,  à  cloisons  trans¬ 
versales  partageant  plus  ou  moins  complè¬ 
tement  sa  cavité  en  loges  auxquelles  corres¬ 
pondent  des  saillies  extérieures.  —  A  ce 
sous-genre  appartiennent  les  deux  espèces 
suivantes ,  dont  les  folioles  et  parfois  les  lé¬ 
gumes,  vulgairement  nommés  follicules,  con¬ 
stituent  le  Séné. — 1°  La  Casse  obovée, [Cassia 
obovala  Collad.,  est  une  plante  herbacée, 
sous-frutescente  à  sa  base  ,  haute  seulement 
de  3-6  décimètres,  spontanée  en  Égypte,  au 
Sénégal  ,  et  cultivée  depuis  longtemps  dans 


l’Europe  méridionale  ,  les  Antilles ,  la  Caro¬ 
line.  Sa  teinte  générale  est  un  vert  pâle  ou 
glauque.  Ses  feuilles  sont  formées  d’un  pé¬ 
tiole  sans  glandes,  et  de  6-7  paires  de  fo¬ 
lioles  obovales  obtuses ,  presque  échancrées 
au  sommet;  ses  gousses  sont  courbées  et 
presque  en  rein,  relevées  presque  en  crête  à 
l’extérieur  sur  la  ligue  occupée  par  les  grai¬ 
nes.  —  2°  La  Casse  lancéolée  ,  Cassia  lan - 
ceolala  Forsk.,  est  un  sous-arbrisseau  haut 
de  5-7  décimètres,  d’un  vert  pâle  ou  glau¬ 
que,  comme  le  précédent,  spontané  dans 
la  Haute-Égypte;  ses  feuilles  sont  formées 
de  4-5  paires  de  folioles  ovales,  lancéolées, 
aiguës ,  et  leur  pétiole  est  glanduleux  à  sa 
base,  d’après  Forskal,  entre  toutes  les  paires 
de  folioles,  d’après  Nectoux ;  son  légume  est 
peu  arqué.  Culladon  et  De  Candolle  rappor¬ 
tent  comme  synonyme  à  cette  espèce  1-e 
Cassia  acutifolia  Delile,  qui  se  distingue, 
d’après  l’auteur  de  la  Flore  d'Égyple ,  par 
l’absence  de  glandes  sur  son  pétiole. 

Le  Séné  est  un  des  médicaments  les  plus 
abondamment  employés,  et  bien  que  son 
emploi  soit  devenu  moins  fréquent  depuis 
la  fin  du  siècle  dernier,  il  a  néanmoins  en¬ 
core  une  grande  importance.  Dans  le  com¬ 
merce  ,  on  en  distingue  diverses  sortes  qui, 
d’après  le  lieu  de  leur  provenance,  et  d’a¬ 
près  diverses  particularités,  portent  des  noms 
très  différents.  En  voici  les  principales  con¬ 
nues  en  Europe.  Le  Séné  d'Alep  est  formé 
uniquement  des  folioles  de  la  Casse  obo¬ 
vée;  son  nom  lui  vient  de  son  point  ordi¬ 
naire  d’expédition.  Il  est  peu  commun  en 
Europe.  Habituellement  on  le  porte  en 
Égypte,  où  il  entre  dans  le  Séné  mélangé 
dont  cette  partie  de  l’Afrique  est  en  posses¬ 
sion  de  fournir  toute  l’Europe.  11  est  moins 
estimé  que  la  plupart  des  autres  Sénés , 
parce  qu’il  est  moins  purgatif  qu’eux.  Aussi 
lui  donne-t-on  souvent  les  noms  de  Séné 
des  pauvres,  Séné  commun.  Comme  la  plante 
qui  le  fournit  est  cultivée  depuis  longtemps 
en  Italie,  surtout  à  Florence,  celui  qui  pro¬ 
vient  de  cette  partie  de  l’Europe  porte  le 
nom  de  Séné  d'Italie.  Le  Séné  de  la  pallhe 
ou  de  la  ferme ,  ainsi  nommé  à  cause  de 
l'impôt  ou  paltheque  le  Grand-Seigneur  pré¬ 
levait  sur  lui,  porte  aussi  les  noms  de  Séné 
d'Alexandrie ,  Séné  d’Égypte  et  de  Nubie,  etc. 
Il  est  formé  des  folioles  de  la  Casse  lancéolée, 
mélangées  d’une  certaine  quantité  de  gousses 


ou  follicules  de  la  même  espece,. de  débris 
de  la  plante  ou  de  grabeaux ,  de  Séné  d’Alep 
dans  la  proportion  d’environ  deux  ou  trois 
dixièmes  et  de  feuilles  d’Argel  ( Solenostemma 
Argel  Uayne  ,  Cynanchum  Argel  Delile).  De 
plus,  les  commerçants  d’Europe  y  ajoutent 
encore  d'ordinaire  des  folioles  du  Baguenau- 
dier,  et  souvent  même  des  feuilles  du  Co- 
riaria  myrlifolia  Lin.,  ou  Iiedoul  ,  malgré 
les  modifications  fâcheuses  que  cette  der¬ 
nière  fraude  apporte  à  son  action.  C’est 
l’espèce  de  Séné  la  plus  employée.  La  quan¬ 
tité  qu’on  en  transportait  annuellement  dans 
les  entrepôts  de  Boulak,  à  la  date  d’un  cer¬ 
tain  nombre  d’années,  s’élevait,  dit-on,  à 
environ  2  millions  de  livres  par  an  ,  et  en¬ 
viron  un  sixième  était  expédié  pourMarseille. 
Aujourd’hui,  le  chiffre  annuel  en  a  nota¬ 
blement  diminué.  —  Le  Séné  de  Tripoli  est 
confondu  par  la  plupart  des  auteurs  avec  le 
précédent,  tandis  que  d’autres  en  font  une 
sorte  distincte.  Ainsi,  M.  Mérat  croit  qu’*il 
provient  d’une  espèce  qu’il  nomme  Cassia 
ovata,  dont  il  admet  l’existence  seulement 
d’après  l’examen  du  Séné  lui-même,  et  qu’il 
dit  néanmoins  très  voisine  du  Cassia  aculi- 
folia  Delile.  Enfin  le  Séné  de  Moka  ou  de  la 
Pique,  très  rare  dans  le  commerce,  provient 
de  l’Arabie,  et  se  compose,  d’après  G  aille— 
'min,  des  folioles  très  étroites  et  allongées 
du  Cassia  lanceolata  Forsk.  Au  total ,  il 
reste  encore  bien  des  doutes  à  lever  sur 
l’origine  des  divers  Sénés  du  commerce. 

Le  Séné  est  un  purgatif  d’un  effet  sûr, 
dont  l’usage  était  presque  exclusif  jusque 
vers  la  fin  du  siècle  dernier.  Son  action  se 
manifeste  d’ordinaire  deux  ou  trois  heures 
après  qu’il  a  été  pris,  et  sans  douleurs  in¬ 
testinales.  Mais  il  a  l’inconvénient  majeur 
d’être  très  désagréable  à  prendre ,  à  cause  de 
sa  saveur  et  surtout  de  son  odeur  nauséeuse 
et  repoussante.  On  l’administre  soit  en 
poudre,  soit  en  infusion  faite  principale¬ 
ment  à  froid  ,  soit  en  décoction.  Il  est  im¬ 
portant  de  savoir  qu’une  ébullition  tant  soit 
peu  prolongée  affaiblit  beaucoup  son  action  ; 
aussi  ne  doit-on  avoir  aucune  confiance  dans 
son  extrait,  qu’on  administre  cependant 
quelquefois.  11  entre  aussi  dans  la  plupart 
des  médecines  et  préparations  purgatives. 

(P.  D.) 

On  donne  encore  vulgairement  le  nom  de 
Sénc  aux  feuilles  de  diverses  plantes  : 


SÉNÉ  AMÉRICAIN  OU  DE  MARYLAND,  aUX  fo- 

lioles  du  Cassia  marylandica  Lin. 

SÉNÉ  ARGUER  OU  ARGHUEL ,  OU  ARGEL,  aUX 

feuilles  du  Solenostemma  Argel  Hayne 
(  Cynanchum  Argel  Delile).  Voy.  soleno¬ 
stemma  ; 

SÉNÉ  BATARD  OU  SAUVAGE,  RUX  folioles  du 
Coron-illa  Emerus  Lin.; 

Séné  d’EuROPE,  faux  Séné,  à  celles  du 
Colutea  arborescens  Lin.  ; 

Séné  des  prés  ,  à  la  Graliole  officinale  ; 

Séné  des  Provençaux  ,  au  Globularia  aly- 
pum  Lin.; 

Séné  de  la  Jamaïque  ,  aux  feuilles  du 
Poinciana  pulcherrima.  (D.  G.) 

SENEBIERA.  bot.  pu. — Nom  latin  de 
Sénébiérie.  Voy.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

*SENEBIÉRÉES.  Seneberieœ.  bot.  ph. — 
Tribu  des  Crucifères  (voy.  ce  mot)  qui  a 
pour  type  le  genre  Sencbiera.  (Ad.  J.) 

SENEBIERIE.  Senebiera  (dédié  au  phy¬ 
siologiste  génevois  Sénebier).  bot.  rn.  — - 
Genre  de  la  famille  des  Crucifères,  de  la  té- 
tradynamie  siliculeuse  dans  le  système  de 
Linné.  Il  est  formé  de  plantes  herbacées  in¬ 
digènes  de  l’Europe  moyenne  et  des  con¬ 
trées  intertropicales  ,  annuelles  ou  bisan¬ 
nuelles,  généralement  couchées;  à  feuilles 
tantôt  linéaires  entières,  tantôt  pinnatifides  ; 
à  petites  fleurs  blanches  disposées  en  grap¬ 
pes  courtes,  opposées  aux  feuilles.  Ces  fleurs 
ont  un  calice  de  quatre  sépales  non  renflés 
à  leur  base,  étalés  ;  six  étamines  à  filet  sans 
dent  ,  dont  les  deux  courtes  avortent  quel¬ 
quefois;  elles  donnent  unesilicule  didyme, 
faiblement  comprimée,  indéhiscente,  à  deux 
loges  monospermes.  La  Sénebiérie  pinnati- 
fide  ,  Senebiera  pinn ali fida  DC.  ( Lepidium 
didymum  Lin.),  est  regardée  comme  natu¬ 
ralisée  depuis  longtemps  sur  divers  points 
de  la  France  méridionale,  de  la  Bretagne,  etc. 
C’est  une  plante  à  tiges  nombreuses,  ra¬ 
meuses,  diffuses  et  couchées,  qui  ne  sont 
toutes,  dans  le  langage  rigoureux,  que  des 
branches  latérales  partant  d’une  tige  cen¬ 
trale  restée  très  courte.  Ses  feuilles  sont 
pennatiparties  ;  ses  fleurs  sont  petites  :  ses 
grappes  s’allongent  après  la  floraison.  Cette 
plante  a  une  saveur  piquante  et  un  peu  poi¬ 
vrée.  Bosc  avait  conseillé  de  la  cultiver  pour 
salade;  il  paraît  cependant  que  ses  conseils 
à  cet  égard  ont  été  rarement  suivis  jusqu’à 
ce  jour. —  On  trouve  très  communément  le 


550 


SEN 


long  des  chemins,  des  fossés,  parmi  les  dé¬ 
combres,  etc.,  la  Sénebiérie  corne  de  Cerf  , 
Senebiera  Coronopus  Poir.  (  Cochlearia  Co- 
ronopus  Lin.),  petite  plante  d’un  vert  un 
peu  glauque,  à  tiges  nombreuses  de  meme 
nature  que  celles  de  la  précédente,  couchées 
et  disposées  en  cercle  sur  le  sol.  Quelques 
agronomes  ont  reconnu  que  ses  graines  en¬ 
graissent  la  volaille  ,  qui  en  est  très  friande. 

(D.  G.) 

SENECILLIS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées-Sénéeionées  ,  établi 
par  Gærtner  pour  le  Cineraria  glauca  Lin., 
de  Sibérie ,  et  adopté  par  De  Candolle 
(  Prodr . ,  t.  VI,  p,  313),  Lessïng  ,  Endii- 
cher,  etc.  (D.  G.) 

SENECIO.  bot.  ph.  —  Nom  latin  de  Sé¬ 
neçon.  Voy.  ce  mot. 

SÉNÉCIONÉES.  bot.  ph.- — Nom  de  l’une 
des  sous-tribus  de  la  tribu  des  Sénécionidées, 
famille  des  Composées.  Voy.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

*SÉNÉCIONIDÉES.  bot.  ph.  —  Nom  de 
l’une  des  tribus  de  la  famille  des  Composées. 
Voy.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

SÉNEÇON.  Senecio.  bot.  ph.  —  Genre 
delà  famille  des  Composées-Sénéeionées, 
de  la  Syngénésie-Polygansie  superflue  dans 
le  système  de  Linné.  Son  étendue  est  extrê¬ 
mement  considérable  ;  après  le  genreMorelle, 
c’est  le  plus  vaste  de  tous  ceux  que  comprend 
l’embranchement  des  Phanérogames;  en  ef¬ 
fet,  De  Candolle  en  a  décrit  cinq  cent  quatre 
vingt-seize  espèces  dans  le  sixième  volume  de 
son  Prodromus.  Ces  nombreux  végétaux  sont 
dispersés  sur  toute  la  surface  du  globe,  mais 
généralement  leurs  espèces  sont  limitées  à 
une  contrée  particulière  ou  du  moins  circon¬ 
scrites  entre  des  limites  géographiques  assez 
précises.  Tous  sont  herbacés  ou  frutescents; 
leurs  feuilles  sont  alternes,  entières  ou  pin- 
natifides;  leurs  capitules  de  fleurs  sont  soli- 
tairesougroupés  en  corymbe  ou  en  panicule, 
à  disque  généralement  jaune  ,  rarement 
pourpre,  et  à  rayon  presque  toujours  jaune, 
très  rarement  purpurin  ou  blanc;  leur  in~ 
volucre  est  formé  d'une  rangée  de  folioles, 
à  la  base  de  laquelle  se  trouve  le  plus  sou¬ 
vent  un  nombre  variable  de  folioles  acces¬ 
soires  qui  forment  une  sorte  de  calicule  ;  ces 
diverses  folioles  sont  fréquemment  sphacé- 
lées  ou  marquées  d’une  tache  noirâtre  au 
sommet,  presque  scarieuses  sur  les  bords,  le 
plus  souvent  marquées  de  deux  nervures  à 


leur  face  dorsale.  Le  réceptacle  est  nu  ou 
alvéolé,  dépourvu  de  paillettes.  Les  fleurs  du 
rayon  ont  leur  corolle  ligulée;  celles  du 
disque  l’ont  tubuiée,  à  cinq  dents,  et  les 
stigmates  tronqués,  portant  un  pinceau  de 
papilles  seulement  au  sommet.  A  ces  fleurs 
succèdent  des  akènes  cylindracés  ou  angu¬ 
leux,  terminés  par  une  aigrette  pileuse,  à 
poils  droits,  très  fins,  plurisériés.  Ainsi  ca¬ 
ractérisé,  le  genre  Séneçon  correspond  à  la 
plus  grande  partie  des  Senecio,  Linn.,  aune 
portion  des  Cacalia  et  Cineraria  du  même 
auteur.  Malgré  le  grand  nombre  d’espèces 
qu’il  renferme,  il  forme  une  série  tellement 
continue  que,  dans  l’impossibilité  de  le  sub¬ 
diviser  en  coupes  naturelles,  De  Candolle  a 
été  conduit  à  y  établir  de  simples  divisions 
géographiques.  Il  a  séparé  de  la  sorte  en  au¬ 
tant  de  sections  distinctes  les  Séneçons  :  * 
1°  de  la  région  caucasique ,  comprenant 
l’Europe,  l’Afrique  méditerranéenne,  le  Le¬ 
vant  et  la  Sibérie;  2°  de  la  Chine;  3°  de 
l’Inde  ;  4°  de  l’Australasie  ;  5°  des  îles  Sand¬ 
wich;  6°  des  îles  de  France  et  de  Bourbon  ; 

7°  de  Madagascar;  8°  du  cap  de  Bonne- 
Espérance;  9n  des  Canaries;  10°  des  Antil¬ 
les;  11°  de  la  Patagonie;  12°  du  Chili; 
13°  du  Brésil;  14°  du  Pérou;  15°  du  Mexi¬ 
que;  16°  de  l’Amérique  septentrionale. 

Dans  le  nombre  immense  des  Séneçons 
aujourd’hui  connus,  il  n’en  est  qu’un  petit 
nombre  sur  lesquels  nous  ayons  à  dire  quel¬ 
ques  mots.  Le  Séneçon  commun,  Senecio  vul- 
garis  Linn.,  est  une  espèce  annuelle,  des 
plus  communes  dans  les  lieux  cultivés,  dans 
les  champs  en  friche,  etc.,  dans  toutes  les 
parties  tempérées  et  froides  de  l’ancien 
monde,  et  qui  de  là  s’est  répandue  sur  les 
pas  de  l’homme  dans  presque  toutes  les 
contrées.  Sa  tige,  droite  ou  ascendante,  ne 
s’élève  que  de  2  à  4  décimètres;  elle  porte 
des  feuilles  un  peu  épaisses,  glabres  ou  pour¬ 
vues,  ainsi  que  la  tige,  de  poils  comme 
aranéeux,  pinnatifides,  à  lobes  sinués-den- 
tés,  embrassantes  et  auriculées  ;  ses  capitu¬ 
les  de  fleurs  sont  petits,  nombreux,  jaunes, 
formés  uniquement  de  fleurons  tubulés, 
entourés  d’un  involucre  cylindrique,  à  folio¬ 
les  caliculaires  courtes,  sphacélées  ou  non  à 
leur  extrémité.  Cette  plante  est  regardée 
comme  émolliente  et  quelquefois  employée 
comme  telle,  surtout  en  cataplasmes  qu’on 
applique  sur  les  tumeurs  inflammatoires 


SEN 


SEN 


phlegmoneuses,  etc.  On  emploie  aussi  quel¬ 
quefois,  comme  émollient,  résolutif  et  apé¬ 
ritif,  le  Séneçon  Jacobée,  Senecio  jacobœa 
Linn.,  autre  espèce  indigène,  vulgairement 
connue  sous  les  noms  de  Jacobée,  Herbe  de 
Saint- Jacques,  très  commune  dans  les  prai¬ 
ries,  les  fossés,  le  long  des  bois,  etc.,  grande 
plante  vivace  dont  la  tige  s’élève  à  t  mètre 
et  se  termine  par  un  corymbe  de  capitules 
jaunes,  rayonnés. 

On  cultive  communément,  dans  les  jar¬ 
dins,  une  très  jolie  espèce  de  Séneçon,  ori¬ 
ginaire  du  cap  de  Bonne-Espérance,  et  à  la  ¬ 
quelle  les  horticulteurs  et  la  plupart  des 
auteurs  donnent  à  tort  la  dénomination  spé¬ 
cifique  de  Séneçon  élégant,  Senecio  elegcms 
Linn.  Elle  porte  aussi  les  noms  vulgaires  de 
Séneçon  d’Afrique,  Séneçon  des  Indes.  Cette 
espèce  est  en  réalité  le  ‘Senecio  pseudo-ele- 
gans  Less.  C’est  une  plante  annuelle  que  la 
culture  a  rendue  vivace.  Sa  tige  est  droite, 
très  rameuse;  ses  feuilles  sont  pétiolées, 
pinnatipartites,  à  lobes  sinués-dentés,  le  ter¬ 
minal  un  peu  plus  grand;  ses  nombreux  ca¬ 
pitules  ont  le  rayon  d’un  beau  rouge  et  le 
disque  jaune;  leur  involucre  a  ses  folioles  le 
plus  souvent  sphacéiées.  Par  la  culture,  on 
a  obtenu  de  très  jolies  variétés  de  ce  Séne¬ 
çon,  les  unes  à  fleurs  doubles,  les  autres  à 
fleurs  blanches,  rosées,  cramoisies  et  foncées. 
Ces  variétés  se  propagent  surtout  de  graines 
qu’on  sème  au  mois  de  mars,  en  piace  et 
sur  couche,  dans  une  terre  légère  et  a  une 
exposition  un  peu  chaude.  Cette  espèce  dif¬ 
fère  du  véritable  Senecio  elegans  Linn.,  au¬ 
quel  elle  ressemble  beaucoup,  du  reste,  par 
ses  involucres  à  folioles  bisériées,  glabres, 
plus  larges,  dont  les  extérieures,  au  moins, 
sont  sphacéiées  au  sommet,  dont  les  calicu- 
laires  sont  nombreuses  et  larges  ;  elle  se  dis¬ 
tingue  aussi  par  sa  tige  très  rameuse  et  non 
simple  ou  presque  simple,  comme  dans  le 
vrai  Senecio  elegans  Linn.  Depuis  quelques 
années,  on  cultive  aussi,  comme  espèce  d’or¬ 
nement,  le  Senecio  venustus  Hort.  Ivew. 

(■ Senecio  grandiflorus  Berg.),  arbuste  touffu, 
haut  de  1  mètre  environ,  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  remarquable  par  la  beauté  de 
ses  capitules  à  longs  rayons  purpurins. 

(P.  D.) 

SENEDETTE.  mam.  —  Lacépède  plaçait 
sous  cette  dénomination,  à  côté  du  Béluga, 
une  espèce  de  son  genre  Delphinaptère; 


551 

mais  l’existence  du  Senedette  est  encore 
douteuse  aujourd’hui.  (E.  D.) 

SENE  GA  ou  SENEKA.  bot.  pii. —  Voy. 

POLYGALE. 

SÊNÉGALIS.  Estrilda.  ois.--  Genre  éta¬ 
bli  par  Swainson  dans  la  famille  des  Frin- 
gilles.  Voy.  moineau.  (Z.  G.) 

*  SE  NE  K  A  bot.  pu.  —  Voy.  senega. 

SEMELLE,  bot.  pii.  —  On  donne  ce  nom 
au  fruit  de  l’Aubépine  ,  dans  certains  can¬ 
tons  méridionaux  de  la  France. 

SENEVE,  bot.  ph. —  Nom  vulgaire  qu’on 
donnait  autrefois,  et  qu’on  donne  quelque¬ 
fois  encore  aujourd’hui  à  la  graine  de  Mou¬ 
tarde.  Voy.  moutarde. 

*SENEX,  G. -R.  Gray.  ois. — Synonyme 
de  Polyborus,  Vieill.  (Z.  G.) 

SENKENBERGIA.  bot.  ph.  —  Genre  de 
Crucifères  proposé  dans  la  Flore  de  Wette- 
ravie ,  et  rapporté  comme  synonyme  au 
genre  Lepidium.  (D.  G.) 

SENNA.  bot.  ph.  —  Nom  de  la  section 
des  Çassia,  qui  fournit  le  Séné.  Voy.  séné. 

*SENNEBERIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Laurinées  proposé  par  Necker, 
et  rapporté  comme  synonyme  à  l 'Ocotea  , 
Aubl.  (D.  G.) 

’SENNEFELDERA.  bot.  ph. — Genre  de 
la  famille  des  Euphorbiacées,  établi  par 
M  Martius  pour  des  arbres  du  Brésil,  à 
fleurs  monoïques,  paniculées,  pourvues  d’un 
calice  à  quatre  dents  ou  divisions,  et  dont 
les  mâles  présentent  huit  étamines,  tandis 
que  les  femelles  ont  un  ovaire  à  trois  loges 
uni-ovulées,  surmonté  d’un  style  simple  que 
terminent  trois  stigmates  cylindriques,  sillon¬ 
nés  et  assez  courts.  (D.  G.) 

ASENOBA$IS  (çrevog,  étroit;  Sauiç,  base). 
ins. — M.  Macquart  ( Dipt .  exot.,  1 , 2,  1838) 
a  créé  sous  cette  dénomination  un  genre  de 
Diptères,  de  la  famille  des  Asiliques.  (E.  D.) 

SENODONIA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères,  famille  des 
Serricornes  ,  tribu  des  Élatérides ,  créé  par 
Laporte  (  Revue  entomologique  de  Silber- 
mann  ,  t.  III  ,  p.  12  ) ,  et  qui  ne  renferme 
qu’une  espèce  de  Java,  la  S.  quadralicollis. 

(C.) 

*SENOGASTEB  (çt£Voç,  étroit,  yaar-ép, 
ventre),  ins.  —  M.  Macquart  ( Suites  à  Buf- 
fon,  Ins.  dipt.,  t.  1 ,  1835)  indique  sous  ce 
nom  un  genre  de  Diptères  de  la  famille  des 
Brachystomes ,  tribu  des  Syrphies,  ne  com- 


552 


S  EN 


SEP 


prenant  qu’une  seule  espèce,  étrangère  à 
l’Europe  (S.  cœrulescens  Macq.),  qui  se  rap¬ 
proche  un  peu  des  Tropidies  ;  elle  est  sur¬ 
tout  remarquable  par  la  forme  de  son  ab¬ 
domen  rétréci  au  milieu.  (E.  D.) 

*SENOMETOPIA  (artvoç,  étroit; 

-rrov ,  front),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Diptères,  famille  des  Athéricères,  tribu  des 
Muscides ,  sous-tribu  des  Tachinaires,  créé 
par  M.  Macquart  ( Suites  à  Buffon,  Ins.  dipt., 
II,  1835)  aux  dépens  des  Tachina  de  Mei- 
gen  ,  et  devant  rentrer  dans  les  divisions 
des  Bombomydæ  et  Agridæ  de  M.  Robi¬ 
neau-  Desvoidy.  Ces  Insectes,  remarqua¬ 
bles  par  leur  front  ordinairement  étroit, 
surtout  dans  les  mâles,  ont  de  nombreux 
rapports  avec  les  Némorées  et  volent  rapi¬ 
dement  autour  des  Heurs  en  faisant  entendre 
un  bourdonnement  assez  fort  :  les  larves 
vivent  quelquefois  en  grand  nombre  dans 
le  corps  des  chenilles.  —  On  en  décrit  40 
espèces  qui  forment  les  genres  Sturnia , 
Winthemia ,  Carcelia ,  Pales ,  Zenillia ,  Ery- 
cia,  Z  aira,  Z  aida,  etc.,  de  M.  Robineau- 
Desvoidy.  L’espèce  qu’on  peut  prendre  pour 
type  .est  la  S.  atropivora ,  qui  est  d’un  noir 
bleuâtre,  avec  la  face  et  les  côtés  du  front 
argentés,  le  thorax  cendré,  à  lignes  noires, 
l’abdomen  à  bandes  blanchâtres  et  qui  vit 
dans  la  nymphe  du  Sphinx  atropos.  (E.  D.) 

*SENOPUOSOPE.  Senoprosopis  (aztvoç, 
étroit;  npoz^nov ,  front),  ins.  —  Genre  de 
Diptères  de  la  famille  des  Asiliques,  créé 
par  M.  Macquart  (Dipt.  exot.,  1 ,  2,  1838). 

(E.  D.) 

*SENOPTERINA  (*r cvoç ,  étroit;  ttts- 
p ov,  aile),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Di¬ 
ptères  ,  famille  des  Athéricères,  tribu  des 
Muscides,  sous-tribu  des  Télhridites,  créé 
par  M.  Macquart  (Suites  à  Buffon,  Ins.  dipt., 
t.  Il,  1825  ),  aux  dépens  des  Dacus  Fabr., 
dont  il  diffère  principalement  par  son  faciès 
et  par  le  corps  coloré  de  vert  et  de  bleu 
métallique.  Une  seule  espèce,  la  S.  brevipes 
Fabr.,  Macq.  ,  qui  provient  de  l’Amérique 
méridionale,  entre  dans  ce  groupe.  (E.  D.) 

SENUA  et  SENRÆA.  dot.  pii.  —  Syno¬ 
nymes  de  Serrcea,  Cav.,  genre  de  la  famille 
des  Malvacées.  (t).  G.) 

SE  IM  H  TE  A.  bot.  pii.  —  Voy.  senra. 

SENSITIVE,  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire 
du  Mimosa  pudica  Lin.  Voy.  mineuse. 

*  SE  NT  A  (Sentia,  nom  mythologique). 


ins.  — M.  Stephens  (Illusl.  ent.,  t.  IV,  1 834 ) 
désigne  sous  ce  nom  un  genre  de  Lépido¬ 
ptères  nocturnes,  delà  famille  des  Tiriéides. 

SENTINELLE,  ois.  —  Voy.  macronyx. 

SÉPALE,  bot.  —  Nom  donné  par  Necker 
aux  folioles  du  calice,  et  généralement  em¬ 
ployé  aujourd’hui.  Voy.  calice.  (D.  G.) 

*  SEPEDON  (<jyj mtSojy,  pourriture),  rept. 

—  M.  Merrem  ( Tent .  syst.  Amphib.,  1830) 

désigne  sous  le  nom  de  Sepedon  l’une  des 
nombreuses  subdivisions  du  grand  genre 
Vipère.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SEPEDON  (<jv)tc£<î<bv,  putréfaction),  ins. 

—  Genre  de  l’ordre  des  Diptères,  famille 
des  Athéricères,  tribu  d.es  Muscides,  sous- 
tribu  des  Dolichocères  ,  créé  par  Latreilie 
( Nouv .  Dict.  d’hist.  nat.,  1804)  aux  dépens 
des  Scatophaga  et  Baccha  Fabr. ,  et  adopté 
par  M.  Macquart,  qui  lui  donne  pour  ca¬ 
ractères  :  Antennes  plus  longues  que  la  tête; 
deuxième  article,  menu,  une  fois  plus  long 
que  le  troisième;  celui-ci  épais  à  la  base, 
terminé  en  pointe,  etc.  Les  Sepedons  vivent 
sur  les  herbes  des  marais,  et  particulière¬ 
ment  sur  les  roseaux  élevés  :  le  duvet  sa¬ 
tiné  qui  les  revêt  elles  rend  imperméables 
semble  indiquer  qu’ils  sortent  des  eaux  et 
qu’ils  y  ont  leur  berceau  La  facultédesauter 
qu  iis  doivent  au  renflement  de  leurs  cuisses 
postérieures,  leur  permet  probablement  de 
se  poser  et  de  se  mouvoir  sur  les  surfaces 
humides. 

On  en  connaît  quatre  espèces  propres  à 
l’Europe,  à  l’Asie  et  à  l’Afrique.  Le  type 
est  le  S.  sphegeus  Fabr.,  Fallen  ,  Macq.; 
S.  paluslris  Latr,;  Scatophaga  rufipes  F abr., 
qui  est  d’un  noir  bleuâtre  et  se  trouve  com¬ 
munément  dans  les  lieux  aquatiques.  (E.  D.) 

SEPEDONIUM.  bot.  cr.  - —  Genre  de  la 
famille  des  Champignons,  tribu  des  Sporo- 
trichées,  dans  la  classification  de  M.  Léveillé 
(voy.  mycologie  ,  pag.  494  ),  et  réduit  par 
Fries  à  une  portion  du  genre  admis  sous  le 
même  nom  par  Link.  Son  espèce  type,  re¬ 
marquable  par  sa  belle  couleur  jaune  d’or, 
croît  sur  les  Champignons  en  voie  de  décom¬ 
position.  (M.) 

*SEPIIANOIDES.  Sephanoides.  ois. — 
Genre  établi  par  M.  Lesson,  dans  la  famille 
des  Oiseaux-Mouches,  sur  l'Ois. -M.  King. 
(Seph.  Kingii) .  Voy.  colibri.  (Z.  G.) 

*SEP1IELA.  ins. —  Genre  de  la  tribu  des 
Scutellériens,  groupe  des  Pentatomites,  de 


SEP 


553 


SEP 

FordredesHémiptères,  établi  par  MM.  Amyot 
et  Serville  ( Insectes  hémiptères ,  Suites  à  Buf- 
fon )  sur  une  seule  espèce  du  Sénégal,  le  S. 
linearis  Am.etServ.  (Bl.) 

SEPHEIV.  poiss.  —  C’est  le  nom  d’une 
espèce  du  genre  Pastenague  (Trygon  Sephen, 
Raia  Sephen),  dont  le  dos  garni  de  tuber¬ 
cules  osseux  et  denses  fournit  au  commerce 
le  gros  galuchat.  (G.  B.) 

*SEPHE!\IA.  poiss.—  On  trouve  ce  genre 
indiqué  par  Rafinesque  dans  sa  sous-famille 
des  Platosomes ,  caractérisés  par  un  corps 
aplati,  des  nageoires  pectorales  horizontales, 
des  branchies  inférieures  ,  et  l’absence  de 
nageoire  anale.  Cette  sous  -famille  est  la  se¬ 
conde  de  la  famille  des  Plagiostomes  qui  se 
distinguent  par  plusieurs  ouvertures  bran  ¬ 
chiales  latérales  ou  inférieures  ;  des  nageoires 
pectorales  et  abdominales  ;  une  bouche  infé¬ 
rieure  et  transversale. Cette  famille  fait  partie 
de  l’ordre  des  Trémapnés,  dont  les  branchies 
sont  dépourvues  d’opercule  et  de  membrane 
branchiale  (Rafin. ,  Ami.  nat.,  1815,  p.  93). 
La  concordance  de  ce  genre,  sans  doute  voi¬ 
sin  des  Raies,  n’est  point  établie.  (G.  B.) 

*SEPIIII\A.  ins. — Genre  delà  famille  des 
Coréides,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi 
par  MM.  Amyot  et  Serville  (  Insectes  hémi¬ 
ptères,  Suites  à  Buffon)  aux  dépens  des  Spar- 
tocerus  avec  les  espèces  dont  le  dernier  ar¬ 
ticle  des  antennes  et  le  bec  sont  un  peu  plus 
longs  que  chez  celles  conservées  par  ces  en¬ 
tomologistes  dans  le  genre  Spartocerus.  Le 
type  de  cette  division  est  le  S.  pustulala 
{Lygœus  pustulcitus  Fabr.),  de  la  Guyane. 

(Bl.) 

SEPIA,  moll.  —  Genre  de  mollusques 
céphalopodes  à  deux  branchies  et  à  dix  bras, 
dont  deux  sont  pédonculés  et  plus  longs  que 
les  autres.  Leur  corps  est  charnu,  déprimé, 
contenu  dans  un  sac  oblong,  et  bordé  de 
chaque  côté  dans  toute  sa  longueur  par  une 
aile  ou  nageoire  étroite.  Un  os  libre,  crétacé, 
spongieux,  opaque,  friable  et  léger,  de  forme 
ovale,  oblongue ,  déprimé  et  aminci  vers 
les  bords,  est  enchâssé  dans  l’intérieur  du 
corps  vers  le  dos.  La  tête,  comme  celle  des 
autres  Céphalopodes  à  deux  branchies,  se 
trouve  en  avant  du  sac;  elle  porte  deux 
gros  yeux,  comparables  par  leur  organisation 
à  ceux  des  poissons,  et  elle  est  couronnée 
par  les  bras  ou  tentacules  garnis  de  ven¬ 
touses,  qui  entourent  la  bouche  armée  de 
T.  xi. 


deux  mâchoires  cornées  en  forme  de  bec  de 
perroquet.  Les  Seiches  avaient  été  réunies 
dans  le  grand  genre  Sepia  de  Linné  avec  les 
Poulpes  et  les  Calmars;  mais  Lamarck  le 
premier  les  distingua  de  ces  autres  Cépha¬ 
lopodes,  parce  que  les  Poulpes  n’ont  que 
huit  bras  plus  allongés  ,  sont  dépourvus 
de  nageoires  latérales,  et  n’ont  point  cette 
plaque  dorsale  osseuse  et  friable  qui  carac¬ 
térise  les  Seiches ,  et  qui  chez  les  Calmars 
est  remplacée  par  une  lame  allongée,  mince, 
transparente  et  cornée.  La  plaque  osseuse, 
qu’on  nomme' vulgairement  l’os  de  Seiche , 
et  qu’on  donne  aux  oiseaux  en  cage  pour  leur 
fournir  le  carbonate  de  chaux  nécessaire  à 
l’ossification,  est  soutenu  par  une  lame  ex¬ 
terne  dure  qui  se  termine  en  arrière  par 
un  bord  évasé,  aliforme,  très  mince,  for¬ 
mant  à  cette  extrémité  une  petite  pointe 
conique  ou  Apophyse  terminale  comparable 
aux  Bélemnites,  et  contenant  de  même  une 
petite  cavité  conique.  C’est  à  partir  de  cette 
extrémité  que  se  sont  déposées  sur  la  lame 
externe  des  lamelles  calcaires  parallèles  ex¬ 
trêmement  minces  disposées  un  peu  oblique¬ 
ment,  de  manière  que  chacune  dépasse  les 
précédentes,  et  que  la  dernière  cache  et  re¬ 
couvre  presque  totalement  toutes  les  autres. 
Ces  lamelles  sont  séparées  par  un  intervalle 
beaucoup  plus  considérable  que  leur  propre 
épaisseur,  et  cet  intervalle  est  occupé  par 
des  colonnes  creuses  diversement  compri¬ 
mées  et  sinueuses.  Le  surplus  de  l’organisa¬ 
tion  des  Seiches  présente  une  grande  ana¬ 
logie  avec  celle  des  Poulpes  (voy .  ce  mot  )  et 
des  autres  Céphalopodes  sans  coquilles  ex¬ 
ternes;  comme  eux,  elles  ont  près  du  cœur 
une  vessie  qui  renferme  une  liqueur  très 
foncée  ou  noire  qui,  desséchée,  fournit  une 
couleur  brune,  employée  en  peinture  sous 
le  nom  de  Sépia.  On  croyait  même  autre¬ 
fois  que  cette  substance  devait  servir  à  la 
fabrication  de  l’encre  de  Chine;  mais  on 
sait  aujourd’hui  que  cette  encre  est  sim¬ 
plement  du  charbon  de  lampe  ou  quelque 
autre  charbon  analogue  broyé  convenable¬ 
ment.  Toutefois,  la  liqueur  noire  de  la  ves¬ 
sie  à  l’encre,  chez  la  Seiche,  est  un  moyen 
de  défense  pour  cet  animal;  car,  répandue 
dans  l’eau,  elle  lui  donne  le  moyen  d’échap¬ 
per  à  la  poursuite  de  ses  ennemis ,  en  l’en¬ 
tourant  d’un  nuage  épais.  —  Les  espèces  du 
genre  Seiche  sont  peu  nombreuses.  La 

70 


SEP 


554 

Seiche  commune  (  Sépia  officinalis )  est  très 
abondante  dans  la  Méditerranée  et  dans 
l’Océan;  elle  est  longue  de  2  à  3  déci¬ 
mètres,  et  atteint  même  une  longueur  de 
presque  5  décimètres  :  on  l’apporte  avec 
des  poissons  sur  les  marchés  de  la  côte. 
Une  autre  espèce  de  la  mer  des  Indes,  Sépia 
tuberculata ,  est  beaucoup  moins  grande; 
son  os  dorsal  est  épaissi  et  dilaté  en  spatule 
dans  sa  partie  antérieure,  rétréci  en  pointe 
postérieurement,  et  recouvert  à  sa  face  ex¬ 
terne  d’une  demi-tunique  ,  mince  ,  coriace, 
presque  membraneuse,  qui  dépasse  les  côtés 
en  arrière.  Cet  os  est  composé  d’une  qua¬ 
rantaine  de  lames  de  plus  en  plus  grandes, 
en  forme  de  croissant,  ondées  à  leur  bord 
interne,  imbriquées  les  unes  sur  les  autres. 
La  longueur  totale  de  cette  Seiche  est  d’en¬ 
viron  1  décimètre  ;  ses  huit  bras  coniques 
ont  à  peine  2  centimètres,  et  ses  deux  bras 
pédonculés  sont  deux  fois  aussi  longs. 

Quelques  espèces  de  Seiche  ont  laissé  leurs 
débris  à  l’état  fossile  dans  les  terrains  juras¬ 
siques  et  tertiaires  ;  les  espèces  tertiaires 
ont  été  réunies  par  M.  Yoltz  en  un  seul 
genre ,  Belosepia.  C’est  particulièrement 
l’apophyse  terminale  de  l’os  dorsal  qui  se 
trouve  ainsi  dans  le  terrain  tertiaire  des 
environs  de  Paris.  Mais  cette  apophyse  est 
beaucoup  plus  volumineuse  et  plus  solide 
que  dans  l’espèce  vivante  ,  et  paraît  avoir 
appartenu  à  des  animaux  gigantesques.  On 
a  aussi  trouvé  des  becs  de  Céphalopodes  fos¬ 
siles  ,  et  on  les  a  décrits  autrefois  sous  le 
nom  de  Bhyncolites  ;  mais  il  est  plus  difficile 
de  décider  à  quel  genre  ils  ont  appartenu. 

(Düj.) 

SEPÏDÏUM.  ins.— Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  hétéromères ,  famille  des  Mêla- 
somes,  tribu  des  Piméliaires,  créé  par  la- 
bricius  ( Syslema  Eleutheratorum ,  I,  126), 
et  qui  a  été  généralement  adopté  depuis. 
Vingt  espèces  au  moins  font  partie  de  ce 
genre;  elles  appartiennent  à  l’Afrique,  à 
l’Europe  australe  et  à  l’Asie.  Parmi  celles-ci 
sont  les  suivantes  :  S.  crisiatum  ,  tricuspi - 
datum,  variegalum  F.,  tomentosum,  Wagne- 
ri,  aliferum  et  uncinalum  Er.  Voy.  l’atlas 
de  ce  Dictionnaire  ,  Insectes  coléoptères  , 
pl.  7,  A  ,  fîg.  4.  (C.) 

SÉPIÏDÉES.  moll.  —  Familie  de  mol¬ 
lusques  Céphalopodes  proposée  par  Leach,  et 
comprenant  les  g.  Seiches  et  Calmars.  (Düj.) 


SEP 

SÉPIOLE.  Sepiola.  moll. — Genre  de  Mol¬ 
lusques  Céphalopodes ,  de  l’ordre  des  Déca¬ 
podes  ayant  pour  type  le  Loligo  sepiola  de 
Lamarck  ,  ou  Sepia  sepiola  de  Linné,  et  par 
conséquent  faisant  partie  de  la  même  fa¬ 
mille  que  les  Calmars,  et  présentant  de 
même  des  nageoires  saillantes  non  étendues 
sur  toute  la  longueur  du  corps;  mais  les 
Sépioles  se  distinguent  en  ce  que  les  na¬ 
geoires,  au  lieu  d’être  rejetées  à  l’extrémité 
du  corps,  qui  est  plus  effilé  chez  les  Calmars, 
se  trouvent  un  peu  plus  rapprochées  du  mi¬ 
lieu,  et  en  ce  que  le  sac  est  proportionnelle¬ 
ment  plus  court  et  plus  obtus.  L’espèce  com¬ 
mune  habite  la  Méditerranée;  elle  est  longue 
de  2  à  4  centimètres.  M.  d’Orbigny  a  voulu 
séparer  de  ce  genre  sous  les  noms  de  Sepia  ■ 
loidea  et  de  Rossia  quelques  espèces  offrant 
seulement  des  différences  peu  importantes 
dans  l’appareil  de  résistance.  (Duj.) 

SÉPÏOLIDÉES.  moll.  —  Famille  de  Cé¬ 
phalopodes  décapodes  proposée  par  Leach,  et 
comprenant  seulement  les  genres  Sépiole  et 
Cranchie.  (Düj.) 

*SÉPIOLOfDE.  Sepioloïdea.  moll.  — 
Voy.  sépiole. 

SÉPIOTEÜTHE.  moll.  Sepioteulhis .  — ■ 
Genre  de  Mollusques  Céphalopodes  déca¬ 
podes  établi  par  M.  de  Blainville  pour  des 
espèces  confondues  avec  les  Calmars,  mais 
qui  en  diffèrent  parce  que  leur  corps  ova¬ 
laire,  aplati,  est  pourvu  d’une  paire  de  na¬ 
geoires  latérales  aussi  longues  que  le  corps, 
comme  celles  des  Seiches.  Leur  tête,  de 
médiocre  grosseur,  quoique  plus  grande  que 
chez  les  Calmars,  porte  également  huit  bras 
sessiles ,  gros  et  courts,  et  deux  longs  bras 
pédiculés  garnis  de  ventouses,  charnues. 
Sous  les  téguments,  à  la  face  dorsale,  se 
trouve  un  osselet  corné,  allongé,  élargi  dans 
le  milieu,  aminci  aux  extrémités,  soutenu 
par  un  axe  médian,  convexe  en  dessus  et 
médiocrement  concave  en  dessous.  On  con¬ 
naît  dix  à  douze  espèces  de  Sépioteuthis  qui, 
pour  la  plupart,  habitent  la  mer  du  Sud. 
Une  seule  se  trouve  dans  l’océan  Atlantique, 
et  deux  dans  la  mer  Rouge.  —  Quelques 
débris  de  ces  Mollusques  ont  été  trouvés  à 
l’état  fossile,  dans  les  terrains  jurassiques. 

(Düj.) 

SÉPITE.  moll. —Nom  donné  par  Aldro- 
varide  à  un  corps  fossile  qu’on  supposait  être 
un  os  de  Seiche  fossile.  (Duj.) 


SEP 


SEP 


SEPS.  Seps  («ryÎTTM ,  putréfier)-  rept.  — 
Genre  d’Ophidiens,  de  la  famille  des  Scincoï- 
diens ,  créé  par  Daudin,  et  ayant  pour  carac¬ 
tères  principaux  :  Corps  très  allongé,  cylin¬ 
drique  ,  serpenliforme ,  et  couvert  d’écailles 
arrondies  et  imbriquées;  tète  petite,  peu 
obtuse,  recouverte  de  plaques;  tympan  peu 
apparent  au  dehors  et  placé  vers  l’insertion 
des  mâchoires,  derrière  l’ouverture  de  la 
bouche;  langue  assez  épaisse,  courte  et  un 
peu  échancrée  à  son  extrémité;  pieds  au 
nombre  de  quatre,  très  minces  et  très  courts, 
simplement  écailleux,  et  terminés  par  un 
ou  plusieurs  doigts  très  petits  et  sans  doigts 
pour  la  plupart. 

Les  Seps  ont  de  grands  rapports  avec  les 
Scinques  et  les  Orvets;  ils  viennent  lier  in¬ 
timement  ensemble  ces  deux  groupes  natu¬ 
rels,  et  établir,  en  outre,  d’une  manière 
insensible,  le  passage  des  Sauriens  aux 
Ophidiens.  Leur  corps  ,  tout-à-fait  sem¬ 
blable  à  celui  des  Orvets,  ne  diffère  de  ce¬ 
lui  des  Scinques  qu’en  ce  qu’il  est  encore 
plus  allongé;  les  Seps  se  distinguent  parti¬ 
culièrement  des  Orvets  en  ce  qu’ils  sont 
pourvus  de  pattes  ;  encore  doit-on  remar¬ 
quer  que  leurs  membres  sont  presque  rudi¬ 
mentaires  et  incomplets  quant  au  nombre 
des  doigts;  ils  ont  deux  paires  de  pattes 
comme  les  Scinques,  mais  leurs  pieds  sont 
plus  petits,  et  les  deux  paires  sont  plus  éloi¬ 
gnées  l’une  de  l’autre.  On  a  longtemps  va¬ 
rié  sur  la  place  que  les  Seps  devaient  occu  ¬ 
per  dans  la  série  zoologique;  tantôt  on  les 
a  regardés  comme  des  Serpents  à  pieds,  et 
tantôt  comme  des  Lézards  à  forme  de  Ser¬ 
pents  :  c’est  ainsi  que  Linné  avait  placé  le 
Seps  pentadactyle  dans  son  genre  Orvet,  et 
que  peu  après  Grnelin  le  mit  dans  le  groupe 
des  Lézards;  mais  aujourd’hui  tous  les  zoo¬ 
logistes  sont  d’accord  pour  placer  les  Seps 
dans  l’ordre  des  Sauriens ,  à  côté  des  Sein- 
ques. 

On  a  proposé  de  former  plusieurs  genres 
aux  dépens  des  Seps;  quelques  uns,  tels 
que  ceux  des  Tetradaclylus ,  Péron  ;  Hemier- 
gt's, Wagler;  et  Seps,  Daudin,  étant  générale¬ 
ment  adoptés,  doivent  être  étudiés  ici  ;  d’au¬ 
tres  ,  comme  ceux  des  Tridactylus,  Péron  ; 
Zygnis ,  Fitzinger,  etc.,  ne  sont  pas  restés 
dans  la  science;  enfin,  un  certain  nombre 
de  genres,  comme  ceux  des  Heteromeles  , 
Chelomeles ,  Brachymeles  et  Brachystopus  , 


Duméril  et  Bibron  ;  Nessia  et  Evesia,  Gray, 
sont  très  voisins  des  Seps  ,  mais  doivent 
toutefois  en  être  distingués,  et  dès  lors  se¬ 
ront  étudiés  dans  d’autres  articles  de  ce 
Dictionnaire. 

§ I.G.  Tétradactyle.  Tetradaclylus,  Péron. 
(f/fTapcs ,  quatre  ;  S-xxlvloç ,  doigt.) 

Seps,  Fitzinger,  Wiegmann. 

Narines  latérales  percées  chacune  dans 
une  seule  plaque  ,  la  nasale  ;  pas  de  su- 
péro-nasales.  Langue  plate,  en  fer  de  flèche, 
squameuse ,  échancrée  à  sa  pointe.  Dents 
coniques ,  simples.  Palais  sans  dents,  échau- 
cré  peu  profondément  en  arrière  des  ouver¬ 
tures  auriculaires.  Museau  conique.  Quatre 
pattes,  n’ayant  chacune  que  quatre  doigts 
inégaux,  onguiculés,  sub-cylindriques,  sans 
dentelures.  Flancs  arrondis.  Queue  conique, 
pointue.  Écailles  lisses. 

Une  seule  espèce  entre  dans  ce  groupe  , 
c’est  : 

Le  Seps  de  Décrûs  ,  Tetradaclylus  Deere - 
siensis,  Péron  ,  Gray  ;  Seps  Peronii,  Fitzin¬ 
ger,  d’une  longueur  totale  d’environ  4  pou¬ 
ces ,  sur  lesquels  la  queue  est  pour  plus 
de  moitié.  Le  dos  est  brun-fauve  ou  mar¬ 
ron,  tiqueté  de  noirâtre;  souvent  la  légion 
moyenne  est  parcourue  par  une  bande  de 
cette  dernière  couleur;  les  flancs  sont  mar¬ 
qués  de  nombreux  petits  points  bruns  ou 
noirs,  sur  un  fond  grisâtre  ;  les  écailles  des 
régions  inférieures  sont  blanchâtres  ,  large¬ 
ment  bordées  de  noir  en  arrière.  Cet  ani¬ 
mal  a  été  trouvé ,  pour  la  première  fois, 
dans  l’île  Decrès  ;  depuis  on  en  a  rencontré 
plusieurs  individus  à  la  Nouvelle-Hollande, 
principalement  aux  environs  du  port  du  ltoi 
Georges. 

§  II.  G.  Hemiergis.  Hemiergis,  Wagler. 
(riuitpmç ,  imparfait.) 

Tridactylus, Péron;  Zygnis  partim,  Fitzinger; 

Seps  partim,  G.  Cuvier,  Gray. 

Narines  latérales  s’ouvrant  chacune  dans 
une  seule  plaque,  la  nasale;  pas  de  supéro- 
nasales.  Langue  plate,  en  fer  de  flèche , 
squameuse,  échancrée  à  sa  pointe.  Dents 
coniques,  simples.  Palais  non  denté,  à  échan¬ 
crure  postérieure  peu  profonde.  Des  ouver¬ 
tures  auriculaires.  Museau  conique.  Quatre 
pattes  n’ayant  chacune  que  trois  doigts  iné- 


556 


SEP 


SEP 


gaux,  onguiculés  ,  sub-cylindriques ,  sans 
dentelures.  Flancs  arrondis.  Queue  conique, 
pointue.  Écailles  lisses. 

On  ne  place  dans  ce  groupe  que  : 

L’Hemiergis  de  Decrès,  Hemiergis  Decre- 
siensts,  Wagler,  Durnéril  et  Bibron  ;  Tridac- 
tylusDecresiensis,  Péron,  Leukart,G.  Cuvier, 
Gray;  Lygnis  Decresiensis  ,  Fitzinger  ,  Seps 
œqualis  Gray,  Peromeles  œqualis  Wiegmann. 
Un  peu  plus  petit  que  l’espèce  précédente, 
mais  ayant  avec  elle  une  ressemblance  com¬ 
plète  sous  les  rapports  de  la  forme  et  de  la 
coloration,  et  n’en  différant  que  par  le 
nombre  des  doigts  des  pattes  qui  est  con¬ 
stamment  de  trois,  celui  des  autres  étant 
de  cinq.  Il  habite  également  la  Nouvelle- 
Hollande  et  l’île  Decrès. 

§  III.  G.  Seps.  Seps ,  Daudin. 

(  o-yjrrav ,  corrompre;  nom  appliqué  à  ce 
groupe  par  Ælien.  ) 

lygnis,  Fitzinger,  Oken  ,  Wiegmann. 

Narines  latérales ,  s’ouvrant  entre  deux 
plaques,  la  nasale  et  la  rostrale  ;  des  supéro- 
nasales.  Langue  plate,  squameuse,  en  fer 
de  flèche,  échancrée  à  sa  pointe.  Dents  co¬ 
niques,  simples.  Palais  non  denté,  offrant 
une  très  large  rainure  dans  la  seconde  moitié 
de  sa  longueur.  Des  ouvertures  auriculaires. 
Museau  conique.  Quatre  pattes  ayant  cha¬ 
cune  leur  extrémité  divisée  en  trois  doigts 
inégaux  ,  onguiculés,  sub-cylindriques  ;  sans 
dentelures.  Flancs  arrondis.  Queue  conique, 
pointue.  Écailles  lisses. 

Les  Seps  ont  bien  trois  doigts  à  chaque 
patte  comme  les  Hemiergis,  mais  ils  en  dif¬ 
fèrent  en  ce  qu’ils  offrent  une  paire  de  pla¬ 
ques  supéro-nasales,  en  ce  que  leurs  narines 
s’ouvrent  extérieurement  chacune  dans  deux 
plaques,  la  rostrale  et  la  nasale,  et  que  leur 
palais  est  creusé,  dans  sa  moitié  postérieure, 
d’une  rainure  longitudinale  extrêmement 
large:  en  outre  leur  corps  est  plus  allongé 
et  leurs  membres  plus  courts. 

MM.  Durnéril  et  Bibron  (  Erpét .  ge'n.  des 
Suites  à  Buffon  ,  de  l’édit.  Roret,  t.  V, 
1839  )  n’y  placent  qu’une  seule  espèce: 
Le  Seps  chalcide,  Seps  chalcides  Ch.  Bo¬ 
naparte,  Durnéril  et  Bibron  ;  Seps  elLacerla 
chalcidica  Coin mna  ,  Aldrovande;  Cœcilia 
major  Imperatori,  Lacerla  chalcides  Linné; 
Chalcides  tridaclyla  Columnœ  Laurentî  ; 


Cicigua  Cetti;  Seps  Lacépède  ,  G.  Cuvier. 
Seps  quadriliueata  concolor  Metaxa  ;  Seps 
tridaclylus  H.  Cloquet;  Seps  vittatus  Leuc- 
kart,  Ameiva  meridionalis  Meyer,  etc.  D’ure 
longueur  totale  d’environ  un  pied  :  «es  pattes 
sont  très  petites  et  terminées  par  trois  doigts 
très  courts  ;  son  corps  est  long,  menuet 
assez  semblable  à  celui  d’un  Serpent,  et 
sa  queue  est  terminée  par  une  pointe  aiguë. 
La  teinte  générale  du  corps  est  en  dessus 
d’un  gris  d’acier  avec  quatre  raies  longitu¬ 
dinales  brunes  ,  deux  de  chaque  côté  du 
dos,  et  en-dessous  d’un  gris  blanchâtre: 
mais  cette  coloration  est  assez  sujette  à  va¬ 
rier. 

Les  anciens  regardaient  le  Seps  comme 
très  venimeux,  et  Cetti  assure  que  lorsque 
les  Bœufs  et  les  Chevaux  en  ont  avalé  quel¬ 
ques  uns  avec  l’herbe  qu’ils  paissent,  ils 
sont  quelquefois  gravement  malades;  mais 
cette  observation  est  loin  d’être  confirmée, 
et ,  au  contraire  ,  dès  1734  ,  Sauvages  a  dé¬ 
montré  que  ces  animaux  n’étaient  pas  ve¬ 
nimeux  ;  il  dit  à  ce  sujet  en  avoir  vu  man¬ 
ger  par  une  Poule  sans  qu’elle  en  ait  été 
incommodée.  On  ne  sait  trop  pour  quel  mo¬ 
tif  sa  morsure  est  généralement  regardée 
parmi  le  peuple  comme  venimeuse,  car  tous 
les  auteurs  dignes  de  foi  tombent  d’accord 
sur  son  innocuité  complète. 

Columna  rapporte  qu’en  disséquant  une 
femelle  de  Seps ,  il  y  trouva  quinze  fœtus 
vivants  ,  dont  les  uns  étaient  déjà  sortis  de 
leurs  membranes,  tandis  que  les  autres 
étaient  encore  enveloppés  dans  une  pellicule 
diaphane  et  renfermés  dans  leurs  œufs, 
comme  les  petits  des  Vipères:  de  ce  fait,  il 
conclut  que  les  Seps  sont  vivipares,  et  cette 
remarque  est  parfaitement  acquise  à  la 
science  aujourd’hui. 

Lacépède  ( Hist ,  nat.  des  Quadrupèdes  ovi¬ 
pares  et  des  Serpents)  a  décrit  le  Seps  avec 
soin,  et  nous  croyons  devoir  emprunter  à 
ce  savant  auteur  le  passage  suivant  :  «  Lors¬ 
qu’on  regarde  un  Seps,  on  croirait  voir  un 
Serpent  qui ,  par  une  espèce  de  monstruo¬ 
sité  ,  serait  né  avec  deux  très  petites  pattes 
auprès  de  la  tête,  et  deux  autres  très  éloi¬ 
gnées  situées  à  l’origine  de  la  queue.  On 
le  croirait  d’autant  plus ,  que  cet  animal 
a  le  corps  très  long  et  très  menu  ,  et  qu’il  a 
l’habitude  de  se  rouler  sur  lui-même  comme 
les  Serpents;  à  une  certaine  distance,  on 


SEP 


557 


serait  même  tenté  de  ne  prendre  ses  pieds 
que  pour  des  appendices  informes.  » 

Aux  approches  de  l’hiver,  le  Seps  se  cache 
dans  des  trous,  sous  la  terre,  et  il  n’en  sort 
qu’au  printemps  pour  se  répandre  dans  les 
endroits  garnis  d’herbes  et  auprès  des  lieux 
marécageux  ,  où  il  se  nourrit  d’Araignées  , 
de  petits  Limaçons  et  d’insectes.  On  le 
trouve  dans  le  midi  de  la  France,  en  Italie, 
dans  toutes  les  iles  de  la  Méditerranée,  en 
Espagne ,  et  sur  le  littoral  méditerranéen 
de  l’Afrique. 

On  a  placé  à  tort  dans  ce  genre  : 

Le  Seps  monodaclylus  Daudin  ,  Lacerta 
anguina  Linné,  Chalcides  pinnata  Laurenti, 
qui  a  des  pattes  très  courtes ,  terminées  par 
un  seul  doigt,  dont  la  coloration  est  d’un 
cendré  jaunâtre  en  dessus ,  avec  le  dessous 
très  clair  et  les  flancs  gris-brunâtres.  Il  se 
trouve  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Et  le  Seps  Surinamensis  Laurenti,  qui 
appartient  au  genre  Ameiva.  ( Voy  ce  mot.) 

(E.  Desmarest.) 

SEPS  ou  SÈPE.  BOT.  CR. — Nom  que 
portent  les  Champignons  comestibles  ,  et 
particulièrement  les  Bolets,  dans  une  grande 
partie  de  la  France. 

*SEPSIDÉES.  Sepsidœ.  ins.  —  M.  Mac- 
quart  ( Suites  à  Buffon,  Ins.  dip.,  n.  1835) 
indique  sous  ces  noms  une  sous-tribu  de 
Diptères ,  de  la  tribu  des  Muscides,  famille 
des  Athéricères,  comprenant  les  genres  Sep- 
sis  ,  Cheligaster ,  Nemopora  ,  Cephalia  ,  Mi- 
chogasler  et  Diopsis.  Voy.  ces  mots.  (E.  D.) 

SEPSIS  (  oTîJ/'.ç ,  putréfaction  ).  ins.  — 
Genre  de  i’orde  des  Diptères,  famille  des 
Athéricères,  tribu  des  Muscides,  sous-tribu 
des  Sepsidées  ,  créé  par  Fallen  ( Spect .  eut ., 
1810)  aux  dépens  des  Micropeza  Latr.  et 
Tephritis  Fabr.,  restreint  par  M.  Macquart 
( Suites  à  Buffon ,  Ins.  dipt.,  II,  1835)  qui 
en  sépare  les  Cheligaster  et  Nemopoda  {voy. 
ce  mot)  ;  il  a  pour  principaux  caractères  : 
troisième  article  des  antennes  ovale  ;  ailes  à 
nervures  transversales  assez  rapprochées  , 
avec  une  tache  noire  près  de  l’extrémité. 

Les  Sepsis  se  montrent  en  quantités  in¬ 
nombrables  sur  les  fleurs  des  Ombellifères 
dont  elles  se  nourrissent,  et  sur  les  bouses 
où  elles  déposent  leurs  œufs.  On  en  décrit 
une  douzaine  d’espèces,  toutes  propres  à 
l’Europe.  Le  type  est  la  S.  cynipsea  Fall., 
qui  est  d’un  noir  luisant,  à  reflets  métal- 


SEP 

liques,  avec  les  hanches  antérieures  jaunes, 
les  jambes  fauves,  et  les  cuisses  postérieures 
à  base  fauve  :  il  se  rencontre  communément 
partout.  (E.  D.) 

SEPTA1ÏIE.  Septaria.  moll. — Nom  pro¬ 
posé  par  Férussac  pour  un  genre  de  Gasté¬ 
ropodes  ayant  pour  type  la  Patelin  barbonica, 
et  que  Lamarck  a  nommé  Navicelle.  Voy  ce 
mot.  (Duj.) 

SEPTAiUA.  moll. — Nom  latin  du  genre 
Cloison  naire  de  Lamarck  qui,  suivant  M.  Des- 
hayes,  doit  être  réuni  aux  Tarets,  dans  la  fa¬ 
mille  des  Pholadaires.  (Duj.) 

SEPTAIUA  (d e  septum,  cloison),  min. — 
Concrétions  sphéroïdales  de  calcaire  com¬ 
pacte  ferrugineux,  dont  la  masse  a  été  par¬ 
tagée  en  prismes  irréguliers  par  le  retrait 
qu’elle  a  subi,  et  dont  les  fissures  se  sont 
remplies  ensuite  de  calcaire  spathique  blan¬ 
châtre,  qui  y  forme  des  cloisons  comme  dans 
les  Ludus  Helmontii.  (Del.) 

SEPTAS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Crassulacées  ,  rapporté  générale¬ 
ment  à  l’IIeptandrie-heptagynie  du  système 
de  Linné,  bien  qu’il  fût  plus  rationnel  de  le 
ranger  dans  la  Pentandrie  pentagynie.  11  est 
formé  de  plantes  herbacées  ,  du  Cap  de 
Bonne-Espérance,  à  rhizome  tubéreux,  per¬ 
sistant,  duquel  part,  chaque  année,  une 
tige  simple  ,  pourvue  d’une  ou  de  deux  pai¬ 
res  de  feuilles  opposées.  Les  fleurs  de  ces 
végétaux  sont  blanches ,  disposées  en  une 
cyrne  presque  ombellée  ,  et  présentent  une 
symétrie  régulière  ,  avec  variations  de  cinq 
à  neuf  dans  le  nombre  des  divisions  du  ca¬ 
lice  ,  des  pétales ,  des  étamines  ,  des  car¬ 
pelles ,  et,  plus  tard,  des  capsules  poly- 
spermes,  qui  succèdent  à  ces  derniers.  On 
cultive  dans  les  jardins  le  Septas  du  Cap  , 
Septas  Capensis  Lin.  ,  dont  le  nom  indique 
l’origine,  et  auquel  on  donne  le  nom  vul 
gaire  de  Saxifrage  tubéreuse.  Ses  feuilles  , 
généralement  en  une  seule  paire,  sont  pres¬ 
que  arrondies,  largement  crénelées,  rétré¬ 
cies  à  leur  base  en  pétioles  presque  connés  ; 
ses  fleurs  sont  nombreuses,  blanches,  mê¬ 
lées  de  rose,  et  leur  calice  est  rouge.  On  la 
cultive,  dans  une  terre  légère,  à  une  expo¬ 
sition  chaude  pendant  l’été  ,  en  orangerie 
pendant  l’hiver.  On  la  multiplie  au  moyen 
de  son  rhizome  tubéreux.  (D.  G.) 

*  SE  P  I  IS  (ctottc oç,  putréfié),  ins.— Genre 
de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Noc- 


558 


S  ER 


tûmes,  tribu  des  Noetuides,  indiqué  par 
Hubner  {Cal.,  1816),  et  qui  n’a  pas  été 
généralement  adopté.  (E.  D.) 

*  SEPTOBRACIIIUIU  (wm  os,  pourri; 

^pa^ûov,  bras  ).  rept. — Genre  de  Reptiles  do 
l’ordre  des  Batraciens  ,  créé  parM.  Tschudi 
( Ciass .  Balrach.,  1838),  et  qui  doit  rentrer 
dans  le  groupe  naturel  des  Cystignathes. 
Voij.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SEPTONEMA.bot.  cr.  —  Genre  deCham* 
pignons  établi  par  M.  Corda,  rangé  par 
M.  Réveillé  parmi  ses  Arthrosporcs-Hormi- 
sciués ,  tribu  des  Septonérnés.  Voy.  mycolo¬ 
gie.  (M.) 

SÊPTORIA.  rot.  cr.  —  Genre  de  Cham¬ 
pignons  établi  par  Fries  ( Novit .,  I,  78; 
Syst .,  111 ,  481  ).  M.  Réveillé  le  range  dans 
sa  division  des  Clinosporés  ,  tribu  des  Co- 
niopsidés ,  section  des  Sphéronémés  (voy. 
mycologie).  MM.  Rink  et  Endlicher  (  Gé¬ 
néra,  199)  le  classent  dans  la  famille  des 
Gymïîomvcètes.  (M.) 

*SEPTOSPOIUUM.  bot.  cr.  — Genre  de 
Champignons  établi  par  M.  Corda,  et  rangé 
par  M.  Réveillé  dans  ses  Trichosporés  -Selé- 
rochétés ,  tribu  des  Helminthosporés.  Voy. 
mycologie.  (M.) 

SEPTULE.  bot. — Nom  donné  par  R.-C. 
Richard  à  la  cloison  qui  divise  l’anthère  des 
Orchidées  en  loges. 

*SERANOMUS.  ins.  —  M.  Walker  dé¬ 
signe  ainsi  une  petite  division  établie  par 
lui  ( Curtis  Guide )  dans  la  tribu  des  Ckaici- 
diens,  de  l’ordre  des  Hyménoptères.  (Bl.) 

SEUAPHE.  Seraphis.  moll. —  G.  proposé 
par  Montfort  et  adopté  par  MM.  Sowerby  et 
Defrance  pour  certaines  espèces  de  Tarière 
dont  l’ouverture  paraît  se  prolonger  jusqu’au 
sommet,  tandis  que,  pour  les  autres  espèces, 
elle  se  termine  un  peu  auparavant.  M.  Des  - 
hayes  n’adopte  pas  ce  genre.  Voy.  tarière. 

(Duj.) 

*  SE  R  A  PII  X  TA .  bot. ph. -Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orchidées,  sous-ordre  des  Yandées, 
établi  par  MM.  Fischer  et  Meyer  (Bull.  Acad. 
St-Pelersb.,  VII,  n.  1 ,  p.  23)  pour  une  plante 
épi  ph  y  te  du  Mexique,  décrite  et  figurée  dans 
le  Bolanical  Magazine,  tab.  3565,  sous  le 
nom  d'Epidendrum  diffusum.  (D.  G.) 

SERAPIAS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orchidées,  tribu  des  Ophrydées,  de 
la  Gynandrie-Monandrie  dans  le  système  de 
Rinné.  Re  botaniste  suédois,  en  le  caracté- 


SEH 

risant  seulement  par  son  «  nectaire  ovale, 
gibbeux,  à  lèvre  ovale,  »  avait  été  conduit  à 
y  comprendre  des  plantes  qui  ont  dû  en  être 
séparées  par  suite  d’un  examen  plus  atten¬ 
tif  des  organes  floraux,  et  qui  ont  pris  place 
dans  les  genres  Epipaclis,  Cephalanlhera. 
Ainsi  limité  d’une  manière  plus  précise  par 
Swartz  et,  après  lui,  par  R.-C.  Richard,  ce 
genre  ne  comprend  plus  qu’un  petit  nombre 
d’espèces  du  midi  de  la  France  et  de  la  région 
méditerranéenne,  à  deux  tubercules  ovoïdes, 
à  fleurs  en  épi  lâche,  accompagnées  de  gran¬ 
des  bractées  colorées.  Ces  fleurs  ont  les  fo¬ 
lioles  de  leur  périanthe  en  voûte  et  le  labelle 
inséré  à  la  base  de  la  colonne,  sessile,  muni 
de  deux  lamelles  à  sa  base,  généralement 
poilu  au  centre,  divisé  en  trois  lobes  dont  les 
deux  latéraux  ascendants,  le  médian  allongé, 
parfois  très  grand,  déjeté;  leur  colonne  est 
allongée,  aptère,  et  leur  anthère  verticale. 
On  trouve  communément  dans  nos  départe¬ 
ment  du  Sud  et  du  Sud-Ouest,  jusqu’à  Nan¬ 
tes,  le  Serapias  lingua  Rinn,,  petite  espèce 
dont  un  tubercule  est  comme  pédicule  tandis 
que  l’autre  semble  sessile ,  à  fleurs  peu 
nombreuses  (2-4),  distinguées  par  leur  la- 
belle  glabre,  purpurin,  avec  les  deux  lobes 
latéraux  d’un  pourpre  presque  noir,  et  le 
Serapias  cordigera  Linn.,  de  taille  deux  ou 
trois  fois  plus  haute,  à  tubercules  sessiles,  à 
fleurs  plus  nombreuses  (4-8),  plus  grandes 
et  remarquables  surtout  par  le  lobe  médian 
de  leur  labelle  d’un  rouge  plus  ou  moins 
ferrugineux,  grand,  plus  ou  moins  en  cœur, 
poilu  et  pendant.  Saint-Amans  {Fl.  agen., 
p.  378)  avait  cru  pouvoir  détacher  de  cette 
dernière  plante  son  Serapias  lancifera  qu’il 
caractérisait  par  le  lobe  médian  du  labelle 
plus  étroit  et  lancéolé,  et  d’un  rouge  de 
brique.  Mais  la  plupart  des  botanistes  n’ont 
pas  admis  cette  distinction.  (P.  D.) 

SEREIN.  —  Voy.  météorologie. 

*SERENTHIA.  ins.— Genre  de  la  famille 
des  Tingides ,  de  l’ordre  des  Hémiptères  , 
établi  aux  dépens  des  Tingis  par  M.  Spinola 
(Hémipi.  hétéropt.),  et  adopté  par  MM.  Amyot 
et  Servilie.  Res  Serenthia  sont  surtout  carac¬ 
térisés  par  leur  bec  très  court;  leur  protho¬ 
rax  caréné,  mais  sans  dilatations  latérales; 
et  leurs  élytres  réticulées,  d’une  même  con¬ 
sistance  dans  toute  leur  étendue.  Re  type 
est  le  S.  lœta  (Tingis  læta  FalR),  espèce  de 
notre  pays.  M.  Spinola  en  a  fait  connaître 


559 


SE  R 

une  antre  espèce  de  Sardaigne  ,  le  S.  olri- 
capilla.  (Bl.) 

SERGENT,  ins.  —  Nom  vulgaire  du  Ca¬ 
rabe  doré. 

*SERGESTES.  crust. —  Genre  de  l’ordre 
des  Décapodes  macroures  ,  de  la  tribu  des 
Pénéens,  établi  par  M.  Milne  Edwards,  et 
adopté  par  les  carcinologistes.  On  n’en  con¬ 
naît  qu’une  seule  espèce  ,  qui  est  le  Ser- 
gestes  atlantique,  Sergestes  allanlicus  Edw. 
(Hist.  nat.  des  Crust.,  tom.  II,  pag.  428, 
n.  1;  ejusd.  Ann.  des  sc.  nat.,  lre  série, 
tom.  XIX',  pl.  40,  fig.  1  à  9).  Cette  espèce 
a  été  rencontrée  dans  l’Océan  atlantique, 
à  quelque  distance  des  Açores.  (H.  I..) 

SERGILUS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  tribu  des  Astéroïdées, 
proposé  par  Gærtner,  adopté  par  Cassini , 
mais  rapporté,  comme  synonyme,  aux  Bac- 
charis  par  Swartz ,  R.  Brown  ,  De  Candolle, 
Endlieher,  etc.  (D.  G.) 

SÉRIAL  AIRE,  folyp. —  Genre  de  Poly¬ 
piers  établi  par  Lamarck  dans  sa  section  ou 
famille  des  Polypiers  vaginiformes,  et  faisant 
partie,  avec  les  Sertulaires,  les  Antennu- 
I aires  et  les  Plumulaires,  du  groupe  des  Po¬ 
lypiers  nus,  non  vernissés,  ni  encroûtés  à 
l’extérieur,  et  portant  des  cellules  latérales. 
Ce  sont  des  Polypiers  phytoïdes  et  cornés  à 
tiges  grêles,  fistuleuses,  rameuses,  garnies 
de  loges  eylindracées  saillantes,  parallèles, 
cohérentes  en  séries  et  disposées ,  soit  par 
masses  séparées,  soit  en  spirale  continue. 
D’après  ces  derniers  caractères,  Lamarck  les 
divise  en  deux  sections;  parmi  celles  à  cel¬ 
lules  cohérentes  par  masses  séparées ,  nous 
citerons  la  S.  lendigera,  qui  est  une  Sertu- 
laire  pour  Linné,  Pallas,  Eli is  et  Cavolini, 
et  qui  se  trouve  abondamment  sur  les  côtes 
des  mers  d’Europe;  ses  ramifications  sont 
presque  capillaires,  et  ses  groupes  de  cellules 
paraissentcomrnedes  lentes  sur  des  cheveux. 
Les  espèces  à  cellules  disposées  en  spirale 
continue  viennent  des  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollande;  ce  sont  la  S.  convoluta,  dont  la 
lige  est  longue  de  15  à  48  centimètres,  et 
la  S.  crispa ,  un  peu  plus  petite,  rameuse, 
paniculée,  avec  une  spirale  moins  régulière, 
moins  étroite,  püssée,  presque  frangée  et 
quelquefois  interrompue.  Les  Séria  lai  res  ont 
formé,  pour  Lamouroux,  le  genre  Amathia 
que  cet  auteur  rapproche  aussi  des  Sertu¬ 
laires  ;  cependant  tout  porte  à  croire  que  ce 


SE  R 

sont  des  Bryozoaires;  telle  est  l’opinion  de 
M.  Milne  Edwards  qui  leur  attribue,  comme 
aux  Polypes  des  Flustres  et  des  Cellaires,  un 
intestin  distinct,  recourbé  et  terminé  par  un 
anus,  en  même  temps  qu’ils  ont  autour  de  la 
bouche  des  tentacules  garnis  de  cils  vibra tiles 
de  chaque  côté.  D’autre  part,  M.  Thompson, 
en  1830,  dans  ses  Zoological  Researches, 
avait  décrit,  sous  le  nom  de  Vesicularia, 
des  Bryozoaires  qui  ont  la  plus  grande  ana¬ 
logie  avec  les  Sérialaires.  (Duj.) 

SE  RI  AN  A.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Sapindacées,  synonyme  de  Serja- 
nia.  Voy.  serjania.  (D.  G.) 

SÉRIATOPORE.  polyp. — Genre  de  Po¬ 
lypiers  lamellifères  établi  par  Lamarck  pour 
certaines  espèces  de  Madrépores  de  Linné, 
qui  ont  les  cellules  perforées,  lamelleuses  et 
comme  ciliées  sur  les  bords  et  disposées  la¬ 
téralement  par  séries,  soit  transverses,  soit 
longitudinales.  Ces  Polypiers  sont  en  outre 
pierreux  et  fixés,  divisés  en  rameaux  grêles, 
subcyiindriques.  Toutefois  le  genre  de  La¬ 
marck  se  rencontre  avec  une  seule  espèce 
vivante,  type  du  genre  (S.  subulata),  qui  est 
un  véritable  Polypier  lamellifère  du  groupe 
des  Madrépores;  ce  genre,  disons- nous,  com¬ 
prend  aussi  pour  Lamarck  deux  autres  espè¬ 
ces  qui  paraissent  être  des  Bryozoaires  et 
dont  M.  de  Blainville  a  fait  son  genre  Cri- 
copore  qui  correspond  à  peu  près  au  genre 
Spiropore  de  Lamouroux.  M.  Ehrenberg  ad¬ 
met  le  genre  Sériatopore  dans  sa  famille  des 
Milleporines,  c’est-à-dire  des  Phytocoraux 
dodécactiniés,ayantsix  à  douze  rayons  obscu¬ 
rément  lamelleux  aux  oscules,  et  des  Polypes 
sans  tentacules  à  bouche  glabre. 

M.  Defrance  a  décrit  quatre  espèces  fos¬ 
siles  de  Sériatopores  ;  deux  de  la  craie  et 
deux  du  calcaire  grossier  de  Grignon.  (Duj.) 

*SERICA  (oyîoixoç,  soyeux),  ins. — -Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes,  tribu  des  Scara- 
béides  et  section  des  Phyllophages,  établi 
par  Mac-Leay  (Horæ  entomologicœ ,  p.  446) 
et  adopté  par  Mulsant  (Hist.  nat.  des  Lam. 
de  Fr.,  p.  459).  Ce  genre  renferme  un  assez 
grand  nombre  d’espèces  de  tous  pays.  (C.) 

*  SERÏCARÏA  ( sericaria ,  ouvrière  en 
soie),  ins. — La  treille  (Fam.  nat.,  4  825)  in¬ 
dique  sous  ce  nom  un  groupe  de  Lépido¬ 
ptères  nocturnes  de  sa  tribu  des  Faux-Bom- 
byees.  Ce  genre  n’est  pas  adopté  par  les  en- 


560 


SER 


SER 


tomologistes  modernes ,  et  les  espèces  qui  le 
composaient  entrent  maintenant  dans  les 
genres  Pygœra  Boisd.  et  Closlera  Hoffm. 

(  voy.  ces  mots),  que  M.  Boisdu  va!  place 
dans  la  tribu  des  Notodontides,  et  Duponchel 
dans  celle  des  Pygérides.  (E.  D.) 

*SÉRICATI.  ois.  —  Famille  établie  par 
Illiger,  dans  l’ordre  des  Passereaux,  pour 
des  Oiseaux  qui  ont  un  bec  très  court,  très 
fendu  ,  et  déprimé  à  sa  base.  Elle  ne  com¬ 
prend  que  les  genres  Cotinga ,  et  Procne  ou 
Tersine.  (Z.  G.) 

*SERICESTMS  ( crvjptxoç,  de  soie;  ?adog, 
habit),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  famille  des  Lamellicornes, 
tribu  des  Scarabéides  phyllophages,  formé 
par  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition,  p.  181) 
sur  six  espèces  de  la  Nouvelle-Hollande  et 
dont  les  types  sont  les  S.  geminata ,  nigro- 
lineata  M.-L.,  et  pullata  Lat.  (C.) 

*SERICOCARPUS.  bot.  pii. — Genre  de 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Asté- 
roïdées,  établi  par  Nees  d’Esenbeck  pour  des 
plantes  herbacées  de  l’Amérique  septentrio¬ 
nale.  Il  doit  son  nom  aux  poils  soyeux  un 
peu  roides  qui  hérissent  ses  akènes.  (D.  G.) 

*SERÏC0CERA  (ayjpixoç,  sétacée;  xtpas, 
antenne  ).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Di¬ 
ptères,  de  la  famille  des  Athéricères,  tribu 
des  Muscides ,  sous-tribu  des  Tachinaires  ; 
correspondant  à  la  division  des  S'ericoceratœ 
Rob.,-Desv.,  et  en  partie  aux  genres  Dexia 
Meig.  et  Ocyptera  Fabr.,  créé  par  M.  Mac- 
quart  ( Suites  à  Buffon,  Ins.  dipt.,  Il,  1835). 

Les  Sericocera ,  remarquables  parleurs 
antennes  assez  longues,  atteignant  ordinai¬ 
rement  l’épislome,  à  deuxième  article  épais 
et  troisième  cylindrique,  fréquentent  les 
fleurs  en  ombelles  dans  les  bois  et  volent 
avec  rapidité.  —  On  décrit  14  espèces  de  ce 
genre;  presque  toutes  sont  européennes; 
elles  sont  réparues  dans  les  groupes  des  Mi- 
croptera ,  Phyllomyia  ,  Phorophylla  ,  The- 
laira  ,  Olivieria  et  Mialhe  (voy .  ces  mots)  , 
de  M.  Robineau-Desvoidy.  Nous  citerons 
seulement  la  A.  leucozona  Panz.  ,  Macq. 
(  Thalaira  abdominalis  Rob.-Desv.  ;  Musca 
nigrina ,  Fall.),  qui  se  trouve  dans  toute 
l’Europe  et  dont  la  larve  sort  parfois  de  la 
chrysalide,  de  la  Chelonia  caja.  (E.  D.) 

*  SÉRICOCÈRES.  ins.  —  Nom  de  l’une 
des  sections  d’insectes  Diptères,  de  la  Tribu 
des  Entomobies.  Voyez  ce  mot  (C.  d’O). 


*SERICODERA  (cTYlplXOÇ,  de  soie;  <£upa, 
cou),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Carnassiers,  tribu 
des  Carabiques  et  section  des  Subulipalpes, 
créé  par  Kirby  (  Fauna  boreali-americano  , 
p.  14).  L’auteur  l’a  compris  dans. la  famille 
de  ses  Sericodiades,  et  y  rapporte  une  seule 
espèce,  la  A.  bembidioides ,  originaire  du 
Canada.  Guérin  Meneville pense  que  ce  genre 
doit  être  voisin  des  Agonum.  (C.) 

*SERICODERES  (avjptx'Jc,  de  soie;  Sdpa, 
cou),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
hétéromères,  famille  des  Taxicornes  ,  tribu 
des  Diapériales,  fondé  par  Stephens  ( A  Sys- 
temalic  Catalogue,  1829,  p.  409)  et  adopté 
par  Hope  (Coleopterist’s  Manual,  II,  156). 
Cet  auteur  l’a  rapporté  à  ses  Anisotomides; 
le  type  de" ce  genre  est  le  S.  dubius  Mhm. 
(Scaphidium) .  Il  est  originaire  d’Angleterre; 
on  le  retrouve  aussi  dans  plusieurs  autres 
contrées  d’Europe.  (C.) 

*  SERICODON  (  çnptxoç  ,  sétacé  ;  oé'ouç , 
dent),  bept.  —  M.  Hermann  von  Meyer 
( Jahrb .  f.  Min.,  1844  )  nomme  ainsi  un 
petit  groupe  de  Sauriens  fossiles.  (E.  D.) 

SE  I U  C  OG  A  STE  U  (çnpixbg,  soyeux;  y«?- 
t vjp  ,  ventre),  ins.  —  Genre  de  la  tribu  des 
Vespiens,  de  l'ordre  des  Hyménoptères,  éta¬ 
bli  par  M.  Westwood  (  Proc.  zool.  Soc.  of 
Lond.,  1835,  part.  III,  p.  71)  sur  une  seule 
espèce  de  la  Nouvelle-Hollande,  qu’il  désigne 
sous  le  nom  de  S.  fasciatus.  Selon  l’ento¬ 
mologiste  anglais  qui  a  nommé  ce  genre  , 
il  aurait  des  affinités  assez  douteuses.  Par 
leur  aspect  général  ,  les  Sericogaster  ressem¬ 
bleraient  aux  Ceramius,  et  par  la  structure 
de  la  bouche,  ils  se  rapprocheraient  davan¬ 
tage,  au  contraire,  des  Philantus  et  des  Sa- 
pyga.  (Bl.) 

*SERICOGASTER  (  avjptxoç,  SOyeilX;  yy.z r- 
r y}?,  ventre),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  subpentamères,  famille  des  Longi- 
cornes  et  tribu  des  Cérambycins,  proposé 
par  Dejean  ( Catalogue ,  3e  édition,  p.  350). 
Le  type  a  été  nommé  par  l’auteur  S.  argen- 
tatus  Dej.  Il  est  originaire  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Nous  avons  reçu  du  même  pays 
deux  espèces  inédites  qui  viennent  confir¬ 
mer  l’établissement  de  ce  genre.  (C.) 

*SERICOIDES  ( Serica ,  nom  de  genre  de 
Coléoptères;  îêé a,  forme),  ins.  — Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Lamellicornes,  tribu  des  Scarabéides 


SR 


561 


phyllophages,  établi  par  Guérin-Meneville 
(Revue  zoologique,  1839,  p.  301).  Ce  g.  se 
compose  des  deux  espèces  suivantes,  S.  Rei- 
chei  et  castanea.  La  première  est  originaire 
du  détroit  de  Magellan ,  et  la  seconde  du 
Chili.  (C.) 

SERICOMTE.  Sericomyia  (wpM°ç ,  sé- 
tacée;  p-vT* ,  mouche),  ins.  —  Meigen  (in 
Illiger  Mag .,  Il ,  1803)  a  créé  sous  ce  nom  , 
aux  dépens  des  Syrphus  Fabr.,  un  genre  de 
l’ordre  des  Diptères  1  famille  des  Athéri- 
cères ,  tribu  des  Muscides ,  sous-tribu  des 
Syrphides,  caractérisé  par  le  corps  épais,  le 
troisième  article  des  antennes  orbiculaire  et 
les  ailes  écartées.  —  Ce  genre  se  compose  de 
cinq  espèces  européennes  dont  la  plus  con¬ 
nue  est  la  Mouche  bourdonnante  ,  S.  mussi- 
tans  Mey.,  Macq.,  qui  est  d’un  vert  obscur 
et  habite  la  France  et  l’Allemagne.  (E.  D.) 

*SERlCOPHORUS  (çvjpixéç,  soyeux  ;  yo- 
ccç,  porteur),  ins.  —  Genre  de  la  famille 
des  Larrides ,  de  l’ordre  des  Flyménoptères , 
établi  par  M.  Schuckard  ( Hist .  of  Ins.).  (Bl.) 

*SERICORIS  (tfp,  bombyx;  xopvj,  jeune 
fille),  ins .  — Treitschke  (Schmelt.  ,  VIII, 
1830)  a  créé  sous  ce  nom,  aux  dépens  des 
Tortrix ,  un  genre  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Plalyomides,  et  principalement  caractérisé 
par  ses  ailes  supérieures  assez  larges,  termi¬ 
nées  carrément,  et  dont  la  côte  est  faible¬ 
ment  arquée  dans  toute  sa  longueur.  Les 
chenilles  vivent  et  se  métamorphosent  entre 
des  feuilles  réunies  en  paquet.  On  connaît 
plus  de  vingt  espèces  européennes  de  ce  genre; 
nous  ne  citerons  que  la  S .  urlicana  H.  Fr. 
Dup.,  qui  se  trouve  en  juin  et  juillet  dans 
toute  l’Europe,  et  dont  la  chenille  se  nourrit 
de  feuilles  d’Orties.  (E.  D.) 

SERICORNIS,  Gould.  ois.  —  Synonyme 
de  Acanlhiza,  Vig.  et  Horsf.  (Z.  G.) 

*SERICOSOMUS(  avjpixoç,  de  soie;  crwjjia, 
corps).  INS. —Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  famille  des  Serricornes, 
tribu  des  Élatérides  ,  créé  par  Serville  et 
adopté  par  Dejean  (Çat.,  3e  édit.,  p.  108) 
qui  en  indique  quatre  espèces:  les  S’,  brun- 
neus  Lin.,  fugax  F.,  rubidus  Ziegl.,  et  fui- 
vipennis  Dej.  On  les  trouve  dans  une  partie 
de  l’Europe  tempérée.  Les  deux  premières 
ne  constituent  réellement  qu’une  espèce  de 
sexes  différents  que  nous  avons  rencontrée 
plusieurs  fois  accouplée  ,  aux  environs  de 


Paris,  sur  les  Heurs  de  l’Aubépine.  —  Le 
nom  de  Sericus  donné  à  ces  espèces,  par 
Esehscholtz  ,  n’a  pas  été  adopté.  (C.) 

SERICOSTOMA  (crvjpuo;,  soyeux;  çto- 
[i.o,  bouche),  ins.  —  Genre  de  la  tribu 
des  Phryganiens  ,  de  l’ordre  des  Névro- 
ptères,  établi  par  Latreille  sur  des  espè¬ 
ces  dont  les  jambes  intermédiaires  et  pos¬ 
térieures  sont  munies  de  deux  paires  d’é¬ 
perons,  et  dont  les  antennes  ont  leur  premier 
article  court  et  globuleux.  Nous  citerons  les 
S.  alralum  Fabr.,  S.  collare  Schranck. , 
0 1  i v . ,  etc.  ,  comme  les  plus  communs  dans 
notre  pays.  (Bl.) 

*SÉRICOSTOMÏTES.  Sericostomitœ. 
ins. —  Groupe  de  la  tribu  des  Phryganiens, 
de  l’ordre  des  Vévroplères ,  caractérisé  par 
des  palpes  maxillaires  de  deux  à  trois  articles 
dilatés  dans  les  mâles ,  des  ailes  sans  ner¬ 
vures  transversales  ,  etc.  Ce  groupe  com¬ 
prend  les  genres  Sericostoma,  Latr.;  Tricho - 
soma,  Pict.,  et  ceux  établis  à  leurs  dépens. 

(Bl.) 

*SE  RICOS  TOM  IJ  M .  ins  . — Rec  ti  fi  ca  t  io  n 
orthographique  du  nom  de  Sericostoma  par 
Burmeister  (Ilandb.  der  Entom.).  (Bl.) 

*SERICOTHRIPS  (  wpixog ,  soyeux; 
Opc<p  ,  genre  d’insectes),  ins. —  Genre  de  la 
famille  des  Thripsides  ,  de  l’ordre  des  Thy- 
sanoptères,  établi  par  M.  II  a  1  i  d  a  y  sur  des 
espèces  à  corps  soyeux,  à  élytres  et  à  ailes 
très  courtes.  Le  type  est  le  S.  staphylinus 
Halid.,  qui  vit  sur  YYlex  europæa.  (Bl.) 

SERICULE.  Sericulus.  ois.  —  Genre  de 
la  famille  des  Loriots,  établi  par  Swainson 
sur  YOriolus  regens  Quoy  et  Gairn.  Voy.. 
loriot.  (Z.  G.) 

SERÏCIJS.  ins. — Nom  latin  de  Serique. 
Voy.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

SERIDIE ,  Seridia.  rot.  pii.  —  Vaillant 
avait  formé,  sous  le  nom  de  Calcitrapoides, 
dans  la  famille  des  Composées,  un  genre  qui 
correspondait  à  une  portion  du  grand  groupe 
des  Centaurées.  Linné  réunit  ce  genre  aux 
Centaurées  ;  mais  Jussieu  le  rétablit  (Généra 
plantar.  pag.  173),  en  lui  donnant  le  nom 
de  Seridia,  et  Cassini,  dans  ses  grands  tra¬ 
vaux  sur  les  Composées,  crut  devoir  conser¬ 
ver  ce  groupe,  et  le  nom  que  Jussieu  lui 
avait  imposé.  Pour  lui,  le  Centaurea  aspera, 
Lin.  ,  si  commun  dans  nos  départements 
méditerranéens,  devenait  le  Seridia  micro- 
rephala,  Cass,.  Le  Centaurea  Seridis ,  Lin., 

71 


T.  XI. 


SE  R 


S  ER 


562 

type  de  ce  groupe,  autre  espèce  indigène, 
qui  croît  dans  le  Languedoc,  la  Provence  et 
le  Dauphiné,  devenait  le  Seridia  megace- 
phala ,  Cass.  D’un  autre  côté,  Leasing,  De 
Candolle,  Endlicher  ,  ont  cru  ne  devoir  pas 
conserver  ce  genre ,  et  ils  en  ont  fait  une 
simple  section  des  Centaurées  ( Voy .  centau¬ 
rée.  (D.  G.) 

*SÉÏUE  ZOOLOGIQEE.  zool.— L’étude 
de  la  Série  zoologique,  qui  constitue  l’une 
des  branches  les  plus  importantes  de  l’his¬ 
toire  naturelle,  sera  traitée  à  l’article  Zoo¬ 
logie  (  Voy .  ce  mot).  Nous  renvoyons  égale¬ 
ment  au  mot  Mammifères,  où  l’on  a  donné 
des  détails  sur  la  série  parallélique  des  Mam¬ 
mifères  établie  par  M.  Isidore  Geofiroy  Saint- 
llilaire.  (E-  D.) 

*SERILOPHUS  ,  Swains.  ois.  —  Syno¬ 
nyme  de  Eurylaimus  ,  Gould.  (Z.  G.) 

SERUM.  Serinus.  ois.  — -  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Fringilles  ( Fringillidœ ),  dans  l’or¬ 
dre  des  Passereaux,  caractérisé  par  un  bec 
gros,  court,  bombé,  renflé  jusqu’à  son  ex¬ 
trémité  qui  est  très  légèrement  comprimée, 
plus  large  au-delà  des  fosses  nasales  que 
partout  ailleurs  ,  à  mandibule  supérieure 
débordant  l’inférieure;  fosses  nasales  larges; 
narines  arrondies ,  tarses  médiocres;  ailes 
pointues  ,  atteignant  le  milieu  de  la  queue, 
qui  est  de  moyenne  largeur ,  deltoïdale  et 
profondément  échancrée. 

Le  genre  Serin  est  un  démembrement  des 
Fringillœ  de  Linné  :  la  plupart  des  auteurs 
ne  l’ont  point  adopté,  et  parmi  ceux  qui  1  ont 
admis  il  en  est,  comme  Brehm  ,  qui  n’y 
comprennent  que  le  Cini  (Fr.  serinus  Lin.)  ; 
le  Serin  des  Canaries  [Fr.  Canaria  Lin.)  et 
les  espèces  qui  ont  avec  ce  dernier  des  rap¬ 
ports  fort  voisins;  d’autres,  comme  G.  Cuvier, 
•prenant  particulièrement  en  considération, 
pour  caractériser  cette  coupe,  la  couleur 
verdâtre  ou  jaunâtre  du  plumage,  ont  été 
conduits  à  y  introduire,  avec  les  Serins  pro¬ 
prement  dits,  les  Tarins ,  les  Nenturons  et 
d’autres  Fringilles  chez  lesquelles  le  vert 
domine.  Mais  si  la  distribution  des  couleurs, 
si  la  nature  de  ces  mêmes  couleurs  peuvent 
quelquefois  servir  d’éléments  génériques  et 
être  employés  pour  caractériser  un  genre, 
ce  n’est  qu’à  la  condition  que  ces  éléments 
ne  figureront  pas  en  première  ligne,  mais 
seront  subordonnés  à  des  caractères  plus 
importants.  Si  les  Serins  ressemblent  aux 


Tarins,  aux  Venturons  par  la  teinte  géné¬ 
rale  de  leur  plumage,  ils  en  diffèrent  d’une 
manière  assez  notable  par  leur  bec  dont  la 
forme  rappelle  celui  des  Bouvreuils.  On  doit 
donc  séparer  ces  Oiseaux  comme  l’a  fait 
Brehm. 

Ce  genre  est  représenté  en  Europe  par 
le  Cini  ,  Ser.  meridionalis  Brehm  ;  Fring. 
serinus  Lin.  (BuflT. ,  pl.  enl .,  658,  f.  1),  dont 
le  plumage  est  olivâtre  en  dessus ,  taché 
longitudinalement  de  brun  foncé,  avec  le 
front,  les  sourcils,  le  croupion,  la  gorge, 
le  devant  du  cou  et  la  poitrine,  d'un  beau 
jaune,  légèrement  nuancé  de  verdâtre.  La 
femelle  a  moins  de  jaune  que  le  mâle. 

Le  Cini,  qui  habite  une  partie  de  l’Italie, 
de  l’Allemagne,  de  l’Espagne,  du  nord  de 
l’Europe,  et  la  France  méridionale  depuis 
les  bords  de  la  Méditerranée  jusqu’en  Bour¬ 
gogne,  est,  parmi  nos  petits  Oiseaux  chan¬ 
teurs,  celui  dont  la  voix  a  le  plus  de  force. 
Son  chant,  qu’il  fait  entendre  toute  l’année, 
mais  surtout  à  l’époque  des  amours,  consiste 
en  un  cri  strident,  aigu,  fort,  continu, 
mais  modulé.  Il  niche  sur  les  arbres  de 
moyenne  taille  ,  tels  que  les  genêts  ,  les 
chênes  verts,  etc.  Sa  ponte  est  de  quatre 
ou  cinq  œufs  d’un  blanc  légèrement  azuré 
avec  quelques  petits  points  et  des  traits  d’un 
noir  rougeâtre.  Il  se  nourrit  des  semences 
du  plantain  ,  du  séneçon  et  de  plusieurs 
plantes  alpestres. 

Une  autre  espèce  qui,  bien  qu’exotique, 
peut  en  quelque  sorte  être  considérée  comme 
naturelle  d’Europe ,  tant  elle  y  est  répan¬ 
due,  est  le  Serin  des  Canaries,  Ser.  canaria 
Lin.  (Buff.,  pl.  enl,  202,  f.  1).  Cet  Oiseau, 
que  BnlTon  appelle,  avec  quelque  fondement, 
le  Musicien  de  la  chambre ,  a  changé  de  plu¬ 
mage  et  même  de  formes,  en  changeant  de 
climat.  En  Europe,  il  est  généralement  d’un 
jaune  plus  ou  moins  intense,  plus  ou  moins 
nuancé  de  verdâtre,  mais  dans  son  pays 
natal,  à  Ténériffe  ,  il  est,  au  dired’Adan- 
son  et  d’une  foule  d’autres  voyageurs,  d’un 
gris  verdâtre  avec  des  taches  oblongues 
brunes. 

Par  la  douceur  de  son  caractère,  par  l’a¬ 
grément  et  la  variété  de  sa  voix  ,  le  Serin 
des  Canaries  est  assez  généralement  estimé. 
L’intérêt  que  l’Homme  a  pris  à  la  conserva¬ 
tion  ou  au  perfectionnement  des  races  de  cet 
Oiseau,  est  tel  qu’on  a  fait  tout  exprès  pour 


SER 


SE  K 


563 


lui  des  traités  d’hygiène  et  d’éducation. 
Hervieux  a  publié  ,  en  1719,  un  ouvrage 
intitulé  :  Traité  des  Serins  ,  et  dans  cet  ou¬ 
vrage ,  il  indique  la  manière  de  les  soigner 
et  de  les  médicamenter  lorsqu’ils  sont  ma¬ 
lades.  Le  R.  P.  Bourgot  a  communiqué  à 
Bulîon  de  nombreuses  notes  sur  la  manière 
de  les  élever,  et  Bu  (l'on  lui-même  a  fait, 
sur  ce  point,  une  foule  d'expériences;  enfin 
son  chant  a  été  pour  Barrington  un  élément 
d’études.  Dans  une  lettre  écrite  à  ce  sujet, 
cet  auteur  dit  avoir  reconnu  à  ce  chant 
quelques  points  de  ressemblance  avec  celui 
du  Rossignol  et  du  Pipi  farlousé.  Cependant, 
léchant  du  Serin  des  Canaries  offre  presque 
autant  de  nuances,  que  l’espèce  elle-même 
offre  de  races  diverses.  C’est  toujours,  il 
est  vrai ,  un  ramage  brodé  sur  le  même 
thème,  mais  dont  les  reprises,  les  intona¬ 
tions,  les  roulades,  etc.,  varient  beaucoup. 

C’est  vers  le  xv(>  siècle  que  l’on  a  com¬ 
mencé  à  connaître  en  Europe  le  Serin  des 
Canaries;  les  premiers  qui  y  parurent  ve¬ 
naient  des  îles  Fortunées.  A  peu  près  vers 
le  milieu  du  xvne  siècle ,  un  vaisseau  qui 
portait,  outre  sa  gargaison  ,  une  grande 
quantité  de  ces  Oiseaux,  vint  échouer, 
d’après  ce  que  rapporte  Olina  ,  sur  les  côtes 
d’Italie.  Tous  les  Serins  devenus  libres  par 
suite  de  cet  accident  se  sauvèrent  dans  l’île 
d’Elbe  où  ils  se  multiplièrent  dans  l’indé¬ 
pendance,  et  où  ils  se  seraient  peut-être 
naturalisés,  si  on  ne  leur  eût  donné  la 
chasse;  néanmoins,  ces  Oiseaux  avaient 
commencé  à  s’abâtardir  dans  cette  île.  Si 
l’espèce,  transportée  sous  un  autre  ciel,  avait 
subi  en  peu  de  temps  et  quoique  libre,  des 
changements  appréciables ,  à  plus  forte  rai¬ 
son  ces  changements  ont-ils  dû  être  rapides 
et  profonds  en  captivité.  Aussi  ne  compte- 
t-on  pas  moins  aujourd’hui  de  trente  races 
ou  variétés  de  races,  toutes  issues ,  d’après 
Buffon  ,  du  Serin  gris  commun.  Ces  variétés 
accouplées  avec  le  Chardonneret,  la  Linotte, 
le  Cini ,  le  Tarin  ,  le  Venturon,  et  même  le 
Bouvreuil  produisent  des  hybrides,  ordinai¬ 
rement  impropres  à  se  reproduire,  mais  ex¬ 
cellents  chanteurs ,  et  dont  la  voix  a  plus 
d’étendue,  plus  de  durée  et  un  timbre  plus 
clair  que  celle  des  variétés  dont  ils  provien¬ 
nent.  Ceux  issus  d’un  Chardonneret  mâle 
et  d’un  Serin  femelle  sont  les  plus  esti¬ 
més.  (Z.  G.) 


*SEEH\ÉT11A.  ins. — Genre  de  la  famille 
des  Lygœides ,  de  l’ordre  des  Hémiptères  , 
établi  par  M.  Spinola  (  Essai  sur  les  Hémi¬ 
ptères).  L’espèce  type  est  le  A.  rusa ,  Spin. 
Ce  genre  avait  reçu  précédemment  le  nom 
deLeptocoris  par  Hahn.  [Wanzenart  hiseckt.) 
qui,  déjà  employé  pour  désigner  un  autre 
genre,  a  dû  être  abandonné  pour  celui-ci. 

(Bl.) 

SElilIMGA  ou  SERINGAT.  bot.  ph.  — 
Noms  vulgaires  du  Syringa  ou  Philadelphe 
( Voy .  philadelphe).  On  donne  aussi  ce  nom 
vulgaire  au  Siphonia  elastica  Lin.  f.  (D.  G.) 

SERIÜJGIA  (dédié  à  M.  Seringe  ,  profes¬ 
seur  de  botanique  à  Lyon),  bot.  ph.  —  Le 
genre  proposé  sous  ce  nom  par  Sprengel  , 
dans  la  famille  des  Célastrinées  ,  est  syno¬ 
nyme  du  Ptelidium  Du  Pet. -Th.  D’un  autre 
côté,  M.  J.  Gay  en  a  établi  un  autre  de 
même  nom  dans  la  famille  des  Byttnéria- 
cées,  tribu  des  Lasiopétalées,  pour  le  Lasio- 
pelalum  arborescens  Ait.  ,  arbrisseau  de  la 
côte  orientale  de  la  Nouvelle  -  Hollande.  Ce 
genre  est  remarquable  comme  se  distin 
guant  non  seulement  au  milieu  de  sa  tribu, 
mais  encore  dans  sa  famille  tout  entière  , 
par  son  fruit  à  cinq  carpelles  distincts  et 
séparés,  rapprochés  seulement  par  leur  su¬ 
ture  ventrale,  et  non  cohérents  en  un  fruit 
unique.  L’espèce  qui  en  est  le  type  a  reçu 
le  nom  de  Seringia  platyphylla  J.  Gay  (voy. 
J.  Gay,  Monog.  des  Lasiopétalées  ;  Mém.  du 
Mus.,  t.  VII,  p.  442,  tab.  16,  17).  (D.  G.) 

*SEÏ1E\IA.  bot.  ph.  —  Genre  établi  par 
Rafinesque ,  non  d’après  des  observations 
positives,  mais  seulement  d’après  les  paroles 
fort  peu  claires  de  Robin.  De  Candolle 
(. Prodr .,  VII,  p,  261)  le  range  parmi  les 
Composées  incertœ  sedis ;  mais  il  fait  obser¬ 
ver  qu’il  n’est  connu  de  personne,  pas  même 
de  son  auteur,  et  qu’il  vaudrait  mieux  le 
regarder  comme  non  avenu  que  de  le  con¬ 
server,  malgré  l’incertitude  complète  qui  s’y 
attache.  (D.  G.) 

*SERIHfES.  ois.  —  Nom  générique  latin 
du  Serin  dans  Brehm. 

SEIUOLE.  Seriola  Cuv.  poiss.  —  Genre 
formé  par  Cuvier  pour  des  Poissons  Acan- 
thoptérygiens  de  la  famille  des  Scombé- 
roïdes ,  ayant  de  grands  rapports  avec  les 
Caranx  et  avec  les  Liches.  Les  Sérioles  ,  en 
effet,  ne  diffèrent  des  Caranx  que  parce  que 
les  écailles  qui  garnissent  la  ligue  latérale 


S  il  R 


56  i 

dépassent  à  peine  celles  du  reste  du  corps; 
elles  se  distinguent  des  Liehes  en  ce  que  les 
épines  de  leur  première  dorsale,  plus  hautes 
et  plus  grêles  ,  sont  réunies  par  une  mem¬ 
brane.  Les  Sérioles  sont  donc  des  Scornbé- 
roïdes  à  deux  dorsales  sans  fausses  pinnules, 
sans  boucliers  à  la  queue;  des  dents  en 
velours  ou  en  cardes  fines  garnissent  les 
mâchoires,  le  vomer  et  les  palatins. 

Le  nom  adopté  pour  désigner  ce  genre 
est  celui  que  l’espèce  de  la  Méditerranée 
(  Seriola  Dumerilii  )  a  reçu  sur  la  côte  de 
Nice,  où  M.  Risso  l’a  d’ahord  découverte. 
Cette  Sériole  peut  devenir  très  grande  ,  et 
l’on  en  pêche  qui  pèsent  jusqu’à  160  livres. 
Elle  est  d’une  belle  couleur  d’argent,  dorée 
sur  les  flancs ,  teintée  de  bleu-violâtre  sur 
le  dos  ;  scs  nageoires  sont  gris-jaunâtre. 
Elle  se  tient  dans  les  lieux  inaccessibles,  et 
n’approche  de  la  côte  que  lorsque  la  faim 
l’y  contraint.  Sa  chair,  très  estimée,  est 
ferme  et  rougeâtre. 

L’Archipel  et  les  mers  d’Amérique  nour¬ 
rissent  plusieurs  espèces,  qui,  avec  celle 
dont  nous  venons  de  parler,  composent  un 
petit  groupe  spécial  (S.  Rivoliana  ;  S.  La- 
landi  ;  S.  Boscii  ;  S.  falcata ;  S.  Bonarien - 
sis  ;  S.  fasciata  ;  S.  leiarchus  ;  S.  zonala). 

Un  autre  groupe  comprend  les  Sérioles  de 
la  mer  des  Indes  ,  qui  se  distinguent  par  la 
hauteur  de  leur  front,  la  petitesse  de  leur 
première  dorsale,  la  grandeur  de  leurs  ven¬ 
trales,  et  leurs  dents  plus  crochues  (  S.  bi~ 
notata;  S.  Huppelü ;  S.  Dussumieri  ;  S.  suc - 
cincla  ). 

Une  seule  espèce  ( S .  cosmopolita),  du  pe¬ 
tit  nombre  des  Poissons  qui  se  trouvent  éga¬ 
lement  dans  les  deux  Océans,  forme  un  troi¬ 
sième  groupe  caractérisé  par  de  petites  ven¬ 
trales,  et  de  longues  pectorales  taillées  en 
faux.  (E.  Ba.) 

SÉRIOLE.  Seriola.  bot.  pii.  —  Genre  de 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Chieora- 
eées,  de  la  Syngénésie  polygamie  égale  dans 
le  système  de  Linné.  Il  comprend  des  plantes 
herbacées  annuelles,  plus  ou  moins  héris¬ 
sées  ,  qui  croissent  naturellement  dans  la 
région  méditerranéenne,  au  Chili  et  au 
Brésil.  Les  feuilles  de  ces  végétaux  sont  si- 
nuées-dentées  ou  roncinées;  leurs  fleurs 
liguîées,  jaunes,  forment  des  capitules  ter¬ 
minaux,  solitaires,  à  nombreuses  folioles- 
egales  ou  réunies  en  involucre  unisérié,  à 


SE  R 

réceptacle  convexe,  pourvu  de  paillettes 
mentbraneuses ,  linéaires-lancéolées.  Toutes 
ces  fleurs  donnent  également  des  akènes 
striés,  rudes,  prolongés  en  un  bec  sétiforme  , 
et  dont  l’aigrette  est  formée  d’un  seul  rang 
de  poils  plumeux.  Le  type  de  ce  genre  est 
la  Sériole  de  l’etna,  Seriola  œlnensis,  Lin., 
plante  d’Italie  ,  de  Corse  et  de  Barbarie, 
haute  de  deux  à  quatre  décimètres ,  à  tige 
rameuse,  portant,  surtout  dans  le  bas,  des 
feuilles  obtuses  ,  oblongues ,  plus  ou  moins 
profondément  dentées ,  et  terminée  par  de 
nombreux  capitules  longuement  pédiculés. 

(D.G.) 

SÉRIPHE.  Seriphium.  bot.  pu.  —  Genre 
de  la  famille  des  Composées,  tribu  des  Sé- 
nécionidées ,  rangé  par  Linné  dans  la  syngé¬ 
nésie  monogamie  de  son  système,  et  par 
les  botanistes  postérieurs  ,  avec  beaucoup 
plus  de  raison,  dans  la  Syngénésie-polyga- 
inie  séparée.  Linné  avait  créé  les  deux 
genres  Seriphium  et  Si cebe  par  la  division 
du  groupe  générique  établi  antérieurement 
par  Vaillant,  sous  le  nom  d’ H ely chrysoides. 
Mais  le  célèbre  botaniste  suédois  avait  ca¬ 
ractérisé  ces  deux  genres  d’une  manière  très 
peu  précise,  et  Lessing  et  De  Caridolle  ont 
du,  dans  ces  derniers  temps,  en  modifier  les 
caractères  et  la  circonscription.  Par  suite  de 
ces  modifications  ,  le  genre  Sériphe  com¬ 
prend  seulement  de  petits  arbustes  propres 
au  cap  de  Bonne-Espérance,  à  l’exception 
d’un  seul  qui  croît  à  l’île  Bourbon ,  les 
feuilles  de  ces  végétaux  sont  petites,  sessiles, 
velues  généralement  à  leur  face  supérieure, 
dans  l’état  jeune.  Leurs  capitules  sont  uni- 
flores,  munis  d’un  involucre  à  écailles  im¬ 
briquées,  les  intérieures  plus  longues  et 
presque  scarieuses  ;  leur  corolle  est  tubulée, 
à  cinq  dents  ;  leurs  anthères  portent  deux 
soies  à  la  base.  Leurs  akènes  sont  couron¬ 
nés  par  une  aigrette  à  un  seul  rang  de 
paillettes,  et  sans  bordure  extérieure.  De 
Candolle  divise  ce  genre  en  deux  sous- 
genres  i  Eremanthis  et  E useriphium.  C  est 
dans  ce  dernier  que  se  trouve  le  sériphe 
cendré,  Seriphium  cinereum ,  Lin.,  que 
nous  nous  contenterons  de  nommer  comme 
exemple.  (D.  G.) 

*  SÉIUPHIÉES.  bot.  ph.  —  Nom  de 
l’une  des  divisions  de  la  tribu  des  Sénécio- 
nidées,  famille  des  Composées.  Yoy.  ce  der¬ 
nier  mot.  (^*  d  O.) 


SK  K 


565 


4 


SE  II 

SERÎPIIUJM.  bot.  ph.  —  Non»  latin  de 
Seriphe.  Voy.  ce  mot. 

*SERIQIJE.  Serions,  Eschschollz.  ins. — • 
Syn.  de  Sericosomus,  Serville,  Dejean.  (C.) 

SERIS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Mutisiacées,  de  la 
syngénésie  polygamie  superflue  ,  dans  le 
système  de  Linné,  établi  par  Lessing  pour 
des  plantes  herbacées  vivaces ,  qui  croissent 
naturellement  au  Brésil.  (D.  G.) 

*SERISCIES.  ms.— Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  hétéromères,  famille  des  Méla- 
somes,  créé  par  Motchoulski  ( Mémoires  delà 
Société  impériale  des  naturalistes  de  Moscou, 
t.  XVII,  p,  77),  établi  sur  une  espèce  de  Si¬ 
bérie  et  du  pays  des  Kirguises.  L’auteur  a 
nommé  cette  espèce  S.  pubescens  ;  elle  pa¬ 
raît  se  rapprocher  du  genre  Crypticus.  (C.) 

*SERISOMES  ,  Swains.  — Synonyme  de 
Coua,  G.  Cuv.  f  (Z.  G.) 

!  SÉRISSE.  Serissa.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Rubiacées,  tribu  des  Sperma- 
cocées,  de  la  pentandrie  monogynie  dans  le 
système  de  Linné,  établi  par  Commerson 
(in  Juss.  Gen.  plantai'.,  p.  209),  pour  un 
arbuste  regardé  auparavant  par  Linné  ,  et, 
même  depuis  la  création  de  ce  groupe  gé¬ 
nérique  ,  par  Thunberg,  Sims,  etc.,  comme 
un  Lycium.  Les  caractères  de  ce  genre  con¬ 
sistent  dans  un  calice  à  tube  adhérent,  à 
limbe  divisé  en  cinq  lobes  courts ,  dans  une 
corolle  en  entonnoir  ,  dont  le  tube  est  hé¬ 
rissé  intérieurement ,  et  dont  le  limbe  esta 
cinq  lobes  ;  dans  cinq  étamines  insérées  sur 
la  gorge  de  la  corolle  et  à  ûlet  presque  nul; 
dans  un  ovaire  adhérent,  à  deux  loges  uni- 
ovulées  ,  surmonté  d’un  disque  épigyne 
charnu  et  d’un  style  inclus ,  que  termine  un 
stigmate  à  deux  lobes  linéaires.  Le  fruit  est 
une  baie  couronnée  par  le  limbe  du  calice, 
à  deux  loges  monospermes.  —  L’espèce  type 
de  ce  genre  est  la  Sérisse  fétide,  Serissa 
fœlida  Willd.  (Lycium  fœlidum  Lin.;  Lycium 
japonicum  Thunb.)  ,  arbuste  d’ornement 
fréquemment  cultivé,  non  seulement  en 
Europe,  mais  encore  au  Japon,  où  il  est  in¬ 
digène.  Elle  ne  s’élève  guère  pour  l’ordinaire 
que  de  5  à  8  décimètres.  Ses  feuilles  sont 
petites,  ovales-lancéolées ,  persistantes.  Ses 
fleurs  sont  axillaires,  blanches.  On  en  cultive 
surtout  une  variété  à  fleurs  doubles.  On  la 
tient  en  orangerie  pendant  l’hiver,  et  l’été 
on  la  place  à  une  exposition  chaude.  Le 


nom  de  cet  arbuste  lui  vient  de  ce  que  scs 
boutons  de  fleur  et  ses  jeunes  pousses  frois¬ 
sées  entre  les  doigts  exhalent  une  odeur  très 
désagréable,  analogue  à  celle  des  excré¬ 
ments  humains.  Kœmpfer  a  signalé  le  pre¬ 
mier  ce  fait  curieux  qu’il  est  facile  de  vérifier 
journellement,  et  qui  néanmoins  a  été  nié, 
on  ne  sait  pourquoi,  par  Retz.  (P.  D.) 

SERJANÏE.  Serjania.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Sapindacées,  de  l’octandrie- 
trigynie  dans  le  système  de  Linné.  Établi 
d’abord  par  Plumier  ,  il  avait  été  ensuite 
réuni  aux  Paullinia  par  Linné.  Les  botanistes 
modernes  l'ont  rétabli  et  universellement 
adopté.  11  forme  un  groupe  assez  nombreux. 
De  Candolle  (. Prodr .,  1  p.  602)  en  avait  dé¬ 
crit  21  espèces;  mais  plus  récemment  les 
recherches  des  voyageurs  de  notre  époque  et 
particulièrement  de  M.  Aug.  Saint-Hilaire, 
ont  au  moins  doublé  ce  nombre.  Les  plantes 
qu’il  comprend  sont  des  lianes  qui  croissent 
dans  la  plupart  des  forêts  de  l’Amérique 
tropicale;  leurs  feuilles  alternes  sont  ter- 
nées,  bi  ou  triternées,  ou  pennées  avec  im¬ 
paire,  à  folioles  souvent  marquées  de  points 
translucides  ;  leurs  fleurs,  tantôt  unisexuel- 
les,  tantôt  hermaphrodites,  forment  des 
grappes  axillaires,  souvent  accompagnées 
de  deux  vrilles,  à  leur  base;  elles  ont  un 
calice  à  cinq  sépales,  dont  les  deux  supé¬ 
rieurs  se  soudent  quelquefois  entre  eux  ;  une 
corolle  à  quatre  pétales  seulement,  le  supé¬ 
rieur  manquant;  quatre  glandes  discoïdes 
opposées  aux  pétales  ;  huit  étamines  insérées 
sur  le  réceptacle  en  rangée  excentrique, 
soudées  entre  elles  à  leur  base;  un  ovaire 
excentrique,  à  trois  loges  uni-ovulées,  sur¬ 
monté  d’un  style  court  trifide.  Le  fruit  est 
pourvu  de  trois  ailes  longitudinales,  et  forme 
ainsi  trois  samares  adhérentes  à  un  axe  cen¬ 
tral.  Nous  citerons  pour  exemples  le  Ser¬ 
jania  velutina  Camb.,  et  le  S.  méridionales 
Camb. ,  la  seule  espèce  qui  s’avance,  en 
Amérique,  plus  au  sud  que  le  Brésil.  (P.  D.) 

SERMONTAIN  ou  SERMONTAISE. 
eot.  ph.  —  Noms  vulgaires  que  portaient 
autrefois  le  Seseli  torluosum  Lin.  (Voy.  se- 
seli),  et  quelquefois  le  Laserpitium  Siler  Lin. 

SH  ROLE.  Serolis.  cuust.  -  C’est  un  genre 
de  l’ordre  des  Isopodes  ,  de  la  famille  des 
Cymolhoadiens,  de  la  tribu  des  Cymoihoa- 
diens  ravisseurs,  établi  par  Leach  aux  dépens 
des  Cymothoés  de  Fabricius  (Voy.  cymothoa- 


» 


566  SER 

dikns  et  cymothodes).  On  ne  sait  i" i e il  sur  les 
mœurs  des  Crustacés  qui  composent  cette 
coupe  générique;  mais,  à  en  juger  par  leur 
conformation  ,  i!  paraît  probable  qu’ils  s’at¬ 
tachent  aux  poissons  sans  s’v  fixer  à  demeure, 
comme  les  Cymothoés.  Quatre  espèces  com¬ 
posent  ce  genre;  parmi  elles,  je  citerai  la 
Sérole  de  Fabrigius  ,  Serolis  Fabricii  Edw. 

( Hist .  nat.  des  Crust.  ,  t.  T ,  p.  221,  n.  1  ). 
Cette  espèce  habite  les  attérages  de  l’île  de 
Java.  (H.  L.) 

SÉROTINE.  mam.  —  Le  nom  italien  Se- 
rolina,  employé  pour  désigner  1  es  Chauves- 
Souris  en  général  ,  a  été  appliqué  par  Dau- 
bentori  à  une  espèce  du  genre  Vespertilion 
(Voy.  ce  mot),  qui  est  devenue  elle  même  , 
dans  ces  derniers  temps ,  le  type  d’un  petit 
groupe  particulier.  (E.  D.) 

SERPE.  poiss.  — *Lacépède  a.  donné  ce 
nom  à  un  genre  de  Salmones,  que  constitue 
une  seule  espèce,  le  Gastéroplèque  ( Gasle - 
ropelecus  Sternida,  Bloch,  p.  97,  fig.  3). 
Ces  Poissons  ont,  comme  les  Anostomes, 
la  bouche  dirigée  vers  le  haut;  mais  ils  se 
distinguent  par  la  disposition  de  leurs  côtes 
qui,  aboutissant  au  sternum  ,  rendent  leur 
ventre  comprimé,  saillantet  tranchant.  Leurs 
ventrales  sont  petites  et  situées  en  arrière; 
la  première  dorsale  est  placée  sur  l’anale 
qui  est  longue;  la  mâchoire  supérieure  est 
garnie  de  dents  coniques;  l’inférieure,  de 
dents  tranchantes  et  dentelées.  (G.  B.) 

Le  nom  de  Serpe  a  été  employé  pour  dé¬ 
signer  des  Poissons  plus  ou  moins  voisins  du 
Gastéroplèque  ,  et  dont  il  est  question  dans 
divers  articles  de  ce  .Dictionnaire.  Ainsi, 
pour  : 

Serpe  Microstome  ,  voy.  microstome. 

Serpe  Sternicle,  voy.  serpe. 

Serpe  Humboldt,  voy.  scopèle.  (G  B.) 

SERPENT,  rept.  Voy.  serpents. 

SERPENT  A  SONNETTES.  REPT.  — 
Voy.  CROTALE. 

SERPENTAIRE,  ois.  —  Voy.  messager. 

SERPENTAIRE,  bot.  pu. — C’est  le  nom 
vulgaire  du  Gouet  Serpentaire  ( Arum  Dra- 
cunculus  Lin.).  La  Serpentaire  de  Virginie 
est  V Aristolochia  Serpenlaria  Lin.  On  nomme 
aussi  quelquefois  Serpentaire  femelle  le  Po- 
lygonum  Bistorla  Lin.  (D.  G.) 

^SERPENT  AIRE.  Serpentaria  (serpent). 
ann.-—  M.  Goodsir  décrit  sous  ce  nom  un 
genre  nouveau  d’Annélide  appartenant  au 


S  ER 

groupe  des  Némertiens ,  et  dont  il  a  figuré 
une  espèce,  le  Serpentaria  fragilis  (Ann. 
and  Mag.  nat.  hist.,  XV,  p.  377,  1845). 

(G.  B.) 

SERPENTARIA.  annél. —  Nom  latin  de 
Serpentaire.  Voy.  ce  mot. 

*SERPENTARIÉES.  Serpenlarieœ.  ois. 
— M.  Lesson  a  établi  sous  ce  nom,  dans  l’or¬ 
dre  des  Oiseaux  de  proie  ,  une  famille  qui  a 
pour  caractères  essentiels  des  jambes  très 
longues,  grêles,  nues  jusqu’aux  genoux,  scu- 
tellées  en  avant  jusqu’aux  doigts.  Cette  fa¬ 
mille,  qui  se  compose  des  genres  Messager  ou 
Secrétaire  et  Cariarna,  est  très  naturelle,  se¬ 
lon  M.  Lesson,  etse  distingue  non.  seulement 
par  ses  caractères  extérieurs,  mais  aussi  par 
ceux  de  l’organisation.  Cependant  ,  à  l’ex¬ 
ception  de  Vieillot,  nous  ne  connaissons  au¬ 
cun  ornithologiste  qui  ait  eu  l’idée  de  rap¬ 
procher  les  Messagers  des  Cariamas ,  par  la 
raison  que,  malgré  certaines  analogies  de 
forme  et  de  structure,  les  uns  sont  bien  de 
vrais  Oiseaux  de  proie,  et  les  autres  des  es¬ 
pèces  fort  voisines  des  Échassiers  et  des 
Gallinacés.  (Z.  G.) 

*SERPENTARIÉES.  Serpentarieœ.  bot. 
pu.  —  M.  Endlicher  donne  ce  nom  à  l’une 
de  ses  classes  qui  se  compose  de  deux  fa¬ 
milles  seulement  ,  les  Aristolochiées  et  les 
Népenthées.  (Ad.  J.) 

^SERPENTAMES,  ois.  —  Nom  latin  , 
dans  G.  Cuvier,  du  genre  Messager.  (Z.  G.) 

*SE  R  PE  N  T  IN  ARIÉE  S .  bot.  ph.— M.  En¬ 
dlicher  a  établi  sous  ce  nom  une  classe  de 
végétaux  dieotylédons  monopérianthés,  dans 
laquelle  il  range  les  familles  des  Aristolo¬ 
chiées  et  des  Népenthées.  (D.  G.) 

SERPENTINE,  Ophite:  Léonh.  min.  — 
Combinaison  ou  mélange  de  Silicate  de  ma¬ 
gnésie  et  d’Hvdrate  de  magnésie,  jouant  le 
rôle  de  Roche  dans  la  nature ,  et  que  beau¬ 
coup  de  minéralogistes  considèrent  comme 
formant  une  espèce  minérale  proprement 
dite;  cependant  cette  dernière  opinion  est 
encore  incertaine.  C’est  une  substance  ma¬ 
gnésienne,  d’un  vert  de  poireau  ou  d’un 
vert  obscur,  à  texture  compacte,  à  cassure 
cireuse  ou  écailleuse,  très  tenace,  tendre 
|  et  douce  au  toucher,  prenant  un  poli  gras, 
et  offrant  quelquefois  une  certaine  ressem¬ 
blance  avec  la  Stéatite,  dont  elle  diffère,  en 
ce  qu’elle  a  moins  d’onctuosité,  qu’elle  ren¬ 
ferme  plus  d’eau  et  plus  de  Silice,  compa- 


SK  K 


SE  R 


567 


raiivement  a  la  proportion  de  base,  et 
qu’elle  offre  presque  toujours  un  mélange  de 
taches  ou  de  bandes  vertes,  les  unes  claires, 
les  autres  plus  foncées,  comme  la  peau  des 
Serpents,  ce  qui  lui  a  valu  les  noms  d’Ophite, 
et  de  Serpentine.  Quelques  minéralogistes 
ne  voient  en  elle  qu’un  magma  ou  mélange 
compacte,  une  sorte  de  pâte  adélogène 
comme  celle  des  Porphyres ,  composée  de 
Talc  ou  de  Stéatite,  de  Dial lage  et  de  quel¬ 
ques  parties  ferrugineuses.  Ceux  qui  en  font 
une  espèce  minérale  proprement  dite,  fon¬ 
dent  leur  opinion  sur  la  constance  de  sa 
composition  minéralogique  et  de  ses  carac¬ 
tères  extérieurs,  et  sur  quelques  indices  de 
forme  et  de  structure  cristalline  ,  qu'elle  a 
paru  offrir  en  certains  cas. 

Il  résulte  d’un  grand  nombre  d’analyses, 
qu’elle  contient  généralement,  sur  100  par¬ 
ties ,  43  de  Silice,  44  de  Magnésie  et  13 
d’eau;  une  portion  de  la  Magnésie  étant 
souvent  remplacée  par  une  quantité  équi¬ 
valente  d’oxidule  de  Fer.  Cette  composition 
définie  se  laisse  exprimer  par  une  formule 
très  simple,  surtout  lorsqu’on  représente 
la  Silice  par  S  i  O  ;  dans  ce  cas ,  un  atome 
de  Serpentine  serait  formé  de  2  atomes  de 
Silicate  de  magnésie,  et  de  1  atome  d’Hy- 
drate  magnésien,  l’Oxigène  de  la  base  étant 
moitié  de  l’Oxigène  de  l’acide  dans  les  deux 
termes.  Quant  aux  indices  de  cristallisation, 
on  cite  une  variété  de  Serpentine,  à  struc¬ 
ture  lamelleuse,  d’Hoboken,  dans  les  États- 
Unis,  et  de  Baumgarten,  près  Frankenstein, 
en  Silésie;  de  gros  cristaux,  peu  nettement 
terminés,  et  formés  de  la  même  substance, 
qu’on  a  trouvés  disséminés  dans  la  Lepty- 
nite  de  Penig,  en  Saxe;  des  cristaux  de 
formes  distinctes,  en  prismes  à  huit  pans, 
terminés  par  des  sommets  à  4  ou  6  faces, 
les  uns  de  couleur  vert  foncé,  et  provenant 
de  la  vallée  de  Passa,  en  Tyrol,  d’autres 
d’un  brun  jaunâtre,  venant  de  Snarum,  en 
Norwége,  et  ressemblant  parfaitement  pour 
la  forme  à  des  cristaux  de  Péridot  ;  enfin  , 
on  en  a  cité  en  prismes  obliques,  qui  rap¬ 
pelaient  ceux  du  Pyroxène  (  Rensslærite  ; 
Plumons).  Ce  qui  diminue  beaucoup  l’im¬ 
portance  de  ces  observations,  en  ce  qui  re¬ 
garde  la  détermination  spécifique  de  la 
Serpentine,  c’est  que  ces  formes  paraissent 
n’être  que  des  pseudomorphoses  de  Péridot, 
ou  de  Pyroxène,  en  sorte  que  la  Serpentine 


aurait  comme  la  Stéatite  la  propriété  de  se 
présenter  sous  des  formes  régulières,  em¬ 
pruntées  à  plusieurs  espèces  différentes. 
Cependant,  Haidinger  et  Mohs  indiquent 
comme  forme  propre  à  la  Serpentine  un 
prisme  droit  rhomboïde!  de  82°  27'.  En  la 
considérant  comme  espèce,  ses  autres  ca¬ 
ractères  seraient  ;  densité,  2,5;  dureté,  3. 
Infusible  au  chalumeau,  ou  ne  fondant  que 
très  difficilement  sur  les  bords,  elle  blan¬ 
chit,  et  durcit  à  un  feu  prolongé  ;  elle  donne 
de  l’eau  dans  le  petit  matras  de  verre.  Elle 
est  attaquée  par  l’acide  sulfurique  et  l’acide 
chlorhydrique  concentré,  sans  faire  de  ge¬ 
lée.  Sa  couleur  dominante  est  le  vert  foncé, 
passant  par  nuances  au  gris  jaunâtre.  Elle 
renferme  souvent  des  veines  d’asbeste  satiné, 
et  des  lamelles  chatoyantes  de  Dial  lage , 
lesquelles  semblent  se  fondre  insensiblement 
dans  la  pâte  qui  les  entoure. 

Parmi  les  variétés  de  cette  substance  ,  on 
distingue:  1°  la  Serpentine  lamellaire  (Mar- 
molite  de  Nuttall),  d’Hoboken  dans  le  New- 
jersey;  2°  la  Serpentine  noble ,  qui  est 
translucide,  d’un  vert  de  poireau  ou  de  pis¬ 
tache,  et  généralement  d’une  couleur  uni¬ 
forme.  On  la  travaille,  pour  en  faire  des 
tabatières,  des  plaques  d’ornement,  des 
vases  de  différentes  formes;  3°  la  Serpentine 
commune,  opaque  et  de  couleurs  mélangées, 
ordinairement  très  foncées.  Elle  s’emploie 
dans  plusieurs  pays,  où  elle  se  présente  pure 
et  en  grandes  masses  ,  à  la  fabrication  de 
certaines  poteries  économiques ,  et  surtout 
de  marmites  propres  à  cuire  les  aliments. 
C’est  à  cause  de  cet  usage  que  ces  Serpen¬ 
tines  sont  désignées  quelquefois  sous  le  nom 
de  Pierres  ollaires.  Telles  sont  celles  qu’on 
trouve  à  Chiavenna  ,  au  nord  du  lac  de 
Corne,  dans  le  canton  des  Grisons;  elles 
sont  d’un  gris  azuré  et  portent  le  nom  de 
Pierres  de  Côme.  Quelques  minéralogistes 
les  regardent  comme  des  variétés  de  Talc; 
mais  par  leur  composition  elles  se  rappro¬ 
chent  davantage  de  la  Serpentine,  Elles 
possèdent  naturellement  toutes  les  qualités 
j  que  l’on  recherche  dans  les  poteries,  et  sont 
assez  tendres  pour  être  travaillées  au  tour. 
Il  suffit  de  les  creuser,  et  de  leur  donner 
la  forme  que  l’on  désire,  pour  avoir  des 
vases  qui  puissent  servir  immédiatement, 
et  supporter  l’action  du  feu.  On  fabrique 
aussi  des  poteries  de  Serpentine  à  Zœblilz, 


SE  R 


568  SE  R 

en  Saxe,  en  Corse,  en  Égypte ,  .et  en  Chine. 
La  Pierre  ollaire  des  Égyptiens  est  connue 
dans  le  pays  sous  le  nom  de  Pierre  de 
Baram. 

La  Serpentine  forme  tantôt  des  couches 
ou  amas  stratifiés,  subordonnés  aux  Schistes 
talqueux;  tantôt  des  filons  ou  amas  trans¬ 
versaux.  On  y  trouve  disséminées  plusieurs 
substances,  la  Diallage ,  le  Feldspath,  l’As- 
beste,  l’Épidote,  le  Grenat  almandin  et  le 
Pyrope,  le  Fer  oxidulé  et  le  Fer  chromaté. 
La  Serpentine  forme  souvent  des  veines 
dans  le  calcaire,  et  il  en  résulte  ce  qu’on 
nomme  le  Marbre  vert  ou  Serpentineux.  La 
Serpentine  est  commune  sur  la  côte  de 
Gênes,  dans  la  Toscane,  en  Piémont  (  en¬ 
virons  de  Turin  ,  et  val  d’Aoste);  dans  les 
Grisons;  au  Harz,  dans  la  Saxe,  la  Silésie, 
la  Bohême  ;  au  Cornouailles,  en  Angleterre  ; 
en  Écosse;  aux  États-Unis  d’Amérique;  en 
France,  dans  le  Yar,  les  Vosges,  l’Avey¬ 
ron,  etc.  Cette  Roche  est  souvent  associée 
à  l’Euphotide ,  le  Gabbro  des  géologues 
italiens.  (Del.) 

SERPENTINE,  bot.  ph.  —  Nom  vul¬ 
gaire  du  Cereus  fia  g  elliformis  Haw .  ( Cactus 
fia  g  elliformis  Lin.).  On  donne  aussi  ce  nom 
vulgaire  à  la  Scorzonère  de  nos  potagers 
( Scorzonera  hispanica  Lin.)  et  à  l’Estragon, 
Arlemisia  Dracunculus  Lin.  (D.  G.) 

SERPENTS.  Serpentes  et  Serpentia  Linné, 
Serpenlidœ  Sclby  ,  et  Serpulœ  Ritger.  rept. 
— ■  ]'oy.  OPHIDIENS.  (E.  D.) 

SERPENTS  FOSSILES,  paléont.  — 

Voy.  REPTILES. 

*SERPHUS.  ins. — Genre  de  la  tribu  des 
Proctotrupieris,  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
établi  par  Schranck (Schrift Berlin .  nal.  Fr., 
1780).  Ce  naturaliste  en  décrit  une  seule 
espèce,  le  S.  brachyplerus .  Le  genre  Ser- 
phus ,  qui  paraît  avoir  presque  toujours  été 
oublié  par  les  naturalistes,  correspond  à  ce¬ 
lui  de  Proctotrupcs .  (Bl.) 

SERPICURE.  Serpicula.  bot.  ph. — Genre 
de  la  famille  des  Haloragées,  de  la  Monœcie 
tétrandrie  dans  le  système  de  Linné.  Il  cor¬ 
respond  au  Laurembergia  de  Bcrgius.  Il  est 
formé  de  plantes  herbacées  qui  croissent  na¬ 
turellement  dans  les  marais  des  régions  tro¬ 
picales  et  sous- tropicales.  Un  fait  curieux  de 
géographie  botanique,  c’est  que,  en  Afrique, 
où  il  n’était  connu  que  vers  l’extrémité 
méridionale,  M.  Durieu  de  Maisonneuve  en 


a  découvert  récemment  une  espèce,  encore 
inédite,  en  Algérie,  dans  les  marais  de  La 
Cal  le.  Les  Serpicules  ont  des  fleurs  mono! 
ques ,  dont  le  calice  à  limbe  quadriûde 
et  à  tube  adhérent  dans  les  femelles ,  est 
relevé  à  la  surface  de  huit  côtes  ondulées; 
quatre  pétales  et  quatre  étamines  pour 
les  mâles  et,  pour  les  femelles,  un  ovaire 
adhérent,  uniloculaire,  surmonté  de  quatre 
stigmates  sessiles,  et  renfermant  quatre 
ovules  suspendus  au  plafond  de  sa  cavité. 
Leur  fruit  est  une  petite  noix  monosperrne 
par  l’effet  de  l’avortement  de  trois  ovules 
sur  quatre,  et  relevée  de  huit  côtes  à  sa  sur  ¬ 
face.  Nous  citerons,  pour  exemple,  la  Serpi- 
cule  rampante,  Serpicula  repens  Linn.,  qui 
croît  dans  les  lieux  marécageux  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  (D.  G.) 

SERPOLET,  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire 
du  Thymus  Serpillum  L.  (D.  G.) 

*SERPOPHAGA,  Gould.  ois.  —  Syno¬ 
nyme  d'Euscarthmus  ,  Pr.  Max.,  genre 
qui  correspond  à  celui  que  M.  Lesson  a  éta¬ 
bli  sous  le  nom  de  Gobe-Moucherons  ( Mus - 
ciphaga).  -  (Z.  G.) 

SERPULA  annél.  Nom  latin  de  Ser- 
pule.  Voy.  ce  mot. 

SERPULAIRE.  Serpularia,  Münst.  ann. 
foss. — Ce  genre  d’Annélides  lubicoles  n’est 
connu  que  par  des  fragments  de  tubes  ana¬ 
logues  à  ceux  des  Serpules,  mais  crénelés 
sur  le  dos  ou  sur  deux  côtés.  Il  a  été  établi 
pour  deux  espèces  du  Calcaire  à  orthocé- 
ratites  d’Elbersreuth  (dévonien),  les  S.  cre- 
nala  et  bicrenala ,  Münster  (  Beitr .,  t.  III, 
p.  115).  (G.  B  ) 

SE  EPELE.  Serpula  L.  ( serpere ,  ramper; 
serpula ,  serpent),  ann. —  Sous  ce  nom,  Linné 
a  fondé  un  genre  qui  comprend  les  animaux 
nommés  vulgairement  Tuyaux  de  mer ,  et 
que  tous  les  Zoologistes  ont  adopté,  en  le 
retirant  toutefois  de  la  classe  des  Mollusques 
où  le  naturaliste  suédois  l’avait  placé  à  tort, 
pour  le  ranger  dans  la  classe  des  Annélides, 
à  laquelle  il  appartient  réellement.  Lamarck 
en  a  fait  le  type  de  sa  famille  des  Serpulées  ; 
M.  Savigny  l’a  placé  dans  la  famille  des 
Amphitrites,  ordre  des  Serpulées  (voy.  ce 
mot).  Ce  dernier  naturaliste  assigne  aux 
Serpules  pour  caractères  distinctifs  :  Bouche 
exactement  terminale;  deux  branchies  libres, 
en  éventail  ou  en  peigne,  à  divisions  garnies 
d’un  double  rang  de  barbes  sur  les  deux 


SE  R 


SER 


569 


côtés;  les  divisions  postérieures  imberbes, 
presque  toujours  dissemblables  ;  rames  ven¬ 
trales  portant  des  soies  à  crochets  ( Voy .  ser- 
pulées)  jusqu’à  la  sixième  paire  inclusive¬ 
ment;  les  sept  premières  paires  de  pieds 
disposées  sur  un  écusson  membraneux;  le 
premier  segment  forme  avec  les  sept  sui¬ 
vants  une  sorte  de  thorax  revêtu  en  dessous 
par  cet  écusson. 

Le  corps  des  Serpules  est  en  forme  de  tube 
allongé,  un  peu  déprimé,  aminci  en  arrière,  à 
segments nombreuxetétroits, moins  distincts 
en  dessus  qu’en  dessous,  et  serrés  de  plus  en 
plus  jusqu'à  l’anus  qui  est  petit  et  peu  sail¬ 
lant.  Le  premier  segmentne  porte pointd’ap* 
pendices;  il  est  tronqué  obliquement  pour 
l’insertion  des  branchies  qui  sont  terminales, 
épanouies  de  chaque  côté  de  la  bouche  en 
panaches  ordinairement  peints  de  vives 
couleurs  et  profondément  divisés  en  digita¬ 
tions  menues.  A  la  base  interne  de  chaque 
panache  s’insère  un  filet,  et  le  filet  de  droite 
ou  de  gauche  indifféremment  se  prolonge  et 
se  dilate  à  son  extrémité  en  un  disque  qui 
sert  d’opercule  au  tube  quand  l’animal  veut 
s’y  retirer.  Les  Serpules,  en  effet,  sécrètent 
des  tubes  solides,  calcaires,  irrégulièrement 
contournés,  groupés  ou  solitaires,  à  une 
seule  ouverture  terminale  arrondie,  fixés 
sur  les  pierres,  les  coquilles  et  tous  les  corps 
sous-marins  autour  desquels  ils  s’entortillent. 
Ce  sont  ces  tubes  calcaires  qui  ont  porté 
Linné  et  d'autres  naturalistes  à  placer  les 
Serpules  parmi  les  Mollusques  testacés,  à 
une  époque  où  l’on  se  contentait  des  carac¬ 
tères  extérieurs  de  l’habitation  d’un  animal 
sans  attacher  d’importance  à  l’organisation 
de  l’animal  lui-même.  Extérieurement,  en 
effet,  ces  tubes  peuvent  être  confondus  avec 
ceux  des  Vermets,  produits  par  un  animal 
très  différent;  mais  ils  s’en  distinguent 
d’ailleurs  en  ce  que  les  tubes  des  Vermets 
sont  cloisonnés  à  l’intérieur,"  tandis  que 
ceux  des  Serpules  sont  complètement  libres. 
On  ne  sait  presque  rien  sur  les  rapports  qui 
lient  probablement  les  différences  spécifiques 
des  Serpules  avec  la  forme  des  tubes  qu’ellçs 
sécrètent. 

Les  Serpules  sont  très  contractiles;  elles 
ont  le  sang  rouge,  et  se  nourrissent  de  pe¬ 
tits  animaux  aquatiques  qu’elles  saisissent 
à  l’aide  de  leurs  branchies.  Elles  forment  un 
genre  extrêmement  nombreux  qui  se  distin  - 
t.  xi. 


gue  des  Sabelles,  avec  lesquelles  elles  ont  de 
grands  rapports,  par  l’opercule  qui  manque 
à  celles  ci,  et  par  l’écusson  auquel  adhèrent 
des  pieds  plus  nombreux.  Des  caractères 
tranchés  les  distinguent  également  des 
Hermelles,  des  Térébelles  et  des  Amphictè  - 
nés  (loi/,  ces  mots).  La  détermination  des 
espèces  présente  de  grandes  difficultés  ; 
M.  Savigny  les  répartit  entre  trois  tribus  : 

I.  Serpules  simples,  Serpulœ  simplices. — 
Branchies  flabelüformes  ;  leurs  deux  divisions 
imberbes  inégales;  l’une,  courte  et  inégale; 
l’autre,  terminée  en  entonnoir  ou  en  mas¬ 
sue  operculaire. 

Les  principales  espèces  de  cette  tribu 
sont  :  la  S.  contortuplicala,  ou  Ver  à  coquille 
tubuleuse  (Linn.  :  Syst.  nat.,  I,  part.  2,  p. 
1269,  n.  799  ;  Cuv.,  Lam.,  Sav.  :  Ann.,  73, 
n.  1  ).  —  La  S.  vermicularis  (  Lin.,  Cuv., 
Müll.  :  Z ool.  Dan.,  part.  3,  p.  9,  tab.  86, 
fig.  7  et  8). — La  S.porrecta  d’Olhon  Fabri- 
cius  ( Faun .  Groënl.,  n.  373).  —  La  S.  gra- 
nulata,  Oth.  Fabr.  —  La  S.  spirorbis,  Müll. 

—  Les  deux  premières  sont  des  mers  d’Eu¬ 
rope  ;  les  deux  suivantes  sont  des  mers  de 
Norwége  spécialement  ;  la  dernière  est  de 
l'Océan. 

IL  Serpules  cymospires,  Serpulœ  cymo- 
spirœ.  —  Branchies  pectiniforrnes  spirales: 
leurs  deux  divisions  imberbes  inégales; 
l’une  très  courte,  l’autre  très  grosse,  en  cône 
inverse  et  operculaire. 

Parmi  les  espèces,  on  distingue:  la  S.  gi- 
gantea  (Pal  1 .  :  ZooL  miscell.,  p.  139,  pl.  10, 
fig.  2-10;  Cuv.  :  c’est  le  Penicillum  mari- 
num  de  Seba).  — La  V.  bicornis  de  Grnelin, 

—  La  S.  stellata  du  même  auteur. — La  pre¬ 
mière  se  trouve  aux  Antilles  ;  les  deux  au¬ 
tres ,  dans  les  mers  d’Amérique. 

III.  Serpules  spiramelles,  Serpulœ  spi- 
ramellœ. — Branchies  pectiniforrnes  spirales; 
les  deux  divisions  imberbes  également  cour¬ 
tes  et  pointues. 

S.  bispiralis  Sav.  (Ann.,  p.  75);  c’est 
YUrlica  marina  singularis  de  Seba  (Seb.  thés., 
t.  I,  p.  45,  pl.  29,  fig.  1,  2).  Cette  espèce 
vient  probablement  des  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Elle  a  servi  de  type  à  M.  de  Blain- 
ville  pour  établir  son  genre  Spiramella. 

Le  genre  Serpuleest,  parmi  lesAnnélides 
tubicoles,  un  de  ceux  auxquels  appartiennent 
le  plus  grand  nombre  d’espèces  fossiles  qu’on 
parvient  assez  difficilement  à  distinguer  les 

72 


570 


S  ER 

unes  des  autres.  On  en  rencontre  les  débris 
dans  les  terrains  les  plus  anciens.  Quatre  es¬ 
pèces  ont  été  indiquées  dans  le  terrain  car¬ 
bonifère  de  Belgique;  on  en  connaît  quel¬ 
ques  unes  dans  les  terrains  triasiques  ;  mais 
leur  nombre  va  croissant  dans  les  terrains 
jurassiques  où  l’on  en  cite  quarante  à  cin¬ 
quante  espèces.  Les  terrains  crétacés  en 
présentent  aussi  une  grande  quantité;  elles 
paraissent  diminuer  de  nombre  dans  les 
terrains  tertiaires.  Il  s’en  trouve,  hors  d’Eu¬ 
rope,  dans  le  terrain  crétacé  et  les  terrains 
tertiaires  des  États-Unis,  et  peut-être  aussi 
dans  les  terrains  tertiaires  de  l’Inde.  (E.  Ba.) 

SERPUJLÉES.  Serpulœ.  ann.  — Lamarck 
désigne  sous  ce  nom  une  famille  qu’il  place 
dans  la  division  de  ses  Annélidessédentaires, 
et  à  laquelle  il  assigne  pour  caractères  prin¬ 
cipaux  d’avoir  des  branchies  disposées  à  h 
partie  antérieure  du  corps,  séparées  ou  re¬ 
couvertes  par  un  opercule,  et  d’habiter  dans 
un  tube  solide  et  calcaire.  La  division  des 
panaches  branchiaux  en  deux  corps  dis¬ 
tincts,  séparés  par  un  opercule  pédicule,  ou 
recouvert  par  un  opercule  solide,  quand 
l’anima!  se  relire  dans  son  tube  ,  distingue 
ainsi  les  Serpulées  de  Lamarck,  des  Amphi- 
tritées  du  même  auteur,  famille  avec  la¬ 
quelle  la  première  a  de  grands  rapports. 

Dans  son  Syst.  des  Annël.  (in-fol.,  p.  5), 
M.  Savigny  applique  le  nom  de  Serpulées  à 
son  troisième  ordre  de  la  classe  des  Anné- 
lides,  ordre  qui  répond  à  la  division  des 
Annélides  sédentaires  de  Lamarck.  Cet  ordre 
des  Serpulées  de  M.  Savigny  comprend  ainsi 
les  Tubicoles  ,de  Cuvier,  auxquelles  on  join¬ 
drait  les  Arénicoles. 

Les  caractères  que  M.  Savigny  assigne  à 
son  ordre  des  Serpulées  sont  les  suivants  : 
Pieds  pourvus  de  soies  rétractiles  subulées 
et  de  soies  rétractiles  à  crochets  ;  point  de 
tête,  d’yeux  ,  d’antennes  ,  de  trompe  pro- 
tractile  armée  de  mâchoires.  Ainsi  les  Ser¬ 
pulées  se  rapprochent  des  Néréidées  par¬ 
leurs  pieds  pourvus  de  soies  rétractiles  su¬ 
bulées  ;  elles  en  diffèrent  par  la  présence  de 
soies  rétractiles  à  crochets  ,  par  l’absence 
d’une  tête  et  d’une  trompe.  Leurs  caractères 
les  rapprocheraient  aussi  des  Lombriciens  ; 
mais  leurs  pieds  saillants,  pourvus  de  soies 
rétractiles  à  crochets  ,  les  en  distinguent 
nettement. 

Pour  faire  connaître  suffisamment  cet 


SE  R 

ordre  intéressant  des  Annélides,  nous  nous 
contenterons  d’ajouter  quelques  caractè¬ 
res  à  ceux  que  nous  venons  d’indiquer  , 
en  empruntant  presque  textuellement  les 
principaux  traits  au  beau  travail  de  M.  Sa¬ 
vigny,  qui  a  donné  beaucoup  de  développe¬ 
ment  à  la  description  de  ces  animaux.  La 
bouche  est  pourvue  à  l’extérieur  de  lèvres 
extensibles,  souvent  accompagnées  de  tenta¬ 
cules.  Les  tentacules  sont  quelquefois  des 
papilles  très  courtes,  et  insérées  sur  une 
lèvre  circulaire;  mais,  le  plus  souvent,  ce 
sont  de  longs  filets,  portés  par  un  léger  ren¬ 
flement  qui  surmonte  les  deux  lèvres  ,  et 
qu’on  pourrait  prendre  pour  une  tête  impar¬ 
faitement  distincte.  Comme  chez  les  Néréi¬ 
dées,  le  corps  se  divise  en  segments  qui  por¬ 
tent  tous  une  paire  de  pieds ,  a  l’exception 
des  anneaux  de  chaque  extrémité  qui  peu¬ 
vent  en  être  dépourvus.  Quelquefois  il  ar¬ 
rive  que  la  première  paire  de  pieds,  et  une, 
deux  ou  trois  des  suivantes,  affectent  des 
formes  anomales  qui  éloignent  ces  organes 
de  toute  fonction  locomotrice,  et  qui,  join¬ 
tes  au  volume  des  segments  extérieurs  , 
donnent  à  l’ensemble  l’apparence  d’une 
tête.  Les  cirrhes  manquent  en  tout  ou  en 
partie;  lorsqu’ils  existent,  on  n’en  trouve 
qu’un  à  chaque  pied,  généralement  le  cirrhe 
supérieur.  Les  branchies  manquent  ou  n’oc¬ 
cupent  que  certains  segments,  ordinairement 
les  plus  antérieurs  ,  d’où  elles  naissent  au 
nombre  d’une,  deux  ou  trois  paires,  et 
peuvenl  acquérir  un  grand  développement. 
Les  segments  de  l’extrémité  postérieure  for¬ 
ment  généralement  un  tube  plus  ou  moins 
long  ,  terminé  par  l’anus  toujours  plissé  et 
ouvert  en  dessous  ou  en  arrière.  Dans  les 
pieds  on  distingue  deux  parties  :  l’une,  pro¬ 
pre  à  la  nage  ,  répond  ordinairement  à  la 
rame  dorsale  des  Néréidées  ;  l’autre,  plus 
propre  à  s’accrocher  et  à  se  fixer,  répond  à 
la  rame  ventrale  des  mêmes  Annélides.  Ces 
deux  rames  ,  presque  toujours  unies  étroi¬ 
tement,  se  distinguent  néanmoins  très  bien 
par  leur  forme  et  la  nature  de  leurs  soies. 
Il  existe,  en  effet,  dans  cet  ordre,  des  soies 
de  trois  sortes  qui  n’occupent  jamais  en¬ 
semble,  ni  la  même  rame,  ni  les  deux  rames 
du  même  pied.  On  distingue  :  1°  des  soies 
subulées  proprement  dites;  2°  des  soies  à 
palette  ;  3°  des  soies  à  crochet. 

Les  soies  subulées  ne  diffèrent  pas  essen- 


Bellement  des  soies  (feslacœ)  des  Néréidées. 
Elles  sont  réunies  dans  une  seule  gaine,  ra¬ 
rement  distribuées  dans  plusieurs,  qui,  dans 
tous  les  cas,  se  groupent  en  un  seul  fais¬ 
ceau  toujours  dépourvu  d’acicules.  C’est  ce 
faisceau  qui  constitue  ordinairement  la  rame 
dorsale  ,  la  seule  partie  du  pied  qui  mérite 
vraiment  le  nom  de  rame. 

Les  soies  à  crochets  (  uncinuli )  sont  de 
petites  lames  minces,  comprimées  latérale¬ 
ment,  courtes,  denses,  exactement  alignées, 
découpées  vers  leur  sommet  en  dents  aiguës 
et  crochues,  qui  sont  d’autant  plus  longues 
qu’elles  sont  plus  rapprochées  de  la  base  de 
la  soie;  rarement  elles  n’ont  qu’un  seul 
crochet.  Ces  soies,  disposées  sur  un  ou  deux 
rangs,  occupent  le  bord  saillant  d’un  feuil¬ 
let  ou  d’un  mamelon  transverse,  qui  réunit 
les  muscles  destinés  à  les  mouvoir,  et  dans 
l’épaisseur  duquel  elles  peuvent  elles  mêmes 
se  retirer.  En  général ,  les  soies  à  crochets 
occupent  la  place  de  la  rame  ventrale;  ce¬ 
pendant  elles  peuvent  prendre  la  place  de  la 
rame  dorsale  ,  soit  à  tous  les  pieds  ,  soit  à 
un  certain  nombre  seulement. 

Les  soies  à  palettes  ( spatellulœ )  sont  apla¬ 
ties  horizontalement,  et  arrondies  en  spatule 
à  leur  extrémité.  On  les  rencontre  à  la  par¬ 
tie  postérieure  du  corps  où  les  soies  subu- 
lées  sont  fort  sujettes  à  manquer,  et  à  la 
partie  la  plus  antérieure  où  elles  remplacent 
quelquefois  les  soies  à  crochets. 

Tous  ces  caractères  ,  définis  d’une  ma¬ 
nière  si  précise  par  M.  Savigny,  ont  été  vé¬ 
rifiés,  par  MM.  Audouin  et  Milne  Edwards, 
sur  les  espèces  qu’ils  ont  rapportées  de  leurs 
voyages  sur  les  côtes  de  France.  Les  Serpu- 
lées  habitent,  en  effet,  le  littoral  des  mers , 
où  elles  s’enfoncent  dans  le  sable  ,  logées 
dans  des  tubes  ou  des  fourreaux  qu’elles  ne 
quittent  jamais,  admirablement  organisées 
d’ailleurs  pour  cette  vie  sédentaire. 

Il  est  difficile  de  décider,  d’une  manière 
positive,  quelles  divisions  il  convient  d’éta¬ 
blir  dans  le  groupe  des  Serpulées ,  puisque, 
dans  bien  des  cas ,  il  est  même  difficile  de 
distinguer  les  espèces.  Lamarck  rapportait 
à  sa  famille  des  Serpulées  les  genres  Spi- 
rorbe ,  Serpule ,  Ver  mille ,  Galéolaire  et  Ma- 
yile;  mais  les  Magiles  sont  des  Mollusques. 
M.  Savigny  partage  son  ordre  des  Serpulées 
en  trois  familles ,  qu’il  caractérise  et  groupe 
de  la  manière  suivante  : 


I.  Branchies  nulles  ou  peu  nombreuses  , 
situées  sur  les  premiers  segments  du  corps. 
Pieds  de  plusieurs  sortes. 

2  familles  :  Les  Ami'ihtiutls  et  les  Mal- 

DAN1ES. 

IL  Branchies  nombreuses  ,  éloignées  des 
premiers  segments  du  corps.  Pieds  d’une 
seule  sorte. 

1  famille  :  Les  Télétiiuses.  (E.  Ba.) 

*SERPELIDES.  Serpulidæ.  ann. — M.  de 
Blain ville  désigne  sous  ce  nom  une  famille 
de  l’ordre  des  Chétopodes  hétérocriciens , 
dont  le  type  est  le  genre  Serpula.  (G.  B.) 

*  SERPELIENS.  Serpulina  (  serpule  ). 
ann.  —  M.  Mac  Leay  désigne  sous  cette  dé¬ 
nomination  le  second  groupe  de  ses  Anné- 
lides  polypodes,  qui  comprend  des  animaux 
sédentaires,  n’ayant  pas  de  tête  pourvue 
d’yeux  ou  d’antennes.  Ils  sécrètent  des  tubes 
membraneux  ou  calcaires  ,  ou  bien  s’en 
composent  en  agglutinant  les  grains  de  sable 
ou  d’autres  substances  très  divisées  (Mac. 
L.,  Ann.  and  Mag.  nat.  hist. ,  IV,  p.  387, 
1840).  Cette  coupe  correspond  donc  en  gé¬ 
néral  à  l’ordre  des  Serpulées.  (G.  B.) 

*SERPIJLITES ,  Sow.  ann.  foss.  —  Ce 
genre,  dont  les  véritables  rapports  sont 
tout  à  fait  inconnus  avec  les  autres  genres 
d’Annélides  tubicoles,  est  fondé  sur  une 
espèce,  le  Serpuliles  longissimus  Sow.(Mur- 
chison  ,  SU.  syst.,  p.  608  et  700  ),  trouvée 
dans  les  roches  de  Ludlow  (silurien).  Les 
tubes  sont  grands,  comprimés,  unis,  légè¬ 
rement  tortueux,  composés  de  nombreuses 
couches  de  substance  calcaire,  contenant 
beaucoup  de  matière  animale.  (G.  B.) 

*SERRADELLA.  bot.  ph.  —  Nom  vul¬ 
gaire  que  portent,  dans  le  Portugal,  les 
Ornilhopus  sativus  et  compressais.  La  culture 
de  la  première  de  ces  espèces  a  été  récem¬ 
ment  introduite  en  France  ,  et  plusieurs 
agronomes  ont  assuré  lui  avoir  reconnu  des 
avantages  marqués  comme  plante  fourra¬ 
gère.  (D.  G.) 

*  SEÏIRÆA  (dédié  à  don  Bonavenlura 
Serra,  botaniste  espagnol  qui  avait  étudié 
les  plantes  de  Majorque  ,  et  qui  en  a  laissé 
un  catalogue  inédit),  bot, — Genre  de  la 
famille  des  Malvacées,  tribu  des  Hibiscées  , 
de  la  Monadelphie  -  polyandrie  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné,  créé  par  Cavanille  pour  un 
très  petit  sous-arbrisseau  de  l’Arabie  tout 
couvert  de  poils  courts ,  mous  et  blancs  ;  à 


672 


SE  U 


SE  R 


fleurs  jaunes,  marquées  d’une  tache  pourpre 
sur  la  base  des  pétales,  et  présentant  :  un 
involuceile  à  trois  larges  folioles  en  cœur, 
un  tube  staminal  nu  ,  quinquédenté  au 
sommet,  supportant  de  nombreuses  anthè¬ 
res  presque  sessiles,  et  un  ovaire  à  cinq  loges 
bi-ovulées.  L’espèce  qui  le  forme  est  le  Ser- 
rœaincana  Cavan.  Le  nom  de  ce  genre  avait 
été  défiguré  par  Jussieu  ,  Persoon,  De  Can- 
dolle,  etc. ,  en  Senra  et  Senrœa  ;  c’est  Spren- 
gel  qui  l’a  rétabli  conformément  à  son  éty¬ 
mologie,  en  le  modifiant  seulement  de  Serra 
en  Serrcea.  (D.  G.) 

SERRAGINE.  bot.  ph.  — Nom  vulgaire 
de  la  Consoude  et  de  la  Bugle ,  ou  Ajuga 
replans  Lin.  (D.  G.) 

SERRAN.  Serranus  (serra,  scie,  à  cause 
des  dentelures  fines  et  égales  du  préoper¬ 
cule).  poiss.  —  Les  Serrans  forment  un 
genre  ,  ou  plutôt  un  groupe  fort  nombreux 
en  espèces,  de  Poissons  acanthoptérygiens  de 
la  famille  des  Percoïdes  à  une  seule  dorsale. 
Ils  appartiennent  à  la  division  de  ces  ani¬ 
maux  dont  la  mâchoire  est  armée  en  partie 
de  dents  canines ,  saillantes  parmi  les  dents 
en  velours.  Comme  le  rappelle  l’étymologie 
de  leur  nom,  leur  préopercule  est  dentelé  , 
caractère  qu’ils  ont  de  commun  avec  les 
autres  genres  de  la  même  division,  les  Plec- 
tropomes  ,  les  Diacopes  et  les  Mésoprions. 
Mais  les  Plectropomes  se  distinguent  par  la 
disposition  du  bord  de  leur  préopercule  , 
qui,  autour  et  au -dessous  de  l’angle,  est 
divisé  en  dents  plus  ou  moins  grosses  diri¬ 
gées  obliquement  en  avant,  et  plus  ou  moins 
semblables  à  celles  d’une  molette  d’éperon. 
Les  Diacopes  ont  pour  caractère  spécial  une 
échancrure  au  bord  du  préopercule  ,  dans 
laquelle  s’agence  une  tubérosité  saillante  de 
l’interopercule.  Chez  les  Mésoprions  ,  cette 
échancrure  et  cette  tubérosité  sont  presque 
effacées  quand  elles  n’ont  pas  tout  à  fait 
disparu. 

En  tenant  compte  de  ces  distinctions  et 
de  la  disposition  de  leurs  dents  ,  on  peut 
dire  que  les  Serrans  ont  pour  caractères  gé¬ 
nériques  un  préopercule  dentelé  et  un  oper¬ 
cule  osseux  terminé  par  deux  ou  trois  épi¬ 
nes  plates.  Le  crâne  et  les  opercules  sont 
écailleux,  ainsi  que  la  joue  ;  mais  le  museau 
et  les  mâchoires  présentent,  sous  le  rapport 
des  téguments,  des  différences  qui  permet¬ 
tent  de  subdiviser  le  genre  Serran  en  trois 


sous -genres  :  les  Serrans  propres  ,  les  Bar _ 
hiers  et  les  Mérous. 

I.  Les  Serrans  propres  ,  assez  générale¬ 
ment  connus  sous  le  nom  commun  de  Per¬ 
ches  de  mer ,  ont  les  mâchoires  nues.  Ce  sont 
des  espèces  de  petite  taille  ,  à  proportions 
élégantes,  à  couleurs  brillantes,  variées, 
vives  surtout  à  l’époque  des  amours.  Parmi 
les  dix  huit  espèces  décrites  aujourd’hui  ,  il 
faut  en  distinguer  trois  ,  longues  de  8  ou 
10  pouces ,  qui  habitent  la  Méditerranée  ou 
les  parages  de  l’Atlantique  peu  éloignés  :  le 
Serran  écriture  ,  le  Serran  proprement  dit , 
et  le  Petit  Serran  à  tache  noire  sur  la 
dorsale. 

Le  Serran  écriture  (S.  scriba,  Cuv.  et 
Val.;  Perça  scriba,  Lin.)  doit  son  nom  spé¬ 
cifique  à  des  lignes  ou  traits  irrégulièrement 
tracés  sur  son  crâne  ,  sur  son  museau  ,  sur 
sa  joue  ,  comme  des  caractères  d’une  écri¬ 
ture  indéchiffrable.  Son  museau  est  pointu  ; 
son  profil  rectiligne  ,  un  peu  concave.  Le 
fond  général  de  ses  couleurs  est  roussâtre 
ou  olivâtre,  quelquefois  bleuâtre.  Des  ban¬ 
des  verticales  d’un  brun  foncé,  plus  ou 
moins  roux  ,  descendent  de  la  racine  de  la 
dorsale  pour  se  perdre  vers  le  ventre.  Les 
lignes  de  V écriture  sont  bleu  argenté,  lise- 
rées  de  noir,  et  séparées  par  une  teinte 
rouge  plus  ou  moins  vive.  Le  lilas,  le  rouge 
vif,  l’orangé,  le  jaune,  le  blanc,  s’asso¬ 
cient,  dans  les  autres  parties  du  corps,  pour 
compléter  un  ensemble  plein  d’éclat  et  de 
fraîcheur.  On  dit  que  ce  joli  Serran  vit  de 
.Crabes,  de  Cloportes,  de  peiits  Poissons; 
qu’il  est  surtout  friand  de  Poulpes ,  et  qu’il 
guette  ces  mollusques  à  l’entrée  du  trou  où  ils 
se  retirent,  pour  se  précipiter  sur  eux  dès 
qu’apparaît  seulement  un  bout  de  tentacule. 
La  chair  de  ce  Poisson  est  très  savoureuse  ; 
on  le  pêche  toute  l’année  :  il  se  tient  sur  les 
fonds  de  roches. 

Le  Serran  proprement  dit  (  Serranus  ca  - 
brilla  ,  Cuv.  et  Yal.  ;  Perça  cabrüla,  Lin.  ) 
ne  porte  pas  sur  la  tête  les  traits  hiérogly¬ 
phiques  du  précédent,  et  se  reconnaît  aux 
bandes  qui  lui  traversent  obliquement  la 
joue  ,  marquent  son  opercule ,  occupent 
verticalement  la  moitié  supérieure  du  corps, 
et  s’étendent  longitudinalement  sur  les  cô¬ 
tés  ,  depuis  la  tête  jusqu’à  la  queue.  Il  ha¬ 
bite  les  mêmes  parages  ,  et  se  trouve  en 
aussi  grande  abondance  que  le  précédent. 


Le  Petit  Serran  à  tache  noire  sur  la  dor¬ 
sale  (S.  hepatus,  Val.;  Labrus  hepatus  Lin.) 
est  le  S'acchetto  des  Vénitiens.  11  ressemble 
beaucoup  au  Serran  écriture,  mais  dépasse 
à  peine  4  pouces,  et  a  le  museau  plus  court, 
le  dos  plus  bombé  que  le  premier. 

II.  Les  Barbiers  ,  analogues  aux  Perches 
de  mer  pour  la  taille,  les  habitudes  et  la 
conformation  extérieure  ,  ont  des  couleurs 
encore  plus  vives.,  et  sont  caractérisés  par 
les  écailles  ,  en  tout  semblables  à  celles  du 
corps  ,  qu’ils  portent  sur  la  tête  et  sur  les 
mâchoires.  C’est  cette  subdivision  qui  a 
fourni  à  Bloch  le  type  de  son  genre  Anlhias. 
Voy.  ce  mot. 

Parmi  les  six  espèces  décrites,  la  plus  re¬ 
marquable  est  le  Barbier  de  la  Méditerranée 
{S.  Anlhias,  Cuv.  et  Val.  ;  Labrus  Ânlhias , 
Lin.),  auquel  on  a  rapporté  a  tort  les  fables 
débitées  par  les  anciens  sur  le  Poisson  qu’ils 
nommaient  Ànthias  ,  et  trop  naïvement  ac¬ 
ceptées  par  les  modernes  {voy.  Anthias),  Ce 
Barbier  dépasse  rarement  7  ou  8  pouces  ;  il 
est  clairement  caractérisé,  entre  tous  les 
Poissons,  par  la  longue  épine  flexible  qui 
surmonte  son  dos;  par  les  filets  qui  prolon¬ 
gent  ses  ventrales  et  les  deux  de  sa  caudale. 
11  habite  les  lieux  rocailleux,  et  se  tient  or¬ 
dinairement  a  une  grande  profondeur.  Ses 
couleurs  sont  magnifiques;  l’or  et  le  rubis 
brillent  sur  ses  écailles. 

Un  Barbier  de  l’Atlantique  {Barbier  du 
Brésil  ),  rapporté  des  côtes  de  l’Amérique 
méridionale  ,  et  désigné  par  Cuvier  sous  le 
nom  de  Serraiius  Tonsor,  ressemble  extrê¬ 
mement  au  précédent ,  et  ne  s’en  distingue 
guère  que  par  les  dentelures  un  peu  plus 
fortes  de  son  préopercule  ,  et  ses  ventrales 
plus  longues. 

III.  Les  Mérous,  qui  atteignent  une  taille 
beaucoup  plus  grande  que  les  Serrans  des 
deux  sections  précédentes,  ont  pour  carac¬ 
tère  spécial  l’absence  d’écail le  au  maxillaire, 
et  la  présence  de  très  petites  écailles  sur  la 
mâchoire  inférieure  seulement.  Plus  de  cent 
espèces,  parmi  lesquelles  on  ne  peut  guère 
établir  de  ■distinction  que  sur  les  couleurs  , 
composent  ce  groupe,  dont  le  type  se  trouve 
dans  la  Méditerranée  : 

Le  Mérou  brun  {Serranus  gigas,  Cuv.  et 
Val.;  Perça  gigas,  Gm.),  nommé  encore 
Grand  Serran  brun  ,  et. plus  spécialement 
Mérou ,  reconnaissable  à  sa  couleur  brune 


et  a  sa  grande  taille,  qui  arrive  quelquefois 
jusqu’à  3  pieds.  Sa  chair  est  ,  dit-on  ,  esti¬ 
mée  et  aromatique.  Son  corps  oblong  est 
couvert  de  très  petites  écailles  ;  ses  lèvres 
sont  charnues  ;  sa  langue  libre  ,  pointue, 
lisse;  ses  pectorales  sont  grandes.  A  Nice, 
on  le  voit  s’approcher  des  rivages  aux  mois 
d’avril  et  de  mai.  (E.  Ba.) 

SERRASALME.  Serrasalmo,  Serrasal - 
mus  {serra,  scie;  salmo,  saumon),  poiss.  — 
C’est  en  prenant  pour  type  le  Salmo  rhom - 
beus ,  L.,  que  Lacépède  distingua  ce  genre, 
qui  fait  partie  du  groupe  des  Salmones  (Ma- 
îaeoptérygiens  abdominaux).  Le  corps  de  ce 
Poisson  est  comprimé  ,  plus  haut  verticale¬ 
ment  que  ne  le  sont  les  autres  Salmones  ; 
le  ventre  est  tranchant  et  dentelé  en  scie  , 
ce  qui  explique  son  nom.  Les  dents  sont 
triangulaires,  tranchantes,  dentelées;  le 
maxillaire,  privé  de  dents,  traverse  oblique¬ 
ment  sur  la  commissure.  Souvent  on  ren¬ 
contre  une  épine  couchée  en  avant  de  la 
dorsale.  Marcgraaff  l’a  anciennement  décrit 
sous  le  nom  de  Piraya.  Les  Serrasalmes 
connus  habitent  les  rivières  du  Brésil  et  de 
la  Guiane,  où  ils  atteignent  une  assez  grande 
taille.  On  dit  qu’ils  se  nourrissent  de  Pois¬ 
sons  et  d’Oiseaux  ;  qu’ils  poursuivent  et  attei¬ 
gnent  très  adroitement  les  Canards;  qu’ils 
attaquent  même  les  hommes  qui  se  bai¬ 
gnent,  et  leur  font  de  cruelles  morsures 
avec  leurs  dents  tranchanles.  (G.  B.) 

*SERRATI.  ois.  — Sous  ce  nom,  llliger 
a  établi,  dans  son  ordre  des  Grimpeurs, 
une  famille  qui  comprend  des  espèces  dont 
le  bec  est  épais,  nu  à  la  base,  et  dentelé  sur 
ses  bords.  Elle  se  compose  des  genres  Ram- 
phaslos,  Pleroglossus,  Pogonias,  Corythaix , 
Trogon  et  Musophaga.  (Z.  G.) 

SERRATULE.  Serralula  (de  Serralus, 
denté  en  scie),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  composées-cynarées ,  de  la  syngénésie- 
polygamie  égale  dans  le  système  de  Linné. 
Le  groupe  générique  admis  sous  ce  nom 
par  le  botaniste  suédois  est  certainement 
l’un  de  ceux  qui  ont  subi  les  plus  profonds 
remaniements  et  les  démembrements  les 
plus  nombreux.  Les  botanistes  y  ont  fait 
entrer  successivement  un  bon  nombre  d’es  ¬ 
pèces  qui  en  ont  été  retirées  ensuite  ,  et 
dont  les  unes  sont  venues  se  fondre  dans 
des  genres  déjà  existants,  ou  sont  devenues 
les  types  de  genres  nouveaux.  Les  princi- 


S  EU 


574  S  ER 

paux  des  genres  ainsi  formés  en  tout  ou  en 
partie  sur  des  espèces  auparavant  regardées 
comme  des  Serratules  sont  les  Saassurea  DG, 
Jurtnea  Cass.,  Rhaponlicum  DG.,  Liatris 
Gass.,  Acroplilion  Cass.,  etc.  Plus  nettement 
circonscrit  par  suite  de  ces  suppressions,  le 
genre  Scrratule  reste  formé  de  plantes  her¬ 
bacées ,  dépourvues  d’épines,  indigènes  en 
Europe  et  dans  les  parties  moyennes  de 
l’Asie.  Les  fleurs  de  ces  végétaux  sont  pur¬ 
purines  et  forment  un  ou  plusieurs  capitules 
multiflorcs,  entourés  d’un  involucre  à  fo¬ 
lioles  imbriquées,  parmi  lesquelles  les  ex¬ 
térieures  sont  plus  courtes,  aiguës,  nauti¬ 
ques  ou  terminées  par  une  petite  pointe , 
tandis  que  les  intérieures  sont  plus  longues, 
plus  ou  moins  scarieuses  au  sommet.  Le" 
réceptacle  est  chargé  de  timbrilles.  Les  fleurs 
d’un  même  capitule  sont  généralement 
toutes  hermaphrodites;  plus  rarement  un 
avortement  les  rend  toutes  unisexuelles ,  ou 
seulement  celles  de  la  circonférence  fe¬ 
melles.  La  corolle  est  quinquéflde,  presque 
régulière.  A  ces  fleurs  succèdent  des  akènes 
oblongs  ,  comprimés,  glabres  et  lisses  sur¬ 
montés  d’une  aigrette  à  poils  simples ,  mul- 
tisériés ,  un  peu  raides,  légèrement  sca- 
bres ,  inégaux,  les  extérieurs  restant  tou¬ 
jours  plus  courts.  —  On  connaît  aujourd’hui 
environ  vingt-cinq  espèces  de  ce  genre. 
Parmi  elles  nous  prendrons  pour  exemple 
la  suivante  : 

Serratule  tinctoriale.  Serralula  tinc- 
toria.  rot.  ph.  —  Cette  plante  croît  com¬ 
munément  dans  les  prés,  les  bois  et  les  haies 
de  toute  l’Europe.  Sa  tige  droite,  glabre, 
cannelée,  divisée  supérieuremen  t  en  rameaux 
dressés  qui  forment  par  leur  réunion  une 
sorte  de  corymbe,  s’élève  ordinairement  de 
6  à  8  décimètres ,  quelquefois  à  un  mètre. 
Ses  feuilles  sont  glabres,  ovales,  dentées 
en  scie,  à  dents  mucronées ,  ou  plus  sou¬ 
vent  pinna tiparti tes  à  lobes  latéraux  étroits 
et  à  lobe  terminal  plus  grand.  Ses  fleurs 
purpurines  forment  de  nombreux  capitules, 
petits  et  oblongs.  Cette  espèce  doit  son  nom 
à  la  matière  colorante  jaune  que  fournit 
son  rhizome.  Cette  couleur  est  très  belle  ; 
on  l’emploie  en  teinture,  et  on  la  dit  même 
plus  solide  que  celle  qu’on  retire  du  Réséda 
Gaude.  La  Serratule  tinctoriale  figurait  au¬ 
trefois  dans  les  catalogues  des  plantes  offi¬ 
cinales  à  titre  de  vulnéraire  et  détersive; 


'  elle  est  aujourd’hui  totalement  inusitée 
sous  ce  rapport.  (p.  D.) 

*  SERRATUEÉES.  rot.  ph.  —  Nom  de 

la  11e  sous-tribu  de  la  tribu  des  Cynarées, 
famille  des  Composées.  Voy.  ce  dernier 
mot.  (c.  d’O.) 

SERRE -FINE.  ois.  —  L’un  des  noms 
vulgaires  de  la  Grosse  Charbonnière.  Voy. 

MÉSANGE.  (C.  D’O.) 

SERRES.  ois.  —  On  nomme  ainsi  les 
grilles  ou  ongles  acérés  des  Rapaces  (C.  d’O). 

SERRICORNES  ou  PRIOCÈRES  ins. 

—  Noms  donnés  par  Dumérii  et  Latreille  «à 

une  famille  d’insectes  de  l’ordre  de  Coléo¬ 
ptères  pentamères.  (C.  d’O.) 

*SERRIGER  (serra,  scie  ;  gero,  porter). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Serricornes,  section  des 
Térédiles  et  tribu  des  Clairones,  créé  par 
Spinola  ( Essai  monographique  sur  les  Clérites , 
t.  I,  p.  170,  t.  12,  fig.  3)  qui  le  comprend 
parmi  ses  Clérites  cléroïdes.  Le  type  de  ce 
genre  est  le  A’.  Reichei  Sp.,  originaire  du 
Mexique.  (C.) 

*  S  ER  R I  P  ÈD  E  S.  Serripedes.  ins.  — • 
MM.  Amyot  et  Serville  désignent  ainsi  dans 
la  tribu  des  Fulgoriens  ,  de  l’ordre  des  Hé¬ 
miptères  homoplères,  une  de  leurs  divisions 
comprenant  les  genres  Telligonia  et  ceux 
établis  à  ses  dépens,  les  genres  Ledra,  Gy - 
pona,  Penlhimia,  Eupelix,  Jassus,  etc.  (Bl.) 

SERRSROSTRES,  Dumér.  ois.  —  Syno¬ 
nyme  de  Lamelliroslres ,  G.  Cuv.  (Z.  G.) 

*SERRIROSTRUM,  d’Orb.  et  Lafr.ois. 

—  Synonyme  de  Diglossa,  Wagl.,  division 
du  genre  Anabates.  Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

* SERROCERES  (  serra  ,  dent  de  scie  ; 
xepo iç,  corne),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  famille  des  Serricornes, 
tribu  des  Ptiniores,  établi  parCurlis  ( British 
Entomology,  pl.  375)  sur  le  Ptinus  pectina- 
lus  F.  Celte  espèce  est  propre  à  une  grande 
partie  de  l’Europe  ;  on  la  rencontre  quelque¬ 
fois  aux  environs  de  Paris,  sous  les  vieilles 
poutres.  Sa  larve  vit  aux  dépens  du  bois. 
Dejean  a  compris  cette  espèce  dans  le  genre 
Xyletinus  de  Latreille.  (C.) 

*  SE  RR  OM  VI A  (  çép  ,  bombyx;  , 

mouche),  ins.  — Meigen  ( Syst .  Beschr.  ,  I, 
1818)  indique  sous  ce  nom  un  genre  de 
Diptères  qui  correspond  à  celui  des  Proso- 
nomyia .  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SERRON ,  bot.  ph.  — Un  des  noms  vul- 


SER 


575 


gaires  du  Bon- Henri  ( Blitum  Bonus-Ilenri- 
cus  C.-A.  Meyer;  Chenopodium  Bonus-Hen- 
ricus  Lin.).  (D.  G.) 

*SERRO]\IA.  bot.  ph. — Synonyme  d’Oi- 
lonia  Spreng  ,  genre  de  la  famille  des  Pipé- 
racées.  (D.  G.) 

SERROPALPE. Serropalpus [serra,  dent 
de  scie  ;  palpus,  palpe),  ins.  —  G.  de  l’ordre 
des  Coléoptèreshétéromères,  famille  desSté- 
nélytres  et  tribu  des  Serropalpides ,  créé  par 
Latreille  ( Gen .  Cruslaceor.  et  Insecl. ,  t.  II , 
p.  192).  Ce  genre  est  composé  des  trois  es¬ 
pèces  suivantes:  S,  barbatus  F.  ( Melan - 
dry  a),  Vaudoueri  Lat.,  et  Brasiliensis  Dej. 
La  première  est  propre  à  la  Suède  et  à  la 
Suisse;  la  deuxième  est  originaire  de  France 
et  se  trouve  quelquefois  aux  environs  de 
Paris;  la  troisième  est  indigène  du  Brésil. 
Ces  Insectes  sont  nocturnes;  ils  se  retirent, 
pendant  le  jour  ,  sous  les  écorces  et  les  bû¬ 
ches  humides,  dans  les  endroits  obscurs.  (C.) 

^SERROPALPIDES.  Serropalpides.  ins. 
—  Tribu  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéro- 
mères  ,  famille  des  Sténélytres,  établie  par 
Latreille  ( Règne  animal  de  Cuvier,  t.  V,  p. 
43)  sur  les  caractères  suivants  :  Palpes 
maxillaires  souvent  dentés  en  scie, fort  grands 
et  inclinés  ;  antennes  insérées  dans  une 
échancrure  des  yeux  ,  souvent  courtes  et 
filiformes;  mandibules  échancrées  ou  bi¬ 
fides  à  leur  extrémité;  crochet  des  tarses 
simples;  corps  presque  cylindrique  dans  les 
uns,  ovalaire  dans  les  autres  ;  tête  inclinée  ; 
corselet  trapézoïde,  l’extrémité  antérieure 
n’étant  point  avancée;  cuisses  postérieures 
non  renflées;  pénultième  article  des  tarses 
ou  des  quatre  antérieurs  au  moins  le  plus 
souvent  bi lobé  (dans  ceux  où  il  est  entier, 
les  pieds  postérieurs  sont  propres  au  saut; 
ils  sont  alors  longs,  comprimés,  avec  les  tar¬ 
ses  menus,  et  dont  le  premier  article  est  al¬ 
longé;  les  antérieurs  sont  souvent  courts  et 
dilatés). — Cette  tribu  se  compose  des  genres 
Orchesia,  Euslrophus ,  Haliomenus,  Dircœa, 
Melandrya ,  llypulus  ,  Serropalpus  et  Co- 
nopalpns .  (C.) 

SERRE  RIE.  Serruria.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Protéacées ,  de  la  tétran- 
drie-monogynie  dans  le  système  de  Linné, 
formé  entièrement  d’arbustes  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  à  feuilles  filiformes ,  tri- 
fides  pinnatifides  dans  la  plupart  des  cas. 
Les  fleurs  de  ces  végétaux  sont  rouges,  ses- 


SER 

siles  et  ramassées  en  capitules  à  paillettes 
persistantes,  qu’entoure  un  involucre  mem¬ 
braneux  ,  imbriqué.  Chacune  d’elles  pré¬ 
sente  un  périanthe  à  quatre  divisions  pres¬ 
que  égales,  à  onglets  distincts  ;  un  stigmate 
vertical,  glabre;  quatre  petites  écailles  hy- 
pogynes.  Le  fruit  qui  leur  succède  est  une 
noix  ventrue,  brièvement  pédiculée.  Ce 
genre  est  représenté  dans  l’Afrique  méri¬ 
dionale  par  de  nombreuses  espèces.  M.  Rob. 
Brown  en  a  décrit  39  dans  sa  monographie 
des  Protéacées  dont  la  publication  remonte 
déjà  à  1811  ,  et  les  nombreux  voyageurs, 
tels  que  MM.  Drége  ,  Ecklon  et  Zeyher  , 
Verreaux ,  etc.  ,  qui  ont  enrichi  les  collec¬ 
tions  européennes  d’une  si  grande  quantité 
de  plantes  nouvelles  de  l’extrémité  méridio¬ 
nale  de  l’Afrique,  ont  ajouté  beaucoup  à 
ce  nombre.  Aucune  de  ces  plantes  ne  paraît 
être  encore  cultivée  dans  nos  jardins  comme 
espèce  d’ornement,  au  moins  quelque  peu 
communément.  (D.  G.) 

SERRURIER,  ois.  —  Synonyme  vul¬ 
gaire  de  Mésange  Charbonnière  et  de  Pic- 
vert.  Voy .  mésange  et  pic.  (C.  fi’Ü). 

SERSALISE.  Sersalisia  (de  Sersalis,  nom 
d’homme),  bot.  pii. — Genre  de  la  famille 
des  Sapotacées,  de  la  pentandrie-monogynie 
dans  le  système  de  Linné,  établi  par  M.  Rob. 
Brown  ( Prodr .,  pag.  329)  sur  1  eSideroxy- 
lon  sericeum  Ait.  ,  qui  est  devenu  son  Ser¬ 
salisia  sericea.  Les  Sersalises  sont  des  arbres 
des  parties  tropicales  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande,  à  suc  laiteux,  à  feuilles  coriaces,  en¬ 
tières,  soyeuses  en  dessous.  Leurs  caractères 
consistent  dans  un  calice  quinquéparli  ;  une 
corolle  quinquéfide  ;  cinq  étamines  fertiles 
alternant  avec  un  égal  nombre  de  stériles, 
en  écaille;  un  ovaire  à  cinq  loges  uni-ovu- 
lées,  auquel  succède  une  baie  dans  laquelle 
un  avortement  diminue  souvent ,  quelque¬ 
fois  même  jusqu’à  l’unité,  le  nombre  des 
loges  et  des  graines.  (D.  G.) 

SE  RTE  LA  IRE  (diminutif  de  Serlum  , 
Bouquet),  polyp.  —  Genre  de  Polypes  hy- 
draires  réunis  sur  un  axe  commun  creux  et 
ramifié,  revêtu  par  une  enveloppe  cornée  , 
et  dont  chaque  tête,  munie  de  tentacules 
peu  rétractiles  et  en  nombre  variable  ,  peut 
rentrer  dans  le  tube  ou  dans  la  cellule 
campanulée  que  forme  l’enveloppe  cornée 
à  la  base  de  chacune  de  ces  têtes.  De  même 
que  chez  tous  les  autres  Polypes  hydraires, 


576 


SE  R 


SER 


les  tentacules  sont  dépourvus  de  cils  vibra- 
ti les ,  mais  de  plus  ils  ne  sont  pas  contrac¬ 
tiles  comme  ceux  des  hydres.  Linné  avait 
établi  le  genre  Sertulaire  en  y  comprenant 
tous  les  Polypiers  cornés  phytoïdes  ou  en 
forme  d’arbuste ,  dont  la  tige  creuse  porte 
des  cellules  qui  sont  censés  renfermer  cha¬ 
cune  un  petit  Polype  à  tentacules  rayonnés. 
Mais  ce  genre  de  Linné,  mieux  connu  par 
les  travaux  d’Ellis  et  de  Pallas,  a  été  sub¬ 
divisé  en  plusieurs  genres  par  Lamouroux, 
qui  en  fait  sa  famille  des  Sertuiariées ,  et 
par  Lamark  ,  qui  ,  dans  le  même  temps ,  a 
distingué  la  plupart  de  ces  mêmes  genres 
par  des  noms  différents  et  plus  générale¬ 
ment  adoptés.  Lamouroux  ne  laisse  dans  le 
genre  Sertulaire  que  les  espèces  dont  la  tige 
rameuse  est  flexueuse  ou  en  zigzag,  et  dont 
les  cellules  sont  alternes,  tandis  qu’il  nomme 
Dynamènes  les  espèces  dont  les  cellules  sont 
opposées,  quoique  la  différence  soit  souvent 
très  peu  prononcée,  ou  même  quoique  les 
deux  caractères  s’observent  quelquefois  sur 
les  diverses  parties  d’un  même  Polypier. 
En  même  temps,  cet  auteur  fait  les  genres 
Clytie  et  Laomédée  avec  les  Sertulaires  à 
cellules  pédonculées;  le  genre  Aglaophénie, 
avec  celles  dont  les  cellules  sont  dentiformes 
et  situées  d’un  seul  côté  des  ramèux  ,  les¬ 
quelles  sont  disposées  comme  les  barbes  d’une 
plume  ;  le  genre  Némertésie,  avec  celles  dont 
les  rameaux  minces  et  verticillés  portent 
aussi  leurs  cellules  d’un  seul  côté:  le  genre 
Amathie,  avec  celles  dont  les  cellules  sont 
disposées  en  petites  masses  séparées,  etc. 
Lamarck  a  également  séparé  des  Sertulaires 
de  Linné  des  genres  analogues,  mais  il  laisse 
parmi  les  Sertulaires  proprement  dites  les 
genres  Dynamène,  Thoée,  Pasythée  et  une 
partie  des  Laomédées  de  Lamouroux.  La¬ 
marck  nomme  Antennulaire  le  genre  Némer¬ 
tésie  de  cet  auteur;  Plumulaire  ,  son  genre 
Aglaophénie;  Sérialaire ,  son  genre  Ama¬ 
thie,  et  il  réunit,  sous  le  nom  de  Campanu- 
laires,  ses  Clyties  et  une  partie  de  ses  Laomé¬ 
dées.  M.  de  Blain  vil  le,  dans  son  Manuel  d’Ac- 
t biologie ,  a  adopté  les  genres  de  Lamarck, 
et  quelques  uns  des  genres  de  Lamouroux. 
M.  Ehrenberg,  au  contraire,  en  1?834,  dans 
son  mémoire  sur  les  Polypes  de  la  mer 
Rouge,  a  repris  le  genre  Sertulaire  pres- 
qu’aussi  vaste  que  l’avait  établi  Linné,  et 
il  forme  avec  ce  seul  genre  toute  sa  famille 


des  Sertularines,  la  troisième  de  ses  Zooco¬ 
raux  oligactiniés ,  comprenant  des  Polypes 
à  col  mou,  rétractile  dans  une  cellule  sou¬ 
vent  campanulée,  produisant  des  capsules 
ovigères ,  et  dont  le  manteau  membraneux 
ou  corné,  tubuleux  et  stolonifère,  forme  un 
Polypier  rameux.  Ce  genre  de  M.  Ehren¬ 
berg  est  subdivisé  en  quatre  sous-genres  : 
1°  Monopyxis ,  dont  les  capsules  ovigères  ou 
cellules  femelles  sont  axillaires ,  solitaires, 
multipares  et  terminales;  telles  sont  la 
Sertularia  geniculata  de  Müller,  et  les  Cam- 
panulaires  de  Lamarck;  2°  Podopyxis,  dont 
les  capsules  ovigères  naissent  au  pied  de 
chaque  Polype;  3°  Peripyxis,  ayant  les  cap¬ 
sules  ovariennes  ou  cellules  femelles  verti- 
cillées  aux  nœuds  des  tiges  :  telle  est  la 
Sertularia  cuscuta  de  Müller;  4°  Sporado- 
pyxis  ayant  les  capsules  ovigères  éparses 
sur  la  tige  et  sur  les  rameaux  :  ce  sont  des 
espèces  très  nombreuses  partagées  elles- 
mêmes  en  quatre  sections,  correspondant 
a  divers  genres  des  auteurs  précédents, 
savoir  :  —  «  celles  qui  ont  les  Polypes  d'un 
seul  côté  des  rameaux  (Plumulaires  et  peut- 
être  Séria laires); — 13  celles  qui  ont  les  Polypes 
alternes  et  épars  (Sertulaires  proprement 
dites  de  Lamouroux  ;  —  y  celles  qui  ont  les 
Polypes  opposés  (Dynamènes  et  Cymodo- 
cées);—  S  celles  qui  ont  les  Polypes  verticillés 
ou  en  tête  ( Antennulaires  et  Tulipaires). 
Beaucoup  d’autres  Sertulaires  décrites  par 
les  auteurs  doivent  d’ailleurs  être  classés 
avec  les  Bryozoaires  ;  et,  d’après  ce  que  nous 
savons  des  phases  successives  du  développe¬ 
ment  des  Svncorynes ,  des  Campanulaires, 
et  de  plusieurs  autres  Polypes  hydraires,  il 
est  permis  de  penser  que  les  Sertulaires 
aussi  sont  simplement  une  phase  du  déve¬ 
loppement  de  quelque  animal  plus  ou  moins 
analogue  aux  Acalèphes  provenant  des  Syn- 
corynes  et  des  Campanulaires;  ou,  ce  qui 
revient  au  même,  on  peut  admettre  que  les 
embryons  mobiles  ou  les  corps  reproduc¬ 
teurs,  quand  ils  ont  quitté  les  capsules 
ovigères,  se  développent  sous  une  forme 
d’Acalèphes  ,  et  produisent  des  œufs  d’ou 
naîtront  des  Sertulaires  semblables  aux  pre¬ 
mières.  Toutefois,  les  Sertulaires,  comme 
tous  les  autres  Polypes  hydraires  revêtus  en 
partie  d’une  enveloppe  cornée,  présentent 
dans  leurs  parties  communes,  dans  leurs 
tiges  et  leurs  rameaux,  un  phénomène  de 


S  ER 


577 


circulation  qui  a  d’abord  été  vu  par  Cavo- 

1  i n i .  Ce  sont  les  sucs  nourriciers  qui  cir¬ 
culent  ainsi  tantôt  dans  un  sens,  tantôt  dans 
un  sens  différent,  suivant  l’axe  des  tubes 
cornés  que  tapisse  une  couche  de  substance 
glutineuse  vivante.  Quelques  cils  ou  fila¬ 
ments  vibratiles  très  déliés  et  agités  d’un 
mouvement  ondulatoire  sont  la  cause  de 
cette  circulation,  qui  ne  devient  visible 
qu’en  raison  des  corpuscules  flottants  con¬ 
tenus  dans  le  liquide  nourricier.  Ce  liquide 
lui  même  est  en  communication  avec  le 
fond  de  la  cavité  stomacale  de  chacun  des 
Polypes  qui  occupent  chaque  cellule,  de 
sorte  qu’on  peut  le  considérer  comme  le 
produit  de  la  digestion  commune  de  tous 
les  Polypes  d’un  même  Polypier.  Les  Sertu- 
iaires  pour  se  reproduire  ont  des  cellules 
ou  capsules  d’une  forme  particulière,  et  qui, 
dans  certains  cas  ,  ont  été  considérées  avec 
raison  comme  des  rameaux  raccourcis  con¬ 
tenant,  sous  une  enveloppe  commune  à  l’état 
d’Embryons  ou  corps  reproducteurs  ,  les 
germes  de  tous  les  Polypes  qui  se  seraient 
développés  sur  le  rameau  à  l’état  normal; 
ces  Embryons,  sortis  de  la  capsule,  se 
meuvent  librement  dans  les  eaux  de  la  mer, 
jusqu’à  ce  qu’ils  soient  fixés.  Les  Sertulaires, 
très  abondants  parmi  les  Fucus  et  les  diverses 
Algues,  le  long  des  côtes,  ont  l'aspect  de 
petits  arbustes  très  élégants;  la  plupart  sont 
jaune-brunâtre,  demi-transparentes,  mais 
quelques  unes  sont  agréablement  colorées 
de  pourpre  et  de  brun  :  les  plus  grandes 
n’ont  guère  plus  de  12  à  15  centimètres,  et 
les  plus  petites  dépassent  à  peine  un  centi¬ 
mètre;  la  largeur  des  cellules  est  de  1  à 

2  millimètres,  et  le  Polype,  dans  l’état  d’ex¬ 
tension  ,  a  2  à  4  millimètres.  (Dej.) 

SE11TULAMÉES.  SEUTULAIUNES. 
polyp, —  Famille  de  Polypes  hydraires  dési¬ 
gnée  d’abord  sous  le  nom  de  Sertulariées  par 
Lamouroux,  qui  la  range  dans  sa  division  des 
Polypiers  flexibles,  et  y  comprend  14  genres, 
savoir  :  1°  Pasythée;  2°  Amathie;  3°  Né- 
mertésie  ;  4°  Aglaopbénie  ;  5°Dynamène; 
6°  Sertulaire;  7°  Idie;  8o  Entalophore  ; 
9°  CI  y  lie;  10°  Laomédée;  ll°Thoée;  12°  Sa¬ 
larie;  13°  Cymodocée;  14°  Amphitoïle.  Tous 
ces  genres,  suivant  Lamouroux,  ont  des  Po¬ 
lypiers  phytoïdes  à  lige  distincte,  simple  ou 
rameuse,  très  rarement  articulée,  ordinaire  ¬ 
ment  fistuleuse  et  remplie  d’une  substance 


SE  R 

gélatineuse  animale  à  laquelle  vient  abou¬ 
tir  l’extrémité  inférieure  de  chaque  Polype 
contenu  dans  une  cellule  dont  la  forme  et 
la  position  sont  différentes  pour  chaque 
genre.  Comme  nous  l’avons  dit  en  parlant 
des  Sertulaires,  plusieurs  de  ces  genres 
doivent  être  réunis.  D’autres  correspondent 
exactement  aux  genres  de  Lainarck  ;  les 
genres  Entalophore,  Amathie  et  Pasythée 
sont  des  Bryozoaires;  enfin  le  genre  Am- 
pliitoïte  a  été  établi  d’après  un  végétal  fos¬ 
sile  qui  paraît  être  une  souche  de  Zostère 
ou  de  Caulinia.  Lamarck  forme  avec  les  Ser- 
tulariens  cinq  genres,  Tubulaire,  Campanu- 
laire,  Sertulaire,  Anlennulaire  et  Plumu- 
laire,  et  il  les  comprend  dans  sa  section  des 
Polypiers  vaginiformes  avec  les  Plumatelles, 
Sérialaires,  Tulipaires  et  Cellulaires  qui  sont 
des  Bryozoaires;  avec  les  Cornulaires,  qui 
sont  des  Alcyoniens;  et  avec  les  Dichoto- 
rnaires ,  Acétabules  et  Polyphyses,  qui  sont 
des  Algues  calcifères.  M.  de  Blain ville  cir¬ 
conscrit  plus  convenablement  la  famille  des 
Sertulariées ,  qu’il  nomme  aussi  Polypiers 
membraneux  phytoïdes.  M.  Ehrenberg,  au 
contraire,  a  réuni  les  divers  genres  de  Ser¬ 
tulariées  dans  un  grand  genre  Sertulaire, 
composant  à  lui  seul  sa  famille  des  Sertu- 
iarines  dans  la  tribu  des  Zoocoraux  oligac- 
liniés.  M.  Milne  Edwards,  enfin,  tout  en 
admettant  une  famille  des  Sertulariées  cor¬ 
respondant  à  celle  de  M.  de  Blainville  et  de 
M.  Ehrenberg,  la  place  dans  l’ordre  des 
sertul ariens,  Polypes  anthozoaires,  dont  la 
bouche  s’ouvre  directement  dans  la  cavité 
abdominale  tubiforme  et  commune,  sur  la 
paroi  interne  de  laquelle  on  ne  distingue 
pas  de  lamelles  longitudinales  saillantes 
portant  les  ovaires,  comme  chez  les  Alcyo¬ 
niens  et  les  Zoanthaires.  (Duj.) 

*SE  HT  UL  A  RIE  NS .  rouvr.  —  Ordre  de 
Polypes  anthozoaires  établi  par  M.  Milne- 
Edwards  pour  y  comprendre  les  Ilydres  , 
les  Corynes,  les  Campanulaires,  les  Sertulai¬ 
res,  etc.:  cet  ordre,  qui  nous  paraîtrait  plus 
convenablement  nommé  Polypes  hydraires, 
correspond  à  la  tribu  des  Zoocoraux  oligac- 
liniés  de  M.  Ehrenberg.  La  plupart  des  Po¬ 
lypes  rangés  dans  eet  ordre  paraissent  être 
simplement  une  phase  du  développement 
de  certains  Acalèphes  qui  en  naissent  par 
gemmation  comme  des  fleurs,  et  qui  pro¬ 
duisent  à  leur  tour  des  œufs  destinés  à 

73 


T.  XI. 


SES 


578  SES 

reproduire  les  Polypes  hydraires.  Voy.  ser- 

TULAIRE  et  MÉDUSE.  (DüJ.) 

SERTULE.  Sertulum.  bot.  — Richard  a 
donné  ce  nom  aux  inflorescences  en  ombelle 
essentiellement  simple. 

SERTUR1VERA  (dédié  au  docteur  Ser- 
turner,  qui  a  découvert  la  morphine  dans 
l’opium),  bot.  ph.  — Genre  delà  famille  des 
Amarantacées  proposé  par  M.  Martius  (Nov. 
Gen.  et  sp.  ,  t.  II  ,  p.  36),  et  dans  lequel 
rentreraient  des  espèces  disséminées  jusque 
là  dans  les  genres  Gomphrena,  Iresine  et 
Alternanlhera.  M.  Endlicher  le  considère 
comme  une  simple  section  des  Gomphrena, 

(D.  G.) 

SERVAL,  mam.  —  Nom  que  les  Portu¬ 
gais,  au  dire  du  père  Vincent  Marie  ,  don¬ 
nent  dans  Plnde  à  un  animal  un  peu  plus 
gros  que  le  Chat  sauvage,  et  qui  ressemble 
à  la  Panthère  par  les  couleurs.  BuILm 
transporta  ce  nom  à  une  espèce  de  Chat 
dont  il  ne  connaissait  pas  l’origine  ,  et  de¬ 
puis  il  a  été  appliqué  par  les  naturalistes  à 
une  troisième  espèce,  originaire  d’Afrique. 

(E.  D.) 

*SERV|LLIÂ  (  Servi  1  le  ,  entomologiste 
français),  ms.  —  Genre  de  l’ordre  des  Di¬ 
ptères  créé  par  M.  Robineau-Desvoidy  ,  et 
placé  par  lui  dans  sa  grande  division  des 
Myodaires  ,  tribu  des  Entomobies  ,  section 
des  Macromydes.  Ces  Insectes,  qui  rentraient 
dans  le  groupe  des  Ta  china  Fabricius,  et 
dans  le  genre  Echinomyia  de  M.  Macquart, 
ne  dînèrent  de  celui-ci  que  par  le  troisième 
article  des  antennes,  non  plus  large  que  le 
second  chez  les  mâles. 

Les  ServilUa  se  trouvent  au  commence¬ 
ment  du  printemps,  dès  que  les  grandes 
neiges  ont  disparu  ;  on  les  rencontre  princi¬ 
palement  a  terre  dans  les  grands  bois.  On 
en  connaît  trois  espèces,  particulières  aux 
environs  de  Paris  ,  et  dont  la  plus  connue 
est  la  S.  ursina  Meig.,  que  Geoffroy  dési¬ 
gnait  sous  le  nom  de  Mouche  blanche  a 

«ANDES  BLANCHES.  (E.  D.) 

SÉSAME.  Sesamum.  bot.  ph.  Genre  de 
la  famille  des  Bignoniacées ,  tribu  des  Sé- 
»amées ,  ou  de  la  famille  des  Sésamées , 
d’après  l’opinion  de  De  Candolle  et  de  divers 
autres  botanistes  qui  font  aujourd’hui  de  la 
tribu  des  Sésamées  une  famille  particulière; 
de  la  didynamie  angiospermie  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné.  Tel  que  nous  le  considérons 


ici  avec  De  Candolle  (  Prodromus ,  IX, 
p.  249),  il  ne  correspond  qu’à  une  portion 
des  Sesamum  de  Linné,  c’est-à-dire  à  la 
section  de  ce  genre  que  M.  Endlicher  a 
nommée  Eusesamum  ;  la  seconde  section  , 
Sesamopleris  Endlic. ,  étant  considérée 
comme  un  groupe  générique  distinct  et  sé¬ 
paré.  Dans  ces  limites,  le  genre  Sésame  se  com¬ 
pose  de  plantes  herbacées  annuelles  ,  origi¬ 
naires  de  l’Inde,  dont  les  feuilles  sont  op¬ 
posées  ou  alternes  dans  le  haut,  pétiolées , 
indivises,  ou  les  inférieures  divisées  plus 
ou  moins  profondément  en  trois  lobes.  Les 
fleurs  de  ces  végétaux  sont  solitaires  à  l’ais¬ 
selle  des  feuilles ,  portées  sur  un  pédicelle 
court  qui  présente  deux  glandes  à  sa  base; 
elles  se  distinguent  par  les  caractères  suivants: 
calice  persistant,  quinquéparti,  à  lobe  supé¬ 
rieur  plus  court;  corolle  à  tube  élargi  supé¬ 
rieurement,  a  limbe  plissé,  divisé  peu 
nettement  en  deux  lèvres,  dont  la  supérieure 
échancrée,  et  l’inférieure  à  trois  lobes; 
quatre  étamines  didynames ,  accompagnées 
du  rudiment  d’une  cinquième;  stigmates  à 
deux  lamelles  étroites.  A  ces  fleurs  succède 
une  capsule  à  quatre  angles  obtus,  séparés 
par  autant  de  sillons,  acuminée  par  la  base 
du  style  qui  a  persisté  ,  bivalve  ,  biloculaire, 
et  presque  quadriloculaire  par  l’effet  de  la 
forte  saillie  que  fait  intérieurement  la  côte 
médiane  des  deux  valves  et  du  reploiement 
des  bords  de  celles-ci.  Graines  nombreuses 
obovées,  renfermant  un  embryon  à  cotylé¬ 
dons  charnus,  oléagineux,  deux  fois  plus 
longs  que  la  radicule. 

Le  Sésame  de  l’Inde,  Sesamum  indicum 
DC.  ,  est  une  plante  annuelle,  spontanée 
dans  les  Indes  orientales,  et  qui,  de  là,  a 
été  propagée  par  la  culture  dans  le  Levant, 
en  Egypte,  même  dans  les  Antilles  et  dans 
les  parties  chaudes  de  l’Amérique.  De  sa 
racine  blanchâtre,  pivotante,  s’élève  une 
tige  herbacée,  droite,  cylindrique  inférieu¬ 
rement,  à  quatre  angles  obtus  dans  sa 
partie  supérieure,  qui  est  pubescente;  ses 
feuilles  sont  opposées,  étalées,  de  tissu  un 
peu  mou  ,  glabres  en  dessus ,  pubeseentes  en 
dessous,  ovales-oblongues  ou  lancéolées, 
les  inférieures  souvent  trilobées.  Ses  fleurs 
sont  blanches,  lavées  de  rose,  portées  sur 
un  pédicule  court  qui  présente  de  chaque 
côté,  à  sa  base,  une  glande  jaune,  en 
toupie,  et  une  bractéole  étroite.  Sa  capsule 


SES 


SES 


579 


est  veloutée,  pubescente,  obovée,  mucronée 
par  la  base  du  style  qui  a  persisté  en  forme 
de  petite  pointe.  De  Candolle  distingue, 
dans  cette  espèce,  trois  variétés  qu’il  nomme 
«,  gravdidentatum ;  (3,  subdentatum  ;  y,- sub¬ 
in  divisum.  Cette  dernière  a  été  décrite  par 
la  plupart  des  auteurs  comme  une  espèce 
distincte  sous  le  nom  de  Sesamum  orientale 
Lin.  (S.  oleiferum  Mœnch.).  C’est  surtout 
à  elle  que  se  rapportent  les  détails  suivants. 
Le  Sésame  a  un  grand  intérêt  et  une  haute 
importance  comme  plante  oléagineuse  ;  aussi 
est  il  cultivé  dans  le  Levant  et  en  Égypte 
depuis  très  longtemps.  Il  porte  le  nom  vul¬ 
gaire  de  Jugoline.  La  graine  renferme  dans  ses 
cotylédons  épais  et  charnus  une  forte  pro¬ 
portion  d’une  huile  fixe,  de  saveur  douce, 
très  lente  à  rancir,  comparable  à  tous  égards 
à  l’huile  d’olive  ,  et  souvent  même  préférée 
à  celle-ci  par  les  Orientaux.  Cependant  la 
plupart  des  Européens  qui  en  ont  fait  usage 
l’ont  trouvée  inférieure  à  la  bonne  huile 
d’olive.  Dans  tout  l'Orient,  cette  huile  se 
consomme  en  quantités  très  considérables  , 
soit  pour  les  usages  économiques,  soit  pour 
d’autres  objets.  Ainsi  ,  c’est  un  cosmétique 
fort  estimé  des  femmes;  elles  s’en  servent 
pour  entretenir  la  souplesse  de  leur  peau, 
pour  oindre  leurs  cheveux,  et  de  plus  elles  en 
boivent  journellement  dans  le  but  d’acqué¬ 
rir  de  l’embonpoint.  D’un  autre  côté,  l’huile 
de  Sésame  est  employée  comme  substance 
médicinale,  soit  à  litre  de  laxatif  doux  ,  soit 
contre  les  ophthalmies ,  contre  les  taches  de 
la  peau,  les  éruptions  furfuracées ,  etc.  La 
graine  elle-même  est  un  aliment  estimé 
dans  l’Orient.  Enfin  ,  il  n’est  pas  jusqu’au 
marc  qui  reste  après  l’extraction  de  l’huile, 
qui  ne  fournisse  dans  ces  contrées  un  ali¬ 
ment  recherché.  Mêlé  avec  du  miel  et  du  jus 
de  citron  ,  il  forme  une  préparation  alimen¬ 
taire  nommée  Tahmé ,  dont  le  palais  des 
Orientaux  paraît  seul  capable  d’apprécier  le 
mérite.  L’huile  de  Sésame  est  éminemment 
propre  à  la  saponification.  Aussi  la  graine 
de  cette  plante  forme-t-elle,  depuis  quel¬ 
ques  années,  l’objet  d’un  commerce  consi¬ 
dérable  entre  Marseille  et  l’Égypte  ou  le 
Levant.  La  quantité  qui  s’en  consommait 
annuellement  dans  les  savonneries  de  Mar 
seille  avait  atteint,  il  y  a  peu  d’années,  le 
chiffre  considérable  de  10  ou  12  millions  de 
kilogrammes.  Mais  l’augmentation  de  droits 


dont  cette  denrée  a  été  frappée  récemment 
en  a  sensiblement  diminué  l’importation. 
Les  tourteaux  de  Sésame  ont  aussi  beau¬ 
coup  d’importance;  ils  fournissent  un  ex¬ 
cellent  engrais  et  une  bonne  nourriture  pour 
les  bestiaux  dont  ils  favorisent  beaucoup 
l’engraissement.  Aussi  forment  ils  aujour¬ 
d’hui  la  matière  d’un  commerce  assez  con¬ 
sidérable  d’importation,  surtout  en  Angle¬ 
terre.  On  a  essayé  ,  dans  ces  dernières  an¬ 
nées  ,  la  culture  du  Sésame  en  Europe;  mais 
les  résultats  qu’on  en  a  obtenus  ont  été 
nuis,  ou  très  peu  satisfaisants.  L’Algérie  a 
paru  oflrir  beaucoup  plus  de  chances  de 
succès;  cependant  nous  ne  croyons  pas  que 
jusqu’à  ce  jour  cette  plante  y  soit  entrée 
dans  la  culture  habituelle  et  en  grand.  (P.D.) 

SÉSAMÉES.  Sesameœ.  bot.  pu.  —  Petit 
groupe  de  plantes  dicotylédonées ,  monopé¬ 
tales  ,  hypogynes,  qui  tient  le  milieu  entre 
les  Bignoniacées  et  les  Pédalinées  (  voy .  ces 
mots  ,  et  se  caractérise  par  son  fruit  capsu¬ 
laire,  formé  réellement  de  deux  carpelles  , 
comme  le  prouve  sa  déhiscence  septicide  en 
deux  valves,  mais  où  chacun  d’eux  se  trouve 
subdivisé  par  une  cloison  médiane,  de  telle 
sorte  qu’on  compte  quatre  loges  contenant 
chacune  un  rang  de  graines;  celles-ci  à  ra¬ 
dicule  infère  ou  centripète,  insérées  sur  une 
colonne  centrale,  qui  finit  par  devenir  libre. 
Il  se  compose-  de  plantes  herbacées  de  l’A¬ 
frique  ou  de  l’Asie  tropicale,  à  feuilles  al¬ 
ternes  ou  plus  souvent  opposées;  à  fleurs 
solitaires  a  leurs  aisselles.  Elles  se  distri¬ 
buent  dans  deux  genres:  le  Ceratolheca , 
Endl.,  et  le  Sesamum ,  L.  Ce  dernier  four¬ 
nit  ,  par  l’huile  extraite  des  ses  graines,  un 
objet  de  culture  et  de  commerce  impor¬ 
tant.  (Ad.  J.) 

SESAMUM.  bot.  ph.  —  Nom  latin  de 
Sésame.  Voy.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

SÉSAIiME.  Sesarma.  cnusr. — Genre  de 
l’ordre  des  Décapodes  brachyures ,  de  la  fa¬ 
mille  des  Catométopes ,  établi  pa r  Say  aux 
dépens  des  Grapsus  de  Fabricius,  et  rangé 
par  M.  Milne  Edwards  dans  sa  famille  des 
Grapsoïdiens .  Voy.  ce  mot. 

Les  Crustacés  qui  représentent  cette  coupe 
générique  se  trouvent  sur  les  côtes  de 
l’Amérique  ,  de  l’Afrique  et  de  l’Asie.  Neuf 
espèces  composent  ce  genre  qui  a  pour 
type  le  Sésarme  tétragone  ,  Sesarma  tetra- 
gona  Latr.  (Hist,  nat.  des  Crust . ,  tom.  VI 


580  SES 

nag.  7  1).  Celle  espèce  a  pour  pairie  l’Océan 
Indien.  (II.  L.) 

SJËSBAN  ou  SESBANIE.  Sesbania.  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Légumineuses- 
Papiiionacées,  de  la  diadelphie  décandrie 
dans  le  système  de  Linné,  établi  par  Per- 
soon  ( Enclv'r .  bot..,  t.  Il,  p.  316)  pour  des 
plantes  comprises  par  Linné  parmi  les  Æs- 
chynomene,  et  par  Willdenow  parmi  les  Co- 
ronilla.  Depuis  sa  création,  il  a  été  un  peu 
restreint  par  suite  de  la  séparation  du  Ses¬ 
bania  grandiflora  Pers.  ,  (  Æschynomene 
grandiflora  Lin.  )  en  un  genre  distinct  et 
séparé,  YAgali  Rheed.  Les  Sesbanies  sont 
des  arbustes  et  des  herbes  qui  croissent  dans 
toutes  les  contrées  tropicales,  et  aussi  dans 
les  parties  les  plus  chaudes  de  l’Amérique 
du  Nord  ;  leurs  feuilles,  brusquement  pen¬ 
nées,  ont  un  grand  nombre  de  folioles;  leurs 
fleurs  sont  le  plus  souvent  jaunes ,  plus  ra¬ 
rement  rougeâtres  ,  ponctuées  de  noir,  en 
grappes  ;  leur  calice  ,  accompagné  de  deux 
bractéoles,  et  en  coupe,  est  quinquédenté  ou 
quinquéfide  ,  à  dents  ou  divisions  presque 
égales;  leur  corolle  papilionacée  a  ses  pé¬ 
tales  presque  de  même  longueur  ;  leur  ovaire 
multi-ovulé  porte  un  style  en  crochet,  ter¬ 
miné  par  un  stigmate  en  massue.  Il  leur 
succède  un  légume  long  et  gi  cle  ,  comprimé 
ou  cylindrique,  épaissi  aux  sutures,  et  divisé 
intérieurement  en  logettes  par  des  étrangle¬ 
ments  et  des  sortes  de  cloisons  dans  l’inter¬ 
valle  des  graines.  — La  Sesbanie  d’Égypte, 
Sesbania  Ægyptiaca  Pers.  (  Æschynomene 
Sesban  Lin.  ),  est  un  arbuste  glabre  ,  dont 
les  feuilles  comprennent  environ  dix  paires 
de  folioles  obîongues-iinéaires,  obtuses,  lé¬ 
gèrement  mucronées  et  glabres;  ses  fleurs, 
jaunes  et  petites,  forment  des  grappes  mul- 
tillores  ;  elles  donnent  un  légume  un  peu 
comprimé  et  généralement  arqué,  très  long. 
Elle  croît  naturellement  dans  l’Inde,  au  Sé¬ 
négal,  en  Égypte.  Dans  ce  dernier  pays  elle 
est  communément  cultivée  en  baies  ,  et 
elle  rend  de  grands  services ,  non  seule¬ 
ment  sous  ce  rapport  ,  mais  encore  et  sur¬ 
tout  parce  que  la  rapidité  extrême  de  son 
accroissement  lui  permettant  d’acquérir  son 
développement  complet  en  trois  ans  ,  elle 
fournit  une  assez  grande  quantité  de  bois 
de  chauffage.  M.  Mérat  (Dict.  de  mat.  mcdic., 
ïuppl.  657)  dit,  d’après  le  docteur  Figari  , 
que  les  feuilles  de  cette  espèce  sont  cm- 


SES 

ployécs  en  Égypte  comme  purgatives  presque 
aussi  souvent  que  celles  de  Séné.  Le  Sesba¬ 
nia  cannabina  Pers. ,  espèce  annuelle  du 
Malabar,  doit  son  nom  à  ce  que  scs  tiges, 
traitées  comme  celles  du  Chanvre,  donnent, 
dit-on,  une  bonne  filasse.  Quant  au  Sesbania 
grandi ifloraY ers . ,  il  est  devenu,  comme  nous 
l’avons  dit,  le  type  du  genre  Agali,  que  dis  ¬ 
tinguent  surtout  un  calice  campanulé,  tron¬ 
qué  ,  et  une  corolle  dont  l’étendard  est  plus 
court  que  les  ailes,  et  dont  la  carène  est  très 
grande.  C’est  une  belle  espèce  à  très  grandes 
fleurs  qu’on  a  conseillé  d’introduire  dans 
nos  jardins,  où  elle  produirait  un  bel  effet. 

(P.  D.) 

SESELI.  Seseli.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  desOmbellifères,  tribu  des  Sésélinées  , 
à  laquelle  il  donne  son  nom  ,  de  la  pentan- 
drie-digynie  dans  le  système  de  Linné.  II 
comprend  des  végétaux  herbacés,  bisannuels 
ou  vivaces,  qui  croissent  spontanément  on 
Europe,  dans  l’Amérique  septentrionale  et 
dans  les  parties  moyennes  de  l’Asie,  dont 
les  feuilles  pinnatiséquées  ou  ternécs-décom- 
posées ,  ont  généralement  une  teinte  glau¬ 
que;  leurs  fleurs  blanches,  rarement  jaunes, 
forment  une  ombelle  composée,  dépourvue 
entièrement  ou  presque  entièrement  d’in- 
volucre,  mais  qui  présente  des  involucelles  à 
plusieurs  folioles;  elles  ont  un  calice  à  cinq 
petites  dents  courtes ,  et  un  peu  épaisses.  Le 
fruit ,  surmonté  par  les  deux  styles  réflé¬ 
chis,  est  ovoïde  ou  oblong,  presque  cylin¬ 
drique  sur  la  section  transversale  ;  chacun 
de  ses  carpelles  ou  méricarpes  présente  à  sa 
surface  cinq  côtes  médiocrement  saillantes, 
filiformes  ou  épaisses,  dont  les  latérales 
souvent  plus  larges;  chacun  des  sillons  qui 
sépare  ces  côtes  est  parcouru  par  une  ligne 
de  suc  propre  ( vitta ),  tandis  que  les  extérieurs 
en  présentent  quelquefois  deux. 

De  Candolle  a  subdivisé  les  seseli  en  trois 
sous-genres  qu’il  a  nommés  :  a.  IHppo- 
marathrum ;  b.  Hippomaralhroides  ;  c.  F.u- 
seseli.  La  première  de  ces  sections  est  très 
remarquable  par  ses  involucelles  dont  les 
folioles  se  sont  soudées  entre  elles  sur 
leurs  bords,  et  presque  jusqu’à  leur  ex¬ 
trémité  ,  de  manière  à  former  une  sorte  de 
cupule  circulaire,  dentée  à  son  bord,  qui 
embrasse  la  base  de  l’ombellule.  Ce  carac¬ 
tère  singulier  distingue  ce  sous-genre  de 
toutes  les  autres  plantes  de  la  famille  des 


Ombcllifères.  La  plante  sur  laquelle  a  été 
établie  cette  coupe  est  le  Seseli  fenouil  des 
chevaux,  Seseli  Hippomaralhrum  Lin., 
plante  des  Al [>es  et  du  centre  de  l’Europe  , 
où  elle  croît  sur  les  rochers.  Dans  les  deux 
autres  sous-genres,  les  folioles  de  l’involucre 
sont  entièrement  distinctes  et  séparées,  ou 
bien  elles  adhèrent  entre  elles  seulement  par 
leur  base. 

Nous  prendrons  pour  exemple  du  genre 
qui  nous  occupe  le  Seseli  tortueux,  Seseli 
lorluosum  Lin.,  vulgairement  nommé  Seseli 
de  Marseille ,  Seseli  officinal  ou  simplement 
Seseli.  C’est  une  plante  commune  dans  le 
midi  de  la  France  ou  de  l’Europe  ,  où  elle 
croît  parmi  les  rochers,  dans  les  endroits  secs 
et  rocailleux  ,  sur  les  tertres  arides  et  le  long 
des  chemins.  Son  espect  général  a  quelque 
chose  de  dur;  sa  tige,  presque  ligneuse  dans 
le  bas,  est  très  rameuse,  tortueuse,  striée, 
d’un  vert  blanchâtre,  surtout  aux  nœuds; 
ses  feuilles  sont  glauques ,  tripennées,  à  fo¬ 
lioles  lancéolées-linéaires,  aiguës;  les  infé¬ 
rieures  sont  beaucoup  plus  grandes  que  les 
autres;  ses  fleurs  sont  blanches,  ramassées 
et  presque  sessiles;  leur  ombelle  manque 
d’involucre,  et  des  involucelles  sont  formées 
de  folioles  linéaires-lancéolées ,  acuminées. 
DeCandolle  faitobserver  que,  par  la  culture, 
cette  plante  perd  entièrement  la  teinte  glau¬ 
que  si  prononcée  qui  la  distingue  à  l’état 
spontané,  et  qu’elle  devient  alors  verte  et 
herbacée  ,  au  point  d'en  être  presque  mé¬ 
connaissable.  La  graine,  ou  plutôt  le  fruit 
du  Séséli  tortueux,  a  une  odeur  aromatique 
qui  se  rapproche  assez  de  celle  de  l’a n is  ;  on 
s’en  sert  quelquefois  pour  la  préparation 
d’une  liqueur  de  table  agréable.  En  méde¬ 
cine,  on  le  regarde  comme  anthelmintique, 
diurétique,  cordial  ,  etc.  Il  entre  aussi  dans 
quelques  unes  de  ces  préparations  pharma¬ 
ceutiques  très  complexes  que  nous  a  léguées 
l’ancienne  thérapeutique,  telles  que  le  mi- 
th  rida  te  ,  la  thériaque,  etc. 

Nous  nous  bornerons  à  mentionner 
comme  commun  dans  toute  la  France,  dans 
les  lieux  secs  ,  le  long  des  chemins,  etc.,  le 
Séséli  de  montagne,  Seseli  monlanum  Lin., 
qui  est  sans  usages.  (P.  D  ) 

*  SÉSÉLÏNÉES.  Seselineœ.  bot  ph.  — 
Tribu  des  Ombellifères  (voy.  ce  mot)  ainsi 
nommée  du  genre  Seseli,  qui  lui  sert  de 
type.  (Ad.  J.) 


SESKRIN.  Scserinus,  Cuv.  roiss.— Genre 
d’Acamhoptérygiens  se  rapportant  à  la  tribu 
des  Scombéroïdcs  sans  fausses  pinnules,  sans 
épines  libres  au  dos,  sans  armure  aux  côtés 
de  la  queue.  Très  voisin  de  la  Fiatole ,  le 
Seserin  (  Scserinus  michochirus ,  Val.  )  s’en 
distingue  néanmoins,  aussi  bien  que  de  tous 
les  Stromatées  et  Rhombes ,  par  l’existence 
de  deux  ventrales  très  petites,  qui  ne  sont 
réellement  que  des  vestiges  de  ventrales. 
L’espèce  dont  il  est  ici  question  habite  la 
Méditerranée ,  et  n’atteint  guère  qu’une 
taille  de  3  pouces.  Sa  couleur  générale  est 
plombée,  marquée  de  bandes  noirâtres. 

(G.  B.) 

*  SESÏÆ,  Ilubner;  SESIÆ1DÆ,  Dup.  ; 
SESIARIÆ,  Latr.,Boisduval , SESIATICA, 
Grav.  ;  SESIDÆ ,  Speger;  SESIIDÆ  , 
Blanch.,  etc.  ins. —  Synonymesde  Sésiéides. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SÉSIAÏRES,  Latr.  ins.  —  Voy.  sésiéides. 

SÉSIE.  Sesia  (cj;,  teigne),  ins.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Cré¬ 
pusculaires  ,  séparé  des  Sphinx,  par  Fabri- 
cius  ( Syst .  eut.  1775),  qui  leur  associa  d’a¬ 
bord  les  Macroglossa  de  Scopoli,  mais  qui 
plus  tard  (Syst.  Glossat.)  les  en  sépara  défini¬ 
tivement  en  leur  appliquant  la  dénomina¬ 
tion  d 'Ægeria,  nom  qui  n’a  pas  été  adopté, 
celui  de  Sesia  ayant  déjà  été  consacré  par 
l’usage.  Plusieurs  auteurs  se  sont  occupés 
des  Sosies  avec  un  grand  soin,  et  nous  de¬ 
vons  particulièrement  citer  l’excellente  mo¬ 
nographie  de  Laspeyres,  intitulée  :  Sesiæ 
Europeæ  iconibus  et  desériptionibus  illustrâtes 
(Berolini,  1801),  les  travaux  de  Latreille, 
Godart,  Duponchel  et  de  MM.  Boisduval , 
Ratzeburg  et  surtout  Blisson  qui,  tout  ré¬ 
cemment  ( Annales  soc.  enl.  de  Fr.  2e  série. 
t.  IV.  1816),  a  étudié  les  métamorphoses 
de  diverses  espèces  de  ce  genre  de  Lépido¬ 
ptères. 

Les  Sesia,  qui  faisaient  partie  des  Sphinx 
legitimœ  de  Linné,  ont,  d’après  Duponchel 
(Tab.  mclh.  des  Lcp.  d’Eur.,  1844),  les 
caractères  suivants  :  Antennes  presque  cy¬ 
lindriques,  plus  ou  moins  renflées  au  milieu, 
et  du  côté  externe  ;  toujours  simples  dans  les 
femelles,  et  quelquefois  ciliées ,  dentées  ou 
pectinécs  du  côté  interne,  dans  les  mâles; 
souvent  terminées  par  un  petit  faisceau  de 
poils  dans  les  deux  sexes;  tête  beaucoup 
plus  étroite  que  le  corselet;  yeux  coupés  en 


582 


SES 


amande,  peu  saillants;  palpes  comprimés 
et  velus  à  la  base  ,  cylindriques  et  presque 
nus  dans  le  reste  de  leur  longueur,  poin¬ 
tus  et  recourbés  à  leur  sommet;  abdomen 
cylindrique,  allongé,  souvent  terminé  par 
une  brosse  plus  ou  moins  épaisse  et  quel¬ 
quefois  trilobée;  pattes  fortes  et  longues  ; 
crochets  du  bout  des  tarses  très  aigus  et  très 
petits;  ergots  des  jambes  postérieures  très 
longs;  ailes  étroites,  allongées:  les  infé¬ 
rieures  toujours  entièrement  transparentes, 
et  les  supérieures  quelquefois  plus  ou  moins 
opaques. 

Plusieurs  de  ces  insectes,  dont  le  vol  est 
vil,  de  même  que  celui  des  Sphinx ,  mais  qui 
se  reposent  souvent  sur  les  feuilles  et  sur 
les  fleurs  ,  ressemblent  à  divers  Hyméno¬ 
ptères  et  Diptères,  et  de  là  l’origine  des  déno¬ 
minations  spécifiques  de  apiformis  ,  spheci- 
f or  mis  ,  chrysidiformis  ,  ichneumoniformis, 
lipuliformis ,  etc.,  qu’on  a  appliquées  à 
quelques  uns  d’entre  eux.  Les  Sésies  volent 
pendant  la  chaleur  du  jour,  et  se  posent 
pour  sucer  le  nectar  des  fleurs  ,  tandis  que 
les  Sphinx  ne  volent  que  le  soir  et  le  matin, 
butinanten  planant  et  sans  presque  s’arrêter. 

Les  Sésies  doivent  vivre  sous  la  forme  de 
larve,  de  deux  à  trois  ans,  car  à  côté  des  Che¬ 
nilles  que  l’on  trouve  au  mois  d’avril  et  de 
mai,  parvenues  à  toute  leur  grosseur,  on  en 
voit  souvent  de  beaucoup  plus  petites  aux¬ 
quelles  il  faut  au  moins  un  an  pour  attein¬ 
dre  la  taille  des  premières.  Les  chenilles 
sont,  en  général,  de  couleur  livide,  garnies 
de  quelques  poils  rares,  plus  épaisses  anté¬ 
rieurement  que  postérieurement,  avec  la 
tête  forte  et  les  pattes  intermédiaires  ma¬ 
melonnées  :  elles  se  nourrissent  générale¬ 
ment  de  la  moelle  des  arbrisseaux  ou  des 
parties  ligneuses  de  divers  grands  arbres , 
et  dans  ces  derniers  temps,  M.  Blisson  a  dé¬ 
montré,  pour  quelques  espèces,  les  endroits 
précis  des  végétaux  où  on  les  rencontre 
constamment,  ainsi  que  nous  le  dirons  en 
indiquant  les  principales  espèces.  Avec  les 
débris  de  la  substance  dont  elles  ont  vécu  , 
les  chenilles  se  construisent  dans  l’intérieur 
des  arbres  une  coque  dont  le  dedans  est 
tapissé  d’une  tenture  de  soie  très  unie  et 
très  serrée. 

Les  chrysalides  sont  allongées,  atténuées, 
aux  deux  extrémités,  et  dentelées  sur  le 
bord  des  anneaux;  elles  ont  sur  la  tète  | 


deux  pointes  saillantes,  et  sur  chaque  an¬ 
neau  du  dos  ,  à  partir  du  corselet  jusqu’à 
1  anus,  deux  rangs  d’épines  très  fines,  un 
peu  inclinées  en  arrière,  et  dont  les  posté¬ 
rieures  sont  plus  courtes  :  les  épines  ab¬ 
dominales  servent  d’appui  pour  aider  la 
nymphe  à  se  porter  sur  le  devant  de  sa 
coque,  et  celles  de  la  tête,  pour  la  perforer. 
Quand  elle  est  parvenue  à  engager  à  peu 
près  toute  sa  moitié  antérieure  dans  le 
trou  que,  sous  la  forme  de  chenille,  elle 
avait  pratiqué  à  l’arbre  pour  en  sortir,  ou 
qu’elle  y  avait  trouvé  tout  fait,  la  chrysa 
lide  se  repose  quelques  instants,  puis  le 
papillon  fait  des  efforts  pour  l’ouvrir  et  se 
dégager  de  l’enveloppe  sous  laquelle  il  était 
emmaillotté. 

On  connaît  un  grand  nombre  d’espèces  de 
Sésies,  et  cependant  on  n’a  encore  étudié 
jusqu'ici  que  les  espèces  européennes.  Las- 
peyres,  il  y  a  près  de  cinquante  ans ,  en 
décrivait  vingt  et  une  ,  et  depuis,  Godart, 
Duponchel  ,  ainsi  que  M.  Boisduval ,  en 
indiquent  quarante-huit  :  nous  citerons  seu¬ 
lement  : 

La  sésie  apiforme.  Sesia  apiformis  God. 
Latr.  Boisd.  D'une  envergure  de  deux 
pouces,  et  étant  la  plus  grande  espèce  du 
genre.  Elle  est  noire,  avec  la  tête  et  quatre 
taches  jaunes  sur  le  vertex  ;  les  ailes  sont 
transparentes,  avec  les  bords  et  les  nervures 
noirs,  I  abdomen  est  jaune,  avec  le  premier 
et  le  quatrième  anneau  noir,  garnis  d’un 
duvet  brun,  et  le  cinquième,  ainsi  que  les 
deux  derniers,  brunâtres  en  dessus.  Elle  se 
trouve  dans  presque  toute  l’Europe;  on  la 
rencontre  sur  les  saules  et  ies  peupliers, 
depuis  la  fin  de  mai  jusqu’à  la  fin  de  juil¬ 
let.  M.  Ratzeburg  a  étudié  les  métamor¬ 
phoses  de  ce  lépidoptère.  La  chenille  vit, 
dit-il,  solitairement  dans  les  tiges  et  les 
racines  des  saules  et  des  peupliers  :  elle  est 
légèrement  pubescente,  blanchâtre,  avec 
une  ligne  plus  obscure  le  long  du  dos,  et 
la  tête  grosse  et  d’un  brun  foncé;  elle  se 
métamorphose  en  mars  et  avril. 

La  sésie  mutilæforme.  Sesia  mutilœformis, 
Lasp.  God.  Beaucoup  plus  petite  que  la 
précédente;  noire,  avec  un  segment  de 
l’abdomen  rouge.  Les  chenilles  ,  selon 
M.  Blisson  ,  sont  couvertes  d’une  liqueur 
jougeatte  qui  leur  donne  un  aspect  pâle,  et 
qui  les  fait  paraître  d’une  couleur  foncée, 


SES 


quoiqu’elles  soient  blanchâtres  :  elles  ha¬ 
bitent  sur  les  vieux  troncs  de  Pommiers;  on 
les  trouve  à  l’entour  et  sur  les  bords  des 
caries  sèches,  des  parties  coupées  depuis 
plusieurs  années,  des  endroits  dénudés  et 
de  ceux  où  l’écorcc  est  partiellement  déta¬ 
chée.  On  les  prend  toujours  sous  l’écorce 
dans  la  portion  qui  sépare  la  partie  ver  te 
de  la  partie  sèche.  Elles  vivent  ainsi  sur 
les  limites  de  l’écorce  et  du  bois  vif,  à  cou¬ 
vert  sous  les  bords  desséchés  ou  en  voie  de 
décomposition  qui  commencent  à  se  déta 
cher  ,  trouvant  la  probablement  des  sucs 
modifiés  par  le  contact  du  bois  mort  ou  des 
aliments  constamment  rafraîchis  par  la  sève 
dont  elles  ne  risquent  pas  d’être  inondées. 
La  chrysalide  est  d’une  couleur  jaune  terre 
de  Sienne  claire.  Ce  lépidoptère  se  trouve 
assez  communément  en  France. 

La  sésie  nomadæforme.  Sesia  nutnadœ- 
fürmis ,  Lasp.  God.  Assez  grande;  l’extré¬ 
mité  des  ailes  avec  une  tache  jaunâtre  saie  ; 
des  segments  abdominaux  et  partie  des 
pattes  jaunes.  D’après  M.  Blisson,  les  che¬ 
nilles  sont  d’une  couleur  blanchâtre  légères 
ment  blanc-cendré  ou  terre  d’ombre  :  elles 
se  trouvent  sur  les  vieux  têtards  de  Chêne , 
et  dans  les  mêmes  conditions  que  celles  de 
la  S .  mutilœformis .  Elles  atteignent  toute 
leur  grosseur  au  commencement  de  mai, 
se  transforment  vers  le  vingt  de  ce  mois,  et 
demeurent  près  d’un  mois  à  l’état  de  chry¬ 
salide.  Contrairement  à  ce  qui  avait  été  dit 
par  plusieurs  entomologistes,  ces  chenilles 
ne  vivent  pas  solitairement;  on  en  ren¬ 
contre  ordinairement  plusieurs  sous  la 
même  écorce.  La  coque  est  allongée  et  com¬ 
posée  avec  de  petites  parcelles  d’écorce  et 
de  bois  mort  :  elle  est  tapissée  intérieure¬ 
ment  de  soie  blanche.  La  chrysalide  res¬ 
semble  aux  précédentes  Cette  espèce  n’est 
pas  rare  en  France. 

La  sésie  vespiforme.  Sesia  vespiformis , 
Linné,  Dup.  L’une  des  plus  peliLes  espèces 
du  genre;  pointes  des  ailes  noires  avec  une 
tache  rougeâtre;  pattes  orange  et  jaune; 
des  raies  jaunes  sur  les  segments  du  corps 
qui  sont  noirs.  Les  chenilles ,  de  même  que 
celles  de  la  S.  nomadœformis  ,  vivent  sur  les 
vieux  têtards  de  Chêne  et  sur  les  souches 
appartenant  à  ces  arbres,  presque  coupées 
ras  terre.  On  les  trouve  absolument  de  la 
même  manière  et  dans  les  mêmes  circon- 


SES  583 

stances  que  ces  dernières,  c’est-à-dire  dans 
le  pourtour  des  parties  mortes  des  arbres. 
Elles  ne  vivent  point  solitairement  :  on  en 
rencontre  plusieurs  assez  près  les  unes  des 
autres  ;  ces  larves  parviennent  à  toute  leur 
taille  dans  les  vingt  premiers  jours  d’avril  , 
et  1  insecte  parlait  paraît  dans  les  dix  pre¬ 
miers  jours  de  juin,  lise  trouve  dans  toute 
l’Europe. 

A  l’égard  des  autres  espèces ,  nous  dirons 
seulement  que  la  chenille  de  la  S.  tipulifor- 
mis,  Linné,  God.,  vit  dans  l’intérieur  des 
liges  du  Groseiller,  et  que  celles  de  la  5.  asi- 
liformis  habitent  probablement  les  troncs 
des  Peupliers  blancs  et  d’Italie.  Enfin,  en 
terminant  cet  article ,  faisons  remarquer, 
avec.  M.  Blisson  ( loco  citato),  que  la  plus 
grande  partie  des  autres  espèces  de  Sésies 
décrites  par  Laspeyres ,  Godart,  Dupon- 
chel,  etc.,  ayant  été  trouvées  a  l’état  par¬ 
fait,  les  unes  sur  les  troncs  des  arbres  ou 
sur  le  bois  mort,  et  les  autres  dans  les  bois 
etles  forêts,  on  peut  conclure,  d’après  les  ob¬ 
servations  de  plusieurs  entomologistes,  que 
généralement  les  espèces  de  Sésies,  dont  on 
ne  connaît  encore  que  les  insectes  parfaits, 
vivent  à  l’état  de  larve  dans  des  conditions 
analogues  à  celles  que  nous  avons  indiquées. 
Quant  aux  espèces  que  l’on  prend  sur  les 
fleurs,  il  est  probable  qu’elles  n’y  viennent 
que  pour  butiner  et  non  pour  y  déposer 
leurs  œufs  :  ces  insectes,  ainsi  que  beaucoup 
d'autres,  à  cause  de  la  rapidité  de  leur  vol, 
pouvant  aller  très  loin  chercher  leur  nour¬ 
riture.  (E.  Desmarest.) 

*SESIÉIDES.  Stsieidœ.  ins.  — Tribu  de 
Lépidoptères  ,  de  la  famille  des  Crépuscu¬ 
laires,  créée  par  Lalreille  (Règ.  an.,  2e  éd.) 
aux  dépens  des  anciens  Zygénides,  et  adop¬ 
tée  par  tous  les  entomologistes  ,  qui  seule¬ 
ment  ,  selon  le  mode  de  classification  qu’ils 
avaient  donné,  en  ont  modifié  plus  ou  moins 
la  dénomination.  Suivant,  dans  cet  ouvrage, 
la  méthode  de  Duponchel  ,  nous  avons  dû 
adopter  le  nom  qu’il  a  choisi,  tont  en  recon¬ 
naissant  que  le  mot  de  Sésiaires  ,  indiqué 
par  La  treille  ( Dict .  class.  ),  est  plus  ancien 
et  plus  harmonique  que  celui  de  Sésiéides , 
et  doit  probablement  être  préféré. 

A  leur  état  parfait ,  les  Sésiéides  ont  les 
antennes  cylindriques  plus  ou  moins  fusi¬ 
formes,  tantôt  simples,  tantôt  pectinées  ou 
dentées  ;  le  front  est  arrondi ,  écailleux  ;  il 


I 


584  SES 

y  a  deux  stemmates  distincts  sur  le  ventre  ; 
les  palpes  sont  séparés  du  front,  débordent 
le  chaperon  et  ont  des  articles  bien  dis¬ 
tincts,  les  ailes  sont  plus  ou  moins  transpa¬ 
rentes  ou  xitrées,  et  en  toit  horizontal  dans 
le  repos  :  le  vol  est  diurne,  par  un  soleil 
ardent.  Les  chenilles  sont  verrniforrnes,  dé¬ 
colorées  ,  munies  de  fortes  mâchoires  et  de 
deux  plaques  écailleuses,  l’une  sur  le  premier 
anneau  ,  et  l’autre  sur  le  dernier;  elles  sont 
garnies  ,  en  outre  ,  de  poils  rares  ,  portant 
chacun  un  petit  tubercule  ;  elles  vivent  et  se 
transforment  dans  l’intérieur  des  végétaux. 
Les  chrysalides  ont  les  bords  des  segments 
abdominaux  dentelés,  comme  cela  se  re¬ 
marque  chez  les  Cossus. 

On  ne  place  généralement  que  deux  genres 
dans  cette  tribu  :  ceux  des  Thyris  llliger,  et 
Sesia  Fabricius  (voy.  ces  mots);  toutefois, 
M.  E.  Blanchard  (  llist.  clos  Ins.,  de  Didct, 
1845)  y  réunit  le  genre  Chimæra.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

*SESIEAS,  Blanch.  ins.  —  Voy.  sesiéides. 

SESLÉRIE.  Sesleria.  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Graminées,  tribu  des  Fes- 
tueacées  ,  de  la  triandrie-digynie  dans  le 
système  de  Linné  ,  formé  aux  dépens  des 
Cynosurus  Lin.  Les  espèces  qu’il  comprend 
habitent  les  montagnes  de  l’Europe.  Leurs 
épillets  comprennent  de  deux  à  six  Heurs 
distiques  ,  hermaphrodites  ,  et  se  groupent 
comme  en  épi  simple,  globuleux  ou  oblongs. 
Les  deux  glumes  de  chaque  épillet  sont  iné¬ 
gales;  des  deux  glumelies  ou  paillettes  de 
chaque  fleur,  l’inférieure  est  carénée,  a  ris  - 
tée-mucronée,  souvent  à  trois  ou  cinq  dents 
au  sommet,  tandis  que  la  supérieure  est  bi- 
carénée,  bifide  au  sommet.  Le  caryopse  est 
libre.  Le  type  de  ce  genre  est  la  Sesiærie 
bleuâtre  Sesleria  cœrulea  Ardu.  ( Cynosurus 
cœrulcus  Lin.  ),  qui  croît  sur  les  rochers  et 
dans  les  prairies  de  presque  toutes  nos  mon¬ 
tagnes.  (D.  G.) 

*SESSÆA.  bot.  pii.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Solanacées,  de  la  pentandrie-mo- 
nogynie  dans  le  système  de  Linné,  établi 
par  Ruiz  et  Pavon  pour  des  végétaux  frutes¬ 
cents  et  arborescents  du  Pérou.  (D.  G.) 

*SESSILIOCEES.  crust.  —  Lamarck  , 
dans  son  Système  des  an  imaux  sans  vertèbres, 
désigne  sous  ce  nom  son  second  ordre  des 
Crustacés  qui  correspond  à  ceux  û'Amphi- 
pocles ,  d 'Isopodes,  de  Phyliopodes ,  d'Ostra- 


SET 

codes  ,  de  Siphonostomes,  de  Pychnogonides 
et  de  Xyphosures.  (H.  L.) 

SESL  VE.  Sesuvium  Lin.  bot.  pii. — Genre 
de  la  famille  des  Portulaeées,  dans  laquelle 
il  donne  son  nom  à  la  tribu  des  Sésuviées  , 
de  Picosandrie  trigynie  dans  le  système  de 
Linné.  De  Candolie  ( Prodr.,  111,  p.  453)  le 
range  dans  la  famille  des  Ficoïdées.  11  com¬ 
prend  des  plantes  herbacées,  charnues,  qui 
croissent  sur  le  littoral  des  mers,  dans  tou¬ 
tes  les  contrées  tropicales  et  sous-tropicales. 
Leurs  fleurs  sont  apétales,  décandres  ou 
polyandres ,  très  rarement  pentandres  ,  et 
elles  donnent  une  capsule  à  déhiscence  cir¬ 
culaire  ,  ou  une  pyxide  ,  tri-quinquélocu- 
laire  ,  polysperme.  Le  type  de  ce  genre  est 
le  Sésuve  faux-Pourpier,  Sesuvium  Porlula- 
castrum  Lin.,  qui  croît  dans  les  sables  ma¬ 
ritimes  aux  Antilles  ,  au  Mexique  et  au  Sé¬ 
négal.  On  mange  cette  plante  en  salade,  en 
Amérique  ,  de  même  que  le  S.  repens  Lin., 
dans  l’Asie  tropicale.  (D.  G.) 

^SÉSUVIÉES.  Sesuvieæ.  bot.  pii. — Tribu 
des  Portulaeées  (voy.  ce  mot)  à  laquelle  le 
genre  Sesuvium  ,  qui  s’y  trouve  compris  ,  a 
donné  son  nom.  (Ad.  J.) 

SÉTAÏJRE.  Selaria  (  de  sela  ,  soie  ).  bot. 
ph.  —  Palisot  de  Beauvois  avait  proposé  de 
séparer  en  un  genre  distinct  et  séparé,  sous 
le  nom  de  Selaria  ,  des  espèces  comprises 
jusqu’à  lui  dans  le  grand  genre  Panicum 
Lin.  D’abord  la  plupart  des  botanistes  n’ont 
pas  cru  devoir  adopter  ce  genre,  et  ils  en 
ont  laissé  les  espèces,  soit  parmi  les  Panics, 
soit  avec  les  Penniselum  Rich.  C’est  celte 
dernière  manière  de  voir  qu’a  adoptée  M.  En- 
dlicher  (Gen.,  n.  781),  et,  d’après  lui,  l’au¬ 
teur  de  l’article  Penniselum  de  ce  Diction¬ 
naire.  Mais,  plus  récemment,  M.  Kunlh 
( Enumer .,  t.  I ,  p.  149),  et,  avec  lui,  plu¬ 
sieurs  autres  botanistes,  ont  regardé  comme 
ayant  une  valeur  générique  les  caractères  de 
ce  groupe  ,  et ,  par  suite  ,  ils  ont  admis  le 
genre  Sétaire  comme  distinct  et  séparé.  Nous 
croyons  devoir  suivre  ici  leur  exemple.  Ce 
groupe  générique  ,  dont  M.  Kunlh  a  décrit 
56  espèces  ,  est  formé  de  gramens  à  feuilles 
planes,  à  panicule  le  plus  souvent  resserrée 
et  spiciforme.  Scs  épillets  sont  biflores,  mu¬ 
nis  d’un  involucre  persistant,  unilatéral; 
leur  fleur  supérieure  est  hermaphrodite , 
l’inférieure  étant  femelle  ou  neutre.  Les 
deux  glumes  sont  membraneuses,  inégales, 


SET 


585 


concaves  et  rnutiques  ;  les  glumelles  ou  pail¬ 
lettes  de  la  fleur  fertile  sont  coriaces  ,  con¬ 
caves  ,  rnutiques  ,  tandis  que  celles  de  la 
fleur  stérile  sont  membraneuses;  les  deux 
glumellules  sont  charnues,  tronquées-obtu- 
ses ,  glabres ,  collatérales.  Le  caryopse  est 
libre  dans  les  glumelles  ,  qui  l’enveloppent 
entièrement.  L’espèce  la  plus  intéressante 
de  ce  genre  est  la  Sétaire  d’Italie  ,  Setaria 
ilalica  Beauv.  (  Panicum  italicum  Lin.), 
vulgairement  connue  sous  les  noms  de  Pa- 
nïs  d’Italie ,  Millet  à  grappes.  Malgré  son 
nom  spécifique,  on  la  croit  originaire  de 
l’Inde;  elle  est  cullivée  abondamment  dans 
le  midi  de  la  France,  et  de  l’Europe  en  gé¬ 
néral  ,  pour  la  nourriture  de  la  volaille  ,  et 
même  de  l’homme.  PRjs  au  nord,  on  la  cul¬ 
tive  comme  fourrage  vert.  On  la  reconnaît 
au  milieu  de  ses  congénères  à  sa  panicule 
spiciforme  ,  dense,  interrompue  à  la  base; 
à  son  rachis  hérissé;  à  ses  involucelles  de 
deux  ou  trois  soies.  On  trouve  communé¬ 
ment  dans  les  champs  ,  les  vignes ,  etc. ,  de 
toute  la  France  ,  les  Setaria  verticillâta 
Beauv.  ( Panicum  verticillalum  Lin.  ),  Seta- 
ria  glauca  Beauv.  ( Panicum  glaucum  Lin.), 
et  Setaria  viridis  Beauv.  (  Panicum  viride 
Lin.  ).  (P.  D.) 

SETARIA.  bot.  ph.  —  Nom  latin  de 
Sé taire.  Voy.  ce  mot. 

*  SETELEA  (diminutif  de  sela,  soie). 
ins.  —  Sehranck  ( Fauna  boic .,  II,  2,  1802) 
indique  sous  le  nom  de  Selella  un  groupe 
de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Noc¬ 
turnes,  tribu  des  Tinéides ,  que  les  entomo¬ 
logistes  français  n’ont  pas  admis  dans  leurs 
ouvrages,  et  dont  ils  laissent  les  espèces 
dans  le  grand  genre  Teigne.  Voy.  ce  mot. 

(E.  D.) 

*  SETEES.ÏA  (av^  ,  teigne),  ins.  —  Genre 
de  Diptères  créé  par  M.  Robineau-Desvoidy 
( Essai  sur  les  Myodaires ,  1830),  et  placé  par 
lui  dans  sa  grande  famille  des  Myodaires  , 
division  des  Myodines.  Ce  genre  ne  com¬ 
prend  qu’une  seule  espèce,  la  S.  afra  Rob.- 
Desv.,  qui  provient  du  Brésil.  (E.  D.) 

* SETES  ,  teigne),  ins.  — Genre  de 
Lépidoptères  nocturnes  de  la  famille  des 
Tinéides,  indiqué  par  Hubner  (Cat.,  1816), 
et  qui  n’est  généralement  pas  adopté.  (E.  D.) 

*SETHEIVIRA.  ins.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Coréides  de  l’ordre  des  Hémiptè¬ 
res  ,  établi  par  M.  Spinola  ( Essai  sur  les 


SET 

Hcmipl.).  L’espèce  type  est  le  N.  leslacea 
Spin.,  du  Brésil.  (Bl.) 

*SETIA.  ins.  — Oken  (  Lehrb .,  III,  1  , 
1815)  a  créé  sous  cette  dénomination  un 
groupe  de  Lépidoptères ,  delà  famille  des 
Crépusculaires,  de  la  tribu  des  Sphingides  , 
qui  n’est  pas  adopté  par  les  entomologistes 
français.  (E.  D.) 

*SÉTICÈRES.  Selicera.  crust. — La trei Ile, 
dans  son  Cours  d’ Entomologie,  donne  ce  nom 
à  la  première  famille  de  l’ordre  des  Lophy- 
ropes  (Ostracodes) ,  qui  correspond  à  celle 
des  Monocles  de  M.  Milne  Edwards. 

(H.  L.) 

SÉTICORNES  ou  CHÉTOCÈRES.  ins. 

—  Noms  donnés  par  Duméril  à  une  famille 
d’insectes  Lépidoptères  nocturnes  (C.  d'O). 

SETIFER  et  SETIGER.  mam.  —  Noms 
latins  donnés  au  genre  Tanrec.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

SETIGER.  —  Voy.  setifer. 

SETIGER  A.  mam.  —  Illiger  ( Prod .  syst. 
Mam.  et  Av.,  1811  )  indique  sous  la  déno¬ 
mination  de  Seligera  une  famille  de  Mam¬ 
mifères,  qui  correspond  au  genre  Sus  de 
Linné.  Voy.  les  articles  cochon,  phascochère, 

PECARI  et  BABYROUSSA.  (E  I).) 

*SETI1\A  (diminutif  de  a-hq,  teigne),  ins. 

—  Sehranck  indique  sous  le  nom  de  Selinœ 

un  groupe  de  Lépidoptères  nocturnes  de 
l’ancien  genre  Teigne  ,  qui  est  devenu  pour 
Stephens,  Duponchel,  M.  Boisduval,  etc.,  un 
genre  distinct  caractérisé  par  ses  ailes  supé¬ 
rieures  presque  aussi  larges  que  les  infé¬ 
rieures,  et  se  croisant  à  peine  par  leur  bord 
interne,  lorsqu’elles  couvrent  celles-ci  dans 
l’état  de  repos.  On  connaît  une  dizaine  d’es¬ 
pèces  de  Selina,  dont  le  type  est  le  S.  irro- 
rea  H.,  qui  se  trouve  dans  presque  toute 
l’Europe.  Un  assez  grand  nombre  des  espè¬ 
ces  de  Selinœ  de  Sehranck  entrent  dans  le 
genre  Lithosia  Boisd.  (E.  D.) 

SÉTIPODES.  Selipoda.  ann. —  Dans  ses 
premières  classifications ,  M.  de  Blain  vil  le 
désigna  sous  ce  nom  les  Annélides  pourvues 
de  soies  raides  et  pédiformes  ;  cette  classe 
a  reçu  depuis,  du  même  savant,  la  déno¬ 
mination  de  Chélopodes.  (G.  B.) 

*SETODES.  ins. — Genre  de  la  tribu  des 
Phryganiens  ,  groupe  des  Mystacidites,  de 
l’ordre  des  Névroptères,  établi  par  M.  Ram- 
bur  ( Insectes  Névroptères,  Suites  à  Buffon) 
sur  des  espèces  très  voisines  des  Mystacida 

74 


T.  XI. 


dont  on  ne  devrait  sans  doute  pas  les  sépa¬ 
rer.  M.  Rambur  en  cite  cinq  espèces:  les 
S.  resperella  Rarnb.,  S.  punclatella  Rarnb., 
S.  asperella  Rarnb.,  S.  punclata  (l'hryganea 
punctata  Fab.),  et  S.  punctella  Rarnb.  (Bl.) 

SETON.  roiss  —  Nom  employé  pour  dé¬ 
signer  un  sous-genre  de  Chétodon,  le  Chœ- 
todon  selifer ,  Selon  de  Bloch.  (G.  B.) 

SÉTOPÏIAGE.  Setophaga.  ois.  —  Genre 
de  la  famille  des  Muscicapidées,  dans  l’ordre 
des  Passereaux,  établi  par  Swainson,  et  ca¬ 
ractérisé  par  un  bec  petit,  à  arête  carénée; 
des  ailes  médiocres,  à  première  et  quatrième 
rémiges  égales  ,  les  deuxième  et  troisième 
étant  les  plus  longues  ;  une  queue  allongée 
et  arrondie,  des  tarses  minces.  —  Le  type  de 
ce  genre  est  la  Houpette  du  Brésil  (Mus. 
rulicilla  Linn.),  à  plumage  olivâtre  en  des  ¬ 
sus  ,  jaune  en  dessous,  avec  du  rouge  bordé 
de  noir  sur  la  tête  ,  et  un  sourcil  blanc. 
— M.  Swainson  a  encore  fait  connaître  le 
Sétophage  cramoisi  ,  Set.  miniata  Swains. 
(Birds  of  Mex.),  des  bois  de  Yalladolid  et  de 
Table-land ;  le  Sétophage  rouge,  Set.  rubra 
Swains. ,  du  Mexique  ;  et  le  Sétophage  peint, 
Set.  picta  Swains. ,  de  Real-del-Monte  au 
Mexique.  Enfin  M.  Lesson  a  décrit  sous  le 
nom  de  Musc,  olivater  une  espèce  qui  pour  ¬ 
rait  bien  n’être  qu’une  femelle  du  Musc, 

rulicilla.  (Z.  G.) 

*SEUTEUA  (dédié  au  botaniste  Seuter). 
bot.  ph. —  Genre  de  la  famille  des  Asclépia- 
dées,  établi  par  Reiehenbach  pour  une  plante 
herbacée,  voluble,  de  l’Amérique  septen¬ 
trionale.  Ce  genre  a  pour  synonyme  le  Lyo- 
nia  Eliott.  (D.  G.) 

SÈVE.  bot. — La  Sève  est  le  fluide  nour¬ 
ricier  des  plantes,  celui  qui,  se  portant  suc¬ 
cessivement  dans  leur  diverses  parties,  va 
fournir  à  chacune  d’elies  les  matériaux  de 
son  accroissement.  Aussi  l’a-t-on  souvent 
comparée  au  sang  des  animaux,  quant  à  son 
importance  et  au  rôle  qu’elle  joue  dans  l’or¬ 
ganisation  végétale.  La  marche  qu’elle  suit 
pour  arriver  des  extrémités  radiculaires  dans 
Joutes  les  parties  qu’elle  doit  nourrir  ou,  en 
d’autres  termes,  sa  circulation  ayant  été 
déjà  exposée  dans  l’excellent  article  Circu¬ 
lation  par  M.  Ad.  Brongniart,  il  ne  nous 
reste  ici  qu’à  étudier  la  Sève  en  elle-même, 
autant  du  moins  que  permet  de  le  faire 
l’état  actuel  de  la  science. 

Les  physiologistes  ont  admis  généralement 


jusqu’à  ce  jour  que  ta  circulation  de  la  Sève 
consiste  en  un  mouvement  d’ascension  par 
lequel  elle  s’élève  jusqu’aux  feuilles  et  à 
1  extrémité  des  branches,  et  en  un  mouve¬ 
ment  de  descension  par  lequel  elle  descend 
de  ces  dernières  parties  pour  aller  fournir 
aux  branches,  aux  liges  et  aux  racines  les 
matériaux  de  leur  accroissement.  Partant  de 
cette  idée,  ils  ont  distingué  une  Sève  ascen¬ 
dante  ou  Sève  brute ,  et  une  Sève  descendante 
ou  Sève  élaborée.  Or  la  Sève  ascendante, 
n’étant  formée  que  de  l'humidité  absorbée 
par  les  racines  avec  la  petite  quantité  de 
matières  qu’elle  tenait  en  dissolution,  con¬ 
stitue  un  liquide  éminemment  aqueux.  Mais, 
dès  l’instant  où  ce  liquide  est  introduit  dans 
le  tissu  des  plantes,  il  commence  à  subir  une 
élaboration  qui  modifie  les  proportions  rela¬ 
tives  de  ses  éléments  constitutifs  et  qui,  de 
plus,  altère  à  des  degrés  divers  sa  composi¬ 
tion.  Dès  lors  il  est  facile  de  concevoir  quelle 
diversité  de  composition  Ton  devra  trouver 
dans  ce  liquide.  En  effet,  comme  il  est  prouvé 
que  les  racines  absorbent  indifféremment 
toutes  les  matières  solubles  qui  leur  sont 
présentées,  nuisibles  ou  utiles,  et  seulement 
en  raison  de  la  fluidité  de  la  solution;  comme 
de  plus,  dans  des  sols  de  nature  différente, 

1  eau  doit  dissoudre  des  matières  très  diver¬ 
ses,  il  en  résulte  que,  dès  son  introduction 
dans  les  plantes ,  la  Sève  brute  doit  varier 
beaucoup  de  composition  d’une  espèce  à  l’au¬ 
tre  et,  pour  une  même  espèce,  dans  des  lo¬ 
calités  différentes.  En  second  lieu,  comme, 
dès  1  instant  où  ce  liquide  a  pénétré  dans  le 
tissu  végétal,  il  commence  à  fournir  à  la  nu¬ 
trition;  que,  d’un  autre  côté,  il  paraît  pou¬ 
voir  se  charger  de  substances  primitivement 
déposées  dans  le  végétal,  sa  composition  doit 
varier  en  proportion  du  chemin  qu’il  a 
parcouru.  Aussi  Ivnight  avait  reconnu,  et 
M.  Biot  a  vérifié  après  lui,  que  la  densité  de 
ce  liquide  nourricier  augmente  à  mesure 
qu’il  s  élève  dans  l’intérieur  de  la  plante. 
Pour  ces  divers  motifs  et  pour  quelques  au¬ 
tres  que  nous  passons  sous  silence ,  tels  que 
la  différence  des  saisons,  des  circonstances 
extérieures,  etc.,  l’étude  chimique  des  Sèves 
offre  de  nombreuses  difficultés  et  fournit  aux 
divers  observateurs  des  résultats  très  diver¬ 
gents.  Il  faudrait,  en  effet,  pour  que  ces  ré¬ 
sultats  fussent  réellement  comparables,  que 
les  liquides  séveux,  analysés  par  différents 


observateurs,  fussent  pris  dans  des  conditions 
identiques;  or,  ce  que  nous  avons  déjà  dit 
montre  que  cette  identité  de  conditions  est, 
sinon  impossible,  du  moins  très  difficile  à 
obtenir.  Au  reste,  les  travaux  analytiques 
dont  la  Sève  a  été  l’objet  sont  encore  en  très 
petit  nombre  et  n’ont  porté  que  sur  très  peu 
de  végétaux  différents.  lisse  réduisent  à  peu 
près  à  ceux:  de  Vauquelin,  sur  la  Sève 
d’Orme,  de  Hêtre,  de  Charme,  de  Bouleau 
blanc  el  de  Marronnier;  de  M.  Biot,  sur  le 
Sucre  contenu  dans  les  Sèves  du  Bouleau, 
du  Noyer,  du  Sycomore,  etc.  ;  de  M.  Lan¬ 
glois,  sur  les  Sèves  de  la  Vigne,  du  Noyer  et 
du  Tilleul  ;  de  M.  E.  Brücke,  sur  celle  de  la 
Vigne. 

A  toutes  les  difficultés  que  présente  l’é¬ 
lude  chimique  des  Sèves  se  joint  celle  de  se 
procurer  ce  liquide  en  quantité  suffisante 
pour  l’analyser.  M.  Biot  a  fait  connaître,  à 
cet  égard,  un  procédé  qui,  dit-il,  réussit  très 
bien  (Voyez  Nouv.Ann.  du  Muséum,  1833, 
t.  11(1823),  p.  271-283).  Il  consiste  à  percer 
dans  un  tronc  déjà  gros,  au  moyen  d’une 
tarière,  des  trous  cylindriques  de  80  à  100 
millimètres  de  profondeur,  dans  une  direc¬ 
tion  légèrement  inclinée  de  dedans  en  de¬ 
hors,  et  à  introduire  dans  chacun  de  ces 
trous  un  petit  tuyau  de  Roseau  bien  sec, 
aminci  intérieurement  en  biseau,  et  qu’on 
enfonce  à  peine  au-delà  de  l’écorce.  Chaque 
tuyau  de  roseau  est  introduit  dans  le  goulot 
d’un  flacon  et  le  tout  est  luté  avec  soin  de 
manière  à  ne  pas  permettre  l’évaporation  du 
liquide.  Par  ce  procédé  et  par  tous  les  autres 
qui  ont  pu  être  mis  en  usage,  on  ne  recueille 
que  la  Sève  ascendante.  On  a  même  reconnu 
que  celle  que  l’on  obtient  ainsi  diminue 
de  densité  à  proportion  que  son  écoulement 
se  prolonge  davantage.  Quant  à  la  Sève  des¬ 
cendante,  dont  la  plupart  des  physiologistes 
admettent  traditionnellement  l’existence,  il 
ne  paraîtguère  possible  de  la  recueillir.  Il  est 
reconnu  aujourd’hui  qu’on  ne  peut  regarder 
comme  telle  le  latex,  produit  que  toutes  les 
observations  récentes  amènent  à  considérer 
comme  le  résultat  d’une  sécrétion;  et,  d’un 
autre  côté,  il  semble  difficile  de  regarder 
comme  exprimant  la  composition  de  la  Sève 
descendante  les  analyses  du  suc  extrait  des 
tissus  naissants  ou  du  cambium. 

Les  analyses  faites  jusqu’à  ce  jour  mon¬ 
trent  que  la  Sève  se  compose  toujours  d’eau 


en  majeure  partie.  Aussi  sa  densité  est- elfe 
toujours  de  fort  peu  supérieure  à  celle  de  ce 
liquide.  D’après  M.  E.  Brücke,  celle  de  la 
Vigne  ,  au  moment  de  sa  plus  grande  abon¬ 
dance,  ne  pèse  que  1,001.  Vauquelin  porte 
la  densité  de  celle  de  l’Orme  à  1,003  (1). 
L’eau  elle-même  sert  à  la  nutrition  des 
plantes;  mais,  comme  elle  ne  peut  entrer 
que  pour  une  assez  faible  part  dans  la  com¬ 
position  des  matières  solides,  il  faut  néces¬ 
sairement  que  la  Sève  passe  en  quantité  très 
considérable  dans  le  tissu  végétal  pour  four¬ 
nir  à  l’accroissement  des  parties  anciennes 
et  au  développement  des  nouvelles,  particu¬ 
lièrement  pour  déposer  les  substances  solides 
qui  constituent  les  cendres  des  végétaux. 
Aussi,  partant  de  cette  idée,  Vauquelin 
faisait  le  calcul  suivant:  «Si  la  pesanteur 
»  spécifique  de  la  Sève  d’Orme  exprimait 
»  exactement  la  quantité  de  matièrevégétale 
»  qu’elle  contient ,  il  s’ensuivrait  qu’il  pas- 
»  serait  dans  les  vaisseaux  de  l’Orme  1626 
myriagrammes  d’eau  pour  la  formation  de 
»  4877  myriagrammes  de  bois ,  et  qu’un  ar- 
»  bre  qui  pèserait  48755  myriagrammes 
a  aurait  pompé  dans  la  terre  et  exhalé  en- 
»  suite  dans  l’atmosphère  16260  myria- 
»  grammes  d’eau;  enfin  qu’un  Orme  qui 
»  aurait  augmenté  de  2439  myriagrammes 
»  dans  les  six  ou  sept  mois  que  dure  la  vé- 
»  gétation,  aurait  absorbé  813  myriagram- 
»  mes  d’eau,  ce  qui  est  énorme.  «Tout  exa¬ 
géré  qu’est  ce  résultat,  il  peut  cependant 
donner  une  idée  de  la  grande  quantité  de 
Sève  qui  s’élève  dans  les  plantes  pour  entre¬ 
tenir  leur  végétation. 

La  théorie  d’Ingen-Housz  et  Sénebier  qui 
a  cours  aujourd'hui  dans  la  Physiologie  vé¬ 
gétale,  faisant  jouer  un  rôle  extrêmement 
important  à  l’acide  carbonique,  on  devait 
s’attendre  à  trouver  cet  acide  dans  la  Sève. 
C’est  en  effet  ce  qu’ont  vu  Vauquelin  et 
M.  Langlois  ( Comptes-rendus ,  t.  XVII,  p. 
505-512).  Au  contraire  M.  Biot  a  positive¬ 
ment  affirmé  avoir  obtenu  un  résultat  opposé, 
li  est  difficile  de  prononcer  entre  ces  deux 
assertions  contradictoires  et,  sur  ce* point, 

(r)  Il  faut  certainement  expliquer  par  une  erreur  typogra¬ 
phique  la  densité  de  o,niG,  attribuée  par  Vauquelin  à  la  sève 
du  Hêtre.  —  Il  est  très  probable  que  ces  indications  de  den  - 
silé  ont  pour  objet  des  sèves  obtenues  par  des  trous  ou  des 
incisions  pratiqués  à  une  faible  hauteur  au-dessus  du  niveau 
du  sol. 


588 


SEV 


SEV 

comme  sur  la  plupart  des  autres  relatifs  à 
l’étude  chimique  de  la  Sève,  de  nouvelles 
recherches  plus  variées  sont  indispensable¬ 
ment  nécessaires. 

Plusieurs  sels  existent  dans  les  diverses 
Sèves  qui  ont  été  analysées  jusqu’à  ce  jour. 
Ainsi  M.  Langlois  a  trouvé  dans  la  Sève  de 
Vigne  du  tartrate  de  chaux,  du  nitrate  de 
potasse,  des  lactates  alcalins,  du  chlorhy¬ 
drate  d’ammoniaque,  du  sulfate  de  potasse 
et  du  phosphate  de  chaux.  Les  plus  abon¬ 
dants  d’entre  ces  sels  étaient  le  tartrate  de 
chaux  et  le  nitrate  de  potasse  qui  s’y  trou¬ 
vaient  dans  la  proportion  de  1  gramme  25 
pour  le  premier,  de  0  gramme  02  pour  le 
second,  sur  un  kilogramme  de  ce  liquide. 
Dans  la  Sève  du  Noyer,  le  même  chimiste  a 
signalé  des  lactates  de  chaux,  d’ammonia¬ 
que  et  de  potasse,  du  rnalate  de  chaux,  du 
chlorhydrate  d’ammoniaque,  du  nitrate  de 
potasse,  du  sulfate  etdu  phosphate  de  chaux. 
D’un  autre  côté,  Vauquelin  avait  signalé 
dans  la  Sève  de  l’Orme  une  grande  quantité 
d’acétate  de  potasse,  une  petite  quantité 
d’acétate  de  chaux,  une  assez  forte  propor¬ 
tion  de  carbonate  de  chaux  et  de  légères  tra¬ 
ces  de  sulfate  et  de  muriate  de  potasse. 

La  Sève  renferme  aussi,  et  en  proportions 
variables,  des  matières  organiques  diverses. 
Ainsi  Vauquelin  a  indiqué  dans  la  Sève 
d’Orme  une  certaine  quantité  de  matière 
végétale;  dans  celle  du  Hêtre,  du  tannin, 
de  l’acide  gallique,  de  l’acide  acétique  libre 
et  une  matière  colorante  susceptible  de  tein 
dre  la  laine,  le  coton  et  le  fil  en  un  rouge  - 
marron  très  solide.  M.  Langlois  a  trouvé,  de 
son  côté,  dans  la  Sève  de  la  Vigne,  de  l’al¬ 
bumine  végétale  et,  dans  celle  du  Noyer,  de 
l’aibuminevégétale,  une  matière  gommeuse, 
une  substance  grasse.  Enfin  le  liquide  nour¬ 
ricier  des  plantes  renferme  souvent  de  la 
gomme  et  surtout,  dans  certains  cas,  du 
sucre.  Les  travaux  de  M.  Biot  ont  eu  pour 
principal  objet  d’y  constater  la  présence  et 
la  nature  de  celte  dernière  substance.  Ce 
savant  physicien  a  vérifié  ce  fait  bien  connu 
que  la  Sève  du  Bouleau  contient  du  sucre, 
un  sucre  fermentescible  et,  à  l’aide  de  la 
polarisation  circulaire,  il  a  constaté  que  ce 
sucre  est  analogue  au  sucre  de  Raisin  qui 
n’a  pas  subi  la  solidification.  Dans  la  Sève 
de  Sycomore,  il  a  constaté  également  la  pré- 
senced’un  sucre  fermentescible  que  l’analyse 


optique  lui  a  fait  reconnaître  pour  analogue 
au  sucre  de  Canne.  Il  a  encore  trouvé  du 
sucre  dans  la  Sève  de  Noyer,  bien  que 
M.  Langlois  ait  obtenu  après  lui  un  résultat 
contraire.  La  proportion  du  sucre  dans  la 
Sève  devient  assez  forte  dans  quelques  es¬ 
pèces  pour  que  son  extraction  soit  avanta¬ 
geuse.  Ainsi,  dans  l’Amérique  septentrionale, 
on  perce  chaque  année  un  trou  dans  le  tronc 
de  l’Érable  à  sucre,  afin  de  déterminer  l’é¬ 
coulement  de  la  Sève  sucrée  qui  donne  à  cet 
arbre  sa  principale  utilité.  D’après  Jefferson, 
un  de  ces  Érables  de  grandeur  moyenne 
fournit,  dans  une  bonne  saison,  environ  8 
ou  9 ‘décalitres  de  Sève  desquels  on  extrait 
:2  kilogrammes  500  de  sucre.  Les  jours 
chauds  et  les  nuits  froides  en  favorisent  lՎ 
coulement,  qui  se  continue  depuis  le  com¬ 
mencement  du  mois  de  février  jusqu’au 
mois  de  septembre.  Plusieurs  Palmiers  pos¬ 
sèdent  aussi  uneSève  très  sucrée  qui  s’écoule 
en  abondance,  soit  par  les  incisions  prati¬ 
quées  à  leur  stipe,  soit  par  la  section  de  leur 
spadice  ( voy .  palmiers).  Un  résultat  très  cu¬ 
rieux  est  celui  rapporté  par  M.  Biot  {Comptes- 

rendus,  t.  XVII,p.  685)  relativement  à  l’exis- 
« 

tence  de  sucres  différents  dans  la  Sève  con¬ 
sidérée  en  divers  points  de  son  trajet  circu¬ 
latoire.  «  Dans  le  Bouleau,  dit  ce  savant,  la 
Sève  ascendante  du  printemps  contient  un 
sucre  fermentescible  qui  exerce  la  déviation 
à  gauche.  En  passant  dans  les  jeunes  feuilles, 
ce  sucre  est  changé  en  un  autre  exerçant  la 
déviation  vers  la  droite  et  invertible,  pro¬ 
priétés  qui  l’assimilent  au  sucre  deCanne. 
Or  c’est  aussi  cette  dernière  espèce  de  sucre 
qui  existe  dans  le  cambium  du  Bouleau.  » 
Une  inversion  pareille  a  lieu  dans  le  Syco¬ 
more  par  des  phases  contraires.  Le  sucre  de 
la  Sève  ascendante  de  cet  arbre  est  du  sucre 
de  Canne  exerçant  la  déviation  à  droite  et 
invertible.  Dans  les  feuilles,  il  est  changé 
en  sucre  différent  exerçant  la  déviation  à 
gauche  ;  et  c’est  cette  seconde  espèce  de 
sucre,  autre  que  celui  de  la  tige,  que  contient 
le  cambium  du  Sycomore. 

Quant  à  la  Sève  descendante  dont  l’exis¬ 
tence  même  est  contestée  par  plusieurs  phy¬ 
siologistes,  on  peut  dire  que  sa  composition 
chimique  est  entièrement  inconnue,  car  on 
ne  peut  admettre,  comme  étant  son  expres¬ 
sion  ,  l’analyse  du  suc  extrait  du  cambium 
du  Tilleul  que  nous  devons  à  M.  Langlois. 


SEX 


SE  Y 


La  science  attend  sur  ce  sujet  des  recherches 
expérimentales  rigoureuses  qui  fassent  dis¬ 
paraître  les  doutes  dont  est  obscurcie  cette 
partie  importante  de  la  physiologie  végétale. 

,  ,  (P-  D) 

*SEVEIUTE,  Brooke.  min.  —  Variété  de 
Lenzinile  ou  d’Halloysite ,  trouvée  a  Saint- 
Sévère  par  M.  Léon  Dufour,  et  analysée  par 
Pelletier.  (Del.) 

SEXES,  zool.  —  Voy.  propagation. 

SEXES,  bot.  —  Les  végétaux  possèdent 
deux  sexes,  c’est-à-dire  deux  ordres  d’or» 
ganes  dont  le  concours  est  nécessaire  pour 
la  production  des  graines.  Le  sexe  mâle  a 
pour  organe  l’étamine;  le  sexe  femelle  ré¬ 
side  dans  le  pistil.  C’est,  en  effet,  dans  l’é¬ 
tamine  que  se  développe  le  pollen,  agent 
essentiel  de  la  fécondation  ;  et ,  d’un  autre 
côté,  c’est  dans  la  partie  inférieure  du  pistil 
ou  dans  l’ovaire  que  s’accomplit  cet  acte  im¬ 
portant,  duquel  dépend  la  conservation  des 
espèces  végétales ,  et  grâce  auquel  l’ovule 
vivifié  passe  par  une  série  de  développe¬ 
ments  qui  en  font  une  graine.  Cette  déter¬ 
mination  des  deux  sexes  des  plantes  semble 
assise  sur  les  bases  les  plus  solides,  car  elle 
résulte  d’un  grand  nombre  de  faits  et  d’ob¬ 
servations.  Cependant  une  théorie  célèbre  , 
qui,  pendant  quelque  temps,  a  été  en  faveur 
auprès  de  divers  botanistes,  aurait  amené 
un  renversement  dans  les  idées  admises  à 
cet  égard  ,  si  elle  se  fût  établie  définitive¬ 
ment  dans  la  science.  Mais  de  nombreux 
écrits,  publiés  récemment  par  MM.  Amici, 
Hugo  Mohl ,  Hofmeister,  etc.,  ont  montré 
que  cette  théorie  ,  due  à  M.  Schleiden  ,  est 
en  contradiction  avec  un  trop  grand  nom¬ 
bre  de  faits  pour  pouvoir  être  admise,  au 
moins  pour  la  généralité  des  cas.  D’un  autre 
côté,  un  petit  nombre  de  botanistes  ont  été 
jusqu’à  nier  la  sexualité  des  plantes;  mais 
leurs  idées  toutes  spéculatives,  et  empreintes 
des  caractères  d’une  philosophie  outrée,  n’ont 
jamais  eu  beaucoup  de  partisans. 

On  peut,  jusqu’à  un  certain  point,  faire 
remonter  la  connaissance  de  la  sexualité 
des  plantes  ,  jusqu’à  l’antiquité  même. 
En  effet  ,  depuis  une  longue  suite  de 
siècles,  les  cultivateurs  de  l’Orient  fécon¬ 
dent  artificiellement  les  Dattiers,  les  Pista¬ 
chiers,  etc.  L’expérience  leur  a  donc  appris 
à  distinguer,  dans  ces  espèces,  les  fleurs 
mâles  ou  à  pollen,  d’avec  les  fleurs  femelles  ; 


589 

elle  leur  a  aussi  dévoilé  l’action  des  pre 
mières  sur  les  secondes.  Mais  leurs  connais¬ 
sances,  à  cet  égard,  ainsi  que  celles  des 
savants  grecs  et  romains  ,  se  sont  bornées 
à  ces  points;  de  nombreuses  erreurs  s’étant 
mêlées  à  ces  données  fournies  par  l’ex¬ 
périence  ,  la  notion  des  sexes  resta  pour 
eux  extrêmement  obscure.  Théophraste  et 
Pline  eux-mêmes  n’avaient  su  tirer  au¬ 
cune  conséquence  générale  des  faits  parti¬ 
culiers  que  les  pratiques  de  la  culture  leur 
avaient  révélés,  et  il  en  était  résulté  que 
les  mots  de  mâle  et  femelle  étaient  très 
souvent  appliqués  par  eux  entièrement  à 
faux.  Les  notions  positives  sur  les  sexes  des 
plantes  en  général  ne  remontent  donc  pas 
au  delà  des  siècles  modernes.  Les  Anglais 
font  a  Thomas  Millington  (1676)  l’honneur 
des  premières  idées  a  cet  égard.  Ce  fut  lui, 
disent-ils,  qui  ouvrit  et  prépara  la  voie  à 
Grew.  Celui-ci  exposa,  dans  son  Anatomie 
des  plantes  (1685),  des  considérations  exac¬ 
tes  sur  la  distinction  des  organes  mâles  et 
femelles  des  plantes.  Mais  c’est  particuliè¬ 
rement  a  Camerarius  que  revient  en  réalité 
l’honneur  d’avoir  démontré  positivement 
l’existence  de  deux  sexes  dans  les  plantes 
{De  Sexu  plantarum  Epistola  ,  Tübingen  , 
1695),  ainsi  que  le  rôle  de  chacun  d’eux. 
Environ  20  ans  plus  tard,  Sébastien  Vail¬ 
lant  acheva  de  répandre  ces  connaissances 
désormais  acquises  à  la  science  relativement 
aux  organes  de  la  fécondation  végétale  et  à 
leur  action  réciproque  {Serrno  de  structura 
florum ;  Leyde,  1718).  Enfin,  à  partir  de 
1735,  Linné,  en  faisant  des  organes  sexuels 
des  plantes  l’objet  de  plusieurs  dissertations, 
et  les  prenant  pour  base  de  son  système, 
rendit  tout  à  fait  populaire  la  doctrine  de 
la  sexualiLé  végétale  et  de  la  fécondation. 
Exagérant  les  services  rendus  à  la  science 
par  l’immortel  réformateur  de  l’histoire  na  ¬ 
turelle,  plusieurs  de  ses  élèves  ont  été  jusqu’à 
lui  attribuer  la  découverte  des  sexes  dans  les 
plantes,  et  ont  cru  pouvoir  faire  de  lui  le 
créateur  d’une  doctrine  dont  il  n’a  été  réel¬ 
lement  que  le  promoteur. 

Pour  les  détails  sur  les  organes  sexuels 
des  plantes  et  sur  leur  action  ,  voyez  les  ar¬ 
ticles  Étamine  ,  Pollen  ,  Pistil  ,  Ovaire  , 
Fécondation.  (P.  D.) 

SEY.  pois.  —  Voy.  merlan  (C.  d’O.) 

*  SEVRE  UHTE  (nom  d’homme),  min. 


590 


SMA 


—  Substance  laminaire  de  couleur  rouge, 
transparente  lorsqu’elle  est  en  lames  minces, 
et  possédant  deux  clivages,  l’un  très  facile, 
et  l’autre  peu  distinct.  Elle  a  été  décrite  et 
analysée  par  M.  T.  Clemson,  qui  en  a  retiré 
les  principes  suivants  :  Silice,  17,0  ;  Alum., 
37,6;  Magnésie,  24,3;  Chaux,  10,7;  oxi- 
dule  de  Fer,  5,0;  Eau,  3,6.  Sa  pesanteur 
spécifique  —  3,16.  Elle  est  infusible  au  cha¬ 
lumeau;  elle  devient  jaune  par  la  calcina¬ 
tion  ,  et  elle  est  facilement  attaquée  par  les 
acides  forts.  Elle  se  laisse  rayer  par  une 
pointe  d’acier.  Ce  minéral  se  trouve  à  Amity, 
dans  l’État  de  New-York,  aux  États-Unis  , 
associé  au  Calcaire  spathique,  à  l’Amphibole 
hornblende,  et  au  Spinelle.  Il  a  beaucoup 
d’analogie  avec  la  Xanthophyllite  de  G. 
Rose,  avec  l’IIolmésite  de  Thomson,  la  Clin- 
tonite  de  Dana ,  et  la  Chrysophane  de  Brei- 
thaupt.  (Del.) 

SEYMERtA.  bot.  ru.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Scrophularinées,  établi  par  Pursh 
pour  des  plantes  herbacées  de  l’Amérique 
septentrionale,  voisines  des  Gerardia ,  re¬ 
marquables,  dans  leur  famille,  parce  que 
leurs  cinq  étamines  sont  toutes  également 
développées  et  fertiles.  (D  G.) 

SISAL.  Synodontis ,  Cuv.  (nom  de  ce  pois¬ 
son  dans  la  Basse  Égypte),  poiss.  —  Les 
Shals  forment  un  genre  de  Malacoptéry- 
giens  abdominaux  ,  appartenant  au  sous- 
genre  des  Machoirans,  subdivision  des  Pimé- 
lodes,  dans  le  groupe  nombreux  des  Silures. 
Avec  les  caractères  généraux  de  ce  groupe  , 
les  Machoirans  possèdent,  comme  caractère 
particulier,  deux  nageoires  dorsales  ;  la  pre¬ 
mière  rayonnée,  la  deuxième  adipeuse.  Les 
Shals  ont  pour  caractères  spécifiques  :  un 
museau  étroit,  où  la  mâchoire  inférieure 
porte  un  paquet  de  dents  très  comprimées 
latéralement,  crochues  ,  et  suspendues  cha¬ 
cune  par  un  pédicule  flexible;  un  casque 
rude ,  formé  par  le  crâne  ,  et  se  continuant 
sans  interruption  avec  une  plaque  osseuse 
qui  s’étend  jusqu’à  la  base  de  l’épine  de  la 
première  dorsale;  celte  épine  très  forte, 
aussi  bien  que  celles  qui  arment  les  pecto¬ 
rales;  les  barbillons  inférieurs,  et  parfois 
meme  les  maxillaires,  barbelés  latéralement. 

Ce  genre  si  extraordinaire  ,  et  dont  la 
dentition  offre  un  cas  jusqu’ici  unique,  ha¬ 
bite  les  eaux  douces  des  fleuves  d’Afrique  , 
le  Nil  et  le  Sénégal.  Nommé  Shal  dans  la 


Basse-Égvpte,  il  est  appelé  Gurgur  dans  la 
Haute.  La  dénomination  latine  de  Synodon - 
lis,  choisie  par  Cuvier  comme  nom  géné¬ 
rique,  rappelle  assez  bien  la  singulière  dis¬ 
position  des  dents  de  ce  Poisson  ,  et  était 
donnée  par  les  anciens  à  un  Poisson  du  Nil, 
aujourd’hui  indéterminé. 

M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  a  décrit 
trois  espèces  de  Shals,  dans  son  Histoire  des 
Poissons  du  Nil  el  de  la  mer  Rouge  (  in-  8" , 
p.  156  et  suiv.  ).  Ce  sont  :  le  Silurus  cla- 
rias  ,  Hasselq.;  S.  shal,  Sonnini,  pi.  21, 
f.  2;  Pirnélode  scheiland  ,  Pimelodus  cla- 
rias ,  Geoff.  St.-IIiL,  pi.  13,  f.  3  et  4  , 
Égypte. —  Le  Pimelodus  synodontis,  Égypte, 
pi.  12,  fig.  5  et  6.  —  Le  Pimelodus  mem- 
branaceus,  Égypte,  pl.  13,  fig.  1  et  2. 

(G.  B.) 

*  SIIALE  (nom  anglais),  geol. — Synon. 
de  Marne  schisteuse.  (C.  n’O.) 

SHAWIE  Shawia  (  du  nom  du  docteur 
G.  Shaw,  qui  l’a  découvert),  ann.  —  La- 
mouroux  a  proposé  ce  nom  pour  désigner  un 
genre  qu’il  rapportait  aux  Polypiers  flexibles 
( Hist .  desPolyp.  flex.,  p.  227),  et  qui  avait 
été  décrit  par  le  docteur  G.  Shaw  comme 
une  Tubulaire  à  laquelle  sa  beauté  méritait 
le  titre  spécifique  de  7’.  magniftea  (Soc.  linn. 
de  Londr.,  vol.  Y,  p.  228  ,  tab.  9,  fig.  1  ). 
Cette  prétendue  Tubulaire  de  Shaw  paraît 
être  une  Annélide;  Lamarck  en  fait  une 
espèce  d’Amphitrite  (. Amphitrite  magnifie  a)  ; 
M.  Savigny  la  désigne  sous  le  nom  de  Sa- 
bella  magnifica  (  Syst .,  p.  78).  Le  corps  de 
cette  Annélide  est  presque  nu  ;  les  cirrhes 
nombreux  et  nus  sont  variés  de  blanc  et  de 
rouge;  le  tube  est  cylindrique  ,  onduleux  , 
glabre.  C’est  une  espèce  des  côtes  des  îles 
de  l’Amérique.  (G.  B.) 

SHAWIE .  Shawia  (consacré  au  doc¬ 
teur  G.  Shaw  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées  qui  a  été  classé  de 
diverses  manières  par  Cassini,  Lcssing,  De 
Candolle,  et  qui  paraît  devoir  rester  main¬ 
tenant  dans  la  tribu  des  Yernoniacées  , 
d’après  l’avis  de  ce  dernier  botaniste.  Ré¬ 
cemment  M.  Raoul  (Choix  de  plan,  delà 
Nouv.- Zélande ,  p.  18)  a  complété  ses  ca¬ 
ractères  de  la  manière  suivante  :  Involucre 
imbriqué  à  6-12  écailles,  dont  les  intérieu¬ 
res  plus  grandes,  coriaces,  glanduleuses  ou 
pubescentcs.  Ligules  nulles  ou  peu  nom  ¬ 
breuses,  stériles.  Fleur  ligulée  le  plus  sou- 


S  fil'] 


SH  K 


591 


vent  unique;  fleurs  du  disque  hermaphro¬ 
dites;  corolle  à  5  dents  réfléchies.  Aigrette 
unisériée,  égalant  presque  la  corolle,  bar¬ 
belée  de  soies,  quelquefois  plus  longues  vers 
le  sommet.  Akène  pubescent,  le  plus  sou¬ 
vent  anguleux-coraprimé.  Réceptacle  très 
petit,  pointillé.  Tige  ligneuse;  feuilles  al¬ 
ternes,  coriaces,  cotonneuses  en  dessous.  Le 
même  botaniste  a  donné  une  belle  figure 
de  l’espèce  type  de  ce  genre  ,  le  S.  panicu- 
lata  Forst.,  arbre  tortueux,  de  3-4  mètres, 
à  capitules  uniflores,  qui  croît  à  la  Nouvelle- 
Zélande  (L.  c. ,  ta  b.  XIII);  il  en  a  décrit,  sous 
le  nom  de  S.  avicenniæfolia  ,  une  nouvelle 
espèce  de  la  même  localité,  à  capitules  3-4- 
flores.  Enfin,  il  a  signalé  comme  devant 
rentrer  dans  le  même  genre  VEurybia  fur- 
furacea  DC.,  qui  devient  le  Shawia  furfu- 
racea  RI.,  et  le  Solidago  arborescens  Forst., 
qui  prend  le  nom  de  Shawia  arborescens 
RI.  (D.  G.) 

SIIEFFÏELDIA.  bot.  ru.  —  Genre  de 
Forster  rapporté  comme  synonyme  au  Sa- 
molus.  (D.  G.) 

*  SHELL  MARE  (nom  anglais),  géol. — 
Synon.  de  Marne  coquillère.  (C.  d'O.) 

SIIELTOPUSICK.  Pseudopus  (  ^evÆvjç  , 
faux  ;  ttouç  ,  pied  ).  rept.  —  Genre  de  Sau¬ 
riens  de  la  famille  des  Lézards  chalcidiens 
ne  comprenant  qu’une  seule  espèce,  que  La- 
cépède  mettait ,  avec  le  Chirote  ,  dans  le 
groupe  des  Bipes ,  qui  a  été  successivement 
placé  dans  les  genres  des  Chamœsaura  , 
Seps,  Proclopus ,  Ophisaurus ,  et  dontOppel, 
le  premier,  a  fait  un  groupe  distinct  sous  le 
nom  de  Pseudopus ,  dénomination  qui  a  été 
changée  ,  par  quelques  auteurs ,  en  celle  de 
Shellopusick.  G.  Cuvier  plaçait  ce  genre 
parmi  les  Ophidiens,  et  au  commencement 
de  la  famille  des  Anguis  ;  mais  aujourd'hui 
on  est  généralement  d’accord  pour  le  mettre 
avec  les  Sauriens. 

Ce  groupe  est  très  voisin  de  celui  des  Or¬ 
vets;  il  s’en  distingue  particulièrement  par 
une  petite  proéminence  qu’il  présente  de 
chaque  côté  de  l’anus  ,  dans  laquelle  est 
un  petit  os  analogue  au  fémur,  tenant  à  un 
vrai  bassin  caché  sous  la  peau  ,  et  consti¬ 
tuant  deux  pieds  de  derrière  assez  dévelop¬ 
pés  ;  quant  aux  extrémités  de  devant,  elles 
se  font  à  peine  remarquer  au  dehors  par  un 
pli  peu  sensible  de  la  peau ,  et  il  n’y  a  pas 
d’humérus  à  l’intérieur. 


Les  caractères  principaux  des  Sheltopu- 
sicks,  tels  qu’ils  sont  résumés  par  MM.  Du- 
méril  et  Bibron  (Erp.  gén.  des  Suites  à 
Buffon  de  Roret,  t.  V,  1839  ),  sont  les  sui¬ 
vants  :  Langue  en  fer  de  flèche  ,  libre  et 
mince  dans  son  tiers  antérieur  seulement, 
écbancrée  triangulairement  en  avant,  ayant 
des  papilles  granuleuses  sur  le  premier  tiers 
de  sa  surface,  et  filiformes  sur  les  deux 
derniers  ;  des  dents  au  palais;  dents  inter¬ 
maxillaires  coniques,  simples;  dents  maxil¬ 
laires  subcylindriques  ou  subtuberculeuses; 
narines  latérales,  s’ouvrant  chacune  dans 
une  seule  plaque;  un  orifice  externe  de 
l’oreille  très  petit;  plaques  céphaliques  nom¬ 
breuses  ;  corps  serpentiforme  ;  pas  de  pattes 
antérieures  ;  membres  postérieurs  représen¬ 
tés  par  deux  petits  appendices  écailleux  , 
simples  ou  légèrement  bifides,  non  percés 
de  pores,  placés  l’un  à  droite,  l’autre  à 
gauche  de  l’anus  ;  deux  sillons  latéraux  as¬ 
sez  profonds;  pas  le  moindre  pli  sous  le 
cou. 

Par  la  forme  générale  de  son  corps ,  qui 
ressemble  beaucoup  à  celle  des  Serpents  , 
ce  genre  se  rapproche  de  l’ordre  des  Ophi¬ 
diens;  par  les  vestiges  de  ses  membres  ,  il 
s’en  éloigne,  au  contraire,  et  doit  être  réuni 
aux  Sauriens.  C’est  un  de  ces  groupes  des¬ 
tinés  par  la  nature  à  établir  le  passage  d’un 
ordre  à  un  autre,  et  qui  tendent  à  démon¬ 
trer  l’existence  de  la  série  zoologique. —  Une 
seule  espèce  entre  dans  ce  genre;  c’est: 

Le  Sheltopusick  ,  Pseudopus  Pallasii  G. 
Cuvier  ;  Lacerta  apoda  Pa lias  ;  Lacerta  apus 
Gin.  Le  Bipède  Sheltopusick  Lacépède;  Cha¬ 
mœsaura  apus  Schneider;  Bipes  Pallasii 
Oppel  ;  Pseudopus  O ppelii  Fitzinger;  Pseudo- 
pus  d’Urvillii  Cuv.,  Guérin  (  Icon .  du  règn. 
anim.  )  ;  Ophisaurus  serpenlinus  Eichw.  ; 
Pseudopus  Fischerii  Ménétries.  D’une  lon¬ 
gueur  de  plus  de  2  pieds.  Dans  l’âge  adulte 
la  tête  est  d’un  cendré  verdâtre  ,  couleur 
qui  s’étend  sur  la  partie  antérieure  du  cou , 
tandis  que  la  région  postérieure  offre  la 
même  teinte  que  le  tronc  :  le  fond  de  la  cou¬ 
leur  des  parties  supérieures  du  corps  est  un 
châtain  rubigineux  tirant  sur  le  rougeâtre  ; 
chaque  écaille  est  marquée  d’un  très  grand 
nombre  de  petits  points  noirâtres;  la  cou¬ 
leur  du  dos,  en  descendant  sur  les  lianes  , 
passe  graduellement  à  une  teinte  cendrée; 
l’iris  est  d’un  vert  doré,  et  la  pupille  est 


SHE 


SH  IJ 


û!)2 

noire.  Les  jeunes  ont  une  coloration  tout-à- 
fait  différente  de  celle  des  individus  adultes  ; 
iis  sont  d’un  brun  grisâtre  en  dessus  ,  et 
d’un  gris  blanchâtre  en  dessous;  leur  dos 
porte  en  travers  des  raies,  ou  plutôt  des  ta¬ 
ches  ou  chevrons,  d’une  couleur  brune;  des 
raies,  brunes  aussi,  coupent,  de  bas  en  haut, 
les  parties  latérales  de  leur  tête  et  de  leur 
cou;  il  y  en  a  une  derrière  la  narine,  une 
seconde  sous  l’œil,  une  troisième  au  niveau 
de  la  commissure  des  lèvres,  une  quatrième 
en  travers  de  l’oreille,  et  plusieurs  autres 
en  arrière  de  celle-ci  :  la  plupart  de  ces  raies 
descendent  sous  la  gorge,  où  elles  se  rejoi¬ 
gnent  d’une  manière  plus  ou  moins  régu¬ 
lière.  Les  sujets  adultes  conservés  dans  l’al¬ 
cool  offrent,  en  dessus,  une  teinte  châtain  , 
nuancée  de  noirâtre  ,  attendu  que  chaque 
écaille  porte  ,  près  de  son  bord  postérieur, 
une  raie  transversale  de  cette  dernière  cou¬ 
leur-,  en  dessous  ,  ils  sont  colorés  en  brun- 
jaunâtre. —  Cette  espèce  habite  la  Dalmatie, 
l’istrie  ,  la  Morée  ,  et  les  côtes  méditerra¬ 
néennes  de  l’Afrique  :  on  la  trouve  égale¬ 
ment  en  Crimée  et  dans  la  Sibérie  méridio¬ 
nale.  Elle  fréquente,  dit-on,  les  localités 
herbeuses.  (E.  Desmarest.) 

SIIEPHERDIE.  Shepherdia.  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Élæagriées  ,  de  la 
diœcie  octandrie,  séparé  des  Hippophae  Lin. 
par  Nuttal  (Gen.  of  north  Amer,  plants ,  il, 
p.  240).  Ses  espèces  appartiennent  à  l’Amé¬ 
rique  septentrionale;  mais,  dans  ces  derniers 
temps,  on  en  a  fait  connaître  une  nouvelle 
propre  au  Japon.  Ces  végétaux  sont  de  petits 
arbres,  à  feuilles  opposées,  lancéolées,  re¬ 
vêtues  en  dessous  de  poils  écailleux  argentés 
ou  ferrugineux;  leurs  rameaux  se  terminent 
en  épines.  Leurs  fleurs  sont  dioïques,  à  pé- 
rianthe  quadrifîde  chez  les  mâles,  quadri- 
parti  chez  les  femelles  ,  ayant  l’orifice 
fermé  par  huit  glandes.  Leur  fruit  est  un 
akène  recouvert  par  le  tube  du  périanthe 
qui  est  devenu  charnu.—  Le  type  de  ce  genre 
est  la  Shepherdie  du  Canada  ,  Shepherdia 
canadensis  Nutt.  (  Hippophae  canadensis 
Wilid.),  arbuste  de  2  mètres  environ,  qui 
croît  sur  le  bord  des  lacs  dans  les  parties 
occidentales  de  l’État  de  New-York  ,  dans 
le  Canada  ,  et  le  long  du  Saint-Laurent,  sur 
toute  la  longueur  de  son  cours.  Elle  se  dis¬ 
tingue  par  ses  feuilles  oblongues,  revêtues 
à  leur  face  inférieure  de  poils  écailleux  fer¬ 


rugineux  et  tombants.  Son  fruit  a  une  sa¬ 
veur  douceâtre.  On  cultive  aujourd’hui  cette 
espèce  dans  quelques  jardins,  de  même  que 
le  Shepherdia  argenlea  Nutt.,  petit  arbre 
de  4  à  6  mètres  ,  également  indigène  de 
l’Amérique  septentrionale,  où  il  croît  sur 
les  bords  du  Missouri,  et  dont  les  feuilles 
sont  argentées  en  dessous.  (D.  G.) 

SHÉRARDIE.  Sherardia  (  du  nous  de 
Sherard  ,  botaniste  anglais),  bot.  ph.  — - 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées  „  tribu 
des  étoilées ,  de  la  tétrandrie-monogynie 
dans  le  système  de  Linné.  Il  ne  comprend 
qu’une  espèce,  petite  plante  herbacée,  très 
commune  dans  les  champs  de  toute  l’Eu¬ 
rope,  à  petites  fleurs  rosées,  ramassées  au 
sommet  des  rameaux.  Le  caractère  par  le¬ 
quel  il  se  distingue  essentiellement  au  milieu 
de  nos  Rubiacées  européennes,  consiste  dans 
son  fruit  sec  surmonté  par  les  dents  du  ca¬ 
lice  persistant.  (D.  G.) 

SHOREA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Diptérocarpées  rapporté  comme  syno¬ 
nyme  au  Valica  Lin. 

SHORT! A.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Pyrolacées,  établi  récemment  par 
M.  Asa  Gray  ( Silltm .  Journ.,  XLII,  p.  48) 
pour  une  plante  de  l’Amérique  du  nord  , 
encore  très  imparfaitement  connue.  (D.G.) 

SIHJLTZIA.  bot.  ph.  —  Rafinesque  avait 
établi  sous  ce  nom  un  genre  qui  se  rapporte, 
comme  synonyme,  à  VObolaria  Lin,  la 
plante  qui  en  est  le  type  ayant  été  déjà 
décrite  bien  antérieurement  par  Linné  sous 
le  nom  d 'Obolaria  virginica.  Cette  plante  , 
extrêmement  remarquable  par  son  organi¬ 
sation  ,  a  été  décrite,  illustrée  et  figurée 
récemment,  avec  beaucoup  de  soin  et  de 
détails,  par  M.  Asa  Gray  (  Chloris  boreali - 
americana  ,  Decas  I  ,  p  21  ,  tab.  3  j,  qui 
en  a  tracé  les  caractères  génériques  d’une 
manière  plus  exacte  et  plus  complète  qu’on 
ne  l’avait  fait  jusqu’à  lui.  Le  caractère  le 
plus  singulier  de  ce  genre  consiste  dans  son 
ovaire  uniloculaire  dont  la  paroi  intérieure 
présente  quatre  plis  longitudinaux,  situés 
vers  les  bords  de  chacun  des  deux  carpelles, 
et  donne  attache,  sur  toute  sa  surface  ,  à 
une  multitude  d’ovules.  Ces  ovules  devien¬ 
nent  des  graines  que  M.  Asa  Gray  n’a  pu 
voir  qu’imparfaitement  mûres,  et  qui  possé¬ 
daient  alors  un  petit  nucléus  enfermé  dans 
un  test  lâche,  celluleux.  La  place  de  ce 


genre ,  dans  la  série  des  familles,  a  été  fort 
controversée.  M.  Endlicher  l’a  rangé  à  la 
suite  des  Scrophularinées,  parmi  les  genres 
qui  ont  de  l’affinité  avec  cette  famille.  Don 
le  classait  parmi  les  Orobanchées,  dans  une 
tribu  qu’il  nommait  Obolariées,  où  il  réu¬ 
nissait  YObolaria  et,  on  ne  sait  pour  quel 
motif,  le  Tozzia.  Bar tl i ng  et  Lindley  en 
font  également  une  Orobanchée.  Enfin,  par 
suite  de  l’examen  attentif  auquel  il  vient 
de  se  livrer,  M.  Asa  Gray  croit  devoir  en 
faire  une  Gentianée.  (P.  D.) 

*SHUTEIiEIA.  bot.  ph.  —  M.  Choisy  a 
établi  sous  ce  nom,  bien  analogue  à  celui 
du  Shuleria  Wight  et  Arnott ,  un  genre  de 
la  famille  des  Convolvulacées,  qui  n’est 
qu’un  démembrement  des  Palmia  Endl. 
Les  caractères  assignés  à  ce  genre  par  ce 
botaniste  consistent  dans  :  5  sépales  iné¬ 
gaux  ;  une  corolle  campanulée;  un  style  ter¬ 
miné  par  un  stigmate  à  2  lobes  ovales-apla- 
nis  ;  une  capsule  uniloculaire  ,  4-sperme. 
Le  type  unique  de  ce  genre  est  le  Shutereia 
bicolor  Choisy  (  Convolvulus  bicolor  Yahl.  ; 
Bot.  mag.,  tab.  2205),  plante  annuelle,  vo- 
luble,  qui  se  trouve  à  la  fois  dans  l’Inde  et 
au  cap  de  Bonne-Espérance,  et  que  sa  fleur 
jaune-blanchâtre,  avec  le  centre  brun-noir, 
rendrait  propre  à  être  cultivée  pour  l’orne¬ 
ment  des  jardins.  (D.  G.) 

*SHUTERIA.  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-papilionacées,  établi 
par  MM.  Wight  et  Arnott  ( Prodr .,  I,  p.  207) 
pour  des  plantes  herbacées  de  l’Asie  tropi¬ 
cale,  voisines  des  Glycine.  (D.  G.) 

*SHIJTTLE  WORTI11A .  bot.  ph.— Genre 
de  la  famille  des  Verbénacées  proposé  par 
Meisner  et  rapporté  comme  synonyme  au 
genre  Uivarowia  Bunge.  (D.  G.) 

*SIAGOIVA  (  cnaywv ,  mâchoire),  ins. — 

Meigen  (ùyst.  Beschr .,  VI,  1830)  désigne, 
sous  cette  dénomination,  un  genre  d’insectes 
de  l’ordre  des  Diptères,  famille  des  Tipulai- 
res,  qui  doit  être  réuni  au  groupe  des  Glo- 
china.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SIAG0NANTHIJS.  bot.  ph.— Genre  éta¬ 
bli  dans  la  famille  des  Orchidées,  tribu  des 
Vandées  ,  par  MM.  Endlicher  et  Pœppig  , 
pour  une  plante  épiphyte,  à  pseudo-bulbes, 
indigène  du  Pérou.  (D.  G.) 

SIAGOXIA  (naywv,  mâchoire),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères, 
famille  des  Carnassiers  et  tribu  des  Scari- 


tides,  créé  par  Latreille  (Gen.  Cruslaceorum 
et  Ins.,  t.  I,  VII,  IX)  et  généralement  adopté 
depuis.  Ce  genre  se  compose  de  16  espèces. 
Onze  appartiennent  à  l’Afrique,  4  à  l’Asie 
et  4  à  l’Europe;  12  sont  ailées  et  4  aptè¬ 
res  ;  nous  citerons  comme  en  faisant  partie  : 
les  S.  lœvigata ,  depressa,  flexus  et  rufipes 
F.,  etc.,  etc. 

Rambur  a  publié  sur  ce  genre  une  sorte 
de  monographie  ( Faune  de  l'Andalousie).  (C,  ) 

SIAGOXIA  (cnaywv,  mâchoire),  poiss.  — • 
Rafinesque  a  désigné  sous  ce  nom  sa  dix- 
neuvième  famille  de  Poissons  abdominaux, 
caractérisée  par  des  mâchoires  allongées  et 
dentées  ,  comprenant  les  Scombrésoces  de 
Lacépède,  les  Beîones  et  les  Notacanthes 
(Rafin.,  Anal,  nat.,  1815).  (G.  B.) 

SIAGOAIUÎU  ou  SIAGONUAI,  Kirby, 
Curtis.  ins.  — Synonyme  du  genre  Progna- 
thus  Latreille,  Blondel,  Erichson.  (C.) 

SIAGOXOTES  (aiaywv,  mâchoire),  poiss. 
—  Ce  nom  a  été  choisi  par  M.  Duméril 
(Z ool.  analyt.)  pour  désigner  sa  huitième 
famille  du  sous-ordre  des  Abdominaux,  le 
quatrième  des  Holobranches  (voy.  abdomi¬ 
naux).  Cette  famille  a  pour  caractères  dis¬ 
tinctifs  :  les  mâchoires  extrêmement  pro¬ 
longées,  ponctuées;  les  opercules  lisses  ;  les 
catopes  abdominaux;  les  rayons  des  nageoi¬ 
res  pectorales  réunis.  Elle  comprend  14 
genres ,  qui  appartiennent  aux  Malacoplé- 
rygiens  abdominaux  de  Cuvier  et  font  partie 
des  groupes  des  Esoces  et  des  Clupes.  (G.  B.) 

SIAGOXLM.  ins.  —  Voy.  siagonium. 

*SIALIA  ,  Swains.  ois.  —  Synonyme  de 
OFnanthe ,  Vieill.  Division  de  la  famille  des 
Traquets.  Voy.  traquet.  (Z.  G.) 

*SIALIDÆ.  ins.  —  Synonyme  de  Sem¬ 
blées,  Semblidœ.  (Bu.) 

'  SIALIDÆ  GEXUINÆ.  ins. — Synonyme 
de  Sembliles,  Semblitæ  (Burmeister,  Handb. 
der  Enlom.).  (Bl.) 

SIALIS.  ins.  —  Synonyme  de  Semblis 
employé  par  Latreille  ,  et  adopté  par  plu  ¬ 
sieurs  entomologistes.  (Bl.) 

SIAMANG.  mam. — Espèce  de  Quadru¬ 
manes  du  genre  Gibbon.  Voy.  ce  mot. 

(E.  D.) 

SIAMOISE,  moll.  —  Nom  vulgaire  du 
Turbinella  lineata ,  Lamk.  (G.  B.) 

*SIAP1»0S.  rept.  — L’une  des  nombreu¬ 
ses  subdivisions  du  genre  naturel  des  Scin- 
ques  ( voy  ce  mot),  a  reçu  de  M.  Gray  (Syn. 


594  3IB 

brit.  Mus.,  1840)  la  dénomination  de  Sia- 
phos.  (E.  D.) 

*SIBBALDIE.  Sibbaldia{ nom  d’homme). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Rosa¬ 
cées  ,  rangé  par  Linné  dans  la  pentandrie- 
pentagynie  de  son  système.  Il  est  formé  de 
plantes  herbacées,  indigènes  de  l’Europe, 
de  l’Asie  moyenne  et  septentrionale  ,  à  ti¬ 
ges  couchées;  à  feuilles  composées,  alternes, 
accompagnées  de  stipules  linéaires-lancéo- 
lées  ;  à  fleurs  en  corymbe,  blanches  ou  jau¬ 
nâtres.  Leurs  fleurs  ressemblent  beaucoup 
à  celles  des  Potentilles  ;  elles  s’en  distin¬ 
guent  par  leurs  pétales  beaucoup  plus  pe¬ 
tits,  linéaires;  par  leurs  étamines,  au  nom¬ 
bre  de  cinq,  alternes  aux  pétales,  ou,  plus 
rarement  ,  de  dix  ,  dont  cinq  alternipétales 
et  cinq  oppositipélales  ;  par  leurs  pistils  au 
nombre  de  cinq,  ou,  moins  souvent,  de  dix, 
auxquels  succèdent  tout  autant  d’akènes 
nautiques,  le  style  n’ayant  pas  persisté  a 
leur  sommet.  —  On  trouve  communément  à 
de  grandes  hauteurs  ,  dans  les  Alpes  et  les 
Pyrénées ,  la  Sibbaldie  couchée  ,  Sibbaldia 
procumbens  Lin.,  petite  espèce,  type  du 
genre,  dont  les  feuilles  ont  trois  folioles 
obovées,  tridentées  au  sommet,  dont  les  pe¬ 
tites  fleurs  présentent  cinq  pétales  jaunes  , 
lancéolés  ,  a  peine  de  la  longueur  du  ca¬ 
lice.  (D.  G.) 

SIBÉB1TE.  min.  —  Nom  donné  à  la  Ru- 
beliite,  ou  Tourmaline  rouge,  parce  qu’on 
l’a  trouvée  en  premier  lieu  dans  la  Sibérie. 
Voy.  TOURMALINE.  (DEL.) 

*SiBlA.  ois.  —  Genre  établi  par  liodson 
dans  la  famille  des  Turdidœ.  L’espèce  type 
du  genre  porte  le  nom  spécifique  de  Sib. 
Picaoides .  (Z.  G.) 

*SIB1LLATUIX  ,  Macgill.  ois.  —  Syno¬ 
nyme  de  Locuslella  Gould.  Division  de  la 
famille  des  Sylviadées.  Voy.  sylvie.  (Z.  G.) 

*SIBiLATBlX  (  sibilo ,  siffler),  rept.  — 
M.  Fitzinger  {Syst.  Rept.,  1843)  a  donné  le 
nom  de  Sibilalrix  à  l’une  des  subdivisions 
du  genre  naturel  des  Grenouilles.  Voy.  ce 
mot.  (F.  D.) 

SIBiNIA ,  Germar.  ins.  —  Nom  changé 
en  Sibynes  par  Schœnherr.  Voy.  ce  mot. 

(G.) 

SSJBOA.  rept.  —  Genre  de  Reptiles  de 
l’ordre  des  Ophidiens  ,  créé  par  M.  Fitzin¬ 
ger  (N.  class.  Rept.,  1826),  et  ne  compre¬ 
nant  qu’une  seule  espèce,  1  eSibon,  que  l’on 


SIB 

place  généralement  dans  le  genre  Couleuvre. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SIBXHORPIE.  Siblhorpia  (nom  d’hom¬ 
me  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Scrophularinées  ,  de  la  didynamie  angio- 
spermée  dans  le  système  de  Linné.  II  est 
formé  de  plantes  herbacées  rampantes,  de 
l’Europe  occidentale  et  de  l’Amérique  tro¬ 
picale  en  deçà  de  l’équateur,  à  feuilles  al¬ 
ternes,  réniformes,  crénelées  ;  à  fleurs  axil¬ 
laires  purpurines,  violacées  ou  jaunes,  pré¬ 
sentant  les  caractères  suivants  :  Calice 
5-8-parti;  corolle  presque  rotacée,  à  5-8 
lobes  égaux  ;  étamines  le  plus  souvent  didy- 
names  ,  plus  rarement  s’élevant  de  4  à  8  ; 
ovaire  à  deux  loges  multi-ovulées,  surmonté 
d’un  style  simple  que  termine  un  stigmate 
en  tête,  déprimé.  Le  fruit  est  une  capsule 
comprimée,  orbiculaire  ,  s’ouvrant  par  le 
sommet  à  la  maturité.  L’espèce  la  plus  con¬ 
nue  de  ce  genre  est  la  Sibthorpie  d’Europe  , 
Sibthorpia  europœa  Lin.  ,  petite  plante  qui 
croît  le  long  des  ruisseaux,  dans  les  lieux 
humides  de  l’Europe  occidentale  ,  à  tiges 
grêles  ,  diffuses  ,  couchées  ;  à  feuilles  lon¬ 
guement  pétiolées  ;  à  petites  fleurs  jaunes. 

(D.  G.) 

*SIBYIVES  (<ri§ vvvj,  trait  semblable  à  une 
lance),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  tétramères,  famille  des  Curculionides 
gonatocères,  division  des  Erirhinides,  sub¬ 
stitué  par  Schœnherr  ( Dispositio  methodica , 
p.  247,  Généra  et  sp.  Curculion.  syn .,  t.  III, 
p.  430  7,  2,316)  à  celui  de  Sibines  de  Ger¬ 
mar  ( Spec .  Ins.,  p.  289).  Ce  genre  renferme 
29  espèces.  14  sont  originaires  d’Europe, 
14  d’Afrique,  et  une  est  propre  à  l’Asie. 
Parmi  ces  espèces  sont  les  suivantes:  S.  ca- 
nus  01.,  viscariæ  Lin.,  primilus  Ht.,  etc.; 
la  première  vit  aux  dépens  de  la  Lychnis 
dioica?  et  la  troisième  de  VEuphorbia  cy- 
parissias.  L’une  et  l’autre  se  rencontrent 
aux  environs  de  Paris.  (C.) 

* S1B1 AOMOBPHUS  (atëwov  ,  épieu; 
fxopcpyj,  forme),  rept.  — M.  Fitzinger  {Syst. 
Rept.,  1843)  désigne  sous  ce  nom  l’une  des 
subdivisions  du  grand  genre  Couleuvre. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

^SïBYXOA  (oriSwoy,  épieu),  rept. — L'une 
des  subdivisions  du  groupe  naturel  des  Cou¬ 
leuvres  {voy.  ce  mot)  d’après  M.  Fitzinger 
{Syst.  Rept.,  1843).  (E.  D.) 

*SIBYiXOPHIS  (<uSvvov,  épieu  ;  o«p«ç,  ser- 


SIC 


SIC 


595 


pent).  rept.  — Genre  d’Ophidiens  de  la  di¬ 
vision  des  Couleuvres  ( voy .  ce  mot)  suivant 
M.  Filzinger  ( Syst .  Rept.,  1843).  (E.  D.) 

SICAIRES.  Sicarii.  ins. —  Tribu  de  Dip¬ 
tères,  de  la  famille  des  Notocanthes,  créé  par 
Latreille  ( Fam .  nat.,  1 825)  et  adopté  par 
M.  Macquart  qui  leur  assigne  les  caractères 
suivants:  Corps  épais;  tête  moins  large  que 
le  thorax;  palpes  cylindriques;  antennes 
plus  courtes  que  la  tête;  troisième  article  à 
trois  ou  huit  divisions,  sans  style;  une  cel¬ 
lule  marginale  distincte  aux  ailes  ;  deuxième 
sous  marginale  grande.  LesSicaires  fréquen¬ 
tent  particulièrement  les  bois;  ils  exhalent 
l’odeur  très  prononcée  du  Mélilot  bleu  et  la 
conservent  longtemps  après  leur  mort  ;  leurs 
larves  vivent  probablement  dans  les  détritus 
du  bois. 

Ces  Diptères,  que  l’on  a  successivement 
réunis  aux  Tabaniens,  aux  Stratiomydes  et 
aux  Xylophagiens,  mais  qui  réellement  ap¬ 
partiennent  à  la  famille  des  Notocanthes, 
forment  deux  genres:  ceux  des  Cœnornyia 
Latr.  ( Sicus  Fabr.)  et  Pachystomus  Latr. 
Voy.  ces  mots.  E.  D.) 

SICKINGIA.  bot.  ph.  —  Genre  très  peu 
connu,  proposé  par  Willdenow  pour  des  ar¬ 
bres  de  Caracas,  de  taille  moyenne,  et  re¬ 
marquables  par  la  dureté  de  leur  bois. 
M.  A.  Richard  a  cru  pouvoir  le  ranger  dans 
la  famille  des  Rubiacées,  tribu  des  Cincho- 
nées  ,  surtout  à  cause  de  l’aile  que  portent 
ses  graines;  mais  M.  Endlicher  se  borne  à 
le  placer  à  la  suite  de  cette  famille  ,  parmi 
les  genres  trop  peu  connus  pour  être  classés 
dans  une  tribu  quelconque  ,  et  De  Candolle 
fait  même  observer  qu’il  n’appartient  pro¬ 
bablement  pas  à  la  famille  des  Rubiacées  , 
soit  à  cause  de  ses  feuilles  profondément 
dentées,  soit  parce  que  Willdenow  ne  parle 
pas  de  stipules  dans  la  description  qu’il 
donne  de  ses  deux  espèces.  (D.  G.) 

SICKM ANN  IA.  bot.  ph.  —  Genre  établi 
par  Nees  d’Esenbeck  ( Linncea ,  t.  IX,  p.  292; 
t.  X,  p.  183  )  dans  la  famille  des  Cypéra- 
eées ,  tribu  des  Fuirénées,  pour  le  Schœnus 
radialus  Lin.  ,  du  cap  de  Bonne  Espérance. 

(D.  G.) 

SICUS  (çtxoç,  concombre),  ins.  —  Ce  nom 
a  été  plusieurs  fois  employé  en  diptérologie; 
1°  par  Scopoli  ( Ent .  Carn.,  1763)  pour  dési¬ 
gner  le  groupe  connu  sous  le  nom  de  Cono- 
pioa  ;  2"  par  Latreille  ( Préc .  caract.  des 


Ins.,  1796)  pour  indiquer  la  division  des 
Tachydromiœ  ;  et  enfin  3  ’  par  Fabricius  et 
Meigen  (in  Illiger  Mag.,  II,  1803)  pour  dis¬ 
tinguer  un  genre  qui  est  beaucoup  plus 
connu  sous  la  dénomination  de  Cœnornyia. 
Aujourd'hui  le  nom  de  Sicus  n’est  générale¬ 
ment  plus  en  usage.  (E.  D.) 

*SICYDIUM  (cr^xva ,  ventouse).  POISS.  — 
Ce  genre  de  Poissons  acanthoptérigiens 
appartient  au  groupe  des  Gobioïdes,  et  doit 
son  nom  à  la  réunion  de  ses  ventrales  qui 
forment  une  sorte  de  cloche  ou  de  bassin 
rond,  concave,  adhérent  presque  également 
de  toutes  parts.  Les  mâchoires  ont  une  ran¬ 
gée  de  dents  égales,  serrées  et  flexibles;  à 
la  mâchoire  inférieure,  en  dedans,  se  trou¬ 
vent  en  outre  quelques  fortes  dents.  Les 
Sicydium  se  rapprochent  beaucoup  des  Go¬ 
bies  à  queue  ronde  par  l’ensemble  de  leurs 
caractères;  leurs  dents  sont  en  partie  sem¬ 
blables  à  celles  des  Salarias;  leur  ventrale 
est  plus  semblable  à  celle  des  Cycloptères 
qu’à  celle  des  Gobies.  Ces  nombreux  rap¬ 
ports  avec  ce  dernier  genre  furent  cause 
qu’on  y  laissa  les  deux  espèces  d’abord  con¬ 
nues  :  le  Sicydium  de  Plumier  et  le  Sicydium 
tête  de  Lièvre.  Deux  autres  espèces  ont  été 
trouvées  depuis  :  le  Sicydium  à  large  tête 
( Sicydium  laiiceps,  Cuv.  et  Val.),  des  eaux 
douces  de  l’Ile  Bourbon  ,  et  le  Sicydium  à 
tête  de  Chien  ( Sicydium  cynocephalum,  Cuv. 
et  Val.),  appelé  ainsi,  sans  doute,  à  cause 
des  dents  de  sa  mâchoire  inférieure  où  les 
deux  médianes  sont  plus  grandes  que  les 
autres  ;  il  a  été  pris  dans  les  eaux  douces 
qui  descendent  à  la  rade  de  Manado  ,  dans 
l’île  de  Célèbes. 

Le  Sicydium  de  Plumier  (  Sicydium  Plu- 
mieri,  Cuv.  et  Val .\Gobius  Plumier i,  Bloch, 
pi.  178,  fîg.  3 ;  Lacép.,  t.  II ,  pl.  1  5,  fig.  2), 
était  connu  à  la  Martinique  sous  le  nom 
vulgaire  de  Sucet ,  qui  annonce  que  les  co¬ 
lons  n’ignoraient  pas  l’emploi  que  l’animal 
fait  de  sa  ventrale  comme  moyen  de  fixation, 
en  s’en  servant  comme  d’une  ventouse. 
Plumier  rapporte  qu’il  est  fort  multiplié 
dans  les  rivières  des  Antilles,  et  assure  que 
sa  chair  est  bonne  et  de  digestion  facile. 

Le  Sicydium  tête  de  Lièvre  ( Sicydium  la- 
gocepholum  ,  Cuv.  et  Val.;  Gobius  lagoce- 
phalus ,  Pall.),  est  très  commun  dans  les 
rivières  et  les  étangs  de  l’île  de  France  et 
de  Bourbon.  On  affirme  que  les  adultes  ne 


596 


SIC 


SJD 


vont  jamais  à  la  mer,  mais  que  leurs  œufs 
y  sont  entraînés  par  les  courants  et  que 
c’est  le  milieu  nécessaire  à  leur  éclosion. 
Les  petits  se  glissent  à  travers  les  galets  et 
par  toutes  les  plus  petites  fissures  qui  peu¬ 
vent  les  ramener  à  l’eau  douce;  on  en  re¬ 
cueille  alors  un  grand  nombre  dans  des 
paniers  d’osier  disposés  pour  cette  pêche, 
et  les  Négresses  en  prennent  des  milliers 
avec  de  grossiers  filets  dans  les  petites  mares 
qu’elles  creusent  à  cet  effet  sur  le  rivage. 
La  chair  de  ce  Poisson  est  agréable,  et  les 
colons  estiment  beaucoup  un  plat  de  ces 
bichiques  préparés  au  cary.  (E.  B.) 

*  S1CYDIOI.  bot.  pu.  — Genre  de  la 
famille  des  Cucurbitacées  ,  proposé  par 
M.  Schlechtendal  ( Linnœa ,  t.  Vil,  p.  388) 
pour  une  plante  herbacée  ,  du  Mexique  ,  à 
petites  fleurs  dioïques,  dont  les  mâles  ,  aui 
ont  trois  étamines  libres ,  sont  seules  con  ¬ 
nues.  (D.  G.). 

SICYOIDÉLS.  Sicyoideœ .  bot.  ph.  — 
Tribu  des  Cucurbitacées  (voy.  ce  mot),  ca¬ 
ractérisée  par  un  ovaire  uni- ovulé,  et  ayant 
pour  type  le  genre  Sicyos.  (Ad.  J.) 

*S1CY0YIA  ( Sicyonia ,  chaussure),  ins. 
— -  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères ,  fa¬ 
mille  des  Diurnes,  tribu  des  Papilionides , 
créé  par  Hubner  (Cat.,  1816),  et  ne  com¬ 
prenant  qu’une  seule  espèce  (Y.  apseudes), 
qui  provient  du  Brésil.  (E.  D.) 

*SICYOIMIE.  Sicyonia.  crust. — C’est  un 
genre  de  l’ordre  des  Décapodes  brachyures, 
de  la  famille  des  Salicoques  ,  de  la  tribu 
des  Pénéens,  établi  par  M.  Milne  Edwards 
aux  dépens  des  Palœmon  des  auteurs  et 
adopté  par  tous  les  carcinologistes,  Trois 
espèces  composent  cette  coupe  générique; 
je  citerai  seulement  la  Sicyonib  sculptée  , 
Sicyonia  sculpta  Edw.  (Ann.  des  sc.  nat. , 
Ve  série,  t.  XIX,  p.  339,  pl.  9,fig.  1  à  8). 
Cette  espèce  est  commune  dans  la  Méditer¬ 
ranée  et  sur  les  côtes  d’Afrique,  particu¬ 
lièrement  dans  les  rades  d’Oran  ,  d’Alger  et 
de  Bône,  où  je  l’ai  abondamment  rencon¬ 
trée.  (H.  L.) 

SICYOS.  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille 
des  Cucurbitacées,  tribu  des  Sicyoïdées,  à 
laquelle  il  donne  son  nom,  de  la  monœcie- 
syngénésie  dans  le  système  de  Linné.  En  le 
formant,  Linné  lui  a  donné  pour  base  le 
Sicyoides  de  Tournefort.  Il  comprend  des 
plantes  herbacées,  grimpantes  à  l’aide  de 


vrilles,  monoïques,  qui  croissent  dans  toutes 
les  contrées  tropicales  et  sous- tropicales,  et 
dont  on  connaît  aujourd’hui  une  quinzaine 
d’espèces.  Ses  caractères  principaux  consis¬ 
tent,  pour  les  fleurs  mâles,  dans  un  calice 
à  5  dents  subulées,  une  corolle  quinquéfide, 
et  5  étamines  soudées  en  colonne  au  som¬ 
met  de  laquelle  les  anthères  forment  une 
sorte  de  tête  ;  pour  les  femelles  ,  dans  un 
ovaire  uni-loculaire,  à  un  seul  ovule  sus¬ 
pendu  au  plafond  de  la  loge,  surmonté 
d’un  style  bi  trifide  que  terminent  2-3  stig¬ 
mates  indivis.  Le  fruit  est  coriace,  ovoïde, 
hérissonné.  (D.  G.) 

*SIDA.  crust. — C’est  un  genre  de  l’ordre 
des  Daphnoïdes  ,  établi  par  Straus  et  adopté 
par  tous  les  carcinologistes.  M.  Straus  a 
proposé  de  réunir  sous  ce  nom  générique 
les  Daphnoïdes  ,  dont  les  grandes  antennes 
(ou  rames  )  sont  divisées  en  deux  branches 
comme  chez  les  Daphnies,  mais  chez  les¬ 
quelles  l’une  de  ces  branchies  ne  se  compose 
que  de  deux  articles  et  l’autre  de  trois.  II 
est  aussi  à  remarquer  que  ,  chez  les  Sidies  , 
l’abdomen  est  réfléchi  en  dessus  au  lieu 
d'être  recourbé  en  bas.  On  ne  connaît  en¬ 
core  qu’une  seule  espèce  dans  ce  genre  :  c’est 
la  Sidie  cristalline,  Sida  crislallina ,  Mull. 
( Enlom .,  p.  96,  pl.  14,  fig.  1  à  4).  Cette 
espèce  a  pour  patrie  la  Scandinavie.  (H.  L,) 

SIDA.  Sida .  bot.  ph.  — Grand  genre  de 
la  famille  des  Malvacées ,  tribu  des  Sidées, 
dont  il  est  le  type,  de  la  monadelphie-po- 
lyandiie  dans  le  système  de  Linné.  Le  nom¬ 
bre  des  espèces  qu’on  en  connaît  aujourd’hui 
s’élève  à  près  de  200  ;  et  il  serait  beaucoup 
plus  considérable  si  on  admettait  pour  lui 
la  circonscription  que  DeCandolle  lui  a  tra¬ 
cée  dans  son  Prodrome  (I,  p.  459  ).  En 
effet,  ce  botaniste  y  réunissait  les  genres 
Gaya  H.  B.  K.,  Baslardia Kunth  et  les  nom¬ 
breuses  espèces  d 'Abutilon  Gærtn.  Si  l’on 
en  détache  ces  trois  groupes  génériques  , 
d’après  la  manière  de  voir  de  M.  Kunth  , 
qui  est  généralement  adoptée  aujourd’hui, 
ce  genre  se  compose  de  végétaux  herbacés , 
sous -frutescents  et  frutescents,  répandus 
dans  toutes  les  contrées  tropicales  et  sous- 
tropicales,  à  feuilles  pétiolées,  entières,  ou 
plus  rarement  lobées,  à  pédoncules  uni- 
multiflores ,  axillaires,  articulés  au-dessous 
du  sommet.  Les  fleurs  de  ces  végétaux  man¬ 
quent  d’involuere  et  présentent  :  un  calice 


SID 


SID 


597 


quinquéfide  ,  souvent  en  cupule  ;  une  corolle 
de  cinq  pétales  généralement  inéquilatéraux; 
un  ovaire  sessile  à  cinq  ou  plusieurs  loges  uni- 
ovulées,  auxquelles  correspondent  tout  au- 
lantdestylesplusoumoins  soudés  entre  eux 
à  leur  base.  A  ces  fleurs  succède  une  capsule 
dont  les  loges  deviennent  autant  de  coques 
inonospermcs ,  indéhiscentes  et  qui  se  dé¬ 
tachent  à  leur  maturité  en  laissant  l’axe 
central  persistant,  dilaté  à  sa  base  en  ex¬ 
pansions  membraneuses.  —  Quelques  espèces 
de  Sida  sont  cultivées  comme  plantes  d’or¬ 
nement.  Parmi  elles ,  nous  prendrons  pour 
exemple  le  Sida  Napée  ,  Sida  Napœa  Cav. 

( Napœa  lœvis  Lin.),  grande  et  belle  plante 
herbacée  vivace,  de  la  Virginie,  reconnais¬ 
sable  à  ses  feuilles  palmées  divisées  en  cinq 
lobes  oblongs,  acuminés  et  dentés,  glabres. 
Ses  fleurs  sont  blanches  ,  de  grandeur 
moyenne,  groupées  sur  des  pédoncules  mul- 
tiflores.  Chacune  d’elles  donne  dix  carpelles 
mutiques,  acuminés.  Cette  espèce  est  assez 
rustique  pour  être  cultivée  en  pleine  terre. 
On  la  multiplie  de  semis.  (P.  D.) 

*SIDÉES.  Sideœ.  bot.  ph.--  Une  des  tri¬ 
bus  de  la  famille  des  Malvacées  ( voy .  ce 
mot  ),  ainsi  nommée  du  genre  Sida  qui  lui 
sert  de  type.  *  (Ad.  J.) 

SIDERA  IV'THUS  (  çifapoç ,  fer;  &,0o? , 
fleur),  bot.  pu.- — Synonyme  douteux  du 
genre  Haplopappus  Cass.,  famille  des  Com¬ 
posées,  tribu  des  Astéroïdées.  (D.  G.) 

*SIDERASTRÉE.  polyp.  -  Section  éta¬ 
blie  par  M.  de  Blain ville  dans  le  grand 
genre  Astrée,  et  comprenant  les  espèces  à 
loges  superficielles  ou  peu  profondes  et  non 
marginées,  ayant  des  lamelles  nombreuses, 
très  fines,  peu  saillantes  ,  qui  partent  d’un 
centre  excavé,  et  se  portent  jusqu’à  celles 
d’une  autre  étoile,  avec  lesquelles  elles  se 
continuent  :  telles  sont  les  Astrea  Siderea , 
A.  galaxea,  A.  escharoides ,  etc.  (Duj.) 

*  SIDÉRÉTINE  (çtànpoç,  fer  ;  pYj-riv/),  ré¬ 

sine).  min.  —  C’est  le  nom  que  M.  Beudant 
a  donné  au  Fer  oxidé  résinite,  arséniaté  et 
sulfaté,  que  l’on  trouve  en  masses  brunes  , 
d’un  éclat  résineux  ,  dans  les  mines  de 
Schnecberg.  (Del.) 

*  SIDERIDIS.  ins.  —  Hubner  (  Cal.  , 

1816)  indique  sous  celte  dénomination  un 
genre  de  Lépidoptères  nocturnes  de  la  tribu 
des  Noctuélides.  (E.  D.) 

SIDÉRITE  (  sidnpo;  ,  fer),  min.  —  On  a 


donné  ce  nom  au  Lazulite  ,  parce  qu’on  le 
croyait  coloré  par  du  phosphate  de  Fer,  et 
à  une  variété  de  Quarz  hyalin  de  couleur 
bleu  d’azur.  Fîaidinger  l’emploie  comme 
nom  de  genre  dans  sa  classification.  (Del.) 

SIDERITIS.  Sideritis  (de  ,  fer). 

—  Genre  important  de  la  famille  des  La¬ 
biées,  de  la  didynamie-gymnospermie  dans 
le  système  de  Linné,  dont  nous  connaissons 
aujourd’hui  environ  40  espèces.  Il  est  formé 
de  végétaux  herbacés,  sous-frutescents  et  fru¬ 
tescents  qui  croissent  naturellement  dans  les 
parties  moyennes  de  l’Europe,  dans  la  ré¬ 
gion  méditerranéenne,  dans  l’Asie  tempérée 
et  dans  les  lies  Canaries.  Les  fleurs  de  ces 
plantes  sont  petites,  généralement  jaunâtres, 
groupées  en  faux  ver ticilles  6-multiflores  , 
rapprochés  en  forme  de  grappe  ou  d’épi,  et 
accompagnés  de  feuilles  florales  ou  de  brac¬ 
tées  ;  on  reconnaît  dans  ces  fleurs  les  carac¬ 
tères  suivants:  calice  tubuleux,  à  5-10 
nervures,  à  5  dents  droites  presque  épineu¬ 
ses;  corolle  à  gorge  nue  ,  à  lèvre  supérieure 
dressée,  presque  plane,  à  lèvre  inférieure 
étalée,  trilobée,  le  lobe  médian  plus  large, 
généralement  échancré  ;  étamines  didyna- 
mes,  dont  lés  deux  longues  inférieures  ont 
leurs  anthères  presque  toujours  réduites  à 
moitié,  ou  du  moins  différentes  des  supé¬ 
rieures;  style  bifide  au  sommet,  à  division 
inférieure  dilatée  ,  embrassant  à  sa  base  la 
supérieure. 

M.  Bentham  divise  les  Sideritis  qu’on 
nomme  aussi  vulgairement  Crapaudines  , 
en  4  sous-genres  :  Marrubiastrum  ,  Empe - 
doclea ,  Eusideritis,  Hesiodia,  dont  le  premier 
comprend  des  espèces  frutescentes,  propres 
aux  Canaries;  dont  le  deuxième  et  le  troi¬ 
sième  se  composent  de  plantes  sous-frutes¬ 
centes  ou  herbacées  vivaces,  indigènes  de 
la  région  méditerranéenne;  dont  le  dernier 
ne  renferme  que  des  herbes  annuelles, 
particulières  à  l’Europe  moyenne  et  médi¬ 
terranéenne. 

C’est  au  premier  de  ces  sous-genres  qu’ap¬ 
partient  le  Sideritis  des  Canaries  ,  Sideritis 
can ariensis  Lin.,  belle  espèce  frutescente, 
haute  d’environ  un  mètre,  spontanée  aux 
Canaries  et  à  Madère.  Elle  est  remarquable 
par  sa  tige,  scs  rameaux  et  ses  pétioles  cou¬ 
verts  de  poils  laineux,  blancs-jaunâtres  , 
abondants;  ses  feuilles  sont  ovales,  créne¬ 
lées,  en  cœur  à  la  base,  épaisses  et  rugueu- 


SID 


SID 


598 

ses,  veinées  en  dessous,  veloutées-laineuses 
sur  les  deux  surfaces.  Ses  fleurs  jaunâtres , 
dans  lesquelles  la  corolle  dépasse  à  peine  le 
calice,  forment  des  faux  ver ticil les  multi- 
flores  distincts.  On  cultive  cette  plante  dans 
les  jardins,  à  une  exposition  chaude  pendant 
l’été,  en  orangerie  pendant  l’hiver. 

Le  deuxième  sous-genre  renferme,  entre 
autres  espèces,  le  Sideritis  de  Syrie,  $ide- 
ritis  syrica  Lin.,  qui  est  cultivé,  comme  le 
précédent,  à  titre  d’espèce  d’ornement. 

Pour  exemple  du  troisième  sous  genre  , 
nous  citerons  une  espèce  indigène  très  po¬ 
lymorphe,  le  Sideritis  hyssopifolia  Lin.,  au¬ 
quel  plusieurs  botanistes  rapportent  comme 
synonyme  le  S.  pyrenaica  Poir.,  ou  S.  cre- 
nata  Lapeyr.  M.  Bentham  range  même  ces 
deux  plantes  comme  de  simples  formes  dans 
le  S.  scordioides  Lin.  Mais  au  total  l’histoire 
de  ces  plantes,  qu’on  trouve  dans  les  parties 
méridionales  de  la  France,  particulièrement 
dans  le  Roussillon  et  les  Pyrénées  ,  n’est 
certainement  pas  tout  à  fait  éclaircie. 

Dans  le  dernier  sous-genre  rentrent  deux 
de  nos  espèces  indigènes  ,  dont  l’une  se 
trouve  communément  dans  les  parties  sèches 
et  incultes  de  nos  départements  méditer¬ 
ranéens,  particulièrement  dans  ce  qu’on 
nomme  les  Garrigues  du  bas  Languedoc; 
c’est  le  Sideritis  roman  a  Lin.  L’autre,  le 
S.  montana  Lin.  est  moins  répandue  et  croît 
dans  les  lieux  montagneux.  (P.  D.) 

SIDÉROCALCITE.  min.  Syn.  de  Cal¬ 
caire  ou  Dolomie  ferrifère.  (Del.) 

SIDÉROCHROME.  min.  —  Voy.  fer  et 

CHROMITES. 

SIDËROCLE PTE ,  Saussure,  min.— Mi¬ 
néral  d’un  vert  jaunâtre,  qu’on  trouve  dans 
les  cavités  des  laves  du  Brisgaw ,  et  qui 
n’est  probablement  que  de  l’Olivine  altérée. 
Voy.  péridot.  (Del.) 

SIDÉROCRISTE.  min.  -  Nom  donné 
par  Brongniart  à  la  roche  que  les  Allemands 
appellent  Eisenglimmersehiefer,  et  qui  est 
composée  de  Quarz  hyalin  (ou  Cristal  de 
roche)  et  de  Fer  oligiste  micacé.  (Del.) 

*S  IDE  ROD  AC  T  Y  LUS  (  at$  npoS axTü)oç  j 
qui  a  des  doigts  de  fer  ).  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  tétramères  ,  famille 
des  Curculionides  gonatocères,  division  des 
Brachydérides ,  établi  par  Schonherr  (  Gen. 
et  sp.  Curc-ul.  synon .,  t.  II,  p.  125,  6?  1 , 
p.  283)  sur  six  espèces  de  l’Afrique  tropi¬ 


cale.  Les  espèces  types  de  ce  genre  sont  les 
S.  sagittarius  01.,  galamensis  Chevt.  et  ad- 
stringatus  Schr.  (C.) 

SIDERODENDRON  (aM„poÇ,  fer;  ftv- 
dpo'j ,  arbre),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Rubiacées ,  tribu  des  Cofleacées,  voisin 
des  Coffea  ,  créé  par  Schreber ,  dans  le¬ 
quel  rentrent  des  arbres  indigènes  des  An¬ 
tilles  et  de  l’Amérique  tropicale,  à  fleur  té 
tramère,  et  donnant  pour  fruit  une  baie 
sèche ,  à  deux  loges  monospermes.  Le  Side- 
rodendron  triflorumY ah I  croît  dans  les  îles 
de  la  Martinique  et  de  Mont -Serrât  ,  où  il 
porte  le  nom  de  Bois-de-Fer.  Le  S.  mulli - 
florum  A.  Rich.  se  trouve  dans  la  Guiane 
française.  (D.  G.) 

SIDÉROLINE  et  SIDÉROLITE .  foram. 
—  Genre  de  Rhizopodes  ou  Foraminifères  , 
établi  sous  le  nom deSidérolite par Lamarck 
qui  le  classa  d’abord  parmi  les  Polypiers, 
puis  parmi  les  Mollusques  céphalopodes  dans 
la  famille  des  Nautilacées,  entre  les  Discor- 
bes  et  les  Vorticiales,  en  lui  assignant  les 
caractères  suivants ,  d’après  une  seule  espèce 
fossile  du  terrain  crétacé  de  Maëstricht,  la  Si- 
tal.  caicilrapoïde,  que  Fic'ntel  et  Moll  avaient 
nommée  Nautüus  papillosus .  C' est  une  petite 
coquille  multifoculaire,  de  forme  étoilée  ou 
en  chausse-trappe,  large  de  2  à  3  millimè¬ 
tres,  dont  le  disque,  convexe  des  deux  côtés 
et  chargé  de  points  tuberculeux,  est  formé 
de  tours  contigus,  non  apparents  en  dehors, 
avec  des  cloisons  transverses  imperforées.  La 
circonférence  est  bordée  de  lobes  inégaux  et 
en  rayons;  l’ouverture,  suivant  Lamarck, 
est  distincte,  sublatérale;  mais  ce  dernier 
caractère  disparaît  quelquefois.  M.  Al,  d’Or- 
bigny  a  changé  le  nom  de  Sidérolite  pour 
celui  de  Sidéroline  et  a  placé  ce  genre  dans 
sa  famille  des  Nautiloïdes,  la  première  de 
l’ordre  des  Hélicostègues  ;  il  lui  attribue  une 
spire  enroulée  sur  le  même  plan,  formée  par 
des  tours  embrassants  avec  des  appendices 
marginaux,  des  loges  simples  et  une  seule 
ouverture  en  fente  transversale  contre  le 
retour  de  la  spire,  mais  souvent  masquée. 

(Duj.) 

SIDEROLITE.  —  Voy.  sidéroline. 

*SIDER0LITI1US.  foram.  —  Le  même 
que  sidéroline.  (G.  B.) 

*SIDERONTE  (cr Ihpoç,  fer),  ins.— Genre 
de  l’ordre  des  Lépidoptères  ,  de  la  famille 
des  Diurnes,  indiqué  par  M.  Boisduval  dans 


SID 


SIE 


599 


une  planche  de  son  ouvrage  sur  les  Lépi¬ 
doptères  des  Suites  à  Buffon  (t.  I,  tab.  IV,  B. 
■1836).  (E.  D.) 

*SIDÉROPORE  polyp—  Genre  de  Poly¬ 
piers  zoanlhaires,  pierreux,  proposé  par 
M.  de  Blainville  pour  les  espèces  de  Porites 
dont  les  cellules  immergées  ou  à  peine 
mamelonnées,  de  forme  circulaire  sub¬ 
hexagonale,  ont  six  entailles  profondes,  une 
à  chaque  angle,  et  un  axe  pist»  1 1  i forme  au 
centre.  Ces  cellules  sont  irrégulièrement 
éparses  à  la  surface  d’un  Polypier  arbores¬ 
cent,  palmé  et  très  finement  granulé,  mais 
non  poreux.  Tels  sont  les  Porites  scabra , 
elongala  et  subdigitata  de  Lamarck.  M.  Eh¬ 
renberg  ne  les  distingue  pas  génériquement 
des  autres  Porites  qui  forment  simplement 
un  sous-genre  de  Madrépores.  (Duj.) 

SIDÉROSCIIISÔLITHJË  (-«îy»poç,  fer; 
W-Çw ,  fendre),  min.  — Substance  ferrugi¬ 
neuse  ,  à  structure  laminaire  ,  cristallisant 
en  prisme  hexaèdre  régulier,  modifié  par  les 
faces  d’une  double  pyramide  hexagonale,  et 
composée  de  Silice,  de  protoxide  de  Fer  et 
d’Eau,  dans  des  rapports  atomiques  fort 
simples.  Son  analyse  ,  par  Wernekink  ,  a 
donné  :  Silice  ,  16,1  ;  oxidule  de  Fer,  74,6  ; 
Eau,  9,3.  Ses  cristaux  sont  petits,  métal¬ 
loïdes  et  d’un  noir  de  velours.  Dur.  =  3  ; 
dens.  =  3.  Elle  fond  en  un  globule  noir 
magnétique;  sa  poussière,  qui  est  verte, 
est  soluble  dans  les  acides.  On  l’a  trouvée  à 
Conghonas  do  Campo  ,  au  Brésil  ,  dans  une 
pyrite  magnétique,  avec  de  la  Sidérose.  (Del.) 

SIDÉROSE  (çnîyjpoç,  fer),  min. —  Syn.  de 
Fer  carbonaté.  Voy .  fer.  (Del.) 

*SIDE  ROTHE  RIE  M  (otf  •/jpoç,  fer;  Qnplov, 
bête  sauvage  ).  mam.  —  Groupe  de  Pachy¬ 
dermes  fossiles  créé  par  M  Jœger  (Wurt. 
fcss.  saugth.,  1839).  (E.  D.) 

SÏDÉROXYLE.  Sideroxylon  (  stënpoç  , 
fer;  £uAov,  bois),  bot.  ph.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Sapotacées,  de  la  pentandrie  mo- 
nogynie  dans  le  système  de  Linné,  établi 
par  Dillenius  (  Hort.  ellh.,  265)  ,  et  renfer¬ 
mant  des  arbres  propres  aux  parties  tropi¬ 
cales  de  l’ancien  continent,  plus  particuliè¬ 
rement  aux  îles  de  France  et  de  Bourbon  , 
où  ils  sont  connus  sous  le  nom  vulgaire  de 
Bois-de- Fer  blanc.  Dans  le  Prodrome  (VIII, 
p.  177  ),  M.  Alph.  De  Candolle  en  a  carac¬ 
térisé  41  espèces.  Ces  plantes  ont  pour  ca¬ 
ractères  un  calice  à  cinq  lobes  profonds, 


imbriqués;  une  corolle  à  cinq  divisions; 
cinq  étamines  fertiles  opposées ,  et  cinq  sté¬ 
riles  alternes  aux  lobes  de  la  corolle  ;  un 
ovaire  hérissé  ,  généralement  à  cinq  loges 
uni-ovulées,  auquel  succède  un  fruit  charnu. 
Sous  le  nom  de  S.  cinereum,  Lamarck  a 
confondu  diverses  plantes  de  l’ile  de  France 
et  de  Bourbon. 

Le  Sideroxylon  de  Burmann  se  rapporte, 
comme  synonyme  ,  au  Curtisia  Ait.,  genre 
rangé  par  M.  Endlicher  à  la  suite  des  Cor¬ 
nées.  (D.  G.) 

*SIDIE..  Sida,  crust.  — Ce  genre  ,  qui 
appartient  à  l’ordre  des  Cladocères  et  à  la 
famille  des  Daphnidiens,  a  été  établi  par 
M.  Straus  qui  réunit  dans  cette  coupe  gé¬ 
nérique  les  Daphnies,  dont  les  grandes  an¬ 
tennes  (  ou  rames  )  sont  divisées  en  deux 
branches  comme  chez  les  vraies  Daphnies, 
mais  chez  lesquelles  l’une  de  ces  branches 
ne  se  compose  que  de  deux  articles  et  l’autre 
de  trois.  Il  est  ainsi  à  remarquer  que  chez 
les  Sidies,  l’abdomen  est  réfléchi  en  dessus 
au  lieu  d’être  recourbé  en  bas.  On  ne  con¬ 
naît  qu’une  seule  espèce  de  ce  genre  ,  la 
Sidie  cristalline,  Sida  crislallinia  Mülier 
( Entomostr .,  p.  95,  pl.  J4,fig.  4  à  4).  Cette 
Sidie  habite  la  Scandinavie.  (H.  L.) 

SID  J  AA.  Amphacanthus  (du  mot  Sigian , 
nom  de  ce  Poisson  chez  les  Arabes),  poiss. 
—  On  a  désigné  sous  ce  nom  un  genre  cu¬ 
rieux  d’Acanthoptérygiens ,  de  la  famille 
des  Theuties,  ballotté  par  les  nomenclateurs 
d’un  groupe  à  un  autre,  et  constituant  le 
genre  Amphacanlhe ,  tel  qu’il  a  été  défini 
par  M.  Valenciennes  qui  en  a  parfaitement 
établi  la  synonymie.  Voy.  amphacanthe  et 
buco.  (G.  B.) 

*SIDAHJM.  moll.  tunic.  —  Genre  d’As- 
cidées  composées,  de  la  famille  des  Botril 
liens  (M.  Edw.,  Nouv.  ann.  mus.,  1841). 

*S1DXY  L'YI.  mcll.  tunic. —  (Sav.,  Mém. 
anim.  sans  vert.,  1810).  Voy.  sidnium. 

*SIDULA.  moll.  —  Genre  de  Gastéro¬ 
podes  pulmonés,  décrit  par  Gray  ( inTurlon , 
Descript.  of  sorne  new  Brit.  shells).  (G.  B.) 

*  S1DERIA.  crust.  —  Leach  ,  dans  son 
Z oological  Miscellany,  désigne  sous  ce  nom 
un  genre  de  l’ordre  des  Isopodes  ,  qui  n’a 
pas  été  adopté  par  les  carcinologistes.  (H  L.) 

*  SIEBERA  (dédié  au  botaniste  allemand 
Sieber).  bot.  ph.  —  Plusieurs  genres  ont  suc¬ 
cessivement  reçu  ce  nom.  L’un,  de  Reichen- 


600 


SIG 


\ 


SIE 

bach  ,  dans  la  famille  des  Ombellifères  ,  est 
rapporté  maintenant,  comme  synonyme,  au 
genre  Azorella  Lam.;  un  second,  de  Schra- 
der,  dans  la  famille  des  Caryophyllées,  rentre 
dans  le  grand  genre  Alsine  Wahlenb.;  un 
troisième,  de  Sprengel  ,  dans  la  famille  des 
Orchidées,  est  synonyme  du  genre  Gymna- 
denia  R.  Br.  ;  enfin  un  quatrième  ,  établi 
par  M.  Gay  ,  appartient  à  la  famille  des 
Composées,  tribu  des  Cyuarées.  Celui-ci  est 
le  seul  qui  reste  distinct  et  séparé  ,  et  qui  , 
par  suite,  conserve  son  nom.  Il  a  pour  type 
le  Xeranlhemum  pungens  Lam. ,  plante  an¬ 
nuelle,  du  Levant.  (D.  G.) 

*SïEROLDIA  ( Sieboldt ,  nom  propre). 
rept.  —  L’une  des  subdivisions  du  genre 
naturel  des  Salamandres  ( voy .  ce  mot)  sui¬ 
vant  M.  Bonaparte  (Iconogra fia  délia  Fauna 
italica,  1832-1 841).  (E.  D.) 

S!EG.  poiss.  —  C’est  le  nom  vulgare 
d’une  espèce  de  Truite  que  l’on  pèche  dans 
les  eaux  douces  de  Sibérie.  (G.  B.) 

SIEGESBECKÏE.  Siegesbeckia.  bot.  ph. 
(Dédié  au  botaniste  Siegesbeek).  —  Genre 
de  la  famille  des  Composées,  tribu  des  Sé- 
nécionées,  de  la  Syngénésie-polygamie  su¬ 
perflue  dans  le  système  de  Linné,  établi  par 
cet  illustre  botaniste  pour  des  plantes  en 
majeure  partie  herbacées,  qui  croissent  dans 
presque  toutes  les  contrées  intertropicales. 
Ses  principaux  caractères  consistent  dans 
des  capitules  inultiflores,  rayonnés,  plus 
rarement  flosculeux,  qu’entoure  un  invo- 
lucre  à  deux  rangées  de  folioles  apprimées, 
et  dont  le  réceptacle  convexe  est  paléacé; 
dans  des  akènes  sans  bec  ni  aigrette,  se 
terminant  au  sommet  en  deux  petites  arêtes, 
semblables  à  deux  poils.  La  siegesbeckie 
orientale,  Siegesbeckia  orientalis ,  Lin., 
plante  annuelle,  originaire  de  la  Chine  et 
des  Indes,  s’est  répandue  aux  îles  Maurice,  et 
même  dans  celles  de  la  Société  et  au  Chili. 
Elle  se  distingue  par  ses  feuilles  opposées, 
ovales,  en  coin  à  leur  base,  acuminées , 
bordées  de  grosses  dents,  les  supérieures 
plus  étroites,  et  par  ses  involueres  à  folioles 
extérieures  deux  fois  plus  longues  que  les 
intérieures.  Elle  est  usitée  dans  l’Inde 
comme  masticatoire.  (D.G.) 

SIEGLÏNGÏA.  bot.  ph.  —  Genre  pro¬ 
posé  par  M.  Bernhardi  dans  la  famille  des 
Graminées.  M.  Endlicher  en  fait  une  sec¬ 
tion  des  Danihonia,  DC.  (D.  G.) 


SIEMSSENîA  (nom  d'homme),  bot,  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  Composées,  tribu 
des  Sénécionidées  ,  établi  par  M.  Steetz 
(  Plantœ  Preiss.,  vol.  I ,  p.  467  )  pour  une 
plante  annuelle  de  la  Nouvelle  -  Hollande  , 
très  voisine  des  Podolepis ,  desquels  elle  se 
distingue  par  la  différence  que  présentent 
ses  akènes  dans  le  disque  et  au  rayon,  ainsi 
que  par  l’inégalité  des  divisions  de  sa  co¬ 
rolle  dans  le  disque.  Cette  plante  est  le 
Siemssenia  capillaris  Steetz.  (D.  G.) 

SIEVERSIE ,  Sieversia ,  bot.  ph.  — 
Willdenow  a  créé  sous  ce  nom  un  genre 
démembré  des  Geum  et  Dryas ,  Lin.,  de  la 
famille  des  Rosacées,  lequel  se  distingue 
surtout  par  ses  styles  terminaux,  continus 
aux  carpelles,  non  infléchis  ni  géniculés,  et 
par  ses  akènes  portés  sur  un  réceptacle 
court,  surmontés  du  style  persistant ,  con¬ 
tinu  et  nu.  C’est  sur  le  Geum  anemonoides 
que  ce  genre  a  été  fondé.  M.  R.  Brown,  en 
l’adoptant,  a  modifié  ses  caractères,  et  y  a 
rapporté  les  Geum  montanum  et  reptans. 
M.  Endlicher  a  également  admis  ce  groupe 
générique.  Mais,  d’un  autre  côté,  M.  Se- 
ring  e  (Prodr.,  H,  p.  553)  en  a  fait  une 
simple  section  des  Geum ,  qu’il  a  nommée 
Oreogeum ,  et  d’autres  botanistes,  comme 
par  exemple  M.  Walpers  (Répert.,  II,  p.  48), 
ont  adopté  cette  manière  de  voir.  Le  Sie¬ 
versia  paradoxa ,  Don  ,  est  détaché  comme 
genre  distinct  par  M.  Endlicher  (  Gen. , 
n°  6385)  sous  le  nom  de  Fallugia.  (D.  G.) 

SIFFLEFR.  mam.  —  Les  Sapajous ,  la 
Marmotte  monax  et  le  Pika ,  ont  reçu  cette 
dénomination  dans  leur  pays  natal.  (E.  D.) 

SIFILET.  Parolia.  ois. — Genre  établi 
par  Vieillot  dans  la  famille  des  Paradisiei's. 
Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

*SIGA  (cxt^yj ,  silence),  ins.  —  Groupe  de 
Lépidoptères  nocturnes  ,  de  la  famille  des 
Bombyeites,  créé  par  Hubner  (CuL,1816). 

(E.  D.) 

*SIGAIJO\.  Sigalion.  annél,  —  Genre 
d’Annélides  Chétopodes  de  la  famille  des 
Aphrodites,  établi  par  MM.  Audouin  etMilne 
Edwards  ,  et  dans  lequel  prennent  place 
plusieurs  espèces  des  côtes  d’Europe.  Voici 
comment  ces  naturalistes  résument  les  ca¬ 
ractères  de  ce  genre  :  des  pieds  pourvus  en 
même  temps  d’élytres  et  d’un  eirrhe  supé¬ 
rieur,  alternant  avec  des  pieds  sans  élytres 
jusqu’au  vingt-septième  anneau  ,  et  se  sue- 


SIG 


601 


cédant  ensuite  sans  interruption  jusqu’à 
l’extrémité  postérieure  du  corps  qui  est 
vermiforme. 

Les  espèces  les  mieux  connues  sont  les 
suivantes  :  S .  Mathildæ  ,  des  îles  Chausey  ; 
S.  Herminiœ ,  de  La  Rochelle;  S.  Estellœ  , 
Guérin,  de  la  même  localité;  S.  Boa,  John¬ 
ston  ,  des  côtes  d’Écosse  ;  S.  Blainvillei , 
Cossa,  de  la  Méditerranée. 

Le  Nereis  stellifera,  type  du  genre  Lepidia 
de  M.  Savigny,  a  été  indiqué  comme  étant 
peut-être  aussi  une  espèce  de  Sigalion.  (P.  G.) 

*  SIGALPIIITES.  Stgalphitæ.  ins.  — 
Groupe  de  la  famille  des  Braconides  ,  tribu 
des  Ichneumoniens ,  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  présentant  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Mandibules  pourvues  de  dents 
courbées  intérieurement.  Abdomen  voûté  , 
formant  une  sorte  de  carapace.  Les  genres 
Rhitigaster  Wesm.,  Ascogaster  Wesm.,  Che- 
lonus  Jurine,  Sigalphus  Latr.,  composent 
ce  groupe.  Les  Sigalphi tes  sont  bien  remar¬ 
quables  sous  le  rapport  de  leur  aspect  exté¬ 
rieur,  l'abdomen  paraissant  recouvert  d’une 
carapace  solide,  ou  se  terminant  en  massue 
quand  cette  carapace  est  incomplète.  Ces 
Hyménoptères,  peu  nombreux  en  espèces, 
se  rencontrent,  pendant  la  belle  saison, 
voltigeant  sur  les  fleurs,  et  particulièrement 
sur  les  Ombellifères.  (Bl.) 

SIGALPHUS.  ins. —  Genre  de  la  famille 
des  Braconides,  groupe  des  Sigalphiles  de 
l’ordre  des  Hyménoptères,  établi  par  La- 
treille  ( IJist .  nat.  Ins.)  et  adopté  par  tous 
les  entomologistes.  Les  Sigalphus  se  font 
surtout  remarquer  par  leur  abdomen  divisé 
en  dessus  en  trois  anneaux,  par  leurs  yeux 
glabres  ,  leurs  antennes  sétacées  un  peu 
enroulées  à  leur  extrémité,  leurs  ailes  ayant 
une  cellule  radiale  et  deux  cubitales  ,  leur 
tarière  saillante,  etc.  Les  espèces  les  plus 
répandues  sont  les  S.  irroralor  Fa  b  r.,  S. 
floricola  Wesm.  ,  S.  obscurus  Nées  von 
Esenb.  (Bl.) 

*SIGAIVUS.  poiss.  -  C’est  le  nom  donné 
par  Forskahl  au  Sidjan  ,  qu’il  désignait  sous 
le  nom  de  Scarus  siganus.  Voy.  sidjan  et 
AMI’IIACANTHE.  (G.  B.) 

*SIGAPATELLA.  moll.  —  Genre  de 
Mollusques  gastéropodes  indiqué  par  M.  Les- 
son  dans  le  Voyage  de  la  Coquille  (1830),  et 
étant,  comme  son  nom  l’indique,  voisin  des 
Patelles.  (G.  B.) 


SIG 

*SIGARA.  ins.— Genre  de  la  famille  des 
Notonectides,  tribu  des  Népiens,  de  l’ordre 
des  Hémiptères  ,  établi  par  Fabricius,  et 
adopté  par  Burmeister,  Spinola,  etc.;  réuni, 
au  contraire,  par  la  plupart  des  autres  en¬ 
tomologistes  au  genre  Corixa.  Les  Sigara 
ne  diffèrent  notablement  de  ces  derniers 
que  par  le  prothorax  coupé  presque  droit  à 
sa  partie  postérieure,  de  manière  à  laisser 
à  découvert  l’écusson  qui  est  caché  chez  les 
Corixa. 

Le  type  est  le  S.  minuta  Fabr.  (Natonata 
minutissima  Lin.),  assez  commun  dans  notre 
pays.  Sous  le  nom  de  S.  leucocephala , 
M.  Spinola  en  a  fait  connaître  une  seconde 
espèce,  découverte  eu  Sardaigne.  (Bl.) 

SIGARET.  moll.  —  Genre  de  Mollusques 
gastéropodes  pectinibranches  de  la  famille 
des  Naticoïdes,  comprenant  des  espèces  vi¬ 
vantes  et  fossiles,  dont  la  coquille  très  éva¬ 
sée,  presqu’en  forme  d’oreille  ou  presque 
orbiculaire,  a  le  bord  gauche  court  et  en 
spirale  ;  l’ouverture  entière  plus  longue  que 
large,  à  bords  désunis.  L'animal  est  allongé 
et  déprimé  en  forme  de  langue;  son  pied, 
très  grand,  dépasse  la  tête  en  avant  et  ca¬ 
che  presque  complètement  la  coquille  dans 
son  épaisseur,  en  repliant  ses  bords.  La  tête 
est  large,  peu  saillante  et  porte  une  paire 
de  tentacules  triangulaires,  aplatis,  sans 
yeux.  L’opercule  corné,  très  mince,  formé 
d'un  petit  nombre  de  tours  de  spire  à  son 
extrémité  inférieure,  comme  celui  des  Nati- 
ces,  est  caché  dans  un  sillon  profond  du 
pied ,  lequel  reçoit  aussi  le  bord  postérieur 
de  la  coquille.  Au-dessus  de  la  tête,  dans 
une  grande  cavité  branchiale,  se  trouvent 
une  seule  hranehie  pectinée  et  l’orifice  anal, 
comme  chez  les  Natices.  De  même  aussi  les 
Sigarets  ont  une  trompe  et  sont  zoophages. 
Le  nom  de  Sigaret  avait  d’abord  été  donné 
par  Adanson  à  la  coquille  qui  est  le  type  de 
ce  genre  et  que  cet  auteur  classait  parmi  les 
Haliotides.  Linné,  au  contraire,  avait  placé 
la  même  coquille  dans  le  genre  Ilelix;  mais 
Lamarck,  le  premier,  établit  le  genre  Sigaret 
qu’il  rangea  avec  les  Haliotides  dans  sa  fa¬ 
mille  d^  Macrostomes  caractérisés  par  la 
forme  de  la  coquille  en  oreille,  avec  l’ouver¬ 
ture  très  évasée  et  les  bords  désunis  sans 
columelle  ni  opercule.  Cuvier  publia  une 
anatomie  du  Sigaret;  mais  le  Mollusque  qu’il 
nommait  ainsi  était  tout  différent  de  celui 

76 


T.  XI. 


602  SIC 

dont  Àdanson  et  Lamarck  avaient  décrit  la 
coquille.  Aussi,  M.  de  Blainville  qui,  plus 
tard,  connut  l’animal  du  véritable  Sigaret, 
a-t-il,  avec  raison,  établi  le  genre  Corio- 
celle  pour  le  Mollusque  disséqué  par  Cuvier. 
Mais,  en  même  temps,  il  désigna,  sous  le 
nom  de  Cryptoslome,  un  Mollusque  qui  ne 
peut  être  séparé  du  genre  Sigaret.  C’est 
M.  Deshayes  qui,  dans  ses  annotations  à  la 
dernière  édition  do  Lamarck,  a  nettement 
établi  les  caractères  du  genre  Sigaret  et  sa 
place  dans  la  méthode  auprès  des  Natices. 
Le  nombre  des  espèces  vivantes  aujourd’hui 
connues  est  de  onze,  dont  la  plus  commune, 
S.  haliotoideus ,  longue  de  40  à  50  millimè¬ 
tres,  se  trouve  dans  l’océan  Atlantique  et 
dans  la  Méditerranée.  Plusieurs  autres  exis¬ 
tent  dans  les  mers  de  l’Inde  ou  dans  l’o¬ 
céan  Pacifique,  et  une  espèce,  classée  au¬ 
trefois  parmi  les  Natices  (N.  papilla ),  se 
trouve  sur  les  côtes  d’Afrique.  La  première 
espèce  se  trouve  aussi  à  l’état  fossile  dans 
les  terrains  tertiaires  supérieurs,  et  l’on 
connaît  en  outre  deux  autres  espèces  fossiles 
du  terrain  tertiaire  parisien.  (Duj.) 

SIGEU.  moll.  —  Petite  coquille  appar¬ 
tenant  au  genre  Colombelle  de  Lamarck 
(Colombella  ruslica),  et  rangée  par  Adanson 
dans  son  genre  Pourpre  (  Adans.,  Voy.  au 
Sénég .,  pi.  9,  fig.  28).  (G.  13.) 

SiGIELAIKE.  Sigillaria.  bot.  foss.  — 
Ce  nom  s’applique  à  un  genre  de  végétaux 
fossiles  propre  au  terrain  houiüer  que  j’avais 
établi  dès  1821,  dans  les  Mémoires  du  Mu¬ 
séum .,  t.  VIII.  Il  correspond  aux  genres  dési¬ 
gnés  par  M.  de  Sternberg  sous  les  noms  de 
Favularia  et  de  Rhytidolepis ,  et  de  la  plupart 
des  Syringoderidron.  J’y  avais  joint  plus 
tard  les  Caulopleris  ;  mais  une  étude  plus 
complète  des  vraies  Sigillaires,  fondée  surtout 
sur  la  connaissance  de  leur  structure  interne, 
montre  que  ces  deux  genres  sont  parfaite¬ 
ment  distincts.  Les  Caulopteris  sont  de  vraies 
tiges  de  Fougères  arborescentes  et  doivent 
constituer  même  deux  genres  différents  , 
l’un  se  rapportant  à  la  tribu  des  Cyathéa- 
cées,  l’autre  à  celle  des  Dicksoniées. 

Les  vraies  Sigillaires,  que  j’avais  également 
rapportées  à  la  famille  des  Fougères,  et  qui 
semblaient,  en  effet,  par  la  forme  des  cica¬ 
trices  laissées  parla  base  de  leurs  pétioles,  se 
rapprocher  de  certains  genres  de  Fougères 
à  tiges  herbacées,  paraissent,  au  contraire, 


SIG 

avoir  constitué  une  famille  de  végétaux 
actuellement  détruite,  se  rapportant  à  l’em¬ 
branchement  des  Dicotylédones  gymno¬ 
spermes,  et  non  comme  les  Fougères  à  celui 
des  Acrogènes  ou  Acotylédones  vasculaires. 

Les  caractères  extérieurs  des  Sigillaires 
sont  les  suivants  :  Tiges  cylindriques  simples 
ou  bifurquées  au  sommet,  ordinairement 
marquées  de  côtes  longitudinales  séparées 
par  des  sillons  continus,  droits  ou  légèrement 
flexueux,  non  articulées,  quelquefois  lisses, 
unies,  ou  marquées  de  sillons  formant  un 
réseau  qui  circonscrit  des  mamelons  peu 
saillants;  cicatrices  laissées  par  les  bases  des 
feuilles  placées  sur  le  milieu  des  côtes  ou  des 
mamelons,  régulièrement  espacées  et  dispo¬ 
sées  en  quinconce,  presque  toujours  pius 
longues  que  larges,  souvent  échancrées  au 
bord  supérieur,  marquées  de  deux  angles 
latéraux,  d’où  naissent  deux  carènes  décur- 
rentes  peu  saillantes,  n’offrant  jamais  d’an¬ 
gle  ni  de  carène  inférieure;  cicatrices  vascu¬ 
laires  au  nombre  de  trois,  dont  deux  latérales 
lunulées.  Cette  forme  indique  un  pétiole 
arrondi,  ordinairement  plus  épais  que  large, 
canaliculé  en  dessus,  arrondi  et  non  caréné 
en  dessous,  marqué  de  deux  crêtes  latérales, 
saillantes,  caractères  qui  s’accordent  avec  la 
forme  des  pétioles  des  Fougères.  La  disposi¬ 
tion  des  faisceaux  vasculaires  qui  traversent 
ces  bases  des  pétioles  confirmait  aussi  cette 
analogie;  mais  la  structure  interne  de  ces 
tiges  que  nous  a  fait  connaître  un  petit 
fragment  du  Sigillaria  elegans  silicifié,  trouvé 
à  Autun,  a  démontré  que  ces  analogies  exté¬ 
rieures  étaient  trompeuses,  et  que  les  plantes 
auxquelles  ces  tiges  appartenaient,  ne  pou¬ 
vaient  pas  se  rapprocher  des  Fougères,  mais 
devaient  se  placer  plus  près  des  Cycadées, 
quoique  différant  notablement  de  cette  fa¬ 
mille. 

Cette  tige,  que  j’ai  décrite  avec  détail  et 
figurée  dans  les  Archiv.  du  Mus.,  1. 1,  p.  405, 
pl.  25-28,  présente,  en  effet,  une  moelle 
centrale,  entourée  d’un  cercle  ligneux,  sé¬ 
paré  en  faisceaux  par  des  rayons  médullai¬ 
res.  Ce  corps  ligneux  est  composé  de  deux 
zones  distinctes:  l’une,  interne,  formée  de 
faisceaux  arrondis,  en  contact  avec  la  moelle, 
etque  j’ai  appelée  faisceaux  médullaires;  l’au¬ 
tre,  plus  large,  placée  en  dehors,  mais  en  con¬ 
tact  immédiat  avec  les  faisceaux  médullaires, 
est  subdivisée  en  nombreux  faisceaux  par  des 


SIC 


SIG 


603 


lames  celluleuses  rayonnantes  ou  rayons 
médullaires;  ici  les  utricules,  allongées,  sont 
disposées  en  séries  rayonnantes  ;  elles  sont 
très  longues,  comme  celles  qui  forment  les 
faisceaux  ligneux  des  Cycadées  et  des  Fou¬ 
gères,  et  offrent  des  parois  réticulées  ou 
rayées  transversalement.  Dans  les  faisceaux 
médullaires,  les  utricules  allongées,  repré 
sentant  les  vaisseaux,  sont  disposées  sans 
ordre  et  sont  très  inégales,  les  unes  à  parois 
réticulées,  les  autres  à  parois  marquées  de 
lignes  spirales,  comme  les  fausses  trachées. 
Au  dehors  du  cercle  ligneux  se  trouve  une 
couche  celluleuse  très  épaisse  que  traversent 
les  faisceaux  qui  se  portent  dans  les  feuilles, 
puis  une  sorte  d’écorce  d’un  tissu  cellulaire 
allongé,  très  serré  et  très  dense,  qui  corres¬ 
pond  aux  bases  des  feuilles  et  aux  cicatrices 
disposées  en  séries  longitudinales,  caracté¬ 
ristiques  du  S iq Maria  elegans ,  tel  qu’il 
s’observe  dans  les  schistes  houillers. 

L’ensemble  de  cette  structure  ne  permet 
plus  d'admettre  l’analogie  de  ces  tiges  avec 
celles  des  Fougères  en  arbre.  11  y  a  une  ana¬ 
logie  bien  plus  marquée  avec  les  tiges  des 
Dicotylédones  gymnospermes  et  particuliè¬ 
rement  des  Cycadées,  qui  ont  également  une 
moelle  et  une  écorce  celluleuse  très  épaisse, 
un  cercle  ligneux  divisé  en  faisceaux  nom¬ 
breux  par  des  rayons  médullaires,  et  le  corps 
ligneux  formé  de  fibres  réticulées,  rayées  ou 
ponctuées.  Mais,  dans  ces  plantes,  il  n’y  a 
pas  les  faisceaux  internes  ou  médullaires 
d’une  structure  si  particulière  qui  forment 
un  caractère  spéciale  des  Sigiüaires.  Ajoutez 
à  ce  caractère  interne  la  forme  remarquable 
de  la  tige  et  des  cicatrices  des  feuilles,  très 
différente  de  ce  qu’on  connaît  dans  toutes 
les  Cycadées  vivantes,  et  on  ne  doutera  pas 
que  les  Sigillaires  ne  dussent  former  une 
famille  spéciale,  différente  de  toutes  celles 
que  nous  connaissons  maintenant  sur  la 
surface  de  la  terre,  mais  voisine  de  celle  des 
Cycadées.  Outre  les  Sigillaires,  cette  famille 
renfermait  probablement  les  Stigmaria  et 
peut-être  les  Lepidofloyos  ;  mais  la  structure 
interne  des  tiges  de  ces  derniers  n’est  pas 
assez  connue  pour  qu’on  puisse  bien  établir 
leurs  relations. 

Les  Sigillaires  constituent  un  genre  très 
nombreux  et  très  varié  dans  ses  formes.  On 
en  connaît  environ  cinquante-cinq  espèces, 
se  rapportant  à  trois  sections  principales; 


toutes  se  sont  trouvées  dans  les  terrains 
houillers  ou  dans  des  terrains  de  transition. 
On  n’en  a  jamais  rencontré  aucun  indice  dans 
les  formations  plus  récentes.  Ces  tiges  parais¬ 
sent  avoir  atteint  de  grandes  dimensions; 
j’en  ai  mesuré  une  de  plus  de  13  mètres  de 
long  qui  se  bifurquait  vers  le  sommet  et 
n’offrait  sa  terminaison,  ni  en  bas,  ni  en 
haut.  Leur  base  s’élargit  en  forme  de  cône; 
les  côtes  y  deviennent  moins  régulières  et 
moins  apparentes,  mais  conservent  cepen¬ 
dant  leurs  caractères  essentiels.  Les  bases 
de  ces  liges  élargies,  implantées  sur  les  cou¬ 
ches  de  houilles,  perpendiculairement  à  leur 
surface  dans  leur  position  naturelle,  for¬ 
ment  ces  sortes  de  bornes  coniques  que  les 
mineurs  désignent,  à  Saint-Étienne  et  ail¬ 
leurs,  sous  le  nom  de  cloches ,  et  qui,  par 
leur  chute  dans  les  galeries,  amènent  quel¬ 
quefois  des  accidents  graves.  (Ad.  B.) 

SIGILLAIRE  ou  TERRE  SIGILLÉE. 

MIN.  —  VOIJ.  ARGILE.  (DEL.) 

SïGïLLIAE  (diminutif  de  si  g  ilium,  sceau, 
cachet),  moll.  —  Genre  d’Ascidies  composées 
ou  agrégées,  établi  par  M.  Savigny  dans  sa 
famille  des  Telhyes  composées,  et  caractérisé 
par  son  corps  pédiculé,  commun,  conique  et 
vertical,  formé  d’un  seul  système  d’animaux 
qui  se  montrent  à  la  surface  comme  des 
tubercules  munis  de  deux  pores  ou  oscules 
à  six  rayons,  l’un  pour  la  bouche  et  l’autre 
pour  l’anus.  La  seule  espèce  connue,  S.  aus- 
tralis,  a  été  trouvée  sur  la  côte  sud-ouest 
de  la  Nouvelle-Hollande,  à  20  brasses  de 
profondeur  dans  la  mer.  Sa  longueur  totale 
est  de  1  à  2  décimètres,  mais  chaque  ani¬ 
mal,  en  particulier,  est  long  seulement  de 
7  millimètres,  non  compris  l’ovaire.  La  par¬ 
tie  commune  consiste  en  un  cône  allongé, 
gélatineux,  transparent,  supporté  et  fixé  par 
un  pédoncule  tantôt  solitaire,  tantôt  réuni 
avec  un  ou  plusieurs  autres.  La  surface  est 
parsemée  de  tubercules  ou  mamelons  ovales, 
colorés  par  les  animaux  qu’on  aperçoit  à 
travers.  Des  deux  oscules  de  chacun  de  ces 
animaux,  le  plus  éloigné  du  sommet  du 
cône  est  le  plus  grand,  et  correspond  à  la 
bouche.  Le  sac  branchial  est  très  court,  hé¬ 
misphérique  ,  et  les  mailles  du  tissu  bran¬ 
chial  sont  dépourvues  de  papilles;  l’abdomen 
est  plus  grand  et  sessile;  l’ovaire  est  fixé  par 
un  pédicule  au  fond  de  l’abdomen  et  se  pro  • 
longe  dans  l’axe  du  support  commun.  (Duj.) 


604 


SIL 


su; 

*  SIÇMÂTELLE.  Sigmatella  (diminutif 
de  vîyj.a,  la  lettre  S),  bot,  cr.  —  (Phycées). 
Genre  de  la  tribu  des  Diatomées  ou  Bacilla- 
riées,  proposé  d’abord  par  M.  Kützing,  dans 
ses  Décades  des  Algues  d’eau  douce  de  l’Al¬ 
lemagne,  et  que  depuis  il  a  réuni  à  ses  Syne- 
dra.  Nous  pensons  que  ce  genre  pourrait  être 
conservé  pour  les  espèces  contournées  en  S, 
non  ombiliquées,  qui  se  rapprochent  des 
Synedra,  et  que  l’on  devrait  adopter  le  genre 
Gyrosigma,  Massai!,  pour  lesNavicules  pour¬ 
vues  d’un  stomate  ou  ombilic  médian,  et 
ayant  la  même  forme,  c’est-à-dire  les  som¬ 
mets  courbés  en  sens  opposé  ,  de  manière  à 
figurer  une  S.  (Rréb.) 

SIGMODON  (2,  sigma;  Idovç ,  dent). 
mam.  —  Genre  de  Rongeurs,  voisin  de  celui 
des  Campagnols  ,  créé  par  MM.  Say  et  Ord 
( Journ .  of  the  Acad.  nat.  sc.  of  Philadelphia, 
1825),  et  ayant  pour  caractères  :  Incisives  j, 
molaires  f  ;  les  molaires  ayant  des  racines 
assez  fortes,  et  leurs  couronnes  marquées 
par  des  sillons  alternes  très  profonds  dispo¬ 
sés  en  2  ;  pieds  de  devant  présentant  quatre 
doigts  avec  le  rudiment  d’un  cinquième  on¬ 
guiculé  ;  pieds  de  derrière  à  cinq  doigts; 
queue  velue. 

D’après  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  on 
voit  que  les  caractères  des  Sigmodons  sont 
peu  tranchés,  et  qu’ils  se  rapprochent  beau¬ 
coup  de  ceux  des  Campagnols.  On  n’en  con¬ 
naît  qu’une  seule  espèce  : 

Le  Sigmodon  velu  ,  Sigmodon  hispidum 
Say  et  Ord;  Arvicola  kortensis  Harlan.  Cet 
animal  n’a  pas  plus  de  6  pouces  de  lon¬ 
gueur,  non  compris  la  queue;  son  pelage 
est,  en  dessus,  d’un  jaune  d’ocre  assez  pâle, 
méiangé  de  noir  sur  la  tête,  et  le  dessous  du 
corps  est  d’une  couleur  cendrée.  La  tête  est 
grosse  et  se  termine  par  un  museau  allongé; 
les  yeux  sont  grands;  les  membres  anté¬ 
rieurs  sont  courts,  tandis  que  les  postérieurs 
sont  forts  et  robustes  ;  la  queue  est  velue 
et  à  peu  près  de  la  même  longueur  que  le 
corps.  Le  Sigmodon  cause  de  grands  ravages 
dans  les  champs,  où  il  se  nourrit  particuliè¬ 
rement  de  grains.  On  le  rencontre  très  abon¬ 
damment  dans  les  terres  cultivées  ou  in¬ 
cultes  qui  bordent  la  rivière  de  Saint-Jean, 
dans  la  Floride  occidentale.  (E.  D.) 

*SIGMODOSTYLES  (  «nyawlvjs ,  en  fau¬ 
cille).  bot.  ph, — Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses-Papilionacées,  tribu  des  Pha- 


séolées,  établi  par  Meîsner  (in  Hook.  Lond 
Journ.  of  Bot.,  t.  II,  p.  93)  pour  une  plante 
herbacée?  du  cap  de  Bonne- Espérance.  Ce 
nom  générique  rappelle  la  courbure  en 
sigma  du  style  de  cette  plante.  Le  nom  spé¬ 
cifique  de  celle-ci  est  Sigmodostyles  villosa 
Meisn.  (D.  G.) 

*SIGUANA.  rept. — Double  emploi  d’An- 

guis ,  à  propos  de  l’Orvet  lui-même,  Anguis 
fragilis.  (P.  G.) 

SIHAME.  poiss.  —  Nom  commun  d’un 
Poisson  que  Forskahl  rapporte  à  tort  au 
genre  Athérine  (  Alherina  sihama),  et  qui 
appartient  au  genre  Sillago  dans  lequel  il 
forme  l’espèce  Sillago  açuta.  (G.  B.) 

SILAUS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Ombellifères  ,  tribu  des  Sésélinées, 
formé  par  Besser  avec  quelques  espèces  de 
Peucedanum,  Lin.  Ses  principaux  caractères 
consistent  dans  des  pétales  presque  entiers; 
dans  un  fruit  cylindracé,  dont  chaque  moi¬ 
tié  est  relevée  de  cinq  côtes  saillantes,  pres¬ 
que  en  ailes ,  égales ,  et  creusée  de  sillons 
ou  valléeules  à  nombreuses  lignes  de  suc 
propre  ( vittæ )  rapprochées  L’espèce  type  de 
ce  genre  est  le  Silaus  pralensis,  Besser  (Peu- 
cedanum  silaus ,  Lin.),  plante  assez  com¬ 
mune  dans  nos  prés  humides  et  dans  ceux 
de  toute  l’Europe  ,  regardée  et  employée 
autrefois  comme  diurétique  ,  mais  inusitée 
de  nos  jours.  (D.  G.) 

*SILBOMYIA  (<rrt)6ûç,  brillant),  ins.  — 
Genre  de  Diptères,  de  la  famille  des  Muscj- 
des,  créé  par  M.  Macquart  (Diptères  exoti¬ 
ques,  1843),  et  comprenant  des  espèces 
étrangères  à  l’Europe.  (E.  D.) 

*SILÉNACÉES.  —  Voy.  silénées. 

SILENE.  Silene.  bot.  ph.  —  Grand  et 
beau  genre  de  la  famille  des  Caryophyllées, 
tribu  des  Silénées,  à  laquelle  il  donne  son 
nom,  delà  décandrie-trigynie  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné.  Le  célèbre  botaniste  suédois 
en  établissant  ce  groupe  générique  avait  cru 
pouvoir  le  caractériser  principalement  par 
son  pistil  à  trois  styles  et  par  ses  pétales 
munis  d’appendices,  formant  tous  ensemble 
une  coron  nie.  Mais  les  travaux  importants 
dont  ces  plantes  et  les  Silénées  en  général  , 
ont  été  l’objet,  dans  ces  dernières  années, 
ont  montré  l’insuffisance  de  ces  caractères 
et  la  nécessité  de  réformer  le  groupe  qu’ils 
circonscrivaient.  M.  Qtth  (Prodromus ,  t.  I, 
p.  367),  rejetant  la  circonscription  admise 


SIL 


S1L 


605 


pour  ce  genre  par  Linné  et  ses  continua¬ 
teurs,  y  comprit,  non  seulement  la  grande 
majorité  des  plantes  regardées  jusqu’alors 
comme  des  Silene,  mais  encore  des  espèces  de 
Saponaria,  Cucubalus ,  et  Lychnis.  M.  Fenzl 
adopta  d’abord  cette  nouvelle  délimitation, 
dans  le  Généra  de  M.  Endlicher,  n.  5248; 
mais  plus  tard  ,  dans  le  deuxième  supplé¬ 
ment  de  cet  important  ouvrage,  il  modifia 
quelque  peu  sa  manière  devoir.  De  son  côté, 
M.  AL  Braun,  dans  ses  études  sur  les  genres 
de  la  famille  des  Silénées,  a  admis  pour  les 
Silene  une  délimitation  différente  ,  à  quel¬ 
ques  égards,  de  celle  de  MM.  Otth  et  Fenzl. 
Enfin  ,  M.  Godron  ( Observ .  critiq.  sur  l’in¬ 
florescence  des  Silene;  Mém.  de  la  Soc.  des 
sc.,  lellr.  et  arts  de  Nancy,  1847,  et  FL  de 
France,  I ,  p.  202)  a  adopté  à  son  tour  une 
circonscription  un  peu  différente  pour  ce 
genre  dans  lequel  il  fait  entrer  non  seule¬ 
ment  les  Silene,  et  la  plupart  des  Cucubalus 
de  Linné,  mais  encore  une  partie  des  Ly¬ 
chnis  du  botaniste  suédois.  Il  s’est  trouvé 
conduit  de  la  sorte  à  énumérer  168  espèces 
de  Silene  dans  un  Catalogue  qu’il  regarde 
cependant  comme  incomplet.  Au  milieu  de 
ces  divergences  d’opinions,  nous  suivrons 
ici  la  manière  de  voir  de  M.  Al.  Braun, 
toutefois  avec  une  légère  modification  ba¬ 
sée  sur  l’admission  des  Eudianthe  à  pistil 
pentamère  (Lychnis  cceli-ro sa  et  L.  lœla  L.), 
en  genre  distinct,  conformément  aux  idées 
de  MM.  Reichenbach  et  Fenzl  (  2e  suppi.  du 
Généra  d’Endlic.).  Ainsi  envisagé,  le  genre 
Silene  se  compose  de  plantes  annuelles  ou 
vivaces,  rarement  sous-frutescentes,  répan¬ 
dues  sur  une  grande  portion  de  la  surface 
du  globe,  mais  le  plus  abondamment  dans 
la  région  méditerranéenne.  Les  fleurs  de 
ces  plantes,  souvent  assez  brillantes,  blan¬ 
ches  ou  purpurines,  présentent -les  carac¬ 
tères  suivants:  calice  à  10  nervures,  ou  à 
20  et  30  par  l’interposition  de  nervures 
secondaires;  pétales  ordinairement  garnis 
d’une  coronule  ;  languettes  sans  cavité  (  for - 
nices) ,  ou  à  cavités  peu  prononcées.  Pistil 
à  trois  styles.  Le  fruit  est  une  capsule  tri¬ 
mère,  uniloculaire,  avec  les  restes  des  trois 
cloisons  qui  subdivisaient  l’ovaire  jeune  en 
trois  loges,  s’ouvrant  par  des  dents  en  nom¬ 
bre  double  de  celui  des  loges  primitives. 
A  chacune  de  celles-ci  correspondent  géné¬ 
ralement  deux  séries  de  graines  réniformes, 


présentant  tous  les  degrés  de  compression  , 
à  partir  de  la  forme  globuleuse,  et  renfer¬ 
mant  un  embryon  en  demi-cercle,  ou  en 
cercle  complet. 

La  subdivision  des  Silene  en  sous-genres 
naturels,  bien  que  poussée  très  loin  par 
MM.  Otth  et  Fenzl ,  présente  beaucoup  de 
difficultés.  M.  Al.  Braun  déclare  qu’il  lui 
a  été  impossible  d’arriver  à  des  résultats 
satisfaisants  sous  ce  rapport.  Aussi  ne  nous 
en  occuperons-nous  pas  ici. 

Les  Silènes  sont  généralement  des  plantes 
à  fleurs  délicates  et  élégantes  ,  très  propres 
à  l’ornement  des  jardins;  aussi  plusieurs 
d’entre  elles  y  sont-elles  fréquemment  cul¬ 
tivées.  Elles  sont  abondantes  dans  nos  con¬ 
trées  ,  à  tel  point  que  la  France  seule  n’en 
possède  pas  moins  de  38  ou  40  espèces.  — 
Parmi  elles  nous  nous  bornerons  à  mention¬ 
ner  le  Silène  armeria  ou  a  bouquets,  Silene 
armeria  Lin.,  jolie  espèce  à  feuilles  larges, 
glabres  et  un  peu  glauques,  dont  les  infé¬ 
rieures  sont  rétrécies  en  pétiole  et  les  supé¬ 
rieures  sessiles,  ovales-lancéolées  ;  à  fleurs 
petites,  roses,  groupées  en  cyme  dichotome 
corymbiforme  assez  serrée;  on  la  cultive 
dans  les  jardins.  —  Le  Silène  a  cinq  taches, 
Silene  quinquevulnera  Lin.,  que  M.  Godron 
rapporte  comme  variété  au  S.  gallica  Lin. 
Elle  doit  son  nom  à  ce  que  ses  pétales 
blanchâtres  sont  marqués  sur  leur  limbe 
d’une  tache  rouge.  Elle  est  aussi  cultivée 
comme  plante  d’ornement.  —  Le  Silène  at¬ 
trape-mouche,  Silene  muscipula  Lin.,  qui 
croît  sur  les  côteaux  arides  de  nos  départe¬ 
ments  méditerranéens  et  qu'on  trouve  aussi 
cultivée  dans  les  jardins  d’agrément,  doit 
son  nom  spécifique  à  la  viscosité  de  ses  som¬ 
mités  qui  retient  les  petits  Insectes  etles  corps 
légers.  Ses  fleurs  sont  petites  et  rouges,  dis¬ 
posées  en  cyme  dichotome  lâche. — Le  Silène 
biparti,  Silene  biparlita  Desf.,  du  nord  de 
l’Afrique,  et  qui  se  retrouve  en  Corse;  elle 
paraît  même  s’être  naturalisée  près  de  Tou¬ 
lon.  C’est  une  jolie  plante  annuelle,  à  fleurs 
d’un  rose  vif,  assez  grandes,  dont  les  pétales 
ont  le  limbe  biparti.  —  Parmi  les  espèces 
exotiques  cultivées  dans  nos  jardins,  nous 
citerons  le  Silène  de  Virginie,  Silene  virgi- 
nica  Lin.,  espèce  vivace,  couverte  de  poils 
visqueux;  ses  feuilles  sont  lancéolées,  les 
inférieures  munies  d’un  très  long  pétiole, 
longuement  ciliées  à  leur  base;  ses  fleurs, 


606 


SI  L 

d'un  beau  rouge-pourpre,  sont  grandes  et 
en  cyme  panieulée.  Dans  nos  climats,  on 
doit  la  couvrir  pendant  les  froids  de  l'hiver. 
On  la  multiplie  par  semis.  (P.  D.) 

SILÉNÉES.  SILÉNACÉES.  S1LÉNA- 
LES.  Sileneæ.  Silenaceœ.  bot.  ph.  —  Nous 
avons  indiqué  les  Caryophyllées  {voy.  ce  mot) 
comme  composées  de  deux  tribus,  les  Al- 
sinées  et  les  Silénées.  M.  Lindley ,  les  élevant 
au  rang  de  familles  distinctes ,  leur  donne 
la  désinence  en  acées  ,  et  il  désigne  par  le 
nom  de  Silénales  une  alliance  ou  groupe 
plus  général  comprenant ,  avec  ces  deux  fa¬ 
milles  celles  des  Portulacacées ,  des  Paro- 
nychiées  et  même  des  Tamariscinées.  (Ad.  J.) 

SILENIA.  bot.  ph.  —  Synonyme  de  Azara 
Ruiz  et  Pav. 

*  SILENES.  Silenus  (Silène),  mam.  — 
M.  Lesson  ( Spec .  des  Mam.,  1840)  a  proposé 
de  former  sous  cette  dénomination  un  genre 
de  Quadrumanes  de  la  division  des  Singes 
catarrhiniens,  qui  n’a  généralement  pas  été 
adopté.  (E.  D.) 

^SILENES,  Latreille  (Ann.  s.  Ent.  de  Fr., 
111 ,  p.  128).  ins.  — Synonyme  de  Anelastes 
Kirby.  (C.) 

*SILER.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Ombellifères ,  tribu  des  Siléi  inées,  créé 
par  Scopoli  pour  le  Laserpitium  trilobum 
Lin.,  qui  a  pris  dès  lors  le  nom  de  Siler 
trilobum  Scop.  C’est  une  plante  herbacée 
vivace  ,  qui  se  trouve  dans  les  parties  her¬ 
beuses  des  montagnes  en  Europe  et  en  Asie, 
de  l’Espagne  jusqu’au  Kamtschatka.  Ses 
caractères  génériques  consistent  surtout  : 
dans  ses  ombelles  composées  blanches  ,  à 
involucre  nul  ou  formé  de  peu  de  folioles 
caduques;  dans  son  calice  à  5  dents;  dans 
son  fruit  comprimé-lenticulaire  ,  relevé  de 
côtes  filiformes ,  obtuses,  dont,  sur  chaque 
rnéricarpe ,  5  primaires  et  4  secondaires 
moins  saillantes.  (D.  G.) 

*S1LÉR1NÉES.  Silerineœ.  bot.  pii. 
Tribu  de  la  famille  des  Ombellifères  {  voy. 
ce  mot)  ainsi  nommée  du  genre  Siler  qui 
lui  sert  de  type.  (Ad.  J.) 

SILEX.  MIN.  —  Voy.  QUARZ. 

SILICATES  (de  Silex,  caillou),  chim.  et 
min.  —  On  donne  ce  nom  aux  combinaisons 
en  proportions  définies  de  la  Silice  avec  les 
oxides  métalliques.  Ce  groupe  de  composés 
est  certainement  le  plus  important  de  toute 
la  minéralogie,  car  le  nombre  des  espèces 


SIS, 

qu’il  comprend  forme  à  peu  près  les  deux 
cinquièmes  du  règne  minéral  tout  entier, 
et  de  tous  les  éléments  immédiats  des  sub¬ 
stances,  qui  composent  l’écorce  terrestre, 
la  Silice  est  celui  qui  a  joué  le  rôle  ie  plus 
considérable  et  le  plus  universel.  On  admet 
généralement  que  ce  rôle  a  toujours  été  le 
même,  le  rôle  d’un  acide  ou  d’un  principe 
électronégatif,  non  seulement,  à  l’égard 
des  oxides  monobasiques  ,  qui  jouent  tou¬ 
jours  le  rôle  de  bases  salifiables,  mais  encore 
à  l’égard  des  sesqui-oxides  ,  tels  que  l’alu¬ 
mine  ,  l’oxide  chromique ,  le  péroxide  de 
fer,  etc.,  qui  dans  les  produits  d’origine 
ignée  jouent  souvent  eux-mêmes  le  rôle 
d’acides  relativement  aux  oxides  du  premier 
genre.  En  partant  de  ce  point  de  vue,  les 
Silicates  peuvent  être  partagés,  en  Silicates 
simples,  anhydres  ou  hydratés;  en  Silicates 
doubles  ,  à  bases  d’alumine  et  d'un  oxide 
monobasique  :  ces  Silicates  peuvent  être  de 
même  anhydres,  ou  hydratés;  en  Silicates 
combinés  avec  d’autres  sels  ,  tels  que  des 
chlorures  ou  fluorures  ,  des  borates ,  des 
carbonates,  etc.  La  plupart  des  Silicates  ne 
peuvent  être  fondus  que  lorsqu’on  les  traite 
par  les  carbonates  de  potasse  ou  de  soude; 
ils  donnent  alors  une  matière  soluble  dans 
les  acides.  La  solution  étant  évaporée  presque 
à  siccité,  si  l’on  jette  de  l’eau  sur  le  résidu 
et  que  l’on  filtre  ,  on  obtient  la  Silice  sous 
forme  de  poudre  blanche.  Tel  est  le  carac¬ 
tère  commun  à  tous  les  Silicates.  (Del.) 

SILICE  (de  Silex,  caillou),  chim.  et  min. 
—  Placée  autrefois  parmi  les  terres,  la 
Silice  a  été  considérée  par  M.  Berzélius 
comme  un  acide ,  auquel  il  a  donné  le  nom 
d 'Acide  silicique ,  d’après  les  analogies  fon¬ 
dées  sur  ses  nombreuses  combinaisons  avec 
les  bases  salifiables.  La  Silice,  telle  qu’on 
l’obtient  par  les  procédés  chimiques,  est  en 
poudre  blanche,  rude  au  toucher;  elle  est 
infusible  sans  addition  au  feu  du  chalumeau 
ordinaire  ;  mais  jointe  aux  alcalis,  elle  fond 
en  verre  avec  plus  ou  moins  de  facilité. 
Elle  est  aussi  fusible  par  elle-même  dans  la 
flamme  d’un  mélange  d’oxigène  et  d’hydro¬ 
gène.  Elle  peut  être  mise  en  contact  avec  les 
acides  à  la  température  ordinaire,  sans  su¬ 
bir  d’altération  :  il  faut  en  excepter  cepen¬ 
dant  l’acide  fluorhydrique,  qui  l’attaque  et 
la  décompose.  La  potasse  caustique  l’atta¬ 
que  également,  mais  seulement  à  une  tem- 


su 


SI  L 


péralure  élevée.  Calcinée  avec  l'hydrate  de 
potasse,  elle  donne  une  matière  qui  attire 
l’humidité  de  l’air,  et  se  résout  en  un  li¬ 
quide  qu’on  nomme  Liqueur  des  cailloux. 
La  Silice,  lorsqu’elle  est  dans  un  état  de 
division  extrême ,  et  qu’elle  n’a  point  été 
calcinée  ,  est  soluble  dans  l’eau  ,  mais  en 
petite  proportion  ;  car  ce  liquide  n’en  dis¬ 
sout  pas  un  millième  de  son  poids.  La  Silice 
se  trouve  cristallisée  dans  la  nature;  elle 
existe  à  l’état  de  pureté  parfaite  dans  le 
Cristal  de  roche,  ou  Quartz  hyalin  limpide 
( voy .  Quartz).  En  s’unissant  aux  oxides  mé¬ 
talliques,  elle  donne  naissance  aux  Silicates, 
sortes  de  composés  qui  forment  la  plus  grande 
partie  des  minéraux  ,  dont  se  compose  la 
nombreuse  classe  des  Pierres.  L’acide  Si  1  i - 
cique  est  formé  en  poids  de  silicium  47,06  ; 
et  oxigène  52,94.  Les  opinions  sont  parta¬ 
gées  sur  sa  constitution  atomique  :  d’après 
des  analogies ,  qui  nous  paraissent  assez 
faibles,  M.  Berzélius  a  représenté  la  Silice 
par  le  symbole  Si  O3 ,  et  tous  les  chimistes 
et  minéralogistes  se  sont  d’abord  rangés  à 
son  opinion.  M.  Dumas,  se  fondant  sur  des 
raisons  très  puissantes,  a  admis  plus  tard 
la  formule  Si  O.  M.  Gaudin  a  proposé  le 
symbole  Si  O2,  qu’adoptent  aussi  maintenant 
MM.  Hermann  et  Naumann  ;  enfin,  M.  Bau- 
drimont,  partant  de  l’idée  que  l’Alumine 
peut  remplacer  la  Silice,  ce  qui  est  loin 
d’être  démontré,  propose  de  son  côté  la  for¬ 
mule  des  Sesqui-oxides ,  Si2  O3.  Aujourd’hui 
la  plupart  des  chimistes  (MM.  Pelouze,  Lau¬ 
rent,  Ebelmen,  etc.)  se  prononcent  en  fa¬ 
veur  du  symbole  Si  O  ,  proposé  primitive¬ 
ment  par  M.  Dumas ,  et  que  nous  avons 
adopté  aussi  dans  ce  Dictionnaire.  Notre 
préférence  pour  ce  symbole  est  justifiée  non 
seulement  par  les  considérations  chimiques 
qui  ont  déterminé  le  choix  de  ces  savants 
distingués ,  mais  encore  par  des  raisons 
purement  minéralogiques  ;  en  supposant  que 
l’atome  de  silice  ne  contienne  qu’un  atome 
d’oxigène  ,  on  trouve  que  les  formules  des 
silicates  prennent  une  forme  très  simple  et 
très  remarquable,  surtout  celles  des  Sili¬ 
cates  doubles  alumineux,  qui  sont  si  com¬ 
pliquées  ,  quand  on  part  d’une  hypothèse 
différente.  (Del.) 

SILICICALCE  [silex,  silice  ;  calx,  chaux). 
min.  —  De  Saussure  a  donné  ce  nom  à  une 
pierre  qui  est  un  mélange  de  Calcaire  et  de 


60  : 

Silice  ,  et  appartient  ainsi  ,  soit  aux  Silex 
calcifères,  soit  aux  Calcaires  siliceux.  (Del  ) 

*  SU  ICIDES.  min.  —  Nom  donné  par 
Beudant  à  une  famille  de  minéraux  compre¬ 
nant  les  corps  composés  d’oxide  de  silicium, 
soit  seul,  soit  combiné  avec  divers  autres 
oxides.  (C.  d’O.) 

SILIC1EM.  cm im .  —  Corps  simple,  mé¬ 
talloïde,  d’un  brun  de  noisette,  qui,  d’après 
l’ensemble  de  ses  propriétés ,  se  place  entre 
le  bore  et  le  carbone.  Il  n’existe  dans  la 
nature  qu’à  l’état  de  combinaison  avec  l’oxi- 
gène,  c’est  à-dire  à  l’état  de  Silice,  une  des 
substances  les  plus  communes  à  la  surface 
du  globe.  Le  Silicium  ne  fond  pas  lorsqu’on 
le  chauffe  en  vase  clos.  Chauffé  au  contact 
de  l’air  il  s’enflamme  et  se  transforme  en 
Silice.  Voy.  ce  dernier  mot.  (Del.) 

*SILICULAIIIA  (diminutif  de  siliqua ). 
polyp. — Genre  de  Sertulariées  établi  par 
Meyen  pour  des  Polypes  ,  très  voisins  des 
campanulaires  à  tige  rampante  et  qui  se 
distinguent  par  la  grandeur  de  leurs  capsu¬ 
les  ovariennes  ou  gemmifères.  (Duj.) 

SILICULE.  bot.  —  Voy.  silique. 

*SILIQUA.  bot.  ph.  — Tournefort  don¬ 
nait  ce  nom  générique  au  Caroubier  que 
Linné  a  nommé  Ceratonia.  Voy.*  caroubier. 

(D.G.) 

SILIQUAIRE.  moll.  — Genre  de  Mollus^ 
ques  gastéropodes  lubulibranches,  dont  la 
coquille  fut  distinguée  -d’abord  par  Guétard 
sous  le  nom  de  Ténagode,  puis  nommée  Si- 
liquaire  par  Brugnière,  et  plus  récemment 
encore  nommée  Anguinaire  par  Schumacher; 
mais  le  nom  de  Siliquaire  a  prévalu.  La 
plupart  des  naturalistes,  d’après  la  coquille 
seule,  l’avaient  classé  parmi  les  Annélides; 
Lamarck  lui  assignait  les  caractères  suivants  : 
Test  tubuleux,  irrégulièrement  contourné, 
atténué  postérieurement,  quelquefois  en 
spirale  à  l’origine,  ouvert  à  son  extrémité 
antérieure,  ayant  une  fente  longitudinale 
subarticulée  qui  règne  dans  toute  la  lon¬ 
gueur.  Le  tube  des  Siiiquaires  diffère  donc 
de  celui  des  Serpules  par  la  fente  articulée 
qui  paraît  être  destinée  à  la  respiration  ;  ce 
tube,  d’ailleurs,  à  l’état  frais,  est  revêtu 
d’une  sorte  d’épiderme  qui  ne  se  voit  jamais 
sur  le  test  des  Annélides,  et,  enfin,  au  lieu 
d’être  solidement  fixé  sur  les  corps  sous- 
marins,  il  est  simplement  entouré  par  une 
agglomération  de  sable  et  de  débris  de  co- 


608 


SIL 


SIL 

quilles  et  de  Polypiers.  Audouin  le  premier 
fit  connaître  l’animal  de  la  Siliquaire,  et  il 
montra  qu’en  effet,  au  lieu  d’être  une  An 
nélide  comme  la  Serpule,  c’est  un  Mollusque 
assez  voisin  du  Vermet.  Le  corps  de  la  Sili¬ 
quaire  est  allongé,  contourné  en  spirale,  et 
il  se  termine  en  avant  par  un  pied  muscu¬ 
laire,  charnu,  portant  un  opercule  très  épais, 
formé  de  lamelles  cornées,  superposées  ;  au- 
dessus  du  pied,  se  voit  une  sorte  d’appen¬ 
dice  très  comprimé  et,  un  peu  en  arrière,  se 
trouve  la  tête  munie  de  deux  petits  tentacules 
renflés  au  sommet  et  portant  chacun  à  sa 
base  un  œil  saillant;  le  manteau,  sur  tout 
le  reste  de  la  longueur  du  corps,  à  partir  de 
la  tête,  est  fendu  et  divisé  en  deux  bandes 
inégales,  celle  du  côté  gauche  étant  beau¬ 
coup  plus  large  et  portant  seule,  à  sa  face 
interne,  une  branchie  formée  d’une  longue 
série  de  filaments  simples  assez  raides;  c’est 
donc  pour  que  l’eau  arrive  et  se  renouvelle 
sans  cesse  sur  cette  branchie  que  la  coquille 
estainsi  pourvue  d’une  série  de  trous  oblongs 
ou  d’une  fente  interrompue.  On  connaît 
sept  ou  huit  espèces  vivantes  de  Siliquaires 
dont  la  plupart  habitent  les  mers  des  Indes. 
Une  seule  a  été  trouvée  sur  les  côtes  de  Sicile. 
On  en  connaît  aussi  plusieurs  espèces  fossi¬ 
les  dans  les  terrains  tertiaires.  Le  diamètre 
du  tube  calcaire  du  test  de  ces  Mollusques 
est  de  4  à  8  millimètres.  (Duj.) 

*  S1LIQUARIA.  bot.  ph.  —  Genre  de 
Forskah  regardé  aujourd’hui  comme  la  sec¬ 
tion  des  Cleome  qui  habitent  l’ancien  monde. 
Voy.  cleome.  (D.  G.) 

SILIQUASTRUM.  bot.  ph.  —  Ce  nom , 
adopté  comme  générique  par  Tournefort 
pour  le  Gaînîer  ou  arbre  de  Judée  ,  a  été 
changé  postérieurement  par  Linné  en  celui 
de  Cercis  ,  universellement  adopté  par  les 
botanistes.  (D.  G.) 

SILIQUE.  moll.  —  Nom  spécifique  d’une 
espèce  de  Glycimère.  (Duj.) 

SILIQUE.  bot. — Les  botanistes  donnent 
le  nom  de  Silique  à  une  sorte  de  fruit  cap¬ 
sulaire  bivalve,  dont  l’intérieur  est  partagé 
en  deux  loges  distinctes  par  une  cloison  lon¬ 
gitudinale.  Dans  chacune  de  ces  loges  les 
graines  sont  attachées  le  long  des  deux  su¬ 
tures.  La  cloison  de  ce  fruit  n’est  pas  formée 
par  le  bord  rentrant  des  valves;  mais  elle 
se  compose  d’une  sorte  de  châssis  ou  de  cadre 
séminifère  sur  lequel  est  comme  tendue 


une  double  lame  celiulaire.  Cette  organisa¬ 
tion  est  quelquefois  altérée  par  des  étran¬ 
glements  qui  divisent  la  Silique  en  portions 
superposées,  susceptibles  de  se  séparer  à  la 
maturité.  Lorsque  ce  fruit  est  allongé,  il 
garde  son  nom  de  Silique;  mais  lorsqu’il 
est  raccourci  au  point  que  sa  longueur  égale 
tout  au  plus  trois  ou  quatre  fois  sa  largeur, 
il  prend  le  nom  de  Silicule.  On  conçoit  sans 
peine  que  la  limite  entre  les  deux  formes 
ne  soit  pas  toujours  facile  à  tracer.  Les  Si- 
liques  et  Silicules  forment  l’un  des  carac¬ 
tères  principaux  de  la  famille  des  Cruci¬ 
fères.  (D.  G.) 

SILIQUELLE.  infus.  syst.  • —  Genre 
proposé  par  Bory-St. -Vincent  pour  le  Bra- 
chionus  impressus  de  Müller ,  et  caractérisé 
par  son  test  capsulaire,  urcéolé,  mutique  en 
avant,  arrondi  et  sub-bilobé  en  arrière,  où 
il  est  perforé  pour  donner  passage  à  une 
queue  subulée,  simple.  Les  organes  rota¬ 
toires  forment,  en  avant,  deux  couronnes  de 
cils  vibratiles,  assez  grandes  et  notablement 
écartées.  Ce  genre  nous  paraît  devoir  être 
réuni  aux  Brachions  proprement  dits.  (Duj.) 

*S!L!QI)IERt  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire 
du  genre  Hypecoum. 

*S1LIQUEUSES.  Siliquosœ.  bot.  ph.  — 
Cette  épithète  ,  qui  est  employée  pour  dési¬ 
gner  toute  plante  ayant  pour  fruit  une  si¬ 
lique  ou  d’une  forme  de  même  apparence  , 
a  été  adoptée  dans  un  sens  plus  générai  par 
Li  nné  pour  désigner,  dans  ses  Essais  de  mé¬ 
thode  naturelle ,  l’ordre  des  Crucifères.  Dans 
son  système  ,  il  les  nommait  Tétradynames 
et  donnait  un  sens  plus  restreint  au  mot 
de  Siliqueuses  appliqué  seulement  à  celles 
qui  ont  une  silique  allongée,  et  opposé  à 
celui  de  Siliculeuses.  (Ad.  J.) 

*SILIS  ( Silis ,  nom  de  la  Site,  rivière  d’I¬ 
talie).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  famille  des  Serrieornes, 
section  des  Malacodermes  et  tribu  des  Lam- 
pyrides  ,  proposé  par  Megerbe  ( Catalogue 
Dahl ,  p.  24) ,  adopté  par  Dejean  ,  Charpen¬ 
tier  et  Latreille  {Bèg.  anim.  de  Cuv .,  t..  IV, 
p  471)  qui  lui  donne  pour  caractères  :  Cor¬ 
selet  échancré  de  chaque  côté  postérieure¬ 
ment  ,  offrant  en  dessous  un  petit  appendice 
coriace,  terminé  en  massue  et  dont  l’extré¬ 
mité,  probablement  plus  membraneuse,  for¬ 
me  dans  les  individus  desséchés  l’apparence 
d’un  article.  De  1.5  espèces  désignées  comme 


su. 


SI  J. 


609 


s’y  rapportant.,  il  sont  propres  à  l’Amé-  * 
rique,  2  à  l’Afrique  et  2  à  l’Europe.  Mais 
un  bien  plus  grand  nombre,  toutes  iné¬ 
dites  ,  en  font  aussi  partie.  Nous  citerons 
comme  types:  les  S.  nitidulus  F.  ( spinicollis 
Meg.),  rubricollis  Dej.,  Charp. ,  marginalis 
et  auclus  G.  M.  (C.) 

SIbLAGO  (nom  propre),  poiss.  — Cuvier 
a  désigné  sous  ce  nom  ( Règ .  anim. ,  1817) 
un  genre  de  Poissons  Acanlhoptérygiens , 
de  la  famille  des  Percoïdes.  Ce  sont  des  Pois¬ 
sons  de  la  mer  des  Indes,  dont  la  tête  co¬ 
nique  est  un  peu  allongée  en  pointe,  et  se 
termine  par  une  petite  bouche  protractile, 
garnie  de  lèvres  charnues;  ce  genre  appar¬ 
tient  à  la  division  des  Percoïdes  qui  possè¬ 
dent  deux  dorsales.  Les  rayons  branchiaux 
sont  au  nombre  de  six;  les  mâchoires  et  le 
devant  du  vomer  portent  des  dents  en  ve¬ 
lours;  l'opercule  se  prolonge  en  une  petite 
épine  assez  aiguë.  Des  deux  dorsales,  la 
première  est  courte ,  haute,  à  rayons  grêles 
et  flexibles  ;  la  seconde  est  longue  et  peu 
élevée.  Parmi  les  sept  espèces  de  Sillago 
décrites  aujourd’hui,  nous  citerons: 

Le  Sillago  bécu  (Sillago  acuta,  Cuv),  que 
les  créoles  de  Pondichéry  appellent  Pêche 
binout ,  par  corruption  des  mots  portugais 
peixe  beiçudo  qui  signifient  Poisson  à  lèvres, 
à  museau  avancé.  Cette  espèce  ,  qui  passe 
pour  un  des  meilleurs  Poissons  de  l’Inde, 
à  cause  du  bon  goût  et  de  la  légèreté  de 
sa  chair,  a  été  désigné  par  Bloch  sous  le 
nom  de  Sciœna  malabarica.  Elle  est  de  cou¬ 
leur  fauve,  et  atteint  au  plus  33  centimètres 
de  long.  C’est  à  cette  espèce  qu’appartient 
le  poisson  rangé  par  Forskahl  parmi  les 
Athérines  sous  le  nom  de  Sihama.  Voy. 

SI  HA  ME. 

Le  Sillago-madame  (  Sillago  domina  )  ou 
Pêche-madame  de  Pondichéry,  a  été  ainsi 
nommé  parce  que  son  goût  agréait  à  un  de¬ 
gré  tout  particulier  à  Mme  de  la  Bourdon- 
naye,  femme  du  célèbre  gouverneur  de 
notre  colonie.  C’est  un  Poisson  brunâtre, 
dont  l’œil  est  beaucoup  plus  petit  que  chez 
ses  congénères,  dont  le  museau  est  plus 
déprimé  et  plus  élafgi  en  avant ,  dont  toutes 
les  formes  sont  plus  allongées;  il  se  distin¬ 
gue  d’ailleurs  par  le  long  filet  que  forme  le 
deuxième  rayon  de  la  dorsale.  (E.  B\.) 

SIUJMAMTE  (nom  d’homme),  min. — 
Minéral  qui  ,  par  sa  forme  et  sa  composi- 
T.  xi. 


lion,  vient  se  placer  à  côté  du  Disthène,  et 
se  présente  ,  comme  lui  ,  en  longs  prismes 
de  couleur  grise  ou  brunâtre  ,  disséminés 
dans  une  roehe^quartzeuse,  à  Saybrook  dans 
le  Connecticut.  Ce  sont  des  prismes  obli¬ 
ques  à  base  de  parallélogramme,  dont  les 
faces  latérales  font  entre  elles  un  angle  de 
103°.  Un  clivage  assez  net  a  lieu  parallèle¬ 
ment  à  la  grande  diagonale.  La  Si  1 1  i ma n i te 
est  un  silicate  sinïple  d’Alumine,  formé  d’un 
atome  (f  Alumine  et  de  trois  atomes  de  Si¬ 
lice,  ou,  en  poids,  de  37  de  Silice  et  de  63 
d’Alumine.  Ce  minéral  est  plus  dur  que  le 
Quartz;  sa  densité  est  de  3,3.  Il  est  infu- 
fusible  au  chalumeau  ,  et  inattaquable  par 
les  acides.  (Del.) 

SILLONNEE,  rept.  —  Espèce  du  genre 
Couleuvre.  Voy.  ce  mot. 

*§ILQNT>IE.  Silundia  (nom  propre),  poiss. 

—  Les  Silondies  sont  des  Poissons  Malacop- 
térygiens  abdominaux  du  groupe  des  Silu- 
roides ,  voisins  des  Bagres ,  tenant  un  peu 
des  Silures  proprement  dits ,  et  des  Machoi- 
rans.  Leur  tête  est  petite,  lisse,  fort  sem¬ 
blable  à  celle  des  Schilbés;  leur  adipeuse 
très  petite;  l’anale  longue;  leurs  deux  bar¬ 
billons  maxillaires  si  petits,  qu’on  ne  les 
découvre  qu’avec  peine  ;  leurs  rayons  bran- 
chiostéges  au  nombre  de  12;  les  dents  des 
mâchoires,  sur  un  ou  2  rangs,  plus  longues, 
moins  semées  que  dans  les  autres  Siluroïdes. 

—  Une  seule  espèce  est  bien  connue  ,  la 

Silondie  du  Gange  (Silundia  Gangelica  Cuv. 
et  Val.;  Pimelodus  Silundia  de  Buchanan  ), 
très  commune  aux  bouches  du  Gange  et  fort 
estimée  comme  aliment.  Le  dos  est  vert 
obscur;  les  flancs  argentés.  Elle  atteint  un 
mètre  de  long,  et  même  le  double.  —  Le 
Pimelodus  chandramara  de  Buchanan  se 
rapproche  beaucoup  de  la  Silondie  du  Gange, 
et  constitue  probablement  une  deuxième 
espèce  de  ce  genre  ( Silundia  chandramara , 
Cuv.  et  Val.);  la  taille  de  ce  Poisson  n'ex¬ 
cède  guère  5  centimètres.  (G.  B.) 

SÏLOPA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamel¬ 
licornes  et  tribu  des  Scarabéïdes  phyllo- 
phages,  créé  par  Erichson  ( Archiv .  fur  Na- 
turg.,  1842,  p.  161,  t.  IV,  f.  4).  L’auteur 
y  rapporte  8  espèces  qui  toutes  sont  origi¬ 
naires  de  la  Nouvelle-Hollande;  nous  ne 
citerons  que  les  suivantes  :  S.  glabrata ,  di- 
midiata  et  pubescens  de  l’auteur.  (C.) 

77. 


610 


S1L 


SILPHA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères,  familledesCIavicornes 
et  tribu  des  Silphales,  établi  par  Linné 
( Sy stema  naluræ  ,  p.  571),  adopté  géné¬ 
ralement  depuis  et  désigné  sous  le  nom 
français  de  Bouclier,  par  Geoffroy  et  Olivier. 
50  espèces  de  tous  les  points  du  globe  sont 
rapportées  à  ce  genre.  Leach  et  d’autres  au¬ 
teurs  ont  établi  à  ses  dépens  les  genres 
OEceptoma ,  Thanalophilus  ,  Phosphuga  et 
Necrobora.  On  doit  considérer  comme  types 
du  genre  en  question ,  les  S.  granulata  et 
punctulata  01.  ,  carinata  111. ,  et  obscura 
Lin.  (C.) 

♦SILPHALES  Silphales.  ins.  — Troisième 
tribu  de  ia  quatrième  famille  des  Coléoptères 
pentamères,  celle  des  Clavicornes,  établie 
par  Latrei  1  le  ( Règne  animal  de  Cuvier,  t.  IV, 
p.  494).  Elle  offre  pour  caractères:  Cinq 
articles  très  distincts  à  tous  les  tarses  ;  des 
mandibules  terminées  en  une  pointe  entière 
ou  sans  échancrure  ni  fissure;  des  antennes 
terminées  en  une  massue  le  plus  souvent 
perfoliée  et  de  quatre  à  cinq  articles;  des 
mâchoires  à  dent  cornée  au  côté  interne  ; 
des  tarses  antérieurs  souvent  dilatés  du 
moins  dans  les  mâles  ;  des  élytres  à  bord 
extérieur  souvent  en  gouttière,  avec  un  fort 
rebord. 

L’auteur  compose  celte  tribu  des  genres 
Sphœnites,  Necrophorus,  Necrodes ,  Silpha 
(sous-genres:  Tanalophilus ,  OEceptoma , 
Phosphnga,  Necrophüus)  et  Agyrtes.  On  y  a 
rapporté  depuis  les  genres  suivants  :  Cyrlos- 
celis  ,  Diamesus  ,  Plomaphila  et  Necrophila 
Kirby,  qui  diffère  du  sous-genre  cité  ci- 
dessus.  (C.) 

♦SILPIIIDE.  bot.  PH.  —  Voyez  sil- 

PHIUM . 

SILPHIÉES.  bot.  ph. — Nom  de  l’une 
des  divisions  de  la  tribu  des  Sénécionidées, 
famille  des  Composées.  Voy.  ce  dernier  mot. 

(C.  d’O.) 

*  S  IL  PH  10S  PE  RM  4 .  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Composées ,  tribu  des 
Sénécionées,  créé  par  M.  Steetz  ( Lehm . 
Plant.  Preiss.,  t.  I,  p.  433)  pour  des  plan¬ 
tes  herbacées  ,  annuelles  ,  de  la  Nouvelle- 
Hollande  (  côte  occidentale  ).  L’auteur  en 
décrit  deux  espèces,  qu’il  nomme  S.  glan- 
dulosum  et  S.  perpusillum.  Il  fait  observer 
que  la  place  de  ce  genre  est  difficile  à  trou¬ 
ver  au  milieu  des  diverses  sections  des  Sé¬ 


nécionées;  il  présume  qu’il  serait  assez  na- 
turellementclassé  parmi  les  Madiées.  (D.  G.) 

SILPIIUJM.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  tribu  des  Sénécionées, 
de  la  Syngénésie-polygamie  nécessaire  dans 
le  système  de  Linné.  Il  est  formé  de  grandes 
et  belles  plantes  herbacées  vivaces,  propres 
à  l’Amérique  septentrionale,  dont  la  tige, 
arrondie  ou  tétragone,  porte  des  feuilles  al¬ 
ternes  ,  ver ticil  1  ées  ou  opposées  ,  et  de 
grands  capitules  de  fleurs  jaunes.  Ces  capi¬ 
tules  sont  munis  d’un  involucre  campa¬ 
nule,  à  écailles  imbriquées,  serrées  dans  le 
bas,  foliacées  et  lâches  dans  le  haut;  les 
fleurs  de  leur  rayon  sont  en  languette  et 
femelles;  celles  du  disque  sont  hermaphro¬ 
dites  à  la  périphérie ,  mâles  au  centre.  Les 
akènes  qui  succèdent  aux  fleurs  du  rayon 
sont  comprimés,  à  deux  ailes,  échancrés  au 
sommet,  surmontés  de  deux  dents  ou  arêtes. 

On  cultive  communément  dans  les  jar¬ 
dins  plusieurs  espèces  de  ce  genre. 

Le  SILPPIUM  A  FEUILLES  LACIN1ÉES  ,  SU- 

phium  laciniatum ,  Lin.,  croît  naturelle¬ 
ment  le  long  des  rivières  de  l’Amérique 
du  nord,  surtout  du  Mississipi,  et  dans 
les  monts  Alleghanys.  Sa  tige  cylindrique 
s’élève  à  2  mètres  ou  davantage;  ses 
feuilles  sont  alternes,  pétiolées,  pinnati- 
partites,  scabres ,  embrassantes,  à  lobes 
entiers  ou  dentés-sinués.  Ses  capitules  ont 
plus  d’un  décimètre  de  diamètre;  les  folioles 
de  leur  involucre  sont  légèrement  hérissées, 
ciliées  à  leur  base.  —  Le  Silphium  trifolié, 
Silphium  trifoliatum,  Lin.,  spontané  sur 
les  montagnes  de  la  Virginie,  de  la  Caro¬ 
line  et  de  la  Géorgie,  a  également  la  tige 
arrondie,  mais  à  six  angles  peu  prononcés  ; 
on  le  distingue  à  ses  feuilles  ovales,  dentées, 
rudes  au  toucher,  ver tieillées  par  trois: 
le  Silphium  perfolié,  Silphium  pèrfoliatum , 
Lin.,  a  la  tige  carrée  et  les  feuilles  oppo¬ 
sées,  ovales-deltoïdes,  bordées  de  grandes 
dents  de  scie,  presque  glabres,  les  supé¬ 
rieures  cordées  à  leur  base.  Ces  trois  es¬ 
pèces,  et  d’autres  qu’on  cultive  avec  elles 
pour  l’ornement  des  jardins,  réussissent 
très  bien  en  pleine- terre ,  dans  toute  na¬ 
ture  de  sol,  et  résistent  sans  peine  aux 
froids  de  nos  hivers.  On  les  multiplie  par 
semis  et  par  éclats.  (P.  D.) 

*SILPHOMOIlPHA  (Silpha,  nom  de  genre 
de  Coléoptères;  uopyn  forme),  ins.  —  Genre 


S1L 


611 


de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Carabiques,  tribu  des  troncatipen- 
nes ,  créé  par  Westwood  ( Enlomol .  Iran  s ., 
t.  VI)  et  adopté  par  Hope  (ColeopterisC s  ma - 
nual,  2e  part.,  p.  109).  Le  type,  propre  à  la 
Nouvelle-Hollande,  a  été  nommé  S.  fallax 
par  Westwood.  (C.) 

*SILUBOLEFIS  (» avSôs  ,  forte  épine  ; 
,  écaille),  rept.  —  Genre  de  Scinques, 
dont  la  seule  espèce  connue  est  de  forte 
taille  et  vit  à  la  Nouvelle-Hollande.  Il  a  été 
établi  par  Cocteau  et  répond  à  celui  que 
M.  Gray  nomme  Trachysaurus.  (P.  G.) 

SILUNDIA.  foiss. — Nom  latin  du  genre 
SUondie.  Voy.  ce  mot. 

SILURE.  Silurus.  poiss.  —  Le  nom  de  Si¬ 
lure,  que  Paul  Jove  et  plusieurs  de  ses  succes¬ 
seurs  ont  appliqué  a  l’Esturgeon,  désigne  cer¬ 
tainement  dans  Ausone  le  poisson  que  Linné 
a  nommé  avec  raison  Silurus  Glanis;  car 
cette  épithète  est  aussi,  sans  aucun  doute,  le 
nom  du  même  poisson  dans  Aristote.  On  a 
même  encore  conservé  en  Turquie  le  nom 
de  Glanos  ou  de  Glano.  Si  Aristote  ne  s’est 
pas  servi  du  mot  de  h\ovp0ç,  on  le  trouve 
dans  Elien,  et  il  est  certain  que  ce  natura¬ 
liste  applique  ce  nom  au  Silure  du  Danube. 
Pline  lui  a  donné  la  même  acception.  Le 
nom  de  ce  poisson,  sur  le  lac  de  Neuchâtel, 
est,  d’après  M.  Hartmann,  Glane;  cepen¬ 
dant  M.  Agassiz  n’est  pas  de  cette  opinion. 
Dans  le  lac  de  Mor  et  dans  quelques  autres 
parties  de  la  Suisse  française  ,  on  l’appelle 
Saluth.  Dans  une  grande  partie  de  l’Alle¬ 
magne  ,  on  le  nomme  Wels  ou  Weller  ;  en 
Autriche,  le  nom  paraît  très  different  :  c’est 
Schaid  ou  Schaiden. 

Le  poisson  désigné  sous  ces  différents 
noms  est  une  des  plus  grandes  espèces  d’Eu¬ 
rope;  il  a  la  tête  déprimée,  la  poitrine  ar¬ 
rondie,  la  queue  très  comprimée;  la 
bouche  est  assez  grande,  entourée  de  six 
barbillons;  les  yeux  sont  petits  ,  la  dorsale 
est  réduite  à  quelques  rayons;  l’anale  très 
longue  est  réunie  à  la  causale  ;  les  nageoires 
paires  sont  petites;  le  premier  rayon  de  la 
pectorale  est  osseux  sans  être  très  fort;  il 
n’y  a  pas  d’épine  à  la  dorsale  :  c’est  un  des 
Siluroïdes  sans  adipeuse. 

La  couleur  est  d’un  verdâtre  plus  ou  moins 
marbré  de  jaunâtre,  souvent  très  rembruni, 
selon  les  fonds  qu’habite  le  Poisson. 

Tels  sont  les  principaux  caractères  de 


SIL 

celte  espèce ,  qu’on  ne  trouve  ni  dans  les 
Iles  Britanniques,  ni  en  France,  ni  en  Italie, 
ni  dans  toute  la  Péninsule  espagnole;  mais 
on  la  trouve  en  assez  grande  abondance  dans 
les  lacs  de  Morat  et  de  Neuchâtel ,  et  ce¬ 
pendant  il  n’y  en  a  pas  dans  le  lac  de  Ge 
nève.  On  en  prend  quelquefois  dans  le  lac 
de  Constance.  On  la  trouve  dans  le  Rhin  , 
dans  l’Ill;  elle  existe  dans  le  lac  de  Harlem, 
mais  elle  est  plus  abondante  dans  l’Elbe,  dans 
la  Sprée ,  dans  le  Danube  et  ses  affluents. 
On  la  pêche  dans  presque  toutes  les  eaux 
douces  de  l’Asie-Mineure,  et  il  paraît  même 
qu’au  printemps  on  la  prend  dans  la  mer 
Noire,  où  elle  entre  par  le  Bosphore. 

Ce  poisson  ,  si  commun  en  Prusse  et  en 
Livonie,  abonde  également  dans  tous  les 
fleuves  de  la  Russie,  tant  dans  ceux  qui  se 
rendent  à  la  Baltique  que  dans  les  grands 
fleuves  qui  versent  leurs  eaux  dans  la  mer 
Noire  ou  dans  la  mer  Caspienne.  On  a  donc 
raison  de  s’étonner  qu'un  poisson  si  répan¬ 
du  ne  se  soit  pas  propagé  en  deçà  du  Rhin 
ni  au  midi  des  Alpes ,  et  qu’il  soit  demeuré 
étranger  à  toutes  les  rivières  de  la  Sibérie 
qui  se  jettent  dans  la  mer  Glaciale.  11  n’y  a 
pas  de  doute  qu’on  pourrait  transporter  cette 
espèce,  et  en  enrichir  nos  cours  d’eau.  Les 
essais  couronnés  de  plein  succès,  qui  ont  été 
faits  par  M.  Diétrich,  ont  prouvé  que  ce 
poisson  peut  être  introduit  dans  les  lacs  de 
la  Basse-Alsace;  ce  savant  minéralogiste 
avait  fait  venir  ses  Silures  du  Fédersée  , 
l’un  des  lacs  du  Hegau. 

Les  habitudes  du  Silure  sont  paresseuses. 
Il  se  tient  ordinairement  au  fond  des  eaux, 
mais  il  se  porte  à  la  surface  quand  les  orages 
viennent  à  le  troubler.  C’est  un  poisson  très 
vorace,  qu’on  peut  nourrir  dans  les  étangs 
avec  du  pain,  de  la  viande,  des  gre¬ 
nouilles,  etc.  Sa  chair  est  un  aliment  agréa¬ 
ble,  mais  qui  varie  selon  les  saisons  et  selon 
les  fonds  sur  lesquels  ce  poisson  a  vécu.  J’en 
ai  fréquemment  mangé  pendant  mon  séjour 
en  Allemagne;  elle  tient  un  peu,  comme  le 
dit  Baldner,  de  celle  de  la  Lotte.  Je  la  com¬ 
parerais  volontiers  à  celle  de  l’Anguille  , 
mais  elle  est  moins  grasse  et  moins  déli¬ 
cate.  On  peut  tirer  parti  de  la  graisse  du 
Silure  pour  la  brûler.  On  prépare  une 
bonne  colle  de  poisson  avec  sa  vessie. 

Le  poisson  que  je  viens  de  décrire  peut 
être  considéré  comme  le  type  d’un  genre  de 


61*2 


SIL 


SU 


la  famille  des  Siluroïdes,  caractérisé  par  une 
dorsale  unique  sans  rayons  épineux  ,  man¬ 
quant  d’adipeuse,  ayant  une  très  longue 
anale  réunie  à  la  caudale,  six  barbillons, 
des  dents  en  carde  serrée  ou  en  fin  velours 
sur  les  mâchoires  et  sur  le  devant  du  vo- 
mer;  mais  la  langue  et  les  palatins  sont 
lisses.  Nous  avons  diverses  espèces  de  Si¬ 
lures  dans  les  eaux  douces  de  la  Péninsule 
indienne;  plusieurs  d’entre  elles  se  distin¬ 
guent  de  celle  d’Europe,  parce  qu’elles  n’ont 
que  quatre  barbillons.  Les  eaux  douces 
de  Java  en  nourrissent  une  espèce  qui  n’a 
que  deux  barbillons.  Enfin,  dans  ie  Nil  on 
trouve  le  Silurus  auritus  de  GeoSîroy  ,  qui 
en  a  huit.  Val. 

SÏLURELLE.  infus.  syst.  —  Genre 
proposé  par  Bory-St. -Vincent  pour  un  ani¬ 
malcule  microscopique  que  lui-même  a 
reconnu  plus  tard  pour  une  larve  de 
Cyelope.  (Dij.) 

*  SI  LUI  UE  N  (du  nom  d’une  petite  peu¬ 
plade  celtique,  les  Silures  qui  habitaient  le 
pays  de  Galles),  géol. — M.  Murehison  a 
donné  ce  nom  à  un  système  de  terrain  très 
développé  en  Angleterre,  et  qui  fait  partie 
des  anciens  terrains  de  transition.  Loi/,  teu- 

II A I  NS .  (C.  O’O.) 

SILUROÏDES.  poiss.  —  Cette  famille 
comprend  un  très  grand  nombre  de  Pois¬ 
sons,  appartenant  à  des  genres  distincts  les 
uns  des  autres  par  la  combinaison  la  plus 
variée  des  différentes  parties  qui  pouvaient 
fournir  des  caractères  sans  sortir  du  type 
commun.  Le  seul  caractère  qui  appartienne 
exclusivement  à  ces  poissons  est  de  manquer 
à  la  fois  de  scapulaire  ,  de  coraco'idien  et  de 
sous- opercule.  L’absence  simultanée  de  ces 
trois  pièces  ne  se  présente  dans  aucun  au¬ 
tre  poisson  osseux.  Un  autre  caractère  exté¬ 
rieur  et  général  peut  être  tiré  de  leur  peau 
nue  et  sans  écailles,  car  je  ne  pense  pas 
qu’il  faille  considérer  comme  analogue  à  ces 
téguments  les  boucliers  osseux  qu’on  observe 
chez  un  grand  nombre  d’entre  eux.  Certains 
os  des  Siluroïdes  prennent  un  développe¬ 
ment  remarquable  ,  et  qui  donne  lieu  aux 
épines  dont  se  trouvent  armées  les  nageoires 
de  la  plupart  des  espèces.  Ces  épines  sont 
les  premiers  rayons  de  la  pectorale  ,  de  la 
dorsale;  mais  tous  les  Siluroïdes  n’en  ont 
pas.  Les  épines  dorsales  manquent  plus 
souvent  que  celles  des  pectorales.  Il  existe 


cependant  un  genre  ,  le  Maiaptérure  ,  qui 
n’a  pas  même  ce  rayon  osseux.  Le  caractère 
extérieur  que  donnent  ces  rayons  n’en  est  pas 
moins  très  marqué;  aussi  M.  Duméril  avait-il 
fondé  sur  ce  caractère  l’établissement  d’une 
famille  sous  le  nom  d’Oplophores.  Nous  n’a¬ 
vons  pas  conservé  cette  dénomination  parce 
que  nous  n’étendons  pas  autant  que  lui  l’en¬ 
semble  de  cette  famille,  etqu’à  l'exemple  de 
Cuvier  nous  n’avons  groupé,  dans  nosSilu- 
roïdes,  que  des  espèces  qui  correspondent  en 
quelque  sorte  au  genre  Silurus  de  Linné.  Un 
autre  caractère  extérieur  remarquable  des 
Silures  consiste  dans  la  présence  des  barbil¬ 
lons  implantés  autour  de  la  bouche  ;  ceux 
qu’on  observe  le  plus  communément  sont 
une  continuation  de  la  peau  qui  enveloppe 
le  maxillaire;  puis  il  yen  a  très  souvent, 
sous  la  mâchoire  inférieure  ,  tantôt  une  , 
tantôt  deux  paires.  Quelquefois  aussi  il 
existe  un  barbillon  au  devant  de  la  narine; 
souvent  quelques  uns  de  ces  barbillons  sont 
plus  longs  que  le  corps.  11  y  a  des  espèces  où 
cette  tendance  à  avoir  des  prolongements 
filamenteux  est  si  développée,  que  les  rayons 
de  la  pectorale  ou  de  la  dorsale  sont  égale¬ 
ment  prolongés  en  longs  filets.  Le  Bagrus 
marinus  en  est  un  bon  exemple  à  citer,  non 
seulement  à  cause  de  la  longueur  du  filet , 
mais  parce  que  son  étude  montre  que  les 
épines  constituant  l’armure  des  nageoires 
des  Siluroïdes  sont  de  véritables  rayons  ar¬ 
ticulés  comme  tous  les  rayons  des  nageoires, 
et  qu’on  ne  doit  pas  les  considérer  comme 
des  analogues  de  pièces  osseuses  qui  man¬ 
quent  au  squelette  des  Silures.  Il  y  a  enfin 
une  autre  disposition  particulière  assez  com¬ 
mune  chez  les  Siluroïdes  ;  je  veux  parler  de 
ce  repli  adipeux  qui  existe  sur  le  dos  de  la 
queue  du  Poisson,  et  qui  constitue  ce  qu’on 
appelle  la  nageoire  adipeuse  des  Silures. 
Mais,  pas  plus  que  les  rayons  épineux  et 
mobiles  ,  elle  ne  peut  être  un  caractère  de 
famille  ,  car  elle  manque  dans  un  assez 
grand  nombre  d’espèces. 

Ce  qu’il  y  a  de  plus  important  à  étudier 
dans  les  Siluroïdes,  c’est  leur  ostéologie.  La 
cavité  cérébrale  est  fermée  sur  les  côtés  par 
les  ailes  orbitaires  et  par  le  sphénoïde,  réu¬ 
nis  aux  frontaux  antérieurs  jusqu’à  l’elh- 
moïde  ;  niais  il  est  à  remarquer  que  la  plu¬ 
part  des  espèces  manquent  du  rocher,  et  que 
certaines  espèces  n’ont  pas  de  pariétal.  Ces  os 


su 


semblent  avoir  été  atrophiés  par  le  développe¬ 
ment  considérable  de  l’interpariélal  qui  em¬ 
brasse  souvent  le  surscapulaire,  et  qui  com¬ 
mence  cette  espèce  de  grand  casque  si  re¬ 
marquable  dans  les  Bagres.  Cette  armure 
s'étend  sur  la  nuque  ,  et  va  très  souvent 
s’élargir  en  s’unissant  aux  plaques  osseuses 
des  premiers  interépineux.  L’épine  de  la 
dorsale  semble  alors  se  mouvoir  sur  les 
pièces  de  la  tète.  L’interpariétal,  articulé  en 
avant  avec  les  frontaux,  se  porte  en  arrière 
entre  les  frontaux  postérieurs  et  les  os  voi¬ 
sins  ;  et  comme  les  mastoïdiens  s’intercalent 
entre  ceux-ci,  il  arrive  que  les  pariétaux 
sont  rejetés  sur  l’arrière  du  crâne  ,  ou  , 
comme  je  viens  de  le  dire,  qu’ils  disparais¬ 
sent  quelquefois.  Le  surscapulaire  ,  uni  aux 
os  du  crâne  ,  donne  deux  branches  ,  dont 
l’une  vu  s’appuyer  sur  l’occipital  latéral  ou 
sur  le  basilaire  ,  et  l’autre  sur  la  première 
vertèbre,  à  laquelle  se  trouve  parfois  soudé 
le  corps  des  deux  ou  quelquefois  des 
quatre  suivantes,  dont  on  peut  toujours  re¬ 
connaître  la  présence  par  les  crêtes  des  apo¬ 
physes  transverses.  C’est  là  l’origine  de  ce 
que  M.  Cuvier  a  appelé  la  grande  vertèbre 
des  Siluroïdes.  11  y  a  tant  de  variété  dans  la 
manière  dont  ces  différentes  pièces  sont 
réunies,  qu'il  est  impossible  d’en  donner 
une  description  générale;  il  faut  renvoyer 
a  chacun  des  genres  de  cette  famille. 

11  n’y  a  pas  moins  de  variations  dans  le 
développement  et  dans  les  connexions  des 
interépineux.  Les  espèces  qui  portent  au 
devant  de  la  dorsale  une  forte  épine,  ont  le 
second  et  le  troisième  interépineux  réunis 
par  leur  extrémité  dilatée  en  une  large  pla¬ 
que  qui  a  ordinairement  la  forme  d’un 
croissant,  c'est  ce  que  M.  Cuvier  a  appelé 
le  bouclier.  La  grande  épine  s’articule  tou¬ 
jours  avec  le  troisième  interépineux  ;  il  y  a 
au  devant  d’elle  une  épine  courte,  articulée 
sur  le  second  interépineux,  cette  première 
épine  est  réduite  à  une  sorte  de  petit  che¬ 
vron  qui  fixe  comme  une  espèce  de  coin  la 
grande  épine,  lorsque  le  Poisson  en  la  re¬ 
dressant  veut  s’en  faire  une  arme  offensive. 
Pour  abaisser  la  grande  épine  il  faut  com¬ 
mencer  par  soulever  la  petite  et  en  quelque 
sorte  enlever  le  coin  qui  fixe  la  grande.  Un 
appareil  musculaire  simple,  mais  curieux, 
exécute  ces  mouvements.  Quant  à  la  grande 
épine ,  elle  s’articule  par  un  anneau  passé 


SU,  613 

dans  un  second  qui  appartient  au  troisième 
inlerépineux.  Ce  mode  d’articulation  an¬ 
nulaire  existe  dans  d’autres  Poissons.  Je 
pourrais  citer  comme  exemple  quelques  Ché- 
todonoides  ,  mais  on  n’observe  ces  articula¬ 
tions  dans  aucune  espèce  des  autres  classes 
de  'Vertébrés.  L’épaule  des  Silures  est  éga¬ 
lement  très  développée  et  forme  une  cein¬ 
ture  humérale  dont  la  forme  estévidemment 
proportionnée  à  l’appui  qu’elle  devait  don¬ 
ner  à  l’arme  redoutable  du  premier  rayon 
de  la  pectorale.  J’ai  dit  que  le  surscapulaire 
s’unit  au  crâne  et  qu’il  n’y  a  pas  de  scapu¬ 
laire  dans  les  Siluroïdes.  Chez  ces  Poissons 
le  cubital  descend  jusqu'à  l’articulation  qui 
est  très  souvent  une  suture  d’engrenage,  à 
dents  très  profondes.  Dans  beaucoup  d’es¬ 
pèces  ce  cubital  s’élargit  tellement  vers  le 
bas  qu’il  occupe  presque  toute  la  longueur 
de  l’articulation.  Celte  largeur  donne  une 
base  solide  a  l’épine  pectorale.  Le  radial 
I  contracte  ordinairement  une  union  intime 
avec  le  cubital ,  union  qui  va  quelquefois 
1  jusqu’à  une  fusion  complète;  dans  ce  cas 
on  ne  peut  plus  distinguer  ces  deux  os  de 
l’avant-bras,  et  pour  augmenter  encore  la 
solidité  de  cette  ceinture  humérale,  cet  os 
cubito-radial  donne  deux  arcades  osseuses, 
dont  l’une  est  grêle  et  va  du  cubital  à  la  face 
interne  de  l’huméral ,  et  l’autre  est  large, 
souvent  percée  d’un  grand  trou,  et  va  du 
bord  saillant  du  cubital  en  sens  contraire 
de  la  première,  au  bord  inférieur  de  l’humé- 
ral  en  avant  de  l’articulation  de  l’épine. 
C’est  sous  ces  arcades  et  dans  les  profondes 
gouttières  qu’elles  limitent,  que  sont  logés 
les  muscles  propres  à  l’épine  ,  faisceaux 
musculaires  très  distincts  des  muscles  com¬ 
muns  de  la  nageoire.  Un  second  os  manque 
encore  à  l’épaule  des  Silures,  c’est  celui  que 
M.  Cuvier  a  nommé  le  coracoïdien  et  qui 
a  reçu  aussi  les  noms  de  circulaire  ou  de 
claviculaire.  Il  y  a  encore  d’autres  particu¬ 
larités  singulières  dans  quelques  uns  des  os 
de  l’arcade  ptérygo-palatine  des  Siluroïdes. 
Les  deux  ptérygoïdiens  de  la  plupart  des 
Poissons  osseux  sont  réunis  en  une  seule 
pièce;  il  en  est  de  même  du  temporal  et  du 
tympanique.  Enfin,  le  sous-opercule  man¬ 
que  aussi  constamment  dans  tous  les  Silu¬ 
roïdes. 

Les  nombreux  Poissons  de  cette  famille 
ont  une  splanchnologie  trop  variable  pour 


6 14 


SiL 


SU 


qu’on  puisse  la  décrire  d’une  manière  gé¬ 
nérale.  Ces  Poissons  abondent  dans  les  eaux 
douces  des  pays  chauds.  Quelques  espèces 
cependant  sortent  des  zones  intertropicales, 
et  l’une  d’elles ,  le  Silurus  glanis ,  se  trouve 
en  Europe  dans  des  latitudes  septentrionales 
assez  élevées.  Nous  en  voyons  dans  toutes 
les  eaux  douces  de  l’Afrique  ,  depuis  le  Nil 
jusqu’au  cap  de  Bonne-Espérance.  11  existe 
des  Siluroïdes  dans  toute  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale,  équatoriale  ou  australe,  mais 
les  formes  les  plus  variées  et  les  organisa¬ 
tions  les  plus  singulières  vivent,  dans  l’an¬ 
cien  comme  dans  le  nouveau  inonde  ,  dans 
les  fleuves  des  contrées  les  plus  chaudes. 

Linné  n’avait  établi  que  deux  genres 
qu’on  peut  rapprocher  de  cette  famille. 
M.  de  Lacépède  commença  à  établir  quel¬ 
ques  modifications  aux  genres  de  Linné,  en 
les  divisant  en  Pimélode  ,  Agénéiose  ,  Dora^, 
Plotose  et  Malaptérure  ( voy .  ces  mots). 

Nous  avons  subdivisé,  dans  le  travail  pré¬ 
senté  sur  cette  famille,  plusieurs  des  genres 
que  M.  Cuvier  avait  ajoutés  à  ceux  déjà 
établis  par  Lacépède.  MM.  Agassiz  ,  Mill¬ 
ier  et  autres  ichlhyologistes  modernes,  ont 
augmenté  cette  liste  de  manière  qu’elle 
deviendrait  trop  considérable  pour  la  pré¬ 
senter  ici;  nous  devons  renvoyer  à  notre 
Ichthyologie. 

On  peut  remarquer,  en  ce  qui  touche  la 
distribution  générale  de  ces  genres,  que  les 
Silures  proprement  dits ,  ne  paraissent  pas 
exister  dans  les  deux  Amériques ,  qu’ils  ne 
sont  représentés  en  Afrique  que  par  une 
seule  espèce  appartenant  à  une  subdivi¬ 
sion  particulière  de  ce  genre:  c’est  le  Silu¬ 
rus  aurilus  de  M.  Geoffroy.  Les  Schilbés 
me  paraissent  représenter  en  Afrique  les 
Silures,  et  je  trouverais  leurs  analogues  en 
Amérique  dans  les  Chætopsis.  Les  Bagres 
n’existent  pas  en  Europe,  mais  ils  sont  très 
communs  dans  les  eaux  douces  de  toutes 
les  autres  parties  du  monde.  Cependant, 
c’est  l’Asie  qui  en  nourrit  le  plus  grand 
nombre  d’espèces.  Les  formes  des  Bagres  se 
sont  modifiées  en  Amérique  en  celles  qui 
correspondent  à  nos  Platycéphales  et  aux 
Galéichthes.  Les  espèces  de  ce  genre  sont  re¬ 
marquables  sous  un  autre  rapport.  Plusieurs 
espèces  sont  marines,  elles  reproduisent 
donc  par  rapport  aux  Silures,  poissons  émi¬ 
nemment  d’eau  douce  ,  l’inverse  de  ce  que 


nous  observons  dans  les  poissons  marins 
dont  quelques  uns  pénètrent  dans  les  eaux 
douces  du  globe,  ce  qui  s’oppose  à  toute 
distinction  que  l’on  voudrait  établir  entre 
les  poissons  de  mer  et  les  poissons  de  lacs 
ou  de  rivières.  Les  Siluroïdes  sont  aussi  du 
petit  nombre  des  poissons  qui  s’élèvent  a 
une  hauteur  considérable.  Dans  les  grandes 
chaînes  de  l’Asie  ,  le  Silurus  lamghur  a  été 
observé  par  M.  Heckel  à  2,000  mètres  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer.  En  Amérique, 
M.  Pentland  a  rapporté  des  Pimélodes  al¬ 
pins  des  ruisseaux  du  haut  Pérou  qui  coulent 
par  une  hauteur  de  4,500  mètres.  Mais  en 
même  temps  M.  de  Humboidt  a  signalé  un 
autre  fait  plus  curieux,  l’existence  de  ces 
Siluroïdes,  son  Pimelodus  cyclopum,  dont 
j’ai  fait  le  genre  Argès  ;  ce  poisson  se  retire 
dans  les  grands  lacs  intérieurs  des  gigantes¬ 
ques  volcans  américains,  qui,  dans  leurs  ex¬ 
plosions,  vomissent  quelquefois  par  milliers 
ces  espèces  si  curieuses. 

Plusieurs  de  ces  Siluroïdes  ont  l’habitude 
de  vivre  si. longtemps  hors  de  l’eau,  que 
quelques  espèces  peuvent,  en  rampant  entre 
les  herbes  ,  traverser  par  terre  des  plaines 
assez  étendues,  et  se  diriger  vers  de  nou¬ 
velles  llaques  d’eau,  lorsqu’ils  sont  obligés 
d’abandonner  l’endroit  où  ils  séjournaient, 
soit  a  cause  de  la  dessiccation  des  lieux,  soit 
pour  tout  autre  motif.  D’autres  espèces  ont 

l'habitude  de  creuser  non  seulement  la  vase, 

• 

mais  même  de  perforer  des  enduits  assez 
durs.  Les  Callichthes  ne  peuvent  être  gar¬ 
dés  dans  les  viviers;  il  est  dangereux  pour 
le  propriétaire  de  laisser  ces  poissons  s’y 
établir,  car  ils  finissent  toujours  par  percer 
les  parois  du  réservoir.  Les  espèces  qui 
voyagent  ainsi  n’ont  pas  cependant,  auprès 
de  leurs  branchies,  ces  appareils  compliqués 
formés  par  des  houppes  ou  des  arbuscules 
ramifiés  qu’on  voit  dans  les  Clarias  et  les 
Hétérobranches  du  Nil.  D’autres  espèces 
ont,  à  la  place  d’arbuscules  au-dessus  des 
branchies,  des  sacs  coniques  prolongés  dans 
toute  Détendue  du  dos  au-dessus  de  la  co¬ 
lonne  vertébrale. 

Une  autre  espèce  de  Siluroïdes  est  cé¬ 
lèbre  par  sa  vertu  électrique.  L’organe, 
composé  de  feuillets  membraneux  et  de 
feuillets  fibreux  ,  diffère  beaucoup  par  sa 
structure  de  celui  de  la  Torpille  ou  du  Gym¬ 
note;  mais  il  est  animé,  comme  dans  ces 


S1L 


615 


S1L 

Poissons,  par  des  branches  considérables  de 
la  huitième  paire. 

Pour  les  naturalistes,  qui  pensent  qu’on 
doit  tenir  compte  de  l’insertion  des  ven¬ 
trales  dans  la  distribution  des  Poissons  et 
dans  1  établissement  des  familles  naturelles 
de  cette  classe  ,  les  Siluroïdes  seront ,  sans 
aucun  doute,  un  nouveau  sujet  d’embarras, 
car  il  me  paraît  impossible  de  ne  pas  ad¬ 
mettre  que  V Eremophilus  ,  décrit  et  figuré 
par  JV1.  de  Humboldt ,  ne  soit  un  Siluroïde 
apode.  Nous  avons  déjà  signalé,  dans  un 
autre  article,  des  faits  nombreux  analogues 
à  celui-ci,  observés  dans  les  familles  des 
Scombres ,  des  Cyprinoïdes  et  des  Clu- 
péoïdes.  (Val.) 

SILLRUS.  poiss.  —  Nom  latin  du  Silure. 
Voy.  ce  mot. 

SïLVAUV.  ins.— Sous  ce  nom,  etquelque- 
fois  sous  celui  de  Sylvain ,  on  désigne  vulgai- 
i entent  plusieurs  espèces  de  Papillons.  Ainsi 
1  e  grand  Silvain  est  le  Papillon  du  Peuplier  ; 
le  petit  Silvain,  le  Papillon  sibylle,  etc. 

(E.  D.) 

SïLYAADîîE.  ins.— Nom  vulgaire  d’une 
espèce  du  genre  Papillon,  le  Papilioliermione 
Linné.  Le  mot  Silvandre  est  quelquefois 
écrit  Sylvandre.  (E.  D.) 

SILVA  N  LS  (nom  mythologique),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Xylophages  et  dépendant  des 
Mycétophagites.  On  en  doit  l’établissement 
à  Latreille  (Règne  animal  de  Cuvier ,  t.  V, 

p.  100). 

Les  Insectes  qui  composent  ce  genre  ont  le 
corps  presque  linéaire  ou  parallél ipipède ;  le 
corselet  plus  long  que  large ,  de  la  largeur  de 
l’abdomen  antérieurement;  les  premiers  arti¬ 
cles  des  antennes  presque  égaux  et  en  forme 
de  toupie,  avec  le  dernier  presque  globuleux  ; 
les  palpes  presque  filiformes,  et  l’extrémité 
de  ia  tête  un  peu  avancée  et  rétrécie  en 
museau  triangulaire  et  obtus.  Vingt-deux 
espèces  font  partie  du  genre  :  dix  sont  amé¬ 
ricaines,  neuf  européennes,  deux  africaines 
et  une  seule  est  d’Australie.  Nous  citerons, 
comme  s’y  rapportant,  les  A.  surinarfiensis 
Linn.  ( frumenlarius ),  bidentalus,  suturalis , 
sexdentatus,  unidenlatus  F.,  elongalus  Ghl., 
et  brevicornis  Er.  Ils  vivent  à  l’état  de  larves 
et  d’insectes  parfaits  sous  les  écorces  humi¬ 
des  des  arbres  en  décomposition. 

Erichson  (Nalurgeschichle  der  Ins.  Denis,. 


1846,  p.  329)  comprend  ce  genre  dans  sa 
famille  des  Cucujipes  et  dans  le  groupe  de 
ses  Bronliniens.  (G.) 

*SILYÏA.  bot.  ph.  — Genre  adopté  dans 
le  Flora  fluminensis,  synonyme  ô'Escobedia 
Ruiz  et  Pav.  Voy.  scrophularinées. 

SILYILS  (Sylvius  ,  nom  mythologique). 
ins.  —  Genre  de  Diptères,  de  la  famille  des 
Tabaniens,  créé  par  Meigen  ( Syst .  Beschr., 
II,  1820)  et  adopté  par  M.  Macquart  qui 
lui  assigne  pour  caractères:  premier  article 
des  palpes  cylindrique  chez  les  mâles  ; 
troisième  article  des  antennes  subulé,  à  cinq 
divisions;  première  aussi  longue  que  les  au¬ 
tres  réunies;  des  ocelles. 

On  ne  connaît  que  deux  espèces  de  ce 
groupe:  l’une  de  l’Algérie,  S.  algerus,  Meig. 
et  l’autre  propre  à  l’Italie  et  à  l’Allemagne  , 
qui  doit  en  être  regardée  comme  le  type  et 
que  Meigen  indique  sous  le  nom  de  A.  vituli 
( Tabanus  vituli  et  italiens  Fabr.).  (E.  D.) 

SILYRÉES.  bot.  ph. — Nom  de  la  neu¬ 
vième  sous-tribu  de  la  tribu  des  Gynarées  , 
famille  des  Composées.  Voy.  ce  mot. 

(G.  d’O.) 

SÏL1BUM,  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  tribu  des  Cynarées,  de 
la  Syngënésie-polygamie  égale  dans  le  sys¬ 
tème  de  Linné.  Établi  d’abord  par  Vaillant, 
il  avait  été  réuni  aux  Carduus  par  Linné; 
mais  il  a  été  rétabli  par  Gærtner,  De  Can- 
dolle,  Cassini,  etc.,  et  généralement  adopté 
dans  ces  derniers  temps.  Il  ne  comprend 
qu’une  espèce,  grande  et  belle  plante  her¬ 
bacée,  annuelle,  spontanée  dans  la  région 
méditerranéenne,  et  qui,  de  là,  s’est  répan¬ 
due  dans  un  grand  nombre  de  pays  diffé¬ 
rents.  Ses  capitules  multiflores,  à  réceptacle 
charnu,  chargé  de  fimbrilles  ,  sont  entou¬ 
rés  d’un  involucre  de  grandes  écailles  folia¬ 
cées ,  dont  les  extérieures  se  dilatent  à  leur 
extrémité  en  un  appendice  ovale,  terminé 
par  une  épine.  Ses  étamines  ont  les  filets 
soudés  entre  eux;  ses  akènes  sont  compri¬ 
més  ,  glabres ,  marqués  d’une  large  aréole 
exactement  basilaire,  et  ils  portent  au  som¬ 
met,  sur  un  anneau  corné,  une  aigrette  à 
plusieurs  séries  de  poils  un  peu  barbelés. 
Le  Silybum  marianum  Gærtn.,  très  connu 
sous  les  noms  vulgaires  de  Chardon-Marie  , 
Chardon-Notre-Dame,  Chardon  argenté,  etc., 
croît  communément  le  long  des  chemins  et 
dans  les  lieux  incultes.  Il  passe  pour  sudo- 


616 


SIM 


SIM 


rifîque,  apéritif  et  diurétique.  Dans  nos  dé¬ 
partements  méditerranéens  on  mange  ses 
jeunes  pousses  en  salade  et  en  fritures. 
Quelquefois  on  le  cultive  dans  les  grands 
jardins  paysagers,  à  cause  de  sa  haute  taille 
et  de  ses  grandes  feuilles  maculées  de 
blanc.  (D.  G.) 

SIMABA.  bot.  ph. —  Genre  de  la  famille 
des  Simaroubacées,  donton  connaît  aujour- 
d'hui  16  ou  18  espèces.  Ce  sont  des  arbustes 
ou  des  arbres  de  l’Amérique  tropicale,  très 
voisins  des  Simarouba,  desquels  ils  diffèrent 
principalement  par  leurs  fleurs  hermaphro¬ 
dites,  par  leur  port  et  par  leurs  feuilles  à 
folioles  opposées.  Comme  exemple  de  ce 
genre,  nous  citerons  le  Simaba  floribunda 
Aug.  St.-Hil.  (Plan,  remarq.,  p  126,  t.  X), 
belle  espèce  frutescente  ,  du  Brésil  ,  dont 
l’écorce  et  les  feuilles  ont  une  amertume 
très  forte  ,  qu’elles  doivent  à  un  principe 
extractif  particulier.  Les  Brésiliens  en  font 
usage,  ainsi  que  des  mêmes  parties  du 
Simaba  ferruginea  Aug.  St.-Iiil.,  contre  les 
fièvres,  contre  l’hydropisie,  etc.  (D.  G.) 

*SIMAK.  poiss.  —  On  trouve  dans  la 
rivière  de  Couaïc  ,  près  d’Alep  ,  un  Poisson 
Scombéroïde  que  les  habitants  nomment 
Simak-el-inglese ,  cette  dernière  épithète 
étant  probablement  une  corruption  du  mot 
français  Anguille  ,  et  dont  les  Icthiologistes 
font  une  espèce  du  genre  Mastacemble  (Mas- 
tacembelus  haleppensis  ,  Cuv.  Val.;  Rhyn- 
chobdella  haleppensis ,  Bl.  Schn.).  C’est  le 
goût  de  sa  chair,  analogue  à  celle  de  l’An¬ 
guille,  mais  moins  grasse,  qui  lui  a  valu 
son  nom  en  langue  franque.  Le  museau  de 
ce  Poisson  est  très  proéminent,  et  garni  de 
chaque  côté  d’un  petit  tentacule.  Voy.  mas¬ 
tacemble  et  RHYNCOBDELLE,  (G.  B.) 

SIMAROUBA.  Simarouba .  bot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  des  Simaroubacées ,  à 
laquelle  il  donne  son  nom,  de  la  Décandrie- 
monogynie  dans  le  système  sexuel  de  Linné. 
Il  a  été  formé,  par  Aublet,  aux  dépens  du 
genre  Quassia.  Il  se  compose  d’arbres  indi¬ 
gènes  de  l'Amérique  tropicale,  à  feuilles  al¬ 
ternes,  brusquement  pennées,  à  fleurs  pe¬ 
tites ,  blanchâtres  ou  verdâtres,  disposées 
en  grappes  paniculées,  axillaires  ou  termi¬ 
nales.  Ces  fleurs  sont  uni-sexuées  et  pré  - 
sentent  toutes  également  un  calice  court, 
en  forme  de  cupule,  à  cinq  dents  ou  divi¬ 
sions;  et  une  corolle  de  cinq  pétales  beau¬ 


coup  plus  longs  que  le  calice;  les  mâles 
possèdent  dix  étamines  hypogynes ,  dont  les 
opposi ti pétales  plus  courtes,  et  qui  ont  leur 
filet  inséré  sur  le  dos  d’une  petite  écaille; 
à  leur  centre  se  trouvent  généralement  drts 
rudiments  d’ovaires  ;  les  fleurs  femelles  pré¬ 
sentent  dix  petites  écailles,  rudiments  des 
étamines,  et  un  pistil  porté  sur  un  gyno- 
phore  court,  à  cinq  ovaires  libres,  unilo¬ 
culaires,  uni-ovulés;  de  chaque  ovaire  s’élève 
un  style  ,  et  ces  cinq  styles ,  libres  et  dis¬ 
tincts  à  leur  base,  se  soudent  bientôt  en 
un  seul  court,  dressé,  que  termine  un  large 
stigmate  à  cinq  lobes.  A  chaque  fleur  fe¬ 
melle  succèdent  cinq  drupes,  quelquefois 
moins,  par  l’effet  d’un  avortement,  unilo¬ 
culaires  et  monospermes. 

L’espèce  la  plus  anciennement  connue  de 
ce  genre  est  le  Simarouba  officinal,  Sima- 
rub a  officinal is  DG.  ( Quassia  A imaruba  L., 
S  imaruba  amara  Aubl.).  C’est  un  grand  et 
bel  arbre  de  la  Guiane  et  des  Antilles , 
où  il  croit  naturellement  dans  les  endroits 
sablonneux.  Il  se  distingue  par  ses  feuilles 
brusquement  pennées ,  formées  de  cinq  à 
sept  paires  de  folioles  alternes ,  brièvement 
pétiolulées,  oblongues,  très  obtuses  et  ar¬ 
rondies  au  sommet,  coriaces  et  lisses,  d"un 
vert  pâle  en-dessous.  Ses  fleurs  sont  mo¬ 
noïques  (d’après  DeCandoIIe).  L’écorce  de 
cet  arbre  analogue  au  reste  par  ses  proprié¬ 
tés  à  celle  des  autres  espèces  du  même 
genre  ,  est  désignée  dans  les  pharmacies 
sous  le  nom  (V Écorce  de  Simarouba.  Eile  se 
distingue  par  une  amertume  franche  et  très 
forte  ,  qu’elle  doit  à  un  principe  particulier. 
Cette  substance  a  été  découverte  par  Win- 
kler  et  elle  a  reçu  le  nom  de  Quassine ,  parce 
qu’elle  a  été  trouvée  d’abord  dans  le  Quassia 
amara.  Sa  formule  'chimique  est  C20*ll12O6. 
Elle  est  mêlée,  dans  l’écorce  du  Simarouba 
officinal  ,  à  une  matière  résineuse  ,  à  une 
huile  essentielle,  a  de  l’acide  malique  et  à 
quelques  sels.  L’écorce  de  Simarouba  est 
essentiellement  tonique  et  l’un  des  meilleurs 
stomachiques  connus.  Elle  a  été  fort  préco¬ 
nisée  contre  les  flux  de  ventre,  contre  les¬ 
quels  en  effet  elle  est  très  avantageuse, 
toutes  les  fois  que  ces  affections  ne  sont  pas 
accompagnées  d’une  inflammation  vive  des 
organes.  On  en  obtient  également  de  bons 
effets  contre  les  fièvres  intermittentes  ver- 
nales,  contre  la  chlorose  ,  le  scorbut,  etc. 


SIM 


SIM 


Une  autre  espèce  intéressante  à  peu  près 
aux  mêmes  titres  est  le  Simaroüba  élevé  , 
Simaruba  excelsa  DC  ,  espèce  qui  croît  dans 
les  bois  montagneux  des  Antilles.  Elle  forme 
un  grand  arbre  de  30  à  35  mètres  de  hau¬ 
teur,  à  bois  Blanchâtre,  à  écorce  grise,  cre¬ 
vassée.  Elle  se  distingue  de  la  précédente 
par  ses  feuilles  à  folioles  opposées,  pétiolu- 
lées ,  oblongues-lancéolées ,  veinées  à  leur 
face  inférieure.  Son  écorce  et  son  bois  ont 
une  amertume  franche  et  très  forte.  D’après 
Nees  d’Esenbeck  ,  c’est  de  ce  Simaroüba  que 
provient  la  plus  grande  partie  du  bois  qui 
porte  dans  le  commerce  et  dans  les  phar¬ 
macies  le  nom  de  Lignurn  Quassiœ.  (P.  D.) 

SIMAREBACÉES.  SïMARUBÉES  Si- 
marubaceœ.  Simarubeœ.  bot.  ph.  — Groupe 
de  plantes  auquel  on  a  donné  le  premier  ou 
le  second  de  ces  noms  ,  suivant  qu’on  l’a 
considéré  comme  une  famille  distincte  ou 
comme  une  tribu  de  celle  des  Rutacées  ,  à 
l’article  desquelles  nous  avons  exposé  ses 
caractères  et  ses  genres,  (Ad.  J.) 

*SÏA1BE0CIJNE.  bot.  ph.  —  Genre 
créé  par  De  Candolle  (  Prodr.,  Y,  p.  297  ) 
dans  la  famille  des  Composées,  tribu  des 
Astéroïdées ,  pour  un  arbuste  du  Pérou  ,  à 
fleurs  rayonnées,  purpurines  ,  à  involucre 
imbriqué,  à  aigrette  pileuse,  longue  et 
unisériée  sur  les  akènes  du  disque,  courte 
et  bisériée  sur  ceux  du  rayon.  (D.  G.) 

SIMBELETA.  bot.  ph.  —  Ce  genre,  créé 
par  Forskahl  ,  est  regardé  comme  n’étant 
qu’un  synonyme  de  V  Anarrhmum  Desf.,  et 
l’espèce,  qui  en  était  le  type,  le  Simbuleta 
Forskalei  Gmel.  (  S.  arabica  Poil’.),  est  re¬ 
gardée  comme  rentrant  dans  Y Anarrhinum 
bellidifolium.  Cependant  il  reste  encore  un 
peu  d’incertitude  au  sujet  de  ces  deux  assi¬ 
milations.  (D.  G.) 

*SIMETIIIS.  bot.  pii.  —  M.  Kunth  a  créé 
ce  genre  ( Enurndr .,  IV,  p.  618)  dans  la  fa¬ 
mille  des  Liliacées,  pour  Y Anlhericum  bico- 
lor  Desf.  ( Phalangium  bicolor  DC.),  jolie 
plante  de  l’Europe  méridionale,  dont  le  nom 
spécifique  est  dû  à  son  périanthe  blanc  en 
dedans,  purpurin  en  dehors.  Ce  genre  est 
très  voisin  de  V Arlhropodium ,  duquel  il  se 
distingue,  selon  son  auteur,  par  les  loges 
de  son  ovaire  bi-ovulées  ;  il  se  distingue  des 
genres  Cæsia  et  Phalangium ,  par  ses  éta¬ 
mines  à  filets  barbus  et,  de  ce  dernier,  en 
particulier,  par  le  nombre  de  ses  ovules;  il 
T.  xi. 


617 

s’éloigne  des  Bulbines  par  les  pièces  de  son 
périanthe  marquées  de  7-5  nervures,  par  ses 
deux  ovules  anatropes.  Enfin  son  port  parti¬ 
culier  le  fait  reconnaître  au  milieu  des  genres 
qui  viennent  d’êlre  nommés.  Son  espèce 
type  est  le  Simethis  bicolor  Kunth.  (D.  G.) 

SIMIA.  mam.  — -  Les  anciens  donnaient 
spécialement  cette  dénomination  au  Magot, 
espèce  du  genre  Macaque;  mais  les  zoolo¬ 
gistes  modernes  l’ont  appliquée  d’une  ma¬ 
nière  générale  à  la  première  famille  de  l’ordre 
des  Quadrumanes,  celle  des  Singes.  (E.  D.) 

*SIMIÆ,  Bonap.;  SSMIADÆ,  Less.;  Sf- 
MIDÆ,  Bonap.;  SIMIINA,  Gray.  mam. — 
On  a  indiqué,  sous  ces  dénominations  di¬ 
verses,  la  famille  des  Quadrumanes  conte¬ 
nant  les  Singes.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SÏMIRA.  bot.  ph.  —  Genre  établi  par 
Aublet,  et  rapporté  aujourd’hui,  comme 
synonyme,  au  genre  Mapouria  A.  Rich.,  de 
la  famille  des  Rubiacées-Cofféacées.  (D.  G.) 

*SIMIUS.  mam.  —  Les  Singes  sont  dési¬ 
gnés  sous  ce  nom  par  Alpinius  (Hist.  Ægypt. 
nat.,  1735).  (E.  D.) 

*SIMMOIVDSIA (nom  d’homme),  bot.  ph. 
—  Genre  établi  par  M.  Nuttal  dans  la  fa¬ 
mille  des  Euphorbiacées ,  tribu  des  Acaly- 
phées.  (D.  G.) 

*SÏM0,  Megerle  Dahl.  ins.  —  Synonyme 
de  Otiorhynchus  Germar,  Schœnherr.  (C.) 

*SIMOCHEILUS.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Ericacées,  formé  par  M.  Ben¬ 
tham  ,  par  la  réunion  des  genres  Plagioste- 
mon,Thamnus,  Simocheilus  ,  Octogonia  a t 
Pachycalyx  de  Klotzseh.  Il  renferme  de  pe¬ 
tits  arbustes  du  cap  de  Bonne-Espérance, 
qui  ressemblent  à  des  Bruyères,  et  dont  les 
fleurs  forment  généralement  des  capitules 
terminaux  penchés.  (D.  G.) 

*SIMOETIÎIS  (ucixoç,  camus  ;  àviSvjç,  souf¬ 
fle).  ins.  —  Leach  (in  Sam.  Comp.,  1819) 
désigne  sous  ce  nom  un  genre  de  Lépido¬ 
ptères  nocturnes  de  la  tribu  des  Pyralides  qui 
n’est  pas  adopté  par  les  entomologistes  fran¬ 
çais.  (E.  D.) 

*SIMOETHUS  (o-cp.oç,  camus;  yjVoç,  carac¬ 
tère).  ins. — M.  Boisduval  (Z oologiedu  Voyage 
de  l’Astrolabe,  t.  I,  part.  1,  1832)  a  créé, 
sous  ce  nom,  un  genre  de  Lépidoptères  de  la 
famille  des  Diurnes,  principalement  remar¬ 
quable  par  la  conformation  de  ses  pieds.  Le 
type  est  le  S.  pardu  Boisd.  (  Polyonmatus 
Simelhüs  Latr.,  God.,  Cram.),  du  Bengale 

78 


618 


SIM 


et  de  Java.  îl  y  entre,  en  outre,  une  seconde 
espèce,  S.  rex  Boisd.,  qui  se  trouve  dans 
nie  Doréi.  (E.  D.) 

S1MOIV.  mam.  —  Nom  vulgaire  du  Dau¬ 
phin.  (E.  D.) 

*SIMOATEA.  auaciin.  —  C’est  un  genre 
de  l’ordre  des  Acarides  ,  établi  par  M  P. 
Gervais ,  dans  le  tom.  IU  des  Insectes  aptè¬ 
res  par  M  Walckenaër,  et  dont  les  carac¬ 
tères  génériques  ne  sont  pas  encore  publiés. 
La  seule  espèce  connue  est  la  Simonea  fol- 
liculorum  Simon  ( Archives  de  Millier,  1842, 
p.  218,  pl.  9).  Cette  espèce  ,  qui  est  assez 
commune  ,  a  été  rencontrée  dans  la  tanne 
des  cryptes  altérés  qui  se  voient  si  souvent 
sur  les  ailes  du  nez,  chez  l’espèce  humaine 
particulièrement.  (H  L.) 

•*SIlliORIIYNCHUS,  Keys.  et  Blas.  ois 
—  Synonyme  de  Terelda  Ch.  Bonap.  ;  Li- 
mosa,  Pal I. ,  genre  fondé  sur  la  Barge  lerett 
Lim.  terek  Ternm.  ).  (Z.  G.) 

SIMOSAURUS  (  crcp.o;  ,  museau  obtus  , 
camus;  o-avpoç,  lézard),  bept.  foss.  —  Genre 
créé  par  M.  H.  de  Meyer  pour  un  Reptile, 
dont  les  débris  se  rencontrent  dans  le  Mus- 
chelkalk,  ainsi  que  les  Conchiosaures,  Draco- 
saures  et  les  Nothosaures.  La  tête  est  large 
et  aplatie;  le  museau  arrondi  ;  l'os  carré  ou 
tympanique  est  dirigé  fortement  en  arrière, 
de  sorte  que  l’articulation  de  la  mâchoire 
inférieure  dépasse  de  beaucoup  le  condyle 
occipital.  Les  fosses  temporales  sont  grandes, 
ovales;  les  orbites  presque  circulaires  et  les 
narines  séparées  l’une  de  l’autre.  La  face 
inférieure  ou  palatine  présente  un  vaste 
plancher  osseux  ,  percé  à  son  extrémité  an¬ 
térieure  par  l’ouverture  des  arrière-narines, 
à  peu  près  comme  dans  la  Chelyde  mata- 
mata.  Les  dents  sont  petites  et  arquées 
comme  dans  les  Nothosaures,  et  il  paraît 
que  les  membres  ont  de  l’analogie  avec  ceux 
des  Plésiosaures.  Nous  avons  déjà  proposé 
de  réunir  tous  ces  genres  du  Muschelkak  ,  à 
cause  de  la  composition  de  leur  tète  ,  qui 
nous  paraît  un  mélange  de  celle  des  Tor¬ 
tues  et  des  Sauriens,  sous  le  nom  de  Chélyo- 
sauriens.  (L...d  ) 

*SIMOTES.  mam.  —  F.  Fischer  (  Fisli. 
Synops.  Mam.,  1829  )  a  créé  sous  ce  nom 
un  genre  de  Rongeurs  du  groupe  naturel 
des  Rats.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SIMPLEGADE.  moll.  —  Genre  proposé 
par  Montfort  pour  une  Coquille  fossile  qui 


SIM 

doit  faire  partie  du  genre  Ammonite.  (Dcj.) 

*SIM  PE  ICI  Al*\  MES .  Simplicimani  (sim¬ 
plex,  simple;  manus,  main),  ins.  —  Nom 
donné  par  Cuvier  à  une  section  de  la  tribu 
des  Carabiques  ,  comprenant  ceux  de  ces 
Insectes  Coléoptères  dont  les  deux  tarses 
antérieurs  seuls  sont  dilatés  dans  les  mâles, 
sous  forme  de  palette  carrée  ou  orbicu- 
laire.  (C.  d’O.) 

SIMPLÏCIPÈDES-.  ins.— Nom  donné  par 
Dejean  à  sa  quatrième  tribu  des  Carabiques, 
ordre  des  Coléoptères,  comprenant  ceux  de 
ces  Insectes  qui  n’ont  pas  d’échancrure  au 
côté  interne  des  jambes  antérieures. 

(C.  d’O  ) 

*SIMPEOCAR!A .  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères  ,  famille  des 
Clavicornes  ,  créé  par  Curtis  ( British  En- 
tomology,  7,  335),  adopté  par  Erichson  (Na- 
turgeschichte  der  Ins.Deulschl. ,  184G,  p.  168, 
1847,  p.  493),  et  composé  des  quatre  espèces 
suivantes  :  S.  semi  -  striata  F.  ,  melallica 
Dufs.,  maculosa  et  acuminata  Et*.  Ces  es¬ 
pèces  sont  toutes  propres  à  l’Europe  et  la 
première  est  excessivement  commune  aux 
environs  de  Paris,  sous  la  mousse,  dans  les 
champs  de  luzerne.  (C.) 

*  SIMPUEOPSIS  (  simpulum ,  petit  vase 
pour  les  sacrifices;  o^iç,  apparence),  moll. 
Beck,  dans  le  Catalogue  des  Mollusques  du 
Musée  du  prince  Frédéric,  indique,  sous  ce 
nom,  un  genre  de  Gastéropodes  pulmonés 
(Beck,  Index  Moll.  Mus.  Fr.  Aug.  Chr.  Fréd., 
1837).  (G.  B.) 

SIMPIJEEM  ( simpulum ,  petit  vase  pour 
les  sacrifices),  moll. — Klein,  dans  son  Essai 
sur  la  classification  des  Coquilles,  réunit, 
sous  ce  nom  générique,  des  Tritons,  des 
Ranelles,  des  Fasciolaires  et  un  Strombe,  à 
cause  de  la  ressemblance  qu’il  leur  trouve 
avec  un  vase  que  les  anciens  employaient 
dans  leurs  sacrifices.  (G.  B.) 

SSMSÏA  (dédié  au  botaniste  anglais  Sims, 
le  fondateur  du  Botanical  Magazine  ).  bot. 
ph.  —  En  1807,  Persoon  avait  proposé  sous 
ce  nom  un  genre  qui  rentre  dans  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Sénécionées.  Eu 
1810,  dans  sa  belle  monographie  des  Pro- 
téacées,  M.  Rob.  Brown  proposa  un  nouveau 
genre  dans  cette  dernière  famille,  sous  ce 
même  nom.  Il  est  dès  lors  évident  que  l’an¬ 
tériorité  appartient  au  premier;  aussi  le 
dernier  est  il  aujourd’hui  regardé  comme 


SIM 


619 


synonyme  de  Stirling  ia.  (Juant  au  S  huai  et 
de  Persoon,  il  a  pour  objet  des  plantes  her¬ 
bacées,  du  Mexique,  à  involuere  cylindracé, 
formé  d’écailies  nombreuses,  presque  égales, 
sur  2-3  rangs  ;  à  réceptacle  paléacé;  à  akènes 
comprimés-planes,  surmontés  de  deux  arêtes. 

(D.  G.) 

*SIMS1MUM.  bot .  pu.  —  Genre  de  la 
famille  des  Sésamées,  pour  ceux  qui  adop¬ 
tent  cette  famille,  de  celle  des  Bignoniacées, 
tribu  des  Sésamées  pour  M.  Endlicher,  pro¬ 
posé  par  M.  Bernhardi  pour  le  Sesamum 
roslralum  Hochst  ,  et  regardé  par  M.  En¬ 
dlicher  comme  une  simple  section  des  Sé¬ 
sames.  (D.  G.) 

*SI!UULIA,  Meig.  ins.  —  V oy.  SIMU¬ 
LIUM. 

*SIMULÏDES.  ins.  —  M.  Zetterstedt 
(Dipt.  Sound.,  1842)  indique  sous  cette  dé¬ 
nomination  une  division  des  Tipulaires 
comprenant  plusieurs  genres  de  Diptères  et 
particulièrement  celui  des  Simulium.  Voy. 
ce  mot.  (E.  D.) 

*  SIMULIUM  ( simulo ,  feindre),  ins. — 
Genre  de  l’ordre  des  Diptères,  famille  des 
Némocères ,  tribu  des  Tipulaires ,  division 
des'Florales,  créé  par  Latreille  (Histoire  na¬ 
turelle  des  Insectes,  1802)  aux  dépens  des 
Culex  de  Linné,  et  adopté  par  tous  les  en¬ 
tomologistes.  Les  Simulium ,  que  Meigen 
désigne  sous  la  dénomination  de  Simulia, 
ont  pour  principaux  caractères  :  Antennes 
cylindriques,  composées  de  onze  articles. 
Palpes  de  quatre  articles ,  dont  le  dernier 
est  grêle  et  allongé.  Ocelles  nuis.  Ailes  très 
larges,  ayant  leurs  cellules  marginales  et 
bacillaires  fort  étroites.  Tarses  ayant  leur 
premier  article  aussi  long  que  les  quatre 
autres  réunis.  Ces  Diptères  piquent  assez 
fortement  et  attaquent  les  animaux.  On  en 
connaît  une  dizaine  d’espèces,  toutes  propres 
à  l’Europe.  Mous  citerons,  comme  type,  le 
S.  replans  Latr.,  qui  est  brun  et  se  trouve 
communément  partout  en  Europe.  (E.  D.) 

*SIMUS  (<rtu.o;,  camus),  rept. — M.Agas- 
siz  (in Wagl.  Icon.Rept.,  1830)  nommeainsi 
l’une  des  subdivisions  du  genre  Couleuvre. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*  SIMYRA  (jtp.oç,  camus;  oùpa,  queue). 
ins. — Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  fa¬ 
mille  des  Nocturnes,  tribu  des  Leucanides, 
créé  par  Treiscke,  adopté  par  tous  les  ento¬ 
mologistes  et  dont  Duponchel  (Calai,  métho- 


SJN 

digue  des  Lépidoptères  d’Europe,  18 H)  fait 
deux  genres  distincts:  les  Simyra  et  les  Sy~ 
nia ,  les  premiers  ayant  les  ailes  supérieures 
à  sommet  plus  ou  moins  aigu,  sans  taches  ni 
lignes  transversales,  mais  rayéeslongitudina- 
lement,  comme  celles  des  Leucanies,  et  les 
seconds  à  ailes  supérieures  ayant  la  côte  lé¬ 
gèrement  sinuée  au  milieu.  On  ne  connaît 
qu’un  petit  nombre  d’espèces  de  Simyra  ;  le 
type  est  la  S-  nervosa  Fabr.  qui  se  trouve  en 
Allemagne.  Cette  espèce  a  pour  principaux 
caractères  :  Corps  d’un  jaune  nankin  pâle  ; 
ailes  antérieures  de  la  même  couleur  ,  fine¬ 
ment  pointillées  de  brun,  avec  les  nervures 
blanches  et  trois  lignes  longitudinales  noi¬ 
res,  deux  à  la  base  et  une  autre  vers  le  mi¬ 
lieu;  ailes  postérieures  d’un  jaune  blanch⬠
tre.  Les  chenilles  sont  cylindriques,  poilues; 
elles  vivent  de  Graminées  ou  de  plantes 
basses,  et,  avant  de  se  chrysalider,  se  ren¬ 
ferment  dans  des  coques  composées  de  soie 
et  de  débris  de  végétaux.  (E.  D.) 

*  SINAPIDENDROIV.  bot.  ph. — Genre 

de  la  famille  des  Crucifères,  tribu  des  Ortho- 
plocées ,  créé  par  Lowe  pour  des  espèces  de 
Moutardes  sous-frutescentes,  propres  à  l’île 
de  Madère,  qui  formaient  la  section  Disac- 
aium  du  genre  Sinapis  dans  le  Systema  et 
le  Prodromus  de  De  Candolle.  Ces  plantes 
se  distinguent  surtout  par  leurs  deux  sépales 
latéraux  renflés*en  sac  à  la  base  et  par  leur 
silique  stipitée,  à  bec  comprimé,  stérile,  à 
valves  presque  planes.  (D.  G.) 

SINAPIS.  bot.  pii. — Nom  latin  du  genre 
Moutarde.  Voy.  moutarde. 

SUMAPISTRUM,  Mœench.  bot.  pii. -Sy¬ 
nonyme  de  Cleome.  Sous  ce  même  nom, 
M.  Reiehenbach  a  proposé  un  genre  de  Cru¬ 
cifères  qui  rentre  comme  synonyme  dans  les 
Moutardes,  section  des  Ceratosinapis  DC. 

(D.  G.) 

*  SUYCLAIRIA.  bot.  ph. — Genre  créé 
par  MM.  Flooker  et  Arnott,  dans  la  partie 
botanique  du  Voyage  de  Beechey ,  p.  433, 
pour  un  bel  arbuste  du  Mexique,  à  capitules 
jaunes  rayonnés,  groupés  en  une  sorte  de 
panicule  d’un  brillant  effet,  entourés  d’un 
involuere  imbriqué  et  dont  le  réceptacle  est 
nu.  Ces  fleurs  donnent  des  akènes  courts, 
anguleux,  surmontés  d’une  aigrette  bisériée, 
dont  les  poils  internes  sont  longs,  raides, 
fragiles  et  scabres.  Ce  genre  se  place  dans  la 
famille  des  Composées,  tribu  des  Vernonia- 


620  SI  N 

cées,  en  ire  les  genres  Hectorea  DC.,  et  An- 
dromachia  H.  B.  (D,  G.) 

*  S  INDUIS  (criv<îpb; ,  petit  marteau).  ins. 

- — Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille 
des  Nocturnes,  tribu  des  Tinéites,  créé  par 
M.  Boisduval  ( Faun .  Madag.,  1833),  remar¬ 
quable  par  ses  ailes  supérieures  un  peu  el¬ 
liptiques  et  les  inférieures  piissées  dans  le’ 
repos.  Ce  genre  ne  comprend  qu’une  seule 
espèce  provenant  de  Madagascar  et  de  l'île 
de  Sainte-Marie,  et  qui  a  reçu  le  nom  de  S. 
Sganzini  Boisd.,  loc.  cil.,  pl.  16,  fig.  10. 

(E.  D.) 

*SINEA.  ins.  —  Genre  de  la  famille  des 
Réduviides,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  éta¬ 
bli  par  MM.  Ainyot  et  Servi  Ile  ( Insectes 
hémiptères.  Suites  à  Éuffon)  sur  quelques 
espèces  très  voisines  des  Z  élus,  et  remarqua¬ 
bles  surtout  par  les  petites  épines  qui  héris¬ 
sent  leur  tête  et  leur  prothorax.  Les  auteurs 
du  genre  en  citent  trois  espèces  fies  S.  mul- 
tispinosa  (Cimex  mullispinosus  De  Geer),  de 
Pensylvanie;  S.  Javanensis  Arnyot  et  Ser- 
ville,  de  Java;  et  S.  punctipes  Amyot  et 
Servi i le,  de  Cayenne.  (Bu.) 

*SI!\EMÏMIA  (sine,  sans;  muria,  sau¬ 
mure).  moll.  foss.  —  Genre  de  Mollusques 
Acéphales  à  coquille  équivalve,  dont  la  sta¬ 
tion  est  verticale  (orthoconques),  dont  l’im¬ 
pression  paléale  du  manteau  n’est  point 
échancrée  par  un  sinus  (inlégropaléales  ). 
Confondues  d’abord  avec  les  Unio  (Sowerby), 
les  Sincmuriaen  diffèrent  néanmoins  parleur 
habitat ,  puisqu’elles  n’ont  jamais  été  trou¬ 
vées  dans  des  formations  d’eau  douce  ;  elles 
s’en  distinguent,  en  outre,  par  des  caractères 
importants.  Leur  coquille,  en  général  trans¬ 
verse  et  inéquilatérale,  n’a  qu’une  dent  la¬ 
térale  ,  une  petite  fossette  oblique  pour  le 
ligament  interne,  et  deux  dents  latérales 
éloignées.  Dès  1838,  M.  Agassiz  avait  dési¬ 
gné  ce  genre  particulier  sous  le  nom  de  Car- 
dinia;  peu  de  temps  après,  M:  Stutchbury 
lui  donnait  celui  de  Pachyodon.  Ignorant 
ces  circonstances  et  frappé  des. caractères  spé¬ 
ciaux  de  ce  Mollusque,  M.  deChristol  l’appela 
Sinemuria  (Bull.  Soc.  Géol.,  XII,  1841).  Les 
espèces  paraissent  particulièrement  nom¬ 
breuses  dans  les  terrains  carbonifères  ;  les 
plus  récentes  se  rencontrent  dans  le  lias  et 
le  terrain  jurassique.  Quant  aux  affinités 
zoologiques  de  ce  Mollusque  ,  elles  n’ont 
point  encore  été  suffisamment  étudiées  ;  il 


sm 

paraît  néanmoins  se  rapprocher  des  Crassa- 
tel les  et  des  Corbeilles.  (E.  Ba.) 

SINETISÈîlES.  mam.  —  Voy.  synethèhes. 

*SINGA.  arachn.  —  Koch  ,  dans  son  Die 
Arochniden ,  désigne  sous  ce  nom  un  nou¬ 
veau  genre  de  l’ordre  des  Araignées,  établi 
aux  dépens  de  celui  des  Epeira  de  Walcke- 
naër.  Six  espèces  composent  cette  nouvelle 
coupe  générique;  parmi  ces  espèces  je  cite¬ 
rai  le  Singa  conica  Walck.  ( Epeira )  (Ilist. 
nat.  des  1ns.  apt.,  t.  II ,  p.  138,  n.  157  ) ,  qui 
a  été  rencontré  en  Allemagne.  (H.  L.) 

SIMGANA.  bot.  ph.  —  Genre  créé  par 
Aublet  pour  un  arbuste  sarmenteux  de  la 
Guiane,  à  tige  rameuse,  à  grandes  feuilles 
placées  par  deux  sur  chaque  nœud,  à  fruit 
cylindrique,  fragile,  uniloculaire,  long  de 
15  à  24  centimètres,  et  renfermant  de  gros¬ 
ses  graines  entourées  de  pulpe,  attachées  à 
trois  placentaires  pariétaux.  A.-L.  Jussieu 
le  rapportait  à  sa  famille  des  Guttifères.  De 
Candolle,  Endlicher  le  mettent  parmi  les 
genres  douteux  à  la  suite  des  Capparidées. 

(D.  G.) 

SINGES.  Simia.  mamm.  —  On  connaît  un 
grand  nombre  d’espèces  dans  la  famille  na¬ 
turelle  des  Singes ,  et  toutes  sont  intéres¬ 
santes,  quel  que  soit  le  point  de  vue  sous 
lequel  on  les  étudie.  La  pétulance  des  unes, 
la  lenteur  réfléchie  de  quelques  autres  ,  la 
variété,  la  mobilité,  la  finesse  des  instincts 
chez  toutes,  la  forme  de  leur  corps,  tou¬ 
jours  plus  ou  moins  analogue  à  la  nôtre 
aussi  bien  que  leur  physionomie,  et  parfois 
même  leur  démarche  ,  tout,  dans  ces  singu¬ 
liers  animaux,  appelle  et  retient  l’attention 
de  l’observateur.  C’est  à  cause  des  mêmes 
particularités  que  les  Singes  excitent  dans 
toutes  les  classes  de  la  société  et  chez  tous 
les  peuples  un  égal  sentiment  de  curiosité. 
En  effet,  il  est  aisé  de  reconnaître  en  eux 
un  acheminement  de  moins  en  moins  im¬ 
parfait  de  l’animalité  vers  le  genre  humain. 
Dès  que  l’on  a  quitté  le  groupe  naturel  des 
Makis  ou  Lémuriens,  l’étude  ascensionnelle 
du  règne  animal  montre  les  Ouistitis,  dont 
l’organisation,  les  mœurs,  et  surtout  le  fa¬ 
ciès,  sont,  pour  ainsi  dire,  un  mélange  de 
ceux  des  Rongeurs  et  des  Primates  eux- 
mêmes  ;  puis  les  Sagouins  et  les  Sapajous, 
américains,  de  même  que  les  Ouistitis;  les 
Cynocéphales ,  les  Macaques  viennent  en¬ 
suite;  puis  les  Guenons  et  les  Semnopi- 


SI  N 


tbèques ,  espèces  de  l’Inde  ou  de  l’Afrique , 
qui  méritent  bien  mieux  la  dénomination 
de  Singes  que  les  Ouistitis;  aussi,  quoique 
ces  animaux  soient  d’espèces  et  même  de 
genres  fort  divers,  les  personnes  les  moins 
familiarisées  avec  les  méthodes  des  natu¬ 
ralistes  leur  donnent-elles  indistinctement 
à  tous  le  nom  de  Singes.  Au  contraire, 
on  hésite,  pour  ainsi  dire,  lorsqu’il  s’agit 
des  espèces  les  plus  rapprochées  de  nous 
par  leur  organisation.  Pour  celles-ci  ,  la 
dénomination  de  Singes  ne  paraît  plus 
suffisante,  et  celle  d’Homme  cependant 
ne  peut  encore  être  appliquée.  Ces  Singes 
supérieurs  aux  autres  ont  même  été  classés 
par  les  nomenelateurs  du  dernier  siècle  dans 
le  même  genre  que  l’Homme  lui-même.  On 
se  contente  aujourd’hui  de  les  nommer  Sin¬ 
ges  anthropomorphes  pour  exprimer  qu’ils 
sont  plus  semblables  à  notre  espèce  que  tous 
ceux  que  nous  avons  déjà  cités;  ce  sont  les 
Gibbons  et  surtout  le  Chimpanzé  et  l’O- 
rang  Outang. 

Les  principales  dispositions  organiques, 
par  lesquelles  les  Singes  diffèrent  des  autres 
animaux,  ont  engagé  les  naturalistes  du 
siècle  dernier,  et  beaucoup  de  ceux  du  siècle 
actuel  ,  à  les  réunir  dans  un  même  ordre 
avec  l’Homme  sous  le  nom  de  Primates,  qui 
signifie  pour  ainsi  dire  que  ce  sont  les 
notables  du  règne  animal.  Dans  la  méthode 
de  Linné  ,  l’ordre  des  Primates  réunit 
l’Homme,  les  Singes,  les  Makis  ,  et  même 
les  Paresseux  et  les  Chauve  Souris,  que  de¬ 
puis  lors  on  en  a  retirés.  Beaucoup  d’au¬ 
teurs,  il  est  vrai,  ont  essayé,  à  l’exemple  de 
Blumenbach  et  de  Cuvier ,  de  faire  un  or¬ 
dre  des  Bimanes  pour  l’Homme  seul,  et  un 
ordre  des  Quadrumanes  pour  les  Singes  et 
les  Makis;  mais  cette  opinion  paraît  aujour¬ 
d’hui  abandonnée,  et  l’ordre  des  Primates 
comprend,  comme  au  temps  de  Linné, 
l’Homme,  les  Singes  et  les  Lémuriens. 
Toutefois  ,  on  n’admet  plus  avec  Tyson  , 
Linnæus  et  divers  autres  ,  que  les  Singes 
anthropomorphes,  c’est-à  dire  à  faciès  hu¬ 
main,  que  nous  avons  cités  précédemment, 
doivent  être  considérés  comme  des  espèces 
du  genre  Homo.  Dans  le  Systema  naturœ  de 
Linné,  le  Gibbon  s’appelait  Homo  lar  ; 
l’Orang-Outang,  Homo  satyrus  ;  et  le  Chim¬ 
panzé  ,  Homo  troglodytes.  L’Homme  rece¬ 
vait  et  a  seul  conservé  la  dénomination 


SIN  621 

d'Homo  sapiens.  Les  psychologistes,  qui  ont 
trop  dédaigné  l’observation  des  animaux,  et 
en  particulier  celle  des  Singes,  du  Chien,  de 
l’Eléphant,  et  des  autres  espèces  réellement 
intelligentes,  se  sont  souvent  récriés  contre 
la  réunion  (réunion  purement  zoologique 
cependant)  de  l’Homme  et  des  premiers 
Quadrupèdes,  telle  que  l’avait  établie  l’é¬ 
cole  de  Ray  et  de  Linné,  et  ils  ont  proposé 
de  séparer  complètement  l’Homme  du  reste 
des  animaux. 

Aujourd’hui  la  réunion  de  l’Homme  et  des 
premiers  Singes  dans  un  seul  et  même 
genre  n’est  plus  admissible ,  malgré  les  rap¬ 
ports  de  structure  incontestables  et  incon¬ 
testés  qui  existent  entre  lui  et  les  espèces 
anthropomorphes,  et  même  tous  les  Singes 
de  l’ancien  continent.  Une  connaissance  plus 
complète  ,  toujours  au  point  de  vue  organo- 
logique,  a  démontré  que  si  les  trois  préten¬ 
dues  espèces  d’Hommes  que  nous  citions  plus 
haut ,  d’après  Linné  ,  diffèrent  moins  de 
V Homo  sapiens  que  des  derniers  Primates, 
c’est-à-dire  des  Cheiromys  ,  des  Galéopi- 
thèques  ,  et  même  des  Makis  et  des  Ouisti¬ 
tis  ,  il  est  assez  facile  cependant  de  les  en 
distinguer  par  de  bons  caractères  zoolo¬ 
giques,  pour  qu’on  ne  les  laisse  pas  confon¬ 
dues  génériquement  avec  lui.  L’Homme  n’a 
pas  un  seul  caractère  organique  ,  dont  on 
ne  retrouve  la  trace  ,  souvent  même  la  re¬ 
production  ,  dans  les  Singes  de  l’ancien 
monde;  mais  sa  station,  sa  forme  générale, 
son  grand  développement  crânien,  et  la 
masse  cérébrale  dont  ce  développement  est 
la  conséquence  ;  la  forme  de  ses  membres 
inférieurs  ,  dont  le  pouce  n’est  pas  oppo¬ 
sable,  et  d’autres  caractères  encore  en  font, 
même  au  point  de  vue  organique,  un  genre 
bien  distinct  de  ceux  des  Singes. 

Buffon,  qui  faisait  alors  de  la  nomencla¬ 
ture  tout  en  la  combattant,  avait  réservé 
le  nom  de  Singes  à  une  partie  seulement  des 
animaux  auxquels  on  l’applique  générale¬ 
ment.  Les  tomes  XIV  et  XV  (1)  de  son 
Histoire  naturelle  sont  consacrés  à  ces  ani¬ 
maux  ,  et  ils  ont  grandement  contribué  à 
nous  les  bien  faire  connaître.  Quoique  le 
grand  naturaliste  français  appelle  quelque¬ 
fois  les  Sakis,  les  Sajous ,  les  Macaques,  etc., 
des  Singes,  il  réserve  cette  dernière  dénomi¬ 
nation  à  ceux  «  qui  sont  sans  queue  ,  dont  la 

(i  Edition  in-4  (1760-1767). 


622 


SI  N 


SI  N 

»  Tace  e»t  aplalic,  dont  les  mains,  les  doigts, 
»  les  dents  et  les  ongles  ,  ressemblent  à 
»  ceux  de  l’Homme,  et  qui,  comme  lui, 
»  marchent  debout  sur  les  deux  pieds.  Les 
»  anciens,  dit-il  ,  n’en  connaissaient  qu’un 
»  seul  :  le  Pilhecos  des  Grecs  ,  le  Simia  des 
»  Latins;  et  c’est  celui  sur  lequel  Aristote, 
»  Pline  et  Galien  ,  ont  institué  toutes  les 
»  comparaisons  physiques ,  et  fundé  toutes 
»  les  relations  du  Singe  à  l’Homme.  »  Le 
Chimpanzé  et  l’Orang  ,  dont  Buffon  con¬ 
fond  l’histoire  sous  le  nom  de  ./oc/co,  et  le 
Gibbon  qu’il  fait  mieux  connaître  ,  forment 
ses  autres  espèces  de  Singes.  Après  eux  vien¬ 
nent  les  Babouins,  «  à  queue  courte,  à  face 
»  allongée,  à  museau  large  et  relevé,  avec 
»  des  dents  canines  à  proportion  plus  fortes 
»  que  celles  de  l’Homme  et  des  callosités  sur 
»  les  fesses.  » 

Buffon  en  connaît  trois  espèces  :  le  Papiou 
ou  Babouin  proprement  dit,  le  Mandrill  et 
l’Ouenderou.  Un  groupe  intermédiaire  à  ce¬ 
lui  des  Babouins  et  à  celui  qui  va  suivre  est 
formé  par  le  Magot.  Buffon  n’avait  pas  re¬ 
connu  que  cette  espèce  et  le  Pithèque,  dont 
il  a  parlé  précédemment,  ne  different  réel¬ 
lement  pas.  D’une  part,  il  croyait  n’a¬ 
voir  pas  vu  le  Pithèque  ,  et  il  le  classait 
dans  le  premier  groupe  d’après  les  récits 
des  anciens;  et  d’autre  part,  il  en  ju¬ 
geait  très  sainement  en  disant  du  Magot, 
qui  n’est  en  réalité  que  le  Pithèque  des  an¬ 
ciens  :  «  Il  fait  la  nuance  entre  les  Singes 
»  et  les  Babouins  ;  il  diffère  des  premiers , 
»  en  ce  qu’il  a  le  museau  allongé  et  de 
»  grosses  dents  canines;  il  diffère  des  se- 
»  conds ,  parce  qu'il  n’a  réellement  point 
»  de  queue,  quoiqu’il  ait  un  petit  appen- 
»  dice  de  peau  qui  a  l’apparence  d’une 
»  naissance  de  queue;  il  n’est  par  consé- 
»  quent  ni  Singe  ni  Babouin  ,  et  tient  en 
»  même  temps  de  la  nature  des  deux.  » 

Voici  comment  Buffon  s’exprime  au  sujet 
de  son  troisième  genre  : 

«  Après  les  Singes  et  les  Babouins  se 
»  trouvent  les  Guenons  ;  c’est  ainsi  quej’ap- 
»  pelle,  d’après  notre  idiome  ancien,  les 
»  animaux  qui  ressemblent  aux  Singes  ou 
»  aux  Babouins,  mais  qui  ont  de  longues 
»  queues  ,  c’est  à-dire  des  queues  aussi 
»  longues  ou  plus  longues  que  le  corps.  » 
Notre  auteur  en  connaissait  dès  lors  sept 
espèces  :  Makaque,  Patas ,  Malbrouk,  Man- 


gabey ,  Moüstac  ,  Talapoin  et  Doue  ,  qui  se¬ 
ront  plus  lard  distribuées  dans  les  divers 
genres  des  Macaques ,  Cercopithèques  ,  Cer- 
cocèbes ,  Miopithèques  et  Semnopithèques  , 
lorsque  de  nouvelles  recherches  auront  ac¬ 
cru  le  nombre  des  espèces,  et  mieux  fait  con¬ 
naître  leurs  caractères  respectifs. 

Le  Maimon,  ou  Singe  à  queue  de  Cochon, 
est  regardé  par  Buffon  comme  l’intermé¬ 
diaire  des  Babouins  aux  Guenons,  tels  qu’il 
les  définit;  et  cette  opinion  est  tout  à  fait 
conforme  aux  faits. 

«  Voilà,  ajoute- 1  il  pour  justifier  la  défi- 
»  nition  nouvelle  du  mot  Singes,  voilà  les 
»  animaux  de  l’ancien  continent,  auxquels 
»  on  a  donné  le  nom  de  Singes,  quoiqu’ils 
»  soient  non  seulement  d’espèces  éloignées, 
»  mais  même  de  genres  assez  differents  ;  et 
»  ce  qui  a  mis  le  comble  à  l’erreur  et  à  la 
»  confusion,  c’est  qu’on  a  donné  ces  mêmes 
»  noms  de  Singe ,  de  Cynocéphale  ,  de  Kèbe 
»  et  de  Cercopithèque  ,  noms  faits ,  il  y  a 
»  1500  ans,  par  les  Grecs,  à  des  animaux 
»  du  Nouveau-Monde,  qu’on  n’a  découverts 
»  que  depuis  deux  ou  trois  siècles.  On  ne  se 
»  doutait  pas  qu’il  n’existait,  dans  les  par- 
»  lies  méridionales  de  ce  nouveau  conti- 
»  nent,  aucun  des  animaux  de  l’Afrique  et 
»  des  Indes  orientales.  On  a  trouvé  en  Amé- 
»  rique  des  bêtes  avec  des  mains  e!  des 
»  doigts  ;  ce  rapport  seul  a  suffi  pour  qu’on 
»  les  ait  appelées  Singes;  sans  faire  atten- 
»  tion  que  ,  pour  transformer  un  nom  ,  il 
»  faut  au  moins  que  le  genre  soit  le  même, 
»  et  que,  pour  l’appliquer  juste ,  il  faut  en- 
»  core  que  l’espèce  soit  identique  :  or  ces 
»  animaux  d’Amérique,  dont  nous  ferons 
»  deux  classes  sous  les  noms  de  Sapajous  et 
»  de  Sagouins ,  sont  très  différents  de  tous 
»  les  Singes  de  l’Asie  et  de  l’Afrique  ;  et  de 
»  la  même  manière  qu'il  ne  se  trouve  dans 
»  le  nouveau  continent  ni  Singes ,  ni  Da- 
»  bouins ,  ni  Guenons  ,  il  n’existe  aussi  ni 
»  Sapajous ,  ni  Sagouins  dans  l’ancien.  » 
Nous  ne  pouvions  nous  dispenser,  pour 
rappeler  au  lecteur  toute  la  part  qui  revient 
à  Buffon  dans  la  classification  et  la  connais¬ 
sance  des  Singes,  de  reproduire  ces  lignes 
remarquables  écrites  par  lui  en  1766,  et 
dont  tous  les  travaux  faits  ultérieurement 
sur  ce  groupe  d’animaux  ne  sont  véritable¬ 
ment  que  la  confirmation  ou  le  développe¬ 
ment.  Elles  sont  empruntées  au  chapitre 


SI  N 

qu’il  a  intitulé  d’une  manière  générale  : 
Nomenclature  des  Singes ,  quoiqu’il  réserve 
ce  nom  aux  premières  espèces  seulement. 
Les  Singes  proprement  dits,  à  partie  Pitlic- 
que  qui  est  le  même  que  le  Magot,  sont 
devenus  les  genres  Orang ,  Chimpanzé  et 
Gibbon  :  ce  sont  les  Anthropomorphes  des 
auteurs;  les  Babouins  sont  nos  Cynocé¬ 
phales;  le  Magot ,  intermédiaire  aux  Singes 
et  aux  Babouins,  est  le  genre  Inuus  :  il  est 
très  voisin  des  Macaques  ,  quoiqu’il  tienne 
des  Anthropomorphes  et  des  Babouins;  le 
Maimon  est  aussi  un  Macaque  pour  les  na¬ 
turalistes  actuels;  et  si  les  Guenons  ont  dû 
être  subdivisées  ainsi  que  nous  l’avons  déjà 
dit,  elles  n’en  forment  pas  moins  un  groupe 
naturel,  dont  les  Semnopithèques  ,  les  Cer¬ 
copithèques  et  les  Macaques  constituent  les 
trois  termes  principaux. 

Les  Anthropomorphes,  les  Babouins  ou 
Cynocéphales,  et  les  divisions  du  groupe  des 
Guenons  ,  composent  une  tribu  importante 
parmi  les  Singes,  ou  plutôt  une  première 
famille,  dont  Buffon  avait  très  nettement 
distingué  les  principaux  termes  ,  et  qu’il 
avait  très  justement  séparés  des  Singes  amé¬ 
ricains  ,  c’est-à-dire  des  Sapajous  et  Sa¬ 
gouins  ;  ils  ont ,  en  effet ,  des  caractères  qui 
leur  sont  propres  ,  et  que  ces  derniers  ne 
présentent  jamais. 

Singes  de  l'ancien  continent. 

Ces  Singes  ont  été  nommés  collectivement 
Calarrhiniens  (E.Geotî.),  Pithëcus (Blainv.), 
Sirnina  (Ch.  Bonap.),  etc.  Leurs  principaux 
caractères  communs  sont  les  suivants  : 
dents  en  même  nombre,  et  disposées  d’après 
la  même  formule  que  chez  l’Homme,  et  par 
conséquent  au  nombre  total  de  32  chez 
les  adultes  et  de  20  à  la  première  dentition  : 
en  général,  des  callosités  fessières  ;  queue 
nulle  extérieurement,  courte  ou  longue, 
mais  non  prenante  ;  narines  ouvertes  au- 
dessous  du  nez,  obliquement ,  et  séparées 
par  une  cloison  étroite  ;  dents  canines  plus 
ou  moins  développées. 

Les  différents  groupes  de  cette  première 
famille  de  Singes  sont  : 

I.  Chimpanzé  ( Troglodytes ,  E.  Geoffr., 
Anthropopithecus,  Blainv.).  Une  seule  espèce 
bien  constatée.  Elle  est  de  l’Afrique  inter- 
tropicale  ,  principalement  du  Congo  et  des 
parties  voisines.  Lejeune  fige  est  représenté 


SIA  623 

dans  l’allas  de  ce  Dictionnaire:  Mammi¬ 
fères,  pl.  5. 

II.  Orang  ( Pithëcus ,  Et.  Geoff. ,  Bachiopi- 
thecus,  Blainv.).  Plusieurs  espèces  ou  races 
de  Bornéo  et  de  Sumatra.  L’existence  de  ces 
animaux  sur  le  continent  indien  n’a  pas  été 
démontrée. 

III.  Gibbons  (Hylobates,  Iilig.).  Une  dizaine 
d  espèces,  toutes  de  l’archipel  indien  ou  de 
quelques  parties  du  continent  indien. 

IV.  Semnopithèques  ( Semnopilhecus ,  Fr. 
Cuv.).  Espèces  plus  nombreuses  et  suscep¬ 
tibles  d’être  divisées  ainsi  qu'il  suit  : 

1.  Presbytes,  Eschscholtz,  pour  une  es¬ 
pèce  de  Java  nommée  P.  mitrata,  Souliii , 

’Croo,  Semnopilhecus  comatus,  etc. 

2.  Nasalis,  Ét.  Geoffr.,  comprenant  le 
Nasique  de  Daubenton,  espèce  de  Bornéo, 
qui  est  surtout  remarquable  par  le  grand 
allongement  de  son  nez. 

3  Semnopithèques  ordinaires,  parmi  les¬ 
quels  nous  citerons  seulement  le  Doue  dont 
on  avait  fait  à  tort  un  genre  sous  les  noms 
de  Pygathiux  et  Lasiopyga.  Les  autres  sont 
mentionnés  à  l’article  Semnopithèque.  I!  n’y 
en  a  pas  moins  d’une  quinzaine  d’espèces, 
et  tous  sont  de  l’Inde  ou  de  ses  îles,  prin¬ 
cipalement  de  Sumatra,  de  Java  et  de  Bor¬ 
néo. 

L.  Coi.obus,  111  ig.  Ce  sont  des  Semnopi¬ 
thèques  propres  à  l’Afrique  intertropicale  , 
soit  en  Abyssinie,  soit  en  Guinée.  Leur  ca¬ 
ractère  principal  est  la  petitesse  ou  l’absence 
du  pouce  de  leurs  membres  antérieurs.  On 
en  a  signalé  neuf  espèces  à  l’article  Coeobes 
de  ce  Dictionnaire. 

^  .  Les  Cercopithèques  (  Cercopilhccus, 
Brisson),  dont  les  vingt-cinq  espèces  con¬ 
nues  sont  toutes  originaires  de  l’Afrique. 
On  les  a  divisés  en  deux  groupes  :  l’un, 
ayant  pour  objet  le  Talapoin,  a  été  appelé 
Miopitiiecus  par  M.  Isidore  Geoffroy  Saint • 
Hilaire.  Il  en  est  question,  ainsi  que  des  vé¬ 
ritables  Guenons,  à  l’article  Cercopithèque, 
t.  III,  p.  296. 

VI.  Macaques (Macacus  ou  Macaca ,  Kaup, 
Cercocebus ,  Et.  Geoffr.,  Cynopilhecus ,  de 
Blainv.)  qui  diffèrent  des  Guenons  par  des 
formes  moins  gracieuses,  par  la  présence 
fréquente  d’une  saillie  orbitaire  interne,  par 
un  talon  à  la  cinquième  molaire  d’en  bas  et 
par  quelques  autres  caractères.  Il  y  en  a  de 
plusieurs  sous-genres  : 


624 


SIN 


1.  Mangabey  ou  Cercocebus,  pour  les  es¬ 
pèces  africaines  connues  sous  la  première 
rie  ces  dénominations. 

2.  Macacus,  pour  les  espèces  indiennes  à 
longue  queue  que  l’on  a  nommées  Macaque 
ordinaire,  Toque,  Bonnet-Chinois,  etc. 

3.  Maimon,  Is.  Geoffr.,  ou  Macaques  à 
queue  moins  longue  ou  très  courte.  Tels 
sont  le  Rhésus,  le  Maimon,  l’Ursin,  le  Spé¬ 
cieux  (Mac.  speciosus).  Ils  sont  de  l’Inde,  de 
ses  îles  et  du  Japon. 

4.  Inuus,  G.  Cuv.  et  Ét.  Geoffr.  ;  Magus 
Less.  La  seule  espèce  connue  dans  cette  sec¬ 
tion.  ressemble  à  celles  qui  terminent  le 
groupe  précédent,  par  l’absence  de  queue; 
elle  n’a  point  d’échancrure  orbitaire,  et  sa 
cinquième  molaire  d’en  bas  est  un  peu  diffé¬ 
rente. 

Le  Magot  paraît  n’exister  naturellement 
que  sur  quelques  parties  rocheuses  de  ta 
Barbarie.  Il  tient  à  la  fois  des  Macaques  et 
des  Babouins  ou  Cynocéphales,  et  même  des 
Singes  Anthropomorphes. 

VIL  Les  Cynocéphales  ou  Babouins  ( Cy - 
nocephalus,  G.  et  Fr.  Cuv.;  Papio,É.  Geoff.; 
Chœropühecus,  Blainv.).  On  les  partage  aussi 
en  plusieurs  sous-divisions: 

1 .  Gynopithecus,  Is.  Geoffr  ,  dont  la  seule 
espèce  connue  ou  le  C .  niger  est  des  îles  So~ 
loo,  à  l’est  des  Philippines. 

2.  Mandrilla  ,  Desm.,  ou  les  Mandrills  , 
dont  les  deux  espèces  sont  de  Guinée. 

3.  LesPAPioNsou  IeSphynx,  l’Hamadrias 
et  peut-être  le  Babouin.  Ces  animaux  sont 
d’Afrique  et  d’Arabie. 

4.  Theropithecus,  Is.  Geoffr.,  établi  pour 
le  Macacus  gelada  de  Ruppel,  espèce  d’Abys¬ 
sinie  qui  nous  paraît  devoir  être  placée  dans 
une  même  section  avec  le  Chacma,  C.  por- 
carius,  de  l’Afrique  australe. 

Les  Cynocéphales,  autant  par  leur  intel¬ 
ligence  que  leur  organisation,  semblent  plus 
voisins  des  Singes  anthropomorphes  que  ne 
le  laisserait  supposer  la  place  que  nous  leur 
assignons  ici,  à  l’exemple  de  tous  les  auteurs 
actuels,  à  la  fin  des  Singes  catarrhiniens.  Le 
Cynocéphale  nègre  est  un  lien  de  plus  entre 
les  premiers  Singes  de  Buffon  et  ses  Babouins, 
et  très  probablement  il  faudra  leur  rendre 
le  second  rang  qui  d’ailleurs  leur  avait  déjà 
été  accordé  par  ce  grand  naturaliste. 


SIN 


Singes  du  nouveau  continent. 

Ce  sont  les  Sapajous  et  les  Sagouins  de 
Buffon;  les  Platyrrhiniens ,  Hélopilhèques  , 
Géopithèques  et  Arctopühèques  d’Ét.  Geoffroy 
Saint  Hilaire  ;  les  Uropithéciens  et  Arctopi- 
théciens  de  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire 
et  les  Cebus  de  M.  de  Bla  in  ville. 

Ces  animaux  ont  pour  principaux  carac¬ 
tères:  Trente-six  ou  seulement  trente  deux 
dents,  mais  avec  une  autre  formule  que  chez 
l’homme,  par  la  présence  de  trois  paires 
d’avant-molaires  au  lieu  de  deux;  vingt- 
quatre  dents  de  lait,  dont  douze  molaires  au 
lieu  de  huit;  jamais  de  callosités;  queue 
plus  ou  moins  longue,  souvent  prenante; 
point  d’abajoues.  De  même  que  les  Singes 
de  l’ancien  continent,  ceux  du  nouveau 
ont  été  divisés  en  plusieurs  genres  que  l’on 
peut  disposer  dans  l’ordre  suivant  : 

I.  Queue  prenante  ;  36  dents. 

Ce  sont  les  Sapajous  de  Buffon  et  les  Hé¬ 
lopilhèques  d’Ét.  Geoffroy  Saint-Hilaire. 

1.  Alouates  ( Alouata ,  Lac.;  Myceles,  111. : 
Stentor ,  Ét.  Geoff.). 

2.  Eriodes  ( Eriodes ,  Is.  Geoff.) 

3.  Atèles  (Ateles,  Ét.  Geoff.). 

4.  Lagothriche  ( Lagolhrix ,  Et.  Geoff.). 

5.  Sajous  ( Cebus>  Erxleb.). 

II.  Queue  non  prenante  ;  36  dents. 

Ce  sont  les  Sagouins  de  Buffon  et  les  Géo¬ 
pithèques,  Ét.  Geoff. 

6.  Callitriches  (Callitrix,  Erxleb.). 

7.  Saimiris  ( Saïmiri ,  Is.  Geoff.;  Chryso- 
thrix,  Kaup). 

8.  Douroucoulis  (doiws,  de  Humb  ;  Noc- 
thora ,  Fr.  Cuv.  ;  Nyctipithecus ,  Spix). 

9.  Sakis  (Pithecia,  Desm.).  On  les  partage 
enPitheciaet  Brachyurus,  Spix. 

III.  Queue  également  non  prenante  ;  32  dents. 

Ceux-ci  n’ont  que  trente-deux  dents  seu¬ 
lement,  et  les  ongles  à  peu  près  en  forme  de 
Griffes. 

10.  Ouistitis  ( Hapale ,  Illig.).  Ce  genre  a 
été  partagé  en  deux,  sous  les  noms  de  Jac- 
chus  et  de  Midas  par  Étienne  Geoffroy  Saint- 
Hilaire. 

Les  travaux  zoologiques  qui  ont  été  pu¬ 
bliés  sur  les  Singes  depuis  Buffon  ,  et  dont 
on  trouvera  l’exposé  dans  les  divers  articles 


SJN 


625 


SiN 

de  ce  Dictionnaire  qui  ont  trait  à  des  ani¬ 
maux  de  cette  famille  >  sont  nombreux  et 
très  dignes  d’intérêt. 

Nous  citerons  parmi  ceux  qui  sont  à  la 
fois  relatifs  aux  Singes  de  l’ancien  et  à  ceux 
du  nouveau  continent  :  E.  Geoffroy  St- Hi¬ 
laire  (  Tableau  des  Quadrumanes  ,  dans  le 
t.  XIX  des  Annales  du  Muséum ;  Cours  sur 
l’histoire  naturelle  des  Mammifères,  etc.). — 
F.  Cuvier  :  Dents  des  Mammifères  ,  et  His¬ 
toire  naturelle  des  Mammifères.  —  Desma- 
rest ,  Mammalogie.  — De  Blain  vil  le  ,  Ostéo- 
logie  ;  genres  :  Pithecus  et  Cebus,  —  et  quel¬ 
ques  publications  d’Audebert,  Latreille,  etc. 

Les  Singes  de  l’ancien  continent,  envisa¬ 
gés  séparément,  ont  surtout  été  étudiés  par 
MM.  Raftles  ,  Temminck  ,  Is.  Geoffroy  St- 
Hilaire  (  Voyage  de  Bélanger,  Voyage  de 
Jacquemont ,  Archives  du  Muséum,  etc.  ), 
Martin  et  quelques  autres  naturalistes. 

Ceux  du  nouveau  continent  ont  fourni 
des  sujets  de  publication  non  moins  impor¬ 
tants  à  MM.  de  Hurnboldt  (  Recueil  d’obs. 
zool.),  Spix  ( Simiœ  et  Vesperliliones  Brasil.), 
Is.  Geoffroy  St- Hilaire  (  Voyage  de  la  Vé¬ 
nus,  etc.),  et  à  divers  autres  savants. 

Les  caractères  à  l’aide  desquels  on  dis¬ 
tingue  ces  différents  genres  et  les  espèces  de 
Singes  qu’ils  renferment,  sont  tirés  princi¬ 
palement  de  quelques  parties  que  nous  exa¬ 
minerons  successivement.  On  trouve  de 
bons  éléments  de  diagnose  dans  les  diffé¬ 
rents  organes  dont  nous  allons  successive¬ 
ment  parler. 

1°  Organes  des  sens,  et,  en  particulier, 
les  narines. 

Celles-ci  sont  rapprochées  et  inférieures 
chez  les  Singes  de  l’ancien  monde  (  Catar- 
rhiniens),  qui  ressemblent  davantage  à 
l’Homme  sous  ce  rapport  comme  sous  la 
plupart  des  autres  ;  au  contraire,  elles  sont 
écartées,  à  droite  et  à  gauche  d’une  large 
cloison,  dans  les  Singes  américains  {Platyr- 
rhiniens).  M.  Is.  Geoffroy  a  montré  cependant 
que  les  Eriodes,  qui  sont  d’Amérique,  se  rap¬ 
prochaient  à  cet  égard  des  Catarrhiniens  ,  et 
que  les  Miopithèques  ,  dont  l’Afrique  est  la 
patrie,  avaient,  au  contraire,  une  certaine 
analogie  avec  les  Platyrrhiniens  dans  la  dis¬ 
position  de  leurs  narines.  Le  Semnopithèque 
nasique  est  le  seul  Singe  remarquable  par 
rallongement  de  son  nez.  —  Les  oreilles 
des  Singes  manquent  constamment  de  la 


partie  appelée  lobule  dans  l’oreille  humaine. 
Suivant  qu’on  les  étudie  chez  des  espèces 
plus  ou  moins  élevées  dans  la  série,  princi¬ 
palement  chez  les  Singes  Catarrhiniens,  elles 
sont  bordées  à  leur  pourtour  ou  débordées, 
et,  dans  ce  dernier  cas,  un  peu  appointas 
au  sommet.  L’Orang-Outang,  le  Gibbon,  le 
Cynocéphale  nègre,  ont  des  oreilles  remar¬ 
quablement  bordées  :  celles  des  Macaques 
diflèrent  déjà  notablement  de  celles  des 
Guenons,  et  celles  de  la  plupart  des  Cynocé¬ 
phales  sont  également  marquées,  sous  ce  rap¬ 
port,  au  cachet  de  la  dégradation.  Les  oreilles 
des  espèces  américaines  dont  les  mœurs  , 
sans  être  plus  intelligentes  ,  ont  toutefois 
plus  de  douceur,  sont,  en  général,  bordées. 
Les  oreilles  du  Chimpanzé  se  distinguent  par 
leur  ampleur.  —  Les  yeux  montrent  peu  de 
différences.  Ils  sont  toujours  fort  semblables 
à  ceux  de  l’homme.  Dans  quelques  espèces 
nocturnes,  leur  volume  est  un  peu  plus  con¬ 
sidérable  que  chez  les  autres. 

Les  callosités.  — Ce  sont  des  excroissances 
épidermoïdes  et  calleuses,  ainsi  que  le  dit  ce 
nom.  Elles  existent  sur  les  tubérosités  ischia- 
tiqus  de  tous  les  Singes  de  l’ancien  monde, 
les  Orangs,  le  Chimpanzé,  et  ,  assure-t-on, 
une  espèce  de  Gibbon  exceptés.  C’est  sur  ces 
plaques  que  repose  le  corps  des  Singes  lors¬ 
qu’ils  sont  assis.  On  ne  trouve  point  de  cal¬ 
losités  chez  les  Singes  de  l’Amérique.  La 
forme  des  tubérosités  ischiatiques  du  sque¬ 
lette  est  en  rapport  avec  l’absence  ou  la  pré¬ 
sence  des  callosités. 

Les  téguments.  —  Le  poil  des  Singes  a  un 
faciès  particulier,  et  se  distingue,  du  moins 
dans  beaucoup  d’espèces,  de  celui  des  au¬ 
tres  Mammifères.  Ses  couleurs  sont  parfois 
élégantes  et  vives  (Doue,  Diane,  Dourou- 
couli,  Tamarin  ,  etc.).  D’autres  fois  elles 
sont  plus  tristes,  tiquetées,  uniformes,  etc. 
Dans  l’Orang  Outang,  etc.,  elles  brunissent 
avec  l’âge.  Les  poils  sont  plus  longs  à  cer¬ 
tains  endroits  ,  et  fournissent  chez  plusieurs 
espèces  des  ornements  remarquables,  simu¬ 
lant  des  crinières,  des  perruques,  etc.  Ceux 
de  la  tête  des  Orangs  ont  la  même  implan¬ 
tation  que  les  cheveux  de  l’Homme.  Diverses 
espèces  ont  des  barbes,  des  favoris,  etc.,  de 
couleurs  remarquables  ;  les  poils  de  l’avant- 
bras  ont,  chez  ces  premiers  Singes,  la  disposi¬ 
tion  inverse  de  celle  qu’ils  prennentdans  les 
autres  animaux;  ils  remontent  de  haut  en  bas 

79 


T.  XI. 


626 


SIN 


SIN 


comme  ceux  de  î’Homme*  Les  derniers  Sin¬ 
ges,  et  particulièrement  les  Ouistitis,  diffè¬ 
rent  au  contraire  assez  peu  des  Écureuils 
sous  le  rapport  du  pelage. 

Le  Squelette. —  Le  squelette  des  Singes  les 
plus  parfaits  diffère  assez  peu  de  celui  de 
l’Homme.  Celui  du  Chimpanzé,  dont  les  pro¬ 
portions  sont  plus  semblables  aux  nôtres  que 
celles  de  l’Orang-Outang,  est  plus  particuliè¬ 
rement  dans  ce  cas.  Tous  les  Anthropomor¬ 
phes  ont  le  sternum  aplati  de  notre  espèce,  la 
poitrine  élargie,  et  le  carpe  sans  os  intermé¬ 
diaire.  Toutefois  leur  bassin  a  déjà  plus  d’o¬ 
bliquité,  et  leur  sacrum  est  plus  étroit,  ce  qui 
est  en  rapport  avec  leur  station  moins  fran¬ 
chement  verticale.  Les  autres  Catarrhiniens 
ont  un  os  carpien  intermédiaire  ;  leur  station 
de  plus  en  plus  horizontale,  leur  queue  sou¬ 
vent  longue,  l’allongement  graduel  de  leur 
face  ,  donne  à  leur  squelette  une  physiono¬ 
mie  déjà  bien  différente.  Leur  orbite  com¬ 
munique  de  plus  en  plus  largement  avec  la 
fosse  temporale  par  l’élargissement  de  la 
fosse  sphénoïde.  Quelques  différences  encore 
sont  offertes  par  les  Sapajous  et  les  Sagouins, 
dont  beaucoup  d’espèces  ont  aussi  l’humé¬ 
rus  percé  d’un  trou  au  condyle  interne.  Tou¬ 
tefois  le  crâne  de  ces  animaux  conserve  une 
forme  d’apparence  plus  humaine,  et  quel¬ 
ques  uns,  le  Sairniri  et  d’autres  encore,  sont 
remarquables  par  le  grand  développement 
antéro-postérieur  de  leur  capacité  cérébrale. 
Le  nombre  des  vertèbres  et  celui  des  côtes 
présente  dans  la  série  des  genres  quelques 
variations  que  nous  nous  bornons  à  rappeler 
sans  les  énumérer.  Celles  de  la  queue  va¬ 
rient  surtout  considérablement,  suivant  que 
celle-ci  est  extérieurement  nulle,  courte, 
moyenne,  longue  ou  très  longue.  Elles  dif¬ 
fèrent  également  dans  leur  forme  ,  selon 
que  la  queue  est  lâche  ou  prenante. 

Les  Dents.  —  Ici,  comme  dans  tous  les  au¬ 
tres  groupes  de  Vertébrés,  leur  étude  est  in¬ 
dispensable  ,  et  les  particularités  qu’elles 
montrent  suffisent  dans  beaucoup  de  cas 
pour  résumer  zoologiquement  celles  des  au¬ 
tres  parties  de  l’organisme  et  du  régime. 
Tous  les  Singes  de  l’ancien  monde  ont  la 
formule  dentaire  de  l’espèce  humaine  : 
~  inciv.,  ~  can.,  f  mol.  (f  av.  m . ,  ~  princi¬ 
pale,  et  f  arr.  mol.)  de  chaque  côté  ,  total  : 
32  dents.  Us  ont  aussi  dans  leur  jeune  âge 
20  dents  de  lait  comme  l’enfant,  et  avec  la 


même  disposition  que  chez  celui-ci  :  *  incis., 
\  can.,  f  mol  de  chaque  côté.  Le  mode  d’ap¬ 
parition  des  dents  diffère  également  fort  peu 
de  ce  que  l’on  constate  dans  notre  espèce. 

D’un  genre  à  l’autre,  les  dents  varient  , 
soit  dans  leurs  proportions  ,  soit  dans  la 
forme,  le  nombre  ou  la  disposition  de  leurs 
tubercules.  Les  plus  semblables  aux  nôtres 
sont  celles  des  Orangs  et  des  Chimpanzés. 
D’autres  différences  dentaires,  indépendam¬ 
ment  de  celles  que  montre  la  forme  des 
molaires ,  sont  fournies  par  la  proportion 
des  incisives  ,  et  surtout  par  le  développe¬ 
ment  plus  ou  moins  grand  des  canines.  Celles 
des  Gibbons  sont  déjà  longues;  celles  des 
Guenons  et  des  Macaques  sortent  aussi  plus 
ou  moins  de  la  bouche;  mais,  dans  aucun 
cas,  elles  ne  sont  aussi  considérables  que 
chez  les  vieux  Cynocéphales ,  du  groupe  des 
Théropithèques  et  des  Mandrills.  Ce  sont 
alors  de  véritables  crocs  rappelant  ceux  des 
Carnassiers,  et  dont  la  blessure  est  tout 
aussi  dangereuse. 

Les  Singes  américains  ont  32  ou  36  dents, 
mais  avec  une  formule  différente  de  celle 
de  l’homme,  même  lorsque  le  nombre  est 
identique.  Les  molaires  des  Alouates  ont 
une  certaine  analogie  de  forme  avec  celles  de 
certains  Pachydermes;  celles  des  Saimiris 
et  de  quelques  autres  tendent  vers  la  forme 
insectivore.  Les  Ouistitis  ont  moins  de  dents 
que  les  autres  Singes  américains,  du  moins 
dans  l’âge  adulte  ;  car  leur  dentition  de  lait, 
ainsi  que  le  fait  voir  M.  de  Blainville,  est  la 
même  que  celle  des  Sapajous ,  et  disposée 
suivant  la  même  formule  : 

|  incis.  4  can.  4  mol. 

Mains.  —  Buffon  préférait  avec  assez  de 
raison  la  dénomination  collective  de  Qua¬ 
drumanes  à  celles  de  Singes  employée  dans 
le  sens  vulgaire.  En  effet,  ces  animaux  ont 
le  pouce  opposable  aux  autres  doigts,  non 
seulement  aux  membres  antérieurs  mais 
aussi  aux  inférieurs  ou  postérieurs.  Us  ont 
quatre  mains,  et  ils  se  servent  également 
bien  des  unes  et  des  autres.  Toutefois  leur 
pouce  aux  mains  de  devant  n’est  jamais 
aussi  développé  que  celui  de  l’espèce  hu¬ 
maine  et  ces  mains  elles-mêmes  sont  loin 
d’avoir  la  même  habileté.  U  faut  aussi 
noter  que  chez  les  derniers  Singes,  c’est- 
à  dire  chez  les  Ouistitis,  le  pouce  suit 


la  même  direction  que  les  autres  doigts  et 
ne  leur  est  plus  opposable.  Ceci  est  incon¬ 
testablement  en  rapport  avec  la  diminution 
de  l’intelligence  chez  ces  animaux  autant 
qu’avec  leurs  habitudes  grimpeuses.  Diverses 
espèces  plus  élevées  que  celles-là  dans  la 
série  des  Quadrumanes  manquent,  par  une 
autre  particularité,  du  caractère  qui  a  fait 
donner  ce  nom  à  tout  leur  groupe.  Leur 
pouce,  aux  membres  de  devant,  est  réduit 
à  un  simple  tubercule,  ou  bien  il  n’existe 
plus  du  tout  et  l’on  ne  trouve  au  squelette 
aucune  trace  de  ses  deux  phalanges  :  les 
Colobes,  espèces  de  l’Afrique  intertropicale, 
les  Atèles,  les  Brachydactyles  et  les  Eriodes 
de  l’Amérique  chaude  sont  tous  des  Singes 
à  pouce  rudimentaire  ou  nul.  Le  nom  de 
Quadrumanes  ne  s’applique  donc  plus  à  ces 
animaux  et  cependant  ce  sont  des  Singes 
par  tous  les  points  de  leur  organisation.  Aux 
membres  postérieurs,  les  cinq  doigts  existent 
constamment  et  le  pouce  y  est  toujours  fort, 
bien  franchement  opposable  et  très  utile 
à  la  préhension. 

Les  ongles  montrent  aussi  de  notables 
particularités,  et  l’on  voit  à  mesure  que  l’on 
s’éloigne  des  Orangs  ,  plus  semblables  à 
l’Homme  sous  ce  rapport ,  pour  arriver  aux 
Ouistitis,  qu’ils  sont  plutôt  voûtés  qu’aplatis, 
et  enfin  aigus  et  arqués  à  la  manière  des 
grifTes  chez  les  Carnassiers  ou  les  Rongeurs. 
C’est  à  cause  de  cette  disposition  de  leurs 
ongles  que  les  Ouistitis  ont  reçu  le  nom 
d’Arctopithèques. 

Crâne  ou  cerveau.  —  Conformément  à  l’in¬ 
dication  de  Camper  on  a  employé  pour  la  ca  ¬ 
ractéristique  des  genres  dans  la  famille  des 
Singes  l’angle  facial.  E.  Geoffroy  assigne  un 
angle  de  50°  aux  Chimpanzés  ,  de  30°  au 
Porigo  qui  est  le  vieil  Orang  -Outang  ;  de  50" 
au  Doue ,  au  Nasique,  aux  Guenons  ;  de  45° 
aux  Cercocèbes  ;  de  40°  au  Magot  et  de  30° 
à  35"  aux  Cynocéphales.  Les  Atèles  ont  au 
contraire,  d’après  le  même  auteur,  un 
angle  de  50  '  ainsi  que  les  Lagolhrix  ;  celui 
des  Alouates  est  de  30°;  celui  des  Sajous, 
des  Callitriches  et  des  Saimiris  est  de  60°, 
ainsi  que  celui  des  Sakis  et  même  des  Ouis¬ 
titis.  On  peut  reconnaître  par  la  lecture  de 
cette  liste  que  la  mesure  de  l’angle  facial 
n’exprime  pas  avec  exactitude  le  degré  d'in¬ 
telligence  des  Singes.  Ainsi,  le  Chimpanzé 
et  l’Orang ,  qui  sont  évidemment  bien  mieux 


doués  sous  ce  rapport  que  les  Guenons ,  les 
Sakis  et  surtout  les  Ouistitis,  devraient  être 
considérés  comme  leur  étant  inférieurs  si 
l’on  s’en  rapportait  à  leur  angle  facial.  Il  y 
a  des  saillies  et  des  dispositions  de  la  face 
qui  diminuent  l'ouverture  de  l’angle  facial , 
sans  qu  il  en  résulte  une  quantité  moindre 
et  surtout  une  disposition  moins  favorable 
de  la  masse  cérébrale  :  c’est  pourquoi  l’ob¬ 
servation  des  mœurs  pendant  la  vie  et  celle 
du  cerveau  après  la  mort,  contredisent  le 
plus  souvent  les  données  que  l’on  tirerait 
exclusivement  de  l’angle  facial.  De  plus,  la 
mesure  de  celui-ci  varie  beaucoup  entre  le 
jeune  âge  et  l’âge  adulte  ou  vieux.  La  face, 
courte  chez  les  jeunes,  est  bien  plus  proémi¬ 
nente  chez  les  adultes.  Les  Orangs  et  les 
Cynocéphales  sont  curieux  à  étudier  sous  ce 
rapport,  et  l’on  voit  même  quelque  chose 
d’analogue  dans  notre  espèce.  Les  Singes 
d’Amérique  offrent  moins  de  variations  à  cet 
égard,  et  sauf  les  Alouates  qui  ont  plusieurs 
traits  de  ressemblance  avec  les  Orangs,  ils 
changent  peu  la  forme  de  leur  tête.  Les 
mœurs,  chez  la  plupart ,  conservent  presque 
la  même  douceur  à  tous  les  âges,  tandis  que 
les  Singes  de  l’ancien  monde  perdent  en 
vieillissant  toutes  leurs  bonnes  qualités  et 
toute  la  docilité  de  leur  jeune  âge  ;  les  plus 
intelligents,  tels  que  les  Orangs,  les  Chim¬ 
panzés,  les  Cynocéphales  et  les  Magots,  sont 
surtout  dans  ce  cas.  Ils  deviennent  aussi 
turbulents,  aussi  dangereux  qu’ils  étaient 
d’abord  soumis  et  obéissants.  Ces  Singes, 
les  plus  intelligents  de  tous,  sont  aussi  ceux 
dont  le  cerveau  ressemble  le  plus  à  celui  de 
l’Homme,  soit  par  ses  circonvolutions,  soit 
par  le  développement  de  plus  en  plus  con¬ 
sidérable  des  hémisphères.  Tous  les  Singes 
ont,  comme  l’Homme  ,  les  lobes  ou  nerfs 
olfactifs  réduits  à  une  petite  dimension  et  à 
peu  près  de  même  forme  ;  mais  tous  n’ont 
pas,  quoi  qu’on  en  ait  dit,  de  véritables  cir¬ 
convolutions:  Celles  de  beaucoup  de  Singes 
américains  sont  déjà  moins  nombreuses  et 
moins  profondes  que  chez  les  Platyrrhiniens, 
et  les  Ouistitis  en  sont  à  peu  près  complè¬ 
tement  dépourvus.  Leur  cerveau  est  lisse 
comme  celui  de  la  plupart  des  Rongeurs; 
il  conserve  toutefois  la  forme  générale  qui  e.£t 
caractéristique  des  Singes.  Le  cerveau  des 
Chimpanzés  et  celui  des  Orangs  sont  ceux 
dont  la  forme  approche  davantage  de 


628  SUS' 

♦ 

celle  du  cerveau  humain,  et  quoiqu’ils  soient 
mieux  organisés  que  ceux  de  certains  idiots, 
ils  sont  néanmoins  bien  inférieurs  encore 
en  volume  et  même  en  disposition  à  celui 
de  notre  espèce  étudié  chez  des  individus 
sains. 

Avec  ces  dispositions  spéciales  du  cerveau 
coïncident  des  aptitudes  appropriées  dans 
les  moeurs  et  les  habitudes.  Les  Singes  ont 
incontestablement  de  l’intelligence  ,  per¬ 
sonne  n’en  doute,  à  l’exception  de  quelques 
psychologistes  qui ,  rejetant  d’une  manière 
absolue  la  doctrine  en  effet  incomplète 
des  sensualistes ,  accordent  à  l’homme  seul 
le  don  de  l’intelligence.  Nous  n’entrerons 
ici  dans  aucune  discussion  à  cet  égard.  Qu’il 
nous  suffise  de  rappeler  combien  l’intel¬ 
ligence  des  Singes  est  mobile  et  variée  ;  com¬ 
bien  l’Orang  ou  le  Chimpanzé,  dont  les  actes 
sont  si  remarquables,  s’éloignent  et  sont  au- 
dessus  de  ceux  de  beaucoup  d’autres  Singes  ; 
de  dire,  enfin,  que  chez  les  espèces  du  genre 
Ouistitis  la  simplification  du  cerveau  est 
accompagnée  d’une  diminution  proportion¬ 
nelle  dans  les  facultés  intellectuelles  et  que 
beaucoup  d’actes  ou  de  sentiments  qui  té¬ 
moignent  de  l’intelligence  chez  les  autres 
Singes,  révèlent  ici  une  condition  presque 
instinctive.  D’ailleurs  ,  l’intelligence  et  le 
moral  des  Singes  se  modifient  d’un  genre 
à  un  autre  dans  la  même  tribu,  d’une  es¬ 
pèce  à  une  autre  dans  un  même  genre,  et 
même  d'un  âge  ou  d’un  sexe  à  l’autre  dans 
la  même  espèce  ou  dans  le  même  individu. 

Par  exemple,  les  Guenons  ou  Cercopi¬ 
thèques  sont  loin  d’avoir  toutes  les  mêmes 
mœurs  et  la  même  intelligence.  F.  Cuvier, 
qui  avait  déjà  fait  cette  remarque,  la  déve¬ 
loppe  ainsi  :  J’ai  dit,  en  parlant  de  la  Mone, 
que  si  l’on  jugeait  de  la  nature  de  ce  bel 
animal  par  ses  qualités  aimables,  sa  dou¬ 
ceur,  sa  gentillesse,  la  grâce  de  ses  mou¬ 
vements  et,  si  je  puis  m’exprimer  ainsi, 
l’honnêteté  de  ses  goûts,  il  faudrait  en 
faire  le  type  d’un  genre  distinct  de  celui 
des  Guenons,  c’est-à-dire  du  Cal  1  i triche  , 
du  Malbrouck,  etc...  Depuis  que  j’ai  eu  oc¬ 
casion  d’examiner  cette  Mone,  notre  ména¬ 
gerie  a  possédédeux  autresQuadrumanesqui 
avaient  le  même  caractère  qu’elle  :  une 
confiance  entière  et  une  vive  affection  pour 
ceux  qui  leur  faisaient  du  bien  ,  une  fami¬ 
liarité  douce ,  peu  de  pétulance  et  moins  | 


encore  de  penchants  désordonnés.  On  ne 
pouvait  pas  voir  d’animaux  plus  aimables 
et  d’une  gaieté  plus  amusante  ;  l’un  était 
l’Ascagne  et  l’autre  le  Hocheur...  La  forme 
de  leur  tête  diffère  considérablement  de 
celle  du  Malbrouck,  du  Cal  I  i  triche,  ou  Gri  • 
vet,  du  Mangabey.  Chez  ceux-ci  le  front 
fuit  immédiatement  en  arrière,  la  partie 
antérieure  du  cerveau  est  comprimée  ,  et 
cet  organe  n’éprouve  quelque  développement 
qu’à  la  partie  opposée.  Chez  la  Mone,  l’As- 
cagne  et  le  Hocheur,  au  contraire,  le  front 
s’élève  presque  verticalement  au-dessus  des 
yeux.  Ainsi  l’angle  facial,  qui  serait  chez  les 
Guenons  de  50  a  55°,  serait  chez  les  Ascagnes 
par  exemple  de  60  à  65°. 

Le  même  auteur  avait  dit,  à  propos  de 
l’intelligence  du  Talapoin  ,  que  cet  animal 
semble  être  du  même  groupe  que  la  Mone 
et  le  Moustac,  groupe  auquel  il  ajoute,  entre 
autres  espèces ,  le  Blanc -Nez  et  la  Diane. 
«  11  a  aussi  le  caractère  doux  et  gai  de  ces 
jolies  petites  espèces  de  Guenons.  On  a 
vu  dans  l’article  Cercopithèques  de  ce  Dic¬ 
tionnaire  que  le  Talapoin  peut  même  être 
regardé  comme  distinct  de  toutes  celles- 
ci  ,  et  M.  Is.  Geoffroy  Saint-Hilaire  en  fait 
à  cause  de  cela  le  type  d’un  genre  à  part 
sous  la  dénomination  de  Miopithèque  ( Dict ., 
t.  III,  p.  309  ).  Notre  savant  collabora¬ 
teur  dit  formellement  que  le  ^naturel  du 
Talapoin  «diffère  notablement  de  celui  des 
»  Cercopithèques  et  se  rapproche  de  celui 
x  des  Singes  américains  ,  notamment  de  ces 
»  petites  et  élégantes  espèces  insectivores, 
»  et  à  cerveau  et  organes  du  sexe  si  déve- 
»  loppés  ,  les  Callitriches  et  les  Saimiris  , 
»  qu’ils  semblent  représenter  parmi  les 
»  Singes  de  l’ancien  monde.  » 

F.  Cuvier  a  écrit  et  imprimé  au  sujet  du 
Magot  de  son  grand  ouvrage  sur  les  Mam¬ 
mifères  un  passage  que  nous  reproduirons 
aussi  : 

«  L’intelligence,  ce  don  précieux,  donné 
aux  animaux  pour  leur  conservation  et  au 
moyen  duquel  ils  prennent  leur  rang  dans 
l’ordre  de  cet  Univers,  ajoute  toujours,  dans 
la  liberté  de  la  nature,  au  bien-être  et  a 
l’indépendance  ;  mais  elle  devient  fréquem¬ 
ment  ,  sous  l’empire  de  l’homme,  une  cause 
de  souffrance  et  de  persécution.  Le  berger 
ne  se  sert  guère  que  de  sa  voix  pour  con¬ 
duire  ses  stupides  Moutons;  le  fouet  est 


SI  N 


629 


déjà  en  usage  pour  le  Cheval  ou  le  Chien  , 
et  ce  sont  les  instruments  de  la  torture  que 
l’on  emploie  envers  l’homme  esclave.  C’est 
aussi  à  son  intelligence  qoe  le  Magot  doit 
les  tourments  sans  nombre  dont  les  baladins , 
sont  dans  l’usage  de  l’accabler...  Le  Magot 
mâle  ne  se  soumet  à  l’Homme  que  dans  son 
extrême  jeunesse  et  lorsque  ses  facultés  ac¬ 
tives  n’ont  point  encore  acquis  toute  leur 
force;  arrivé  une  fois  à  l’état  adulte  ,  il 
commence  à  être  moins  traitable,  et  bien¬ 
tôt,  comme  les  autres  espèces  de  Macaques, 
il  se  refuse  à  toute  soumission.  Les  bons  et 
les  mauvais  traitements  sont  sans  effet  sur 
lui;  aussi  incapable  de  confiance  que  de 
crainte,  le  besoin  de  son  indépendance  est, 
pour  ainsi  dire,  le  seul  qu’il  puisse  éprouver, 
et  lorsque  de  mauvais  traitements  viennent 
trop  fortement  réveiller  chez  lui  ces  in 
s ti nets  uaturels,  il  ne  tarde  pas  à  tomber 
dans  une  tristesse  qui  le  conduit  souvent 
au  marasme,  et  enfin  à  la  mort  Si,  au  con¬ 
traire,  on  le  laisse  en  paix  dans  son  escla¬ 
vage,  il  s’y  habitue,  mais  toute  activité 
cesse  en  lui.  Au  contraire,  le  Magot  en  li¬ 
berté  est  peut-être  un  des  animaux  qui 
réunissent  au  plus  haut  degré  la  variété  et 
la  vivacité  des  sentiments;  aussi  n’en  est-il 
guère  qui  ait  plus  de  pétulance  et  dont  l’in¬ 
telligence  soit  plus  active  et  plus  pénétrante; 
et  ces  qualités,  jointes  au  mode  d’organisa¬ 
tion  qui  distingue  les  Magots,  donnent  à 
ces  animaux  sur  les  autres  une  telle  supé¬ 
riorité  qu’ils  finissent  par  dominer  en  maî¬ 
tres  dans  les  contrées  où  ils  s’établissent.  « 
L’impression  immense  et  singulière  pro¬ 
duite  il  y  a  quelques  années,  à  Paris,  parla 
vue  de  l’Orang-Outang  qui  vivait  à  la  mé¬ 
nagerie  est  une  preuve  non  moins  évidente 
de  l’analogie  qui  existe  entre  les  Singes  et 
l’Homme  sous  le  rapport  de  l’intelligence. 
Malheureusement .  les  Orangs  et  les  Chim¬ 
panzés  nous  sont  rarement  amenés  par  le 
commerce,  et  les  espèces  que  nous  avons  le 
plus  souvent  l’occasion  d’observer  en  vie 
sont  déjà  fort  inférieures  aux  leurs.  Ce  sont 
la  Guenon  callitriche,  les  Macaques  toque  et 
ordinaire,  le  Magot,  le  Papion,  le  Sajou  et 
l’Ouistiti  commun.  Les  autres  Singes  nous 
viennent  moins  abondamment,  quelquefois 
même  fort  rarement.  Toutefois  on  a  eu  en 
Europe  des  représentants  en  vie  de  tous  les 
genres  de  Singes  africains  et  indiens,  ainsi 


SI  N 

que  de  la  plupart  de  ceux  de  l’Amérique. 
Les  Alouates ,  si  curieux  par  le  grand  déve¬ 
loppement  de  leur  voix,  n’y  ont  point  encore 
paru,  du  moins,  à  notre  connaissance.  Plu¬ 
sieurs  espèces  de  Singes ,  de  genres  diffé¬ 
rents,  ont  reproduit,  en  Europe,  dans  les 
ménageries  de  Paris  et  de  Londres  ou  chez 
des  particuliers.  Tels  sont  la  Guenon  grivet, 
les  Macaques  ordinaire  et  Rhezus  ,  le  Mai- 
mon  ,  le  Sajou  et  l’Ouistiti. 

Fr.  Cuvier  rapporte  l’histoire  suivante 
d’un  couple  de  l’espèce  des  Macaques  qui  a 
reproduit  à  Paris. 

<(  ...  Le  mâle  et  la  femelle  dont  je  viens 
de  donner  la  description  se  trouvaient  dans 
des  loges  contiguës  et  pouvaient  se  voir;  ils 
annonçaient  la  meilleure  intelligence  et 
bientôt  ils  furent  réunis.  L’un  et  l’autre 
étaient  adultes,  habitués  à  l’esclavage  et  en 
bonne  santé;  l’accouplement  eut  lieu,  et  dès 
lors  j’eus  l’éspoir  que  la  femelle  concevrait, 
et  qu’on  pourrait  suivre  sur  les  petits  qu’elle 
mettrait  au  monde  le  développement  de  son 
espèce;  en  conséquence,  j’ordonnai  qu’on 
la  séparerait  du  mâle,  dès  qu’elle  paraîtrait 
le  fuir  ou  dès  qu’elle  ne  montrerait  plus  de 
menstruation.  Ces  animaux  vécurent  ensem¬ 
ble  environ  une  année,  s’accouplant  chaque 
jour  trois  ou  quatre  fois,  à  la  manière  à  peu 
près  de  tous  les  Quadrupèdes.  Pour  cet  effet, 
le  mâle  empoignait  la  femelle  aux  talons, 
avec  les  mains  de  ses  pieds  de  derrière,  et 
aux  épaules  avec  ses  mains  antérieures,  et 
l’accouplement  ne  durait  que  deux  ou  trois 
secondes.  La  menstruation  n’ayant  plus  re¬ 
paru  vers  le  commencement  d’août  ,  cette 
femelle  fut  soignée  séparément.  Pendant  les 
quatre-vingt-huit  jours  qui  suivirent,  aucun 
accident  n’eut  lieu;  les  mamelles  se  gonflè¬ 
rent  et  le  ventre  prit  son  accroissement  sans 
que  la  santé  de  l’animal  en  parût  altérée; 
enfin  elle  mit  bas  un  Macaque  femelle  très 
développé  et  fort  bien  portant.  11  avait  les 
yeux  ouverts  ;  ses  ongles  étaient  entièrement 
formés,  et  ses  mouvements  étaient  libres; 
mais  il  ne  pouvait  point  se  soutenir  et  restait 
couché.  On  ne  l’a  pas  entendu  jeter  de 
cris.  » 

En  janvier  1818,  la  même  femelle  fut  de 
nouveau  réunie  à  son  mâle  ,  qui  la  couvrit 
le  25.  Aussitôt  ces  animaux  furent  séparés, 
et,  dans  le  courant  de  mars  on  s’aperçut  que 
la  conception  avait  eu  lieu,  par  le  dévelop- 


630 


S1N 


pement  du  ventre  et  des  mamelles,  quoique 
la  menstruation  fût  toujours  revenue  chaque 
mois.  Enfin  la  Macaque  mit  bas  le  i  9  juillet. 
La  grossesse  avait  été  de  sept  mois,  ce  qui 
a  été  également  constaté  sur  une  autre  es¬ 
pèce  du  même  genre.  Les  soins  que  la  mère 
prodigue  à  son  petit,  dans  les  diverses  espèces 
qu’on  a  vu  reproduire,  sont  véritablement 
attendrissants.  L’époque  de  la  menstruation 
est  marquée,  chez  beaucoup  d’espèces  ,  par 
un  écoulement  sanguin  et  par  une  turges¬ 
cence  plus  ou  moins  grande  des  parties  qui 
entourent  la  vulve.  Chez  le  Rhésus  et  les 
Cynocéphales,  ces  phénomènes  ont  beaucoup 
d’intensité. 

Nous  connaissons  très  probablement  dès  à 
présent  la  très  grande  majorité  des  espèces 
existantes  de  la  famille  des  Singes.  Ceux  de 
l’Amérique,  depuis  le  Mexique  jusqu’au  Pé¬ 
rou  et  à  la  Plata,  ont  été  recueillis  en  grand 
nombre.  Il  n’en  existe  certainement  aucune 
espèce  au  Chili,  mais  il  y  en  a  à  la  Nouvelle- 
Grenade,  même  dans  la  province  de  Bogota. 
La  Nouvelle-Hollande,  la  Nouvelle-Guinée 
n’ont  pas  de  Singes  ou  du  moins  n’en  ont 
pas  encore  fourni  aux  voyageurs  naturalistes. 
Le  point  le  plus  à  l’est,  dans  le  grand  Océan, 
où  l’on  en  connaisse,  est  le  Japon  ( Macacus 
speciosus );  les  îles  Soloo,  Philippines,  Célè¬ 
bes,  Bornéo,  de  la  Sonde,  Ceylan  en  possè¬ 
dent  en  plus  ou  moins  grand  nombre,  et  sur 
le  continent  indien,  on  en  trouve  depuis  les 
confins  de  la  Chine  jusque  dans  l’Hindous- 
tan.  Les  Ouanderous  remontent  les  flancs 
de  I  Himalaya  jusqu’à  la  région  des  neiges. 
En  Afrique,  on  en  connaît  depuis  le  Cap 
jusqu’en  Barbarie  et  en  Nubie,  mais  il  n’en 
n’existe  pas  à  Madagascar,  qui  est  la  princi¬ 
pale  région  des  Limuriens.  BufTon  croyait  à 
tort  que  les  Mangabeys  sont  originaires  de 
cette  grande  île,  et  personne  n’a  constaté 
que  1  eSemnopithecusalbogularis  en  fût  réel¬ 
lement  ,  ainsi  que  l’avait  supposé  M.  Sykes. 
L’Europe  a  eu  des  Singes  pendant  la  période 
tertiaire.  Elle  n’en  a  présentement  que 
quelques  uns  sur  le  rocher  de  Gibraltar; 
ils  y  sont  de  la  même  espèce  que  sur  la  cote 
opposée  d’Afrique.  Ce  sont  des  Magots,  et 
l’on  suppose  qu’ils  proviennent  d’individus 
échappés  à  la  captivité.  M.  de  Blainville 
rapporte,  sans  la  contester,  l’assertion  de 
Procope  :  qu’il  naît,  en  Corse,  des  Singes 
presque  semblables  à  l’espèce  humaine.  Se- 


Sl'N 

) aient  ce  des  Magots  dont  la  race  aurait  été 
détiuite  depuis  iors  t  ou  bien  ce  document 
est-il  erroné  /  c’est  ce  que  M.  de  Blainville 
ne  décide  pas. 

Le  meme  savant  s  est  exercé  avec  beau  ¬ 
coup  de  soin  à  déterminer  les  espèces  de 
Singes  que  les  anciens  ont  connues  et  dont  ils 
nous  ont  parlé. 

Parmi  les  Singes  que  les  anciens  ont  signa¬ 
lés  et  qu’ils  ont  pu  voir  ,  M.  de  Blainville 
cite  le  Magot  (IL'Qyjxoç,  Simia) ,  les  Cynocé¬ 
phales  Papion  etTartarin  (Kwoxe<pa>oç,  K0<- 
poTzlOmoç,  etc.),  le  Patas  (K ïÇoç  ou  Cephus), 
et  le  Grivet  qui  est  représenté,  ainsi  que  les 
trois  précédents,  sur  les  monuments  égyp¬ 
tiens. 

Les  anciens,  depuis  les  conquêtes  d’A¬ 
lexandre,  ont  moins  bien  connu,  et  par  des 
récits  seulement,  l’E  n  tel  le  et  l’Ouenderou 
de  l’Inde. 

Ils  n’ont  certainement  eu  aucune  notion 
de  l’Orang-Outang,  du  Gibbon  et  du  Chim¬ 
panzé. 

D’autres  naturalistes  qui  se  sont  occupés 
du  même  sujet  sont  arrivés  à  des  conclusions 
assez  dîflérentes.  Nous  citerons,  parmi  eux, 
M.  Lichtenstein  dont  la  liste,  plus  nombreuse 
que  celle  que  nous  venons  de  donner,  nous 
paraît  aussi  moins  certaine.  (P.  G.) 

SINGES  FOSSILES,  paléont.  —  Voy. 

QUADRUMANES  FOSSILES.  (C.  D’O.) 

^SINGILIS  (nom  du  Génil  ,  rivière  qui 
passe  à  Grenade),  —ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères,  famille  des  Car¬ 
nassiers  et  tribu  des  Troncalipennes  ,  établi 
par  Rambur  (Faune  de  l’Andalousie,  p.  25- 
27,  fig.  1  a)  sur  deux  espèces  de  l’Espagne 
méridionale  :  les  s.  bicolov  et  soror  de  cet 
auteur.  (Q.) 

*SINISTR0PH0RUIM.  bot.  ph.— Syno¬ 
nyme  de  Myagrum ,  famille  des  Crucifères. 

SINNINGIA.  bot.  pli.  — Genre  proposé  par 
M.  Nees  d’Esenbeck,  dans  la  famille  des  Ges- 
néracées,  et  généralement  regardé  aujour¬ 
d’hui  comme  formant  seulement,  parmi  les 
Gloxinies,  une  section  caractérisée  par  des 
fleurs  blanches  ou  jaunâtres,  à  tube  calici- 
nal  anguleux.  Le  type  de  ce  groupe  est  le 
Sinningia  Helleri  Nees  {Bot.  Reg.,  t.  997), 
plante  du  Brésil  qui  porte  aujourd’hui  le  nom 
de  Gloxinia  Helleri  Mart.  Une  autre  espèce 
intéressante  à  cultiver  est  1  e  Sinningia  gul~ 
tala  Lindl.  {Bol.  Reg.,  t.  1112),  également 


SIO 


«lu  Brésil,  à  grandes  fleurs  tachetées  de  rouge 
sur  fond  jaune  clair,  qui  est  devenu  le  Gloxi- 
nia  gullala  Mart.  (D.  G.) 

*  SINOCLITA.  crust.  —  Schumacher, 
dans  un  essai  d’un  nouveau  système  des 
habitations  des  Yers  testacés  ,  désigne  sous 
ce  nom  une  nouvelle  coupe  générique  de 
l’ordre  des  Cirripèdes.  (H.  L.) 

SIY0DF,YI)IÎ0\  (<jivoj ,  causer  du  dom¬ 
mage  ;  Stvàp ov,  arbre),  ins. — Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères ,  famille  des 
Lamellicornes  et  tribu  des  Lucanides,  établi 
par  Fabricius  ( Sy  stema  Eleutheratorum ,  t.  If, 
p.  376),  sur  le  Scarabeus  cylindricus  Lin., 
espèce  européenne,  qui  se  rencontre  dans 
le  nord  de  la  France.  La  larve  et  l’insecte 
parfait  vivent  dans  le  tan  des  Poiriers  et 
Pommiers;  cet  insecte  se  rapproche  sous 
plus  d’un  rapport  des  Phileurus.  La  massue 
des  antennes  est  formée  des  trois  derniers 
articles.  Le  corps  est  étroit  et  presque  cy¬ 
lindrique.  (C.) 

SI1XOPLE  (de  Sinope,  ville  du  Pont). 
min.  —  Variété  de  Quarz  ferrugineux  d’un 
rouge  vif.  Voy.  quarz.  (Del.) 

SïNSIGïVOTTE .  ois.  —  Synonyme  vul¬ 
gaire  du  Pepit  des  buissons.  Voy.  pepit. 

*SI\TOll  (çfvrwp,  nuisible),  ins. — Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Curculionides  orthocères  ,  divi¬ 
sion  des  A-nthribides ,  créé  par  Schœnherr 
( Gen .  et  sp.  Curcul.,  syn.,  t.  YI,  p.  148  ), 
et  qui  n’est  composé,  jusqu’à  présent,  que 
d’une  espèce  :  le  S.  4-lineatus  Dehaan,  ori¬ 
ginaire  de  Sumatra.  (C.) 

SINTOXIE.  Sintoxia  (  ;uv  ,  avec;  to'~ 
sov ,  arc),  moll.  —  Sous-genre  établi  par 
Rafinesque  dans  son  genre  Obliquaire  (Acé¬ 
phales  ,  tribu  des  Naiadées),  pour  les  co¬ 
quilles  de  forme  ovale  ,  oblique  ,  à  dent  la¬ 
mellaire  et  ligament  courbe.  Le  genre  et  les 
sous-genres  n’ont  point  été  généralement 
adoptés  (  Rafin.,  Ann.  sc.  phys .,  Brux.,  V, 
1820).  ^  (G.  B.) 

*SIIVUPALÉALES  (sinus,  cavité  ;  pal¬ 
lium,  manteau),  moll.  —  On  désigne  par 
cette  épithète  un  sous-ordre  d’Acéphales 
orthoconques;  les  coquilles  sont  caractéri¬ 
sées  par  le  sinus  que  forme  l’impression  pa- 
léale  sur  la  région  anale.  (G.  B.) 

*SIOIVA  (sion  ,  herbe  aquatique),  ins. — 
Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères ,  famille 
des  Nocturnes,  tribu  des  Phalénides,  sous- 


SIP  BRI 

tribu  des  Sionites,  créé  par  Duponchel  (IJist. 
nal.  des  Lép.  d’Eur.,  t.  IV,  1829),  adopté 
parla  plupart  des  lépidoplérologis  tes  et  cor¬ 
respondant  au  groupe  des  Idœa  de  Treitschke. 
Les  S  ion  a ,  dont  on  décrit  une  dizaine  d’es¬ 
pèces,  sont  des  Insectes  a  ailes  oblongues , 
à  bord  simple  ou  entier:  le  type  est  la  S. 
dealbaria,  qui  se  trouve  communément  dans 
toute  l’Europe,  dans  les  forêts  sèches.  (E.  D.) 

SÏOXÏD1 ,  Guénée.  ins.  — -  Synonyme  de 
Sionites.  Voy .  ce  mot.  (E.  D.) 

^SïOîVITES.  ins .  —  Duponchel  (  Gai. 
mélh.  des  Lép.  d’Eur.  ,  1844  )  a  créé  sous 
cette  dénomination  la  dix-septième  sous- 
tribu  des  Phalénites ,  de  la  famille  des  Noc  • 
tûmes,  ordre  des  Lépidoptères.  Voy.  pua  lé  - 

NI  TES.  (E.  D.) 

*SIPALUS  (amalo; ,  défectueux),  mam. 
—  Groupe  de  Marsupiaux  créé  par  M.  G. 
Fischer  (Z oogn.,  1813).  (E.  D.) 

SEPALES  (çittoùoç,  difficile),  ins. — Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Curculionides  gonalocères  ,  di¬ 
vision  des  Rhyncophorides  cryptopygiens  , 
établi  par  Schœnherr  ( Disposilio  melhodica, 
p.  324  ;  Généra  et  sp.  Curcul.  syn.  ,  t.  IV, 
p.  800 ,  t.  VIII ,  p.  209),  et  composé  de  1  7 
espèces  :  Il  sont  originaires  d’Amérique, 
3  d’Afrique  et  3  d’Asie.  Nous  citerons  les 
S.  guinensis,  granulatus  F.,  et  subulatus 
Gr.,  Schr.  (C.) 

SIPAAEE.  Sipanea.  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Rubiacées  -  Cinchonacées , 
créé  par  Aublet,  et  dans  lequel  rentrent  des 
plantes  herbacées  annuelles  ,  de  l’Amérique 
tropicale. 

Depuis  peu  d’années,  on  cultive  dans  les 
jardins,  sous  le  nom  de  Sipanée  couleur  de 
ciiair ,  Sipanea  carnea,  une  belle  plante  qui 
ne  peut  manquer  de  se  répandre  beaucoup 
à  cause  de  la  délicatesse  de  teinte  et  de 
l’abondance  des  fleurs  dont  elle  se  couvre 
pendant  presque  toute  l’année.  M.  Bentham, 
ayant  étudié  avec  soin  cette  plante,  a  re¬ 
connu  qu’elle  ne  possède  pas  les  caractères 
des  Sipanea,  et  il  a  créé  pour  elle  un  nou¬ 
veau  genre  sous  le  nom  de  Venlas  (Bol. 
Magaz.,  tab.  4086).  Ce  genre  présente  les 
caractères  suivants  :  Tube  du  calice  court  , 
turbiné;  limbe  profondément  quinquéfide  , 
à  divisions  étroites,  inégales,  avec  1-2  pe¬ 
tites  glandes  dans  les  sinus  ;  tube  de  la  co¬ 
rolle  allongé,  sa  gorge  campanulée,  barbue 


632 


SIP 


SIP 


intérieurement;  son  limbe  étalé,  à  5  lobes 
ovales,  glabres;  5  étamines  insérées  au- 
dessous  de  la  gorge  de  la  corolle,  à  filet 
court,  à  anthère  linéaire;  disque  épigyne 
épais;  style  filiforme,  bilobé  au  sommet. 
Capsule  presque  globuleuse  ,  libre  au  som¬ 
met  qui  est  un  peu  aigu,  s’ouvrant,  par  dé¬ 
hiscence  loculicide,  en  deux  valves  bifides  ; 
graines  nombreuses.  Le  Pentas  couleur  de 
chair  ,  Pentas  carnea  Benth.  ( Sipanea  car- 
nea  Hort.  ),  croît  naturellement  à  Angole  , 
sur  la  côte  occidentale  de  l’Afrique.  Ses 
fleurs  ont  une  teinte  légèrement  rosée,  dé¬ 
licate  ;  elles  forment  des  coryrnbes  termi¬ 
naux  nombreux.  Jusqu’à  ce  jour,  on  l’a  te¬ 
nue  en  serre  chaude.  Sa  végétation  est  ra¬ 
pide  et  vigoureuse,  et  sa  multiplication 
s’opère  facilement  par  boutures.  (D.  G.) 

SIPÈDE.  rept.  —  Espèce  du  genre  Cou¬ 
leuvre.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SIPHAIMTHE&À.  bot.  ph.— Genre  de  la 
famille  des  Mélaslomacées  ,  créé  par  Pohl 
pour  de  petites  plantes  herbacées  du  Brésil, 
a  fleurs  roses  tétramères ,  dont  les  anthères 
se  prolongent  en  un  long  bec  terminé  par 
un  pore,  et  dont  l’ovaire  libre  présente  in¬ 
térieurement  deux  loges  bi-ovulées.  Pohl  en 
a  fait  connaître  trois  espèces  sous  les  noms 
de  S.  cordala  ,  S.  subtilis  ,  S.  tenera. 

(D.  G.) 

*  SIPJIARGJS.  rept.  —  M.  Risso(£ur. 
merid.,  t.  III,  1826)  désigne,  sous  ce  nom, 
un  groupe  de  Cbéloniens  qui  correspond  au 
genre  Sphargis.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*  SIPHISIA.  bot.  ph.  — -  Genre  proposé 
par  Rafinesque,  et  rapporté  aujourd’hui, 
comme  synonyme,  aux  Aristoloches. 

*  SIPHLOPIliS  (süÿÀoç,  difforme, 

figure),  rept. — Groupe  de  Couleuvres  (voy. 
ce  mot)  créé  par  M.  Fitzinger  (Syst.  Rept., 
1843).  (E.  D.) 

*  SIPHNEUS  (  taupe  ).  mam.  — 

Genre  de  Rongeurs  de  la  division  des  Lapins, 
indiqué  par  M.  Brants.  '  (E.  D.) 

*  SIPIINEES.  rept. — M.  Fitzinger  (Syst. 
Rept.,  1843)  forme,  sous  ce  nom,  un  groupe 
de  Reptiles  de  l’ordre  des  Batraciens,  créé 
aux  dépens  du  genre  Crapaud.  Voy.  ce  mot. 

(E.  D.) 

*  SIPHO.  bot.  ph.  —  Section  du  genre 
Aristoloche,  distinguée  par  un  périanthe dont 
le  limbe  présente  trois  lobes  égaux.  Son 
type  est  I’Aristoloche  Siphon  ,  Aristolochia 


Sipho  l’Hérit.,  arbuste  grimpant  de  l’Amé¬ 
rique  septentrionale,  fréquemment  cultivé 
dans  nos  jardins  en  berceaux,  tonnelles,  etc. 
Cette  plante  est  figurée  dans  l’atlas  de  ce 
Dictionnaire  (voy.  atlas,  Dicotylédones , 
P1-  O-  (D.  G.) 

*  SIPHQGAMP.YLUS  (çfcpwv,  tube;  xar 

■nvloç,  courbé),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille 
des  Lobéliacées,  formé  par  Pohl  par  un  dé¬ 
membrement  des  Lobélies,  et  généralement 
adopté  aujourd’hui.  Il  comprend  des  plantes 
sous-frutescentes,  indigènes  des  parties  chau¬ 
des  de  l’Amérique,  et  dont  certaines  sont 
cultivées  depuis  quelques  années  comme  es¬ 
pèces  d’ornement.  Les  fleurs  de  ces  végétaux 
sont,  en  général,  rouges,  solitaires  sur  des 
pédoncules  axillaires  ;  leur  corolle,  insérée 
en  haut  du  tube  calicinal,  est  tubuleuse,  à 
tube  entier,  ordinairement  courbe,  à  limbe 
bilabié,  divisé  en  cinq  lobes  presque  égaux, 
ou  dont  les  deux  supérieurs  sont  un  peu  plus 
longs  que  les  trois  inférieurs.  Les  autres  ca¬ 
ractères  du  genre  sont  presque  entière¬ 
ment  analogues  à  ceux  des  Lobelia.  On  cul¬ 
tive  fréquemment  aujourd’hui  le  Siphocam- 
pylus  bicolor  Don  ,  originaire  de  Géorgie, 
espèce  multicaule,  haute  d’environ  1  mètre, 
dont  la  tige  et  les  rameaux  sont  revêtus  d'un 
duvet  fin,  particulièrement  vers  leur  extré¬ 
mité;  ses  feuilles  sont  lancéolées-acuminées, 
inégalement  dentées  en  scie,  glabres;  ses 
fleurs,  à  tube  rouge  et  limbe  jaune,  se  suc¬ 
cèdent  pendant  tout  l’été;  leurs  lobes  sont 
étroits,  aigus,  presque  égaux.  Cette  jolie 
plante  demande  la  serre  tempérée  pendant 
l’hiver;  l’été  on  la  met  en  pleine  terre.  On 
la  multiplie  facilement  par  éclats,  par  bou¬ 
tures  et  par  graines.  (D.  G.) 

SIPMOGI NE  (cjtcpwv,  tube;  ywé,  fem¬ 
me,  pour  femelle),  bot.  ph.— Genre  proposé 
par  Cassini  dans  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Sénécionidées,  pour  des  plantes 
rapportées  aujourd’hui  au  genre  Eriocepha- 
lits  Linn.  (D.  G.) 

*  SIP1IOMEU1S.  bot.  ru.  —  Genre  pro¬ 

pose  par  Bojer  dans  la  famille  des  Tiliacées 
et  rentrant,  comme  synonyme,  dans  les 
Greivia  Juss.  (D.  G.) 

*  SIPHON.  Sipho  (de  crc'cpcov ,  tuyau).  ZOOL. 
—  On  nomme  ainsi  le  canal  qui  traverse  la 
cloison  des  coquilles  polythalames  et  qui  en 
fait  communiquer  ensemble  les  différentes 
loges,  La  treille  donne  aussi  ce  nom  au  rostre 


de  quelques  Crustacés  et  de  quelques  Arach¬ 
nides  suçeurs.  (C.  d’O.) 

SIPHON.  Siplio  ( sipho ,  siphon),  moll. — 
Nom  d’un  genre  de  Mollusques  gastéropodes 
dans  lequel  Klein  plaçait  principalement  des 
Fuseaux  à  queue  courte,  des  Mitres,  des 
Buccins,  etc.  (Klein,  Tent.  meth.  Ostr., 
1753).  —  Brown  applique  le  même  nom  à 
un  genre  de  Gastéropodes  scutibranches 
(Brown,  Conch.  Brit.,  1827).  (G.  B.) 

SIPHONA  (jfywv,  canal),  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Diptères,  famille  des  Athéricères, 
tribu  des  Muscides,  sous-tribu  des  Tachi- 
naires,  créé  par  Meigen  (Syst.  Beschr .,  IV, 
1824)  aux  dépens  des  Stomoxys  de  Fabri- 
cius,  et  adopté  par  La  treille  qui  en  a  changé 
le  nom  en  celui  de  Bucentes.  Ces  Diptères, 
qui  sont  particulièrement  caractérisés  par 
leur  trompe  longue,  menue,  bicoudée  et  à 
partie  postérieure  dirigée  en  arrière,  se  trou¬ 
vent  sur  les  plantes  herbacées.  On  n’en  a 
décrit  que  quatre  espèces  particulières  à  la 
France  et  à  l’Allemagne.  L’espèce  type  est 
la  S.  geniculata  Meig.  ( Bucentes  cinereus - 
Latr.,  Slomoxys  minuta  Fabr.)  qui  est  d’un 
ferrugineux  brunâtre,  et  dont  la  larve  vit 
dans  les  chenilles  de  la  Noctuelle  du  Chou. 

(E.  D.) 

*  S I PHON AC  A  NTHES .  bot.  ph.—  Genre 
de  la  famille  des  Acanthacées  ,  établi  par 
M.  Nees  d’Esenbeck  (  in  Endlich.  et  Mart. 
Fl.  Bras.  ,  fasc.  VII,  p.  45;  Prodromus  , 
t.  XI  ,  p.  199  )  pour  des  plantes  herbacées 
indigènes  du  Brésil.  Ce  genre  diffère  des 
Ruellia  par  son  inflorescence,  par  la  forme 
de  sa  corolle,  par  son  fruit  plus  volumi¬ 
neux,  et  ne  renfermant  qu’un  petit  nombre 
de  graines.  (D.  G.) 

SIPHONAIRE.  moll.  —  Genre  de  Mol¬ 
lusques  gastéropodes  que  pendant  longtemps 
on  avait  confondus  avec  les  Patelles,  d’a¬ 
près  leur  coquille,  qui  en  diffère  seule¬ 
ment  par  la  présence  d’une  gouttière  in¬ 
terne  plus  ou  moins  profonde,  partant  du 
sommet,  et  atteignant  le  bord  un  peu  pro¬ 
longé  en  cet  endroit,  pour  le  passage  de  la 
branchie.  On  conçoit  donc  que  l’organisation 
de  l'animal  doit  être  bien  plus  différente  que 
le  test ,  puisque  l’appareil  respiratoire  est  si 
essentiellement  différent;  celui  des  Patelles 
étant  formé  par  une  rangée  de  lames  ou  de 
plis  membraneux  de  chaque  côté  sous  le 
bord  du  manteau,  celui  de  la  Siphonaire 


étant  plutôt  semblable  à  celui  des  Cyclo- 
branches,  et  situé  dans  une  cavité  cervi¬ 
cale  transverse;  mais  les  autres  organes  de 
la  Siphonaire  fournissent  aussi  des  carac¬ 
tères  distinctifs  fort  importants.  Le  corps 
est  sub-circulaire ,  conique,  plus  ou  moins 
déprimé;  la  tête  est  presque  divisée  en  deux 
lobes  égaux  sans  tentacules  ni  yeux  évidents. 
Les  bords  du  manteau  sont  crénelés  et  dé¬ 
passent  le  pied,  qui  est  presque  circulaire 
comme  celui  des  Patelles.  La  cavité  bran¬ 
chiale  transverse  vient  s’ouvrir  un  peu  avant 
le  milieu  du  côté  droit;  elle  est  pourvue 
à  son  ouverture  d’un  lobe- charnu,  carré, 
situé  dans  la  gouttière  du  test,  entre  le 
manteau  et  le  pied.  Le  muscle  rétracteur 
du  pied  se  divise  en  deux  parties,  dont  l’une* 
postérieure,  beaucoup  plus  grande,  produit 
à  la  face  interne  du  test  une  impression  en 
fer  à  cheval ,  et  l’autre ,  très  petite ,  est 
située  à  droite  et  en  avant  de  l’orifice  bran¬ 
chial,  et  produit  aussi  une  petite  impression 
correspondante.  La  coquille,  au  lieu  d’être 
symétrique  comme  celle  des  Patelles,  pré¬ 
sente  donc,  même  en  dessus,  une  côte  plus 
saillante  à  droite  ,  correspondant  à  la  gout¬ 
tière  interne.  C’est  Sowerby  qui ,  le  pre¬ 
mier,  a  établi  le  genre  Siphonaire,  déjà 
indiqué  ou  pressenti  par  Adanson  ,  par 
M.  de  Blainville,  et  par  M.  Savigny  dans  les 
planches  de  la  description  de  l’Egypte  :  on 
en  connaît  15  ou  20  especes  vivantes,  et 
plusieurs  autres  fossiles  des  terrains  ter¬ 
tiaires.  (Duj.) 

SIPHOAAXTHLS.  bot.  ph.  — Synonyme 
de  ClerodendronR.  Brown. 

SIPHON  APTÈRES.  Siphonaplera.  uexap. 
—  C’est  le  deuxième  ordre  de  la  classe  des 
Hexapodes  ,  qui  ne  se  compose  que  d’un 
seul  genre,  le  genre  Puce.  Voy.  apiianiptè- 
res.  (H.  L.) 

SIPHONCULÉS.  Siphonculala.  ins.  — - 
Nom  donné  par  Latreille  à  une  famille  d’in¬ 
sectes  parasites,  comprenant  ceux  dont  la 
bouche  consiste  en  un  rnuseau  d’où  sort  à 
volonté  un  siphoncule  (petit  siphon)  servant 
de  suçoir.  (C.  d’O.) 

*  SIPHONELLA  (diminutif  de  siphon , 
siphon),  ins.  — M.  Maequart  ( Suites  à  Buffon. 
Insectes  Diptères ,  II,  1835)  indique,  sous  ce 
nom,  un  genre  de  l’ordre  des  Diptères,  de 
la  famille  des  Athéricères,  tribu  des  Musci¬ 
des,  sous-tribu  des  Hétéromyzides,  créé  aux 

80 


T.  XI. 


SIP 


SIP 


G  34 

dépens  des  Chlorops  de  Meigen,  et  remar¬ 
quable  par  la  forme  de  la  trompe  qui  a 
quelque  rapport  avec  celle  des  Gymnopes, 
On  en  connaît  quatre  espèces  européennes, 
dont  le  type  est  la  S.  oscinina  Macq.,  Fall. 
( Chlorops  nitida  Meig.)  qui  est  commune 
aux  environs  de  Paris.  (E.  D.) 

SIPHONIA.  polÿp.  —  Genre  de  Spon¬ 
giaires  fossiles  établi  par  Parkinson  pour 
des  corps  ordinairement  siliceux  provenant 
de  la  fossilisation  de  Spongiaires  à  tissu  très 
dense.  Ils  sont  caractérisés  par  de  grands  ca¬ 
naux  longitudinaux  qui  se  terminent0 par  des 
oscules  régulièrement  disposés  dans  une  ex¬ 
cavation  au  sommet,  et  que  réunissent 
d’autres  canaux  transverses  plus  petits  qui 
^rayonnent  du  centre  à  la  périphérie,  où  ils 
se  terminent  par  de  petites  ouvertures  irré¬ 
gulières  éparses.  La  densité  de  ces  corps  les 
faisait  comprendre  précédemment  parmi  les 
Alcyons  de  Lainarck  ,  qui  sont  des  Spon¬ 
giaires  et  non  des  Alcyoniens  ;  on  les  con¬ 
naît  donc  aussi  sous  le  nom  d’Alcyoniles , 
et  quelques  uns  de  ceux  qu’on  trouve  a 
l’état  siliceux  dans  le  terrain  crétacé  ont 
été  pris,  en  raison  de  leur  forme,  pour  des 
fruits  pétrifiés  et  nommés  Ficoïtes.  Quelques 
uns  ont  la  forme  d’Oignons  ou  de  Navets, 
d’autres  sont  en  massue  simple  nu  pédicel- 
lée,  et  quelquefois  le  pédoncule  rameux  porte 
plusieurs  de  ces  massues  ;  d’autres  enfin  sont 
simplement  cylindriques,  plus  ou  moins 
rameuses  :  mais  la  plupart  étaient  fixées 
aux  rochers  du  fond  de  la  mer  par  un 
épatement  en  forme  de  racines.  D’après  ces 
différences  de  formes,  M.  Goldfuss,  dans 
son  ouvrage  sur  les  pétrifications  d’Alle¬ 
magne,  décrit  plusieurs  Siphonies  comme 
autant  d’espèces  distinctes ,  sous  les  noms 
de  1°  Siphonia  pyriformis  (c’est  YAlcyo- 
nium  ficus  de  Sehrœter);  2°  S.  excavata  ’ 
3°  N.  prœmorsa ;  4°  S.  pistiüum;  5°  S.  in- 
crassata  ;  6°  S.  cervicornis.  M.  Milne  Ed¬ 
wards  pense  avec  raison  que  le  genre  Jerea 
de  Lamouroux  a  beaucoup  de  rapports  avec 
la  Siphonia  pistiüum ,  et  que  le  genre  Hat- 
lirhoé,  du  même  auteur ,  diffère  très  peu  de 
la  Siphonia  pistiüum.  (Duj.) 

SIPHONIA.  bot.  ph.  —  Nom  latin  du 
genre  Siphonie.  Voy.  ce  mot. 

SIPHONIE.  Siphonia  (  ?t< pwv  tube  ). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Euphor- 
biacées ,  de  la  Monoecie  monadelphie  dans 


le  système  de  Linné.  Il  correspond  a  une 
partie  des  Jatropha  de  Linné  fils.  Aublet, 
en  le  formant,  lui  avait  donné  le  nom  d 'He- 
vea ,  qui  a  dû  être  changé  à  cause  de  sa 
presque  identité  avec  le  nom  d'Evea,  donné 
par  le  même  auteur  à  un  autre  genre.  Les 
Siphonies  sont  des  arbres  de  la  Guiane  et 
du  Brésil  ,  dont  les  branches  portent  seule¬ 
ment  vers  leur  extrémité  des  feuilles  al¬ 
ternes,  longuement  pétiolées,  à  trois  folioles 
entières  et  veinées.  Leurs  fleurs  monoïques 
forment  des  grappes  paniculées,  dans  les¬ 
quelles  la  fleur  terminale  est  seule  femelle. 
Ces  fleurs  ont  toutes  un  périanlhe  à  cinq 
divisions  plus  ou  moins  profondes  :  les 
mâles  ont  de  plus  une  colonne  de  cinq  ou 
de  dix  étamines,  dont  les  anthères  extrorses 
sont  rangées  en  un  seul  cercle  dans  le  pre¬ 
mier  cas,  en  deux  superposés  dans  le  se¬ 
cond  ;  quant  aux  femelles,  elles  présentent, 
sur  la  base  circulaire  et  persistante  de  leur 
périanthe,  un  ovaire  à  six  côtes,  à  trois 
loges  uniovulées ,  surmonté  de  trois  stig¬ 
mates  sessiles ,  légèrement  bilobés.  A  ce 
pistil  succède  une  grosse  capsule  à  péricarpe 
fibreux,  formée  de  3-1  coques  qui  s’ouvrent 
chacune,  à  la  maturité,  en  deux  valves, 
avec  une  élasticité  marquée.  —  Ce  genre 
renferme  une  espèce  à  laquelle  les  progrès 
de  l’industrie  moderne  ont  donné  beaucoup 
d’importance,  savoir  :  la  Siphonie  élastique, 
Siphonia  elastica,  Pers.  (Hevea  guianensis  , 
Aubl.,  Jatropha  elastica,  Lin.  fil.).  C’est  un 
arbre  de  15  à  20  mètres  de  hauteur,  qui 
croît  naturellement  à  la  Guiane,  et  dont  le 
suc  laiteux  concrété  fournit  la  substance  si 
connue  sous  les  noms  de  Caoutchouk, 
gomme  élastique,  sinon  pour  la  totalité,  du 
moins  pour  la  plus  grande  partie  de  celle 
que  consomme  aujourd’hui  l’industrie.  Le 
caoutchouk  se  trouve  mêlé  de  plusieurs 
autres  matières  dans  le  suc  laiteux  de  la 
Siphonie,  surtout  d’une  forte  proportion 
d’eau  à  laquelle  est  due  la  fluidité  de  ce 
liquide.  On  sait  que  ce  lait  se  compose  d’un 
liquide  rqueux  qu’on  peut  nommer  le  Sé¬ 
rum  ,  dans  lequel  nagent  des  globules  qui 
lui  donnent  sa  couleur.  M.  Schultz,  qui  a 
fait  de  grands  travaux  sur  les  sucs  laiteux 
ou  le  latex  des  plantes,  avait  dit  que  le 
caoutchouk  se  trouve  dans  le  sérum  de  ce 
latex,  et  que  la  coagulation  de  ce  liquide 
est  accompagnée  de  faits  analogues  à  ceux 


S1P 


635 


qu’on  observe  dans  la  coagulation  du  sang; 
mais  les  observations  de  M.  H.  Mohl  ont 
montré  l’inexactitude  de  cette  assertion,  et 
elles  ont  prouvé  que  le  caoutchouk  de  la 
Siphonie,  comme  celui  des  sucs  laiteux 
d’un  grand  nombre  d’autres  plantes,  ré¬ 
side  dans  les  globules  et  non  dans  le  sé¬ 
rum. 

Aublet  nous  a  fait  connaître  le  procédé 
suivi  à  la  Guiane  pour  obtenir  le  suc  laiteux 
de  l’arbre  qui  nous  occupe.  Ce  suc  est  telle¬ 
ment  abondant  qu’il  coule  du  tronc  par  la  plus 
légère  écorchure.  Pour  l’obtenir  en  grande 
quantité,  on  fait  une  entaille  profonde  au 
bas  de  ce  tronc  ;  ensuite  on  incise  l'écorce  à 
partir  de  cette  entaille  jusqu’à  l’origine  des 
branches;  enfin  on  pratique  encore ,  d’es¬ 
pace  à  autre,  des  incisions  obliques  de  haut 
en  bas,  qui  viennent  aboutir  à  l’incision 
longitudinale.  Le  latex  qui  s’écoule  est  reçu 
à  l’ouverture  cle  l’entaille.  Aujourd’hui  non 
seulement  on  en  applique  des  couches  suc¬ 
cessives  sur  des  moules  de  terre,  ainsi  qu’il 
a  été  dit  à  l’article  caoutchouk,  mais  encore 
on  le  recueille  dans  des  flacons  qu’on  bouche 
hermétiquement  pour  les  expédier  ensuite 
en  Europe.  Pour  plus  de  détails,  voyez  l’art. 
caoutchouk.  Aublet  assure,  d’après  sa  propre 
expérience,  que  les  graines  de  la  Siphonie 
élastique  sont  non  seulement  inoffensives, 
mais  encore  très  bonnes  à  manger;  qu’elles 
ont  une  saveur  analogue  à  celle  de  la  noi¬ 
sette,  et  que  les  indigènes  de  la  Guiane  les 
recherchent  avec  soin.  11  ne  dit  pas  qu’on 
en  enlève  l’embryon  avant  de  les  man¬ 
ger.  (P*  D.) 

*SIPIIOIVIFÈI\E$  moll.  —  Dénomina¬ 
tion  donnée  d’abord,  parM.  Al.  d’Orbigny, 
à  l’une  des  trois  grandes  divisions  delà  classe 
des  Mollusques  céphalopodes  ,  et  exprimant 
que  ces  animaux  ont  une  coquille  pourvue 
d’un  siphon.  D'après  ce  caractère,  la  Spi- 
rule,  qui  est  un  véritable  Décapode  ,  était 
rangée  avec  les  Nautiles.  Aussi  cet  auteur 
a-t-il  changé  cette  dénomination  pour  celle 
de  Tentaculifères,  qui  ne  s’applique  qu’aux 
deux  familles  des  Nautiles  et  des  Ammo¬ 
nites.  (Duj.) 

*  SIPHONIPIIORA  (  çtcpwv ,  siphon;  Vo- 
poç,  porteur),  moll.  —  Nom  de  l’ordre  des 
Céphalopodes,  auquel  M.  d’Orbigny  applique 
la  dénomination  de  Siphonifères  (Menke  , 
Syn .  melh.  Moll.,  1828).  (G.  B.) 


SIP 

*SIPIIOXI/.AXTI  A.  myriap.— Synonyme 
de  Polyzonides.  Voy.  ce  mot.  (H.  L  ) 

S I  PI  10  NOB  R  ANC  I  JE  S .  Siphono  b  ran  - 
chiata  ( sipho ,  siphon  ;  branchia,  franchie). 
moll.  —  M  de  Blainville  désigne  sous  ce 
nom  le  premier  ordre  de  ses  Paracéphalo- 
phores,  ordre  qui  renferme  le  grand  nombre 
des  Mollusques  gastéropodes  dont  la  coquille 
est  canaliculée  ou  échancrée  à  la  base  ,  et 
qui  se  divise  en  trois  familles  :  les  Sipho- 
nostomes,  les  Entomostomes  et  les  Angysto- 
mes  (Blainv.,  Dict.  sc.  nat.,  XXXIi,  1824). 
Voy.  ces  mots  çt  mollusques.  (G.  B.) 

*  S1PI10\0J)0\.  bot.  ph.  —  Genre  éta¬ 

bli  par  W.  Griffith  dans  la  famille  des  II i- 
cinées  ou  Aquifoliacées.  (D.  G.) 

*  SIPIIONOIDEA  (  çfcpcov  ,  siphon;  et-’ 
So',  forme),  moll.  —  C’est  le  nom  donné 
par  De  Haan  aux  Mollusques  céphalopodes 
que  M.  d’Orbigny  distingua  plus  tard  parla 
dénomination  de  Siphonifères  (voy.  ce  mot) 
(Haan,  Mon.  Amm.  et  Gon.,  1825).  (G.  B.) 

*  SIPHONOEOCHIA.  bot.  ph.  —  Genre 

proposé  par  Beichenbach  dans  la  famille  des 
Aristolochiées,  et  rapporté  comme  synonyme 
aux  Aristoloches.  (D.  G.) 

*SIPHONOPHORÀ.  myriap. — Voy.  po¬ 
lyzonides.  (H.  L.) 

*  S1PH0N0PH0RES.  acal.  — -  Nom 
donné  par  Eschscholtz  au  troisième  et  der¬ 
nier  ordre  des  Acalèphes ,  comprenant  les 
trois  familles  des  Diphylides,  des  Physopho- 
rides  et  des  Vélellides.  Les  Siphonophores 
n’ont  pour  organes  digestifs  que  des  trompes 
ou  suçoirs  sans  cavité  digestive  centrale; 
leurs  organes  locomoteurs  sont  ou  des  pièces 
subcartilagineuses  creusées  d’une  cavité  d’où 
l’eau  est  chassée  par  la  contraction,  ou  bien 
une  vessie  remplie  d’air,  ou  enfin  les  deux 
sortes  d’organes  en  même  temps.  (Duj.) 

*SÏPII01\0PII0RIDES.  Siphonopho- 
ridæ.  myriap.  —  Voy.  polyzonides.  (H  L.) 

*SI  PJIONOPÏI Y  ELUE.  Siphonophyllia 
(çtcpwv,  siphon  ;  «pvM'ov,  feuille),  polyp.  foss. — 
M.  Coy  décrit  sous  ce  nom  un  Polypier  fossile 
des  terrains  carbonifères  d’Irlande.  (G.  B.) 

*SIPI10N0PS,  Wagler (çfcpwv,  tube;  «!ty, 
forme),  rept.  —  Genre  de  Cécilies  (voy.  ce 
mot).  On  en  connaît  deux  espèces  américai¬ 
nes.  Voy.  l’atlas  de  ce  Dictionnaire,  Rep¬ 
tiles,  pl  IV.  (P-  G.) 

*  SÏPIIONOSTEGIA.  bot.  ph.  —  Genre 
créé  dans  la  famille  des  Scrophularinées, 


tribu  des  Rhinanthées,  par  M.  Bentham, 
pour  une  plante  herbacée,  voisine  des  Eu- 
phraises  et  des  Bartsia,  qui  croît  naturelle 
ment  dans  le  nord  de  la  Chine.  (D.  G.) 

*Sï  PH01\  OSTOM  AT  A .  crost.  —  La- 
treille,  dans  ses  familles  naturelles  du  Rè¬ 
gne  animal ,  désigne  sous  ce  nom  le  neu¬ 
vième  ordre  des  Crustacés  qui  correspond 
à  celui  des  Lernéides  de  M.  Milne  Ed¬ 
wards.  (H.  L.) 

SIPMOINIOSTOME.  SiphonQstoma.  ann. 
— Le  même  que  siphostome. 

*  SÏPIIOAOSTÜME.  Siphonostoma  (ql- 

fhj'j ,  tube;  çrop.a ,  bouche),  inf .  — Nom 
d’un  Rotifère  (Zenker,  De  Gamm.  Pul.  hist. 
nat.  ).  (G.  B.) 

SIPHOIVOSTOMES.  Siphonostomata  (;l- 
tpwv,  tube;  crêpa,  bouche),  poiss.  — M.  Du- 
méril  désigne,  sous  ce  nom,  une  famille  de 
ses  Poissons  osseux  holobranches  abdomi¬ 
naux  ( voy .  abdominaux),  caractérisés  par  leur 
tête  excessivement  prolongée  en  un  museau 
qui  porte  la  bouche  à  son  extrémité.  Cette 
famille  comprend  les  trois  genres  Fislulaire, 
Auloslome  et  Solénoslome ,  qui  rentrent  dans 
les  deux  genres  Fislulaire  et  Centrisque  de 
Cuvier,  Poissons  acanthoptérygiens,  de  la 
famille  des  Bouches  en  flûte ,  en  prenant 
garde  toutefois  de  ne  point  appliquer  la  dé¬ 
nomination  de  Solénostome  à  un  genre  de 
Syngnathes  qui  comprend  le  Fislulariapara- 
doxa,  (F.  Solénostome  et  Syngnathe.)  (G.  B.) 

SIPHOIVOSTOMES.  moll.  — Famille  de 
l’ordre  des  Siphonobranches  de  M.  de  Blain- 
ville,  comprenant  ,  dans  une  première  sec¬ 
tion  ,  les  genres  Pleurotome  ,  Rostellaire, 
Fuseau,  Pyrule,  Fasciolaire  et  Turbinelle, 
dont  la  coquille  n’a  point  de  bourrelet  au 
bord  droit,  et,  dans  une  deuxième  section, 
les  genres  Colombelle,  Triton,  Ranelle  et 
Rocher,  dont  les  coquilles  ont  un  bourrelet 
persistant  ou  bord  droit.  (Duj.) 

*SIPHONOSTOMES.  Siphonostoma. 
crust.—  Nom  de  l’un  des  ordres  de  la  classe 
des  Crustacés,  établi  par  Latreille,  et  com¬ 
prenant  tous  les  Crustacés  suceurs  dont  le 
thorax  ,  composé  de  plusieurs  articles  dis¬ 
tincts  ,  est  garni  de  pattes  natatoires.  Voy. 
CRUSTACÉS.  (H.  L.) 

*  SIFHOIVOTE  Cçt'cpwv,  siphon;  vûroe, 
dos).  Siphonolus.  myiuap.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Diplopodes ,  de  la  famille  des  Poly- 
zonides,  établi  par  M.  Brandt  et  adopté  par 


tous  les  myriapodophües.  Chez  ce  genre, 
la  tète  est  conique  ,  déprimée;  il  y  a  deux 
yeux  sur  le  milieu  de  la  partie  frontale  en¬ 
tre  les  antennes;  le  bec  est  allongé,  un  peu 
obtus  à  sa  pointe;  les  antennes  sont  à  peu 
près  droites,  claviformes,  égalant  presque  la 
tète  en  longueur,  à  articles  non  étranglés  à 
leur  base  ;  pied  répondant  à  la  lèvre  infé¬ 
rieure  subconique.  On  ne  connaît  qu’une 
seule  espèce  de  ce  genre,  c’est  le  Siphonote 
brésilien,  Siphonolus  brasiliensis  Brandt 
( Bullet .  acad.  de  St-Pétersbourg,  1836). 
Cette  espèce  a  pour  patrie  le  Brésil.  (H.  L.) 

*SIPHONURA(ç{'ywv,  siphon;  0 up«,  queue). 
ins. — Genre  de  la  tribu  des  Chalcidiens,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères ,  établi  par  Nees 
von  Esenbeck  ( Monog .  Plerom.  Europ.)  très 
voisin  des  Pteromalus  dont  il  ne  paraît 
guère  être  distingué  que  par  les  proportions 
des  premiers  articles  des  antennes.  Le  genre 
Siphonura  paraît,  au  reste, 'correspondre 
exactement  à  celui  d 'Ormyrus  Westw.  , 
Walk.  (Bl.) 

*  SIPHONACHIA.  bot.  pii. — Genre  éta¬ 

bli  par  MM.  Torrey  et  A.  Gray  ( Flora  of  N. 
Amer.,  J,  p.  173)  pour  VHerniaria  ameri- 
canaNutt.,  et  dont  on  a  fait  une  section  des 
Paronychia  Juss.  (D.  G.) 

*  SIPHOPATELLE.  Siphopatella  [sipho, 

siphon  ;  palella,  patelle),  moll.  —  Genre  de 
Gastéropodes  décrit  par  M.  Lesson  (  Voy.  de 
la  Coq.,  1830),  et  voisin  des  Haliotides  et 
des  Patelles.  (G.  B.) 

SIPHORINS.  Siphorini.  ois.  —  Famille 
établie  par  Vieillot,  dans  son  ordre  des  Na¬ 
geurs,  pour  des  Oiseaux  qui  ont  le  bec  com¬ 
posé,  sillonné  en  dessus,  entier,  crochu  à 
la  pointe;  des  narines  tubulées  ,  souvent 
jumelles;  des  doigts,  au  nombre  de  trois, 
dirigés  en  avant,  sans  pouce  ou  avec  un 
ongle  en  tenant  lieu.  Cette  famille  ne  com¬ 
prend,  pour  Vieillot  ,  que  les  genres  Pétrel 
et  Albatros.  Elle  correspond  à  celle  des  Si- 
phorinins ou  Procellaires  deM.  Lesson.  (Z. G.) 

8IPIIOSE.  polyp.  —  Genre  proposé  par 
Raünesque  pour  deux  Polypiers  fossiles  im¬ 
parfaitement  décrits ,  et  qui  paraissent  voi¬ 
sins  des  Madrépores.  (Duj.) 

SIPHOSTOME.  Siphosloma.  ann. — Le 
docteur  Otto  a  établi  ce  genre  pour  une  An- 
nélide  qu’il  observa  sur  les  côtes  de  Naples, 
en  1818,  et  qu’il  a  fait  connaître  en  1820 
[De  Sternasp.  et  Siphost .,  Breslau ,  1820) 


SI  P 


S1P 

sous  le  nom  de  Siphostome  diplochaite  ,  Si- 
phostoma  diplochaitus,  à  cause  du  double 
rang  de  scs  acicules  (<W>ooç,  double;  ^«c- 
T ri,  soies).  La  place  que  celte  Annélide  doit 
occuper  dans  nos  méthodes  est  assez  mal 
définie;  elle  semble  appartenir  aux  Tubico- 
les  (Cuvier)  et  se  rapprocher  des  Sabelles, 
tout  en  établissant  un  passage  entre  celles-ci 
et  les  Terricoles  (Lamarck)  ;  l’existence  d’une 
tète,  d’une  trompe  et  de  soies  qui  paraissent 
subulées,  la  rangerait  parmi  les  Néréidiens. 
Quoi  qu’il  en  soit,  en  choisissant  les  princi¬ 
paux  traits  d’organisation  de  cette  curieuse 
Annélide  dans  la  longue  description  qu’en 
donne  le  docteur^Otlo,  on  peut  la  caractéri¬ 
ser  de  la  manière  suivante:  Corps  articulé, 
cylindrique,  flexueux,  allongé,  atténué  aux 
deux  extrémités,  composé  d’une  quarantaine 
de  segments  peu  distincts  si  ce  n’est  sur  la 
face  ventrale  ;  chaque  côté  du  corps  pourvu 
de  soies  raides,  longues,  disposées  en  une 
double  série  longitudinale,  et  dirigées  en 
avant,  au  contraire  de  ce  qfti  existe  chez  les 
autres  Chétopodes.  Les  soies  des  anneaux 
antérieurs  se  rapprochent  de  manière  à  imi¬ 
ter  de  chaque  côté  une  sorte  de  peigne,  et 
portent  à  leur  racine  une  masse  de  cirrhes 
tentaculaires  nombreux.  Entre  les  deux 
faisceaux  ainsi  formés,  et  qui  constituent 
peut-être  des  branchies,  se  place  la  tête, 
semblable  à  un  cône  qui  adhérerait  au  corps 
par  son  sommet,  en  se  prolongeant  en  une 
petite  trompe.  A  la  base  de  ce  prolongement 
proboscidiforme,  se  trouve  un  premier  ori¬ 
fice  buccal  qui  sert  peut-être  de  suçoir  ; 
une  seconde  bouche  est  située  plus  en  ar¬ 
rière,  et  est  beaucoup  plus  grande.  L’anus 
est  grand,  arrondi  et  terminal.  Le  cordon  ner¬ 
veux  se  voit  à  travers  la  peau  du  ventre.  Le 
Siphostome  vit  enfoncé  dans  la  vase.  (E.  Ba.) 

^SIPHOSTOME.  Siphostoma  (çèpwv,  tube; 
çTojia ,  bouche),  poiss.  —  Rafinesque  a  formé, 
sous  ce  nom,  un  genre  de  Poissons  lopho- 
branches,  aux  dépens  des  Syngnathes.  Voy. 
ce  mot.  (G.  B.) 

S5PÎIOSTOMES.  Siphostomia.  poiss.  — 
En  prenant  pour  type  son  genre  Siphostome , 
Rafinesque  a  établi,  sous  ce  nom,  une  fa¬ 
mille  de  Poissons  dans  laquelle  il  confondait 
des  Bouches  en  flûtes  et  des  Lophobr anches . 

(G.  B.) 

*  SIPHOTOXA  S.  bot.  ph.  —  Genre  pro¬ 
posé  par  Bojer  dans  la  famille  des  Labiées, 


637 

qu’on  rapporte  ,  comme  synonyme  ,  à  VA- 
chyrospermum  Blume.  (D.  G.) 

SIPIIULA  (diminutif  altéré  de  çtcpwv,  tu¬ 
be).  bot.  cr. — (Lichens).  Second  des  trois 
genres  qui  forment  la  tribu  des  Sphéropho- 
rées  (voy.  ce  mot).  Il  a  été  créé  par  Fries 
qui  le  définit  de  cette  manière  :  Apothécies 
d’abord  closes,  puis  s’ouvrant  par  un  pore, 
renfermées  dans  les  extrémités  capi tul i for¬ 
mes  ou  renflées  d’un  thalle  fruticuleux.  Le 
pore  se  déchire  enfin  et  donne  issue  aux  or¬ 
ganes  reproducteurs,  'lesquels  sont  contenus 
dans  un  nucléus,  globuleux  d’abord,  puis 
étalé  sous  forme  de  lame  très  mince  et  ur- 
céolée.  Thalle  vertical ,  fixé  au  sol  par  de 
nombreuses  radicelles.  Une  seule  espèce,  le 
S.  ceratites ,  compose  ce  genre,  propre  aux 
régions  alpines,  et  qui  a  porté  aussi  le  nom 
de  Dufourea.  Ne  l’ayant  jamais  eu  en  notre 
possession,  nous  ne  pouvons  en  décrire,  ni 
les  thèques,  ni  les  sporidies.  (G.  M.) 

*SIPHUNCULUS  (çtcpwv,  siphon),  échin. 
—  Genre  d’Échinoderrnes  du  groupe  des 
Holothuridés  (Gray,  Syn.  Brit.  Mus.,  1840). 

(G.  B.) 

SIPONCLE.  échin.?  vers.  —  Genre  de 
Vers  cylindracés  à  tégument  coriace  ,  et 
dont  la  partie  antérieure  ou  le  col,  plus 
mince,  est  complètement  rétractile  et  exser- 
tile.  La  bouche  orbiculairc  termine  le  col , 
et  laisse  sortir  une  sorte  de  trompe  entourée 
de  papilles  ,  et  qui  n’est  réellement  que 
l’extrémité  du  col  lui-même  ou  de  la  partie 
rétractile  plus  délicate.  L’anus  est  situé  la¬ 
téralement  vers  l’extrémité  antérieure  de  la 
portion  la  plus  renflée  du  corps.  Les  Sipon- 
cles  vivent  dans  le  sable  vaseux  de  la  mer  , 
près  des  côtes  ou  entre  les  débris  de  coquil¬ 
les  ;  ils  paraissent  ne  se  nourrir  que  de  vase 
mêlée  de  détritus  organiques  ;  leur  intestin, 
qui  ne  contient  que  ces  matières,  va  depuis 
la  bouche,  presqu’en  ligne  droite  ,  jusqu’à 
l’extrémité  opposée;  puis  il  revient,  en  s’en¬ 
roulant  autour  de  la  première  partie,  se  ter¬ 
miner  à  l’anus.  Les  Siponcles  avaient  déjà 
été  observés  par  Rondelet,  et,  depuis  lors, 
ils  ont  été  décrits  sous  le  nom  de  Syrinx 
par  Bolsadsch  ,  et  de  Lumbricus  par  Pallas  ; 
puis  enfin  ils  ont  reçu  le  nom  qu’ils  portent 
dans  le  Systema  naturœ  de  Linné,  qui,  d’a¬ 
bord,  en  avait  mentionné  une  espèce  sous  le 
nom  de  Neveis.  Lamarck  en  admettait  trois 
espèces,  dont  une  de  nos  côtes  (S.  nudus ), 


638 


SIR 


SIR 


une  des  mers  de  l’Inde  et  de  l’Amérique 
(S.  soccatus ),  et  le  Siponcle  comestible,  qui 
est  mangé  par  les  habitants  des  côtes  de  la 
mer  des  Indes.  Cet  auteur  les  classait  avec 
les  Priapules  à  la  fin  de  son  ordre  artificiel 
des  Fistul ides  ,  le  dernier  de  sa  classe  des 
Radiaires.  Cuvier  les  classait  à  peu  près  de 
même  parmi  ses  Écbinodermes  sans  pieds; 
mais  il  regardait  les  trois  espèces  de  La- 
rnarck  comme  n’en  devant  former  qu'une 
seule,  et,  en  même  temps,  il  en  indiquait 
deux  autres  petites  espèces  ,  S.  lævis  et  S. 
verrucosus  ,  qui  percent  les  pierres  et  se 
iogent  dans  leurs  cavités  ;  puis  une  troisième 
dont  l’épiderme  est  velu  ,  et  une  quatrième 
à  peau  toute  coriace  ;  enfin  il  ajoutait  que 
la  mer  des  Indes  produit  une  espèce  de  Si¬ 
poncle  long  de  35  centimètres.  D’un  autre 
côté  ,  M.  DelleChiaje  en  a  décrit  une  espèce 
de  la  Méditerranée  {S.  echinorhynchus )  dont 
la  trompe  est  entourée  de  papilles  plus  rai¬ 
des  en  rangées  transverses,  et  dont  la  bouche 
est  armée  de  tentacules  cartilagineux,  cro¬ 
chus,  disposés  en  couronne.  Sa  longueur  est 
de  135  millimètres.  Enfin  M.  Brandt  en  a 
décrit  deux  autres  espèces  ,  rapportées  par 
Mertens  de  l’océan  Pacifique.  Mais  une  étude 
anatomique  plus  complète  par  plusieurs  zoo¬ 
logistes,  et  notamment  par  M.  Grube,  en 
1837,  a  montré  que  le  Siponcle  ne  peut 
faire  partie  de  la  classe  des  Écbinodermes. 

(Duj.) 

*  SIIUNCUIJDÉS.  Sipunculidea  ( sipun - 
culus,  siponcle).  échin  ?  vers.  —  Groupe  d’a¬ 
nimaux  dont  le  Siponcle  est  le  type.  (G.  B.) 

*SIPNLES  (nom  mythologique),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamè¬ 
res,  famille  des Longicornes,  tribu  des  Ano- 
plodermiens  ,  créé  par  Guérin  Meneville 
{Rev.  Zool.,  1840,  p.  277)  et  formé  sur  une 
espèce  de  Patagonie  :  la  S.  Orbignyi  Guer. 

(C.) 

SIQEE.  ins.  —  Nom  français  du  genre  Si¬ 
ens.  Voy .  ce  mot. 

*SIRDENUS,  Dahl.  (Cat  ).  ins.  -  Syno¬ 
nyme  de  Pogonüs  Ziegler,  Dejean.  (C.) 

*SÏREDON.  rept.  —  Groupe  formé  aux 
dépens  des  Protées  {voy.  ce  mot)  par  M.Wa- 
gler  {Syst.  Amph.,  1  830).  (E.  D.) 

SIRENE.  Siren.  rept. — Genre  de  Batra¬ 
ciens  à  corps  allongé  et  assez  semblable  à 
celui  des  Anguilles,  pourvu  de  pieds  anté¬ 
rieurs  seulement,  et  dont  les  branchies  sont 


extérieures  et  persistantes  à  tous  les  âges 
Les  Sirènes  vivent  dans  lés  eaux  douces  de 
l’Amérique  septentrionale.  Gardon,  le  pre¬ 
mier  auteur  qui  en  ait  fait  mention,  leur 
attribuait  une  voix  agréable  et  variée  ,  mais 
il  est  bien  constant  qu’elles  en  sont  dépour¬ 
vues.  Ce  sont  des  Amphibiens  analogues  aux 
Protées,  vivant,  comme  eux,  de  petits  ani¬ 
maux  aquatiques,  de  Lombrics,  de  Mollus¬ 
ques,  d’insectes,  etc.  Linné  les  a  pris  pour 
type  de  son  ordre  des  Amphibia  nantes  ,  et 
Gmelin  les  a  placés  à  tort  parmi  lesPoissons, 
dans  son  genre  des  Murènes.  G.  Cuvier,  dans 
son  Mémoire  sur  les  Reptiles  douteux,  lu  en 
1807,  à  l’Institut,  a,  l’un  des  premiers, 
établi  les  véritables  affinités  des  Sirènes. 
Voy.  l’atlas  de  ce  Dictionnaire,  Reptiles , 
pi.  19.  ^  (P.  G.) 

*  SIRÈNE,  térat. — Nom  donné  quelque 
fois  aux  monstres  Syméliens.  Voy.  ce  mot. 

■  SIRENES,  mam.— —  Illiger  {Syst.  Mamm.  et 
Av.,  1  811)  désigne  sous  ce  nom  une  division 
de  Mammifères  cétacés  à  deux  mamelles 
pectorales,  comprenant  les  Lamantins  et 
les  Dugongs  {voy.  ces  mots),  et  qui  corres¬ 
pond  à  la  famille  des  (  étacés  herbivores  de 
Fr.  Cuvier.  (E.  D.) 

*  SIRENES,  rept.  -  Famille  d’Amphi- 

biens  créée  par  M.  Fitzinger  (  Syst.  Rept., 
1843)  et  comprenant  le  genre  Sirène  {voy. 
ce  mot).  M.  Bonaparte  donne  à  ce  groupe  le 
nom  de  Sirenidœ.  (E.  D.) 

*  SIRENOIDIS.  rept. —  Synonyme  de  Si¬ 

rène  {voy.  ce  mot),  suivant  M.  Fitzinger 
{Syst.  Rept.,  1843).  (E.  D.) 

*  SÏRÉNOMÈLE.  térat.  —  Genre  de 

monstres  Syméliens.  Voy.  autosites  et  sy¬ 
méliens.  (C.  d’O.) 

SIREN.  ins.  —  Genre  de  la  tribu  des 
Siriciens  ,  famille  des  Siricides  de  l’ordre 
des  Hyménoptères  établi  par  Linné,  et  adopté 
par  tous  les  naturalistes.  Ces  insectes  sont 
reconnaissables  à  leur  abdomen  uni  au  tho¬ 
rax  dans  toute  sa  largeur,  à  la  présence 
d’une  tarière  robuste,  droite,  toujours  sail¬ 
lante  chez  les  femelles.  Ces  Hyménoptères 
habitent  particulièrement  les  forêts  de  pins 
et  de  sapins  du  nord  de  l’Europe  et  de 
l’Amérique  septentrionale  En  volant,  ils 
produisent  un  bourdonnement  très  ana  ¬ 
logue  à  celui  des  Bourdons  et  des  Guêpes. 
Ils  apparaissent  parfois  en  si  grande  quan¬ 
tité ,  dit  Latreille,  qu’ils  ont  été  dans  plu- 


SI  K 


SIR 


639 


sieurs  circonstances  un  sujet  d’effroi  pour 
le  peuple  dans  quelques  localités.  Le  type 
est  le  S.  gigas ,  Lin.,  l’espèce  la  plus  com¬ 
mune  en  Europe.  Les  Sir  ex  sont  appelés 
aussi  du  nom  générique  d 'Urocerus  dans  les 
ouvrages  de  Geoffroy,  et  cette  dernière  dé¬ 
nomination  a  été  adoptée  par  plusieurs 
entomologistes.  Voy.  siriciens.  *  (Bl.) 

SIRICIDES.  iss.  —  Famille  de  la  tribu 
des  Siriciens.  Voy.  ce  mot, 

*SlilICIEI\S.  Strict*,  ins. — Tribu  de  l’ordre 
des  Hyménoptères  caractérisée  par  un  corps 
long  et  cylindrique;  des  mandibules  courtes 
et  épaisses;  des  mâchoires  munies  de  palpes 
filiformes;  des  antennes  sélacées  ou  fili¬ 
formes  ;  des  ailes  parcourues  par  des  ner¬ 
vures  nombreuses;  des  pattes  de  médiocre 
longueur  n’offrant  aucune  dilatation,  ni 
aucune  armature  particulière;  un  abdo¬ 
men  sessile  ayant  sa  base  unie  au  thorax 
dans  toute  sa  largeur. 

Les  Siriciens  sont  des  insectes  d’assez 
grande  taille;  leur  corps  est  généralement 
allongé  et  cylindrique,  et  l’abdomen  chez  les 
femelles  est  pourvue  d’une  tarière  qui  varie 
suivant  les  deux  types  qui  constituent  cette 
tribu.  Ces  Hyménoptères,  fort  peu  nom¬ 
breux  en  espèces,  sont  répandus  exclusive¬ 
ment  en  Europe,  particulièrement  dans  le 
Nord  et  dans  l’AméVique  septentrionale. 
Nous  les  divisons  en  deux  familles  d’après 
un  caractère  d’une  importance  considérable 
fourni  par  la  tarière. 

Chez  les  représentants  de  la  première 
famille,  les  Oryssides,  cet  organe  est  capil¬ 
laire  ,  et  roulé  dans  l’intérieur  de  l’abdo 
men. 

Chez  les  représentants  de  la  seconde,  les 
S: rigides  ,  la  tarière  est  robuste  et  toujours 
saillante.  Les  premiers  ,  les  Oryssides  ,  se 
rapprochent  extrêmement  des  Siricides  par 
la  forme  de  leur  corps  et  par  les  pièces  buc¬ 
cales;  ruais  en  même  temps  ils  s’en  éloi¬ 
gnent  beaucoup  par  leurs  ailes,  présentant 
peu  de  nervures,  et  par  leur  tarière  enrou¬ 
lée  très  semblable  a  celle  des  Cynipsiens. 
Les  premiers  états  de  ces  Hyménoptères 
n’ayant  pas  encore  été  observés,  il  est  bien 
difficile  de  se  prononcer  sur  la  valeur  des 
affinités  de  ces  groupes  entre  eux. 

La  famille  des  Oryssides  ne  comprend  que 
le  genre  Oryssus ,  dont  on  connaît  seule¬ 
ment  deux  espèces  européennes,  les  O.  coro- 


natus  Fabr.  et  O.  unicolor  Lat .,  et  une  es¬ 
pèce  de  l’Amérique  du  Nord  ,  FO.  lermina- 
lis ,  Newm.  Ces  insectes,  généralement  fort 
rares,  se  rencontrent  plus  particulièrement 
dans  les  bois,  courant  de  préférence  sur  les 
vieux  arbres  exposés  au  soleil. 

Les  siricides,  peu  nombreux  en  espèces,  le 
sont  plus  cependant  que  les  Oryssides.  On  les 
range  dans  trois  genres.  Les  Sirex  propre¬ 
ment  dits,  dont  les  palpes  maxillaires  très 
petits  n’ont  que  deux  articles;  les  antennes 
sont  à  peu  près  de  la  longueur  de  la  moi¬ 
tié  du  corps. 

Les  Tremex  semblables  aux  précédents 
'par  leurs  palpes,  mais  à  antennes  plus 
courtes,  et  à  cellules  des  ailes  antérieures 
moins  nombreuses.  Et  enfin  les  Xyphidria , 
dont  les  palpes  maxillaires  sont  longs  et 
composés  de  cinq  articles. 

Tous  ces  Hyménoptères  déposent  leurs 
œufs  dans  le  bois,  et  pendant  longtemps 
leurs  larves  ont  été  considérées  comme  Xy¬ 
lophages.  Mais  MM.  Lepeletier  de  St-Far- 
geau  et  Serville,  en  ayant  rencontré  entou¬ 
rées  de  débris  d’une  larve  de  Coléoptère,  les 
regardent  comme  carnassières.  M.  Spinola 
les  croit  même  parasites  à  la  manière  des 
larves  d’Ichneumoniens.  Ces  larves  ,  obser¬ 
vées  par  M.  Westwood  ,  sont  allongées,  pres- 
quecylindriques  etplissées  transversalement; 
leurs  mandibules  sont  fortes  et  dentées; 
leur  tête  petite,  etc.  Quand  elles  vont  se 
transformer  en  nymphes,  elles  se  fileraient 
une  coque  soyeuse,  mêlée  de  fragments  de 
bois,  si  nous  en  croyons  certains  auteurs. 
Selon  M.  Westwood  ,  lorsque  les  larves 
subissent  leur  métamorphose  en  nymphe 
pendant  l’été,  l’insecte  parfait  éclôt  au 
bout  d’un  mois.  Au  contraire,  si  elles  n’ont 
pas  pris  toute  leur  croissance  avant  l’au¬ 
tomne,  le  Sirex  ne  paraît  pas  avant  l’été 
suivant.  M.  Westwood  ,  qui  a  observé  aussi 
des  larves  des  Xyphidries,  les  a  trouvées  très 
semblables  à  celles  des  Sirex.  (Bl.) 

SIRINGA  pour  SA  RING  A.  bot.  ph. 

SIRIEM.  bot.  ph.  —  Synonyme  de  San- 
talum. 

*SIRLI.  Certhilauda.  ois.  —  Genre  établi 
par  Swainson,  dans  la  famille  des  Alouettes, 
sur  VAL  africana  Gmel.  Voy.  alouette. 

(Z.  G.) 

SIRO.  arachn.  —  Latreille,  dans  son 
Histoire  naturelle  des  Insectes ,  t.  YI 1 ,  donne 


G  40 


SIR 


SIS 


ce  nom  à  un  genre  d’Acariens  remarquable 
par  la  longueur  et  la  saillie  des  mandibules 
et  surtout  l’isolement  des  yeux.  La  seule 
espèce  connue  se  trouve  sous  les  pierres , 
au  bas  des  arbres;  son  corps  est  ovale  et 
rougeâtre  ;  c’est  le  Ciron  rougeâtre  ,  Ciro 
r-ubescens  Latr.  (  Op .  oit.  ,  p.  329  ).  Cette 
Arachnide  a  été  trouvée  deux  ou  trois  fois 
dans  le  Limousin.  (H.  L.) 

*SmOCIU)GlS  (ç£ip«,  chaîne;  xpoxlç , 
duvet),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  Genre  créé 
par  M.  Kutzing  pour  une  Algue  croissant 
dans  une  solution  pharmaceutique  de  tar¬ 
tre  émétique.  Elle  présente  des  filaments 
toruleux,  articulés  ,  rameux  ;  les  rameaux 
sont  formés  d’articles  solides ,  dont  les  ter¬ 
minaux  sont  sporulifères.  (Bréb,) 

*SIROGONÏE.  Sirogonium  (çstpot,  chaîne; 
ylvoçf  semence),  bot.  pu.  —  (Phycées.) 
Genre  de  la  tribu  des  Conjuguées  ou  Zyg- 
némées,  établi  par  M.  Kutzing  avec  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  Filaments  articulés,  s’ac¬ 
couplant  au  moyen  de  géniculations  laté¬ 
rales;  sporanges  elliptiques,  se  développant 
dans  les  points  intermédiaires  de  la  soudure 
des  filaments;  endochromes  en  groupes  ar¬ 
rondis  ou  bandes  flexueuses.  Ce  genre  dif¬ 
fère  bien  peu  des  Mougeolia ,  Ag.  (Bréb.) 

*SmOSIPHON  (çeipat,  chaîne;  çfywv, 
tube),  bot.  en.  —  (Phycées.)  Genre  de  la 
tribu  des  Scytonémées  ,  établi  par  M.  Kut¬ 
zing.  Les  filaments  de  ces  Algues  sont  en¬ 
veloppés  par  une  gaîne  fermée,  et  contien¬ 
nent  une  série  longitudinale  d’articles  ou 
cellules  arrondies ,  confluents  au  sommet 
des  rameaux;  sporanges  intercellulaires.  Ce 
genre,  qui  a  été  formé  aux  dépens  des  ùcy- 
tonema ,  présente,  comme  celui-ci,  des  Al¬ 
gues  filamenteuses  brunes  ,  s’étendant  en 
couches  feutrées  sur  les  rochers  et  la  terre 
humide.  Leur  ramification  est  tou t-à- fait 
différente  de  celle  des  Scytonenia ,  dont  les 
rameaux  sortent  géminés  de  l’intérieur  des 
filaments.  Dans  les  Sirosiphon ,  les  rameaux 
naissent  d’une  expansion  latérale  du  tronc 
principalement  produite  par  le  développe¬ 
ment  latéral  d’une  cellule  interne.  On  en 
compte  environ  dix  espèces,  dont  la  plus 
anciennement  connue  est  le  A.  ovellaluslig., 
Conferva  oceüala  Dillw.  (Bréb.) 

*SI ROS PORE.  Sirospora  (çstpâ ,  chaîne; 
çiTopâ  ,  semence),  bot.  cr.  —  (Phycées). 
M.  Harvey  ( Phyc .  Br  II. ,  t.  21)  a  séparé  des 


Callithamnions  (voy.  ce  mot)  une  espèce  re¬ 
marquable  dont  il  a  fait  un  genre  sur  cette 
considération,  que  les  fruits  tétrasporiques 
sont  disposés  en  chapelets  à  l’extrémité  des 
rameaux.  On  ne  connaît  point  encore  le 
fruit  conceptaculaire  de  cette  belle  Algue 
découverte  à  Torquay,  dans  le  sud-ouest  de 
l’Angleterre,  par  Mistress  Griffiths  qui  lui 
avait  imposé  le  nom  de  Callithamnion  siro • 
spermum.  C’est  aujourd’hui  le  S.  GriffUh- 
siana.  (C.  M.) 

*  SUITES  ou  mieux  SORTES  (çxtpxaw  , 
sauter),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  famille  des  SerriCornes, 
section  des  Maîacodermes  et  tribu  des  Cé- 
brionites,  établi  par  Illiger  (Magazin  fur 
Inseelen  Kunde  ,  1807,  p.  301-343  ),  et 
adopté  par  Guérin-Meneville  (  Species  et  ic. 
générique  des  Anim.  articulés,  lre  partie, 
1843  ,  pi.  3).  Ce  genre  se  compose  de  16 
espèces,  parmi  lesquelles  nous  citerons  les 
suivantes  :  S.  hemisphœricus  Lin.  ( Chrys )  , 
orbiculatus,  pictus ,  compressicornis,  fascia- 
tus,  depressus,  testaceus  F.  ( Cyphoin ) ,  orbi- 
cularis  Pz, ,  etc.  2  sont  européennes ,  10 
américaines,  3  africaines  et  une  seule  est 
propre  à  l’Asie.  (C.) 

*SIRTHENEA.  ins.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Réduviides  de  l’ordre  des  Hémi¬ 
ptères,  établi  parM.  Spinola  {Essai  sur  les  Hé¬ 
mipi.,  p.  100)  aux  dépens  du  genre  Pirates 
Serv.  L’espèce  type  est  le  Reduvius  carina - 
tus  Fab.  de  la  Caroline  ((Amérique  (septen- 
trionale).  (Bu.) 

*SISMONDINE.  min.  —  M.  Bertrand  de 
Loin  a  dédié  cette  espèce  à  M.  Sismonda  , 
professeur  de  minéralogie  à  l’Université  de 
Turin  ;  il  l’a  trouvée  disséminée  en  petites 
masses  lamelleuses,  d’un  vert  sombre,  dans 
un  schiste  chloriteux,  à  St-Mareel,  en  Pié¬ 
mont;  elle  y  est  accompagnée  de  Grenats 
rouges  et  de  Fer  titané.  Ce  minéral  présente 
un  clivage  facile  dans  une  direction.  Au  cha¬ 
lumeau  il  est  infusible  ;  mais  il  donne  de 
l’eau  dans  le  tube  fermé.  Il  est  composé  , 
d’après  M.  Delesse,  de  Silice,  24,10  ;  Alu¬ 
mine,  40,71  ;  protoxide  de  Fer,  27,10; 
Eau  ,  7,23.  (Del.) 

SISON.  Sison.  bot.  pu.  —  Genre  de  la 
famille  des  Oinbellifères  ,  de  la  pentandrie 
digynie  dans  le  système  de  Linné,  Tel  que 
nous  le  considérons  ici,  conformément  à  la 
manière  de  voir  de  Koch  ,  il  ne  correspond 


SIS 


qu’à  une  faible  portion  du  genre  linnéen  de 
ce  nom,  dont  il  ne  conserve  plus  qu’une  seule 
espèce.  Ses  caractères  distinctifs  consistent 

dans  un  calice  à  bord  non  visiblement 

« 

denté;  dans  une  corolle  à  pétales  presque 
arrondis,  profondément  échancrés  par  l’in¬ 
flexion  du  sommet;  surtout  dans  un  fruit 
comprimé  par  les  côtés,  ovale,  dont  chaque 
moitié  présente  cinq  côtes  filiformes,  égales, 
et,  dans  chaque  sillon  ou  val  1  écule,  une  ligne 
de  suc  propre  (  vilta  )  courte  et  un  peu  en 
larme.  La  seule  espèce  qui  reste  dans  ce 
genre  est  le  Sison  amome,  Sison  amomum 
Lin  (  Sium  amomum  Roth  ;  S.  aromalicum 
Lam.) ,  plante  bisannuelle,  qui  croît  dans  les 
baies,  parmi  les  graviers  d’une  grande  par¬ 
tie  de  l’Europe.  Sa  tige  droite  et  peu  ra¬ 
meuse  s’élève  à  4  ou  5  décimètres  ;  ses 
feuilles  inférieures  sont  pennées,  à  folioles 
ovales-lancéolées,  dentées  en  scie  ;  les  supé¬ 
rieures  sont  pinnatifides,  à  divisions  linéai¬ 
res,  entières  ;  ses  ombelles  sont  latérales  et 
terminales,  à  4-5  rayons  seulement.  Les 
fruits  de  cette  plante  sont  regardés  comme 
diurétiques  et  earminatifs  ;  leur  eau  distillée 
entre  dans  quelques  préparations  pharma¬ 
ceutiques.  (D.  G.) 

SISOR  (nom  propre),  poiss.  —  Genre  de 
Poissons  Malacoptérygiens  abdominaux,  du 
groupe  des  Siluroïdes,  nommé  et  décrit  par 
Hamilton  Buchanan  {Gang.  Fish.)  qui  l’éta¬ 
blit  pour  un  Poisson  rare  des  rivières  du 
nord  du  Bengale,  remarquable  par  sa  laideur 
et  sa  difformité,  le  Sisor  porte-verge,  Sisor 
rhabdophorus  Ham.  Buch.  Ce  Poisson  atteint 
2  mètres  et  plus  ;  sa  couleur  est  brune  ,  ta¬ 
chetée  de  nuageux  plus  foncé  ;  elle  est  blanche 
sur  les  côtés;  sa  peau  est  molle,  dépourvue 
d’écaiiles  ou  de  boucliers  à  la  queue  ;  sa  bou¬ 
che  est  entourée  de  quatorze  barbillons  ;  ses 
nageoires  dorsales  sont  au  nombre  de  deux, 
la  dernière  a  un  seul  rayon.  Quant  à  ses  af¬ 
finités,  le  Sisor  tient  aux  Asprèdes  et  aux 
Loricaires.  (G.  B.) 

SISTRE.  Sistrium.  moll.  —  Nom  géné¬ 
rique  proposé  par  Montfort  pour  des  co¬ 
quilles  que  Lamarck  avait  déjà  classées  dans 
son  genre  Ricinule.  (Duj.) 

*  SISTRIUM.  moll.  —  (  Oken  ,  Lehrb. 
Naturg.,  III,  1815).  Voy.  sistre.  (G.  B.) 

SISYMBRE.  Sisymbrium.  bot.  ph.  — 
Genre  important  de  la  famille  des  Crucifères, 
tribu  des  Sisymbriées ,  à  laquelle  il  donne 
T.  xi. 


SIS  eu 

son  nom ,  de  la  Tétradynamie  siliqueuse 
dans  le  système  de  Linné.  Sa  circonscription 
actuelle  diffère  beaucoup  de  celle  que  lui 
avaient  assignée  Linné  et  les  botanistes  an¬ 
térieurs  à  ces  dernières  années.  Tel  que  nous 
le  caractériserons  ,  avec  M.  Endlicher,  il  se 
compose  d  espèces  herbacées  ou  vivaces,  très 
rarement  frutescentes,  principalement  pro¬ 
pres  à  l’Europe  et  aux  parties  moyennes  de 
l’Asie.  Les  feuilles  de  ces  végétaux  varient 
beaucoup  de  configuration  et  se  montrent, 
selon  les  espèces,  entières,  ou  incisées,  ou 
même  bi  tripennatiparties  ;  leurs  fleurs,  jau¬ 
nes  ou  blanches  ,  sont  généralement  dispo¬ 
sées  en  grappes  nues  terminales  ou  latérales, 
et  elles  présentent  les  caractères  suivants  : 
calice  à  quatre  sépales  non  renflés  à  leur 
base  et  un  peu  ouverts;  corolle  à  quatre 
pétales  entiers,  onguiculés;  étamines  tétra- 
dynames,  à  filet  dépourvu  de  dents.  A  ces 
fleurs  succède  une  silique  généralement  al¬ 
longée  ,  hexagone-eylindracée,  à  valves  con¬ 
vexes  ,  parcourues  presque  toujours  par 
trois  nervures,  renfermant  des  graines  nom¬ 
breuses,  unisériées,  non  bordées,  lisses, 
suspendues  à  des  funicules  filiformes,  libres, 
dont  l’embryon  a  ses  cotylédons  plans,  li¬ 
néaires  -  obîongs ,  incombants.  Circonscrit 
par  les  limites  que  lui  assignent  les  ca¬ 
ractères  précédents,  ce  genre  diffère  beau¬ 
coup  du  genre  linnéen  de  même  nom.  Plu¬ 
sieurs  espèces  regardées  d’abord  comme  des 
Sisymbres  en  ont  été  séparées  et  ont  servi 
à  former  des  genres  nouveaux,  savoir:  les 
Naslurtium ,  DC.;  Diplotaxis,  DC.;  Pachypo - 
dium,  Webb.;  Braya,  Sternb.  et  Hop.;  Don- 
toslemon ,  Andrz.  ;  Leplaleum,  DC.  D’autres 
ont  été  déplacées  et  sont  allées  se  ranger 
dans  des  genres  connus,  comme  dans  les 
Arabis,  Brassica;  enfin  quelques  unes, 
réunies  à  des  plantes  enlevées  d’autres 
groupes  génériques,  ont  servi  en  partie  à 
former  de  nouveaux  genres,  tels  que  1  eBar- 
barea,  R.  Br.  D’un  autre  côté,  si  plusieurs 
Sisymbres  ont  été  ainsi  détachés  à  divers 
titres,  les  caractères  qu’on  vient  de  lire  ont 
appelé  dans  ce  groupe  des  espèces  qui  pri¬ 
mitivement  lui  étaient  étrangères  ,  telles 
que  des  Erysimum ,  Lin.,  quelques  Arabis, 
Lin  ,  etc.  Après  ces  nombreux  remanie¬ 
ments,  ce  genre  forme  encore  un  groupe 
important  par  le  nombre  de  ses  espèces  ,  et 
que  M.  Endlicher  subdivise  en  huit  sous- 

8 1 


642 


SIS 


SIT 


genres,  savoir:  a.  Velarum,  DC.;  b.  Noria , 
DC.;  c.?  Psiloslylum,  DC.;  d.  Irio,  DC.  ;  e. 
Descurea,C.-k.  Meyer  (Descurainia,SV  ebb . ); 
f.  Kibera,  DC.;  g.  Alliaria,  Adans.;  h.  Ara- 
bidopsis,  DC.  Nous  nous  contenterons  ici  de 
prendre  pour  exemples  les  deux  espèces  sui¬ 
vantes  : 

1 .  Sisymbre  officinal  ,  Sisymbrium  offi- 
cinale  Scop.  ( Erysimum  officinale  DC.  ). 
Cette  plante  annuelle  ,  commune  en  Europe 
sur  les  murs,  parmi  les  décombres,  au  bord 
des  chemins,  etc.,  porte  les  noms  vulgaires 
de  Velar,  Herbe  au  chantre,  Tortelle.  Sa  tige 
droite,  raide,  rameuse  dans  le  haut,  chargée 
de  poils  étalés  ou  réfléchis,  s’élève  de  3  à  8 
décimètres;  ses  feuilles,  pétiolées ,  portent 
des  poils  qui  les  rendent  rudes  au  toucher; 
les  inférieures  sont  ronciriées  ,  à  lobes  laté¬ 
raux  oblongs ,  anguleux,  dentés;  ies  supé¬ 
rieures  sont  hastées  et  leur  lobe  terminal 
est  très  long.  Ses  fleurs  sont  jaunes,  petites; 
elles  donnent  des  siliques  velues,  appliquées 
contre  la  tige,  portées  sur  un  pédicule  épais 
et  très  court.  Les  feuilles  de  cette  plante 
sont  un  peu  acerbes,  mais  elles  n’ont  pas 
la  saveur  âcre  et  piquante  qui  distingue  un 
grand  nombre  de  Crucifères.  On  administre 
leur  infusion  comme  légèrement  tonique. 
Le  nom  vulgaire  d  ''Herbe  aux  chantres,  que 
porte  ce  Sisymbre,  lui  vient  de  ce  que  son 
infusion  ,  comme  le  sirop  auquel  elle  sert 
de  base,  est  regardée  comme  propre  à  dis¬ 
siper  l’enrouement,  et  est  assez  fréquem¬ 
ment  employée  pour  ce  motif. 

2.  Le  Sisymbre  sagesse  ,  Sisymbrium  So- 
phia  Lin.,  est  une  espèce  annuelle  commune 
parmi  les  décombres,  sur  les  murs,  le  long 
des  chemins,  qui  porte  vulgairement  les 
noms  de  Science  ou  Sagesse  des  chirurgiens, 
Thalictron.  Sa  teinte  générale  est  un  vert 
blanchâtre,  qu’elle  doit  aux  poils  courts, 
simples  ou  étoilés,  dont  elle  est  revêtue. 
Elle  s’élève  de  4  décimètres  à  un  mètre. 
Elle  se  reconnaît  parmi  nos  autres  espèces 
indigènes,  à  ses  feuilles  bi-tripennatiparties, 
à  segments  linéaires  et  entiers  ou  incisés. 
Ses  fleurs  sont  petites,  d’un  jaune  pâle, 
portées  sur  des  pédicules  grêles,  assez  longs 
et  étalés.  Le  nom  d  e  Sagesse  des  chirurgiens 
que  porte  vulgairement  cette  espèce  est  dû  à 
la  haute  opinion  que  l’on  a  eue  pendant  long¬ 
temps  de  son  efficacité  comme  vulnéraire. 
On  appliquait  ses  feuilles  sur  les  plaies, 


après  les  avoir  écrasées.  De  plus,  on  les  re¬ 
gardait  comme  astringentes.  Ses  graines 
étaient  aussi  fréquemment  employées  comme 
vermifuges  et  comme  fébrifuges.  Mais  de 
nos  jours  celte  espèce  a  perdu  toute  son 
ancienne  vogue  et  elle  n’est  guère  plus 
usitée  que  dans  la  médecine  des  campagnes. 

(P.  D.) 

SISYMBIUÉES.  Sisymbrieœ.  bot.  ph. — 
L’une  des  tribus  de  la  famille  des  Crucifères 
(voy.  ce  mot)  appartenant  à  la  division  des 
Notorhizées  et  ayant  pour  type  le  genre 
Sisymbrium.  (Ad.  J.) 

*SISYPHE.  Sisyphus .  arachn.— M.Koch 
indique  sous  ce  nom  une  nouvelle  coupe 
générique  établie  aux  dépens  des  Scorpions, 
mais  qui  n’a  pas  été  adoptée  par  les  apté- 
rologistes.  Voy.  scorpius.  (H.  L  ) 

*  SISYPIHJS  (  nom  mythologique),  ins. 

—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Lamellicornes  et  tribu 
des  Scarabéides  coprophages  ,  créé  par  La- 
treille  ( Généra  Crusl.  et  Ins.,  t.  II ,  p.  79), 
adopté  par  Dejean  ( Catal . ,  3e  édit.,  p.  1 51) 
et  par  Reiche  ( Revue  zoologique,  1841, 
p.  212).  M.  H.  Gory  a  publié  une  monogra¬ 
phie  de  ce  genre  qui  comprend  13  espèces  : 
10  sont  originaires  d’Afrique,  1  est  propre 
à  l’Europe  ,  1  à  l’Asie  et  1  à  l’Amérique. 
Parmi  ces  espèces  ,  nous  ne  citerons  que 
les  suivantes  :  S.  Schœfferi  Lin.  ,  muri- 
catus ,  minutus ,  pygmœus  F.,  et  Hessii 
III.  (celle-ci,  connue  depuis,  est  le  A.  Mexi- 
canus  Chv.).  Ces  Insectes  ont  de  longues 
pattes  leur  servant  à  rouler  des  boules  for¬ 
mées  d’excréments  qu’ils  enfouissent ,  et 
dans  lesquelles  sont  déposés  leurs  œufs.  Les 
étuis  sont  généralement  couverts  de  poils 
crépus.  (C.) 

*SISYRA.  ins. —  Genre  de  la  famille  des 
Hémérobiides,  de  l’ordre  des  Névroptères, 
établi  par  M.  Burmeister  ( Handb .  der  Ent.) 
sur  des  espèces  ayant  les  ongles  des  tarses 
simples;  le  dernier  article  des  palpes  maxil¬ 
laires  au  moins  aussi  long  que  les  deux  pré¬ 
cédents.  On  peut  citer,  comme  type  de  ce 
genre,  le  S.  fuscata  ( Ilemerobius  fuscatus 
Fabr.),  espèce  assez  commune  dans  notre 
pays,  le  long  des  mares  et  des  fossés,  sa 
larve  étant  aquatique.  (Bl.) 

*  SISYRIIMCI4IEM.  bot.  ph.  —  Nom  la¬ 
tin  du  genre  Bermudienne.  Voyez  ce  mot. 

SIT.WE.  Sitana.  rept.  —  Ce  genre,  qui 


S1T 


S1T 


643 


a  été  caractérisé ,  ainsi  que  l’espèce  unique 
qui  lui  sert  de  type,  par  G.  Cuvier,  appar¬ 
tient  à  la  famille  des  Iguanes  dans  l’ordre 
des  Sauriens.  C’est  le  plus  voisin  de  celui 
des  Dragons;  mais  il  manque  des  membra¬ 
nes  aliformes  de  ceux-ci.  Wagler  lui  a  donné 
le  nom  de  S emiophorus .  —  Le  Sitàna  pon- 
ticeriana  n’a  que  quatre  doigts  aux  pieds 
de  devant  ainsi  qu’a  ceux  de  derrière.  Le 
sexe  mâle  est  seul  pourvu  d’un  fanon  en 
forme  de  poche  gutturale.  (P.  G.) 

*SITAIIEA  (ctTtoç,  froment),  ins.— -Genre 
de  Diptère  créé  par  M.  Robineau-Desvoidy 
( Essai  sur  les  Myodaires,  1830)  et  placé  par 
lui  dans  sa  grande  division  des  Myodaires, 
famille  des  Aciphorées.  Les  Sitarées  se  rap¬ 
prochent  beaucoup  des  Forellies,  dont  elles  se 
distinguent  surtout  par  leur  péristome  plus 
large,  transversal,  presque  arrondi,  avec 
l’épistome  non  saillant.  L’espèce  type  est  la 
S.  scorzonerœ  Rob.-Desv.  Musca  Doronici? 
De  Géer,  qui  est  très  commune  aux  environs 
de  Paris,  au  printemps,  surtout  dans  les 
prés  un  peu  humides,  et  dont  la  larve  vit 
dans  les  diverses  espèces  de  Scorzonères  et 
dans  le  Doronicum  plantagineum.  (E.  D.) 

SITAIUS.  ins .  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  hétéromères,  famille  des  Sténé- 
lytres  et  tribu  des  Canlharidies  ,  créé  par 
Latreille  (Règ .  anim.  de  Cuv.,  t.  V,  p.  68), 
qui  le  distingue  des  Apalus  par  le  rétrécis¬ 
sement  brusque  de  l’extrémité  postérieure 
des  étuis,  qui  met  à  découvert  une  portion 
des  ailes.  Neuf  espèces  européennes  rentrent 
dans  ce  genre;  nous  citerons  les  espèces  sui¬ 
vantes  :  S.  humer alis,hœmorrhoidalis  Fab., 
Solieri  Pecchioli,  apicalis  Lap. ,  et  rufipen- 
nis  Duf.  La  lre  se  trouve  aux  environs  de 
Paris,  et  nous  avons  été  à  même  de  faire 
connaître  ses  habitudes,  l’ayant  observée 
pendant  le  jour  dans  des  trous  de  mur  pra¬ 
tiqués  par  une  Anlhophora.  Cette  espèce  ne 
paraît  qu’à  la  fin  d’août  ,  et  nous  la  sup¬ 
posons  nocturne.  Audouin  ,  à  qui  nous 
avions  communiqué  ce  fait,  a  consigné  de¬ 
puis  que  la  larve  de  cet  Hyménoptère  vit 
aux  dépens  de  celle  du  Coléoptère  en  ques¬ 
tion.  (C.) 

*SÏTEYTES  (<7CT£vr)]ç,  engraisseur).  ms. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétra - 
mères ,  famille  des  Curculionides  gonato- 
cères  ,  division  des  Érirhinides,  établi  par 
Scbœnherr  ( Généra  et  sp.  Curculionidum, 


syn.,  t.  Vil,  1,  p.  395).  Ce  genre  renferme 
les  4  espèces  suivantes  :  S.  albiceratus ,  niul- 
ticarinat,us ,  cirricollis  et  lugubris  Schr.  Les 
3  premières  sont  originaires  du  cap  de 
Bonne-Espérance  ,  et  la  4e  est  propre  aux 
îles  Philippines.  (C.) 

*  SITHON  (Sithon,  la  Thrace).  ms. — 

Hubner  ( Catalogue ,  1816)  donne  le  nom  de 
Sithon  à  un  groupe  de  Lépidoptères  diurnes 
du  genre  Papillon,  et  qui  ne  comprend 
qu’une  espèce  exotique.  (E.  D.) 

*  SITOCHIiOA  (  aï~o' ,  froment;  xPoa> 

couleur),  ms.  —  Groupe  de  Lépidoptères,  de 
la  famille  des  Nocturnes,  tribu  des  Pyralides, 
indiqué  par  Hubner,  dans  son  Catalogue 
(1816),  et  ne  comprenant  qu’un  petit  nom¬ 
bre  d’espèces.  (E.  D.) 

SITOLOBIEM  (fougères),  bot.  eu.  — 
Ce  genre  ,  rapporté  par  Desvaux  (  Annal. 
Soc.  Linn.  Paris,  t.  VII,  p.  262  ),  est 
synonyme  du  genre  Dicksonia  l’Héritier. 

(D.  G.) 

*S1T0NA,  Germar.  ins.  —  Synonyme 
de  Sitones.  Voy.  ce  mot.  (C.) 

SITONES  ( Sitones  ,  qui  a  soin  de  faire 
provision  de  blé),  ms.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  tétrarnères,  famille  des  Cur¬ 
culionides  gonatocères  et  division  des  Bra- 
chydérides  ,  substitué  par  Schœnherr  (G en. 
et  sp.  Curculion.  syn.,  t.  VI,  1,  p.  253)  a 
celui  de  Sitona  de  Germar  (  Species  Ins.  , 
p.  414  ,  t.  2  ,  f.  12  ).  Ce  genre  renferme 
68  espèces  :  60  sont  originaires  d’Europe 
(il  en  est  une  douzaine,  décrites  par  Ste¬ 
phens,  qui  ne  sont  considérées  que  comme 
variétés),  4  d’Afrique,  3  d’Amérique,  et 

1  seule  est  d’Asie.  Nous  citerons  comme  y 
étant  comprises  les  S.  lineatus  Lin.  ,  hispi- 
dulus ,  griseus  Fab.,  crinitus  01.,  Fulci- 
frons  Thg.,  Regensleinensis,  tibialis,  néophy¬ 
tes  Hst.,  ambiguus  et  longulus  Ghl.  (C.) 

*  SlTOPIllLES  (*G0; ,  froment;  vCbç, 
qui  aime),  ms. — Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  tétrarnères,  famille  des  Curculionides 
gonatocères  ,  division  des  Rhyncophorides 
gymnopygiens  ,  établi  par  Schœnherr  (Gcn. 
et  sp.  Curculion.  syn.,  t.  IV,  p.  967  ;  VIII, 

2  ,  p.  263).  Ce  genre  renferme  16  espèces  : 
7  sont  asiatiques,  3  américaines,  3  africai¬ 
nes  ,  1  est  propre  à  l’Europe  et  1  à  l’Aus¬ 
tralie;  mais  le  S.  oryzœ  L.  se  trouve  ,  sur 
tous  les  points  du  globe,  dans  les  grains  du 
Riz.  Le  S.  granarius  L.  est  malheureuse- 


644 


SIT 


Si  T 

ment  trop  connu  par  les  dégâts  causés  par 
sa  larve  à  nos  provisions  de  blé.  Parmi  ces 
espèces  nuisibles ,  on  doit  y  comprendre 
aussi  les  <3’.  rugosus  Thg.,  linearis  Hst.  ,  et 
Taitensis  Grn.  (G.) 

SITTA.  ois.  —  Nom  générique  latin,  dans 
Linné,  des  Sittei les.  (Z.  G.) 

*S!TTACE  ,  Wagl.  ois. —  Synonyme  de 
Ara,  Briss.  Division  de  la  famille  des  Perro¬ 
quets.  Voy.  PERROQUET.  (Z.  G.) 

*SITTACÏLLA  ,  Less.  ois. —  Synonyme 
de  Dendrocolaptes  Lîclit.  Genre  démembré 
des  Picucules,  et  établi  sur  le  D'end,  cunea- 
tus  Lichst.  (Z.  G.) 

SÏTTASOMUS.  ois.  —  Genre  établi  par 
Swainson,  dans  la  famille  des  Grimpereaux, 
sur  le  Picucule  Fauvette  ( Dend .  sylviellus), 
de  M.  Temminek.  Voy.  Picucule.  (Z.  G.) 

SITTÉE'S.  ois.  —  Sous  ce  nom,  M.  Bes¬ 
son  a  établi,  dans  l’ordre  des  Passereau*, 
une  famille  caractérisée  par  un  bec  de  lar¬ 
geur  variable ,  droit ,  comprimé,  renflé  en 
dessous;  une  queue  égale  ou  terminée  en 
rectrices  allongées,  et  les  deux  doigts  laté¬ 
raux  égaux.  Les  genres  Sittelle,  Talare, 
Sittine,  Mniolille  et  Synaliaxe  en  font  par¬ 
tie,  (Z.  G.) 

SÏTTELLA  ,  Swains.  ois.  — Synonyme 
de  Neops  Vieillot.  Nom  générique  latin  de 
Sitline.  Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

SITTELLE.  Sitta.  ois.  —  Genre  de  la 
famille  des  Grimpereaux  ( Certhiadœ )  dans 
l’ordre  des  Passereaux  ,  caractérisé  par  un 
bec  couvert  à  sa  base  de  petites  plumes  di¬ 
rigées  en  avant,  entier,  droit,  comprimé, 
cunéiforme,  à  mandibules  égales,  l’infé¬ 
rieure  un  peu  renflée  en  dessous  ;  des  na¬ 
rines  ovalaires  ,  cachées  sous  les  plumes  du 
front;  des  ongles  forts,  celui  du  pouce  le 
plus  robuste  de  tous  et  très  crochu  ;  des 
ailes  moyennes;  une  queue  médiocrement 
longue,  égale. 

Les  Sittelles  ont  été  placées  par  G.  Cuvier 
dans  sa  famille  des  Témiirostrcs,  mais  elles 
s’en  éloignent  par  leur  bec  qui  n’est  jamais 
aussi  long  ni  aussi  gros,  cl  que  recouvre  une 
écaille  très  dure  ;  elles  s’en  éloignent  aussi 
par  leurs  doigts  qui  sont,  au  contraire,  très 
longs  et  armés  d’ongles  grands  et  aigus. 
Malgré  ces  différences,  la  plupart  des  orni¬ 
thologistes  ont  partagé  l’opinion  de  l’auteur 
du  Règne  animal. 

Les  habitudes  des  Siltéücs  tiennent  de 


celles  des  Pics  et  des  Mésanges.  La  plupart 
d’entre  elles  se  tiennent  constamment  sur 
les  arbres;  elles  en  parcourent  en  tous  sens 
les  branches  grandes  et  petites,  et  se  sus¬ 
pendent  assez  souvent  à  l’extrémité  des  ra¬ 
meaux  comme  les  Mésanges;  elies  frappent 
l’écorce  avec  leur  bec  pour  y  découvrir  des 
Larves  et  des  Insectes.  Une  d’elles,  la  Sit- 
telle  syriaque  ,  n’exerce  point  son  industrie 
sur  les  arbres,  mais  sur  les  rochers;  on  la 
voit  sans  cesse  grimper  le  long  de  leurs 
parois  escarpées  et  chercher  sa  nourriture 
dans  leurs  fentes  et  leurs  crevasses.  Toutes 
ont  un  caractère  doux  et  taciturne,  et  vivent 
ordinairement  solitaires.  Elles  ont  un  cri 
monotone  qu’elles  répètent  à  tout  instant 
de  la  journée  et  en  grimpant. 

Les  diverses  dénominations  vulgaires  sous 
lesquelles  l’espèce  type  de  ce  genre  est  con¬ 
nue,  telles  que  celles  de  Torche-pot,  Perce- 
pot,  Pic-maçon,  lui  viennent  de  la  singulière 
habitude  qu’a  ,  dit-on  ,  cette  espèce,  de  ré¬ 
trécir,  soit  avec  de  la  boue,  soit  avec  des 
excréments  de  quadrupèdes,  l’ouverture  du 
trou  qu’elle  a  choisi  pour  y  faire  son  nid. 
Comme  ce  sont  toujours  les  excavations 
naturelles  des  arbres,  ou  celles  qui  y  sont 
pratiquées  par  les  Pics  que  cette  espèce 
adopte  pour  y  faire  ses  pontes,  il  en  résulte 
que  ces  cavités  ayant  une  ouverture  con¬ 
stamment  trop  grande,  elle  est  forcée  de  la 
réduire  à  sa  taille.  La  Sittelle  syriaque  niche 
au  contraire  parmi  les  rochers.  Son  nid, 
construit  avec  de  la  terre  gâchée,  en  forme 
de  calebasse  et  à  ouverture  latérale,  est 
attaché,  dans  sa  longueur,  aux  parois  laté¬ 
rales  des  rochers.  L’intérieur  est,  comme 
celui  de  la  Sittelle  torche-pot,  garni  de  ma¬ 
tières  molles.  Leur  ponte  est  de  quatre  à 
six  œufs  d’un  blanc  très  légèrement  jaunâtre 
avec  de  petites  taches  et  des  points  rouges. 
Durant  l’incubation,  la  femelle  abandonne 
rarement  ses  œufs  ;  le  mate  pourvoit  alors 
à  ses  besoins. 

Les  Sittelles  n’émigrent  pas,  h  proprement 
parler;  elles  sont  erratiques,  passent  d’un 
canton  dans  un  autre,  mais  la  plupart  ne 
s’écartent  jamais  trop  du  lieu  où  elles  sont 
nées;  quelques  unes  même  vivent  séden¬ 
taires. 

Trois  espèces  européennes  appartiennent 
à  ce  genre ,  ce  sont  : 

La  Sittelle  torche-pot  ,  Sitta  europœa 


SIT 


6  i  5 


Linn.  (BulT. ,  pl.  en!.,  623,  t.  I),  représentée 
dans  l’atlas  de  ce  Dictionnaire,  pl.  16,  Gg.  1; 
d’un  cendré  bleuâtre  en  dessus;  roux  jau¬ 
nâtre  en  dessous  ,  avec  les  flancs  et  les 
cuisses  d’un  roux  marron;  une  bande  noire 
s’étendant  du  bec  sur  le  méat  auditif  en 
passant  sur  l’œil. 

Elle  habite  presque  toute  l’Europe. 

La  Sittelle  syriaque,  Siltci  syriaca  Ehren¬ 
berg.  Parties  supérieures  à  peu  près  comme 
chez  la  précédente;  joues,  gorge,  devant  du 
cou  et  poitrine  d’un  blanc  pur;  abdomen, 
flancs  et  sous-caudales  roussâtres. 

Ou  la  trouve  en  Dalmatie,  dans  le  Levant 
et  en  Syrie. 

La  Sittelle  soyeuse,  Sitta  uralen sis  Licht. 

(  Gould  ,  Birds  of  Jhu\,  pl.  236).  Parties 
supérieures  d’un  cendré  bleuâtre  très  clair; 
parties  inférieures  et  joues  d’un  blanc  écla¬ 
tant  et  lustré  ;  sous-caudales  rousses,  ter¬ 
minées  de  blanc  ;  front  et  sourcils  également 
blancs  ;  une  bande  noire  ,  interrompue  par 
l’œil ,  part  du  bec  et  s’étend  sur  le  méat 
auditif. 

Elle  habite  le  Caucase  et  la  Sibérie  ,  et  se 
montre  accidentellement  en  Europe. 

Les  espèces  étrangères  à  l’Europe  sont 
assez  nombreuses;  on  compte  la  Sittelle  a 
tète  noire,  Silla  melanocephala  Vieil!.  (Gai. 
des  Ois.,  pl.  171).  De  l’Amérique  septentrio¬ 
nale. 

La  Sittelle  voilée,  Sütavelala  Temm. 
(pl.  col,  72,  f.  5);  SU  ta  fronlalis  Swains. 
De  Java.  Horsfleld  a  fait  de  cette  espèce  le 
type  de  son  genre  Orlhorhynchus ;  et  Swain- 
son  du  genre  Dendrophila. 

La  Sittelle  naine,  SU.  pusilla  Lalh.  (Buff., 
pl  cnl,  13,  f.  2).  De  l’Amérique. 

La  Sittelle  aux  ailes  dorées,  SU.  chry- 
soptera  Lath.  De  la  Nouvelle-Hollande.  Celte 
espèce,  que  Vieillot  place  parmi  lesSittines, 
a  été  prise  par  Swainson  pour  type  de  son 
genre  Sillella. 

L’espèce  que  Ch.  Lesson  avait  rangée  dans 
ce  genre  sous  le  nom  de  SU.  olalarc,  est 
devenue  plus  tard,  pour  cet  auteur,  le  type 
de  son  genre  Talare.  (Z.  G.) 

SITTÏNE.  Xenops.  ois.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Passereaux,  de  la  famille  des  Grimpe  ¬ 
reaux,  et  de  la  sous-famille  des  Sittinées. 
Les  caractères  qu’on  assigne  à  ce  genre  sont 
les  suivants  :  Bec  droit,  grêle,  comprimé, 
pointu,  à  mandibule  inférieure  plus  étroite, 


SI  U 

plus  courte  que  la  supérieure,  courbée  en 
bas  vers  le  milieu  ,  ensuite  retroussée  ;  na¬ 
rines  ovales ,  situées  à  la  base  du  bec  et 
couvertes  d’une  membrane;  ailes  moyennes, 
concaves;  queue  allongée,  à  extrémité  des 
pennes  molle. 

Les  espèces  que  renferme  cette  division, 
dont  la  création  est  due  à  Illiger,  ont  de 
grands  rapports  avec  les  Sittelles,  mais  elles 
en  diffèrent  par  leurs  narines  qui  ne  sont 
pas  couvertes  de  plumes;  par  un  bec  plus 
comprimé  et  dont  l’arête  inférieure  est  plus 
convexe. 

Les  mœurs  ,  les  habitudes  des  Sittines  ne 
sont  point  connues  ;  mais  leur  organisation, 
si  voisine  de  celle  des  Sittelles,  laisse  à  pen¬ 
ser  que,  comme  celles-ci,  elles  doivent 
grimper  sur  les  arbres  et  se  nourrir  d’in¬ 
sectes. 

Les  espèces  connues  sont  toutes  du  nou¬ 
veau  continent.  Nous  citerons  parmi  elles 
le  Xen.  ruficauda;  ncops  ruficauda  Vieil I . 
(Gai  des  Ois.,  pl.  170)  ,  de  Cayenne.  Le 
Xen.  rufifrons,  Val.  ;  le  Xen.  gularis,  Val.  ; 
le  Xen.  genibarbis ,  Illig.  ;  le  Xen.  rufus , 
Less.,  du  Brésil;  le  Xen.  rulilans,  Licht. 
(Terri.,  pl  col,  72,  f.  2).  (Z.  G.) 

*  SITTINÉES.  Siltinœ.  ois.  Sous  fa¬ 
mille  établie  par  le  prince  Ch.  Bonaparte 
dans  la  famille  des  Certhiadœ  (Grimpereaux), 
et  correspondant  en  grande  partie  au  genre 
Sitta  de  Linné.  Elle  comprend  pour  G. -R. 
Gray  les  genres  Sillella,  Sitta,  Dendrophila, 
Dendrodromus  et  Xenops.  (Z.  G.) 

SIUM.  bot.  ph.  —  Genre  généralement 
désigné  en  français  sous  le  nom  de  Berle  , 
de  la  famille  des  Ombellifères,  de  la  pentan- 
drie  digynie  dans  le  système  de  Linné.  Les 
botanistes  modernes  ,  et  particulièrement 
M.  Koch,  lui  ont  assigné  des  limites  plus 
restreintes  que  celles  que  lui  donnait  Linné. 
Circonscrit  de  la  sorte  ,  il  se  compose  de 
plantes  propres  aux  contrées  tempérées  de 
l’hémisphère  boréal  ,  dont  plusieurs  crois¬ 
sent  dans  les  endroits  marécageux.  Les 
feuilles  de  ces  plantes  sont  pinnatiséquées  , 
à  segments  ovales  ou  oblongs  ;  leurs  fleurs 
sont  blanches ,  en  ombelles  à  nombreux 
rayons ,  à  involucre  formé  d’un  petit  nom¬ 
bre  de  folioles  ;  elles  présentent  un  calice  à 
cinq  dents  quelquefois  très  petites,  une  co¬ 
rolle  à  pétales  obovales,  éehancrés  par  l’in¬ 
flexion  du  sommet.  Le  fruit  qui  succède  à 


646 


SIV 


SIV 


ces  fleurs  est  comprimé  par  les  côtés ,  par¬ 
fois  presque  didyme,  surmonté  par  les  styles 
réfléchis  ;  chacune  de  ses  moitiés  est  relevée 
de  cinq  côtes  égales,  filiformes,  et  ses  vallé- 
cules  sont  parcourues  chacune  par  trois  li¬ 
gnes  de  suc  propre  ( vittæ  )  superficielles.  On 
trouve,  dans  les  lieux  marécageux  de  presque 
toute  la  France,  le  Sium  latifolium  Lin., 
connu  vulgairement  sous  les  noms  de  Berle, 
Ache  d’eau,  qu’on  regardait  autrefois  comme 
anti-scorbutique,  diurétique,  etc.,  mais 
dont  on  ne  fait  plus  usage  de  nos  jours.  On 
cultive  habituellement  dans  les  jardins  po¬ 
tagers ,  en  diverses  parties  de  l’Europe,  le 
Sium  sisarum  Lin.,  auquel  on  donne  les 
noms  vulgaires  de  Chervis ,  Chirouis  ou 
Cherouis ,  Girole.  Cette  plante  est  regar¬ 
dée  comme  originaire  de  la  Chine,  bien 
qu’elle  soit  cultivée  en  Europe  depuis  fort 
longtemps.  Sa  tige  droite  s’élève  à  7-8  dé¬ 
cimètres;  ses  feuilles  pennées  ont  de  sept  à 
trois  folioles  ovales-lancéolées  ou  linéaires- 
lancéolées,  dentées  en  scie,  acuminées  ;  son 
involucre  est  caduc,  et  ses  involucelles  po- 
lyphy  1  les.  On  cultive  le  Chervi  pour  ses  ra¬ 
cines  rameuses  ,  dont  les  divisions  sont 
noueuses,  charnues  ,  blanches  et  tendres  , 
de  saveur  sucrée.  C’est  un  bon  légume 
qu’on  emploie  ,  soit  pour  les  potages  ,  soif 
comme  la  Scorzonère.  Sa  saveur  douce  avait 
fait  croire  à  Parmentier  qu’elle  renfermait 
une  forte  proportion  de  sucre  ,  bien  qu’en 
réalité  l’analyse  n’y  en  ait  montré  que  8 
pour  100,  c’est-à-dire  moitié  moins  que 
pour  la  Carotte,  moins  de  moitié  de  ce  que 
renferme  la  Betterave.  Le  Chervi  est  facile 
à  digérer;  aussi  le  conseille  t  on  quelque¬ 
fois  aux  personnes  dont  l’estomac  est  affai¬ 
bli  Dans  les  potagers  ,  on  le  sème  au  prin¬ 
temps  et  au  commencement  de  l’automne 
dans  une  terre  douce  et  profonde  ,  et  on 
l’arrose  fréquemment.  La  récolte  s’en  fait 
tout  l’hiver  et  dès  la  fin  de  l’automne.  On 
le  multiplie  aussi  par  éclats;  mais  les  ra¬ 
cines  des  pieds  venus  de  semis  sont  préfé¬ 
rées  comme  plus  tendres  et  plus  savou¬ 
reuses.  (P.  D.) 

SILRLS ,  Strickl.  ois.  —  Synonyme  de 
Turdus,  Lath.;  Curruca ,  Less.;  genre  établi 
sur  le  Turd.  coronatus  (Wils.,  Am.  Ornilh., 
pl.  14,  f.  2).  (Z.  G.) 

*S1VALARCT0S  ( sivalis ,  sivalique  ;  àW- 
toç,  ours),  mam.  -  M.  de  Blainville  ( Ostéogr ., 


lascicule  des  Subursi)  indique  ainsi  une  pe¬ 
tite  subdivision  de  Carnassiers  fossiles  du 
groupe  des  Ours.  (E.  D.) 

^  SI  V  A  S  OL  RS.  mam.  —  M .  Pictet  indique, 
sous  ce  nom,  un  groupe  de  Mammifères  fos¬ 
siles  de  la  famille  des  Carnassiers  et  qui  cor¬ 
respond  au  genre  Amphiarclos  de  M.  de 
Blainville  dans  la  division  des  Ursus.  (E.D.) 

*SIVATHERIUM  (Siva,  nom  propre  d’un 
Dieu  indien;  Gyjpt'ov ,  animal),  mam.  foss. 
—  MM.  Hugh  ,  Falconer,  et  le  capitaine 
P. -T.  Cautley,  dans  le  Journal  de  la  soc . 
asiatique  du  Bengale ,  janvier  1836  ,  ont 
donné  sous  ce  nom  la  description  d’une  tête 
de  Ruminant  ,  trouvée  dans  le  terrain  ter¬ 
tiaire  des  monts  Si valiks  ou  sous-himalayas, 
près  de  la  rivière  Markanda.  Cette  tête  , 
presque  aussi  grande  que  celle  de  l’Élé¬ 
phant,  a  des  formes  tellement  singulières , 
qu’elles  approchent  du  grotesque,  disent  les 
auteurs. 

Elle  se  fait  remarquer  par  la  proéminence 
de  la  crête  occipitale,  surtout  a  ses  angles 
externes;  par  la  brièveté  et  la  saillie  des  os 
nasaux  relevés  en  arc;  par  la  concavité  du 
chanfrein;  par  la  petitesse  de  l’orbite,  l’é¬ 
paisseur  de  l’arcade  zygomatique;  par  la 
grande  hauteur  des  maxillaires  et  par  deux 
fortes  éminences  osseuses  ,  coniques  et 
obtuses ,  un  peu  divergentes ,  placées  moi¬ 
tié  au-dessus  et  moitié  en  arrière  des  or¬ 
bites.  Les  dents  molaires  sont  au  nombre 
de  six  à  la  mâchoire  supérieure  ,  la  seule 
connue;  elles  ont  la  forme  générale  de 
celle  des  Ruminants  :  les  os  intermaxillaires 
étant  brisés  ,  on  ne  connaît  pas  leur  lon¬ 
gueur. 

La  place  que  le  Sivatherium  giganteum 
(  c’est  ainsi  que  les  auteurs  nomment  cet 
animal)  doit  occuper  parmi  les  familles  des 
Ruminants,  a  donné  lieu  à  diverses  opi¬ 
nions:  MM.  Cautley  et  Falconer  ont  pensé 
que  les  éminences  osseuses  du  frontal  étaient 
revêtues  d’une  enveloppe  cornée  et  repré¬ 
sentaient  les  noyaux  osseux  des  Ruminants 
à  cornes  creuses;  ils  semblent  même  croire 
qu’il  pouvait  y  avoir  eu  deux  paires  de  cor¬ 
nes,  dont  la  postérieure  aurait  été  placée 
sur  les  proéminences  latérales  de  la  crête 
occipitale,  comme  dans  le  Bœuf  domestique; 
mais  dans  l’Antilope  à  quatre  cornes,  le 
seul  animal  auquel,  dans  ce  cas,  il  faudrait 
le  comparer,  les  cornes  postérieures  ne  sont 


SKE 


647 


point  aussi  reculées,  et  les  antérieures  sont 
situées  en  avant  de  l’orbite. 

M.  de Blainville {Comptes-Rendus,  16  jan¬ 
vier  1837  )  a  partagé  l’opinion  de  ces  sa¬ 
vants  ,  et  pense  aussi  que  c’est  un  animal  à 
deux  et  peut  être  à  quatre  cornes  creuses. 

M.  Geoffroy  (  Comptes- fiendus ,  9  et  23 
janvier  1837)  a  pensé,  au  contraire,  que 
ces  cornes  devaient  être  regardées  comme 
des  cornes  de  Girafe,  sc  fondant  sur  une 
fissure  qui  se  remarque  dans  la  gravure  à 
la  base  de  la  corne  droite,  et  qu’il  a  consi¬ 
dérée  comme  une  trace  de  la  suture  qui  sé¬ 
pare  en  effet,  dans  le  jeune  âge,  les  cônes  os¬ 
seux  constituant  les  cornes  de  la  Girafe, 
des  os  frontaux  sur  lesquels  ils  se  soudent 
plus  tard  ;  mais  les  dents  de  l’animal  mon¬ 
trent  qu’il  était  adulte,  et  que  par  consé¬ 
quent  une  pareille  suture  aurait  disparu 
depuis  longtemps. 

En  considérant,  chez  le  Sivatherium  ,  la 
manière  dont  ces  productions  osseuses  se 
continuent  en  crêtes  jusque  sur  les  maxil¬ 
laires,  ainsi  que  la  concavité  du  chanfrein 
et  le  peu  d’étendue  des  os  du  nez,  nous 
sommes  tentés  de  croire  que  cet  animal  ap¬ 
partenait  à  la  famille  des  Cerfs,  et  qu’il 
avait,  comme  l’Élan,  un  rnuffle  proéminent. 

Les  productions  osseuses  du  frontal  se¬ 
raient  les  fûts  osseux  qui  supportent  les  bois 
caducs  chez  tous  les  Cerfs;  fûts  plus  ou 
moins  allongés,  et  qui,  à  la  vérité,  sont 
rarement  coniques,  comme  ils  paraissent 
l’être  ici.  Quant  aux  cornes  postérieures,  que 
l’on  suppose  avoir  pu  exister ,  la  gravure 
nous  laisse  à  cet  égard  dans  le  doute.  D’ail¬ 
leurs  rien  n’empêcherait  qu’il  y  eût  des 
Cerfs  à  quatre  bois ,  comme  il  y  a  des  Anti¬ 
lopes  à  quatre  cornes.  Il  faut  attendre  du 
temps  la  solution  de  ces  questions.  (L...d.) 

SIZERIN.  Lin  aria.  ois.  —  Genre  établi 
par  Vieillot  dans  la  famille  des  F  ri  ngili  es  et 
renfermant  h  s  espèces  vulgairement  con¬ 
nues  sous  le  nom  de  Cabaret  II  a  été  ques¬ 
tion  de  ces  espèces  à  l’article  Linotte.  (Z.  G.) 

*SKEIVEA  (crxyjvn,  tente),  moll. —  Genre 
de  Mollusques  gastéropodes  de  la  tribu 
des  Trochoïdées  (Flem.,  Brit.  anim. , 
1828).  (G.  B.) 

*  SREPOXOPODE.  Skeponopodus  (ax9l- 
TToç,  tente;  nov;,  pied),  poiss.  —  Genre  de 
Poisson  Xiphioïde  décrit  par  Nardo  (/sis, 
XXVI,  1833).  (G.  B.) 


SK  Y 

SRIMMIA.  bot.  ph.  —  Genre  classé  à  la 
suite  des  Ilicinées,  et  créé  par  Thunberg 
pour  un  arbuste  du  Japon ,  à  feuilles 
coriaces,  persistantes,  marquées  de  points 
translucides,  à  fleurs  paniculées,  polygames, 
tétrarnères  ,  dont  l’ovaire  présente  quatre 
loges  uni-ovulées,  et  devient  une  drupe  à 
quatre  noyaux.  Cet  arbuste  a  reçu  le  nom 
de  Skimmia  japonica,  Thunb.  —  Récem¬ 
ment  MM.  Siebold  et  Zuccarini  ont  fait 
connaître  une  nouvelle  espece  de  ce  genre, 
à  laquelle  ils  ont  donné  le  nom  de  Skimmia 
Laureola.  (D.  G  ) 

SRI]\]\ERIA.  bot.  ph.  —  Genre  créé 
dans  la  famille  des  Convolvulacées,  par 
M.Choisy  ( Convor ,  p.105;  Prodromus,  IX, 
p.  435),  pour  le  Convolvulus  cœspitosus , 
Roxb.  ,  plante  herbacée,  voluble,  gazon- 
nante,  des  Indes  orientales.  M.  Endlicher 
a  cru  devoir  réunir  ce  genre  à  ses  Palmia. 
Les  principaux  caractères  assignés  par 
M.  Choisy  au  Skinneria  sont  :  un  calice  à 
cinq  sépales,  une  corolle  petite  et  presque 
urcéolée ;  un  ovaire  à  une  loge  et  à  quatre 
ovules;  un  style  terminé  par  un  stigmate 
capité  et  quadrilobé. 

Le  Skinnera  Forst.  rentre  comme  section 
sous-générique  dans  le  genre  Fuchsia , 
Plum,  (D.  G  ) 

*SRIRROPIIORlJS.  bot.  ph.  —  Genre 
créé  par  De  Candolle  (Prodr.,Y I,  p.  150) 
dans  la  famille  des  Composées,  tribu  des  Sé- 
néeionidées,  pour  un  petit  sous-arbrisseau  , 
très  rameux,  très  cotonneux,  du  sud  de  la 
Nouvelle-Hollande,  distingué  par  ses  capi¬ 
tules  biflores,  groupés  en  glomérule  ovale, 
serré,  dont  chacun  a  un  involucre  propre  à 
écailles  presque  transparentes,  tandis  que 
l’ensemble  présente  un  involucre  commun 
à  deux  rangs  d’écailles,  les  extérieures  lai¬ 
neuses,  les  intérieures  plus  longues,  sca- 
rieuses.  Les  corolles  de  cette  plante  ont  leur 
tube  renflé  à  sa  base  en  un  tubercule  un 
peu  rugueux;  ses  akènes  sont  dépourvus 
d’aigrette.  (D.  G.) 

SRITOPHYLLUM.  bot.  ph.  —  Pour 
Scylophyllum  ;  synon.  d 'Elœodendron. 

SROROD1TE  (axopoSiov ,  ail),  min.  — - 

Voy.  FER  ARSÉNIATÉ. 

*SRYTA\IIIIS  et  SR YTA LAIMTHIJS. 

bot.  ph.  (œxvtoc).v) ,  lanière;  avôoç,  fleurs)  — 
Meyen  avait  créé  un  genre  d’Apocynacées 
sous  ce  nom  de  Skytanthus  formé  contre 


648 


SLO 


SME 


toutes  les  règles  de  formation  étymologique. 
M.  Schauer  (Acta  Acad.  nat.  curios.  vol. 
XIX,  Suppl.  I,  p.  361),  en  faisant  observer 
cette  formation  vicieuse ,  a  modifié  le  nom 
de  ce  genre  en  Scytalanthus ,  et  ce  dernier 
nom  semblerait  devoir  être  seul  adopté. 
Cependant  M.  Alph.  De  Candolle  ( Prodr ., 
VIII,  p.  438)  a  conservé  le  nom  primitif  de 
Meyen  ;  et,  par  une  singularité  peu  expli¬ 
cable,  M.  Walpers  (Repcrt.  VI,  p.  478),  en 
reproduisant  les  caractères  du  genre  qui 
nous  occupe,  a  défiguré  le  nom  de  Scylalan- 
liais  en  Skytalanlhus ,  qui  est  presque  aussi 
vicieux  que  celui  formé  par  Meyen.  Le 
Scytalanthus  acutus  est  un  sous-arbrisseau 
du  Chili  (Meyen  et  Schauer).  (D.  G.) 

*  SLABBERIE.  Slabberia  (du  nom  pro¬ 
pre  d’homme  Slabber).  acal.  —  Genre  d’A- 
calèphcs  appartenant  au  groupe  des  Mé¬ 
duses  ,  indiqué  par  Oken  dans  son  Manuel 
d'hist.  nat.  ( Lehrb .  d.  Naturg.,  III,  1815). 

(G.  B.) 

SLATERIA.  bot.  pii.  —  Synon.  d'Ophio- 
pogon. 

SLÈPES.  mam.— L’un  des  synonymes  du 
Zcmni ,  espèce  du  genre  Rat-Taupe  ou  Spa- 
lax.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

♦SLEVOGTIA.  bot.  pli.  — •  Genre  de  la 
famille  des  Gentianées,  proposé  par  Rei- 
chenbach  et  adopté  par  M.  Grisebach  dans 
ses  travaux  monographiques  sur  les  Gentia¬ 
nées.  Ce  genre  a  pour  type  le  Gentiana  ver- 
licillala  Lin.  M.  Endlicher  (  Gen.  suppl., 
I,  n.  3340)  le  rapporte  comme  synonyme  à 
VHippion,  Spreng.  (D.  G.) 

SLOANEA  (dédié  au  botaniste  Sloane). 
bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des  Tiliacées, 
dans  laquelle  il  donne  son  norn  à  la  tribu 
des  Sloanées ,  caractérisée  par  des  fleurs 
apétales.  Il  se  distingue,  parmi  le  petit 
nombre  de  genres  qui  forment  cette  tribu  , 
par  un  ovaire  à  quatre  loges  renfermant 
chacune  plusieurs  ovules  suspendus,  sup¬ 
portant  un  style  unique  subulé  ,  et  auquel 
succède  une  capsule  ligneuse  ,  hérissonnée, 
à  4  loges  i-3-spermés.  De  Candolle  (Prod., 
I,  p.  515)  divisait  les  cinq  espèces  de  Sloa¬ 
nées  ,  connues  de  lui,  en  autant  de  sections 
qu’il  nommait  Sloana  ,  Gynostoma,  Myrio- 
chæta ,  Oxyandra ,  Foveolaria.  Mais  la  troi¬ 
sième  et  la  cinquième  d’entre  elles  ont  été 
détachées  par  M.  Schott  en  un  genre  distinct, 
le  Dasynema ,  à  cause  de  leur  ovaire  à  4 


loges  renfermant  chacune  4  ovules  suspen¬ 
dus  et  superposés  par  paires,  qui  supporte 
4  styles  subulés,  et  auquel  succède  une 
capsule  ligneuse  uniloculaire,  monosperme 
par  l’effet  d’un  avortement.  (P.  D.) 

♦SLOANÉES.  Sloaneœ.  bot.  ph.  —  Tribu 
des  Tiliacées  ayant  pour  type  le  genre  Sloa- 
nea.  (Ad.  J.) 

SMALT  (nom  allem.).  cniM.  et  min.  — 
On  nomme  ainsi  le  verre  bleu,  qu’on  ob¬ 
tient  en  fondant  les  matières  vitrifiables 
avec  du  minerai  de  Cobalt  grillé.  C'est 
ce  verre  qui  ,  réduit  en  poudre  fine,  forme 
l’azur.  (Del.) 

♦SMALTINE  (dérivé  de  Smalt).  min.  — 
Nom  donné  par  M.  Beudant  au  Cobalt  ar¬ 
senical  ,  parce  qu’on  l’emploie  ordinaire¬ 
ment  à  la  préparation  du  Smalt.  Voyez 
cobalt.  (Del.) 

SMARAGD  (  de  <jij.dpo.yêo'  ).  min.  — • 
Nom  sous  lequel  Werner  désigne  l’Éme¬ 
raude.  Voy.  ce  dernier  mot.  (Del.) 

♦SMARAGDINA  (o^xpaVîoç,  émeraude). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères  ,  famille  des  Cycliques  , 
tribu  des  Chrysomélines  Lat. ,  proposé  par 
nous  et  adopté  par  Dejcan  (  Catalogue ,  3e 
édit.,  p.  444  ).  Six  espèces  font  partie  de  ce 
genre,  savoir  :  S.  limbala  ( Chrys ),  bicolor 
F.,  Menestriesi  Fald.,  hypocrita  Stev. ,  gra- 
tiosa  Dej.,  Lucas,  et  ferulæ  Géné.  Toutes 
sont  propres  à  l’Europe  australe.  (C.) 

SMARAGDITE  ,  Saussure,  min.  —  Nom 
donné  à  une  variété  d’Àmphibole  ,  ou  de 
Diallage,  d’un  vert  d’émeraude.  Voy.  am¬ 
phibole.  (Del.) 

♦SMARAGDITES.  ois.  —  Genre  établi 
par  Boié  ,  dans  la  famille  des  Trochilidées , 
sur  le  Tr.  glaucopis  de  Ginelin.  Voy.  coli¬ 
bri.  (Z.  G.) 

SMARIDIE.  arachn. — Synon.  deSmaris. 
Voy.  ce  nom.  (IL  L.) 

SMA  RIS.  poiss.  —  Voy.  picarel. 

SMARIS.  arachn.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Acarides  établi  par  Latreilie  et  adopté 
par  les  aptérologistes.  Ce  genre  renferme 
plusieurs  espèces,  parmi  lesquelles  je  citerai 
le  Smaris  du  Sureau,  Smaris  Sambuci  Sch., 
(Ins.  Austr.f  p.  1085).  Cette  espèce  n’est  pas 
très  rare  aux  environs  de  Paris.  (H.  L.) 

SMEATIIMANNIA  (nom  d’IIomme). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Passiflo- 
rées,  créé  parSolander,  mais  publié  seule- 


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ment  d’après  ses  manuscrits  par  Banks, 
pour  des  végétaux  frutescents  de  Sierra- 
Leone,  distingués  par  leur  calice  et  leur 
corolle  ,  l’un  et  l’autre  à  10  divisions  pro¬ 
fondes;  par  leur  couronne  simple,  mem¬ 
braneuse,  urcéolaire,  denticulée  à  son  bord  ; 
par  leur  capsule  renflée  ,  papyracée.  De 
Candolle  (Prodr.y  III,  322)  en  a  décrit  deux 
espèces  :  Smeathrnannia  pubescens  Sol.  et 
S.  lævigata  Sol.  (D.  G.) 

*  SMECTIQUE.  Smeciicus  (crp^w,  net¬ 
toyer).  géol.  —Épithète  donnée  à  une  variété 
d’Argile  qui  sert  à  dégraisser  les  étoffes  de 
laine  et  qu’on  nomme  aussi  Terre  à  foulon . 
Voy.  argile,  à  l’article  roches,  page  173. 

(G.  d’O.) 

SMECTITE  ;  ARGILE  SMECTIQUE 

(du  grec  apnxll;).  min.  —  L’Argile  à  Foulon. 
Voy.  argile,  à  l’article  roches.  (Del.) 

*SMEGADERMOS.  bot.  ph.  — Genre  de 
la  famille  des  Rosacées  établi  par  Ruiz  et 
Pavon  ,  et  rapporté  aujourd’hui  comme  sy  ¬ 
nonyme  au  genre  Quillaja  Molin. 

*SMEIA.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères ,  famille  des  Cy¬ 
cliques  et  tribu  des  Clythraires,  établi  par 
Th.  Lacordair e  (Monographie  de  la  famille 
des  Phytophages ,  t.  II  ,  p.  24) ,  sur  une 
espèce  de  la  Caffrerie  :  la  S.  viginea  Lac. 

(C.) 

*SMELOWSKIA  (nom  d’homme),  bot. 
ph.  —  Genre  établi  par  M.  C.-A.  Meyer  (in 
Ledeb .,  Flor.  ait.,  III,  165),  dans  la  famille 
des  Crucifères,  tribu  des  Sisymbriées,  pour 
des  plantes  herbacées ,  vivaces,  propres  à 
l’Asie  centrale,  précédemment  disséminées 
dans  les  genres  Cochlearia ,  Hutchinsia  et 
Sisymbrium.  D.  G.) 

*SMERDIS.  poiss.  foss.  —  Genre  perdu 
de  Poissons  Acanthoptérygiens,  de  la  division 
des  Percoïdes  à  deux  dorsales,  et  qui  ont  au 
plus  sept  rayons  branchiostéges.  Ce  genre 
n’est  composé  que  de  très  petites  espèces 
dont  les  caractères  principaux  sont  :  Un  pre¬ 
mier  sous-orbitaire  et  un  préopercule  den¬ 
telé;  un  opercule  terminé  postérieurement 
par  une  saillie  arrondie;  deux  dorsales 
étroites  et  une  caudale  fourchue.  M.  Agassiz 
décrit  six  espèces  de  Smerdis  trouvés  dans 
les  dépôts  du  Monte-Bolca  et  dans  les  ter¬ 
rains  tertiaires.  Le  Smerdis  ventralis  Agass., 
a  été  trouvé  dans  les  plâtrières  de  Mont¬ 
martre,  et  décrit  par  Cuvier  sous  le  nom 
T.  xi. 


de  cinquième  Poisson  des  plâtrières  ( Osse¬ 
ments  fossiles  ,  4e  édition,  t.  Y,  p.  632). 

(E.  Ba.) 

SMERDIS.  crüst. — Synony  me  d'Erichlhe. 
Voy.  ce  nom.  (H.  L.) 

*SMERU\THE.  Smerinthus.  ins.  — 
Genre  de  la  tribu  des  Sphingiens,  de  l’ordre 
des  Lépidoptères,  établi  par  Ochsenheirner 
(Schmetterlinge  der  Europ.)  et  adopté  par 
tous  les  entomologistes.  Les  Smérinlhes  se 
font  remarquer  par  leurs  antennes  flexueu- 
ses  amincies  vers  le  bout  et  crénelées  en  des¬ 
sous ,  particulièrement  dans  les  mâles;  par 
leur  trompe  complètement  rudimentaire; 
leurs  ailes  dentelées,  etc.  On  en  connaît, 
outre  plusieurs  espèces  exotiques,  quatre 
européennes:  le  S.  ocellata  Linn.,  vulgai¬ 
rement  le  Sphinx  demi-Paon ,  le  S.  populi , 
le  S.  liliœ  Linn.,  et  le  S.  quercus.  Voy. 
sphingiens.  (Bl.) 

*SMICROXÏ\  (  < jjuuxpoç ,  petit  ;  ow£,  on¬ 
gle).  ins.—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères,  famille  des  Curculionides  gona- 
tocères,  division  des  Erirhinides,  établi  par 
Schœnherr  ( Généra  et  species  Curculionidwm 
synonymia  ,  t.  VII,  2,  p.  313),  qui  y  com¬ 
prend  sept  espèces.  Six  sont  originaires  de 
l’Europe,  et  une  de  l’Afrique  australe. 
Ces  Insectes  sont  petits  et  couverts  d’une 
poussière  blanche  etécailleuse  qui  se  détache 
facilement.  (C.) 

*SMIDTIA  (Smidt,  nom  d’un  entomo¬ 
logiste).  ins.  —  M.  Robineau-Desvoidy  ( Essai 
sur  les  Myodaires ,  1830,  et  Annales  de  la 
Société  enlomologique  de  France ,  1847, 

4e  trimestre)  indique,  sous  ce  nom,  un  genre 
de  l’ordre  des  Diptères,  de  la  division  des 
Myodaires,  groupe  des  Entomobies,  section 
des  Herellées,  et  correspondant  aux  Tachina 
Meigen,  et  aux  Sonomatopia  Macquart.  Les 
Smidtia  ont  le  corps  cylindrique,  à  teintes 
d’un  bronzé  obscur ,  avec  des  lignes  et  des 
reflets  d’un  cendré  grisâtre.  Us  sont  assez 
nombreux,  sous  le  rapport  des  individus,  et 
se  trouvent  soit  à  terre,  soit  sur  le  tronc  des 
arbres,  aux  premiers  mois  du  printemps.  On 
en  décrit  quatre  espèces  propres  à  l’Europe, 
et  dont  le  type  est  le  S.  vernalis  Rob.-Desv., 
Macq.  (E.  D.) 

SMILACE.  Smilax ,  bot.  ph.  • —  Genre 
de  la  famille  des  Smilacées,  à  laquelle  il 
donne  son  nom,  de  la  Diœcie-Hexandrie, 
dans  le  système  de  Linné.  Il  est  formé  de 

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sous-arbrisseaux  grimpants,  toujours  verts, 
qui  habitent  les  régions  tempérées  et 
chaudes  des  deux  hémisphères.  Leur  racine 
est  tantôt  tubéreuse,  tantôt  fibreuse;  leur 
tige  est  généralement  pourvue  d’aiguillons; 
leurs  feuilles  sont  alternes ,  pétiolées ,  en 
cœur  ou  hastées ,  à  veines  en  réseau,  ac¬ 
compagnées  de  vrilles  à  leur  base;  leurs 
fleurs  unisexuées  sont  tantôt  sessiles  sur  un 
réceptacle  globuleux  et  presque  en  tête, 
tantôt  pédiculées  et  disposées  en  ombelle, 
en  grappe,  en  corymbe,  rarement  solitaires 
ou  géminées.  Elles  se  composent  :  d’un 
périanthe  coloré,  à  six  folioles  étalées,  tom¬ 
bantes,  sur  deux  rangs,  les  trois  extérieures 
généralement  plus  larges;  de  six  étamines 
insérées  à  la  base  des  folioles  du  périanthe, 
à  anthères  linéaires;  d’un  ovaire  à  trois 
loges  uni»ovulées ,  surmonté  d’un  style  très 
court,  que  terminent  trois  stigmates  étalés  : 
à  ce  pistil  succède  une  baie  1-3  loculaire, 
renfermant  d’une  à  trois  graines. 

Ce  sont  des  Smilaces  qui  fournissent  un 
médicament  très  fréquemment  employé ,  la 
Salsepareille.  Longtemps  on  a  cru,  avec 
Linné,  quecette  substance  n’était  autre  chose 
que  la  racine  du  Smilax  Salsaparilla  Lin.  ; 
mais  bien  que  l’histoire  des  Smilax,  dont  la 
racine  est  confondue  sous  le  nom  de  Salse¬ 
pareille,  laisse  encore  beaucoup^  désirer,  on 
est  cependant  presque  assuré  que  la  racine 
de  l’espèce  linnéenne  que  nous  venons  de 
nommer  n’entre  pour  rien  dans  la  quantité 
considérable  de  ce  médicament  qui  est 
versée  dans  le  commerce.  En  effet ,  cette 
espèce  croît  dans  le  Sud  des  États-Unis, 
d’où  il  ne  vient  pas  de  Salsepareille.  11  est, 
au  contraire  établi  aujourd’hui  que  les 
racines  qui  nous  viennent  d’Amérique  sous 
ce  nom  appartiennent  à  plusieurs  autres 
espèces  de  Smilax ,  surtout  aux  trois  sui¬ 
vantes  : 

1.  smilace  officinal.  Smilax  officinalis , 
H.  B.  K.  Cette  espèce  croît  abondam¬ 
ment  le  long  du  fleuve  des  Amazones, 
d’où  sa  racine  est,  d’après  M.  de  Humboldt, 
expédiée  d’abord  ,  par  Carthagène ,  à  la  Ja¬ 
maïque  ,  et  ensuite  de  cette  île  en  Europe. 
Sa  tige  grimpante ,  tétragone ,  aiguillon¬ 
née,  produit  des  branches  arrondies  et 
inermes.  Ses  feuilles  ovales-allongées  ,  ai¬ 
guës  au  sommet ,  en  cœur  à  leur  base , 
parcourues  par  5-7  nervures,  coriaces,  ont 


environ  trois  décimètres  de  long.  On  ne 
connaît  ni  sa  fleur ,  ni  son  fruit. 

2.  smilace  médicinal.  Smilax  medica 
Schlecht.  —  Celui-ci  se  trouve  dans  les 
forêts  du  Mexique.  C’est  par  la  Vera-Cruz 
que  ses  racines  sont  expédiées  en  Eu¬ 
rope.  Sa  tige  anguleuse  porte  deux  ou  trois 
aiguillons  presque  droits  à  chacun  des  points 
renflés  d’où  naissent  les  feuilles  infé¬ 
rieures  ;  plus  haut  elle  reste  inerme.  Ses 
feuilles  inférieures  sont  en  cœur,  à  larges 
oreillettes  obtuses,  tandis  que  les  supé¬ 
rieures  sont  ovales  en  cœur ,  aiguës.  On  ne 
connaît  pas  ses  fleurs.  Son  fruit  mûr  est 
rouge  foncé,  de  la  grosseur  et  de  la  forme 
d’une  petite  cerise, 

3.  smilace  syphilitique.  Smilax  syphi - 
litica  Humb.  et  Bonpl.  —  Spontané  dans 
la  Guiane  anglaise ,  dans  les  forêts  de 
l’Amérique  tropicale.  Sa  tige  est  forte,  ar¬ 
rondie,  armée  de  deux  ou  trois  aiguillons  à 
chaque  nœud;  à  l’aisselle  de  chaque  feuille 
se  trouvent  deux  longues  vrilles.  Ses  feuilles 
sont  oblongues-lancéolées ,  trinervées  ,  co¬ 
riaces,  luisantes,  longues  d’environ  trois 
décimètres.  Ses  fleurs  et  ses  fruits  ne  sont 
pas  connus. 

Outre  ces  espèces,  on  cite  encore  comme 
fournissant  une  partie  de  la  Salsepareille 
du  commerce  le  Smilax  purhampuy  Ruiz, 
du  Pérou;  le  Sm.  papyracea ,  Poir.,  des 
bords  du  fleuve  des  Amazones  ;  le  Sm.  cor- 
dato-ovala,  Rich.,  du  Brésil  et  de  Cayenne, 
et  plusieurs  autres.  Il  faut  même  joindre  à 
cette  liste  quelques  plantes  étrangères  au 
genre  Smilace,  et  particulièrement  YHer- 
resia  Salsaparilla,  Mart.  Enfin  la  racine  de 
nos  espèces  européennes  elles-mêmes ,  les 
Smilax  aspera,  Lin.,  Sm.  nigra  Willd., 
ont  été  souvent  employées  sous  le  nom  de 
Salsepareille  d’Ualie,  à  la  place  de  celle  des 
Smilaces  d’Amérique ,  quoique  beaucoup 
moins  efficaces. 

D’après  leur  lieu  de  provenance,  et  les 
noms  qu’elles  portent  dans  le  commerce,  les 
diverses  sortes  de  Salsepareille  d’Amérique 
sont  classées  par  M.  Schleiden  ( Beilrœge 
zur  Kenntniss  der  Sassaparille  ;  in-S°  de 
42  pages;  fig.;  Hanovre  1847)  de  la  ma¬ 
nière  suivante  :  I.  Salsepareilles  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale;  1°  Salsepareille  du 
Brésil,  ou,  à  tort,  de  Lisbonne;  Salsepa¬ 
reille  du  Maragnon  et  de  Para;  2°  Salsepa- 


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reille  de  Garaecas  ;  II.  Salsepareille  de  l’A¬ 
mérique  centrale,  ou  de  Honduras  ( Salsa - 
parilla  acris  ou  gulturalis  des  anciennes 
Pharmacopées);  III.  Salsepareilles  du  Mexi¬ 
que;  1°  Salsepareille  de  Vera-Cruz  ;  2°  de 
Tampico  de  la  Playa;  3°  Salsepareille  de  la 
Jamaïque,  ou  Salsepareille  rouge.  D’un 
autre  côté,  ces  racines,  considérées  en  elles- 
mêmes  sont  divisées  par  M.  Endlicher  en 
deux  sections  :  1°  celles  à  écorce  mince 
proportionnellement  au  volume  total  de  la 
racine  ;  leur  section  transversale  se  colore 
en  brun-rouge  sous  l’action  de  l’acide  sul¬ 
furique  concentré;  telles  sont  celles  de  la 
Vera-Cruz ,  de  Lima,  etc.  ;  2°  celles  à  écorce 
proportionnellement  épaisse  et  blanchâtre; 
leur  section  transversale  ne  se  colore  que 
très  peu  ou  en  jaune  pâle  par  l’action  de 
l’acide  sulfurique;  elle  bleuit  très  vile  par 
la  teinture  d’iode  :  dans  cette  section  se 
rangent  les  Salsepareilles  de  Honduras,  de 
Caraccas.  Généralement  cette  dernière  qua¬ 
lité  est  la  plus  recherchée.  On  estime  d’ha¬ 
bitude  la  qualité  des  diverses  sortes  de 
Salsepareille  du  commerce  en  raison  de 
l’épaisseur  de  leur  écorce  et  de  la  quantité 
de  fécule  qu’elles  renferment.  On  conçoit 
néanmoins  sans  peine  que  ce  dernier  carac¬ 
tère  est  purement  empirique. 

Nous  ne  possédons  pas  encore  d’analyse 
complète  de  la  Salsepareille.  Seulement 
M.  Schleiden  a  fait  connaître  une  analyse 
détaillée  des  cendres  de  cette  substance,  par 
M.  Ludwig.  On  voit  par  là  que,  sur  100 
parties  de  ces  cendres,  il  y  existe  54,921 
parties  de  Sels  solubles,  tels  que  Carbonate 
de  potasse,  Chlorure  de  potassium,  Sulfate 
de  potasse,  Phosphate  de  potasse,  et  45,079 
parties  de  substances  insolubles,  telles  que 
Carbonate  de  chaux,  Phosphate  de  fer, 
Phosphate  d’alumine,  etc.;  d’un  autre  côté, 
dès  1824,  Palota  avait  découvert  dans  la 
Salsepareille  une  substance  particulière,  qui 
a  reçu  les  noms  de  Salseparine ,  Smilacine, 
Parigline  ,  et  qu’on  a  regardée  comme  le 
principe  actif  de  cette  racine.  Sa  formule 
chimique  est  C8  H15  O3.  Elle  réside  parti¬ 
culièrement  dans  l’écorce  :  on  conçoit  dès 
lors  pourquoi  l'on  regarde  comme  plus  ef¬ 
ficaces  les  Salsepareilles  à  écorce  épaisse,  la 
Salseparine  devant  y  être  plus  abondante. 

La  Salsepareille  s’emploie  journellement 
en  quantités  très  considérables,  soit  en  Amé¬ 


rique,  soit  en  Europe,  comme  un  puissant 
sudorifique  et  diurétique,  particulièrement 
dans  le  traitement  des  affections  syphili¬ 
tiques.  Néanmoins,  bien  que  la  plupart  des 
médecins  la  regardent  comme  très  efficace, 
quelques  autres  ont  contesté  l’importance 
et  même  la  réalité  de  son  action. 

Dans  l’Inde  et  dans  la  Chine,  on  emploie 
de  même  la  racine  d’une  autre  espèce  de 
Smilace,  la  Squine  ,  Smilax  China,  Lin., 
qui  croît  naturellement  dans  la  dernière  de 
ces  contrées.  (P.  D.) 

SMILACÉES.  Smilaceæ .  bot.  ph.  —  Fa¬ 
mille  de  Monocotylédons,  établie  par  M.  Rob. 
Brown  (  Prodr.,  p.  292  )  ,  pour  des  genres 
compris  jusqu’alors  parmi  les  Asparaginées 
de  Jussieu.  Elle  est  formée  de  plantes  her- 
bacées-vivaces  ou  sous-frutescentes,  pour¬ 
vues  d’un  rhizome  rampant.  Leurs  feuilles 
sont  alternes  ou  verticillées,  nervées,  entiè¬ 
res,  généralement  bien  développées;  rare¬ 
ment  ( Ruscus )  elles  sont  réduites  à  l’état  de 
petites  écailles  ;  mais  alors  les  ramules  eux- 
mêmes  sont  dilatés  en  expansions  vertes  , 
foliiformes,  qui  portent  la  fructification,  et 
qu’on  prend  vulgairement  pour  des  feuilles. 
Les  fleurs  des  Smilacées  sont  régulières, 
hermaphrodites  ou  uni-sexuées  par  avorte¬ 
ment,  solitaires,  ou  réunies  en  grappes,  en 
fascicules ,  portées  chacune  sur  un  pédicule 
presque  toujours  à  bractée  et  articulé.  Le 
périanthe  est  coloré,  généralement  à  6  fo¬ 
lioles,  quelquefois  4-8-12,  sur  deux  rangs, 
dont  les  extérieures  sont  d’un  tissu  plus 
consistant;  les  étamines  sont  opposées  aux 
folioles  du  périanthe,  qu’elles  égalent  en 
nombre;  leurs  filets  sont  libres  ou  parfois 
monadelphes;  leurs  anthères  sont  introrses 
et  biloculaires.  Le  pistil  est  libre  ,  sessile, 
le  plus  souvent  à  trois  carpelles,  qui  forment 
autant  de  loges  par  l’inflexion  de  leurs  bords; 
chacune  de  ces  loges  renferme,  dans  la  plu¬ 
part  des  cas  ,  un  petit  nombre  d’ovules ,  le 
plus  souvent  deux ,  très  rarement  un  seul, 
parfois  un  grand  nombre  (  Paris,  Strepto- 
pus,  etc.),  orthotropes  ou  amphitropes,  plus 
rarement  anatropes  ;  les  styles  sont  en  nom¬ 
bre  égal  à  celui  des  loges  de  l’ovaire,  et  ils 
restent  distincts  ou,  plus  souvent,  ils  se 
soudent  en  un  seul  corps;  ils  se  terminent 
chacun  par  un  stigmate.  Le  fruit  de  ces 
plantes  est  une  baie  le  plus  souvent  à  trois 
loges,  plus  rarement  à  quatre,  deux  ou  même 


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une  seule  ;  chacune  de  ces  loges  ne  renferme 
qu’une  ou  peu  de  graines  presque  globu¬ 
leuses,  à  tégument  mince  et  membraneux, 
dans  lesquelles  l’embryon  est  petit  et  occupe 
une  cavité  creusée  dans  un  albumen  -charnu- 
dense  ,  ou  corné-eartilagineux ,  et  souvent 
éloignée  du  hile. 

Comme  le  faisait  observer  M.  Rob.  Brown, 
en  l’établissant,  cette  famille  est  très  voisine 
de  celles  d’entre  les  Liliacées  dont  ce  savant 
faisait  ses  Asphodélées,  particulièrement  des 
genres  baccifères ,  desquels  elle  ne  se  dis¬ 
tingue  guère  que  par  le  port,  par  les  styles 
distincts  ou,  le  plus  souvent,  non  complète¬ 
ment  soudés,  et  par  le  tégument  de  leurs 
graines  qui  est  membraneux,  mince,  non 
crustacé  ni  noirâtre. 

Les  Smilacées  croissent  principalement 
dans  les  contrées  extratropicales;  l’Amérique 
en  possède  à  peu  près  les  deux  tiers  ;  le  resœ 
se  trouve  en  Europe  et  en  Asie,  ou  dans 
l’Australasie.  Elles  manquent  en  Afrique. 
Parmi  ces  plantes,  il  en  est  de  remarqua¬ 
bles  par  leurs  propriétés  médicinales,  dont 
les  plus  importantes  appartiennent  au  genre 
Smilace  ( voy .  Smilace).  Un  fait  digne  d’être 
rappelé,  c’est  que  la  différence  de  leurs  pro¬ 
priétés  concorde  avec  la  division  de  la  fa¬ 
mille  en  deux  tribus,  celles  de  la  première 
étant  très  énergiques  et  arrivant  même  à 
une  telle  intensité  d’action  que  la  plupart 
sont  classées  parmi  les  poisons  narcotico- 
âcres;  tandis  que  celles  de  la  seconde  sont 
ou  inactives,  ou  douées  de  propriétés  mé¬ 
dicinales  précieuses. 

Voici,  d’après  le  Généra  de  M.  Endlicher, 
la  liste  des  genres  de  Smilacées  aujourd’hui 
connus. 

Tribu  i.  —  Paridées.  Styles  distincts. 

Paris ,  Lin.  a.  Demidovia ,  Hoffm.;  b.  Pa¬ 
ris. — Trillium,  Mil I .(Phyllantherum,  Rafin .  ; 
Trillium ,  Rafin.;  Delostylis ,  Rafin.).  — 
Medeola  ,  Gronov.  ( Gyromia ,  Nutt.). 

Tribu  2. —  Convallariées.  Styles  soudés. 

Drymophila ,  Rob.  Br.  —  Streplopus,  L. 
G.  Rich.  (Hekorima ,  Rafin.).  —  Prosarles , 
Don.  —  Polygonalum ,  Tourn.  (  Axillaria  , 
Rafin.).  — Convallaria ,  Desf.  — Smilacina, 
Desf.  a.  Majanthenum ,  Mœnch.  (Uni folium, 
Hall.;  Evallaria ,  Neck.  ;  Bifolium ,  Fl. 
Wett.).  b.  Smilacina ,  Desf.  ( Clintonia ,  Ra¬ 


fin.  ;  Sigillaria  ,  Rafin.  ;  Tovaria  5  Neck.). 

—  Smilax ,  Tourn.  —  Ripogonum  ,  Forst. 

—  Luzuriaga ,  Ruiz  et  Pav.  —  Callixene  , 

Commers .(Enargea,  Sol.). — Ruscus,  Tourn. 
a.  Ruscus,  Link.;  b.  D  an  aida  ,  Link,  ( Da - 
nea ,  Medik.  ).  (P.  D.) 

SMILACINE.  Smilacina.  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Smilacées  formé  par 
Desfontaines  pour  certaines  espèces  des 
Convallaria  Lin.,  indigènes  des  parties  tem¬ 
pérées  et  froides  de  l’hémisphère  boréal , 
surtout  de  l’Amérique  septentrionale.  Ce 
sont  des  plantes  herbacées ,  à  feuilles  ovales 
ou  en  cœur  ,  sessiles  ou  pétiolées  ,  à  fleurs 
petites  ,  en  grappe  terminale.  Leurs  prin¬ 
cipaux  caractères  consistent  dans  un  pé- 
rianthe  coloré  à  4-6  divisions  profondes, 
égales ,  étalées ,  tombantes  ;  dans  un  ovaire 
à  deux  ou  trois  loges  qui  renferment  cha 
cune  1-2  ovules,  surmonté  d’un  style  court 
et  épais  ;  dans  une  baie  pulpeuse  ,  à  1  ou  2 
graines  seulement,  selon  que  les  divisions 
du  périanthe  et  les  étamines  sont  au  nombre 
de  4  ou  de  6  ,  et  que  les  feuilles  sont  pé¬ 
tiolées  ou  sessiles,  M.  Endlicher  partage  ce 
genre  en  deux  sous-genres  :  Majanthemum 
Mœnch ,  et  Smilacina  Desf.  La  première  de 
ces  sections  est  considérée  comme  un  genre 
distinct  par  la  plupart  des  auteurs;  son 
espèce  principale  est  la  Smilacine  a  deux 
feuilles  ,  Smilacina  bifolia  (  Majanthemum 
bifolium  DG.  ;  Convallaria  bifolia  Lin.  )  , 
qui  croît  dans  les  forêts  ,  dans  les  lieux 
frais ,  ombragés  et  montueux  de  l’Europe 
moyenne  ,  et  dont  le  nom  est  dû  à  ce  que 
sa  tige  ne  porte  ordinairement  que  deux 
feuilles. —  Dans  la  seconde  section  se  range 
la  Smilacine  a  grappes,  Smilacina  racemosa 
Desf.,  plante  de  l’Amérique  septentrionale, 
à  feuilles  pubescentes,  oblongues ,  aiguës; 
à  petites  fleurs  blanches,  formant  une  grappe 
composée  terminale;  on  la  cultive  dans  les 
jardins  comme  espèce  d’ornement.  (D.  G.) 

*SMILACITES.  bot.  foss.  -  J’ai  dési¬ 
gné  sous  ce  nom  une  impression  de  feuille 
trouvée  dans  les  marnes  d’eau  douce  ter¬ 
tiaires  d’Armissan,  près  Narbonne,  qui  m’a 
paru  avoir  tous  les  caractères  de  nervation 
des  feuilles  des  Smilax  et  se  rapprocher  beau¬ 
coup  des  Smilax  aspera,  mauritanica,  etc. 
Cette  feuille  est  figurée  dans  les  Annales  des 
sciences  naturelles,  lre  sér.,  t.  XV,  pi.  3, 
fig.  8.  Elle  se  trouve  dans  cette  localité  avec 


SMI 


SMO 


653 


plusieurs  autres  plantes  fossiles  qui  parais¬ 
sent  aussi  se  rapporter  à  des  genres  encore 
existants.  (Ad.  B  ) 

*SMILAX  (çp')ia£,  if),  ins. — Genre  de  l’or-  • 
dre  des  Coléoptères  pentamères,  famille  des 
Brachélytres,  établi  par  Laporte  (Études  cn- 
tomologiques,  p.  116)  sur  une  espèce  qui  se 
trouve  au  Brésil  et  à  Cayenne  :  le  S.  Ameri- 
canus  de  l’auteur.  (C.) 

SMILAX.  bot.  ph.  —  Voy.  smilacë. 

*SA1ILIA  (<7u.iXcov ,  petit  grattoir,  a  cause 
de  la  forme  tranchante  du  prothorax),  ins. 
— Genre  de  la  famille  des  Membracides,  de 
l’ordre  des  Hémiptères ,  établi  par  M.  Ger- 
mar  (Rev.  entom.  deSilb .,  t.  III,  p.  233)  et 
adopté  par  la  plupart  des  entomologistes.  Les 
Smilia  ont  leur  prothoraj  réticulé,  couvrant 
tout  le  corps  et  dilaté  de  manière  à  former 
un  renflement  vésiculeux  et  en  lame  tran¬ 
chante  en  dessus.  Les  espèces  de  ce  genre 
sont  américaines.  S.  vittata,  fasciata  Amyot 
etServille,  etc.,  de  la  Pensylvanie.  (Bl.) 

*SMÏEODON.  mam.  —  Voy .  stenodon. 

SMiXTIlURE.  Sminthurus.  hexap.  — 
C’est  un  genre  de  l’ordre  des  Thysanures, 
de  la  famille  des  Podurelles,  établi  par  La- 
treille  et  adopté  par  tous  les  aptérologistes. 
Chez  ces  animaux,  le  corps  est  ovoïde  ou 
globuleux;  le  thorax  et  l’abdomen  sont  con¬ 
fondus  en  une  seule  masse;  la  tête  est  incli¬ 
née;  les  antennes  sont  habituellement  de 
quatre  articles,  coudées  au  milieu  ;  le  der¬ 
nier  article  est  uni,  long  ou  plus  long  que 
les  trois  précédents,  composé  résultant  d’un 
nombre  variable  de  petites  articulations  ;  il 
y  a  huit  yeux  à  chaque  groupe;  les  jambes 
sont  longues  et  grêles  ;  la  queue  est  de  lon¬ 
gueur  moyenne,  à  filets  munis  d’un  article 
supplémentaire.  Ce  groupe  est  un  des  plus 
distincts  de  la  famille  des  Podurelles;  aussi 
est-il  le  premier  qu’on  ait  séparé  de  l’ancien 
genre  Podura.  Degeer  l’avait  déjà  indiqué, 
mais  sans  lui  donner  de  dénomination  pro¬ 
pre  ;  les  Sminthures  de Latreille  ne  diffèrent 
pas,  en  effet,  de  nos  Podures  de  la  seconde 
famille,  auxquels  il  donne  des  antennes 
coudées  à  plusieurs  articles. 

Les  Sminthures,  dont  plusieurs  coupes 
génériques  ont  été  établies  à  leurs  dépens  , 
vivent  sur  les  feuilles  des  arbres  ou  à  terre, 
quelquefois  sur  l’eau.  Ils  sautent  avec  une 
extrême  agilité.  On  en  connaît  une  douzaine 
d’espèces  répandues  en  France,  en  Irlande 


et  en  Suisse.  Comme  représentant  ce  genre, 
je  citerai  le  Sminthuhe  croisé,  Sminthurus 
signatus  Fabr.  ( Ent .  syst .,  t.  II,  p.  65; 
Nicol.  Pod.,  p.  21,  pi.  9,  fig.  7).  Cette  es¬ 
pèce  est  abondamment  répandue  dans  toute 
la  France.  (H.  L.) 

SMINTHURIDES  hexap.  —  Voy.  SMYX- 

THURIDES. 

*SMIXTHUS (üfjuvOoç,  rat),  mam. — Groupe 
de  Rongeurs  du  groupe  naturel  des  Rats 
(voy.  ce  mot),  créé  parM.  Nathi^sius  ( Key - 
serl.europ.  Wirbelth.,  1840).  (E.  D.) 

SMITIIIE.  Smithia  (  dédié  au  botaniste 
anglais  Smith),  bot.  ph.  — Ce  nom  a  été 
donné  successivement  parGmelin  à  un  genre 
de  la  famille  des  Convolvulacées,  synonyme 
d’ Humberlia  Commers.,  et  par  Aiton  à  un 
genre  de  la  famille  des  Légumineuses-papi- 
lionacées ,  tribu  des  Hédysarées,  qui  a  pour 
synonyme  le  Petagnana  GmeL,  et  qui  seul 
conserve  aujourd’hui  sa  dénomination.  Ce 
genre  se  compose  de  plantes  herbacées ,  cou¬ 
chées  ,  propres  à  l’Asie  et  à  la  portion  tro¬ 
picale  de  la  Nouvelle-Hollande,  dont  les 
feuilles  sont  brusquement  pennées,  à  fo¬ 
lioles  peu  nombreuses;  dont  les  fleurs  sont 
accompagnées  de  deux  bractéoles  persistantes 
et  présentent:  un  calice  profondément  di¬ 
visé  eh  deux  lèvres  égales  ,  généralement 
entières;  une  corolle  papilionacée ;  10  éta¬ 
mines  soudées  par  5  en  deux  faisceaux 
égaux.  Leur  légume  est  enveloppé  par  le 
calice  et  présente  5  articles  arrondis,  1- 
spermes,  qui  s’isolent  à  la  maturité.  Ce  genre 
est  très  voisin  des  Æschynomene.  Son  espèce 
la  plus  remarquable  est  la  Smithie  sensitive, 
Srniihia  sensitiva  Ait.  ,  plante  annuelle  de 
l’Inde,  où  elle  forme  un  fourrage  nutritif  et 
recherché  du  bétail.  Ses  feuilles  à  4  paires 
de  folioles  présentent  des  phénomènes  de 
sensibilité,  ou  plutôt  d’irritabilité  analogues 
à  ceux  qui  ont  rendu  la  Sensitive  si  célèbre. 

(D.  G.) 

SMITHSONITE  (  nom  d’Homme  ).  min. 
—  Nom  donné  par  M.  Beudant  au  Carbo¬ 
nate  de  Zinc  naturel  ,  que  Smithson  a  dis¬ 
tingué  le  premier  du  Silicate  de  Zinc,  avec 
lequel  on  l’avait  confondu  sous  le  nom  de 
Calamine.  Voy.  carbonates.  (L>el.) 

SMITTEN.  mam. —  Bosman  indique,  sous 
cette  dénomination,  un  Singe  que  l’on  croit 
être  le  Chimpanzé.  (E.  D.) 

*SMODIC  1)111  (crp.w<L£,  tumeur  livide  oc- 


SOI] 


soc 


63  ï 

casionnée  par  une  contusion),  ins.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  subpentaraères, 
famille  des  Longicornes  et  tribu  des  Cérarn- 
bycins,  créé  par  Dejean  qui  le  compose  des  4 
espèces  américaines  suivantes  :  S.  impressi- 
colle  Mann.,  silaceum ,  melanophthalmum  et 
exiguum  Dej.  La  première  est  originaire  de 
Saint-Domingue,  la  deuxième  du  Brésil,  la 
troisième  des  États-Unis,  et  la  quatrième  de 
la  Nouvelle-Grenade.  (C.) 

SMYNTÎIUIIE.  Smynlhurus.  iiexap.  — 
Voy.  SMINTftURE.  (H.  L.) 

*SMYNTHURÏDES.  5mynf/tundœ.  iiexap. 

■ — L’abbé  Bourlet,  dans  son  Mémoire  sur  les 
Podurelles,  désigne,  sous  ce  nom,  une  famille 
de  l’ordre  des  Thysanures  qui  n’a  pas  été 
adoptée  parM.  P.  Gervais,  dans  son  Histoire 
naturelle  sur  les  Insectes  aptères.  (H.  L.) 

*SMYRNÉÊS.  Smyrneæ.  bot.  ph. — Tribu 
de  la  famille  des  Ombellifères  (voy.  ce  mot), 
ainsi  nommée  du  genre  Smyrnium  qui  lui 
sert  de  type.  (Ad.  J.) 

SMYRNIUM.  bot.  ph.  —  Nom  latin  du 
genre  Maceron.  Voy.  maceron.  (D.  G.) 

*SOALA.  bot.  ph. — Blanco  a  créé,  sous  ce 
nom  (Flora  de  Filipinas ,  ire  édit.,  p.  437), 
un  genre  qu’il  a  rangé  dans  la  famille  des 
Clusiacées,  et  dont  le  type  est  un  arbuste  des 
Philippines,  nommé  par  lui  Soala  Ulteralis, 
à  fleurs  solitaires,  oppositifoliées,  formées  de 
trois  sépales  libres,  de  six  pétales  sur  deux 
rangs,  de  nombreuses  anthères  sessiles,  d’un 
ovaire  libre,  globuleux,  surmonté  d’un 
stigmate  sessile,  ponctiforme;  à  fruit  en  baie 
globuleuse.  (D.  G.) 

SOBOIÆWSIOA  (nom  d’homme),  eot.ph. 
•—Genre  établi  par  Marschall  de  Bieberstein 
dans  la  famille  des  Crucifères,  tribu  des  Isa- 
tidées,  pour  une  plante  herbacée,  de  la  ré¬ 
gion  caucasienne,  caractérisée  surtout  par 
une  silicule  indéhiscente,  oblongue,  compri¬ 
mée  latéralement  et  presque  membraneuse, 
uniloculaire,  à  une  seule  graine  suspendue. 
Cette  plante,  nommée  d’abord  par  le  même 
botaniste  Çrambemacrocarpa,  a  reçu  de  lui, 
à  son  érection  en  genre  nouveau,  le  nom  de 
Sobolewskia  lilhophila.  Elle  a  été  figurée  dans 
les  Icônes  seleclœ  de  3VI.  B.  Delessert,  vol  II, 
tab.  80.  (D.  G.) 

SOBRÂLIA.  bot.  pii. — Genre  de  la  famille 
des  Orchidées,  section  des  Aréthusées,  établi 
par  Ruiz  et  Pavon  pour  des  plantes  qui  crois¬ 
sent  au  Pérou,  dans  les  lieux  pierreux  les 


plus  chauds,  où  elles  forment  souvent  des 
masses  très  touffues.  Ce  sont  de  grandes 
plantes  sous-frutescentes,  qui  s’élèvent  quel¬ 
quefois  à  5  et  6  mètres.  (D.  G.) 

*SOBRYA,  Pers.  bot,  ph.  —  Synonyme 
d 'Enhydra  Lour. 

SOCCUS,  Rumph.  bot.  ph.  —  Synonyme 
d  '  Àrtocarpus. 

^SOCIABILITÉ  et  DOMESTICITÉ  DES 
ANIMAUX  (1).  —  Un  des  résultats  les  plus 
importants  des  travaux  de  F.  Cuvier  est  celui 
qui  concerne  la  domesticité  des  animaux. 

Jusqu’à  lui,  la  domesticité  des  animaux 
n’avait  guère  occupé  les  naturalistes;  ils 
n’y  voyaient  qu’un  effet  de  la  puissance  de 
l’homme  sur  les  bêtes.  C’était  l’opinion  an¬ 
cienne,  l’opinion  commune;  et  Buffon  lui- 
même  n’ena  pointeu  d’autre. «  L’homme  dil- 
»  il,  change  l’état  naturel  des  animaux,  en 
»  les  forçant  à  lui  obéir,  et  les  faisant  servir 
»  à  son  usage  (2).  »  Tout,  dans  la  domesti¬ 
cité  des  animaux ,  est  donc  artificiel;  tout 
tient  donc  à  l’homme.  Mais,  s’il  en  est  ainsi, 
pourquoi  certaines  espèces  sont  elles  de¬ 
venues  domestiques,  et  ces  espèces  seules, 
au  milieu  de  tant  d’autres  demeurées  sau  ¬ 
vages  ? 

La  question  n’est  donc  pas  aussi  simple 
qu’on  l’avait  cru.  A  côté  des  espèces  deve¬ 
nues  domestiques,  il  y  a  les  espèces  demeu 
rées  sauvages.  La  puissance  de  l’homme, 
cause  générale,  ne  suffit  donc  pas  pour 
expliquer  la  domesticité  des  bêtes,  laquelle 
n’est,  en  effet,  qu’un  cas  très  particulier; 
le  fait  est  spécial ,  il  a  donc  une  cause 
propre,  et  c’est  cette  cause  qu’il  fallait 
chercher.  Tout  ici  appartient  à  F.  Cuvier  ; 
il  est  non  seulement  le  premier  qui  ait 
posé  la  question,  le  premier  qui  l’ait  réso¬ 
lue,  il  est  le  premier  qui  ait  vu  que,  dans 
le  fait  de  la  domesticité  des  bêles  ,  il  pouvait 
y  avoir  matière  à  une  question. 

Pour  lui,  la  domesticité  des  animaux  naît 
de  leur  sociabilité.  Il  n’est  pas  une  seule 
espèce  devenue  domestique  qui,  naturelle¬ 
ment,  ne  vive  en  société;  et,  de  tant  d’es¬ 
pèces  solitaires  que  l’homme  n’aurait  pas 
eu  moins  d’intérêt  sans  doute  à  s’associer, 

(i)  Je  réunis  res  (leux  mots,  paire  que  en  effet,  et  tomme 
on  va  le  voir,  l’un  de  ces  deux  faits  ,  la  Sociabilité ,  est  le 
principe  de  l’autre,  la  domesticité.  Il  n’y  a  d’animaux  do¬ 
mestiques  que  les  animaux  sociables. 

(?.)  Lus  animaux  domestiques,  t  IV,  p.  169  (édition  in-4  de 
l'inip.  roy  ). 


soc 


G55 


SOC 

il  n’en  est  pas  une  seule  qui  soit  devenue 
domestique. 

La  sociabilité  des  animaux  devient  donc 
ainsi  le  premier  fait,  et  ce  fait  même  de¬ 
mandait  un  examen  nouveau.  Buffon  en 
avait  à  peine  effleuré  l’étude.  Il  distingue 
d’abord,  et  c’est  une  vue  pleine  de  justesse, 
trois  espèces  de  sociétés  :  celles  que  for¬ 
ment  les  animaux  inférieurs,  comme  les 
Abeilles;  celles  que  forment  les  animaux 
d’un  ordre  plus  élevé,  comme  les  Castors  , 
les  Éléphants,  les  Singes,  etc.  ;  et  celles  que 
forme  l’espèce  humaine.  Mais  il  ne  voit  dans 
les  premières  qu’un  assemblage  physique; 
les  secondes  lui  paraissent  dépendre  du 
choix  de  ceux  qui  les  composent;  les  troi¬ 
sièmes  ne  dépendent  que  de  la  raison. 
«  Cette  réunion,  dit-il  à  propos  de  celles- 
»  ci,  est  de  l’homme  l’ouvrage  le  meilleur, 
»  et  de  sa  raison  l’usage  le  plus  sage  (1).  » 
Ces  trois  espèces  de  société  ont  pourtant 
ûne  source  commune,  et  toutes,  jusqu’à 
celles  que  l’homme  forme,  ne  sont,  du 
moins  dans  leur  origine,  que  l’effet  d’un 
insiinct  primitif  et  déterminé. 

Une  force  secrète  et  primordiale  pousse 
invinciblement  les  hommes  à  se  réunir.  Cet 
instinct  précède,  chez  l’homme,  toute  ré¬ 
flexion  ;  il  domine  jusqu’aux  peuples  les 
plus  sauvages ,  et  l’idée  que  l’homme  de  la 
nature  vit  solitaire  n’a  jamais  été  qu’un 
paradoxe  de  philosophie,  partout  contredit 
par  l’observation. 

Cet  instinct  qui  gouverne  le  genre  hu¬ 
main  est  aussi  la  première  cause  des  socié¬ 
tés  que  forment  certaines  espèces  parmi  les 
animaux;  et,  pour  ces  espèces  comme  pour 
nous,  il  est  primitif.  Il  ne  dépend  ni  de 
l’intelligence,  car  la  brebis  stupide  vit  en 
société  (2),  et  le  lion,  l’ours,  le  renard,  etc., 
vivent  solitaires;  ni  de  l’habitude,  car  le 
long  séjour  des  petits  auprès  des  parents  ne 
l’amène  pas.  L’Ours  soigne  ses  petits  aussi 
longtemps  et  avec  autant  de  tendresse  que 
le  chien,  et  cependant  l’Ours  est  au  nombre 
des  animaux  les  plus  solitaires.  Il  y  a  plus  : 
cet  instinct  survit ,  lors  même  qu’il  n’est  pas 
exercé.  F.  Cuvier  a  élevé  de  jeunes  chiens 
avec  des  Loups  très  féroces,  et  le  penchant 
à  la  sociabilité  a  toujours  reparu  dans 

(i)  Discours  sur  la  nature  des  animaux,  t.  IV,  pag.  9 0 . 

(?)  Los  insectes  forment  les  sortf-tés  les  plus  remarquables 
et  les  plus  nombreuses. 


le  chien  ,  dès  qu’il  a  été  rendu  à  la  liberté. 

G.  Leroy,  dont  on  connaît  la  profonde 
sagacité  et  la  longue  expérience,  avait  déjà 
fait,  sur  les  sociétés  des  animaux,  des  re¬ 
marques  aussi  fines  que  curieuses.  Il  voit  le 
premier  degré  de  ces  sociétés  dans  l’union 
du  Loup  et  de  la  Louve  «  qui  partagent 
»  ensemble  les  soins  de  la  famille  (1).  » 
Le  chevreuil  et  sa  femelle  «  ont,  dit-il,  un 
»  besoin  de  s’aimer  indépendant  de  tout 
»  autre  (2).  »  Enfin  ,  le  lapin  lui  offre  une 
société  qui  ne  se  borne  plus  à  une  seule 
famille,  qui  s’étend  à  plusieurs  familles, 
ou  plutôt  «  à  tous  les  êtres  de  l’espèce  qui 
»  ont  des  rapports  de  voisinage  (3).  » 

À  ne  considérer  ici  que  la  classe  des 
Mammifères,  la  seule  en  effet  sur  laquelle 
portent  les  observations  de  F.  Cuvier,  on 
peut  donc  reconnaître  trois  états  distincts  : 
celui  des  espèces  solitaires ,  les  Chais ,  les 
Martes,  les  Ours,  les  Hyènes,  etc.,  celui  des 
espèces  qui  vivent  en  famille,  les  Loups,  les 
Chevreuils,  etc.,  et  celui  des  espèces  qui 
forment  de  véritables  sociétés,  les  Castors , 
les  Éléphants ,  les  Singes ,  \es  Chiens ,  ies 
Phoques,  etc. 

C’est  à  l’étude  de  ces  sociétés  que  s’at¬ 
tache  F.  Cuvier.  Ici  l’union  subsiste,  quoique 
les  intérêts  diffèrent.  Des  centaines  d’indi¬ 
vidus  de  tout  sexe  et  de  tout  âge  se  rappro¬ 
chent,  s’entendent,  se  subordonnent.  «  C’est 
»  alors,  dit  F.  Cuvier,  que  l’instinct  social 
»  se  montre  dans  toute  son  étendue,  avec 
»  toute  son  influence,  et  qu’il  peut  être 
»  comparé  à  celui  qui  détermine  les  socié- 
o  tés  humaines.  »  F.  Cuvier  suit  les  progrès 
de  l’animal  qui  naît  au  milieu  de  sa  troupe, 
qui  s’y  développe,  qui,  à  chaque  époque 
de  sa  vie,  apprend  de  tout  ce  qui  l’entoure 
à  mettre  sa  nouvelle  existence  en  harmo¬ 
nie  avec  les  anciennes.  Il  montre  dans  la 
faiblesse  des  jeunes  le  principe  de  leur 
obéissance  pour  les  anciens  qui  ont  déjà  la 
force;  et  dans  l’habitude,  qui,  comme  il  le 
dit,  est  une  espèce  particulière  de  conscience , 
la  raison  pour  laquelle  le  pouvoir  reste  au 
plus  âgé,  quoiqu’il  devienne  à  son  tour  le 
plus  faible.  Toutes  les  fois  que  la  société 
est  sous  la  conduite  d’un  chef,  ce  chef  est 

(t)  Lettres  philosophiques  sur  l’ intelligence  et  ta  perfectibi¬ 
lité  des  animaux,  p.  2  i . 

(2)  Ibid  ,  p.  49. 

(3)  Ibid.,  p.  5o. 


656 


SOC 


SOC 


presque  toujours  en  effet  le  plus  âgé  de  la 
troupe.  Je  dis  presque  toujours,  car  l’ordre 
établi  peut  être  troublé  par  des  passions 
violentes  :  alors  l’autorité  passe  à  un  autre; 
et,  après  avoir  de  nouveau  commencé  par 
la  force ,  elle  se  conserve  ensuite  de  même 
par  l’habitude. 

Il  y  a  donc,  dans  la  classe  des  Mammifères, 
des  espèces  qui  forment  de  véritables  so¬ 
ciétés;  et  c’est  de  ces  espèces  seules  que 
l’homme  tire  tous  ses  animaux  domestiques. 

Le  Cheval ,  devenu  par  la  domesticité 
l’associé  de  l’Homme,  l’est  naturellement  de 
tous  les  animaux  de  son  espèce.  Les  Che¬ 
vaux  sauvages  vont  par  troupes  ;  ils  ont  un 
chef  qui  marche  à  leur  tête  ,  qu’ils  suivent 
avec  confiance,  qui  leur  donne  le  signal  de 
la  fuite  ou  du  combat.  Ils  se  réunissent  ainsi 
par  instinct  ;  et  telle  est  la  force  de  cet  in¬ 
stinct  que  le  Cheval  domestique,  qui  voit 
une  troupe  de  Chevaux  sauvages,  et  qui  la 
voit  pour  la  première  fois ,  abandonne  sou¬ 
vent  son  maître  pour  aller  se  joindre  à  cette 
troupe,  laquelle,  de  son  côté,  s’approche  et 
l’appelle. 

Le  Mouton  que  nous  avons  élevé  nous 
suit;  mais  il  suit  également  le  troupeau  au 
milieu  duquel  il  est  né.  Il  ne  voit  dans 
l’Homme,  pour  me  servir  d’une  expression 
ingénieuse  de  F.  Cuvier,  que  le  chef  de  sa 
troupe.  Et  ceci  même  est  la  base  de  la  théo¬ 
rie  nouvelle.  L’Homme  n’est,  pour  les  ani¬ 
maux  domestiques,  qu’un  membre  de  la  so¬ 
ciété  :  tout  son  art  se  réduit  à  se  faire  accep¬ 
ter  par  eux  comme  associé;  car,  une  fois 
devenu  leur  associé,  il  devient  bientôt  leur 
chef,  leur  étant  aussi  supérieur  qu’il  l’est 
par  l’intelligence.  Il  ne  change  donc  pas 
l 'état  naturel  de  ces  animaux,  comme  le  dit 
Buffon  ;  il  profite,  au  contraire  ,  de  cet  état 
naturel.  En  d’autres  termes,  il  avait  trouvé 
les  animaux  sociables,  il  les  rend  domesti¬ 
ques  en  devenant  leur  associé,  leur  chef;  et 
la  domesticité  n’est  ainsi  qu’un  cas  particu¬ 
lier,  qu’une  simple  modification,  qu’une 
conséquence  déterminée  de  leur  sociabilité. 

Tous  nos  animaux  domestiques  sont,  de 
leur  nature  ,  des  animaux  sociables.  Le 
Bœuf,  la  Chèvre,  le  Cochon,  le  Chien,  le 
Lapin,  etc.,  vivent  naturellement  en  sociétés 
et  par  troupes.  Le  Chat  semble,  au  premier 
coup  d’œil,  faire  une  exception;  car  l’espèce 
du  Chat  est  solitaire,  comme  je  l’ai  déjà  dit. 


Mais  le  Chat  est  -  il  réellement  domestique? 
Il  vit  auprès  de  nous;  mais  s’associe-t-il  à 
nous?  Il  reçoit  nos  bienfaits;  mais  nous 
rend-il,  en  échange,  la  soumission,  la  doci¬ 
lité,  les  services  des  espèces  vraiment  domes¬ 
tiques  ?  Le  temps ,  les  soins,  l’habitude,  ne 
peuvent  donc  rien  sans  une  nature  primiti¬ 
vement  sociable;  et,  comme  on  le  voit, 
l’exemple  même  du  Chat  en  est  la  preuve 
la  plus  formelle.  Buffon  reconnaît  que  , 
«quoique  habitants  de  nos  maisons,  les 
»  Chats  ne  sont  pas  entièrement  domesti- 
»  ques  ,  et  que  les  mieux  apprivoisés  n’en 
«  sont  pas  plus  asservis  (1).  »  Et  dans  l’op¬ 
position  de  ces  deux  mots ,  apprivoisés  et 
asservis  ,  il  y  a  le  germe  d’une  vérité  pro¬ 
fonde.  L’Homme  peut,  en  effet,  apprivoiser 
jusqu’aux  espèces  les  plus  solitaires  et  les 
plus  féroces.  Il  apprivoise  l 'Ours ,  le  Lion  , 
le  Tigre.  Les  anciens  ,  qui  faisaient  plus 
pour  un  vain  luxe  que  nous  ne  faisons  pour 
la  science,  ont  vu  des  chars  traînés  par  des 
Tigres  et  des  Panthères.  On  voit  tous  les 
jours  des  Ours  qui  obéissent  a  leur  maître , 
qui  se  plient  à  des  exercices.  Et  cependant, 
aucune  espèce  solitaire ,  quelque  facile 
qu’elle  soit  à  apprivoiser  ,  n’a  jamais  donné 
de  race  domestique. 

C’est  qu’une  habitude  n’est  pas  un  in¬ 
stinct.  C’est  par  habitude  qu’un  animal 
s’apprivoise,  et  c’est  par  instinct  qu’il  est 
sociable.  Si  l’on  sépare  une  Vache,  une 
Chèvre,  une  Brebis  de  leur  troupeau,  ces 
animaux  dépérissent ,  et  ce  dépérissement 
même  est  une  nouvelle  preuve  du  besoin 
qu’ils  ont  de  vivre  en  société.  F.  Cuvier  rap¬ 
porte  un  fait  qui  montre  bien  toute  la  diffé¬ 
rence  qu’il  y  a  entre  un  animal  qui  n’a  que 
Yhabitude  de  la  société  ,  et  un  animal  qui  en 
a  l’instinct.  «  Une  Lionne  avait  perdu,  dit-il, 
»  le  Chien  avec  lequel  elle  avait  été  élevée , 
»  et  pour  offrir  toujours  le  même  spectacle 
»  au  public,  on  lui  en  donna  un  autre 
b  qu’aussitôt  elle  adopta.  Elle  n’avait  pas 
»  paru  souffrir  de  la  perle  de  son  compa- 
»  gnon  ;  l’affection  qu’elle  avait  pour  lui  était 
»  très  faible;  elle  le  supportait,  elle  sup- 
j»  porta  de  même  le  second.  Cette  Lionne 
»  mourut  à  son  tour  ;  alors  le  Chien  nous 
»  offrit  un  tout  autre  spectacle:  il  refusa  de 
»  quitter  la  loge  qu’il  avait  habitée  avec 
»  elle  ;  sa  tristesse  s’accrut  de  plus  en  plus , 

(i)  Histoire  du  Chat,  t.  VI,  p.  7. 


soc 


soc 


»  le  troisième  jour  il  ne  voulut  plus  manger, 
»  et  il  mourut  le  septième.  » 

Plus  on  étudie  la  question  ,  plus  on  voit 
donc  la  domesticité  naître  de  la  sociabilité. 
L’Homme  n’a  ,  pour  agir  sur  les  animaux  , 
qu’un  petit  nombre  de  moyens.  Or  il  était 
curieux  de  suivre  comparativement  les  ef¬ 
fets  de  ces  moyens  sur  les  animaux  solitaires 
et  sur  les  animaux  sociables;  et  c’est  ce  qu’a 
fait  F.  Cuvier. 

La  faim  est  le  premier  de  ces  moyens,  et 
l’un  des  plus  puissants.  C’est  par  la  faim 
que  l’on  soumet  les  jeunes  Chevaux  élevés 
dans  l’indépendance.  On  ne  leur  donne  que 
peu  d’aliments  à  la  fois,  et  à  de  longs  in¬ 
tervalles.  L’animal  prend  ainsi  de  l’affection 
pour  celui  qui  le  soigne;  et  si  l'on  ajoute  à 
propos  quelque  nourriture  choisie  ,  cette 
affection  s’accroît  beaucoup,  et  par  suite 
l’autorité  de  l’Homme.  «  C’est,  dit  F.  Cuvier, 
»  au  moyen  de  véritables  friandises,  surtout 
»  du  sucre,  qu’on  parvient  à  maîtriser  les 
»  animaux  herbivores,  et  à  les  soumettre  à 
»  ces  exercices  extraordinaires  dont  nos  cir- 
»  ques nous rendentquelquefoisles témoins.» 

La  veille  forcée  est  un  moyen  plus  puis¬ 
sant  encore  que  la  faim.  Nul  autre  n’abat 
plus  l’énergie  de  l’animal  ,  et  par  consé¬ 
quent  ne  le  dispose  plus  sûrement  à  l’obéis¬ 
sance.  On  obtient  cette  veille  forcée  par  la 
faim  même  poussée  très  loin  ,  par  des  coups 
de  fouet,  par  un  bruit  retentissant  tel  que 
celui  du  tambour  ou  de  la  trompette;  et,  à 
l’occasion  de  l’effet  du  bruit  sur  les  ani¬ 
maux,  F.  Cuvier  a  fait  une  remarque  très 
curieuse  :  c’est  que  plusieurs  animaux  ne 
distinguent  jamais  la  cause  des  modifica¬ 
tions  qu’ils  éprouvent  par  les  sons.  Qu’un 
étalon  ,  qu’un  Taureau  se  sentent  frappés  , 
c’est  a  la  personne  qui  a  porté  le  coup  qu’ils 
s’en  prennent.  Le  Sanglier  se  jette  sur  le 
chasseur  dont  la  balle  l’a  blessé.  Et  ces  mê¬ 
mes  animaux  ,  quelque  expérience  qu’ils 
aient  du  bruit  qui  les  fait  souffrir,  n’en 
rapportent  jamais  la  cause  ni  à  l’instrument 
qui  le  produit,  ni  à  la  personne  qui  emploie 
cet  instrument;  ils  souffrent  passivement, 
comme  s’ils  éprouvaient  un  mal  intérieur  : 
phénomène  singulier,  que  F.  Cuvier  attri¬ 
bue  à  la  nature  particulière  des  sensations 
de  l’ouïe  ,  et  qui  mériterait  bien  d’être 
suivi. 

Par  la  faim,  par  la  veille  forcée,  l’Homme 
T.  xi. 


657 

excite  les  besoins  de  l’animal  ;  mais  il  ne  les 
excite  que  pour  les  satisfaire.  Ce  n’est  ,  en 
effet,  que  là  où  le  bienfait  commence  de 
notre  part,  que  commence  réellement  notre 
empire.  Aussi  l’Homme  ne  se  borne-t-il  pas 
à  satisfaire  les  besoins  naturels,  il  fait  naître 
des  besoins  nouveaux.  Par  l’emploi  d’une 
nourriture  choisie,  il  fait  naître  un  plaisir, 
et  par  suite  un  besoin  nouveau.  Un  besoin 
plus  nouveau,  plus  artificiel  encore,  est  ce¬ 
lui  des  caresses.  Le  Cheval,  l’Éléphant,  etc., 
reçoivent  nos  caresses  comme  un  bienfait; 
le  Chat  met  quelquefois  de  la  passion  à  les 
rechercher.  C’est  sur  le  Chien  qu’elles  agis¬ 
sent  avec  le  plus  de  force ,  et ,  ce  qui  mérite 
attention  ,  c’est  que  toutes  les  espèces  du 
genre  Chien  y  sont  presque  également  sen¬ 
sibles.  «  La  ménagerie  du  roi,  dit  F.  Cu- 
»  vier,  a  possédé  une  Louve  sur  laquelle  les 
»  caresses  de  la  main  et  de  la  voix  produi- 
»  saient  un  effet  si  puissant,  qu’elle  sem- 
»  blait  éprouver  un  véritable  délire  ,  et  sa 
»  joie  ne  s’exprimait  pas  avec  moins  de  vi- 
»  vacité  par  ses  cris  que  par  ses  mouvements. 
»  Un  Chacal  du  Sénégal  était  dans  le  même 
»  cas ,  et  un  Renard  commun  en  était  si  fort 
»  ému  ,  qu’on  fut  obligé,  de  s’abstenir  à  son 
v  égard  de  tout  témoignage  de  ce  genre,  par 
»  la  crainte  qu’ils  n’amenassent  pour  lui  un 
»  résultat  fâcheux.  » 

L’Homme  n’arrive  donc  à  soumettre  l’a¬ 
nimal  que  par  adresse,  par  séduction.  11 
excite  les  besoins  de  l’animal  pour  se  don¬ 
ner,  si  l’on  peut  ainsi  dire,  le  mérite  de  les 
satisfaire;  il  fait  naître  des  besoins  nou¬ 
veaux;  il  se  rend  peu  à  peu  nécessaire  par 
*  ses  bienfaits;  et  quand  il  en  est  venu  là,  il 
emploie  la  contrainte  et  les  châtiments: 
mais  il  ne  les  emploie  qu’alors,  car,  s’il  eût 
commencé  par  les  châtiments  ,  il  n’aurait 
pas  amené  la  confiance  ;  et  il  ne  les  emploie 
qu’avec  mesure ,  car  les  deux  effets  les  plus 
sûrs  de  toute  violence  sont  la  révolte  et  la 
haine. 

«  L’Homme,  dit  F.  Cuvier,  n’a  autre 
»  chose  à  soumettre  dans  l’animal  ,  que  la 
»  volonté.  »  Et ,  comme  on  vient  de  le  voir, 
l’Homme  n’agit  sur  la  volonté  que  par  les 
besoins  :  il  excite  ces  besoins,  il  en  fait  naître 
de  nouveaux;  il  supprime  enfin  la  source 
de  quelques-uns  par  la  castration.  Le  Tau¬ 
reau  ,  le  Bélier,  par  exemple,  ne  se  soumet¬ 
tent  complètement qu’après leur  mutilation. 

83 


658 


SOD 


SOEM 


Tels  sont  les  moyens  employés  par  l’Hom¬ 
me.  Or,  ces  moyens  qui ,  appliqués  à  un 
animal  sociable ,  en  font  un  animal  domes¬ 
tique,  ne  font  qu’un  animal  apprivoisé  d’un 
animal  solitaire  ;  la  véritable  et  primitive 
source  de  la  domesticité  n’est  donc,  encore 
une  fois,  que  dans  l’instinct  sociable. 

Nous  avons  déjà  rendu  plusieurs  ani¬ 
maux  domestiques  ;  mais,  sans  aucun  doute, 
beaucoup  d’autres  pourraient  le  devenir 
encore.  Sans  parler  des  Singes,  que  la  vio¬ 
lence,  que  la  mobilité,  que  la  pétulance  de 
leur  caractère  rendent  incapables  de  toute 
soumission  ,  et  qu’il  faut  par  conséquent 
exclure,  malgré  leur  intelligence  et  leur 
instinct  sociable  ;  ni  des  Didelphes ,  des 
Édentés ,  des  Rongeurs  dont  l’intelligence  est 
trop  bornée  pour  que  l’Homme  pût  en  tirer 
de  grands  avantages,  presque  tous  les  Pa¬ 
chydermes  qui  ne  sont  pas  encore  domesti¬ 
ques  pourraient  le  devenir,  nommément  le 
Tapir  :  plus  grand  ,  plus  docile  que  le  San¬ 
glier,  il  nous  donnerait  des  races  domesti¬ 
ques  supérieures  peut-être  à  celle  du  Cochon. 
Les  peuples  pêcheurs  pourraient  dresser  le 
Phoque  à  la  pêche;  nous-mêmes ,  nous  de¬ 
vrions  ne  pas  négliger  l’éducation  du  Zèbre, 
du  Couagga ,  du  Daw ,  de  VHémione,  ces 
belles  espèces  de  Solipèdes,  de  VAlpaca,  de 
la  Vigogne,  ces  espèces  de  Ruminants  à  pe¬ 
lage  si  riche  et  beaucoup  plus  fin  que  la 
laine. 

La  sociabilité,  qui  donne  la  domesticité, 
marque  donc,  parmi  les  espèces  sauvages, 
celles  qui  pourraient  devenir  encore  domes¬ 
tiques.  Mais  l’instinct  sociable,  s'il  agissait 
seul ,  ne  donnerait  peut-être  que  l’individu 
domestique  :  un  second  fait  vient  le  renfor¬ 
cer  et  donne  la  race  ;  et  ce  second  fait  est 
la  transmission  ,  d’une  génération  à  une 
autre,  des  modifications  acquises  par  une 
première  ;  fait  d’un  ordre  très  général  et 
sur  lequel  je  ne  puis  m’étendre  ici. 

Ainsi  l 'instinct  sociable,  pris  isolément, 
donn e,  V individu  domestique;  et,  renforcé 
par  la  transmission  des  modifications  ac¬ 
quises ,  il  donne  la  race.  (Flourens.) 

SODA.  bot.  ph.  —  Nom  spécifique  de  la 
Soude  cultivée,  Salsola  Soda  Lin.,  qui  est 
devenu  le  nom  de  la  section  des  Salsola 
dans  laquelle  rentre  cette  espèce. 

SODADA.  bot.  ph.  — Ce  genre,  proposé 
par  Forskael,  adopté  par  MM.  Delile,  De 


Candolle  ,  etc.,  et  dont  le  type  était  le  So- 
dada  decidua  Forsk.,  est  confondu  par 
M.  Endlicher  avec  les  Capparis,  dans  les¬ 
quels  il  forme  seulement  une  section. 

(D.  G.) 

SODALITHE  (de  soda,  soude;  ItQoç, 
pierre),  min. — Espèce  minérale  de  l’ordre  des 
Silicates  alumineux,  à  base  de  Soude,  comme 
son  nom  l’indique,  et  qui  paraît  être  une 
combinaison  d’un  Silicate  d’Alumine  et  de 
Soude,  avec  un  chlorure  de  Sodium.  C’est 
une  substance  pierreuse,  transparente,  sans 
couleur  ou  de  couleur  accidentelle  et  varia¬ 
ble,  d’un  éclat  vitreux  passant  à  l’éclat  gras, 
cristallisant  en  dodécaèdre  rhomboïdal  et 
offrant  des  clivages  plus  ou  moins  nets,  pa¬ 
rallèles  aux  faces  de  ce  dodécaèdre.  Elle  ne 
donne  pas  d’eau  par  la  calcination;  elle  est 
fusible  au  chalumeau  en  un  verre  incolore, 
et  soluble  en  gelée  dans  les  acides  azotique 
et  chlorhydrique.  Ce  minéral  a,  par  sa  com¬ 
position,  comme  par  sa  forme,  beaucoup  de 
rapport  avec  les  substances  nommées  Spi- 
nellane,  Haüyne  et  Lapis  lazuli.  Sa  dureté 
est  de  5,5;  sa  densité,  de  2,28.  On  en  con¬ 
naît  trois  variétés  qui  se  distinguent  par 
leurs  couleurs,  comme  par  les  lieux  où  on 
les  trouve:  la  Sodalithe  du  Vésuve,  qui  se 
rencontre  en  cristaux  incolores  dans  une 
dolomie  de  la  Fossa  Grande,  au  Vésuve  ;  la 
Sodalithe  du  Groenland,  qui  est  d’un  vert 
obscur,  et  que  l’on  trouve  en  masses  lamel¬ 
laires  dansun  Micaschiste,  à  Kangerdluarsuk, 
au  Groenland;  et  la  Sodalithe  de  Sibérie, 
d’un  beau  bleu  d’azur,  et  provenant  des 
monts  Ilmen  ;  cette  dernière  variété  a  été 
d’abord  désignée  sous  le  nom  de  Cancrinite 
que  M.  G.  Rose  a  depuis  transporté  à  un 
autre  minéral  distinct  de  la  Sodalithe. 

(Del.) 

*S0D10,  Kæmpf.  bot.  ph.  —  L’un  des 
synonymes  du  genre  Rhapis. 

SODIUM,  chim.  et  min.  —  Corps  simple 
métallique,  dont  le  premier  degré  de  com¬ 
binaison  avec  l’oxigène  forme  la  Soude. 
Voy.  ce  mot.  (Del.) 

*SOEMMERI]\GïA  (dédié  au  célèbre  mé¬ 
decin  Sœmmering).  bot.  ph  — Genre  de  la 
famille  des  Légumineuses  -  Papilionacées , 
tribu  des  Hédysarées,  créé  par  M.  Martius 
pour  une  plante  herbacée,  spontanée  dans 
les  lieux  marécageux  au  Brésil ,  voisine  des 
OEschynomene,  desquels  elle  se  distingue  par 


SOI 


SOL 


659 


ses  fleurs  blanches,  de  consistance  scarieuse; 
et  par  ses  légumes  comprimés,  divisés  seule¬ 
ment  en  2-5  articles  marginés,  monospermes. 

(D.  G.) 

SOGALGINE.  Sogalgina  (anagramme  de 
Galinsoga ).  bot.  ph.  —Genre  de  la  famille  des 
Composées,  tribu  des  Sénécionées,  formé 
pour  des  plantes  herbacées,  annuelles,  du 
Mexique,  précédemment  classées  parmi  les 
Galinsoga.  Elles  se  distinguent  de  ces  der¬ 
nières  par  les  fleurs  de  leur  rayon  bilabiées 
et  non  ligulées;  par  les  écailles  de  leur  in- 
volucre  plus  nombreuses  et  non  sur  un  seul 
rang;  par  leurs  stigmates  prolongés  en  ap¬ 
pendice  filiforme;  enfin  par  leurs  akènes 
cylindracés  et  non  anguleux.  On  cultive 
quelquefois,  dans  les  jardins,  la  Sogalgine 
trilobée,  Sogalgina  trilobata  Cass.  (Galin¬ 
soga  trilobata  Cav.), herbe  touffue,  annuelle, 
originaire  du  Mexique,  à  feuilles  opposées  , 
oblongues,  trilobées  ou  pinnatifides-incisées, 
variant  beaucoup  de  forme.  Ses  fleurs  sont 
jaunes,  à  grands  rayons,  dont  la  lèvre  externe 
est  tridentée,  tandis  que  l’interne  est  bi¬ 
partie.  (D.  G.) 

♦SOGALIGIVA,  Steudel.  bot.  ph. — Syno¬ 
nyme  de  Sogalgina ,  et  formé  également  par 
anagramme  de  Galinsoga. 

♦50GUMES.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Car¬ 
nassiers  ,  tribu  des  Féroniens,  proposé  par 
Leach,  adopté  par  Hope  (  Coleoplerist’ s  ma- 
nual,  t.  II,  p.  71)  et  par  de  Chaudoir  (  Ex¬ 
trait  du  Bull,  de  la  Soc.  imp.  des  nalur.  de 
Moscou,  1838,  p.  8  ,  13).  Ce  genre  a  pour 
type  le  Pœcilus  punctulatus  F.  Dej.  ,  espèce 
qui  se  trouve  en  Europe  et  en  Asie  (Sibérie). 
Le  P.  barbarus,  Lucas,  nous  a  paru  devoir 
en  faire  aussi  partie.  (C.) 

SOGHO  ouSOGO.  poiss. — Iserta entendu 
les  nègres  de  la  côte  de  Guinée  donner  ce 
nom  à  un  Poisson  du  genre  Holocentre,  qui 
constitue  vraisemblablement  l’espèce  dési¬ 
gnée  par  Cuvier  et  Valenciennes  sous  le  nom 
de  Holocentre  a  grosses  épines,  Holocentrum 
hastalum.  Toutefois  Bloch  applique  le  nom 
de  Sogho  à  l’espèce  d’Amérique,  I’Holocentre 
a  longues  nageoires,  Holocenlrus  Sogho  BL, 
Holocentrum  lonqipinne  Cuv.  et  Valenc. 

(E.  Ba.) 

SOIE.  ins.  —  Voy.,  à  l’article  sécrétions, 
l 'appendice  concernant  les  Sécrétions  des 
animaux  sans  vertèbres.  (C.  d’O.)  , 


♦SOIE.  Seta.  bot.  —  On  nomme  ainsi  les 
poils  raides,  isolés,  qui  se  trouvent  souvent 
au  sommet  des  feuilles.  Il  faut  bien  distin¬ 
guer  ces  poils  de  ceux  qui  revêtent  la  surface 
de  divers  organes  des  plantes,  etqui,  donnant 
à  ceux-ci  un  aspect  analogue  à  celui  d’une 
étoffe  de  soie,  leur  ont  fait  appliquer  le  nom 
de  soyeux,  sericeus.  D’un  autre  côté,  c’est 
par  suite  d’une  comparaison  avec  la  finesse 
des  fils  de  soie  qu’on  a  formé  l’épithète  de 
sélacé  qu’on  applique  souvent  à  des  orgarfles 
ou  divisions  d’organes  rétrécis  en  filaments 
déliés.  On  donne  aussi  le  nom  de  Soie  au 
pédicelle  qui  porte  l’urne  des  Mousses. 

(D.  G.) 

SOL.  moll.  —  Nom  donné  par  Klein  à 
certaines  espèces  de  Trochus  dont  le  bord 
est  divisé  en  rayons. 

SOL.  géol.  —  La  plupart  des  géologues 
appliquent  le  nom  de  Sol  à  toute  l’écorce 
terrestre  consolidée  (Sol  primordial,  Sol  se¬ 
condaire,  etc.);  mais  quelques  géologues 
réservent  ce  nom  pour  désigner  seulement 
la  partie  la  plus  superficielle  de  l’enveloppe 
du  globe,  celle  sur  laquelle  nous  marchons 
et  qui  varie,  quanta  son  aspect  et  à  ses  pro¬ 
priétés,  suivant  la  nature  des  substances 
minérales  qui  entrent  dans  la  composition 
des  divers  terrains.  C’est  ainsi  qu’on  dit  un 
Sol  granitique,  calcaire,  argileux,  sablon¬ 
neux,  etc.  Voy.  terrains.  (C.  d’O.) 

*  SOLACUIALS  (  <7wÀy)v ,  tube;  xpnoç  , 
lis),  échln.  —  M.  Goldfuss  a  décrit  sous  ce 
nom  trois  espèces  d’un  genre  fossile  d’Echi- 
nodermes  ,  de  la  famille  des  Crinoïdes  li 
bres  ,  trouvées  dans  le  terrain  jurassique. 
Une  autre  espèce,  de  Streitberg,  a  été  ajou¬ 
tée  par  le  comte  de  Münster.  M.  Agassiz 
rapproche  ,  bien  qu’avec  doute  ,  ce  genre 
Solacrinus  des  Glenotremiles  de  M  Goldfuss 
(Agass.,  Prodr.  Echin.,  1834).  (G.  B.) 

♦SOLANACÉES.  Solanaceæ.  bot.  ph.— 
Famille  de  plantes  dicotylédonées,  monopé¬ 
tales ,  hypogynes  ,  connue  antérieurement 
sous  le  nom  de  Solanées,  maintenant  ré¬ 
servé  à  l’une  de  ses  tribus.  Ses  caractères 
sont  les  suivants  :  Calice  monophylle  à  cinq 
divisions ,  plus  rarement  à  quatre  ou  six  , 
persistant  et  souvent  accrescent.  Corolle  ré¬ 
gulière  en  roue,  en  cloche  ou  en  entonnoir, 
dont  la  préfloraison  est  plissée,  indupliquée 
ou  valvaire.  Cinq  étamines  insérées  à  son 
tube  et  alternant  avec  les  divisions ,  incluses 


660 


SOL 


SOL 

ou  saillantes,  à  anthères  introrses,  bilocu- 
laires ,  dressées  ou  oscillantes,  quelquefois 
conniventes  ou  même  soudées  entre  elles 
au  sommet,  s’ouvrant  par  des  fentes  ou  des 
pores  apicillaires.  Ovaire  libre,  à  deux  lo¬ 
ges  ,  quelquefois  doublées  par  la  prolonga¬ 
tion  et  la  réflexion  des  cloisons  ,  rarement 
portées  au  nombre  de  trois  ou  cinq  par  l’ad¬ 
dition  d’un  ou  de  trois  carpelles,  renfermant 
un  grand  nombre  d’ovules  amphitropes  in¬ 
sérés  à  des  placentas  simples  ou  doubles , 
axiles  ,  mais  souvent  saillants  à  l’intérieur. 
Style  simple  terminé  par  un  stigmate  indi¬ 
vis  ,  ou  découpé  en  autant  de  lobes  qu’il  y 
a  de  loges.  Fruit  charnu  ou  capsulaire,  s’ou¬ 
vrant  ,  dans  ce  dernier  cas  ,  par  une  déhis¬ 
cence  septicide  ou  par  une  fente  circulaire 
qui  comprend  le  calice  persistant ,  quelque¬ 
fois  indéhiscent.  Graines  réniformes  et  com¬ 
primées  sur  leurs  faces  latérales  ou  ovoïdes, 
à  tégument  crustacé,  quelquefois  doublé 
d’une  couche  pulpeuse,  plus  rarement  mem¬ 
braneux,  à  périsperme  charnu  et  abondant. 
Embryon  tantôt  (dans  les  graines  réniformes 
et  comprimées)  arqué,  semi-annulaire  ou 
annulaire,  à  cotylédons  demi-cylindriques, 
à  radicule  tournée  vers  le  hile  ;  tantôt  à  co¬ 
tylédons  élargis  et  foliacés,  à  radicule  infère 
et  écartée  du  hile  alors  ventral.  Les  espèces 
sont  des  herbes  annuelles  ou  vivaces,  des 
sous  -  arbrisseaux  ou  des  arbres,  à  suc 
aqueux  ;  leurs  feuilles  sont  entières,  lobées 
ou  pinnatiséquées ,  sans  stipules,  alternes  , 
mais  souvent  comme  opposées  ou  rappro¬ 
chées  latéralement  deux  à  deux  vers  le  som¬ 
met  de  la  plante  ,  par  suite  de  soudures  et 
de  substitutions  de  rameaux  latéraux  à  ceux 
d’un  ordre  plus  élevé.  Par  la  même  raison 
les  fleurs  se  montrent  souvent  plus  ou  moins 
loin  des  aisselles,  et  sans  rapport  apparent 
avec  la  situation  des  feuilles;  mais  un  exa¬ 
men  attentif  fait  reconnaître  ordinairement 
une  inflorescence  définie,  avec  des  fleurs  so¬ 
litaires  ou  des  cymes  scorpioïdes.  Le  plus 
grand  nombre  des  Solanées  appartient  aux 
régions  tropicales;  très  peu  s’avancent  dans 
les  régions  tempérées  des  deux  hémisphères, 
aucune  dans  les  très  froides.  Le  genre  Sola- 
nurn  ,  dont  les  espèces  si  multipliées  for¬ 
ment  une  grande  proportion  de  la  famille, 
en  présente  la  majeure  partie  en  Amérique, 
a  laquelle  appartiennent  aussi  la  plupart  de 
celles  des  autres  genres;  ceux  de  la  tribu  des 


Hyoscyarnées  sont,  au  contraire,  de  l’ancien 
continent.  Des  substances  alcaloïdes,  narco¬ 
tiques,  associées  à  unematière  âcre  en  propor¬ 
tions  diverses,  quelquefois  à  une  matière  ex¬ 
tractive  amère  ou  à  une  huile  éthérée  ,  déter¬ 
minent  les  propriétés  les  plus  généralement 
répandues  dans  ces  plantes.  Elles  résident 
dans  les  sucs  des  racines ,  feuilles  et  fruits 
de  certaines  espèces  vulgaires  en  Europe  , 
telles  que  la  Mandragore  ,  la  Belladone  ,  la 
Jusquiame,  la  Stramoine,  la  Morelle  et  de 
beaucoup  d’autres,  qui,  comme  étrangères, 
sont  moins  communément  connues. 

Ces  plantes  ont  donné  leur  nom  aux  alca¬ 
loïdes  qui  leur  communiquent  ces  propriétés 
et  que  la  chimie  y  a  constatées  (  Atropine , 
Hyoscyanine,  Daturine,  Soîanine).  Le  Tabac 
(  Nicotiana  ),  d’un  usage  aujourd’hui  si  gé¬ 
néral,  le  doit  à  des  qualités  analogues,  nar¬ 
cotiques  et  excitantes,  et  sans  danger  seu¬ 
lement  par  le  mode  ordinaire  d’administra¬ 
tion  qui  évite  le  contact  de  son  suc  avec  la 
membrane  intestinale,  sur  laquelle  son  ef¬ 
fet  est  très  énergique.  Cependant ,  dans  un 
petit  nombre  de  fruits  de  Solanées,  comme 
la  Tomate  ( Lycopersicum  esculenlum),  l’Au¬ 
bergine  (  Solarium  melon  gêna)  et  quelques 
autres,  la  proportion  de  ces  principes  à  celle 
du  mucilage  est  assez  faible  pour  qu’ils 
soient  doux  et  comestibles.  Mais  c’est  sur¬ 
tout  la  Pomme  de  terre  (  Solarium  tubero- 
sum ),  dont  l’emploi  fait  contraste  avec  tous 
les  narcotiques  des  plantes  de  la  famille  et 
même  du  genre.  Il  est  vrai  que  cet  aliment 
si  usité  est  fourni  par  une  autre  partie  du 
végétal  et  tout  autrement  modifiée,  par  les 
rameaux  inférieurs  et  souterrains  qui  for¬ 
ment  ,  en  se  renflant ,  de  riches  dépôts  de 
fécule. 

GENRES. 

*  Curvembrvées.  Embryon  plus  ou  moins 
arqué  à  cotylédons  demi-cylindriques. 

Tribu  1. — Nicotianées. 

Capsule  biloculaire ,  se  séparant  en  deux 
valves  par  une  déhiscence  scepticide. 

Fabiana  ,  R.  Pav.  —  Nierèmbergia  ,  R. 
Pav.  —  Pétunia  ,  J.  —  Nicotiana  ,  Tourn. 
(l'abacus  ,  Mœnch.  —  Codylis ,  Raf.  — -  Sa- 
cran  thus  ,  Don.  —  Nyctagella ,  Tabacum  et 
Tabacina,  Reichenb.)  -  Lehmannia,  Spreng. 
—  Nectouxia,  Kth.  —  Marchea,  L.-C.  Rich, 
(Lamarckea,  Pers.). 


SOL 

Tribu  2.  —  Daturées. 

Capsule  ou  baie  incomplètement  4-locu- 
laire. 

Dictyocalyx  ,  Hook.  f. — Dalura  ,  L. 

( Stramonium ,  Tourn.) — Brugmansia,  Pers. 

—  Solandra,  Sw.  (Swarlzia,Gmé\.  nonW.). 

Tribu  3.  —  Hyoscyamées. 

Capsule  biloculaire,  s’ouvrant  par  une 
fente  circulaire. 

Hyoscyamus  ,  Tourn.  (Physoclœna,  G. 
Don.)  —  Anisodns,  Link  (Whüleya,  Sweet.) 

—  Scopolia ,  Jacq.  ( Scopoiina ,  Schult.). 

Tribu  4. — Solanées. 

Baie  à  deux  loges  ou  plus,  ou  fruit  sec 
indéhiscent. 

‘ Nicandra,  Ad.  ( Calydermos ,  R.  Pav.)  — 
Physalis ,  L.  ( Alkekengi ,  Tourn. —  Cacabus, 
Bernh.  —  Herschelia,  Bowd.)  —  Sarracha, 
R.  Pav.  ( Bellinia ,  Roem.  Sch. —  Jallomata , 
Schlecht.)-—  Margaranlhus,  Schl. —  Wilhe- 
ringia ,  Lher.  ( Cyathoslyles ,  Schott.)  —  Cy  ■ 
phomandra ,  Sendt.  — Alhenœa  ,  Sendt.  — 
Capsicum  ,  Tourn.  —  Aureliana  ,  Sendt. — 
Solanum  ,  L.  [Uelongena  ,  Tourn.  —  Pseu- 
docapsicum  et  Dulcamara,  Mœnch.  —  Nyc- 
terium  ,  Vent.  —  Androcera  ,  Nutt.  —  Ce - 
ranlhera  ,  Raf.  —  Acquarlia,  Jacq.  —  Bas- 
sowia ,  Aubl.  )  —  Lycopersicum  ,  Tourn. 
( Psolanum ,  Neck.) —  AO-opa,  L.  ( Belladona , 
Tourn.  —  Busbeckia,  Mart.)  —  Discopodium, 
Hochst.  —  Hebecladus,  Miers.  — Salpichroa , 
Miers.  —  Withania,  Panz.  —  Mandragora, 
Tourn.  —  Himeranlhus,  Endl.  —  Jaborosa, 
J.  —  Trinogeton  ,  Benth.  —  Treconœtes  , 
Miers.  —  Dorysligma,  Miers.  — Juanulloa, 
R.  Pav.  ( Utloa ,  Pers,  — Laureria,  Schl.) — 
Sicklera ,  Sendt.  —  Lycium,  L.  —  Lyciople- 
sium  ,  Miers.  —  Chœnestes  ,  Miers.  —  Ac- 
nistus ,  Schott. 

**Rectembryées.  Embryon  droit,  à  coty¬ 
lédons  foliacés  et  radicule  infère. 

Tribu  5.  —  Cestrinées. 

Baie  biloculaire. 

Ceslrum,  L. — Dunalia,  Kth.  ( Dierbachia , 
Spr.  )  —  Habrothamnus ,  Endl.  (  Meyenia  , 
Scblecht.)  —  Jochromci,  Benth.  —  Acocan- 
thera ,  G.  Don. 

Tribu  6.  —  Vestiées. 

Capsule  biloculaire. 

Vestia,  W.  ( Periphragmos ,  R.  Puy.  — 


SOL  601 

Canlua ,  J .)  ■ —  Sessea ,  R.  Pav.  —  Melter- 
nichia,  Mik. 

Endlicher  cite  cà  la  suite,  avec  doute,  plu¬ 
sieurs  genres  :  Colylanlhera  ,  Bl. — /scm- 
tliera,  Nees  (que  De  Candolle  rapporte  aux 
Cyrtandracées  ).  —  Darius  ,  Lour.  —  Do- 
nema  ,  Thunb.  —  Triguera  ,  Cav.  —  Sth/- 
malococca ,  W.  ;  et,  de  plus,  1  e  Desfonlai- 
nia ,  R.  Pav.,  et  le  Retzia ,  Thunb.,  qu’il 
considère  comme  devant,  l’un  et  l’autre, 
former  le  noyau  de  deux  petites  familles 
distinctes.  Foy.  retziacées  et  desfontai- 
niées.  (Ad.  J.) 

SOL  AN  ANDRA,  dot.  ph.  —  C’est  ainsi 
que  Persoon  ( Enchir .,  II,  p.  213)  écrit  un 
nom  de  genre  que  Ventenat  écrit  Solenan - 
dria.  Voy.  ce  mot.  (D.  G.) 

SOL  ANDRE.  Solandra  (du  nom  du  bo- 
tanisteanglaisSolander).  bot.  ph. — Plusieurs 
genres  ontsuccessivementreçu  ce  nom.  L’un, 
crée  par  Linné  fils,  et  appartenant  à  la  fa¬ 
mille  des  Ombellifères,  est  rapporté,  comme 
synonyme,  aux  Hydrocolyle.  Un  second,  éta¬ 
bli  par  Murray,  dans  la  famille  des  Malva- 
cées,  tribu  des  Sidées,  rentre  comme  syno¬ 
nyme  dans  le  genre  Lagunea  Cavan.  Enfin, 
le  seul  qui  ait  conservé  sa  dénomination  a 
été  formé  par  Swartz  dans  la  famille  des  So¬ 
lanées.  Il  se  range  immédiatement  à  côté  des 
Dalura.  Il  comprend  des  arbrisseaux  sar- 
menteux  des  Antilles  et  de  l’Amérique  tro¬ 
picale,  à  feuilles  alternes,  un  peu  charnues, 
ramassées  à  l’extrémité  des  rameaux,  à  très 
grandes  fleurs  terminales,  présentant  l’orga¬ 
nisation  suivante  :  Un  calice  tubuleux,  3-5- 
fide,  persistant;  une  corolle  en  entonnoir 
ventru,  à  limbe  plissé,  5-ûde  ;  cinq  étamines 
à  anthères  versatiles;  un  ovaire  incomplète¬ 
ment  quadriloculaire,  l’une  de  ses  cloisons 
se  désorganisant  dans  sa  moitié  supérieure. 
A  ces  fleurs  succède  un  fruit  pulpeux,  po- 
lysperme,  quadriloculaire,  entouré  par  le 
calice  qui  s’est  fendu  sur  un  côté.  On  cultive 
fréquemmenten  pleine  terre  de  serre  chaude 
le  Solandre  a  grandes  flegrs,  Solandra 
graytdiflora  Swartz,  très  grand  arbuste  des 
Antilles,  grimpant  au  moyen  de  ses  longs 
rameaux  qui  s’appuient  sur  les  objets  voisins, 
à  grandes  feuilles  obovales-  oblongues,  acu- 
rninées,  pubescentes,  visqueuses;  à  fleurs 
terminales,  généralement  solitaires,  longues 
de  2  décimètres,  odorantes,  d’un  jaune  ver¬ 
dâtre  sur  le  tube,  blanches  sur  le  limbe  , 


662 


SOL 


lavées  de  rouge  à  l’intérieur.  On  multiplie 
cette  belle  espèce  par  graines  et  par  boutu¬ 
res,  sur  couches  chaudes  et  sous  châssis. 

(D.  G.) 

SOLANÉES.  Solaneœ.  bot.  ph.  —  Ce 
nom  ,  réservé  par  les  auteurs  les  plus  mo¬ 
dernes  à  une  tribu  des  Solanacées  (  voy.  ce 
mot),  servait  plus  anciennement  pour  dési¬ 
gner  le  groupe  tout  entier.  (Ad.  J.) 

*SOLANOCRIMTES.  échin.  —  Genre 
établi  par  M.  Goldfuss  pour  des  Crinoïdes 
fossiles  du  calcaire  jurassique  du  Wurtem¬ 
berg,  qui  paraissent  former  le  passage  entre 
les  Pentacrinites  et  les  Stellérides.  La  cupule 
est  formée  de  pièces  articulées  entre  elles; 
le  bassin  est  formé  de  cinq  pièces,  mais  on 
ne  connaît  ni  les  pièces  scapulaires  ni  les 
bras.  La  tige  est  très  courte,  pentagonale, 
traversée  par  un  canal  pentagonal  ;  elle  est 
rugueuse  et  radiée  à  la  base ,  creusée  sur 
les  côtés  de  petites  cavités  articulaires  pour 
les  rayons  accessoires  f  et  formée  d’articles 
soudés  ensemble.  M.  Goldfuss  en  a  décrit 
et  figuré  trois  espèces.  S.  costatus,  S.  scro- 
biculatus  et  S.  Jaegeri.  (Duj.) 

SOLANOIDES,  Tourn.  bot.  ph. — Syno¬ 
nyme  de  Rivina. 

SÜI-AXni.  bot.  ph.  —  Nom  latin  du 
genre  Morelle.  Voy.  morelle. 

SOLARIUM  ou  CADRAN  moll. — Genre 
de  Mollusques  gastéropodes  pectinibranches, 
de  la  famille  des  Turbinacés,  établi  par  La- 
marck  pour  des  coquilles  précédemment 
comprises  dans  le  genre  Trochus,  mais  qui 
se  distinguent  parleur  forme  orbiculaire  , 
en  cône  déprimé,  avec  l’ombilic  ouvert, 
crénelé  ou  denté  sur  le  bord  interne  des 
tours  de  spire  et  l’ouverture  presque  qua- 
drangulaire,  sans  columelle.  L’animal,  que 
n’avait  point  connu  Lamarck  ,  a  été  décrit 
pour  la  première  fois  par  MM.  Quoyet  Gay¬ 
mard;  il  est  allongé,  cylindracé,  peu  épais, 
avec  un  pied  court,  tantôt  ovalaire  ,  tantôt 
auriculé  à  son  extrémité  antérieure,  et  por¬ 
tant  en  arrière  un  opercule  corné.  Cet  oper¬ 
cule  est  quelquefois  aplati  et  formé  d’un 
petit  nombre  de  tours  de  spire,  et  chez 
d’autres  il  est  conique  et  formé  de  nombreux 
tours  de  spire.  La  tête  est  courte,  aplatie, 
échancrée  en  avant;  elle  porte  une  paire 
de  tentacules,  et  deux  yeux  tantôt  sessiles, 
tantôt  pédiculés  à  la  base  externe  des  ten¬ 
tacules.  Le  bord  du  manteau  forme  un  col- 


SOL 

lier  tantôt  simple  tantôt  dentelé  autour  de 
la  partie  antérieure.  Lamarck  avait  décrit 
sept  espèces  vivantes  de  Cadran  ou  Solarium, 
et  dix  fossiles  du  terrain  tertiaire;  mais 
M.  Deshayes  a  séparé  quelques  unes  de  ces 
dernières  (S.  disjunctum,  et  S.  bi(rons)  pour 
en  faire  un  genre  distinct  sous  le  nom  de 
Bifrontia.  Ce  genre  ,  que  M.  Deshayes  avait 
d’abord  nommé  Omalaxis ,  est  caractérisé 
par  la  coquille  discoïde ,  planorbulaire  , 
ayantles  tours  de  spirequelquefois  disjoints; 
avec  l’ombilic  profond,  caréné  sur  le  bord  ; 
l’ouverture  subtriangulaire,  un  peu  dilatée; 
le  bord  droit,  mince  et  tranchant,  profon¬ 
dément  détaché  du  reste  du  péristome  par 
une  échancrure  en  haut  et  en  bas.  M.  Des¬ 
hayes  a  fait  connaître  aussi  trois  autres 
espèces  de  ce  même  genre ,  provenant  du 
terrain  tertiaire,  et  y  a  rapporté  également 
F Helicites  delphionclaris  de  Schlolheirn,  qui 
est  l 'Euomphalus  catillus  de  Sowerby,  et  dont 
M.  Bronn  avait  fait  le  genre  Schizostoma. 
D’autre  part  M.  Deshayes  a  montré  que  le 
Solarium  patellatum  de  Lamarck  ,  n’est 
qu’un  très  jeune  individu  du  5.  patulum ; 
mais  il  en  a  fait  connaître  un  plus  grand 
nombre  d’espèces  inédites,  de  sorte  qu’au- 
jourd’hui ,  en  y  ajoutant  celles  que  divers 
auteurs  ont  décrites  ,  on  connaît  environ 
20  espèces  de  Solarium  vivants  et  autant 
de  fossiles  des  terrains  secondaires  et  ter¬ 
tiaires.  (Duj.) 

*SOLAROPSIS  ( solarium ,  cadran  ;  o<l/c5, 
forme  ).  moll.  —  Genre  de  Mollusques  gas¬ 
téropodes  cælopnés  du  groupe  des  Hélices 
(Beck.,  Index  Moll.  Mus .  Pr.  Fred.,  1837). 

*  SOL  ASTER  et  SOL  ASTERIE,  échin. 
—  Genre  d’Astérides  ayant  deux  rangées  de 
tentacules  dans  le  sillon  ambulacraire ,  un 
anus  à  la  face  dorsale,  et  des  bras  ordinaire¬ 
ment  nombreux,  égalant  en  longueur  à  peu 
près  le  diamètre  du  disque.  Ce  genre,  plus 
nettement  caractérisé  par  MM.  Müller  et 
Troschel,  avait  été  d’abord  établi  par  M.  de 
Blainville,  sous  le  nom  de  Solasterie,  comme 
section  ou  sous-genre  des  Astéries;  mais 
alors,  en  outre  des  vrais  Solaster  qui  sont 
les  Asteriaspapposa  el  A.endecade  Lamarck, 
il  comprenait  des  espèces  épineuses ,  ayant 
quatre  rangées  de  tentacules  dans  le  sillon 
ambulacraire,  telles  que  VA.  helianthus  qui 
fait  aujourd’hui  partie  du  genre  Asteracan- 
thion  de  MM.  Müller  et  Troschel.  C’est 


SOL 


SOL 


663 


M.  Forbes  qui  le  premier  employa  le  nom 
générique  de  Solaster,  et  qui  sépara  de  ce 
genre  les  espèces  épineuses  pour  les  repor¬ 
ter  dans  le  genre  Stellonia  de  M.  Nardo.  Le 
S.  papposus,  qui  a  12  à  15  rayons  lancéolés, 
moins  longs  que  le  diamètre  du  disque ,  est 
roussâtre  et  se  trouve  dans  l’Océan  européen, 
et  asiatique.  (Duj.) 

*SORASTERIE.  ÉCHIN. —  Voy.  SOLASTER. 

SORDANELRE.  Soldanella.  bot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  des  Primulacées ,  de  la 
pcntandrie-monogynie  dans  le  système  de 
Linné,  créé  par  Tournefort,.  et  adopté  sans 
modifications  par  tous  les  botanistes.  11  se 
compose  de  trois  espèces  de  petites  plantes 
propres  aux  montagnes  de  l’Europe,  à 
feuilles  radicales  pétiolées ,  réniformes  ou 
arrondies  et  en  cœur  à  leur  base,  entières; 
à  fleurs  élégantes  et  assez  grandes,  bleues 
ou  violacées,  que  distingue  particulièrement 
leur  corolle  presque  campanulée,  à  gorge 
nue  ou  pourvue  de  5  écailles  échancrées,  à 
limbe  divisé  en  5  lobes  élégamment  frangés- 
multifides.  On  trouve  assez  communément 
sur  les  Alpes ,  les  Pyrénées ,  près  des  neiges 
en  fusion  ,  et  dans  les  endroits  humides  de 
la  plupart  des  montagnes  d’Europe,  la  Sol- 
danelle  alpine,  Soldanella  alpina  Lin.,  dont 
la  hampe  porte  de  deux  à  quatre  fleurs  vio¬ 
lacées,  soutenues  par  des  péd icel les  pubes- 
cents  ;  sa  corolle  est  fendue  jusque  vers  son 
milieu,  et  elle  porte,  à  la  gorge,  5  écailles 
de  même  longueur  que  les  filets  des  éta¬ 
mines.  La  Soldanella  montana  Willd. ,  dont 
les  proportions  sont  généralement  plus  for¬ 
tes,  est  confondue  par  M.  Duby  ( Prodr .,  VIII, 
p.  58)  avec  l’espèce  qui  nous  occupe.  La 
Soldanelle  des  Alpes  est  cultivée  comme 
plante  d’ornement  en  terre  de  bruyère  mé¬ 
langée,  à  une  exposition  fraîche.  Sous  le 
climat  de  Paris,  on  la  couvre  pendant  l’hiver. 
Elle  fleurit  au  printemps.  Sa  fleur  est  quel¬ 
quefois  blanche.  On  la  multiplie  par  graines, 
ou  par  division  des  pieds  en  automne.  (D.G.) 

SORDAME.  foram.  Genre  de  Fora- 
minifères  établi  d’abord  par  M.  Al.  d’Orbi- 
gny,  qui  depuis  lors  l’a  supprimé.  Il  com¬ 
prenait  cinq  espèces  dont  trois  vivantes  et 
deux  fossiles  décrites  par  Soldani,  et  qui 
étaient  censées  différer  seulement  des  oper- 
culines  par  la  position  de  l’ouverture  mar¬ 
ginale  au  lieu  d’être  contre  le  retour  de  la 
spire.  (Duj.) 


SORDAIVTTE  (nom  d’Homme).  min. — 
Thomson,  de  Naples,  a  proposé  de  désigner 
par  ce  nom  les  pierres  météoriques  en  l’hon¬ 
neur  de  Soldani.  (Del.) 

SOLDEVILRA.  bot.  fh.  —  Genre  de  la 
famille  des  Composées,  tribu  des  Chicora- 
cées ,  section  des  Lampsanées,  dans  laquelle 
il  se  distingue  par  son  involucre  ventru  , 
sa  base,  formé  d’écailles  linéaires,  unisériées, 
connéçs  inférieurement,  et  par  ses  akènes 
uniformes ,  nus  ,  oblongs.  Il  a  été  créé  par 
Lagasca  pour  une  petite  plante  annuelle, 
d'Espagne,  à  fleurs  d’un  beau  jaune,  le 
Soldevilla  hispida  Lag.  (Hispidella  hispanica 
Barnad.).  (D.  G.) 

SORE.  Solea  (nom  propre),  poiss.  —  Les 
Soles,  dont  chacun  connaît  l’espèce  com¬ 
mune,  formaient  d’abord  une  espèce  dans  le 
grand  genre  Pleuronecte  ( Pleuronectes  solea , 
L.);  mais,  par  suite  des  modifications  que 
la  science  a  successivement  introduites  dans 
ses  méthodes ,  les  Pleuronectes  constituent 
aujourd’hui  une  famille  de  Poissons,  vul¬ 
gairement  appelés  Poissons  plats  ,  qui  ap¬ 
partient  à  l’ordre  des  Malacoptérygiens  sub- 
brachiens  de  Cuvier  (voy.  Pleuronectes). 
Dans  ce  groupe  des  Pleuronectes ,  les  Soles 
constituent  un  sous-genre  dont  les  caractères 
particuliers  sont  :  la  bouche  contournée  et 
comme  monstrueuse  du  côté  opposé  aux 
yeux,  garnie  seulement  de  ce  côté-là  de 
fines  dents  en  velours  serré,  tandis  que  le 
côté  des  yeux  est  complètement  dépourvu 
de  dents  ;  la  forme  oblongue  ;  le  corps  com¬ 
primé,  haut  verticalement;  le  museau  rond, 
presque  toujours  plus  avancé  que  la  bouche; 
la  nageoire  dorsale  commençant  sur  la  bou¬ 
che  et  régnant,  aussi  bien  que  l’anale,  jus¬ 
qu’à  la  caudale;  la  ligne  latérale  droite; 
le  côté  de  la  tête  opposé  aux  yeux,  géné¬ 
ralement  garni  d’une  sorte  de  villosité  ; 
l’intestin  long,  replié  plusieurs  fois,  sans 
cæcum.  L’existence  de  deux  nageoires  pec¬ 
torales  distingue  les  Soles  de  deux  genres 
qui  leur  sont  très  voisins  pour  tout  le  reste  : 
des  Monochires  qui  sont  des  Soles  à  une 
pectorale  petite  du  côté  des  yeux,  et  une 
imperceptible  ou  nulle  du  côté  opposé;  et 
des  Achires,  qui  sont  absolument  dépourvus 
de  pectorales.  Les  Soles  diffèrent  en  outre 
des  Flétans  et  des  Plies  en  ce  que  les  Pois¬ 
sons  de  ces  deux  ordres  ont  une  dorsale 
beaucoup  moins  étendue;  elles  se  distin- 


064 


SOL 


SOL 


guent  aussi  des  Turbots  ,  qui  n’ont  pas  la 
bouche  contournée. 

La  Sole  commune  (Pleuronecles  Solea  L.) 
habite  principalement  la  Méditerranée  où 
la  pêche  en  est  très  abondante  ,  surtout  au¬ 
près  d’Orylana  et  de  Saint-Antioche  de 
Sardaigne  ;  mais  on  la  trouve  encore  dans 
la  Baltique,  l’Océan  atlantique,  les  environs 
de  Surinam.  Elle  entre  quelquefois  dans  les 
rivières,  et  Noël  De  la  Moricière  raconte 
l’avoir  vu  pêcher  dans  la  Seine,  auprès  de 
Tancarville,  et  jusque  dans  le  lac  de  Tôt. 
Elle  est  brune  du  côté  des  yeux  ;  la  pectorale 
est  tachée  de  noir.  Sa  chair  tendre,  déiicate, 
d’une  saveur  fine,  lui  a  mérité  le  surnom 
de  Perdrix  de  mer.  On  estime  principalement 
pour  le  goût,  celles  du  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance. 

La  Méditerranée  en  nourrit  encore  plu¬ 
sieurs  espèces,  et  il  en  existe  un  assez  grand 
nombre  d’autres  étrangères.  (E.  Ba.) 

SOLE  (  à  cause  de  l’aplatissement  de  la 
coquille  qui  rappelle  la  forme  des  Poissons 
plats,  des  Soles),  moll.  —  Nom  vulgaire  et 
marchand  d’une  espèce  de  Peigne  dont  la 
coquille  mince  est  très  plate,  le  Pecten  pleu¬ 
ronecles  de  Lamarck  (  Ostrea  pleuronec¬ 
les  L.). 

On  donne  spécialement  le  nom  de  Sole 
en  bénitier  au  Peclen  zig-zag  (  Oslrea  zig¬ 
zag  L.).  (G.  B.) 

SOLEA.  bot.  pu.  —  Ce  genre  de  Viola- 
riées  établi  par  Sprenge!  a  été  restreint  par 
Gingins  ( Prodr .,  I,  p.  306),  qui  l’a  réduit 
à  une  seule  espèce,  le  Solea  concolor  Ging. 
( Viola  concolor  Forst.),  plante  herbacée  vi¬ 
vace,  des  lieux  marécageux  de  la  Pensyl- 
vanie.  M.  Endlicher  en  fait  un  simple  sy¬ 
nonyme  du  genr e  Ionidium.  (D.  G.) 

SOLECURTE.  moll.  —  Genre  de  Con- 
chifères  dimyaires ,  de  la  famille  des  Solé- 
nacés,  établi  par  M.  de  Blainville  pour  plu¬ 
sieurs  espèces  de  Solen  de  Lamarck,  telles 
que  N.  strigülatus  et  S.  legumen ,  ayant  la 
coquille  ovale  allongée,  équivalve,  subéqui¬ 
latérale,  à  bords  presque  droits  et  parallèles 
avec  les  extrémités  également  arrondies  ou 
comme  tronquées  ,  et  les  sommets  très  peu 
marqués.  M.  Deshayes  admet  aussi  le  genre 
Solécurte  d’après  la  connaissance  de  l’ani¬ 
mal  vivant,  mais  il  en  exclut  le  S.  legumen 
et  n’y  comprend  que  le  S.  strigülatus  Lin., 
le  S.  candidus  Ren.,  l’un  et  l’autre  de  la 


Méditerranée,  le  S.Quoyi  Desh.,  de  l’océan 
Pacifique  austral  confondu  par  M.  Quoy 
avec  le  S.  candidus ,  et  enfin,  une  espèce 
fossile  du  terrain  tertiaire  parisien,  S.  pari- 
siensis  Desh.,  que  Lamarck  avait  crue  l’ana¬ 
logue  du  A’.  strigülatus.  Le  genre  Solécurte, 
ainsi  réduit,  a  les  caractères  suivants  :  La 
coquille  est  ovale-oblongue  ,  transverse, 
couverte  de  stries  onduleuses ,  obliques  et 
longitudinales,  bâillant  à  ses  deux  extré¬ 
mités.  La  charnière,  située  au  milieu  de  la 
longueur,  présente  deux  dents  cardinales  sur 
une  valve,  un  seule  ou  rarement  deux  sur 
l’autre  valve  et  non  intrantes.  Les  nymphes 
sont  calleuses ,  épaisses  et  portent  un  li¬ 
gament  externe,  épais  et  bombé;  l’impres¬ 
sion  palléale  est  très  profondément  sinueuse, 
l’animal  ,  beaucoup  trop  grand  pour  la  co¬ 
quille  ,  a  les  lobes  du  manteau  épais  en 
avant,  soudés  dans  leur  moitié  postérieure, 
et  prolongés  en  arrière  pour  former  deux 
gros  siphons  inégaux  ,  réunis  presque  jus¬ 
qu’à  l’extrémité.  Le  pied  est  linguiforme  , 
très  épais;  les  palpes  labiaux  sont  très  al¬ 
longés,  étroits.  Les  branchies  sont  égale¬ 
ment  longues  et  étroites  et  s’étendent  dans 
toute  la  longueur  du  siphon  branchial.  Le 
Solécurte  rose  (A.  strigülatus )  est  bien  re¬ 
connaissable  à  sa  couleur  avec  des  zones 
blanches  et  aux  sillons  de  sa  surface  ;  on  le 
trouve  non  seulement  dans  la  Méditerranée, 
mais  au  Brésil  ,  au  Sénégal  et  dans  la  mer 
des  Indes.  (Duj.) 

*  SOLÉGNATHE.  Solegnathus  (  ouÀ-Àv, 
tube;  7và0o;  mâchoire),  roiss.  —  M.  Swain- 
son  indique,  sous  ce  nom,  un  genre  de  Pois¬ 
sons  Malacoptérygiens  de  la  famille  des  Lo- 
phobranches  (Swains.,  Classif .,  1839). 

(G.  B.) 

SOLEIL.  ASTRON.  — -  Voy.  ASTRES. 

SOLEIL,  bot.  ni.  —  Noin  vulgaire  des 
Hélianthes  de  nos  jardins,  et  particulière¬ 
ment  de  V Helianthus  annuus  Lin. 

*SOLEL\I.  roiss.  —  Ce  nom  désigne  , 
dans  la  nomenclature  de  M.  Bonaparte  {Syn. 
Vert.  Syst,,  1837),  un  groupe  de  Poissons 
Pleuronectes  dont  la  Sole  serait  le  type. 

(G.  B.) 

*SOLEIROLIA  (nomd’Homme).  bot.  ph. 
— M.  Gaudichaud  a  donné  ce  nom  au  genre 
d’Urticées  pour  lequel  M.  Requien  avait  re¬ 
pris  le  nom  linnéen  d 'Helxine  qui  avait  été 
déjà  appliqué  à  une  section  de  Polygonum. 


SOL 


065 


La  plante  pour  laquelle  ee  genre  a  été  créé 
est  le  Parielaria  lusitav.ica  Vivi.,  petite  es¬ 
pèce  de  l’Europe  méridionale,  à  fleurs  dioï- 
ques  ,  solitaires.  •  (D.  G.) 

* SOLEMY  AIUES.  moll.  —  Famille  de 
Conchifères  dimyaires,  de  l’ordre  des  enfer¬ 
més.  Voy.  SOI. EM  Y  A  et  MOLLUSQUES. 

SOLEMYE.  moll.  —  Genre  de  Conchi¬ 
fères  dimyaires ,  établi  par  Lamarck  dans 
sa  famille  des  Mactracés,  pour  deux  coquilles, 
l’une  de  la  Méditerranée  ,  l’autre  des  mers 
de  la  Nouvelle-Hollande,  dont  on  ne  con¬ 
naissait  point  l’animal.  Mais  ce  genre,  que 
de  son  côté  M.  de  Blain ville  plaçait  dans  sa 
famille  des  Pyloridés ,  entre  les  Solens  et 
les  Panopées,  est  mieux  connu  aujourd’hui 
et  doit  former  une  famille  particulière,  celle 
des  Solemyairês.  La  coquille  est  inéquilaté- 
raie,  équivalve,  allongée  transversalement, 
obtuse  aux  extrémités  ,  à  épiderme  luisant, 
débordant;  les  crochets  non  saillants  sont 
à  peine  distincts.  La  charnière  présente  sur 
chaque  valve  une  dent  cardinale  dilatée, 
comprimée,  très  oblique,  légèrement  con¬ 
cave  en  dessus,  recevant  le  ligament  qui  est 
en  partie  interne  et  en  partie  externe.  L’ani¬ 
mal  est  ovale,  transverse,  avec  les  lobes  du 
manteau  réunis  dans  leur  moitié  postérieure, 
et  terminés  par  deux  siphons  courts  et  iné- 
.  gaux  ;  le  pied  est  en  forme  de  trompe  ,  tron¬ 
qué  et  terminé  par  un  disque  servant  de 
ventouse  dont  les  bords  sont  frangés;  de 
chaque  côté  se  trouve  une  seule  branchie 
épaisse  ,  formée  de  lamelles  isolées  jusqu’à 
la  base  et  empilées  comme  les  branchies 
d’un  crabe.  L’anus  est  terminal  non  flot¬ 
tant.  Les  coquilles  de  Solémye  sont  surtout 
reconnaissables  à  leur  épiderme  brun  très 
luisant  qui  déborde  tout  autour  et  surtout 
vers  le  côté  antérieur,  en  se  déchirant.  Leur 
longueur  est  de  35  à  50  millimètres.  (Duj.) 

SOLEN.  moll.  —  Genre  de  Conchifères 
dimyaires,  de  la  famille  des  Solénacés,  ca¬ 
ractérisé  par  sa  coquille  bivalve,  équivalve, 
allongée  transversalement,  bâillante  aux 
deux  bouts,  à  crochets  très  petits  non  sail¬ 
lants.  La  charnière,  quelquefois  sans  dents, 
présente  plus  souvent  des  dents  cardinales 
en  nombre  variable,  rarement  divergentes 
et  plus  rarement  reçues  dans  des  fossettes 
correspondantes;  le  ligament  est  extérieur. 
L’animal  a  le  manteau  fermé  par  devant  ou 
dans  le  sens  de  la  longueur,  et  fait  sortir  par 

T.  XI. 


SOL 

l’extrémité  antérieure  un  pied  subcylindri¬ 
que  tronqué,  ou  terminé  par  un  épatement 
contractile  qui  lui  sert  à  monter  et  à  des¬ 
cendre  rapidementdans  les  trousqu’il  habite, 
sur  la  grève  découverte  à  la  marée  basse.  A 
l’extrémité  postérieure,  le  manteau  se  pro¬ 
longe  en  un  tube  court  contenant  les  deux 
siphons  réunis,  qui  viennent  faire  saillie  à 
la  superficie  du  sable  ou  même  au-dessus. 
Toute  la  partie  du  manteau  qui  reste  non 
protégée  par  la  coquille  dans  l’état  d’extenv 
sion  ,  est  recouverte  d’un  épiderme  coriace. 
Les  Solens  ont  été  remarqués  de  tout  temps 
par  les  pêcheurs  et  par  les  habitants  des 
côtes  qui,  en  raison  de  leur  forme,  leur  don¬ 
nèrent  le  nom  de  manches  de  couteau.  Linné 
établit  ce  genre  sous  le  nom  de  Solen,  déjà 
usité  parmi  les  naturalistes ,  mais  détourné 
de  la  signification  qu’il  avait  eue  chez  les 
anciens  pour  désigner  des  tubes  de  vers 
marins.  Sous  ce  nom  Linné  avait  compris 
diverses  coquilles  allongées  que  Lamarck 
dut  en  séparer  pour  former  les  genres  San- 
guinolaire  et  Anatine;  d’autres  coquilles , 
confondues  aussi  avec  les  Solens  ,  ont  servi 
à  l’établissement  des  genres  Glycimère  et 
Solémye  de  Lamarck;  plus  tard,  M.  de 
Blainville  divisa  encore  le  genre  Solen  ainsi 
réduit,  et  en  distingua  les  Solécurtes  et  les 
Solétel I i nés  ,  n’y  laissant  que  les  espèces 
allongées  en  manche  de  couteau,  dont  la 
charnière  est  terminale  ou  subterminale  ,  et 
qui  pour  Lamarck  formaient  la  première 
section  du  genre.  Mais  M.  Deshayes  a 
montré,  d’une  part,  que  les  Solétellines  doi¬ 
vent  rentrer  dans  le  genre  Psammobie,  et, 
d’autre  part,  que  plusieurs  des  Solécurtes 
de  M.  de  Blainville,  tels  que  les  S .  legumen , 
A.  caribœus  et  S.  coarctatus  ont  la  même 
organisation  que  les  Solens  proprement  dits, 
ef  conséquemment  ne  peuvent  en  être  sé¬ 
parés.  Ainsi  le  genre  Solen  comprend  en  ¬ 
core  des  espèces  dont  la  charnière  est  ter¬ 
minale,  et  d’autres  où  elle  est  plus  voisine 
du  milieu  :  tels  sont  ces  prétendus  Solé¬ 
curtes.  Toutefois  le  genre  Solen  est  peu  nom¬ 
breux.  On  en  connaît  15  à  17  espèces  vi¬ 
vantes,  dont  cinq  se  trouvent  assez  commu¬ 
nément  sur  nos  côtes  où  elles  vivent  enfon¬ 
cées  perpendiculairement  dans  le  sable,  à 
une  profondeur  de  5  à  6  décimètres,  mais 
en  s’élevant,  au  moyen  de  leur  pied,  jusqu’au 
sommet  de  leur  trou,  pour  s’y  enfoncer  de 

84 


666 


SOL 


nouveau  rapidement ,  aussitôt  qu’ils  sont 
menacés  de  quelque  danger  ;  c’est  là  ce  qui 
rend  leur  capture  assez  difficile.  On  connaît 
aussi  plusieurs  espèces  fossiles  des  terrains 
tertiaires.  En  outre  des  genres  que  nous 
avons  indiqués  comme  formés  aux  dépens 
des  Solens,  il  faut  signaler  aussi  le  Solen 
minutus  de  Lamarck ,  qui  fait  un  double 
emploi  avec  VHyalella  arctica  du  même 
auteur.  (Duj.) 

SOLENA  (  tube),  bot.  ph.  —  Sous 
ce  nom,  ont  été  successivement  proposés  deux 
genres  dont  aucun  n’est  conservé  aujourd’hui; 
l’un,  de  Loureiro  ,  rentre  comme  synonyme 
dans  les  BryoniaLin.;  l’autre,  de  Willdenow, 
se  rapporte  également  comme  synonyme  au 
Posoqueria  Aubl.  (D.  G.) 

*  SOLENACEA  (du  genre  solen).  moll. 
—  Nom  latin  de  la  famille  des  Solénacés 
de  Lamarck  (Menke,  Syn.  mélh.  Moll., 
1838).  (G.  B.) 

SOLÉNACÉS,  moll.  —  Famille  de  Con- 
chifères  dimyaires  de  l’ordre  des  Enfermés  , 
caractérisée  par  la  forme  allongée  transverse 
de  la  coquille,  qui  est  bâillante  aux  extré¬ 
mités  ,  avec  un  ligament  externe  marginal, 
et  par  la  présence  d’un  pied  charnu  très 
volumineux  en  avant.  Cette  famille  com¬ 
prend  les  genres  Solen,  Solécurte ,  Glyci- 
mère ,  Panopée  et  Pholadomye.  Mais,  telle 
que  Lamarck  l’avait  établie  d’abord ,  elle 
contenait  le  genre  Sanguinolaire  ,  que  cet 
auteur  en  sépara  plus  tard,  et  les  trois 
genres  Pétricole,  Rupellaire  et  Saxicave,  dont 
il  fit  sa  famille  de  Lithophages.  11  ne  restait 
donc  que  deux  de  ses  genres  primitifs,  So¬ 
len  etGlycimère,  auxquels  il  ajouta  le  genre 
Panopée,  qu’avait  proposé  quelque  temps 
après  Ménard  de  la  Groye.  Nous  avons  dit 
plus  haut  que  le  genre  Solécurte  a  été  formé 
par  M.  de  Blain ville  aux  dépens  des  Solens 
de  Lamarck.  Quant  au  genre  Pholadomye, 
il  a  été  établi  plus  récemment  par  Sowerby. 
Latreille,  en  admettant  la  famille  des  Sole- 
nacés ,  avait  changé  son  nom  pour  celui  de 

SOLÉNIDES.  (DUJ.) 

SOLENANDRIA  (  acoWjv  ,  tube  ;  àvyj p  , 
àvSpoç,  homme  ou  mâle),  bot.  pii.  — Genre 
établi  par  Palisot  de  Beauvois,  d’après  Ven- 
tenat,  pour  une  plante  de  T  Amérique  du 
Nord,  précédemment  érigée  en  genre  par 
Michaux,  sous  le  nom  û' Erylhrorhizarotun- 
difolia,  qui,  d’un  autre  côté,  a  été  décrite 


SOL 

par  Andrews  sous  ie  nom  de  Blandfordia 
cordata.  Ces  divers  noms  ont  dû  nécessaire¬ 
ment  être  laissés  de  côté  pour  celui  bien  an¬ 
térieur  de  Galax,  sous  lequel  cette  plante 
avait  été  distinguée  génériquement  par  Lin n. 
Voy.  galax.  (D.  G.) 

*  SO  L  E  N  A  N  TUA  (awXvîv,  tube;  av0  0;, 

fleur),  bot.  ph. — Genre  créé  par  G.  Don 
(Syst.,  II,  p.  39)  pour  le  Cryplandra  spinosa 
Cunn. ,  arbuste  épineux  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  qu’on  range  avec  doute  à  la  suite 
des  Rhamnées.  (D.  G.) 

*  SOLEN  ANTIILS.  bot.  th.— Sous  ce  nom, 
Ledebour  a  formé  ( Flor .  Alt.,  I,  p.  193)  un 
genre  dans  la  famille  des  Aspérifoliées  ou 
Borraginées ,  pour  une  plante  herbacée  de 
l’Altaï,  voisine  des  Cynoglossum,  desquels 
elle  se  distingue  surtout  par  sa  corolle  tubu¬ 
leuse.  Cette  plante  est  ie  Solcnanlhus  circin- 
natus  Ledeb.  (D.  G.) 

*  SOLENELLA  (diminutif  de  solen). 

moll.  —  Genre  de  Mollusques  acéphales  du 
groupe  des  Solénacés,  indiqué  par  Sowerby 
(Proc.  zool.  Soc.,  1832).  (G.  B.) 

SOLÉNIDES.  Solenidœ  (du  genre  solen). 
moll.  —  Dans  ses  Familles  naturelles  du 
Règne  animal,  Latreille  a  proposé  cette  fa¬ 
mille  qui  répond  assez  bien  à  celle  des  So¬ 
lénacés  de  Lamarck  ,  bien  que  renfermant 
plus  de  genres  ,  et  à  celle  des  Pylorides  de 
M.  de  Blainville,  qui  en  contient  cepen¬ 
dant  un  plus  grand  nombre.  Cette  fa¬ 
mille  des  Solénides  embrasse  toutes  les  co¬ 
quilles  bâillantes  aux  deux  extrémités  :  les 
Panopées,  les  Hyatelles,  les  Glycimères,  les 
Solens,  les  Gastrochènes ,  les-Pholadomyes, 
les  Leptons.  Cette  réunion  n’est  point  tout 
à  fait  naturelle,  fondée  comme  elle  l’est  sur 
un  caractère  arbitrairement  choisi.  —  Voy. 
solénacés  ,  et  tous  les  noms  de  genres  que 
nous  venons  de  citer.  (G.  B.) 

SOLENIA.  bot.  cr.— Genre  très  douteux 
établi  par  Persoon,  qui  rentrerait  dans  les 
Thécasporés-Ectothèques,  deuxième  tribu, 
section  des  Stictés,  selon  la  classification  de 
M.  Léveillé,  mais  que  nous  ne  voyons  pas 
indiqué  dans  le  tableau  des  genres  donné 
par  cet  habile  mycologiste.  Voy.  mycologie. 

(M.) 

*  SOLENTMYA  (  Bowdich  in  Sowerby, 

Généra  of  Shells,  n°  7,  1832).  moll. — Voy. 
solenomya.  (G.  B.) 

*SOLENItVÆ,  moll. — M.  Swainson  dé- 


SOL 


SOL 


667 


signe  sous  ce  nom  un  groupe  de  Mollusques 
dont  le  genre  Solen  est  le  type  ,  et  qui  ré¬ 
pond  ,  en  général  ,  aux  Solénacés  de  La- 
marck  (Swains.,  Treat.  malac.,  18  40  ). 

(G.  B.) 

*SOLENISCIA  ( <j(i)1y)v îçxoç,  petit  tube). 
bot.  pu.  —  Genre  établi  dans  la  famille  des 
Épacridées  par  De  Candolle( Prodromus,  VII, 
p.  738)  pour  un  sous-arbrisseau  de  la  côte 
sud-ouest  de  la  Nouvelle-Hollande  que  carac¬ 
térise  surtout  une  corolle  en  long  tube  grêle, 
couverte  de  poils  intérieurement  sur  la  gorge 
et  sur  les  lobes  linéaires  de  son  limbe.  Le 
type  unique  de  ce  genre  est  le  Soleniscia 
elegans  DC.,  dont  les  fleurs,  solitaires  et 
sessiles  à  l’aisselle  des  feuilles,  ont  environ 
3  centimètres  de  long.  (D.  G.) 

SOLÉNITES.  moll.  —  Nom  général 
des  Solens  fossiles. 

SOLENOCARPUS  (tu),'/iv,  tube;  xyp^ôç, 
fruit),  bot.  pu. — Genre  établi  dans  la  famille 
des  Anacardiacées,  par  MM.  Wight  et  Arnott 
( Prodr .  Fl.  Penins.  Ind.  or.,  p.  171)  pour 
une  espece,  probablement  arborescente,  de 
l’Inde, àfleurshermaphrodites,  formées  d’un 
calice  court,  à  cinq  lobes  arrondis;  de  cinq 
pétales  égaux;  de  dix  étamines  alternative¬ 
ment  longues  et  courtes  ;  d’un  ovaire  libre, 
uniloculaire,  uni  ovulé,  surmonté  d’un  style 
court  et  épais,  parcouru  d’un  côté  par  un 
sillon,  et  terminé  par  un  stigmate  oblique. 
Cette  espèce  est  le  Solenocarpus  indiens 
Wight  et  Arnott.  .  (D.  G.) 

*SOLENOCURTIS.  moll.  —  M.  Swain- 
son  établit  sous  ce  nom  un  genre  de  Mol¬ 
lusques  ,  en  suivant  plus  rigoureusement 
l’étymologie  que  M.  de  Blainville  avait  rac¬ 
courcie  pour  former  son  genre  Solécurle 
(Swains.,  Treat.  malac.,  1840).  (G.  B.) 

*SOLENOCURTUS  (Sowerby,  A  conch. 
man.,  éd.  2  ,  1842).  moll.  —  Voy.  soleno- 

CURTIS.  (G.  B.) 

*SOLENODON (croHv,  canal  ;  Zâovq,  dent). 
mam.  —  M.  Brandt  (Mam.  exol.  Mus.  Petr., 
1833  )  indique  ,  sous  cette  dénomination  , 
un  petit  groupe  de  Mammifères  de  l’ordre 
des  Insectivores ,  qui  ne  comprend  qu’une 
seule  espèce,  le  S.  paradoxus  Brandt,  loco 
citato,  d’Haïti  etdeCuba,  que  M.  de  Blain¬ 
ville  réunit  au  grand  genre  Musaraigne. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SOLENODONTA  bot.  cr.  —  Genre  créé 
par  M.  Castagne  pour  le  PuccinicC coronala 


Corda,  et  qui  rentre  dans  les  Clinosporés- 
Ectoclines,  tribu  des  Coniopsidés,  section 
des  Phragmidiés,  dans  la  classification  de 
M.  Léveillé.  Voy.  mycologie.  (M.) 

*  SOLENOGLOSSUS  ,  Ranzani.  ois.  • — 
Synonyme  de  Microglossum  Geoffr.  —  Genre 
de  la  famille  des  Perroquets.  (Z.  G.) 

*SOLENOGYNE  (ao)A/)V,  tube;  yWi  n,  fem  - 
me  pour  femelle),  bot.  pii.  —  Genre  formé 
par  Cassini,  dans  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Astéroïdées,  pour  une  petite  plante 
herbacée  de  la  Nouvelle-Hollande,  qui  a  le 
port  d’un  Dellium,  et  dont  les  fleurs,  réunies 
en  petits  capitules,  sont  toutes  tubuleuses, 
tant  celles  du  rayon,  qui  sont  femelles,  que 
celles  du  disque  devenues  mâles  par  avorte¬ 
ment  du  pistil.  Celte  plante  est  le  Soleno- 
gy ne  bellioides  Cass.  (D.  G.) 

*SOLÉÏVOGYI\ÉES.  bot.  rm— Nom  de 
l’une  des  divisions  de  la  tribu  des  Astéroï¬ 
dées,  famille  des  Composées.  Voy.  ce  der¬ 
nier  mot.  (C.  d’O.) 

*SOLENOMÊLUS.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Iridées,  créé  récemment  par 
M.  Miers. 

*SOLEIVOMYA.  moll.  —  Voy.  solemya. 

*SOLENOMYADÆ.  moll.  —  Groupe  de 
Mollusques  acéphales,  indiqué  par  M.  Gray 
dans  la  famille  des  Myacides,  et  dont  le  type 
est  le  Solenomya  (Gray,  Syn.  Brit.  Mus. , 
1840).  Voy.  solemyaires.  (G.  B.) 

*SOLE  NOPHORA  (<yw\^v,  tube;  <popoç,  qui 
porte),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Gesnéracées,  formé  par  M.  Bentham  ,  pour 
un  arbuste  du  Mexique,  à  feuilles  opposées, 
très  inéquilatérales  et  très  inégales  dans 
chaque  paire;  à  fleurs  rouges,  solitaires, 
remarquables  particulièrement  par  leur  co¬ 
rolle  tubuleuse,  élargie  à  l’extrémité,  dont 
le  limbe  est  divisé  en  cinq  lobes  larges , 
très  faiblement  étalés.  Cette  espèce  unique 
est  le  Solenophora  coccinea  Benth.  (D.  G.) 

*SOLE\OPIIORE.  Solenophorus  (crwMjv, 
tube;  <popoç,  porteur),  helm.  —  Nom  donné 
par  M.  Creplin  au  genre  Bolhridium  de 
M.  de  Blainville  (Crépi.,  in  Ersch.  und 
Grub.  Encycl.,  XXXIII,  1839).  (G.  B.) 

*SOLENOP!IORUS,  Mulsant.  ms.— Sy¬ 
nonyme  du  genre  Stromatium  Serville,  De- 
jean.  (C.) 

*  SOLENOPSÏS  (  Solen  ,  nom  de  genre  ; 
o\J/tV  ,  apparence),  moll.  —  Genre  fossile  de 
Mollusques  Acéphales  de  la  famille  des  Mya- 


SüJL 


SOL 


668 

rides  ,  ressemblant  aux  Solens ,  décrit  par 
M’Coy  dans  son  ouvrage  sur  les  fossiles 
des  terrains  carbonifères  d’Irlande  (  1844). 

(G.  B.) 

*SOLE\OPTERA  (  7  0>L/V,  canal  ;  n-cspov, 
aile),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  subpentainères,  famille  des  Longicornes 
tribu  des  Prioniens  ,  établi  par  Serville 
(  Ann.  de  la  Soc.  entomol.  de  France ,  t.  1 , 
p.  129,  183).  Ce  genre  se  compose  d’une 
vingtaine  d’espèces,  toutes  originaires  des 
Antilles  et  parmi  lesquelles  nous  citerons  les 
suivantes  :  S.  lineata  ,  trilineata ,  Thomœ 
Lin.  ( Cerambyx ),  bilineala  ,  fuliginosa ,  ca- 
naliculala  F.,  vittala,  quadrilineata  01.,  etc. 
Ce  sont  des  Insectes  aplatis  ,  élargis  sur  le 
milieu,  amincis  vers  l’extrémité,  et  qui  re¬ 
présentent  par  la  forme  certains  grands  Éla- 
térides.  (C.) 

*  SOLENOPTERA (  O’wXyjv  ,  Canal  ; 
pov,  aile),  ins.  —  Duponchel  ( Catalogue  mé¬ 
thodique  des  Lépidoptères  d’Europe,  1844)  a 
créé,  sous  ce  nom,  aux  dépens  des  Phogo- 
phora  Treischke  ,  Boisduval,  un  genre  de 
Lépidoptères  nocturnes  de  la  tribu  des  Ha- 
dénides.  On  n’en  connaît  que  deux  espèces, 
les  A.  scüa  Il.,Tr.,  et  S.  .meticulosa,  qui  sont 
propres  à  l’Europe.  (E.  D.) 

SOLËIMOPUS  (ctwXhj'v,  canal  ;  -novq,  pied). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères ,  famille  des  Curculionides  gona- 
tocères  ,  division  des  Apostasimérides  cho- 
1  ides ,  créé  par  Schœnherr  ( Dispositio  metho- 
dica,  p.  268;  Généra  et  sp.  Curculion.,  syn., 
t.  III,  p.  597;  t.  VIII,  1,  p.  24).  Ce  genre 
se  compose  de  6  ou  7  espèces  américaines  , 
parmi  lesquelles  on  doit  comprendre  les 
S.  sexmaculatus  01.  ,  cacicus  ,  spinicollis 
Schr.,etc.  — Le  professeur  Sahlberg  a  donné 
à  ces  Insectes  le  nom  générique  de  Odonto- 
deres.  (C.) 

SOLËNORilIMJS  ,  Schœnherr.  ins. — 
Synonyme  de  Tanyrhynehus  du  même  au¬ 
teur  (C.) 

*SOLENOSTE  MME.  Soienosfemma  (crwXvfv, 
tube  ;  qxvj.ti.a  ,  couronne),  bot.  ph. —  M.  De- 
caisne  avait  formé  dans  la  famille  des  As- 
clépiadées  (Ann.  des  sc.  nalUr.,  IX,  pi.  331; 
tab.  XI.  G),  sous  le  nom  d 'Argelia,  un  genre 
distinct  pour  le  Cynanchum  Argel  Delile. 
Mais  Hayne  ayant  antérieurement  établi  un 
genre  analogue  sous  le  nom  de  Solenoslem- 
ma,  cette  dernière  dénomination  a  dû  être 


seule  adoptée.  Les  caractères  de  ce  groupe 
générique  sont  :  un  calice  quinquéparti  ;  une 
corolle  divisée  profondément  en  5  lobes  dres¬ 
sés ,  oblongs ,  obtus;  une  couronne  stami- 
nale  en  coupe,  assez  épaisse,  à  5  lobes  ar¬ 
rondis,  simples  intérieurement,  entourant 
la  base  du  gynostège  ;  celui-ci  est  stipité; 
les  masses  polliniques  sont  en  massue,  com¬ 
primées,  pendantes;  le  stigmate  est  penta¬ 
gonal,  mutique  ,  à  peu  près  plan.  Les  fol¬ 
licules  quisuccèdentàces  fleurs  sont  ovoïdes, 
lisses,  cartilagineux,  glabres,  assez  souvent 
marqués  de  taches  violacées.  L’unique  espèce 
de  ce  genre  est  le  Solénostemme  Argel,  So- 
lenostemma  Argel  Hayne  ( Cynanchum  Argel 
Delile;  Argelia  Deiilii  Dne.).  C’est  un  ar¬ 
buste  buissonnant,  haut  de  6  ou  7  déci¬ 
mètres,  à  rameaux  cylindriques,  effilés;  à 
feuilles  lancéolées,  brièvement  pétiolées , 
d’un  vert  pâle;  à  fleurs  blanches,  réunies 
en  ombelles  multiflores.  I!  croît  dans  la 
Haute-Egypte,  la  Nubie,  l’Arabie  pétrée. 
La  connaissance  de  cette  espèce  et  de  ses 
usages  ne  date  que  de  l’époque  de  l’expédi¬ 
tion  d’Égypte.  M.  Delile  l’étudia  ,  la  décri¬ 
vit,  la  fit  figurer  (FL  d’Égypt.,  p.  53,  tab. 
20,  fig.  2  )  et  signala  la  portion  importante 
qu’elle  forme  dans  le  Séné  d’Égypte  ou  de 
la  Palthe.  Les  Arabes  vont  annuellement 
en  faire  la  récolte  dans  les  vallées  du  désert 
où  elle  croît  spontanément,  surtout  à  l’est 
et  au  sud  de  Syène  ;  il  l’apportent  ensuite 
au  Caire  où  ses  feuilles  sont  mélangées  à 
celles  du  Séné,  dans  la  proportion  que  nous 
avons  indiquée  à  l’article  Séné.  Cependant 
on  peut  toujours  les  reconnaître  au  milieu 
du  mélange  parce  qu’elles  sont  plus  épaisses, 
un  peu  ridées,  moins  aiguës,  à  côte  médiane 
plus  marquée,  et  un  peu  repliées  en  dessous 
sur  leurs  bords.  Ce  mélange  de  l’ Argel  au 
Séné  a  été  regardé  par  quelques  médecins 
comme  la  cause  des  coliques  que  cause  quel¬ 
quefois  ce  médicament.  Néanmoins  ce  fait 
n’est  pas  positivement  établi.  — Les  Arabes 
donnent  à  la  plante  qui  nous  occupe  les 
noms  d'Arghuel,  Arghel  ou  Argel.  Les  pro¬ 
priétés  purgatives  de  ses  feuilles  sont  très 
prononcées,  et  les  médecins  égyptiens  les 
regardent  même  comme  supérieures  à  celles 
des  folioles  du  Séné  lui-même.  Des  expé¬ 
riences  faites  par  Pugnet  et  rapportées  par 
Nectoux ,. viennent  à  l’appui  de  cette  opi¬ 
nion.  Les  feuilles  de  l’ Argel  ont  été  analy- 


SOL 


SOL 


669 


sées  par  Dublanc  qui  y  a  trouvé,  entre  autres 
substances,  une  matière  nauséeuse,  ex¬ 
tractive,  qu’il  a  regardée  comme  leur  prin¬ 
cipe  purgatif.  (P.  D.) 

*SOLEIVOSTEMOIV.  bot.  ph.  —  Genre  de 
Schumacher  qui  rentre  comme  simple  sec¬ 
tion  dans  les  Coleus  Lourei.  (D.  G.) 

SOLEftOSTETHIEM.  ins.  —  Rectifica¬ 
tion  orthographique  du  nom  de  Solenosthe- 
dium  ,  par  MM.  Amyot  et  Servil le  {Ins.  hé- 
mipt .,  Suites  à  Buff.).  (Bl.) 

*SOLEïVTOSTlïEDIE\l  (  ,  canal  ; 

ix7,Qo; ,  poitrine),  ins.  —  Genre  de  la  tribu 
des  Scutellériens ,  groupe  des  Si  u tel lérites , 
de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi  par  M.  Spi- 
nola  sur  quelques  espèces  très  voisines  des 
véritables  Sculellera.  Nous  citerons  les  S. 
lyncea  d’Algérie  et  de  Sicile,  les  S.  furci- 
fera  et  Schestedii  (  Tetyra  lyncea,  furcifera 
et  Schestedii  Fabr.j.  Ce  genre  a  reçu  aussi  le 
nom  de  Cœloglossa  Germar.  (Bl  ) 

*SO  LE  N OST  i  G  ;\1  A .  bot.  pii.  — M.  End- 
licher  avait  nommé  ainsi  un  genre  de 
Celtidées  pour  lequel  il  a  ensuite  adopté 
lui-même  le  nom  de  Sponia  Commets. 

*SOLE  XOSTOM  ATE  S.  Solenoslemata. 
arachn.  —  Ce  nom,  dans  le  Dictionnaire  des 
sciences  naturelles,  désigne  un  ordre  repré¬ 
senté  par  les  Hy prachnelles  et  les  Tiques  , 
et  qui  n’a  pas  été  adopté  par  M.  P.  Gervais 
dans  son  Histoire  naturelle  des  Insectes  ap¬ 
tères.  (H-  U.) 

SOLÉAOSTOiVïE.  Solenostoma,  Solenos- 
lomus  (çcoX/iv ,  tube;  çxop.a  ,  bouche),  poiss. 
— Dans  les  nomenclatures  de  M.  Duméril, 
de  Klein  ,  Lacépède  ,  Rafinesque  ,  Séba  ,  le 
nom  de  Solénostome  a  été  appliqué  à  des 
Poissons  osseux  dont  le  museau  prolongé 
forme  le  caractère  extérieur  commun  ,  mais 
qui  appar tii  nnent  en  réalité  à  des  genres 
différents.  Les  uns,  en  effet,  sont  des  Acan- 
tboptérygiens ,  de  la  famille  des  Bouche-en- 
flûte  ou  Tubulirostres,  et  se  rapportent  au 
g.  Centrisque  ou  Bécasses  de  mer  {voy.  Cen- 
trisque);  les  autres  sont  des  \lalacoptéry- 
giens  lophobranches,  et  constituent  le  genre 
auquel  doit  être  réservé  le  nom  de  Soléno- 
stomes.  Ces  derniers  diffèrent  principalement 
des  Syngnathes  par  leurs  très  grandes  ven¬ 
trales  en  arrière  des  pectorales ,  unies  en  - 
semble  et  avec  le  tronc  en  une  espèce  de 
tablier  sacciforme ,  destiné,  comme  la  poche 
des  Syngnathes,  à  retenir  les  œufs.  Leur 


dorsale  a  aussi  peu  de  rayons,  mais  elle  est 
élevée,  et  située  près  de  la  nuque;  une 
autre  très  petite  dorsale  se  trouve  à  l’ori¬ 
gine  de  la  queue;  la  caudale  est  grande  et 
pointue.  Ils  ressemblent  beaucoup  aux  Hip¬ 
pocampes  {voy.  Syngnathes). 

On  ne  connaît  qu’une  espèce  de  ce  genre, 
trouvée  dans  la  mer  des  Indes  et  rapportée 
à  tort  aux  Fistulaires,  d’après  l’erreur  dont 
nous  avons  parlé  :  Fistularia  paradoxa 
Bail.,  Spic. ,  VIII ,  tv,  6).  (E.  Ba.) 

*SOLENOSTOMES.  Solenostomata  (<;<»>- 
\nv ,  tube;  groL'.a ,  bouche  ).  MOLL.  — Nom 
général  donné  par  M.  Fleming  aux  Mollus¬ 
ques  Gastéropodes  dont  la  bouche  se  pro¬ 
longe  en  une  sorte  de  trompe  (  Flem.,  Brit. 
anim .,  1828).  (G.  B.) 

*SOLEXOTIIECA.  bot.  pii.  —  Genre  de 
la  famille  des  Composées  ,  tribu  des  Séné- 
cionées  ,  éLabli  par  Nuttall  pour  une  petite 
herbe  annuelle,  spontanée  dans  le  Pérou  , 
près  d’Arequipa  ,  voisine  des  Tageles ,  à  ca¬ 
pitules  pauciflores,  terminaux,  fastigiés  , 
ne  présentant  pour  rayon  que  deux  ou  trois 
fleurs  en  languette  courte,  arrondie.  Cette 
plante  est  \e S olenolheca pusilla^Suit .  (D.G. ) 

SOLETELLUVE .  moll.  —  Genre  de 
conchifères  dimyaires  proposé  par  M.  de 
Blain ville  pour  quelques  espèces  de  Solens , 
tels  que  les  S.  roslratus  Lamk  et  S.  viola- 
ceus  Lamk,  qui  ont  la  charnière  médiane,  et 
sont  larges  et  aplatis.  M.  Deshayes  avait 
d’abord  regardé  ce  genre  comme  identique 
avec  les  Sanguinolaires,  et  de  la  Sanguino- 
laria  occidens  de  Lamarck  il  faisait  une 
Solételline;  mais,  plus  récemment,  ayant 
plus  exactement  caractérisé  le  genre  San- 
guinolaire,  il  a  reporté  toutes  les  Solétel- 
lines  dans  le  genre  Psamménobie.  (Duj.) 

SOLFATARE  (de  l' italien  Solfato).  min. 
—  Ce  mot  veut  dire  Soufrière  naturelle  : 
c’est  un  ancien  terrain  volcanique,  et  le 
plus  souvent  un  cratère  de  soulèvement 
ou  d’éruption  ,  qui  n’a  jamais  produit  ou 
qui  n’émet  plus  depuis  longtemps  de  véri¬ 
table  lave,  et  d'où  s’exhalent  seulement  des 
vapeurs  sulfureuses,  qui  déposent  du  soufre 
sur  les  parois  des  fissures  qui  leur  livrent 
passage.  Une  partie  de  ces  vapeurs,  en  pas¬ 
sant  à  l’état  d’acide  sulfurique,  réagissent 
sur  l’alumine  des  roches  qui  forment  le  fond 
de  la  Solfatare,  et  donnent  ainsi  naissance 
à  de  la  pierre  d’alun  ou  de  l’alunite.  Il  est 


670 


SOL 


SOL 


des  Solfatares  qui  paraissent  n’avoir  été  que 
des  cratères  de  soulèvement  à  simples  déga¬ 
gements  de  gaz  :  telle  est  celle  de  Pouzzole, 
près  de  Naples,  qui  est  connue  de  toute 
antiquité.  Dans  leurs  longs  intervalles  de 
repos,  ou  bien  ,  quand  ils  s’cteignent  défi¬ 
nitivement,  les  cratères  des  volcans  devien¬ 
nent  souvent  des  Solfatares  :  le  volcan  de 
la  Guadeloupe  est  une  des  soufrières  les 
plus  célèbres.  (Del.) 

SOUDAGE.  Snliclago  (de  solidare  rui¬ 
nera,  consolider,  raffermir  les  blessures  ou 
fractures),  lot.  ph.  —  Grand  genre  de  la 
famille  des  Composées ,  tribu  des  Astéroï- 
dées ,  de  la  Syngénésie  polygamie  superflue 
dans  le  système  de  Linné.  Il  comprend  au¬ 
jourd’hui  environ  130  espèces.  Ce  sont  des 
plantes  herbacées,  sous-frutescentes  à  leur 
partie  inférieure,  rarement  frutescentes, 
propres  en  très  grande  partie  à  l’Amérique 
septentrionale,  peu  nombreuses  en  Europe 
et  en  Asie  ;  à  feuilles  alternes ,  entières  ou 
dentées  en  scie,  sessiles;  à  fleurs  jaunes  (le 
rayon  blanc,  chez  le  A',  bicolor )  formant  des 
capitules  peu  volumineux,  groupés  en  grap¬ 
pes  ou  en  cymes.  Ces  capitules  ont  un  in- 
volucre  à  écailles  nombreuses,  imbriquées; 
un  réceptacle  nu  ,  ou  alvéolé  avec  des  fim- 
brilles  ;  les  fleurs  du  disque  sont  tubuleuses, 
à  5  dents,  hermaphrodites  ;  celles  du  rayon 
ligulées ,  femelles.  Les  akènes  sont  cylin- 
dracés,  à  plusieurs  côtes  longitudinales,  et 
surmontés  d’une  aigrette  de  poils  rudes, 
unisériées.  Le  genre  Solidage  présente  de 
très  grandes  difficultés  pour  la  distinction 
et  la  détermination  de  ses  espèces.  Un  assez 
grand  nombre  de  ces  espèces  sont  cultivées 
dans  les  jardins,  où  elles  produisent  de  l’effet 
par  l’abondance  de  leurs  fleurs  jaunes  ;  mal¬ 
heureusement  ces  fleurs  ne  sont  pas  de  très 
longue  durée. 

Les  nombreuses  espèces  de  Solidages  sont 
partagées  par  De  Candolle  (  Prodr .,  II,  p. 
330  )  en  deux  sous-genres:  Virgaurea  et 
Euthamia.  Ce  dernier  était  regardé  comme 
genre  distinct  par  Nuttall .  —  Dans  leur  Flore 
de  l’Amérique  septentrionale  (II ,  p.  195) , 
MM.  Torrey  et  Asa  Gray  ont  adopté  une 
autre  subdivision,  et  ils  ont  établi  parmi  ces 
plantes  quatre  sections  distinctes  :  a.  Chry- 
sastrum  Torr.  et  Gr.;  b.  Virgaurea  Tourn.; 
c.  Chrysoma  Nutt.;  d.  Euthamia  Nutt.  C’est 
dans  la  seconde  de  ces  sections  que  rentre 


le  premier  type  du  genre  ,  la  Solidage  verge 
d’or,  Solidago  virga-aurea  Lin.,  éspèce 
répandue  dans  les  bois  et  parmi  les  buissons 
de  toute  l’Europe,  de  l’Asie  septentrionale 
et  même  de  l’Amérique  du  Nord.  Elle  se 
montre  très  polymorphe,  ce  qui  a  conduit 
à  en  distinguer  de  nombreuses  variétés.  Sa 
tige  varie  de  hauteur  depuis  2  décimètres 
jusqu’à  un  mètre;  elle  est  droite,  légère¬ 
ment  anguleuse ,  et  elle  ne  se  divise  que 
pour  donner  naissance  aux  rameaux  de  l’in¬ 
florescence.  Ses  feuilles  sont  dentées  ,  les 
inférieures  ovales-oblongues ,  rétrécies  en 
pétiole  à  leur  base ,  les  caulinaires  plus 
étroites.  Ses  capitules  de  fleurs  sont  groupés 
sur  chaque  rameau  en  des  sortes  de  grappes, 
rapprochées  elles-mêmes  en  panicule  ter¬ 
minale.  La  Solidage  verge  d’or  est  amère  et 
astringente  ;  elle  a  été  très  usitée  et  fort 
estimée  dans  l’ancienne  médecine  comme 
sudorifique  ,  surtout  comme  vulnéraire  ; 
mais  aujourd’hui  elle  est  rarement  employée, 
sous  ces  divers  rapports. —  Quelques  autres 
espèces  du  même  genre  figurent  dans  les 
catalogues  de  plantes  médicinales  ;  parmi 
elles  nous  citerons  la  Solidago  odora  Ait. , 
qui  est  fréquemment  usitée  aux  États-Unis 
comme  astringente,  particulièrement  contre 
la  dysenterie.— Quant  aux  espèces  de  Soli¬ 
dages  admises  aujourd’hui  dans  les  jardins, 
elles  sont  nombreuses.  La  plus  répandue 
est  la  Solidage  du  Canada  ,  Solidago  cana~ 
densis  Lin.,  grande  et  belle  plante,  vulgai¬ 
rement  connue  sous  le  nom  de  Gerbe  d'or , 
remarquable  par  la  beauté  de  ses  larges  in¬ 
florescences  ;  elle  s’échappe  assez  souvent 
des  jardins,  et  se  naturalise  dans  le  voisi¬ 
nage  des  habitations.  Avec  elle  on  cultive 
encore  les  Solidago  allissima ,  lateriflora  , 
bicolor,  remarquable  par  ses  rayons  blancs, 
lævigata,  mexicana,  etc.  Toutes  ces  plantes 
se  cultivent  en  pleine  terre  et  se  montrent 
très  rustiques.  (P.  D.) 

*SOLIDAGïNÉES.  bot.  pii.  —  Nom  de 
l’une  des  subdivisions  de  la  tribu  des  Asté- 
roïdées,  famille  des  Composées.  Voy.  ce  der¬ 
nier  mot.  (C.  d’O.) 

*SOEIDlJLA.  moll.  —  Voy.  Mactre. 

*SOLiDïJNGUEA.  mam.  — -  Voy.  soli- 
pèdes. 

*S0UE11ÏE.  Solieria  (nom  d’un  natura¬ 
liste  français),  bot.  cii.  —  (Phycées.  )  M.  J. 
Agardh  {Alg.  Médit.,  p.  156)  a  établi  ce 


SOL 

genre,  de  la  tribu  des  Delesseriées,  sur  une 
Algue  de  Cadix,  que  son  père  avait  nommée 
Delesseria  chordalis ,  tout  en  convenant,  dès 
lors,  qu’elle  offrait  des  caractères  en  désac¬ 
cord  avec  ceux  du  genre  où  il  la  plaçait. 
Mieux  étudiée,  voici  à  quels  signes  on  pourra 
la  reconnaître  :  Fronde  filiforme  ,  cylindra- 
cée ,  parcourue  dans  son  axe  par  un  plexus 
de  cellules  tubuleuses,  recouvert  d’une  cou¬ 
che  d’autres  cellules  oblongues  remplies  de 
granules  amylacés.  Ces  dernières  cellules 
vont  ensuite  ,  en  diminuant  peu  à  peu  de 
grandeur,  aboutir  à  la  périphérie,  où  les 
plus  extérieures,  très  petites,  forment  la 
couche  corticalp.  Conceptacles  (  Coccidia  ) 
immergés  dans  des  rameaux  fusiformes , 
comme  subulés,  et  renfermant,  dans  un  pé¬ 
ricarpe  celluleux,  des  spores  pyriformes  li¬ 
bres  entre  elles,  et  fixées,  par  leur  bout  le 
plus  mince,  à  un  placenta  central.  Tétra- 
spores  nichés  dans  des  sporophylles  lingui- 
formes  provenant  de  l’axe  ou  couche  médul¬ 
laire.  Nous  avouons  que  nous  ne  compre¬ 
nons  pas  bien  le  nom  de  cosla,  côte,  nervure, 
que  l’auteur  donne  à  cet  axe;  car  la  fronde 
étant  exactement  cylindrique  ,  il  nous  sem¬ 
ble  impossible  que  rien  de  semblable  à  une 
côte  ou  à  une  saillie  quelconque  se  fasse 
apercevoir  au  dehors.  C’est  pour  cela  que 
la  définition  de  M.  Kützing  nous  semble 
infiniment  plus  correcte.  Nous  nous  refu¬ 
sons,  en  outre,  à  admettre  que  notre  Gigar- 
tina  gaditana,  figurée  et  décrite  dans  la 
2e  Pentade  des  Otia  hispanica  de  notre  sa¬ 
vant  ami  M.  Webb  ,  puisse  être  donnée 
comme  synonyme  de  l’espèce  unique  de  ce 
genre,  laquelle,  selon  M.  J.  Agardh,  se  re¬ 
trouverait  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée  , 
près  de  Nice.  (C.  M.) 

SOLIPEDES.  Solipeda  (soins ,  pes ,  pied 
simple),  mam.  —  En  interprétant  rigou¬ 
reusement  l’étymologie  de  ce  nom  ,  il  sem¬ 
blerait  que  les  animaux  qui  le  portent  n’ont 
qu’un  seul  pied,  tandis  que  le  caractère 
distinctif  qu’il  veut  rappeler,  c’est  l’exis¬ 
tence  d’un  seul  doigt  apparent,  d’un  seul 
sabot  à  chaque  pied.  Cette  particularité 
d’organisation  est  propre  à  une  famille  de 
Mammifères  renfermant  un  seul  genre  bien 
connu  de  tout  le  monde,  et  décrit  avec 
soin  dans  ce  dictionnaire,  le  genre  cheval. 
Pour  donner  à  cette  famille  un  nom  dont 
l’étymologie  fût  plus  conforme  à  la  valeur 


SOL  671 

du  caractère  principal  qui  la  distingue,  llli* 
ger  la  désigna  par  celui  de  Solidungula  ; 
pour  la  même  raison  ,  Klein  avait  plus  an¬ 
ciennement  appliqué  la  dénomination  de 
Monochiles  (povoç,  unique;  X'n'kh,  sabot),  aux 
animaux  qui  la  composent,  et  les  vétéri¬ 
naires  les  appellent  communément  Mono - 
dactyles.  Tirant  le  nom  de  cette  famille  du 
nom  du  genre  qu’elle  comprend,  M.  Gray 
a  choisi  le  nom  plus  simple  et  moins  équi¬ 
voque  d 'Equidés.  En  proposant  cette  nou¬ 
velle  appellation  ,  M.  Gray  proposa  aussi 
de  distinguer  deux  genres  dans  cette  fa¬ 
mille,  celui  des  chevaux  ( Equus ),  et  celui 
des  ânes  ( Asânus ).  Le  nom  d’É 'quidés  est 
adopté  par  M.  Isidore  Geoff.  S.-Hil.;  le 
démembrement  du  genre  Equus  n’a  été 
jusqu’ici  accepté  par  aucun  naturaliste. 

Sans  isoler  les  Solipèdes  des  autres  Mam¬ 
mifères  de  son  ordre  des  Belluæ ,  c’est-à- 
dire  des  onguiculés  non  ruminants,  Linné 
en  faisait  un  genre  qui  occupait  la  tête  de 
cet  ordre.  Les  caractères  singuliers  des  So- 
lipèdes  engagèrent  d’abord  Cuvier  à  en  for¬ 
mer  un  ordre  à  part,  comme  l’avaient  fait 
déjà  Storr  et  llliger.  Plus  tard ,  l’illustre 
naturaliste  ,  réunissant  toutes  les  Belluæ  de 
Linné  dans  son  ordre  des  Pachydermes, 
considéra  les  Solipèdes  comme  la  troisième 
famille  de  cet  ordre.  Admettant,  en  géné¬ 
ral,  cette  appréciation  des  affinités  des  Soli¬ 
pèdes ,  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire 
place  sa  famille  des  Equidés  à  la  fin  de 
l’ordre  des  Pachydermes  ,  dans  lequel  elle 
occupe  le  7e  rang  ,  voisin  de  l’ordre  des 
Ruminants  ( Voy .  mammifères  et  cheval). 

Les  rapports  des  Solipèdes  avec  les  Pa¬ 
chydermes  sont,  en  effet,  nombreux,  et 
V IJypotherium  établit  encore  une  sorte  de 
lien  de  plus  entre  ces  Mammifères,  et  les 
pachydermes  ordinaires;  cependant  la  réu¬ 
nion  de  ces  Mammifères  dans  un  même 
ordre  nous  paraît  un  peu  forcée,  et  l’orga¬ 
nisation  spéciale  des  Solipèdes  nous  semble 
propre  à  caractériser  un  ordre  distinct, 
comme  l’avait  d’abord  établi  Cuvier;  cet 
ordre  serait  intermédiaire  aux  Pachydermes 
et  aux  Ruminants.  (E.  Ba.) 

SOLITAIRE,  ois.  —  Nom  par  lequel 
quelques  navigateurs  anciens  ont  désigné 
un  oiseau  originaire  des  îles  Rodrigue  et 
Bourbon  ,  oiseau  que  Buffon  et  plusieurs 
naturalistes  avec  lui  ont  rapporté  au  genre 


672 


SOL 


SOL 

Dronte.  Brisson  et  Buffon  ont  aussi  donné  le 
générique  de  Solitaire  à  quelques  espèces 
de  la  famille  des  Merles,  qui  font  partie  au¬ 
jourd’hui  des  genres  Pelrocossyphus  et  Pe - 
trocincla.  (Z.  G.) 

SOLITAIRE,  ins.  —  En  entomologie,  le 
nom  de  Solitaire  a  été  donné  à  plusieurs 
espèces  et  particulièrement  à  un  Lépidoptère 
du  genre  Goliade ,  et  à  une  espèce  de  Diptères 
que  Goëdaert  a  vue  sortird’une  chenille  qu’il 
étudiait.  (E.  D.) 

SOLIVA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Sénécionidées , 
établi  par  Ruiz  et  Pavon  pour  des  plantes 
herbacées,  rampantes,  très  voisines  des  Hip- 
pia  Linn.,  propres  presque  toutes  à  l’Amé¬ 
rique  tropicale  et  méridionale,  dont  on  a 
décrit  aujourd’hui  douze  ou  treize  espèces. 
Elles  se  distinguent  surtout  par  les  fleurs  de 
leur  rayon  en  plusieurs  rangées,  à  corolle 
filiforme,  persistante;  et  par  leurs  akènes 
tronqués  au  sommet,  munis  de  deux  ailes 
marginales.  Par  exception  à  la  distribution 
géographique  de  ce  genre  ,  une  espèce  croît 
en  Portugal,  dans  l’Estramadure,  la  province 
de  Beira,  etc.,  le  long  des  chemins  et  parmi 
les  pierres  ;  c’est  fie  Soliva  lusitana  Less. 
(Gymnostyles  lusitana  Spreng.;  Eippia  Sto - 
lonifera  Brot.).  (D.  G.) 

*SOLL\'E.  Sollya (dédié  au  botaniste  an¬ 
glais  Rich.  Horsman  Solly).  bot.  ph. — Genre 
de  la  famille  des  Pittosporées,  de  la  Pentan  - 
drie  monogynie  dans  le  système  de  Linné, 
établi  par  Lindley  pour  de  très  jolies  plantes 
frutescentes,  qui  n’ont  été  trouvées  jusqu’ici 
que  dans  la  partie  sud-ouest  de  la  Nouvelle- 
Hollande  et  dans  la  Tasmanie,  voisines  des 
Billardiera  Smith,  desquelles  elles  se  dis¬ 
tinguent  par  les  caractères  suivants  :  Leur 
calice  est  très  petit,  à  cinq  sépales  presque 
égaux;  leurs  cinq  pétales  sont  étalés  en  étoile 
et  non  connivents  inférieurement  en  tube; 
leurs  anthères  sont  réunies  en  cône  et  adhè¬ 
rent  même  entre  elles  au  sommet;  de  plus 
elles  s’ouvrent  par  une  fente  qui  forme 
comme  un  pore  à  leur  extrémité  ;  enfin  leur 
fruit  est  sec,  fusiforme,  et  non  en  baie  suc¬ 
culente,  ovoïde,  comme  chez  les  Billardiera. 
L’espèce  sur  laquelle  M.  Lindley  a  établi  ce 
genre  est  le  Sollve  hétérophylle,  Sollya 
heterophylla  Lindley,  auquel  paraît  se  rap¬ 
porter,  comme  synonyme,  le  Billardiera  fu- 
siformis  Labill.  En  effet  le  botaniste  anglais 


fait  remarquer  (  Bot.  Reg.,  1840,  tab.  3) 
que,  d’après  des  échantillons  authentiques, 
tirés  de  l’herbier  même  de  Labillardière,  qui 
lui  ont  été  communiqués  par  M.  B.  Webb, 
cette  dernière  plante,  qui  n’a  pas  été  retrou 
vée  depuis  le  voyageur  français,  forme  à  peine 
une  légère  variété  du  Sollya  heterophylla. 
Celle-ci  est  un  arbuste  voluble  très  élégant, 
à  rameaux  bruns,  glabres,  dont  les  feuilles 
inférieures  sont  ovales  lancéolées,  dentées 
en  scie,  à  pétiole  ailé,  tandis  que  les  supé¬ 
rieures  sont  lancéolées,  entières.  Ses  fleurs, 
d’un  beau  bleu,  sont  disposées  par  cinq  ou 
six  en  cymes  penchées,  opposées  aux  feuilles; 
leurs  pédicules  portent  de  petites  bractées. 
Cette  jolie  plante  est  déjà  répandue  dans  les 
jardins;  elle  est  surtout  propre  à  garnir  les 
murs  des  serres  tempérées.  Elle  est,  du  reste, 
facile  à  cultiver,  et  se  multiplie  par  boutures 
et  par  graines.  M.  Lindley  a  décrit,  il  y  a 
quelques  années  ( loco  citato),  une  nouvelle 
espèce  de  ce  genre,  très  élégante  aussi,  qu’il 
a  nommée  Sollya  linearis.  (P.  D.) 

SOLORÏ,  Adanson.  bot.  ph. — Synonyme 
de  Dalbergia  Linn.  f. 

SOLQRIIME.  Solorina  (  çoXoç  ,  disque  ; 
pcvoç,  bouclier),  bot.  cr.  —  (Lichens.)  Genre 
de  la  tribu  que  nous  avons  établie  sous  le 
nom  de  Peltigerées,  et  que  Acharius,  qui  en 
est  l’auteur,  a  ainsi  défini  dans  sa  Liclieno- 
g raphia  univer salis ,  p.  27  :  Àpothécies  or-  - 
biculaires  ,  entières,  planes-convexes ,  im- 
marginées  ,  adnées  au  thalle  par  toute  leur 
surface  inférieure,  primitivement  recouver¬ 
tes  par  un  vélum  qui  se  déchire  et  les  laisse 
à  nu.  Disque  coloré.  Lame  proligère  com¬ 
posée  de  paraphyses,  entre  lesquelles  se 
voient  des  thèques  en  massue  fort  longues  , 
qui  renfermentchacune  huit  sporidies  oblon- 
gues  et  biloculaires  dont  les  nucléus  sont 
colorés.  Thalle  foliacé,  coriace,  lobé,  veiné 
ou  lisse  en  dessous,  mais  toujours  garni  de 
fibres,  ou  recouvert  d’un  duvet  tomenteux 
plus  ou  moins  fourni.  Nous  avons  donné 
ailleurs  (  Hist.  nat.  Canar.  Crypt. ,  t.  6  , 
f.  5  )  une  analyse  détaillée  de  ce  genre  qui 
ne  compte  qu’un  très  petit  nombre  d’es¬ 
pèces  ,  et  dont  deux  sont  européennes. 

(C.  M.) 

SOLFEGE.  Solpuga.  arachn.  —  Lich¬ 
tenstein  et  Herbst  sont  les  premiers  qui 
aient  décrit  ce  genre  sous  cette  dénomina¬ 
tion.  Olivier,  qui  vient  après,  désigne  cette 


SOM 


SOM 


G73 


coupe  générique  sous  le  nom  de  Galéodes  , 
qui  a  été  généralement  adopté  par  les  a pté- 
rologistes.  Voy.  galéodes.  (H.  L.) 

SOLPUGIDES.  Solpugidæ.  àrachn.  — 
C’est  le  quatrième  ordre  de  la  classe  des 
Acérés.  Les  Solpugides  ne  constituent  qu’un 
seul  genre  ,  celui  du  Galéode  {Voy.  ce  mol) 
qu’il  serait  plus  convenable  de  rapporter  à 
l’ordre  des  Phalangides.  (H.  L.) 

*SOMATEÏlIA  ,  Flemming.  ois.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Platypus  Leisler. — Genre  établi 
aux  dépens  des  Anas  de  Linné  sur  V An.  mol¬ 
lis  sima.  (Z.  G.) 

SOMATICUM.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  hétéromères  ,  famille  des 
Mélasomes,  tribu  des  Sépidiides ,  établi  par 
Hop e  (Coleoplerist’s  manual ,  t.  III  ,  p.  116, 
117),  et  qui  a  pour  type  le  Sepidium  rugo- 
sum  F.,  espèce  originaire  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Dejean  l’a  réunie  au  Trachyno- 
tus  de  Latreille.  (C.) 

SOMATODES  (ju^arw^ç,  charnu),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétra- 
mères  ,  famille  des  Curculionides  gonato- 
cères ,  division  des  Brachydérides  ,  créé  par 
Scbœnherr  [Généra  et  sp.  Curculion .,  syn. 
t.  V,  p.  800  ) ,  et  qui  ne  renferme  jusqu’ici 
qu’une  espèce,  le  S.  misumenus ,  originaire 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  (C.) 

SOMBRE.  rept.  —  Ce  nom  est  donné  à 
deux  espèces  de  Reptiles  ,  l’une  du  genre 
Agame  ,  et  l’autre  de  celui  des  Couleuvres. 
Voy.  ces  deux  mots.  (E.  D.) 

*  SOMILEPTES  (  ,  corps  ;  )»£7ttoç  , 

menu),  poiss.  —  Genre  de  Cyprinoides  indi¬ 
qué  par M.  Swainson  {Classif.,  1839).  (G.  B.) 

SOMMEA,  Bory.  bot.  ph.  —  Synonyme 
(VÂcicarpha  Juss. 

SOMMEIL  D’ISÏVER.  physiol.  zool.  - — 
Hibernation,  Sommeil  d’hiver,  Sommeil 
hibernal ,  Sommeil  léthargique,  Léthargie, 
sontdes  expressions  qui  toutes  veulent  repré¬ 
senter  un  même  phénomène  ,  l’état  d’inac¬ 
tion  dans  lequel  certains  animaux  passent 
la  saison  froide.  C’est  là  l’idée  générale  que 
rappellent  ces  mots  ;  ce  n’est  pas  l’idée  la 
plus  nette  et  la  plus  juste  qu’on  doit  prendre 
du  phénomène  lui-même.  Mais  nous  n’es¬ 
saierons  pas  de  dire  tout  d’abord  quelle  est 
la  nature  du  sommeil  hibernal  ;  nous  en 
exposerons  auparavant  les  caractères,  nous 
en  chercherons  les  causes  :  la  définition  en 
deviendra  plus  facile  à  formuler  et  à  com- 
T.  xi. 


prendre,  et  sera  dès  lors  plus  logiquement 
placée  à  la  fin  qu’au  commencement  de  cet 
article. 

Quand  on  examine  un  animal  hibernant, 
plongé  dans  son  sommeil  léthargique,  ce 
qui  frappe  d’abord,  c’est  son  immobilité 
continue  ;  mille  questions  se  présentent  na¬ 
turellement  à  l’esprit,  en  présence  d’un  fait 
si  extraordinaire  qui  enlève  à  l’animal  un 
de  ses  apanages  les  plus  caractéristiques. 
Pourquoi  ce  repos  et  quelle  cause  le  pro¬ 
duit?  Que  deviennent  la  respiration,  la  cir¬ 
culation  ,  la  sensibilité  ,  toutes  les  fonctions 
de  la  vie  organique  et  de  la  vie  animale 
pendant  cette  période  d’inaction  prolongée? 
C’est  à  résoudre  ces  problèmes  que  des  obser¬ 
vateurs  nombreux  ont  appliqué  leurs  soins; 
c’est  sur  les  solutions  diverses  qu’ils  ont 
trouvées  à  ces  questions  que  reposent  les 
différentes  théories  de  l’hibernation. 

Mais  en  dehors  des  théories,  il  existe  un 
certain  nombre  de  faits  acquis  à  la  science 
sur  l’état  de  l’économie  chez  les  animaux 
qui  hibernent;  ce  sont  ces  faits  qu’il  faut 
d’abord  rappeler. 

Quand  l’assoupissement  est  modéré,  la 
respiration  persévère,  mais  lente  et  presque 
insensible  :  la  Marmotte  fait  sept  ou  huit  ins¬ 
pirations  par  minute,  le  Hérisson  quatre  ou 
cinq,  le  Loir  neuf  ou  dix.  La  quantité 
d’oxygène  consommé  est  en  raison  du  ra¬ 
lentissement  de  la  respiration,  et,  suivant 
la  loi  physiologique  qui  lie  la  circulation  à 
la  respiration,  le  mouvement  du  sang  se 
ralentit,  dans  la  même  proportion  que  la 
respiration  s’affaiblit.  A  mesure  que  le  som¬ 
meil  hibernal  devient  plus  profond,  la  res¬ 
piration  devient  moins  active  ,  la  chaleur 
baisse;  etquand  toutl’oxygène estconsommé 
jusqu’à  son  dernier  atome,  la  fonction  res- 
piratrice  cesse,  comme  l’ont  constaté  Spal- 
lanzani  et  Saissy.  Alors  on  ne  saurait  dé¬ 
couvrir  le  plus  petit  phénomène  qui  indi¬ 
quât  l’activité  de  la  respiration  ;  aucun 
mouvement  du  thorax  ou  du  ventre  ;  aucune 
modification  dans  la  composition  de  l’air 
respiré.  La  température  de  l’animal  de¬ 
vient  sensiblement  la  même  que  celle  de 
l’air  ambiant ,  et  l'on  peut  impunément  le 
priver  d’air  ou  d’oxygène  pendant  très  long¬ 
temps,  ou  le  plonger  dans  des  gaz  délétères. 
Spallanzani  tint  une  Marmotte  pendant 
quatre  heures  dans  l’acide  carbonique ,  sans 

85 


SGM 


SOM 


674 

qu’elle  en  souffrît,  et  répéta  la  même  ex¬ 
périence  avec  le  même  succès  sur  des  Chau¬ 
ves-Souris  léthargiques  ;  un  Rat  et  un  Oiseau 
placés  dans  les  mêmes  conditions ,  périrent 
à  l’instant  même.  Or,  cette  faculté  n’appar¬ 
tient  pas  aux  animaux  hibernants  pendant 
la  période  de  leur  activité;  ils  ne  la  possè¬ 
dent  que  pendant  la  durée  de  leur  léthargie, 
et  la  doivent  à  l’affaiblissement  extrême  ou 
à  l’entière  suspension  de  la  respiration. 

Au  début  de  l’assoupissement  et  à  l’ap¬ 
proche  du  réveil,  le  sang  se  meut  avec  une 
extrême  lenteur,  au  rapport  deSaissy;  quand 
le  sommeil  est  complet,  les  vaisseaux  capil¬ 
laires  des  parties  extérieures  sont  presque 
vides  ,  les  gros  vaisseaux  à  peine  distendus 
à  moitié  ;  le  mouvement  ondulatoire  du 
sang  ne  s’aperçoit  plus  que  dans  les  prin¬ 
cipaux  troncs  de  la  poitrine  et  du  ventre. 
Toutefois ,  quand  la  transparence  des  par¬ 
ties  permet  d’appliquer  le  microscope  à 
l’étude  de  la  circulation  ,  comme  l’a  fait 
Marsc.  Hall  pour  l’aile  de  la  Chauve-Souris, 
on  constate  que  la  circulation  ,  ralentie 
dans  les  petits  vaisseaux,  n’est  point  cepen¬ 
dant  interrompue.  Cela  suppose  un  mou¬ 
vement  du  cœur  qui  reste  régulier.  L’ob¬ 
servateur  que  nous  venons  de  nommer  a 
compté  28  pulsations  à  la  minute  chez  la 
Chauve-Souris;  Prunelle  en  a  trouvé  50  à 
55  chez  le  même  animal  qui,  dans  l’état 
ordinaire  ,  en  donne  environ  200.  Suivant 
Prunelle,  le  sang  artériel  des  Chauves- Sou¬ 
ris  léthargiques  est  moins  vermeil  que  chez 
celles  qui  sont  éveillées  ;  de  sorte  que  si  nous 
combinons  cet  état  veineux  du  sang  avec  les 
autres  conditions  générales  de  la  circulation 
chez  les  animaux  hibernants,  nous  pouvons 
non  seulement  considérer  cette  circulation 
comme  se  rapprochant  de  celle  des  Reptiles, 
mais  comme  lui  étant  même  inférieure.  C’est 
un  état  comparable  à  celui  que  nous  présente 
la  circulation  du  Têtard  dont  l’encéphale 
et  la  moelle  épinière  ont  été  enlevés  par 
petites  portions. 

Les  fonctions  nutritives  persistent ,  mais 
affaiblies,  et  le  degré  de  cet  affaiblissement 
dépend  du  degré  de  l’assoupissement  lui- 
même.  Tous  les  animaux  qui  hibernent  ne 
tombent  pas  ,  en  effet ,  dans  une  léthargie 
également  profonde  :  l’Ours  et  le  Blaireau 
ne  paraissent  céder  que  faiblement  à  ce 
sommeil  ;  l’Écureuil ,  le  Loir,  le  Hamster, 


le  Castor  font  des  provisions  pour  leurs  ré¬ 
veils  passagers;  le  Hérisson  ,  la  Marmotte, 
et  surtout  la  Chauve-Souris  ,  sont  ceux  des 
animaux  à  sang  chaud  qui  s’endorment  le 
plus  parfaitement.  Cependant ,  même  les 
animaux  de  ce  dernier  groupe,  en  exceptant 
toutefois  la  Chauve-Souris,  ont  une  tendance 
à  se  réveiller,  et  se  réveillent,  en  effet,  sous 
l’influence  de  certaines  conditions  extérieu¬ 
res,  surtout  de  la  température  ;  dans  ces 
intervalles  d’activité  ils  prennent  de  la  nour¬ 
riture,  et  rejettent  leurs  excréments  et  leurs 
urines.  Lorsque  le  Hérisson  est  profondé¬ 
ment  endormi,  l’absorption  est  si  peu  active 
que  la  noix  vomique,  insérée  sous  la  peau, 
ne  cause  point  d’accident.  On  a  dit  d’une  ma¬ 
nière  trop  absolue  que  les  animaux  hiber¬ 
nants  consomment,  brûlent,  pendant  leur 
sommeil  ,  une  portion  de  la  graisse  qu’ils 
avaient  amassée  pendant  l’automne,  et  sor¬ 
tent  amaigris  de  leur  repos  de  l’hiver.  Ce 
fait  n’a  point  la  généralité  qu’on  lui  sup¬ 
pose,  et  bon  nombre  d’expériences,  qu’il  se¬ 
rait  trop  long  de  copier  ici  dans  les  auteurs, 
nous  prouvent  qu’il  est  tout  à  fait  indivi¬ 
duel.  Et  nous  pourrions  ajouter  l’exemple 
que  nous  présentent ,  en  ce  moment  même 
(juin  1848),  deux  Lézards  verts  de  Fontai¬ 
nebleau  ,  qui ,  endormis  sous  nos  yeux,  au 
mois  de  septembre  dernier,  n’ont  pas  pris 
de  nourriture  depuis  cette  époque  ,  restent 
dans  un  état  d’embonpoint  convenable  ,  se 
sont  réveillés,  ont  mué  et  courent  au  soleil  ; 
tandis  que  des  animaux,  soumis  à  la  même 
expérience,  ont  succombé  à  diverses  causes, 
et ,  quelques  uns,  à  un  amaigrissement  sen¬ 
sible. 

Quant  à  la  sensibilité  et  à  l’aptitude  des 
muscles  à  se  contracter  par  le  fait  d’excita¬ 
tions  mécaniques,  elles  semblent  diminuer 
dans  le  sommeil  d’hiver,  bien  que  des  ex¬ 
périences  nombreuses  tendent  à  prouver  le 
contraire.  Ainsi  Mangili  rapporte  qu'ayant 
tranché  la  tête  à  une  Marmotte  léthargique, 
et  l’ayant  mise  dans  un  vase  avec  de  l’es¬ 
prit-de-vin,  il  y  remarqua,  une  demi-heure 
après ,  des  mouvements  encore  assez  nota¬ 
bles.  Il  observa  aussi  des  mouvements  con¬ 
vulsifs  dans  des  portions  de  muscles  qu’il 
soumettait  à  l’action  galvanique  ,  quatre 
heures  encore  après  la  mort.  Le  cœur  de 
cette  Marmotte  tuée  en  léthargie  donnait 
jusqu’à  quatre  légères  pulsations  par  minute, 


S01VI 


SOM 


675 


trois  heures  après  la  décapitation  ;  tandis 
que  le  cœur  d’une  Marmotte  tuée  pendant 
l’état  de  veille  ,  avait  cessé  de  se  contracter 
cinquante  minutes  après  la  mort.  D’autres 
savants,  et,  en  particulier  Marsc.  Hall,  ont 
cité  des  faits  semblables  ;  et  ce  dernier  ob¬ 
servateur  établit ,  comme  conséquence  de 
ses  expériences  ,  que  l’irritabilité  du  cœur 
augmente  beaucoup  pendant  l’hibernation 
continue;  que  l’irritabilité  du  côté  gauche 
du  cœur  est  un  peu  moindre  que  celle  du 
côté  droit;  que  l’action  du  cœur  dure  long¬ 
temps,  indépendamment  de  l’influence  du 
cerveau  et  de  la  moelle  épinière.  I!  faut  aussi 
prendre  garde  que  la  plupart  des  expérien¬ 
ces  qui  tendent  à  nier  l’irritabilité  de  la 
fibre  nerveuse  pendant  l’hibernation  ,  ont 
été  faites  sur  des  animaux  qui  étaient  non 
pas  endormis,  mais  engourdis,  asphyxiés 
par  le  froid  :  deux  états  bien  différents  que 
les  physiologistes  n’ont  pas  distingués  avec 
assez  de  soin  dans  leurs  observations.  11  pa¬ 
raît  ,  en  effet ,  qu’au  plus  profond  de  son 
assoupissement  hibernal  ,  le  Hérisson  ,  qui 
n’est  qu’endormi  et  non  paralysé,  reprend 
sa  respiration  dès  qu’on  le  touche,  et  se 
pelotonne  avec  plus  de  force qu’auparavant  ; 
dans  les  mêmes  circonstances,  la  Marmotte 
s’étend;  la  Chauve-Souris  s’agite  diver¬ 
sement.  Il  semble  que  si ,  pendant  l’hiber¬ 
nation,  la  vie  est  moins  énergique,  le  prin¬ 
cipe  vital,  plus  tenace,  est  répandu  dans  les 
diverses  parties  du  corps  pour  les  conserver, 
comme  il  l’est  chez  l’embryon  pour  les  for¬ 
mer  et  les  développer. 

C’est  dans  l’antagonisme  de  cette  irrita¬ 
bilité  exaltée,  et  de  la  respiration  affaiblie 
ou  annihilée  ,  que  certains  auteurs  placent 
la  cause  du  sommeil  d’hiver,  admettant, 
comme  une  loi  générale  de  la  nature,  dont 
l'hibernation  ne  serait  qu’un  cas,  que  la  vie 
ne  se  maintient  que  par  l’équilibre  entre  la 
respiration  et  l’irritabilité  de  la  fibre  muscu¬ 
laire  ,  l’une  diminuant  quand  l’autre  aug¬ 
mente.  Nous  touchons  là  à  une  des  ques¬ 
tions  les  plus  ardues  de  la  physiologie,  celle 
de  la  nature  de  l’hibernation  ,  sur  laquelle 
un  grand  nombre  d’opinionsont  été  émises. 

L’explication  la  plus  simple,  mais  la  moins 
réfléchie,  consiste  à  considérer  les  phéno¬ 
mènes  de  l’hibernation  comme  la  conséquence 
de  l’action  du  froid  sur  l’économie  animale  : 
c’est  celle  que  les  anciens  adoptèrent.  L’a¬ 


baissement  considérable  de  la  température, 
au  moment  où  tombent  en  léthargie  les  ani¬ 
maux  qu’ils  avaient  pu  observer;  les  pré¬ 
cautions  que  plusieurs  de  ces  animaux  pren¬ 
nent  pour  protéger  leur  sommeil  d’hiver 
contre  la  rigueur  de  la  saison;  leur  réveil 
coïncidant  avec  le  retour  de  la  chaleur; 
toutes  ces  circonstances  semblent  en  effet 
justifier  cette  opinion,  à  l’Rppui  de  laquelle 
paraissent  venir  aussi  quelques  observations 
de  physiologistes  plus  récents.  Ainsi  Man- 
gili ,  Saissy  ,  Prunelle  (1806,  1807,  1808) , 
disent  qu’il  suffit  que  la  température  at¬ 
mosphérique  s’approche  de  zéro,  et  que  l’a¬ 
nimal  soit  placé  de  manière  à  n’éprouver 
l’action  d’aucun  courant  d’air  ,  non  plus 
que  celle  de  la  lumière,  pour  que  le  phéno¬ 
mène  soit  produit.  Pallas  a  endormi  des  Mar¬ 
mottes  ,  Saissy  des  Hérissons  et  des  Loirs  , 
en  les  plaçant  dans  une  glacière  pendant 
l’été;  d’ailleurs,  d’après  les  mêmes  autori¬ 
tés,  ces  animaux  s’éveillent,  même  au  plus 
fort  de  l’hiver ,  lorsqu’on  les  expose  à  une 
température  de  9  à  10  degrés  au-dessus  de 
zéro. 

Mais  cette  explication  de  l’hibernation 
tombe  devant  d’autres  faits  tout  aussi  posi¬ 
tifs.  Le  Tenrec  de  Madagascar,  bien  qu’habi¬ 
tant  la  zone  torride,  passe  trois  mois  de  l’an¬ 
née  en  léthargie,  et  Burguière  affirme  que  ce 
sont  les  trois  mois  des  grandes  chaleurs.  L’É- 
chidné  de  la  Nouvelle-Hollande,  quelques 
Poissons  ,  de  grands  Serpents ,  des  Oiseaux  , 
éprouvent  ce  sommeil  périodique  sous  le  ciel 
embrasé  de  l’équateur.  D’autre  part,  les 
Muscardins  s’endorment ,  qu’on  les  tienne 
dans  une  chambre  chaude,  ou  qu’ils  jouissent 
de  leur  liberté  :  Berthold  en  a  yu  tomber 
dans  le  sommeil  léthargique  par  une  tempé¬ 
rature  de  +  10  à  17°  G.,  bien  que  le  som¬ 
meil  fût  plus  profond  et  plus  prolongé  à  une 
température  plus  basse.  Des  Loirs  ont  com¬ 
mencé  à  s’endormir  à  -f-  15°  C.,  et  se  sont 
éveillés  au  printemps  à  -j-  11°, 25.  D’au¬ 
tres  ,  qui  étaient  restés  endormis  pendant 
plusieurs  heures,  quand  ils  étaient  soumis  à 
une  température  de  -|-  42°, 5  C.,  résistèrent 
au  sommeil,  quand  on  les  exposa,  durant 
l’été,  à  un  froid  de  —  25°  G. 

Ce  ne  peut  donc  être  à  l’action  unique 
du  froid  extérieur  que  l’hibernation  doive 
son  origine ,  puisque  la  généralité  des  ani¬ 
maux  à  sang  chaud  n’hibernent  pas ,  et  que 


SGM 


676  SOM 

des  animaux  placés  par  leur  organisation  à 
côté  des  animaux  hibernants  ne  tombent 
pas  dans  le  sommeil  léthargique.  Ainsi ,  le 
Campagnol  des  Neiges ,  celui  de  tous  les 
Mammifères  qui  habite  le  plus  haut  dans  les 
Alpes,  conserve  son  activité  dans  le  voisi¬ 
nage  des  neiges  éternelles  ,  tandis  que  des 
Rongeurs  appartenant  à  des  genres  voisins 
s’endorment  en  hiver.  Pour  attribuer  quel¬ 
que  influence  au  froid,  il  faudrait  donc  ad¬ 
mettre  que  cette  influence  ne  se  fait  sentir 
que  sur  les  animaux  qui  ont  une  prédispo¬ 
sition  à  la  subir,  et  encore  devrait-on  faire 
abstraction  du  sommeil  d’été  auquel  cer¬ 
tains  animaux  sont  soumis. 

C’est  à  cette  prédisposition  individuelle  à 
céder  à  l’action  du  froid  que  M.  W.  Ed¬ 
wards ,  dans  son  bel  ouvrage  sur  les  Agents 
physiques,  attribue  l’hibernation.  Cet  habile 
physiologiste  ayant  constaté  que  les  Chau¬ 
ves-Souris  produisenthabituellement  moins 
de  chaleur  que  les  animaux  à  sang  chaud, 
attribue  cette  manière  d’être  aux  autres 
Mammifères  hibernants  ,  et  explique  l’hi¬ 
bernation  par  l’impossibilité  où  sont  ces 
animaux  de  se  soutenir  à  une  température 
élevée ,  lorsque  l’air  est  à  un  degré  voisin 
de  zéro  :  comme  les  Reptiles,  ils  perdent 
leur  activité  en  perdant  leur  chaleur.  Cet 
état  permanent  des  animaux  hibernants 
adultes  est  comparé,  par  M.  W.  Edwards, 
à  l’état  passager  des  jeunes  animaux  à  sang 
chaud  qui  naissent  avant  terme,  ou  de  cer¬ 
taines  espèces  qui  naissent  les  yeux  fermés. 
Ces  inductions  de  M.  W.  Edwards  perdent 
de  leur  valeur  en  présence  de  ce  fait,  que 
la  faculté  de  produire  de  la  chaleur  est  la 
même  pour  les  animaux  hibernants  et 
pour  les  autres  animaux  à  sang  chaud ,  en 
dehors  de  la  période  d’hibernation  ;  elles  ne 
sauraient  en  outre  expliquer  le  sommeil 
d’été  des  Tenrecs  et  autres  animaux.  Le 
refroidissement  ne  serait  donc  pas  la  cause, 
mais  la  conséquence  de  l’état  léthargique. 

Faire  dépendre  la  propriété  d’hiberner 
de  l’absence  de  la  carotide  interne,  d’où 
résulterait,  comme  le  veut  Mangili,  une 
moindre  activité  de  l’encéphale,  et  une  plus 
grande  aptitude  à  l’engourdissement,  c’est 
fonder  une  théorie  vague  sur  des  faits  hy¬ 
pothétiques.  A.  G.  Otto  a  prouvé,  en  effet, 
que  la  carotide  interne  ne  manque  pas; 
qu’elle  suit  son  trajet  ordinaire  dans  l’Ours  et 


leBlaireau;  qu’elle  est  petite,  il  est  vrai,  dans 
l’Écureuil  et  autres  Rongeurs;  qu’elle  tra¬ 
verse  l’oreille  moyenne,  souventcachée  dans 
un  canal  ^osseux  qui  parfois  enfile  l’étrier , 
comme  cela  se  voit  d’ailleurs  chez  la  Taupe  et 
divers  Rongeurs  non  hibernants.  Mais  Oto 
tombe  à  son  tour  dans  l’erreur,  quand  il  place 
la  cause  déterminante  de  l’hibernation  dans 
ce  parcours  singulier  de  la  carotide  interne, 
auquel  il  attribue  une  certaine  modification 
de  la  sensibilité.  C’est  encore  s’appuyer  sur 
des  observations  imparfaites  qued’expliquer 
par  un  excès  d’embonpoint,  et  un  développe¬ 
ment  considérable  du  thymus,  la  gêne  de  la 
respiration  constituant  la  faiblesse  des  ani¬ 
maux  hibernants  à  lutter  contre  le  froid  ; 
ou  bien,  comme  le  fait  Saissy,  de  voir  la 
cause  de  l’hibernation  dans  la  petitesse  des 
poumons  ,  l’ampleur  du  cœur  et  des  gros 
vaisseaux  ,  le  faible  calibre  des  vaisseaux 
externes,  la  grosseur  des  nerfs  distribués 
à  la  peau,  le  peu  de  coaguîabilité  du  sang 
par  défaut  de  fibrine,  la  résistance  qu’une 
graisse  onctueuse  oppose  à  la  concrétion,  la 
nature  albumineuse  de  la  bile,  etc. 

Les  physiologistes  qui,  à  l’exemple  de  J. 
Hunter,  ont  regardé  l’hibernation  comme  la 
conséquence  de  la  privation  temporaire 
d’une  nourriture  appropriée  à  la  vie  des 
animaux  sujets  à  cet  assoupissement,  n’ont 
point  vu  qu’ils  ne  faisaient  que  reculer  la 
difficulté,  et  qu’ils  confondaient  l’effet  avec 
la  cause.  On  sait  d’ailleurs  que  les  animaux 
hibernants  s’endorment  à  côté  des  aliments 
qu’ils  préfèrent,  et  nous  avons  déjà  dit  que 
plusieurs  d’entre  eux  se  réveillent  pour 
prendre  de  la  nourriture,  et  se  laissent  aller 
immédiatement  après  à  l’assoupissement 
hibernal. 

Ceux  qui  ont  considéré  l’état  d’immobilité 
de  l’animal,  sa  retraite  volontaire  loin  du 
bruit,  de  la  lumière,  de  toute  impression 
extérieure,  à  l’abri  même  de  toute  agitation 
de  l’air,  comme  produisant  l’hibernation  , 
ont  pris  les  circonstances  diverses  qui  accom¬ 
pagnent,  favorisent  ou  entretiennent  le  repos 
de  l’hiver,  pour  les  causes  qui  déterminent 
ce  repos.  Même  en  associant  cette  absence 
de  tout  stimulant  à  l’influence  du  froid, 
comme  l’a  fait  Cuvier,  on  n’arrive  pas  en¬ 
core  à  déterminer  la  nature  du  phénomène 
en  lui-même. 

On  ne  lève  pas  davantage  les  difficultés 


SOM 


SOM 


677 


du  problème,  en  liant  l’hibernation  à  l’ac¬ 
tion  mystérieuse  des  causes  finales;  en 
supposant  qu’elle  est  nécessitée  par  la  stéri¬ 
lité  d’une  saison  dans  laquelle  l’insectivore 
ne  trouve  plus  d’insectes,  le  Frugivore  plus 
de  fruits  pour  soutenir  sa  vie  aux  conditions 
que  lui  a  imposées  la  nature.  Comment, 
en  effet ,  expliquer  le  Sommeil  d’été  ?  Pour¬ 
quoi  tous  les  Insectivores  et  les  Frugivores 
n’hibernent  -  ils  pas,  n’émigrent  ils  pas 
comme  l’FIirondelle,  ou  n’ont-ils  pas  reçu 
un  instinct  pareil  à  celui  qui  pousse  le  Cam¬ 
pagnol  des  neiges  sur  les  sommets  des  Alpes 
pour  y  trouver  l’herbe  verte  sous  la  neige 
amoncelée?  C’est  ignorer  la  marche  ordinaire 
de  la  nature,  que  de  supposer  qu’elle  sus¬ 
pend  une  fonction,  une  loi  générale  de  l’é¬ 
conomie,  celle  de  la  nutrition,  afin  d’éluder 
l’obligation  de  lui  satisfaire,  et  qu’elle  se 
tire  d’embarras  par  un  expédient.  D’ailleurs, 
même  à  ce  point  de  vue  ,  la  question  de  la 
prédisposition  organique  à  l’assoupissement 
hibernal  reste  tout  entière. 

Nous  croyons  que  l’hibernation  n’est  que 
le  résultat  d’une  grande  loi  de  la  nature,  en 
vertu  de  laquelle  toute  action  occasionne 
un  épuisement,  demande  une  rémission  , 
exige  une  réparation;  qu’elle  n’est  autre 
chose  qu’une  longue  période  de  repos  suc¬ 
cédante  une  longue  période  d’énergie  vitale  ; 
qu’en  un  mot,  elle  n’est,  comme  le  Som¬ 
meil  quotidien  ,  qu’un  Sommeil  annuel 
périodique  ,  plus  profond  et  plus  prolongé, 
mais  reconnaissant  les  mêmes  causes  ,  se 
manifestant  aux  mêmes  conditions  ,  pro¬ 
duisant  les  mêmes  effets  généraux  ,  et  diffé¬ 
rant  seulement  d’intensité;  que  c’est  un 
phénomène  conservateur  et  réparateur,  non 
un  état  de  torpeur  et  d’engourdissement. 
Sans  doute  ce  phénomène  extraordinaire 
suppose,  chez  les  animanx  qui  le  présentent, 
une  cause  organique  déterminée,  une  né¬ 
cessité  intérieure  particulière;  mais  il  le 
suppose  au  même  titre  que  tous  les  traits 
distinctifs  d’un  animal  supposent  une  force 
spéciale,  individuelle,  qui  déterminel’espèce, 
la  forme  de  son  organisation  :  il  en  est  ainsi 
du  rut ,  de  la  mue. 

Suivant  la  remarque  ancienne  d’Aristote, 
tous  les  animaux  cèdent  périodiquement  au 
Sommeil;  seulement  les  phases  de  cette  pé¬ 
riodicité  varient.  En  général ,  le  Sommeil 
quotidien  coïncide  avec  la  nuit,  la  veille  avec 


le  jour,  bien  que  l’on  puisse  modifier  cette 
alternance,  en  faisant  du  jour  la  nuit  par  ha¬ 
bitude,  et  que,  chez  les  animaux  nocturnes , 
c’est  précisément  cette  habitude  qui  est  la 
règle.  Pour  un  grand  nombre  d’animaux  hi¬ 
bernants,  l’hiver  est  l’époque  du  grand  Som¬ 
meil  ;  pour  d’autres,  c’est  pendant  l’été  qu’a 
lieu  ce  long  repos.  C’est  ainsi  que  le  rut  se 
manifeste  au  printemps ,  chez  la  Jument, 
chez  la  Vache,  chez  un  grand  nombre  d’ani¬ 
maux  ;  tandis  qu’il  se  montre  en  hiver  chez 
la  Loutre,  chez  le  Renard. 

Le  Sommeil  quotidien  n’est  que  le  pre¬ 
mier  degré  du  Sommeil  annuel ,  que  nous 
trouvons  à  son  maximum  d’intensité  chez 
les  Chauves-Souris,  et  à  des  états  divers 
d’énergie  chez  l’Ours,  le  Blaireau,  le  Porc- 
Épic,  le  Castor,  l’Écureuil,  le  Lièvre,  le 
Hérisson,  la  Marmotte;  tout  comme  nous 
voyons  l’aptitude  à  se  livrer  aux  actes 
de  la  reproduction  varier  d’étendue,  pour  la 
Brebis  et  la  Chèvre  qui  peuvent  concevoir 
en  tout  temps,  pour  les  Singes  dont  le  rut 
est  mensuel ,  pour  la  Chatte  et  la  Chienne 
qui  peuvent  avoir  deux  ruts,  pour  la  Ju¬ 
ment  qui  n’en  a  qu’un. 

Toutes  les  circonstances  qui  influent  sur 
le  Sommeil  pour  l’appeler,  l’entretenir,  le 
modifier,  le  rompre  ,  ont  une  action  iden¬ 
tique  sur  l’hibernation  :  dans  l’un  et  l’autre 
cas ,  tous  les  phénomènes  qui  caractérisent 
la  vie  animale,  intelligence  et  mouvements, 
sont  suspendus;  tous  ceux  qui  constituent 
la  vie  organique  persévèrent,  affaiblis  à  des 
points  divers,  mais  dans  le  même  sens. 

L’hibernation  une  fois  rattachée  ainsi  à 
la  loi  générale,  dont  elle  n’est  qu’une  ma¬ 
nifestation  particulière,  il  devient  facile  de 
comprendre  comment  les  différentes  théo¬ 
ries  sont  arrivées  à  l’erreur,  en  s’attachant 
à  un  détail  vrai  du  phénomène  ,  mais  en 
lui  attribuant  une  valeur  trop  absolue. 

Ainsi,  l’influence  du  froid  tempéré  comme 
incitant  au  sommeil,  se  fait  sentir  sur  les  ani¬ 
maux  doués  d’une  caloricité  très  grande,  et 
de  la  plus  grande  force  de  résistance  au  froid, 
sur  l’homme,  par  exemple;  un  froid  vio¬ 
lent  amène  l’engourdissement ,  la  torpeur, 
menace  la  Yie,  comme  l’ont  éprouvé  Banks  et 
Solander  au  détroit  de  Magellan  ,  ou  même 
devient  fatal,  comme  l’ont  prouvé  les  dé¬ 
sastres  de  l’armée  française  dans  la  malheu¬ 
reuse  campagne  de  1812.  Or,  l’hibernation 


678 


SOM 


SOM 


est  précisément  favorisée  par  un  froid  mo¬ 
déré;  elle  est  troublée  ou  détruite  par  un 
froid  rigoureux,  comme  l’ont  démontré  Hun- 
ter  et  Saissy.  Sous  l’impression  d’une  tem¬ 
pérature  trop  basse,  l’animal  hibernant  est 
tiré  momentanément  de  son  sommeil,  et  ce 
réveil  forcé  est  ordinairement  suivi  de  la 
mort.  Il  faut  ici  bien  prendre  garde  de  ne 
pas  confondre  les  effets  d’un  froid  extrême 
amenant  la  rigidité  des  muscles,  détruisant 
la  sensibilité  et  se  terminant  par  l’asphyxie, 
avec  les  phénomènes  de  l’hibernation  qui  ne 
produisent  rien  de  semblable;  ce  sont  là 
deux  ordres  de  faits  distincts  qu’il  importe¬ 
rait  à  la  science  de.  mieux  connaître  dans 
leurs  caractères  spéciaux,  et  dont  les  limites 
n’ont  point  été  fixées.  En  considérant  cette 
action  spéciale  du  froid  sur  le  sommeil,  on 
comprend  que  les  animaux  hibernants  aient 
reçu  de  la  nature  la  faculté  particulière  d’en 
être  impressionnés ,  et  l’observation  de 
M.  W.  Edwavds  trouve  ainsi  son  applica¬ 
tion. 

Dans  l’état  de  Sommeil  complet,  les  mou¬ 
vements  volontaires  cessent  chez  l’homme; 
les  mouvements  organiques  continuent, 
mais  affaiblis;  les  battements  du  cœur  et 
les  mouvements  respiratoires  sont  plus 
rares  ;  enfin  ,  tous  les  phénomènes  que  nous 
avons  retracés  comme  caractérisant  l’état 
d’hibernation  se  produisent  avec  une  moin¬ 
dre  énergie.  On  sait  aussi  que  l'homme 
qui  dort  a  besoin  d’une  plus  grande  quan¬ 
tité  de  chaleur  extérieure  que  celui  qui 
veille,  et  souvent  il  arrive  qu’en  se  réveil¬ 
lant,  on  est  plus  sensible  au  froid.  L’ani¬ 
mal  hibernant  montre  la  même  sensibilité, 
et  c’est  en  raison  des  mêmes  causes  qu’il 
cherche  un  abri. 

Le  repos  quotidien,  succédant  à  l’activité 
de  la  vie,  est  favorisé  par  le  calme  ,  par  le 
silence,  par  l’obscurité  ;  toutes  les  précau¬ 
tions  que  nous  prenons  pour  faire  respecter 
notre  sommeil,  pour  le  défendre  contre  les 
bruits  extérieurs  ,  contre  les  mouvements 
brusques  de  l’air,  contre  l’action  importune 
de  la  lumière,  prouvent  assez  que  nous 
avons  compris  le  besoin  de  soustraire  nos 
sens  à  tous  les  stimulants  ,  à  toutes  les  sol¬ 
licitations  extérieures.  Le  Sommeil  hibernal, 
amené  par  un  défaut  d’énergie  vitale,  exige 
les  mêmes  soins  pour  obtenir  la  même  tran¬ 
quillité;  et  c’est  aussi  pour  éloigner  toute 


distraction  que  les  animaux  hibernants  s’en¬ 
foncent  dans  des  cavernes,  des  terriers,  des 
retraites  obscures,  dans  lesquels,  d’ailleurs, 
ils  résistent  mieux  aux  intempéries  et  aux 
attaques  du  dehors. 

Les  circonstances  heureuses  dansîesquelles 
l’Homme  se  trouve,  le  repos  facile  que  lui 
promet  une  couche  toute  préparée  dans 
un  milieu  paisible  ,  l’engagent  à  céder  au 
plaisir  ou  au  besoin  du  sommeil.  Il  en  est  de 
même  des  animaux  hibernants.  Le  Hérisson 
auquel  on  fournit  du  foin  ,  le  Loir  auquel 
on  fournit  du  coton  ou  de  la  laine,  font  leur 
lit  d’hiver  et  s’endorment ,  tandis  que  les 
animaux  qui  sont  privés  de  ces  matériaux 
continuent  leur  vie  active. 

Pour  le  sommeil  ,  comme  pour  beaucoup 
d’autres  phénomènes,  la  chaleur  exerce  sur 
l’économie  une  influence  dont  les  effets  sont 
identiques  à  ceux  que  produit  le  froid;  la 
cause  en  est  toujours  la  fatigue,  déterminée, 
dans  le  premier  cas ,  par  une  excitation  qui 
épuise  ,  et ,  dans  le  second  ,  par  un  défaut 
d’excitation  qui  laisse  sans  énergie.  Le  som¬ 
meil  d’été  de  certains  animaux  est,  de  cette 
façon,  facile  à  comprendre.  Toutefois,  pour 
beaucoup  d’animaux,  pour  les  Reptiles  ,  les 
Batraciens,  certains  Mollusques  et  Insectes, 
la  question  pourrait  bien  se  compliquer  de 
l’influence  de  la  privation  d’eau  :  ce  phéno¬ 
mène  ne  serait  plus,  dès  lors,  un  phénomène 
d’hibernation  :  il  se  rattacherait  à  une  autre 
loi  générale  de  l’organisation.  C’est  à  déga¬ 
ger  l’hibernation  de  toutes  les  circonstances 
accidentelles  ou  étrangères,  qui  la  masquent 
ou  la  compliquent ,  que  les  physiologistes 
doivent  apporter  tous  leurs  soins. 

Il  est  inutile  de  pousser  plus  loin  le  rap¬ 
prochement  entre  le  sommeil  quotidien 
et  le  sommeil  annuel ,  hibernal  ou  estival  ; 
ce  que  nous  avons  dit  suffit  pour  faire  con¬ 
naître  la  nature  et  les  caractères  identiques 
de  l’un  et  de  l’autre,  pour  les  rattacher 
tous  deux  à  une  même  loi  de  la  nature. 

Du  reste,  le  parallèle  se  continuerait  pour 
le  réveil  comme  pour  l’assoupissement.  C’est 
quand  le  repos  a  mis  les  organes  en  état  de 
reprendre  leur  jeu,  quand  l’harmonie  s’éta¬ 
blit  entre  le  retour  des  forces  de  l’animal  et 
le  moment  propice  où  il  pourra  exercer  uti¬ 
lement  son  activité,  que  le  réveil  a  lieu, 
sans  doute  stimulé  par  la  voix  impérieuse 
de  la  faim.  (E.  Baudement.) 


SOM 


SOM 


SOMMEIL  DES  PLANTES,  phys.  vé- 
gét.  —  Si  l’on  examine  comparativement 
un  certain  nombre  de  plantes  le  jour  et  la 
nuit,  on  sera  frappé  de  la  différence  d’as¬ 
pect  qu’elles  présentent,  et  l’on  ne  tardera 
pas  à  reconnaître  que  cette  différence  d’as¬ 
pect  lient  à  ce  que  certaines  de  leurs  parties 
ont  pris,  en  l’absence  de  la  lumière,  une 
position  entièrement  différente  de  celle  sous 
laquelle  elles  se  montrent  à  nous  au  grand 
jour.  C’est  ce  changement  de  position  dans 
les  organes  des  plantes,  amené  par  l’arrivée 
de  la  nuit,  que  Linné  a  nommé  leur  som¬ 
meil.  Les  feuilles  sont  le  siège  principal  de 
ce  curieux  phénomène  ;  mais  les  fleurs  elles- 
mêmes  y  sont  assez  souvent  soumises;  et 
dès  lors  c’est  dans  l’une  et  l’autre  de  ces 
parties  du  végétal  qu’on  doit  successive¬ 
ment  l’étudier. 

I.  Sommeil  des  plantes  considéré  dans  les 

FEUILLES. 

Nous  ne  saurions  voir  ,  avec  Meyen ,  les 
premières  indications  relatives  au  sommeil 
dans  un  passage  où  Pline  signale  le  Trèfle 
comme  annonçant  l’approche  des  tempêtes 
par  le  mouvement  de  ses  feuilles  (1).  Il  faut 
donc  regarder  avec  De  Candolle  {Phys,  vé- 
get. ,  II,  p.  854),  comme  les  premières  en 
date  au  sujet  de  ce  phénomène  les  observa¬ 
tions  de  Garcias  de  Horto  (1567)  sur  le 
mouvement  nocturne  des  folioles  du  Tama¬ 
rin,  et  celles  de  Val.  Cordus  (1581)  sur  le 
Glycyrhiza.  Mais  ces  observations  avaient 
été  à  peu  près  perdues  pour  la  science,  et 
même  celles  relatives  au  Tamarin,  bien  que 
répétées  par  Acosta  et  Frosper  Alpin,  avaient 
été  révoquées  en  doute  par  Ray  et  d’autres 
botanistes.  Linné  peut  donc  être  considéré 
comme  le  premier  qui  ait  porté  sérieuse¬ 
ment  son  attention  sur  le  sommeil  des 
plantes.  Déjà  ,  dans  sa  Flore  de  Laponie 
(1737),  il  avait  cité  plusieurs  végétaux 
comme  disposant  leurs  feuilles  autrement  la 
nuit  que  le  jour.  Éclairé  par  un  fait  remar¬ 
quable  qui  se  présenta  à  lui  accidentelle¬ 
ment,  il  étudia  plus  tard  avec  plus  de  soin 
ce  curieux  phénomène,  et  il  consigna  les 
résultats  de  ses  observations  dans  la  disser- 

(i)  «Trifolium  quoqiie  inliorrescere,  et  folia  contra  tem- 
prstatem  lubrigere  certum  est.  »  C.  Plinii  secundi  ,  llist. 
H*tur.,  liv.  X VIII,  chap.  35,  ou  §  lxxxix  ,  dan*  l’édit,  de 
Lemaire. 


679 

tation  intitulée  Somnus  plantarum  (1755), 
qui,  bien  que  publiée  comme  thèse  de  Pierre 
Bremer,  semble  devoir  être  regardée  comme 
son  ouvrage.  C’est  dans  cette  dissertation 
qu’il  donna  le  nom  de  sommeil  des  plantes 
aux  positions  particulières  qu’affectent  les 
feuilles  pendant  la  nuit,  et  qu’il  soumit  ces 
positions  nocturnes  à  une  classification  que 
nous  voyons  encore  adoptée  de  nos  jours,  et 
que  nous  allons  dès  lors  exposer. 

Les  plantes  dormantes  sont  divisées  en 
deux  catégories ,  suivant  que  leurs  feuilles 
sont  simples  ou  composées;  c’est  surtout 
chez  ces  dernières  que  les  mouvements  noc¬ 
turnes  sont  plus  fréquemment  et  plus  fa¬ 
cilement  appréciables.  I.  Les  feuilles  simples 
affectent  pendant  leur  sommeil  quatre  dis¬ 
positions  différentes  :  1°  Étant  opposées , 
elles  se  relèvent  de  manière  à  appliquer 
exactement  les  deux  faces  supérieures  l’une 
contre  l’autre,  abritant  ainsi  entre  elles  les 
jeunes  bourgeons;  Linné  dit  alors  qu’elles 
sont  conniventes  ( conniventia ),  ou  qu’elles 
dorment  connivendo  :  telles  sont  celles  des 
Arroches,  du  Stellaria  media ;  2°  étant  al¬ 
ternes  ,  elles  se  relèvent  en  s’appliquant 
contre  la  tige,  et  se  courbent  même  par  les 
côtés;  elles  sont  alors  enveloppantes  ( inclu - 
denlia ),  ou  elles  dorment  includendo  :  telles 
sont  celles  de  plusieurs  Sida ,  de  l’Æno- 
thera  mollis ;  3°  étant  alternes,  elles  se 
relèvent  moins  complètement,  laissent  leur 
sommet  un  peu  ouvert,  de  manière  à  for¬ 
mer  une  sorte  d’entonnoir  autour  de  la  tige  : 
ce  sont  les  feuilles  en  entonnoir  ( circum - 
sepienlia ),  ou  qui  dorment  circumsepiendo  ; 
ex.  la  Mauve  du  Pérou,  le  Datura  Slra- 
moine,  le  Celosia  crislata ;  4°  à  l’inverse 
des  précédentes,  elles  se  rabattent  en  une 
sorte  de  voûte  protectrice  :  on  les  dit  alors 
protectrices  ( munienlia )  ou  dormant  mu- 
niendo.  Linné  en  cite  pour  exemples  le  Malva 
scariosa  ,  V Impatiens  noli  ■■  tangere ,  etc. 
IL  Le  botaniste  suédois  a  distingué  six 
positions  différentes  dans  le  sommeil  des 
feuilles  composées,  et  ces  positions  se  di¬ 
visent,  comme  le  montre  De  Candolle,  en 
deux  sections,  selon  qu’on  les  observe  chez 
des  feuilles  à  trois  folioles  ou  bien  pennées. 
Pour  les  premières  :  1°  tantôt  les  folioles  se 
relèvent  de  manière  à  se  toucher  seulement 
par  leur  sommet,  et  à  former  ainsi  une 
sorte  de  berceau  où  la  fleur  peut  être  abri- 


680 


SOM 


tée  :  elles  sont  dans  ce  cas  en  berceau  ( in - 
volventia) ,  ou  elles  dorment  involvendo  : 
ex.  :  Trèfle  incarnat ,  Tetragonolobus  pur- 
pureus ;  2°  tantôt  elles  se  relèvent  aussi, 
mais  en  ne  se  rapprochant  que  par  le  bas, 
et  en  divergeant  par  le  haut  :  elles  sont 
alors  divergentes  ( divergentia ),  ou  elles 
dorment  divergendo  :  ex.  :  les  Mélilots; 
3°  enfin  elles  se  rabattent  de  manière  à  se 
toucher  par  leur  face  inférieure  ;  on  les 
dit  alors  pendantes  (  dependentia )  ou  dor  ¬ 
mant  dependendo .  Quant  aux  folioles  des 
feuilles  pennées,  1°  elles  se  relèvent  pour 
s’appliquer  l’une  contre  l’autre  par  leur 
face  supérieure;  folioles  dressées  ( condupli - 
cantia ),  dormant  conduplicando  :  ex.  : 
Colutea  arborea  et  fruticosa  ;  Lathyrus  odo- 
ratus  ;  Hedysarum  coronarium  ;  2°  elles  se 
rabattent  de  manière  à  se  toucher  par  leur 
face  inférieure  ;  folioles  rabattues  ( inverter. 
tia)  ou  dormant  invertendo  :  ex.:  les  Cassia; 
3°  elles  se  dirigent  vers  le  sommet  du  pé¬ 
tiole,  celles  d’un  même  côté  s’appliquant 
ainsi  l’une  sur  l’autre;  folioles  imbriquées 
(  imbricantia  )  ou  dormant  imbricando  : 
ex.:  les  Mimoses ,  le  Tamarin  ;  4°  La  dispo¬ 
sition  opposée  à  cette  dernière  a  été  obser¬ 
vée  par  Desfontaines  chez  le  Tephrosia  Ca- 
ribœa ,  et  a  dû  constituer  dès  lors  une  caté¬ 
gorie  inconnue  à  Linné,  celle  des  folioles 
rebroussées  (  retrorsa  ). 

Dans  ces  derniers  temps ,  M.  Dassen  (1) 
a  proposé  pour  les  positions  des  feuilles  dor¬ 
mantes  une  classification  plus  générale.  On 
observe,  en  effet,  que  non  seulement  les  fo¬ 
lioles  des  feuilles  composées,  mais  encore  les 
pétioles  communs  qui  les  portent  sont  sujets 
à  des  mouvements  dépendant  du  sommeil. 
Voici  le  tableau  de  cette  classification. 

I.  Plantes  dont  les  feuilles  n’ont  qu’un 
seul  mouvement. 

a.  La  feuille  ou  sa  partie  motiîe  se  re- 
leye  (F è\e,  Lotus,  IVifolium  ,  Vicia  ,  La¬ 
thyrus). 

b.  La  feuille  ou  sa  partie  motile  s’abaisse 
( Lupinus ,  Oxalis,  Robinia ,  Glycyrhiza) . 

c.  La  feuille  ou  sa  partie  motile  se  porte 
de  côté  et  en  avant  ( Mimosa ,  Tamarin). 

d.  La  feuille  ou  sa  partie  motile  se  porte 
de  côté  et  en  arrière  ( Tephrosia  caribæa). 

IL  Plantes  dont  les  feuilles  ont  deux  par¬ 
ties  moliles. 

(i)  Cité  par  Meyen,  Pjmu-Phrsiolop.,  III,  4;G. 


SOM 

A.  Le  pétiole  commun  se  relève  quelque 
peu. 

a.  Les  folioles  se  rabattent  (  Hedysarum 
gyroides  ,  Cassia) . 

B.  Le  pétiole  commun  s’abaisse  un  peu. 

a.  Les  folioles  se  portent  en  bas  (  Amor- 
plia  fruticosa). 

b.  Les  folioles  se  portent  latéralement  en 
avant  ( Gleditschia ). 

III.  Plantes  dont  les  feuilles  ont  trois  par¬ 
ties  mutiles. 

A.  Le  pétiole  commun  s’abaisse. 

a.  Les  pétioles  secondaires  se  rappro¬ 
chent. 

i.  Les  folioles  se  relèvent  (Mimosa  pu- 
dica). 

A  quelle  cause  faut-il  attribuer  les  singu¬ 
liers  mouvemeuts  qui  constituent  le  som¬ 
meil  des  plantes,  et  les  mouvements  inverses 
qui  les  rétablissent  dans  l’état  de  veille  et 
qu’amène  leur  réveil  ?  A  cet  égard,  diverses 
explications  ont  été  successivement  propo¬ 
sées.  Partant  des  idées  fausses  de  Dodart  au 
sujet  d’une  prétendue  contraction  des  ra¬ 
cines  par  l'humidité,  des  tiges  par  la  séche¬ 
resse  ,  Bonnet  avait  supposé  que ,  chez  le 
Robinia  pseudo-acacia ,  par  exemple,  la  face 
supérieure  des  folioles  se  contracte  pendant 
le  jour  sous  l’influence  de  la  sécheresse  , 
tandis  que  leur  face  inférieure  se  contracte 
pendant  la  nuit  par  l’effet  de  l'humidité.  Il 
avait  même  construit  une  feuille  artificielle 
dont  la  lame  supérieure  était  en  parche¬ 
min,  de  maniéré  à  devoir  se  contracter  par 
la  sécheresse ,  dont  la  lame  inférieure  était 
en  toile ,  et  se  resserrait  dès  lors  par  l’hu¬ 
midité.  Cet  appareil,  exposé  successivement 
à  une  forte  chaleur  et  à  l’humidité,  exécuta 
des  mouvements  dans  lesquels  Bonnet  vit 
la  démonstration  physique  de  l’exactitude 
de  son  hypothèse.  Mais  pour  faire  abandon¬ 
ner  sans  retour  cette  explication  toute  mé¬ 
canique,  il  a  suffi  de  montrer  le  sommeil 
des  plantes  en  serre,  et  la  diversité  d’as¬ 
pect  sous  lequel  se  présente  le  phénomène 
dans  des  plantes  différentes,  et  parfois  dans 
les  diverses  parties  d’une  même  feuille  com¬ 
posée.  M.  Dutrochet  a  reconnu  que  le  siège 
des  mouvements  [qui  constituent  le  som¬ 
meil  et  le  réveil  des  plantes  réside  dans  des 
renflements  situés  à  la  base  de  leurs  pétioles 
et  pétiolules.  En  étudiant  au  microscope 
l’organisation  anatomique  de  ces  renfle- 


SOM 


SOM 


inents ,  il  a  cru  y  reconnaître  une  couche 
externe  de  tissu  cellulaire  incurvable  par 
endosmose  ,  et  un  tissu  fibreux  incurvable 
par  implétion  d'oxygène  en  sens  inverse  du 
premier,  et  indépendant  du  corps  ligneux 
plus  intérieur;  il  a  pensé  que  ces  deux  tis¬ 
sus  ayant  deux  tendances  opposées  à  l’incur- 
Yation  ,  ou  agissant  comme  deux  ressorts 
tendus  en  sens  contraire  ,  la  prédominance 
de  l’un  ou  de  l’autre  ,  déterminée  par  des 
circonstances  tant  extérieures  que  physiolo¬ 
giques  ,  suffisait  pour  produire  les  mou¬ 
vements  du  sommeil  et  du  réveil.  Cette  hy¬ 
pothèse  ingénieuse ,  bien  qu’elle  ait  été 
accueillie  avec  beaucoup  de  faveur  par  les 
physiologistes,  n’est  pas  plus  admissible  que 
celle  de  Bonnet.  En  effet,  MM.  Link  et  Meyen 
ont  montré  que  lorsqu’on  enlève  circulai- 
rement,  ou  seulement  en  dessus  ou  en  dessous 
du  renflement  moteur,  le  tissu  auquel  notre 
ingénieux  physiologiste  attribuait  les  mou¬ 
vements  du  sommeil  et  du  réveil,  les  feuil¬ 
les  ,  aussitôt  qu’elles  se  sont,  si  on  peut  le 
dire,  remises  de  leur  blessure,  exécutent  de 
nouveau  leurs  mouvements  avec  la  même 
régularitéquedans  l’état  d’intégrité  parfaite. 

M.  Dassen  a  vu  la  cause  des  mouvements 
des  feuilles  pendant  la  nuit  dans  une  sur¬ 
abondance  de  sève  ascendante  déterminée 
par  l’augmentation  d’humidité  ,  par  la  di¬ 
minution  ou  la  suppression  de  la  transpira¬ 
tion.  Il  appuie  cette  théorie  d’une  expérience 
dans  laquelle  l’immersion  de  l 'Oxalis  slricta 
dans  l’eau  a  déterminé  le  sommeil  dans  cette 
plante.  Malheureusement  Meyen  assure 
qu’une  humidité  considérable  a  été  impuis¬ 
sante  pour  amener  un  résultat  analogue 
chez  la  Sensitive  et  la  Fève. 

Quoi  qu’il  en  soit  de  ces  hypothèses  expli¬ 
catives,  un  fait  reste  acquis  à  la  science  : 
c’est  que  le  sommeil  des  feuilles  est  en  rela¬ 
tion  directe  avec  l’action  de  la  lumière.  Ce 
fait  résulte  non  seulement  de  l’observation 
journalière,  mais  encore  des  belles  expé¬ 
riences  dans  lesquelles  De  Candolle  a  inter¬ 
verti  les  heures  du  sommeil  et  du  réveil 
et  modifié  la  marche  du  phénomène  au 
moyen  de  la  lumière  artificielle.  Le  25  juillet 
au  soir,  ce  célèbre  botaniste  plaça  deux  pieds 
de  Sensitive,  dont  les  feuilles  étaientfermées, 
dans  une  cave  éclairée,  d’une  manière  conti¬ 
nue,  par  six  lampes  d’Argand  dont  la  lumière 
pouvait  être  évaluée  aux  5/6  de  celle  du 
r.  xr. 


681 

jour.  Les  feuilles  s’ouvrirent  à  deux  heures 
du  matin,  c’est-à-direune  heure  etdemie  plus 
tôt  que  celles  des  pieds  laissés  dans  la  serre. 
Elles  recommencèrent  à  dormir  dès  trois 
heures  de  l’après-midi  et  se  réveillèrent 
vers  minuit,  pour  se  refermer  à  deux  heures 
apres  midi.  Ainsi,  sous  cette  action  continue 
de  la  lumière  artificielle  ,  ces  plantes  abré¬ 
gèrent  le  temps  de  leur  sommeil  et  de  leur 
veille.  Une  autre  expérience,  encore  plus 
instructive,  fut  celle  dans  laquelle  des  Sen¬ 
sitives  furent  placées  dans  la  même  cave 
laissée  obscure  pendant  le  jour,  éclairée 
pendant  la  nuit.  Dans  les  premiers  temps 
ces  plantes  ouvrirent  et  fermèrent  leurs 
feuilles  sans  règle  fixe  ;  mais ,  au  bout  de 
quelques  jours ,  elles  intervertirent  entière <• 
ment  l’ordre  normal  de  leur  sommeil  et  de 
leur  veille;  elles  ouvraient  leurs  feuilles  le 
soir,  lorsque  le  jour  artificiel  commençait 
pour  elles,  et  elles  les  fermaient  le  matin 
lorsque  pour  elles  commençait  la  nuit.  Ces 
effets  ont  été  obtenus  non  seulement  sur  des 
Sensitives  ,  mais  encore  ,  à  des  degrés  plus 
faibles  ,  il  est  vrai ,  sur  d’autres  Mimeuses  , 
et,  en  général,  sur  diverses  plantes  dorman¬ 
tes.  Néanmoins  De  Candolle  fait  observer 
que  certaines  plantes,  comme  les  Oxalis 
incarnala  et  slricta  ,  le  Mimosa  leucoce- 
phala  ,  etc.  ,  sont  restées  insensibles  à  l’ac¬ 
tion  de  la  lumière  artificielle  ,  et  qu’il  n’a 
pu  déranger,  ni  par  l’obscurité,  ni  par  la 
lumière,  l’ordre  normal  de  leur  sommeil  et 
de  leur  veille.  Mais  ces  expériences  ,  conti¬ 
nuées  seulement  pendant  quelques  jours 
pour  ces  plantes,  ont-elles  eu  assez  de  durée 
pour  autoriser  une  conclusion  définitive? 

Quelques  botanistes,  grands  partisans  des 
rapprochements  entre  les  deux  règnes  de 
corps  organisés,  ont  comparé  le  sommeil  des 
plantes  à  celui  des  animaux.  On  a  même 
dit  que  l’état  nocturne  des  plantes  consti¬ 
tuait  pour  elles  un  repos  réparateur.  Four 
montrer  l’absence  d’analogie  entre  les  deux 
états  également  qualifiés  de  sommeil  ,  il 
suffit  de  faire  remarquer  que  le  sommeil 
des  animaux  est  accompagné  d’un  relâche¬ 
ment  des  organes  contractiles,  tandis  que 
celui  des  végétaux  amène  en  eux  une  rigi¬ 
dité  insurmontable,  et  que  leurs  feuilles  ne 
peuvent  être  détournées  sans  rupture  de  la 
nouvelle  position  qu’elles  ont  prise  en  l’ab¬ 
sence  de  la  lumière. 


86 


682 


SOIVI 


SOM 


Nous  aurions  à  présenter  des  considéra¬ 
tions  de  divers  ordres  sur  le  sommeil  des 
feuilles  ;  mais  le  défaut  d’espace  nous  oblige 
à  les  supprimer. 

II.  Sommeil  des  fleurs. 

On  rattache  au  sommet  des  plantes  l’oc¬ 
clusion  de  certaines  fleurs  à  l’approche  de  la 
nuit,  et  leur  épanouissement  après  le  retour 
du  jour.  Il  est,  en  effet,  des  fleurs  qui,  res¬ 
tant  plusieurs  jours  sur  la  plante  ,  passent 
plusieurs  fois  par  ces  alternatives  d’occlu¬ 
sion  et  d’épanouissement  qui  semblent  réel¬ 
lement  pouvoir  être  comparées  au  sommeil 
et  au  réveil  des  feuilles.  Ces  fleurs  se  ran¬ 
gent  sous  deux  catégories  différentes  :  l’une, 
celle  des  fleurs  nommées  par  Linné  fleurs 
tropiques,  flores  tropici,  qui  se  ferment  le 
soir  et  s’ouvrent  le  matin,  mais  qui  avancent 
ou  reculent  le  moment  de  leur  fermeture  et 
de  leur  ouverture  ,  selon  que  les  jours  sont 
plus  ou  moins  longs  ;  l’autre,  celle  des  fleurs 
nommées  par  Linné  équinoctiales  ,  flores 
œquinoctiales,  qui  se  ferment  et  s’ouvrent 
constamment  à  la  même  heure. 

Généralement  les  fleurs  s’ouvrent  pen¬ 
dant  le  jour  ;  mais  il  est ,  à  cet  égard  ,  des 
exceptions  remarquables.  Ainsi  De  Candolle 
cite,  d’après  Berthelot,  un  Acacia  voisin  du 
Latisiliqua ,  dans  lequel  les  fleurs  s’ouvraient 
le  soir  au  moment  où  les  feuilles  se  fermaient 
pour  dormir;  ainsi  encore  le  Mesembryan- 
themum  noctiflorum  épanouit  ses  fleurs  plu¬ 
sieurs  soirs  de  suite,  vers  sept  heures. 

Les  expériences  de  De  Candolle ,  de 
Meyen,  etc.,  ont  montré  que  l’action  de  la 
lumière  artificielle  peut  intervertir  les  temps 
du  sommeil  et  de  la  veille  pour  les  fleurs 
comme  pour  les  feuilles.  Ce  dernier  physio¬ 
logiste  a  vu  ,  dans  une  chambre  obscure 
éclairée  convenablement  par  quatre  lampes 
d’Argand,  les  fleurs  de  Ylpomæa  purpurea , 
après  une  expérience  de  deux  jours,  s’ouvrir 
le  matin,  tandis  qu’elles  s’ouvrent  naturel¬ 
lement  pendant  la  nuit ,  et  celle  de  YOxalis 
tclraphylla ,  à  la  fin  du  quatrième  jour  d’é¬ 
clairage  artificiel,  s’épanouir  le  soir,  à  l’in¬ 
verse  de  ce  qui  a  lieu  normalement  chez 
elles.  Il  est  résulté  de  là  la  conséquence  que 
la  lumière  agit  directement  sur  l’ouverture 
et  la  fermeture  des  fleurs.  Seulement  l’ac¬ 
tion  de  ce  fluide  est  encore  plus  difficile  à 
concevoir  sur  les  fleurs  que  sur  les  feuilles, 


puisqu’il  est  plusieurs  fleurs  nocturnes  sur 
lesquelles  dès  lors  elle  semble  agir  en  sens 
inverse  de  ce  qu’on  observe  dans  la  grande 
majorité  des  cas. 

Pour  plus  de  détails  sur  cet  intéressant 
phénomène  du  sommeil  des  fleurs,  nous  ren¬ 
verrons  ,  faute  d’espace  ,  aux  grands  traités 
de  physiologie  végétale  et  aux  mémoires 
spéciaux.  (P.  D.) 

SOMMERA  (nom  d’homme),  bot.  pii.—- 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées,  mais  de 
tribu  indéterminée,  formé  par  M.  Schlech- 
tendal  ( Linnœa ,  IX,  p.  602)  pour  un  petit 
arbre  du  Mexique  à  fleurs  polygames-dioï- 
ques ,  présentant  un  limbe  calicinal  divisé 
en  cinq  grandes  divisions  persistantes;  une 
corolle  en  coupe,  à  tube  court ,  à  gorge  ve¬ 
lue;  un  ovaire  adhérent,  creusé  de  deux 
loges  uni-ovulées  ;  son  fruit  est  inconnu. 

(D.  G.) 

SOMMER AUEïl A  (nom  d’hormne).  bot. 
pu.  —  Genre  proposé  par  Hope ,  et  qui 
rentre  ,  comme  synonyme  ,  dans  le  grand 
genre  Alsine  Walhlenb.  (D.  G.) 

SOMMERFERDTÏA.  bot.  ph.  —  Genre 
de  Légumineuses-Papilionacées,  proposé  par 
Schumacher  et  rapporté,  comme  synonyme, 
au  genre  Drepanocarpus  C.-F.-W.  Meyer. 

(D.  G.) 

SOMME1WÏLLITE  (nom  d’homme). 
min. — M.  Brooke  a  décrit,  sous  ce  nom,  un 
minéral  de  couleur  jaunâtre ,  cristallisé  en 
prismes  carrés, et  clivable  parallèlement  à  la 
base,  que  l’on  trouve  au  Vésuve,  associé  au 
Calcaire  et  au  Mica  noir.  Ce  n’est  qu’une 
variété  de  Humboldtilithe.  Voy.  ce  mot. 

(Del.) 

SOMMITE,  min. — Nom  donné  à  une  va¬ 
riété  de  Néphéline  que  l’on  trouve  à  la 
Somma  ,  au  Vésuve.  Voy.  néphéline.  (Del.) 

SOMMOSE.  Somniosus  (  somnus ,  som¬ 
meil).  poiss.  —  Poisson  Chondroptérygien  , 
de  la  famille  des  Squales ,  et  constituant , 
d’après  Lesueur,  un  sous-genre  qui  ne  dif¬ 
fère  des  Aiguillats  que  par  la  forme  plus 
raccourcie  et  plus  obtuse  de  la  partie  anté¬ 
rieure  de  la  tête.  Une  seule  espèce ,  vivant 
sur  les  côtes  des  États-Unis,  a  été  indiquée 
dans  ce  sous-genre.  (G.  B.) 

SOMOIATTE .  min. — Minéral  trouvé  avec 
le  Platine  dans  les  alluvions  de  l’Oural,  et 
qui  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  Sa¬ 
phir  ou  Corindon  hyalin  bleu.  (Del.) 


SON 


SOP 


683 


SOMÔPLATUS  (  çuaa  ,  corps  ;  ttWoç  , 
large),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  famille  des  Carnassiers, 
tribu  des  Féroniens,  établi  par  Dejean  (Spe- 
cies  général  des  Coléoptères ,  t.  IV,  p.  16  ) 
sur  une  espèce  du  Sénégal,  nommée  S.  sub- 
striatus.  (C.) 

f  SONCIIUS.  bot.  ph. —  Nom  latin  des 
Laitrons.  Voy.  laltron. 

SONCORUS,  Rumpb.  bot.  ph.  — Synon. 
de  Kœmpferia  Lin. 

SONDARÉ.  Sondarus.  ins.  —  Genre  de 
la  famille  des  Coréides ,  groupe  des  Aniso - 
scélitesy  de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi  par 
MM.  Amyot  et  Servil le  sur  une  espèce  de 
la  Guiane  (S.  neniator  Am.  et  Serv.)  très 
voisine  des  Paryphes ,  mais  remarquable 
toutefois  par  la  saillie  des  tubercules  sur 
lesquels  sont  implantées  les  antennes,  et 
par  la  dilatation  «t  le  redressement  des  côtés 
du  prothorax.  (Bl.) 

SONDERA  (dédié  au  botaniste  allemand 
Sonder),  bot.  ph. — Genre  établi  dans  la  fa¬ 
mille  des  Droséracées,  par  Lehmann  ( Pugil ., 
p.  44;  PL  preissianœ,  1,  p.  256),  pour  des 
herbes  très  élégantes  qui  ont  le  port  des 
Drosera,  à  feuilles  inférieures  en  écailles,  les 
autres  orbiculaires,  peltëes,  revêtues  de  poils 
glanduleux;  à  fleurs  blanches  ou  rosées, 
octomères.  M.  Lehmann  en  décrit  deux  es¬ 
pèces  de  Swan  River  :  S.  macrantha  et  S. 
Preissii.  (D.  G.) 

SONERïLA.  bot.  pu.  — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Mélastomacées,  placé  à  la  suite 
des  Lavoisiériées,  formé  d’herbes  annuelles 
et  de  petits  arbustes  propres  à  l’Asie  tropi¬ 
cale,  à  feuilles  opposées,  inégales  dans  cha¬ 
que  paire,  l’une  des  deux  restant  presque 
rudimentaire;  à  fleurs  roses,  régulièrement 
trimères.  Walpers  reproduit  les  diagnoses 
de  vingt-sept  espèces.  (D.  G.) 

SQNGAR,  mam.  —  Espèce  de  Hamster  de 
Sibérie  ,  décrite  par  Pallas  sous  le  nom  de 
Mus  songarus.  (E.  D.) 

SONNANT,  rept.  — Nom  spécifique  d’une 
espèce  du  genre  Crapaud  {voy.  ce  mot),  qui 
porte  aussi  quelquefois  la  dénomination  de 
Sonnante.  (E.  D.) 

SONNERATIA  (dédié  par  Linné  fils  au 
voyageur  naturaliste  Sonnerai),  bot.  pii.  — 
Genre  de  la  famille  des  Myrtacées,  tribu  des 
Myrtes,  formé  de  petits  arbres  de  l’Inde,  à 
rameaux  tétragones,  à  feuilles  opposées, 


|  sans  points  pellucides;  à  grandes  fleurs  so“ 
litaires,  à  fruit  charnu,  demi-  supère,  entouré 
par  le  calice,  creusé  de  dix  à  quinze  loges 
qui  renfermentde nombreuses  graines  logées 
au  milieu  de  la  pulpe.  L’espèce  la  plus  re¬ 
marquable  de  ce  genre  est  le  Sonneratia 
acida  Linn.  ( Rhizophora  caseolaris  Linn.  ; 
Mangium  caseolare  rubrum  Rumph.),  de  la 
Nouvelle-Guinée  et  des  Moluques,  dont  le 
fruit  est  comestible  et  renferme  une  pulpe 
acide  qui  a  valu  à  l’espèce  le  nom  qu’elle 
porte.  (D.  G.) 

SONNETTE,  holl.  —  Nom  vulgaire  e1# 
ployé,  comme  ceux  de  Cloche  et  Clochette, 
pour  désigner  la  Calyptrée  équestre.  (G.  B.) 

SONNINÏA  (dédiéau  naturaliste  Sonnini). 
bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des  Asclépia- 
dées,  établi  par  Reichenbach  pour  un  sous- 
arbrisseau  voluble  du  Chili,  distingué  par  sa 
couronne  staminale  à  cinq  folioles  obtuses, 
relevées  intérieurement  d’une  petite  écaille; 
par  ses  masses  polliniques  ventrues  ,  pen¬ 
dantes;  par  son  stigmate  prolongé  en  long 
bec  indivis.  Cette  plante  est  le  Sonninia 
Menziezii  Dne.  (Diplolepis  MenzieziiRoem. 
et  Schult.).  (D.  G.) 

SOPE.  poiss.  —  Nom  vulgaire  d’une  es¬ 
pèce  de  Cyprinoïdes  appartenant  au  groupe 
des  Ables ,  tribu  des  Brèmes  ,  le  Leuciscus 
ballerus ,  Val.;  Cyprinus  b  aller  us  y  Linn., 
Art.  (G.  B.)  ' 

*S0PI1IA  (crocpt'a,  sagesse),  ins. — M.  Ro- 
bineau-Desvoidy  ( Essai  sur  les  Myodaires, 
1830)  a  créé,  sous  ce  nom,  un  genre  de 
l’ordre  des  Diptères,  division  des  Muscides, 
qui  correspond  au  genre  des  Scotiptera  {voy . 
ce  mot)  de  M.  Macquart.  (E.  D.) 

*  SOPIIÏÂ.  acal.  —  Nom  donné  par  Pé- 
ron  à  un  genre  de  Radiaires  de  la  famille 
des  Callianirides ,  dont  une  espèce  est  men¬ 
tionnée,  dans  Lamarck,  comme  synonyme 
du  Callianira  diploptera  (Lamarck,  An.  s. 
vert.,  t.  III,  p.  41,  1840).  (G.  B.) 

SOPIIIA.  bot.  ph.  —  Nom  spécifique  d’un 
Sisymbre. 

SOPIIfO.  poiss.— Un  des  noms  vulgaires 
de  la  Vandoise  ,  espèce  de  Cyprinoïdes  du 
groupe  des  Ables.  Voy.  vandoise.  (G.  B.) 

SOPHISTEQUES,  Commers.  bot.  ph.— 
Synonyme  de  Gomphia. 

SOPHORA  (de  Sophera ,  le  nom  arabe 
d’une  espèce),  bot.  ph.— Genre  de  la  famille 
des  Légumineuses-Papilionacées,  dans  la- 


634 


SOP 


SOR 


quelle  il  donne  son  nom  à  la  tribu  des  So- 
phorées,  de  la  Décandrie  monogynie,  dans  le 
système  de  Linné.  Le  groupe  générique  éta¬ 
bli  sous  ce  nom  par  Linné  et  dans  lequel 
les  botanistes  postérieurs  avaient  fait  entrer 
un  assez  grand  nombre  d’espèces,  a  été  dé¬ 
membré  et  réduit  successivement,  dans  ces 
derniers  temps.  Par  là  ont  été  formés,  à  ses 
dépens,  les  genres  Ormosia  Jacks. ,  Edwardsia 
Salisb.,  Styphnolobium S chott.  Ce  derniers 
été  créé  pour  la  plus  intéressante  de  ses 
espèces,  le  Sophora  japonica  Linn.  Après  ces 
suppressions,  le  genre  Sophora  reste  formé 
de  plantes  arborescentes ,  frutescentes  et 
herbacées  de  l’Asie  moyenne  et  tropicale, 
des  parties  moyennes  de  l’Amérique,  à  feuil¬ 
les  pennées  avec  foliole  impaire  éloignée  de 
la  dernière  paire;  à  fleurs  en  grappes  axil¬ 
laires  ou  terminales,  généralement  simples  ; 
elles  sont  distinguées  par  les  caractères  sui 
vants  :  Calice  largement  campanulé,  tron¬ 
qué  obliquement  ;  corolle  papilionacée,  à  pé¬ 
tales  peu  près  de  même  longueur,  à  carène 
dipétale;  dix  étamines  libres;  ovaire  pres¬ 
que  sessile  ,  pluri  ovulé  ,  auquel  succède  un 
légume  en  chapelet,  indéhiscent,  aptère, 
polysperme.  M.  Bentham,  dans  sa  révision 
des  genres  de  Légumineuses  [Annal.  Wiener . 
Mus.,  II,  p.  87),  a  divisé  les  Sophora  en  qua¬ 
tre  sous-genres  :  Maya,  Eusophora ,  Dichose- 
mœa ,  P seudo sophora,  auxquels  M,  Endlicher 
en  joint  avec  doute  un  cinquième,  le  Patri- 
nia  Rafin.  Nous  nous  bornerons  à  citer, 
comme  exemple,  le  Sophora  alopecuroidcs 
Lin.,  espèce  herbacée,  vivace,  de  l’Orient. 

(D.  G.) 

SOPHORÉES.  Sophoreæ.  bot.  ph.  — 
Tribu  des  Papilionacées  (voy.  légumineuses), 
ainsi  nommée  du  genre  Sophora  qui  lui  sert 
de  type.  (Ad.  J.) 

SOPIIHOA WTIIE.  bot.  pu. —Genre  de 
la  famille  des  Scrophularinées,  établi  par 
M.  Bentham  (in  Lindley,  analur  System,  of 
Botan .,  p.  445),  et  ensuite  réuni  par  lui- 
même  ( Prodromus ,  X,  p.  405)  aux  Gratiola, 
en  qualité  de  simple  sous-genre.  (D.  G.) 

*SOPIIRO\t\  (<ro>ç,  sain  ;  cpp-hv,  esprit). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  de  la  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Pyralides,  créé  par  Hubner  ( Catal .,  1816), 
adopté  par  Duponchel  qui  lui  donne  pour 
caractères  :  Ailes  supérieures  traversées  au 
milieu  par  deux  lignes  dont  l’extérieure  se 


continue  sur  les  ailes  inférieures.  Ce  genre 
comprend  deux  espèces  ;  la  plus  connue  est 
la  S.  encorlualis  W.  V.,  qui  se  trouve  dans 
les  bosquets  ombragés  de  l’Allemagne  , 
tandis  que  la  seconde  espèce  ,  la  S-  duri - 
valis  H.,  du  même  pays,  habite  les  bois 
secs.  (E.D.) 

SOPHÜOMA,  Lichst.  bot.  pu.  et  ca.  — 
Genre  rapporté  avec  doute  par  Endlicher, 
comme  synonyme,  au  Witsenia  Thunb.,  fa¬ 
mille  des  Iridées. 

Un  genre  de  Champignons  a  été  établi, 
sous  le  même  nom,  par  Persoon,  dans  la 
Botanique  du  voyage  de  V Uranie;  mais  il  est 
aujourd’hui  rapporté,  comme  synonyme,  au 
genre  Phallus  Micheli.  (D.  G.) 

SOPHRONICA  (crwcppwv,  prudent),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  sub¬ 
pentamères  ,  famille  des  Longicornes  et 
tribu  des  Lamiaires ,  proposé  par  Dejean 
(  Catalogue ,  3e  édit.,  p.  375)  pour  une  es¬ 
pèce  du  cap  de  Bonne-Espérance,  la  S.  car - 
bonaria  Dej.  (C.) 

SOPimOMTïS.  bot.  ph.— Genre  de  la 
famille  des  Orchidées,  tribu  des  Épidendrées, 
établi  par  M.  Lindley  (Bot.  Reg.,  tab.  1129) 
pourune  petite  plante  épiphyte,  sans  bulbes, 
à  fleurs  assez  grandes,  en  grappes  axillaires, 
distinguées  surtout  par  leur  colonne  ailés 
des  deux  côtés  à  son  sommet,  et  par  leur  an¬ 
thère  terminale,  8-loculaire.  (D.  G.) 

SOPUBÏA.  bot.  ph.  -  Genre  de  lafamille 
des  Scrophularinées  ,  tribu  des  Gérardiées, 
établi  par  Hamilton  pour  des  plantes  herba¬ 
cées  de  l’Inde,  voisines  des  Gerardia ,  dont 
elles  ne  formaient  d’abord  qu’un  sous-genre, 
dans  les  premiers  travaux  de  M.  Bentham 
sur  les  Scrophularinées.  Elles  se  distinguent 
des  Gerardia  principalement  parce  que  leurs 
quatre  anthères  sont  fertiles,  et  que  chacune 
présente  une  loge  pollinifère  et  une  autre 
vide  et  atrophiée.  L’espèce  principale  du 
genre  est  le  Sopubia  trifida  Hamilt,  ( Gerar¬ 
dia  Sopubia  Benth.),  de  l’Himalaya  et  de 
Ceylan.  (D.  G.) 

SORA.  mam.  — Un  Insectivore,  propre  à 
Madagascar,  qui  faisait  autrefois  partie  du 
genre  Tanrec,  et  qui  est  aujourd’hui  le  type 
du  groupe  des  Ericules  (Voy.  ce  mot)  de 
M.  Is.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  porte  le  nom 
vulgaire  de  Sora .  (E.  D.) 

SGRAMÏA,  Aublet.  bot.  ph. — Synonyme 
de  Dolicarpus, 


SOR 


SOR 


685 


SORANTHE,  Salisb.  bot.  ph.— Synonyme 
de  Sorocephalus  R.  Brown. 

SORBIER.  Sorbus.  bot.  pu.  —  Genre 
de  la  famille  des  Pomacées,  rangé  par  Linné 
dans  l’Icosandrie-trigynie  de  son  système. 
Créé  par  Tournefort,  adopté  par  Linné, 
Jussieu,  De  Candolle  ,  etc.,  ce  groupe  géné¬ 
rique  est  aujourd’hui  réuni  par  beaucoup 
de  botanistes  aux  Pyrus ,  parmi  lesquels  il 
ne  forme  plus  qu’un  simple  sous-genre.  Il 
est,  en  effet,  impossible  de  ne  pas  recon¬ 
naître  que  les  caractères  par  lesquels  on  le 
distingue  n’ont  qu’une  faible  importance. 
Ils  consistent  en  un  calice  demi-adhérent, 
turbiné,  à  cinq  dents;  en  cinq  pétales 
brièvement  onguiculés,  poilus  ou  laineux 
dans  le  bas,  réfléchis;  dans  un  ovaire  adhé¬ 
rent  à  2-5  loges  bi-ovulées,  surmonté  d’au¬ 
tant  de  styles  libres  plus  ou  moins  lai¬ 
neux,  géniculés  vers  le  sommet;  à  cet 
ovaire  succède  un  fruit  charnu,  à  endo¬ 
carpe-membraneux  ou  crustacé,  globuleux 
ou  pyriforme  ,  à  2-5  loges  monospermes. 
Les  Sorbiers  sont  des  arbres  ou  des  arbris¬ 
seaux,  à  feuilles  pinnatipartites  ou  pennées 
avec  foliole  impaire,  portant  des  glandes 
sur  leur  pétiole  commun  ;  à  fleurs  blanches, 
disposées  en  corymbes.  —  Bien  que  les 
caractères  que  nous  venons  d’énumérer  ne 
paraissent  pas  avoir  une  grande  valeur, 
non  seulement  M.  Spach  ( Suites  à  Buffon , 
II,  pag.  91,  96)  les  a  regardés  comme  pou¬ 
vant  bien  autoriser  l’isolement  des  Sor¬ 
biers  ,  mais  encore  il  a  cru  y  voir  des  mo¬ 
tifs  suffisants  pour  légitimer  la  subdivision 
de  ces  végétaux  en  deux  genres  distincts  : 
les  Sorbiers  proprement  dits  et  les  Cormiers, 
Cor  mus ,  Spach.  Nous  regarderons  ici  ces 
deux  groupes  comme  des  sous-genres. 

A.  Cormus,  Spach.  Dents  du  calice  re¬ 
courbées  en  dehors,  marcescentes  ;  pistil  à 
5  loges,  à  5  styles  fortement  laineux  dans 
toute  leur  longeur;  fruit  généralement  py¬ 
riforme. 

1.  Le  Sorbier  domestique.  Sorbus  dômes - 
tira.  Lin.  (  Cormus  domestica,  Spach  ;  Py¬ 
rus  sorbus y  Lin.),  est  la  seule  espèce  de 
ce  sous-genre.  Il  fcroît  spontanément  dans 
les  forêts  des  montagnes  de  l’Europe  mé¬ 
ridionale  ;  Desfontaines  l’a  aussi  observé 
dans  celles  de  l’Afrique  septentrionale.  II 
est  vulgairement  désigné  sous  le  nom  de 
Cormier.  C’est  un  arbre  qui  s’élève  à  12-16 


mètres  de  hauteur,  et  dont  le  tronc  droit, 
revêtu  d’une  écorce  grisâtre,  se  termine 
par  une  cime  pyramidale.  Ses  feuilles  pré¬ 
sentent  11-17  folioles  dentées  en  scie, 
velues  en  dessous,  finissant  par  devenir 
glabres;  son  fruit  a  la  forme  d’une  très 
petite  poire,  jaunâtre,  teinte  de  rouge  sur 
un  côté.  Ce  fruit,  vulgairement  nommé 
Corme,  est  très  âpre;  mais  il  s’adoucit 
beaucoup  en  devenant  blet,  et  il  est  alors 
agréable  à  manger.  Dans  cet  état,  on  en 
fait  une  assez  grande  consommation  dans 
nos  départements  méridionaux.  On  s’en 
sert  aussi  en  quelques  pays  pour  la  prépa¬ 
ration  d’une  sorte  de  cidre.  Mais  c’est  par¬ 
ticulièrement  pour  son  bois  que  cet  ar¬ 
bre  a  de  l’importance.  Le  bois  du  Sorbier 
est  rougeâtre,  susceptible  d’un  très  beau 
poli,  d’un  grain  fin,  compacte,  et  d’une 
dureté  qui  le  rend  précieux  pour  la  confec¬ 
tion  des  vis,  des  rabots,  des  poulies,  etc., 
pour  la  gravure  sur  bois,  pour  les  moyeux, 
les  dents  de  roue,  et  pour  tous  les  objets 
qui  doivent  résister  à  de  nombreux  frotte¬ 
ments.  Pour  ces  divers  usages,  il  l’emporte 
sur  tous  nos  autres  bois  indigènes,  parmi 
lesquels  celui  de  Buis  seul  l’égale  en  dureté 
et  en  densité.  Lorsqu’il  est  sec,  il  pèse  72 
livres  2  onces  par  pied  cube  (Loudon).  La 
culture  de  cet  arbre  mériterait  d’être  l’objet 
de  plus  de  soins,  et  devrait  être  étendue 
plus  qu’elle  ne  l’a  été  jusqu’à  ce  jour.  Le 
Sorbier  domestique  se  développe  très  len¬ 
tement  et  arrive  à  une  grande  vieillesse. 
On  peut  le  multiplier  par  la  greffe  sur  le 
Poirier  et  l’Aubépine,  mais  alors  il  ne  réus¬ 
sit  jamais  aussi  bien  que  lorsqu’il  a  été 
élevé  de  graine.  Comme  d’un  autre  côté  il 
reprend  difficilement  à  la  transplantation  , 
on  recommande  de  le  semer  sur  place  au¬ 
tant  que  possible. 

C.  Sorbus ,  Spach.  Dents  du  calice  dres¬ 
sées  pendant  la  floraison,  puis  se  rabattant 
en  dedans  et  devenant  charnues;  pistil 
généralement  à  3  loges,  plus  rarement  2-4, 
à  styles  en  même  nombre  que  les  loges,  et 
laineux  à  leur  base;  fruit  petit,  globuleux 
ou  presque  turbiné,  ombiliqué  aux  deux 
extrémités 

2.  Le  Sorbier  des  oiseleurs,  So7'bus  au - 
cuparia,  Lin.  ( Pyrus  aucuparia ,  Gærtn.), 
vulgairement  nommé  Cochêne  ,  est  un  ar¬ 
bre  de  8-9  mètres  de  haut,  spontané  dans 


686 


SOR 


les  bois  montagneux  de  toute  l’Europe, 
et  dans  la  Sibérie.  Ses  feuilles  présen¬ 
tent  13  17  folioles  ovales-lancéolées ,  den¬ 
tées  en  scie  ,  presque  glabres  ;  ses  bour¬ 
geons  sont  cotonneux.  On  le  cultive  com¬ 
munément  dans  les  parcs  et  les  jardins 
anglais,  à  cause  du  bel  effet  que  produisent 
ses  grands  corymbes  de  fleurs  blanches ,  et 
surtout  ses  petits  fruits  arrondis,  rouges, 
qui  persistent  longtemps.  Ces  fruits  sont 
très  âpres  et  fort  astringents;  néanmoins 
on  les  mange  dans  le  Nord  après  que  la 
gelée  les  a  adoucis.  On  s’en  sert  aussi  pour 
la  préparation  d’une  sorte  de  cidre.  Cet 
arbre  aime  les  expositions  septentrionales, 
et,  en  général,  les  climats  froids;  vers  le 
Nord,  c’est  Fun  des  derniers  représentants 
de  la  végétation  arborescente.  Son  bois  est 
dur  et  compacte ,  mais  néanmoins  inférieur 
en  qualité  à  celui  du  Cormier.  On  le  multi¬ 
plie  généralement  par  la  greffe  sur  le  Néflier 
et  sur  l’Aubépine. 

On  cultive  aussi  communément  dans  les 
bosquets  et  les  parcs  le  sorbier  de  laponie  , 
Soi  bus  hybrida ,  Lin.,  espèce  spontanée  en 
Écosse  et  en  Scandinavie,  dont  les  feuilles 
sont  pinnatifides  ou  pjnnatipartites,  dont  les 
ftuits  sont  un  peu  plus  gros  que  ceux  du 
précédent,  et  persistent  également  sur 
l’arbre  pendant  longtemps.  (P.  D.) 

SORBUS.  bot.  ph.  —  Voy.  sorbier. 

SORDAWALÏTE.  min.-— Nom  donné  par 
Nordenskiold  à  un  minéral  noir,  ayant  l’ap¬ 
parence  de  bitume,  et  qu’on  a  trouvé  près 
de  la  ville  de  Sordawala,  en  Finlande,  où  il 
forme  de  petites  veines  dans  un  Trapp.  Il  est 
amorphe,  et  paraît  être  composéd’un  Silicate 
d’Alumine,  de  Fer  et  de  Magnésie,  mélangé 
d’une  petite  quantité  de  Phosphate.  Il  donne 
un  peu  d’eau  dans  le  tube  fermé,  fond  au 
chalumeau  en  un  globule  noir  qui  prend,  au 
feu  de  réduction,  un  éclat  métallique.  Avec 
le  Borax,  il  donne  un  verre  transparent 
d’une  teinte  verdâtre.  Il  est  soluble,  en  par¬ 
tie,  dans  l’acide  chlorhydrique.  (Del.) 

SOREMA.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille 
des  Nolanacées,  établi  par  M.  Lindley  (Bot. 
Reg-,  1844,  tab.  48)  par  un  démembrement 
des  Nolana ,  et  distingué  par  les  caractères 
suivants:  Corolle  campanulëe;  vingt  ovaires 
libies,  amoncelés,  donnant  des  drupes  uni¬ 
loculaires,  monospermes,  ouvertes  à  la  base. 
Les  plantes  qui  forment  ce  nouveau  genre 


SOR 

sont  des  herbes  annuelles,  toutes  du  Chili, 
couchées,  à  feuilles  charnues,  à  fleurs  élé¬ 
gantes,  lessemblant  à  celles  des  Convolvu¬ 
lacées.  On  en  connaît  aujourd’hui  sent  espè¬ 
ces  décrites  par  MM.  Lindley  et  Miers.  Celle 
sur  laquelle  le  genre  a  été  d’abord  formé  est 
le  Sorema  paradoxa  Lindley  ( Nolana  para - 
doxa  Lindley).  p  G.) 

SOREX,  mam. —  Nom  adopté  par  les  na¬ 
turalistes  pour  désigner  les  Musaraignes 
(  Voy.  ce  mot  ).  Cette  dénomination  de  So- 
rex  répond  à  notre  mot  Souris ,  et  a  été 
quelquefois  employée  pour  indiquer  ce  Ron¬ 
geur,  ainsi  que  le  Lérot.  (E.  D.) 

*SOREXGLIS  ( sorex ,  musaraigne  ;  glis, 
loir),  mam.  —  M.  Diard  ( Asiat .  Research., 
XIV,  1822  )  a  indiqué  sous  cette  déno¬ 
mination  un  genre  de  Mammifères  carnas¬ 
siers  de  la  famille  des  Insectivores,  et  qui 
correspond  au  genre  Tupaia.  Voy.  ce  mot. 

(E.  D.) 

*SOREXIj\EÆ.  mam. — M.  Lesson  ( Nouv . 
tab.  duRèg.  anim.  Mam.,  1842)  désigne 
sous  cette  dénomination  une  famille  de 
Mammifères  insectivores,  qui  comprend  les 
genres  Mygale,  Galemys,  Solenodon,  Sorex, 
Macroscelides,  Tupaia  et  Gy mnura.  (E.  D.) 

SORGHO,  bot.  ph.  —  Nom  spécifique 
d’une  espèce  de  Houque  ou  plutôt  d'Atidro- 
pogon.  Voy.  houque.  (D.  G.) 

SORGMUM.  bot.  ph.  — -  Nom  spécifique 
latin  du  Sorgho.  Voy.  houque.  (D.  G.) 

SORIA,  Adans.  bot.  ph.  —  Synonyme 
d 'Euclidium  R.  Brown,  famille  des  Cruci¬ 
fères.  (D.  G.) 

*  SORICES  ,  A. -G.  Desm.;  SORÏCIÏ  , 

Vicq-d’Azyr  ;  SORICIDÆ  ,  Ch.  Bonap.  ; 
SORICÏXA,  Gray.  mam.  —  Division  des  In¬ 
sectivores  qui  correspond  à  celle  des  Sori- 
ciens.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SORICIDEIVS  (sorex,  icis,  souris  ;  dens, 
dent),  poiss.  —  Genre  de  Poissons  Àcantho- 
ptérygiens,  de  la  famille  des  Sparoïdes  (Gr. 
v.  Münster,  Beitr.  zurPelref.,  V,  1842). 

(G.  B.) 

SOIMCIEXS.  mam.  —  A. -G.  Desmarest 
(Nouv.  dict.  d’hist.  nat.)  indique  sous  cette 
dénomination  une  petite  famille  de  Mam¬ 
mifères  insectivores,  comprenant  les  genres 
Musaraigne,  Desman  ,  Scalops  et  Chryso¬ 
chlore.  (E.  D  ) 

*  SORIDIA.  rept.  —  M.  Gray  (  Ann.  of 
nat.  hist.,  II,  1839)  indique  sous  cette  dé- 


SOR 


nomination  un  genre  de  Reptiles  de  l’ordre 
des  Sauriens,  famille  des  Scincoïdiens.  Une 
seule  espèce  (S.  lineata ,  Gray  loco  citato), 
provenant  de  l’Australasie ,  entre  dans  ce 
genre.  (E.  D.) 

SORINDEIA.  hot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Anacardiacées,  établi  par  Dupetit- 
Thouars  pour  de  petits  arbres  de  Madagascar 
et  de  l’Afrique  tropicale,  à  fleurs  polygames- 
dioïques,  à  drupe  comprimé,  renfermant  un 
noyau  filamenteux,  monosperme.  L’espèce 
principale  est  le  Sorindeia  madagascariensis 
DG.,  qui  porte,  à  Madagascar,  le  nom  vul¬ 
gaire  de  Manguier  à  grappes.  (D.  G.) 

SORITES  (  vcapt ctyîç  ,  accumulés  les  uns 
sur  les  autres  ).  foram.  —  Genre  de  Fora- 
minifères  indiqué  par  M.  Ehrenberg  (Abh. 
Berl.  Akad .,  1838).  (G.  B.) 

SORMET.  Sormetus.  moll.  —  Genre  de 
Mollusques  gastéropodes  voisin  des  Bullées, 
et  incomplètement  connu  d’après  une  des¬ 
cription  d’Adanson  ,  le  seul  naturaliste  qui 
l’ait  observé  vivant  dans  les  sables  de  la  côte 
d’Afrique,  près  de  l’embouchure  du  Niger, 
à  une  faible  profondeur.  Sa  coquille  ,  très 
petite,  unguiforme,  est  mince,  transpa¬ 
rente  et  assez  semblable  à  celle  des  bullées  ; 
de  même  aussi  elle  ne  recouvre  qu’une 
petite  partie  du  corps  de  l’animal,  qui  est 
demi-cylindrique,  plat  en  dessous  avec  un 
plan  locomoteur  entouré  d’un  sillon.  Sui¬ 
vant  Àdanson  ,  il  n’y  a  ni  tête,  ni  tenta¬ 
cules,  mais  seulement  une  ouverture  buc¬ 
cale  antérieure,  et  une  autre  ouverture  laté¬ 
rale  plus  grande  servant  à  la  respiration  et 
à  la  sortie  des  excréments.  (Duj.) 

SORMELE.  poiss.  — Un  des  synonymes 
vulgaires  du  Surmulet .  Voy.  mulle.  (G.  B.) 

SOROCEA  (de  soroco ,  nom  que  porte 
l’espèce  type  chez  les  Botocudos).  bot.  pu. 
—  Genre  de  la  famille  des  Artocarpées,  éta¬ 
bli  par  M.  Aug.  St-Hila ire  ( Mém .  du  Mus., 
t.  "VII,  p.  473)  pour  un  arbre  du  Brésil  à 
fleurs  dioïques  ,  en  grappes  ,  remarquable 
par  l’extrême  inégalité  de  ses  deux  cotylé¬ 
dons.  Dans  sa  monographie  des  Artocarpées, 
M.  Trécul  annonce  que  M.  Gaudichaud  se 
propose  de  publier  prochainement  une  re¬ 
vue  monographique  de  ce  genre ,  dont  il 
possède  plusieurs  espèces  inédites.  (D.  G.) 

SOROCEPHALES.  bot.  ph. —  Genre  de 
la  famille  des  Protéacées ,  détaché  par 
M.  Rob.  Brown  des  Spatalla  Salisb.  pour 


SOU  687 

des  arbustes  du  cap  de  Bonne-Espérance  ’ 
comme  ces  derniers,  caractérisés  par  leur  pé- 
rianthe  régulier  et  par  leur  stigmate  verti¬ 
cal.  M.  Endlicher  divise  ce  genre  en  deux 
sous -genres  :  Mischocaryon  et  Cardioca- 
rym.  (D.  G.) 

SOROSE.  bot.  —  M.  Mirbel  avait  donné 
ce  nom  à  une  sorte  de  fruit  agrégé  dont  le 
Mûrier  fournit  un  excellent  exemple,  et  que 
L.-C.  Richard  a  nommé  Syncarpe  (D  G  ) 

*SOROSPORE.  Sorospora  (™P'0Ç,  amas; 
oTTtopoç,  semence),  bot.  cr.— (Phycées.) Genre 
établi  par  M.  Hassall  {Brit.  Freshw.  Alg.) 
dans  la  tribu  des  Palmellées,  et  renfer¬ 
mant  quatre  espèces  qui  appartiennent  au 
genie  Pcdmellci  de  la  plupart  des  auteurs. 

(Bréb  ) 

*  SORUBIM  (mot  barbare),  poiss. — 
Nom  d’un  genre  de  Poissons  siluroïdes 
(Spix,  Fisc.  Brasil.,  1829).  (G.  B.) 

^  SOSYEES.  ins. —Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères  ,  famille  des  Xylo¬ 
phages,  établi  par  Erichson  ( Naturgeschichle 
devins.  Deutsch,  1843,  p.  288),  qui  le  com¬ 
prend  parmi  ses  Colydiens  bothridériniens. 
Ce  genre  a  pour  type  le  Colydium  rufipes 
Fabr. ,  espèce  qui  est  originaire  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale.  (c.) 

SOT.  poiss.  —  Un  des  noms  vulgaires  de 
la  Raie  oxyrhinque.  (G.  B.) 

SOUARï,  Aublet.  bot.  ph.  —  Genre  éta¬ 
bli  par  Aublet  pour  des  arbres  de  l’Amé¬ 
rique  du  Sud,  et  qui  est  regardé  aujourd’hui 
comme  une  section  du  genre  Caryocar. 

SOERUSE,  ois.  — Nom  donné  spécifi¬ 
quement  par  Buffon  à  la  femelle  du  Busard 
St-Martin.  (Z.  G.) 

SOUCHE,  bot.  —  Ce  mot  a  été  employé 
dans  des  sens  divers;  mais,  dans  l’état  ac¬ 
tuel  de  l’organographie  végétale,  il  sert  à 
désigner  la  portion  persistante  de  la  tige  des 
plantes  vivaces,  de  laquelle  partent  an¬ 
nuellement  les  tiges  aériennes;  on  voit  dès 
lors  qu’il  est  synonyme  de  Rhizome.  Il 
n’existe,  en  effet,  aucune  différence  réelle 
entre  les  Rhizomes  des  Iris,  des  Fougères 
de  nos  contrées  et  la  portion  persistante  de 
la  tige  des  plantes  herbacées  vivaces;  on  ne 
voit  donc  pas  pourquoi  l’on  établirait  une 
distinction  entre  ces  organes  similaires, 
pourquoi  l’on  conserverait  dans  la  science 
deux  mots  qui  pourraient  faire  croire  à  des 
différences  imaginaires.  (D.  G.) 


688 


SOU 


SOUCHET.  Spalula.  ois.  —  Genre  de  la 
famille  des  Canards,  établie  par  Boié  sur 
l’espèce  à  laquelle  la  dénomination  spéci¬ 
fique  de  Souchet  a  été  particulièrement 
donnée.  Voy.  canard.  (Z.  G.) 

SOUCHET.  Cyperus  (xvnetpoç,  nom  grec 
de  ces  plantes  et  des  joncs  ).  bot.  ph. —  Très 
grand  genre  de  la  famille  des  Cypéracées , 
tribu  des  Cypérées;  de  la  triandrie-mono- 
gynie  dans  le  système  de  Linné.  Le  nombre 
des  espèces  qu’il  comprend  est  très  considé¬ 
rable;  dans  son  Enumer.  (Il,  p.  2),  M.Kunth, 
bien  qu’en  détachant  les  Kyllingia  Rottb. , 
n’en  décrit  pas  moins  de  345.  Ces  nom¬ 
breuses  espèces  sont  répandues  sur  toute  la 
surface  du  globe.  Leur  chaume  simple  porte 
presque  toujours,  à  sa  partie  inférieure,  des 
feuilles  engainantes  à  leur  base,  graminées, 
généralement  planes;  leurs  fleurs  forment 
des  épis  qui  se  groupent  à  leur  tour  en  fas¬ 
cicules,  en  capitules  ou  en  ombelles.  Con¬ 
sidérés  en  particulier ,  ces  épis  présentent 
plusieurs  fleurs ,  dont  les  écailles  sont  im¬ 
briquées,  distiques,  égales  et  florifères;  quel¬ 
quefois  les  inférieures  sont  plus  petites  et 
sans  fleur.  Chaque  fleur  a  trois  étamines, 
plus  rarement  une  ou  deux,  et  un  pistil  à 
trois  styles  tombants;  elle  manque  absolu¬ 
ment  de  soies  et  d’écailles.  Le  fruit  est  un 
akène  triangulaire,  plus  rarement  comprimé, 
souvent  surmonté  d’une  petite  pointe  formée 
par  la  base  persistante  du  style.  —  Parmi  les 
nombreux  Souchets  aujourd’hui  connus  , 
quelques  uns  méritent  d’être  signalés. 

4 .  Souchet  Papyrus  ,  Cyperus  Papyrus 
Lin.  Cette  espèce  célèbre  appartient  à  un 
petit  groupe  que  Willdenow  avait  cru  pou¬ 
voir  isoler  pour  en  former  un  genre  à  part, 
sous  le  norn  de  Papyrus  ;  elle  prenait  dès 
lors  le  nom  de  Papyrus  antiquorum  Willd. 
C’est  une  grande  et  belle  plante  qui  s’élève 
de  2  à  3  mètres,  et  qui  croît  naturellement 
dans  les  marais  de  l’Égypte,  de  l’Abyssinie  , 
de  la  Syrie,  de  la  Sicile  et  de  la  Calabre.  Son 
chaume  triangulaire,  épais,  glabre,  em¬ 
brassé  seulement  à  sa  base  par  des  gaines 
stériles,  se  termine  par  une  grande  ombelle 
composée,  à  nombreux  rayons  allongés, 
filiformes,  triangulaires;  chacun  de  ces  ra¬ 
meaux  porte  à  son  tour  une  ombellule  à 
2-3  rayons;  l’involucre  est  court,  à  environ 
5  bractées  ,  tandis  que  les  involucelles  pré¬ 
sentent  trois  longues  folioles,  filiformes, 


sou 

linéaires  ;  les  épis  sont  oblongs-linéaires 
comprimés,  à  fi  8  fleurs  chez  les  individus 
spontanés,  à  12-4  3  fleurs  sur  les  pieds  cul¬ 
tivés.— Le  Papyrus  était  chez  les  Égyptiens 
le  symbole  de  la  Basse-Égypte;  sa  souche 
féculente  servait  d’aliment:  mais  le  princi¬ 
pal  avantage  de  cette  plante  était  de  fournir 
la  matière  sur  laquelle  les  anciens  écrivaient. 
Nous  reproduirons  textuellement  et  par  ex¬ 
traits  les  détails  donnés  récemment  par 
M.  Champollion  -  Figeac  (  Encycl.  du  xixe 
siècle ,  vol.  XXXYI,  p.  451),  sur  la  prépara¬ 
tion  et  les  usages  de  ce  papier.  <•  Après  avoir 
»  arraché  la  plante  du  Papyrus,  au  temps 
»  ordinaire  de  sa  récolte ,  on  coupait  sa  ra- 
»  cine,  qui  était  appropriée  à  divers  usages... 
»  On  coupait  aussi  le  haut  de  la  tige,  en 
»  conservant  un  tronc  de  1  à  2  pieds  de 
»  longueur,  en  général  tout  ce  qui  avait 
»  vécu  sous  l’eau  et  y  avait  blanchi  par  l’ef- 
»  fet  de  cette  immersion.  C’est  de  ce  tronc 
»  qu’on  enlevait  successivement  la  première 
»  écorce,  et  toutes  les  pellicules  suivantes 
»  qu’on  porte  à  10  ou  12.  Ces  pellicules 
»  étaient  plus  fines  et  plus  blanches  à  me- 
»  sure  qu’elles  étaient  plus  voisines  du  cœur 
»  de  la  plante  et  qu’elles  avaient  plus  long- 
»  temps  vécu  dans  l’eau...  Ces  pellicules 
»  fraîches  étaient  étirées  et  étendues,  battues 
»  et  mises  en  presse,  on  les  collait  ensuite 
»  bout  à  bout  pour  en  former  des  feuilles... 

»  Il  nous  est  parvenu  des  feuilles  de  dimen- 
»  sions  différentes...  des  livres  pliés  à  plat 
»  et  de  plusieurs  feuilles  ;  enfin  des  rouleaux 
»  ayant  jusqu’à  20  mètres  de  longueur... 

»  Comme  cette  matière  végétale  étendue 
»  était  de  sa  nature  très  friable,  toutes  les 
3>  feuilles  étaient  doublées...  et  alors  on 
)3  avait  le  soin  de  croiser  les  fibres ,  de  les 
33  coller  en  angle  droit  les  unes  sur  les  au- 
)3  très...  Le  poids  d’une  presse  donnait  en- 
33  suite  une  première  préparation,  et  abat- 
33  lait  les  aspérités;  on  achevait  de  polir 
3>  avec  la  pierre  ponce ,  l’agate  ou  l’ivoire  ; 

33  enfin,  pour  garantir  le  Papyrus,  ainsi  pré- 
))  paré,  de  l’humidité  et  des  Insectes,  on  le 
33  plongeait  dans  l’huile  de  cèdre  avant  de 
33  s’en  servir  ;  et  certes,  ce  procédé  était 
33  d’une  grande  efficacité,  puisqu’il  nous  est 
33  parvenu  des  feuilles  de  Papyrus  et  des 
33  rouleaux  entiers  écrits  au  xvme  siècle 
33  avant  Père  chrétienne...  Les  vieux  rou- 
33  leaux  de  Papyrus  (couverts  d’écriture) 


sou 


»  servaient ,  en  Égypte  ,  pour  faire  des 
»  chaussures;  plusieurs  feuilles  cousues  en- 
»  semble  formaient  la  semelle...  Ces  vieux 
»  souliers  sont  (aujourd’hui)  autant  de  do- 
»  cuments  utiles  à  l’archéologie  et  à  la 

»  philologie .  Le  monde  romain  avait 

»  adopté  l’usage  du  Papyrus  devenu,  pour 
»  Alexandrie ,  une  branche  de  commerce 
»  des  plus  importantes...  Les  empereurs 
»  grecs  et  latins  donnaient  leurs  diplômes 
»  sur  [le  Papyrus;  l’autorité  pontificale  y 
»  écrivit  aussi  ses  plus  anciennes  ordon- 
»  nances.  Les  chartes  des  rois  de  France 
»  de  la  première  race  furent  également  ex* 
»  pédiées  sur  le  Papyrus...  Pour  écrire  sur 
»  le  Papyrus  on  employa  le  pinceau  ou  le 
»  roseau  et  des  encres  de  différentes  cou- 
»  leurs;  l’encre  noire  fut  la  plus  générale- 
»  ment  usitée.  »  —  Le  Cyperus  Papyrus  est 
fréquemment  cultivé  dans  les  jardins  pour 
la  légèreté  et  l’élégance  de  ses  grandes  in¬ 
florescences.  On  le  met  dans  un  bassin  pen¬ 
dant  l’été;  l’hiver  on  le  rentre  en  [serre 
chaude,  en  plongeant  son  pot  dans  l’eau 
ou  en  l’inondant.  On  le  multiplie  par  divi¬ 
sion  des  pieds. 

2.  Souchet  comestible,  Cyperus  esculen - 
fus  Lin.  Cette  espèce  porte  le  nom  vulgaire 
d 'Amande  de  terre.  Elle  croît  spontanément 
dans  le  midi  de  l’Europe,  en  Orient,  dans 
l’Afrique  septentrionale  et  méridionale,  et 
de  plus  on  la  cultive  assez  souvent  comme 
plante  alimentaire ,  à  cause  des  tubercules 
ovoïdes  qui  terminent  ses  racines.  Son 
chaume  triangulaire,  glabre,  porte,  dans 
sa  partie  inférieure,  des  feuilles  planes- 
canaliculées  qui  l’égalent  en  hauteur  ou  le 
surpassent  même,  et  qui  sont  rudes  au 
toucher  à  leur  bord  et  sur  leur  carène  ;  ses 
ombelles  ont  un  involucre  à  4-6  bractées 
plus  longues  qu’elle,  et  7-10  rayons;  ses 
épillets  comprimés ,  linéaires  ou  lancéolés , 
comprennent  de  10  à  18  fleurs.  Les  tuber¬ 
cules  de  ce  Souchet  sont  très  féculents  ;  ils 
ont  le  volume  d’une  noisette  et  une  saveur 
assez  analogue  à  celle  de  la  châtaigne.  On 
les  mange  ordinairement  cuits ,  ou  bien  l’on 
en  fait  une  émulsion  très  agréable.  On  cul¬ 
tive  cette  plante  dans  une  terre  bien  ameu¬ 
blie,  légère  et  humide;  on  la  plante  au 
mois  de  mars  en  plaçant  peu  profondé¬ 
ment  en  terre  trois  ou  quatre  tubercules 
par  places ,  espacés  de  3  décimètres  enyi- 
T.  xi. 


SOU  689 

ron.  La  récolte  et  l’arrachage  se  font  en 
automne. 

3.  Le  Souchet  long,  Cyperus  longus  Lin., 
est  une  espèce  assez  commune  dans  une 
grande  partie  de  l’Europe ,  à  laquelle  on 
donne  le  nom  vulgaire  de  Souchet  odorant. 
Elle  a  un  long  rhizome  rampant,  noirâtre, 
annelé  d’espace  à  autre,  duquel  s’élèvent 
des  chaumes  triangulaires  ,  de  5  à  10  déci¬ 
mètres  de  haut ,  ordinairement  plus  longs 
que  les  feuilles;  les  bractées  de  son  invo¬ 
lucre  sont  ordinairement  beaucoup  plus 
longues  que  l’inflorescence.  Le  rhizome  de 
cette  plante  a  une  saveur  un  peu  amère  et 
une  odeur  agréable,  surtout  lorsqu’il  est 
frais.  Dans  l’ancienne  médecine  on  admi¬ 
nistrait  fréquemment  son  infusion  dans 
l’eau  et  dans  l’alcool  en  qualité  de  médica¬ 
ment  légèrement  tonique,  stomachique  et 
digestif.  Aujourd’hui  on  n’en  fait  guère 
usage  sous  ces  divers  rapports ,  mais  on 
l’emploie  habituellement  dans  la  parfu¬ 
merie. 

Le  Souchet  rond,  Cyperus  rolundus  Lin., 
espèce  également  indigène  ,  a  des  propriétés 
médicinales  analogues  à  celles  du  précédent, 
mais  plus  prononcées.  On  n’en  fait  presque 
plus  usage  en  médecine.  (P.  D.) 

SOUCI,  ins.  —  Nom  donné  vulgairement 
aux  Çolias  hyale  et  edusa.  Voy.  l’article  co- 
LIADE.  (E.  D.) 

SOUCI,  Calendula.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Composées ,  tribu  des  Cyna- 
rées,  de  la  Syngénésie-polygamie-nécessaire 
dans  le  système  de  Linné.  Le  groupe  géné¬ 
rique,  établi  sous  ce  nom  par  Linné,  a  été 
démembré  dans  ces  derniers  temps  ,  et  les 
espèces  qui  en  ont  été  détachées  ont  pris  place 
dans  les  genres  Tripteris  Less.,  Blaxium 
Cass.,  DimorphothecaV aill.  Par  là,  sa  circon¬ 
scription  s’est  trouvée  fortement  restreinte. 
Dans  ses  nouvelles  limites,  le  genre  Souci  se 
compose  de  plantes  herbacées,  propres  à  la 
région  Méditerranée  et  à  l’Europe  moyenne, 
à  feuilles  demi-embrassanles,  rudes  au  tou¬ 
cher,  entières,  à  capitules  de  fleurs  jaunes 
terminaux  et  solitaires,  dont  l’involucre  est 
formé  de  folioles  lancéolées-linéaires,  pauci- 
sériées ,  et  dans  lesquels  les  fleurs  du  rayon 
sont  femelles  et  fertiles ,  tandis  que  celles 
du  disque  sont  mâles.  Aux  fleurs  du  rayon 
succèdent  des  akènes  arqués  en  dedans, 
terminés  en  bec,  et  hérissés  de  pointes  sur 

87 


690 


SOU 


sou 


leur  côté  convexe.  L’espèce  la  plus  remar¬ 
quable  de  ce  genre  est  le  Souci  officinal, 
Calendula  officinalis  Linn.,  vulgairement 
désigné  sous  les  noms  de  Souci ,  Souci  des 
jardins ,  C’est  une  plante  annuelle  du  midi 
de  l’Europe,  où  elle  croît  dans  les  champs 
et  les  vignes.  Sa  tige,  droite,  légèrement 
anguleuse,  rameuse,  s’élève  de  3  à  5  déci¬ 
mètres;  ses  feuilles  sont  obovales,  obtuses, 
les  inférieures  rétrécies  en  pétiole  à  leur 
base,  un  peu  épaisses,  couvertes  de  poils 
courts  un  peu  raides;  ses  capitules  sont 
grands,  terminaux  ,  d’un  jaune  orangé  très 
vif;  les  akènes  qu’ils  produisent  sont  tous 
également  courbés  en  bateau ,  et  relevés  de 
pointes  sur  leur  côté  convexe.  Le  Souci  offi¬ 
cinal  se  trouve  dans  tous  les  jardins,  où  on 
le  cultive  en  pleine  terre,  à  une  exposition 
un  peu  chaude.  Il  a  donné  par  la  culture 
quelques  variétés  beaucoup  plus  belles  que 
le  type.  Toutes  ses  parties  exhalent  une 
odeur  forte  et  peu  agréable;  sa  saveur  est 
amère  et  un  peu  âcre.  Il  agit  comme  sti¬ 
mulant,  et  longtemps  on  a  fait  grand  usage 
de  ses  sommités  lleuries  dans  les  cas  d’amé¬ 
norrhée.  On  l’a  aussi  employé  comine  anti¬ 
spasmodique  ,  même  comme  antifébrile, 
antiscrofuleux,  etc.;  mais  aujourd’hui ,  il 
n’est  guère  plus  usité  que  dans  la  médecine 
des  campagnes.  On  se  sert  quelquefois  de 
ses  corolies  ligulées  pour  falsifier  le  Safran. 
Le  Souci  des  champs,  Calendula  arvensis 
Lin.,  si  commun  dans  les  vignes  et  les 
champs  de  toute  la  France,  possède  des 
propriétés  à  peu  près  analogues;  mais  il  est 
inusité.  (P.  D.) 

SOUCI  D’EAU,  bot.  pii.  —  Nom  vul¬ 
gaire  du  Callha  paluslris. 

SOUCOURROUS  et  SOUCOURRYS. 
rept.  —  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire 
(Dictionnaire  classique,  t.  XV,  1829)  dit  que 
l’on  indique,  sous  ces  noms,  deux  énormes 
Reptiles  de  genre  indéterminé,  mais  parais¬ 
sant  être  des  Ophidiens  qui  vivent  dans  quel¬ 
ques  lacs  du  Brésil.  Les  Soucourrous  ne  dif¬ 
fèrent  des  Soucourrys  que  parce  que  les 
premiers  sont  bleus  et  les  seconds  gris.  On 
assure  que  certains  individus  ont  jusqu’à 
60  pieds  de  longueur.  (E.  D.) 

SOUDE.  Salsola.  bot.  ph.  (Sal ,  sel). 
—  Genre  de  la  famille  des  Chénopodées , 
tribu  des  Salsolées,  de  la  Pentandrie-Digy- 
nie  dans  le  système  de  Linné.  Le  genre 


linnéen  de  ce  nom.  étendu  considérablement 
par  les  botanistes,  a  été  complètement  rema¬ 
nié  dans  ces  dernières  années,  et  un  bon 
nombre  d’entre  les  espèces  qu’on  y  avait 
rangées  se  trouvent  aujourd’hui  réparties 
dans  les  genres  Echinopsilon  Moq.,  Kochia 
Roth  ,  Suœda  Forsk.,  Halimocnemis  G.  A. 
Mey.,  Halogeton  G.  A.  Mey. ,  Anabasis 
Lin.  Malgré  ces  nombreux  retranchements, 
le  genre  Soude  est  encore  nombreux,  puis¬ 
que  M.  Moquin-Tandon  en  signale  33  es¬ 
pèces  dans  sa  Revue  monographique  des 
Chénopodées,  publiée  en  1840.  Ces  espèces 
sont  des  plantes  herbacées ,  ou  sous-frutes¬ 
centes,  qui  croissent  sur  le  littoral  des  mers 
dans  tous  les  climats  tempérés.  Leurs 
feuilles  alternes  ou  opposées  sont  charnues 
et  presque  cylindriques;  leurs  fleurs  sont 
axillaires,  sessiles,  hermaphrodites,  et  ca¬ 
ractérisées  de  la  manière  suivante  :  Pé- 
rianthe  à  5  folioles  qui  finisserit  par  se 
dilater  autour  du  fruit  en  aile  transversale; 
5  étamines  opposées  aux  folioles  du  pé- 
rianthe;  ovaire  déprimé  ,  uniloculaire,  uni- 
ovulé,  surmonté  de  deux  styles  générale¬ 
ment  soudés  à  leur  base.  A  ces  fleurs  suc¬ 
cède  un  utricule  déprimé,  enfermé  dans  le 
périanthe  persistant,  et  développé  sur  son 
côté  dorsal  en  5  ailes.  L'embryon  est  con¬ 
tourné  en  limaçon  et  dépourvu  d’albumen. 
Plusieurs  espèces  de  ce  genre ,  le  Salsola 
Soda  Lin.,  les  Salsola  Kali  Lin.  et  Tragus 
Lin.,  que  divers  botanistes  regardent  comme 
des  variétés  d’une  même  espèce  ,  ont  eu  une 
grande  importance,  qu’elles  ont  à  peu  près 
perdue  depuis  la  découverte  des  procédés 
pour  la  fabrication  en  grand  des  soudes 
artificielles.  On  recueille  ces  plantes  sur  le 
littoral  de  la  Méditerranée,  et  l’on  en  obtient 
du  carbonate  de  Soude,  qui  sert  ensuite  à 
la  fabrication  des  savons  et  des  verres. 
Pour  cela,  ces  plantes  sont  coupées  et  pla¬ 
cées  en  tas  ,  de  manière  à  subir  une  dessic¬ 
cation  assez  complète;  on  les  brûle  ensuite 
dans  des  fosses  creusées  en  terre ,  et  l’on 
brasse  fortement  la  matière  incandescente 
qui  provient  de  cette  combustion.  Or,  pen¬ 
dant  cette  combustion ,  l’oxalate  de  soude 
que  renfermaient  les  plantes  se  transforme 
en  carbonate  de  Soude.  De  plus,  l’agitation 
delà  matière  pendant  sa  combustion  déter¬ 
mine  l’agglomération  des  résidus  en  une 
masse  demi-pierreuse  et  dure  qui  est  livrée 


sou 


sou 


691 


au  commerce,  et  dans  laquelle  le  carbonate 
de  Soude  entre  pour  des  proportions  varia¬ 
bles,  pour  25  à  30  sur  100  dans  les  Soudes 
d’Alicante,  qui  sont  les  plus  estimées,  pour 
14  ou  15  sur  100  dans  les  Soudes  de  Nar¬ 
bonne,  ou  même  pour  beaucoup  moins  dans 
les  qualités  inférieures.  Ce  Carbonate  de 
Soude  impur  provenu  de  l’incinération  des 
Salsola  et  de  quelques  autres  Chénopodées 
littorales  était  arrivé  à  un  prix  extrêmement 
élevé  pendant  le  blocus  continental;  mais 
depuis  la  fabrication  dessoudes  artificielles, 
il  a  tellement  baissé  de  prix  que  sa  fabrica¬ 
tion  a  été  presque  entièrement  abandonnée 
sur  le  littoral  de  la  Méditerranée  pour  le¬ 
quel  elle  était  une  source  de  richesses.  (P.D.) 

SOUDE,  chim .  et  min.  —  Substance  alca- 
line,  provenant  de  la  combinaison  de  l’Oxy¬ 
gène  avec  le  corps  simple  métallique  nommé 
Sodium.  On  lui  donnait  anciennement  le 
nom  (l'Alcali  minéral  pour  la  distinguer  de 
la  Potasse,  que  l’on  appelait  Alcali  végétal , 
dénominations  fort  impropres,  puisque  la 
Potasse  et  la  Soude  se  rencontrent  toutes 
deux  dans  les  plantes  et  dans  les  minéraux. 
Celle-ci  existe,  en  effet,  dans  un  grand  nom¬ 
bre  de  végétaux  marins  ;  toutes  les  espèces 
du  genre  Salsola  peuvent  en  donner,  et  l’on 
en  retire  aussi  des  Algues  et  des  Fucus.  Elle 
n’est  jamais  libre  dans  la  nature  ;  elle  y  est 
toujours  à  l’état  de  combinaison  ,  soit  avec 
des  matières  organiques,  soit  avec  les  acides 
minéraux  ,  notamment  avec  les  acides  car¬ 
bonique  ,  chlorhydrique,  sulfurique ,  azo¬ 
tique  ,  borique  et  silicique.  La  Soude  a  été 
regardée  comme  un  corps  simple  ,  jusqu’au 
moment  où  Davy  la  décomposa  par  le  moyen 
de  la  pile,  et  parvint  à  en  extraire  le  So¬ 
dium,  métal  solide,  mais  mou  et  ductile 
comme  la  Cire  ,  d’un  blanc  d’argent  très 
éclatant  ;  un  peu  plus  léger  que  l’eau  ,  fu¬ 
sible  à  90°  et  volatil  ;  absorbant  l’Oxygène 
et  décomposant  l’eau  à  la  température  ordi¬ 
naire.  La  Soude  est  un  protoxide  de  Sodium, 
composé  d’un  atome  de  Métal  et  d’un  atome 
d’Oxygène ,  ou  ,  en  poids,  de  74  de  Sodium 
et  de  26  d’Oxygène.  Elle  est  blanche  ,  très 
caustique  ,  déliquescente  et  par  conséquent 
soluble  dans  l’eau,  pour  laquelle  elle  a  une 
grande  affinité.  Exposée  à  l’air  libre  à  la 
température  ordinaire  ,  elle  en  absorbe  d’a¬ 
bord  l’humidité  et  l’Acide  carbonique,  puis 
bientôt  elle  se  dessèche  et  s’effleurit,  ce  qui 


peut  servir  à  la  distinguer  de  la  Potasse  ,  à 
laquelle  elle  ressemble  tant  par  l’ensemble 
de  ses  caractères.  On  peut  encore  distinguer 
ces  deux  alcalis  l’un  de  l’autre  en  versant 
leurs  solutions  dans  une  dissolution  de  Pla¬ 
tine  f  la  Soude  n’y  produit  point  de  préci¬ 
pité  ;  la  Potasse  en  donne  un  qui  est  jaune. 
Combinée  à  l’Acide  carbonique,  elle  donne 
le  sous-carbonate  de  Soude  du  commerce, 
que  l’on  emploie  pour  les  lessives  ,  pour  la 
fabrication  du  Verre  et  du  Savon  dur. 

Dans  les  méthodes  minéralogiques  où 
les  genres  sont  formés  d’après  les  principes 
électro-positifs  ,  la  Soude  est  la  base  d’un 
genre  composé  de  plusieurs  espèces ,  dans 
lesquelles  elle  est  unie  aux  Acides  carbo¬ 
nique,  borique,  azotique  et  sulfurique.  On 
plaçait  autrefois  dans  le  même  genre,  sous 
le  nom  de  Soude  muriatée  ou  hydrochlora- 
tée ,  le  Sel  commun  ou  Sel  marin  ,  regardé 
aujourd’hui  par  tous  les  chimistes  comme 
un  simple  chlorure  de  Sodium.  Nous  ren¬ 
verrons  ,  pour  l’histoire  de  cette  espèce  im¬ 
portante  ,  au  mot  Chlorure  ,  d’une  part , 
et,  de  l’autre,  au  mot  Sel  gemme,  art.  Ro¬ 
ches,  p.  179.  Nous  avons  traité  du  Borax 
ou  de  la  Soude  boratée  à  l’art.  Borates;  de 
la  Soude  azolatée  ou  nitralée  à  l’art.  Nitra¬ 
tes  :  il  ne  sera  question  ici  que  des  combi¬ 
naisons  formées  par  la  Soude  avec  les  Acides 
carbonique  et  sulfurique. 

On  connaît  aujourd’hui  trois  combinai¬ 
sons  de  la  Soude  avec  l’Acide  carbonique  ; 
toutes  les  trois  sont  hydratées  et  cristalli¬ 
sent  en  prismes  obliques  rhomboïdaux.  Deux 
sont  solubles  dans  l’eau  (  le  Natron  et  l’U- 
rao  )  ;  la  troisième  est  insoluble  (la  Gay- 
Lussite  ). 

Le  Natron  est  un  sel  soluble,  efflorescent, 
d’une  saveur  urineuse  ,  caustique,  faisant 
effervescence  avec  les  Acides.  On  ne  le 
trouve  point  cristallisé  dans  la  nature  :  on 
ne  le  trouve  qu’en  solution  dans  les  eaux  de 
certains  lacs,  ou  en  efflorescences  pulvéru¬ 
lentes  sur  leurs  bords.  Les  cristaux  qu’on 
obtient  par  l’art  sont  des  octaèdres  à  base 
rhombe  ,  tronqués  sur  deux  sommets ,  et 
passant  à  la  forme  tabulaire.  Le  Natron  est 
composé  de  1  atome  de  Soude  ,  1  atome 
d’Acide  carbonique  et  de  10  atomes  d’Eau, 
ou  de  37  parties  sur  100  de  Carbonate  sec 
et  de  63  d’Eau.  Le  Natron  abonde  en  Égypte 
dans  une  vallée  qui  porte  le  nom  de  Vallée 


692 


SOU 


sou 


des  lacs  de  Nalron,  et  qui  est  située  à 
20  lieues  du  Caire.  Suivant  Berthoîlet ,  il 
s’y  forme  journellement  par  la  décomposi¬ 
tion  réciproque  du  Sel  commun  et  du  car¬ 
bonate  de  Chaux  que  renferment  leurs  eaux 
saumâtres.  Les  lacs  de  Natron  se  trouvent 
au  milieu  d’un  terrain  calcaire  ,  qui  ren¬ 
ferme  probablement  des  dépôts  de  Sel 
gemme.  Les  lacs  natrifères  de  Debreczin  , 
en  Hongrie  ,  se  trouvent  également  dans  le 
voisinage  de  montagnes  calcaires ,  près  des¬ 
quelles  existent  des  dépôts  salifères  considé¬ 
rables.  Le  Natron  se  présente  aussi  sous  la 
forme  d’efflorescences  neigeuses,  à  la  surface 
du  sol,  dans  les  plaines,  sur  de  vieilles  mu¬ 
railles,  dans  les  caves  des  villes,  fetc.  Les 
principaux  usages  du  Natron,  qui  est  connu 
dans  le  commerce  sous  le  nom  de  Soude  , 
sont  d’entrer  dans  la  composition  du  Verre , 
et  de  former,  avec  l’huile,  la  base  des  Savons 
durs.  Une  grande  partie  des  Soudes  du  com¬ 
merce  sont  aujourd’hui  préparées  artificiel¬ 
lement. 

L’Urao,  appelé  aussi  Trôna,  n’est  pas 
efflorescent ,  comme  l’espèce  précédente  : 
aussi  le  trouve-t-on  en  masses  solides , 
striées  ,  assez  considérables  et  assez  inalté¬ 
rables  à  l’air  pour  qu’on  l’emploie  comme 
pierre  de  construction.  Il  est  formé  de  2  ato¬ 
mes  de  Soude  ,  3  d’Acide  carbonique  ,  et 
4  d’Eau.  Il  cristallise  en  prismes  obliques 
rhomboidaux,  dont  les  .pans  font  entre  eux 
un  angle  de  132°  30',  tandis  que  la  base  est 
inclinée  sur  eux  de  103"  45'.  Il  se  trouve 
en  abondance  à  Sukena,  dans  le  Fezzan,  en 
Afrique,  et  à  Lagunilla  ,  près  de  Mérida,  en 
Colombie. 

La  Gay-Lussite  (ou  Natrocalcite  )  a  été 
trouvée  par  M.  Boussingault  en  cristaux 
disséminés,  dans  l’Argile  qui  recouvre  la 
couche  de  Trôna  de  Lagunilla  en  Colombie. 
Ce  sont  des  octaèdres  obliques  rhomboidaux  ; 
ils  sont  transparents  quand  ils  n’ont  point 
subi  Faction  de  l’air  ;  mais  à  la  longue  ils 
deviennent  opaques  et  blanchâtres.  Ils  sont 
composés  de  1  atome  de  carbonate  de  Soude , 
1  atome  de  carbonate  de  Chaux,  et  5  atomes 
d’Eau. 

On  connaît  deux  espèces  de  Soude  sulfa¬ 
tée  ,  l’une  anhydre,  et  l’autre  hydratée.  La 
première  est  connue  sous  le  nom  de  Thé- 
nardite,  la  seconde  sous  celui  de  Sel  de 
Glauber. 


La  Thénardite  est  blanche,  soluble  et 
transparente  quand  elle  est  pure;  mais  elle 
perd  sa  transparence  par  l’exposition  à  l’air, 
dont  elle  absorbe  l’humidité.  Elle  cristallise 
en  octaèdres  rhomboidaux,  qui  dérivent  d’un 
prisme  droit  de  125°.  Elle  est  composée  de 
57  parties  d’Acide  sulfurique  et  de  43  de 
Soude.  Elle  provient  des  salines  d’Espar- 
tines,  près  d’Aranjuez  en  Espagne  ;  des  eaux 
salines,  qui,  dans  l’hiver,  suintent  du  fond 
d’un  bassin  ,  se  concentrent  dans  l’été  par 
évaporation  ,  et  laissent  déposer  la  Thénar¬ 
dite  sous  formes  cristallines. 

La  Soude  sulfatée  hydratée,  ou  le  Sel  de 
Glauber,  est  très  soluble  ,  très  efflorescent, 
d’une  saveur  amère.  Il  cristallise  en  prismes 
obliques  rhomboidaux  de  80°  30'.  Il  est 
formé  de  1  atome  de  Sulfate  sec  et  de 
10  atomes  d’Eau.  On  le  trouve  en  efflores¬ 
cences  ,  ou  en  croûtes  cristallines ,  à  la  sur¬ 
face  de  certaines  caves,  ou  de  Roches  schis¬ 
teuses  en  relation  avec  des  terrains  de  Sel 
gemme  ;  puis  en  dissolution  dans  les  eaux 
de  plusieurs  lacs  et  de  différentes  sources. 

(Del.) 

SOUDURE.  bot.  —  Il  arrive  souvent  que 
deux  organes  ou  deux  parties  d’organes  se 
trouvant  exactement  juxtaposés  dans  leur 
première  jeunesse,  contractent  adhérence 
l’un  avec  l’autre,  ou  se  soudent  plus  ou 
moins  complètement.  On  en  voit  fréquem¬ 
ment  des  exemples.  Ces  soudures  sont 
uniquement  accidentelles,  et  n’entrent  pas 
du  tout  dans  l’organisation  normale  de 
la  plante.  Mais  il  est  quelques  soudures 
pour  ainsi  dire  normales  ,  qui  ont  une 
importance  beaucoup  plus  grande;  ce  sont 
celles  qui  s’effectuent  constamment  entre 
des  parties  similaires  dans  un  même  verti- 
cille,  ou  entre  des  parties  dissemblables 
dans  des  verticil les  différents.  Dans  le  pre¬ 
mier  cas  se  trouvent  les  soudures  des 
feuilles  eonnées;  celles  des  sépales,  dans 
les  calices  gamosépales;  des  pétales,  dans 
les  corolles  gamopétales;  des  filets  et  des 
anthères  ,  dans  les  étamines  adelphes  et 
syngënèses;  des  carpelles  entre  eux,  dans 
les  pistils  syncarpés.  Dans  le  second  cas  se 
rangent  les  soudures  des  étamines  avec  les 
corolles  gamopétales  ;  des  étamines  gynan- 
dres  avec  les  pistils  ;  des  calices  avec  les 
ovaires  infères,  etc.  L’étude  dessoudures 
considérées  en  général  est  un  des  points  les 


sou 


sou 


693 


plus  curieux  et  les  plus  importants  de  la  bo¬ 
tanique  philosophique,  et  elle  a  jeté  beau¬ 
coup  de  jour,  dans  ces  derniers  temps,  sur 
divers  points  obscurs  de  l’organisation  vé¬ 
gétale.  Mais  l’espace  ne  nous  permet  pas 
d’entrer  ici  dans  les  détails  de  cette  étude  , 
et  nous  nous  bornerons  sur  ce  sujet  au  peu 
de  mots  qui  précèdent,  renvoyant  aux  ou¬ 
vrages  où  cette  importante  question  est 
traitée  avec  les  développements  qu’elle  mé¬ 
rite,  surtout  à  la  Théorie  élémentaire  de  la 
botanique  de  De  Candolle,  et  à  la  Morpho¬ 
logie  de  M.  Aug.  Saint-Hilaire.  (D.  G.) 

SOUFFLET,  poiss. — Nom  vulgaire  d’une 
espèce  de  Chelmon.  (G.  D.) 

SOUFFLEUR  A  REC  DORÉ.  mam.  — 
—  Nom  sous  lequel  on  désigne  quelquefois 
I’Hyperoodon.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SOUFFLEURS,  mam. — Les  marins  dési¬ 
gnent  en  général  sous  ce  nom  les  petits 
Cétacés  appartenant  au  genre  Dauphin,  et 
qui  font  sortir  des  jets  d’eau  de  leurs  évents 
quand  ils  nagent  à  la  surface  de  la  mer. 
Dans  ces  derniers  temps  ,  les  naturalistes 
ont  pris  la  même  dénomination  pour  indi¬ 
quer  une  famille  particulière  de  Cétacés. 

(E.  D.) 

SOUFRÉ,  ins.  —  Une  espèce  particulière 
de  Lépidoptères  du  genre  Coliade  (voy.  ce 
mot)  porte  le  nom  vulgaire  de  Soufré,  et 
quelquefois  également  celui  de  Soufre. 

(E.  D.) 

SOUFRE.  min. — Corps  simple,  combusti¬ 
ble,  non  métallique,  d’un  jaune  citrin,  très 
fragile,  solide,  fusible  à  111";  ayant,  lors¬ 
qu’il  a  été  fondu,  une  densité  de  1,99;  fai¬ 
sant  entendre,  lorsqu’on  le  serre  dans  la 
main,  un  petit  craquement  dû  à  la  rupture 
de  ses  parties  intérieures;  acquérant,  par  le 
frottement,  l’électricité  résineuse.  Le  Soufre 
brûle  sans  laisser  de  résidu  et  en  répandant 
des  vapeurs  âcres  et  suffocantes,  accompa¬ 
gnées  d’une  flamme  bleue,  qui  devient  blaîi- 
che  et  vive  si  la  combustion  est  rapide.  Le 
Soufre  est  susceptible  de  dimorphisme,  et 
on  l’obtient  artificiellement  sous  deux  formes 
qui  appartiennent  à  des  systèmes  différents  : 
le  système  orthorhombique  ou  prismatique, 
droit,  à  base  rhombe,  et  le  système  klino- 
rhombique.  Par  la  simple  fusion  dans  un 
creuset,  il  donne  des  cristaux  aciculaires  que 
Mitscherlich  a  reconnus  le  premier  pour  être 
des  prismes  obliques  à  base  rhombe,  inclinée 


de  85°  54'  sur  les  pans  qui  font  entre  eux 
l’angle  de  90°  32'.  Dissous  dans  le  carbure 
de  Soufre,  il  cristallise  par  évaporation  en 
octaèdres  droits,  à  base  rhombe,  dont  la 
forme  est  la  même  que  celle  des  cristaux  de 
Soufre  naturel.  Le  Soufre  est  assez  abondam¬ 
ment  répandu  dans  la  nature  ,  où  il  existe 
tantôt  pur  ou  simplement  mélangé,  tantôt 
à  l’état  de  combinaison  avec  l’Oxygène  et 
différents  métaux,  et  formant  ainsi  des  Sul¬ 
fates  et  des  Sulfures  métalliques.  Lorsqu’il 
est  libre  de  toute  combinaison,  il  constitue 
une  espèce  minérale,  bien  déterminée,  sous 
le  nom  de  Soufre  natif. 

Le  Soufre  natif  ,  dans  l’état  de  pureté, 
est  transparent,  d’un  jaune  pur  ou  tirant 
sur  le  verdâtre  et  d’un  éclat  vitreux  dans  la 
cassure.  Il  se  présente  fréquemment  en 
masses  cristallines  et  en  cristaux  complets 
et  réguliers.  Jusqu’à  présent,  le  Soufre  na¬ 
tif  n’a  offert  que  des  formes  appartenant  à 
un  seul  système  cristallin.  Elles  dérivent 
d’un  octaèdre  droit,  rhomboïdal,  dont  les 
angles  sont  de  106°  38'  et  84°  58'  vers  un 
même  sommet,  et  143°  17'  à  la  base.  Un 
clivage,  parallèle  aux  faces  de  cet  octaèdre, 
est  sensible  dans  quelques  cristaux.  Toutes 
les  formes  portent  l’empreinte  de  cet  octaè¬ 
dre  dont  elles  dérivent  par  de  légères  modi¬ 
fications  sur  les  angles  et  sur  les  arêtes.  La 
dureté  du  Soufre  est  inférieure  à  celle  du 
Calcaire;  il  a  deux  axes  de  double  réfrac¬ 
tion  ;  son  pouvoir  réfringentestconsidérable; 
il  double  les  images  des  objets,  même  à  tra¬ 
vers  des  faces  parallèles.  Ses  variétés  de 
couleur  sont:  le  jaune  pur,  le  jaune  miellé, 
le  jaune  verdâtre,  le  blanchâtre,  le  gris  et 
le  brun.  Ces  dernières  couleurs,  qui  sont 
jointes  à  l’opacité,  paraissent  dues  à  un  mé¬ 
lange  du  Soufre  avec  des  matières  argileuses 
ou  bitumineuses.  Quant  aux  teintes  rouges, 
ou  rouge-orangé,  que  l’on  observe  dans  quel¬ 
ques  cristaux  de  Sicile  ou  des  îles  Lipari, 
elles  paraissent  dues  à  la  présence  d’une 
certaine  quantité  deRéalgar  ou  deSélénium. 
Les  principales  variétés  de  structure  du 
Soufre  sont  leSoufrefibreux,  leconcrétionné, 
le  terreux  et  le  compacte,  ce  dernier  souvent 
sous  forme  nodulaire. 

Le  Soufre  affecte  deux  gisements  princi¬ 
paux  :  1°  dans  les  terrains  volcaniques; 
2°  dans  les  terrains  de  sédiments  de  tous  les 
âges  et  surtout  dans  les  parties  de  ces  ter- 


i 


SOU 


sou 


694 

J* 

ains  qui  avoisinent  les  sources  minérales  ; 
on  l’a  rencontré  aussi  dans  les  terrains  de 
cristallisation  et  dans  quelques  gîtes  métal¬ 
lifères;  mais  il  ne  se  rencontre  là  qu’acciden- 
teliernent  et  toujours  en  très  petite  quantité. 
Tous  les  volcans  en  activité  produisent  du 
Soufre,  et  c’est  surtout  dans  les  volcans  à 
demi  éteints  ou  passés  à  l’état  de  Solfatares 
qu’on  le  trouve  en  grande  abondance.  Il  se 
dégage  constamment  des  fissures  du  sol,  se 
dépose  sur  toutes  les  matières  environnan¬ 
tes  où  il  forme  quelquefois  des  croules  et 
des  concrétions  cristallines,  et  on  le  retrouve 
dans  le  sol  même  jusqu’à  la  profondeur  de 
quelques  mètres.  II  abonde  ainsi  dans  l’île 
de  Vulcano,  une  des  îles  Lipari,  et  à  Pouz- 
zoles,  près  de  Naples,  dont  le  vieux  cratère 
porte  le  nom  de  Solfatare  par  excellence,  qui 
a  été  exploité  de  toute  antiquité,  et  où  le 
Soufre  se  renouvelle  perpétuellement.  Il  est 
très  abondant  aussi  en  Islande,  et  dans  les 
volcans  de  la  Guadeloupe  et  de  l’île  de 
Bourbon. 

Dans  les  terrains  de  sédiment,  on  trouve 
le  Soufre  à  tous  les  étages,  mais  seulement 
dans  les  lieux  où  il  y  a  eu  anciennement 
des  phénomènes  volcaniques  ou  des  sources 
minérales  sulfureuses.  Il  y  est  en  amas  ir¬ 
réguliers,  associé  à  des  Sulfates  ou  au  Sel 
gemme,  et  ordinairement  accompagné  d’Ar- 
giles  ou  de  Marnes.  On  le  trouve  ainsi  jus¬ 
que  dans  les  Marnes  gypseuses  des  terrains 
tertiaires.  Les  plus  beaux  échantillons  de 
Soufre  qui  se  trouvent  dans  les  collections, 
proviennent  tous  des  terrains  sédimentaires, 
et  les  principales  localités  qui  les  ont  fournis 
sont  Girgenti,  en  Sicile;  Césenne,  près  de 
Ravenne,  en  Italie;  Conilla,  près  de  Cadix, 
en  Espagne,  et  Saint-Boës,  près  Dax,  en 
France. 

Les  eaux  chargées  d’hydrogène  sulfuré, 
qui  sourdent  en  divers  lieux  de  l’intérieur 
de  la  terre,  abandonnent  souvent  du  Soufre 
terreux  sur  leur  passage  (source  d’Enghien- 
les-Bains,  près  de  Paris).  Il  se  forme  aussi 
journellement  du  Soufre  par  la  décomposi¬ 
tion  des  Sulfates,  dans  les  lieux  où  ces  sortes 
de  sels  se  trouvent  en  contact  avec  des  ma¬ 
tières  organiques  en  décomposition. 

Le  Soufre  est  employé  à  différents  usages; 
il  sert  à  la  fabrication  des  allumettes,  à  celle 
de  l’acide  sulfurique,  et  surtout  à  la  fabrica¬ 
tion  de  la  poudre  à  canon  dans  laquelle  il 


entre  pour  un  dixième  et  où  il  est  mêlé  au 
nitre  et  au  charbon.  On  l’emploie  pour  scel¬ 
ler  le  fer  dans  la  pierre,  pour  former  des 
moules  et  pour  prendre  des  empreintes.  La 
médecine  s  en  sert  à  l’extérieur  contre  les 
maladies  de  la  peau,  et  à  l’intérieur  contre 
les  maladies  chroniques  du  poumon  et  des 
viscères  abdominaux;  enfin  il  est  la  base  des 
eaux  dites  sulfureuses  ou  hépatiques.  On  se 
procure  tout  le  soufre  dont  on  a  besoin  de 
deux  manières  :  en  le  recueillant  immédia¬ 
tement  dans  les  Solfatares  ou  Soufrières 
naturelles  et  le  séparant  des  matières  terreu¬ 
ses  avec  lesquelles  il  est  mélangé,  ou  bien 
en  l’extrayant  des  Pyrites,  c’est-à-dire  des 
composés  qu’il  forme  avec  le  Fer  et  le  Cuivre, 
et  qui  sont  abondamment  répandus  dans  la 
nature. 

On  donnait  anciennement  le  nom  de 
Soufre  rouge  des  volcans  au  Réalgar  ou  Ar¬ 
senic  sulfuré  rouge.  (Del.) 

SOUFRÉE  A  QUEUE,  ins.  —-Geoffroy 
l’entomologiste  a  donné  ce  nom  à  la  Pha- 
lœna  sambucaria.  *  (E.  D  ) 

SOUFRIÈRE,  min.  —  Voy.  solfatare. 

(Del.) 

SOUÏL  et  SOUILLE,  mam.  —  Les  chas¬ 
seurs  appellent  ainsi  les  endroits  fangeux 
que  les  Sangliers  habitent  de  préférence  aux 
lieux  plus  secs.  (E.  D.) 

SOU1-MANGA.  Cinnyris.  ois.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Passereaux,  de  la  famille  des 
Ténuirostres  de  G.  Cuvier,  de  celle  des  Cin- 
nyridées  de  M.  Lesson ,  et  des  Nectarini- 
clées  de  G. -R.  Gray.  On  lui  assigue  pour  ca¬ 
ractères  un  bec  médiocre,  légèrement  re¬ 
courbé,  quelquefois  droit,  aigu,  à  bords 
finement  dentelés  en  scie  ;  des  narines  si¬ 
tuées  à  la  base  du  bec ,  à  demi  closes  par 
une  membrane  un  peu  voûtée  ;  une  langue 
longue,  extensible,  profondément  fourchue 
à  son  extrémité;  des  tarses  minces  et  nus  ; 
des  ailes  médiocres  ,  et  une  queue  souvent 
terminée  par  deux  brins. 

Quelques  auteurs,  tels  que  Linné,  La- 
tham  ,  G.  Cuvier  ,  ont  considéré  les  Souï- 
Mangas  comme  des  Grimpereaux;  mais, 
ainsi  que  l’a  très  judicieusement  fait  obser¬ 
ver  Vieillot ,  ils  n’ont  de  ceux-ci  que  la 
courbure  du  bec;  ils  n’en  ont  ni  les  mœurs, 
ni  les  habitudes ,  ils  ne  grimpent  point ,  et 
ont  un  genre  de  vie  tout  différent. 

Les  Souï-Mangas,  dont  le  nom  générique 


sou 


signifie,  dit-on,  Mange- Sucre ,  dans  le  jar¬ 
gon  des  Madécasses ,  se  servent,  comme  les 
Colibris,  de  leur  langue  extensible  et  bifide, 
pour  extraire  et  absorber  le  suc  mielleux  des 
fleurs,  et  pour  saisir  les  petits  Insectes,  dont 
ils  font,  dit-on,  aussi  leur  nourriture.  D’a¬ 
près  Vieillot,  cette  langue,  de  nature  cornée, 
creusée  en  gouttière,  forme  une  sorte  de 
trompe,  dont  l’extrémité  est  munie  de  plu¬ 
sieurs  filets  dans  lesquels  réside  le  sens  du 
goût.  Ces  filets  serviraient  non  seulement 
à  déguster  la  liqueur,  mais  encore  seraient 
une  espèce  de  crible  propre  à  empêcher  les 
matières  les  plus  grossières  de  passer  avec 
la  liqueur  sucrée.  Les  cornes  de  l’os  hyoïde, 
longues  et  déliées,  vont,  en  remontant  der¬ 
rière  la  tête,  s’implanter  au  front,  et  ser¬ 
vent,  comme  chez  les  Pics,  à  pousser  la 
langue  hors  du  bec,  suivant  la  profondeur  à 
laquelle  i’oiseau  a  besoin  d'atteindre  pour 
trouver  sa  nourriture. 

Selon  la  plupart  des  auteurs ,  les  Souï- 
Mangas  ont  un  ramage  agréable,  un  naturel 
gai ,  beaucoup  de  vivacité  dans  les  mouve¬ 
ments ,  et  aimant  la  société  de  leurs  sem¬ 
blables.  Les  uns  construisent  leur  nid  dans 
les  buissons  et  sur  les  arbustes,  d’autres  le 
placent  sur  un  tronc  d’arbre.  La  ponte  est 
de  deux  à  quatre  œufs. 

Les  mâles  de  la  plupart  des  espèces  ont 
un  plumage  riche  en  couleurs  éclatantes  et 
métallisées  ;  mais  ils  ne  portent  ce  plumage 
que  dans  la  saison  des  amours  ;  à  toute  au¬ 
tre  époque  ils  ne  se  distinguent  point  des 
femelles  ,  dont  la  livrée  est  terne  et  sans 
éclat. 

Les  Souï-Mangas  appartiennent  exclusi¬ 
vement  à  l’ancien  continent;  iis  habitent 
principalement  l’Afrique  et  l’archipel  in¬ 
dien  ,  et  peuvent  être  considérés  dans  ces 
contrées  comme  les  représentants  des  Coli¬ 
bris  ,  qui ,  eux  ,  sont  originaires  du  nouveau 
continent. 

Illiger,  et,  à  son  exemple,  plusieurs  orni¬ 
thologistes,  ont  confondu  sous  le  nom  de 
Nectarinia  les  Sucriers  et  les  Souï  Mangas  ; 
G.  Cuvier  les  a  séparés  génériquement.  Il  a 
conservé  aux  espèces  dont  le  bec  n’est  point 
dentelé  sur  les  mandibules  le  nom  de  Necta¬ 
rinia  (Sucrier),  proposé  par  Illiger,  et  a 
réuni,  sous  celui  de  Cinnyris  (Souï-Manga), 
celles  dont  le  bord  des  mandibules  est  fine¬ 
ment  dentelé. 


SOU  695 

Eu  égard  à  la  forme  du  bec  ,  Vieillot  a 
établi  dans  le  genre  Souï-Manga  deux  grou¬ 
pes  principaux  :  l’un  pour  les  espèces  à  bec 
ai  que ,  I  autre  pour  celles  à  bec  droit.  A  ce 
dernier  groupe  n’appartient  que  le  Souï- 
Manga  mignon,  Cin.  elegans  Vieill.  (Gai.  des 
Ois.,  pl.  178,  et  Ois.  dorés ,  pi,  65),  oiseau 
du  Brésil  ,  et  probablement  ,  d’après  Vieil¬ 
lot,  d’Afrique  et  des  Grandes-Indes. 

Les  espèces  à  bec  arqué  sont  très  nom¬ 
breuses.  G.  Cuvier  les  distribue  dans  deux 
groupes  ,  selon  que  la  queue  est  égale  ou 
inégale.  Au  premier  groupe  se  rapportent 
les  Cerlhia  splendida,  Shaw  ;  Coffra,  Edw.; 
Superba,  Vieill.;  Lotenia,  Gmel.  (Buff.,pL 
en}.,  573,  f.  2.  et  3);  Ametislina,  Vieill.  ; 
Chalybœa,  Vieill.  (Buff.,pL  enl,  246,  f.  3); 
Cyanocephala,  Vieill.;  Senegalensis,  Vieil!.; 
Lepida,  Sparm.;  Sperata,  Gmel.  —  Fuligi- 
nosa,  Shaw.;  Bubrofusca,  Shaxv,;  Curruca- 
ria ,  fimel.  ;  les  Nectarinia  Solaris  ,  Ternm. 
(pl.  col.,  341  ,  f.  3  );  Lepida,  Lath.  ;  Ex - 
nimia,  et  Pectoralis ,  Ternm.;  les  Cinnyris 
eroceus  ,  Aspasiæ  ,  lucidus ,  sanguineus  , 
ruber,  thoracicus,  luteovenler  et  flavoventer, 
espèces  nommées  par  M.  Lesson  dans  son 
Traité  d'ornithologie,  à  l’exception  de  la 
dernière ,  qu’il  a  décrite  dans  la  Revue 
zoologique  pour  1840,  p.  353. 

Parmi  les  espèces  du  second  groupe , 
c’est-à-dire  parmi  celles  dont  les  mâles  ont 
les  deux  plumes  médianes  de  la  queue  plus 
longues  que  les  autres  ,  nous  citerons  les 
Cinnyris  famosus,  Vieill.  (Buff.,  pl.  enl., 
83,  f.  1);  Pulchellus,  Vieill.  (Buff.,pL  enl., 
670,  f.  1);  Violaceus,  Less.  (Buff.,  pl.  enl., 
670,  f.  2);  les  Nectarinia  metallica ,  Licht. 
(Ternm. ,  pl.  col,  347,  f.  1  et  2  )  ;  et  Mys- 
tacalis,  Ternm.  (pl.  col,  126,  f.  3). 

Quelques  autres  espèces ,  que  l’on  avait 
d’abord  placées  parmi  les  Souï-Mangas  ,  en 
ont  été  séparées  plus  tard.  De  ce  nombre 
est  le  Nectarinia  longiroslris  Ternm.,  qui 
est  devenu  le  type  du  genre  Arachnotliera , 
et  le  Cinnyris  javanicus  Swains.,  sur  lequel 
a  été  fondé  le  genre  Anlhreptes.  (Z.  G.) 

SQULAMEA.  bot.  ru.  — Genre  rapporté 
comme  anomal  à  la  suite  des  Polygalées.  Il 
a  été  créé  par  Lamarck  pour  un  petit  arbre 
des  Moluques  et  de  l’Océanie  à  petites  fleurs 
formées  d’un  calice  triparti,  de  trois  pétales 
linéaires,  de  six  étamines  égales,  à  anthères 
biloculaires  s’ouvrant  par  une  fente  longitu- 


sou 


696 

dinale;  d’un  ovaire  à  deux  loges  uni-ovu- 
lées ,  surmonté  de  deux  stigmates  sessiles , 
auquel  succède  une  capsule  obcordée,  fcilo- 
culaire,  indéhiscente.  Son  espèce  unique  est 
le  S.  amara  Lam.  (D.  G.) 

SOULANGIA  (dédié  à  Soulange-Bodin). 
bot.  ph.  —  Genre  formé  dans  la  famille  des 
Rhamnées,  par  M.  Ad.  Brongniart,  pour  des 
espèces  décrites  antérieurement  comme  des 
Phylica  ,  desquels  elles  se  distinguent  sur¬ 
tout  par  leurs  anthères  uniloculaires,  réni- 
formes,  s’ouYrant  comme  en  deux  valves 
par  une^fente  périphérique,  et  par  leur  stig¬ 
mate  tridenté  ou  trifide.  (D.  G.) 

SOULC1E.  Petronia.  ois.  —  Nom  vul¬ 
gaire  d’une  espèce  du  genre  Moineau,  de¬ 
venu  générique  de  la  division  qui  a  été 

fondée  sur  cette  espèce.  (Z.  G.) 

^SOULÈVEMENTS.  géol.  —  Voy.  sys¬ 
tèmes  DE  MONTAGNES  et  TERRAINS. 

SOULGAN.  mam.  — Une  espèce  de  Lago- 
mys  (voy.  ce  mot)  porte  le  nom  de  Soul- 
gan.  (E.  D.) 

SOULILÏ.  mam. — Espèce  de  Mammifères 
quadrumanes  du  genre  des  Guenons.  Voy. 
le  mot  cercopithèque.  (E.  D.) 

SOURCE,  géol.  — Si  l’eau  qui  tombe  des 
nuages  est  en  petite  quantité,  elle  humecte 
seulement  le  sol  qui  la  reçoit ,  et  l’évapora¬ 
tion  la  reporte  dans  l’atmosphère.  Mais,  si 
la  pluie  ou  la  neige  est  abondante  et  con¬ 
tinue ,  l’eau  filtre  à  travers  les  terrains 
meubles  ou  perméables,  et  elle  descend  dans 
l’intérieur  de  la  croûte  du  globe,  jusqu’à  ce 
qu’elle  rencontre  une  roche  imperméable; 
alors  elle  glisse  dessus;  elle  en  suit  les  si¬ 
nuosités  qui,  semblables  à  des  gouttières ,  la 
ramènent  à  la  surface  de  la  terre  :  telle  est 
l’origine  des  sources,  des  fontaines,  etc.  Les 
filets  d’eau  produits  par  les  sources  ordi¬ 
naires,  se  réunissent  d’abord  en  ruisseaux, 
puis  en  rivières,  et  finalement  en  fleuves. 

Les  eaux,  en  coulant  à  travers  les  masses 
minérales  de  l’écorce  du  globe,  s’y  chargent 
de  diverses  substances  qu’elles  portent  ayec 
elles  quand  elles  sourdent  à  la  surface  du 
sol. 

En  général,  celles  qui  sortent  des  terrains 
anciens  ou  sablonneux,  sont  limpides  et 
pures  ;  mais  celles  qui  ont  traversé  des 
montagnes  calcaires  et  surtout  des  montagnes 
gypseuses,  sont  chargées  d’une  quantité  plus 
ou  moins  grande  de  carbonate  et  de  sulfate 


SOU 

de  chaux  qui  les  rend  peu  agréables  à  boire 
et  impropres  à  certains  usages.  Il  en  est  à 
peu  près  de  même  de  celles  qui  ont  séjourné 
dans  des  terrains  de  transport,  où  des  sub¬ 
stances  pyriteuses,  animales  et  végétales  ont 
donné  lieu  à  la  formation  de  quelques  ma¬ 
tières  solubles.  Les  eaux  qui  ont  traversé 
des  roches  imprégnées  de  semblables  matiè¬ 
res,  et  qui  en  contiennent  une  quantité 
notable,  indépendamment  du  carbonate  et 
du  sulfate  de  chaux,  sontleseaux  minérales. 
Les  fleuves,  n’étant  que  la  réunion  d’un 
grand  nombre  de  sources ,  doivent  conte¬ 
nir  les  mêmes  substances;  mais,  celles-ci 
étant  étendues  d’une  grande  quantité  d’eau, 
y  sont  à  peine  sensibles.  Les  eaux  courantes 
se  chargent,  surtout  dans  les  temps  de 
crue,  de  matières  terreuses  ,  qu’elles  dé¬ 
posent  ensuite,  sous  forme  de  limon,  dans 
les  lieux  où  leur  vitesse  se  ralentit. 

Nous  reviendrons  sur  les  sources  minérales 
proprement  dites. 

Parfois  les  couches  qui  retiennent  les 
eaux,  ayant  une  forme  concave,  présentent 
de  grands  enfoncements  dans  lesquels  les 
filtrations  se  rassemblent  ;  elles  y  restent  et 
produisent  comme  des  réservoirs  souterrains 
où  plonge  encore  la  partie  du  terrain  per¬ 
méable  qui  est  au  dessus.  Le  niveau  de  ces 
eaux  stagnantes,  s’élevant  par  l’effet  des  fil¬ 
trations  toujouis  affluentes,  finit  par  trouver 
une  issue  qui  conduit  au  jour  le  trop  plein 
du  réservoir  ;  et  il  se  forme  ainsi  une  source. 
C’est  aussi  dans  de  pareils  réservoirs  ou  lacs 
souterrains  qu’aboutissent  nos  puits. 

Les  sources  ne  sont  d’autres  fois  qu’un 
produit  indirect  de  la  filtration  des  eaux 
pluviales,  telles  que  celles  du  Loiret;  elles 
jaillissent  au  milieu  d’un  terrain  entièrement 
plat,  et  ne  proviennent  que  de  la  filtration 
des  eaux  de  la  Loire  qui  coule  à  4  kilomètres 
de  distance.  Quand  les  eaux  pluviales  tom¬ 
bent  sur  une  roche,  directement  ou  non, 
elles  s’y  enfoncent,  en  suivant  ses  fissures 
et  ses  fentes,  jusqu’à  ce  que  la  roche  de¬ 
vienne  entièrement  compacte  ou  imperméa¬ 
ble.  A  ce  moment,  toutes  celles  qui  sont 
descendues  par  des  fissures  en  communica¬ 
tion,  se  réunissent  et  suivent  la  plus  infé¬ 
rieure  des  fentes  qui  peuvent  les  conduire 
au  jour;  d’où  il  résulte  que,  dans  les  roches 
peu  fendillées  ou  dont  les  fentes  ne  pénè¬ 
trent  qu’à  une  petite  profondeur,  les  sour- 


sou 


sou 


697 


ces  seront  en  grand  nombre  mais  peu  abon¬ 
dantes.  Tel  est  le  cas  des  terrains  anciens 
et  principalement  des  terrains  granitiques: 
les  eaux  y  sourdent  de  tous  côtés;  elles  y 
sont  pures  et  limpides ,  mais  rarement  en 
filets  volumineux.  Si,  au  contraire,  les  roches 
sont  perméables  à  l’eau  et  présentent  des 
fissures  qui  atteignent  de  grandes  profon¬ 
deurs,  comme  dans  les  calcaires  des  terrains 
crétacés  et  oolitiques ,  alors  les  eaux  plu¬ 
viales  y  descendent  très  souvent  bien  au- 
dessous  des  vallées  voisines;  elles  s’y  ras¬ 
semblent  et  forment  de  grands  réservoirs 
souterrains.  Les  énormes  grottes  que  ces 
roches  contiennent  leur  fourniront  un  em¬ 
placement  convenable  :  ce  sera  la  plus  basse 
des  fissures  aboutissant  à  ces  cavités  qui 
amènera  au  dehors  le  trop  plein  du  réservoir 
et  qui  donnera  lieu  à  une  source  dont  la 
force  sera  en  quelque  sorte  proportionnelle 
à  l’étendue  superficielle  du  réservoir,  ou 
plutôt  à  celle  du  sol  qui  y  envoie  ses  eaux. 
D’après  cela,  les  sources  seront  peu  nom¬ 
breuses  dans  de  pareils  terrains  ,  des  vallées 
entières  ou  des  espaces  de  plusieurs  lieues 
carrées  en  seront  dépourvus  ;  mais  celles 
qu’on  y  trouvera  seront  souvent  remarqua¬ 
bles  par  leur  volume.  En  effet,  les  sources 
qui  sont  célèbres  parla  prodigieuse  quantité 
de  leurs  eaux,  sortent  des  montagnes  cal¬ 
caires. 

Dans  de  pareilles  montagnes,  ces  diverses 
dispositions  de  grottes  et  de  leurs  commu¬ 
nications  donnent  lieu  parfois  au  phénomène 
des  fontaines  intermittentes .  Si  le  canal  par 
lequel  l’eau  sort  du  réservoir  souterrain  est 
courbé  en  forme  de  siphon  et  verse  plus 
d’eau  qu’il  n’en  arrive  dans  le  bassin,  lors¬ 
qu’il  aura  vidé  toute  celle  qui  sera  entre 
le  niveau  de  sa  convexité  et  le  point  où  il 
aboutit  dans  le  réservoir,  l’écoulement  ces¬ 
sera,  et  il  ne  reprendra  que  lorsque  l’eau, 
recevant  continuellement  le  produit  des  fil¬ 
trations,  sera  de  nouveau  parvenue  à  la 
hauteur  de  la  convexité  du  siphon.  Tel  est 
le  cas  de  la  fontaine  de  Fontes-Borbe,  située 
dans  le  département  de  l’Ariége. 

En  général  les  sources  sont,  toutes  choses 
étant  égales  d’ailleurs,  plus  abondantes  dans 
les  montagnes  que  dans  les  plaines,  et  cette 
différence  peut  provenir  des  trois  causes 
suivantes  :  1°  Il  pleut  davantage  sur  les  pays 
montagneux;  car,  lorsque  l’atmosphère  com- 
T.  xi. 


mence  à  se  troubler,  c’est  ordinairement 
autour  des  cimes  des  montagnes  que  les  pre¬ 
miers  nuages  se  forment  et  s’accumulent. 
Le  fait  de  la  plus  grande  quantité  d’eau  qui 
tombe  sur  les  lieux  élevés  est  aussi  confirmé 
par  l’expérience  directe.  2°  Il  y  a  vraisembla¬ 
blement  sur  les  sommets  des  montagnes  une 
plus  grande  précipitation  invisible  de  va¬ 
peurs;  les  arbres,  les  plantes,  les  mousses 
qui  y  végètent,  ne  peuvent  manquer  de  con¬ 
tribuera  y  favoriser  la  formation  des  sources. 
Outre  cette  action  des  plantes  sur  la  conden¬ 
sation  des  vapeurs  suspendues  dans  l’air,  la 
fraîcheur  qu’elles  répandent  autour  d’elles  et 
l’obstacle  qu’ellesopposentà  ce  queles  rayons 
du  soleil  atteignent  facilement  le  sol  ainsi 
recouvert,  empêchent  ou  du  moins  dimi¬ 
nuent  considérablement  l’évaporation  des 
eaux  tombées  sur  ces  lieux;  elles  les  contrai¬ 
gnent,  au  contraire,  à  s’y  enfoncer  et  à  pro¬ 
duire  des  sources.  La  diminution  des  eaux 
de  sources,  dans  certaines  contrées,  paraît 
être  due  principalement  au  défrichement. 
3°  Les  glaces  et  les  neiges  qui  couronnent 
les  hautes  montagnes  fournissent  un  aliment 
continuel  à  beaucoup  de  sources  qui  sortent 
de  leurs  pieds,  même  durant  les  plus  gran¬ 
des  sécheresses  ;  et  c’est  précisément  à  l’é¬ 
poque  des  plus  fortes  chaleurs,  lorsque  les 
autres  sources  diminuent,  que  celles-ci  aug¬ 
mentent  et  contribuent  de  cette  manière  à 
maintenir  la  force  des  grands  cours  d’eau. 

On  voit  donc,  d’après  les  considérations 
précédentes,  que  la  forme,  la  végétation  des 
montagnes,  leur  élévation  au-dessus  du  sol 
environnant,  en  général,  leur  imperméabi¬ 
lité  plus  grande  que  celle  des  terrains  des 
plaines,  leurs  pentes  rapides,  leurs  fendille¬ 
ments,  leurs  couches  inclinées,  etc.,  contri¬ 
buent  à  faire  bientôt  reparaître  au  jour  les 
eaux  qui  sont  tombées  sur  les  contrées  éle¬ 
vées,  et,  par  conséquent,  à  y  rendre  les 
sources  plus  nombreuses  que  dans  les  régions 
basses. 

L’existence  de  véritables  courants  d’eau 
qui  se  meuvent  soit  dans  les  couches  sédi- 
mentaires  perméables,  soit  dans  les  fissures 
d’un  terrain  imperméable,  est  un  fait  connu 
de  temps  immémorial  et  dans  beaucoup  de 
pays;  pour  citer  un  exemple,  nous  pouvons 
rappeler  ces  puissantes  nappes  d’eau  qu’on 
rencontre  dans  la  France  septentrionale  et 
dans  la  Belgique,  et  qui,  dans  ces  localités, 

88 


698 


SOU 


sou 


rendent  difficile  l’exploitation  du  terrain 
houiller.  D’ailleurs,  sans  creuser  des  puits, 
ne  voit-on  pas  les  sources  de  nos  fleuves 
sortir  subitement  du  sein  des  masses  miné¬ 
rales,  parfois  sous  des  volumes  puissants, 
comme  les  sources  de  Vaucluse?  Ne  connaît- 
on  pas  aussi,  au  milieu  des  terrains  stra¬ 
tifiés  ,  des  lacs  tels  que  celui  de  Zirkuitz, 
én  Carniole  ,  dans  lesquels  vivent  des  ani¬ 
maux ,  comme  dans  les  lacs  de  la  surface 
du  globe?  Les  courants  d’eau  ont  souvent 
la  faculté  de  remonter  et  de  prendre  un  ni¬ 
veau  plus  clevé  que  celui  de  leur  gisement 
dans  l’intérieur  de  l'enveloppe  terrestre  où 
ils  se  meuvent,  quand  on  vient  à  les  at¬ 
teindre  par  un  puits  ou  par  un  trou  de 
sonde.  Quelquefois  celte  force  d’ascension 
est  assez  considérable  pour  qu’ils  s’épanchent 
à  la  surface  du  sol ,  et  qu’ils  soient  même 
susceptibles  d’être  élevés  à  des  hauteurs  en 
core  plus  grandes  au  moyen  de  tuyaux.  Un 
tel  phénomène  constitue  les  fontaines  jaillis¬ 
santes,  connues  sous  les  noms  de  fontaines 
artésiennes ,  de  puits  artésiens,  etc. 

L’origine  des  fontaines  jaillissantes  a  été 
l’objet  de  beaucoup  de  discussions  :  parmi 
les  hypothèses  qui  ont  été  tentées,  il  en  est 
seulement  deux  qui  peuvent  soutenir  un 
examen  approfondi  ;  et  bien  qu’elles  diver¬ 
gent,  en  ce  sens  qu’elles  attribuent  la  force 
ascensionnelle  des  eaux  à  des  causes  diffé¬ 
rentes,  il  ne  serait  pas  impossible  que  l’une 
et  l’autre  fussent  vraies.  Néanmoins,  dans 
la  plupart  des  circonstances,  un  puits  ar¬ 
tésien  n’est  autre  chose  que  la  branche  ver¬ 
ticale  d’un  siphon  ,  dont  l’autre  branche 
peut  être  faiblement  inclinée,  et  avoir  par 
conséquent  son  ouverture  à  des  distances 
considérables.  L’eau  monte  dans  la  branche 
artificielle,  c’est-à-dire  dans  le  trou  de 
sonde,  en  raison  de  l’élévation  de  la  branche 
naturelle.  Si  celte  dernière  est  plus  élevée 
que  la  surface  sur  laquelle  on  établit  le 
puits  artésien  ,  l’eau  jaillit,  par  cet  orifice, 
au-dessus  de  la  surface  du  sol;  sinon,  elle 
lui  reste  inférieure. 

D’ailleurs  ,  pour  plus  de  clarté  ,  rappe- 
lonx-nousla  manière  dont  les  eaux  tombées 
de  l’atmosphère  pénètrent  dans  certaines 
couches  des  terrains  stratifiés.  Songeons 
maintenant  que  c’est  uniquement  sur  le 
penchant  des  collines  ou  à  leur  sommet  que 
ces  couches  se  montrent  à  nu  par  leurs 


tranches;  que  là  est  leur  prise  d’eau,  et 
qu’elle  a  ainsi  lieu  sur  des  hauteurs.  En¬ 
fin  ,  ne  perdons  pas  de  vue  que  les  couches 
aquifères,  après  être  descendues  le  long  du 
flanc  des  collines ,  s’étendent  horizontale¬ 
ment  ou  presque  horizontalement  dans  les 
plaines;  qu’elles  sont  souvent  comme  em¬ 
prisonnées  entre  deux  lits  imperméables  de 
glaise,  de  marne,  etc.,  et  nous  concevrons 
l’existence  de  nappes  liquides  souterraines 
qui  se  trouvent  naturellement  dans  les  con¬ 
ditions  hydrostatiques,  dont  les  tuyaux  de 
conduite  ordinaires  nous  offrent  des  modèles 
artificiels.  Dès  lors  ,  nous  concevrons  aussi 
qu’un  trou  de  sonde  pratiqué  dans  les  val¬ 
lées ,  à  travers  les  terrains  supérieurs,  jus- 
ques  et  y  compris  la  plus  élevée  des  deux 
couches  imperméables  entre  lesquelles  une 
nappe  liquide  est  renfermée,  deviendra  la 
seconde  branche  d'un  siphon  renversé,  et 
que  l’eau  s’élèverait  dans  le  trou  de  sonde 
à  la  hauteur  que  la  nappe  liquide  correspon¬ 
dante  conserve  sur  les  flancs  de  la  colline 
où  elle  a  pris  naissance,  si  la  force  ascen¬ 
sionnelle  qui  résulte  de  ce  retour  de  niveau 
n’était  contrariée  par  les  frottements  contre 
les  parois  du  tuyau,  et  par  la  résistance  de 
l’air. 

D'après  les  réflexions  précédentes,  tout 
le  monde  doit  comprendre  comment,  dans 
un  terrain  donné  et  sensiblement  horizon¬ 
tal ,  les  eaux  souterraines  placées  à  divers 
étages,  peuvent  avoir  des  forces  ascension¬ 
nelles  différentes;  on  expliquera  également 
pourquoi  la  même  nappe  jaillit  ici  à  une 
plus  grande  hauteur,  tandis  que  là,  elle  ne 
monte  pas  jusqu’à  la  surface  du  sol  :  de 
simples  inégalités  de  niveau  deviendront  la 
cause  suffisante  de  semblables  anomalies. 
Les  frottements  limitent  aussi  la  quantité 
d’eau  qui  peut  être  déversée,  de  sorte  que 
le  pouvoir  ascensionnel  diminuera  générale¬ 
ment,  à  mesure  qu’on  augmentera  le  dia¬ 
mètre  du  trou  de  sonde. 

La  seconde  hypothèse  attribue  le  phéno¬ 
mène  des  fontaines  jaillissantes  à  l’élasticité 
des  couches  minérales  et  à  la  pression  que 
les  parties  supérieures  exercent  sur  les  par¬ 
ties  inférieures  ;  les  eaux  infiltrées  dans  ces 
dernières  tendent  dès  lors  à  s’élancer  vers 
la  surface  du  sol ,  aussitôt  qu’un  trou  de 
sonde  vient  à  leur  ouvrir  un  passage.  Mais 
nous  ferons  remarquer  que  la  première  ex- 


sou 


sou 


699 


plication  est  beaucoup  plus  simple  et  qu’elle 
s’adapte  mieux  au  régime  ordinaire  des 
eaux  ;  car  la  continuité  du  phénomène  des 
puits  artésiens  exige  nécessairement ,  pour 
leur  alimentation,  une  origine  constante  , 
qui  ne  peut  être  autre  que  l’infiltration  des 
eaux.  Or,  on  ne  conçoit  pas  bien  comment 
l’action  unique  de  la  pesanteur  suffirait  pour 
engager  des  eaux  dans  des  couches  où  elles 
se  trouveraient  comprimées  au  point  de  re 
prendre  un  niveau  supérieur  à  celui  de  leur 
point  de  départ.  Nous  ne  dirons  rien  des 
hypothèses  encore  moins  probables  que  celle 
de  la  compression  ,  et  qui  sont  cherchées 
les  unes  dans  la  capillarité,  d’autres  dans 
la  pression  des  gaz  contenus  vers  la  partie 
supérieure  des  réservoirs  souterrains,  d’au¬ 
tres  dans  la  masse  liquide  qui  tenait  jadis 
les  terrains  de  sédiment  en  suspension  ou 
en  dissolution  ,  etc. 

Les  courants  d’eaux  souterraines  et  la 
faculté  que  possèdent  ces  eaux  de  reprendre 
des  niveaux  plus  ou  moins  élevés,  sont  des 
faits  dont  l’expérience  seule  peut  donner  la 
certitude.  Mais,  lorsque  nul  antécédent  ne 
fournit  des  indications,  il  y  a  incertitude 
complète  sur  le  succès  d’un  puits  artésien. 
Or,  c’est  ici  que  les  connaissances  géologi¬ 
ques  deviennent  d’un  grand  secours ,  car  si, 
dans  aucune  circonstance  ,  elles  ne  peuvent 
suppléer  à  l’expérience  ni  indiquer  d’avance 
la  réussite,  du  moins  elles  serviront,  dans 
certains  cas,  à  calculer  les  chances  et  à  pré¬ 
senter  des  probabilités;  tandis  que  dans 
d’autres,  elles  prononceront  nettement  qu’il 
ne  doit  point  exister  d’espoir.  En  effet,  les 
eaux  artésiennes,  d’après  ce  que  nous  avons 
dit  de  leur  origine,  circulent  généralement 
dans  un  milieu  perméable  et  entre  deux  sur¬ 
faces  imperméables.  Cette  première  donnée 
implique  nécessairement  des  conditions  de 
composition  :  ainsi,  l’on  sait,  par  exemple, 
que  les  sables  sont  essentiellement  perméa¬ 
bles,  tandis  que  les  argiles  sont  imper¬ 
méables;  donc  les  alternances  de  sables  et 
d’argiles  deviendront  les  plus  favorables  à 
l’établissement  des  puits  artésiens.  Les  ter¬ 
rains  cristallins  qui  sont  imperméables  et 
souvent  non  stratifiés,  devront,  au  con¬ 
traire,  être  placés  à  l’autre  extrême  :  bien 
plus,  un  sondage  commencé  dans  une  masse 
de  granité  ou  de  porphyre,  n’offrira  pas 
les  moindres  chances  de  succès ,  à  moins 


que,  par  le  plus  grand  des  hasards,  il  ne 
rencontre  quelque  filet  d’eau  ascensionnelle 
qui  existait  dans  les  fissures ,  ou  dans  des 
couches  recouvertes  par  un  épanchement  de 
roches  plutoniennes. 

Il  importe  que  le  sondeur  artésien  soit 
guidé  non  seulement  par  la  composition  du 
sol,  l’allure  des  couches,  celle  des  failles,  les 
soulèvements,  etc.,  mais  aussi  par  la  formede 
ce  sol  et  par  son  niveau  relatif  à  celui  de 
certaines  eaux  courantes  sur  la  terre.  Il 
faut  donc  choisir  pour  une  tentative  de  ce 
genre  un  point  peu  élevé  dans  une  plaine 
ou  une  vallée  ;  car  il  est  évident  que  les 
plateaux  isolés,  les  crêtes  qui  déterminent 
les  limites  des  bassins  sont  des  lieux  où  il 
n’y  a  aucune  chance  favorable.  Au  contraire 
on  devra  chercher  des  espaces  plus  ou  moins 
encaissés  par  des  saillies  dominantes,  vers 
lesquelles  les  couches  de  la  plaine  ou  de  la 
vallée  se  relèvent  quelquefois  de  manière  à 
présenter  leurs  tranches.  Il  résulte,  en  effet, 
de  pareilles  dispositions,  que  les  eaux  exté¬ 
rieures  s’infiltrant  dans  les  couches  perméa¬ 
bles  qui  affleurent,  en  venant  s’appuyer 
sur  les  coteaux  de  bordure  et  suivant  avec 
ces  couches  des  inflexions  du  fond,  sont  d’au¬ 
tant  plus  susceptibles  d’être  rencontrées  par 
les  trous  de  sonde  et  de  donner  naissance 
à  des  fontaines  jaillissantes,  que  les  points 
d’infiltration  sont  plus  élevés.  Cela  est  si 
vrai  que  la  majorité  des  puits  artésiens  ac¬ 
tuellement  connus  se  trouve  dans  les  alter¬ 
nances  argilo-sablonneuses  qui ,  depuis  la 
formation  des  terrains  tertiaires,  se  sont  dé¬ 
posées  dans  les  dépressions  du  sol. 

Dans  les  pays  bas ,  il  y  a  des  cavités  dans 
lesquelles  des  rivières  s’engouffrent;  il  ar¬ 
rive  même  que,  dans  ces  bassins,  il  se  crée 
des  fontaines  jaillissantes  naturelles ,  ou  , 
en  d’autres  termes,  que  les  eaux  qui  circu¬ 
lent  intérieurement  remontent  par  des  fis¬ 
sures,  de  manière  à  produire  des  Sources 
bouillantes,  rejetant  les  sables  et  les  pierres 
au  moyen  desquels  on  tenterait  de  les  ob¬ 
struer.  Un  grand  nombe  de  marais  et  de 
lacs  sont  ainsi  alimentés,  et  lorsque,  dans 
les  temps  de  sécheresse,  l’évaporation  a 
baissé  leur  niveau,  on  peut  souvent  distin¬ 
guer  les  points  de  jaillissement  à  un  bouil¬ 
lonnement  plus  ou  moins  prononcé  qui  agile 
la  surface  des  eaux.  En  outre,  on  a  vu  dans 
la  mer  des  Indes  une  abondante  source  d’eau 


700 


SOU 


douce  à  environ  145  kilomètres  de  la  côte 
la  plus  voisine.  Il  y  a  donc  aussi  dans 
l’Océan  des  sources  d’eau  douce  qui  jaillis¬ 
sent  verticalement  à  la  surface  et  qui  vien¬ 
nent  évidemment  des  terres  par  des  canaux 
naturels  situés  au-dessous  du  lit  de  la  mer. 

Les  terrains  tertiaires  sont  les  mieux 
constitués  pour  l’établissement  des  puits 
artésiens  ;la  cause  en  est  dans  deux  circon¬ 
stances  :  1°  la  disposition  de  ces  terrains 
généralement  par  bassins  ;  2°  la  fréquence 
des  couches  de  sables  perméables  dans  les 
différents  termes  de  la  série  supercrétacée. 
Au  reste,  quelque  peu  considérable  que  soit 
encore  le  nombre  des  tentatives  faites  pour 
la  recherche  des  eaux  souterraines,  la  plu¬ 
part  des  bassins  tertiaires  importants  pos¬ 
sèdent  déjà  leurs  puits  artésiens. 

Les  terrains  crétacés  et  oolitiques,  quoi¬ 
que  moins  bien  constitués  que  les  précédents 
pour  l’établissement  des  fontaines  jaillis¬ 
santes,  présentent  cependant  encore  des 
circonstances  favorables  ;  il  semble  donc  que 
les  eaux  pluviales  doivent  pouvoir  les  tra¬ 
verser  avec  facilité,  et  circuler  dans  leur 
masse  jusqu’aux  plus  grandes  profondeurs. 
Malheureusement  les  tentatives  ont  été 
rares,  et  souvent  infructueuses  dans  les  ter¬ 
rains  crétacés  et  oolitiques;  c’est  qu’en 
effet  le  phénomène  se  passe  ici  sur  une  plus 
grande  échelle,  les. couches  sont  générale¬ 
ment  plus  épaisses,  les  alternances  moins 
fréquentes,  et  les  points  de  départ  des  eaux 
plus  éloignés.  Ainsi,  il  faut  presque  tou¬ 
jours,  dans  ces  terrains,  pousser  très  bas  le 
sondage,  afin  d’obtenir  des  résultats  satis¬ 
faisants.  C’est  pourquoi  les  sources  sont 
plus  rares,  mais  infiniment  plus  abondantes 
dans  les  terrains  crétacés  et  oolitiques  que 
dans  les  terrains  supercrétacés.  D’ailleurs, 
les  uns  comme  les  autres  offrent  des  couches 
perméables  dans  certains  termes  de  leur 
série,  car  on  voit  se  répéter  dans  les  divers 
étages  des  terrains  crétacés  et  oolitiques , 
sables,  calcaires  et  argiles,  les  trois  éléments 
des  puits  artésiens*  Les  couches  sableuses 
font  donc  supposer  l’existence  de  nappes 
intérieures.  Ces  terrains  se  sont  également 
déposés  en  bassins,  mais  en  bassins  beau¬ 
coup  plus  considérables,  et  dont  la  disposi¬ 
tion  a  été  ordinairement  changée.  Depuis 
longtemps  on  a  remarqué  les  rapports  frap¬ 
pants  qui  existent  entre  les  dernières  cou-  j 


SOU 

clies  des  terrains  tertiaires,  et  les  couches 
inférieures  à  la  craie;  on  trouve,  en  effet , 
au-dessus  et  au-dessous  de  la  craie  des  ar¬ 
giles  et  des  calcaires  presque  semblables. 
Ainsi,  les  nappes  souterraines  doivent  être 
nombreuses  au  milieu  de  ces  parties  per¬ 
méables ,  et  il  est  probable  que  sur  la  plu¬ 
part  des  points  peu  élevés  d’un  bassin 
crayeux,  ou  les  sondages  seront  poussés 
jusque  dans  les  sables  inférieurs,  on  ren¬ 
contrera  des  eaux  abondantes.  Le  succès  du 
puits  artésien  de  Grenelle  en  est  la  preuve 
la  plus  éclatante.  L’épaisseur  de  la  craie 
reste  le  seul  obstacle  qu’on  ait  à  vaincre;  à 
la  vérité,  il  peut  arriver  qu’elle  ait  une 
puissance  immense.  Les  circonstances  géo¬ 
logiques  deviennent  moins  favorables  à  l’é¬ 
tablissement  des  fontaines  jaillissantes,  à 
mesure  qu’on  descend  l’échelle  des  terrains 
précédents. 

Cependant  le  terrain  du  trias  paraît  en¬ 
core  propice  à  la  recherche  des  eaux  jaillis¬ 
santes.  De  ce  terrain  sortent  la  plupart  des 
sources  salées  réunies  par  bandes  sinueuses, 
diversement  alignées,  et  qui  semblent  in¬ 
diquer  l’existence  et  la  direction  des  fleuves 
souterrains. 

Nous  n’avons  d’exemple  de  fontaine  ar¬ 
tésienne  ni  dans  le  terrain  houiller,  ni 
dans  le  terrain  de  la  Grauwacke. 

Quant  aux  terrains  plus  anciens,  on  con¬ 
çoit,  d’après  ce  que  nous  avons  dit,  qu’ils 
sent  tout-à -fait  impropres  à  l’établissement 
des  puits  artésiens.  Les  fentes  et  les  fis¬ 
sures  des  roches  granitiques,  les  crevasses 
qui  séparent  chaque  masse  de  la  masse  con¬ 
tiguë,  ont  en  général  peu  de  largeur,  peu 
de  profondeur,  et  communiquent  rarement 
entre  elles;  à  la  moindre  distance,  il  y  a 
solution  de  continuité.  Dans  les  terrains 
granitiques,  les  eaux  d’infiltration  ne  doi¬ 
vent  donc  avoir  que  des  trajets  très  bornés; 
chaque  filet  liquide  achève  son  cours  pour 
ainsi  dire  isolément  et  sans  se  fortifier  par 
des  filets  voisins.  L’expérience  montre  en 
effet  que,  dans  les  roches  de  cette  sorte,  les 
sources  sont  très  nombreuses ,  très  peu 
abondantes,  et  qu’elles  sourdent  à  de  faibles 
distances  de  la  région  dans  laquelle  l’infil¬ 
tration  des  eaux  s’est  opérée.  Les  exemples 
de  puits  artésiens  annoncés  comme  obte¬ 
nus  dans  le  granité ,  sont  évidemment 
inexacts.  Ainsi,  il  importe  de  le  dire,  il  y 


sou 

aurait  même  de  la  folie  à  s’engager  dans  des 
sondages  difficiles  et  dispendieux  pour  se 
mettre  à  la  recherche  de  fissures  aquifères 
propres  à  un  puits  artésien  dans  les  terrains 
inférieurs  au  terrain  de  la  Grauwacke. 

En  résumé,  bien  qu’on  ne  puisse  poser  des 
règles  absolues  dans  la  recherche  des  eaux 
artésiennes,  les  principes  géologiques  qui 
résultent  des  fontaines  jaillissantes  con¬ 
nues,  sont  assez  précis  pour  guider  d’une 
manière  très  utile. 

Les  marées  agissent  sur  quelques  puits 
artésiens ,  car  on  y  observe  une  espèce  de 
flux  et  de  reflux.  En  général,  les  fontaines 
artésiennes  ne  s’épuisent  point  à  la  longue, 
puisque  la  quantité  d’eau  fournie  par  cer¬ 
taines  d’entre  elles  n’a  point  varié  depuis 
plusieurs  siècles. 

Les  opérations  du  sondage  s’exécutent  par 
plusieurs  procédés  différents  :  on  emploie 
une  sonde  rigide  en  fer,  c’est-à-dire  la  sonde 
ordinaire  ;  ou  bien  on  se  sert  d’une  sonde  à 
chaîne  ou  à  corde ,  c’est-à-dire  de  la  sonde 
chinoise;  ou,  enfin,  on  se  sert  d’un  procédé 
mixte,  c’est-à-dire  de  tiges  en  bois  et  à  cou¬ 
lisses. 

En  général  ,  les  sources  sont  de  petits 
courants  d’eau  qui  prennent  leur  origine, 
comme  nous  l’avons  dit,  dans  les  phéno¬ 
mènes  atmosphériques ,  pénètrent  plus  ou 
moins  profondément  dans  la  croûte  su¬ 
perficielle  du  globe  ,  et  ,  après  un  tra¬ 
jet  plus  ou  moins  considérable,  finissent 
par  trouver  une  issue  à  la  surface  du 
sol  ;  mais  on  doit  distinguer  deux  autres 
genres  de  sources  :  1°  celles  qui  résul¬ 
tent  de  la  fonte  des  glaciers,  et  qui 
sortent  directement  de  ceux-ci;  2°  celles 
dont  l’origine  n’est  pas  bien  connue,  et  qui 
arrivent  de  parties  très  profondes  de  la 
croûte  du  globe.  On  peut  donc  établir  trois 
catégories  parmi  les  sources  :  1°  les  sources 
ordinaires,  2°  les  sources  des  glaciers, 
3°  les  sources  dont  le  point  de  départ  est 
situé  très  profondément.  Ces  différentes 
sources  peuvent  être  thermales ,  miné¬ 
rales ,  etc.  ;  peut-être  pourrait-on  dire  que 
les  sources  de  la  3mc  catégorie  sont  toujours 
thermales  ou  minérales,  ou  bien  thermales 
et  minérales.  Les  sources  se  montrent  en 
plus  grand  nombre  dans  les  contrées  de 
montagnes  que  dans  les  autres  parties  de  la 
surface  de  la  terre;  enfin,  elles  offrent  une 


SOU  701 

foule  de  particularités  qu’il  nous  est  impos¬ 
sible  de  décrire  ici. 

Généralement  on  est  surpris  de  la  con¬ 
stance  des  sources  ordinaires ,  mais  on  de¬ 
vrait  également  s’étonner  de  la  constance 
des  fleuves,  des  rivières,  etc.  ;  car  tout  s’en¬ 
chaîne  dans  la  nature.  Or,  s’il  est  évident 
que  ces  grands  courants  d’eau  résultent  de 
la  réunion  d’une  infinité  de  sources,  il  est 
certain  que  les  sources  sont  dues  à  l’évapo¬ 
ration  et  à  la  condensation  de  l’eau  qui  s’é¬ 
lève  à  chaque  instant  de  la  surface  des  mers, 
des  lacs  et  des  fleuves,  et  surtout  à  la  perte 
que  ces  grands  amas  d’eau  ne  cessent  de 
faire  par  les  filtrations.  Cette  perte  énorme, 
qui  peut  alimenter  toute  les  sources  d’un 
pays  de  plaine,  est  difficile  à  calculer  sur  les 
cours  d’eau  naturels,  mais  on  en  a  la  preuve 
dans  les  travaux  d’art. 

Malgré  la  constance  des  sources  pour  un 
très  grand  laps  de  temps,  il  est  des  locali¬ 
tés  qui  h’en  offrent  plus  autant  qu’autre- 
fois,  ou  bien  dont  les  eaux  fournies  par  les 
sources  ont  diminué  beaucoup.  Ainsi,  nous 
avons  vu  les  habitants  de  plusieurs  contrées 
s’inquiéter  depuis  quelques  années  de  la 
diminution  de  certaines  sources.  On  a  essayé 
de  trouver  la  cause  de  cette  perte;  mais, 
parmi  toutes  les  hypothèses  qui  ont  été 
faites  à  ce  sujet,  une  seule  mérite  d’être 
citée  :  elle  consiste  à  regarder  les  défriche¬ 
ments  et  les  déboisements  comme  la  cause 
principale  de  la  diminution  des  eaux  de  cer¬ 
taines  sources  depuis  près  d’un  siècle.  11  est 
bien  entendu  que  nous  ne  parlons  point  de 
cettediminution  lente  et  progressive  des  eaux 
qui  résulte  des  phénomènes  généraux  de  la 
vie  du  globe;  nous  envisageons  seulement  les 
diminutions  qui  paraissent  être  des  anoma¬ 
lies  dans  les  lois  générales.  Au  reste,  les 
dérèglements  remarqués  dans  l’état  de  l’at- 
inosphère  de  certains  pays,  dans  leur  cli¬ 
mat,  etc.,  déréglements  qui  peut  être  aussi 
proviennent  de  la  même  cause,  donnent 
également  une  idée  des  anomalies  observées 
dans  un  grand  nombre  de  sources. 

Parmi  diverses  autres  particularités  que 
présentent  certaines  Sources,  nous  citerons 
la  suivante  :  11  existerait,  d’après  plusieurs 
rapports  ,  dans  le  département  des  Deux- 
Sèvres^  100  kilomètres  environ  de  la  mer, 
une  Source  soumise  aux  influences  du  flux  et 
du  reflux  de  l’Océan.  Quoi  qu’il  en  soit,  pen- 


702 


SOU 


sou 


dant  nos  voyages  en  Vendée  ,  nous  avons 
vu  ,  dans  les  environs  du  Givre,  une  Source 
salée  qui ,  nous  a-t-on  assuré  ,  jouit  des 
mouvements  périodiques  de  l’Océan.  Ces 
anomalies ,  dans  les  deux  localités  précé¬ 
dentes ,  s’expliqueraient  assez  facilement, 
en  admettant  des  canaux  souterrains  allant 
jusqu’à  la  mer.  Or  les  deux  localités  se 
trouvent  sur  les  terrains  oolitiques,  terrains 
qui  offrent  d’immenses  cavités. 

Les  deux  derniers  faits  que  nous  venons 
de  mentionner  ont  de  l’intérêt ,  non  seule¬ 
ment  par  rapport  à  leur  anomalie  ,  mais 
encore  parce  qu’ils  viennent  fortifier  la 
principale  hypothèse  admise  pour  expliquer 
les  puits  artésiens* 

Les  Sources  minérales  et  souvent  même 
les  Sources  thermales  sont  de  deux  sortes  : 
les  unes  constituent  les  Sources  minérales 
ordinaires ,  et  les  autres  les  Sources  miné¬ 
rales  accidentelles. 

Les  Sources  minérales  ordinaires  ,  qui 
sont  toujours  thermales,  se  rapportent  à  un 
ordre  de  phénomènes  qui  nous  semble  ap¬ 
partenir  presque  autant  aux  phénomènes 
ignés  qu’aux  phénomènes  aqueux.  En  effet, 
les  principes  dont  ces  eaux  sont  imprégnées 
et  chargées  n’ont  souvent  aucun  rapport  avec 
les  terrains  desquels  on  les  voit  sortir.  En 
outre  ,  une  même  Source  a  généralement 
une  composition  et  une  température  à  peu 
près  constantes;  on  ne  peut  attribuer  cette 
composition,  non  plus  que  la  haute  tempé¬ 
rature  de  plusieurs  de  ces  Sources  ,  à  des 
dissolutions  ,  à  des  combinaisons  ou  à  des 
décompositions  qui  s’opéreraient  accidentel¬ 
lement  dans  la  partie  supérieure  de  l’écorce 
du  globe.  D’un  autre  côté,  lorsqu’on  observe 
que  ces  Sources  se  trouvent  le  plus  commu¬ 
nément  dans  les  terrains  plutoniens  ,  et 
lorsqu’on  attribue  les  phénomènes  volca¬ 
niques  à  des  émanations  qui  partent  d’une 
portion  du  globe  terrestre  dont  la  tempéra¬ 
ture  est  excessivement  élevée  ,  on  peut  re¬ 
garder  comme  très  probable  qu’il  doity  avoir 
des  tuyaux  disposés  de  manière  à  ne  laisser 
passer  que  des  gaz,  qui  se  bornent  à  échauf¬ 
fer  ou  à  imprégner  certaines  eaux  de  leurs 
principes.  Les  Sources  thermales  à  diffé¬ 
rents  degrés ,  qu’on  rencontre  en  tant  de 
lieux  sur  la  surface  de  la  terre  ,  aussi  bien 
que  les  jets  de  vapeur  ou  fumarolles  ,  s’ex¬ 
pliquent  avec  la  plus  grande  facilité  par 


cette  température  propre  et  croissante  du 
globe  terrestre  ,  et  par  les  fissures  qui  pé¬ 
nètrent  jusqu’à  une  profondeur  plus  ou 
moins  considérable.  Les  eaux  arrivent  alors 
a  la  surface  avec  la  température  qui  corres¬ 
pond  au  point  d’où  elles  proviennent,  et 
l’on  sait  qu’il  ne  faut  que  3  kilomètres  de 
profondeur  pour  qu’elles  soient  bouillantes. 
On  conçoit  alors  aisément  comment ,  pen¬ 
dant  les  tremblements  de  terre  ,  il  peut  ap¬ 
paraître  de  nouvelles  Sources  chaudes  dans 
une  contrée,  et  comment  celles  qui  exis¬ 
taient  peuvent  se  perdre.  II  suffit,  pour  le 
premier  cas  ,  que  quelques  fissures  établis¬ 
sent  communication  depuis  la  surface  jus¬ 
qu’à  la  profondeur  convenable,  et ,  pour  le 
second  ,  que  la  communication  existante  se 
trouve  interceptée. 

Il  est  possible  aussi  que  l’eau  arrive  à 
l’état  de  vapeur  plus  ou  moins  chauffée,  ou 
même  que  les  gaz  dont  elle  est  composée 
arrivent  de  l’intérieur  du  globe  ,  et  que, 
dès  lors,  des  combinaisons  nouvelles  se  fas¬ 
sent  à  une  petite  distance  de  la  surface,  pour 
donner  lieu  aux  produits  des  Sources  miné¬ 
rales. 

Les  Sources  minérales  accidentelles  doi¬ 
vent  leur  origine  à  la  circulation  des  eaux 
dans  l’écorce  superficielle  du  globe,  et  à 
la  dissolution  ou  décomposition  de  certai¬ 
nes  substances  qu’elles  rencontrent  sur  leur 
passage.  Elles  peuvent  aussi  être  thermales 
suivant  les  combinaisons  qui  se  sont  opé¬ 
rées,  ou  la  profondeur  qu’elles  ont  atteinte 
dans  leur  trajet. 

Indépendamment  des  éruptions  boueuses 
accidentelles  ,  il  se  fait  dans  beaucoup  de 
localités  ,  à  travers  des  crevasses  ,  souvent 
loin  des  volcans  ordinaires,  des  dégagements 
continus  de  gaz  hydrogène  carboné  ,  tantôt 
seul,  tantôt  accompagné  d’une  quantité  plus 
ou  moins  considérable  d’eau  et  de  matières 
boueuses  qu’il  pousse  en  avant  :  c’est  ce 
qu’on  a  nommé  les  volcans  d’air ,  les  vol¬ 
cans  de  boue  ,  et  ce  qu’on  désigne  aussi  sous 
le  nom  de  Salzes,  parce  que  le  liquide  ren¬ 
ferme  souvent  des  matières  salines  ,  et , 
entre  autres,  le  Sel  commun  et  le  sulfate  de 
Chaux. 

Sous  le  nom  de  Geyser ,  on  désigne  des 
sources  jaillissantes  d’eau  bouillante  assez 
nombreuses  en  Islande.  On  en  indique  d’un 
grand  volume  ;  mais  il  en  est  une  surtout 


sou 


sou 


703 


remarquable  :  de  demi-heure  en  demi-heure, 
elle  projette,  suivantles  auteurs,  unecolonne 
d’eau  bouillante  de  70  mètres  de  diamètre, 
qui ,  parfois,  s’élève  à  600  mètres  de  hau¬ 
teur.  Les  eaux  de  ces  Sources  renferment 
de  la  Silice  ,  qui  se  dépose  bientôt ,  au  de¬ 
hors  ,  à  l’état  d'hydrate  ,  sur  tous  les  corps 
environnants,  et  qui  forme  quelquefois  des 
monticules  très  étendus  ,  au  sommet  des¬ 
quels  se  trouve  l’ouverture  du  goufre  par  où 
le  liquide  s’échappe. 

Les  Sources  thermales  et  beaucoup  de 
Sources  minérales  froides ,  sans  présenter 
des  circonstances  aussi  remarquables  que 
celles  des  Geysers  ,  des  Salzes  ,  etc.,  se  rap¬ 
portent  cependant  au  même  ordre  de  phé¬ 
nomènes ,  parce  qu’elles  viennent  aussi  des 
profondeurs  de  la  terre  pour  se  rendre  à 
l’extérieur.  Ces  eaux  renferment  également 
en  solution  différentes  matières  qu’elles 
amènent  à  la  surface  du  sol  ,  comme  de  la 
Silice  ,  du  carbonate  de  Chaux  ,  des  oxides 
de  Fer  ,  etc.  Ces  matières  forment  alors  des 
dépôts  plus  ou  moins  importants  ,  comme 
nous  l’avons  yu  en  parlant  des  Geysers,  etc., 
et  comme  nous  allons  l’indiquer  encore.  On 
voit  souvent,  au  milieu  des  terrains  strati¬ 
fiés  ,  des  matières  diverses  qui  semblent 
s’être  intercalées  au  milieu  de  celles  qui 
ont  été  formées  par  la  sédimentation  géné¬ 
rale.  Certains  dépôts  se  trouvent  pénétrés, 
çà  et  là,  de  matières  étrangères,  tantôt  dis¬ 
posées  en  concrétions  plus  ou  moins  volu¬ 
mineuses  et  en  veines  qui  semblent  avoir 
rempli  des  fissures  ,  tantôt  réparties  unifor¬ 
mément  dans  toute  la  masse.  Ailleurs  , 
entre  ces  deux  couches  distinctes ,  se  trou¬ 
vent,  par  place,  des  dépôts  différents  limités 
dans  tous  les  sens,  en  formant  de  grandes 
lentilles  ou  des  amas  plus  ou  moins  volu¬ 
mineux.  Ces  circonstances  indiquent  néces¬ 
sairement  des  précipitations  locales  ,  acci¬ 
dentelles  ,  indépendantes  de  la  sédimenta¬ 
tion  générale  ,  et  ne  pouvant  manquer  de 
rappeler  les  effets  des  Sources  qui  amènent 
tant  de  matières  de  l’intérieur  du  globe,  et 
produisent  des  dépôts  plus  ou  moins  étendus 
à  sa  surface. 

Il  est  probable  que  c’est  par  des  Sources 
silicifères,  analogues  à  celles  de  l’Islande  et 
de  Saint-Michel  ,  qu’est  due  la  pénétration 
de  certains  sédiments  par  la  Silice  ,  qui  , 
tantôt,  consolide  quelques  parties  de  leur 


étendue  comme  dans  les  Grès  divers,  tantôt 
y  forme  des  rognons  plus  ou  moins  volumi¬ 
neux  comme  dans  la  Craie,  des  veines  plus 
ou  moins  nombreuses,  quelquefois  des  amas 
considérables ,  comme  la  meulière  du  Cal¬ 
caire  siliceux  ou  celle  des  dépôts  supé¬ 
rieurs. 

On  est  également  conduit  à  penser  que 
certains  dépôts  de  gypse  ,  comme  ceux  qui 
se  trouvent  aussi  dans  le  calcaire  siliceux, 
ont  été  de  même  produits  sur  place  par  les 
Sources,  qui  peut-être  amenaient  en  même 
temps  les  matières  terreuses  qui  les  ac¬ 
compagnent.  Il  en  doit  être  de  même  pour 
les  gypses  de  plusieurs  autres  terrains,  quoi¬ 
que  dans  certains  cas  cette  substance  ait 
été  produite  par  une  transformation  sur 
place  des  calcaires  existants. 

Beaucoup  de  dépôts  salifères,  au  milieu 
de  leurs  argiles  et  accompagnés  de  gypse, 
ne  peuvent  manquer  de  rappeler  le  phéno¬ 
mène  des  salzes,  ou,  en  général ,  celui  des 
Sources  qui  amènent  à  la  fois  des  matières 
en  suspension  et  des  matières  dissoutes , 
dont  les  eaux  peuvent  déboucher  dans  des 
lacs  aussi  bien  qu’à  la  surface  du  sol  des¬ 
séché,  et  pénétrer  par  la  force  d’ascension 
dans  toutes  les  fissures  du  terrain  à  travers 
lequel  elles  se  dégagent. 

Les  dépôts  de  soufre  des  terrains  calcaires, 
qui  sont  d’ailleurs  accompagnés  de  gypse 
et  d’argile,  et  souvent  dans  le  voisinage  des 
dépôts  salifères ,  doivent  encore  avoir  une 
origine  analogue.  11  en  est  de  même  des 
matières  bitumineuses  qui  ont  imprégné  des 
sables  et  des  calcaires,  et  aussi  d’un  assez 
grand  nombre  de  dépôts  de  limonite  des 
terrains  calcaires  ,  quoique  ces  matières 
aient  pu  être  ensuite  entraînées  par  les  eaux 
courantes  pour  entrer  dans  la  sédimentation 
générale.  Enfin,  il  y  a  beaucoup  de  circon¬ 
stances  où  les  dépôts  ne  peuvent  s’expli¬ 
quer  que  par  des  Sources  qui  les  ont  for¬ 
més  autour  d’elles,  et  en  ont  imprégné 
les  roches  préexistantes  ou  contemporaines, 

(A.  Rivière.) 

SOURCIL,  Bonaterre.  poiss.— Nom  vul¬ 
gaire  employé  pour  désigner  le  Chétodon 
vagabond,  Chælodon  vagabundus  Linn. 

(G.  B.) 

SOURCIL  D’OR.  poiss.  —  Nom  vulgaire 
d’une  espèce  de  Coryphæne.  (G.  B.) 

SOURCILIER,  poiss.  —  Nom  vulgaire 


704 


SOU 


SPA 


d’une  espèce  de  Gobioïdes  du  genre  Clinus,  j 
Clinus  superciliosus  Cuv.  et  Val.;  Blennius 
superciliosus  Linn.  (G.  B.) 

SOURD,  rept.  — -  Ce  nom  est  donné,  en 
erpétologie:  1°  à  une  espèce  de  Lézard  qui, 
au  Sénégal,  chasse  les  Blattes  avec  ardeur 
et  en  détruit  un  grand  nombre;  2°  à  la 
Salamandre  terrestre  qui  habite  le  midi  de 
la  France.  (E.  D.) 

SOURDON.  moll.  —  Nom  vulgaire  du 
Cardium  edule  sur  les  côtes  occidentales. 

SOURICEAU,  mam.  —  Nom  vulgaire  des 
jeunes  Mammifères  de  l’espèce  de  la  Souris. 

(E.  D.) 

SOURIS,  mam.  —  Espèce  de  Rongeurs 
du  genre  des  Rats  (voy.  ce  mot).  —  La  même 
dénomination  a  été  donnée  à  plusieurs  es¬ 
pèces  distinctes  de  Mammifères;  c’est  ainsi 
que  la  Souris  des  bois  se  rapporte  au  genre 
des  Sarigues  ;  la  Souris  d'eau  à  celui  des 
Musaraignes;  la  Souris  de  montagne  est  le 
Campagnol  Lemming  ;  la  Souris  de  terre  est 
une  espèce  du  genre  Mulot ,  etc.  (E.  D.) 

SOURIS.  po iss.  —  Un  des  noms  vulgaires 
du  Balistes  capriscus.  Voy.  baliste.  (G.  B.) 

SOURIS.  moll.  —  Ancien  nom  vulgaire 
du  Cyprea  lurida. 

SOURIS-CHAUVE.  mam.  —  Synonyme 
de  Chauve-Souris.  Voy.  chéiroptères.  (E.D.) 

SOURIS  DE  MER.  poiss.— C’est  le  nom 
commun  sous  lequel  on  désigne,  sur  certai¬ 
nes  côtes,  des  Baudroies  et  des  Cycioptères. 

(G.  B.) 

SOUROUBEA  ,  Aublet.  bot.  ph.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Ruyschia  Jacq.  (1).  G.) 

SOUS- ARBRISSEAU.  Suffrulex.  bot. 

—  On  donne  ce  nom  aux  plantes  plus  ou 

moins  ligneuses,  au  moins  à  leur  base,  dont 
la  taille  reste  peu  élevée,  et  qui  ne  donnent 
pas  de  bourgeons  proprement  dits.  Du  mot 
latin  suffrulex,  on  forme  l’adjectif  sous-fru- 
lescent  et  suf frutescent.  (D.  G.) 

SOU  SUC  ou  SOUSLIK.  mam.  —  Espèce 
de  Mammifères  qui  se  rapporte  au  genre  des 
Spermophiles.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SOUTHWELLIA.  bot.  pii.  —  Ce  genre, 
établi  dans  la  famille  des  Sterculiacées  par 
Salisbury,  est  regardé  aujourd’hui  comme 
formant  une  section  des  Sterculia.  (D.  G.) 

SOUVENEZ-VOUS  DE  MOI.  bot.  ph. 

—  Nom  vulgaire  du  Myosotis  palustris , 
With. 

SOUZA.  bot.  ph.  —  Genre  du  Flora  flu- 


minensis  ,  qui  rentre,  comme  synonyme, 
dans  les  Sisyrinchium.  (D.  G.) 

SOWERBÆA  (nom  d’homme),  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Liliacées,  tribu  des 
Anthéricées,  établi  par  Smith  pour  une  plante 
herbacée  vivace  de  la  Nouvelle-Hollande  ,  à 
feuilles  filiformes;  à  fleurs  roses  en  ombelle 
ramassée,  terminant  une  hampe  nue  :  ces 
fleurs  ont  un  périanlhe  à  six  divisions  pro¬ 
fondes,  étalées  et  égales  ;  trois  étamines  sté¬ 
riles  et  trois  fertiles;  un  style  persistant. 
L’espèce  type  est  le  S.  juncea  Smith.  (D.  G.) 

SOYA.  bot.  pu.  —  Mœnch  a  formé  sous 
ce  nom  ,  dans  la  famille  des  Légumineuses- 
papiiionacées ,  section  des  Glycinées  ,  un 
genre  distinct  pour  le  Dolichos  soya  Lin., 
quia  reçu  dès  lors  de  lui  le  nom  de  Soya 
hispida.  Cette  plante  croît  dans  l’Asie  tro¬ 
picale,  et  ses  graines  sont  un  aliment  es¬ 
timé  des  Japonais.  (D.  G.) 

SOYEIUA  (nom  d'Homme).  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Composées,  tribu 
desChieoraeées,  formé  par  Monnier  ( Ilierac 
7i)  pour  les  espèces  d' Hieracium  que  Lapey- 
rouse  avait  distinguées  génériquement  sous 
le  nom  de  Lepicaune,  et  pour  quelques  Cré¬ 
pis.  Les  caractères  qui  séparent  ce  genre 
des  Hieracium  consistent  dans  les  écailles 
extérieures  de  l’involucre  étalées;  dans  des 
akènes  comprimés,  terminés  par  un  bec 
plus  court  qu’eux-mêmes;  et  dans  une  ai¬ 
grette  formée  de  plusieurs  rangées  de  poils 
simples,  soyeux.  Parmi  les  espèces  de  ce 
genre  nous  citerons  le  Soyeria  blattarioides 
Monn.  ( Hieracium  blattarioides  Lin.),  le 
S.  lampsanoides  Monn.  ( Hieracium  lampsa- 
noides  Gouan) ,  belles  plantes  des  Alpes  et 
des  Pyrénées.  Nous  ferons  observer  que  De 
Candolle  (  Prodr .,  VII)  n’a  pas  adopté  ce 
genre.  „  (D.  G.) 

SOYMIDA  (de  Soymido,  nom  indien  de 
l’espèce  unique),  bot.  ph.' — Genre  établi 
dans  la  famille  des  Cédrélacées  par  M.  Ad. 
de  Jussieu  pour  un  grand  arbre  de  l’Inde, 
dont  le  bois  ressemble  à  celui  d’Acajou  , 
dont  l’écorce  est  amère,  et  fort  usitée  comme 
fébrifuge  dans  les  Indes ,  à  Java,  etc.  Pour 
ce  dernier  motif,  cet  arbre  a  été  nommé 
Soymida  febrifug a  A.  Juss.  (D.  G.) 

*SPACfIEA  (nom  d’homme),  bot.  pii. — 
Genre  de  la  famille  des  Malpighiacées,  pro¬ 
posé  d’abord  par  M.  A.  de  Jussieu  dans  les 
Icônes  seleclæ  de  M.  Delessert  (t.  III,  p.  19, 


SPA 


SPÆ 


705 


tab.  31  ),  et  caractérisé  ensuite  définitive¬ 
ment  par  lui  dans  sa  Monographie  des  Mal- 
pighiacées.  Il  comprend  des  arbres  et  des 
arbustes  ?  d’Amérique,  à  petites  fleurs  ro¬ 
sées,  en  grappes  terminales  simples,  carac¬ 
térisées  surtout  par  leur  calice  à  8-9-10 
glandes  ;  par  leur  pistil  biloculaire  dont  les 
2  styles  assez  courts  se  terminent  par  deux 
stigmates  tronqués,  et  qui  devient  un  fruit 
didyme  formé  de  deux  carpelles  osseux.  Ces 
caractères  distinguent  les  Spachea  des  Byr- 
sonyma,  dont  ils  sont  très  voisins.  L’espèce 
type  du  genre  est  le  Spachea  elegans  A.  Juss. 
( Malpighiaelegans  C.-A.  Meyer  ;  Byrsonyma 
elegans  DC.)..  Cinq  autres  espèces  ont  été  dé¬ 
crites  par  M.  A.  de  Jussieu  dans  sa  mono¬ 
graphie.  (D.  G.) 

SPADACTIS.  eot.  ph.  — Genre  proposé 
par  Cassini,  dans  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Cynarées  ,  pour  des  espèces  d'A- 
traclylis.  On  le  considère  aujourd’hui  comme 
formant  une  section  de  ce  dernier  genre. 

(D.  G.) 

*SPADAITE  (  nom  d’homme  ).  min.  — 
De  Kobell  a  dédié  à  monseigneur  Medici 
Spada  un  minéral  qui  se  trouve  en  petites 
masses  amorphes  et  compactes  avec  la  Wol- 
lastonite  à  Capo  di  Bove  ,  près  de  Rome.  Il 
est  rougeâtre ,  et  à  un  faible  éclat  gras.  11 
donne  de  l’eau  par  la  calcination  et  se  fond 
en  émail  blanc.  C’est  un  silicate  de  magné¬ 
sie  hydraté ,  ou  combiné  avec  un  hydrate 
magnésien.  L’acide  chlorhydrique  l’attaque, 
quand  il  est  en  poudre  fine ,  et  il  se  sépare 
de  la  liqueur  des  flocons  de  silice.  (Del.) 

SPADICE.  bot.  —  On  nomme  ainsi  une 
sorte  d’inflorescence  indéfinie  propre  aux 
végétaux  monocotylédons.  C’est  un  épi  de 
fleurs  unisexuelles  ,  plus  ou  moins  complè¬ 
tement  embrassé  par  une  spathe  ,  et  dans 
lequel  les  fleurs  sont  très  rapprochées ,  ses- 
siles  sur  un  axe  commun  épais  et  souvent 
charnu,  dans  lequel  elles  sont  même  plus 
ou  moins  enchâssées  par  leur  base.  Le  Spa- 
dice  est  simple  dans  les  Aroïdées ,  rameux 
chez  les  Palmiers,  et,  dans  ce  dernier  cas,  il 
porte  vulgairement  le  nom  de  régime. 

(D.  G.) 

'  *  SPADICIFLORES.  Spadiciflorœ .  bot. 
ph.  —  M.  Endlicher  a  établi  sous  ce  nom , 
parmi  les  Monocotylédons,  une  classe  carac¬ 
térisée  particulièrement  par  des  fleurs 
unisexuelles,  rangées  en  spadice,  sessiles, 

T.  XI, 


et  disposées  de  sorte  que  les  femelles  occu¬ 
pent  le  bas  de  l’inflorescence.  Cette  classe 
comprend  les  familles  des  Aroïdées,  des  Ty- 
phacées  et  des  Pandanées.  (D.  G.) 

SPADOMA.  bot.  cr. —  Genre  de  Cham¬ 
pignons  gastéromycètes,  créé  par  Fries  (en 
1817)  pour  une  espèce  du  Brésil  qui  a  la 
forme  d’un  Phallus,  et  qui,  dans  la  classifi¬ 
cation  de  M.  Léveillé,  appartient  aux  Thé- 
casporées-Endothèques  ,  tribu  des  Angio- 
sarques,  section  des  Onygénées. 

Lessing  avait  proposé  sous  ce  même  nom, 
en  1832  ,  et  par  conséquent  à  une  époque 
bien  postérieure  ,  un  genre  de  Composées- 
Mutisiacées.  Par  une  singularité  remarqua¬ 
ble  ,  M.  Endlicher  n’a  pas  observé  qu’en 
adoptant  pour  ce  second  genre  la  dénomi¬ 
nation  proposée  par  Lessing,  il  conservait, 
dans  son  Généra  ,  deux  groupes  géné¬ 
riques  différents  sous  le  même  nom.  De 
Candolle  a  voulu  éviter  cet  inconvénient 
majeur,  et  il  a  donné  ( Prodromus ,  t.  Y1I , 
p.  22)  au  Spadonia  Less.  le  nom  de  Moqui- 
nia.  (D.  G.) 

*S P ADOSTÏLE S .  bot.  th.— Genre  éta¬ 
bli  par  M.  Bentham  (  Annal.  Wien.  Mus. , 
t.  II ,  p.  80  )  dans  la  famille  des  Légumi- 
neuses-Papilionacées,  tribu  des  Podalyriées, 
pour  des  arbrisseaux  de  la  Nouvelle  Hol¬ 
lande,  voisins  des  Pulténées,  parmi  lesquels 
certains  d’entre  eux  avaient  d’abord  été 
rangés,  fis  se  distinguent  de  ces  dernières 
plantes  surtout  par  leur  calice  profondément 
bilabié ,  à  lèvre  supérieure  très  grande  ,  bi¬ 
fide,  l’inférieure  étant  formée  de  trois  divi¬ 
sions  étroites  ;  par  leur  ovaire  glabre  que 
surmonte  un  style  comprimé-dilaté  à  la 
base,  incurvé  en  crochet.  M.  Bentham  a  dé  * 
crit  deux  espèces  de  ce  genre  ,  les  S.  Cun- 
ninghami  et  Sieberi ,  auxquelles  M.  Endli¬ 
cher  en  a  ajouté  quatre.  (D.  G.) 

*SPÆLOTIS  (CT7T eoç,  caverne;  0Zg  , 
oreilles),  ins.— Genre  de  Lépidoptères,  de  la 
famille  des  Nocturnes,  tribu  des  Noctuélides, 
créé  parM.  BoisduYal  (Index mèt.  Lep.  Eur ., 
1844)  aux  dépens  des  groupes  des  Nocluœ , 
Agrotesel  Amphipyrœ  Treitsckhe,  et  adopté 
par  tous  les  zoologistes.  Les  Spœlolis  ont  les 
antennes  plus  ou  moins  crénelées  dans  les 
mâles,  et  filiformes  dans  les  femelles;  les 
ailes  luisantes;  les  supérieures  plus  ou  moins 
étroites  et  allongées,  d’un  gris  tantôt  brun, 
tantôt  blond,  tantôt  bleuâtre,  avec  les  taches 

89 


706 


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ordinaires  peu  distinctes  dans  beaucoup 
d’espèces.  Les  chenilles  sont  glabres,  cylin¬ 
driques,  de  couleurs  sombres,  avec  des  taches 
cunéiformes  sur  le  dos.  Elles  se  cachent  pen¬ 
dant  le  jour,  et  se  répandent,  pendant  la 
nuit,  sur  les  plantes  basses  dont  elles  se 
nourrissent.  Leur  métamorphose  a  lieu  dans 
la  terre.  M.  Boisduval  place  vingt-trois  es¬ 
pèces  dans  ce  groupe,  et  toutes  proviennent 
d’Europe.  On  peut  prendre,  pour  type,  le 
S.  ravida  H.Tr.Dup.,  qui  se rencontreassez 
communément  en  France,  pendant  les  mois 
de  juin  et  juillet.  (E.  D.) 

SPAENDOIVCÉE.  Spaendoncea  (du  nom 
du  célèbre  peintre  de  fleurs  Van  Spaen- 
donck).  bot.  ph.  —  Le  genre  de  Légumi¬ 
neuses -Papilionacées,  formé  sous  ce  nom 
par  Desfontaines,  se  rapporte,  comme  simple 
synonyme,  au  Cordici  Forsk.  (D.  G.) 

* SPALAGODON  (crn-aXa?,  taupe;  o^ovç, 

dent),  mam.  —  Genre  de  Mammifères  de  la 
famille  des  Carnassiers  insectivores,  indiqué 
parM.  Vand  ( Instit .,  n.  578,  18  45)  et  ren¬ 
trant  dans  le  groupe  naturel  des  Musaraignes. 
Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*  SPALACOPLS  (tnroéXorl,  taupe;  ™>cç, 
pied),  mam.— M.  Wagler  (Isis,  1832)  désigne, 
sous  ce  nom,  un  genre  de  Rongeurs  de  sa 
famille  des  Psammorycticœ,  qui  n’est  géné¬ 
ralement  pas  adopté.  (E.  D.) 

*SPALANGiE.  Spalangia  ins.— Genre  de 
la  tribu  des  Chalcidiens,  groupe  des  Spalan- 
giites  de  l’ordre  des  Hyménoptères ,  établi 
par  Latreille  et  adopté  par  tous  les  entomo¬ 
logistes.  Les  Spalangies  se  font  remarquer 
principalement  par  leur  tête  ovalaire,  leurs 
antennes  filiformes  de  onze  articles  un  peu 
comprimés;  leurs  mandibules  bidentées;  la 
tarière  des  femelles  cachée,  etc.  On  en  con¬ 
naît  peu  d’espèces.  Le  type  est  le  S.  nigrct 
Latr.,  répandu  dans  une  grande  partie  de 
l’Europe.  (Bl.) 

SPALANGÎEKS.  ins.  — M.  Brui îé  (Ins. 
ïhjménopt...  Suites  à  Buff.)  désigne  ainsi , 
dans  la  famille  des  Chalcidides  de  l’ordre 
des  Hyménoptères ,  un  groupe  correspon¬ 
dant  à  celui  des  Spalangiites  ( voy .  ce  mot). 
11  n’y  comprend  toutefois  que  les  genres 
Spalangia  ,  Cerocephala  et  Theocolax 
Westw.  (Bl.) 

^SPALANGIITES.  Spalangiitœ.  ins.  — 
Groupe  de  la  tribu  des  Chalcidiens,  de  l’ordre 
des  Hyménoptères,  distingué  des  groupes  de 


la  même  tribu  par  un  thorax  presque  carré 
et  un  abdomen  ayant  un  long  pédicule. 
Nous  rattachons  aux  Spalangiites  les  genres 
Spalangia  Latr.,  Cerocephala  Westw.,  Ma- 
croglenes Westw., Pirene  Halid.,  Chrysolam- 
pus  Nees  von  Esenb.,  CeaHalid.  (Bl.) 

SPALAX  (enrôlai;,  taupe).  MAM.  —  Les 
Grecs  donnaient  le  nom  d 'Aspalax  à  un 
petit  animal  fouisseur,  que  les  commenta¬ 
teurs  ont  considéré  comme  devant  être  la 
Taupe  ordinaire.  Guldenstœdt  (Nov.  Com¬ 
ment.  Petrop.  ,  XIV  ),  le  premier,  décrivit 
cet  animal ,  et  fit  voir  qu’il  était  très  diffé¬ 
rent  de  la  Taupe,  et  devait  être  rapporté  à 
un  genre  particulier  qu’il  nomma  Spalax , 
genre  que  d’Erxleben  adopta  ensuite  ,  ainsi 
que  Lacépède,  qui  changea  ce  nom  en  celui 
de  Talpoïde .  Cette  dernière  dénomination  , 
comme  celles  d' Aspalax,  proposée  par  Oli¬ 
vier,  et  d’Aspalamys,  indiquée  par  de  La- 
marek  ,  n’ont  pas  prévalu,  et  le  nom  de 
Spalax  ainsi  que  celui  plus  vulgaire  de  Rat- 
Taupe  ont  subsisté.  Toutefois  les  Spalax 
de  Guldenstœdt  ont  été  restreints  :  les  gen¬ 
res  Bathyergus  et  Georychus  ont  été  formés 
à  leurs  dépens,  et,  dans  ces  derniers  temps, 
d’autres  encore  ,  ceux  des  Siphneus  et  Lem- 
momys,  que  nous  n’indiquerons  que  comme 
de  simples  subdivisions  secondaires,  ont  été 
admis  par  quelques  zoologistes. 

Les  Spalax  constituent  un  genre  de  Ron¬ 
geurs  de  la  division  des  Claviculés  ,  et 
qu’on  peut  caractériser  ainsi  d’une  ma¬ 
nière  générale  relativement  à  leur  système 
dentaire  :  incisives  f  ,  molaires  ,  total 
16  dents.  M.  Cuvier  ( Dents  des  Mammi¬ 
fères)  en  a  donné  une  très  bonne  descrip¬ 
tion. 

Le  corps  des  Spalax  est  assez  robuste, 
allongé,  cylindrique;  les  pattes  sont  courtes 
et  propres  à  fouir ,  quoique  moins  robustes 
que  celles  de  la  Taupe,  et  elles  conservent  la 
division  des  doigts,  comme  dans  les  Ron¬ 
geurs  ordinaires  ,  si  ce  n’est  qu’il  y  en  a 
cinq  aux  pattes  de  devant,  de  même  qu’à 
celles  de  derrière,  également  terminées  par 
des  ongles  forts  et  obtus.  La  tête,  très  large 
à  cause  de  la  grande  saillie  des  arcades  zy¬ 
gomatiques,  est  plate  en  dessus,  et  terminée 
par  un  museau  cartilagineux  très  obtus.  Le 
cou ,  très  musculeux  ,  n’est  pas  plus  étroit 
que  la  tête.  Les  yeux  ne  sont  nullement  ap¬ 
parents,  parce  que  la  peau  ne  se  replie  pas 


SPA 


707 


et  ne  s’amincit  pas  pour  former  les  pau¬ 
pières  et  la  conjonctive,  et  que  le  rudiment 
du  globe  de  l’œil,  réduit  à  la  grosseur  d’une 
graine  de  Pavot,  est  recouvert  par  une  bande 
tendineuse.  Il  n’y  a  pas  de  trace  d’oreille 
externe,  et  seulement  on  voit  le  méat  audi¬ 
tif  en  écartant  les  poils.  La  queue  manque 
totalement.  Il  n’y  a  que  deux  mamelles  in¬ 
guinales. 

Les  animaux  de  ce  groupe  sont  essentiel¬ 
lement  souterrains  ;  ils  vivent  dans  l’inté¬ 
rieur  de  la  terre  où  ils  se  creusent  des  ga¬ 
leries,  et,  sous  ce  point  de  vue,  ils  se  rap¬ 
prochent  de  la  Taupe,  tandis  que  par  leur 
système  dentaire,  et  conséquemment  par  la 
manière  dont  ils  se  nourrissent ,  ils  ont  de 
nombreux  rapports  avec  les  Rats,  mangeant 
des  racines  et  des  graines,  et  faisant  de 
grands  ravages  dans  les  campagnes.  D’après 
ce  que  nous  venons  de  dire,  on  comprend 
pourquoi  les  Spalax  des  naturalistes  ont 
reçu  du  vulgaire  la  dénomination  de  Rats- 
Taupes,  nom  qui  rappelle  la  ressemblance 
que  ces  Rongeurs  offrent,  et  par  leur  con¬ 
formation,  et  surtout  par  leur  mœurs,  avec 
les  Taupes  et  avec  les  Rats. 

On  ne  place  plus  dans  ce  genre  que  trois 
espèces  ,  qui  appartiennent  à  l’Europe  ,  à 
l’Asie  et  à  l’Afrique  ,  et  qui  ,  toutes  trois  , 
sont  devenues  les  types  de  genres  distincts, 
selon  des  zoologistes  modernes. 

§  1.  Spalax  Guldenstœdt. 

Le  Rat-Taupe  ou  Zemni  Buffon  ,  Spalax 
lyphlus  Oli v. ,  Desm.,  Illiger  ;  Spalax  micro- 
ghlhalrnus  Guld.;  Spalax  major  Erxl.;  Spa¬ 
lax  Pallasii  Nordm.;  Slepetz  ou  Rat-Taupe 
aveugle.  Un  peu  plus  gros  que  notre  Rat 
ordinaire,  la  longueur  totale  de  cet  animal 
est  de  7  pouces  1/2  ,  sa  tête  seule  ayant 
i  pouce  9  lignes  :  son  pelage  est  très  doux, 
composé  de  poils  très  fins  et  courts,  dont  la 
base  est  cendré-noirâtre  et  l’extrémité  rous- 
sàtre,  d’où  résulte  une  teinte  générale  grise 
lavée  de  roussâtre  ;  la  tête  est  grosse,  pyra¬ 
midale,  anguleuse  sur  les  côtés  ;  les  narines 
sont  arrondies  ,  étroites  ;  les  incisives  sont 
d’un  jaune-orangé;  la  langue  est  charnue  , 
épaisse,  plate,  obtuse  et  lisse;  les  yeux  sont 
rudimentaires  et  recouverts  par  la  peau; 
l’ouïe  est  très  développée;  la  queue  est 
nulle. 

Une  variété  de  cette  espèce ,  le  Spalax 


SPA 

lyphlus  variegatus  A. -G.  Desm. ,  en  diffère 
en  ce  que  son  pelage  est  marqué  de  grandes 
taches  blanches  irrégulièrement  disposées. 

De  même  que  les  Taupes  ,  les  Zemnis 
vivent  en  société,  et  se  creusent  des  galeries 
souterraines  peu  profondes  et  qui  commu¬ 
niquent  avec  des  cavités  plus  basses ,  où  ils 
sont  à  l’abri  des  eaux  pluviales.  C’est  princi¬ 
palement  dans  les  plaines  unies  et  fertiles 
qu’ils  établissent  leur  demeure,  parce  qu’ils  y 
trouvent  en  grande  abondance  les  racines  du 
Gazon  ordinaire  et  du  Cerfeuil  bulbeux  dont 
ils  font  leur  nourriture  habituelle.  Outre 
des  racines ,  il  paraît  qu’ils  mangent  aussi 
parfois  des  graines,  des  fruits  et  des  légu¬ 
mes  ,  dont  ils  font  provision  d’hiver  dans 
leurs  terriers.  Leur  démarche  est  irrégulière 
et  brusque  ;  ils  marchent  aussi  bien  en  ar¬ 
rière  qu’en  avant  :  au  moindre  bruit ,  ils 
s’arrêtent ,  écoutent ,  et ,  quand  on  les  at¬ 
taque,  se  défendent  avec  courage.  Le  temps 
des  amours  est  le  printemps,  et  se  prolonge 
jusqu’en  été.  La  femelle  fait  deux  ou  quatre 
petits. 

Le  Zemni  habite  la  Syrie,  la  partie  sud 
de  la  Russie,  la  Perse,  la  Pologne,  la  Hon¬ 
grie  et  la  Grèce  ;  mais  c’est  en  Russie  qu’on 
le  trouve  plus  communément. 

§  2.  Siphneus  Brandt. 

Le  Zokor  G.  Cuvier,  Mus  aspalax  Pallas, 
Gm.,  Bodd.;  Lemnus  Zokor  A. -G.  Desm. 
Cet  anima!  a  B  pouces  B  lignes  de  longueur 
totale  ,  et  sa  queue  ,  avec  ses  poils,  n’a  que 
11  lignes.  Les  yeux  sont  extrêmement  pe¬ 
tits  ,  mais  néanmoins  visibles  et  bordés  de 
paupières  épaisses  et  ridées.  Les  formes  du 
corps  sont  assez  analogues  à  celles  du  Zemni. 
Les  oreilles  consistent  dans  un  seul  petit 
ruban  cartilagineux  très  court,  qui  entoure 
le  méat  auditif.  Les  membres  sont  courts  et 
robustes,  et  ceux  de  devant  ont  cinq  doigts, 
dont  les  deux  intermédiaires  sont  pourvus 
d’ongles  longs,  comprimés ,  arqués  et  tran¬ 
chants.  La  couleur  générale  du  pelage,  com¬ 
posé  de  poils  touffus  et  un  peu  rudes ,  est 
d’un  gris  cendré  en  dessus  et  d’un  cendré 
blanchâtre  en  dessous. 

Ce  Rongeur  vit  sous  terre  dans  des  gale¬ 
ries  très  longues  et  superficielles  :  les  racines 
dont  il  se  nourrit  habituellement  sont  celles 
du  Lilium  pomponium,  de  V  Erythronium  et 
des  Iris. 


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Il  se  rencontre  dans  l’Asie  russe,  particu¬ 
lièrement  dans  les  steppes  de  l’irtisch. 

Le  Jokor,  de  même  que  le  Rat  sukerkan 
dont  nous  allons  nous  occuper,  a  été  placé 
pendant  longtemps  dans  le  genre  des  Lem- 
nings  ;  mais  sa  véritable  place  naturelle  est 
à  côté  du  Zemni  dans  le  genre  Spalax . 

§  3.  Lemmomys  Lesson  ( Bathyergus  Brandt). 

Rat  sükerkan  ,  Spalax  minor  Erxleben  ; 
Mus  talpinus  Pallas,  Gm.  Sa  taille  est  d’en¬ 
viron  3  pouces  9  lignes  :  sa  tête  est  grosse  et 
raccourcie  ;  son  museau  est  épais  et  très 
court;  ses  oreilles  consistent  dans  un  seul 
petit  rebord  qui  entoure  le  méat  auditif; 
ses  yeux  sont  très  petits  ;  ses  membres  sont 
courts  et  robustes  ;  ses  mains  ont  cinq  doigts 
garnis  d’ongles  forts  ,  et  sa  queue  est  très 
courte.  Son  pelage  est  d’un  gris  brun  en 
dessus  et  blanchâtre  en  dessous. 

il  vit  sous  terre  et  ne  sort  que  la  nuit  ; 
il  n’hiverne  pas;  l’accouplement  a  lieu  au 
mois  de  mars,  et  il  n’est  pas  très  productif. 
Les  racines  du  Lalhyrus  esculenta  et  du 
Phlomis  tuberosa  sont  la  nourriture  habi¬ 
tuelle  de  ce  rongeur,  dont  il  existe  une  va¬ 
riété  noire ,  avec  les  quatre  pieds  blanch⬠
tres ,  que  Pallas  désigne  sous  le  nom  de 
Mus  talpinus  ater. 

Ce  rongeur  se  trouve  dans  l’Asie  russe  , 
surtout  dans  les  steppes  d’Astracan  et  dans 
les  monts  Ourals. 

Quant  au  Spalax  javanus  G.  Cuvier,  il 
est  le  type  du  genre  Nyctoleptes  de  M.  Tem- 
minck.  Voy.  ce  mot.  (E.  Desmarest.) 

*  SPALLANZAMA  (Spallanzani ,  natu¬ 
raliste).  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Diptères, 
de  la  famille  des  Muscides,  créé  par  M.  Ro- 
bineau-Desvoidy  (  Essai  sur  les  Myodaires, 
1830)  et  qui  n’a  pas  été  adopté.  (E.  D.) 

SPALLAIMZANIA  (dédié  au  célèbre  phy¬ 
siologiste  italien  Spallanzani  ).  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées  ,  tribu 
des  Hédyotidées,  créé  par  De  Candolle  (Pro- 
dromus ,  t.  IV,  p.  406)  pour  un  arbre  de 
Madagascar  qu’il  a  nommé  Spallanzania  co- 
rymbosa .  Deux  autres  genres  avaient  anté¬ 
rieurement  reçu  ce  nom;  mais  ni  l’un  ni 
l’autre  n’a  été  conservé.  L’un ,  proposé  par 
Necker,  se  rapporte,  comme  synonyme,  au 
genre  Gustavia  Lin.,  de  la  famille  des  Myr- 
tacées;  l’autre,  établi  par  Pollini ,  a  dû 


rentrer,  comme  synonyme,  dans  VAremonia, 
créé  antérieurement  par  Necker  pour  YAgri- 
monia  agrimonoides  Lin.  (D.  G.) 

SPALME.  min.  —  Nom  que  l’on  donnait 
autrefois  au  bitume  malthe,  qu’on  faisait 
entrer  dans  la  composition  du  goudron  dont 
on  enduit  les  navires.  (Del.) 

SPANANTHE.  bot.  ph.  —  Genre  créé 
par  Jacquin  dans  la  famille  des  Ombellifè- 
res ,  tribu  des  Mulinées,  pour  Y Hydrocotyle 
Spananthe  Willd.  ,  plante  herbacée  du  Pé¬ 
rou  ,  à  feuilles  en  cœur,  dentées;  à  fleurs 
blanches  ?  longuement  pédiculées  ,  formant 
une  ombelle  presque  composée  ;  à  fruit 
ovale,  aplati  ,  présentant  sur  chaque  méri- 
carpe  trois  côtes  dorsales  et  deux  latérales 
extramarginales  rapprochées  de  la  commis¬ 
sure.  (D.  G.) 

*SPAME.  Spania  (o-Travtoç,  rare),  ins. — 
Meigen  ( Syst .  Beschr .,  VI,  1830)  a  créé,  sous 
cette  dénomination,  un  genre  de  Diptères 
qu’il  place  dans  la  division  des  Hybotides, 
et  que  M.  Macquart  ( Histoire  naturelle  des 
Diptères,  des  suites  à  Buffon  de  Roret,  t.  I, 
1834)  met  dans  sa  famille  des  Brachystomes, 
tribu  des  Leptides,  tout  en  faisant  observer 
qu’il  serait  peut-être  plus  convenable  de  les 
rapprocher  des  Anthraciens.  Les  Spania  ont 
la  trompe  un  peu  saillante  et  les  ailes  à  ner¬ 
vure  interno-médiaire,  n’atteignant  pas  le 
bord;  la  cellule  anale  étant  fermée  près  du 
bord  interne  de  l’aile.  On  ne  connaît  qu’une 
espèce  de  ce  genre,  le  S.  nigra  Meig.,  loco 
citalo ;  elle  a  été  prise  aux  environs  de  Ham¬ 
bourg  et  de  Bruxelles.  (E.  D.) 

*SPA  N  lOPTILON  (  o-/ravioî ,  rare;  nu'- 
X  v ,  plume),  bot.  ph. —  Genre  de  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Cynarées  ,  formé 
par  Lessing  (  Synops.,  p.  10)  pour  le  Car- 
duus  linearis  Thunb.  ,  plante  du  Japon  ,  à 
feuilles  linéaires,  glabres,  ramassées  ,  den- 
tées-épineuses  ;  à  capitules  penchés,  présen¬ 
tant  un  involucre  d’écailles  sèches,  piquan¬ 
tes.  Ses  aigrettes  sont  formées  d’un  seul 
rang  de  paillettes  sétacées.  L’espèce  type  est 
le  S.  Uneare  Less.  (D.  G.) 

*SPAMOPLS  (crrromoç,  rare  ;  ttouç,  pied). 
ins.  —  Genre  de  la  tribu  des  Chalcidiens, 
groupe  des  Miscogastérites ,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères ,  établi  par  M.  Walker  sur 
des  espèces  ayant  des  antennes  de  treize  ar¬ 
ticles  ;  des  pattes  grêles  avec  l’extrémité  des 
jambes  intermédiaires  renflée  en  massue,  etc. 


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SPA 

Le  type  est  le  S.  dissimilis  Walk.,  trouvé 
en  Angleterre.  (Bl.) 

SPANIUS.  INS.  — Voy.  SPAY1US. 

*SPANOTRICüEM.  BOT.  PH.— Genre  de 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Séné- 
cionidées,  proposé  par  E.  Meyer  (in  Collée. 
Drcge),  et  admis  par  De  Candolle  et  Endli- 
eher,  comme  section  du  genre  Osmites  Cas- 
sini.  •  (D.  G.) 

SPA  K  ACTE.  Sparactes.  ois.  — Genre  créé 
par  Vieillot  sur  un  Oiseau  que  Vaillant  a 
figuré  sous  le  nom  de  Bec-de-Fer.  Mais  cet 
Oiseau,  de  l’avis  de  M.  Temminck  et  de 
plusieurs  autres  naturalistes,  aurait  été  fa¬ 
briqué  avec  le  corps  d’un  Barbican,  la  huppe 
d’un  Drongo  et  les  pieds  d’une  Pie  Grièche  ; 
par  conséquent  la  division  à  laquelle  il  sert 
de  type  doit  être  rayée  du  Généra  des  Oiseaux. 

(Z.  G.) 

*SPARACTES.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  Xylopha¬ 
ges,  créé  par  Erickson  ( Nalurgesch .  der  Ins. 
Denis.,  1845,  p.  256)  qui  lui  assigne,  pour 
type,  le  S.  inlerruptus ,  espèce  propre  à  la 
Nouvelle-Hollande.  (C.) 

SPARAILEON.  poiss.  —  Nom  vulgaire 
du  petit  Sargue  ( Sargus  annularis ,  Cuv.  et 
Val.;  Sparus annularis,  L.),  nommé  encore 
Sarguet  et  Raspaillon.  (G.  B.) 

SPARASION  (  o-rrapaacTw  ,  déchirer),  ins. 
—  Genre  de  la  tribu  des  Proctotrupiens , 
groupe  des  Platygastérites  ,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  établi  par  Latreille  ( Généra 
Cruslaceorum  et  Insectorum)  et  adopté  par 
tous  les  entomologistes.  Les  Sparasion  se 
distinguent  des  genres  voisins  par  leurs  an¬ 
tennes  de  douze  articles  ;  leurs  palpes  maxil¬ 
laires  de  cinq  articles ,  leurs  palpes  labiaux 
de  trois;  leur  abdomen  un  peu  plus  long 
que  la  tête  et  le  thorax  réunis  ,  avec  la  ta¬ 
rière  des  femelles  cachée.  Le  type  du  genre 
est  le  S.  frontale  Latr.  ( Ceraphron  cornulus 
Jurine).  (Bl.) 

SPARASSE.  Sparassus.  araciin.  —  C’est 
un  genre  de  la  tribu  des  Araignées,  établi 
par  Walckenaër  aux  dépens  des  Thomisus 
des  auteurs. 

Ces  Aranéides  épient  leur  proie,  courent 
après,  se  renferment  pour  pondre  entre  des 
feuilles  qu’elles  ploient  ou  dans  les  cavités 
des  arbres,  les  interstices  des  plantes  et  des 
rochers,  où  elles  se  construisent  de  longs 
fourreaux  de  soie. 


Ces  Aranéides,  dont  on  connaît  environ 
cinq  ou  six  espèces,  sont  propres  à  l’Europe 
et  à  l’Afrique.  Comme  représentant  cette 
coupe  générique  ,  je  citerai  le  Sparasse  éme¬ 
raude.  Sparassus  smaragdulus  Walck.  J’ai 
pris  souvent  cette  jolie  espèce  dans  les  jar¬ 
dins,  à  Paris  et  dans  ses  environs.  (H.  L.) 

SPARASSIS.  bot.  cr. — Genre  formé  par 
Fries  pour  une  grande  espèce  de  Clavaria 
qui  atteint  3  décimètres  de  hauteur,  et  qui 
croît  à  terre  dans  les  bois  de  Pins.  Dans  la 
classification  de  M.  Léveillé,  ce  genre  appar¬ 
tient  aux  Basidiosporés-Ectobasides,  section 
des  Clavariées.  (M.) 

*SPARATLANTHELIUM.  bot.  ni.  — 
Genre  de  la  famille  de  Gyrocarpées ,  formé 
par  M.  Martius,  pour  des  arbres  du  Brésil 
à  feuilles  éparses,  entières,  un  peu  coriaces; 
à  petites  fleurs  polygames,  réunies  en  très 
grand  nombre  en  panicules  terminales,  mo- 
nopérianthées  ,  présentant  4-5  étamines 
qui  alternent  avec  les  divisions  du  périanthe 
et  dont  les  anthères  s’ouvrent  en  val¬ 
vules;  à  ovaire  infère,  uniloculaire,  deve¬ 
nant  un  drupe  sec,  monosperme.  (D.  G.) 

*  SP  A  R  ATT  OSPE  R  AI  A .  bot.  ph.  -  Genre 
formé  par  M.  Martius  pour  deux  plantes  de 
la  famille  des  Bignoniacées  dont  l’une,  qui 
est  le  type  du  genre,  a  été  figurée  dans  la 
Flora  fluminensis,  vol.  VI,  tab.  49,  sous  le 
nom  de  Bignonia  leucantha.  Ce  genre  se 
distingue,  dans  la  section  des  Catalpées  à  la¬ 
quelle  il  appartient,  par  ses  graines  en  plu¬ 
sieurs  rangées  de  chaque  côté  de  la  cloison. 
Son  espèce  type  a  été  nommée  Sparallos - 
perma  lilhonlriplicum  Mart.  (D.  G.) 

SPARAXIDE.  Sparaxis.  bot.ph. — Genre 
de  la  famille  des  Iridées,  formé  par  Ker  pour 
des  espèces  d'Ixia  dont  le  périanthe  en  en¬ 
tonnoir  a  le  tube  court  et  grêle,  le  limbe 
grand,  profondément  divisé  en  six  lobes 
presque  égaux,  étalés  en  étoile.  On  cultive 
assez  souvent  le  Sparaxide  a  grandes  fleurs, 
Sparaxis  grandiflora ,  belle  plante  à  grandes 
fleurs  d’un  violet  foncé  ,  portant  une  tache 
blanche  à  la  base  de  chaque  division  du  pé¬ 
rianthe.  (D.  G.) 

SPARAZION.  ins.  —  Voy.  sparasion. 

SPARCETTE  ou  ESPARCETTE.  bot. 
ph.  —  L’un  des  noms  vulgaires  du  Sainfoin 
cultivé.  Voy.  sainfoin. 

SPARE.  Sparus.  poiss.— Artédi,  Linné, 
Lacépède,  Bloch  ,  Shaw.,  et  d’autres  natu- 


710 


SPA 


SPA 


ralistes  ont  successivement  donné  une  éten¬ 
due  plus  ou  moins  grande  aux  Spares  con¬ 
sidérés  comme  constituant  un  genre,  et 
c’est  ainsi  que  des  espèces  tout  à  fait  hété¬ 
rogènes ,  appartenant  à  des  familles  très 
distinctes,  aux  Percoïdes,  aux  Ménides,  aux 
Lâbroïdes  se  sont  trouvées  réunies  à  de 
véritables  Sparoïdes.  Cuvier,  en  définissant 
rigoureusement  cette  dernière  dénomina¬ 
tion  ,  a  donné  au  mot  de  Sparus  un  sens 
plus  restreint,  et  l’a  choisi  pour  désigner 
la  première  tribu  de  ses  Sparoïdes  ,  dans 
laquelle  prennent  place  les  genres  Sargus, 
Charax ,  Chrysophris ,  Pagrus  et  Pagellus. 
Voy.  ces  mots  et  sparoïdes, 

Ce  mot  de  Sparus  sert  d’étymologie  à 
plusieurs  noms  formés  par  différents  auteurs 
pour  indiquer  des  coupes  dans  le  groupe  des 
Sparoïdes,  ou  employés  comme  synonymes 
decelui-ci;  telles  sont  les  dénominations  de  : 

Sparianæ  (Swainson,  Çlassif.,  1839); 

Sparidæ  (Bonap,  1831)  ; 

Sparini  (Bonap.,  1831); 

Sparoideæ  (Richardson,  1836).  Voy.  spa¬ 
roïdes.  (E.  Ba.) 

*SPAREDRES.  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  hétéromères,  famille  des 
Sténélytres  ,  tribu  des  OEdémérites  ,  pro¬ 
posé  par  Megerle  ( Catalogue  Dahl.,  p.  46) 
et  adopté  par  Dejean  et  Latreille  ( Règne 
animal  de  Cuvier,  t.  Y,  p.  48).  Ce  genre  ne 
renferme  qu’une  espèce  ,  le  S.  teslaceus 
Andersch  ( Pedilus  fuscus  Fischer),  ori¬ 
ginaire  d’Autriche  et  de  Russie.  (C.) 

SPARGANIER.  Sparganium  (  <77raoyavov  , 
bandelette). — Genre  de  la  famille  desTypha- 
cées  ,  de  la  monœcie-triandrie ,  dans  le 
système  de  Linné.  Établi  primitivement  par 
Tournefort,  il  a  été  adopté  sans  modifica¬ 
tions  par  Linné  et  par  tous  les  botanistes. 
Il  est  formé  d’herbes  aquatiques,  dissémi¬ 
nées  sur  toute  la  surface  du  globe,  à  feuilles 
allongées-linéaires,  engainantes  parleur  base 
élargie  ;  à  fleurs  monoïques  ramassées  en 
capitules  serrés,  entremêlés  de  bractées  fo¬ 
liacées,  et  parmi  lesquels  les  supérieurs 
sont  mâles.  Ces  fleurs  mâles  se  composent 
d’étamines  nombreuses,  portées  sur  un  ré¬ 
ceptacle  hémisphérique  et  entremêlées  d’é- 
cailles  membraneuses.  Les  capitules  femelles 
sont  formés  de  leur  côté  de  pistils  nom¬ 
breux,  uniloculaires,  libres  ou  soudés  par 
deux ,  pourvus  chacun  d’un  périanthe  de 


trois  écailles  imbriquées;  chaque  ovaire 
renferme  un  seul  ovule  suspendu  au  haut 
de  sa  loge;  il  porte  un  style  simple,  ter¬ 
miné  par  un  stigmate  latéral ,  en  forme  de 
langue.  Le  fruit  est  drupacé,  uni-biloculaire, 
spongieux  extérieurement,  ligneux  à  l’inté¬ 
rieur,  monosperme.  —  On  rencontre  com¬ 
munément  dans  les  marais,  le  long  des  eaux, 
le  Sparganier  rameux  ,  Sparganium  ramo- 
sum  Iiuds.,  vulgairement  connu  sous  le  nom 
de  Ruban  d’eau  ,  grande  plante  haute  quel¬ 
quefois  d’un  mètre ,  dont  la  tige  se  divise 
dans  sa  partie  supérieure  en  rameaux  qui 
portent  les  capitules.  Ceux-ci  son  t  nombreux, 
groupés  sur  chaque  rameau  en  des  sortes 
d’épis  interrompus,  et  parmi  eux  un  ou 
deux,  placés  dans  le  bas,  sont  plus  volu¬ 
mineux  et  femelles.  —  Le  Sparganier  simple, 
Sparganium  simplex  Huds.,  se  trouve  dans 
les  mêmes  lieux  ,  moins  communément,  et 
il  se  distingue,  au  premier  coup  d’œil,  du 
précédent,  dont  il  a  la  taille,  par  sa  tige 
simple ,  terminée  par  une  sorte  d'épi  ter¬ 
minal  ,  composé  de  capitules.  (D.  G.) 

*  SPA  RG  A  NOPII0RE .  Sparganophorus. 
rot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Compo¬ 
sées,  tribu  des  Vernoniacées,  établi  d’abord 
par  Vaillant,  réuni  ensuite  au  genr eEthulia 
par  Linné,  rétabli  par  Gærtner  sous  sa  pre¬ 
mière  dénomination,  et  adopté  par  les  bota¬ 
nistes  modernes.  Il  comprend  des  herbes 
annuelles  d’Amérique  et  d’Afrique.  Il  se 
distingue  des  Ethulia  surtout  par  son  invo- 
lucre  formé  d’écailles  scarieuses,  et  par  ses 
corolles  presque  toujours  à  trois  dents. 

(D.  G.) 

*SPARGANOTIHS  (o-Tra pyavow,  emmail- 
lotter).  ins. — Hubner  {Cal.,  1816)  indique, 
sous  cette  dénomination,  un  genre  de  Lépi¬ 
doptères  nocturnes,  de  la  tribu  desTortrices. 

(E.  D.) 

*  SPARGIS.  REPT.  —  Voy.  SPHARGIS. 

(E.  D.) 

SPARGOLTE ,  Spergula  ,  de  Spargere, 
répandre,  les  graines  de  l’espèce  principale 
tombant  spontanément  de  la  capsule). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Caryo- 
phyllées,  rangé  par  Linné  dans  la  décan- 
drie-pentagynie  de  son  système  II  est  formé 
de  plantes  herbacées,  annuelles,  spontanées 
dans  les  champs  de  tous  les  pays  tempérés , 
à  feuilles  un  peu  charnues ,  linéaires  ou 
tubulées,  groupées  en  verticilles  aux  nœuds 


SPA 


SPA 


et  accompagnées  de  stipules  scarieuses  ;  à 
petites  fleurs  pédonculées ,  distinguées  par 
les  caractères  suivants  :  calice  divisé  pro¬ 
fondément  en  cinq  lobes  ovales,  verts  et 
entourés  d’une  membrane  scarieuse;  co¬ 
rolle  à  cinq  pétales  ovales  ,  entiers;  5-10 
étamines;  5  styles.  Ces  fleurs  donnent  une 
capsule  ovoïde,  qui  s’ouvre  presque  jusqu’à 
sa  base  en  5  valves ,  et  qui  renferme,  dans 
sa  loge  unique,  de  nombreuses  graines  glo¬ 
buleuses-!  en  ticulaires  ,  marginées  ou  ailées. 
L’espèce  la  plus  remarquable  de  ce  genre 
est  la  Spargoute  des  champs  ,  Spergula  ar- 
vensis ,  Lin.,  plante  très  commune  dans  les 
terres  et  champs  sablonneux.  Elle  s’élève  à 
2-4  décimètres.  Sa  surface  est  glabre  ou 
revêtue  d’un  duvet  court,  glanduleux,  au 
moins  partiellement.  Ses  feuilles  linéaires 
sont  marquées  d’un  sillon  longitudinal  sur 
leur  côté  supérieur.  Ses  petites  fleurs  blan¬ 
ches  sont  portées  sur  de  longs  pédoncules 
grêles  qui  s’étalent  ou  se  déjettent  en  bas 
après  la  floraison  ;  leurs  étamines  varient 
de  5  à  10;  ses  graines  n’ont  qu’un  léger 
rebord  membraneux.  Cette  Spargoute  ou 
Spergule  forme  un  excellent  fourrage  an¬ 
nuel  ,  avantageux  surtout  pour  la  nourri¬ 
ture  des  vaches,  chez  lesquelles  il  paraît 
augmenter  la  quantité  et  la  qualité  du  lait. 
I)u  moins,  dans  les  Flandres,  on  estime  par¬ 
ticulièrement  le  beurre  fait  avec  le  lait  des 
vaches  qui  ont  été  nourries  de  cette  plante. 
Ce  fourrage  est  encore  avantageux  dans 
plusieurs  cas,  comme  réussissant  très  bien 
dans  les  terres  sablonneuses.  On  le  fait  tou¬ 
jours  manger  en  vert ,  soit  sur  place  ,  soit  à 
l’étable;  en  effet,  il  perd  beaucoup  par  la 
dessiccation.  On  a  encore  assuré  que  la 
Spargoute  des  champs  constituait  un  excel¬ 
lent  engrais  végétal ,  lorsqu’elle  était  enter¬ 
rée  toute  fraîche.  On  la  sème  ordinairement 
après  la  moisson,  sur  les  chaumes,  après 
qu’on  a  retourné  la  terre  par  un  léger  la¬ 
bour.  Il  paraît  que,  dans  le  nord  de  l’Eu¬ 
rope,  la  graine  de  cette  espèce,  mêlée  aux 
céréales ,  a  servi  à  faire  du  pain  dans  des 
temps  de  disette.  (P.  D.) 

*SPARISOMA  (  Sparus ,  Spa  re;  î(ou.a  i 
corps),  poiss. — Genre  de  Poissons  Labroïdes 
indiqué  par  M.  Swainson  (Classi[.,  1839). 

(G.  B.) 

SPARMANNIA,  Laporte.  ins.  —  Synon. 
de  Leonlochœta  Erichson.  (C.) 


711 

8PARMANNIE.  Sparmannia  (  dédié  au 
voyageur  Sparmann  ).  bot.  ph. — Genre  de 
la  famille  des  Tiliacées  ,  créé  par  Thunberg 
(Nov.  Gen.,  88)  pour  un  très  bel  arbuste  du 
cap  deBonne-  Espérance  que  caractérisent  un 
calice  à  quatre  sépales;  une  corolle  de  qua¬ 
tre  pétales  presque  arrondis  ;  de  nombreuses 
étamines  dont  les  extérieures  sont  stériles  et 
réduites  à  l’état  de  filaments  moniliformes; 
une  capsule  hérissonnée,  à  cinq  angles  et  à 
cinq  loges  dispermes.  La  Spabmannie  d’Afri¬ 
que  ,  Sparmannia  africana  Lin.,  est  un 
grand  et  bel  arbuste  qui  s’élève  de  1  mètre 
50  à  3  mètres  et  quelquefois  davantage. 
Ses  feuilles  sont  grandes,  en  cœur,  persis¬ 
tantes;  il  se  couvre,  au  printemps,  de  fleurs 
blanches  à  filets  jaunes  et  rouges.  On  cultive 
cette  espèce  en  terre  légère;  on  la  tient  en 
orangerie  pendant  l’hiver.  Sa  multiplication 
se  fait  par  graines  et  par  boutures.  On  cul¬ 
tive  aussi  quelquefois  la  Sparmannia  pal- 
mata  Eckl.,  espèce  également  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  découverte  depuis  peu 
d’années.  ([)  q  ) 

*SPARNODllS  (crirapvoç,  rare;  êÆoyç, 
dent),  poiss.  foss.  —  M.  Agassiz  a  désigné 
sous  ce  nom  un  genre  de  poissons  Sparoïdes 
dont  la  dentition  offre  des  caractères  qui 
tiennent  à  la  fois  des  Dentés  et  des  Daurades. 
Les  dents,  peu  nombreuses,  sont  espacées , 
disposées  sur  un  rang  principal ,  comme  les 
coniques  des  Dentés  ,  obtuses  au  point  de 
rappeler  les  molaires  des  Daurades.  On  en 
connaît  5  espèces  ,  toutes  du  Monte  Bolca. 

(E.  Ba.) 

SPAROÏDES.  poiss.  —  Les  ichthyolo- 
gistes  réunissent  sous  ce  nom  un  certain 
nombre  de  poissons  composant  une  famille 
voisine  des  Pereoïdes  ou  des  Sciénoïdes ,  et 
qui  s’en  distinguent  par  les  caractères  sui¬ 
vants  : 

La  bouche  n’a  point  de  dents  au  palais; 
les  mâchoires  ne  sont  point  protractiles; 
les  pièces  operculaires  n’ont  ni  épines,  ni 
dentelures.  Ajoutons  à  cela  que  le  corps  est 
couvert  de  grandes  écailles,  que  la  portion 
épineuse  de  la  dorsale  est  réunie  à  celle  qui 
est  soutenue  par  des  rayons  articulés  etbran- 
chus;  que  les  rayons  épineux  sont  ceux  des 
Acanlhoplérygiens ,  c’est-à-dire  qu’ils  sont 
composés  d’os  fibreux,  sans  aucune  articu¬ 
lation  transversale.  On  trouve  une  épine 
à  la  ventrale,  qui  est  suivie  dans  tous  les 


712 


SPA 


SPA 


genres  de  cette  famille  de  cinq  rayons 
mous.  L’anale  est  précédée  de  trois  rayons 
épineux.  On  voit  quelquefois  les  écailles  du 
corps  s’avancer  sur  la  membrane  des  na¬ 
geoires  impaires,  sans  que  la  nageoire  pré¬ 
sente  toutefois  le  caractère  de  celles  des 
Squamipèdes.  Tous  les  Sparoïdes  ont  des 
cæcums  auprès  du  pylore,  et  l’ensemble  de 
leur  splanchnologie  les  fait  ressembler  aux 
Perches  et  aux  Sciènes ,  et  les  éloigne ,  au 
contraire,  des  Labroïdes.  Cette  famille  cor¬ 
respond  à  peu  près  au  genre  Sparus  de 
Linné  ou  plutôt  d’Artédi;  car  l’illustre  au¬ 
teur  du  Systema  naturœ  n’avait  fait  qu’ajou¬ 
ter  au  genre  d’Artédi  onze  espèces  qui  ap¬ 
partiennent  à  des  groupes  tout  à  fait  diffé¬ 
rents.  M.  de  Lacépède ,  qui  avait  réuni 
quatre-vingt-dix-huit  espèces  dans  ce  genre, 
avait  adopté  les  erreurs  de  ses  prédéces¬ 
seurs,  mais  nous  avons  démontré,  dans 
notre  grande  ichthyologie,  qu’il  avait  réuni 
sous  cette  dénomination  générique  qua¬ 
rante-deux  espèces  de  poissons,  qui,  dans 
aucun  système,  ne  sauraient  appartenir  aux 
Sparoïdes.  Le  nombre  des  doubles  emplois 
est  assez  considérable  ;  la  confusion  établie 
dans  cette  famille  est  devenue  encore  plus 
grande  sous  la  plume  de  Shaw.  En  rédui¬ 
sant  les  Sparoïdes  aux  espèces  qui  offrent 
les  caractères  désignés  plus  haut,  on  est 
obligé  d’en  séparer  les  espèces  de  la  famille 
des  Ménides,  qui  ont  quelquefois  des  dents 
au  palais,  des  dentelures  au  préopercule,  et 
la  bouche  constamment  protractile.  Les 
dents  fournissent  d’excellents  caractères 
pour  diviser  cette  famille.  En  nous  ap¬ 
puyant  sur  les  modifications  que  nous  pré¬ 
sentent  ces  organes,  nous  sommes  arrivés  à 
distribuer  les  Sparoïdes  en  quatre  tribus. 
Dans  la  première ,  nous  avons  réuni  les 
espèces  dont  les  mâchoires  ont  sur  les  côtés 
des  dents  rondes  plus  ou  moins  élargies; 
dans  la  seconde,  nous  ayons  placé  les  es¬ 
pèces  dont  les  dents  sont  coniques  ou  en 
crochet.  Des  dents  en  velours  ont  caracté¬ 
risé  la  troisième  ;  enfin,  la  quatrième  a  com¬ 
pris  les  espèces  qui  ont  autour  de  chaque 
mâchoire  une  rangée  de  dents  tranchantes, 
sans  autre  espèce  de  dents.  Des  caractères 
secondaires  nous  ont  servi  à  établir  les 
genres  de  chacune  de  ces  tribus.  La  pre¬ 
mière  se  compose  des  Sargues,  qui  ont  les 
incisives  tranchantes,  verticales,  et  des  mo¬ 


laires  arrondies  sur  plusieurs  rangs.  Les 
Gharax  ont  leurs  incisives  proclives  et  les 
molaires  petites,  grenues,  et  sur  un  seul 
rang.  Les  Dorades  ont  les  mêmes  molaires 
que  les  Sargues ,  mais  les  dents  antérieures 
sont  coniques  et  pointues.  Les  Pagres  se 
distinguent  des  Dorades  parce  qu’ils  n’ont 
que  deux  rangs  de  molaires  avec  des  dents 
en  carde  derrière  les  crochets.  Les  Pagèles 
reprennent  les  molaires  des  Sargues  et  des 
Dorades,  mais  toutes  leurs  dents  antérieures 
sont  en  velours.  Nous  ne  voyons  plus  de 
dents  grenues  dans  la  seconde  tribu;  les 
canines  s’allongent  davantage  dans  les  Den- 
tex  et  l’Erythrinus.  L’absence  d’écai  1  les  sur 
la  joue  distingue  les  premiers  des  seconds. 
Les  Pentapodes  ont  la  bouche  très  peu  fen¬ 
due,  deux  canines  à  chaque  mâchoire,  de 
petites  dents  en  velours  derrière,  et  des 
écailles  sur  la  caudale.  Les  Cauthères  com¬ 
posent  le  seul  genre  de  la  troisième  tribu; 
ils  ont  tous  les  dents  en  velours.  Dans  la 
quatrième,  nous  avons  les  Bogues  et  les 
Scathares ,  qui  ont  une  seule  rangée  de 
dents  comprimées;  elles  sont  échancrées 
ou  crénelées  dans  les  Bogues ,  lisses  et  sans 
échancrures  dans  les  autres.  Deux  rangées 
de  dents  crénelées  caractérisent  les  Gréni- 
dens,  qui  se  rattachent  à  la  première  tribu 
par  quelques  dents  grenues  derrière  celles 
qui  bordent  la  mâchoire.  Les  Oblades  ont 
des  dents  en  velours  derrière  leurs  dents 
aplaties  et  crénelées.  (Val.) 

On  voit  par  l’exposition  de  ces  caractères 
comment  ces  Sparoïdes  forment  une  famille 
naturelle,  dont  les  quatre  tribus  qui  la  com¬ 
posent  ne  peuvent  pas  être  complètement 
séparées.  Ces  Sparoïdes,  assez  nombreux 
dans  la  nature  vivante,  ont  offert  à  mon 
collègue  et  ami,  M.  Agassiz ,  un  assez  bon 
nombre  d’espèces  fossiles.  (Val.) 

SPART.  Lygeum.  bot.  ph. — Genre  de  la 
familledes  Graminées,  tribu  des Phalaridées, 
de  la  triandrie-monogynie  dans  le  système 
de  Linné.  Il  a  été  formé  par  Linné  pour  une 
Graminée  jonciforme  d’Espagne  et  du  nord 
de  l’Afrique,  dont  les  chaumes  sont  simples 
et  gazonnants,  dont  les  feuilles  sont  cylin- 
driques-subulées.  Chacun  de  ses  chaumes  se 
termine  par  un  seul  épillet  à  deux  fleurs 
hermaphrodites  triandres,dont  l’ovaire  porte 
un  style  unique  et  un  seul  stigmate  linéaire, 
glabre,  convexe  d’un  côté,  pian  de  l’autre, 


SPA 


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713 


qui  porte,  à  sa  base,  une  ouverture  en  en¬ 
tonnoir.  Cet  épillet  est  embrassé  par  une 
feuille  en  forme  de  spathe.  M.  Kunth  le  dé¬ 
crit  comme  manquant  de  glume  et  présen  ¬ 
tant  deux  paillettes.  La  seule  espèce  de  ce 
genre  est  le  Lygée  Spart,  Lygeum  Spartum 
Lœfl.,  plante  vivace,  haute  d’environ  3  dé¬ 
cimètres,  dont  les  chaumes  servent  à  la  con¬ 
fection  de  nattes  fines,  chapeaux,  etc.,  et, 
en  général,  des  ouvrages  dits  d esparterie,  qui 
forment  la  matière  d’un  commerce  assez  im¬ 
portant.  On  emploie  aussi,  dans  ces  ouvrages, 
les  chaumes  très  résistants  du  Stipa  tenacis- 
s'rna  Linn.  ( Macrochloa  lenacissima  Kunth). 

(D.  G.) 

* SPARTECERUS  «'prvj,  corde;  */- 
P«ç,  antenne),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  Curcu- 
lionides  gonatocères,  division  des  Byrsopsi- 
des,  établi  par  Sehœnherr  ( Généra  et  species 
Curculionidum,  synonymia ,  II,  p.  421  ;  YI, 
2,  p.  439)  sur  trois  espèces  de  l'Afrique 
australe,  qui  sont  les  suivantes  :  S.  obesus, 
fœcus  et  angulatus  Schœnh.  (C.) 

SPARTIAIYTHUS,  Link.  bot.  ph. — Syno¬ 
nyme  de  Spartium. 

SPARTIER.  Spartium  (dérivé  par  quel¬ 
ques  uns  de  arc stpw,  lier),  bot.  ph.  — Genre 
de  la  famille  des  Légumineuses-papiliona- 
cées ,  tribu  des  Lotées ,  rangé  dans  la  dia- 
delphie-décandrie  du  système  de  Linné.  Le 
grand  genre  créé  sous  ce  nom  par  Linnéa  subi 
successivement  des  retranchements  nom¬ 
breux.  Parmi  les  espèces  qu’il  comprenait, 
les  unes  ont  pris  place  parmi  les  Genista,  les 
autres  ont  servi  à  former  les  genres  Relama 
Boiss.,  Sarothamnus  Wimm.;  enfin  aujour¬ 
d’hui  ,  d’après  la  manière  de  voir  de  De 
Candolle,  qui  a  été  généralement  adoptée, 
il  ne  reste  plus  sous  le  nom  de  Spartium 
qu’une  seule  espèce.  Les  caractères  du  genre 
ainsi  réformé  consistent  dans  un  calice  en 
forme  de  spathe,  fendu  supérieurement  et 
à  5  petites  dents  ;  dans  une  corolle  à  grand 
étendard  réfléchi,  à  ailes  étalées,  à  carène 
dipétale;  dans  10  étamines  monadelphes  ; 
dans  un  style  subulé  ascendant ,  auquel  est 
adné  un  stigmate  oblong,  spongieux;  dans 
un  légume  allongé-linéaire,  comprimé,  po- 
lysperme.  —  La  seule  espèce  de  ce  genre 
est  le  Spartier  Joncier  ,  Spartium  junceum 
Lin.  ,  connu  vulgairement  sous  le  nom  de 
Genel  d’Espagne ,  bel  arbuste  de  l’Europe 

T.  XI. 


méridionale ,  qui  doit  son  nom  spécifique  à 
ses  rameaux  allongés,  droits,  grêles  et  ar¬ 
rondis,  ne  portant  qu’un  petit  nombre  de 
feuilles  simples  lancéolées  ;  ses  fleurs  grandes 
et  d’un  beau  jaune  doré,  odorantes,  forment 
des  grappes  terminales.  On  le  cultive  fré¬ 
quemment  dans  les  jardins  et  les  parcs,  où 
il  réussit  surtoutsur  le  penchant  des  côteaux, 
aux  expositions  chaudes.  Dans  le  midi  de 
l’Europe  on  s’en  sert  quelquefois  pour  uti¬ 
liser  des  portions  de  terrain  presque  in¬ 
fertiles.  On  en  retire  une  filasse  grossière. 

(D.  G.) 

SPARTUVE.  Spartina.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Graminées,  tribu  des  Chlo- 
ridées,  créé  par  Schreber  et  qui  avait  reçu, 
plus  tard,  de  Richard  le  nom  de  Limnetis , 
de  Michaux  celui  de  Trachynotia ,  et  de  Du- 
petit-Thouars  celui  de  Poncelelia.  Ces  divers 
noms  ont  dû  naturellement  être  laissés  de 
côté  comme  postérieurs.  Les  Spartines  sont 
des  Graminées  gazonnantes,  rampantes  et 
raides,  qui  croissent  sur  le  littoral  des  mers; 
dont  les  épillets  sont  uniflores,  à  deux  glu- 
mes  inégales  et  deux  glumelles  nautiques,  la 
supérieure  de  celles-ci  plus  longue;  à  trois 
étamines  et  un  pistil  avec  deux  styles  connés 
ou  seulement  distincts  au  sommet.  La  Spar¬ 
tina  stricta  Roth.  ( Trachynotia  slricta  DC.  ; 
Limnetis  pungens  Rich.)  est  commune  sur 
certains  points  du  littoral  de  l’Océan,  en 
France,  en  Angleterre,  en  Portugal,  etc. 

(D.  G.) 

SPARTIUM.  bot.  ph.  —  Voy.  spartier. 

*SPARTOCERA  (o-TTxpTOy,  corde;  x/pxç, 
corne),  ins.— Genre  de  la  famille  des  Coréi¬ 
des,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi  par 
M.  Laporte  de  Castelnau  ( Essai  sur  les  Hé¬ 
miptères)  sur  des  espèces  d’assez  grande 
taille  dont  la  tête  est  courte  ,  les  antennes 
épaisses,  à  dernier  article  fusiforme,  le  cor¬ 
selet  à  angles  prolongés  en  forme  de  lobes. 
Les  Spartocères  sont  des  Hémiptères  de  l’A¬ 
mérique  méridionale.  Nous  citerons  les  S. 
geniculata  Burm.,  et  S.  batata  ( Coreus  ba- 
tatus  Fab.),  de  Cayenne.  (Br..) 

*SPARTOCÉR!OES.  ins.  -  MM.  Amyot 
et  Serville  ( Insectes  hémiptères.  Suites  à  Buf- 
f°n )  désignent  ainsi  un  de  leurs  groupes  dans 
la  famille  des  Coréides,  renfermant  les  gen¬ 
res  Menenotus  Lap.,  Spartocerus  Burm., 
Sephina  Am.  et  Serv.,  établi  aux  dépens  du 
précédent,  et  Prismatocerus  Am.  et  Serv., 

90 


SPA 


SPA 


714 

établi  sur  une  seule  espèce  d’Afrique,  P.  au- 
ritulus  Am.etServ.  (Bl.) 

*SPARTOCERES .  ms.  —  Voy.  sparto- 

CERA. 

*SPARTOPHILA  (crwo cpro?,  genêt;  «pt- 
j’aime),  ms.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères,  famille  des  Cy¬ 
cliques  de  Latreille ,  des  Phytophages  de 
Lacordaire,  et  tribu  des  Chrysomélines , 
proposé  par  nous  et  adopté  par  Dejean  (Ca¬ 
talogue,  3e  édition,  p.  427).  Ce  genre  ren¬ 
ferme  les  quatre  espèces  suivantes  :  S.  sex- 
punclata,  Litura F.,  Spartii 01.,  et  Caraganæ 
Geb.  La  première  est  propre  à  l’Autriche;  la 
troisième  à  l’Espagne  et  au  midi  de  la  France; 
la  quatrième  à  la  Sibérie;  la  deuxième  est 
répandue  dans  toute  l’Europe.  Ces  Insectes 
vivent  aux  dépens  des  Genêts  de  différentes 
espèces.  (C-) 

*SPARTOPOLÏA.  min.  —  Un  des  syno¬ 
nymes  anciens  de  l’Amianthe.  Voy.  ce 
mot.  (Del.) 

*SPARTOTÏIAMNUS.  bot.  ph.— Genre 
de  la  famille  des  Myoporacées  établi  par 
Ail.  Cunningham  ,  sans  indication  de  ca¬ 
ractères  dans  Loudon  Horl.  brit.  suppl., 
p.  600,  pour  un  arbuste  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  qui  a  le  port  d’un  Spartium,  dont 
les  fleurs  odorantes  rappellent,  pour  la 
forme  et  la  grandeur,  celles  du  Convallaria 
maialis  ;  son  caractère  principal  consiste 
dans  son  style  divisé  au  sommet  en  deux 
branches  filiformes  enroulées ,  et  dans  son 
ovaire  à  quatre  loges  complètes,  uni-ovu- 
lées.  Cet  arbuste  est  le  Spartolhamnus  jun- 
ceus,  Al.  Cunn.  (D.  G.) 

*  S  PA  RT  A  CE  RU  S  ou  mieux  SPARTE- 
CERUS  ( cnraprcoy ,  petite  corde;  x/paç,  an¬ 
tenne).  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  létramères,  famille  des  Xylophages,  tribu 
des  Monotomites ,  créé  par  Motchoulski 
( Bulletins  de  la  ‘Société  impériale  des  natura¬ 
listes  de  Moscou,  1837,  p.  97).  Cet  auteur  a 
changé  depuis  ce  nom  en  Apeistus.  Le  type, 
le  S.  ou  A.  Rondani  Villa  ( Monotoma )  Mot., 
est  propre  à  la  Lombardie  et  à  la  Russie 
méridionale.  Redtenbacher  l’a  fait  connaître 
depuis  sous  la  dénomination  générique  de 

.  Ropalocerus.  (C.) 

SPARUS.  POISS.  —  Voy.  SPARE. 

*  SPARVIUS.  ois. —  Nom  générique  des 

Éperviers,  dans  la  Méthode  ornithologique  de 
Vieillot.  (Z.  G.) 


SPARZ.  min.  —  On  trouve  souvent  ce 
mot,  dans  les  anciens  ouvrages  de  miné¬ 
ralogie,  pour  celui  de  Spath.  (Del.) 

SPASME,  mam. — Une  espèce  de  Mammi¬ 
fère  insectivore  du  genre  Megadernia  (voy. 
ce  mot)  porte  ce  nom.  (E.  D.) 

*SPASTICA  ( pasticus ,  sujet  aux  convul¬ 
sions).  ins.— Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  hétéromères,  famille  des  Trachélylides  et 
tribu  des  Cantharidies,  proposé  par  Dejean 
( Catalogue ,  3e  édition,  p.  248)  qui  y  intro¬ 
duit  quatre  espèces  du  Brésil ,  savoir  :  A. 
flavicollis  Chev.  (thoracica  Dej.),  discicollis , 
subcincla  et  bivittata  Dej.  (C.) 

*SPATAGUS,  5PATAGÛ1DES.  échin. 

—  Voyez  SPATANGUS, 

♦SPATALANTHUS.  (Sweet).  bot.  ph. 

—  Synonyme  de  Geissorhiza ,  Ker. 

*SPATALIA  (<77raTà),£ov,  parure  de  fem¬ 
me).  ins.— Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  famille  des  Nocturnes ,  tribu  des  Bom- 
bycites ,  créé  par  Hubner  (Calai.  1816). 

(E.  D.) 

*SPATALLA  (de  cr^oiTa Xaw  ,  à  cause  de 
son  large  stigmate),  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Protéacées  établi  par  Salisbury 
(Farad.  Londin.,  tab.  67)  pour  des  arbustes 
du  cap  de  Bonne-Espérance ,  dont  une 
portion  a  servi  postérieurement  à  former  le 
genre  6'orocephalus,  R.  Br.  Ces  plantes  ont 
un  involucre  uniflore  ou  pauciflore,  à  2-4 
folioles;  un  périanthe  à  4  lobes,  dont  l’in¬ 
térieur  est  ordinairement  plus  grand  que 
les  autres;  un  large  stigmate  oblique, 
concave  dans  le  sous-genre,  Coilostigma , 
Endiic.,  un  peu  convexe  dans  le  sous-genre 
Cyrtostigma,  Endiic.  (D.  G.) 

*  SPATANG ÂGÉES.  Spatangaceœ  (Spa- 
tangue).  échin.  — Famille  d’Échinides  éta¬ 
blie  par  M.  Forbes  ,  et  correspondant  à  la 
famille  des  Spatangoïdes  de  M.  Agassiz 
(Forb.,  Ann.  nat.  hist .,  XIII,  1844).  (E.  Ba.) 

*S  P  AT  AN  G 1  TE  S  et  SPATANGOÏDES. 
échin.  —  Noms  donnés  à  des  Spatangus  fos¬ 
siles. 

*  SPATANGOÏDES.  échin.  —  Famille 
d’Echinides,  ainsi  nommée  par  MM.  Agassiz 
et  Desor;  mais  d’abord  appelée  famille  des 
Spatangues  par  M.  Agassiz  ,  et  correspon¬ 
dant  à  la  famille  des  Échinides  excentro- 
stomes  de  M.  de  Blainville,  lesquels  ont  la 
bouche  subterminale  sans  aucune  dent,  et 
ouverte  dans  une  échancrure  bilabiée  du 


SPA 


SPA 


715 


test.  Cette  famille,  très  naturelle,  ne  conte¬ 
nait,  pour  M.  de  Blainville,  que  les  genres 
Ananchyte  et  Spatangue  ,  et  correspon¬ 
dait  à  une  section  précédemment  établie 
par  Lamarck  pour  les  échinides  ayant  l’a¬ 
nus  sous  le  bord  ou  dans  le  bord,  et  la 
bouche  inférieure  non  centrale,  mais  rap¬ 
prochée  du  bord.  M.  CJ*.  Desmoulins  avait 
plus  récemment  conservé  cette  même  sec¬ 
tion  pour  ces  deux  genres,  mais  M.  Agassiz, 
en  1836,  subdivisa  cette  famille  en  neuf 
genres,  savoir  :  1°  Disaster,  Ag.  ;  2°  liolas - 
ter,  Ag.  ;  3°  Ananchytes ,  Lk.  ;  4°  Ilemi- 
pneustes ,  Ag.;  5°  Micraster,  Ag.  ;  6°  Spa¬ 
tangus,  Kl.;  7°  Amphidetus ,  Ag.  ;  8°  Bris- 
sus  ,  Klein  et  9°  Sclüzaster,  Ag.  —  Tous  ces 
genres  ont  le  corps  plus  ou  moins  allongé 
et  gibbeux ,  la  bouche  dépourvue  de  mâ  ¬ 
choires,  et  placée  vers  l’extrémité  anté¬ 
rieure,  l’anus  vers  l’extrémité  postérieure, 
tantôt  à  la  face  supérieure,  tantôt  à  la  face 
inférieure.  Leur  test  est  mince,  couvert 
de  petits  tubercules  très  nombreux  ,  parmi 
lesquels  on  en  distingue  de  plus  gros  dis¬ 
séminés;  les  piquants  sont  sétacés  et  iné¬ 
gaux;  l’ambulacre  antérieur  est  ordinaire¬ 
ment  moins  développé  que  les  autres;  ces 
ambulacres  ,  formant  tout  autour  de  la 
bouche  des  sillons  ou  des  tentacules  ramifiés 
comme  ceux  des  Holothuries,  sortent  par  des 
trous  plus  grands.  On  ne  voit  au  sommet 
que  quatre  des  plaques  oviducales  bien 
distinctes. 

Tout  récemment ,  MM.  Agassiz  et  Desor 
(1847),  dans  un  catalogue  raisonné  des 
genres  et  des  familles  d’Échinides,  ont  en¬ 
core  subdivisé  la  famille  des  Spatangoïdes 
en  un  plus  grand  nombre  de  genres,  dont 
ils  admettent  18,  savoir  :  1  Spatangus , 
Kl.;  2  Macropneustes,  Ag.  ;  3  Eupatagus , 
Ag.  ;  4  Gualtiera  ,  Desor;  5  Lovenia ,  De¬ 
sor;  6  Amphidetus  ,  Ag.  ;  7  Breynia ,  De¬ 
sor;  8  Brissus ,  Kl.;  9  Brissopsis ,  Ag. 
(Comprenant  en  partie  le  genre  Tripylus  de 
Philippi ) ;  10  Hemiaster ,  Desor;  H  Agas- 
sizia,  Val.  (comprenant  aussi  le  Tripylus 
excavalus,  Philippi);  12  sclüzaster ,  Ag.  ; 
13  Micraster  y  Ag.  ;  14  Toxasler ,  Ag.  ; 
15  Holaster ,  Ag.  ;  16  Ananchytes ,  Lamark. 
17  Hemipneustes ,  Ag.;  18  Dysaster ,  Ag. 
Les  quatorze  premiers  de  ces  genres,  formant 
un  premier  groupe,  ont  des  Ambulacres  pé- 
taloïdes,  convergeant  au  sommet,  et  des 


fascioles  de  différentes  espèces.  Leur  bouche 
est  constamment  bilabiée.  Ils  appartiennent 
aux  terrains  crétacés ,  tertiaires  ,  et  à  l’é¬ 
poque  actuelle.  Les  quatre  derniers  genres 
( Holaster ,  Ananchytes,  Hemipneustes  et  Dy- 
sasler) ,  exclusivement  fossiles  des  terrains 
jurassique  et  crétacé,  constituent  un  deu¬ 
xième  groupe  ayant  les  ambulacres  simples, 
non  pétaloïdes ,  à  sommet  disjoint ,  séparé 
par  les  appareils  génital  et  ocellaire  réunis. 
Les  plaques  ocellaires,  au  lieu  de  s’interca¬ 
ler  dans  les  angles  des  plaques  génitales,  se 
placent  avec  ces  dernières  sur  une  même 
ligne,  et  il  en  résulte  un  appareil  allongé 
qui  détermine  ainsi  l’écartement  des  som¬ 
mets  ambulacraires.  La  bouche  est  sub-pen- 
tagonale  ou  imparfaitement  bilabiée. 

La  famille  des  Spatangoïdes,  ainsi  divisée 
par  MM.  Agassiz  et  Desor,  présente,  avec  les 
caractères  que  nous  avons  déjà  énoncés,  ces 
autres  caractères  communs  :  les  cinq  am¬ 
bulacres  sont  tantôt  disjoints,  tantôt  réunis 
au  sommet;  l’antérieur  ou  l’impair  est  si¬ 
tué  dans  un  sillon,  et  diffère  en  général  des 
quatre  ambulacres  pairs  par  sa  structure 
plus  simple.  Le  testestordinairement  mince, 
couvert  de  piquants  courts  et  minces  ,  cou¬ 
chés  comme  des  poils,  et  auxquels  se  mêlent 
quelquefois  des  piquants  plus  longs  portés 
par  des  tubercules  crénelés  et  perforés.  Les 
trous  ocellaires  sont  au  nombre  de  cinq  ,  et 
les  quatre  pores  génitaux  sont  tantôt  très 
rapprochés  et  tantôt  éloignés.  Plusieurs  Spa¬ 
tangoïdes  ont,  en  outre,  sur  le  test  des  ban¬ 
delettes  lisses  que  ces  auteurs  nomment 
fascioles,  et  qui  portent  de  très  fines  soies 
de  même  structure  que  les  pédicellaires. 
Toutefois  la  plupart  de  ces  genres  sont  basés 
seulement  sur  des  différences  peu  impor¬ 
tantes,  et  beaucoup  d’espèces  ont  pu  passer 
successivement  d’un  genre  dans  l’autre  ,  à 
mesure  que  les  auteurs  ont  multiplié  ces 
divisions,  qui,  dans  le  fait,  ne  sont  guère* 
que  des  sous-genres  ou  des  sections  des 
grands  genres  Spatangus  et  Ananchyte  ,  sec¬ 
tions  que  M.  de  Blainville  avait  en  partie 
indiquées.  (Duj.) 

SPATANGUE.  Spatangus  (aizdloç,  cuir; 
olyyoç,  vase),  échin.  —  Genre  d’Échinides, 
ayant  la  bouche  non  centrale,  mais  rap¬ 
prochée  du  bord,  à  la  face  inférieure,  et 
sans  armure  dentaire;  il  a  l’anus  latéral  op¬ 
posé  à  la  bouche,  et  quatre  ou  cinq  ambu- 


716 


SPA 


lacres  bornés  et  inégaux.  Ce  genre,  très  re¬ 
connaissable  par  ies  caractères  externes,  avait 
été  indiqué  primitivement  par  Klein  sous  le 
nom  de  Spatangns ,  ayant  pour  type  VEchi- 
nospatangus  de  Gu&ltien ,  ou  VEchinus  spa- 
tangus  de  Linné.  Lamarck  le  caractérisa  et  le 
circonscrivit  plus  exactement  en  y  compre¬ 
nant  20  espèces  dont  sept  fossiles  des  ter¬ 
rains  tertiaire  et  crétacé.  Il  en  faisait  deux 
sections  ,  les  uns  ayant  seulement  quatre 
ambulacres ,  tels  que  les  S.  purpureus  et 
S .  pectoralis,  qui  sont  tous  vivants  et  cor¬ 
respondent  en  partie  au  genre  Brissus  ;  les 
autres  ayant  cinq  ambulacres,  tels  que  les  S. 
atropos  e t  canaliferus  des  mers  d’Europe, 
et  le  S.  coranguinum,  fossile  caractéristique 
des  terrains  crétacés. 

MM.  Brongniart  ,  Goldfuss  ,  Desmou¬ 
lins,  Grateloup,  etc.,  décrivirent  un  grand 
nombre  d’autres  Spatangues  fossiles,  et 
M.  de  Blainville  les  partagea  en  six  sec¬ 
tions  dont  plusieurs  correspondent  aux  gen¬ 
res  établis  depuis  ;  M.  Desmoulins  de  son 
côté  en  forma  trois  sections  d’après  la  pré¬ 
sence  et  la  disposition  d'une  impression  dor¬ 
sale,  ou  de  cette  bande  lisse  que  MM.  Agas- 
siz  et  Desor  ont  nommée  fasciole ,  et  qui 
rappelle  l’aspect  de  l’impression  palléale  des 
Mollusques.  Ainsi  une  première  section  com¬ 
prend  les  espèces  dont  l’impression  dorsale 
est  située  sur  le  sommet  entre  les  ambu- 
lacres,  tels  sont  les  Sp.  arcuarius  et  Sp.  crux- 
Andrœ  de  Lamarck  ;  dans  une  deuxième  sec¬ 
tion,  l’impression  ou  fasciole  entoure  la 
portion  pétaloïde  des  ambulacres  :  tels  sont 
les  Sp.  pecloralis  ,  carinatus  ,  ovatus,  etc.  ; 
dans  une  troisième  section  enfin  ,  cette  im¬ 
pression  manque  complètement,  tels  sont 
les  Sp.  purpureus  et  subglobosus.  M.  Agas¬ 
siz  au  contraire  divisa  d’abord  (  1836)  les 
Spatangues  de  Lamarck  en  sept  genres  {Ho- 
lasler ,  Hemipneusles ,  Micrasler,  Spatangns, 
Amphidetus  ,  Brissus  et  Schizaster ) ,  et  ne 
laissa  parmi  les  Spatangues  proprement  dits, 
que  des  espèces  appartenant  aux  diverses 
sections  de  M.  Desmoulins,  mais  ayant  le 
disque  cordiforme,  le  sillon  bucco-dorsal 
assez  profond,  occupé  par  l’ambulacre  im* 
pair  formé  de  très  petits  pores  égaux,  et  les 
quatre  ambulacres  pairs  présentant  des  ran¬ 
gées  de  doubles  pores,  et  réunis  sur  le  son> 
met  du  disque  en  manière  d’étoile.  Ces 
Spatangues  ont  d’ailleurs  quelques  grands 


SPA 

piquants  très  grêles  parmi  les  petits  qui  sont 
très  rapprochés  et  couchés  comme  des  poils 
ras.  Depuis  lors,  en  1846-1847,  MM.  Agassiz 
et  Desor  ont  encore  subdivisé  davantage  les 
Spatangues  de  Lamarck  {voyez  Spatan- 
goïdes),  et  dans  le  genre  ainsi  réduit ,  ils 
comprennent  des  Oursins  de  grande  taille, 
renflés,  à  test  m^nce,  dont  les  ambulacres 
pairs  forment  des  pétales  grands  et  plus 
larges  que  ceux  des  autres  Spatangoïdes,  et 
ayant  leur  bord  antérieur  oblitéré  vers  le  som¬ 
met.  L’ambulacre  impair  occupe  un  sillon 
large  et  profond  ,  et  les  aires  interambula- 
craires  présentent  quelques  grands  tuber¬ 
cules  perforés  et  crénelés.  Un  fasciole  sous- 
anal  est  profondément  échancré  au-dessous 
de  l’anus,  mais  il  n’y  a  point  de  fasciole 
autour  des  pétales  ambulacraires.  Les  deux 
pores  génitaux  antérieurs  sont  plus  rappro¬ 
chés  que  les  deux  postérieurs;  les  cinq  trous 
ocellaires  forment  un  pentagone  régulier 
autour  des  pores  génitaux.  Un  tube  ou  cône 
creux  se  trouve  à  la  face  interne  de  l’aire 
interambulacraire  impaire,  la  lèvre  supé¬ 
rieure  de  la  bouche  est  composée  de  pla¬ 
quettes  polygonales,  et  enfin,  une  large  lame 
plate  verticale  se  trouve  à  la  face  interne 
du  test  sur  le  côté  gauche  de  la  bouche.  Ces 
auteurs  en  comptaient  17  espèces  fossiles  des 
terrains  tertiaires  et  quatre  espèces  vivantes, 
savoir:  Sp.  purpureus  Lamk.,  des  côtes  oc¬ 
cidentales  et  septentrionales  d’Europe;  Sp. 
spinosissimus  Desor  ,  des  mers  d’Europe  ; 
Sp.  meridionalis  Risso  ,  de  la  Méditerranée 
et  de  la  mer  Rouge;  Sp.  planulalus  Lamk., 
des  mers  australes  et  des  côtes  de  Java.  Les 
autres  espèces  vivantes  décrites  par  Lamarck 
sont,  pour  MM.  Agassiz  etDesor,  des B.rissus, 
Amphidetus ,  Breynia  et  Schizaster  ;  c’est  à 
ce  dernier  genre  notamment  qu’appartient 
le  Sp.  Atropos  dont  l’organisation  et  la  ma¬ 
nière  de  vivre  ont  été  plus  particulièrement 
étudiées.  Comme  le  Spatangns  purpureus, 
il  se  trouve  sur  les  côtes  de  l’Océan,  enfoncé 
dans  le  sable  où  il  se  nourrit  des  détritus 
organiques  dont  il  est  entouré.  L’intestin 
des  Spatangues  est  contourné  à  l’intérieur 
du  test;  le  système  nerveux,  bien  décrit  par 
M.  Krohn,  forme  autour  de  la  bouche  un 
pentagone  déprimé,  des  angles  duquel  par¬ 
tent  des  troncs  principaux  suivant  la  direc¬ 
tion  des  ambulacres  :  ces  troncs  envoient 
des  filets  nerveux  à  chacun  des  pieds  rétrac- 


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717 


tiles,  et  sa  terminent  au  corpuscule  qu’on  a 
pris  pour  un  œil  et  qui  occupe  le  trou  ocel- 
laire.  (Duj.) 

SPATH.  min.  —  Les  anciens  minéralo¬ 
gistes  avaient  d’abord  réuni  sous  ce  nom 
d’origine  allemande  plusieurs  sortes  de  mi¬ 
néraux,  qui  avaient  pour  caractère  commun 
un  tissu  lamelleux  et  chatoyant:  ainsi,  il  y 
avait  des  Spaths  calcaires,  des  Spaths  fluors, 
des  Spaths  pesants,  etc. ,  toutes  substances 
susceptibles  d’un  facile  clivage.  Plus  tard, 
on  a  abusé  de  ce  mot,  en  le  détournant  de 
son  premier  sens  ,  et  l’on  a  eu  des  Spaths 
amianthiformes ,  et  même  des  Spaths  com¬ 
pactes.  Aujourd’hui  ce  mot  est  presque  en¬ 
tièrement  proscrit  de  la  langue  minéralo¬ 
gique,  ou  n’entre  plus  que  dans  la  compo¬ 
sition  de  certains  noms  de  la  nomenclature 
allemande.  On  jugera  de  la  confusion  qu’il 
a  dû  occasionner  dans  la  science  par  le  ta¬ 
bleau  suivant  d’une  partiede  ses  nombreuses 
acceptions.  On  a  nommé  : 

Spath  adamantin  ,  le  Corindon  lamelleux 
ou  Adamantin. 

Spath  amer  ,  la  Dolomie. 

Spath  de  Bologne,  la  Barytine  radiée  des 
environs  de  Bologne. 

Spath  Boracique  ,  la  Boraeite. 

Spath  brunissant,  les  Calcaires  [et  Dolo¬ 
mies  ferro-manganésifères. 

Spath  Calcaire,  le  Carbonate  de  chaux 
lamellaire  ;  c’était  le  Spath  par  excellence. 

Spath  des  champs,  le  Feldspath  commun. 

Spath  chatoyant,  la  diallage  métalloïde. 

Spath  cubique,  la  Karsténite. 

Spath  fluor,  la  Fluorine. 

Spath  fusible,  la  Fluorine,  la  Barytine 
et  l’Orthose. 

Spath  (I’Islande,  le  Calcaire  transparent 
et  incolore. 

Spath  du  Labrador  ,  le  F’eldspath  La¬ 
brador. 

Spath  magnésien  ,  la  Dolomie. 

Spath  perlé,  la  Dolomie  nacrée;  les  Do¬ 
lomies  ferrifères  et  manganésiennes. 

Spath  pesant,  la  Barytine  laminaire. 

Spath  en  tables,  la  Wollastonite. 

Spath  vitreux,  la  Fluorine. 

Spath  zéolithique,  la  Stilbite.  (Del.) 

*SPATHA  ( spatha ,  spathe).  moll.  —  Genre 
deMytilacés,  établi  par  M.Lea  ( Trans .  Zool. 
Soc.  London ,  II,  1838).  (G.  B.) 

*SPAXHANDM.  bot.  ph.  —  Genre  créé 


par  Guillemin  et  Perrottet  (Fl.  Seneg.,  pag. 
313,  tab.  71)  pour  un  arbre  de  la  Séné- 
gambie ,  auquel  ces  deux  auteurs  ont  donné 
le  nom  de  Spalhandra  cœrulea.  Ce  genre 
appartient  à  la  famille  des  Mélastomacées , 
tribu  des  Charianthées  ,  et  il  se  distingue 
essentiellement  par  le  caractère  de  son 
ovaire  uniloculaire.  11  est  curieux  égale¬ 
ment  par  ses  étamines  (8),  dont  le  connec¬ 
tif  épais,  arqué,  est  creusé,  à  son  côté  dor¬ 
sal,  d’une  cavité  oblongue.  (D.  G.) 

*SPATIIANTHUS.  bot.  ph.  (Desv).  — 
Synonyme  de  Rapatea. 

SPATIIE.  bot.  — On  donne  ce  nom  aux 
bractées  ,  souvent  très  grandes,  qui  accom¬ 
pagnent  l’inflorescence  de  beaucoup  de  mo- 
nocotylédonées,  et  qui  ont  commencé  géné¬ 
ralement  par  leur  former  une  enveloppe 
protectrice.  Ces  Spathes  sont  monophylles  , 
diphy lies  ,  etc.,  ou  bien  univalves ,  bival¬ 
ves  ,  etc. 

Lorsque  les  subdivisions  de  l’inflores¬ 
cence  ou  les  fleurs  elles-mêmes,  chacune  en 
particulier,  sont  pourvues  de  bractées  ana¬ 
logues,  ces  bractées  reçoivent  les  noms  de 
Spathelles.  (D.  G.) 

SPATHÉLIE.  Spathelia.  bot.  ph.  —  Genre 
classé  à  la  suite  des  Zanthoxylées  ,  et  formé 
uniquement  d’un  petit  arbre  de  la  Jamaïque, 
à  tronc  simple,  marqué  dans  le  bas  des  cica¬ 
trices  des  feuilles  tombées;  à  feuilles  sem¬ 
blables  à  celles  du  Sorbier  des  oiseleurs; 
à  fleurs  rougeâtres,  en  grappe  paniculée, 
hermaphrodites,  pentamères,  avec  un  ovaire 
triloculaire  et  trois  stigmates  sessiles  ;  à 
fruit  relevé  de  trois  angles  ailés ,  renfer¬ 
mant  un  noyau  très  dur,  à  trois  loges  1- 
spermes.  L’espèce  type  est  le  Spalhelia  sim¬ 
plex,  Lin.  (D.  G.) 

SPATHELLE.  bot.  —  Voy.  spathe.- 

*SPATHIC  AR  PA .  bot.  ph. —  Genre  créé 
par  M.  Hooker  (Miscel.  II,  1.46,  t.  77)  pour 
une  plante  herbacée  des  bords  de  l’Uruguay, 
à  feuille  radicale  unique,  à  hampe  droite, 
grêle,  portant  une  spathe  étroite,  involutée, 
à  laquelle  adhère  entièrement  le  spadice. 
Cette  plante  est  le  Spathicarpa  hastifolia  , 
Hook.  (D.G.) 

*SPATHIDIE  (<77t«0y),  spatule;  tlSoç, 
forme),  inf.  —  Genre  établi  par  M.  Dujar¬ 
din  dans  la  famille  des  Leucophryens ,  pour 
un  infusoire  d’eau  douce  dont  le  corps,  en 
forme  de  spatule ,  et  couvert  de  rangées 


718 


SPA 


de  cils  vibratiîes ,  est  plus  épais  et  lancéolé 
en  arrière ,  plus  aminci  ou  lamellaire  et 
tronqué  en  avant  où  il  est  plus  flexible.  Sa 
longueur  est  de  18  à  24  centièmes  de  mil¬ 
limètre.  (Duj.) 

*SPATIII0STEM0ïV.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Euphorbiacées,  tribu  des 
Crotonées,  formé  par  M.  Biume  pour  un 
arbuste  de  Java,  à  fleurs  dioïques,  en  épis 
axillaires  et  latéraux,  présentant,  les  mâles, 
un  calice  triparti  et  des  étamines  nom¬ 
breuses  à  filets  soudés  inférieurement  en 
colonne;  les  femelles,  un  calice  quinqué- 
parti ,  un  ovaire  triloculaire  et  trois  longs 
styles.  Cette  espèce  est  le  Spathiostemon 
javense ,  Blume.  (D.  G.) 

*SPATI1IPHYLLUM.  bot.  ph.  —  Genre 
formé  par  M.  Schott,  dans  la  famille  des 
Aroïdées,  pour  des  plantes  herbacées, 
acaules,  de  l’Amérique  tropicale,  dont  le 
spadice  raccourci,  pédicellé,  à  fleurs  her¬ 
maphrodites,  exhale  une  odeur  agréable. 

*SPATHIUM.  bot.  ph.  —  Loureiro  avait 
établi  sous  ce  nom  un  genre  de  la  famille 
des  Saururées ,  que  M.  Endlicher  adopte 
comme  distinct  et  séparé,  et  que  M.  A.  de 
Jussieu  a  regardé  comme  un  simple  syno¬ 
nyme  du  genre  Saururus  Lin.  (voy.  sauru¬ 
rées).  —-Quant  au  Spathium  de  M.  Lindley, 
c’est  une  simple  section  des  Epidendrum 
Lin.  (D.  G.) 

SPATHODÉE.  Spathodea.  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Bignoniacées,  formé 
par  Palisot  de  Beauvois  pour  des  arbustes  et 
des  arbres  répandus  dans  toute  la  zone  in¬ 
tertropicale  ,  rangés  avant  lui  parmi  les  Bi- 
gnones,  et  qui  se  distinguent  principalement 
par  leur  calice  en  forme  de  spathe,  fendu 
en  avant;  par  leur  corolle  à  5  lobes  presque 
égaux  disposés  en  deux  lèvres  ;  par  leur  ovaire 
à  2  loges  multiovulées  ,  surmonté  d’un  style 
simple  et  d’un  stigmate  bilameîlé,  auquel 
succède  une  capsule  allongée  en  silique, 
bivalve.  On  ne  connaît  pas  moins  de  35  es¬ 
pèces  de  ce  genre.  (D.  G.) 

SPATHOGLOTTÏS,  bot.  ph.  —  Genre 
formé  dans  la  famille  des  Orchidées  ,  tribu 
des  Epidendrées,  pour  des  espèces  terrestres 
de  l’Inde  et  de  Java  ,  à  rhizome  souterrain, 
à  feuilles  ensiformes,  plissées;  à  fleurs  en 
grappe  présentant  un  labeile  le  plus  ordi¬ 
nairement  en  sac,  triparti,  articulé  avec  la 
base  de  la  colonne  qui  est  ailée  ,  pétaloïde. 


SPA 

L’espèce  type  est  le  Spathogloltis  plicata 
Blume,  de  Java.  (D.  G.) 

*SPATHOLOBUS.  bot.  ph. — Genre  formé 
récemment  par  M.  Hassltàrl,  dans  la  famille 
des  Légumineuses-papilionacées  ,  tribu  des 
Dalbergiées,  pour  un  arbuste  de  Java,  qui 
grimpe  très  haut  sur  les  arbres,  et  que  dis¬ 
tinguent  un  calice  à  2  lèvres  presque  en¬ 
tières,  un  ovaire  bi-ovulé  qui  devient  un 
légume  indéhiscent ,  aplani,  en  faucilie, 
monosperme.  Cet  arbuste  est  le  Spalholobus 
littoralis  Hsskl.  (D.  G.) 

SPATÏIOPHORA  ( o-waOvj ,  spatule;  epo- 
poç,  porteur),  ins.—  Genre  de  la  famille  des 
Coréides,  groupe  des  Anisoscélites,  de  l’ordre 
des  Hémiptères,  établi  par  MM.  Amyot  et 
Serville  ( Insectes  hémiptères.  SuilesàBuffon ) 
aux  dépens  du  genre  Pachylis ,  sur  des  espèces 
dont  les  deuxième  et  troisième  articles  des 
antennes  sont  spatuliformes,  et  les  jambes 
postérieures  aplaties  et  munies,  chez  les  deux 
sexes,  d’une  forte  dent  interne.  Le  type  de 
cette  division  est  le  S.  biclavata  ( Lygæus  bi- 
clavatus  Fabr.),  de  la  Guiane.  (Bl.) 

*'S  PA  Tl  I O PTE  R  A  (ct7t <xQyi  ,  Spatule;  itt£- 
p6v,  aile),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  subpentamères,  famille  des  Longicor- 
nes  et  tribu  des  Lamiaires,  proposé  par 
Serville  et  adopté  par  Dejean  ( Catalogue ,  3e 
édition,  p.  378).  Ce  genre  renferme  les  qua¬ 
tre  espèces  suivantes  :  S.  amicta ,  togata,pal- 
liala  Kl.  et  trabeata  Dej.  Les  trois  premières 
sont  originaires  du  Brésil,  et  la  quatrième  est 
propre  à  la  Guiane  française.  (C.) 

S  P  A  T  HU  L  A ,  F 1  e  m  m  i  n  g .  o  i  s . — Synonyme 
de  Spatula  Boié. 

SPATIiULARSA.  bot.  ph.  et  cr. — Ce  nom 
a  été  donné  à  plusieurs  genres.  Le  Spathula- 
ria  de  Haworth  rentre  comme  synonyme 
dans  les  Saxifraga ,  section  des  Arabidia 
Tausch.  Le  Spathularia  de  Persoon  est  un 
genre  de  Champignons  qui  se  rapporte 
comme  synonyme  au  Spathulea  Fries.  Enfin, 
le  genre  Spathularia  proposé  par  M.  Aug. 
Saint-Hilaire  {Plant,  remarq.,  p.  317,  tab. 
XXVIII)  est  rapporté  par  M.  Endlicher  (Gé¬ 
néra  ,  n°  5046)  comme  synonyme  dans  le 
genre  Amphirrhox  Spreng.,  de  la  famille 
des  Yiolariées.  (D.  G.) 

SPATHYEMA ,  Rafin.  bot.  ph.  —  Syno¬ 
nyme  de  Symplocarpus  Salisbury,  famille 
des  Aroïdées.  (D.G.) 

SPATULA.  ois.  —  Nom  générique  des 


SPA 


719 


SPA 

Souchets ,  qui  se  trouve  dans  la  Méthode  de 
Boié.  (Z,  G.) 

SPATULAIRE.  Spatularia  (  spatule  )A 
poiss.  —  Shaw  désigne  ainsi  le  genre  de  Stu- 
rioniens  auquel  Lacépède  a  donné  le  nom 
de  Polyodon.  Voy.  ce  mot.  (G.  B.) 

*SPATULAIUE.  poiss. — J. Müller,  dans 
son  Anatomie  des  Myxinoïdes  (  I,  1835  ) , 
donne  ce  nom  à  un  groupe  de  Sturioniens 
dont  le  Spatularia  est  le  type.  (G.  B.) 

SPATULE.  Platalea.  ois.  —  Genre  de 
la  famille  des  Ardéidées  (Hérons),  dans  l’ordre 
des  Echassiers,  caractérisé  par  un  bec  très 
long,  droit ,  flexible ,  très  aplati,  dilaté  et 
arrondi  vers  son  tiers  antérieur  en  forme 
de  Spatule,  à  mandibule  supérieur  sillon¬ 
née  en  dessus  vers  les  bords,  et  terminée  par 
un  onglet  crochu,  munie  intérieurement 
vers  la  base,  ainsi  que  la  mandibule  infé¬ 
rieure,  d’une  canelure  bordée  de  dente¬ 
lures  aiguës  et  saillantes;  des  narines  si¬ 
tuées  à  la  base  du  bec,  étroites,  oblongues, 
et  bordées  par  une  membrane;  la  face  et  la 
tête  entièrement  ou  en  partie  nues  chez  les 
adultes;  des  tarses  longs,  forts  et  réticulés; 
trois  doigts  antérieurs  réunis  jusqu’à  la 
seconde  articulation  par  une  membrane  pro¬ 
fondément  échancrée  ;  un  pouce  portant  à 
terre;  des  ailes  médiocres,  amples;  une 
queue  courte  et  formée  de  douze  rectrices. 

Les  Spatules,  nommées  vulgairement 
aussi  palettes  et  pales,  dénominations  qui, 
comme  celle  qui  a  prévalu,  expriment  la 
forme  du  bec  de  ce's  oiseaux,  sont  fort  voi¬ 
sines  des  Cigognes.  Comme  celles-ci ,  elles 
ont  une  petite  langue,  des  tarses  réticulés, 
des  palmures  assez  grandes;  comme  elles, 
aussi,  elles  ont  deux  très  petits  cæcums,  un 
gésier  peu  musculeux,  et  un  larynx  infé¬ 
rieur  dépourvu  de  muscles  propres. 

Les  marais  boisés ,  l’embouchure  des 
fleuves,  des  rivières,  sont  les  lieux  que 
fréquentent  ordinairement  les  Spatules ,  et 
ce  n’est  que  par  accident,  qu’à  l’époque  de 
leurs  migrations ,  qu’on  les  rencontre  dans 
l’intérieur  des  terres.  Ce  sont  des  oiseaux  d’un 
caractère  doux,  qui  aiment  la  société  de 
leurs  semblables,  forment  des  bandes  quel¬ 
quefois  considérables,  et  vivent  constam¬ 
ment  entre  eux  en  bonne  intelligence. 
Quoiqu’en  liberté  les  Spatules  paraissent 
se  défier  de  l’homme,  et  évitent  de  loin  sa 
présence;  cependant  celles  que  l’on  prend 


adultes  supportent  même  facilement  la 
captivité,  se  familiarisent  aisément,  et 
finissent  par  vivre  presque  en  domesticité 
dans  une  basse  cour.  Lorsque  quelque  chose 
les  affecte,  qu’elles  sont  animées  par  la  co¬ 
lère  ou  par  la  crainte,  et  quelquefois  même 
sans  motif,  elles  font  mouvoir  précipitam¬ 
ment  leurs  mandibules,  et  produisent  un 
claquement  semblable  à  celui  que  fait  en¬ 
tendre  la  Cigogne.  Dans  leurs  migrations 
d’automne,  qui  se  font  toujours  par  bandes 
plus  ou  moins  nombreuses,  tous  les  indi¬ 
vidus  d’une  même  bande  volent  comme 
l’Ibis  falcinelle  et  les  Pélicans,  les  uns  à 
côté  des  autres  ,  formant  ainsi  une  rangée 
qui  se  développe  en  largeur. 

Les  Spatules,  à  cause  de  la  forme  et  de 
la  disposition  de  leur  bec  ,  ne  peuvent 
saisir  ni  retenir  de  grosse  proie,  aussi  se 
nourrissent-elles  de  vers,  d’insectes  aqua¬ 
tiques  ,  de  mollusques,  de  frai  de  poisson  , 
qu’elles  attrapent  en  fouillant  dans  la“vase. 
Selon  Vieillot,  la  Spatule  rose  a  une  au¬ 
tre  manière  assez  singulière  de  pêcher  : 
elle  fait  autour  d’elle,  de  côté  et  d’autre, 
un  demi-cercle  avec  son  bec,  et  s’en  sert 
avec  tant  d’adresse,  qu’aucun  petit  poisson 
vers  lequel  elle  le  dirige  ne  peut  lui  échap¬ 
per.  On  trouve  souvent  cette  espèce  dans  les 
lagunes,  enfoncée  dans  l’eau  jusqu’à  mi- 
jambe,  et  exerçant  de  la  sorte  son  industrie. 

Suivant  les  localités,  les  Spatules  nichent 
sur  les  arbres  de  haute  futaie,  sur  les  buis¬ 
sons  ou  dans  les  roseaux.  Leur  nid  est  con¬ 
struit,  comme  celui  des  Hérons  et  des  Ci¬ 
gognes  ,  avec  des  bûchettes  et  des  herbes. 
Leur  ponte  est  de  deux  à  quatre  œufs. 
Ceux  de  la  Spatule  blanche  sont  très  grands, 
oblongs,  blancs,  selon  M.  Temminck  ;  d’un 
bleu  d’azur  pâle,  suivant  M.  Nordmann  , 
avec  des  taches  de  différente  grandeur  d’un 
roux  de  rouille ,  et  d’un  verdâtre  tirant  au 
gris.  Les  jeunes  sont  longtemps  nourris 
dans  le  nid  avant  d’être  assez  forts  pour 
pouvoir  le  quitter;  leur  bec  se  développe 
lentement  et  paraît  couvert  d’une  mem¬ 
brane.  Ce  n’est  qu’à  la  troisième  année 
qu’ils  prennent  le  plumage  des  adultes; 
avant  ce  temps,  ils  en  diffèrent  d’une  ma¬ 
nière  sensible.  La  mue  des  uns  et  des 
autres  est  simple. 

Le  genre  Spatule  est  de  l’ancien  et  du 
nouveau  continent.  L’une  des  trois  espèces 


720 


SPA 


SPE 


connues  habite  l’Europe  :  c’est  la  Spatule 
blanche,  PI.  leucorodia ,  Linn.  (Buff.,  pl. 
Eul.  405),  dont  tout  le  plumage  est  blanc, 
à  l’exception  de  la  poitrine,  où  se  dessine 
un  large  plastron  d’un  jaune  roussâtre. 
Elle  a  à  l’occiput  une  huppe  très  touffue, 
très  longue,  composée  de  plumes  déliées  et 
subulées;  le  bec  et  les  tarses  noirs;  les 
jeunes  ne  prennent  la  huppe  qu’à  la  seconde 
année. 

Cette  espèce  est  répandue  dans  plusieurs 
contrées  de  l’Europe.  Elle  monte  très  avant 
dans  le  nord  pendant  l’été.  M.  Temminck 
avance  qu’elle  n’est  nulle  part  aussi  abon¬ 
dante  qu’en  Hollande;  M.  Nordmann  la 
dit  également  très  nombreuse  dans  tous  les 
pays  qui  entourent  la  mer  Noire.  Elle  est  as¬ 
sez  commune  en  France  à  son  double  pas¬ 
sage  sur  nos  côtes  maritimes,  surtout  sur 
celles  de  la  Picardie  et  de  la  Normandie. 

Les  deux  autres  espèces  du  genre  sont  la 
SPATULE  A  FRONT  NU  ,  Pl.  nudifrOUS  ,  CUV, 
(Sonnerat,  Voy.  pl.  52).  Tout  son  plumage 
est  blanc ,  sans  aucune  trace  de  roux  à  la 
poitrine.  Son  bec  est  strié  en  long  de  vert 
jaunâtre,  et  ses  tarses  sont  rouges. 

Elle  habite  le  cap  de  Bonne  Espérance  et 
le  Sénégal. 

Le  spatule  ajaja  ou  ROSE,  Pl.  Ajçtja ,  Linn. 
(Vieill.,  Gai.  des  Ois  ,  pl.  24S),  plumage 
d’un  rose  vif  chez  les  vieux  individus;  d’un 
rose  tendre  chez  les  sujets  jeunes ,  et  en¬ 
tièrement  blanc  dans  leur  premier  âge. 

La  Spatule  rose  est  particulière  aux  cli¬ 
mats  chauds  de  l’Amérique,  depuis  la  Loui¬ 
siane  jusqu’aux  côtes  des  Patagons.  Elle 
porte  au  Brésil  le  nom  A' Ajaja. ,  et  au  Para¬ 
guay,  où  elle  n’est  pas  rare,  celui  de  Gui- 
rapila  (oiseau  rouge). 

La  Plat,  pygmea  de  Linné  et  de  quelques 
auteurs  systématiques,  n’est  point  une 
Spatule,  et  forme  dans  la  famille  des  Scolo- 
pacidées  un  genre  distinct  auquel  Nilson  a 
donné  le  nom  de  Eurinorhynchus .  (Z.  G.) 

SPATULE.  poiss.  —  La  forme  spéciale 
de  leur  museau  a  mérité  ce  nom  à  plusieurs 
Poissons  de  différents  genres:  à  un  Pégase , 
à  un  Cycloptère  {Gobiésoce).  (G.  B.) 

*SPAVIUS  ou  mieux  SPANRJS  <T7r av LO  ; , 
précieux,  rare),  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Clavi- 
cornes,  tribu  des  Engitides,  établi  par  Mo t- 
choulski  (Mém.  de  la  Soc.  impér.  des  natura¬ 


listes  de  Moscou,  i 844,  p.  819;  1845,  p.  51) 
sur  le  Cryptophagus  glaber  Gh.,  espèce  pro¬ 
pre  à  l’Europe,  et  qui  se  rencontre  dans  les 
nids  de  Bourdons  et  de  Fourmis.  Erichson 
{Naturgcschichte  der  Ins.  Deulsch .,  1846, 
p.  343,  347)  a  donné  depuis  à  cet  Insecte  le 
nom  générique  d’ Empkylus .  (C.) 

*SPAZ!GASTEE (crn-oîÇw,  arracher;  y<xc- 
r-hp,  ventre),  ins. — Genre  de  Diptères,  de  la 
famille  des  Museides  ,  tribu  des  Syrphides, 
créé  par  M.  Rondani  ( Revue  zoologique  de 
Guérin,  1843)  pour  un  Insecte  trouvé  aux 
environs  de  Parme,  et  auquel  il  applique  le 
nom  de  S.  apennini.  (E.  D.) 

♦SPECKLINIA  (dédié  à  Specklin,  le  gra¬ 
veur  auquel  on  doit  les  figures  de  l’ouvrage 
de  Fuchs).  bot.  ph.  —  Genre  établi  par 
M,  Lindley  dans  la  famille  des  Orchidées  , 
sous-ordre  des  Malaxidées ,  pour  de  petites 
plantes  qui  croissent  sur  les  troncs  des  ar¬ 
bres ,  dans  les  forêts  de  l’Amérique  tropi¬ 
cale,  et  dont  la  tige  filiforme  porte  une 
seule  feuille  coriace.  Ces  plantes  sont  très 
voisines  des  Pleurothallis ,  desquels  elles  se 
distinguent  surtout  par  les  folioles  exté¬ 
rieures  du  périanthe  libres,  dilatées  en  sac 
à  leur  base,  M.  Lindley  [Geo.  and  Spec.  of 
Orchid,  pl. ,  p.  8  )  en  a  décrit  5  espèces.  (D.  G.) 

'*S  PECKSTE IX .  min, —  Synonyme  alle¬ 
mand  de  la  Stéatite,  ou  Pierre  de  lard. 
Voy.  stéatite.  (Del.) 

SPECTRE,  Speclrum.  mam.  Lacépède 
(TaM.  des  Mam.,  1 803)désigne  sous  cette  dé¬ 
nomination  un  groupe  de  Chéiroptères,  que 
l’on  indique  plus  généralement  sous  le  nom 
de  Vampire  {voy.  ce  mot) ,  et  que  la  plupart 
des  zoologistes  laissent  même  dans  le  genre 
Vespertilio.  Le  type  de  ce  groupe  est  le  Vam- 
pirus  speclrum  Ét.  Geoffr.  ,  qui  habite  le 
Brésil.  (E.  D.) 

SPECTRE.  Speclrum  {Speclrum,  spectre). 
ins.  — Scopoli  {Intr.  Ilist.  nat.,  1777)  a  éta¬ 
bli  sous  cette  dénomination  un  genre  de 
Lépidoptères,  de  la  famille  des  Crépuscu¬ 
laires,  de  la  tribu  des  Sphingidcs,  qui  com¬ 
prend  des  espèces  appartenant  au  genre 
Smérintheetà  quelques  divisions  des  Sphinx. 
Voy .  ce  mot.  (E.  D.) 

SPÉCULAIRE.  Specularia  (de  Spécu¬ 
lum,  miroir),  bot.  pii. — Genre  de  la  famille 
des  Camparmlaeées,  formé  par  Heister  pour 
de  petites  plantes  herbacées  annuelles,  pro¬ 
pres  à  l’hémisphère  septentrional,  regardées 


SPE 


SPE 


721 


jusqu’alors  comme  des  Campanules.  Ce 
genre  correspond  à  une  portion  du  Prisma- 
tocarpus  L’Hérit.;  l’autre  portion,  formée 
uniquement  d’espèces  du  cap  de  Bonne- 
Espérance  ,  ayant  été  conservée  par  M.  Alp. 
De  Candolle  (Mono#.  Camp.,  p.  164;  Prodr., 
Vil,  p.  442)  comme  genre  distinct  et  séparé. 
Les  caractères  principaux  des  Spéculaires 
consistent  dans  un  tube  calycinal  adhérent, 
allongé,  prismatique  ou  en  long  cône  ren¬ 
versé;  dans  une  corolle  en  roue ,  à  5  lobes, 
et  dans  une  longue  capsule  prismatique , 
triloculaire.  M.  Alp.  De  Candolle  a  décrit 
5  espèces  de  ce  genre.  Parmi  elles  la  plus 
commune  et  la  plus  remarquable  est  la  Spé- 
culaire  Miroir-de-Vénus  ,  Specularia  Spé¬ 
culum  Alp.  DC.  (Campanula  Spéculum  Lin.; 
Prismalocarpus  Spéculum  L’Hérit.  )  ,  jolie 
espèce,  fort  commune  dans  les  moissons, 
dont  la  tige  rameuse  se  divise  supérieure¬ 
ment  en  rameaux  triflores;  ses  fleurs  d’un 
beau  violet  foncé  ,  plus  pâles  en  dehors , 
ont  leur  tube  calycinal  resserré  au  sommet, 
et  les  lobes  du  calice  linéaires  lancéolés 
d’abord  étalés,  ensuite  réfléchis,  de  même 
longueur  que  la  corolle.  Ces  fleurs  ne  s’ou¬ 
vrent  qu’au  soleil.  Cette  plante  est  cultivée 
comme  espèce  d’ornement  On  la  multiplie 
par  semis  faits  sur  place. 

Le  genre  Specularia  Soland.  est  un  syno¬ 
nyme  des  Monopsis  Salisb.,  de  la  famille  des 
Campanulacées.  (D.  G.) 

*SPEIREA.  bot.  cr.  —  Genre  créé  par 
M.  Corda,  qui  rentre  dans  les  Arthrosporés- 
Hormiscinés,  tribu  des  Torulacées,  dans  la 
classification  de  M.  Léveillé. 

*  SPEIREDOXIA  (  <T7T£[pY3çîûv  ,  spirale  ). 
ins.  —  Genre  de  Lépidoptères  nocturnes,  de 
la  tribu  des  Noctuides,  indiqué  par  Hubner 
(Cat.,  4816).  (E.  D.) 

* SPELEARCTOS  (  <7Tr/)^atov ,  caverne; 
àpxTÔç,  ours),  mam. — Genre  de  Mammifères 
fossiles,  de  la  famille  des  Carnivores,  sub¬ 
division  des  Ours.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

*SPELECTI.  ois.  —  Famille  établie  par 
Wagler  dans  l’ordre  des  Passereaux.  Elle 
correspond  en  partie  à  celle  des  Musophagi- 
dées  du  prince  Ch.  Bonaparte,  aux  Musopha- 
gées  de  M.  Lesson  ,  et  comprend  les  Toura- 
cos  et  les  Musophages.  (Z.  G.) 

*SPELECTOS,  Wagl.  ois.  —  Synon.  de 
Turacus  G.  Cuv.  (Z.  G.) 

SPEIYNERA  (nom  d’homme),  bot.  fh. 

t.  xi. 


—  Genre  de  la  famille  des  Mélastomacées 
formé  par  M.  Martius  (  Nov .  gen.  et  Spec., 
IH,  p.  112  ;  tab.  255),  pour  une  portion  des 
Rhexia  de  Bonpland.  Les  espèces  qu’il  com¬ 
prend  sont  des  herbes  du  Brésil ,  à  tige  et 
rameaux  tétragones;  à  feuilles  munies  de 
5-7  nervures;  à  fleurs  blanches  ou  rosées, 
petites ,  remarquables  par  leur  calice  à  tube 
globuleux  et  à  4-5  lobes  courts;  par  leurs 
4-5  pétales  lancéolés  aigus;  par  leurs  8-10 
étamines  inappendiculées  ;  par  leur  ovaire 
libre,  à  2-3  loges  multi-ovulées.  De  Candolle 
avait  décrit  (Prodr.,  III,  p.  115)  19  espèces 
de  ce  genre.  Une  douzaine  environ  de  nou¬ 
velles  ont  été  encore  ajoutées  à  ce  nombre. 

(D.  G.) 

*  SPEIYOCORYIVE.  Spenocorynus.  ins. 

-  Voy.  SPHENOCORYNE. 

*SPE  VIRERA.  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  pentamères  ,  famille 
des  Serricornes,  section  des  Malacodermes 
et  tribu  des  Lampyrides ,  proposé  par 
Dejean  (Cat.,  3e  édit.,  p.  114).  L’auteur 
y  rapporte  deux  espèces  :  les  S.  amœna  et 
similis  Dej.  La  première  est  originaire  du 
Brésil  et  la  deuxième  de  Colombie.  (C.) 

SPEO  (Zttîcw,  nom  mythol.).  moll.  foss. 

—  Risso  a  signalé,  sous  ce  nom,  un  genre 

de  Mollusques  de  la  famille  des  Enroulés, 
dont  la  coquille  a  les  deux  premiers  tours 
de  spire  très  grands,  renflés,  les  autres  dé¬ 
croissant  graduellement,  et  les  deux  du 
sommet  mamelonnés.  Une  seule  espèce,  la 
spéo  tornatille  (Speo  tomatilis ),  a  été  indi¬ 
quée  par  Risso  (Hist.  nat.  Europ.  mérid., 
IV,  1826);  on  la  trouve  à  la  Trinité,  près 
de  Nice.  (G.  B.) 

*SPEOTUOS.  mam.  —  Voy.  speothus. 

(E.  D.) 

*SPEOTHUS  (gtzsqç,  caverne  ;  t m;,  lynx). 
mam.  —  Genre  fossile  de  Mammifères  car¬ 
nassiers  indiqué  par  M.  Lund  (Ann.  sc.  nat., 
XI,  1839)  et  dont  il  n’a  pas  donné  les  ca¬ 
ractères.  (E.  D.) 

*SPERAÏVZA  (  Speranza  ,  espérance  ). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères , 
famille  des  Nocturnes,  tribu  des  Phalé- 
nides,  créé  par  Curtis  aux  dépensées  Fi- 
donia  Treischke,  et  adopté  par  M.  Boisdu- 
vai ,  Duponchel ,  et  tous  les  entomologistes 
modernes.  Les  Speranza ,  dont  la  forme  des 
ailes  rappelle  celles  des  Hespéries ,  ont  un 
vol  diurne.  Les  chenilles  sont  lisses ,  allon- 

91 


722 


SPE 


gées,  et  rayées  longitudinalement;  elles 
vivent  sur  le  Genet  à  balais,  et  s’enterrent 
pour  se  chrysalider.  On  connaît  deux  espèces 
de  ce  genre,  toutes  deux  propres  à  la 
France;  l’une  (S.  conspicuaria  Esp.  )  se 
trouve  en  plaine  dans  les  forêts,  et  l’autre 
(  *y.  roraria  Esp.  )  dans  les  forêts  monta¬ 
gneuses.  (E.  D.) 

*  SPERCHÉtTES.  ins.  —  Groupe  de 
l’ordre  des  Coléoptères,  tribu  des  Hydrophi- 
liens.  Voy.  ce  mot. 

*SPERCHECS  (ffir/pxw,  se  hâter),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Palpieornes  ,  tribu  des 
Hydrophiliens,  créé  parFabricius  ( Systema 
Eleutheratorum ,  I,  p.  248)  et  généralement 
adopté  depuis  ;  ce  genre  se  compose  des  trois 
espèces  suivantes  :  Sp.  emarginatus  F.,  pla- 
tycephalus ,  Senegalensis  (ou  Coslatus  Dej., 
Guérin),  Laporte.  La  première  est  propre  à 
la  France  et  se  trouve  aux  environs  de  Pa¬ 
ris  ;  la  deuxième  est  originaire  du  Sénégal, 
et  la  troisième  de  Java.  Leurs  antennes 
n’ont  que  six  articles  et  le  chaperon  est 
échancré.  (C.) 

SPERCIIIIJS.  crust.  —  Rafinesqne  (dans 
les  Annals  and  magazine  of  natural  history) 
désigne  sous  ce  nom  un  nouveau  genre  de 
Crustacés,  rangé  dans  l’ordre  des  Amphipodes 
par  Desmarest,  et  qui  n’a  pas  été  adopté. 

(H.  L.) 

SPERGIJLA.  rot.  pii. — Nom  latin  du 
genre  Spargoute. 

SPERGEEARÏA.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Caryophyllées  établi  par  Per- 
soon  ( Enchirid I,  p.  504)  pour  les  espèces 
â'Arenaria  de  Linné  et  des  auteurs  dont 
les  feuilles  filiformes  ou  linéaires  sont  ac¬ 
compagnées  de  stipules  scarieuses,  entières 
ou  divisées  au  sommet.  De  Candolle  consi¬ 
dérait  ce  genre  comme  une  simple  section 
des  Sablines.  Parmi  les  espèces  de  ce  groupe 
nous  citerons  le  Spergularia  rubra  Cambes. 
(Arenaria rubra  Lin.),  qui  est  commun  dans 
les  champs  ,  en  Europe  et  dans  l’Afrique 
septentrionale,  et  que  ses  fleurs  purpurines 
font  reconnaître,  au  premier  coup  d'œil, 
parmi  nos  espèces  indigènes.  (D.  G.) 

SPERGULASTRUM.  bot.  ph. — Le  genre 
de  Caryophyllées  établi  sous  ce  nom  par 
Michaux ,  dans  sa  Flore  de  l’Amérique  du 
Nord,  a  été  confondu  avec  les  Stellaires 
par  M.  Ferizl.  (D.  G.) 


SPE 

SPERKISE.  min.  —  Nom  sous  lequel 
M.  Beudant  a  désigné  le  Speerkies  des  Alle¬ 
mands,  ou  la  Pyrite  prismatique.  Voy .  fer 
sulfuré.  (Del.) 

SPERLINGÏA,  Yahl.  bot.  ph.  —  Syno¬ 
nyme  de  Hoyci  R.  Br. 

S  PE  RM  A  CETÏ.  mam.  —  On  a  donné  le 
nom  de  Sperma  ceti,  ainsi  que  celui  de  Blanc 
de  baleine ,  à  une  substance  particulière 
blanchâtre,  qui  se  trouve  en  petite  propor¬ 
tion  dans  le  sang  des  Cachalots.  Cette  sub¬ 
stance,  qui  est  cristallisable  en  lames  dia¬ 
phanes  ,  se  remarque  en  réserve  dans  deux 
grandes  cavités  cylindriques  et  divisées  en 
alvéoles  ,  qu’on  trouve  placées  dans  les  par¬ 
ties  molles  qui  sont  au-dessus  du  crâne  des 
Cachalots  et  qui  composent  principalement 
leur  tête  énorme.  On  sait  que  le  Sperma  celi 
entrait  dans  la  composition  des  anciennes 
bougies  et  qu’il  leur  donnait  de  la  solidité 
et  de  la  transparence.  (E.  D.) 

SPERMACOCE  ,  Lin.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Rubiacées-Cofféacées,  tribu 
des  Spermacocées  à  laquelle  il  donne  son 
nom.  Il  comprend  aujourd’hui  plus  de  70 
espèces  herbacées  ou  sous-frutescentes ,  ré¬ 
pandues  dans  toute  la  zone  intertropicale. 
Ces  plantes  ont  la  tige  et  les  rameaux  sou¬ 
vent  tétragones;  les  stipules  soudées  au  pé¬ 
tiole  et  formant  une  gaine,  frangées  à  leur 
bord;  de  petites  fleurs  blanches  ou  bleues , 
axillaires,  ramassées-verticillées  ou  demi- 
verticillées.  Ces  fleurs  présentent  un  calice 
à  tube  ovale  ou  turbiné,  adhérent,  à  limbe 
2-4-denté,  persistant ,  une  corolle  en  en¬ 
tonnoir,  à  4  lobes;  un  ovaire  à  2  loges 
uni-ovulées ,  surmonté  d’un  disque  charnu  , 
auquel  succède  une  capsule  biloculaire,  dont 
une  moitié  reste  fermée  parce  qu’elle  con¬ 
serve  la  cloison,  tandis  que  l’autre  est  ou¬ 
verte  par  suite.  —  Parmi  les  nombreuses 
espèces  de  ce  genre,  plusieurs  sont  remar¬ 
quables  comme  vomitives.  Telles  sont,  entre 
autres,  le  Spermacoce  ferruginea  Aug.  St.- 
Hil.  ,  et  le  S.  poaya  Aug.  St.-Hil.,  qui, 
d’après  ce  botaniste,  sont  employées  au 
Brésil  concurremment  avec  l’jpéeacuanha, 

(D.  G.) 

SPERMACOCEES.  Spermacoceæ.  bot. 
ph.  —  Une  des  tribus  des  Rubiacées  (  voy. 
ce  mot)  ainsi  nommée  du  genre  Spermacoce 
qui  lui  sert  de  type  ;  elle  se  subdivise  ,  d’a¬ 
près  la  nature  du  fruit  sec  ou  charnu  ,  en 


SPE 


723 


SPE 

Spermacocées  proprement  dites  et  Puto- 
riées.  (Ad.  J.) 

SPERMADICTYON.  bot.  ph.  —  Réuni 
comme  synonyme  à  V Hamiltonia  Roxb.  ; 
famille  des  Rubiacées-CofYéacées,  (D.G.) 

SPERMAGRA,  Svvains.  ois. — Synonyme 
de  Sallalor  Vieill.  ;  genre  de  la  famille  de» 
Tanagridœ.  Voy.  tangara.  (Z.  G.) 

*  SPERMATOBIEM  et  SPERMATO- 
ZOOIY  (a-rzspu.a,  semence;  (iloç ,  vie;  Çwov , 
animal).  — *  Noms  donnés  aux  corpuscules 
animés  de  la  liqueur  fécondante  des  animaux 
et  de  certains  végétaux. 

*SPE  RM  A  TO  PH  ï  LU  S  ,  Gebler.  ins.  — 
Synonyme  de  Rbæbus  Fischer  Lac.  (C.) 

SPERMATOZOAIRES  (<nzepp.a,  semence; 
££>ov ,  animal),  phys.  zool. — En  considérant 
comme  des  animalcules  ,  les  produits  sin¬ 
guliers  qui  caractérisent  le  sperme,  plusieurs 
auteurs  les  ont  désignés  par  ce  nom  ,  qui 
rappelle  leur  nature  supposée  et  le  milieu 
où  on  les  rencontre.  Voy.  spermatozoïdes. 

(G.  B.) 

^SPERMATOZOÏDES  (espace,  semence  ; 
Sdïov,  animal;  cî^oç,  forme),  phys.  zool.  — 
En  indiquant  seulement  que  les  produits 
caractéristiques  du  sperme  ont  l’apparence 
d’animaux,  cette  dénomination,  qui  ne  pré¬ 
juge  rien  sur  leur  nature  ,  est  préférable  à 
celles  de  Zoospermes  ,  Animalcules  sperma¬ 
tiques ,  Spermatozoaires ,  pour  désigner  ces 
produits.  —  Voy.  l’art,  propagation  ,  t.  X  , 
p.  495,  501,  542  et  suiv.  (G.  B.) 

SPERMATOZOON.  —  Voy.  spermato- 
BIÜM. 

*SPERMATERA,  Rchb.  bot.  ph.  — 
Rapporté  comme  synonyme  au  genre  Os- 
morkiza  Rafin. ,  famille  des  Ombellifères. 

(D.G.) 

SPERMAXYREM.  bot.  ph.  —  Le  genre 
établi  sous  ce  nom  par  Labil lard ière  (. Nouv . 
IIoll .,  Il,  p.  84,  tab.  233)  pour  deux  ar¬ 
bustes  delà  Nouvelle-Hollande,  a  été  réuni 
par  M.  R.  Brown  et,  d’après  lui,  par  les 
botanistes  modernes,  au  genre  Olax  Lin. 

SPERME  (o-TTfpp-a,  semence1,  phys.  zooi  . 
—  Liqueur  fécondante,  produit  de  la  sécré¬ 
tion  des  organes  mâles.  —  Voy.  l’art,  propa¬ 
gation  ,  t.  X  ,  p  493,  495,  501  et  passim. 

(G.  B.) 

*SPE  R  AI  ESTES,  ois.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Fringilles  ,  créé  par  Swainson 
{Nat.  hist.  of  birds  )  sur  une  espèce  voisine 


des  Aslrilis  ou  Senegalis,  à  laquelle  il  donne 
le  nom  spécifique  de  Cucullata.  (Z.  G.) 

SPERMïOLES.  rept.  —  Les  œufs  de 
Grenouilles  et  de  Crapauds  portent  vulgai¬ 
rement  le  nom  de  Spermioles  et  quelquefois 
celui  de  Spernioles.  (E.  D.) 

SPERMODERME.  bot.  —  De  Candolle 
a  désigné  sous  ce  nom  l’ensemble  des  té¬ 
guments  propres  de  la  graine.  Ce  mot  a 
donc  pour  synonyme  celui  de  Périsperme 
d’abord  adopté  par  L.-C.  Richard  pour  ces 
mêmes  parties  et  celui  d 'épisperme  que  le 
même  botaniste  a  employé  plus  tard.  (D.  G.) 

*SPE IRIODON .  bot.  ph. — Le  genre  éta¬ 
bli  sous  ce  nom  par  Palisot  de  Beauvois,  et 
adopté  après  lui  par  plusieurs  botanistes, 
notamment  par  M.  Endlicher  ( Gen .,  n°  975), 
est  confondu  par  M.  Kunth  ( Enumer .,  Il, 
p.  274  )  avec  les  Dichronema  VahL,  famille 
des  Cypéracées,  tribu  des  Rhynchosporées. 

(D.  G.) 

*SPERMOEDIA.  bot.  cr.  —  Fries  avait 
donné  ce  nom  à  l’ergot  des  céréales  regardé 
par  lui  comme  une  production  cryptogami- 
que,  dans  son  ensemble.  Or  on  peut  voir, 
à  l’article  Seigle  ,  que  d’après  la  manière 
de  voir  et  les  observations  de  M.  Léveillé, 
le  champignon  qui  entre  dans  cette  forma¬ 
tion  anormale  n’en  forme  qu’une  faible 
portion.  Voy.  seigle  et  sphacélie.  (D.  G.) 

*8PERMOLEGUS.ois.— Genre  démem¬ 
bré  par  Kaup  ,  des  Accenteurs  de  M.  Tem- 
minck  ,  et  fondé  sur  VAccentor  montanellus 
Terhm.  (Z.  G.) 

*SPERMOLEPIS ,  Rafin.  bot.  ph.  — 
Synonyme  de  Leplocaulis  Nutt.,  famille  des 
Ombellifères.  (D.G.) 

*SPERMOLOGES  (  ^pyo^yog ,  qui  se 
réunit  dans  les  semences),  ins.  — Genre  de 
l’ordre  de  Coléoptères  tétramères ,  famille 
des  Curculionides  gonatocères ,  division  des 
Érirhinides ,  établi  par  Schœnherr  (  Généra 
et  sp.  Curculion.  syn.,  t.  VH,  2,  p.  336), 
sur  une  espèce  du  Brésil  qui  a  été  prise  vi¬ 
vante  à  Leipsig  au  milieu  de  graines  envoyées 
de  ce  premier  pays.  Elle  porte  le  nom  de 
Sp.  ru  fus  Schr.  (C.) 

*SPERMOPHAGA,  Swains.  ois. -Syno¬ 
nyme  de  Loxia  et  Coccolhranstes  Yieill.  — 
Genre  établi  sur  la  Lox.  hematina  Yieill. 

(Z.  G.) 

*SPERMO  PH  AGES  (  (nz/pp.x ,  semence; 
cpaysîv,  manger),  ins.— Genre  de  l’ordre  des 


724 


SPE 


SPE 


Coléoptères  tétramères,  famille  des  Curcu- 
lionides  orthocères,  division  des  Bruchides, 
proposé  par  Stiven  et  publié  par  Schœnherr 
(Généra  et  sp.  Curculion.  syn. ,  t.  I,  p.  102  , 
V,  p.  23).  Ce  genre  renferme  23  espèces. 
13  sont  originaires  d’Amérique,  5  d’Afri¬ 
que,  2  d’Asie  et  2  d’Europe.  Nous  citerons 
seulement  les  Sp.  robiniœ  F.,  cistelinus  111., 
irroratus  01.,  Cardui  Stév.,  varioloso-punc- 
tatus  Schr.  (C.) 

SPERMOPHILE.  Spermophilus  (  Tnépp.tx, 
graine;  «piAsco ,  j’aime),  mam.  —  Genre  de 
Mammifères,  de  l’ordre  des  Rongeurs,  fa¬ 
mille  des  Claviculés ,  créé  par  Fr.  Cuvier 
( Mém .  du  Mus.,  IX,  1822)  aux  dépens  des 
Marmottes  et  adopté  par  tous  les  zoologistes 
modernes. 

L’espèce  type  du  genre  Spermophile ,  le 
Souslik  ,  la  seule  qui  soit  parfaitement 
connue,  se  distingue  d’une  manière  géné¬ 
rale  des  Marmottes  par  une  taille  plus  petite 
et  plus  svelte,  par  des  pieds  beaucoup  plus 
longs  et  plus  étroits  ,  et  dont  les  cinq  doigts 
sont  presque  entièrement  libres  ,  avec  le 
seul  tubercule  de  la  base  dechacun  dépourvu 
de  poils. 

Les  molaires  des  Spermophiles  ont  de  la 
ressemblance  avec  celles  des  Marmottes; 
mais  elles  sont  plus  étroites,  leur  colline 
antérieure  se  rétrécit,  et  le  talon  qui  unit 
cette  colline  à  la  postérieure  se  prolonge 
beaucoup  plus  intérieurement.  L’oreille  est 
entièrement  bordée  d’un  hélix  ,  et  cette  por¬ 
tion  seule  est  détachée  de  la  tête,  tandis 
que  celle  des  Marmottes,  en  grande  partie 
écartée  de  la  tête,  n’a  d’apparence  d’helix 
qu’à  ses  bords  antérieur  et  postérieur.  La 
pupille,  en  se  rétrécissant,  prend  une  forme 
ovale.  La  bouche  est  pourvue  de  grandes 
abajoues,  qui  naissent  presque  à  la  com¬ 
missure  des  lèvres  et  s’étendent  jusque  sur 
les  côtés  du  cou,  ce  qui  n’existe  pas  chez  les 
Marmottes.  La  queue  est  très  courte  et  grêle. 
Outre  ces  caractères,  Fr.  Cuvier  en  indique 
encore  quelques  uns  tirés  de  la  forme  de  la 
tête  osseuse,  mais  qui  ne  semblent  avoir 
que  peu  d’importance. 

Les  Spermophiles  établissent  le  passage 
sérial  des  Marmottes  proprement  dites,  aux 
Écureuils  de  terre  ou  Tamia.  Le  type  est, 
comme  nous  l’avons  déjà  dit,  le  Souslik, 
À rctomys  cilillus  Pallas,  rongeur  dont  ies 
habitudes  diffèrent  beaucoup  de  celles 


des  Marmottes  ,  puisque  ces  dernières 
se  réunissent  en  société  et  ne  recueillent 
qu’un  peu  de  foin  pour  l’hiver,  tandis  que 
les  Sousliks  vivent  solitaires  et  rassemblent 
principalement  des  graines  en  quantité  con¬ 
sidérable,  mais  dont  ils  ne  font  pas  usage, 
attendu  qu’ils  passent  la  saison  rigoureuse 
plongés  dans  un  profond  sommeil.  Quant 
aux  espèces,  assez  nombreuses,  qui  ont  été 
réunies  au  Souslik,  elles  ne  sont  pas  encore 
suffisamment  connues ,  et  leur  rapproche¬ 
ment  n’a  guère  eu  lieu  que  d’après  leurs 
formes  extérieures.  Il  est  probable  que  plus 
tard  on  devra  former  avec  elles  plusieurs 
genres  distincts,  et  cela  a  même  déjà  été 
essayé  ;  mais,  dans  l’état  actuel  de  la  zoologie, 
nous  ne  croyons  pas  devoir  accepter  ces 
coupes  génériques  qui  ne  nous  paraissent 
pas  nécessaires,  et  nous  nous  bornerons  à 
indiquer  comme  simples  subdivisions  très 
secondaires ,  les  groupes  des  Citillus ,  Sper¬ 
mophilus  et  Cynomys. 

§  I.  Citillus  Lichsteinsten. 

Le  Souslik.  Spermophilus  citillus ,  A. -G. 
Desin.;  Arctomys  citillus,  Pallas,  Gm.;  Glis 
citillus,  Erxl.  Le  Zizel  et  le  Souslik,  Buffon. 
Le  Lapin  d’Allemagne,  Brisson.  Il  est  d’une 
longueur  de  neuf  à  dix  pouces  et  sa  hauteur 
est  d’environ  trois  pouces.  Il  a  la  tête  assez 
volumineuse;  le  chanfrein  bombé  ;  les  yeux 
grands  et  saillants,  d’un  brun  noirâtre;  les 
oreilles  presque  nulles  et  représentées  seu¬ 
lement  par  le  tragus,  qui  les  entoure  an¬ 
térieurement  et  postérieurement  au  méat 
auditif;  les  moustaches  plus  courtes  que  la 
tête  et  noires;  le  corps  couvert  d’un  poil 
assez  doux  et  court,  d’un  gris  plus  ou  moins 
brun  ou  fauve  en  dessus  et  parsemé  de 
petites  taches  très  nombreuses  ,  rondes , 
blanches,  plus  ou  moins  apparentes,  for¬ 
mant  tantôt  des  sortes  de  gouttelettes  bien 
distinctes,  tantôt  de  simples  ondes  ;  les  par¬ 
ties  inférieures  d’un  blanc  plus  ou  moins 
teint  de  jaune  ;  le  tour  des  yeux  et  les  pattes 
jaunâtres;  la  queue  mince,  couverte  de 
poils  assez  longs,  de  la  couleur  du  fond  du 
pelage.  D’après  ce  que  nous  venons  de  dire, 
l’on  voit  que  lesystèrne  décoloration  duSous- 
lik  est  très  variable,  aussi  plusieurs  natu¬ 
ralistes  ont-ils  cherché  à  former  avec  ces 
variétés  des  espèces  qui  sont  purement 
nominales  ;  ainsi  la  variété  à  pelage  tacheté 


SPE 


SPE 


725 


est  le  S.  gultalus  :  la  variété  ondulée,  ou  à 
zones  blanches  transversales  à  la  longueur 
du  corps,  est  le  S.  undulatus  ;  enfin  ,  une 
autre  variété,  qui  parfois  porte  le  nom  de 
Marmotte  de  Sibérie,  et  qui  est  d’un  brun 
jaunâtre  uniforme,  avec  la  nuque  cendrée 
et  la  queue  noirâtre  ,  constitue  le  S.  con- 
color. 

Les  Sousliks  vivent  isolément,  hors  le 
temps  des  amours  ,  et  se  crement  ,  sur  les 
pentes  des  montagnes,  des  terriers  compli¬ 
qués  et  profonds ,  d’environ  2  mètres,  ayant 
de  deux  à  cinq  issues.  En  été,  ils  renfer¬ 
ment  dans  ces  galeries  des  graines  de  dif¬ 
férentes  sortes ,  telles  que  blé,  chénevis, 
pois,  lin,  etc.,  qu’ils  transportent  dans  leurs 
vastes  abajoues.  Ils  s’engourdissent  en  hiver 
comme  les  Marmottes.  Les  femelles  ,  dont 
la  gestation  dure  vingt-cinq  à  trente  jours, 
font  à  chaque  portée  depuis  trois  jusqu’à 
huit  petits ,  qui  naissent  sans  poils  et  les 
yeux  fermés.  Les  habitants  des  pays  où  se 
rencontrent  les  Sousliks  mangent  leur  chair: 
la  peau  de  ces  rongeurs  donne  une  fourrure 
dont  l'aspect  est  agréable  et  qui  est  assez 
estimée. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  toutes  les  con¬ 
trées  du  Nord,  et  une  partie  des  régions 
tempérées  de  l’ancien  continent,  telles  que 
la  Russie,  principalement  dans  le  pays  situé 
entre  le  Volga  et  le  lac  Baïkal,  l’Autriche, 
la  Bohême ,  le  Kainthchatka  ,  les  îles  Ajou¬ 
tes  ,  etc.  On  dit  qu’elle  existe  aussi  dans  la 
grande  Tartarie,  en  Perse  et  dans  l'Inde; 
mais  il  se  pourrait  qu’on  eût  regardé  comme 
lui  appartenant  des  espèces  différentes;  et 
en  effet,  assez  récemment  on  en  a  indiqué 
quelques  unes  dont  nous  citerons  seulement 
les  noms  : 

Spermophilus  persicus ,  Lesson  ;  S.  con- 
color ,  Is.  Geoffroy.  —  De  Perse  et  des 
Indes. 

Spermophilus  leplodaclylus  ,  Everm. 
Lichst.  —  De  Boukkarie. 

Spermophilus  mugosaricus,  Everm. Lichst. 
—  De  Boukkarie. 

Spermophilus  fuscus,  Lichst.  — De  Bouk¬ 
karie. 

§11.  Spermophilus,  Fr.  Cuvier. 

Le  Spermophile  de  Parry.  Spermophilus 
Parryi ,  Richardson,  Harlan.  Arctomys  al~ 
pina  Parry.  Il  a  le  museau  conique;  les 


oreilles  très  courtes;  la  queue  longue,  et 
noire  au  bout;  le  corps  tacheté  en  dessus 
de  plaques  noires  et  blanches  ;  le  ventre  fer¬ 
rugineux.  On  en  connaît  deux  variétés  aux¬ 
quelles  M.  Richardson  a  donné  les  noms  de 
S-  erythroglulteia  et  phœognala. 

II  habite  la  presqu’île  Melville. 

Parmi  les  nombreuses  espèces  qui  entrent 
dans  cette  subdivision  et  qui,  jusqu’ici,  ne 
sont  pas  complètement  connues,  nous  nous 
bornerons  à  citer  les  suivantes  : 

Spermophile  de  Hood.  Spermophilus  Hoodi , 
Sabine.  Sciurus  tridecemlineatus,  Mitchill., 
Fr.  Cuv.,  Richards.  —  De  l’Amérique  du 
nord,  et  surtout  commun  sur  les  rives  de 
la  Soskantchewan. 

Le  Spermophile  de  Richardson.  Spermo¬ 
philus  Richardsonii,  Sabine,  Richards.  — De 
l’Amérique  du  Nord. 

Spermophile  de  Franklin.  Spermophilus 
Franklini  Sahine,  A.-G.  Desm.  —  De  Carls- 
ton-Housse. 

Spermophilus  pruinosus,  Sabine;  Arctomys 
pruinosa,  Gin.;  A.  pruinosus  et  gutt.atus 
Richardson.  - —  De  Rocky-Mounlains. 

Spermophilus  Douglasii  ,  Richardson  ; 
Sciurus  lateralis,  Say.  — De  Rochy-Moun- 
tains. 

Spermophilus  mexicanus  ,  Lesson  ;  Citil- 
lus  mexicanus,  Lichst.  —  De  Toluca  ,  au 
Mexique. 

Spermophilus  Beecheyi ,  Richard.  —  De 
Californie. 

Spermophilus  spilisoma ,  Bennet.  —  De 
Californie. 

Spermophilus  macrurus ,  Bennet.  —  De 
Californie. 

§  3.  Cynomys,  Rafînesque. 

Le  Spermophile  social.  Spermophilus 
socialis.  Cynomys  socialis,  Rafînesque,  Sper¬ 
mophilus  ludovicianus  ,  Richard,  A.  -G. 
Desm.  ;  Arctomys  ludovicianus ,  Ord.  Say  ; 
Arctomys  latrans,  Harlan  ;  Arctomys  missou- 
riensis ,  Warden;  Cynomys  griseus,  Rafin.; 
Spermophilus  g riseus,  Lesson,  A.-G.  Desm. 
Pius  grand  que  le  Souslik  ;  son  pelage  est 
assez  variable  pour  le  système  de  coloration  : 
cependant,  dans  le  plus  grand  nombre  des 
cas  il  est  d’un  brun-roussâtre  sale  et  pâle  , 
entremêlé  de  poils  gris  et  de  poils  noirs; 
mais  quelquefois  la  fourrure  est  entière¬ 
ment  grise,  et  c’est  à  cette  variété  de  coto- 


726 


SPE 


ration  qu’on  a  appliqué  à  tort  le  nom  spéci¬ 
fique  de  Spermophilüs  griseus. 

Cette  espèce  habite  les  prairies;  elle  n’est 
pas  rare  dans  l’Amérique  du  nord  ,  et  prin¬ 
cipalement  dans  le  Missouri. 

Telles  sont  les  espèces  vivantes  de  Sper¬ 
mophile  indiquées  par  les  auteurs;  disons 
en  terminant  cet  article  que  M.  Kaup  a 
signalé  une  espèce  fossile,  qu’il  nomme 
Spermophilüs  superciliosus  et  qui  provient 
des  sables  d’Eppelsheim.  (E.  Desmakest.) 

^SPERMOPHILE.  Spermophila.  ois.  — 
Division  générique  établie  par  Swainson  aux 
dépens  du  genre  Pyrrhula,  sur  la  Pyr.  fal- 
cirostris  Temm.  Il  a  été  question  de  cette 
division  à  l’article  Bouvreuil.  (Z.  G.) 

*SPÊRMOPHORA.  arachn.  —  M.  Hentz 
(dans  le  Sülenien,  American  journal  of  scien¬ 
ces  and  arts  )  désigne  sous  ce  nom  un  genre 
de  l’ordre  des  Aranéides ,  de  la  tribu  des 
Araignées  et  dans  lequel  les  yeux  ne  sont 
qu’au  nombre  de  six,  trois  de  chaque  côté. 
M.  Hentz  ne  cite  qu’une  seule  espèce  qui  est 
le  Spermophore  méridional  ,  Spermophora 
meridionalis,  Hentz  ( Op .  cit.,  t.XLI,  1841, 
P»  H7).  (II.  L.) 

*  SPE  RAI  O  P  H  Y  LL  A  ,  Neck.  bot.  ph.  — 
Synonyme  de  Sphenogyne  R.  Br.  ,  famille 
des  Composées ,  tribu  des  Sénécionidées. 

*SPERMOPIGA.  ois.  —  Nom  substitué 
par  G. -R.  Gray  à  celui  des  Spermophaga 
créé  par  Swainson,  pour  un  genre  démem¬ 
bré  des  Loxies  de  Vieillot.  (Z.  G.) 

*SPERMOSCHJRUS  (<r„  spp.o t ,  semence  ; 
<rxfovp0ç,  écureuil),  mam.  — M.  Lesson  (Com¬ 
plément  de  Buffon ,  t.  V,  1836  )  a  créé  sous 
ce  nom,  aux  dépens  des  Sciurus  des  anciens 
auteurs  ,  un  genre  de  Rongeurs  dans  lequel 
il  range  (  Tabl.  des  Mam.,  1842)  treize  es¬ 
pèces  d’Écureuiis  d’Afrique.  Ce  genre  n’est 
généralement  pas  adopté  ,  et  les  espèces 
qu’on  y  a  placées  ont  été  réparties  dans  le 
groupe  des  Écureuils  proprement  dits  [voy. 
ce  mot).  (E.  D.) 

*SPERMOSIRE.  Spermosira  (  <Jivepp.<x  , 
semence;  p« ,  chaîne),  bot.  cr.  —  (Phy- 
cées.)  Genre  établi  par  M.  Kutzing  dans  la 
tribu  des  Nostocinées  ,  avec  ces  caractères  : 
filaments  simples,  muqueux,  articulés;  ar¬ 
ticles  ou  cellules  disciformes;  les  sporulifères 
renflés,  moniliformes.  Une  seule  espèce  est 
indiquée  par  M.  Kutzing  ,  c’est  le  S.  lütorea 
Kg .{Harv.Phycol.  Brit.,t.  113,  C.).  Elle  se 


SPH 

trouve  dans  les  fossés  d’eaux  saumâtres  qui 
avoisinent  la  mer.  (Brèb.) 

*SPESSARTINE .  min.  —  Nom  d’une  es¬ 
pèce  de  Grenat  à  base  de  manganèse,  qu’on 
trouve  au  Spessart ,  près  d’Aschaffenbourg  , 
en  Franconie.  Voy.  grenat.  (Del.) 

SPET.  poiss.  —  Nom  vulgaire  de  la  Sphy- 
rène  de  la  Méditerranée.  Voy.  sphyrène. 

(G.  B.) 

SPHACELAIKE;  Sphacelaria  (  o-tpoçxîXoç  , 
sphacèie  ,  brûlure  ).  bot.  cr.  —  (  Phycées.  ) 
Genre  créé  par  Lyngbye ,  puis  adopté  p-ar 
tous  les  phycologistes  qui  l’ont  suivi,  lequel 
a  pour  type  le  Conferva  scoparia  Lin.  Ce 
genre  a  pourtant  subi  bien  des  vicissitudes, 
et  il  a  été  plusieurs  fois  démembré.  En  ce 
moment  même  il  représente  encore  les  gen¬ 
res  Haloplèris  ,  Chœtopteris  et  Stypocaulon 
Kütz.,  du  moins  tel  que  nous  entendons  le 
limiter  ici  avec  MM.  Harvey  et  Meneghini. 
Voici  ses  caractères  :  La  fronde  est  filiforme 
articulée,  très  rameuse,  à  rameaux  distiques, 
une  ou  plusieurs  fois  pennée  ,  de  couleur 
olhacée  ou  brune,  garnie  à  sa  base  de  fibres 
nombreuses  radiciformes  (Stupa),  qui  ser¬ 
vent  en  même  temps  à  la  fixer  aux  lieux  où 
elle  végète.  Elle  est  composée  d’un  tube  ex¬ 
terne  qui  relie  entre  elles  des  cellules  pris¬ 
matiques  disposées  cireulairement  sur  un 
même  plan,  et  dont  la  multiplication  a  lieu 
par  division  binaire,  soit  dans  le  sens  de  la 
longueur  pour  l’accroissement  en  diamètre, 
soit  dans  celui  de  la  largeur  pour  l’allonge¬ 
ment  de  l’algue.  Le  dernier  article  des  ra¬ 
meaux  est  comme  brûlé,  déchiré,  décoloré,  et 
il  a  été  longtemps  regardé  comme  contenant, 
sous  forme  de  poussière  brune,  les  corps  re¬ 
producteurs.  Les  Sphacelairessontmonoïques 
et  se  reproduisent  ou  se  propagent  par  trois 
moyens  différents  :  1°  par  des  conceptacîes 
axillaires  ou  latéraux  renfermant  une  spore 
unique  ;  2°  par  des  spermatoïdies  ellipsoïdes 
placées  sur  le  même  individu  que  les  con- 
ceptacles  ;  3°  enfin  par  des  propagules,  sou¬ 
vent  de  forme  assez  bizarre  ,  nées  du  som¬ 
met  des  rameaux.  On  connaît  une  vingtaine 
d’espèces  de  ce  genre  ,  dont  le  centre  géo¬ 
graphique  paraît  être  dans  les  mers  tempé¬ 
rées.  (C.  M.) 

SPHACELARIA.  bot.  cr.  — -  Vûy.  spha- 

CELAIRE . 

*SPIIACELARIÉE8.  bot.  cr.  (Phycées). 
—  Nom  donné  à  une  tribu  de  la  famille  des 


SPH 


SPH 


727 


Phycoïdées ,  laquelle  se  compose  des  genres 
Cladostephus  Ag.,  Myriotrichia  Harv  ,  et 
Sphacelaria  Ag.  Voy .  ces  mots.  (C.  M.) 

SPHACELE.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Labiées,  tribu  des  Stacbydées, 
formé  par  M.  Bentham,  d’abord  dans  le 
Botanical  Register,  dans  un  appendix  à  la 
planche  1289,  n°  53,  et  ensuite  dans  sa 
Monographie  des  Labiées,  page  567,  pour 
des  plantes  toutes  d’Amérique ,  principale¬ 
ment  des  côtes  occidentales  de  l’Amérique, 
du  Sud,  dont  certaines  avaient  été  regar¬ 
dées  antérieurement  comme  des  Sideritis 
par  MM.  Humboldt  et  Kunth.  Il  a  l’aspect 
des  Sauges  avec  plusieurs  caractères  des  Sta- 
chys.  M.  Bentham  en  a  décrit  10  espèces. 

(D.  G.) 

SPIIACÉLIE.  Sphacelia.  bot.  cr.  — 
M.  Léveillé  a  créé  sous  ce  nom  un  genre 
particulier  pour  le  Champignon  parasite  , 
qui,  en  attaquant  le  pistil  des  Graminées  , 
détermine  sa  déformation  et  le  développe¬ 
ment  en  ergot  de  son  ovule.  On  trouve  à 
l’article  Seigle,  à  propos  du  Seigle  ergoté, 
les  détails  relatifs  à  l’opinion  de  M.  Léveillé 
sur  ce  Champignon  et  son  action.  Ce  myco- 
logiste  range  le  genre  Sphaeélie  dans  ses 
Ciinosporés -Ectoclines  ,  tribu  des  Sarcopsi- 
dés  ,  section  des  Tuberculariés.  (M.) 

*S  PII  A  DA  SMU  S  (  «jya^a^o'ç ,  agitation 
convulsive),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  Curcu- 
1  ionides  gonatocères,  et  division  des  Apos- 
v  lasimérides  Baridides,  établi  par  Schœnherr 
(  Généra  et  spec.  Curculio.  syn.  ,  t.  VIII, 
p.  290).  Ce  genre  renferme  trois  espèces  : 
les  Sphadasmus  camelus  Kl.  ,  setifer  et 
carinicollis  Schr. ,  originaires  de  l’Afrique 
australe.  (C.) 

*SPIIÆi\A.  moll.  —  Nom  latin  du  genre 
sphène  ,  employé  à  tort  au  lieu  de  Sphenia 
(Def  ,  in  Blainv.  Man.  Malac.,  1825).  Voy. 
SPHÈNE  et  CORBULE.  (G.  B.) 

*SPH.E.\I A.  moll.  —  Faute  orthogra¬ 
phique  pour  sphenia  (Gray,  in  Lond.  mag. 
of.  Nat.  Hist.,  I,  1837).  —  Voy.  sphène. 

(G.  B.) 

*SPIIÆNISCUS.  ins. —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  hétéromères ,  famille  des 
Sténélytres  et  tribu  des  Hélopiens ,  établi 
par  Kirby  (  Linn .  Trans.,  t.  XII,  22,  p.  4), 
adopté  par  Latreille  et  Dejean  ,  et  qui  se 
compose  de  14  espèces  de  l’Amérique  équi¬ 


noxiale.  Nous  nous  contenterons  de  citer 
parmi  celles-ci ,  les  suivantes  :  S.  sphacela- 
tus  01.  ( Erolylus ) ,  ou  Sp.  variolalus  Dej., 
unifasciatus  (Cinctus  01  ,  Hel.)  F.,  Eroty- 
loides  Ky.,  et  Complus  Pty.  ;  ces  Insectes 
sont  assez  grands,  noirs  et  jaunes ,  souvent 
couverts  de  gros  points.  Leur  forme  les  rap¬ 
proche  des  vrais  Erotyles.  (C.) 

*SPIIÆNODESMA.  bot.  ph.— Genre  de 
la  famille  des  Verbénacées  établi  par  Jack 
(  Mal.  Mise.,  I,  n.  1)  pour  des  arbrisseaux 
volubles  dgs  Indes  orientales,  qui  ressem¬ 
blent  aux  Congea  Roxb.  par  le  port,  l’inflo¬ 
rescence,  le  fruit,  mais  qui  s’en  distinguent 
par  leur  corolle  en  coupe  ou  en  entonnoir, 
presque  régulière  et  non  bilabiée;  parleurs 
étamines  au  nombre  de  5  et  non  didynames; 
par  leur  style  très  court  et  non  égal  en  lon¬ 
gueur  aux  étamines.  M.  Schauer  ( Prodr., 
XI,  p.  622)  en  décrit  4  espèces.  (D.  G.) 

SPHÆiVURA.  ois.  —  Voy.  spijenura. 

*SPHÆRA  (acpatpa,  sphère),  ins  — M.Ro- 
bineau-Desvoidy  ( Essai  sur  les  Myodaires, 
1830)  indique  sous  cette  dénomination  un 
genre  de  Muscides,  qui  n’est  pas  adopté  par 
M.  Macquart.  (E.  D.) 

SPîIÆRA .  moll  .  foss  .  —  G  en  re  de  Moi  1  us- 
ques  acéphales,  établi  par  Sowerby  sur  les 
parties  fort  incomplètes  de  charnières  d’une 
coquille  globuleuse,  couverte  de  sillons  con¬ 
centriques  et  rugueux  (Sphœra  corrugata 
Sow.,  Min.  Conch.,  IV,  pl  334,  1822).  11 
faudrait  des  fragments  plus  nombreux  et 
mieux  conservés  pour  établir  rigoureusement 
ce  genre  qu’on  a  provisoirement  rapproché 
des  Avicules.  (G.  B.) 

SPIIÆRALCÉE.  Sphœralcea.  bot.  ph. — 
Genre  de  la  famille  des  Malvacées,  tribu 
des  Malvées ,  formé  par  MM.  Aug.  Saint- 
Hilaire  et  A.  de  Jussieu  (Plant,  us.  du  Brésil., 
tab.,  52)  aux  dépens  des  Mauves.  Les  espèces 
qu’il  comprend  sont  des  arbrisseaux  et  des 
sous-arbrisseaux  qui  croissent  naturelle¬ 
ment  dans  les  parties  chaudes  des  deux 
Amériques,  et  qui  se  distinguent  des  Mauves 
par  leurs  coques  trispermes  ;  ces  coques 
sont  nombreuses  et  elles  sont  groupées  en 
un  fruit  globuleux  ou  ovoïde  et  non  dé¬ 
primé;  elles  s’ouvrent  en  deux  valves  par 
leur  ligne  dorsale  avant  de  se  séparer  les 
unes  des  autres.  D’après  les  deux  auteurs 
que  nous  venons  de  citer  ,  le  Sphœralcea 
cisplatina  est  employé  avec  succès  par  les 


SPH 


728  SPH 

Brésiliens  dans  les  maladies  de  poitrine.  Il 
remplace  pour  eux  notre  Guimauve  offici¬ 
nale.  Le  S.  umbellala  est  une  belle  plante 
cultivée  comme  espèce  d’ornement,  à  belles 
fleurs  rouges,  à  grandes  feuilles  lobées,  co¬ 
tonneuses.  Elle  est  d’orangerie.  (D.  G.) 

*SPHÆRANTHÉES.  bot.  ph.—  Nom  de 
l’une  des  subdivisions  de  la  sous-tribu  des 
Astérinées  ,  tribu  des  Astéroïdées  ,  famille 
des  Composées.  V.  ce  dernier  mot.  (C.  d’O.) 

SPHÆRANTHUS.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Asté¬ 
roïdées  ,  formé  par  Vaillant  et  comprenant 
des  espèces  herbacées,  spontanées  entre  les 
tropiques,  dans  l’ancien  continent.  Ces  plan¬ 
tes  >  au  nombre  de  12  dans  le  Prodromus 
(V,  p.  369) ,  ont  des  feuilles  longuement 
décurrentes,  des  capitules  de  fleurs  violettes 
groupés  en  glomérules  arrondis,  serrés;  ces 
fleurs  sont  toutes  tubuleuses,  les  femelles 
en  plusieurs  rangs  à  l’extérieur,  à  corolle 
tridentée,  et  celles  du  centre  mâles,  à  5 
dents.  Les  akènes  sont  nus.  De  Candolle  a 
divisé  ce  genre  en  trois  sous-genres  :  Eu- 
sphœranthus ,  Cuspidella  et  Polycephalos. 

(D.  G.) 

*S  PILE  HAST  RU  M  (*pa~pa,  sphère  ;  &<j- 
rpov  ,  étoile),  infüs.  végét.  —  Genre  de  Ba- 
cillariées  établi  par  Meyen  ( Nov .  Act.  Nat. 
Cur.,  XIV,  1829).  (G.  B.) 

*SPHÆREDA.  bot.  ph.  — Lindley  etHut- 
ton  ont  décrit  dans  leur  Fossil  flora  ,  sous 
le  nom  de  Sphcereda  paradoxa ,  une  plante 
fossile  fort  singulière  trouvée  dans  les  schis¬ 
tes  et  grès  de  Cloughlon  dans  une  formation 
analogue  à  celle  de  AVhitby  sur  la  côte  du 
Yorkshire.  Ce  fossile,  figuré  t.  III,  pl.  159 
du  Fossil  flora  ,  consiste  en  une  tige  assez 
épaisse,  large  de  1  à  2  centimètres  ,  longue 
dans  cet  échantillon  d’environ  10  centimè¬ 
tres,  donnant  naissance  à  de  nombreux  pé- 
dicelles  qui  portent  des  conceptacles  sphé- 
roïdaux  de  8  à  10  millimètres  de  diamètre, 
souvent  géminés  ou  ternés  à  l’extrémité  de 
ces  pédicelles,  et  dont  l’organisation  est  tout 
à  fait  inconnue.  M.  Murray,  qui  a  commu¬ 
niqué  ce  fossile  à  MM.  Lindley  et  Hutton  , 
suppose  que  ce  végétal  pourrait  être  analo¬ 
gue  au  rhizome  de  la  pilulaire  avec  les  con  ¬ 
ceptacles  qu’il  porte.  Ce  serait,  selon  lui , 
une  pilulaire  gigantesque.  Sans  rejeter  cette 
analogie,  on  doit  la  considérer  comme  très 
incertaine.  (Au.  B.) 


S  PII.E  RI  A.  BOT.  CR.  — Voy.  SPHÉRIE. 

SPHÆRIACËES.  Voy.  sphæriacés. 

SPHÆRIACÉS /  Sphœriacei.  bot.  cr.  — 
Fries  a  créé  sous  ce  nom  dans  la  famille  des 
Pyrénomycètes ,  une  tribu  qui  emprunte 
son  nom  au  genre  Sphœria.  M.  Léveillé  a 
formé  aussi,  dans  sa  classification,  une  tribu 
de  même  nom  qui  rentre  dans  ses  Thécas- 
porés-Endothèques.  (M.) 

SPHÆRIDIOPHORUM ,  Desv.  bot.  ph. 
—  Synonyme  d 'Indigofera  Lin.,  famille  des 
Légumineuses-papilionacées.  (D.  G.) 

*SPII.ERIÎ)IOTES.  Sphæridiota.  ins.  — 
Seconde  tribu  delà  famille  des  Palpicornes, 
ordre  des  Coléoptères  pentamères  ,  établie 
par  Latreille  (  Règne  an.  de  Cuv.  ,  t.  IV, 
p.  525  )  et  qui  présente  les  caractères  sui¬ 
vants:  palpes  maxillaires  plus  courts  que 
les  antennes ,  à  troisième  article  grand , 
renflé,  en  forme  de  cône  renversé;  lobe 
maxillaire  membraneux  ;  premier  article 
des  tarses  aussi  long  au  moins  que  le  sui¬ 
vant  ;  corps  presque  hémisphérique  ;  pré¬ 
sternum  prolongé  en  pointe  à  son  extrémité 
postérieure;  jambes  épineuses;  antérieures 
palmées  ou  digitées  dans  les  grandes  espèces. 
Antennes  composées  de  8  à  9  articles  (si 
l’on  considère  le  dernier  comme  un  appen¬ 
dice  du  précédent  ).  Insectes  petits ,  vivant 
dans  les  bouses ,  au  bord  des  eaux  ,  sous 
les  détritus,  dans  les  bois  sous  la  mousse  ; 
genres  :  Sphœridium  ,  Cercyon  ,  Cyclono » 
tum ,  Pélosoma  et  Megasternum.  (C). 

SPHÆRIDIUM  (  crcpoupa ,  sphère;  tîdoç , 
forme),  ins.  — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Palpicornes,  tribu 
des  Sphæridiotes,  établi  par  Fabricius(Vi/sL 
Eleulheratorum ,  1 ,  92  ) ,  sur  le  Dermestes 
Scarabœoides  Lin.,  espèce  qui  se  rencontre 
dans  toute  l’Europe,  dans  le  nord  de  l’Afri¬ 
que  et  dans  la  Sibérie  orientale.  Cette  es¬ 
pèce  se  distingue  des  Cercyon  par  les  tarses 
antérieurs  des  mâles  qui  sont  dilatés.  La 
larve  et  l’insecte  se  trouvent  dans  les  bouses 
de  vache.  (C.) 

*SPHÆRlDOFS  (ayaîpot,  sphère  ;  ap¬ 
parence).  ins. — Genre  de  la  famille  des Rédu- 
viides,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi  par 
MM.  Amyot  et  Serville  (  Hist.  des  Ins.  Hé¬ 
mipi. ,  Suites  à  Buffon)  sur  un  seul  insecte 
du  Brésil,  le  S.  amœnus  ( Reduvius  amœnus 
Lep.  de  St-Farg.  et  Serv.)  très  remarquable 
par  une  tête  courte  tronquée  antérieurement 


SPH 

et  ne  se  prolongeantes  au-delà  des  anten¬ 
nes  ;  par  des  yeux  très  gros  se  rejoignant 
presque  endessous  ;  par  des  ocelles,  très  rap¬ 
prochés  et  placés  sur  une  gibbosité,  etc.  (Bl.) 

*SPHÆRIESTES ,  Curtis  Kirby.  ms.— 
Synonyme  de  Salpingites  Gyllenhal ,  De- 
jean. 

*SPHÆRHTES.  Sphœriitœ.  ins.  —  Nous 
désignons  ainsi  un  groupe  de  la  tribu  des 
Grylliens,  famille  des  Gryllides,  de  l’ordre 
des  Orthoptères,  comprenant  seulement  le 
genre  Sphœrium.  (Bl.) 

*&PIÏ/EÏ\ION  (a-foupcov,  petit  globe),  ins. 
— Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  subpen¬ 
tamères,  famille  des  Longicornes  et  tribu 
des  Cérambycins,  créé  par  Serville  (  Ann. 
delà  Soc.  ent.  de  Fr.,  t.  111,  p.  64),  adopté 
par  Dejean  (  Catal .,  3e  éd . ,  p.  352),  qui  y 
rapporte  22  espèces  de  l’Amérique  équi¬ 
noxiale  ;  mais  aujourd’hui  le  nombre  de 
celles  connues  s’élève  presque  au  double; 
nous  désignerons  parmi  ces  espèces  les  sui¬ 
vantes  :  S.  cyanipenne  Serv.,  pubescens  01., 
triste,  rugicolle  Guer.  et  violaceum  Perty 
( Acanthoplera ).  Ces  Insectes  offrent  aux  an¬ 
tennes  et  quelquefois  à  l’extrémité  des  ély- 
tres  des  épines  aiguës  ;  pattes  grêles  ;  cuisses 
fortement  en  massue;  corps  recouvert  le 
plus  souvent  de  poils  rares  fort  longs.  (C.) 

^SPIIÆRITES  (a^acpiTyjç,  qui  a  une  forme 
sphérique),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  famille  des  Clavicornes, 
tribu  des  Silphales ,  établi  par  Dufschmidt 
( Fauna  Auslriœ  ,  I ,  p.  206),  adopté  par  La- 
treille  [Règne  an.  de  Cuv.,  t.  IV,  p.  495)  et 
reproduit  depuis  par  Fischer  sous  le  nom  de 
Sarapus.  Le  type  est  VHisler  glabratus  F. 
[Nüidula  GhL).  On  le  rencontre  en  Suède 
et  en  Autriche.  Cet  insecte  ressemble  beau¬ 
coup  à  un  Hisler,  mais  la  massue  de  l’an¬ 
tenne  est  perfoliée.  (C.) 

SSGl  EÙlTIS  bot.  ph. — Genre  de  Cras- 
sulacées  formé  par  MM.  Ecklon  et  Zeyher 
(  Enum.  planlar.  Afri.  austr.  exlralrop . , 
pag.  299)  pour  des  sous  arbrisseaux  du  cap 
de  Bonne-Espérance ,  à  feuilles  opposées, 
presque  connées;  à  fleurs  terminales  et 
axillaires,  présentant  un  calice  profondé¬ 
ment  divisé  en  5  lobes  linéaires  ,  obtus , 
dressés;  une  corolle  à  5  lobes  lancéolés,  con- 
nivenls,  à  nervure  médiane  épaisse  et  pro¬ 
longée  en  pointe;  5  étamines;  5  écailles 
linéaires;  et  5  carpelles.  MM.  Ecklon  et 


SPH  729 

Zeyher  ont  fait  connaître  douze  espèces  de 
ce  genre.  (D.  G.) 

*SFHÆIUUM  (atpacpcov,  petite  boule),  ins. 

—  Genre  de  la  famille  des  Gryllides,  de  l’or¬ 
dre  des  Orthoptères,  établi  par  Charpentier 
et  adopté  par  tous  les  entomologistes.  On 
connaissait  jusqu’ici  un  seul  Sphœrium,  le  S. 
acervorum  ( Blalta  acervorum  Pa nz.).  C’est  un 
petit  Insecte  de  notre  pays,  très  singulier  et 
fort  rare,  habitant  seulement  les  fourmilières 
où  il  est  fort  difficile  à  rencontrer.  Cet  Ortho- 
ptère  se  fait  remarquer  par  un  corps  orbicu- 
laire  ,  une  tête  cachée  sous  le  prothorax  , 
des  élytres  et  des  ailes  nulles  dans  les  deux 
sexes;  des  cuisses  postérieures  renflées, 
énormes  comparativement  à  la  petite  taille 
de  l’Insecte;  des  antennes  courtes,  etc. 
M.  Lesson  a  découvert  une  seconde  espèce  en 
Algérie  ;  il  la  nomme  S.  Mauritanicum.  Ce 
genre  est  désigné,  dans  les  ouvrages  de  La- 
treille,  sous  le  nom  de  Myrmecophila.  (Bl.) 

SPIIÆR  OC  Ali  Y  A .  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Santalacées  créé  par  Wallich 
pour  des  arbres  de  l’Inde,  à  feuilles  alter¬ 
nes,  entières,  à  fleurs  en  grappes,  herma¬ 
phrodites,  dont  le  périanthe  a  son  tube  en 
massue,  adhérent,  le  limbe  quinquéparti , 
persistant,  et  porte  à  sa  gorge  10  écailles 
sur  deux  rangs  ;  les  étamines  sont  au 
nombre  de  5  opposées  au  périanthe.  Le 
fruit  est  un  drupe  en  forme  de  poire,  cou¬ 
ronné  par  le  limbe  du  périanthe  et  renfer¬ 
mant  dans  un  noyau  lisse  une  graine  que 
les  habitants  du  Népaul  mangent  dans  le 
Sphœrocarya  edulis  Wall.  (D.  G.) 

SPHÆROCEPHALES  (  acpaTpa  ,  sphère  ; 
xtcf> a)V ,  tête),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères  ,  famille  des  Serri- 
cornes,  section  des  Sternoxes  et  tribu  des 
Elatérides,  créé  par  Eschscholtz,  adopté 
par  Germar  [Zeitschrift  fur  die  Entom.,  vol. 
I,  1839,  p.  191)  et  par  Dejean  ( Cal .,  3e  éd., 
p.  96),  qui  y  rapporte  les  deux  espèces  sui¬ 
vantes,  les  S.  brasiliensis  Dej.  et  ligniperda 
Lac.  La  première  est  du  Brésil  et  la  deuxième 
de  Cayenne.  (C.) 

SPHÆROCEPHÀLIJS ,  Lagas.  bot.  ph. 

—  Genre  de  Cornposées-Nassauviacées  rap¬ 

porté  par  De  Candolle  comme  synonyme  au 
genre  Caloptilium  Lagasca.  (D.  G.) 

SPIIÆROC El» A  (acpoùpa,  sphère  ;  x«pa;  , 
antenne),  ins.  —  Genre  de  Muscides,  de  la 
division  des  Sphœrocérides ,  créé  par  La- 

92 


t.  xi. 


730 


SPH 


treille  ( Noav .  Dict.  d'hist.  val.,  1804),  et 
adopté  par  M.  Macquart ,  qui  l’a  restreint 
aux  espèces  à  cuisses  antérieures  renflées  ; 
les  postérieures  étant  allongées ,  et  à  ailes  à 
nervures  médianes  entières  ,  etc.  Ces  In¬ 
sectes ,  qui  sont  communs  sur  les  fumiers  , 
ont,  par  la  longueur  de  leurs  pieds  posté¬ 
rieurs,  la  faculté  de  sautiller.  On  n’en  dé¬ 
crit  que  deux  espèces  :  1°  la  Musca  sub- 
sultans  Linné  ( S .  curvipes  ) ,  qui  se  trouve 
communément  dans  toute  la  France;  2°  la 
S.  denticulata  Meig.,  Macq.,  qui  n’a  en¬ 
core  été  rencontrée  qu’en  Allemagne. 

(E.  D.) 

*  SPIIÆROCÉRIDES.  Sphœroceridæ. 
ins.  —  M.  Macquart  ( Diptères ,  des  Suites  à 
Buffon,  de  Roret,  t.  II,  1835)  donne  ce  nom 
à  une  sous- tribu  des  Muscides,  dans  l’ordre 
des  Diptères,  qui  comprend  les  genres  Ce- 
roplera  ,  Sphœrocera  ,  Borborus  ,  Crumo- 
myia,  Ileteroptera,  Olin  a ,  Limosina  et  Apte- 
riva.  Voy.  ces  mots.  (E.  D.) 

*SPHÆROCERUS  (acpaTpa ,  sphère  ;  x/- 
potç ,  antenne  ).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Clavi- 
cornes  et  tribu  des  Dermestins ,  substitué 
par  Hope  ( Coleoplerist's  manual,  p.  143)  au 
mot  Globicornis  de  Latreille  ( Règne  an.  de 
Cuv.,  t.  IV,  p.  511).  Les  types  sont  les  D. 
nigripes  F.  ( rufitarsis  Pz.)  et  fulvipes  Guer. 
Le  premier  se  trouve  en  France  et  en  Alle¬ 
magne,  et  le  deuxième  aux  Antilles.  (C.) 

*SPHÆROCHARÏS  (  a<poup*  ,  sphère  ; 
yjpiq,  grâce),  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères,  famille  de  Cy¬ 
cliques  et  tribu  des  Cîylhraires,  créé  par 
Th.  Lacordaire  ( Monogr .  de  la  fam.  des  Phy¬ 
tophages,  t.  Il,  p.  634  ),  qui  le  comprend 
parmi  ses  Clythrides  Lamprosomidées.  Deux 
espèces  rentrent  dans  ce  genre,  savoir  :  la 
S.  marginicollis  Guér.  et  margaritacea  Dej., 
Lac;  l’une  et  l’autre  sont  originaires  du 
Brésil.  LesSphærocharis  ont  pour  caractères: 
un  pygidium  distinct;  des  tarses  à  crochets 
bifides  et  soudés  à  leur  base.  (C.) 

SPHÆROCOCCIJS.  bot.  cr.  —  Nom 
latin  du  genre  Sphérocoque.  Voy.  ce  mot. 

*SP!IÆROCORI$  (aepoupa,  boule;  Xo- 
pi; ,  punaise),  ins.  —  Genre  de  la  tribu  des 
Scutellériens ,  groupe  des  Scutellériles ,  de 
l’ordre  des  Hémiptères,  établi  parM.  Bur- 
meister  ( Ilandb .  der  Entom.),  sur  des  espèces 
dont  le  corps  est  très  épais ,  la  tête  large  , 
les  antennes  à  deuxième  article  plus  court 


SPH 

que  le  troisième.  Nous  citerons  comme  les 
principaux  représentants  de  cette  division 
les  S.  ocellatus  Klug  ,  S.  annulas  (  Telyra 
annulas  Fabr.  )  et  S.  argus  ( Telyra  argus 
Fabr.),  du  Sénégal.  (Bl.) 

*SPHÆRODACTÏLUS  (^aïpog,  globu¬ 
leux  ;  êxxTvloç ,  doigt),  rept.  —  M.  Wagler 
( Syst .  Amphib.,  1830)  a  indiqué  sous  ce 
nom  un  genre  de  Reptiles  sauriens  ,  qui 
correspond  entièrement  aux  Sphériodac- 
tyles  de  G.  Cuvier  (Bèg.  anim  ,  II ,  1829) , 
et  qui  doit  rentrer  dans  le  groupe  naturel 
des  Geckos  (voy.  ce  mot).  (E.  D.) 

*SPHÆRODEMA  (crcpaîpa,  boule;  o/p.aç, 
corps  ).  ins.  —  Genre  de  la  famille  des  Né- 
pides ,  groupe  des  Naucorites,  de  l’ordre 
des  Hémiptères,  établi  par  M.  Laporte  de 
Castelnau  et  adopté  par  MM.  Burmeister, 
Amyot  et  Serville  ,  etc.  Les  Sphærodema  se 
reconnaissent  à  leur  corps  aplati ,  de  forme 
ovalaire,  à  leurs  cuisses  très  épaisses,  leurs 
jambes  courbes*,  leurs  tarses  de  deux  ar¬ 
ticles  ,  le  dernier  muni  de  deux  très  petits 
crochets.  Le  type  du  genre  est  le  S.  annu - 
latum  (Nepa  annula  ta  Fabr.,  Sphærodema 
rotundata  Lap.  de  Cast.),  des  Indes  orien¬ 
tales.  (Bl.) 

*SPHÆROD$RUS  (^aîpot,  sphère;  dapd, 
cou),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  famille  des  Carnassiers  et 
tribu  des  Carabiques  grandipalpes ,  établi 
par  Dejean  ( Species  général  des  Coléoptères, 
t.  II,  p.  14)  sur  5  espèces  de  l’Amérique 
septentrionale,  savoir  :  S.  stenoslomus  We¬ 
ber,  bilobus  Say,  Lecontei  Dej.,  nitidicollis 
Chevt.,  et  Niagarensis  Lap.  Ce  sont  d’assez 
grands  Insectes  à  corselet  globuleux  ,  et  voi¬ 
sins  des  Cychrus.  (C.) 

* SPHÆRODON  (acpaîpa,  sphère; 
dent),  poiss.  Genre  de  Sparoïdes  indiqué 
par  Rüppel  (Neue  Wirbellh.  zuder  Fauna  von 
Abyss.  gehor.,  1838).  (G.  B.) 

*  SPHÆRORORUM  (  <7<P aîpa ,  sphère  ; 

Jwpov,  présent),  annél. — Genre  d’Annélides 
de  l’ordre  des  Dorsibranches ,  de  la  famille 
des  Ariciens  (Orsted,  in  Wiegm.  Arch.,  I, 
1844).  (G.  B.) 

*  SPHÆRODLS  (a<paîp*,  sphère; 
dent).  roiss.Foss.~M.  Agassiz  a  formé,  sous 
ce  nom,  un  genre  de  Poissons  Ganoïdes  de  la 
famille  des  Pycnodontes.  Le  caractère  dis¬ 
tinctif  de  ce  genre  consiste  dans  la  disposi¬ 
tion  des  dents,  rangées  circulairement  en 
séries  régulières.  Le  squelette  de  ces  Poissons 


SPH 


SPH 


731 


n’est  pas  connu,  et  la  disposition  des  dents 
rappelle  à  peu  près  celle  qu’on  rencontre  chez 
les  grands  Lepidotus.  Deux  espèces  ont  été  in¬ 
diquées  dans  les  terrains  triasiques  ;  dans  les 
terrains  jurassiques,  ces  espèces  sont  moins 
nombreuses  que  celles  des  Pycnodus  ;  quel¬ 
ques  espèces  ont  été  trouvées  dans  les  ter¬ 
rains  crétacés  ;  elles  abondent  surtout  dans 
les  terrains  tertiaires  et  s’y  trouvent  même 
en  plus  grand  nombre  que  celles  des  autres 
genres  de  la  même  famille.  On  a  décrit,  en 
outre,  quelques  espèces  qui  proviennent  de 
gisements  dont  l’âge  n’a  pas  été  encore  pré¬ 
cisé.  (E.Ba.) 

*SPIIÆIU)GASTEF»  (acpaî'pa,  sphère; 
yaaryj'p,  ventre),  ins. —  M.  Zetterstedt  (Dipt. 
Scand .,  I,  1842)  indique  sous  cette  déno¬ 
mination  un  genre  de  l’ordre  des  Diptères, 
de  sa  division  des  Inftatœ.  (E.  Do) 

*S FIIÆROG  ASTE  F» ,  Dejean.  ins.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Pachyrhynchus  Germar,  Schœn- 
herr.  (C-) 

SPHÆROIDIÏMA.  —  Voy .  SPHÉROÏDINE. 

SPHÆROLOBIFM  (  a?a7Pa  ,  sphère  ; 
Xoêcç,  légume),  bot,  pu.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-Papilionacées,  tribu 
des  Podalyriées,  créé  par  Smith  pour  de 
petits  arbustes  et  des  sous-arbrisseaux  de 
la  Nouvelle-Hollande  ,  à  rameaux  en  ba¬ 
guette  portant  d’abord  quelques  feuilles 
simples,  qui  tombent  bientôt;  à  fleurs  en 
grappes  lâches,  présentant  un  calice  5-fide, 
bilabié,  un  style  souvent  relevé  sur  un  côté, 
vers  son  extrémité,  d’une  membrane  longi¬ 
tudinale;  à  légume  sphérique  1-2-sperme 
pédiculé.  De  Candolle  ( Prodr .,  II,  p.  107) 
en  caractérisait  deux  espèces  :  le  S ■  vimi- 
neum  Smith,  à  fleurs  jaunes  et  le  A.  medium 
R.  Br.,  à  fleurs  rouges.  Ce  nombre  a  été 
triplé  dans  ces  derniers  temps.  Le  S.  vimi- 
neum  est  cultivé  assez  fréquemment  dans  les 
jardins  en  terre  de  bruyère,  et  en  orangerie 
pendant  l’hiver.  On  le  multiplie  par  semis. 

(D.  G.) 

*SPHÆR01VIAT0DA.  crust.  —  M.  Bur- 
meister  ( Beitrage  zur  Naturgeschichte  der 
Rankenfüsser,  désigne  sous  ce  nom  une  fa¬ 
mille  de  l’ordre  des  Cirripèdes.  (H.  L.) 

*  SPHÆROMETOPA  (a<poupa  ,  sphère  ; 
p.£TW7rov ,  front  ).  ins,  —  Genre  de  1  ordre 
des  Coléoptères  subpentamères,  famille  des 
Cycliques,  tribu  des  Alticites,  proposé  par 
nous  et  adopté  par  Dejean  (  Cat .,  3e  édit., 


p.  411).  Le  type  est  le  S.  acroleuca  Wied. 
Il  a  pour  patrie  l’île  de  Java.  (C.) 

*SPlIÆIlOi\IIA  (trcpoupa,  sphere;  pvTa, 
mouche),  ins.  —  Genre  de  Diptères,  de  la 
famille  des  Muscides,  créé  par  M.  Stéphens 
{Cal.  brit.  Ins.,  1829)  ,  et  qui  n’est  pas 
adopté  par  M.  Macquart.  (E.  D.) 

SPHÆUOMORPI1EA.  bot.  pii.— Genre 
de  la  famille  des  Composées,  tribu  des  Sé- 
nécionidées ,  formé  par  De  Candolle  pour 
des  plantes  herbacées  de  l’Asie  tropicale  et 
de  la  Nouvelle-Hollande ,  très  voisines  des 
Myriogyne  Less.  Ce  botaniste  en  décrit  trois 
espèces.  (D.  G.) 

*SPHÆ  ROMOR  PUIS  (c rcpcûpa,  sphère; 
popcpv  ,  forme),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamel¬ 
licornes  ,  tribu  des  Scarabéides  arénicoles, 
créé  par  Germar  (  Zeitschrift  fur  die  Ent.  , 
vol.  IV,  p.  1 10-148).  15  espèces  américaines 
rentrent  dans  ce  genre  ;  telles  sont  les  A’. 
nilidulus  Dj.,  chalceus,  semi-punctalus,  vol- 
vox  Er.,  etc.  (C.) 

*SPHÆ UOMUS  (<7cppipcofj.oc,  corps  sphéri¬ 
que).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  télramères,  famille  des  Curculionides 
gonatocères,  division  des  Cyclomides,  at¬ 
tribué  par  Dejean  à  Schœnherr  (Cat.,  3e  éd., 
p.  291  )  ,  et  que  l’auteur  suédois  a  publié 
sous  le  nom  de  Celeuthetes  (  Généra  et  sp. 
Curcûlio.  syn.,  t.  Vil,  1,  250).  Ce  genre  se 
compose  de  deux  espèces  :  les  S.  echinalus 
F.  (S.  auslralis  Dej.)  et  insularis  Schr.  La 
première  est  propre  à  la  Nouvelle  Hollande, 
et  la  deuxième  aux  îles  Marianes.  (C.) 

SPIIÆUO  NE  M  A .  bot.  cr.  —  Genre  de 
Fries,  qui  appartient ,  dans  la  classification 
de  M.  Léveillé,  aux  Clinosporés- Endoclines, 
section  des  Sphéronéinés. 

*SPHÆRONITES  (a<pa?Pa,  Sphère),  éch. 
foss. —  Genre  de  Crinoides  libres,  du  groupe 
des  Cystidées,  établi  par  Hisinger,  et  com¬ 
prenant  des  espèces  spéciales  aux  terrains 
anciens  du  Nord.  Les  Sphæronites  sont  glo¬ 
buleuses  et  portées  par  un  pédoncule  rond 
et  épais  ;  leur  bouche  forme  un  petit  tuyau  ; 
l’ouverture  ovarienne  est  recouverte  par  une 
pyramide  assez  forte;  le  bassin  est  formé  de 
six  plaques  (His.,  Lelh.  Suec.,  1837).  (E.Ba.) 

*  SPIIÆROAOIDEA  (cxpcopwv  ,  arrondi 
en  peloton  ).  échin.  —  Groupe  d’Échinoder- 
mes ,  établi  par  M.  Austin  dans  la  famille 
des  Encrines,  et  dont  le  nom  rappelle  le 


SPH 


732 

principal  caractère  extérieur  (  Aust. ,  Ann. 
nat.  hist.,  X,  1842).  (G.  B.) 

SPHÆRONYCHUS  (  a^oupa  ,  sphère  ; 
ovu^,  ongle),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères  ,  famille  des 
Cycliques  et  tribu  des  Alticites,  proposé  par 
Dejean  {Cal.,  3e  éd.,  p.  407).  Ce  genre  ren¬ 
ferme  les  trois  espèces  suivantes  :  S.  mêla - 
nurus  01.  ,  excelsus  et  cinclipennis  Dej. 
Toutes  proviennent  des  environs  de  Rio- 
Janeiro.  (C.) 

*SPII /F. IIOPÆUS .  myriap.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Diplopodes ,  de  la  famille  des 
Polyxénides,  établi  par  Brandt  aux  dé¬ 
pens  des  Glomeris  de  Latreille ,  et  adopté 
par  tous  les  myriapodophiles.  Les  espèces 
qui  composent  cette  coupe  générique  sont 
peu  nombreuses.  Je  citerai  comme  repré¬ 
sentant  ce  genre  le  Sphæropœus  hercules 
Brandt.  (H.  L.) 

*SPHÆROPALPUS  O?oup«,  sphère, 
palpus ,  palpe),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  subpentamères,  famille  deg 
Cycliques  et  tribu  des  Cassidaires  Hispites, 
proposé  par  nous  et  adopté  par  Dejean  {Cat., 
3S  éd.,  p.  391)  qui  n’y  rapporte  qu’une  es¬ 
pèce  :  le  Sp.  cinclus  Dej.  (  Platyauchenia 
limbata  St.).  Elle  est  propre  au  Brésil.  (C.) 

SPHÆROPHORE.  Sphœrophoron,  Pers. 
bot.  cr.  —  Syn.  de  Sphérophore.  Voy.  ce 
mot. 

SPHÆROPfiORÉES.  bot.  cr.  —  Voyez 

SPHÉROPHORÉES. 

*SPHÆROPHORIA  (  ccpaTpa  ,  spbere  ; 
? opoç  ,  porteur),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Diptères,  famille  des  Brachystomes  , 
tribu  des  Syrphides ,  créé  par  MM.  Lepel- 
letier  de  Saint-Fargeau  et  Serville  ( Encycl . 
mélh.,  1825)  ,  et  adopté  par  M.  Macquart 
{Diptères,  des  Suites  à  Buffon,  de  Roret,  I, 
1834).  Les  Sphœrophoria ,  qui  faisaient 
partie  des  Scœva  de  Fabricius ,  ont  la 
trompe  menue;  les  antennes  insérées  sur 
une  légère  saillie  du  front ,  et  assez  distan¬ 
tes  de  la  base,  etc.  On  en  décrit  dix  espèces 
toutes  propres  à  la  France  ,  et  parmi  les¬ 
quelles  je  citerai  comme  type  la  S.  scripta 
Lalr,  ,  Meig.  ,  Fabr.  (  Scœva  menthastri 
FalL).  (E.  D.) 

*SPI1ÆR0PH0RUS  (  c r-poupot, ,  sphère  ; 
«popoç ,  porteur),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères  ,  famille  des 
Clavicornes  et  tribu  des  Histéroïdes,  créé 


SPH 

par  Waltl  (  J sis  Revue  Silbermann ,  t.  IV, 
p.  150).  Ce  genre  renferme  deux  espèces, 
l’une  d’Andalousie  et  l’autre  d’Égypte.  La 
première,  qui  en  forme  le  type,  a  reçu  de 
l’auteur  le  nom  de  Sp.  caslaneus.  (C.) 

SPHÆR0PI1YSA,  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Légumineuses-papilionacées , 
tribu  des  Lotées,  formé  par  De  Candolle 
pour  deux  herbes  vivaces  de  l’Orient,  dé¬ 
crites  l’une  par  Pallas,  l’autre  par  Marschall 
de  Biebérstein  comme  des  Phaca.  Ces  deux 
plantes  sont  le  S.  salsula  DC.,  et  le  S-  cas- 
pica  DC.  MM.  Jaubert  et  Spach  en  ont  pu¬ 
blié  récemment  une  troisième  espèce  qu’ils 
ont  nommée  S.  microphylla.  (D.  G.) 

*SPHÆR0PÏS  (ccpoupa ,  sphère  ;  «ty,  appa¬ 
rence).  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères,  famille  desCycliques ettribu 
des  Colaspides ,  proposé  par  nous  et  adopté 
par  Dejean  {Cat.,  3e  éd.,  p.  434).  Cet  au¬ 
teur  y  introduit  les  deux  espèces  suivantes: 
5.  œruginosa  et pilosaDe].  La  première  est 
originaire  des  environs  de  Rio-Janeiro,  et 
la  deuxième  de  Carthagène.  (C.) 

*SPHÆROPLACIS  (a?arpa,  sphère  ;  «XâÇ, 
croûte),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  subpentamères,  famille  des  Cycliques 
et  tribu  des  Colaspides ,  proposé  par  nous 
et  adopté  par  Dejean  {Cat.,  3e  éd.  p.  433). 
L’auteur  rapporte  sept  espèces  qui  toutes 
sont  inédites  et  originaires  de  l’Amérique 
équinoxiale.  Parmi  celles-ci  nous  désignerons 
seulement  les  suivantes  :  PL  splendida  et 
bimaculata  Dej.  (C.) 

St>HÆROPLEA  (  ac paîpa,  Spbere; 
plein),  bot.  eu.  (Phycées).  —  Genre  de  la  tri¬ 
bu  des  Confervacées,  institué  par  M.  Agardh 
sur  le  Conferva  annulina  Roth.  {Cat.  Bot., 
III,  p.  211,  t.  7).  Voici  comme  il  est  défini 
dans  le  Systema  Algarum  :  Filaments  tubu¬ 
leux  continus ,  remplis  de  globules  unisé- 
riés  et  de  couleur  rouge.  Ce  genre,  voisin 
du  Bangia ,  en  diffère  par  plusieurs  carac¬ 
tères.  Il  se  compose  d’une  seule  espèce  qu’on 
rencontre  dans  les  eaux  douces.  (C.  M.) 

*SPHÆROPOMÏS(cr^rpa,  sphère; 
gobelet),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  subpentamères,  famille  des  Cycliques 
et  tribu  des  Alticites,  proposé  par  Dejean 
{Cat.,  3e  éd.,  p.  417).  L’espèce  type  et  uni¬ 
que  est  VAltica  globala  01.  Elle  a  pour 
patrie  la  Nouvelle-Hollande.  (C.) 

SP&ÆROPSIS.  bot.  cr.  —  Genre  créé 


SPH 


733 


par  M.  Léveillé  ,  et  rapporté  par  lui  aux 
Clinosporés-Endoclines  ,  section  des  Sphé- 
ropsidés,  dans  sa  classification  mycologique. 

SPHÆROPTERIS.  bot.  eu.  —  Genre  de 
la  famille  des  Fougères-Polvpodiacées,  éta¬ 
bli  par  M.  Rob.  Brown  sur  une  Fougère  du 
Népaul,  dont  la  fronde  est  tripennée,  dont 
les  sporanges  forment  des  groupes  ou  sorcs 
globuleux,  portés  sur  un  réceptacle  arrondi, 
pédicellé,  qui  s’élève  du  milieu  d’une  veine. 

Un  autre  genre  proposé  dans  la  même 
famille  ,  sous  le  même  nom,  par  M.  Bern- 
liardi ,  rentre,  comme  synonyme,  dans  les 
Cyathea  Smith.  (D.  G.) 

*SPHÆROPTERES  ,  Guérin-Meneville 
(  Voyage  de  la  Coquille,  2,  p.  122).  ins.  — 
Synonyme  de  Isomerinlhus  Schœnherr  (Gen. 
et  sp.  Curculio.  syn .,  t.  VII,  1,  p.  242).  (G.) 

*SPII  ERORHÏNUS  (  acpaTpa ,  sphere;  p7v, 
nez),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  tétramères ,  famille  des  Curculionides 
gonatocères  et  division  des  Erirhinides  , 
établi  par  Guérin-Meneville  ( Revue  Z oolog., 
1841,  p.  127),  sur  une  espèce  de  Triton 
Bay(Vavao);  nommée  5.  villosulus  Gm.  (C.) 

*SPHÆROSACME  ,  Wall.  bot.  pii.  — 
Synonyme  de  Lansium ,  famille  des  Mélia- 
cées. 

*  S  P  H  Æ  ROSI  R  A  (acpaîpa  ,  Sphere;  av.pâ  , 
chaîne),  infus.  —  Genre  établi  par  M.  Ehren¬ 
berg  dans  sa  famille  des  Volvocina  ,  et  ca¬ 
ractérisé  par  la  présence  d’un  seul  filament 
flagelliforme ,  pris  pour  une  trompe,  et  d’un 
point  rouge  oculiforme.  Les  Sphærosira  dif¬ 
fèrent  des  Uroglena  par  l’absence  de  queue; 
d’ailleurs  chez  eux  la  division  spontanée  n’a 
pas  lieu  uniformément,  et  il  en  résulte  des 
gemmes  ou  globules  internes  comme  chez 
les  Volvox  proprement  dits,  qui  diffèrent 
par  leur  double  filament  flagelliforme.  La 
seule  espèce  est  le  S.  volvox,  qui  forme  des 
globules  larges  de  50  centièmes  de  milli¬ 
mètre.  (Duj.) 

*SPHÆROSOMA, Kirby.  ins.  —  Synon. 
de  Leplia  du  même  auteur,  genre  qui  a  pour 
type  la  Coccinella  quercus  de  Leach;  espèce 
d’Angleterre  et  qui  n’a  aucun  rapport  avec 
le  genre  établi  par  Dejean.  (G.) 

SPHÆROSOMA.  bot.  cr.  —  Ce  genre  , 
créé  par  Klotzsch  ,  appartient,  dans  la  das» 
sification  de  M.  Léveillé,  aux  Thécasporés- 
Endothèques,  tribu  des  Angiosarques ,  sec¬ 
tion  des  Tubéracés,  (M.) 


SPH 

SPIIÆROSPORÏIJIW.  bot.  cr.  —  Ce 
genre,  créé  par  Schweinitz  ,  appartient, 
dans  la  classification  de  M.  Léveillé  ,  aux 
Clinosporés-Ectoclines  ,  tribu  des  Sarcopsi- 
dés ,  section  des  Tuberculariés.  (M.) 

*SPSI/RROSTEMMA.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Schizandracées,  formé  par 
M.  Blume  pour  des  Kadsura  de  Wallich. 
Les  espèces  qu’il  comprend  sont  des  arbris¬ 
seaux  grimpants  de  Java,  du  Bengale  et  du 
Népaul  ,  à  fleurs  pédonculées  ,  solitaires , 
unisexuelles ,  pourvues  d’un  calice  à  trois 
sépales  et  d’une  corolle  à  six  pétales  ;  les 
fleurs  mâles  ont  de  nombreuses  étamines  por¬ 
tées  sur  un  réceptacle  conique;  tandis  que 
les  femelles  présentent  des  ovaires  nom¬ 
breux  ,  sessiles ,  uniloculaires  ,  bi-ovulés  , 
surmontés  de  stigmates  sessiles  ,  et  portés 
sur  un  réceptacle  qui  finit  par  s’allonger 
beaucoup.  (D.  G.) 

*SPIIÆROSTE  PHAIMUS.  bot.cr.  —  Genre 
de  Fougères-Polypodiacées  ,  établi  par  J. 
Smith  pour  une  espèce  de  l’Inde  à  fronde 
pinnée  et  pinnules  pinnatifides,  portant  des 
spores  oblongs,  pourvus  d’une  indusic  hya¬ 
line  qui  les  entoure  de  son  bord  frangé. 

*SPHÆROSTIGMA .  bot.  ph.— Genre  de 
la  famille  des  Ænothérées  ou  Onagrariées  , 
proposé  comme  simple  sous-genre  des  Æno- 
thera  par  M.  Seringe  ( Prodr .,  I.  111,  p.  46), 
adopté  comme  groupe  générique  distinc- 
et  séparé  sous  ce  même  nom  par  M.  Endli- 
cher,  et,  sous  d’autres  noms,  par  différents 
botanistes.  11  comprend  des  espèces  généra¬ 
lement  petites  et  grêles,  de  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale  et  du  Chili,  à  fleurs  jaunes,  re¬ 
marquables  surtout  par  leur  stigmate  épais, 
indivis  et  presque  globuleux.  (D.  G.) 

*SPHÆROTEEE.  bot.  pii. — Genre  créé, 
dans  la  famille  des  Amaryllidées  ,  par 
M.  Près!,  pour  une  plante  du  Pérou  encore 
fort  imparfaitement  connue.  Le  genre  lui- 
même  est  extrêmement  douteux.  (D.  G.) 

SFHÆROTHECA.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Scrophularinées  ,  formé  par 
M.  Chamisso  ( Linnœa ,  t.  II,  p.  606)  pour 
une  plante  herbacée  ,  du  Brésil ,  à  fleurs 
bleues  ,  solitaires  sur  des  pédoncules  axil¬ 
laires,  présentant  un  calice  égal  ,  quinqué- 
parti;  une  corolle  à  deux  lèvres  dont  la  su¬ 
périeure  plus  courte  ,  bilobée  ;  quatre  éta¬ 
mines  didynames,  incluses  ;  un  ovaire  à 
deux  loges  multi-ovulées ,  surmonté  d’un 


734 


SPH 


SPH 


style  simple  et  d’un  stigmate  bilamellé,  le¬ 
quel  devient  une  capsule  globuleuse  ,  bilo- 
culaire,  à  déhiscence  septifrage.  (D.  G.) 

*SPHÆROTHÆRIA.myriap.  — M.Brandt, 
dans  le  Bulletin  des  naturalistes  de  Moscou, 
donne  ce  nom  à  une  tribu  de  la  famille  des 
Glomérides.  Voy.  glomérides.  (H.  L.) 

*SPHÆROTHERIIJM.  myriap.—  C’est  un 
genre  de  l’ordre  desDiplopodes,  de  la  famille 
des  Glomérides,  établi  par  M.  Brandt  aux 
dépens  des  Zephronia  de  M.  Gray,  et  adopté 
par  tous  les  myriapodophiles.  Comme  re¬ 
présentant  ce  genre,  je  citerai  le  Sphœrothe- 
riurn  rolundatum  Brandt  ( Bulletin  des  natu¬ 
ralistes  de  Moscou],  t.  VI,  p.  198). [Cette 
espèce  a  pour  patrie  le  cap  de  Bonne  Espé¬ 
rance.  (H.  L.) 

*SPHÆ  UOTUS  (c7<po«pw toç,  arrondi),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéro- 
mères  ,  famille  des  Sténélytres ,  et  tribu 
des  Hélopiens,  créé  par  Kirby  ( Linn .  Tran- 
sact.  Amer.,  t.  XXI,  p.  15),  adopté  par  De- 
jean,  Latreille,  etc.  8  espèces  américainesont 
été  décrites  par  le  marquis  de  Brême  qui  a 
établi  trois  divisions  dans  ce  genre  ;  3  sont 
originaires  du  Mexique,  3  du  Brésil  et  une 
est  particulière  au  Paraguay;  parmi  celles- 
ci  sont  les  S.  curvipes  Kz.,  politus  et  gra~ 
vidus  de  Br.  (C.) 

*SPHÆROZOSMA  (  vf0 «p«  ,  sphère  ; 
Çwo-fA a,  ceinture),  infus.  alg.  —  Genre 
proposé  par  M.  Corda  pour  une  algue  mi¬ 
croscopique  ,  de  la  famille  des  Desmidiées 
(S.  elegans)  qui  paraît  être  un  Arllirodesmus 
ou  Scenedesmus.  (Duj.) 

*SPHÆROZOUM  (crcpaîpa,  sphère;  Çwov, 
anima!),  infus?  —  Genre  proposé  par  Meyen 
pour  un  animal  microscopique  agrégé,  qu’il 
classe  parmi  les  Agastriques  et  qu’il  avait 
observé  dans  les  mers  de  Chine.  (Duj.) 

*SI  IIÆROZYGE.  Sphœrozyga  (  ocpaîp*  , 
sphère  ;  Çvyaw,  je  joins  ).  bot.  cr.  (  Phy- 
cées).  Ce  genre  ,  créé  par  Agardh  ,  a  été 
adopté  par  Kützing  ,  dans  la  tribu  des  Nos- 
tocinées  ,  avec  ces  caractères  :  Filaments 
moniliformes,  simples,  entrelacés,  et  for¬ 
mant  une  couche  gélatineuse,  indétermi¬ 
née  ;  sporanges  elliptiques ,  placés  çà  et 
là  dans  la  série  des  articles  des  filaments. 

Les  Sphœrozyga ,  qui  sont  au  nombre  de 
huit  à  dix,  croissent  dans  les  eaux  douces  et 
saumâtres ,  sur  les  plantes  aquatiques  ,  et 
même  sur  la  terre  humide.  Ils  se  distin¬ 


guent  des  Anabaina,  auxquels  plusieurs  au¬ 
teurs  les  réunissent,  par  leurs  articles  ellip¬ 
tiques  (sporanges),  renflés,  qu’on  remarque 
dans  la  série  des  globules  qui  composent 
leurs  filaments.  Dans  les  véritables  Ana¬ 
baina,  ces  sporanges  sont  globuleux.  Les 
Cylindrospermum  Kg.  ,  autre  démembre¬ 
ment  du  genre  Anabaina,  ont  des  sporanges 
elliptiques,  géminés  ou  qualernés  ,  séparés 
par  un  article  globuleux  ;  et  si  le  sporange 
elliptique  est  à  l’extrémité  d’uu  filament,  il 
est  surmonté  d’un  article  globuleux  termi- 
naC  (Bréb.) 

SPHÆRULA  ,  Megerle  (  Catal.  Dahl , 
p.  53).  ins.  —  Synonyme  de  Nanodes  et  Na- 
nophyes  Schœnherr.  Voy.  ce  dernier  mot. 

(C.) 

SPHÆRULACEES.  Sphœrulaceœ .  mole. 
— M.  de  Blainville  adopta  cette  dénomination 
pour  une  petite  famille  de  son  ordre  des  Cel- 
lulacées,  dans  laquelle  il  réunissait  les  gen¬ 
res  Miliole,  Mélonie,  Saracénaire  et  Textu- 
laire.  Comme  M.  de  Blainville  l’a  reconnu 
lui-même,  après  la  publication  de  son  Traité 
de  Malacologie,  ces  genres  n’ont  point  d’af¬ 
finité  entre  eux  et  appartiennent  à  des  fa¬ 
milles  fort  différentes.  (G.  B.) 

*  SPHÆRULARIA,  HELM.  Voy.  SPHÉRU- 
LAIRE. 

S PHÆRU LITE .  moll.  —  Voy.  sphéru- 

LITE . 

SPHAGÉBRANCHE .  Sphagebranchus 
(atpayyj,  gorge;  Spa-y^ia,  branchies),  roiss.  — - 
Sous  le  nom  de  Sphagébr  anche,  Bloch  a  créé 
un  genre  de  Poissons  inalacoplérygiens  apo¬ 
des,  de  la  famille  des  Anguilliformes  et 
voisin  des  Murènes.  Le  caractère  principal 
qui  distingue  les  Sphagébranches  des  Murè¬ 
nes  consiste  dans  la  position  des  ouvertures 
branchiales  qui,  chez  les  premiers,  sont  rap¬ 
prochées  l’une  de  l’autre  sous  la  gorge.  Dans 
plusieurs  espèces,  les  nageoires  verticales  ne 
commencent  à  devenir  saillantes  que  vers  la 
queue;  le  museau  est  avancé  et  pointu; 
l’estomac  est  un  long  cul-de-sac;  l’intestin 
est  droit;  la  vessie,  longue,  étroite,  située 
en  arrière.  Quelques  espèces  sont  absolu¬ 
ment  privées  de  pectorales;  d’autres  en 
présentent  de  petits  rudiments;  certaines 
même  n’offrent  aucun  vestige  de  nageoires 
ventrales,  et  sont,  par  conséquent,  dépour¬ 
vues  de  toute  espèce  de  nageoires.  Dans 
cette  dernière  catégorie  se  trouvent  les  gen- 


SPH 


735 


SPH 

res  Apterichtes  de  M.  Duméril  et  Cécilies 
de  Lacépède. 

M.  Agassiz  indique  une  espèce  fossile  de 
Sphagébranche,  le  S.  formosissimus,  prove- 
nant  du  Monte-Bolca.  (E.  Ba.) 

*SPHAGNÉES.  bot.  cr.  (Mousses).  — 
Tribu  peu  nombreuse,  mais  fort  remar¬ 
quable  de  la  famille  des  Mousses,  et  qui  ne 
renferme  que  le  seul  genre  Sphagnum.  Voy. 
sphaigne.  (C.  M.) 

*SPHAGNOECETIS  (  crcpayvo;  ,  mousse  ; 
olxtTfiq,  domestique),  bot.  cr.  (Hépatiques). 
—  Nom  imposé  par  M.  Nees  d’Esenbeck  à 
un  genre  de  la  tribu  des  Jongermanniées , 
et  dont  le  type  est  la  J.  Sphagni  Dicks. 
Voici  ses  caractères  tels  qu’on  les  peut  lire 
à  la  page  148  du  Synopsis  Hepalicarum  : 
Périanthe  cylindrique,  Lriquètre  au  sommet, 
à  orifice  denté,  terminant  un  courtrameau, 
leqnel  naît  du  ventre  de  la  tige;  feuilles 
involucrales  petites,  incisées;  capsule  oblon- 
gue ,  fendue  en  4  valves  jusque’à  la  base; 
fleurs  mâles  inconnues;  plantes  croissant 
dans  les  lieux  marécageux  ,  sur  les  mousses 
et  les  bois  pourris.  Elles  poussent  des  cou¬ 
lants,  et  leurs  feuilles  sont  entières.  On  ne 
rencontre  d’amphigastres  que  sur  les  pous¬ 
ses  gemmifères.  Sur  les  trois  espèces  con¬ 
nues  ,  celle  qui  croît  en  Europe  est  la  seule 
que  l’on  ait  vue  fructifier.  (C.  M.) 

*  SPHAGODES  (aepa^,  gorge; 
dent),  poiss.  foss.—  M.  Agassiz  a  réuni,  sous 
ce  nom  générique,  des  ïelhyodorulithes  dont 
le  rapport  probable  avec  le  système  den¬ 
taire  du  Poisson  auquel  ils  appartiennent, 
est  suffisamment  indiqué  par  l’étymologie 
même  du  nom  du  genre  (Agass.,  in  Mur  ch. 
Syt.  Syst.,  1839).  (E.  Ba.) 

SPIIAÏGIME.  Sphagnum  (a-^ocpbç,  1 Spôov , 
mousse),  bot.  cr.  (Mousses).  — Genre  créé 
par  Dillen  ,  et  qui  constitue  à  lui  seul  la 
tribu  des  Sphagnées.  11  estreconnaissableaux 
caractères  suivants  :  péristome  nul  ;  cap¬ 
sule  égale,  globuleuse  ou  urcéolée,  sessile 
au  sommet,  évasé  en  disque  d’un  pédon¬ 
cule  analogue  à  celui  des  Hépatiques,  lequel 
est  le  prolongement  du  rameau;  opercule 
hémisphérique,  fugace;  columelle  très 
courte;  coiffe  enveloppant  d’abord  toute  la 
capsule,  puis  se  rompant  vers  le  milieu 
pour  lui  donner  passage;  vaginule  apophy- 
siforine  selon  M.  Wilson;  spores  grandes, 
deltoïdes,  lisses.  Les  Sphaignes  sont  des 


Mousses  très  remarquables,  d’une  part,  à 
cause  de  leurs  feuilles  qui  sont  blanches  , 
avec  une  légère  teinte  roussâtre ou  verdâtre, 
et  dont  la  structure  est  d’ail  leurs  très  singu¬ 
lière,  et,  de  l’autre,  par  leur  habitat  dans 
les  lieux  marécageux  ,  où  leurs  générations 
successives  engendrent  avec  les  siècles  ces 
masses  de  tourbe  qui  servent  au  chauffage 
dans  beaucoup  de  contrées.  On  en  connaît 
une  vingtaine  d’espèces  ,  dont  neuf  sont 
propres  à  l’Europe,  (C.  M.) 

SPI1ALAÏMTHUS.  bot.  pu.— Genre  formé 
dans  la  famille  des  Combrétacées ,  par 
M.  Jack,  pour  un  arbrisseau  de  la  Malaisie 
à  fleurs  disposées  en  épis  terminaux,  sol ï- 
taires  ou  ternés ,  pendants  ,  présentant  un 
tube  cal icinal  adhérent  inférieurement,  lon¬ 
guement  prolongé  au-delà  de  l’ovaire  et 
renflé  en  bosse  d’un  côté,  avec  un  limbe 
quinquéparti  ;  cinq  pétales  ovales-oblongs  , 
aigus  ;  dix  étamines  sur  deux  rangs  et  un 
ovaire  infère,  qui  renferme  trois  ovules 
suspendus  dans  sa  loge  unique  ;  cet  ovaire 
devient  un  fruit  indéhiscent,  monosperme  , 
à  cinq  ailes  membraneuses.  (D.  G.) 

SPHALLEROCARPUS.  bot.  pu.— Genre 
de  la  famille  des  Ombellifères  ,  tribu  des 
Scandicinées  ,  créé  par  Besser  pour  une 
plante  herbacée  ,  de  la  Daourie,  à  feuilles 
bipinnatiséquées ,  avec  les  segments  pinna- 
tifides  ;  à  fleurs  blanches  en  partie  herma¬ 
phrodites,  en  partie  mâles  dans  chaque  om¬ 
belle,  présentant  un  calice  à  cinq  dents  su- 
bulces.  Son  fruit  est  elliplique-oblong,  com¬ 
primé  latéralement  ,  sans  bec  ,  chacun  de 
ses  méricarpes  relevé  de  cinq  côtes  subu- 
lées.  (D.  G.) 

*SPHALEOMORPIIA  (o-cpaUw  ,  rendre 
douteux;  popy-n  ,  forme),  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Carnassiers  et  tribu  des  Troncatipennes, 
créé  par  Westwood  ( Ent .  trans.,  t.  V,  1)  et 
adopté  par  Hope  ( ColeoplerisL’s  manual ,  II, 
p.  109),  qui  l’a  compris  parmi  ses  Hétéro- 
morphides.  Le  type  ,  la  S.  dccipiens  West., 
est  originaire  de  la  Nouvelle-Hollande.  (C.) 

*SPHARGIDINA.  rept.  —  M.  Ch.  Bo¬ 
naparte  ( Saggio ,  1831)  propose  de  former 
sous  ce  nom  une  division  particulière  de 
Chéloniens  comprenant  un  seul  genre,  celui 
des  Sphargis.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SPHARGIS.  Sphargis.  rept.  —  La 
grande  et  remarquable  espèce  de  tortues 


SPH 


7  38 

de  mer  que  l’on  appelle  Tortue  luth  à  cause 
de  la  forme  de  sa  carapace,  ou  Tortue  à  cuir, 
parce  que  cette  carapace  est  recouverte 
d’une  peau  sans  écaille,  constitue  le  genre 
que  Merrem  a  nommé  Sphargis,  en  1820. 
Dans  son  Prodrome  d’une  nouvelle  distribu¬ 
tion  systématique  du  règne  animal ,  publié 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  philomatique 
de  Paris,  en  1816,  et  par  conséquent  an¬ 
térieurement  à  Merrem,  M.  de  Blainville 
avait  fait  déjà  un  genre  distinct  pour  la 
Tortue  à  cuir  sous  le  nom  de  Dermochelys. 
Il  avait  soin  de  noter  que  Içs  principaux  ca¬ 
ractères  de  ce  genre  doivent  être  tirés  :  1°  de 
la  nature  de  la  peau  ;  2°  du  squelette  dont 
les  côtes  ne  sont  pas  soudées  entre  elles,  ni 
au  sternum  ou  plastron  presque  entière¬ 
ment  membraneux ,  par  des  pièces  margi¬ 
nales. 

M.  Lesueur  et  un  petit  nombre  d’autres 
auteurs  ont  employé  la  dénomination  pro¬ 
posée  par  M.  de  Blainville;  mais  le  plus 
souvent  ils  l’ont  transformée  en  celle  de 
Dermalochelys ,  qui  est  plus  grammaticale¬ 
ment  établie.  M.  Ferning,  en  1828,  en  a  pu¬ 
blié  une  nouvelle,  celle  de  Coriudo.  MM.  Du- 
méril  et  Bibron  ont  préféré  avec  la  majorité 
des  naturalistes  actuels  celle  de  Sphargis  à 
toutes  les  autres.  Les  Luths  vivent  dans  ia 
mer  des  Indes,  dans  l’Océan  atlantique  méri¬ 
dional,  et  ils  se  montrent  quelquefois  dans 
les  parages  européens,  soit  dans  l'Océan,  soit 
dans  la  Méditerranée.  Rondelet  avait  déjà 
obtenu  par  les  pêcheurs  de  Frontignan, 
près  de  Cette  (Hérault),  une  Tortue  Luth; 
Amoreux  en  a  disséqué  une  autre  prise 
dans  les  parages  mêmes  de  Cette  ( Journal  de 
Physique,  1778),  et  De  la  Font  ( Mémoires 
de  V Académie  des  Sciences ,  pour  1729)  a 
parlé  du  troisième  exemplaire  que  l’on 
sache  avoir  été  pris  sur  nos  côtes.  Celui-ci 
avait  été  pêché  à  l’embouchure  de  la  Loire. 
Un  Luth,  conservé  au  musée  d’Orléans  est 
également  signalé  comme  harponné  sur 
notre  littoral.  D’autres  sont  cités  dans  les 
ouvrages  d’FIistoire  naturelle  comme  ayant 
été  pris  dans  les  parages  de  la  Grande-Bre¬ 
tagne.  Les  Chéloniens  de  cette  espèce  arri¬ 
vent  à  une  forte  taille  :  on  en  cite  de  près 
de  deux  mètres  de  longueur;  mais  il  est 
rare  d’en  voir  de  cette  dimension  ,  et  l'es  - 
pèce  elle-même  n’est  pas  commune.  On  la 
prend  aux  Antilles,  aux  îles  Séchelies,  au 


SPH 

Japon.  Quelques  autres  localités  ont  encore 
été  signalées.  La  chair  de  ces  animaux  est 
bonne  à  manger. 

On  n'a  pas  encore  décrit  complètement 
leurs  caractères  anatomiques.  Leur  plastron 
est  composé  des  mêmes  pièces  que  chez  les 
autres,  mais  la  perforation  médiane  y  est 
bien  plus  ample,  même  à  l’état  adulte,  que 
chez  les  autres?Chéloniens  thalassites,  et  les 
pièces  qui  le  composent  sont  beaucoup  plus 
grêles.  La  peau  du  tronc  est  soutenue  par 
un  dermatosquelette  dont  les  nombreux 
éléments  sont  autant  de  polygones  rappro¬ 
chés  les  uns  des  autres,  et  assez  analogues 
à  ceux  de  la  peau  des  Coffres,  dont  ils  n’ont 
pas  d’ailleurs  la  parfaite  régularité.  Sur  la 
carapace  régnent  sept  carènes  longitudi¬ 
nales  faiblement  dentées  en  scie.  Les  pattes 
antérieures  sont  deux  fois  plus  longues  que 
les  postérieures.  On  n’y  remarque  aucune 
trace  d’ongles.  La  queue  ne  dépasse  pas  la 
pointe  de  l’extrémité  de  la  carapace.  Quel¬ 
ques  plaques  écailleuses  se  voient  sur  la 
tête  et  sur  les  membres ,  principalement 
dans  les  jeunes  sujets. 

En  traitant  des  Reptiles  dans  le  t.  XI  de 
ce  Dictionnaire,  p.  56  ,  nous  avons  indiqué 
une  espèce  fossile  de  ce  genre,  la  seule  que 
l’on  connaisse  encore  :  c’est  notre  Dermo¬ 
chelys  ou  Sphagis  Pseudoslracion  déterminé 
d’après  des  plaques  osseuses  trouvées  dans 
le  calcaire  marin  de  Vendargues,  près  Mont¬ 
pellier.  Ces  plaques  avaient  été  signalées 
par  M.  Marcel  de  Serres  comme  celles  d’un 
poisson  du  genre  Oslracion,  c’est-à-dire 
d’un  Coffre.  (P- G.) 

SPHASE.  Sphasus.  arachn.  —  C’est  un 
genre  de  l’ordre  des  Aranéides  ,  de  la  tribu 
des  Araignées  ,  établi  par  Walckenaër  aux 
dépens  des  Oxyopes  (  voy .  ce  mot).  Dans  ce 
genre  singulier,  les  yeux,  au  nombre  de 
huit,  sont  inégaux  entre  eux  ,  placés  sur  le 
devant  et  les  côtés  du  céphalothorax.  La  lè¬ 
vre  est  allongée,  étroite.  Les  mâchoires  sont 
étroites,  allongées  ,  cylindriques  ,  avec  les 
deux  côtés  formant  des  lignes  droites,  paral¬ 
lèles.  Les  pattes  sont  allongées  et  grêles.  Les 
espèces  qui  forment  cette  coupe  générique 
courent  après  leur  proie,  et  se  renferment 
dans  les  feuilles,  qu’elles  rapprochent  pour 
pondre  leurs  œufs.  Le  corps  est  orbiculaire 
et  aplati.  On  en  connaît  une  douzaine  d’es¬ 
pèces,  répandues  dans  l’ancien  et  le  nouveau 


SPH 


SPH 


737 


monde.  Comme  représentant  cette  coupe 
générique  ,  je  citerai  le  Sphase  hétéro- 
phthalrne,  Sphasus heterophthalmus ,  Walck. 
( Ilist .  naf.  des  Ins.apl..,  t.  I,  p.  373,  n.  l). 
Cette  espèce  est  assez  ordinairement  répan¬ 
due  dans  le  midi  de  la  France  et  en  Alle¬ 
magne.  (H.  L.) 

*SPIIECIA  (cryvjS  ,  guêpe),  ins. —  Genre 

de  l’ordre  des  Lépidoptères,  de  la  famille 
des  Crépusculaires,  tribu  des  Sésiéides,  créé 
par  Hubner  ( Cat .,  1816)  et  devant  rentrer 
dans  le  groupe  naturel  des  Sesia.  Voy.  ce 
mot.  (E.  D.) 

*  SPHECODÆ  (  ô<pv}xwc?v)ç ,  en  forme  de 

guêpe),  ins.  —  Division  de  Lépidoptères 
introduite  par  Hubner  [Cat.,  1816)  dans  la 
tribu  des  Phalénites  ( Geomelræ ),  et  qui  n’est 
généralement  pas  adoptée.  (E.  D.) 

*SPHECODES.  ins. — Genre  de  la  tribu 
des  Apiens,  famille  des  Nomadides,  de  l’or¬ 
dre  des  Hyménoptères,  établi  par  La  treille 
et  adopté  par  tous  les  entomologistes.  Les 
Sphécodes  se  reconnaissent  à  des  antennes 
arquées  dans  les  mâles,  coudées  dans  les  fe¬ 
melles;  à  un  écusson  mutique;  des  tarses 
pourvus  de  crochets  bifides;  à  un  corps  gla¬ 
bre  ;  un  labre  trigone,  etc.  Les  Sphécodes 
sont  peu  nombreux  en  espèces.  Le  type  est 
leV.  gibbus  Latr.,  qui  habite  notre  pays.  Ces 
Hyménoptères,  à  leur  état  de  larve,  vivent 
dans  les  nids  d’Andrènes  et  d’Halictes. 

(Bl.) 

SPHECODITES.Spâeeodîto.iNS. — Groupe 
de  la  tribu  des  Apiens,  famille  des  Nomadi¬ 
des,  de  l’ordre  des  Hyménoptères,  compre¬ 
nant  seulement  les  genres  Sphecodes  et  Ra- 
thymus.  Ces  derniers  ayant  l’écusson  bifide, 
et  les  premiers  l’ayant  entier.  (Bl.) 

*  SPHECOMORPHA  (  «ryvfê  ,  guêpe  ; 

p.opcpvî,  forme),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  subpentamères  ,  famiile  des 
Longicornes ,  tribu  des  Cérambycins  ,  créé 
par  Newmann  (  Entomological  Magazine, 
t.  Y,  p.  397),  et  qui  a  pour  type  unique, 
la  S.  chalybea  de  l’auteur.  Cette  espèce  est 
propre  au  Brésil.  (C.) 

*SPIIECOMORPHÆ(a?7té,  guêpe;  poPrj, 
forme  ).  ins.  —  Division  introduite  par 
Hubner  [Cat.,  1816)  dans  la  tribu  des  Lé¬ 
pidoptères  crépusculaires  ,  des  Sésiéides,  et 
comprenant  particulièrement  son  genre  Sphe- 
cia.  Voy.  sésie.  (E.  D.) 

*SPHECOi\fïE .  Sphecomyia  [ayfâ,  guêpe; 

T.  XI. 


p.vîa,  mouche),  ins.  —  Genre  de  Diptères , 
de  la  famille  des  Brachystomes ,  tribu  des 
Syrphides ,  créé  par  Latreille  [Règne  anim., 
V,  1829)  qui  le  plaçait  dans  sa  famille  des 
Athéricères.  Les  Sphecomyia  ont  la  soie  des 
antennes  insérée  sur  le  second  article  :  cet 
article,  ainsi  que  le  précédent,  est  long, 
presque  cylindrique  ,  le  troisième  ou  der¬ 
nier  est  beaucoup  plus  court  ;  la  soie  est 
simple.  On  n’en  connaîtqu’une  seule  espèce 
[S.  Boscii  Latr.)  qui  provient  de  la  Caro¬ 
line.  (E.  D.) 

SPIIÉCOTHÈRE.  Sphecothera  (  , 

moucbe  ;  G-npa ,  chasse),  ois.  —  Genre  de 
la  famille  des  Turdidœ  dans  l’ordre  des  Pas¬ 
sereaux  ,  établi  par  Vieillot  et  caractérisé 
par  un  bec  glabre  et  droit  à  sa  base ,  épais, 
robuste,  entier,  convexe  en  dessus,  à  man¬ 
dibule  supérieure  fléchie  vers  le  bout,  l’in¬ 
férieure  plus  courte;  des  narines  situées 
près  du  front,  ouvertes,  orbiculaires  ;  le  tour 
des  yeux  garni  d’une  peau  nue  ;  des  ailes 
moyennes ,  pointues ,  à  deuxième  rémige  la 
plus  longue  ;  une  queue  allongée  ,  un  peu 
inégale,  composée  de  douze  rectrices. 

Vieillot  n’a  placé  dans  ce  genre  qu’une 
espèce  qu’il  nomme  Spuécothère  veut,  Sph. 
virescens  Vieill.  [Gai.  des  Ois.  ,  pl.  147  ). 
Oiseau  de  Timor,  à  tête  noire  ,  à  plumage 
verdâtre  en  dessus ,  d’un  vert  jaunâtre  en 
dessous. 

M.  Lesson  lui  en  associe  une  seconde  sous 
le  nom  de  Sphécothère  gris.  Cette  espèce  , 
qui  est  le  Lanius  asturinus  de  G.  Cuvier,  a 
le  corps  roux  en  dessus  ,  blanc  flammé  de 
roux  en  dessous.  Elle  habite  également  la 
grande  île  de  Timor. 

Les  mœurs,  les  habitudes  de  ces  Oiseaux 
sont  complètement  inconnues.  (Z.  G.) 

SPHÉGIENS.  Sphegii.  ins.  —  Tribu  de 
l’ordre  des  Hyménoptères  caractérisée  sur¬ 
tout  par  une  tête  large,  un  labre  saillant, 
une  lèvre  inférieure  et  des  mâchoires  assez 
courtes;  des  antennes  assez  longues  et  ordi¬ 
nairement  contournées  dans  les  femelles  , 
des  pattes  généralement  propres  à  fouir  ;  les 
postérieures  beaucoup  plus  longues  que  les 
autres,  et  garnies  dans  les  femelles  d’épines 
plus  ou  moins  serrées.  Les  Sphégiens  se  lient 
étroitement  à  une  autre  tribu  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  celle  des  Crabroniens  ;  mais 
les  représentants  de  celle-ci  s’en  distinguent 
par  des  antennes  droites  et  plus  courtes , 

93 


738 


SPH 


SPH 


par  les  pattes  plus  robustes  et  plus  cour¬ 
tes,  les  postérieures  n’excédant  notable¬ 
ment  en  longueur  ni  les  antérieures  ni  les 
intermédiaires. 

Quoiqu’il  en  soit,  les  différences  cepen¬ 
dant  assez  nettes  entre  ces  deux  divisions, 
les  Sphégiens  et  les  Crabroniens,  ne  sont 
pas  très  profondes.  On  pourrait  donc,  jus¬ 
qu’à  un  certain  point,  les  réunir  dans  un 
même  groupe.  C’est  ce  que  fit  La treil le 
dans  ses  divers  ouvrages.  Ce  rapproche¬ 
ment  est  motivé  par  les  rapports  ,  la 
similitude  même  dans  le  genre  de  vie 
des  uns  et  des  autres.  C’est  surtout  cette 
considération  qui  nous  fait  insister  tout 
d’abord  sur  les  affinités  de  ces  deux  types, 
du  reste  distincts  l’un  de  l’autre  par  leurs 
caractères  zoologiques. 

Les  Sphégiens  sont  très  nombreux  en  es¬ 
pèces.  En  général  ,  iis  sont  d’assez  grande 
taille  et  quelques  uns  atteignent  même  des 
dimensions  considérables.  Le  plus  ordinai¬ 
rement  leur  couleur  est  d’un  bleu  violacé 
brillant,  plus  ou  moins  noirâtre,  avec  des 
ailes  qui  participent  de  la  même  nuance 
ou  prennent  une  couleur  ferrugineuse.  Cer¬ 
taines  espèces  se  font  remarquer  par  la  pré¬ 
sence  de  taches  jaunâtres ,  mais  c’est  le 
plus  petit  nombre.  Leur  corps  est  élancé , 
et  leur  abdomen  est  attaché  au  thorax  par 
un  pédicule  souvent  assez  long.  Cette  cir¬ 
constance  donne  aux  Sphégiens,  dans  leur 
aspect  général  ,  une  certaine  ressemblance 
avec  les  Ichneumons  ;  mais  néanmoins  ils 
conservent  toujours  des  formes  plus  ro¬ 
bustes  que  ces  derniers.  Les  Sphégiens 
femelles  sont  pourvus  d’un  aiguillon  ana¬ 
logue  à  celui  des  Abeilles  et  des  Guêpes. 
Aussi  ces  insectes,  dans  la  méthode  de  La- 
treiile,  prenaient-ils  place  dans  sa  section 
des  Hyménoptères  porte-aiguillon.  Voy .  hy¬ 
ménoptères. 

L’organisation  intérieure  des  Sphégiens 
a  été  étudiée  par  M.  Léon  Dufour.  Leur 
système  nerveux,  formant  une  chaîne  de  gan¬ 
glions  qui  s’étend  presque  jusqu’à  l’extrémité 
de  l’abdomen,  n’a  guère  été  jusqu’ici  l’objet 
des  recherches  des  anatomistes. 

Le  tube  digestif  au  contraire  a  été  décrit 
et  figuré  chez  plusieurs  espèces.  Dans  les 
Ammophiles  et  les  Pompiles,  sa  longueur 
n’excède  pas  beaucoup  celle  du  corps.  Ce¬ 
pendant  chez  les  Pélopées,  elle  équivaut 


au  moins  au  double,  l’intestin  décrivant 
plusieurs  circonvolutions  dans  l’abdomen. 
L’œsophage,  toujours  d’une  extrême  ténuité, 
se  dilate  après  avoir  passé  le  pédicule  de 
l’abdomen.  11  forme  alors  une  sorte  de  jabot 
suivi  d’un  gésier  arrondi ,  plus  ou  moins 
apparent.  Le  ventricule  chylifique  est  de 
médiocre  longueur  dans  les  Pompiles  et  les 
Ammophiles,  mais  il  est  assez  long  pour 
former  au  moins  une  circonvolution  sur 
lui-même  dans  les  Pélopées.  Souvent  on  dis¬ 
tingue,  à  sa  surface,  de  ces  petites  papilles 
dont  le  développement  est  plus  consi¬ 
dérable  dans  d’autres  groupes  d’insectes. 
L’intestin  est  grêle,  filiforme,  et  le  rectum, 
d’abord  assez  renflé,  s’atténue  vers  le  bout. 
Dans  les  Ammophiles  et  les  Pompiles ,  dit 
M.  Léon  Dufour  ,  il  présente  six  boutons 
charnus  disposés  sur  une  ligne  circulaire. 

Les  glandes  saiivaires  sont  composées 
de  chaque  côté  de  deux  grappes  d’utricules 
d’une  extrême  petitesse ,  et  leur  conduit 
excréteur  est  long  et  grêle.  Les  organes  de 
la  reproduction  des  Sphégiens  ressemblent 
beaucoup  à  ceux  des  Crabroniens.  Les  or¬ 
ganes  testiculaires  sont  composés  ordinaire¬ 
ment  de  trois  capsules  de  forme  plus  ou 
moins  obiongue.  Le  conduit  déférent  varie 
dans  ses  proportions  suivant  les  genres  et 
les  espèces.  Les  vésicules  séminales,  au 
nombre  de  deux,  sont  variables  quant  à  leur 
grosseur  et  quant  à  leur  forme. 

Les  ovaires  des  Sphégiens  sont  formés 
chacun  de  trois  gaines  ovigères  allongées 
et  multiloculaires. 

Les  Sphégiens  sont  des  insectes  admira¬ 
bles  dans  leur  industrie,  dans  les  soins  que 
prennent  les  femelles  pour  conserver  et  pour 
élever  leur  progéniture.  Sous  le  rapport  de 
leurs  mœurs  ,  de  leurs  instincts  ,  il  ne  pa¬ 
raît  y  avoir  entre  eux  que  des  différences 
légères.  Néanmoins,  ici  comme  ailleurs, 
chaque  espèce  a  son  genre  de  construction 
propre,  sa  localité  préférée,  sa  nourriture 
particulière.  Chez  les  Sphégiens,  comme  chez 
les  Crabroniens,  il  n’existe  jamais  que  deux 
sortes  d’individus,  des  mâles  et  des  femelles. 
Il  n’y  a  point  ici,  comme  parmi  les  Abeilles, 
les  Guêpes,  les  Fourmis,  de  ces  individus 
neutres,  de  ces  ouvrières  ,  ne  vivant  que 
pour  donner  des  soins  aux  jeunes  larves  dont 
elles  ne  sont  pourtant  pas  les  mères. 

Chez  nos  Sphégiens,  chaque  femelle,  tou- 


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739 


jours  solitaire ,  est  l’architecte  du  nid  qui 
doit  recevoir  ses  œufs;  seule,  elle  se  charge 
d’apporter  la  quantité  de  nourriture  suffi¬ 
sante  pour  la  vie  de  ses  larves.  Les  habitudes 
des  Sphégiens  sont  très  analogues  en  cela 
à  celles  des  Mellifères  ou  Apiens  solitaires, 
comme  les  Anthophorides ,  les  Andrénides, 
les  Osmiides.  Seulement  ces  derniers  n’ap¬ 
portent  à  leurs  jeunes  que  des  substances 
végétales,  des  substances  mielleuses ,  su  ¬ 
crées;  et  les  autres  au  contraire  ne  leur 
apportent  que  des  insectes  vivants. 

Le  Sphégien  adulte  ne  vit,  comme  la  plu¬ 
part  des  autres  Hyménoptères,  qu’en  suçant 
le  miel  dans  le  nectaire  des  fleurs.  Mais  les 
larves  sont  carnassières.  Ces  larves,  comme 
le  plus  grand  nombre  de  celles  de  l’ordre  au¬ 
quel  elles  appartiennent,  ont  la  forme  de  vers 
mous,  de  couleur  blanchâtre.  Elles  sont  pri¬ 
vées  de  pattes,  complètement  incapables  de  se 
déplacer,  de  chercher  leur  nourriture.  Elles 
doivent  chacune  rester  isolément  dans  la 
cellule  qui  leur  a  été  faite  par  l’industrieuse 
mère,  et  vivre  de  la  nourriture  que  celle-ci 
a  mise  à  leur  portée.  Quand  le  Sphégien 
femelle  a  construit  une  loge  convenable, 
soit  dans  la  terre,  soit  dans  une  muraille  ou 
un  trou  d’arbre,  il  y  dépose  un  œuf.  Il 
creuse  ainsi  autant  de  loges  qu’il  a  d’œufs 
à  pondre.  Tous  les  œufs  étant  déposés,  le 
prévoyant  Hyménoptère  va  chercher  des 
insectes  pour  les  placer  auprès  de  son  œuf, 
insectes  qui  vont  servir  à  la  jeune  larve  ve¬ 
nant  bientôt  à  éclore.  Tout  d’abord  l’on  se 
demande,  si  ces  insectes  sont  vivants,  com¬ 
ment  ils  n’échapperont  pas  a  une  larve  molle 
et  sans  aucun  moyen  de  défense,  et,  s’ils  sont 
morts,  comment  ils  ne  dessécheront  pas  trop 
tôt.  Cependant  aucun  accident  de  cette  na¬ 
ture  ne  se  produit.  Le  Sphégien  femelle,  en 
apportant  un  insecte  dans  son  nid,  l’a  piqué 
de  son  redoutable  aiguillon.  Le  venin  versé 
ne  l’a  pas  tué,  mais  l’a  engourdi  de  la  ma¬ 
nière  la  plus  complète ,  en  sorte  qu’il  ne 
pourra  faire  aucun  mouvement  pour  échap¬ 
per  à  la  larve  qui  va  le  dévorer. 

Certains  Sphégiens  apportent  toujours  la 
même  nourriture  à  leurs  larves.  Souvent  la 
quantité  d’insectes  réunis  dans  une  seule 
cellule  est  considérable.  Aussi  l’on  est  sur¬ 
pris  des  nombreuses  recherches  auxquelles  a 
dû  se  livrer  une  seule  femelle  pour  appro¬ 
visionner  toutes  ses  cellules  ;  car  dans  cha¬ 


cune  elle  apporte  exactement  ce  qu’il  faut 
de  nourriture  à  chaque  larve  pour  toute  la 
durée  de  son  existence  sous  cette  forme. 

Quand  tout  ce  travail  d’approvisionne¬ 
ment  est  fini,  le  laborieux  insecte  ferme  la 
loge  à  laquelle  rien  ne  manque  plus,  et  la 
dérobe  ainsi  à  la  vue  des  animaux  qui  pour¬ 
raient  venir  la  détruire.  Alors  l’industrieuse 
mère  a  accompli  la  mission  qui  lui  était 
dévolue;  elle  va  mourir  bientôt.  Toutes  ses 
peines  pour  construire  des  nids,  des  cel¬ 
lules,  pour  chasser  un  grand  nombre  d’in¬ 
sectes  et  les  accumuler  comme  provisions, 
tous  ses  soins  sont  donnés  pour  des  êtres 
qu’elle  ne  doit  jamais  voir.  Quand  les  jeunes 
larves  enfermées  dans  leur  réduit  viennent 
à  éclore,  la  prévoyante  femelle  a  cessé  de 
vivre. 

Ces  larves  paraissent  se  développer  assez 
rapidement.  Quant  elles  ont  pris  tout  leur 
accroissement ,  elles  se  filent  une  coque 
soyeuse  dans  l’intérieur  de  leur  cellule. 
Elles  s’y  transforment  en  nymphes  ;  et  peu 
de  jours  après,  on  voit  paraître  les  Insectes 
parfaits. 

Dans  la  grande  famille  des  Mellifères  ou 
des  Apiens,  où  nous  comptons  toutes  ces 
espèces  solitaires  dont  les  instincts  sont  si 
analogues  à  ceux  des  Sphégiens  ,  on  trouve 
des  espèces  voisinesdes  premières  sous  le  rap¬ 
port  de  l’ensemble  de  leurs  caractères  zoolo¬ 
giques,  qui  cependant  ne  savent  ni  construire 
de  nids,  ni  chercher  des  provisions  pour  leurs 
larves.  Celles-là  guettent  alors  le  moment 
favorable  pour  déposer  leur  œuf  dans  le  nid 
d’une  espèce  industrieuse.  Alors,  la  larve, 
naissant  de  l’œuf  introduit  ainsi  furtive¬ 
ment,  vit  aux  dépens  des  provisions  amas¬ 
sées  pour  une  autre.  Ces  faits  ont  été  par¬ 
faitement  observés  par  divers  naturalistes 
en  ce  qui  concerne  les  Apiens.  Selon  Le- 
peletier  de  Saint-Fargeau  ,  il  y  aurait  de 
même  parmi  les  Sphégiens  des  espèces  vi¬ 
vant  aux  dépens  des  autres ,  des  espèces  ne 
sachant  donner  aucun  soin  à  leur  progéni¬ 
ture.  On  reconnaîtrait  celles-ci  à  la  petitesse 
des  épines  dont  sont  armées  leurs  jambes  ; 
épines,  au  contraire,  très  robustes  chez  les 
espèces  industrieuses  qui  se  servent  de  leurs 
jambes  en  rateau  pour  forer  et  creuser  le 
sol ,  d’où  le  nom  d 'Hyménoptères  fouisseurs 
appliqué  par  Latreille  à  ces  insectes.  Certes 
rien  n’est  plus  probable  que  ce  genre  de  vie 


SPH 


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740 

attribué  à  certains  Sphégiens.  L’analogie,  en 
outre,  nous  autorise  à  croire  qu’il  en  est 
ainsi.  Mais,  il  faut  bien  le  dire,  les  observa¬ 
tions  précises  nous  manquent  encore  à  cet 
égard. 

Pour  se  rendre  compte  exactement  des 
différences  d’habitude  qu’on  remarque  entre 
les  divers  Sphégiens,  il  importe  de  signaler 
en  particulier  chacune  des  divisions  princi¬ 
pales  admises  par  les  naturalistes. 

Nous  admettons  la  séparation  des  Sphé¬ 
giens  en  trois  familles,  distinguées  entre 
elles  par  les  caractères  suivants. 

(longues,  filiformes  ou  sétacées..  .  .  Sphégiides. 
Antennes' épaisses,  ordinairement  fusiformes.  Scoliides. 

( assez  épaisses ,  filiformes.  .....  Mutillides. 

La  première  famille  ,  celle  des  Sphégiides 
se  divise  naturellement  en  deux  groupes  ;  les 
Pompilites,  dont  le  prothorax  est  assez  large 
et  sans  étranglement,  et  les  Sphegiites  dont 
le  prothorax  rétréci  forme  une  sorte  de  cou 
distinct  du  mésothorax. 

Aux  premiers  se  rattachent  plusieurs 
genres.  Les  Pepsis  remarquables  par  leurs 
grandes  dimensions,  insectes  de  l’Amérique 
méridionale  ,  des  Indes  orientales  et  des  ré¬ 
gions  les  plus  chaudes  de  l’Afrique.  Le  genre 
Macromeris  Saint-Farg.  représenté  par  un 
petit  nombre  d’espèces  exotiques.  Les  genres 
Ceropales  Latr.,  Pompilus  Latr.,  et  plu¬ 
sieurs  divisions  établies  à  ses  dépens  par 
Lepelelier  de  Saint- Fargeau  ,  Planiceps 
Latr.,  Aporus  Spin.,  Exeirus  Schuck.,  qui 
ont  des  représentants  en  Europe. 

Les  Pompiles  les  plus  communs  dans  notre 
pays  sont  le  P.  varié  (P.  variegatus  Lin.  ), 
insecte  noir  avec  l’extrémité  des  mandibules 
roussâtre  et  les  ailes  diaphanes  offrant  deux 
bandes  transversales  noires,  et  le  Pornpile 
des  chemins  (  P.  vialicus  Lin.  ) ,  également 
noir  avec  les  trois  premiers  anneaux  de  l’ab¬ 
domen  roux  et  les  ailes  brunes  ayant  l’ex¬ 
trémité  noire. 

Tous  ces  Hyménoptères  sont  remarquables 
par  leur  extrême  agilité.  Leurs  antennes 
vibrent  constamment  et  leurs  ailes  s’agitent 
toujours,  même  lorsqu’ils  sont  posés.  Ces 
Pompiles,  en  général,  établissent  le  ber¬ 
ceau  de  leur  postérité  en  pratiquant  des 
trous  dans  de  vieux  bois  ou  en  profitant 
même"d’ouvertures  toutes  faites.  Quelques 
uns  aussi,  et  notamment  le  P.  des  chemins 
(  P.  vialicus ) ,  creusent  dans  le  sable. 


La  plupart  de  ces  insectes  approvision¬ 
nent  leurs  nids  avec  des  Araignées,  qui 
paraîtraient  bien  redoutables  pour  d’autres 
Hyménoptères;  mais  les  Pompiles  ne  recu¬ 
lent  pas  devant  la  hardiesse  des  Araignées. 
Le  plus  souvent  ils  chassent  les  espèces  er¬ 
rantes  qui  ne  font  pas  de  toile  et  qui  sont 
ainsi  les  plus  faciles  à  attaquer.  Dans  cer¬ 
tains  cas,  cependant,  ils  ne  redoutent  pas 
même  ces  toiies  où  des  Guêpes,  des  Abeilles 
trouvent  ordinairement  la  mort.  Ils  vont 
saisir  jusqu’à  notre  grosse  Araignée  domes¬ 
tique,  en  la  perçant  rapidement  de  leur 
aiguillon. 

D’après  les  faits  observés  par  Lepelelier 
de  Saint-Fargeau ,  le  Pornpile  arrivé  à  l’en¬ 
trée  de  son  nid  ,  pose  sa  proie  au  bord  du 
trou  où  déjà  un  œuf  a  été  déposé;  il  eu 
apporte  ainsi  jusqu’à  sept  ou  huit,  puis  il 
ferme  cette  retraite  au  moyen  de  grains 
de  sable  ou  d’autres  matières. 

Selon  plusieurs  voyageurs,  les  grandes  es¬ 
pèces  exotiques  du  genre  Pornpile  approvi¬ 
sionnent  également  leurs  jeunes  avec  des 
Araignées. 

Lepelelier  de  Saint-Fargeau  considère  les 
espèces  de  Ceropales  comme  incapables  de 
construire  des  nids  et  déposant  leurs  œufs 
dans  les  nids  d’autres  Sphégiens,  où  il  les 
a  vus  entrer  plusieurs  fois.  En  effet  les 
jambes  inermes  de  ces  insectes  les  rendent 
impropres  à  fouir  le  sol.  Or  ceci  semble  ve¬ 
nir  à  i’appui.  de  cette  observation  incomplète. 

Au  second  groupe  de  la  famille  des  Sphé¬ 
giides  ,  celui  des  Sphegiites,  se  rattachent 
les  genres  Sphex  Lin.,  Ammophila  Kirby, 
Ampulex  Jur.,  Dynatus  Saint-Farg.,  éta¬ 
bli  sur  une  seule  espèce,  D.  Spinolæ  Saint- 
Farg.,  Pronæus  Latr.,  Dolichurus  Latr., 
Chlorion  Latr.,  Podium  Fabr.  ( Trigonopsis 
Perty),  Pelopæus  Latr.,  Trirogma  Westw. 
Les  Sphex  sont  très  nombreux  en  espèces 
répandues  dans  les  diverses  parties  du 
monde,  mais  surtout  dans  les  pays  chauds; 
en  Europe  ,  on  n’en  compte  qu’un  fort 
petit  nombre.  Leurs  habitudes  ont  en¬ 
core  été  peu  observées.  M.de  Saint-Fargeau 
rapporte  seulement  en  avoir  vu  en  Afrique 
qui  emportaient  de  très  gros  Orthoptères 
appartenant  à  la  tribu  des  Acridiens.  On  en 
a  vu  aussi  dans  l’Amérique  du  Nord  empor¬ 
tant  de  très  grandes  Araignées  beaucoup 
plus  pesantes  qu’eux-mêmes. 


SPH 


Les  Ammophiles  sont,  de  tous  les  Sphé- 
giens,  les  plus  faciles  à  observer  dans  leurs 
habitudes.  Aussi  ont-ils  fixé  l’attention  de 
beaucoup  de  naturalistes  :  de  Latreille  ,  de 
Walckenaer,  de  Kirby,  etc.  On  rencontre 
très  abondamment  dans  notre  pays  l’Am- 
mophile  des  sables  (A.  sabulosa  Lin.), 
insecte  grêle,  fort  allongé,  mais  avec 
l’extrémité  du  troisième  anneau  de  l’ab¬ 
domen  ,  la  totalité  du  quatrième  et  la 
base  du  cinquième  d'un  roux  vif.  Cette 
espèce,  à  l’aide  de  ses  pattes,  creuse  au  bord 
des  chemins  des  trous  assez  profonds;  elle 
pond  un  œuf  dans  chacun  d’eux;  puis  elle 
y  apporte  une  chenille  après  l’avoir  blessée 
mortellement  au  moyen  de  son  aiguillon. 
Elle  ferme  ensuite  l’entrée  des  trous  avec 
de  petits  cailloux  et  des  grains  de  sable. 
Notre  Ammophile  parait  rechercher  des 
Chenilles  de  Papillons  nocturnes  et  ne  pas 
même  dédaigner  celles  dont  le  corps  est  pro¬ 
tégé  par  de  longs  poils. 

Ces  Ammophiles  ont  parfois  une  peine 
infinie  pour  transporter  leur  proie  qui  sou¬ 
vent  est  beaucoup  plus  lourde  qu’elles- 
mêmes;  mais  ils  ne  se  rebutent  jamais. 
La  tenant  fortement  avec  leurs  mandibules 
et  la  soutenant  avec  leurs  pattes  postérieu¬ 
res,  ils  marchent  avec  leurs  quatre  pattes 
de  devant.  Si  la  fatigue  ou  les  obstacles 
augmentent,  ils  sont  forcés  de  lâcher  prise, 
et  la  ressaisissent  aussitôt.  M.  Westwood  a 
observé  une  autre  espèce  (d .  hirsula )  dont  les 
habitudes  sont  analogues  à  celles  de  l’Ammo- 
phile  des  sables,  mais  qui  cependant  con¬ 
struit  des  cellules  d’une  forme  un  peu  par¬ 
ticulière. 

Les  Chlorions ,  Sphégiens  d’une  couleur 
bleue  métallique  éclatante,  qui  habitent 
les  Indes  orientales  et  les  îles  Mascareignes, 
s’attaquent  surtout  à  des  Blattes.  On  a  ob¬ 
servé  avec  soin  l’espèce  de  l’île  de  France  et 
de  Plie  Bourbon,  le  C.  comprimé  {C.  com - 
pressum ),  entièrement  d’un  bleu  verdâtre 
métallique  avec  la  base  des  hanches  et  des 
cuisses  d’un  roux  vif.  Cet  insecte  fait  une 
guerre  acharnée  aux  Kakerlacs  qui  infestent 
nos  Colonies.  Quand  il  aperçoit  une  Blatte, 
il  se  place  devant  elle;  Aellc-ci  cesse  de 
marcher  :  alors  le  Chlorion  s’élance  sur  elle, 
et  la  saisissant  avec  ses  mandibules  entre 
la  tête  et  le  corselet,  il  se  retourne  sur  lui- 
même  pour  lui  enfoncer  son  aiguillon;  puis 


SPH  741 

il  lâche  prise  jusqu’à  ce  que  sa  victime  ne 
s’agite  plus. 

L’Hyménoptère  se  met  alors  à  traîner  sa 
proie  jusqu’à  l’entrée  de  son  nid  ;  mais  or¬ 
dinairement  l’ouverture  n’est  pas  assez 
grande  pour  donner  passage  à  la  Blatte.  Le 
Chlorion  ne  recule  point  devant  cette  diffi¬ 
culté.  Il  arrache  les  ailes  et  même  les  pattes 
de  sa  victime  ,  puis  il  entre  lui-même  dans 
son  trou  à  reculons,  et  tirant  la  Blatte  avec 
ses  mandibules,  il  la  fait  entrer  en  la  com¬ 
primant  contre  les  parois  du  tube. 

Les  Pélopées  sont  répandus  dans  les 
parties  chaudes  du  monde.  Lepeletier  de 
Saint-Fargeau  en  a  décrit  24  espèces.  On  en 
trouve  dans  l’Europe  méridionale;  mais  ils 
sont  surtout  abondants  en  Afrique,  dans 
l’Inde  et  dans  l’Amérique  méridionale.  Les 
constructions  de  ces  insectes  ont  été  vues,  dé¬ 
crites  et  figurées  par  plusieurs  naturalistes  : 
Disderi ,  Palisot  de  Beauvois,  Drury,  Réau- 
mur,  etc.  Nous  avons  eu  surtout  l’occasion 
d’examiner  les  nids  d’une  espèce  fort  com¬ 
mune  aux  îles  Mascareignes,  le  Pélopée 
hémiptère  (  Pelopœus  hemiplerus  Fab.  ).  Ces 
demeures  ressemblent  beaucoup  par  leur 
aspect  général  à  celles  de  certains  Apiens 
du  groupe  des  Osmiides,  ce  qui  a  fait  penser 
à  un  naturaliste  anglais,  M.  Saunders^  que 
les  Pélopées  s’emparaient  d’habitations  dont 
ils  n’étaient  pas  les  constructeurs. 

Rien  cependant  ne  vient  bien  sérieuse¬ 
ment  à  l’appui  de  cette  présomption  ,  car 
ces  nids  recueillis  en  grand  nombre  ne  ren¬ 
ferment  jamais  que  des  larves  ou  des  nym¬ 
phes  de  Pélopées.  Ces  demeures  sont  con¬ 
struites  entre  des  branches  ou  sur  des  mu¬ 
railles  avec  une  terre  fine  de  couleur  noi¬ 
râtre.  Chacune  représente  un  assemblage  de 
tubes,  dont  le  nombre  s’élève  jusqu’à  une 
vingtaine  ,  tous  placés  verticalement  par 
rapport  au  lieu  qu’ils  occupent  et  formés 
par  cette  même  terre  pétrie  par  l’insecte , 
et  cimentée  au  moyen  de  la  matière  agglu¬ 
tinante  ,  que  presque  tous  les  insectes  ni¬ 
difiants  ont  la  propriété  de  sécréter. 

Quand  ces  divers  tubes  sont  approvision¬ 
nés,  la  femelle  les  ferme  avec  la  même  terre 
dont  elle  s’est  servie  pour  la  construction 
générale  du  nid.  Closes  ainsi  de  toutes  parts, 
ces  demeures  ressemblent  alors  à  des  mottes 
de  terre  fixées  contre  des  branches  ou  contre 
la  muraille. 


742 


SPH 


M.  Lucas  a  observé  en  Algérie  une  autre 
espèce,  le  P.  spirifex ,  dont  les  habitudes  ne 
diffèrent  pas  de  celles  du  P.  hémiptère. 

Nous  n’avons  pas  d’observations  parti¬ 
culières  à  rapporter  relativement  aux  autres 
genres  du  groupe  des  Sphégites. 

Les  Sphégiens  de  la  famille  des  Scoludes, 
sont,  pour  la  plupart,  moins  connus  dans 
leurs  habitudes.  Us  appartiennent  à  deux 
groupes  :  1°  les  Sapygites  dont  les  antennes 
sont  plus  longues  que  la  tête  et  le  thorax 
réunis,  et  les  pattes  inermes  ;  2°  les  Sco- 
liites  dont  les  antennes  sont  plus  courtes 
que  la  tête  et  le  thorax  réunis,  et  dont  les 
pattes  sont  épineuses. 

Les  premiers,  auxquels  se  rattachent  seu¬ 
lement  les  genres  Polochrum  Spin,  et  Sa- 
pygct  Lalr.,  selon  toute  apparence,  déposent 
leurs  œufs  dans  les  nids  d’autres  Hymé¬ 
noptères.  M.  Schuckard  a  vu  le  type  du 
genre  Sapyga ,  le  S.  punctata,  dans  les  cel¬ 
lules  de  l’Osmie  bicorne. 

Les ScolUtes  ( Colpa  Saint  Farg.,  etc.),  In¬ 
sectes  souvent  de  grande  taille  et  générale¬ 
ment  velus,  sont  beaucoup  plus  nombreux 
en  espèces;  ils  comprennent  le  genre  Scolia 
subdivisé  par  plusieurs  entomologistes ,  et 
les  genres  Meria  IUig.,  Myzine  Latr.,  Tiphia 
Latr.  ( Trigonalis  Westw.).  On  ne  connaît 
guère  les  mœurs  de  ces  div  ers  Hyménoptères, 
si  ce  n’est  celles  d’une  espèce  du  genre  Scolie 
sur  laquelle  nous  possédons  des  observations 
pleines  d’intérêt,  dues  à  un  entomologiste 
de  Florence,  M.  Passerini.  Le  type  du  genre, 
est  la  Scolie  des  jardins(Scofia  horlorum  L.), 
grand  insecte  de  3  centimètres  1  /2  à  4  cen 
timètres  de  long,  noir,  avec  le  front  jaune 
tacheté  de  noir  dans  la  femelle  ;  l’abdomen 
noir  ayant  une  large  bande  transversale 
jaune  sur  les  deuxième  et  troisième  segments, 
souvent  interrompue  dans  les  deux  sexes , 
mais  toujours  dans  la  femelle.  C’est  une 
espèce  voisine,  la  Scolia  flavifrons,  quia  été 
l’objet  des  études  de  M.  Passerini  ( Osser - 
vazioni  sulle  larve  ninfee  abitudini  délia  S. 
flavifrons) . 

Cet  insecte,  assez  commun  dans  les  en¬ 
droits  sablonneux  du  midi  de  la  France  et 
de  l’Italie ,  dépose  un  œuf  dans  la  loge  ter¬ 
reuse  d’une  grosse  larve  de  Coléoptère; 
VOryctes  nasicornis.  La  jeune  larve  de  Scolie 
venant  à  éclore  commence  à  dévorer  l’Oryc- 
tes ,  et  quand  elle  est  parvenue  au  ternie 


de  sa  croissance,  elle  Fa  presque  entière¬ 
ment  dévoré,  car  il  n’en  reste  qu’une  simple 
dépouille.  La  larve  de  Scolie  se  file  alors 
une  coque  soyeuse  dans  laquelle  elle  subit 
sa  transformation  en  nymphe. 

Cette  coque  est  brunâtre,  composée  de 
deux  feuillets  :  l’un  interne,  lisse,  d’un 
tissu  très  serré  ;  l’autre  externe,  plus  lâche, 
pouvant  se  séparer  facilement  du  premier. 

La  troisième  famille  de  la  tribu  ,  des 
Sphégiens  ,  celle  des  Mutillides  ,  est  com¬ 
posée  d’espèces  dont  les  femelles  sont 
souvent  privées  d’ailes  ,  et  les  deux  sexes 
diffèrent  généralement  et  considérablement 
l’un  de  l’autre  (voy.  Thynnus).  Leurs  jam¬ 
bes  sont  garnies  d’épines  robustes.  On  est 
conduit  ainsi  à  supposer  que  ces  insectes 
ont  des  mœurs  très  analogues  à  celles  des 
Sphégiides,  mais  jusqu’ici  l’on  n’a  à  cet  égard 
que  des  notions  vagues. 

Les  genres  qui  appartiennent  à  cette  fa¬ 
mille  sont  les  Meihoca  Latr.,  Thynnus  Fabr., 
Ælurus  Klug.  ,  Myrmosa  Latr. ,  Mutilla 
Lin.  ,  Psammotherme  Latr,  ,  Aplerogyna 
Latr. 

Les  Mutillides  sont  répandues  dans  les 
diverses  parties  du  monde;  mais  ce  sont  les 
régions  chaudes  des  deux  Hémisphères  qui  en 
nourrissent  le  plus  grand  nombre.  Ces  in¬ 
sectes,  ornés  le  plus  souvent  de  taches  d’un 
jaune  ou  d’un  rouge  vif,  recherchent  parti¬ 
culièrement  les  endroits  sablonneux,  bien  ex¬ 
posés  à  l’ardeur  des  rayons  du  soleil.  Us  vi¬ 
vent  solitaires,  et  comme  ils  sont  assez  rares 
dans  notre  pays,  les  observations  deviennent 
ainsi  fort  difficiles.  Il  est  certain,  toutefois, 
qu’ils  attaquent  des  insectes  pour  en  ap¬ 
provisionner  leurs  nids.  Leurs  habitudes 
seraient  donc  très  semblables  à  celles  des 
Sphégiides. 

Bibliographie.  Voyez  pour  les  descriptions 
spécifiques  et  les  mœurs  des  Sphégiens  , 
outre  les  ouvrages  généraux  de  Fabricius  , 
Jurine,  Réaumur,  Latreille,  Spinola,  Lepe- 
letier  deSt-Fargeau,  etc.,  Westwood, Introd. 
to  the  modem  classif.  of  Ins.;  Dabi  boni ,  Mo- 
nog.  Pompil.  Sueciœ ;  Schiodte,  Pompilida - 
rum  Daniœ  Disp,  Syst.  ;  Rirby,  Ammophila 
Trans.  Lin.  Soc.“  t.  IV  (  Schuckard ,  Essay 
fossores ,  etc.  (Bc.) 

SPHEGfGASTEIi  (o-cpi^,  guêpe;  yaaTyfp, 
ventre  ).  ins.  — -  Genre  de  la  tribu  des 
Chalcidiens ,  de  l’ordre  des  Hyménoptè- 


SPH 


SPH 


res  établi  par  M.  Spinola  (Ann.  du  Mus., 
t.  XVII).  Ce  genre  paraît  correspondre  à 
celui  de  Merismus  Walk.  ,  mais  le  nom 
de  Sphégigaster  ayant  l’antériorité  est  celui 
qui  doit  être  adopté.  (Bl.) 

SPHÉGIIDES.  Sphegiidæ.  —  Famille 
de  la  tribu  des  Sphégiens,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères.  Voy.  sphégiens.  (Bl.) 

SPHÉGHTES.  Sphegiitœ.  ins. —  Groupe 
de  la  famille  des  Sphégiides,  tribu  des  Sphé¬ 
giens,  de  l’ordre  des  Hyménoptères.  Voy. 
sphégiens.  (Bl.) 

SPHEGIIME.  Sphegina  (<j<pvî£,  sphex).  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Diptères,  famille 
des  Braehystomes,  tribu  des  Syrphides,  créé 
par  iMeigen  (Syst.  Beschr .,  III,  1822  ).  Les 
Sphegina  ont  la  tête  avancée  inférieurement 
en  museau  échancré,  les  antennes  insérées 
sur  une  légère  saillie  du  front;  le  troisième 
article  antennaire  large,  presque  orbicu- 
laire,  très  comprimé,  etc.  M.  Macquart 
(Dipt.  des  Suites  à  Buffon ,  de  Roret ,  1832) 
place  quatre  espèces  dans  ce  genre  :  nous  ne 
citerons  que  la  A'.  craipes  Meig.  qui  se 
trouve,  mais  rarement,  en  France.  (E.D.) 
*  S  P  H  E  JV  A  C  A  ÎM  T II E .  Sp  h  e  n  a  c  a  n  t  hu  s  (  a  y  vj  y , 
coin;  axavGa,  épine),  poiss.  foss. — Ce  genre, 
établi  par  M.  Agassiz  sur  des  Ichthyodoruli- 
thes ,  a  été  rapporté  par  cet  auteur  à  la  fa¬ 
mille  des  Hybodontes ,  une  des  trois  familles 
de  Placoïdes  à  formes  de  Squales  (Agass., 
Poiss.  foss.,  III,  1837).  (E.  Ba.) 

*SPIIEXÆACUS  ,  Strickl.  ois.  —  Syno¬ 
nyme  de  Synallaxis  G.  Cuv.,  Quoy  et  Gaim. 

S  PH  EX  A  A  DP»  A.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Scrophularinées  ,  tribu  des  Bu  - 
chnérées ,  formé  par  M.  Bentham  pour  le 
Buchnera  viscosa  Ait.  ,  sous  -  arbrisseau  du 
cap  de  Bonne-Espérance  ,  haut  d’environ 
3  décimètres  ,  couvert  d’un  duvet  gluant  ; 
ses  fleurs  se  distinguent  par  un  calice  quin- 
quéparti ,  par  une  corolle  presque  ro tarée  , 
à  tube  fort  court ,  à  cinq  lobes  presque 
égaux.  Sa  capsule  biloculairc  s’ouvre,  sans 
élasticité,  par  déhiscence  septicide  ,  en  deux 
valves  bifides  au  sommet.  (D.  G.) 

*SPHE1VA]\THA  (o-cpvjv,  coin;  àvOo;,  fleur). 
bot.  pfi.  —  Genre  encore  imparfaitement 
connu,  de  la  famille  des  Cucurbitacées , 
tribu  des  Cucurbitées,  formé  par  Schrader 
pour  une  plante  herbacée,  du  Mexique,  à 
tige  anguleuse,  scabre;  à  feuilles  également 
icabres,  en  cœur,  quinquélobées  ;  à  fleurs 


743 

hermaphrodites,  formant  des  grappes  axil¬ 
laires,  et  présentant  :  un  calice  à  tube  adhé¬ 
rent,  allongé  en  coin,  à  limbe  quinquéfide; 
une  corolle  campanulée  ;  5  étamines  à  fileta 
distincts  ou  triadelphes  ;  trois  stigmates 
presque  peltés.  Le  fruit  de  cette  plante  est 
une  baie  à  côtes,  prolongée  en  bec.  Cette 
espèce  porte  le  nom  de  S.  scabra  Schrad. 

(D.  G.) 

*SPI1E1\E.  Spkenia.  moi.l. — Genre  de 
Conchifères  dimyaires,  proposé  par  M.Tur  ton 
pour  certaines  espèces  de  Corbules  à  test  plus 
mince  et  triangulaire.  La  charnière,  plus 
analogue  à  celle  des  M  y  es,  présente  sur  la  yalve 
gauche,  qui  est  la  plus  petite,  une  dent  sail¬ 
lante  en  cuilleron  très  mince-,  lamelliforme, 
ordinairement  triangulaire  ,  et  sur  l’autre 
valve  une  impression  correspondante  pour 
recevoir  le  ligament.  Ce  ligament ,  porté 
d’autre  part  sur  la  dent  en  cuilleron  et  par 
conséquent  interne,  s’aperçoit  en  partie  par 
une  échancrure  triangulaire  entaillée  dans 
toute  l’épaisseur  du  bord  cardinal  de  la 
valve  droite.  (Dm.) 

SPHÈNE  (de  ecpyjv,  coin),  min.  — Titane 
silicéo-calcaire  ,  Haüy.  Substance  vitreuse  , 
de  l’ordre  des  Sil ico— l.i tanates,  qui  s’offre  le 
plus  souvent  en  cristaux  très  petits,  amin¬ 
cis  en  forme  de  coin  ,  ce  qui  lui  a  valu  le 
nom  qu’Haüy  lui  a  donné.  On  en  distingue 
deux  variétés  principales  :  l’une  de  couleur 
brune,  plus  ou  moins  foncée  (  la  Ti  tan  i  te  ), 
l’autre  de  couleur  claire,  de  couleur  verd⬠
tre  ou  jaunâtre  (le  Sphène  proprement  dit)  : 
elles  ont  l’une  et  l’autre  un  éclat  assez  vif, 
tirant  sur  l’adamantin.  La  composition  du 
Sphène  est  fort  simple  :  il  est  formé  d’un 
atome  de  chaux,  d’un  atome  d’acide  lita- 
nique,  et  de  deux  atomes  de  silice,  celle-ci 
étant  représentée  par  Si  O.  Il  est  toujours 
cristallisé  ,  et  ses  cristaux  dérivent  d’un 
prisme  oblique  rhomboïdal  ,  dont  les  pans 
font  entre  eux  l’angle  de  133°  48',  et  dont 
la  base  est  inclinée  sur  ces  mêmes  pans  de 
94°  38'.  II  y  a  des  clivages  sensibles,  paral¬ 
lèlement  aux  faces  de  ce  prisme.  La  base 
est  brillante,  et  striée  dans  la  direction  de 
la  diagonale  oblique.  Les  cristaux  sont  sim¬ 
ples,  ou  groupés  le  plus  souvent  par  les  faces 
de  la  base,  par  juxtaposition  et  inversion, 
de  manière  à  former  par  leur  accotement 
une  sorte  de  gouttière  (Sphène  canaliculé). 
Le  Sphène  est  fragile  :  sa  densité  est  de  3,3  ; 


SPH 


SPH 


744 

sa  dureté  de  5,5.  Il  est  fusible  au  chalu¬ 
meau  en  verre  sombre,  et  attaquable  par 
l’acide  chlorhydrique  ;  la  solution  laisse 
précipiter  de  l’acide  titanique.  Le  Sphène 
appartient  aux  terrains  de  cristallisation , 
soit  plutoniques,  soit  volcaniques.  II  y  est 
tantôt  disséminé  ,  tantôt  implanté  dans  des 
fissures.  On  le  trouve  dans  le  granité,  la 
syénite,  le  diorite,  le  gneiss,  le  micaschiste, 
le  stéaschiste,  le  calcaire  saccharoïde,  les 
basaltes,  phonolithes  et  trachytes,  et  enfin, 
dans  les  laves  des  volcans  éteints.  On  rap¬ 
porte  à  cette  espèce  les  minéraux  appelés 
Pictite ,  Ligurite,  Spinthère,  Séméline  et 
Lédérite.  (Del.) 

* SPHENELLÂ  (crcpvj'v,  coin),  ins.  — 
M.  Robineau -Desvoidy  ( Essai  sur  les  Myo- 
daires ,  1830)  désigne  sous  cette  dénomina¬ 
tion  un  genre  de  Diptères,  de  la  famille  des 
Muscides,  subdivision  des  Aciphorées ,  et 
qui  est  très  voisin  du  genre  Uropliora. 
L’espèce  unique  de  ce  groupe  est  la  S.  lina- 
riœ  Rob.-Desv.  ( loc .  cit.),  qui  se  trouve  en 
France  sur  la  Linaria  vulgaris.  (E.  D.) 

*  SPHENE LLE  et  SPHÉNOPHORE. 
Sphenella ,  Sphenophora  (acpvjv,  coin),  bot. 
cr.  (Phycées.  )  —  Ce  genre,  établi  par 
M.  Kutzing  dans  la  famille  des  Diatomées, 
a  pour  caractères  distinctifs  :  des  frustules 
cunéiformes,  libres,  non  stipités,  ni  entou¬ 
rés  d’un  mucus  particulier.  II  se  rapproche 
beaucoup  des  Gonphonema  ,  dont  il  diffère 
par  ses  frustules  dépourvus  de  péd icel les . 
Les  sept  ou  huit  espèces  qui  le  composent 
habitent  les  eaux  douces  parmi  les  plantes 
inondées.  (Bréb.) 

*SPHENÏA  (o-tpïîv,  coin),  moll.  * — Véri¬ 
table  nom  générique  latin  imposé  par  M.  Tur- 
ton  au  genre  qu’il  a  fondé,  et  à  la  place 
duquel  on  a  employé  les  mots  Sphœna,  Sphœ- 
nia,  Sphena  (Turt.,  Conch.  Ins.  Brit.  1822). 
Voy.  sphène.  (G.  B.) 

SPHENISCÏ.  ois. —  Nom  latin  de  la  fa¬ 
mille  des  Manchots  dans  la  méthode  de 
Vieillot.  (Z.  G.) 

*SPHÉNISCÎDÉES.  Spheniscidœ.  ois.— 
Famille  fondée  par  le  prince  Ch.  Bonaparte, 
dans  l’ordre  des  Palmipèdes ,  sur  les  Apte- 
nodyles  de  Forster,  et  comprenant,  par  con¬ 
séquent,  toutes  les  divisions  qui  ont  été  éta¬ 
blies  à  leurs  dépens,  c’est-à-dire  les  genres 
Spheniscus,  Eudyptes ,  Pygoscelis  et  Apteno- 
dytes.  Cette  famille  correspond  à  celle  des 


Sphenisci  de  Vieillot,  de  M.  Lesson ,  et  au 
genre  Manchot  de  G.  Cuvier.  (Z.  G.) 

*SPHÉNISCINÉÈS.  Spheniscinœ.  ois.— 
Sous-famille  de  la  famille  des  Alcidées  dans 
l’ordre  des  Palmipèdes,  établie  par  le  prince 
Ch.  Bonaparte  ,  et  substituée  par  lui  à  la 
famille  des  Spheniscidœ  ,  qu’il  avait  anté¬ 
rieurement  créée.  (Z.  G.) 

SPHÉNISQUE.  Spheniscus.  ois.  —  Divi¬ 
sion  générique  de  la  famille  des  Manchots 
ou  Sphéniscidées.  Voy.  manchot.  (Z. G.) 

SPHENOCARPES.  bot.  pii.  —  Ce  genre 
indiqué  seulement  par  L.-C.  Richard  (Anal, 
du  fruit. y  p.  92)  comme  devant  être  établi 
sur  le  Conocarpus  racemosa,  a  dû  être  rap¬ 
porté  comme  synonyme  au  Laguncularia 
Gærtn.,  famille  des  Combrétacées.  (D.G.) 

*  SPHENOCEPHALE.  Sphenocephalus 
(a <pvjv,  coin;  xecp «H,  tête),  rept. — L'une  des 
nombreuses  subdivisions  des  Couleuvres 
(voy.  ce  mot)  d’après  Wiegmann.  (E.  D.) 

* SPHENOCEPHALE.  Sphenocephalus. 
(acpv7V,  coin;  xecpal-f,  tête),  poiss.foss. —  Genre 
éteint  de  Percoïdes  à  plus  de  sept  rayons 
branchiostéges,  comprenant  une  seule  espèce 
connue,  le  S.  fissicaudalus  Ag.,  voisine  des 
Beryx  par  sa  dorsale  unique,  soutenue  en 
avant  par  un  petit  nombre  de  rayons  épi¬ 
neux  plus  courts  que  les  rayons  mous.  La 
tête  est  très  allongée,  ce  qui  est  un  caractère 
rare  parmi  les  Percoïdes ,  unique  parmi  les 
Poissons  vivants  de  ce  groupe  qui  ont  plus 
de  sept  rayons  branchiostéges.  L’espèce  pro¬ 
vient  de  la  craie  des  Baumberge,  en  West- 
phalie  (Agass.,  Poiss.  foss.,  IV,  1839). 

(E.  Ba.) 

*  SPHENOCEPHALE  ,  SFHÉNOCÉ- 
PHALIE.  TER  AT.  —  Voy.  otocéphaliens. 

*SPHENOCERCUS,  G. -R.  Gray,  ois.— 
Synonyme  de  Columba  Temrn. ,  Sphenurus 
Swains.  Division  générique  des  Colombars  , 
dans  la  famille  des  Pigeons.  Voy.  pigeon. 

(Z.  G.) 

*  SPHÉNOCLÉ  ACÉES.  Sphenocleaceœ . 

bot.  ph.  —  On  donne  ce  nom  ou  celui  de 
Pongatiées  (voy.  ce  mot)  à  une  petite  fa¬ 
mille  de  Plantes,  d’après  celui  qu’on  adopte 
pour  le  genre  unique  qui,  jusqu’à  présent, 
la  constitue.  (Ad.  J.) 

SPHÉNOCLÉE.  Sphenoclea.  bot.  ph. — 
Le  genre  formé  sous  ce  nom  par  Gærtner, 
et  sous  celui  de  Pongatium  par  Jussieu,  est 
conservé  par  les  auteurs  tantôt  sous  l’un, 


SPH 


SPH 


tantôt  sous  l’autre  de  ces  noms.  Il  sert  de 
type  à  la  petite  famille  des  Pongatiées  ou 
Sphénocléacées,  que  les  botanistes  ont  placée 
dans  la  série  des  familles  de  manières  di¬ 
verses,  puisque  MM.  Endlicher  et  A.  de  Jus¬ 
sieu  la  rangent  près  des  Campanulacées , 
tandis  que  De  Candolle  (  Prodr.,  VII,  p.  54  8) 
la  met  après  les  Gesnériacées.  (D.  G.) 

SPHEIMQCOUYNE.  Sphenocorynus 
( vfv'v ,  coin  ;  xopvv n  ,  massue),  ins.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Curculionjdes  gonatoeères,  di¬ 
vision  des  Rhyncophorides  gymnopigiens , 
établi  par  Schnn.  ( Généra  et  spec.  Curculio. 
syn.,  t.  VI,  2,  p.  866  ,  8,  2  ,  p.  234) sur 
une  espèce  qu’on  trouve  à  Java  et  à  Suma¬ 
tra  ,  les  Curculio  quadripunclatus  Wel., 
Bhyncophorus  cinereus  III.  (C.) 

*  SPIÏElYODERfA  (  crcpyjv,  coin  ;  dYo&;, 
peau),  infus.  — Genre  d’infusoires  de  la  fa¬ 
mille  des  Àrcellines  de  M.  Ehrenberg  (Rhi- 
zopodes),  établi  par  M.  Schlumberger  pour 
un  animal  sécrétant  une  coque  diaphane  ; 
ayant  un  cou  en  forme  de  coin  ou  de  carène, 
des  expansions  filiformes  longues  et  déliées  , 
et  une  ouverture  terminale  comprimée, 
presque  linéaire.  C’est  un  des  Rhizopodes 
les  plus  lents  ( Sphenoderia  lenta,  Schl.;  An¬ 
nales  des  Sciences  naturelles  ,  3e  sér.,  III , 
p.  256,1845).  (E.  Ba.) 

*SPIIEATODESME,  Jack.  bot.  ph. —  Sy¬ 
nonyme  de  Congea  Roxb.,  famille  des  Ver- 
bénacées.  (D.G.) 

*SPHENODON  (crf/iv,  coin  ;  o<£«v,  dent). 
mam.  —  Groupe  d’Édentés  fossiles  indiqué 
par  M.  Lund  {Ann.  sc.  nat.,  XI ,  1839)  et 
dont  il  ne  donne  pas  les  caractères.  (E.  D.) 

*SPHEIVODUS  (crcpvîv,  coin  ;  b&otç,  dent). 
poiss.  foss.  —  Sous  ce  nom,  M.  Agassiz  dis¬ 
tingue  dans  le  genre  Lamies,  de  la  famille 
des  Squalides  à  dents  lisses,  des  espèces  con¬ 
nues  spécialement  par  leurs  dents  à  bord 
tranchant  et  à  forme  subulée.  Les  marnes 
oxfordiennes  du  mont  Yohaye,  le  calcaire  de 
Pfallingen  ,  diverses  localités  d’Allemagne  et 
les  grès  verts  du  Sentis  (Appenzel),  ont  four¬ 
ni  les  débris  sur  lesquels  a  pu  être  établi 
ce  genre  (Agass.,  Poiss.  foss.,  III,  1843). 

(E.  Ba.) 

*SPIIEJV0G1YATHUS  (^v,  coin;  yva- 
Go; .  mâchoire),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  tétramères,  famille  des  Cur- 
culjonides  gonatoeères,  division  des  Rhyn- 
T.  xi. 


745 

cophorides  cryptopygiens  ,  établi  par  Schr. 
( Gen .  et  sp.  Curculio.,  syn.,  t.  VIII ,  p.  215) 
et  qui  ne  se  compose  que  d’une  espèce  :  le 
Sp.  lividus  Schr.  originaire  du  Brésil. 
L’auteur  lui  avait  appliqué  d’abord  le  nom 
générique  de  Orthognathus.  (C.) 

SPHENOGYAE.  bot,  pu.  — Genre  de  la 
famille  des  Composées  ,  tribu  des  Astéroï- 
dées ,  formé  par  M.  Rob.  Brown  par  un 
démembrement  des  Arctotis.  On  en  connaît 
au  moins  50  espèces ,  qui  toutes  croissent 
au  cap  de  Bonne  Espérance.  Ce  sont  des 
plantes  herbacées  et  sous-frutescentes,  qui 
ont  le  port  des  Anthémis.  Elles  ont  des  ca¬ 
pitules  terminaux  et  solitaires  de  fleurs 
jaunes,  parfois  brunâtres  vers  l’extrémité, 
à  rayons  unisériés,  en  languette  ,  stériles; 
leur  involucre  est  campanulé,  imbriqué; 
leur  réceptacle  porte  des  paillettes  scarieu- 
ses ,  souvent  tronquées  au  sommet,  qui 
embrassent  les  fleurs;  leur  aigrette  est  for¬ 
mée  d’un  seul  rang  de  paillettes  obovales 
ou  en  coin,  obtuses,  qui,  dans  leur  jeunesse, 
sont  translucides,  contournées  en  spirale, 
et  qui  deviennent  opaques  et  blanches,  à 
l’état  adulte.  —  De  Candolle  (Prodr.,  Y) 
p.  681  )  divise  ce  genre  en  deux  sections  : 
a.  Thelythamnos  ,  dont  nous  citerons  pour 
exemple  le  Sphenogyne  anthemoides  R.  Br. 
(Arctotis  anthemoides  L.)  ;  b.  Xerolepis,  dont 
nous  nommerons  comme  exemple  le  S.  sca- 
riosa  R.  Br.  (Arctotis  scariosa  Willd.)  (D.G.) 

*SPHÉNOGYNÉES.  bot.  pii.  —  Nom  de 
l’une  des  subdivisions  de  la  tribu  des  Séné- 
cionidées  ,  famille  des  Composées.  Voy.  ce 
dernier  mot.  (C.  d’O.) 

*  SPHENOLEP1S  (çr<p.vîv,  coin; 
écaille),  poiss.  foss. — Genre  éteint  de  Mala- 
coptérygiens  abdominaux,  appartenant  à  la 
famille  des  Esoces,  et  peu  connu.  Les  deux 
espèces  décrites  jusqu’à  ce  jour  habitaient 
les  eaux  douces  de  l’époque  tertiaire.  Le 
Sphenolepis  Cuvieri  Agass.  a  été  découvert 
dans  les  gypses  de  Montmartre  et  rapporté, 
par  Cuvier,  à  la  famille  des  Brochets  ou  Eso¬ 
ces  (Agass.,  Poiss.  foss.,  V,  1843).  (E.  Ba.) 

SPIIEAOMA  ,  Mannerheim  (  Braché- 
lytres ,  69.  1),  Dejean  (Cat.,  3e  éd.,  p.  82). 
ins.  —  Synonyme  et  division  du  genre  Oxy- 
poda,  Mann.  Erichson.  (C.) 

*SPI!EAOMORPGlJS  (arév,  coin;  y-opeph, 
forme),  rept.  —  M.  Fitzinger  (Syst.  Rept ., 
1843)  désigne  sous  ce  nom  un  genre  de 

94 


746 


SPH 


SPH 


Sauriens  qu’il  forme  aux  dépens  des  Scin- 
ques  (  voy .  ce  mot),  et  qui  n’est  généra¬ 
lement  pas  adopté.  (E.  D.)  . 

*SPHÈNO]\CHUS  ( cryvîv ,  coin;  oyx os, 
crochet),  poiss.  foss.  —  Genre  de  Poissons 
Placoïdes  de  la  famille  des  Hybodontes, 
créé  par  M.  Agassiz ,  et  caractérisé  par  des 
dents  qui  n’ont  qu’un  seul  cône  très  déve¬ 
loppé  et  fortement  arqué  en  dedans,  ce  qui 
les  distingue  des  autres  genres  de  la  même 
famille,  chez  lesquels  le  cône  principal  est 
flanqué  de  cônes  secondaires.  Les  espèces 
décrites  proviennent  du  Lias  de  Lyme  Ré¬ 
gis  ,  du  Calcaire  de  Purbeck  et  du  terrain 
Weaidien  (Agass.,  Poiss.  Foss.,  III, 
1843).  (E.  Ba.) 

*SPI1EN0PHIS  (ayvîv,  coin;  fyis ,  ser¬ 
pent).  rept.  —  M.  Fitzinger  (Sysï.  Rept. 
1843)  indique  sous  cette  dénomination  l’une 
des  subdivisions  du  genre  couleuvre  (  Voy. 
ce  mot).  (E.  D.) 

*$PIIEXOPIIORE.  bot.  cr.  —  Voy.  sphe- 

NELLE. 

*  SPIîEXOPIIOliUS  (ortpviv,  coin  ;  y b'poç, 
qui  porte),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères ,  famille  des  Curculio- 
nides  gonatocères ,  division  des  Rhynco- 
phorides  gymnopygiens,  créé  par  Schœnherr 
( Généra  et  sp.  Curçulio.  syn.,  t.  IY ,  2, 
pag.  874;  8,  2,  pag.  234).  Dans  ce  genre 
l’auteur  a  fait  entrer  121  espèces,  de  tous 
les  points  du  globe,  etquiappartiennentsur* 
tout  aux  régions  chaudes.  Nous  désignerons 
parmi  ces  espèces,  les  suivantes:  S.  melano- 
cardius  Lin.  [Cure.),  variegatus,  viduatus, 
4-puslulatus  F. ,  Caffer,  hemipterus ,  tere - 
brans  01.,  piceus  Pall.,  crenatus  Billb.,  mu- 
tilatus  Leich.,  sacchari  Guild.,  etc.  (C.) 

♦SPHENOPHYLLUM.  bot.  foss.  — 
Genre  de  plantes  fossiles  propre  aux  terrains 
houillers  et  aux  formations  de  transition  , 
que  j’ai  établi  en  1822.  Quelque  temps 
après ,  M.  de  Sternberg  le  décrivit  sous  le 
nom  de  Rolularïa ;  mais  ce  nom,  postérieur 
à  celui  de  Sphenophyllum ,  n’a  pas  été 
adopté.  Les  plantes  de  ce  genre  paraissent 
herbacées  (à  moins  que  ce  ne  soient  des 
rameaux  de  végétaux  ligneux);  leurs  tiges 
sont  grêles,  souvent  ramifiées;  elles  portent 
des  feuilles  verticillées  par  six  ou  huit,  pe¬ 
tites ,  cunéiformes,  tronquées  ou  laciniées 
au  sommet.  Chacune  de  ces  petites  feuilles 
paraît  assez  ferme,  lisse  et  coriace;  comme 


certaines  feuilles  de  Fougères ,  eiles  sont 
souvent  tronquées,  entières,  ou  émarginées 
au  milieu ,  quelquefois  crénelées  sur  l’ex¬ 
trémité  tronquée,  ou  profondément  bilobée, 
à  lobes  laciniées  ou  quadrifides,  à  divisions 
plus  ou  moins  profondes  et  linéaires. 

Dans  quelques  cas,  le  même  rameau 
paraît  offrir  des  feuilles  entières  ou  décou¬ 
pées ,  suivant  le  point  de  la  tige  qui  les 
porte,  comme  on  l’observe  pour  les  feuil¬ 
les  de  certaines  plantes'aquatiques ,  selon 
que  ces  feuilles  approchent  de  la  surface 
de  l’eau,  ou  sont  complètement  immer¬ 
gées.  Chacune  de  ces  feuilles  est  parcourue 
par  des  nervures  égales  dichotomes-flabel- 
liformes  ;  eiles  ressemblent  par  leur  forme 
et  leur  nervation  aux  folioles  des  Marsiiea, 
ce  qui  m’avait  engagé  à  les  placer  dans  la 
famille  des  Marsiléacées ,  classification  qui 
a  été  suivie  depuis  par  les  auteurs  qui  se 
sont  occupés  de  cette  question.  Les  autres 
caractères  de  ces  plantes  sont  cependant 
fort  différents;  tant  qu’on  ne  connaîtra 
pas  leurs  fructifications ,  leur  position  dans 
la  méthode  naturelle  sera  très  douteuse. 
Leurs  feuilles  rappellent  aussi  en  plus 
petit ,  tant  par  leur  forme  que  par  leur 
nervation,  celles  du  Gincko  biloba ,  de  la 
famille  des  Conifères ,  ou  les  folioles  de 
certaines  Fougères,  telles  que  les  Adian¬ 
tum  ou  Lrndsœa.  Quelle  que  soit  la  position 
méthodique  de  ce  genre ,  il  est  un  des 
mieux  caractérisés  de  la  flore  houillère  à 
laquelle  il  appartient  exclusivement;  on  en 
connaît  actuellement  sept  espèces,  dont  les 
caractères  distinctifs  ont  encore  besoin 
d’être  comparés  avec  soin,  pour  ne  pas  con¬ 
sidérer  comme  des  espèces  des  parties  dif¬ 
férentes  d’une  même  plante.  (Ad.  B.) 

*SPHENOPS  (crcpvîv,  coin;  aspect). 
rept.  —  Subdivision  du  genre  des  cæcilies, 
d’après  Wagler  {Syst.  Amphib.  1830).  (E.D.) 

*SPI1EX0PTERA  (  <x<p„'v ,  coin;  ttt £p0'v, 
aile),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères  ,  famille  des  Serricornes  , 
section  des  Sternoxes,  tribu  des  Bupres- 
tides,  proposé  par  Dejean  ( Cat .,  2e  et  3e  éd.), 
adopté  par  Solier  (Ann.  de  la  sc.  ent.  de  Fr., 
t.  II,  p.  299  ),  et  par  Castelnau  et  Gory 
(Monographie  des  Bupreslides )  qui  le  classent 
parmi  leurs  Anthaxites.  77  espèces  d’Afri¬ 
que  ,  de  l’Europe  méridionale  et  de  l’Asie 
mineure  rentrent  dans  ce  genre.  Nous  nous 


SPH 


contenterons  de  citer  les  espèces  suivan¬ 
tes  :  S.  semistriala  P. -B.  ,  antiqua  III. , 
canaliculata  Pall.,  rauca ,  lineatd  et  mêlai - 
lica  F.  Ces  Insectes  sont  aptères,  d’un  bronzé 
métallique  souvent  obscur.  Leur  corps  est 
dur,  de  forme  conique  ;  et  l’extrémité  des 
étuis  offre  deux  ou  trois  angles.  (C.) 

SPIIEXOPTERIS.  bot.  foss.  —  A  l’ar¬ 
ticle  Fougères  fossiles,  j’ai  indiqué  le  prin¬ 
cipe  général  qui  m’avait  fait  diviser  les 
plantes  fossiles  de  cette  famille  en  genres 
spéciaux  distincts  de  ceux  admis  parmi  les 
Fougères  vivantes ,  et  fondés  seulement  sur 
la  nervation.  L’absence  si  fréquente  de  la 
fructification,  l’impossibilité,  lorsqu’elle 
existe,  de  l’étudier  dans  les  détails  de  ses 
caractères  les  plus  essentiels  empêche  d’éta¬ 
blir  l’identité  des  genres  vivants  avec  les 
espèces  fossiles.  La  forme  des  feuilles  et  la 
nervation  se  retrouvent  les  mêmes  dans  des 
genres  très  différents.  Il  a  donc  fallu  établir 
les  genres  de  Fougères  fossiles  sur  la  nerva¬ 
tion  seule.  Les  Sphénoptéris  sont  un  de  ces 
genres;  ils  sont  caractérisés  par  des  frondes 
pinnées,  bipinnées  ou  tripinnées  à  pin- 
nules  cunéiformes  tronquées  ou  arrondies , 
entières  ou  ordinairement  lobées  ;  à  lobes 
au  nombre  de  3  à  7  obovales,  oblongs  ou 
linéaires  tronqués,  très  rarement  aigus;  les 
nervures  sont  flabelliformes ,  dichotomes, 
ou  partent  très  près  de  la  base  d’une  ner¬ 
vure  médiane  principale.  Cette  forme  des 
folioles  et  des  nervures  donne,  en  général, 
aux  Sphénoptéris  un  aspect  particulier  au¬ 
quel  on  les  reconnaît  facilement;  cependant 
il  y  a  des  espèces  qui  se  rapprochent  de 
certains  groupes  de  Pécoptéris ,  et,  malgré 
la  grande  différence  qui  existe  entre  les 
types  de  ces  deux  genres ,  ils  se  nuancent 
insensiblement. 

A  ce  genre  se  rapportent  les  Cheilanthiles , 
les  Hyménophyllites  et  Trichomaniles  et  une 
partie  des  Aspidites  de  Gœppert.  Unger  les 
limite  aux  Cheilanthiles  et  à  quelques  Aspi¬ 
dites.  —  II  comprend  préside  100  espèces, 
et  au  moins  70 ,  en  le  limitant  comme  Un¬ 
ger;  la  plupart  sont  propres  aux  terrains 
houillers.  Cependant  on  en  trouve  aussi  un 
assez  grand  nombre  dans  les  terrains  plus 
modernes,  et  surtout  dans  ceux  de  la  pé¬ 
riode  liasique  et  jurassique.  Ces  plantes 
rappellent  par  leurs  formes  les  genres  Dick- 
sonia ,  Davallia ,  Adianthum,  Lindsœa,  Hy - 


SPH  747 

menophyllum  e t  Trichomanies ,  et  quelques 
Asplénium.  (Ad.  B.) 

SPHEXOPES.  bot.  ph.  —  Genre  proposé 
par  Trinius,  rapporté  commme  synonyme 
aux  Festuca,  section  des  Sclerochloa  Palis. 
Endlic.  (D.  G.) 

SPHEXORAMPHES  (a^v,  coin;  £a>- 
<po?,  bec),  ois.  —  Sous  ce  nom,  3VI.  Dumé- 
ril  a  établi,  dans  son  ordre  des  Grimpeurs, 
une  famille  à  laquelle  il  donne  pour  carac¬ 
tères  un  bec  pointu,  étroit  à  sa  base,  en 
forme  de  coin  et  non  dentelé,  et  dans  la¬ 
quelle  il  comprend  les  genres  Pic,  Torcol , 
Jacamar ,  Ani  et  Coucou.  Cette  famille  est 
peu  naturelle  en  ce  qu’elle  renferme  des 
oiseaux  qui  ont  entre  eux  des  rapports  fort 
éloignés.  (Z.  G.) 

*SPHEXORHIXA  (<r<priv,  coin  ;  ptv,  nez). 
—  Genre  de  la  tribu  des  Fulgoriens,  famille 
des  Cercopides,  de  l’ordre  des  Hémiptères, 
établi  par  MM.  Amyot  et  Serville  {lus.  Hé¬ 
mipi.  ,  Suites  à  Buffon  )  aux  dépens  du 
genre  Cercopis  des  auteurs.  Les  Sphéno- 
rhines  se  font  remarquer  seulement  par 
leur  front  comprimé  latéralement  et  pourvu 
d’une  forte  carène,  en  forme  de  coin,  plus 
ou  moins  aiguë,  et  dilatée;  le  type  de  cette 
division  est  le  S.  rubra  (Cicada  rubra  Lin., 
Cercopis  cruentala  Fabr.,  etc.).  (Bl.) 

*SPI1EX0RHYXCHUS,  Hemp.  etEhre. 
ois.  —  Synonyme  de  Ciconia  Licbt.  Genre 
fondé  sur  le  C.  abdimi  Licht.  (Z.  G.) 

*SP11EX0RHYACHUS  (^v,  coin;  péy 
xoq,  bec),  rept.  M.  Tschudi  ( Class . 
Batrach.  1838)  indique  ainsi  l’une  des 
subdivisions  du  genre  des  rainettes  ( Voyez 
ce  mot).  (E.  D.) 

*  SPHÉXOSIRE.  Sphenosira  (  a^'v  , 
coin;  azipx,  chaîne),  bot.  cr.  (Phycées.)  — 
Genre  créé  par  M.  Ehrenberg  pour  une  Ba- 
cillariée  ou  Diatomée  qui  croît  dans  les  eaux 
douces  du  Mexique.  Ses  caractères  généri¬ 
ques  sont  :  frustules  cunéiformes  -  ovoïdes 
vus  latéralement,  ombiliqués,  réunis  en 
un  filament  comprimé.  Cette  forme  rappelle 
celle  des  Fragil laires  et  des  Himanthidies; 
mais  la  présence  d’un  stomate  ou  ombilic 
sur  les  frustules  en  sépare  ce  genre.  (Bréb.) 

*  SPHEXOSOMA  (  <7cpy)V  ,  coin  ;  crœij. oc  , 

corps),  rept.  —  Subdivision  des  scinques 
(  Voy .  ce  mol),  suivant  M.  Fitzinger  ( Syst . 
Rept.  1843).  (E.  D.) 

*  SPHEXOSOMA  (  cryyfv ,  coin; 


748 


SPH 


SPM 


corps  ).  uns.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  hétéromères,  famille  des  Sténélytres 
et  tribu  des  Hélopiens  ,  proposé  par  Dejean 
(Cat.,  3e  éd.,  p.  233) ,  qui  y  rapporte  7  es¬ 
pèces,  dont  2  de  Cayenne  et  5  du  Brésil.  Le 
type  est  le  Toxicum  geniculatum  Gr.  On  doit 
y  comprendre  aussi  3  autres  espèces  du 
Brésil  ,  les  T.  æneum  et  rufipes  Perty 
(  Acropteron  ) ,  et  nig ripes  Gr.  (C.) 

*SPfl'ENOSTOMA.  ois.  —  Genre  de  la 
famille  des  Paridées,  créé  par  Gould  (Syn. 
aust.  Birds ),  sur  une  espèce  voisine  des  Ty¬ 
ranneaux  ,  à  laquelle  il  donne  le  nom  spé¬ 
cifique  de  Sph.  cristatum  Gould.  (Z.  G.) 

*SPHËNOSTYLïS.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Légumineusès-papilionacées , 
tribu  des  Euphaséolées,  qui  a  été  établi  par 
M.  E.  Meyer  (  Commen.  pi.  afr.,  p.  148) 
pour  une  plante  herbacée,  volubie,  du  cap 
de  Bonne-Espérance  ,  à  feuilles  tri  fol  iolées; 
à  fleurs  en  grappes ,  distinguées  par  leur 
calice  dont  4  divisions  sont  très  larges,  ar¬ 
rondies ,  tandis  que  la  cinquième  est  un 
peu  plus  longue  et  ovale;  par  leur  style 
glabre,  canaliculé  dans  le  bas,  aplati  et 
dilaté  en  coin  dans  le  haut ,  terminé  par 
un  stigmate  en  crête.  L’espèce  type  de  ce 
genre  est  le  S.  marginata  E.  Meyer.  (D.G.) 

*SPHENOTOMA.  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Epacridées  proposé  comme  sec¬ 
tion  des  Dracophylhm,  par  M.  Bob.  Brown 
(  Prodr .  fl.  nov.  Holl.,  p.  556)  et  adopté 
comme  distinct  et  séparé  par  M.  Endlicher. 
11  est  formé  d’arbustes  propres  au  sud  de 
la  Nouvelle-Hollande  ,  à  petites  feuilles 
courtes,  engainantes  par  la  base;  leurs 
fleurs,  en  épi  simple,  ont  un  calice  quin- 
quéparti,  bibractéolé;  une  corolle  hypocra- 
tériforme,  à  tube  grêle,  resserrée  à  la  gorge, 
à  limbe  très  obtus;  5  étamines  toujours 
épipétales.  Nous  citerons  le  S.  gracilisëweet 
(  Fl.  austral.,  tab.  44)  comme  un  joli  ar¬ 
buste  à  fleurs  blanches,  de  nature  à  figurer 
avec  distinction  dans  les  jardins.  (D.  G.) 

*SPHEWURA,  Licht.  ois.  —  Synonyme 
de  Malurus  Temrn.  (Z.  G.) 

*SPHEl\iJRA  (a repriv,  coin  ;  aùpa,  queue). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
subpentamères,  famille  des  Longicornes  et 
tribu  des  La mia ires,  établi  par  Dejean  1  Cat. , 
3e  éd.,  p.  376)  qui  y  rapporte  19  espèces. 
14  sont  originaires  des  Indes  orientales,  4 
de  l’Afrique  tropicale  et  1  de  la  Nouvelle- 


Guinée.  Le  nombre  de  celles  qui  doivent 
faire  partie  du  genre  est  aujourd’hui  doublé. 
Nous  citerons  comme  s’y  rapportant,  les  Sa- 
peria  morbUlosa ,  bidentata ,  tristis  F.,  nigri- 
cornis,  bifasciala  01.,  etc.  (C.) 

*SPHE\UIUJ5,  Swains.  ois. — Synonyme 
de  Columba  Temrn.;  division  fondée  sur  la 
Col.  oæyura ,  espèce  du  genre  Colombar. 

*SPIIERACRA,  Say.  ins.  —  Synonyme 
de  Leptotrachelus  La  treille  ,  Dejean.  (C.) 

*S  PH  Eli  ASTRE.  Sphœrastrum  (aoy.Tpn, 
sphère;  a slpov,  astre),  bot.  cr.  (Phycées.) 
—  Genre  fondé  par  Meyen,  et  que  Kutzing 
rapporte  à  la  tribu  des  Desmidiées.  La 
fronde  est  globuleuse- rayonnante,  formée 
de  corpuscules  cunéiformes  groupés.  Ce 
genre  renferme  cinq  ou  six  espèces  qui  ha¬ 
bitent  les  eaux  douces.  Nous  sommes  porté 
à  croire  que  les  Sphérastres  devraient  se 
rapprocher  plutôt  des  Protococcoïdées  que 
des  Desmidiées.  (Bréb.) 

SPI1ÉRIACÉS.  bot.  cr.  —  Synonyme  de 
Sphæriacés. 

*SPHÉRIDOPIDES.  ins,— MM.  Amyot 
et  Servi  lie  (Ins.  Hyménopt .,  Suites  à  Buffon ) 

\  désignent  ainsi  dans  la  famille  des  Rédu- 
viides,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  un  groupe 
comprenant  le  seul  genre  Sphœridops.  (Bl.) 

SFIIEIUE.  Sphæria.  bot.  cr.  —  Ce  genre 
nombreux  est  formé  de  Champignons  épi- 
phytes  qui  se  développent  d’abord  sous  l’épi¬ 
derme  des  plantes  et  se  montrent  ensuite 
au  dehors  après  avoir  crevé  cette  enveloppe. 
Leurs  sporanges  sont  en  massue;  leurs  spo- 
ridies  simples,  translucides,  sortent  comme 
du  duvet  ou  comme  une  fumée.  Ce  genre 
est  rangé  ,  dans  la  classification  de  M.  Lé- 
veillé,  dans  les  Thécasporés-endothèques , 
tribu  des  Sphériacés.  Quelques  Sphéries  pré¬ 
sentent  ce  fait  très  curieux  qu’elles  attaquent 
en  parasites  des  animaux  sur  le  corps  des¬ 
quels  elles  prennent  un  grand  développe¬ 
ment  et  dont  elles  déterminent  probable¬ 
ment  la  mort.  Telle  est  la  Sphæria  Robertsia 
qui  attaque  des  chenilles  et  qui  a  été  étudiée 
récemment  par  M.  B.  Thompson  (  Calcutta 
Journ.  ofnatur.  Hist .,  avril  1845,  p.  71). 
D’après  cet  observateur,  la  partie  radicu¬ 
laire  du  parasite  finit  toujours  par  remplir 
exactement  le  corps  de  la  chenille  sur  la¬ 
quelle  il  s’est  développé  ,  et  pour  cela  elle 
acquiert  jusqu’à  trois  pouces  et  demi  de 
longueur;  quant  à  la  portion  càulescenle 


SPH 


SPH 


740 


de  la  plante,  elle  s’élève  sur  le  corps  de  la 
chenille,  elle  sort  de  derrière  la  tête  de 
celle-ci  ,  et  atteint  jusqu’à  6  ou  8  pouces  de 
longueur.  (M.) 

*SPHÉRÏ0D4CTYLES.  G.  Cuvier,  rf.pt. 

- Voy.  SPHÆRODÀCTYLUS.  (E.  D.) 

*SPHEROCARPE .  Sphœrocarpus (acp«~pa, 
sphère;  xap-ïro;,  fruit),  bot.  cr.  (Hépatiques.) 

—  Ce  genre,  de  la  tribu  des  Ricciées,  a  été 

créé  par  Michel i  (Nov.  Gen . ,  p.  4,  t.  III), 
et  conservé  par  Linné.  Il  a  été  longtemps 
monotype,  et  ce  n’est  que  dans  ces  derniers 
temps  que  nous  en  avons  fait  connaître  une 
nouvelle  espèce  du  Chili.  Voici  les  carac¬ 
tères  essentiels  de  ce  genre  :  fruits  superfi- 
ciels  nus ,  agrégés  sur  une  fronde  sans  ner¬ 
vure;  involucre  propre,  sessile  ou  stipité, 
conique  ou  pyriforme ,  percé  d’un  pore  au 
sommet,  et  continu  avec  la  fronde;  périan- 
the  nul;  coiffe  couronnée  par  un  style  ca¬ 
duc  ;  capsule  libre,  globuleuse,  indéhiscente  ; 
élatères  nulles;  anthéridies  globuleuses, 
éparses ,  dans  le  tissu  des  frondes  ;  fronde 
horizontale  ,  presque  orbiculaire  ,  lobée  , 
d’un  tissu  délicat,  à  réseau  lâche.  On  n’en 
connaît  que  deux  espèces  :  celle  qui  croît  en 
Europe  est  assez  rare  ;  nous  ne  l’avons  ja¬ 
mais  rencontrée  qu’une  fois,  près  de  Tours, 
au  printemps  de  1823.  Une  terre  labourée 
en  était  tellement  couverte,  que  la  couleur 
d’un  vert  gai  de  la  plante  attira  notre  at¬ 
tention.  (C.  M.) 

*SPIIÉROC001JE.  SphæroGoccus  (acpaTpa, 
sphère  ;  xoxxoç  ,  grain),  bot.  cr.  (Pbycées.) 

—  En  adoptant  le  mot  créé  par  Stackhouse, 
M.  Agardh  non  seulement  engloba  dans  le 
genre  û'phœrococcus  toutes  les  plantes  ma¬ 
rines  que  le  phycologiste  anglais  y  faisait 
figurer  ,  mais  il  y  ajouta  encore  plusieurs 
autres  genres  déjà  fondés  avant  lui  par  La- 
mouroux.  Il  en  est  résulté  un  mélange  in¬ 
forme  des  êtres  les  plus  disparates  qu’il  soit 
possible  d’imaginer  ,  puisqu’on  y  voyait 
réunies  des  espèces  des  genres  Chondrus  , 
Gelidium ,  llypnea,  Gigarlina ,  et  de  beau¬ 
coup  d’autres  qu’il  serait  trop  long  d’énu¬ 
mérer.  M.  Gréville  vint  à  propos  pour 
mettre  un  peu  d’ordre  dans  ce  chaos,  et 
rétablir  plusieurs  des  genres  de  notre  com¬ 
patriote,  en  même  temps  qu’il  leur  restitua 
leurs  noms  primitifs.  Dans  son  travail ,  il 
ne  conserva  celui  qui  fait  le  sujet  de  cet 
article  qu’au  seul  Fucus  coronopifolius 


Lin.;  et  le  genre  ,  demeuré  monotype  de¬ 
puis  lors,  a  été  ainsi  caractérisé  par  lui,  et 
plus  tard  par  M.  J.  Agardh.  Fronde  com¬ 
primée,  très  rameuse,  pennée,  composée 
de  trois  couches  de  cellules  ,  une  axile  ou 
médullaire,  une  corticale,  et  une  troisième 
intermédiaire.  La  première  consiste  en  cel¬ 
lules  filamenteuses  dichotomes  ,  disposées 
dans  le  sens  de  l’axe;  la  seconde  en  cel¬ 
lules  arrondies,  naissant  de  la  couche  mé¬ 
dullaire,  et  irradiant  vers  la  périphérie,  où 
par  leur  division  successive  en  cellules  de 
plus  en  plus  petites ,  elles  forment  la  couche 
corticale.  Conceptacles  ( Coccidia )  hémisphé¬ 
riques,  placés  à  l’extrémité  de  courts  ra¬ 
milles  latéraux,  et  contenant  un  glomérule 
de  spores  obovales  ou  gigartines.  Ces  spores 
résultent  de  la  métamorphose  des  deux  ou 
quatre  derniers  endochromes  de  filaments 
en  massue  et  articulés  ,  qui  s’élèvent  en 
gerbe  du  fond  du  conceptacle.  On  ne  con¬ 
naît  pas  les  tétraspores.  L’espèce  unique  de 
ce  genre,  que  M.  Kützing  nomme  fihyn- 
chosporus ,  appliquant  le  nom  de  Sphœro - 
coccus  au  Plocaria  et  au  Rhodymenia  {voy . 
ces  mots),  ne  se  rencontre  que  dans  les 
mers  tempérées;  mais  on  le  trouve  surtout 
le  long  des  côtes  de  l’Europe  centrale  et  de 
la  Méditerranée.  (G.  M.) 

*SPHÉR0DES1YIE.  Sphœrodesmus  (  occu¬ 
pa,  sphère;  chaîne)  bot.  cr.  —  (Phy- 

eées.)  Genre  créé  par  M.  Corda  (. Alman .  de 
Carlsb.,  1835)  pour  quelques  Desmidiées 
filamenteuses,  formées  d’articles  lenticulai¬ 
res,  comprimés,  réunis  en  bandelette.  Ce 
genre  doit  être  réuni  aux  Sphœrozosma  du 
même  auteur.  (Bréb.) 

*  SPHERODIJS.  poiss.  —  Voy.  sphæro- 
dus.  (E.  B  a.) 

SPHÉROÏDE  {sphère;  tTS oç,  forme). 
poiss.  —  Lacépède  forma  ce  genre  pour  une 
espèce  des  mers  intertropicales  de  l’Amé¬ 
rique,  d’après  un  dessin  de  Plumier,  dans 
lequel  l’animal  vu  de  face  ne  laissait  pas 
apercevoir  ses  nageoires  verticales.  C’est 
sur  cette  absence  de  nageoires,  due  à  un 
oubli  du  peintre,  ou  nécessitée  par  la  pers¬ 
pective,  que  Lacépède  a  fondé  la  distinction 
de  ce  poisson,  qui  présenterait,  en  effet,  un 
caractère  très  singulier  dans  la  famille  des 
Gymnodontes  à  laquelle  il  appartient,  n’é¬ 
tant  probablement  qu’une  espèce  de  Té- 
trodons.  (E.  Ba.) 


750 


SPH 


SPM 


^SPHEROÏDES,  Hope  (Coleoplerist’  s  ma- 
nual ,  II,  p.  168).  ins.  —  Nom  proposé  en 
remplacement  de  celui  de  Volvulus  Lat.  (G.) 

SPHÉROIDINE.  for am. —  Genre  de  Rhi- 
zopodes  foraminifères ,  voisin  des  Milioles, 
établi  par  M.  d’Orbigny,  pour  une  espèce 
vivante  de  Rimini ,  S-  bùlloides.  Il  fait 
partie  de  l’ordre  des  Agathistègues,  et  de  la 
famille  des  Multiloculides  ;  sa  coquille  iné¬ 
quilatérale  est  formée  de  parties  non  paires, 
qui  se  pelotonnent  sur  quatre  faces  opposées. 
Elle  laisse  voir  au  dehors  quatre  loges ,  dont 
la  dernière  a  un  orifice  semi-lunaire  ou  oc¬ 
cupé  par  un  appendice  interne,  comme  celui 
des  Milioles.  (Duj.) 

SPHÉROEITHE  (de  crcpoùpoc,  sphère;  et 
MGoç ,  pierre  ).  min.  Variété  de  Perl i te  li- 
thoïde  ,  en  petits  globules  gris  ou  bruns, 
striés  du  centre  à  la  circonférence,  et  enga¬ 
gés  dans  une  Perlite  vitreuse  ou  dans  une 
obsidienne  nacrée.  Cette  substance  appar¬ 
tient  aux  terrains  trachytiques,  et  se  trouve 
particulièrement  à  Hlinik  ,  en  Hongrie. 

(Del.) 

SPHÉROME,  Sphœroma.  crust. —  C’est 
un  genre  de  l’ordre  des  Isopodes  ,  de  la 
tribu  des  Sphéromiens  onguiculés,  établi  par 
Latreille  aux  dépens  des  Oniscus  de  Linné, 
et  des  Aselles  d’Olivier.  Chez  ces  Crustacés, 
le  corps  est  large,  très  bombé,  arrondi  à  ses 
deux  extrémités.  La  tête  est  très  large, 
courte,  bombée  en  avant,  et  terminée  par 
un  rebord  saillant.  Les  yeux,  situés  près 
des  angles  postérieurs,  sont  à  peu  près  cir¬ 
culaires  ,  et  reçus  dans  une  échancrure  du 
bord  antérieur  du  premier  anneau  thora¬ 
cique.  Les  antennes  s’insèrent  à  la  face  in¬ 
férieure  de  la  tête;  celles  de  la  première 
paire  sont  très  grosses  à  leur  base  ,  et  y  re¬ 
couvrent  celles  de  la  seconde  paire,  qui  sont 
beaucoup  moins  longues.  L’épistome  est 
très  saillant ,  triangulaire  antérieurement, 
et  en  forme  de  fer  à  cheval  postérieurement. 
Le  labre  est  triangulaire  ,  et  logé  presque 
entièrement  dans  l’échancrure  de l’épistome. 
Les  mandibules  sont  courtes,  grosses,  et  ar¬ 
mées  de  plusieurs  dents  à  leur  extrémité. 
Les  mâchoires  de  la  première  paire  se  com¬ 
posent  d’un  article  basilaire  portant  deux 
lames  presque  d’égale  longueur;  celles  de 
la  seconde  paire  se  composent  aussi  d’une 
pièce  basilaire  portant  trois  articles  lamel- 
leux  qui  se  superposent.  Les  pattes-m⬠


choires  sont  grandes ,  palpiformes ,  et  com¬ 
posées  de  deux  parties  assez  distinctes.  Les 
anneaux  du  thorax  ont  tous  la  même  forme 
et  à  peu  près  les  mêmes  dimensions,  et  tous 
se  terminent  latéralement  par  un  angle 
assez  aigu.  L’abdomen  est  grand  ,  bombé  , 
et  composé  de  deux  portions,  dont  l’une 
ressemble  aux  anneaux  thoraciques.  Les 
pattes  sont  courtes  ,  grêles  ,  et  encaissées 
entre  les  lames  épimériennes.  Les  fausses 
pattes  abdominales  des  cinq  premières  paires 
sont  reployées  obliquement  les  unes  sur  les 
autres ,  et  reçues  dans  une  excavation  pro¬ 
fonde  du  dernier  article  de  l’abdomen.  En¬ 
fin  les  fausses  pattes  de  la  dernière  paire  se 
terminent  par  deux  lames  ovalaires  assez 
semblables  entre  elles,  et  toutes  les  deux  à 
découvert  ,  mais  dont  l’interne  est  soudée 
avec  l’article  basilaire  qui  le  porte,  de  façon 
à  ne  pas  pouvoir  le  porter  en  dehors  ,  et 
dont  l’externe  glisse  sous  J’interne,  ce  qui 
permet  à  l’animal  de  se  reployer  complète¬ 
ment  en  boule. 

Tous  les  Crustacés  qui  composent  ce 
genre  sont  d’une  taille  assez  petite  ,  et  vi¬ 
vent  sur  les  rochers  sous-marins,  parmi  les 
polypiers  et  les  plantes  marines.  On  en  con¬ 
naît  une  vingtaine  d’espèces.  Comme  repré¬ 
sentant  ce  genre  singulier,  je  signalerai 
le  Sphérome  denté  ,  Sphœroma  serratum 
Leach  ,  Dict.  des  Sc.  nat.,  t.  II,  p.  346. 
Cette  espèce  est  très  abondamment  répan¬ 
due  sur  les  côtes  de  la  Manche  et  de  la  Médi¬ 
terranée.  (H.  I,) 

*  S  PIIEROMIE  N  S .  Sphœromii .  crust.  — 
C’est  une  famille  de  l’ordre  des  Isopodes , 
établie  par  M.  Milne  Edwards.  Dans  cette 
famille,  le  corps  des  Crustacés  qui  la  com¬ 
posent  est  large,  et  très  obtus  en  avant.  La 
tête  est  transversale  ,  et  porte  les  antennes 
sur  un  bord  antérieur  ,  sans  se  prolonger 
au-dessus  de  la  base  de  ces  organes  qui  sont 
de  longueur  médiocre.  Les  antennes  de  la 
première  paire  sont  plus  ou  moins  élargies 
à  leur  base  ,  et  celles  de  la  seconde  paire  in¬ 
sérées  très  près  des  précédentes.  Les  man¬ 
dibules  sont  fortement  dentées,  et  portent 
un  appendice  palpiforme,  grêle  et  aplati. 
Les  mâchoires  de  la  seconde  paire  présen¬ 
tent  trois  lames  terminales  superposées,  et 
les  pattes-mâchoires  se  terminent  par  un 
grand  prolongement  palpiforme  composé  de 
cinq  articles.  Le  thorax  ne  présente  pas  la- 


SPH 


SPH 


751 


téralement  des  pièces  épimériennes  dis¬ 
tinctes.  Les  pattes  sont  en  général  toutes 
conformées  pour  la  marche  seulement,  et 
terminées  par  un  ongle  très  court  ;  quelque¬ 
fois  celles  des  deux  premières  paires  sont 
subchéliformes  ;  mais  celles  de  la  troisième 
paire  ne  sont  jamais  ni  préhensiles ,  ni  an- 
creuses.  Les  cinq  premiers  anneaux  de  l’ab¬ 
domen  sont  plus  ou  moins  rudimentaires, 
et  en  général  soudés,  de  façon  à  former  un 
seul  article;  le  dernier  segment  est  au  con¬ 
traire  très  grand  et  scutiforme.  Les  fausses 
pattes  des  cinq  premières  paires  se  reploient 
obliquement  sous  le  bouclier  caudal  formé 
par  le  dernier  article  de  l’abdomen.  Enfin, 
les  fausses  pattes  de  la  dernière  paire  n’of¬ 
frent  qu’une  seule  lame  terminale  mobile  ; 
l’appendice  terminal  interne  n’existant  pas 
ou  étant  soudé  à  l’article  basilaire,  de  façon 
à  ne  pouvoir  exécuter  des  mouvements  qui 
lui  soient  propres.  Cette  famille  aétédivisée 
en  deux  tribus  ainsi  caractérisées  : 


sfhf.ro- 

MIENS. 


/ 

I  Dont  toutes  les  pattes  sont 
terminées  par  nn  ongle 
»  très  petit,  et  ne  sont  pro- 
1  près  qu’a  ht  mat  rite. 


Sphébomiens  ON¬ 
GUICULÉS.  Gen¬ 
res  :  Sphérome  , 
Cymodocée,  Cer- 
ceis,  Nésée,  Cam- 
pecopée,  Cassin- 
de,  Amphoroïde. 


Dont  les  pattes  des  cinq  \ 
dernières  paires  seule-  j 
ment  sont  ambulatoires,  ( 
et  dont  les  pattes  des 
deux  premières  paires 
sont  subcltéliformes. 


Sphéromtkns 
c.hkli  fers.  Gen- 
i  e  :  Ane  me. 


Voy.  ces  mots.  (H.  L.) 

SPIIÉRONEMÉS.  bot.  cr.  —  Section  de 
la  division  des  Clinosporés.  Voy.  mycologie, 
page  492. 

*SPHÉROPHORE.  Sphœrophoron(o  cpat’pa, 
sphère;  c p/pw  ,  je  porte),  bot.  eu.  —  (Li¬ 
chens.)  Genre  principal  de  la  tribu  des  Sphé- 
rophorées  à  laquelle  il  a  donné  son  nom. 
Créé  par  Acharius  sur  le  Lichen  globiferus 
de  Linné,  il  a  été  généralement  adopté. 
Voici  sur  quels  caractères  il  repose.  Thalle 
fruticuleux ,  très  rameux  ,  à  rameaux  cy- 
lindracés  ou  comprimés,  à  axe  filamenteux, 
comme  cotonneux,  revêtu  d’une  couche 
corticale  solide.  Apothécies  globuleuses  , 
rarement  évasées  et  presque  discoïdes,  con¬ 
tenant  une  masse  pulvérulente  noire  qu’elles 
laissent  échapper  en  se  déchirant  au  som¬ 
met.  Nous  avons  fait  connaître  en  détail 
ailleurs  (Ann.  sc.  nat.,  2e  sér.,  tom.  XV,  p. 
146,  t.  15,  f.  1)  la  morphose  des  organes 
de  la  reproduction,  déjà  signalée  à  la  vérité 
par  Link  et  M.  Fée,  mais  malgré  cela  en¬ 


core  mal  connue  avant  nos  analyses.  Les 
thèques,  que  n’accompagne  aucune  para- 
physe,  sont  d’abord  incolores,  puis  pren¬ 
nent  peu  à  peu  une  teinte  bleu-indigo,  qui 
augmente  d’intensité  avec  l’àge.  Les  huit 
sporidies  que  chacune  d’elles  contient  sont 
arrondies  et  participent  à  cette  coloration. 
A  la  maturité  les  premières  sont  résorbées 
et  c’est  la  masse  des  secondes  qui,  devenues 
libres ,  forment  la  poussière  noirâtre  qui 
remplit  l’apothécie.  On  connaît  5  à  6  espè¬ 
ces  de  ce  genre,  dont  trois  au  moins  sont 
européennes.  Elles  croissent  au  pied  des 
arbres  ou  sur  les  rochers  humides.  (C.M.) 

*S  PII  É  RO  PI  I O  R  ÉE  S .  bot.  cr.  —  (Li¬ 
chens.)  Petite  tribu  de  la  division  des  Li¬ 
chens  endocarpes  qui  comprend  aujourd’hui 
les  genres  Sphœrophoron  Ach.,  SiphulaYv., 
et  Acroscyphus  Lév.  Depuis  que  nous  avons 
publié  notre  article  général  sur  la  famille 
des  Lichens  (voy.  ce  mot),  cette  tribu  s’est 
accrue  d’un  beau  et  bon  genre,  placé  d’abord 
par  notre  savant  ami  et  confrère  M.  Léveillé 
dans  la  famille  des  Pyrénomycètes ,  mais 
que  la  présence  manifeste  d’une  couche 
gonimique  sous-épidermique  observée  en 
même  temps  par  M.  Berkeley  et  par  nous  , 
reporte  parmi  les  Lichens  à  côté  du  Sphéro- 
phore ,  avec  lequel  il  a  la  plus  grande  ana¬ 
logie  par  son  habitus.  On  peut  lire,  dans  les 
Ann.  des  sc.  natur .,  3e  sér.,  tom.  5,  p.  262, 
la  description  exacte  de  ce  genre.  Ayant 
trouvé  V Acroscyphus  dans  la  collection  fon¬ 
gique  de  Bory  ,  dont  nous  sommes  devenu 
acquéreur,  nous  pouvons  faire  connaître 
son  origine  sur  laquelle  se  tait  M.  Léveillé. 
L’étiquette  écrite  de  la  propre  main  du  co¬ 
lonel  porte  ces  mots:  du  Pérou,  par  don 
Simon  de  Rojas  y  Clemente ,  sous  lé  nom 
de  Sphœrophoron  nov.  sp.  (G.  M.) 

SPIIÉROFSIDÉS.  bot.  cr.  —  Section  de 
la  division  des  Clinosporés.  Voy.  mycologie, 
page  493. 

*SPIIÉRO$IDÉRÏTE  (de  crtpcôpa,  sphère  ; 
et  cri f^vjooç,  fer),  min.  — Variété  de  Sidérose 
en  rognons  ou  mamelons,  à  cassure  fibreuse 
radiée,  qu’on  trouve  dans  les  cavités  des 
basaltes  de  la  Hesse.  Voy.  sidérose.  (Del.) 

SPHÉROSTILBITE  (de  wpocîp a,  sphère  ; 
et  otOÆw,  briller),  ins.  —  Variété  de  Stil- 
bite  ,  en  petits  globules ,  striés  du  centre  à 
la  circonférence,  d’un  éclat  nacré,  très  bril¬ 
lants  dans  la  cassure  ,  et  que  l’on  trouve  , 


752 


SPH 


SPH 


avec  la  Stilbite  ordinaire  ,  dans  les  roches 
amygdaloïdes  des  îles  Féroer.  Cette  sub¬ 
stance  ne  nous  paraît  pas  différer  essentiel¬ 
lement  de  la  Stilbite  commune  ,  bien  que 
M.  Beudant  en  ait  fait  une  espèce  particu¬ 
lière.  (Del.) 

*SPHÉR0TILE.  Sphærotilus 
sphère;  -rDo-  ordure),  bot.  cr.  —  (Phycées.) 
Genre  créé  par  M.  Kützing  pour  quelques 
productions  primordiales  des  plus  simples 
qui  croissent  dans  les  eaux  douces  et  ne 
présentent  qu’une  légère  couche  amorphe, 
composée  de  la  réunion  de  globules  très  pe¬ 
tits.  (Bréb.) 

*  SPHÉROZ0SME.  Sphærozosma  (a<paX- 
pa,  sphère;  Çcacrp.a ,  ceinture),  bot.  cr. — 
(Phycées.)  Genre  de  la  tribu  des  Desmidiées, 
établi  par  M.  Corda  ( Alman .  de  Carlsb., 
1835),  ayant  pour  caractères  distinctifs: 
Des  filaments  verts  formés  d’articles  ou  co.- 
puscules  comprimés,  géminés,  réunis  latéra¬ 
lement  en  séries.  On  en  connaît  quatre  ou 
cinq  espèces  dont  fait  partie  notre  ancien 
Desmidium  vertebratum  Bréb.  (Alg.,  Fal.). 
Elles  habitent  les  eaux  douces.  (Bréb  ) 

SPHÉRU  LACÉES.  moll.  —  Synonyme 
de  sphærulacées.  Voy.  ce  mot. 

*SPBÉRIJLAIRE.  Sphœrularia  ( sphœra , 
sphère),  iielm.  —  Genre  d’Entozoaires  fondé 
par  M.  L.  Dufour  pour  un  animal  filiforme, 
cylindrique,  sans  segmentation,  obtus  aux 
deux  extrémités  et  tout  entier  couvert  de 
granulations  vésieuü formes.  M.  L.  Dufour 
l’a  trouvé  dans  la  cavité  abdominale  de 
plusieurs  espèces  de  Bombus  ( Annales  des 
Sciences  Naturelles,  2e  série,  VU,  p.  9, 1837). 

(E.  Ba.) 

S  PRÉ  R  URÉES,  moll.  —  Famille  éta¬ 
blie  par  Lamarck  dans  l’ordre  des  Cépha¬ 
lopodes  et  comprenant  les  trois  genres  Mi- 
lioie,  Mélonie  et  Gyrogonite.  Ce  dernier  est 
fondé  sur  des  graines  fossiles  de  Chara  ;  les 
deux  autres  sont  des  Rhizopodes  ou  Fora- 
minifères  qui  n’ont  de  commun  que  leur 
forme  extérieure  très  imparfaitement  glo¬ 
buleuse  ;  cette  famille  doit  donc  être  sup¬ 
primée.  (Duj.) 

*SPHERRÏÆS.  moll.  — Famille  deCon- 
chifères  dimyaircs,  de  l’ordre  des  Rudisles, 
dont  la  coquille  est  connue  seulement  à 
l’état  fossile  et  qui  diffèrent  des  Hippurites 
par  deux  impressions  musculaires  saillantes, 
et  par  deux  grandes  dents  cardinales  derrière 


lesquelles  est  une  fossette  que  devait  occu¬ 
per  le  ligament.  Cette  famille  ne  comprend 
que  le  seul  genre  Sphérulite  auquel  ont  dû 
être  réunis  les  genres  Radiolite,  Birostre 
et  Jodanue.  (Duj.) 

SPHÉRULITE.  moll.  -  Genre  de  Con- 
chifères  dimyaires ,  imparfaitement  connu 
à  l’état  fossile  dans  les  terrains  crétacés  ,  et 
constituant  seul  la  famille  des  Sphérulés , 
dans  l’ordre  des  Rudisles.  Ce  genre,  d’abord 
confondu  par  Bruguière  avec  les  Acardes, 
fut  indiqué  par  Lametherie  pour  une  espèce 
de  Radiolithe  du  même  auteur,  et  il  fut 
ensuite  adopté  par  Lamarck  qui  le  plaça 
dans  la  famille  des  Rudistes  avec  deux  au¬ 
tres  genres  Biroürile  et  Radiolite,  qui  sont 
identiques  avec  les  Sphérulites,  aussi  bien 
qu’un  quatrième  genre  établi  par  M.  De- 
franco  sous  le  nom  de  Jodamie.  La  Sphé- 
rulile  est  une  coquille  bivalve,  conique, 
adhérente,  très  inéquivalve,  non  symé¬ 
trique,  parfaitement  close,  le  plus  souvent 
foliacée  ;  à  l’intérieur  se  voient  deux  impres¬ 
sions  musculaires  qui  sont  saillantes  sur  la 
valve  supérieure  et  aplaties ,  obliques  sur 
l’inférieure  ;  la  charnière  présente  à  la  valve 
supérieure  deux  fortes  dents,  longues  et  co¬ 
niques  qui  sont  reçues  dans  deux  cavités 
correspondantes  de  la  valve  inférieure.  Le 
ligament  interne  ou  presque  interne  occu- 
pait  une  fossette  comprise  entre  la  charnière 
et  le  bord  postérieur,  et  souvent  divisée  en 
deux  parties  inégales.  Les  espèces  de  ce  genre 
sont  ordinairement  grandes,  en  forme  de 
champignon  ou  de  corne  d’abondance;  elles 
adhéraient  par  le  sommet  de  la  valve  infé¬ 
rieure,  et  comme  toute  la  partie  interne  du 
test  a  été  détruite  pendant  la  fossilisation, 
il  s’ensuit  que  la  coquille,  plus  mince  au 
sommet  ou  au  point  d’attache,  y  reste  quel¬ 
quefois  perforée.  C’est  cette  destruction  ou 
dissolution  de  la  partie  interne  du  test  qui, 
pendant  longtemps,  a  empêché  de  connaître 
la  vraie  conformation  des  Sphérulites  et 
l’origine  des  Birostrites ,  qui  ne  sont  autre 
chose  que  le  moule  interne  de  la  portion 
dissoute  du  test,  ou  la  gangue  moulée  dans 
la  cavité  interne  avant  que  la  dissolution 
ait  eu  lieu;  ce  sont  les  recherches  de 
MM.  Défiance  et  Desmoulins,  et  surtout 
celles  de  M.  Deshayes  qui  ont  enfin  porté  la 
lumière  dans  cette  question  difficile.  (Duj.) 

SPHEX  (  arcpyï  ,  guêpe),  ins.  —  Genre 


SPH 


753 


de  la  tribu  des  Sphégiens ,  famille  des 
Sphégiides,  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
établi  par  Linné  et  adopté  par  tous  les  en¬ 
tomologistes  avec  des  restrictions  de  plus  en 
plus  grandes. Tel  qu’il  estadopté  aujourd’hui, 
il  renferme  les  espèces  dont  les  mandibules 
sont  larges,  arquées  et  bidentées;  la  tête 
large;  les  ocelles  placées  en  triangle  sur  le 
verte* ;  les  ailes  antérieures  ayant  une 
longue  cellule  radiale  et  trois  cubitales;  les 
jambes  intermédiaires  et  postérieures  gar¬ 
nies  d’une  double  rangée  d’épines.  On  con¬ 
naît  un  grand  nombre  d’espèces  exotiques 
du  genre  Sphex.  Nous  citerons,  comme  type, 
une  espèce  de  notre  pays,  le  S.  flavipennis 
Fabr.,  répandu  dans  une  assez  grande  partie 
de  l'Europe.  (Bl.) 

fSPIIlGGERE.  Sphiggurus  (en pfyyco,  ser¬ 
rer;  ovpa  ,  queue),  mam. —  Fr.  Cuvier  a 
créé  sous  ce  nom  un  genre  de  Mammifères, 
de  l’ordre  des  Rongeurs ,  division  des  Hys- 
triciens ,  formé  aux  dépens  des  Porcs-Épics 
(voy.  ce  mot),  groupe  naturel  dans  lequel 
il  doit  rentrer.  (E.  D.) 

*SPIIINCTA1\TI!US  (a  «piyxroç,  resserré  ; 
«vQoç,  fleur),  bot.  pu.  —  Genre  formé  dans 
la  famille  des  Rubiacées  ,  tribu  des  Gardé- 
niées,  par  M.  Bentham,  pour  un  arbuste  de 
la  Guiane  ,  à  stipules  solitaires  de  chaque 
côté  des  paires  de  feuilles  opposées  ,  carac¬ 
térisé  surtout  par  une  corolle  à  tube  allongé- 
conique,  resserré  sous  la  gorge  ,  garni  inté¬ 
rieurement  d’un  cercle  pileux  ;  par  un  ovaire 
adhérent,  charnu,  à  deux  loges  multi-ovu- 
lées ,  surmonté  d’un  style  fusiforme.  Son 
fruit  est  inconnu.  Son  espèce  unique  est  le 
S.  rupeslris  Benth.  (D.  G.) 

*  SPHINCTEROSTIGMA.  bot.  pii.  — 
Genre  proposé  par  Schott  et  regardé  ensuite 
par  lui-même  comme  une  simple  section  des 
Philodendron ,  famille  des  Aroïdées.  (D.G.) 

SPHIXCTÉRELE.  moll.  —  Voy.  spinc- 

TÉnüLE. 

*SPHIîVCTOC  Y  STE .  Sphinctocystis(atptyx- 
■vo; ,  resserré;  xvanç ,  vessie),  bot.  ca.  — 
(Phycées.)  Genre  créé  par  M.  Hassall  pour 
une  Diatomée  du  genre  Surirella ,  S.  solea 
Bréb.,  Kg.  ,  Navicula  lihrile  Ehrenb.  ,  dont 
la  carapace  présente  un  rétrécissement  vers 
sa  partie  moyenne.  Nous  ne  pensons  pas 
que  ce  caractère  soit  suffisant  pour  établir 
un  genre.  (Breb.) 

*S  PII  I NCTOLOBIIJ  M  (<7<P7XTo;,  resserré; 
r.  xi. 


SPH 

>o6oç,  légume),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses-papilionacées,  tribu 
des  Dalbergiées,  créé  par  Vogel  (  Linnœa , 
XI ,  p.  4 1 7  )  pour  des  arbres  du  Brésil ,  qui 
ont  le  port  des  Pongamia,  à  côté  desquels 
ils  se  placent;  à  feuilles  pennées  avec  im¬ 
paire;  à  fleurs  en  grappe;  son  principal 
caractère  consiste  dans  son  légume  rétréci 
aux  deux  bouts,  coriace-ligneux ,  dont  les 
valves  sont  appriinées-connées  et  qui  est 
dès  lors  indéhiscent.  Nous  citerons  pour 
exemples  le  S.  floribundum  Yogel  et  le  N. 
nitidum  Yogel.  (D.G.) 

SPliïNCTRUVA.  bot.  cr.  —  Genre  delà 
famille  des  Pyrénomyeètes  de  Fries,  ou  des 
Hypoxylées  de  De  Candolle,  formé  par  Fries 
pour  Y Hypoxylon  Sphinclrinum  Bull.  Dans 
la  classification  de  M.Léveillé,  il  appartient 
aux  Clinosporés-Endoclines  ,  section  des 
Sphéropsidés.  (M.) 

*SPIIE\GTES.  ins.—  Genre  de  la  famille 
des  Ichneumonides,  tribu  des  Ichneumo- 
niens ,  de  l’ordre  des  Hyménoptères,  établi 
par  Gravenhorst  sur  des  espèces  dont  le  corps 
est  étranglé,  l’abdomen  pédonculé  et  pyri- 
forme,  avec  le  premier  anneau  presque  li¬ 
néaire.  Le  type  est  le  S .  serotinus  Grav., 
que  l’on  rencontre  dans  plusieurs  parties  de 
l’Europe.  (Bl.) 

Eli IX DES.  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  hétéromères,  famille  des  Taxi- 
cornes  et  tribu  des  Diapériales,  proposé  par 
Mégerle ,  adopté  par  Dejean  (  Catalogue  , 
3e  édit.,  p.  335)  et  publié  par  nous  ( Revue 
entom.  de  Silb .,  t.  I,  n°  8).  Ce  genre  ren¬ 
ferme  deux  espèces  :  la  Nilidula  dubia  G  y  I . 
(A.  dubius  Chev.  ou  Gyllenhalii )  et  testa- 
ceus  Dej.  La  première  a  été  trouvée  en 
Suède,  en  Autriche  et  aux  environs  de  Pa¬ 
ris ,  dans  une  espèce  microscopique  de  Ly- 
coperdons  se  développant  sur  de  vieilles 
planches.  Nous  avons  été  à  même  d’observer 
sa  larve,  qui  est  blanche  et  très  ventrue.  La 
deuxième  est  propre  aux  États-Unis.  Dejean 
a  classé  mal  à  propos  les  Sphindus  parmi 
les  Xylophages.  (C.) 

*  SPHIXGÏD  E  Leach,  SPUINGIDI 
Boisd.,  SPIIINGOIDEA  Grav.,  SPIIIN- 
GOIDES  Hubn.,  etc.  ins.  —  Synonymes  de 
Sphingicns  Latr.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SPHINGIDES.  ins.  —  Syn.  de  Sphin- 
giens. 

*SPIÏI\GIE\S.  Sphingii.  ins.— Tribu  de 

95 


754 


SPH 


SPH 

l’ordre  des  Lépidoptères,  section  des  Chali- 
noptères,  caractérisée  par  des  palpes  larges 
et  obtus,  un  corps  extrêmement  épais,  un 
abdomen  conique,  des  antennes  prisma¬ 
tiques,  dentelées  en  dessous,  en  manière  de 
râpe,  terminées  en  une  très  petite  pointe. 
C’est  surtout  chez  les  mâles  que  les  dente¬ 
lures  des  antennes  sont  prononcées. 

Les  Sphingiens  sont  les  Lépidoptères  les 
plus  robustes.  Leur  corps  est  d’une  épaisseur 
considérable.  Leurs  ailes  sont  assez  étroites, 
beaucoup  plus  solides  que  celles  de  la  plu¬ 
part  des  autres  Lépidoptères,  et  parcourues 
par  des  nervures  extrêmement  fortes.  Aussi 
ont-ils  un  vol  rapide.  Ils  peuvent  planer 
longtemps  au  même  endroit  sans  que  leurs 
ailes  manifestent  autre  chose  qu’un  frémis¬ 
sement  rapide.  Chez  la  plupart  des  Sphin¬ 
giens,  la  trompe  est  fort  longue,  ce  qui  leur 
permet  de  pomper  le  suc  dans  le  nectaire 
des  fleurs  sans  même  être  obligés  de  se 
poser. 

L’organisation  intérieure  de  ces  animaux 
n’a  pas  encore  été  étudiée  complètement.  On 
doit  cependant  à  M.  Newport  un  travail  de 
la  plus  haute  importance  sur  une  espèce  de 
ce  groupe,  le  Sphinx  du  troène,  Sphinx  ligus- 
tri  Linné.  Cet  anatomiste  a  fait  connaître, 
dans  cet  Insecte,  la  disposition  du  système 
nerveux,  pendant  les  diverses  phases  de  la 
vie.  Chez  l’animal  adulte,  les  trois  centres 
nerveux  thoraciques  sont  espacés;  les  gan¬ 
glions  abdominaux,  au  nombre  de  huit, 
forment  aussi  une  chaîne  qui  s’étend  pres¬ 
que  jusqu’à  l’extrémité  de  l’abdomen. 

Le  canal  intestinal  des  Sphingiens  débute 
par  un  œsophage  grêle,  s’élargissant  un  peu 
en  un  jabot  qui  occupe  toute  la  longueur  du 
thorax.  Dans  cette  partie  du  tube  digestif, 
les  parois  sont  minces  et  presque  diaphanes. 
L’estomac,  ou  ventricule  chylifîque  qui  vient 
à  la  suite,  est  de  forme  presque  circulaire,  à 
parois  résistantes  et,  pour  ainsi  dire,  canne¬ 
lées  circulairement.  11  est  suivi  d’un  intestin 
légèrement  onduleux,  se  terminant  en  un 
rectum  plus  ou  moins  volumineux. 

Les  Sphingiens  sont  fort  nombreux  en 
espèces.  On  en  compte,  dans  nos  collections, 
de  130  à  150  espèces  recueillies  dans  les  diver¬ 
ses  régions  du  monde,  mais  plus  abondam¬ 
ment  dans  les  pays  chauds  et  humides  que 
partout  ailleurs.  En  Europe,  il  en  existe 
31  espèces  bien  constatées.  Aux  environs  de 


Paris,  12  espèces  s’y  rencontrent  habituelle¬ 
ment,  sans  tenir  compte  de  celles  qui  y 
ont  été  vues  accidentellement.  Tous  ces 
Lépidoptères  ont  une  grande  taille.  On  ne 
connaît  guère  de  Sphingiens  ayant  moins  de 
3  ou  4  centimètres  de  longueur  et  6  à  8 
d’envergure.  Beaucoup  atteignent  des  di¬ 
mensions  infiniment  supérieures.  Les  plus 
grandes  espèces  n’ont  pas  moins  de  8  cen¬ 
timètres  de  long  sur  17  à  18  d’envergure, 
c’est-à-dire  plus  d’un  demi-pied.  Aussi,  chez 
ces  Lépidoptères,  les  ailes  postérieures  sont 
retenues  aux  antérieures  par  un  crin  d’une 
puissance  extrême  engagé  dans  un  anneau 
très  solide,  de  manière  à  maintenir  bien  ré¬ 
guliers  les  mouvements  de  ces  ailes  dont  le 
développement  est  si  remarquable. 

Les  Sphingiens  comptent  parmi  les  plus 
beaux  Lépidoptères.  Leur  corps  et  leurs  ailes 
présentent  le  plus  souvent  les  nuances  les 
plus  variées  et  les  couleurs  les  plus  agréables. 
Néanmoins  elles  ont  toujours  des  tons  un 
peu  vaporeux  et  non  pas  brillants  comme 
ceux  des  Papillons  de  jour. 

Ces  Lépidoptères,  en  effet,  sont  plutôt 
nocturnes  que  diurnes.  Quelques  uns,  à  la 
vérité,  volent  en  plein  jour,  par  la  plus 
grande  ardeur  du  soleil;  mais  la  plupart  ne 
se  montrent  qu’après  son  coucher.  Latreiile 
plaçait  les  Sphingiens  dans  sa  division  des 
Lépidoptères  crépusculaires ,  division  tout 
artificielle,  aujourd’hui  rejetée  par  tous  les 
entomologistes. 

Les  Sphingiens  constituent  un  groupe  des 
plus  naturels,  des  mieux  limités  et  des  mieux 
caractérisés.  Ses  affinités  naturelles  avec  les 
Bombyciens,  et  notamment  avec  le  genre 
Sericaire,  qui  a  pour  type  le  Ver  à  Soie,  ne 
sont  pas  douteuses.  Mais  cependant  il  existe 
des  différences  très  grandes  entre  ces  deux 
divisions  :  l’une  des  principales  se  voit  dans 
le  développement  de  la  trompe. 

Les  Sphingiens,  pendant  leur  premier 
état,  ont  aussi  un  aspect  tout  particulier.  Ce 
sont  des  chenilles  très  massives,  ayant  pres¬ 
que  toujours  une  tête  conique,  et  l’avant- 
dernier  anneau  du  corps  muni  d’une  sorte 
de  corne  caudale,  dure  et  lisse  dans  certai¬ 
nes  espèces,  granuleuse  dans  d’autres,  et  en 
petite  pointe  dans  d’autres  encore.  En  géné¬ 
ral  leur  peau  glabre  est  parée  de  belles  cou¬ 
leurs;  les  unes,  vertes,  sont  piquetées  de 
blanc;  les  autres  présentent  des  taches  ocel- 


SP  H 


SP  I  I 


/a5 


lées;  les  autres,  des  bandes  obliques  roses- 
violettes,  etc.  Elles  vivent  sur  des  végétaux 
dénaturé  très  différente;  les  unes  affec¬ 
tionnent  les  arbres  de  haute  futaie  ,  les 
autres  des  arbrisseaux  ou  même  des  plantes 
basses. 

Ces  Chenilles  ont  l'habitude,  quand  on 
vient  à  les  inquiéter,  de  redresser  la  partie 
antérieure  de  leur  corps  d’une  manière  me¬ 
naçante.  Cette  attitude,  rappelant  celle  du 
fameux  Sphinx  de  la  fable  ,  leur  a  valu  la 
dénomination  adoptée  par  tous  les  natura¬ 
listes.  A  l’époque  de  leur  transformation 
en  chrysalide  ,  elles  quittent  le  végétal  sur 
lequel  elles  vivaient ,  et  s’enfoncent  plus  ou 
moins  dans  la  terre.  Quelques  unes  s’y  creu¬ 
sent  une  simple  loge,  d’autres,  ayant  la  pro¬ 
priété  de  sécréter  un  peu  de  soie,  se  forment, 
à  l’aide  de  feuilles  desséchées  et  d’un  peu  de 
terre  ou  d’autres  corps  étrangers,  une  sorte 
de  coque  grossière.  Les  nymphes  ou  chry¬ 
salides  sont  brunes  et  de  forme  oblongue. 
Chez  les  espèces  où  la  trompe  a  un  dévelop¬ 
pement  très  considérable  ,  elle  est  déjà  fort 
distincte  et  en  grande  partie  détachée  du 
corps ,  sous  cet  état. 

On  a  adopté  huit  genres  dans  la  tribu  des 
Sphingiens  ;  mais  beaucoup  d’espèces  exo¬ 
tiques,  présentant  quelques  caractères  par¬ 
ticuliers,  paraissent  devoir  former  les  types 
de  nouveaux  genres.  M.  Boisduval  a  ainsi 
préparé  un  travail  dans  lequel  les  Sphin¬ 
giens  sont  très  subdivisés,  mais  ce  travail 
n’a  point  encore  été  publié.  Les  huit  genres 
principaux  de  Sphingiens  se  reconnaissent 
aisément  a  la  forme  de  leurs  antennes  et  au 
développement  de  leur  trompe,  comme  le 
montre  l’énoncé  suivant. 

tr«s  renflées,  en  massue. 

Trompe  longue.  Abdo¬ 
men  terminé  par  une 

brosse  de  poils  .  .  .  Macroglossum,  Srop. 

en  massue  prismatique. 

Trompe  très  longue.  Ai¬ 
les  dentelées  ....  Pterogon,  Boisd. 

longues  ,  peu  i enflées  ,  et 
terminées  en  pointe  re¬ 
courbée.  Ailes  dente¬ 
lées . Thyreijs,  Swains. 

prismatiques.  Trompe  de 
la  longueur  de  la  moitié 
du  corps.  Abdomen  co¬ 
nique . Deilephila,  Orlis 

prismatiques,  fortement 
dentelées  Trompe  plus 
longue  que  le  corps.  Ab¬ 
domen  cylindi o-eouique  Sphiwx,  Lin. 


/cylindriques  et  terminées 
f  par  un  petit  crochet. 

|  Trompe  épaisse  ,  fort 
l  courte.  Abdomen  large 
B  et  un  peu  déprimé.  .  .  Aciierontia,  Ociis. 

Vn-  fêles,  longues.  Trompe 

,  '  très  courte.  Ailes  lar- 

leiincs  \  ... 

i  ges,  sinueuses.  Abdomen 

|  grand,  cylindrique.  .  .  Iîrachyglossa,  Boisd. 

[  flexueuses  ,  amincies  an 
\  bout,  eréneleés  en  des- 
\  sous.  Trompe  rudimen¬ 
taire.  Ailes  dentelées.  .  Smerinthus.  Oehs. 

Tous  ces  animaux  appartenaient  au  genre 
Sphinx  de  Linné,  de  Fabricius,  etc.;  mais 
successivement  de  nouvelles  divisions  ont 
été  admises. 

Les  IVlACROGLossEsontune  trompe  énorme, 
mais  qui  demeure  roulée  pendant  le  repos. 
Ce  sont  les  Sphingiens  de  la  plus  petite  taille. 
On  en  connaît  quatre  espèces  européennes , 
et  plusieurs  autres  exotiques.  Ces  insectes 
se  rencontrent  au  mois  de  mai,  voltigeant 
de  fleurs  en  fleurs  pendant  la  plus  grande 
ardeur  du  soleil.  Certains  Macroglosses  se 
font  remarquer  parla  transparence  de  leurs 
ailes,  presque  entièrement  dénudées  d’é- 
ca  il  les .  Tels  sont  les  M.  fuciformis  Lin.  et 
bombyliformis  Ochs.,  dont  les  noms  rappel¬ 
lent  l’apparence  de  quelques  Hyménoptères, 
qu’on  retrouve  jusqu’à  un  certain  point 
chez  ces  Sphingiens.  Dans  d’autres,  au  con¬ 
traire  ,  les  ailes  sont  obscures;  tel  est  le 
Macroglosse  du  caille-lait  (  Macroglossum 
slellalarum  Lin.),  dont  la  chenille  vit  sur 
le  caille-lait  ( Galium  verum).  Comme  re¬ 
présentant  de  ce  genre,  nous  avons  figuré 
(Atlas  de  ce  Dictionnaire,  Ins.  Lépidoptères  : 
pl.  9,  fig.  1  )  une  espèce  américaine,  le 
Macroglossum  pela  gus,  Cram. 

Le  genre  Ptérogon  a  pour  type  une  jolie 
espèce  (P.  œnolheræ) ,  dont  les  ailes  anté¬ 
rieures  sont  vertes.  Elle  est  fort  rare  aux 
environs  de  Paris,  mais  on  la  rencontre  plus 
communément  dans  le  midi  de  la  France; 
sa  chenille  vit  sur  des  épilobes. 

Les  Thyreus  ont  pour  type  une  espèce 
de  la  Géorgie  et  de  la  Pensylvanie  ,  le  T. 
Abbotii  Swains. 

Les  Deilephila,  les  plus  beaux  Sphingiens 
connus,  sont  assez  nombreux  en  espèces. 
Plusieurs  exotiques  formeront  sans  doute 
par  la  suite  des  genres  particuliers;  les 
européennes  sont  au  nombre  de  18,  quel¬ 
ques-unes  d’entre  elles,  parées  des  plus  bril¬ 
lantes  couleurs  ,  sont  fort  connues  et  fort 
recherchées  des  amateurs  de  collections. 


756 


SPH 


SP  H 


Le  Sphinx  du  Laurier  rose  (  Deilephila 
nerii  Lin.)  peut  être  considéré  comme  le 
type  du  genre.  C’est  un  magnifique  Lépi¬ 
doptère,  dont  les  ailes  antérieures,  nuancées 
de  vert  et  de  rose,  ont  à  leur  base  une  tache 
blanchâtre,  avec  un  gros  point  ;  un  peu  au- 
delà  une  large  bande  olivâtre  ;  puis  trois 
lignes  d’un  blanc  rose  se  confondant  avec 
une  bande  oblique  de  la  même  nuance ,  en 
arrière  de  laquelle  se  trouve  un  espace 
violacé,  appuyé  sur  une  ligne  en  zigzag 
blanchâtre.  Cette  espèce  paraît  habiter  toute 
la  portion  de  l’Europe  ,  de  l’Afrique  et  de 
l’Asie  où  croît  le  Laurier  rose  ( Nerium  olean- 
der).  Souvent  elle  a  été  transportée  avec 
cet  arbrisseau  dans  des  localités  où  elle  ne 
saurait  se  multiplier  ;  c’est  ainsi  qu’elle  a 
été  parfois  rencontrée  à  Paris  dans  des  jar¬ 
dins.  Nous  avons  représenté  cette  espèco 
dans  l’Atlas  de  ce  Dictionnaire  ( Ins .  Lépi¬ 
doptères:  pl.  9,  fig.  2). 

Parmi  les  Deiléphiles  ,  quelques  espèces 
sont  répandues  plus  abondamment  dans 
notre  pays.  Ainsi  nous  citerons:  le  D.  elpe- 
nor  (Sphinx  elpenor  Lin.),  connu  sous  le 
nom  vulgaire  de  Grand  pourceau,  à  cause 
de  la  forme  et  de  l’aspect  de  sa  chenille.  îl 
est  plus  connu  encore  cependant  sous  le  nom 
de  Sphinx  de  la  vigne.  C’est  un  de  nos  plus 
beaux  Lépidoptères,  dont  le  corps  est  rose  et 
les  ailes  d’un  vert  tendre,  ornées  de  bandes 
roses.  Sa  chenille  vit  sur  des  Epilobes  et 
quelquefois  aussi  sur  la  vigne. 

Le  D.  porcellus  ( Sphinx  porcellus  Lin.) 
ou  le  Petit  pourceau  ressemble  au  précédent, 
mais  il  est  de  beaucoup  plus  petite  taille; 
sa  chenille  vit  sur  le  Caille-lait  ( Galiumve - 
rum). 

Mais  l’espèce  de  ce  genre  la  plus  facile  à 
rencontrer  dans  ce  pays  ;  c’est  le  D.  de  l’Eu¬ 
phorbe  ou  du  Tithymale  (Sphinx  euphorbiæ 
Lin.) ,  dont  les  ailes  intérieures  sont  d'un 
gris  rose,  avec  trois  taches  et  une  bande  on¬ 
dée,  d’un  vert  foncé,  et  les  secondes  ailes 
<1  un  rouge  rose;  avec  deux  bandes  transver¬ 
sales  noires.  La  chenille  de  cette  espèce  ,  de 
couleur  noire,  ornée  d’une  multitude  de  pe¬ 
tites  taches  jaunes,  blanches  et  rouges,  vit 
sur  des  Tithymales  et  des  Euphorbes. 

Les  Sphinx  proprement  dits  des  entomo¬ 
logistes  modernes,  ont  des  représentants 
dans  notre  pays.  Le  Sphinx  du  troène  (S.  li- 
guslri  Lin.),  dont  les  ailes  antérieures  sont 


d’un  gris  rougeâtre,  veiné  de  noir,  avec  la 
partie  moyenne  plus  obscure  et  deux  lignes 
blanches  sinueuses  près  de  la  côte  ,  et  les 
ailes  postérieures  d’un  rose  vif,  orné  de 
bandes  noires ,  est  répandu  dans  une  grande 
partie  de  l’Europe.  Sa  chenille  vit  sur  les 
Troènes  (Ligustrum  album ) ,  les  Lilas,  etc. 

On  trouve  encore  en  France  le  Sphinx 
du  Liseron  (  S.  convolvuli  Lin.),  plus  rare 
que  le  précédent;  sa  chenille  vit  sur  le  Li¬ 
seron.  C’est  l’espèce  connue  sous  le  nom 
vulgaire  de  Sphinx  à  cornes  de  bcr/af.  Et  le 
Sphinx  du  Pin  (S.  pinastri  Lin.),  entière¬ 
ment  de  couleur  grisâtre,  dont  la  chenille 
vit  sur  les  Pins  dans  les  grandes  forêts  du 
nord  de  l’Europe. 

Plusieurs  Sphinx  américains  sont  très 
voisins  de  nos  espèces  européennes. 

Le  genre  Acherontià  a  pour  type  un  Lé¬ 
pidoptère  bien  connu.  C’est  le  Sphinx  tête 
de  mort  (voy.  l’Atlas  de  ce  Dictionnaire, 
Ins.  Lépidopt.,  pl.  17,  fig.  1  )  (  A.  atropos 
Lin.),  remarquable  par  sa  grande  taille  et 
par  la  présence  sur  son  corselet  de  petites 
taches  noires,  qui  simulent  grossièrement  la 
forme  d’une  tête  de  mort. 

Cette  espèce  a  la  propriété  de  faire  en¬ 
tendre  un  cri  très  pénétrant ,  sans  que  l’on 
ait  pu  découvrir  jusqu’ici  d’une  manière 
positive  quels  organes  sont  mis  en  jeu  pour 
produire  cette  stridulation.  Aussi,  dans  cer¬ 
taines  localités  et  notamment  en  Bretagne, 
ce  Sphinx  est-il  devenu  parfois  un  sujet 
d’épouvante  pour  les  habitants  qui  y  trou¬ 
vaient  un  présage  de  mort  (voy.  l’art.  Atro¬ 
pos).  Le  Sphinx  tête  de  mort  se  trouve  dans 
une  grande  partie  de  l’Europe,  de  l’Asie  , 
de  l’Afrique.  Sa  chenille,  remarquable  par 
sa  belle  couleur  verte  avec  des  bandes  laté¬ 
rales  obliques,  blanches  et  violacées,  et  sa 
corne  caudale  granuleuse  ,  vit  sur  les  feuilles 
des  Pommes  de  terre  et  sur  quelques  autres 
Solances.  On  trouve  dans  l’Inde  une  seconde 
espèce  d’Acherontia  très  voisine  de  la  pre¬ 
mière;  c’est  VA.  satanas  Boisd. 

Le  genre  Brachyglossa  a  pour  type  une 
immense  espèce  de  la  Nouvelle- Hollande  , 
le  B.  triangularis  Donov. 

Enfin,  les  Smerinthus  sont  peut-être,  de 
tous  les  Sphingiens,  les  plus  communs  dans 
notre  pays.  Par  la  brièveté  de  leur  trompe, 
ils  se  rapprochent  singulièrement  des  Rom- 
byciens,  Le  S.  du  Tilleul  ( Sphinx  tiliœ  Lin  ), 


SP  H 


SPH 


757 


dont  la  chenille  est  souvent  très  commune 
sur  les  Ormes  de  nos  routes,  est  un  papil¬ 
lon  d’un  fauve  tendre  avec  deux  grandes 
taches  d’un  vert  foncé  sur  les  ailes  antérieu¬ 
res  ,  les  extrémités  d’un  vert  tendre  et  une 
tache  plus  pâle  au  sommet. 

Le  S.  du  Peuplier  (Sphinx  populi  Lin.  ), 
est  d’un  gris  roussâtre,  avec  une  tache  fer¬ 
rugineuse  sur  les  ailes  postérieures;  sa  che¬ 
nille  vit  sur  les  Saules  et  les  Peupliers. 

Le  S.  demi-paon  (Sphinx  ocellata)  est  re¬ 
marquable  par  ses  ailes  postérieures  d’un 
rouge  carminé,  ayant  une  grande  tache  co- 
cellée  bleue ,  à  iris  et  prunelle  noirs.  Sa 
chenille  vit  sur  les  Saules.  Enfin  ,  le  S.  du 
Chêne  {S.  quercus),  d’une  plus  grande  taille 
que  les  précédents  et  d’une  couleur  gris 
fauve ,  beaucoup  plus  rare  que  les  autres 
Smérinthes  et  vivant  seulement  dans  le 
midi  de  la  France.  (Bl.) 

*SPHL\GIEM.  bot.  ph. —  Genre  proposé 
dans  la  famille  des  Légumineuses  -  Papilio- 
nacées,  tribu  des  Lotées ,  et  dont  le  nom  a 
dû  être  abandonné  pour  celui  de  Mellolobium 
Eckl.  et  Zeyh. 

*  SPHIiMGURE  ,  Leiblein.  mam.  —  Voy. 
S  PH  IG  GU  RE.  (E.  D.) 

SPHINTHEROPHYTA  vôvjp,  étin¬ 

celle;  cpvlov,  plante),  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  subpentamères,  famille 
des  Cycliques  et  tribu  des  Colaspides,  pro¬ 
posé  par  Dejean  ( Catalogue ,  3e  éd.,  p.  434). 
L’auteur  y  rapporte  sept  espèces  inédites  de 
l’Amérique  équinoxiale.  Six  sont  originaires 
du  Brésil  et  une  est  propre  au  Mexique.  Le 
Lamprosome  aurichalceum  Perty  ,  paraît 
aussi  devoir  y  être  rapporté.  (C.) 

SPHINX  (  ,  animal  fabuleux  ).  ins. 

—  Linné,  Fabricius ,  Cramer,  désignaient 
sous  celte  dénomination  un  grand  genre 
de  Lépidoptères  ,  correspondant  à  notre 
tribu  des  Sphingiens.  Depuis  ,  ce  genre  , 
de  plus  en  plus  limité,  est  restreint  au¬ 
jourd’hui  aux  espèces  dont  la  trompe  est 
extrêmement  longue  ,  plus  longue  que  le 
corps;  les  antennes  prismatiques  finement 
dentelées  en  dessous;  l’abdomen  cylindro- 
conique  ,  etc.  On  en  connaît  plusieurs  es¬ 
pèces  exotiques  et  trois  européennes  :  les 
Sphinx  ligustri ,  convolvuli  et  pinastri  Lin. 
Voy  sphingiens.  (Bl.) 

SPHODROS.  ap.acun.—  Synonyme  d'Ac- 
tinopus.  Voy.  ce  mot.  (H.  L.) 


SPHOÜRES  (<7t poÆpoç,  fort),  ins. —Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Carnassiers,  tribu  des  Carabiques 
simplicimanes,  proposé  par  Cîairville,  adopté 
par  Bonelli  ( Tableau  synoptique,  p.  13),  par 
Latreille  (  Règne  animal  de  Cuvier ,  t.  IV, 
p.  400),  et  Dejean  (  Species  général  des  Co¬ 
léoptères  ,  t.  III ,  p.  87  ).  Cet  auteur  y  rap¬ 
porte  9  espèces  :  4  sont  européennes,  4  asia¬ 
tiques,  et  1  est  propre  à  l’Afrique  (Égypte). 
Le  type,  le  Carabus  leucophthalmus  Lin. 

( planus )  Fab.,  se  trouve  à  Paris  dans  les 
caves  et  les  lieux  souterrains.  (C.) 

*SPHONDYLANTHA.  bot.  ph.— M.  Presl 
a  proposé  (  Reliq.  Hœnk.,  vol.  II,  pag.  35, 
tab.  53)  un  genre  de  ce  nom  ,  dans  la  fa¬ 
mille  des  Ænothérées,  pour  un  échantillon 
qui  était  venu  du  Mexique  ,  et  auquel  il 
avait  donné  la  dénomination  spécifique  de 
S.  aphylla.  Ce  genre  aurait  été,  d’après  lui, 
très  voisin  des  Jussiœa • ,  et  il  ne  s’en  serait 
distingué  que  par  ses  rameaux  et  ses  feuilles 
verticillés,  par  son  calice  tubulé  à  limbe  ir¬ 
régulier,  3-4  parti.  Mais  M.  Endlicher  ( Gé¬ 
néra ,  p.  1195)  fait  observer  que  cet  échan¬ 
tillon  n’est  autre  chose  qu’un  rameau  d’une 
plante  inconnue,  dont  les  ramules  déformés, 
ainsi  que  cela  se  voit  quelquefois,  par  l’in¬ 
vasion  d’une  Urédinée,  ont  pris  l’apparence 
d’un  ovaire  infère,  surmonté  par  un  limbe 

calicinal.  (D.  G.) 

*SPHONDYLIUM.  bot.  ph.— Tournefort 
donnaitce  nom  au  genre  d’Ombellifères  dont 
Linné  a  fait  son  genre  Heracleum.  (D.  G.) 

*  SPIIONDYLOCOCCEYI ,  Mitch.  bot. 
pii.  —  Synonyme  deCallicarpa  Lin.,  famille 
des  Yerbénacées.  (D.  G.) 

*SPIIYRADIIJM  (dcpvpa,  marteau),  moll. 
Genre  de  Mollusques  gastéropodes  pulmo- 
nés,  établi  par  M.  Agassiz  (N.  Mém.  Soc. 
Hein.,  1,1837).  (G.  B.) 

SPHYRÈNES.  poiss.  —  Ce  nom  ,  em¬ 
prunté  aux  ichthyologistes  grecs,  a  été 
appliqué,  par  les  naturalistes  du  xve  siècle, 
à  un  poisson  de  la  Méditerranée,  qui  a  le 
corps  très  allongé,  arrondi,  le  museau 
pointu ,  la  mâchoire  supérieure  très  peu 
protractile  ,  l’inférieure  plus  longue,  toutes 
deux  armées  de  dents  nombreuses  et  ser¬ 
rées  ;  celles  de  l’extrémité  étant  plus  gran¬ 
des ,  comprimées  et  tranchantes.  Chaque 
palatin  en  porte  douze  ou  quinze  autres  , 
précédées  de  trois  ou  quatre  grandes  com- 


758 


SPH 


SP  H 


primées  et  tranchantes  ,  semblables  aux 
dents  antérieures  des  mâchoires.  Il  n’y  a 
point  de  dents  sur  le  vorner;  quand  la  bou¬ 
che  est  fermée  ,  ces  dents  rentrent  dans  les 
intervalles  que  laissent  entre  elles  les  diffé¬ 
rentes  pièces  de  la  tête  ,  de  manière  à  ce 
qu’on  n’en  voie  aucune.  Les  pièces  opercu- 
laires  n’ont  ni  épines,  ni  dentelures  ;  les 
pectorales  sont  petites;  leurs  ventrales  sont 
reculées  sous  l’abdomen,  et  tellement  loin 
de  la  ceinture  humérale,  que  les  os  pel¬ 
viens  ne  touchent  pas  à  l’épaule.  Les  na¬ 
geoires  nous  présentent  donc  les  rapports  et 
l’insertion  des  véritables  abdominaux;  mais 
elles  sont  composées  d’une  épine  et  de  cinq 
rayons  branchas.  La  première  dorsale  ré¬ 
pond  aux  ventrales  ,  à  peu  près  au  milieu 
de  la  longueur  du  corps  :  c’est  une  véri¬ 
table  nageoire  de  Perche  ou  d’Apogon.  La 
seconde  dorsale  correspond  à  l’anale,  lui 
ressemble  par  sa  grandeur  comme  par  sa 
forme;  elles  ont  chacune  une  petite  épine 
suivie  d’un  rayon  simple,  mais  articulé,  et 
de  huit  rayons  branchus;  la  caudale  est 
fourchue.  Ce  poisson  adulte  est  plombé  sur 
le  dos,  argenté  sur  les  côtés  et  sous  le  ven¬ 
tre.  Les  jeunes  ont  une  livrée  qui  consiste 
en  de  larges  marbrures  brunes ,  qui  finis¬ 
sent  par  se  perdre  dans  la  teinte  uniforme 
du  dos.  La  splanchnologie  de  ce  poisson 
ressemble  à  celle  des  Perches,  à  cause  des 
nombreux  cæcums  qui  naissent  du  duodé¬ 
num.  Il  y  a  une  grande  vessie  natatoire, 
fourchue  en  avant,  et  prolongée  en  cornes 
très  pointues,  qui  viennent  se  terminer  sous 
le  crâne. 

Tel  est  le  poisson  que  l’on  nomme  Spet, 
sur  les  côtes  du  Languedoc  :  dénomina¬ 
tion  qui  paraît  dériver  du  nom  û'Espeto, 
que  les  Espagnols  lui  donnent,  et  qui  veut 
dire  une  broche.  Les  Italiens  l’appellent 
Brochet  de  mer  ou  Luzzo  ,  probablement 
à  cause  de  ses  fortes  dents  qui  lui  don¬ 
neraient  un  trait  de  ressemblance  ,  mais 
selon  moi  fort  éloignée  ,  avec  le  Brochet  de 
nos  rivières.  La  dénomination  de  Spet  sem¬ 
ble  justifier  la  détermination  que  Rondelet 
et  Bélon  ont  prise,  en  croyant  retrouver 
dans  ce  poisson  le  o-tpôpaiva.  Il  me  paraît  plus 
difficile  de  concevoir  comment  Linné  a  pu 
placer  la  Sphyrène  dans  son  genre  Esox. 
M.  de  Lacépède,  revenant  à  l’idée  d’Artédi, 
a  rétabli  le  genre  Sphyrène,  mais  ii  y  a 


ajouté  des  poissons  tout-à-fait  dilférents.  Sa 
Sphyrène  orvert  n’est  autre  que  le  Centro- 
pomus  undecimalis ,  et  sa  Sphyrène  aiguille 
est  une  Orphie.  Bloch  a  aussi  mal  conçu  le 
genre  des  Sphyrènes.  Nous  en  trouvons  dans 
l’Atlantique  et  dans  la  mer  des  Indes;  l’une 
d’elles,  la  Bécune  de  Rochefort  et  de  Du- 
lertre,  connue  dans  toutes  les  colonies  es¬ 
pagnoles  sous  le  nom  de  Barracuda,  est 
remarquable  par  la  taille  a  laquelle  elle 
parvient ,  et  par  la  grandeur  des  dents  dont 
sa  gueule  est  armée.  Il  n’est  pas  rare  d’en 
prendre  des  individus  qui  ont  2,u,50  à  3  mè¬ 
tres  de  longueur,  et  Catesby  assure  en  avoir 
vu  des  individus  de  3n>, 50 ;  il  avait  entendu 
affirmer  qu’il  en  existe  de  plus  grands  encore. 
Tous  ces  auteurs  disent  que  ce  poisson  nage 
avec  beaucoup  de  force,  qu’il  est  très  vo¬ 
race,  et  qu’il'  s’élance  même  avec  furie  sur 
les  hommes  qui  se  baignent;  il  est  surtout 
très  commun  dans  les  bas-fonds,  autour  des 
îles  Bahama,  de  la  Jamaïque,  de.  la  Ha¬ 
vane,  et  de  nos  colonies  des  Antilles.  Pres¬ 
que  tous  les  auteurs  s’accordent  à  dire  que 
le  goût  de  sa  chair  est  à  peu  près  le  même 
que  celui  du  Brochet;  mais  elle  est  très  su¬ 
jette  à  prendre,  selon  les  lieux  et  suivant 
les  saisons ,  des  qualités  malfaisantes  qui 
causent  un  véritable  empoisonnement;  les 
accidents  qui  surviennent  sont  une  sorte  de 
tremblement  général ,  de  violentes  douleurs 
de  tête,  des  nausées,  des  vomissements, 
des  douleurs  vives  dans  les  articulations  des 
bras  et  des  mains,  et  souvent  même  suivies 
de  la  chute  des  cheveux  et  des  ongles.  Les 
symptômes  se  succèdent  quelquefois  avec 
une  telle  rapidité  qu’il  devient  très  difficile 
de  déterminer  les  différentes  périodes  de  la 
maladie.  Elle  a  rarement  une  issue  fatale; 
la  mort  n’en  est  pas  toujours  la  consé¬ 
quence,  mais  les  phénomènes  pathologiques 
consécutifs  durent  quelquefois  très  long¬ 
temps.  Les  douleurs  dans  les  articulations 
deviennent  très  fortes ,  et  se  renouvellent 
de  temps  en  temps.  On  a  vu  ces  phéno¬ 
mènes  se  présenter  chez  plusieurs  individus 
pendant  un  assez  grand  nombre  d’années. 
On  a  cité  à  M.  Plée  une  personne  qui  eu 
est  malade  depuis  plus  de  vingt-cinq  ans. 
On  assure  que  lorsque  la  Bécune  a  été  salée, 
elle  ne  cause  jamais  d’accident.  A  Sainte- 
Croix  des  Antilles,  on  est  dans  l’usage  de 
ne  la  manger  que  le  lendemain  du  jour  où 


SP  H 


SPH 


759 


elle  a  été  salée  ,  et  dans  les  autres  Antilles, 
les  habitants  pauvres  ne  craignent  pas  de 
s’en  nourrir.  Plusieurs  insulaires  croient 
qu’il  est  facile  de  reconnaître  si  la  Bécune 
est  ou  non  vénéneuse.  Pour  cela  on  remar¬ 
que  s’il  ne  s’écoule  pas  du  corps,  quand  on 
la  coupe,  une  espèce  d’eau  blanche  ou  de 
sanie,  qui  est  un  signe  certain  de  l’état 
maladif  du  poisson.  D’autres  habitants 
mettent  dans  l’eau,  où  l’on  fait  bouillir  le 
poisson,  quelques  pièces  de  cuivre  :  si  le  mé¬ 
tal  s’oxide  pendant  la  cuisson  ,  ils  rejettent 
le  poisson  comme  malade.  On  voit  que  ces 
méthodes  sont  aussi  incertaines  que  toutes 
celles  que  l’on  préconise  sur  nos  côtes  pour 
se  garantir  de  l’effet  malfaisant  des  moules 
et  de  quelques  autres  espèces  de  Mollusques. 
La  ressemblance  des  différents  accidents  me 
paraît  fort  digne  de  remarque,  bien  qu’il 
soit  facile  de  s’en  rendre  compte  en  réflé¬ 
chissant  que  plusieurs  d’entre  eux,  tels  que 
les  vomissements,  les  douleurs  dans  les 
membres,  sont  la  conséquence  de  l’affection 
qui  a  son  siège  primitif  sur  la  muqueuse  de 
l’estomac.  Cependant  les  conséquences  de 
la  maladie  sont  beaucoup  plus  graves,  beau¬ 
coup  plus  longues  dans  les  contrées  inter¬ 
tropicales  que  dans  nos  régions  tempérées. 
L’opinion  de  plusieurs  médecins  distingués 
attribue  la  mauvaise  qualité  que  la  chair 
de  ces  animaux  peut  prendre  à  la  nourri¬ 
ture  que  ces  poissons  ont  rencontrée  pen¬ 
dant  quelque  temps.  Il  y  a  tout  lieu  de 
croire  que,  si  les  Sphyrènes  viennent  à  ava¬ 
ler  les  Méduses  et  autres  Acalèphes ,  qui, 
dans  certains  cas,  pullulent  dans  les  eaux 
des  golfes  où  ils  se  tiennent,  leur  chair 
prendra  par  l’absorption  les  propriétés  urti- 
cantes  de  tous  les  Acalèphes,  et  on  conçoit 
que  si  l’action  de  ces  animaux  est  si  vive 
sur  la  peau  extérieure  de  notre  corps ,  elle 
causera  des  affections  beaucoup  plus  ai¬ 
guës  quand  ces  substances  sont  introduites 
dans  l’économie.  C’est  d’ailleurs  une  des 
questions  de  la  pathologie  et  de  la  physiolo¬ 
gie  des  poissons  sur  laquelle  nous  avons  le 
moins  de  données.  C’est  véritablement  une 
question  tout  à  fait  obscure,  parce  qu’il 
n’est  pas  certain  qu’on  puisse  attribuer  à  la 
seule  nouriture  des  Sphyrènes  les  effets 
singuliers  que  cause  sur  certaines  per¬ 
sonnes  la  chair  de  quelques  poissons.  Le 
Bars,  qu’on  mange  sur  presque  toutes  nos 


tables  d’Europe  comme  un  excellent  poisson, 
cause  des  vomissements  à  certains  indivi¬ 
dus.  Les  œuls  du  Brochet  et  des  Truites  sont 
quelquefois  malsains.  On  aime  et  l’on 
recherche  dans  toute  notre  Europe  occiden¬ 
tale  les  œufs  de  Carpe  (  cyprinus  carpio ) 
et  de  Barbeau  ( cyprinus  barbus );  Pallas 
affirme  que  dans  certaines  contrées  de  la 
Russie  ,  les  œufs  de  ces  poissons  sont  veni¬ 
meux. 

Pour  en  revenir  aux  Sphyrènes,  je  dois 
aussi  faire  remarquer  que  la  grande  espèce 
de  la  mer  des  Indes,  le  Sphyrœna  yellOj 
devient  aussi  venimeuse. 

Je  me  suis  étendu  dans  cet  article  sur  les 
singulières  particularités  des  espèces  de  ce 
genre,  qui  est  fort  remarquable  par  son  or¬ 
ganisation  ichthyologique ,  car  les  Sphyrènes 
sont  du  nombre  de  ces  êtres  qui  prouvent 
que  la  nature  est  bien  loin  d’avoir  songé  à 
remplir  les  cadres  de  nos  méthodes.  Elle 
n’a  suivi,  dans  ses  ouvrages,  ni  une  ligne 
unique,  ni  une  dichotomie  précise;  sou¬ 
vent  les  êtres  semblent  des  composés  de 
traits  empruntés  à  d’autres  familles;  ce  qui 
nous  les  montre  alors  aussi  rapprochés  d’un 
certain  nombre  de  groupes  que  d’autres  or¬ 
ganisations  semblent  être  isolées.  Ce  sont  ces 
rapprochements  ou  ces  isolements  que  le 
naturaliste  doit  faire  connaître;  ses  études 
manqueraient  du  premier  but  philosophique, 
si,  en  cédant  à  telle  ou  telle  idée  systéma¬ 
tique  et  préconçue ,  il  venait  à  torturer  ses 
observations  pour  chercher  des  rapports  qui 
n’existent  pas,  ou  pour  méconnaître  ceux 
que  l’expérience  doit  lui  faire  saisir.  D’ail¬ 
leurs ,  que  l’on  ne  s’y  trompe  pas,  les  ob¬ 
servations  qui  conduisent  à  ce  résultat,  que 
l’on  décore  le  plus  souvent  de  loi  philoso¬ 
phique  de  la  nature  ,  sont  incomplètes  ,  et 
elles  ne  cadrent  d’une  manière  parfaite  avec 
le  système  créé  ,  que  parce  qu’on  a  négligé 
l’exarnen  de  plusieurs  points  qui  devien¬ 
draient  de  graves  objections  si  l’on  en  tenait 
compte.  — Voyez  l’atlas  de  ce  Dictionnaire, 
POISSONS  ,  pi.  3.  (Vai,.) 

Le  nom  générique  de  Sphyrène  (  Sphy¬ 
rœna)  a  servi  d’étymologie  à  plusieurs  dé¬ 
nominations  qui  indiquent  des  groupes  plus 
ou  moins  compréhensifs,  suivant  les  diverses 
classifications  ;  c’est  ainsi  que  se  sont  formés 
les  noms  de  : 

Sphyrænidia  (Rafin.,  1815); 


760 


SP  H 


Sphyrænidæ  (Bonap. ,  1831)  ; 

Sphyrænini  (Bonap.,  1837); 

Sphærinæ  (Swainson,  1839); 

Sphyrænoïdes  (  Agass.,  1843  ).  Voy.  ce 
mot.  (G.  B.) 

*  SPHYRÉNODE.  Sphyrœnodus  (a<pv- 

pacva  ,  de  o(pvpx  ,  marteau;  iàovç ,  dent). 
poiss.  foss.  —  Genre  éteint  dont  les  affini¬ 
tés  n’ont  pu  être  rigoureusement  détermi¬ 
nées  ,  parce  qu’il  n’est  établi  que  sur  des 
fragments  de  tête  provenant  de  l’argile  de 
Londres  (  Sheppy  ).  M.  Agassiz  ,  qui  lui  a 
donné  ce  nom  ,  en  décrit  deux  espèces  ; 
M.  Owen  l’avait  appelé  Dictyodus.  On  le 
rapporte  à  la  famille  des  Sphyrénoïdes  dans 
l’ordre  des  Cyeloïdes  (Agass.,  Poiss.  foss., 
V,  1843).  (E.  Ba.) 

*  S  P  î  I Y  11  É  \  0 1 1)  E  S  (du  genre  sphyrène , 

et  Jdoç ,  forme),  poiss.  — M.  Agassiz  a 
formé  ,  sous  ce  nom  ,  une  famille  de  Pois¬ 
sons  Cyeloïdes  dont  le  genre  Sphyrène  est 
le  type,  et  qui  comprend  plusieurs  autres 
genres  ,  la  plupart  exclusivement  fossiles. 
Les  Sphyrénoïdes  se  rapprochent  des  Scom- 
béroïdes ,  par  leurs  écailles  cyeloïdes  et  la 
forme  générale  de  leur  corps  ;  ils  se  distin¬ 
guent  des  Percoïdes  ,  parmi  lesquels  Cuvier 
plaçait  les  Spbyrènes  ,  parce  qu’ils  n’ont  ni 
les  dentelures ,  ni  les  épines  operculaires  , 
ni  les  dents  palatines  de  ces  derniers.  Leurs 
dents  sont  grandes  et  tranchantes  ;  leurs 
dorsales  sont  séparées  (Agass. ,  Poiss.  foss., 
Y,  1843).  (E.  Ba.) 

*SPHYRI01V.  crust.  —  Synon.  de  Chon- 
dracanthe.  Voy.  ce  mot.  (H.  L.) 

*  SPHYROLES  ,  Dehaan.  ins.  —  Syno¬ 
nyme  de  Cercydocerus  Guérin  ,  Schœn. 

(G.) 

*SPHYROSPERMLTM  (ocpvpa,  marteau  ; 
un/pfj.a ,  graine),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Éricacées  ,  tribu  des  Vacciniées , 
créé  par  MM.  Pœppig  et  Endlicher  ( Nov . 
gen.  et  sp.  Çhil.  ,  t.  I ,  p.  4  ,  tab ,  8  )  pour 
des  arbustes  du  Pérou ,  croissant  sur  les 
troncs  des  vieux  arbres  ;  à  feuilles  coriaces  ; 
à  fleurs  axillaires,  solitaires,  4-5-andres, 
distinguées  surtout  par  leur  calice  à  tube 
globuleux,  adhérent,  à  limbe  4-5-denlé  ; 
par  leur  corolle  urcéolée,  à  4  5  dents;  par 
leur  ovaire  adhérent  à  2-4  loges  multi-ovu- 
lées,  qui  devient  une  baie  globuleuse,  cou¬ 
ronnée  par  le  limbe  du  calice.  On  connaît 
aujourd’hui  quatre  espèces  de  çe  genre.  La 


SP1 

I  plus  remarquable  est  le  S.  buœifolium  Pœp. 
et  Endl.  (d.  g.) 

SPIC.  bot.  ph.  - —  Nom  vulgaire  d’une 
espèce  de  Lavande. 

SPICÏFER,  Kaup.  ois.  —  Synonyme  de 
Houppifère  Temm.  G.  Cuv. 

*SPICILLARÏA ,  A.  Rich  BOT.  PH.  — 
Genre  de  Rubiacées  Gardéniées  ,  qui  paraît 
rentrer  dans  les  Petunga  DC. 

*SPICIPORES.  Spicipora  ( spica ,  épi  ;  po- 
rus,  pierre),  polyp.— M.  de  Blain  vil  le  donne 
ce  nom  général  à  une  subdivision  du  genre 
Gemmipore.  Les  Spicipores  comprennent  des 
espèces  vivantes,  arborescentes  et  partout 
cellulifères  (Blainv.,  Man.  actin.).  Voy. 
gemmipore.  (E.  Ba.) 

*SPICULÆA.  bot.  ph.  — -  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orchidées,  tribu  des  Aréthusées  , 
formé  par  M.  Lindley  (A  wan-river,  n°  264) 
pour  une  petite  plante  du  sud-ouest  de  la 
Nouvelle-Hollande,  probablement  de  couleur 
roussâtre  ,  pourvue  d’une  seule  feuille  co  ¬ 
riace,  en  cœur  ;  dont  les  fleurs  forment  une 
grappe  longue  de  2  à  3  pouces  ,  et  se  dis¬ 
tinguent  par  un  périanlhe  à  folioles  linéai¬ 
res,  presque  égales,  et  par  un  labelle  à  long 
onglet  inarticulé  ,  avec  une  lame  peltée  , 
linéaire,  portant  à  son  extrémité  un  appen¬ 
dice  mobile.  Cette  plante  est  le  S.  ciliata 
Lindl.  (D.  G.) 

SPIELMANNIE.  Spiélmannia  (  nom 
d’homme),  bot.  ph. — Genre  delà  famille 
des  Verbénacées,  tribu  des  Yerbénées,  d’a¬ 
près  la  division  adoptée  par  Schauer  (  Pro- 
drom.  ,  t.  XI  ,  p.  525  ),  formé  par  Medicus 
pour  le  Lantana  africana  Lin.,  et  encore 
aujourd’hui  réduit  à  deux  espèces.  Ces  plan¬ 
tes  sont  des  arbustes  du  cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance,  à  feuilles  opposées,  hérissées  de  poils 
courts;  à  fleurs  solitaires,  présentant  un  ca¬ 
lice  5-parti ,  persistant;  une  corolle  hypo- 
cratériforme,  dont  le  tube  est  presque  glo¬ 
buleux  ,  fermé  de  poils  à  la  gorge  ,  dont  le 
limbe  est  quinquéfide ,  presque  régulier, 
étalé;  un  ovaire  à  deux  loges  bi  ovulées. 
Leur  fruit  est  un  drupe  globuleux.  Le  S. 
Jasminum  Medic.  (  S.  africana  Villd.  )  est 
l’espèce  type  du  genre  ;  elle  abonde  dans  les 
champs  au  Cap.  On  la  cultive  quelquefois 
dans  les  jardins.  (D.  G.) 

SPÏESÏA.  bot.  ph.  —  Necker  avait  pro¬ 
posé  pour  le  Phaca  muricata  ce  genre  ,  qui 
rentre,  comme  synonyme,  dans  les  Occytro - 


pis  DC.,  famille  des  Légumineuses  Papilio- 
nacées. 

*SPIGÉLIACÉES.  Spigeliaceœ.  bot.  ph. 
—  Quelques  auteurs  admettent  sous  ce  nom 
une  petite  famille  ,  qui  correspond  à  l’une 
des  divisions  que  nous  avons  indiquées  dans 
le  groupe  des  Loganiacées  (voy.  ce  mot), 
celle  des  Strychnées  à  fruit  capsulaire.  Les 
mêmes  séparent  le  genre  Spigelia  en  plu¬ 
sieurs,  dont  nous  avons  cité  les  noms  comme 
simples  synonymes.  (Ad.  J.) 

SPIGÉLIE.  Spigelia.  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Spégéliacées ,  à  laquelle  il 
donne  son  nom  ,  de  la  pentandrie  monogy- 
nie  dans  le  système  de  Linné.  Il  est  formé 
déplantés  sous-frutescentes  et  herbacées, 
propres  à  l’Amérique  tropicale  et  aux  par¬ 
ties  chaudes  de  l’Amérique  du  Nord  ,  dont 
les  feuilles  sont  opposées  et  connées  par  la 
portion  inférieure  et  dilatée  de  leur  pétiole, 
dont  les  fleurs  terminales,  en  épi,  et  le 
fruit,  présentent  les  caractères  qui  distin¬ 
guent  la  famille  elle-même.  On  connaît  au¬ 
jourd'hui  de  30  à  40  espèces  de  Spigélies, 
parmi  lesquelles  deux  méritent  d’être  si  ¬ 
gnalées  ici. 

1 .  La  Spjgélie  anthelmintiiiqce  ,  Spigelia 
anthelmintia  Lin.,  est  une  herbe  annuelle 
qui  croît  naturellement  au  Brésil ,  à  la 
Guiane,  et  qu’on  cultive,  à  ce  qu’on  as¬ 
sure,  dans  les  Antilles.  Ses  feuilles  sont 
ovales-oblongues ,  acurninées  à  chaque  ex¬ 
trémité,  les  inférieures  opposées,  les  supé¬ 
rieures,  sur  chaque  rameau,  formant  un  ver- 
ticille  de  quatre;  de  l’aisselle  de  celles-ci 
sortent  1-4  grappes  spiciformes  de  fleurs 
petites,  blanchâtres-purpurines ,  à  corolle 
grêle.  Cette  plante  porte  le  nom  vulgaire 
de  Brinvilliers  ou  Brinvillière ,  à  cause  de 
son  action  éminemment  vénéneuse,  fraî¬ 
che;  elle  a  une  odeur  vireuse  ,  très-forte, 
une  saveur  nauséeuse  persistante.  Dans  les 
lieux  où  elle  croît  naturellement,  elle  est 
extrêmement  redoutée  parce  qu’elle  fait  pé¬ 
rir  promptement  les  bestiaux  qui  la  brou¬ 
tent.  Les  expériences  de  M.  Ricord  Madiana 
ont  montré  que  deux  cuillerées  de  son  suc 
suffisent  pour  faire  périr  un  chien  en  moins 
de  deux  heures  et  demie.  Il  est  constant 
que  les  nègres  s’en  sont  servis  plusieurs 
fois  pour  empoisonner  leurs  maîtres.  Le 
nom  spécifique  de  cette  plante  est  dû  à  ce 
que,  prise  à  faible  dose,  elle  agit  avanta- 
t.  xt. 


geusement  contre  les  vers  intestinaux  ;  de 
là  aussi  le  nom  qu’on  lui  donne  en  Amé¬ 
rique  de  Yerba  de  Lombrices  ou  Herbe  aux 
Vers;  pour  cet  usage,  on  administre  soit 
sa  décoction  ,  soit  sa  poudre,  qu’on  nomme 
Poudre  à  vers. 

2.  La  Spigélie  du  Maryland,  Spigelia 
Marylandica  Lin.,  se  trouve  dans  toutes  les 
parties  de  l’Amérique  septentrionale  qui 
s’étendent  de  la  Pensylvanie  et  du  Mary¬ 
land  à  la  Floride.  Elle  est  herbacée,  vi¬ 
vace  ;  sa  tige  droite,  simple,  quadrangu- 
laire ,  s’élève  à  3  décimètres  environ  ;  ses 
feuilles  ovales,  lancéolées,  aiguës  ou  acu- 
minées ,  sont  sessiles ,  pourvues  de  petits 
poils  qui  les  rendent  rudes  au  toucher  sur 
les  bords  et  les  nervures  ;  ses  fleurs  sont 
beaucoup  plus  grandes  que  celles  de  la  pré¬ 
cédente,  d’un  rouge  vif  en  dehors,  jaunes 
en  dedans,  disposées  en  épi  unilatéral.  Cette 
plante  est  douée  de  propriétés  moins  éner¬ 
giques  que  la  précédente  ,  bien  qu’on  ne 
doive  toujours  l’employer  qu’avec  prudence. 
Elle  est  fort  usitée  en  Amérique,  surtout 
comme  anthelminthique.  On  fait  particu¬ 
lièrement  usage  de  sa  racine,  qu’on  admi¬ 
nistre  aussi  comme  astringente.  La  Spigélie 
du  Maryland  est  assez  répandue  dans  les 
jardins  comme  espèce  d’ornement.  On  la 
cultive  en  terre  de  bruyère,  et  on  la  mul¬ 
tiplie  par  graines,  par  boutures  ou  par  di¬ 
vision  des  pieds.  (P.  D.) 

SPILANTIIE .  Spilanthes.  bot.  ph.  (o-n~).oç, 
tache;  av0oç,  fleur).  —  Ce  genre,  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  tribu  des  Sénécio- 
nidées,  est  formé  de  plantes  herbacées,  la 
plupart  annuelles,  qui  croissent  naturelle¬ 
ment  dans  toutes  les  contrées  tropicales,  et 
plus  particulièrement  en  Amérique.  Leurs 
feuilles  sont  opposées,  entières;  leurs  fleurs, 
d’un  jaune  uniforme  ou  discolores,  forment 
des  capitules  rayonnés,  et  alors  hétéro- 
garnes  ;  ou  discoïdes,  et  alors  homogames. 
Leur  involucre  est  a  deux  rangées  d’écailles, 
parmi  lesquelles  les  extérieures  sont  pres¬ 
que  foliacées,  tandis  que  les  intérieures  sont 
presque  membraneuses;  leur  réceptacle  est 
convexe  ou  conique,  paléacé.  Les  akènes 
sont  tous  dépourvus  de  bec,  comprimés, 
ciliés  sur  les  côtés;  les  extérieurs  au  moins 
sont  échancrés  au  sommet  et  surmontés  de 
deux  petites  arêtes  piliformes.  De  Candolle 
Prodrom ,  V,  pag.  620)  a  décrit  43  espèces 

96 


de  ce  genre  ;  et  à  ce  nombre,  il  faut  en  ajou¬ 
ter  environ  10  qui  ont  été  publiées  plus 
récemment.  Le  célèbre  botaniste  de  Genève 
a  partagé  ces  planies  en  deux  sous-genres  : 
Acmella,  distingué  par  des  capitules  rayon- 
nés,  et  Salivaria ,  reconnaissable  à  ses  capi¬ 
tules  discoïdes.  Au  premier  de  ces  sous- 
genres  appartient  le  spilanthe  acmelle  , 
Spilanthes  Acmella,  Lin,  ( Acmella  Linnœi, 
Cass.),  plante  annuelle  des  Indes  orientales, 
dont  la  tige,  ascendante  ou  droite ,  porte 
des  feuilles  ovales-lancéolées ,  à  peu  près 
glabres,  et  dont  les  capitules  ovales  n’ont 
que  cinq  ou  six  fleurs  en  languettes  fort 
petites.  Cette  plante  a  une  saveur  piquante 
et  poivrée,  même  âcre,  et  elle  fait  saliver 
beaucoup;  aussi  remploie-t-on  quelquefois 
dans  les  cas  d’engorgement  des  glandes  sa¬ 
livaires,  ainsi  que  pour  tonifier  les  gen¬ 
cives.  Le  sous-genre  Salivaria  a  pour  type 
le  spilanthe  oléracé  ,  Spilanthus  oleracea  , 
Jacq.,  vulgairement  désigné  sous  les  noms 
d' Abécédaire ,  Cresson  de  Para.  Celui-ci  est 
également  annuel;  sa  tige  est  rameuse,  dif¬ 
fuse;  ses  feuilles,  en  ovale  large,  sont  ob¬ 
tuses,  tronquées  ou  presque  en  cœur  à  leur 
base;  ses  capitules  sont  plus  gros  que  ceux 
du  précédent,  ovoïdes.  Cette  espèce  paraît 
être  originaire  de  l’Amérique  méridionale, 
bien  que  Willdenow  lui  assigne  les  Indes 
orientales  pour  patrie.  Sa  saveur  piquante 
et  comme  poivrée  la  fait  employer  hachée 
et  en  faible  quantité  comme  condiment 
pour  la  salade.  Elle  est  conseillée  comme 
un  bon  anti-scorbutique  capable  de  rem¬ 
placer  efficacement  le  Cochlearia  dans  les 
pays  chauds,  où  celui-ci  ne  croît  pas.  Ce 
Spilanthe  se  trouve  dans  quelques  jardins 
potagers.  11  paraît  s’être  à  peu  près  natura¬ 
lisé  sur  quelques  points  de  l’Europe  méri¬ 
dionale.  (G.  G.) 

SPIL1TE  (de  œttüoç,  tache),  min.— Roche 
tendre,  dont  la  base  est  une  pâte  terreuse 
de  Xérasite  ou  d’Aphanite  décomposé,  et  qui 
renferme  des  noyaux  ou  des  veines  calcaires, 
les  uns  contemporains,  les  autres  postérieurs 
à  la  pâte.  Cette  roche  comprend,  au  nombre 
de  ses  variétés,  quelques  unes  de  celles  qui 
ont  été  nommées  Variolites  et  Amygdaloïdes 
par  les  minéralogistes  français;  Mandelstein, 
Schaalstein  etBlatterstein  parles  Allemands  ; 
Toadstone  par  les  Anglais.  Elle  contient 
souvent  de  la  Terre  verte  et  des  veines  ou 


rognons  d’Agate.  Sa  couleur  la  plus  ordinaire 
est  le  brun,  le  rougeâtre  ou  le  gris-verdâtre  ; 
les  noyaux  sont  blancs  ou  rouges.  On  rap¬ 
porte  à  cette  roche  les  Amygdaloïdes  d’O- 
berstein,  celles  de  Montecchio-Maggiore,  et 
les  Variolites  du  Drac.  Elle  est  généralement 
regardée  comme  une  roche  pyrogène,  appar¬ 
tenant  aux  terrains  d’épanchement  trap- 
péens.  Elle  forme  quelquefois  des  montagnes 
peu  élevées,  des  espèces  de  cônes  sans  stra¬ 
tification  ,  mais  divisés  en  masses  prismati¬ 
ques.  Elle  renferme  quelques  parties  métal¬ 
liques  à  l’état  de  dissémination,  notamment 
du  Cuivre.  Voy.  roches  argiloïdes.  (Del.) 

*SPILOBOIXTS.  bot.  cr.  —  Genre  de  Link 
qui  rentre  dans  les  Clinosporés-Endoclines , 
section  des  Sphéropsidés,  dans  la  classifica¬ 
tion  de  M.  Léveillé.  (M.) 

SPHILOCÆA.  bot.  cr.  —  Genre  de  la 
famille  des  Gymnomycètes  de  Fries,  de  la 
division  des  Chinosporés-Ectoclines  ,  tribu 
des  Coniopsidés,  section  des  Urédinées,  dans 
la  classification  de  M.  Léveillé.  Ses  espèces 
croissent  sous  l'épiderme  des  plantes  vi¬ 
vantes  elle  percent  ensuite  ;  elles  présentent 
des  sporidies  globuleuses,  simples.  (M.) 

*SPILOGASTER  (cr^TÀoç,  tache  ;  yoc.o’T Yip, 
ventre),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Dip¬ 
tères  ,  famille  des  Museides,  sous-tribu  des 
Muscies,  section  des  Anthomyzides,  créé  par 
M.  Macquart  ( Dipt .  des  suites  à  Buffon ,  de 
Roret ,  t.  II,  1835),  et  correspondant  aux 
Helina  et  Mydina ,  Robineau-Desvoidy ,  et 
aux  Anthomyia ,  Meigen.  Les  Spilogaster 
sont  très  voisins  des  Aricia  (  Voy .  ce  mot); 
ils  n’en  diffèrent  que  par  le  style  des  an¬ 
tennes,  à  poils  assez  courts,  et  par  l’abdo¬ 
men  allongé  ou  cylindrique,  au  moins  dans 
les  mâles,  et  toujours  marqué  de  quatre 
taches  noires,  auxquelles  le  nom  générique 
fait  allusion.  Ils  se  trouvent  aux  bords  des 
marais,  et  leurs  larves  se  développent  dans 
le  détritus  des  substances  végétales.  On  en 
connaît  une  quinzaine  d’espèces,  dont  la 
S.  uliginosa ,  Macq.,  Fall.,  Meig.  ( Rohrella 
punctata ,  Rob.-Desv.),  qui  se  trouve  dans 
toute  l’Europe,  et  souvent  sur  les  vitres  des 
habitations,  peut  être  considérée  comme 
type.  (E.  D.) 

SPiLOMICRUS.  ins.  —  Genre  de  la 
tribu  des  Proctotrupiens  ,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  établi  par  M.  Westwood 
( Introd .  (o  the  modem  class.  of  Insecls)  sur 


SIM 


SIM 


763 


quelques  espèces  dont  les  antennes  sont  un 
peu  plus  longues  que  la  tête  et  le  thorax,  et 
composées  de  treize  articles;  le  pédicule  de 
l’abdomen  strié;  la  cellule  basilaire  des  ailes 
antérieures,  triangulaire,  etc.  (Bu.) 

*SP1L0MYIA  (anîÀoç ,  tache;  u.vîx,  mou¬ 
che).  ins.  —  Genre  de  diptères ,  famille  des 
Brachystomes,  tribu  des  Syrphides,  créé  par 
Meigen  (in  Illiger  Mag.,  II,  1803),  et  qui 
n’a  pas  été  adopté  par  MM.  Robineau-Des- 
voidy  et  Macquart.  (E.  D.) 

S  PILON  OTA  (oTtttflç,  tache;  vSto;,  dos). 
ins.  — M.  Stephens  {Cal.,  1829),  indique 
sous  ce  nom  un  genre  de  Lépidoptères  noc¬ 
turnes,  de  la  tribu  des  Torricites.  (E.  D.) 

*SPILOUNIS.  ois. — Nom  générique  sub¬ 
stitué  par  G. -R.  Gray  à  celui  de  Hœmalornis 
Vigors,  par  la  raison  que  ce  dernier  avait 
été  antérieurement  donné,  par  Swainson,  à 
une  division  de  la  famille  des  Turdidœ. 

Le  genre  Spilornis,  synonyme  de  Falco 
Daud.,  circaëtus  Jard.,  repose  sur  le  Falco 
hacha  Daud.  (Z.  G.) 

*SPILOSOMA  (.ttuXoç,  tache  ;  aûy*,  corps). 
ins.  —  Genre  de  Lépidoptères  nocturnes, 
de  la  tribu  des  Chélonides ,  correspondant 
au  genre  Arctia,  Boisduva!  ( Voy .  ce  mot). 

(E.  D.) 

*SPILOTA  tache),  ins.— Genre  de 

l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Lamellicornes  et  tribu  des  Scarabéides 
phyllophages,  proposé  parDejean  {Catalogue, 
3e  édition,  p.  172)  qui  y  rapporte  une  seule 
espèce,  originaire  de  Java  :  le  S.  irrorella , 
deHaen.  (C.) 

•SPILOTÆ  (s-tWç,  taché),  ins.  — 
Division  de  la  tribu  des  Géomètres,  intro¬ 
duite  dans  la  science  par  Hubner  (Cat., 
1816),  et  qui  n’est  généralement  pas  adop¬ 
tée.  '  (E-  D.) 

*SPILOTES  (<mt>wT&ç,  taché),  rept.  — 
Subdivision  du  genre  couleuvre  (  Voy.  ce 
mol),  créé  par  Wagler  (Sysl.  Amphib., 
1830),  et  ayant  pour  type  une  espèce  qui 
avait  reçu  de  Lacépède  le  nom  de  Spi- 
lole.  (E>  D) 

*SPlLOTiniUJS  (anr).cç,  tache;  Gvplc, 
fenêtre),  ins.  —  Duponchel  ( îîisl .  nat.  des 
lep.  d’Eur.,  Suppl.)  a  créé  sous  cette  dé¬ 
nomination  un  genre  de  Lépidoptères,  de 
la  famille  des  Diurnes,  tribu  des  Hespérides. 
Ce  genre  comprend  quatre  espèces,  que 
M,  Boisduval  (Index  melh.  Lép.,  1810)  re¬ 


garde  comme  formant  une  simple  subdiw- 
sion  de  son  genre  Syriclhus  (  Voy.  ce  mol). 
Les  Spilolhyrus  ont  la  massue  des  an¬ 
tennes  pyriforme,  sans  courbure;  leurs 
ailes  supérieures  ont  des  taches  transpa¬ 
rentes  ou  vitrées,  et  les  inférieures  sont 
dentées.  Les  chenilles  sont  courtes  ,  très 
cylindriques,  rugueuses,  pubescentes,  avec 
la  tête  grosse,  échancrée  ou  fendue,  et 
le  cou  très  rétréci.  Les  chrysalides  sont  plus 
ou  moins  arrondies  antérieurement,  et  en 
cône  allongé  postérieurement;  elles  sont 
recouvertes  d’une  poussière  blanchâtre  dans 
leur  coque.  Parmi  les  espèces  nous  ne  cite¬ 
rons  que  la  S.  malvœ ,  Fabr.,  qui  se  trouve 
dans  le  centre  et  le  midi  de  la  France  ,  de¬ 
puis  le  mois  de  mai  jusqu’à  celui  de  juillet. 

(E.  D.) 

*SPUVA,  Kaup.  ois.—  Synonyme  d'Embe- 
riza  Gmel.  Genre  fondé  sur  VEmberizales- 
bia  Gmel.  (Z.  G.) 

*  SPINACANTHE.  Spinacanthus  {spin a, 
épine;  cUavSa,  épine),  poiss.  — Une  seule  es¬ 
pèce  du  Monte-Bolca,  le  Spinacanthus  bien- 
nioides ,  compose  ce  genre  établi  par  M.  Agas- 
siz  dans  la  famille  des  Blennioïdes,  ordre 
des  Cycloïdes.  Ce  Poisson  présente  des  carac¬ 
tères  intermédiaires  entre  les  Blennies  et  les 
Chironectes  (Agass.,  Poiss.  foss  ,  Y,  1843). 

(E.  B.) 

*  SPINALES  (du  genre  Spinax).  poiss. 

—  Nom  d’une  section  de  la  famille  des  Squa¬ 

les  dont  les  Aiguillats  (  Spinax)  seraient  le 
type  (J.  Müller  und  Henle.  System.  Beschr. 
der  Plagiosl.,  1841)  .  (G.  B.) 

SPINACHE.  Spinachia  (mot  fabriqué 
par  les  auteurs  du  moyen  âge  d’après  le 
français  Épinoche).  poiss.  —  Nom  du  Gaslré 
ou  Épinoche  de  mer  à  museau  allongé,  Gas- 
terosteus  Spinachia,  L.  (G.  B.) 

SPINACIA.  bot.  pii.  —  Nom  latin  du 
genre  Épinard. 

*SPINACIÉES.  bot.  ph.  —  Tribu  de  la 
famille  des  Atriplicées.  Voy.  ce  mot. 

*  SPINACINI.  poiss.  —  (Bonap.,  Syn. 
Vert.  Syst.,  1837).  Voy.  spinacks.  (G.  B.) 

*SP1\AC()KIIIYE.  Spinacorhinus  {Spi¬ 
nax,  nom  de  genre;  ptv,  museau),  poiss.  foss. 

—  M.  Agassiz  substitue  ce  nom  à  celui  de 
Squaloraya  que  M  Riley  avait  d'abord  im¬ 
posé  à  ce  genre,  pour  distinguer  un  Poisson 
plaeoïde  fossile  de  la  famille  des  Raies,  pré¬ 
sentant  les  caractères  de  divers  genres  ac- 


v- 


76  4 


SPJ 


tuels,  comme  l’indiquent  les  deux  noms 
génériques  qu’il  a  reçus.  L’espèce  unique,  le 
S.  polyspondyla  Ag.,  provient  du  lias  de 
Lime-Régis  (Agass.,  Poiss.  foss.,  III,  1843). 

(E.  B.) 

*SPINÂHIÂ.  ins.  —  Genre  de  la  famille 
des  Braeonides  ,  de  l’ordre  des  Hyménoptè¬ 
res,  établi  par  M.  Brui  lé  (  Ins.  hyménopt.  , 
Suites  à  Buffon,  t.  IV)  sur  quelques  espèces 
exotiques,  remarquables  par  la  réunion  des 
trois  premiers  anneaux  de  l’abdomen  ,  qui 
ne  sont  séparés  que  par  des  sutures  créne¬ 
lées  ;  par  la  présence  sur  le  prothorax  d’une 
épine  dorsale  arquée  ,  etc.  M.  Brullé  dé¬ 
crit  les  S.  armator  ( Bracon  armator  Fabr.), 
de  Sumatra  ;  S.  fuscipennis  Brullé,  des  Indes 
orientales;  et  S.  spinator  (Bracon  spinator 
Guér.).  (Bl.) 

SPINAX  ( spina ,  épine),  poiss. — -Cuvier, 
en  faisant  un  groupe  spécial  pour  les  Squa¬ 
les  dépourvus  d’anales  et  pourvus  d’évents, 
distingua  par  ce  nom  générique  les  Aiguillais 
qui  occupent  le  premier  rang  dans  ce  groupe 
(Cuvier,  Règne  animal,  II,  1817).  Voy.  ai¬ 
guillât  et  squale.  (G.  B.) 

*SPINCTERULE.  moll.  —  Genre  de 
coquilles  microscopiques,  proposé  par  Mont- 
fort,  mais  qui  doit  être  réuni  aux  Robu- 
lines.  Voy.  ce  mot. 

♦SPIXDALIS,  Jard.  et  Seilby.  ois.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Tanagra  James. 

SPINELLANE  (dérivé  de  Spinelle).  min. 
“  Synonyme  Nosine;  Noséane.  Variété  de 
iiaüyne ,  non  colorée  en  bleu  comme  la 
Haüyne  proprement  dite,  mais  de  couleur 
grise  ou  brunâtre,  et  qui  se  rencontre  en 
petits  grains  cristallins,  opaques  ou  trans¬ 
lucides,  ou  en  petits  dodécaèdres  rhomboï- 
daux,  ordinairement  allongés  parallèlement 
à  un  des  axes  qui  passent  par  les  sommets 
de  deux  angles  trièdres  opposés.  Ces  cristaux 
ont  été  trouvés  par  Nose ,  sur  les  bords  du 
Sac  de  Laach,  Prusse  rhénane  ;  ils  y  sont  dis¬ 
séminés  dans  une  roche  volcanique  composée 
de  petits  grains  de  Feldspath  vitreux  ,  de 
Mica  noir,  de  Fer  magnétique,  etc.,  avec  de 
la  Haüyne  bleuâtre  et  du  Titane  rutile.  Nose 
et  ut  y  voir  d’abord  une  espèce  nouvelle  , 
qu  il  nomma  Spinellane,  parce  que  les  ca¬ 
ractères  de  cette  substance  semblaient  in¬ 
diquer  une  sorte  de  passage  au  Spinelle 
proprement  dit.  Mais  sa  forme  et  sa  com¬ 
position  démontrent  son  identité  avec  la 


SP  1 

Haüyne.  Les  analyses  de  Bergemann  et  de 
Warrentrapp,  ne  laissent  aucun  doute  sur 
ce  point.  Comme  ce  dernier  minéral,  le 
Spinellane  est  fusible  et  soluble  en  gelée 
dans  les  acides  :  i!  est  composé  de  Silice, 
d’acide  sulfurique,  d’alumine,  de  Soude  et 
de  Chaux  ,  dans  des  proportions  qui  s’ac¬ 
cordent  parfaitement  avec  celles  que  L.  Gme- 
lin  a  trouvées  pour  la  Haüyne  de  Marino. 
Voy.  haüyne.  (Del.) 

SPINELLE.  min.  —  Ancienne  espèce  de 
la  méthode  d’Haüy,  qui  est  devenue,  comme 
le  Grenat,  un  petit  genre  très  naturel  d’es¬ 
pèces  isomorphes  ,  depuis  qu’on  a  reconnu 
que  sa  forme  cristalline  et  sa  formule  de 
composition  restant  les  mêmes  ,  certaines 
bases  pouvaient  se  remplacer  Tune  par 
l’autre,  en  tout  ou  en  partie,  et  occasionner 
ainsi  tous  les  changements  de  couleur  qu’on 
remarque  dans  ce  minéral.  Cette  ancienne 
espèce,  de  la  classe  des  Pierres,  a  été  com¬ 
posée  d’abord  des  seules  variétés  rouges  , 
connues  des  lapidaires  sous  les  noms  de 
Rubis  Spinelle  et  Rubis  balais  ,  et  dont  le 
principal  caractère  était  d’être  dures ,  infu¬ 
sibles  ,  de  cristalliser  sous  des  formes  déri¬ 
vées  de  l’octaèdre  régulier,  et  d’être  com¬ 
posées  essentiellement  d’Alumine  et  de  Ma¬ 
gnésie. 

On  y  a  réuni  successivement  d’autres 
substances,  qui  présentaient  le  même  carac¬ 
tère  avec  des  couleurs  différentes  ,  telles 
que  le  Spinelle  bleu  d’Acker  en  Suède;  le 
Spinelle  vert  des  États  Unis,  et  ceux  de  Fin¬ 
lande  et  des  monts  Ourals  ;  la  Ceylanite  ou 
le  Pléonaste,  le  Gahnite  ou  Automoüte,  etc. 
Tous  ces  minéraux  ne  se  sont  encore  offerts 
dans  la  nature  qu’à  l’état  cristallin,  et  tou¬ 
jours  en  petits  cristaux  disséminés  ,  comme 
ceux  du  Corindon  ,  dans  les  roches  de  cris¬ 
tallisation  ,  ou  dans  les  terrains  meubles 
formés  de  leurs  détritus.  Leurs  formes  cris¬ 
tallines  sont  communément  des  octaèdres 
simples  ou  maclés  par  transposition  ,  des 
octaèdres  émarginés  ou  passant  au  dodé¬ 
caèdre,  et  d’autres  dans  lesquels  les  angles 
solides  sont  remplacés  par  des  pointements 
à  quatre  faces.  Ils  sont  infusibles  ;  leur 
dureté  est  inférieure  à  celle  du  Corindon  , 
et  supérieure  à  celle  du  Quarz  ,  au  moins 
dans  les  variétés  rouges.  Leurs  densités  va¬ 
rient  de  3,5  à  3,9.  Ils  ont  la  réfraction 
simple,  l’éclat  vitreux,  et  la  cassure  impars 


SPJ 


SPI 


765 


faitement  eonchoïde.  Tous  sont  des  Àlumi- 
nates  de  Magnésie  ou  de  ses  isomorphes , 
composés  d’un  atome  d’Alumine  et  d’un 
atome  de  base  monoxide  ,  et,  par  consé¬ 
quent  ,  ayant  pour  annexes  les  espèces  de 
la  classe  des  métaux,  appelées  Franklinite  , 
ter  aimant,  Sidérochrome  et  Isérine.  On 
peut  établir  dans  le  groupe  des  Spinelles  , 
d’après  les  caractères  extérieurs  toujours  en 
rapport  avec  les  différences  dans  la  compo 
sition  qualitative,  les  espèces  ou  sous-espèces 
dont  le  détail  suit  : 

1°  Le  Spinelle  Rubis  ou  Spinelle  bouge  , 
d  un  rouge  ponceau  coloré  par  l’oxide  chro- 
rnique  ,  Rubis  Spinelle  des  lapidaires  ;  d’un 
rouge  de  rose  intense  ,  ou  d’un  rouge-vio¬ 
lâtre  pâle  avec  teinte  laiteuse,  Rubis  balais 
des  lapidaires.  On  le  trouve  en  grains  rou¬ 
lés  ,  qui  ne  sont  que  des  cristaux  déformés 
ou  arrondis  par  frottement;  leur  éclat  vi¬ 
treux  est  très  vif.  Ils  sont  transparents  ,  et 
leur  teinte  offre  différentes  nuances  de 
rouge.  Ils  sont  à  base  de  Magnésie,  et  ren¬ 
ferment  presque  toujours  une'certaine  quan¬ 
tité  de  Silice  accidentelle,  qui  peut  aller 
jusqu’à  6  pour  100.  Le  Spinelle  Rubis  oc¬ 
cupe  un  des  premiers  rangs  parmi  les  pier¬ 
res  précieuses,  a  raison  de  sa  grande  dureté 
et  de  son  vif  éclat.  On  le  taille  ordinaire¬ 
ment  en  brillant  à  degrés  ,  a  petite  table  et 
a  haute  culasse.  Ses  cristaux  sont  fort  pe¬ 
tits;  on  en  rencontre  cependant  qui  pèsent 
plus  de  5  grammes.  Le  Spinelle  d’un  rouge 
vit,  ou  le  Rubis  Spinelle,  est  le  plus  estimé  ; 
on  le  fait  passer  quelquefois  pour  le  Rubis 
oriental.  Les  Spinelles  d’une  teinte  rosâtre 
ou  d’un  rouge  de  vinaigre,  et  qu’on  nomme 
Rubis  balais,  ont  moins  de  valeur;  on  les 
confond  souvent  avec  les  Topazes  brûlées. 
Ori  trouve  le  Spinelle  rouge  disséminé  dans 
des  Calcaires  ou  des  Dolomies  lamellaires, 
ou  en  grains  dans  le  sable  des  rivières,  prin¬ 
cipalement  à  l’île  de  Ceylan  ,  a  Mysore  , 
dans  l’Indoustan  ,  et  a  Pégu  ,  dans  le 
royaume  des  Birmans.  C’est  de  l’Inde  que 
nous  viennent  les  plus  beaux  Spinelles. 

2’  Le  Spinelle  bleu,  d’un  bleu  de  SmalL, 
pâle,  passant  au  gris  et  au  blanchâtre  :  par¬ 
tie  de  la  Ceylanite  ou  du  Pléonaste  d’flaüy. 
En  cristaux  ou  grains  cristallins,  disséminés: 
dans  un  Calcaire  saccharoïde,  a  Acker  en 
Sudermanie,  et  aux  États-Unis,  dans  le 
New  Jersey  et  le  Massachussets;  dans  la 


Dolomie,  à  File  de  Ceylan;  dans  le  Feld¬ 
spath  vitreux,  au  mont  Somma,  près  de  Na¬ 
ples,  et  sur  les  bords  du  lac  de  Laach,  Prusse 
rhénane.  Cette  variété  contient  de  3  à  4 
pour  100  d’oxidule  de  Fer. 

3"  Le  Spinelle  veut,  d’un  vert  d’herbe 
ou  d’un  vert  de  Pistache.  Une  partie  de 
1  Alumine  est  remplacée  par  du  peroxide  de 
ter  :  dans  un  Schiste  lalqueux  ,  à  Slatoust, 
dans  les  monts  Ourals;  dans  un  Calcaire 
grenu  ,  à  Ersby,  en  Finlande  ;  à  Franklin, 
dans  le  New- Jersey,  aux  États-Unis. 

4°  Le  Spinelle  noiu  ,  Pléonaste  H.,  Cey¬ 
lanite,  C-andite.  D’un  noir  verdâtre  ou  d’un 
noir  de  velours  ;  opaque  ou  seulement  trans¬ 
lucide  sur  les  bords.  Sa  dureté  est  moins 
grande  que  celle  des  espèces  précédentes.  La 
Magnésie  et  l’Alumine  y  sont  remplacées  en 
partie  par  de  certaines  quantités  d’oxidule 
et  de  peroxide  de  Fer.  Cette  espèce  a  d’abord 
porté  le  nom  de  Ceylanite  ,  parce  qu’on  Fa 
trouvée  ,  pour  la  première  fois  ,  à  Ceylan  , 
dans  le  sable  des  rivières.  Le  nom  de  Can- 
d i te  a  été  donné  à  une  variété  vitreuse  d’un 
noir  luisant  provenant  de  la  même  île  ,  où 
elle  se  rencontre  dans  le  district  de  Candie. 
Haüy  a  changé  le  nom  de  Ceylanite  en  celui 
de  Pléonaste ,  qui  vient  du  grec  et  veut  dire 
surabondant ,  voulant  marquer  par  la  que 
les  cristaux  de  cette  espèce  sont  plus  char¬ 
gés  de  facettes  que  ceux  du  Spinelle  ordi¬ 
naire.  Le  Spinelle  Pléonaste  se  trouve  dans 
des  Calcaires  grenus  ,  à  Sparta  et  à  Fran¬ 
klin  ,  dans  le  New-Jersey  ,  et  à  Warwick 
dans  l’État  de  New-York,  en  Amérique.  Il 
se  présente  dans  ces  localités  en  cristaux 
noirs ,  d’un  volume  remarquable  ;  il  en  est 
qui  sont  de  la  grosseur  d’un  bouletde  canon. 
Les  blocs  de  la  Somma,  qui  proviennent  des 
anciennes  déjections  du  Vésuve,  renferment 
aussi  une  multitude  de  petits  cristaux  de 
Spinelle  noir,  bleu  -  verdâtre  ou  purpurin  , 
disséminés  dans  une  Dolomie  grenue,  avec 
Mica,  ldocrase,  Pyroxène,  etc. 

On  a  aussi  rapproché  des  Spinelles,  sous 
le  nom  de  Spinelle  zincifère ,  un  minéral, 
dont  les  minéralogistes  modernes  font  main¬ 
tenant  une  espèce  particulière,  qu’ils  nom¬ 
ment  Gahnile  ou  Automobile  :  c’est  un  Spi¬ 
nelle  dans  lequel  la  Magnésie  est,  en  partie, 
remplacée  par  de  l’oxide  de  Zinc.  II  est 
opaque  ,  d’un  vert  foncé  ,  et  disséminé  , 
comme  le  Spinelle  vert  de  l’Oural,  dans  un 


766 


SP1 


SP  I 


Schiste  lalqueux  ,  a  Fahlun  en  Suède,  et  à 
Franklin  aux  États-Unis.  ^Del.) 

8Pl\FLIiI\F.  min.  — -  Nom  donné  par 
Nose  à  la  variété  de  Sphène,  que  Fleuriau 
de  Bellevue  a  fait  connaître  le  premier  sous 
celui  de  Sérnéline.  Voy.  sphène.  (Del.) 

*SPIXI.  ois. —Dans  la  méthode  de  Nau- 
mann,  cenom  désigne  une  famille  de  l’ordre 
des  Passereaux,  formée  aux  dépens  des  Frin- 
gillœ ,  et  comprenant  les  espèces  européennes 
dont  M.  Temminck  a  composé  sa  section  des 
Longicones  ,  dans  son  genre  Gros-Bec. 

(Z.  G.) 

SPIXIFEX.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Graminées,  tribu  des  Phalaridées, 
créé  par  Linné  et  adopté  par  tous  les  bota¬ 
nistes.  Il  est  formé  de  gramens  sous-frutes¬ 
cents,  très  rameux,  traçants,  en  grande 
majorité  propres  aux  côtes  de  la  Nouvelle 
Hollande  ;  à  fleurs  polygames  dioïques  ,  les 
mâles  en  épis  nombreux  ,  rapprochés  ,  les 
rachis  des  femelles  réunis  en  capitule  héris- 
sonné.  La  glume  est  biflore  ,  à  deux  fo¬ 
lioles  égales  ;  les  fleurs  mâles  ont  trois  éta¬ 
mines.  (D.  G.) 

*SPIMF1U)\TES.  INS.— MM.  Amyot  et 
Serville  (  Ins.  hémipt .,  Suites  à  Buffon  )  dé¬ 
signent  ainsi  une  division  de  la  famille  des 
Coréides  de  l’ordre  des  Hémiptères  ,  carac¬ 
térisée  par  la  présence  d’une  épine  frontale 
située  près  la  base  des  antennes.  A  cette  di¬ 
vision  se  rattachent  les  genres  Syromastes  , 
Enoplops  Am.  et  Serv.  ,  formé  avec  le  Co¬ 
reus  scapha  des  auteurs;  Anasa  Am.  et 
Serv.,  établi  sur  une  seule  espèce  du  Brésil 
(A.  Gornuta  Am.  et  Serv.  )  ;  Atractus  Lap. 
de  Cast.  ;  et  Charieslerus  Lap.  de  Cast. 

(Bl.) 

*SPIAIGER.  ins.  —  Genre  de  la  famille 
des  Réduviides,  de  l’ordre  des  Hémiptères, 
établi  par  M.  Burmeister  (  IJandb.  der  En- 
tom.) ,  et  adopté  par  MM.  Amyot  et  Serville 
(Ins.  hémipt.,  Suites  à  Buffon).  Les  Spiniger 
sont  caractérisés  par  un  corps  long  et  élancé, 
un  prothorax  ayant  deux  épines  latérales  , 
une  épine  de  chaque  côté  du  bord  antérieur, 
et  deux  autres  épines  sur  le  bourrelet;  des 
pattes  grêles,  etc.  Tous  ces  Insectes  appar¬ 
tiennent  à  l’Amérique  méridionale.  Le  type 
est  le  S.  ater  (Reduvius  ater  Lep.  St-Farg. 
et  Serv.  ).  On  trouve  encore  au  Brésil  les 
N.  limbatus ,  S.  eburneus,  S.  thoracicus ,  S. 
tncoîor ,  etc.  Lep.  St-Farg.  et  Serv.).  (Bl.) 


*SPMVIGKADES.  échin.  —Dénomination 
employée  par  M.  Forbes  pour  les  Ophîu- 
rides.  (Duj.) 

SPINIPÈDE.  rept.  —  Nom  spécifique 
d’un  stellion  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SPINIPÈDES.  ins.— Division  de  la  tribu 
des  Scutellériens ,  de  l’ordre  des  Hémiptè¬ 
res,  correspondant  à  notre  groupe  des  Cyd- 
nites.  Voy.  scutellériens.  (Bl.) 

*SP1\0P011E.  Spinopora  [spina,  épine; 
porus ,  pierre),  polyp.  —  Nom  que  M.  de 
Blain ville  a  substitué  à  celui  de  Pagrus, 
comme  étant  plus  en  harmonie  avec  les  dé¬ 
nominations  génériques  de  la  famille  des 
Milléporés  [Man.  aotin.,  p.  41  5).  Voy.  pagre. 

(E.  Ba.) 

S  P  IAT  H  ÈRE  (de  vmvQjp,  étincelle). 
min.  —  Nom  donné  par  Haüy  à  un  minéral 
en  petits  cristaux  d’un  vert  grisâtre,  mélan¬ 
gés  de  chlorite,  que  l’on  trouve  implantés 
sur  des  cristaux  de  Calcaire  spathique  ,  à 
Maromme,  département  de  l’Isère,  au  milieu 
d’une  chlorite  schisteuse.  Ce  n’est  qu’une 
variété  du  Sphène.  Voy.  ce  mot.  (Del.) 

*SPI1XTHEI!0PS  (g-tclvOvip,  étincelle;  âÿ, 
apparence),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  de  la  famille  des  Nocturnes ,  tribu 
des  Àmphipyrides ,  créée  par  M.  Boisduval 
(Index  met.  Lep.  d’Eur.,  1840)  aux  dépens 
des  Àmphipyra  Treits,  Guenée,  et  adopté  par 
Duponchel  ( Tabl .  des  Lépid.  d’Eur.,  1844) 
et  la  plupart  des  entomologistes.  Les  Spin- 
terops  ont  les  antennes  filiformes  dans  les 
deux  sexes;  leurs  ailes  sont  légèrement 
festonnées  :  les  inférieures  larges,  les  taches 
réniformes  et  orbiculaires  sont  très  petites 
et  peu  distinctes.  Les  chenilles  sont  glabres, 
cylindriques,  allongées,  atténuées  aux  ex¬ 
trémités,  sans  éminences,  de  couleurs  vives, 
avec  des  raies  longitudinales  bien  tran- 
chées  ;  elles  vivent  sur  les  Légumineuses. 
Les  Chrysalides  sont  renfermées  dans  des 
coques  de  soie,  ovoïdes,  attachées  aux  bran¬ 
ches  ou  aux  feuilles. 

M.  Boisduval  place  dans  ce  genre  trois  es¬ 
pèces,  toutes  du  midi  de  la  France  :  ce  sont 
les  :  S-  spectrum  Fab.,  cataphanes  H.,  et 
dilucida  IL;  Duponchel  en  ajoute  une  qua¬ 
trième  (S.  phantasma ,  Eversm.),  qui  pro¬ 
vient  des  monts  Altaï.  (E.  D.) 

*SPI\'TLI\\IX.  arachn. —  Synonyme  de 
Pteropte.  Voy.  ce  mol.  (H.  L.) 

*SPINUS.  ois. — Nom  donné  par  les  anciens 


SPi 


SPI 


767 


au  Tarin,  Fringilla  spinus .  Brehm  l’a  em¬ 
ployé  comme  générique  de  la  division  que 
quelques  méthodistes  ont  fondée  sur  cet  Oi¬ 
seau  ;  il  est  par  conséquent  synonyme  de 
Chrysomilris  Boié,  Ligurinus  Briss.  (Z.  G.) 

*  SPIO.  arachn.  —  M.  Koch  (  Pan- 

ser's  Deutschlavd's  Insecten  Fauna)  désigne 
sous  ce  nom  un  genre  de  l’ordre  des  Aca¬ 
riens  et  de  la  tribu  des  Hydrachnelles. 
( Voy .  Hydrachne.)  (H.  L.) 

SPIO.  Spio.  ann.  —  O.  Fabricius  a  pro¬ 
posé  sous  cette  dénomination  ,  en  1785  ,  un 
genre  d’Annélides  marines  de  la  grande  fa¬ 
mille  des  Néréides.  Ce  genre,  que  M.  de 
Blainville  réunit  aux  Sabulaires ,  mais  très 
probablement  à  tort,  a  pour  principal  ca¬ 
ractère  de  porter  sur  la  tête,  en  avant  des 
yeux,  deux  appendices  tentaculiformes ,  un 
peu  comprimés,  et  dont  la  longueur  égale 
presque  celle  du  corps.  Tels  sont  le  Spio 
séticorne  de  Fabricius ,  et  le  S.  Filicornis  de 
Millier. 

Des  animaux  semblables  aux  Spios  ont 
été  trouvés  dans  l’Océan ,  sur  les  côtes  de 
France  et  d’Angleterre.  Toutefois,  la  syno¬ 
nymie  des  espèces  et  leur  caractéristique 
n’est  point  assurée  d’une  manière  suffi¬ 
sante;  il  serait  important  de  l’établir  com¬ 
parativement  avec  celle  des  genres  Nerine 
de  M.  Johnson,  et  Malacoceros  de  M.  de 
Quatrefages  ,  qui  semblent  avoir  une  véri¬ 
table  analogie  avec  les  Spios  de  Fabricius. 

(P.  G.) 

*SPIONADES.  ins.  —  Hubner  ( Cat ., 
1816)  indique  sous  cette  dénomination  un 
genre  de  Lépidoptères,  de  la  famille  des 
Diurnes,  tribu  des  Papilionides.  (E.  D.) 

SPIPOLA,  Leach.  ois.— Synonyme  d’An- 
thus  Bcchst. 

*  SPIRA  ( spira ,  ligne  spirale),  moll.  — 

Genre  de  Gastéropodes ,  de  la  famille  des 
Trochides ,  établi  par  M.  Brown  ( Conch . 
Brit. ,  1838).  (G.  B.) 

SPIRAC  ANTIIE.  Spiracantha.  rot.  ph. 
Genre  de  la  famille  des  Composées,  tribu 
des  Vernoniacées,  formé  par  M.  Kunth  dans 
les  Nova  généra  et  species  de  MM.  Hum- 
boldt  et  Bonpland,  pour  un  petit  sous-ar¬ 
brisseau  de  la  Nouvelle  Grenade ,  voisin  du 
Rolandra,  à  feuilles  glabres  en  dessus,  blan¬ 
chies  en  dessous  par  un  duvet  apprirné;  à 
fleurs  rouges  en  capitules  uniflores,  groupés 
en  un  glomérule  ovoïde;  chaque  capitule  se 


trouve  à  l’aisselle  d’une  bradée.  L’aigrette 
est  formée  de  paillettes  sétacées  inégales  , 
plurisériées.  L’espèce  type  est  le  A.  cornifo - 
lia,  H.  B.  (D.  G.) 

SPIRADICLIS  (anstpa.  OU  anîpa  ,  spire, 
valve). bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Rubiacées  Cinchonacées  ,  tribu  des  He  - 
dyotidées,  créé  par  M.  Blume  pour  une 
herbe  gazonnante  de  Java,  à  petites  fleurs 
en  épis  terminaux  et  axillaires,  remarqua¬ 
ble  surtout  par  sa  capsule  qui  s’ouvre  en 
deux  valves  biparties,  et  finissant  par  se 
rouler  en  dedans.  Cette  plante  a  reçu  de 
M.  Blume  le  nom  de  Spiradiclis  cæspitosa. 

(Ad.  J.) 

*SPIRÆA.  bot.  pii.— Nom  latin  du  genre 
Spirée. 

*SPIRÆACÉES.  Spirœaceœ.  bot.  ph. 

Une  des  familles  dans  lesquelles  on  partage 
aujourd’hui  celle  des  Rosacées  {voy.  ce  mot). 
Elle  doit  son  nom  au  genre  Spirœa  qui  lui 
sert  de  type ,  et  se  subdivise  en  deux  tri¬ 
bus  ,  les  Spiræées  et  les  Quillaiées. 

*SPIRÆÉES.  Spirœœ.  bot.  ph.  —  Une 
des  tribus  des  Spiræacées.  Voy.  ce  mot  et 
ROSACEES.  (Ad.  J.) 

*SPIRALEPIS.  bot.  ph.  —  Synonyme  de 
Leontonyx ,  Cass.,  famille  des  Composées- 
Sénécionidées. 

SPIRAMELLA.  ann.  —  Genre  de  Ser- 
pules  établi  par  M.  de  Blainville  ( Dict .  sc. 
nat.  t.  LVII,  p.  432),  pour  une  espèce 
remarquable  de  la  mer  des  Indes.  (P.  G.) 

SPIR  ANTRE.  Spiranthes.  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Orchidées,  tribu 
des  Néottiées,  formé  par  L.  C.  Richard  {Or¬ 
chid.  europ.,  p.  37)  pour  des  espèces  ter¬ 
restres  détachées  des  Ophrys  de  Linné,  qui 
croissent  dans  les  contrées  chaudes  et  tem¬ 
pérées;  leurs  racines  sont  tubéreuses-fasci- 
culées  ;  leurs  fleurs  forment  un  épi  géné¬ 
ralement  distique  et  le  plus  souvent  spiral. 
Ces  fleurs  ont  un  la  belle  brièvement  ongui¬ 
culé,  canaliculé,  embrassant  la  base  de  la 
colonne,  qui  est  courte;  leur  anthère  est 
terminale,  stipitée,  biloculaire,  et  renferme 
deux  masses  polliniques  en  massue  allon¬ 
gée,  fixées  à  une  glande  commune.  Deux 
espèces  de  ce  genre  sont  assez  communes 
en  divers  points  de  la  France;  l’une,  le 
spiranthe  d’été,  Spiranthes  œstivalis,  L.  C. 
Rich.  ,  (  Neotlia  œstivalis,  D  C.)  doit  son 
nom  à  ce  qu’elle  fleurit  en  été;  elle  se 


768  SP1 

trouve  dans  les  prairies  marécageuses  et 
dans  les  bruyères  humides;  l’autre  est  le 
spiranthe  d’automne,  Spiranthes  autumnalis , 
L.  C.  Rich.  (Neottia  spiralis  Sw.  )  qui  croît, 
au  contraire,  sur  les  coteaux  incultes,  sur 
les  pelouses  sèches,  et  qui  fleurit  à  la  fin  de 
l’été  et  en  automne.  (D.  G.) 

SPIRATMTHERA.  bot,  pii.  —  Genre  de 
la  famille  des  Diosmées ,  tribu  des  Cuspa- 
riées ,  établi  par  M.  Aug.  St. -Hilaire  pour 
un  arbrisseau  du  Brésil  à  feuilles  tri  fol  io  - 
lées  ,  à  belles  fleurs  blanches  ,  très  odoran¬ 
tes ,  en  corymbe  d’un  brillant  effet,  carac¬ 
térisées  surtout  par  leur  calice  en  cupule 
quinquédentée ;  par  leurs  cinq  pétales  al¬ 
longés,  linéaires,  un  peu  arqués;  par  leurs 
5  étamines  à  long  filet,  et  dont  les  anthères 
se  roulent  en  spirale  après  leur  déhiscence; 
enfin,  par  leur  ovaire  à  cinq  loges,  allongé, 
entouré  à  sa  base  par  un  disque  en  gaine. 
L’espèce  unique  de  ce  genre  est  le  S.  odo- 
ratissima ,  A.  St.-Hiï.  (D,  G.) 

*SPIRASTIGMA,  l’Hérit.  bot.  pii.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Pilcairnia,  famille  des  Bromé¬ 
liacées. 

SPIRATELLÂ.  —  moll.  —  Genre  de 
Mollusques  ptéropodes  à  coquille,  établi 
d’abord  par  Cuvier  sous  le  nom  de  Lima- 
cine,  mais  que  M.  de  Blainville  avec  raison 
a  nommé  Spiratelle,  en  faisant  mieux  con¬ 
naître  ses  caractères  d’après  Scoresby.  L’es¬ 
pèce  type,  Sp.  limacina ,  est  très  petite: 
elle  se  trouve  très  abondante  dans  les  mers 
arctiques,  où  elle  sert  à  la  nourriture  des 
Baleines.  Elle  avait  été  indiquée  par  Othon 
Eabricius  sous  le  nom  d' Argonauta  arctica , 
et  Gmelin  l’avait  appelée  Clio  helicina.  Son 
corps  est  conique,  allongé,  mais  enroulé 
longitudinalement,  élargi  en  avant,  et  il 
porte  de  chaque  côté  un  appendice  presque 
triangulaire,  arqué  en  forme  d’aile;  la 
bouche  est  terminale;  les  branchies  sont  en 
forme  de  plis  à  l’origine  du  dos;  la  coquille 
est  vitrée  ou  papyracée,  très  mince  et  très 
fragile,  enroulée  dans  un  même  plan  comme 
celle  des  planorbes,  de  manière  à  montrer 
d’un  côté  un  très  large  ombilic  peu  profond, 
et  de  l’autre  une  spire  peu  élevée  d’un  tour 
et  demi  ou  deux  tours;  elle  est  en  même 
temps  un  peu  carénée;  l’ouverture  est 
grande,  entière,  à  bord  tranchant,  élargie 
a  droite  et  à  gauche.  (Duj.) 

SPÏREE.  Spirœa.  bot.  ph.  —  Genre  im¬ 


portant  de  la  famille  des  Rosacées  ,  tribu 
des  Spiréaeées,  à  laquelle  il  donne  son  nom, 
de  l’Icosandrie  pentagynie  dans  le  système 
de  Linné.  Il  est  formé  d’espèces  herbacées  , 
sous-frutescentes  ou  frutescentes ,  propres 
aux  contrées  tempérées  de  l’hémisphère  bo¬ 
réal.  Ces  végétaux  ont  les  feuilles  simples 
ou  pinnatiséquées  ,  des  stipules  géminées  , 
ad  nées  au  pétiole,  quelquefois  très  petites 
ou  presque  nulles  ;  leurs  fleurs,  blanches  ou 
rosées,  sont  disposées  en  inflorescences  très 
diverses;  elles  présentent:  un  calice  à  tube 
concave  ou  campanulé,  à  limbe  quinqué» 
parti,  persistant;  cinq  pétales  insérés  sur 
la  gorge  du  calice,  très  étalés  ;  des  étamines 
en  nombre  indéfini,  également  insérés  sur 
le  calice,  longuement  saillantes  ;  un  disque 
charnu,  adhérent  au  tube  du  calice  ;  des 
carpelles  le  plus  souvent  au  nombre  de  cinq, 
dont  l’ovaire  uniloculaire  renferme  de  deux 
à  quinze  ovules  attachés  sur  deux  rangées  le 
long  de  la  suture  ventrale,  dont  le  style  ter¬ 
minal  supporte  un  stigmate  épaissi.  Ces  car 
pelles  deviennent  autant  de  follicules  géné¬ 
ralement  libres  entre  eux.  Tel  qu’il  vient 
d’être  caractérisé,  le  genre  Spirée  ne  cor¬ 
respond  qu’à  une  portion  du  groupe  géné¬ 
rique  de  ce  nom,  comme  l’admetlaitM.  Cam- 
bessèdes  dans  sa  Monographie  (Annal,  des 
sc.  nalur.,  lre  série,  t.  I,  p.  225  et  352  ). 
En  effet,  ce  botaniste  réunissait  aux  Spirées 
proprement  dites  les  Gillenia  Mœnch  et  le 
Kerria  DC.  ,  que  distinguent  suffisamment 
son  calice  divisé  profondément  en  cinq  lobes 
ovales,  dont  trois  sont  tronqués,  ses  pétales 
orbiculaires  ,  et  ses  ovaires  uni-ovulés  (1). 

Dans  les  limites  dans  lesquelles  nous  le 
considérons  ici  ,  il  renferme  environ  60  es¬ 
pèces,  dont  quelques  unes  croissent  naturel¬ 
lement  dans  nos  contrées,  et  dont  plusieurs 
sont  fréquemment  cultivées  dans  les  jardins. 
Ces  espèces  se  partagent  en  cinq  sous-gen¬ 
res,  savoir  :  Physocarpus  Cambes.;  Chamœ- 
dryon  Serin.;  Sorbaria  Serin.;  Aruncus  Se¬ 
rin.;  Ulmaria  Mœnch.  Parmi  nos  espèces 

(0  L?  gp|ire  Kerria  ne -renferme  qu’une  seule  espèce,  le 
Kerria  japonica  DG.,  très  joli  arbuste  à  tleurs  jaunes,  fort 
abondantes  et  toujours  doubles  dans  nos  jardins  où  il  est 
aujourd’hui  très  répandu.  Cet  arbuste  a  été  décrit  d’abord 
sous  le  nom  de  Corchorus  japonicus  ,  par  Thunberg;  plus 
tard,  lorsqu’on  a  reconnu  la  famille  à  laquelle  il  appartient 
réellement,  on  lui.  a  donné  le  nom  de  Spirœa  japonica 
Cambes,  enfin,  ce  dernier  nom  a  été  changé  à  la  création  du 
genre  Kerria  DC.  en  celui  que  nous  venons  de  reproduire. 


SP1 


76  9 


indigènes,  la  plus  remarquable  est  la  Spirée 
ULMAiRE  ,  Spirœa  ulmciria  Lin.,  vulgaire¬ 
ment  désignée  sous  le  nom  de  Reine-des- 
prés.  C’est  une  grande  plante  herbacée  qui 
croît  dans  les  prairies  humides,  au  bord  des 
eaux  ,  etc.  ,  dont  la  lige  s’élève  à  un  mètre 
ou  un  peu  plus  ;  dont  les  feuilles  sont  gla¬ 
bres  ,  généralement  couvertes  en  dessous 
d’un  duvet  blanc,  divisées  latéralement  en 
10-18  segments  très  inégaux  ,  doublement 
dentés,  le  terminal  et  les  deux  voisins  se 
confondant  en  un  seul  à  trois  lobes  ;  ses 
fleurs,  blanches,  odorantes,  petites  et  très 
nombreuses,  forment  de  beaux  corymbes  ter¬ 
minaux.  Dans  les  jardins,  où  on  la  cultive 
comme  espèce  d’ornement,  elles  doublent 
assez  facilement.  Ces  fleurs  sont  regardées 
comme  jouissant  de  propriétés  analogues  à 
celles  du  Sureau,  ou  comme  légèrement  ex¬ 
citantes  ;  on  dit  aussi  qu’infusées  dans  le 
vin,  elles  lui  communiquent  un  goût  de 
Malvoisie.  La  plante  elle-même  a  été  em¬ 
ployée,  dans  l’ancienne  médecine,  comme 
sudorifique,  résolutive,  et  aussi  comme  as¬ 
tringente  et  tonique;  mais  ,  de  nos  jours  , 
elle  est  à  peu  près  inusitée. 

La  Spirée  filipendüle  ,  Spirœa  filipendula 
•  Lin.,  est  assez  commune  dans  les  bois  et 
dans  les  prés  couverts;  elle  doit  son  nom  à 
ses  racines  renflées  à  leur  extrémité  en  tu¬ 
bercules  ovoïdes.  Elle  est  moins  haute  que 
la  précédente  ,  et  ne  dépasse  guère  5-6  déci¬ 
mètres  ;  ses  feuilles  sont  pinnatiséquées  in¬ 
terrompues,  à  segments  tous  distincts;  ses 
fleurs  blanches  ,  odorantes ,  sont  réunies  en 
corymbe  terminal.  On  en  cultive  aussi  assez 
fréquemment  une  variété  à  fleurs  doubles. 
Les  tubercules  de  la  Filipendüle  contiennent 
une  assez  forte  proportion  de  fécule  pour 
avoir  pu  servir  d’aliment  dans  quelques  di¬ 
settes.  La  plante  entière  est  astringente,  au 
point  de  pouvoir  servir  au  tannage  des 
peaux.  Elle  a  été  usitée  autrefois  ;  mais  au¬ 
jourd’hui  elle  esta  peu  près  laissée  de  côté. 

Parmi  les  espèces  de  Spirées  cultivées 
dans  les  jardins,  et  dont  le  nombre  s’élève, 
outre  les  deux  précédentes,  à  environ  une 
quinzaine,  les  plus  répandues  sont  :  la  Spi¬ 
rée  a  feuilles  de  Sorbier  ,  Spirœa  sorbifolia 
Lin.,  originaire  de  Sibérie  ,  et,  par  suite  , 
entièrement  rustique  ,  remarquable  par  la 
longueur  de  la  floraison  ;  la  Spirée  a  feuilles 
de  Millepertuis,  Spirœa  hypericifolia  Lin., 
T,  xi. 


S  PI 

indigène  et  naturalisée  sur  plusieurs  points 
de  la  France  où  elle  ne  croissait  pas  natu¬ 
rellement,  vulgairement  nommée  Petit-Mai, 
à  petits  corymbes  de  fleurs  blanches  ,  et  à 
laquelle  De  Candolle  rattache  comme  variété 
le  Spirœa  crenata  Lin.;  la  Spirée  a  feuilles 
lisses,  Spirœa  lœvigala  Lin.  ,  remarquable 
par  ses  feuilles  lancéolées,  d’un  vert  glau¬ 
que,  etc.  (P.  D.) 

*  SPlIilGELLE.  Spiricella  ( spira ,  spi¬ 
rale;  cella,  chambre),  moll.  foss. — M.Rarig 
a  établi  ce  genre  pour  une  petite  coquille 
trouvée  dans  les  terrains  miocènes  de  Méri- 
gnac  (Sp.  unguiculus).  Les  affinités  de  ce 
genre  sont  douteuses;  la  coquille  diffère  de 
celle  des  Cabochons  en  ce  que  la  bouche  , 
extrêmement  dilatée,  forme  une  vaste  sur¬ 
face  oblongue,  et  que  le  sommet  est  tourné 
horizontalement.  M.  Deshayes  ne  pense  pas 
qu’on  doive  séparer  ce  genre  de  celui  des 
Cabochons;  mais  il  est  difficile  d’avoir  une 
idée  précise  à  cet  égard,  parce  qu'il  serait 
possible  que  la  coquille  eût  logé  un  animal 
d’une  forme  assez  différente  de  celui  des  Ca- 
bochons(Rang,  Bull.  Soc.L.  Bord.,  U,  1828). 

(G.  R.) 

*SPmiIMXTIILS.  BOT.  PH.  —  Genre  de 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Scnécio- 
nidées  ,  créé  par  M.  Fenzl  (in  Endlic.  Gé¬ 
néra  ,  suppl.  2,  n°  2656  )  pour  une  plante 
herbacée  de  l’Afrique  tropicale,  à  feuilles 
linéaires  ,  roulées  par  les  bords  ;  à  fleurs 
jaunes  en  capitules  rayonnés  ;  l’involucre 
de  cette  plante  est  campanulé,  à  8  écailles 
soudées  entre  elles  jusqu’au-delà  du  mi¬ 
lieu  ;  son  réceptacle  est  conique,  pa pi  1  leux  ; 
ses  akènes  sont  dépourvus  d’aréole.  M.  Fenzl 
n’a  pas  donné  de  nom  spécifique  à  cette 
piaule  (D.  G.) 

SPIUÏDEXS  (spira,  ligne  spirale;  dens , 
dent),  r.  cr.  —  (Mousses). Cette  Mousse,  l’une 
des  plus  belles  de  la  famille,  soit  par  sa  taille 
qui  dépasse  1  pied,  soit  par  l’élégance  de 
ses  péristomes,  est  originaire  de  Java,  mais 
se  retrouve  aussi  à  Taïti,  d’où  elle  nous  a  été 
dernièrement  rapportée  par  M.  Jules  Lépine. 
Ce  genre,  dû  à  M.  Nees  d’Esenbeck,  a  des 
affinités  multiples,  d’où  vient  que  sa  place 
est  encore  incertaine.  Voici  ses  caractères  : 
Péristome  double,  l’extérieur  composé  de 
seize  dents  linéaires  lancéolées  qui  s’enrou¬ 
lent  en  spirale  en  dehors;  1  intérieur  con¬ 
sistant  en  une  membrane  basilaire  qui  se 

97 


770 


SPI 


5 


SPI 


divise  en  autant  de  cils,  en  partie  libres  et 
en  partie  soudés  au  sommet.  Capsule  latérale 
oblongue,  un  peu  inégale  et  sans  anneau, 
ayant  un  faux  air  de  celle  d’un  Diphyscium. 
Opercule  conique  en  bec.  Coiffe  en  capuchon. 
Inflorescence  dioïque  latérale.  L’espèce  de 
ce  genre  monotype  a  un  peu  le  port  du 
Batramia  giganlea  et  nullement  celuid’une 
Mousse  pleurocarpe.  Elle  croît  sur  la  terre. 

(C.  M.) 

SPÏRÏFER.  moll.  —  Genre  de  Mollus¬ 
ques  brachiopodes,  établi  pour  des  térébra- 
tules  fossiles  des  terrains  de  transition,  qui 
avaient  les  bras  très  longs,  vraisemblable¬ 
ment  soutenus  par  une  charpente  articulée, 
calcaire,  et  qui,  pétrifiée,  forme  de  chaque 
côté,  sous  les  ailes  des  valves,  une  héiice 
creuse  très  élégante.  Pour  ces  espèces  ,  que 
d’ailleurs  beaucoup  de  zoologistes  ne  sépa¬ 
rent  pas  du  genre  térébratule,  il  en  résulte 
que  les  ailes  sont  plus  gonflées  que  le  milieu 
du  dos,  et  qu’elles  se  prolongent  latérale¬ 
ment  davantage.  (Dur.) 

*SP1RIIXUM.  infus.  —  Genre  de  Vi- 
brioniens,  établi  par  M.  Ehrenberg  pour  des 
infusoires  d’une  petitesse  extrême,  en  forme 
d’hélice,  et  qui  se  meuvent  en  tournant  sur 
leur  axe;  on  les  voit  très  communément 
dans  les  infusions  animales;  mais  le  micros¬ 
cope  ,  jusqu’à  présent,  n’a  rien  pu  faire 
connaître  de  leur  structure.  (Duj.) 

*SPIRIS  (c msîpa,  spire),  ins.  —  Hubner 
( Cat .,  1816)  indique  sous  cette  dénomina¬ 
tion  un  genre  de  l'ordre  des  Lépidoptères, 
famille  des  Nocturnes,  tribu  des  Chéloni- 
des.  (E.  D.) 

SPIRLÏN  (corruption  du  mot  Éperlan). 
poiss.  —  Nom  d’une  espèce  d’Able,  I’Able- 
Éperlan,  Leuciscus  bipunclatus  Guv.  et  VaL 

(G.  B.) 

:,'âPÏROBOEE.  Spirobolus  (airupa,  spire; 
S q}o;,  jet),  myriap.  —  C’est  un  genre  de 
l’ordre  des  Diplopodes,  de  la  famille  des 
1  ul ides  ,  établi  par  M.  Brandt  aux  dépens 
des  hilus  des  auteurs.  Chez  cette  coupe 
générique,  la  tête  est  convexe,  les  yeux 
sont  subtétragones,  le  corps  est  subpyra¬ 
midal  avec  les  côtés  du  prothorax  trian¬ 
gulaires;  les  antennes  sont  courtes.  L’es¬ 
pèce  qui  peut  être  considérée  comme  le 
type  de  cette  coupe  générique  est  le  Spiro¬ 
bolus  grandis ,  Brandt;  cette  espèce  a  pour 
pairie  le  Brésil.  (H.  L.) 


*SPIROBOT!Vi:S  (o-TTsTpa,  spire;  j3oîpvç, 
grappe  de  raisin),  foram.  —  Genre  de  Fo- 
raminifères  (Ehr.  Ber.  d.  Berl  Ak.,  1844). 

(G.  B.) 

SPIROBRACHIOPHORA.  moll.  —  Dé¬ 
nomination  employée  par  M.  Gray  pour 
désigner  une  classe  de  Mollusques  qui  cor¬ 
respond  aux  Brachiopodes.  (Duj.) 

*SPIROBRAI\CHE.  Spirobranchus  (an t(- 
pa,  spire;  fipxyx £at»  branchies),  poiss.  — -  Un 
très  petit  Poisson  des  rivières  du  cap  de 
Bonne-Espérance  constitue  ce  genre  dont  il 
est  l’unique  espèce,  S.  capensis  Guv.  Prenant 
place  dans  le  groupe  des  Acanthoptérygiens  à 
pharyngiens  labyrinthiformes ,  il  se  rappro¬ 
che  de  l’Anabas  par  sa  forme,  mais  s’en 
distingue,  aussi  bien  que  des  Polyacanthes  et 
autres  genres  voisins,  par  l’existence  d’une 
série  de  dents  palatines.  Ce  dernier  caractère 
le  rapproche,  au  contraire,  des  Ophicéphales 
avec  lesquels  il  unit  ainsi  les  genres  précé¬ 
dents.  Ce  sont  ces  particularités  qui  ont  en¬ 
gagé  Cuvier  à  créer,  pour  ce  Poisson,  le  nom 
spécial  de  Spirobranchus  (Cuv.,  Règne  ani- 
mal,  T  édition,  II,  1829).  (E.  Ba.) 

SPIROBRANCHE.  annél.— M.  deBlain- 
ville  établit  ce  genre  pour  quelques  espèces 
des  Amphitrites  de  Lamarck  ou  Sabelles  de 
Cuvier.  (G.  B.) 

-  *SPIROBRAIVCHIDÆ.  ( Spirobranchus .) 
poiss.  —  Groupe  de  Poissons  à  pharyngiens 
labyrinthiformes  dont  le  Spirobranchus  se¬ 
rait  le  type  (Swainson,  Classification,  1839). 

(G.  B.) 

*SPï ROCU.ETA .  infus.  —  Genre  de 
Vibrioniens ,  établi  par  M.  Ehrenberg  pour 
une  espèce  de  Spirillum  formant  une  hélice 
prolongée  en  un  long  cordon  flexible  comme 
une  longue  et  mince  élastique  de  bretelle, 
et  qui,  suivant  cet  auteur,  diffère  princi¬ 
palement  des  Spirillum  par  sa  flexibilité. 

(Duj.) 

*SPIROC YLISTE .  Spirocylislus  (CTTT  £~pOE, 
spire;  xvllw,  se  rouler),  myriap.  —  C’est  un 
genre  de  l’ordre  des  Diplopodes,  de  la  fa¬ 
mille  des  Iulides,  établi  par  Brandt  et  adopté 
par  les  myriapodophiies.  Dans  cette  coupe 
générique,  la  lèvre  inférieure  est  comme 
celle  des  Spirostreptus ,  mais  avec  la  fossette 
de  la  partie  inférieure  à  peine  distincte,  et 
l’article  basilaire  marqué  de  chaque  côté 
jusqu’à  son  milieu  par  une  impression,  et 
unitubercuîé  entre  ces  impressions.  Quant 


SIM 


771 


aux  autres  organes,  ils  ne  présentent  rien 
de  remarquable.  La  seule  espèce  connue,  et, 
par  conséquent  ,  la  seule  représentant  ce 
genre,  est  le  Spirocycliste  acutangle ,  Spiro- 
cyclislus  aculangulus ,  Brandt  {Ballet,  des 
nat.  de  Moscou  ,  t.  6,  p.  204).  La  patrie 
de  cette  espèce  est  inconnue.  (H.  L.) 

*SPIRODELA.  bot.  ph.  — Genre  de  la 
famille  des  Lemnacées,  formé  par  M.  Schlei- 
den  (  in  Linnœa  ,  t.  XIII  ,  p.  391  )  pour  le 
Lemna  polyrhiza  Lin.,  espèce  de  l’ancien 
genre  Lemna,  remarquable  par  la  présence 
des  vaisseaux  dans  toutes  ses  parties  ,  par 
sa  fronde  presque  plane  ,  à  nervures  pal¬ 
mées,  polymorphe.  Ses  fleurs  mâles  sont 
géminées,  et  elles  ont  leurs  filets  rétrécis 
dans  le  bas.  Les  fleurs  femelles  ont  un  ovaire 
bi-ovulé.  (D.  G.) 

*SPIRODlSCLS.  infus.  —  Genre  de  Vi- 
brioniens,  établi  par  M.  Ehrenberg  pour  un 
nfusoire  qu’il  avait  incomplètement  ob¬ 
servé  pendant  son  voyage  en  Sibérie;  il  le 
décrit  comme  un  fil  contourné  en  spirale, 
formant  un  disque  brunâtre  large  de  22 
millièmes  de  millimètre.  (Duj.) 

SPIROGLYPHE.  annél. —  Genre  formé 
par  Daudin  aux  dépens  des  Serpules  de  Linné. 

(G.  B.) 

SPIROGRAPHE.  Spirographis  (antïpot, 
spire, 7pacplç,  stylet),  annél. — Viviani  établit 
sous  ce  nom  un  genre  d’Annélides  tubicoles 
qui  ne  compte  qu’une  espèce, S. Spallanzanii, 
dont  Cuvier  et  M.  Savigny  font  une  espèce 
du  genre  Sabelle,  le  Sabella  unispira  (Yiv. 
Phosplior.  mar.,  1803).  —  M.  Savigny  ap¬ 
plique  le  nom  de  Spirographes  à  une  sub¬ 
division  des  Sabelles.  (E.  Ba.) 

SPIRGGYRE.  Spirogyrdi'jntïpa,  spirale; 
yvpoq,  tour),  bot.  cr. — (Phycées).  Ce  genre, 
établi  par  Link  pour  des  Algues  de  la  tribu 
des  Conjuguées  ou  Zygnémées  qui  présentent 
un  endochrome  contourné  en  spirale  dans 
les  articles  des  filaments,  a  été  réuni  par 
Agardh  et  plusieurs  auteurs  aux  Conjuguées 
à  endochrome  en  étoiles  sous  le  nom  de 
Zygnema ;  mais  MM.  Kützing,  Meneghini, 
Rœmer,  etc.,  ont  de  nouveau,  avec  raison, 
séparé  ces  deux  genres,  et  nous  donnons  ici 
les  caractères  du  genre  Spirogyra  d’après 
ces  derniers  :  Filaments  simples,  articulés, 
renfermant  dans  chaque  logeuneou  plusieurs 
bandelettes  endochromiques  vertes,  contour¬ 
nées  en  spirale,  le  plus  souvent  canaliculées, 


SIM 

dentelées  sur  leurs  bords  ;  accouplement  des 
filaments  au  moyen  de  tubes  transversaux  ; 
sporanges  résultant  de  l’agglomération  des 
masses  endochromiques  dans  un  des  articles 
accouplés.  Les  bandelettes  endochromiques, 
tournées  en  spirale,  sont  simples  ou  multi¬ 
ples;  dans  ce  dernier  cas,  elles  semblent  se 
croiser.  Dans  quelques  espèces,  on  remarque 
au  milieu  des  loges  un  corpuscule  lenticu¬ 
laire,  qui  est  un  commencement  de  cloison 
qui  devra  diviser  l’article  en  deux  cellules. 
Cet  organe  est  radié,  dans  le  S.  nitida  Meneg., 
et  accompagné  d’espèces  de  cristaux  en 
croix  fort  extraordinaires.  Quelques  espèces 
présentent  un  accouplement  particulier.  De 
chaque  côté  de  la  cloison  qui  sépare  deux 
articles  contigus,  s’élève  une  sorte  de  ma¬ 
melon  qui,  se  soudant  au  mamelon  voisin, 
forme  une  anse  tubuleuse  qui  réunit  les 
deux  loges  et  permet  à  l’endochrome  de  pas¬ 
ser  et  de  s’agglomérer  en  sporanges  dans 
une  de  ces  loges.  Cette  disposition  semble¬ 
rait  devoir  constituer  un  genre  particulier, 
si  on  ne  la  trouvait  réunie  dans  la  même 
espèce  au  mode  ordinaire  d’accouplement. 

Les  Spirogyres  habitent  les  eaux  douces; 
ils  y  forment  des  masses  floconneuses  quel¬ 
quefois  assez  étendues.  Leurs  filaments  sont 
d’un  beau  vert,  légèrement  muqueux.  Con¬ 
servés  dans  des  vases,  ils  se  réunissent  sou¬ 
vent  sous  la  forme  de  pinceaux  dont  l’extré¬ 
mité  tend  à  sortir  de  l’eau  dans  laquelle  ils 
sont  plongés.  On  en  connaît  environ  vingt 
espèces.  (Bréb.) 

SPIROLINE.  foram.  —  Genre  de  Fora- 
minifères ,  établi  par  Lamarck ,  qui  le  clas¬ 
sait  avec  les  Céphalopodes,  et  placé  par 
M.  D’Orbigny  dans  la  famille  des  Nauti- 
loïdes,  faisant  partie  de  l’ordre  des  Hélicos- 
tègues.  La  coquille  est  équilatérale,  d’abord 
en  Spirale  enroulée  dans  un  même  plan  , 
puis  projetée  en  ligne  droite  quand  elle  est 
adulte,  de  manière  à  présenter  la  forme 
d’une  crosse.  Ses  loges  sont  simples,  et  c’est 
la  dernière  seule  qui  présente  plusieurs 
ouvertures.  (Duj). 

SPIROLOBÉES.  Spirolobeæ.  bot.  pii.— 
Ce  nom,  appliqué,  en  général,  aux  embryons 
enroulés  en  spirale,  désigne,  en  particulier, 
une  division  des  Crucifères  ( voy .  ce  mot), 
dont  la  graine  présente  ce  caractère,  et  qui 
renferme  deux  tribus,  les  Buniadées  et  les 
Erucariées,  ainsi  qu’une  division  des  Alri- 


plicées  (voy.  ce  mol),  également  caractérisée 
par  cette  disposition  de  l’embryon.  (Ad.  J.j 

*Sf>IROLOCULIWE.  foramin.  —  Genre 
de  Rhizopodes  ou  Foraminifères ,  établi  par 
M.  Aie.  d’Orbigny  dans  sa  famille  des  Milio- 
1  ides ,  qui  fait  partie  de  son  ordre  des  Aga- 
thistègues.  Le  genre  Spiroîoculine,  dont  on 
ne  connaît  que  les  coquilles,  comprend 
plusieurs  espèces  vivantes  de  la  Méditer¬ 
ranée  et  d’autres  espèces  fossiles  des  ter¬ 
rains  tertiaires.  Ces  coquilles  sont  équila¬ 
térales  ,  symétriques ,  presque  discoïdes , 
formées  de  loges  non  embrassantes,  toutes 
apparentes  et  pelotonnées  sur  deux  faces 
opposées  dans  un  même  plan;  l’ouverture, 
comme  celles  des  milioles  ou  quinquélocu- 
ünes,  est  rétrécie  par  une  dent  saillante 
souvent  bifurquée  en  forme  d’Y.  (Duj. ) 

*SPIROîMEMA.  bot.  ph. — -Genre  établi 
par  M.  Lindley  (Bot.  Regist.,  1840,  ap- 
pend.,  n°  48),  dans  la  famille  des  Comme- 
lynacées,  pour  une  plante  herbacée  du 
Mexique,  dont  le  périanthe  présente  six  fo¬ 
lioles  sur  deux  rangs,  les  trois  extérieures 
vertes  et  calicinales,  les  trois  intérieures 
pétaloïdes ,  très  fugaces  ;  ses  six  étamines 
ont  le  filet  en  spirale  et  l’anthère  en  cœur, 
pétaloïde,  avec  ses  deux  loges  placées  trans¬ 
versalement  à  la  base.  L’espèce  unique  de 
ce  genre  est  le  Spironema  fragrans  Lin d  1 . 

(D.  G.) 

*SPIROPLECTA  (arreîpoc,  Spire;  7 rlexloÇf 
enlacé),  foram.  - —  Genre  de  Foraminifères 
(Ehr.,  Ber.  d.  Berl.  Alt. ,  1844).  (G.  B.) 

*SPIROPOEUS  (  îîpa  ,  spire  ;  tcoiIm  , 
faire),  myriap.  —  Ce  genre,  qui  appartient 
à  l’ordre  des  Diplopodes  et  à  la  famille  des 
Iulides,  a  été  établi  par  M.  Brandt  aux  dé¬ 
pens  des  Iulus  des  auteurs.  On  n’en  connaît 
qu’une  seule  espèce  ,  qui  est  le  Spiropœus 
Fischern,  Brandt  (Bull,  de  Moscou,  tome  6, 
p.  204).  La  patrie  de  cette  espèce  est  in¬ 
connue.  (H.  L.) 

SPIROPORE.  polyp.  —  Genre  de  Poly¬ 
piers  fossiles ,  établi  par  Lamouroux  pour 
plusieurs  espèces  du  terrain  jurassique  des 
environs  de  Caen,  mais  comprenant  aussi 
des  espèces  fossiles  du  terrain  crétacé.  Ce 
genre,  qui  paraît  devoir  être  rapporté  à  la 
classe  des  Bryozoaires,  est  caractérisé  ainsi 
par  Lamouroux;  c’est  un  Polypier  calcaire 
rarneux,  couvert  de  pores  ou  de  cellules 
placées  en  lignes  spirales,  rarement  trans¬ 


versales,  et  prolongées  intérieurement  en 
un  tube  qui,  parallèle  à  la  surface,  s’amin¬ 
cit  et  se  termine  à  la  rangée  inférieure.  Le 
genre  Spiropore  n’a  pas  été  mentionné  par 
Lamarck;  M.  de  Blainville  ne  l’a  point 
admis,  mais  il  en  a  réuni  les  espèces  dans 
son  genre  Cricopore  avec  deux  espèces  vi¬ 
vantes  de  l’Océan  austral,  dont  Lamarck 
avait  fait  des  Sériatopores.  M.  Defrance 
avait  montré  précédemment  que  les  cellules, 
au  lieu  d’être  disposées  en  spirale,  forment 
simplement  des  anneaux  plus  ou  moins 
obliques;  aussi  M.  de  Blainville  donna-t-il 
pour  caractère  à  son  genre  cricopore  d’avoir 
des  cellules  tubuleuses,  un  peu  saillantes,  à 
ouverture  circulaire,  disposée  en  cercles 
simples  transverses  ou  obliques,  sur  des 
rameaux  cylindriques  peu  nombreux.  (Duj.) 

SPIROPTERA  (  cnrupot.  ,  spire;  tzx spoV, 
aile),  helm.  —  Un  des  nombreux  genres  de  la 
classe  des  Nématoïdes;  il  appartient  à  la 
famille  des  Filaires,  et  réunit  plusieurs 
espèces ,  dont  une  est  citée  comme  parasite 
de  l’espèce  humaine  :  c’est  ie  Sp.  hàminis. 
Ce  genre  a  été  caractérisé  par  Rudolphi, 
en  1819;  Bremser  l’a  nommé  Acuaria.  Le 
mâle  des  Spiroptères  a  la  queue  ordinaire¬ 
ment  enroulée  en  spirale  et  munie  d’ex¬ 
pansions  aliforines  membraneuses  ou  vési- 
culeuses.  On  connaît  des  Spiroptères  vivant 
dans  les  intestins  de  plusieurs  espèces  de 
Mammifères,  d’Oiseaux  et  même  de  Reptiles. 
Celui  de  l’homme  n’est  pas  encore  suffisam¬ 
ment  connu,  et  Rudolphi  le  range  parmi 
ses  Entozoaires  douteux.  Il  dit  cependant 
qu’il  en  reçut  six  exemplaires  que  le  docteur 
Barnett  de  Londres  lui  envoya  en  1816.  lis 
avaient  été  expulsés  avec  les  urines  par  une 
femme  affectée  de  rétention  d’urine.  Voici 
les  caractères  zoologiques  qu’ils  ont  présentés. 

Les  mâles  étaient  longs  de  18  millimètres, 
et  les  femelles  longues  de  22.  Leur  corps 
mince,  blanchâtre  ,  élastique,  était  atténué 
aux  deux  extrémités  et  roulé  en  spirale; 
leur  tête  tronquée  paraissait  munie  d’une 
ou  de  deux  papilles;  la  queue  de  la  femelle 
était  plus  épaisse,  terminée  par  une  pointe 
obtuse,  très  courte,  mince  et  diaphane; 
celle  des  mâles  était  terminée  par  une 
pointe  plus  longue,  plus  mince,  portant  à  sa 
base  une  aile  mince  et  très  courte,  et  un 
petit  tube  médian  cylindrique  qui  est  peut- 
être  la  gaîne  du  pénis.  (P.  G.) 


SP1 


SP  I 


SPÏROBBE.  Spirorbis  (  Spira  ,  spire  ; 
Orbis,  cercle),  ann. — Daudin  a  créé  ce  genre 
pour  des  Annélides  tubicoles  que  Linné  et 
Gmelin  placent  parmi  les  Serpules ,  et  qui 
diffèrent  de  celles-ci  en  ce  que  leur  test, 
adhérent  dans  toute  son»  étendue,  s’enroule 
régulièrement  à  plat,  et  forme  une  sorte 
de  coquille  héliciforme  ou  planorbiforme. 
Guettard  avait  déjà  proposé  le  nom  de  Di- 
note  pour  désigner  ces  Serpules.  Lamarck 
adopte  celui  de  Spirorbe,  que  M.  Savigny 
et  la  plupart  des  zoologistes  n’ont  pas  ac¬ 
cepté ,  ne  séparant  pas  génériquement  ces 
Annélides  des  Serpules.  Cependant,  si  l’on 
attribue  quelque  importance  à  la  forme  spé¬ 
ciale  du  test,  que  nous  venons  de  rappeler; 
si  l’on  observe  que  chaque  individu  est  soli¬ 
taire  et  ne  se  réunit  jamais  avec  d’autres 
pour  former  des  groupes  ou  faisceaux  ;  si 
l’on  remarque  que  leur  longueur  paraît  limi¬ 
tée,  tandis  que  les  Serpules  continuent  tou¬ 
jours  à  s’accroître;  si  l’on  veut  enfin  tenir 
compte  de  la  disposition  et  du  nombre  des 
appendices  tentaculiformes ,  tel  que  nous 
pouvons  en  juger  par  le  S.  nautiloïde ;  il 
semble  qu’on  peut  fonder,  sur  l’ensemble 
de  ces  caractères ,  un  genre  voisin  ,  mais 
distinct  des  Serpules  proprement  dites.  De 
nombreux  matériaux  sont  tout  prêts  pour 
l’établissement  de  ce  genre  ;  il  faudrait  choi¬ 
sir  dans  les  articles  de  M.- Défiance  (  Dict . 
des  $c.  nat.),  dans  Lamarck,  dans  la  Mo¬ 
nographie  de  M.  Chenu  ,  dans  les  ouvrages 
de  M.  Goldfuss ,  dans  les  mémoires  de  Stei- 
ninger  (Soc.  géol.  Fr.) ,  les  espèces  décrites 
comme  Serpules  ou  comme  Spirorbes,  et  en 
retirer  celles  que  leurs  caractères  rapportent 
définitivement  à  ces  derniers.  Les  espèces 
actuellement  vivantes  se  trouvent  à  peu  près 
dans  toutes  les  mers,  fixées  aux  fucus  ,  aux 
coquilles  ,  à  presque  tous  les  corps  marins. 
La  plupart  des  terrains  renferment  des  fos¬ 
siles,  parmi  lesquels  il  reste  à  faire  le  triage 
que  nous  indiquons  plus  haut.  (E.  Ba.) 

*  SPIRORBIS  (spira,  spire;  orbis,  cer¬ 
cle).  moll.  — Genre  de  Gastéropodes  lym- 
néens  indiqué  par  M.  Swainson  (  Treal. 
Malac.,  1840).  —  Ce  nom  a  été  aussi  em¬ 
ployé  par  Steininger  pour  désigner  un  genre 
de  Gastéropodes  pectinibranehes,  de  la  fa¬ 
mille  des  Trochides  ,  et  qui  rentre  dans  les 
Cadrans.  (G.  B.) 

^SPIRORIIYNCIIUS,  bot.  vu.  —  Genre 


/  7 o 

de  la  famille  des  Crucifères  ,  tribu  des  Isa- 
tidées,  créé  par  MM.  Ivarelin  et  Kirilow 
(Bullet.  de  Moscou,  1842,  t.  1 ,  p.  160) 
pour  une  plante  qui  croît  naturellement 
dans  les  endroits  sablonneux  et  salés  de  la 
Songarie,  et  à  laquelle  ils  ont  donné  le  nom 
de  S.  sabulosus.  (D.  G.) 

4  SPIROSPERME.  Spirospermum.  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Ménisperma- 
cées  qui  a  été  créé  par  Dupetit-Thouars 
pour  un  arbrisseau  de  Madagascar,  à  fleurs 
en  grappes  pendantes.  Ces  fleurs  sont  uni- 
sexuelles,  pourvues  d’un  périanthe  à  six  fo¬ 
lioles,  sur  deux  rangs,  et  de  six  pétales.  Les 
mâles  ont  six  étamines;  le  pistil  des  fe¬ 
melles  n’est  pas  connu.  Le  fruit  se  compose 
de  huit  noix  monospermes  ,  disposées  en 
cercle.  L’espèce  unique  du  genre  est  le  S. 
penduliflorum  Thouars.  (D.  G.) 

*SPIROSTIGMA.  bot.  ph  — Genre  créé, 
dans  la  famille  des  Acanlhacées,  par  M.  Nees 
d’Esenbeck  (mEndl.  et  Mart.  Fl.  Brasil. , 
fasc.  VII,  p.  83;  Prodr.,  t.  XI,  p.  308  ) 
pour  une  plante  herbacée  vivace,  du  Brésil, 
dont  la  tige  est  très  hérissée  ,  ainsi  que  les 
épis  de  fleurs.  Sa  corolle  est  petite  ,  à  peu 
près  glabre,  en  entonnoir,  à  limbe  presque 
régulier;  son  stigmate  est  à  deux  lèvres, 
dont  l’inférieure  est  linéaire,  membraneuse, 
enroulée,  tandis  que  la  supérieure  ressemble 
à  une  petite  dent.  L’espèce  unique  de  ce 
genre  est  le  S.  hirsutissimum  Nees  ab 
Esenb.  (D.  G.) 

*SPIROSTOME.  infus.  —  Genre  établi 
par  M.  Ehrenberg  dans  sa  famille  des  Tra- 
chéliens,  ainsi  que  les  Bursaires,  et  que  nous 
plaçons  ensemble  dans  celle  des  Bursariens. 
Le  type  de  ce  genre  ( Sp .  ambiguum )  est  un 
grand  infusoire  d’eau  douce  long  de  trois 
quarts  de  millimètre  jusqu’à  deux  milli¬ 
mètres;  tantôt  cylindrique,  un  peu  renflé 
au  milieu  et  tournant  sur  son  axe;  tantôt 
fortement  tordu  et  replié  diversement 
comme  un  cordon;  mais  changeant  de 
forme  à  chaque  instant  en  glissant  entre  les 
obstacles  qu’il  rencontre.  Il  est  couvert  de 
cils  vibratiles  disposés  parallèlement ,  sui¬ 
vant  les  stries  obliques  de  la  surface,  et  il  a 
une  bouche  située  latéralement  au  delà  du 
milieu  ,  à  l’extrémité  d’une  rangée  de  cils 
plus  forts.  Cet  infusoire,  bien  visible  à  l’œil 
nu,  se  multiplie  quelquefois  dans  les  ma¬ 
rais  à  tel  point  qu’il  produit,  près  de  la  sur- 


774 


SP1 


SPI 


face,  des  nuages  qui  semblent  formés  de 
particules  blanchâtres.  Cet  infusoire,  vu 
par  tous  les  micrographes,  avait  été  nommé 
Chenille  dorée  par  Joblot;  Millier  le  plaça 
dans  son  genre  Trichode ,  sous  le  nom  de 
Trichoda  ambigua;  Bory  Saint-Vincent  le 
nomma  Lemophra  ambigua  puis  Oxy tricha 
ambigua.  M.  Ehrenberg,  enfin,  avant  d’en 
faire  le  genre  Spirostome  ,  l’avait  nommé 
Trachelius  ambiguus  en  1830,  Holophrya 
ambigua  en  1831  ,  et  Bursaria  ambigua  en 
1833.  (Duj.) 

*  SFIROSTRACA  (oTTtïpoi ,  spire  ;  oo-Tpa** 
xov ,  coquille  ).  moll.  —  Genre  de  Céphalo¬ 
podes  Décacères  établi  par  M,  BrandtfBrandt, 
und  Ratzeburg,  Getr.  Darst.,  1829).  (G.  B.) 

*  SPIROSTREPHOIV  (  (jnCpa  ,  spire  ; 

a-lpc'cpùj  ,  se  tourner),  myriap.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Diplopodes ,  de  la  famille  des 
lulides,  établi  par  M.  Brandt,  et  non  adopté 
par  M.  P.  Gervais  dans  le  tome  IVe  de  son 
Histoire  naturelle  des  Insectes  aptères.  Cette 
coupe  générique  est  considérée  par  ce  natu¬ 
raliste  comme  synonyme  de  celle  de  Cam- 
bala  (Voyez  ce  mot).  (H.  L.) 

*S  I»  1 11  ()  s  T  il  15  P T  1 1)  E  A .  myriap.  — 
M.  Brandt,  dans  le  tome  VI  du  Bull,  de  la 
Soc.  de  Mosc.,  donne  ce  nom  à  une  tribu 
de  la  classe  des  Myriapodes ,  qui  n’a  pas  été 
adoptée  par  M.  P.  Gervais  dans  le  tome  IVe 
de  son  Hisl.  nat.  des  Ins.  apt.  (H.  L.) 

*  SPIROSTREPTUS  (  ^tTo a ,  spire  ; 

alpenVoç,  qui  se  roule),  myriap.  —  Cette 
coupe  générique,  qui  appartient  à  l’ordre 
des  Diplopodes  et  à  la  famille  des  lulides ,  a 
été  établie  par  M.  Brandt,  aux  dépens  des 
Iulus  des  auteurs  anciens.  Dans  cette  coupe 
générique,  les  antennes  sont  courtes,  à 
articles  infundibuliforrnes  ;  les  yeux  sont 
transverses;  les  côtés  latéraux  du  prothorax 
sont  allongés  ou  dilatés.  Ce  genre  renferme 
un  assez  grand  nombre  d’espèces,  parmi 
lesquelles  je  citerai  le  Spirostreptus  melano- 
pygus  Brandt,  qui  a  pour  patrie  le  cap  de 
Bonne-Espérance.  (H.  L.) 

*  SPIROTÉX1E.  Spirotœnia  (  crneïpa  , 
spire;  z aiv  fa,  bandelette),  bot.  cr.  —  (Phy- 
cées).  Nous  avons  imposé  ce  nom  à  un  genre 
delà  tribu  des  Desmidiées  qui  a  pour  caractè¬ 
res:  Corpuscules  cylindracés,  renfermant  un 
endochrorne  allongéen  bandeletteplane,  con¬ 
tournée  en  spirale.  En  examinant  l’espèce  S. 
condensata  Bréb.,  qui  nous  a  déterminé  à 


créer  ce  genre,  on  croit  voir  un  article  isolé 
d’un  filament  de  Spirogyra  à  spire  sim¬ 
ple,  mais  la  masse  endochromique  n’est  ni 
dentelée  ni  canaliculée,  et  son  mode  de  re¬ 
production  par  déduplication  montre  que 
cette  Algue  microscopique  appartient,  aux 
Desmidiées  qui,  du  reste,  doivent  se  ranger 
près  des  Conjuguées. 

Le  Spirotœnia  croît  dans  les  eaux  des 
marais  tourbeux  avec  les  Closterium,  Penium, 
Docidium,  Tetmemorus,  avec  lesquels  il  a  de 
grands  rapports.  (Bréb.) 

*SPiROTROPIS.  bot.  ph. — Genre  de  la 
famille  des  Légumineuses  -  Papilionacées  , 
tribu  des  Dalbergiées ,  créé  par  M.  Tulasne 
( Archives  du  Muséum ,  t.  IV,  p.  113)  pour 
le  Swartzia  longifolia  DC. ,  arbre  qui  croît 
naturellement  dans  les  grandes  forêts  de  la 
Guiane  française,  et  auquel  l’auteur  a  donné 
le  nom  de  S.  Candollei.  (D.  G.) 

♦SPIRULACÉES,  SPIRELÉES  et  SPÏ- 
RELIDES.  moll.  —  Famille  de  Céphalo¬ 
podes  décapodes  à  deux  branchies,  compre¬ 
nant  les  genres  Spirule  et  peut-être  Spiru- 
lirostre.  Il  est  caractérisé  par  la  présence 
d’une  coquille  cloisonnée  et  munie  d’un 
Siphon  ,  laquelle  est  engagée  à  l'extrémité 
postérieure  du  corps.  M.  Al.  d’Orbigny  avait 
d’abord  institué  cette  famille  sous  le  nom 
de  Spirulées  dans  son  ordre  des  Sipboni- 
fères,  qui  comprenait  aussi  les  Nautiles; 
mais  plus  récemment,  avant  toutefois  l’é¬ 
tablissement  de  son  genre  Spirulirostre ,  il 
plaça  plus  convenablement  cette  même 
famille,  qu’il  nomme  maintenant  Spirulides, 
dans  l’ordre  des  Décapodes.  (Duj.) 

SPIRULE.  moll.  —  Genre  de  Mollus¬ 
ques  céphalopodes ,  type  de  la  famille  des 
Spirulides,  caractérisé  par  la  présence  d’une 
coquille  blanche,  mince  ,  presque  transpa¬ 
rente,  nacrée  à  l’intérieur,  cylindrique, 
multiloculaire,  partiellement  contournée  en 
une  spirale  discoïde,  dont  les  tours  sont 
écartés  ou  disjoints;  les  cloisons  également 
espacées  sont  concaves  en  dehors  et  traver¬ 
sées  par  un  siphon  ventral  interrompu; 
l’ouverture  est  orbiculaire.  L’animal  rap¬ 
porté  de  l’océan  Austral  par  Pérou ,  qui  le 
décrivit  et  le  figura  fort  peu  exactement,  a 
été  mieux  décrit  par  Roissy  et  par  Lamarck  , 
qui,  successivement,  eurent  entre  les  mains 
l’objet  même  rapporté  par  Pérou  ;  c’est  un 
céphalopode  muni ,  comme  la  Seiche ,  de  dix 


SPI 


SPI 


775 


ras  en  couronne  autour  de  la  tête,  dont 
deux  plus  longs  que  les  autres.  La  majeure 
partie  de  son  corps,  revêtu  du  sac  ou  man¬ 
teau  ,  est  en  dehors  de  la  coquille,  la¬ 
quelle  est  comme  enchâssée  à  l'extrémité 
postérieure,  retenue  latéralement  par  la 
partie  épaisse  du  corps,  et  revêtue  sur  le  dos 
et  en  dessous  par  une  couche  mince  du  man¬ 
teau.  Des  deux  côtés  du  corps  se  trouve  une 
nageoire  tout  à  fait  terminale,  et  la  cavité 
branchiale  contient  une  seule  paire  de  bran¬ 
chies.  Ces  derniers  détails  sont  le  résultat 
des  observations  de  M.  de  Blainville  sur 
des  Spirules  mutilées  et  manquant  de  tête, 
qui  avaient  été  rapportées  par  MM.  Robert 
et  Léclancher.  La  Spirule  avait  été  classée 
par  Linné  dans  le  genre  Nautile  {N.  Spirula ). 
La  plupart  des  naturalistes  suivirent  cet 
exemple;  maïs  Lamarck ,  le  premier,  en  fit 
le  type  d’un  genre  particulier,  qui  a  été 
généralement  adopté.  Cet  illustre  zoologiste 
rangea  le  genre  Spirule  dans  sa  famille  des 
Lituoiacées  ou  Lituolées  avec  diverses  co¬ 
quilles  de  Rhizopodes  ou  Foraminifères ,  et 
primitivement  aussi  avec  les  Hippurites  et 
les  Orthocères;  on  conçoit  donc  que  cette 
famille  a  dû  disparaître  de  la  classifica¬ 
tion.  (Duj.) 

SPIRULEES.  MOLL. —  Voy.  SPIRULACÉES. 

SPIP.ULIDES.  MOLL.  —  Voy.  SPIRULA¬ 
CÉES. 

SP!RULI1\E.  Spirulina  (diminutif  de 
a-rnTpa,  spire),  bot.  cr. — (Phycées).  Genre 
d’Alguesdela  tribu  des Oscillariées, établi  par 
Turpin  et  adopté  par  M.  Külzing  avec  les 
caractères  suivants:  Filaments  oscillants, 
contournés  en  spirale.  Ces  Algues,  dont  on 
connaît  environ  dix  espèces,  sont  très  re¬ 
marquables  par  la  forme  de  leurs  filaments 
roulés  en  ressort  à  boudin.  Elles  habitent  les 
eaux  douces  et  saumâtres.  (Bréb.) 

*SPIRUL1R0STRE.  moll.—  Genre  de 
Mollusques  céphalopodes  décapodes,  inter¬ 
médiaire  entre  les  Seiches  et  les  Spirules, 
et  devant  probablement  faire  partie,  avec  ce 
dernier  genre,  de  la  famille  des  Spirulides. 
Ce  genre  a  été  établi  par  M.  Aie.  d’Orbigny 
sur  un  débris  fossile  trouvé  par  M.  Bellardi 
dans  le  terrain  tertiaire  moyen  à  Turin.  Ce 
qu’on  en  connaît  est  un  gros  rostre  calcaire, 
très  épais  à  la  base,  pointu  au  sommet,  ayant 
la  plus  grande  analogie  avec  ie  hcc  des  Sei¬ 
ches  fossiles  du  terrain  tertiaire  parisien;  il 


est  plein  dans  la  plus  grande  partie  de  sa 
longueur  à  partir  de  la  pointe,  mais  vers 
la  base  ,  il  est  creusé  d’une  cavité  conique  , 
étroite,  recourbée  sur  elle-même  en  demi- 
spirale,  et  remplie  de  cloisons  transverses, 
espacées,  comparables  à  celles  de  la  Spirule, 
et  pareillement  traversées  par  un  siphon 
ventral.  Au-devant  de  la  cavité  basilaire  de 
ce  rostre  s’élève,  en  outre,  une  protubé¬ 
rance  médiane  obtuse  et  rugueuse.  On  peut 
donc  considérer  ce  rostre  comme  un  osse¬ 
let  interne,  ou  plutôt  comme  une  coquille 
analogue  à  celle  de  la  Spirule,  et  l’on  peut 
caractériser  par  la  présence  de  cette  coquille  le 
genre  Spirulirostre,  qui,  très  probablement, 
était  également  un  Céphalopode  décapode, 
et  qui,  par  son  organisation,  établissait 
le  passage  entre  les  Seiches  et  les  Spi¬ 
rules.  (Duj.) 

SPISSIPÈDES.  ins.  — Division  de  la  fa¬ 
mille  des  Aradides,  tribu  des  Réduviens,  de 
l’ordre  des  Flémiptères,  établie  par  MM. 
Amyot  et  Serville,  et  correspondant  à  notre 
groupe  des  Phymatites.  Voy.  ce  mot.  (Bl.) 

SPISSïROSTRES.  ins  —MM.  Amyot  et 
Serville  {Ins.  hémipt.  ,  Suites  à  Buffon)  dé¬ 
signent  ainsi ,  dans  la  tribu  des  Scu  tel  lé- 
riens  ,  une  division  ou  race  comprenant  les 
genres  Jso/ms  Burm.,  Stirelrus  Lap.,  Stire- 
trosoma  Spin.,  Discocera  Lap.  de  Cast.,  Ca- 
zira  Am.  et  Serv.,  Platynopus  Am.  et  Serv., 
Coryzorliaphis  Spin.,  Phyllochirus  Spin., 
Canthecona  Am.  et  Serv.,  Catoslyrax  Am. 
et  Serv.,  Picromerus  Am.  et  Serv.,  Arma 
Hahn.,  Jalla  Hahn.,  et  7Àcrona  Am.  et 
Serv.  (Bl.) 

*  SPISIL.i.  moll.  —  Genre  de  Mollus¬ 
ques  Acéphales  de  la  famille  des  Mactracées, 
établi  par  M.  Gray  {Loud.  Mag.,  I,  1837). 

(G.  B.) 

*SPITZELIA.  bot.  ph  — Ce  genre,  pro¬ 
posé  par  M.  Schultz  dans  la  famille  des 
Cornposées-Chicoracées  ,  est  généralement 
regardé  comme  rentrant ,  en  qualité  de  sy¬ 
nonyme,  dans  les  Picris  Lin.  Néanmoins  De 
Candolle  ,  qui  en  fait  la  deuxième  section 
des  Picris  ,  se  demande  si  ce  ne  serait  pas 
un  genre  à  part.  (D.  G.) 

SP1XIA.  bot.  ph.  —  Le  genre  ,  admis 
sous  ce  nom  par  Leandro  de  Sacramento  , 
se  rattache,  comme  synonyme  ,  aux  Pera 
Mutis,  famille  des  Euphorbiacées.  Et  quant 
au  Spixia  de  Schrank  ,  on  en  fait  un  sy- 


776 


SPO 


SPL 

nonyme  de  Cenlrathèrum  Cassi.,  famille  des 
Composées-Vernoniacées.  (D.  G.) 

SPIZA,  Ch.  Bonap.  ois.  —  Synonyme  de 
Passerina  Vieil  1 .  (Z.  G.) 

*SPIZÆ.  ois.  —  Nom  que  porte,  dans  la 
méthode  deRitgen,  une  section  de  la  famille 
des  Fringillidées  qui  comprend,  en  grande 
partie,  les  Passerines  de  Vieillot  et  les  espèces 
du  genre  Spiza  du  prince  Charles  Bonaparte. 

(Z.  G.) 

SPIZAÈTE.  Spizaetus ,  Vieillot,  ois.  — 
Synonyme  d ' Aigle- Autour  G.  Cuvier.  Voy . 
ce  mot.  (Z.  G.) 

*SPIZASTPK,  Lesson.  ois. — Synonyme  de 
Falco  Temminck.  —  Genre  établi  sur  le  Falco 
alricapillus  G.  Cuvier  (Temminck,  pi.  col. 
79).  (Z.  G.) 

*SPIZELLA.  Ch.  Bonap.  ois.— Synonyme 
de  Passerina  Vieillot,  Fringilla  Wils.  — ■ 
Genre  ayant  pour  type  la  P.  pusilla  de  Wil¬ 
son  (Ann.  ornith .,  pl.  fig.  2).  (Z.  G.) 

SPLACHNE.  Splachnum.  (Par  corrupt. 
de  anAàyxva,  viscères),  bot.  cr.  (Mousses).  — 
Ce  genre  est  un  des  plus  notables  parmi  les 
Mousses  acrocarpes;  il  forme  le  type  de  la 
tribu  des  Splachnées.  C’est  à  Linné  que 
remonte  sa  fondation,  mais  depuis  lors,  il  a 
subi  bien  des  modifications.  Une  capsule 
égale,  sans  anneau,  variable  dans  sa  forme, 
mais  le  plus  souvent  petite  et  cylindracée, 
et  toujours  munie  d’une  apophyse  renflée 
en  poire  ou  épanouie  en  ombrelle  ;  un  pé- 
ristome  simple,  composé  de  16  dents  assez 
grandes,  lancéolées,  rapprochées  par  paires 
et  en  partie  soudées ,  réfléchies  en  dehors 
contre  la  capsule  dans  la  sécheresse,  dres¬ 
sées  et  même  conniventes  dans  les  temps 
humides;  un  opercule  court,  obtus;  une 
coiffe  petite ,  conique,  entière  ou  lacérée 
ça  et  là  à  la  base;  des  fleurs  dioïques , 
rarement  monoïques;  enfin  une  columelle 
en  tête,  faisant  saillie  hors  de  la  capsule; 
tels  sont  les  caractères  de  ce  genre  inté¬ 
ressant,  qui,  après  ses  divers  démembre¬ 
ments,  ne  se  compose  plus  aujourd’hui  que 
de  six  espèces,  toutes  européennes,  mais 
dont  les  deux  plus  belles,  les  S.  V.  rubrum 
et  luteum  ,  n’ont  encore  été  cueillis  qu’en 
Suède  et  en  Norwége.  Ces  plantes  se  plai¬ 
sent  particulièrement  sur  la  fiente  des  ani¬ 
maux.  (C.  M). 

*SPLACHNÉES.  bot.  cr.  (Mousses). — 
On  désigne  sous  ce  nom  une  tribu  de  la 


division  des  Mousses  acrocarpes ,  laquelle 
tribu  se  compose  de  onze  genres  (Voy.  l’art. 
mousses).  M.  Karl  Müller  n’en  fait  qu’une 
sous-tribu  de  ses  Funarioïdées.  (C.  M.) 

SPLACHNUM.  bot.  cr.  —  Nom  latin  du 
genre  Splachne. 

*S  PL  A  NC  NO  Ml  CES.  bot.  cr.  —  Genre 
créé  par  M.  Corda  dans  la  famille  des  Gas- 
téromycètes  de  Fries ,  et  qui  appartient  aux 
Basidiosporées-Entobasides ,  tribu  des  Hys- 
térangiés,  dans  la  classification  de  M.  Lé- 
veillé.  M.  Endlicher  le  rapporte  avec  doute 
comme  synonyme  du  Mylitta,  Fries.  (M.) 

*SPLANCNONEMA.  bot.  cr.  —  Genre 
établi  par  M.  Corda,  dans  la  famille  des 
Pyrenomycètes  de  Fries,  et  qui  appartient 
aux  Thécasporés-Endoihèques  ,  tribu  des 
Sphériacés ,  dans  la  classification  de  M.  Lé- 
veillé.  M.  Endlicher  en  fait  un  simple  sy¬ 
nonyme  des  Sphéries.  (M.) 

*  SPODIOPOGON  ,  Trin.  bot.  ph.  — 
Synonyme  d 'Ischœmum  Lin. 

SPOD1TE  (de  anoSoç,  cendre),  min.  — 
Nom  donné  par  M.  Cordier  aux  cendres 
blanches  des  Volcans,  qui  paraissent  venir 
de  la  désagrégation  des  roches  leucosti- 
niques.  Voy.  roches,  t.  XI,  p.  160.  (Del.) 

SPODUMÉNE  (de  cttcoSoS  ,  couvrir  de 
cendres),  min.  —  D’Andrada  a  donné  ce  nom 
à  un  minéral  qui  se  couvre  de  cendres  lors¬ 
qu’on  le  traite  au  chalumeau ,  et  qui  n’est 
rien  autre  chose  que  le  Triphane  d’Haüy  , 
Silicate  alumineux  à  base  de  lithine.  De¬ 
puis,  on  a  donné  le  nom  de  Spodumène  à 
base  de  soude  à  l’Oligoclase,  qui  a  la  même 
composition  atomique  que  le  Triphane,  et 
semble  n’en  différer,  du  moins  au  point  de 
vue  chimique,  que  par  la  substitution  de  la 
soude  à  la  lithine.  Voy.  triphane  et  oligo- 
clase.  (Del.) 

*SPOGGODIA.  polyp.  —  Genre  établi  par 
M.  Lesson  pour  un  Polype  alcyonien  ( Sp . 
celosia) ,  que  M.  Milne-Edwards ,  dans  ses 
annotations  à  la  dernière  édition  de  La- 
marck ,  regarde  comme  identique  au  Xe- 
nia  cœrulea  de  M.  Ehrenberg  ,  et  comme 
devant  faire  partie  du  genre  Nephtée.  C’est 
une  agrégation  de  Polypes  présentant  une 
portion  basilaire  ou  commune  membra¬ 
neuse,  et  des  branches  terminales  hérissées 
de  longs  spiculés  roses  qui  dépassent  de 
beaucoup  la  surface,  et  forment  à  la  base 
de  chaque  polype  des  faisceaux  d’épines. 


SPO 


SPO 


777 


Les  Polypes  ont  huit  tentacules  pectinés  à 
la  base  desquels  on  voit  des  lignes  en  che¬ 
vrons  formées  par  des  spiculés,  (Duj.) 

* SPOGOSTYLUM  (  oTToyyo^ ,  éponge  ; 
aTuÀo; ,  stylet),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Diptères,  de  la  famille  des  Tanystomes, 
tribu  des  Bombyliers,  créé  par  M.  Macquart 
(Dipt.  caul.,  II,  1,  1840).  (E.  D.) 

SPONDIACÉES.  Spondiaceœ.  bot.  ph. — 
Le  grand  groupe,  autrefois  famille,  desTé- 
rébinlhacées,  a  été  partagé  en  plusieurs. 
Quelques  uns  ont  été  exposés  séparément; 
d’autres  renvoyés  à  l’article  Térébinthacées 
(voy.  ce  mot),  pour  mieux  faire  voir  leurs 
rapports  et  leurs  différences.  Nous  y  ren¬ 
voyons  aussi  pour  les  Spondiacées.  (Ad.  J.) 

SPONDIAS.  Spondias.  bot.  ph. —  Genre 
de  la  petite  famille  des  Spondiacées,  rangé 
par  Linné,  d'abord  ( Généra  ,  5e  éd.,  n°  453) 
dans  l’Ennéandrie-trigynie  ,  et,  plus  tard  , 
dans  la  Décandrie-pentagynie  de  son  sys¬ 
tème  Il  est  formé  d’arbres  propres  aux  con¬ 
trées  intertropicales  ,  dont  les  feuilles  sont 
alternes,  pennées  avec  foliole  impaire  ;  dont 
les  fleurs  polygames ,  blanches  ou  rouges, 
forment  des  panicules  axillaires  et  termi¬ 
nales.  Ces  fleurs  ont  un  calice  petit,  coloré, 
quinquéfide  ou  quinquédenté  ;  cinq  pétales 
étalés,  insérés  sur  le  bord  d’un  disque  légè¬ 
rement  crénelé  ;  dix  étamines  insérées  de 
même;  un  ovaire  sessile,  à  cinq  loges  uni- 
ovulées,  surmonté  de  cinq  styles  épais  et 
très  courts  que  terminent  autant  de  stig¬ 
mates  obtus.  Le  fruit  de  ces  végétaux  est 
un  drupe  charnu,  dont  le  noyau  ligneux 
présente  cinq  loges  monospermes  et  cinq 
lobes  soudés  entre  eux  le  long  de  l’axe  ,  ou 
seulement  à  leur  base,  et  garnis  ,  sur  leur 
face  externe,  de  fibres  ou  de  pointes. 

Ces  différences  dans  le  noyau  ont  servi  à 
diviser  le  genre  Spondias  en  deux  sous- 
genres. 

a.  Mombin.  DC.  Loges  du  noyau  presque 
lisses  extérieurement,  unies  entre  elles  par 
leur  côté  axile.  A  ce  sous-genre  appartien¬ 
nent  deux  espèces  intéressantes  :  le  Spondias 
roüge  ,  Spondias  purpurca  Lin.  ,  arbre  des 
parties  chaudes  de  l’Amérique  et  des  An¬ 
tilles,  où  il  porte  les  noms  de  Prunier  d'Es¬ 
pagne,  Plumb-tree ,  à  cause  de  son  fruit 
oblong ,  de  la  grosseur  d’une  prune,  rouge 
sur  le  côté  qui  a  été  frappé  par  le  soleil  , 
jaune  de  l’autre.  Ses  feuilles  pennées  avec 


foliole  impaire  ont  le  pétiole  commun  com¬ 
primé  ;  ses  fleurs  sont  disposées  en  grappes 
simples.  La  pulpe  de  son  fruit  a  une  saveur 
aigrelette  et  aromatique  ;  elle  est  peu  abon¬ 
dante  à  cause  de  la  grosseur  du  noyau.  On 
s’en  sert  surtout  pour  faire  des  confitures  et 
des  gelées.  —  Le  Spondias  jaune  ,  Spondias 
lutea  Lin.  (S.  Mombin  Jacq.  ),  appartient 
aussi  aux  Antilles,  où  il  porte  le  nom  de 
Mombin.  Ses  feuilles  pennées  avec  impaire 
ont  le  pétiole  commun  cylindrique  ;  ses 
fleurs  sont  disposées  en  grappes  rameuses  , 
paniculées.  Le  fruit  de  cet  arbre  est  jaune- 
orangé  ,  à  peu  près  de  la  grosseur  et  de  la 
forme  d’une  prune  mirabelle.  11  est  estimé 
des  habitants  des  Antilles,  bien  qu’en  géné¬ 
ral  les  Européens  le  trouvent  fort  médiocre. 
Il  en  est  de  même  du  fruit  d’une  espèce  qui 
a  été  décrite  par  Tussac  ( Flore  des  Antilles  , 
torn.  III,  tab.  8  )  sous  le  nom  Spondias  Ci- 
rouella.  Ces  deux  dernières  espèces  sont  re¬ 
marquables  par  l’extrême  facilité  avec  la¬ 
quelle  elles  reprennent  de  bouture  ;  ainsi 
on  s’en  sert  pour  faire  des  haies  en  très 
peu  de  temps;  il  suffit  d’en  planter  des 
branches,  pour  qu’elles  poussent  aussitôt  des 
racines.  Tussac  dit  même  qu’une  branche 
chargée  de  fruits  verts  ,  mise  en  terre  , 
n’interrompt  même  pas  la  maturation  de  ses 
fruits. 

b.  Cytherœa  DC.  Noyau  hérissé  de  lon¬ 
gues  pointes  ligneuses,  ayant  ses  loges  unies 
entre  elles  seulement  par  leur  base.  Ce  sous- 
genre  est  fondé  sur  le  Spondias  doux  ,  Spon¬ 
dias  dulcis  Forst.  (S.  Cytherœa  Sonner.  ), 
connu  sous  le  nom  d’arbre  de  Cylhère.  Cet 
arbre  est  très  abondant  dans  les  îles  de  la 
Société,  dont  les  naturels  le  nomment  Vy. 
De  là  il  a  été  transporté  par  Commerson  à 
File  de  France,  où  il  est  cultivé  depuis  cc 
temps.  Ses  feuilles  pennées  avec  impaire  ont 
11-13  folioles  ovales-oblongues,  acuminées, 
dentées  en  scie  ,  et  leur  pétiole  commun  est 
cylindrique.  Son  fruit  est  en  grappes,  à  peu 
près  de  la  grosseur  d’un  Citron  moyen,  On 
lui  a  donné  le  nom  vulgaire  de  Pomme  de 
Cylhère.  Il  a  une  saveur  agréable  ,  un  peu 
aigrelette  ,  qu’on  a  comparée  à  celle  de  la 
Pomme  de  reinette.  On  le  mange  soit  cru  , 
en  ayant  la  précaution  de  ne  pas  y  mordre, 
à  cause  des  pointes  qui  hérissent  son  noyau, 
soit  cuit  ou  en  confitures.  Le  bois  de  ce 
Spondias  est  blanc  et  dur  ;  les  naturels  des 

98 


T.  XI. 


SPO 


SPÜ 


778 

lies  de  la  Société  l’emploient  pour  la  cons¬ 
truction  de  leurs  pirogues.  Il  découle  même 
de  son  écorce  un  suc  résineux,  qui  se  con¬ 
crète  à  l’air,  et  qui  sert  à  calfater  les  em¬ 
barcations.  Cet  arbre  se  reproduit  naturel¬ 
lement,  dans  son  pays  natal,  avec  une  faci¬ 
lité  souvent  fâcheuse  pour  les  cultures.  Il 
reprend  aussi  de  boutures  avec  une  grande 
rapidité.  (P.  D.) 

*SPONDYCLAmUM.  bot.  cr.  —  Genre 
établi  par  M.  Martius  ,  dans  la  famille  des 
Hyphomycètes,  pour  de  petits  Champignons 
qui  se  développent  sur  les  végétaux  pourris. 
II  appartient  aux  Trichosporés-AIeurinés  , 
tribu  des  Ménisporés  ,  dans  la  classification 
de  M.  Léveillé.  (M.) 

SPONDYLE.  Spondylis  (Spondylis,  sorte 
de  serpent),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  sub  -  pentamères ,  famille  dès 
Longicornes,  tribu  des  Prioniens,  établi  par 
Fabricius  ( Syslema  Eleutheratorum,  t.  II  , 
p.  376),  et  généralement  adopté  depuis. 
Quelques  auteurs  modernes  pensent  que  cet 
insecte,  ainsi  que  quelques  autres  espèces, 
doivent  former  un  petit  groupe  naturel  ,  se 
détachant  de  la  tribu  dont  il  est  question, 
leur  corselet  étant  presque  globuleux,  sans 
rebords  et  dépourvu  de  dents  ou  d’épines. 
Deux  espèces  sont  rapportées  à  ce  genre  :  les 
S.  bupresloïdes  ( Atlelabus ),  Lin.  ,  et  upi- 
formis,  Esch.  La  première  est  propre  à  la 
France,  à  l’Allemagne,  et  la  deuxième  à  la 
côte  occidentale  de  l’Amérique  septentrio¬ 
nale.  La  larve  et  l’insecte  parfait  vivent 
dans  l’intérieur  des  pins  et  des  sa¬ 
pins.  (C.) 

SPOXDYÏÆ,  moll.  —  Genre  de  Mollus¬ 
ques  conchifères  marins  monomyaires  ,  de 
la  famille  des  Pectinides,  présentant  les 
caractères  suivants  :  la  coquille  est  inéqui- 
valve,  adhérente,  auriculée ,  hérissée  ou 
rude,  à  crochets  inégaux;  la  valve  infé¬ 
rieure  a  une  facette  cardinale,  externe, 
aplatie,  très  remarquable,  qui  grandit  avec 
l’âge,  et  qui  est  divisée  par  un  sillon  lon¬ 
gitudinal  communiquant  avec  la  fossette  du 
ligament  qui  est  à  la  base  interne  de  cette 
grande  facette.  La  charnière  a  deux  fortes 
dents  en  crochet  sur  chaque  valve  ,  et  une 
fossette  médiane  pour  le  ligament  qui  est 
interne.  L’animal,  bien  décrit  par  Poli,  est 
plus  ou  moins  épais,  ovalaire,  avec  le  man¬ 
teau  fendu  dans  toute  sa  largeur,  et  bordé 


de  corpuscules  qu’on  a  pris  pour  des  yeux 
comme  ceux  des  Peignes.  Les  feuillets 
branchiaux  sont  également  au  nombre  de 
quatre;  la  bouche  est  bordée  par  une  lèvre 
épaisse  et  frangée  ou  munie  de  tentacules 
rameux,  mais  sans  palpes  labiaux.  Le  Spon- 
dyle  possède,  en  outre,  un  pied  rudimen¬ 
taire  sans  byssus.  Le  genre  Spondyle  a  été 
établi  par  Linné,  qui,  dans  ses  premières 
éditions,  le  confondait  avec  les  huîtres.. 
Depuis  lors,  il  a  été  admis  par  tous  les 
zoologistes,  et  les  travaux  de  Poli  ont  prouvé 
qu’il  est,  en  quelque  sorte,  intermédiaire 
entre  les  Huîtres  et  les  Peignes.  Les  Spon- 
dyles  se  trouvent  fossiles  dans  les  terrains 
secondaires  et  tertiaires;  mais  ceux  du  ter¬ 
rain  crétacé  offrent  cette  particularité  fort 
curieuse  que  la  partie  externe  du  test  a 
seule  subsisté,  et  que  la  partie  îamelleuse 
interne  a  été  détruite  pendant  la  fossilisa¬ 
tion  ,  comme  cela  s’observe  aussi  pour  les 
Hippurites  et  les  Sphérulites  fossiles  du 
même  âge.  il  en  résulte  que  la  coquille  est 
plus  mince,  surtout  au  sommet,  où  elle  est 
souvent  perforée,  et  qu’elle  ne  montre  plus 
de  traces  de  la  charnière,  ni  de  l’impression 
musculaire.  Lamarck  en  avait  fait  le  genre 
Podopside  (Voÿ.  ce  mot);  mais  M.  Deshayes, 
en  examinant  les  caractères  du  moule  in¬ 
terne  de  ces  prétendues  Podopsides,  a  été 
à  même  de  reconstruire,  en  quelque  sorte, 
la  coquille  primitive,  et  a  prouvé  que  c’é¬ 
tait  un  vrai  Spondyle.  Le  même  zoologiste 
a  été  conduit  aussi  par  d’autres  observations 
à  réunir  au  Spondyle  le  genre  Plicatule.  Le 
type  du  genre  Spondyle  (Sp.  Gœderopus ), 
Sp.  pied  d’âne,  est  une  belle  coquille  longue 
de  8  à  10  centimètres,  d’une  couleur  rou¬ 
geâtre  ou  orangée  assez  vive,  qui  habite  la 
Méditerranée.  —  Voy.  l’atlas  de  ce  Diction¬ 
naire  ,  Mollusques,  pi.  8.  (Duj.) 

SPONDYLES.  mam.  —  Des  vertèbres 
fossiles  de  Mammifères  ont  quelquefois 
reçu  cette  dénomination.  (E.  D.) 

SPONDYLOITE  ,  SPONDYLOLITE  et 
SPONBYLOLÏTHE.  moll.  —  Nom  donné 
à  des  portions  détachées  d’Ammonile  ou  de 
Nautile,  et  correspondant  aux  intervalles 
des  cloisons,  dont  les  bords  sinueux  leur 
donnent  quelque  ressemblance  avec  des 
vertèbres  fossiles.  (Duj.) 

*SP0NI)YLL11ÏJS  (cnxovSvlo;,  spondyle  ; 
o vp«,  queue),  rept.  —  M.  Fitzinger  (Aw. 


SR) 


SR) 

Class.  Repl.,  1826)  donne  celte  dénomi¬ 
nation  à  l’une  des  subdivisions  du  genre 
naturel  des  scinques  (boy.  ce  mol).  (E.  D.) 

SPONGIA.  zoom.  —  Nom  générique  des 
Ei  ’ünges.  Voy.  ce  mot.  (G.  13.) 

SPONGIAIRES  et  SPONGIÉES.  polyp. 
—  Ordre  ou  plutôt  classe  de  Zoophytes  ou 
Amorphozoaires ,  comprenant  les  éponges  et 
toutes  les  autres  productions  analogues  du 
règne  animal ,  dans  lesquelles  l’individua¬ 
lité  a  complètement  disparu  ,  sinon  dans 
les  corps  reproducteurs.  Les  caractères  et 
la  classification  de  ces  êtres  ont  été  traités  à 
l’art,  éponge  [Voy-,  ce  mot).  (Duj.) 

SPONGILLE.  polyp.  —  Genre  de  Spon¬ 
giaires  d’eau  douce,  établi  par  Larnarck  qui 
le  plaçait  à  tort  dans  sa  section  des  Polypiers 
fluviatiles  avec  l’Alcyonelle,  et  qui  en  dis¬ 
tinguait  trois  espèces  qui  vraisemblable¬ 
ment  doivent  être  réunies;  car,  suivant  la 
saison  et  suivant  le  site  où  elle  s’est  déve¬ 
loppée,  la  Spongille  présente  les  divers  carac¬ 
tères  qui  ont  été  assignés  à  chacune  de 
ces  espèces.  A  son  début,  elle  est  verte, 
plueheuse,  toute  pénétrée  de  spiculés,  et 
forme  sur  les  corps  submergés  des  couches 
peu  convexes,  molles  et  drapées;  plus  tard  , 
de  cette  masse  formant  la  base,  il  s’élève 
des  branches  plus  ou  moins  saillantes  et 
quelquefois  rameuses  ,  larges  de  6  à  8  mil¬ 
limètres  ,  et  longues  de  6  à  10  centimètres. 
Enfin,  à  l’arrière  saison,  la  couleur  devient 
grisai re  ,  et  la  Spongille  se  remplit  de  corps 
reproducteurs  globuleux  jaunâtres,  sembla¬ 
bles  à  de  petites  graines  entremêlées  de 
spiculés,  et  destinées  à  reproduire  l’année 
suivante  d’autres  Spongilles;  mais  au  prin¬ 
temps  et  en  été  les  Spongilles  ont  deux  autres 
modes  de  développement;  l’un  qui  est  une 
sorte  de  division  spontanée,  l’autre  par 
des  corps  reproducteurs  ovoïdes,  diaphanes, 
revêtus  de  cils  vibratiles,  et  qui  avaient 
été  précédemment  pris  pour  des  Infu¬ 
soires.  Tout  récemment,  M.  Laurent,  dans 
un  travail  complet  sur  les  Spongilles,  a  vé¬ 
rifié  ce  qu’il  y  avait  de  vrai  dans  les  notions 
admises  par  ses  prédécesseurs,  et  a  ajouté 
un  grand  nombre  d’observations  nouvelles 
et  très  importantes.  Get  habile  naturaliste 
a  particulièrement  montré  comment  la  sub¬ 
stance  vivante  se  soulève  à  la  surface  de  la 
Spongille  en  tubes  d’abord  fermés  ,  et  qui , 
après  s’être  ouverts  à  l’extrémité,  devien- 


779 

nenl  le  siège  d’un  courant,  et  sont  d’ail¬ 
leurs  incessamment  variables.  Nous-même , 
quelques  années  auparavant,  nous  avions 
annoncé  que  des  parcelles  détachées  d’une 
Spongille  vivante  peuvent  sur  le  porte-objet 
du  microscope  émettre  des  prolongements 
ou  des  expansions  sarcodiques  comme  les 
Amides,  et  sont  quelquefois,  en  outre,  mu  ¬ 
nies  de  filaments  vibratiles  très  ténus,  ana  ¬ 
logues  aux  cils  vibratiles  des  Infusoires.  Le 
genre  Spongille  avait  d’abord  été  nommé 
Tupha  par  Oken  ,  puis  Epbydatie  par  La- 
mouroux.  Beaucoup  de  naturalistes  et  no¬ 
tamment  MM.  Gray  et  Linck,  rangent  les 
Spongilles  dans  le  règne  végétal  ;  mais  celte 
opinion  ne  peut  désormais  être  soutenue  en 
présence  des  observations  que  nous  venons 
de  rapporter.  Plus  récemment,  un  natura¬ 
liste  anglais,  M.  Hogg  a  émis  une  opinion 
encore  moins  plausible  sur  les  Spongilles, 
dans  lesquelles  il  avait  observé  des  larves 
auxquelles  il  attribuait  tous  les  phénomènes 
de  vitalités  observés  en  France.  (Duj.) 

*  S  PON  G 10  B  R  ANC  II  IA  oyyoç,  éponge; 
jS'pxy^o;,  branchie).  moll. — M.  AL  d’Orbigny 
indique,  sous  ce  nom  ,  un  genre  de  Mol¬ 
lusques  Ptéropodes,  qu’il  rapporte  à  sa 
deuxième  famille  ,  celle  des  Pneumoder- 
mides,  caractérisée  par  l’absence  de  coquille, 
l’existence  d’une  tête  distincte,  et  de  deux 
ou  quatre  ailes  à  la  jonction  de  la  tête  au 
corps.  Deux  cupules  réunies,  et  deux  ailes, 
distinguent  les  Spongiobranchia  des  genres 
de  la  même  famille  ,  Clio  ,  Pneumodermon 
et  Cymodocea  (d’Orb.,  Palcont.  Franc.  Ter. 
Crét.,  II,  p.  4,  1842).  (E.  Ba.) 

*SPONGIOCARPÉES.  bot.  cr.—  (Phy- 
cées).  Troisième  division  de  la  tribu  des 
Cryptonémées.  Voy.  pijycologie,  page  54. 

(G.  M.) 

SPONGIOLES.  bot.  ph.  —  De  Gan- 
dolle  a  nommé  ainsi  «  des  espèces  de  corps 
analogues  à  des  éponges,  et  très  facilement 
transméables  à  l’humidité  qu’ils  absorbent, 
sans  qu’on  puisse,  aux  microscopes  même 
les  plus  forts,  y  apercevoir  des  pores.  »  11  a 
distingué  «  les  Spongiolcs  radicales,  situées 
à  l’extrémité  de  toutes  les  moindres  divisions 
des  racines;  les  Spongioles  pistillaires  situées 
à  l’extrémité  du  pistil,  et  plus  connues  sous 
le  nom  de  Stigmate,  »  auxquelles  il  attri¬ 
bue  pour  fonction  d'absorber  la  liqueur 
fécondante;  les  Spongioles  séminales,  «  si- 


780 


S  PO 


SPO 


tuées,  dit-il,  sur  la  surface  externe  des 
graines,  et  chargées  d’absorber  l’eau  qui  doit 
les  faire  germer.  »  Ces  idées  du  célèbre  bota¬ 
niste  de  Genève  ont  été  aujourd’hui  singu¬ 
lièrement,  modifiées.  D’abord  les  prétendues 
Spongioles  séminales  sont  des  êtres  de  rai¬ 
son;  en  second  lieu,  la  connaissance  qu’on 
a  maintenant  de  la  manière  selon  laquelle 
s’opère  la  fécondation  dans  les  plantes  ne 
permet  pas  de  conserver  l’expression  de 
Spongioles p titulaires,  pas  plus  que  l’analo¬ 
gie  qu’elle  rappelle.  Il  ne  reste  donc  que  les 
Spongioles  radicales  qui  puissent  conserver 
la  dénomination  proposée  par  DeCandolle; 
en  effet,  le  nom  de  Spongioles  est  donné 
journellement  à  l’extrémité  essentiellement 
absorbante  des  fibrilles  radicales.  Cepen¬ 
dant  il  faut  bien  entendre  que  cette  extré¬ 
mité  ne  constitue  pas  dans  la  plante  ut- 
organe  distinct  et  séparé,  mais  seulement 
une  terminaison  radicellaire  qui,  étant  le 
siège  de  l’allongement  des  fibrilles  radicales, 
se  compose  d’un  tissu  cellulaire  jeune,  et 
dans  lequel  se  trouvent  réunies  toutes  les 
conditions  pour  que  l’endosmose  s’y  opère 
avec  beaucoup  d’énergie.  (D.  G.) 

*$PONfGIPEDES.  ins.  —  MM.  Amyotet 
Servil le  [In s.  hémipt.  ,  Suites  à  Buffon )  dé¬ 
signent  ainsi,  dans  la  famille  des  Réduviides, 
de  l’ordre  des  Hémiptères ,  une  division  ou 
tribu  correspondant  à  notre  groupe  des  Ré- 
DUVIITES.  (Bl.) 

*SP01\GïPH0RÀ  (orTtoyyta,  éponge;  tp/pW, 
porter),  ins.  —  M.  Serviile  (  Revue  méth.  de 
l'ordre  des  Orthoptères  ,  désignait  ainsi  l’un 
de  ses  genres  de  la  tribu  des  Forficuliens  de 
l’ordre  des  Orthoptères.  Il  a  changé  cette 
dénomination  (Ins.  Orthopt.,  Suites  à  Buffon) 
en  celle  de  Psalidophora.  Voy .  ce  mot.  (Bl.) 

♦SPONGIPHORES.  Spongiphori.  ins.— 
M.  Serviile  ( Ins .  Orth.,  Suites  à  Buffon)  dé¬ 
signe  ainsi  dans  la  tribu  des  Acridiens  ,  de 
l’ordre  des  Orthoptères  ,  une  division  cor¬ 
respondant  à  notre  famille  des  Prosco- 
1*1  ides.  (Bl.) 

SPONGOBRANCHIA.  MOLL.  —  Pour 
Spongiobranchia.  Voy.  ce  mot,  (E.Ba  ) 
*SPONGOCA  UPE.Spongoca  rpus  (tjnoyyoç, 
éponge;  xapno; ,  fruit),  rot.  cr.  —  (Phy- 
cées).  Ce  genre,  qui  est  un  démembrement 
des  Sargasses  (voy.  ce  mot)  a  été  institué 
par  M.  Kützing  (Phycol.  gêner. t  p.  365  ) 
pour  deux  espèces  déjà  connues  >  les  SS. 


Horneri  et  sisymbrioides,  auxquelles  il  en  a 
ajouté  une  autre,  son  S.  enervis.  Voici  sur 
quels  caractères  il  repose.  Tige  cylindracée, 
garnie  de  feuilles.  Aérocystes  pétioles  et 
allongés.  Réceptacles  solitaires ,  simples , 
allongés  en  forme  de  corne  et  atténués  aux 
deux  extrémités.  Anthéridies  très  nombreu¬ 
ses,  en  massue  et  formant  des  grappes  assez 
fournies  que  n’accompagne  aucune  para- 
pbyse.  Spores  très  grandes,  entourées  d’un 
grand  nombre  de  paraphyses  longues  et 
grêles.  Ces  Algues  sont  originaires  des  mers 
qui  baignent  les  côtes  de  la  Chine  et  du 
Japon.  (C.  M.) 

*SPONGOPOBIUM  (  artoyyoq  ,  éponge  ; 
rtovç ,  pied),  ins.  —  M.  Spinola  ( Essai  Ins. 
Hémipt.)  désigne  ainsi  un  genre  du  groupe 
des  Pentatomites,  tribu  des  Scutellériens,de 
l’ordre  des  Hémiptères,  établi  sur  une  seule 
espèce  des  Indes-Orientales,  regardée  par 
M.  Spinola  comme  l’Odessa  obscurci  de  Fa- 
bricius.  (Bl.) 

♦SFONGOPUS (  onoyyor  ,  éponge  ;  TïQvç  , 
pied),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  pentamères,  famille  des  Carnassiers, 
tribu  des  Carabiques  Quadrimanes,  établi 
par  Leçon  te  (  Annals  of  the  Lycens  of  natu- 
ral  hystory  of  New-York,  1847,  p.  377)  qui 
le  place  dans  le  voisinage  des  Harpaliens  de 
Dejeari.  L’auteur  n’y  introduit  qu’une  seule 
espèce,  le  Sp.  verticalis ,  Lee.  ;  elle  est  par¬ 
ticulière  aux  États-Unis.  (C.) 

SPONIA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Celtidées,  formé  et  nommé  par 
Commerson ,  mais  publié  seulement  plus 
tard  par  Lamark  d’après  ce  célèbre  bota¬ 
niste  voyageur.  M.  Endlieher  lui  avait 
donné  le  nom  de  Solenostigma ,  qu’il  â  en¬ 
suite  abandonné.  Ce  groupe  se  distingue 
d’avec  les  Celtis ,  desquels  il  a  été  démem¬ 
bré,  par  son  inflorescence  en  cyine,  par  son 
calice  persistant,  par  ses  stigmates  courts, 
sessiles,  enfin  par  ses  cotylédons  assez  épais 
et  non  foliacés ,  ni  condupliqués.  11  est 
formé  d’arbres  et  d’arbrisseaux  de  l’Asie 
tropicale  et  des  îles  voisines  ,  ainsi  que  de 
l’Amérique  centrale.  Nous  citerons  pour 
exemple  le  S.  Timorènsis,  Dne.  (D  G.) 

^SPONSOR  (Nom  mythologique),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères  ,  famille  des  Serricornes ,  section  des 
Malacodermes ,  et  tribu  des  Buprestides, 
établi  par  Castelnau  et  Gory  ( Monographie 


*\ 


S  PO 


SPO 


781 


des  Buprestides ,  t.  2,  p.  1),  qui  le  rap¬ 
portent  au  groupe  des  Anthaxites.  Huit 
espèces  de  l’île  Maurice  sont  rapportées  à  ce 
genre  :  telles  sont  les  S.  splendens ,  Desjar- 
dinsii ,  pinguis,  etc.  (C.) 

*SPORADIPCS.  échin.  ~  Genre  d’HoIo- 
thurides  établi  par  M.  Brandt  aux  dépens 
du  genre  Holothurie,  et  comprenant,  dans  sa 
section  des  Homoïopodes-dendropneurno- 
nes,  celles  qui,  avec  des  organes  respiratoires 
arborescents,  libres  ou  soudés,  ont  les  pieds 
tous  égaux  ,  épars  sans  ordre  sur  tout  le 
corps  qui  est  cylindrique,  égal,  arrondi  aux 
deux  extrémités ,  et  qui  ont  en  outre  vingt 
tentacules  peltés.  Ce  sont  d’ailleurs  les  seules 
Holothurides  homoïopodes  qui  aient  les  pieds 
épars.  M.  Brandt  y  rapportait  d’abord  deux 
espèces,  l’une  ( Sp.  ualensis  ),  de  l’île  d’Ua- 
lan,  longue  de  16  centimètres  avec  les  ten¬ 
tacules  engainés  à  la  base,  l’autre  (Sp.  ma- 
culatus  ),  des  îles  Bonin,  dont  les  tentacules 
ne  sont  point  engainés ,  et  qui  est  deux  fois 
aussi  longue,  couleur  de  chair  avec  des 
taches  pourpres  inégales.  (Duj.) 

^SPORADOPYXIS.  polyp.  — Sous-genre 
de  Sertulaires  établi  parM.  Ehrenberg  poul¬ 
ies  espèces  dont  les  cellules  femelles  ou  ovi- 
fères  sont  éparses  sur  la  tige  et  sur  les  ra¬ 
meaux.  Ce  sous-genre  comprend,  dans  quatre 
sections  différentes,  les  genres  Plumulaire, 
Antennulaire  ,  Tulipaire  ,  Dynamcne,  Cy- 
modocée  et  celles  des  Sertulaires  propre¬ 
ment  dites  qui  ne  sont  pas  des  Bryozoaires. 
Voy.  SERTI)  LA  IRE  et  SERTULAR1ENS.  (DüJ.) 

SPORANGE  et  SPORE,  bot.  —  Voy. 

CRYPTOGAMES. 

SPORENDONEMA.  bot.  cr.  —  Genre 
établi  par  M.  Desmazières  ,  dans  la  famille 
des  Hyphorriycètes ,  tribu  des  Mueédinées, 
pour  de  petits  Champignons  qui  se  dévelop¬ 
pent  dans  les  graisses  pourries.  11  appartient 
aux  Arthrosporés-Hormiscinés  ,  tribu  des 
Torulaeés  ,  dans  la  classification  de  M.  Lé- 
veillé.  (M.) 

SFORÜRESYHEM.  bot.  cr.  —  Genre  éta¬ 
bli  par  M.  Link  dans  la  famille  des  Gym- 
nomycètes,  tribu  des  Entophytes  ,  pour  de 
petits  Champignons  qui  croissent  sur  les  bois 
et  sur  les  tiges  sèches.  11  appartient  aux  Cli- 
nosporés-Ectoclines  ,  tribu  des  Coniopsidés, 
section  des  Phragmidiés,  dans  la  classifica¬ 
tion  de  M.  Léveillé.  (M.) 

SPORISORIUftl.  bot.  cr.  —  Genre  créé 


par  M.  Ehrenberg,  dans  la  famille  des  Hypo- 
mycètes,  tribu  des  Sépédoniés,  pour  de  pe¬ 
tits  Champignons  qui  ont  été  observés  sur 
les  ovaires  des  Sorghitm.  Il  appartient  aux 
Clinosporés-Ectoclines  ,  tribu  des  Coniopsi¬ 
dés  ,  section  des  Ustilaginés,  dans  la  classi¬ 
fication  de  M.  Léveillé.  (M.) 

*SPORLEDERA  bot.  ph.  — Genre  créé 
par  M.  Bernhardi  (  Linnæa  ,  XVI,  pag.  41) 
dans  la  famille  des  Sésamées ,  pour  des 
plantes  annuelles  du  cap  de  Bonne  Espé¬ 
rance,  décrites  par  E.  Meyer  comme  des 
Ceratotheca.  Il  se  distingue  de  ce  dernier 
genre  par  son  calice  non  persistant;  par  son 
ovaire  cylindracé,  aigu  au  sommet  et  non 
tronqué  ni  comprimé;  par  ses  graines  ru¬ 
gueuses  et  présentant  à  leur  pourtour  deux 
replis  parallèles.  Les  deux  espèces  de  ce 
genre  sont  le  5.  Triloba ,  Bernh.,  et  le 
S.  Kraussiana,  Bernh.  (I).  G.) 

SPORORORUS.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Graminées  ,  tribu  des  Agrosti- 
j  dées,  formé  parM.  Rob.  Brown  aux  dépens 
des  Agrostis.  Les  espèces  qui  le  forment 
sont  au  nombre  d’environ  60,  et  toutes 
sont  exotiques,  à  l’exception  d’une  seule. 
Elles  sont  caractérisées  par  des  épillets  uni- 
flores ,  à  deux  glumes  carénées,  inégales; 
par  une  glumelle  à  deux  paillettes  mu- 
tiques  ,  imberbes,  plus  longues  que  les 
glumes;  par  2  glumellules  ;  par  2-3  éta¬ 
mines,  et  par  un  caryopse  libre,  dans  le¬ 
quel,  par  une  exception  remarquable,  le 
péricarpe  se  développe  en  un  sac  membra¬ 
neux  qui  se  fend  à  la  maturité,  du  sommet 
à  la  base,  pour  laisser  sortir  la  graine.  C’est 
même  de  là  qu’a  été  tiré  le  nom  de  Sporo- 
bolus.  La  seule  espèce  de  ce  genre  qui  croisse 
dans  nos  climats  est  le  Sporobolus  pungens, 
Ku n th.  (A grostis  pungens  ,  Schreb.),  plante 
rampante,  glauque,  à  feuilles  distiques, 
enroulées  et  raides,  qui  croît  dans  les 
sables  du  littoral  de  la  Méditerranée.  (D.  G.) 

*SPO  ROCADES.  bot.  cr. —Genre  formé 
par  M.  Corda  dans  la  famille  des  Pyrénomy- 
cètes.  Il  appartient  aux  Clinosporés  -Endo- 
cl  i  n  es  ,  section  des  Sphéronémés  ,  dans  la 
classification  de  M.  Léveillé.  (M.) 

*SPOROCï3NÉES.  bot.  cr.  -  (Phycées). 
Onzième  tribu  de  la  famille  des  Phycoïdées. 
Voy.  ce  mot  et  phycol.ogie.  (C.  M.) 

SPOROCHXCS  (cj7Top3<;,  semence;  o^vyj , 
poire),  but.  cr.  —  (Phycées). C’est  à  M.  Agardh 


I 


782  S  PO 

qu’on  doit  la  création  de  ce  genre  auquel 
il  donna  pour  type  le  Fucus  pedunculatus 
Huds.;  mais  il  y  réunissait  plusieurs  algues 
hétérogènes  et  entre  autres,  le  Fucus  acu- 
lealus  Lin.,  dont  Lamouroux  avait  déjà  fait 
son  genre  Desmareslia  ( voy .  ce  mot).  Voici 
les  caractères  essentiels  du  genre  amendé: 
Fronde  filiforme,  solide,  cylindrique  ou 
comprimée,  pennée  ou  dichotome  ;  récep¬ 
tacles  latéraux  ou  terminaux,  en  massue  ou 
en  tête,  surmontés  d’une  houppe  de  fila¬ 
ments  articulés;  spores  placées  près  de  la 
base  de  fibres  claviformes  qui  rayonnent 
en  tout  sens  de  l’axe  du  réceptacle.  On  ne 
connaîtqu’un  petit nombred’espèces.  (G.M.) 

SPGROCYBE.  bot.  eu.  —  Genre  créé 
par  M.  Fries  dans  la  famille  des  Hyphomy- 
cètes,  tribu  des  Dématiées,  pour  des  espèces 
qui  croissent  sur  les  troncs  abattus.  Il  appar¬ 
tient  aux  Ïrichosporés-Aleurinés,  tribu  des 
Périconiés,  dans  la  classification  de  M.  Lé- 
veillé.  (M.) 

SPORODIIYIA.  bot.  cb.  —  Genre  formé 
par  M.  Link  dans  sa  famille  des  Hypho- 
mycètes  ,  tribu  des  Mucédinés ,  et  dont 
M.  Endlicher  fait  un  synonyme  du  genre 
Aspergillus ,  Miche.  Il  appartient  aux  Cys- 
tosporés,  tribu  des  Columellés,  section 
des  Ascophorés ,  dans  la  classification  de 
M.  Léveillé.  (M.) 

'SPOHODOA.  bot.  cr..— -Genre  créé  par 
M.  Corda  dans  la  famille  des  Hyphomycètes. 
Il  appartient  aux  Arthrosporés-Hormiscinés, 
tribu  des  Oidiés  ,  dans  la  classification  de 
M.  Léveillé.  (M.) 

*SPGROMEGA.  bot.  cr.  —  Genre  formé 
par  M.  Corda  dans  la  famille  des  Pyréno- 
mycètes,  lequel  appartient  aux  Thécasporés- 
Endothèques ,  tribu  des  Regmostomés,  sec¬ 
tion  des  Hystéries ,  dans  la  classification  de 
M.  Léveillé.  (M.) 

*SPGRGTHECA.  bot.  cr. —  Genre  créé 
par  M.  Corda  dans  la  famille  des  Pyréno- 
mycètes,  tribu  des  Sphériacés.  Il  rentre  dans 
les  Thécasporés  -  Endothèques  ,  tribu  des 
Sphériacés,  dans  la  classification  de  M.  Lé¬ 
veillé.  M.  Endlicher  le  range  avec  doute  , 
comme  synonyme,  dans  les  Dolhidea  Fries, 
a  côté  desquels  se  borne  à  les  placer  M.  Lé¬ 
veillé.  (M  ) 

SPORGTRICHÉS  bot.  cr.  —  Tribu  de 
la  division  des  Trichosporés.  Voy.  mycologie. 
SPOROTRICHEM.  bot.  cr.  —  Genre 


S  PR 

établi  par  M.  Link,  dans  la  famille  des  Hy¬ 
phomycètes,  tribu  des  Mucédinés  ,  pour  de 
petits  Champignons  qui  se  montrent  sur 
divers  corps  avant  que  ceux-ci  tombent, 
en  putréfaction.  Dans  la  classification  de 
M.  Léveillé,  il  appartient  aux  Trichosporés- 
Aleurinés,  tribu  des  Sporolrichés.  (M.) 

SPORE LIE.  moll?  foram.  —  Genre  pro¬ 
posé  par  Montfort  pour  une  petite  coquille 
microscopique  voisine  des  Cristellaires  et 
que  M.  Al.  d’Orbigny  a  placée  dans  son 
genre  Polystomelle.  (Duj.) 

*SPORUS  (cr7Topo; ,  spore),  ins .  —  Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères ,  fa¬ 
mille  des  Curculionides  gonatocères  ,  divi¬ 
sion  des  Apostasimérides  cryptorhynchides , 
proposé  par  Dejean  ( Catalogue  ,  3e  édit.  , 
325),  et  qui  ne  renferme  qu’une  espèce,  le 
S.  senegalensis  de  cet  auteur.  (C.) 

SPRAT,  poiss.  —  Nom  vulgaire  ,  em¬ 
prunté  aux  Anglais,  pour  désigner  l’Esprot 
de  la  Manche  ( Clupea  spraltus,  Bl.;  Flaren- 
gula  sprattus,  V al.).  (E.  Ba.) 

*SPRATELLE.  Spratelta  (diminutif  de 
Sprat  ).  poiss.  —  Poissons  malacoptérygiens 
abdominaux,  formant  un  genre  de  la  famille 
des  Clupéoïdes,  et  caractérisés  par  l’existence 
de  dents  à  l’intérieur  de  la  bouche,  seule¬ 
ment  sur  les  palatins  et  sur  la  langue. 
M.  Valenciennes ,  qui  a  fondé  ce  genre,  en 
décrit  deux  espèces  :  la  Sp.  naine  (  Sp.  pu- 
milà)t  des  côtes  de  Normandie  ,  ayant  la 
forme  des  Harengs  ou  des  Sprats  ;  et  la  Sp. 
frangée  (  Sp.  fvmbriala  ),  de  la  côte  mala  » 
bare.  (E.  Ba.) 

SPREKELIA.  bot.  ph.  —  Genre  proposé 
par  Heisler  pour  un  petit  nombre  d’es¬ 
pèces  d 'Amaryllis,  dont  une,  V Amaryllis 
formosissima  Lin.  ,  vulgairement  nommé 
Lys  de  Saint-Jacques  ,  est  l’une  des  plus 
belles  plantes  de  nos  jardins.  La  plupart  des 
botanistes  n’ont  pas  adopté  le  genre  Spré- 
kélie  ;  néanmoins  M.  Morren  a  essayé  der¬ 
nièrement  de  le  rétablir  (Annal,  de  la  Soc. 
roy.  d'agric.  et  de  botan.  de  Gand,  avril 
1846-,  tab.  60),  et  il  a  décrit  une  nouvelle 
espèce  qui  s’y  rapporterait.  Outre  cette 
nouvelle  espèce,  que  M.  Morren  a  nommée 
Sprekelia  rigens  ,  le  genre  Sprékélie  ,  s’il 
était  adopté  ,  en  comprendrait  encore  trois 
autres,  savoir  :  les  Sprekelia  formosissima  , 
cybisler  et  glauca.  (D.  G.) 

SPREXGÉLIE.  Sprengelia.  bot.  pu,  — 


SPÜ 


783 


Deux  genres  ont  été  successivement  dédiés 
à  Sprengel  ;  l’un  par  Smith,  en  1794  , 
l’autre  par  Schultes  ,  en  1809.  Ce  dernier, 
qui  appartient  à  la  famille  des  Byttnéria- 
cées ,  ne  peut  donc  être  conservé;  M.  End- 
iicher  le  rattache  aussi  comme  synonyme 
au  genre  Broiera  Cav.  Quant  au  premier, 
il  appartient  à  la  famille  des  Epacridées, 
tribu  des  Epacrées.  11  est  formé  de  petits 
arbustes  ranieux,  droits  ;  à  feuilles  alternes, 
demi-engaînantes  à  leur  base;  dont  les  fleurs 
purpurines  sont  distinguées  par  leur  corolle 
rotacée ,  imberbe;  par  leurs  5  anthères 
tantôt  libres  et  imberbes,  tantôt  connées 
et  barbues,  leur  cloison  étant  immarginée 
par  l’absence  de  glandes  hypogynes.  Leur 
ovaire  présente  cinq  loges  multi-ovulées.  • — 
On  cultive  assez  communément  dans  les 
jardins  la  Sprengélie  incarnate,  Sprengelia 
incarnata  R.  Br.,  joli  arbuste  d’environ  un 
mètre,  à  feuilles  oblongues ,  longuement 
acuminées,  qui  donne  pendant  tout  l’été 
de  très  jolies  grappes  terminales  de  fleurs 
rosées ,  dont  la  couleur  se  conserve  fraîche 
pendant  longtemps.  (D.  G.) 

SPREO.  Spreo.  ois.  —  Genre  établi  par 
M.  Lesson  dans  la  famille  des  Merles  sur  le 
Turdus  bicolor  Gmelin.  Voy.  merle.  (Z.  G.) 

^SPRUCEA  (nom  d’un  botaniste  anglais). 
rot.  cr.  —  (Mousses).  M.  Wilson  a  proposé 
ce  nom  pour  remplacer  celui  de  Holomi- 
trium  par  lequel  Bridel  (  Bryol .  univ.,  I, 
p.  206)  désignait  un  genre  de  Mousse  acro- 
carpe,  appartenant  à  la  tribu  des  Trichos 
tomées  (voy.  Mousses).  Le  bryologiste  an¬ 
glais  se  fonde  sur  ce  que  la  coiffe  n’est  pas 
entière  comme  le  pensait  Bridel,  mais  fendue 
de  côté;  d’où  l’on  voit  que  le  dernier  nom 
impliquerait  contradiction.  Quoi  qu’il  en 
soit,  voici  comment  ce  genre  est  défini  dans 
l’ouvrage  de  M.Hooker  fils  intitulé  :  Cryptog. 
antarct.y  p.  16.  Capsule  égale,  droite,  dé¬ 
pourvue  d’anneau;  péristome  simple  com¬ 
posé  de  seize  dents  fendues  en  deux  jusqu’à 
la  base;  coiffe  très  ample,  très  glabre  et 
fendue  de  côté.  Les  deux  espèces  connues 
sont  remarquables  par  leurs  feuilles  péri- 
chétiales  qui  forment  une  sorte  de  gaîne 
au  pédoncule.  Elles  sont  exotiques.  (C.  M.) 

SPUMAHÏA.  bot.  cr.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Gastéromycètcs,  tribu  des  OEtha- 
1  i nés  de  Fries,  formé  par  Persoon  pour  un 
Champignon  de  forme  très  irrégulière,  qui 


SQU 

’attache  aux  Graminées  pendant  l’été.  Dans 
la  classification  de  M.  Léveillé,  il  appartient 
aux  Basidiosporés-Entobasides ,  tribu  des 
Coniogastres,  section  des  Spumariés.  (M.) 

SPUMARIÉS.  bot.  cr.  —  Section  de  la 
division  des  Basidiosporés.  Voy.  mycologie. 

SPARIDIA  (  o-TrvpêLov,  petite  corbeille). 
bot.  cr.  —  (Phycées.)  Genre  créé  par  M.  Har¬ 
vey,  qui  lui  a  donné  pour  type  le  Cera- 
mum  filamenlosum  Ag.  Voici  à  quels  si¬ 
gnes  on  pourra  le  reconnaître  :  fronde  fila¬ 
menteuse,  rameuse,  de  couleur  rose,  com¬ 
posée  d’un  tube  central  articulé,  recouvert 
d’une  couche  de  cellules  corticales,  dispo¬ 
sées  sans  ordre  inférieurement  ,  mais  ran¬ 
gées  symétriquement,  par  séries  transver¬ 
sales,  dans  le  haut  de  la  plante.  Toute  celle- 
ci  est,  en  outre,  couverte  de  ramules  rnono- 
siphoniés,  c’.est-à-dire  dont  les  endochromes 
sont  formés  d’une  cellule  unique.  Concep- 
tacles  latéraux,  gélatineux,  involucrés,  ren¬ 
fermant  de  nombreuses  spores  anguleuses 
dans  un  ample  périspore  ou  péricarpe  trans¬ 
parent.  Ces  algues  croissent  dans  les  mers 
tempérées.  On  en  rencontre  plusieurs  es¬ 
pèces  dans  la  Méditerranée,  et  entre  autres 
notre  S.  Berkeleyi ,  que  nous  avons  fait  figu¬ 
rer  dans  la  Flore  d’Algérie.  Le  Ceramium 
clavalum  Ag.  ,  dont  M.  J.  Agardh  avait 
fait  à  tort  un  Spyridia ,  appartient  au  genre 
Centroceras  Kütz.  (C.  M.) 

SPIRIDIUAI.  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Rhamnées  créé  par  M.  Fenzl  (in 
Enumer.  plant.  Hügel.,  p.  24  ,  in  nota), 
pour  un  arbuste  de  la  Nouvelle-Hollande, 
où  il  a  été  trouvé  par  Ferdin.  Bauer,  à 
Derwent  River.  Ce  genre  est  intermédiaire 
aux  Plvylica  et  Soulangia.  Il  a  le  port  du 
premier,  duquel  il  se  distingue  par  son  style 
allongé  et  par  son  disque;  il  s’éloigne  du 
second  par  son  disque  adné  au  calice  et  par 
son  ovaire  velu  au  sommet,  libre,  non  re¬ 
couvert  d’une  couche  charnue.  L’espèce 
unique  dont  il  est  formé  est  le  S.  eviocepha- 
lum  Fenzl.  (D.  G  ) 

SQUALE  et  SQUALES  (Sgualus)  poiss. 

■ —  C’est  le  nom  latin  d’un  grand  pois¬ 
son,  dont  on  ne  peut  déterminer  l’espèce, 
et  qui  a  été  employé  par  Artedi  pour  dé¬ 
signer  un  genre  considérable  des  Chondro- 
ptérygiens.  Les  espèces  se  sont  tellement 
multipliées,  que  l’étude  détaillée  de  leurs 
particularités  a  donné  lieu  à  établir  un 


784 


SQU 

grand  nombre  de  genres,  et  à  faire  du 
genre  linnéen  une  famiile  assez  grande. 
L’organisation  de  ces  poissons  est  la  même 
que  celle  des  Raies.  Ainsi  ils  ont  les  bran¬ 
chies  faites  de  la  même  manière.  Les  Pei¬ 
gnes  branchiaux  sont  adhérents  par  leur 
bord  interne  à  une  languette  cartilagineuse, 
maintenue  dans  un  repli  delà  peau,  de 
manière  à  former  pour  chaque  branchie 
une  bourse  qui  contient  deux  demi-bran¬ 
chies,  l’une  est  l’axe  postérieur  de  la  bran¬ 
chie  ,  avec  la  lame  antérieure  de  la  seconde 
attachée  sur  le  second  repli  de  la  poche  bran¬ 
chiale.  C’est  là  ce  qui  constitue  la  différence 
fondamentale  qui  existe  entre  les  branchies 
des  Raies  et  des  Squales,  et  celles  des  au¬ 
tres  poissons.  Mais  en  y  réfléchissant  bien  , 
on  voit  que  cette  différence  ne  porte  pas 
sur  la  structure  même  de  l’organe  bran¬ 
chial  ,  et  qu’en  définitive,  la  branchie  d’un 
Squale  ou  d’une  Raie  diffère  peu  de  celle 
des  autres  poissons.  En  rétablissant  ainsi  la 
constitution  générale  de  l’organe  respira¬ 
toire,  on  conçoit  que  j’appelle  ici  l’attention 
des  physiologistes  et  des  naturalistes  sur 
l’importance  que  quelques  savants  fort  dis¬ 
tingués  ont  cru  devoir  donner  aux  branchies 
des  Raies  et  des  Squales ,  en  voulant  faire 
une  classe  particulière  de  ces  vertébrés,  Je 
ne  pense  pas  qu’il  faille  séparer  ces  cartilagi¬ 
neux  des  autres  poissons. 

Les  Squales  ressemblent  encore  aux  Raies 
par  leur  canal  digestif,  par  la  structure  de 
leur  gros  intestin  ,  et  par  la  valvule  spirale 
qu’il  contient.  Mais  les  Esturgeons,  les 
Chimères  et  d’autres  poissons  qui  ne  sont 
pas  de  la  famille  des  Sélaciens  ,  c’est-à-dire 
de  celle  qui  comprend  les  Raies  et  les 
Squales,  ont  aussi  cette  valvule.  J’ai  fait 
voir  un  commencement  de  cette  structure 
dans  plusieurs  autres,  et  notamment  dans 

les  CH1ROCENTRES. 

Les  organes  de  reproduction  sont  sem¬ 
blables  dans  les  deux  grands  genres.  Les 
mâles  se  reconnaissent  à  des  appendices 
placés  au  bord  interne  des  ventrales  ,  de 
chaque  côté  de  l’anus.  Ces  appendices,  gé¬ 
néralement  moins  grands  et  moins  longs 
que  ceux  des  Raies,  sont  souvent  aussi  com¬ 
pliqués.  Ils  me  paraissent  destinés  à  rete¬ 
nir  la  femelle  pendant  la  copulation.  Cepen¬ 
dant  la  structure  compliquée  de  ces  organes 
semble  indiquer  une  fonction  plus  im- 


SQTJ 

portante.  Les  Raies  et  les  Squales  ne  sont 
pas  les  seuls  poissons  pourvus  de  ces  ap¬ 
pendices,  signes  du  sexe  mâle.  Les  Chimères 
en  ont  aussi  de  fort  grands  et  de  fort 
remarquables.  Les  femelles  ont  des  ovaires 
situés  très  haut  dans  l’abdomen  ,  au-dessus 
du  foie.  Un  vitellus  considérable  s’y  déve¬ 
loppe,  et  finit  par  s’engager  dans  une 
trompe  compliquée,  qui  est  quelquefois 
munie  d’un  corps  glanduleux  très  déve¬ 
loppé,  sécrétant  une  matière  dure  et  cornée, 
devenant  la  coque  très  singulière  des  œufs. 
Souvent  aussi  les  œufs  restent  sans  coquille, 
et  sont  reçus  dans  des  oviducles  qui  de¬ 
viennent  une  sorte  d’utérus  où  le  petit  finit 
par  prendre  tout  son  développement  avant 
de  naître.  Qu’il  y  ait  une  coque  autour  des 
parties  essentielles  du  vitellus  et  des  mem¬ 
branes  de  l’œuf,  ou  que  l’œuf  reste  nu, 
presque  tous  les  Squales  sont  ovovivipares  , 
comme  les  Raies.  Ces  petits  Squales  gran¬ 
dissent  beaucoup  dans  les  oviducles  de  leur 
mère  avant  d’éclore;  ils  y  perdent  quel¬ 
quefois  leur  première  livrée  fœtale;  enfin, 
ils  y  passent  par  des  phases  variées  avant 
de  naître.  On  s’est  souvent  trompé  sur  l’é¬ 
poque  de  l’éclosion  des  petits,  et  on  l’a  crue 
plus  prématurée  qu’elle  ne  l’est  en  réalité. 
Les  petits  Squales  ne  viennent  au  monde 
qu’après  avoir  fait  rentrer  depuis  plusieurs 
jours  leur  vésicule  ombilicale  dans  l’abdo¬ 
men,  comme  c’est  l’ordinaire  de  tous  les 
ovipares. 

Il  existe  encore  une  autre  ressemblance 
entre  les  Raies  et  les  Squales.  Elle  consiste 
dans  l’appareil  sécrétoire  de  ces  mucosités 
abondantes  qui  sortent  du  museau  de  l’a¬ 
nimal  par  des  ouvertures  petites  et  arron¬ 
dies,  formant  de  petits  pores  disposés  en 
lignes  régulières,  variables  d’une  espèce  à 
l’autre.  Ces  sécrétions  n'ont  d'ailleurs  rien 
de  commun  avec  celles  que  l’on  observe 
dans  les  Torpilles.  Il  n’y  a  aucun  Squale 
connu  qui  soit  doué  des  vertus  électriques. 

Les  Squales ,  en  général,  me  paraissent 
différer  des  Raies  par  la  mobilité  de  leurs 
dents.  Le  plus  grand  nombre  a  les  dents 
attachées  sur  le  derme  qui  recouvre  les 
mâchoires.  Il  y  en  a  souvent  plusieurs  rangs. 
Cette  disposition  a  frappé  assez  fortement 
l’esprit  d’un  observateur  pour  l’engager  à 
proposer  le  nom  de  Dermodontes ,  afin  de 
désigner  là  famille  des  Squales  par  une 


SQL 

dénomination  qui  exprimerait  un  de  ses 
caractères  les  plus  sensibles.  11  faut  objec¬ 
ter  à  cette  manière  de  voir  que  tous  les 
Squales  n’ont  pas  les  dents  mobiles.  Les 
Roussettes  et  les  genres  voisins  de  ce¬ 
lui-ci  ,  que  MM.  Miiller  et  Henle  ont  établi 
avec  raison,  ont  les  dents  implantées  sur  les 
mâchoires,  à  la  manière  des  dents  des  Raies. 
On  ne  peut  trouver  de  dents  mobiles  dans 
les  Cestraciens ,  dans  les  Emissoles;  celles 
des  Humantices  et  des  Sèches  se  fixent  aussi 
sur  la  mâchoire.  D’ailleurs ,  on  connaît 
aussi  des  poissons  osseux  qui  sont  de  véri¬ 
tables  Dermodontes;  je  citerai  entre  autres 
un  petit  poisson  de  la  Méditerranée,  décrit 
par  Risso  sous  le  nom  de  Scopèle  Balbo ,  et 
dont  le  prince  de  Canino  a  formé  le  genre 
odontostome.  Ce  poisson  a  des  rangées  de 
dents  de  remplacement  fort  semblables  à 
celles  des  Squales.  Il  résulte  de  ces  observa¬ 
tions  que  plusieurs  genres  de  Squales  dif¬ 
fèrent  essentiellement  des  Raies  par  leur 
mode  de  dentition,  mais  que  tous  les  genres 
ne  présentent  pas  ce  remarquable  caractère. 

Quant  à  la  forme  des  dents,  rien  n’est 
plus  variable.  On  sait  qu’elles  sont  grandes 
et  en  triangle  isocèle  ,  à  bords  tantôt  den¬ 
tés,  tantôt  lisses,  dans  les  différents  groupes 
des  Requins;  que  souvent  ces  dents  ont  un 
talon  sur  la  base;  ce  talon  est  double  ou 
simple,  tantôt  des  deux  côlés,  tantôt  d’un 
seul.  M.  Agassiz  et  MM.  Millier  et  Troschel 
ont  tiré  parti  de  ces  combinaisons  pour  créer 
de  nombreuses  subdivisions  génériques  dans 
les  Poissons  de  cette  famille.  Les  dents  des 
Roussettes  sont  en  petits  points  coniques  et 
sont  implantées  en  quinconce  sur  leurs  m⬠
choires;  celles  des  Emissoles  sont  en  petites 
mosaïques  ou  en  petits  pavés.  Ces  plaques 
dentaires  deviennent  souvent  inégales  et 
sont  implantées  obliquement  et  comme  en 
spirale  sur  la  mâchoire.  On  trouve  des  exem¬ 
ples  de  cette  dentition  dans  les  Cestracions. 
L’étude  de  ces  singulières  mâchoires  a  servi 
à  déterminer  des  dents  fort  curieuses  que 
l’on  trouve  en  assez  grande  abondance  dans 
la  formation  de  la  craie  blanche  et  que 
M.  Agassiz  a  nommées. 

De  même  que  dans  les  Raies,  il  n’y  a  que 
des  rudiments  de  maxillaires  et  d’intermaxil¬ 
laires  ;  l’arcade  ptérygo-palatine  ou  les  post- 
mandibulaires  portent  les  dents.  Cela  est  fa  ¬ 
cile  à  retrouver  sur  le  squelette. 


SQL  785 

La  dentition  des  Squales  est  plus  variée 
que  celle  des  Raies.  D’ailleurs  ils  diffèrent 
de  celles-ci  par  la  forme  extérieure  de  leur 
corps.  Ils  se  reconnaissent  à  leur  corps  ar¬ 
rondi,  terminé  par  une  grosse  queue  conique 
et  charnue.  Leurs  pectorales  sont  petites,  si 
on  les  compare  à  celles  des  Raies.  Les  ven¬ 
trales  sont  auprès  de  l’anus  et  assez  loin  des 
pectorales;  la  queue  est  terminée  par  une 
caudale  dont  le  lobe  supérieur  est  ordinaire¬ 
ment  plus  grand  que  l’inférieur.  11  y  a  sou¬ 
vent  une  ou  deux  dorsales  et  une  anale  sous 
la  base  de  la  queue.  On  voit  donc  que  la 
forme  générale  des  Squales  se  rapproche  da¬ 
vantage  decelle  desautres  Poissons  que  celle 
des  Raies.  Cette  similitude  augmente  encore 
parla  position  des  fentes  branchiales  au-de¬ 
vant  des  pectorales  et  sur  les  côtés  du  cou. 
Il  résulte  de  cette  position  des  branchies  que 
la  présence  des  évents  constants  dans  les  Raies 
n’est  pas  aussi  urgente  dans  les  Squales. 
Nous  voyons  plusieurs  genres  de  ces  animaux 
dépourvus  d’évents.  Les  yeux  sont  aussi  laté¬ 
raux.  La  ceinture  humérale  est  suspendue 
dans  les  chairs  et  n’est  point  articulée  avec 
le  crâne  ou  la  colonne  vertébrale.  Souventles 
nageoires  dorsales  cachent  dans  l’épaisseur  de 
leur  derme  un  aiguillon  osseux  plus  ou  moins 
gros.  C’est  un  caractère  qui  rappelle  encore 
celui  des  Chimères.  En  combinant  les  formes 
des  dents,  la  présence  ou  l’absence  des  évents, 
le  nombre  des  nageoires  dorsales,  armées  ou 
non  d’un  aiguillon,  on  arrive  à  former  dans 
les  Squales  un  certain  nombre  de  genres  tels 
que  M.  Cuvier  les  a  établis.  Mais  on  peut 
encore,  à  l’exempie  de  M.  Müller,  subdiviser 
les  genres  de  Cuvier  en  plusieurs  autres. 
Ceux-ci  deviennent  alors  des  tribus  fort  na¬ 
turelles.  L’énumération  de  ces  différents 
noms  deviendrait  une  liste  trop  longue  et 
tou t-à-fait  inutile.  Il  faut  renvoyer  le  lecteur, 
soit  à  Y  Histoire  des  Cartilagineux  du  célèbre 
physiologiste  de  Berlin,  soit  aux  différents 
noms  déjà  traités  dans  ce  Dictionnaire. 

(Valenciennes.) 

Le  nom  de  Squale  ,  compris  comme  nom 
générique  ou  comme  nom  de  groupe,  a  servi 
d’étymologie  à  plusieurs  dénominations  in¬ 
diquant  des  divisions  et  subdivisions  plus 
ou  moins  étendues.  Nous  nous  contenterons 
de  citer  les  suivantes  : 

Squalidæ  (Bonap.,  Saggio,  etc.,  1831). 

Squalides  (Riss.,  Eur.  méridAU ,  1826). 

1)9 


T.  XI. 


786 


SQU 

Squali  (Müll.,  Myxin.,  1,  1835). 

Squalinæ  (Swains.,  Classif 1839). 

Squauni  (Bonap.,  Syn.  Vert.  Syst.,  1837). 

(G.  B.) 

*SQUALIUS.  ( Squalus ).  poiss.  —  Genre 
de Cyprénoïdes  (Bonap.,  Faun.  liai.,  1841). 

(G.  B.) 

SQUALODON.  mam.  —  Voy.  dauphins 

FOSSILES. 

*  SQUALQRAYA  (  des  deux  noms  géné¬ 
riques  Squalus  et  Raya),  poiss.  foss. —  (Ri- 
ley,  Lond.  a.  Ed.  Phil.  Journ.,  111,  1833). 
Voy.  SPINAGHOHINE.  (G.  B.) 

SQUALUS.  poiss.  —  Voy.  squale. 

*SQUAMELLA.  infus.— Genre  de  Rota¬ 
teurs,  établi  d’abord  parBory-Saint-Vincent, 
admis  par  M.  Ehrenberg  dans  sa  famille 
des  Euchlanidota  ou  Poîytroques  cuirassés, 
et  caractérisé  parla  présencede  quatre  points 
rouges  pris  pour  des  yeux ,  et  par  un  appen¬ 
dice  terminal  bifurqué.  Ce  genre  nous  pa¬ 
raît  devoir  être  confondu  avec  le  genre  Le- 
padella,  ainsi  que  les  genres  Metopidia  et 
Stephanops,  lesquels  ne  diffèrent  guère  que 
par  ces  prétendus  yeux.  M.  Ehrenberg  prend 
pour  type  la  Squamella  bractea  et  cite  comme 
synonyme  le  Brachionus  bractea  de  Müller, 
quoique  ce  dernier  soit  représenté  avec  deux 
pointes  à  l’origine  de  la  queue;  mais  nous 
pensons  que  cette  espèce  doit  être  réunie  à 
la  Metopidia  lepadella  sous  le  nom  de  Lepa- 
della  rotundala ;  elle  diffère  de  la  Lepadella 
patella  par  l’échancrure  bien  moins  profonde 
de  son  bord  antérieur.  La  longueur  de  ces 
animaux  est  de  U  à  13  centièmes  de  mil¬ 
limètre.  (Duj.) 

SQUAMERIA  ,  Hall.  bot.  ph.  —  Syno¬ 
nyme  de  Lathrœa  Lin.,  famille  desOroban- 
chées. 

SQUAMIFÈRES.  bept. — Dans  sa  classi¬ 
fication  ,  M.  de  Blain ville  (Bull.  soc.  phil., 
1816)  indique  sous  le  nom  de  Squamifères, 
sa  classe  des  Reptiles,  qui  ne  comprend  que 
les  ordres  des  Chéloniens,  Ophidiens  et  Sau¬ 
riens;  celui  des  Batraciens  constituant  pour 
lui  la  classe  des  Nudipellifera  ou  Amphibiens. 
Voy.  l’article  zoologie.  (E.  D.) 

*SQUAMMEI.  mam. — Vicq  d’Azyr  (Syst. 
anal,  des  anim.  dans  l’Encycl.  méth.,  1792) 
donne  le  nom  de  Squammei  comme  syno¬ 
nyme  d’EDENTÉs.  Voy.  ce  mot.  (E.  D.) 

SQUAMMIPEIMIMES.  poiss.— M.  Cuvier 
a  donné  ce  nom  à  une  famille  de  Poissons, 

4k  * 


SQU 

qui  comprenait  dans  sa  pensée  les  six  pre¬ 
mières  espèces  de  Chœlodon  d’Artedi,  et  les 
genres  que  l’on  pouvait  former  en  réunis¬ 
sant  auprès  de  chacune  d’elles  les  espèces 
découvertes  depuis  Linné.  La  dénomination 
de  la  famille  traduisait  le  caractère  exté¬ 
rieur  le  plus  apparent  de  ces  Poissons.  Il  re¬ 
posait  sur  la  disposition  des  écailles  étendues 
sur  la  portion  molle  de  la  dorsale  et  de  l’a¬ 
nale,  et  souvent  même  sur  toutes  les  autres 
nageoires.  Les  deux  premières  impaires  que 
nous  venons  de  désigner  ne  se  distinguent 
plus  du  tronc  à  cause  de  la  continuité  des 
écailles  dont  elles  sont  recouvertes.  M.  Cu¬ 
vier  était  d’ailleurs  obligé  d’ajouter  à  la 
diagnose,  que  le  museau  desSquammipennes 
n’est  ni  renflé  ni  caverneux  comme  celui 
des  Sciénoïdes.  Cela  est  nécessaire  dans  plu¬ 
sieurs  Nébris  ;  ies  Eques  et  autres  Sciénoïdes 
ne  se  distingueraient  pas  des  Squammipen- 
nes.  Les  Hœrnulons  ont  aussi  quelque  chose 
d’approchant ,  mais  les  nageoires  n’ont  pas 
l’épaisseur  de  celles  des  Chétodons. 

M.  Cuvier  a  séparé  cette  famille  en  trois 
tribus.  Dans  la  première  ,  il  a  réuni  les 
genres  dont  les  espèces  ont  la  bouche  garnie 
de  faisceaux  de  dents  fines  et  en  soie  sur  les 
mâchoires  seulement;  le  palais  étant  lisse. 
Dans  la  seconde  viennent  se  placer  les  es¬ 
pèces  à  palais  lisse,  mais  avec  des  dents  en 
carde  ou  tranchantes  sur  les  mâchoires. 
Enfin  la  troisième  comprend  les  espèces  qui 
ont  des  dents  au  palais.  Dix-huit  genres  ap¬ 
partiennent  à  ces  trois  tribus. 

J’avoue  que  je  regarde  la  famille  des 
Squammipennes  comme  tout  à  fait  artifi¬ 
cielle  ;  que  ies  genres  de  la  troisième  tribu 
seraient  placés  plus  convenablement  auprès 
de  plusieurs  de  nos  Percoïdes  ;  que  ceux  de 
la  seconde  se  rapportent  à  plusieurs  de  nos 
Sparoïdes ,  et  qu’alors  ou  pourrait  placer 
dans  les  Sciénoïdes  les  espèces  à  palais  lis¬ 
ses  ;  les  genres  de  cette  tribu  conduiraient  à 
ceux  des  petits  Sciénoïdes  à  six  rayons  et 
voisinsdes Pornacenlres  et  Glyphisodons.  On 
conçoit  que  cette  manière  de  voir  entraîne¬ 
rait  une  grande  réforme  dans  la  division 
des  Poissons  osseux,  et  qu’on  ne  peut  traiter 
cettequestion  en  quelquesorte  que  d’une  fa¬ 
çon  accidentelle  et  a  l’occasion  d’un  article  sé¬ 
paré  de  ce  Dictionnaire.  Il  m’a  suffi  de  don¬ 
ner  cette  indication  au  lecteur  pour  lui  faire 
connaître  ma  pensée  et  ce  qui  reste  à  faire 


787 


SQL 

sur  cette  partie  de  la  zoologie.  Tous  ces  gen¬ 
res  se  lient  entre  eux,  et  plusieurs  même, 
comme  les  Pemplurides  ,  marchent  vers 
d’autres  qui  avoisinent  certains  Scombé- 
roïdes  de  la  tribu  des  Zeus. 

M.  Cuvier  avait  bien  signalé  l’éloigne¬ 
ment  qui  sépare  plusieurs  de  ces  genres,  et 
il  faisait  remarquer  avec  raison  qu’il  n’est 
pas  toujours  possible  que  les  rapports  des 
genres  soient  du  même  degré;  qu’il  suffit, 
pour  constituer  un  arrangement  naturel  , 
qu’il  n’y  ait  pas  de  genres  plus  voisins 
à  placer  entre  ceux  que  l’on  rapproche. 
Cette  philosophie  élevée  est  digne  de  notre 
maître.  Mais  c’est  en  m’appuyant  sur  ces 
principes  que  je  me  suis  demandé  s’il  n’y 
avait  pas  un  autre  mode  de  groupe  naturel, 
qui  détruisait,  à  la  vérité,  une  famille  éta¬ 
blie  ,  mais  qui  mettait  ensemble  les  genres 
les  plus  voisins  :  c’est  ce  que  j’essaierai  de 
faire  dans  ma  Philosophie  ichthyolo g ique.  Je 
n’accepte  pas  cette  famille  des  Squammi- 
pennes,  parce  que  son  caractère  est,  en 
quelque  sorte,  négatif,  et  que  les  genres  réu¬ 
nis  ,  par  ce  seul  caractère  de  la  présence  des 
écailles  sur  les  nageoires  impaires,  com¬ 
posent  des  familles  artificielles,  lorsque  l’on 
est  obligé  de  séparer  plusieurs  genres  de 
Poissons  qui  offrent  ce  même  caractère  , 
en  saisissant  plusieurs  autres  traits  dont 
l’ensemble  les  appelle  dans  d’autres  fa¬ 
milles. 

j’ai  réduit  la  famille  des  Squammipennes 
à  celle  formée  par  les  Chétodons  de  Linné. 
On  aurait  un  petit  groupe  assez  naturel  com¬ 
prenant,  avec  le  genre  Chétodon  ,  plusieurs 
autres  qui  diffèrent  par  des  caractères  sou¬ 
vent  peu  importants.  (Val.) 

SQIJAMOüERMES  (squarna  ,  écaille; 
<?£pfxa  ,  peau  ).  poiss.  —  M.  de  Blain  vil  le  dé¬ 
signe  sous  ce  nom ,  ceux  des  Poissons  de  sa 
classe  des  Gnathodonles,  qui  ont  la  peau 
couverte  d’écail les  (Blainv.,  Journ.  de  Phys  , 
LXXIII ,  1816).  (G.  B.) 

SQEAAIOLLIVIBRICIJS  ( squarna ,  écail¬ 
le;  lumbricus ,  lombric),  ann.  —  M.  de 
Blainville,  dans  un  travail  sur  les  Anné- 
lides,  présenté  à  la  Société  philomatique  de 
Paris  en  1818,  a  désigné  par  cette  dénomi¬ 
nation  un  genre  d’Annélides  Chétopodes,  de 
la  famille  des  Lombrics.  Les  espèces  qu’il  y 
rapporte  ( L .  armiger  et  squamosus)  ont , 
dit-il,  les  appendices  composés  d’un  cirrhe, 


SQL 

d’une  écaille  pellucide ,  recouvrant  un  fas 
cicule  flabelliforme  de  soies;  depuis  lors,  le 
même  naturaliste  ( Dict .  des  sc.  nat.,  t.  L VII) 
a  pris  le  L.  squamosus  pour  type  de  son 
genre  Scololepis  ,  et  le  L.  armiger  est  de¬ 
venu  le  genre  Scoloplos.  Ces  deux  genres 
sont  placés  par  lui  dans  la  famille  des  Né- 
réiscolés.  (P.  G.) 

SOIJATAROLA.  ois.  —  Nom  générique 
latin  des  Vanneaux-Pluviers,  dans  la  mé¬ 
thode  de  G.  Cuvier.  Voy.  VANNEAU.  (Z. G.) 

SQL'ATIIVE.  Squatina  (nom  propre). 
poiss. — Sous  les  noms  de  Squatina  et  Squa- 
tus  en  latin  ,  de  pnno  en  grec,  les  anciens 
connaissaient  le  poisson  que  nous  désignons 
sous  le  nom  vulgaire  d'Ange  de  mer  ou  An¬ 
gelot  ,  et  qui  sert  de  type  à  ce  genre.  Pour 
Linné,  l’Ange  n’était  qu’une  espèce  du 
grand  genre  des  Squales;  M.  Duméril  en 
forma  un  genre  de  ses  Plagiostomes  ;  Cuvier 
l’adopta,  et  le  plaça  ,  parmi  les  Sélaciens  , 
après  les  deux  genres  des  Squales  et  des 
Marteaux  ,  avant  ceux  des  Scies  et  des 
Raies. 

Les  caractères  qui  distinguent  les  Squa- 
tines  de  tous  les  Squales,  sont  d’avoir  la 
bouche  fendue  au  bout  du  museau  et  non 
au-dessous;  les  yeux  placés  à  la  face  dor¬ 
sale  et  non  sur  les  côtés  ;  la  tête  ronde;  les 
pectorales  grandes  et  se  portant  en  avant. 
Ils  sont  pourvus  d’évents,  mais  manquent 
de  nageoire  anale.  La  forme  élargie  de  leur 
corps  les  rapproche  des  Raies  ;  mais  ils  ont 
les  ouvertures  branchiales  latérales,  et  pla¬ 
cées  entre  la  tête  et  les  nageoires  pecto¬ 
rales. 

L’espèce  désignée  sous  le  nom  d 'Angelot 
ou  Ange  de  mer  (  Squatina  lœvis  Cuv.  ;  Sq. 
angélus  Ris.;  Squalus  Squatina  L.  )  devient 
assez  grande;  elle  est  gris-bleu  en  dessus  et 
blanc  en  dessous  ;  ses  nageoires  pectorales 
très  étendues,  blanches  ,  souvent  bordées  de 
brun,  ont  un  éclat  qui  contraste  avec  la 
nuance  bleuâtre  du  dos,  et  ont  pu  être  con¬ 
sidérées  comme  des  ailes  et  lui  mériter  son 
nom.  La  chair  de  ces  Poissons  est  blanchâtre, 
coriace  et  sans  goût  ;  leur  peau  sert  de  ga¬ 
luchat.  Us  vivent  dans  la  fange,  et  se  nour¬ 
rissent  des  autres  poissons  qui  s’y  trouvent. 
On  dit  qu’ils  ne  craignent  pas  de  s’attaquer 
à  l’Homme. 

Une  autre  espèce  de  la  Méditerranée  ,  le 
Squatina  aculeata ,  Dum.,  a  une  rangée  de 


?cS8  SQL 

Toiles  épines  le  long  du  dos.  Lesueur  en  a 
décrit  et  figuré  une  belle  espèce  des  Étals- 
Unis,  à  peau  chagrinée,  le  Squat.  Dumerilii 
(Acad,  des  sc.  nat.  de  Philadelphie  ,  vol.  I  , 
p.  225.  p».  10). 

Le  genre  Squaline  sert  de  type  à  des 
groupes,  établis  dans  la  famille  des  Squales, 
sous  les  noms  de  : 

Squatinæ  (Swains.  ,  Classif.  ,  1839  ); 

Squatinini  (  Bonap.  ,  Syn.  Vert.  Syst ., 
1837).  (E.  Ba.) 

*  SQUATUMELLA.  infus.  —  Genre  de 
Systolides  ou  Rotateurs  établi  par  Bory-Saint- 
Vincent,  dans  son  ordre  des  Crustodés  et 
ayant  pour  type  le  Brachionus  cirratus  de 
Müller,  que  M.  Ehrenberg  classe  dans  son 
genre  Stephanops  et  qui  nous  paraît  devoir 
être  réunie  au  genre  Lépadelle.  Cette  espèce 
est  longue  de  11  centièmes  de  millimètre  et 
caractérisée  par  la  présence  de  deux  pointes 
en  arrière  du  test.  (Düj.) 

■  SQUATIAOïîAJ  A  (Squatina,  Ange  de 
mer;  Raja,  Raie),  poiss.  — Les  anciens 
croyaient  que  ce  poisson  était  le  produit  de 
U  union  de  la  Raie  et  de  l’Ange  ,  et  c’est 
de  cette  singulière  hypothèse  que  lui  vient 
son  nom  latin  dont  nous  donnons  ici  l’éty¬ 
mologie  ,  et  son  nom  grec  de  ptvoSax oç , 
qui  a  un  sens  identique  (  p hr, ,  Squatina; 
fiv-oq ,  Raja).  Le  nom  générique  de  Squa- 
tinoraja  est  donc  employé  pour  celui  de  Rhi- 
nobatus,  plus  généralement  adopté.  Au  point 
de  vue  zoologique,  les  Rhinobates  occupent, 
dans  la  famille  des  Sélaciens,  une  place  in¬ 
termédiaire  aux  Squatines  et  aux  Raies  ,  à 
cause  de  leur  queue  grosse,  charnue,  et  gar¬ 
nie  de  deux  dorsales  et  d’une  caudale  bien 
distinctes ,  du  peu  de  largeur  de  leurs  pec¬ 
torales  et  de  l’allongement  du  museau.  Une 
espèce,  le  R.  rhinobalus,  L.,  appartient  à  la 
Méditerranée;  une  espèce  du  Brésil  ,  le  R. 
electricus ,  Schn.,  participe,  dit-on,  aux  pro¬ 
priétés  de  la  Torpille.  Voy.  rhinobate  , 

RAIES,  SÉLACIENS. 

En  prenant  ce  genre  pour  type,  MM.  Mill¬ 
ier  et  Henle  ont  établi,  sous  le  nom  de  Squa- 
tinorajæ  ,  une  subdivision  dans  le  groupe 
des  Raies  (  Müll.  et  IL,  Plagiost.,  1841  ). 

(E.  Ba.) 

SQUELETTE  (zool.)  —  On  désigne  gé¬ 
néralement  ainsi  la  charpente  osseuse  des 
animaux,  qui  soutient  et  protège  les  parties 
molles  du  corps  et  qui  est  mue  par  des 


SQL 

muscles.  Pour  les  auteurs  qui  ne  tiennent 
aucun  compte  ni  de  la  dureté,  ni  de  la  si¬ 
tuation  ,  ni  même  de  la  composition  chimi¬ 
que  des  os,  le  mot  squelette  a  une  accep¬ 
tion  beaucoup  plus  large,  puisque,  sous 
cette  dénomination  ,  sont  comprises  les  par¬ 
ties  crétacées  des  crustacés,  les  productions 
cornées  des  insectes  ,  etc.,  etc.  Enfin  ,  pour 
quelques  zoologistes  d’un  grand  mérite,  il 
n’y  aurait  de  squelette  que  chez  les  animaux 
pourvus  de  vertèbres  osseuses  ,  ou  les  Ostéo - 
zoaires ;  les  autres,  dont  les  parties  dures  du 
corps  appartiennent  à  la  peau,  constitue¬ 
raient  non  plus  un  squelette,  mais  bien  le 
Sclérette  des  invertébrés.  Cette  diversité 
d’opinions  entre  les  auteurs  est  appuyée  par 
chacun  d’eux  sur  des  faits  qui  ne  manquent 
ni  de  valeur,  ni  d’originalité  ,  mais  qui  tous 
cependant  sont  loin  de  s’accommoder  à  l’en¬ 
semble  du  règne,  en  ce  qui  concerne  la  défi¬ 
nition  à  donner  au  mot  squelette.  Ne  pouvant 
pas  assigner  à  ce  mot  de  la  généralité  en  lui 
conservant  de  l’exactitude  et  de  la  précision, 
nous  nous  bornerons  dans  cet  article  à  l’ex¬ 
posé  de  quelques  faits  généraux  concernant 
les  animaux  vertébrés,  seulement  en  ren¬ 
voyant  aux  mots  Articulés,  Coquilles, 
Crustacés,  Insectes,  Mammifères,  Reptiles, 
Mollusques,  Système,  etc.,  pour  tout  ce  qui 
est  relatif  aux  détails  pouvant  se  rattachera 
telle  ou  telle  autre  théorie  (  1  ) . 

(i)  Nous  avons  représenté,  planche  V  de  l’atlas,  entête 
des  Bimanes,  le  scpielette  de  l'homme  ,  afin  de  donner  une 
idée  exacte  des  différentes  pièces  qui  le  composent.  En 
voici  l’énumération  succincte  :  Colonne  vertébrale  ou  rachis; 
elle  est  représentée  par  une  tige  osseuse,  creuse,  flexible, 
située  entre  Je  crâne  et  le  bassin;  elle  forme,  en  la  mesu¬ 
rant  jusqu’au  coccyx,  la  moitié  environ  de  la  hauteur  totale 
de  l’homme  ;  elle  sert  de  soutien  à  presque  tout  l’édifice 
osseux,  de  cylindre  protecteur  à  la  moelle  et  de  levier 
principal  au  corps.  Cette  colonne  est  composée  de  nom¬ 
breux  os  empilés,  qu’on  appelle  vertèbres.  Les  unes,  dési¬ 
gnées  sous  le  nom  de  vraies,  sont  séparées  et  mobiles;  les 
autres,  nommées  fausses,  sont  soudées  entre  elles  ;  les  pre¬ 
mières  sont  au  nombre  de  vingt-quatre,  dont  sept  cervi¬ 
cales  (  n.  i  à  7,  pl.  I,  fi  g.  i),  douze  dorsales  (n.  7  à  19),  tt 
cinq  lombaires  (n.  19  à  24);  les  secondes  sont  au  nombre  de 
neuf,  dont  cinq  pour  le  sacrum  et  quatre  pour  le  coccyx. 

Les  vraies  vertèbres  sont  séparées  les  unes  des  antres  par 
une  substance  fibrenseou  ligamenteuse,  dite  intervertébrale, 
qui  augmente  l’étendue  de  la  tige  rachidienne.  C’est  l’af¬ 
faissement  de  cette  substance  qui  détermine,  après  de  lon¬ 
gues  marches  ou  la  station  prolongée,  une  diminution  de 
taille  de  2  à  5  centimètres.  La  colonne  vertébrale,  dans  son 
ensemble, présente  quatre  courbures:  antérieurement  elle  est 
convexe  dans  la  légion  cervicale,  concave  dans  la  région 
dorsale,  convexe  dans  la  région  lombaire,  et  de  nouveau 
concave  dans  la  région  sacro-cuçcygienue.  Ces  courbures, 
toutefois,  sont  soumises  a  de  nombreuses  vatiéîés  îuJivj- 


SQL) 


Le  Squelette,  ou  la  charpente  osseuse  des 
animaux  vertébrés ,  se  compose  d’un  grand 
nombre  de  pièces,  toutes  assujetties  les  unes 
aux  autres,  au  moyen  de  ligaments  ou  de 

duelles,  et  paraissent,  dans  tous  les  cas,  avoir  pour  effet 
d’augmenter  la  résistance  de  la  colonne  vertébrale,  dans  le 
sens  vertical,  en  lui  donnant  une  grande  élasticité.  Dans  le 
premier  âge,  les  courbures  en  question  n’existent  point,  et 
le  rachis  représente  une  pyramide  dont  la  base  est  tournée 
en  haut  au  lieu  d’être  tournée  en  bas,  comme  chez  l’adulte. 
Enfin,  chez  le  vieillard,  la  colonne  épinière  devient  le  siège 
d’une  courbure  antérieure  plus  ou  moins  prononcée  ,  qui, 
a  la  longue,  détermine  la  soudure  de  plusieurs  vertèbres,  et 
par  suite  la  raideur  des  mouvements  du  tronc 

Toute  vertèbre  offre  pour  caractère  général  :  1°  un  ttou 
vertébral  ou  rachidien  (n.  i,  pl.  I,  fig  2  à  5)  pour  loger  la 
moelle  épinière;  2”  une  partie  renflée  plane  (n.  2)  qu’on 
nomme  corps  de  la  vertèbre  ;  3°  une  apophyse  épineuse 
(n.  3);  4°  deux  apophyses  transverses  (n.  4);  5*  deux  apo¬ 
physes  supérieures  (n.  5),  et  deux  inférieures,  qui  servent  à 
la  réunir  aux  vertèbres  voisines  :  ces  apophyses  sont  très  ru- 
dimentaiies  sur  la  première  et  la  deuxième  vertèbre  du  cou 
(fig,  2  et  3);  6°  enfin  deux  échancrures  supérieures  et  deux 
inferieures,  qui  concourent  à  former  ce  qu’on  appelle  les 
trous  de  conjugaison.  Ceux-ci  sont  situés  sur  les  côtés  de 
la  colonne  vertébrale,  et  servent  à  livrer  passage  aux  nerfs 
de  la  moelle  et  aux  vaisseaux. 

Indépendamment  de  ces  caractères  généraux  des  vertè¬ 
bres,  il  existe  aussi  des  caractères  distinctifs  à  l’aide  des¬ 
quels  il  est  liés  facile  de  reconnaître  a  quelle  région  du 
tronc  elles  appartiennent.  Ainsi  les  vertèbres  cervicales 
(fig.  2  et  3)  se  reconnaissent  toujours  à  la  présence  du  trou 
dont  est  percée  la  base  de  leur  apophyse  transverse;  les  dor¬ 
sales  à  la  présence  de  fosses  articulaires  (  n.  (j,  fig.  4  ) 
creusées  sur  les  parties  latérales  de  leur  corps  et  à  la  fa¬ 
cette  articulaire  de  chaque  apophyse  transverse  (11.  4);  les 
lombaires  enfin  (fig.  5),  à  l’absence  des  caractères  que  nous 
venons  d’assigner  aux  vertèbres  dorsales  et  à  la  prépondé¬ 
rance  de  leur  volume..  On  peut  aussi  reconnaître  facile¬ 
ment  certaines  vertèbres  parmi  celles  d’une  même  région; 
la  première,  par  exemple,  ou  atlas  (fig.  2),  11’a  point  de 
corps  bien  prononce;  le  trou  vertébral  est  beaucoup  plus 
grand  que  celui  de  toutes  les  autres  vertèbres,  parce  que 
une  partie  de  cet  anneau  sert  à  loger  l’apophyse  odontoïde 
(11.6,  fig.  3)  de  la  seconde  vertèbre;  sor.  apophyse  épineuse 
est  très  rudimentaire,  les  transveises  sont,  au  contraire, 
très  volumineuses,  et  sont  creusées,  ainsi  qu’une  partie  du 
corps  vertébral,  de  quatre  faceltes  articulaires,  dont  les 
supérieures  (n.  7,  fig.  2),  très  larges,  reçoivent  les  coridyles 
de  l’occipital,  et  les  inférieures,  plus  petites,  s’articulent 
avec  la  seconde  vertèbre.  L’apophyse  odontoïde  (n.  6),  es¬ 
pece  de  pivot  cylindrique  de  2  centimètres  de  longueur, 
autour  duquel  tourne  la  tète,  constitue  le  caractère  distinc¬ 
tif  de  la  seconde  vertèbre  cervicale  ou  axis  (fig.  3).  La  sep¬ 
tième  vertebre  cervicale,  nommée  aussi  proéminente,  se 
distingue  des  autres  par  le  volume  tiès  considérable  de  son 
apophyse  épineuse.  La  première  vertèbre  se  reconnaît  à 
une  facette  complété,  existant  sur  chaque  côté  du  corps, 
pour  l’articulation  de  la  première  côte,  et  à  une  facette 
incomplète,  située  aussi  de  chaque  coté,  et  servant  à  l’ar¬ 
ticulation  de  la  seconde  côte.  La  onzième  et  la  douzième 
vertèbre  dorsale  présente,  de  chaque  côté,  une  seule  fa¬ 
cette  articulaire  complété,  destinée  à  l’articulation  des  deux 
dernières  côtes. 

Quant  aux  vertèbres  dorsales  intermédiaires,  elles  ont 
toutes  deux  demi -facettes  articulaires  de  chaque  rôté,  en 
sotte  que  l’on  11e  peut  bs  distinguer  entre  elles  que  put  le 


SOU 


783 


muscles.  Les  membres  antérieurs  ne  sont 
attachés  que  par  des  faisceaux  musculaires, 
dans  les  quadrupèdes  sans  clavicule;  mais 
dans  les  quadrupèdes  qui  en  ont  une,  elle 


volume  du  corps  vertébral,'  qui  va  en  augmentant  depuis 
la  première  jusqu’à  la  douzième.  Enfin  les  vertèbres  lom¬ 
baires,  au  nombre  de  cinq,  n’ont  plus  de  facettes  articu¬ 
laires  ;  leur  corps  est  plus  étendu  transversalement  que 
d’avant  en  aniere,  et  le  volume  de  chaque  vertèbre  d’au¬ 
tant  plus  épais  qu’on  se  rapproche  du  sacrum.  Quant  aux 
vertèbres  sacro-cocrygienues  ,  au  nombre  de  neuf,  elles 
sont,  dans  l’age  adulte,  réunies  en  deux  os;  les  cinq  pre¬ 
mières  forment  le  sacrum  ,  ainsi  nommé  parce  que  les  an¬ 
ciens  avaient  pour  coutume  d’offrir  aux  dieux,  dans  les  sa¬ 
crifices,  cette  paitie  de  la  victime;  les  quatre  autres  forment 
le  coccyx,  l’un  et  l’autre  sont  placés  entre  les  os  eoxaux 
(n.  2h)  sur  la  ligne  médiane,  et  concourent  à  former  l’exca¬ 
vation  du  bassin. 

Pour  terminer  la  description  des  parties  osseuses  qui  en¬ 
trent  dans  la  composition  du  tronc  ,  il  nous  reste  à  parler 
des  côtes  et  du  sternum. 

Les  rôtes, ordinairement  au  nombre  de  vingt-quatre,  douze 
de  chaque  côté,  sont  des  ares  aplatis,  osseux  dans  leur  qua¬ 
tre  cinquième  postérieur,  cartilagineux  dans  leur  cinquième 
antérieur.  Elles  sont  toutes  articulées,  d’une  part,  avec  les 
vertèbres  dorsales;  de  l’autre,  les  sept  premièi  es  seulement, 
avec  le  sternum.  Ces  dernières  sont  nommées  côtes  vraies, 
rôtes  sternales  ou  rôtes  vertébro-sternales;  tandis  que  l’on 
entend  par  côtes  «sternales,  côtes  fausses,  ou  côtes  verté¬ 
brales,  relies  qui  ne  s'articulent  pas  d’une  manière  immé¬ 
diate  avec  le  sternum;  011  nomme  aussi  rôtes  flottantes  les 
quatre  dernières  fausses  rôles,  parce  que  leur  extrémité  an¬ 
térieure  est  mobile  (voyez  fig  1,  n°  1 3) .  Les  côtes  sont  en 
général  tordues  sur  elles-mêmes,  de  telle  sorte  que  les  deux 
extrémités  11e  peuvent  reposer  en  même  temps  sur  un  plan 
horizontal.  Elles  présentent  unê  extrémité  postérieure  ou 
tète,  supportée  par  un  col,  à  côté  duquel  est  une  surface 
articulaire  (n°  9,  fig.  C),  qui  correspond  à  celle  qu’on  re¬ 
niai  que  sur  les  apophyses  trar.sverses  des  vertèbres  dorsales 
(fig.  4,  n  4);  une  extrémité  antérieure  qui  se  réunit  avec 
son  cartilage  costal  (n.  20,  fig.  1);  une  face  externe  ou  cu¬ 
tanée  convexe,  1111e  interne  ou  pulmonaire,  concave  et  lisse; 
un  bord  supérieur  curviligne,  épais,  arrondi;  un  inférieur 
minee,  tranchant,  creusé  d’une  gouttière  ou  sillon,  qui  re¬ 
çoit  et  protège  les  vaisseaux  et  nerfs  intercostaux.  Les  ca¬ 
ractères  différentiels  des  côtes  se  rapportent  surtout  à  la 
longueur  qui  va  en  augmentant  depuis  la  première  jusqu’à 
la  sixième  inclusivement  ,  et  en  diminuant  depuis  la  sep¬ 
tième  jusqu’à  la  dernière.  La  première  côte  est  la  moins 
longue  et  proportionnellement  la  plus  large  de  toutes.  Les 
onzième  et  douzième  côtes  diffèrent  des  autres  par  leur  tète 
pourvue  d’une  seule  facette  articulaire  aplatie,  par  l’absence 
de  gouttière,  et  par  l’absence  d’un  col  proprement  dit 
(voy.  fig.  7). 

Le  sternum  (n.  8,  fig.  1),  situe  entre  les  côtes  (n.  21)  et 
les  clavicules  (n  10)  qui  le  soutiennent,  n’est  pas  immobile 
dans  la  place  qu’il  occupe,  il  s’élève  et  s’abaisse  dans  l’acte 
de  la  respiration.  La  longueur  est  proportionnellement 
moins  considérable  chez  la  femme  que  chez  l’homme.  Son 
bord  supérieur  ou  claviculaire  offie  une  échancrure  (n  11) 
qui  porte  le  nom  de  fourchette  du  sternum;  de  chaque  rôté 
est  une  facette  articulaire  oblique  ,  pour  recevoir  l’extré¬ 
mité  interne  de  la  clavicule;  sa  partie  inférieure  ou  abdo¬ 
minale  est  formée  par  l’appendice  xiphoïde  (n.  12);  sa  lon¬ 
gueur,  sa  fotir.e  et  sa  direction  présentent  une  foule  de 
variétés  suivant  les  individus.  Enfin,  par  ses  bords  latéraux, 
le  sternum  s’articule  d’une  maniéré  immédiate  avec  les  deux 


790 


SOU 


SQL 

tient  au  sternum  par  un  os  simple,  et,  dans 
plusieurs  oiseaux  et  plusieurs  reptiles,  par 
un  os  double.  La  plupart  des  poissons  l’ont 
fortement  liée  à  la  tête  par  une  ceinture  os¬ 
seuse;  dans  les  raies,  c’est  à  l’épine  qu’elle 

clavicules,  et  par  l’entremise  des  cartilages  costaux  (n  20) 
avec  les  quatorze  vraies  côtes. 

La  tête  se  compose  de  la  région  crânienne  et  de  la  région 
faciale;  le  ci  âne  comprend  huit  os  chez  l’adulte,  dont  quatre 
sont  impairs  et  les  quatre  autres  symétriques  oii  pairs  Les 
premiers  sont  sur  la  ligne  médiane  et  d’arrière  en  avant. 

J°  \ 'occipital;  \\  occupe  la  partie  postérieure  et  inférieure 
du  crâne,  et  en  forme,  pour  ainsi  dire,  la  base.  Cet  os  pré¬ 
sente  un  des  plus  grands  trous  du  squelette,  nommé  trou 
occipital,  par  où  passent  la  moelle  et  ses  enveloppes  La  face 
interne  de  l’occipital  présente  quatre  fossettes  séparées  les 
unes  des  autres  par  une  .saillie  cruciale;  les  deux  supé¬ 
rieures  logent  les  extrémités  postérieures  des  lobes  du  cer¬ 
veau  ;  les  deux  inférieures,  les  lobes  sphériques  du  cervelet. 
L’occipital  répond,  en  bas,  à  la  colonne  vertébrale;  en  avant 
au  sphénoïde;  sur  les  côtés  aux  pariétaux  et  aux  tem- 
pura  ux. 

a0  Le  sphénoïde  occupe  la  partie  moyenne  de  la  base  du 
crâne  ;  il  est  formé  d’une  partie  centrale  ou  corps,  de  deux 
prolongements  nommés  grandes  et  petites  ailes  du  sphénoïde, 
et  de  deux  apophyses  nommées  ptérygoïdiennes.  Cet  os  a 
des  connexions  avec  tous  les  os  du  crâne,  et  avec  quelques 
uns  de  ceux  de  la  face. 

3“  L'ethrnoide  présente  une  multitude  de  trous,  pour  le 
passage  des  flirts  nerveux  affectés  à  l’odorat.  Sa  face  supé¬ 
rieure  correspond  à  la  cavité  du  crâne,  l’inférieure  aboutit 
qux  fosses  nasales,  et  ses  faces  latérales  concourent  à  former 
l’orbite. 

4°  Le  frontal  ou  coronal,  enfin,  situé  au-dessus  de  la  face 
et  a  la  partie  antérieure  du  crâne,  présente  les  bosses  fron¬ 
tales,  les  arcades  stucilières  ,  les  trous  sus-orbitaires  et  la 
voûte  orbitaire  dans  laquelle  est  logée  la  glande  lacrymale. 

Les  os  pairs  du  crâne  sont  les  pariétaux  et  Jes  tempo¬ 
raux  Ceux-ci  recèlent  dans  leur  épaisseur  un  appareil  com¬ 
pliqué  appartenant  à  l’organe  de  l’ouïe.  Vu  par  la  face  in¬ 
terne,  le  temporal  présente  une  éminence  pyramidale,  percée 
du  1 1 ou  auditif  interne,  qui,  à  cause  de  sa  dureté,  porte  le 
nom  de  rocher 

Quant  à  la  région  faciale,  elle  se  divise  en  deux  parties: 
la  première,  ou  mâchoire  supérieure,  comprend  treize  os;  la 
seconde,  ou  mâchoire  inférieure ,  un  seul.  Des  quatorze  os 
qui  constituent  la  face,  deux  seulement  sont  impairs  ou  mé¬ 
dians  :  résout  le  vorner  et  le  maxillaire  inférieur  Tous  les 
autres  sont  doubles  et  forment  six  paires,  savoir:  les  maxil¬ 
laires  supérieurs,  les  us  de  la  pommette,  les  os  palatins,  les 
os  propres  du  nez,  les  os  uiiguis  et  les  cornets  inférieurs 

Les  membres  thobaciques  se  divisent  en  quatre  parties 
qui  sont:  l’épaule,  le  bras,  l’avant-bras  et  la  main. 

L’épaule  se  compose  de  deux  os,  la  clavicule  et  l’omoplate 
(»•  iL  fig  1). 

La  (  layjcule  occupe  la  partie  antérieure  et  supérieure  du 
thorax  :  sa  longueur  varie  dans  les  différents  individus  et 
surtout  dans  les  sexes.  Elle  est  généralement  plus  longue  et 
moins  rourbee  chez  la  femme  que  chez  l’homme,  plus  forte 
et  surtout  plus  garnie  d’aspérités  chez  les  individus  qui  se 
livrent  à  une  profession  manuelle,  pénible  et  continue. 

L’omoplate  constitue  lu  partie  postérieure  de  l’épaule  ;  elle 
est  plus  volumineuse  chez  l’homme  que  chez  les  animaux. 
(>t  os  large,  mince,  triangulaire,  présente  deux  faces.  La 
postérieure  (fig.  8)  est  divisée  en  deux  régions  par  l’épine 
scapulaire  (n.  2);  la  supérieure  est  la  fosse  dite  sus-épineuse; 
l’inlérieui e,  la  lusse  sous  épineuse.  L’extrémité  libre  de  l’é- 


s’attache  ainsi.  Les  membres  inférieurs  ou 
postérieurs ,  au  contraire,  sont  fortement 
attachés  au  reste  du  Squelette  par  le  moyen 
du  bassin,  excepté  chez  les  poissons,  no¬ 
tamment  chez  les  Abdominaux,  où  ils  sont 

pine  scapulaire  constitue  l’apophyse  acromion,  et  s’articule 
avec  la  clavicule. 

L’angle  interne  de  l'omoplate  présente  une  cavité  ovalai  1  e 
(n.  4)  destinée  à  l'articulation  du  bras  avec  l’épaule,  et  sur¬ 
montée  par  l’apophyse  coracoïde  (n.  3). 

Le  bras  est  formé  d’un  seul  os  nommé  humérus  in.  >5);  il 
s’articule  d’une  paît  a vec  l’omoplate,  de  l’autre  avec  le  ra¬ 
dius  et  le  cubitus. 

De  ces  deux  ns  de  l’avant-bras,  le  cubitus  (11.  1  G)  est  un  peu 
plus  long  que  le  radius  (n.  17). 

La  main,  dernière  partie  du  membre  thoracique,  se  com¬ 
pose  de  huit  os  (n.  i8j  solidement  articulés  entre  eux,  et  dont 
la  réunion  constitue  le  carpe  ou  le  poignet  ;  d’une  rangée  de 
cinq  os  (n.  22)  appelés  os  métacarpiens  :  leur  ensemble  con¬ 
stitue  la  paume  de  la  main;  enfin  des  doigts  (n.  2.3)  tous  for¬ 
més  de  trois  os,  que  l’on  appelle  phalanges,  excepté  le  pouce 
qui  n’en  a  que  deux 

Les  membres  abdominaux  se  divisent,  de  même  que  les 
membres  thoraciques,  en  quatre  parties:  la  hanche,  la  cuisse, 
la  jambe  et  le  pied 

La  hanche  se  compose  de  l’os  coxal  (n.  26  le  plus  volu¬ 
mineux  de  tous  les  os  larges  du  squelette,  et  le  plus  irrégulier 
quant  à  sa  forme.  11  présente  en  avant  une  cavité  appelée 
cotyloide ,  la  plus  profonde  de  toutes  les  cavités  articu¬ 
laires,  qui  reçoit  la  tète  du  fémur.  Au-dessous  et  en  dedans 
de  la  cavité  cotyloïde  se  voit  le  trou  sous-pubien  (n  26), 
d’uue  loi  rue  ovalaire  chez  l’homme,  plus' petit  et  triangulaire 
chez  la  femme.  L’os  coxai  s’articule  avec  le  fémur,  d’une 
part;  de  l’autre  avec  le  sacrum  et  son  semblable,  pour  con¬ 
stituer  le  bassin.  C-ttè  grande  cavité  osseuse,  iriégulière, 
ouverte  en  liant  et  en  bas,  étant  différemment  disposées  dans 
l’un  et  dans  l’autre  sexe,  il  est  facile  de  savoir  auquel  des 
deux  appartient  le  squelette  qu’on  examine.  En  effet,  chez 
l’homme,  il  y  a  prédominance  des  dimensions  en  hauteur, 
tandis  que  le  contraire  a  lieu  chez  la  femme.  Les  fosses  ilia¬ 
ques  sont  chez  elle  plus  larges,  plus  dejetees  en  dehors  que 
chez  l’homme  ;  les  deux  cavités  cotyloïdes  sont  aussi  plus 
écartées,  ce  qui  détermine  un  plus  grand  éloignement  des 
fémurs  et  imprime,  à  la  démarche  de  la  femme,  un  caractère 
particulier  Enfin,  la  symphyse  du  pubis  (n.  29)  a  plus  de 
hauteur  chez  l’homme,  son  cartilage  est  triangulaire,  tandis 
que  chez  la  femme,  l’areade  du  pubis  est  arrondie,  plus  large 
et  mieux  indiquée 

La  cuisse  est  formée  par  un  seul  os,  le  fémur  (n.  3u),  situé 
entre  le  bassin  et  la  jambe.  Il  présente  à  son  extrémité  su¬ 
périeure  une  tète  soutenue  par  un  col  qui  se  continue  avec 
le  corps  de  l’os,  et  qui  forme  avec  lui  un  angle  obtus  Au- 
dessous  du  col  du  fémur  se  voit  une  grosse  apophyse  (n.  3i) 
nommée  grand  trochanter;  au-dessous  et  à  la  paitie  interne 
du  col,  une  autre  éminence  (n  3a)  moins  volumineuse  ap¬ 
pelée  petit  trochanter.  L’extrémité  inférieure  du  fémur  est 
d’un  volume  considérable  ;  (elle  se  bifurque  et  forme  deux 
éminences  convexes  aï  tien  lai  res  qu’on  appelle  condyles; 
c’est  entre  res  deux  éminences  que  se  trouve  la  rotule 
(n.  33). 

La  jambe  est  formée  de  deux  os,  le  tibia  et  le  péroné.  Le 
tibia  (n  34)  est,  après  le  fémur,  le  plus  volumineux  et  le  plus 
long  des  os  dti  squelette;  son  extrémité  supérieure,  beaucoup 
plus  grosse  que  l’inférieure,  offre  plus  d’étendue  transversa¬ 
lement  que  d’avant  en  arriéré.  L’extrémité  inférieure  (n.  33) 
constitue  la  malléole  interne,  et  reçoit,  dans  une  cavité  ar¬ 
ticulaire  quadrijalèi e,  un  os  du  pied  nommé  asti  agate.  Le 


791 


SQU 

libres  et  simplement  suspendus  dans  les 
chairs. 

Tous  les  os  qui  entrent  dans  la  composi¬ 
tion  du  squelette  se  rapportent  à  trois  divi¬ 
sions  principales ,  la  tête ,  le  tronc  et  les  ex¬ 
trémités.  La  tête  ne  manque  jamais ,  il  en 
est  de  même  du  tronc  qui  est  composé  des 
vertèbres  auxquelles  il  se  joint  le  plus  sou¬ 
mit  par  les  côtes  et  le  sternum.  Les  vertèbres 
qui  soutiennent  les  côtes  se  nomment  vertè¬ 
bres  dorsales ;  celles  qui  sont  entre  les  dor¬ 
sales  et  la  tête,  vertèbres  cervicales;  celles  qui 
sont  derrière  les  dorsales,  vertèbres  lombaires; 
celles  qui  tiennent  au  bassin  ou  à  l'extré¬ 
mité  postérieure ,  vertèbres  sacrées  ou  pel¬ 
viennes;  et  celles  qui  forment  la  queue,  ver¬ 
tèbres  coccygiennes  ou  caudales.  11  n’y  a 
que  quelques  mammifères  en  très  petit 
nombre  (les  Roussettes)  et  le  genre  des  Gre¬ 
nouilles  qui  n’aient  point  de  coccyx.  Très  peu 
de  Poissons  peuvent  être  considérés  comme 
ayant  des  vertèbres  cervicales.  On  sent  du 
reste  que  chez  ceux  où  il  n’y  a  point  de  côtes 
il  n’y  a  point  non  plus  de  distinctions  à 
établir  au  point  de  vue  des  régions  dorsales, 
cervicales,  lombaires,  etc.  Les  vertèbres  cau¬ 
dales,  toutefois,  se  distinguent  des  vertèbres 
abdominales  par  la  présence  d’apophyses 
épineuses  descendantes. 

Relativement  aux  côtes,  on  nomme  vraies 
côtes ,  celles  qui  vont  des  vertèbres  au  ster¬ 
num,  et  fausses  côtes  celles  qui  n’atteignent 
pas  celui-ci.  On  devrait  ensuite  nommer 
côtes  sternales  celles  qui  ne  s’articulent  pas 
avec  les  vertèbres ,  exemple  le  Crocodile,  et 
côtes  vertébrales  celles  qui,  comme  chez  le 
Caméléon,  s’unissent  entre  elles,  en  avantdu 
corps,  sans  rencontrer  le  sternum. 

libia  Vai-ticuU-  aussi  avec  le  péroné  tt  avec  la  rotule,  par 
l'mterni  •<linirr  du  ligament  rouilien. 

I.e  péroné  (u.  3CJ  est  situé  a  la  partie  externe  du  tibia;  il 
est  le  plus  grêle  de  tous  les  os  longs  ;  son  extrémité  supé- 
i  leure  ou  tête  présente  une  facette  ai  titulaire  qui  s’adapte 
-«r  le  tibia;  sou  extrémité  inferieure  ronstilue  a  malléo'e 
externe,  et  s’articule  avec  l’asti agale  et  le  tibia. 

Le  pied  se  compose  de  vingt-six  os.  Le  tarse  (n.  qui 
coirespond  an  carpe  de  la  main,  a  un  os  de  moins  Les  cinq 
premières  colonnes  (n.  38)  forment  le  métatarse,  it  lessui- 
vanics  constituent  les  orteils  composés  chacun  de  trois  os,  a 
l’exception  du  gros  orteil  qui  nVri  a  que  deux. 

Cour  terminer  la  description  des  pièces  qui  entrent  dans 
la  composition  du  squelette  ,  il  nous  reste  à  parier  de 
l'hyoïde.  Cet  os  {  fi  g  io  )  a  une  forme  parabolique;  il 
est  situé  entre  la  base  de  la  langue  et  le  larynx  ;  scs  dimen¬ 
sions  sont  plus  considéra b’es  chez  l'homme  que  chez  la 
femme. 


SQU 

La  lête,  qui  dans  l’origine  de  la  formation 
semble  n’être  qu’un  renflement  rachidien  , 
se  divise  plus  tard  en  trois  parties.  Ce  sont 
le  crâne,  qui  contient  le  cerveau;  la  face, 
qui  comprend  les  fosses  nasales ,  les  orbites, 
la  mâchoire  supérieure;  et  enfin  la  mâchoire 
inférieure  qui  est  toujours  plus  ou  moins 
mobile. 

Relativement  aux  membres  thoraciques 
et  pelviens,  ils  se  divisent,  lorsqu’ils  sont 
complets,  en  quatre  parties,  qui  sont,  pour 
les  premiers  :  l’épaule,  le  bras,  l’avant-bras 
et  la  main  ;  et  pour  les  seconds,  la  hanche, 
la  cuisse  ,  la  jambe  et  le  pied.  Les  Reptiles 
ophidiens  et  les  Poissons,  surtout  ceux  qui 
ont  des  nageoires  ventrales,  ne  présentent 
pas  à  beaucoup  près  les  mêmes  particularités. 

Toutefois,  l’omoplate  ne  manque  jamais, 
tant  que  l’extrémité  thoracique  existe.  Il  n’y 
a  qu’un  seul  os  pour  le  bras.  Il  y  en  a  pres¬ 
que  toujours  deux  pour  l’avant  -  bras. 
Ceux  de  la  main  ne  varient  que  pour  le 
nombre,  car  on  distingue  toujours  le  carpe  , 
le  métacarpe  et  les  doigts  ,  même  dans  les 
oiseaux  et  dans  les  cétacés,  où  tout  semble, 
à  l’extérieur,  confondu  et  réuni.  En  général, 
les  membres  thoraciques  ou  pelviens  subis¬ 
sent  de  grandes  modifications  dans  la  série 
des  vertébrés,  surtout  si  l’on  a  égard  à  leur 
nombre.  La  plupart  d’entre  eux  ont  deux 
paires  de  ces  appendices  ;  mais  un  grand 
nombre  de  genres  de  différentes  classes  n’en 
ont  qu’une  seule,  d’autres  n’en  ont  point  du 
tout.  Parmi  les  Mammifères,  les  Cétacés  sont 
privés  de  la  paire  postérieure,  et  la  paire  an  * 
lérieure  ressemble  plutôt  à  une  nageoire 
qu’a  un  véritable  membre  thoracique.  Les 
Reptiles  présentent  toutes  les  combinaisons 
possibles;  ils  peuvent  avoir  les  deux  paires 
à  la  fois,  la  paire  antérieure  ou  la  postérieure 
seulement,  ou  bien  manquer  entièrement 
de  membres.  Enfin,  les  Poissons  présentent 
de  fréquentes  variations  quant  au  nombre, 
a  la  position  et  à  la  forme  de  leurs  mem¬ 
bres ,  mais  point  quant  à  leurs  fonctions. 
Les  nageoires  pectorales  sont  sous  ce  rapport 
les  analogues  des  membres  thoraciques,  et 
les  ventrales  les  analogues  des  membres  pel¬ 
viens.  Ce  qu’il  y  a  de  remarquable  encore 
à  signaler  ici ,  c’est  que  ,  en  comparant  en¬ 
semble  toutes  les  variations  du  nombre  des 
membres  dans  les  différentes  classes,  il  est 
facile  de  voir  que  la  paire  antérieure  e$t 


792 


SQU 

beaucoup  plus  constante  que  la  postérieure. 
Le  genre  bipède  ou  hystérope  paraît  même 
être  le  seul  qui  ait  des  membres  abdominaux 
sans  avoir  des  membres  thoraciques;  encore 
existe-t-il  sous  la  peau  quelques  rudiments 
de  ceux-ci.  On  trouve  également  chez  le 
Dugong  que  les  os  pelviens  n’ont  point  en¬ 
tièrement  disparu,  et  que  chez  les  Ophidiens 
eux-mêmes,  chez  les  Orvets  et  dans  quel¬ 
ques  groupes  voisins  des  Sauriens,  une  dissec¬ 
tion  attentive  fait  également  découvrir  les 
rudiments  des  membres  pelviens.  M.  Is.  Geof¬ 
froy  Saint-Hilaire, notre  savant  collaborateur, 
a  fait  remarquer  avec  justesse  que ,  parmi 
les  vertébrés,  on  ne  trouve  jamais,  dans 
l’état  normal ,  de  différence  entre  les  appen¬ 
dices  d’un  côté  et  ceux  de  l’autre,  comme 
cela  a  lieu  quelquefois  chez  les  animaux 
inférieurs,  même  parmi  les  articulés,  et  de 
plus  que  la  symétrie  est  un  caractère  plus 
constant  pour  le  squelette  des  vertébrés  que 
pour  celui  des  articulés,  et  à  plus  forte  rai¬ 
son  que  pour  celui  des  autres  invertébrés. 
1!  y  a  cependant,  chez  un  grand  nombre  de 
poissons,  un  défaut  de  symétrie  dans  la  por¬ 
tion  antérieure  de  l’axe  vertébral:  la  tête 
tout  entière  est  modifiée  d’une  manière  si 
remarquable ,  que  chez  tous  les  pleuronectes, 
par  exemple,  les  yeux  sont  placés  du  même 
côté.  Or,  ce  défaut  de  symétrie  est  d’autant 
plus  extraordinaire  que,  chez  ces  mêmes 
poissons  ,  elle  n’affecte  que  les  régions  cr⬠
niennes.  La  symétrie  est  donc  en  définitive 
la  règle,  l’asymétrie  l’exception.  Mainte¬ 
nant  que  nous  avons  passé  rapidement  sur 
tous  les  points  de  généralités  qui  ont  trait 
au  squelette  des  animaux  vertébrés,  il  nous 
reste  à  indiquer  sa  composition  chimique. 
Originairement,  le  squelette  est  de  l’albu¬ 
mine  condensée.  Cette  albumine,  d’après 
Carus ,  desséchée  à  l’air  ou  coagulée  dans 
l’eau,  à  la  surface  du  corps,  et  sous  la  forme 
du  squelette  cutané ,  devient  de  la  corne,  ou 
bien,  ne  faisant  que  se  pétrifier  dans  l’eau, 
elle  devient  une  coquille  calcaire.  La  même 
albumine,  se  condensant  toujours  de  plus  en 
plus  à  l’intérieur  comme  squelette  viscéral, 
devient  cartilage.  Enfin,  se  déposant  autour 
du  système  nerveux,  comme  névro-squelette, 
et  se  pénétrant  de  la  nature  phosphorique 
de  la  moelle  nerveuse,  elle  devient  phosphate 
calcaire  ou  os.  Quoi  qu’il  en  soit  de  cette 
manière  de  voir,  toujours  est-il  que  l’os  pri- 


SQU 


mitivement  est  composé,  chez  le  fœtus  des 
animaux  vertébrés ,  de  parties  organiques  et 
de  parties  inorganiques  dans  des  proportions 
très  variables  qui  changent  constamment , 
suivant  l’âge  et  même  suivant  les  diverses 
régions  d’un  même  squelette.  L’analyse  des 
os  diffère  aussi  .  suivant  les  classes  et  les  es¬ 
pèces  de  vertébrés ,  comme  encore  suivant 
que  l’animal  auquel  ils  appartiennent  a 
été  nourri  de  telle  ou  de  telle  autre  manière. 
Les  tableaux  suivants,  du  reste,  feront 
mieux  ressortir  tous  les  détails  à  cet  égard. 


os 

DE  DIVERSES  REGIONS. 


Fémur.  . 

Tibia.  .  . 

Péroné  .  . 

Humérus.  . 

Cubitus. 

Radius.  . 

Temporal  . 

Vertèbre.  . 

Côte.  .  .  . 

Clavicule.  . 

Ilium.  .  . 

Omoplate.  . 

Sternum 
Métatarsien  du  2e  orteil. 


CHEZ  L’HOMME 

CHEZ  L’îNFAST 

ADULTE. 

A  TERME. 

- 

Prin- 

Prin- 

Prin- 

Prin- 

cipe 

cipe 

cipe 

cipe 

inorga- 

oiga- 

inorga- 

01-ga- 

nique. 

nique. 

nique. 

nique. 

62/19 

37, 5i 

5?, 5i 

42,4g 

60, 0[ 

89.99 

56,52 

43,48 

60,02 

29>98 

56,oo 

4,4,00 

63,02 

86,98 

58, 08 

41,92 

60, 5o 

3g, 5o 

57.59 

42, 4i 

60, 5 1 

89.49 

56, 5o 

4  3,5o 

63, 5o 

36,5o 

55,90 

44,io 

57/ 2 

42,58 

» 

» 

ï>7.4o 

42,31 

53,75 

46,25 

55,52 

4?,i8 

56,75 

43,7.5 

58,79 

4  1 .21 

58, 5o 

4i,5o 

5  4 ,  5  1 

45,49 

56.6o 

43, 4o 

56,oo 

4'i,oo 

» 

» 

56,53 

4  ',47 

0 

* 

A  ce  tableau  des  analyses  faites  par 
M.  Rees,  nous  joindrons  le  suivant  qui  a 
été  donné  par  M.  Barrot  dans  le  but  de  faire 
connaître  la  quantité  de  phosphate  et  de 
carbonate  de  chaux,  que  l’on  rencontre  chez 
les  Carnivores  et  les  Herbivores  des  diffé¬ 
rentes  classes  de  Vertébrés. 


ESPÈCES.  PHOSPHATE.  CARBONATE. 


Lion  .  .  . 

Brebis.  . 

.  .  So,o 

. 19.8 

Poule.  , 

.  .  88,9 

.  .  .  .  10,4 

Grenouille.  , 

.  .  95,2 

....  2,4 

Poissons.  .  , 

•  *  9T-9 

....  5,3 

D’après  une  analyse  faite  par  M  Chevreul 
des  os  du  Squalus  peregrinus ,  leur  sub¬ 
stance  molle  et  flexible  paraît  constituer 
une  matière  particulière  qui  a  plus  d’ana¬ 
logie  avec  le  mucus  qu’avec  toute  autre 
matière,  et  exige  pour  se  dissoudre  1,000 
fois  son  poids  d’eau  bouillante.  Il  a  été  fait 
aussi  des  analyses  de  cartilages  de  différentes 
régions  du  squelette,  par  MM.  Frommherz 
et  Guyert,  et  un  grand  nombre  de  recher¬ 
ches  du  même  genre  sur  la  composition  chi¬ 
mique  des  dents.  De  tous  ces  faits  il  résulte 
que  les  os  et  les  dents  sont  composés,  prin- 


7  93 


SQU 

cipalement,  de  phosphate  de  chaux;  que  la 
matière  animale  ou  la  gélatine  n'y  tient  que 
le  second  rang,  et  le  carbonate  de  chaux  le 
troisième,  et  souvent  même  le  cinquième 
seulement,  pour  la  quantité  relative. 

L’analyse  de  cartilages  blancs  montre  au 
contraire  que  les  substances  qui  y  dominent 
sont  le  carbonate  et  le  sulfate  de  soude,  et, 
après  eux,  le  carbonate  de  chaux ;  tandis 
que  le  phosphate  de  chaux  n’y  tient  que  le 
sixième  rang. 

Toutes  ces  analyses  comparatives  ont  be¬ 
soin  d’être  multipliées,  non  seulement  pour 
la  classe  des  Animaux  vertébrés,  mais  en¬ 
core,  et  surtout,  pour  celle  des  invertébrés; 
alors  seulement  elles  auront  un  intérêt  réel, 
une  valeur  plus  certaine  dans  la  détermi¬ 
nation  et  la  signification  du  motos. 

Quant  à  la  structure  de  ces  organes,  on 
peut  dire  qu’elle  est  la  même  chez  tous  les 
Mammifères  quadrupèdes.  Toutefois  le  tissu 
osseux  est  un  peu  plus  serré  chez  les  ani¬ 
maux  agiles  où  les  os  ont  dû  être  grêles 
pour  faciliter  les  mouvements  et  pour  pré¬ 
senter  une  égale  force  sous  un  moindre 
volume.  Tous  les  os  des  Vertébrés  présen¬ 
tent  un  tissu  plus  ou  moins  spongieux  , 
formé  principalement  de  petites  colonnes 
irrégulières,  s’unissant  de  mille  manières 
dans  tous  les  sens,  absolument  comme  les 
fibres  d’une  éponge.  Les  mailles  qu’elles 
interceptent  varient  beaucoup,  tant  pour  la 
forme  que  pour  la  grandeur,  suivant  l’espèce 
de  l’animal,  l’os  qu’elles  constituent  et  l’âge 
du  sujet.  De  là  les  diverses  apparences  de 
texture  qu’on  remarque  sur  les  os  en  géné¬ 
ral.  La  cavité  de  ces  organes  passifs  de  la 
locomotion  ,  ainsi  que  les  interstices  de  leur 
spongiosité  sont  remplis,  chez  les  Mammi¬ 
fères,  d’une  matière  grasse,  ou  moelle,  qui 
paraît  servir  à  maintenir  un  certain  degré 
d’élasticité  dans  les  os  pour  les  rendre  moins 
fragiles.  Chez  les  Oiseaux  ,  toutefois,  il  n’y 
a  dans  ces  conditions  que  les  membres  pos¬ 
térieurs;  les  os  de  la  région  antérieure  du 
corps  ont  leurs  cavités  vides  et  en  commu¬ 
nication  avec  l’air  extérieur,  aussi  sont-ils 
beaucoup  plus  légers. 

Les  vaisseaux  et  les  nerfs  qui  traversent 
les  os  passent  d’abord  simplement  à  travers 
le  tissu  spongieux  des  os  en  voie  de  forma¬ 
tion.  Mais  bientôt  il  se  dépose  autour  d’eux 
une  substance  d’un  tissu  très  serré  semblable 


SQl 

a  celle  diteéburnée.  Au  reste,  il  se  forme 
dans  chaque  pièce  cartilagineuse  ,  qui  doit 
devenir  un  os,  des  points  ou  centres  d’ossi¬ 
fication  rigoureusement  déterminés  quant 
au  nombre  et  à  la  disposition  ,  où  commen¬ 
cent  à  se  déposer  les  matières  terreuses, 
comme  par  une  espèce  de  cristallisation,  pour 
constituer  le  réseau  décrit  précédemment. 
Tant  que  les  divers  noyaux  osseux  n’ont  pas 
atteint  leurs  limites,  les  bords  sont  indé¬ 
terminés  et  ne  prennent  une  forme  constante 
pour  chaque  os  que  lorsqu’ils  arrivent  au 
terme  de  leur  croissance,  ou  bien  en  ren¬ 
contrant  les  autres  noyaux  avec  lesquels  ils 
doivent  plus  tard  se  souder,  quoique  rien 
n’indique,  dans  la  masse  de  gélatine,  la  forme 
que  ces  diverses  pièces  doivent  prendre. 
Toutefois ,  cette  étude  du  développement 
osseux  a  pris  de  l’intérêt  dans  ces  derniers 
temps  à  cause  des  différents  points  de  vue 
sous  lesquels  on  l’a  considérée:  d’une  part 
on  a  pensé  qu’en  remontant  ainsi  au  premier 
point  d’ossification  on  arriverait  à  un  nom¬ 
bre  d’os  qui  serait  le  même  dans  tous  les 
Vertébrés;  d’autre  part,  on  a  cru  aussi 
pouvoir  assigner  à  l’ostéogénie  diverses  lois 
relatives  au  nombre  des  noyaux  osseux  et  à 
leur  rapport  avec  les  formes  et  la  position 
des  os;  mais  de  nombreuses  exceptions  à 
cet  égard  viennent  détruire  les  idées  ingé¬ 
nieuses  et  souvent  réalisables  des  uns,  comme 
aussi  les  théories  trop  absolues  des  autres. 

Parmi  les  phénomènes  les  plus  remarqua¬ 
bles  de  l’ostéogénie  ou  du  développement  delà 
substance  osseuse,  l’anatomie  comparée  nous 
présente  surtout  la  formation  des  bois  du 
Cerf.  Mais  avant  d’en  parler  il  est  utile  de 
dire  ici  qu’une  membrane  fibreuse,  blan¬ 
châtre,  résistante  et  très  vasculaire  nommée 
périoste,  forme  une  enveloppe  aux  os,  en  se 
continuant  sous  le  nom  de  périchondre,  sur 
les  cartilages,  et  contribue  à  leur  formation 
et  à  leur  accroissement  en  leur  fournissant 
uneexsudation  albumineusequi  passeensuile 
à  l’état  cartilagineux  et  finit  par  s’ossifier. 

L’os  se  forme  donc  dans  le  périoste,  et. 
cette  vérité  incontestable,  avancée  par  le  cé¬ 
lèbre  Duhamel  ,  constitue  aujourd’hui  toute 
une  théorie,  que  notre  savant  collaborateur. 
M.  Fiourens,  a  su  établir,  avec  un  rare  ta¬ 
lent,  sur  des  faits  de  physiologie  expérimen¬ 
tale  d’un  grand  intérêt.  Comme  il  serait 
trop  long  d’entrer  dans  tous  les  détails  qui 

100 


T.  xi. 


794 


SQL 

se  rapportent  à  se  sujet-,  nous  nous  borne¬ 
rons  à  indiquer,  dans  cet  article,  les  points 
principaux  qui  résument  le  travail  du  secré¬ 
taire  perpétuel  de  l’Académie  des  Sciences  : 

1°  L’os  se  forme  dans  le  périoste; 

2°  Il  croît  en  grosseur  par  couches  su¬ 
perposées  ; 

3°  Il  croît  en  longueur  par  couches  jux¬ 
taposées  ; 

4°  Le  canal  médullaire  s’agrandit  par  la 
résorption  des  couches  internes  de  l’os; 

5°  Les  têtes  des  os  sont  successivement 
formées  et  résorbées  pour  être  reformées 
encore  tant  que  S’os  croît. 

On  voit,  par  le  simple  énoncé  de  ces  pro¬ 
positions,  que  l’auteur  est  arrivé  à  établir 
par  des  faits,  que  la  vie  ne  s’entretient  dans 
les  organes  qu’au  moyen  d’un  apport  cons¬ 
tant  des  molécules  organiques  vivantes,  su¬ 
bissant  de  nombreuses  métamorphoses  avant 
d’être  éliminées.  Cette  substitution  molé¬ 
culaire  constante  fait  que  les  organes  eux- 
mêmes  se  reconstituent  et  disparaissent 
sans  cesse  d'une  manière  qui  est  plus  ou 
moins  appréciable  pour  nos  sens.  A  ce  sujet 
nous  indiquerons  ici  ce  qui  se  passe  à  l’égard 
du  bois  de  Cerf. 

Ce  bois,  dans  son  état  parfait,  est  un  vé¬ 
ritable  os  ;  sa  base  adhère  et  fait  corps  avec 
l’os  frontal ,  de  manière  qu’à  certaines  épo¬ 
ques  on  ne  pourrait  point  déterminer,  dans 
leur  tissu  intérieur,  de  limite  entre  l’un  et 
l’autre;  la  peau  qui  recouvre  le  front  ne  va 
point  au-delà  du  bourrelet  osseux  et  den¬ 
telé  de  chaque  bois;  en  sorte  qu’il  n’y  a 
sur  le  bourrelet  et  sur  le  reste  du  bois  ni 
peau,  ni  périoste  apparents;  on  y  voit  seu¬ 
lement  des  sillons  plus  ou  moins  profonds 
qui  sont  destinés  à  recevoir  des  vaisseaux 
sanguins.  Les  bords  de  ces  sillons,  en  se  rap¬ 
prochant  les  uns  des  autres,  finissent 
par  emprisonner  les  vaisseaux  et  par  suite 
empêcher  le  cours  du  sang  dans  leur  cavité. 
De  là  la  mortification  et  la  chute  annuelle 
des  bois.  Quoi  qu’il  en  soit  de  cette  explica¬ 
tion  ,  et  bien  qu’à  notre  avis  on  ait  pris 
ici  l’effet  pour  la  cause,  toujours  est-il 
que  chaque  année  on  voit  les  bois  du  Cerf 
se  reproduire.  A  ce  moment  on  aperçoit  sur 
la  partie  proéminente  de  l’os  frontal  le  tissu 
spongieux  à  nu.  Mais  bientôt  cette  partie 
se  trouve  recouverte  par  la  peau  du  front, 
qui  petit  à  petit  est  soulevée  ensuite  par  un 


tubercule  mou  et  cartilagineux.  Alors  îl 
existe  entre  la  peau  et  le  tubercule  un  vé¬ 
ritable  périoste  sur  lequel  rampent  des  vais¬ 
seaux  d'un  gros  calibre  qui  pénètrent  dans 
tous  les  sens  la  masse  du  cartilage.  Celle-ci 
s’ossifie  successivement  comme  tout  autre  os  ; 
elle  passe  par  les  mêmes  états  qu’un  os  de 
fœtus,  et  finit  par  devenir  un  os  parfait.  A 
partir  de  ce  moment,  la  vascularité  du  pé¬ 
rioste  diminue  aussi  successivement,  par  un 
détour  physiologique,  suivant  nous ,  qui  s’o  - 
père  sur  un  autre  point  de  l’organisme  ,  et  les 
bois  meurent ,  n’ayant  plus  de  périoste,  puis 
se  détachent  au  moindre  choc  pour  faire 
place  à  la  pousse  des  bois  que  chaque  année 
voit  renaître  plus  vigoureux  et  plus  consi¬ 
dérables. 

Enfin,  les  dents,  quoique  à  peu  près  sem¬ 
blables  aux  os  pour  la  composition  chimique, 
ne  croissent  pas  de  la  même  manière,  mais 
par  couches  comme  les  coquilles.  Voyez , 
pour  plus  de  détails  à  cet  égard,  l’article 
dent.  (Martin  Saint-Ange.) 

^SQUELETTE.  rept.  —  Une  espèce  du 
genre  Rainette,  Rana  ( voy .  ce  mot),  porte 
ce  nom.  (E.  D.) 

SOUILLE.  Squilla  (nx OAa ,  nom  mytho¬ 
logique).  crust.  —  Ce  genre  qui  appartient 
à  l’ordre  des  Stomapodes,  à  la  famille  des 
Unicuirassés  et  à  la  tribu  des  Squilliens,  a 
été  établi  par  Rondelet  et  adopté  par  tous 
les  carcinologistes.  Les  Crustacés  qui  com¬ 
posent  ce  genre  sont  probablement  plus 
carnassiers  que  tous  les  autres  de  cette 
tribu  ,  car  ils  sont  pourvus  d’armes  offen¬ 
sives  bien  plus  puissantes.  La  griffe  qui 
termine  les  pattes  ravisseuses  ,  a  la  forme 
d’une  lame  de  faux,  dont  le  bord  tranchant 
serait  garni  de  longues  dents  pointues,  et 
serait  reçue  dans  une  rainure  du  bord  cor¬ 
respondant  de  la  main;  celle-ci  est  égale¬ 
ment  comprimée  et  en  général  armée  d’é¬ 
pines  sur  son  bord  préhensile.  Les  pattes 
thoraciques  des  trois  dernières  paires  portent 
un  appendice  grêle,  cylindrique  et  allongé, 
qui  représente  le  palpe.  Le  corps  est  svelte 
et  assez  rétréci  derrière  la  carapace. 

On  connaît  un  nombre  assez  considérable 
de  Squilles.  Ces  Crustacés  se  montrent  jus¬ 
que  dans  la  Manche,  mais  ne  sont  abon¬ 
dants  que  dans  les  mers  des  régions  chau¬ 
des;  ils  se  tiennent  en  général  éloignés  des 
côtes,  et  à  des  profondeurs  assez  consi- 


dérablcs.  Leurs  fausses  pattes  abdominales 
sont  continuellement  en  mouvement,  et  ils 
nagent  avec  une  grande  vitesse  en  frappant 
l’eau  de  leur  queue  puissante. 

Les  principales  différences  qui  se  remar¬ 
quent  chez  ces  animaux,  ont  conduit 
M.  Mil  ne  Edwards  à  les  diviser  en  deux 
groupes  ;  mais  comme  ces  différences  ne 
paraissent  pas  assez  importantes  pour  servir 
de  base  à  des  divisions  génériques,  ce  zoo¬ 
logiste  ne  les  a  distribués  qu’en  deux  sous- 
genres,  désignés  sous  les  noms  de  Squilles 
fine-taille  et  de  Squilles  trapues. 

Vingt  espèces  environ  composent  cette 
coupe  générique.  Comme  représentant  le 
premier  sous-genre,  je  citerai  la  Squille 
mante,  Squilla  mantis  Rond-,  Edw.  (  Hist. 
nat.  des  Crust.,  I.  Il  ,  p.  520,  n°  4  ).  Celte 
espèce  est  très  abondamment  répandue  dans 
toute  la  Méditerranée. 

Le  second  sous-genre  ou  celui  des  Squilles 
trapues  ,  a  pour  type  la  Squille  de  Cerisy , 
Squilla  Cerisy i ,  Roux  (Crust.  de  la  Méditer., 
pl.  5).  Elle  habite  aussi  la  Méditerranée, 
mais  elle  y  est  bien  moins  commune  que 
la  précédente;  je  l’ai  rencontrée  sur  les 
côtes  de  L'Algérie,  particulièrement  aux  en¬ 
virons  du  fort  Génois,  dans  la  Rade  de 
Bône. 

Les  Schistes  du  Monte-Bolca  ont  fourni 
une  belle  empreinte  de  Squille ,  décrite  et 
figurée  par  le  comte  de  Münster  (  Beitr.,  V, 
p.  76  ,  et  pl.  9,  fig.  I  1).  —  Voyez  l’atlas  de 
ce  Dictionnaire,  crustacés,  pl.  5.  (H.  L.) 

*  SQU1LLKRIGIITIIÉ.  Squillerichthus 
(ffxDla,  nom  mythologique;  iy.x-l: ,  exclus  ). 
crust.  —  M.  Milne  Edwards,  dans  son 
tome  IIe  de  son  Histoire  naturelle  sur  les 
Crustacés ,  désigne  sous  ce  nom  un  genre 
de  Crustacés  qui  établit  le  passage  entre  les 
Squilles  et  les  Erichthes.  C’est  à  l’ordre  des 
Stomapodes,  à  la  famille  des  Unicuirassés 
et  à  la  tribu  des  Erichthiens  qu’appartient 
ce  nouveau  genre. 

Ces  Crustacés  sont  de  petite  taille,  et 
n’ont  encore  été  rencontrés  que  dans  les 
mers  d’Asie.  On  n’en  connaît  que  deux  es¬ 
pèces;  le  Squillerichthe  type ,  Squillerich¬ 
thus  lypus ,  Edw.,  Hist.  nat.  des  Crust., 
t.  II,  p.  499,  pl.  27,  fig.  1  à  8,  peut  être 
considéré  comme  le  représentant  de  cette 
coupe  générique.  (H.  L.) 

*SQUILMEIVS.  Squilii  (axD./ot,  nom  my¬ 


thologique).  crust. --C’est  une  tribu  de  l’or¬ 
dre  des  Stomapodes,  de  la  famille  des  Uni- 
cuirassés,  établie  par  M.  Milne  Edwards  et 
adoptée  par  Jes  carcinologistes.  On  peut  dire 
que  cette  division  correspond  au  genre 
Squilla  ( voy .  ce  mol)  de  Eabricius,  et  com¬ 
prend  les  trois  coupes  génériques  établies 
par  Latreille  sous  les  noms  de  Squilla,  Go- 
nodactylus  et  Coronis.  Les  Sq  u  il  liens  ont 
entre  eux  la  plus  grande  ressemblance  ,  et 
sont,  de  tous  les  Crustacés  podophthalmes, 
ceux  dont  les  divers  anneaux  constituants 
du  corps  sont  les  plus  également  développés, 
les  plus  indépendants  les  uns  des  autres. 
Les  caractères  généraux  de  l’ordre,  indiqués 
à  la  page  382  du  tome  IV,  ceux  que  nous 
avons  rappelés  à  l’art.  Erichtiens  (  t.  V, 
p.  393),  aideront  à  distinguer  cette  famille. 
On  en  complétera  l'histoire  en  consultant 
les  articles  Squille,  Gonodaclyle  et  Coronide. 
Nous  signalerons  les  particularités  que  pré¬ 
sente  leur  organisation  en  parlant  de  l’ordre 
des  Stomapodes.  (ff.  L  ) 

SQUIME.  rot.  ph.  —  Nom  vulgaire  de  la 
racine  d’une  espèce  de  Smilace.  Voy.  smilace, 
ST AA  VI  A.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Bruniacées  ,  créé  par  Thunberg 
pour  des  sous-arbrisseaux  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  dont  certains  avaient  été  rangés 
par  Linné  parmi  les  Phylica  et  Brunia.  Ces 
végétaux  ont  des  feuilles  linéaires,  calleuses 
au  sommet;  des  fleurs  agrégées  en  capitules 
discoïdes,  accompagnées  de  bradées;  ces 
fleurs  ont  le  tube  du  calice  adhérent  dans 
le  bas ,  et  son  limbe  partagé  en  5  divisions 
sétacées ,  calleuses  au  sommet;  leurs  5  pé¬ 
tales  sont  épais  et  charnus  dans  le  bas; 
leur  ovaire  demi-adhérent  a  deux  loges  qui 
renferment  un  seul  ovule  suspendu.  Nous 
citerons  pour  exemples  le  Staayia  radiata 
Thunb.  ( Phylica  radiata  Lin.),  et  le  S.  glu- 
tinosaThunb.(Brunia  glutinosa  Lin.)  (D.G.) 

*STABEROIIA.  bot.  pii. — Genre  établi 
par  M.  Kunth  ,  dans  la  famille  des  Restia- 
cées ,  pour  le  Restio  imbricatus  Thunb.,  du 
cap  de  Bonne-Espérance.  Ce  genre  tient  le 
milieu  entre  les  genres  Schœnodus  Lahill., 
et  ThamnochorlusR.Bv .;  il  diffère  de  l’un  et 
de  l’autre  par  ses  2-3  styles  et,  plus  particu¬ 
lièrement  du  premier  par  son  fruit  elliptique, 
lenticulaire-renflé,  membraneux;  du  second, 
par  son  périanthe  à  6  folioles  persistantes, 
peu  inégales ,  dont  les  3  extérieures  plus 


ST  A 


ym 

raides  el  un  peu  plus  longues.  Ses  fleurs 
sont  dioïques.  L’espèce  unique  du  genre  est 
le  Staberoha  imbricala  Kunth.  (D.  G.) 

STAGÎ11DE.  Slachy  s  (<jt  s,  épi),  bot. 

pu.  —  Grand  genre,  qui  porte  aussi  le  nom 
français  à'Épiaire >  de  la  famille  des  Labiées, 
tribu  des  Siaehydées  ,  à  laquelle  il  donne 
son  nom  ,  de  la  didyriainie-gymnospermie 
dans  le  système  de  Linné.  Il  est  formé 
d’herbes,  sous-arbrisseaux  et  arbrisseaux 
disséminés  sur  presque  toute  la  surface  du 
globe,  à  l’exception  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande  ;  leur  port  varie  beaucoup,  leurs  faux- 
verticilles  bi-multiflores  sont  le  plus  sou¬ 
vent  rapprochés  en  des  sortes  de  grappes 
terminales.  Leurs  fleurs  présentent  :  un 
calice  tubuleux-campanulé  ,  marqué  de  5- 
15  nervures  ,  à  5  dents  égales  ou  les  deux 
supérieures  plus  grandes  ;  une  corolle  à  tune 
eylindracé  ,  égal,  souvent  pourvu  intérieu¬ 
rement  d’un  anneau  de  poils  ,  non  dilaté  à 
la  gorge,  à  limbe  bilabié,  la  lèvre  supé 
rieure  généralement  dressée,  un  peu  en 
voûte,  entière  ou  faiblement  échancrée, 
l’inférieure  trilobée,  à  lobe  médian  très 
grand;  4  étamines  ascendantes,  didynames, 
,  souvent  se  déjetant  de  côté  après  l’anthère; 
un  style  bifide  au  sommet,  à  2  lobes  subu- 
lés  ,  à  peu  près  égaux.  Le  fruit  se  compose 
de  4  akènes  obtus,  mais  non  tronqués. 

Les  caractères  précédents  conviennent 
non  seulement  aux  Stachys  de  Linné,  mais 
encore  aux  Betonica  de  ce  célèbre  botaniste. 
C’est  en  effet  par  la  réunion  de  ces  deux 
genres  linnéens  que  M.  Bentham  forme  le 
genre  Stachys,  tel  que  nous  l’admettons  ici 
d’après  lui.  Dans  ces  limites,  ce  groupe  ren¬ 
ferme  aujourd’hui  de  150  à  160  espèces, 
dont  plusieurs  appartiennent  à  notre  Flore, 
et  que  M.  Bentham  a  distribuées  en  sous- 
genres  de  la  manière  suivante. 

a.  Alopecuros  Benth.  Herbe  vivace,  de 
l'Europe  moyenne  et  méridionale,  velue, 
verte;  faux-verticilles  fasciculés-multiflores, 
rapprochés  en  épi  un  peu  interrompu  ;  brac¬ 
tées  extérieures,  égalant  presque  le  calice; 
corolle  jaunâtre  ,  à  tube  inclus  ;  loges  des 
anthères  parallèles.-— L’espèce  pour  laquelle 
celle  section  a  été  formée  est  le  Stachys 
Alopecuros  Benth.  (  Betonica  Alopecuros 
Un.),  espèce  commune  dans  les  Pyrénées, 
les  Alpes,  etc. 

b.  Betonica  Benth.  Herbes  vivaces ,  des 


STÀ 

régions  méditerranéenne  et  caucasienne  , 
pileuses-pubescentes  ou  velues;  faux-ver¬ 
ticilles  fasciculés-multiflores,  rapprochés  en 
épi  interrompu;  bractées  égales  au  calice, 
au  moins  les  extérieures;  corolles  purpu¬ 
rines,  plus  rarement  jaune  d’ocre ,  a  tube 
ordinairement  saillant  ;  loges  des  anthères 
presque  parallèles.  Ce  sous-genre  répond  a 
la  plus  grande  partie  du  genre  Bétoine,  Be- 
tonica  de  Linné.  Son  espèce  principale  est 
le  Stachys  Betonica  Benth  (  Betonica  offi, - 
cinalis  Lin.  ),  plante  commune  dans  les 
prairies ,  les  bois  de  toute  l'Europe  et  de 
la  Russie  asiatique,  dont  les  feuilles  et  les 
fleurs  fournissaient  une  poudre  assez  em¬ 
ployée  autrefois  comme  sternutatoire ,  et 
dont  on  faisait  aussi  une  eau  distillée  ,  une 
conserve,  un  sirop  et  un  emplâtre  vulné¬ 
raire;  elle  est  entièrement  inusitée  de  nos 
jours.  —  Le  Stachide  a  grandes  fleurs,  Sta¬ 
chys  grandiflora  Benth.  (  Betonica  grandi- 
flora  Willd.) ,  est  une  belle  espèce  du  même 
sous- genre,  originaire  de  la  Sibérie  et  cul¬ 
tivée  pour  l’ornement  des  jardins  ,  à  cause 
de  ses  grandes  et  belles  fleurs  roses. 

e.  Eriostachys  Benth.  Herbes  bisannuelles 
ou  vivaces,  mollement  velues  ou  laineuses, 
croissant  dans  l’Europe  moyenne,  la  région 
méditerranéenne,  caucasienne  et  dans  le 
nord  de  l’Inde;  faux-verticilles  multiflores; 
bractées  égalant  le  calice  ,  au  moins  les  ex 
térieures,  ou  à  peine  plus  courtes  de  moitié. 
Trois  de  nos  Stachides  indigènes  appartien¬ 
nent  à  cette  section  ,  ce  sont  :  le  Stachide 
d’Allemagne  ,  Stachys  germanica  Lin.  , 
grande  et  belle  plante  laineuse,  qui  croit 
le  long  des  champs  et  des  chemins;  le  Sta¬ 
chide  des  Alpes,  Stachys  alpina  Lin  ,  qui 
se  trouve  abondamment  sur  toutes  nos 
montagnes  et  même  en  plaine  dans  les  lieux 
couverts  et  frais;  enfin  ,  le  Stachys  Hera- 
clea  AIL,  qui  se  trouve  sur  les  coteaux  secs 
du  Roussillon  ,  de  la  Provence  et  près  de 
Nice. 

d.  Caloslachys  Benth.  Herbes  vivaces, 
glabres  ou  velues,  de  l’Amérique  sud-ouest, 
du  Mexique,  du  nord  de  l’Asie  et  du  cap 
de  Bonne-Espérance;  tiges  portant  géné¬ 
ralement  sur  les  angles  des  poils  au  rebours 
ou  des  aiguillons;  faux  verticïl les  à  peu 
près  6-flores ,  à  très  petites  bractées;  dents 
du  calice  très  aiguës  ou  presque  épineuses; 
corolle  rouge-écarlate  ou  pourpre,  à  tube 


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797 


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longuement  saillant;  loges  des  anthères  di¬ 
vergentes  ou  divariquées.  —  Nous  citerons 
pour  exemple  de  ce  sous-genre,  le  Stachide 
écarlate  ,  Stachys  coccinea  Willd.,  jolie  es¬ 
pèce  du  Chili ,  d'où  elle  a  été  introduite 
dans  les  jardins  d’Europe  en  1800  ,  recher¬ 
chée  pour  ses  grandes  fleurs  d’un  rouge-vif, 
pubescentes,  qui  se  succèdent  pendant  tout 
l’été.  La  culture  en  esi  facile.  La  multiplica¬ 
tion  s’en  fait  par  graines,  par  boutures  et  par 
division  des  pieds.  On  la  tient ,  pendant 
l’hiver,  en  orangerie,  en  l’arrosant  rarement. 

e.  Stachyotypus  Ben th .  Herbes  très  dissé¬ 
minées  sur  la  surface  du  globe  >  annuelles 
ou  vivaces,  presque  glabres,  ou  pileuses- 
hérissées  ,  rarement  laineuses;  faux  verli- 
cilles  le  plus  souvent  à  six  fleurs,  quelquefois 
moins  ou  davantage;  bractées  très  petites; 
calices  ordinairement  presque  épineux;  co¬ 
rolle  purpurine  r-ouge,  ou  pâle,  jamais  jaune, 
à  tube  inclus  ou  faiblement  saillant.  —  Ici 
se  rangent  nos  trois  espèces  indigènes  à  peu 
près  les  plus  communes,  savoir  :  le  Stachidc 
des  bois,  Stachys  sylvatica  Lin.,  commun 
dans  tous  les  bois ,  reconnaissable  à  ses 
grandes  feuilles  en  cœur  et  a  ses  fleurs  lie- 
de-vin  ;  le  Stachide  des  marais  ,  Stachys 
palustris  Lin.,  abondant  dans  les  fossés  ,  le 
long  des  eaux  et  dans  tous  les  lieux  humides, 
facile  à  distinguer  par  ses  feuilles  lancéo¬ 
lées,  dentées  en  scie,  et  par  ses  fleurs  pur¬ 
purines;  remarquable  aussi  par  ses  tuber¬ 
cules  féculents,  fort  recherchés  par  ies  porcs, 
et  qui ,  dans  des  temps  de  disette  ,  ont  été 
quelquefois  mêlés  au  pain  ;  le  Stachide  des 
champs,  Stachys  arvensis  Lin.,  plante  an¬ 
nuelle,  faible  et  peu  élevée,  a  feuilles  ovales, 
obtuses;  a  fleurs  purpurines  ponctuées  de 
pourpre  plus  foncé  ;  elle  croît  communément 
dans  les  champs  en  friche  et  parmi  les 
moissons. 

f.  Olisia  Benth.  Herbes  européennes  et 
méditerranéennes,  annuelles  ou  vivaces, 
glabres,  pubescentes  ou  pileuses,  jamais 
laineuses;  feuilles  ovales;  faux- ■  vertici Mes  à 
peu  près  6  flores;  bractées  très  petites; 
calices  le  plus  souvent  presque  épineux, 
quelquefois  bilabiés  ;  corolle  blanc-jaunâtre. 
— Nous  citerons  comme  exemples  de  ce  sous- 
genre  deux  de  nos  espèces  indigènes  :  le 
Stachide  annuel,  Stachys  annua  Lin.,  es¬ 
pece  annuelle,  ainsi  que  l’indique  son  nom, 
commune  dans  les  champs ,  sur  les  tertres 


et  coteaux  calcaires ,  et  le  Stachide  hérissé, 
Stachys  hirta  Lin.,  vivace,  hérissé  dans 
toutes  ses  parties,  qui  se  trouve  dans  l’Eu¬ 
rope  méridionale  et  l’Afrique  septentrionale. 

g.  Charnœsideritis  Benth.  Herbes  vivaces, 
spontanées  dans  l’Europe  moyenne  et  la 
région  méditerranéenne,  glabres  ou  pileu¬ 
ses,  jamais  laineuses;  feuilles  oblongues , 
lancéolées  ou  linéaires  ;  faux-verlicilles  2- 
6-flores  ;  bractées  très  petites  ;  calices  égaux, 
presque  spineseents  ;  corolles  jaunes  ou 
rouges.  —  Nous  citerons  pour  exemple  de 
cette  section  le  Stachide  droit,  Stachys  recta 
Lin.  (S.  Sideritis  Vill.),  espèce  à  fleurs  jau¬ 
nes,  qui  croît  communément  le  long  des 
chemins  et  des  champs  ,  dans  les  lieux  secs 
et  incultes  de  l’Europe  surtout  méridionale. 

h.  Arribleia  Benth.  Sous  arbrisseaux  et 
arbrisseaux  du  cap  de  Bonne-Espérance, 
d’Égypte  et  de  Syrie,  le  plus  souvent  co¬ 
tonneux  ;  faux  vertici  1  les  2-6-flores  ,  rare¬ 
ment  sub  10-flores,  bractées  petites  ou  peu 
nombreuses;  calices  cotonneux  ou  laineux  , 
a  dents  molles  ou  nautiques. 

i.  Z ietenia  Benth.  Sous- arbrisseaux  des 

régions  méditerranéenne  et  caucasienne  , 
couverts  de  poils  blancs  et  mous,  abondants, 
ou  presque  glabres;  bractées  petites  ou  peu 
nombreuses;  faux- verticil les  2-6-flores;  ca¬ 
lices  laineux  ou  glabres,  à  dents  subulées , 
presque  toujours  épineuses.  Nous  citerons 
pour  exemple  de  ce  sous-genre  le  Stachide 
glutineux  ,  Stachys  glutinosa  Lin.,  espèce 
glabre,  très  rameuse,  dont  les  rameaux 
raides  et  glutineux  finissent  par  dégénérer 
en  épine  à  leur  extrémité.  On  l’indique  en 
Corse.  (P-  D) 

*STAC 1 1 Y  A  \T  HUS  (  ,  épi;  «vO  oc, 

fleur),  bot.  ph.  —  Genre  formé  par  De  Can- 
dolle  ( Prodr .,  V,  p.  SA)  dans  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Vernoniacées , 
pour  un  sous-arbrisseau  des  Cattingas  du 
Brésil ,  recouvert  d’un  duvet  court,  soyeux 
et  blanc;  dont  les  capitules,  formés  chacun 
d’environ  12  fleurs,  sont  groupés  en  épi  et 
sessiles  à  l’extrémité  des  rameaux.  Cette 
espèce,  la  seule  du  genre,  porte  le  nom  de 
Slachyanthus  Marlii  DC.  (D.  G.) 

♦STACI1YBOTRYS.  but.  cr.  —  Genre 
de  Champignons  créé  par  M.  Corda,  dans 
la  famille  des  Hyphomyeètes ,  tribu  des 
Mucédinés.  Dans  la  classification  de  M.  Lé- 
veillé,  il  appartient  aux  Triehosporés-Cépha- 


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STA 


losporés ,  tribu  des  Oxycladés  ,  section  des 
Cladobotryés.  (M.) 

*STACBYDÉES.  Stachydeœ.  BOT.  PHAN. 
—  Une  des  tribus  de  la  famille  des  Labiées 
{Voy.  ce  mot),  ayant  pour  type  le  genre 
Stachys  qui  lui  donne  son  nom.  (Ad.  J.) 

STACHYLIDIUM.  bot.  gb.  -  Genre  de 
Champignons  créé  par  M.  Link,  dans  la  fa¬ 
mille  des  Hyphomycetes ,  tribu  des  Mucé- 
dinés  de  bries,  pour  de  petits  Champignons 
qui  croissent  sur  les  plantes  en  décompo¬ 
sition.  Il  appartient,  dans  la  classification 
de  M.  Léveillé ,  aux  Trichosporés-Cépha- 
losporés ,  tribu  des  Oxycladés ,  section  des 
Cladobotryés.  (M.) 

*STACHYMA  ,  épi),  ins. -—-Genre 

de  l’ordre  des  Diptères ,  famille  des  Athé- 
ricères,  tribu  des  Muscles,  créé  aux  dépens 
des  Myopa  et  des  Stomoxys  Fabr.  ,  par 
M.  Robineau-Desvoidy  (  Essai  sur  les  Myo- 
daires,  1830),  sous  le  nom  de  Dalmannta ,  et 
adopté  par  M.  Macquart  (  Dipt.  des  Suites  à 
Buffon ,  de  Roret,  II,  1835)  qui  en  a  changé 
la  dénomination  en  celle  de  Slachynia. 

On  connaît  six  espèces  de  ce  groupe  : 
toutes  des  parties  méridionales  de  l’Europe, 
et  dont  la  S.  gemina  Wied.,  Rob.  -  Desv.  , 
Macq,  est  le  type.  (E.  D.) 

STACHYS.  bot.  pii.  —  Nom  latin  du 
genre  Stachide.  Voy.  ce  mot. 

*STAC H  YSTEYIO.Y  (aiap;,  épi  ; 
étamine),  bot.  ph.— -Genre  de  la  famille  des 
Euphorbiacées  créé  récemment  par  M.  Plan- 
ehon  [London  Journ.  ofbot.,  vol.  IV,  1845, 
p.  471,  tab.XV)  pour  un  sous-arbrisseau 
de  la  Nouvelle-Hollande,  bas  et  glabre;  à 
feuilles  alternes,  raides,  linéaires,  aiguës, 
ramassées  ;  à  fleurs  monoïques ,  ramassées 
à  l’extrémité  des  rameaux  ,  les  mâles  for¬ 
mant  une  sorte  d’épi  allongé,  rougeâtre, 
tout  couvert  d’étamines,  dont  les  anthères 
sont  uniloculaires ,  les  femelles  peu  nom¬ 
breuses  présentant  un  ovaire  à  2  loges  bi- 
ovulées  et  2  styles,  rarement  à  3  loges  et  3 
styles.  Cette  plante  a  reçu  le  nom  de  Sta- 
chystemon  vermiculare  Plane.  (D.  G.) 

STACIIYTARPHÈTE.  Stachylarpheta 
(  ara'xuç,  épi;  Tctp<peioç ,  serré,  dense),  bot. 

PH.  —  Genre  de  la  famille  des  Verbénacées, 
tribu  des  Verbénées,  proposé  par  Vahl  pour 
des  Verveines  propres,  pour  la  plupart,  aux 
parties  chaudes  de  l’Amérique.  Rien  qu’il 
eût  été  adopté  par  plusieurs  botanistes, 


M.  Endlicher  a  cm  ne  devoir  en  faire  qu’une 
simple  section  des  Verbena.  Mais  nous  pré¬ 
férons  suivre  ici  l’exemple  de  M.  Schauer 
qui  a  conservé  ce  genre  comme  distinct  dans 
sa  Revue  monographique  des  Verbénacées 
( Prodro .,  XI,  p.  561).  Le  genre  Stachytar- 
phète  se  compose  d’herbes  et  d’arbustes  à 
lige  le  plus  souvent  dichotome  et  rameaux 
tétragones;  à  fleurs  blanches ,  bleuâtres, 
rouges  ou  pourpre-noir,  en  épi  serré,  accom¬ 
pagnées  de  bractées  persistantes ,  le  plus 
souvent  paléacées;  ces  fleurs  sont  générale¬ 
ment  reçues  par  leur  base  dans  des  en¬ 
foncements  de  I  axe  qui  est  charnu  ;  leurs 
deux  étamines  supérieures  sont  dépourvue? 
d’anthère;  leur  ovaire  biloculaire  devient 
un  drupe  biloculaire,  qui  se  partage  en 
deux.  —  M.  Schauer  décrit  43  espèces  de 
ce  genre ,  parmi  lesquelles  nous  prendrons 
pour  exemple  le  Stachytarphète  changeant, 
Stachylarpheta  mutabilis  Vahl.  (  Verbena 
mutabilis  Jacq.),  arbuste  rameux  de  l’Amé¬ 
rique  équinoxiale,  couvert  de  poils  blan¬ 
châtres  ;  ses  feuilles  ovales  ou  ovales-oblon- 
gues,  acuminées,  à  dents  de  scie  mucronées, 
rugueuses,  et  portant  en-dessus  des  poils 
épars  qui  les  rendent  rudes  au  toucher,  se 
rétrécissent  à  leur  base  et  se  prolongent  sur 
leur  pétiole.  Ses  fleurs  sont  grandes,  d’un 
beau  touge  écarlate,  qui  devient  ensuite 
un  joli  rose.  Cette  charmante  espèce  est  cul¬ 
tivée  dans  nos  jardins  en  serre  chaude  ou 
lernperée.  On  la  multiplie  par  graines  qu’on 
sème  au  printemps  sur  couche  et  sous  châs- 

sis-  (D.  G.) 

*STACHYU1UJS  (  épi;  0èP«  , 

queue),  bot.  ph. —  Genre  rangé  à  la  suite  delà 
famille  des  Pittosporées,  formé  par  MM.  Sie- 
boid  et  Zuccarini  pour  un  arbrisseau  du 
Japon  a  feuilles  annuelles,  presque  en  cœur, 
dentées  en  scie  ,  sans  stipules  ;  à  fleurs  en 
grappes  simples,  multiflores,  amentiformes ; 
chaque  fleur  est  accompagnée  de  2  brac- 
téoles,  et  présente  :  un  calice  à  4  sépales 
carénés,  dont  2  extérieurs  plus  petits  et 
coriaces;  4  pétales  grands  et  obovés éta¬ 
mines,  un  ovaire  sessile  a  4  angles  peu 
marqués,  à  4  loges  muitiovulées  ,  qui  de¬ 
vient  une  baie  sèche  d’un  vert  olivâtre,  à 
4  loges  polyspermes.  Cette  espèce  est  le  S. 
prœcox  Sieb.  et  Zuce.  (D.  G.) 

STACKHOUSÉES.  Stackhouseæ.  bot.  ph. 

—  C’est  sous,  ce  nom  que  M,  Robert  Brown, 


STA 


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établit  le  premier  la  famille  dont  on  a  plus 
tard  légèrement  altéré  le  nom  pour  le 
rendre  plus  conforme  à  la  nomenclature 
généralement  adoptée.  Voy.  stackhousia- 
cées.  (Ad.  J.) 

*STACKIIOUSIACÉES.  Stackhousiaceœ . 
bot.  ph.  —  Petite  famille  de  plantes  dicoty- 
lédonées  polypétales  périgynes,  ainsi  carac¬ 
térisée:  Galice  libre,  à  tube  renflé,  à  limbe 
divisé  en  5  segments  égaux  ou  inégaux, 
Autant  de  pétales  alternes  insérés  à  la  gorge 
du  tube,  dont  les  onglets  longs,  linéaires 
et  dressés,  s’unissent  en  partie  en  un  tube 
beaucoup  plus  long  que  le  calice  ,  tandis 
que  ces  limbes  divergent  en  étoile.  Autant 
d’étamines  alternant  avec  les  pétales  et  in¬ 
sérés  vers  la  même  hauteur  ,  plus  courtes 
que  les  onglets  dont  le  tube  les  cache,  à  fi¬ 
lets  libres  dont  deux  plus  courts,  à  anthères 
dressées,  introrses,  biloculaires ,  s’ouvrant 
dans  leur  longueur.  Ovaire  sessile  ,  libre  , 
partagé  en  3-5  lobes  qui  correspondent  à 
autant  de  loges  dans  chacune  desquelles  est 
un  seul  ovule  dressé  de  la  base.  Autant  de 
styles  soudés  en  partie  ou  libres,  terminés 
chacun  par  un  stigmate  simple.  Fruit  com¬ 
posé  d’autant  de  carpelles  secs  et  indéhis¬ 
cents,  rattachés  à  une  colonne  centrale  dont 
ils  se  détachent  à  la  maturité,  munis  ou 
dépourvus  sur  le  dos  d’ailes  longitudinales. 
Dans  chacun  une  graine  à  tégument  mem¬ 
braneux,  à  périsperme  charnu  dans  l’axe 
duquel  est  un  embryon  de  même  longueur, 
à  radicule  infère,  à  cotylédons  courts  et 
obtus.  Les  espèces  sont  des  herbes  vivaces 
ou  quelquefois  sous  -  frutescentes  à  suc 
aqueux  ;  à  feuilles  alternes ,  simples,  très 
entières,  accompagnées  de  très  courtes  sti¬ 
pules;  à  fleurs  disposées  en  grappes  simples 
et  terminales,  chacune  munie  de  trois  brac¬ 
tées.  Elles  habitent  toutes  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande. 

genres. 

Stackhousia  ,  Srri.  —  Tripler ococcus  , 
Endl.  (An.  J.) 

STACKIIOUSIE  Stackhousia  (nom 
d’homme),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille 
des  Stackhousiacées,  à  laquelle  il  donne  son 
nom  ,  formé  par  Smith  pour  des  herbes  vi¬ 
vaces  et  des  sous-arbrisseaux,  propres  aux 
parties  exlratropicales  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande.  Les  feuilles  de  ces  végétaux  sont 
alternes,  entières,  oblongues-spathulées  ou 


STA 

linéaires  lancéolées  ;  leurs  fleurs  sont  accom¬ 
pagnées  de  trois  bradées  et  forment  des 
épis  terminaux;  elles  ont  un  calice  à  tube 
ventru  ,  à  limbe  quinquéparti  ;  une  corolle 
gamopétale,  à  tube  droit,  à  limbe  quinqué¬ 
parti,  étoilé;  5  étamines,  dont  2  plus  cour¬ 
tes  ;  un  ovaire  à  3-5  lobes  indiquant  autant 
de  loges  uniovulées ,  et  qui  deviennent  en¬ 
suite  autant  de  coques  aptères.  Nous  cite¬ 
rons  pour  exemple  le  Stackhousia  pubescens 
A.  Rich.,  et  le  S.  monogyna  Lindl.  (  Bot. 
Reg.,  tab.  1917).  (D.  G.) 

STADMAÏMJMIA ,  Lamk.  bot.  ph.  —  Sy¬ 
nonyme  de  Cupania ,  famille  des  Sapinda- 
cées.  (D.  G.) 

STÆHELIIME .Stœhelina  (nom  d’homme). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Compo¬ 
sées,  tribu  des  Cynarées,  formé  primitive¬ 
ment  par  Linné,  mais  circonscrit  par  De 
Candolle  et  Lessing  entre  des  limites  plus 
étroites.  Ainsi  restreint,  il  ne  renferme 
plus  que  de  petits  arbrisseaux  de  l’Europe 
méridionale,  sans  épines;  à  feuilles  soyeu¬ 
ses,  cotonneuses  en  dessous;  à  fleurs  purpu¬ 
rines  hermaphrodites  ,  en  capitules  homo- 
garnes,  pluriflores,  pourvus  d’un  involucre 
eylindracé  à  écailles  imbriquées ,  serrées. 
Leur  akène  est  oblong,  aréole  au  sommet, 
surmonté  d’une  aigrette  de  poils  unisériés, 
rarneux  et  plumeux.  On  trouve  assez  com¬ 
munément  sur  les  coteaux  pierreux  de  nos 
départements  méridionaux  et  jusque  dans 
le  haut  du  département  de  Lot-et  Garonne, 
la  Stæheline  douteuse,  Stœhelina  dubia  Lin. , 
à  feuilles  linéaires.  (D.  G.) 

*STÆLÏA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées-Cofféacées ,  tribu  des 
Spermacocées,  formé  par  M.  Chamisso  pour 
des  herbes  du  Brésil ,  à  feuilles  linéaires , 
glabres ,  les  axillaires  fasciculées;  à  stipules 
membraneuses,  étroites,  déchirées  ou  tri¬ 
lobées  ;  à  capitules  de  fleurs  globuleux  , 
axillaires  ver ticillés  et  terminaux.  A  chaque 
fleur  succède  une  capsule  membraneuse  , 
biloculaire,  bivalve,  dont  les  valves  se  dé¬ 
tachent  suivant  une  ligne  déclive,  transver¬ 
sale,  à  partir  de  la  cloison  qui  est  persistante. 
Sur  les  3  espèces  aujourd’hui  connues,  nous 
citerons  pour  exemple  le  S.  thymoidesC ham. 

(D.  G.) 

*STAGMAIUA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Anacardiacées  ,  créé  par  Jack 
pour  un  arbre  de  Sumatra  à  feuilles  aller- 


800 


STA 


STA 


nés,  ellijvtiques- lancéolées  ,  obtuses,  lui¬ 
santes  ;  à  fleurs  blanches  ,  nombreuses  , 
exhalant  une  odeur  narcotique  ;  ces  fleurs 
ont  un  calice  tubuleux  ,  dont  le  limbe  est 
déchiré  irrégulièrement;  cinq  pétales  plus 
longs  que  le  calice  ,  presque  réfléchis  ;  cinq 
étamines;  un  ovaire  stipité,  à  trois  lobes 
uni-ovulés,  qui  donne  une  baie  réniCorme, 
marquée  d’un  sillon  sur  un  côté  et  mono- 
sperme.  L’espèce  unique  de  ce  genre  est  le 
Slngmaria  verniciflua  Jack.  De  son  écorce 
exsude  un  suc  résineux  extrêmement  âcre  , 
qui,  appliqué  sur  la  peau  ,  en  détermine 
promptement  l’excoriation  et  y  produit  des 
ampoules.  Les  habitants  de  Sumatra  redou¬ 
tent  beaucoup  cet  arbre,  et  ils  croient 
même  qu’il  y  a  du  danger  à  s’asseoir  ou 
à  s’endormir  à  son  ombre.  Son  suc  rési¬ 
neux  ,  exposé  à  l’air,  se  concrète  prompte 
ment  en  une  matière  noire  qu’on  emploie 
pour  la  préparation  d’un  vernis  ,  et  qui  se 
vend  même,  pour  cet  objet,  à  un  prix 
élevé.  (D.  G.) 

*STAGMATOPT£RA  {«*>*,  goutte; 
Txhpov,  aile),  ins. —  M.  Burmeister  ( Handb . 
der  Enlom.,  t.  Il,  p.  537)  désigne  ainsi  une 
division  du  genre  Mantis,  de  l’ordre  des  Or¬ 
thoptères,  correspondant  au  genre  Epaphro- 
dila  Serv.  (Br.) 

*STAGI\IIA  ( Slagnum ,  étang),  ins.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Diptères,  famille  des 
Athéricères,  tribu  des  Muscies,  division  des 
Aricines,  créé  par  M.  Robineau-Desvoidy 
(Essai  sur  les  Myod.  1830),  et  qui  n’est  pas 
adopté  par  M.  Macquart.  Les  Slagnia  sont 
voisines  des  Potamies,  et  s’en  distinguent 
principalement  par  leur  chête  seulement 
villeux.  On  en  connaît  deux  espèces,  trou¬ 
vées  sur  les  Nénuphars  des  marais  tour¬ 
beux  de  Saint-Sauveur,  et  qui  ont  reçu 
les  noms  de  S.  nymphœarum  et  potamogeli , 
Rob-Dev.  (E.  jy  ) 

*STAGNICOLA  ,  Brehm.  ois.  —  Syno¬ 

nyme  de  Gallinula  Briss.  ;  Hydrogallina 
Lacép.  ;  genre  fondé  sur  la  Gall.  chloropus 
Bin n.  (Z.  G.) 

*  STAGNICOLA  (. stagnum ,  étang;  culo, 
.j’habite  ).  mou..  —  Genre  de  Gastéropodes 
lymnéens,  indiqué  par  M.  Leach  (Syn, 
Brü.  Moll.,  1820).  (G.  B.) 

♦STALACTIS  (  G-çaAorxTtç  ,  concrétion 
pierreuse),  ins.  —  Genre  de  Lépidoptères, 
famille  des  Diurnes ,  de  la  tribu  des  Papi- 


j  Honides  ,  créé  par  M.  Habiter  (Cat , ,  1816), 
pour  des  espèces  exotiques.  (E.  D.) 

STALACTITES  et  STALAGMITES  (*xa- 
/aÇVo  ,  tomber  goutte  à  goutte),  min.  —  On 
donne  le  nom  de  Stalactites  à  ces  concrétions 
allongées,  de  forme  conique,  provenant  de 
l’infiltration  d’un  liquide  incrustant  à  tra¬ 
vers  les  voûtes  des  cavités  souterraines. 
C’est  ordinairement  une  eau  chargée  de 
matière  calcaire,  et  c’est  la  présence  de  l’a¬ 
cide  carbonique  ou  de  l’acide  sulfhyd rique 
qui  lui  donne  la  propriété  de  dissoudre  ce 
carbonate  qui  serait  insoluble  dans  de  l’eau 
pure.  Aussi  les  Stalactites  sont-elles  abon¬ 
dantes  dans  les  pays  calcaires;  cependant, 
dans  d’autres  terrains,  on  en  rencontre  qui 
sont  composées  de  silice,  d’hydrate  de  fer  ou 
de  manganèse,  de  carbonate  de*cuivre,  etc., 
et  qui,  probablement,  se  sont  formées  de  la 
même  manière  que  les  Stalactites  communes 
de  carbonate  de  chaux.  Ces  cônes  sont  creux 
ou  pleins  intérieurement;  leur  surface  est 
tantôt  lisse  et  tantôt  hérissée  de  pointes 
cristallines.  Ce  sont  des  formes  accidentelles 
qui  résultent  du  mouvement  lent  de  haut  en 
bas  que  possédait  le  liquide  qui  a  déposé 
leurs  particules.  Les  premières  gouttes  qui 
suintent  à  travers  la  voûte  de  la  cavité  et  qui 
y  restent  suspendues,  éprouvent  un  com¬ 
mencement  d’évaporation  à  leur  surface  ou 
bien  abandonnent  une  portion  du  gaz  acide 
qui  favorisait  la  dissolution  de  leur  matière 
calcaire;  par  suite,  elles  déposent  une  por¬ 
tion  des  molécules  salines,  qui  forment  à  leur 
base  un  petit  anneau  ou  rudiment  de  tube; 
ce  rudiment  de  tube  s’accroît  et  s’allonge 
par  l’intermède  de  nouvelles  gouttes 
arrivées  à  la  suite  des  premières ,  et 
qui  descendent,  soit  le  long  de  la  surface 
externe,  soit  à  travers  la  cavité  intérieure. 
Mais  cette  cavité  finit  ordinairement  par 
s’obstruer,  et  alors  la  Stalactite  ne  prend 
plus  d’accroissement  qu’à  l'extérieur,  et 
comme  elle  en  prend  davantage  à  sa  base 
où  l’eau  commence  à  déposer,  on  sent 
qu’elle  doit  avoir,  en  général,  une  forme 
conique.  Les  Stalactites  sont  quelquefois 
terminées  par  des  espèces  de  rondelles  cris¬ 
tallines  ou  des  amas  fongiformes  de  petits 
cristaux;  ceci  a  lieu,  lorsque  la  cavité  dans 
laquelle  elles  se  forment  se  remplit  en  partie 
d’eau  et  que  ces  Stalactites  en  atteignent  la 
surface.  Leur  extrémité,  plongée  dans  le  !i- 


STA 


STA 


801 


f}ui<ie,  devient  un  centre  d’attraction  poul¬ 
ies  particules  de  matière  minérale  qu’il 
tient  en  dissolution. 

Les  gouttes  d’eau,  qui  tombent  sur  le  sol 
des  cavités  souterraines,  y  forment  d’autres 
dépôts,  ordinairement  mamelonnés,  à  struc¬ 
ture  stratiforme  et  ondulée;  ce  sont  les 
Stalagmites ,  dont  on  retire  souventde  beaux 
échantillons  d’albâtre  calcaire.  Quelquefois, 
ces  derniers  dépôts,  en  prenant  de  l’accrois¬ 
sement,  vont  joindre  les  Stalactites  qui 
pendent  aux  voûtes,  et  forment  par  la  suite 
d’énormes  colonnes  qui  décorent  majestueu¬ 
sement  l’intérieur  des  cavernes  ou  grottes 
(voy.  ce  mot)  souterraines.  Il  existe  en  France 
plusieurs  grottes  de  ce  genre  qui  sont  fort  re¬ 
marquables,  entr’autres  celles  d’Auxelleset 
d’Arcy;  mais  l’une  des  plus  célèbres  que  l’on 
connaisse  est  celle  d’Antiparos,  dans  l’Archi¬ 
pel  grec,  quia  été  visitée  et  décrite  parTour- 
nefort.  Ce  botaniste,  en  la  voyant,  s’imagina 
que  les  pierres  végétaient  à  la  manière  des 
plantes.  De  petites  Stalactites  se  produisent 
journellement  dans  les  galeries  de  mines, 
dans  l’intérieur  des  caves  ou  des  vieux  sou¬ 
terrains  où  l’on  peut  suivre  en  quelque  sorte 
les  progrès  de  leur  formation.  (Del.) 

STALAGMITE.  Stalagmitis.  bot.  fh. — 
Genre  de  la  famille  des  Clusiacées,  formé  par 
Murray  pour  des  arbres  de  l’Inde,  à  feuilles 
opposées,  presque  coriaces ,  luisantes,  en¬ 
tières;  à  fleurs  axillaires,  fasciculées,  her¬ 
maphrodites  ou  polygames  par  avortement. 
Ces  fleurs  ont  un  calice  persistant,  à  4-5 
sépales  presque  égaux;  4  ou  5  pétales;  des 
étamines  soudées  en  4-5  faisceaux  opposés 
aux  pétales,  et  alternant  avec  de  grosses 
glandes  tronquées;  un  ovaire  libre  ,  à  3-5 
loges  uni-ovulées  ,  surmonté  d’un  stigmate 
presque  sessile,  pelté,  à  4-5  lobes  tronqués. 
Le  fruit  est  une  baie  globuleuse  ,  à  3-5 
loges.  (D.  G.) 

'  STALAGMILAI  ( stalagmium ,  pendant 
d’oreille  rond),  moll.  — Genre  de  Mollus¬ 
ques  Acéphales  ,  de  la  famille  des  Cardia- 
eées ,  indiqué  par  Conrad  (in  Morton,  Syn. 
App .,  1834).  (G.  B.) 

‘STALAGMOSOMA  (oîa^yp.ôç,  goutte  qui 
filtre;  aôp,  corps),  ins. — Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamelli¬ 
cornes  et  tribu  des  Scarabéides  mélitophiles, 
fondé  par  Burmeister  (  Handbuch  der  Enl.  ) 
sur  les  Celonia  albella  Pallas,  et  Cynanchi 
T.  xi. 


G.  P.  La  première  est  propre  à  la  Russie 
méridionale,  et  la  seconde  à  la  Nubie.  (C.) 

*  STANIIOPEA  (  nom  d’homme  ).  bot. 

ph . — Genre  de  la  famille  des  Orchidées, 
tribu  des  Vandées  ,  formé  par  M.  Hooker 
pour  de  très  belles  espèces  de  l’Amérique 
tropicale  ,  épi phy tes  et  à  pseudo-bulbes ,  à 
feuilles  plissées,  remarquables  par  la  gran¬ 
deur  et  la  rare  beauté  de  leurs  fleurs. 
Celles-ci  ont  leur  périanthe  très  étalé  ou 
réfléchi;  le  la  belle  sans  éperon,  charnu, 
cornu;  la  colonne  allongée  ,  avec  une  bor¬ 
dure  pétaîoïde.  Les  Stanhopées  occupent 
aujourd’hui,  par  leur  beauté,  l’un  des  pre¬ 
miers  rangs  dans  les  collections  d’Orchidées 
vivantes  ,  qui ,  comme  on  le  sait ,  ont  pris 
un  si  grand  développement  dans  quelques 
parties  de  l’Europe,  depuis  un  certain  nom¬ 
bre  d’années.  Elles  y  fleurissent  assez  faci¬ 
lement.  Les  deux  qu’on  y  rencontre  le  plus 
ordinairement  sont  le  Stanhopea  insignis  et 
le  S.  tigrina.  (D.  G.) 

*STANIGRADI.  ins.  -~  MM.  Amyot  et 
Servi! le  ( Insectes  hémiptères.  Suites  à  Buffon ) 
désignent  ainsi,  dans  la  tribu  des  Réduviens, 
de  l’ordre  des  Hémiptères,  une  de  leurs  di¬ 
visions,  comprenant  un  seul  groupe,  celui 
d 'Hydrométrites.  Voy.  ce  mot.  (Bl.) 

STANLEY’ A  (nom  d’homme),  bot.  rn. 
—  Genre  de  la  famille  des  Crucifères  formé 
par  Nuttall  pour  des  plantes  herbacées  vi¬ 
vaces  ,  glauques  ,  de  l’Amérique  septentrio¬ 
nale,  à  fleurs  jaunes  en  grappes  terminales 
allongées;  ces  fleurs  ont  quatre  sépales  co¬ 
lorés,  étalés,  unis  à  la  base;  quatre  pétales 
à  longs  onglets  connivents  en  tube  à  quatre 
angles  ;  six  étamines  presque  égales  ;  elles 
donnent  une  silique  longuement  stipitée  , 
bivalve  ,  cylindracée ,  grêle.  Le  type  du 
genre  est  S.  pinnatifida  Nutt.  (D.  G.) 

STAiMIMIME.  min.  —  Synonyme  d’Étain 
pyriteux.  Voy.  étain.  (G.  d’O.) 

*  STANOSTHETUS.  Megerle.  ins.  — 

Synonyme  de  euplectus  ,  Kirby,  Dejean  , 
Aubé.  (G.) 

STA  PÉ  LIE.  Stapelia  (nom  d’homme). 
bot.  ph. — Grand  genre  de  la  famille  des 
Asclépiadées,  de  la  Pentandrie  digynie  dans 
le  système  de  Linné.  Dans  l’état  actuel  de 
nos  connaissances,  il  ne  renferme  pas  moins 
de  90  espèces  décrites ,  toutes  du  Cap  de 
Bonne-Espérance.  Ce  sont  des  plantes  char  ¬ 
nues  ,  rameuses,  dont  les  rameaux  aphylles 

101 


802 


STA 


STA 


présentent  généralement  quatre  angles  den¬ 
tés  ;  leurs  fleurs  sont  presque  toujours 
grandes  et  belles,  mais  fort  singulières  d’as¬ 
pect,  tachetées  et  marbrées  de  brun -rouge 
foncé,  et  quelquefois  elles  exhalent  une 
forte  odeur  de  matières  en  décomposition 
avancée.  Elles  se  distinguent  par  les  carac¬ 
tères  suivants:  Galice  quinquéparti  ;  corolle 
rotacée,  quinquéfide,  charnue;  gynostège  le 
plus  souvent  saillant  ;  couronne  staminale 
double  :  l’extérieure  à  folioles  ou  divisions 
entières  ou  partagées,  l’intérieure  à  petites 
cornes  simples  ou  bifides  ;  anthères  simples 
au  sommet;  masses  polliniques  dressées, 
ventrues,  à  bordure  cartilagineuse,  translu¬ 
cide  d’un  côté;  stigmate  mutique  ;  follicules 
presque  cylindraeés,  lisses,  dressés;  graines 
aigrettées.  Les  nombreuses  espèces  de  Sta- 
pélies  aujourd’hui  connues  ont  été  divisées, 
d’après  Haworth,  en  10  sous-genres,  dont 
nous  nous  bornerons  à  donner  les  noms  : 
1°  Slapletonia  ;  2°  Gonostemon ;  3°  Podan- 
thes  ;  4°  Tridenlea  ;  5°  Tromolriche  ;  6°  Ca- 
runcularia  ;•  7°  Orbea;  8°  Obesia;  9°  Du- 
valia ;  10°  Peclinaria.  Ce  genre  a  été  l’ob¬ 
jet  de  deux  travaux  importants  :  celui  de 
Masson  ( Stapeliœnovœ ,  Lond.  1796,in-fol.); 
et  celui  de  Jacquin  ( Stapeliæ  cultœ,  Vienne 
1806,  in-4°).  Nous  nous  contenterons  d’en 
signaler  les  deux  ou  trois  espèces  les  plus 
répandues  dans  les  jardins. 

La  Stapélie  a  grandes  fleurs  ,  Stapelia 
grandiflora  Mass.,  appartient  au  premier 
sous- genre.  Elle  croît  dans  les  endroits 
chauds  au  cap  de  Bonne-Espérance.  Ses  ra¬ 
meaux  sont  quadrangulaires,  plus  épais  vers 
le  haut,  légèrement  pubescents  ;  leurs  quatre 
angles  sont  taillés  en  dents  écartées  ,  incur¬ 
vées  ,  terminées  par  une  petite  pointe  très 
molle;  ses  fleurs  sont  très  grandes,  larges 
d’environ  15  centimètres;  leur  corolle  est 
plane,  velue,  à  cinq  divisions  lancéolées 
aiguës  ,  ciliées,  relevée  de  rugosités  trans¬ 
versales,  pourpre  noir  en  dessus, vert-glauque 
en  dessous.  Au  même  sous-genre  appartient 
la  Stapélie  hérissée  ,  Stapelia  hirsuta  Lin., 
distinguée  par  ses  rameaux  dressés ,  couverts 
de  poils  courts  et  très  fins ,  d’un  vert  sale , 
sillonnés-tétragones,  marqués  sur  les  angles 
de  dents  droites  ;  du  bas  de  ces  rameaux 
partent  les  pédoncules.  Les  fleurs  sont  de 
même  grandeur  que  dans  l’espèce  précé¬ 
dente  ;  leur  corolle  est  divisée  en  cinq  lobes 


ovales  ou  lancéolés,  prolongés  en  pointe, 
chargés  vers  leurs  bords  de  longs  poils 
pourpres;  sa  couleur  est  jaunâtre,  avec  des 
lignes  transversales  rouge-brun.  On  cultive 
avec  les  précédentes  la  Stapélie  panachée, 
Stapelia  variegala  Lin. ,  vulgairement  con¬ 
nue  sous  le  nom  de  F  leur -de- Crapaud,  qui 
rentre  dans  le  sous-genre  Orbea.  Elle  a  été 
figurée  dans  l’atlas  de  ce  Dictionnaire  (voy. 
Atlas:  Dicotylédones ,  pl.  14).  Ses  rameaux 
sont  ascendants,  à  quatre  angles  marqués 
de  dents  aiguës,  étalées;  ses  fleurs  sont 
portées  par  des  pédoncules  réfléchis  ,  qui 
naissent  du  bas  des  rameaux;  leur  corolle 
est  jaunâtre  ,  toute  panachée  de  rugosités 
transversales  et  de  taches  brun-rouge  irré¬ 
gulières  :  elles  ont  environ  5  ou  6  centi¬ 
mètres  de  largeur. 

Les  diverses  espèces  de  Stapélies  se  culti¬ 
vent  en  serre  ,  dans  une  terre  forte;  elles 
redoutent  beaucoup  l'humidité,  aussi  doit- 
on  les  arroser  peu  pendant  l’été  et  pas  du 
tout  pendant  l’hiver.  On  les  multiplie  faci¬ 
lement  de  boutures.  Ces  plantes  sont  géné¬ 
ralement  très  âcres  ;  cependant  il  en  est 
exceptionnellement  quelques  unes  ,  qui  , 
assure-t-on,  sont  entièrement  inoffensives  , 
et  que  les  habitants  de  l’Amérique  australe 
mangent  habituellement.  — s  Voyez  l’atlas  de 
ce  Dictionnaire ,  botanique,  dycotylédones. 

(p.  D.) 

STA  1*11  Y L K ÂGÉES.  Staphyleaceœ.  bot. 
phan.  — -  Le  genre  Staphylea,  réuni  d’abord 
à  une  section  des  Rhamnées,  plus  tard  à  la 
famille  des  Célastrinées  correspondant  à 
cette  même  section  détachée  du  groupe  pri¬ 
mitif,  a  paru  enfin  présenter  des  différences 
assez  importantes  pour  constituer  ,  avec  un 
petit  nombre  de  genres,  une  famille  elle- 
même  distincte ,  qu’on  caractérise  ainsi  : 
Calice  coloré,  5-  parti,  à  préfloraison  imbri¬ 
quée,  tapissé  à  son  fond  par  un  disque 
libre  sur  son  bord  qui  se  relève  de  cinq 
crénelures.  Autant  de  pétales  alternes  insé¬ 
rés  sur  ou  sous  ce  disque  en  dehors,  à  pré¬ 
floraison  également  imbriquée,  et  caducs. 
Cinq  étamines  libres  ,  insérées  comme  les 
pétales  et  alternant  avec  eux  ,  égales ,  à  an¬ 
thères  introrses,  dont  les  deux  loges  s’ou¬ 
vrent  longitudinalement.  Deux  ou  trois 
carpelles  soudés  entre  eux  ou  dans  leur 
partie  inférieure  seulement,  ou  dans  toute 
leur  longueur,  en  un  ovaire  2-3-loculaire, 


STA 


avec  autant  de  styles  libres  ou  finissant 
par  le  devenir,  et  dont  chacun  se  termine 
par  un  stigmate  simple  ;  dans  chaque  loge 
plusieurs  ovules  attachés  à  l’angle  interne, 
horizontaux  ou  ascendants,  anatropes;  fruit, 
charnu  ou  capsulaire dans  ce  dernier  cas 
membraneux,  enflé  et  s’ouvrant  le  long  de 
la  suture  ventrale,  contenant  dans  chaque 
loge  des  graines  réduites  en  nombre  par 
avortement  et  même  à  l’unité,  globuleuses, 
tronquées  vers  le  hile  élargi,  à  tégument 
osseux  et  luisant.  Embryon  à  peine  revêtu 
d’une  mince  lame  de  périsperme  charnu, 
droit,  à  cotylédons  épais,  planes-convexes , 
à  radicule  très  courte  tournée  vers  le  hile. 
Les  espèces  sont  des  arbres  du  arbrisseaux 
originaires  de  l’Europe  tempérée  et  de  l’A¬ 
mérique  du  Nord,  en  petite  proportion,  des 
Antilles  et  du  Mexique,  du  Japon  et  de 
l’Asie  tropicale.  Leurs  feuilles  sont  opposées, 
composées  de  folioles  opposées  elles-mêmes 
en  une  ou  plusieurs  paires  avec  une  impaire 
terminale,  munies  à  la  base  du  pétiole 
commun  de  deux  stipules  caduques;  leurs 
fleurs  régulières,  disposées  en  grappes  ou 
panicules  axillaires  ou  terminales. 

GENRES. 

Turinia ,  Vent.  (  Dalrympelea,  Roxb.)  — 
Euscaphis ,  Sieb.  Zucc.  —  Staphylea ,  L. 
{Staphylodendron ,  Tourn.  —  Burnalda, 
Thunb.  ).  (Ad.  J.) 

STAPHYLIER.  Staphylea  (araepvXy?, 
grappe),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Staphyléacées,  à  laquelle  il  donne  son  nom, 
de  la  Pentandrie  trigynie  dans  le  système 
de  Linné.  Il  est  formé  d’arbrisseaux  qui 
croissent,  pour  la  plupart,  dans  les  parties 
tempérées  de  l’Amérique  septentrionale  ; 
dont  les  feuilles,  généralement  opposées, 
trifoliolées  ou  pennées  avec  impaire  ,  sont 
pourvues  de  deux  stipules  et  de  stipelles  ; 
dont  les  fleurs  blanches  ,  hermaphrodites  , 
en  grappes,  présentent  un  calice  coloré, 
quinquéparti  ;  cinq  pétales  à  peu  près  de 
même  longueur  que  le  calice  ;  cinq  étami¬ 
nes  ;  2-3  carpelles  allongés,  unis  ordinaire¬ 
ment  par  leur  base,  rarement  sur  toute  leur 
longueur,  et  renfermantde  nombreux  ovules 
insérés  sur  deux  rangs  le  long  de  leur  ligne 
ventrale.  A  ces  fleurs  succède  une  capsule 
renflée-vésiculeuse ,  à  2-3  lobes  qui  corres¬ 
pondent  chacun  à  une  loge.  On  cultive  fré- 


STA  80  o 

quemment  ,  dans  les  jardins  et  les  parcs  , 
deux  espères  de  ce  genre  :  le  Staphylier 
penné,  Staphylea  pinnala  Lin.,  vulgairement 
nommé  Nez  -  coupé  et  Patenôtrier.  Ce  der¬ 
nier  nom  lui  vient  de  ce  que  ses  graines  , 
comme  celles  de  l’espèce  suivante,  ont  le 
test  assez  dur  pour  servir  à  faire  des  grains 
de  chapelet.  C’est  un  arbrisseau  de  4-5  mè¬ 
tres  de  hauteur,  indigène  de  l’Europe  mé¬ 
ridionale,  à  feuilles  pennées,  formées  de 
5-7  folioles  oblongues  -  lancéolées ,  glabres, 
dentées  en  scie.  Le  Staphylier  trifolié  , 
Staphylea  trifoliala  Lin.,  est  originaire  de 
l’Amérique  du  Nord.  Il  est  un  peu  plus  pe¬ 
tit  que  le  précédent,  duquel  il  se  distingue 
par  ses  feuilles  trifoliolées  et  par  ses  fleurs 
plus  grandes,  en  grappes  plus  allongées.  Ces 
deux  jolis  arbustes  réussissent  dans  toutes 
les  terres  et  à  toutes  les  expositions;  on 
les  multiplie  par  rejetons  et  par  graines. 

(D.  G.) 

STAPHYLIN.  ins.  —  Voy.  staphylinus. 

*STAPHYLINIENS.  Staphilini.  ins.  — 
Grande  famille  de  l’ordre  des  Coléoptères, 
correspondant  à  celle  des  Brachélytres  (voy. 
ce  mot)  de  Latreille,  établie  par  Erichson 
( Généra  et  species  Staphylinorum .  Berlin, 
1840,  954,  in-8°,  4  pl.).  (C.  ) 

STAPHYLINUS.  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Brachélytres  (  Voy.  ce  mot)  et  tribu 
des  Staphyliniens ,  créé  par  Linné  (  Fauna 
suecica ,  pag.  839).  Dejean  (  Catalogue , 
3e  édition,  pag.  70  et  71)  a  désigné  sous 
ce  nom  la  plus  grande  partie  des  Philon- 
thus  de  Leach  et  d’Erichson.  Ce  dernier 
auteur  l’a  réservé  pour  les  plus  grandes  es¬ 
pèces.  Les  caractères  assignés  à  ce  genre 
sont  les  suivants  :  antennes  droites;  palpes 
maxillaires  filiformes  ;  languette  échancrée 
à  l’extrémité;  pieds  intermédiaires  distants 
à  la  base;  tarses  postérieurs  cylindriques. 
Cent  trois  espèces  rentrent  dans  ce  genre,  et 
elles  se  trouvent  réparties  sur  tous  les  points 
du  globe.  Nous  citerons  seulement  les  es¬ 
pèces  suivantes:  S.  hirtus ,  rnaxillosus , 
murinus,  erythropterus,  Lin.,  erythrocepha- 
lus,  oculalus  ,  ieslaceus ,  nebulosus ,  chalco- 
cephalus  ,  F.  etc.  ,  etc.  La  plupart  vivent 
dans  les  charognes,  les  excréments,  le  fumier. 
Voy.  l’atlas  de  ce  Dictionnaire  ,  Insectes 
Coléoptères,  pl.  3.  (C.) 

STAPHYLODENDRON.  bot.  ph.  — 


804 


STA 


STA 


Genre  de  Tournefort  sur  lequel  Linné  a  fait 
son  genre  Staphylea. 

STAPHYJLOPTER1S.  bot.  foss.  — 
Presl.,  dans  l’ouvrage  de  M.  de  Sternberg  , 
a  donné  ce  nom  à  un  genre  de  Fougères 
fossiles  ,  fondé  sur  une  impression  des  ter¬ 
rains  tertiaires  d’Armissan  près  Narbonne, 
que  j’avais  décrite  sous  le  nom  de  Filicües 
polybotrya  ( Hist .  vég.  foss.,  I,  tab.  137, 
f.  6),  parce  quelle  me  paraissait  représenter 
une  grappe  de  fructification  analogue  à  celle 
d es  Osmonda,  Polybotrya,  Anémia ,  etc., 
mais  que  l’absence  des  feuilles  stériles  ne 
permettait  pas  de  classer  définitivement. 
Je  pense  encore  que  dans  des  cas  aussi 
douteux  un  nom  général  de  famille  est 
préférable  à  l’institution  d’un  genre  spé¬ 
cial.  (Ad.  Br.) 

STA  PH  Y  SA  IG  UE ,  bot.  pu.  —  Nom  vul¬ 
gaire  et  spécifique  d’une  espèce  de  Dauphi- 
nelle,  1  e  Delphinium -Staphysagria,  Lin.,  qui 
est  devenue  le  type  de  la  4e  section  du 
genre  Delphinium.  (D.  G.) 

STAR'BIA.  bot.  ph.  (Nom  formé 
par  anagramme  de  Bartsia).  —  Dupetit- 
Thouars  a  créé  ce  genre  (  Généra  nova  Ma¬ 
dagascar.,  p.  7)  pour  une  herbe  de  Mada¬ 
gascar, qui  a  le  port  d’un  Bartsia,  quoique, 
dit  l’auteur,  elle  en  diffère  par  beaucoup 
de  caractères.  M.  Endlicher  rapporte  ce 
genre  avec  doute  comme  synonyme  aux 
Glossostylis,  Cham.,  famille  des  Scrophula- 
rinées.  (D.  G.) 

STARIKI.  ois. — Nom  donné  parBonna- 
lerre  aux  Pingouins. 

STARIQEE.  Phaleris.  ois.  —  Genre  de 
la  famille  des  Pingouins ,  établi  par 
M.  Ternminck  sur  Y  Aléa  cristatella,  Vieill. 
(Gai.  des  ois.,  pl.  297).  Voy .  pingouin.  (Z. G.) 

STARKIA.  Willd.  bot.  ph.  — Synonyme 
du  genre  Liabum ,  Adans.,  dans  lequel  il 
forme  un  sous-genre. 

STARÎVA .  ois.  —  Genre  démembré,  par 
le  prince  Ch.  Bonaparte,  des  Perdrix  de 
Brisson,  et  fondé  sur  la  Perd,  cinerea,  Briss, 

—  Voy.  PERDRIX.  (Z.  G.) 

STA  RiYOE  X  A  S .  ois.  —  Genre  fondé  par 

le  prince  C.  Bonaparte,  dans  la  famille  des 
Colombidées,  sur  le  Col.  Cyanocephala,  Linn. 

—  Voy.  pigeon.  (Z.  G.) 

STATICE.  Statice.  bot.  ph.  —  Genre 

important  de  la  famille  des  Plombaginées , 
de  la  pentandrie-pentagynie  dans  le  sys¬ 


tème  de  Linné.  Les  végétaux  qui  le  consti¬ 
tuent  sont  des  herbes  et  des  sous-arbris¬ 
seaux  qui  croissent  en  abondance  dans  le 
midi  et  l’est  de  l’Europe,  dans  l’Asie 
moyenne,  très  rarement  à  la  Nouvelle- 
Hollande;  dont  les  feuilles  sont,  en  général, 
toutes  radicales;  dont  les  fleurs  forment 
presque  toujours  des  épis  unilatéraux  sur 
les  ramifications  d’une  tige  ou  hampe  nue. 
Chacune  de  ces  fleurs  est  accompagnée  de 
deux  ou  trois  bractées;  elle  présente  :  un 
calice  en  entonnoir,  à  limbe  quinquédenté, 
marqué  de  cinq  plis,  et  scarieux  vers  le 
bord  ;  une  corolle  à  cinq  pétales  libres  ou 
rarement  soudés  dans  le  bas;  cinq  éta¬ 
mines  opposées  aux  pétales  et  insérées  sur 
leur  onglet;  un  ovaire  uniloculaire,  uni- 
ovulé,  surmonté  de  cinq  styles  distincts  qui 
portent  les  papilles  stigmatiques  sur  leur 
coté  interne,  à  leur  extrémité.  A  ces  fleurs 
succède  un  utricule  membraneux  ,  mono- 
sperme  ,  enveloppé  par  le  calice  qui  finit 
par  s’ouvrir  en  se  déchirant  à  sa  base  en 
manière  de  coiffe.  Linné  avait  formé  son 
genre  Statice  par  la  réunion  des  Statice, 
Tourn.,  et  Limonium ,  Tourn.  Mais,  dans  ces 
derniers  temps,  on  esta  peu  près  revenu  à 
la  manière  de  voir  de  Tournefort  en  déta¬ 
chant  du  groupe  linnéen  les  Armeria, 
Willd.,  si  distincts  au  premier  abord  par 
leur  port  ët  par  leur  inflorescence  en  capi¬ 
tule  muni  d’un  involucre  et  d’une  gaîne 
renversée  sur  le  haut  de  la  hampe. 

Les  Statices  forment  l’une  des  bases  prin¬ 
cipales  de  la  flore  de  nos  côtes  ;  on  n’en 
compte  pas  moins  de  17  ou  18  espèces  sur 
notre  portion  du  littoral  de  l’Océan,  et  sur¬ 
tout  de  la  Méditerranée.  Là  ils  croissent 
généralement  dans  les  sables  que  l’eau  de 
la  mer  vient  couvrir  dans  les  gros  temps, 
c’est-à-dire  dans  cette  partie  des  côtes  ma¬ 
ritimes  qui  porte  dans  plusieurs  de  nos 
départements  méditerranéens  le  nom  de 
marais  salants.  L’un  des  plus  remarquables 
parmi  eux  est  le  Statice  monopétale  ,  Statice 
monopetala ,  Lin.,  espèce  frutescente,  qui 
croît  abondamment  dans  l’île  de  Sainte-Lu¬ 
cie,  près  de  Narbonne,  et  qui  sert  de  type 
à  la  section  Limoniastrum ,  Moench.  Sa  tige 
ligneuse,  épaisse,  ordinairement  tortue, 
porte  des  feuilles  lancéolées,  engainantes, 
tuberculeuses  à  leur  surface  :  ses  fleurs 
sont  grandes,  solitaires  et  alternes  le  long 


STA 


STA 


805 


des  rameaux,  de  manière  à  former  des 
sortes  d’épis  interrompus  et  feuillés;  elles 
sont  particulièrement  remarquables  par 
l’union  de  leurs  pétales  en  une  corolle  ino- 
nopétale.  On  cultive  quelquefois  cette  es¬ 
pèce  dans  les  jardins.  Toutes  nos  autres 
espèces  appartiennent  à  la  section  des  Li- 
monium  proprement  dits,  que  caractérisent 
leurs  épis  unilatéraux  de  fleurs  pentapé- 
tales,  et  leurs  feuilles  radicales.  La  plus 
commune ,  qui  forme  en  même  temps  le 
type  principal  de  la  section  et  du  genre  lui- 
même ,  est  le  Statice  limonium  ,  Statice  Li- 
monium ,  Lin.,  commun  au  littoral  de  nos 
deux  mers,  remarquable  par  ses  feuilles 
grandes,  glauques,  obovales-oblongues,  on¬ 
dulées,  obtuses,  rétrécies  en  pétiole  à  leur 
base.  Sa  tige  est  paniculée  dans  sa  partie 
supérieure;  elle  s’élève  de  trois  à  quatre 
décimètres;  ses  fleurs  sont  accompagnées 
d'écaiiles  obovales ,  imbriquées;  elles  sont 
disposées  en  épis  raccourcis  et  unilatéraux 
le  long  des  rameaux.  Cette  espèce  est  cul¬ 
tivée  assez  fréquemment  comme  plante 
d’ornement.  Bien  qu’indigène,  elle  redoute 
les  froids  du  climat  de  Paris,  et  doit  être 
couverte  pendant  l’hiver.  Parmi  nos  autres 
espèces  indigènes  nous  citerons  comme  les 
plus  curieuses:  le  Statice ,  echioides ,  Lin., 
remarquable  par  les  tubercules  que  pré¬ 
sentent  ses  feuilles;  elle  est  commune  le 
long  de  la  Méditerranée;  le  Statice  articu- 
lala ,  Lois.,  de  Corse  ,  dont  les  nombreux 
rameaux  tuberculeux  semblent  articulés; 
les  Statice  ferulacea ,  Lin.  et  diffusa,  Pourr., 
de  l’île  Sainte-Lucie,  qui  ont  un  port  par¬ 
ticulier,  grâce  à  leur  tige  extrêmement  ra¬ 
meuse,  aphylle  dans  le  bas  au  moment  de 
la  floraison.,  etc.  On  cultive  communément 
pour  l’ornement  des  jardins  quelques  es¬ 
pèces  exotiques  de  ce  genre.  Tels  sont  sur¬ 
tout  le  statice  sinué  ,  Statice  sinuata,  Lin., 
originaire  du  Levant,  dont  les  feuilles  radi¬ 
cales  sont  lyrées  ,  et  dont  la  tige  est  ailée; 
sa  floraison  dure  tout  l’été  ;  le  statice  élé¬ 
gant,  Statice  speciosa  ,  Lin.,  à  jolies  fleurs 
roses,  très  nombreuses,  etc.  Ces  plantes  se 
multiplient  de  graines;  l’une  et  l’autre 
sont  d’orangerie.  (P.  D.) 

*STATICÉES.  Staticeœ.  bot.  phan.  — 
Une  des  deux  tribus  de  la  famille  des  Plum* 
baginées  ( Voy .  ce  mot),  à  laquelle  le  genre 
Statice  sert  de  type,  et  donne  son  nom. 


STATIONS.  —  Voy.  GÉOGRAPHIE  ZOOLO¬ 
GIQUE,  t.  VI,  p.  137,  et  GÉOGRAPHIE  BOTA¬ 
NIQUE,  p.  86. 

STATIRE.  Slatyra.  ins.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères , 
famille  des  Trachélides,  et  tribu  des  La- 
griaires,  établi  par  La  treille  ( Règne  animal 
de  Cuvier,  t.  Y,  p.  32)  sur  des  espèces 
semblables,  au  premier  coup  d’œil,  aux 
Agra,  de  la  famille  des  Carnassiers.  Ici,  les 
antennes  sont  filiformes,  composées  d’ar¬ 
ticles  presque  cylindriques ,  et  dont  le  der¬ 
nier  est  fort  long,  allant  en  pointe;  la  tête 
est  prolongée  en  avant,  fortement  et  brus¬ 
quement  rétrécie  derrière  les  yeux;  le  cor¬ 
selet  est  longitudinal ,  ovalaire  et  tronqué 
aux  extrémités;  le  sommet  des  élytres 
offre  une  dent  ou  épine.  Dejean  ( Cat ., 
3e  édit,  p.  226),  Laporte  ( Hist .  nat.  des 
an.  art.  t.  II),  et  Guérin  ( Iconog .  du  Eèg. 
an.),  ont  adopté  ce  genre,  qui  renferme 
environ  30  espèces,  la  plupart  américaines, 
trois  seulement,  d’après  le  précédent  auteur, 
se  trouveraient  à  Madagascar.  Nous  citerons 
comme  types  de  ce  genre,  les  iS’f.  Agroides  , 
Viridipennis ,  Servillei ,  Lap.  Caraboides  , 
Guérin,  et  Y Arlhromacra  donacioides,  Ky. 

STAUNTOME.  Staunlonia.  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Ménispermacées , 
formé  par  De  Candolle  ( Syst .,  I,  p.  313) 
pour  des  arbustes  du  Népaul  et  de  la  Chine, 
à  tige  voluble,  s’allongeant  beaucoup,  à 
feuilles  digitées-peltées,  formées  de  folioles 
coriaces ,  et  dont  les  pétioles  sont  renflés  et 
articulés  aux  deux  extrémités;  leurs  fleurs 
blanches  et  rougeâtres  en  dehors,  odorantes, 
monoïques,  forment  des  grappes  fasciculées  ; 
elles  ont  un  calice  à  6  sépales  sur  deux 
rangs;  6  pétales  en  forme  de  glandes  ou 
nuis;  6  étamines  oppositi-pétales ,  à  an¬ 
thères  extrorses  ;  les  fleurs  femelles  présen¬ 
tent  trois  carpelles  distincts,  remarquables 
parce  que  les  ovules  s’attachent  sur  toute 
leur  paroi  interne,  et  qui  deviennent  de 
grosses  baies  rouges,  comestibles.  M.  End- 
licher  divise  ce  genre  en  deux  sections,  que 
M.  Decaisne  {Archiv.  du  Muséum,  1839; 
pag.  191  et  193,  tab.  XI,  C,  et  XII,  B) 
regarde  comme  deux  genres  bien  distincts; 
savoir:  Staunlonia,  DC.,  à  fleurs  apétales  et 
étamines  monadelphes;  Holboellia ,  Wall., 
à  fleurs  pétalées  et  étamines  libres.  Une 
espèce  de  ce  dernier  sous-genre  ou  genre 


806 


STA 


STÀ 


est  aujourd’hui  assez  répandue  dans  les 
jardins  anglais  où  l’on  en  couvre  des  ber¬ 
ceaux  et  des  tonnelles.  (D.  G.) 

STAURA.CAN.TIIE,  Stauracanthus. 
(o-raupoc,  croix;  axavOa,  épine).  BOT.  PH.  — 
Genre  de  la  famille  des  Légumineuses-Papi- 
lionacées,  tribu  des  Lolées,  formé  par 
M.  Link  pour  un  arbuste  du  Portugal, 
aphylle,  extrêmement  épineux,  voisin  des 
Ulcx ,  desquels  il  se  distingue  par  la  lèvre 
supérieure  de  son  calice  profondément 
bifide  ;  par  son  étendard  ployé,  par  ses  ailes 
lancéolées,  aiguës,  par  sa  carène  obtuse  ; 
enfin,  par  son  légume  poilu,  comprimé, 
polysperme.  Cet  arbuste  porte  le  nom  de 
S.  aphyllus,  Link.  (D.  G.) 

*STAURANTHERA.  bot.  ph.— Genre  de 
la  famille  des  Gesnéracées ,  créé  par  M.  Ben¬ 
tham  ( Scrophul .  ind. ,  p.  57)  pour  une  plante 
herbacée ,  de  l’Inde ,  à  grandes  feuilles  un 

-4. 

peu  rugueuses;  ses  fleurs  en  grappes  pani- 
culées  sont  caractérisées  par  un  calice  à 
5  plis,  dont  les  sinus  se  prolongent  en  5 
dents;  par  une  corolle  à  tube  très  court, 
ample,  éperonnée  ,  sub-quinquéfide ;  par 
4  étamines  fertiles,  dont  les  anthères  cor- 
diformes  se  tiennent  en  croix;  son  fruit  est 
une  pyxide.  Cette  plante  porte  le  nom  de 
S.  grandifolia,  Benth.  (D.  G.) 

*STAURASTRE.  Staurastrum  (oraupoç, 
croix;  an yjp,  étoile),  bot.  cr.  —  (Phycées). 
Genre  de  la  tribu  des  Desmidiées,  créé  par 
Meyen,  et  qui  renferme  des  espèces  de  formes 
si  variées  qu’il  est  difficile  de  circonscrire  les 
limites  de  leurs  caractères  génériques  d’une 
manière  bien  tranchée.  Les  Staurastres 
présentent  des  corpuscules  ( hémisomates ) 
géminés,  à  deux,  trois,  quatre,  cinq  et 
même  quelquefois  six  lobes  rayonnants, 
rnutiques  ou  épineux,  ou  terminés  par  des 
cornes  rameuses.  Leur  endochrome  est  formé 
de  lames  vertes  rayonnantes.  Leur  accouple¬ 
ment  a  lieu  par  le  point  de  suture  des  hé¬ 
misomates,  et  le  sporange  qui  en  résulte  est 
globuleux,  glabre  ou  chargé  d’épines  simples 
ou  rameuses. 

M.  Kützing  a  changé  le  nom  de  ce  genre 
en  celui  de  Phycastrum,  dans  son  Phycolo- 
gia  germanica  ;  mais,  quoique  le  nom  de 
Staurastrum  exprime  une  forme  qui  n’est 
pas  la  plus  habituelle  dans  ces  Desmidiées, 
le  droit  de  priorité  doit  lui  être  acquis.  Le 
plus  souvent  les  hémisomates  sont  à  trois 


rayons  et  rarement  à  quatre,  disposés  en 
croix.  M.  Ehrenberg  a  placé  dans  les  Desmî- 
dium  les  espèces  à  trois  lobes  non  épineux, 
à  cause  du  rapport  qui  existe  entre  leurs 
corpuscules  et  les  articles  en  série  qui  com¬ 
posent  le  Desmidium  Swartzii  Àg.  Nous 
avions  d’abord  donné  le  nom  de  Binatella  à 
ce  genre.  Nous  en  connaissons  environ  cin^- 
quante  espèces  qui  toutes  habitent  les  eaux 
douces.  Elles  forment  souvent  un  enduit 
muqueux  très  fugace,  presque  impalpable, 
sur  les  feuilles  des  herbes  inondées. 

Nous  pensons  que  plusieurs  corpuscules 
arrondis,  à  cornes  bifides  ou  rameuses,  que 
l’on  rencontre  à  l’état  fossile  dans  des  silex 
et  d’autres  substances  minérales,  et  que  l’on 
a  pris  pour  des  œufs  de  Crista telles,  sont, 
pour  la  plupart  des  sporanges  de  Staurastres. 

(Brëb.) 

*$TAURIDIE  (  OTavpeç  ,  croix  ;  zïdoç  , 
forme),  polvp.  acal.  —  Nom  donné  par 
M.  Dujardin  à  un  polype  hydraire  très 
voisin  des  Syncorynes  et  qui  est  la  phase 
végétative  de  la  petite  méduse  nommée  Cla- 
donème,  et  représentée  dans  les  planches 
d’Acalèphes  de  l’Atlas  de  ce  Dictionnaire. 
La  Stauridie  se  compose  d’une  tige  très 
mince,  diaphane,  large  d’un  tiers  de  milli¬ 
mètre  et  revêtue  d’une  enveloppe  cornée, 
rampant  sur  les  fucus  des  côtes  de  la 
Manche.  De  cette  tige  s'élèvent  des  rameaux 
de  même  grosseur  terminés  par  des  polypes 
charnus ,  claviformes  ,  avec  quatre  bras  en 
croix  terminés  chacun  par  une  pelote  glo¬ 
buleuse.  A  la  base  de  chaque  tête  de  polype 
se  trouvent  quelques  bras  accessoires  plus 
courts  et  sans  pelote  terminale  ,  et  c’est 
entre  eux  que  se  développe  à  une  certaine 
époque  le  bourgeon  qui  devient  la  petite 
méduse  Cladorième ,  laquelle  à  son  tour 
produit  dans  la  paroi  externe  de  son  esto¬ 
mac  des  œufs  destinés  à  donner  naissance  à 
de  nouvelles  Stauridies.  Voy.  méduse.  (Duj.) 

*STAURIDIUM  (  aravpoç  ,  Croix  ;  sîcîoç, 
forme),  infus?  alg.  —  Nom  donné  par 
M.  Corda  h  des  Algues  microscopiques  , 
de  la  famille  des  Desmidiacées ,  et  dont  il 
fait  des  Infusoires  à  l’exemple  de  M.  Ehren¬ 
berg  qui  de  son  côté  nomme  Micrasterias , 
des  espèces  très  voisines  des  Stauridium  de 
M.  Corda.  (Duj.) 

STAUR0BAR1TE  (crravpoç  ,  croix;  /3  a- 
pù- ,  pesant),  min.  —  Nom  donné  par  de 


STA 


STA 


Saussure  à  rHarinotome  à  base  de  baryte, 
dont  les  cristaux  offrent  des  groupements  en 
croix.  Voy.  iiarmotome.  (Del.) 

*STAE1\0CARPE.  Slaurocarpus  (rrav- 
poç,  croix;  xapnôç,  fruit). bot.  cr. — (Phycées.) 
M.  Massai  ( Brit .  Fresh-Wat.  Algæ)  adonné 
ce  nom  au  genre  Staurospermum  de  M.  Küt- 
zing.  Nous  ne  savons  pas  quelle  raisôn  a  pu 
porter  cet  algologiste  à  changer  ce  dernier 
nom  qui  a  acquis  la  priorité.  (Bréb.) 

*  STA  EROGENE.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Acanthacées  établi  par  M.  Wal- 
lich  [Plan.  as.  rar .,  M,  pag.  SO,  tabl.  186) 
pour  une  plante  herbacée  de  l’Inde,  à  tige 
charnue;  à  feuilles  opposées,  lancéolées, 
d'un  blanc  d’argent  luisant  en  dessous;  a 
Heurs  bleues  violacées,  en  grappe  termi¬ 
nale  raccourcie,  accompagnées  de  3  brac¬ 
tées ,  et  présentant  un  calice  quinquéparti  ,* 
a  divisions  aristées-acuminées  ,  inégales; 
une  corolle  tubuleuse ,  à  cinq  lobes  courts, 
obtus,  un  peu  inégaux;  4  étamines  didy- 
names;  un  stigmate  en  entonnoir,  à  trois 
lobes  subulés  ,  étalés.  L’espèce  unique  du 
genre  est  le  S.  argenlea ,  Wall.  (D.  G.) 

STAEROLiTHE  (<7T«vPoç,  croix  ;  , 

pierre).  — Werner  et  Lamétherie  nomment 
ainsi  la  Staurotide  ,  et  Kirwan  ,  l’Harmo- 
lome.  (Del.) 

*  S TAERONEIS  (orTavpoç,  croix  ;  vyfcoç,  de 
nacelle),  bot.  cr.  —  (Phycées.)  Genre  de  la 
tribu  des  Diatomées  ou  Bacillariées,  établi 
par  M.  Ehrenberg  aux  dépens  du  genre  Na- 
vicula.  Ses  caractères  sont:  Frustules  navi- 
culés,  lisses,  ayant  sur  les  côtés  un  ombilic 
linéaire  transversal.  Effectivement,  les  frus¬ 
tules,  vus  sur  le  côté,  présentent  une  sorte 
de  croix  formée  par  une  dépression  linéaire, 
transversale,  remplaçant  l’ombilic  arrondi 
des  Navicula,  et  coupant  à  angle  droit  le 
milieu  de  la  strie  ou  nervure  médiane.  Ce 
genre  renferme  à  peu  près  vingt  espèces  dont 
une  des  plus  connues  est  ie  S.  Phœnicente - 
ron  Ehrenberg.  Elles  vivent  dans  les  eaux 
douces,  en  Europe  et  en  Amérique.  (Bréb.) 

*STAEROPHALLES.  bot.  cr.-  Genre  de 
Champignons,  de  la  famille  des  Gastéromy- 
cètes,  créé  par  M.  Montagne.  M.  Léveillé  le 
rapporte  à  ses  Basidiosporés-Ectobasides  , 
tribu  des  Aséronnés,  et,  avec  doute,  à  la 
section  des  Lysurés.  (M.) 

STAEROPIÏORA  (aravpo'ç,  croix;  «popo'ç, 
porteur),  acal.  —  Genre  de  Méduses  établi 


;  07 

par  M.  Brandt  dans  la  famille  des  Béréni- 
cides,  pour  une  espèce  de  l’océan  Pacifique 
septentrional  (St.  Mertensii ) ,  incomplète¬ 
ment  observée  par  Mertens.  Ce  genre  est 
caractérisé  par  l’absence  de  bouche,  et  par 
un  grand  nombre  de  bras  ou  suçoirs?  dis¬ 
posés  en  deux  séries  alternes  formant  une 
croix  à  la  face  inférieure  de  l’ombrelle  qui 
est  convexe,  et  bordés  de  tentacules  nom¬ 
breux  ;  elle  est  large  de  8  centimètres, 
blanc-bleuâtre,  un  peu  diaphane.  M.  Les- 
son,  d’après  M.  Brandt,  admet  ce  genre 
dans  sa  tribu  des  Bérénicides.  (Dm.) 

*ST  A  E  RO  PII  U  A  G  MA .  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Scrophulariacées,  tribu  des 
Verbascées  ,  formé  par  MM.  Fischer  et 
Meyer  ( Ind .  9  Horl.  petr.,  p.  90)  pour  une 
plante  de  la  Natolie  à  laquelle  ils  ont  donné 
le  nom  de  A.  Nalolicum.  Celte  plante  a  le 
port  d’un  Vcrbascum ,  avec  le  calice  quin¬ 
quéparti,  la  corolle,  les  etamines  et  le 
style  d’un  Celsia.  Sa  capsule  est  cylindrique, 
indéhiscente,  subquadriloculaire ,  pol y— 
sperme,  à  quatre  placentaires  séparés,  mar¬ 
ginaux.  (D.  G.) 

*STACROPTÈRE.  Slauroplcra  (arav po;, 
croix;  n-repov ,  aile,  plume),  bot.  cr.  — 
(Phycées.)  Genre  établi  par  M.  Ehrenberg 
dans  la  tribu  des  Diatomées  ou  Bacillariées, 
qui  se  distingue  des  Navicula  par  les  stries 
qui  sont  sur  le  côté  de  la  carapace,  et  dont 
les  séries  latérales  sont  interrompues  sur 
une  ligne  transversale  qui  coupe  à  angle 
droit  la  ligne  médiane  longitudinale.  Ce 
genre  renferme  environ  vingt-cinq  à  trente 
espèces  qui  habitent  les  eaux  douces.  Plu¬ 
sieurs  ont  été  trouvées  à  l’état  fossile,  prin¬ 
cipalement  en  Amérique.  M.  Kützing  réunit 
ce  genre  aux  Stauroneis.  (Bréb.) 

*  STA  CHOPES  (oraupo;,  croix  ;  novg, 
pied),  iisrs .  — Gerrnar  ( Bombyx ,  U,  1813)  a 
créé ,  sous  la  dénomination  de  Stauropus , 
un  genre  de  Lépidoptères  nocturnes  de  la 
tribu  des  Notodonlides,  correspondant  au 
genre  des  Harpyia  Oschs.,  et  dont  le  N.  fagi 
Linné,  de  l'Allemagne,  est  le  type.  (E.  D.) 

*STAEROSOME .  Staui  'OSoma  (tfTaupoç, 
croix,  aœp.a,  corps),  crust. — M.  Will  (in 
Archiv.  zür  Nalurgeschichte  par  Erichson, 
1844)  désigne,  sous  ce  nom,  un  genre  de 
l’ordre  des  Parasites  qu’il  figure  à  la  pl.  10, 
fig.  1  à  9,  dans  le  tome  XIX  de  l’ouvrage  ci- 
dessus  cité.  (H.  L.) 


808 


STA 


STA 


*  STAUROSPERME.  Staurospermum 
(crr avpoç,  croix;  an semence) ,  BOT.  CR. 
—  (Phycées.)  Genre  créé  par  M.  Kützing 
dans  la  tribu  des  Conjuguées  ou  Zygnémées, 
aux  dépens  des  Mougeolia  Ag.,  et  qui  a 
pour  caractères  :  Des  filaments  simples,  ar¬ 
ticulés,  à  endochrome  allongé  en  lignes 
flexueuses;  accouplement  au  point  de  con¬ 
tact  de  deux  filaments  géniculés,  donnant 
lieu  à  un  sporange  tétragone  ou  cruciforme. 
Dans  les  Mougeolia,  le  sporange  est  ovoïde 
et  placé  dans  le  tube  qui  joint  les  deux  cour¬ 
bures  des  filaments  accouplés.  Les  Stauro- 
spermes,  dont  on  ne  connaît  que  peu  d’es¬ 
pèces,  vivent  dans  les  eaux  douces.  L’espèce 
la  plus  remarquable  est  le  S.  cœrulesoens 
Kg.  ( Conferva  Engl.  Bot.,  Lœda  capucina 
Bory).  On  la  trouve  en  Normandie  et  dans 
les  Vosges.  Elle  présente  des  masses  flocon¬ 
neuses,  flottantes,  d’un  noir  violacé,  deve¬ 
nant  bleuâtres  par  la  dessiccation.  (Bhéb.) 

tSTAUROS  PE  R  M  U  M  ,  Thonning.  bot. 
pu.  —  Synonyme  de  Milracarpum,  Zucc., 
famille  des  Rubiacées-Cofféacées. 

STA  U  ROT  IDE  (de  oraupoç,  croix),  min. 
— -Synonyme:  Schorl  cruciforme,  Pierre  de 
Croix  et  Croiselte,  Staurolithe.  — Espèce  de 
l’ordre  des  Silicates  alumineux,  cristallisant 
dans  le  système  rhombique,  et  remarquable 
par  la  tendance  que  manifestent  ses  cristaux 
a  se  grouper  deux  à  deux  en  croix  ou  par 
entrecroisement  et  pénétration  apparente. 
Elle  est  toujours  cristallisée  et  d’un  brun 
rougeâtre  ou  grisâtre;  elle  est  composée  de 
31  de  Silice,  de  51  d’Alumine  et  de  18 
d’oxyde  de  Fer.  Sa  formule  atomique  n’est 
pas  encore  parfaitement  connue,  parce  qu’on 
ignore  à  quel  état  se  trouve  le  Fer  dans  la 
combinaison.  Elle  est  infusible  par  elle- 
même  au  chalumeau,  et  inattaquable  par  les 
acides.  Dureté  :  =7  ;  densité  :  =3,5.  Ses 
cristaux  dérivent  d’un  prisme  droit  rhom- 
boïdal  de  129°  20',  dans  lequel  la  hauteur 
est  au  côté  de  la  base  comme  4  est  à  3.  Ce 
prisme  se  clive  très  nettement  dans  ie  sens 
de  la  petite  diagonale  de  la  base. 

Les  cristaux  de  Staurotide  sont  tantôt 
simples  et  tantôt  maclés.  Les  formes  simples 
ne  sont  que  le  prisme  fondamental,  sans 
modification,  ou  bien  légèrement  tronqué  , 
soit  sur  les  arêtes  longitudinales  aiguës  , 
soit  sur  les  angles  obtus  de  la  base.  Les 
cristaux  maclés  résultent  du  groupement 


régulier  de  deux  cristaux  simples  prismati¬ 
ques.  Ce  groupement  cruciforme  a  toujours 
lieu  de  manière  que  les  prismes  réunis  pa¬ 
raissent  se  pénétrer  mutuellement,  et  que 
leurs  axes  se  croisent  approximativement 
sous  l’angle  de  90°  ou  sous  celui  de  120°. 
De  là  les  variétés  qu’Haüy  a  appelées  Stau¬ 
rotide  Croisée  rectangulaire  et  Staurotide 
croisée  obliquangle.  En  admettant,  pour  le 
prisme,  les  mesures  indiquées  ci-dessus  , 
l’angle  des  axes  diffère  un  peu  des  valeurs 
limites  90°  ou  120°.  Si  l’on  part,  au  cou- 
traire*  des  données  un  peu  différentes  aux¬ 
quelles  Haüy  s’était  arrêté,  ces  valeurs  de¬ 
viennent  exactes,  et  la  cristallisation  de  la 
Staurotide  réalise  ainsi  deux  lois  dégroupe¬ 
ment  des  plus  simples.  De  plus,  les  deux 
cristaux  réunis  se  joignent  par  deux  plans 
de  jonction  de  forme  hexagonale  qui,  dans 
la  Staurotide  rectangulaire,  sont  des  hexa¬ 
gones  réguliers,  perpendiculaires  entre  eux 
et  déterminables  par  une  loi  de  décroisse  ¬ 
ment  des  plus  simples;  tandis  que,  dans  la 
Staurotide  obliquangle,  les  deux  hexagona¬ 
les  sont  encore  perpendiculaires  entre  eux  , 
mais  dissemblables ,  l’un  étant  régulier  et 
l’autre  irrégulier,  et  tous  deux  étant  donnés 
par  des  lois  différentes  de  décroissement. 

On  distingue  deux  variétés  de  couleur 
dans  la  Staurotide:  \e  Grenaille  qui  est  d’un 
brun  rougeâtre,  translucide,  et  rappelle  le 
Grenat  par  son  aspect;  on  la  trouve  au 
Saint-Gothard,  dans  un  Micaschiste;  et  la 
Staurotide  commune  ou  Croisetle,  qui  est 
opaque  et  d’un  brun  grisâtre,  et  affecte  plus 
particulièrement  la  disposition  cruciforme. 
Celle-ci  se  rencontre  disséminée  dans  des 
Schistes  argileux,  principalement  en  France, 
dans  le  département  du  Finistère,  près  de 
Quimper  et  de  Coray,  et,  en  Espagne,  à 
Saint-Jacques  de  Compostelle  en  Galice. 

(Del.) 

♦STAEROTYPUS  (?  TaupoTU7roç,  portant 
une  croix),  rept.  — Genre  de  Reptiles  de 
l’ordre  des  Chéloniens,  famille  des  Elodites, 
sous-famille  des  Cryptodères,  créé  par  Wa- 
gler  ( Syst .  Amphib . ,  1830)  et  adopté  par 
MM.  Duméril  et  Bibron  (  Erpétologie  géné¬ 
rale  ,  II)  qui  leur  assignent  pour  carac¬ 
tères:  Tête  sübquadrangulaire,  pyramidale, 
recouverte  en  avant  d’une  seule  plaque 
fort  mince;  mâchoires  plus  ou  moins  cro¬ 
chues;  des  barbillons  sous  le  menton  ;  vingt- 


STE 


STE 


809 


trois  écailies  lombaires  ;  sternum  épais,  cru¬ 
ciforme,  mobile  en  avant,  garni  de  huit  à 
onze  écailles  :  les  axillaires  et  les  inguinales 
contiguës,  placées  sur  les  sutures  sterno- 
costales;  pattes  antérieures  à  cinq  ongles; 
les  postérieures  à  quatre  seulement. 

Ce  genre  ,  assez  voisin  de  celui  des 
Emydes,  ne  se  compose  que  de  deux  espèces  : 
le  S.  triporcatus  Wagler,  qui  vit  au  Mexique 
dans  le  fleuve  Alvaredo,  et  le  5.  odoratus 
Duméril  et  Bibron  ( Testudo  odorata  Latreille, 
Daudin  ;  Kinoslernum  odoralum  Bonaparte, 
Gray),  qui  est  originaire  de  l’Amérique  du 
Nord.  11  vit  dans  les  marais,  ainsi  que  dans  les 
courants  d’eau  bourbeuse  ,  où  il  se  nourrit 
de  petits  Poissons,  de  Vers,  de  Mollus¬ 
ques,  etc.,  et  il  exhale,  dit-on,  une  très  forte 
odeurdemusc.  (E.  D.) 

STÉARINE.  chim .  —  Voy.  graisse. 

STÉASCHISTE.  géol.  —  Synonyme  de 
Talcile.  Foy.  ce  mot. 

STÉATITE  (or-rfocp,  lard),  min.  — Variété 
compacte  de  Talc  hydraté,  qui  est  grasse 
au  toucher.  C’est  le  Speckstein  ou  la  Pierre 
de  lard  des  Allemands.  Voy.  talc.  (Del.) 

STEATODA.  arachn.  —  M.  Sundéval 
( Conspectus  arachnidum  )  désigne  sous  ce 
nom  une  nouvelle  coupe  générique  de  l’or¬ 
dre  des  Aranéides  et  de  la  tribu  des  Arai¬ 
gnées.  C’est  aux  dépens  du  genre  des  Thé- 
ridion  (voy.  ce  mot)  que  cette  coupe  a  été 
créée;  elle  renferme  4  ou  5  espèces  dont  le 
Slealoda  (Theridion) ,  L.  punctata  Sund., 
peut  être  considéré  comme  type.  (H.  L.) 

*STEATODERUS  (a-rfaTÔw ,  engraisser; 
cùcpa ,  cou),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères  ,  famille  des  Ser- 
ricornes ,  section  des  Sternoxes  et  tribu 
des  Élatérides  ,  attribué  à  Eschscholtz  par 
Dejean  (  Cat .,  3e  éd.,  p.  106),  qui  y  rap¬ 
porte  5  espèces,  dont  1  d’Europe,  3 d’Amé¬ 
rique  (2  sont  originaires  des  États-Unis,  et 
1  est  propre  au  Chili  ) ,  et  l  d’Asie  (Java). 
Le  type,  le  S.  ferrugineus  F.  ,  se  trouve 
quelquefois  aux  environs  de  Paris  sur  les 
Saules  et  les  Hêtres.  Latreille  en  a  fait  un 
Ludius.  (C.) 

*STEATORIVIS.  ois.  —  Nom  générique 
donné  par  M.  de  Hurnboldt  au  Guacharo. 
Voy.  ce  mot.  (Z.  G.) 

*STECHMA1\]\IE.  Slechmannia.  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Cynarées,  établi  par  De  Candolle 
T.  xi. 


( Prodr VI,  pag.  543)  pour  un  petit  sous- 
arbrisseau  du  Liban,  rameux,  à  plusieurs 
branches  partant  de  très  bas,  tomenteuses- 
laineuses;  à  feuilles  linéaires,  entières, 
roulées  en-dessous  sur  les  bords;  à  capitules 
terminaux,  homogames,  pluriflores,  mu¬ 
nis  d’un  involucre  cylindracé,  formé  d’é- 
cailles  imbriquées;  la  corolle  est  régulière; 
les  akènes  portent  une  aigrette  à  plusieurs 
rangées  de  soies  linéaires,  plumeuses. 
L’espèce  type  est  le  A’.  Stœhelinæ ,  DC. 
MM.  Jaubert  et  Spach  en  ont  récemment 
décrit  une  seconde  qu’ils  ont  nommée 
S.  Bamosissima.  (L.  G.) 

*STEE!Y  II  A  AIMER  A .  bot.  ph.  —  Genre 

de  la  famille  des  Borraginées  ou  Aspérifo- 
liées,  proposé  par  M.  Reicheribach  ,  adopté 
par  M.  Endlicher  (  Généra ,  n°  3760),  et 
dont  De  Candolle  (Prodr.,  X,  p.  87)  fait 
un  simple  synonyme  du  genre  Merlensia , 
Roth.  (d.  G.) 

*STEFFENSIA.  bot.  ph.  —  Le  genre 

proposé  sous  ce  nom  par  M.  Kunth  (Linnœa, 
XIII,  p.  609)  rentre  dans  les  Artanthe , 
Miquel.  (D.  G.) 

*STEGANA  (or cyavoç,  couvert),  ins. — 
Genre  de  l’ordre  des  Diptères  ,  famille  des 
Athéricères,  tribu  des  Muscies  et  des  Pro- 
philides,  créé  par  Meigne  (Syst.  Beschr  ,  VI, 
1830)  et  adopté  par  M.  Macquart,  qui  lui 
assigne  pour  principaux  caractères  :  palpes 
larges  ;  ailes  courbées,  à  nervure  marginale 
atteignant  le  bord  avant  l’extrémité,  etc. 
On  en  indique  deux  espèces  (S.  nigra  Meig., 
et  S.hypolema),  propresà  l’Allemagne.  (E.D.) 

STEGANIA.  bot.  cr.  —  Ce  genre  pro¬ 
posé  par  M.  Rob.  Brown,  dans  la  famille 
des  Polypodiacées,  est  rapporté  par  M.  End¬ 
licher  (  Généra  ,  n°  624)  comme  synonyme 
aux  Blechnum  ,  Lin.,  section  Lomaria. 

*STEGA1\IA.  ins.  —  Genre  de  Lépido¬ 
ptères,  de  la  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Phalénides,  créé  par  M.  Guénée  et  adopté 
par  Duponchel  (Catalogue  méthodique  des 
Lépidoptères  d’ Europe,  1 844)  qui  leur  assigne 
pour  caractères  :  Antennes  des  males  plus  ou 
moins  pectinées  ;  front  lisse;  palpes  grêles 
et  très  courts;  trompe  assez  longue;  ailes 
pulvérulentes ,  les  supérieures  traversées  par 
deux  lignes  très  espacées,  et  les  inférieures 
par  une  seule  Ce  genre  comprend  trois  es¬ 
pèces  d’Europe  dont  le  type  est  le  N.  permu- 
taria  H.  Dup.,  du  midi  de  la  France.  (E.D.) 

102 


810 


STE 


*-STEGANOLOPHIA(ffTeyavoç,  couverte; 
Xo<poç,  aigrette),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu 
des  Géomètres,  indiqué  par  M.  Stephens 
( Catalogue ,  1829).  (E.  D.) 

STÉGANOPE.  ois.  —  Voy.  steganopus. 

STEGAXOPODES.  ois.  —  Famille  éta¬ 
blie  par  Illiger  dans  l’ordre  des  Palmipèdes 
et  correspondant  à  celle  des  Tolipalmes  de 
G.  Cuvier.  Voy.  tolipalmes.  (Z.  G.) 

*  STEGAXOPODES  (  «jreyavoç,  couvert  ; 

ttovç,  pied),  reft. — Groupe  d’Elodites  dans 
l’ordre  des  Chéloniens,  indiqué  par  M.  Wa- 
gler  (Syst.  Amphib.,  1830),  et  qui  n’est  pas 
adopté  par  MM.  Duméril  et  Bibron.  Ce 
genre  est  très  voisin  de  celui  des  Emys.  {Voy. 
ce  mot.)  (E.  D.) 

*  STEG  AXOPT  YC  II  A  («rreyavoç,  couvert  ; 

tztvxv,  pli),  ins. — M.  Stephens  ( Catalogue , 
1829)  nomme  ainsi  un  genre  de  Lépidoptè¬ 
res  Nocturnes  de  la  tribu  des  Pyralides,  et 
comprenant  des  espèces  étrangères  à  l’Eu¬ 
rope.  (E.  D.) 

*STE  G  A  \OP  ES .  ois.  —  Genre  établi  par 
Vieillot  aux  dépens  des  Phalaropes  sur  le 
Pliai.  frenatus  Vieill. ,  Fimbriatus  Temm. 

(Z.  G.) 

*  STEGANOTOMA  (  orr eyavo:  ,  COUVert  ; 
Top.-)) ,  portion),  moll.  —  Genre  de  Gastéro¬ 
podes  ,  du  groupe  des  Cyclostomes ,  établi 
par  M.  Troschell  (wWiegm.,  Arch.,  1837). 

(G.  B.) 

*STEG  A XOTIÎOP IS .  bot.  ph.  - —  Genre 
proposé  par  Lehmann  ,  et  rapporté  comme 
synonyme  au  genre  Centrosema,  DC.,  fa¬ 
mille  des  légumineuses-papilionacées,  tribu 
des  Phaséolées.  (D.  G.) 

*STEGASMA.  bot.  cr.— Genre  de  Cham¬ 
pignons,  de  la  famille  des  Gastéromycètes, 
formé  par  M.  Corda.  M.  Léveillé  le  range 
dans  ses Basidiosporés-Ectobasides,  tribu  des 
Coniogastres,  section  des  Physarés.  (M.) 

STEGASPIS  (ffTfyw,  couvrir  ;  àarrcç.,  bou¬ 
clier).  ins.  —  Genre  de  la  famille  des  Mem- 
bracides,  de  l’ordre  des  Hémiptères  homop- 
tères,  établi  par  Germar  [Revue  entomologi- 
que  de  Silbermann  ,  t.  1 1 L  )  sur  des  espèces 
dont  le  prothorax  foliacé  offre  un  prolonge¬ 
ment  au  dessus  de  la  tête,  etc.  Nous  citerons 
les  N.  fronditia  (Cicada  fronditia  Lin.),  de  la 
Guiane;  S.  squamigera  {Cicada  squamigera 
Lin.),  etc.  '  (Bl.) 

*STEGA8TES  {xxtyaxrôç,  couvert).  POISS. 


—-Genre  de Squammipennes,  du  groupe  des 
Chétodontes  (Jenyns,  Voy.  Beagl.  Fish., IV, 
1840).  (G.  B.) 

STEG! A.  rot.  ru.  et  cr.  —  Deux  genres 
ont  été  successivement  établis  sous  ce  nom, 
l’un  par  Fries  pour  des  Champignons  de  ia 
famille  des  Pyrénornycèles ,  ou  de  la  divi¬ 
sion  des  Thécaspores-Endothèques ,  tribu 
des  Stégillés,  selon  la  classification  de 
M.  Léveillé,  synonyme  de  Stegilla ,  Rchb.  ; 
l’autre  par  Mœnch ,  dans  la  famille  des 
Malvacées,  tribu  des  Malvées,  qui  ne  forme 
qu’une  section  des  Lavatera.  (D.  G.) 

*STEGILLA.  bot.  cr.  —  Genre  formé 
par  M.  Reichenbach  pour  de  petits  Cham¬ 
pignons  épiphytes,  de  la  famille  des  Pyré- 
nomycètes ,  tribu  des  Phacidiacés  de  Fries, 
ou  de  la  division  des  Thécasporés-Endo- 
thèques,  tribu  des  Stégillés,  d’après  la  clas¬ 
sification  de  M.  Léveillé.  (M.) 

STÉGILLÉS.  bot.  cr.  —  Tribu  de  la  di¬ 
vision  des  Thécasporés .  Voy.  mycologie, 
t.  VIII,  p.  489. 

*8TEGNOGRAMMA.  bot.  cr.  —  Genre 
formé  par  M.  Blume  ,  dans  la  famille  des 
Fougères-Polypodiacées ,  pour  une  Fougère 
de  Java,  à  rhizome  rampant,  à  frondes 
pennées,  portant  des  sores  linéaires ,  sans 
indusies,  placés  sur  le  dos  des  veines.  Cette 
plante  avait  été  décrite  d’abord,  et  figurée 
par  le  même  auteur  sous  le  nom  de  Gym- 
nogramme  slegnogramme.  (M.) 

*STEGNOSPERMA.  BOT.  PH.  (  axsyvo;  , 
couvert;  am/ptj.x,  graine).  — Genre  de  la 
famille  des  Phy tolaccacées,  créé  par  M.  Ben¬ 
tham  ( Bola .  of  the  voy  a.  of  the  Sulphur , 
pag.  17,  tab.  12)  pour  un  arbuste  très  ra- 
meux,  glabre  et  glauque,  de  la  côte  occiden¬ 
tale  de  l’Amérique.  Ce  genre  a  de  l’affinité 
avec  les  Limeum,  mais  il  en  est  très  dis¬ 
tinct.  Le  S.  halimifolia ,  Benth.,  son  espèce 
unique,  a  des  fleurs  en  grappes  simples, 
terminales;  5  sépales;  5  pétales  plus  courts 
que  le  calice,  orbiculaires,  entiers;  10  éta¬ 
mines  soudées  en  un  petit  anneau  à  leur 
base;  un  ovaire  sessile,  presque  globuleux, 
uniloculaire,  qui  devient  une  capsule  pen¬ 
tagonale,  à  3  graines,  ou  moins,  envelop¬ 
pées  chacune  par  un  a  ri  1  le  blanc.  (D.  G.) 

*STEGOBOIÆ .  St egobolu  s  { o-Tf'yoç,  cou¬ 
vercle;  SxWoj,  je  jette),  bot.  cr.  —  (Lichens.) 
Nous  avons  établi  ce  genre  de  la  tribu  des 
Endocarpées  [Lond.  Journ.  nfBot.  Jan.,  p.  4 


STE 


STE 


1843)  sur  un  Lichen  recueilli  aux  Philippi¬ 
nes  par  M.  Cuning.  Il  est  voisin  du  Thelo- 
troma{voy.  ce  mot)  dont  il  se  distingue  ai¬ 
sément  par  la  présence  d’un  opercule  (Epi- 
phragma )  caduc.  Ce  genre  est  comparable, 
d’un  côté,  à  VEustegia;  de  l’autre,  au  Li- 
chenopsis ,  appartenant  tous  deux  à  la  classe 
des  Champignons.  (C.  M.) 

*STEGOCAÏ\PES.  Stegocarpi  (  «myoç  , 
opercule;  xap^oç,  fruit),  bot.  cr. — (Mousses). 
M.  Charles  Millier  nomme  ainsi  ( Synops . 
Musc.,  p%.  37)  les  Mousses  qui  composent  la 
troisième  classe  de  la  famille  dont  il  publie 
en  ce  moment  un  Synopsis.  Cette  classe,  la 
plus  nombreuse,  comprend  toutes  les  espèces 
dont  la  capsule  s’ouvre  par  un  opercule  ca¬ 
duc  a  la  maturité  des  spores.  Elle  se  subdi¬ 
vise  en  acrocarpes  et  en  pleurocarpes.  Voy. 
ces  mots  et  mousses.  (C.  M.) 

*STÉGOCÉVU\IjE.  Stegocephalus{<jTr/oc, 
toit;  x£<pa).v),  tête),  crust.  —  M.  Kroyer  {in 
Tijdsckrift  voor  Naturlijka  Geschiednis ,  1 842) 
désigne ,  sous  ce  nom,  un  petit  genre  de 
Crustacés  qu’il  place  dans  l’ordre  des  Am- 
phipodes.  (H.  L.) 

*STEGONOSPOI\IUM.  bot.  cr.— Genre 
de  Champignons,  de  la  famille  des  Gymno- 
mycètes,  formé  par  M.  Corda.  Dans  la  clas¬ 
sification  de  M.  Léveillé,  il  se  rapporte  à  la 
division  des  Clinosporés-Ectoclines,  tribu 
des  Sarcopsidés ,  section  des  Mélanconiés, 

(M.) 

STEGOAOT11S.  bot.  pu.  —  Genre  établi 
par  Cassini  dans  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Cynarées,  sous-tribu  des  Arctoti- 
dées ,  et  rapporté  par  Lessing,  De  Candolle 
et  Endhcher  comme  synonyme  aux  Arctotis. 

*STEG0PJLEIUJS  (azéya,  couvrir; 
psv,  aile),  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  pentamères,  famille  des  Lamellicornes 
et  tribu  des  Scarabéides  mélitophiles,  établi 
par  Burmeister  ( Hand  buch  der  Entomology) 
sur  quatre  espèces  de  l’Afrique  méridionale, 
savoir:  S.  tomentosus  Deg.,  suturalis  G.  P., 
seplus  Sch. ,  et  obesus  Burm.  (C.) 

STEGOSIA.  bot.  ph.  —  Synonyme  de 
Rotlboellia,  famille  des  Graminées. 

*STEGOSTOME.  Stegostoma  (  orTtyoç,  toit; 
aTopa,  bouche),  poiss.  —  Genre  de  la  famille 
des  Sélaciens,  du  groupe  des  Squales  (Müll. 
und  II.  in  Wiegm.  Arch.,  1, 1837).  (G.  B.) 

*STEUXHEILIA,  (dédié  à  Steinheil).  bot. 
ph.  —  Genre  créé  par  M.  Decaisne  (Ann. 


811 

des  sc.  nat.,  2e  sér.,  IX,  p.  339),  dans  la 
famille  des  Asclépiadées ,  pour  une  herbe 
vivace,  d’Arabie,  à  feuilles  incanes  veinées 
avec  élégance  ,  remarquable  par  sa  corolle 
campanulée,  à  3  lobes  aigus,  dressés,  por¬ 
tant  à  sa  gorge  cinq  écailles  qui  ferment 
incomplètement  le  tube;  ses  anthères  sont 
terminées  par  une  membrane  oblongue, 
appliquée  sur  le  stigmate,  et  elles  portent 
deux  cornes  noires  et  cartilagineuses.  Cette 
plante  est  le  S.  radians,  Dne,  décrit  primi¬ 
tivement  comme  un  Asclepias,  par  Forskael. 

(D.  G.) 

*STEU\A  (<jt ûpa,  carène),  ins. — Genre  de 
l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères,  famille 
des  Mélasornes  et  tribu  des  Eurychorides, 
créé  par  Westwood  et  adopté  par  Hope  ( Co - 
leopterisCs  Manual,  III,  p.  121).  Ce  genre  a 
pour  type  la  S.  coslata  Sw.,  espèce  originaire 
de  l’Afrique  australe.  (C.) 

*  ST  El  11  A  (ar eTpoq,  raide),  moll. — Genre 
de  Ptéropodes,  du  groupe  des  Hyales,  établi 
par  M.  Eschscholtz  (in  Oken’s,  Isis ,  1823). 

(G.  B.) 

*STEII\ACTIS.  bot.  ph.  —  Genre  formé 
par  De  Candolle  (Prodr.,  Y,  p.  343)  dans 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Asté- 
roïdées ,  pour  le  Solidago  arborescens , 
Forst.  ,  grand  arbrisseau  de  la  Nouvelle- 
Zélande,  à  feuilles  ovales  -  orbiculaires , 
glabres;  dont  les  capitules  panieulés,  mul- 
tiflores,  rayonnés,  sont  entourés  d’un  in- 
volucre  cylindracé,  imbriqué,  à  écailles 
plurisériées ,  linéaires,  et  ont  leur  récep¬ 
tacle  nu;  ses  akènes  sont  cylindracés,  pi¬ 
leux,  et  portent  une  aigrette  de  poils  fran¬ 
gés.  Cette  espèce  unique  a  été  nommée  par 
De  Candolle  S.  arborescens.  (D.  G.) 

STE1RASTOMA  (azzipa,  carène;  azopv, 
bouche),  ins.  — Genre  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  subpentamères  ,  famille  des  Longicor- 
nes,  tribu  des  Lamiaires,  fondé  par  Serville 
(Annales  de  la  Société  entomologique  de 
France ,  t.  IV,  p.  24)  et  adopté  par  Dejean 
(Catalogue,  3e  édition,  p.  362).  Ce  genre 
renferme  sept  espèces  de  l’Amérique  méri¬ 
dionale.  On  doit  considérer,  comme  types, 
les  S.  depressa  Lin.  brevis  Schr.  (depressa 
Dej.)  et  manuelata  Gr.  Leur  tête  est  large, 
tronquée,  munie  de  larges  mandibules  tran¬ 
chantes  et  relevées  inférieurement;  les  tar¬ 
ses  antérieurs  des  mâles  sont  larges  et  gar¬ 
nis  de  crins  très  touffus.  (C.) 


ST  K 


STE 


812 

*STEIRODISCUS  (ar ct'po; ,  stérile;  eue- 
xoç,  disque)  bot.  ph.  —  Genre  formé  par 
Lessing,  dans  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Sénéeionidées ,  pour  le  Cineraria 
capillacea ,  Thunb.  ,  plante  annuelle  du 
cap  de  Bonne-Espérance,  qui  a  reçu  dès 
lors  le  nom  de  S .  capillaceus ,  Less.  Plus 
récemment,  De  Candolle  a  décrit  une  se¬ 
conde  espèce  de  ce  genre,  le  S.  linearilobus , 
DC.  Ces  plantes  ont  des  fleurs  jaunes  en 
capitules  solitaires,  dont  l’involucre  est 
ventru,  polyphylle,  dont  le  rayon  est  formé 
d’environ  5  fleurs  roulées  en  dehors  et  fe¬ 
melles  ,  tandis  que  les  fleurs  du  disque  sont 
tubuleuses  et  mâles.  (D.  G.) 

STE1ROBON  (  o-irapa  ,  carène  ;  , 

dent),  ins.  — -  Genre  de  la  tribu  des  Locus- 
tiens,  de  l’ordre  des  Orthoptères,  établi  par 
M.  Servi! le  (Pievue  méth .  de  l’ord.  des  Orlh.) 
sur  des  espèces  de  très  grande  taille,  et 
cependant  très  peu  différentes  des  Phané- 
roptères.  Les  Steirodons  se  distinguent  de 
ces  derniers  par  le  prothorax  ,  offrant  un 
sillon  transversal ,  et  de  chaque  côté  une 
carène  plus  ou  moins  denticulée.  Le  type 
est  le  S.  cürifoiium  { Gryllus  cürifolius , 
Lin.)  de  la  Guyane.  (Bl.) 

*  STE IÎIOGLOSSA  (  «mïpoç ,  stérile  ; 
yXwcrcrx,  langue),  bot.  ph. —  Genre  créé  par 
De  Candolle  ( Prodr . ,  YI,  p.  38),  dans  la 
famille  des  Composées,  tribu  des  Sénécio- 
nidées ,  pour  des  plantes  herbacées  de  la 
Nouvelle-Hollande ,  à  feuilles  pinnatipar- 
ti tes  ;  leurs  capitules  multiflores ,  héléro- 
games,  ont  les  fleurs  du  rayon  bleues,  îigu- 
lées,  stériles,  d’où  est  venu  le  nom  du 
genre,  tandis  que  celles  du  disque  sont 
hermaphrodites  et  tubuleuses.  Les  akènes 
produites  par  celles-ci  sont  en  pyramide 
renversée,  glabre,  à  aigrette  nulle  ou 
courte.  (D.  G.) 

♦STE  I UO  LÉ  F  IDE  S .  Rept.  —  Groupe  de 
Sauriens  de  la  division  des  Stellions  (Top. 
ce  mot)  et  dont  le  genre  principal  est  celui 
des  Steirolepis,  d’après  M.  Fîlzinger  ( Sysl . 
Rept-,  1843).  (E.  D.) 

♦STEIROLEPIS  (  crrstpa ,  carène;  ),e- 
K-ç,  écaille),  rept. — Genre  de  Sauriens 
formé  par  M.  Fitzinger  ( Syst .  Rept.,  1843) 
ftux  dépens  des  Stellions,  et  qui  n’est  pas 
adopté  par  MM.  Duméril  et  Bibron  {Erpéto¬ 
logie  générale,  IV,  1837,  dans  les  Suites  à 
Buffon,  de  Roret).  (E.  D.) 


*  STE1RONEMA  (<m?poÇ,  stérile;  v^«, 
blet),  bot.  ph.  —  Rafinesque  avait  for¬ 
mé  sous  ce  nom  un  genre  de  la  famille  des 
Primulacées ,  dans  lequel  rentraient  les  Ly - 
simachia  ciliata ,  L.  hybrida,  L.  nummula- 
ria,  etc.,  et  qu’il  caractérisait  par  un  calice 
et  une  corolle  4-6-partis,  surtout  par  4-6 
étamines  égales ,  alternant  avec  autant  de 
filets  stériles;  mais  ces  caractères  sont  ou 
inconstants  ou  insuffisants,  et,  par  suite,  ce 
genre  ne  forme  qu'un  synonyme  des  Lysi- 
machia,  section  Lysimastrum,  Duby,  (D.  G.) 

*  STEIRONOTUS  (« cîp« ,  carène;  v£- 

toç,  dos),  rept.  — M.  Fitzinger  {Syst.  Rept., 
1843)  indique,  sous  cette  dénomination,  un 
genre  de  Sauriens  créé  aux  dépens  des  Stel¬ 
lions  et  que  MM.  Duméril  et  Bibron  {Suites 
à  Buffon,  de  Roret  :  Erpétologie  générale  , 
IV,  1 837)  n’adoptent  pas.  (E.  D.) 

*  STEIROPHIS  (o-T£tpa,  carène;  o<pt;, 

serpent),  rept. — L’un  des  nombreux  genres 
formés  par  M.  Fitzinger  {Syst.  Rept.,  1843) 
aux  dépens  du  grand  genre  Couleuvre.  Voy. 
ce  mot.  (E.  D.) 

*  STELECHOSPERMUM  (<rr ih- 
tronc,  tige  ;  aWpp.a,  graine  ;  à  cause  de 

la  graine  pédiculée).  bot.  ph.  —  Genre  formé 
par  M.  Blume  {Fl.  Javœ  ,  Dipteroc.  pâg.  7), 
pour  le  Vateria  flexuosa,  Lour.,  grand  arbre 
de  la  Cochinchine,  à  bois  rouge,  dur  et 
pesant;  à  feuilles  alternes ,  lancéolées,  gla¬ 
bres;  à  petites  fleurs  blanches,  en  grappes; 
ses  principaux  caractères  sont:  un  calicequin- 
quéfide,  persistant;  5  pétales  connivents  ; 
des  étamines  nombreuses,  dont  les  anthères 
sont  presque  arrondies;  un  style  surmonté 
de  3  stigmates  réfléchis;  une  capsule  unilo¬ 
culaire,  à  trois  lobes  et  3  valves,  renfer¬ 
mant  une  graine  pédiculée  et  munie  d’un 
arille.  L’espèce  unique  est  le  S-  flexuosum, 
Bl.  La  place  de  ce  genre  est  incertaine  ; 
M.  Blume  pense  qu’il  rentre  dans  la  tribu 
des  Calophyllées ,  famille  des  Clusiaeées. 
M.  Endlicher  le  met  parmi  les  genres  incer¬ 
tains,  à  la  suite  de  cette  famille,  en  expri¬ 
mant  le  doute  que  ce  soit  là  sa  place.  (D.  G. 

STELIDE.  Stelis.  ins.  —  Genre  de  la 
tribu  des  Apiens,  groupe  des  Philérémites, 
de  l’ordre  des  Hyménoptères,  indiqué  par 
Panzer  {Fauna  german.)  et  adopté  par  tous 
les  entomologistes.  LesStélides  se  reconnais¬ 
sent  surtout  à  des  palpes  maxillaires  de  deux 
articles,  à  un  écusson  nautique,  à  des  tarses 


STE 


dont  le  premier  article  est  fort  grand  ,  à  un 
abdomen  court,  un  peu  aminci  vers  le 
bout,  etc.  On  connaît  un  petit  nombre  d’es¬ 
pèces  de  ce  genre.  Le  type  est  le  S.  aterrima 
Panz.,  qui  n’est  pas  rare  dans  notre  pays. 
Ces  Insectes  ont  beaucoup  de  l’aspect  exté¬ 
rieur  des  Mégachiles,  et  c’est  surtout  dans  les 
nids  d’espèces  de  ce  groupe  qu’ils  déposent 
leurs  œufs.  Voy.  mellifères  et  nomadides. 

(Bl.) 

STELIDE.  Slelis.  bot.  pu.  —  Genre  de 
la  famille  des  Orchidées,  sous-ordre  des 
Malaxidées,  formé  par  Schwartz  pour  des 
plantes  épiphytes  de  l’Amérique  tropicale, 
décrites  antérieurement  comme  des  Epiden - 
drum  par  Linné  et  Jacquin,  et  qui  ont  le 
port  des  Pleurothallis.  Les  folioles  externes 
de  leur  périanthe  sont  conniventes  en  globe, 
les  intérieures  restant  très  petites,  et  le 
I  a  bel  I  e  est  semblable  aux  premières  et  de 
même  longueur  :  leur  colonne  est  très 
courte;  leur  anthère  uniloculaire  renferme 
deux  masses  polliniques  céracées,  ovales. 

(D.  G.) 

*STELIDOTA  (<7t/)Ày),  colonne;  iScoç,  pro¬ 
pre).  ins. — Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Clavicornes,  et  tribu 
des  Ni  titulaires ,  fondé  par  Erichson  (  Zeits¬ 
chrift  für  die  Entomologie  von  Gem.,  t.  IV, 
1  .S43,  p.  300).  Ce  genre  renferme  7  espèces  ; 
o  sont  propres  à  l’Amérique  et  2  à  l’Afrique 
(Madagascar)  ;  parmi  ces  espèces  sont  les 
S.  geminala,  Say,  Strigosa,  Sch.,  didyma 
et  orphana ,  Kl.  Elles  ont  pour  caractères  : 
sillons  antennaires  fléchissant  à  l'entour  des 
yeux;  mandibules  bidentées  au  sommet; 
palpes  labiaux  renflés;  tarses  dilatés.  (C). 

STE  LIS.  BOT.  PH.  -  Voy.  STÉCIDE. 

STELLA  ( Stella ,  étoile),  moll.  — Klein 
proposa  ce  nom  générique,  sans  le  faire 
adopter,  pour  une  espèce  de  Turbo  dont 
la  spire  est  garnie  de  cinq  ou  six  côtes 
rayonnantes  ,  aboutissant  à  autant  de  tu¬ 
bercules  saillants  (  Klein  ,  Tent.  Meth. 
Ostr.  ).  (G.  B.) 

*  STELLA  ( Stella ,  étoile),  échin.  —  Nom 
générique  sous  lequel  Link  a  décrit  plusieurs 
espèces  des  grands  genres  Asterias  et  Ophiura 
(Link.  De  Stel.  mar.,  17.33).  (G.  B  ) 

STELLAIRE,  Stellaria  (de  Stella  étoile). 
bot.  pii.  —  Genre  important  de  la  famille  des 
Caryophyllées,  tribu  des  Alsinées,  de  la  dé- 
candrie-trigynie  dans  le  système  de  Linné. 


STE  813 

Les  plantes  qui  le  forment  sont  des  herbes 
disséminées  sur  une  grande  portion  de  la  sur¬ 
face  de  la  terre,  fréquemment  diffuses,  quel- 
quelois  grimpantes ,  lisses  ou  rarement  sca- 
bres;leurs  feuilles,  opposées,  sont  péliolées 
ou  sessiles;  leurs  fleurs,  disposées  en  cymes 
diversement  modifiées,  sont  presque  toujours 
pentamères  et  présentent  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Calice  quadri-quinquéparti,  à  seg¬ 
ments  herbacés;  corolle  à  quatre-cinq  péta¬ 
les  bifides  ou  bipartis;  huit-dix  étamines, 
rarement  moins,  toutes  fertiles;  ovaire  ses- 
sile,  uniloculaire  à  l’état  adulte,  surmonté 
de  trois  styles  filiformes,  stigmatifères  sur 
leur  côté  interne  et  à  leur  extrémité.  Le 
fruit,  qui  succède  à  ces  fleurs,  est  une  cap¬ 
sule  globuleuse,  ovoïde  ou  oblongue,  qui 
s’ouvre  à  la  maturité  en  un  nombre  de  val¬ 
ves  double  de  celui  des  styles.  —  Le  genre 
Stellaire  est  divisé  par  M.  Fenzl,  dans  le 
Généra  de  M.  Endlicher,  n°  5240,  en  quatre 
sous-genres  dont  voici  les  noms:  Schizote- 
chium  Fenzl,  Eustellaria  Fenzl ,  Leucostemma 
Benlh.,  Adenonema  Bunge.  Le  premier,  le 
troisième  et  le  quatrième  de  ces  sous-genres 
ne  comprennent  que  des  espèces  exotiques  ; 
c’est  donc  uniquement  au  deuxième  qu’ap~ 
partiennent  nos  espèces  indigènes  au  nombre 
de  six,  d’après  la  Flore  de  France  de  MM. 
Grenier  et  Godron.  Parmi  celles-ci,  nous 
prendrons  pour  exemples:  1°  la  Stellaire 
des  bois,  Stellaria  nemorum  Linn.,  jolie  es¬ 
pèce  qui  croît  dans  les  bois,  dans  les  lieux 
frais  des  Vosges,  des  Alpes,  des  Pyrénées, 
du  Languedoc  et  de  l’Auvergne,  facilement 
reconnaissable  à  ses  feuilles  inférieures  qui 
sont  cordiformes,  pétiolées,  tandis  que  les 
supérieures  sont  lancéolées  et  presque  sessi¬ 
les.  2°  La  Stellaire  holostée  ,  Stellaria  ho- 
loslea  Linn.,  ainsi  nommée  par  antiphrase, 
«  car,  dit  Rabelais,  herbe  n’est  en  nature 
»  plus  fragile  et  plus  tendre.  »  Elle  est  extrê¬ 
mement  abondante  dans  les  haies  et  les  bois 
qu’elle  orne  de  ses  grandes  fleurs  blanches, 
dans  les  mois  d’avril  et  de  mai.  Sa  tige, 
grêle  et  allongée,  est  marquée  d’angles  ai¬ 
gus,  très  cassante.  Ses  feuilles  sont  sessiles 
et  connées,  linéaires-lancéolées,  raides,  sca- 
bres  sur  les  bords  et  sur  la  côte  médiane; 
ses  fleurs  sont  portées  sur  de  larges  pédon¬ 
cules  grêles,  et  leurs  pétales,  fendus  jusque 
vers  le  milieu  de  leur  longueur,  sont  une  ou 
deux  fois  plus  longs  que  le  calice.  L’une 


814 


STE 


STE 


des  plantes  les  plus  vulgaires  de  nos  contrées 
est  la  Stellaire  moyenne  ,  Stellaria  media 
Vill.  (Alsine  media  Linn),  très  connue  sous 
les  noms  vulgaires  de  Morgeline,  Mouron 
blanc,  Mouron  des  petits  Oiseaux.  Elle  abonde 
dans  les  cours  et  le  long  des  murs,  des  che¬ 
mins,  des  ruisseaux  et  des  fossés,  dans  les 
lieux  cultivés,  etc.,  où  on  la  trouve  en  fleur 
pendant  presque  toute  l’année.  (P  D.) 

*STELLARIA.  échin.  —  Genre  d’Asté- 
rides  proposé,  en  1834,  par  M.  Nardo,  et 
ayant  pour  type  1’ Aster  ias  aranciaca.  Ce 
genre  est  rentré  plus  tard  dans  le  genre 
Asterias  de  M.  Agassiz,  et  plus  récemment 
dans  le  genre  Àstropecten,  de  MM.  Müller 
et  Troschel.  Voy.  astérie.  (Duj.) 

STELLARIA.  oîs.  —  Voy.  stelleria. 

STEEL  ARIA.  BOT.  PH.  —  Voy.,  STEL¬ 
LAIRE. 

*STE  L  L  A  RI  A'  É  E  S .  Stellarineæ.  bot.  — 
Une  des  tribus  que  M.  Fenzl ,  et ,  d’après 
lui,  M.  Endlicher,  a  établie  parmi  les  Caryo- 
phyllées.  Elle  a  pour  type  le  genre  Stella- 
ria ,  pour  caractères  2-3  styles,  et  une  cap¬ 
sule  se  séparant  en  un  nombre  double  d@ 
valves  entières  ou  bifides  au  sommet;  et 
fait  partie  de  la  division  que  nous  avons  dé¬ 
signée  ,  comme  simple  tribu  ,  sous  le  nom 
d’Alsinées.  Voy.  caryophyllées.  (Ad.  J.) 

*STELL  ASTER.  échin. — -Genre  d’Asté- 
rides  établi  par  MM.  J.  Müller  et  Troschel, 
pour  des  Astéries  ayant  deux  rangées  de 
tentacules  dans  les  sillons  ambuîacraires  ; 
le  type  de  ce  genre  est  le  Stellaster  Chil- 
dreni.  (Duj.) 

*STELLATÆ.  bot.  pu.  — Ce  nom  latin, 
qui  se  traduit  en  français  par  Plantes  étoi¬ 
lées ,  est  celui  d’une  tribu  des  Rubiacées- 
Cofléacées  (voy.  ce  mot),  qu’on  nomme  aussi 
Galiées.  Il  a  pour  étymologie  la  disposition 
des  feuilles  verticil lées  et  étroites,  comme 
les  rayons  d’une  étoile.  (Ad.  J.) 

STELLÈRE.  Rytina.  mam.  —  Genre  de 
Mammifères  de  l’ordre  des  Cétacés  ,  famille 
des  Herbivores ,  créé  par  G.  Cuvier  (Ann. 
Mus.  d'iiist.  nat.,  XIII,  1809,  et  Règ.anim., 
1817)  sous  la  dénomination  française  de 
Stellère,  et  auquel  Illiger  [Prodr.  syst. 
Mam.  et  Av.,  18 11)  a  appliqué  le  nom  latin 
de  Rytina.  Les  principaux  caractères  des 
Stellères  sont  les  suivants  :  Système  den¬ 
taire  ne  se  composant  que  de  quatre  molai¬ 
res  disposées  de  manière  qu’il  n’y  en  a 


qu’une  de  chaque  côté  et  à  chaque  mâchoire  ; 
ces  dents  ayant  leur  couronne  aplatie  et  sil¬ 
lonnée,  sur  la  surface,  de  lames  d’émail  for¬ 
mant  des  zigzags  ou  des  chevrons  brisés  ; 
leur  nature  étant  plutôt  Cornée  qu’osseuse  ; 
leurs  racines  étant  nuîies  ;  chaque  dent 
n’est,  par  conséquent,  pas  implantée  dans 
l’alvéole,  mais  seulement  attachée  sur  l’os 
de  la  mâchoire  par  une  infinité  de  petits 
vaisseaux  et  de  nerfs.  Le  corps  des  Stellères 
est  renflé  au  milieu,  et  diminue  insensible¬ 
ment  jusque  vers  la  nageoire  caudale  ;  la 
peau  est  sans  poils,  et  revêtue  d’un  épi¬ 
derme  très  solide  et  fort  épais  ,  composé  de 
fibres  ou  de  petits  tubes  cornés  très  rappro¬ 
chés  les  uns  des  autres;  la  tête  est  obtuse  ; 
le  cou  n’est  pas  distinct,  il  n’y  a  pas  d’o¬ 
reille  externe  ni  de  trou  auditif  apparent; 
les  lèvres  semblent  être  divisées  chacune  en 
deux  bourrelets  arrondis  et  saillants;  les 
yeux  sont  munis  d’une  membrane  cartila¬ 
gineuse  en  forme  de  crête,  qui  peut  les  cou¬ 
vrir,  et  forme  comme  une  troisième  pau¬ 
pière  à  l’angle  interne  de  l’orbite;  les  nari¬ 
nes  sont  placées  vers  l’extrémité  du  museau  ; 
les  extrémités  antérieures,  transformées  en 
nageoires,  sont  entières,  sans  apparence 
d’ongle,  comme  chez  les  Lamantins,  où  elles 
sont  terminées  par  une  callosité  ayant  l’as¬ 
pect  d’un  ongle;  la  nageoire  caudale  est  de 
nature  cornée:  elle  est  horizontale,  très 
large,  peu  longue,  en  forme  de  croissant ,  et 
terminée  de  chaque  côté  par  une  grande 
pointe.  11  y  a  deux  mamelles  pectorales; 
l’estomac  est  simple;  les  intestins  sont  très 
longs;  le  cæcum  est  énorme,  et  le  colon, 
très  vaste,  est  divisé  en  grandes  boursou¬ 
flures. 

On  ne  connaît  qu’une  espèce  de  ce  genre; 
c’est  : 

Le  Stellère,  Rhytina  borealis  Illiger; 
Stellerusborealis  G.  Cuvier,  A.- G.  Desm.; 
Manatus  Steller;  Trichecus  manatus  Var. 
borealis  Lin.,  Gm.  Trichecus  borealis  Shaw. 
—  Steller  (Act.  Petrop.  Nov.  Comm.,  Il, 
1731,  et  Traduction  in  Fr.  Cuv.  ,  Cétacés  des 
suites  à  Buffon  ,  1836  )  est  le  premier,  et , 
jusqu’ici ,  le  seul  naturaliste,  qui  nous  ait 
donné  des  détails  anatomiques,  zoologiques 
et  d  histoire  naturelle  sur  cet  animal.  D’a¬ 
près  lui  le  Stellère  ,  qu’il  regardait  comme 
une  espèce  de  Lamantin  ,  a  une  longueur 
d’environ  3  mètres  1/2  à  4  mètres,  et  son 


STE 


STE 


poids  atteint  jusqu’à  3,300  kilogr.  Sa  peau 
est  noire  ,  très  épaisse  ,  rude  ,  et  présente 
des  inégalités  très  marquées  ;  il  a  des  mous¬ 
taches  blanches  et  longues  de  4  à  5  pouces. 

Les  Stellères  habitent  les  mers  qui  bai¬ 
gnent  la  presqu’île  du  Kamtschatka  ;  on  les 
trouve  en  abondance  dans  les  baies  de  la 
côte  nord  de  l’Amérique  ,  et  aux  environs 
des  îlesKurides  et  Aléoutiennes.  Othon  Fa- 
bricius  assure  même  avoir  rencontré  un 
crâne  de  ce  Cétacé  sur  les  côtes  du  Groen¬ 
land.  C’est  principalement  auprès  des  em¬ 
bouchures  des  fleuves  qu’on  trouve  les 
Stellères,  en  troupes  de  trois  ou  quatre  indi¬ 
vidus.  Ils  s’accouplent  au  printemps  et  en 
automne;  la  femelle  met  bas  un  seul  petit. 
Leur  voix  ressemble ,  dit-on,  au  mugisse¬ 
ment  des  Bœufs.  Ils  se  nourrissent  de  plan¬ 
tes  marines,  telles  que  de  Fucus,  etd’Aloès. 
Leur  naturel  n’est  pas  farouche  ;  aussi  se 
laissent-ils  facilementapprocher  par  les  hom¬ 
mes.  Les  habitants  du  Kamtschatka  font  la 
chasse  aux  Stellères.  Ils  se  nourrissent  de 
leur  chair,  qu’on  dit  succulente  ,  quoique 
difficile  à  cuire  et  un  peu  coriace;  ils  se 
servent  également  de  leur  graisse  ,  qui  est 
abondante  ,  et  qui  ,  chez  les  jeunes  ,  est 
bonne  à  manger  et  a  le  même  goût  que  le 
lard.  Enfin  les  Tartares  Tschutchis  con¬ 
struisent,  avec  la  peau  de  ces  Cétacés,  de 
grandscanauxd’uneseule pièce, qui  tiennent 
assez  bien  la  mer.  (E.  D.) 

STELLÈRE.  Stellera.  eot.  vu.  —  Linné 
avait  établi  sous  ce  nom  un  genre  de  la 
famille  des  Daphnoïdées,  dont  l’espèce 
type,  le  A',  passerina ,  Lin.,  est  une  plante 
annuelle  assez  commune  dans  les  champs 
de  presque  toute  la  France.  Mais  ce  groupe 
générique  est  confondu  par  les  botanistes 
modernes  avec  les  Passerina,  Lin. 

Récemment  M.  Turczaninow  a  créé  sous 
ce  même  nom  (Bull.  soc.  Mosc.,  1840, 
pag.  167)  un  nouveau  genre,  dans  la  fa¬ 
mille  des  Gentianées,  pour  une  plante  an¬ 
nuelle  de  Sibérie,  décrite  d'abord  par  Pal- 
las  sous  le  nom  de  Swerlia  telrapelala.  Ce 
nouveau  genre  est  caractérisé  par  un  calice 
4-parti  :  une  corolle  rolacée,  quadripartite, 
sans  couronne,  dont  les  segments  sont  creu¬ 
sés ,  au  milieu,  d’une  fossette  glandulifère, 
frangée  sur  les  côtés  ;  4  étamines;  un  ovaire 
uniloculaire,  surmonté  de  deux  stigmates 
sessiles,  non  dérurrents,  qui  devient  une 


815 

capsule  bivalve,  septicide.  L’espèce  type  du 
genre  a  reçu  le  nom  de  Niellera  cyanea , 
Turcz.  (D.  G.) 

v  STELLERIA.  ois.  —  Genre  établi  par 
le  prince  Ch.  Bonaparte,  dans  la  famille 
des  Canards  (  Analidœ ),  sur  l\dwas  Sielleri 
dePallas.  (Z.  G.) 

STELLERIDES.  Stelleridea  ( Stella , 
étoile),  échin.  —  Lamarck  a  désigné  sous 
ce  nom  la  section  des  Echinodermes  ren¬ 
fermant  les  animaux  que  Linné  réunissait 
dans  son  grand  genre  Asterias,  et  qui  ont 
reçu  ,  dans  presque  toutes  les  langues  ,  des 
noms  correspondant  à  ceux  d 'Étoiles  de  mer 
( Siellæ  marinæ).  Dans  cette  famille,  La¬ 
marck  comprenait  les  quatre  genres  Coma- 
tule  ,  Euryale,  Ophiure  et  Astérie  ( Hisl .  des 
An.  s.  vert.,  t.  Il,  p.  527). 

Adoptant  le  nom  de  cette  division  natu¬ 
relle,  M.  de  Blainvilleen  a  faille  troisième 
ordre  de  ses  Actinozaires  Cirrhodermaires , 
qui  correspond  aussi  presque  exactement 
au  genre  Asterias  de  Linné,  mais  qui  com¬ 
prend,  en  outre,  les  Encrines  (Blainv., 
Alan.  Act.  ,  p.  233).  La  caractéristique  de 
cet  ordre  repose  principalement  sur  la  forme 
générale  étoilée;  le  corps  étant  composé 
d’une  partie  centrale  et  de  rayons  allongés 
et  mobiles,  ordinairement  au  nombre  de 
cinq,  tantôt  entiers,  tantôt  ramifiés.  La 
bouche  est  ordinairement  au  centre.  M.  de 
Blain ville  divise  cet  ordre  en  trois  familles  : 

I  fam.  Corps  stelliforme  :  Astéridf.s,  As - 
teridea.  —  Genre  Astérie,  subdivisé  en  Oreil¬ 
lers  ,  Palmastéries  ,  Platasléries  ,  Pentaslé- 
ries  et  Solastéries. 

II  fam.  Corps  disciforme  :  Astérophydks, 
Asterophydea.  —  Genres  Ophiure  et  Euryale. 

lil  fam.  Corps  cupuliforme  :  Astérenctu- 
niens  ,  Aslerencrinidea. 

1'®  sect.  Aslérencriniens  libres  :  genre 
Comalule. 

T  sect.  Aslérencriniens  fixés  :  genres  En¬ 
orme  ,  Phylocrine  ,  Pentacrine,  Apiocrinite ,, 
Potérocrinite ,  Cyathocrinile  ,  Aclinoorinite  , 
Rhodocrinite  ,  Platycrinite  ,  Carpocrinile  , 
Alarsupite,  Penlremite. 

Les  Stellérides  se  trouvent  dans  toutes 
les  mers ,  et  généralement  sur  les  rivages  , 
mais  en  plus  grand  nombre  cependant  dans 
les  mers  des  pays  chauds. 

D’autres  auteurs,  et  M.  Pictet  entre  au¬ 
tres  ,  divisent  l’ordre  des  Stellérides  en  deux 


816 


STE 


STE 


familles,  celle  des  Astérides  et  celle  des 
Crinoïdes  ,  subdivisées  de  la  manière  sui¬ 
vante  : 

I  fam.  Astérides,  comprenant  trois  tribus. 

1°  Astérides  proprement  dites  ,  à  rayons 

simples,  creusés  d’un  sillon  à  leur  face  in¬ 
férieure,  et  renfermant  les  genres  Astérie  , 
Cœlasler,  Comptonia ,  Goniaster  (Pla tas térie 
de  M.  de  Blainville),  Pleurasler ,  Stéllonia 
(  Uraster  Ag.  ;  Pentastérie  et  Solastérie  Bl.). 

2°  ©phiurides ,  à  rayons  simples  ,  dé¬ 
pourvus  de  sillons  à  leur  face  inférieure,  et 
renfermant  les  genres  :  Ophiure ,  Ophiurelle , 
Acroura,  Aspidura. 

3°  Euryalides,  à  rayons  ramifiés  ,  ren¬ 
fermant  les  genres  :  Tricasler  et  Euryale. 

II  fam.  Crinoïdes  ,  subdivisées  en  trois 
sous  familles  : 

I.  Crinoïdes  libres  ,  formant  une  seule 
tribu  ,  celle  des  Comatulides,  qui  comprend 
les  genres  :  Comatula,  Comaturella ,  Comas- 
ter,  Plerocoma  ,  Saccosoma  ,  Marsupites , 
Glenotremites ,  Ganymeda,  Solacrinus,  Gna- 
thocriniles  ,  Astracriniles ,  Aporocrinites  , 
Actinometra. 

II.  Crinoïdes  fixées,  dépourvues  de  bras, 
formant  trois  tribus  : 

1°  Échinocrinides,  comprenant  les  gen¬ 
res  :  Echinocrinus  et  Ichthyocrinus. 

26  Astrocrinides,  comprenant  les  genres  .* 
Pentremites  ,  Nucleoerinus  ,  Orbitremites  , 
SycocrinUes. 


3°  ©ystidées  ,  comprenant  les  genres  : 
Sphœroniles ,  C'aryocystites  ,  Hemicosmites  , 
Sy cocystites,  Cryptocrinites , 

III.  Crinoïdes  fixées,  munies  de  bras, 
subdivisées  provisoirement  par  M.  Pictet,  en 

1°  Caryocrinidées)  formées  du  seul  genre 
Caryocrinus. 

2°  Actmocrinidées,  comprenant  les  gen¬ 
res  :  Pihodocrinus  ,  Gîlbertsocrinus  ,  Actino- 
crinus ,  Melocrfnus,  Scyphocrinus,  Cyatho- 
crinus ,  Platycrinus,  et  quelques  autres  mal 
définis. 

3°  Potériocrinites,  renfermant  les  gen¬ 
res  :  Poteriocrinus  ,  Isocrinus ,  Symbatho- 
crinus. 

4°  Pentacrinides? renfermant  les  genres  , 
Pentacrinus,  Cladocrinus. 

5°  Apiocrmidées,  renfermant  les  genres  : 
Guettardicrinus  ,  Apiocrinus,  Miller icrinus, 
Bonrguetïcrinus  ,  Encrinus  ,  Eugeniacri- 
nus. 

6°  Holopidées f  formées  du  seul  genre 
Holopus. 

En  dehors  de  ces  classifications,  il  existe 
encore  un  certain  nombre  de  genres  de  Cri¬ 
noïdes  dont  les  rapports  ne  sont  pas  suffi¬ 
samment  connus.  La  science  attend'  des 
études  nouvelles  ,  et  des  monographies  de 
la  valeur  de  celles  de  M.  d’Orbigny,  pour 
combler  les  lacunes.  (E.  Bâ.) 

STEIXERUS.  mam.  —  Voy.  stellèrk. 

STELLïO.  rept.  —  Voy.  stellion. 


PCX  m  ONZIÈME  TOME. 


Conditions  de  la  Souscription. 


Le  Dictionnaire  universel  d  Histoire  naturelle  formera  I  44  séries  ou 
1  2  gros  tomes  divisés  chacuiLen  2  volumes  ou  parties  grand  in-8°,  à  doubles 
colonnes,  caractères  neufs,  tirés  sur  beau  papier  vélin  satiné.  Chaque  volume, 
contenant  la  matière  de  4  volumes  ordinaires,  est  composé  de  six  séries 
De  belles  planches,  gravées  sur  acier  par  les  plus  habiles  artistes  de  Caris , 
"  représentant  un  grand  nombre  de  sujets  et  destinées  surtout  à  faciliter  1  intel¬ 
ligence  dès  articles  généraux,  accompagnent  les  livraisons  de  texte.  Ces 
planches ,  dessinées  par  nos  meilleurs  peintres  d  histoire  naturelle,  formeront 
le  plus  bel  atlas  publié  jusqu’à  ce  jour. 

Les  volumes  se  distribuent  soit  brochés,  soit  par  sériés.  On  vend  séparé¬ 
ment  le  texte  et  lés- planches. 


JRriæ  tie  l«*  Série, 

pcrntsAiint  tous  Us  îd  jouis  et  composée  ht  3  à  1  feuilles  î>e  texte  et  h c  2  pliitulps, 

texte  sans  planche  ......  ...  Dr. 

—  avec  figures  noires  in-S  .  .  >  50 

—  avec  figures  coloriées  in-8 . .  -  2  75 

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avec  figures  coloriées  in-4 .  3  50 

D’après  ce  qui  précède,  on  voit  que  chaque  volume  ou  demi-tome  coûte  ,  savon  : 

Texte  seul  comprenant  six  séries.  .........  6  fr.  « 

—  accompagné  de  12  planches  noires  in-8  •  •  9 

—  —  de  12  planches  coloriées  iri-8  .  10  50 

En  sorte  que,  pour  uue  somme  peu  élevée,  on  pourra  posséder  un  Dictionnaire 
•l’Histoire  naturelle  infiniment  plus  complet  que  les  précédents,  résumant  tous  les 
autres  ouvrages  scientifiques,  rédigé  par  les  premiers  savants  de  l’époque,  et  enrichi 
d’un  atlas  bien  supérieur  en  exécution  à  tous  ceux  déjà  publiés  sur  cette  matière  (  i  l. 

A  la  fin  de  l’ouvrage,  un  appendice  indiquera  le  classement  et  Texplicatmn  dé¬ 
taillée  des  planches. 


€>n  souscrit  à  Paris , 

CHEZ  XtES  EDITEURS  MM.  RENARD,  MARTINET'  ET  C”, 

RUE  DE  BUSSI,  6; 


'v'r.  • 

ÆVv'VAê 


r.ANGï.OIS  ET  LECLERCQ, 


MCTOR  MASSON  , 

Plar-  <ir  l’Ki'ole-deMéiit*rini* ,  ) 


■  >.<■  (!<  la: Harpe ,  Si. 

Mêmes  maisons,  chez -L.  Michelsen ,  à  j  tèiÿvïg; 

•  On  est  prié  d'affranchir  les  lettres  et  envois  d'argent. T' 

’  11  Ler.  droits  d’auteur  à  payer  pour  la  rédaction  de  ce  Dictionnaire  devant  s’élever  à  un 
somme  considérable,  le  prix  des  volumes  ne  peut  nullement  être  comparé  à  celui  de  simples 
impressions  d’ouvrages ,  tels  que  Voltaire,  Buffon  ,  etc. 


Paris.  —  Imprimerie  de  !..  Martinet, 
Rue  Jacob ,  30.