PARIS,
CHEZ fc'ES ÉDITEURS MM. RENARD , MARTINET ET
llUE Ï)E B USSI , t> ;
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ET ÇHEf .MM.
«LOIS Et IJÉCLERÜ0, ‘*2 VICTOR
ne de la Harpe, SI. | Placé de l’Éçol
Üïlènus maisons,. ii)C2 £. iUicljeUen, a £t\y%
1848.
TOME ONZIEME.
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UNIVERSEL
D' ilSTOIBE NATURELLE
RÉSUMANT ET COMPLÉTANT
T o s les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens Dictionnaires scientifiques, lesXEuyres
complètes de Buffon , et les meilleurs Traités spéciaux sur des diverses brandies des kcie,n.ee<
naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de b nature,
i etvmologie et la définition des noms scientifiques, les principales applications des rvfp.s
organiques et inorganiques, à l'agriculture, à la médecine, aux arts industriels, de./
OUVRAGE UTILE
Aux Médecins, aux Pharmaciens, aux Agriculteurs, aux Industriels, et généralement à tous
les hommes désireux de s'initier aux merveilles de la nature;
PAR MESSIEURS
ARAGO, BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON , BLANCHARD,
BOITARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS,
BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER , DECAISNE, DELAFOSSE , DESHAYES ,
DESMAREST, J, DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D’ORBIGNY, DOYÈRE ,
DUCFIARTRE , DUJARDIN , DUMAS, DUPONCHEL , DUVERNOY, ÉLTE DE BEAUMONT,
FLOURENS. ISIDORE GEOFFROY ST-HILAIRE, GERBE, GERVAIS. AL. DE HUMBOLDT,
DE Jl SIED , DE LAFRESNAYE, LAUR1LLARD , LEMAIRE, LÉ VEILLÉ ,
LUCAS, MARTIN SAINT-ANGE, MILNE EDWARDS, MONT.AG.N,.
PELOU’/E , PELTIER , C. PRÉVOST, DE QUATRE&GÈS ;
A RICHARD , RIVIÈRE , ROULIN , FPACD ,
v/VenciÊnnes, etc.;
■ ' ■ 'X'd'-'Æ •• A " . Y'-' , .4- . "Y1;; ;
•• O ■- - y ty.
DIRIGÉ PAR M. CHARLES D'ORRIGHT.
; . . . ' '
®t enrichi d’un magnifique Atlas de planches gravées sur acier.
Digitized by the Internet Archive
in 2018 with funding from
Wellcome Library
https://archive.org/details/b30454888_0015
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
D’HISTOIR E N ATI! REL LE.
TOME ONZIÈME.
m
LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES.
Avec r indication des lettres initiales dont leurs articles sont signés.
Zoologie générale, Anatomie, Physiologie, Tératologie
et Anthropologie.
MM.
DUPONCHEL fil.» , médecin de l'École polytechnique. [A. D.J
DUVERNOA, D.-M , membre de l’Institut, professeur d’histoire
naturelle au Collège royal de France, etc. [Duv.]
FLOURENS, D.-M., secrétaire perpétuel de l’Acad. royale des
Sciences, membre de l’Académie française, professeur-admi¬
nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Fl. s.]
Iffammifère^
BAUDEMENT, prof, suppl. au Collège royal de Henri IV. [B.]
ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE , D M., membre
de l’Institut, etc. [I. G. -S. -H.]
GERBE, aideau Collège de France. [Z. G.]
Reptiles et
MM.
ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE*, D.-M membre
de 1 Institut, inspecteur-général de l’Université, professeur ad¬
ministrateur au Muséum d’Histoire naturelle. jl. G. -S. -H]
DE HUMBOLDT ( le baron Alexandre ) , membre de l’In-
stitut, de l’Académie royale de Berlin, de la Société royale de
Londres, etc., etc. [de Hum b. J
MARTIN SAïl\T”A!\GE , D.-M., membre de pl «sieurs socié¬
tés savantes. [\] S A . ]
et Oi§eaux.
DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs sociétés sav. [Lafh.]
LAURILLARD , membre de la Société philomatique . etc
(Mammifères, Oiseaux et Reptiles fossiles.) [I, n ]
DE Qll ATREFAGES, doc. en méd. et ès-sciences. [A dê Q.]
ROUL1W 5 membre de la Société philomatique, etc [Roui,.]
Poissons.
biRROA 9 pi ofesseur d histoire naturelle, aide-naturaliste au | VAIiEWCIEMM ES , professeur -admi nistrateui au Muséum d’His-
Muséum d’Histoire naturelle. [G. B ] 1 toire naturelle. [Val]
Mollusques.
AI.CIDE D’ORBIGNY, auteur du Voyage dans l’Amérique 1 DESHAYES , membre de la Soc. philomatique, etc. [Desh.J
méridionale, membre de la Soc. philomatique, etc. [A.d’0.[ I VALENCIENNES, prof.-adm. au Mus. d’Ilist. nat. [Val.]
Articulés.
tusectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Annélides, Helminthides, Systolides.'
AU DO l!IN , D.-M., membre de l’Institut, professeur-adminis¬
trateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Aud.]
BLANCHARD, membre de la Soc. eiitomolog. de France. [Bl.]
BOITARD , auteur de plusieurs ouvrages d’Iiist. natur. [ Boit.]
CHEVROLAT, membre de plusieurs sociétés savantes. [C-]
DESMAREST, secrét. de la Soc. entomolog. de France. [E D.]
DUJARDIN, docteur ès-sciences , doyen de la Faculté des scien¬
ces de Rennes. ’ [Duj]
DUPONCHEL, membre de plusieurs sociétés savantes. [D.]
GERVAIS , doct. ès-sciences, membre de la Soc. philom. [P. G ]
LUCAS, membre de la Société entomologique de France. [H. L ]
MILNE EDWARDS, D.-M., membre de l’Institut, etc. [M E.]
Zoophytes ou Rayonnée.
(Echiuodermes, Acalèphes, Foraminifères, Polypes, Spongiaires et Infusoires
ALCIDE D’ORBIGNY, membre de la Société philomati¬
que, etc.
DUJARDIN, membre de la Société philomatique, etc
[A. d’O.] | MILNE EDWARDS , D.-M., membre de l’Institut, etc
Rotanique.
[Dhj ]
[M. F..]
DE RREBISSON , membre de plusieurs soc. savantes. [ Bhéb ]
BRONGNIART , D.-M., membre de l’Institut, professeur-admi¬
nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. B.[
DECA1SN E, aide-naturaliste au Muséum d’Histoire naturelle,
membre de l’Institut et de la Société philomatique. [J. D.].
DUCH4RTRE, membre de la Société philomatique, etc [ l’.13.]
DE JUSSIEU, D.-M., membre de l’Institut , professeur-admi¬
nistrateur au Muséum (l’Histoire naturelle. [Ad. J.]
LEMAIRE ancien professeur de l’Université, membre de plu¬
sieurs sociétés savantes. [C . I- . ]
MONTAGNE, D.-M., membre de la Société philomatique et
de plusieurs autres sociétés savantes. [G. M ]
RICHARD , D.-M., membre de l’Institut, professeur a la l’a¬
cuité de médecine. [A. R ]
SPACH j aide-naturaliste au Muséum d’Ilist. naturelle.
|Sr.
néologie , Minéralogie.
CORD1ER , membre de l’Institut, professeur-administrateur au
Muséum d’Histoire naturelle , pair de France , inspecteur-général
des mines , conseiller d’Etat. [L. C.]i
DELAFOSSE , professeur de minéralogie à la Faculté des scien¬
ces, etc. [Del.]
DESNOYERS , bibliothécaire au Muséum d’Hist. nat. (Ques¬
tions géologiques sous le point de vue historique.) [J.Desn.]
ÉLIE DE BEAUMONT , membre de l’Institut, professeui
au Collège royal de France, ingénieur en chef des mines, etc
° [E. de B. ]
CHARLES D’ORBIGNY. membre de plusieurs sociétés sa van
tes, etc. [C.tfO.]
CONSTANT PRÉVOST , professeur de géologie à la Facilite
des sciences, etc.
Chimie, Physique et Astronomie.
ARAGO , secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, dé¬
puté, etc. [A r. ]
BECQUEREL , membre de l’Institut , professeur-administra¬
teur au Muséum d’Histoire naturelle. [üecq.]
DUMAS, membre de l’Institut, professeur de chimie a la Fa¬
culté de médecine et à la Faculté des sciences, etc. [Dlm.]
PELTIER, D.-M., membre delà Société philomatique. [P !
PELOUZE , membre de l’Institut , professeur - de chimie au
Collège royal de France et à l’École polytechnique, etc.
[P EL
RIVIÈRE, professeur de sciences physiques, de l’Université
royale.
ans. — Imprimerie de L. Martinet, rue Jaroh, 3o.
RÉSUMANT ET COMPLÉTANT
fous les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientiliques, les Œuvres
complètes de Buffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences
naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature,
l’étymologie et la définition des noms scientifiques, et les principales applications des corps
organiques et inorganiques à l’agriculture , à la médecine, aux arts industriels , etc.;
PAH MESSIEURS
ARAGO, E. BAUDEMENT, BAZIN, BECQUEREL,
BIBRON , BLANCHARD , BOITARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART,
C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE,
DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CH. D’ORBIGNY, DOYÈRE.
DUCHARTRE , DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL , DUVERNOY , MILNE EDWARDS ,
ÉLIE DE BEAUMONT, FLOURENS, GERBE, GERVAIS, IS. GEOFFROY ST. -HILAIRE,
AL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD ,
LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST. -ANGE , MONTAGNE,
PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES,
A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , SPACH,
VALENCIENNES, ETC.
DIRIGÉ PAR M. CHARLES D’ORBIGNY ,
Et enrichi d’un magnifique Atlas de planches gravées sur acier.
- o-o-OO-O O O Cet - -
TOME ONZIÈME.
- ®-o-00-0 C C C c c- -
PARIS.
CHEZ LES ÉDITEURS MM. RENARD, MARTINET ET O *
RUE DE B U S S I , G ;
ET CHEZ
LANGLOIS ET LECLERCQ, I VICTOR MASSON,
Rue Je lu Harpe, 81. ' Place de l’Ecole de-Médecine , t.
lîUmes tmmons , cljez iT. iMtcljelsfn , à fTeipzig.
184 H
h,5toh,cal
mebical J
%/i^y
tjMSTÆ
DES ABRÉVIATIONS
EMPLOYÉES DANS CET OUVRAGE.
Les abréviations en petites capitales placées au commencement de chaque article
indiquent la grande classe à laquelle il appartient.)
Acal . Acalèphes.
Anal . Anatomie.
Ann . Annales.
Annél . Annélides.
Aracli. . . . Arachnides.
Asir . .... Astronomie”
Bol. ..... Botanique.
Bot. cr. . . . Botanique cryptogami-
que.
Boi. ph ... . Botanique phanéroga-
mîque.
Bull. ..... Bulletin.
Chim . Chimie.
Cîrrh. .... Cirrhopodes.
Crusi. .... Crustacés.
Êchin . Échinodermes.
Fig. . *. .
Foramin.
Foss. ,. .
G. ou g. .
Géol.. . .
Helm. . .
Hist. nat.
In fus . .
Ins. . . .
. . Figure.
. . Foraminiféres.
. . Fossile.
. . Genre.
. . Géologie.
. . Helminthides.
. . Histoire naturelle.
. . Infusoires.
. . Insectes.
Mam . Mammifères
Mèrn . Mémoire.
Mêtéor. . . . Météorologie.
Min . Minéralogie.
Moll . Mollusques.
Myriap. . . . Myriapodes.
Ois. ..... Oiseaux.
Palèom. . . . Paléontologie.
Ph.ouPhan. Phanérogame, ou pha
nérogamie.
Phys . Physique.
Physiol. . . . Physiologie.
PL . Planche.
Poiss . Poissons.
Polyp .... Polypes, Polypiers.
Rad . Radiaires
Rept. .... Reptiles.
Spong .... Spongiaires.
Systol . Syslolides.
Syn.ou Synon. Synonyme.
Térat . Tératologie.
V. ou Foy. Voyez.
Vulg . Vulgaire.
Zool . Zoologie.
Zooph. . . . Zoophytes.
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
D’HISTOIRE NATURELLE.
R
REPTILES. Replilia. zool.— Les Reptiles
ne sont ni nombreux, ni bien variés en es¬
pèces dans les contrées froides ou tempérées;
on n’en compte donc qu’un fort petit nombre
dans nos pays ; mais il y en a en grande
abondance et d’apparences fort diverses dans
les pays chauds. La bizarreriedeleurs formes,
leur aspect en général repoussant et surtout
les propriétés malfaisantes de certains d’en¬
tre eux ont inspiré , à toutes les époques et
chez toutes les nations, les mêmes sentiments
de curiosité et de crainte. Des préjugés sans
nombre ont pris naissance à leur occasion ;
les charlatans en ont fait à toutes les épo¬
ques les instruments ou les gages de leur
prétendue puissance, et les anciennes cosmo¬
gonies que nous a léguées l’Orient leur font
jouer des rôles aussi redoutés que fantasti¬
ques. Les moindres Reptiles nous inspirent
souvent de la frayeur et toujours de la ré¬
pugnance; aussi leurs espèces, les plus in¬
nocentes aussi bien que celles qui sont les
plus venimeuses sont-elles frappées d’une
égale réprobation: témoin l’inoffensif Orvet
que, dans la plupart de nos provinces, on
craint à l’égal de la Vipère.
Les Reptiles dont la physionomie nous est
la mieux connue, parce que nous avons plus
fréquemment l'occasion de les voir, sont les
Lézards, qui, par une exception rare, ne pro¬
duisent pas sur nous le même effet que les
autres animaux du même groupe, quelques
Serpents et, en particulier, les Couleuvres et
la Vipère, la Grenouille, diverses espèces de
Crapauds, de Salamandres ou de Tritons et
quelques Tortues. Mais les Reptiles que les
naturalistes ont réunis dans les musées et
qu’ils ont rapportés de tous les points du
T. xi.
globe ou recueillis à la surface des mers sont
très nombreux en espèces, si on les compare
à ceux que produit l’Europe. Les familles
qu’ils constituent sont aussi très diverses, et,
quoique la plupart n’aient pas de représen¬
tants chez nous, leur étude est bien loin
d’être sans intérêt: tels sont les Crocodiles ,
les Caméléons, les Iguanes, les Amphisbènes,
les Hydrophides, les Pipas, les Amphiumes,
les Sirènes et beaucoup d’autres dont nous
aurons bientôt occasion de parler.
Dans l’opinion de la plupart des auteurs,
et cela presque jusque dans ces dernières an¬
nées, les Reptiles constituaient l’unedes qua¬
tre grandes classes de la série des Vertébrés.
Il est, en effet, fort aisé de les distinguer des
Mammifères, des Oiseaux et des Poissons.,
Ainsi les Reptiles n’ont ni poils, ni mamelles,
comme les premiers de ces animaux; leur
corps n’est jamais recouvert de plumes, et
ils n’ont pas le port tout spécial qui distin¬
gue les Oiseaux ; on ne peut pas non plus
les confondre avec les Poissons, puisque leurs
membres et leur queue ont la forme exté¬
rieure de ceux des Vertébrés supérieurs, et
ne présentent, dans aucun cas, les nombreux
rayons propres aux nageoires des Poissons.
A ces caractères, on pourrait en joindre
quelques uns encore, mais également néga¬
tifs et qui n’auraient, par conséquent, pas
une plus grande valeur. Peut-être aussi
qu’aucun de ces caractères ne serait commun
à tous les animaux que l’on a réunis sous la
dénomination de Reptiles. Nous dirons donc,
dès à présent, que la prétendue classe natu¬
relle des Reptiles ne saurait conserver les li¬
mites qui lui ont été pendant longtemps as¬
signées, et qu’il n’est plus possible de com-
t
2
REP
REP
parer, même souslepointdevue méthodique,
sa valeur à celle des Mammifères et moins
encore à celle des Oiseaux. Les Reptiles ne for¬
ment pas un groupe naturel, et ils méritent,
bien plus que les Poissons, d’être divisés. Les
familles que l’on a réunies sous cette déno¬
mination de Reptiles se rapportent à deux
catégories bien distinctes, et nous verrons par
presque toutes les données de cet article qu’il
y a réellement deux classes de Reptiles : les
uns à peau nue et presque muqueuse , tels que
la Grenouille ou le Triton ; les autres à peau
recouverte d’un épiderme écailleux, et dont
les Crocodiles, les Tortues, les Lézards et les
Serpents sont les types les plus connus. Les
premiers de ces animaux , quoique doués de
la physionomie qui distingue d’une manière
générale les Reptiles, sont cependant plus
semblables aux Poissons par le fond même
de leur organisation. Les seconds, au con¬
traire, ressemblent davantage aux Oiseaux
ou aux derniers des Mammifères. Nous expo¬
serons les particularités qui distinguent ces
groupes principaux de Reptiles, à quelque
pays qu’ils appartiennent. Mais les détails
que nous donnerons à leur égard , quelque
circonstanciés qu’ils fussent, ne permet¬
traient pas d’apprécier la véritable nature
de ces groupes , si nous nous bornions à
l’étude des espèces qui vivent actuellement
à la surface du globe. Les Reptiles ont été
abondants pendant les périodes géologiques
qui ont précédé la nôtre, et l’on rencontre,
dans les assises des terrains tertiaires et
secondaires, des ossements, des dents et par¬
fois des écailles ou d’autres parties provenant
de Reptiles très variés dans leurs formes et
très différents de ceux qui caractérisent la
faune actuelle. Les Reptiles fossiles, princi¬
palement ceux des temps secondaires, étaient
doués d’une organisation plus ou moins dif¬
férente de celle des genres actuels; ils appar¬
tenaient pour la plupart à des familles bien
distinctes de celles que nous connaissons ,
et certaines particularités de leur taille aussi
bien que leur structure dénotent qu’ils ont
eu des habitudes spéciales. Leur rôle au sein
de la création était aussi tout autre et bien
plus important que celui des Reptiles qui
leur ont succédé. L’absence ou la rareté des
Mammifères, dans les formations secondaires,
explique en partie les différences que nous
montre l’histoire comparée des Reptiles se¬
condaires et de ceux des faunes tertiaires ou
actuelles. C’est pourquoi , tout en prenant
dans la nature vivante nos termes de compa¬
raison, il convient que nous parlions simul¬
tanément des Reptiles éteints et des particu-,
larités qui les distinguaient. La connaissance
des uns et des autres nous sera d’ailleurs
indispensable quand nous traiterons, dans
cet article, de la classification et de la géo¬
graphie erpétologiques.
I. De la forme extérieure et des organes de la
nutrition chez les Reptiles.
1 . La taille, comme la forme des Reptiles,
est fort variable. Certaines espèces restent
pendant toute leur vie très petites , ainsi
qu’on en voit parmi les Agames, les Lézards,
les Serpents, les Crapauds ou les Salaman¬
dres , tandis que d’autres acquièrent de
grandes dimensions. On voit des Crocodiles
et des Serpents qui ont jusqu a 7 et 8 mè¬
tres de long. Des individus de la même es¬
pèce peuvent aussi différer beaucoup entre
eux sous le même rapport, suivant les cir¬
constances au milieu desquelles ils ont été
placés; la croissance des Reptiles paraît se
continuer pendant toute leur vie, etl’on are-
marqué au Muséum de Paris que des Pythons
provenant tous d’une même couvée étaient
arrivés , en quelques années , à une taille
fort différente. On sait égalementque certains
Reptiles des temps géologiques, mais prin¬
cipalement ceux de la période secondaire,
atteignaient une longueur presque aussi
considérable que celle de nos Cétacés ac¬
tuels, et ce fait est d’autant plus curieux,
que, parmi ces géants des Reptiles, il y en
avait dont ie genre de vie était complète¬
ment terrestre.
2. La forme est également susceptible,
chez les mêmes animaux, de très grandes va¬
riations. Mais elle peut être ramenée à trois
dispositions principales : celle des Lézards,
dont le corps est quadrupède, bas sur pattes
et terminé par une queue en général fort
longue. Celle des Tortues ou des Grenouilles,
qui est plus ramassée , et dont la queue est
courte ou nulle, et enfin celle des Serpents,
qui est caractérisée par l’absence de mem¬
bres , l’allongement du corps, ainsi que de
la queue, et la forme plus ou moins cylin¬
drique de celui-là. Les dernières Tortue
commencent à prendre la forme sauroïde;
REP
REP
3
les derniers Sauriens ressemblent davantage
aux Serpents, soit que leurs membres se rac¬
courcissent, soit qu’ils disparaissent en partie
ou en totalité; enfin, chez les derniers des
Reptiles, on remarque une tendance mani¬
feste vers la forme ichthyoïde, et ils rap¬
pellent surtout les Poissons de la famille
des Murènes. Quelques Reptiles antédilu¬
viens étaient destinés à vivre en pleine mer,
et leur corps aussi bien que leurs mem¬
bres étaient établis sur le modèle qui ca¬
ractérise nos Cétacés actuels. L’Ichthyo-
saure avait même, comme ces derniers, le
col extrêmement court, et sa queue était
allongée. Chez les Plésiosaures, c’est la dis¬
position inverse que l’on remarque; le cou
était long et la queue assez courte. Nous
n’avons plus aujourd’hui que les Chélonées
et les Sphargis, de l’ordre des Chéloniens,
dont l’organisation soit réellement appro¬
priée à la vie thalassique, et les dispositions
conformes à ce genre de vie que présen¬
tent leur corps et leurs membres sont loin
d’être aussi profondes que celles qui distin¬
guaient les Reptiles marins des temps an¬
ciens. Le tronc raccourci des Ptérodactyles
ne manque pas d’analogie avec celui des
Chéiroptères dont ces Reptiles avaient peut-
être les habitudes.
Chaque genre , chaque espèce montre
aussi des dispositions morphologiques qui
lui sont spéciales, mais dont l’énumération
est, comme on le pense bien , impossible
dans un travail comme celui-ci. Ces dis¬
positions , qui sont du ressort de la mor¬
phologie physionomique plutôt que de celui
de la zoologie descriptive , sont souvent fort
bizarres et fort utiles à consulter poui la
détermination des espèces ; mais le crayon
peut seul en rendre toutes les finesses, et
le port, ainsi que la nature de leurs mouve¬
ments , qui diffèrent encore suivant les es¬
pèces, contribuent aussi à donner aux Rep¬
tiles un extérieur tout-a-fait caractéiistique.
D’autres différences dans la forme tiennent
aux nombreuses particularités que les écail¬
les dont la peau est recouverte, ses tuber¬
cules , ses glandes, etc., peuvent offrir.
Les caractères que l’on en tire sont presque
toujours susceptibles de description , et on
leur emprunte le plus souvent la diagnose
des espèces. Les Reptiles sont un des exem¬
ples les plus concluants que l’on puisse citer
de l’excellence des caractères empruntés à
l’enveloppe extérieure; aussi depuis Merrem
a-t-on grand soin de noter toutes les dis¬
positions morphologiques qu’ils affectent.
3. Cette enveloppe est la peau, qui se
moule sur la forme même des animaux , et
qui nous en donne l’expression en même
temps qu’elle traduit à l’extérieur les prin¬
cipales dispositions de leur organisation in¬
terne. Elle montre chez les Reptiles quelques
particularités par lesquelles nous commen¬
cerons l’étude de leur structure. Sa nature
est loin d’être uniforme, et l’on peut dire
qu’elle est établie chez ces animaux d’après
deux types extrêmement différents l’un de
l’autre. Pourvue, chez les Chéloniens, les
Crocodiles, les Sauriens et les Serpents, d’un
épiderme résistant, d’apparence écailleuse ,
et par lequel l’animal est plus complètement
isolé du monde extérieur, elle a, au contraire,
chez les Cécilies, les Grenouilles, les Sa¬
lamandres et les animaux qui leur ressem¬
blent, l’aspect essentiellement muqueux.
Chez eux , elle est riche en cryptes muci-
pares , et au lieu d’un épiderme épais et
desséché, elle ne présente qu’un épithélium
fin et sans importance, qui est loin de lui
fournir une protection égale à celle que le
derme des Reptiles écailleux reçoit de leur
épiderme Cette distinction des Reptiles en
écailleux et en nus est fondamentale en er¬
pétologie. Les Reptiles nus ou les Batraciens
de M. Brongniart sécrètent en abondance,
par leur peau, un mucus, âcre dans beaucoup
d’espèces , et que nous avons vu, chez les
Tritons, nourrir dans sa substance des In¬
fusoires rotateurs. Certains amas décryptés
mucipares propres à ces animaux ont reçu
des dénominations particulières. Ceux qui
sont placés près de la région auriculaire
sont les plus connus; on les appelle paro¬
tides; ce sont les Coussins de Linné. La
surface cutanée de quelques genres à peau
nue est annelée d’une manière évidente
(Cécilies, Sirènes, etc.). Notons aussi que
le derme de quelques Reptiles nus présente
des écailles véritables, mais que celles-ci sont
développées dans des loges de sa substance,
et non pas simulées à sa surface par l’épi¬
derme. Ces écailles sont comparables à celles
des Poissons , quoiqu’elles ne soient ni cy-
cloïdes, ni cténoïdes; les Cécilies et le Lépi-
dosirène nous en présentent des exemples. Au
REP
REP
4
contraire , les écailles, que l’on pourrait ap¬
peler épidermiques et qui se voient chez les
autres Reptiles, neméritent réellement pas ce
nom. Elles consistent en une simplesurpeau
ou épiderme bien plus épais que l’épithélium
des Reptiles nus, et surmoulant tous les ac¬
cidents du derme. M. de Blainville a donné
à ces fausses écailles le nom de squames ,
pour les distinguer des écailles propres ou
dermiques des Poissons et des Cécilies, ainsi
que des fausses écailles unguiformes ou pi-
liques des Pangolins, dans la classe des
Mammifères. Il a quelquefois appelé Squa-
mifères les Reptiles qui en sont pourvus.
La forme de ces écailles est très variable,
suivant les genres : la régularité de leurs
moindres dispositions, suivant les points du
corps et principalement à la tête, les rainures,
les carènes, etc., qu’elles présentent méri¬
tent d’être signalées avec soin dans les des¬
criptions d'erpétologie, et l’on a désigné par
des noms particuliers les plus caractéristi¬
ques d’entre elles. Ce sont ces particularités
morphologiques des écailles qui servent ac¬
tuellement pour la diagnose des genres et des
espèces de Reptiles, comme en mammologie
on se sert des dents , ou en ornithologie des
plumes alaires ou caudales. Chez les Chélo-
niens, les écailles ont une disposition toute
spéciale; chez les Crocodiles, elles sont sou¬
vent soutenues par des encroûtements osseux
du derme, et il en est de même chez quelques
Sauriens et principalement chez les Scin-
ques. Les écailles ou plutôt l’étui épider¬
mique des saillies du derme chez les Rep¬
tiles est sujet à des mues plus ou moins
fréquentes. Ces mues, dont on trouve la
trace chez les Chéloniens, existent aussi
chez les Reptiles nus; mais elles sont sur¬
tout manifestes chez les Sauriens, les Ophi¬
diens et les Amphisbènes. On rencontre sou¬
vent la dépouille épidermique abandonnée
par ces animaux, soit dans l’état de nature,
soit en captivité. Les caractères extérieurs
des Reptiles y sont si bien imprimés, que
l’on y démontre les moindres dispositions des
plaques céphaliques , anales ou autres ,
auxquelles sont empruntés les caractères
spécifiques. L’inspection d’unesemblable’dé-
pou il le suffit pour faire déterminer l’espèce
de Reptile dont elle provient. Ces mues sont
plus eu moins fréquentes, suivant les sai¬
sons, les espèces chez lesquelles on les étu¬
die, ou l’état de santé des individus. Quel¬
ques squamifères ont à la peau des pores
sécréteurs , mais ils en ont bien moins
que les Reptiles nus, et toutes leurs espèces
sont loin d’en être pourvues. Ces pores sont
situés au-devant de l’anus ou sous les cuis¬
ses et disposés en ligne longitudinale ; on
les nomme pores anaux ou pores fémoraux,
suivant qu’ils occupent l’une ou l’autre
position. Les Crocodiles ont sous la gorge
un pore sécréteur d’où s’échappe une hu¬
meur musquée.
La peau des Reptiles qui viennent de
nous occuper est toujours plus ou moins
intimement unie aux muscles sous-jacents
ou même aux os, comme on le voit à la ca¬
rapace des Tortues et à la tête des mêmes
animaux, ainsi que sur celle des Sauriens
et des Serpents. Quelques Batraciens, en
particulier nos Pélobates et le genre Ephip-
pifer, sont aussi plus ou moins dans le
même cas, ainsi que nous le verrons en par¬
lant du derrnatosquelette. La peau des Rep¬
tiles nus de l’ordre des anoures est presque
complètement indépendante des muscles,
et l’air peut s’introduire entre elle et le
corps. Il y a des Reptiles squamifères dont la
peau est à peu près aussi molle que celle des
Reptiles nus; tels sont les Trionyx et les
Sphargis, dans l’ordre des Chéloniens. Elle
est soutenue chez les Sphargis par un der-
matosquelette qui rappelle la carapace des
Ostraciens.
4. Le bec des Tortues et les ongles des Rep¬
tiles écailleux constituent aussi des dépen¬
dances de la peau. Ce sont des parties cor¬
nées semblables à celles qui distinguent
les Mammifères et les Oiseaux. Ces parties
qui manquent chez les Poissons sont aussi
fort rares chez les Reptiles nus : le Dac-
tylèthre du Cap, ainsi qu’une espèce de Sa¬
lamandre du Japon (S. unguiculata Schle-
gel), sont les seuls qui montrent des traces
d’ongles; les éperons du talon des Pélobates
sont aussi des parties de même nature. Tous
les Reptiles écailleux, qui ont des membres,
sont pourvus d’ongles, sauf cependant les
Tortues marines du genre Sphargis ; les émi¬
nences en forme de cornes qui surmontent la
tête de quelques Sauriens , particulièrement
celle du Basilic, des Phrynosomes et du Mo-
îoeh, sont des pièces ostéodermiques ou sque¬
lettiques et non des pièces cornées. Celles des
REP
REP
5
deux derniers genres contribuent beaucoup
à la bizarrerie des animaux qui les portent.
Il y a aussi des cornes, mais qui sont sim¬
plement cutanées, chez les Cérastes de
l’ordre des Ophidiens et chez quelques Ba¬
traciens tels que les Cystignathes. Le grelot
caudal des Serpents à sonnettes résulte
d’une disposition particulière des étuis cor¬
nés qui terminent la queue de ces animaux :
ces étuis ne tombant pas à chaque mue,
leur nombre augmente à mesure que l’ani¬
mal avance en âge.
La peau de beaucoup de Sauriens et celle
de certains Batraciens forme sur la ligne
médiane du corps des saillies en forme de
crêtes, régnant sur le dos et la queue ou
sur l’une de ces régions seulement. Jamais
ces crêtes ne sont soutenues comme les na¬
geoires impaires des Poissons par des pièces
squelettiques. Leurs dispositions, suivant les
espèces, sont excellentes à consulter pour la
caractéristique de celles-ci et des genres.
Jamais il n’y en a sous le ventre; mais on
en voit dans quelques cas à la région auri¬
culaire (Phrynocéphale , Agarnes, etc.), sur
les côtés du cou (Chlamydosaure ) , sous la
gorge (sittane, dragon, etc., etc.), sur les
parties latérales du corps et de la queue
( phyllure , dragon ). Celles des Tritons
n’existent que chez les mâles et seulement
pendant la saison des amours; elles régnent
sur tout le dessus du corps. Les Reptiles
aquatiques ont les pieds plus ou moins
palmés.
5. Les couleurs des Reptiles, sans être aussi
vives que celles des Oiseaux ou des Poissons,
ne laissent pas que d’être fort agréables
dans certains cas. La belle teinte verte des
Lézards, les taches ou les raies noires,
bleues ou blanches qui en relèvent la viva¬
cité, les nuances rouges ou roses de leur
ventre et parfois de leur dos, ont été remar¬
quées de tout le monde. Les Sauriens exo¬
tiques ont des teintes non moins éclatantes,
et il y a des Couleuvres, des Grenouilles, etc.,
également remarquables sous ce rapport.
Ces dispositions tiennent au pigmentum
lui-même. Une particularité moins facile à
comprendre que nous montrent beaucoup de
de Reptiles est leur versicoloréité, c’est-à-dire
la propriété qu’ils ont de changer plusieurs
fois, et en peu d’instants, les nuances qui
leur paraissaient particulières. Nuis ne sont
plus célèbres, sous ce rapport , que les Ca¬
méléons ; d’autres jouissent d’une semblable
propriété, tels les Marbrés, etc. Les Batra¬
ciens varient aussi leur nuance sous l’im-
pression des circonstances environnantes.
On remarque ce phénomène chez les Rai¬
nettes, et nps Grenouilles elles-mêmes n’en
sont pas exemptes. Nous emprunterons au
traité de Physiologie comparée de Dugès
l’observation suivante :
« Une Rainette commune, que je trouvai,
dit il , dans un trou au pied d’un arbre,
était d’un noir très foncé , et sans mélange,
dans toutes les parties ordinairement vertes ;
mise dans une boîte de carton, elle en est
sortie, au bout d’une demi -heure, colorée
en jaune serin. Une Grenouille , prise dans
un vieux tonneau plein d’eau, était d’un
noir tirant sur le vert; nous la trouvâmes
fauve, un quart d’heure après, dans le fou¬
lard isabelle où nous l’avions enveloppée , et
ces animaux ne reprirent point leur teinte
foncée après avoir été de nouveau plongés
dans l’eau. Ce n’était donc pasla dessiccation
qui les avait éclaircis, et il n’y avait pas eu
non plus de mue dans un si court inter¬
valle. »
6. La peau tégumentaire et la peau mu¬
queuse respiratrice , digestive ou génitale ,
absorbent et exhalent sans cesse. La vie se
manifeste essentiellement par cet échange
indispensable à son entretien qui s’établit
entre l’animal et le monde ambiant. Les
Reptiles ont fourni aux physiologistes, lors¬
qu’ils ont voulu connaître les lois de 1 1 ab¬
sorption et de l’exhalation chez les animaux,
ces espèces d’endosmomètres vivants , des
moyens d’expérimentation à la fois com¬
modes et démonstratifs , et la science pos¬
sède beaucoup de travaux sur l’absorption
exécutée au moyen des Reptiles. Les espèces
dont la peau est nue se prêtent bien mieux
que les autres à ce genre de recherches.
Robert Townson a dit que les Grenouilles
et les Rainettes absorbaient l’eau par la
peau au lieu de la boire , et qu’au lieu
de la rejeter par l’urèthre, elles la rendaient
par la transpiration. Daudin a fait, pour
connaître la faculté d’absorption de ces ani¬
maux, des expériences faciles à répéter. Des
Grenouilles et des Rainettes, posées vivantes
sur du papier mouillé, se remplissent, as¬
sure-t-il, d'une telle quantité d’eau , qu’au
6
REP
REP
bout d’une heure et demie leur poids est
doublé. Après avoir tenu au sec , pendant
sept jours et demi , deux Grenouilles vertes,
il les plaça dans un bocal sur des feuilles
humectées, et, au bout de deux heures, leur
poids était augmenté de près du double.
Cette facilité d’absorption a donné lieu à
une expérience remarquable, et qui sert à la
démonstration du phénomène dont il s’agit
dans les cours de physiologie. Une Gre¬
nouille , immergée pendant quelques heures
dans du prussiate de potasse , mais seule¬
ment par les extrémités inférieures, s’imbibe
d’une quantité assez considérable de ce li¬
quide pour que toutes les parties de son
corps en montrent bientôt des traces. Voici
comment on le constate. Le chlorure de fer
mêlé au prussiate de potasse, précipite,
comme on le sait, du prussiate de fer dont
la couleur est d’un bleu foncé : or, si l’on
prend une baguette de verre imprégnée de
cette dernière solution, on obtient, quel que
soit le point de la Grenouille , extérieur ou
intérieur, quel’on toucheavec cette baguette,
même le cœur ou le poumon , une tache
bleue plus ou moins vive.
7. La peau des Reptiles nous conduit à
parler de leurs membranes muqueuses qui
en sont, comme celles de tous les autres
animaux, une simple continuation plus ou
moins profondément enfoncée dans l’inté¬
rieur du corps. La muqueuse digestive est
celle qui nous occupera de préférence en
ce moment. Ses dispositions , suivant les
différents groupes de Reptiles , sont fort
peu variées, ce qui est en rapport avec le
régime presque constamment animal des
Reptiles. L’estomac y est moins bien déli¬
mité que chez les animaux supérieurs, et
il ne présente, dans aucun cas, le degré de
complication qu’on lui connaît chez les Ru¬
minants , les Cétacés ou les Oiseaux. Dans
beaucoup de Reptiles il est fort court , et le
Pipa est certainement l’un de ceux chez les¬
quels il est le plus remarquable sous ce rap¬
port. Les Tortues, qui sont herbivores, l’ont
cependant assez long. On ne connaît de
cæcum que chez un très petit nombre d’es¬
pèces. M. Duvernoy a publié, dans les Leçons
d’anatomie comparée de Cuvier , des détails
fort circonstanciés à cet égard, et un tableau
comparatif de mesure auquel nous ren¬
voyons.
Les intestins les plus longs sont ceux du
Crocodile du Nil ( 5,790 ) , de la Tortue des
Indes ( 3,660 ). Les Anoures méritent aussi
d’êtrecités, parce que leur canal alimentaire,
fort long, pendant qu’ils ont la forme de
Têtards, devient au contraire fort court
lorsqu’ils sont arrivés à l’état parfait. Cette
singularité est en harmonieavec leur régime,
qui, d’herbivore qu’il était dans le jeune
âge , devient carnassier dans l’âge adulte.
L’œsophage des Tortues de mer montre
des papilles coniques d’une singulière di¬
mension.
Chez tous les Reptiles l’orifice posté¬
rieur du canal intestinal est précédé d’une
dilatation cloacale dans laquelle débou¬
chent aussi les canaux urinaires et gé¬
nitaux. Son orifice est ovalaire ou arrondi
chez les Tortues , les Crocodiles et les
Anoures, transversal au contraire chez les
Sauriens et les Ophidiens et longitudinal
chez les Urodèles. Celui de l’Euproctus de
Corse est en éminence tubuleuse. Plusieurs
Reptiles, et principalement les Chéloniens
et les Crocodiles , ont la cavité cloacale
percée de canaux particuliers que l’on a
nommés canaux péritonéaux. Ce sont en
effet des moyens de communication entre
la cavité péritonéale et l’extérieur. On ignore
à quel usage ces organes servent réellement.
8. Les glandes du canal intestinal des
Reptiles ne présentent rien de particulier, et
nous rappellerons que ces animaux ont un
foie, un pancréas, etc., sans nous arrêter
à en décrire la structure. Cependant nous
ne devons pas abandonner les organes de
la digestion sans parler de ceux qui servent
à retenir, et dans d’autres cas, à empoison¬
ner la proie, ou, ce qui est plus rare, à la
mâcher.
9. Ces organes, qui sont les dents,
manquent complètement dans quelques
Reptiles, et les Chéloniens sont tous dans
ce cas. Le Pipa et un petit nombre de
Batraciens Anoures en sont aussi privés ,
ainsi qu’une espèce de Couleuvre du cap de
Bonne-Espérance , décrite par les auteurs
sous le nom de Coluber scaber. Tous les au¬
tres Reptiles ont des dents ; ces organes leur
servent à saisir leur proie, à se défendre, à
introduire même dans les plaies qu’ils dé¬
terminent des liquides vénéneux et que
sécrètent des glandes analogues aux sali-
REP
REP
7
vaires. Rarement ils servent à mâcher, et
leur forme est le plus souvent en cône
aigu. Cependant chez certains Reptiles elles
sont élargies et tuberculiformes ; mais c’est
le cas du plus petit nombre. Dans beaucoup
d’autres, elles sont plus ou moins compa¬
rables à celles des Dauphins, par la sim¬
plicité de leur forme; mais leur insertion
n’a pas simplement lieu sur les os maxil¬
laires ou incisifs comme chez les Mammi¬
fères , et toutes ne sont pas radiculées.
Beaucoup de Reptiles ont des dents sur
les os palatins, vomériens et même pté-
rygoïdiens internes ou externes. Les Reptiles
nus sont ceux qui se rapprochent le plus des
Poissons par l’uniformité et le mode d’im¬
plantation éparse de leurs dents.
Certains Reptiles ont les dents fixées par
des racines dans l’alvéole comme celles des
Mammifères. Dans tous les cas , il n’y a
qu’une seule racine à chaque dent. On ap¬
pelle Thecodontes les Reptiles à dents im¬
plantées de cette manière : ce sont les Cro¬
codiles et divers genres fossiles plus ou moins
voisins de ces animaux; la même disposi¬
tion existe néanmoins chez quelques genres
que l’on rapporte à l’ordre des Sauriens et
en particulier chez le Thecodontosaurus de
M. Owen.
Chez les Ophidiens , au contraire, chez
les Caméléons, chez beaucoup d’Iguaniens,
les dents reposent sur le bord tranchant des
mâchoires et leur substance est en continuité
apparente avec celle de l’os. Ces Reptiles
sont appelés Acrodontes. On dit au con¬
traire que les Reptiles sont Pleurodontes
quand ils ont, comme les Iguaniens d’Amé¬
rique, comme les Lézards, les Scinques, etc.,
les dents appliquées contre la paroi interne
des os maxillaires, mais sans que leur partie
radiculaire soit enveloppée dans une al¬
véole. Cette forme est aussi celle des Igua-
nodontes , gigantesques fossiles, à dents
aplaties et élargies en palettes à leur cou¬
ronne qui est dentelée. L’Amblyrhynque et
les Iguanes leur ressemblent beaucoup par la
forme de leurs dents. ».
Habituellement, au contraire, les dents
gnathodontes , pleurodontes ou acrodontes
sont uniformes , à couronne simple et le
plus souvent aiguës ; leur grandeur est aussi
la même ou à peu près la même dans toutes
les parties de la bouche, et les Reptiles sont
réellement homodontes comme les derniers
des Mammifères. Quelques Sauriens ont
pourtant une paire supérieure et une infé¬
rieure de dents plus longues et plus fortes
que les autres, ce qui donne à ces dents quel¬
que analogie avec les canines des Mammi¬
fères Carnassiers dont elles occupent aussi
la place: ce qui complète l’analogie, c’est
que les dents situées entre ces espèces de
canines , rappellent elles-mêmes les inci¬
sives par leur petitesse. Dans le Chlamydo-
saure de la Nouvelle-Hollande , dans les
Agames et dans beaucoup d’Iguaniens, cette
disposition est plus marquée qu’ailleurs.
Un Reptile fossile que M. Owen a nommé
Dicynodon était remarquable par la présence,
à la mâchoire supérieure, de deux dents seu¬
lement, et ces dents étaient semblables par
leur forme à celles des grands Felis également
fossiles , que l’on a nommés Megantereon ,
Smilodon , etc. Elles sortaient aussi de la
bouche comme deux poignards à la manière
des canines de ces animaux et de celles qui
constituent les défenses du Morse.
Une autre particularité remarquable nous
est fournie par les Ophidiens, dont beaucoup
d’espèces introduisent par des dents tubu¬
leuses, ou simplement cannelées, les venins
qui les rendent si redoutables. Ces dents sont
implantées sur les os maxillaires supérieurs,
et reçoivent de glandes placées auprès des
joues la terrible liqueur; leur structure étu¬
diée au microscope, sur une lame très fine
de leur substance, fait voir que celles des
Vipères, des Crotales et des Trigonocéphales,
qui forment un canal complet, résultent de
l’enroulement en cylindre creux ou en cor¬
net d’une lame mince ayant toutes les par¬
ties des dents pleines. Les dents simplement
en gouttière des fausses Vipères établissent
la transition entre celles des espèces non ve¬
nimeuses et celles des véritables Vipères.
M. Owen en a donné une belle figure, pour
ce groupe, à la planche 65, A, de son Odon-
tography.
Qu’il nous suffise de rappeler ici que, d’a¬
près M. Jourdan, le Coluber scaber a les apo¬
physes inférieures de ses premières vertèbres
garnies d’une petite saillie d’émail, qu’il
considère comme des dents vertébrales. Nous
en avons déjà parlé, ainsi que de quelques
autres particularités distinctives des dents
[ chez les Reptiles , aux articles dents et ophi-
8
REP
REP
biens de ce Dictionnaire. On trouvera aussi
des détails étendus sur ce sujet dans l’art.
dents du Dictionnaire de Déter ville , écrit
par M. de Blainville, dans V Erpétologie de
MM. Duméril et Bibron , ainsi que dans
YOdontography de M. Owen.
Les Amphisbènes , quoique peu nom¬
breux , paraissent être assez diversiformes
sous le rapport du système dentaire. Le plus
curieux est, sans condredit, celui qu’on ap¬
pelle Trogonophis Wiegmanni ; ses dents
sont acrodonles, tandis que celles des autres
sont pleurodontes ; leur faciès rappelle assez
bien celui des dents chez certaines Musarai¬
gnes, et les deux antérieures d’en bas sont
de même proclives et plus longues. Supé¬
rieurement on voit une dent conique un
peu penchée en arrière, également plus
forte que les autres et complètement placée
sur la ligne médiane. Une étude de la struc¬
ture microscopique de cette dent serait in¬
téressante pour la science. II importerait de
savoir si cette dent, qui est réellement mé¬
diane, résulte de la réunion de deux autres
dents, l’une gauche et l’autre droite, comme
sa position tout à fait exceptionnelle sem¬
blerait le faire supposer. Voy. trogonophis.
La connaissance de la structure des dents
chez les Reptiles fournit aussi de précieuses
indications pour la classification de ces ani¬
maux , et la détermination si difficile de
leurs fossiles en est considérablement aidée.
M. Owen a donné des documents, à cet
égard, dans son Odonlography ; et nous
regrettons de ne pas pouvoir exposer ici le
résumé des caractères que lui a fournis,
sous ce rapport , l’examen des dents chez
les genres Plésiosaure, Ichlhyosaure, Méga-
losaure, Iguanodon, Labyrinthodon ou Mas-
todontosaure et Mososaure. Les figures qu’il
en a données ne sont pas les moins utiles
de celles qu’il a fait reproduire dans son
ouvrage. La structure la plus différente est
celle des Labyrinthodons; nous avons cons¬
taté , de notre côté , que les Simosaures s’é¬
loignent de ces derniers animaux parla com¬
position de leurs dents, pour ressembler, au
contraire, aux Crocodiliens et aux Sauriens.
Les dents des Reptiles nus sont fort sim¬
ples dans leur forme, mais leur structure
n’est pas connue. Elles sont petites , nom¬
breuses et plus dispersées dans la bouche
que celles des autres Reptiles , ce qui in¬
dique un passage vers ies Poissons. Quel¬
ques Anoures en sont absolument privés ,
même au palais; tels sont le Pipa, beau¬
coup de Crapauds et quelques Rainettes. Les
Grenouilles et tous les raniformes ont pour
caractère d’en avoir à la mâchoire supérieure
et aux os incisifs. Les Crapauds et les Rai¬
nettes en manquent, au contraire, à cette
place, et tous les Anoures en sont privés à
la mâchoire inférieure; les dents palatines
de ces animaux fournissent, par leur nom¬
bre, leur disposition et leur forme , quel¬
ques bons caractères pour la répartition des
espèces en sous -genres. Tous les autres
Reptiles nus ont des dents. Celles des Céci-
lies affectent jusqu’à un certain point la
disposition propre aux Ophidiens; celles
des Salamandres existent de même aux
deux mâchoires, et il y en a une double ran¬
gée subiyriforme à la voûte palatine ; celles
du palais des Cécilies forment un Y très al¬
longé. La Salamandre glutineuse de Ma-
clure ou le genre Plethodon de M. Tschudi
est remarquable par le grand nombre de
dents (près de 300) disposées en brosses qui
garnissent le dessous de son crâne, depuis le
palais jusqu’à Los basilaire. Chez le Protée,
la ligne des dents inter-maxillaires est dou¬
blée en arrière par une rangée transversale
de dents vomériennes; la Sirène en a deux
grandes plaques en forme de cardes ou râpes
ovalaires , dont la forme est tout-à-fait ca¬
ractéristique, et l’Axolotl a des dents aux os
palatins ou vomers et même aux ptérygoï-
diens; elles y sont rangées en quinconce.
On a observé chez différentes espèces de
Reptiles, principalement chez les Crocodiles
et les Sauriens pleurodontes, le mode de
remplacement des dents. Les germes de
celles qui appartiennent à la seconde den¬
tition se développent au-dessous de celles
dont elles doivent occuper la place et dans
le tube creux de leur racine. Nous ne con¬
naissons de semblable parmi les Mammi¬
fères que le mode de remplacement des
dents chez lesTatous. C’està dessein que nous
évitons de donner aux dents des Reptiles, qui
devront être remplacées , le nom de dents
de lait, non pas parce qu’il n’y a pas de lac¬
tation chez les Reptiles , mais parce que
l’apparition des secondes dents semble pour
ainsi dire éventuel, tandis que les dents de
lait des Mammifères tombent avec régula-
REP
REP
9
rité à des âges déterminés et que celles qui
leur succèdent apparaissent aussi suivant
des règles fixes.
10. Les organes circulatoires des Reptiles,
et en particulier leur centre d’impulsion ,
ont été souvent examinés dans ces der¬
niers temps. Voici quelques notions à leur
égard.
Linné, Gmelin et Daubenton ont cru que
les Reptiles n’avaient que deux cavités au
cœur. On savait cependant par Méry (1703)
et par Perrault que les Tortues et les Camé¬
léons ont une double oreillette. G. Cuvier
et Brongniart ont fait la même observation
pour les Lézards, mais ils ont admis à tort
que les Batraciens et même les Serpents
n’avaient qu’une seule oreillette et qu’un
seul ventricule. M. Straus dit encore, dans
son Traité d’anatomie comparative, qu’il n’y
a plus chez les Batraciens qu’une seule oreil¬
lette et un seul ventricule. C’est également
par erreur que Charras attribuait à la Vi¬
père deux ventricules; la cloison intra-ven-
triculaire des Ophidiens étant toujours in¬
complète.
Le cœur des Chéloniens représente les
trois quarts du volume d’une sphère qu’on
aurait un peu déprimée, et ses deux oreil¬
lettes sont amplement développées; la capa¬
cité de chacune est au moins aussi considé¬
rable que celle du ventricule; la droite, un
peu plus grande que l’autre, reçoit par une
seule embouchure le sang qui lui revient du
corps; à la gauche se rendent les veines pul¬
monaires. Quant au ventricule, sa plus
grande étendue est tapissée par un voile
membraneux, de forme carrée, qui recouvre
les orifices auriculo-ventriculaires et qui
leur sert de valvule. Le sang revenant du
corps et celui qu’envoient les poumons se
mêlent dans le ventricule, dont une faible
portion répond seulement au ventricule
gauche des Mammifères et des Oiseaux. Les
deux aortes prennent le sang à droite et
très près de l’entrée du sang veineux, tan¬
dis que l’entrée du sang artériel dans le
ventricule est à gauche; aussi les aortes re¬
çoivent-elles un sang à peu près semblable
à celui qui entre dans l’artère pulmonaire
pour aller au poumon absorber l’oxygène.
Le cœur des Crocodiles montre la struc¬
ture la plus compliquée que l’on ait ob¬
servée dans les Reptiles. Ses oreillettes sont
T. XI.
un peu moins grandes que celles des Ché¬
loniens, et le ventricule est de forme ova¬
laire. La cavité de celui-ci est divisée en
trois loges, donnant au sang qu’elles reçoi¬
vent une marche assez déterminée ; l’une
de ces loges décrites avec soin par M. Du-
vernoy, est inférieure et située à droite
(ventricule droit, Martin Saint-Ange); l’o¬
reillette du même côté y verse le sang qu’elle
reçoit des veines du corps. Du côté gauche
de la même loge , mais toujours en avant,
est l’embouchure de l’aorte gauche descen¬
dante, et en arrière une large communica¬
tion qui conduit dans la plus petite des trois
loges ou sinus ventriculaire droit, dans la¬
quelle le tronc commun des artères pulmo¬
naires a son embouchure. Il en résulte que
le sang arrivant de l’oreillette droite a deux
chemins à prendre : 1° celui de l’aorte des¬
cendante gauche; 2° celui de la loge ven¬
triculaire droite qui le chasse dans l’artère
pulmonaire. Il paraît à M. Duvernoy pou¬
voir prendre une troisième voie en filtrant
à travers plusieurs trous qui semblent tra¬
verser la cloison complète qui sépare de la
loge droite et du sinus pulmonaire , la loge
supérieure gauche (ventricule gauche, Mar¬
tin). L’oreillette gauche pousse dans celle-ci
le sang qu’elle a reçu des veines pulmo¬
naires , c’est-à-dire le sang hématosé qui
passe immédiatement dans l’aorte descen¬
dante, laquelle produit immédiatement les
deux troncs communs de la carotide et de
l’axillaire droite et gauche. Le sang de cette
aorte va aux parties antérieures, aux mem¬
bres et à la queue; c’est donc du sang rouge,
d’après M. Martin, ou presque rouge , d’a¬
près M. Duvernoy, tandis que celui qui va
aux viscères par l’aorte gauche (comparée
par M. Martin Saint-Ange au canal artériel
du fœtus des Mammifères), vient de la loge
ou ventricule droit du cœur et n’est autre
que du sang noir.
Dans les Sauriens, le cœur est plus sim¬
ple que cfcez les Crocodiles. Il y a toujours
deux oreillettes distinctes à l’intérieur, et
dont les cavités sont séparées par une cloi¬
son complète; la droite est fort grande , le
ventricule a deux loges incomplètement fer¬
mées par une cloison rudimentaire. Tantôt
c’est la loge gauche qui reçoit presque ex¬
clusivement le sang pulmonaire et l’envoie
dans l’aorte droite , ainsi qu’on le voit dans
les Iguanes; tantôt elle a perdu ce dernier
2
L
10 RKP
rapport, et n’a plus conservé que le privi¬
lège de recevoir le sang qui a respiré : c’est
le cas des Lézards.
Le cœur des Ophidiens est peu différent;
11 a aussi deux oreillettes et un ventricule de
forme allongée , incomplètement divisé en
deux intérieurement. C’est dans la partie
aortique du ventricule que s’ouvrent les
deux oreillettes, et les deux sangs s’y mêlent
l’un à l’autre. L’oreillette en apparence uni¬
que du cœur des Reptiles nus est divisée, par
une mince cloison, en deux oreillettes, dont
l’une est en rapport avec la veine pulmo¬
naire , et l’autre avec les veines caves. Le
ventricule, au contraire, est simple et sans
séparation intérieure, sauf cependant celui
du Pipa, qui présente, d’après M. Straus,
une cloison incomplète. Chez les têtards des
Batraciens , le cœur est simplement bilocu-
laire, et il ne sert, comme celui des Poissons,
qu’à envoyer aux branchies le sang qui re¬
vient par la veine cave des diverses parties
du corps.
Parmi les Reptiles à branchies persistan¬
tes, les Sirènes et les Protées ont aussi deux
oreillettes au cœur. Ces oreillettes, qui sem¬
blent extérieurement n’en former qu’une
seule, sont remarquables par les divisions
hranchiformes qu’elles présentent. D’après
M. Mayer, le Ménobranche n’aurait pas de
cloison intra-auriculaire , et, selon M. Du-
vernoy, l’Axolotl serait aussi dans ce cas.
Son oreillette unique est d’une grande di¬
mension, et précédée, comme celle des Pois¬
sons , d’un sinus qui en est séparé par un
étranglement. Un seul ventricule pousse le
sangdans un long bulbe artériel, absolument
comme dans les autres Batraciens pérenni-
branches. Le Ménopome et l’Amphiume ont
une cloison entre leurs oreillettes.
L’étude du système circulatoire des Rep¬
tiles, ainsi que des modifications qu’il
éprouve, suivant l’âge, chez les Batraciens,
la composition anatomique de leur sang, etc. ,
ont donné lieu à un nombre considérable de
travaux que nous n’avons pu analyser, parce
qu’ils sont plutôt du ressort de l’anatomie
comparée ou de la physiologie. Les Reptiles
se prêtent d’ailleurs merveilleusement aux
injections du système vasculaire , et c’est
aussi de ces animaux que l’on se sert le plus
souvent lorsqu’on veut démontrer en phy¬
siologie la circulation capillaire. La queue,
REP
chez les têtards des Grenouilles, ou celle des
larves de Salamandres , la palmalure ou le
péritoine des Grenouilles adultes , montrent
ce phénomène avec une évidence parfaite.
11. Le sang est rouge chez les Reptiles ,
comme aussi chez tous les animaux verté¬
brés, et se compose de même de sérum
tenant de la fibrine et de l’albumine en dis¬
solution , et de globules dont la forme est
elliptique, comme chez tous les Vertébrés
non mammifères , et même chez un très
petit nombre d’espèces de cette classe. Ces
globules sont , comme nous venons de le
dire, elliptiques, et leur aplatissement est
considérable. On distingue très bien le bour¬
relet et le noyau, dont ils sont constitués.
En général ils dépassent en longueur ceux
des autres animaux , principalement chez
les Reptiles nus.
Ceux des Lézards sont quatre fois plus
gros que les globules du sang humain.
M. Millier leur donne l/37 de millimètre
en longueur sur 1/75 en largeur. On a me¬
suré ceux de la Couleuvre à collier et de
quelques autres Ophidiens. Dans l’espèce ci¬
tée, ils ont de 0,019 à 0,021 de millimètre,
et leur nucléus n’occupe que le tiers de
leur longueur.
Chez les Grenouilles, leur épaisseur est
de huit ou dix fois moindre que leur lon¬
gueur, et ils ont souvent une faible saillie
au noyau. Ceux de la Grenouille verte ont,
d’après M. Dujardin, 0,0205 à 0,0265 ; dans
le Crapaud commun, ils sont longs de 0,026
à 0,029 (1).
Les Salamandres et les Tritons les ont un
peu plus longs et plus gros que les Anoures.
Dans la grande Salamandre à vertèbres bi¬
concaves du Japon, ils mesurent, d’après
M. Van der Hoeven , 1/42 de ligne en lon¬
gueur sur 1 /65 en largeur. Ceux du Protée
sont cités comme les plus gros que l’on con¬
naisse , et comme presque visibles à la vue
simple.
12. La circulation lymphatique des Rep¬
tiles et les vaisseaux dans lesquels elle
s’opère ont été décrits avec le plus grand
(t) Le' sang des Grenouilles , tel qu’on l’obtient du cœur
même de l’animal , contient , indépendamment de ses glo¬
bule-, des corpuscules ronds et quatre fuis plus petits ; ce
sont des globules de lymphe nouvellement versés dans le
torrent sanguin. MM Reynault et Robin ont signalé dans les
cœurs lymphatiques des globules plus semblables à ceux du
sang, quoique différents à certains égards.
i
REP
R PP
soin par M. Panizza. Le meme physiolo¬
giste et M. Müller ont constaté , chez ces
animaux, des organes puisants propres au
système lymphatique lui-même. Ces orga¬
nes , aujourd’hui connus sous le nom de
cœurs lymphatiques, ont été revus par beau¬
coup de naturalistes , et sont en effet très
faciles à observer; c’est de préférence chez
les Grenouilles qu’on les démontre. 11 yen
a quatre : les postérieurs , situés ue chaque
côté à la région isekiatique , sous la peau ;
les antérieurs, plus cachés et logés sous l’a¬
pophyse transverse de la troisième vertèbre.
Les battements de ces organes sont indé¬
pendants de ceux du cœur, et les supérieurs
ne battent pas toujours d’une manière iso¬
chrone avec les postérieurs. Les Chéloniens,
les Sauriens et les Ophidiens ont aussi des
cœurs lymphatiques.
Dans le Triton et la Salamandre terres¬
tres, ces vésicules puisantes sont au nombre
de six, d’après M. Panizza : deux à la région
iliaque , deux au dessous des omoplates , et
deux dans la région latérale de la queue ;
elles donnent de 40 à 60 pulsations , qui
sont isochrones dans l’état de santé. D après
les nouvelles observations faites aussi par
M. Panizza, elles continuent à battre 24
heures après que toute circulation sanguine
a cessé. Une lésion de la partie postérieure
de la moelle arrête, au contraire, leurs
mouvements.
13. La respiration des Reptiles est moins
active que celle des Mammifères et des Oi¬
seaux , et comme leur circulation est incom¬
plètement double, il en résulte que la quan¬
tité de sang qui reçoit le bénéfice de l’oxy¬
génation est proportionnellement moindre
que chez les autres Vertébrés. Les Reptiles
produisent, à cause de cela, moins de cha¬
leur, et on les classe , avec les Poissons ,
parmi les animaux à sang froid. On dit aussi
que leur respiration est incomplète , par
comparaison avec celle des Mammifères ,
que l’on appelle complète, et celle des Oi¬
seaux, que l’on appelle double. C est encoie
à leur circulation et à leur respiration in¬
complètes que l’on attribue la lenteur des
mouvements qui caractérise beaucoup de
ces animaux, du moins dans nos climats.
« Comme c’est la respiration , dit Cuvier,
qui donne au sang sa chaleur et a la fibic
la susceptibilité pour l’irritation nerveuse,
l l
les Reptiles ont le sang froid et les forces
musculaires moindres en totalité que les
Quadrupèdes, et, à plus forte raison, que
les Oiseaux. »
14. Les Reptiles ont tous des poumons, soit
les Reptiles écailleux, soit les Reptiles nus ;
mais ils n’en ont pas tous à tous les âges de
leur vie. La plupart des Reptiles nus vien¬
nent au monde avec des branchies, et leur
respiration se fait alors par le moyen de ces
organes. Un petit nombre d’entre eux con¬
servent même ces branchies après que leurs
poumons se sont développés , et ils peuvent
respirer à l’air libre ou dans l’eau. Ces Rep¬
tiles mériteraient , plus qu’aucun autre
groupe du règne animal, le nom d' Amphi¬
bies, et M. de Blainville, qui appelle main¬
tenant tous les Reptiles nus des Amphibiens ,
pour indiquer qu’ils ont successivement ou
même simultanément les deux modes de
respiration , avait d’abord réservé ce nom
pour les seuls Frôlées et Sirènes.
Nous parlerons successivement de la res¬
piration aérienne et de la respiration aqua¬
tique des Reptiles.
Les poumons, qui sont les organes de la
respiration aerienne chez les Reptiles aussi
bien que chez les Mammifères et les Oiseaux,
diffèrent notablement, chez les animaux qui
nous occupent, de ceux des deux classes
précédentes; ils présentent aussi, dans la
série des Reptiles, des variations qu il inn»
porte de signaler.
Les Chéloniens, dont les côtes sont im¬
mobiles pendant l’acte de la respiration, et
les Crocodiles se ressemblent assez par la
structure de leurs poumons. Elle est plus
compliquée que chez les autres Reptiles et
n’est lias sans analogie avec celle des Oiseaux.
Les bronches plongent dans les poumons jus¬
qu’à leur extrémité postérieure, et leurs pa¬
rois sont perforées pour l’entrée de l’air dans
les cellules pulmonaires. Celles-ci sont plutôt
des mailles larges , comparables à la ruasse
d’une éponge dont les fibres seraient très lâ¬
ches, et communiquant entre el les pai de nom¬
breuses anastomoses. M. de Blainville en a
bien fait comprendre l’apparence en disant
qu’elles constituaient une sorte de tissu ca¬
verneux aérien. Ces organes sont placés sous
la partie dorsale de la carapace, et se pro¬
longent plus ou moins en arrière et sous les
côtes; leur plèvre plus résistante et l'ub-
REP
REP
n
sence de sacs aériens les distinguent de ceux
des Oiseaux, auxquels ils ressemblent par
leur position et par la difficulté avec laquelle
on les dégage des anfractuosités que les cô¬
tes et le corps des vertèbres déterminent
dans la cavité thoracique. Ils présentent
quelques particularités quand on les exa¬
mine comparativement dans les divers
genres.
Chacun des poumons des Crocodiles est
aussi pénétré par sa bronche correspondante,
qui conserve en partie sa structure annu¬
laire, et celle-ci lui fournit l’air par des ori¬
fices placés de distance en distance. Les cel¬
lules sont plus petites que dans les Chélo-
niens; mais leur structure est analogue et
la masse des poumons peut de même être
partagée en plusieurs amas de cellules ou
en lobes.
Chez les Ophidiens et les Sauriens , nous
observons un mode assez différent d’orga¬
nisation. Les poumons sont des sacs à pa¬
rois minces, gaufrées pour l’arrangement
des vaisseaux sanguins , de manière à les
mettre en rapport avec l’air atmosphérique,
et ils reçoivent une quantité d’air considé¬
rable, comparativement au peu d’activité
de leur hématose. Les injections de ces pou¬
mons fournissent des pièces intéressantes
pour les démonstrations d’angéiologie mi¬
croscopique. Ordinairement les bronches dé¬
bouchent dans ces espèces de vessies aérien¬
nes, sans pénétrer dans leur profondeur.
Les deux poumons des Sauriens n’ont
pas une bien grande étendue; ils sont égaux
entre eux. Ceux des Caméléons ont à leur
surface des appendices cœcaux fort sin¬
guliers.
Les Ophidiens et les Amphisbènes ont les
deux poumons fort inégaux , et l’un d’eux
est souvent si atrophié, que divers auteurs
n’ont accordé à ces animaux qu’un seul
poumon. L’extrémité aveugle du grand sac
pulmonaire se prolonge au contraire fort
avant dans la cavité abdominale ; ses cel¬
lules deviennent rares ou presque nulles en
arrière, et ce n’est plus, pour ainsi dire,
qu’un réservoir aérien. C’est ce qui explique
comment les Reptiles peuvent, dans cer¬
taines circonstances , suspendre aussi long¬
temps leurs inspirations, mais sans pour
cela suspendre leur hématose , comme on le
croit généralement.
Les poumons des Reptiles nus sont dou¬
bles et symétriques, comme ceux des Sau¬
riens; mais leur structure se simplifie en¬
core, soit pour la trachée, soit pour le pou¬
mon lui-même, dont les parois ont parfois
si peu de ramifications cellulaires, qu’on
les confondrait volontiers avec la vessie na¬
tatoire bilobée de certains Poissons. C’est
parce que l’anatomie comparée n’avait pas
encore jeté un jour suffisant sur ce point de
l’organisation des animaux, qu’il nommait
Nantes , c’est à-dire nageurs, que Linné a
commis l’erreur en apparence singulière de
les placer parmi ses Amphibies. Les poumons
des Anoures forment deux vessies ovoïdes;
ceux des Amphiumes et des Ménopomes
sont longs et intestiniformes. L’Axololt,
au contraire, a des poumons à parois sim¬
ples, presque sans cellules, et sur la surface
desquelles les vaisseaux sanguins forment
un simple réseau à mailles larges. « Quand
on songe, dit Cuvier, combien il y a peu
de différence entre de tels poumons et les
vessies aériennes fourchues de certains Pois¬
sons, on ne peut guère se défendre de l’idée
que ces vessies aient quelque analogie
avec les sacs pulmonaires de certains Rep¬
tiles. »
Le Lépidosirène nous offre un nouvel
exemple de l’extrême similitude qui peut
exister entre le poumon et la vessie aérienne
et nous est une preuve que l’une n’est en
réalité que la dégradation finale de l’autre.
Les sacs aérifères des Lépidosirènes sont ,
pour M. Owen, une double vessie natatoire,
montrant encore plus que chez certains
autres Poissons que l’on avait cités sous ce
rapport, une structure analogue à celle des
poumons de Reptiles. M. Muller, qui y voit
au contraire de vrais poumons, classe néan¬
moins les Lépidosirènes parmi les Poissons,
mais il en fait le premier ordre de ces ani¬
maux , sous le nom de Dipnoa.
Le mécanisme de la respiration est varia¬
ble suivant les divers ordres de ces animaux.
Les Chéloniens, dont les côtes sont immo¬
biles, et la plupart des Batraciens anoures,
qui manquent de côtes , introduisent l’air
dans leurs poumons par une sorte de dé¬
glutition. Chez les Serpents, l’écartement
et le redressement des côtes détermine les
inspirations. Les Pipas et les Daetylèthres,
qui sont cependant des Anoures comme les
REP
REP
13
Grenouilles, les Rainettes et les Crapauds,
ne sauraient inspirer l’air de la même ma¬
nière, puisqu’ils manquent d’un organe, la
langue, qui joue un rôle si important dans
le mécanisme respiratoire des Anoures ordi¬
naires. Le singulier développement propre
aux apophyses transverses des troisième et
quatrième vertèbres de ces deux genres de
Batraciens nous paraît destiné à compenser
chez eux l’absence de la langue, et il se
trouve en rapport avec une disposition spé¬
ciale des muscles grand dentelé, chargés
ici, en grande partie, comme chez les
Mammifères, des principaux mouvements
respiratoires; de la aussi leur insertion sur
ces prolongements osseux qui simulent de
véritables côtes. La présence d’un dia¬
phragme, reconnue par Meckel chez le Pipa,
tandis que tous les autres Reptiles en sont
privés , est encore une particularité en rap¬
port avec celle que nous venons de signaler.
C’est principalement sur des Grenouilles
que l’on a étudié la partie chimique des phé¬
nomènes respiratoires des Reptiles. Delaro-
che, W. Edwards, M. Millier, etc., s’en sont
occupés successivement. Le premier a re¬
connu qu’une Grenouille, à la température
de 27°, produisait 5,24 centilitres d’acide
carbonique , et 2,57 centilitres, à 18°. Mill¬
ier, en tenant compte de ces expériences et de
celles qui lui sont propres, a établi qu’une
Grenouille dégage en six heures , par sa res¬
piration pulmonaire, 0,66 pouce cube d’a¬
cide carbonique, ou 0,63, 0,88, 0,32 et 0, 3 1 ,
suivant la température.
15. La peau nue de ces Batraciens est aussi
un moyen de respiration . Elle absorbe l’oxy¬
gène de l’air ou celui qui est dissous dans
l’eau, et dégage de l’acide carbonique. La
respiration pulmonaire peut alors être sus¬
pendue, et l’ablation même des poumons
n'empêche pas l’oxygénation du sang. Ainsi
s’explique l’hibernation des Grenouilles, des
Tritons, etc., dans la vase et la possibilité
qu’ont ces animaux de rester longtemps
plongés sans en souffrir. La grande capacité
de leurs poumons, comparativement au peu
d’activité de leur respiration, est aussi l’une
des causes de ce dernier phénomène. W . Ed¬
wards a publié sur la respiration cutanée
des Batraciens de curieuses recherches que
nous nous bornerons à rappeler ici."
La plupart des Reptiles nus ont la trachée-
artère membraneuse et fort courte, ainsi que
les deux bronches dans lesquelles elle se di¬
vise, et qui sont par conséquent très rappro¬
chées du larynx. M. Muller fait observer que
le premier de ces animaux auquel on voit
des pièces cartilagineuses aux bronches est
le Dactylèthre , et que le Pipa est l’un des
plus complets sous ce rapport. Il a des an¬
neaux cartilagineux à la trachée. Les an¬
neaux sont déjà plus réguliers chez les Cé-
cilies, et ils existent dans tous les Reptiles
écailleux. Chez tous ces Reptiles, la tra¬
chée-artère et même ses bronches ont des
anneaux cartilagineux, le plus souvent com¬
plets. Les Tortues et les Crocodiles sont les
mieux doués sous ce rapport. Les bronches
des Sauriens et des Ophidiens sont fort sou¬
vent membraneuses.
16. Les Reptiles font rarement entendre
une véritable voix. La force avec laquelle ils
introduisent l’air dans leurs poumons ou
avec laquelle ils l’en chassent, et l’expression
passionnée qu’ils donnent à cet acte lorsque
le désir ou la crainte les animent, sont pres¬
que l’unique moyen de phonation des Rep¬
tiles, des Ophidiens et des Tortues ; c’est une
sorte de sifflement. On accorde cependant
aux Iguanes une voix sonore. Les Geckos font
entendre un bruit particulier mais monotone,
et il en est de même du Psammodrome d’Ed-
wards ainsi que des Tritons. Garden rapporte
que la Sirène chante à la manière d’un jeune
Canard; mais ce chant est nié par Barton,
et les Sirènes qu’on a possédées vivantes en
Europe ne l’ont pas fait entendre. Les Cro¬
codiles et les Batraciens proprement dits ont
bien une véritable voix. Celle des Batraciens
est assez variée, suivant les espèces. Compa¬
rable au chant du Scops dans le Crapaud
sonnant, elle a, chez certaines Rainettes,
une véritable analogie avec le chant du Ca¬
nard, quoiqu’elle se produise à des interval¬
les plus longs. Celle des Grenouilles est con¬
nue de tout le monde, et, de tout temps, les
poètes en ont parlé. Qui ne sait les vers
qu’elle a suggérés à J. -B. Rousseau ? Le coas¬
sement des Grenouilles, le chant des Rainet¬
tes ou des Crapauds est surtout un apanage
du sexe mâle. Les femelles de ces animaux
ne produisent guère qu’un petit bruit, une
sorte de grognement ou bien un clapement
sans éclat. Les Anoures et les Crocodiles
ont une voix laryngienne, comme les Mam-
14
REP
REP
mifères; et beaucoup de voyageurs parlent
des cris que les derniers font entendre dans
certaines circonstances. M. Müller s’est oc¬
cupé avec soin de l’étude du larynx de ces
Reptiles. II a trouvé dans les Crocodiles
trois fortes cordes vocales au levier de la
glotte, ayant au-dessous d’elles un ventri¬
cule spacieux de chaque côté. Elles se trouvent
de chaque côté sur une bandelette cartilagi¬
neuse arquée, dont les extrémités antérieures
et postérieures sont fixées en avant et en ar¬
rière au pourtour supérieur du cartilage
annulaire. Le larynx du Pipa est remarqua¬
ble en ce que les sons y sont produits par
des corps solides qui vibrent. Nous en avons
parlé à l’article pipa (voy. ce mot). Dugès
avait déjà observé divers Reptiles sous le
même rapport. Nous renverrons le lecteur à
sa Physiologie comparée, t. II, p. 239, pour
la connaissance des détails anatomiques ob¬
servés par cet excellent erpétologiste sur la
Grenouille et la Rainette. Les poches vocales
que les mâles ont sous la gorge ou sur les
côtés de la bouche contribuent à étendre leur
voix, et elles varient assez dans leur dispo¬
sition chez les différentes espèces de ces
animaux pour qu’on s’en soit servi comme
de caractères génériques.
17. On trouve dans les Reptiles nus une
démonstration péremptoire que les bran¬
chies ne sont pas, comme le disent quelques
auteurs, les poumons des animaux aqua¬
tiques et la modification de ces organes
pour la respiration dans l’eau. Ce sont des
organes différents ayant des connexions dif¬
férentes et pouvant exister en même temps
que les poumons. C’est ce qui a lieu dans
le Ménobranchc, le Prolée, la Sirène et
l’Axolotl , qui gardent toute leur vie des
branchies extérieures, quoiqu’ils acquièrent
des poumons. Leurs branchies sont en houp¬
pes et au nombre de trois paires; elles sont
placées sur les côtés du cou. Dans d’autres
espèces, comme le Ménobranchc, elles dis¬
paraissent quand les poumons se développent
et ne laissent à leur place qu’un simple trou.
Ce trou n’existe même pas chez les Sala¬
mandres et les Tritons adultes dont les larves
ont aussi des branchies extérieures. Enfin ,
les Anoures n’ont de branchies extérieures
que pendant un temps fort court et pendant
la plus grande partie de leur vie de têtards ;
leurs branchies sont intérieures et placées
sur les arcs branchiaux à la manière de
celles de Poissons. Les branchies extérieures
de leur premier âge rappellent celles des
fœtus des Poissons sélaciens. L’os hyoïde
des Reptiles nus a un développement com¬
parable à celui des Poissons. La surface
respiratrice des branchies externes des Rep¬
tiles est recouverte de cils vibratiles.
Le Lépidosirène a des branchies et des
poumons, mais ses branchies diffèrent de
celles des Sirènes et des genres voisins en
ce qu’elles ne sont pas extérieures.
18. L’activité de circulation et de respira¬
tion qui caractérise les Mammifères a pour
conséquence la production d’une quantité
de chaleur propre qui maintient les organes
de ces animaux, et principalement leurs cen¬
tres vitaux, à une température constamment
uniforme. La combustion plus rapide encore
chez les Oiseaux leur procure une chaleur
plus grande que celle des Mammifères. C’est
le contraire chez les Reptiles, dont les pou¬
mons ou les branchies absorbent, pour la
combustion du carbone qui doit être extrait
du sang, une moins grande quantité d’oxy¬
gène sous forme d’acide carbonique. Aussi
les Reptiles ne diffèrent- ils que fort peu de
température avec le milieu dans lequel ils
sont plongés , et le plus souvent ils nous
font éprouver, lorsque nous les louchons,
une sensation de froid ; certains d’entre eux
ont au contraire une température plus éle¬
vée lorsqu’ils sont restés exposés à i’ardeur
du soleil. Les Reptiles sont donc des ani¬
maux à température variable plutôt que
des animaux à sang froid. L’observation a
montré cependant qu’ils diffèrent toujours
un peu de celle de l’eau ou de l’air qui les
environne, parce qu’ils produisent par eux-
mêmes de ia chaleur. A la température —
7°, 50, une Grenouille a donné à Tiedemann
-f- 1°; à — 12°, des Couleuvres donnèrent
0,5G et même -f- 2,72 d’après Hunier; à
— 6°, 4, un Lézard des murailles marquait
-j- 1 °,56, ce qui a été constaté par Czermak.
On a vu par d’autres expériences que les
Reptiles nus et même les Tortues peuvent
se maintenir au-dessous d’une température
extérieure trop élevée, ce qui résulte évidem¬
ment, surtout pour les premiers, de l’abon¬
dance de leur sécrétion cutanée. Dans un air
à-|-45ou460, desGrenouilles mises en expé¬
rience par Delaroche restèrent à -f 28 et 29.
REP
REP
15
Les Reptiles, quoiqu’on les dise animaux à
sang froid, peuvent donc acquérir une tem¬
pérature bien supérieure à celle qui leur est
habituelle, et ils peuvent supporter, sans en
souffrir, un froid auquel beaucoup d’autres
ne résisteraient pas. On a fréquemment
constaté que les Grenouilles et même les
Salamandres peuvent avoir leurs viscères
abdominaux congelés sans périr. Spallanzani
avait déjà constaté ce fait, et l’on peut en
répéter l’expérience avec facilité. Toutefois,
si la vie n’est pas détruite par l’abaissement
de la température, ses principaux phéno¬
mènes sont ralentis ou suspendus. La cha¬
leur est indispensable à l’activité des Rep¬
tiles; et les Tortues aussi bien que les Lé¬
zards, les Serpents comme les Crocodiles ou
les Amphibiens, recherchent avec avidité les
rayons du soleil. Le Lézard engourdi par le
froid, la Tortue qui s’est rentrée dans sa
carapace, le Serpent que l’on avait cru mort,
ne tardent pas à s’éveiller si on les expose
au soleil ; leur respiration reprend de l’ac¬
tivité et bientôt leurs mouvements devien¬
nent prompts et animés. Cette alternative
de vie active et d’engourdissement est com¬
mune aux Reptiles de nos contrées ; plus
nous nous approchons des pôles, plus l’hi¬
bernation est prolongée, plus aussi les Rep¬
tiles deviennent rares. Quelques espèces
des contrées les plus chaudes du globe s’en¬
gourdissent au contraire pendant les gran¬
des chaleurs ou la sécheresse.
19. Les reins existent chez tous les Reptiles,
et ne présentent dans la série de ces ani¬
maux qu’une assez légère différence; ils sont
plus ou moins rapprochés de l’anus et tou¬
jours au nombre de deux et plus ou moins
globuleux. Leur surface est mamelonnée dans
certaines espèces, ou marquée dans d’autres
de fines circonvolutions , ainsi qu’on le voit
dans les Chéloniens, où leur structure a une
grande analogie avec les reins des Oiseaux.
Dans aucun cas ils ne présentent, commeceux
des Mammifères, deux substances distinctes,
et ils manquent toujours de calice ou de bas¬
sinet. Leurs canaux urinaires se rendent di¬
rectement et successivement à l’urèthre. Les
reins des embryons et ceux des Reptiles jeunes
sc composent de vésicules pyriformes, dispo¬
sées transversalement et dont le pédicule est
inséré perpendiculairement sur l’urèthre ; ou
bien ils sont formés de canaux simples et
affectant la même direction. Chez les Ser¬
pents, où les reins forment une série de lo¬
bes le long de l’uretère qui parcourt leur
bord externe, ce dernier envoie de dis¬
tance en distance dans la cavité des lobes
un petit tronc qui ne tarde pas à se diviser
en manière de pinceau. Ces pinceaux dégé¬
nèrent ensuite en conduits urinifères, qui
sont diversement contournés sur eux-mê¬
mes, et constituent le parenchyme propre¬
ment dit du rein. Quand on les a remplis de
mercure, ils ont un diamètre de 0,00322
de pouce (Müller).
Les t eins reçoivent le sang des artères ré¬
nales, et en outre des veines dites porte-
rénales, découvertes par Jacobson et qui
existent chez tous les Vertébrés ovipares. Ce
sang , après avoir été soumis à la dépuration
urinaire, regagne la veine-porte hépatique.
La sécrétion fournie par chaque rein est
reçue par son uretère. La terminaison des
uretères offre quelques variétés remarqua¬
bles : chez les Chéloniens , ils conduisent
l’urine jusque dans l’urèthre, d’où elle re¬
flue dans la vessie , laquelle a une am¬
pleur considérable. Ceux des Crocodiles ver¬
sent par la paroi supérieure de la vessie ,
dans cet organe , et ils sont à une assez
grande distance l’un de l’autre. Les Sau¬
riens ont, dans certains cas, une vessie uri¬
naire (Monitors , Lézards, Iguanes, Stel-
lions , Dragons , Marbrés , Geckos , Camé¬
léons, Scinques, Orvets et Sheltopusick ).
Les uretères des Ophidiens se dilatent sé¬
parément en une petite vessie avant d'en¬
trer dans le cloaque, mais il n’y a pas de
vessie proprement dite, ce qui est aussi
le cas de plusieurs Sauriens, parmi les¬
quels M. Duvernoy cite les Agames. Les
Cécilies , les Grenouilles et tous les autres
Batraciens , ont une vessie urinaire tantôt
simple, tantôt bilobée. Chez tous ces Rep¬
tiles, comme chez les précédents , qui sont
pourvus d’une vessie, sauf chez les Tortues,
c’est très près du col que débouchent les
uretères , et la vessie s’ouvre immédiate¬
ment dans l’urèthre par un canal très court.
20. V urine de ces animaux est abondante
et liquide, ou bien, au contraire, rare et con-
crétée.Les Chéloniens appartiennent à la pre¬
mière catégorie , ainsi que les Amphibiens ;
les Sauriens et les Ophidiens rentrent dans
la seconde. L’urine de beaucoup de Rep-
16
REP
REP
tiles fossiles de l’époque secondaire avait
aussi une consistance presque solide , et les
fécès urinaires laissés par ces animaux ont
été conservés par la fossilisation. On les
nomme Urolites et on les reconnaît à leur
forme ovoïde, allongée, ainsi qu’à la dispo¬
sition contournée en spirale de leur propre
substance. Souvent on a pris pour des co-
prolites un certain nombre de ces corps
trouvés dans les terrains secondaires ou ter¬
tiaires. M. Duvernoy a publié quelques re¬
marques à cet égard.
L’urine de plusieurs Reptiles vivants a
été analysée par les chimistes. Celle des Ser¬
pents et des Lézards, qui est blanche ou jau¬
nâtre , et qui se concrète en une masse ter¬
reuse, aussitôt après sa sortie du corps,
contient de l’acide urique en grande quan¬
tité et des sels du même acide, à base de
potasse, de soude et d’ammoniaque , ainsi
qu’un peu de phosphate de chaux , mais
point de trace d’urée. On conserve avec soin,
pour les recherches des chimistes , l’excré¬
ment urinaire des grands Serpents Pythons
ou Boas de nos ménageries. Schulz a aussi
constaté l’absence d’urée dans l’urine des
Lézards.
L’urine liquide des Tortues et des Rep¬
tiles nus a une composition différente. J.
Davy a fait voir que celle des Grenouilles et
des Crapauds tient de l’urée en dissolution,
tandis qu’il n’y en a pas dans celle des Sau-
rophidiens. On y trouve de même que chez
ces derniers du phosphate de chaux et de
plus du chlorure de sodium. De l’urine de
Crapaud , examinée par le même chimiste ,
ne différait de la précédente que par une
proportion un peu plus considérable d’urée.
L’examen d’une grande quantité d’urine
jaune-brunâtre, retirée , en Europe , de la
vessie d’une Tortue nègre des Gallapagos, a
prouvé à MM. Magnus et Müller qu’elle ne
contenait , de même que celle des Gre¬
nouilles, aucun vestige d’acide urique,
mais, au contraire, de l’urée et une matière
colorante brune, soluble dans l’eau, l’alcool,
la potasse et l’acide chlorhydrique.
Il est à regretter que l’on n’ait point en¬
core une analyse de l’urine des Crocodiles
faite comparativement à celle des autres
Reptiles. Le rang tout particulier qu’ils oc¬
cupent dans la série de ces animaux , et
leurs nombreux rapports avec un grand
nombre de Reptiles éteints, rendrait cette
étude aussi curieuse pour le paléontologiste
que pour le physiologiste ou le chimiste.
21 . On a constaté chez des genres de Ché-
loniens, à l’exclusion de certains autres, de
grandes poches cystoïdes en communication
avec le cloaque , et qui se remplissent d’un
liquide aqueux. Ces poches , dont il serait
bon de constater les rapports avec les ca¬
naux péritonéaux, sont appelées vessies ana¬
les accessoires par M. Duvernoy , et vessies
lombaires ou auxiliaires par Lesueur. Celui-
ci en a constaté la présence chez douze es¬
pèces d’Émydes de l’Amérique septentrio¬
nale et chez les Cbélydres. Elles manquent
aux Tortues terrestres, aux Trionyx et aux
espèces marines.
22. La Salive et les fluides venimeox sont
d’autres sécrétions des Reptiles dont il sera
question aux mots salive et venin.
L'ordre des Ophidiens compte seul des es¬
pèces venimeuses dans la véritable acception
de ce mot. Nous en traitons aux articles
ophidiens , vipères , etc. Le prétendu venin
des autres Reptiles, et, en particulier, celui
des Crapauds, est une simple sécrétion mu¬
queuse de leur peau, ayant une âcreté plus
ou moins prononcée selon les espèces. Son
action n’est pas dangereuse, mais il est fa¬
cile à constater qu’elle jouit de propriétés
vraiment irritantes si on l’applique sur les
membranes muqueuses de la bouche , des
yeux ou du nez. Les Rainettes elles-mêmes
donnent lieu à un commencement d’urtica¬
tion , dans des circonstances analogues.
II. Du squelette et des autres organes de
locomotion.
Etabli dans bien des cas, d’après le mo¬
dèle général de celui des Mammifères , le
squelette des Reptiles semble, dans quelques
autres, assez analogue à celui des Poissons,
et la détermination des pièces qui le consti¬
tuent peut éclairer également l’ostéologie
des Mammifères et celle des Poissons osseux.
Un puissant intérêt se rattache donc sous ce
point de vue à l’étude du squelette desRep-
tiles; aussi les naturalistes s’en sont-ils oc¬
cupés avec soin. L’intérêt s’accroît encore si
l’on recherche l’application de ces observa¬
tions ostéologiques à la classification ou à la
caractéristique des Reptiles, et surtout à la
restitution de leurs nombreuses espèces fos-
REP
HEP
17
siles. Alors on comprend réellement la va¬
leur des travaux que G. Cuvier, Geoffroy
Saint-Hilaire, Meckel , Carus , Dugès, Lau-
rillard, Straus, Bibron et quelques autres sa¬
vants ont publiés sur l’ostéologie des Rep¬
tiles. Les découvertes paléontologiques d’E-
verard Home , de Cuvier , de Conybeare ,
d’Hermann de Mayer, de R. Owen et de tant
d’autres naturalistes éminents, sont en effet
plus importantes par la singularité de leurs
résultats, que celles du même genre qu’on a
faites en marnmalogie. Les Paléothériums ,
les Mastodontes, les Anthracothériums , le
Macrothérium lui-même et le Mégathérium
appartiennent à des familles dont les repré¬
sentants vivent encore à la surface du globe.
Le Plésiosaure, au contraire, le Ptérodactyle,
l’Ichthyosaure , le Simosaure, le Labyrhin-
thodon, le Mégalosaure et vingt autres Rep¬
tiles secondaires, parmi lesquels il en est
d’aussi grands que nos plus grands Cétacés,
constituent au contraire des familles, quel¬
ques uns même des ordres différents de ceux
de la nature actuelle. On dirait que le temps
qui a séparé les générations antédiluviennes
nous donne aussi, par sa longueur, la mesure
de leurs différences d’organisation , puisque
les plus anciennes sont aussi les pluséloignécs
par leur forme de celle d’aujourd’hui. C’est
à la certitude avec laquelle on reconnaît les
affinités , et par conséquent l’organisation
tout entière des animaux vertébrés , par
l’inspection de leur squelette ou de leur
système, dentaire que la science actuelle doit
toutes ces admirables découvertes. L’ostéo¬
logie comparée est un des plus puissants
mobiles que la géologie et la zoologie aient
à leur service pour assurer leurs progrès :
c’est pourquoi nous sommes conduit à
en exposer les faits principaux avec quelque
développement pour ce qui concerne les
Reptiles.
23. Le crâne des Reptiles est extrêmement
diversiforme. Ayant chez les Chéloniens une
certaine analogie avec celui des Bradypes, il
est en coin et plus ou moins semblable à la
tête des Brochets chez les Crocodiles; chez
les Trogonophis, il a quelque chose de celui
des Carnassiers viverroïdes et des Musarai¬
gnes; celui des Ophidiens semble porter des
membres tout hérissés de dents, et celui de
beaucoup de Sauriens présente, dans sa
moitié postérieure, plusieurs os allongés et
t. xr.
qui semblent être des barreaux dirigés en
divers sens , ce qui les a fait comparer par
Cuvier à une cage dans laquelle serait enfer¬
mée la partie cérébrale proprement dite.
Dans les Caméléons , le crâne est prolongé
en forme de casque ou de mitre; le Basilic
a une corne sur sa face frontale; et chez les
Phrynosomes et le Moloch , les prolonge¬
ments en forme de cornes sont plus nom¬
breux , d’où il résulte que la tête semble
coiffée par une couronne d’épines ou par la
couronne de fer. Mais ce sont là de simples
traits du faciès , et le genre de vie aquati¬
que, fouisseur, terrestre ou grimpeur, auquel
sont soumis les divers genres ou les familles
d’un même ordre, vient encore ajouter aux
différences que nous indiquons ici. Toutes
les Tortues comparées entre elles, tous les
Sauriens, tous les Ophidiens, etc, sont
bien loin d’avoir les mêmes proportions,
les mêmes formes et parfois le même nombre
d’os crâniens ; il y a une sorte de type ou de
plan commun pour les crânes appartenant
aux animaux d’une même série, comme il
y a une figure analogue pour les crânes pris
dans les diverses séries chez des animaux
vertébrés dont le genre de vie est le même ;
enfin les limites de variationsdans la formeet
le nombre, souvent aussi dans les connexions,
sont ici comme partout ailleurs proportion¬
nelles au nombre des groupes que l’on em¬
brasse.
La petitesse du cerveau et , par suite , la
faible capacité de la loge qui lui est destinée;
l’importance des muscles rnandibulaires ;
l’absence presque constante des lèvres, ou
du moins de lèvres mobiles , et celle des
muscles physionomiques de la face; la pro¬
tection que les os du crâne empruntent sou¬
vent au dermatosquelette , et la fusion fré¬
quente des systèmes crânien et cutané : tout
concourt, avec les particularités que nous
avons déjà signalées, à donner à la tête des
Reptiles un cachet fort singulier, mais qui
est en rapport avec l’infériorité de leurs
fonctions intellectuelles et du rôle qu’ils
remplissent au sein de la création.
La tête osseuse des Reptiles, et principa¬
lement celle des Reptiles écailleux, dont nous
parlerons d’abord , a beaucoup occupé les
anatomistes. G. Cuvier lui a consacré plu¬
sieurs chapitres du volume crpétologique de
son ouvrage sur les ossements fossiles, et la
3
18
REP
REP
perfection des dessins analytiques que
M. Laurillard a faits pour ce travail ajoute
une grande valeur aux découvertes du célè¬
bre naturaliste français. Geoffroy Saint Hi¬
laire a lutté à plusieurs reprises contre les
problèmes difficiles de la signification com¬
parative de ces pièces osseuses, et, sans étu¬
dier leurs formes au même point de vue que
Cuvier, il a été plus désireux de reconnaître
leurs analogies avec le crâne des autres Ver¬
tébrés. Oken , Bojanus, Meckel, Spix et Ca-
rus s’en sont également occupés sous ce rap¬
port , et quoique d’autres, comme Dugès,
M. Straus et M. Laurillard, se soient remis
à l’œuvre après les anatomistes que nous
avons nommés, toutes les difficultés offertes
par cette branche de science erpétologique
sont bien loin encore d’avoir été vaincues.
C’est qu’il est fort difficile de suivre dans
toutes leurs modifications toutes les pièces
qui entrent dans le crâne des Reptiles , si
on les compare entre eux, et, à plus forte
raison, de reconnaître avec certitude à
quelles pièces du crâne des Mammifères, des
Oiseaux , des Poissons même , chacune
d’elles correspond plus particulièrement. La
vue de certaines têtes de Sauriens a beau¬
coup contribué à donner à Oken l’idée pre¬
mière de la composition vertébrale du crâne;
mais ces pièces , chez les Reptiles en gé¬
néral , sont plus difficiles à classer suivant
la théorie vertébrale que celles des Mammi¬
fères. L’état rudimentaire, ou, au contraire,
l’extrême développement, le dédoublement,
l’état cartilagineux ou même fibreux de cer¬
taines d’entre elles, et la présence de pièces
qui paraissent manquer chez les Mammi¬
fères , ont, pour ainsi dire, décuplé les dif¬
ficultés du problème.
Les os qui existent dans les Reptiles écail¬
leux sont les suivants :
a) Corps des vertèbres crâniennes.
1° Le vomer, qui est double.
2° L’os en ceinture des Crocodiles, qui ré¬
pond peut-être à l’ethmoïde des Mammi¬
fères.
3° Le sphénoïde postérieur.
4° Le basilaire.
b) Arcs supérieurs des vertèbres crâ¬
niennes.
1° Les nasaux. Ils sont doubles , sauf
chez les Chéloniens qui en manquent entiè¬
rement.
2° Les frontaux principaux , antérieurs
( metopion Straus , ou planum E. Geoff. ) et
postérieurs ( jugal Geoff., gonien Straus).
Ces six os existent chez les Crocodiles , les
Chéloniens , les Sauriens et les Ophidiens.
Les Scinques et les Agames ont quatre fron¬
taux principaux au lieu de deux; les Tor-
trix manquent de frontaux postérieurs , et
les Pythons ont de plus des os dits susorbi-
taires.
3° Le pariétal, double chez les Chéloniens
et les Sauriens, simple chez les Crocodiles
et les Ophidiens.
4° Les occipitaux supérieur, latéral et
externe : le premier est constamment sim¬
ple , le second double, et le troisième nul
chez les Crocodiles et les Sauriens, double,
au contraire, chez les Chéloniens et les Ophi¬
diens
c) Arcs inférieurs ou pièces appendicu¬
laires.
1° L’ intermaxillaire : double chez les Ché¬
loniens et les Crocodiles; simple, au con¬
traire, chez les Amphisbènes.
2° Les deux ptérygoïdiens , les deux pa¬
latins antérieurs ; la columelle double des
r'
Sauriens (os particulier à ces animaux , et
nommés Slélidiens par M. Straus) ; le double
transverse des Tortues, qui répond peut-être
aux columelles; les deux maxillaires supé¬
rieurs; les jugaux manquant aux Ophidiens
et aux Amphisbènes, et les lacrymaux, qui
manquent aux Chéloniens et aux Ophidiens.
3° Les squameux, qui existent constam¬
ment; les rochers, qui sont dans le même
cas, ainsi que les mastoïdiens, les tympani-
ques {os carré , énosteal, lemporo-masloïdien ),
et les mandxbulaires ou maxillaires infé¬
rieurs , toujours composés de plusieurs os
dons nous parlerons plus loin.
4° Les pièces hyoïdiennes , dont l’étude
présente des difficultés plus grandes encore.
Quoique le crâne des Reptiles nus ne dif¬
fère pas de celui des Reptiles écailleux d’une
manière fondamentale, il s’en éloigne plus
cependant qu’aucune des têtes de ces der¬
niers ne diffèrent entre elles. On peut ce¬
pendant trouver quelques analogies entre
les Amphisbènes et les Cécilies; mais^lles
paraissent peu intimes.
La tête de certains Crapauds paraît ailée
bilatéralement par suite du grand dévelppe-
ment des temporaux : celle des Bufo typho -
REP
19
nia et margaritifer fournit un bel exemple
de cette disposition. Leur temporal et leur
pariétal s’avancent en effet pour former une
voûte sourcilière au-dessus de l’œil , et le
temporal envoie en arrière un épanouisse¬
ment élargi, relevé et à bord tranchant. Le
frontal, au contraire, est réduit à l’apparence
d’un petit os wormien resserré entre les pa¬
riétaux , qui sont fort grands, et les nasaux,
également très développés. D’autres Anoures
ont la tête cataphractée d’une manière sin¬
gulière par l’ossification partielle de la peau
et sa fusion avec le crâne. Le Bufo ephip -
pium du Brésil ( genre Brachycéphale), quel¬
ques Cératophrys et les deux espèces connues
de Pélobates (Bufo fuscus et Ranacultripes
ou calcarata) sont plus particulièrement
dans ce cas. Dugès a figuré le crâne du Rana
( pelobates ) cultripes , chez lequel la voûte
osseuse a quelque analogie avec* celle des
Chélonées. Dans le Bufo fuscus , que cet au¬
teur croyait, mais à tort, être de la même
espèce , l’ossification est toujours moins
complète , et les deux crânes diffèrent suf¬
fisamment l’un de l’autre pour que la diffé¬
rence spécifique des anneaux dont ils pro¬
viennent ne soit pas douteuse. Dans le R.
calcarata , la voûte osseuse s’établit depuis
le frontal , le temporal et le rocher , qu’elle
recouvre en se joignant à eux , et gagne la
région oculaire.
L’ostéologie du crâne des Reptiles nus a
beaucoup occupé Dugès ; et les vues aux¬
quelles il a été conduit à cet égard sont lon¬
guement consignées dans son ouvrage sur
les Batraciens, qui a été couronné par l’Aca¬
démie des sciences. D’après M. Laurillard ,
le nombre des os crâniens , qui est de 36
pour les Chéloniens, 38 pour les Sauriens et
31 pour les Ophidiens, sauf quelques varia¬
tions que nous avons en grande partie indi¬
quées , est de 28 chez beaucoup de Batra ¬
ciens; mais , ajoute-t-il , les nombres sont
ici encore plus variables que dans les grou¬
pes précédents à cause de l’hétérogénéité
des genres. Ainsi , dit notre savant collabo¬
rateur, les frontaux principaux qui n’existent
pas dans les Grenouilles, se retrouvent dans
le Pipa et dans les Salamandres ; les maxil¬
laires n’existent qu’en vestige dans la Si¬
rène , etc. Les os qui existent habituelle¬
ment sont les suivants : 2 frontaux anté¬
rieurs, 2 frontaux postérieurs, 2 pariétaux,
REP
2 occipitaux latéraux, 2 rochers, 2 tympa-
niques , 1 sphénoïde, 2 ptérygoïdiens , 1
ethmoïde (os en ceinture), 2 palatins, 2
maxillaires , 2 inlermaxillaires , 2 nasaux
(en vestiges), 2 jugaux, 2 vomers : total, 28.
Dans tous les Reptiles, comme aussi dans
tous les Vertébrés ovipares, la mâchoire in¬
férieure est de plusieurs pièces , toutes ré¬
pondant à l’os maxillaire inférieur ( rnan-
di bu la i re) des Mammifères , et l’articulation
avec le crâne se fait par un os particulier,
mobile ou non , l’os carré , lequel est un
démembrement du temporal. C’est sur cet os
que se développe le condyle mandibulaire, et
la cavité glénoïde ou articulaire appartient
au contraire à la mâchoire inférieure, tandis
que chez les Mammifères c’est le contraire
qui a lieu, et il n’y a pas d’os carré. Les os
dont se compose la mâchoire inférieure sont,
au maximum, au nombre de six pour cha¬
que côté. Ce sont, en employant les dénomi¬
nations proposées par Cuvier :
1° L 'articulaire, qui est en rapport avec
l’os carré. M. Straus change son nom en
arthrique.
2° L'angulaire ( angulin , Straus), qui est
sous le précédent et au bord postéro-inférieur
de la mâchoire.
3° Le surangulaire (coronoïdien, Straus).
4° Le complémentaire ( marginaire , Geof¬
froy et Straus).
5° L 'operculaire (ésotérique, Straus).
6° Le dentaire. Celui-ci est le seul qui
porte des dents ; c’est lui qui fournit la sym¬
physe mandibulaire.
Les Batraciens offrent les mêmes particu¬
larités générales à la mandibule que les Repti¬
les écailleux. Quelques auteurs n’avaient ac¬
cordé que deux os à la maxillaire inférieure
des Grenouilles; Dugès a constaté qu’il y en
a quatre, qu’il nomme operculo-angulaire ,
sur- angulaire, dentaire, articulaire.
24. Les particularités de forme ou de com¬
position que présentent les vertèbres post-cé¬
phaliques fournissent toujours d’excellents
caractères, et l’on doit les étudier avec soin,
car on trouve souvent des vertèbres fossiles
de Reptiles , et il importe de pouvoir re¬
monter d’après elles aux caractères des gen¬
res auxquels ces vertèbres ont appartenu.
Le corps des vertèbres des Reptiles varie plus
dans sa forme que chez aucun autre groupe
du Règne animal, non seulement si l’on
20
REP
HEP
compare les Reptiles écailleux avec les Reptiles
nus, mais encore dans les divers ordres ap¬
partenant à l’une ou à l’autre de ces classes,
quelquefois même dans des genres d’un
même ordre ou d’une même famille.
Les vertèbres des Reptiles ont les facettes
artieulairesde leur corps biplanes, biconvexes,
convexo-concaves , concavo-convexes ou bi¬
concaves.
Elles sont biplanes au tronc des Tortues,
chez certains Crocodiles fossiles des terrains
secondaires, chez le Plésiosaure, leMégalo-
saure, ainsi qu’à la queue des Lézards , des
Scinques, etc. Celte forme est, on le sait, la
plus commune pour les vertèbres des Mam¬
mifères et des Oiseaux.
Nous ne connaissons de vertèbre biconvexe
que la quatrième cervicale des Tortues.
Les vertèbres convexo-concaves, c’est-à-dire
ayant quelque rapport avec celles du cou de
beaucoup de Mammifères ongulés, ont été
constatées chez les Salamandres terrestres et
les Tritons, ainsi que dans le Crapaud accou¬
cheur. Celles des Streptospondyles ont aussi
la même forme.
Les Batraciens anoures, à part celui qui
vient d’être cité , le Crapaud accoucheur
dont nous répétons à dessein le nom , beau¬
coup d’animaux fossiles de l’ordre des Cro¬
codiles, les Crocodiles actuels et les Cro¬
codiles fossiles des terrains tertiaires , les
Amphisbènes , les Ophidiens, les Caméléons,
une très grande partie des Sauriens actuels
(Lézards, Iguanes, Scinques, etc.), ont toutes
ou la plupart de leurs vertèbres concavo-
convexes. Celles de la queue des Chéloniens
sont aussi dans ce cas.
Au contraire, le corps des vertèbres est
biconcave, comme chez la très grande majo¬
rité des Poissons, dans les Reptiles dont Yoici
les noms: Geckos (ce sont les seuls Squamo-
dermes aujourd’hui vivants qui soient dans
ce cas ) , Ichthyosaures , Sténéosaures et
autres fossiles secondaires marins, les Céci-
1 i es , Protées, Amphiuines, Ménopomes, etc.,
et la grande Salamandre du Japon. La Sa¬
lamandre fossile d’OEningen est aussi dans
ce cas.
La consistance des vertèbres varie aussi,
comme celle de tout le reste du squelette,
dans les diflérents Reptiles. 11 en est qui res¬
tent subosseuses pendant toute la vie, tan¬
dis que d’autres s’ossifient autant que les
vertèbres des Mammifères. Nous parlerons
ailleurs de la corde dorsale qui est le pre¬
mier état de l’axe osseux dans l’embryon et
les têtards.
25. Les pièces appendiculaires des ver¬
tèbres, c’est-à-dire l’arc supérieur ou nerveux
et scs apophyses articulaires, les apophyses
transverses et les arcs inférieurs (côtes ou os
en V), montrent aussi des particularités re¬
marquables. 11 y a des Reptiles, et en parti¬
culier les Énaliosauriens (Ichthyosaures et
Plésiosaures) chez lesquels les arcs supérieurs
et les masses transverses ne se fixent point
ou ne se fixent que fort tard au corps verté¬
bral. M. Gwen a insisté avec juste raison sur
ce caractère dans l’étude des animaux chez
lesquels on le reconnaît. Ces corps vertébraux,
courts et biconcaves ou bien aplatis et d’un
volume assez considérable, se rencontrent
toujours fréquemment dans les terrains se¬
condaires inférieurs et moyens ; et il im¬
porte de distinguer s’ils sont de Reptiles ou
de Poissons. On voit à la surface de ceux
des Énaliosaures les traces des articulations
par lesquelles les apophyses adhéraient aux
faces latérales et supérieures du corps verté¬
bral. Leur mode d’attache à celui-ci était
donc le même que celui des côtes ou des os
en V chez les Mammifères.
Nous avons déjà vu que V articulation oc¬
cipitale du crâne avec l’épine dorsale se fai¬
sait par un eondyle plus ou moins simple
chez les Chéloniens, Crocodiles, Caméléons,
Sauriens, Ophidiens et Amphisbènes, c’est-
à-dire chez les Reptiles écailleux , ou bien
par deux condyles chez les Batraciens ou
Reptiles nus.
26. Les vertèbres qui viennent après, et
dont nous venons de parler, constituent
l’épine proprement dite , depuis l’atlas jus¬
qu’aux coecygiennes inclusivement. Elles
sont réparties d’une manière très diffé¬
rente dans les diverses familles de chaque
ordre.
Le tableau suivant donne le nombre to¬
tal des vertèbres , et celui des vertèbres de
chaque région prise en particulier , dans des
espèces choisies parmi les principales fa¬
milles de Reptiles.
REP
REP
21
27. La première vertèbre des Chéloniens, ou
leur atlas, est formée de trois pièces : deux
supérieures formant l’arc nerveux , et une
inférieure qui répond au corps vertébral.
L’apopbyse odontoïde des mêmes Reptiles
ne tient pas à l’axis , comme chez les Mam¬
mifères; c’est un os distinct, sauf chez
la Tortue matamata , chez laquelle il est
soudé à l’atlas. Les vertèbres cervicales des
Chéloniens et leurs coccygiennes sont seules
bien développées. Les dorso-lombaires sont,
au contraire, plus ou moins atrophiées, leur
rôle, comme organes d’insertion musculaire
et comme axe osseux du corps , étant rendu
22
REP
tout-à-fait secondaire par suite du dévelop¬
pement de la carapace. M. Carus a commis
une erreur singulière en écrivant que, chez
les Tortues, le corps des vertèbres est supé¬
rieur à la moelle épinière. Il n’en est abso¬
lument rien, et les vertèbres des Chéloniens
sont conformées à cet égard comme celles
de tous les autres animaux , sauf quelque
différence dans leur force et leur appa¬
rence. Toutefois leur corps est plus grêle et
comme atrophié; leurs apophyses n’ontqu’un
faible développement ; l’apophyse épineuse
est une simple lame le plus souvent flexi¬
ble, tant elle est mince , qui va joindre la
partie médiane de la carapace ; et dans
quelques espèces les côtes sont, pour ainsi
dire, grêles comme des fils avant de s’être
jointes à la partie ostéodermique de la cara¬
pace. Toutefois, lorsque cette dernière est
moins solide, elles ont un plus grand déve¬
loppement : c’est ce que l’on remarque chez
les Chéloniens aquatiques.
28. Les vertèbres cervicales des Crocodiles
sont, comme celles de la plupart des Mammi¬
fères, au nombre de sept. La première ou l’at¬
las est formée de quatre pièces : une infé¬
rieure, deux latérales et une supérieure.
L’axis en a trois : son corps, la portion ar¬
quée, qui est indivise, et l’apophyse odon¬
toïde. Les vertèbres cervicales des Crocodiles
ont des apophyses costiformes semblables à
celles des Oiseaux, également percées à leur
hase d’un trou considérable. On a vu, par ce
que nous avons dit précédemment, que les
Crocodiles secondaires différaient des Croco¬
diles actuels et tertiaires par le mode d’arti¬
culation de leurs vertèbres, qui sont bi-
planes, convexo-concaves ou biconcaves, au
lieu d’être concavo-convexes.
29. Les Dinosauriens, qui étaient les plus
grands des Reptiles terrestres, ont des ver¬
tèbres assez semblables à celles des Mam¬
mifères par leurs formes, et celles de leur ré¬
gion sacrée sont soudées entre elles de ma¬
nière à fournir un véritable sacrum.
30. Les Ophidiens montrent souvent à la
face inférieure de leurs vertèbres une crête
longitudinale saillante, quelquefois plus ou
moins divisée en Y, et que l’on appelle une
apophyse épineuse inférieure. C’est une
saillie comparable à celle de la région cer¬
vicale inférieure des Oiseaux et de leurs
premières dorsales. Sa fonction est de
REP
donner insertion à des muscles fléchis¬
seurs. Les premières de ces saillies portent,
chez le Coluber scaber , les plaques lisses que
l’on a regardées comme des dents. La com¬
paraison de ces apophyses avec les apophyses
épineuses de l’arc vertébral supérieur est
fautive, puisque celles-ci ne reposent pas
immédiatement sur le corps de chaque ver¬
tèbre.
31. Très nombreuses chez les Serpents où
la plupart méritent le nom de dorsales , les
vertèbres des Reptiles sont en moindre
quantité au tronc des Sauriens, des Croco¬
diles et des Tortues; à la queue des Sau¬
riens, on en compte le plus souvent un assez
bon nombre, et il en est de même chez les
Ratraciens urodèles. Mais les Batraciens pro¬
prement dits, ou les Grenouilles, Crapauds,
Rainettes et Pipas, sont de tous les Reptiles
ceux qui ont le plus petit nombre de ver¬
tèbres. Ils n’en ont que neuf. La forme de
ces vertèbres et celle de leurs apophyses
transverses montre des différences assez cu¬
rieuses et que l’on peut employer pour la
caractéristique. Les plus importantes sont
fournies par la neuvième ou le sacrum.
32. Dans le Pipa , l’atlas ou la première
vertèbre est soudée à la deuxième, dont l’a¬
pophyse transverse ressemble à celle des au¬
tres Batraciens anoures ; mais les troi¬
sième et quatrième vertèbres ont les mêmes
apophyses , celles de la quatrième atteignan t
même jusqu’à la hauteur du sacrum ; après
elles viennent deux vertèbres (cinquième et
sixième ) dont les apophyses transverses
sont faibles et présentent bien la disposition
transversale ordinaire, tandis que celles des
deux suivantes sont obliquement dirigées
en avant. La neuvième vertèbre ou le sa¬
crum a ses apophyses transverses fort dila¬
tées, et leur partie articulaire longue, ce qui
est en rapport avec un élargissement pro¬
portionnel de l’os des iles.
Le Dactylèthre du Cap, qui s’écarte moins
des Raniformes par l’aspect général de sa
tête que le Pipa, n’a pas, comme lui, l’atlas
ankylosé à la seconde vertèbre; mais ses
troisième et quatrième vertèbres ont égale¬
ment de très longues apophyses transverses,
recourbées en arrière , et celles des quatre
vertèbres suivantes sont courtes, grêles, di¬
rigées obliquement en avant. Les apophyses
du sacrum sont également en fer de hache
REP
HEP
23
allongé, à bord tranchant; mais elles ont
moins d’étendue que dans le Pipa. Les apo¬
physes articulaires postérieures forment au¬
tant d’éminences émoussées, et, de même
que dans le Pipa, l’os coccyx fait corps com¬
mun avec la vertèbre sacrée , tandis que,
chez les autres Anoures, il est articulé avec
elle par un double condyle formé par le
corps de cette vertèbre.
33. Ce qu’on appelle le cocyx des Anou¬
res , c’est-à-dire la dixième pièce de leur ra¬
chis, est un os impair , long et d’apparence
tout-à-fait spéciale à ces animaux ; il est libre
de toute articulation en arrière; sa longueur
égale à peu près celle des iliums, et dépasse
habituellement celle de l'humérus. Il n y a
pas de canal médullaire. Dans le prétendu
Pseudis de Sardaigne , découvert et décrit
par Géné, le coccyx montre un peu au-delà de
son articulation avec la vertèbre sacrée une
saillie bilatérale, qui semble être une apo¬
physe transverse , ce qui a fait regarder 1 os
lui-même comme résultant de la fusion de
plusieurs vertèbres en une pièce unique.
34. La queue des autres Reptiles com¬
mence à l’arius ou en arrière du sacrum, et ,
comme chez les autres animaux, elle fait
suite à la région du tronc. Sa longueur est
loin d’être la même dans toutes les espèces
de Reptiles, et sa forme est aussi fort diffé¬
rente d’un genre à un autre; ses vertebies
sont aussi plus ou moins complètes , suivant
son importance. Dans certaines espèces, elle
présente un grand nombre d’os en A ; dans
d’autres, au contraire, fort peu. Dans cer¬
tains cas, le corps des vertèbres coccygiennes
est concavo-convexe ; dans d autres , con-
vexo-concave; d’autres fois, biplane ou bicon-
concave. Peu de Reptiles ont la queue pre¬
nante. Les Caméléons, les Pythons et les Boas
sont seuls dans ce cas. Chez les Chéloniens,
la queue est toujours plus ou moins couite,
conoide et rétractile en tout ou en pai tie
sous la carapace; les Érnysaures sont au
nombre des Chéloniens qui ont la plus lon¬
gue queue, c’est même cette particularité
qui leur a valu leur nom.
La queue des Crocodiles est bien plus
longue que celle des Chéloniens, et toujours
comprimée de maniéré à pouvoir servit a la
natation. Elle est bicarénée dans une partie
de sa longueur. La queue de Llchthyosaure
était fort longue aussi, et l’on suppose qu’elle
soutenait une nageoire assez analogue à la
caudale des Sélaciens. Celle du Neustosaurus
gigundo.rum de M. Eugène Raspail était
bien certainement disposée en rame verti¬
cale dans sa portion subterminale. Les os
en Y de cette partie de la queue sont, en
effet, complètement sécuriformes, arc-boutés
les uns contre les autres, et fixés parleur
base sous l’articulation même des corps ver¬
tébraux. Il est bien probable qu’ils avaient
pour fonction , ainsi que le dit M. E. Ras¬
pail, d’empêcher la flexion en dessous de la
rame caudale et de lui donner une plus
grande fixité. La queue de ce Reptile avait
près de trois mètres de longueur. Le prolon¬
gement caudal des Plésiosaures était au con¬
traire beaucoup moins long que chez les
Crocodiliens. Le corps ramassé de ces ani¬
maux , la longueur de leur cou, etc., de¬
vaient les faire ressembler pour le faciès aux
Cygnes ou aux Manchots, et probablement
ils avaient comme eux la possibilité de nager
à la surface des eaux. Quant au Ptérodac¬
tyle, sa queue était presque nulle et compa¬
rable, ainsi que la forme générale de son
corps, à celle des Roussettes dans l’ordre des
Chéiroptères.
La queue varie autant dans sa forme
extérieure que dans sa conformation osléo-
logique. Les Sauriens l’ont et) général très
longue (Lézards, Iguanes) et de forme ar¬
rondie , bien comprimée et surmontée d’une
crête dermique qui se continue souvent
sur le dos ( Iguane ) ; d’autres l’ont
plus courte (Scinques , Geckos, Phrynoso-
rnes), ou bien déprimée et plus ou moins
élargie par des prolongements bilatéraux
du derme ( Gecko fimbriatus).
Les écailles , dans beaucoup d’espèces, y
ont une disposition régulièrement verticil-
lée; quelquefois elles sont épineuses et sou¬
tenues même par des ossifications du derme
(Uromastyx, Cyclures , etc.). La queue des
Sauriens serpentiformes est généralement
fort longue : aussi est-elle fragile, à l’égal
de celle des Lézards et de quelques autres
espèces. Les Sauriens à queue fragile, 1 Or- ^
vet, les Lézards et d’autres, jouissent d’ail¬
leurs de la singulière propriété de pouvoir
reproduire cet organe après qu’ils en ont
perdu une partie plus ou moins considéra¬
ble, et souvent on prend des individus
dont la queue est de nouvelle formation. La
24
HEP
HEP
physionomie de cette queue nouvelle la rend
fort reconnaissable. La queue repousse plus
vite en été qu’en automne ou au printemps ;
elle est d’une couleur plus terne que celle
qu’elle remplace, plus courte et plus obtuse,
à verlicilles d’écailles moins marqués. Ana¬
tomiquement, elle se compose d’une peau,
de nerfs , de vaisseaux, et même, d’après
Dugès , d’un prolongement nerveux de la
moelle, enveloppé d’un étui solide, mais im¬
parfaitement ossifié et non divisé en vertè¬
bres. C’est, dit cet erpétologiste , un étui
cartilagineux, avec un peu de carbonate de
chaux, et c’est à ces caractères que l’on re¬
connaît la production nouvelle, et qu’on la
distingue de l’ancienne, dans le cas où la
queue a poussé double et même triple. Les
Amphisbènes n’ont pas la queue fort lon¬
gue ; mais , chez la plupart d’entre eux, elle
est cylindrique, obtuse et presque aussi
grosse que la tête, et elle a valu à ces ani¬
maux le nom de doubles marcheurs. Dans
le Trogonophis Wiegmanni , elle est plus
appointie.
Celle des Ophidiens peut être fort longue
ou fort courte, suivant les genres. Celle des
Couleuvres a , en général , un grand déve¬
loppement, tandis qu’elle est toujours plus
ou moins courte chez les Serpents venimeux,
et fournit même un de leurs caractères dis¬
tinctifs. Nous avons dit qu’elle était pre¬
nante chez les Boas et les Pythons; d’autres
l’ont fortement comprimée. Celle des Uro-
peltis est terminée par un disque tubercu¬
leux.
C’est d’après la considération de leur
queue que les Reptiles nus, les Cécilies ex¬
ceptées , ont été partagés en deux groupes
que M. Duméril a nommés Urodèles et
Anoures , suivant qu’ils ont une queue
comme les Salamandres , les Protées , les
Sirènes, ou qu’ils en manquent à l’état par¬
fait comme on le voit chez les Rainettes ,
les Grenouilles, les Crapauds, le Dactylèthre
et le Pipa. On sait que la queue des têtards
est résorbée à l’époque de la métamorphose ;
mais les Anoures en conservent encore des
traces extérieures, pendant un certain temps
après qu’ils ont revêtu tous les autres ca¬
ractères propres à l’adulte. La queue est
presque nulle chez les Cécilies, et la dispo¬
sition serpentiforme de leur corps dépend
surtout de l’allongement de leur tronc joint
à l’absence de membres. La queue est ronde
ou comprimée chez les Urodèles, suivant que
leur genre de vie est terrestre ou aquatique.
Les crêtes qui s’y développent, dans beau¬
coup d’espèces de la seconde catégorie, sont
plus particulièrement un attribut du sexe
mâle, et leur plus grand développement a
lieu au moment des amours.
35. La détermination comparative des os
du squelette, chez l’Homme et chez les
Mammifères, a présenté, dans plusieurs cas,
des difficultés assez grandes. Ces difficultés
se sont accrues encore lorsqu’on a rapporté
homologiquement les os du squelette des
Vertébrés ovipares à ceux des Mammifères.
Toutes les pièces de la charpente osseuse
des Mammifères, ou à peu près toutes, exis¬
tent chez les Ovipares ; mais avec elles appa¬
raissent d’autres pièces dont la détermination
constitue autant de problèmes que les anato¬
mistes ont essayé de résoudre. Nous avons
déjà abordé plusieurs de ceux auxquels a
donné lieu l’étude des os de la tête des
Reptiles. Les plus difficiles , après ceux-là,
nous sont fournis par le sternum et l’épaule.
36. Cuvier disait que le sternum des Lé¬
zards veut être décrit avec leur épaule , qui
forme avec lui une espèce de cuirasse pour le
cœur et les gros vaisseaux. 11 est, en effet,
difficile de bien comprendre l’un sans l’autre,
et l’on pourrait ajouter qu’il n’est pas tou¬
jours facile de bien discerner quelles pièces
appartiennent vraiment à l’épaule, quelles
au sternum, et quelles autres aux côtes.
Les Ophidiens proprement dits, qui man¬
quent de membres, sont aussi dépourvus
d’épaule et de sternum.
L 'épaule et le sternum des Crocodiles ,
ainsi que des Caméléons, sont établis sur un
plan assez simple, et se laissant également
bien comparer à ceux des Mammifères acli-
diens. Grew avait dit que les Crocodiles ont
deux omoplates, ce qui n’est pas ; seulement,
leur omoplate et un os presque de même
forme aboutissant au sternum, concourent,
par leur extrémité humérale , à former la
cavité glénoïde. Il n’y a pas de véritable
clavicule. L’os coracoïdien est articulé par
un ligament avec l’omoplate , au point
même où l’un et l’autre concourent à for¬
mer la cavité glénoïde , et comme cet os va
au sternum, il a été pris longtemps pour la
clavicule. Cuvier a lui-même professé cette
REP
REP
25
opinion , et bien qu’il la critique, dans sa
description de l’épaule du Crocodile insérée
dans la deuxième édition de ses Ossements
fossiles, lui-même l'appelle encore clavicule
par inadvertance (1). Le sternum du Croco¬
dile est fort simple aussi. Il n’a d’osseux
que son axe ou manubrium , qui est aplati
et prolongé en avant sous le cou; le reste
forme une plaque cartilagineuse subrhom-
boïdaie donnant insertion, par son bord an-
téro-laléral, auxcoracoïdiens, bilatéralement
à deux paires de côtes, et plus bas, sur les
côtés d’un prolongement qu’on pourrait
comparer au xyphoïde, à des côtes au nom¬
bre de trois paires, après lesquelles viennent
les fausses côtes.
Chez les Caméléons, le sternum est égale¬
ment peu considérable. Sa partie antérieure
ou le bouclier ne donne insertion qu’aux co-
racoïdiens.Son corps proprement dit est étroit
et en rapport avec cinq des paires de côtes
seulement. Le coracoïdien est court, subtra¬
pézoïdal ; il concourt, avec l’omoplate , à la
formation de la cavité cotyloïde. L’omoplate
est aplatie en languette mince, et surmontée
à son bord dorsal par une lame cartilagi¬
neuse ( sus - scapulaire , Cuvier; ad scapu-
lum , Dugès ; paleron, Straus)/comme chez
la plupart des Reptiles, les Crocodiles et les
Tortues exceptés.
La même région, chez les Lézards, les Mo-
nitors , les Iguanes, les Scinques et autres
Sauriens proprement dits, est beaucoup plus
compliquée; et si nous voulons lui trouver
un terme de comparaison dans* les autres
animaux vertébrés, c’est chez les Monotrêmes
(Ornithorhynque et Échidné ) qu’il faut le
prendre. On sait d’ailleurs que les Mono-
trêmes ont avec les Sauriens plusieurs au¬
tres analogies, et que certains auteurs ont
même proposé de les placer avec les Ovipares
plutôt qu’avec les Mammifères, quoique ce¬
pendant ce soient bien des animaux de
cette dernière classe.
Le sternum se compose , chez la majorité
des Sauriens, d’un plastron cartilagineux ou
sub-osseux plus ou moins prolongé, habi¬
tuellement rhomboïdal, et qui donne inser¬
tion à un nombre variable de côtes ou de
fausses côtes. Ce plastron du sternum peut
présenter àson centre un foramen bouché par
une simple membrane ( Phrynosome ) ; il en-
(i) Tome V, page loi, ligne 2.
T. XI.
voie en avant, comme chez les Crocodiles, un
manubrium osseux ( manubrium , Blainville ;
presternum, Dugès), grêle, mais qui se ler-
mineen flèche, enTouen croix, et représente,
suivant nous, l’os en Y des Monotrêmes,
que Cuvier appelle à tort la clavicule fur-
culaire. Les formes qu’affecte cet appendice
sont réellement curieuses, mais on ne les a
pas fait suffisamment connaître. Dans quel¬
ques genres il manque, ou bien il est si rac¬
courci qu’il est devenu, pour ainsi dire, mé¬
connaissable : c’est le cas du Phrynosome.
Sur l’extrémité antérieure de l’os en croix ou
du prosternum vient reposer un os grêle, in¬
séré par son autre extrémité sur l’omoplate,
et que Cuvier nomme la clavicule, mais sans
démontrer que ce soit bien l’analogue de
cette pièce chez les Mammifères. Cette pré¬
tendue clavicule manque aussi chez le Phry¬
nosome; dans quelques Scinques elle s’élargit,
se coude, et présente , dans sa moitié ster¬
nale , une sorte de trou obturateur : Dugès
l’appelle acromial. Les os qui concourent à
former la cavité cotyloïde sont, comme dans
les cas précédents, l’omoplate et l’os cora¬
coïde. L 'omoplate est formée de deux parties :
l’une osseuse, à laquelle appartient la por¬
tion articulaire ( huméral de Cuvier; scapu-
lum , Dugès; ancoral , Straus). Elle pré¬
sente quelquefois un petit appendice apo-
physaire à son bord antérieur; c’est sur
elle que prend naissance l’os furculaire.
Quant au coracoïde ou coracoïdien, il s’ar¬
ticule par symphyse avec l’omoplate à sa
partie glénoïdienne , concourt avec lui à
la formation de cette cavité , et fournit
ensuite à son bord sternal deux ou trois
branches courtes supportant un cartilage
qui passe sous l’os en croix , et va se
joindre au cartilage correspondant du cora¬
coïde opposé : c’est Vépicoracoïdien de Cu¬
vier et le toxoïde de M. Straus. La branche
inférieure du coracoïde est de beaucoup la
plus forte; elle s’articule par son bord, qui
est sécuriforme , avec le bord latéro-anté-
rieur du bouclier sternal. Ce coracoïde ré¬
pondrait à l’os nommé de même chez l,es
Monotrêmes , si celui-ci concourait comme
lui à la formation de la cavité glénoïde, ce
qui n’a pas lieu. Le coracoïde des Mono¬
trêmes répond plutôt à la partie cartilagi¬
neuse ossifiée du coracoïdien des Sauriens,
c’est-à-dire l’épicoracoïdien.
28 REP
Le Sheltopusik ou Pseudope, TOphisaure,
l’Orvet et les autres faux Serpents apparte¬
nant comme eux à l’ordre des Sauriens ,
ont une épaule e,t un sternum , quoiqu ils
soient apodes. Ces parties sont établies d’a¬
près le même plan général que celles, des
autres Sauriens. Elles sont une des nom¬
breuses preuves contre l’opinion, longtemps
acceptée, que ces animaux appartiendraient
à l’ordre des Ophidiens. L’épaule de l’Orvet,
figurée par Dugès , a le sus- scapulaire , l’o¬
moplate, l’acromial et le coracoïdien pourvu
de son cartilage ëpicoracoïdien. Toutefois le
sternum, d’après la figure qu’en donne
Dugès ( Batraciens , fig. 27), paraît constitué
par le seul post-sternum ou xyphoïde, dont
l’apparence a quelque analogie avec celui du
Pipa.
L’épaule et surtout le sternum des Chélo
mens sont d’une détermination plus difficile
encore. C’est à leur occasion qu’on a
écrit tant d’erreurs touchant le prétendu
renversement du squelette chez ces ani¬
maux.
« Les Chéloniens , dit M. Straus, sont
bien les plus singuliers de tous les Verté¬
brés, par une espèce de renversement que
leur corps a éprouvé et par lequel les qua¬
tre membres, au lieu d’être appliqués en
dehors de la cage formée par le thorax, sont
au contraire ramenés en dedans et avec eux
tous les autres organes , ordinairement ex¬
térieurs, à l’exception des téguments; en¬
core ceux-ci sont-ils très coriaces et étroite¬
ment serrés entre les os et les larges écailles
cornées confluentes qui revêtent leur corps
et uniquement propres à ces animaux.
Cette singulière disposition dans laquelle se
trouvent les Chéloniens, qui paraissent ap¬
partenir à une autre création que le reste
des êtres actuellement existants (1), con¬
stitue toutefois un fait heureux pour les
théories d’anatomie comparative, faisant
voir la possibilité que des organes puissent
être transportés d’un lieu dans une autre,
sans cesser d’être les analogues de ceux qui
se trouvent disposés suivant un autre ar¬
rangement constituant la règle générale. »
(i) Il est bon de noter ici que les Chéloniens fossiles
sont de toutes les formations reptilifères, et qu'on en trouve,
par conséquent , clans les terrains tertiaires aussi bien que
dans les terrains secondaires. Les espèces éteintes rentrent
toutes clans les familles qui représentent aujourd’hui cet
ordre de Reptiles à la surface du globe.
REP
D’autres auteurs ont appelé la Tortue un
animal retourné (1). Cuvier qui s’est lui-
même servi de cette expression , se montre
cependant assez conciliant dans ses Leçons
d’anatomie comparée , et ne rompt pas
aussi ouvertement que M. Straus avec le
principe des connexions. Voici comment il
s’exprime : « Dans l 'obligation singulière où
était la nature de mettre les os de l’épaule et
du bassin des Tortues au dedans du tronc et
d’y attacher leurs muscles, elle semble
s’êtrc efforcée cependant de s’écarter le
moins possible du plan sur lequel ces par¬
ties sont construites dans les Ovipares. »
Nous avons déjà tenté, dans l’article
chéloniens de ce Dictionnaire, la solution
de ce petit problème , et il nous semble
qu’on en a exagéré à plaisir les difficultés.
Nous ajouterons ici que l’enfoncement de
l’épaule dans la cage thoracique est bien
moins profond qu’on ne le c* oit, et qu’il est
facile de s’assurer de la vérité de cette as¬
sertion. Notons aussi que le prolongement
antérieur de la carapace, c’est-à-dire le der-
mato-squelette , vient recouvrir l’épaule, et
que celle-ci, l’omoplate du moins, est peut-
être plus antérieure chez les Tortues que
chez beaucoup d’autres animaux. Cette omo¬
plate des Tortues s’attache par une articu¬
lation mobile en avant de la première côte.
Quelques espèces ont entre l’omoplate et la
vertèbre une ou deux pièces osseuses. L’o¬
moplate, avant de concourir avec le coracoï¬
dien à la formation de la cavité glénoïde ,
donne une apophyse acromion presque aussi
longue qu’elle et qui va s’attacher au plas¬
tron. Le coracoïdien lui-même se dirige
horizontalement en arrière, et son extrémité
antihumérale est libre de toute articulation.
11 semble que l’absence évidente ici de la
nièce rhomboïdale du sternum des Sauriens
X
explique celte particularité, et l’on est con¬
duit alors à considérer le plastron des Tor¬
tues comme n’étant pas uniquement con¬
stitué par l’os sternum. Sans rappeler ici ce
que nous avons dit de cette portion impor¬
tante de la boîte osseuse à l’articlê chélo¬
niens (p. 461), nous ajouterons que sa
pièce médiane {l’ento- sternal de Geo(Troy)est
probabiementlevéritable sternum, et qu’elle
répond incontestablementau manubrium des
(r) Le prince Ch. Bonaparte définit, ainsi les Chéloniens :
Corpus reversum (!) ttrstcum.
HEP
R EL»
27
Sauriens ; que les épisternaux (Geoffroy) ou
les deux pièces latéro-antérieures semblent
bien être les analogues des branches laté¬
rales du manubrium (peut-être aussi les
acromiaux), et que les six autres pièces (hyo-
sternaux , hyposternaux et xyphosternaux
de Geoffroy), qui laissent un vide plus ou
moins considérable entre elles sur la ligne
médiane dans tous les jeunes Çhéloniens, et
qui ne se réunissent même à aucun âge chez
les Çhéloniens aquatiques , sont des pièces
d’un autre ordre, et qui restent à détermi¬
ner. On ne doit donc pas, dans notre opi¬
nion du moins, continuer à les regarder
comme signales , puisqu’elles sont bilaté¬
rales et qu’elles recouvrent les muscles
qui s’insèrent habituellement sur le ster¬
num et sur l’abdomen. Ainsi les Tortues ne
diffèrent des Crocodiles que par un plus
grand nombre de pièces au-dessus de la ré¬
gion vertébrale; pièces qui se joignent
aux côtes, mais d’une manière médiate seu¬
lement, puisqu’il existe entre elles et la fin
des côtes des encroûtements dermato-sque-
lettiques que l’on nomme marginales. L’os-
téologie des Simosauriens nous. donnera sans
doute, lorsqu’elle sera mieux connue, la clef
définitive de cette énigme ; il en sera de
même de l’ostéogénie des Çhéloniens. Peut-
être y verra-t-on un moyen terme entre les
six pièces pseudosternales des Tortues et les
côtes abdominales des Crocodiles ou des
Plésiosaures. Le sternum et l’épaule offraient
aussi quelques dispositions remarquables
chez les Reptiles enfouis dans Jes terrains
secondaires. 11 en est question aux articles
Plésiosaure, Ichthyosaure et Ptérodactyle de
ce Dictionnaire ; leurs variations dépendent
plutôt de la forme et des proportions que
de la composition elle-même, et ces varia¬
tions sont moins considérables que celles que
nous avons signalées entre le Caméléon et
la plupart des Sauriens. L Ichthyosaure est
plus semblable aux Reptiles ordinaires; le
Plésiosaure , au contraire , se rapproche da¬
vantage des Crocodiles par l absence d os
furculaire. Ses coracoïdiens avaient un
grand développement; ils se réunissaient
l’un à l’autre sous la ligne médiane et for¬
maient une sorte de plastron sous-pectoial.
Les Amphisbènes , les Batraciens sont les
seuls Reptiles dont il nous reste à parler
sous le rapport de l’épaule et du sternum.
Leur sternum lorsqu’il existe est toujours
plus ou moins rudimentaire. Dans les Anou¬
res il se compose: 1° d’un manubrium (le
prosternum ou épisternum de quelques au¬
teurs), en péd icelle élargi en avant sous la
forme d’une lamelle discoïde cartilagineuse ;
2° d’un cartilage intermédiaire aux pièces
inférieures de l’épaule et qui, dans le Pipa ,
est divisé sur la ligne médiane, et semble
représenter les épicoracoïdiens des Sauriens;
3° d’un post-sternum ou xyphoidien formé
d’une sternèbre en arrière de laquelle est
un cartilage assez semblable à celui de
l’épisternum. Chez le Pipa, qui manque d’é-
pislernum, le post-sternum consiste en une
grande plaque cartilagineuse, losangique,
transverse. Les Tritons et surtout les Sala¬
mandres , ainsi que tout le reste des Ba¬
traciens anoures , se font remarquer parce
que la simplicité de ces parties est plus
grande encore : il y a un xyphoïdien ou post¬
sternum cartilagineux , et immédiatement
au devant des os de l’épaule, un osselet en
chevron que Meckel attribue au sternum, et
qui paraît, en effet, répondre à l’os épister-
nal ; Dugès lui donne cependant le nom
d’urohyal ; M. Siebold l’appelle osselet thy¬
roïdien.
Chez les Anoures, l’épaule proprement dite
est composée: 1° d’une omoplate ayant son
surscapulaire ou adscapulum ; 2° du cora-
coïdien qui concourt avec l’omoplate à la
formation de la cavité glénoide et appuie
par son autre extrémité sur la ligne mé¬
diane où elle est séparée de son homologue
par une pièce cartilagineuse, étroite chez les
espèces ordinaires, mais plus développée et
double , ainsi que nous l’avons dit, chez le
Pipa; 3° d’un petit os, probablement épi-
physaire, entrant dans la formation de la
cavité glénoide , et que Dugès appelle pa-
raglénal ; 4° par un os dont l’extrémité
humérale concourt également à la forma¬
tion de la cavité glenoide : Cuvier le con¬
sidère comme la véritable fourchette ou
clavicule. Dugès le regarde comme l’acro¬
mial des Lézards dont Cuvier fait aussi une
clavicule. La véritable clavicule pour Dugès
est le cartilage intermédiaire à l’épisternum
et au post-sternum et scs branches sous -
acromiales, détermination qu’il paraît dif¬
ficile d’admettre.
37. Les appendices inférieurs des verte-
28
REP
REP
bres,qui forment chez les Mammifères une
cage osseuse entre la région dorsale ou le
sternum, pour loger le cœur, les gros vais¬
seaux et les poumons, et protéger la partie
supérieure de la cavité abdominale, les côtes,
en un mot, n’existent pas toujours chez les
Reptiles. Ces côtes, dont nous ne pouvions
parler qu’après avoir étudié le sternum,
manquent chez les Batraciens anoures , et
dans les espèces ordinaires de ce groupe
elles ne sont remplacées par rien ; toutefois
chez le Dactylèthre et le Pipa, c’est-à-dire
chez les Phrynaglosses , comme la respira¬
tion s’opère différemment, la deuxième et
la troisième vertèbre ont leurs apophyses
transverses fort longues, costiformes, diri¬
gées obliquement en arrière et terminées
comme les côtes par un appendice cartila¬
gineux. Nous en avons déjà parlé. Chez les
Urodèles il y a des côtes; elles sont plus
nombreuses chez les Tritons et les Sala¬
mandres, moins nombreuses chez les Bran-
chifères; celles des Salamandres sont plus
ou moins développées suivant les genres que
l’on étudie. Ce sont de petits appendices mo¬
biles articulés sur les apophyses transverses,
et l’on pourrait même leur nier le caractère
de véritables côtes; elles paraissent avoir
dans le genre Pleurodèle un développe¬
ment plus considérable que chez les autres.
M. Morren ( Mém . de l’Acad. de Bruxel¬
les , t. X ) donne au Crapaud accoucheur
des côtes comme celles des Tritons; ce sont
de simples épiphyses cartilagineuses de l’ex¬
trémité des apophyses transverses.
Les Ophidiens ont des côtes grandes, bien
osseuses et très nombreuses; mais ils man¬
quent de sternum, et leurs côtes sont libres
à la partie inférieure, aussi servent- elles à
la progression; il y en a depuis l’axis jus¬
qu’à l’anus.
Les Sauriens sont plus variés sous ce rap¬
port. Chez les Marbrés, les Anolis et les Ca¬
méléons surtout, les premières côtes vont
seules au sternum, et les suivantes, au lieu
de prendre la même disposition que les
fausses côtes des Mammifères , viennent se
joindre sous la ligne médiane sans inter¬
médiaire aucun , et elles fournissent ainsi
l’exemple le plus parfait de la disposition at¬
tribuée par la théorie du squelette à l’arc os¬
seux sous-vertébral que représentent les
côtes. Dans les Caméléons ce mode de con¬
formation se continue jusqu’au bassin. Les
Dragons, qui sont de petits Sauriens volants
de l’Inde, sont dans une condition pour ainsi
dire inverse: leurs cinq premières fausses
côtes divergent bilatéralement, au lieu de se
recourber pour se joindre à la partie infé¬
rieure; elles sous-tendent une membrane
étendue sur les flancs, et concourent avec elle
à donner à ces petits Lézards une sorte d'ailes
toutes différentes de celles des autres ani¬
maux, et qui n’auraient d’analogues que les
membranes des Écureuils et des Pbalangers
volan ts, si celles-ci étaien t de même soutenues
par les côtes, ce qui n’a pas lieu. Les Ser¬
pents Najas ont une mobilité d^ leurs pre¬
mières côtes plus grande que celle des au¬
tres et qui leur permet d'élargir considéra¬
blement cette partie de leur corps.
Les Phrynosomes ont des côtes ster¬
nales insérées à la partie postérieure du dis¬
que de ce nom et qui soutiennent l’abdo¬
men. C’est pour ainsi dire un faible rudi¬
ment de ce qui se voit chez les Crocodiles ,
dont le dessous de l’abdomen est protégé
par une série double de côtes placées en ar¬
rière du sternum entre lui elle bassin, et
n’ayant aucun rapport avec les vertèbres.
Les côtes thoraciques des Crocodiles mon¬
trent entre la partie vertébrale et le carti¬
lage de la côte , une pièce intermédiaire
qu’on ne voit pas chez les autres animaux.
M. Straus la compare à l’appendice costal des
Oiseaux; mais celui-ci est une simple pièce
épipbysaire insérée en arrière de la côte.
Enfin les Tortues complètent, sous ce rap¬
port , comme sous beaucoup d’autres, la
listes des singularités qui nous sont offertes
par les Reptiles. Leurs côtes sont plus ou
moins confondues avec le dermato-squelette
et elles ne vont pas jusqu’au plastron,
c’est à-dire jusqu’aux os qu’on a pris pour le
sternum ; elles sont renforcées et comme
doublées en dessus par une portion de ce
dermato-squelette, laquelle constitue la
plus grande partie de la carapace , et les
réunit entre elles après avoir envahi, par les
progrès de l’ossification , les espaces inter¬
costaux.
38. Nous avons vu plus hau| que l’omo¬
plate et le coracoïdien concouraient chez les
Reptiles, comme chez les Oiseaux, à former
la cavité glénoïde. L’os qui s’y insère, ou l'hu¬
mérus , est en général long, et de forme assez
REP
REP
29
analogue à celle de l’humérus des Mammifè¬
res. Comme chez eux aussi ses variations sont
en rapport avec le mode de station et de pro¬
gression. 11 était fort court dans les Plésio¬
saures et surtout dans les Ichthyosaures, dont
le genre de vie était analogue à celui des
Dauphins; celui des Tortues terrestres dif¬
fère à quelques égards de celui des Chélo-
nées, etc., mais nous ne saurions en signaler
toutes les formes ici. Une comparaison im¬
médiate peut seule les faire saisir dans bien
des cas, et c’est à elle, qu’il faut avoir re¬
cours lorsqu’on veut déterminer un humérus
ou un fragment d’humérus fossile. Il est
inutile d’ajouter qu’il manque chez les Ophi¬
diens, les Amphisbènes autres que leChirole
et les Cécilies, ainsi que les autres parties des
membres antérieurs, ce qui peut également
se dire des Sauriens les plus serpentiformes.
39. L 'avant-bras est en général composé
de deux os , le radius et le cubitus , et ces
deux os sont habituellement distincts dans
toute leur longueur. C’est ce qu’on remarque
chez les Chéloniens, Crocodiles, Sauriens et
Batraciens urodèles. L’un et l’autre concou¬
rent à l’articulation fémorale, et ils diffè¬
rent peu de forme entre eux et dans la
série des espèces. Le cubitus n’a que peu
ou pas de saillie olécranienne ; il est très
court ainsi que le radius dans les Énalio-
sauriens. Chez les Grenouilles et autres
Anoures, ces deux os ont la longueur ordi¬
naire, mais ils sont soudés en un seul os
dans toute leur étendue ( cubito-radius ou
antibrachial, Dugès).
Le Pipa porte comme les Chéiroptères un
petit sésamoïde rotuliforme dans le tendon
de son muscle triceps olécranien.
40. La main ou la partie terminale du
membre antérieur affecte dans sa composi¬
tion des dispositions assez variées suivant
que le membre est plus ou moins parfait. Les
os du carpe, les métacarpiens et les doigts
ainsi que leurs phalanges, n’ont de fixité ni
dans le nombre, ni dans la forme.
Le Caméléon est sans contredit le Reptile
qui est le plus singulièrement conformé
sous ce rapport. On sait que la main a
chez lui quelque ressemblance avec une
paire de tenailles , en même temps qu’avec
la patte des Perroquets. Les doigts y sont
disposés en deux paquets opposables et pro¬
pres à saisir les branches sur lesquelles
marche ce Reptile. U y a trois doigts au
faisceau interne et deux à l’externe. Les
Tortues de terre ont le poignet et les doigts
raccourcis et comme en moignon; les mêmes
parties, principalement les métacarpiens et
les phalan ges , s’allongent au contraire à
mesure qu’on passe de ces espèces à celles
dont la vie est plus aquatique, et les Chélo-
nées ont cet allongement plus remarquable
que les autres. Chez tous ces Chéloniens il
y a cinq doigts, au moins dans le squelette.
Le Caret et laCaouanne ont neuf os aucarpe,
deux à la première rangée et sous le cubi¬
tus , sept au contraire à la seconde; ces os
prennent une apparence discoïde qui rap¬
pelle celle qu’ils ont dans les Énaliosau-
riens. Chez ceux-ci la similitude des parties
est, pour ainsi dire, poussée à l’extrême ; le
radius et le cubitus, très courts, comme nous
l’avons dit, se distinguent déjà peu des os
du carpe, et ceux-ci diffèrent moins encore
de ceux qui constituent les phalanges ; c’est
l’exagération extrême d’une disposition que
l’on voit déjà en germe chez les Dauphins.
Le carpe et les phalanges forment une
vingtaine de rangées d’os discoïdes décrois¬
sants : la première rangée n’a que trois os,
la seconde en a quatre, d’autres qui suivent
en ont cinq ou même six, puis le nombre
diminue de nouveau et l’appareil forme ,
dans sou ensemble , une rame aplatie et de
forme elliptique. Le genre Iehthyosaure est
plus éloigné sous ce rapport de la disposition
propre aux Cétacés que celui des Plésio¬
saures, ce qui indique dans les animaux qui
le constituent un genre de vie plus .aqua-
tique encore. Chez les Crocodiles le carpe
est plus simple que dans les Sauriens. Il
est composé de deux os un peu allongés
qui ressemblent à un avant - bras en Rac¬
courci. L’un est en rapport avec le radius
et représente, d’après M. Straus , le sca¬
phoïde des Mammifères ; l’autre s’articule
avec le cubitus et répond , d’après le même
auteur, au pyramidal. Celui-ci supporte su¬
périeurement un pisiforme et inférieure¬
ment un autre os sur lequel portent en
grande partie les métacarpiens. Chez les Cro¬
codiles les doigts, eu comptant du premier
au cinquième, ont 2, 3, 4, 4 et 3 pha¬
langes.
Dans les Sauriens (Lézards, Monitors, etc.)
il y a neuf os au carpe, trois à la première
30 REP
rangée répondant aux trois premiers os du
Crocodile, cinq à la seconde rangée pour les
cinq métacarpiens, et entre le premier et le
second rang un os intermédiaire placé
comme celui de beaucoup de Quadrumanes.
M. Siraus le regarde comme le semi-lunaire.
Dans le Caméléon les autres os du carpe sont
groupés autour de celui-là et le cubitus vient
reposer sur lui ; leur nombre est le même
que chez les Sauriens , ceux de la seconde
rangée ont la forme de courts métacarpiens.
Dans les Caméléons le nombre des phalan¬
ges est ainsi réparti : 2 , 3 , 3 , 2 , 1. Chez
les autres Sauriens , on en compte le plus
souvent 2, 3, 4, 3, 4.
Dans le Pelobates cultripes et la plupart des
Anoures on peut retrouver au carpe, ainsi
que l’a faitDugès, les représentants de tous
les os du carpe humain.
La première rangée comprend quatre os:
le pyramidal, articulé avec la portion cubi¬
tale de l’avant-bras; le semi-lunaire, arti¬
culé avec la partie radiale; le scaphoïde ,
placé en dehors et en «avant du précédent;
et le pisiforme, qui est un gros sésamoïde
situé au centre de la face palmaire du carpe.
La deuxième rangée est aussi de quatre
os : un os crochu , fort grand ; un grand
os ou capitatum médiocre; un trapézoïde
plus petit encore, et un trapèze du même
volume que son voisin. Plus en dedans est
un osselet un peu plus volumineux articulé
avec le trapèze , mais un peu enfoncé
entre un des métacarpiens et le scaphoïde;
c’est le métacarpien du pouce , sur lequel
est portée librement la phalange qui re¬
présente ce doigt. Les doigts de la Gre¬
nouille ont 1, 2, 2, 3, 3 phalanges.
Cuvier ne comptait que six os au carpe des
Anoures; M. Straus n’en compte pas da¬
vantage.
Les os du carpe des Salamandres sont au
nombre de sept, suivant Dugès, et ainsi dis¬
posés : on peut également en compter deux
ou trois rangées à cause de Los intermé¬
diaire, ou bien six os autour de celui-ci. Dugès
nomme cet os pisiforme , on ne sait trop
pourquoi. Les autres sont : un scapoïde tou¬
chant au radius ; un semi-lunaire réuni au
pyramidal et en rapport avec le cubitus et
le radius ; un trapèze sans pouce ni méta¬
carpien; un trapézoïde portant les deux
premiers doigts ; un grand os et un cunéi-
REP
forme. Les phalanges sont ainsi qu’il suit :
0, 2, 2 , 3, 2.
Une des conformations de pattes anté¬
rieures les plus singulières de toute la série
des Reptiles était, sans contredit, celle du
Ptérodactyle , cette sorte de Reptile chauve-
souris de l’époque jurassique. Nous y re¬
viendrons plus loin. Passons maintenant aux
membres postérieurs.
41. Chez les Sauriens, par lesquels nous
commencerons , les trois os du bassin con¬
courant à former la cavité cotyloïde, il y a
une symphyse pubienne et une symphyse
ischiatique réunies l’une à l’autre par un car¬
tilage intersymphysaire en arrière duquel
peut exister un prolongement osseux ou car¬
tilagineux également médian, et qui repré¬
sente au bassin la fonction du sternum à
l’épaule. Cette pièce a reçu de Cocteau le nom
d’os cloacal. On l’a trouvé dans des Sein -
ques, dans le genre des Potychrus, dans ce¬
lui des Varans, dans lePhrynosome de Har-
lan, etc. Dans cette espèce, il forme une tige
directe, aplatie, de longueur égale au diamè¬
tre antéro-postérieur du bassin, et terminée
par une sorte d’épiphyse ligamenteuse spatu-
liforrne.Son usage, disentMM. Spring etLa-
côrdaire, est de soutenir la lèvre inférieure
du cloaque, entre les deux lames de laquelle
il est logé. 11 sert en même temps à ouvrir
et à fermer le cloaque , en abaissant et en
relevant la lèvre de ce dernier. A cet effet,
il donne attache de chaque côté à deux con¬
ciles de muscles obliques qui sont fixés, d’au¬
tre part, au bord postérieur des ischions ;
ces muscles remplissent tout le repli cutané
dans lequel l’os est logé. On conçoit sans
peine que, lorsque leur couche inférieure se
contracte, cet os doit nécessairement s’abais¬
ser et ouvrir le cloaque, tandis que l’effet
opposé a lieu quand c’est la couche supé¬
rieure qui est en contraction.
L’ilium du Caméléon porte à son point
d’articulation avec la colonne vertébrale une
pièce cartilagineuse analogue au surscapu¬
laire.
Les Orvets et les Sheltopusicks ont pour
tout bassin un petit iléon suspendu aux ver¬
tèbres.
Chez les Batraciens anoures, le bassin est
bien singulier. Articulé avec une seule ver¬
tèbre, celle dont les apophyses transverses
sont plus ou moins sécuriformes et qui pré-
REP
REP
cède le coccyx , il se compose d’une longue
branche osseuse qui, réunie à celle du côté
opposé par une symphyse tou t-à- fait posté¬
rieure, ressemble assez bien à une paire de
pincettes. Les branches en sont formées par
l’iléon qui va se joindre au pubis et à l’ischion
fort courts et qui , réunis à lui , complètent
la cavité cotyloïde pour laquelle Dugès ad¬
met, en outre, un paracotyléal ( colyloidïen ,
Straus). Les Salamandres ont au bassin un
ilium suspendu à l’appendice costiforme de
la première vertèbre sacrée, dirigé en bas et
supportant une plaque osseuse qui répond à
la fois, suivant Dugès, à l’ischion et au
pubis. Un petit trou situé vers la partie
antérieure de cette pièce , et une portion
cartilagineuse vers l’angle antérieur et ex¬
terne, sont pour lui les preuves de la du¬
plicité des éléments de la pièce en question.
En avant de la symphyse et sur la ligne
médiane est un cartilage en Y que Meckel
a regardé comme une dépendance du ster¬
num ; Dugès l’appelle un os marsupial pres¬
que double ; M. Laurent, qui le considère
aussi comme analogue de l’os marsupial ,
l’appelle os prépubien. C’est une pièce du
même genre, mais non pas la même que
l’os post-ischiatique dont nous avons parlé à
propos des Sauriens.
Le bassin des Chéloniens est formé, com¬
me celui des Mammifères, par trois paires
d'os : ischion, pubis et iléon. Dans la majo¬
rité de ces animaux, tout le bassin est mo¬
bile sur la colonne vertébrale à laquelle il
tient par une articulation capsulaire. Les
ischions se réunissent l’un à l’autre par sym¬
physe à la partie inférieure et forment le
détroit postérieur du bassin, comme le fait
le pubis chez les Mammifères, les organes
génito-urinaires et le rectum passant au-
dessus d’eux. Par suite de cette disposition,
les pubis sont rejetés en avant ; ils ont un
volume plus considérable que celui des
ischions, et ils se réunissent, comme eux ,
par une symphyse ; l’intervalle ischio-pubien
est simple et circulaire chez certaines Tor¬
tues; double, au contraire, chez d’autres,
quand la symphyse pubienne se prolonge en
arrière à la rencontre de la symphyse ischia-
tique et se joint à elle. Le pubis de quelques
Tortues -et même leur ischion s’attachent à
la partie postérieure du plastron. Dans la
Matamata et dans le Testudo scabra , chez
Q J
O l
lesquels celte disposition a lieu, les iléons
ne sont pas mobiles, mais fortement arti¬
culés avec la dernière paire de côtes ; l’iléon,
l’ischion et le pubis des Chéloniens com¬
mencent également à former la cavité coty¬
loïde ou coxo-fémorale.
Le bassin des Crocodiles est assez simple.
Les Enaliosauriens avaient des pieds en
arrière aussi bien qu’en avant au lieu d’être
dipodes , comme nos Cétacés actuels. Leurs
pieds de derrière semblent moulés sur les
antérieurs, et la distinction entre les pieds
des uns et des autres est souvent fort difficile.
Le genre Neuslosaurus , qui comprend une
grande espèce de Sauriens trouvée fossile
dans le midi de la France ( à Gigondas , dans
le département de Vaucluse) , paraît à l’ha¬
bile naturaliste qui l’a décrit avoir eu les
pieds de devant semblables à ceux des Éna-
liosaures , et les postérieurs , au contraire,
établis d’après un type analogue à celui des
Crocodiliens : particularité singulière, et
qui contredirait ce que l’on sait de la simi¬
litude de plus en plus évidente des mem¬
bres chez les Vertébrés inférieurs. Nous
avons cru voir sur la belle pièce que M. E.
Raspail a décrite avec tant de soin , et qu’il
a déposée au Musée d’Avignon, que les pat¬
tes antérieures étaient, comme les posté¬
rieures, assez analogues à celles des Croco¬
diles, mais qu’elles se rapprochaient aussi de
celles des Chélonées par l’aplatissement des
os du carpe. Cette disposition concorderait
bien avec le genre de vie entièrement péla-
gien de ce curieux Reptile. C’est d’ailleurs
un point sur lequel M. E. Raspail se pro¬
pose de publier de nouveaux renseigne¬
ments.
42. Passons rapidement sur le fémur , dont
les formes offrent bien quelques particula¬
rités etqui ressemble beaucoup à l’humérus
dans quelques groupes. La rotule n’existe
pas toujours ; ainsi elle manque , par
exemple, aux Ratraciens anoures, d’autres
fois elle est soudée au tibia (Tritons).
43. Le tibia et le péroné ou les os de la
jambe sont distincts l’un de l’autre, sauf
dans les Anoures , et ne diffèrent pas en
grosseur entre eux, comme chez les Mammi¬
fères et les Oiseaux. Dans les Anoures , ils
sont soudés dans toute leur longueur l’un
à l’autre (os crural, Dugès).
44. Le pied offre plus de diversités. On
32
REP
remarquera cependant qu’il ressemble le
plus souvent à la main d’une manière évi¬
dente, Souvent cependant ses doigts sont
plus longs et il n’en a que quatre apparents.
Le pied de derrière du Caméléon est en
pince, comme celui de devant, mais avec
cette différence qu’il a deux doigts au fais¬
ceau interne au lieu de trois, et deux seule¬
ment à l’externe.
Le tarse des Tortues a six os : deux au
premier rang (astragale et calcanéum), et.
quatre au second. Leur forme et celle du
reste de la patte varie suivant le genre de lo¬
comotion. Les Crocodiles ont le tarse court
et de cinq os seulement, ce qui est aussi le
nombre habituel aux Sauriens ; tandis que
les Tritons ont huit os tous aplatis et à peu
près de même grandeur. Dugès admet chez
ces derniers : l’astragale partagé en deux
osselets, le calcanéum, le scaphoïde, le cu¬
boïde et trois cunéiformes. Les doigts ont
2, 2, 3, 3 et 2 phalanges. D’après M. Lau-
rillard , le tarse paraît être cartilagineux à
tous les âges chez la Salamandre terrestre,
le Ménopome et le Ménobranche. La grande
Salamandre du Japon est aussi dans ce cas,
aussi bien pour ses os du tarse que pour
ceux du carpe.
Chez les Anoures, la disposition de ces
parties est assez curieuse. Les deux premiers
os du tarse (astragale et calcanéum) sont al¬
longés et forment une sorte de jambe se¬
condaire. Aussi quelques auteurs ont-ils
voulu, mais à tort, y reconnaître le véritable
tibia et le véritable péroné de ces Reptiles.
Ces os sont plus longs et plus grêles dans les
Grenouilles et les Rainettes que dans les es¬
pèces lourdes ou coureuses, comme les Cra¬
pauds. Après eux vient une partie raccourcie
du tarse dont Dugès donne la déter¬
mination suivante : scaphoïde , cuboïde et
les trois cunéiformes, en tout cinq osselets
ou cartilages. Le premier et le second cu¬
néiforme supportent , dans les Pelobates et
dans d’autres, un ergot plus ou moins déve¬
loppé. En outre, il existe sous le calcanéum,
à sa jonction avec le quatrième métatarsien,
un petit sésamoïde osseux chez le Pipa, car¬
tilagineux chez beaucoup d’autres. Le Pipa
présente aussi, dans le tendon des jumeaux,
avant l’élargissement, de ce muscle en apo¬
névrose plantaire, une sorte de rotule posté¬
rieure du coude-pied.
45. Les Ophidiens manquent de bassin
comme d’épaule , de sternum et de membre
antérieur; certains d’entre eux portent néan¬
moins auprès de l’anus des appendices en
crochets que l’on a considérés comme des
rudiments de pattes postérieures. Les Py¬
thons et les Boas , les Eryx et les Tortrix
sont particulièrement dans ce cas. Ces ves ¬
tiges de membres , si toutefois ils méritent
bien ce nom , apparaissent extérieurement
comme les ergots. C’est Russel qui le pre¬
mier en a reconnu la présence sur plusieurs
espèces; mais il ne les a pas examinés ana¬
tomiquement. Daudin et Oppel les ont
ensuite mentionnés en admettant leur
présence ou leur absence comme carac¬
tères génériques. Schneider , plus récem**
ment M. Mayer, et dernièremënt MM. Du-
méril et Bibron , en ont décrit la confor¬
mation.
« Dans le genre Boa , l’ergot , disent ces
derniers naturalistes, est un ongle de corne
véritable, servant de gaîne à un petit os
onguéal un peu courbé et articulé sur un
autre os qui reste toujours caché sous la
peau : ce dernier est considéré comme un
os du métatarse. Il est recourbé et porte une
apophyse qui donne attache à un muscle.
Cet os intermédiaire est aussi mobile sur
un troisième beaucoup plus grêle, mais aussi
beaucoup plus long. Au point de jonction
avec le métatarsien , on voit une sorte d’é¬
piphyse avec deux appendices, que l’auteur
regarde comme des espèces de tarses. Il y a
autour de cet appareil très mobile cinq fais¬
ceaux de fibres charnues.
» Ces muscles ont pourusagede déterminer
des mouvements divers. Le plus long fais¬
ceau , qui est destiné à étendre le pied, tire
l’os du métatarse en avant, et porte l’ongle
en dehors ; un second plus court paraît avoir
la même fonction; le faisceau le plus gros,
le plus épais, est le fléchisseur, qui ramène
l’ergot en dedans vers le cloaque; enfin il y
a un adducteur et un abducteur qui meu¬
vent la région du tarse, l’un en dedans,
l’autre en dehors ; telle est la structure dans
les Boas. Dans les autres genres, l’auteur
n’a fait qu’indiquer la présence de ces ergots :
1° dans YEryx jaculus, d’après Oppel;
2° dans le genre Pylhon , d’après Daudin et
Cuvier ; mais il ne les a pas disséqués. 11 en
est de même pour YEryx Johnii , type du
REP
REP
33
genre Clolhonie de Daudin, et pour les Tor- i des ossifications du derme, et les Batraciens
trix ou Rouleaux d’Oppel. qui en sont pourvus ont ainsi un commen-
» L’époque à laquelle apparaissent extë- cernent de carapace. Certains Cératophrys
rieurernent ces appendices calcariformes des sont dans le même cas : « J’ai aussi examiné
Pylhoniens semble varier suivant les especes; avec M. G. Bibron, dit Cocteau, sans toute-
car nous les avons vus être déjà fort déve- fois les disséquer, d’autres Cératophrys à
loppés chez de très jeunes Boæides (1), tan- vestige de carapace dorsale osseuse, dans la
dis que des individus beaucoup plus âgés, collection du Muséum , tels qu’un individu
appartenant à des espèces qui dépendaient, du Cératophrys varia Cuvier (C. clorsata
les unes de la même tribu , les autres de P. Maxim.), qui avait sept à huit pouces de
celle des Pylhonides , n’en offraient pas la longueur, et d’autres Cératophrys de taille
plus légère trace. » presque aussi considérable, parmi lesquels
Le Trogonophis, qui est un genre d’Am- se trouvent le Cératophrys clypeata de Cu-
phisbènes, nous a montré des rudiments de vier, et une espèce énorme provenant ,
membres postérieurs également costiformes, comme les précédentes, de l’Amérique méri-
et sans trace de bassin. dionale. Aucun de ces Batraciens, certaine-
46. Le dermato- squelette, c’est-à-dire l’os- ment adultes, n’offre de carapace analo-
sification de la peau, acquiert, chez les Ché- gue à celle des individus de cette notice (1);
Ioniens , et en particulier chez IesChéloniens tous présentent de petites pièces osseuses
terrestres, son maximum de développement, minces, en plus ou moins grand nombre,
et, par sa jonction avec les côtes et le ster- disposées symétriquement sur le rachis à une
num, il constituela carapacedeces animaux. certaine distance les unes des autres , sans
C’est plus évidemment au dermato-sque- disposition à converger entre elles pour for-
lette qu’appartiennent les plaques irrégu- nier un tout solide comparable à la grande
lièrement polygonales, et semblables à celles pièce dorsale de nos Batraciens. » Wagler
des Coffres, qui soutiennent la carapace des avait donné le nom d 'Hemiphractus à dea
Sphargis. ! Cératophrys présentant celte particularité.
Nous avons déjà dit que les Crocodiles ont Ces Hemiphractus et les autres signalés par
à la peau des plaques squamiformes sou- Cocteau sont sans doute de la même espèce,
tenues par des noyaux osseux , et qui leur et MM. Duméril et Bibron parlent de ces
servent de cuirasse. On trouve enfouies dans derniers sous le nom de Cératophrys dor-
le calcaire de Caen des carapaces fossiles sata, « qui présente, disent ils , une sorte
de Crocodiles bien plus complètes que celles de bouclier dorsal formé par la réunion de
de nos espèces vivantes. plusieurs lames osseuses qui se développent
Un exemple bien remarquable d’ossifica- dans l’épaisseur de la peau, lames qui sont
lion de la peau nous est fourni'par l’ordre conséquemment tout à fait indépendantes
des Anoures, outre les ossifications crânien- des pièces du squelette qui se trouvent au¬
nes des Pélobates et de quelques Cératophrys dessous d’elles. »
que nous avons déjà indiquées: nous vou- 47. La forme extérieure et celle du tégu-
lons parler du commencement de carapace ment qui lui sert de limite traduisent les
dorsale du Brachycéphale (Bufo ephippiym). principales dispositions organiques établies
Ainsi que Th. Cocteau l’a fait connaître avec en vue de la locomotion.. Les muscles qui met-
soin, les deux premières vertèbres de ceBa- tent en mouvement les diverses parties du
tracien sont recouvertes ici par une petite squelette chez les Reptiles n’ont encore été
plaque osseuse, et les six suivantes en sup- décrits avec tout le soin nécessaire que dans
portent une plus grande, unique, à peu près un Pe,R nombre d’espèces. Bojanus a fait
rectangulaire, et dépassant bilatéralement connaître ceux de la Tortue d’eau douce;
leurs apophyses transverses, dont elles sont Dugès et M. Martin St-Ange ceux des Gre-
d’ailleurs séparées par les muscles. On a re- nouilles et des Salamandres; Meckel a parlé
gardé ces plaques clypéales comme formées de ceux du P'Pa-
par l’élargissement des apophyses épineuses On a aussi quelques notions sur ceux des
des vertèbres; mais ce sont évidemment (l) Le Bufo epkippium (genre Brachye.ephctlus ou Ephip-
(i) Dos Boas. 1 piftv ), qui est aussi de l’Amérique méridionale.
T. XI. 5
34
REP
REP
Lézards et des Serpents , mais ces notions
sont moins précises. Il serait heureux que
M. Straus publiât la Myologie de la Vipère ,
qu’il annonce dans quelques uns de ses
ouvrages comme entièrement terminée.
La disposition particulière du squelette
des Chéloniens entraîne un arrangement
également particulier de leurs muscles;
chez les Sauriens il y a plus d’analogie avec
les Mammifères , et chez les Serpents l’ab¬
sence des membres réduit les muscles à
ceux que l’on nomme chez les autres ani¬
maux les muscles propres du tronc. La
myologie, chez les derniers Batraciens, n’est
pas sans analogie avec celle des Poissons.
Les muscles des Reptiles ont , en géné ¬
ral, des fibres courtes, peu colorées et dispo¬
sées par faisceaux placés entre des cloisons
fibreuses ou adhérents au tissu de la peau.
Les Grenouilles et genres analogues font
exception sous ce rapport. Les muscles des
Reptiles conservent plus longtemps encore
leur irritabilité que ceux des Poissons.
MM. Duméril et Bibron rapportent que
des Crapauds , des Salamandres , des Tor¬
tues et des Serpents, privés de la tête,
dépouillés de leur peau depuis plusieurs
jours, et maintenus humides, manifestent
encore des mouvements pendant des se¬
maines entières; une Tortue terrestre, du
poids de 40 kilogrammes , morte depuis
plusieurs jours et dont le cou était tombé
dans cette sorte de flaccidité qui succède à
la raideur cadavérique, dont les yeux avaient
la cornée desséchée, manifestait aussi des
mouvements par la contraction et la rétrac¬
tion de ses membres toutes les fois qu’on
les stimulait, principalement en piquant
ceux de derrière. Mous avons aussi observé
plusieurs fois ce singulier phénomène, et
entre autres chez des Tortues dont nous
avions enlevé les viscères et la moelle épi¬
nière après avoir injecté depuis plusieurs
jours leur système vasculaire. Les mouve¬
ments de rétraction des jambes étaient aussi
évidents que dans les cas cités par les sa¬
vants auteurs de l 'Erpétologie générale. Il
semble que les Chéloniens et d’autres Rep¬
tiles meurent partiellement et en détail. La
queue des Lézards et celle des Orvets, qui
se détache si aisément du tronc, jouit pen¬
dant quelque temps encore après sa sépa¬
ration de contractions convulsives.
48. Les mouvements des Reptiles sont fort
divers: la marche, le saut, le grimper,
l’action de fouir, la nage et même le vol
sont également à leur usage; toutefois les
Reptiles marcheurs sont les plus nombreux,
et leurs allures ambiguës, quoique vives
dans beaucoup de circonstances, constituent
l’acte de ramper; elles leur ont valu le nom
de Reptiles. Les Serpents progressent par
les ondulations bilatérales de leur corps sur
le sol; le redressement de leurs écailles in¬
férieures leur donne, dans la plupart des
cas, un point d’appui fort utile. C’est au
contraire par des ondulations inféro supé-
rieures que les Serpents réussissent à nager.
La queue des têtards et des Urodèles aqua¬
tiques est comprimée, longue, et constitue
une rame puissante. Les pattes de ces ani¬
maux les aident au contraire fort peu, et ils
ne s’en servent que pour la marche. Cepen¬
dant, chez une espèce de Triton propre à
nos pays (Triton palmip es) , celles de der¬
rière ont une palmature interdigitale; plus
les Anoures , les Tortues et les Crocodiles
sont nageurs, plus aussi leurs doigts ont ces
membranes développées. Enfin , les pattes
des Chéloniens marins sont transformées en
véritables rames dont la forme rappelle celle
des Cétacés. Les poumons des Reptiles na¬
geurs leur rendent le même service qu’aux
Poissons la vessie natatoire. Une aptitude
plus grande encore pour la vie aquatique
distinguait la plupart des Reptiles marins
des temps secondaires, et beaucoup de ces
animaux habitaient la haute mer ; chez les
Plésiosaures et les Ichthyosaures , la mo¬
dification des diverses parties squelettiques
des membres était bien plus profonde en¬
core que chez les Chélonées, et celui-ci
constituait une rame parfaite. Les Reptiles
marins avaient, comme nos Tortues marines
actuelles, des membres antérieurs et posté¬
rieurs , tandis que les antérieurs seuls
existent chez nos Cétacés.
Les Dragons sont les seuls Reptiles doués
de la propriété devoîer, encore sont-ils pour¬
vus de parachutes plutôt que de véritables
ailes. On suppose que les Ptérodactyles,
Reptiles fossiles qu’on a trouvés en Angle¬
terre et en Allemagne, jouissaient de la
même propriété, et que leur long doigt
externe des membres antérieurs sous-tendait
une membrane pleurale semblable à celle
REP
35
REP
des Chauves-souris ou des Écureuils volants.
La queue courte , le corps raccourci et quel¬
ques autres particularités de ces Reptiles
semblent en rapport avec ceLte disposition
pour le vol. Le doigt externe des membres
antérieurs des Ptérodactyles avait quatre
phalanges, sans compter le métacarpe, et ces
phalanges formaient une tige aussi longue
que l’animal lui- même et que soutenait sans
doute une membrane alaire. Ce n’est cepen¬
dant pas l’opinion deWagler. Il a donné une
figure restaurée du Ptérodactyle dans laquelle
ce Reptile porte par son long doigt une na¬
geoire comparable à celle des Chélonées ,
mais plus étroite et plus longue.
IL De la reproduction et du mode de
développement .
La fonction de la reproduction conserve
chez tous les Reptiles une importance consi¬
dérable , et domine , pour ainsi dire, toutes
les autres par le rôle important qu’elle rem¬
plit dans la physiologie de ces animaux. Les
Crapauds recherchent et étreignent la fe¬
melle même après avoir été mutilés ; les
Tortues de mer, les Serpents et surtout les
Batraciens produisent un nombre considé¬
rable de petits, et la multiplication de ces
derniers est réellement prodigieuse dans la
plupart des cas; mais si leurs œufs et leurs
têtards sont innombrables, les animaux car¬
nivores et même les circonstances physiques
en détruisent en peu de temps une grande
quantité.
La facilité avec laquelle on -suit les di¬
verses phases de la fécondation et du déve¬
loppement de l’œuf ou de l’embryon , chez
les Reptiles, ont attiré d’une manière toute
spéciale sur ces animaux, et principalement
sur les Batraciens, l’attention des physio¬
logistes.
49 . Les organes copulateurs mâles des Rep-
tiles sont établis d’après trois types bien
différents: nuis dans leur partie copulatrice
chez les Reptiles nus, ils sont doubles chez
les Sauriens, les Ophidiens et les Amphis-
bènes; simples au contraire chez les Ché-
loniens et les Crocodiles. C’est par la
description de éfes derniers que nous com¬
mencerons.
Le pénis des Tortues et des Crocodiles,
qui est caché, comme celui de tous les Rep¬
tiles, ressemble beaucoup à celui des Oi¬
seaux , et particulièrement à celui des
Coureurs ou Brévipennes. Il est long, sub¬
cylindrique, terminé en pointe et marqué
en dessous , dans toute sa longueur, par un
sillon plus ou moins profond , qui fait l’of-
Cce de sperrniducte ; les muscles propres de
cet organe et ses corps caverneux n’offrent
rien de particulier. Chez les Chéloniens et
les Crocodiles la verge est dans le cloaque
et elle ne sort que pendant l’érection ; l’ori¬
fice unique des cloaques est ovalaire ou ar¬
rondi chez ces Reptiles. Il est transversal
dans le reste des Reptiles écailleux, auxquels
la disposition double de leur verge a fait
donner, par M. de Blainville, le nom de
Bispéniens, c’est-à-dire, animaux à double
pénis. En effet, leur verge est toujours plus
ou moins séparée en deux, et elle sort de
chaque côté du cloaque comme un double
tube qui se désinvagine en doigt de gant
lors de l’érection et dont la surfaee qui de¬
vient alors extérieure est le plus souvent
garnie de papilles cornées. Le sperme s’é-.
coule séparément et par jet de chaque
verge. C’est sous la base de la queue, en ar¬
rière du cloaque, que ce double pénis se ré¬
tracte.
Les Batraciens n’ont pas de copulation
véritable. Bien qu’ils puissent, dans certains
cas, féconder à l’intérieur les œufs de leurs
femelles (1) , ils manquent constamment de
l’organe excitateur mâle, c’est-à-dire , de la
verge. Les Cécilies ont été décrites comme
ne différant pas sous ce rapport des autres
Batraciens ; M. Duvernoy dit cependant
leur avoir reconnu une véritable verge;
voici en quels termes il en parle :
« Dans une préparation de viscères de
Cécilie,nous avons cru reconnaître une
verge en fourreau , retirée dans l’abdomen
et se déroulant au dehors à la manière de
celle des Ophidiens. Cette verge unique
était grêle, longue, et avait son embouchure
dans le cloaque du côté droit , et nous
n’avons pas retrouvé , dans un Siphonops
(i) C’est à tort que M. Straus dit , dans son Anatomie
comparative: « Chez les Batraciens, les testicules se com-
» posent d’un amas de petites granulations; ces animaux
» n’ont pas de verges du tout, et il n’y a pas, en effet', chez
» eux, de véritable accouplement, le mâle fécondant les œufs
» au sortir du corps de la femelle. » Les Salamandres ter¬
restres sont ovovivipares et la Céciliede Cayenne est dans le
même cas; les œufs des Tritons sont fécondés avant la
ponte.
REP
REP
m
annulaikus, ce long tube grêle aboutissant
dans le vestibule. Mais celui-ci , beaucoup
plus long que celui de la femelle, renferme
de singuliers organes, qui doivent servir à
la copulation, si tant est que les parois
de ce vestibule peuvent se dérouler en
dehors. »
Le même anatomiste accorde aussi une
verge aux Tritons , et il ajoute qu’il n’y a
de semblables organes parmi les Reptiles
que chez les mâles des Anoures. Cette verge
des Tritons diffère beaucoup de celle des
Cécilies: elle est située dans la partie infé¬
rieure du cloaque; c’est un corps cylindri¬
que adhérent par sa première partie à la
paroi supérieure du cloaque, et libre dans sa
seconde moitié, qui est élargie au sommet
comme un champignon ; cet organe manque
à la Salamandre terrestre.
50. Tous les Reptiles ont deux testicules
distincts, lesquels sont toujours placés dans
la cavité abdominale, auprès des reins, et
ne s’en éloignent à aucun âge. Ceux des
Reptiles écailleux se ressemblent beaucoup
entre eux ainsi qu’à ceux des Oiseaux , et
leur canal déférent est pelotonné en forme
d’épididyme. Les Cécilies ont les testicules
étroits et longs. Chez les Anoures ils sont
ovalaires, divisés en lobes qui reçoivent cha¬
cun un arc vasculaire. Ils ont une partie
corticale et une partie centrale , laquelle
est formée de canaux repliés qui paraissent
prendre naissance aux capsules corticales
et se continuent par les canaux sémînifères.
M. Duvernoy (1) aétudié dernièrement avec
soin ceux des Tritons.
Le Protée a des testicules à peu près cy¬
lindriques et composés en partie de petits
canaux flexueux serpentant suivant le sens
transversal du testicule.
51. Le fluide séminal a été examiné dans
un assez grand nombre d’espèces; les zoos¬
permes qu’il présente ont des formes un peu
différentes dans plusieurs groupes ; mais
ceux des Tritons sont tout-à-fait particuliers:
aussi ont-ils fixé l’attention de plusieurs ob¬
servateurs, MM. Dujardin, Amici, Pouchet,
Duvernoy, Panizza, etc., depuis que M. Sie-
bold a publié les observations qu’il a faites
à leur égard. Quelle que soit la nature delà
particularité qui les distingue , un fil spiral
enroulant le Spermatozoïde lui-même, ou,
(i) 4nn. sc. tînt.
ce qui nous paraît plus probable, une crête
longeant le corps de celui-ci, ces produits
animés du testicule des Tritons n’en sont
pas moins fort curieux à examiner, si l’on
dispose d’un moyen de grossissement consi¬
dérable. La même forme se remarque chez
les zoospermes de la Salamandre. Chez les
Grenouilles et les Crapauds, les mêmes cor¬
puscules sont naviculaires allongés, ou plu¬
tôt en alêne courbe de cordonnier (M. Du¬
jardin). Chez les Chéloniens , ils ont en
avant de la queue un corps ovale ou rond
et aplati, ce qui les fait ressembler à ceux
des Mammifères; ils sont allongés et cylin¬
driques chez les Sauriens et les Ophidiens,
et rappellent davantage ceux des Oiseaux.
D’après M. Dujardin , les Spermatozoïdes
de Couleuvres à collier sont longs de 0,135
de millimètre.
52. Toutes les fois qu’il y a un épididyme
entre les canaux séminifères et le canal dé¬
férent, ce qui est principalement caracté¬
ristique des Reptiles écailleux, le canal dé¬
férent en est la continuation immédiate.
Celui de chaque testicule se rend directe¬
ment, dans les Ophidiens et les Sauriens,
à la verge correspondante. Lorsqu’il n’y a
qu’une verge, tous deux débouchent dans
sa rainure dorsale. Chez les Batraciens ,
l’uretère et le canal déférent ne forment
qu’un seul et même tube dans la plus grande
partie du trajet que doivent parcourir le
sperme et l’urine, et les deux canaux urétro-
déférents débouchent dans le cloaque, sans
que celui de droite se réunisse à celui du
côté opposé.
53. Les femelles des Tortues et des Croco¬
diles ont seules un clitoris, qui est fort sem¬
blable au pénis unique des mâles, appointi
comme lui , et sillonné de même en dessus,
mais de plus petite dimension. Cet organe
manque chez les femelles des Reptiles ap¬
partenant aux autres ordres.
Tous ont deux oviductes plus ou moins
longs, intestiniformes , ayant plus d’épais¬
seur et d’une nature plus crypteuse du
côté du cloaque dans lequel ils débouchent
séparément; plus membraneux, plus étroits,
au contraire, du côté de l’o'vaire, au devant
duquel ils s’épanouissent en pavillon ou
trompe de Faliope. Aucun Reptile ne pré¬
sente de traces d’utérus, pas même ceux
qui produisent des petits vivants; et ce que
HEP
REP
37
l’on a nommé ainsi chez les Grenouilles est
une simple dilatation de chaque oviducte
avant son versement dans le cloaque. Les
oviductes des Chéloniens et ceux des Anou¬
res ont une longueur considérable.
Les Reptiles ont, comme nous venons de
le voir, deux oviductes, tandis que chez les
Oiseaux un seul de ces organes est déve¬
loppé ; ils ont aussi les deux ovaires dis¬
tincts.
54. Les œufs qui s’y forment sont diffé¬
remment fécondés, suivant les différents
groupes, et leur mode de développement est
aussi très divers. Il y a intromission de la
verge simple ou double chez tous les ani¬
maux écailleux qui sont pourvus de cet or¬
gane. Cbez les Reptiles nus du groupe des
Urodèles , la fécondation est également inté¬
rieure, quoique le mâle manque de l’organe
destiné à porter le fluide fécondant jusque
dans le corps de la femelle ou n’en ait qu’un
rudiment. C’est à la suite d’un simple
rapprochement, et souvent transporté par
l’eau, comme le pollen de certaines plantes
l’est par l’air , que le sperme de ces Reptiles
arrive des organes mâles à ceux de la fe¬
melle. M. Rusconi , dans son joli travail
ayant pour titre : Amours clés Salamandres,
a décrit avec soin l'acte de la fécondation
chez les Tritons. D’après le même observa¬
teur , le même acte, chez les Salamandres
terrestres, s’accomplit sur la terre et non
dans l’eau.
Les expériences ingénieuses de Spallan-
zani ont bien fait voir, d’autre* part, que
les œufs de nos Batraciens anoures ne sont
fécondés qu’à la sortie du corps de la fe¬
melle.
La plupart des Reptiles pondent des œufs.
Ces œufs ont une coquille calcaire chez les
Chéloniens terrestres, les Émydes et les
Crocodides; flexible, au contraire, mais
encore assez résistante, chez les Sauriens et
les Ophidiens; et tout-à-fait molle et trans¬
parente chez les Reptiles nusappartenantaux
genres Triton, Grenouille, Rainette et Cra¬
paud. D’autres espèces de Reptiles sont ovo¬
vivipares. Leurs petits, après s’être déve¬
loppés dans les oviductes, naissent vivants.
Les Orvets, les Vipères et autres Serpents
de la même famille, les Salamandres terres¬
tres et , d’après M. Leprieur, la Cécilie de
Cayenne, sont dans ce cas. Un genre de Lé¬
zards appelé Zooloca est aussi vivipare. On
aurait tort d’attacher à cette particularité de
la génération par œufs ou par fœtus déjà
tout formés une grande importance zooclas¬
sique. La méthode ne peut en tirer aucun
parti important, et l’organisme lui même
n’en éprouve aucune modification sérieuse;
il paraît même que certaines espèces peu¬
vent être indifféremment ovipares ou vivi¬
pares, et M. Florent Prévost, aide-natura¬
liste au Muséum de Paris, assure qu’il est
parvenu à rendre vivipare la Couleuvre à
collier, qui est une espèce ordinairement
ovipare. E. Geoffroy est également cité par
G. Cuvier comme ayant fait cette observa¬
tion , et M. Claude Gay dit (1) qu’au Chili
certains Batraciens anoures, ovipares comme
tous les autres dans les lieux humides, sont
vivipares dans les endroits secs. Cette pos¬
sibilité supposerait nécessairement une fé¬
condation intérieure, et c’est ce qui n’a pas
pu être observé pour les autres Anoures.
On ignore encore quel est le mode de repro¬
duction des Axolotls, des Protées et de quel¬
ques autres Reptiles du même groupe; mais
il est certain que les Protées, malgré leur
apparence de larves , sont aptes à se repro¬
duire, puisque divers individus femelles que
les anatomistes ont étudiés avaient les ovaires
garnis d’œufs.
La manière dont se propageaient les
grands Reptiles perdus ne nous est pas
connue non plus. Un seul fait a été constaté
à cet égard : M. Pearce a trouvé récemment
dans le bassin d’un Ichthyosaurus com¬
muais de Sommersetshire , en Angleterre ,
long de 8 pieds 1/2, un jeune animal de la
même espèce ayant l’apparence d’un fœtus
et long seulement de 5 pouces 1 /2. On doit
en conclure avec lui que l’Ichthyosaure était
un animal vivipare.
55. Après que la ponte ou la parturition
des Reptiles ovipares ou vivipares ont eu lieu,
les parents ne continuent guère à donner
leurs soins à ces produits de leur généra¬
tion ; mais on remarque , dans la manière
dont ils placent leurs œufs et dans le
choix des lieux où ils déposent leurs petits,
mille preuves de cette admirable prévoyance
dont les œuvres de la création nous mon¬
trent partout tant et de si beaux exemples.
Certaines espèces ovipares construisent même
(i) Comptes-rendus de l’Académie des sciences.
38
REP
REP
de véritables nids, et il en est, comme le
Python molure de l’Inde, qui enveloppent
leurs œufs des replis de leur corps, et qui
les soumettent à une incubation aussi pro¬
longée et presque aussi active que celle des
Oiseaux. Le sentiment qui porte les Pythons
à couver est si fort, qu’il se manifeste
même en captivité, ainsi qu’on a pu l’ob¬
server dans les ménageries de Londres et de
Paris. Comme il a été suffisamment ques¬
tion de ce fait dans un autre article (t. IX,
p. 296), nous nous bornerons à le rappeler
ici au lecteur. - -
Les Caïmans, connus à la Nouvelle-Or¬
léans sous le nom d’Alligators , font aussi
des nids , qui sont d’une forme assez cu ¬
rieuse pour que nous les signalions. Ces re¬
doutables Reptiles réunissent une quantité
d’herbes suffisante pour en faire un cône
haut de 3 pieds, et d’une largeur égale à sa
base. Au sommet de ce cône est une cavité
dans laquelle la femelle dépose ses œufs, et
qu’elle comble ensuite avec de nouvelles
herbes. Le sol humide des marais qu’habi¬
tent ces animaux ne tardant pas à mouiller
les végétaux avec lesquels ils se sont fait ce
nid , l’espèce de fermentation qui s’opère
bientôt par leur transformation en fumier,
procure aux œufs qui y sont enfouis la
chaleur nécessaire à leur éclosion. Ainsi
c’est là un mode d’incubation très analogue
à celui des Oiseaux de la Nouvelle-Hollande
que l’on appelle Talégalles. Les femelles
veillent de même auprès de leurs œufs, et
elles les défendent avec courage. M. Lei-
semberg rapporte qu’étant allé , un certain
jour, en compagnie de quatre nègres, à la re¬
cherche de ces Reptiles , un Caïman, dont il
avait essayé de prendre les petits, l’attaqua
avec une ténacité et une vigueur qui ne se
ralentirent point pendant près d’une heure,
et cela au point que lui et ses hommes du¬
rent abandonner leur entreprise.
Palisot de Beauvois assure qu’à l’approche
d’un danger, les Crotales donnent asile dans
leur propre gueule à leurs petits (voy. t. IV,
p. 370 de ce Dictionnaire). Mais de toutes
les précautions que la nature a prises pour
assurer le maintien des espèces dans la
classe des Reptiles , la plus singulière, sans
contredit, nous est offerte par le Pipa de la
Guiane, dont les œufs éclosent dans des
poches du dos de la femelle. Les Pipas vi¬
vent dans le même pays que les Sarigues ,
et l’on ne saurait nier que la singulière
gestation qui leur a fait donner, par M. de
Blainville, le nom de Dorsiparcs , ne rap¬
pelle, à certains égards, celle qui distingue
lesMammifères que nous venons de nommer.
Les soins usités par les autres Reptiles ,
pour n’être pas aussi délicats en apparence,
n’en sont pas moins efficaces, et les Chélo-
niens , les Sauriens et les Couleuvres ou les
Vipères , pourraient donner lieu , sous ce
rapport , à des récits intéressants. Le Cra¬
paud accoucheur est l’un des Batraciens qui
méritent le mieux d’être cités pour la manière
dont il soigne ses œufs. Le mâle, après avoir
aidé à la ponte de la femelle, ce qui lui a valu
son nom d’accoucheur, se retiredans quelque
trou avec les œufs, et le premier développe¬
ment de ceux-ci se fait loin de l’eau. Mais
quand l’éclosion approche , comme les tê¬
tards devront respirer par des branchies, et
que l’eau leur sera indispensable, il gagne
quelque mare pour y déposer son précieux
fardeau.
Les jeunes larves de la Salamandre ter¬
restre et celles des Tritons vivent dans
l’eau, et respirent, comme les jeunes Batra¬
ciens, au moyen de branchies. C’est à tort
que Cuvier a dit au sujet des Tritons , que
leurs œufs sortaient en longs chapelets.
Lorsquelles sont tranquilles et libres les fe¬
melles les pondent, au contraire, un à un,
et elles les placent avec soin sous les feuilles
des plantes aquatiques auxquelles elles les
collent, en ayant soin le plus souvent de plier
celles-ci en deux pour que les œufs soient
mieux abrités. M. Rusconia fort bien décrit
celte petite manœuvre , d’après une des es¬
pèces propres à l’Italie, et nous avons eu oc¬
casion de vérifier que les Tritons des environs
de Paris, de Montpellier, etc., ont la même
habitude. Les femelles des Salamandres ter¬
restres vont à l’eau pour mettre bas. On
peut, ainsi que nous l’avons fait nous-
mêir.e , les faire produire en captivité , en
plaçant dans la caisse où on les tient un
vase rempli d’eau. La Salamandre noire des
Alpes est dispensée de ce soin. D’après
M. Rusconi, ses petits , au nombre de deux
à chaque portée , comme on le savait depuis
longtemps, n’ont déjà plus de branchies
lorsqu’ils viennent au monde. D’autres dé¬
tails sur la reproduction des Reptiles ont été
REP
REP
39
donnés par M. Duvernoy à l’article ovologie
de ce Dictionnaire. Nous nous contenterons
d’y renvoyer.
56. Une question également relative à la
reproduction doit maintenant nous occuper:
c’est celle du mode de développement des
Reptiles, et des modifications plus ou moins
profondes qu’éprouve leur organisme avant
de revêtir sa forme définitive. Les observa¬
tions qu’on a faites à cet égard sont vrai¬
ment dignes d'intérêt , et leurs applications
à la méthode naturelle, ainsi qu’à la phy¬
siologie générale, présentent une importance
de premier ordre. Cependant , comme le
nombre considérable des publications qui
ont paru sur l’ovologie, l’embryogénie et les
métamorphoses des Reptiles ne saurait être
analysé en quelques pages , nous n’indique¬
rons ici que les principaux faits que l’on a
découverts, ou les plus utiles à connaître
pour le but que nous nous proposons d’at¬
teindre. On pourra trouver l’exposé des
autres aux articles de ce livre qui traitent,
d’une manière plus spéciale , d’embryogénie
et de physiologie.
Les œufs des Reptiles se forment dans
les ovaires des femelles , indépendamment
de la fécondation. Les Tortues, les Lézards,
les Couleuvres, les Grenouilles et les Tritons
femelles que l’on retient en captivité don¬
nent des œufs à l’époque ordinaire de leur
parturition sans avoir été approchées par le
mâle; seulement le travail embryogénique
ne s’y manifeste pas. Les œufs sont com¬
posés , comme tous ceux des animaux ver¬
tébrés , par un vitellus renfermant une
vésicule germinative ou de Purkinje, et
sa macule ou tache de Wagner, et enve¬
loppé par un albumen extérieur aux parties
que nous venons de signaler. Leur enve¬
loppe périphérique varie de consistance et
même de nature , suivant qu’ils sont des¬
tinés à être incubés intérieurement (généra¬
tion ovovivipare), et pondus à l’air, dans
la terre humide ou dans l’eau. Ceux qui se
développent hors du corps de la femelle, et
qui ont cependant été fécondés avant la
ponte, ont déjà accompli les premières pha¬
ses de leur travail embryogénique avant
d’être pondus. Tel est le cas du plus grand
nombre des espèces ovipares. On doit donc,
pour avoir la série de leurs phases embryon¬
naires, les observer intérieurement et exté¬
rieurement au corps de la mère. Chez les
espèces vivipares, que l’on nomme ovo¬
vivipares , parce qu’elles ne sont jamais
placentaires , comme les Mammifères mo-
nodelphes qui sont les vrais vivipares, le
développement s’effectue dans l’intérieur
de la femelle, et le séjour dans l’oviducte
peut même se prolonger pendant la première
partie de la vie qui fait suite à l’âge fœtal.
Ainsi les Cécilies de Cayenne et la Sala¬
mandre noire n’ont déjà plus de branchies
lorsqu’elles viennent au monde; tandis que
les jeunes des autres Amphibiens, soit à
leur sortie de l’œuf, soit à leur naissance,
pour les espèces vivipares, ont toujours
des organes branchiaux extérieurs. Ainsi
que nous l’avons déjà dit, la Salamandre
terrestre ordinaire diffère, sous ce rapport,
de ses congénères, dont il vient d’être
question , par la présence de branchies ex¬
térieures, et M. Müller a vu, au Musée de
Leyde , une jeune Cécilie de l’Inde ( Cœc-ilia
hypocyanea Hasselt, C. glutinosa Linné),
dont les orifices branchiaux étaient mani¬
festes, et laissaient même entrevoir des bran¬
chies (1). On ne connaît pas les têtards des
Pipas , et l’on ignore les principales phases
du développement chez ce genre si curieux
de Batraciens. On doit supposer pourtant
que les jeunes perdent de très bonne heure
la forme de têtards, et cela par suite des cir¬
constances au milieu desquelles s’est opéré
leur développement. Us sont déjà semblables
aux adultes dans tous les exemplaires con¬
servés dans nos collections.
Il n’est pas douteux que la Cécilie de
Cayenne ( Cecilia compressicauda Dum. et
(t) D’après une note de Windisclimann, et d’après M. Mul¬
ler lui-mème ( Isis , i83i), c’étaient non seulement des trous
branchiaux, mais aussi des branchies; en effet , dans une
note insérée dans les Annales des sciences naturelles , t. XXV
de la ire série, Windisclimann parlait ainsi de la décou¬
verte de M. Muller, alors professeur à Bonn :
« Dans les recherches délicates qu’il a faites sur de jeunes
Cécilies du Musée de Leyde, M. Muller a découvert qu’elles
étaient pourvues de branchies; il les a vues très distincte¬
ment dans une jeune Cécilie de quatre pouces de longueur ;
son cou avait de chaque côté un trou rond, et c’est par ce
trou que les branchies en dentelles se montrent au dehors. »
Cependant M. Muller dit dans sa Physiologie: «Les Céci*
lies sur qui je l’ai découvert ont dans leur jeune âge des
fentes branchiales sans branchies. » Il n’y avait ni bran¬
chies ni trous branchiaux chez les Cécilies de M. Leprieur.
Il serait curieux de voir si Jes jeunes des Salamandres ter¬
restres, dont on retarderait la parturition en privant d’eau
leur mère, pourraient, comme ceux de la Salamandre noire,
naître après la disparition de leurs branchies.
40
REP
REP
Bibrori) , la Salamandre noire et le Pipa
ne passent par la forme qui est caractéris¬
tique de tous les animaux de leur classe,
et c’est avec raison que les branchies exté¬
rieures des Pieptiles nus ont fourni aux na¬
turalistes un des caractères de ce groupe.
Ce caractère les distingue à la fois des
autres Reptiles, qui n’en ont jamais, et des
Poissons, qui conservent pendant toute leur
vie leurs branchies intérieures. C’est sans
doute la présence de branchies persistantes
qui avait engagé Linné à créer pour les Si¬
rènes un ordre à part sous le nom deMeantes
parmi les Amphibies, entre les Serpents, qui
sont de vrais Reptiles, et les Nantes , qui
sont des Poissons. Mais depuis lors de nou¬
velles observations et la découverte d’espè¬
ces offrant la même particularité, telles que
l’Amphiume, le Protée, et surtout l’Axolotl ,
ont fait voir qu’il y a entre ces animaux à
branchies persistantes et ceux, comme les
Tritons et même les Grenouilles, qui perdent
de bonne heure leurs branchies, des rapports
incontestables. Les premiers ne sont que les
termes inférieurs extrêmes d’une même sé¬
rie, qui commence par les Cécilies, les Pipas
et les autres Batraciens anoures. Aussi les
branchies extérieures de ces derniers n’ont-
elles qu’une très courte durée. G. Cuvier a
traité dans ses Recherches sur les Reptiles
douteux , publiées parmi les observations
zoologiques deM. de Iiumboldt, des affini¬
tés qui rapprochent la Sirène et les genres
voisins des autres Reptiles nus.
I! faut même remarquer que les Reptiles
écailleux s’éloignent moins, sous ce rapport,
des Reptiles nus qu’on ne l’a cru pendant
longtemps. On sait maintenant que, durant
leur vie embryonnaire, ils ont, ainsi que les
autres Vertébrés supérieurs, des branchies
rudimentaires, dont les fentes, visibles sur
les côtés du cou, constitueront plus tard
d’autres organes , et particulièrement la
trompe d’Eustache et le méat auditif. La
métamorphose, nulle chez les Reptiles écail¬
leux parce que leurs branchies ne se con¬
servent pas jusqu’à la fin de la vie em¬
bryonnaire , est également nulle chez les
Protées, les Sirènes et l’Axolotl , que l’on
a nommés P érennibr anches , mais par un
motif tout contraire. C’est à cause de la per¬
sistance de leurs branchies pendant toute la
durée de leur vie que ces animaux ont été
ainsi appelés. Le Lepidosirène, s’il est vrai¬
ment un Reptile, montrera un nouveau lien
entre les Amphibiens et les Poissons, ses
branchies étant intérieures, comme celles de
ces derniers. La réduction qui s’opère dans
l’appareil hyobranchial des Grenouilles et
des Salamandres, la transfiguration complète
que les Grenouilles éprouvent à l’extérieur et
la diminution considérable que l’on observe
dans la longueur de leur canal intestinal,
lorsqu’après avoir été soumises pendant la
vie de têtards à un régime herbivore, elles
deviennent carnassières, en passant à l’état
parfait , constituent les faits principaux de
la métamorphose de ces Batraciens. Mais
on doit voir qu’ils ne se rattachent point à
une disposition générale et commune à tous
les Reptiles nus ou qui puisse servir à les faire
réellement distinguer des autres Reptiles.
Cette métamorphose si curieuse des Gre¬
nouilles et des genres voisins est comparable
à celle que présentent la plupart des Insectes.
Elle a depuis longtemps attiré l’attention
des observateurs, et il en est question dans
les poètes anciens aussi clairement que dans
les ouvrages des naturalistes modernes.
Ovide en parle avec beaucoup d’exactitude
dans les vers suivants :
Semina limus haliet virides generantia ranas,
Et générât ti «riras pedibus, mox apta natando ,
Criira dat, iitque eadem sint longis saltibus apta
Posterior superat partes mensura priores.
Metam lib. XV.
57. A part les travaux bien connus de
Swammerdam, de Roesel et de quelques au¬
tres sur les métamorphoses des Batraciens ,
et particulièrement sur celles des Grenouilles,
beaucoup de recherches ont été faites sur le
même sujet. Dans les études principale¬
ment entreprises depuis quinze à vingt ans,
on a également donné, dans la plupart des
cas , la préférence aux Reptiles anoures ,
et surtout à la Grenouille verte, animal
qu’il est plus facile de se procurer. C’est ce
qu'ont fait MM. Steinheim (1820), Prévost
et Dumas (1824), M. Rusconi (1826), Du-
trochet ( 1827), M. Baer (1834), et depuis
lors beaucoup d’autres naturalistes, dont les
travaux ont amplement profité à la physiolo ¬
gie proprement dite. M. Rusconi s’est aussi
occupé des Tritons ; M. Funk a étudié la
Salamandre terrestre , et M. Vogt a publié
REP
REP
41
\
plus récemment un travail important sur le
développement du Crapaud accoucheur.
Le développement des Reptiles écailleux
n’a encore été suivi que dans un petit nom¬
bre d’espèces ; mais ces espèces représentent
trois des cinq ordres connus parmi ces ani¬
maux. Tiedemann et M. Ratké se sont occu¬
pés des Chéloniens; Emmert et Hochsetter,
M. Duvernoy (1), etc., ont examiné les Lé¬
zards, et M. Ratké la Couleuvre à collier.
M. Muller a porté ses recherches à la fois sur
des Reptiles nus et sur des espèces écailleuses.
Un fait bien important est résulté de
ces études, et ce fait paraît aujourd’hui in¬
contestable; c’est que les Reptiles nus sui¬
vent dans leur développement le mode pro¬
pre aux Poissons, tandis que les Reptiles
écailleux ressemblent aux Oiseaux sous le
même rapport. Aussi M. Muller les décrit-il
dans son Manuel de Physiologie en même
temps que ces derniers, tandis qu’il parle
comparativement des Batraciens et des Pois¬
sons (2). Ceux-ci manquent en effet d’am-
nios et de vésicule allantoïde; ce sont des
Vertébrés anallantoïdiens. Les Reptiles
écailleux ont au contraire un amnios et un
allantoïde comme les Oiseaux et les Mammi¬
fères. M. Milne Edwards, qui a attaché, avec
raison, une grande importance zoologique à
ces caractères, sépare encore plus qu’on ne
l’avait fait avant lui les deux catégories des
Reptiles nus et écailleux, et il place les uns à
la fin du sous-type des Vertébrés allantoï-
diens, c’est-à-dire avec les Mammifères et
les Oiseaux, et les autres en tête des Poissons
ou dans le sous-type des Anallantoïdiens (3).
Aussi, quand les premiers naturalistes de
nos jours discutent entre eux pour savoir si
les Lépidosirènes sont des Reptiles ou bien
des Poissons , la différence d’opinion qui les
divise a-t-elie bien moins d’importance qu’on
ne le croirait d’abord, puisque le Lépido»
sirène, dont on n’a pu étudier encore le
mode de développement, est incontestable¬
ment un Anallantoïdien par l’ensemble de
(1) Article ovologie de ce Dictionnaire, t. IX, p. 333.
(2) Il est digne d’ètre noté ici que, dès 1816, et avant que
l’on eut étudié, comme 011 l’a fait depuis , le développe¬
ment des Vertébrés , M de Blainv.lle , dans sou Prodrome
d’une nouvelle classification des animaux, appelait Orni-
thoides sa première sous-classe des Reptiles, comprenant les
Chéloniens, Crocodiles, Sauriens et Ophidiens, et Ichtliyoides
la seconde, ou les Grenouilles, Salamandres et Cécilies.
(3) Ann. des sc nat., 3 série, t. I, i844,
T. XI.
ses caractères, et que les Reptiles nus sont
si voisins des Poissons. On n’est pas très loin
d’être du même avis quand on le regarde
comme le dernier des Amphibiens et quand
on le classe en tête des Poissons. Il y a une
bien plus grande divergence entre ceux qui
font de la Cécilie un Batracien et ceux qui
veulent que ce soit un Ophidien, car les Ba¬
traciens et les Ophidiens appartiennent à
deux sous-types bien distincts des Animaux
vertébrés.
Les phénomènes génésiques des Reptiles
auraient pu nous fournir des détails bien
plus nombreux; mais nous avons cru de¬
voir nous borner à l’énumération de ceux
dont la connaissance peut nous guider dans
la classification de ces animaux. Nous ne
pouvons cependant pas passer sous silence
le sillonnernent du vitellus, qui précède le
développement de l’embryon chez les Rep¬
tiles nus comme chez les Poissons; ce sillonne-
ment paraît n’avoir pas lieu chez les Reptiles
écailleux, non plus que chez les autres al-
lantoïdiens. Mais ce point et plusieurs autres
ont besoin d’êtres soumis à une nouvelle
étude sur un plus grand nombre d’espèces.
Bientôt, sans doute, la science pourra pro¬
noncer à cet égard.
58. Nous terminerons ce chapitre par
quelques mots sur la facilité avec laquelle
les Reptiles reproduisent certaines parties
de leur corps qui leur ont été enlevées par
la mutilation; c’est ce que l’on a nommé
la force de rédintégration ou de régénéra¬
tion. Les Reptiles sont de tous les Vertébrés
ceux chez lesquels elle se manifeste avec le
plus d’activité, et sous ce rapport ils ne le
cèdent pas à beaucoup d’animaux sans ver¬
tèbres. Tout le monde sait que les Lézards
et les Orvets, dont la queue se rompt avec
une si grande facilité et se détache du corps,
jouissent de la possibilité de reproduire
cet organe après un temps assez court. Les
Lézards exotiques, les Scinques, les Geckos
et d’autres encore présentent la même pro¬
priété; il peut même arriver que la queue
repousse double ou bien triple; nous avons
dit plus haut les caractères que présente
alors la queue de nouvelle formation.
Sa régénération est plus rapide en été
qu’en toute autre saison. Au bout de quinze
jours il y en a déjà un long moignon.
On a coupé la queue à des Tritons et on l’a
6
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42 REP
vue repousser. Les membres de ces animaux,
lorsqu’on les ampute, se régénèrent aussi au
bout de quelque temps; Bonnet a eu la
patience de faire reproduire le même membre
jusqu’à quatre fois consécutives sur le même
individu. Il a eu aussi l’occasion de recon¬
naître que, dans beaucoup de cas, le membre
se reproduit avec une moindre régularité
de forme et même de structure. M. Higgin-
bollom, qui a tenté plus récemment des expé¬
riences du même genre, fait remarquer que
les Tritons perdent pendant l’hiver leur fa¬
culté de réintégration, et que la température
qui leur est nécessaire varie entre 58 et 75°
Farenheit, c’est à-dire -j- 14° et -j- 24° centi¬
grades. M. Muller rapporte d’après un habile
chirurgien, M.Dieffenbach, que l’on voit sou¬
vent, chez les Salamandrides , une blessure
de la peau , des muscles ou des périostes ,
déterminer la chute du membre entier ou
de la queue sur lesquels a eu lieu la bles¬
sure et qui se reproduisent ensuite. M. Du-
méril a fait sur un Triton une expérience
des plus remarquables , que nous raconte¬
rons d’après lui :
«Nous avons, dit-il , emporté avec des ci¬
seaux les trois quarts de la tête d’un Triton
marbré. Cet animal placé isolément au fond
d’un large bocal de cristal où nous avions
soin de conserver de l’eau fraîche à la hau¬
teur d’un demi-pouce , en prenant la pré¬
caution de la renouveler au moins une fois
chaque jour, a continué de vivre et d’agir
lentement. C’était un cas bien curieux pour
la physiologie; car ce Triton privé de quatre
sens principaux, les narines, la langue, les
yeux et les oreilles , était réduit à ne vivre
extérieurement que par le toucher. Cepen¬
dant il avait la conscience de son existence;
il marchait lentement et avec précaution;
de temps à autre, et à de grands intervalles,
il portait le moignon de son cou vers la
surface de l’eau, et dans les premiers jours
on le voyait faire des efforts pour respirer.
Nous avons vu pendant au moins trois mois
se faire un travail de reproduction et de ci¬
catrisation tel qu’il n’est resté aucune ou¬
verture ni pour les poumons, ni pour les
aliments. Par malheur, cet animal a péri au
bout des trois premiers mois d’observations
suivies, peut-être par le défaut de soins
d’une personne à laquelle nous l’avions re¬
commandé pendant une absence. Mais on
l’aconservé dans les cflleçtions duMuséum,
et quand nous en parlons dans nos cours
nous le faisons voir à nu pour qu’on puisse
constater la singularité du fait d’un animal
qui a vécu sans tête, et surtout pour dé¬
montrer la possibilité et la nécessité, même
chez les Batraciens , d’une sorte de respira ¬
tion par la peau. >>
La reproduction de la mâchoire inférieure
a été démontrée chez les Tritons. Blumen-
bach a même observé celle de l’œil avec
cornée, iris et cristallin dans le cours d’une
année, chez le Lézard vert. Mais il y a une
condition indispensable pour cela, c’est que
le nerf optique et une portion des mem¬
branes de l’œil soient demeurés intacts.
III. Du système nerveux et clés organes des sens.
M. Laurillard formule ainsi, dans les Le¬
vons d'anatomis comparée de G. Cuvier , les
principales dispositions caractéristiques du
cerveau des Reptiles :
En général il ressemble au cerveau des
Mammifères par la position relative des hé¬
misphères, des tubercules quadrijumeaux et
du cervelet; à celui des Oiseaux par la pe¬
titesse des couches optiques ; à celui des
Poissons par la longueur de leurs lobes olfac¬
tifs et la continuité de ces lobes avec la
partie antérieure des hémisphères; mais
l’ensemble du cerveau est bien moins volu¬
mineux que dans les Oiseaux , quoiqu’il
remplisse encore exactement la cavité du
crâne; toutes ses parties sont lisses et sans
circonvolutions.
Un examen rapide, mais comparatif, des
diverses parties du cerveau et de la moelle,
mettra bientôt en évidence ces principales
particularités distinctives du système ner¬
veux des Reptiles. Les auteurs qui l’ont le
mieux étudié et dans les ouvrages desquels
on en trouvera l’histoire complète, sont
Tiedemann, G. Cuvier, MM. Serres, Natalis
Guillot, Laurillard, Longet, et divers mono¬
graphes erpétologistes tels que Bojanus ,
M Rusconi et quelques autres.
59. Comme chez les Poissons, et plus
encore que chez les derniers Mammifères,
les lobes olfactifs des Reptiles, qui répondent
aux nerfs olfactifs des premiers animaux
tels que l’Homme, les Singes et les Pho¬
ques, sont très développés. Ils méritent
bien mieux le nom de lobes que M. de Blain-
K i : p
hep
43
ville leur a le premier appliqué, que celui
de nerfs qu’on leur donne encore quelque¬
fois. Us sont presque lagéniformes, plus ou
moins distincts des hémisphères, et creusés
dans leur intérieur d’un ventricule en com¬
munication avec celui de chaque hémisphère
correspondant.
60. Les hémisphères dépassent plus ou
moins en volume les trois autres paires de
lobes cérébraux , et leur forme est un peu
différente , suivant les ordres de Reptiles
que l’on observe. Plus volumineux chez les
Crocodiles et les Tortues que chez les au¬
tres, ils ont aussi plus d’importance chez
les Sauriens ou les Ophidiens que chez les
Reptiles nus. Chez les Crocodiles et les Tor¬
tues ils sont plus ou moins partagés près de
leur milieu par'une sorte de scissure deSyl-
vius. Leur intérieur est creusé d’un ample
ventricule et montre un rudiment de plexus
choro'idien , et à la paroi inférieure de cette
cavité une saillie correspondant au corps
strié des animaux supérieurs. Celte partie
est tout-à-fait rudimentaire chez les Batra¬
ciens et les Salamandres; bilatéralement et
en dessus la paroi hémisphérique des ven¬
tricules est mince. Le corps calleux ou la
commissure des deux hémisphères man¬
que toujours aux Reptiles. On sait d’ail¬
leurs qu’il est déjà si réduit dans les der¬
niers des Mammifères que sa présence y
a été niée. Tiedemann affirme que la voûte
et la cloison transparente se voient à l'état
rudimentaire chez les Reptiles comme citez
les Oiseaux; il existe une glande pituitaire
creuse à son intérieur et de forme pyrami¬
dale ; il y a aussi une glande pinéale. Tiede¬
mann l’a indiquée dans leCaret, le Dragon,
le Lézard des murailles et la Couleuvre à
collier; elle est située immédiatement der¬
rière les hémisphères; elle est bifide chez
la Tortue grecque. M. Longet la signale chez
les Batraciens, et en particulier dans la Gre¬
nouille où, dit-il, elle est d’un rouge intense..
61. Les tubercules du cerveau, au lieu d’être
au nombre de quatre comme chez les Mam¬
mifères, sont au nombre de deux seulement,
comme chez les Oiseaux et les Poissons; ce
sont donc des tubercules bijumeaux et non
quadrijumeaux. M. Laurillard dit, cepen¬
dant, que chez les Pythons ils offrent ce
dernier caractère. Us montrent dans leur
intérieur une cavité ventriculaire, et leur en¬
veloppe est très mince. En avant d’eux est
une double saillie répondant aux couches
optiques des Mammifères.
Quand au cervelet , il est petit, sans lobes
latéraux , et réduit à une simplelamelle con-
choïde ou en calotte, ouverte en arrière
chez les Tortues, et formant une sorte de
cupule au-dessus du ventricule postérieur et
dont la concavité regarde celui-ci ; celui des
Crocodiles est plus galéiforme; celui des
Sauriens, des Ophidiens, se réduit de plus
en plus à une sorte de pont formé par
une lamelle superposée au calamus scripto -
rius.
U n’y a pas de pont de Yarole ou pro¬
tubérance annulaire.
62. Après un ventricule postérieur ou ca¬
lamus très ouvert, le bulbe rachidien se con¬
tinue par la moelle proprement dite qui s’é¬
tend jusqu’à la fin de la série vertébrale.
Cette moelle, plus renflée aux régions cervi¬
cale et lombaire dans les espèces qui ont les
membres bien développés, est, comme celle
des autres animaux, formée de substance mé¬
dullaire grise, enveloppée par de la substance
blanche. Elle montre supérieurement un
sillon et un canal médullaire; ses sillons la¬
téraux paraissent ne pas avoir été distin ¬
gués (1). Les nerfs y prennent cependant
naissance par doubles racines , et la facilité
avec laquelle on opère sur ces racines, chez
les Grenouilles et d’autres Reptiles voisins ,
a permis à M. Müller de faire sur ces ani¬
maux des vivisections pour démontrer la
fonction locomotrice ou sensible de ces or¬
ganes. La disposition toute spéciale des nerfs
lombaires des Anoures a également été uti¬
lisée dans un grand nombre de cas par des
expériences sur la sensibilité et sur l’in¬
fluence de l’électricité sur les muscles. On
peut, en effet, couper très aisément ces
nerfs ou agir sur eux, et c’est à leur dispo¬
sition toute spéciale qu’est due la facilité des
(i) M. Bibron a communiqué a la Société philomatique (le
Paris une expérience très curieuse pour la connaissance du
système nerveux des Reptiles: il a pu, sur un Serpent at¬
teint d’une carie des verlèbres , enlever un de ces os dont
l’anneau médullaire était encore entier, sans que le Serpent
en question, dont la moelle avait cependant été rompue par
l’ablation de cette vertèbre, perdit la possibilité de sentir
dans la région placée au-delà du lieu de l’opération, et celle
de se mouvoir. Ce fait remarquable ne saurait , être bien
compris que lorsque les anastomoses des paires vertébrales
et la disposition générale du grand sympatique de ces Rep¬
tiles seront mieux connues.
REP
44 REP
expériences galvaniques que l’on a faites sur
les Grenouilles.
63. C’est à la surface extérieure des ani¬
maux ou à l’entrée de leurs organes de nu¬
trition qu’existent des organes d’une nature
toute spéciale, destinés à établir entre eux et
le monde extérieur des moyens constants de
communication. C’est par ces organes, des¬
tinés à l’observation et que l’on appelle or¬
ganes des sens, que les centres nerveux et le
sens intime sont mis au courant des condi¬
tions ambiantes favorables ou défavorables.
Leurs fonctions ou les sensations reçoivent
les noms de Tact ou Toucher, Goût, Odorat,
Vue et Audition. La perfection des organes
qui les exercent est en raison du rang plus
ou moins élevé que les animaux occupent
dans l’échelle des êtres. Ce sont des dépen¬
dances de la peau extérieure ou de la peau
muqueuse modifiée en certains endroits
d’une manière toute spéciale.
64. Le sens du toucher n’a pas , chez les
Reptiles, une grande pefection, et la peau ex¬
terne de ceux qui sont écailleux ne présente,
en aucun point, de disposition bien favora¬
ble à son exercice. Elle n’a pas même , à la
région des lèvres , la souplesse et la nudité
qui la caractérisent chez la plupart des Mam¬
mifères. De même que certains animaux de
cette classe ou de celle des Oiseaux recourent
à leur langue pour exercer le toucher actif,
de même aussi les Lézards, les Serpents et
beaucoup d’autres Reptiles se servent de cet
organe pour le même objet. Les pattes si si n -
gulièrement conformées des Caméléons peu¬
vent cependant être regardées comme des
instruments d’un tact assez délicat. La peau
des Reptiles nus est, au contraire, très favo¬
rable à l’exercice de cette fonction, et les
pelottes quigarnissent l’extrémité des doigts,
chez les Rainettes, ainsi que les petits appen¬
dices étoilés de ceux des Pipas, lui sont éga¬
lement utiles. La grande sensibilité que la
peau des Batraciens manifeste sous l’influence
des principes irritants montre aussi qu’elle
perçoit le tact avec finesse, et que ses sensa¬
tions ressemblent, jusqu’à un certain point,
à celles du goût. Ellejouitaussi d’une grande
force d’absorption.
65. Sans être aussi charnue et aussi perfec¬
tionnée que celle des Mammifères, la langue
des Reptiles est plus molle, plus papil leuse
que celle des Oiseaux et des Poissons, et une
salive plus abondante vient généralement
l’enduire. Ses différences de forme sont nom¬
breuses, singulières souvent. Elles semblent
réagir d’une manière assez importante sur
d’autres points de l’organisme ou du moins
être assez évidemment en rapport avec eux,
pour que certains auteurs, et en particulier
Wagler,en aient tiré des caractères zooclas¬
siques de première valeur. La langue des
Reptiles est certainement, dans beaucoup de
cas , un organe dégustation assez perfec¬
tionné et elle est aussi un organe de tact.
Wagler partageait les Reptiles en huit
ordres: Les Tortues, les Crocodiles, les Lé¬
zards, les Serpents, les Anguis, les Cécilies,
les Grenouilles, comprenant aussi les Sala¬
mandres, et enfin les Ichthyoïdes. 11 nom¬
mait Hédrœoglosses (é<Jpa Toç, immobile;
jûwo-o-a, langue) les familles uniques, dans
chaque ordre, de ses Testudinés, de ses Cro¬
codiles, de ses Ichthyoïdes et de ses Cécilies.
La langue, chez ces Reptiles, est en effet en-
tièrementcharnueetfixëeàla paroi inférieure
de la cavité buccale.
Les Ranæ ou Grenouilles du même auteur
étaient partagées en Aglossœ ou dépourvues
de langue, et en Phaneroglossœ , comme elles
le sont aussi par MM. Duméril et Bibron.
Les Pipas et les Dactylethres sont les Agios -
ses. La langue qui existe, au contraire, chez
les Grenouilles, les Crapauds et les Rainettes,
présente , chez ces animaux , la disposition
remarquable d’être fixée à la symphyse man-
dibulaire par la partie qui répond à la pointe
libre des autres animaux. Sa forme plus ou
moins échancrée et les accidents de son dis¬
que fournissent des caractères que l’on a
employés avec soin pour la distinction des
sous-genres. Les Phanéroglosses se servent
de leur langue qui est très visqueuse pour
saisir leur proie; ils la crachent pour ainsi
dire au dehors de leur bouche, et retiennent
ainsi les Insectes, les Vers ou les petits Mol¬
lusques dont ils font leur nourriture habi¬
tuelle. La langue des Salamandres n’offre
pas cette disposition, et elle rentre plutôt
dans la catégorie des Hédrœoglosses , mais
Wagler ne paraît pas en avoir fait la remar¬
que.
Chez les Ophidiens , la langue est aussi
fort curieuse. Elle jouit d’une grande mo¬
bilité, est très profondément bifide, et peut,
au gré de l’animal , être en grande partie
REP
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45
rétractée dans un fourreau basilaire. C’est
cette langue, presque toujours en mouve¬
ment, que les Serpents emploient pour tou¬
cher les corps. C’est un organe tout-à-fait
inoffensif, et qui n’a ni la forme ni les pro¬
priétés d’un dard, comme beaucoup de per¬
sonnes le croient.
La langue charnue des Sauriens est quel ¬
quefois entière ; d’autres fois elle est échan-
crée, ou dans quelques cas bifide , à la ma¬
nière de celle des Serpents. Wagier distin¬
guait ses Lézards ou les Sauriens en quatre
familles, d’après la considération exclusive
de leur langue :
1° Les Plalyglosses (ttXoctvç, plan; y\S<j-
oa. , langue), ou ceux dont la langue est
charnue, plane et libre à sa pointe. Ce sont
les Geckos et certains Iguaniens, tels que
les Phrynocéphale , Stellion , Uromastyx ,
Phrynosome, Tropidure, etc.
2° Les Pachyglosscs élargi), qui
ont la langue épaisse et presque complète¬
ment adhérente à la concavité de la mâ¬
choire inférieure; tels sont les Cyclure, Ba¬
silic, Polychrus, Lyriocéphale , Lophure ,
Chlamydosaure, Calotes , Dragon , etc.
3° Les Antarchoglosses , à langue grêle ,
libre, extensible, comme les Crocodilure,
Cnémidophore , Lézard, Zonure, Able-
pharus , Chamæsaure, Gerrhonote, Ophi-
saure , Anguis ou Orvet , Seps, Cyclode, etc.
4° Les Thécoglosses (0yjx-o , gaine), où la
langue, plus ou moins protractile, est en¬
gainée. Ce sont les Hélodermes, Psammo-
sure et quelques autres , parmi lesquels il
faut surtout remarquer les Caméléons. Chez
ceux ci, en effet, la langue a une disposi¬
tion exceptionnelle et elle fonctionne d’une
manière particulière. Il en a été parlé à
l’article caméléon.
Les Angues de Wagier répondent à peu
près aux Amphisbéniens , et sont aussi des
Antarchoglosses.
66. L'odorat des Reptiles n’a pas une plus
grande perfection; toutefois Scarpa rapporte
que si l’on a touché des Grenouilles ou des
Crapauds femelles et qu’on plonge ses mains
dans l’eau, les mâles accourent d’assez loin
et les embrassent d’une amoureuse étreinte;
mais ce fait a besoin d’être confirmé. D’après
Bonnaterre, certains Ophidiens , comme les
Boas, flairent avec la perfection d’un chien et
poursuivent les animaux à la piste. Nus ou
écailleux, les Reptiles présentent néanmoins
cette particularité, que l’air entre par leurs
narines pour arriver ensuite , à travers la
glotte et la trachée, dans les sacs pulmo¬
naires. Ils ont donc des ouvertures nasales
postérieures, comme les Mammifères et les
Oiseaux, et, sous ce rapport, ils se distin¬
guent des Poissons. Le Lépidosirène res¬
semble, au contraire, à ces derniers par l’ab¬
sence de communication entre la bouche et
les narines. Les Protées, qui comptent parmi
les Reptiles les plus inférieurs, ont déjà dans
leurs cavités nasales des feuillets membra¬
neux qui rappellentceux des Poissons. L’ou¬
verture nasale postérieure des Reptiles est
diversiforme , et sa position montre aussi
quelques différences ; elle est très reculée
chez les Crocodiles, quoique les narines ex¬
térieures soient ouvertes à l’extrémité an¬
téro-supérieure du museau , et les tubes
olfactifs de ces animaux sont fort longs. Les
Chéloniens, au contraire, et les Reptiles nus
les ont fort courts. Les trous nasaux sont ordi¬
nairement sur les côtés du museau , et dans
beaucoup d’espèces , leur orifice jouit de
quelque mobilité par la présence de valvules
destinées à en abriter l’entrée. Les cornets
sur lesquels se développe la membrane pi¬
tuitaire sont toujours assez simples , sauf
chez les Crocodiles. Us manquent chez les
Reptiles nus.
67. Les yeuœ des Reptiles sont formés, en
général, des mêmes parties que ceux des
autres animaux vertébrés, et les traits
qui les distinguent, suivant les groupes
que l’on étudie, sont empruntés, pour les
uns, aux classes supérieures, c’est-à-dire
aux Mammifères et aux Oiseaux, et pour les
autres, à la classe la plus inférieure, qui
est celle des Poissons. Le globe de l’œil ,
que nous examinerons tout-à l’heure d’une
manière plus particulière, n’est jamais placé
dans une orbite aussi complète que celle
des premiers Mammifères. Il y a cependant
des Reptiles qui ont un cercle orbitaire
complet, ou à peu près complet. Les Chélo¬
niens sont en partie dans ce cas , ainsi que
les Crocodiles, beaucoup de Sauriens et d’O-
phidiens, le Rana cultripes , etc. Chez la
plupart des autres, la fosse temporale et la
fosse ptérygoidienne sont confondues avec
la fosse orbitaire, et le cercle osseux de cette
dernière est toujours plus ou moins incom-
46
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REP
plet ou nul. Certaines espèces ont un pla¬
fond solide de l’orbite, formé par des os par¬
ticuliers, comme chez les Pythons, ou par un
encroûtement osseux du derme, comme les
Lézards et un grand nombre d’autres. Chez
beaucoup d’autres, il n’y a, comme aussi chez
beaucoup de Mammifères, qu’une simple
dépression de la région correspondante du
crâne. Le bulbe oculaire y est mis en mou¬
vement par des muscles dont le nombre
varie ainsi que la disposition. Une glande
lacrymale simple ou double (Anoures et
Érnydes), plus grosse chez les Chéloniens
et les Crocodiles, moindre, au contraire,
chez les Ophidiens , verse au-devant du
globe oculaire une humeur liquide compa¬
rable aux larmes et destinée à lubrifier la
cornée transparente. Quant aux paupières,
elles n’existent pas toujours; les Ophidiens,
quelques Sauriens, les Amphisbènes, etc.,
en manquent; chez eux la peau passe au
devant des yeux et s’y amincit. Chez la plu¬
part des Amphisbènes , l’œil est fort petit,
et on ne le distingue que par la transparence
de la peau , un peu plus grande au-dessus
de lui qu’ailleurs. Chez les Ophidiens, les
Geckos, etc., cette partie anté-oculaire de la
peau se moule, au contraire, exactement
sur l’œil , et elle forme une plaque compa¬
rable à un verre de montre; sa partie
épidermique se détache avec le reste de
l’épiderme , sans laisser à cet endroit la
moindre déchirure. Les larmes des Ser¬
pents se rassemblent entre les rudiments de
leurs paupières et la portion de leur épi¬
derme, qu’on pourrait appeler épikeralique.
D’après les observations de M. Jules Clo-
quet, elles sont conduites au dehors par
un véritable point lacrymal. Celui ci est
l’orifice d’un canal qui, dans les Ser¬
pents non venimeux , aboutit à la bou¬
che, et dans les venimeux, aux fosses na¬
sales. Les paupières des Reptiles n’ont ja¬
mais de cils ; dans certaines espèces , elles
sont au nombre de trois, et la troisième est
le plus souvent un voile vertical , comme
chez les Mammifères et les Oiseaux. Les Ca¬
méléons n’ont, pour ainsi dire, qu’une seule
paupière adhérente à l’hémisphère antérieur
de l’œil, et percée d’une fente horizontale.
Une autre particularité de ces animaux con¬
siste dans la possibilité qu’ils ont de mou¬
voir indépendamment, quoique simultané¬
ment, leurs deux yeux dans des directions
très différentes. Les paupières des Grenouil ¬
les ont aussi une disposition spéciale. La
supérieure n’est qu’une saillie de la peau,
à peu près immobile; l’inférieure est éga¬
lement peu développée; la troisième ,
qui se meut de bas en haut , est presque
transparente ; c’est elle qui entre fréquem¬
ment en mouvement, et qui abrite surtout
l’œil.
Quant au globe de l’œil des Reptiles , il
présente les mêmes membranes que celui
des autres animaux, et elles sont disposées de
la même manière générale. La sclérotique est
quelquefois soutenue par des pièces osseuses
semblables à celles des Oiseaux et des Pois¬
sons ; elles sont à sa partie antérieure. C’est
ce que l’on voit dans les Tortues, les Cro¬
codiles et différents Sauriens; les Iehthyo-
saures en avaient de très développées.
Les Tortues ont un rudiment de peigne
qui rappelle l’organe ainsi nommé chez les
Oiseaux. Les Crocodiles , et même quel¬
ques Sauriens , parmi lesquels on cite le
Lézard, l’Iguane et le Monitor, en sont
égalementpourvus. Les Crocodiles ont même
un tapis comparable à celui des Raies et de
quelques Mammifères. L’iris , dont la colo¬
ration varie , a une ouverture papillaire
dont la forme n’est pas la même dans les
différents groupes. Ronde chez les Chélo¬
niens, la pupille est verticale chez d’autres
Reptiles , tels que les Crocodiles, les Vipères
et d’autres Serpents venimeux. Celle des
Grenouilles est rhomboïdale , et celle des
Geckos en fente verticale avec des franges
bilatérales. La rétine montre, dans les Rep¬
tiles, des bâtonnets à sa face antérieure ,
comme chez les autres Vertébrés ; ces bâ¬
tonnets sont plus gros chez les Grenouilles,
et d’une démonstration peut-être plus facile
que chez beaucoup d’autres animaux.
Le cristallin des Reptiles est à peu près
sphérique; l’humeur aqueuse et l’humeur
vitrée n’ont rien offert de particulier, du
moins jusqu’à présent.
• Les dispositions qu’affecte l’organe de
l’ouïe chez les Reptiles, sont plus en rapport
avec la loi générale de dégradation et
l’on peut en suivre la simplification depuis
les Crocodiles jusqu’aux Anoures et aux Pé-
rennibranches , en passant successivement
par les Tortues, les Sauriens et les Ophidiens.
REP
REP
47
68. Les Crocodiles sont les seuls chez les¬
quels on retrouve une trace de l’oreille ex¬
terne: c’est une sorte de pincement double,
operculiforme , auquel on a quelquefois at¬
taché des anneaux.
Le méat auditif est nul ou très court, et
lorsque le tympan existe et qu’il n’est pas
recouvert par la peau, comme chez les Ché-
loniens, les Amphibiens, les Sauriens et
une bonne partie des Reptiles nus , il est
superficiel. C’est ainsi qu’on le voit chez
les Sauriens, et l’un des caractères distinc¬
tifs de ces animaux comparés aux Ophidiens,
consiste dans la présence d’un tympan vi¬
sible , si petit qu’il soit, chez les Sauriens,
même chez ceux qui sont serpenliformes
comme les Orvets et quelques autres. Son
absence chez les Ophidiens est, au contraire,
l’un des caractères de ceux-ci ; il faut noter
cependant que les Caméléons n’ont pas le
tympan visible, et que sous ce point de vue,
comme sous plusieurs autres, ils échappent
à la caractéristique générale des Sauriens.
Parmi les Batraciens à tympan visible, on
cite les genres Grenouille, Cératophrys ,
Calyptocéphale , Pelodytes, Alytes, la plu¬
part des Hylæformes, et parmi les Bufoni-
formes , le genre Dendrobale seulement.
D’autres Anoures ont le tympan à peine
visible, et beaucoup d’autres, principalement
les Bufoniformes ainsi que les Phrynaglos-
ses, l’ont complètement caché par la peau.
Les genres Cyclorhamphe , Pélobates et
Bombinator , parmi les Raniformes , et
celui des Micrhyle, parmi les Rainettes, sont
aussi dans ce cas; d’autres (Urodeles et Cé-
cilies) manquent tout-à-fait de tympan. Il
y a toujours une oreille moyenne, et elle
est en communication avec l’arrière-bouche
par les trompes d’Eustache. Le Pipa et le
Dactylèthre n’ont qu'un seul orifice médian
pour leur trompe droite et pour la gauche.
La caisse est généralement petite et les os¬
selets de l’ouïe en moindre nombre que chez
les Mammifères. Les Grenouilles et les Cra¬
pauds en ont deux, l’un qui répond au
marteau et l’autre à l’enclume. Les Croco¬
diles, les Lézards etlesTortues ont un seul
osselet mince, dur, à platine ovale ou
triangulaire. Les Salamandres et les Anou¬
res n’en ont également qu’un , et il est plus
simple encore. La plupart des Reptiles nus
manquent de caisse du tympan ( Cécilies ,
Amphiumes, Ménopomes, Protées, Sirènes,
Axolotls, Salamandres, Tritons, et parmi les
Anoures le genre Bombinator); d’autres en
possèdent une et ils ont une membrane du
tympan visible ou cachée sous la peau. La
caisse manque chez les Amphisbènes parmi
les Reptiles écailleux et existe chez les au¬
tres. L’oreille interne se compose du vesti¬
bule qui existe constamment, des canaux
semi-circulaires qui sont dans le même cas,
et du Limaçon qui manque aux dernières
familles. Windischmann a publié sur ce
point de l’organisation des Reptiles un tra¬
vail plein d’intérêt. Chez les Ménobranches,
le vestibule contient des otolithes qui rap¬
pellent ceux de certains Poissons. Les Rep¬
tiles nus manquent de fenêtre ovale et de
limaçon. Il y a, au contraire, deux fenêtres
au labyrinthe chez les Reptiles écailleux, la
fenêtre ovale et la ronde, et tous , sans ex¬
ception, ont un limaçon; ils se rapprochent
assez des Oiseaux par la forme de leur
oreille interne.
IV. Géographie et paléontologie
erpétologiques .
69. On trouve des Chéloniens à la surface
de tous les continents, et il y en a aussi dans
les eaux douces ainsi que dans la mer. Cet
ordre est donc un des mieux représentés
dans la nature actuelle. Les Chéloniens, ra¬
res à présent en Europe, y étaient plus nom¬
breux aux différents âges de la période ter¬
tiaire , et il en a aussi existé lorsque les for¬
mations secondaires se sont déposées. A
quelque époque qu’ils appartiennent , les
Chéloniens présentent les mêmes caractères
généraux, et les couches fossilifères n’en ren¬
ferment pas qui diffèrent, comme famille ,
de ceux de la Faune actuelle. A tous les âges
du globe ils présentaient aussi, comme au¬
jourd’hui , des caractères en rapport avec
leur genre d’habitat, et qui peuvent les faire
rapporter aisément à l’un de nosquatre grou¬
pes des Chéloniens terrestres ( chersites ),
palustres (élodites), fluviatiles (potamites)
ou marins (thalassi tes) .
L’Europe est , à présent , la partie du
globe la moins riche en Chéloniens; encore
n’en nourrit elle guère que dans ses parties
méditerranéennes , et manque-t-elle com¬
plètement de représentants de la famille des
Potamites ou Trionyx. Toutefois, cette es-
48
REP
REP
pèce de pénurie est bien compensée , si l’on
joint au petit nombre des Chéloniens vivants
ceux qui ont laissé en France, en Angleterre
ou en Allemagne des restes fossiles. On a re¬
cueilli des débris deTrionyx à Montpellier,
à Paris, dans le Soissonnais et dans beaucoup
d’autres localités. Dans quelques localités,
les Chéloniens terrestres, deracesaujourd’hui
éteintes, appartenaient à des espèces dont la
taille ne le cédait guère aux grandes Tortues
de l’Inde que l’on a nommées Éléphantines.
Nous avons vu à Issoire , dans la collection
de M. Bravard, une de ces grosses Tortues,
et M. Cabanis nous a fait voir aux environs
d’Issel , auprès de Castelnaudary , l’em¬
preinte encore marquée dans la roche d’une
assez forte Tortue terrestre, découverte par
lui, dans ce gisement, avec des os de Lo-
phiodon et de Crocodile. Le Colossochely s
atlas , de l’Inde , était une Tortue terrestre
bien autrement grande que toutes celles-ci,
puisque sa carapace n’avait pas moins de 12
pieds de long sur 8 de haut. Les Chéloniens
marins vivants ne sont pas très variés en
especes. Des restes fossiles indiquent qu’il a
existé , pendant les époques tertiaire et cré¬
tacée, des Chélonées assez nombreuses en
espèces. Cependant le genre Sphargis n’était
encore connu que dans les mers actuelles, et
on n’en possédait qu’une seule espèce. Nous
regardons comme appartenant à ce genre les
plaques supposées de Coffres ( genre Ostra-
cion) qui ont été signalées parmi les fossiles
des dépôts tertiaires de l’Hérault. Ces pla¬
ques, qui viennent de Yendargues, où l’on
trouve avec elles des débris de Dauphins ,
ont la même structure que celles qui cons¬
tituent le dermato- squelette des Sphargis;
mais leurs compartiments sont plus grands
(45 à 48 millimètres). Nous donnerons à
l’espèce qu’elles indiquent le nom de Sphar¬
gis pseudostracion.
70. Nos Crocodiles forment un groupe plus
compacte, sinon plus naturel, que celui des
Chéloniens, et tous sont également confor¬
més pour marcher et nager : la même espèce
peut meme etre simultanément terrestre,
lacustre, fluviatile ou marine, et il n’y a
pas lieu à distinguer parmi eux quatre fa¬
milles, comme dans les Reptiles précédents.
Les Crocodiles sont toujours moins variés
en espèces que les Tortues, et ils manquent
complètement à l’Europe et aux parties de
la Nouvelle-Holiande que nous connaissons.
Mais la liste des Crocodiliens devient nom¬
breuse, si, aux espèces des fleuves et des lacs
de l’Afrique, de l’Inde et de ses îles, ainsi que
des deux Amériques ou de quelques points
de leur littoral, on ajoute les Crocodiles fos¬
siles que l’Europe a fournis aux paléonto¬
logues. On a fait à l’égard de ces espèces
perdues de Crocodiles une remarque bien
curieuse. Tous ceux de l’époque tertiaire, soit
européens, soit indiens, appartiennent aux
genres des Crocodiles et des Gavials, et ils on t,
comme les Crocodiliens actuels, tes vertèbres
convexo-concaves; beaucoup de localités de
France en ont fourni. Au contraire, les Cro¬
codiliens enfouis dans les dépôts secondaires
avaient tous les vertèbres biplanes ou bi¬
concaves ( voy . crocodiles fossiles ), et plu¬
sieurs parmi eux étaient bien plus profon¬
dément modifiés pour la vie aquatique que
ceux que nous connaissons. C’est ainsi que
le curieux genre de cette familie que M, Eu¬
gène Raspail a découvert dans les terrains
néocomiens de Gigondas (Vaucluse), et qu’il
a décrit avec tant de soin , avait les pattes
plus semblables à celles des Chélonées, et la
queue , longue et pourvue d’os en V d’une
forme toute spéciale, qui lui donnaient les
qualités d’une forte nageoire.
Les Cétiosaures, les Énaliosaures, les Mé-
galosaures et les Ptérodactyles, qui ne sont
connus qu’à l’état fossile, étaient aussi des
Reptiles de l’époque secondaire, ainsi que
les Simosaures du Muschelkalk , les Mosa-
saures et genres voisins , et les Mastodonto-
saures ou Labyrhinthodons. Nous en parle¬
rons ailleurs dans ce Dictionnaire, ainsi que
des nombreux caractères par lesquels ils
s’éloignent des Reptiles actuels.
71. Les Sauriens , dont MM. Duméril et
Bibron ont caractérisé les espèces vivantes
avec tant de soin, constituent environ quatre
cents espèces, toutes de taille médiocre ou
petite, si on les compare aux Chéloniens et
aux Crocodiles; les plus grands sont les Igua¬
nes et les Varans. Ces animaux , moins nom¬
breux en Europe qu’ailleurs, présententquel-
ques faits curieux de répartition géographi¬
que. Les Caméléons sont tous de l’ancien
monde, et principalement d’Afrique ou de
Madagascar; unede leurs espèces vitdansune
grande partie de la région méditerranéenne,
et l’on assure qu’une autre ( Chameleon bi -
REP
REP
49
fidus) existe simultanément à Bombay, à
Bourbon, dans l’Inde, aux îles Moluques et
à la Nouvelle-Hollande, ce qui mériterait
toutefois d’être confirmé. Les Caméléons
constituent, avec les Varans, les familles de
Sauriens les moins nombreuses en espèces.
Ceux-ci appartiennent aussi à l’ancien monde,
l’Europe exceptée ; le genre Héloderme les re¬
présenterait seul en Amérique; mais quelques
auteurs doutent qu’il appartienne réellement
à la même famille. I! y a des Geckos sur tous
les points du globe, et l’on en compte envi¬
ron soixante espèces dans les collections.
La nombreuse famille des Iguaniens nous
montre cette curieuse particularité que ses
espèces pleurodontes sont américaines(Poly-
chrus, Anolis, Basilic, Cyclure, Proctotrèle,
Phrynosome), à l’exception d’une seule (Bra-
chylophe) qui yit en Asie, tandis que ses
espèces acrodontes sont toutes de l’ancien
monde (Galéote, Lophyre, Siltane, Dragon,
Agame , Phrynocéphale , Moloch , Stellion ,
Fouetle-Queue), en Afrique, en Asie et dans
l’Australie ; l’Europe en a même une espèce
dans sa partie la plus voisine de l’Asie.
Les Lacertiens ou Lézards manquent à
l’Australie, mais il y en a dans les autres
parties de l’ancien monde et dans le nouveau.
Comme pour les autres familles, les genres y
ont eux-mêmes une circonscription plus ou
moins limitée; ainsi les Lacertiens américains
sont presque tous des Ameivas. Il y a aussi des
Chalcidiens sur tous les continents; mais ils
sont plus nombreux en Amérique (Gerrho-
note , etc.) et en Afrique (Zonure, Gerrho-
saure, etc.), mais très rares, au contraire, dans
les autres parties. La seule espèce d’Europe,
qui est le Sheltopusick, est un nouvel exem¬
ple de ces animaux de la région méditerra¬
néenne que l’on rencontre également dans
le midi de l’Europe, dans l’Asie mineure et
dans le nord de l’Afrique, et qui semblent in¬
diquer qu’une faune spéciale, dont il ne nous
reste plus que les débris, habitait cette con¬
trée avant que la Méditerranée actuelle eût
envahi son lit. Les cent espèces de Scinques
que l’on possède viennent surtout de l’Aus¬
tralie, de l’Afrique et de l’Amérique. Plu¬
sieurs ont donné lieu à des remarques géo¬
graphiques qui seraient fort curieuses si elles
étaient vérifiées. Ainsi l’on a admis qu’une
même espèce était commune à l’Europe, à
l’Asie, à l’Australie et à l’Amérique; mais
T. xi.
cette assertion, trop contraire aux faits con¬
nus de la répartition des animaux, repose
très probablement sur quelque erreur de
catalogue ou sur une confusion d’espèces (1).
Les Sauriens sont essentiellement terres-
ties et vivent principalement sur les arbres,
sur les sols rocailleux ou sur le sable. Ces
animaux aiment la chaleur, et leurs moeurs
s’éloignent peu de celles de nos Lézards. Une
exception remarquable nous est offerte par
1 ' Amblyrhynchus cristatus , Iguanien pleuro-
donte des îles Galapagos, situées sous l’équa¬
teur, à 200 et quelques lieues à l’ouest de
l’Amérique du Sud, et dont plusieurs ont 3
ou 4,000 pieds de hauteur. Des deux espèces
d’Amblyrhynques connues et qui sont pro¬
pres à cet archipel, l’une habite les îles
et s’y creuse des abris dans le sol; l’au¬
tre est au contraire aquatique et elle a la
queue comprimée ; elle fréquente les eaux
de la mer, nage avec facilité, quoique ses
pieds ne soient pas palmés, et se nourrit es¬
sentiellement de végétaux marins.
Les îles Galapagos , dont nous venons de
parler, offrent une autre particularité im¬
portante au point de vue de la géographie
zoologique. C’est la présence, dans un espace
territorial aussi restreint, d’une espèce de
Tortue qui égale presque en dimension les
plus grandes espèces de la terre ferme. Les
îles du canal Mozambique donnent lieu à une
observation analogue; c’est à ces îles qu’ap¬
partient la Tortue éléphantine, l’une des plus
grosses espèces de Chéloniens vivants. La
présence deReptilesd’uneaussi grande taille,
pour ainsi dire perdus sur les îlots à la sur¬
face desquels ils vivent, a fait penser qu’ils
étaient les débris encore vivants d’une faune
plus considérable , et que leurs îles elles *
mêmes étaient des démembrements de quel¬
que grand espace territorial actuellement
(i) C’est V Abh’pharis Peronii. « Cette espèce , disent
MM. Duinéril et Bibron, habite des contrées fort différentes
les unes des autres par leur climat et leurs productions na¬
turelles; ainsi elle a été trouvée à la Nouvelle-Hollande, il y a
près de quarante ans, par MM. Pérou et Lesueur, et plus ré¬
cemment par M. Freycinet; elle l’a été à Taïti , aux îles
Sandwich, par MM. Quoy et Gaimard; à Java , par le capi¬
taine Philibert ; à l’ile de France , par Julien Desjardins.
M. Kiener, étant à Toulon, en a acquis un certain nombre
d’individus recueillis en Morée, avec d’autres objets d’his¬
toire naturelle , par des matelots montant un des vaisseaux
qui avaient fait partie de l’expédition militaire envoyée en
ce pays en 1826; enfin , M. Fortuné Eydoux vient d’en rap¬
porter du Pérou plusieurs beaux échantillons. »
7
50
REP
REP
disloqué ou englouti sous les eaux de la mer.
Les observations de géographie zoologique
fourniraient souvent aux géographes de pré¬
cieuses indications pour établir comme
science la géographie physique. La présence
naturelle de grands animaux sur de petits
espaces ou d’animaux spécifiquement sem¬
blables sur des localités séparées entre elles
par des bras de mer, est, dans le premier cas,
une preuve de l’existence ancienne au même
lieu d’une plus grande surface exondée , et,
dans le second cas, de l’ancienne continuité
de pays aujourd’hui séparés. C’est ainsi que
l’on doit admettre que la Barbarie, l’Epagne,
le midi de l’Italie et la Morée, qui possèdent
en propre certaines espèces de Reptiles ,
ainsi que beaucoup d’autres productions na¬
turelles, ont autrefois fait partie d’un seul
et même territoire occupé par une faune et
une flore spéciales. C’est par la géographie
zoologique que l’on estconduit à affirmer que
les îles Mascareigne , les Galapagos, la Nou¬
velle-Zélande, la Corse, la Sardaigne, etc.,
sont des restes de trois grandes terres dont
la destruction n’est pas antérieure au com¬
mencement de la période actuelle.
On n’a encore réuni que des documents
peu nombreux pour l’histoire des Sauriens
fossiles appartenant aux mêmes familles que
les Sauriens proprement dits , et qui sont
enfouis dans les terrains tertiaires.
Ainsi M. Owen indique dans la forma¬
tion éocène d’Angleterre un Saurien de la
grandeur d’un Iguane , et MM. Croizet ,
Bravard , Pomel , etc. , ont trouvé dans
l’Auvergne les dents d’un Saurien à peu
près gros comme le Lézard vert, mais d’une
autre famille que celle des Lézards. Ils les
ont comparées à celles de la Dragonne de
Cayenne , et ils en ont nommé l’espèce
Dracosaurus , et plus récemment Dracœno-
saurus. Ne seraient-elles pas d’un Scinque
voisin du Scincus cyprius d’Algérie? Nous
sommes très disposé à le croire. Les écailles
osseuses du même terrain, que M. Pomel at¬
tribue à un Yaranien , devront aussi être
comparées à celles des Scinques , puisque
c’est un des caractères de cette famille d’a¬
voir des écailles osseuses.
Divers Reptiles des âges secondaires ont
été considérés comme Sauriens. Les Mosa-
saures sont placés auprès des Varans par
beaucoup d’auteurs; G. Cuvier et M. Du-
méril rapprochent les Ptérodactyles des
Iguanes; quelques rapprochements analo¬
gues ont été encore signalés ; mais on verra
à l’article de chacun des grands genres fos¬
siles combien ils sont contestables.
72. La plus grande partie des Amphisbè-
nes connus sont de l’Amérique méridionale ;
cependant ces animaux sont représentés en
Afrique par trois espèces, dont une ( Blanus
cinereus ) existe même en Portugal. L’Asie et
la Nouvelle-Hollande n’en ont encore fourni
aucune. Les Ampbisbènes vivent dans le
sable ou sous terre ; aucune de leurs espèces
connues n’est aquatique ou arboricole.
73. L’ordre infiniment plus nombreux
des Ophidiens nous fournit au contraire des
espèces aquatiques (flux iatiles ou marines),
des espèces fouisseuses , des espèces terres¬
tres, soit pour les lieux ombragés , soit pour
les endroits déserts, et des espèces arboricoles
dont le corps est toujours plus ou moins
allongé et la queue souvent prenante. On a
partagé les Serpents en un grand nombre de
genres, d’après l’examen attentif de ces di¬
verses particularités combinées avec celles
de leur mode d’écaillure et de leur dentition.
Beaucoup de sous-genres, et même des gen¬
res entiers d’Ophidiens sont répartis à la
surface du globe d’une manière bien précise.
Ainsi les Crotales sont américains, tandis que
les Boas et les Pythons sont au contraire
de l’ancien monde. Ceux- ci manquent à l’Eu¬
rope actuelle comme les Trionyx, les Cro¬
codiles et bien d’autres familles de Vertébrés
abondantes dans d’autres parties de l’ancien
monde. On peut démontrer aujourd’hui que
les faunes détruites en Europe en possédaient
des espèces quelquefois nombreuses. Le
Paleophis toliapicus d’Owen, trouvéà Sheppy,
était un Ophidien, qui avait la taille des
Pythons. Des vertèbres d’autres Serpents
trouvées à Cuis-la-Motte par M. Lévêque
indiquent aussi , d’après M. Pomel , une
espèce dont la taille était double de celle des
fossiles de Sheppy.
74. Si nous passons aux Batraciens, des faits
analogues se présentent à notre observation.
Les Cécilies sont de l’Amérique méridio¬
nale, de l’Inde et de l’Afrique. Les Anoures
sont de tous les continents, mais leurs es¬
pèces et souvent aussi leurs genres sont
différents d’un continent à l’autre , princi¬
palement sous les zones intertropicales. Il
BEP
REP
51
n’y a point de Salamandres ni d’animaux
du même ordre dans l’Amérique méridio¬
nale , et les espèces de ce groupe diffèrent
dans l’Amérique septentrionale et en Eu¬
rope; la Sirène, le Ménopome, etc. , sont
aussi de la première de ces contrées ; le Pro-
tée vit dans une petite partie de l’Europe.
L’Afrique n’a qu’un très petit nombre de Sa¬
lamandres; M. Alexandre Lefèvre, d’après
ce que nous a dit Th. Cocteau, avait rapporté
un Triton de l’oasis de Barieh , mais nous
n’en connaissons avec certitude qu’en Bar¬
barie. On n’en cite pas non plus, du moins
à notre connaissance, dans l’Inde. M. de
Blain ville nous a dit en avoir reçu de
la Syrie, pays si analogue à l’Afrique sep¬
tentrionale par toutes ses productions; mais
il n’en a pas encore été rapporté de l’Afri¬
que méridionale non plus que de Mada¬
gascar. Le Japon a des Batraciens anoures
eturodèles, comme l’Europe et l’Amérique
du Nord ; on considère comme de même es¬
pèce la Rainette d’Europe, de l’Asie occi¬
dentale, du Nord de l’Afrique et du Japon.
C’est dans ce dernier pays que vit la plus
grande espèce de Batracien urodèle connue
dansla nature vivante, la Salamandre du Ja¬
pon, appelée Megatriton , Sieboldtia, etc.
Cette prétendueSalamandre acquiert jusqu’à
deux pieds de long sur six pouces de large ;
elle se rapproche de l’Amphiume des Etats-
Unis et surtout du Protonopsis (Y. ce mot ,
ou Salamandre fossile d’OEningen. Celle-ci,
que les naturalistes de la renaissance avaient
prise pour un homme fossile, appartient à la
faune tertiaire. Le genre Orthopyià du même
gisement , signalé par M. Hermann de
Mayer comme établissant la transition entre
les Batraciens et les Ophidiens, n’est pas as¬
sez bien connu pour que nous en parlions
ici. Mais il nous reste, pour être complets, à
mentionner le Lépidosirène , que divers na¬
turalistes rapportent aussi aux Batraciens
urodèles. Les Lépidosirènes seraient les
seuls Urodèles connus dans l’Amérique méri¬
dionale et dans l’A,frique intertropicale.
75. Le nombre des Reptiles recueillis à la
surface du globe (soit Reptiles écailleux soit
Reptiles nus) ne s’élève pas à moins de 1200
espèces (1). On voit, par les courtes données
(i) Lacépède, en 1790, n’en comptait que 292 , dont 2/1
Chéloniens, 56 Crocodiles et Sauriens , 17? Ophidiens et 4o
Batraciens. Dandin, en i8o3, portait à 556 le nombre total
qui précèdent, que leur mode de distribution
à la surface du globe est comparable à celui des
Mammifères, et que si l’Europe ne montre de
nos jours qu’un nombre de familles erpéto-
logiques moindre que les autres continents ,
elle est aussi bien pourvue qu’eux si à
sa faune présente on ajoute celles de l’époque
tertiaire. C’est aussi en Europe que l’on a
recueilli la majeure partie des Reptiles con¬
nus dans les terrains secondaires, et ces ani¬
maux diffèrent tant de ceux qui leur ont
succédé qu’on a été tenté de les en séparer
pour en former un groupe tout-à-fait dis¬
tinct. C’est à ces Reptiles secondaires que
M. Laurillard a donné, dans un des intéres¬
sants articles qu’il a rédigés pour ce Diction¬
naire, le nom de Proterpètes , qui rappelle
qu’ils ont été les premiers Reptiles créés.
Les Reptiles n’ont pas été , comme les
Mammifères, modifiés par l’homme dans la
distribution de leurs espèces sur le globe ,
et, à part quelques exceptions encore dou¬
teuses , toutes ont conservé des limites
parfaitement circonscrites. On n’a pas , en
erpétologie comme en mammalogie, d’exem¬
ple d’espèces cosmopolites, et l’homme, qui
a mené partout ses animaux domestiques
et les a rendus ubiquistes comme lui ,
s’est bien gardé d’en faire autant pour
les Reptiles , car nulle espèce parmi eux
ne méritait son attention sous ce rapport.
Le seul fait d’acclimatation de ce genre dont
ne fasse mention a trait à la Grenouille verte
( Rana esculenta ), introduite à Madère et à
Ténériffe, d’après M. Webb. Le transport
desTrigonocéphales del’une des Antilles dans
l’autre serait une tentative trop criminelle, et
l’on ne doit pas croire aux récits que l’on a
faits à cet égard. Les Tortues pourraient
donner lieu et ont en effet donné lieu, dans
quelques rares circonstances , à des impor¬
tations utiles pour l’art culinaire et la mé¬
decine.
Un fait capital dans la répartition des Rep¬
tiles à la surface du globe , est celui de leur
grande multiplicité sous la zone équatoriale
et de leur diminution , soit comme genres et
comme espèces, soit comme individus, lors¬
qu’on se rapproche des pôles. La vie n’est
active chez ces animaux qu’à la condition
d’une forte chaleur; dans nos climats tem-
<les Reptiles, et Merrem à 58o; en 1 834 , on n’en citait en¬
core que 846 dans la collection «lu Muséum de Paris.
52
REP
pérés, ils passent à l’état d’engourdissement
une partie plus ou moins grande de l’année.
Déjà rares sous le 50° de latitude nord , ils
disparaissent bientôt au-delà. L’Angleterre
en nourrit déjà beaucoup moins que la France
centrale. Les Lacerta vivipara , L. stirpium,
Anguis fragilis , Coluber natrix , Vipera
berus , Rana temporaria et Triton cristatus
sont à peu près les seuls Reptiles du nord
de l’Europe. D’après l’ouvrage du prince
Bonaparte intitulé Amphibia europœa , il y
a, en Europe, 94 espèces de Reptiles et de
Batraciens , et l’on peut en porter actuelle¬
ment le nombre à 100. C’est à la région
méditerranéenne qu’appartiennent les plus
nombreux, principalement à la Crimée, à
la Grèce, à la Turquie , à l’Italie ainsi qu’à
l’Espagne; la Provence et le Languedoc,
quoique un peu moins riches, le sont cepen¬
dant beaucoup plus que l’Europe centrale
et presque autant que les localités que nous
venons de citer. La plupart des Reptiles
propres aux régions méridionales de l’Eu¬
rope leur sont communs avec l’Asie mineure,
l’Egypte et la Barbarie. L’Inde et l’Afrique
ont beaucoup de genres et même certaines
familles manquant à l’Europe; quelques
espèces sont communes entre l’Inde et
l’Afrique, ce qui est un fait analogue à ce
que l’on voit pour la classe des Mammi¬
fères. L’Amérique méridionale, au contraire,
possède toutes ses espèces ou à peu près toutes,
en propre , et il en est de même de l’Aus¬
tralie, malgré quelque analogie entre ses
productions du nord et celles des terres
australes de l’insulasie. Quant à l’Amé¬
rique septentrionale , elle possède un mé¬
lange curieux de Reptiles bien différents
comme espèces de ceux qu’on retrouve ail¬
leurs, et d’espèces fort semblables, sinon
identiques, avec celles d’Europe. C’est ainsi
que plusieurs Couleuvres des États-Unis ont
d’abord été décrites comme ne différant pas
des nôtres. On sait aussi qu’il en est de
même pour plusieurs espèces de Mammi¬
fères de l’Amérique septentrionale comparés
à ceux d’Europe : le Loup , le Renard , le
Glouton , divers Mustéliens , le Renne, le
Cerf et l’Élan, peuvent être cités à cet égard.
76. Nous ajouterons à ce chapitre la liste
des espèces d’Europe (!) :
(i) Les noms de relies qui vivent en France et en Cuise
ont été mis pn petites capitales.
ftEP
I. Ciiéloniens ; 1. Testudo græca. — 2.
Tesludo ibera. — 3. Testudo marginata . — -
■4. Emys lutraria. — 5. Emys sigriz. —
6. Emys Caspica. — 7. Chelonia mydas. — »
8. C. ( caretta ) imbricata. — 9. Chelonia
CAOUANNA. - 10. SpHARGIS CORIACEA.
IL Sauriens, a) Geckos : 11. Ascalabotes
mauritanicus ou müralis. — 12. Hemidacty-
LUS VERRUCULATUS. — 13. PlIYLLODACTYLUS EU¬
RO PÆUS.
b) Caméléons : 14. Chamelœon vulgaris .
c) Iguaniens : 15. Stellio vulgaris. —
16. Stellio Caucasiens.
d) Lacertiens : 17. Tropidosaura algira.
— 18. Notopholis nigro-punclata. — 19. No -
topholis moreoiica. — 20. Notopholis Fitzin -
geri. — 21. Z ootoca montana. — 22. Zoo-
TOCA VIVIPARA. — 23. LACERTA STIRPIUM. -
24. Lacerta viridis.— 25. Thimon ocellatus.
— 26. Podarcis Taurica. — 27. Podarcts
müralis. — 28. Podarcis oxycephala. — 29.
Psammodromus Edwardsianus. — 30. Psam-
MODROMUS CINEREUS. — 31. ACANTHODACTYLUS
Boschianus. — 32. Eremias velox. — 33.
Eremias variabilis. — 34. Ophiops elegans.
e) Chalcidiens : 35. Pseudopus serpentinus.
f) Scincoïdiens : 36. Ablepharus Pannoni-
cus. — 37. Ablepharus bivittatus. — 38. Gon-
gylus ocellatus. — 39 . Seps chalcides. —
40. Anguis fragilis. — 4 1 . Ophioniorus mi-
liaris.
III. Ophidiens, a) Typhlopiens : 42. Ty~
phlops vermicularis.
b) Erycides : 43. Eryx jaculus.
c) Couleuvres : 44. Ailurophis vivax. —
45. Cælopeltis monspessulana. — 46. Pe-
riopshippocrepis.— 47. Zacholusausrtiacus.
48. Zamenis Riccioli. — 49. Cælopeltis fla-
vescens. — 50. Cælopeltis leopardinus. —
51. Rhinechis scalaris ( Hermanni et Agas-
sizvi). — 52. Elaphis quadrilineatus. — 53,
Elaphis Parreyssi. — 54. Hemorrhois tra-
balis. — 55. Coluber viridiflavus. — 56. Co¬
luber caspius. — 57. TyriaDahli. — 58. Na¬
trix tessellata. — 59. Natrix viperina. —
60. Natrix cettii. — 61.. Natrix torquata.
— 62. Natrix hydrus. — 63. Natrix scutata.
d) Vipères : 64. Trigonocephalus halys.-—
65. Pelias berus. — 66. Vipera aspis. — ■
67. Vipera ammodytes.
SV. Ampiiisbenes : 68. Blanus cinereus.
V. Batraciens, a) Raniformes : 69. Rana
esculenta. — 70. Rana temporaria. — 7f,
REP
REP
53
Pelobàtes cultripes. — 72 . Pelobatesfuscus.
— 7 3. Pelodytes PÜNCTATIÎS. — 74. Disco-
glossus pictus. — 73. Discoglossus sarcLus.
— 76. Alytes obstetricans. — 77. Bombi-
NATOR IGNEUS.
b) Hylæformes : 78. Hyla viridis.
c) Bufoniformes : 79. Büfo vulgaris. —
80. Büfo CALAMITA. - 81. BüFO VIRIDIS.
VI. Salamandres : 82. Pleurodeles Waltli.
— 83. Bradybales ventricosus. — 84. Sei-
ranota perspicillata. — 85. Salamandra
atra. — 86. Salamandra maculosa. — 87.
Salamandra corsica. — 88. Geotriton fus-
cus. — 89. Euproctus platycephalus. — 90.
Triton glacialis, du lac Bleu, Hautes-Pyré¬
nées, peut-être le même que le précédent
ou du moins du même genre. — 91. Triton
cristatus. — 92. Triton marmoratüs. — 93.
Triton alpestris. — 94. Triton punctatus. —
95. Triton palmatüs.
Vil. Pérennibranches : Proteus anguinus.
Le prince Ch. Bonaparte a donné la des¬
cription de toutes les espèces dans ses Am-
phibia europœa.
Quelques autres, indiquées, d’après M. Les-
son , par M. Braguier , dans sa Faune fran¬
çaise, sont fort douteuses ; plusieurs de celles
du même naturaliste ou de quelques auteurs
différents, font aussi double emploi avec
celles de la liste qui précède.
77. Quelques mots sur les Reptiles des
formations secondaires termineront ce que
nous devions dire de la répartition géogra¬
phique et géologique. Ceux de l’Angleterre,
de l’Allemagne et de la France sont les
mieux connus. Leur distribution dans les
différentes assises de cette grande période
n’est ni moins régulière , ni moins remar¬
quable que celle des Reptiles actuels à la
surface solide du globe ou dans les eaux qui
le baignent.
Les espèces marines si rares de nos jours
étaient nombreuses dans les mers vastes,
mers au fond desquelles se sont déposés le
muschelkalk, le lias, lescalcaires jurassiques,
néocomiens et crétacés. Elles y remplissaient
le rôle de nos Cétacés actuels et tertiaires qui
n’existaient pas encore. Plusieurs ossements
des dépôts secondaires que l’on avait cru
appartenir à des Mammifères Cétacés
étaient au contraire, ainsi que l’a reconnu
M. Chven , ceux de grands Reptiles ayant
sans doute une certaine ressemblance avec
nos Cétacés actuels et qu’il a, pour cette
raison , nommés Céliosaures. Aucun des
étages de la série de transition n’a encore
fourni d’ossements que l’on puisse attribuer
avec certitude à des Reptiles , et l’état actuel
de la science doit nous faire admettre que
les Reptiles n’ont commencé à apparaître à
la surface de notre planète qu’après la fin
des époques géologiques dites de transition.
Leur grand développement pendantla période
suivante est en rapport avec l’absence des
Mammifères ou du moins avec leur extrême
rareté. On sait, en effet, que les mâchoires
de Stonesfield, dans Pool i te moyenne d’Angle¬
terre , mâchoires attribuées, par la plupart
des auteurs , à des Didelphes, sont les seuls
restes de Mammifères antérieurs à l’épo¬
que tertiaire.
Les Simosauriens (Simosaure , Conchio-
saure, Dracosaure et Notosaure) caractérisent
le muschelkalk; les Enaliosaures sontprin-
cipalement du lias et de l’oolithe; les rares
débris des Ptérodactyles sont enfouis dans
les terrains de la même période, et les Dino-
sauriens sont de la formation oolitique et
wéaldienne. Ces quatre groupes différaient
notablement de ceux de la nature actuelle ,
et il en est de même des Cetiosaures et des
Mastodontosaurcs ou Lahyrinlhodontes . Ces
derniers avaient les deux condyles occipi¬
taux des Batraciens. Quant aux Reptiles
secondaires que l’on nomme Lacertiformes,
ils n’étaient pas non plus très semblables
aux Sauriens d’aujourd’hui. Ce sont les
Mosasaures , les Géosaures et quelques au¬
tres dont l’étude est moins avancée. Plu¬
sieurs de ces formes bizarres ont été re¬
trouvées hors d’Europe. Dans l’Amérique
septentrionale, des débris d’Énaliosauriens
sont enfouis dans des terrains de l’âge
du lias d’Europe; nous avons aussi re¬
connu pour appartenir à des Reptiles très
voisins des Plésiosaures (1) quelques osse¬
ments recueillis au Chili par M. Gay. Enfin
c’est du cap de Bonne-Espérance que vien¬
nent les curieux débris du genre Dicynodon
d’Owen. Outre ces Reptiles de formes si di¬
verses, les faunes qui se sont succédé pen¬
dant la période secondaire comprenaient des
(r) Plesiosawus ? anclium P. Gerv. M. Marcel deSerres a
cité, d’après nous, ce fait, en dans sa Paléontologie ,
t. II, p. 253. Nous avons décrit et fait (igurer ces os pour
l’ouvrage sur (e Chili, de M. Ggy,
54
REP
REP
Crocodiliens fort différents, ainsi que nous
l’avons vu, de ceux qui ont apparu après
eux, et des Chéloniens, au contraire, géné¬
riquement semblables à ceux d’aujourd’hui
quoique d’espèces différentes. Jusqu’à pré¬
sent l’Europe seule en a fourni des débris.
78. Depuis que nous avons publié, dans la
partie zoologique de l’ouvrage sur la France
qui est intitulé Palria, la liste des Reptiles
vivants et fossiles de ce pays, nos recherches,
principalement celles que nous avons pu faire
dans les départements du midi , nous ont
fourni de nouveaux documents. Les listes que
nous allons donner indiqueront les princi¬
paux Reptiles qui ont été découverts dans les
différents terrains en France. Leur détermi¬
nation spécifique est malheureusement fort
peu certaine dans beaucoup de cas, et dans
d’autres, où elle le paraît davantage, la dif¬
férence de gisement ou simplement la diffé¬
rence de localité a fait supposer des différences
d’espèces qu’on n’a pas encore démontrées
par des caractères zoologiques. Le plus sou¬
vent la connaissance des genres est seule cer¬
taine.
79. Nous commencerons par l’énuméra¬
tion des Reptiles trouvés dans tes terrains
secondaires de France.
CHÉLONIENS.
Genre Emys : dans les falaises du Havre
et de Honfleur. (feu M. Lesueur.)
Genre Chelonia : d’abord trouvé dans la
craie à Maastricht en Belgique, et depuis à
Creney, dans l’Aube, d’après M. Jules Ray.
SIMOSAÜRIENS.
Genres Noîhosaurus et Simosaurus : dans
le muschelkalk de Lunéville, par MM.Gail-
lardot, Mongeot etGuibal.
G. Cuvier à connu parmi les ossements de
cette localité (Oss. foss.) : des vertèbres légè¬
rement biconcaves; des dents qui sont can¬
nelées verticalement et qu’il compare à
celles des Crocodiles ; un coracoïdien qui
rappelle celui de l’Ichthyosaure et du Plé¬
siosaure ; un os qui ressemble beaucoup
au pubis de cë dernier animal ; enfin une
mâchoire inférieure ayant des caractères
de Crocodiles et d’autres de Lézards. Les
auteurs des catalogues paléontologiques ont
été bien au-delà des assertions de Cuvier ,
et par la manière dont ils ont interprété
les paroles pleines de réserve du célèbre
naturaliste français, ils ont été conduits
à admettre dans le muschelkalk de Luné¬
ville un Crocodile , un Ichthyosaure et un
Plésiosaure prenant chacun des os désignés
par Cuvier pour l’indice d’une espèce dis¬
tincte. Cependant Cuvier parle des uns et
des autres sous le nom commun de Saurien
des environs de Lunéville. Or, ce Saurien
des environs de Lunéville n’est pas autre
qu’iin genre de Simosauriens , et probable¬
ment que 1 e Simosaurus Gaillardoti , et nous
ne serions pas étonné s’il en était de même
de la Chélonée de Lunéville (Cuvier, ibid. ,
p. 525). Cuvier en cite un radius qui indi¬
querait, dit-il , une carapace de 2m,560 de
long , et un pubis qui se rapporterait à une
carapace de 0,628. Il ajoute que « plusieurs
autres os annoncent encore cette Tortue ,
qui, bien que du sous-genre des Chelonées,
ne laissait pas que de différer assez et de
nos Tortues de mer d’aujourd’hui et de
celles de Maestricht. »
CROCODILIENS.
a) Genre Crocodilus : dans la craie de
Meudon , d’après une dent étudiée par G.
Cuvier, On ne connaît pas la forme des ver¬
tèbres de ce Crocodile. Nous en reparlerons
à propos des Crocodiles tertiaires.
b) Crocodiliens à vertèbres biplanes ou
sub -biconcaves.
Neustosaurus Gigundarum, Eug.Raspail;
du terrain riéocomien de Gigondas, dans le
département de Vaucluse.
Teleosaurus Cadomensis , E. Geoffroy; de
l’oolite de Caen.
Steneosaurus rostro minor , E. Geoffroy;
de l’argile kimridgienne d’Honfleur ; c’est le
Gavial à bec court de Cuvier.
Pækilopleuron Bucldandi, Deslonchamps;
du calcaire oolitique de Caen.
c) Crocodiliens à vertèbres convexo -con-
caves.
S trepto spondy lus rostro major , Mayer; le
Premier Gavial ou Gavial à long bec de
Honfleur, Cuv.; de l’argile kimrnéridgienne
de Honfleur.
DINOSAURIENS.
Le genre Megalosàurus a été signalé sur
quelques points de la France, mais les dé¬
bris sur lesquels reposent ces indications
KEP
HEP
55
sont rares ou n’ont pas été suffisamment
décrits. Cuvier attribue au Mégalosaure
un os operculaire des carrières d’oolites de
Caen (t. Y, p. 354). Le Muséum de Paris
possède, comme étant du même genre , des
débris recueillis à Alligny, près de Cosne,
dans le département de la Nièvre C’est très
probablement à un animal de la même fa¬
mille qu’il faut attribuer un humérus de
grande taille, recueilli au pied du mont Ven-
toux , malheureusement à la surface du sol,
par M. Rénaux, architecte de la ville d’Avi¬
gnon. Cet humérus, dont M. Rénaux a bien
voulu nous donner un modèle en plâtre,
pour la Faculté des sciences de Montpellier,
ressemble, à quelques égards , à celui des
Mammifères proboscidiens. Cependant on
reconnaît bientôt , en l’étudiant, qu’il est
celui d’un Reptile gigantesque; sa longueur
totale égale 90 centimètres.
PLÉSIOSAURIENS.
Genre Plesiosaurus. On cite principale¬
ment les espèces suivantes : Plesios. cari -
natus , Cuv. , de Boulogne-sur-Mer ; Plesios.
penlagonus , Cuv., de l’Auxois ; Plesios. tri-
gonus , Cuv., du Calvados; Plesios. brachy -
spondylus, Owen, de Honfleur.
Un beau squelette de Plésiosaure, du Mu¬
séum de Paris, a été recueilli entre Stenay et
Mouzay, dans le département de la Meuse.
ICHTHYOSAUR1ENS.
Genre Ichtyhosaure. On en a recueilli des
fragments aux Vaches-Noires (Calvados), à
Honfleur, au Havre, à Boulogne-sur-Mer.
Il y en a aussi , au Muséum de Paris , qui
viennent de Burjac , arrondissement de
Marvejols, dans le département de la Lozère.
Le lias du pic Saint-Loup , à quelques
lieues de Montpellier, n’a pas encore fourni
de débris de Reptiles.
Nous avons vu au Musée de la Faculté de
Toulouse, dans la collection intéressante
à laquelle MM. Leymerie et Jolly donnent
leurs soins, une vertèbre, malheureusement
d’origine inconnue, mais que l’on suppose
venir des Pyrénées. Cette vertèbre, qui est
légèrement biconcave, est remaquable par
ses dimensions. Elle a 0,18 verticalement,
et 0,07 d’avant en arrière, ce qui indique
un Ichthyosaurien de très grande taille.
Nota. Les Ptérodactyles , les Labyrintho-
dontes, et beaucoup d’autres genres de Rep¬
tiles Sauroïdes, découverts en Angleterre ou
en Allemagne, n’ont pas encore été trouvés
en France.
PALÆOSAURIENS.
Genre Mosasacrus. Le grand Reptile à
vertèbres subconvexo-concaves et à dents
acrodontes, auquel on a donné ce nom est
connu par la belle tête découverte à Maes-
trieht , avec une grande partie de la colonne
vertébrale , et dont ont parlé Camper, Fau-
jas de Saint-Fonds , G. Cuvier et M. Co-
nybeare. On en a recueilli quelques fra-
ments dans la craie de Meudon. Le genre
Leiodon, recueilli en Angleterre et signalé
par M. Owen ne paraît pas en différer.
80. Passons maintenant aux Reptiles fos¬
siles reconnus dans les terrains tertiaires et
diluviens de la France.
CHÉLONIENS.
Genres Testudo et Emys. On en a recueilli
des débris dans un grand nombre de loca¬
lités, et ils appartiennent à des époques
très diverses. Les Tortues et les Émydes
fossiles de nos terrains tertiaires, provien¬
nent de la Fère, Paris, Orléans (au fau¬
bourg des Aides, aux Barres , à Monta-
buzard); la Grave ( Emyde des molasses de
La Grave, Cuv.);Issel, près Castelnaudary;
Toulouse; Auch (Sansans, etc.); Montpel¬
lier, Aix {T. Lamanonï), etc. Elles sont nom¬
breuses en Auvergne, et M. Bravard en a
nommé quelques unes : Testudo gigas, T. me¬
dia, T. minuta, etc. M. Pomel indique dans
le même pays une Emysaure qu’il nomme E.
Meilheuratiœ et le nouveau g. Ptychogaster.
Le Testudo grœca, ou une espèce voisine, est
fossile dans la caverne de Lunel-Viel , près
Lunel.
Genre Trionyx : recueilli à Noyon par
M. Graves (Trionyx de Beauvais , Cuvier;
Trionyx, P. Gerv., Patria , fig. 216; Tr.
( Gymnopus ) viltatus , Pomel); à Cuys Ia-
Motte, près Compiègne; ( Apholidemis sub-
lœvis et granosa Pomel ) ; à Paris , dans
l’argile plastique ( Tr. vittala , Pomel);
dans le gypse (Tr. des plâtrières de Paris ,
Cuv.); à Avaray, dans l’Orléanais (Tr. des
sables d' Avaray , Cuv.); à Aix en Provence
(Tr. des plâtrières d’ Aix, Cuv .; Tr. maunoir ,
Bourdet); à Montpellier, dans les sables
56
REP
marins (Tr. Ægyptiaca , Marcel de Serres et
Jeanjean) ; à La Grave (Tr. des molasses de
la Gironde, Cuv.) ; à Haute-Vigne (Tr. des
graviers de Lot-et-Garonne, Cuv.).
Genre Chelonia. Dans les sables de Mont¬
pellier, d’après M. Marcel de Serres , et à
Loégnan, près Bordeaux.
Genre Dermatochelys ou Sphargis : à
Vendargues , près Montpellier (Sp. pseudo-
stracion , P. Gerv. ).
Dans plusieurs .^localités , on a trouvé des
œufs de Chéloniens fossiles. M. Marcel de
Serres en cite dans les calcaires d’eau douce
de Castelnaudary, et dans sa collection il
en possède un tout-à-fait sphérique qui vient
du calcaire à hélices d’Aix.
CROCODILIENS.
Ils ont, comme ceux de l’époque actuelle,
les vertèbres concavo-convexes.
Genre Crocodilus : découvert à Noyon ,
par M. Graves (Cr. depressifrons , Bl.; GY.
cœlorhinus, Pomel); à la Grave, commune
de Bonsac, dans le département de la Gi¬
ronde ; à Blaye ; à Argenton , dans le dépar¬
tement de l’Indre (Cr. Rollinati, Laurillard);
dans les marnes de Passy et à Auteuil ,
ainsi qu’à Montmartre, près Paris; à Issel ,
par M. Cabanis ; à Gargas , près d’Apt , par
MM. Requien, Matheron, Jourdan, etc.,
ainsique dans d’autres localités éocènes;
dans l’Orléanais (aux Barres, à Chevilly, etc.);
en Auvergne (Croc, elaveris, Bravard ; Croc.
Ralelii, Pomel; genre Diplocynodon , id.) ;
aux environs de Montpellier, de Mèze et de
Pézenas, dans le département de l’Hérault,
M. Laurillard en cite une espèce cata-
phractée, dans le diluvium d’Abbeville.
Genre Gavialis : au mont Aimé, près de
Châlons-sur-Marne, dans le calcaire pisoli-
tique (1) , d’après des fragments de tête
actuellement au laboratoire de M. de Blain-
ville au Muséum (Gavialis isorynchus , Po¬
mel ).
Genre Lacerta : en Auvergne, d’après
M. Pomel. Un dentaire inférieur de la ca-
(r) M. Élie de Beaumont et Üesor rapportent ce dépôt à la
fin de l’époque crétacée; dans ce cas, le Gavial dont il est
question ici, et la Ghélonée de l'Aube , seraient une nouvelle
preuve que les fossiles crétacés s’éloignent déjà beaucoup
de ceux des premiers Ages secondaires pour ressembler à
ceux de la faune tertiaire inférieure. La présence d’un vrai
Crocodile dans la craie de Meudon serait un fait analogue si
elle est confirmée
verne de Lunel-Yiel nous indique un Lé¬
zard de grosse taille, très probablement le
Lacerta ocellata.
Dracænosacrus. MM. Bravard, Croizet
et Pomel désignent ainsi, dans leurs collec¬
tions et leurs mémoires, des fragments de
dents recueillis dans les terrains inférieurs
d’Auvergne. Nous avons dit plus haut, que,
d’après nous, ces dents rappelaient celles
d’un Scinque , que nous nommerons Scin-
cus Croizeti ? et que les écailles osseuses ,
attribuées parM. Pomel à un Varanien ou à
un Monitor, pourraient bien être du même
animal. Voici, à l’appui de cette dernière
opinion, ce que nous lisons dans un travail
présenté en 1844 à la Société géologique,
par M. Pomel :
« Des écailles osseuses que nous avons
attribuées au Monitor ont aussi été trouvées
parM. Bravard, à côté des débris de ce genre
(1 e Dracænosaurus), à Cournon. Auquel des
deux appartiennent ils? C’est ce que de
nouvelles observations feront seules con¬
naître. »
OPHIDIENS.
Espèce colubri forme, à Sansans, près Auch ,
parmi les nombreux fossiles découverts par
M. Lartet.
Espèce plus rapprochée du Rhinechis Agas-
sizii que d’aucune autre et grande à peu près
comme le Naja; en Auvergne, par M. Bra¬
vard. Nous devons à ce naturaliste la moi¬
tié postérieure d’un os mandibulaire de cette
espèce, que nous avons pu comparer à la
même partie dans nos Couleuvres.
Espèce de la taille des plus grands Py¬
thons, à Cuys-la-Motte, d’après M. Pomel.
REPTILES NUS.
Genre Rana: A Aix (Rana aquensis Co-
quand, 1845); à Sansans, près Auch, d’après
des fragments recueillis par M. Lartet : un
fragment de mâchoire supérieure trouvé
dans ce lieu a des dents comme chez les Ra-
niformes. — En Auvergne ( collections de
MM. Croizet et Bravard). — A Lunel-Vieil,
on a recueilli un fémur de Batracien anoure
indiquant une espèce de la taille du Dufo
agua, du Brésil. Nos grands Bufo palmarum
du midi de l’Europe, qui ne sont d’ailleurs
qu’une variété du Crapaud commun , ac¬
quièrent à peu près cette dimension dans
REP
quelques individus. L’os fossile de Lunel-
Vieil indique cependant une espèce diffé¬
rente, ainsi que nous nous en sommes
assuré. 11 a été figuré par MM. de Serres,
Dubreuil et Jeanjean (pl. XX, fig. 20, 21).
— Il y a des Grenouilles dans le diluvium de
Paris.
M. Pomel attribue, mais avec doute, à un
Pipa? et à un Axolotl? des os trouvés dans
les terrains d’eau douce de l’Auvergne. Ces
os mériteraient, sans contredit, une mention
plus longue que celle queM. Pomel leur a
jusqu’ici accordée; il serait important aussi
que ce naturaliste en donnât la figure, ainsi
que celles de quelques autres animaux non
moins curieux qu’il a découverts dans le
même pays , tels que son petit Oiseau à
deux doigts, son Macroscélide , etc.
Genre Salamandra : en Auvergne, d’après
M. Pomel .
4. Notes et remarques historiques.
81 . L’ignorante mais féconde imagina¬
tion des anciens, et plus tard, celle des
artistes du moyen âge, nous a laissé, sous
le nom du Dragon, le modèle, moitié Chauve-
Souris, moitié Quadrupède et Serpent, de
l un de ces êtres effrayants et bizarres dont
il est question dans les ouvrages liturgi¬
ques. Aux yeux de la science moderne, la
seule originalité de ces étranges conceptions
est dans l’assemblage incompatible des for ¬
mes que l’on s’est plu à leur accorder. Aussi
quoique les peuples y aient longtemps cru;
quoique la renaissance ait discuté sérieuse¬
ment de l’existence de beaucoup d’entre
eux; quoique Gesner, Johnston, et même
le savant Rondelet aient donné la figure de
plusieurs de ces monstres, l’histoire natu¬
relle les a rélégués avec tant d’autres au
rang des fables les plus grossières. Ni la
nature actuelle , ni les nombreuses races
éteintes, ne présentent rien d’analogue. Nos
artistes copient seuls, et souvent ils exagè¬
rent, sansles améliorer, ces grotesques figures
dont la statuaire gothique avait enfanté
les modèles. Cependant combien de con¬
ceptions plus heureuses et capables d’élever
à la fois l’esprit et l’imagination ils pui¬
seraient dans l’observation de la nature!
L’intelligence prendrait alors dans leurs
compositions la place de l’empirisme ou de
l’erreur, et les compositions artistiques, tout
REP 57
en étant plus savantes, n’en seraient pas
moins poétiques.
Cette sorte d’effroi que nous causent les
Reptiles a été ressenti de tout temps, et n’a
pas peu contribué à faire exagérer, par les
conteurs ou les artistes, la bizarrerie des
formes propres aux Reptiles. La même pré¬
vention contre ces animaux existe de nos
jours ; Linné lui-même la partageait, et
elle a sans doute éloigné bien des natura¬
listes de l’étude des Reptiles. Les allures
ambiguës de ces animaux ; la sensation de
froid et comme cadavérique qu’ils donnent
le plus souvent quand on veut les saisir; la
morsure et même le redoutable venin de
certains d’entre eux; la diversité et la bi¬
zarrerie de leurs formes, comparées à celles
de beaucoup d’autres animaux vertébrés,
ont mérité aux Reptiles cette constante dé¬
faveur. Aussi ces animaux sont-ils redoutés
ou méprisés, et, dans l’opinion du public, il
n’y a guère d’exception que pour les Lézards,
que l’on dit amis de l’homme, pour la Rai¬
nette, que l’on emploie assez souvent comme
moyen météorologique , et pour un petit
nombre d’autres.
Certaines espèces deTortues onteependant
le mérite d’attirer l’attention sans effrayer •
on les observe et bientôt après on les touche
sans crainte; la démarche bizarre du Ca¬
méléon pique la curiosité, et il n’est pas
jusqu’aux Couleuvres qui n’aient, dans cer¬
tains cas, triomphé du préjugé qui fait
repousser presque tous les animaux de leur
classe. Certaines espèces des régions chaudes
de l’Amérique ont des formes sveltes et des
couleurs agréables ; aussi les dames ne dédai¬
gnent-elles pas de les prendre et de les enla¬
cer autour de leur cou, à cause de la sensation
agréable de fraîcheur qu’elles transmettent.
D’ailleurs , beaucoup de Reptiles exotiques
sont remarquables par la vivacité et la va¬
riété de leurs couleurs, et le préjugé dont
leurs congénères sont l’objet en Europe
n’existe pas, ou bien il est insignifiant dans
beaucoup d’autres régions, où l’on voit plus
fréquemment des Reptiles , et où on les con¬
naît mieux.
Dans nos pays, on distingue assez aisé¬
ment les espèces inoffensives de celles que
leur venin rend redoutables. C’est à tort
que l’on attribue souvent des qualités
malfaisantes aux Orvets et à quelques autres
8
T. XI.
58
REP
REP
Reptiles. Nous n’avons de réellement dan¬
gereux que ceux du genre Vipère. Le ve¬
nin des Crapauds n’a pas la force qu’on
lui suppose; il consiste simplement dans
l’âcreté du mucus sécrété par leur peau.
L’Afrique, l’Asie et les îles Indiennes, la
Malaisie, l’Océanie et les deux Amériques
ont un bien plus grand nombre de Reptiles
dangereux. Différentes espèces propres à ces
contrées cachent , sous une forme très ana¬
logue à celle de nos Couleuvres , des qualités
presque aussi malfaisantes que celles des Vi¬
pères.
82. Quoi qu’il en soit et quelque répu¬
gnance que l’on ait pour les Reptiles en géné¬
ral, on les mange dans beaucoup de circon¬
stances et dans des pays très divers. La Gre¬
nouille verte et la Grenouille rousse sont
estimées en France et dans quelques autres
parties de l’Europe ; en France, on mange
aussi des Couleuvres, dans quelques dépar¬
tements , sous le nom d’Anguilles de haies ;
partout on recherche des Chéloniens; il y a
des Crocodiles dont la chair est usitée
comme aliments ; l’Iguane est aussi dans ce
cas; on prépare quelquefois les Serpents à
sonnettes aux États-Unis comme aliments ;
enfin les peuples sauvages de l’Australie et
de la Polynésie mangent les quelques Sau¬
riens qui vivent dans leur pays , se conten¬
tant pour tout assaisonnement de les faire
rôtir sur le feu.
83. Le bouillon de Tortue et celui de Vi¬
père figurent depuis longtemps dans l’arsenal
thérapeutique des médecins de l’Europe.
Voici la liste des Reptiles que l’on cite de
préférence dans les ouvrages de zoologie
pharmaceutique : Testudo græca , Emys lu-
traria , Chelonia mydas , Crocodilus vulga-
ris , Laeerta agilis , Scincus ofllcinalis , Boa
constrictor , Tropidonotus natrix , Coluber
Austriacus ou lœvis, Vipera berus, Naja tri-
pudians , Crolalus horridus, Rana esculenla,
Rana temporaria , Hyla arborea , Bufo vul-
garis, Salamandra maculosa , Triton cris -
tatus. Les préparations que l’on faisait
autrefois au moyen de ces animaux étaient
les suivantes :
Syrupus pectoralis lestudinum , Axungia
Serpentum , Vipera exsiccata, Jus Vipere-
nurn , Sa! et oleurn rectificaturn Viperarum ,
Bufones exsiccati et cumbusti , Emplastrum
de spermale Ranarum , Oleurn spermatis Ra-
narum , Emplastrum de Ranis sine et cum
mercurio , Salamandræ cumbustæ, etc.
84. Les anciens Égyptiens accordaient aux
Reptiles , comme à beaucoup d’autres pro¬
ductions naturelles, les honneurs de la sé¬
pulture. Ils nous ont laissé dans leurs hy¬
pogées des momies nombreuses de Croco¬
diles. Avec ces Reptiles , on trouve aussi,
dans quelques circonstances, des Serpents et
même des Sauriens. Th. Cocteau a donné,
dans la seule partie qu’il ait publiée de sa
Monographie des Scinques, des détails sur
une momie égyptienne appartenant à une
espèce de cette famille. Nous en reparlerons
à l’article scinques.
83. Les Reptiles désignés par Aristote et
ceux dont a parlé Pline n’ont pas tous été
reconnus avec la même précision ; ils étaient,
d’ailleurs, peu nombreux, ce qui tient aux
connaissances fort limitées des anciens en
géographie.
Aristote avait réparti dans deux groupes
bien distincts les animaux que nous nom¬
mons aujourd’hui Reptiles , et ces deux
groupes , les Quadrupèdes ovipares et les
Serpents , étaient séparés entre eux par les
Poissons et les Oiseaux. Il distinguait parmi
les Quadrupèdes ovipares:
1° Les Tortues (xôwvv));
2° Les Lézards (uavpoc) ;
3° Les Grenouilles (Sar p«x°s).
Ces trois groupes, joints aux Serpents ,
( ocpiç ) , deviendront, après vingt siècles, les
quatre ordres erpétologiques d’Alexandre
Brongniart, de G. Cuvier et de M. Duméril,
ou les Chéloniens , les Sauriens, les Ophi¬
diens et les Batraciens.
Albert le Grand, que l’on a surnommé
avec raison l’Aristote du moyen âge , parle
des Serpents dans le trente-cinquième livre
de son Histoire des Animaux, et il les dis¬
tingue en :
Reptilia ;
Reptentia ;
Et Repentia.
La Tortue est pour lui un animal du même
groupe que les Serpents, non pas qu’elle soit
véritablement un Serpent, mais parce que ,
dit-il, elle ressemble, à certains égards, à
ces animaux. Albert le Grand parle aussi
de l’analogie que les Crocodiles ont avec ies
Lézards , et de celle des Lézards avec les
Serpents.
REP
REP
59
86. Au XVIIIe siècle, on se rapprocha plus
encore de la classification aristotélicienne,
mais en évitant d’éloigner, autant que le
faisait Aristote , les Serpents des Quadru¬
pèdes ovipares.
Les Reptilia de Linné ne sont autre chose
que les Quadrupèdes ovipares du philosophe
grec, et ses Serpents répondent bien aux
otpeç des anciens.
Linné a donné aux Reptiles, dans son
Systema naturœ, la dénomination d'Am~
phibia, et il les a caractérisés ainsi qu’il
suit :
1° Un cœur à un ventricule et une oreil¬
lette; sang rouge et froid ;
2° Des poumons qui respirent d’une
manière différente suivant les différents
genres ;
3° Les mâchoires horizontales ;
4° Les mâles ont deux verges (1 ) , la plu¬
part des femelles ont les œufs couverts par
une membrane;
5° Leurs organes des sens sont : la lan¬
gue pour le goût, les narines pour l’odorat,
les yeux pour la vue ; les uns ont des oreilles,
les autres en sont privés;
6° Leur peau est nue ou couverte d’é-
cailles;
7° Leurs appuis sont différents suivant
les genres, les uns ayant des pieds, d’autres
étant apodes.
Us sont partagés en quatre ordres :
1. Reptilia. Genres : Tesludo, Draco, La -
certa (2) et Rana.
2. Serpentes. Genres : Crotalus, Boa, Co-
luber, Anguis, Amphisbœna , Ccecilia.
3. Me antes. Genre : Sir en.
4. Nantes. Genres : Petromyzon , Raia,
Squalus, Chimera, Lophius, Accipenser, Cy-
clopterus, Batistes, Oslracion, Telrodon, Dio-
don, Centriscus, Syngnathus, Pegasus. Ainsi
que le firent remarquer Vicq d’Azyr, Brous-
sonnet et beaucoup d’autres, ces genres de
Nantes dûrent être reportés parmi les Pois¬
sons, quoique beaucoup d’entre eux soient
des Poissons bien différents des Poissons os¬
seux , et ne doivent pas être classés comme
on l’a fait généralement depuis Linné. C’est
ce que M. Agassiz a très bien démontré.
D’ailleurs, dans l’édition du Systema na-
lurœ qu’a publiée Gmelin, les Nantes ne font
(1) Ce caractère n’est pas constant.
(2) Les Salamandres en font partie.
plus partie des Amphibia , et il n’y a plus
dans cette classe que deux ordres, les Repti¬
lia, c’est-à-dire les Quadrupèdes ovipares, et
les Serpentes. 11 n’y est plus question de la
Sirène, même comme genre. Gmelin la ré¬
unit aux Murènes, sous le nom de Murœna
siren. Nous avons vu que Linné avait par¬
tagé pendant toute sa vie la répulsion que
l’on professe en général pour les Reptiles; la
descri ption qu’il en donne est écrite sous
l’inspiration du même sentiment. « Arnphi-
» bia pleraque horrent, corpore frigido, cute
» nuda , multa colore lurido facie torva ,
» obtutu meditabundo , odore tetro , sono
» rauco , loco squalido , pauciora yeneno
» atroci, singula sceleto cartilagineo , vita
» tenaci, vi partes amissas reproducendi vi-
» vacissima instructa , ex ovo nata. »
87. Lacépède, qui a consacré deux gros vo¬
lumes in-4° à l’histoire des Reptiles, et qui a
eu l’honneur dépasser pour le continuateur
de Buffon, divise aussi ces animaux en qua¬
drupèdes ovipares et en serpents (1). 11 a
trop souvent sacrifié le fond à la forme, et
son ouvrage offre souvent la preuve de
l’inanité des prétentions littéraires, quand
l’observation ne leur fournit pas leur véri¬
table base. Lacépède a signalé aux natura¬
listes, soit dans son ouvrage, dont il y a
plusieurs éditions, soit dans les mémoires
qu’il a fait imprimer depuis, un assez bon
nombre de Reptiles que l’oq ne connaissait
pas avant lui. Malheureusement il n’a pas
toujours donné à ses descriptions et à ses
recherches synonymiques l’exactitude que
comportait sa position comme garde du ca¬
binet du roi, et plus tard comme professeur
d’erpétologie et d’ichthyologie , ce qui
mettait à sa disposition les collections du
Jardin des Plantes de Paris, et tous les livres
nécessaires pour un pareil travail.
88. Un des vices de la classification, telle
que la concevaient Linné et ses contempo¬
rains, était la confusion dans un même grou¬
pe, sous le nom de Quadrupèdes ovipares, des
Reptiles à métamorphoses (les Grenouilles
et les Salamandres), et de ceux qui sont
privés de métamorphoses ( les Lézards, les
Crocodiles et les Tortues). Hermann, dans
son ouvrage sur les affinités des animaux,
indiqua les rapports des Grenouilles et des
(,) jUst. nat. des Quadrupèdes ovipares et des Serpents,
2 vol. ir.i-4 avec pi., j7«S et 1789,
GO
REP
REP
Salamandres, et Alexandre Brongniart (1)
apporta un heureux perfectionnement à la
science erpétologique, en instituant son or¬
dre des Batraciens. Il caractérisait principa¬
lement les animaux de cet ordre, parce que
leurs petits ont des branchies à la manière
des Poissons, et diffèrent de leurs parents
pendant les premiers moments de leur vie.
Brongniart y plaçait à la fois les Crapauds,
les Rainettes, les Grenouilles et les Salaman¬
dres , assurant que celles-ci «n’ont d’au-
» tre analogie avec les Lézards, parmi les-
» quels on les avait mises, que d’avoir
» comme eux le corps allongé, des pattes et
» une queue. » De ce travail date donc l’é¬
tablissement des quatre ordres des Reptiles
que les naturalistes de ce siècle ont presque
tous acceptés. Brongniart les rangeait ainsi
qu’il suit :
a. Chéloniens, renfermant les Tortues ;
b. Sauriens, renfermant les g. Crocodile ,
Iguane, Dragon, Stellion , Gecko, Caméléon ,
Lézards, Scinque et Chalcide ;
c. Ophidiens , renfermant les genres con¬
nus sous le nom général de Serpents ;
d. Batraciens. G. Cuvier, qui avait adopté
dans son Tableau élément, de VHist. natur.
des anim., publié en 1793, la méthode de
Linné et deLacépède, suivit dans ses Leçons
d'anatomie comparée et dans son Règne ani¬
mal celle d’Alexandre Brongniart. M. Dumé-
ril l’a également adoptée pour la rédaction
de ses ouvrages intitulés : Zoologie analy¬
tique (2) (Paris, 1806), et Éléments des scien¬
ces naturelles. Il s’en sert aussi pour les
leçons qu’il professe depuis plus de quarante
ans au Muséum , soit comme suppléant de
Lacépède, soit comme professeur titulaire.
C’est également, pour la répartition des
Reptiles en ordres , la méthode préférée par
M. Duméril dans le grand ouvrage, si riche
en observations délicates, qu’il publie en ce
moment avec le concours de notre laborieux
ami M. Bibron, sous le titre d 'Erpétologie
générale.
(1) Essai d’une classification naturelle des Reptiles , Paris,
i8o5, ainsi que dans les Mémoires des savants étrangers pré¬
sentes à l’Institut , et dans le Bull, de ta soc. philom. de Paris .
(2) Voici la classification adoptée par M. Duméril dans
cet ouvrage, qui est resté classique en France :
Chéloniens. — Sauriens Planicaudes et Téréticaudes.
* Ophidiens Homodermes et Hétérodermes. — Ratraciens
Anoures et Urod'eles,
Le nombre total des genres est porté à 4z.
La dénomination classique de Reptiles,
que Brongniart, G. Cuvier et M. Duméril
introduisaient définitivement dans la langue
scientifique et dans le langage vulgaire avec
la signification qu’elle a conservée, avait
été proposée en 1756 par Brisson ; Laurenti
l’avait également acceptée, et il avait com¬
mencé une étude plus approfondie des carac ¬
tères spécifiques des Reptiles (1). Merrern
fut conduit, dès 1790, également par ses
recherches d’erpétologie descriptive, à tirer
du système épidermique de nouveaux et
très utiles moyens de diagnose; et à diverses
époques, des naturalistes allemands, at¬
tirés à Paris par leur goût pour les sciences,
Schweigger, Oppel,Spix, MM. Muller et
Tschudi , etc., trouvèrent au Muséum de
Paris des encouragements tout-à-fait dignes
de la France, et qui manquent rarement
aux étrangers.
89. M. de Blainviile (2), qui avait étudié
zoologiquementet anatomiquement, soit pour
ses propres publications, soit pour celles d’Op-
pel dont il était le collaborateur, un grand
nombre de Reptiles, a exposé sommairement
dans plusieurs circonstances ses vues sur la
classification des Reptiles. C’est à lui que
l’on doit la distinction de ces animaux en
deux classes, les Reptiles écailleux ou squa-
mifères et les Reptiles nus ou Amphibiens,
distinction parfaitement confirmée par les
recherches nouvelles auxquelles a donné
lieu l’embryogénie de ces animaux. Il a
aussi démontré plus complètement qu’on
ne l’avait fait avant lui, les rapports des Cro¬
codiles avec les Chéloniens, ceux des Orvets
avec les Sauriens (3), et ceux des Cécilies
avec les Batraciens: aussi a-t-il été le pre¬
mier, avec Oppel, à former des Crocodiles un
ordre différent de ceux des Sauriens, à placer
les Orvets auprès des Scinques et à réunir
les Cécilies aux Batraciens. Ces rapproche-
(1) Hermann proposa pour les mêmes animaux le nom de
Cryerozes ; M. de Bl iinville s’est servi de ceux de Squarni-
feres pour les Reptiles écailleux, et d 'Amphibiens ou Nudipel-
liferes pour les Reptiles nus.
(2) Bulletin de la société philomatique de Paris , pour
1816; Traité d’anat. comparée, 1822 ; Reptiles de la Califor¬
nie et Système d.’ Erpétologie et d’ Amphibiologic ( dans les
Nouvelles Annales du Muséum pour i835).
(3) Pallas avait justifié d’un sentiment exquis de ces affi¬
nités, lorsqu'il avait décrit le Sheltopusick . classé depuis
par G Cuvier parmi les Serpents, et aujourd’hui, par tous les
naturalistes, parmi les Sauriens Clialndiens, sous le nom de
Laccrta apoda.
REP
menls', dont personne aujourd’hui ne con¬
teste la convenance , n'ont pendant long¬
temps été acceptés dans les ouvrages élé¬
mentaires que par quelques élèves de
M. de Blainvil le, M. Pouchet et M. Hollard
entre autres, ainsi que par M. Muller, qui
a fait, comme M. de Blainville, une étude
approfondie des animaux dont il est ici ques¬
tion (1). Eu 1835, M. de Blainville a exposé
avec plus de détails sa méthode erpétolo-
gique, et, dans ce nouveau travail , il a été
plus loin qu’il ne l’avait fait en 1816 et en
1822, en établissant deux nouvelles classes
de Reptiles , une pour les Ptérodactyles
qu’il regarde comme intermédiaires aux
Oiseaux et aux Reptiles, l’autre pour les
Ichthyosaures qu’il éloigne des Plésiosaures
pour les placer entre les Reptiles écailleux
et les Batraciens. Voici un résumé de la
méthode de M. de Blainville, telle qu’il l’a
formulée à cette époque.
Classe III (2). Plerodactylia.
Classe IV. Pxplilia, ils comprennent trois
ordres :
1. Chelonia , divisé en quatre familles,
Chelonea, Testudinea , Emyda , Amyda ou
Trionyx.
2. Plesiosauria.
3. Saurophidia.
a. Sous-ordre des Sauria : Geckos , Camé¬
léons , Agames , Dragons , Iguanes, Sauve¬
gardes, Lacertiens.
1 3 . Sous-ordre des Ophidia : Bimanes, Am-
phisbènes, Rouleaux, Boas, Boas-Couleuvres,
Couleuvres, Hydrophis, Vipères.
Classe V. Ichthyosauria.
Classe VI. Amphibia. Ceux-ci sont divisés
ainsi qu’il suit :
1. Batrachia : Dorsipares ou Pipas;
Aqui pares ou Crapauds , Rainettes et Gre¬
nouilles.
(1) G. Cuvier n’a pas cru devoir accepter ces améliora¬
tions. Voici comment il en parle, en )83o , dans la 2e édi¬
tion du ICegne animal, t. II, p 5 : « D’autres auteurs, comme
Merrem , font une autre répartition des Sauriens et des
Ophidiens; ils détachent les Crocodiles pour en faire un or¬
dre à part, et réunissent, au contraire, au reste des Sauriens,
la première famille des Ophidiens ou les Anguis, distribution
qui repose sur quelques particularités de l’organisation des
Crocodiles, et sur une certaine ressemblance des Anguis avec
les Lézards. Nous avons cru suffisant d’indiquer ces rap¬
ports, presque tous intérieurs, en conservant néanmoins
line division d’uhe application plus facile »
(2) Les deux premières classes des Vertébrés sont celles
des Mammifères et des Oiseaux.
REP 61
2. Pseudosauria : Salamandres , Protées ,
Sirènes.
3. Pseudophidia : Cécilies.
90. D’autres travaux importants sur la mé¬
thode erpétologique, travaux que l’étendue et
la mesure de cet article ne nous permettent
pas d’exposer comme nous le désirerions,
sont dus à Waglcr, de Munich , à M. Fitzin-
ger, de Vienne , et à M. Gray , de Londres.
Le prince Charles Bonaparte, qui a aussi
publié plusieurs ouvrages d’erpétologie, et
qui a su profiter avec talent des travaux
que la science possédait déjà, s’est principa¬
lement occupé de l’histoire des Reptiles de
l’Italie dans sa Faune italique, ainsi que de
l’énumération descriptive de tous les Rep¬
tiles propres à l’Europe. Il a aussi publié un
tableau de la classification générale des
Reptiles, dans lequel il indique et carac¬
térise brièvement toutes les familles que
l’on doit, suivant lui, admettre edans cette
importante fraction des animaux verté¬
brés.
M. Ch. Bonaparte divise les Reptiles ,
qu’il nomme Amphibia, en deux soUs-clàsses,
les Monopnoa ou Allopnoa et les Dipnoa ou
Diplopnoa.
Les MONOPNOA sont les Reptiles écail¬
leux des autres auteurs, et ils sont divisés
en trois sections :
1° Les Rhizodonta ou Loricata , qui com¬
prennent trois ordres ; savoir :
I. Ornithosauri ou Gryphi. Famille
unique : Pterodaclylidæ.
IL Emydosaurii ou Crocodiles. Fam. Cro-
codilidœ.
III. Enaliosaurii ou ÇetosaiXri. Familles
Plesiosauridœ , Ichthyosauridœ.
2° Les Testudinata , dont le seul ordre est
celui des Tortues :
IV. Chelonii ou Testudiries, divisés en trois
familles :
Chelonidœ, Trionycidœ et Testudinidæ.
3° Les Replilia ou Squamata, comprenant
deux ordres :
V. Saurii ou Lacertæ , distribués en onze
familles :
Geckonidæ , Stellionidœ , Iguanidæ , Cha-
meleonlidæ , Varanidœ , Helodermatidœ ,
Ameividæ , Lacertidæ , Ophiosauridæ , An-
guidæ , Typhlopidœ.
VI. Ophidii ou Serpentes. II y en a de sept
familles différentes :
62
REP
REP
Erycidœ , Boidœ , Achrocordidœ , Colu-
bridœ , Hydridœ , Najadæ , Viper idée.
VII. Sauropïiidii ou Angucs. Ils compren¬
nent les deux familles des Chirotidæ et Am-
phisbænidœ.
Les D1PNOA ou la deuxième sous-classe
sont les Amphibies à métamorphoses, les¬
quels ont deux modes de respiration , le
mode branchial et le mode pulmonaire.
M. Ch. Bonaparte admet parmi eux trois
ordres différents :
VIII. Batrachophidii ou Cœciliœ , dont la
seule famille est celle des Cœcilidœ.
IX. Ranæ ou Batrachia vera. Deux fa¬
milles :
Ranidæ , Salamandridœ.
X. Ichthyoides ou Ichthyoides. Deux fa¬
milles :
Amphiumidœ , Sirenidæ.
La méthode erpétologique dont on
vient de lire l’analyse emprunte à celle de
MM. de Blainville, Fitzinger et J.-E. Gray
plusieurs de ses points de vue ; elle s’en éloi¬
gne au contraire sous d’autres rapports. La
distinction des Amphisbènes et des Chirotes
comme ordre à part est un perfectionne¬
ment incontestable dû au prince Bonaparte
et à M. Gray. On doit seulement regretter
que les deux noms donnés à ces animaux,
Saurophidii et Angues, Wagl., aient déjà été
employés dans un autre sens, l’un par M. de
Blainville, pour les Sauriens et les Ophidiens
réunis; l’autre, par divers auteurs, pour
les animaux du même groupe que l’Orvet
(Anguidæ , Ch. Bonap ).
L’ordre des Enaliosàurii est emprunté de
M. Richard Owen, et comprend les Reptiles
fossiles des genres Plésiosaure, Pliosaure et
Ichthyosaure. M. Owen , en effet, a essayé
de classer les Reptiles en tenant compte,
ainsi que l’avait fait M. de Blainville, et
même Wagler, de plusieurs des grandes fa¬
milles de Reptiles éteints , dont les restes
sont enfouis dans les formations secondaires.
9 1 . C’est en publiant, en 1842, le résumé
de ses travaux sur les Reptiles fossiles de
l’Angleterre, que M. Owen a publié ses idées
sur la distribution méthodique des Reptiles.
II les partage en huit ordres rangés et dé¬
nommés ainsi qu’il suit :
1° Enaliosauria (Voy. t. V, p. 296).
2° Crocodilia.
3° Dinosaurta , ou les Mégalosaurcs , Hy-
lœosaures , Iguanodons (voy. t. V, p. 32).
V' Lacertilta, comprenant les Mosasau-
res, ainsi que divers genres des âges secon¬
daires et tous les Sauriens des auteurs
actuels.
5° Pterosauria ou le genre Ptérodactyle.
6° Chelonia, c’est-à-dire les Chéloniens.
7° Ophidia ou les Ophidiens.
8° Batrachia, c’est-à-dire les Batraciens.
Ainsi M. Owen met les ÉnaliosAuriens
en tête de tous les Reptiles, dont il ne fait
qu’une seule classe; il place les Ptérodac¬
tyles entre les Sauriens et les Tortues (1) ,
et l’ordre qui comprend ces dernières est
immédiatement suivi, dans sa méthode, par
celui des Ophidiens. On doit à M. Owen des
travaux importants sur les Reptiles fossiles,
principalement sur ceux des terrains secon¬
daires de l’Angleterre. L’étude qu’il a faite
sur la structure microscopique des dents de
plusieurs de ces animaux l’a conduit à des
résultats intéressants pour leur distinc¬
tion (2),
92. Les ouvrages descriptifs d’erpétologie
que l’on consulte le plus souvent sont les
suivants :
Lacépède , Histoire naturelle des Quadru¬
pèdes ovipares et des Serpents. — Dauben-
ton, les Quadrupèdes ovipares et les Serpents
de l’Encyclopédie , in-4. — Daudin , son His¬
toire naturelle des Reptiles, in-8. — Dumé-
ril et Bibron, Erpétologie générale faisant
partie des Suites à Buffon de Roret (la plus
grande partie des Ophidiens et les Batra¬
ciens urodèles n’ont pas encore paru).
II faut ajouter à ces ouvrages les mono¬
graphies géographiques ou génériques , et
quelques travaux systématiques, dont nous
citerons les principaux.
Agassiz : Nomenclator zoologicus.
Th. Bell : Monographie des Tortues. — -
Reptiles d’Angleterre. — Reptiles du voyage
du Beagle. — Mémoires divers.
Bibron : Reptiles de Morée. — Reptiles
de Cuba, avec Th. Cocteau.
(r) M. Straus, dans son Anatomie du Chat, et dans son
Traité d’ anatomie comparative , place aussi les Chéloniens
après les autres Reptiles, parmi lesquels il laisse les Batra¬
ciens. Il établit pour les Chéloniens une classe spéciale, qu’il
caractérise ainsi ; Leur sang est rouge et froid ; ils respirent
par des poumons , mais leurs épaules et leur bassin sont
placés sous leurs côtes.
(2) llcport of the Brit. assoc. for the advanccment of scien¬
ces , i8'tz; Tmns ■ feofog. soc London et Odontography.
REP
De Blainville : Reptiles de la Cal i -
, fornie.
Boié : Mémoires divers dans l 'Isis.
Bonaparte. Cité précédemment.
Th. Cocteau : Mémoires divers dans le
Magasin de zoologie. Monographie des Scin-
ques. Articles dans le Dictionn. pittoresque.
G. Cuvier : Reptiles douteux , dans le
voyage M. de Humboldt. — Partie erpéto-
logique du Règne animal , — Notices ostéo-
logiques et Paléontologiques des Ossements
fossiles.
Daudin : Monographie des Rainettes.
Dugès : Recherches sur les Batraciens. —
Sur les Lézards. — Sur les Ophidiens.
Edwards : sur les Lézards.
Fitzinger : classifications et mémoires
divers.
J.-E. Gray: nombreux mémoires publiés
dans des recueils périodiques et ailleurs.
Gravenhorst : quelques mémoires.
Geoffroy : Reptiles de l’ouvage sur l’ɬ
gypte, avec son fils M. Is. Geoffroy; Mé¬
moires divers, dans les Annales du Muséum ,
sur les Tortues, les Crocodiles, etc. —
Études d’ostéologie comparée.
Harlan : Quelques Reptiles d’Amérique.
Hermann : Son ouvrage sur les affinités
des animaux.
Holbrook : Reptiles des États-Unis.
Laurenti : Specimen medicum , 1768.
Latreille : Histoire des Reptiles. — His¬
toire des Salamandres, etc.
Lesueur : Chéloniens de l’Amérique du
Nord.
Kaup : Règne animal et différents mé¬
moires.
Merrem : Hist. nat. des Reptiles, 1790.
— Système des Amphibies , Î820.
J. Muller : Sur les Ophidiens.
Nordmann: Faune pon tique dans le voyage
de M. Demidoff.
Pallas : Fauna rosso-asiatica. — Voyage
en Russie. — Sheltopusick.
Ruppel : Reptiles d’Égypte et d’Abyssinie,
dans ses ouvrages sur ces deux contrées.
Roesel : Sur les Grenouilles.
Russel : Serpents de la côte de Coro¬
mandel.
Rusconi : Protées , Tritons , Grenouilles.
Schlegel : Physionomie des Serpents; Rep¬
tiles du Japon et des possessions néerlan¬
daises de la Sonde, avec M. Temminck.
REP 03
Schneider : Hist. nat. des Tortues, 1783..
— Diverses études sur les Amphibies.
Schweigger : Monographie des Tortues,
1.812.
Spix : Plusieurs Mémoires; Reptiles du
Brésil.
Andrew Smith : Reptiles nouveaux de
l’Afrique australe, dans ses Illustrations.
Seba : Nombreuses figures de Reptiles de
tous les pays, dans son Thésaurus, 1665.
Tschudi : Monographie des Batraciens. —
Reptiles du Pérou.
Wiegmann : Reptiles du Mexique. — Mé¬
moires divers.
Wagler : Iconographie des Tortues. —
Reptiles du Brésil. — Système des Amphi¬
bies, etc.
§ 5. Énumération méthodique des principales
familles de Reptiles vivants et fossiles.
93. Il estaisédereconnaîtrepartoutceque
nous avons rapporté dans cet article, que la
plupart des naturalistes modernes ont con¬
fondu sous le nom de Reptiles et placé à
tort dans une seule et même classe, deux
groupes bien distincts d’animaux. Les uns
sont plus semblables, par leur mode de dé¬
veloppement et parleur respiration constam¬
ment aérienne , aux Vertébrés des deux pre¬
mières classes; ce sont les Chéloniens, les
Crocodiles , les Sauriens , les Ophidiens et
les Amphisbènes ; on doit en faire la troi¬
sième classe du règne animal , et leur place
est immédiatement après les Mammifères et
les Oiseaux. Ils terminent un premier sous-
type d’Ànimaux vertébrés. Beaucoup de
Reptiles fossiles doivent leur être réunis.
Les autres Reptiles commencent au contraire
la série des Poissons, quoiqu’ils soient aé¬
riens pendant une partie de leur existence ;
cesontdesReptilesréellementichthyoïdes. La
classe qu’ils constituent a reçu le nom
d’ Amphibiens , celui de Reptiles nus et plus
souvent encore celui de Batraciens, alors
«
qu’on ne les considérait que comme une di¬
vision de la classe précédente, à laquelle
nous laisserons, faute de mieux, le nom de
Reptiles écailleux.
Placés entre les Mammifères et les Oi¬
seaux d’une part, etles Poissons d’autre part,
les Reptiles forment donc eux-mêmes deux
classes fort distinctes: l’uneavoisinelesVerté*
brés supérieurs et se rattache simultanément
64
REP
REP
aux Monotrèmes et aux Oiseaux qu’elle sem¬
ble continuer, pour en déterminer les limi¬
tes inférieures; l’autre, moins nombreuse en
espèces, commence pour ainsi dire la série
des Poissons, et ses rapports avec les animaux
de cette classe sont si nombreux qu’ils ont
donné lieu à de fréquentes méprises sur le
véritable rang qui devait être assigné à
certains genres.
Les caractères différentiels des Reptiles
écailleux et des Reptiles nus ou Amphi-
biens sont nombreux et faciles à saisir. On
vient d’en lire le résumé; voici l’indication
des principales familles qui se rapportent à
chaque classe, et l’ordre suivant lequel nous
croyons que l’on doit les ranger.
Classe I. — AMPHIBIENS.
94. On devrait distinguer parmi les Rep¬
tiles écailleux, deux sous-classes bien faciles
à caractériser. En effet , si nous en jugeons
par les espèces actuelles qui s’y rapportent ,
les uns ont le pénis simple, l’os carré soudé
et les dents implantées dans des alvéoles
ou nulles, tandis que les autres ont toujours
un double pénis , l’os carré généralement
mobile et les dents dépourvues d’alvéoles
distinctes. Les fossiles secondaires ajoutent
à la classe des Reptiles, telle que nous les
connaissons, un certain nombre de familles
fort curieuses mais inégalement étudiées.
Quelques unes , il faut bien l’avouer, sem¬
blent encore réfractaires à nos méthodes de
classification. Aussi divers auteurs ont-ils
essayé d’en faire des ordres ou même des
classes à part.
95. Nous nommerons Chélonochampsiens
les Reptiles écailleux de la première sous-
classe , et Saurophidiens ceux de la seconde.
i. Chélonochampsiens.
I. Ptérodactyliens ou le g. Ptérodactyle.
IL Chéloniens.
III. Simosauriens. Singuliers Reptiles
éteints, dont les débris, enfouis dans le mus-
cheskalk de Lunéville et d’Allemagne, ont
ont pu être attribués simultanément à des
Chéloniens , à des Crocodiliens ou à des
Énaliosauriens, parce qu’en effet les animaux
dont ils proviennent tenaient à la fois de
ces différents groupes. Ils étaient plus parti¬
culièrement intermédiaires aux Chéloniens
et aux Crocodiles , ayant comme les pre¬
miers les narines ouvertes sous la partie
antérieure du palais, et, comme les seconds,
des dents implantées dans des alvéoles aux
deux mâchoires. Voir les articles Conchio-
saurus , Dracosaurus , Simosaurus, etc.
M. Laurillard regarde le genre Rhyncho -
sauras de M. Owen comme appartenant au
même groupe que ces animaux , et d’après
M. Owen le genre Dicynodon établi pour de
curieux fossiles à dents canines semblables
à celles des Mégantéréon , et trouvés dans
les grès secondaires du sud est de l’Afrique,
se rapprochait des Rhynchosaurus par la
forme de son crâne. Les Dicynodons avaient
les vertèbres subbiconcaves.
IV. Crocodiliens ou les Émydosauriens
de M. de Blainville. Voir les articles Croco¬
diles, Crocodiles fossiles, Neustosaure, etc.
V. Plesiosauriens II en a été question
à l’article énaliosaures.
VI. Iciithyosauriens. Le seul genre est
celui des Ichthyosaures.
2. Saurophidiens.
Il est difficile de placer ailleurs que dans
ce groupe certains Reptiles des formations
secondaires , tels que le Mosasaure et le
Paléosaure , ainsi que les Dinosauriens.
Les Saurophidiens de la nature actuelle
sont les Sauriens, les Ophidiens et les Arn-
phisbènes.
VII. Palæosauriens , ou les Mosasaures ,
Paléosaures et quelques genres, en général
mal connus, des divers étages de la série
secondaire. 11 paraît que plusieurs étaient
thécodonles, c’est-à-dire pourvus de dents
implantées dans des alvéoles. Exemple , le
Thecodontosaurus.
VIII. Dinosauriens. Voy. ce mot.
IX. Cuaméloniens. La seule famille est
celle des Caméléons.
X. Néosauriens , ou les Sauriens des
genres actuels. Ils comprennent plusieurs
familles dont nous parlerons à l’article sau¬
riens.
XI. Geckotiens, caractérisés parleurs ver¬
tèbres biconcaves.
XII. Ophidiens. Voy. ce mot.
XIII. Amphisbéniens, ou les Chirotes et les
Arnphisbènes , divisés eux-mêmes en plu¬
sieurs genres.
Classe II. - AMPHIBIENS.
96. 11 y en a de cinq ordres différents ;
I. Labyrintiiodontf.s. Grands Amphibiens
Il ES
65
RES
fossiles du keuper d’Allemagne et du grès
rouge d’Angleterre.
IL Pseudophidiens , appelés aussi Pero-
mèles. Ils ne comprennent que la seule fa¬
mille des Cécilies.
III. Batraciens ou les Anoures , dont les
genres sont partagés en :
1° Phrynaglosses : Pipa et Dactylèlhre.
2° Phanéroglosses ou Raniformes, Hylœ-
f or mes , Bufonif ormes .
IV. Pseudosauriens ou les Urodèles, divi¬
sés en trois familles, dont les deux der¬
nières ont les vertèbres concaves, et dont la
dernière montre seule des branchies persis¬
tantes. Ce sont : 1° Salamandrides ; 2° Am-
phiumides ; 3° Sirénoïdes.
V. Lépidosiréniens. Le seul genre de cet
ordre est celui des Lepido sirènes. Quelques
auteurs le considèrent comme appartenant
à la classe des Poissons, et l’opinion des na¬
turalistes n’est point encore fixée à cet
égard. (P- Gervais.)
REPTILES FOSSILES, zool. — Voy.
reptiles , ainsi que les articles crocodiles ,
DINOSAURES, ÉNALIOSAURES , PROTONOPS1S, SAU¬
RIENS, tortues, etc., etc., de ce dictionnaire.
(P. G.)
REQUIT. NIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Légumineuses - Papilionacées ,
tribu des Lotées, établi par De Candolle
(Mem. Legum., 224, t. 37-38; Prodr., Il,
168). Arbustes du cap de Bonne-Espérance
et de la Sénégambie. Voy. légumineuses.
REQUIN. Car char las. poiss. — Sous-
genre de Squales. Voy . ce mot.
*RESCULE. Rescula. arachn. — C’est
un genre de l’ordre des Acarides, qui a été
établi par Heyden dans le journal VIsis ,
mais dont les caractères n’ont jamais été
publiés. (R- 6.)
RÉSEAU BLANC, moll. — Nom vul¬
gaire d’une coquille bivalve du genre Vénus
V. tigrina L. (Duj.)
RÉSÉDA. Réséda ( resedare , calmer ).
bot. ph. — Genre de la famille des Réséda-
cées à laquelle il donne son nom , rangé pai
Linné dans la Dodécandrie trigynie de son
système. Il est formé de plantes annuelles ou
bisannuelles, rarement sous-frutescentes ,
qui habitent principalement la région médi¬
terranéenne et les parties de l’Afrique situées
en dehors des tropiques. Ces plantes ont des
feuilles alternes, simples, entières ou divisées
profondément sur les côtés, accompagnées
de stipules très petites et semblables à des
glandes. Leurs fleurs sont disposées en grap¬
pes terminales, et présentent: Un calice à
4-7 divisions profondes, souvent inégales;
une corolle de 4-7 pétales alternes au calice,
dont les inférieurs simples , les supérieurs
plus grands, divisés en un nombre variable
de lanières étroites; un disque hypogyne,
urcéolé; de 10 à 40 étamines insérées sur le
disque; un pistil à ovaire oblique, oblong ou
ovale, terminé supérieurement par trois poin¬
tes plus ou moins proéminentes, uniloculaire,
multi-ovulé, formé de 3-6 carpelles, avec
autant de placentaires pariétaux , surmontés
d’autant de stigmates courts, très brièvement
bilobés au sommet. A ces fleurs succède une
capsule ovale ou oblongue , anguleuse , tri-
cuspidée ou trilobée au sommet, uniloculaire
et béante supérieurement. Pour former ce
genre, Linné avait réuni les trois genres de
Tournefort: Réséda, Luieola et Sesamoides.
Ce dernier a été rétabli , dans ces derniers
temps, sous la dénomination d’ Asirocarpus
Neck. ; et, quant aux deux premiers, ils sont
admis aujourd’hui comme sous-genres.
a. Luieola , Tournef. Calice quadriparti.
Corolle à 4 pétales, dont le supérieur plus
grand, allongé, appendiculé intérieurement
à sa base, multiparti au sommet; les deux
latéraux et l’inférieur simples, rétrécis à la
base, déchirés en trois lanières au sommet.
Étamines de 30 à 40. Ovaire sessile, ovale-
déprimé; placentaires simples inférieure¬
ment, divisés supérieurement en deux bran¬
ches.
1. Le type de ce sous-genre est le Réséda
Gaude, Réséda Luieola Linn., bien connu
sous ses noms vulgaires de Gaude, Herbe à
jaunir. C’est une espèce bisannuelle, qui
croît spontanément le long des chemins,
dans les lieux secs et pierreux d’une grande
partie de l’Europe, et qui, de plus, est cul¬
tivée comme espèce tinctoriale. Sa tige est
droite, raide, simple ou peu rameuse, angu¬
leuse, fistuleuse, et s’élève à 6-10 décimè¬
tres; ses feuilles sont lancéolées, entières,
ondulées sur leurs bords, glabres ; ses fleurs
sont petites, d’un jaune pâle, en longues
grappes terminales serrées. Elles donnent
une petite capsule ovoïde, à graines lisses et
luisantes. La décoction de cette plante est
journellement employée pour la teinture en
9
T. XI.
(56
RES
jaune et par suite aussi pour celle en vert.
Pour ce motif, on la cultive en grand en
divers pays. Sa culture est, au reste, très fa ¬
cile. On la sème d’ordinaire dans les terres
sèches et sablonneuses, parce qu’il a été re¬
connu que, bien qu’y prenant moins de dé¬
veloppement que dans les bons fonds, elle y
devient plus riche en matière colorante. Sa
graine se sème dans la proportion d’environ
4 kilogrammes par hectare, le plus ordinai¬
rement en juillet ou en automne; elle doit
être très peu recouverte, à cause de sa finesse
qui oblige à la mêler à du sable pour la se¬
mer. Il est important de maintenir la terre
bien débarrassée de mauvaises herbes, dès le
printemps de la seconde année. La récolte se
fait vers le commencement de l’été de l’année
qui suit celle des semis, dès l’instant où les
tiges commencent à jaunir. Les plantes soru
arrachées à la main et réunies par petites
bottes qu’on fait sécher avec soin, après quoi
on les livre au commerce. Non seulement on
emploie la Gaude pour la teinture, mais en ¬
core on en prépare une laque jaune très so¬
lide dont on se sert en peinture. La matière
colorante de cette plante a reçu le nom de
Lutéoline de M. Chevreul qui l’a isolée le
premier. C’est une substance solide, de for¬
mule encore indéterminée; elle forme des
cristaux aciculaires, peu solubles dans l’eau,
beaucoup plus solubles dans l’alcool et l’é¬
ther, et que la chaleur sublime sans les dé¬
composer.
b. Réséda , Tournef. Calice 5-7 parti. Co¬
rolle à 5-7 pétales, dont les supérieurs plus
grands tri-multipartis ; les latéraux tripartis,
appendiculés intérieurement; les inférieurs
simples, bifides ou tripartis. Étamines de 10
à 24. Ovaire substipité, oblong, à placentai¬
res indivis.
2. Nous citerons , comme type de ce
sous-genre, une espèce bien connue, leRÉsÉDA
odorant, Réséda odor ata Linn., plante origi¬
naire d’Égypte et de Barbarie, cultivée en
abondance dans tous les jardins et sur les
fenêtres, à cause de l’odeur agréable de ses
fleurs. (P. D. )
RESEDA MARIN, polyp. — Nom vul¬
gaire du Preomnoa lepadifera.
RÉSÉDACÉES. Resedaceœ. bot. pu. —
Famille de plantes dicotylédonées , polypé-
tales, hypogynes, voisine des Capparidées ,
à la suite desquelles A.-L. de Jussieu avait
B ES
primitivement placé le genre Réséda, qui
lui sert de type, et qui , subdivisé aujour¬
d’hui en plusieurs , la compose exclusive¬
ment. Elle présente les caractères suivants :
Calice persistant, composé de quatre à sept
parties plus ou moins inégales et herbacées;
pétales alternant en nombre égal, très rare¬
ment réduits à deux ou manquant même com¬
plètement ; ils sont formés d’une lameunique
ou souvent de deux accolées, l’extérieure
plus ou moins laciniée dans les pétales su¬
périeurs, qui prennent un plus grand déve¬
loppement; disque hypogynique , se déve¬
loppant d’un seul côté, le supérieur, en un
urcéole qui alterne avec les pétales corres¬
pondants; étamines insérées à la base et au
dedans du disque, atteignant jusqu’au nom¬
bre de 40, d’autres fois réduites jusqu’à 3,
non recouvertes par les pétales dans la préflo¬
raison , à filets libres ou inférieurement mo-
nadelphes, à anthères terminales, introrses,
biloculaires , s’ouvrant longitudinalement ;
ovaire sessiie ou stipité, composé de 3-6 car¬
pelles qui , le plus souvent, se soudent en un
seul par leurs bords, sans se joindre au som¬
met, qui reste béant; qui, d'autres fois, res¬
tent séparés en partie, chacun replié sur lui-
même dans sa longueur. Dans le premier
cas, alternent autant de placentaires char¬
gés d’ovules campulitropes , qui lient les
valves carpellaires entre elles et sont quel¬
quefois surmontés d’un lobe court; dans
le second cas, les ovules sont groupés sur
un placentaire central , ou opposés un par
un aux carpelles qui les embrassent à leur
base entr’ouverte ; styles courts, terminant
chaque carpelle et terminés eux-mêmes par
un stigmate bilobé. Fruit capsulaire repré¬
sentant, par sa forme, celle qu’annonçait
l’ovaire, et laissant échapper les graines par
ces ouvertures, qui ont existé dès le prin¬
cipe et qui seulement se prononcent davan¬
tage à la maturité. Graines réniformes, à
test crustacé , doublé extérieurement d’un
épiderme membraneux, qui s’en détache ou
lui reste accolé, intérieurement d’une endo-
plèvre charnue ; embryon recourbé, à coty¬
lédons incombants, plus courts ou plus longs
que la radicule cylindrique. Les espèces
sont des herbes annuelles ou vivaces, plus
rarement des sous-arbrisseaux ou même des
arbrisseaux, à suc aqueux; à feuilles alter¬
nes, simples ou découpées, accompagnées
B ES
BES
67
de petites stipules glanduliformes ; à fleurs
hermaphrodites ou unisexuées par avorte¬
ment, plus ou moins irrégulières , dispo¬
sées en grappes ou en épis, chacune ac¬
compagnée d’une bractée , verdâtres ou
blanches avec mélange de rougeâtre. Ces
espèces sont répandues en plus grand nom¬
bre dans la région méditerranéenne , sur¬
tout dans sa partie africaine, il y en a peu
qui s’avancent jusqu’au nord de l’Europe. On
en trouve aussi dans les régions extralropi-
cales , dans le nord de l’Inde, les Canaries,
la Californie et au cap de Bonne Espérance.
On sait qu’on en cultive généralement dans
nos jardins une espèce à fleurs très parfu¬
mées. Malgré l’âcreté de leurs racines et
l’amertume de plusieurs de leurs parties,
elles ne sont pas employées en médecine ;
mais l’une d’elles, le Réséda luteola ou Gaude,
l’est très utilement en teinture, à cause de
la matière jaune ou Lutéoline que fournit sa
racine.
GENRES.
Ochradenus, Del. — Réséda , L. ( Luteola ,
Tourn. — Eresda , Spach). — Olig orner is ,
Camb. ( Resedella , Webb. — Ettimia, Nutt.).
— Aslrocarpus, Neck. ( Sesamoides , Tourn.
— Sesamella, Reich.). — Caylusea , St.-Hil.
(Ad. J.)
RESEDELLA, Webb et Berthel. {Flor.
canot'. y 106). bot pu. — Syn. d'Oligomeris,
Cambess.
RESEX. bot. — Voy. courson.
RÉSINES. cuiM. — Les Résines sont des
produits qui découlent d’une foule de végé¬
taux de diverses familles , et surtout lors¬
qu’on fait des incisions aux plantes herba¬
cées et très aromatiques des pays chauds.
Lorsqu’elles suintent des arbres, elles sont
toujours fluides , mais elles s’épaississent
peu à peu. En général , elles sont plus oxy¬
génées que les huiles volatiles qu’on retire
des mêmes plantes, et elles paraissent dues
à l’action que l’oxygène exerce sur ces der¬
nières. Ce qu’il y a de certain, c’est que, par
un contact prolongé avec ce gaz, les huiles
volatiles finissent par se concréter et acqué¬
rir l’aspect et les principales propriétés des
sucs résineux. Au reste, tous renferment
encore beaucoup d'huile essentielle qui pa¬
raît les tenir en dissolution dans lesvaisseaux
des plantes.
Qu’on chauffe, en effet, avec de l’eau,
dans un appareil distillatoire, une matière
résineuse quelconque, on en extraira de
l’huile volatile en plus ou moins grande
quantité.
C’est à la forte proportion d'huile volatile
qu’ils renferment encore , que la térében¬
thine, le baurne de copahu , le baume de
la Mecque, le baume du Pérou, etc., doivent
leur mollesse.
Les Résines pures sont ordinairement des
substances solides, cassantes, inodores et
insipides, demi-transparentes au moins, et
d’une couleur tirant le plus ordinairement
sur le jaune. Aucune ne conduit le fluide
électrique. Toutes s’électrisent négativement
par le frottement.
L’air n’a aucune action sur les Résines à
la température ordinaire. Le soufre et le
phosphore peuvent s’unir avec elles par la
fusion.
Elles sont toutes insolubles dans l’eau ,
mais elles se dissolvent au contraire dans
l’alcool, l’éther, les huiles essentielles;
l’eau précipite la Résine de ces dissolutions.
Soumises à l’action du feu, les Résines se
fondent, puis se décomposent de différen¬
tes manières, suivant qu’on opère en vases
clos ou à l’air. Dans ce dernier cas, la Ré¬
sine s’enflamme, et brûle en donnant une
grande quantité de noir de fumée. En vase
clos, au contraire, on obtient des hydro¬
gènes carbonés très divers, et des produits
empyreumatiques.
L’acide nitrique agit violemment sur les
Résines; il se dégage une grande quantité
de gaz et on obtient un liquide qui , par
l’évaporation , laisse déposer une matière
visqueuse. La dissolution de cette matière
n'est pas troublée par l’eau. Si l’on continue
l’action de l’acide nitrique, on transforme
la substance visqueuse en un corps particu¬
lier qu’on appelle tannin artificiel, à cause
de certains rapports de propriétés qu’il offre
avec le tannin des végétaux.
L’acide sulfurique n’altère pas la Résine
lorsqu’on chauffe avec précaution (vers 40°) ;
en effet, la dissolution qu’on obtient alors
est précipitée par l’eau , et le précipité pos¬
sède tous les caractères du corps primitif.
Si on chauffe davantage, il se dégage de
l’acide sulfureux , de l’acide carbonique, et
le liquide est coloré en noir par du charbon.
En cessant l’action de la chaleur, avant
68
RES
qu’il y ait eu dépôt de charbon , étendant
d’eau , il se forme un précipité qui, dissous
dans l’alcool , peut donner du tannin arti¬
ficiel pur : pour cela, il suffit de chasser
l’alcool par l’évaporation , et de traiter la
masse par l’eau qui dissout le tannin.
Une dissolution de soude ou de potasse
donne avec presque toutes les Résines des
composés analogues aux savons, moussant
comme eux , et qu’on emploie déjà en
grandes quantités dans l’Amérique septen¬
trionale et en Angleterre.
Les Résines qu’on trouve dans le com¬
merce sont presque toutes des mélanges de
trois ou quatre principes immédiats qu’on
peut séparer au moyen des différents dis¬
solvants, l’éther, l’alcool, l’huile de pétrole,
les huiles essentielles, etc.
Les Résines sont employées principale¬
ment à la fabrication des vernis ; nous allons
les décrire à l’état où elles se trouvent dans
le commerce, c’est-à-dire unies presque
toujours à l’huile essentielle. Nous les di¬
viserons en quatre classes :
Ie Résines liquides , c’est-à dire celles qui
contiennent assez d’huile essentielle pour de¬
venir liquides;
2° Résines solides ;
3° Les Baumes, qui ne sont que des Ré¬
sines contenant des huiles volatiles et de
l’acide benzoïque;
4° Les Gommes-Résines , qui contiennent
tout à la fois des gommes et des Résines.
Nous ne nous occuperons ici que des Ré¬
sines proprement dites ( Résines liquides et
Résines solides ), les Baumes et les Gommes-
Résines ayant déjà été traités dans des arti¬
cles spéciaux. Voy. baume et GOMMES-
RÉSINES.
Résines liquides.
On connaît trois Résines liquides; la Té¬
rébenthine, le Baume ou Résine de copahu,
et la Résine de la Mecque.
Résine de copahu. Voy. copahu.
Résine ou baume de la Mecque. On con¬
naît aussi ce corps sous le nom de Baume
de Judée.
Il est fourni par VAmyris opobalsamum
L., petit arbre qui croît naturellement dans
l’Arabie-IIeureuse. Le suc, qu’on obtient par
l’incision , est d’un jaune clair; son odeur
est particulière et agréable ; il se solidifie en
vieillissant.
RES
Il se dissout presque complètement dans
l’alcool.
Térébenthine. La Térébenthine s’extrait
en grande quantité du Pin maritime qui
croît en abondance dans les Landes des en¬
virons de Bordeaux. Voy. pin.
Résines solides.
Les Résines solides sont en grand nom¬
bre; ce sont les plus communes dans le
commerce.
Les principales sont :
Résine animé. Jaunâtre ,' transparente ,
dure , friable , en fragments irréguliers,
paraissant provenir de masses plus consi¬
dérables , ayant l’apparence de la Résine
copaïe ou du succin , à cassure brillante
et lisse. Son odeur est balsamique et agréa¬
ble; sa saveur nulle. Cette Résine se brise
sous la dent , mais bientôt se ramollit dans
la bouche; elle brûle en donnant une odeur
très désagréable ; distillée avec l’eau ou l’al¬
cool , elle lui communique son odeur. Elle
diffère de la Résine copale par un plus
grand degré de solubilité dans l’alcool, dans
les huiles fixes et volatiles ; par sa propriété
de se ramollir dans la bouche , tandis que
la Résine copale conserve toute sa dureté.
La Résine Animé découle de VHymenœa
courbaril. On Remploie dans la fabrication
des vernis.
Colophane. La Colophane est brune, demi-
transparente , cassante , facile à réduire en
poudre, sans odeur, sans saveur. Sa densité
est de 1,07 à 1,08; elle n’entre en fusion
complète qu’à 133°. L’alcool pur, l’éther,
les huiles grasses et les huiles volatiles la
dissolvent aisément ; il en est de même de
la potasse et de la soude caustique. M. Un-
Yerdorben a démontré que la Colophane
contenait deux principes immédiats , qu’il
sépare par l’huile de pétrole ; il leur a donné
le nom d 'Acide sylvique et d’ A eide p inique ;
la première seulement est soluble dans
l’huile de pétrole. On a trouvé qu’elle con¬
tenait :
Carbone . 79,65
Hydrogène . 10,08
Oxygène. . 10,27
100,00
Composition qui peut s’exprimer par de
l’essence de Térébenthine , plus de l’Oxy ¬
gène.
RUS
RES
69
Résine copale. Solide en gros fragments
irréguliers , de grosseur très variable , hya¬
lins, jaunâtres, éclatants, friables. Elle est
toujours terne à sa surface et marquée d’em¬
preintes diverses, suivant les corps avec les¬
quels elle a été en contact avant son entière
solidification ; sa dureté est fort grande; sa
pesanteur spécifique est de 1,045 à 1,139.
Son odeur est presque nulle au fond; en
brûlant , elle exhale une odeur balsamique
agréable.
Sa saveur est presque nulle; elle est
friable, et ne se ramollit pas sous la dent.
Cette Résine a chimiquement beaucoup
d’analogie avec le Succin, mais elle ne donne
pas d’acide succinique à la dissolution ; de
plus , le Succin , humecté avec l’alcool rec¬
tifié , conserve sa transparence : si on le
louche, il ne s’attache point aux doigts; le
contraire arrive avec la Résine copale. Mise
en contact avec l’alcool, sa surface devient
poisseuse et collante.
La Résine copale n’est qu’imparfaitement
soluble dans l’alcool, l’éther et les huiles
essentielles; elle se dissout dans les alcalis,
forme du tannin avec l’acide nitrique, ne
se dissout pas dans les huiles fixes.
L’importance de la Résine copale est pu¬
rement économique; elle sert à fabriquer
les vernis.
Le Copal nous vient de l’Inde. On le
trouve communément au bord des rivières
et des torrents , et non au pied des arbres.
On ne sait conséquemment rien de positif
sur son mode d’extraction.
Résine élémi. Elle s’extrait par incision
de VAmyris elemifera L. , arbre de l’Amé¬
rique méridionale, et nous vient, par la voie
du commerce , sous forme de gâteaux ar¬
rondis.
Cette Résine est jaune-blanchâtre, tirant
un peu sur le vert, molle, demi-transparente,
d’une odeur analogue à celle du Fenouil.
Densité, 1,018. Devient lumineuse dans
l’obscurité lorsqu’on la chauffe ou qu’on la
frotte avec un corps pointu.
Résine de Gayac. Provient du Guayacum
officinale. Voy. gayac.
Résine laque ou Gomme laque. Voyez
LAQUE.
Mastic. Se présente en larmes demi-trans¬
parentes fragiles, d’une odeur douce et
agréable, et d’une saveur aromatique. On
l’emploie pour fortifier les gencives et par¬
fumer l’haleine. Voy. mastic.
Sandaraque. On la trouve en larmes al¬
longées, insipides , se brisant sous la dent ,
au lieu de se ramollir comme le fait le Mas¬
tic. L’alcool et l’essence de Térébenthine la
dissolvent aisément. On s’en sert dans la
préparation des vernis, et aussi pour empê¬
cher le papier de boire. (Pel.)
RÉSINIER, bot. ph. — Nom vulgaire du
Bursera americana.
RÉSINITE. min. — Variété de Quartz.
Voy. ce mot.
RESPIRATION. Respiratio. puysiol. —
La Respiration ou l’aération est le moyen
employé par la nature , chez tous les êtres
organisés , pour mettre les fluides dont ils
se nourrissent en contact avec l’air atmo¬
sphérique dans lequel ils sont plongés , et
sans lequel ils ne sauraient vivre. L’accom¬
plissement de cette fonction s’exécute a
l’aide d’organes plus ou moins nombreux,
plus ou moins simples et d’une variété de
forme et de structure presque infinie, qui
varient suivant les diverses espèces végé¬
tales ou animales. Il ne sera question dans
cet article que des phénomènes physiques
et chimiques de la Respiration , considérés
dans la série animale. Toutefois, comme il
n’a point été fait mention au mot poumon
des particularités de structure qui sont
propres aux organes pulmonaires, nous en¬
trerons dans quelques détails à ce sujet.
Nous ferons également connaître le résultat
de nos recherches, entreprises en commun
avec M. Baudrimont (1), relativement à la
Respiration.
Pour faciliter l’intelligence de ce que
nous aurons à dire dans cet article, il est
convenable d’exposer avant tout ce qui se
passe dans l’homme et les Mammifères
des classes supérieures pendant l’acte de la
Respiration. Chez ceux-ci, le sang veineux,
mêlé à la lymphe et au chyle et parvenu
dans les dernières ramifications de l’artère
pulmonaire, est enfin soumis à l’action de
l’air atmosphérique et converti en sang ar¬
tériel. Une portion de l’air qui est entré
dans le poumon, pour se mettre en con¬
tact avec le sang veineux contenu dans
(i) Extrait du Mémoire qui a remporté le grand prix des
sciences physiques proposé par l'Académie des sciences pour
l’année i34(i.
70
RES
RES
l’artère pulmonaire, et qui a déjà servi à
la respiration , en est incessamment expul¬
sée. Cette entrée et celte sortie de l’air con¬
stituent les phénomènes physiques de la Res¬
piration, connus sous les noms d 'inspiration
et d'expiration , double mouvement indis¬
pensable à l’état physiologique des liquides
et des solides, qui réclament sans cesse un
nouveau contact de l’air atmosphérique.
En effet, celui-ci cède, après chaque inspi¬
ration , une partie de l’oxygène qui entre
dans sa composition et qui est absorbé.
Pour que la respiration s’effectue convena¬
blement, il faut, d’après M. le professeur
Dumas , que le gaz oxygène qui entre dans
la composition de l’air atmosphérique s’y
trouve mêlé à l’azote dans une proportion
donnée, qui est d’environ un cinquième. Si
cette proportion, fixée par la nature , vient
à changer artificiellement en plus ou en
moins, la mort en sera la suite nécessaire,
et ce résultat arrivera plus ou moins promp¬
tement, selon que la quantité d’azote con¬
tenue dans l’air inspiré s’éloigne davantage
de sa proportion naturelle. Reste à savoir,
après cela , si une partie de l’azote de l’air
atmosphérique est absorbée dans la Respi¬
ration, si le poumon en exhale, ou si enfin
ses proportions ne sont point changées dans
l’air qui a déjà été respiré. Quoi qu’il en
soit de ces questions encore en litige, voyons
actuellement ce que nous présente de re¬
marquable l’air expiré, eu égard surtout à
la quantité de gaz acide carbonique qu’il
contient. MM. Andral et Gavarret ont re¬
cherché l’influence de l’âge, du sexe et de
la constitution sur la quantité d’acide carbo¬
nique produite en une heure par l’acte de la
Respiration, et voici les principales conclu¬
sions auxquelles ils sont arrivés. Depuis
l’âge de huit ans jusqu’à celui de la puberté,
la quantité d’acide carbonique exhalée aug¬
mente sans cesse à mesure que l’individu
avance en âge; seulement cette quantité
est toujours plus grande chez les enfants du
sexe masculin que chez ceux du sexe fémi¬
nin. Ainsi , en représentant la quantité d’a¬
cide carbonique par le carbone qu’il con¬
tient, ils ont trouvé qu’un enfant mâle de
huit ans brûle en une heure 5 grammes de
carbone, tandis que celui de quinze ans en
consomme 8,7 gram. Chez les petites filles,
la quantité est un peu moindre, de telle
façon que, pendant toute la durée de la se¬
conde enfance, la moyenne de l’acide carbo¬
nique exhalé en une heure est représentée
par 6,4 gram. de carbone pour le sexe fé¬
minin, 7,4 gram. pour le sexe masculin.
Après la puberté chez l’homme, l’exhalation
d’acide carbonique va sans cesse en aug¬
mentant depuis quinze ans jusqu’à trente ,
puis elle décroît depuis trente ans jusqu’à
la fin de la vie. Ainsi , entre quinze et vingt
ans , la moyenne de carbone brûlé en une
heure s’élève à 10,8 gram. ; de vingt à
trente ans, la moyenne est de 12,2 gram. ;
de trente à quarante ans, la moyenne des¬
cend à 11 gram. ; de quarante à soixante
ans, elle n’est plus que de 10,1 gram. ; de
soixante à quatre-vingts ans, 9,2 gram., et
sur un vieillard de cent deux ans , la con¬
sommation de carbone n’était que de 5,9
gram. D’après cela, l’exhalation de l’acide
carbonique chez l’homme suit, dans son
activité, les phases du développement orga¬
nique et de la décroissance de l’être. Chez
la femme , la quantité d’acide carbonique
exhalée est toujours la même, tant que dure
la menstruation. Ainsi, chez une femme
adulte bien réglée, quel que soit l’âge, la
moyenne est représentée par 6,9 gram. de
carbone par heure. Pendant la grossesse, la
quantité augmente et la moyenne s’élève à
8 gram. par heure, pour reprendre, après
l’accouchement et le rétablissement des
époques menstruelles, la moyenne indiquée
tout-à -l’heure. Un des buts de la menstrua-
truation serait donc de suppléer, jusqu’à un
certain point, aux fonctions pulmonaires.
Enfin l’exhalation d’acide carbonique est
d’autant plus abondante que la constitution
est plus vigoureuse. C'est ainsi que sur un
jeune homme de vingt-six ans très robuste,
MM. Andral et Gavarret ont trouvé que la
consommation de carbone s’élevait à 14,1
gram., et sur un vieillard de quatre-vingt-
douze ans, dont le système musculaire avait
encore de la force , la quantité était de
8,8 grammes.
Quant à la quantité de vapeur aqueuse
exhalée pendant chaque minute, elle a été
estimée très différemment par les auteurs.
Ainsi les mouvements d’inspiration et d’ex¬
piration ont pour résultat de modifier l’air
atmosphérique qui pénètre dans les pou¬
mons. Or, cette modification en entraîne
RES
RES
71
une non moins remarquable sur le sang
veineux qui traverse l’organe respiratoire.
En effet, sa nature est changée, de noirâtre
qu’il était , il a pris une belle couleur rouge
vermeil ; il est devenu plus léger, plus con-
crescible ; il a acquis une odeur animale plus
prononcée et des qualités nouvelles qui le
rendent exclusivement propre à nourrir, à
stimuler, à vivifier toutes les parties. De tous
ces changements survenus dans le sang vei¬
neux , sa coloration en rouge est le plus
frappant, et elle a lieu dans un instant fort
court. Que se passe-t-il alors dans le fluide
sanguin et d’où proviennent ces change¬
ments remarquables? Suivant H. Davy, on
peut, à l’aide de la chaleur, dégager du sang
une certaine quantité de gaz acide carbo¬
nique et même de l’oxygène. Or, ce fait
important de l’existence des gaz dans le
sang a ouvert à la théorie de la Respiration
une voie toute nouvelle. Plus tard, en effet,
Hoffmann etStevens firent l’observation cu¬
rieuse, que du sang à travers lequel on fait
passer de l’hydrogène laisse dégager de l’acide
carbonique. Magnus et Bichoff constatèrent
la vérité de ce fait tout nouveau , et virent
qu’en faisant passer à travers de celui-ci un
courant, soit d’hydrogène, soit d’azote, soit
d’air atmosphérique, on dégageait toujours
de ce liquide une certaine quantité d’acide
carbonique. On doit à Magnus surtout d’a¬
voir démontré que le sang veineux contient
de l’acide carbonique et un peu d’oxygène,
et que le sang artériel contient de l’oxygène
et un peu d’acide carbonique. D’après l’au¬
teur donc, les gaz sont dissous dans le sang,
qui a pour eux une grande affinité, et qui
ne les laisse que très difficilement échapper.
Aussi le fluide sanguin ne laisse-t-il échap¬
per les gaz qu’il contient que si on lui en
substitue d’autres pour lesquels il ait une
aussi grande ou une plus grande affinité.
D’après cette manière de voir, la Respiration
ne serait autre chose qu’un échange de gaz.
Le sang noir contenu dans les ramifications
de l’artère pulmonaire renfermerait beau¬
coup d’acide carbonique ; l’oxygène de l’air,
arrivédans les vésicules pulmonaires (1), pé-
(i) Lorsque nous disons vésicules du poumon, nous vou¬
lons parler des renflements des dernièi es ramifications bron¬
chiques niées par un anatomiste distingué, M. Bourgery, et
que nos études d’anatomie comparée nous font pourtant ad¬
mettre chez l’homme , du moins par analogie. A cet égard,
nétreraitdansîe sang, qui a plus d’attraction
pour lui , et l’acide carbonique serait exhalé.
Il y a donc dans la Respiration , toujours
d’après Magnus, absorption d’oxygène par
endosmose, échange entre l’acide carboni¬
que et l’oxygène, et exhalation d’acide car¬
bonique par exosmose. D’après cela, l’hé¬
matose consiste en un simple échange entre
les gaz que le sang tient en dissolution.
Cet échange, qui fait passer l’oxygène de
l’air dans le torrent de la circulatoire, fait
prendre au sang veineux la couleur vermeille,
quoiqu’il faille peut-être attribuer en par¬
tie cette coloration au dégagement d’acide
carbonique; car Magnus a encore vu qu’en
employant l’hydrogène pour expulser ce
dernier, il éclaircissait un peu le sang vei¬
neux.
Jusqu’ici nous avons dit que l’acide car¬
bonique se rencontre surtout dans le sang
veineux; mais où donc et comment se fait
l’acide carbonique? où et comment le sang
nous devons ajouter que, tout récemment, M. Alquier, pic-
fessem agrégé à la faculté de Montpellier, vient de démon¬
trer, par d'ingénieuses recherches et d’heureuses applica¬
tions des injections métalliques , que les extrémités bron¬
chiques ne se terminent pas en simples canaux cylindriques,
mais en renflements vésiculaires ; de plus, qu’il n’y a pas
une seule vésicule pour chaque ramuscule, ainsi que le
croyait Rcissersent , puisque si cette disposition s’offre sur
les côtés d’une arborescente , celle-ci présente à sa termi*
na.son de deux a neuf renflements granulés. Ainsi , ces in¬
jections pi ouvent que les extrémités respiratoires sont dis¬
tinctes, semblables et non irrégul ères et sans parois propres,
comme les recherches de Haller et de M Magendie sem¬
blaient le constater. Par conséquent, chaque lobule est dis¬
tinct, et l’air ne s’extravase point pour passer dans les vais¬
seaux sanguins , selon la manière de voir de sir E. Home et
de M. de Fermon. En résumé, les canaux aériens , divisés
progressivement dans le tissu pulmonaire, forment des con¬
duits principaux , sur les côtés desquels se détachent des
canaiicules tics ténus et fort multipliés Cette subdivision a
paru à M A'quier plus grande riiez l’homme que riiez beau¬
coup de Mammifères Le nombre des ramifications bronchi¬
ques n’est nullement en rapport avec celui des renflements
qui les terminent. Ces extrémités sont des vésicules ayant,
en général, un cinquième de millimétré dans leur plus grande
dimens on, une forme ovoïde, une surface inégale et api tie
dans les points où elles s’adossent les unes aux autres. Ces
vésicules sont tantôt coniques, et alors latéralement fixées à
des ramifications aériennes ; plus souvent elles se montrent
au nombre de trois , de cinq ou de neuf, développées au
bout d’un ramuscule pulmonaire. Enfin ces vésicules ont des
parois propres, sont isolées en bien des points, et en com¬
munication avec celles delà plupart des lobules.
Le tissu pulmonaire se composerait donc, en grande par¬
tie, de vésicales bronchiques desti nées à recevoir l’air atmo¬
sphérique; de vaisseaux aitériels et veineux qui s’épanoui¬
raient sur ces vésicules; de filets nerveux accompagnant les
artères; de vaisseaux lymphatiques en grand nombre, et de
tissu cellulaire.
RES
72
artériel perd-il son oxygène? Comme il est
évident que la nature du sang artériel et
celle du sang veineux restent identiques
tant que le fluide sanguin est retenu dans
le même ordre de vaisseaux, ce ne peut donc
être que dans les capillaires que le change¬
ment s’opère : aussi est-ce dans ces vais¬
seaux infiniment petits que le sang cesse
d’avoir une couleur rouge et une prédomi-
nence d’oxygène en dissolution ; c’est là
qu’il devient noir en se chargeant d’un ex¬
cès d’acide carbonique, qu’il exhalera dans
le poumon. Quant à la source de cet acide
carbonique et à son mode de formation ,
voici comment on peut l’expliquer, d’après
la théorie du célèbre professeur M. Dumas.
Sous l’influence de l’oxygène absorbé, les
matières solubles du sang se convertissent
en acide lactique; l’acide lactique se con¬
vertit lui-même en lactate de soude, et ce
dernier, par une véritable combustion, en
carbonate de soude, qu’une nouvelle por¬
tion d’acide lactique vient décomposer à
son tour. Le carbonate de soude, ainsi dé¬
composé par l’acide lactique , produirait
l’acide carbonique du sang veineux.
Nous croyons devoir placer ici nos pro¬
pres observations, faites en commun avec
M. Baudrimont, sur les phénomènes qui se
passent dans l’œuf pendant l’incubation, eu
égard surtout à la Respiration. Les expé¬
riences nombreuses et variées que nous
avons faites sur l’incubation des œufs des
Oiseaux nous ont permis de constater que
la présence d’une certaine quantité d’eau
dans l’atmosphère était indispensable pour
qu’elle eût lieu. D’une autre part, il est
bien démontré également, par des expérien¬
ces bien connues, que l’incubation dans un
air desséché, par le sulfate hydrique, par
exemple, produit la dessiccation des parties
aqueuses contenues dans l’œuf, au moyen
d’une transpiration exagérée. Ces faits dé¬
montrent la porosité de la coque des œufs,
d’une part, et de l’autre, sa principale fonc¬
tion , qui est de régulariser et de modérer
l’évaporation du liquide aqueux qu’elle ren¬
ferme pendant l’incubation physiologique.
La perte de poids éprouvée par les œufs
pendant l’incubation est un phénomène né¬
cessaire à l’évolution organique et à sa
transformation des matériaux alimentaires
en tissus déterminés. Toutefois nous devons
RES
faire remarquer ici que cette perte de poids
éprouvée par les oeufs est due non seule¬
ment à une perte d’eau , mais aussi à une
perte d’azote, et qu’elle n’est qu’une perte
apparente, parce qu’en même temps il y a
une absorption d’oxygène qui la diminue
d’une quantité notable. La véritable perte est
donc égale à la perte observée, plus le poids
de l’oxygène absorbé. Ainsi donc le poids des
œufs aériens , comme on le savait depuis
longtemps, diminue pendant l’incubation,
et l’air respirable contenant une certaine
quantité d’humidité pour les œufs aériens et
une température convenable sont indispen¬
sables pour que l’incubation ait lieu. De
plus, les œufs aériens absorbent de l’oxy¬
gène et émettent dans le même temps de
l’eau, du gaz carbonique*, de l’azote et un
produit sulfuré indéterminé. Il est à remar¬
quer que la perte du poids des œufs est tou¬
jours inférieure à la somme du poids de
l’eau, de l’acide carbonique et de l’azote
qu’ils exhalent ; elle est même inférieure à la
somme des poids de l’eau, de l’azote, et
non de l’acide carbonique, mais seulement
du carbone qu’il contient, ce qui permet
d’admettre que l’oxygène de cet acide a été
emprunté à l’air atmosphérique. En outre,
qu’en même temps que le poids des œufs
diminue par la perte de ces produits, il ab¬
sorbe de l’oxygène, qui l’augmente. Le gaz
oxygène nécessaire à l’incubation se divise¬
rait toujours , d’après nos observations , en
deux parties : une qui donne naissance à
de l’acide carbonique; l’autre qui est absor¬
bée, et qui sert à produire de l’eau.
Le volume de l’oxygène absorbé est sen¬
siblement le même que celui qui existe dans
le gaz carbonique, et le volume de l’azote est
environ la moitié de ce dernier ou le quart
de l’oxygène employé.
La matière grasse diminue dans les œufs
pendant l’incubation, en même temps que la
matière azotée est altérée dans sa composi¬
tion la plus intime, ainsi que cela est dé¬
montré par le dégagement d’azote qui a
lieu.
L’oxygène employé, le carbone et l’azote
calculés, sont sensiblement en proportions
définies et peuvent être représentés par
80 2 C-[-A z, qui donneront 40— J— 2 C O 2
-[-A z.
Si l’oxygène était employé en partie à brû-
RES
RES
1er de l'hydrogène, on aurait 4 II o-f 2C02
-f-A z, dont H 4 G 2 A z viendraient de l’œuf
et représenteraient un produit qui se détruit,
ou l’excédant d’un ou de plusieurs produits
qui changent de nature.
Que la moitié de l’oxygène soit absorbée et
combinée ou employée à faire de l’eau, il en
résulte que l’œuf qui a subi l’incubation est
plus oxygéné que celui qui ne l’a pas subie ,
puisque la quantité d’oxygène qu’il contient
normalement demeure la même, si elle
n’augmente, et que le carbone et l’azote di¬
minuent.
L’oxygène arrive au point vital de l’œuf
fécondé au travers de ses enveloppes, qu’el¬
les soient scléreuses ou calcaires et propres
a être traversées par l’air, ou muqueuses et
destinées a être traversées par l’eau imprégnée
de cet agent. D’abord il agit en pénétrant la
matière organique d’une manière intime;
puis apparaissent des canaux capillaires, plus
tard des vaisseaux qui le charrient et le dis¬
tribuent dans les différentes parties de l’être,
à mesure qu’elles sont créées. Chez les œufs
aériens, l’allantoïde est définitivement char¬
gée de cette fonction ; dans les œufs aquati¬
ques, l’animal est pourvu de branchies qui
remplissent le même office.
Les phénomènes de l’évolution embryon¬
naire représentent donc une véritable nutri-
73
lion dans laquelle les aliments ne deviennent
assimilables ou plutôt ne sedistribuent, selon
certaines lois, pour créer un animal, qu’après
avoir subi l’action de l’oxygène.
La nutrition dans l’œuf paraissant par les
phénomènes qui l’accompagnent tout-à-fait
comparable à celle qui a lieu chez les ani¬
maux adultes, il en résulte que l’assimilation
ne peut se faire chez ces derniers qu’après
que les aliments entraînés dans l’appareil
circulatoire ont subi l’influence de l’oxygène
par l’action de la respiration. Il résulte de
ceci que les animaux, considérés dans leur
ensemble, sont plus oxygénés que leurs ali¬
ments. Cette opinion est démontrée d’ailleurs :
1° par l’exhalation de l’azote qui prouve la
destruction partielle d’un élément azoté;
2 ’ par la présence du tissu cellulaire chez
les animaux herbivores qui mangent des
aliments qui n’en renferment aucune trace,
tissu qui est moins azoté que ne le sont les
matières albuminoïdes qu’ils contiennent ;
3° parce que l'histose n’existe point dans le
sang, et qu’elle ne peut se former qu’à me¬
sure qu’elledevient partie intégrante du corps
des animaux ; 4° parce que le canal thoraci¬
que qui reçoit les aliments puisés dans les
intestins des animaux s’ouvre toujours dans
le système veineux et dans un point rap¬
proché de l’organe de la respiration.
Résumé général et comparatif des modifications qui surviennent dans l'œuf des Oiseaux
pendant l'incubation.
/'Eau. . .
Perle re'elle pendant l’incubation. ) Carbone .
1 j Azote .
Ç Sulfure hydricjue .
Perte pendant la dessiccation, ou eau et matière volatile. . .
Matières combustibles . \ ^lasses .
( Azotees et autres ....
Oxygène absorbé .
Oxygène de l’acide sulfurique .
Carbonate calcique » . .
Phosphate calcique . . ,
Matières miue'rales . Acide sulfurique .
Sels divers .
Silice .
&
»
»
»
»
0,684,740
0,091,032
0,163,198
»
0,048,300
0,010,690
0,002,040
indices.
indices.
OEurs couvés 18 jours.
Détail.
Résumé.
0,123,130 '
0,005,680
0.007,128
0,136,705
0,000,867 j
0,584,302
0,075,741 >
0,584,302
0.143,038
0,018,936
• 0,238,939
0,001,224 j
0,048,300 '
0,010,690
indices,
indices,
indices. .
0,058,990
A la simple inspection de ce tableau, on
voit que, pendant l’incubation, les œufs per¬
dent de l’eau, du carbone, de l’azote et du
soufre. La diminution de la matière grasse
T. xr.
et de de la matière azotée démontre que ces
1 deux sortes de matières sont appelées à four¬
nir les éléments recueillis comme produits de
j la respiration de l’œuf pendant l’incubation.
10
74
RES
Ce même tableau démontre encore d’une
manière évidente ce que nous avons déjà dit
précédemment, à savoir que l’œuf incubé,
tant par la perte de certains éléments que
par l’absorption directe de l’oxygène et par
la fixation de celui qui était contenu dans le
sulfate glycérique, es tplus oxygéné que l’œuf
qui n’a pas été soumis à l’incubation.
II faut dire, en outre, qu’une partie de
l’albumine se transforme en fibrine par une
nouvelle répartition de la matière inorgani¬
que, qu’il se forme du tissu cellulaire par la
combustion partielle et l’oxygénation de l’al¬
bumine, et, de plus, de la matière épider¬
moïde.
Pour compléter notre travail sur la respi¬
ration des œufs pendant l’incubation, il
était important de rechercher l’influence
que les gaz irrespirables exercent sur eux.
Le manque d’air, un excès ou un défaut de
transpiration pouvant empêcher l’évolution
embryonnaire d’avoir lieu, il n’était pas dou¬
teux qu’il en serait de même en plaçant les
œufs dans des gaz incapables d’entretenir la
respiration, malgré les assertions contraires
données par Errnan. Nous avons opéré avec
l’oxygène, l’hydrogène et l’acide carbonique.
Chacun de ces gaz a donné lieu à des phéno¬
mènes dignes du plus grand intérêt au point
de vue des modifications apportées dans
l’évolution des embryons et de ses an¬
nexes..
Les œufs soumis à l’influence du gaz oxy¬
gène en absorbent une certaine quantité, et
ils émettent du gaz carbonique et très peu
d’azote. Ces résultats sont, comme on devait
s’y attendre, dans le sens de ce qui se passe
dans l’air respirable ; mais ces œufs n’en ont
pas moins subi des altérations profondes.
Lorsqu’on les ouvre, on trouve que l’embryon
est rouge ; les vaisseaux sanguins sont forte¬
ment colorés; l’allantoïde est très résistante
et fort épaisse; l’amnios est rempli d’un li¬
quide rouge-cerise. Ce liquide contient des
globules sanguins, extravasés; ces globules,
très visibles au microscope, sont gonflés ; ils
sont beaucoup plus denses que le liquide
dans lequel ils sont immergés, et se déposent
rapidement à sa partie inférieure. Ce liquide
s’altère rapidement et répand alors une forte
odeur d’urine putréfiée. L’albumen est très
visqueux et presque membraneux; il est so¬
lidifié et blanchi dans quelques parties , et
RES
présente l’aspect de l’albumine coagulée par
la chaleur.
L’incubation dans l’hydrogène nous a
montré l’action toxicologique exercée par ce
gaz sur les œufs. En effet, à l’autopsie de ces
œufs, on observe qu’ils offrent un contraste
frappant avec ceux soumis à l’action de
l’oxygène. En ouvrant les œufs par la
chambre à air, on aperçoit le fond qui est
jaune; l’embryon est pâle, en partie ré¬
sorbé et recouvert d’un lambeau de mem¬
brane indéterminable. On n’aperçoit aucune
trace de vaisseau ni d’allantoïde; le jaune
a perdu sa consistance, et il ne reste que très
peu d’albumen interne. Il résulte de cette
observation que, sous l’influence du gaz hy¬
drogène, le sang et les tissus sont profondé¬
ment altérés ; que celui-là se décolore en¬
tièrement, et que ceux-ci sont résorbés.
Enfin l’incubation dans le gaz carbonique
a donné les résultats suivants. Sur un œuf
soumis à Faction de ce gaz, la coque a pu
être enlevée facilement sans déchirer l’allan¬
toïde. Celle-ci présente de véritables ecchy¬
moses; le sang a une couleur rouge-vif,
comme celle du sang artériel. Plusieurs vais¬
seaux sont blancs, parce qu’ils ne renferment
plus de sang; d’autres présentent encore un
filet rouge, et sont accompagnés d’un filet
blanc. On ne peut déterminer lequel des
deux est une artère ou une veine. Il est toute¬
fois probable que c’est le système artériel qui
est vide, puisque la respiration n’a pu avoir
lieu, et que le sang a dû s’arrêter dans les
capillaires de l’allantoïde où s’opère l’héma¬
tose.
Toutes ces expériences toxicologiques dé¬
montrent la nécessité de l’intervention de
l’oxygène pendant l’incubation des œufs, et,
en outre, que ce qui est vénéneux pour les
animaux adultes l’est aussi et de la même
manière pour les embryons de ces mêmes
animaux. Ces sortes d’expériences offrent
également un grand intérêt par la nature
des altérations produites par des agents dé ¬
terminés. Les effets produits par l’oxygène,
l’hydrogène et le gaz carbonique sont très
remarquables et fort distincts. Ces deux der¬
niers gaz ne peuvent point être considérés
comme inactifs et seulement comme ne pou¬
vant remplacer le gaz oxygène, car ils pro¬
duisent des effets qu’il est impossible de
confondre. Des expériences faites sur des té-
RES
RES
75
lards de Grenouilles nous ont en effet prouvé
que l’hydrogène est réellement vénéneux ;
c’est un agent réduisant qui, mis en contact
avec le sang des capillaires , doit s’opposer
entièrement à l’hématose; mais il fait plus
encore, car il détruit le résultat de l’héma¬
tose, puisqu’il décolore complètement le
sang, fait en opposition avec ce queMagnus
a observé, et qu’il fait que les éléments des
organes disparaissent. Il est probable que les
agents réduisants, en général, tels que le
grison qui est un protocarbure d’hydrogène
et quelques émanations miasmatiques, peu¬
vent agir comme l’hydrogène. Indépendam¬
ment de tous les faits qui sont relatifs à la
Respiration et qui, en dernière analyse, nous
montrent le rôle important de l’oxygène
pendant l’incubation, nous avons aussi
abordé l’étude de la constitution chimique
des animaux à différentes époques de leur
existence, et cette étude nous a démontré
que les éléments anorganiques qu’ils renfer¬
ment peuvent considérablement varier par
leur nature et leurs proportions relatives.
Nous avons recherché comment ces éléments
anorganiques font partie des tissus animaux.
L’ensemble des faits que nous avons obser¬
vés et les expériences que nous avons faites,
permettent d’affirmer qu’ils existent dans
chaque particule organique, qu’ils lui arri¬
vent à l’état de dissolution dans ce fluide,
que bientôt ils deviennent insolubles et s’u¬
nissent intimement, mais par un mode d’u¬
nion différent de la véritable combinaison
chimique.
L’étude de la Respiration dans les diffé¬
rentes classes du règne animal est, au point
de vue dont nous avons envisagé la question,
celle peut-être qui offre le plus d’intérêt.
Voy. pour le complément de cet article les
mots AIR, ANIMAUX, BRANCHIES, BRONCHES,
CIRCULATION , MAMMIFERES , THORAX , TRA¬
CHÉES , etc.
(Martin Saint-Ange.)
RESPIRATION DES PLANTES. PHYS.
végét. — Plongées dans l’atmosphère par la
plupart de leurs parties, les plantes sont
constamment en rapport avec cette enve¬
loppe gazeuse de notre globe. Tantôt elles
absorbent les gaz qui entrent dans sa com¬
position ; tantôt, au contraire , elles exha¬
lent des matières gazeuses de natures diver¬
ses, suivant les circonstances, qui, en se
mêlant ainsi à l’air, contribuent à modifier
plus ou moins les proportions relatives de
ses éléments constitutifs. Ce sont ces rap¬
ports incessants des plantes avec l’atmo¬
sphère , ces exhalations et ces absorptions
de gaz opérées par elles, qui constituent leur
Respiration , phénomène essentiel à leur
existence, entrevu depuis longtemps déjà,
mais dont la connaissance exacte ne re¬
monte pas au-delà de la fin du siècle der¬
nier.
Déjà depuis longtemps les physiologistes
avaient attribué aux feuilles des fonctions
importantes pour la vie des plantes ; mais
leurs idées à cet égard étaient peu précises
et mal arrêtées. Haies avait fait un pas sous
ce rapport, et il était arrivé à cette donnée
importante, « que les feuilles servent aux
végétaux comme les poumons aux animaux »
(Statique des végétaux; trad. de Buffon ,
in-4°, p. 276). Mais il était encore loin
d’avoir une idée exacte de la Respiration vé¬
gétale, et les faits sur lesquels il basait sa
manière de voir n’étaient au plus que de
simples jalons sur la voie qui devait con¬
duire à la connaissance de la vérité. C’est
à Bonnet que la science dut les premières
expériences de quelque valeur relativement
aux fonctions des feuilles, et, par suite, à la
Respiration des plantes. Le célèbre Genévois
ayant plongé dans l’eau des branches de
Vigne chargées de feuilles, remarqua que
celles-ci dégageaient des bulles de gaz; que
ces bulles étaient constamment plus volu¬
mineuses à la face inférieure qu’à la face
supérieure de ces organes, et que leur dé¬
gagement, continu sous l’influence de la
lumière solaire, cessait avec la nuit. Mais
ayant remarqué également que ce dégage¬
ment gazeux n’avait plus lieu quand les
feuilles étaient plongées dans de l’eau bouil¬
lie , il tira de là cette conséquence erronée
que, dans le premier cas , les bulles de gaz
qu’il avait observées provenaient, non des
feuilles, mais de l’eau même dans laquelle
elles se trouvaient. Après Bonnet, J. Priest¬
ley découvrit ce fait fondamental, que les
feuilles placées sous l’eau et exposées à la
lumière solaire dégagent de l’oxygène ; que
dès lors des plantes feuillées peuvent mo¬
difier en l’améliorant la composition d’un
air chargé d’un excès d’acide carbonique.
J. Ingen-Housz confirma cette découverte
78
RES
RES
de Priestley, et ses recherches nombreuses
sur la Respiration végétale devinrent la base
de la théorie moderne de ce phénomène.
Au fait déjà reconnu par Priestley, il en
ajouta plusieurs nouveaux d’une importance
majeure: ainsi, il reconnut que les plantes
exhalent du gaz à l’obscurité, et que ce gaz
n’est plus de l’oxygène, mais bien de l’acide
carbonique. Il rendit compte de l’observa¬
tion qui avait causé l’erreur de Bonnet , en
disant que l’eau bouillie n’empêche pas le
dégagement de gaz par les feuilles, mais
que les bulles produites par elles ne peuvent
être aperçues , l’eau privée d’air par l’ébul¬
lition s’en emparant avec avidité aussitôt
qu’elles sont exhalées. La Respiration des
plantes était connue dès cet instant; sa
théorie ne tarda pas à être développée et
complétée par Sénebier. Sans se contenter
de la simple connaissance des faits, ce phy¬
siologiste s’attacha à établir entre eux un
lien commun; pour cela il assigna un rôle
majeur à l’acide carbonique, qui devint,
pour lui, l’élément essentiel de la Respira¬
tion et de la nutrition des plantes. Sa doc¬
trine a été adoptée presque universellement,
et les beaux travaux de Th. de Saussure ,
ceux plus récents de quelques savants de
notre époque , lui ont donné l’appui de
nombreuses analyses chimiques et d’expé¬
riences variées. C’est cette théorie de la Res¬
piration végétale que nous allons essayer
de faire connaître par un exposé succinct.
La Respiration des plantes s’opère de ma¬
nières totalement différentes : 1° suivant
les organes qui en sont le siège , et 2° sui¬
vant les circonstances extérieures sous l’in¬
fluence desquelles ces organes sont placés.
Sous le premier rapport, on doit distinguer,
d’un côté, les organes verts, tels que la pres¬
que totalité des feuilles, les jeunes bran¬
ches , etc. ; de l’autre, les parties colorées,
telles que la corolle, les organes sexuels, etc.
de la plupart des plantes , telles encore que
la surface entière d’un petit nombre de
plantes. Sous le second point de vue , on
est conduit à étudier séparément les phéno¬
mènes qui se produisent sous l’influence de
la lumière solaire et ceux qui ont lieu à
1 obscurité. De là, dans le résumé que nous
allons tracer du grand phénomène de la
Respiration végétale , nous rangerons en
deux paragraphes distincts l’histoire des or¬
ganes verts et colorés , et pour chacune de
ces deux sections nous examinerons com¬
ment les choses se passent, soit à la lu¬
mière, soit à l’obscurité.
A. Respiration des parties vertes. Dans la
catégorie des parties vertes se rangent na¬
turellement les feuilles et les organes folia¬
cés, tels que les stipules, le plûs grand
nombre des calices et des bractées. On doit
également y comprendre l’écorce des herbes
et des jeunes branches , ainsi que les - péri¬
carpes verts et foliacés. C’est d’abord sur
les organes de cette catégorie que la Respi¬
ration végétale a été observée.
Sous l’influence de la lumière solaire, les
parties vertes des plante’s dégagent de l’oxy¬
gène presque pur. Il est facile de s’en con¬
vaincre par l’expérience, a:nsi que l’ont fait,
depuis Priestley, tous les physiologistes qui
ont porté leur attention sur le phénomène
qui nous occupe. En effet, si l’on place une
branche feuillée dans un bocal de verre
renversé ou dans une cloche remplis d’eau
de source, et si l’on expose cet appareil à la
lumière solaire, on ne tarde pas à voir se
produire des bulles de gaz qui vont se ra¬
masser dans le haut du récipient. L’analyse
eudiométrique, ou tout simplement une al¬
lumette en ignition , permettent de recon¬
naître dans ce gaz de l’oxygène presque pur.
En même temps qu’ils exhalent de l’oxy¬
gène, ces mêmes organes absorbent de l’a¬
cide carbonique dans l’atmosphère , qui en
renferme constamment une certaine quan¬
tité, égale à environ 1/200 en moyenne.
Ces deux phénomènes d’exhalation d’oxy¬
gène et d’absorption d’acide carbonique sont
corrélatifs; de là la doctrine de Sénebier,
de Saussure et des physiologistes modernes,
selon laquelle l’acide carbonique inspiré ou
absorbé subit dans la plante une décompo¬
sition qui fixe son carbone dans le tissu
même des organes, et qui amène l’expira¬
tion ou l’exhalation de son oxygène , non
en totalité, mais en majeure partie.
Soustraites à l’influence de la lumière
solaire, ces mêmes parties vertes présentent
non plus un dégagement d’oxygène, mais
une absorption de ce gaz, qu’elles prennent
à l’air atmosphérique; en même temps elles
deviennent le siège d’une exhalation d’acide
carbonique. Telle est la marche de la Res¬
piration végétale réduite à sa plus simple
RES
RES
77
expression. Mais quelques réflexions sont
maintenant indispensables pour expliquer
les principales particularités qui s’y rat¬
tachent.
1° La distinction des organes en organes
verts et colorés, bien qu’admise par les au¬
teurs comme étant en harmonie avec les
deux grandes modifications de la Respira¬
tion végétale , n’est pas rigoureusement
exacte. En effet, ce ne sont pas seulement les
organes verts qui expirent de l’oxygène sous
l’influence de la lumière ; on observe encore
le même mode de Respiration chez divers
organes colorés, mais pourvus de stomates.
C’est ainsi, par exemple, que, dans une ex¬
périence rapportée par Théodore de Saus¬
sure, « la variété de VAtriplex hortensis ou
» toutes les parties vertes sont remplacées
» par des parties rouges ou d’un pourpre
» foncé a fourni, sous l’eau de source,
» dans l’espace de cinq ou six heures , sept
« à huit fois son volume de gaz oxygène,
» qui ne contenait que 0,15 de son volume
» de gaz azote. La variété de la même plante
» qui a les feuilles vertes n'a pas fourni
» du gaz oxygène qui fût plus pur et plus
» abondant ( Rech . chimiq., p. 56). » On
serait donc conduit, pour les Phanérogames,
à rattacher, avec^Meyen ( Pflanz-Physiol .,
t. 11 , p. 152), la production d’oxygène sous
l’influence de la lumière à l’existence des
stomates. En effet, divers motifs semblent
autoriser à penser que ces petits appareils
sont les organes essentiels de la Respiration
des plantes : l’ouverture dont ils sont per¬
cés, la petite chambre aérienne dont ils for¬
ment l’orifice extérieur, la communication
immédiate de celle-ci avec les méats qui
serpentent dans l’épaisseur du tissu végétal,
établissent des relations directes entre l’at¬
mosphère et l’intérieur de la plante. Les
observations dans lesquelles M. Delile a vu
des bulles de gaz sortir par les stomates
groupés au centre de la face supérieure des
feuilles de Nelumbium montrent en quelque
sorte la nature prise sur le fait. Mais, d’un
autre côté, des recherches publiées récem¬
ment, et sur lesquelles nous reviendrons
plus loin , montrent que les Orobanches et
les autres plantes dépourvues, comme elles,
de couleur verte respirent de la même ma¬
nière que les organes colorés ; or, nos pro¬
pres observations et celles de quelques au¬
tres botanistes ont démontré l’existence de
stomates chez plusieurs de ces plantes colo¬
rées. Le mode de Respiration qui caractérise
les parties vertes des plantes n’est donc pas
lié nécessairement à l’existence des stomates.
D’où ressort évidemment une nouvelle con¬
firmation de ce fait si souvent observé, que
la nature ne se prête guère à nos distinc¬
tions rigoureuses, et que nos divisions sys¬
tématiques ne reposent jamais que sur des
à-peu-près plus ou moins approchés.
2° Introduit par l’inspiration dans le
tissu des organes verts , l’acide carbonique
y est décomposé , avons-nous dit. Diverses
expériences semblent prouver que telle est
réellement la marche du phénomène. Ainsi
des branches feuillées, mises en expérience
dans de l’eau qui renferme de l’acide carbo¬
nique, dégagent de l’oxygène à la lumière ;
tandis que si, toutes choses restant égales
d’ailleurs, on soustrait à cette eau son acide
carbonique, on fait cesser en même temps
tout dégagement d’oxygène. Ainsi encore,
plusieurs expériences de Th. de Saussure ,
faites non dans l’eau, mais dans des atmo¬
sphères artificielles, semblentdémonstratives
à cet égard. Cet ingénieux observateur rem¬
plit un récipient d’air atmosphérique à 0,21
d’oxygène, auquel il avait ajouté 0,075 d’a¬
cide carbonique; il introduisit sous ce réci¬
pient sept pieds de Pervenche dont les ra¬
cines plongeaient dans un vase séparé; le
tout resta exposé pendant six jours de suite,
depuis cinq heures du matin jusqu’à onze
heures, aux rayons directs du soleil, affai¬
blis toutefois lorsqu’ils avaient trop d’in¬
tensité. Le septième jour, les plantes n’a¬
vaient pas subi la moindre altération. Leur
atmosphère n’avait pas sensiblement changé
de volume ; mais son acide carbonique avait
entièrement disparu, et sa proportion d’oxy¬
gène s’était élevée a 0,245. Des expériences
analogues, faites sur la Menthe aquatique,
sur la Salicaire , sur le Pinns Genevensis ,
sur le Cactus opuntia, donnèrent toutes à
Th. de Saussure des résultats semblables;
toujours la proportion d’acide carbonique
diminua et celle d’oxygène subit un accrois¬
sement correspondant. Néanmoins cette ori¬
gine de l’oxygène expiré par les parties ver¬
tes a été con testée dans ces dernières années.
M. Scheidweiler d’un côté, M. Schultz deBer-
lin de l’autre, ont nié que l’acide carbonique
78
RES
RES
eût dans les plantes l’importance que lui
attribue la théorie d’Ingen-Housz et de Sé-
nebier. D’après M. Schultz en particulier,
l’oxygène expiré par les feuilles vertes à la
lumière provient, non de la décomposition
de 1 acide carbonique, mais de celle de tous
les autres acides qui existent habituellement
dans le tissu de ces organes. Pour établir sa
nouvelle théorie, le savant allemand a fait
un grand nombre d’expériences, qu’il nous
est impossible de rapporter ici , et dont on
trouvera l’exposé détaillé dans son ouvrage
in titu té : die Endechung der Pflanzennah-
rung, ainsi que dans un Mémoire inséré
dans les Annalen der Physik und Chemie de
Poggendorf, 1845, cah. n. 1, p. 125-153.
On sent que ce n’est pas ici le lieu pour dis¬
cuter la valeur des expériences de M. Schultz
et des conséquences théoriques qu’ii en a
déduites.
3° En l’absence de la lumière, les par¬
ties vertes absorbent dans l’atmosphère de
l’oxygène et exhalent de l’acide carbonique.
La quantité d’oxygène qu’elles inspirent est
toujours plus grande que celle d’acide car¬
bonique qu’elles exhalent ; il en résulte une
diminution dans le volume de l’air où elles
sont placées. D’après Th. de Saussure , « le
» gaz oxygène que les plantes vertes inspirent
y> ne s’assimile pas immédiatement à elles;
» il se métamorphose dans l’inspiration en
« gaz acide carbonique; elles décomposent
» celui-ci dans l’acte de l’expiration , et ce
» n’est que par cette décomposition , qui
h n’est que partielle , qu’elles peuvent s’as-
» similer le gaz oxygène qui leur sert
» d’atmosphère. » D’après le même observa¬
teur, les feuilles des plantes grasses inspi¬
rent moins d’oxygène que la plupart des
autres feuilles ; celles des arbres toujours
verts en consument moins que celles des ar¬
bres qui sedépouillent en hiver ; les plantes
marécageuses en absorbent une moindre
quantité que la plupart des autres plantes
à tige herbacée ; enfin les feuilles des arbres
qui se dépouillent en hiver sont, en géné¬
ral , celles dans lesquelles s’opère la plus
forte absorption de ce gaz : ainsi, par exem¬
ple , l’absorption d’oxygène pendant 24
heures a été de 8 fois le volume de la feuille
pour le Hêtre et l’Abricotier, de 3 pour la
Capucine, 2,5 pour la Pomme de terre, 2
pour l’Ortie et la Rue, 1,25 pour la Rave;
de 2 pour la Persicaire, 1 ,5 pour le Ranun-
culus repens , l pour le Çallha palustris ;
enfin , elle n’a pius été que de 1 pour la
Joubarbe des toits, 0,8 pour V Agave ame-
ricana et 0,6 pour le Saxifraga Cotylédon
(Th. de Saussure). Les observations de Gris-
chow ont confirmé ces résultats.
4° L’influence directe des rayons solaires,
ou du moins celle du grand jour, est néces¬
saire pour que les parties vertes exhalent
de l’oxygène. Cette exhalation cesse sous
un ciel nuageux et à l’ombre.
5° La production d’oxygène par les par¬
ties vertes des plantes , à la lumière , a été
considérée par beaucoup de physiologistes
comme contribuant à améliorer l’air at¬
mosphérique et à réparer les pertes inces¬
santes d’oxygène que fait notre atmosphère
par l’effet de la respiration animale, de ia
combustion des corps, etc. Néanmoins cette
opinion si séduisante est loin d'être démon¬
trée. Ingen-Housz avait dit « que l’altéra¬
tion causée par les plantes à l’air commun
pendant la nuit est de peu d’importance ,
en comparaison de l’amélioration qu’il en
reçoit pendant le jour. » Mais l’imperfection
des moyens eudiométriques qu’on possédait
alors ne donnait qu’une bien faible valeur
à son assertion. Sénebier fit un grand nom¬
bre d’expériences sur ce sujet, mais sans
constater le moindre résultat positif (Phys,
végét., Iil , p. 277). Seulement, se basant
sur ce qu’il tenait de Spallanzani , il admit
comme réelle l’amélioration de l’air par la
végétation. Depuis lors cette opinion s’est
conservée traditionnellementdans la science.
Mais d’abord il est évident que l’effet de la
respiration végétale pendant la nuit, étant
directement opposé à celui qui a lieu pen¬
dant le jour, doit neutraliser ce dernier, au
moins en partie. De plus, le dégagement
d’oxygène cessant d’avoir lieu en l’absence
de la lumière directe du soleil , ou tout au
moins du grand jour, il en résulte qu’au
total l’équilibre doit être facilement établi
entre l’amélioration de l’atmosphère par
l’addition d’oxygène à la lumière et son al¬
tération par absorption d’oxygène et déga¬
gement d’acide carbonique dans les cir¬
constances que nous avons indiquées. Aussi
les expériences de MM. Link et Grischow
ont montré que des branches feuillées, in¬
troduites dans des récipients fermés et pleins
RES
79
d’air normal, n’oxygènent pas sensiblement
cette atmosphère limitée, toutes les fois que
celle-ci ne renferme pas une quantité addi¬
tionnelle d’acide carbonique. « Il résulte de
«ces faits, dit Meyen (Pflanz-Phys., II,
« p. 149), que l’amélioration de l’air at-
« mosphérique par la végétation, telle qu’on
» l’enseigne communément, n’est pas en-
» core démontrée. Les végétaux en liberté
» se trouvant, pendant la plus grande partie
» du temps, placés à l’obscurité et à l’ombre,
« lorsque le soleil est voilé par des nuages,
» inspirent de l’oxygène, qu’ils peuvent tout
» au plus expirer en quantité égale, dans les
« cas les plus favorables, pendant que le so-
« leil les éclaire. A la vérité, beaucoup de
« plantes, telles que les Conferves, les Ulves
» et les autres plantes aquatiques vertes, qui
» vivent dans une eau renfermant de l’acide
» carbonique , exhalent constamment de
» l’oxygène; mais, d’un autre côté, il y a un
« tout aussi grand nombre de végétaux ,
« comme, par exemple, les Champignons,
» qui vicient l’air continuellement. »
6° Il est des circonstances dans lesquelles
on voit des plantes exhaler de l’oxygène,
quoiqu’elles n’aient puisé ni ce gaz, ni de
l’acide carbonique dans l’atmosphère où
elles végètent. Cette exhalation est attri¬
buée, dans ce cas, à la décomposition de
l’acide carbonique qu’elles renfermaient
dans leur tissu. Néanmoins M. Schultz nie
que le tissu des organes verts, à l’état sain,
renferme jamais de l’acide carbonique.
D’après lui, « les parties vertes des plantes
renferment des acides parmi lesquels se
trouvent, il est vrai, tous les acides végé¬
taux possibles, mais non l’acide carbonique.»
C’est à la décomposition de ces acides végé¬
taux que ce physiologiste attribue l’origine
de l’oxygène exhalé.
7° Les plantes grasses respirent, en gé¬
néral , à la manière des plantes vertes or¬
dinaires. Les seules différences qui les dis¬
tinguent consistent dans les proportions
relatives des gaz inspirés ou expirés par elles.
En outre, Sénebier et Spallanzani les ont
vues exhaler de l’oxygène lorsqu’il n’en
existait pas autour d’elles, même sous l’eau
de chaux. Ce fait, paradoxal en apparence,
trouve son explication dans la décomposition
opérée par ces plantes de l’acide carbonique
que contenait déjà leur tissu.
RÉS
B. Respiration des parties colorées. Les
phénomènes de la Respiration dans les or¬
ganes colorés sont entièrement analogues à
ceux dont les organes verts sont le siège à
l’obscurité. Pendant la nuit, comme sous
l’influence directe des rayons solaires , ils
absorbent l’oxygène de l’air et ils rejettent
en échange une quantité un peu moins con¬
sidérable d’acide carbonique. Jamais on ne
les voit exhaler de l’oxygène, même lorsqu’on
les place dans de l’eau chargée d’acide car¬
bonique; cette absorption incessante d’oxy¬
gène et cette expiration corrélative d’acide
carbonique qui caractérisent essentiellement
les organes colorés, ne se montrent dans au¬
cun d’eux aussi prononcés que dans les fleurs.
Les travaux de Th. de Saussure ont donné
la mesure de cette absorption. Déjà, dans les
Recherches chimiques sur la végétation, chap.
III, § 9, il avait fait connaître, à cet égard,
quelques résultats intéressants. Dans un
Mémoire bien postérieur (De l’action des
fleurs, etc. Annales de physique et de chimie,
tome XXI, 1822), il a traité cette question
avec beaucoup plus de détails et aussi avec
plus de rigueur. Il a reconnu, entre autres
faits, que, parmi les diverses parties des
fleurs, les organes sexuels sont ceux dans
lesquels, toute proportion gardée, l’absorp¬
tion d’oxygène est la plus considérable. Ces
faits expliquent pourquoi les fleurs absorbent
une plus forte quantité de ce gaz, à l’état
double qu’à l’état simple ; elles ont, en effet,
subi, pour devenir doubles, la transformation
de leurs organes sexuels, au moins de leurs
étamines, en pétales. Ainsi des fleurs simples
de Capucine absorbent, en vingt-quatre
heures, 8,5 fois leur volume d’oxygène, tan¬
dis que des fleurs doubles de la même espèce
n’en absorbent que 7,25 fois leur volume.
Dans cette même fleur simple, l’absorption
du gaz par les organes sexuels s’élève à
16, 3 fois leur volume. On voit dès lors que
les fleurs doivent vicier l’air rapidement lors¬
qu’elles sont renfermées en quantité dans un
espace resserré, puisque, d’un côté, elles lui
enlèvent son oxygène, etque, de l’autre, elles
y versentconstammentde l’acide carbonique.
Cet effet, joint à celui que produisent leurs
émanations odorantes, suffit pour rendre
compte des indispositions qu’elles ont quel¬
quefois déterminées.
Les fruits verts, particulièrement ceux qui
80
RES
RES
sont pourvus de stomates, ont le même mode
de respiration que les feuilles; mais, à me¬
sure qu’ils approchent de leur maturité, ils
perdent peu à peu la faculté d’expirer de
l’oxygène à la lumière; ils finissent même
par reproduire tous les faiis que nous venons
de signaler chez les organes colorés, c’est-à-
dire par absorber l’oxygène et expirer de l’a -
cidecarbonique. Ainsi, parexemple,Grischow
a reconnu que les fruits du Sorbier des Oise¬
leurs, qui avaient déjà commencé à se colo¬
rer, placés dans l’eau, expiraient un gaz com¬
posé d’acide carbonique, d’azote et de traces
d’oxygène. Exposés ensuite pendant quatre
heures aux rayons du soleil, ces mêmes fruits
exhalèrent une quantité égale à 1 / 10 de leur
volume d’un gaz composé de 0,41 d’acide
carbonique et de 0,59 d'azote. Ainsi, à me¬
sure qu’ils avaient approché de leur matu¬
rité, l’expiration d’oxygène avait diminué et
avait fini par disparaître en eux.
11 existe une catégorie de plantes fort re¬
marquables par leur privation totale de cou¬
leur verte, ainsi que par l’état rudimentaire
ou par la configuration singulière de leurs
feuilles. Ce sont des plantes parasites sur des
racines, comme les Orobanches, les Lathrœa
et quelques autres dont le parasitisme est
tout au moins fort problématique, bien que
leur aspect et leur organisation les rappro¬
chent beaucoup des premières, comme les
Monotropa , le Neotlia nidus-avis Rich On a
admis pendant longtemps, comme un carac¬
tère anatomique de ces plantes, l’absence de
stomates sur leurs divers organes. Nous avons
prouvé que ce fait était inexact pour certaines
d’entre elles, comme le Latliræa clandestina
etVOrobanche Eryngii, et d’autres observa¬
teurs ont étendu cette donnée à d’autres es¬
pèces. Or les observations de M. Ch. Lory
(Annales des sciences naturelles, 3e sér., cah.
de septembre, 1847) ont montré que ces
plantes, malgré la présence de stomates sur
la plupart d’entre elles, reproduisent égale¬
ment le genre de Respiration qui caractérise
essentiellement les parties colorées des plan¬
tes ordinaires. « A toute époque de leur vé¬
gétation, toutes les parties de ces plantes,
soit à la lumière solaire, soit dans l’obscurité,
absorbent l’oxygène et dégagent à sa place
de l’acide carbonique. L’exposition aux rayons
directs du soleil n’exerce d’influence surcette
Respiration qu’en vertu de l’élévation de
température qui rend plus active encore la
production d’acide carbonique (Ch. Lory,
loco citato, p. 1 59). »
C’est encore à la Respiration des organes
colorés que se ralLache celle des végétaux
inférieurs dépourvus de la couleur verte
franche qui caractérise la presque totalité
des plantes supérieures, particulièrement des
Champignons, sur lesquels les observations
de 3V1. de Humboldt ont depuis longtemps
attiré l’attention. Ces végétaux respirent à la
manière des parties colorées des phanéroga¬
mes ; ils vicient rapidement l’air en lui pre¬
nant de l’oxygène qu’ils remplacent par de
l’acide carbonique. Ces phénomènes respira¬
toires se manifestent en eux avec la même
intensité la nuit que le jour. De plus, ce qui
leur donne un caractère particulier, c’est le
mélange d’une certaine quantité d’hydrogène
au gaz expiré par eux. Ce dernier fait a été
constaté et signalé en premier lieu par M. de
Humboldt chez les Agaricus campestris et
androsaceus, ainsi que chez le Boletus sube -
rosus. L’expérience a montré aussi que les
Champignons expirent de i’azote. Ainsi
Grischow, ayant mis dans un récipient de
22 pouces cubes de capacité un jeune Ama-
nita muscaria d’environ 2 pouces cubes de
volume et l’ayant exposé pendant deux heu¬
res au soleil, après l’avoir laissé préalable¬
ment toute une nuit dans son récipient, re¬
marqua que cette atmosphère limitée avait
diminué de 1/2 pouce cube, et qu’elle pré¬
sentait la composition suivante: 0,1 3 d’acide
carbonique; 0,05 d’oxygène; 0,82 d’azote
avec des traces d’hydrogène.
Nous venons de voir, chez les Champi¬
gnons, l’azote et l’hydrogène faire partie du
gaz expiré. L’exhalation de ces gaz a aussi
lieu chez les plantes supérieures, mais seule¬
ment dans des cas assez rares. Ainsi nous
avons eu déjà occasion de signaler, d’après
Grischow, la production d’une forte propor¬
tion d’azote par les fruits mûrs du Sorbier
des oiseleurs. Th. de Saussure a aussi observé
le mélange d’azote, soit à l’oxygène exhalé
par les feuilles sous l’influence de la lumière,
soit à l’acide carbonique émané des fleurs.
Mais ce gaz peut-il être quelquefois absorbé
dans l’atmosphère et devenir l’une des bases
de la Respiration végétale? C’est ce que dé¬
montrent les expériences de M. Roussingault
par lesquelles cet habile observateur a vu
RES
des Légumineuses emprunter ce gaz à l’air
et devenir ainsi des éléments de fertilisation
du sol. Quant à l’hydrogène, M. Sehultz en
a signalé récemment l’existence parmi l'oxy¬
gène dégagé par les feuilles vertes à la lu¬
mière ; il a reconnu, dit il, « à plusieurs re¬
prises, que, plongées dans de l’eau mêlée de
sucre de canne, de sucre de raisin, de sucre
de lait, de petit-lait, les feuilles vertes et
non altérées, soit au jour, par un ciel cou¬
vert, soit après le coucher du soleil, ou même
la nuit, dégagent toujours de l’hydrogène en
outre de l’oxygène, et produisent ainsi un
gaz explosif dont la mousse de Platine dé¬
termine l’inflammation. » On a longtemps
signalé la Fraxinelle comme s’entourant d’une
atmosphère d’hydrogène; mais il a été re¬
connu que cette petite atmosphère inflamma¬
ble se compose uniquement des émanations
volatiles des glandes qui abondent sur celte
plante.
Pour terminer cet exposé delà Respiration
végétale, il nous reste à dire quelques mots
delà manière dont les plantes se comportent,
soit dans des atmosphères artificielles diffé¬
rentes de l’atmosphère terrestre par les pro¬
portions relatives de leurs éléments constitu¬
tifs, soit dans des gaz irrespirables.
Dans un air fort riche en oxygène ou
même dans ce gaz pur, la Respiration de¬
vient beaucoup plus active; la plante subit
une décarbonisation plus forte pour laquelle
elle inspire une quantité plus considérable
d’oxygène. Quant à l’acide carbonique,
ajouté artificiellement à l’air, en faible pro¬
portion, et à la lumière solaire, il agit avan¬
tageusement sur les organes végétaux, mais
seulement dans les cas où il existe de l’oxy¬
gène libre dans l’air; à l’ombre, il exerce
toujours une action défavorable, et il déter¬
mine même la mort des plantes. Dans l’azote,
les plantes vivent pendant quelque temps au
moyen de l’oxygène qu’elles commencent
par expirer à la lumière; mais, si l’on em¬
pêche cette expiration, en leur enlevant les
feuilles qui en sont l’organe, elles ne tardent
pas à périr. Aussi les espèces qui exhalent le
plus d’oxygène au soleil par leurs parties
vertes, sont-elles celles qui vivent le plus
longtemps dans une atmosphère d’azote.
L’un des gaz les plus funestes aux végétaux
est l’acide sulfureux que Meyen a vu déter¬
miner leur mort dans l’espace de trois mi-
T. xi.
RES 8 1
nutes, quelquefois même d’une minute.
(P. D.)
*JRESTIIE1\ÏA. ins. — Genre de la famille
des Mirides, tribu des Lygéens , de l’ordre
des Hémiptères , établi par M. Spinola
(hssai sur les Hémipt. hétéropt . ) sur une
espèce du Brésil , le K. scutala Spin., re¬
marquable par un écusson vésiculeux , un
prothorax bombé eL incliné en avant, et des
antennes très amincies à l’extrémité. (Bl.)
RESTIACÉES. Resliaceœ. bot. pii. — Fa¬
mille de plantes monocotylédones établie par
L. -G. Richard , et adoptée comme distincte
et séparée par la plupart des botanistes. Elle
est formée de plantes herbacées ou sous-fru¬
tescentes, pourvues d’un rhizome rampant,
duquel s’élèvent plusieurs tiges aériennes
rameuses et noueuses , ou simples et sem¬
blables à de-s hampes ; leurs feuilles sont ra¬
dicales dans le dernier cas , caulinaires dans
le premier, engainantes à leur base, à gaine
fendue d’un côté, à lame linéaire entière ou
avortée. Leurs fleurs sont groupées en inflo¬
rescences diverses, accompagnées de bractées
scarieuses, généralement unisexuelles ; elles
présentent: un périanthe glumacé, à 4-6 fo¬
lioles sur deux rangs ; deux ou trois étami¬
nes opposées aux folioles intérieures du pé¬
rianthe, dont les anthères sont généralement
uniloculaires, peltées ; un pistil à ovaire libre,
rarement formé d’un seul carpelle et uni¬
loculaire, le plus souvent formé de deux ou
trois carpelles, et à deux ou trois loges qui
renferment chacune un seul ovule suspendu
à leur sommet; les styles sont en nombre
égal à celui des carpelles dont ils continuent
la ligne médiane, et ils portent les papilles
stigmatiques à leur côté interne. Le fruit est
tantôt capsulaire à déhiscence loculicide ,
tantôt indéhiscent; la graine est renversée,
à test dur; elle renferme un embryon len¬
ticulaire, à radicule infère, appliqué contre
l’extrémité inférieure de l’albumen , qui est
charnu. Toutes les Restiacées habitent au-
delà de l’équateur, la plupart au cap de
Bonne-Espérance. Aucune d’elles n’a été
encore rencontrée en Amérique. Voici le
tableau des genres de cette famille, d’après
M. Endlicher :
Leptocarpus, R. Br. — Loxocarya, R. Br.
— Cliætanthus, R. Br. — IJypolœna , R. Br.
( Cucullifera , Nees.). — Willtienowia, Thunb.
(a. Willdenowia , Nees; b. Hypodiscus ,
11
82
RET
RET
Nees; c. Leucoplocus , Nees ; d. Mesanlhus ,
Nees). — Anthochortus , Nees. — Cerato-
caryum , Nees. — Lepidanthus , Nees. —
Anarlhria, R. Br. —Lyginia, R. Br.— Le-
pyrodia , R. Br. — Thamnochortus , Berg. —
Elegia, Thunb. ( Chondropetalum , Rottb.). —
Restio , Lin. (Calorophus , Labi 1 1 . ; Canno-
mois , Palis.; Calopsis , Palis.). (P. D.)
ÏÜESTÏO. bot. ph. — Genre de la famille
des Restiacées , établi par Linné {Gen.,
n. 1331 ). Herbes du cap de Bonne- Espé¬
rance, de Madagascar et de la Nouvelle-
Hollande. Voy. RESTIACÉES.
RESTREPÏA. bot. ph.— -Genre de la fa¬
mille des Orchidées , tribu des Pleurothal-
lées, établi par ICunth ( in Humbl. et Bonpl .,
Nov. gen. et sp ., I, 367). Herbes de l’Amé¬
rique tropicale. Voy. orchidées.
*RETAMA. bot. ph.-— Genre de la famille
des Légumineuses-Papilionacées , tribu des
Lotées, établi par Boissier {Voy. Esp., 143).
Arbrisseaux des régions méditerranéennes.
Voy. légumineuses.
RETAN. môll. — Nom donné par Adan-
son {Voyage au Sénég.) a?u Monodonta labio
Lamk.
RETANÏLLA. bot. ph. — Genre de la
famille des Rhamnées , tribu des Collétiées,
établi par M. Brongniart {in Annal, sc. nal .,
X, 364 , t. 2 ). Les Retan. obcordata et R.
ephedra , principales espèces de ce genre,
sont des arbrisseaux originaires du Pérou.
Voy. RHAMNÉES.
RÉTELET. ois. — Pour Roitelet. Voy.
ce mot.
*RETELLÏA. ins. — Genre de l’ordre
des Myodaires, Rob.-Desv., famille des Pa-
lomydes , établi par M. Robineau-Desvoidy
{Essai sur les Myodaires, p. 683). L’espèce
type et unique, Ret. claro punclata Rob.-
Desv., habite l’intérieur du Brésil.
RETEPORA. polyp. bryoz. — Genre de
Polypiers établi par Lamarck aux dépens du
grand genre Millépore des précédents au¬
teurs, pour les espèces ayant les cellules
disposées d’un seul côté , à la surface supé¬
rieure ou interne du Polypier, qui est pier¬
reux, à expansions aplaties, moins fragiles,
composées de rameaux quelquefois libres ,
le plus souvent anastomosées en réseau ou
en filet. Ce genre, comprenant des animaux
bryozoaires et non des Polypes , a été sub¬
divisé en plusieurs autres par Lamouroux.
C’est ainsi que les genres Krusensternia ou
Frondipore, Hornera et Idmonea ont été
formés avec des Rétépores de Lamarck.
L’espèce type est le R. dentelle de mer {R.
cellulosa ) , qu’on nomme aussi Manchette
de Neptune , et qui vit dans la Méditerra¬
née et dans l’océan Indien. (Duj.)
RÉTÉPORITE. polyp. — Nom donné par
Bosc et adopté par Lamouroux, pour un
corps organisé fossile du terrain tertiaire ,
dont Lamarck a fait plus tard le genre Dac¬
tylopore. (Duj.)
RÉTICEEEES. Reticelli. ins. — Division
établie par MM. Amyot et Serville {Ins.
Hémipt., suites à Buffon) dans la tribu des
Cicadiens de l’ordre des Hémiptères. Ce
groupe , caractérisé par les élytres dont la
portion terminale offre un réseau de cellules
hexagonales , comprend les genres Cysto-
soma , Polynevra , Westw , et Hemidictya ,
Burm. (Bl.)
EETICÜEARIA, Baumg. {Flor. lips . ,
341). bot. cr. — Syn. de Sticta, Schreb.
RETICELARIÀ. bot. ph. — Genre de la
famille des Champignons, division des Basi-
diosporés-Entobasides , tribu des Coniogas-
tres-Réticulariés, établi par Bull i&rd {Champ . ,
85, t. 446, f. 4; t. 476, f. 1-3). Voy. my¬
cologie.
RETICELARÎA , Bull. ( t. 472 , f. 1 ).
bot. cr. — Syn. d 'Ustilago, Link.
RÉTINACIÆ. Betinaculum. bot. — Nom
donné par M. Richard à des petits corps
glanduleux qui , dans la famille des Orchi¬
dées , terminent les masses polliniques à
leur partie inférieure. Voy. orchidées.
RET1NARIA, Gærtn. (II, 187). bot. ph.
— Syn. de Gouania, Jacq.
RÉTIN ASPIi A ETE . min. — Matière so¬
lide, d’un brun clair, d’un éclat résineux ou
terreux; fusible k une faible température;
combustible en donnant d’abord une odeur
agréable, puis une odeur bitumineuse, et
laissant un résidu charbonneux; soluble en
partie dans l’alcool qui laisse un résidu in¬
soluble bitumineux. D’après M. Hattchett,
la composition de cette substance est de:
matières résineuses, 55; matières bitumineu¬
ses, 41; matières terreuses, 3. Le Rétinas-
phalte se présente en rognons isolés dans les
terrains de lignite de Bowey-Tracey, en De-
vonshire On a considéré comme substances
analogues certains rognons de matières rési-
K ET ..
neuses trouvées au Cap-Sable, en Maryland,
à Langenbogen, près de Halle; dans les li¬
gotes de Saint-Paulet (Gard), à Mortendorf,
près des salines de Rosen, aux environs de
Nauenburg en Thuringe, à Wildshut, près
de Salzachstrome en Autriche; à Uttigshof
en Moravie; à Walkow et Litetzko dans le
Banat, etc.
RÉTINE, anat. — Troisième enveloppe
membraneuse du globe de l’œil. Voy. oeil.
RÉTLMIPIIVLLUM (pmirn , rétine; ?vl-
Àov, feuille), bot. pu. — Genre de la famille
des Rubiacées-Cofféacées , tribu des Guet-
tardées, établi par Humboldt et Bonpland
(Plant, œquinoct., I, 86, t. 25). L’espèce
type , Retiniphyllum secundiflorum , est un
arbrisseau résineux qui croît sur les rives
ombragées de l’Orénoque et de l’Atabapi,
dans l’Amérique méridionale.
RÉTINITE. géol. — Roche à base d’appa¬
rence simple, dont la composition ne diffère
de l’Obsidienne que par la présence de l’eau.
Elle donne au chalumeau un verre bour¬
souflé qui produit une masse spongieuse
qu’on peut réduire ensuite en un verre de
plus petit volume. Sa composition, d’après
Klaproth , est de: Silice, 0,730; Alumine,
0,145 ; Soude, 0,0 1 8 ; Chaux, 0,010 ; Oxyde
terreux, 0,011 ; Eau, 0,085. Le Rétinite
présente ordinairement un éclat résineux,
quelquefois gras ou vitreux, de couleurs va¬
riées : brune, grise, jaunâtre, noirâtre,
bleuâtre, etc., et renferme très souvent des
cristaux de Feldspath ou d’Albite et des
paillettes de Mica. Cette roche appartient à
des terrains volcaniques antérieurs à la pé¬
riode actuelle ; elle forme des filons , des
amas, des fragments, quelquefois des cou¬
ches à texture compacte, à cassure raboteuse
ou imparfaitement conchoïde. Le Rétinite
existe en Saxe, en Hongrie, en Italie, en
France, au Puy-de-Dôme, etc.
RÉTIPÈDES. ois. — On donne cette
épithète aux Oiseaux qui ont les tarses re¬
couverts d’un épiderme réticulé.
RETITÈLES. arach. — Walckenaër
comprend sous cette dénomination toutes
les Araignées qui fabriquent des toiles à
réseaux formés par des fils peu serrés , ten¬
dus irrégulièrement dans tous les sens.
RETON. poiss. — Nom vulgaire de la
Raie lisse.
RETTBERGIA, Radd. ( Agrost . Brasil
REV 83
17, t. 1, f. 1). bot. ph. — Syn. de Chusquea,
Kunth.
RETZIA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Retziacées , établi par
Thunberg (in Ad. Soc. Lund., 1 , 55, t. 1 ,
f. 1). L’espèce type, Rctzia capensis, est un
arbrisseau qui , comme l’indique son nom
spécifique, croît au cap de Bonne-Espérance.
RETZIACÉES. Retziaceœ. bot. ph. —
Deux genres, le Rctzia, Thunb., et le Lon-
chostoma , Wickstr., établis pour des arbris¬
seaux du cap de Bonne - Espérance , ont
paru à Bartling pouvoir constituer une pe¬
tite famille distincte, à laquelle le premier
de ces genres donnerait son nom. Endlicher
la place avec doute à la suite des Solanées,
dont elle différerait principalement par son
fruit capsulaire, bivalve et oligosperme.
(Ad. J.)
REUSSIA, Dennst. (Hort. Malab., Y1I ,
18). bot. ph. — Syn. de Pœderia, Linn.
REESSSA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Pontédériacées , établi par
Endlicher ( Atakta , t. 26), Herbes aquatiques
du Brésil. Voy. pontédériacées.
*REUTERA. bût. ph. — Genre de la fa¬
mille des Ombellifères, tribu des Amminées,
établi par Boissier ( Elench. plant. Hisp.
auslr., 46) Herbes originaires d’Espagne.
Voy. OMBELLIFÈRES.
RÉVEILLE -MATIN, bot. ph. — Nom
vulgaire de V Euphorbia helioscopna.
REVEILLEE R. Strepera. ois. — Divi¬
sion générique établie dans la famille des
Corbeaux par M. Lesson , qui lui donne les
caractères suivants : Bec long, robuste, co¬
nique, égal, presque droit, peu convexe, à
arête épaisse et renflée; narines en fente
longitudinale, ouvertes; quelques soies à la
commissure; ailes courtes; queue longue,
arrondie; tarses assez minces, allongés, scu-
tellés.
Ce genre, qui est un démembrement des
Coracias de Lalh. , établit le passage natu¬
rel des Corbeaux aux Cassicans. L’espèce
unique qui le compose, le Coracias strepera
Lalh. (Vieill., Gai. des Ois., pl. 109), a tout
son plumage noir , à l’exception de la base
des six premières rémiges , des couvertures
et des barbes externes des pennes latérales
de la queue , qui sont blanches. Cet Oiseau
est d’un naturel doux, ne dort point ou très
peu pendant la nuit, et ne cesse alors de
RH A
RHA
84
s’agiter et de jeter des cris qui interrompent
le sommeil des hommes et des animaux : de
là lui est venu le nom vulgaire de Réveil-
leur , que M. Lesson a converti en nom de
genre.
On trouve cette espèce à la Nouvelle-Hol¬
lande et à l’ÎIe de Norfolk. (Z. G.)
REVELONGA. poiss. — Nom vulgaire,
sur les côtes de la Méditerranée, du Scor-
pena luscus.
RÉVOLUTIONS BU CsLOBE. — Voy.
SYSTÈME DE MONTAGNES.
REX AAIARORÏS , Rumph. ( Amboin .,
II, 129, t. 40). bot. ph. — Syn. de Soula-
mea , Lam.
*REYNADBIA (nom propre), échin. —
Dénomination proposée par M. Brandi pour
un genreou sous genred’Holothurides ayant
pour type la Synapta racliosa , que M. Rey-
naud avait le premier décrite sous le nom
d’ Iîolothuria radiosa. (Duj.)
*REYXAUDIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Graminées, tribu
des Phalaridées , établi par Kunlh (Gram.,
28, t. 9). Gramens de Saint-Domingue.
Voy. GRAMINÉES.
RÎIABARBARUHÏ, Tournef. (Inst., 18).
bot. ph. — Syn. de Rheum, Linn. Voy. rhu¬
barbe.
RHABDIA(pa&îoç, baguette), bot. pii.—
Genre de la famille des Aspérifoliées , tribu
des Tournéfortiées, établi par Martius (Nov.
gen. et sp., II, 13, t. 193 ). L’espèce type ,
Rhabdia lycioides Mart. , est un arbrisseau
qui croît au Brésil.
RII AUDITE. moll. — Dénomination
proposée par M. Dehaan pour des Cépha¬
lopodes fossiles, que Montfort nommait Ty-
rannites, et qui doivent être réunis au genre
Baculite. (Duj.)
RHABBÏTIS ( pocoooç , baguette), iielm.
— M, Dujardin (Helminthes, p. 239) donne
ce nom à un genre qui répond à celui des
Anguillula de M. Ehrenberg, et qui rentre,
par conséquent , dans la même famille que
les Vibrions de Muller, de Blainville et Du-
gès. Il en sera question à l’article vibrion.
(P. G.)
RHABDIUM , Wallr. (Fl. germ., II,
116). bot. cr. — Syn. de Slyllciria, Ag.
*RIIABDOCOELA (potëJoç, droit ; xoàoç,
intestin), lielm — M. Ehrenberg nomme
ainsi les Helminthes de sa classe des Téré-
tulariés, dont l’intestin est droit ou en canal
simple, au lieu d’être ramifié comme celui
des Planaires. Il les divise en trois groupes :
1° Amphiporina ; 2° Monosierea ; 3° Amphis -
terea. Les Rhabdocèles sont les Némertes ,
Prostomes, Micrures, Derostomes, Amphi-
stères et Leptoplanes. (P. G.)
RîlABDOCRIWUM , Reichenb. ( Consp.,
65). bot. pii. — Syn. de Lloydia, Salisb.
RHABDOGALE (pàS^oç, baguette;
marte), mam. — Subdivision des Carnassiers
mustéliens d’après M. Wiegmann (Archiv.,
VI, 1838), et qui n’est pas adoptée par les
auteurs modernes. (E. D.)
RHA EDO PUIS (pà&îoï, verge; ,
serpent), rept. — Genre de la famille des
Couleuvres, établi par Fitzinger (Syst. Rept.,
1843).
RIIABDOSPORIUM , Chv. (Fl. paris.,
428, t. 11 , f. 3). bot. cr. — Syn. de Stil-
bospora, Pers.
*RHABBOTHAMXUS (pa&îoç, baguette;
0 x p.v o ç , buisson), bot. ph. — G. de la famille
des Gesnériacées, tribu des Didymocarpées ?,
établi par A. Cunningham (in Jardine Journ.
of nat. sc., I, 460 ). Arbrisseaux de la
Nouvelle-Zélande. Voy. gesnéracées.
*RHABBOTHECA (pdiGêoç, droit; Qhx-n,
thèque). bot. ph. — Genre de la famille des
Composées-Liguliflores , tribu des Cichora-
cées, établi par Cassini (in Dict. sc. nat. ,
XLVI1I, 424). Herbes originaires de l'ɬ
gypte. Voy. COMPOSÉES.
RHACHEOSAURUS. rept. — Voy. rà-
CHEOSAURUS.
RHACODACTYEUS (pa?, pxxoç, fente ;
Soix-zv^oç , doigt), rept. — Genre de la fa¬
mille des Geckos, établi par M. Fitzinger
(Syst. Rept., 1843).
RHACODRACON (p oéxoç, fente ; Spd.xo>v,
dragon), rept. — Genre de la famille des
Stell ions , établi par M. Fitzinger (Syst.
Rept., 1843). Voy. stellions.
RHACOESSA (pa*o?t;, ridé), rept. —
Genre de la famille des Geckos , établi par
Wagler (Syst. Amph., 1830).
RIIAGOUf A, DC. (Prodr., VI). bot. ph.
— Voy. LEEZEA, DC.
RUACOMA , Linn. (Gen., n. 144). bot.
ph. — Syn. de Myginda, Jacq.
RIIACOPHORUS ( pxxoç , lambeau; <pé-
p oç , porteur), rept. — Genre d’Anoures hy-
læformes , c’est-à-dire de la famille des Rai-
R1IA
RUA
85
nettes, établi par Kuhl. L’espèce type est le
llh. Reinwardiii de l’Inde. (P. G.)
RHADINE (pacîcvoç , tendre, grêle), ins.
Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Carabiqnes , tribu des
Troncatipennes, établi par Leconte ( Armais
of the Lyceum of natural history of New-
York, vol. 4, 1846, p. 218), sur une espèce
du Canada et des environs de Saint-Louis,
que l’auteur nomme R. larvalis. (C.).
*RHADINOCARPUS(poeÆivoç» grêle ; xap-
7 roç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille
des Légumineuses-Papilionacées , tribu des
Hédysarées , établi par Yogel ( in Linnœa ,
XII , 108) et dont les principaux caractères
sont : Calice campanulé, à 5 dents. Corolle
papilionacée, à pétales presque d’égale lon¬
gueur , ailes fovéolées-rugueuses ; carène
arrondie au sommet. Étamines 10, mona-
delphes ; anthères oblongues , conformes.
Ovaire sessile, linéaire, multi-ovulé. Style
allongé , courbé ; stigmate simple. Légume
sessile, cylindrique, allongé, à articulations
transverses et cylindriques, indéhiscentes,
monospermes. Arbrisseaux de l’Amérique
australe.
*ÏUIADIiYOSOMUS (pa <5ivo\-, grêle ; cr copia ,
corps), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères tétramères, famille des Curculionides
gonatocères, division des Cléonides, substitué
par Schœnherr ( Généra et sp. Curculion.
synonymia , t. VI , I, p. 473) à celui de
Leptosomus ( loc . cil . 2, p. 69), ce nom ayant
été employé antérieurement. Le type Cur-
culio altenuatus F., 01., est désigné comme
étant propre à la Nouvelle-Hollande; mais
sa véritable patrie est la Nouvelle-Zélande.
(C.)
RHAEBÜS (pacSo'ç, courbé), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères tétramères,
établi par Fischer de Waldheim ( Enlom . de
la Russie , t. II , p. 180 , pl. 47, f. 1, a f)
sur une espèce de Sibérie (/{. Gebleri ), vivant
exclusivement des semences de la Nitraria
Schoberi ; il place ce genre dans la famille
des Curculionides, tribu des Bruchides.
Motchoulsky en a fait connaître une se¬
conde espèce de la Russie méridionale, qu’il
nomme R. Mannerheimii. (C.)
BI1AGADIOLUS. bot. ph. — Voy. rha-
GODIOLUS.
RHAGIOMORPHA. Rhagium (nom d’un
genre de Coléoptères ; p-opyj, forme), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères subpenta¬
mères , famille des Longicornes , tribu des
Lepturètes, créé par Newman ( Annales of
Nat. History of Jardine, t. Y, 1840, p. 21),
et qui comprend les quatre espèces suivantes:
Ji. lepturoides B. D., concolor M. L., sor-
dida et oculifera New. Toutes appartiennent
à la Nouvelle-Hollande. (C.)
RHAGIUM ( paytov , sorte d’araignée).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères sub¬
pentamères, famille des Longicornes, tribu
des Lepturètes laticerves, établi par Fabri-
cius (Syslema eleulheralorum, t. II, p. 313),
et généralement adopté depuis. Ce genre
renferme six espèces ; cinq sont originaires
d’Europe et une est propre aux États-Unis,
savoir : R. inquisitor Lin., mordax ( scruta -
tor 01.), indagalor, bifascialum F., rufiven-
IreG r. (maculatum Gy.), et linealum 01. (C.)
*RHAGOCREPIS (pa£, raisin; xpW; ,
chaussure), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, famille des Carabi-
ques , tribu des Troncatipennes, fondé par
Eschscholtz ( Zoological Atlas ,1829, t. VII,
f. 2), adopté par Gray, Iilug et par Castel¬
nau. Le type, seule espèce connue, la R.
Riedelii Esch., est originaire du Brésil. (C.)
*MIAGODACTÏLUS ( payait;, fente; dd-
xrv>oç, doigt), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Cara-
biques, tribu des Harpaliens, établi par de
Chaudoir ( Annales de la Soc. ent. de France ,
t. IV, p. 421, B. f. 2 ) sur une espèce du
Brésil , le R. Brasiliensis de cet auteur. (C.)
*R II AG ODE RA (payaç, fente; dtpri, cou).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères té¬
tramères, famille des Xylophages, tribu des
Colydiens, proposé par Eschscholtz et publié
par Mannerheim (Bull, de la Soc. imp. des
nat. de Moscou, t. XVII, 1845 ). Ce genre
renferme deux espèces, l’une de la Californie
et l’autre de la Russie méridionale. L’espèce
type est la Rh. tuberculala Eschs., Man. (C.)
1UÎAGODIA. bot. pu. — Genre de la fa¬
mille des Chénopodées, tribu des Chénopo-
diées, établi par R. Brown ( Prodr . , 408).
L’espèce type, Rhagodia Billardieri R. Br.
(Chenopodium baccatum Labill.), est une
plante frutescente, ou, rarement, herbacée,
qui croît à la Nouvelle-Hollande.
RHAGOmOLUS. bot. ph. —Genre de
la famille des Composées-Liguliflores , tribu
des Cichoracées, établi par Tournefort (Inst.,
86
R HA
RHA
272). Les deux seules espèces qu’il renferme,
Rhag. edulis et stellatus, sont des herbes que
l’on trouve dans nos départements du Midi,
surtout dans la région méditerranéenne.
RHAGOPTERYX ( pa£ , grain de raisin ;
ttt epov, aile), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, famille des Lamelli¬
cornes, tribu des Scarabéides mélitophiles,
créé par Burmeister et adopté par Schaurn
( Annales delà Société entomologiquedeFrance ,
2e sér., t. III, p. 53). Ce genre a pour type la
Cet. Brahma G. P. (C.)
RHAGROSTIS, Buxb. ( Cent ., III, 30,
t. 55). bot. ph. — Syn. d 'Agriophyllum,
Bieberst.
RHAMNACÉES. Rhamvaceæ. bot. ph.
— M. Lindley, se conformant aux lois qu’il
a adoptées pour la nomenclature des fa¬
milles, désigne ainsi celle que les botanistes
connaissent et décrivent généralement sous
le nom de Rhamnées. Voy. ce mot.
(Ad. J.)
RHAMNÉES. Rhamneœ. bot. phan. —
Famille de plantes dicotylédonées , poly pé¬
tales , périgynes, ainsi caractérisée: Calice
à 4-5 divisions plus ou moins profondes ,
doublé dans une partie de son étendue d’un
disque glanduleux, à préfloraison valvaire.
Autant de pétales alternes, insérés à sa
gorge, souvent petits et concaves, manquant
tout— à-fait quelquefois. Étamines en nombre
égal, insérées de même et opposées aux pé¬
tales qui souvent les enveloppent, à filets
courts en général, quelquefois adhérents à
la base du pétale correspondant, à anthères
introrses, dont les deux loges ordinairement
distinctes confluent quelquefois en uneseule.
Ovaire libre ou adhérent soit en partie, soit
en totalité, avec le tube cal icinal , surmonté
de trois, plus rarement de deux ou quatre
styles, terminés chacun par un stigmate,
tantôt distincts, tantôt soudés en tout ou en
partie, creusé intérieurement d’autant de
loges dans chacune desquelles est un ovule
solitaire ou plus rarement double , dressé
de la base, anatrope. Le fruit, revêtu par
le calice dans toute son étendue ou à sa base
autour de laquelle il forme comme une
cupule , ou bien libre par sa chute, est tan¬
tôt indéhiscent, charnu ou sec, avec deux
ou trois noyaux 1-loculaires ou un seul 2-
3-loculaire, tantôt se sépare en autant de
coques qui s’ouvrent par leur angle interne.
Graines solitaires ou très rarement gémi¬
nées, dressées, souvent accompagnées à
leur insertion d’une dilatation cupuliforme
du funicule , à tégument double, l’intérieur
membraneux, l’extérieur membraneux lui-
même ou fibreux , ou crustacé, revêtant
immédiatement , ou ayec l’intermédiaire
d’une lame mince de périsperme charnu ,
l’embryon droit , jaunâtre ou verdâtre, à
cotylédons planes, à radicule courte et in¬
fère. — Les espèces ligneuses, à une excep¬
tion près, sont des arbres ou arbrisseaux
quelquefois épineux à cause de la forme
que prennent ou leurs rameaux, ou leurs
stipules métamorphosées, quelquefois grim¬
pants par l’allongement de ces rameaux en
vrilles. Leurs feuilles sont simples, alternes
ou rarement opposées, entières ou dentées,
quelquefois très petites ou presque nulles;
les fleurs régulières, petites, verdâtres,
axillaires ou terminales avec des dispositions
très variées. Le principe prévalant surtout
dans le bois et l’écorce, souvent aussi dans
les feuilles et surtout dans les fruits, est une
substance extractive amère , à laquelle se
mêlent en dose variable des matières âcres
ou astringentes, ou colorantes. De là des pro¬
priétés assez variées, tantôt toniques, tantôt
irritantes; de là leur emploi comme fébri¬
fuge, comme purgatif ou vomitif, comme
teinture. Il est à remarquer cependantqu’au-
près de ces fruits âcres, on en trouve de doux
et sucrés comme ceux du Jujubier, du Lo¬
tus, etc. Les Rhamnées , assez rares entre les
tropiques, se montrent plus abondantes dans
leur voisinage et jusque dans les régions tem¬
pérées, mais pas au-delà. Nous suivrons dans
l’énumération de leurs genres la distribu¬
tion qu’a indiquée M. Endlicher d’après un
travail inédit de M. Reisseck, qui paraît
fonder ses tribus sur des caractères tirés du
fruit, mais encore plutôt sur leur port et
leur habitation.
GENRES.
Tribu 1. — Paliurées.
Arbrisseaux de l’ancien continent , à
feuilles alternes. Fruit semi-adhérent, sec,
couronné d’une aile transversalement circu¬
laire.
Ventilago , Gærtn. — Paliurus , Tourn.
( Aspidocarpus , Neck. — ? Aubletia , Lour. ).
RHA
87
RHA
Tribu 2. — Frangulées.
Arbres ou arbrisseaux épars sur une
grande partie des zones tempérées; à feuil¬
les alternes, fruit sans ailes, libre ou semi-
adhérent, charnu ou capsulaire, à coques
indéhiscentes ou s’ouvrant par une fente
interne.
Zizyphus , Tourn. — Condctlia, Cav. — Ber -
chemia , Neck. (OEnoplea, Hedw. — OEnoplia,
Schutt.). — Sageretia, Brongn. — Hovenia,
Thunb. — lïhamnus, J. ( Alaternus et Fran-
gula , Tourn. — Marcorella , Neck. — Cer-
vispina , Dill. — Cardiolepis, Raf.). — Kar-
lüinskia, Zucc. — Scutia , Comin. ( Sentis ,
Comm. — Sarcomphalus , P. Br.). — Noltea ,
Reich. (Vittmannia, W. Am. — Willemetia,
Ad. Br.). — Ceanothus, L. (. Forrestia , Raf.).
— Cormonema, Reiss. (. Arrabidea , Steud.).
— Colubrina , L.-C. Rich. ( Tubanthera ,
Comm.). — Alphilonia , Reiss.
Tribu 3. « — Pomaderrées.
Arbrisseaux inermes de l’Australie , à
feuilles alternes. Fruit dépourvu d’ailes ,
capsulaire, à coques s’ouvrant par un trou
introrse que revêt une membrane.
Pomaderris , Labill. ( Pomatoderris , Schut.
— Pomatiderris , K.). — Trymalium, Fenzl.
Tribu 4. — Colletiées.
Arbrisseaux de l’Amérique tempérée aus¬
trale , à rameaux terminés en épine; à
feuilles décussées, quelquefois presque mil¬
les. Fruit dépourvu d’ailes, libre.
Colletia , Comm. — Discaria , Hook. —
Adolphia , Meisn. — Ochetophila , Poep. —
Relaniila, Brongn. (Molinœa Comm.). — Tal-
guenea, Miers. ( Trewoa , G i II .) .
Tribu 5. — Phylicées.
Arbrisseaux du Cap et de l’Australie
extratropicale, inermes, à feuilles alternes,
avec le port des Bruyères. Fruit dépourvu
d’ailes, adhérent et couronné par le calice,
capsulaire.
Tricocephalus, Brongn. {Walpertia, Reiss.).
— Petalopogon, Reiss. — Phylica, L.— Ty-
lanthus , Reiss. — Soulangia , Brongn. —
Spyridium, Fenzl. — Cryptandra, Sm.
Tribu 6. — Gouaniées.
Lianes ou herbes des tropiques ou de
l’Afrique australe, inermes. Fruit adhérent
se séparant en coques ordinairement ailées
longitudinalement sur le dos, s’ouvrant par
une fente interne.
HeUnus, E. Mey. — Gouania, Jacq. (Re-
tinaria, Gærtn.). — Reisselda, ÉndL— Cru-
menaria, Mart.
On cite encore à la suite deux genres dou¬
teux , Solenantha , G. Don , et Schœfferia ,
Jacq., et comme ayant quelque affinité par
la situation de leurs étamines, quoique dif¬
férents par le nombre et la position des
ovules , plusieurs autres, dont la place n’est
pas encore définitivement fixée, savoir : To-
rokia, Cunn. — Strombosia, Bl. — Samara,
L. — Pennantia, Forst. — Daphniphyllum ,
BI.— Crypteronia , BL Enfin trois genres de
M. Neraud , Galdicia , Quoia et Carolinia,
ne sont connus que par une citation de
M. Gaudichaud, qui les rapporte aux Rham-
nées. (Ad. J.)
RÎIÀMNUS. bot: pu. — Nom scientifique
du genre Nerprun. Voy. ce mot.
RHAMi\USïUM ( nom mythologique ).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
subpentamères, famille des Longicornes,
tribu des Lepturètes Iaticerves , proposé
par Megerle {Calai. Dahl ., p. 70) et adopté
par Dejean, Latreille, Serville et Mulsant,
dans leurs ouvrages respectifs. Ce genre a
été fondé sur le Cerambyx salicis Lin. [ru-
ficollis Hst. , etruscum Ros. , Schranckii
Laich,, glaucopterum Schall), espèce d’Eu¬
rope qui se rencontre assez fréquemment
aux environs de Paris, sur les troncs des
Ormes, des Marronniers , etc. (C.)
RUAMPHIGARPA. bot. m.— Voy. ram-
PHICARPA .
ÏUIAMPHÏDES. ins. — Voy. ramphides.
RïiAMPHIDOSPOIiA. bot. ph. — Voy.
RAMPHIDOSPORA.
Il HA \I P1IO AI VIA (pa><poç, bec ; gv'.a ,
mouche), ins. — Genre de l’ordre des Di¬
ptères brachocères, famille des Tanystomes,
tribu des Empides, établi par Meigen , et
généralement adopté. M. Macquart (Di¬
ptères, suites à Buffon , édition Roret, t. I,
p. 334) en décr.it 24 espèces qui ont pour
caractères communs : Trompe plus longue
que la tête; palpes relevés; troisième ar¬
ticle des antennes conique, comprimé; style
court; une cellule sous-marginale aux ailes;
quatre postérieures.
88
RH A
Ces Insectes habitent principalement la j
France et l’Allemagne. Parmi les plus com¬
muns , nous citerons surtout les B h amp h.
flava, sulcata , culicina, variabilk, pennala,
longipes. (L.)
RHAMPHOSTOMA (pau.tpoç , bec ; aro-
pa, bouche), rept. — Genre de Couleuvres.
Voy. ce mot.
H II AAH PI! PS. ins. — Voy. ràmphus.
RHANIS (nom mythologique), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères trimères,
famille des Fongicoles , proposé par Dejean
{Calai. , 3e édit., p. 464) qui en énumère
deux espèces inédites originaires de l’Amé¬
rique septentrionale, et qu’il nomme R. pul-
chella et hœmorrhoidalis . (C.)
RHAATEMEM. bot. pii. — Genre de la
famille des Composées - Tubuliflores , tribu
des Astéroïdées , établi par Desfontaines
(F/or. atlanl., II, 291). L’espèce type,/?/irm-
terium suavense , est une plante suffrutes-
cente qui croît dans la Mauritanie.
RHAPHIDERPS. ins. — Voy. rapiii-
derus.
MIAPHÏDIA. ins. — Rectification ortho¬
graphique du nom de Raphidia , adoptée par
plusieurs auteurs. (Bl.)
RAPHÏDIODEA. ins. — Synonyme de
Raphidiens, par M. Rurmeister {Handb. der
Eut.). (Bl.)
RHAPHÎDQPHORA. INS. — Voy. RAPHI-
DOPHORA.
*S\I!APÏ1ÏD0S0MA ( pc/.y'ç , aiguillon ;
a cüu.â, corps), ins. — MM. Amyotet Serville
distinguent sous cette dénomination un genre
de l’ordre des Hémiptères, famille des Rédu-
viides , groupe des Conorhinites , confondu
avec les Lophocephala par M. Burmeister.
Le type est le R. Burmeisteri Amyot et
Serville, du cap de Bonne-Espérance (Bl.)
RUAPHÏDÛSPORA. bot. ph. — Voy.
RAPHIDOSPÏIORA.
*Itt!APHIGASTER (paVîç, aiguillon;
yocçT cp, abdomen), ins. — Genre de la tribu
des Scutellériens, groupe des Pentatomites,
de l’ordre des Hémiptères, établi parM. La¬
porte de Castelnau, adopté par quelques
entomologistes et réuni aux Penlatoma par
quelques autres. Les Rhaphigaster ont une
tête assez petite, arrondie en avant ; un bec
très long, atteignant l’insertion des pattes
postérieures ; des jambes crénelées, etc. Le
type est le R. punctipennis ( Cïmex puncli-
RH A
permis Illig.) très commun dans notre pays.
(Bl.)
PJIAPHIOLEPIS. bot. ph. —Voy. ra-
PIIIOLEP1S.
RHAPHIPODUS. ins. — Voy. raphi-
PODUS.
RHAPHIRHINUS (payu; , aiguille; ph ,
nez), ins. — Rectification orthographique
du nom de Raphirhinus. (Bl.)
RHAPHUJM. ins. — Voy. baphihm.
RH APIS. bot. ph. — Genre de la famille
des Palmiers, tribu des Coryphinées, établi
par Linné fils (Msc.). L’espèce type, Rliapis
arundinacea Ait., est un Palmier qui croît
dans la Caroline.
il! IA PO AT IC. Rhaponticum. bot. ph. —
Genre de la famille des Composées-Tubuli-
flo’res , tribu des Cynarées, établi par De
Candolle ( Prodr ., VI, 663), qui y renferme
neuf espèces : R. alriplicifolium { Carduus
atriplicifolius Trav., Silybum atriplicifolium
Fisch., Onopordon deltoïdes Ait., Stemma-
cantha filicifolia Turcz. ), des forêts de la
Dahourie; — R. cynaroides ( Cnicus centau-
roides Linn., Willd., Cnicus inermis Willd.,
Cnicus cynara Lam. , Serratula cynaroides
DC., Serrât, cynarifolia Poir., Slemmacan-
tha cynaroides Cass. ), des Pyrénées ; — R.
nitidum Fisch. , du littoral de la mer Cas¬
pienne; — R. scariosum Lamk. {Cenlaurea
rhaponlica Linn. , Serratula rhaponticum
DC.), des Alpes ; — R. uniflorum DC. ( Cen -
taurea membranacea Lam. , Cnicus uniflo-
rus Linn. , Serratula uniflora Spreng., Leu-
zea Dahurica Bunge, Gmel.), des montagnes
de la Sibérie ; — R. pulchrum Fisch. et Mey.,
des sommets du Caucase; — JR. Canariensc
DC. {Cenlaurea cynaroides Link.), des îles
Canaries ; — R. acaule DC. {Cynara acaulis
Linn., Desf., Tourn., Cynara humilis Juss.,
Serratula acaulis DC., Cestrinus carthamoi-
des Cass.), des montagnes de la Barbarie et
de l’île de Chypre; — R. pymœum DC., des
environs d’Alep. (J-)
RHAPTOSTYLUM (pairro'ç, piqué; aru-
I \oç, style), bot. ph. — Genre de la famille
des Ilicinées, ou présentant, du moins, quel¬
ques affinités avec elle. Il a été établi par
Humboldt et Bonpland {Plant, œquinoct ., Il,
139, t. 125). L’espèce type , Rhaploslylum
acuminalum H. et B., est un arbre qui croît
à la Nouvelle-Grenade.
RïIAX (pâÇ, sorte d’araignée), arachn.
RHE
RHI
89
— Co nom, créé par Hermann et rejeté par
les aptdrologistes , a été repris depuis par
JVÏv Koch qui l’emploie pour désigner, dans
son Prodrome d'un travail monographique
sur les Arachnides , une nouvelle coupe gé¬
nérique dans le genre des Solpuga ou Galeodes
( voy . ces mots). Les espèces qui composent
ce nouveau genre ont les tarses de toutes les
pattes sans ongles; leurs articles courts; le
terminal caché. Les cinq espèces qui com¬
posent cette nouvelle coupe générique sont
toutes africaines, et parmi elles je citerai
comme type le Rhax melanus Koch , figuré
par Savigny dans les admirables planches
de l’expédition d’Égypte (pi. 8, fig. 9) ; cette
espèce a l’Égypte pour patrie. (H. L )
*RHAZYA. bot. ph. — Genre de la famille
des Àpocynacées , tribu des Plumériées ,
établi par M. Decaisne ( in Nouv . Annal, sc.
nat., IV, 80). Arbustes originaires de l’Ara¬
bie heureuse.
RHEA, Mœhr. ois. — Synonyme de Slru-
thio , Linn. (Z. G.)
RHEEDIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Clusiacées?, établi
par Linné ( Gen. , n. 841 ). L’espèce type ,
Rheedia laterifolia Lin., Plum., est un arbre
qui croît a la Martinique.
RHESUS, mam. — Espèce de Quadruma¬
nes du genre des Macaques (voy. ce mot),
groupe des Maimons, dont M. Lesson ( Spec .
des Mamm ., 1840) fait un genre distinct.
(E. D.)
RÎIETIA. crust. — Ce nom, dans le tome
Xll du Dictionnaire d’histoire naturelle , ar¬
ticle crustacés , désigne un nouveau genre
de cette grande classe dont Leach qui en
est l’auteur n’a pas donné les caractères.
(H. L.)
RIIETSA, Wight et Arn. ( Prodr., I).
BOT. PH. — Voy. ZANTUOXYLON, Kunth.
RHEUIVI. bot. ph. — Nom spécifique du
genre Rhubarbe. Voy. ce mot.
RHEXIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Mélastomacëes , tribu des Rhexiées,
établi d’abord par Linné (Gen., n. 468),
mais.circonscrit dans des limites plus étroi¬
tes et plus précises par les travaux de R.
Brown ( ex Don in Mem. Werner soc. ,
IV, 197), Nuttall (Gen., I, 284), De Can-
dolle (Prodr., III, 121 ). Il ne renferme
plus actuellement que huit espèces ( Rhex.
mariana , virginica Linn., ciliosa Michx. ,
serrulata Nut. , glabrella Michx., slricta
Pursh., lulea Michx., angustifolia Nutt. ),
qui croissent dans l’Amérique boréale.
RHEXIÉES. Rhexiœ. bot. ph. — Tribu
des Mélastomacées (voy. ce mot) nommée
ainsi du genre Rhexia qui lui sert de type.
(An. J.)
RÎIIGELURA , Wagl. ois. — Synonyme
de Podia, Less. (Z. G.)
RHIGIOPI1YLLUM (plyioç, froid; tpvWov,
feuille), bot. ph. — Genre de la famille des
Campanulacées , tribu des Campanulées ,
établi par Hochstetter (in Flora , 1832,
p. 232). Arbrisseaux originaires du Cap.
Voy. CAMPANULACÉES.
*RHIGMAPHQRUS (p7,yy<x, fente;
je porte), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, famille des Serricor-
nes, tribu des* Eucnémides , proposé par
Dejean (Catalogue , 3e édition, p. 93) qui
n’y rapporte qu’une espèce, le R. bilineatus
Dej. Elle est originaire du Brésil. (C.)
*R!IIGOZUM. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Bignoniacées, tribu des Técomées,
établi par Burchell (Trav., I, 299 et 389).
Arbrisseaux du Cap. Voy. bignoniacées.
RIIIGUS (pîyoç, froid), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères tétramères , famille
des Curculionides gonatocères, division des
Entimides, créé par Dalmann , adopté par
Germar et Schœnherr (Dispositio methodica,
p. 81; Généra et species Curculionidum, sy-
nonymia, I, p. 444; t. V, p. 7 31), et qui
se compose de six espèces de l’Amérique
équinoxiale, parmi lesquelles nous citerons
les R. Schuppelii, atrox Germar, tribuloides
Pallas (nec Schr.), et speciosus Linné. (C.)
RII IM A (piv, nez), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères tétramères, famille des Cur¬
culionides gonatocères, division des Rhyncho-
phorides, établi par Olivier ( Entomalogie ,
t. V, p. 73) et généralement adopté depuis.
Schœnherr (Généra et species Curculionidum,
synonymia, t. VIII, p. 203) en énumère et
décrit sept espèces: cinq appartiennent à
l’Amérique méridionale, deux à l’Afrique.
Nous citerons surtout les suivantes : R. bar -
birostris F., nigra Drury, scrutalor 01.,
ebriosa Chvt., Afzelii Schr., etc. , etc. La
plupart vivent sur des Palmiers et sucent
la liqueur qui en découle. (C.)
*RHINACANTUUS (pfr, pivo5 , bec;
owavôoc , épine ), bot. ph. — « Genre de la fa-
12
T. XI.
90
iiiii
HH I
mille des Acanthacées, tribu des Eemata-
canthées, établi par Nées (in Wallich plant,
as. rar ., III, 108). Les principales espèces,
Rh. nasulaei calcarata(Justicia nasula Lin.,
J. çalcarala Wall.), sont des arbrisseaux
originaires de l’Inde.
*RHINA€TINA (ptv, ptvoç, bec; cUvic,
tvoç , rayon), bot. ph. — Genre de la famille
des Composées-Tubuliflores, tribu des Asté-
roïdées, établi par Lessing (in Linnœa , VI ,
119). L’espèce type, Rh. obovatus Less.
( Aster id. Ledeb.), est une herbe qui croît
dans la Sibérie.
RHINAGTENA, Willd. (in Berl. Magaz.,
1807, p. 139). bot. ph. — Syn. de Jungia ,
Linn. f.
RHIN ANTH AGEES , RHENANTIIÉES.
Rhinanlhaceæ , Rhinanlheæ . bot. ph. — A.-L.
de Jussieu donna ce nom à une famille qu’il
avait d’abord désignée sous celui de Pédicu¬
laires, et qu’il distinguait des Scrophulaires,
parce que la déhiscence de la capsule serait
locul icide dans les premières, septicide dans
les secondes. M. R. Brown, reconnaissant
que ce caractère est loin d’être constant, a
confondu les deux familles en une seule ,
celle des Serophularinées (voy. ce mot), où,
néanmoins , l’on a conservé une tribu des
Rhinanthées , dont la plupart des genres
forment une association évidemment natu¬
relle. (Ad. J.)
RHINANTEIERA ( ptv , pivor, bec; av •
Gyjpa , anthère), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Bixiacées , tribu des Prockiées ,
établi par Blurne (Bijdr., 1121). Arbris¬
seaux de Java. Voy. bixiacées.
REIÏNANTHUS, Benth. (Revis., 6). bot.
ph. — Syn. d 'Alectorolophus, Hall.
RHI-NÀNTHUS CRISTA GALLE, Linn.
BOT. PH. — Voy. A I.F.CTOROLOPHUS , Hall.
RHENAREA (ptv, nez), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères tétramères , famille
des Curculionides gonatocères, division des
Ei irhinides , fondé par Kirby [in Lin. Soc.
London, t. XII, p. 430), qui se compose de
douze à quinze espèces , toutes originaires
d’Australie, etc. On y comprend les suivan¬
tes: R. tridens F., cristata, Schœnherri Ky.,
argenlala , lopha Schr., costata Er., sex-
tuberculata Chvt., etc. (C.)
RBINAS.PES (p- v, nez; onntç, écusson).
in--. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides phyîlophages , établi par
Perty ( Deleclus animalium arliculorum ,
p. 47, t. 10, f. 1) sur une espèce du Brésil ,
le R. Schranckii Py., que Dejean a nommée
depuis génériquement et spécifiquement
Mallogasler melalliea. (C.)
REIENASPIS (ptv, nez; àa-rttç, bouclier).
rept. — Genre de la famille des Couleu¬
vres, établi par M. Fitzinger (Syst. Rept.,
1843).
* REIENASTÉR (pfy, nez; àV^p, étoile).
mam. — M. Wagler (Syst. des Ampli., 1830)
désigne sous ce nom un groupe d’insecti¬
vores de la division des Taupes. Voy. ce
mot. (E. D.)
RHINASTUS (ptv, nez), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères tétramères, famille
des Curculionides gonatocères, division des
Apostasimérides cholides , créé par Schœn-
herr (Dispositio methodica, p. 261; Généra
et speçies Curculionidum , synonymia, t. III,
p. 557; VIII, 1 , p. 1), et qui ne se compose
que de deux espèces, les R. perlusus Schr.,
et slernicornis Gr. L’une et l’autre provien¬
nent du Brésil. (C.)
*RïlïNATREMÂ (ptv, nez ; à, sans; t p?îp.a,
trou ). rept. — Genre de Cécilies distingué
par MM. Duméril et Bibron (Erpétologie gé¬
nérale, t. VIII, p. 288 ) pour la Cecilia bi-
vittala de Cayenne. (P. G.)
RHINCHOGLOSSUM. bot. ph. — Voy.
RHYNCHOGLOSSUM.
RHENCHOPHORES. ins. - Voy. rhyn-
CHOPHORES.
RHENGIIOLETE. moll. — Voyez Rhyn-
CHOLITE.
*RHINEGHIS (pt'v, nez; rXtç, vipère).
rept. — Genre de Couleuvres ainsi nommé
par Michaelles dans Wagler (Icônes, pi. 25),
et que M. Agassiz a proposé d’appeler Si-
mus. Il ne comprend encore qu’une espèce
propre au périple méditerranéen. Cette Cou¬
leuvre a reçu les divers noms de Coluber
scolaris , Schiriz. ; Col. dorsalis , Mus. de
Paris ; C. Meffreni , Oppel; C. Herman ni ,
Faune frauç.; C. Doœformi, Hempr.; Simus
Danmanni, Agassiz ; Rhincchis Agassizii, etc.
On prend cette Couleuvre aux environs de
Marseille et de Montpellier. Quoique non
venimeuse, elle est fort méchante. (P. G.)
RIIENELLA ou RENELLA (pt'v , nez).
infus. — Genre proposé par Bory Saint-
Vincent pour des Infusoires de sa famille
R H I
91
des Urcéolariées, que caractérise une forme
en coupe, non totalement évidée , avec un
corps interne dans le fond, qui se prolonge
par le centre en un limbe béant et cilié à
son pourtour. Ces Rhinelles sont simple¬
ment des Vorticelles détachées de leur pé¬
doncule et devenues libres dans la dernière
période de leur existence. Plusieurs ont été
décrites par O.-F. Millier parmi les Vorti¬
celles, et Lamarck les a rangées dans son
genre Urcéolaire. On les trouve, comme les
Vorticelles d’où elles dérivent, dans les eaux
douces ou marines, parmi les plantes aqua¬
tiques (Dcj.)
RIIINELLA (diminutif de pDn , lime).
RKPT. — Genre de la famille des Bufonoïdes,
établi par M. Fitzinger [N. class. Rept.,
J 826).
RHINEMYS (ptv , nez; Emys , nom de
genre), rept. — Genre de la famille des
Émydiens , établi par Wagler ( Syst . Amph .,
J 830).
RHINENCÉPHALE, téràt. — Syn. de
Rbinocéphale.
RHINGIA (pvy^oç, bec), ins. — Genre de
l’ordre des Diptères brachocères, famille
des Brachystomes , tribu des Syrphides, éta¬
bli par Scopoli aux dépens des Conops de
Linné. M. Macquart , qui adopte ce genre
[Diptères, suites à Buf fon , édit. Roret, t. I,
p. 529), en décrit deux espèces qui vivent,
en France, sur les fleurs, dans les bois et
les prairies; ce sont les Rhin, rostrata Scop.
( Conops id. Linn.) et campestris Meig. (L.)
RHINIIJM, Schreb. ( Gen ., n. '1545). bot.
ph. — Synonyme de Tetracera , Linn.
RIHNOBATE. Rhinobata. poiss. — Sous-
genre des Raies. Voy, sélaciens.
RHINOBATUS , Megerle, Germar, De-
jean. ins. — Syn. de Larinus , Schuppel ,
Schœnhcrr, et de Rhinocyllus, Gear. (C.)
RHINOBOTHRYUM [plv, nez; GéQpvov,
fossette), rept. — Genre de la famille des
Couleuvres, établi par Fitzinger [Syst.
Amph., 1830).
RHINOCARPUS, Bert. ( Msc . exKunlh
in Annal, sc. nat., Il, 335 ). bot. pu. —
Synonyme d ' Anacardium , Rottb.
RIIINOCÉPIIALE. R hinocephalus. térat.
— Genre de Monstres de la famille des Cy-
clocéphaliens. Voy. ce mot.
* RIÏÏNOCERÏNA , Gray; RHINOCE-
ROIDES , Harlari ; RII1NOCERONTINA ,
KiïL
Bonap. ; et RHINOCEROTÏ, Vicq d’Azyr.
mam. — Division des Mammifères pachyder¬
mes dans laquelle entre le genre Rhinocéros.
Voy. ce mot. (E. D.)
RHINOCÉROS. Rhinocéros, Lin. mam.
— Genre de Mammifères appartenant à l’or¬
dre des Pachydermes de G. Cuvier, et com¬
posant à lui seul une famille très naturelle
ne comprenant jusqu’à ce jour que quatre
ou cinq espèces. Ces animaux se reconnais¬
sent parfaitement à un caractère unique
parmi tous les Mammifères : il consiste à
avoir sur le nez une ou deux cornes pleines,
fibreuses, comme si elles étaient composées
de poils agglutinés , de la nature de la
corne , adhérents à la peau seulement ,
et non aux os du nez; ces os sont très
épais, réunis en manière de voû’e, ce qui
donne une grande puissance à l’arme of¬
fensive de ces animaux. Une autre singu¬
larité, c’est que lorsqu’il y a deux cornes,
comme dans le Rhinocéros d’Afrique, elles
ne sont pas placées l’une à côté de l’autre,
mais l’une devant l’autre. Les dents du
Rhinocéros varient, du moins si on s’en
rapporte à Fr. Cuvier, qui n’a pas trouvé
d’incisives au sujet qu’il a étudié. Généra¬
lement ils ont trente-deux dents, savoir :
deux incives en haut et en bas , ou nulles ;
quatorze molaires à la mâchoire supérieure
et autant à l’inférieure. Leurs formes sont
lourdes, massives, peu dessinées; la tête
est presque triangulaire, courte , à chan¬
frein convexe; les oreilles sont longues, en
forme de cornets, et ils les portent ordinai¬
rement couchées en arrière; les yeux sont
très petits et ressemblent un peu à ceux du
Cochon ; la lèvre inférieure est longue, poin¬
tue , et très mobile : elle leur sert à saisir
et à baisser les rameaux feu i 1 lés dont ils se
nourrissent. Ils ont à chaque pied trois
doigts, qui ne paraissent guère en dehors
que par le sabot qui les termine. Leur
queue est courte et grêle; enfin ils ont deux
mamelles inguinales.
Chez ces animaux, la colonne vertébrale
se compose de dix-neuf vertèbres dorsales,
de trois lombaires, cinq sacrées , et vingt-
deux coccygiennes; elles portent neuf côtes,
dont quatre fausses. Leur estomac est sim¬
ple, très grand ; les intestins sont fort long
et le cæcum très vaste. Us manquent de vé¬
sicule du fiel; enfin, le gland de la verge
92
RH 1
KHI
du mâle alTecle la forme d’une fleur de Iis.
Tous sont d’une grande taille et recouverts
d’une peau presque nue, épaisse, rude, très
dure, et leur formant une sorte de cuirasse
fort difficile à percer. Leur caractère est
farouche, capricieux, leur naturel stupide ;
mais ils ne sont nullement féroces, et ils
n’attaquent jamais que lorsqu’ils se croient
menacés. Ils vivent de végétaux, principale¬
ment d’herbes et de bourgeons, et se plai¬
sent dans les bois humides et les buissons
épineux. Leur taille est quelquefois colos¬
sale, et ils seraient les plus grands des Mam¬
mifères si l’Éléphant n’existait pas. Leur
force est prodigieuse et leur fureur est ex¬
trêmement redoutable.
Dans les temps antédiluviens, les Rhino¬
céros étaient beaucoup plus nombreux qu’à
présent, et l’on n’en comptait pas moins de
quatorze espèces vivant dans des climats
tempérés ou même froids, comme la France,
l’Allemagne et la Russie; la France seule
en possédait au moins six espèces bien con¬
statées. Aujourd’hui ces animaux ne se trou¬
vent plus que dans les parties les plus
chaudes du globe : en Afrique , dans le
midi de l’Asie, à Java et à Sumatra.
Le Rhinocéros des Indes , Rhinocéros in¬
diens G. Cuv., Rhinocéros unicornis Lin.,
Rhinocéros unicornu Bodd. , VAbada des
Indiens, habile les Indes orientales, surtout
au-delà du Gange. Il a 9 ou 10 pieds de
longueur (2m,924 à 3'u,249) et 5 à 6 de
hauteur (lm,624 à lm,949), et quelquefois
davantage. Ses formes sont grossières et
massives; sa tête, raccourcie et triangulaire,
ne porte qu’une corne sur le nez. 11 a
deux fortes incisives à chaque mâchoire.
Ses oreilles et sa queue seules sont garnies
de quelques poils raides et grossiers; le reste
de sa peau est nu , d’un gris foncé violâtre;
elle est remarquable par des plis profonds
qu’elle forme en arrière et en travers des
épaules, en avant et en travers des cuisses;
sans cela , il ne pourrait guère se mouvoir,
car sa peau est si épaisse, si dure et si sèche,
qu’il est impossible de la percer avec une
balle de fusil. La ménagerie, lorsqu’elle
était à Versailles, en a possédé un individu
vivant.
Les anciens connaissaient ces animaux;
mais comme les Romains les tiraient de
l’Asie, il est très probable que ceux que
l’on vit à Rome n’avaient qu’une corne.
Pompée fut le premier qui en fit venir en
Italie, mais après lui, et jusqu’au temps
d’Héliogabale , on en revit souvent. Cepen¬
dant Martial parle d’un Rhinocéros qui
avait deux cornes, et comme il était incer¬
tain qu’il y eût de ces animaux ainsi armés
par la nature, les commentateurs se sont
donné beaucoup de peine pour nous prouver
que le poète avait fait erreur. Aujourd’hui
nous savons que Martial avait raison et que
les commentateurs avaient tort, ce qui, du
reste, arrive souvent.
Nos pères, à l’imitation des anciens, at¬
tribuaient à la corne du Rhinocéros un
grand nombre de propriétés merveilleuses ;
ils croyaient qu’elle avait la vertu de dé¬
truire l’effet des poisons les plus dangereux,
et les tyrans soupçonneux de l’Asie s’en
faisaient faire des coupes qui avaient une
valeur exorbitante. Encore maintenant ,
les tourneurs abyssiniens en emploient
beaucoup pour faire de ces coupes qu’ils
vendent à haut prix aux gens riches et cré¬
dules, et le roi d’Abyssinie en mêle toujours
quelques unes aux présents qu’il envoie au
grand Mogol , au roi de Perse et au sultan
de Constantinople. Ainsi que je l’ai dit, cette
arme singulière paraît être composée d’un
faisceau de poils agglutinés les uns aux au¬
tres, et l’on ne peut guère en douter quand
on voit la pointe émoussée se diviser en
fibres semblables aux crins d’une brosse ou
d’un pinceau. Cependant ces cornes sont
solides et très dures, d’un rouge brun en
dehors, d’un jaune doré en dedans, avec le
centre noir; elles sont susceptibles de pren¬
dre un très beau poli, et on en fait de ma¬
gnifiques manches de poignard. Mais lors¬
qu’elles sont très sèches, elles se fendent
souvent, et, pendant les grandes chaleurs,
elles se déjettent et s’écaillent; c’est ponr
cette raison qu’elles sont impropres à faire
des tabatières et autres petits meubles. Il
résulte de tout ceci qu’en perdant les mer¬
veilleuses propriétés dont l’antiquité les
avait douées, elles sont tombées dans la
classe de ces inutilités curieuses , que l’on
voit quelquefois dans les cabinets des natu¬
ralistes.
Du reste , la corne du Rhinocéros lui sert
rarement d’arme défensive, car cet animal,
paisible quoique très farouche , n’attaque
KHI
KHI
93
jamais, et sa force redoutable fait que les
autres animaux le craignent et ne lui font
pas la guerre. Il ne l’emploie donc le plus
ordinairement que pour détourner les bran¬
ches et se frayer un passage dans les épais¬
ses forêts qu’il habite. Quelques natura¬
listes prétendent qu’il s’en sert aussi pour
arracher les racines dont il se nourrit;
mais ce fait me paraît non seulement dou¬
teux , mais encore impossible. En effet, sa
corne est implantée sur son nez de manière
que la pointe, recourbée sur le front, se
trouve à peu près à la hauteur des yeux.
Pour que l’animal pût s’en servir à ouvrir
la terre, il faudrait qu’il couchât la tête sur
le sol, au point d’avoir la ligne du front et
du chanfrein presque parallèle avec la sur¬
face du terrain , et que le bout de son mu¬
seau fût tout-à-fait sous son ventre; or, le
peu de longueur de son cou et sa conforma¬
tion générale ne lui permettent pas cette
attitude.
L’amour des causes finales a souvent em¬
porté des auteurs jusque sur les confins du
ridicule, et ce passage de Bruce en est, je
crois, une preuve: « Le Rhinocéros, dit-il
à propos de l’espèce d’Abyssinie, ne se nour¬
rit pas d’herbe, mais il broute les arbres ,
et il n’épargne pas même les plus épineux;
il semble, au contraire, les préférer, et il ne
s’en tient pas aux petites branches; toutest
bon pour satisfaire sa faim. Mais indépen¬
damment des arbres dont le bois est dur,
il y a dans les forêts de l’Abyssinie d’autres
arbres d’un bois plus mou et plus aqueux,
qui semblent de préférence nourrir l’Élé¬
phant et le Rhinocéros. Celui-ci peut allon¬
ger singulièrement sa lèvre supérieure pour
atteindre au plus haut de ces arbres, et
avec ses lèvres et sa langue il Jes dépouille
de leurs branches élevées qui ont le plus
de feuilles et qu’il dévore les premières.
Quand l’arbre est entièrement dépouillé , il
ne l’abandonne pas encore; mais, plaçant
son mufle aussi bas qu’il peut pour faire
entrer sa corne dans l’arbre, il le fend en
se relevant jusqu’à ce que le tronc soit ré¬
duit en petites lattes ; après quoi il le presse
sous ses dents monstrueuses et le mange
avec la même facilité qu’un bœuf mange¬
rait un pied de céleri ou quelque autre
herbe de jardinage. » Il me semble qu’il est
au moins inutile, dans un pays couvert de
bois et d’épais buissons comme l’Abyssinie,
qu’un Rhinocéros mange un arbre jusqu’à
la racine, quand il en a d’autres à sa portée,
et je crois que sa corne ne peut pas plus lui
servir à fendre du bois qu’à labourer la
terre. Et d’ailleurs pourquoi n’en serait-il
pas de cet animal comme des Ruminants,
des Bœufs, par exemple, dont les cornes
sont uniquement des armes défensives dans
les temps ordinaires , et offensives pen¬
dant l’époque du rut seulement? La na¬
ture a pourvu d’armes puissantes tous les
animaux ruminants, à très peu d’excep¬
tions près , afin que les plus forts pus¬
sent se faire craindre des plus faibles et
les écarter de leurs femelles dans la saison
des amours; aussi, dans beaucoup d’es¬
pèces, n’y a-t-il que les mâles qui en soient
armés.
Quoi qu’il en soit, le Rhinocéros de l’Inde
a éminemment le caractère triste, brusque,
sauvage et indomptable ; ses jambes courtes,
son ventre presque traînant , ses formes
grossières , et la petitesse de ses yeux , dé¬
nonçant sa stupidité, en font un être assez
malgracieux. 11 vit solitairement dans les
forêts les plus désertes et à proximité des
rivières et des marais , parce qu’il aime à se
vautrer dans la vase , comme le Sanglier,
dont il a quelques habitudes. Sa lèvre su¬
périeure, la seule partie de son corps où il
puisse avoir le sens parfait du tact, est al¬
longée, mobile, et il s’en sert avec beau¬
coup d’adresse pour saisir et arracher les
végétaux dont il se nourrit. La langue est
jaune et assez douce; mais quand l’animal
vieillit, elle devient excessivement rude,
ainsi que le dessous des lèvres, ce qu’il faut
sans doute attribuer à ce qu’il est sans
cesse occupé à saisir avec ces organes les
branches des arbres dont l’écorce est très
dure et souvent même épineuse. Lorsqu’il
est paisible, sa voix est faible, sourde, et a
quelque analogie avec le grognement d’un
Cochon; mais lorsqu’il est irrité, il jette
des cris aigus qui retentissent au loin. La
femelle ne fait qu’un petit, qu’elle porte
neuf mois, et pour lequel elle a beaucoup
de sollicitude ; quand elle en est suivie , sa
rencontre peu t devenir dangereuse, surtout
si elle le croit menacé. Alors elle se préci¬
pite avec fureur sur les animaux qu’elle
rencontre, et le Tigre lui-même est obligé
R1J1
94 R H 1
de fuir à toutes jambes pour éviter sa ter¬
rible rencontre.
En esclavage, cet animal se nourrit très
bien de pain , de riz et de sucre. Les natu¬
ralistes, et entre autres M. Lesson, préten¬
dent qu’il se familiarise jusqu’à un certain
point et qu’il devient assez doux , quoique
cependant il faille toujours s’en défier. Aussi
capricieux que stupide, il passe subitement,
sans cause et sans transition, du plus grand
calme à la plus grande fureur. Alors cette
sorte de lourde paresse fait place à une
légèreté effrayante; il bondit à droite et à
gauche par des mouvements brusques et dés¬
ordonnés, puis, s’il est libre, il s’élance
devant lui avec la rapidité du meilleur Che¬
val , brise , renverse et foule au-x pieds tout
ce qui se trouve sur son passage, et pousse
des cris à faire trembler le plus intrépide
chasseur.
L’opiniâtreté, la férocité même de la plu¬
part des animaux peuvent être domptées par
la faim ; mais il n’en est pas de même pour
le Rhinocéros. Il s’abandonne à des trans¬
ports si violents dès qu’il sent le besoin de
manger ou qu’il voit qu’on lui fait attendre
sa nourriture un instant, que ce moyen de
l’apprivoiser ne paraît pas praticable. Si sa
fureur est impuissante contre ses ennemis,
il cherche à l’assouvir contre lui- même. Il
heurte sa tête contre les murs et contre ce
qu’on lui donne à manger, comme s’il vou¬
lait se tuer, et il arrive quelquefois qu’il se
tue en effet. Le Rhinocéros que l’on apporta
des Indes en 1 5 1 3, à Emmanuel , roi de Por¬
tugal , et dont ce prince fit présent au pape,
fit périr le vaisseau dans lequel il était venu
(Tr an s. philos., n° 470). Celui que l’on fai¬
sait voir en France, à la foire Saint-Germain
de Paris, se jeta exprès dans la mer et se
noya quand on voulut le conduire en Italie.
La chasse du Rhinocéros de l’Inde, quoi¬
que moins périlleuse que celle du bicornis,
n’est cependant pas sans danger ; aussi
n’ose-t-on l’attaquer que monté sur les
chevaux les plus vifs et les plus légers. Les
chasseurs, dès qu’ils l’ont aperçu, le suivent
de loin et sans bruit, jusqu’à ce qu’il soit
couché pour dormir; alors ils s’approchent
sous le vent, car si le Rhinocéros a la vue
mauvaise, il a l’odorat très fin et flaire de
fort loin l’approche de son ennemi , quand
le vent lui apporte ses émanations. Parvenus
à la portée du fusil, les chasseurs descen¬
dent de cheval visent l’animal à la tête,
font feu et s’élancent sur leurs chevaux pour
fuir avec vitesse, s’il n’est que blessé, car
alors il se jette avec rage sur ses agresseurs,
et malheur à eux s’il parvient à les attein¬
dre! Mais comme sa course est toujours
en ligne droite , au moyen de quelques
écarts prompts qu’ils font faire de côté à
leurs chevaux , ils parviennent à éviter sa
rencontre, et d’autant plus aisément que,
ainsi que leSanglier, il nese détourne jamais
dans sa course pour revenir sur ses pas. Les
Indiens chassent ces énormes animaux pour
avoir leur corne et pour manger leur chair,
qu’ils estiment beaucoup. Les Chinois trou¬
vent qu’après les nids d’Hirondelles , les
œufs de Lézards et les petits Chiens, il n’est
pas de mets plus délicat qu’une queue de
Rhinocéros , ou une espèce de gelée faite
avec la peau du ventre de cet animal.
Le Rhinocéros unicorne de Java , Rhino¬
céros sondaicus G. Cuv. , Rhinocéros java-
nicus Desm., pourrait bien n’être qu’une
variété plus pelile du précédent, qui aurait
subi les influences d’un changement de cli¬
mat, du moins si nous nous en rapportons
à une figure dessinée à Java par Duvaucel,
et publiée par Fr. Cuvier. Voici la descrip¬
tion qu’en fait ce dernier naturaliste :
« L’espèce de Java paraît être une des moins
grandes ; sa longueur, de la base des oreilles
jusqu’à l’origine de la queue, est de six
pieds; celle de sa tête, du bout du museau
à la base des oreilles, de 2 pieds, et sa hau¬
teur moyenne dépasse 4 pieds ; sa queue a
plus d’un pied. Elle n’a qu’une seule corne,
qui paraît située plus près des yeux que
l’antérieure des Rhinocéros bicornes, mais
non pas entre les yeux , comme la posté¬
rieure de ces derniers. Dans l’individu qui
est au Muséum, cet organe est tout-à-fait
usé, arrondi par le frottement, et saillant
à peine de 12 à 15 lignes. Les incisives su¬
périeures sont au nombre de quatre chez
les jeunes , deux dans chaque intermaxil¬
laire, très rapprochées l’une de l’autre;
alors elles sont petites et presque cylindri¬
ques; bientôt elles tombent et ne sont rem¬
placées chez les adultes que par deux dents,
longues d’arrière en avant, minces de de¬
hors en dedans, sortant à peine des gencives,
dont le tranchant est mousse et arrondi, et
Il H I
95
R HI
qui sont opposées à la partie antérieure des
longues incisives inférieures. La peau est
plissée sous le cou , au-dessus des jambes,
en arrière des épaules et à la cuisse; le pli
des épaules embrasse tout le corps , et les
plis des jambes sont de toute la largeur de
celles-ci; les autres finissent insensiblement
avant d’arriver à la limite du corps vers la¬
quelle ils se dirigent. Mais son caractère le
plus remarquable se trouve dans les tuber¬
cules, pour la plupart pentagones, dont elle
est en grande partie revêtue. On la dirait
couverte d’écailles, bien que ces tubercules
ne soient que des éminences épidermiques
qui laissent leur empreinte sur la couche
générale de l’enveloppe tégumentaire. Les
seuls poils que l’on aperçoive sur le corps
prennent naissance dans une dépression qui
occupe le centre de ces mêmes tubercules,
et ces poils, de couleur noire, sont beau¬
coup plus fournis en deux endroits seule¬
ment, sur le bord des oreilles, dessus et
dessous la queue, qui est comprimée. »
Comme on le voit, cette espèce de Fr.
Cuvier ne diffère réellement du Rhinocéros
des Indes que par un seul caractère , celui
des callosités qu’il a sur quelques parties de
la peau , et ceci ne nous paraît pas suffisant
pour établir autre chose qu’une variété de
localité. Encore, même, faudrait-il être cer¬
tain que tous les individus qui se trouvent
à Java offrent la même particularité. Quant
h la différence de taille, c’est une chose
tout-à-fait insignifiante; l’exemple de l'ɬ
léphant, du Cheval et de beaucoup de Ru¬
minants prouve combien la richesse de la vé¬
gétation ou la pauvreté des pâturages peu¬
vent influer sur la taille de ces animaux,
soit à l’état sauvage, soità l’état domestique.
Dans l’Inde on prend dans les forêts, en
raison des contrées où l’on chasse, de vieux
Éléphants qui ont 10 pieds de haut, et
d’autres, également vieux , dont la taille
ordinaire est de 7 pieds 1/2, selon M. Corse
( Trans . phil. de la Soc. roy. de Londres);
pourquoi n’en serait-il pas de même du Rhi¬
nocéros? Du reste, cet animal de Java a des
mœurs absolument semblables à celles du
précédent. Sa tête est courte , à chanfrein
concave; scs yeux sont petits, et il lui man¬
que ce pli qui sépare les épaules dans le
sens de l’épine du dos, comme on en voit
un sur l’épaule du Rhinocéros de l’Inde.
Le Rhinocéros de Sumatra, Rhinocéros Su -
matranus Raffl. , Rhinocéros Sumalrensis
G. Cuv., le Ruddah de Mard., 1 e Badak des
habitants de Sumatra, a quatre incisives à
chaque mâchoire, mais il lui en tombe deux
de la mâchoire supérieure quand il atteint
un certain âge. Les mâchelières ne diffèrent
en rien de celles des autres espèces. Il n’a
guère que 5 à 6 pieds de longueur sur 3 ou
4 de hauteur. Son nez, comme dans les es¬
pèces qui suivent , porte deux cornes, dont
celle placée près des yeux est plus courte
que l’autre. Sa peau est rugueuse , peu
épaisse , presque sans plis , ceux de ses
épaules et de sa croupe étant peu marqués ;
il est d’un brun foncé et recouvert d’une
grande quantité de poils raides et bruns,
comparativement aux autres espèces. Sa tête
est un peu allongée; sa lèvre supérieure pe¬
tite , pointue, recourbée en dessous; ses
yeux sont bruns et petits; ses oreilles, bor¬
dées de poils noirs et courts , sont petites et
pointues; sa queue, de la même longueur
que la tête, est aplatie et garnie de poils en
dessus et en dessous seulement.
Dans le catalogue que sir Raffies a donné
de la collection qu’il a recueillie à Sumatra,
il dit qu’il existe aussi , dans l’intérieur de
l’île, un grand animal, nommé Tennou par
les habitants, et qui ressemble parfaitement
au Rhinocéros de Sumatra, mais qui n’a
qu’une corne au lieu de deux. M. Lesson
conclut de là que ce pourrait bien être une
espèce encore inconnue aux naturalistes, et
il dit: «Ce terme de Tennou e st donné par
quelques peuples malais au Tapir; mais à
Sumatra, le Tapir est nommé Gindol ou
Rabi-Alu . » Je pense comme ce voyageur que
le Tennou n’est point un Tapir, mais un
Rhinocéros jeune , auquel la seconde corne
n’a pas encore poussé; on verra dans l'ar¬
ticle du bicornis que cette seconde corne ,
surtout dans les femelles, paraît quelque¬
fois très tard. Il me paraît donc vraisembla¬
ble que cette prétendue espèce inconnue
n’est rien autre chose que la jeune femelle
du Sumalrensis.
Le Rhinocéros inerme , Rhinocéros iner~
mis, du catalogue de M. Lesson, est une va¬
riété ou une espèce bien voisine du Rhino¬
céros de Sumatra, et se trouve dans les îles
du Gange.
Le Rhinocéros d’Afrique, Rhinocéros afri-
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R HI
canus G. Cuv. , Rhinocéros bicornis Camp.,
le Nabal des Hottentots, le Rhinoster des
colons du Cap, le Taureau d'éthiopie de
Pausanias, était certainement connu des an¬
ciens , comme nous l’avons dit , car on
trouve son effigie sur des médailles frappées
sous l’empire deDomitien.
Sa taille est colossale; il atteint de 11 à
12 pieds de longueur, sur 5 à 6 de hau¬
teur. 11 manque d’incisives et n’a point de
plis à la peau, qui est presque entièrement
nue; on y voit cependant quelques soies
rudes , noires , longues d’un pouce , éparses
sur le bord des oreilles. Sonnez porte deux
cornes qui n’ont aucune proportion entre
elles, celle de devant étant toujours la plus
grande et ayant quelquefois jusqu’à 2 pieds
de longueur; elles sont coniques et légère¬
ment recourbées vers le front. Ses yeux sont
petits, enfoncés; sa tête se termine en un
museau pointu, et sa lèvre supérieure est
légèrement plus longue que l’inférieure ; sa
queue est un peu aplatie vers son extrémité,
et munie sur ses côtés de quelques poils gros
et rudes, longs d’un pouce à 1 pouce 1/2 ;
sa peau est rude, épaisse, mais non pas im¬
pénétrable; ses pieds sont arrondis, munis
de trois sabots qui ne débordent pas beau¬
coup , et dont celui du milieu est le plus
grand; leur sole est comme celle des pieds
de l’Éléphant, et couverte d’une peau cal¬
leuse fort dure et fort épaisse , fendue au
talon.
Cette espèce habite le pays des Hotten¬
tots , la Cafrerie, et probablement tout l’in¬
térieur de l’Afrique méridionale. Elle fré¬
quente de préférence les bords des grandes
rivières, et se retire dans les bois qui om¬
bragent leurs rives. Son caractère est encore
plus farouche, plus indomptable que celui
du Rhinocéros des Indes. Selon And. Smith,
autrefois (depuis 1652) on la trouvait par¬
tout dans les environs du cap de Bonne-
Espérance, et jusqu’au pied de la montagne
de la Table; mais aujourd’hui, les colons
sont parvenus à la refouler hors des limites
de leur territoire. Il lui ont fait une guerre
incessante , parce qu’avec sa chair ils nour¬
rissaient leurs Hottentots esclaves, et
qu’avec son cuir ils fabriquaient les. man¬
ches de ces longs fouets dont ils se servent
pour diriger leurs bœufs d’attelage. Au Cap
on en fait d’excellents ressorts de voiture
qui se vendent à haut prix en Angleterre.
La stupidité des Rhinocéros s’explique fa¬
cilement par le peu de capacité de leur boite
cérébrale. « La cavité qui contient le cer¬
veau, dit Sparman, ne s’étend pas plus loin
en avant que les os du sinciput, et les au¬
tres os du crâne sont assez épais, d’où il ré¬
sulte que cet animal énorme a une cervelle
très petite comparativement à sa grandeur.
La cavité destinée à la contenir n’a pas plus
de 6 pouces de longueur sur 4 de hauteur,
et affecte une forme ovale. »
Comme tous les Rhinocéros, il devient fu¬
rieux quand il est attaqué, et surtout blessé;
alors il s’élance sur son ennemi , le ren¬
verse, le foule aux pieds, et le met en pièces
avec sa redoutable corne; rien ne peut l’ar¬
rêter quand il charge sut son agresseur, pas
même le feu et la flamme qui effraient tous
les autres animaux féroces. Ceci n’empêche
nullement les Cafres de l’attaquer avec la
plus grande intrépidité , et u’en venir à bout
soit avec leurs flèches empoisonnées , soit
simplement avec leurs zagaies. Cowper Rose
(. Esquisse de V Afrique méridionale) cite, d’un
chasseur, un trait de présence d’esprit qui
est fort extraordinaire : « Il y a, parmi les
Cafres, un vieux chef connu par un trait de
courage désespéré, ou plutôt de folie. Il était
à la chasse; un Rhinocéros s’élança d’un
buisson si près du Cafre, que celui-ci sauta
sur le dos de l’animal. Le monstre furieux
se précipita entre les buissons , laboura la
terre avec sa corne , ronfla de rage, et fit
tout ce qu’il put pour renverser son cava¬
lier. Le kross (manteau de peau de mou¬
ton) du Cafre s’accrocha aux buissons ; le
Rhinocéros se jeta dessus. Pendant qu’il le
mettait en pièces, le cavalier sauta légère¬
ment à terre et se sauva dans l’épaisseur du
taillis. »
Le Rhinocéros bicornis présente, selon
Lesson ( Nouveau tableau du règne animal),
trois variétés qui sont les Rhinocéros Brucii,
Gordoni et Simus , dont M. de Blainville a
fait autant d’espèces.
Le dernier, Rhinocéros de Burchell (Rhi¬
nocéros Simus Blainv., Rhinocéros Bur-
chellii Less., Manuel), différerait du Rhi¬
nocéros d’Afrique par sa taille beaucoup
plus grande, et par sa bouche et son nez
qui sont très élargis et comme tronqués. Sa
peau est sans poils et sans plis ; il habite les
RHI
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vastes plaines arides de l’intérieur du Cap ,
aime à se vautrer dans la boue , et ne se
nourrit que de l’herbe la plus tendre.
Le Rhinocéros de Gordon ( Rhinocéros
Gordoni Blainv. ) a 9 pieds environ de lon¬
gueur , vingt-quatre molaires en tout, et
deux incisives à chaque mâchoire. Serait-ce
le jeune du précédent?
Le Rhinocéros de Bruce ( Rhinocéros
Brucii Blainv.) est certainement une es¬
pèce, si l’on peut s’en rapporter au voyageur
Bruce, qui du reste a eu très souvent l’oc¬
casion de le voir pendant les sept années
qu’il a demeuré en Abyssinie. Il dit : 1° que
sa seconde corne est plate et droite ; 2° que
les vieux mâles ont le rudiment d’une troi¬
sième corne; 3° et enfin qu’il a la peau
plissée à peu près comme le Rhinocéros de
l’Inde. On ne peut douter de ce dernier
caractère , puisque Bruce reproche à Spar-
man d’avoir faussement avancé que le bi-
cornis du Cap « n’a pas la cuirasse ou la
peau plissée qu'on a toujours vue au Rhino¬
céros de l’Inde . » Si cela est exact, il n’y a
pas à douter que cet animal soit un type
spécifique.
En Abyssinie ce Rhinocéros porte plu¬
sieurs noms, en raison du langage des con¬
trées où il se trouve ; en geesh , c’est
VArwe-Harish; en amharic, c’est VAuraris,
mots qui dans les deux langues signifient
la grande bête à corne; en Nubie et chez les
Sanghallas on le nomme Girnamgiru , en
français corne snr corne. Cet animal a 12 pieds
de longueur depuis le museau jusqu’au bout
de la croupe , et près de 6 pieds 1/2 depuis
la plante des pieds jusqu’à l’épaule. Sa pre¬
mière corne a 14 à 15 pouces de longueur,
et la seconde , c’est-à-dire, la corne piale ,
13 pouces. La première est cylindrique , re¬
courbée vers le front; la seconde, plus rap¬
prochée du front, est plate et droite; elle a
vers sa base, dans l’endroit où elle est dé¬
gagée de poils, 4 pouces de largeur, et en
haut 2 pouces 1/2; son épaisseur est de
1 pouce 1/4 vers le milieu de sa longueur;
elle est taillée comme une lame de couteau ,
le dos ayant 2 pouces et le tranchant 1/4 de
pouce. 11 n’a sur le corps d’autres poils que
ceux qu’il porte au bout de sa queue, qui
sont en petit nombre, écartés et de la gros¬
seur d’une grosse corde de harpe. Dix de ces
poils, attachés côte à côte, à 1/2 pouce l’un
T. XF.
de l’autre, et dans la forme d’une main
d’homme, font un fouet capable d’enlever
la peau à chaque coup , dit Bruce. On doit
en conclure que ces poils sont beaucoup
plus longs que dans les espèces précédentes.
Cet animal paraît très commun en Abys¬
sinie, où il fréquente particulièrement le
bord des étangs et des rivières. La grande
consommation qu’il fait d’arbres et d’ean
le retient dans les lieux assez circonscrits
où il peut en trouver. Le jour il se tient
caché pour dormir dans les buissons les plus
fourrés et les plus épineux , et il en sort la
nuit pour aller chercher sa nourriture , qui
consiste uniquement en jeunes rameaux
feuillés de toutes sortes d’arbres, épineux ou
non, et particulièrement de Mimosa. Il va
ensuite se vautrer dans la boue ; il s’y roule
de manière à s’en couvrir d’une couche
épaisse, ce qui la garantit des piqûres des
Taons, sorte de mouche excessivement com¬
mune en Abyssinie pendant la saison des
pluies, et très incommode aux hommes et
aux animaux. Il résulte de cette habitude
que la peau de cet animal est très malpro¬
pre; on trouve souvent dans la vase qui en
remplit les replis des Vers de terre, des
Sangsues , des Mille-pieds, etc. Ce fait sin¬
gulier, qui avait d’abord été observé par le
chirurgien du vaisseau de la Compagnie des
Indes le Shaflesbury , est confirmé par
Bruce. Il prouve surabondamment que cette
espèce de Rhinocéros a des plis très pro¬
fonds à la peau, qui manquent au bicornis
du Cap. Quand il s’est vautré dans la fange,
il a tant de plaisir à se frotter qu’on en¬
tend ses grognements à une assez grande
distance ; ce plaisir et l’obscurité de la nuit
sont cause qu’il oublie sa vigilance ordi¬
naire; les chasseurs, guidés par le bruit,
profitent de ce moment pour se glisser au¬
près de lui, et, tandis qu’il est couché, ils
lui lancent leur javeline dans les flancs, où
la blessure est mortelle. Sa peau, quoique
épaisse, a considérablement moins de duretc
que celle du Rhinocéros de l’Inde; Bruce
dit lui avoir vu enfoncer de 3 pieds dans le
corps des javelines lancées par des chas¬
seurs qui n’étaient pas très adroits; une
balle de fusil, dit-il, le percerait de part en
part si elle ne rencontrait pas d’os. Les
Shangallas le tuent avec les plus mauvaises
flèches qu’ait pu avoir un peuple qui a fait
13
98
RHI
RHÏ
usage de ces armes , et ensuite ils le dépè¬
cent avec des couteaux non moins mauvais
que leurs flèches.
Les Shangallas chassent le Rhinocéros
non seulement pour sa peau et ses cornes ,
mais encore pour sa chair qu’ils aiment
beaucoup et qui fait une grande partie de
leur nourriture , ainsi que celle de l’Elé¬
phant; tous les habitants du pays plat de
l’Atbara ont la même habitude. Cependant,
cette chair, qui ressemble à celle d’un vieux
Sanglier, est grossière , très dure, presque
sans goût, et exhale une désagréable odeur
de musc. La partie la plus délicate, dit-on,
est le dessous du pied, qui est, ainsi que
celui de l’Éléphant et du Chameau , d’une
substance cartilagineuse et molle.
Chardin (t. III, p. 45) dit que les Abys¬
siniens savent dompter les Rhinocéros , et
qu’ils les font travailler comme des bœufs ;
mais ceci ne peut être qu’une grande erreur,
car ces animaux, en Abyssinie comme par¬
tout ailleurs, sont farouches jusqu’à la féro¬
cité, d’une indocilité caractéristique, et tout-
à-fait incapables de recevoir la moindre édu¬
cation. Il faut, je crois, attribuer celte opi¬
niâtreté sauvage et indomptable à leur man¬
que absolu d’intelligence.
En Abyssinie on nomme agagéer ( en
français, coupe-jarret ) les chasseurs de Rhi¬
nocéros, et ils savent poursuivre et abattre
ce terrible animal avec autant d’adresse que
de courage. Deux hommes, dont l’un habillé
et armé de deux ou trois javelines , l’autre
nu et n’ayant qu’une longue épée très
lourde et très tranchante, sont montés sur
le même Cheval , le premier en selle , et le
second en croupe derrière lui. Il est essen¬
tiel que le coursier soit très vigoureux, fort
agile, et surtout parfaitement dressé à cette
chasse. Lorsqu’ils ont rencontré un Rhino¬
céros, cet animal effrayé prend la fuite , et
les chasseurs se mettent aussitôt à sa pour¬
suite. Si l’on considère le volume énorme
du corps de ce monstre, son poids et le peu
de longueur de ses jambes, on est surpris
de la vitesse de sa course , qui consiste en
un trot redoublé et fort allongé, lui faisant
faire en très peu de temps beaucoup de
chemin, grâce à la longueur de son corps.
Malgré cela, il ne faut pas croire qu’il coure
dans la plaine plus vite qu’un Cheval : un
cavalier monté sur un médiocrecoursier le dé¬
passerait aisément s’il allait en ligne droite ;
mais il n’en est pas ainsi, et si on ne peut
pas le joindre il faut moins l’attribuer à son
agilité qu’à son habitude de traverser conti¬
nuellement d’un bois dans l’autre, de s’en¬
foncer toujours dans les endroits tes plus
épineux et les plus fourrés. Les arbres secs
ou cassants qu’il rencontre sur son chemin
sont baissés et tombent derrière lui à droite
et à gauche, tandis que ceux qui sont verts
et souples sont pliés sous la masse de son
corps et, par ieur élasticité, se redressent
avec violence derrière lui. Il en résulte que
le chasseur , dans ces moments-là , ne peut
le suivre que de loin, dans la crainte d’être
gravement blessé par ces arbres, et pendant
ce temps ranimai gagne du terrain. L’ani ¬
mal a les yeux très petits, enfoncés, et la
raideur de son cou l’empêche de tourner la
tête avec facilité: aussi ne voit-il rien que
ce qui est devant lui ; c’est ce qui fait que
rarement il se détourne brusquement de la
ligne droite et qu’il va constamment devant
lui lorsqu’il déploie toute la vitesse de sa
course.
Si le lieu où on le poursuit est assez dé¬
couvert et assez spacieux, il n’échappe ja¬
mais aux chasseurs qui l’atteignent et ie dé •
passent. Alors il s’arrête un moment, il
hésite; puis reprenant sa course il fond
avec furie sur le Cheval. Le cavalier évite
facilement le terrible choc en changeant
brusquement de direction, et c’est l’instant
fatal pour le Rhinocéros. L’homme qui est
en croupe se laisse glisser à terre sans être
aperçu du monstre dont toute l’attention se
porte sur le Cheval, et tandis qu’il le cher¬
che des yeux, le chasseur, avec son épée, lui
coupe le tendon du jarret d’une jambe de
derrière; l’animal tombe, et il devient in¬
capable de fuir ou de se défendre; alors on
le tue aisément, soit à coups de javeline, soit
à coups d’épée.
Les seigneurs abyssiniens font quelque¬
fois cette chasse, mais ils abattent ces ani¬
maux comme les colons du cap de Bonne-
Espérance, c’est-à- dire à coups de fusil. Cet
animal a la corne tellement sensible que
Bruce dit en avoir vu un , pendant une
chasse à Tcherkin, qui tomba raide et resta
quelques instants étendu comme mort, quoi¬
qu’une balle de mousquet n’eût fait que de
casser l’extrémité de sa corne. Ce célèbre
RHI
RHI
99
voyageur ajoute qu’il en a vu tuer un autre
qui avait un rudiment de troisième corne
derrière la seconde , et qu’elle avait déjà
11 lignes de longueur. Des agagéers l’ont
assuré que ce fait n’était pas rare, mais
qu’il n’arrivait jamais qu’à de vieux mâles.
Sparman ( Voyage au cap de Bonne- Espé¬
rance) a mis en discussion la question, déjà
agitée par d’autres naturalistes, de savoir
si la corne du Rhinocéros était fixe ou mo¬
bile, et il cite des chasseurs colons qui di¬
sent avoir vu de ces animaux dont les cornes
mobiles se choquaient l’une contre l’autre
quand ils couraient. Si cette observation est
vraie, elle a sans doute été faite sur un
animal malade, chez lequel cet organe avait
été ébranlé par un accident. Ce qu’il y a
de certain, c’est que les cornes ne tiennent
pas seulement à l’épiderme , comme l’ont
dit quelques personnes, mais à la peau dans
toute son épaisseur et au périoste qui re¬
couvre les os du nez. Il en résulte qu’elle
doit être fixe. (Boitard.)
RHINOCÉROS FOSSILES {voy. Cuvier,
Ossements fossiles , 2e édition, t.II; Kaup,
Ossements fossiles de Darmstadt ; de Christol,
Recherches sur les caractères des grandes es¬
pèces fossiles du Rhin; Ovven, Mammifères et
Oiseaux fossiles delà Grande-Bretagne ; de
Blainville, Ostéologie des Rhinocéros, etc.).
mam. foss. — Des ossements fossiles de
Rhinocéros se rencontrent en grand nom¬
bre dans le diluvium et dans le terrain
tertiaire. On en a sans doute trouvé de
tout temps, mais les premiers que l’on
connaisse ont été découverts, en 1668, à
Chartham, près de Cantorbéry ; encore fu¬
rent-ils pris d’abord pour des restes d’Hip-
popotame, mais annoncés ensuite, par Grew,
dans son Catalogue du collège de Gresham ,
pour des ossements de Rhinocéros. En 1751,
on en rencontra en Hanovre, au pied méri¬
dional du Hartz, mais ceux-ci furent donnés,
en 1752, par Hollmap, dans les Mémoires de
la Société deGœltingue, pour ce qu’ils étaient
réellement. Un peu plus tard, Pallas décou¬
vrit, parmi les ossements du Cabinet de Saint-
Pétersbourg venus de Sibérie, plusieurs crà-
nesde Rhinocéros, et, en 1773, il publia même
la relation de la découverte d’un Rhinocéros
entier trouvé avec sa peau, deux ans aupa¬
ravant, sur les bords du Wilouï, l’un des
affluents de la Léna, à 64° de latitude nord.
Dans ses voyages en Sibérie, Pallas re¬
cueillit plusieursautres débrisdeces animaux
qu’il envoya à Pétersbourg. Bientôt après,
Merck en trouva dans la vallée du Rhin et dans
plusieurs autres contrées de l’Allemagne, et
enfin la F ranceet l’Italie en fournirent égale¬
ment. Camper, -en s’occupantdeladistinction
des espèces vivantes, écrivit aussi sur le Rhi¬
nocéros fossile, et enfin G. Cuvier s’occupa
de ces animaux, dans un mémoire qui fait
partie de la première édition de ses Recher¬
ches sur les ossements fossiles, et qui avait
paru dans les Annales du Muséum d’histoire
naturelle de Paris, en 1806.11 prouva alors,
ce que Camper n’avait fait que soupçonner,
que l’espèce que l’on trouve si abondamment
en Sibérie, et qui porte aujourd’hui le nom
de Rk. tichorhinus, est une espèce distincte
des espèces vivantes. Depuis cette publication,
on trouva non seulement ce Rhinocéros dans
les cavernes de France et d’Angleterre, et
dans les alluvions; mais on en découvrit
diverses autres espèces dans les terrains
tei liai res , en sorte que, dans la deuxième
édition de son ouvrage, publiée en 1822,
G. Cuvier put en établir trois grandes es¬
pèces et une plus petite. De nouveaux gise¬
ments d’ossements fossiles ayant été re¬
connus depuis dans toute l’Europe et parti¬
culièrement en France, on y recueillit de
nombreux débris de Rhinocéros, et il est
résulté des investigations des divers paléon¬
tologistes qui ont travaillé sur ces nouveaux
matériaux l’établissement d’un grand nombre
d’espèces que M. de Blainville n’accepte pas
et qu’il réduit aux trois grandes de G. Cu¬
vier; mais nous pensons qu’il a porté trop
loin ces réductions et que l’on doit en recon¬
naître quelques autres encore.
Les dents des Rhinocéros sont formées sur
le même plan que celles des Palaeothériums ;
seulement la face externe des supérieures est
moins régulière; au lieu de trois arêtes
verticales, il en existe quatre : une à chacun
des deux angles, une autre peu marquée au
milieu, et une quatrième entre celle-ci et
celle de l’angle antérieur. En outre, la col
line postérieure de la couronne produit une
saillie ou lobe qui s’avance dans la vallée
intermédiaire, et qui se soude quelquefois
avec une production semblable de la colline
antérieure ou de la paroi longitudinale de la
dent. Par l’usure, il se produit alors trois
100
RMI
fossettes. Les dents inférieures se distinguent
de celles des Palæothériurns en ce que leur
croissant postérieur n’est pas complet et
qu’il vient s’arc-bouter contre le flanc du
croissant antérieur.
Une seule des espèces connues de Rhino¬
céros fossiles se trouve dans les terrains dilu¬
viens et dans les cavernes : c’est le Rh. ticho-
rhinus Cuvier, ainsi nommé de la cloison
osseuse qui sépare les narines.* Cette espèce
était bicorne, grande, et à tête très allongée.
Ses dents molaires supérieures se distinguent
en ce qu’elles offrent trois fossettes très pro¬
fondes, et en ce que l’arête de l’angle anté¬
rieur de leur face externe est la plus saillante.
La dernière ne diffère des précédentes que
par un peu plus d’étroitesse de la colline
postérieure; le bord externe du croissant
antérieur des dents inférieures n’est point
une courbe régulière, mais offre deux angles
mousses et presque droits. Cette espèce pa¬
raît n’avoir point eu d’incisives à l’éta t adulte,
ni en haut, ni en bas, et, s’il en existait dans
le jeune âge, elles ne pouvaient être que très
petites. Elle ne portait que trois doigts à
chaque pied; on l’a rencontrée dans les ca¬
vernes de France et d’Angleterre, dans les
alluvions de nos fleuves, et en très grande
abondance en Sibérie, où un squelette entier
a été trouvé dans la glace, couvert de sa
chair et de sa peau.
Il paraîtrait, d’après M. Paul Gémis ,
que dans la caverne de Lunel-Vieil , près
de Montpellier, il existe des débris d’un
Rhinocéros peu différent des Bicornes d’A¬
frique. Toutes les autres espèces provien¬
nent des terrains tertiaires supérieurs et
moyens.
Le Rh. leptorhinus Cuvier, qui se rappro¬
che le plus du précédent, en ce que la cloison
de ses narines était en partie osseuse, en ce
qu’il n’avait que des incisives rudimentaires,
et en ce que plusieurs de ses mâchelières
présentaient dans l’usure trois fossettes;
mais la dernière de ces mâchelières n’offre,
comme dans les espèces suivantes, point
d’angle postérieur externe et se trouve ainsi
avoir une forme triangulaire, et la seconde
arête de la face externe de ces mêmes mâche-
lières est la plus saillante, de même aussi
que dans les espèces suivantes. Cette espèce
était plus élancée que le Tichorhinus ; on l’a
rencontrée principalement en Italie, mais
KHI
M. Owen en a trouvé aussi en Angleterre
dans le terrain pliocène.
M. J. de Cbristol avait pensé que celte
espèce était la même que la précédente,
mais MM. Owen et de Blainville la conser¬
vent, et M. de Christol lui- même m’écrit
qu’il croit aujourd’hui s’être trompé.
LeRh. megarhinus de Christol, monspesu-
lanus de Serres, caractérisé par la grande
longueur des os du nez et une réduction
correspondante de l’intervalle compris entre
l’échancrure nasale et l’orbite qui n’est que
la moitié de la longueur des os du nez et le
sixième de la tête. La saillie de la corne
postérieure plus grande que dans l’espèce
suivante. Les molaires supérieures n’ont que
deux fossettes avec lobes de la colline pos¬
térieure. Les incisives supérieures , s’il y
en avait, sont inconnues; les inférieures,
au nombre de deux , sont petites et sor¬
tent à peine de leurs alvéoles. Du terrain
tertiaire pliocène des environs de Montpel¬
lier.
Le Rh. incisivus Cuvier, Rh. Schleierma-
cheri Kaup, Rh. incisivus mas., de Blainville,
se distingue par le peu d’étendue de son
échancrure nasale et par la grande longueur
de l’intervalle compris entre cette échancrure
et le bord antérieur de l’orbite qui égale
celle des os du nez et qui est le quart de la
longueur de la tête. 11 avait quatre incisives
en haut, une paire mitoyenne beaucoup
plus grande que la paire externe, au moins
deux incisives en bas assez longues et taillées
en biseau. Les molaires supérieures n’offrent
que deux fossettes, mais avec un lobe sail¬
lant de la colline postérieure dans la vallée
intermédiaire.
Dans les collines tertiaires sous-pyrénéen¬
nes, il en existe, selon M. Lartet, au moins
quatre espèces que ce paléontologiste carac¬
térise ainsi qu’il suit, dans une note qu’il
m’écrit :
Le Rh. Sansaniensis Lartet. Deux incisives
normales en haut, de moyenne grandeur;
quatre en bas dont les deux mitoyennes plus
petites; molaires à peu près rectangulaires
sans vestige de bourrelet à leur base interne.
Deux fossettes seulement. Os du liez large,
épais, tout d’une pièce, et portant une em¬
preinte de corne bien marquée; l’empreinte
d’une seconde corne sur les frontaux. Forme
du crâne remarquable par son brusque re-
RH1
101
RHi
lèvement vers l’occiput. Trois doigts restitués
pour chaque pied.
Le Rh. brachypus Lartet. Deux grandes
incisives aux deux mâchoires. Molaires volu¬
mineuses, toutes marquées sur leur bord in¬
terne d’un bourrelet dentelé, et qui se fait
même sentir sur le bord externe; vallon
médian très profond; la colline postérieure
présente plusieurs lobes ou festons. Membres
très robustes; articulations larges; os du
métacarpe et du métatarse larges , aplatis
et très courts. Trois doigts restitués p*our
chaque pied. '
Le Rh. Cimogorrhensis ou de Simorre
Lartet. Deux incisives à chaque mâchoire de
moyenne grandeur. Molaires supérieures à
bourrelet interne dans les deuxième et troi¬
sième seulement; lobe des collines postérieu¬
res très développé et portant trois fossettes
dans la couronne usée. Radius court; mé¬
tacarpe au contraire très long, plus long que
dans aucune autre espèce, quoique celle-ci
ait dû être une des moindres pour la taille.
Trois doigts restitués pour chaque pied.
Le Rh. letradactylus Lartet, Acerotherium
incisivum Kaup, Rh. incisivus fœm. deBlain-
ville. Deux très grandes incisives à la mâ¬
choire supérieure; quatre à l’inférieure , les
deux latérales fortes et aiguisées, les inter¬
médiaires petites, coniques et peu apparentes.
Molaires supérieures à bourrelet interne dans
les deuxième, troisième et quatrième seule¬
ment. Lobes du bord postérieur souvent très
développés et donnant lieu à trois fossettes
sur les couronnes usées. Os du nez minces ,
étroits, non réunis par suture, sans empreinte
de cornes. Un quatrième doigt, mais plus
petit, aux pieds de devant, observé en place,
à quoi nous ajoutons que l’intervalle qui
sépare l’échancrure nasale de l’orbite est très
court et la huitième partie de la longueur de
la tête seulement.
Cette espèce, que M. Lartet dit être la plus
élevée en taille de toutes celles des Pyrénées,
se trouve en Auvergne et dans les sablières
d’Eppelsheim. C’est elle qui a servi de type
au genre Acerotherium de M. Kaup; mais,
si ce nom fait disparaître la contradiction
qui existe entre le nom de Rhinocéros et la
qualité de cette espèce qui ne porte point de
cornes sur son nez, il a l’inconvénient de
donner à un genre un nom qui pourrait
convenir à tous les animaux sans cornes.
C’est une preuve de plus que les noms qui
ont une signification ne valent rien pour les
genres en histoire naturelle , car il se trouve
toujours quelques espèces qui ne possèdent
point la qualification exprimée par le nom
de genre, et cependant il n’est aucun natu¬
raliste et surtout aucun paléontologiste qui
ne tombe dans cette faute.
M. de Blainville suppose que le Rh telra-
daclylus est la femelle du Rh. incisivus; mais
comme, dans les Rhinocéros actuels, les fe¬
melles portent des cornes aussi bien que les
mâles, rien n’autorise cette supposition qui
se trouve d’ailleurs contredite par sa haute
taille, puisque, chez les Mammifères, les fe¬
melles sont généralement moins grandes
que les mâles.
M. Lartet m’annonce, au reste, qu’il y a
pour chaque espèce de grandes variations
de taille; ainsi il possède des molaires du
Rh. Sansaniensis aussi petites que les analo¬
gues sur lesquelles M. Cuvier a établi son
Rh. minutus. Cependant cette dernière espèce
existe bien réellement; car j’ai eu entre les
mains , me dit encore M. Lartet , deux mo¬
laires supérieures trouvées dans le départe¬
ment de la Haute-Garonne plus petites en¬
core et qui avaient un collet saillant très
montant et bien marqué, même dans la
dernière. L’individu auquel elles avaient ap¬
partenu ne devait pas dépasser de beaucoup
la taille de nos plus grands Cochons.
Les caractères que M. Lartet assigne à ses
espèces ne paraissant convenir à celles que
nous avons mentionnées auparavant que pour
le Rh. incisivus, qui est probablement son
Sansaniensis, il s’ensuivrait que nous en au¬
rions sept des terrains tertiaires ; mais il pa¬
raît bien qu’il faut encore distinguer deux
époques dans ces terrains à Rhinocéros, et
que les Rh. leptorhinus et megarhinus sont
moins anciens et appartiennent au terrain
pliocène , tandis que les autres se trouvent
dans le terrain miocène. Ainsi ce dernier ter¬
rain, celui où l’on rencontre pour la première
fois les Rhinocéros, nourrissait en Europe les
Rh. incisivus ou Sansaniensis, brachypus ,
Cimogorrhensis, letradactylus et minutus en
nombre à peu près égal à celui des espèces
vivantes. Mais celles-ci ne se trouvent pas à
la vérité réunies sur un espace aussi limité
puisque l’Afrique n’en a que deux ou trois
au plus, le continent indien un seul, et les
102
RHI
îles de la Sonde deux. Mais, à cette époque,
l’Afrique n’était peut-être pas encore sépa¬
rée de l’Europe, et ne formait avec elle qu’un
vaste continent.
Quant aux Rh. elatus Croizet et Robert ,
Rh. Golfussii Kaup, Rh. Merckii Kaup, ou
Kirchberg en sis Jæger ( Mammifères du Wur¬
temberg), Rh. Steinheimensis Jæger ( ib .), Rh.
chœrocephalus Jæger [ib.), nous pensons, avec
M. de Blainville, qu’il n’est pas possible de
les admettre encore comme espèces distinc¬
tes, les caractères sur lesquels on les a éta¬
blies étant trop fugitifs.
Probablement elles rentreront dans les
espèces dont nous venons de parler. Ainsi le
Rh. elatus appartenant, suivant M. Pomel,
au terrain pliocène, est sans doute ou un
Megarhinus, ou un Leptorhinus.
Il a été trouvé dans les monts sous-Hyma-
layas des ossements d’un Rhinocéros uni-
corne; mais, comme MM. Falconnetet Caut-
ley publient dans ce moment un grand ou¬
vrage sur les fossiles de cette localité, il faut
attendre sa publication pour connaître l’es¬
pèce ou les espèces de Rhinocéros qu’ils y en¬
registreront. (Laurillard.)
RHINOCÉROS DE MER. MAM. — On
donne vulgairement ce nom au Narval.
Voy. ce mot. (E. D.)
*RHINOCHOERUS ( hiv , nez;XoïPoç,
porc), mam. — Groupe formé aux dépens de
l’ancien genre Cochon (voy. ce mot), et in¬
diqué par M. Wagler ( Syst . des Amph. ,
1830 ). (E. D.)
*RHNOCLEMMYS pG, nez; xUy.pt ç ,
tortue), rept. — Genre de la famille des
Tortues, établi par Filzinger.
*R HINOCRYPTA, G. -R. Gray. ois. —
Synonyme de Rhinomya , Is. Geoff. St-IIil.
et d’Orb. (Z. G.)
RHINOCURE. moll. foram. — Genre
proposé parMontfort pour une petite coquille
de Rhizopode ou Forarninifère, qui fait par¬
tie du genre Robuline. (Duj.)
*RHIN0C1XIXS (pfv, nez; xvAAoç ,
courbé), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères , famille des Curcu-
lionides gonatocères, division des Erirhi-
nides, établi par Germar (in n. Welter
Annal., I, 1, 137), et qui renferme sept
espèces d’Europe ou de l’Asie mineure;
savoir: R. anliodontalgicus Ge rby, latiros-
tris Lat., Olivieri Meg. , Schr, , pianifrons
RHI
Dej., inquilinus Ghl., bftevis Schr. , et fulvi-
cornis Chvt. (C.)
*RHLNODERMA (pG, nez; Sép^a, peau).
rept. — Genre de Crapauds distingué par
MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie géné~
raie, t. VIII, p. 657). La seule espèce con¬
nue est le Rh. Darwinü, , du Chili. (P. G.)
RHINODES, Schœnherr, Dejean. ins. —
Syn. de Magdalis ou mieux Magdalinus ,
Germar et Schœnherr. (C.)
*RIIINODIFSAS (pG nez; Dipsas, nom
de genre), rept. — Genre de la famille des
Couleuvres , établi par Fitzinger ( Syst,
Rept., 1843)
*RHÏNOE ACCUS, Schœnherr. ins. — Sy¬
nonyme de Otidocephalus, Chevrolat. (C.)
*RIÏINOUOBl|JM (ptv , ptvoç, bec; U-
Sipv, gousse), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Asclépiadées , tribu des Cynan-
chées, établi par Arnott (in Johnston Magaz.
of zool. andbot. II, 420). Herbes originaires
du cap de Bonne-Espérance. Voy. asclkpia-
DÉES.
RHINOUOPHE. Rhinolophus (ptv , nez;
Xo(poç, éminence), mam. — Genre de Chéiro¬
ptères créé par Et. Geoffroy Saint-Hilaire ,
adopté par tous les zoologistes, et placé dans
le groupe des Vespertilioniens, division des
Rhinolophiens ou Lophonyctères, et compre¬
nant un assez grand nombre d’espèces, dont
quelques auteurs modernes ont formé plu¬
sieurs groupes distincts.
Chez les Rhinolophes le nombre total des
dents est de 28 ou 30 et rarement de 32 :
les incisives sont au nombre de deux à la
mâchoire supérieure et de quatre à l’infé¬
rieure , ou parfois également de quatre à
l’inférieure, mais manquant complètement
à la supérieure ; les incisives supérieures
sont petites, obtuses, et elles tombent souvent
dans un âge peu avancé de l’animal , et les
inférieures, persistantes, bilobées ou trilo¬
bées , sont plus ou moins entassées ; les ca¬
nines , au nombre de deux à chaque mâ¬
choire, sont portées sur un talon assez grand,
qui se développe avec l’âge, sans pousser les
incisives de leurs alvéoles; enfin les mo¬
laires , au nombre de quatre supérieures de
chaque côté et à chaque mâchoire, et de cinq
inférieurement , ou bien de cinq de chaque
côté et à chaque mâchoire en haut et de six
en bas, sont à couronne garnie de pointes
très aiguës. 11 n’y a pas d’os intermaxillaire
I
KHI
réuni aux maxillaires ; cet os est remplacé,
chez les espèces pourvues d’incisives supé¬
rieures , par deux petites lames osseuses,
plates, très minces, divergentes aux deux
extrémités , se touchant vers le centre, et
ces petites lames suspendues dans le carti¬
lage nasal portentchacuneuneincisive, placée
peu solidement dans ces lamelles mobiles, et
pouvant tomber facilement par le plus léger
effort; toutefois il paraît qu’elles ne tom¬
bent pas régulièrement, et que lorsqu’un
effort accidentel les fait céder , elles re¬
poussent, car le plus grand nombre des Rhi-
nolopbes pourvus de ces dents en ont pres¬
que toujours dans l’état adulte, et suftout
dans le jeune âge; enfin, chez les espèces
privées d’incisives supérieures, il n’y a pas
de lamelles intermaxillaires, et ces organes
sont remplacés par un simple cartilage. Les
oreilles sont médiocrement grandes , mem¬
braneuses, presque nues, sans oreillon à
peu d’exceptions près, et placées sur les côtés
de la tête. Le nez , surtout chez les espèces
européennes , est constamment armé de
crêtes membraneuses, dont l’une, ou la su¬
périeure, figure un fer de lance placé à plat
sur le bas du front, et la seconde, bordant
la lèvre supérieure, ressemble plus ou
moins à un croissant ou à un fer à cheval :
c’est entre ces deux parties que s’ouvrent de
chaque côté les orifices des narines ; ces
crêtes sont caractéristiques et elles ont valu
aux animaux que nous étudions le nom
qu’ils portent. Les lèvres sont épaisses, et
cette épaisseur résulte d’un agrégat de
fibres musculaires qui sont serrées les unes
sur les autres et opposées dans leur direc¬
tion ; les lamelles intermaxillaires, ou bien
le simple cartilage qui en tient lieu, sont
mis en mouvement par ces fibres et obéis¬
sent à toutes les vibrations de l’organe de
l’odorat. Les membranes interfémorales ont,
pour la forme et l’étendue, beaucoup de
rapports avec celles de nos Vespertilions or¬
dinaires; en outre les doigts des ailes sont
aussi conformés à peu près de même, c’est-
à-dire qu’outre le petit pouce séparé et on¬
guiculé, placé près du poignet, les quatre
doigts suivants sont formés d’osselets très
grêles; à l’indicateur il n’y a qu’un méta¬
carpien sans phalange; les autres doigts en
ont un ou deux , et aucun n’est pourvu
d’ongle.
KHI 103
MM. Temminck et de Blainville ( Ostéo -
graphie, fascicule des Chéiroptères) ont
donné des détails sur l’os téologie de ces
Chéiroptères. Ce dernier zoologiste a étudié
avec soin les squelettes des Rhinolophes et
des Rhinopomes qu’il compare avec celui
des Mégadermes; seloh lui, la tête des Rhi¬
nolophes et des Rhinopomes est plus bul¬
beuse au crâne, plus ramassée et plus tron¬
quée à la face que celle des Mégadermes, et
elle présente un large aplatissement de la
région fronto nasale et un développement
singulièrement bulbeux des sinus maxil •
laires. Les mâchoires sont assez bien sem¬
blables dans ces trois groupes d’animaux ;
cependant le prémaxillaire, qui manque
encore dans les Rhinolophes , existe , quoi¬
que assez peu complet , dans les Rhino¬
pomes. Le reste du squelette ne présente
guère de différences que dans la longueur
des vertèbres de la queue, qui ne sont peut-
être pas en plus grand nombre que chez les
Mégadermes, mais qui, étant très allongées
et excessivement grêles, portent la queue
au-delà des membres postérieurs , surtout
dans les Rhinopomes. Les autres os qui con¬
stituent la poitrine n’offrent non plus de
différence appréciable , ni dans le nombre ,
ni dans la forme, au moins dans les Rhino¬
pomes ; mais il n’en est pas tout-à-fait de
même dans les Rhinolophes, dont les côtes,
et surtout les postérieures , sont singulière¬
ment élargies au point de presque se tou¬
cher. Chez ces derniers animaux l’hyoïde
est élargi, excavé, courbé fortement en des¬
sus , et ses cornes postérieures , prolongées
en forme de bras dilatés, spatulés, sont
bien plus forts que les antérieurs, extrême¬
ment déliés dans les deux articles qui les
constituent. Le sternum, court et élargi ,
est saillant, en angle ouvert, et muni latéra¬
lement d’une apophyse épineuse. Les os des
membres sont très grêles; aux antérieurs,
l’humérus est plus long et moins robuste
que dans les Mégadermes; le radius est un
peu plus arqué , surtout dans les Rhinolo¬
phes; le cubitus est filiforme et non coudé,
et la main est très courte: en effet, le plus
long doigt, qui est le troisième ou médian ,
est à peine plus long que le radius; aux
membres postérieurs il n’y a pas de diffé¬
rences appréciables avec ceux des Méga¬
dermes. L’os pénien a été trouvé dans deux
104
r ru
espèces de Rhinolophes : dans le grand Fer-
à-cheval , où il a au moins 4 lignes de long,
il est épaissi et triangulaire à la base , qui
est excavée en capsule, et prenant ensuite
en se rétrécissant d’abord , puis en se dila¬
tant et s’amincissant de nouveau, la forme
d’une spatule étroite, obtuse à l’extrémité;
et dans le petit Fer-à-cheval , où il est néces¬
sairement plus petit et a la forme de la
pointe d’une épée triquêtre.
Une particularité anatomique que l’on a
cru longtemps exister dans nos Rhinolophes
d’Europe , et principalement dans le petit
Fer à cheval, était de présenter seuls parmi
les Chéiroptères quatre mamelles ; mais
Kuhl (Z ool. Beilr.) a reconnu qu’il n’y avait
chez eux que deux mamelles pectorales,
comme à l’ordinaire, et que les deux autres
corps, que l’on avait pris pour des mamelles
inguinales, n’étaient que des verrues de la
peau, au- dessous desquelles il n’y avait pas
de glandes mammaires et qui conduisaient ,
dit-il, dans la cavité du bassin. Depuis,
M. Temminck a confirmé entièrement les
observations de Kulh , et il dit que ces pré¬
tendus mamelons ne servent en aucune
manière à la nutrition , que ce sont des ap¬
pendices d’où suinte une matière onctueuse,
fétide, et qui augmente l’odeur désagréable
qu’exhalent ces Chauves-Souris.
Les Rhinolophes se trouvent répandus
dans les îles de la Sonde, dans l’Inde, l’Asie,
l’Afrique et l’Europe; on assure même en
avoir récemment découvert une espèce en
Océanie; jusqu’ici on n’en a pas encore ob¬
servé en Amérique.
Ces Chauves-Souris vivent une grande
partie de l’année réunies en bandes de plu¬
sieurs centaines d’individus des deux sexes,
soit dans les cavernes , les vieux bâtiments
ou dans les troncs énormes d’arbres ver¬
moulus des forêts vierges ; passé le temps de
l’accouplement , et quand les femelles sont
pleines, celles-ci s’éloignent des mâles, s’éta¬
blissent, plusieurs réunies, dans des ca¬
vernes séparées , et vaquent en société de
leurs compagnes aux soins de la nutrition
des deux petits qu’elles mettent au monde;
les mâles, de leur côté, vivent alors ensem¬
ble, et la famille ne reprend ses habitudes
sociales que lorsque les jeunes sont en état
de pourvoira leur subsistance. Du reste, la
manière de vivre des espèces européennes
de Rhinolophes ne diffère pas de celle des
autres Chéiroptères en général, c’est à-dire
que ces animaux sont nocturnes et mangent
des Insectes.
Linné, Erxleben et Bechstein associèrent
les Rhinolophes avec les Yespertilions sous
l’appellation commune de Vespertilio. Dau-
benton le premier distingua le grand et le
petit Fer-à-cheval que Linné avait confondus.
Et. Geoffroy Saint-Hilaire, ainsi que nous
l'avons dit au commencement de cet article ,
créa le genre Rhinolophus , et aux deux es¬
pèces anciennement connues et qu’il y
plaça, il en adjoignit de nouvelles qu’il dé¬
crivit pour la première fois; G. et Fr. Cu¬
vier, A. -G. Desmarest, etc., adoptèrent
les idées d’Et. Geoffroy Saint- Hilaire.
M. Horsfield, un peu plus tard, décrivit des
espèces nouvelles en grand nombre. Enfin
M. Temminck ( Monogr . de mammalogie ,
t. II , lre I ivr. , 1835) résuma tout ce qui
avait été dit sur ce genre , décrivit de nou ¬
velles espèces et donna une monographie
complète de ce groupe, travail que nous sui¬
vons dans cette article. Depuis, peu de
changements ont été opérés dans le groupe
des Rhinolophus , et le nombre des espèces ,
qui aujourd’hui est de plus de vingt, a été
seulement augmenté de deux par MM. Gray
et Martin.
Nous allons passer maintenant à la des¬
cription, ou plutôt à l'indication des espèces
de ce genre.
§ I. Rhinolophus, Auctorum.
Espèces à feuille nasale non compliquée ,
à bord lisse, et placée transversalement en un
ruban sur le chanfrein ; pas de lobe distinct
à la base de la conque , ou bien ce lobe étant
peu apparent.
A. Espèces d’Afrique.
1 . Rhinolophe trident , Rhinolophus tri -
dens Et. Geoffr. ( Mamm . d'Égypt., pl. 2 ,
n° 1 ; Ann. mus., t. XX). De la taille de la
Pipistrelle. Le pelage est rare, court et lisse,
d’un cendré blanchâtre, à base blanche en
dessus et blanchâtre en dessous; le bas-
ventre et les cuisses sont nus. La queue est
courte, et, dans un tiers de sa longueur, est
libre au -delà de la membrane interfémo¬
rale. Le fer à cheval couvre toute la surface
du museau; mais la feuille est peu compli-
KHI
RHI
105
quée , large à sa base et s’élevant en lance
transverse , dont la partie supérieure est
terminée par trois dents. Se trouve en
Égypte dans les profondes excavations des
montagnes, et surtout dans les parties les
plus reculées des tombeaux des rois et du
temple de Denderah.
2. Rhinolophe de Commerson, Rhinolophus
Commersonii Ét. Geoffr. Celte espèce habite
Madagascar; elle est très voisine du R. dia-
dema , dont elle diffère par sa feuille d’un
tiers moins large, simple, à bord terminal
arrondi, etc., et peut-être, ainsi que le fait
observer M. Temminck, devrait-elle lui être
réunie.
B. Espèce d’Asie.
3. Rhinolophe de Duklum , Rhinolophus
Duklumensis Sykes. Cette espèce, qui habite
le pays des Mahrattes, dans l’Inde, n’est
pas suffisamment décrite , et se rapproche
du R. insignis.
C. Espèces de la Malaisie.
4. Rhinolophe fameux , Rhinolophus no-
bilis Horsfield ( Research . in Java). C’est la
plus grande espèce du genre; son pelage,
très doux, fin , long, est brun-marron en
dessus et blanchâtre en dessous. La feuille
nasale est simple, à bord terminal en coupe
de couronne; derrière, et à la base de cette
feuille, existent quatre petits orifices presque
imperceptibles à l’œil nu; le fer a cheval
est entouré d’une large membrane pointue
par devant et de plis latéraux. Elle se trouve
aux Moluques et surtout à Java , où on la
voit voler communément le soir dans les
allées des jardins, et le jour se tenant atta¬
chée sous les feuilles du Musa sapientum.
5. Rhinolophe diadème, Rhinolophus dia-
dema Ét. Geoffr. Son envergure est d’environ
1 - pied, et la longueur de la tête et du corps
ensemble de 4 pouces. Le pelage est d’un
roux vif et comme doré. La feuille de la base
du front, trois fois plus large que haute,
est à bord arrondi , et enroulée sur elle-
même de dehors en dedans : elle forme ,
avec le bourrelet en fer à cheval de la lèvre
supérieure, comme une espèce de couronne
ou de diadème qui entoure les ouvertures
des narines. Rapportée de Timor par Péron
et Lesueur.
6. Rhinolophe distingué, Rhinolophus in¬
signis Horsfield (R. vulgaris [femelle] llors-
T. XI.
field). Plus petite que les précédentes, cette
espèce présente , chez le mâle, la tête et la
nuque blanches, les autres parties du corps
marron , et chez la femelle, une teinte gé¬
nérale plus roussâtre. La feuille nasale est
à bord arrondi , plus large que haute; une
autre, couchée et poilue, entre celle- ci et le
fer à cheval , qui a , de chaque côté , trois
plis latéraux. Commune à Java.
7. Rhinolophe cruménifère, Péron et Le¬
sueur, Rhinolophus speoris Schneider. Petite ;
pelage court, lisse, tricolore en dessus; tou¬
tes les parties supérieures couvertes de poils
mi-partis blanc et brun chez le mâle, mar¬
ron- roussâtre chez la femelle, en dessous
d’un blanc parfait partout, excepté à l’in¬
sertion des ailes et des flancs, qui sont d’un
roux clair. Feuille nasale comme dans le R.
insignis. De Timor et d’Amboine.
8. Rhinolophe bicolore , Rhinolophus bi -
color Teinm. Petite; pelage long, très fin ,
lisse, bicolore partout : en dessus d’un blanc
très pur, depuis la base jusqu’au deux tiers,
et d’un roux marron à la pointe, ce qui fait
que le blanc pur offre une bigarrure irrégu¬
lière; en dessous plus blanchâtre qu’en
dessus, parce que seulement la très fine
pointe des poils est colorée de brun ; mem¬
brane d’un brun clair. Feuille nasale petite,
transversale , ayant une forte protubérance
entre elle et le fer à cheval, entourée d’une
membrane découpée sur ses deux bords ;
une forte verrue au milieu de la lèvre infé¬
rieure, et, de chaque côté, une verrue lon¬
gitudinale. Se trouve à Java , Amboine et
Timor.
9. Rhinolophe tricuspe, Rhinolophus tri-
cuspidatus Temm. Plus petite que la Pipis--
trelle; pelage d’un brun roussâtre clair en
dessus, d’un brun pur sur les côtés et sous
le croupion ; membranes noirâtres. Des Mo¬
luques.
10. Rhinolophe masque , Rhinolophus lar-
vatus Horsfield. D’un brun foncé, avec une
nuance dorée en dessus, plus claire en des¬
sous. Feuille nasale comme dans le R. insi¬
gnis , avec lequel il a beaucoup de rapports,
De Java.
§ IL Phyllorhina, Leacb; Hipposidorus ,
Gray.
Espèces à feuille nasale plus ou moins com¬
pliquée, élevée en forme de fer de lance , et
14
* I\ H I
J 06 KHI
portant un socle cartilagineux , présentant
un lobe distinct à la base externe de la con¬
que; ce lobe , plus ou moins développé , ser¬
vant à fermer le passage auditif et tenant
lieu du tragus.
A. Espèces d’Europe.
11. RniNOLOPHE PETIT FER -A-CHEVAL OU BI-
fer , Rhinolophus hippocrepis Herm. (R. bi-
fer Fr. Cuv., Vesp. hipposiderus Bechst. ,
R. bihastatus Ét. Geoffr., Temm., Vesp.
minus Montagu , le petit Fer-a-chiîval Buf-
fon). Cette espèce a près de 3 pouces de long,
et son envergure est de 9. Le pelage est d’un
beau blanc lustré; dans l’adulte, la fine
pointe des poils des parties supérieures est
colorée; les membranes sont diaphanes,
d’un cendré foncé dans les mâles’, jaunâtre
dans les femelles. La feuille frontale est
composée de deux pièces en forme de fer de
lance, placées au-dessus l’une de l’autre;
tandis que dans le grand Fer- à-cheval, l’in¬
férieure est en lame verticale carrée. Se
trouve en Allemagne, en France et en Angle ¬
terre, dans les vieux édifices et dans les ca¬
vernes , et est assez difficile à découvrir
parce qu’il se suspend aux lieux peu acces¬
sibles.
12. RniNOLOPHE GRAND FER-A- CHEVAL OU
unifer, Rhinolophus ferrum cquinum Linné
(R. unihastalus Ét. Geoffr., le grandFer-a-
cheval, Bu (Ton , Daubenton; Vesp. hippo¬
crepis Herman). Il a environ 14 pouces
d’envergure , sur près de 3 pouces de lon¬
gueur totale pour le corps et la tête ensem¬
ble; la queue ayant 2 pouces. La face est
pourvue d’une membrane nue en forme de
fer à cheval , qui borde la lèvre supérieure
et entoure les narines, et au-dessus est une
seconde crête, dont la partie inférieure s’a¬
vance verticalement sous forme d’une plaque
à peu près carrée , et sa supérieure , assez
grande, est aplatie en fer de lance. Le pe¬
lage est très doux , d’une couleur mêlée de
cendré clair et de roux en dessus , et d’un
gris teint de jaunâtre en dessous ; les mem¬
branes sont noirâtres. Cette espèce, qui se
trouve dans toute l’Europe, excepté dans les
parties septentrionales et orientales , est
commune aux environs de Paris. Elle passe
l’hiver endormie dans les vieux édifices et
dans les carrières abandonnées , et ce sont
aussi les lieux qui lui servent de refuge pen¬
dant le jour dans les autres saisons de l’an¬
née. Elle ne produit habituellement que
deux petits par portée, et souvent même elle
n’en a qu’un.
13. Rhinolophe cliffon, Rhinolophus cli-
vusus Crets. (R. Geoffroyi Smith , R. capen-
sis Lichst.). De la taille du Vesp. oreillard :
en dessus d’un cendré nuancé d’une teinte
lie de vin, et en dessous d’un blanchâtre
sale. La feuille simple, en fer de lance, peu
élevée et garnie de poils. A été trouvé en
Dalmatie , et, en Afrique, dans diverses
parties de l’Égypte , ainsi qu’au cap de
Bonne-Espérance.
B. Espèce d’Afrique.
14. Rhinolophe de Lânder, Rhinolophus.
Landeri. Cette espèce, qui provient de Fer-
nando-Po, a été signalée, en 1837 ( Proceed .
zool.Soc. Lond .), par M. Martin.
C. Espèces d’Asie.
15. Rhinolophe de Roux, Rhinolophus
Rouxii Têrnrn. Assez petite; pelage court,
cotonneux, très crépu, rare; les mâles, en
dessus, d’un brun d’ambre, et, en dessous,
gris clair; les femelles d’un roux ardent en
dessus et d’un beau roux doré en dessous.
De Calcutta.
16. Rhinolophe nippon, Rhinolophus nip¬
pon Temm. De taille moyenne; le mâle
ayant les parties supérieures brunes , et les
inférieures brunes cendrées, et la femelle
des couleurs plus claires; une seule verrue
garnissant toute la lèvre inférieure. Du
Japon.
17. Rhinolophe cornu, Rhinolophus cor -
««te Temm, Pelage en dessus blanc -rous-
sâtre et plus clair en dessous; le socle du
fer à cheval élevé en corne obtuse , et par
devant à frontispice plan. Du Japon.
D. Espèces de Malaisie.
18. Rhinolophe deuil, Rhinolophus luc-
tus Temm. {R. rufa P. Gerv.). Plus grand
que le Fer-à-cheval ; le pelage noir avec des
nuances de cendré clair. De Java.
19. Rhinolophe trèfle , Rhinolophus tri-
foliatus Temm. Long de 3 pouces : roux en
dessus et blanchâtre en dessous ; le fer à
cheval* bien marqué, et de son milieu s’éle¬
vant le socle fermé par une épaisse mem¬
brane à peu près aussi haute que la grande
RHI
RHI
107
feuille, et partagée en trois lobes pointus
imitant un peu la feuille de Trèfle. De Java.
20. Ruinolophe nain , Rhinolophus minor
Horsf. De la taille du petit Fer-à-cheval : le
pelage du mâle est, en dessus, brun noirâtre
légèrement cendré , en dessous d’un cendré
brun clair ; la femelle est toute rousse, plus
claire en dessous qu’en dessus. De Java, Su¬
matra et Timor.
21. Ruinolophe voisin, Rhinolophus afllnis
Horsf. Petit ; le mâle est d’un brun couleur
de suie en dessus, et brun-cendré en des¬
sous ; la femelle, en dessus, est d’un brun
roussâtre, en dessous d’un roussâtre clair;
les membranes sont d’un brun noir. De Java
et Sumatra.
22. Rhinolophe pusille, Rhinolophus pu-
sillus Temm. Plus petit que le R. minor;
pelage blanc et brun-cendré en dessus , et
café au lait en dessous. De Java.
23. Rhinolophe Euryote , Rhinolophus
Euryotis Temm. De la taille du grand Fer-
à-cheval ; la queue très courte; pelage , en
dessus brun-feuille-morte , mêlé de brun
plus clair, et , en dessous , d’un brun sale ;
la femelle moins rousse que le mâle. D’Am-
boine.
E. Espèce d’Australie.
24. Rhinolophe a grande feuille , Rhino¬
lophus megaphyllus Gray (Proc. zool. Soc.
Lond., 1834 ). Cette espèce, qui n’est pas
bien connue, serait particulière à la Nou¬
velle-Galles du Sud. (E. Desmarest.)
* RHINOLOPHIEIMS. mam. — M. de
Blainville ( Ostéographie , fascicule des Chéiro¬
ptères) indique sous ce nom et sous celui de
Lophonyctères une famille de Chauves-Sou¬
ris , dans laquelle entrent les genres Méga¬
derme, Rhinolophe, Nyctophile et Nyctère.
Voy. ces mots. (E. D.)
* llIIIiVOLOPHIAA. mam. — M. Gray
(Ann. of Phil., XXVI, 1835 ) indique sous
ce nom une division de Chéiroptères, com¬
prenant particulièrement le genre Rhinolo¬
phus (voy. ce mot). M. Lesson désigne le
même groupe sous le nom de Rhinolophineæ .
(E. D.)
IUIINOMACER (ôt'v, nez; p.axpoç, long).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères té-
tramères , famille des Curculionides ortho-
cères , division des Rhinomacérides , fondé
par Fabricius (Systema Eleulheralorum , II,
428 ), et généralement adopté. Ce genre
ne renferme que deux espèces d’Europe, les
R. attelahoides et lepturoides F. La 2e se ren¬
contre quelquefois, aux environs de Paris ,
sur les fleurs ou sur l’écorce des jeunes
Pins. (C.)
UHINOMACÉIUDES. Rhinomaceridœ .
ins. — Cinquième division établie par
Schœnherr (Dispositio melhodica , p. 45;
Généra et species Curculionidum synony -
mia, t. I , p. 240 ; Y, 339 ) dans la famille
des Curculionides orthocères. Elle offre pour
caractères : Une trompe allongée, soit cour¬
bée , soit un peu avancée, dilatée à l’extré¬
mité chez quelques uns, ou cylindrique
chez d’autres ; la tête est courte, transverse ;
les yeux sont grands , arrondis, très sail¬
lants ; les antennes sont composées de 11 à
42 articles : elles se terminent en massue,
qui , quelquefois , est un peu plus renflée
en dehors; les étuis sont oblongs , étroits,
et recouvrent l’abdomen. Genres: Eugnamp -
tus, Rhinomacer , Diodyrhynchus , Auletes ,
Belus, Rhinotia et Tlomalocerus. (C.)
*IUimTOMYDÉES. Rhinomydœ. ois. —
Famille établie par M. de Lafresnaye dans
l’ordre des Passereaux, et comprenant les
genres Rhinomya , qui en est le type , Pie-
roctochos et Megalonyx. (Z. G.)
^RHUVOMYE. Rhinomya (pîv, bec ; p.vctf,
mouche), ois. —-Sous ce nom, MM. Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire et Al. d’Orbigny ont
établi un genre qu’ils placent dans l’ordre
des Passereaux , entre les Cincles et les
Merles , dans la famille , par conséquent ,
des Mérulidées , et auquel ils ont assigné
pour caractères un bec triangulaire, à man¬
dibule supérieure un peu arquée, et des
narines recouvertes par une sorte d’écaille.
L’on ne connaît dans ce genre qu’une es¬
pèce de la Patagonie, qui a été décrite, dans
le Magasin de zoologie, sous le nom de Rm-
nomye lancéolée, Rhin, lanceolata Isid. Geoff.
et d’Orbig. (Voyage dans l’Am. mer., pi. 7,
f. 1). (Z. G.)
* RUINOMAS (ptv, nez; P.vÇ, rat), mam.
— M. Lichteinsten donne ce nom ( Sangth
1833) à un groupe d’insectivores de la divi¬
sion des Musaraignes. Voy. ce mot. (E. D.)
RHINOMYZA (pfv, p tvoç , bec; yvia,
mouche), ins. — Genre de l’ordre des Di¬
ptères brachocères , famille des Totarnères ,
établi par Wicdernann (Auss. Z weif.). L’es-
RHI
108 RHI
pèce type, Rhinomyza fusca Wied. , se
trouve à Java. (L.)
*RHIIVONCUS (pt'v, nez ; 3yx°s » masse).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères té-
tramères, famille des Curculionides gona-
tocères , division des Apostasirnérides cryp-
torhynchides , créé par Sehœnherr ( Généra
et species Curculionidum synonymia , t. IV,
2, p. 577; VIII, 2, 528), et qui se com¬
pose de 15 espèces: 13 appartiennent à
l’Europe , 1 est originaire d’Asie et 1 d’A¬
frique. Nous citerons surtout les suivantes:
R. castor, pericarpius , gramineus F., bru -
choides , inconsputus Hst., guttalis et paron-
chus Grav. ( albicinctus Schr.) , etc. La plu¬
part vivent sur des plantes avoisinant les
eaux. (C.)
*RHINOPELTIS (pt'v , nez; nilz-n , bou¬
clier). rept. — Genre de la famille des Cou¬
leuvres , établi par M. Agassiz (in Wagler
le. Rept.).
PJimOPETALUM (pA, ptvoç, bec; né-
tccAov, pétale), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Liliacées, sous-ordre des Tulipa-
cées, établi par Fischer (ex Edinb. new philos.
Journ., jan. 1830, p. 19). Herbes des monts
Ourals. Voy. liliacées.
*RI1II\T0PÏISS (pt'v, nez; o<piç , serpent).
rept. — Genre de la famille des Boas , éta¬
bli par Hemprich.
* RHINOPHOCA (ptv, nez; cpAxn, pho¬
que). mam. — Subdivision des Phoques (voy. ce
mot) indiquée par M. Wagler (Syst.d’Amph.,
1830). (E. D.)
*RKUNOPHRYNUS(p<v, nez; <pPvvoÇ, cra¬
paud). bept. - — Genre de Bufoniformes ou
Crapauds établi et caractérisé par MM. Du-
méril et Bibron (Erpétologie générale, t. VIII,
p. 757 ). La seule espèce est le Rh. a raie
dorsale, R. dorsalis, du Mexique. (P. G.)
*RHUMOPIRUS. rept. — Genre de la
famille des Couleuvres établi par Merren
(Teut. syst. Amph., 1820).
*RIIII\OFOMASTE. Rhinopomastus (ftv,
bec; 7rtop.acrry3p.ov , couvercle), ois. — Genre
de la famille des Proméropidées, dans l’ordre
des Passereaux, établi par Smith, et ayant
pour caractères: Un bec long, très recourbé,
grêle, étroit, trigone à la base; des narines
basales, peu ouvertes, longitudinales; des
ailes médiocres; une queue étagée; des
tarses très courts, très minces, scutellés,
terminés par des doigts faibles.
Ce genre, que M. Isidore Geoffroy-Saint-
Hilaire place dans la famille des Guêpiers
( Méropidés ), ei que G, -R. Gray range entre
les Promerops et les Épimaques , ne ren¬
ferme qu’une espèce. Levai liant l’a décrite
sous le nom de Promerops namaquois : c’est ,
dans les méthodes actuelles, le Rhinopomàste
namaquois, Rh. cyanomelas Smith. (Levai!!.,
Ois. d'Af., pi. 5 et fi). Il a un plumage bleu
d’azur à reflets en dessus, noir en dessous ,
avec un miroir blanc sur l’aile.
On le trouve au cap de Bonne Espérance,
dans le pays des Namaquois. (Z. G.)
RHIIMOPOME. Rhinopoma (pA , nez;
t r&ïpu*, opercule), mam. — Genre de Chéi¬
roptères de la division des Vespertilioniens,
groupe des Phyllostomiens, créé par Ét. Geof¬
froy Saint-Hilaire (Voyage en Égypte ) et
adopté par tous les zoologistes. Les Rhino¬
poma ont pour caractères: Deux incisives
supérieures écartées l’une de l’autre ; quatre
incisives inférieures ; deux canines médiocres
à chaque mâchoire ; quatre molaires supé¬
rieures et cinq inférieures, à couronne hé¬
rissée de pointes aiguës, de chaque côté; nez
long, conique, coupé carrément à l’extrémité,
et surmonté d’une petite feuille; ouvertures
nasales étroites, transversales et munies d’un
petit lobe en forme d’opercule; chanfrein
large et concave; oreilles grandes, réunies
et couchées sur la face, pourvues d’un oreil-
lon extérieur ; membrane interfémorale
étroite, coupée carrément et enveloppant
seulement la base de la queue.
Quelques détails ostéologiques ont été pu¬
bliés par M. de Blainville sur une espèce de
ce genre, et il en a été question à l’article
rhinolopue (voyez ce mot) de ce Diction¬
naire.
On ne décrit que deux espèces de ce groupe,
encore une seule est-elle réellement bien con¬
nue; c’est
Le Rhinopome microphylle, Rhinopoma mi-
crophyllaÉ t. Geoffroy, A. -G. Desmarest; la
Chauve-Souris d’Égypte Belon , Vespej'tilio
microphyllus Brunnich , dont les ailes ont
7 pouces 4 lignes d’envergure, et dont la
queue, très longue et grêle, dépasse de beau¬
coup la membrane interfémorale qui est très
courte. L’appareil olfactif présente des fosses
nasales très larges, ce qui cause un renfle¬
ment considérable des os maxillaires ; et, en
outre, on yoit de petits opercules qui, à la
RH1
RHI
109
volonté de l’animal, peuvent boucher les ou-
verturesdesnarines. Le pelage, long et touffu,
est d’un gris cendré. Cet animal se trouve
assez communément en Égypte, et se ren¬
contre surtout dans les souterrains des py¬
ramides près du Caire. Il a les mêmes habi ¬
tudes que les Chauves-Souris de notre pays ,
si ce n’est qu’il fait continuellement mouvoir
ses narines, les dilatant et ensuite les con¬
tractant de manière à ne laisser voir aucune
trace de l’ouverture qui, de plus, est recou¬
verte par l’opercule membraneux.
La seconde espèce de ce genre est
Le Rhinopome de la Caroline, Rhinopoma
Carolinensis Ét. Geoffroy, qui n’est pas re¬
gardée sans quelque doute comme particu¬
lière aux États-Unis de l’Amérique du Sud,
ce qui lui a valu de M. Lesson , le nom de
Rhinopoma clubia. Un peu plus petit que
l’espèce précédente, ses oreilles sont moins
grandes et plus séparées ; sa queue, assez
longue et épaisse, n’est engagée par la mem¬
brane interfémorale que de la moitié de sa
longueur seulement. Le pelage est brun ; les
membranes des ailes et du corps sont obscu¬
res. (R* R*)
*jRHIN0PT10N (ptv, nez; 7rréov, van).
REPT> — Genre de la famille des Lacertiens,
établi par Fitzinger {Syst. Rept , 1843).
*RIIIi\ORTHA, Yigors. ois.— Synonyme
de Cuculus , G. Cuv.; Phœnicophans , Raffl.
— Nom générique latin des Boubous. (Z. G.)
OSC \ TALE (ptv , nez; Scytale ,
nom de genre), rept. — Genre de la famille
des Couleuvres , établi par Fitzinger {Syst.
Rept., 1843).
*RHUXOSIA. ins. — Genre de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu
des Tiuéides, établi par Treitschke. Dupon-
ehel {Calai, des Lépid. d’Eur.) en cite 19
espèces répandues dans toute l’Europe. Les
lih. fasciella , uslulella , coslella , fulvella,
seguella, vilella, verbascella, sont assez com¬
muns en France et en Allemagne. (L.)
IUIINOSÎMUS (ptv , nez; camus).
ins. _ Genre de l’ordre des Coléoptères hé-
téromères , famille des Sténél y très , tribu
des Rhynchostomes, créé par Latreille {G en,
Crust. et Insect., t. IL, p. 231) et adopté
par Dejean {Catalogue , 3e édit. , p. 252).
Cet auteur en énumère 6 espèces : 4 sont
originaires d’Europe , 1 est propre au cap
de Bonne-Espérance , et 1 à la Colombie
(Nouvelle -Grenade). On doit considérer
comme types les R. æneus 01., planirostris,
roboris F. et ruficollis Pz. (C.)
*RiIINGSlï>ïlOiY (piv , nez; otym , si¬
phon). rept — Genre de la famille des Cou¬
leuvres, établi par Fitzinger {Syst. Rept.,
1843)
*RIïU\OSTOMA (ptv, nez; axo'p.a , bou¬
che). rept. — Genre de la famille des Cou¬
leuvres, établi par Fitzinger {N. class. Rept,,
1826).
RHUYOTIA (ptv, nez; àrfe, outarde), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionides ortho-
cères , division des Rbinomacérides , établi
par ICirby {in Lin. Soc. Trans. , t. XII ,
p. 426), et adopté par Latreille , Dejean,
Boisduval , Guérin , Thon et Schœnherr
{Gen. et sp. Curculion. syn., t. I, p. 243;
Y, 1 , 354 ). Ce genre se compose de 4 es¬
pèces de l’Australie , savoir : R, hœmoptera
Ivy., dermesliventris Buqt., marginella Hope
et Kirbyi Schr. (C.)
*R11 IXOTM ETES ( ptv oç, qui a le
nez coupé), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères subpentamères, famille des Cycli¬
ques, tribu des Alticites, établi par nous et
mentionné par Dejean {Calai., 3e édit.,
p. 407 ). Nous l’avons formé sur une es¬
pèce originaire du Brésil : le R. cyanipennis
Dj. {archiepiscopalis Chv .). (C.)
UliïNOTRAGES ( pîv , nez ; zpciyoç ,
bouc). INS. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères subpentamères , famille des Longi-
cornes , tribu des Cérambycins , établi pai
Germar {Species insectorum, p. 513), adopté
par Serville, Dejean , Perty, Klug, Newman
et Guérin. Il se compose de 11 espèces, dont
10 du Brésil et 1 de Cayenne.*Nous citerons
principalement les suivantes : R. dorsiger
Ger., suturalis , analis Serv. , marginalus ,
festivus P. , luridus KL, pmiceus, anceps N . ,
et apicalis G. (^-)
RHWOTRICHUM (ptv, ptv oç, bec; 0p£ ,
T ptXo'ç, poil), bot. cr.— Genre de la famille
des Champignons, division desTrichosporés-
Alcurinés , tribu des Ménisporés, établi par
Corda. Voy. mycologie.
*RIlirVOTY Pli LO PS (ptv , nez ; Typlüops,
nom de genre), rept. — Genre de la fa¬
mille des Boas, établi par Fitzinger {Syst.
Rept., 1843).
*UMIMUSA, Kirby, Stephens, ins. — Sy-
<r
KHI
110 KHI
nonyme du genre Gymnetron de Sehœn-
berr. (G.)
*1UILVÏPTIA (yv, nez; Stcttoç, courbé).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères , famille des Lamellicornes ,
tribu des Scarabéides phyllophages , pro¬
posé par Dejean ( Catalogue , 3e édition,
p. 174), qui y rapporte 3 espèces d’Afrique,
savoir : R. infuscata, reflexa Dj. et rostrala
Kl. La lrG et la 2e proviennent du Sénégal,
et la 3e est particulière à l’Arabie. (G.)
*RHIPïCEPIIALUS (p iTzlç j éventail ; xt-
<pc cavj, tête), arach. — Genre de l’ordre des
Ixodides , famille des Rhipistomides , établi
par M. Koch dans les Archives de Wiegmann
pour 1844. Neuf espèces représentent cette
nouvelle coupe générique; parmi elles je
citerai, comme pouvant servir de type, le
Rhipicephalus Linnœi Koch (in Wiegm .,
1844 , p. 238, n. 1). Cette espèce est repré¬
sentée, par M. Savigny, dans le grand ou¬
vrage d’Égypte, pl. 9, fig. 12.
RHIPICEilA ( OlTTtÇ , éventail ; jc/pocç ,
corne), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, famille des Serricornes,
tribu des Cébrionites , créé par Latreille
(/ lèg.anim . de Cuvier, t. III, 1817, p. 233),
adopté par Guérin-Méneville (Spéc. gén. et
iconogr. des anim. art., 1843, n. 1, p. 1), et
qui se compose de onze espèces ; six sont ori¬
ginaires d’Australie , quatre de l’Amérique
équinoxiale , et une seule appartient à l’A¬
frique australe, savoir: R. marginata Lat.,
Dalmanni West., cyanea Lap., abdominalis
KL, femoralis Ky., Reichei Guér., mysta-
c-ina F. ( Ptilinus ), Druryi, atlenuata West.,
et velusta Gy. (C.)
*IiHIPlCEÏUDES. Rhipicerides. ins. —
Seconde section de Coléoptères, famille des
Serricornes , établie par Latreille ( ouvrage
posthume publié dans les Annales de la So¬
ciété entom. de Fr., t . III, p. 167, 113), et
qu’il caractérise ainsi : Point d’aptitude à
sauter; présternum n’étant pas avancé sur
le dessous de la tête, prolongé postérieure¬
ment en pointe; point de cavité mésotho¬
racique ; mandibules saillantes, étroites, très
arquées, croisées, terminées en une pointe
simple , soyeuses au côté extérieur, près de
leur base, unidentelées au côté opposé et à
la base; palpes presque filiformes, à der¬
nier article un peu plus grand, ovoïde;
corps ovale-oblong, incliné en devant, a\e.c
les yeux globuleux, saillants; les antennes
sont flabellées ou pectinées, soit en scie, de
la longueur au plus de la moité du corps,
insérées au-devant des yeux, un peu en de¬
dans; le corselet trapézoïde , plus large que
long; l’abdomen allongé, les tarses filifor¬
mes, dont les quatre premiers articles ordi¬
nairement courts, et le dernier fort long,
terminé par deux forts crochets simples ,
avec un petit appendice linéaire et soyeux
dans l’intervalle.
1. Antennes des mâles flabellées ou en
scie; tous les articles des tarses entiers, le
dernier fort long , terminé par deux forts
crochets, avec un appendice saillant dans
l’entre-deux ; dernier article des palpes
ovoïde, rétréci en pointe au bout; corps
oblong.
2. Antennes de l’un des sexes terminées
en massue (les quatre derniers articles plus
grands), guère plus longues que la tête ,
en scie.
Deux palettes sous chacun des quatre
premiers articles des tarses.
Genres : Sandalus, Rhipicera, Plyocerus ,
Chamoerrhipes, Callirhipis et Dascillus ?.(C.)
UHIPIDfA (p éventail), ins. — Genre
de l’ordre des Diptères némocères , famille
des Tipulaires , tribu des Tipulaires terri-
coles, établi par Meigen , adopté par La¬
treille ( Fam . nat.) etM. Macquart (Dipières,
suites à Buffon , édit. Roret , t, II, p. 92).
On n’en connaît qu’une espèce, Rhip. ma-
culata, très commune en France dans les
bois aquatiques. (L.)
*RHIPÏDlIJM,;Berth . (in Sclirad. Journ.,
1801, II, 127, t. 21, f. 3). bot. cr. —
Synonyme de Schizœa , Smith.
*RHIPIDOM¥S (ptTu'ç, éventail; pZq,
rat), mam. — Subdivision du genre Rat (voy.
ce mot) créée par M. Wagner (Wiegmann
Archiv., I, 1834). (E. D.)
*MIIPID0SIPH0N(pc7n'ç, lSoçf éventail ;
aépwv, tube), bot. PH. — (Phycées.) Petit
genre de la tribu des Acétabulariées, que
nous avons établi (Voyage au pôle Sud,
Crypt., p. 22, t. VII, f. 3) sur une Algue
de Java. Elle y vit, sur les Madrépores, avec
le Turbinaria denudata. Voici comment nous
la caractérisons : Fronde courte, composée
d’un stipe cylindracé , monosiphonié , et
d’une lame en éventail que forment des
tubes juxtaposés, dichotomés et anastomo-
RHI
RH1
111
sés entre eux. Ces tubes contiennent une (
matière granuleuse verte, et toute la plante,
qui, dans les exemplaires que nous avons 1
eus sous les yeux, n’a pas un centimètre de
hauteur, s’encroûte de calcaire vers la fin |
de sa vie, absolument comme l’Acétabu-
laire , près duquel elle vient se placer.
(G. M.)
RHIPIDURE. fihipidura, ( pi* ù, éven¬
tail ; ovpa , queue ). ois. — Genre de la fa¬
mille des Gobe-Mouches ( Muscicapidées )
dans l’ordre des Passereaux, caractérisé par
un bec court , déprimé , élargi à la base et
comprimé à la pointe; à arête arquée; à
mandibule supérieure échancrée ; des na¬
rines situées à la base du bec, ovalaires,
presque recouvertes par des soies et des plu¬
mes; des ailes médiocres, presque acumi-
nées; une queue longue, ouverte, arrondie
à son extrémité.
Les Rhipidures sont tellement voisins des
Gobe-Mouches et des Moucherolles , qu’on
peut les considérer comme un démembre¬
ment des genres que forment ces Oiseaux.
L’espèce type était même classée par Gme-
lin parmi les Muscicapa. C’est à MM. Vigors
et Horsfield qu’est due la création du genre
Rhipidure.
On connaît fort peu le genre de vie et les
mœurs des Rhipidures; on sait seulement
que le Rhipidure flabellifère fréquente les
buissons, d’où il s’élance , à la maniéré des
Gobe-Mouches , sur les Insectes dont il fait
sa proie, et que lorsqu’il vole, il épanouit sa
queue en éventail. Le colonel Sykes dit enfin
que le Rhipidure à ventre brun a un chant
fort agréable.
Tous les Rhipidures actuellement connus
habitent l’Inde et la Nouvelle- Hollande.
Nous nous bornerons à les nommer.
Le Rhipidure flabellifère, Rhip .slabelli-
fera Vig. et Horsf., Muscicapa flabellifera
Gmel. , de la terre de Diémen et de Port-
Jackson. — Le Rhipidure motacille, Rhip.
molacilloides Yig. et Horsf. , du bord de la
rivière de Georges, à la Nouvelle-Hollande.
— Le Rhipidure a front roux, Rhip. rufi-
frons Less. , de Paramatta. — Le Rhipidure
couronné , Rhip. auréola Less. , de la Nou¬
velle-Hollande ?. — Le Rhipidure a collier
noir, Rhip. nigritorquis Vig., des îles Phi¬
lippines. — - Le Rhipidure a front blanc ,
Rhip. albo frontal a Frank , des bords du
Gange. — Et le Rhipidure a ventre brun ,
Rhip. fuscovenlris Frank, même habitat que
le précédent. (Z. G.)
RHIFIPHORUS (pucfç, éventail; 9{-
pca , porter), ins. — Genre de l’ordre de Co¬
léoptères hétéromères , famille des Traché-
lides , tribu des Mordellones , créé par Fa -
bricius ( Systema eleutheratorum , t. II ,
p. 118), et généralement adopté depuis. De-
jean (Catalogue , 3e édit., p. 240) en énu¬
mère 29 espèces : 22 appartiennent à l’A¬
mérique, 3 à l’Europe et 3 à l’Afrique.
Nous citerons surtout les suivantes : R. bi-
maculalus, flabellatus, humeralus, dimidia-
tus, ventralis F., bicolor Say. La larve de la
première , qui est originaire de la France
méridionale , vit dans la tige de VEryn-
gium campestre. . (C.)
RHIPIPTÈRES. Rhipipteraipmh, éven¬
tail ; TTTtpov , aile), ins. — Régulièrement
il eût fallu écrire Rhipidoptera. La treille dé¬
signait sous cette dénomination l’un des or¬
dres de la classe des Insectes. La même di¬
vision ayant été établie précédemment par
le célèbre naturaliste anglais Kirby , sous
le nom de Strepsiptera , ce dernier a géné¬
ralement prévalu. Voy. strepsiptères. (Bl.)
*RHÏPIPTERYX (pcTTÉç, éventail; tzt cpv£,
aile). Genre de la tribu desGrylliens, groupe
des Tridactylites, de l’ordre des Orthoptères,
établi par M. Newman ( Entom . Magaz.) et
adopté par tous les entomologistes. Les Rhi-
piptéryx très voisins de nos Tridactyles s’en
distinguent surtout par leurs tarses compo¬
sés seulement de deux articles, et par leurs
antennes de dix articles , et au moins aussi
longues que la tête et le prothorax réunis.
Les espèces de ce genre habitent l’Amérique
méridionale. Le type est le R. marginatus
New. M. Serville en décrit deux autres, les
R. Brullœi et R. aler Serv. (Bl.)
*RHIPISTOMA (pcwfç, éventail; <jtouoc,
bouche), arachn. — Ce genre, qui appar¬
tient à l’ordre des Ixodides et à la fa¬
mille des Rhipistomides , a été établi par
M. Koch dans les Archives de Wiegmann
pour 1844. Deux espèces représentent cette
; nouvelle coupe générique; parmi elles , je
citerai le Rhiyisloma Leachii Koch (in Wieg-
\ marin Arch., p. 239 , n° I). Cette espèce ,
qui a été rencontrée en Égypte, a été repré-
, sentée dans le grand ouvrage sur cette par-
i tic de l’Afrique, à la pl. 9, fig. 9. (H. L.)
112
RHI
RHÏ
RIIIPISTOMIDES. Rhipislomidæ . arach.
* — M. Koch, dans les Archives de Wiegmann,
1844, donne ce nom à une famille des Ixo-
dides , qui comprend les genres Dermacen-
tor, Hœmaphy salis, Rhipicephalus et Rhipis ~
toma. Voy. ces mots. (H. L.)
RlîlPSALIS. bot. ph. — Genre de la
famille des Opuntiacées, établi par Gærtner
( L, 136, t. 28). On en connaît 7 espèces;
ce sont des arbrisseaux charnus qui croissent
principalement dans les régions tropicales
de l’Amérique. Voy. opuntiacées.
RIIIZUVA ( pi'Ça , racine), bot. cr. —
Genre de la famille des Champignons, divi¬
sion des Thécasporés-Ectothèques, tribu des
Cyathydés-Peizizés, établi par Fries ( Obs .
myc., I, 161). Champignons croissant sur
la terre. Voy. mycologie.
*IÜI!Z1\1A ( pi'Ça , racine ). helm. ? - —
M. Hammerschmidt a décrit sous ce nom ,
dans VIsis pour 1828 , un genre voisin des
Grégarines. Il dit en connaître neuf espèces,
mais il n’en décrit que deux : les Rh. cur-
vata, parasite dans les larves du Cetonia
aurata, et Rh. oblongata de VOpatrum sa-
bulosum. (P. G.)
*RÏ!ÏZ0BIA (piÇot, racine; Scow, vivre).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pen¬
tamères, famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides phyllophages , proposé par
Dejean ( Catalogue , 3e édit., p. 174), qui
le compose des deux espèces suivantes : R.
carbonaria et testacea Dej. La lre est origi¬
naire des environs de Buenos- Ayres, et la 2e
du Brésil. (C.)
RHIZOBIUS (pi'Ça, racine; ëtou, vivre).
ins. — Genre de la tribu des Aphidiens, de
l’ordre des Hémiptères, établi par M. Bur-
meister ( Hundb . der Enlom.), et compre¬
nant les R, pilosellœ et R. pini , Burm. Voy.
PUCERON.
*RIIIZOBUJS (pcÇoc, racine; flou, je vis).
ins.— Genre de l’ordre des Coléoptères sub-
tétramères , de la famille des Aphidiphages
et de la tribu des Coccinellides , créé par
Stephens (A systematis ent. of british Insects,
t. I, p. 239) et adopté par Mulsant ( Hist.
nat. des Coléopt. de France, 1846 , Securi-
palpes , p. 261). Les types sont : la Nitidula
litura F., et la R. centrimaculata Ziégler. La
lrc se trouve dans toute l’Europe , et la 2e
en Dalinatie. Ces Insectes forment pour De¬
jean ( Catalogue , 3e édit., p. 462) son genre
Nundina, qui n’a pas été adopté. Les R.
scutellatus et pectoralis (F.) Leach rentrent
dans le genre Cacicula Step. , Coccidula
Dej. (C.)
RHÏZOBLASTE (pi'Ça, racine; SXacrT n ,
bourgeon ). bot. — Épithète donnée par
Willdenow aux embryons pourvus de ra¬
cine.
RHIZOBOLÉES. Rhizoboleæ. bot. ph.
— Famille de plantes dicotylédonées , po-
lypétales, hypogynes, jusqu’ici seulement
composée des espèces d’un genre unique, le
Caryocar L., qui reçut plus tard de Gærtner
le nom de Rhizobolus qui l’a donné à la
famille. Dans ce même genre sont venus se
fondre les deux qu’Aublet avait proposés
sous les noms de Pekea et de Saouari. Le
caractère tel que nous allons le donner est
donc jusqu’ici en même temps générique et
pourra être modifié par la connaissance de
quelque genre nouveau* On en a bien rap¬
proché un autre , VAnthodiscns, G.-F.-W,
Mey., mais beaucoup trop imparfaitement
connu pour qu’il doive être pris en consi¬
dération dans l’exposition de ces caractères
que voici : Calice persistant, composé de 5-
6 folioles imbriquées. Pétales en nombre
égal et alternes, grandes et concaves, s’enve¬
loppant dans le bouton, caduques. Étamines
très nombreuses insérées sur un disque hy-
pogynique, à filets filiformes adhérents par
leur baseavec celles des pétales ainsi qu’entre
eux, à anthères introrses biloculaires. Ovaire
libre, surmonté de 4-5 styles distincts,
filiformes , terminés chacun par un petit
stigmate en tête, partagé en autant de loges
dont chacune renferme un ovule semi-ana-
trope, accolé à l’angle interne. Cet ovaire
se lobe plus tard et finit par se partager en
autant de drupes unies seulement vers l’axe,
quelquefois réduites à une seule par avor¬
tement, dont l’enveloppe, sous une chair
butyreuse , présente une couche ligneuse
formée par un amas de faisceaux raides,
rapprochés et hérissant toute la surface. La
graine solitaire , convexe en dehors, un peu
concave en dedans où elle est marquée d’une
large aréole répondant à son point d’attache,
présente un test fongueux doublé d’une
membrane, et immédiatement au-dessous un
embryon très remarquable par l’énorme dé¬
veloppement de la radicule qui en forme
presque toute la masse , les cotylédons étant
RHI
113
RHI
réduits à deux petites squamules qui termi¬
nent une tigelle courte et grêle repliée sur le
bas de cette radicule, laquelle, par son ex¬
trémité libre, regarde le haut de la loge.
Les espèces sont de très grands arbres de la
Guiane ou du Brésil, à feuilles opposées,
composées de trois ou cinq folioles palmées,
articulées sur le pétiole qui l’est lui-même
sur la branche, dépourvues de stipules; à
grandes fleurs disposées en grappes, portées
sur des pédicelles également articulés. On se
sert, dans la préparation des aliments, de la
pulpe butyreuse du péricarpe; mais ce sont
surtout les embryons qui en sont recherchés
et pour le goût agréable, et pour l’huile qu’ils
contiennent abondamment. (Ad. J.)
RIIIZOBOLUS, Gærtn. (II, 93). bot. ph.
— Synonyme de Caryocar, Linn.
RHIZOCARPIENS. Rhizocarpiani (pfǫ,
racine ; xapnôç , fruit), bot. — Nom donné
par De Candolle aux végétaux dont la tige
ne porte fruit qu’une seule fois , mais dont
la racine reproduit, chaque année, de nou¬
velles tiges fructifères.
RHIZOCARPON , Ram. (in DC. Fl.
franc., II, 366). bot. cr. — Synonyme de
Lecidea, Achar.
RHÏZOCTONIA (pfÇ«, racine; huit).
bot. cr. — Genre créé par De Candolle pour
quelques espèces de Sclerotium. Voy. ce
mot.
*RHIZOGONIÉES Rhizogonieœ (pî IÇa ,
racine; yo*n , production, fruit), bot. cr.
— ( Mousses. ) C’est le nom d’une petite
tribu de la famille des Mousses, laquelle
ne se compose que des genres Hymenodon ,
Hook., F. et Wils. , et Rhizogonium, Brid.
Voy. ces mots et l’article mousses. (C. M.)
*RIIIZOGONIUM (péÇa, racine; yovvî ,
fruit), bot. cr. — (Mousses.) Bridel a fondé
ce genre ( Bryol . univ., t. II, p. 663) sur
deux Mousses de l’hémisphère austral, dont
la place était auparavant fort incertaine,
puisque l’on avait fait successivement passer
l’une d’elles par les genres Lesltia, llypnum
et Fissidens. Voici comment il est défini :
Péristome double, peu différent de celui des
Leskies et des Hypnes. Capsule égale, sans
anneau. Fleurs dioïques, placées à la base de
la plante, près de la racine, d’où le nom gé¬
nérique. Ce sont de jolies petites plantes,
dont toute la manière d’être et de se repro¬
duire semble les éloigner des autres Mousses
T, XI.
en les rapprochant des Fougères. Elles ont
deux sortes de tiges : les unes , en forme de
fronde et assez semblables à celles des Fissi-
dents, sont stériles; les autres, fertiles,
sont excessivement courtes et consistent
presque dans le seul périchèse qui semble
partir des racines. Les feuilles, distiques et
munies d’une nervure dans les premières,
sont énerves et imbriquées de toutes parts
dans les secondes. (C. M.)
*RHIZOGUM, Harv. ( Gen . of south A fric.
Plant., 233). bot. ph. — Syn. de Rhigozum,
Burch.
RHIZOMORPHA (pîÇa , racine; yopy-f ,
forme ). bot. cr. — Genre de Champignons
établi par Roth ( Catalect ., I, 233). Ces
plantes se présentent sous la forme d’un
thaï lus continu, rarneux , ressemblant à des
racines, arrondi ou comprimé, formé exté¬
rieurement d’une sorte d’écorce noire ou
d’un brun foncé, et d’une partie centrale
blanche composée d’une matière flocon¬
neuse ; à la surface de ce thaï I us on observe
des tubercules formés par un développe¬
ment du même tissu , et formant un faux
péridium , dans lequel se trouve également
une matière d’abord compacte et filamen¬
teuse, ensuite pulvérulente. L’espèce type
de ce genre est le Rhizomorpha subterranea ,
qui croît dans les mines et autres lieux sou¬
terrains ou dans les fissures d’arbres, et pré¬
sente des phénomènes remarquables de phos¬
phorescence.
* RHIZOMYS (p^a, racine; yïç, rat).
mam. — M. Gray (Proc. zool. Soc. Lond.,
1820) indique sous ce nom un groupe de
Rongeurs qui se rapporte à celui des Chin¬
chillas. Voy . ce mot. (E. D.)
*RHIZONEMUS (pfÇa, racine ; voyh, pâ¬
ture). ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, de la famille des Lamel¬
licornes et de la tribu des Scarabéides ph y I-
lophages, formé par Dejean (Calai., 3e éd.,
p. 180). L’auteur y rapporte deux espèces
du Brésil , qu’il nomme R. ambiliosa et vi -
rescens. (C.)
* RHÏZOPXIAGA (pt'Ça, racine; c payw, je
mange), mam. — Subdivision des Marsupiaux,
selon M. Owen (Proc. zool. Soc. Lond., 1 829).
(E. D.)
*RIIIZOPHAGUS (pi'Çcc, racine; <?dyoq,
mangeur), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères, de la famille des Xylo-
15
114
RHI
RHI
phages et de la tribu des Monotomites, créé
par Herbst ( Kafer , t. V, s. 18, t. j , f. 7,9)
et adopté par Eri ch son (Nat urgeschitchte der
Insecten Deutschlands, 1845 , p. 216 ) , qui
le rapporte à sa famille des Nitidulaires et à
la tribu de ses Ipines. Cet auteur lui assigne
pour caractères : des antennes composées de
dix articles, avec une massue solide et des
tarses d’hétéromères chez les mâles.
Ce genre renferme une vingtaine d’espè¬
ces : 12 sont originaires d’Europe, 4 d’Amé¬
rique, et les autres d’Afrique. Nous citerons
comme y étant comprises les suivantes : R.
depressus^nitidnlus, bipustulatus, Polüus F.,
ferrugineus, dispar , parvulus Payk ( Lyctus
de ces auteurs), R. grandis , cribratus, pa-
rallelocollis Ghl. , etc.
Ces Insectes, ainsi que leurs larves, se
rencontrent sous les écorces des arbres, et
aussi sur les racines de ceux morts et en
décomposition. (C.)
RHIZOPHÏLUS , Leach. ins. — Syno¬
nyme de Demetrias. (C.)
RIIIZOPHORA. bot. ph. — Voy. palé¬
tuvier.
RHIZOPÏIORACÉES. Rhizophoraceæ.
bot. ph. — M. Lindley a modifié ainsi légè¬
rement le nom de la famille plus ancienne¬
ment et généralement connue sous celui de
Rhizophorées. Voy. ce mot. (Ad. J.)
RHIZOPHORÉES. Rhizophoreœ. bot.
ph. — Famille de plantes dicotylédonées ,
monopétales, hypogynes, dont les caractères
sont les suivants : Calice le plus souvent ac¬
compagné à sa base d’une bractée cupuli-
forme, découpé en 4-12 segments dont la
préfloraison est valvaire. Autant de pétales
alternes, entiers ou laciniés , insérés sur le
ryiirtour d’un disque qui tapisse et dépasse
wfube du calice. Étamines en nombre dou¬
ble, triple ou rarement multiple; dans le
premier cas, qui est le plus fréquent, oppo¬
sées deux par deux aux pétales , insérées
comme eux, à filets libres , à anthères bilo-
cuiaires, introrses, s’ouvrant par des fentes,
qui, quelquefois, détachent la paroi en deux
valves antérieure et postérieure. Ovaire
soudé , en tout ou en partie, avec le calice,
surmonté d’un style filiforme ou conique,
et d’un stigmate entier ou 2-3-denté, creusé
dans sa portion adhérente de 3-4 loges ,
renfermant chacune deux ovules collatéraux
suspendus vers le sommet de l’angle interne,
ou très rarement d’une seule loge 6-ovulée.
Fruit coriace entouré ou couronné par le
limbe du calice persistant, réduit par avor¬
tement à une seule loge et une seule graine
dépourvue de périsperme , et remarquable
par sa germination anticipée sans que le
fruit se détache de l’arbre; la radicule su-
père perce le péricarpe, et, se dirigeant vers
la terre , finit souvent par l’atteindre et
s’enraciner. Ces espèces sont des arbres ou
arbrisseaux extrêmement multipliés sur tous
les rivages des mers tropicales, où ils crois¬
sent dans la vase , et forment un des traits
les plus caractéristiques de la végétation lit¬
torale. Leurs feuilles sont opposées, avec des
stipules interpétiolaires, coriaces et très en¬
tières; leurs fleurs fixées sur des pédoncules
terminaux ou axillaires, di- ou trichotomes,
quelquefois raccourcis de manière à simuler
un capitule.
GENRES.
Rhizophora , Lam (Mangium,, Rumph.). —
* Ceriops , Arn. — Kandelîa , W. et Am. —
Bruguiera , Lam .{Paletuveria, Pet. -Th.). —
Carallia , Roxb. ( Barraldeia , Pet. -Th. — Ba-
raultia , Steud. — Diatoma, Lour. — Peta-
loma, DC. — Catalium, Hamilt. — Demido-
fia, Dennst.).
M. R. Brown , qui a établi ce groupe , a
signalé l’affinité que présente avec lui le
Legnotis , Sw. (Cassipourea , Aubl. — Tita,
Scop. — Richeia, Pet. -Th. — Weihea, Spr.),
et M. Endlicher, adoptant cette idée, a in¬
diqué à la suite des Rhizophorées une petite
famille des Legnotidées, qui, avec le genre
précédent, en compte seulement un autre,
]QDryptopetalum, Arn. La plupart de ses ca¬
ractères sont ceux que nous venons d’énu¬
mérer; les principales différences sont un
ovaire libre , une graine périspermée , et un
fruit charnu ou capsulaire. (Ad. J.)
* îlïIIZOPHYlJilAÉES ( pt'Ça , racine ;
cpuMov, feuille), bot. cr. — (Phycées.) C’est
le nom d’une petite tribu de la famille des
Floridées, ayant pour type le genre Rhizo ••
phyllis {voy. ce mot), et comprenant en ou¬
tre le genre Fauchea Bory et Montg. {Fl.
alg., t. I, p. 64). (C. M.)
RHIZOPHYLLÎS (p£« , racine;
Àov, feuille), bot. cr. — (Phycées.) Parasite
sur le Peyssonnelia squamaria , cette jolie
Floridée, dont on a fait successivement un
Delesseria et un Rhodymenia , est devenue
RHI
115
RHI
enün le type d’un nouveau genre. Établi
d’abord par M. Kützing sur la structure
seule de sa fronde , nous avons eu la bonne
fortune de rencontrer dans les collections
de l’Algérie sa fructification conceptacu-
laire, qui était inconnue, et d’ajouter ainsi
un nouveau poids aux raisons qui avaient
porté noire savant confrère de Nordhausen
à assigner à celte plante, dans le système,
une nouvelle place, que nous avons tout
lieu de croire définitive. Voici les carac¬
tères sur lesquels repose ce genre : Fronde
linéaire, plane ou en lame d’épée, de cou¬
leur rose, dichotome, presque pennée, par¬
courue longitudinalement par une fausse
nervure et poussant en dessous des radi¬
celles qui servent à la fixer à son support.
Pinnules obtuses, irrégulièrement dentées
et marquées au sommet de veinules paral¬
lèles entre elles , et obliques à la nervure.
Fructification : l.° Némathécies hémisphé¬
riques, purpurines , placées le long de cette
même nervure, entre les filaments rayon¬
nants et tout à la fois rarneux desquelles
on trouve plusieurs favellidies sphériques.
Spores- petites et ovoïdes. 2° Tétraspores
(vus par Kützing) épars sur la fronde. Nous
avons donné dans la Flore d’Algérie (t. XV,
f. 2) une figure de l’unique espèce de ce
genre, lequel, au reste, n’est pas rare dans
la Méditerranée, et paraît même se retrou¬
ver au cap de Bonne-Espérance, si nous en
pouvons juger sur un fragment. (G. M.)
RH1ZOPHÏSA (ptÇa, racine; <pu<y a, ves¬
sie). acal. — Genre de la famille des Phy-
sophorides, proposé d’abord par Pérou pour
une espèce que Forskal avait observée dans
la Méditerranée et décrite comme une Phy-
sophore (P. filiformis). En même temps Pé¬
rou en décrivit une deuxième espèce (R.
planostoma) , recueillie par lui-même dans
l’océan Atlantique. Lamarck, d’après les
notes de Péron et les dessins de M. Lesueur,
essaya de caractériser les Rhizophys&s en
leur attribuant un corps libre, transparent,
vertical, allongé ou raccourci , terminé su¬
périeurement par une vessie aérienne et
plusieurs lobes latéraux oblongs ou folii-
fornaes , disposés soit en série, soit en ro¬
sette, avec une ou plusieurs soies tenta¬
culaires pendantes en dessous. MM. Quoy
et Gaimard, en admettant le genre Rhyzo-
physe, y firent entrer toutes les Physopho-
rides qui ont des organes cartilagineux na-
tateurs, entremêlés avec les tentacules fili¬
formes sur toute la longueur du corps. Mais
Eschscholtz fit avec ces dernières espèces les
genres Alhorybia et Discolabe , et en même
temps il formait son genre Epibulia avec
l’espèce type admise par Péron et Lamarck.
Le genre Rhizophyse d’Eschscholtz, que cet
auteur lui-même regardait comme impar¬
faitement connu, ne contenait donc plus
que la R. planostoma et une autre espèce,
R. Peronii , observée par lui dans la mer
des Indes , au sud de Madagascar. Les ca¬
ractères du genre Rhizophyse, ainsi réduit,
sont d’avoir le corps terminé supérieure¬
ment par une vessie aérifère , et entouré,
dans sa partie moyenne, de pièces cartila¬
gineuses natatoires , creusées d’une grande
cavité bilobée. Ces Rhizophyses ont en outre
des tentacules simples^, susceptibles de se
rouler en hélice, et sans réservoir de liquide
à leur base. M. Lesson a de nouveau réuni
les Epibulia et les Rhyzophyses d’Eschs¬
choltz dans un seul genre composant , avec
le genre Brachysome de M. Brandt, sa tribu
des Rhizophyses, la première de sa famille
des Physophorées. (Dm.) v
RIIïZOPODES (piÇot, racine; tto 5$, tto-
poç , pied), acal. — Nom proposé, en 1835,
par M. Dujardin, d’après leur structure et
le mode de reptation, pour les petits ani¬
maux que précédemment, d’après la forme
extérieure de leur coquille, on avait pris
pour des Mollusques céphalopodes microsco¬
piques , et nommés ensuite Polythalames et
Foraminifères. Quelques uns de ces ani¬
maux, en effet , ont des coquilles calcaires
qu’au premier coup d’œil on pourrait pren¬
dre pour des Nautiles microscopiques; mais
la structure même de ces coquilles est fort
différente , et le plus souvent les loges suc¬
cessives dont elles sont formées ne s’ouvrent
au dehors que par de très petits trous don¬
nant seulement issue aux prolongements
filiformes et variables qui servent de pieds ;
tels sont les Vorticiales, les Cristellaires, etc.
D’autres, comme les Milioles, formées éga¬
lement de loges successives enroulées ou
pelotonnées autour d’une loge primitive ,
ont à la dernière loge une seule ouverture
assez grande pour qu’on pût supposer qu’une
partie du corps ou que la tête au moins de
l’animal peut sortir de la coquille ; mais si
116
KHI
KHI
on les observe vivants dans un vase d’eau
de mer, on les voit grimper très lentement
aux parois en émettant des filaments de
substance vivante glutineuse et diaphane ,
qui s’allongent et coulent comme du verre
fondu ou comme de la gomme, puis , après
s’être fixés à la paroi, se contractent pour
faire avancer l’animal , puis se soudent entre
eux et se fondent dans la masse commune.
En cassant ou en dissolvant le test calcaire ,
on ne peut voir d’ailleurs aucune trace
d’organes ou de viscères à l’intérieur; ce
n’estqu’une masse glutineuse, diaphane, en¬
tremêlée de granules souvent colorés. D’au¬
tres Rhizopodes enfin, comme les Gromies,
qui vivent dans les eaux douces ou marines,
ont un test ou une coque à une seule loge,
et souvent membraneuse ou cornée; leur
organisation d’ailleurs est la même, et par
l’ouverture unique, comme par celle des
Mil ioles , on ne voit sortir que des expan¬
sions glutineuses et filiformes qui s’étalent
sur la paroi du vase, comme de minces ra¬
cines, et servent comme des pieds, variables
pour la progression. Ces derniers Rhizopo¬
des, qui ne méritent d’aucune manière les
noms de Foraminifères ou de Polythalames,
se lient par des rapports intimes avec les
Difflugies et les Arceiles de nos eaux douces,
qu’on classe avec les Infusoires, et qui en
diffèrent seulement parce que leurs expan¬
sions glutineuses sont peu nombreuses, lar¬
ges et obtuses , au lieu d’être filiformes et
ramifiées. Ces derniers Infusoires enfin ne
diffèrent des Amibes que par la présence du
test. On a donc une série continue depuis
ces Amibes, qui sont en quelque sorte le
premier degré de l’animalité, jusqu’aux Cris-
tellaires, que leur coquille si régulière avait
fait supposer aussi richement organisés que
les Mollusques céphalopodes. (Duj.)
RHIZOPOGON (pfÇx, racine; nûyw,
barbe), bot. cr. — Genre de la famille des
Champignons, établi par Fries (Symb., 5),
et qui a pour type le Tüber album Bul.
VoiJ . TU B ER.
RïIl'ZOPUS, Ehrenb. bot. cr. — Syno¬
nyme de Mucor, Mich.
R1IIZOSPERMA, Meig. (. Reise , I, 337).
bot. cr. — Voy. azolla , Larn.
RIIÏZOSPERMES. Rhizospermœ. bot.
CR. — Voy. MARSII/ÉACÉliS.
RIIIZOSTOMA (pf£oe, racine ; ox op,«, bou¬
che). acal. — Genre de Méduses établi par
Cuvier pour une grande espèce très com¬
mune sur les côtes de France, et qui ancien¬
nement avait reçu les noms très significa¬
tifs de Pulmo marinus , de gelée de mer,
de Médusa pulmo, etc. L’établissement de ce
genre était fondé sur l’absence d’une bouche
centrale, qui est remplacée par des orifices
nombreux et très petits à l’extrémité des
bras. Péron admit le genre Rhizostome, qu’il
place dans sa section des Méduses polysto-
rries , parmi celles qui sont pédonculées ,
brachidées, non tentaculées, en lui attri¬
buant huit bras bilobés , garnis chacun de
deux appendices à leur base et terminés par
un corps prismatique , avec huit auricules
au rebord, mais sans cirrhes ni cotyles. La-
marck, prenant pour quatre bouches les
quatre cavités ovariennes qui occupent la
face inférieure de l’ombrelle, n’admit point
le genre Rhizostome, et le confondit avec
son genre Géphée, comprenant les Méduses,
dont l’ombrelle a en dessous un pédoncule
et des bras , sans tentacules au pourtour.
Eschscholtz, au contraire, admit le genre
Rhizostome et en fit le type de sa famille
des Rhizostomides , la première de la divi¬
sion des Discophores phanérocarpes ayant
sous l’ombrelle des cordons ovariens visi¬
bles, et au bord du disque huit échancrures
dans chacune desquelles est un corpuscule
coloré, que plus tard on a pris pour un œil.
Le genre Rhizostome de cet auteur est ca¬
ractérisé par l’absence de bouche, par qua¬
tre sacs ovariens et par des bras très divisés
et ramifiés, pourvus de suçoirs , mais sans
tentacules ou cirrhes entre les bras. Esch¬
scholtz, réunissant en une seule espèce les
Rhizostomes de Cuvier et d’Aldrovande ,
admit, comme espèces distinctes de ce môme
genre, les Cephea corona, les Orythia tetra -
chira , purpurea, viridis et capillata , et la
Cassiopea dieuphila de Lamarck , et avec
doute la Cassiopea lineolata du même au¬
teur. Eschscholtz y rapporte également
l 'Orythia lutea et la Cephea mosaica de
MM. Quoy et Gaimard , la Médusa perla de
Modeer, le Rhizostoma leptopus de Chamisso
et le R. borbonica. M. Lesson, qui admit
également le genre Rhizostome en y com¬
prenant 17 espèces, en fait le type de sa
tribu des Rhizostomides ou Méduses poly-
stomes. (Dm.)
RHO
RHO
117
RH1ZOSTOMIDES. acal. — Famille de
Méduses établie par Eschsciioltz. Voy. mé-
dusaires.
RIHZOTHERA, G. -R. Gray. ois. — Sy¬
nonyme de Francolinus , Steph. (Z. G.)
*RHIZOTROGlJS ( ât'Ça, racine; rptoyw,
ronger), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères , famille des Lamelli¬
cornes, tribu des Scarabéides phyllophages,
établi par Latreille ( Règne animal de Cu¬
vier, t. IV, p. 561) , et adopté par De-
jean ( Catalogue , 3e édition, p. 178),
qui en énumère 41 espèces, dont la plupart
rentrent maintenant dans de nouveaux gen¬
res. Mulsant ( Histoire naturelle des Coléo¬
ptères de France y Lamellicornes, 1842,
p. 427) n’y introduit que les espèces offrant
dix articles aux antennes, et dont la massue
est de trois feuillets. Il y fait entrer, comme
propres à notre pays, les espèces suivantes:
R. æstivus 01. , thoracicus , vicinus Dej. , et
cicatricosus Mul. (C.)
RHOD ALOSE, min. —Nom donné par
M. Beudant au sulfate de Cobalt. Voy. co¬
balt.
*JLUIODAMNIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Myrtacées?, établi par Jack (ex
Hoolier. Bot. Miscell. Comp., 1, 153). Ar¬
bustes de Sumatra.
*RH0DAÏMTHE. bot. ph.— Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Sénécionidées, établi par Lindley (in Bot.
reg., t. 1703). Herbes de la Nouvelle Hol¬
lande. Voy. COMPOSÉES.
*RHODARIA. ins. — Genre de l’ordre
des Lépidoptères , famille des Nocturnes ,
tribu des Pyralides, établi par M. Guénée
et adopté par Duponchel ( Cat. des Lépid.
d’Eur.). Ce dernier en cite 7 espèces pro¬
pres à l’Europe méridionale. Les Bh. pudi-
calis , sanguinalis et innocualis se trouvent
assez communément dans le midi dé la
France. (R)
RHODEA. bot. ph. — Genre de la famille
des Aspidistrées, établi par Roth(iYcm. syn.,
179). Herbes du Japon.
RHQOIA (nom mythologique), crust. —
C’est un genre de l’ordre des Décapodes
brachyures, établi par M. Bell, et qui doit
venir se ranger dans la famille des Maïens
de M. Milne Edwards, tout près des Herbs-
tia. On ne connaît qu’une seule espèce de
ce nouveau genre ; elle est désignée sous le
nom ûelihodia pyriformis Bell ( Trans . zool.
Soc. nal., vol. II, 1841, p. 44, pl. 9, f. 1),
eta été rencontrée aux îles Galapagos. (II. L.)
RHODIOLA, Lin n. (Gen., n. 1124). bot.
ph. — Synon. de Sedura , Linn.
RHODIUM, min. — Métal découvert par
Wollaston, en 1803, dans le minerai de
Platine. Il est blanc comme le Platine, in¬
fusible, cassant ; il pèse environ ll,etdonne
des solutions salines d’un beau rouge. Four-
croy le classe dans la section des métaux non
ductibles et difficilement oxydables.
RHOD1ZITE. min. — Nom donné par G.
Rose au Borate de Chaux. Voy. borates.
*RHODOCERA (pd<5ov, rose; xepaç, an¬
tenne). ins. — Genre de l’ordre des Lépidop¬
tères, famille des Diurnes, tribu des Rhodo-
cérides, établi par M. Boisduval et adopté
par Duponchel ( Catalogue des Lépidoptères
d’Europe, p. 27). On en connaît deux espè¬
ces , Rhod. Rhamni et Cleopatra, qu’on ren¬
contre presque toute l’année dans les diver¬
ses contrées de l’Europe. (L.)
*RHODOCÉRIDES. Rhodoceridœ . ins.—
Tribu de la famille des Diurnes dont les
principaux caractères sont: Antennes cour¬
tes, terminées en cône renversé. Bord interne
des ailes inférieures enveloppant entièrement
l’abdomen lorsqu’elles sont relevées. Che¬
nilles allongées, pubescentes, à tète globu¬
leuse. Chrysalides pointues aux deux bouts,
avec la partie correspondante aux ailes très
renflée.
Duponchel ( Catalogue des Lépidoptères
d’Europe ) comprend dans cette tribu deux
genres nommés Rhodocera et Colias, Boisd.
(L.)
*EH0DOCSÏITON (po^ov , rose; Xtwv,
tunique), bot. ph. — Genre de la famille des
Scrophularinées, tribu des Antirrhinées, éta¬
bli par Zuccarini ( Msc .). L’espèce type,
Bhodochiton sanguineum Zuccarini, est un
sous-arbrisseau originaire du Mexique.
RHODOCRINÏTES. échin. — Genre de
Crinoïdes établi par M. Miller pour des es¬
pèces fossiles du terrain de transition ayant
les caractères suivants: La cupule est inar¬
ticulée; le bassin est formé de trois articles.
11 y a cinq pièces costales primaires quadran-
gulaires et élargies inférieurement, et au-
dessus desquelles sont cinq pièces costales
secondaires hexagonales, séparées entre elles
par cinq pièces intercostales septangulaires.
118
RHO
RHO
Les rayons sont bifides; la tige est cylindri¬
que ou subpentagonale; elle est traversée
par un canal central, et porte des rayons
accessoires, épars ou verticillés. L’espèce type
est le Rhodocrinites verus de Miller, qui se
trouve en Angleterre. M. Goldfuss en a dé¬
crit quatre autres espèces du terrain de
transition de PEifel, et rapporte au même
genre VEncrinus echinalus de Schlotheim,
qui se trouve dans le calcaire jurassique de
France, de Suisse et d’Aliemagne. Quelques
autres espèces, rapportées à ce genre, ont
formé le genre Gïlbertsocrinites de M. Philips,
ayant cinq pièces surbasilaires formant un
décagone avec cinq angles rentrants d’où
sortent cinq pièces costales inférieures hepta¬
gonales et cinq pièces costales secondaires
hexagonales qui portent une pièce scapulaire
pentagonale, soutenant d’autres pièces per¬
forées au centre, et formant par leur réu¬
nion des bras; les premières pièces inter¬
costales sont pentagonales. (Duj.)
RHODODENDRÉES . Rhododendreœ.
bot. ph. — Tribu des Éricacées, ainsi nom¬
mée du genre Rhododendron qui lui sert de
type. (Ad. J.)
RHODODENDRON. Rhododendrum (ps-
<îov, rose; < î/vopov, arbre), bot. ph. — Grand
et très beau genre de ia famille des Érica¬
cées, tribu des Rhododendrées, de la décan-
drie monogynie dans le système de Linné.
Les espèces qui le forment , au nombre de
45 environ , sont de petits arbres ou plus
souvent des arbustes , remarquables par la
beauté de leur feuillage persistant, surtout
de leurs fleurs , et dont plusieurs figurent
aujourd’hui au premier rang dans nos cul¬
tures d’agrément. Ces végétaux habitent les
montagnes de l’Europe, de l’Asie moyenne,
de l’Amérique septentrionale , de l’Inde et
des îles qui l’avoisinent. Leurs feuilles sont
alternes, entières, persistantes et ordinaire¬
ment coriaces. Leurs lleurs, presque tou¬
jours grandes et brillantes , sont , le plus
souvent, groupées en un magnifique bouquet
à l’extrémité de chaque branche. Elles va¬
rient beaucoup de couleur, soit dans ia na¬
ture , soit surtout dans nos jardins ; elles
présentent : un calice à 5 divisions , quel¬
quefois très courtes; une corolle en enton¬
noir, plus rarement campanuléeou rotacée,
à cinq lobes inégaux, parfois à un très faible
degré; 10 étamines, réduites, dans quelques
cas, à 6-9 par avortement, directement hy-
pogynes ou non insérées sur la corolle, le
plus souvent déclinées et saillantes , dont
les anthères s’ouvrent au sommet par deux
pores ; un pistil dont l’ovaire est à 5 ou 10
loges multi-ovulées, dont le style est unique,
et se termine par un stigmate capité. Le fruit
est une capsule à 5-10 loges, qui s’ouvre par
déhiscence septicide en un nombre de valves
égal à celui des loges ; il renferme un grand
nombre de graines très petites et scobifor-
rnes , à lest lâche. Les Rhododendrons res¬
semblent aux Azalea par la plupart de leurs
caractères, et ne s’en distinguent guère que
parce que ces derniers ont les feuilles tom¬
bantes, et les fleurs régulièrement et con¬
stamment pentamères. Aussi les auteurs ne
sont-ils pas toujours d’un avis uniforme re¬
lativement à la délimitation respective de
l’un et de l’autre de ces genres. Nous sui¬
vrons à cet égard la manière de voir de De
Candoîle ( Prodr ., t. VII, p. 719). Ce bota¬
niste a divisé les Rhododendrons en 6 sous-
genres de la manière suivante :
a. Burarnia, DG. ( Booram , G . Don). Caiiee
5-lobé; corolle campanulée, à tube court;
ovaire à 8-10 loges, c’est-à-dire autant que
ia fleur possède d’étamines. Espèces de l’Inde.
Ici rentre une magnifique espèce, le Rhodo¬
dendron en arbre, Rhododendron arboreum
Smith , originaire de l’Himalaya , où elle
porte le nom de Booram. Elle a été intro¬
duite en Europe en 1817, et déjà aujour¬
d’hui elle est très répandue dans les jar¬
dins. Dans son pays natal elle forme un
arbre de 6 ou 7 mètres de haut ; mais, dans
nos cultures, elle s’élève rarement au-dessus
de 3 mètres. On la reconnaît à ses feuilles
lancéolées , glabres et luisantes en dessus ,
blanches et comme argentées en dessous ;
ses pédoncules et son calice sont velus. Ses
grandes et belles fleurs , de couleur le plus
souvent rouge écarlate rembruni, sont grou¬
pées, au nombre de 12 ou davantage , en
grappes corymbiformes , hémisphériques ,
terminale; leur ovaire velu a 8 - 10 loges.
Il existe dans la nature plusieurs variétés de
cette belle espèce ; d’un autre côté les hor¬
ticulteurs européens en ont obtenu un grand
nombre, qui ont amené des différences dans
la couleur des fleurs, dans celle de la face
inférieure des feuilles, etc,; de plus, de
nombreux hybrides, provenus du croisement
RHO
K HO
119
de la plante qui nous occupe avec plusieurs
des suivantes , ont étendu encore ces ri¬
chesses horticoles , et ont beaucoup aug¬
menté l’intérêt que présentait déjà le Rho ¬
dodendron en arbre. Cette espèce exige la
serre tempérée , et se cultive, à cela près ,
comme ses congénères. On la multiplie sur¬
tout par greffe sur le Rhododendron Pon-
ticum.
b. Hymenanthes , Blume. Calice tiès petit,
à 7 dents; corolle presque campanulée ,
à limbe 7-parti; 14 étamines; ovaire en¬
touré à sa base d’un bourrelet î enflé, cap¬
sule oblongue, à 7 loges. Ce sous-genre est
établi sur le Rhododendron de Metternich ,
Rhododendron Metternichii Sieb. et Zucc.,
espèce frutescente du Japon , à fleurs d un
très beau rose, plus grandes encore que
celles du Rhododendron maximum.
c. Eurhododendron , DC. Calice court, à
cinq lobes ; corolle campanulée ; ovaire à cinq
loges. Ce sous-genre , le plus nombreux de
tous, renferme , entre autres , deux espèces
extrêmement répandues dans nos jardins,
dont elles sont un des plus beaux orne¬
ments. La plus commune des deux est le
Rhododendron du Pont, Rhododendron Pon-
ticum Lin. C’est un arbuste qui croît spon¬
tanément dans l’Asie mineure, particulière¬
ment dans l’ancien royaume du Pont, d ou
lui est venu son nom. Elle a été rapportée,
pour la première fois , des environs de Tré-
bisonde, par Tournefort. On 1 a retrouvée ,
dans ces derniers temps, croissant naturel¬
lement le long du détroit de Gibraltar, à
Algésiras. Elle s’élève a 2 mètres ou un peu
plus, et elle peut même acquérir, à l’état
cultivé, des proportions beaucoup plus for¬
tes , puisque Loudon en cite un pied qui ,
en 1835, avait 16 pieds ( anglais ) de haut,
et qui couvrait un espace de 56 pieds de
diamètre. Sa tige cylindrique se divise en
branches étagées, rougeâtres, garnies seule¬
ment vers leur extrémité de feuilles oblon-
gues- lancéolées , rétrécies aux deux bouts ,
glabres, d’un vert foncé en dessus, plus
pâles ou ferrugineuses en dessous. Ses fleurs
sont très belles, purpurines , fréquemment
tachetées sur leur lobe supérieur, larges de
5 ou 6 centimètres ; elles forment une belle
grappe corymbiforme serrée au sommet des
rameaux; elles s’épanouissent au mois de
mai. Ses fleurs donnent une sécrétion sucrée
abondante , qui forme souvent des cristaux
au fond de leur tube. La culture a obtenu
de cette espèce plusieurs variétés, caractéri¬
sées par la différence de couleur des fleurs,
comme , par exemple , la variété à fleurs
blanches; par de singulières modifications
dans les feuilles, comme les variétés à feuil¬
les ondulées, boursouflées , étroites , pana¬
chées, etc. Le Rhododendron du Pont réussit
très bien en pleine terre, surtout de bruyère,
et résiste sans abri aux froids de nos hivers.
Le Rhododendron élevé, Rhododendron maxi¬
mum Lin. , est connu dans les jaidins sous
les noms de Rhododendron d Amérique ,
grand Rhododendron , arbre du Canada , etc.
Il croît naturellement dans l’Amérique sep¬
tentrionale, dans les lieux humides et om¬
bragés, surtout dans les Garolines et la/ Vir¬
ginie ; c’est de là qu’il a été transporté en
Europe , en 1736. Dans son pays natal , il
forme un petit arbre ou un grand arbuste
de 7 ou 8 mètres de hauteur, tandis que
dans nos jardins il ne dépasse guere A ou
3 mètres. Sa tige se divise , dès sa base, en
branches étagées , étalées , courtes propor¬
tionnellement à leur grosseur , qui portent
des feuilles ovales-oblongues, aiguës au som¬
met , légèrement révolutées sur les bords ,
blanchâtres ou un peu ferrugineuses à leur
face inférieure, et qui se terminent par une
très belle grappe corymbiforme de fleurs
purpurines , à lobe supérieur plus grand, et
marqué intérieurement de taches vertes ,
jaunes ou rouges. La culture a fait varier
la couleur de ces fleurs, et en a même obtenu
une variété parfaitement blanche. Cette es¬
pèce fleurit un peu plus tard que la précé¬
dente , et se montre plus délicate qu’elle.
C’est encore au même sous-genre qu’appar¬
tient le Rhododendron ferrugineux , Rhodo¬
dendron ferrugineum Lin., vulgairement
nommé Laurier rose des Alpes , très abon¬
dant sur les grandes chaînes de montagnes
de l’Europe moyenne , où il caractérise une
zone de végétation immédiatement supé¬
rieure à celle des arbres, bien que, par une
particularité fort remarquable , il descende
en Italie jusqu’aux bords du lac de Côme et
du lac Majeur. On le cultive dans les jardins
de même que le Rhododendron hérissé, Rho¬
dodendron hirsulum Lin. , petite espece des
Alpes.
d. Pogonanthum , G. Don, Calice à limbe
120
K MO
RHO
divisé profondément en cinq lobes foliacés,
obtus ; corolle hypocratériforme , à tube cy¬
lindrique, velu intérieurement au sommet,
à lobes presque arrondis; étamines incluses;
ovaire à 5 loges. Ce sous-genre ne renferme
qu’une espèce indienne, à fleurs jaunes, le
Rhododendron anthopogon Don.
e. Chamæcistus, G. Don. Calice 5-parti, à
lobes acuininés, persistants ; corolle en roue,
régulière, à cinq lobes très étalés; 10 éta¬
mines presque également étalées ; stigmate
en tète ; capsule presque globuleuse ou
ovoïde , à 5 loges , ridée transversalement.
Petits arbustes couchés , à feuilles ciliées , à
poils le plus souvent capités, à fleurs termi¬
nales solitaires. Le type de cette section est
le Rhododendron chamæcistus Lin. , jolie
petite espèce des Alpes , qu’on cultive dans
les jardins.
f. Toutousi , G. Don. Calice 5-parti, à lo¬
bes foliacés oblongs ; corolle campanulée ;
étamines au nombre de 10 ou descendant
jusqu’à 5. Arbustes à feuilles hérissées. Ici
rentrent des espèces rapportées par plusieurs
auteurs aux Azalées, et connues des horti¬
culteurs sous ce dernier nom. Nous signale¬
rons les deux suivantes , qui figurent au¬
jourd’hui dans nos cultures avec le plus
grand avantage , et dont les horticulteurs
ont obtenu depuis vingt ans grand nombre
de belles variétés : Rhododendron de l’Inde,
Rhododendron Indicum Sweet {Azalea Indica
Lin.). Cette belle espèce est spontanée à Ba¬
tavia, le long des ruisseaux (Blume) ; elle est
communément cultivée au Japon et en Chine,
où il est possible qu’elle soit aussi sponta¬
née; on sait combien elle est fréquemment
cultivée aujourd’hui en Europe. Elle est
caractérisée par ses ramilles, ses pétioles, les
nervures de ses feuilles, et ses calices héris¬
sés de poils raides, appliqués et non glandu¬
leux ; par ses feuilles lancéolées en coin ,
ciliées , acutninées aux deux extrémités; ses
fleurs, brièvement pédicuiées, se trouvent
par 1-3 au sommet des rameaux, et se dis¬
tinguent par leur calice non glutineux. Elles
varient beaucoup de couleur, et, chaque
jour, quelque acquisition nouvelle vient
augmenter le nombre des variétés qu’on en
connaissait déjà. Ainsi on en possède aujour¬
d’hui de nombreuses nuances de rouge-coc-
ciné, rouge-pourpre, incarnat, couleur de
brique, orangé, etc. Le Rhododendron a
feuilles de Ledum , Rhododendron ledifolium
DC. ( Azalea ledifolia Hook.), est confondu
avec le précédent par nos horticulteurs sous
le nom d’Azalée de l’Inde, il s’en distingue
particulièrement par ses fleurs près de deux
fois plus grandes , plus longuement pédscu-
lées, et par son calice glanduleux-visqueux.
Il est originaire de la Chine. On en possède
des variétés à fleurs blanches et à fleurs
rouges , dont les trois lobes supérieurs sont
tachetés.
La culture des Rhododendrons forme une
branche importante de l’horticulture mo¬
derne. Nous renverrons pour les détails de
cette culture aux ouvrages spéciaux. Nous
nous bornerons à dire ici que ces arbustes se
cultivent tous en terre de bruyère, ceux du
premier et du dernier sous-genre en serre
tempérée, les autres à l’air libre , dans une
plate-bande exposée au nord ou à l’est. Ils
se multiplient tous par graines ; leurs varié¬
tés se conservent par boutures , par mar¬
cottes simples ou incisées, et par greffe.
(P. D.)
lUIODOLÆNÀ (poSov, rose ; W?«, enve¬
loppe). bot. ph. — Genre de la famille des
Chlænacées , établi par Dupetit- Thouars
( Hist . veg. Afr . austr ., 47, t. 13). L’espèce
type, Rhodolæna altivola Dup.-Th., est une
liane qui croît à Madagascar.
RHODOMÈLE. Rhodomela (po<îoy, rose;
piW, noir), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre
fut établi par M. Agardh pour des Algues
de la famille des Floridées, remarquables ,
entre autres particularités, par leur couleur
rouge de sang ou rouge-brun passant au
noir. Toutefois, le genre Rhodomèle n’est
pas resté tel qu’il était lors de sa création ; le
genre Odonthalia de Lyngbye, qu’y avait, à
tort, réuni le physiologiste suédois, en a
d’abord été de nouveau distrait dans ces
derniers temps; puis M. J. Agardh a fait
passer le R. cloiophylla dans le genre Ryli-
phlœa ( voy . ce mot); le R. pinastroides a
formé le genre Halopüys Kütz. ; le R. scor-
pioides est devenu le type de notre genre Bos-
trychia {voy. ce mot); et le R. obtusata.
celui de notre genr e Melanthalia, qu’un phy-
cologiste du Nord , nous ne pouvons nous
expliquer sur quels fondements , a réuni
avec notre genre Acropeltis , qu’il n’a pas
vu , pour en former une section du Graci-
laria. Le R. volubilis est le type du Yolubi -
R H O
RHO
m
laria Lamx., nom que M. G reville a changé,
plus tard, mais sans motif plausible, en
celui de Dictymenia. Enfin le R. dorsifera a
servi à constituer successivement les genres
Mammea J. Ag., Lenormandia Mon ta g. non
Sond., et Thysanocladia Endl. Aujourd’hui,
comme on le voit, le nom de Rhodomela ne
s’applique qu’à un bien petit nombre des
espèces énumérées ou décrites dans le Spe-
cics Algarum. Voici quels sont les caractères
auxquels on pourra reconnaître ce genre ,
après toutes les vicissitudes qu’il a subies :
Fronde cylindracée , continue , rameuse ,
quelquefois pennée. Conceptacles sessiles ou
pédicel lés , disposés le long des rameaux ,
ovoïdes, régulièrement ouverts au sommet,
et contenant des spores pyriformes fixées
par leur bout le plus mince à un placenta
central et basilaire. Tétraspores uni-bisé-
riés dans le milieu renflé d’un rameau ,
revêtus d’un përidium hyalin et se divisant
triangulairement en 4 spores. On connaît de
ce genre environ dix espèces , qui habitent ,
en général, les mers extratropicales. (C. M.)
RHODOSVIÉLÉES Rhodomeleœ . bot. cr.
— (Phycées.) Tribu nombreuse en genres et
en espèces de la belle famille des Floridées,
et dont le genre Rhodomèle est le type.
Voy. ce mot et phycées. (C. M.)
RHODOMYRTGS, DG. ( Prodr ., III).
BOT. PH. — Voy. MYRTE.
*RHODOÀiA. rept. — Genre deScincoïdes
établi par M. J.-E. Gray. Il en fait une fa¬
mille, dans laquelle prend également place le
genre Soridia; c’est alors la famille des Rho-
donidœ. (P, G.)
R110DQX EMA, Mert. ( Reise , t. 8). bot.
cr. — Synon. de Dasya , Agardh.
RHODOMTJE. min. — Espèce de Manga¬
nèse si 1 ica té. Voy. manganèse.
RHODOPHORA, Endl. {G en. plant., p.
1241, n. 6357). bot. ph. — Voy. rosier.
*RII OUOP1I V SA . acal. — Genre proposé
parM. de Blainville pour des Acalèphes phy-
soporides ou physsophorides dont Eschscholtz
a fait le genre Athorybia, et comprenant
aussi une autre espèce qui est le type du
genre Discolabe. Les deux genres d’Eschschol tz
ont été adoptés par M. Lesson, dans son
Histoire naturelle des Acalèphes. (Duj.)
*R310D0PIjEXIE. Rhodoplexia ( p6êov ,
rose; trXîxco, futur; je tresse, j’enlace).
bot. cr. — (Phycées.) Le genre fondé sous
ce nom par M. Harvey est le même que
celui que nous avions nous -même publié
auparavant (Ann. sc. nat., 2e sér., t. XVIII,
p. 258, t. 7 fig. 1) sous la dénomination de
Haloplegma. Comme il n’a pas été traité à sa
place dans ce Dictionnaire, nous allons don¬
ner ici ses caractères. La fronde est compo¬
sée de filaments tubuleux, cloisonnés, roses,
assez semblables à ceux des Callithamniong.
Ces filaments, très ramifiés et placés paral¬
lèlement les uns à côté des autres , forment,
par les fréquentes anastomoses de leurs ra¬
meaux , un tissu feutré qui représente une
fronde membraneuse , laquelle, primitive¬
ment flabelliforme, s’allonge ensuite, et de¬
vient prolifère sur ses bords et à son som¬
met. Épanouis enfin à la surface de la fronde
et libres de toute adhérence entre eux , ils
y forment un tomentum spongieux, marqué
de lignes transversales plus colorées et dis¬
posées en zones concentriques comme dans
les Padines. La fructification est double
comme dans toutes les Floridées , et con¬
siste : 1° en conceptacles hémisphériques épars
et contenant plusieurs favelles involucrées ;
favelles sphériques remplies de nombreuses
spores anguleuses ou gigartoïdes ; 2° en té¬
traspores libres, placés dans le dernier article
des filaments marginaux, comme pédicellés
et se divisant triangulairement. Deux seules
espèces composent ce genre curieux, qui est
devenu le type de la petite tribu des Halo-
plegmées. La première a été rapportée de la
Martinique par M. Duperrey , l’autre de
l’Australie par M. Preiss. (C. M.)
RHODOPSïS, Endl. (Gen.pl., p. 1241,
n. 6357). bot. ph. — Voy. rosier.
RïIODORA, Linn. (Gen., 547). bot. ph.
— Voy. rhododendron, Linn.
RÏIODGR ÂGÉES . ïihodoraceœ. bot. ph.
— A.-L. de Jussieu avait établi sous ce nom
une famille voisine des Éricacées, auxquelles
on la réunit maintenant comme simple tribu
sous celui de Rhododendrées. (Ad. J.)
*RI10D0TIIAMNUS ( pôêov , rose; Oxu.-
voç, buisson), bot. pii. — Genre de la famille
des Éricacées, sous-ordre des Rhododendrées,
établi par Reichenbach (Flor. germ. excurs.,
417). Arbrisseaux des régions montueuses
de l’Europe centrale. Voy. éricacées.
RHODOXYS, Endl. (Gen. plant., 1172,
n. 6058). bot. ph. — Voy. oxalide.
*RHODYMÉNIE. iïhodymcnia (poôov,
16
t. xi.
122
RHO
RHO
rose; û^v , membrane ). bot. cr. — (Phy-
cées. ) Dans le beau travail où M. Greville
a revu tous les genres de Floridées continues
publiées avant lui , et parmi les nouveaux
qu’il a établis, brille au premier rang, tant
par la solidité que par l’importance de ses
caractères , celui qui fait l’objet de cet ar¬
ticle. Il fait partie de la belle tribu des Plo-
cariées, et se compose aujourd’hui d’un as¬
sez grand nombre d’espèces (30 à 40) de toutes
les mers. Une fronde membraneuse , plane
ou comprimée, sans nervures, variant du rose
au pourpre foncé , dichotome , laciniée ou
pennée, sessile ou stipitée, composée de cel ¬
lules polyédriques qui diminuent de volume
à mesure qu’elles se rapprochent de la pé¬
riphérie , et y aboutissent même, selon les
cas, changées en filaments courts et monili-
formes, cellules enfin dans lesquelles, comme
chez le Plocaria , on rencontre parfois de
nombreuses gonidies globuleuses et libres.
Des conceptacles ( Coccidia ) épars, hémisphé¬
riques , quelquefois couronnés par un ma¬
melon central, entourés d’une aréole plus
pâle formée par la fronde dans laquelle ils
sont immergés, et renfermant, dans un pé¬
ricarpe celluleux, un glomérule de spores
obovales, primitivement développées, et in¬
cluses dans des filaments en massue qui
irradient en gerbe d’un placenta central ba¬
silaire. Des tétraspores sphériques contenus
dans les cellules de la périphérie, et se di¬
visant triangulairement en quatre spores.
Tels sont les caractères auxquels on peut dis¬
tinguer ce genre de ceux qui l’avoisinent
dans la même tribu. C’est le Fucus palma-
tus Lin., qui en est devenu le type. (C. M.)
RHOÉ. Rhœa. crust. — C’est un genre
de l’ordre des Isopodes, de la section des
Isopodes marcheurs, de la famille des Asel-
lotes,qui a été établi par M. Milne Edwards.
Les Rhoés ne diffèrent guère des Apseudes
(voy. ce mot) que par la conformation des
antennes. Celles de la première paire sont
très grandes et se terminent par deux filets
multi-articulés , à peu près comme chez les
Crevettes {voy. ce mot); tandis que celles de
la seconde paire, insérées au-dessous des pré¬
cédentes , sont grêles et courtes ; les pattes
de la seconde paire sont terminées par un
ongle pointu et dentelé sur le bord infé¬
rieur. Les fausses pattes des cinq premières
sont allongées et dirigées en bas ; enfin les
fausses pattes de la sixième paire se compo¬
sent d’un pédoncule cylindrique et recourbé
en dedans, auquel se fixent deux filets multi-
articulés, dont un très court, et l’autre, au
contraire, extrêmement long. On ne connaît
qu’une seule espèce de ce genre : c’est la
Rhoé de Latreille , Rhœa Latreillii Edw.
{Ann. des sc. nat ., lre série, t. XIII, p. 288,
pl. 13, A , fig. 1 à 8). Cette espèce a été
rencontrée sur les côtes de la Bretagne.
(H. L.)
RIIOEADÉES. Rhœadeœ. bot. ph. —
M. Endlicher donne ce nom à une grande
classe qu’il compose des Papavéracées ,
Fumariacées , Crucifères, Capparidées , Ré-
sédacées et Datiscées. Ce nom semble avoir
pour étymologie celle du Pavot ( Rhœas ) due
au suc qui s’en écoule , suc qu’on ne re¬
trouve pas dans la plupart de ces familles;
et, par conséquent, c’est seulement leur
analogie avec le Payot qu’il doit rappeler,
(Ad. J.)
RHOMBE. Rhombus ( rhombus , rhombe).
poiss. — Genre de l’ordre des Acanthoptéry-
giens, famille des Scombéroïdes, établi par
Lacépède et adopté par MM. G. Cuvier et
Valenciennes ( Histoire des Poissons , t. IX,
p. 400). Ces Poissons se rapprochent beau¬
coup des Stromatées proprement dits; ils en
diffèrent principalement par la présence
d’une petite lame tranchante à l’extrémité
du bassin en avant de l’anus. On en connaît
cinq espèces: Rhornb. longipinnis , argenti -
pinnis , xanthurus, cryptosus Cuv. et Val.
( Stromateus cryplosus Nitah.), crenulalus
Cuv. et Val. Ces Poissons vivent dans l’o¬
céan Atlantique, sur les côtes de l’Améri¬
que.
RÏIOMBIFOLIEM, L.-C. Rich. {Msc.).
bot. ph. - Synon. de Neurocarpum, Desv.
RilOMBILLE. crust. — Synonyme de
Gonoplace. Voy. ce mot. (H. L.)
RHOMBIQUES. min. — Deuxième tribu
de l’ordre des Carbonates. Voy. ce mot.
*RHOMBOCÉFHALE./î hombocephalus .
myriap. — C’est un genre de l’ordre des Chi-
lopodes , de la famille des Scolopendrides ,
établi parM. G. Newport, et dont les carac¬
tères peuvent être ainsi présentés : Segment
céphalique allongé, subtriangulaire; le sous-
basilaire et la lèvre très étroits. Cinq espè¬
ces composent cette nouvelle coupe géné¬
rique; parmi elles, je citerai le Rhombocé-
RHO
RH U
123
phale a front vert , Rhombocephalus viridi-
frons Newpt. ( Trans . Linn. Societ. of Lon¬
don , t. XIX, p. 428). (H. L.)
*RHOMBODERA (pop.Soç , rhomboïde ;
3epn , cou), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des Ca-
rabiques et de la tribu des Troneatipennes,
établi par Reiche ( Revue zoologique, 1842,
p. 313) sur deux espèces de Colombie,
nommées R. virgala et atrorufa R. (C.)
*RHOMBODERA (pô^oç, rhombe ; Sépn,
cou), ins. — M. Burmeister ( Handb . der
Entom.) désigne ainsi une division dans le
genre Mantis de l’ordre des Orthoptères.
(Bl.)
RHOMBOÈDRE ou RH OMBOSDE . min.
— On donne ce nom à un solide qui diffère
du prisme quadrangulaire en ce que les six
faces rhombes sont égales, semblables et
disposées symétriquement autour d’un axe
passant par deux angles solides opposés. Le
Rhomboèdre peut-être aigu ou oblus ; il est
aigu quand l’inclinaison des faces à l’axe
constitue elle-même un angle aigu; il est
oblus quand cet angle est lui-même obtus.
RHOMBOÉDRÏQUES. min. — Première
tribu de l’ordre des Carbonates. Voy. ce
mot.
*RHOMBOGLOSSUS (oép.Soç , rhombe ;
j/Awaaa, langue), rept. — Genre de la famille
des Bufonoïdes, établi par MM. Duméril et
Bibron (Erpétologie, VIU). Voy. bufonoïdes.
RHOMBOÏDE, min. — Voy. rhomboèdre.
RHOMBONYX , Kirby , Hope ( Coleopte -
rist's manual , t. I, p. 41). ins. — Syno¬
nyme de Anomala, Megerle, Burmeister. (C.)
*RH0MBOPALPA (pôp.Soc, rhomboïde ;
palpus, palpe), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères , de la famille
des Cycliques et de la tribu des Galérucites,
proposé par nous et adopté par Dejean ( Ca -
tal.j 3e éd., p. 399). Nous l’avons établi
sur deux espèces des Indes orientales nom¬
mées R. decempunctata Schœnhr. et macu-
liventris Chv. (C.)
*R H OMBOR HÏN A (popSoq , rhomboïde ;
ptV, nez), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, de la famille des Lamel¬
licornes et de la tribu des Scarabéides mé-
litophiles, établi par Hope (Coleoplerisl’s ma¬
nual, t. I, p 120), adopté par Westwood,
Burmeister et Schaum (Ann. de la Soc. eut.
de France, 2e série, t. 111 , p. 33) , et qui
renferme 8 espèces appartenant à l’Asie,
savoir: R. Royli, hyacinthina , Japonica
Hope, Ruckeri Saunders, Resplendens Schr.,
Mellyi , opalina. G. P. et apicalis Westw. (C.)
RIIOPALA (po'-nrcJov, massue), bot. ph. —
Genre de la famille des Protéacées, tribu des
Grevillées, établi par Aublet (Guian., I, 83,
t. 32). L’espèce type, RhopalamontanaAubl .,
est originaire de l’Amérique tropicale.
*RHOPAEOCERlJS ( poV«)ov , massue ;
xtpaç , corne), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères , famille des Xylo¬
phages , tribu des Monotomites , établi par
Redtenbacher ( Quœdam généra et species
Coleopterorum archiducatus Austriæ nondum
descriptorum Vindobonœ , 1842). 11 a pour
type le R. setosus R. ( Spartycerus Rondani
Motc. , Monotoma Rondani Kunze , Gr. ),
espèce qui est propre à plusieurs contrées
d’Europe. (C.)
*RHOPALODON(poWov, massue; hSovq,
cvtoç, dent), rept. — Genre de la famille des
Sauriens établi par Fischer (Lett. à M. Murch.
1841). Voy. SAURIENS.
*RHOP A LOG A STE R (âoWov, massue ;
yacr-r/îp, abdomen), ins. — Genre de l’ordre
des Diptères brachocères, famille desTanys-
tomes , tribu des Asiliques , établi par
M. Macquart (Diptères, suites à Buffon, édit.
Roret, t. I, p. 299). L’espèce type , Rhopa-
logaster longicornis Macq. (Laphria id.
Wied.), vit au Brésil. (L.)
*RHOPALOPIïORA ( poVoAov , massue ;
cp/pw, porter), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères , famille des
Longicornes , tribu des Cérambycins, créé
par Serville et adopté par Dejean (Cata¬
logue, 3e édition, p. 339). Ce genre se com¬
pose de treize espèces américaines. Nous ci¬
terons seulement les suivantes: R. collaris,
axillaris KL, cupicollis Guér., bicolor? t.
(collaris Gr., sanguinicollis Dcj., Serv.).
(C.)
RHOPHJM, Schreb. (Gen., n. 1382). bot.
ph.' — Synon. de Meborea, Aubl.
*RHUCACOPHILAouRH!CACOPIHRA
(pua|, axoç, ruisseau; epGoç, qui aime), bot.
pii. — Genre de la famille des Liliacées, tribu
des Asparagées, établi par Bluine (Enum.
pl. Jav., I, 13). Sous-arbrisseaux des Mo-
luques. Voy. liliacées.
RHUBARBE. Rheum (de pAo, je coule).
BOT- ph.— Genre de la famille desPolygonées,
RHU
RHU
124
de l’Ennéandrie trigynie dans le système de
Linné. Il est formé de grandes plantes her¬
bacées vivaces, qui croissent principalement
dans les parties moyennes de l’Asie. De leur
rhizome épais et charnu s’élève une tige
droite, cannelée; leurs feuilles sont grandes,
plus ou moins découpées. Leurs petites fleurs,
jaunâtres ou verdâtres, forment de nombreu¬
ses grappes paniculées, et présentent: Un
périanthe à six folioles sur deux rangs, sou¬
dées entre elles par leur base, sur lesquelles
s’insèrent neuf étamines, dont deux placées
devant chacune des folioles externes, et une
devant chacune des trois divisions internes ;
un pistil à ovaire triangulaire, uniloculaire,
surmonté de trois styles courts et terminés
par autant de stigmates. A ces fleurs succède
un akène à trois angles saillants et membra¬
neux, accompagné à sa base par le périanthe
persistant, Quelques espèces de ce genre ont
une grande importance en médecine, parti¬
culièrement la suivante:
1. Rhubarbe palmée, Rheum palmalum
Linné. Cette espèce croît naturellement en
Chine et sur le plateau central de l’Asie.
Son rhizome constitue la substance qui, sous
les noms de Rhubarbe de Chine , Rhubarbe de
Moscovie, est employée journellement en mé¬
decine. C’est une plante haute de 1 mètre
ou davantage, caractérisée surtout par ses
grandes feuilles palmées profondément, à
lobes profonds, aigus, dentés et sinués sur
leur bord , rudes en dessus , un peu blan¬
châtres et pubescentes en dessous, à grosses
nervures saillantes, portées sur un long pé¬
tiole cannelé, embrassant à sa base. On croit
généralement que le rhizome de cette espèce
constitue la Rhubarbe du commerce ; cepen¬
dant la certitude n’est pas complète à cet
égard, les Chinois, qui ont le monopole du
commerce de cette substance, ayant soin de
cacher son origine véritable. Récemment
même on a pensé que la vraie Rhubarbe de
Chine pourrait bien provenir d’une autre
espèce de Rheum que M. Colebrocke a dé¬
crite sous le nom de Rheum australe. Quoi
qu’il en soit au sujet de cette difficulté , le
commerce nous apporte deux sortes de Rhu¬
barbes désignées sous les noms, l’une de
Rhubarbe de Chine , l’autre de Rhubarbe de
Moscovie. La première est celle qui nous ar¬
rive de Chine par mer ; la seconde est celle
qui nous parvient par la voie de terre et par
les caravanes. La Rhubarbe de Chine est en
morceaux arrondis, percés d’un assez petit
trou par lequel on avait fait passer une
ficelle pour les suspendre en les desséchant,
jaune sale ou brunâtre à l’extérieur, d’un
rouge terne à l’intérieur avec des sortes de
marbrures blanches ; sa texture est com¬
pacte; elle a une odeur forte et particulière;
sa poudre est d’un fauve clair; elle craque
sous la dent , et, lorsqu’on la mâche , elle
jaunit la salive. Elle subit assez souvent,
pendant son transport par mer, des avaries
et des altérations que la fraude déguise. La
Rhubarbe de Moscovie est supérieure en
qualité à la précédente, bien qu’elle pro¬
vienne comme elle de la Chine et de la
Tartarie ; cette supériorité est due à ce que
le gouvernement russe fait opérer avec grand
soin le triage et la manipulation de cette
substance lorsqu’elle a été apportée par les
caravanes. Les Russes qui en font le com¬
merce vont l’acheter sur les lieux mêmes de
sa provenance, et ils l’apportent ensuite à
Kiachta , sur les frontières de la Sibérie ;
dans cette ville, qui en est l’entrepôt géné¬
ral , la Rhubarbe est triée avec soin, mondée
et grattée; après quoi elle est envoyée à
Saint-Pétersbourg, d’où le commerce la ré¬
pand en Europe. La Rhubarbe de Moscovie
se distingue de celle dite de Chine , parce
qu’elle est en morceaux plus petits , quel-
quelquefois anguleux, percés d’un trou plus
grand ; elle est jaune à l’extérieur, rougeâtre
et marbrée de blanc à l’intérieur ; elle est
moins compacte que celle-ci, mais, du reste,
elle a même odeur, même saveur, et elle
craque également sous la dent. En Chine ,
on arrache la Rhubarbe pendant l’hiver,
celle qui a été retirée de terre pendant que
la plante est en végétation étant toujours de
qualité inférieure. Les rhizomes arrachés
sont nettoyés, raclés et coupés en morceaux
qu’on commence à dessécher en les plaçant
sur des tables, et en les retournant trois ou
quatre fois par jour. Après quatre jours,
ces morceaux ont commencé à prendre de la
consistance ; on les enfile alors à une fi¬
celle, et on les suspend au vent et à l’ombre
pour achever leur dessiccation. C’est à cette
dernière opération qu’est dû le trou qui les
traverse et qui est plus grand dans la Rhu¬
barbe de Moscovie, parce que , lors du net¬
toyage opéré à Kiachta, on en a raclé le
rh a
RH Y
1*25
contour pour aviver la surface. Depuis plu¬
sieurs années , on a essayé de cultiver le
Rheum palmatum en Europe. Il y réussit
très bien en pleine terre. , même sous le
climat de Paris ; il est bon seulement de le
couvrir de feuilles pendant les grands froids.
Mais la Rhubarbe qu’on obtient ainsi est
toujours bien inférieure à celle qui arrive
de l’Asie; sa texture est moins compacte ;
elle est notablement plus légère ; de plus,
elle ne craque pas sous la dent. La Rhubarbe
opère comme tonique lorsqu’elle est admi¬
nistrée à faibles doses; tandis qu’à la forte
dose de 4 grammes environ, elle agit comme
purgatif et tonique à la fois. La médication
qu’elle produit est douce ; aussi administre-
t-on journellement cette substance > parti¬
culièrement aux enfants et aux femmes.
On en fait également usage pour combattre
les faiblesses d’estomac et d’intestins , les
diarrhées , etc. Enfin on la recommande
comme vermifuge pour les enfants. On ad¬
ministre la Rhubarbe , soit en poudre , en
suspension dans un liquide, ou incorporée
dans une autre substance, soit en infusion,
soit enfin en décoction; quelquefois aussi
on la donne à mâcher en recommandant
d’avaler la salive avec tout ce qu’elle a dis¬
sous. L’analyse a montré dans cette sub¬
stance : un principe particulier, la Rhubar-
barine , ou Rhéine , ou jaune de Rhubarbe ,
qui lui donne sa couleur, sa saveur et son
odeur; une faible quantité d’huile fixe ; de
la gomme et de la fécule; une forte pro¬
portion d’oxalate de chaux , du sulfate de
chaux et quelques autres sels ; enfin du li¬
gneux. On y avait signalé encore un acide
libre qu’on avait regardé comme nouveau ,
et auquel Thompson avait donné le nom d’a¬
cide rheumique. Mais il a été reconnu que
ce n’était que de l’acide oxalique uni à de la
matière végétale.
Quelques autres espèces de Rhubarbes
possèdent des propriétés analogues a celles
de la Rhubarbe palmée, prononcées à des
degrés divers. Telles sont: La Rhubarbe
rhapontic, Rheum Rhaponticum Linné, vul¬
gairement nommée Rhapontic , Rhubarbe
pontique, Rhubarbe anglaise , plante sponta¬
née dans la Thrace, la Tartarie, le long du
Bosphore, etc. Son rhizome est un peu âcre,
moins odorant et moins amer que celui de
l’espèce précédente en place duquel on l’em¬
ploie quelquefois, bien qu’il ait moins d’ac¬
tivité. La Rhubarbe ondulée, Rheum undu-
latum Linné, qui croît naturellement en
Sibérie et en diverses parties de la Russie,
et de laquelle on a cru longtemps que pro¬
venait la Rhubarbe du commerce. En Angle¬
terre, on la cultive comme potagère, et l’on
mange les côtes de ses feuilles préparées de
diverses manières.
Depuis quelques années on a beaucoup
vanté, pour le parti qu’on pourrait en tirer
en Europe, la Rhubarbe groseille, Rheum
Ribes Linné, espèce du Liban et de la Perse,
remarquable par la pulpe rougeâtre qui dis¬
tingue ses fruits et de laquelle elle tire son
nom spécifique. Desfontaines lui a consacré
un mémoire spécial ( Annales du Musée, t. II,
p. 261, tab. 49). Dans la Perse et dans la
Turquie d’Asie, la Rhubarbe groseille est
cultivée comme potagère. Ses jeunes tiges ,
ses pétioles et ses feuilles ont une acidité
agréable; on les mange soit crus et assaison¬
nées avec du sel et du vinaigre, soit confits
au sucre, entiers ou réduits en pulpe, soit
enfin préparés en conserve. On les emploie
aussi comme médicament, ainsi que le rhi¬
zome, et on les regarde comme toniques,
apéritifs et rafraîchissants. Cette plante est
encore rare dans les jardins d’Europe et,
par conséquent, encore sans utilité pour
nous. (P. D.)
RHUDINOSOMbS. ins. — Pour Rhadino -
somus.
IIHI.S. bot. pu. — Nom scientifique du
genre Sumac. Voy. ce mot.
*RHYACOPHÏLA ( ruisseau ; < ?l-
a£co, aimer), ms. — Genre de la tribu des
Phryganiens, groupe desHydropsychites, éta¬
bli par M. Pictet ( Recherch . Phrygan.) sur
des espèces dont les ailes sont sans nervures
transversales, les palpes simples avec leur
dernier article ovoïde, et les jambes antérieu¬
res munies de trois éperons. Ces Névroptè-
res fréquentent le bord des ruisseaux. Les
larves de beaucoup d’entre eux ne se forment
pas de fourreaux mobiles; elles se trouvent
ordinairement sous les pierres et se construi¬
sent un abri solide au moment de leur mé¬
tamorphose en nymphe. M. Pictet en décrit
trente espèces ; mais, les caractères spécifi ¬
ques étant très difficiles à reconnaître dans
ce genre, certaines variétés ont préalablement
été considérées comme des espèces particu-
RH Y
RH Y
126
lières. M. Rambur en a fait connaître une
aussi sous le nom de R. irrorella. En outre
nous citerons les R. vulgaris Pictet, umbrosa
( Phrygana umbrosa Linn.), etc. Tous les
Rhyacophiles connus sont Européens. (Bl.)
RHYACOPIULUS. ois. — Genre établi
par Kaup aux dépens des Tringas sur le Tr.
glareola de Linné. (Z. G.)
*RHYIîPHEIVES(pv»ïj{p£vfa, eomblé de ri¬
chesses). ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères tétrarnères, de la famille des Curcu-
lionides gonatocères et de la division des
Apostasimérides cryptorhynchides , établi
par Schœnherr ( Généra et species Curcul.
synonymia, t. IV, p. 312-8, I. p. 402), qui
a été reproduit depuis par Solier ( Annales
de la Soc. entom. de France , t. VII, p. 22 ,
pl. 1-5) sous le nom de Physotorus. Ce genre
renferme six espèces du Chili, savoir : R.
incas (humer alis Guer.) , Cacicus ( Gayi
Guer.) Sch., Mallei, Lævirostris , Gouroaui ,
Sol., et laleralis Guer. Ces Insectes sont
biglobuleux, d’un noir luisant, couverts
de tubercules avec des lignes blanches sur
les épaules. (C.)
*RHYGMATOCERA (fôypa, fente; xi-
paç , corne), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des Bra-
chélytres et de la tribu des Staphyliniens ,
proposé par Motchoulski ( Extrait du bulletin
de la Société imp. des naturalistes de Moscou,
t. XVIII, 1845, p. 40), et qui a pour type
la R. niiida de l’auteur. Elle provient de la
Géorgie asiatique, a le faciès des Heterothops
ou de quelques Tachinus terminés en
pointe, et se distingue de ces deux genres
en ce que le 1er article des antennes est for¬
tement allongé. (C.)
IIIIYMA , Scop. (Introduct., n. 1185).
bot. ph. — 8yn. de Mesua , Linn.
11111 ACUAKTHE11A ( p , bec ; àv-
Gyjpa , anthère), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Mélastomacées , tribu des Lavoi-
siérées, établi par De Candolle ( Prodr ., III,
106). L’espèce type, Rhynch. grandiflora
DC.(Melastoma id. Aubl., Rhexiaid. Bon pi.)',
est un arbrisseau qui croit dans l’Amérique
tropicale.
ÏUÏYUCHASPÏS. ois. — Genre établi par
Stephens dans la famille des Canards, et dont
le type est le Souchet, An. clypeata Linné.
(Z. G.)
RHYNCHËE. Rhynchæa . ois. — Genre
de la famille des Bécasses ( Scolopacidées )
dans l’ordre des Échassiers , caractérisé par
un bec plus long que la tête, assez grêle, un
peu renflé vers le bout, à mandibule supé¬
rieure lisse et courbée à la pointe, sillonnée
sur les côtés dans toute sa longueur, plus
longue que l’inférieure, celle-ci étant un
peu déprimée, droite, et sans trace de sil¬
lons; des narines latérales , linéaires, per¬
cées à la base du bec ; des tarses médiocres,
nus, réticulés; les doigts externe et médian
unis à la base par une très petite mem¬
brane, l’interne totalement libre, et le
pouce court , articulé sur le tarse au-dessus
des autres doigts; des ailes courtes, un peu
concaves, les deuxième et troisième rémiges
étant presque égales et les plus longues de
toutes; une queue courte, conique, formée
de douze rectrices.
Les Rhynchées étaient placés par Linné
dans le grand genre Scolopaæ; G. Cuvier les
en a séparés génériquement; et cette divi¬
sion a été acceptée par tous les ornitholo¬
gistes Vieillot qui, de son côté, avait fait de
ces Oiseaux un genre particulier sous le nom
de Chorlile ( Rostratula ), a plus lard aban¬
donné cette dénomination pour celle que
G. Cuvier avait proposée.
Par leurs caractères physiques, les Rhyn¬
chées paraissent former la transition natu¬
relle des Bécasses proprement dites aux
Barges ou aux Chevaliers. Leurs mœurs sont
presque totalement inconnues. Si l’on en
juge par analogie, l’on peut croire qu’ils ont
le même genre de vie que les Bécassines
auxquelles ils ressemblent par leurport, mais
dont ils se distinguent beaucoup par leur
plumage. Tout ce que l’on sait , c’est qu’ils
se tiennent sur le bord des marais et sou¬
vent dans l’eau; qu’ils se font chasser
comme les Râles , en courant avec vitesse
devant les chiens, et que leur vol est court,
pesant et peu soutenu.
Les Rhynchées ont donné lieu à quelques
doubles emplois: ainsi des espèces que l’on
décrivait comme distinctes se rapporteraient,
selon M. Temminck, à une seule qui est le
Rhynchée jaspé , Rhyn. variegata Vieillot
(Gai. des Ois., pl. 240), ou la Scolopax Ca-
pensis de Gmelin. L’individu figuré dans les
planches enluminées deBufion, sous le nu¬
méro 270, et le Chevalier vert (Briss. et
Buiî.), Rallus Bengalensis Ginel., ne sc-
127
RHY R H Y
raient que la même espèce à des étals d’âge
différents.
Le Rhynchée jaspé, s’il est vrai que toutes
les variétés que l’on y rapporte constituent
une seule et même espèce, habite Java, les
Indes, Pondichéry, la Chine et le cap de
Bonne-Espérance.
Une seconde espèce, à plumage brun ta¬
cheté de jaune, de roux et de blanc, a été
décrite par M. Valenciennes (2e cahier du
Bulletin des sciences nat. de Férussac ), sous
le nom de Rhynchée Saint-Hilaire ( Rhyn.
Hilarea Val.). (Z. G.)
*RHÏNCHELYTRUM (pvyXoç, bec ; ftu-
tocv , enveloppe), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Graminées , tribu des Panicées,
établi par Nees (ex Lind. Introduct édit.,
II, p. 446). Gramens du Cap. Voy. grami¬
nées.
*RHYNCHÆMJS (pvyX«iva, qui a un
grand nez), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, de la famille des
Curculionides gonatocères, établi par Clair-
ville ( Fauna Helvetica), et composé d’espèces
sauteuses, telles que les Orchestes. etc., etc.
Fabricius puis Olivier y ont adjoint pres¬
que tous les Curculionides longirostres
ayant des antennes insérées entre l’extrémité
elle milieu de la trompe, laquelle est cy¬
lindrique, plus courte que le corps, avancée
et arquée. Cette dénomination générique a
disparu dans les distributions méthodiques
des auteurs modernes. (Voy. l’ouvrage de
Schœnherr (Généra et sp. Curculionidum
synonymia , t. V, VI et VII), où les espèces
ainsi appelées sont distribuées dans divers
genres ou divisions). (C.)
RHYNCI1ITES (puyX c'ov , qui a un petit
bec), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
tétramères, de la famille des Curculionides
orthocères et de la division des Atiélabides,
créé par Herbst ( Coléopt ., t. 7, p. 123) et
généralement admis depuis. Schœnherr (Dis-
positio melhodica , p. 44; Généra et sp. Cur-
cul.syn.y t. I, p. 210;V, p. 320) y rapporte
une soixantaine d’espèces, dont 41 appartien¬
nent à l’Europe, 8 à l’Asie, 7 à l’Amérique
et 4 à l’Afrique. Parmi elles nous ci'erons
les suivantes : R. œquatus , Bacchus, cupreus,
populi, alliarii Linné, bicolor, Hungaricus,
planirostris , betuleti , pubescens, hirtus , be-
tuli F. , et cornicus III., etc., etc. Leurs
larves roulent les feuilles de certains ar¬
bres , et la neuvième et la dernière cau¬
sent un dégât assez notable aux vignobles
et aux vergers, d’autant plus grand que ces
Insectes, éclosant en grand nombre à l’épo¬
que du développement des bourgeons qu’ils
rongent, anéantissent ainsi les récoltes.
Plus tard leurs larves s’attaquent aux
feuilles. Du reste, ce sont de fort jolis Co¬
léoptères à couleurs tranchées, vives ou mé¬
talliques. (C.)
RYIVCHOBDELLE. Rhynchobdella (pvy-
Xoç, bec; 6<ùrUa, sangsue), poiss. — Genre
de la famille des Acanthoptérygiens, famille
des Seombéroïdes, établi par Bloch et carac¬
térisé de la manière suivante par MM. G.
Cuvier et Valenciennes ( Histoire des Poissons ,
t. VIII, p. 441): Corps allongé, comprimé;
museau pointu, proéminent, de substance
charnue ou membraneuse ; bouche peu fen¬
due; dents en velours; ouïes ouvertes seu¬
lement en dessous, mais largement, et fer¬
mées en arrière ; deux ou trois épines au-
devant de l’anale ; épines dorsales nombreu¬
ses ; ventrales nulles.
Ce genre renferme neuf espèces décrites
par MM. Cuvier et Valenciennes (loco cilato)
et réparties en deux sous-genres.
1. Rhynchobdelles proprement dites. Mu¬
seau concave et strié en dessous; trois na¬
geoires verticales séparées.
Une seule espèce constitue ce groupe ; c’est
la Rhynchobdelle qeillée ou Aral de Coro¬
mandel, R. ocellata Cuv. et Val. (Ophidium
aculeatum Bl.), qui habite les rivières et les
étangs d’eau douce des environs de Pondi¬
chéry. Sa taille est d’environ 30 centimètres.
C’est la même espèce qui a servi à Lacépède
pour l’établissement de son genre Macro-
gnathe.
2. Mastacemble , Maslacembelus . Museau
charnu, simplement conique, sans stries ni
concavité; nageoires verticales plus ou moins
complètement réunies.
Huit espèces appartiennent à ce groupe.
Parmi elles, nous citerons les M. unicolor
K. et V, H., haleppensis Cuv. et Val. (Rhyn¬
chobdella id. BI.,Sch .), ponticerianus., punc -
talus Cuv. et Val. Ces Poissons habitent
principalement les mers des Indes. Leur taille
varie de 10 à 50 centimètres. (M.)
*RHYl\CHOBOTlIRlE. Rhynchobothrium
(pvyx°;, trompe; Sodptov , ventouse), helm.
— M. de Blainville s’est servi de ce nom ,
198
K HT
RHY
emprunté de Rudolphi , pour un genre de
Vers taénioïdes dont les espèces vivent para¬
sites des Poissons sélaciens. Voici comment
il en établit les caractères génériques : Corps
fort allongé , tænioïde , composé d’un très
grand nombre d’articles enchaînés ; renfle¬
ment céphalique pourvu de deux fossettes
opposées, et de quatre tentacules hérissés et
allongés de crochets.
Quoiqu’il admette ce genre comme dis¬
tinct, M. de Blainville pose néanmoins cette
réserve : « Il reste toutefois à s’assurer si les
Floriceps , tels que nous les avons déünis ,
ne seraient pas de jeunes animaux non en¬
core parvenus à tout leur développement,
et alors ces deux genres devraient être réu¬
nis. »
M. Dujardin ( Helminthes , p. 545) établit,
en effet, une famille des Rhynchobothriens
dans l’ordre des Helminthes cestoïdes, et il
y rapporte les genres suivants :
Rhynchobothrie , Anthocéphale ou Flori¬
ceps, Tétrarhynque, Gymnorhynque etDe-
bothriorhyque.
Les espèces de Rhynchobothries signalées
par M. Dujardin sont les suivantes :
Rh. coloratus , palcalus et bicolor. La
troisième espèce est indiquée , mais avec
doute, comme trouvée dans le Scomber pe-
lamys par M. Peters. (P. G.)
RHYNCHOCARPA ( pvyXoÇ , bec ; x«p-
7toç , fruit), bot. ph. — Genre de la famille
des Cucurbitacées, sous-ordre des Cucurbi-
tées, établi par Schrader ( in Linnœa, XII ,
403 ). Herbes de l’Afrique tropicale. Voy.
CUCURBITACÉES.
RHYNCHOCARPUS , Less. ( Synops. ,
382). bot. ph. — Syn. de Rhynchopsidium, DC.
*RYNCHOCINETES. crust. — Ce genre,
qui appartient à l’ordre des Décapodes ma¬
croures, à la famille des Salicoques et à la
tribu des Palémoniens , a été établi par
M. Milne Edwards. Cette nouvelle coupe gé¬
nérique est très voisine de celle des Hippo-
lytes (voy. ce mot), mais se distingue de tous
les autres Macroures par la conformation
singulière du rostre qui, au lieu d’être un
simple prolongement du front, est une lame
distincte de la carapace et articulée avec le
front, de manière à être mobile et à pouvoir
s’abaisser au-dessus des antennes ou s’élever
verticalement; du reste, cet appendice res¬
semble beaucoup par sa forme au rostre des
Hippolytes. Il est très grand, en forme de
lame de sabre placée de champ et dentelée
sur les deux b^rds. Les yeux sont saillants,
et, lorsqu’ils se reploient en avant, ils se lo¬
gent dans une excavation du pédoncule des
antennes supérieures dont l’article basilaire
est grand et armé en dehors d’une lame
spiniforme. Les filets terminaux de ces ap¬
pendices sont au nombre de deux et présen¬
tent la même conformation que chez les
Hippolytes. L’appendice lamelleux des anten¬
nes externes est grand et triangulaire. Les
pattes-mâchoires externes sont pédiformes
et allongées; leur dernier article est grêle ,
cylindrique et épineux au bout. Les pattes
sont semblables à celles des Hippolytes, si
ce n’est qu’on trouve au côté externe de la
base de chacune d’elles un petit appendice
palpiforme rudimentaire, et que le tarse de
celles de la seconde paire n’est pas muîti-
articulé. L’abdomen ne présente rien de re¬
marquable. Quant aux branchies, elles sont
au nombre de neuf de chaque côté On ne
connaît qu’une seule espèce de ce genre qui
est le Rhynchocjnète type, Rhynchocinetus
typus Edwards ( Annales des sciences naturel¬
les , 2e série, t. VII, pl. 4, G.). Cette espèce
habite l’océan Indien; elle se trouve aussi
dans les mers de l’Amérique méridionale
d’où elle a été rapportée par M. Aie. d’Orbi-
gny, et que M. Edwards et moi nous avons
figurée dans les Crustacés de V Amérique mé¬
ridionale , pl. 17, fig. 1, rapportés par ce
naturaliste voyageur. (H. L.)
RHYNCHODES (pvyXoç, bec), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères tétra-
mères , de la famille des Curculionides
gonatocères et de la division des Apostasi-
mérides cryptorhynchides, établi par White
(The Zoologie ofthe voy. ofErebuset Terror ,
1646, p. 16, pl. 3, f. 13, 16), et qui a pour
type deux espèces de la Nouvelle-Zélande
les lt. ursus et Saundersii Wh.
RHY3XCHODOIV, Nitzsch. ois. — Syn. de
Falco, Linné.
RH Y IM CH OGEOSSUM (phXoq , bec ;
yWcra, langue), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Scrophularinées, tribu des Gérar-
diées , établi par Blurne ( Bijdr . Flor. ned . ,
II, p. 741). L’espèce type, JH. obliquum , est
une herbe qui croît à Java.
RYÎMCHOLITES. Jihyncholitœ (pvyXoç ,
bec; M0 oç, pierre), échin., moll. — Nom
RH Y
RH Y
129
donné par les anciens oryctographes à des
pointes d’Oursins pétrifiées. On a aussi dési¬
gné sous ce nom des pétrifications en forme
de bec recourbé, qu’on regarde comme ap¬
partenant à des Seiches. Voy. ce mot.
*RHYNCHOLOPHl]S ( puyxo? , bec ; ),°"
<poç, aigrette), arachn. — C’est un genre
de l’ordre des Acariens, de la famille des
Trombidites, établi par Dugès aux dépens
des Acarus des auteurs anciens. Chez les
espèces qui composent cette coupe géné¬
rique, les palpes sont grands, libres; la
lèvre est couverte de poils; les mandibules
sont uniformes, très longues; le corps est
entier; les hanches sont très distinctes;
les pattes sont en forme de palpes, renflées
à leur extrémité; les postérieures sont les
plus longues. Les larves éprouvent plusieurs
changements; quant aux nymphes, elles
sont immobiles. Cinq espèces représentent
celte coupe générique. Parmi elles, je citerai
leRuYNCHOLOPHE cendré, Rhyncholophus ci-
nereus Dugès [Ann. des sciences natur ., t. I,
p. 27, pl. 1 , fig. 7, 7 bis). Les métamorpho¬
ses de cette espèce sont multiples; du moins
il s’en fait encore une après que leurs huit
pattes sont déjà développées. On trouve dans
les creux des mêmes pierres des nymphes
immobiles, velues comme l’adulte, et as¬
sez grandes , aplaties , lenticulaires , et
qui portent à leurs extrémités les restes
d’une peau bien reconnaissable à ses poils,
aux fourreaux de ses huit pattes, mais
ressemblant parfaitement aux adultes. Ceux
qui n’ont pas encore subi cette métamor¬
phose sont plus arrondis , plus renflés et
d’une couleur rougeâtre plus uniforme;
on les trouve aux mêmes endroits, et ils ont
des dimensions qui varient depuis celle
d’une petite tête (V Acarus jusqu’à une lon¬
gueur de 3/4 de ligne. Dugès n’a vu aucun
de ces Rhyncholophes à six pattes. Cette es¬
pèce est commune, durant l’été, dans les
environs de Montpellier ; on la trouve en
petites sociétés à l’ombre et autour des pier¬
res, dans les fossés herbeux, le long des rou¬
tes et sur la lisière des champs ou des prai¬
ries. Les pattes sont très longues , et elles
leur servent à parcourir le terrain à la ma¬
nière des Faucheurs {voy. ce mot) avec assez
de célérité. (H. L.)
*RHYNCHOLOPIIIDES. Rhyncholophi-
des. arachn. — M. Koch, dans SQn Uebersicht
T. XI.
der Arachnides Systems, désigne sous ce nom
une famille de l’Ordre des Acariens qui n’a
pas été adoptée par M. P. Gervais dans le
troisième volume de son Histoire naturelle
sur les Insectes aptères. (H. L.)
RIIYNCHOLIJS (?vyXoç, trompe; S W,
encre), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res tétramères, de la famille des Curculio-
nides gonatocères et de la division des Cos-
sonides, proposé par Creutzer, adopté par
Mégerle, Dejean et Schœnherr ( Dispositio
methodica , p. 332; Généra et species Curcu-
lionidum synonymia , t. IV, p. 1056; VIII,
2, p. 280), et renfermant trente espèces.
Onze sont originaires d’Europe, neuf d’Amé¬
rique, six d’Asie, et quatre d’Afrique. Nous
citerons seulement les suivantes : R. chloro-
pus F., cylindriroslris 01., elongatus Ghl. ,
latinasus Say, etc., etc. Ces Insectes sont pe¬
tits, robustes, durs; leur trompe est courte,
turbinée. Ils vivent dans l’intérieur des
arbres qu’ils rongent. (C.)
*RIIYÎVCfiOMYIA (pvyxoç, bec; P.v~a ,
mouche), ins. — Genre de l’ordre des Diptères
brachocères, famille des Athéricères, tribu
des Muscides, sous tribu des Muscies, établi
par M. Robineau Desvoidy et adopté par
M. Macquart ( Diptères , Suites à Buffon, édi¬
tion Roret, t. II, p. 247 ). On en connaît trois
espèces nommées : Rhynch. ruficeps ( Mus -
caid. Fab,, Tachinaid. Meig.), R. columbina
( Tachina id. Meig.), et R. inftata ( Beria id.
Rob.-Desv). Les deux premières appartien¬
nent à l’Europe méridionale ; la troisième vit
au cap de Bonne-Espérance. (L.)
*RHYNCIIOPETALlJM(pvyXoç, bec; ire'-
Ga>ov, pétale), bot. pii. — Genre de la fa¬
mille des Lobéliacées, tribu des Délisséa-
cées, établi par Fresenius (in Flora , 1838,
p. 603). Plantes de l’Abyssinie.
RHYNCHOPHORES, RïIYACIIOPHO-
RA ou PORTE-BEC ins. — Nom donné
par Latreille à une famille correspondant à
celle des curculionides. Voy. ce mot. (C.)
RHYTVCIIOPHORIDES. ins. — Onzième
division établie par Schœnherr ( Généra et
species Curculionidum synonymia , t. YIII,
2, p. 205), et correspondant aux Calandri-
des de Fabricius. Elle offre pour caractères :
Des antennes médiocres, à funicule de cinq à
six articles, à massue presque solide, inarti¬
culée, ou seulement de deux articles; une
trompe avancée ou un peu fléchie. L’auteur
17
130
RHY
RHY
y rapporte les g. suivants : (Cryptopygi) Rhi-
na, Harpacterus, Sipalus, Sphœnognathus,
Stromboscerus ; (Gymnopygi) Rhynchophorus,
Protocerius , Macrocheirus , Cyrtotrachelus,
Lithorhynchus , Ommatolampus , Conocepha-
lus , Trigonotarsus, Poteriophorus, Phaceco-
rynus, Eugnoristus, Cercidocerus , Scypho -
phorus , Crepidolus , Acanlhorhinus , Axino-
phorus, Stenocorynus , Megaproctus , Belo-
pœus, Sphenophorus , Sitophilus et Catapyges.
(G.)
RHYNCHOPHORUS (puyx°5, trompe; <po -
poç, qui porte), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères , de la famille des
Curculionides gonatocères etde la division des
Rhynchophorides, créé parHerbst (Coleopt.,
6, p. 3, t. 9, f. 1 , 5) et adopté par Schœnherr
(Dispositio methodica, p. 326; Généra et spe-
cies Curculionidum synonymia , t. IV, p . 116,
VIII, 2, p. 216). Ce genre correspond à celui
de Calandra de F., 01. Douze espèces y sont
comprises, savoir : R. Borassi, serrirostris ,
phœnicis, Schach F., palmarum Lin., barbi-
rostris Th., poliLus Dej., rubiginus VVied.,
noxius , nitidipennis Chev., pasçha Kunze,
Zimmermanni Gr. Sept appartiennent à l’A¬
mérique, quatre à l’Asie, et une seule est
africaine. Ce sont de grands Insectes souvent
noirs et veloutés ou marqués de taches et
lignes rougeâtres. Ils vivent aux dépens des
Palmiers. Leurs antennes sont insérées près
de la base de la trompe; le funicule n’a que
six articles; la massue est bi-articulée, plus
ou moins courte ou allongée, comprimée,
tronquée, à dernier article spongieux. (C.)
*RHYNCHOPINÉES. Rhynchopinæ. ois.
— Sous-famille de la famille des Laridées,
dans l’ordre des Palmipèdes, établie par le
prince Charles Bonaparte et ayant pour uni¬
que représentant le genre Rhynchops. (Z. G.)
RYNCHOPRION. arach. — Synonyme
d 'Argas. Voy. ce mot. (H. L)
RHYNCIIOPS. ois. — Nom latin des Becs-
en-Ciseaux. Voy. ce mot.
RHYNCIIOPSALÏA, Briss. ois. — ■ Syn.
de Rhynchops, Linn.
*RHYNCH0P§IDHJJP (pvyx os, bec), bot.
pu. — Genre de la famille des Composées-
Tubuliflores, tribu des Sénécionidées, établi
par De Candolle (in Mem. Soc. genev. sc. n.y
V, 283, t. 4 ; Prodr., VI, 290). Herbes du
Cap. Voy. composées.
*RHYNGHOSAURUS, Owen (pvyxcç, bec;
savpoç, saurien ). rept, foss. — Les carrières
du nouveau grès rouge , près Shrewsbury,
ont fourni à M. Owen les débris du petit
Reptile sur lesquels ce genre est fondé. Ces
débris consistent en une tête entière, des
portions de mâchoires inférieures, quelques
vertèbres , des côtes, et quelques os de l’é¬
paule et du bassin. Le corps des vertèbres
est biconcave , et ses deux faces latérales se
joignent à la face inférieure à angle droit ,
de sorte que leur coupe transversale pré¬
sente une forme à peu près carrée ; les côtes
sont à articulation simple. La tête repré¬
sente une pyramide quadrangulaire, compri¬
mée latéralement ; la boîte cérébrale est très
étroite; les fosses temporales et les orbites
très grands. Le caractère le plus remarquable
est que les intermaxillaires sont allongés et
recourbés en bas, de sorte que le museau
a l’apparence d’un bec de Perroquet; l’ou¬
verture nasale est unique , et située entre
les extrémités divergentes des intermaxil¬
laires et les os du nez. Les branches de la
mâchoire inférieure augmentent de hauteur
jusque vers leur milieu , et diminuent en¬
suite graduellement jusqu’à la symphyse;
celle-ci est oblique, tronquée et comprimée.
Il a été impossible d’apercevoir des dents ,
aussi bien à la mâchoire supérieure qu’à
l’inférieure. Il existe dans ce même grès
rouge des empreintes de pieds, que M. Owen
suppose provenir du Rhyn. arliceps , car tel
est le nom sous lequel il désigne cet animal.
Voy. Owen, Rept. foss. de la Grande-Bre¬
tagne. (L...D.)
RHYNCHOSIA (pvyx°î> bec), bot. ph. —
Genre de la famille des Légumineuses- Pa-
pilionacées, tribu des Euphaséolées , établi
par De Candolle ( Prodr., Il, 384), qui lui
assigne les caractères suivants : Calice tantôt
bilabié : la lèvre supérieure bifide, l’infé¬
rieure à trois divisions, dont la médiane est
la plus longue; tantôt présentant vers la
base quatre divisions : la division postérieure
entière ou bifide. Corolle papilionacée, sou¬
vent plus petite que le calice. Étamines 10,
diadelphes ; filet de l’étendard libre , arti¬
culé à sa base. Ovaire à un ou deux ovules.
Style subulé; stigmate aigu. Gousse sessile,
comprimée , presque en forme de faux , à
deux valves, à une seule loge renfermant
une ou deux graines.
Les Rhynchosia sont des herbes vivaces ,
RHY
RHY
131
grimpantes, rarement des sous-arbrisseaux ;
à feuilles pînnées - trifoliolées, rarement uni-
foliolées; à fleurs jaunâtres, axillaires, réu¬
nies en grappes ou solitaires. Ces plantes
croissent principalement dans toutes les ré¬
gions tropicales du globe.
De Candolle ( loc . cit.) cite et décrit 51 es¬
pèces de ce genre, qu’il a réparties en trois
sections , caractérisées par le feuillage et
l’inflorescence. M. Endlicher ( Gen. plant.,
р. 1300, n. 6692) en admet, au contraire,
un plus grand nombre. Ces sections sont au
nombre de 6 , dont voici les noms : a. Co-
pisma , E. Mey. ( Comment . plant, afric. ,
131); — b. Arcyphyllum , EU. (in Journ,
academ. sc. Philadélph., 1818, p. 371); —
с. Phÿllomatia , Wight et Arnott ( Prodr.,
I, 237); — d. Ptychocenlrum , Wight et
Arn. (loc. cit.); — e. Pilcheria , Nuit. (in
Journ. Academ. phil., VII , 93); — f. Eu-
rhynchosia, Endl. (loc.. cit.). Cette dernière
section comprend les vrais Rhynchosia, c’est-
à-dire ceux qui ont servi de type à l’éta¬
blissement de ce genre, et, entre autres, le
Rhynchosia volubilis de Loureiro. (J.)
RIIYNCMOSPERiMlJM (PvyXoç , bec ;
cnz/puy. , graine), bot. ph. — Genre de la
famille des Composées-Tubuliflores , tribu
des Astéroïdées , établi par Reinwardt ( ex
Blume Rijdr., 902). L’espèce type, Rhyn-
chosp. verlicillatum Reinw., est une herbe
qui croît à Java.
RHYNCHOSPORA (pvyXoe, bec; onépot,
semence), bot. ph. — Genre de la famille
des Cypéracées, tribu des Rhynchosporées ,
établi par Vahl (Enum., II, 229) aux dé¬
pens des Schœnus. Parmi les espèces que ce
genre renferme, la plupart se trouvent dans
l’Amérique tropicale, quelques unes dans
l'Inde orientale et la Nouvelle Hollande ,
une seule en Europe.
R H Y A C H OS P O U E E S . Rhynchosporeœ.
bot. ph. — Tribu de la famille des Cypéra¬
cées, ayant pour type le genr e Rhynchospora.
Voy. CYPÉRACÉES.
RUYXCHOSTOMES (pvyXo; , trompe;
crropa, bouche), ins. — Cinquième tribu de
Coléoptères hétéromères , de la famille des
Sténél y très, établie par Latreill e (Règne ani¬
mal de Cuvier , t. V, p. -49), et composée
d’insectes dont les uns tiennent , par l’en¬
semble de leurs rapport , des OEdémites, et
dont les autres paraissent appartenir, dans j
l’ordre naturel, aux Curculionides. La tête
est notablement prolongée en devant, sous
la forme d’un museau allongé ou d’ûne
trompe aplatie, portant à sa base, et en
avant des yeux qui sont toujours entiers ou
sans échancrure , les antennes. Cette tribu
renferme les g. Stenotoma , Mycterus, Sal -
pingus, Rhinosimus et Homalorhinus. (C.)
*RHYNCIIOSTOMiS ( ^yXoÇ , trompe;
otou.oc , bouche), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères subpentamères , établi par
Th. Lacordaire Monographie des Col. sub-
pent. de la famille des Phytophages , tome I,
p. 14), qui le rapporte à la tribu des Sa-
grides et lui donne pour caractères : un
museau grêle, allongé; des mandibules dé¬
passant le labre. L’auteur dit que c’est un
genre de transition qui unit a la fois la tribu
des Sagrides à celle des Bruchides. Le type,
seule espèce connue, le R. curculionoides, est
originaire d’Australie et de la contrée ap¬
pelée Swan-River. (C.)
RHYNCHOSTYLIS, Blume (Bijdr., 289).
bot. ph. — Syuon. de Saccolabium, Lindl.
RHYYCHOÏA. ois. — Nom générique la¬
tin des Rbynchées, dans G. Cuvier. (Z. G.)
RHYNCIIOTHECA (Pv?Xoç , bec; Q^n ,
étui), bot. ph. — Genre de la famille des
Rhynchothécées , établi par Ruiz et Pavon
(Prodr., 142, f. 15). Les Rhy ne ho t. diversi-
folia et inlegri folia , principales espèces de
ce genre, sont des arbrisseaux originaires
du Pérou.
*RHYNCHOTHÉCÉES. Rhynchotheceœ.
bot. ph. — A la suite des Géraniacées (voy.
ce mot) on a placé plusieurs genres qui ,
en différant par certains caractères , s’en
rapprochent par d’autres , et pourront, par
suite, former les noyaux de nouvelles fa¬
milles, dont l’une aurait pour type le genre
Rhynchotheca , et en prendrait le nom in¬
diqué d’avance par M. Endlicher. (Ad. J.)
RÏIYNCH0TUS, Spix. ois. — Synonyme
de Tinamus, Temm. Voy. tinamou. (Z. G.)
RHYJYDACE, Mohr. ois. — Synonyme de
Icterus, Br iss.
RHYNEA. bot. pii. — Genre de la famille
des Composées-Tubuliflores, tribu des Séné-
cionidées, établi par De Candolle (Prodr.,
IV, 154). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy.
COMPOSÉES.
* RH YPAROPHILES ( Pv «a ooi , sale ;
<pî).£w, aimer), ins. — Genre de l’ordrô des
132
RH Y
RHY
Coléoptères tétramères , de la famille des
Curculionides gonotacères et de la division
des Pachyrhynchides , créé par Schœnherr
[Généra et species Curcul. synon. Mantissa,
t. VIII, 2. p. 278) et dans lequel rentre
une espèce de la Nouvelle-Hollande, le R.
alternans Sch., très voisine, par ses carac¬
tères, des Polyphrades . (C.)
*111111» AROSOMUS (pvTrapoc , sale ; cw-
[x a, corps), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères, de la famille des Cur¬
culionides gonatocères et de la division des
Cléonides, établi par Schœnherr ( Généra et
species Curculionidum, synonymia, t. VI, 2,
p. 200), et dans lequel l’auteur a introduit
les trois espèces suivantes:-^, inœqualis ,
horridus et surdus. Elles sont originaires du
cap de Bonne-Espérance. (C.)
RIIYPIIVS (pu cpoçy rapide), ins. — Genre
de l’ordre des Diptères némocères, famille
des Tipulaires, tribu des Tipulaires florales,
établi par Latreille [Fam. nat.) aux dépens
des Sciara de Fàbricius et des Musca de
Linné. On en connaît trois espèces nommées :
Rh. fuscatus Meig. ( Musca nigricans Linn.),
punctatus Meig. (Sciara punclata Fab .), fe-
nestralis Meig. ( Sciara cincta Fab.). Ces In¬
sectes sont très communs en France, pendant
l’été; ils se tiennent de préférence sur les
troncs des arbres, mais on les rencontre
souvent aussi sur les fenêtres. (L.)
RH ISODIRES, ins. — Tribu de Coléo¬
ptères pentamères, établie par Erichson (Na-
turgeschichle der Inseclen Deulschlands ,
1845, p. 297), qui lui assigne pour carac¬
tères principaux les suivants : Antennes fili¬
formes, de onze articles; mâchoires à joues
paires, sétacées ; pieds distants, ayant les
hanches antérieures globuleuses; abdomen
composé de six segments et dont les trois
premiers sont réunis. Elle ne renferme que
le seul genre Rhyzodes. (C.)
RHYSOSPERMUM , Gærtn. (III, 232,
t. 224). bot. ph. — Syn. de Notelœa , Vent.
*RIIlSfSOCARPUS(pua-aoxo(p7Toç, qui porte
un fruit couvert de rides), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères tétramères, de la fa¬
mille des Curculionides gonatocères, de la
division des Pachyrhynchides, établi par
Schœnherr (Généra et species Curculionidum
synonymia, t. V, p. 839) sur le C. squali-
dus M.-L., esp. de la Nouvelle-Hollande. (C.)
* RH YSSOLOBIUM ( pu crcfo? , ridé ; ).o-
duov, gousse), bot. ph. — Genre de la famille
des Asclépiadées , tribu des Cynanchées ,
établi par E. Meyer ( Comment . plant. Afric.
austr., 217). Arbrisseaux du Cap. Voy. as¬
clépiadées.
RHYSSOMATES , Schœnherr. ins. —
Synon. de Prypnus du même auteur. (C.)
*RH Y SSO IS1 OTES (ovfjo'ôq , ridé ; vwtoç ,
dos), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, de la famille des Lamel¬
licornes et de la tribu des Lucanides , créé
par Mac-Leay ( Horæ entomologicœ , t. I,
p. 98), adopté par Latreille et Dejean , et
ne comprenant qu’une espèce, le R. nebu-
lorns Kirby ; elle est propre à la Nouvelle -
Hollande. Les mandibules du mâle forment,
comme dans les Lamprima , des pinces com¬
primées verticalement, anguleuses et den¬
tées. (C.)
*RIIYTICEPIIALIJS (puTiç , ride ; xt?a-
, tête), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des Cur¬
culionides orthocères et de la division des
Brentides, créé par nous (Revue zool., 1839,
p. 174) et adopté par Schœnherr ( Gen . et
sp. Curculion. syn., t. V, p. 520). Ce genre
comprend deux espèces de Madagascar , les
Rh. brevicornis et aulaconotus Chvt. La
première a été publiée depuis par MM. La-
bram et Imhoff ( Singulorum gen. Curculio.
unam alteramve sp. et fasc. 2), sous les noms
générique et spécifique de Ischiromerus Ma -
dagascariensis. (C.)
R II Y T ID ANTHE , Benth. (in Enumérât,
plant. Hügel, 63). bot. ph. — Synonyme
de Leptorhynchus, Less.
*RI1YTÏD0PHL0EUS (pun^hics, qui a
l’écorce ridée), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, de la famille des
Curculionides gonatocères et de la division
des Cléonides , créé par Schœnherr (Gen. et
sp. Curculion. syn., t. VI, 2 , p. 290), et
qui a pour type unique le Curculio albipes
01., espèce qui est particulière à Madagas¬
car. (C.)
RII YTÏDOPIÎ YÏXUM. bot. pii. — Voy.
RYTIDOPH YLLUM .
*R II Y T IDOSO'MUS (purîç, ride; aSF«,
corps), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères tétramères , de la famille des Curcu¬
lionides gonatocères et de la division des
Apostasimérides cryptorhynehides , créé
par Stéphens (British entomology , t. IV,
KH Y
133
p. 45) sous le nom de Rhytido&oma , quia
été adopté par Schœnherr Gen. et sp. Cur-
culio. syn., t. IV, 'p. 594/, VIII, II, p. 777),
avec la terminaison masculine. Le type , le
Curculio globosus de Ilerbst, est répandu
dans toute l’Europe. (C.)
* RHYTIGLOSSA ( pvrtç, ride; yXcoaca,
langue), bot. th. — Genre de la famille des
Acanthacées , tribu des Ecrnataeanlhées ,
établi par Nees (in Lindley Introduct. edit.,
II, p. 444). Sous-arbrisseaux du Gap. Voy.
ACANTHACÉES.
*RHYTIPHORA (pvri;, ride; <p/p«, por¬
ter). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res subpentarnères , de la famille des Lon-
gicornes et de la tribu des Lamiaires, établi
par Serville (Ann. de la Soc. ent. de Fr.,
t. IV, p. 37) , et qui se compose de 7 à 8
espèces: 2 sont originaires de l’Australie et
les autres des îles Philippines. Les types,
R. rugicollis Daim. ( porphyrea Don. M. L.)
et granulosa Guér., appartiennent au pre¬
mier pays. (C.)
RIIYTIRHItVIJS (pvrtç , ride; pfv,nez).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères té-
tramères, de la famille des Curculionides
gonatocères et de la division des Byrsopsides,
créé par Schœnherr ( Dispositio methodica ,
p. 162. — Gen.etsp. Curculion. syn., t. II,
p. 415 ; VI , II, p. 421) , et qui se compose
de plus de 20 espèces. 17 sont originaires
d’Afrique et 5 d’Europe. Sur ce nombre ,
nous citerons seulement les suivantes : R.
dilaialus F. , excisus Thg. , quadritubercu-
lulus Schr., pilipes , dentatus et crispalus
Chevt. (C.)
RHYTIS ( pvf'ç , ride), helm. — Genre,
non adopté, de l’ordre des Cestoïdes. 11 a
été proposé par Zeder. M. Meyer a aussi
employé ce nom pour un des Pseudhel-
rnintbes. (P. G.)
RHYTIS. bot. ph. — Genre de la famille
des Euphorbiacées , établi par Loureiro
( Flor . Cochinch., 811). L’espèce type, Rhy-
lis fruticosa, est un arbrisseau qui croît dans
la Cochinchine.
RHYTISMA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Champignons, division des Théca-
sporés Endothèques , tribu des Rhegmosto-
més-Hystériés , établi par Fries ( Syslema ,
II, 565). Voy. MYCOLOGIE.
RIIYTISPERMIJM , Link ( Handb ., II).
BOT. PU. — Voy. G RÉMIL.
RIB
RHYTITRACHELIJS, Schœnherr. ins.—
Synonyme de Rhyticephalus, Chevrolat. (C.)
RI1YZODES ( pvaoj tîï)ç, ridé ). ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Serricornes , section des
Malacodermes et tribu des Lirnebois, créé
par Latreil le ( Règne animal de Cuvier,
t. IV, p. 487), adopté par Dalman, Dejean,
Westwood, Newman, Erichson , Guérin,
dans leurs œuvres respectives. 15 espèces
font partie du genre ; 8 appartiennent à l’A¬
mérique, 3 à l’Europe, 3 à l’Afrique et une
seule est propre à l’Asie. Nous citerons
seulement les suivantes : R. sulcatus F.
( exaratus Daim.), exaratus 111., West, (ara-
tus New.), trisulcatus , (Sp.) Gr., Strobus ,
liralus, sculptilis Gr., monilis 01., costatus ,
planus Chevt., etc., etc. Leurs mandibules
sont rétrécies et tricuspidées vers l’extré¬
mité ; le menton est corné, très grand , en
forme de bouclier, terminé supérieurement
par troisdents; les palpes sont fortcourts. La-
treille dit que ces Insectes paraissent se rap¬
procher des Cucujites et des Brenthides à
trompe courte dans les deux sexes. Leurs
habitudes sont aussi analogues. Erichson
les place dans le voisinage des Xylophages
de Latreille et les rapporte à sa tribu des
Rhysodides , précédant celle des Cucujipes.
(C.)
RHYZODIDES, Leach. ins. — Synonyme
de Cacicula , Mégerle, Stephens. (C.)
*RHYZOPERTA. ins.— Genre de l’ordre
des Coléoptères tétramères, de la famille
des Xylophages et de la tribu des Bostri-
chiens , établi par Stephens sur le Sinoden-
dron pusillum F., espèce qui se trouve à
la fois sur plusieurs points du globe (aux
Antilles, en Chine et en 11 1 y rie ) . Dejean
(Catalogue , 3e éd., p. 833) l’avait réuni au
genre Apale. (C.)
RHYZOPHAGIJS. ins .— Voy. rhizopha-
GUS. (C.)
R H Y Z O $ PE H M U HI . bot. ph. — Voy.
RHYSOSPERMUM.
RIANA , Aubl. Guian., I). bot. ph. —
Syn. d 'Alsodeia, Dup.-Th.
RÏBARD. bot. ph. — Nom vulgaire du
Nymphœa.
RSRAUDET. ins. — Nom vulgaire du Plu¬
vier à collier.
RIRES, bot. ph. — Nom scientifique du
genre Groseiller. Voy. ce mot.
134
RIB
RIBES, Burm. {Flor. Ind ., 62, t. 23).
bot. ph. — Syn. d'Embelia, Juss.
RIBESIA, DG. ( Prodr .). bot. ph. — Voy.
GROSEILEER.
RIBÉSIACÉES. Ribesiaceæ. bot. phan. —
Famille de plantes dicotylédonées , polypé-
tales, périgynes, qui avait antérieurement
reçu le nom deGrossulariées. Ses caractères
sont les suivants : Calice coloré adhérent à
l’ovaire, prolongé au dessus de lui en tube
et terminé par cinq , plus rarement par
quatre découpures. Autant de pétales al¬
ternes, insérés en haut du tube , plus ou
moins petits. Étamines en nombre égal
insérées de même et entre les pétales, in¬
cluses ou très rarement saillantes, à filets
libres, à anthères introrses , biloculaires.
Ovaire adhérent, uniloculaire avec deux
lignes placentaires pariétales, portant au
bout de courts funicules des ovules anatro-
pes horizontaux, ordinairement assez nom¬
breux sur plusieurs rangs, plus rarement
peu nombreux sur un seul; deux styles dis¬
tincts ou soudés en partie. Le fruit est une
baie couronnée par le calice marcescent , où
les graines disposées comme dans l’ovaire
présentent, en dehors d’un test crustacé, une
enveloppe extérieure et pulpeuse; ce sont
ces enveloppes qui, contiguës et comme con¬
fondues , semblent remplir la loge d’une
pulpe où nicheraient les graines et qui four¬
nissent la partie du fruit la plus employée.
Embryon à la base d’un gros périsperme
charnu ou corné, court, tournant sa radi¬
cule vers le point d’attache. Les espèces sont
des arbrisseaux souvent munis de piquants
qui, dans le plus grand nombre de cas, pa¬
raissent dus au développement du coussinet
et se montrent, par conséquent, au-dessous
et en dehors delà feuille, d’autres fois
inermes ; à feuilles alternes, souvent rap¬
prochées en faisceaux ou rosettes sur des
rameaux raccourcis, simples avec des dé¬
coupures le plus habituellement palmées
ainsi que les nervures, portées sur un pé¬
tiole dilaté à sa base, souvent parsemées
de petits points résineux ; à fleurs blanches,
jaunes ou rouges, en grappes quelquefois
fort maigres, qui terminent les rameaux
raccourcis et peuvent paraître plus tard la¬
térales par le développement de bourgeons
axillaires sur ces rameaux. Elles sont por¬
tées sur des pédicelles articulés, et munies
R1C
souvent vers l’articulation d’une double
bractéole.
Les Rihésiacées se rencontrent pour la
plupart dans les régions tempérées ou un
peu froides de l’hémisphère boréal , beau¬
coup plus rares vers ou entre les tropiques,
où on ne les observe , en Amérique et en
Asie, que sur les montagnes à des hauteurs
qui peuvent compenser la latitude. On n’en
a pas trouvé sur l’ancien continent , dans
l’hémisphère austral , au-delà du tropique.
11 n’est pas besoin de parler de l’usage des
fruits de diverses espèces de Groseillers, si
populaire et qui résulte de la présence de
matières sucrées avec les acides malique,
citrique et pectique , ce qui donne à plu¬
sieurs une saveur agréable et permet de les
manger soit frais, soit conservés en gelée ,
et aussi d’en faire une boisson vineuse. Mais
les propriétés dont on profite sont dues
d’autres fois à la matière résineuse des fruits
et des feuilles.
GENRES.
Ribes, L. ( Grossularia , Tour.; Botrycar-
pum , A. Rich. ; Calobotrya , Coreosma ,
Bolryocarpum , Cerophyliurn et Chrysobo-
trya. Spach.). — Robsonia, Rerl. (Ad. J )
RÏBES101DES, Linn. ( Flor . Zeylan .,
403). bot. ph. — Syn. d'Embelia , Juss.
RÏBET et RIBETTE. bot. ph. — Noms
de pays du Groseiller rouge.
RUBIS , Berland, (in Mem. Soc. Genev:,
III, t. 1, f. 1). bot. ph. — Syn. de Robsonia,
Spach.
RICAMA. ins. — Genre de l’ordre des
Hémiptères homoptères, tribu des Fulgoriens,
famille des Fulgorides, groupe des Fulgori-
tes, établi par Germar, et caractérisé princi¬
palement par un front très étroit , des ély très
à réticulation assez lâche. L’espèce type, Mi-
cania reticulata Fabr , se trouve au Brésil.
(L.)
RICCIE. Riccia (nom propre), bot. en.
-(Hépatiques.) Ce genre est si naturel que,
fondé par l'illustre Micheli , il y a plus d’un
siècle , il est parvenu jusqu’à nous sans
éprouver aucune vicissitude. 11 forme le type
d’une tribu et peut être ainsi défini : Fruits
immergés dans la fronde et n’en sortant
que par la rupture de celle-ci. Invol ucre et
périanthe nuis. Coiffe adhérente à la cap¬
sule et couronnée par un style aigu long¬
temps persistant. Capsule globuleuse, sessile
R IC
dans la coiffe et s’ouvrant irrégulièrement.
Elatères nulle». Anthéridies (?) nichées dans
la même fronde que la capsule ou chez un
individu différent, remarquables par des
ostioles subulés qui font saillie sur le dos
de la fronde. Fronde membraneuse plane
ou canaliculée, soit par l’enroulement, soit
par la simple ascendance des bords ; nue
en dessous ou munie de squames et pous¬
sant toujours de nombreuses radicelles, qui
naissent le long de sa partie moyenne et
servent à la fixer au sol. La plupart des es¬
pèces croissent sur la terre où , par la dis¬
position rayonnante de leurs frondes, elles
forment des étoiles d’un vert plus ou moins
intense, quelquefois glauque Quelques unes
vivent dans les lieux inondés et nagent à
la surface des eaux. On en connaît aujour¬
d’hui 47 espèces. (C. M.)
RICCIÉES. Riccieœ. bot. cr. — (Hépa¬
tiques. ) Tribu de la famille des Hépatiques
caractérisée surtout par l’absence des éla-
tères , et qui se compose aujourd’hui des
genres Duriœa, Borg et Montg. ; Sphœrocar —
pus, Micheli ; Corsinia, Raddi; Oxymüra ,
Bisch.; et Riccia , Micheli. Voy. ces mots.
(C. M.)
RICHÆIA , Dup.-Th. (Gen. Mada g asc.,
n. 84). bot. ph. — Synon. de Cassipourea,
Aubl.
RICHARD, ois. — Nom vulgaire du Geai.
RICHARD ins. — Nom vulgaire donné
par Geoffroy aux Insectes du genre Cucujus.
RICHARDIA ( nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Aroïdées, tribu des
Anaporées, établi par Kunth (in Mem. du
Mus., IY, 437, t. 20). Herbes du Cap. Voy.
aroïdées. — Le genre établi par Linné sous
cette même dénomination est synonyme du
genre Richardsonia , Kunth.
RICHARDSOiYIA (nom propre), bot. ph.
— Genrede la famille des Rubiacées, tribu des
Cofféacées-Spermacocées, établi par Kunth
( in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp . , III ,
t. 350). Herbes de l’Amérique tropicale.
Voy. RUBIACÉES.
RICIIEA, Labill. (Voy., I, 187, t. 16).
bot. ph. — Syn. de Craspedia, Forst.
RICHE-PRIEUR, ois. — Un des noms
vulgaires du Pinson.
RICHE SUA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Euphorbiacées, tribu
des Buxées, établi par Vahl ( Eclog ., I, 30,
RIC 135
t. 4). Arbres des Antilles. Voy. euphor-
BIACÉES.
RÏCIIV. Ricinus. bot. ph. — Genre de la
famille des Euphorbiacées, de la monœcie-
monadelphie dans le système de Linné,
formé d’espèces arborescentes ou herbacées
de haute taille, qui croissent en Asie et en
Afrique , et dont une est très répandue à
l’état spontané ou cultivé. Les feuilles de
ces végétaux sont alternes, palmées, peltées,
portées sur un pétiole glanduleux au som¬
met, et accompagnées de stipules. Leurs
fleurs sont monoïques, disposées en grappes
terminales, dans lesquelles les femelles sont
placées plus haut que les mâles. Les unes et
les autres sont accompagnées de bractées ,
et présentent un périanthe simple, profon¬
dément divisé en 3-5 lobes à préfloraison
valvaire. Les fleurs mâles ont des étamines
nombreuses à filets soudés de manière à
paraître raineux, et à loges des anthères
distinctes ; les femelles se distinguent par
un pistil dont l’ovaire globuleux , à trois
loges uni-ovulées , porte trois styles cohé¬
rents intérieurement en un seul corps , bi¬
fides au sommet, qui porte les papilles stig¬
mates colorées. Le fruit est généralement
hérissé, capsulaire, à trois coques. Ce genre
renferme une espèce intéressante , le Ricin
commun, Ricinus commuais Lin. Cette plante,
vulgairement connue sous le nom de Palma-
Chî-isti, est originaire de l’Inde et de l’Afri¬
que , où elle forme un arbre de taille assez
élevée; mais dans nos contrées, où elle est
fréquemment cultivée, elle devient annuelle
et#ne s’élève guère qu’à 2 ou 3 mètres. Déjà
cependant, dans le midi de l’Europe, sa
taille s’élève , et on la voit quelquefois re¬
devenir arborescente, ainsi qu’on le voit en
Provence et surtout en Andalousie. Aujour¬
d’hui elle existe, soit spontanée, soit culti¬
vée ou naturalisée, en Perse, dans l’Inde ,
dans toute la région méditerranéenne , et
en diverses parties de l’Amérique. Dans
l’état où nous le voyons dans nos jardins,
le Ricin commun se montre comme une
plante herbacée annuelle, à tige droite, ar¬
rondie , fistuleuse, glauque et rougeâtre ;
ses feuilles sont peltées , palmées, à sept ou
neuf lobes lancéolés, aigus, dentés, glabres,
portées sur de longs pétioles; elles sont ac¬
compagnées chacune d’une stipule solitaire
et opposée au pétiole , membraneuse , con-
cave et aiguë au sommet. Le Ricin est connu
depuis très longtemps; il en est fait men¬
tion dans la Bible , dans les écrits de plu¬
sieurs auteurs grecs , etc. Il a joué , depuis
cette époque reculée, un rôle très important
en médecine, et bien que, depuis peu d’an¬
nées, il paraisse perdre un peu de sa vogue,
il est encore néanmoins d’une grande im¬
portance. Cette importance réside toute en
lui, dans l’huile grasse qu’on extrait de ses
graines. Cette huile, lorsqu’elle a été ré¬
cemment et soigneusement préparée, est de
consistance sirupeuse, de couleur jaune pâle
et presque incolore; elle a une odeur fade ,
un peu nauséeuse, une saveur d’abord douce,
ensuite légèrement âcre ; en vieillissant elle
épaissit et se colore quelque peu. Refroidie
à — 40°, elle se prend en une masse jaune
transparente; chauffée à-j-45°, elle de¬
vient plus fluide. D’après MM. Bussy et Le-
canu , elle renferme : 1° une huile odorante
volatile entre 400° et 450°; 2° une sub¬
stance solide particulière qui en forme le ré¬
sidu. Traitée par la potasse, elle se saponifie
aisément , et, dans ce nouvel état, les deux
chimistes que nous venons de nommer en
ont retiré les acides ricinique, claïodique et
margaritique. Sa propriété essentiellement
caractéristique est de se dissoudre entière¬
ment dans l’alcool à froid ; il résulte de là
un moyen facile pour reconnaître sa sophis¬
tication par les huiles étrangères , et en
même temps pour la débarrasser de l’âcreté
plus ou moins prononcée qu’elle doit au
mélange d’un principe volatil ; on arrive
aussi à ce dernier résultat à l’aide d’une
chaleur modérée , et l’on obtient ainsi ce
qu’on nomme l 'huile douce de Ricin. La
graine de Ricin rancit beaucoup en vieillis¬
sant ; aussi est-il bon de l’employer fraîche,
autant que possible, pour la préparation de
l’huile. Celle-ci y existe en abondance , au
point que les procédés ordinaires en donnent
un tiers du poids des graines, et que , par
d’autres procédés trop dispendieux pour être
appliqués en grand , on peut en obtenir un
peu plus de moitié. Il existe plusieurs mé¬
thodes pour l’extraction de l’huile de Ricin ;
elles consistent : 4° dans une expression
opérée à froid ; 2° dans une ébullition dans
l’eau après une torréfaction très légère :
l’huile vient surnager le liquide employé;
pour peu que la torréfaction soit poussée
trop loin, l’huile qu’on obtient ainsi est rou¬
geâtre, d’une odeur nauséabonde et d’une
âcreté très forte; telle est celle qui vient des
Antilles, et qui, malgré ces défauts, est
fréquemment employée à cause de son bas
prix. Le procédé par pression à froid est le
plus communément employé en Europe de¬
puis 4776. Jusqu’à ces dernières années,
l’huile deRicin a été employée journellement
à titre de purgatif ; mais la difficulté qu’on
éprouve à rendre son administration com¬
mode et l’inégalité de son action la font
aujourd’hui négliger quelque peu par les
médecins. Cependant la quantité qui s’en
consomme encore en Europe est considé¬
rable, et détermine en divers pays la culture
de la plante qui la produit. Cette huile a
également des usages économiques, car elle
brûle bien, et elle est employée pour l’éclai¬
rage en divers pays. Aujourd’hui quelques
médecins recommandent d’employer en mé¬
decine les graines elles-mêmes de Ricin fraî¬
ches en place de l’huile, et ils assurent que
l’émulsion qu’on en obtient est d’un effet
plus sûr et en même temps plus agréable à
prendre. On trouve assez fréquemment le
Ricin cultivé dans les jardins comme plante
d’ornement. Nous l’avons vu aussi dans plu¬
sieurs jardins du midi de la France mêlé
même aux plantes potagères, par suite de la
croyance qu’il éloigne les Taupes. Dans tous
les cas où on le cultive, soit pour son huile,
soit pour l’ornement des jardins, on le mul¬
tiplie par semis, qu’on recommande de faire
sur couche sous le climat de Paris. (P. D.)
RICIN (huile de), chim. — Voy. huiles.
RICIN D’AMÉRIQUE, bot. ph. — Nom
vulgaire du Médicinier.
RICINELLE. bot. ph. — Nom vulgaire des
Acalypha. Voy. ce mot.
RICINOCARPUS ( ricinus , ricin ; xap-
7toç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des
Euphorbiacées, tribu des Crotonées, établi
par Desfontaines (in Mem. Mus., III, 459,
t. 22). Arbrisseaux delà Nouvelle-Hollande.
Voy. EUPHOHBIACÉES.
RICINOCARPUS , Boerh. (Lugd. Bat.,
I, 254 ). bot. ph. — Syn. de Croton, Linn.
RICÏNOIDES , Tournef. (Inst., 433 ).
bot. ph. — Syn. de Croton, Linn.
RICINS. Ricini. ins. — Voy. hexapodes.
RIO IN U LE. moll. — Genre de Gastéro¬
podes pectinibranches , établi par Lamarck
KIR
dans sa famille des Purpurifères, et compre¬
nant des coquilles ovales le plus souvent tu¬
berculeuses ou épineuses , avec l’ouverture
oblongue terminée en avant par un demi-
canal recourbé vers le dos , et obliquement
échancré; la columelle et la paroi interne
du bord droit présentent des dents inégales,
qui rétrécissent, en général, l’ouverture.
Ces coquilles , dont la longueur ne dépasse
guère 30 ou 40 millimètres , ne se trouvent
que dans les mers intertropicales ; elles
avaient été réunies aux Murex de Linné;
mais l’étude de l’animal vivant a montré
que les Ricinules doivent rentrer dans le
genre Pourpre. Voy. ce mot. (Duj.)
RICISVUS. bot. ph. — Voy. ricin.
RIGNOPHORA, Pers. ( Myc . europ., II,
t. 18, f. 5). bot. cr. — Synon. de rhlebia,
Fries.
RICOTIA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Crucifères, tribu des Alys-
sinées, établi par Linné (Gen., n. 810). Les
espèces de ce genre sont des herbes qui
croissent dans les régions méditerranéennes
de l’Asie. Nous citerons , comme type, le
Ricotia lunaria DC. ( Ricotia Ægyptiaca
Lin.).
RICTULARIA ( rictus , lèvre), iielm.
- — Synonyme d' Ophiostoma , employé par
Frœlich. (P. G.)
RIDAN, Adans. ( Fam . nal., II, 130).
bot. ph. — Syn. d ' Aclinovneris , Nutt.
RIDLEIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Byttnériacées , tribu des Hermanniées,
établi par Ventenat (Choix , t. 37). Herbes
ou arbrisseaux originaires des régions tropi¬
cales du globe. Voy. byttnériacées.
RIEDLEIA , DC. ( Prodr ., I, 490). bot.
ph. — Syn, de Ridleia, Vent.
RIEDELIA, Trin. (Msc.). bot. ph. —
Syn. d’ Ischœmum, Linn.
RIÉMANN1TE (nom d’homme), min. —
Nom donné à l’Allophane en l’honneur de
Riémann qui, le premier, a fait connaître
cette substance. (Del.)
RIENCOURTIA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Composées-Tubu-
1 i flores, tribu des Sénécionidées, établi par
Cassini(m Bullet. Soc. philom., 1 8 1 8, p. 76).
Herbes de la Guiane. Voy. composées.
RIESEA’BACHÏA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des OEnothérées, tribu
des Lopéziées , établi par Presl (in Reliq.
T. XI.
R1N 137
Hænk., II, 36, t. 54). Herbes du Mexique.
Voy. OENOTHÉRÉES.
RIEUR, ois. — Nom vulgaire duTacco.
RIEUSE, ois.— Espèce du genre Mouette.
RIGAUD. ois,— Nom vulgaire du Rouge-
Gorge.
RIGIDEEEA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Iridées, établi par Lindley (in Bot.
reg., 1840, t. 16). Herbes du Mexique. Voy.
IRIDÉES.
RIGOCARPUS, Neck. ( Elem ., n. 386).
bot. ph. — Syn. de Citrullus , Neck.
RIMA, Sonn. (Voy., 199). bot. ph. —Voy.
artocaRpe.
REMUER, bot. ph. — Nom vulgaire de
VArtocarpus incisa. L. Voy. artocarpe.
RÏMULINE. foram. — Genre de Fora-
minifères ou Rhizopodes , établi par M. Al.
d’Orbigny pour une petite coquille de la
mer Adriatique. Ce genre, qui fait partie de
la famille des Équilate'rides, la première de
l’ordre des Stichostégues , est caractérisé par
sa coquille libre, régulière, équilatérale,
avec une seule ouverture marginale en
forme de fente longitudinale. (Duj.)
RUVDERA. bot. ph. — Genre de la famille
des Aspérifoliées, tribu des Cynoglossées,
établi par Pallas ( It., I, app. 486 ). Herbes
de l’Asie centrale. Voy. aspérifoliées.
*RI]\E LE PIS. poiss. — Genre de l’ordre
des Malacoptérygiens abdominaux, famille
des Siluroïdes, établi par MM. Spix et Agas-
siz aux dépens des Loricaires, et dont les
caractères principaux sont: Corps gros et
trapu; plaques osseuses à peu près disposées
comme des écailles; la lèvre postérieure or¬
dinairement élargie en voile membraneux ;
trois rayons à la membrane branchiostége.
MM. G, Cuvier et Valenciennes (Histoire
des Poissons, t. XV, p. 479) rapportent à ce
genre cinq espèces qu’ils décrivent sous les
noms de Rinelepis strigosa Cuv. et Val.,
aspera Spix, genibarbis Cuv . et Val., histrix
Cuv. et Val. ( Loricaria histrix Vandel.),
acanthicus Cuv. et Val. (Acanlhicus histrix
Spix). Ces Poissons habitent les contrées les
plus chaudes de l’Amérique méridionale, et
leur taille varie de 35 à 60 centimètres.
(M.)
RECELEE, infus. — Voy. rhinelle.
*RU\GICUEE. IUngicula. moll. Genre
de la famille des Colimacées , établi par
M. Deshayes aux dépens des Auricules (voy,
18
ce mot ), avec les caractères suivants : Co¬
quille petite , ovale, globuleuse , à spire
courte, subéchancrée à la base. Ouverture
parallèle à l’axe longitudinal , étroite , cal¬
leuse; la columelle courte, arquée, ayant
deux ou trois plis presque égaux, et une
dent saillante vers l’angle postérieur de l’ou¬
verture. Bord droit, très épais, renversé en
dehors, simple et sans dents.
On connaît 8 à 9 espèces de ce genre ,
dont une de la Méditerranée , et les autres
fossiles. Nous citerons principalement les
Ringicula ringens (type du genre), auricu -
lata Bonelli, buccinea et marginala. (L.)
RÎ1MGOULE. bot. cr. — Nom vulgaire de
VAgaricus Eryngii.
RINOREA, Aubl. ( Guian ., I). bot. ph.— -
Syn. d 'Alsodeia, Dup. -Th.
RIOPA. re pt. — Genre de la famille des
Scinques, établi par Gray {Ann. nat. hist ., If,
1839). Voy. scinques.
*RIPARIACÉES. Ripariaceæ ( riparii
[wiusci], qui habitent les bords des rivières).
bot. cr. — (Mousses.) Cette petite tribu,
établie dans les Mousses acrocarpes par
MM. Bruch et Scliimper, ne comprend que
le seul genre Cinclidotus, P. B. (C. M.)
RIPARII. ins. — Synonyme de Saldides,
employé par M. Burmeister ( Handb . der
Enlom.). (Bl.)
RIPÏDIUM, Trin. {Agrost., 169). bot.
pii.— Syn. ( VErianlhus , Rich.
RIPIPHORUS. ins. — Voy. rhipipiiorus.
RIPOGO.MUAI. bot. ph. — Genre de la
famille des Smilacées , tribu des Conval-
lariées, établi par Forsler (Gen., 25, t. 25).
Sous-arbrisseaux originaires de la Nouvelle-
Hollande et de la Nouvelle-Zélande. Voy.
smilacées.
RIQUET. ins. — Nom vulgaire des Gril¬
lons.
RÏOUET A LA IIOUPE. poiss. — Nom
vulgaire d’une espèce de Lophie.
RISIA. mam. — Sous -genre d’Anlilopes
comprenant le Nylgau , l’Antilope à fourche
et l’Antilope palmée. Voy. antilope.
RISSA, Stephens, ois. — Syn. de Larus,
Linn. Genre établi sur le Lar. rissa (Lin.),
Tridactylus Lath. (Z. G.)
RISSA, Kirby. ins. — Synonyme de La-
thridius , Herbst. (C.)
R1SSOA (nom propre), bot. pii.— Genre
de la famille des Aurantiacées , établi par
Arnott (in N. A. N. C., XVIII, 324). A-
brisseaux deCeylau. Voy. aurantiacées.
RISSOA et RïSSOAIRE ( nom propre).
moll. — Genre de Gastéropodes pectinibran-
ches , établi par M. de Fréminville pour
quelques petites coquilles très communes
parmi les herbes marines de nos côtes , et
que l’on confondait en partie avec les Mêlâ¬
mes. La coquille est allongée, turriculée ,
quelquefois courte et subglobuleuse , avec
l’ouverture ovale , semi-lunaire, subcanali-
culée , ayant le bord droit épaissi , presque
toujours saillant en avant et arqué dans sa
longueur, et avec un opercule corné fermant
exactement l’ouverture. L’animal a le pied
bien séparé , subtriangulaire , tronqué en
avant, pointu en arrière. La tête, prolongée
en forme de trompe courte et tronquée,
porte, de chaque côté, un tentacule subulé,
à la base externe duquel l’œil est placé sur
un petit renflement. L’espèce type est la
Rissoa cancellata., très commune sur nos
côtes, longue de 5 à 6 millimètres, et d’un
tiers moins large, grisâtre ou brunâtre,
ayant la surface découpée assez profondé¬
ment en un réseau à mailles quadrangulai-
res , par des stries longitudinales et trans -
verses. C’est Desmarest qui décrivit le
premier cette espèce ainsi que 4 autres , en
même temps qu’il caractérisa plus nettement
le genre Rissoa. Depuis lors, M. Delle Chiaje,
M. Philippi et M. Mfchaud en ont décrit
un plus grand nombre d’espèces, dont on
connaît aujourd’hui 36 vivantes, la plupart
très petites, et 8 ou 10 fossiles, dans les ter¬
rains tertiaires les plus récents , et dont
plusieurs ont leurs analogues vivants. (Duj.)
RISSOCIIETON, Gray, Hope. ins. — Sy¬
nonyme de Blapsida, Perty, Dejean. (C.)
JUSTE LL A. rept. — Genre de la famille
des Scinques {voy. ce mot) établi par Gray
{Ann. nat. hist., II, 1839).
RITBOCK. mam. — Une espèce du genre
Antilope {voy. ce mot) porte ce nom. (E.D.)
*RITCIIIEA ( nom propre), bot. ph.—
Genre de la famille des Capparidées , tribu
des Capparées, établi par R. Brown {in
Clappert. Narrai. , 223 ). Arbrisseaux de
l’Afrique tropicale. Voy. capparidées.
RITRO, Endl. {Gen. plant., p. 167,
n. 2847). bot. ph. — Voy. echinops.
*RIYEA. bot. ph. — Genre de la famille
des Convolvulacées, sous-ordre des Convoi-
Kl Y
139
vulées, établi par Choisy (in Mem. Sue. h .
n. Genev., VI, 407, t. 3). Sous-arbrisseaux
de l’Asie tropicale. Voy. convolvulacées.
*RIVELEIA. ins. — Genre de l’ordre des
Myodaires , famille des Phytomydes , tribu
des Myodines, établi par M. Robineau Des-
voidy (Essai sur les Myodaires., p. 729), qui
y rapporte trois espèces : Riv. herbarum ,
viridulans , Boscii. Ces Insectes se rencon¬
trent dans l’Amérique boréale, parmi les
berbes des lieux frais et humides. (L.)
*EÎYERAl\S. Riparii. arach. — Walc-
kenaër,dans le tome 1er de son Histoire na¬
turelle des Insectes aptères , donne ce nom à
une race du genre des Dolomèdes et dont
les espèces qui la composent ont les yeux de
la ligne du milieu un peu gros, la lèvre
carrée, le céphalothorax ovale, allongé, et
l'abdomen allongé et de forme ovalaire. Les
Dolomedes fimbriatus , vittatus et lineatus
représentent cette race. (H. L.)
* RIVERAINS. ois. — Dénomination
dont on se sert en ornithologie pour dési¬
gner des Oiseaux qui vivent habituellement
sur les bords des rivières , des étangs ou de
la mer. Elle comprend donc, d’une manière
générale , les Échassiers , qui , pour la plu¬
part, ne peuvent habiter loin des eaux.
M. Temminck l’a employée pour caracté¬
riser une section de son genre Bec- Fin (Syl-
via), section, par conséquent, qui, d’après
le nom qui la distingue, ne renferme que
les espèces qui vivent dans le voisinage des
rivières, des fleuves, etc. M. de Lafresnaye
s’est également servi de cette dénomination,
qu’il a appliquée, dans le même sens que
M. Temminck, à un groupe de sa famille
des Merles. (Z. G.)
RIVERIA. bot. pii. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu
des Cæsalpiniées , établi par H. -B. Kurith
(in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp., VII,
267, t. 639 bis). Arbres du Pérou. Voy.
LÉGUMINEUSES.
RIVIiVA. bot. ph. — Genre de la famille
des Phytolaccacées, tribu des Rivinées, éta¬
bli par Linné (Gen., n. 164 ). Herbes ou
sous-arbrisseaux de l’Amérique tropicale.
Voy. PHYTOLACCACÉES.
RIVINÉES. Rivineœ. bot. ph. — Tribu
de la famille des Phytolaccacées. Voy. ce
mot.
RÏVEEARIA (rivulus , ruisseau), bot.
KJZ
cr. — (Phycées.) Malgré la prescription
prononcée par Bory contre le nom de ce
genre fondé par Roth (Catal. I, p. 212), le
genre et le nom n’en ont pas moins géné¬
ralement été adoptés. Les Rivulaires crois¬
sent sur les pierres ou les plantes des ruis¬
seaux et des bords de la mer, où leurs fila ¬
ments forment par leur réunion de petits
coussins hémisphériques ou globuleux. Ces
filaments , qui offrent le caractère essentiel
dans leur structure particulière, sont com¬
posés d’un tube simple ou rameux par ap¬
position, cylindrique, atténué au sommet et
quelquefois en même temps à la base où on
le voit naître d’un globule byalin. Leur ca¬
vité renferme des disques (endochromata)
d’un vert glauque, superposés les uns aux
autres comme les disques de la pile de
Volta; ce qui fait paraître le filament cloi¬
sonné. Ces disques sortent soit par rupture,
soit par l’extrémité béante du tube , et de¬
viennent des moyens de propagation de la
plante. Les filaments ne sont point isolés,
mais ils partent d’un point central commun,
s’irradient en tous sens et composent de la
sorte les coussinets que nous avons dit. On
en connaît une douzaine d’espèces dont une
seule, le R. pisum, est propre aux eaux dou¬
ces, les autres appartiennent aux mers tem¬
pérées , et nous ne savons pas qu’on en ait
trouvé au-delà des îles Canaries , d’où nous
en avons reçu et publié dans le temps
deux espèces. Ces plantes sont très gélati¬
neuses et rendent glissants les rochers et les
pierres qu’elles tapissent. (C. M.)
RIVELARIÉES. Rivularieæ. bot. eu. —
(Phycées.) Petite tribu de la famille des
Zoospermées , dont le type est le genre Ri-
vulaire (voy. ce mot), et qui se compose de
plusieurs autres genres dont on trouvera les
noms dans notre classification des Algues à
l’article phycées, auquel nous renvoyons le
lecteur. (C. M.)
RIZ. Oryza (de opvÇa, que quelques
étymologistes font venir du mot arabe eruz).
bot. pii. — Genre de la famille des Grami¬
nées, tribu des Oryzées, à laquelle il donne
son nom , de l’Hexandrie digynie dans le
système de Linné. 11 ne comprend que 4 es ¬
pèces, toutes propres aux parties chaudes du
globe, mais dont une a été propagée par la
culture sur une grande portion de la sur¬
face du globe. Ces plantes ont des feuilles
140
RIZ
RIZ
planes ; leur inflorescence consiste en une
panicule rameuse, dans laquelle des épillets
pédiculés, et articulés sur leur pédicule, sont
disposés en grappes lâches sur chaque rameau.
Ces épillets sont uniflores ; ils présentent :
deux très petites glumes membraneuses ,
nautiques, un peu concaves ; deux glumelles
beaucoup plus grandes que les glumes, com¬
primées latéralement et carénées, fermées,
dont l’inférieure beaucoup plus large porte
le plus souvent une arête terminale, droite;
six étamines ; un ovaire glabre surmonté de
deux styles terminés par deux stigmates plu¬
meux , à poils rameux ; deux glumellules
glabres , presque charnues. Le fruit est un
caryopse oblong, cornprimé-tétragone, gla¬
bre et lisse, étroitement enveloppé par les
glumelles persistantes qui lui forment une
enveloppe complète.
A ce genre appartient l’un des végétaux
les plus utiles à l’homme, le Riz cultivé,
Oryza saliva Lin. Cette espèce importante,
dont le grain nourrit plus de la moitié des
habitants du globe, et qui, comme plante
alimentaire, l’emporte en utilité même sur
le Froment, est regardée comme originaire
de l’Inde, bien que la certitude ne soit pas
complète à cet égard. Peu à peu sa culture
s’est propagée non seulement dans toutes les
contrées tropicales, mais encore dans un
grand nombre de pays tempérés, jusqu’en
Espagne , en Italie , et même tout récem¬
ment en France. Son chaume, cylindrique
et glabre , s’élève à un mètre ou un peu
plus; ses feuilles sont linéaires - lancéolées ,
allongées, rudes au toucher et glabres ; leur
ligule est membraneuse , divisée profondé¬
ment en deux lobes lancéolés, aigus ; sa pa¬
nicule est resserrée , à rameaux faibles et
rudes au toucher ; les glumelles de ses fleurs
sont pubescentes ou glabres, aristées ou mu-
tiques, selon les variétés, l’inférieure mar¬
quée de deux sillons longitudinaux sur cha¬
que côté. Les variétés cultivées de Riz sont
très nombreuses , mais mal connues encore
pour la plupart. La science attend encore à
cet égard un travail sérieux ; heureusement
nous croyons pouvoir assurer que cette la¬
cune sera bientôt remplie , et qu’un grand
et bel ouvrage, dû à la plume de l’un de
nos botanistes les plus éminents , et d’un
gavant déjà connu avantageusement par un
grand travail sur le Maïs, ne tardera pas à
être mis au jour. En attendant, nous som¬
mes obligés de nous en tenir, sous ce rap¬
port, au travail déjà bien ancien de Desvaux
(Journ. de botan., vol. 111, p. 76), dans le¬
quel les Riz cultivés sont rangés en 6 va¬
riétés botaniques , qui pourraient être con¬
sidérées comme des races , sous lesquelles
viendraient se ranger les variétés distin¬
guées dans la culture, et dont le nombre est
tel que Leschenault de Latour en a men¬
tionné 30 comme cultivées dans les environs
de Pondichéry seulement, que Heyne en a
cité 21 comme cultivées à Mysore seule¬
ment. Ces grandes variétés ont été nommées
et caractérisées par Desvaux de la manière
suivante : A. variétés barbues ou pourvues
d’ailes, a. Oryza sativa pubescens Desv. ;
glumelles pubescentes, portant une arête de
longueur médiocre; cultivée en Italie. —
jS. O. s. rubribarbis Desv. ; glumelles sub¬
lancéolées, pubescentes, à arête rouge ; cul-
tivéedans l’Amérique septentrionale. — y. O.
s. marginata Desv.; glumelles presque gla¬
bres, légèrement pileuses sur le dos, allon¬
gées ; arêtes de longueur médiocre; culti¬
vée dans l’Inde. — tî. O. s. elongata Desv.;
glumelles glabres , linéaires; cultivée dans
le Brésil. — B. Variétés mutiques ou dé¬
pourvues d’arêtes, s. O. s. denudata Desv. ;
glumelles mutiques presque velues, obion-
gues, mucronées ; cultivée en Italie. — O.
s. sorghoidea Desv. ; nautique ; glumelles
très courtes, presque lenticulaires, un peu
pileuses; cultivée dans l’Inde.
Le Riz se plaît dans les terrains humides
ou marécageux: aussi la culture s’en fait-
elle toujours dans des champs qu’on main¬
tient recouverts d’une couche d’eau assez
épaisse pour que la plante y soit plongée en
partie , sans jamais être submergée. De là
résulte généralement pour les pays de riziè¬
res une insalubrité telle qu’elle agit forte¬
ment sur les populations , et que plusieurs
gouvernements ont cru devoir l'éloigner des
villes. D’un autre côté, et par une compen¬
sation à ce mal , la culture du Riz permet
d’utiliser des terres marécageuses, qui, sans
cela , resteraient entièrement perdues pour
l’agriculture. Cependant on a beaucoup
parlé en Europe , depuis quelques années ,
de variétés de cette plante, auxquelles on a
donné les noms de Riz sec , Riz de montagne,
et qui, semées à l’époque des pluies, réus-
RIZ
RIZ
141
sissent dans les terres ordinaires avec une
culture analogue à celle des autres céréales,
ou tout au plus avec de simples arrose¬
ments. 11 paraît, en elîet, que quelques ré¬
sultats avantageux ont été obtenus en Italie
avec ce Riz sec ; mais que souvent on a cul¬
tivé sous ce nom en Europe une toute autre
plante, le Froment locular , vulgairement
nommé petite Épeaulre ( Triticurn monococ-
cum Lin.).
Les méthodes de culture du Riz varient
d’un pays à l’autre, sinon quant à leur
marche générale, du moins quant à leurs
détails. En Chine, où la culture de cette
Graminée se fait sur une très grande échelle,
le grain destiné aux semis est mis à trem¬
per dans l’eau pendant quelques jours;
cette opération préliminaire a pour résultat
d’en hâter la germination. La terre qui doit
être ensemencée est surabondamment arro¬
sée au point d’être réduite presque en con¬
sistance de vase: après quoi elle est retour¬
née au moyen d’une charrue légère traînée
par un Buffle. On passe ensuite une sorte
de claie grossière, dans le but de briser les
mottes et d’unir la surface du sol. On en¬
lève soigneusement les pierres, et l’on ar¬
rache les mauvaises herbes , autant qu’il
est possible. On ramène alors l’eau dans le
champ; après quoi on passe une herse à
plusieurs rangées de dents de fer pour com¬
pléter la préparation de la terre. Le semis
se fait uniquement avec les grains qui ont
commencé de germer dans l’eau , et seule¬
ment dans une portion du champ. Vingt-
quatre heures suffisent pour que les jeunes
plantes commencent à montrer le sommet
de leur première feuille à la surface du sol ;
bientôt après on les arrose d’eau de chaux ,
afin de détruire et d’éloigner les Insectes.
Les Chinois attachent une grande impor¬
tance à cette opération. Le semis ayant été
fait fort dru, il est bientôt nécessaire d’é¬
claircir la plantation; pour cela, on ar¬
rache les pieds surabondants avec beaucoup
de soin , et on les plante , sans retard , en
quinconce, dans la portion du champ jus¬
qu’à ce moment inoccupée. Aussitôt que
cette opération est terminée, on ramène
l’eau sur la terre, en ayant le soin d’en éle¬
ver graduellement le niveau à mesure que
les plantes grandissent, sans que cependant
elles soient jamais submergées. Pour obte¬
nir ce résultat , on a disposé préalablement
des levées de terre, qui font de chaque
champ ou de chaque portion de champ un
véritable bassin : on conçoit aisément que
cette culture ne peut avoir lieu que le long
ou dans le voisinage des cours d’eau et des
canaux. Lorsque le niveau des champs est
inférieur à celui des canaux et cours d’eau ,
il suffit d’ouvrir une vanne pour inonder
la terre; dans le cas contraire, les Chinois
emploient des machines hydrauliques gros¬
sières , ou de simples seaux qui rendent
cette partie de la culture du Riz extrê¬
mement fatigante. Pendant tout le temps
que le Riz reste sur pied, on arrache avec
soin les mauvaises herbes; cette opération
est très pénible pour les cultivateurs , qui,
pour la faire, restent constamment enfon¬
cés jusqu’au-dessus du genou dans l’eau et
la vase. La récolte du Riz se fait à la fau¬
cille; on en fait des gerbes, qu'on trans¬
porte sous des hangars, où on les bat au
fléau. Une opération assez longue est celle
qui consiste à débarrasser le grain des glu-
melles ou balles dans lesquelles il est étroi¬
tement enveloppé. Elle a lieu dans des
moulins où un axe horizontal de bois , mis
en mouvement rotatoire par une roue hy¬
draulique et pourvu d’un certain nombre de
rangées circulaires de cannes, soulève, au
moyen d'un levier fixé en fléau, un pilon
creux qui retombe ensuite dans une auge’de
pierre ou de fer; chaque arbre horizontal
met ordinairement en jeu de quinze a vingt
pilons. La partie la plus importante et aussi
la plus difficile dans la culture du Riz est
celle des abondantes irrigations nécessaires
au développement de la plante. Aussi a-t-on
dû exécuter pour cela, en Chine, dans l’In¬
de, etc., de nombreux canaux et des levées
considérables. Cette difficulté n’existe pas
ou du moins elle est considérablement ré¬
duite dans la culture des Riz secs ou Riz de
montagne. Mais, par compensation, le pro¬
duit de ces variétés est moins avantageux
sous plusieurs rapports.
On sait que la culture du Riz dans l’Amé¬
rique septentrionale, quoique ne remontant
qu’à la fin du xvite siècle ou au commence¬
ment du xvme, a pris une extension consi¬
dérable, particulièrement dans la Caroline,
et que le grain qui en provient est regardé
en Europe comme de qualité supérieure.
142
Kl Z
La méthode de culture de cette céréale dans
ces contrées dilîère notablement de celle que
nous avons rapportée comme habituelle dans
la Chine et, avec quelques modifications peu
importantes, dans l’Inde, à Java, etc. Dans
la Caroline, vers la mi-mars, on divise la
terre en rigoles espacées d’environ 5 déci¬
mètres, au fond desquelles des femmes sè¬
ment le grain à la main et non à la volée.
On couvre ensuite de quelques centimètres
d’eau qu’on fait écouler après cinq jours,
de manière à laisser la terre découverte jus¬
qu’à ce que les jeunes plantes aient environ
1 décimètre de haut, ce qui a lieu environ
un mois après les semailles. Alors on inonde
encore les champs, et l’on y laisse l’eau
pendant quinze jours dans le but de faire
périr les mauvaises herbes en même temps
qu’on favorise la végétation du Riz. La terre
reste ensuite découverte pendant deux mois
et, pendant ce temps, on donne des binages
multipliés. Enfin on ramène encore l’eau
qu’on laisse sur le champ jusqu’au moment
de la récolte, c’est-à-dire de la fin d’août
jusqu’en octobre. Ce mode de culture, lais¬
sant la terre alternativement inondée et à
découvert, amène une insalubrité telle que
les nègres qui y sont exclusivement employés
sont plus que décimés annuellement parles
maladies.
En Espagne et dans le nord de l’Italie, où
la culture du Riz a pris de grands dévelop¬
pements, on est dans l’usage de laisser con¬
stamment l’eau dans les champs jusqu’au
moment de la récolte. Même dans le royaume
de Valence, la moisson se fait dans l’eau,
et les moissonneurs y sont constamment en¬
foncés jusqu’aux genoux.
Tout récemment la culture du Riz vient
d’être introduite avec beaucoup de succès
dans la Camargue ou Delta du Rhône et dans
les terres salées et marécageuses qui s’éten¬
dent sur une surface considérable le long de
la Méditerranée. Des essais ont été faits à
cet égard, en premier lieu, par M. Godefroy
et par un petit nombre d’autres propriétai¬
res. Leur succès a déterminé à donner plus
d’extension à cette importation et, depuis
deux ans, quelques centaines d’hectares ont
été consacrées à cette nouvelle culture et ont
donné des produits très abondants. Un dou¬
ble avantage paraît devoir résulter de ces
tentatives, celui de retirer des récoltes abon-
KIZ
dantes de terres jusqu’ici entièrement ou
presque entièrement improductives, et, eu
second lieu, celui de les convertir, après
quelques années, en terres salées ou terres
arables propres à recevoir nos céréales or¬
dinaires.
Le temps qui s’écoule entre les semis et
la récolte du Riz, est d’environ quatre mois
et demi ou cinq mois, en moyenne; quelques
variétés exigent jusqu’à huit mois pour leur
développement complet, tandis qu’il suffit à
d’autres de trois mois et quelquefois moins,
assure-t-on. Mais, par compensation, ces
dernières variétés ne donnent que des qua¬
lités de grain inférieures.
11 semble inutile d’insister sur l’impor¬
tance majeure du Riz comme plante alimen¬
taire. Dans l’immense étendue de pays où il
est cultivé, il forme la base principale de
l’alimentation ; quelquefois même on peut
dire qu’il nourrit à lui seul les classes infé¬
rieures de la société. Ainsi le peuple , en
Chine et dans 1 Inde, ne connaît à peu près
pas d’autre aliment que du Riz cuit à l’eau
et mêlé de quelques condiments et aromates.
En Europe, le Riz joue un rôle important,
mais beaucoup moins exclusif dans l’ali¬
mentation. Même dans les parties un peu
septentrionales de cette partie du monde, il
ne sert plus qu’à faire des potages, des gâ¬
teaux, etc. Dans ces dernières contrées, la
culture du froment fournit une matière ali¬
mentaire beaucoup plus avantageuse et sur¬
tout plus nutritive. En effet, l’analyse chi¬
mique a montré que si le grain de Riz est le
plus riche en fécuie parmi tous ceux fournis
par les céréales, il est en revanche à peu près,
sinon même entièrement dépourvu de gluten
ou de matière azotée. Yogel y a trouvé, en
effet, sur 100 parties : Fécule, 96 ; sucre, 1 ;
albumine, 0,20; huile grasse, 1,50; perte,
1,30. De là pas de panification possible avec
la farine de Riz. A part cet usage d’impor¬
tance capitale, le Riz sert encore , en Chine
et dans l’Inde, à la préparation de certaines
boissons alcooliques et de diverses prépara¬
tions alimentaires. Sa pâte, qu’on obtient en
en faisant une décoction très chargée, prend
assez de consistance en séchant pour que les
habitants de ces contrées en confectionnent
des objets d’art et d’utilité. La paille de cette
Graminée sert à faire une grande parue de
ces tissus recherchés comme objets de toilette
ROB
ROB
143
qu’on connaît vulgairement sous le nom de
paille d'Italie. Enfin , en médecine, le Riz
est utilisé comme un aliment de facile di¬
gestion pour les malades et les convalescents ;
de plus, sa décoction, vulgairement nommée
eau de riz , est administrée journellement,
soit seule, soit mêlée de gomme, édulcorée
avec des sirops, comme calmante et adoucis¬
sante, en tisane, en lavements, etc. Enfin
le Riz crevé sert fréquemment en cataplas ¬
mes préférables, dans plusieurs cas, à ceux
de graine de Lin, parce qu’ils sèchent et
aigrissent plus lentement. (P. D.)
ROBERGIA, Schreb. ( Gen., n. 787). bot.
ph. — Syn. de Connarus, Linn.
ROBERTIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées-Labiali-
flores, tribu des Chicoracées , établi par De
Candolle ( Fl. />’., 453 ). Herbes de la Mé¬
diterranée. VOIJ. COMPOSÉES.
ROBERTIA, Mérat (F/or. Paris ., 211).
bot. ph. — Syn. d 'Eranthis, Salisb.
ROBERTSIA, Scop. ( Introduct ., n. 582).
bot. ph. — Syn. de Sideroxylon, Linn.
ROBI1MET. bot. — Nom vulgaire du
Lychnis dioica. Voy. lychnide.
ROBINIER. Robinia (dédié à Robin , au¬
teur du Jardin d’Henri IV). bot. ph — Genre
de la famille des Légumineuses-Papiliona-
cées , de la Diadelphie décandrie dans le
système de Linné. Il est formé d’espèces
arborescentes, dont quelques unes forment
de grands et beaux arbres , et qui croissent
en majeure partie dans le nouveau monde.
Ces végétaux ont des feuilles pennées avec
impaire , accompagnées de stipules quel¬
quefois épineuses; des fleurs en grappes,
généralement assez grandes, et qui présen¬
tent les caractères suivants : Calice à cinq
dents lancéolées , dont les deux supérieures
plus courtes et rapprochées l’une de l’autre;
corolle papilionacée, à étendard un peu plus
long que les ailes, à carène obtuse ; étamines
diadelphes , tombantes ; ovaire à 16-20
ovules, surmonté d’un style barbu antérieu¬
rement. A ces fleurs succède un légume com¬
primé, presque sessile , à valves presque
planes et minces, relevé d’une bordure le
long de sa suture interne, polysperme. Ainsi
caractérisé ce genre ne correspond plus qu’à
une partie du groupe établi sous le même
nom par Linné, les Caragnae n ayant été
séparés en un genre distinct.
L’espèce la plus intéressante d’entre les
Robiniers est le Robinier faux-acacia , Ro¬
binia pseudoacacia Lin., si connu sous scs
noms vulgaires d 'Acacia blanc, Acacia com¬
mun ou simplement Acacia. Ce bel arbre
est originaire de la Virginie; mais il est
aujourd’hui si communément cultivé en
Europe qu’il a fini par s’y naturaliser sur
plusieurs points. Dans tout son développe¬
ment il s’élève jusqu’à vingt-cinq et trente
mètres. Son tronc est droit ; ses jeunes
branches et ses rameaux sont longs et grêles,
et les fortes épines dont ils sont armés le
rendent propre à de bonnes haies pour clô¬
tures ; ces épines naissent de chaque côté
de la base des feuilles et sont dès lors de
nature stipulaire ; ses feuilles, ailées avec
impaire, ont 12-21 folioles pétiolulées ,
ovales-oblongues, entières, un peu échan¬
gées et munies d’une petite pointe au som¬
met. Ses fleurs sont blanches , très agréa¬
blement odorantes, et forment des grappes
pendantes si nombreuses que l’arbre en de¬
vient presque entièrement blanc au moment
de sa floraison. Le Robinier faux-acacia
croît avec une rapidité qui permet d’en ob¬
tenir, dans un temps donné , plus de bois
qu’avec nos arbres indigènes à bois dur. On
le multiplie d’ordinaire par semis, et, dans
ce cas, le jeune plant qu’on obtient peut
s’élever jusqu’à un ou deux mètres dans
l'année. On le multiplie également, mais
moins avantageusement, par les rejets qu’il
produit, comme on le sait, en abondance
et souvent de manière à nuire aux cultures
voisines.
Cet arbre réussit assez bien dans toutes
sortes de terres; cependant il paraît préfé¬
rer les bons sols frais et légers; et c’est au¬
jourd’hui l’une des espèces les plus répan¬
dues dans les allées, les parcs et les di¬
verses plantations d’agrément. Néanmoins
certaines préventions qui existent parmi les
ouvriers contre son bois font qu’il n’a pas
encore acquis toute l’importance qu’il sem¬
ble appelé à posséder nlus tard , et qu’on se
borne le plus souvent à le planter dans un
but d’agrément. Cependant , comme l’a
montré le baron d’Haussez dans une notice
sur cette espèce, le bois du Faux -Acacia
réunit des qualités nombreuses: il est dur,
compacte, résistant, bien qu’on le regarde
d’ordinaire comme cassant; cette erreur
144
RGB
ROC
tient à ce que ses branches sont souvent
brisées par le vent aux bifurcations, et
qu’on n’a pas remarqué que ces fractures se
produisent toujours par la dissociation des
fibres et non par leur rupture. Au lieu d’ê¬
tre cassantes , ces branches se prêtent sans
difficulté à des torsions en tout sens; aussi
fournissent-elles d’excellents cercles de fu¬
tailles qui durent longtemps. Or, les pous¬
ses de trois ou quatre ans, provenant de
recépage, conviennent parfaitement pour
cet usage, et fournissent des cercles de 4 mè¬
tre à lm,30 de diamètre. Le bois du Robi¬
nier faux-acacia est très recommandable par
la facilité avec laquelle il résiste à l’épreuve
d’une immersion alternative dans l’eau et
dans l’air, ainsi qu’à celle d’une exposition
constante à l’action des agents atmosphéri¬
ques. Sous ces rapports, M. d’Haussez le dit
préférable au chêne lui-même. Pour le
charronnage , ce bois a l’avantage sur tous
ceux de nos contrées pour la construction
des pièces qui doivent offrir une grande ré¬
sistance, particulièrement pour celle des es¬
sieux. Dans les arsenaux de la marine fran¬
çaise il est préféré à tout autre pour la
confection des grosses et longues chevilles
appelées gournables, et ce seul objet en fait
importer annuellement de l’Amérique Ru
Nord des quantités considérables. Enfin il
constitue un bois de chauffage de bonne
qualité. Ces divers motifs sembleraient de¬
voir déterminer à donner aux plantations
de Robinier faux-acacia plus d’importance
qu’elles n’en ont eu jusqu’à ce jour.
Quelques autres espèces de Robiniers sont
fréquemment cultivées comme espèces d’a¬
grément. Tels sont : le Robinier en boule ,
Robinia umbraculifera DC., vulgairement
nommé Acacia parasol, et par les jardiniers
Robinier sans épines , qui reste toujours pe¬
tit, et dont la tête, formée d’un grand nom¬
bre de branches et de rameaux très serrés
et courts , chargés de feuilles petites et très
nombreuses , ressemble à une boule com¬
pacte de verdure; il ne fleurit jamais dans
nos plantations. 11 n’est peut-être pas très
certain qu’il constitue une espèce particu¬
lière. Le Robinier visqueux , Robinia viscosa
Lin., arbre d’un bel effet, mais peu élevé,
dont les rameaux sont glutineux ; dont les
folioles, ovales en cœur, sont glauques à leur
face inférieure, et dont les fleurs roses for¬
ment des grappes courtes très élégantes. Le
Robinier hérissé, Robinia liispida Lin., vul¬
gairement nommé Acacia rose , très belle
espèce haute seulement de 2 ou 3 mètres ,
à branches et rameaux hérissés , dont les
grandes fleurs , d’un beau rose, forment de
magnifiques grappes pendantes; malheu¬
reusement ses branches se brisent aux bifur¬
cations avec une telle facilité , qu’il est
presque toujours mutilé par les vents.
(P. D.)
ROBINSONIA , Schreb. ( Gen., n. 832).
bot. ph. — Syn. de Touroulia, Aubl.
*ROBIQUETIA , Gaudich. ( ad Freyc .,
426 , t. 34 ). bot. ph. — Syn. de Saccola-
bium , Lindl.
ROBLOT. poiss. — - Nom vulgaire des
petits Maquereaux.
ROBSONÏA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Ribésiacées , établi par M. Spach
( Suites à Buffon , éd. Roret, YI , 4 80). Ar¬
brisseaux de la Californie. Voy. ribésiacées.
robulim:. foram. - — Genre de Fora-
minifères établi par M. Al. d’Orbignv dans
sa famille des Nautiloïdes , la première de
son ordre des Hélicostègues. Il est caracté¬
risé par sa coquille équilatérale à spire en¬
roulée dans un même plan , avec une seule
ouverture triangulaire située à l’angle ca¬
rénai. (Duj.)
ROCCELEE. Roccella (de l’italien rocca,
rocher), bot. cr. — (Lichens.) Le Lichen sur
lequel Acharius a fondé ce genre est une
plante connue dès la plus haute antiquité,
et usitée de tout temps comme matière tinc¬
toriale : c’est le L. Roccella de Linné, vulgai¬
rement appelé Orseille des Canaries. Bory a
avancé dans son Essai sur les iles Fortunées,
et répété dans le Dictionnaire classique d’his¬
toire naturelle , que c’est là la véritable
Pourpre des anciens, et que les Phéniciens,
qui en faisaient un grand commerce, al¬
laient la chercher aux îles Canaries et de
Madère. Quoi qu’il en soit de cette opinion,
toujours est-il constant que le Lichen en
question est extrêmement abondant dans
ces îles ainsi qu’au cap Vert , et qu’on l’y
exploite en grand pour l’Europe. La chimie
en a retiré l 'Orsine, principe immédiat co¬
lorant, employé avec tant d’avantage dans
la teinture des étoffes. Les autres espèces
du même genre sont dites moins riches en
matière colorante, d’où vient qu’elles sont
ROC
ROC
145
aussi moins recherchées. Le R. Montagnei !
Belang., qui croît sur les troncs des Man¬
guiers ( Man gi fera indica L.), est une espèce
si commune dans l’Inde , et surtout à Pon¬
dichéry, qu’on en pourrait charger des na¬
vires. Il devenait donc important de con¬
naître dans quelle proportion y était conte¬
nue l’Orsine. Dans le but de nous éclairer
sur ce point , nous remîmes une certaine
quantité de ce Lichen à un’ chimiste célèbre
de la capitale, qui voulut bien , sur nos in¬
stantes prières, la soumettre à l’analyse. Le
résultat obtenu montra que cette Roccelie
ne renfermait pas tout-à-fait autant de
principe colorant que l’Orseil le des Canaries,
mais que néanmoins elle en contenait suf¬
fisamment pour que son exploitation ne fût
pas sans importance. Un négociant anglais
de notre connaissance, qui fait le commerce
de ces matières tinctoriales , nous apprit
plus tard qu’en effet cette espèce était pres¬
que aussi recherchée et estimée que l’autre.
Le commerce de l’Orseille est si productif,
que les droits perçus à sa sortie des îles du
Cap-Vert suffisent pour payer les appointe¬
ments du gouverneur et la solde de la gar¬
nison.
A l'exception des R. Montagnei Belang. et
R. pygmœa DR. et M., qui croît en Algérie
sur les troncs des Figuiers, toutes les autres
espèces vivent de préférence sur les rochers
des bords de la mer, dans les climats chauds
ou tempérés. Elles y forment de petites
touffes composées d’un nombre plus ou
moins considérable d’individus, et dressées
ou pendantes, selon l’état de rigidité ou de
flaccidité du Lichen. Les Roccelles appar¬
tiennent à la tribu des Usnées, et se distin¬
guent des autres genres de cette tribu par
les caractères suivants : Le thalle est centri-
pèle , cartilagineux ou coriace , cylindrique
ou plane, rarement simple, plus souvent
rameux, comme saupoudré de farine , et
quelquefois couvert de ces paquets pulvéru-
leux qu’on nomme sorédies. Il est composé
de deux couches distinctes, dont l’intérieure
ou médullaire est cotonneuse, mais ne forme
pas le cordon comme chez les Usnées. Les
apothécies sont orbiculaires, planes, sessiles,
latérales, et munies d’un rebord à peine
saillant fourni par le thalle. La lame proli¬
gère , qui constitue le disque , est noirâtre ,
pruineuse , et repose sur une couche noire
carbonacée, comme dans le genre Dirina
( voy . ce mot). Cette lame est composée de
paraphyses rameuses enchevêtrées , entre
lesquelles se voient des thèques en massue,
qui contiennent chacune huit sporidies fu¬
siformes , divisées en quatre loges par trois
cloisons transversales. (C. M.)
ROCHE, géol. — Voy . roches.
HOC IIE A. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Crassulacées, tribu des Crassulées,
établi par De Candolle {Plant, gr., n. 103 ;
Prodr ., III, 393), qui lui assigne les carac¬
tères suivants : Calice 3-Iobé. Corolle hypo-
cralériforme ; tube allongé; limbe à 5 seg¬
ments étalés. Etamines 5. Nectaire à 5 glan-
dules. Péricarpe à 5 follicules polyspermes.
Les Rochea sont des sous-arbrisseaux char¬
nus, à feuilles opposées , subconnées , très
entières; à fleurs rouges, ou jaunes, ou
blanches, disposées en cymes. Ces plantes
sont originaires du cap de Bonne-Espérance.
De Candolle ( loc . cit .) rapporte à ce genre
une douzaine d’espèces réparties en deux
sections, qu’il nomme et caractérise ainsi :
a. Daniella ( Larochea , Haw.). Tube de la
corolle à peu près aussi long que le limbe,
ou plus court ; étamines peu saillantes. Tiges
presque simples ; feuilles connées par la base,
charnues, blanchâtres; cymes corymbifor-
mes ; bractées peu nombreuses.
Cette section ne renferme que trois es¬
pèces, nommées : Roch. falcala DC per fo¬
liota Haw. et albiflora DC.
b. Franciscea (Dietrichia , Trattin.; Ka~
losanthes , Haw.). Tube de la corolle cylin-
dracé, deux à trois fois plus long que le
limbe ; étamines incluses. Feuilles cartila¬
gineuses aux bords et ciliées de poils raides;
cymes ombelliformes ou capitellées ; fleurs
bractéolées.
Parmi les espèces que renferme ce groupe,
nous citerons principalement les Roch. cocci-
nea , versicolor , odoratissima, jasminea DC.
Les Rochea sont assez généralement re¬
cherchés par les amateurs de plantes grasses,
à cause de l’élégance de leurs fleurs. (J.)
ROCHEFORTIA (nom propre), bot. pii.
— Genre dont la place dans la méthode n’est
pas encore fixée. Il a été établi par Swartz
(F/or. Ind. occident., I, 552, Prodr., 53),
qui lui assigne les caractères suivants : Ca¬
lice à 5 divisions ovales , obtuses. Corolle
hypogync, gamopétale; tube court, penta-
19
T. XI.
146
ROC
ROC
gone ; limbe à 5 divisions oblongues. Éta¬
mines 5; filets subtiles, courts; anthères
oblongues. Ovaire supère. Styles 2 ; stig¬
mates villeux. Péricarpe arrondi , à 2 loges
polyspermes.
Swartz ne rapporte à ce genre que deux
espèces, qui croissent aux Antilles. Ce sont
des arbustes à tige dressée, rameuse, inerme ;
à rameaux flexueux, cylindriques, épineux;
à feuilles alternes , pétiolées, très entières,
oblongues , glabres ; à fleurs petites, verdâ¬
tres ou blanches , axillaires ou terminales ,
géminées ou fasciculées. (J.)
ROCHELÏÂ , Rœm. et Schult. ( Syst .,
IV, 645). bot. ph. — Syn. d ' Echinospermum,
Swartz.
ROCHER. Murex, moll. — Genre de
Gastéropodes pectinibranches, de la famille
des Canalifères de Lamarck , admis sous ce
nom par la plupart des auteurs depuis Klein
et Linné, mais diversement circonscrit et
successivement réduit par Bruguière et par
Lamarck dans ses limites actuelles. Le nom
de Murex est employé par Pline pour dési¬
gner des coquilles qui sont aujourd’hui
rangées parmi les Strombes; et nos Murex,
qui fournissaient, dit-on, la teinture pour¬
pre des anciens, avaient dû être nommés
Pourpres ; c’est du moins ce que Ron¬
delet a prétendu en donnant le nom de
Pourpre à un Murex et laissant comme
Pline le nom de Murex à un Strombe. Al-
drovande adopta cette manière de voir et
groupa les Strombes et les Ptérocères sous
le nom de Murex, en même temps qu’il rap¬
prochait de la Pourpre de Rondelet six au¬
tres espèces de nos Murex. Langius et
Tournefort suivirent la même marche, mais
Lister adopta la dénomination de Buccin
pour la plupart des coquilles enroulées et
canaliculées ou échancrées pour le passage
du siphon. Pius tard Klein transposa les
noms admis véritablement à tort par ses
prédécesseurs, et, le premier, il donna le
nom de Murex aux coquilles que nous nom¬
mons ainsi. Adanson au contraire réunit
ces mêmes coquilles avec beaucoup d’autres
dans son genre Pourpre. Enfin Linné, sup¬
primant tout-à-fait le genre Pourpre, établit
un grand genre Murex dans lequel sont
comprises toutes les coquilles canalifères
avec les Cérjthes et une partie des Pourpres.
Bruguière, dans V Encyclopédie méthodique ,
entreprit de subdiviser ce grand genre lin -
néen, et tout en laissant le nom de Rocher
ou Murex aux coquilles dont nous parlons,
il en sépara les genres Cérithe , Fuseau et
Pourpre , ce dernier genre n’ayant nulle
concordance avec ce que les premiers zoolo¬
gistes avaient nommé ainsi, mais ayant en
quelque sorte pour type une petite coquille
des côtes de l’Océan ( Purpura lapillus) que
Réaumur avait voulu considérer comme
ayant fourni la pourpre des anciens. La¬
marck, adoptant les genres de Bruguière,
continua dans ses publications successives
à démembrer et à réduire le grand genre
des Murex : il en sépara donc d’abord les
Fasciolaires et lesPyrules, puis les Ranelles,
les Turbinelles et les Struthiolaires , et en
dernier lieu les Tritons ; mais tous ces genres
n’étant fondés que sur des différences ex¬
térieures de la coquille et non sur l’orga¬
nisation, plusieurs devront sans doute être
réunis de nouveau quand la connaissance
de toutes les espèces aura fait disparaître
l’importance des différences prétendues ca¬
ractéristiques. Cuvier, lui-même, sauf le
genre Cérithe, n’avait admis tous les autres
genres que comme des sous-genres des Ro¬
chers ou Murex. M. de Blainviile, de son
côté, a considéré le genre Murex de Linné
comme devant constituer une famille, celle
desSiphonostomes, dans laquelle sont com¬
pris les genres de Bruguière et de Lamarck,
et le genre Rocher convenablement réduit.
Les Rochers de Lamarck ont la coquille
ovale ou oblongue , canaliculée, avec l’ou¬
verture arrondie ou ovalaire, et ils portent
à l’extérieur des bourrelets rudes ; épineux
ou tuberculeux, formant trois ou un plus
grand nombre de rangées continues depuis
le dernier tour jusqu’au sommet où elles
deviennent plus ou moins obliques. Les
Rochers se distinguent donc , au premier
coup d’œil , des Ranelles qui n’ont que
deux bourrelets continus et opposés, ou des
Tritons qui ont des bourrelets irrégulière¬
ment épars. L’animal observé précédem¬
ment par Adanson et par Dargenville a été
depuis lors plus exactement décrit par
M. de Blainviile : son corps est ovale, en¬
veloppé dans un manteau dont le bord droit
est garni de lobes ou laciniures plus ou
moins nombreuses et de forme variable ;
son pied est ovale , assez court ; les yeux
ROC
ROC
147
sont situés à la base externe des tentacules
qui sont longs, coniques, contractiles et
rapprochés; la bouche est pourvue d’une
longue trompe extensible armée de petites
dents. L’anus est situé au côté droit dans
la cavité branchiale, qui contient deux pei¬
gnes branchiaux inégaux. L’oviducte de la
femelle se termine également au côté droit,
à l’entrée de la cavité branchiale, et le mâle
porte au côté droit du cou une verge longue,
aplatie, contractile et exsertile, à l’extrémité
de laquelle aboutit le canal déférent. Le
genre Rocher ainsi réduit par Lamarck est
encore un des plus nombreux , car on y
compte plus de 170 espèces vivantes et 100
ou 120 fossiles dans les terrains tertiaires,
plusieurs de celles-ci ayant d’ailleurs leurs
analogues vivants. Ce sont en général de
belles coquilles auxquelles le prolongement
du canal, ou les épines, ou les expansions
foliacées et crépues des bourrelets ont fait
donner des noms vulgaires ou spécifiques
très significatifs, tels que ceux de Tête deBé-
casse, de Scorpion, de Chicorée, de Feuille de
Scarole ou d’Endive, etc. Ces particularités
dans la forme de la coquille ont fait diviser
ce genre si nombreux en plusieurs groupes
et sections. 1° Les espèces à canal prolongé
en une queue grêle, subite, plus longue
que l’ouverture, se divisent en deux sec¬
tions; les unes sont épineuses : tels sont le
Rocher cornu , de la mer des Indes, long
de 1 6 centimètres et nommé autrefois la
Grande massue d’ Hercule ; le Rocher droite-
épine ( Murex brandaris L.), long de 8 à 10
centimètres , très commun dans la Médi¬
terranée et qu’on regarde comme ayant dû
fournir aux anciens leur plus belle teinture
pourpre ; le R. forte-épine ( M. crassispina
LK.), de la mer des Indes , long de 12 cen¬
timètres et nommé vulgairement la Grande
Bécasse épineuse. D’autres Rochers à longue
queue sont sans épines; tel est le R. tête
de Bécasse (M. haustellum L.) , long de 11
à 14 centimètres, de la mer des Indes, re¬
marquable par la longueur et la gracilité de
son canal. 2° Les Rochers dont le canal plus
court forme une queue épaisse non subite,
se divisent aussi en deux sections d’après le
nombre des bourrelets ou varices. Les uns
n’ont que trois bourrelets; tels sont le R.
Chicorée renflée (M. infiatus LIC. ), long de
12 à 14 centimètres, blanc nuancé de roux ;
le R. palme de Rosier {M. palmarosœ LK.),
long de 11 à 12 centimètres, fauve rayé de
brun avec le sommet des expansions rose
violacé ; le R. Chicorée brûlée ( M. adustus
LK.), long de 9 centimètres, noir, avec l’ou¬
verture très blanche et la columelle jaune,
et une partie blanche en forme de raie au
côté gauche de chacune des varices. (Duj.)
ROCHES, géol. — On désigne sous ce
nom toutes associations de parties minérales,
soit de même espèce, soit d’espèces diffé¬
rentes, qui se trouvent dans l’écorce solide
du globe en masses assez considérables pour
être regardées comme parties essentielles de
cette écorce et être prises en considération
dans son étude générale. Ainsi on donne le
nom de Roches non seulement à des asso¬
ciations solides , mais encore à des couches
de sable et à des dépôts de débris organi¬
ques plus ou moins minéralisés.
L’étude des Roches est fondamentale en
géologie. Elle embrasse un vaste champ ;
mais nous devons nécessairement nous res¬
treindre beaucoup dans cet article rédigé ,
avec l’autorisation de M. Cordier, d’après
les notes prises au cours spécial et détaillé
qu’il fait tous les deux ans , au Muséum
d’histoire naturelle , sur cette importante
partie de la science.
De même qu’il n’existe dans la nature
qu’un très petit nombre d’espèces minérales,
comparé à celui qui aurait pu résulter de la
combinaison infinie des corps simples ou
éléments chimiques , de même aussi le nombre
des diverses sortes de Roches est infiniment
moins considérable qu’on ne pourrait le
supposer théoriquement, d’après la multi¬
plicité de leurs éléments minéralogiques.
En effet, l’observation a démontré que,
sur environ 400 espèces distinctes de
minéraux qu’on a reconnues dans l’écorce
consolidée, il n’y en a guère qu’une tren¬
taine qui entrent comme éléments essentiels
ou constituants dans la composition des Ro¬
ches; les autres espèces n’y figurent, pour
ainsi dire, que comme parties accessoires
ou accidentelles ; elles y sont disséminées en
petite quantité sous diverses formes, ou bien
elles tapissent les parois de fentes, de ca¬
vités, de géodes, etc.
Néanmoins, par les mélanges divers de ces
trente éléments, la nature aurait pu former
un nombre immense de combinaisons dis-
ROC
ROC
J 48
tinctes ; mais il n’en est, point ainsi : les Ro¬
ches ne sont ordinairement composées que
de deux, trois, ou quatre éléments, et quel¬
quefois même d’un seul.
Enfin, sur ces trente espèces de minéraux,
M. Cordier a reconnu qu’il n’y en a qu’une
dizaine qui se présentent en abondance dans
la nature. Ainsi, d’après les calculs de cet
habile géologue, si l’on suppose que l’écorce
terrestre consolidée a une épaisseur de 20
lieues métriques, et que l’enveloppe secon¬
daire ou sédimenlaire n’en forme que la
vingtième partie, on trouve que, dans la
composition de cette écorce , il entre envi¬
ron :
4S/ioo de feldspath,
35/ioo de quartz,
8/ 100 de mica,
5/ 100 de talc,
1/100 de carbonate de chaux et rie magnésie,
j/ioo de péridot, diallage, amphibole, pymxène et gypse,
i/roo d’argile sous toutes ses formes,
Et 1/100 pour tous les autres minéraux.
Tôt. 100.
Pour la détermination et la terminologie
minéralogique des Roches, il existe un très
grand nombre de caractères distinctifs dont
M. Cordier a formé quinze divisions diffé¬
rentes, savoir:
1. Composition.
IL Adhérence des parties élémentaires.
III. Contexture.
IV. Délit.
V. Porosité.
VI. Couleur.
VII. Translucidité.
VIII. Phosphorescence.
IX. Odeur.
X. Magnétisme.
XI. Densité.
XII. Division naturelle en blocs ou frag¬
ments.
XIII. Résonnance.
XIV. Humidité naturelle.
XV. Altération naturelle.
Le cadre circonscrit dans lequel nous som¬
mes forcé de renfermer cet article, ne nous
permet pas de donner la description complète
de ces divers caractères auxquels M. Cordier
rattache des considérations générales du plus
grand intérêt. Nous nous contenterons de
dire quelques mots des cinq, premières divi¬
sions qui sont les plus importantes, en ren¬
voyant, pour les détails, au cours de M. Cor¬
dier et à la description des Roches de
M. Alexandre Brongniart.
L Composition.
Les Roches sont tantôt simples, tantôt
composées. O11 nomme Roches simples ou
homogènes celles dont la base, ou partie es¬
sentielle, est formée d’éléments ou d’individus
minéralogiques de même nature (ex : calcaire
saccharoïde, gypse, sel gemme, etc.}, etiio-
ches composées ou hétérogènes celles qui sont
formées d’individus de nature différente
(granité, protogine, etc. ).
On entend par individu minéralogique
p ai fait un cristal terminé d’une manière
complète. II présente alors des formes polyé¬
driques qui sont en rapport avec i’arrange-
ment moléculaire régulier qui a lieu dans
toute la masse. Mais la plupart des cristaux
n’ont pas pu prendre leur développement
géométrique extérieur. Ils se présentent dans
les Roches sous forme de grains dont le tissu
intéiieur est parfaitement cristallin , mais
dont les contours extérieurs sont plus ou
moins irréguliers. Ces grains, rarement d’un
volume considérable, sont généralement très
petits et quelquefois indiscernables à l’oeil
nu. De là la division des Roches en phané-
rogènes, c’est-à-dire dont les parties sont
apparentes et discernables à l’œil nu (gra¬
nité); et adélogènes , dont le volume des
parties n’est pas visible ( pétrosilex ). Quel¬
ques espèces de Roches sont à la fois adé¬
logènes et phanérogènes; tels sont les por¬
phyres, composés d’une pâte compacte avec
cristaux disséminés et reconnaissables à
l’œil nu.
Lorsque les Roches sont phanérogènes, il
faut déjà bien connaître les minéraux poul¬
ies déterminer à l’aide des caractères miné¬
ralogiques. Mais cette détermination devient
plus difficile lorsque les individus mi¬
néralogiques sont d’un très petit volume et
surtout lorsque la Roche est complètement
adélogèrie.
Dans ce dernier cas, pour déterminer la
nature des parties élémentaires minérales,
on s’aide des caractères suivants que nous
ne pouvons indiquer ici que très succincte¬
ment :
1° Cristaux disséminés . — Ils donnentsou-
veut des indices certains de la composition
d’une partie ou de la totalité de la pâte:
ROC
ROC
149
ainsi, dans quelques porphyres pétrosiliceux,
les cristaux disséminés de feldspath et de
quartz suffisent pour indiquer que la pâte
est composée de feldspath compacte quart-
zifère.
2° Passage d'une roche adélogène à une
roche phanérogène. — Dans quelques Roches
adélogènes , la cristallisation s’est opérée
d’une manière plus parfaite sur certains
points. On est alors fondé à assimiler les
parties discernables à celles qui ne le sont
pas , et les grains cristallins visibles indi¬
quent ordinairement la composition de la
pâte.
3° Décomposition superficielle. — Les Ro¬
ches exposées à l’influence des variations
atmosphériques se modifient souvent par
décoloration et décomposition. Cette altéra¬
tion chimique de la Roche en change en¬
tièrement l’aspect et suffit quelquefois pour
faire reconnaître la composition de ses élé¬
ments (phonolite, basanite).
-4° Parties plus dures disséminées dans la
pâte. — Le choc du briquet avec étincelles
révèle la présence des corps durs disséminés
dans les Roches tendres; c’est ce quia lieu
par exemple pour le calcaire compacte quart-
zifère.
5° Odeur par frottement. — Le frottement
donne souvent une odeur qui dénonce la
présence du soufre (gypse avec soufre), du
bitume, de l’arsenic (minerai arsenico-auri-
fère du Tyrol ), du sulfure de carbone (cal¬
caire fétide), etc.
6° Action des acides. — Elle sert à faire
reconnaître si la Roche présente les carac¬
tères d’ insolubilité ( phyllade) ou de solubi¬
lité complète (calcaire compacte), de solubi¬
lité incomplète ( marne ) , de solubilité sans
odeur ( calcaire compacte ) , ou avec odeur
(calcaire bitumineux). On examine si l’effer¬
vescence ou la dissolution est lente ou
prompte; s’il y a résidu et si ce résidu fait
gelée ou non avec les acides, etc. Enfin, par
l’action des acides on obtient aussi de bons
caractères de coloration ou de décoloration
de certaines Roches. Ainsi, le fer carbonaté
compacte, plongé dans l’acide, passe super¬
ficiellement à l’état d’hydrate de fer, et d’un
brun grisâtre qu’il était devient jaunâtre.
Le basalte étant soumis à l’action des acides,
son pvroxène devient vert, le feldspath blanc,
et le fer titané conserve sa couleur noire.
7" Action du feu. — Une faible action du
feu ordinaire suffit quelquefois pour déter¬
miner la nature de diverses Roches : on
examine s’il y a changement de coloration
(carbonate de fer); combustion facile (li¬
gnite, houille), ou difficile (anthracite, gra¬
phite) ; combustion avec odeur (dusodyle,
gypse avec soufre disséminé); combustion
avec résidu ( schiste et argile inflamma¬
bles), etc. Mais le plus souvent la déter¬
mination des Roches adélogènes nécessite
de recourir à l’action d’une température
plus élevée qui s’obtient à l’aide du cha¬
lumeau. On conçoit que tels éléments
étant infusibles et d’autres au contraire plus
ou moins fusibles, il devient facile de les
distinguer. On connaît, par ce moyen, s’il
y a inaltérabilité (silex, phtanite), altérabi¬
lité (calcaire, gy pse) , fusibilité sans bour¬
souflement (obsidienne , basanite), fusibilité
avec boursouflement (rétinite).
8° Analyse microscopique ou mécanique.
— Nous avons indiqué plus haut quels sont
les moyens généralement employés pour la
détermination des Roches soit phanérogènes,
soit adélogènes ; nous avons vu qu’il était as¬
sez facile, dans les premières, de reconnaître
les éléments qui les composent, tous ces
éléments étant discernables à l’œil nu ; mais
pour les autres, la ténuité extrême des élé¬
ments rend cette détermination très diffi¬
cile et exige l’emploi de moyens particuliers
sur lesquels il peut être utile de donner
quelques détails.
Ces moyens, qui sont dus entièrement à
M. Cordier, consistent principalement dans
l'emploi du microscope et du chalumeau ,
et constituent une véritable analyse méca¬
nique des Roches.
Nous commencerons par rappeler briève¬
ment quelques principes sur lesquels se
fonde l’emploi de ces moyens.
En ce qui concerne le chalumeau : la forme
de cet instrument n’est pas indifférente;
M. Cordier donne la préférence aux chalu¬
meaux en verre dont l’extrémité, par laquelle
sort le Yent, est précédée d’une boule d’un
diamètre notable, de manière que la masse
d’air comprimée par le souffle, dans le cha¬
lumeau, soit la plus grande possible.
La température à laquelle on peut attein¬
dre à l'aide de cet instrument, en se servant
d’une pince très effilée, est extrêmement
150
ROC
ROC
élevée et peut aller jusqu’à 500° du pyro¬
mètre de Wegdwood ; à cette température,
un très petit éclat de péridot fond sur les
bords, malgré sa réputation d’infusibilité.
M. de Saussure, en substituant à la pince
un disthène, a obtenu des tempé¬
ratures infiniment plus élevées. On peut sur
ce sujet consulter le travail qu’il a publié
en 1789.
II faut que le jet d’air qui alimente la
flamme soit continu. Le dard de cette flamme
est formé de deux cônes s’emboîtant; l’un
bleuâtre, intérieur, où les particules char¬
bonneuses rendent la flamme désoxydanle ;
1 autre enveloppant , blanc ou rougeâtre et
xydant; e est vers la jonction des deux cônes
que se rencontre la plus haute température.
Parmi les phénomènes qui se manifestent
sous l’influence de l’emploi du chalumeau ,
il en est quelques uns sur lesquels il est bon
d’appeler l’attention ;
Tels sont : 1° le phénomène de fusion ré¬
trograde signalé par Saussure, qui se produit
sur certaines substances (péridot, amphi-
gène) , et qui masque l’efTet de fusion
seulement superficiel dans ce cas; 2° les
phénomènes de coloration ; 3° les altérations
diverses que les substances peuvent éprou¬
ver; 4° la fusion plus ou moins complète
et 1 apparence des résultats de cette fusion.
Il se produit entre autres un effet assez re¬
marquable : lorsque le coup de feu a été
ménagé, si on l’arrête avant qu’il n’ait at¬
teint son maximum d’eflèt, le fragment
d essai placé sous le champ du microscope
présente quelquefois un grand nombre de
points diversement colorés qui peuvent
aider immédiatement à déterminer si la
Roche sur laquelle on opère est un composé
binaire, ternaire ou quaternaire, et jus¬
qu’à un certain point quelle est la nature
des éléments qui entrent dans sa compo¬
sition.
Dans l’usage du microscope il faut sacri¬
fier le grossissement des objets à leur netteté.
Des lentilles grandissant au plus 20 à 25 fois
les diamètres, suffisent presque toujours et
permettent de jouir d’un très grand champ,
et de toute l’intensité de la lumière directe,
qui doit être la plus forte possible. Pour ré¬
flecteur, un simple disque de papier blanc
mat est préférable au miroir simple ou
concave.
L'analyse mécanique consiste d’abord à
écraser, à l’aide de la simple pression, les
fragments de la Roche que l’on veut exami¬
ner. il faut bien se garder de les triturer,
car on dépolirait les petits grains microsco¬
piques qui en résultent et leurs caractères
physiques ne pourraient plus être observés.
On place les grains ainsi obtenus à l’ex¬
trémité d une plaque de verre; puis on
frappe 1 autre extrémité de cette plaque en
1 inclinant. Les parties les plus grossières
tombent; mais le reste de la poudre s’étend
et se classe suivant le volume des parties. On
choisit approximativement, à l’aide du mi¬
cromètre, le degré de ténuité jugé convena¬
ble, et l’on recueille avec un pinceau la
poudre ainsi réunie. Pour faire les essais, il
faut employer des poudres dont les parti¬
cules ont des volumes à peu près égaux.
U est souvent nécessaire d’opérer sur la
plaque de verre le lavage de ces poussières.
Si, après les avoir délayées, on incline la
plaque, les particules se séparent suivant
leur volume et leur densité ; ainsi étendues et
éparpillées, on les sèche en chauffant légère¬
ment sur la flamme d’une lampe à esprit de
vin. On les place ensuite sous le champ du
microscope, où il est ordinairement facile
de reconnaître les caractères physiques de
chacun des éléments composant la Roche
qu’on cherche à déterminer. Ces caractères
sont là aussi apparents que dans de grands
échantillons : tout, jusqu’aux incidences des
faces de clivages, se reconnaît distinctement,
et vu le petit nombre des espèces minérales
qui entrent généralement dans la composi¬
tion des Roches, les distinctions sont faciles
à saisir.
On peut ensuite, pour contrôler ou com¬
pléter les résultats de ce premier examen,
s’aider des expériences du chalumeau. Le
disthène , par son infusibilité, par la facilité
qu’il offre de se diviser en fibres très déliées,
est propre à ces expériences: pour cela on
réunit la poussière minérale sur la plaque de
verre à l’aide d’un petit pinceau ; puis rnouil -
lant légèrement un filet de disthène (ou sa -
pat i e ) avec de ! eau légèrement gommée, on
1 applique sur la poudre qu’on veut essayer,
et, chargé de cette poussière, on le soumet
à l’action du chalumeau. Une partie des
pulvicuies reste soudée et isolée sur le filet
de disthène , et les phénomènes de fusion
ROC
ROC
151
qu’on obtient pour chacune d’elles, étant
observés au microscope, fournissent les ca¬
ractères recherchés.
Selon M. Cordier, l’analyse mécanique
est aux Roches adélogènes ce que l’analyse
chimique est aux especes minérales propre¬
ment dites.
Pour plus amples détails, on peut, du
reste, consulter son excellent mémoire pu¬
blié sur ce sujet, et inséré dans le Journal
de physique de 1815 à 1816.
II. Adhérence des parties élémentaires.
Les Roches , considérées sous le rapport
du plus ou moins d’adhérence des parties
minérales élémentaires, ont été divisées en
Roches solides et meubles.
Le mode d’adhérence est déterminé par
une agrégation de juxtaposition qui lie les
éléments divers d’une manière aussi parfaite
que l’agrégation cristalline qui réunit les
parties intimes d’un même élément. On dis¬
tingue dans les Roches solides, d’apres les
particularités du mode d’adhérence, les
agrégats et les conglomérats.
Les agrégats sont des Roches dans les¬
quelles tous lesélémentssontcontemporains,
c’est-à-dire, d’un même âge. C’est une as¬
sociation d’individus minéralogiques liés
par cohésion , sans ciment et par la seule
force d’adhérence des parties élémentaires.
On distingue deux sortes d’agrégats, les
uns non cellulaires , les autres cellulaires :
les premiers sont ceux dont les éléments sont
enchevêlr'és sans vides et présentent une
adhérence parfaite , telle qu’on peut l’ob¬
server, par exemple, dans le granité et
toutes les autres Roches primordiales qui
ont cristallisé sous une énorme pression.
Les seconds sont ceux dont la consolida¬
tion cristalline s’est faite en laissant des
vides. Cetteadhérence incomplète se présente
dans les laves ordinaires ; elle y est due
à la faible pression qu’elles ont éprouvée au
moment de leur cristallisation.
Les conglomérats sont des Roches dans
lesquelles les éléments ne sont pas contem¬
porains. Le fond de ces Roches consiste en
débris plus ou moins volumineux, plus ou
moins atténués, enlevés a d’autres Roches
de différents âges , lesquels débris ont été
réunis par un ciment (siliceux, calcaire, etc.),
qui s’est infiltré au milieu des vides existant
entre eux. La formation d’un conglomérat
résulte donc de diverses circonstances telles
que : rupture, trituration, transport, dépôt,
et enfin cimentation sur place. Le ciment
est tantôt postérieur et quelquefois contem¬
porain du dépôt des matières conglomérées.
La solidité des conglomérats est souvent
aussi grande que celle des agrégats (grès
lustré des environs de Paris).
Le degré d’adhérence des Roches solides
fournit un certain nombre de caractères
distinctifs. Tels sont :
1° La dureté, qui s’estime par le frotte¬
ment de la Roche sur un autre corps ou par
le choc du briquet : ainsi on dit qu’une
Roche est extrêmement dure (émeril, quartz);
dure ( feldspath compacte ); tendre (serpen¬
tine); très tendre (talc, gypse); friable (tri¬
poli ).
2" La ductilité, qu’on reconnaît par la
simple raclure pl s ou moins facile, à l’aide
d’une pointe d’acier ( talcite, calcaire,
phtanite).
3° La ténacité est la résistance qu’une
Roche oppose à la rupture. Elle n’est pas
toujours en rapport avec la dureté. Une
Roche est tenace ( kersanton ) ou fragile
(obsidienne), suivant qu’elle résiste ou
ne résiste pas au choc. Un mélange de
parties dures et tendres produit une grande
ténacité; c’est ainsi, par exemple, que
le granité pinitifère est plus tenace que
le granité ordinaire , quoique moins dur.
Le talc réuni au feldspath et a la diallage
produit le même effet dans certaines eupho-
tides. Le diamant, au contraire, qui est
extrêmement dur, est fragile.
On nomme Roches meubles celles dont les
éléments composants ne sont pas liés entre
eux. Les Roches meubles le sont tantôt com¬
plètement, comme dans les sables; tantôt
imparfaitement, telle est l’argile qui peut
être façonnée quand elle est molle, c’est-à-
dire imbibée d’humidité , et qui durcit en¬
suite à l’air. L’état pâteux de cette argile
est dû à la faible adhérence de ses molécules
au moyen de l’eau interposée. Les Roches
meubles résultent, presque toutes, de la dés¬
agrégation ou de la décomposition de Ro¬
ches originairement solides et dont les
éléments minéralogiques ont été altérés sur
place ou transportés et triturés par l’action
des eaux.
152
ROC
ROC
III. Contexture.
On entend par contexture l’aspect que
présentent la disposition et l’enchevêtre¬
ment des éléments d’une roche. Cet aspect
dépend de leur volume, de leur figure, de
leur proportion relative , et de leur position
réciproque.
En commençant par les roches agrégées ,
nous dirons que leur contexture peut être
uniforme ou complexe. La contexture sim¬
ple ou uniforme , à parties à peu près éga¬
les , est nommée grenue , lorsque les Roches
ont un grain plus ou moins gros (granité);
granulaire , à grains plus petits; arénoïde ,
lorsque les grains sont un peu arrondis et
ont un faux aspect de grains de sable, sans
cependant être liés par un ciment (dolomie);
graphique , lorsque , dans la pegmatite
graphique , par exemple , les parties quart-
zeuses ont cristallisé en prismes imparfaits,
de telle sorte qu’une coupe perpendiculaire
à l’axe de ces prismes présente des figures
angulaires analogues à des lettres hébraï¬
ques ; lamellaire, lorsque la cassure, au lieu
d’être granuleuse, offre de petites lames
ou lamelles cristallines à peu près planes
et se divisant dans un seul sens ( micacite,
amphiboüte ). La structure laminaire est
analogue, seulement les lames sont plus
grandes.
Ces diverses sortes de contextures appar¬
tiennent aux Roches phanérogènes. Mais les
Roches adélogènes h structure uniforme peu¬
vent aussi être compactes, argiloïdes ou vi¬
treuses : elles sont compactes, lorsque tous
les éléments, réduits à des volumes micros¬
copiques, sont très serrés dans le tissu de la
Roche; argiloïdes, lorsque, le tissu étant moins
serré et poreux, la Roche présente un aspect
semblable à celui de l’argile (certains tra-
chytes). Enfin , la Roche est vitreuse, lors¬
qu’elle présente la consistance et la solidité
du verre (obsidienne ).
La contexture complexe ou variée des agré¬
gats présente une foule de modifications ;
ainsi on la dit: porphyrique , lorsqu’au mi¬
lieu d’une pâte adélogène , on trouve des
cristaux enchâssés de Feldspath ou d’autres
éléments qui constituent la Roche; porphy -
raide , lorsque dans une Roche grenue il
existe des cristaux enchâssés , soit de Feld¬
spath, soit d’une autre nature; glandulaire,
lorsqu’au milieu de la pâte, les cristaux, au
lieu d’être disséminés en grains cristallisés,
se présentent sous forme de glandes, de
rognons glanduleux: tel est le talcite qui
présente souvent des glandes de quartz;
globulifère, quand il y a des globules ou de
petites parties sphéroïdales dans ia Roche ;
globulaire ou globaire , à globules plus ou
moins gros (pyroméride); variolaire, lorsque
les globules ne sont qu’imparfaitement for¬
més; on ne peut souvent les distinguer que
par des taches à la surface, résultant d’alté¬
ration ; la masse renferme les éléments
prochains de la structure globulaire , mais
comme avortée (variolite); oolithique, à pe¬
tits globules formés de couches concentriques
( calcaire oolithique); lüberculaire , lorsque
les globules tendent à cette forme; quel¬
quefois ces masses tuberculaires ont une
longueur de plus d’un demi-mètre; amygda-
laire , quand la Roche présente dans son
intérieur des parties minérales accessoires
en forme d’amandes et plus ou moins volu¬
mineuses ; ce sont des Roches qui, cellulai¬
res dans l’origine, ont eu ensuite leurs
cavités remplies en totalité ou en parties
par des matières siliceuses ou d’autre
nature; fragmentaire, lorsqu'une Roche
contient de véritables fragments dans son
intérieur. Toutes les Roches d’épanchement
peuvent être plus ou moins fragmentaires,
c’est-à-dire avoir entraîné des fragments
d’autres Roches ; pseudo-fragmentaire, lors¬
que des masses parfaitement agrégées pré¬
sentent une réunion de parties qui figurent
des fragments anguleux: ainsi, dans la pro-
togine, le talc abonde quelquefois sur cer¬
tains points et forme des taches qu’on peut
confondre au premier aspect avec de véri¬
tables fragments ; entrelacée , réticulée ,
brouillée, lorsque plusieurs des contextures
précédentes se trouvent mélangées dans la
même Roche (marbre de Campan).
Dans les Roches conglomérées , on distin¬
gue un assez grand nombre de contextures
différentes parmi lesquelles nous citerons
seulement les suivantes. On dit la Roche
compacte, lorsque ses parties très fines sont
réunies par un ciment non visible à l’œil
nu, de manière à lui donner une apparence
homogène et agrégée (argiles endurcies);
argiloide , quand elle a un aspect argileux
et friable (craie); arénacée , lorsqu’elle
ROC
ROC
153
est formée de grains de sable réunis par
un ciment ordinairement imperceptible
(grès) ; fragmentaire , lorsque le conglomé¬
rat contient des fragments rares disséminés
dans la masse; pouding i for me , lorsque les
fragments sont arrondis et en contact (pou¬
dingue ) ; bréchoïde , lorsque les fragments
sont anguleux et se touchent (brèche).
IV. Délit.
On appelle délit ou fil la disposition qu’ont
un grand nombre de Roches à se rompre
dans un sens déterminé qui est générale¬
ment parallèle au plan des couches. On
distingue différentes sortes de délits: ainsi
on le dit tabulaire , lorsque la Roche se
divise en grandes plaques plus ou moins
épaisses et ordinairement à plans droits
( phonolite) ; feuilleté, quand ces plaques
sont très minces (phyllade); schistoïde ,
lorsque les plaques ou feuillets sont d’une
inégale épaisseur (micacite) ; et ce dernier
genre de délit, suivantl’aspectqu’il présente,
est nommé droit , ondulé, plissé, réticulé
ou brouillé.
Y. Porosité.
La contiguïté des parties élémentaires
dans les Roches solides est parfaite ou im¬
parfaite. Dans le premier cas, la Roche est
toujours massive et sans cellulosités ; telles
sont, par exemple, toutes les Roches primor¬
diales : leurs éléments, ayant cristallisé
sous une grande pression, sont très serrés
et ne présentent au microscope aucun in¬
tervalle vide, aucune porosité. Dans le se¬
cond cas, au contraire, la Roche n’est plus
massive, mais bien poreuse ou cellulaire.
Elle est poreuse, lorsque les vacuoles ou
espaces libres sont imperceptibles à l’œil
nu. C’est la porosité, au maximum, qui
rend une Roche filtrante. Elle est cellulaire,
lorsque les vides sont perceptibles, et alors,
suivant la forme et le nombre de ces cel¬
lules, on la dit bulleuse, spongieuse, alvéo¬
laire, carriée , etc. Beaucoup de Roches ,
notamment parmi les laves récentes, sont
à la fuis poreuses et cellulaires.
Classification.
Après avoir exposé les généralités qui pré¬
cèdent, si nous pouvions donner ici l’histo¬
rique des travaux qui ont été tentés sur la
classification et la description des Roches,
T. xi.
nous aurions à citer un assez grand nombre
de géologues, tels que MM. Werner, Saus¬
sure, Dolornieu, de Buch , Brochant, Haüv,
Cordier, Brongniart , de Bonnard, Elie de
Beaumont, d’Omalius d’Halloy , Dumont,
Burat, Boué, Huot , etc. Mais à raison du
cadre circonscrit de cet article, nous nous
en tiendrons a exposer très sommairement
la classification de M. Cordier que nous
avons déjà suivie pour toutes les espèces
de Roches décrites dans ce Dictionnaire.
Cette classification naturelle, dont nous
ne pouvons donner ici qu’une idée très
imparfaite, quant aux principes sur lesquels
elle est fondée, est d’ailleurs la plus com¬
plète et la plus rationnelle; elle présente,
en outre , le grand avantage d’être en rap¬
port avec la magnifique collection formée
par M. Cordier et exposée dans la galerie
de géologie du Muséum d’histoire naturelle.
Ainsi, nous dirons d’abord quelques mots
de la méthode de classification de ce géolo¬
gue; puis nous présenterons en entier cette
classification. Pour les espèces de Roches
les plus importantes, nous indiquerons la
composition essentielle et les principaux gi¬
sements, renvoyant, pour les autres carac¬
tères , les éléments accidentels et la des¬
cription détaillée, aux articles insérés à leur
ordre alphabétique dans cet ouvrage. Toute¬
fois nous nous étendrons davantage à l’é¬
gard de quelques espèces, qui, au lieu d’être
décrites à leur ordre alphabétique, ont été
renvoyées à l’article roches. Enfin , nous
avons cru devoir placer, à la suite de cha¬
que nom spécifique de M. Cordier, les sy¬
nonymes de MM. Alex. Brongniart, d’Oma¬
lius d’Halloy, etc. , lorsque des noms diffé¬
rents ont été appliqués à la même Roche.
Cette partie de notre travail, à laquelle nous
avons consacré beaucoup de temps afin de
de la rendre très exacte, sera, nous l’espé¬
rons, de quelque utilité aux géologues.
Pour faire connaître chaque espèce de
Roche en particulier, une méthode de clas¬
sification est indispensable; l’ordre ou la
méthode qui doit présider à cette classifica¬
tion est arbitraire jusqu’à un certain point.
Les Roches ne présentant pas une con¬
stance mathématique dans leur composition,
et ne résultant que de mélanges plus ou
moins variables d’espèces minérales , il a
20
154
ROC
ROC
été très difficile de les classer par espèces.
Cependant, ce qui peut diminuer jusqu'à
un certain point cette difficulté de classifi¬
cation , c’est que le nombre des espèces de
Roches essentiellement différentes est peu
considérable , ainsi que nous l’avons déjà
énoncé, relativement à l’infinité de combi¬
naisons qui pouvaient résulter de l’associa¬
tion des diverses espèces minérales.
En général, on peut dire que les couches
de même nature qui figurent dans l’écorce
du globe, ne diffèrent entre elles que par
des variations très faibles dans la proportion
relative de leurs éléments. Leur définition
est donc circonscrite dans des limites très
resserrées ; et quand on y ajoute l’origine et
le gisement, on a une distinction suffisam¬
ment établie entre une espèce et celles qui
sont voisines.
Les espèces géologiques sont donc des
mélanges à peu près constants des mêmes
éléments , présentant aussi à peu près les
mêmes proportions et la même contexture.
Ces espèces, au reste, doivent être conçues
d’une manière plus large que les espèces des
autres branches d’histoire naturelle.
Pour bien se rendre compte d’une espèce
de Roche, il faudrait considérer la masse
de la couche ou de l’amas transversal dont
elle provient; souvent, en effet, il peut y
avoir variation , soit dans la proportion des
parties constituantes, soit dans la contex¬
ture, l’agrégation, etc., soit enfin par la
présence d’éléments accidentels. Il en résulte
que dans les collections , il y a des espèces
qui peuvent être représentées par un petit
nombre d’échantillons; tandis qu’il en est
d’autres au contraire qui , à raison des va¬
riations qu’elles sont susceptibles d’offrir,
en exigent un plus grand nombre.
La nomenclature géologique, quant aux
Roches , n’a rien d’uniforme. Pour éviter le
néologisme , on a souvent conservé aux Ro¬
ches les noms sous lesquels elles sont con¬
nues dans les pays où on les a d’abord étu¬
diées , quelle que soit d’ailleurs la langue
de ce pays. Souvent aussi on leur a conservé
le nom vulgaire sous lequel elles sont con¬
nues des mineurs, des carriers, des mar¬
briers , etc.
11 faut bien distinguer la spécification des
Roches ( ou formation des espèces ) de leur
classification.
Pour la spécification, M. Cordier considère
avant tout la composition. Il s’aide ensuite
des considérations tirées du volume et de la
forme des parties, de leur degré d’adhérence,
de l’aspect que présente la contexture et,
dans certains cas exceptionnels, de l’origine
et des circonstances dépendant de leur gise¬
ment.
Quant à la classification des espèces ,
M. Cordier les ordonne d’après la nature
de l’élément minéralogique qui prédomine
dans leur composition. C’est ainsi qu’il a éta¬
bli ses familles ou groupes naturels, et qu’il
appelle, par exemple, Roches quartzeuses ,
non celles où le Quartz se présente seul ,
cas d’ailleurs fort rare , mais celles dans les¬
quelles le Quartz entre pour une plus grande
proportion qu’aucun des autres éléments qui
la constituent (plus de 1/2 s’il y a deux élé¬
ments, plus de 1 / 3 s’il y a trois éléments, etc.).
Quelquefois pourtant, lorsque des Roches
présentent une grande analogie par leurs
caractères avec une famille bien tranchée,
elles sont placées dans cette famille, quoi¬
que leur élément dominant dût les en ex¬
clure. C’est ainsi que le Basalte a été mis
dans les Roches pyroxéniques , quoique le
Feldspath y soit plus abondant que le Py-
roxène. Mais c’est cette dernière substance
qui donne son caractère à la Roche.
Dans quelques familles, M. Cordier forme
deux premières divisions naturelles, com¬
posées: l’une, des Roches phanérogènes dont
les éléments sont parfaitement distincts à la
vue; l’autre, des Roches adélogènes , en to¬
talité ou en partie, dont les éléments à rai¬
son de leur extrême ténuité exigent , pour se
rendre compte de leur nature, des moyens
particuliers sur lesquels nous avons eu oc¬
casion de dire plus haut quelques mots.
Une autre distinction non moins impor¬
tante adoptée dans cette méthode est la
division des Roches qui appartiennent à une
même famille en Roches agrégées, Roches
conglomérées et Roches meubles : ces der¬
nières, peu importantes par le rôle qu’elles
jouent dans la structure de la terre, offrent
cependant un grand intérêt, puisque les
Roches conglomérées, formées pour la plu¬
part aux dépens des Roches agrégées , ont
passé par l’état meuble avant d’être pénétrées
par le ciment qui les a conglomérées.
Les diverses familles de Roches sont ran-
ROC
ROC
gées , par M. Cordier, dans un ordre qui
permet de les diviser en quatre grandes
classes: ainsi, l’on appelle Roches terreuses
celles dont presque tous les éléments com¬
posants appartiennent à des minéraux for¬
més par des oxides métalloïdes qui étaient
les terres de l’ancienne minéralogie. Les
mêmes considérations ont conduit à établir
les trois autres classes. Cet ordre général
est en rapport avec les qualités semblables
des familles, et aussi, dans quelques cas,
avec la formation des Roches. L’ordre des
familles dans chacune de ces classes est
fondé autant que possible sur les rapports
que les familles peuvent avoir entre elles,
relativement surtout à la formation des Ro¬
ches. C’est ainsi que les Roches argileuses
résultent de la décomposition ou de la des¬
truction de celles qui les précèdent dans le
tableau , et qu’on a commencé par celles
qui proviennent des terrains primordiaux et
des terrains d'épanchement ou d’éruption.
M. Cordier place comme appendice à la fin
de sa classification : d’abord, les Roches ano¬
males ( comprenant les Roches de concré¬
tions, des grottes, des cavernes, et celles qui
composent les filons proprement dits) , bien
distinctes par leur caractère d’irrégularité;
puis, enfin , les Roches météoriques, qu’on
ne pouvait placer dans aucune des séries
précédentes , et qui , malgré leur excessive
rareté à la surface de la terre, ont cepen¬
dant un grand intérêt.
Dans sa classification, M. Cordier a pro¬
cédé de telle sorte que , pour reconnaître à
quelle classe , à quelle famille, genre et
espèce doit être rapportée telle Roche don¬
née, on puisse arriver facilement à ce ré¬
sultat par la méthode dichotomique, en mar¬
chant par élimination de caractère en ca¬
ractère jusqu’à celui qui sert d’indicateur
à l’espèce à laquelle appartient la Roche que
l’on veut déterminer.
La méthode de classification ne peut
arriver à ranger parmi les espèces bien
caractérisées certaines associations intermé¬
diaires, que l’on peut considérer comme des
variétés de passage d’une Roche à une autre.
Ces passages sont de deux sortes:
V Passages de contexture;
2° Passages de composition.
Nous avons déjà dit que dans la descrip¬
tion des Roches , il fallait teuir compte de
J 55
leur origine, comme caractère supplémen¬
taire et explication des autres caractères.
On peut considérer quatre origines :
Roches d'origine simple.
1° Pyrogènes, c’est-à-dire, d’origine
ignée.
a. Par le refroidissement séculaire;
b. Par épanchement ;
c. Par éruption.
-2° Neptuniennes , à l’égard desquelles
l’eau a servi de véhicule, soit aux éléments,
soit au ciment :
a. Par précipitation (résultat chimique);
b. De sédiment ( résultat mécanique);
c. De transport.
Roches d’origine mixte.
3° Pyro-neptuniennes.
4° Neptuno-pyrogènes.
Les Roches pyrogènes par refroidissement
séculaire sont stratiformes. Elles résultent
du refroidissement d’une partie de la ma¬
tière incandescente qui constitue encore
maintenant l’intérieur du globe, et elles
continuent à se former aujourd’hui sous
l’écorce consolidée dont elles augmentent
continuellement l’épaisseur.
Les Roches pyrogènes par épanchement
proviennent de cette même matière inté¬
rieure incandescente, qui s’est fait jour à
travers l’écorce consolidée pour venirs’épan-
cher au dehors (Granité, Porphyre).
Les Roches pyrogènes par éruption ont
été produites à différentes époques par les
éruptions volcaniques qui ont encore lieu de
nos jours (Basalte, Trachyte).
Les Roches neptuniennes par précipitation
sont dues à une action chimique; elles sont
cristallines (Gypse).
Les Roches neptuniennes de sédiment sont
dues à des dépôts analogues aux dépôts
limoneux (Argile).
Les Roches neptuniennes de transport sont
composées de fragments arrachés de divers
terrains superficiels, puis entraînés et plus
ou moins atténués (Sables, Poudingues).
Les Roches pyro-neptuniennes provien¬
nent, soit de matières volcaniques empor¬
tées par les eaux et déposées ensuite , soit de
cendres ou autres déjections volcaniques re¬
jetées dans les eaux où elles forment une
couche dont les parties sont liées par un ci¬
ment. Dans les terrains secondaires, il existe
156
ROC
ROC
des couches de ce genre qui prouvent l’exis¬
tence ancienne d’éruptions en tout sembla¬
bles à celles actuelles.
Enfin , les Roches neptuno-pyrogènes ont
été formées au sein des eaux, puis modi¬
fiées par la chaleur résultant de l’apparition
d’une Roche ignée (Thermantide).
Après les explications et les détails que
nous venons de donner, nous pouvons pré¬
senter l’ensemble de la classification de
M. Cordier; mais nous croyons devoir la
faire précéder du tableau général des étages
géologiques que nous aurons souvent à citer
en traitant du gisement des Roches.
TABLEAU GENERAL UE LA STRUCTURE DE LA TERRE.
( Classification de M. Cordier.)
'Terrains de la période ( Etage moderne,
alluviale. ) — diluvien.
( Etage du crag.
Terrains de la période j — des faluns.
paléothérienne. i — des molasses.
V — paléothérique.
I
1 Terrains de la période
crétacée.
w
&
O'
s
<
s
&
fis* 1
. O
Etage crayeux.
— glauconien.
■ — de? sables ferrugi¬
neux.
Etage nummulitique.
— hippuritique.
— des maciguos.
(Terrains de la période 1
salino-magnésienne. \
w
p
<y
»~l
a g
J S
H &
co tq
K* O
CA) V
O
b}
O
ïî
<!
Etage ooülhique . ,
— du lias.
— des argiles irisées.
— du calcair e à cératites
— des grès bigarrés.
— du zechsteiu.
— des psépirites.
Ü
H
'■fiû
g .s
£ ce
I
Etage des calcaires mêlés
de schiste argileux ordi¬
naire .
Etage des calcaires mêlés
de phyllades subluisauts.
Etage des anagéuites.
Terrains de la période
anlhraxifère.
Grand étage boniller.
— — des calcaires anthraxifères.
— — des grés pourprés.
Terrains de la période
phylladienne.
Grand étage ampélitique.
— phylladique.
Ï Grand étage des talciles phylladiformes.
— — des talciles crislallifères.
— — des micacites.
Immense étage des gneiss.
.1
Terrains inaccessibles et inconnus que le refroidissement planétaire a formés intérieure-
j i rement , et de haut en bas , pendant la durée des périodes secondaires.
■ ° V
02 '
w
k-J
<1
ca
H
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Ci)
CJ
W
m
en
(
Zone ou région souterraine des agents volcaniques actuels.
Amasse
iacattd°*cme e, , . .
7«/de
t'ojjfej;
1Uüt le nr
Princjpe d ,
en°menes
nia
Snéij,
Çdes.
\
Nota. Dans ce tableau ne figurent pas les terrains pyrogènes formés â toutes les époques géologiques, soit par injec¬
tions et épanchements tie la matière chaotique, soit par éruptions volcaniques, et constituant des amas transversaux ou
des accumulations stratiformes au milieu des terrains des diverses périodes Ces terrains pyrogénes prennent place dans
les tableaux spéciaux destinés a développer le tableau général et à représenter la série détaillée des terrains de chaque
période. Ils figurent parallèlement à chaque étage et comme équivalents.
ROC
ROC
157
CLASSIFICATION SPÉCIFIQUE DES ROCHES.
Tableau général des Familles ou Groupes naturels.
CLASSES.
FAMILLES.
/ I.
Roches
feldspatluques.
2.
—
pyroxéniqups.
3.
—
amphiboliques.
—
épidotiques.
l^c Classe.
] 5.
—
grenatiquPS.
Roches
/ 6.
—
hypersténiques.
TERREUSES.
) 7-
diallagiques.
8.
—
talqneiises.
9-
—
micacées.
JO.
—
quartzeuzes
JT.
—
vitreuses.
2e Classe.
' 12.
( 2
- -
argileuses.
Roches
i :
—
calcaires.
SALI NES
gypseuses.
OU ACIDIFÈRES
1 ,5r
—
à base de sous-sulfate d’alumine
K ON
' ,6
- -
— de rlilorure de sodium.
MÉTALLIQUES.
\ 17-
— de carbonate de soude.
CLASSES.
familles.
)„
Roches à base de carbonate de zinc.
19-
—
— de carbonate de fer.
3e Classe.
20.
—
— d’oxyde de manganèse.
Roches
21.
—
— de silicate de fer hydraté
MÉTALLIFÈRES
22.
—
* — d’hydrate de fer.
1
23.
—
— de peroxyde de fer.
V 24.
—
— de fer oxydulé.
25.
— •
— de sulfure de fer.
4e Classe, i
26.
—
— de soufre.
Roches
1 27.
—
— de bitume gris.
COMBUSTIBLES
28.
—
pissasplialtiques.
NON
1 y-
—
graphiteuses.
MÉTALLIQUES. !
■ 3o.
—
antli raeiteuses.
1
3i.
- -
à base de bouille.
32.
—
à base de lignite.
Appendice.
( 33.
—
anomales.
t 34.
—
météoriques.
PREMIÈRE FAMILLE.
Roches feldspatliiques.
Les diverses espèces et variéte's de Feldspath ad¬
mises par les minéralogistes peuvent être confon¬
dues par les géologues et considérées comme un
seul type spécifique, à raison de l’impossibilité qu'il
y aurait le plus souvent de les reconnaître dans les
Roches où elles sont fréquemment mélangées d’une
manière indistincte.
1er ordre. PHANÉROGÈNES ( dont les
éléments sont visibles à l’œil nu).
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Harmophanite (Partie de la
Pegmatite de M. Brongniart ; Feldspath et
Labradorite de M. d’Omalius d’Halloy;
Pierre de Labrador ; Leptynile et Pegmatite
de quelques géologues; Orthose lamellaire).
— Roche composée entièrement ou presque
entièrement de Feldspath lamellaire. — Gi¬
sement : Forme des filons et des amas trans¬
versaux dans la partie supérieure des terrains
primordiaux.
2e espèce. Leptynite ( Feldspath grenu ;
Weisstein de Werner; partie du Granité et
du Gneiss de divers géologues). — Composé
de Feldspath grenu très atténué, quelque¬
fois pur, mais plus souvent uni à quelques
centièmes de Mica, de Grenat, etc. — Gise¬
ment : Forme des assises dans le grand étage
des Gneiss.
3e espèce. Gneiss. — Composé essentiel¬
lement de Feldspath et de Mica en paillettes
distinctes et contenant souvent un peu de
Quartz comme élément accessoire ; structure
schistoïde. — Gisement : Forme la partie in¬
férieure des terrains stratifiés de la période
primitive.
4e espèce. Pegmatite. a , stratiforme; b,
sans délit. — Composée de Feldspath et de
Quartz ordinairement grenus ( Pétunzé).
Dans la variété de Pegmatite nommée gra¬
phique, les cristaux de Quartz sont al¬
longés dans le même sens, et forment des
lignes brisées dont la coupe a parfois quel¬
que ressemblance avec les caractères hé¬
braïques. — Gisement : La Pegmatite stra¬
tiforme constitue une partie de l’étage du
Gneiss; la Pegmatite sans délit ou non stra¬
tifiée forme des filons et des amas transver¬
saux dans les terrains primordiaux.
5e espèce. Granité. — Roche à contexture
grenue, composée de Feldspath, de Quartz
et de Mica. — Gisement : Le Granité est une
roche d’épanchement, qui doit être rappor¬
tée aux époques les plus anciennes; elle
forme des amas transversaux souvent assez
considérables pour que leur surface exté¬
rieure constitue des terrains indépendants,
des plateaux, des montagnes; mais ses di¬
mensions sont quelquefois réduites à celles
de simples filons.
6e espèce. Syénite ( Granitel , Granité am-
phibolique) . a , ordinaire; 6, micacée; c,
quartzifère; d, zirconienne. — Association
de Feldspath (quelquefois 9/10) fréquem¬
ment rougeâtre, et d’Amphibole presque
toujours d’un vert foncé ou noirâtre. — Gi¬
sement : La Syénite est tantôt stratiforme ,
158
ROC
ROC
tantôt sans délit. Elle existe quelquefois à
l’état stratiforme, à la partie supérieure de
l’étage des Gneiss; mais ordinairement elle
constitue des amas transversaux appartenant
aux terrains pyrogènes des périodes primi¬
tive et phylladienne.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Brèche feldspathique.
2e espèce. Poudingue feldspathique.
3e espèce. Grès feldspathique (partie des
Arkoses de la plupart des géologues ).
Composée de 6 à 9/10 de parties feldspa-
thiques triturées, mélangées de Quartz, et
quelquefois de Mica et de Phyllade, le tout
lié, d’une manière imperceptible , par un
ciment quartzeux ou siliceux. Gisement .
Se trouve depuis la période phylladienne
jusqu’à la période paléothérienne.
3e genre. Meubles.
lre espèce. Sables et graviers feldspa¬
th iqu es.
2e espèce. Galets et débris de roches
feldspathiques. — Gisement : Ces deux es¬
pèces se trouvent en couches ou en amas
dans les terrains d’alluvion.
2e ordre. ADÉLOGÈNES en tout ou en par¬
tie (dont le volume des parties est en
totalité ou en partie invisible).
lre SECTION. 2?étr ©siliceuses.
À base de Feldspath compacte, quelquefois nu
peu quartzifère , et fondant presque toujours en
verre blanc ; ne contenant jamais de Fer titane; îa-
rement cellulaire et amygdalaire.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Pétrosilex ( Feldspath com¬
pacte et Eurile de divers géologues), a, or¬
dinaire; ô, quartzifère; c, amphibolifère ;
d, avec Mica; e, talcifère; f, calcarifére.
— Composé de Feldspath compacte, souvent
plus ou moins mélangé de substances étran¬
gères également à l’état compacte. Fusible
en émail blanc , quelquefois pointillé de
noir ou de vert. — Gisement : Cette Roche ,
toujours stratiforme, appartient aux ter¬
rains des périodes primitive et phylladienne.
2e espèce. Jade (Saussurite de M. d’Orna-
lius d’Halloy). — Cette Roche est considérée
par M. Cordier comme un alliage mo¬
léculaire et mécanique de parties feldspa¬
thiques et talqueuses. — Gisement : elle se
trouve en rognons et en petits lits dans l’é¬
tage des Talcites. Elle est assez abondante
en Corse, à la Nouvelle-Zélande, etc.
3e espèce. Porphyre syénitique (comprend
le Porphyre rouge antique et une partie du
Porphyre noir ou Mélaphyre de M. Bron-
gniart). — Cette Roche, qui formerait une
Syénite si ses éléments devenaient apparents,
est composée d’une base de Pétrosilex am-
phiboleux de couleurs variées , contenant
des cristaux de Feldspath et quelquefois
d’Amphibole. — Gisement : Le Porphyre
syénitique appartient aux épanchements les
plus anciens ; on n’en connaît pas de posté¬
rieurs à la période phylladienne.
4e espèce. Porphyre pétrosiliceux ( com¬
prend partie du Porphyre noir ou Méla¬
phyre de M. Brongniart, partie du Porphyre
de M. d’Omalius ). — Pâte de Pétrosilex ou
Feldspath compacte, tantôt pur, tantôt
quartzifère, contenant des grains ou cris¬
taux de Feldspath et de Quartz quand la
pâle est quartzifère. — • Gisement : Cette
Roche pyrogène, très abondante dans la na¬
ture , a commencé à paraître avec les ter¬
rains de la période phylladienne, et a con¬
tinué jusqu’à la fin du terrain houiller.
5e espèce. Pyroméride ( Porphyre orbicu-
laire). — Comprend toutes les Roches por-
phyriques à pâte pétrosiliceuse enveloppant
des parties globulaires ou globaires, compo¬
sées de Feldspath et d’un peu de Quartz ,
tantôt radiées , tantôt compactes. — Gise¬
ment ; Cette Roche , qu’on trouve surtout
en Corse, appartient aux terrains pyrogènes
de l’étage phylladique.
6e espèce. Porphyre argiloïde ( Porphyre
molaire; partie de VArgilophyrede MM. Bron¬
gniart et d’Omalius ). — Même composition
que le Porphyre pétrosiliceux. Il en diffère
par la cristallisation imparfaite du Feld¬
spath qui constitue le fond de la pâte , par
la cassure terne et l’aspect argiloïde de la
Roche, et par les nombreuses cellules qu’elle
présente fréquemment. — Gisement : Le Por¬
phyre argiloïde , moins ancien que les trois
espèces précédentes, appartient en général
aux terrains pyrogènes de la période salino-
magnésienne.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Euritine (confondue par les
géologues avec les Pétrosilex). — Conglomé¬
rat microscopique ou sub-microscopique de
ROC
ROC
159
détritus feldspathiques, endurcis par un ci¬
ment quartzeux. — Gisement : Contient quel¬
quefois des fragments de Roches diverses, et
des débris de végétaux des périodes ph y 1 la-
dieu ne et anthraxifère auxquelles cette Roche
appartient.
2e espèce. Grauwacke ( partie des Mimo-
phyres de M. Al. Brongniart). — Composée
de Feldspath (environ les 4/5) tant à petits
grains qu’à l’état d’Euritine , de Quartz
grenu, de Mica et de matières phylladiennes
ou talqueuses, soit à grains distincts , soit
mêlées avec la partie feldspathique com¬
pacte. Les parties feldspathiques de la
Grauwacke fondent en verre blanc , et la
roche contient souvent des fragments angu¬
leux plus grossiers que ceux qui composent
le fond de la pâte. On y trouve des débris
de corps organisés. — Gisement : Forme des
assises quelquefois considérables dans la
partie supérieure des terrains phylladiens.
3e espèce. Brèche pétrosiliceuse. — Roche
très dure, analogue à la Grauwacke, mais à
grains plus grossiers liés entre eux par une
pâte d’Euritine, de telle sorte qu’il est quel¬
quefois difficile de reconnaître que ce sont
de véritables fragments plutôt qu’un acci¬
dent de cristallisation. — Gisement : Fait
partie des terrains de Grauwacke.
4e espèce. Brèche porphyritique. — Roche
composée de fragments des Porphyres ci-
dessus , agrégés par une pâte argiloïde plus
ou moins endurcie. — Gisement : Se trouve
en couches régulières à la partie supérieure
des terrains houillers. — Indépendamment
de cette Brèche porphyritique formée par la
voie humide, il en est une autre que M. Cor-
dier considère comme formée par la voie
sèche en même temps que les Porphyres ;
c’est-à-dire que des parties, déjà refroidies
au contact des Roches encaissantes, auraient
été brisées , réduites en fragments, frois¬
sées, déplacées par la pâte porphyritique en
fusion , puis enfin réunies par la consolida¬
tion de cette même pâte au moment de son
refroidissement. La formation de cette der¬
nière Roche se comprend d’ailleurs par ce
qui se passe de nos jours pour des brèches
analogues des terrains volcaniques actuels.
5e espèce. Poudingue porphyritique. —
Même composition que la brèche porphyri¬
tique formée par la voie humide; mais ici
les éléments ont été transportés, roulés et
arrondis avant d’être cimentés par une pâte
d’Euritine, etc. — Gisement : Se trouve dans
la partie supérieure du terrain hou il 1er, dans
les terrains d’alluvion ordinaires, etc.
3'' genre. Meubles (en couches ou en amas).
lrc espèce. Sables et graviers de roches
PÉTROSILICEUSES.
2e espèce. Galets et débris de roches
PÉTROSILICEUSES.
2e SECTION. Saeucostiniques.
Roches volcaniques dont la base est composée
de pal lies feldspathiques microscopiques, mélangées
de 1/100 à 1/200 de fer titane et quelquefois à de
l'Amphibole et à du Mica, mais très rarement à
du Quartz. Celte pâte ou hase est plus ou moins
poreuse et toujours plus grossière que celle des
Roches pétrosiliceuses. Fondant en verre blanc
piqueté de points noirâtres résultant soit du fer
titane, soit de l’Amphibole ou du Mica.
1er genre. Agrégées.
Ve espèce. Phonolite ( Petrosilex fissile
et partie des Leucostines de M. Al. Bron¬
gniart; Klingstein des Allemands). — Ne
diffère du Trachyte, placé ci-après, que par
le volume des parties constituantes. Pâte
analogue, parfaitement compacte et généra¬
lement sans porosité sensible à l’œil nu.
Elle a presque toujours un fil très prononcé
suivant le plan du courant et se divise sou¬
vent en plaques tabulaires douées alors d’une
grande résonnance ; elle est souvent por-
phyrique. — Gisement : le même que le
Trachyte; mais en assises moins puissantes.
2e espèce. Leucostite ( Porphyre leucosti-
nique ; Porphyre trochy tique; partie de la
Phonolite de M. d’Omalius, et des Leucostines
de M. Brongniart). — Roche intermédiaire
entre le Trachyte et la Phonolite. Même
composition , mais contexture plus serrée
que la première espèce et moins que la se¬
conde, ce qui rend cette Roche complète¬
ment opaque sur les bords; elle diffère de
plus de la Phonolite en ce qu’elle n’est ni
fissile, ni sonore; le Mica, le Fer titane et
l’Amphibole y sont plus abondants. Aspect
souvent porphyrique par la présence de
cristaux discernables de Feldspath , de Mica
et d’Amphibole. — Même gisement que le
Trachyte.
3e espèce. Trachyte ( comprenant la Do-
mite de quelques géologues ; Masegna ; Né-
crolite). — Pâte adélogène poreuse, âpre au
toucher, composée presque entièrement de
grains microscopiques de Feldspath enche-
160
ROC
Yêtrés et laissant des Yides entre eux, plus
quelques centièmes de Mica, d’Amphibole
et de Fer Litané. Des cristaux assez nets de
ces divers éléments rendent fréquemment
le Trachyte porphyroïde. — Gisement : Le
Trachyte forme des assises dans les terrains
volcaniques des périodes paléothérienne et
alluviale. Il compose aussi des amas trans¬
versaux et des filons ou dykes d’une faible
étendue.
4e espèce. Fritte leucostinique (ou Fritte
trachytique ). — Cette Roche a la même
composition que le Trachyte; mais elle en
diffère par sa couleur ordinairement rou¬
geâtre, sa texture plus lâche, son aspect
scoriacé et ses boursouflures. Contrairement
aux véritables scories, la Fritte leucostinique
n’est point vitreuse et sa pâte est lithoïde ,
excepté cependant sur quelques points de la
masse. — Gisement: Forme ia surface et la
partie inférieure des ccourants trachytiques,
phonolitiques et leuostiniques.
2e genre. Conglomérées.
Espèce unique. Brèche leucostinique. —
Formée de fragments de Roches leucostini-
ques réunis souvent par un ciment siliceux.
3e genre. Meubles (en couches ou en amas).
lre espèce. Cendre leucostinique (ou spo-
dite). — Sorte de poussière grise lithoïde,
composée de cristaux microscopiques des di¬
verses substances minérales qui forment
la pâte des Roches leucostiniques précéden ¬
tes. Elle résulte, soit de leur désagrégation,
de leur trituration , soit des déjections ciné-
riformes qui ont accompagné la formation
de ces Roches volcaniques. En effet, la ma¬
tière gazeuse, lancée par les volcans , en¬
traîne avec elle des parties minérales incan¬
descentes et liquides; ces parties se refroi¬
dissent, se coagulent dans l’air, et tombent
enfin à l’état de cendre cristalline. M. Cor-
dier, qui, le premier, a fait connaître la vé¬
ritable nature de cette cendre, a constaté, à
l’aide du microscope et de l’analyse méca¬
nique, qu’elle est entièrement composée de
très petits individus minéralogiques parfai¬
tement déterminables , quoique ayant tout
au plus un diamètre d’environ 1/20 a 1/30
de millimètre. — Gisement : Cette cendre,
contenant parfois des parties plus grossières
projetées en même temps, forme des couches
souvent très étendues, qui alternent avec
les diverses assises de laves leucostiniques.
2e espèce. Sables et graviers de roches
leucostiniques.
3e espèce. Galets et débris de roches leu-
C0STIN1QUES.
deuxième famille.
Moelles pyroxéaiicflues.
Dans cette famille, le Pyroxène se présente rare¬
ment d’une manière prédominante parla proportion
des parties qui eu sont composées ; mais c’est à sa
présence que sont dus les principaux caractères
distinctifs des associations dans lesquelles il figure.
Les roches pyroxéniquns, très nombreuses dans les
terrains récents, diminuent d’importance à mesure
qu’on pénètre plus avant dans les terrains anciens.
1er ordre. — Presque homogènes et non
cellulaires.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Coccolite ( Pyroxène grenu
des minéralogistes ; partie de la Lherzolite
de M. d’Ûmalius d’Halloy ; partie du Py¬
roxène lherzolile de M. Brongniart ; Pyroxé-
nite, Pyroxène en roche). — Composée pres¬
que uniquement de Pyroxène grenu , ordi¬
nairement verdâtre. Les principaux éléments
accidentels de cette Roche sont: les Fers
oxydulé et oligiste, le Calcaire, le Mica , le
Talc, l’oxyde rouge de Titane ( ou Rutile),
le phosphate de Chaux , l’Amphibole , le
Feldspath, etc. — Gisement : En couches ou
en amas straliformes dans l’étage du Gneiss.
2e espèce. Lherzolite ( Pyroxène Iherzo-
lite de M. Brongniart; Pyroxène en roche;
Pyroxenite). — Roche composée presque en¬
tièrement de Pyroxène, tantôt à l’état gra¬
nulaire ou lamellaire, tantôt en partie com¬
pacte. Cette Roche , qui ressemble quelque¬
fois beaucoup à la Coccolite , en diffère :
1° par les éléments accessoires , qui sont ici
complètement différents ; tels sont l’An-
thophyllite , la Diallage, le Fer litané ou
chromé, etc.; 2° par son gisement : Elle
forme dans les Pyrénées, notamment au port
de Lherz (d’où elle tire son nom), des amas
transversaux peu considérables dans les an¬
ciens terrains du sol secondaire.
3e espèce. Lhercoulite ( ou Lherzolite
compacte). — Ne diffère de la Lherzolite
qu’en ce que les éléments sont ici microsco¬
piques. Sa pâte est verdâtre , translucide,
d’un aspect vitreux, ressemblant à la Ser¬
pentine, mais beaucoup plus dure.-— Même
gisement que la Lherzolite.
ROC
ROC
161
2e genre. Conglomérées.
Espèce unique. Brèche lherzolitique.
2e ordre. — Mêlées d’une assez grande
quantité de Feldspath et cellulaires.
lre section. Ophitiques (mêlées de Feldspath
gras et de terre verte).
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Ophitone ( Granité opliitique;
partie de la Dolente de M. d’Omalius ;
Ophite varié de M. Brongniart). — Roche
grenue, très tenace, composée de Pyroxène
vert, de Feldspath granulaire coloré en
vert par la matière pyroxénique, et d’un
peu de terre verte tendre qui paraît être
de la Chlorite. — Gisement : Cette Ro¬
che ainsi que les deux espèces suivantes ré¬
sultent d’épanchements, et forment des en¬
claves ou amas transversaux dans les ter¬
rains de la période phylladienne.
2e espèce. Aphanite (partie du Trapp , du
Trappite et des Cornéennes de divers géolo¬
gues). — Pâte verdâtre résultant de la di¬
minution du volume des parties feldspathi-
ques et pyroxéniques de l’Ophitone , qui ,
dans l’Aphanite, passent à l’état compacte,
ce qui donne à la Roche une apparence par¬
faitement homogène. Quelques géologues ont
pris et prennent encore à tort la matière
pyroxénique de cette Roche et de l’espèce
suivante pour de l’Amphibole. D’après les
observations de M. Cordier, il est facile d’é¬
viter cette erreur, car l’Aphanite fond en
émail verdâtre , tandis que les Roches am-
phiboliques compactes fondent en brun-noi¬
râtre. — Même gisement que l’Ophitone.
3e espèce. Ophite (comprenant partie du
Mélaphyre ou Porphyre noir de M. Bron¬
gniart ; le Mélaphyre de H. d’Omalius d’Hal-
loy ; partie de F Ophite ou Porphyre vert de
M. AI. Brongniart et des autres géologues;
V Ophite antique ; le Serpentino verde antico
des Italiens, etc.). — Pâte d’Aphanile (Py -
roxène et Feldspath compactes), au milieu
de laquelle sont enclavés des cristaux'de
Feldspath et quelquefois de Pyroxène dis¬
cernables à l’œil nu. — Même gisement que
l’Ophitone.
2e genre. Conglomérées.
Espèce unique. Brèche ophitique.
t. xi.
2e SECTION. Basaltiques.
Mêlees de Feldspath vitreux , de Fer titane, Pé-
ridot, Amphigène, etc. Toutes ces roches résultent
d’éruptions volcaniques.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Mimosite (partie de la Dolérite
et du Trapp de M. d’Omalius d’HalIoy ; par¬
tie de la Dolérite de M. Brongniart). — Ro¬
che noirâtre grenue à grains généralement
très fins, composée de Pyroxène (1/5 à 1/10
de la masse), de Fer titaué (1 à 4/100), et
pour le reste de Feldspath vitreux teint en
vert noirâtre par le Pyroxène, qui, malgré
son peu d’abondance, donne cependant le
caractère a la Roche. Le Feldspath perd sa
couleur et devient blanc lorsqu’on le chauffe
au chalumeau, ou lorsqu’on le plonge dans
l’acide hydrochlorique. Cette Roche, par la
diminution du volume de ses parties , passe
au Basanite. — Gisement : Fait partie des
terrains volcaniques des périodes crétacée et
paléothérienne.
2e espèce. Dolérite. — Roche essentielle¬
ment grenue, formée des mêmes éléments
que la Mimosite , mais contenant une plus
grande abondance de Pyroxène (1/4 ou
1/3 de la masse ) et de Fer titane ( jusqu’à
15/100). Le Feldspath, généralement blan¬
châtre, n’y est jamais d’un vert noirâtre
comme dans la Mimosite. La Dolérite est sou¬
vent à la fois poreuse et cellulaire, et quelque¬
fois amygdalaire ; sur certains points ses élé¬
ments diminuent de volume; la Roche passe
à l’état compacte , et devient alors un véri¬
table Basalte. — Gisement: La Dolérite est,
en général , plus récente que la Mimosite;
elle appartient principalement aux terrains
volcaniques de la période paléothérienne, et
elle se forme encore actuellement.
3e espèce. Basanite (partie de la Téphrine
de M. Brongniart; partie de la Téphrine
et du Basalte de M. d’Omalius d’Halloy; Lave
téphrinique). — Même composition que la
Mimosite ; mais ici les parties élémentaires
sont microscopiques et ne peuvent se distin¬
guer à l’œil nu, sauf sur quelques points où
la Roche est porphyroïde. Le Basanite est
souvent cellulaire; de couleur généralement
grisâtre, quelquefois brunâtre; se vitrifiant
au chalumeau en verre blanc-grisâtre par¬
semé de points plus foncés. — Gisement .-Fait
principalement partie des terrains volcaniques
21
ROC
ROC
162
des périodes alluviale et paléothérienne.
4e espèce. Basalte (comprend le Basalte ,
et partie du Basanite de M. Brongniart ;
partie du Basalte de M. d’Omalius d’Hal¬
loy). — Même composition que la Dolérite,
mais à l’état compacte ou microscopique. Se
distingue du Basanite par sa couleur noi¬
râtre et par sa fusion en verre noirâtre. Est
fréquemment porphyroïde, cellulaire et pris¬
matique. Contient souvent du Péridot, soit
en cristaux disséminés , soit sous forme de
rognons. — Même gisement que le Basanite.
5e espèce. Péridotite ( partie du Basalte
de M. d’Omalius d’Halloy et du Basanite de
M. Brongniart). — Roche basaltique ou ba-
sanitique ordinairement grisâtre , dans la¬
quelle une grande partie du Pyroxène est
remplacée par du Péridot qui y forme
quelquefois près de la moitié de la masse.
Les quatre espèces précédentes prennent
une teinte grisâtre en se décomposant ;
mais l’altération du Péridot produit une
couleur rougeâtre qui colore fortement la
Péridotite en décomposition, et la rend alors
très reconnaissable. — Même gisement que
le Basanite.
6e espèce. Amphigénite ( Leucitophyre de
M. d’Omalius d’Halloy; Lave amphigénique) .
— Roche basaltique grisâtre dans laquelle
la plus grande partie du Feldspath est rem¬
placée par des cristaux d'Ainphigène souvent
visibles à l’œil nu. — Gisement : Cette Ro¬
che, qui fait partie des déjections de quel¬
ques volcans éteints, est très abondante à la
Somma et au Vésuve.
7e espèce. Néphélinite. Roche basal¬
tique, grisâtre, dans laquelle une grande
partie du Feldspath est remplacée par de la
Néphéline. — Gisement : Cette Roche , assez
rare, se trouve, sur quelques points, avec
les espèces précédentes.
8e espèce. Fritte basaltique. — Cette
Roche se trouve, sous forme de croûte spon¬
gieuse, à la surface et à la partie inférieure
des courants des sept espèces précédentes
dont elle est congénère. Elle en dilïère en
ce qu’elle est agrégée de telle sorte qu’elle
ressemble à une véritable scorie , n’ayant
plus l’apparence lithoïde des espèces qui
précèdent; mais elle n’en est pas moins
composée de grains microscopiques nulle¬
ment vitreux. C’est un état de cristallisa¬
tion des plus curieux : les cristaux micros¬
copiques qui la composent y sont placés aux
plus grandes distances possibles les uns des
autres et , indépendamment de ce caractère,
la masse présente de nombreuses cellules.
2e genre Conglomérées.
lre espèce. Brèche basaltique.
2e espèce. Grès pyroxénique. — Formé de
débris de Roches basaltiques , en partie à
l’état de Wacke , mêlés de grains de Py¬
roxène et de Feldspath, liés par un ciment
siliceux. — Gisement ; Appartient aux ter¬
rains de la période paléothérienne.
3e genre. Meubles (en couches ou en amas).
lre espèce. Cendre basaltique (ou Ciné-
rite ). — — M. Cordier a reconnu que cette
cendre est composée des mêmes éléments
minéralogiques que les laves basaltiques.
Ce sont de véritables cristaux microscopi¬
ques de Pyroxène , Feldspath, Fer titané ,
Amphigène , Péridot, etc., présentant en
petit les caractères propres à leur espèce.
La formation de ces cendres est analogue à
celle des cendres leucostiniques.
2e espèce. Sables et graviers de roches
BASALTIQUES.
3e espèce. Galets et débris de roches
BASALTIQUES.
TROISIÈME famille.
Moelte^ aiMjiîiifeoUqueg.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Amphibolite ( comprenant
V Amphibolite hornblende et F Amphibolite de
M. Brongniart, et la Hornblende de M. d’Oma¬
lius). a, stratiforme; b, sans délit. — Compo¬
sée presque uniquement de cristaux d’ Am¬
phibole. Les élémen ts accessoires de cette Ro¬
che sont : le Feldspath, le Grenat, le Quartz,
le Disthène, le Fer oxydulé, etc. Fond en
verre noirâtre. — Gisement : L’Amphibolite
stratiforme se trouve en couches ou amas
subordonnés dans les étages des Gneiss, des
Micaciteset des Talcites ; F Amphibolite sans
délit forme des amas transversaux dans les
terrains de la période crétacée.
2e espèce. Kersanton (partie du Diorite
de M. d’Omalius). — Roche peu dure, mais
très tenace, composée essentiellement d’Ara-
phibole, de Feldspath, de Pinite et de Mica ;
contient quelquefois du Calcaire comme élé¬
ment accidentel. - — Gisement : Cette Roche
RUC
ROC
163
d’épanchement forme des liions et des amas
transversaux dans les terrains de la période
primitive. Elle est abondante en Bretagne.
3e espèce. Diorite ( Grünstein des Alle¬
mands; Diabase ; Granitel ; Diorit-porphyr ;
Granité orbiculaire ou globulaire de Corse),
a , stratiforme; b, sans délit. — Composé
essentiellement d’Arnphibole et de Feldspath
en proportion a peu près égale. Cette Roche
est ordinairement grenue, quelquefois glo-
baire ( Diorite orbiculaire de Corse ). —
Gisement : Le Diorite est tantôt stratiforme,
tantôt sans délit: le premier forme des cou¬
ches subordonnées dans l’étage des Gneiss;
le second est en amas transversaux dans les
terrains primordiaux.
4e espèce. Dioritine (partie de VAphanite
et du Trapp de M. Brongniart; Aphanite de
M. d’Qmalius ; Diorite compacte; Cornéenne
de quelques géologues). — Pâte uniforme ,
compacte, verdâtre, présentant au micros¬
cope les mêmes éléments que la Diorite ,
avec laquelle il y a quelquefois passage. —
Même gisement que la Diorite.
5e espèce. Porphyre diorltique ( partie du
Mélaphyre ou Porphyre noir de quelques
géologues , qui confondent dans les Roches
compactes les pâtes pyroxéniques et Amphi-
boliques). — Composé d’une pâte dioritique
compacte (Dioritine), avec cristaux discer¬
nables de Feldspath et d’Amphibole. — Gi¬
sement : Est tantôt stratiforme, tantôt non
stratifié. Le premier appartient aux terrains
talqueux et micacés ; le second se trouve en
amas transversaux postérieurs à la période
phylladienne.
2e genre. Conglomérées.
Espèce unique. Grès dioritique. — Cette
Roche, confondue à tort avec les Grès verts,
est composée de grains de Feldspath et de
parties verdâtres, qui, d’après la détermina¬
tion de M. Cordier, sont de l’Amphibole
très atténuée et presque compacte. — Gise¬
ment : Ce Grès , dans lequel on trouve des
corps organisés, appartient à la partie infé¬
rieure des terrains alpins de la période cré¬
tacée.
quatrième famille.
Roches épidotiques*
genre unique. Agrégées.
Espèce unique. Épidotite ( Épidote strati¬
forme). — Composée d’Épidote, soit grenue,
fibreuse ou prismatique, soit plus ou moins
compacte. Cette Roche admet comme élé¬
ments accidentels divers minéraux. — Gise¬
ment : L’Épidote, toujours stratiforme, se
trouve en lits assez minces, et quelquefois en
rognons, dans les terrains stratifiés primor¬
diaux.
cinquième famille.
Roches grenatiques.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Grenatite ( Grenat de M. d’O-
malius). — Roche pesante, composée presque
uniquement de Grenat ordinairement jau¬
nâtre ou rougeâtre , soit grenu , soit com¬
pacte ; il y a passage de l’un à l’autre. —
Gisement : Forme des couches ou amas stra-
liformes dans l’étage des Gneiss, et vers la
jonction des Micacites avec les Talcites.
2e genre. Meubles.
Espèce unique. Sables grenatiques. — Ré¬
sultant principalement de la décomposition
des Roches micacées ou feldspathiques gre-
natifères. — Gisement : En couches ou en
amas dans les terrains d’alluvion.
sixième famille.
Roches liyiiecsthéniques.
genre unique. Agrégées.
lre espèce. Hypersthénite ( Hypersthène
en masse des minéralogistes). — Roche com¬
posée d’Hvpersthène , substance noirâtre,
tenace, fusible au chalumeau en verre noir;
dure, pesante et à éclat métalloïde bronzé.
— Gisement : Se trouve tantôt en amas stra¬
tifiés à la partie supérieure des Gneiss, tantôt
sans délit en amas transversaux de peu d’é¬
tendue dans les terrains primordiaux.
2e espèce. Sélagite (confondue par divers
géologues avec les Roches dioritiques et dial-
lagiques ; Hypersthénite de M. d’Omalius;
Hypersthenfels des Allemands; Grünstein;
Iiypérite). — Roche grenue très tenace, com¬
posée d’Hypersthène et de Diallage; conte¬
nant quelquefois du Mica. — Même gisement
que l’Hypersthénite.
septième famille.
Roches diallagiques.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Éclogite. — Roche phanéro*
I
164
ROC
ROC
gène, composée essentiellement de Diallage
verdâtre et de Grenat. — Gisement : Se
trouve en amas stratiformes de peu d’éten¬
due dans l’étage des Talcites cristallifères.
2e espèce. Euphotide (Granitone de quel¬
ques géologues ; Ver de di Corsica des Ita¬
liens). — Roche généralement grenue, très
tenace, essentiellement composée de Dial¬
lage et de Feldspath. — Gisement: L’Eu-
photide est tantôt stratifiée , tantôt non
stratifiée. La première forme des assises
assez puissantes à la partie inférieure des
Talcites ; la seconde se trouve en amas
transversaux.
3e espèce. Variolite (comprenant la Va¬
riante de M. d’Omalius ; Variolite de la Du¬
rance). — Ne diffère de l’Euphotide qu’en ce
que ses éléments sont compactes et à l’état
microscopique, tantôtséparés, tantôt fondus
ensemble. Dans cette pâte généralement noi¬
râtre , sont souvent enchâssés des globules
verdâtres de Feldspath rayonnés du centre
à la circonférence, et donnant à la Roche
l’aspect variolaire. — Gisement : Cette Roche
paraît accompagner une partie des amas
transversaux d’Euphotide.
4e espèce. Serpentine ( Opliiolite de
MM. Brongniart, d’Omalius et de divers au¬
tres géologues). — Alliage compacte, généra¬
lement verdâtre, de Diallage, d’un peu de
Feldspath et de quelques parties talqueuses.
Est plus ou moins dure, suivant qu’il y a
plus ou moins de Feldspath ou de Talc. —
Gisement : Forme tantôt des couches ou amas
stratifiés d’une grande dimension subordon¬
nés aux Talcites, tantôt des amas transver¬
saux.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Brèche euphotidienne.
2e espèce. Brèche serpentineuse.
3e espèce. Poudingue seupentineux.
4e espèce. Grès serpentineux.
3e genre. Meubles (en couches ou en amas).
lre espèce. Sables et graviers serpenti-
NEUX.
2e espèce. Galets et débris serpentineux.
huitième famille.
talqueuses.
1er genre. Agrégées.
ire espèce. Talcite (comprenait le Sléa-
schiste de MM. Brongniart et ■ d’Omalius ;
partie des Schistes ardoises de M. d’Omalius
et des Phyllades de M. Brongniart; la Chlo-
rite de M. d’Omalius ; le Talcade de M. Bou¬
bée ; Schiste talqueux, Talcschisle , Talkschie-
fer ). a, ordinaire; b, maclifèr e;c, quart-
zeux ; d, feldspathique. — Composé de Talc
quelquefois pur, mais plus ordinairement
mélangé, soit de Quartz, soit de Feldspath,
soit de Macle, ce qui donne lieu à 4 sous-
espèces distinctes. Contexture sehistoïde. Le
Talcite ordinaire contient un nombre con¬
sidérable de minéraux accidentels dissémi¬
nés, tels que Disthène, Staurotide , Gre¬
nat , etc. — Gisement, : Les sous - espèces et
variétés de cette Roche forment des couches
stratifiées très puissantes, constituant une
partie des étages des Talcites cristallifères
et des Talcites phylladiformes.
2e espèce. Protogine. — Roche graniti-
forrne composée essentiellement de Talc et
de Feldspath, auxquels se joint souvent le
Quartz comme élément accessoire. — Gise -
ment : Cette Roche , toujours plus ou moins
stratiforme , appartient à 1 étage des Talci¬
tes. Elle se présente avec une puissance im¬
mense, et constitue la partie centrale du
Mont Blanc.
3e espèce. Porphyre protoginique. — Com¬
posé d’une pâte adélogène formée de Talc et
de Feldspath, au milieu de laquelle sont
disséminés des cristaux de Feldspath. Cou¬
leur ordinairement verdâtre. — Gisement :
Cette Roche forme des amas transversaux
contemporains de la période phylladienne.
2e genre. Conglomérées.
ice espèce. Novaculite ( Coticule de M. d’O¬
malius ; pierre à rasoir , pierre à lancettes).
— Conglomérat sub-mieroscopique de par¬
ties talqueuses , avec Feldspath et Quartz ;
le tout excessivement atténué et cimenté
par un silicate d’ Alumine qui paraît être
analogue à la Collyrite. Cette Roche, formée
à la manière des limons ordinaires , res¬
semble beaucoup au Talcite ; mais sur cer¬
tains points de la masse on trouve des par¬
ties grenues, grossières, qui en font recon¬
naître l’origine sédimentaire. Couleurs jau¬
nâtre , verdâtre , bleuâtre et quelquefois
rougeâtre par suite de la présence de ma¬
tières ferrugineuses. — Gisement : La Nova¬
culite se trouve en masses stratiformes , à
ROC
ROC
feuillets très épais, à la partie supérieure
de l’étage phylladique.
2e espèce. Schiste talqueijx sédimentaire
(confondu, par la plupart des géologues,
avec les Schistes argileux proprement dits ;
partie des Schistes de MM. Brongniart et
d'Ornalius). — Composé de parties talqueuses
assez grossières, ordinairement laminaires,
distinctes et cimentées avec de l’Argile.
Cette Roche, contenant quelquefois des Ma-
clés, est onctueuse au toucher, et offre un
aspect nacré, ce qui pourrait la faire con¬
fondre avec des Roches talcifères primor¬
diales ; mais son origine sédimentaire est
suffisamment constatée par les corps orga¬
nisés qu’elle renferme. — Gisement : Se
trouve dans les terrains phylladiens et houil-
lers du midi de la France, etc.
3e espèce. Phyllade (partie du Phyllade
de M. Brongniart et du Schiste ardoisé de
M. d’Ornalius ; Schiste légataire et tabu¬
laire ; partie du Thonschiefer des Allemands).
a, ordinaire; b, anthraxifère; c, calcari-
fère; d, arénifère. — Cette Roche diffère
principalement de la précédente , en ce
qu’elle est parfaitement compacte et qu’elle
ne contient point d’Àrgile. D'après l’ana¬
lyse mécanique que M. Cordier en a faite ,
elle est composée de matières talqueuses
atténuées et triturées, déposées à la manière
des limons, mélangées avec quelques autres
substances, telles que des parties microsco¬
piques de Feldspath et de Quartz , le tout
réuni par un ciment siliceux. Contrairement
au Talcite , le Phyllade ne contient que fort
peu d’éléments accidentels : ce sont quel¬
ques paillettes de Mica éparses au milieu de
la pâte microscopique , quelquefois du car¬
bonate de Chaux disséminé, des cristaux de
Pyrite, quelques nœuds de Quartz, etc. Ses
teintes sont très variées. La couleur noirâtre
est due à une matière anthraciteuse , et la
couleur rougeâtre à des matières ferrugi¬
neuses. On y trouve divers corps organisés
(Trilobites , Spirifer , etc. ). Cette Roche ,
essentiellement schistoïde , est susceptible
de se diviser en nombreux feuillets (Ardoise),
ce qui permet de l’employer à la toiture, à
faire des planches à écrire, etc. — Gisement :
Le Phyllade forme des assises considérables,
qui succèdent en stratification concordante
aux terrains talqueux.
4e espèce. Grès anagénique. — Mélange
1 05
de grains visibles de Quartz et de Feldspath
cimentés avec une matière talqueuse à l’état
de limon endurci. — Gisement : Cette Roche
alterne avec lesPhyllades et les Anagéniles.
5e espèce. Anaüénite ( Anagénile et partie
du Phyllade porphyroïde de M. Brongniart;
Grauwackeh très gros grainsdes Allemands).
— Composée de matières talqueuse et phyl-
ladienne, avec fragments de Feldspath , de
Quartz et de Protogine , le tout réuni par
un ciment talqueux ou quartzeux. Cette
association présente souvent l’aspect et la
contexture de la Protogine; il devient quel¬
quefois difficile de l’en distinguer. L’Ana-
génite, parfois calcarifère, eontientquelques
rares débris de corps organisés marins. —
Gisement : Cette Roche appartient principa¬
lement à l’étage phylladique; mais, dans
les Alpes, on en connaît des gisements qui
paraissent être contemporains des Grès de
la partie inférieure de la période salino-
magnésienne.
6e espèce. Poudingue phylladique. — Com¬
posé principalement de fragments phylla¬
diens ou quelquefois anagénitiques , qui ont
été roulés, arrondis, puis mêlés avec une
matière limoneuse, et liés par un ciment
quartzeux. — Gisement : Le Poudingue phyl-
ladien forme diverses assises dans les ter¬
rains des périodes anthraxifère et salino-
magnésienne.
3e genre. Meubles (en couches ou en amas).
lre espèce. Sables et graviers talqueux.
2° espèce. Sables et graviers phylladiens.
3e espèce. Galets et débris de roches tal¬
queuses.
4e espèce. Galets et débris de roches phyl-
ladiennes.
NEUVIÈME FAMILLE.
Mo«!te§ micacées*
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Ruche de Mica. — Composée
entièrement de Mica. Cette Roche, très
rare, est schistoïde, et forme des amas dans
l’étage des Micacites. On y trouve quelque¬
fois de très belles Émeraudes.
2e espèce. Gheisen (Hyalomicte de M. Bron¬
gniart; Quartz micacé et Arkose micacée de
M. d’Ornalius ). — Association de lames de
Mica et de grains de Quartz parfaitement
166
ROC
ROC
enchevêtrés et ne présentant aucun délit.
Structure granitoïde. Les éléments acci¬
dentels, disséminés quelquefois dans cette
Roche , sont : le Feldspath , le sulfure de
Molybdène , le phosphate de Chaux, l'ɬ
tain oxydé, le Wolfram, le Mispikel, la
Tourmaline, etc. — - Gisement : Le Greisen
forme des amas transversaux dans l’inté¬
rieur des masses granitiques.
o espèce. Micacite ( Micaschiste ; Schiste
micacé ; Mica schistoide ‘ Micaslate ; Glimmer -
schiefer des Allemands ). — Roche grenue,
schistoide, composée de Mica et de Quartz.
LUe contient quelquefois un grand nombre
de minéraux disséminés. — Gisement : Le
Micacite est toujours stratifié , et forme une
partie du grand étage des Micacites.
4e espèce. Macline (Phylla.de maclifère de
M. Brongniart). — Roche noirâtre composée
de Mica et de cristaux de Macle, qui jouent
ici le rôle des grains de Quartz dans le Mi¬
cacite. Lorsque les éléments de la Macline
deviennent microscopiques et qu’elle passe
à l’état compacte , cette Roche est assez
difficile à distinguer ; aussi fait-elle partie
de ces nombreuses espèces de Roches qui
sont encore confondues par beaucoup de
géologues sous le nom de Trapp . — Gise¬
ment : Se trouve en assises stratiformes puis¬
santes à la partie supérieure des terrains de
Micacites. La variété compacte forme des
couches ou amas stratiformes dans l’étage
des Talcites phylladiformes.
5e espèce. Fraidronite ( confondue avec
les Diorite ou Grünstein). — Composée
de Mica , mêlé intimement avec des par¬
ties de Feldspath. Cette Roche est très te¬
nace, sans délit , noirâtre , à grains fins ou
moyens , quelquefois porphyroïde par la
présence de cristaux plus volumineux de
Feldspath. Elle contient accidentellement
du Talc et du Calcaire. — Gisement : Se
trouve en filons dans les Talcites.
6e espèce. Leptynolite. — Composé essen¬
tiellement de Mica à grains fins et de Feld¬
spath granulaire très atténué. La Macle (ou
Andalousite), qui ne se trouve jamais dans
le Gneiss et le Leptynite, existe, au con¬
traire, presque toujours dans le Leptynolite
qui n’admet que cet élément accessoire. Le
Leptynolite a l’aspect arénoïde ; il est tou¬
jours schistoide , souvent même tabulaire ,
et se rapproche quelquefois de l'état com¬
pacte. — Gisement : Se trouve en couches
stratifiées subordonnées aux Talcites phylla¬
diformes
7 espèce. Hornfels (Trapp et Roche de
corne de quelques géologues). — Roche adé-
logène formée de Mica et de Feldspath; elle
est noirâtre et compacte; ses éclats présen-
tentsouvent la translucidité de la corne. —
Gisement ; Le Hornfels constitue des couches
ou amas stratiformes subordonnés à la par¬
tie supérieure des Talcites phylladiformes.
2e genre. Conglomérées.
Espèce unique. Poudingue de Micacite.
3e genre. Meubles (en couches ou en amas;.
lrc espèce. Sable de Mica.
2e espèce. Graviers de Micacite.
3e espèce. Galets et débris de Micacite.
DIXIÈME FAMILLE.
Moelles qiiartzeiises.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Quartzite (partie du Quartzite
de M. Brongniart; partie du Quartz et du
Quartzite de M. d’Omalius; Quartz en roche ,
Quarzfels , Quartz grenu et Quartz topazo-
sème de quelques géologues ; Hyalotalcile
de M. Boubée), a, grenu ; b , arénoïde ;
c , compacte. — Cette espèce comprend
tous les agrégats à base de Quartz pro¬
prement dit, à contexture grenue, aré¬
noïde ou compacte. Le Quartzite renferme
un assez grand nombre de minéraux acci¬
dentels. — Gisement: Cette Roche, très abon¬
dante, appartient principalement aux ter¬
rains primordiaux dans lesquels elle forme
des couches , des amas et quelquefois des
filons.
2e espèce. Roche de Quartz et de Tour¬
maline. — Roche grenue, composée essentiel-
lementde Quartz et de Tourmaline, auxquels
s’adjoignent souvent des cristaux de Feld¬
spath comme élément accessoire , ce qui
donne à la Roche un aspect granito-porphy-
roïde. — Gisement : Cette Roche est sans
aucun délit, et forme des filons ou des amas
transversaux de peu d’étendue dans les ter¬
rains primordiaux supérieurs.
3e espèce. Quartz sédimentaire. a, grenu;
b, compacte. — Composé de Quartz propre¬
ment dit, grenu ou compacte , formé par voie
humide, et qui , lors de sa cristallisation,
ROC
s’est agrégé avec quelques matières sédimen-
taires contenues dans le même liquide ,
telles que Calcaire, Marne ou Argile. Cette
Roche est souvent cellulaire et quelquefois
carriée , par suite de la disparition de partie
ou totalité du Calcaire. Elle contient sur
quelques points des corps organisés. — Gi¬
sement : Le Quartz sédimentaire se présente
dans divers étages du sol secondaire. Aux
environs de Paris , il forme une couche très
mince, mais d’une assez grande étendue dans
le terrain des Calcaires fragiles ( Caillasses)
qui recouvre les Calcaires grossiers.
4e espèce. Phtanite ( partie du Jaspe de
M. d’Omalius; Jaspe schisteux ; Kieselschie-
fer). — Roche toujours compacte, composée
de Quartz uni à une petite quantité de ma¬
tière talqueuse ou phylladienne, qui donne
à la Roche ses couleurs noirâtre, brunâtre,
verdâtre, et la rend quelquefois zonaire.
Infusible au chalumeau, ce qui distingue le
Phonolite du Pétrosilex. Cassure à surface
terne. Texture quelquefois imparfaitement
schistoïde. — Gisement: Le Phtanite forme
des couches minces subordonnées aux ter¬
rains de l’étage phylladique.
5e espèce. Jaspe. — Roche compacte et
toujours opaque , composée de Quartz inti¬
mement mélangé avec un peu d’hydrate ou
d’oxyde rouge de Fer. Couleurs généralement
d’un rouge vif ou d’un jaune brunâtre. —
Gisement : Le Jaspe forme des lits minces
dans les terrains des périodes phylladienne,
crétacée, paléothérienne, etc.
6e espèce. Silex. — Comprenant : 1° le
Pyromaque {Silex pyromaque, Pierre à fusil,
Pierre à briquet ) ; 2° le Silex carrié {Meulière,
Pierre à meule , Quartz agate molaire , Si¬
lex nectique ) ; 3° le Silex résinoïde ( Silex
corné , Hornstein, Quartz agate grossier). —
M. Cordier considère les diverses variétés de
Silex comme du Quartz compacte aquifère.
La translucidité et la fragilité de la plupart
de ces Roches tiennent à cette constitution ;
mais il suffit d’une température peu élevée
pour leur faire perdre une grande partie de
cette eau et les rendre complètement opa¬
ques. Lorsque l’eau surabonde, la Roche
est plus fragile et prend une apparence par¬
ticulière ; de la le Silex résinoïde, qui a sou¬
vent la cassure cireuse et un aspect éclatant.
— Gisement : Le Silex se trouve principale¬
ment en lits ou rognons dans les terrain*
ROC 167
des périodes salino-inagnésienne , crétacée,
et paléothérienne.
7e espèce. Tuf siliceux. — M. Cordier
donne ce norn aux concrétions siliceuses for¬
mées par les sources thermales, aux Geysers
(en Islande), au mont Dore et à St- Nectaire
(en Auvergne) , etc.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Grès quartzeux proprement dit
{Pierre de sable; Sandslein ; Sandslone).
a, commun; b, lustré. — Composé de grains
de Quartz arrondis, plus ou moins fins , liés
par un ciment tantôt quartzeux , tantôt si¬
liceux, et quelquefois mêlé de parties calcai¬
res qui font alors effervescence (Grès de Fon¬
tainebleau). Couleur ordinairement grise ou
blanchâtre; maisun centième environ de par¬
ties ferrugineuses lui donne parfois une fai¬
ble coloration jaune ou rouge, et la présence
d’une plus faible partie de matière phylla¬
dienne suffit pour lui imprimer une teinte
verdâtre. La variété nommée Grès lustré est
en partie translucide, à cassure conique, lisse
et luisante ; elle doit cet état à une cimen¬
tation siliceuse qui rend la Roche presque
compacte. Les Grès quartzeux peuvent tous
contenir des fragments roulés, et être alors
fragmentaires. — Gisement : Ces Grès , qui
renferment souvent des corps organisés,
sont toujours stratifiés, et appartiennent à
toutes les époques du sol secondaire.
2e espèce. Grès quartzeux ferrifère (par¬
tie des Grès de MM. Brongniart et d’Oma¬
lius). a , ordinaire ; b , lustré ; c , jaspoïde.
- Roche rougeâtre ou brunâtre ne différant
de l’espèce précédente qu’en ce que les grains
de Quartz y sont associés avec du peroxyde
ou de l’hydrate de Fer, qui forment environ
un dixième de la masse. Ce grès est souvent
fragmentaire. — Gisement : Se trouve en
couches stratifiées dans ies diverses périodes
du sol secondaire.
3e espèce. Grès quartzeux avec siliciate
de Fer (partie des Grès de MM. Brongniart
et d’Omalius; Grès chlorilé). — Association
de grains fins quartzeux et d’une certaine
quantitédegrains verts desiliciate deFer. —
Gisement: Ce Grès, peu abondant, forme des
couches dans divers étages du sol secondaire.
4e espèce. Arkose ( partie de l’Arkose de
MM. Brongniart et d’Omalius ). — M. Cor¬
dier réserve ce nom à une Roche composée
168
ROC
ROC
d’une grande quantité de grains quartzeux
(environ 9/10) associés à des grains de Feld¬
spath , et à ciment presque toujours quart¬
zeux. Parfois, elle contient un peu d’Argile
et de Phyllade qui la colorent; d’au¬
tres fois, elle est composée de grains assez
gros de Quartz et de Feldspath avec Mica
disséminé , ce qui constitue la variété que
quelques géologues considèrent comme des
granités régénérés ou recomposés. — Gise¬
ment : L’Arkose contient des débris de corps
organiques , et se trouve en couches dans
presque toutes les périodes du sol secon¬
daire ; mais c’est à la partie inférieure du
Lias qu’elle existe avec le plus d’abondance
en France.
5e espèce. Métaxite (partie de VArkose de
MM. Brongniart et d’Omalius). — Formé de
grains de Quartz et d’une petite quantité de
Kaolin. Cette Roche était composée originai¬
rement des mêmes éléments que l’Arkose;
mais le Feldspath s’y est décomposé , la
partie alcaline en a été emportée, et l’eau,
se combinant avec la Silice et l’Alumine, a
donné lieu au Kaolin. — Gisement : Le Mé¬
taxite forme des couches considérables dans
les terrains houillers, et il appartient, comme
l’Arkose , à presque toutes les périodes du
sol secondaire.
6e espèce. Grès quartzeux phylladifère
( confondu par les géologues avec la Grau-
waclce ) . — Composé de grains de Quartz
pour plus des trois quarts et de matières
phylladiennes, le tout lié par un ciment
quartzeux ou quartzo - phylladien , et quel¬
quefois calcaire. Cette Roche est schistoïde,
presque toujours micacée , et fournit les
pierres connues sous le nom vulgaire de
Queues , qu’on emploie pour aiguiser les faux.
— Gisement : Se trouve principalement dans
les terrains de la période phyiladienne.
7e espèce. Grès quartzeux avec schiste
( Psammite avec schiste de M. Brongniart).—
Grès analogue au précédent ; mais au lieu
de matières phylladiennes, c’est du Schiste
argileux ordinaire qui est associé au Quartz.
— Gisement : Se trouve dans le terrain
houiller, dans les Grès pourprés, etc.
Se espèce. Psammite (Grès argileux ; Grès
micacé ; partie des Traumates et des Grau-
wackes de divers géologues; comprenant la
plupart des Grès rouges et des Grès bigar¬
rés). Association de grains de Quartz (près
des 9/10 de la masse) avec des Argiles de
toutes couleurs, ce qui donne à la Roche les
teintes les plus variées , quelquefois bigar¬
rées. Cette Roche est grenue , schistoïde et
souvent micacée. — Gisement : Le Psammite
forme des terrains considérables dans les
étages des Grès bigarrés et des Argiles iri¬
sées. On le trouve aussi à la partie infé¬
rieure de la Craie ( dans les Corbières ) , et
dans les terrains de la période paléothé-
rienne (en Auvergne).
9° espèce. Molasse ( Macigno molasse de
MM. Brongniart et d’Omalius; Grès quart¬
zeux avec marne ordinaire ; Grès argilo-
calcarifère ) . — Roche composée de petits
grains quartzeux distincts (pour 1/2 ou 2/3
de la masse), avec quelques grains de Feld¬
spath , de Calcaire , de Mica , et des parties
verdâtres talqueuses ou serpentineuses ; le
tout réuni par un ciment marneux peu con¬
sistant, qui peut s’élever jusqu’au tiers de la
masse. La Molasse est en général tendre ,
peu solide, [toujours friable sur les bords ,
et fait effervescence dans les acides. — Gi¬
sement : Cette Roche , rarement coquillière,
est très développée en Suisse, dans les Alpes,
en Autriche, etc. Elle forme dans l’étage
des Molasses des dépôts considérables, dont
la puissance va quelquefois jusqu’à 1,000 et
1,200 mètres.
10e espèce. Macigno ( partie du Macigno
de MM. Brongniart et d’Omalius ; Grès avec
marne endurcie ; Grès argilo-calcarifèré). —
Cette Roche diffère surtout de la Molasse
par la Marne endurcie (ou Marnolite) qui en
forme le ciment , et qui lui donne une assez
grande dureté. Elle contient en outre moins
de Quartz et plus de Feldspath; elle n’est
point friable ni susceptible de s’imbiber
d’eau comme la Molasse; les grains sont
parfois tellement fins que la Roche paraît
presque compacte; le Mica lui donne sou¬
vent une apparence feuilletée et micacée ;
enfin elle ne contient généralement que des
débris de végétaux ( fucus ) qui y sont quel¬
quefois très abondants , et qu’on ne trouve
pas dans la Molasse. — Gisement : Le Maci¬
gno appartient à la partie inférieure des ter¬
rains de la période crétacée. Il forme, sur
certains points, des dépôts considérables, et
même des collines assez élevées (Espagne,
Toscane, Apennins, etc.).
11e espèce. Grès quartzeux calcarifère
ROC
ROC
169
^partie du Grès de M. d’Omalius). — Grains
très fins de sable quartzeux associés à du
Calcaire, ou seulement cimentés par du Cal¬
caire qui forme ainsi depuis environ l/6
jusqu’à l/3 de la masse— Gisement: Ce Grès
se trouve dans les terrains des périodes sa-
lino- magnésienne , crétacée et paléothé-
rienne. C’est à cette espèce qu’appartient
la variété de Grès calcarifère de Bellecroix ,
prèsFontainebieau, qu’on trouve quelquefois
sous la forme de rhomboèdres inverses.
12e espèce. Grès quartzeux stontianien.
— Composé de grains quartzeux, cimentés
par de la Marne ou du Calcaire uni à une
assez grande quantité de Célestine ou sul¬
fate de Strontiane. — Gisement : Ce Grès se
trouve en plaques ou en rognons dans les
terrains paléolhériens des environs de Paris.
'13e espèce. Grès quartzeux polygénique.
— M. Cordier donne ce nom à tous les Con¬
glomérats arénacés ou sablonneux dont le
Quartz fait la base, et qui , par la variété
des débris et l’inconstance des matériaux
mélangés, ne sont pas susceptibles d’une
définition plus rigoureuse.
14e espèce. Brèche quartzeuse.
15e espèce. Poudingue quartzeux.
16e espèce. Brèche jaspique.
17e espèce. Brèche siliceuse.
18e espèce. Poudingue siliceux.
19e espèce. Conglomérat de silex xyloïde.
3e genre. Meubles (en couches ou en amas).
lre espèce. Sable quartzeux homogène.
2e espèce.
id.
micacé.
3e espèce.
id.
FERR1FÈRE.
4e espèce.
id.
FELDSPATHIQUE.
5e espèce.
id.
avec Kaolin.
6e espèce.
id.
ARGIL1FÈRE.
7e espèce.
id.
AVEC MARNE.
8e espèce.
id.
CALCARIFÈRE.
9e espèce.
id.
POLYGÉNIQUE.
10e espèce.
Sable siliceux ( à base de
Silex ).
Il* espèce.
Gravier
QUARTZEUX POLYGÉ-
NIQUE.
12e espèce. Galets et débris quartzeux.
13e espèce. Galets et débris siliceux.
14e espèce. Débris anguleux de roches
quartzeuses diverses.
ONZIÈME FAMILLE.
üioeltes vitreuses.
1er ordre. A base d’éléments feldspathiques.
l*r genre. Agrégées.
lre espèce. Rétinite stratiforme ( Rétinite
et partie du Stigmite de M. Brongniart; Ré-
Unité et Perlite de M. d’Omalius; Pechslein
de Werner; P echstein- Porphyre ; Pichstone ;
Stigmite resinoïde ; Perlstein ; Pearlstonc ; Ré¬
tinite perlée ; Stigmite perlaire ; Stigmite ré~
sinoïde). — Roche à base d’apparence simple,
dont la composition ne diffère de celle de
l’Obsidienne qu’en ce qu’elle admet 1/8 ou
1/7 d’eau, ainsi que l’a constaté M. Cordier.
Le Rétinite décrépite ordinairement au cha¬
lumeau , et donne une masse spongieuse ou
verre blanchâtre boursouflé , qui prend un
volume trois à quatre fois et même souvent
dix à douze fois plus considérable que l’é¬
chantillon essayé. Cette Roche a l’aspect vi¬
treux résinoïde; ses teintes sont grisâtre ,
verdâtre, rougeâtre, noirâtre, mais, en gé¬
néral, cette dernière couleur est moins pro¬
noncée que dans l’Obsidienne. Elle est tan¬
tôt uniforme , tantôt porphyroïde par suite
de la présence de cristaux de Feldspath et de
Mica. Elle est aussi quelquefois globulifère,
pseudo-fragmentaire ou amygdalaire. — Gi¬
sement : Le Rétinite constitue, soit des cou¬
rants volcaniques, soit les surfaces de contact
de certains amas transversaux et filons de
Trachyte, de Phonolite ou de Leucostite.
2e espèce. Obsidienne stratiforme ( partie
du Stigmite de M. Brongniart ; Verre des vol¬
cans ; Agate noire d’Islande ; Miroir des In¬
cas; Obsidian porphyr ; etc. — Cette Roche
diffère du Rétinite en ce qu’elle ne contient
point d’eau , et qu’elle fond toujours sans
boursouflement en verre blanchâtre , lors
même qu’elle est d’un noir foncé , ce qui
fait croire que cette couleur est due à une
matière charbonneuse qui disparaît en brû¬
lant. C’est un verre naturel plus ou moins
translucide, rayant le verre; à cassure lar ¬
gement conchoïde ; contexture vitreuse ,
émaillée, chatoyante ou piciforme, passant
quelquefois à l’état voisin du lithoïde. L’Ob¬
sidienne est, comme le Rétinite, tantôt por-
phyrique, tantôt globulaire ou amygdalaire.
— Gisement / Elle appartient à des terrains
volcaniques de divers âges ; c’est l’équivalent
à l’état yitreux du Trachyte, de la Phonolite
et de la Leucostite.
3 espèce Scorie trachytique. — Roche
boursouflée, rude au toucher, composée des
22
T. X.
I/O
ROC
ROC
mêmes éléments que les Roches trachy ti¬
ques, mais dont la plus grande partie est à
l’état vitreux par suite d’un refroidissement
précipité. — Gisement : Se trouve à la partie
supérieure des courants de Trachyte, de
Phonolite et de Leucostite.
4e espèce. Pumite stratiforme ( Ponce
straliforme; partie de la Pumite et de la
Ponce de M. Brongniart ; Pierre ponce ; Lave
vitreuse pumicée ; Bimstein). — Roche à base
complètement vitreuse , poreuse, rude au
toucher, ordinairement grisâtre , rayant le
verre, facilement fusible au chalumeau en
émail blanchâtre. Quelques cristaux impar¬
faits de Feldspath sont parfois disséminés
dans la pâtevitreuse. — Gisement : La Pumite
stratiforme se montre à la surface de tous les
courants d’Obsidienne etde Rétin i le,don t elle
ne diffère que par sa contexture boursouflée.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Conglomérat d’Obsidienne. a,
par la voie sèche; b , par la voie humide.
2e espèce. Conglomérat ponceüx ( Ponce
bréchiforme de M. d’Omalius). a, par la voie
sèche; 6, par la voie humide.
3e genre. Meubles.
lre espèce. Rétinite lapillaire. — Même
composition que le Rétinite stratiforme ,
mais de formation analogue à celle de la Pu -
mite lapillaire décrite ci-après.
2e espèce. Obsidienne lapillaire. — Même
composition que l’Obsidienne, mais formée
de la même manière que la Pumite lapi! -
laire.
3e espèce. Pumite lapillaire (partie de la
Ponce de M. d’Omalius). — Cette Roche ne
diffère de la Pumite stratiforme qu’en ce
qu’elle résulte du refroidissement dans Pair
et de la consolidation, par petits fragments,
de matières incandescentes projetées par les
volcans, et qui forment sur le sol des couches
incohérentes.
4e espèce. Cendre ponceuse. — Même com¬
position et même gisement que la Cendre
leucostinique [voy. roches feldspatiiiques) ,
dont elle ne diffère que par sa contexture vi¬
treuse semblable à celle de la Pumite. Cette
contexture est due à un refroidissement
plus rapide, résultant probablement de cou¬
rants d’air très forts qui ont eu lieu au mo¬
ment de l’éruption qui a produit cette cendre
ponceuse.
3e espèce. Sable fonceux. — Dans presque
toutes les contrées où il existe des dépôts
ponceux, le travail des eaux courantes ou des
eaux marines a formé des terrains d’allu-
vions composés en partie de sables ponceux
à grains plus ou moins gros.
2e ordre. — A base d’éléments pyroxéniques.
1er genre. Agrégées.
irc espèce. Gallinacè stratiforme ( partie
du Basane de M. d’Omalius). — Roche vitreuse
composée des mêmes éléments que les laves
basaltiques dont elle est congénère ; couleurs
noirâtre, bleuâtre ou rougeâtre; fusible en
verre noirâtre ou vert- bouteille foncé, et en
rouge-brun quand il y a beaucoup de Pé-
ridot. La Gallinacè n’a jamais la transluci¬
dité de l’Obsidienne; elle a un aspect smal-
loïde et approche quelquefois plus ou moins
de l’état lithoïde, suivant que le refroidisse¬
ment a été plus ou moins prompt ; elle con¬
tient rarement quelques cristaux apprécia¬
bles, soit de Pyroxène, soit de Feldspath, de
Péridot ou de Fer titané, ce qui la rend
porphyroïde ; enfin elle est quelquefois glo-
bulifère, fragmentaire ou amygdalaire. —
Gisement: La Gallinacè se trouve principale¬
ment en couches minces à la partie inférieure
de quelques courants basaltiques ou basani-
tiques.Elle n’en diffère que par sa contexture
vitreuse résultant du refroidissement rapide
occasionné par l’humidité du sol sur lequel
la lave a coulé, en sorte que la Roche n’a
pas eu le temps de prendre la contexture
lithoïde.
2e espèce. Scorie stratiforme (partie de
la Téphrine de M. Brongniart; partie de la
Téphrine et du Basalte de M. d’Omalius). —
La pâte vitreuse, smalloïde et boursouflée
qui fait le fond de cette Roche est de la même
nature que la Gallinacè ; aussi présente-t-elle
les mêmes couleurs et la même fusion. — Gi¬
sement: La Scorie stratiforme se trouve prin¬
cipalement à l’état de croûte cellulaire, à la
partie supérieure des courants de laves ba¬
saltiques ou basanitiques. Elle s’y présente
en masses tumultueusement disposées , et
présentant des formes très variées.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Conglomérat de gallinacè. a,
parla voie sèche; b, par la voie humide.
KOC
ROC
171
2e espèce. Conglomérat de scories, a, par
la voie sèche; b , par la voie humide.
3e genre. Meubles.
lre espèce Gallinace lapillaire.
2e espèce. Scorie lapillaire. — Elle ne dif¬
fère de la Scorie stratiforme que par son ori¬
gine et par la division des parties projetées.
Les scories lapillaires, lancées par les volcans,
retombent à la surface du sol; les plus volu¬
mineuses, près du cratère, les plus petites,
à des distances proportionnées à leur vo¬
lume.
3* espèce. Cendre a base de scorie.
4e espèce. Sable a base de scorie.
3e ordre. THERMANTIDIENNES (Congénè¬
res de Roches phylladiennes ou argileu¬
ses).
ire espèce. Thermantide ( Porcellanite de
M. d’Omalius ; Jaspe porcelaine), a, vitreuse;
b, smalloïde; c, fritiforme. — Matière vitreuse
ou plus souvent smalloïde, formée, soit au
contact de matières volcaniques en fusion ,
soit au contact de couches charbonneuses
qui se sont incendiées. C’est tantôt du Phyl-
lade qui a été ainsi plus ou moins altéré par
la haute température que ce contact lui a
donnée; tantôt ce sont des couches d’argile
ou de schiste argileux proprement dit qui
ont été changées en vraie terre cuite.
2e espèce. Tripoli, a, à base d’Ampélile;
b, à base de Schiste argileux; c, à base de
Trass inflammable.— C’est un résultat com¬
plexe dû principalement à l’action de la
température produite par des combustibles
incendiés en contact avec les Roches suscep¬
tibles decette altération. La matière, n’ayant
éprouvé qu’un commencement de cuisson ,
forme des masses non fondues, et seulement
frittées. Contexture terreuse, fine, lâche et
poreuse ; âpre au toucher; souvent schistoïde.
douzième famille.
S&oel&es argileuses.
Ce sont des Roches généralement meubles, à par¬
ties sub-mici oscopiqnes indépendantes, mécanique¬
ment mélangées, et dont le volume se réduit , dans
beaucoup de cas, à celui des molécules chimiques
composantes. Les principaux éléments de ces mé¬
langes sont des sous-hydrates de silice et d’alumine
plus ou moins chargés d’eau, et quelquefois du
sous-hydrate de magnésie, de l’hydrate de fer, de
la silice et de l’alumine en particules excessive¬
ment ténues , etc.
1er ORDRE. '
K
Lplgèncs on Roches argiloadcs.
1 SECTION. — Congénères de Hoches
feldspathiques.
1 espèce. Kaolin ( Terre et Argile à por¬
celaine ; Feldspath argiïiforme ,* Feldspath
décomposé). — Cette Roche , à base d’Har-
mophanite , de Pegmatite ou de Grès feld-
spathique, ne diffère de ces espèces qu’en ce
que le Feldspath , qui en forme le principal
élément, est ici décomposé et passé à l’état
de substance terreuse analogue à l’Argile
et composée d’hydrate de Silice et d’Alu-
mine, plus quelquefois un peu d’oxyde de
f er et de Potasse. C’est une matière ordi¬
nairement blanche, très tendre, tachante ,
infusible au chalumeau, faisant difficilement
pâte avec l’eau et happant légèrement à la
langue. Le Quartz étant indécomposable ,
les masses de Kaolin en contiennent presque
toujours, ainsi qu’un peu de Mica, et. elles
présentent souvent tous les passages entre
cette Roche décomposée et la Pegmatite ou
l’Harmophanite non altérée. Le Kaolin est
employé pour la fabrication de la Porce¬
laine. Il est exploité en Chine de temps im¬
mémorial et on l’exploite aussi maintenant
dans plusieurs localités de l’Europe.
2e espèce. Leptynite décomposé.
3e espèce. Gneiss décomposé.
4° espèce. Granité décompose.
5e espèce. Porphyre argilitique (partie de
YArgilophyre de MM. Brongniart et d’Oma¬
lius). — Si le Feldspath se décompose sou¬
vent dans les Roches phanérogènes, on con¬
çoit qu’il doit en être de même lorsqu’il est
à l’état compacte; aussi les Roches pétro-
siliceuses fournissent - elles une Argile qui
leur est congénère, et qui forme un Kaolin
impur , composé d’une pâte dans laquelle
sont implantés les cristaux de Quartz, de
Mica et de Feldspath de la Roche originaire :
c’est., comme on le voit, un Porphyre à base
de Kaolin.
6e espèce. Lithomarge porphyrigène.
7e espèce. Pséphite. — Cette Roche con¬
glomérée résulte de la décomposition plus
ou moins avancée des Brèches etPoudingues
porphyritiques. Couleur ordinairement rou
geâtre, quelquefois grisâtre, jaunâtre ou
verdâtre. Le volume des parties est très va¬
riable. — Gisement : Le Pséphite forme
172
ROC
ROC
parfois des couches très étendues dans l’é¬
tage houiller, et surtout à ia partie inférieure
des terrains de la période saiino-magné-
sienne.
8e espèce. Grauwacke décomposée.
9e espèce. Téphrine (partie des espèces
Trass , Argilolite , Domite et Trachyte de
M. d’Omalius et de plusieurs autres géolo¬
gues). — M. Cordier donne ce nom au ré¬
sultat de la décomposition du Trachyte, du
Porphyre Jeucostinique et de la Phonolite.
C’est une pâte argiloïde friable, grisâtre ,
terne, qui est seule altérée, et dans laquelle
les cristaux originaires ont ordinairement
persisté. Cette Roche est remarquable par
son peu de consistance , à moins que la
pâte décomposée n’ait été infiltrée par des
matières calcaires, siliceuses ou zéolithi-
ques. La porosité des Roches originaires se
conserve presque toujours dans la Téphrine,
et leur contexture se reconnaît encore au
microscope. — Même gisement que les Ro¬
ches trachytiques originaires. On voit sur
place tous les intermédiaires entre la Roche
vive non altérée et la Roche décomposée ou
Téphrine.
10e espèce. Conglomérat téphrinique. —
Composé de fragments de Téphrine, cimentés
par du Trass.
11e espèce. Trass (partie du Trass de
M. d’Omalius). a , friable; b , endurci. — -
Cendre leucostinique ou trachytique ( spo-
dite ) plus ou moins altérée. Les éléments
décomposés ont quelquefois réagi les uns
sur les autres , et ont été rendus consis¬
tants par l’hydrosilicate d’Alumine qui est
résulté de la décomposition de partie ou to¬
talité du Feldspath. Cette consistance est
telle que quelquefois le Trass peut être em¬
ployé comme pierre à bâtir. D’autres fois le
Trass , au lieu d'être ainsi consolidé, a été
cimenté par de l’Alunite qui s’est infiltrée
dans la Roche, et lui a donné une assez
grande dureté. L’Alunite entre parfois dans
la masse pour l/lO et même pour 4/8. La
Roche, dans ce cas, se décompose souvent au
bout d’un certain temps, et donne lieu à des
efflorescences qui sont de l’Alun assez pur.
■ — Gisement: Le Trass forme des couches
d’une assez grande étendue dans les terrains
pyrogènes des périodes paléothérienne et al¬
luviale.
2e section. — Congénères de Roches
pyroxémques.
4re espèce. Mimosite décomposée.
2e espèce. Dolérite décomposée.
3e espèce. Wacke ( Wake, Wakite et
partie du Spilite de M. Brongniart ; par¬
tie de la Wake et du Spilite de M. d’O¬
malius ). — La Wacke résulte de la dé¬
composition en totalité ou en partie du
Basanite , du Basalte, de la Péridotite , de
PAmphigénite et de la Néphélinite. Cette
décomposition produit des matières argi¬
leuses à peu près semblables et qu’il est
impossible de distinguer dans la méthode
autrement qu’en en faisant des variétés de
la même espèce. La Wacke est verdâtre
lorsque le Pyroxène décomposé abonde et
lui donne sa couleur , grisâtre lorsque
c’est le Feldspath qui domine, rougeâtre
ou jaunâtre quand le Péridot est abon¬
dant , etc. Elle varie aussi beaucoup par
son aspect et sa consistance. La pâte est
tantôt uniforme , tantôt cristallifère , et
souvent amygdalaire par suite d’infiltrations
de diverses substances minérales, telles que
Calcaire, Zéoüthe, Silice (Agates d’Ober-
stein) , etc. — Gisement : La Wacke se trouve
principalement dans les terrains pyrogènes
de la période paléothérienne, où elle forme
de grandes assises, et quelquefois des dykes
plus ou moins puissants.
4* espèce. Tüfa (partie de la Pépérine de
M. Brongniart; partie de la Wacke et de la
Pépérine de M. d’Omalius; Tuf basaltique,
Tuf volcanique et Cinérite de quelques géo¬
logues). — Matière d’apparence terreuse, ré¬
sultant de la décomposition sur place de
cendres basaltiques (Cinérite). Lorsque tous
les éléments ont subi l’action décomposante,
la masse est tendre, friable, assez douce au
toucher ; mais quelquefois le Tufa a été en¬
durci par des infiltrations. Le Fer titané,
résistant toujours à la décomposition, peut
être facilement extrait du Tufa. • — Gise¬
ment: Le Tufa forme des couches dans les
terrains pyrogènes de la période paléothé¬
rienne et même dans des terrains beaucoup
plus anciens.
5e espèce. Pépérino (partie de la Pépérine
de MM. Brongniart et d’Omalius; Tuf basal¬
tique). — Brèche à pâte de Tufa ordinaire, con¬
tenant des débris deWacke, tantôt très petits,
tantôt d’un volume assez considérable. Le
ROC
173
ROC
Pépérino, de même que le Tufa, a quelque¬
fois été endurci par des infiltrations, soit
calcaires, soit siliceuses. On y trouve sur
quelques points des corps organisés; cela a
lieu lorsque les déjections volcaniques qui
ont produit les éléments de cette Roche ont
été projetées dans la mer et y ont été cimen¬
tées. — Gisement : Le Pépérino appartient à
diverses époques , notamment aux terrains
py ogènes de la période paléothérienne.
3e SECTION. — Congénères des Roches
amphiboliques.
Irc espèce. Amphibolite décomposée.
2e espèce. Kersanton décomposé.
3e espèce. Diorite décomposé.
4e Xérasite (partie du Spilile de M. d’O-
malius). — Dioritine et Porphyre dioritique
décomposés.
3e espèce. Conglomérat de xérasite.
4e SECTION. — Congénères de Roches
grenatiques.
Espèce unique. Grenatite décomposée.
5* SECTION. — Congénères de Roches
diallagiques.
Espèce unique. Serpentine décomposée.
6* SECTION- — Congénères de Roches
talqueuses.
lr* espèce. Argile phylladigène. — Résul¬
tant de l’altération plus ou moins complète
des Roches phylladiennes.
2e espèce. Brèche phylladienne décompo¬
sée.
7e SECTION. — Congénères de Roches
micacées.
lr# espèce. Macline décomposée.
2e espèce. Fraidronite décomposée.
8e SECTION. — Congénères de Roches
vitreuses.
A. A base d’ Obsidienne.
ire espèce. Obsidienne décomposée.
2e espèce. Alloite (ou cendre ponceuse
décomposée ; partie du Trass de M. d’Oma-
lius); a, friable; 6, consistante.
3e espèce. Asclérine ( ou Pumite décom¬
posée; partie du Trass de M. d’Omalius).
4e espèce. Conglomérat ascléritique
(partie du Trass de M. d’Omalius).
B. A base de Gallinace.
lre espèce. Gallinace décomposée.
2e espèce. Pépérite (partie de la Pépérine
de MM. Brongniart et d’Omalius). a, friable;
b, consistante. — Cette Roche résulte de la
décomposition de couches cinéraires à base
de scories pulvérulentes. C’est un produit
argiloïde, à teintes vives remarquables, dues
aux parties ferrugineuses de la Roche. Les
teintes rouges qui en résultent souvent sont
si prononcées, qu’elles peuvent servir d’ho¬
rizon dans les terrains volcaniques pour y
distinguer certaines époques notablesd’érup-
tions. L’Argile y est ordinairement à l’état
bolaire , friable , plus ou moins facilement
délayable dans l’eau; mais quelquefois la
Pépérite est très endurcie et l’eau alors n’a
plus d’action sur ses parties. On y trouve
fréquemment des fragments de Scories plus
ou moins altérés. — Gisement : La Pépérite
forme des couches dans les terrains volca¬
niques, principalement de la période paléo¬
thérienne.
3e espèce. Pouzzolite (Pouzzolane ; par¬
tie de la Pépérine et de la Wake de M. d’O¬
malius). — Cette espèce résulte delà décom¬
position de la Scorie, soit straliforme, soit
lapidaire.
4e espèce. Conglomérat de gallinace dé¬
composée.
5e espèce. Conglomérat pouzzolitiqüe.
C. A base de Tripoli.
Espèce unique. Tripoli décomposé.
2e ordre.
Argileuses proprement dites.
lre espèce. Argile (Argile proprement dite),
a, ordinaire (smeetique et plastique) ; 6, ma¬
gnésienne; c, ferrifère; d, arénifère. — Roche
d’apparence simple, non effervescente, com¬
posée de Silice, d’Alumine et d’Eau dans des
proportions très variables et souvent accom¬
pagnées de Fer et d’autres matières. M. Cor-
dier distingue diverses sortes d’Argiles, sa¬
voir:
4° V Argile smeetique ( Smectite deM. d’O¬
malius; Terre ou Argile à foulon ; Walke-
rerde , Fuller’s Earlh, etc.). — Elle est très
hydratée,peu fusible, grasse au toucher, sedé-
Iaie avec facilité dans l’eau, mais sans former
une pâte très ductile. C’est à cette propriété
qu’est dû son emploi dans les fouleries pour
174
noc
ROC
Ie$dégr;sissage des étoffes de iaine auxquelles
elle donne en môme temps du lustre et du
moelleux. Ses particules s’unissent au corps
gras et restent en suspension dans l’eau.
Cette Argile se trouve dans plusieurs étages,
mais principalement à la partie inférieure
des terrains oolithiques. L’Angleterre passe
pour posséder la meilleure Terre à foulon.
2° L'Argile plastique ( Terre glaise; Terre
de pipe; Terre à potier ; Argile commune ou
figuline, etc.). —Elle est douce au toucher et
fait avec l’eau une pâte tenace qui conserve
les formes qu’on lui imprime; puis, par l’ac¬
tion du feu, elle devient dure , fragile et
rude au toucher. L’abondance de l’Alumine
et l’absence de matières ferrugineuses font
la qualité des Argiles, qui deviennent alors
infusibles et réfractaires.
3° L 'Argile magnésienne ( Schiste happant
ou Klebschiefer deM. d’Omalius). — Elle con¬
tient de l’hydrate de Magnésie, beaucoup
d’eau, et jouit des mêmes propriétés que
l’Argile smectique.
4° L'Argile ferrugineuse ( Argile ocreuse ,
Ocre, sanguine, etc). Composée d’Argile et
d’hydrate, ou d’oxyde rouge de Fer.
5° Argile arénifère ( Argile sableuse; Argile
sablonneuse ; Limon sablonneux , Loess ,
Lelim, etc.). — Argile, soit ordinaire, soit
limoneuse , mélangée de Quartz à l’état de
sable ou de gravier.
Gisement: Les Argiles sont, en général,
des dépôts d’eau douce. Elles commencent à
se trouver dans les terrains houillers, et sont
d'autant plus abondantes dans les terrains
suivants, que ces terrains sont plus récents.
Elles contiennent des corps organisés ^ui
servent à les distinguer géologiquement sui¬
vant leur âge.
2e espèce. Marne ( Argile calca7'ifère ;
Mari: Mergel). a, ordinaire; b, sur-calcari-
fère ; c, sur-argileuse; d, arénifère. —
Roche d’apparence simple, composéed’Argile
et de Calcaire dans des proportions très va¬
riables. On la dit sur-calcarifère ou sur-ar¬
gileuse, selon que l’un ou l’autre principe
y est très abondant. Généralement le Cal¬
caire n’y entre pas pour plus de 30 pour 0/0;
lorsqu’il forme plus de la moitié de la masse,
M. Cordier place la Roche dans les Calcaires
argilifères. La Marne est susceptible de se
délayer dans l’eau, et fait effervescence dans
les acides, en ne s’y dissolvantqu’en partie.
Elle est quelquefois arénifère. Les variétés
les plus calcarifères sont employées pour
l’amendement des terres, et les plus argileu¬
ses servent à la fabrication des briques, etc.
Gisement : La Marne est très abondante
dans la nature ; elle offre à peu près les
mêmes gisements et les mêmes débris orga¬
niques que l’Argile.
3e espèce. Marnolite (ou Marne endurcie ;
partie du Calschisle e t du Calcaire argileux
de MM. Brongniart et d’Omalius). a, ordi¬
naire; 6, sur-calcarifère; c, sur-argileuse;
d , arénifère; e , bituminifère. — Roche ana¬
logue à la Marne ordinaire , mais endurcie
par un ciment calcaréo siliceux. — Gisement:
La Marnolite se trouve principalement en
couches ou en rognons dans les terrains des
périodes salino-magnésienne et crétacée.
4e espèce. Argilite ( Argile endurcie ).
— Roche analogue à l’Argile, mais endurcie
par une matière siliceuse. Elle est infusible
ou peu fusible, ne fait peint pâte avec l’eau
et a la propriété de se rompre fréquemment
en fragments anguleux. — Gisement : L’Argi-
lite forme des couches dans les Grès pour¬
prés et divers autres étages, mais surtout
dans les terrains de la période saüno-magné-
sienne (Alpes, Pyrénées, Espagne, etc.).
5e espèce. Schiste argileux proprement dit
( Schiste ordinaire ; Schiste commun; con fondu
par quelques géologues avec les Phyllades ).
- Roche à pâte assez grossière et d’apparence
simple, composée d’Argile mélangée de ma¬
tières phylladiennes ; il s’y joint aussi quel¬
ques parties impalpables de Feldspath, de
Quartz et quelquefois des paillettes de Mica.
Contexture schistoïde; ne se délayant pas
dans l’eau ; fusible au chalumeau; teintes
généralement ternes; grisâtre, verdâtre,
rougeâtre ou noirâtre quand le Schiste con¬
tient accidentellement quelques parties de
Houille ou d’Anthracite. On y trouve parfois
de la Pyrite ferrugineuse. — Gisement : Cette
Roche forme des couches à la partie supé¬
rieure des terrains de la période phylla-
dienne, et se présente surtout avec une
grande puissance dans l’étage houiller, où
elle renferme souvent un grand nombre de
débris de végétaux.
6e espèce. Lydienne ( Pierre de Lydie; Pierre
de touche ; partie du Schiste et du Jaspe
phtanite de M. d’Omalius et de quelques au¬
tres géologues). — Cette Roche, composée de
ROC
175
Schiste argileux faiblement endurci par une
matière siliceuse, est moins dure que le !
Phtanite, et s’en distingue en outre par sa
fusibilité. La variété noire est employée
par les orfèvres comme excellente Pierre
de touche. — Gisement : La Lydienne forme
des couches subordonnées dans les terrains
de la période phylladienne.
7e espèce. Traumate (confondu par les
géologues avec le Psammite, la Grauwacke,
VArkose et le Schiste). — Roche grenue, con ¬
glomérée, composée de Schiste argileux or¬
dinaire, avec environ un tiers de grains de
différents volumes de Quartz et de Feldspath
souvent en partie décomposé en Kaolin , le
tout consolidé par un ciment quartzeux. Elle
est quelquefois fragmentaire , et présente
des couleurs rougeâtre, jaunâtre, verdâtre,
noirâtre, etc. ■ — Gisement: Le Traumate
forme des couches considérables à la partie
supérieure des terrains pbylladiens et dans
l’étage des Grès pourprés. On le trouve aussi
en couches subordonnées dans l’étage num-
mulitique de la période crétacée.
TREIZIÈME FAMILLE.
Roches calcaires.
1er ordre. — A base de carbonate de Chaux
simple.
lre SECTION. — Mon sédimentaires.
genre unique. Agrégées.
Espèce unique. Calcaire primordial (ou
Chaux carbonalée ; Kalkstein ; Limestone ;
comprenant le Calcaire lamellaire ou Marbre
statuaire de Paros; le Marbre bleu turquin;
le Calcaire saccharoide ou Marbre statuaire
de Carrare; le Cipolin ou Calcaire cipolin ;
partie du Calciphyre de M. Brongniart ;
P 1! émithrène de M. d’Ornalius , etc.), a, or¬
dinaire ; b, cristallifère ; c, micacé; d, tal-
cifère; e, serpentinifère. — Composé de grains
cristallins , plus ou moins enchevêtrés et vi¬
sibles à l’œil nu. Ne contenant jamais de
corps organiques. La grosseur des grains est
très variée dans la même masse , qui peut
être à gros grains sur un point el s’approcher
plus ou moins de l’état compacte sur un
autre point. — La variété uniforme est for¬
mée uniquement de carbonate de Chaux.
Elle fournit le Marbre statuaire qui est
translucide, ordinairement blanchâtre et à
grains fins et lamelleux. — La variété cristal-
ROC
lifère est remarquable par l’abondance des
substances accidentelles qu'elle contient •
telles sont la Pyrite, le Cobalt arsenical, le
carbure de Fer, le Fer oxydulé, l’oxyde de
Zinc, le Lazulite, le Corindon, le Grenat,
l’Amphibole, Fldocrase, etc., etc. — Dans le
Calcaire micacé ( Cipolin de M. d’Omalius;
Micalcire de M. Boubée), le Mica y est assez
abondant pour former sur quelques points
jusqu’à 4 ou 5 / 1 00 de la masse. — Dans
le Calcaire talcifère (ou Cipolin de M. Bron¬
gniart) , le Talc y forme des zones et y
entre pour plusieurs centièmes. Cette Ro¬
che forme des assises puissantes dans l'é¬
tage des Talcites cristallifères. — Enfin le
Calcaire serpentifère ( partie de YOphicalce
de M. d’Omalius; Marbre vert antique) doit
former aussi une variété distincte. — Gise¬
ment : Ces diverses sortes de Calcaire ap¬
partiennent toutes aux terrains stratifiés du
sol primordial.
2e SECTION. — Sédimentaires.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Calcaire sédimentaire a grains
salins. — Composé de Calcaire presque
pur, à grains plus ou moins salins (ou
cristallins), uni à environ 1 20 de parties
étrangères sédimentaires , argileuses, ter¬
reuses, quartzeuses ou feldspalhiques, qu’on
reconnaît facilement en faisant dissoudre
le Calcaire dans les acides. Cette Roche ,
non translucide , à grains plus ou moins
fins, lamellaires ou sub -lamellaires , est
employée dans la marbrerie , et contient
quelquefois des débris de corps organisés
(EnCrines, etc. ). — Gisement: Elle appar¬
tient surtout aux terrains des périodes
phylladienne, anihraxifère et salino-ma-
gnésienne.
2e espèce. Calcaire sédimentaire arénoïde.
a, ordinaire; b, pyro-épigène. — Composé
de Calcaire à contexture arénoïde, ayant
l’aspect arénacé de la Dolomie, et contenant
quelquefois des débris coquillers. La variété
de ce Calcaire , nommée par M. Cordier
Pyro-épigène , résulte du métamorphisme
d’une Roche originairement non arénoïde.
C’est ainsi , par exemple , qu’en Irlande,
la Craie ayant été traversée par un filon
basaltique d’une assez grande puissance,
on reconnaît qu’au contact de ce filon, le
calorique qu’il dégageait lors de sa formation,
176
ROC
ROC
a modifié la matière crayeuse compacte qui
a été transformée en Calcaire arénoïde cris¬
tallin; mais M. Cordier fait remarquer que
celte action ne s’est étendue qu’à quelques
mètres de distance. — Gisement: Le Calcaire
sédimen taire arénoïde appartient aux terrains
des périodes phylladienne, anthraxifère, sa¬
lino-magnésienne et crétacée.
3e espèce. Calcaire sédimentaire compacte
(comprenant le Calcaire lithographique ; le
Marbre noir africain ; le Jaune de Sienne ).
— Ce Calcaire est caractérisé par la finesse
de son grain qui le rend compacte (Exemple:
le Calcaire lithographique). Il présente des
couleurs très variées, et contient un très
grand nombre de débris de corps organisés.
— Gisement: Se trouve dans presque tous les
terrains.
4e espèce. Calcaire phylladifère ( com¬
prenant le Marbre de Campan ; le Marbre
rouge antique; la Griote d’Italie ; le Marbre
cervelas ; partie du Calschiste de MM. Bron-
gniart et d’Omalius, etc.). — Roche à base
de calcaire sédimentaire, grenu ou compacte,
avec matière phylladienne qui y forme par
place de 1 à 5/10 de la masse. Couleurs
vives, rougeâtres, verdâtres, etc.; contexture
souvent schisioïde. — Gisement : Ce Calcaire
appartient principalement aux terrains des
périodes phylladienne et salino-magnésienne.
5e espèce. Calcaire avec schiste argileux
proprement dit ( partie du Calschiste de
MM. Brongniart et d’Omalius).— Composé
de Calcaire avec schiste ordinaire qui forme
quelquefois près du tiers de la masse.
Teintes peu vives. Contient des débris de
corps organisés. — Gisement : Ce Calcaire
appartient principalement aux terrains des
périodes anthraxifère et salino-magnésienne.
6e espèce. Calcaire avec argilite ( com¬
prenant le Calcaire ruiniforme de Florence).
— Cette Roche est souvent infiltrée de ma¬
tière ferrugineuse. En la faisant dissoudre
dans les acides, il reste presque toujours un
squelette d’Argile endurcie. — Gisement :
Se trouve dans les terrains crétacés.
7e espèce. Calcaire argilifère ( Pierre à
chaux hydraulique ; comprenant le Cal¬
caire lias). — Lorsqu’on fait dissoudre cette
Roche dans les acides, il reste un résidu
d’Argile pure qui peut former jusqu’à 1/4
et même 1/3 de la masse. Le Calcaire argi¬
lifère, étant rarement susceptible de fuser à
l’air, ne peut servir à marner les terres, mais
il fournit une bonne Chaux maigre hydrau¬
lique. — Gisement: Cette Roche, appartenant
aux terrains de presque toutes les périodes ,
est assez abondante dans l’étage paléothé-
rique des environs de Paris.
8e espèce. Calcaire quartzifère. — Com¬
posé de Calcaire ordinairement compacte,
avec une quantité plus ou moins considé¬
rable de Quartz à l’état sablonneux qui
forme un résidu après la dissolution de la
Roche avec les acides. Lorsque le Quartz
surabonde et forme plus de la moitié de la
masse, l’espèce passe au Grès quartzeux
calcarifère. Les grains quartzeux sont sou¬
vent accompagnés de Mica. — Gisement:
Cette Roche, appartenant aux terrains de
diverses périodes, est moins abondante que
l’espèce précédente.
9e espèce. Calcaire avec chamoisite.
10e espèce. Calcaire avec glauconie.
11e espèce. Calcaire avec hydrate de
fer.
12e espèce. Calcaire globulifère. —
Formé de globules calcaires plus ou moins
volumineux réunis par un Ciment uniforme
de précipité calcaire sédimentaire à l’état
compacte. M. Cordier distingue cinq sous-
espèces ou variétés principales de Calcaire
globulifère, savoir :
1° Calcaire globulifère proprement dit.
Les globules sont arrondis , de même vo¬
lume, rayonnés du centre à la circonférence
et non à couches concentriques. — Gise¬
ment : Ce Calcaire , dû sans doute à un jeu
de cristallisation , se trouve assez rarement
dans divers étages , depuis la période phyl¬
ladienne jusqu’à la période paléothérienne.
A Laumont, près Paris , on en a recueilli
de bien caractérisé.
2° Calcaire oolühique(Oo\iihe). Dans cette
variété, les globules, ordinairement de même
grosseur et arrondis, ne sont pas rayonnés;
ils ont un très petit noyau central étranger
à la matière calcaire: c’est tantôt un grain
de sable, tantôt une partie de débris orga¬
niques autour duquel se sont déposées suc¬
cessivement, sous forme de concrétions , les
petites couches concentriques du globule.
— Gisement : Ce Calcaire se trouve surtout
dans l’étage oolithique, où il forme des dé¬
pôts considérables.
3° Calcaire pisolithique. Les globules de
ROC
ROC
177
ce Calcaire diffèrent de ceux de la Roche
précédente en ce qu’ils varient beaucoup en
dimension dans la même masse, et qu’au
lieu d'être arrondis, ils ont une forme ba¬
roque qui établit le passage entre cette va¬
riété et la suivante. — Gisement : Se trouve
aux environs de Paris , entre la Craie et
l’Argile plastique, et surtout dans les ter¬
rains inférieurs.
4" Calcaire tuberculaire. Les globules, au
lieu d’être sphériques, se présentent sous
forme de tubercules cylindriques plus ou
moins allongés, ayant quelquefois jusqu’à
20 et 30 centimètres de longueur. Us sont
également composés de couches concentri¬
ques; mais le corps étranger qui leur a servi
de noyau était beaucoup plus long et paraît
avoir appartenu à une tige végétale. — Gi¬
sement : Se trouve dans les terrains ooli-
thiques, paléothériens, etc.
5° Calcaire brocatelle. Roche analogue
au Calcaire tuberculaire, mais dont les tu¬
bercules sont rudimentaires, souvent in¬
complets , de forme très irrégulière et se
pénétrant entre eux. — Gisement : La Bro¬
catelle polie fournit des Marbres très recher¬
chés. La plus belle variété vient de Tortose
en Espagne; elle y forme des assises consi¬
dérables appartenant à la période crayeuse.
On la trouve aussi dans l’étage oolithique.
13e espèce. Travertin ( Tuf travertin et
partie du Calcaire compacte de M. d’Oma-
lius; Calcaire concrélionné deM. Brongniart).
— C’est un Calcaire compacte avec nom¬
breuses cavités vermiculées provenant des
bulles gazeuses qui traversaient celte Roche
lorsqu’elle se formait par voie de concrétion.
Le Travertin ne contient, en général , que
des débris de corps organiques d’eau douce
et terrestres, tels que Lymnées, Paludines,
Hélix, etc. 11 est très souvent silicifère,
quelquefois argilifère ou bituminilere et, sur
quelques points , fragmentaire. — Gise¬
ment : Il appartient à la période paléothé-
rienne et se trouve en abondance aux envi¬
rons de Paris.
14e espèce. Tuf calcaire. — Calcaire
souvent spongieux, produit toujours par des
sources minérales. Se trouve en couches
concrétionnées, enveloppant quelquefois des
débris de corps organisés, tels que tiges,
feuilles , coquilles , etc. — Gisement : Il ap¬
partient aux dépôts très récents. v
t. xt.
15e espèce. Calcaire fibreux. — C’est un
carbonate de chaux assez pur, quelquefois
sédimentaire, et à structure fibreuse. — Gi¬
sement : Il forme des lits et des amas stra-
tiformes peu étendus dans les terrains des
périodes anthraxifère , salino-magnésienne
et paléothérienne. Aux environs de Paris, on
le trouve à la partie supérieure des Calcaires
grossiers.
2e genre. Conglomérées.
lre espèce. Calcaire crayeux (Craie). —
Matière blanche , pulvérulente et tachante,
formée par précipitation ou trituration ;
faiblement consolidée, friable^, susceptible
de s’imbiber d’eau et quelquefois de se dé¬
layer. Ce calcaire est tantôt pur, tantôt un
peu argilifère ou arénifère ; souvent il
contient des débris de coquilles et de poly¬
piers extrêmement atténués qu’on retire
par le lavage lorsqu’on veut employer cette
Roche à faire la terre blanche qui porte le
nom très impropre de blanc d’Espagne. Il
renferme aussi un grand nombre de fossiles
bien conservés et du Silex, soit en lits, soit
en rognons. — Gisement: On a cru pendant
longtemps que le Calcaire crayeux ne se
trouvait que dans les terrains de la période
crayeuse où il forme des dépôts immenses;
mais M. Cordier a constaté qu’il existe
aussi en couches assez étendues dans l’étage
oolithique et dans les terrains de la période
paléothérienne.
2e espèce. Calcaire grossier. — Formé
par des sables résultant de coquilles et de
polypiers triturés, puis réunis par un ci¬
ment calcaire ; c’est donc un véritable Grès
calcaire plus ou moins dur, souvent friable
et toujours poreux. Le grain de cette Roche
est tantôt très fin et presque compacte,
tantôt assez grossier. On y a reconnu un très
grand nombre d’espèces de coquilles et beau¬
coup d’autres corps organiques qui caracté¬
risent les diverses époques de Calcaire gros¬
sier. — Gisement ; On le trouve dans l’étage
oolithique (près de Caen), dans les terrains
crétacés ( à Maestricht ) et surtout dans
l’étage paléothérique, où il forme, aux en¬
virons de Paris, des dépôts d’une très grande
étendue.
33 espèce. Conglomérat madréporique.
4e espèce. Conglomérat encrinitique.
5e espèce. Conglomérat coquillier ( Lu-
machelle) .
23
178
ROC
ROC
6* espèce. Conglomérat de crustacés..
7e espèce. Poudingue calcaire ordinaire.
8e espèce. Pondingue calcaire polygénique
(Gompholite de M. d’Omalius; Nagelfluh).
9e espèce. Brèche calcaire.
3e genre. Meubles.
lre espèce. Fragments de roches calcaires.
2e espèce. Galets de roches calcaires.
3e espèce. Sables calcaires ( débris de
Roches calcaires très atténués).
4e espèce. Sables coquilliers modernes
(formés de débris de coquilles vivantes).
5e espèce. Sables madréporiques modernes.
6e espèce. Coquilles modernes ( en bancs
ou amas).
7e espèce. Madrépores modernes (en bancs
ou amas).
8® espèce. Faluns. — Sables calcaires, com¬
posés de détritus coquiliiers généralement
meuble, dans un état de décomposition plus
ou moins avancée et qui donnent l’odeur ar¬
gileuse par le souffle. — Gisement : Forme
des dépôts très considérables dans l’étage des
Faluns, et sert à l’amendement des terres.
2e ordre. — A base de Carbonate de chaux
magnésifère.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Dolomie. — Cette Roche, com¬
posée de carbonate de chaux et de Magnésie,
est granulaire et lamellaire, sauf sur quel¬
ques points de la masse où par suite
d’altération elle prend l’aspect arénoïde. Elle
se dissout lentement dans l’acide nitrique
et sans effervescence sensible. Sa densité
est plus grande que celle du Calcaire ordi¬
naire dont elle se distingue , en outre , par
son éclat adamantin. — Gisement : Forme
des couches puissantes dans les terrains stra¬
tifiés du sol primordial.
2e espèce. Calcaire magnésien (partie de
la Dolomie de MM. Brongniart et d’Oma¬
lius ). a, grenue; 6, compacte; c, globu¬
laire. — Ce Calcaire renferme moins de
Maguésie que la Dolomie. Il laisse toujours
à la dissolution un dépôt quartzeux ou ar¬
gileux , ce qui atteste la présence d'un
sédiment. 11 contient quelquefois un peu
de matière bitumineuse qui devient odorante
par le choc, et l’on y trouve souvent des dé¬
bris organiques. — Gisement : Le Calcaire
magnésien existe dans la plupart des étages
du sol secondaire.
2e genre. Conglomérées -.
lre espèce. Brèche dolomitique.
2e espèce. Brèche de calcaire magnésien.
3e genre. Meuble.
lre espèce. Sable dolomitique.
2° espèce. Sable de calcaire magnésien.
3e ordre. — A hase de Carbonate de chaux
ferrifère.
genre unique. Agrégées.
ire espèce. Calcaire ferrifère ancien. —
Mélange de Carbonate de chaux et de Car¬
bonate de fer. Ce Calcaire, très pesant , est
grenu, à grains fins, passant à l’état com¬
pacte. Ï1 contient quelquefois, comme élé¬
ments accidentels , du Mica , du Talc et du
Quartz. — Gisement : Cette Roche forme des
amas quelquefois considérables dans les
Talcites cristal 1 i fères et phyliadiformes.
2e espèce. Calcaire ferrifère sédimen-
tàire. — Cette Roche, compacte ou grenue,
diffère de la précédente par les parties sédi-
mentaires qu’elle contient, et qu’on recon¬
naît à la dissolution ; par les fossiles qu’elle
renferme (Encrines, Spirifères , Bélemni-
tes , etc.); et enfin par des couleurs plus
vives : jaune , lorsque c’est de l’hydrate de
Fer qui est associé au Calcaire; rouge, lors¬
que c’est du peroxide de Fer ( ou Fer oligiste).
— Gisement : Se trouve surtout dans les ter¬
rains delà période salino-magnésienne.
quatorzième famille.
Ma>eltes gypsetises.
lre espèce. Anhydrite ( Karslénite de
M M . B r o n g n i a r t e t d ’ O m a 1 i u s ; Gy p se a n h y d re ;
Chaux sulfatée, etc.), a, fibro-latninaire ; b ,
grenue. — Roche à base simple, composée de
sulfate de Chaux sans eau de composition;
rayant le Calcaire , rayée par le Fluor.
Couleur ordinairement blanche , quel¬
quefois bleuâtre , grisâtre , violâtre , rou¬
geâtre, etc. Contenant parfois, comme élé¬
ments accidentels, du carbonate de Magnésie,
de la Dolomie , de la Boracite, de la Pyrite ,
du Quartz, du Sel gemme, etc. — Gisement :
L’Anhydrite figure surtout dans les terrains
de la période salino-magnésienne, et quel¬
quefois dans les terrains crétacés. Elle se
présente, soit en couches, soit en amas trans¬
versaux analogues pour leur mode de forma-
f
ROC
170
ROC
tion à ceux de l’espèce alunite placée ci-
après.
2e espèce. Gypse {Chaux sulfatée ; Sulfate
de Chaux ; Pierre à plâtre; Sélénite). a , fibro-
laminaire ; b , fibreux; c, grenu; d, com¬
pacte. — Composé de sulfate de Chaux hy¬
draté , donnant de l’eau par la calcination.
Il est quelquefois mélangé d’Argile , de
Marne ou de Calcaire , et contient divers
minéraux accidentels. Calciné et réduit en
poudre, il porte le nom de Plâtre. — Gise¬
ment : Le Gypse se présente dans la nature
en très grandes masses sédimentaires. Ï1 a
été formé, tantôt par voie de précipitation,
tantôt par épigénie, soit d’Anhydrite, soit
de Calcaire.
QUINZIÈME FAMILLE.
Eoc!îc§ a base de sosbs-si&I-
ffate d’Alumine.
lre espèce. Alunite {Pierre d’Alun; Pierre
alumineuse de la Tolfa; Alaunstein). a, com¬
pacte ; b, porphyroïde ; c , arénacée ; d, bré-
chiforme, — Cette Roche agrégée, dont la
connaissance est due à M. Cordier, est com¬
posée d’Acide sulfurique, d’Alumine et de
Potasse , le tout mélangé d’une certaine
quantité de Silice hydratée. Chauffée modé¬
rément, elle dégage de l’acide sulfureux et
se décompose en sulfate d’Alumine neutre,
et en Alun que l’on peut dissoudre immé¬
diatement et faire ensuite cristalliser par
l’évaporation. C’est la variété compactequ’on
exploite ordinairement. Dans certaines cir¬
constances, cette Roche se recouvre natu¬
rellement d’efflorescences alumineuses qui
sont plus ou moins souillées de sulfate de fer.
Suivant les observations de M. Cordier,
l’Alunite n’existe réellement ni en couches
ni en amas transversaux : c’est une espèce
d’intermédiaire entre ces deux modes de
gisement. Dans les terrains volcaniques
qui sont traversés par des vapeurs acido-
sulfureuses , il se produit une réaction de
ces vapeurs sur les Roches qui forment les
parois de la fissure ou crevasse par laquelle
a lieu le dégagement. Le phénomène en
question se manifeste surtout quand les
couches ainsi traversées sont des Roches
leucostiniques (ou trachy tiques) dont le Feld¬
spath est à base de Potasse. 11 s’opère alors
une véritable décomposition : la Silice est
mise à nu et passe à l’état d’hydrate ; l’Alu¬
mine séparée, se combinant avec l’Acide
sulfureux passé à l’état d’Acide sulfurique ,
forme du sulfate d’Alumine qui s’unit à la
Potasse rendue libre par la décomposition ,
et constitue alors l’Alunite. Il résulte de cette
opération des masses épigènes formées aux
dépens des assises qui composaient les couches
originaires. L’étendue de cet effet épigénique
est en rapport avec la durée du dégagement
des vapeurs aeido-sulfureuses. Le terrain
traversé éprouve une espèce d’ameublisse¬
ment qui fait disparaître la stratification; et
comme la partie épigène n’a pas de limites
bien tranchées , il en résulte beaucoup de
passages entre l’Alunite et la Roche vive
originaire, dont elle conserve souvent en
partie la contexture : c’est ainsi que l’Alunite
est bréchiforme lorsqu’elle provient d’une
brèche leucostinique , etc. — Gisement :
L’Alunite la plus connue est celle de la Tolfa,
près de Civita-Vecchia dans les États ro¬
mains, où elle occupe un espace considérable,
et où on l’exploite pour en retirer , à l’aide
du grillage et du lavage , de l’Alun connu
sous le nom d 'Alun de Rome; mais on en
trouve aussi à ]a solfatare de Pouzzoles , à
Yulcano, en Hongrie, etc.
2e espèce. Aluminite silicifère ( Webstérite
compacte silicifère). a, consistant; b , fria¬
ble; c, lapidaire. — - Résulte de l’altération
par places de l’espèce précédente, qui, par
suite d’une décomposition postérieure à sa
formation , a perdu toutes les parties sus¬
ceptibles de former de l’Alun. L’ Aluminite
n’est donc que le résidu , que le squelette
de l’Alunite, composé de Silice hydratée et
de sous-sulfate d’Alumine neutre. Cette
Roche est blanchâtre, spongieuse, friable et
plus légère que l’Alunite. Elle contient ac¬
cidentellement du Soufre, du Fer oligiste
écailleux spéculaire, de la matière siliceuse
qui y forme quelquefois des masses de Cal¬
cédoine, etc. — Gisement : Elle constitue, sur
quelques points, la partie superficielle des
amas d’Alunite (Ténérifie, solfatare de la
Guadeloupe, Cantal , Mont-Dore, etc.).
C.
SEIZIÈME famille.
Meelaes à base de chlorure
de §€»dîum.
lre espèce. Sel gemme ( Sel marin de
MM. Brongniart et d’Omalius; Salmare de
180
ROC
M. Beudant ; Soude muriatée ; Chlorure de
Sodium; Sel commun; Steinsalz). a , grenu; b,
fibreux. — Composé de chlorure de Sodium ;
soluble dans l’eau, attirant faiblement l’hu¬
midité; presque toujours cristallisé, limpide
ou blanc , mais souvent coloré accidentelle¬
ment en gris-rouge ou bleu par de l’Argile,
de l’oxyde rouge de Fer ou diverses autres
substances. Il contient aussi fréquemment
du Soufre , du Gypse, etc. — Gisement : Le
Sel gemme, toujours stratifié, forme des
couches et amas considérables alternant avec
des couches d’Argile , de Gypse, d’Anhy-
drite, etc. Il commence à se présenter dans
les terrains de la période salino- magné¬
sienne, et se trouve ensuite jusque dans les
terrains de la période paléothérienne. Parmi
les dépôts les plus considérables , nous cite¬
rons celui de Wielicska en Pologne , que
l’on rapporte au terrain paléothérien ; celui
de Cardona en Espagne, appartenant au ter¬
rain crétacé; celui de Dieuze et de Vie
(Meurthe), qui fait partie du terrain des
Marnes irisées.
2e espèce. Argile salifère. — Mélange
d’Argile et de Sel gemme souvent assez
abondant pour être exploité. — Gisement :
L’Argile salifère forme des couches plus ou
moins considérables dans les terrains sédi-
mentaires qui renferment les dépôts de Sel
gemme.
DIX-SEPTIÈME FAMILLE.
à de Carbonate
de Sonde.
Espèce unique. Natron. — Substance sa¬
line d’une saveur urineuse , caustique; so¬
luble dans l’eau; formée de sous-carbonate
de Soude quelquefois pur, et alors de couleur
blanchâtre; mais ordinairement mélangé de
chlorure de Sodium, de sulfate de Chaux, et
parfois de matières sablonneuses ou argi¬
leuses sédimentaires. Le Natron est difficile
à conserver sans qu’il s’effieurisse. Il appar¬
tient à l’époque actuelle , et se présente
sous forme de croûte, d’incrustation ou d’ef¬
florescence ayant souvent une grande éten¬
due et qui sont situées aux bords et au fond
de certains lacs ou lagunes d’Asie et d’Afri¬
que, où il en existe des couches superficielles
d’une grande étendue. M. Cordier pense que
les amas d’eau, dont l’évaporation annuelle
produit le Natron, sont vraisemblablement
alimentés par des sources d’eaux minérales.
ROC
DIX-HUITIÈME FAMILLE.
Koelaes à base «le carbonate
«le Zine.
Espèce unique. Calamine stratiforme
( Smithsonite de M. Beudant; Z inc carbo¬
nate, etc.). — Cette substance, soluble
avec effervescence dans l’acide nitrique ,
est d’une densité très forte, ordinairement
compacte et souvent mêlée de matières ru¬
dimentaires telles qu’Argile, grains de sable
quartzeux, etc. Elle est aussi fréquemment
associée à du silicate de Zinc. — Gisement:
La Calamine se trouve, soit en rognons, pla¬
ques ou couches peu étendues dans la partie
moyenne des terrains de la période salino-
magnésienne , soit dans certaines dépres¬
sions des terrains phylladiens où elle forme
des amas considérables susceptibles d’être
exploités avec beaucoup d’avantage; c’est
à ce'dernier mode de gisement qu’appar¬
tient la Calamine exploitée en Belgique sous
le nom de mine de Zinc de la Vieille- Mon¬
tagne.
DIX-NEUVIÈME FAMILLE.
h base «le carbonate
«le Fea\
lre espèce. Carbonate de fer grenu ( Si¬
dérose de MM. d’Omalius et Beudant; Fer
carbonate ; Fer spathique ; Chaux carbonalée
ferrifère ; Braunkalk , etc.). — Composé de
grains cristallins de Carbonate de fer; fu¬
sible au chalumeau en scorie noirâtre atti-
rable à l’aimant; soluble lentement à froid
sans effervescence sensible, faisant une vive
effervescence à chaud ; pesant de 3 à 3, 8 et
rayant le calcaire. Les couleurs sont le blanc
jaunâtre qui passe au brun et au rougeâtre
lorsque la Roche se décompose. — Gisement :
Le Carbonate de fer grenu est l’un des meil¬
leurs minerais.il forme de véritables couches
dans les terrains talqueux, phylladiens,
anthraxifères et houil 1ers.
2e espèce. Carbonate de fer argileux,
a , compacte ; b , globulaire. — Roche d’as¬
pect terreux, moins pesante que l’espèce pré¬
cédente, composée de carbonate de Fer mêlé
à de l’Argile qui y entre pour environ 1 /4
ou i /3 de la masse. Le carbonate de Fer
argileux est le résultat d’une précipitation ,
et contient quelquefois des débris de corps
ROC
ROC
181
organisés. Gisement : Se trouve, soit en
rognons disséminés, soit en couches, com¬
munément d’une faible épaisseur, dans la
plupart des terrains sédimentaires , notam¬
ment dans l’étage houiller où ces couches ,
étant très multipliées, sont souvent suscep¬
tibles d’être exploitées. En Angleterre , les
exploitations de ce genre ont une immense
importance.
VINGTIÈME FAMILLE.
&Soclie$ à base d’oxyiie de
Manganèse.
l'c espèce. Oxyde de Manganèse strati-
forme ( Pyrolusite de MM. d’Omalius et Beu¬
dant; Manganèse oxydé métalloïde ; Peroxyde
de Manganèse ; Graumanganerz, etc.). Sub¬
stance d’un éclat métallique gris d’acier ou
gris de fer; à poussière noire; fusible au cha¬
lumeau; rayant le Calcaire, et pesant 4,89
à 4,94. — Gisement : Cette Roche est le mi¬
nerai de Manganèse le plus abondant. Elle
constitue des amas stratifiés subordonnés
dans les Talcites phylladiformes des Al¬
pes du Piémont , etc.
2e espèce. Hydrate de Manganèse strati-
forme (Manganèse terne de M. Brongniart ;
Acerdèse de MM. d’Omalius et Beudant;
Manganèse hydraté ; Manganite ; hydroxyde
de Manganèse , etc.). — Substance à grains
très fins, d’un noir brunâtre ou noir gri¬
sâtre; à poussière brune; plus salisssante ,
moins pesante (4,31), et d’un éclat moins
métalloïde que l’espèce précédente ; donnant
de l’eau par calcination dans le tube. — Gi¬
sement : L’hydrate de Manganèse strati-
forme se trouve ordinairement en rognons
disséminés à la partie inférieure du Lias et
dans l’étage oolithique ; mais, sur quelques
points, il constitue des amas considérables
susceptibles d’exploitation : tel est le Man¬
ganèse de la Romanèche, qui , sur ce point,
est combiné à une assez grande quantité de
Baryte et mélangé avec des matières aréna-
cées et argileuses.
vingt et unième famille.
Moclies à base de siliciale de
Fer hydraté.
lre espèce. Chamoisite. a, ordinaire; b ,
calcarifère; c, quartzifère; d, argilifère. —
C’est un sous-siliciate de Fer hydraté , d’un
noir ou d’un gris verdâtre ; ordinairement
compacte, quelquefois avec parties grenues
arénoïdes ; donnant au chalumeau une sco¬
rie noire attirable à l’Aimant. La Chamoi¬
site est souvent mélangée de Calcaire , de
Quartz grenu, et quelquefois d’Argile. On
l’exploite avec un bien faible avantage à rai¬
son du protoxyde de Fer qu’elle contient, et
auquel est due la couleur verdâtre de la
Roche. — Gisement: Elle renferme quelques
débris de fossiles, et forme des couches ou
amas quelquefois de plusieurs mètres de
puissance à la partie inférieure des terrains
de la période phylladienne, dans les terrains
de la période salino-magnésienne , et dans
les terrains crétacés.
2" espèce. Sous-siliciate de Fer avec Fer
oligiste globulaire. — Composé d’une pâte
compacte de Chamoisite avec un grand nom¬
bre de petits globules de Fer oligiste. — Gi¬
sement : Cette Roche est exploitée , avec
avantage, en Bretagne, à la partie inférieure
des terrains de la période phylladienne.
3e espèce. Glauconie (Sur-siliciale de Fer
hydraté ; Fer chloriteux ). — Diffère de la
Chamoisite en ce qu’elle contient plus de
Silice, qu’elle est moins pesante, d’un vert
plus clair, et qu’elle donne moins de Fer au
chalumeau. Elle est à l’état de grains plus
ou moins fins , tantôt agrégés par une pâte
argilifère de même nature, tantôt mélangés
avec des matières arénacées quartzeuses (sa¬
bles verts) ou calcaires (Craie verte , etc. ).
— Gisement: La Glauconie est très fossili¬
fère , et se trouve quelquefois en couches
assez puissantes dans les terrains crétacés et
paléothériens.
vingt-deuxième famille.
M©©laes à base d’hydrate
«le Fer.
lre espèce. Hydrate de Fer compacte ( Fer
hydroxydé de M. Brongniart; Limonile de
MM. d’Omalius et Beudant; Ferhydralé; Fer
oxydé brun ; Fer limoneux; Hématite brune ;
OEtite ; Ocre jaune, etc.). — Substance com¬
posée d’hydrate de Fer, souvent mélangée de
matières argileuses ou quartzeuses ; donnant
de l’eau par la calcination; aspect terne ou
luisant; couleur brune ou jaunâtre , quel¬
quefois noire; poussière toujours jaunâtre.
— Gisement : L’hydrate de Fer est très abon-
182
BOC
ROC
dant, et se trouve dans presque tous les
terrains sédimentaires ; aussi l’exploite-t -on
en France sur un grand nombre de points.
Il se présente, soit en couches assez étendues,
soit en rognons souvent creux ou cloisonnés.
2e espèce. Hydrate de Fer glorulaire. —
Cette espèce ne diffère de la précédente
qu’en ce qu’elle n’est composée que de pe¬
tits globules à couches concentriques, dont
les interstices sont ordinairement remplis
par de l’argile ferrugineuse ou calcarifère,
tantôt meuble et tantôt endurcie par une
surabondance de fer hydraté.
vingt-troisième famille.
Moelles à tsos® sle peroxyde
de Fer.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Peroxyde de Fer sédimen-
taire compacte ( Oligisle ou Fer oligiste de
MM. Brongniart et d’Omalius ; Fer oxydé
rouge ‘ Hématite rouge,' Fer argileux com¬
pacte ; Ocre rouge, Sanguine , etc.). — Sub¬
stance rougeâtre, souvent tachante et meme
écrivante (sanguine), à poussière toujours
rouge ; très rarement atlirable à l’Aimant;
à aspect ordinairement terne ; quelquefois
luisante; contenant fréquemment des ma¬
tières étrangères , telles que Phyllade, Ar¬
gile, Calcai re ou Quartz. — Gisement : Se
trouve en couches, amas ou rognons dans
divers étages du sol secondaire , principale¬
ment dans les terrains des périodes phy 11a-
dienne et salino-magnésienrie.
2' espèce. Peroxyde de fer sédimentaire
globulaire. — Diffère de l’espèce précédente
par sa contexture globulaire et par son aspect
souvent métalloïde. — Gisement: Cette Ro¬
che , peu abondante, a été reconnue entre
le Lias et l’étage oolithique, et a la partie
supérieure des terrains jurassiques.
3 - espèce. Fer oligiste stratiforme (Fer
écailleux ; Oligisle spéculaire de M. d’Oma¬
lius ; Fer spéculaire ; Fer micacé, etc.), a,
grenu ; b, compacte. — Composé de peroxyde
deFer parfaitement pur; à éclat métallique;
de couleur gris de fer, passant quelquefois
au noir et au brun ; à poussière violâtre ou
d un brun rougeâtre ; atlirable presque tou¬
jours à l’Aimant et jouissant très rarement
de la propriété polaire. Cette Roche est ordi¬
nairement grenue, à grains fins, etquelque-
fois d’apparence compacte; d’autres fois elle
est laminaire ou écailleuse (à petites lames),
ou spéculaire (à grandes lames miroitantes).
Gisement : Le fer oligiste est l’un des mi¬
nerais de Fer les plus recherchés. Il forme
des amas stratifiés très étendus dans les
terrains de la période primitive.
4e espèce. Itabirite ( Sidérocrisle de
M. Brongniart; Quartzüe sidérocrisle de
M d’Omaiius; Eisen glimmerschiefer). — Asso¬
ciation cristalline de Fer oligiste et deQuartz,
contenant parfois accidentellement de l’Or
natif, du Mica, du Feldspath et de l’Épidote.
— Gisement: Se trouve à Itabira (Brésil) et
dans diverses autres localités, au contact du
Gneiss et des Micacites, et surtout dans
Fétage des Talcites phylladiformes.
2e genre. Conglomérées.
Espèce unique. Tapanhoacanga. — Conglo¬
mérat de Fer oligiste avec fragments d’itabi-
rite, de Quartzite et de Roches taiqueuses ;
contient de l’Or en paillettes ou en cristaux,
du Quartz améthyste, des Topazes et même
des Diamants. — Gisement: Cette Roche,
qu’on exploite au Brésil , est rapportée par
M. Cordier à l’étage diluvien.
3e genre. Meubles.
Espèce unique. Sable de fer oligiste.
VINGT-QUATRIÈME FAMILLE.
lt©ela®s àliase de Fer oxydulé.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Fer oxydulé ordinaire ( Aimant
de MM. d’Omalius et Beudant; Fer oxydé
magnétique ; Magneleisen). — Substance gre¬
nue ou compacte, à éclat métallique ; de
couleur noirâtre; à poussière toujours d’un
noir foncé, très atlirable au barreau aimanté
et jouissant quelquefois de la polarité
magnétique. — Gisement : Le Fer oxydulé est
le minerai le plus précieux pour la fabrica¬
tion de l’Acier. Il constituedes amas stratifor-
mes ou des assises très étendues subordon¬
nées aux Gneiss , aux Micacites et aux Tal¬
cites.
2e espèce. Fer oxydulé chromifère ( Eisen -
chrome ou Sidérochrome de M. Beudant). —
Substance grenue, presque toujours mélan¬
gée de matière talqueuse. — Gisement : Se
trouve en rognons ou en amas dans les
KOC
mêmes étages que le Fer oxydulé ordinaire.
Les terrains talqueux des États-Unis ren¬
ferment un gisement considérable de cette
Roche, de laquelle on extrait la plus grande
partie de l’oxyde de Chrome employé, en
Europe, dans les fabriques de couleur.
3° espèce. Fer oxydulé titanifère ( Nigrine
'de M. Beudant; Titane oxydé ferruginé ;
Fer titane). — Substance noire, faiblement
altirable à l’aimant, à cassure vitreuse;
infusible au chalumeau ; contenant plus
d’oxyde de Titane que le Titanate de fer
volcanique. — Cette Roche forme des dépôls,
au Brésil, dans les terrains de Gneiss et de
Micacite.
4 e espèce. Fer oxydulé zincifère ( Frank-
linite de M. Beudant). — Substance noire, à
aspect métalloïde ; peu attirableà l’aimant;
difficilement fusible au chalumeau , et à
poussière d’un brun rougeâtre. — Gisement :
Se trouve à la mine de Franklin, dans le
New-Jersey où il se présente au contact
des Gneiss et des Micacites.
2e genre. Meubles.
lre espèce. Sable de fer oxydulé ordinaire.
2e espèce. id. chromifère.
3e espèce id. titanifère.
VINGT CINQUIÈME FAMILLE.
Roches à base de sulfure
de JFer.
lre espèce. Pyrite blanche stratiforme
(Sperkise de MM. d’Omalius et Beudant;
Fer sulfuré blanc ; Pyrite martiale blanche ;
Pyrite rayonnée ; Pyrite prismatique ; Kam-
kies des Allemands), a, compacte; b, fibreuse.
— Substance métalloïde, d’un jaune livide
tirant sur le verdâtre, se décomposant faci¬
lement a l’air humide , étincelant sous le
choc du briquet et cristallisant en prismes
rhomboidaux. — Gisement: La Pyrite blan¬
che est très commune. Elle se présente, soit
a l’état compacte, composant des assises ou
amas principalement dans le Lias ; soit
sous forme de rognons sphéroïdaux, fibreux,
rayonnés du centre à la circonférence et
qu’on trouve surtout dans la Craie.
2e espèce. Pyrite ordinaire stratiforme
( Marcassile de M. d’Omalius ; Fer sulfuré
jaune ; Pyrite martiale jaune ; Pyrite cubi-
ROC 183
que: Eisenkies, etc.), a, grenue; b , compacte.
— Cette espèce de Pyrite, qui est la plus com¬
mune, est une substance d’un jaune d’or, se
décomposant très rarement à l’air, cristal¬
lisant dans le système cubique; composée
de bisulfure de fer mêlé quelquefois à un
peu d or ou d’argent et diverses autres ma¬
tières. (j isement : Se trouve en rognons
ou en petits amas stratifiés dans les terrains
de la période primitive et dans la plupart
des étages du sol secondaire.
3° espèce. Pyrite magnétique stratiforme
(Leberkise de M. Beudant; Pyrilchépathique).
a, grenue; 6, compacte. — Substance mé¬
talloïde, magnétique, d’un jaune de bronze
ou d’un brun de tabac. — Gisement : Se
trouve en petits amas dans les terrains de
la période primitive et dans plusieurs étages
du sol secondaire.
4e espèce. Pyrite cuivreuse stratiforme
{Cuivre pyriteux de M. Brongniart; Chalko-
pyrite de MM. d’Omalius et Beudant, etc.).
a, grenue; b , compacte. — Substances
éclat métalloïde, de couleur jaune de laiton ;
composée de sulfure de fer et de sulfure de
cuivre; mélangée souvent à d’autres sub¬
stances , telles que Talc, Amphibole, Py¬
rite ordinaire, etc. — Mêmes gisements que
les espèces précédentes.
vingt-sixième famille.
Roelies à foase «le Soufre.
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Soufre stratiforme. — Le
Soufre stratiforme, tantôt grenu, tantôt
compacte, est souvent associé a diverses ma¬
tières, telles que Marne, Argile, Calcaire,
Gypse, Dolomie, sulfate de Strontiane. —
Gisement : 11 se trouve quelquefois en cou¬
ches, mais le plus souvent en rognons, prin¬
cipalement dans les terrains paléothériens.
2e espèce. Tuf sulfureux. — Cette espèce
de Soufre se présente sous forme d’encroû¬
tements, de concrétions, ou de couches ma¬
melonnées déposés par des sources d’eau
sulfureuse. D’autres fois le Tuf sulfureux
occupe des fissures et se présente sous forme
d’amas transversaux dans les terrains vol¬
caniques. 11 résulte alors du refroidissement
et de la condensation successive des vapeurs
sulfureuses sur les parois delà fente ou fis¬
sure.
ROC
184 ROC
2e genre. Conglomérées .
Espèce unique. Brèche sulfureuse.
VINGT-SEPTIÈME FAMILLE.
Itoclies à base de Bitume
grisâtre.
lre espèce. Dusodyle stratiforme ( Duso -
dyle ; Terre bitumineuse foliée; Houille et
Tourbe papyracée ; Slercus diaboli). — Sub¬
stance minérale particulière du genre des
Bitumes dont la composition n’est pas en¬
core bien connue. Elle est grise ou gris-ver¬
dâtre, très foliacée, opaque et cassante lors¬
qu’elle est desséchée , mais devenant flexi¬
ble et translucide lorsquelle est imbibée
d’eau; brillant avec une très grande facilité
en dégageant une odeur fétide désagréable,
qui lui a valu autrefois le nom de Stercus
diaboli. — Gisement : Le Dusodyle forme en
Sicile des couches assez puissantes, et en
Auvergne des lits minces appartenant à
l’étage des Molasses. On y trouve des débris
de végétaux continentaux et d’animaux
d’eau douce.
2e espèce. Schiste gius inflammable. —
Composé de Schiste argileux proprement
dit mélangé d’une substance bitumineuse
grise qui paraît se rapprocher du Dusodyle.
Cette matière a une densité très faible,
donne une odeur bitumineuse par le frotte¬
ment, et brûle avec facilité en dégageant
une odeur fétide moins désagréable que
celle du Dusodyle. — Gisement : Ce Schiste
forme des couches puissantes et très répé¬
tées dans les terrains houillers de diverses
localités du département de Saône-et-
Loire. On l’exploite pour en extraire la ma¬
tière oléagineuse (huile de pierre ou huile
de Schiste) qu’il contient, et qui, après
certaines préparations , est employée à l’é¬
clairage. Aux environs d’Autun , le Schiste
gris inflammable contient un grand nombre
de Poissons qui souvent ont conservé leurs
écailles.
3e espèce. Argile inflammable. — Com¬
posée d’Argile ordinaire mélangée de Bitume
gris. Cette Roche est légère , spongieuse
et d’un gris clair. Dans plusieurs con¬
trées, elle est confondue avec l’Argile ordi¬
naire; mais on la reconnaît à la facilité avec
laquelle elle brûle en dégageant une odeur
fétide, et au résidu argileux qui résulte de
la combustion. — Gisement : L’Argile in *
flammable forme des couches puissantes
dans l’étage du Lias et dans plusieurs par¬
ties de l’étage oolithique. On y trouve sou¬
vent des débris de Mollusques marins.
4e espèce. Maiine inflammable. -- Com¬
posée de Marne ordinaire mélangée de Bi¬
tume. Elle est grisâtre , fait effervescence ,
s’enflamme facilement , et contient souvent
des coquilles (Bélemnites, Ammonites, etc.).
— Même gisement que l’espèce précédente.
5e espèce. Trass inflammable ( Schiste de
Menât). — Composé de Trass ordinaire (ou
cendre trachytique décomposée ) consolidé
par de la matière bitumineuse qui y forme
quelquefois les deux tiers de ia masse. Le
Trass inflammable est d’un gris verdâtre;
il brûle avec facilité en dégageant une odeur
fétide, et contient un assez grand nombre
de débris de végétaux et surtout de Pois¬
sons parfaitement conservés (Menât). — •
Gisement : Il appartient aux dépôts volca¬
niques de la période paléothérienne.
vingt-huitième famille.
Koclaes pissaspliaï tiques.
lre espèce. Bitume solide argilifère (As-
phalte). — Matière d’un gris noirâtre, très fra¬
gile, à cassure vitreuse, conchoïdale; ne fon¬
dant qu’à une température plus élevée que
l’eau bouillante; brûlant entièrement sans
résidu charbonneux, ce qui la distingue de la
Houille. — Gisement ; On a peu de notions sur
les divers gisements de ce Bitume, qui forme
peut-être des couches subordonnées dans
l’étage houiller, mais qui paraît appartenir
en général à des terrains récents. Il provient
des Antilles, de la Nouvelle-Hollande, des
côtes du Chili , etc.
2e espèce. Pissasphalte stratiforme (Mal-
thé, Asphalte du commerce), a, ordinaire;
b, calcarifère ; c, arénifère. — Matière bitu¬
mineuse noirâtre, solide à une température
de 12 à 15 degrés. A une température plus
élevée, elle devient glutineuse, et se fond
toujours dans l’eau bouillante. Le Pissas¬
phalte stratiforme brûle sans donner de ré¬
sidu charbonneux ; il est souvent mélangé
d’une petite quantité de matière argileuse,
calcaire ou arénifère (Sable quartzeux), et
il contient quelquefois des coquilles mari¬
nes. — Gisement : Il forme des couches et
ROC
ROC
185
amas , quelquefois d’une grande puissance,
dans les étages de la Molasse et des Faluns,
où il a été apporté de l’intérieur de la terre
par des sources minérales.
3e espèce. Mètaxite pissàsphaltique. —
Composé de Métaxite endurci par de la ma ¬
tière pissasphaltique. — Gisement : Forme
des couches puissantes en Auvergne, dans
l’étage des Molasses.
4e es pèce. Pépérino pissasphaltique. —
Même gisement que l’espèce précédente.
5e espèce. Sable quartzeux pétroléen. —
Composé de Sable quartzeux lié par du Pé¬
trole , matière bitumineuse, d’apparence
huileuse, de couleur brune ou d’un rouge
noirâtre , d’une consistance visqueuse et
dont la fluidité augmente par la chaleur. —
Gisement : Cette Roche forme des couches
assez considérables dans plusieurs localités,
surtout dans les terrains paléothériens des
Vosges.
vingt-neuvième famille.
Hoclie§ gpaphsteuses.
Espèce unique. Graphite stratiforme
(Plombagine ; Mine de Plomb; Carbure de
Fer; Fer carburé). — Le Graphite y est en
masse schistoïde, tantôt écailleuse et à la¬
mes; tantôt presque compacte, d’un gris de
plomb ou gris de fer, d’un éclat métalloïde,
tachante et douce au toucher. Il est pres¬
que toujours associé à une petite quan¬
tité de matières étrangères , telles que
Quartz, Feldspath, Mica, Talc ou Cal¬
caire, etc. — Gisement : Il se présente en
petits lits, en amas stratiformes, ou en cou¬
ches minces dans les Gneiss, les Talciles
cristall ifères et les Talcites phylladiformes.
trentième famille.
Boches antliraciteiiigeg.
lre espèce. Anthracite ( Houille éclatante ;
Géanlhrace ; Glanzhohle ; Kohlenblende ;
vulgairement Houille et Charbon incombus¬
tible). a, solide; b, pulvérulente. — L’An¬
thracite pure ne diffère du Graphite qu’en
ce qu’elle contient de l’eau de composition
dans la proportion de 4 a 8 pour 100 : c’est
à la présence de cette eau qu’est dû, suivant
M. Cordier, l’aspect particulier de l’Anthra¬
cite. Eileest noire, opaque, sèche au toucher;
t. xi.
tantôt parfaitement compacte , et alors à
cassure piciforme, vitreuse, souvent un peu
métalloïde ; tantôt grenue, à très petits
grains, et, dans ce cas, friable, passant par¬
fois à l’état pulvérulent , et tachant en
noir foncé. Dans les circonstances ordinaires
l’Anthracite s’allume avec difficulté et brûle
lentement avec une flamme très courte, sans
fumée ni odeur, s’éteignant à l’instant où
on la retire du foyer, et se couvrant alors
d’un enduit de cendre blanche. Néanmoins,
elle est employée avec avantage comme
combustible, surtout lorsque la combustion
est animée par un courant d’air très vif. —
Gisement : L’Anthracite est assez abondante
dans la nature; elle se trouve en couches ou
amas dans les étages ampélitiques et des
Grès pourpres, dans les terrains houillers ,
et jusquedans les terrains des périodes salino-
magnésienne et crétacée.
2e espèce. Ampélite ( Ampélite graphique de
M. d’Omalius; Schiste graphique; Zeichen-
schiefer ; Pierre cl’ Italie; Crayon de char¬
pentier ; Crayon noir-), a, ordinaire; b, cal-
carifère. — Roche à base d’apparence simple,
d’un noir grisâtre, laissant des traces sur la
plupart des corps , surtout sur le papier;
formée, suivant M. Cordier, d’un mélange
d’Anthracite et de matière phylladienne
schisteuse, chargée plus ou moins de Pyrite
blanche; elle contient quelquefois du Cal¬
caire, ainsi que des débris de corps organisés,
tels que coquilles marines, empreintes végé¬
tales. — Gisement : L’Ampélite forme des
couches assez considérables dans l’étage arn-
pélitique de la période phylladienne.
3e espèce. Anthracolithe. — Roche d’un
noir foncé , composée d’Anthracite impal¬
pable, avec Calcaire ordinairement cristal ¬
lisé , à grains très fins. Elle fait effervescence
dans l’acide nitrique, et devient blanche par
la calcination. — Gisement: L’Anthracolithe
contient quelquefois des débris de corps or¬
ganisés (Trilobites, etc. ), et forme des cou¬
ches dans l’étage ampélitique, en Suède et
en Norvège.
TRENTE et unième famille.
Boches à fsose «le Houille.
lre espèce. Houille ( Charbon de terre;
Charbon de pierre ; Steinlcohle ; Houille
grasse ; Stipite ou Houille maigre), a, mai-
24
186
ROC
ROC
gre;&, grasse. — Mélange chimique d’An-
thracite, avec matière bitumineuse noirâtre
en proportion variable. C’est une substance
noire, opaque ou luisante; tendre, plus ou
moins friable; s’allumant et brûlant facile¬
ment avec flamme, fumée noire et odeur
bitumineuse; donnant, lorsqu’elle a cessé de
flamber, un charbon poreux, solide, à sur¬
face mamelonnée ou rugueuse, qu’on ap¬
pelle coke d’après la dénomination anglaise.
On distingue deux yariétés principales de
Houille, savoir : 1° la Houille grasse , qui,
pendant la combustion , a la propriété de se
boursoufler, et de fondre de manière à ce
que les fragments se collent entre eux ; 2” la
Houille maigre, qui , pendant la combus¬
tion, se gonfle aussi un peu, mais dans la¬
quelle la matière bitumineuse se volatilise
au lieu d’agglutiner les fragments^Ces deux
variétés contiennent parfois plus ou moins
de parties terreuses. — Gisement : La Houille
n’appartient pas seulement aux terrains houil-
lers; on la trouve aussi dans les Grès pour¬
prés, et dans les terrains delà période salino-
magnésienne; mais la Houille de ce dernier
gisement est généralement très pyriteuse.
2e espèce. Schiste noir inflammable (par¬
tie du Calschisle de M. d’Omalius; Schiste
marno-bitumineux) . a, ordinaire; b, calca-
rifère. ■ — La variété ordinaire est un mé¬
lange , en proportions très variables , de
Houille avec la matière du Schiste argileux.
Cette Roche forme diverses assises dans l’é¬
tage houiller. La variété calcarifère , com¬
posée d’un mélange d’Argile et de Calcaire
avec matière bitumineuse analogue à la
houille grasse, forme au Mansfeld, en Alle¬
magne, une assise qui n’a jamais plus d’un
mètre de puissance , mais qui se présente
sur une étendue immense. Elle contient
beaucoup de Cuivre pyriteux argentifère ex¬
ploité , et un nombre considérable de Pois¬
sons parfaitement conservés. Cette assise
appartient à l’étage du Zechstein.
TRENTE- DEUXIÈME FAMILLE.
Mocites a base «le
H6 espèce. Lignite stratiforme. — As¬
sociation d’un principe bitumineux à peu
près semblable à celui de la Houille, et d’une
matière charbonneuse plus ou moins ana¬
logue au charbon végétal ordinaire. Le Li¬
gnite a, le plus souvent, tous les caractères
extérieurs de la Houille: il est noir, luisant,
schistoïde; mais il en diffère par les carac¬
tères essentiels suivants, dont la connaissance
est due à M. Cordier : 1° Sa poussière est
presque toujours brune, et même d’un brun
clair de canelle, quand la pulvérisation est
complète, tandis que celle de la Houille est
noire; 2° il s’allume et brûle facilement
avec flamme, fumée noire et odeur bitumi¬
neuse; mais à un feu modéré les fragments
de Lignite ne se collent point ; ils ne se bour¬
souflent et ne se déforment nullement par
la combustion; et le résidu , au lieu d’être
du Coke, ressemble à de la Braise ordinaire:
c est, par conséquent, un Charbon purement
végétal analogue au Charbon de bois. Le plus
petit fragment de ce charbon continue de
brûler , même lorsqu’il est placé sur une
plaque métallique , tandis que le Coke s’y
éteint immédiatement. — Gisement : Le Li¬
gnite stratiforme se trouve dans les étages
de presque toutes les périodes secondaires;
mais c’est dans les terrains paléothériens
qu’il est le plus abondant, il est quelquefois
très pyriteux.
2e espèce. Lignite sédimentaire (partie du
Lignite de M. d’Omalius). — Lignite qui
contient beaucoup de matières limoneuses.
C est une matière argilo-bitumineuse qui
s’enflamme, et laisse, après la combustion,
un squelette argileux endurci. — Gisement :
Forme des couches dans les terrains paléo¬
thériens.
3e espèce. Bois fossile (partie du Lignite
de MM. Brongniart et d’Omalius; Jayel).
— Agglomération confuse de bois fossiles
entre-croisés, souvent roulés , formant des
amas stratiformes dans les terrains paléo¬
thériens. On les a considérés à tort comme
des forêts sous-marines : ce sont plutôt des
bois flottés et qui ont été échoués et accu¬
mulés dans des anses, puis recouverts par
des sables. Ce bois a été carbonisé à froid
par l’intermédiaire de l’oxygène de l’air
contenu dans l’eau. On a tous les degrés de
carbonisation naturelle, depuis le boisa
peine altéré jusqu’au Jayet parfaitement
compacte dans lequel on ne voit plus la con¬
texture ligneuse. En Catalogne, il existe de
beaux gisements de Jayet dans le terrain
crétacé.
V espèce. Terre d’ombre (partie du Li¬
gnite de M. d’Omalius ). — Accumula-
ROC
ROC
187
tion semblable a la précédente , participant
du Lignite et de la Tourbe compacte; mais
ayant éprouvé une désagrégation des élé¬
ments du bois fossiles de manière à donner
lieu à une terre brunâtre dans laquelle la
substance végétale est décomposée et réduite
à une espèce de pâle charbonneuse conte¬
nant quelques parties de bitume. La masse
a une certaine consistance et peut être ex¬
ploitée comme laTourbe. Cette matière brûle
avec facilité, mais presque sans flamme. —
Gisement : La Terre d’ombre appartient aux
terrains paléothériens supérieurs.
5e espèce. Tourbe; a, compacte; b, ordi¬
naire; c, mousseuse. — Matière d’un brun
plus ou moins foncé, présentant presque
toujours des débris visibles d’herbes sèches;
brûlant facilement avec ou sans flamme,
produisant une fumée analogue à celle des
herbes sèches ou du Tabac , et laissant une
braise très légère; donnant à la distillation
de l’acide acétique, une matière huileuse et
des gaz.
Les Tourbes sont variées suivant les vé¬
gétaux dont elles proviennent , et leur
état de décomposition; celles à éléments
déjà désagrégés sont meilleures et donnent
plus de chaleur que les tourbes mousseuses
qui n’ont éprouvé encore qu’un commence¬
ment de décomposition. La tourbe compacte
est un résidu végétal dont toutes les parties,
décomposées et imbibées par l’eau, ont pris
de la consistance. Lorsqu’on la dessèche ,
elle devient très dure et passe quelquefois
à un état voisin du Lignite brun. La ma¬
tière qui en forme la base est principale¬
ment composée de carbone, d’hydrogène et
d’oxygène.
La Tourbe est employée comme combus¬
tible. Elle présente beaucoup de traces de
végétaux non décomposés : on y trouve
aussi quelquefois des débris de l’industrie
humaine, des ossements d’animaux domes¬
tiques et des coquilles d’eau douce ou ter¬
restres. — Gisement : Elle constitue des dé¬
pôts modernes plus ou moins considérables
et très nombreux à ia surface de la terre dans
les endroits bas et marécageux.
6e espèce. Terreau végétal. — Le Ter¬
reau végétal ne se présente généralement
qu’en lits très minces à la surface de la terre ;
mais, dans les forêts vierges, il forme quel¬
quefois des couches de plusieurs mètres de
puissance. Il contient, outre des matières
terreuses, des détritus d’arbres, de feuilles,
et il est tellement surchargé de matières
végétales que, dans l’opération du défriche¬
ment, on est obligé de laisser user le sol
avant de le livrer à la culture.
Appendice à la classification spécifique des
Roches.
TRENTE-TROISIÈME FAMILLE.
Roelies anomales.
Ier ordre. -- ROCHES DE FILONS
proprement dites.
1er genre. Agrégées.
Les principales espèces de ce genre sont
les suivantes :
Agrégat anomal quartzeux.
- - CALCAIRE.
- - BARYTIQUE.
— — DE PHOSPHATE DE CHAMX.
— - — FLUOR1T1QUE.
— - DE PYRITE ORDINAIRE.
— — DE PYRITE CUIVREUSE.
- - DE GALÈNE.
— - DE CARBONATE DE PLOMB.
- - DE BLENDE.
- — DE CINABRE.
— - DE WOLFRAM.
- - d’oxyde d’étain.
— • - DE CARBONATE DE FER.
- - DE FER OLIGISTE.
— — d’hydrate de feu , etc.
2e genre. Conglomérées.
Comprenant toutes les espèces de Brèches
anomales à ciments divers et à fragments
de même nature que les terrains qui les
renferment. f
3e genre. Meubles.
Comprenant toutes les masses anomales
non consistantes formées de débris plus ou
moins décomposés, et de même nature que
les terrains qui les renferment.
2e ORDRE.
Itoches des grottes et cavernes , et
des fentes superficielles
1er genre. Agrégées.
lre espèce. Agrégat anomal gypseux.
2' — - — — d’arragonite.
3e — — — calcaire.
188
ROEIVI
ROC
2e genre. Conglomérées.
lre esp. Limons endurcis anomaux.
2e — Brèches CALCAIRES ANOMALES.
3e — PoUDINGUES ANOMAUX.
4 e — Brèches osseuses.
5e — Conglomérat d’album græcum.
3e genre. Meubles,
lre esp. Graviers anomaux.
2e — Limons friables anomaux.
3e — Terreau animal.
trente-quatrième famille.
lleelses météoriques.
lre esp. Météorite lithoide.
2e — — vitreuse.
3e • — - CHARBONNEUSE.
4e Fer météorique.
Telle est l’esquisse imparfaite que nous
pouvions donner ici d’une classification des
Roches , basée sur des caractères rigoureux
et rationnels , et qui , certes , n’aurait pas
manqué d’acquérir la popularité qu’elle
mérite si son auteur l’avait publiée avec
tous les développements qu’il donne dans
son Cours de géologie, au Muséum d’his¬
toire naturelle. (C. d’Orbigny.)
*ROCfiiONîA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Astéroïdécs, établi par De Candolle ( Prodr .,
V, 345 ). Arbrisseaux de Madagascar. Voy.
COMPOSÉES.
ROCÏNÈLE. Rocinéla. crust. — C’est
un genre de l’ordre des îsopodes, de la fa¬
mille des Cymothoadiens errants, établi par
Leach et adopté par tous les carcinologistes.
Cette petite division générique est extrême¬
ment voisine des Ægas (voy. ce mot) et ne
s’en distingue guère que par la portion des
yeux , qui occupent prèsque toute la surface
supérieure de la tête, et se joignent plus ou
moins complètement sur la ligne médiane ,
au-dessus du front. I! est aussi à noter que
les articles basilaires des antennesan térieures
sont moins grands et moins aplatis, quoique
disposés de même dans le genre dont nous
venons de parler, et que l’abdomen est plus
grand. Parmi les trois espèces qui composent
ce genre, je citerai leRocinèle ophthalmique,
Rocinéla ophlhalmica Edw. ( Flist. nat. des
Crust. t. 3 , f. 243, n. 1, et Allas du Règ.
anim. de Cuvier , Crust., pl. 7, fi g. 5). Cette
espèce habite les côtes de la Sicile. (H. L.)
ROCOU, bot. ph. — Matière colorante que
l’on retire des graines du Bixa. Voy. ce
mot.
ROBENTES. mam. — Ordre de Mammi¬
fères créé par Yicq d’Azyr ( Syst. anat. des
anim.) et correspondant aux Glires de Linné,
et aux Rongeurs (voy. ce mot) des auteurs
modernes. (E. D.)
* RODENT! A. mam. — Synonyme de Ron¬
geurs (voy. ce mot) d’après M. Hamilton
Smith. (E. D.)
RODIGIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Liguliflores, tribu des
Chicoracées, établi par Sprengel (N. E., ï,
273). Herbes des îles de la mer Ionienne.
RODOLITUË, et mieux RHODOLITHE
(po'Jov, rose; etMQoç, pierre), min. — Fis¬
cher a proposé ce nom pour désigner la va¬
riété rouge d’Éléolithe, que d’autres ont
appelée Litlirode. Voy. éléolitee. (Del.)
RODRÏGUEZÏA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Orchidées, tribu
des Vandées , établi par Ruiz et Pavon
(Prodr., 115, t. 25). Herbes de l’Amérique
tropicale. Voy. orchidées.
RODSCHIEDIA, Gærtn. ( Flor. Welle -
raio., H, 413). bot. ph. — Syn. de Cap -
sella, Venten.
*RGEA.. bot. ph. — Genre de la famille
des Légumineuses-Papilionacées , tribu des
Podalyriées, établi par Hügel (Msc. ex Ben¬
tham Enumérât. Plant. Hüg., 34). Herbes
de la Nouvelle - Hollande. Voyez légumi¬
neuses.
ROEHLMGÏA, Dennst. (Hort. Malab.,
V, 8). bot. ph. — Syn. de Tetracera , Linn.
RQELLÂ. bot. ph. — Genre de la famille
des Carnpanulacées , tribu des Wahienber-
giées, établi par Linné (Hort. Cliffort, 492,
t. 35). L’espèce type , Bælla ciliata Linn. ,
Lamk., etc., est un sous-arbrisseau qui croît
principalement au cap de Bonne-Espérance.
ROEMERIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Papavéracées, tribu
des Argémonées , établi par Medikns (in
Usleri Annal. , 1792, III, 15). L’espèce type,
Rœm. violacea Medik. (Rœm. hybrida DC.,
Chelidonium hybridum Linn.), est une herbe
qui croît dans les vignes et les lieux cultivés
de toute la région méditerranéenne.
ROEMERIA, Radd. (in Mem. soc. ital,,
XVI U , 48 , t. 7 , f. 2 a ). bot. cr. — Syn.
d'Aneura, Dumort.
RGH
1101
RQEMERIA , Thunb. {FL cap., 194 ).
bot. ph. — Syn. d 'Heeria, Meisn.
ROEMERIA , Tratt. {Gen. plant., 88).
bot. ph. — Syn. de Steriphoma , Spreng.
RQEMERIA, Zea ( apud Rœm. et Schult.
syst. , II , 287 ). bot. ph. — Syn. de Diar-
rhena , Palis.
RGEPERA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Zygophyllées, tribu des Zygophyl-
lées vraies , établi par M. Adr. de Jussieu
(m Mem. Mus., XII, 454, t. 15, f. 3). Ar¬
brisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. zy.
GOFIIYLLÉES.
*ROEPERIA, Spreng. {Syst., III, 147).
bot. ph. — Syn. de Ricinocarpus, Desfont.
KGETTLERA, Yald {Enumérât, plant.,
1 , 88). bot. ph. — Syn. de Didymocarpus ,
Wall.
ROGAS. ins. — Genre de l’ordre des
Hyménoptères , tribu des Ichneumoniens ,
famille des Braconides , groupe des Braco-
nites , établi par Nees von Esenbeck {Ichn.
affin.). On ne connaît qu’un petit nombre
d’espèces de ce genre, celle qu’on peut en
eon-idérer comme le type est le Rogas gas-
terator Nees, qui se trouve en France et en
Allemagne. (L.)
ROGERIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Pédalinées, établi par
Gay {in Annal, sc. nat., I, 456). Herbes de
l’Afrique tropicale. Voy. pédalinées.
ROGNONS, min. — On nomme ainsi les
très petits amas de matières minérales que
l’on trouve au milieu de couches de nature
différente, surtout lorsqu’ils sont solides et
que leur forme, plus ou moins arrondie, esL
comme étranglée en différents points. On
réserve le nom de noyaux à des amas d’un
volume encore plus petit, qui ont la forme
d’une amande et paraissent s’être modelés
dans des cavités préexistantes. (Del.)
*ROIIITE. Rohita. poiss. — Genre de
l’ordre des Malacoptérygiens , famille des
Cyprinoïdes , établi par M. Valenciennes
( Hist. des Poiss., t. XVIII, p. 242) et au¬
quel il assigne les caractères suivants: Ces
Poissons ont quatre barbillons autour de
lèvres épaisses et charnues, à bord plus ou
moins frangé. Un repli fort épais delà peau
s’avance sur les lèvres, et forme en dessous
une sorte de museau charnu plus ou moins
obtus , et en dessous un voile recouvrant
la fente de la bouche quand cet organe est
189
fermé. Les intermaxillaires sont petits et
articulés en dessous sous l’avance de Felli¬
ni oïde.
M. Valenciennes ( loc . cil.) décrit 23 es¬
pèces de ce genre qui toutes vivent dans
les mers de l’Inde. Nous citerons principa¬
lement le Rohite nandin, Rohita nandina
Val. ( Cyprinus id. Buch. ). Ce Poisson a
beaucoup de ressemblance avec la Carpe
d’Europe ; sa couleur est un bronze doré ,
rembruni vers le haut, et éclairci par des
traits verticaux bleu d’acier sur chaque
écaille ; la dorsale est brune , les autres na¬
geoires sont plus noires. 11 atteint quelque¬
fois un mètre de longueur. (M.)
ROIIRIA, Schreb. {Gen., n. 63). bot.
ph. — Synonyme de Tapura, Aubl.
ROIIRIA, Vahl et Thunb. {in Act. Soc.
h. n. Hafn., III, 97 ; IV, 1). bot. ph. — Sy¬
nonyme de Derkheya, Ehrh.
ROHWAND. min. — Syn. d’Ankérite.
Voy. carbonates.
ROI DES GOBE-MOUCHES, ois.
Nom vulgaire du Moucherolle couronné,
Todius regius Lalh. Voy. moucherolle.
ROI DE GUINEE, ois. — Nom vulgaire
de VArdea pavonina L.
ROI DES HARENGS, poiss. — Nom
vulgaire des Régalées.
ROUA, Scop. ( Inlroduct ., n. 1014). bot.
ph. — Synonyme de Swietenia, Linn.
ROIOC, Plum. {Gen., 11, t. 26). bot.
PH. - Voy. MORINDA.
ROITELET. Régulas, ois. — Genre de
la famille des Becs-Fins ( Sylviadées ) dans
l’ordre des Passereaux, caractérisé par un
bec très grêle, court, droit, régulièrement
aminci de la base à la pointe, qui est fine¬
ment entaillée ; des narines situées à la base
du bec, assez larges, ovales, et couvertes
par deux petites plumes voûtées, décompo¬
sées, raides et dirigées en avant ; des tarses
nus , annelés , minces ; des ailes assez lon¬
gues pour atteindre le milieu de la queue,
qui est de médiocre longueur et très échan-
crée.
Les Roitelets sont un démembrement du
genre Syloia de Latham. A peu près à la
même époque , G. Cuvier et Vieillot , cha¬
cun de leur côté, les ont séparés de ce genre
pour en faire une division à part; mais pen¬
dant que G. Cuvier leur associait générique¬
ment les Pouillots , les Hippolaïs , les Fi-
190
KOI
KOI
guiers, ce qui n’a été accepté par aucun des
ornithologistes qui ont admis le genre Ré¬
gulas , Vieillot, par suite d’une détermina¬
tion plus rigoureuse que celle de l’auteur
du Règne animal , ne donnait le nom de
Roitelet qu’aux espèces qui , seules , avaient
pour caractère distinctif une plume décom¬
posée au-dessus des narines. Cette manière
de voir de Vieillot ayant été généralement
adoptée, c’est, en quelque sorte, à cet au¬
teur que doit être attribuée la création du
genre Regulus , quoique , nous le répétons,
G. Cuvier ait, sous ce même nom et à la
même époque, établi une coupe générique
dans laquelle il a rangé les Oiseaux qui nous
occupent.
Les Roitelets sont les plus petits des Oi¬
seaux que l’Europe possède. Leur petitesse
est telle qu’une feuille de médiocre grandeur
suffit pour les dérober à la vue la plus per¬
çante. Il en résulte que s’ils ne se décelaient
par leurs cris et leurs mouvements, il serait
extrêmement difficile de pouvoir constater
leur présence sur les arbres qu’ils ont l’ha¬
bitude de fréquenter.
Par leurs mœurs, leur genre de vie, les
Roitelets ont une grande analogie avec les
Mésanges et les Pouillots. Rarement on ren¬
contre des individus isolés; c’est ordinaire¬
ment. par paires, et souvent par petites ban¬
des , que ces Oiseaux vaquent à la recherche
de leur nourriture. Lorsqu’ils se séparent
un peu trop les uns des autres , ils mettent
autant d’empressement à se rappeler qu’à
se rejoindre. L’hiver, il n’est même pas rare
de voir les Roitelets se réunir aux Sittelles,
aux Grimpereaux ou aux Mésanges , pour
exploiter en commun les lisières des bois.
Comme ces dernières, leur activité, leur
mobilité sont extrêmes ; comme elles ils vol¬
tigent sans cesse de branche en branche,
visitent chaque rameau , se tiennent indif¬
féremment dans toutes les situations , et
s’accrochent souvent les pieds en haut. Ils
fréquentent de préférence les arbustes verts,
et se plaisent sur les arbres élevés, les Chê¬
nes, les Ormes, les Pins, les Sapins, les Ifs,
aussi bien que sur ceux de basse taille,
comme les Chênes verts en taillis, les Gené¬
vriers, etc.
M. Temminck a cru remarquer une dif¬
férence dans les habitudes du Roitelet ordi¬
naire et du Roitelet triple bandeau. Ainsi il
aurait observé que ce dernier, au lieu de
fréquenter la cime des arbres, comme, se¬
lon lui , le ferait le Roitelet ordinaire , vi¬
vrait de préférence sur les buissons et les
branches basses, et qu’il voyagerait par pai¬
res et non par petites bandes, comme le Roi¬
telet ordinaire. Nous pouvons affirmer que
ces deux faits sont loin d’être parfaitement
établis. Ces deux espèces ont des habitudes
parfaitement semblables ; elles fréquentent
indistinctement les arbres de haute futaie ,
les bois taillis , les charmilles , et sont tou¬
jours par petites troupes, excepté toutefois à
l’époque des amours. Le seul fait qui nous
ait paru constant, c’est que le Roitelet triple
bandeau précède, dans ses migrations d’au¬
tomne, le Roitelet ordinaire , tandis que le
contraire aurait lieu au printemps. Le pre¬
mier se montre , dans les pays où il passe ,
au commencement d’octobre; le second ne
s’y voit que quinze ou vingt jours plus tard.
Les Roitelets sont aussi familiers qu’ils
sont peu défiants. Pris adultes ils s’appri¬
voisent en peu de temps, et viennent bien¬
tôt manger dans la main de la personne qui
les soigne. La présence ou l’approche de
l’homme ne leur inspire aucune crainte ;
aussi dans la chasse qu’on leur fait, à cette
fin de les attraper vivants, compte-t-on
beaucoup sur leur naturel confiant. Une ba¬
guette de quelques pieds de long, armée
d’un gluau à une de ses extrémités , est le
seul instrument que l’on mette en usage
pour cette chasse. Lorsqu’une bande de Roi¬
telets est occupée à visiter, pour ses besoins
alimentaires, quelque arbre isolé, on peut ,
en s’approchant avec quelque précaution ,
l’aborder d’assez près pour qu'il soit possible
d’atteindre et d’engluer les individus qui se
présentent à découvert. On peut prendre
aussi ces Oiseaux au moyen d’un trébucbet
à Mésanges. Si la petitesse même des Roite¬
lets ne faisait une de leurs qualités, s’ils ne
plaisaient par leur vivacité, par l’éclat de
leur huppe et la gentillesse de leur chant,
qui, bien que très faible, n’en est pas moins
riche en mélodie , et ressemble beaucoup ,
selon Bechstein , à celui des Serins des Ca¬
naries , il est certain que l’homme néglige¬
rait de pareils êtres; car les profits qu’il
pourrait en retirer, comme aliment, seraient
des plus minimes. Il semblerait pourtant ,
d’après Buffon , qu’on ne les a pas toujours
KOI
chassés dans un but d’agrément. « L’au¬
tomne , dit-il , ils sont très gras , et leur
chair est un fort bon manger, autant qu’un
si petit morceau peut être bon : c’est alors
qu’on en prend communément à la pipée ;
et il faut qu’on en prenne beaucoup aux en¬
virons de Nuremberg, puisque les marchés
publics de cette ville en sont garnis. »
Les plus petits Insectes composent la nour¬
riture ordinaire des Roitelets ; tantôt ils les
prennent au vol, comme les Pouillots, tantôt
ils les cherchent dans les gerçures des écor¬
ces, dans les paquets de feuilles mortes qui
restent au bout des branches. Ils mangent
aussi les œufs, les larves des Insectes et tou¬
tes sortes de Vermisseaux; l’on prétend
même qu’au besoin ils ne dédaignent pas
les petites graines. En captivité, ils s’accom¬
modent fort bien d’une pâtée faite avec du
cœur de Bœuf et de la farine de graines
de Pavot.
Bechstein dit avoir nourri un individu
du Roitelet triple bandeau avec de la mie
de pain blanc séchée au four et détrempée
après avec du lait chaud.
Les Roitelets nichent d’assez bonne heure
et paraissent n’élever qu’une seule couvée
par an. Leur nid, fixé à l’extrémité d’une
branche, est de forme ronde, très mollet,
construit de mousse délicate, de- cocons de
chenilles et d’aigrettes de chardons ; on le
trouve ordinairement dans les taillis coupés
ou les prés voisins des bois, sur un arbre
vert, principalement sur les Sapins. La ponte
est de six à huit œufs aussi petits que des
Pois, presque globuleux, et couleur de chair
pâle. C’est seulement à l’époque de la re¬
production que le mâle fait entendre son
chant; dans toute autre saison, il n’a, ainsi
que la femelle, qu’un cri d’appel assez fort
pour des Oiseaux aussi délicats.
Legenre Roitelet a trois représentants en
Europe; ce sont :
Le Roitelet ordinaire, Reg.cristatmVie\\\.
(BuIT. , pl. enl., 651). Son plumage est, en
dessus, olivâtre nuancé de jaunâtre, et, en
dessous, d’un cendré nuancé de roux-olivâ¬
tre. Il a sur les ailes deux bandes transver¬
sales blanchâtres, et sur la tête des plumes
longues, effilées, d’un jaune vif très brillant,
formant une tache oblongue qui est limitée
extérieurement par une bande noire. Chez
la femelle, les plumes du sommet de la tête
ROI 191
sont d’un jaune citron, et la bande noire est
moins large que chez le mâle.
Le Roitelet ordinaire habite toute l’Europe
jusqu’au cercle austral ; on le trouve aussi
en Asie. Il est assez commun en France sur¬
tout pendant l’hiver. Plusieurs fois nous l’a¬
vons vu nicher dans les environs de Paris.
Le Roitelet triple bandeau ou a mousta¬
ches, Reg. mystaceusV ieill., Reg. ignica-
pülus Ternm., représenté dans l’atlas de
ce Dictionnaire, pl. 36. Cette espèce, que
l’on a longtemps confondue avec la précé¬
dente , se distingue parles couleurs plus
prononcées de son plumage. Il a les parties
supérieures mélangées de plus de jaunâtre ;
les plumes longues et effilées du dessus de la
tête sont d’un rouge de feu très éclatant ;
celles qui les entourent en devant et sur les
côtés sont d’un noir pur; un trait qui tra¬
verse l’œil et une petite moustache sont de
cette couleur; enfin deux bandes blanches
existent, l’une au-dessus, l’autre au-dessous
de l’œil.
On le trouve, comme le précédent, dans
toute l’Europe. Vieillot l’a rencontré dans
l’Amérique du Nord, et M. Al. Malherbe dit
1 avoir reçu de 1 Algérie. Il est aussi abon¬
dant, chez nous, que le Roitelet ordinaire.
Le Roitelet modeste, Reg. modestus Gould
( Rirds ofEur., pl. 149), Reg. proregulus
Kly. et Bl. Cette espèce, nouvelle pour l’Eu¬
rope, et dont l’existence repose sur la capture
de quelques individus seulement, n’a plus
aucun indice de plumes longues et effilées
sur le sommet de la tête, où se voit une sim¬
ple bande d’un vert jaunâtre. Elle a, au-
dessus des yeux, un large sourcil fortement
coloré de jaune clair; toutes les parties su¬
périeures d’un vert olivâtre clair, et les par¬
ties inférieures d’un blanc verdâtre.
On l’a trouvé en Datmatie et dans la
Daourie.
Plusieurs espèces étrangères se rapportent
encore au genre Roitelet; l’une d’elles a
été décrite par Vieillot sous le nom de Roi¬
telet omnicolor , Reg. omnicolor Vieill. {Ga¬
lerie des Oiseaux , pl. 166), et a été rappor¬
tée du Brésil par M. Auguste Saint-Hilaire.
Elle se trouve particulièrement dans les fo¬
rêts qui bordent le Rio-Grande.
Le vulgaire donne fort improprement le
nom de Roitelet à un petit Oiseau d’Europe
que l’on connaît en Ornithologie sous-la dé-
192
ROL
ROL
nomination de Troglodyte. Les espèces que
nous venons de signaler doivent seules con¬
server ce nom. (Z. G.)
ÏÎOLA.MDÏIÀ. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Vernoniacées, établi par Rottbæll ( Collecl .
hafn. , II, 256). L’espèce type, Rolandrct
argenlea Rottb., est un arbuste qui croît
dans l’Amérique méridionale.
ROLDAIMA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Sénécionidées , établi par Llave et Lexarza
(Nov. Vegel. Descript. Mex., 1S15) aux dé¬
pens des Séneçons. Voy. ce mot.
*110JLLA1\1DIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Lobéliacées, tribu
des Délisséacées, établi par Gaudichaud (ad
Freyc., 458, t. 74). Arbrisseaux des îles
Sandwich. Voy. lobéliacées.
IIOIAjE. Euryslomus. ois. — Genre de
la famille des Coraces de Vieillot , de
celle des Rolliers de M. Lesson , et de la
sous-famille des Coracianées de R. -G. Gray.
Ce genre, que Vieillot et G. Cuvier ont pro¬
posé presque en même temps , l’un sous le
nom de Euryslomus , l’autre sous celui de
Colaris , est caractérisé par un bec très dé¬
primé à sa base, plus large que haut , très
fendu, épais, robuste, caréné en dessus, à
mandibule supérieure échancrée a la pointe ;
des narines linéaires, obliques, a demi-cou¬
vertes par une membrane tendue sur les
fosses nasales; des tarses courts, robustes,
nus, annelés; des ailes assez longues, poin¬
tues; une queue presque égale.
Les Rolles , par leurs formes et le genre
de leur plumage, ont, avec les Rolliers, une
analogie telle, que Linné et Latham avaient
cru devoir les ranger parmi ceux-ci ; cepen¬
dant ils s’en distinguent par leur bec qui
est plus déprimé, plus élargi à sa base; par
leurs ailes plus longues, et leurs pieds pro¬
portionnellement plus courts. On n’a aucun
renseignement positif sur le genre de vie
des Rolles; « cependant, dit Vieillot, la
grande largeur de leur bouche me fait soup¬
çonner que leur nourriture principale sont
les baies qu’ils avalent entières , et les In¬
sectes qu’ils happent en volant. » Il est d’ail¬
leurs probable, vu les grandes affinités qu’ils
ont avec les Rolliers, que leurs mœurs, leurs
habitudes, diffèrent peu de celles de ces der¬
niers.
Les Rolles sont des Oiseaux des îles in¬
diennes de la Malaisie. Tous sont remar¬
quables par la fraîcheur, le moelleux des
couleurs qui les parent, et parmi lesquelles
le vert d’eau et le bleu dominent.
Vieillot a décrit sept espèces de Rolles ;
plusieurs d’entre elles sont purement nomi¬
nales. On ne connaît bien que le Rolle de
Madagascar, Eurysl. violaceus Vieill. (Le-
vaill., Ois. de Paradis , pl. 34, sous le nom
de grand Rolle violet) ; de Madagascar. — Le
Rolle a gorge bleue , Eurysl. cyanocollis
Vieill. (Gai. des Ois., pl. 111), dont VEur.
fuscicapillus Vieill. n’est qu’un double em¬
ploi ; des Indes orientales. —Le Petit Rolle
violet, Eurysl. purpurasceus Vieill. (Le-
vaill., (Ois. de Paradis, pl. 35), auquel il
faut rapporier, selon quelques auteurs,
VEur. rubescens de Vieillot; du Sénégal.
M. Lesson a encore rapporté à ce genre
une espèce à laquelle il a imposé le nom de
Colaris leplosomus , et que M. de Lafres-
naye a séparée génériquement sous celui de
Brachypleracias (Magas. de zool. , 1834 ,
pl. 31 ). (Z. G.)
IIOLLSER. Coracias. ois. — Genre de
l’ordre dés Passereaux, de la famille des Co¬
races de Vieillot, de celle des Rolliers de
M. Lesson, et de la sous-famille des Cora-
cinées de G. -R. Gray. On lui assigne pour
caractères : Un bec plus haut que large, ro¬
buste, droit, convexe en dessus, comprimé
sur les côtés, sans échancrures à l’extrémité
qui est recourbée; des narines linéaires,
s’ouvrant obliquement sur les côtés, à demi
closes en dessus par une membrane; des
tarjes courts, robustes, annelés ; des ailes
allongées, pointues, a deuxième rémige la
plus longue ; et une queue égale ou chez la¬
quelle les deux rectrices externes se termi¬
nent en brins et dépassent les autres.
Considérés dans leurs formes générales ,
dans leurs caractères zoologiques, dans leur
système de coloration, les Rolliers présentent
quelques affinités avec les Geais, dont ils se
distinguent facilement cependant par leurs
narines en grande partie découvertes, li¬
néaires et.obliques, tandis qu’elles sont ar¬
rondies, chez les Geais, et cachées par les
plumes du front. Sous le rapport de leur
anatomie , ils offrent des particularités qui
semblent, au contraire, les rapprocher des
Martins-Pêcheurs et des Pics : ainsi ils ont,
ROL
ROL
193
comme ces Oiseaux, deux échancrures au
sternum, une seule paire de muscles à leur
larynx inférieur, et un estomac membra¬
neux.
L’histoire naturelle des Rolliers est fort
peu connue; tout ce qu’on a fait se borne à
quelques détails concernant l'espèce que pos¬
sède l’Europe. Plus sauvage, à l’état de na¬
ture, que le Geai et la Pie, sociable seulement
avec ses semblables, le Rollier vulgaire se
tient dans les bois les moins fréquentés et
les plus épais. Quoiqu’il préfère les contrées
montueuses, cependant il n’est pas rare de
le rencontrer dans les forêts en plaine dont
le terrain est sablonneux. 11 ne se montre à
découvert, dans les champs labourés et voi¬
sins de ses retraites, que pour y chercher
une nourriture qu’il ne peut trouverailleurs.
Du reste, quelque part qu’on l’observe, il se
montre très défiant; aussi est-il difficile de
l’approcher. S’il s’aperçoit qu’on le poursuive,
il s’élève à une très grande hauteur, et va
toujours se percher sur des arbres isolés ou
bien sur la cime de quelque rocher d’où il
peut voir facilement toutce qui l’environne.
Pris jeune et élevé en captivité , le Rollier
vulgaire conserve même, en partie, son ca¬
ractère sauvage. A la vérité, il saura bien
distinguer la personne qui prend soin de lui :
il viendra, à son appel, pour recevoir le
manger de ses mains ; se placera sans crainte
près d’elle ou sur elle; mais c’est à quoi se
borne son éducation. Il ne devient jamais ni
caressant, ni doux, ni familier, s’éloigne
lorsqu’on veut le prendre, ou se défend avec
son bec.
Si l’on en juge parce qu’on observe chez
les individus que l’on élève, le Rollier vul¬
gaire esl <\' un naturel indolent et paresseux.
Tranquille à la place où il semble s’être fixé,
il ne l’abandonne que pour chercher sa nour¬
riture ou pour se cacher à la vue d’un objet
qui est nouveau pour lui. Il marche d’ail¬
leurs difficilement et d’une manière gauche
et gênée, ce qui est dû à la brièveté de ses
pattes; mais, par compensation, il vole par¬
faitement et avec beaucoup de légèreté.
C’est encore en observant des individus
captifs qu’on peut constater que le Rollier
vulgaire, et sans doute aussi, la plupart de
ses congénères, a la singulière habitude,
comme les Toucans, les Momots, etc., de
lancer en l’air et de recevoir dans son gosier
T. xi.
l’aliment qu’il veut déglutir. Il agit de la
sorte principalement lorsqu’il a affaire à des
animaux vivants, tels que des Vers, des In¬
sectes et même de petites Grenouilles. Il les
saisit, les écrase dans son bec, les jette en¬
suite en l’air plusieurs fois pour les recevoir
dans son large gosier. Lorsque le morceau
est gros ou que l’animal remue encore, il le
frappe fortement contre terre ou contre son
juchoir, et recommence à le jeter en l’air
jusqu’à ce qu’il tombe dans un sens qui en
rende la déglutition facile*
La nourriture principale des Rolliers con¬
siste en Insectes, en Vers et en petits Rep¬
tiles; mais il paraîtrait qu’au besoin ils
mangent aussi des matières végétales, telles
que des racines bulbeuses, des glands, des
grains de blé et des baies de plusieurs sortes.
On a même avancé qu’ils se rabattaient
quelquefois sur les charognes. A l’automne,
ils deviennent, dit-on, très gras et sont alors
un fort bon manger. Dans les Cyclades, on
les recherche , à cette époque , comme une
nourriture excellente.
On ignore complètement quel est lemode
de nidification des Rolliers étrangers. Levail-
lant a seulement avancé que le Coracias
Bengalensis construit son nid sur la tête du
tronc des plus grands arbres, qu’il le garnit
de plumes en dedans, de rameaux, d’herbes
et de mousses entrelacés au dehors. Quelques
auteurs ont dit la même chose du Rollier
d'Europe; mais il est certain qu’il ne niche
pas à découvert, mais dans les trous d’arbres
ou, à défaut, dans ceux qui sont creusés
dans le sable et sur les flancs des rochers les
plus escarpés. Intérieurement, son nid est
composé de tiges de foin, de plumes et de
poils. La ponte est ordinairement de quatre
œufs d’un blanc lustré que le mâle et la fe¬
melle couvent en commun pendant dix-huit
ou vingt jours. Les jeunes n’acquièrent les
belles couleurs de leur plumage qu’à la se¬
conde année; avant cette époque, la tête, le
cou et la poitrine sont encore teints de gris-
blanc.
Les Rolliers n’ont d’autre qualité recom¬
mandable que la beauté de leur plumage;
car leur voix, forte et rauque, n’est qu’une
sorte de croassement que l’on peut rendre
par les mots crag, craag, et qu’ils poussent
en relevant la tête.
Les Rolliers appartiennent à l’Afrique et
25
ROM
194 ROL
à l’Asie méridionale. « Il paraît certain, dit
Vieillot, qu’il ne s’en trouve point sur le
nouveau continent. » Les Oiseaux d’Amé¬
rique que l’on a décrits comme tels se rap¬
portent à d’autres genres.
L’Europe ne possède qu’une seule espèce,
qui est le Rollîer vulgaire ou proprement
dit, Cor. garrula Linn. (Buff., p l. enl. ,
486). Cet Oiseau a le dessus de la tête
et du cou d’un bleu clair à reflets verts ;
le dos et les scapulaires fauves; les petites
couvertures des* ailes d’un bleu violet très
éclatant; les parties inférieures d’un bleu
d’aigue-marine plus ou moins foncé, se¬
lon les parties ; et la rectrice externe de
chaque côté plus longue que les autres
(mâle).
Le Rollier vulgaire se trouve en Europe et
dans la partie septentrionale de l’Afrique.
Il est assez commun en Allemagne , en
Suède; passe deux fois l’an à Malte, au
printemps et à l’automne; vient nicher en
Sicile où il se montre en assez grand nom¬
bre, et visite la France dans ses migrations.
Dans quelques uns de nos départements op
le nomme Geai de Strasbourg, Pie des Bou¬
leaux , Perroquet d’Allemagne, parce qu’on
suppose que c’est de là qu’il nous arrive.
M. A. Malherbe le dit très commun en Al¬
gérie, au mois d’août , notamment dans la
forêt de la Calle.
Nous citerons parmi les espèces étrangè¬
res le Rollier a longs brins, Cor. Abyssinica
Gmel. (Buff., pl. enl ., 626 et 326), dont les
Cor. caudata et Senegala ne sont que de
doubles emplois; de l’Afrique. — Le Rollier
vert, Cor. viridis G. Cuv. (Vieill., Gül. des
Ois. , pl. 110) , des Indes orientales. — Le
Rollier a ventre bleu, Cor. cyanogasler G.
Cuv. (Levaill. , Ots. de Paradis, pl. 26), de
Java. — Le Rollier de Temminck, Cor . Tem-
minckii Levaill. ( Ois. de Paradis, t. III ,
pl. G), des grandes Indes. — Le Rollier
du Bengale, Cor. Bengalensis Gmel. (Buff.,
pl. enl., 285), du Cap et du Bengale.
Quelques auteurs anciens ont encore rangé
parmi les Roliiers des Oiseaux que ies orni¬
thologistes modernes ont rapportés à d’autres
genres. Ainsi le Cor. Sumatranus Raffles est
un Eurylaime pour M. Temminck , et le
type du genre Corydon pour M. Lesson. —
Le Cor. Sinensis Lath. se rapporte, selon G.
Cuvier, aux Merles, et aux Pirolles suivant
M. Lesson. — Le Cor. puella Lath. est un
Drongo pour M. Temminck.— Les Cor. slre-
pera elvaria sont des Cassicans pour G. Cu¬
vier; M. Lesson a fait du premier son genre
Réveilleur ( Slrepera ). — Le Cor. vagabunda
Lath. est une Temia pour Vieillot. — Le Cor.
scutata Shaw appartient , pour M. Tem¬
minck, au genre Coracine, et au genre Piau-
hau pour G. Cuvier. — Enfin le Cor. magna
Gmel. est un Habia pour Vieillot. (Z. G.)
* ÎIOLÏJIÎHS. Coracias. ois. — Sous ce
nom, M. Lesson ( Traité d'ornithologie) a
établi, dans la 2e section de ses Passereaux
(Conirostres) , une famille à laquelle il donne
pour caractères : Un bec fort , comprimé ,
crochu au bout, élargi .A la base; des na
rines oblongues et nues ; des tarses courts ;
un plumage rude, et peint de couleurs mé¬
talliques. Les Oiseaux qui, pour lui , font
partie de cette famille, sont les Pirolles, les
Roliiers et les Rolles. (Z. G.)
ROLLINIA (nom propre).BOT.PH. — Genre
de la famille des Anonaeées, tribu des Allo¬
uées, établi par Saint-Hilaire (F/or. Brasil.,
I, 28, t. 5). Arbres ou arbrisseaux du Bré¬
sil. Voy. anonacées.
HOIXllIXS. ois. — Nom générique la¬
tin, dans Bonnaterre, des Roulouls. (Z. G.).
ROM. poiss. — Nom vulgaire du Carrelet.
ROMAINE, bot. fh.— Variété de Laitue.
Voy. ce mot.
* ROMALEA (pwfAcJfo;, fort), ins. —
Genre de la tribu des Acridiens , groupe
des Truxalites , de l’ordre des Orthoptères,
établi par M. Ser vil le sur quelques espèces
de l’Amérique septentrionale. Les Romalea
se font remarquer par leurs antennes lon¬
gues, épaisses, filiformes, composées de dix-
sept ou dix-huit articles, leur corselet plan
présentant une ligne élevée, etc. Le type
est le B. guttata ( Gryllus guttalus Stoll ,
pl. X b, fig. 34, Romalea microptera
Serv.). (Bl.)
*ROM ALOCER A (pwuaÀ/o; , fort; x/paç,
corne), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères subpentamères, de la famille des
Cycliques et de la tribu des Alticites, formé
par Dejean (Catal., 3e édit., p. 413), et dans
lequel l’auteur a introduit deux espèces du
Mexique : les R. forticornis et Dichroa
Dej. (C.)
* ROMAN ÉSITE. min.— Nom donné par
M. Salomon à l’Arsénio-Sidérite de M. Du-
ROM
ROM
195
frénoy. Voy . fers àrséniatés, au mot fer.
ROMANTZOWITE. min. - — Synon. de
Grenat brun. Voy. grenat.
ROMANZOFFIA (nom propre), rot. ph.
— Genre de la famille des Hydroléacées, éta¬
bli par Chamisso (in Nov. Phys, berol . , 71,
t. 14). L’espèce type, Rom. Unalaschensis ,
est une herbe qui croît dans les vallées de
l'île Unalasehka.
ROMARIN. JRosmarinus (étymologie la¬
tine obscure, Lin.), bot. ph. — Genre de la
famille des Labiées, de la Diandrie mono-
gynie dans le système de Linné. Il présente
les caractères suivants: Calice campanulé,
bilabié , à lèvre supérieure entière, l’infé¬
rieure bifide, nu intérieurement à la gorge;
corolle à tube saillant hors du calice, glabre
intérieurement, à limbe divisé en deux lè¬
vres inégales, la supérieure dressée, échan-
crée, l’inférieure présentant trois lobes dont
le médian est très grand et pendant; deux
étamines fertiles, ascendantes, dépassant la
lèvre supérieure , à filet pourvu près de sa
base d’une dent courte, à anthères bilocu-
laires, divariquées-confluentes ; style à lobe
supérieur très court. Akènes secs , lisses.
M. Bentham ( Labiat ., p. 314) assigne à ce
genre comme l’un de ses caractères distinc¬
tifs l’absence complète de rudiments des
étamines supérieures. Or, nos propres obser¬
vations nous ont toujours montré ces rudi¬
ments très visibles encore dans la fleur
adulte ou presque adulte, et situés à leur
place naturelle , c’est-à-dire sous chacun
des sinus qui séparent la lèvre supérieure
de l’inférieure. Ce fait devient beaucoup
plus évident lorsqu’on suit l’organogénie de
cette fleur. A l’époque où les étamines ne
sont encore qu’à l’état de simples mamelons
un peu plus qu’hémisphériques , on trouve
quatre de ces organes naissants régulière¬
ment alternes avec les lobes de la corolle
naissante; seulement on reconnaît déjà dès
ce moment une inégalité prononcée entre
les deux paires d’étamines; celles de la
paire supérieure, qui ne sont pas destinées
à se développer, se montrent déjà notable¬
ment plus petites que celles de la paire
inférieure. Le genre Romarin ne renferme
qu’une seule espèce , le Romarin officinal ,
Rosmarinus officinalis Lin. Cet arbuste est
répandu dans les diverses parties de l’Europe
méditerranéenne, et dans l’Afrique septen¬
trionale; il y croît naturellement sur les
coteaux arides et dans les endroits pierreux.
Il forme un buisson très rameux et touffu,
haut d’un à deux mètres ; ses feuilles sont
sessiles, linéaires, très entières, roulées en
dessous à leurs bords, blanchâtres inférieu-
I
rement; ses fleurs sont d’un bleu pâle un
peu violacé , disposées en petites grappes
raccourcies, axillaires; elles sont accompa¬
gnées de bractées ou feuilles florales plus
courtes que leur calice. Le Romarin est une
des plantes les plus aromatiques de la fa¬
mille des Labiées ; il renferme en abondance
une huile volatile , l 'Essence de Romarin,
liquide incolore , qui dépose avec le temps
un dixième de son poids de camphre et dont
on fait usage dans la parfumerie. Cette es¬
sence formait la base d’une eau de toilette
autrefois fort recherchée, qui portait le nom
d'Eau de la reine de Hongrie, et à laquelle
on attribuait des propriétés précieuses, entre
autres celle de conserver d’une manière
merveilleuse la fraîcheur du teint , la dou¬
ceur de la peau. Aujourd’hui on fait entrer
cette même essence dans la préparation de
l’eau de Cologne. Le Romarin est employé
en médecine comme tonique, cordial, exci¬
tant, etc. On l’administre à l’extérieur en
infusion, pour fomentations, pour bains
fortifiants, etc. On le cultive dans les jardins
d’agrément, et, sous le climat de Paris, on
le place à une exposition méridionale, abri¬
tée du côté du nord. On le multiplie par
boutures, par marcottes et par éclats. On en
possède deux variétés à feuilles panachées
de blanc et de jaune , qui sont plus jolies
que le type, mais aussi plus délicates, et
qu’on doit tenir en orangerie pendant l’hi¬
ver. (P. D.)
* ROMÉINE (dédié à Rorné de l’Isle).
min. — Nouvelle espèce minérale, établie par
M. Damour qui en a fait connaître le premier
les caractères physiques et la composition.
C’est un Antimonite de Chaux dans lequel
l'acide contient trois fois autant d’oxygène
que la base. Ce minéral est en cristaux très
petits, d’un jaune de miel ou d’un rouge
hyacinthe, qui sont des octaèdres à base car¬
rée, de 1 10” 30' à la base, d’après les mesu¬
res de M. Dufrénoy. Ils raient le verre et
sont insolubles dans les acides. Fondus sur
le charbon avec la Soude, ils donnent des
globules d’Àntirnoine qui produisent une
196
RON
RO N
fumée blanche et épaisse. On trouve cette
substance dans ia mine de Manganèse de
Saint-Marcel, en Piémont, où elle forme de
petits nids dans les matières qui servent de
gangue au minerai; elle est accompagnée de
Quartz, d’Épidote violette et de Greenovite.
(Del.)
*ROMÏCIA. mam. — Groupe de Chéi¬
roptères désigné par M. Gray ( Mag . de zool.
et de bot., Il, 1828), et qui rentre dans le
genre Vespertilion. Voy. ce mot. (E.D.)
EOMULEA, Marat. Dissert. Rom., 1772).
bot. ru. — Synonyme de Trichonema, Ker.
RONABEA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Rubiacées-Cofféacées, tribu des
Psychotriées, établi par Aublet (Grtùan., 154,
t. 59). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. ru-
biacées.
RONCE. poiss. — Nom vulgaire d’une es¬
pèce de Raie. Voy. ce mot.
RONCE. Rubus. bot. ph.— Grand genre
de la famille des Rosacées, de l’Icosandrie
polygynie dans le système de Linné. Il est
formé d’espèces le plus souvent frutescentes,
plus rarement herbacées, en général sar-
menleuses et armées d’aiguillons, qui crois¬
sent dans toutes les contrées tempérées,
quelquefois même entre les tropiques. Leurs
feuilles, simples ou composées, sont très
polymorphes, et sont accompagnées de sti¬
pules adnées au pétiole; leurs fleurs, géné¬
ralement assez grandes, quelquefois même
assez belles pour en faire des plantes d’or¬
nement, sont rarement solitaires et le plus
ordinairement réunies en grappes simples ou
composées; leur calice est très ouvert et
aplani, quinquéfide, non accompagné de
bractées et persistant; leurs cinq pétales
sont insérés sur le calice qu’ils dépassent;
leurs étamines sont très nombreuses et in¬
sérées également sur le calice; leurs pistils
sont nombreux, libres et distincts, portés
sur un réceptacle convexe, et chacun d’eux
est composé d’un ovaire uniloculaire, nni-
ovulé, auquel s’attache, un peu au-dessous
du sommet, un style terminé par un stigmate
simple ou presque en tête. A ces pistils suc¬
cèdent tout autant de petites baies groupées
sur un réceptacle conicjue et presque charnu.
Depuis quelques années les Ronces d’Europe
ont été étudiées avec un soin particulier par
divers botanistes , particulièrement par
MM. Weihe et Nces d’Esenbeck, ainsi que
par plusieurs Aoristes allemands. 11 est ré¬
sulté de là que les différences nombreuses
que présentent ces plantes éminemment
polymorphes ont pris dans ces travaux ré¬
cents une valeur très grande et, nous ne
craignons pas de le dire , exagérée; que des
variétés, même des sous-variétés, ont été
élevées au rang d’espèces. Par une consé¬
quence naturelle, l’étude des Rubus euro¬
péens est devenue peu à peu d’une difficulté
extrême, même, à certains égards, presque
insurmontable; et, aujourd’hui, ce genre
tout entier attend un travail monographique
sérieux, auquel préside une critique sévère,
et qui réduise à leur juste valeur les dis¬
tinctions spécifiques proposées dans ces der¬
niers temps. On sent que, dans un ouvrage
de la nature de celui-ci , nous devons nous
attacher seulement à ce qu’il y a de plus
positif dans la science; aussi, pour les espè¬
ces que nous aurons à mentionner, suivrons-
nous la manière de voir adoptée par la ma¬
jorité des botanistes depuis Linné.
Parmi ces espèces, nous mettrons au pre¬
mier rang, à cause de l’intérêt qu’elle pré¬
sente, la Ronce framboisier, Rubus idœus
Linn., si connue sous le seul nom de Fram¬
boisier. Elle forme un buisson à jets nom¬
breux, peu fournis et rameux, glauques,
chargés d’aiguillons faibles et droits; ses
feuilles présentent trois ou moins fréquem¬
ment cinq folioles ovales-oblongues, aiguës,
dentées, cotonneuses-argentées en dessous ;
ses fleurs, blanches, ont leurs pétales dressés
ou connivents; elles donnent un fruit bien
connu sous le nom de Framboise, presque
globuleux dans son ensemble, formé par la
réunion de nombreuses petites baies duve¬
tées à leur surface, d’une odeur suave, d’un
rouge clair dans le type, jaunâtres ou blan¬
châtres dans une variété. Cette espèce croît
naturellement dans les lieux boisés et mon-
tueux de presque toute l’Europe ; aussi sa
culture est-elle très facile. Elle a lieu en
plein champ ou dans les jardins, et on lui
consacre généralement la portion de surface
la moins utile, soit parce que c’est un bon
moyen d’en tirer parti, soit afin d’éviter les
fâcheux effets que cette plante produit fré¬
quemment sur ses voisines. Le Framboisier
s’accommode de toute espèce de terre; ce¬
pendant il prospère mieux dans un sol meu¬
ble et frais, mais non humide, et à une ex-
Il ON
RON
197
position légèrement ombragée. Pour que ses
fruits ne dégénèrent pas, il est indispensable
de le changer de place tous les trois ans en¬
viron. On le multiplie avec la plus grande
facilité par ses nombreux rejets qu’on arra¬
che avec leurs racines, à la fin de l’automne
et en hiver, et qu’on plante en rayons es¬
pacés d’environ 1 mètre et demi, après les
avoir réduits à 4 ou 5 décimètres de lon¬
gueur. A la même époque, on supprime
toutes les branches qui sont mortes après
avoir fructifié, et l’on taille celles qui n’ont
pas encore fleuri à 8 ou 10 décimètres de
hauteur. La Framboise est recherchée pour
son parfum, bien qu’on la mange et qu’on
l’emploie rarement seule; on la mange ha¬
bituellement mêlée aux Fraises et à la Gro¬
seille. On en prépare des confitures excel¬
lentes; mais plus ordinairement on s’en
sert pour parfumer celles de Groseilles,
ainsi que des glaces, des liqueurs, etc. On
en fait également des pâtes très estimées.
En médecine, en emploie le sirop de Fram¬
boises comme rafraîchissant pour l’angine,
le scorbut, etc.
Dans le nord de l’Europe, en Suède, en
Laponie, en Finlande, où le Framboisier
manque, on emploie en guise de Framboises
les fruits de deux petites espèces herbacées,
à tige uniflore et sans épines; ce sont le
Rubus arc tic us Linn., et le Rubus Chamæ-
rnorus Linn. ; le premier à feuilles ternées,
le second à feuilles simplement lobées. Le
fruit du premier est rougeâtre, celui du se¬
cond jaunâtre. Les habitants de ces contrées
en préparent une sorte de liqueur alcoolique
qu’ils estiment beaucoup. Ils emploientaussi
leurs feuilles en place de Thé. La Ronce arc¬
tique est quelquefois cultivée dans nos jar¬
dins.
On trouve partout, en Europe, la Ronce
frutescente, Rubus fvuticosus Linn,, espèce
extrêmement polymorphe et sur laquelle ont
principalement porté les travaux que nous
avons déjà signalés. Aussi trouvons-nous
maintenant, dans certains ouvrages, celte
espèce subdivisée en plusieurs, et dans d’au¬
tres , où elle est conservée comme unique ,
nous la voyons divisée en plusieurs variétés
et sous-variétés. Les fruits de cette Ronce,
arrivés à leur parfaite maturité, sont assez
agréables à manger ; on les vend quel¬
quefois sur les marchés, dans nos départe¬
ments méridionaux. Néanmoins ils sont, en
général, peu recherchés, parce qu’on les ac¬
cuse de donner les fièvres. Ils sont connus
vulgairement sous le nom de Mûres de Ronce.
Leur couleur est un pourpre très foncé et
presque noir; cependant on en cultive une
variété à fruits blancs. Les feuilles de cette
plante sont assez fortement astringentes ;
pour ce motif, on emploie quelquefois leur
décoction en médecine. La Ronce frutescente
est devenue une espèce d’ornement. Ses
fleurs, blanches ou rosées, doublent facile¬
ment, même à l’état sauvage, et de là sont
nées deux très jolies variétés à fleurs doubles,
semblables à de petites Roses, qui produisen t
un très bel effet. Ces fleurs se succèdent
pendant tout l’été et jusqu’à l’automne. On
en possède aussi une variété sans aiguil¬
lons.
Une des plus belles espèces de Rubus est
la Ronce odorante, Rubus odoralus Linn.,
qui est souvent cultivée dans les jardins sous
le nom de Framboisier du Canada. C’est un
arbuste originaire du Canada, à tige droite,
rameuse, inerme; à grandes feuilles, sim¬
ples, quinquélobées , bordées de dents iné¬
gales; à pétioles, pédoncules et calices char¬
gés de poils glanduleux qui sécrètent une
substance agréablement odorante; à belles
fleurs roses, odorantes, portées en assez
grand nombre au sommet des rameaux.
A ces fleurs succèdent des fruits semblables
à des Framboises. On possède, dans les jar¬
dins, une variété de cette plante à fleurs
blanches, plus grandes que dans le type. La
Ronce odorante se multiplie aisément par
semis et par rejets. Elle demande une terre
fraîche et une exposition un peu couverte.
(P. D.)
RONCETTE. ois. — Nom vulgaire du
Traquet.
RONDACHINE, Bosc. bot. ph.— Synon.
de Brasenia, Schreb.
RONDELETIA (nom propre), bot. ru. —
Genre de la famille des Rubiacées-Cincho-
nacées, tribu des Hédyotidées, établi par
Plumier {Gen. 15, t. 12). L’espèce type,
Rondeletia Americana Plum.,est un arbris¬
seau qui croît dans les Antilles et sur le
continent de l’Amérique méridionale.
RONDELETTE et RONDELLE, bot.
pu.— Noms vulgaires de V Asarum Europœum
Voy. ASARET.
198
RON
RON
RONROTE. bot. ph.— Nom vulgaire du
Glechoma hederacea.
RONGEURS. Glires. màm. — Linné ap¬
pelait Glires , et l’on nomme en français
Rongeurs, un ordre de Mammifères dont le
caractère le plus facile à saisir est de n’avoir
que deux sortes de dents, savoir: les deux
grandes incisives, et, le plus souvent, trois
ou quatre paires de molaires uniformes à
chaque mâchoire. Ces animaux sont les Écu¬
reuils , les Rats , les Gerboises , les Porcs-
Épics, les Chinchillas, les Cabiais et les La¬
pins. Ils forment dans la classe des Mammi¬
fères, à laquelle ils appartiennent, un groupe
adopté par la très grande majorité des na¬
turalistes, et qui est, en effet, des plus na¬
turels.
Au caractère presque décisif que nous
avons signalé , il faut cependant en ajouter
quelques autres , sans lesquels la définition
des Rongeurs resterait incomplète.
Ces Mammifères sont tous pourvus d’un
placenta avant leur naissance, et ce placenta
est discoïde comme celui des Primatès, des
Chéiroptères et des Insectivores; ils sont
onguiculés , et leurs pouces , soit aux pattes
antérieures , soit aux postérieures , ne sont
pas susceptibles d’être opposés aux autres
doigts ; leur cerveau n’a que fort peu , ou
bien il manque le plus souvent de circonvo¬
lutions ; leurs lobes olfactifs ont un dévelop¬
pement assez considérable quoique moindre
que celui des hémisphères cérébraux , et il
en est de même de leurs tubercules quadri¬
jumeaux; leur corps calleux est, au con¬
traire, fort étroit; leurs mamelles sont pec-
toro-abdominales ou simplement abdomi¬
nales; la verge des mâles n’est pas envelop¬
pée d’un fourreau extérieur, et leurs testi¬
cules ne descendent pas dans une bourse
scrotale. Ajoutons que les Rongeurs sont
des animaux instinctifs, ce qui est en rapport
avec la forme de leur cerveau, et qu’ils sont
herbivores; que leur estomac est simple, et
que leur cæcum a un grand développement.
Si nous examinons avec plus d’attention
les Rongeurs sous les différents points de
vue auxquels leur étude peut donner lieu,
cet examen montrera des particularités qui,
sans avoir la valeur caractéristique de celles
que nous venons de signaler, n’en sont pas
moins intéressantes pour le naturaliste.
Aussi passerons-nous en revue les principaux
systèmes d’organes et les principales fonc¬
tions de ces animaux. Vicq-d’Azyr a réuni
dans son Système anatomique de V Encyclo¬
pédie tous ceux que l’on avait publiés de son
temps ; d’autres sont consignés dans les
Leçons d’anatomie publiées par G. Cuvier
et ses collaborateurs, dans les Proceedings de
la Société zoologique de Londres et dans
quelques autres recueils.
Les Rongeurs vivent de graines, de fruits,
d’herbes et d’écorces ou de racines; quel¬
ques uns mangent aussi des Insectes et
même de la chair. Ces diverses spécialités
de régime sont traduites par des particula¬
rités de leurs dents molaires et de leur canal
intestinal. Celui-ci est plus long et plus
compliqué chez ceux qui sont plus herbivo¬
res ; le cæcum des Lapins ainsi que celui
des Cabiais est surtout remarquable par son
grand développement. La petite tribu des
Loirs ou Myoxins manque absolument de
cæcum , mais c’est le seul groupe des Ron¬
geurs qui soit dans ce cas. Dans tous les au¬
tres il existe, et souvent sa capacité surpasse
beaucoup celle de l’estomac. Les Castors, qui
mangent des substances plus dures et pres¬
que ligneuses , telles que des écorces et de
jeunes tiges de Saules, ont l’estomac précédé
d’un ventricule succenturié fort bien carac¬
térisé , et dont les cryptes mucipares sont
même fort développés.
Voici quelques mesures du canal intesti¬
nal prises chez divers Rongeurs : Écureuil
commun, 2,894 ; Ptéromys éclatant, 3,424 ;
Marmotte des Alpes, 3,834; Loir, 0,810;
Souris, 0,533; Rat noir, 1,192; Surmulot,
2,234; Rat d’eau, 1,242 ; Zemmi, 1,592 ;
Oryctère des Dunes, 1,580; Porc-Épic,
7,639; Capromys , 5,480; Paca, 5,680;
Agouti, 5,470; Cochon d’Inde, 3,029; La¬
pin sauvage, 1,598; Lapin domestique,
4,650; Lagomys, 1,868.
Le foie des Rongeurs est assez volumi¬
neux. Il ne présente rien de particulier si
ce n’est chez les Capromys et les Plagiodon-
tes , chez lesquels il offre la singulière par¬
ticularité que ses divisions sont partagées en
un nombre considérable de petits lobules
grenus qui lui donnent une apparence toute
spéciale.
Les grandes incisives des Rongeurs leur
permettent de couper avec facilité les sub¬
stances dont ils veulent se nourrir ; elles
BON
• RON
199
leur servent aussi de moyen de défense.
Conformément à l’usage qu’ils doivent en
faire , ces dents sont plus ou moins appoin-
ties à leur sommet , ou bien en biseau et
tranchantes. Celles de quelques genres sont
marquées d’un ou de deux sillons longitudi¬
naux, soit aux deux mâchoires, soit à la su¬
périeure seulement. Ce dernier cas est le
plus fréquent. Les Gerbil les, les Otomys, les
Ascomys, les Aulacodes, les Lapins et quel¬
ques autres ont les incisives sillonnées. Les
Lapins, et tous les Rongeurs de la même fa¬
mille qu’eux , ont , en outre , des incisives
ordinaires à la mâchoire supérieure , une
paire d’incisives plus petites cachées derrière
celles-ci. Cette disposition leur a fait donner
par Illiger le nom de Duplicidentala. Les in¬
cisives supérieures desRongeurs sont implan¬
tées dans l’os incisif ou intermaxillaire ;
mais elles plongent plus ou moins profon¬
dément dans l’os maxillaire. On en a quel¬
quefois conclu que ces dents étaient des ca-
nines et non des incisives; mais il faut re¬
marquer que les dents étant des organes
phanéiques enchâssés dans des os, elles ap¬
partiennent à l’os par lequel la muqueuse
s’enfonce en forme de crypte pour loger leur
bulbe, et cet os est bien ici l’incisif. Les
incisives inférieures s’enfoncent bien plus
avant dans les mandibulaires, puisque dans
certaines espèces elles passent sous la série
des molaires, et vont faire saillie par le bout
postérieur de leur racine au-delà des molai¬
res elles-mêmes. Personne cependant n’a
songe à voir des molaires dans ces incisives,
qu’on a quelquefois aussi appelées des cani¬
nes. Les dents antérieures des Rongeurs sont
donc, malgré leur grand développement,
des incisives, tout autant que celles qui con¬
stituent les défenses des Proboscidiens. Ces
incisives, chez les Rongeurs , poussent pen¬
dant toute la durée de la vie; mais elles
s’usent constamment aussi, et elles gardent
à peu près la même dimension à tous les
âges. Toutefois , lorsqu’elles ne portent pas
les unes sur les autres par leur couronne ou
qu’elles manquent en partie, celles qui res¬
tent ou celles qui ne s’usent pas continuant
à pousser, elles prennent l’apparence de dé¬
fenses plus ou moins longues , suivant que
la vie se prolonge plus ou moins. On a sur¬
tout constaté ce fait sur des Lapins , et
même sur des Rats. Aucun Rongeur n’a de
canines, et il y a toujours entre leurs inci¬
sives et leurs molaires une barre ou espace
vide assez considérable, qui fournit l’un des
caractères par lesquels on les distingue des
Monodelphes insectivores.
Leurs molaires affectent quelques varia¬
tions de forme , de disposition et de nom¬
bre ; celles des Écureuils , des Marmottes et
des genres voisins ont des tubercules plus
ou moins semblables à ceux de certains Pri¬
mates, principalement des Primates améri¬
cains , et même des Carnassiers omnivores;
la plupart des Sciuriens sont, en effet, des
frugivores; celles des Rats, qui sont plus
franchement omnivores, sont aussi tubercu¬
leuses, mais les inégalités de l’émail y sont
plus marquées : dans beaucoup de cas, chez
ceux qui sont franchement herbivores , l’é¬
mail forme des replis qui donne à la dent
l’apparence didyme ou bien festonnée; d’au¬
tres fois, ces replis sont multiples dans la
substance de l’ivoire, et la dent est alors
compliquée à la manière de celle des Cas¬
tors, des Porcs-Épics, des Agoutis et de
beaucoup d’autres. Dans un grand nombre
de ces Rongeurs, les replis de l’émail ont
une forme différente à la mâchoire supé¬
rieure et à l’inférieure; les espèces de la
famille des Lapins ont une forme de mo¬
laires toute différente. Le nombre de ces
dents n’est pas non plus le même chez eux
que chez les autres ; ils en ont six paires
ou cinq seulement à la mâchoire supé¬
rieure et cinq à l’inférieure. Les Rongeurs
des autres familles n’ont jamais que quatre
ou trois paires de molaires aux deux mâ¬
choires , sauf certains genres d'Écureuils et
les Marmottes, qui ont supérieurement en
avant de leurs quatre molaires une petite
dent gemmiforme. L’Hydromys de la Nou¬
velle Hollande est de tous les Rongeurs le
seul qui n’ait que deux molaires. Quelques
espèces ont quatre molaires supérieures et
trois inférieures; mais, en général, le nom¬
bre des inférieures est égal à celui des su¬
périeures.
On cite, parmi les autres Mammifères, le
Chéiromys, le Daman et lePhascolome, comme
se rapprochant des Rongeurs par leur forme
dentaire. Ces animaux et surtout les deux
premiers on t même été classés par des auteurs
célèbres parmi les Mammifères dont nous
traitons ici. Pallas a mis le Daman dans le
200
R ON
genre Çavidj G. et b. Cuvier ont fait du
Chéiromys un genre de Sciuriens. Ces opi¬
nions sont aujourd’hui abandonnées ; à plus
forte raison en est-il de même pour lesNoc-
tilions, genre de Chéiroptères propres à l’A¬
mérique méridionale, que Linné avait pen¬
dant quelque temps classé parmi les Glires.
On ne connaît pas encore la dentition de
lait de tous les Rongeurs, et l’on n’a pas
constaté si ces animaux remplacent leurs in¬
cisives ; ce qui ne pourrait avoir lieu que
pendant la vie intra-utérine.
« Il paraît, dit M. Laurillard, dans V Ana¬
tomie comparée de Cuvier, que le développe¬
ment et l’éruption des premières dents est
extrêmement précoce dans les Rongeurs, et
qu’ils perdent déjà leurs incisives de lait
pendant la vie intra-utérine.
» Ceux qui n’ont que quatre mâchelières,
n’ont que la première qui soit remplacée.
M. Cuvier a constaté que cette dent de lait
tombait avant la naissance, dans le Cochon
d’Inde. Le Castor, le Porc-Épic, le Paca,
l’Agouti, n’ont de même qu’une mâchelière
de lait et, par conséquent, une seule de rem¬
placement qui ressemble pour le dessin de
sa couronne à celle à laquelle elle succède.
» Lorsqu’il y a plus de quatre molaires, il
y en a plus d’une qui change. Ainsi les Liè¬
vres en ont trois en haut qui changent sur
six qu’ils devraient avoir, et deux (sur cinq)
en bas. Dans ceux qui n’ont que trois molai¬
res, il se pourrait faire qu’aucune ne fût
changée. »
Nous avons dit que beaucoup de Sciuriens
avaient cinq molaires supérieures. Ces ani¬
maux remplacent deux paires de molaires
supérieures.
Les Rongeurs ont des modes de locomotion
très variés. Beaucoup d’entre eux sont essen¬
tiellement organisés pour la course ou la
marche à la surface du sol , et on les a nom¬
més marcheurs. Beaucoup d’entre eux sau¬
tent avec plus ou moins de facilité; mais il
en est, comme les Gerboises, chez lesquels
les membres postérieurs ont un très grand
développement. Les métatarsiens des Ger¬
boises sont longs comme le tarse des Oiseaux
et de même réunis en un seul os en canon
qui porte les doigts. Les Sciuriens , les
Loirs, etc., ont, au contraire, une grande
aptitude pour grimper, et ils vivent princi¬
palement sur les arbres. Les Sciuroptères et
R ON
les Pteromys, de la famille des Sciuridés,
et l’Anomalure qui paraît voisin des Loirs,
ont, comme les Galéopithèques et les Pha-
langers volants, des membranes étendues sur
les flancs entre les membres ; ils ne volent
pas aussi bien que les Chauves-Souris ; mais
ils peuvent très bien, aidés de ces parachutes,
voler ou s’élancer d’un arbre à un autre. Les
Coendous ont la queue prenante et les pattes
profondément modifiées pour leur permettre
de grimper plus facilement. Beaucoup d es¬
pèces sont, au contraire, souterraines, comme
les Pseudostomes, les Aspalax, les Bathyer-
gues et plusieurs encore, mais elles le sont
plus ou moins et, chez celles qui le sont au
plus haut degré, la queue est courte ou
nulle; les membres, principalement les an¬
térieurs, sont trapus et armés d’ongles falci-
formes ; les oreilles externes sont petites ou
nulles, et les yeux n’ont plus qu’un faible
développement. Ceux des Zemmis et des
Zokors sont réduits à un petit bulbe grani-
forme, et la peau passe au-devant d’eux sans
leur fournir d’ouverture palpébrale. Enfin,
il y a des Rongeurs aquatiques, et, suivant
que l’on étudie telle ou telle espèce ayant ce
genre de vie, on constate que son organisa¬
tion y est plus ou moins appropriée. De même
qu’il y a des Rongeurs arboricoles , coureurs
ou souterrains, de plusieurs familles, de même
aussi il y en a d’aquatiques quiappartiennent
à des groupes assez différents.
Le Castor est, suivant nous, le représen¬
tant aquatique des Sciuridés, comme les
Écureuils , les Pteromys, les Marmottes et
les Rats à bourse en sont des représentants
affectés à d’autres genres de vie; l’Ondatra
et le Rat d’eau sont des Campagnols aqua¬
tiques ; l’Hydromys, qui a les mêmes habitu¬
des, appartient, au contraire, au grand genre
des Rats, et le Myopotame ou Coypou de la
Plata et de quelques autres rivières de l’A¬
mérique méridionale, est un genre très voi¬
sin des Capromys et surtout des Plagiodontes
qui sont terrestres. Le genre de vie aquati¬
que est démontré morphologiquement par
des pieds plus ou moins palmés et une queue
aplatie ou comprimée. Les habitudes arbo¬
rescentes sont propres aux animaux dont la
queue forme un panache plus ou moins
fourni, dont les yeux sont plus grands, dont
le corps est svelte et les ongles en général
recourbés.
bon
201
Nous avons dit quel était l’extérieur des
animaux qui fouissent; ceux qui sautent ont,
comme les Tarsiers, les Macroscélides , les
Kanguroos, etc., dans d’autres ordres, lu
queue longue, les pieds de devant courts, et
ceux de derrière, au contraire, fort longs.
L’ostéologie des Rongeurs mérite d’être
étudiée avec soin et fournit des caractères
précis pour la distinction des genres , la re¬
connaissance des espèces fossiles et la clas¬
sification.
Les Rongeurs sont pour la plupart très
productifs et très portés à la copulation. Le
nombre de leurs mamelles varie. Les Cochons
d'Inde, quoique multipares, n’en ont que
deux qui sont inguinales; les Écureuils en
ont jusqu’à dix qui sontpectoro-abdominales.
Les mâles d’un grand nombre de genres ont
le gland armé d’épines, de pointes aciculai ■
res, de scies dentées et d’autres pièces dures
destinées à retenir la femelle pendant le
rapprochement des sexes.
Le pelage, habituellement doux et moel¬
leux, est cependant épineux à des degrés as¬
sez divers dans un grand nombre d’espèces.
Les poils, déjà raides dans le Perchai, sont
subépineux dans le Rat du Caire et les au¬
tres Acomys, quoique épineux dans beau¬
coup d’Echimys, et en véritables piquants
plus longs que ceux d’aucun autre Mammi¬
fère, chez les Porcs-Épics. Les Rongeurs à
poils doux ont souvent des couleurs agréa¬
bles, quoique sans variétés bien remarqua¬
bles ni mélanges, du moins dans la majorité
des cas ; le fauve, le gris, le roux et le brun,
dans leurs diverses nuances, leur fournissent
leurs principales teintes. Diverses espèces
donnent des fourrures recherchées : tels sont
principalement les Écureuils Petit-Gris des
États-Unis (Sciurus cinereus ), le Chinchilla
du Pérou et du Chili ( Chinchilla lanigera ) et
divers Lièvres ou Lapins, surtout le Lepus
variabxlis qui devient blanc en hiver, comme
l’Hermine, et la remplace au palais, dans
l’université et ailleurs.
Le Castor est recherché par les fourreurs,
et l’Amérique septentrionale en fournit cha¬
que année un grand nombre de peaux. Le
Myopotame (Myopolamuscoypus)}de\(x Plata,
sert aux mêmes usages ; on l’emploie plus
fréquemment encore.
L’ordre des Rongeurs a fourni à la do¬
mesticité deux de ces espèces auxquelles leur
peu d’intelligence ne permet pas d’accor¬
der autant de liberté qu’aux Ruminants et
aux Pachydermes domestiques. Le Lapin et
le Cochon d'Inde sont captifs dans nos habi¬
tations. Le premier, qu’on appelle Lepus
cuniculus, est souvent décrit comme une
variété de Lapin de garenne; mais il est très
probablement d’une autre espèce que ce der¬
nier; aussi l’appelons-nous Lepus domesticus.
On en distingue plusieurs variétés. Le Cochon
d’Inde, au contraire, dont nous avons traité
longuement à l’article cobaye de ce Diction¬
naire, est une espèce de la famille américaine
des Cavia. Il provient probablement du Pé¬
rou; on ignore encore de quelle espèce sau¬
vage d’Apéréa il provient, et il paraît très
probable que ce n’est ni du Cavia flavidens,
ni de VAperea; il est certain qu’il ne descend
pas non plus du Cavia austraiis. On pourrait
très certainement avec du soin rendre éga¬
lement domestiques les Agoutis, le grand
Cabiai, le Paca et quelques autres espèces de
Rongeurs. Ceux dont nous venons de rappe¬
ler les noms appartiennent à l’Amérique
méridionale, comme notre Cochon d’Inde.
Les Romains élevaient des Loirs en captivité,
et les servaient sur les meilleures tables après
les avoir engraissés.
Contrairement aux errements suivis par
les naturalistes actuels, Linné n’admettait
parmi ses Rongeurs qu’un très petit nombre
de genres. Voici les noms de ceux dont il est
question dans l’édition du Systema naturœ
publiée par Gmelin :
Hyslrix (4 espèces). — Cavia (8 espèces).
— - Castor (2 espèces ; la deuxième est le C.
hindobrius de Molina, qui est très probable¬
ment le Myopotame, quoique M. Gay en ait
fait dernièrement une Loutre contre notre
avis). — Mus (42 espèces). — Arclomys (7 es¬
pèces). — Sciurus ( 28 espèces ). — Myoçeus
(4 espèces ). — Dipus ( 5 espèces ). — Lepus
( 12 espèces ). — Hyrax ( 2 espèces, ou les
Damans aujourd’hui classés, avec raison,
parmi les Pachydermes).
Depuis lors (1789), on a découvert et dé¬
crit un grand nombre d’espèces de Ron¬
geurs, et cet ordre est un des plus nombreux
de la classe des Mammifères. Cependant on
en découvre encore tous les jours des espèces
restées inconnues des naturalistes. En Eu¬
rope seulement , on en a distingué près de
100 espèces.
T. xi.
20
202
RON
G. Cuvier, qui avait publié, dans ses Le¬
çons d’anatomie comparée ainsi que dans ses
Recherches sur les ossements fossiles, de très
bonnes observations relatives aux Rongeurs,
a suivi dans le Règne animal (édit, de 1829)
une méthode dont nous allons donner le
tableau. On y remarquera quelques rappro¬
chements contraires aux véritables affinités
de ces animaux.
Écureuils : E. proprement dits , Polatou-
ches , Aye-Aye; Rais : Marmottes , Loirs ,
Echimys, Hydromys, Houtias ou Capromys,
Rats proprement dits, Gerbilles, Mériones,
Hamsters, Ondatras, Campagnols, Lern-
mings, Otomys, Gerboises; Ilelamy s ; Rats-
Taupes ; Orycteres ; Geomys ; Diplostoma ;
Castors", Couïa ou Myopotame; Porcs-Épics :
P. proprement dits, Athérures , Ursons ,
Coendous ; Lièvres : L. proprement dits,
Lagomys ; Cabiais : Cochons d’Inde, Mocos,
Agoutis, Pacas.
La classification naturelle des Rongeurs ,
que F. Cuvier avait considérablement faci¬
litée par ses nombreuses et importantes re¬
cherches sur cet ordre d’animaux, fut tentée
de nouveau , vers 1840, par un naturaliste
anglais, M. Waterhouse, dont les nombreu¬
ses observations sont consignées dans les
Proceedings de la Société zoologique de Lon¬
dres, dans les Annals and magazine of na-
lural Lindey , et dans la partie zoologique
du voyage de circumnavigation du vaisseau
anglais le Deagle. Comme l’avait fait, de son
côté , F. Cuvier, M. Waterhouse étudia ,
suivant des vues nouvelles, les Rongeurs
déjà connus , et il en décrivit un grand
nombre dont personne n’avait parlé avant
lui. M. Waterhouse a surtout emprunté ses
caractères à la formation du crâne et au
système dentaire, comme l’avait fait, de son
côté, F. Cuvier. Les travaux de F. Cuvier et
ceux de M. Waterhouse figurent, sans con¬
tredit, parmi les plus importants qui aient
été publiés sur les Rongeurs depuis Pal las. Les
monographies rédigées par MM. 1s. Geoffroy,
Brandt, Bennett, André Wagner, Duvernoy,
ont aussi contribué , d’une manière remar¬
quable, aux progrès de l’histoire naturelle
des Rongeurs. Nous avons nous -même pu¬
blié quelques travaux sur ce groupe d’ani¬
maux. De Blainville, E. Geoffroy Saint-
Hilaire , Illiger et quelques autres zoologis¬
tes antérieurs à ceux que nous venons de
citer, ont publié aussi des travaux importants
pour l’histoire des Rongeurs. Illiger est l’un
des premiersqui aient distribué ces animaux
en familles naturelles. Ainsi que nous l’a ¬
vons dit, il les appelle Prensiculentia. Voici
comment il les divise en 8 familles :
1. Macropoda : Dipus , Pedeles, Meriones ;
2. Agilia : Myoxus , Tamias , Sciurus ,
Pleromys ;
3. Murina : Arctomys , Cricetus , Mus ,
Spalax, Bathyergus ;
4. Cunicülaria : Georychus , Hypudœus ,
Fiber ;
5. Palmip&da : Hydromys , Castor;
6. Aculeata : Hystrix, Loncheres ;
7. Duplicidentata : Lepus , Lagomys ;
8. Subungulata : Cœlogenys, Dasyprocla,
Cavia, Hydrochœrus.
Il sera question des travaux d’E. Geoffroy
Saint-Hilaire sur les Rongeurs , et de ceux
de quelques autres naturalistes, à l’article
des genres ou des familles dont ils se sont
surtout occupés.
Parmi ces genres , figurent ceux des Hy¬
dromys et des Echimys. Une monographie
complète des Echimys a été publiée, il y a
quelques années seulement, par M. E. Geof¬
froy dans le Magasin de zoologie.
MM. de Blainville et Isidore Geoffroy ont
aussi traité , dans leurs leçons publiques et
dans quelques uns de leurs ouvrages, de la
classification des Rongeurs. Plusieurs autres
naturalistes s’en sont aussi occupés. Nous
citerons parmi eux le prince Ch. Bonaparte
et M. André Wagner, dont la méthode dif¬
fère, à quelques égards, de celle des inarn-
malogistes français , ainsi que de celle de
M. Waterhouse.
Nos propres observations sur les Rongeurs,
et, toutes les fois que nous l’avons pu, l’étude
des travaux auxquels ces Mammifères ont
donné lieu dans ces derniers temps , nous
ont aussi conduit à essayer de les classer.
Nous distinguons parmi eux deux sous -or¬
dres : le premier comprenant plusieurs fa¬
milles, tandis que le deuxième, qui répond
aux Duplicidentata d’Illiger, est composé par
la seule famille des Léporidés ou Lapins.
Voici le résumé de cette classification :
Premier sous-ordre.
I. Sciüridæ.
La première famille des Rongeurs est
ROY
partagée en quatre tribus dont la dégrada¬
tion sériale est des plus évidentes. Ces ani¬
maux ont habituellement ~ molaires ou ~
avec une forme particulière de crâne et de
trou sous-orbitaire. Ils sont plus nombreux
dans les contrées boréales et i n 1er tropicales ;
très rares au contraire dans les régions
boréales.
1° Sciurina ou les Sciuriens arboricoles.
Ecureuils proprement dits et les divisions
qui les représentent en Asie, en Afrique et
dans les deux Amériques; les Tamias et les
Sciuroptères sont aussi de ce groupe.
2° Arctomina ou les Sciuriens plus sem¬
blables à la Marmotte (Spermophiles, Pté-
rornys et Marmottes).
3'1 Castorina ou les Sciuridés aquatiques
plus ou moins semblables au Castor qui en
est le seul représentant actuel; les autres,
tels que le Trogontherium et le Steneoflber
d’Auvergne, ne sont connus qu’à l’état
fossile.
4° Pseudostomina ou les genres nord-amé¬
ricains nommés Diplostome, Saccophorus,
Ascomys, Pseudostome, Geomys, etc., qui
ont encore le trou sous-orbitaire et quelques
caractères des Sciuridés, mais dont le genre
de vie est bien plus souterrain que celui des
Marmottes. Leur synonymie est encore mal
arrêtée.
II. Muridæ.
Famille plus nombreuse encore que la
précédente , et qui commence comme elle
par des espèces arboricoles pour Finir de
même par des espèces souterraines, ces
dernières étant bien plus profondément
modifiées que celles qui finissent le groupe
précédent. Leur trou sous-orbitaire est tou¬
jours plus ou moins semblable à celui du
Rat, et dans le plus grand nombre de cas
ils ont | molaires. La forme de leur crâne,
sauf dans les dernières espèces , et celle de
leur mandibule, est toujours plus ou moins
semblable à celle des Rats ordinaires. On
trouve des animaux de cette famille sur
tous les points du globe, aussi bien dans
l’hémisphère austral que dans l’hémisphère
boréal. Ils peuvent être divisés de la ma¬
nière suivante :
1° Anomalurina , connu par le seul genre
Anomalurus de l’Afrique australe.
2° Myoxina ou le genre de nos Loirs
MON 203
européens ainsi que les Graphiures et Den-
drornys d’Afrique.
3° Murina, dont les nombreuses divisions
génériques nous ont occupé à l’article rat
de ce Dictionnaire. Les principales sont
celles des Mus, Neoloma , Hapalotis, Phlœo-
mys , Cricetus , Hydromys , Oxymycterus.
4° Aroicolina ou les Campagnols et les
Ondatras.
5 0 Gerbillina , comprenant les Gerbilles
et un petit nombre d’autres.
6" Bathyergina ou les Géoryques oryctères
et les Bathyergues de l’Afrique australe.
7° Aspalacina , de l’Inde, de l’Asie mi¬
neure et de l’Europe orientale : Rhizoïnys,
Siphurus , Spalax , etc.
III. Dipodæ.
Ou la famille peu nombreuse des Ger¬
boises (g. Dipus , Helamys , Cténodactyle
et Pétromys , tous les quatre Africains (1).
C’est à ces animaux que nous joindrons le
genre fossile d’Auvergne, qu’on avait d’abord
pris pour une espèce de Cochon d’Inde et
que M. Croizet a nommé Issiodoromys. Les
Hélamydés ont presque tous quatre paires
de molaires, et ils ont une grande perfora¬
tion sous-orbitaire pour la partie antérieure
du masséter. Comme chez les Rongeurs
qui suivent, c’est dans cette grande perfo¬
ration qu’est logé le vrai trou sous-orbi¬
taire.
IV. Ctenomydæ.
Petite famille de Rongeurs particuliers à
l’Amérique méridionale. Il faut y réunir
les genres Cténomys, Pœphagomys ou Psa-
romorycles, Octodon ou Dendrobrius, Schi-
zodon et Abrocoma, caractérisés par MM. de
Blainville , Bennett, F. Cuvier et Water-
house.
Ces Rongeurs ont une grande perforation
sous-orbitaire, quatre paires de molaires à
racines non distinctes, etc.
Y. Hystricidæ.
Rongeurs nombreux , de taille moyenne
ou grande si on la compare à celles des autres
animaux du même ordre, toujours pourvus
de quatre paires de molaires uniformes, à
replis plus ou moins compliqués ; une grande
perforation sous-orbitaire pour le trou de
(i) Lu premier a aussi des espèces en Orient.
204
KON
ce nom et le masséter; forme particulière
de la mandibule due à ce que la racine des
incisives inférieures se prolonge jusqu’en
arrière des dents molaires (1); poils souvent
épineux. Il y en a plusieurs tribus dans
cette famille : leurs espèces sont rares dans
les régions boréales.
1° Capromyna ou les genres Myopotame,
Plagiodonte, Dactylomys , Capromys , Né-
lomys et probablement aussi Saccomys.
2° Echimyna ou les Echirnys de M. 1s.
Geoffroy et les Cériomys de F. Cuvier. Il y
en a des représentants fossiles en Auvergne,
établissant le passage à la tribu suivante;
ceux de la nature actuelle sont Américains.
3° Hystricina ou les Porc-Épi es et les
Acanthion ou Athérures, ainsi que l’Erethi-
zon et l’Aulacode.
4° Synelherina ou les Coendous et les
Couiys.
5° Chloromina ou les Agoutis, dont la den¬
tition diffère beaucoup de celle des Cavia
avec lesquels on les réunit le plus souvent.
6° Cœlogenina ou les Pacas.
VI. CAVIADÆ.
A dents molaires au nombre de quatre
paires à chaque mâchoire, obliquement Ia-
melleuses; à perforation sous-orbitaire lar¬
gement ouverte pour le masséter et le trou
sous-orbitaire; suhongulés; à doigts moins
nombreux, etc.
1° Kerodontina : Genres: Dolichotis ou
Mara, Kerodon et Anæma, comprenant les
Aperea et le Cochon d’Inde.
2° Hydrochœrina , ouIeCabiai.
VII. L AGOSTOMIDÆ.
Molaires : à lamelles transverses ; doigts
moins nombreux; perforation sous-orbitaire
considérable ; mandibule comme chez les
précédents. Celte famille comprend les Chin¬
chilla, Lagotis et Viscache, tous trois de l’A¬
mérique méridionale. Un genre fossile dans
ce groupe semble aussi lui appartenir. Celte
famille est difficile à bien classer, et nous
n’osons pas assurer que la place que nous
lui assignons ici soit définitive.
VIII. Deuxième sous-ordre.
Ce sont les Duplicidenlata d’Illiger, ca¬
ractérisés par une forme toute particulière
du crâne et de la mâchoire inférieure; par la
présence d’une paire de petites incisives en
arrière des incisives supérieures qui répon¬
dent à celles des autres Rongeurs, et par la
forme ainsi que le nombre de l»urs dents
molaires
IX. Leporidæ.
Ils fournissent la seule famille de ce sous-
ordre. Ces animaux ont des espèces à peu
près dans toutes les parties du globe, sauf à
Madagascar, qui n’a encore fourni aucun
Rongeur, et à la Nouvelle-Hollande. Les
genres actuels sont ceux des Lièvres, Lapins
et Lagotnys, etc.
L’Auvergne a fourni plusieurs genres de
ces animaux dénommés par M. Croizet.
Ainsi qu’on peut le voir par ce qui précède,
toutes ces familles n’ont pas de représentants
en France, ni même en Europe. Les princi¬
paux Rongeurs qui vivent à l’état sauvage
dans notre pays, sont les suivants: L’Écu¬
reuil commun ( Sciurus vulgaris) , dont le
Sciurus alpinus est une espèce distincte d’a¬
près quelques auteurs, ou une simple variété
suivant d’autres; la Marmotte ( Arctomys
marmosa) de quelques parties des Alpes, prin¬
cipalement dans le département de l’Isère ;
le Castor (Castor fiber) du Rhône, dans les
départements des Bouches-du-Rhône, de
Vaucluse, de la Drôme et de l’Isère, princi¬
palement sur les confluents de l’Isère, de la
Durance, du Gardon et dans le petit Rhône.
Us ne sont pas très rares ; j’en connais trois,
prisa quelque distance deTarascon pendant
l’hiver de 1846-47; trois espèces de Loirs
(genre Myoxus ); plusieurs espèces du genre
Mus ou Rat ( voy . ce mot); le Hamster ( Cri -
cetus frumentarius ou vulgaris), d’une par¬
tie de l’Alsace ; diverses espèces de Campa¬
gnols (genre Arvicola), principalement étu¬
diées par M. de Sélys-Longchamp ; enfin le
Lapin et le Lièvre dont on distingue plu¬
sieurs espèces. Les genres européens dont la
France n’a pas de représentants , du moins
dans la nature actuelle, sont ceux des Seiu-
roptères, Tamias, Spermophile, Sminlhus,
Gerbille, Gerboise, Spalax et Porc-Epic.
(P. Gervais.)
RONGEURS FOSSILES, paléont. La
plupart des Rongeurs étant des animaux de
petite taille, leurs débris n’ont pas toujours
pu résister à l’action mécanique sous l’ern-
(i) La tuèüie forme eîtisie déjà dans 1rs CtetiümLdca ,
RON
ROJN
205
pire de laquelle les terrains fossilifères se
sont formés, et ils ne nous sont arrivés très
souvent que mutilés, écrasés et peu recon¬
naissables. D'un autre côté , ces débris
échappent souvent, par leur petitesse, à
l’observation des ouvriers qui ouvrent le
sol dans lequel on les rencontre. Ainsi, jus¬
qu’à présent, il y a peu de Rongeurs fossiles
connus et surtout peu de bien déterminés,
à cause de cette difficulté d’obtenir des os¬
sements complets, et à cause de la difficulté,
plus grande peut-être encore, de se procurer
les squelettes des espèces vivantes, pour avoir
des moyens de comparaison et de détermi¬
nation.
On rencontre, dans les terrains diluviens
et dans les tourbières, des ossements de Cas¬
tor que l’on n’a pu distinguer jusqu’ici du
Castor d’Europe; mais il a existé une espèce
voisine et plus grande, et que l’on ne con¬
naît plus à l’état vivant. C’est l’animal que
M. de Fischer, dans les Mémoires de la So¬
ciété des naturalistes de Moscou, II, a nommé
Trogonlherium Cuvieri, trouvé sur les bords
sablonneux de la mer d’Azof, et que G. Cu¬
vier a reproduit (t. Y des Ossements fossiles,
part. 1, pi. 3, fig. 11 et 12) sous le nom de
Castor trogonlherium. Les proportions des
dents molaires ne sont pas les mêmes que
dans le Castor, et l’on pouvait déjà juger
par le dessin que ia disposition des lames
d’émail était différente aussi; c’est ce qu’a
bien prouvé M. Ovven, dans son Hist. of
bril. fossil. Mamm. and birds, partie 4, qui
en décrit une branche de la mâchoire infé¬
rieure trouvée dans un dépôt lacustre, à
Ostend, près Baclon, dont la dent incisive a
18 centimètres de longueur; la première
molaire seule a quatre plis d’émail, les autres
n’en ont plus que deux.
Dans les brèches osseuses du littoral de la
Méditerranée, G. Cuvier a trouvé des frag¬
ments de deux espèces de Lapins, de deux
Lagomys et d’un Campagnol d’espèce incon¬
nue.
lia été rencontré également des ossements
de Castor, d’ Écureuil , de Lièvre, de Lago¬
mys, de Campagnols, de Rats, de Hamster,
de Spermophile, dans les cavernes, Assures
et puisards naturels d’Angleterre, d’Alle¬
magne et de France. Dans celles du Brésil,
M. Lund a trouvé en grande abondance les
ossements d’espèces semblables ou voisines
de celles qui vivent maintenant dans le pays,
mais il croit avoir rencontré aussi quelques
genres non connus actuellement.
Les terrains tertiaires ont fourni plusieurs
ossements de Rongeurs qui paraissent diffé¬
rer des espèces vivantes. Ainsi M. Kaup a
trouvé dans les sablières d’Eppelsheim deux
espèces de Marmottes, Y Arctomys supercilia-
risKaup, et V Arctomys primigenia Kaup, et
il a même établi sur quelques fragments de
mâchoires un Palœomys castoroides , un
Chalicomys Jœgeri et un Chelodus typus
voisin du Castor.
M. Lartet croit avoir trouvé à Sansans,
département du Gers, deux espèces d 'Écu¬
reuils, trois de Rats, un Loir, un Lagomys,
un Myopolame , un Castor, un Merione ou
Gerboise et un Campagnol.
Dans les calcaires d’Auvergne, on rencon¬
tre beaucoup de mâchoires de Rongeurs, et
l’on a déjà établi parmi eux plusieurs genres,
à savoir les :
Therydomys (Jourdan, Comptes-rendus ,
X), de la taille du Surmulot, rapproché des
Ignitherus et des Iphyggures. L’émail de
chacune des quatre dents supérieures forme
en avant une ligne ovalaire; de l’extrémité
interne de cet ovale sort une branche qui
traverse diagonalement la dent et se termine
au bord externe par un ovale plus petit;
celle-ci fournit une seconde branche qui se
comporte comme la première.
Archæomys (de Laizer et Parieu, ibid.),
qui semble former passage entre les Lagos-
tomides et les Capromys. L’émail des dents
supérieures termine un petit ovale à l’angle
antéro externe et, de plus, trois arcs con¬
centriques traversant obliquement la cou¬
ronne de la dent, s’arc-boutant le premier
sur les extrémités de l’ovale, le deuxième sur
le premier, et le troisième sur le second. Aux
dents inférieures, il ne se trouve que deux
arcs concentriques à l’ovale.
Steneofier (Geoffroy, Revue encyclopédi¬
que, 1833), qui tient du Castor et de l’On¬
datra. L’émail du fût de la dent offre deux
plis profonds : un interne plus en avant , et
un externe plus en arrière; ces plis divisent
la surface de la dent en deux moitiés ellipti¬
ques; une fossette entourée d’émail se re¬
marque dans la moitié antérieure, et deux
dans la moitié postérieure, dans les dents
supérieures; dans les inférieures, l’inverse a
206
ROP
RUS
lieu pour les fossettes, c’est-à-dire qu’il s’en
trouve deux à la moitié antérieure et une
seule à la moitié postérieure. Ces dents nous
paraissent tout-à-fait semblables à celles des
Chalicomys Eseri et minutus H. de Meyer,
trouvées dans le calcaire d’eau douce des en¬
virons d’Ulm. Reste à savoir si le Chalicomys
Jœgeri est du même genre; ce qui nous pa¬
raît douteux.
Dans un autre genre appelé par M. l’abbé
Croizet Pevriemys , l’émail des dents supé¬
rieures forme un pli à la face interne et trois
à l’externe, et, dans l’espace situé entre le
troisième pli et le bord postérieur de la dent,
se trouve une fossette entourée d’émail. A la
mâchoire inférieure, les trois plis se trouvent
à la face interne, et la fossette en avant.
Un cinquième genre a des dents tout-à-fait
semblables à celles du Kerodon.
Ces cinq genres que nous avons observés
dans la collection de M. Pomel, ont tous
quatre màchelières aussi bien en haut qu’en
bas.
Enfin nous avons vu encore dans cette
même collection un Écureuil, un Rai et un
Lagomys.
M. l’abbé Croizet, dans un mémoire ma¬
nuscrit qui date déjà de quelques années,
établit trois ou quatre autres genres encore,
si notre mémoire ne nous trompe,
Dans les schistes d’OEningen et de Walsch,
on a rencontré aussi des Rongeurs, mais qui
n’ont pu jusqu’ici être déterminés, attendu
le mauvais état de leur conservation.
Enfin, dans les p I à trières des environs de
Paris, M. Cuvier a trouvé un Écureuil et deux
espèces particulières de Loris .
11 est à présumer que, comme pour les
Carnassiers, comme pour les Pachydermes,
non seulement plusieurs espèces, mais plu¬
sieurs genres de Rongeurs ont disparu. Ce¬
pendant, comme on découvre tous les jours
de nouvelles espèces et de nouveaux genres
vivants, on ne peut point tirer encore pour
ces animaux des conclusions aussi certaines
que pour les grands Mammifères.
(Laürillaiid)
ROPALOMERA (po nalovf massue ; pj-
poç, cuisse), ins . — Genre de l’ordre des Dip¬
tères brachocères, famille des Athérieères,
tribu des Muscides, sous-tribu des Ortalidées,
établi par Wiedemann (Auss. Zweïf.).
M. Marquai t, qui adopte ce genre ( Diptères ,
Suites à Buffon, édition Roret, t. II, p. 442),
en cite deux espèces: Ropal. davipes Wied.
( Dictya id. Fabr.), et Ropal. spinosa Pers.
Elles se trouvent dans l’Amérique méridio¬
nale. (L.)
*ROPALOPÏJS ou mieux RHOPALOPUS
(poTroàov, massue ; ttouç, pied), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères subpentamères ,
de la famille des Longicornes et de la tribu
des Cérambycins, établi par Mulsant (Hist.
nat. des Coléopt. de Fr., Longicornes , 1839,
p. 40), aux dépens des Callidiumde Fabricius
et de Dejean, et qui se compose des espèces
suivantes , qui toutes sont européennes :
R. insubricus, macropus Ziegler, Hungari-
cus, clavipes, femoratus ( Calhdium ) F. (C.)
ROPHITES. ins. — Genre de l’ordre
des Hyménoptères, tribu des Apiens, famille
des Andrénides , établi par Spinola ( Ins.
Lig.). L’espèce type, Rophit. 5-spinosa Sp.,
se trouve dans le midi de la France. (L.)
*ROPHOSTEMON. bot. ph. —G enre de la
famille des Orchidées, tribu des Ophrydées,
établi par Blume ( Flor . Jav. præf., Yl).
Herbes de Java. Voy. orchidées.
*110 PI I OTii IRA . ins. — Clairville, dans
son Entomologie helvétique , désigne sous ce
nom le huitième ordre des Insectes qui
peut être considéré comme étant synonyme
d’Aphaniptères. Voy. ce nom. (H. L.)
ROPOUREA. — Voy. rapourèa.
ROQUET, mam. — Nom d’une petite
variété de Chiens. Voy. ce mot. (E. D.)
ROQUETTE, rot. pii. — Nom vulgaire
de VEruca saliva. Voy. erüca.
ROQUETTE, ois. — Nom vulgaire de la
Perdrix de montagne.
RORELLA, Rupp. (Flor. Jenen., 1, 102).
bot. ph. -—Synonyme de Drosera, Linn.
RORIDULA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Droséiacées, établi par Linné
( Syst ., 244). L’espèce type, Roridula denlata
Linné, est un petit arbuste qui croît au cap
de Bonne-Espérance.
RORQUAL, mam. — Espèce du genre
Baleine. Voy. ce mot. (E. D.)
ROS S0L1S , Tournef. (Inst., 127). bot.
pii. — Synonyme de Drosera, Linn.
ROS A. BOT. PH. — Voy. ROSIER.
*ROSACES. acal. — Genre douteux de
Diphyes proposé par MM. Quoy et Gaimard
pour des Acalèphes observés à Gibraltar et
incomplets , que M. de Blainville suppose
ROS
R OS
207
être plutôt des Physophores que des Diphyes.
M. Lesson admet le genre Rosacea de ces au¬
teurs et le place dans la deuxième division
de sa famille des Béroïdes, c’est-à-dire
parmi les Béroïdes faux ou acils. Il leur
assigne les caractères suivants : Corps libre,
gélatineux, très mou, transparent, sub-
orbiculaire, à une seule ouverture terminale
à un des pôles, donnant dans une cavité
ovale qui communique à une dépression
d’oùsort une production cirrhigère et ovifère:
toutefois M. Lesson pense que ce genre pour¬
rait avoir été établi sur une pièce isolée
d’un de ses Polytomes. (Düj.)
ROSACÉES. liosacece. bot. ph. — Le
groupe de plantes connu sous ce nom a
été reconnu depuis longtemps, et admis par
des auteurs déjà fort anciens , qui cepen¬
dant, trompés par des ressemblances men¬
songères, y associaient, en général, un
plus ou moins grand nombre de genres sans
véritables affinités, et qui ailleurs le scin¬
daient en deux parts très éloignées l’une de
l’autre dans leurs systèmes, reposant sur
une fausse base, la division des végétaux
en herbacés et ligneux. La classe des Rosa¬
cées de Tournefort n’avait de commun que
le nom avec celle qui le porte aujourd’hui;
elle réunissait des fleurs semblables seule¬
ment par une certaine forme de la corolle.
Linné reconnut très bien les véritables
rapports naturels, et dans ses Fragmenta me-
thocli naturalisa les ordres 35, 36 et 37 cor¬
respondent, à quelques exclusions près, aux
Rosacées proprement dites , aux Spiræacées
et aux Pomacées. Adanson admit une seule
famille de Rosiers qu’il divisa en trois sec¬
tions qui correspondent à deux des précé¬
dentes et aux Sanguisorbées. A.-L. de Jus¬
sieu la constitua définitivement et y établit
sept sections : ce sont précisément les grou¬
pes dont on fait maintenant autant de fa¬
milles ou de tribus distinctes. Car les auteurs
nediffèrent que par le degré de dignité qu’ils
donnent à tel ou tel d’entre ces groupes,
tous les admettant sous un nom ou sous
l’autre. M. Endlicher fait de leur ensemble
la classe, des llosiflores, où il place de plus
les Calycanthées que nous avoïis décrites
séparément autre part, et elle correspond,
en excluant cette dernière famille , à ce que
nous nommons ici les Rosacées. Celles-ci
auront donc pour caractères communs des
fleurs régulières; un calice libre ou adhé¬
rent; des pétales insérés sur ce calice, al¬
ternant avec ses divisions le plus fréquem¬
ment au nombre de cinq, et étalés en rose ,
manquant quelquefois; des étamines insérées
de même, le plus fréquemment indéfinies;
des carpelles tantôt libres en nombre plus
ou moins grand, tantôt soudés en un ovaire
pîuriloculaire , et des fruits dont la nature
diverse caractérise principalement les divers
groupes secondaires ; un embryon droit, sans
périsperme , à cotylédons charnus , à radi¬
cule courte tournée vers le point d’attache;
des feuilles le plus souvent alternes, plus gé¬
néralement composées que simples, presque
toujours munies de stipules pétiolaires. Ce
sont, enfin, des herbes, des arbrisseaux ou
des arbres. Les végétaux réunis par ces ca¬
ractères communs peuvent se distribuer en
plusieurs familles distinctes , chacune plus
nettement caractérisée, et que nous allons
exposer successivement en énumérant à leur
suite les genres qui s’y rattachent.
POMACÉES. Pomaceœ.
Calice tubuleux , à limbe 5 -parti dont la
préfloraison est imbriquée. Pétales en nombre
égal, manquant très rarement. Étamines
nombreuses, libres. Ovaire adhérent, sur¬
monté de 2-5 styles distincts ou soudés infé¬
rieurement et terminés chacun par un stig¬
mate simple, creusé d’autant de loges ren¬
fermant le plus ordinairement deux ovules
collatéraux et ascendants. Fruit charnu, cou¬
ronné par le limbe calicinal, à autant de loges
revêtues d’un endocarpe écailleux ou ligneux
(fruit à pépins ou à noyaux). Graines à test
coriace ou cartilagineux. Les espèces sont des
arbres ou arbrisseaux, dont quelquefois les
rameaux se raccourcissent et s’aiguisent en
piquants, à feuilles simples ou pennées avec
impaire, à fleurs blanches ou rougeâtres,
solitaires ou disposées en grappes, en co-
rymhes, en ombelles ou en cymes. Elles
habitent principalement les régions tempé ¬
rées de l’hémisphère boréal , et ne se mon¬
trent pas spontanées de l’autre côté de
l’équateur; mais la culture les a répandues
sur tous les points civilisés du globe; en
effet , une partie des fruits de nos vergers
et potagers, les pommes, poires, coings,
cornes, nèfles, azeroles, appartiennent à ce
groupe.
*208
ROS
ROS
GENRES.
Cydonia, Tourn. ( Chœnomeles , Lindl.)—
Pyrus , Lindl. ( Malus et Sorbus , Tourn. —
Pyrophorum et Apyrophorum , Neck. — La -
zarolus , Halmia et Aucuparia , Med. ) —
Osteomeles , Lindl. — Mespilus, Lindl. (JV/es-
pilophora, Neck. ) — Amelanchier , Med.
(/4roma , Pers. — Petromeles , Jacq. F.) —
Peraphyllum, Nutt. — Cotoneaster, Med. —
Hesperomeles , Lindl. — Eryobotrya , Lindl.
— Photinia, Lindl. — Chamœmeles , Lindl.
— Raphiolepis , Lindl. — Cralœgus , L. —
Stransvœsia , Lindl.
ROSACÉES proprement dites ou ROSÉES.
Rosaceæ. Rosaœ.
Calice dont le tube ventru se contracte
à son sommet de manière à simuler l’adhé¬
rence , dont le limbe se partage en cinq
lanières , quelques unes ordinairement pin-
natiparties. Autant de pétales. Étamines
indéfinies. Carpelles nombreux insérés sur
le fond du calice, munis chacun d’un style
latéral et renfermant un seul ovule sus¬
pendu. Autant d’akènes cachés dans le
tube calicinal, que les stigmates et styles
quelquefois soudés en faisceau dépassent
plus ou moins. Les espèces sont des ar¬
bustes ou arbrisseaux le plus souvent épi¬
neux, à feuilles pennées avec impaire, à
folioles dentées; à fleurs parfumées, blan¬
ches, roses, rouges, japnes, terminales,
solitaires ou groupées en corymbes. Toutes
se rencontrent en-deçà du tropique du
cancer. L’élégante beauté de leurs formes
qui a fait nommer les roses reines des
fleurs, ne les fait pas seule rechercher. La
médecine les emploie pour les propriétés lé¬
gèrement astringentes de leurs pétales, et
l’huile éthérée qu’ils renferment permet de
retirer de plusieurs un parfum très estimé.
GENRES.
Rosa, Tourn. ( Rhodophora , Neck.) — Hul-
temia, Dumort. ( Rhodopsis , Ledeb,— Lowea,
Lindl.).
NEURADÉES. Neuradeœ.
Calice dont le tube court et serré se soude
avec les carpelles, dont le limbe se partage en
5 lobes. Autant de pétales. Étamines en nom¬
bre double. Dix carpelles cohérents avec le ca¬
lice, renfermant chacun un ovule suspendu,
surmontés de 5-10 styles , se séparant à la
maturité par leur face antérieure qui s’ouvre
j par la suture correspondante, tandis qu’ils
restent attachés par le dos au tube calicinal.
Les espèces sont des plantes herbacées de
l’Afrique tempérée boréale et australe, à
feuilles une ou deux fois pinnatifides.
GENRES.
Neurada , Bern . Juss. — Grielum , L.
DRYADÉE3. Dryadeœ.
Calice à 5 divisions, rarement quatre ou
plus, dont la préfloraison est le plus souvent
valvaire, souvent doublé par un calicule ex¬
térieur qui résulte de la cohérence des stipules
des folioles calicinales. Pétales en nombre
égal, quelquefois nuis. Étamines indéfinies ou
définies. Carpelles souvent nombreux, quel¬
quefois réduits en nombre , portés sur un
réceptacle central plus ou moins saillant ,
libres, munis d’un style terminal ou plus
souvent latéral , renfermant chacun un ou
deux ovules dressés ou suspendus ; plus
tard autant d’akènes secs ou charnus. Les
espèces sont des arbres ou des arbrisseaux
à feuilles composées , digitées ou pennées ,
rarement simples. La plupart habitent les
régions tempérées, surtout de l’hémisphère
boréal et (le l’ancien continent ; quelques
unes à des latitudes et des hauteurs très
élevées. Elles se font remarquer aussi par
leurs propriétés astringentes , et l’on mange
les fruits de plusieurs ; mais notons que ce
n’est pas la même partie, puisque, par
exemple , dans les Framboises et Ronces ,
c’est ie sarcocarpe; dans les Fraisiers, le
réceptacle charnu.
GENRES.
Tribu 1. — Dalibardées.
Pas de calicule. Étamines indéfinies. Car¬
pelles nombreux à style terminal. Radicule
supère.
Dalibarda , L. — Rubus , L. (? Cylactis ,
Raf. ).
Tribu 2. — - Fragariées.
Calice caliculé , à préfloraison valvaire.
Étamines indéfinies. Carpelles nombreux à
styles latéraux. Radicule supère.
Fragana, L. ( Duchesnea , Sm.) — Coma-
rum , L. — Potentilla, L. ( Quinque folium ,
Pentaphylloides et Tormentilla , Tourn. —
Argenlina , Blacw. — Boolia , Big. — Tri -
chothalamus , Lehm.).
209
R OS
Tribu 3. — Chamærhodf.es.
Calice à préfloraison valvaire , avec ou
sans calicule. 5-10 étamines. Carpelles en
même nombre ou un peu plus, à styles la¬
téraux ou presque latéraux. Radicule su-
père.
Horkelia, Cham., Schl. — Chamœrhodos,
Bung. — Dryadanthe, Endl. — Sibbaldia, L.
Tribu 4. — Sanguisorbées,
Calice à préfloraison valvaire ou imbri¬
quée, avec ou sans calicule, se durcissant et
*
se fermant au-dessus des carpelles mûrs.
Corolie le plus souvent nulle. Étamines au
nombre de 1-15. 1-2 carpelles, rarement
plus, à styles terminaux ou latéraux. Radi ¬
cule s u père.
Agrimonia , Tourn. — Aremonia, Neck.
( Agrimonioides , Tourn. — Spallanzania ,
Poil.) — Alchemilla , Tourn. ( Aphanes , L. )
— Adenosotma , Hook., Arn. — Acœna, Vahl
( Ancistrum, Forst. ) — Sanguisorba, L. —
Poterium, L. (Pimpinella , Ad.) — Leucosi-
dea, Eckl., Zeyh. — Tetraglochin, Poepp. —
Polylepis , R. Pav. — Margyricarpus , R.
Pay. — Cliffortia, L. (Morilandia , Neck.).
Tribu 5. — Cercocarpées.
Calice à préfloraison imbriquée sans cali¬
cule. Pétales 5 ou nuis. Étamines nom¬
breuses. Carpelle unique avec style termi¬
nal. Radicule infère.
Purshia, DC. ( Tigarea , Pursh.— Kunzea,
Spreng.) — Cercocarpus , Kunth.
Tribu 6. — Dryadées proprement dites.
Calice à préfloraison valvaire , avec ou
sans calicule. Étamines nombreuses. Car¬
pelles nombreux à style terminal. Radicule
infère.
Waldsteinia , W. — Comaropsis , L.-C.
Rich. — S lever sia, W. ( Adarnsia , Fisch. —
Buchavea, Reich. — Oreogeum, Ser.) — Fal-
lugia, Endl. — Geum, L. ( Caryophyllata ,
Tourn. ) — Cowania, Don. — Coluria, R.
Br. ( Laxmannia , Fisch.) — Dryas, L.
SPIRÆACEES. Spirœaceœ.
Calice dont le limbe est à cinq divisions
plus ou moins profondes, à préfloraison imbri¬
quée ou plus rarement valvaire. Autant de
pétales. Étamines indéfinies. Carpelles au
nombre de 5, plus rarement réduits à 2 et
T. xi.
R OS
même à un seul, libres, verticillés, à styles or¬
dinairement terminaux , contenant un, deux
ou plusieurs ovules suspendus ou ascendants,
et devenant autant de follicules. Les espèces
sont des arbustes ou arbrisseaux, plus rare¬
ment des herbes, à feuilles simples ou com¬
posées; à fleurs blanches, jaunes ou rouges,
solitaires ou groupées en inflorescences défi¬
nies ou indéfinies. Elles ont aussi des prin¬
cipes astringents mêlés à de la résine et des
huiles volatiles. C’est à ce groupe que paraît
se rattacher le Kousso d’Abyssinie {Brayera
anlhelminthica ), dont le nom spécifique in¬
dique la propriété remarquable.
GENRES.
Tribu 1. — Spiræées.
Graines non ailées. Plantes de l’hémi¬
sphère boréal, en -deçà du tropique du
Cancer.
Kerria , DC. - Spirœa, L. ( Ulmaria , Fi-
lipendula et Barba-caprœ , Tourn.). — Neil-
lia , Don. — Gillonia, Mœnch. — Nuttalia,
Torr. Gr. — Brayera, Kunth ( Hagenia , W.
— ■ Cusso, Bruc. — Bankesia , Bruc.).
Tribu 2. — Quillajées.
Graines ailées. Plantes de l’Amérique
tropicale et australe.
Kageneckia, R. Pav. ( Lydea , Molin.) —
Quillaja , Molin. ( Smegmadermos , R. Pav.)
— Vauquelinia, Corr. — Lindleya , Kunth.
Euphronia, Mart.
AMYGDALÉES. Amygdaleœ.
Calice quinquéfide à préfloraison imbri¬
quée. Autant de pétales. Étamines nombreu¬
ses. Carpelle unique à style tout-à-fait ou à
peu près terminal, contenantdeux ovules col¬
latéraux suspendus et devenant une drupe.
G raine à tégument membraneux. Les espèces
sont des arbres ou arbrisseaux à rameaux
quelquefois terminés en piquant; à feuilles
simples , souvent biglanduleuses ; à fleurs
blanches ou rosées , disposées en grappes ,
corymbes ou panicules, et souvent dévelop¬
pées avant les feuilles. La plupart sont ori¬
ginaires de l’hémisphère boréal tempéré ;
quelques unes habitent l’Asie ou l’Améri¬
que tropicale , aucune l’hémisphère austral
au-delà du tropique. Mais la culture en a
répandu plusieurs dans tous les pays civili¬
sés ; car c’est dans cette famille que se trou-
27
210
H OS
ROS
vent plusieurs de nos arbres à fruits les plus
estimés, comme les Cerisiers, Pruniers, Pê¬
chers, Amandiers. On doit y signaler en
même temps la présence fréquente du prin¬
cipe le plus vénéneux qu’on connaisse, l’a¬
cide hydrocyanique, qui se trouve dans les
feuilles, les noyaux, et souvent dans l’a¬
mande.
GENRES.
Pygeum, Gærln. ( Polydontia et Polyslor -
thia , B1 .)—Amygdalus, L. ( Amygdalophora
et Trichocarpus, Neck. — Persica, Tourn.)
_ Prunus , L. ( Armeniaca et Lauroceràsus,
Tourn. — Cerasus , J. — ■ Prunophora et Ce-
rasophora, Neck.).
Chrysobalanées. Chrysobalaneæ.
Calice dont le tube se bosselle à sa base ;
le limbe se partage en cinq divisions imbri¬
quées dans la préfloraison. Autant de pétales,
mancpuant quelquefois. Étamines nombreu¬
ses, souvent plus développées du même côté
que le calice, et tendant à avorter de l'autre.
Carpelle unique, à style latéral ou même
presque basilaire , contenant deux ovules
collatéraux dressés , et devenant une drupe.
Graine à tégument membraneux. Les espè¬
ces sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles
simples, très entières; à fleurs plus ou moins
irrégulières, en grappes ou corymbes; habi¬
tant, pour la plupart , l’Amérique ou l’A¬
frique tropicale , rares en Asie et hors des
tropiques. La chair du fruit et la graine de
quelques unes sont employées comme dans
les Amygdalées, et les principes astringents
s’y retrouvent,
GENRES.
Chrysobalanus , L. ( Icaco,V\.')—Hirtella ,
L. ( Cosmibuena , R. Pav. — Causca, Scop.
— Balantium , Desv. — Braya , Fl. fl. ) —
Licania, Aubl. ( Hedycrea , Schreb.) — Mo-
quilea , Aubl. ( Couepia , Aubl., et Acioa ,
Aubl. — Acia , W. — Dulacia , Neck. ) —
Parinarium, J. ( Parinari , Aubl. Dugor-
lia , Scop. — Pelrocarya , Schreb. ) — The-
lyra , Pet. -Th. — Grangeria , Comm. —
Prinsepia, Royl. ( Cycnia , Lindl .) .
Enfin , à la suite des Rosacées, on place
avec doute les genres suivants :
Lecoslemon , Moc., Sess. — * Trilepisium .
Pet. -Th. — Stylobasium, Desf — Amoreuxia,
Moc., Sess. (An. J-)
ROSAGE, bot. ph.- On désigné souvent
ainsi les Rhododendrum.
ROSAIRE, moll — Nom vulgaire du Vo-
lula sanguinea.
ROSALESÏA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées?, établi par Llave et
Lexarza ( Nov . veget., 9). L’espèce type, Ro-
salesia glandulosa, est un arbrisseau qui croît
au Mexique.
ROSALIA. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères, de la famille des
Longicornes et de la tribu des Cérambycins,
créé par Servil le ( Ann. de la Soc. ent. de
Fr., t. 2 , p. 561), qui y rapporte le Ceram-
byx Alpinus de Linné, espèce qui a été
nommée la Rosalie par Geoffroy. Cet Insecte,
dont le corps est velouté, d’un cendré
bleuâtre , offre une tache noire veloutée
près du bord antérieur du <*orselet, et 3 au¬
tres de même couleur sur ses élytres. C’est
le plus beau Coléoptère du pays. On ne le
rencontre guère que sur les plus hautes
montagnes de l’Europe. Motchoulski en a
fait connaître une autre espèce qui est de
Sitka et qu’il nomme R. funebra. (C.)
ROSALIA. mam. — Une espèce d’Ouis-
titi de la division des Tamarins porte ce
nom. (E. D.)
ROS AL INA. foramin. — Genre de Fora-
minifères ou Rhizopodes, établi par M. Aie.
d’Orbigny pour des coquilles microscopiques
vivantes et fossiles qui font partie de sa fa¬
mille des Turbinoïdes, la seconde de son
ordre des Hélicostègues. Les Rosalines sont
discoïdes ou trochoïdes, fixées par une face
plane sur les Fucus. Leur coquille, a spire
régulière, complète, enroulée obliquement,
est inéquilatérale et ne change pas notable¬
ment de forme avec l’âge; elle est censée
avoir une seule ouverture en fente continue
d’une loge à l’autre et sur le côté opposé à
la spire. Deux espèces se trouvent vivantes
dans les mers d’Europe; d’autres habitent
les mers équatoriales, et quelques unes se
trouvent fossiles dans les terrains tertiaires
et crétacés. (Duj.)
* ROSARIA , C. Bonap. mam. — Syno ¬
nyme de Rosores et de Rongeurs. Voy. ces
mots. (E. D.)
KOSCINÈLE. crust . — Voy. rocinèle.
ROSCGEA, Roxb. ( Fior . Ind., III, 54).
bot. ph. — Syn. de Congca, Roxb.
ROSCGEA. bot. ph.— Genre delà famille
K OS
ROS
211
des Zingibéracées, établi par Smith (in Linn.
Transact., XII, 460). L’espèce type, Rose,
purpurea Smith, est une herbe du Népaul.
ROSE. BOT. PH. — Voy. ROSIER.
On a encore donné le nom de Rose accom¬
pagné d’une épithète à certaines fleurs qui,
par leur couleur ou leur aspect , offrent
quelque ressemblance avec les vraies Roses.
Ainsi l’on a appelé :
Rose changeante ou de Cayenne, une
Ketmie ;
Rose du ciel, une Agrosteme;
Rose cociionnière et Rose de Chien , les
Roses sauvages;
Rose de la Chine , une Ketmie ;
Rose de Damas. Voy . rose trémière;
Rose d’hiver ou de Noël, VHelleborus
niger ;
Rose du Japon , V Hortensia et le Camélia
Japonica ;
Rose de Jéricho , VAnastatica hierochun-
lica ;
Rose de Noël. Voy. rose d’hiver;
Rose de Sainte-Marie, la Coquelourde ;
Rose du Safran, la fleur du Safran;
Rose Trémière et Rose de Damas , VAlcea
rosea.
ROSE -GORCE, ois. — Nom vulgaire
d’une espèce de Gros-Bec, le Coccaulhraus-
tes rubricollis Yieill.
ROSEA, Mart. (Nov. gen. et sp., II, 59,
t. 155). bot. ph. — Syn. d 'Iresine, Kunth.
ROSEAU, bot. ph. — Nom. vulgaire du
genre Arundo. Voy. ce mot.
On a encore appelé :
Roseau épineux, le Rotang;
Roseau des étangs ou de la Passion, la
Massette, etc.
ROSÉE, météor. — Voy. météorologie.
ROSÉES. Roseœ. bot. ph. — Voy. rosa¬
cées.
ROSELET. mam. — L’un des noms que
porte l’Hermine. Voy. l’article marte. (E. D.)
ROSEEIW ois. — Espècedu genreMartin,
Voy. ce mot.
ROSE LITE. min. — Ce minéral, qui a été
décrit pour la première fois par Lévy et dédié
par lui à G. Rose, a beaucoup de ressem¬
blance avec les substances appelées Pharma-
colite et Pikropharmacolite. Il est rosâtre et
cristallise en prismes rhomboïdaux de47° 12'.
D’après les essais de Children, il est composé
d’acide arsénique, de Chaux, de Magnésie,
d’oxyde de Cobalt et d’eau. On le trouve en¬
gagé dans du Quartz à Schneeberg, en Saxe.
(Del.)
ROSE LL ANE et ROSITE, Svanberg.
min. — Substance d’un rouge de rose, dissé¬
minée en grains dans le Calcaire saccharoïde
d’Aker, en Sudermanie. Ces grains se clivent
dans une seule direction ; leur dureté est de
2,5 et leur densité est égale à 2,72. Ils sont
composés de Silice 45, d’Alumine 35, de
Potasse 6,6, de Chaux 3,6, de Magnésie 2,4
et d’eau 6,5. (Del.)
ROSEA! A. bot. ph. — Genre de la famille
des Composées-Tubuliflores, tribu des Séné-
cionidées, établi par Thunberg ( Flor Cap.,
692 ). L’espèce type , Rosenia glandulosa
Thunb., esfun arbrisseau qui croît au cap
de Bonne-Espérance.
ROSEAITE. min. — Voy. plagionite.
ROSERÉ. poiss. — Nom vulgaire des Athé-
rines, dans le Languedoc et la Provence.
ROSETTE, moll. — Nom vulgaire d’une
espèce de Lamellaire.
ROSIER. Rosa. bot. ph. — Grand et
magnifique genre de la famille des Rosa¬
cées , à laquelle il donne son nom, de l’Ico-
sandrie polygynie dans le système de Linné.
Les végétaux qui le forment ont été de tout
temps l’objet de l’admiration générale. Les
poètes, les botanistes, les horticulteurs ont
célébré à l’envi , dans les termes les plus
pompeux, la beauté, l’élégance et le parfum
de leurs fleurs. Ce n’est pas dans un ou¬
vrage de la nature de celui-ci qu’il pourrait
être permis de suivre cet exemple : aussi
nous bornerons nous à jeter un coup d’œil
rapide sur le beau genre qui va faire le sujet
de cet article, en réduisant son histoire à
son seul côté positif et scientifique. Les Ro¬
siers sont des arbustes presque toujours
armés d’aiguillons , dont les nombreuses,
espèces sont disséminées sur la plus grande
partie de la surface du globe. Leurs feuil¬
les alternes sont pennées avec impaire ,
formées de folioles dentées en scie, accom¬
pagnées de stipules adnées au pétiole. Leurs
fleurs sont terminales, quelquefois soldai -
res, plus souvent groupées ou rapprochées
à l’extrémité des branches et des rameaux.
Ces fleurs ou ces R oses sont grandes , sur¬
tout dans les variétés cultivées , de nuances
et couleurs très diverses, mais le plus sou¬
vent rosées; elles présentent: un calice
212
KOS
KUS
persistant, à tube ventru, resserré dans sa
partie supérieure que garnit encore un dis¬
que annulaire charnu , à limbe divisé en
cinq , rarement quatre lobes foliacés , fré¬
quemment pinnatiséqués (1); une corolle
de cinq, rarement quatre pétales , insérés
à la gorge du calice et alternes avec ses
lobes; des étamines nombreuses , insérées
aussi sur le calice; des pistils nombreux,
libres et distincts, renfermés dans le tube
du calice au fond duquel ils s’attachent,
formés chacun d’un ovaire uniloculaire,
uni-ovulé, et d’un style latéral que termine
un stigmate épaissi. A ces pistils succèdent
tout autant d’akènes osseux, renfermés
dans le tube calicinal qui est devenu charnu
ou cartilagineux, poilus sur leur côté opposé
à l’insertion du style. Ces caractères se pré¬
sentent chez tous les Rosiers avec une telle
uniformité , ils sont associés à une telle
identité de port et d’aspect, qu’il n’existe
peut-être pas de genre plus naturel dans
tout le règne végétal. Aussi tous les bota¬
nistes se sont-ils généralement accordés à
en faire un groupe unique. Cependant, à
une époque peu éloignée de nous, Pallas a
fait connaître sous le nom de Rosa berberi-
folia un arbuste de l’Asie centrale qui est
venu rompre cette uniformité. Avec une
organisation florale entièrement semblable
à celle des autres Rosiers, cette espèce pré¬
sente des organes foliacés qui ont été dé¬
crits d’abord comme des feuilles simples, et
plus tard, par les uns comme des feuilles
composées réduites à une seule foliole , par
les autres comme provenant de la soudure
de deux stipules qui auraient survécu à
l’avortement complet ou presque complet
de la feuille et qui auraient pris un grand
développement, en raison même de cet avor¬
tement. Ce seul caractère, joint à l’absence
de poils sur le côté des akènes qui est op¬
posé à l’insertion du style, a paru suffisant
pour que M. Dumorticr ait fait de ce Rosier
son genr q Hulthemia, M. Lindleyson Loiuea.
Il nous semble cependant que ce caractère
de végétation, analogue à celui que présente
au milieu des Lathyrus notre L. Aphaca
(p) On connaît la disposition ordinaire de res lobes
latéraux que portent les divisions calicinàles ; elle a donné
lien au distique latin suivant:
Quinque sumus fratrcs ; unus barbatus et aller ;
Imberbes aln ; s um semibarbis ego .
Lin., réduit aussi à ses stipules, peut diffi¬
cilement être considéré comme suffisant
pour autoriser l’établissement d’un genre.
Le nombre des espèces de Rosiers décrites
jusqu’à ce jour est d’environ 160. De ces
espèces sont nées dans nos jardins des va¬
riétés tellement nomPbreuses que le chiffre
total s’en élève aujourd’hui à des mil¬
liers et qu’il s’accroît encore tous les jours
suivant une progression rapide. Plusieurs
botanistes ont essayé d’apporter la rigueur
scientifique dans la description et la classi¬
fication de ces immenses richesses horticoles.
De là sont résultés des travaux importants
dont les principaux sont ceux de H.-C. An¬
drews ( Mono.gr . of lhe genus Rosa ; Lond.,
1787 et suiv.), de Roessig (10 fascic., in-4°;
Leipsig, 1800-1817), de J Lindley ( Ro-
sarum mono g raphia ; Lond., 1820, in 8°,
19 plane.), de Fr. Guil. Wallroth ( Rosœ
plantarum generis hisloria succincta ; Nord-
hausen , 1828, in-8°), surtout de Redouté.
etThory {les Roses ; Paris, 1 8 17, 2 vol. in¬
fol. , avec rnagnif. pl.). Dans l’examen rapide
que nous allons faire des principales espèces
de Rosiers cultivées dans nos jardins, nous
suivrons l’ordre et les divisions générales
adoptés par M. J. Lindley dans sa mono¬
graphie du genre Rosa.
Sect. I. Simplicifolia. La seule espèce
que comprenait cette section était le Rosier
a feuilles de. BERBERis , Rosa berberi folia
Pall., pour lequel M. Lindley lui même
a créé plus tard le genre Lowea {Bot. Reg.,
tab. 1261), et M. Dumortier son genre Hul¬
themia. Ce genre est adopté sous ce dernier
nom par M. Endlieher {Gen., n. 6358). Cet
arbuste donne une jolie fleur jaune, dont
les 5 pétales sont marqués à leur base d’une
grande tache pourpre-brunâtre. II est en¬
core rare dans les collections à cause de la
difficulté qu’on éprouve à le conserver.
Sect. IL Feroçes. Rameaux revêtus de
poils tomenteux persistants; fruit nu. Le
nom de cette section rappelle la grande
abondance de forts aiguillons qui hérissent
la tige des espèces dont elle est formée.
Parmi ces espèces, on cultive le Rosier du
Kamtschatka , Rosa Kamlschatica Vent. ,
originaire des lieux secs et pierreux du
Kamtschatka, remarquable par sa teinte
générale grisâtre, par ses rameaux grêles,
couverts d’un tomentum brunâtre, par ses
R OS
R08
213
fleurs d’un violet clair auxquelles succède
un fruit (1) globuleux, rouge, glabre, sur¬
monté par le limbe du calice persistant.
Sect. 111. Bracleatæ. Rameaux et fruits
revêtus également d’un tomentum persis¬
tant. Le nom de cette section est dû à l’exis¬
tence de feuilles bractéales qui existent sous
la fleur, de manière à envelopper le calice
d’une sorte d’involucre. On cultive fréquem¬
ment le Rosier a bractées , Rosa bracleala
Wendl., espèce originaire de Chine, qui a
donné dans nos jardins plusieurs belles va¬
riétés à fleur blanche ou couleur de chair,
grande et très double. On la reconnaît à ses
rameaux dressés, cotonneux, à ses aiguil¬
lons forts, recourbés, souvent géminés; à
ses feuilles formées de 5-9 folioles obovales,
coriaces, glabres et luisantes; à ses stipules
frangées. Ses fleurs sont solitaires, à pédon¬
cule et calice cotonneux. Elles donnent un
gros fruit globuleux , rouge-orangé. Ce Ro¬
sier est un peu délicat et souffre des grands
froids de nos hivers.
Sect. IV. Cinnamomeœ. Aiguillons grêles
ou nuis; folioles lancéolées, dépourvues de
glandes ; disque mince ; fleurs accompagnées
de feuilles bractéales. Cette section em¬
prunte son nom au Rosier cannelle, Rosa
cinnamomea Lin., espèce européenne , cul¬
tivée dans les jardins, et à laquelle MM. De
Candolle, Seringe, etc., rapportent comme
variété le Rosier de mai , Rosa maialis Desf.
Parmi les autres espèces assez nombreuses
que renferme cette division, on trouve sur¬
tout dans les jardins le Rosa rapa Bosc ,
d’origine américaine ; le Rosa parviflora
Ehrh., également des États-Unis , dont la
fleur est de nuance pâle et fort délicate, très
double; le Rosa fraxini folia Berk.,etc.
Sect. V. Pimpinellifoliœ. Aiguillons grêles,
nombreux , quelquefois nuis ; fleurs dépour¬
vues de bractées; folioles ovales ou oblon-
gues ; lobes du calice connivents, persistants;
disque presque nul. Les limites entre cette
section et la précédente disparaissent ou
deviennent très difficiles à saisir dans quel¬
ques cas. Parmi les espèces assez nombreu¬
ses de cette division, les deux suivantes
occupent une place distinguée dans nos jar¬
dins. — Le Rosier des Alpes, Rosa Alpina L.,
(i) Sous ce nom impropre de fruit, on désigne chez les
Rosiers, pour abréger , l’ensemble du tube calicinal persis¬
tant et des akènes qu’il renferme.
croît naturellement sur les grandes chaînes
de montagnes de l’Europe. Il se distingue
parce que sa tige ne porte que dans sa jeu¬
nesse des aiguillons très faibles qui tombent
plus tard ; aussi ses variétés cultivées sont-
elles recherchées comme produisant des
roses sans épines. A l’état spontané, ses
fleurs sont roses; leur pédoncule se déjelte
après la floraison; leurs lobes calicinaux
sont indivis, étalés ; ses fruits sont pendants,
ovoïdes, plus ou moins allongés, couronnés
par le calice persistant, dont les lobes sont
devenus connivents. On rapporte à cette
espèce plusieurs variétés cultivées, semi-
doubles et doubles, dont une à fleur blanche
avec le centre rose-clair, d’autres à fleurs
roses de diverses nuances, une a fleur rouge-
pourpre.— Le Rosier a feuilles de Pimpre-
nelle , Rosa pimpinellifolia Lin. (R. spinosis-
sima Jacq.), croît dans les haies et les buis¬
sons de toute l’Europe. A l’inverse du pré¬
cédent, il a la tige armée d’une très grande
quantité d’aiguillons inégaux, horizontaux;
ses feuil les son t formées de 5-9 foliolesovales-
arrondies, coriaces et minces, dentées; ses
fruits mûrs sont coriaces et noirs , portés
sur des pédoncules noirs aussi et épaissis.
Il en existe de nombreuses variétés , soit
dans la nature, soit dans les jardins. Parmi
ces dernières il en est de simples, mais
surtout de semi-doubles et très doubles qui
sont recherchées, et dont la couleur est
blanche dans les unes, carnée dans d’autres,
rose dans la plupart, rouge pourpre ou
blanche avec des lignes pourpres dans
certaines.
Sect. VI. Centifoliœ. Aiguillons de deux
sortes; folioles oblongues ou ovales, ru¬
gueuses; disque épais, fermant la gorge du
calice; sépales pinnatilobés. C’est ici que
rentrent les espèces qui occupent incontes¬
tablement le premier rang dans les jardins,
et dont les fleurs , aussi belles de forme et
de couleur qu’agréables de parfum, ont été
de tout temps regardées comme la mer¬
veille du règne végétal. Ces espèces sont les
suivantes : Rosier a cent feuilles, Rosa cen -
lifolia Lin. ( figuré dans l’atlas de ce Dic¬
tionnaire, botanique, dicotylédones, pl. 9).
Sa patrie est inconnue. Ses variétés figu¬
rent au premier rang parmi les nombreux
Rosiers aujourd’hui cultivés, pour la gran¬
deur, la beauté de forme, la délicatesse
214
ROS
ROS
de nuance et la suavité de parfum de
leurs fleurs. Les aiguillons dont il est armé
sont presque droits et à peine élargis à leur
base; ses feuilles ont 5-7 folioles ovales,
glanduleuses à leur bord, de consistance un
peu flasque, légèrement velues en dessous ;
les lobes calicinaux de sa fleur épanouie sont
étalés, mais non déjetés en dessous ; ses
fruits sont ovoïdes, charnus, hérissés de
poils glanduleux -glutineux, ainsi que le
limbe du calice et le pédoncule. Les variétés
du Rosier à cent feuilles cultivées aujour¬
d’hui sont extrêmement nombreuses , et
elles se multiplient encore journellement.
Nous nous bornerons à indiquer les catégo¬
ries principales auxquelles on les rattache ,
ainsi que certaines des plus curieuses parmi
elles. Le Rosier a cent feuilles commun , R.
c. vulgarisSer . , se distingue par ses grandes
fleurs parfumées d’un rose délicat, formées
de pétales infléchis ; on y rattache une sous-
variété prolifère. Une variété remarquable
est le Ros-ier a cent feuilles changeant , R.
c. mutabilis Pers., vulgairement nommé
Rose unique , dont la fleur est d’un blanc
pur, tandis que son bouton était rouge-
pourpre. Nous signalerons aussi comme va¬
riété très curieuse le Rosier a feuilles de
Chou ou de Laitue, R. c. bullala Red. et
Thor. , que caractérisent ses folioles très
grandes et irrégulièrement boursouflées. Au
nombre des plus belles Roses figurent celles
qu’on a désignées sous les noms de Roses-
mousses, Uoses mousseuses, R. c. muscosa
Ser. , si faciles à reconnaître aux produc¬
tions vertes dont se hérisse toute la surface j
de leur pédoncule et de leur calice, et qui
ressemblent à de la Mousse dont on aurait
recouvert ces parties. Cette variété remar¬
quable', ou pluiôt cette race, a été regardée
par quelques auteurs comme une espèce
distincte et séparée. Elle a donné plusieurs
variétés secondaires très recherchées qui
diffèrent entre elles pour la grandeur et la
couleur de leurs fleurs , blanches, roses,
rouge-pourpre, rouge-vineux, rouge-cra¬
moisi, etc. On en possède une prolifère. Une
autre race fort remarquable aussi est le
Rosier à cent feuilles Pompon, R, c. Pom-
ponia Lindl. (R. Burgundiacct Pers. , R.
Pomponia DC. ), dont les variétés secondaires
sont si connues sous la dénomination vul¬
gaire de Rosiers Pompons, et que distinguent
leur petite taille, la petitesse de leurs feuilles
et de leurs fleurs. On en possède aussi une
dont le pédoncule et le calice sont mous¬
seux, et qui porte le nom vulgaire d e Pompon-
moussêux, R. c. Kennedy ana Ser. Enfin, nous
signalerons encore comme une des variétés
les plus curieuses du Rosier à cent feuilles
la Rose œillet, R. c. caryophyllea Poir., dont
les pétales sont rétrécis en assez long onglet
à leur base , petits et accuminés ou triden-
tés au sommet; ainsi que le Rosier à cent
feuilles apétale, R c. apetala Lois., plus sin¬
gulier qu’intéressant.
Le Rosier de damas , Rosa Damascena
Mill., est originaire de Syrie, comme l’in¬
dique son nqm. Il est armé d’aiguillons
forts et nombreux, élargis à leur base; ses
feuilles ont 5-7 folioles ovales, un peu rai¬
des ; son calice a le tube allongé et le limbe
déjeté en dessous dans la fleur épanouie ;
ses pétales sont étalés et non infléchis; son
fruit est ovoïde et pulpeux à sa maturité.
Les variétés cultivées de cette espèce sont
nombreuses et recherchées: elles se distin¬
guent en général par leurs fleurs nombreu¬
ses, formant une sorte de corymbe à l’ex¬
trémité des branches , parfumées. La gran¬
deur de ces fleurs et leur couleur varient
beaucoup. II en existe, en effet, de blanches,
de roses plus ou moins foncées, de rouges,
de panachées , de blanches bordées de
rouge, etc. On désigne souvent ces variétés
sous le nom de Rosiers des quatre saisons.
C’est parmi elles que se trouvent les fleurs
les plus parfumées : aussi s’en sert-on de
préférence pour la préparation de Veau dis¬
tillée de roses, dont on connaît l’usage jour¬
nalier comme parfum, et qu’on emploie
aussi en abondance dans les pharmacies
pour parfumer le cérat, et pour préparer
l’onguent rosat, des collyres, un sirop, etc.
Il est bon cependant de faire remarquer que
d’autres espèces sont substituées pour cet
usage à la rose de Damas , en différents
pays.
Le Rosier de France, Rosa Gallica Lin.,
vulgairement nommé Rosier de Provins,
croît spontanément dans les haies. On en
possède aujourd’hui un très grand nombre
de belles variétés. Il est armé d’aiguillons
inégaux; ses feuilles ont 5-7 folioles co¬
riaces, raides, ovales ou lancéolées, déjetées
en bas; ses lobes calieinaux sont étalés dans
ROS
ROS
215
la fleur épanouie; son fruit est presque
globuleux, très coriace, caractère principal
par lequel il se distingue du Rosier à cent
feuilles. Ses fleurs sont généralement de
couleur intense, et rose-vif, ou violacées,
ou rouge-pourpre, tantôt de teinte uniforme,
tantôt panachées, marbrées ou ponctuées
de ces diverses teintes. Elles sont, en géné¬
ral, peu odorantes lorsqu’elles sont fraî¬
ches; mais elles le deviennent à un degré
assez prononcé à proportion qu’elles sèchent.
Elles constituent la rose rouge ou rose offi¬
cinale des pharmacies; leurs pétales, séchés
le plus rapidement possible, sont fréquem¬
ment employés comme astringents, stypti-
ques et toniques. On les administre soit à
l’extérieur, en décoction , pour fortifier les
organes, soit à l’intérieur, en conserve, aux
titres que nous venons d’indiquer. Ils en¬
trent de plus dans un grand nombre de
préparations diverses.
Sect. VII. Villosœ. Rejets élancés; aiguil¬
lons assez droits; folioles ovales ou oblon-
gues à dents de scie divergentes; lobes cali-
cinaux connivents et persistants; disque
épaissi fermant la gorge du calice. La plus
répandue dans nos jardins des espèces de
cette section est le Rosier blanc , Rosa alba
Lin., qui paraît être originaire de l’Alle¬
magne, que distinguent sa teinte générale
un peu glauque, ses feuilles à folioles gé¬
néralement ovales-arrondies , brièvement
acuminées, à nervures presque cotonneuses
et glanduleuses, de même que les pétioles.
Ses fleurs sont blanches, couleur de chair
ou légèrement rosées, très faiblement odo¬
rantes. On cultive aussi le Rosa villosa Lin.,
et le Rosa tomentosa Smith, qui appartien¬
nent à la même section.
Sect. VIII. Rubiginosœ. Rejets arqués;
aiguillons inégaux, quelquefois semblables
à des soies; folioles ovales ou oblongues,
glanduleuses, à dents de scie divergentes;
lobes calicinaux persistants; disque épais.
Cette section doit son nom au Rosier rouillé,
Rosa rubiginosa Lin., espèce dont le type
spontané est commun dans les haies et les
buissons de presque toute l’Europe. Cet ar¬
buste est armé de forts aiguillons crochus
pour la plupart et comprimés; ses feuilles
ont5-7 folioles ovales ou presque arrondies,
dentées en scie, et revêtues à leur face in¬
férieure de poils glanduleux qui leur don¬
nent une couleur de rouille et une odeur
agréable assez analogue à celle de la pomme
de reinette; ses fruits sont ovoïdes-raccour-
cis, durs, rouges, hérissés de même que
leurs pédoncules. Ses variétés cultivées ont
la fleur rose, de nuance tantôt claire, tan¬
tôt intense ou I i lacée . — On cultive aussi
fréquemment le Rosier églantier, Rosa
eglanteria Lin. {R. lutea Mil 1.), dont la pa¬
trie est inconnue. Sa tige est, dans sa jeu¬
nesse, chargée d’aiguillons abondants qui ,
plus tard, deviennent plus rares ; ses feuilles
jaunâtres , à folioles un peu concaves , obo-
vales ou ovales, bordées de dents aiguës,
sont glanduleuses en dessous et, par suite,
odorantes. Ses fleurs ont une odeur désa¬
gréable , et se distinguent par leur pédon¬
cule et leur calice lisses; elles donnent un
fruit arrondi, orangé. On cultive fréquem¬
ment dans les jardins deux variétés de cette
espèce: à fleur simple, toute jaune dans
l’une; dans l’autre , discolore et jaune en
dehors, orangée en dedans.
Sect. IX. Caninœ. Aiguillons uniformes,
crochus ; folioles ovales, dépourvues de glan¬
des, à dents de scie commentes; lobes ca¬
licinaux tombants ; disque épais, fermant
la gorge du calice. Le type de cette section
est le Rosier des chiens, Rosa canina Lin.,
l’une des espèces les plus communes dans
nos haies, que caractérisent ses forts aiguil¬
lons espacés, crochus et comprimés; ses fo¬
lioles presque coriaces , bordées de dents
aiguës qui s’appliquent l’une sur l’autre;
les lobes de son calice se déjettent après la
floraison pour se détacher ensuite; son
fruit est ovoïde , coriace, d’un rouge vif.
Cette espèce est moins importante pour
l’horticulture par elle-même que comme
fournissant la plupart des sujets sur lesquels
on greffe les espèces vigoureuses. Son nom
spécifique lui vient de ce qu’on a fait usage
autrefois de ses racines contre la rage. En
médecine , on se fert de ses fruits, ou plutôt
du tube calicinal qui les renferme et qui
porte , dans les pharmacies, le nom de Cy-
norhodon , pour la préparation de la con¬
serve de cynorhodon. Pour cet usage, on
les cueille un peu avant la maturité; leur
astringence est alors plus prononcée. On
administre cette conserve dans les cas d’af¬
faiblissement du canal digestif, dans les
diarrhées.
216
ROS
R OS
M. Lindley rapporte à sa 9mG section !e
Rosier de l’Inde , Rosa Indica Lin., qui oc¬
cupe une place si importante dans l’horti¬
culture moderne. Cette espèce, originaire de
la Chine, se reconnaît à sa tige droite, ar¬
mée de forts aiguillons crochus espacés; à
ses feuilles formées de 3-5 folioles ovales-
acuminées , coriaces, glabres, luisantes et
vertes en dessus, plus pâles en dessous,
bordées de petites dents de scie, accompa¬
gnées de stipules fort étroites ; ses fleurs,
généralement peu odorantes, sont portées
*
sur des pédoncules presque articulés, sou¬
vent épaissis , et , de même que le calice,
lisses ou chargés de soies raides. Les varié¬
tés du Rosier de l’Inde cultivées aujourd’hui
en Europe sont extrêmement nombreuses;
elles se recommandent généralement par
l’abondance et la durée de leur floraison.
Les horticulteurs les divisent en trois gran¬
des catégories que quelques uns regardent
comme des espèces distinctes et séparées ; ce
sont: 1° les Rosiers thé , dont le nom tient
à ce que leurs fleurs ont une odeur de thé
très prononcée; leurs couleur est généra¬
lement peu intense, blanche, jaunâtre, ou
rose-clair; 2° les Rosiers de la Chine, que
distingue la couleur rouge intense de leurs
fleurs; 3° les Rosiers du Bengale.
Sect. X. Synstylæ Ser. ( Syslylæ Lindl.).
Le caractère distinctif de cette section con¬
siste dans les styles réunis en un faisceau
unique allongé, qui dépasse fortement l’ou¬
verture du tube cal ici nal . Parmi les espèces
qui lui appartiennent on cultive surtout:
le Rosier toujours vert , Rosa sempervirens
Lin., espèce indigène, à feuilles persistan¬
tes, coriaces; la plupart de ses variétés cul¬
tivées ont la fleur blanche ou couleur de
chair, très double. — Le Rosier musqué,
Rosa moschata Mil I . , qu’on croit provenir
du nord de l’Afrique et qui a donné plu¬
sieurs belles variétés à fleur blanche, très
parfumée. *
Sect. XI. Banlcsianœ . Tige grimpante ;
feuilles le plus souvent à trois folioles lui¬
santes; stipules presque libres, subulées ou
très étroites, généralement tombantes. L’es¬
pèce qui donne son nom à cette section est
le Rosier de Banks, Rosa Banksiœ R. Br.,
magnifique arbuste grimpant , qui, palissé
contre un mur, s’étend et s’allonge considé ¬
rablement et se couvre d’une grande quan¬
tité de fleurs. Malheureusement il souffre
quelquefois dans nos climats par suite des
froids rigoureux. Sa tige est dépourvue
d’aiguillons, lisse et glabre; ses feuilles ont
3-5 folioles lancéolées, rapprochées entre
elles, à peine dentelées, et accompagnées
de stipules sétacées presque libres, tom¬
bantes; ses jolies petites fleurs forment des
ombelles, et donnent un fruit arrondi, noir.
On en cultive deux variétés, dont l’une à
fleurs blanches, pleines, odorantes; l’autre
à fleurs jaunes et inodores.
La culture des Rosiers et de leurs nom¬
breuses variétés, l’art de les conserver et
d’en augmenter le nombre, constituent une
des branches les plus importantes de l'hor¬
ticulture moderne. Ces arbustes sont, en
effet, si recherchés et si répandus que leur
commerce suffit seul pour entretenir des
établissements considérables. Néanmoins ,
nous ne pouvons reproduire ici les détails
de cette culture, dont nous nous bornerons,
faute d’espace, à esquisser la marche géné¬
rale. Le moyen d’obtenir de belles florai¬
sons des Rosiers consiste à leur donner une
bonne terre un peu légère et meuble, à la¬
quelle on ajoute de bon terreau de temps à
autre, et à les placer à une exposition légè¬
rement ombragée. Leur végétation est alors
plus vigoureuse ; par suite , leurs fleurs sont
plus abondantes et plus belles. La multi¬
plication de leurs variétés se fait par dra¬
geons, par marcottes et surtout par greffes.
On g relie le plus ordinairement en écusson,
assez souvent aussi en fente sur le Rosier des
chiens pour les pieds à haute tige, sur le
Rosier rouillé et quelques autres pour les
variétés plus basses et moins vigoureuses.
Le plus souvent on va chercher dans les
champs les sujets auxquels on veut appli¬
quer les greffes , parfois aussi on les obtient
de semis ; mais ce dernier procédé est moins
avantageux, à cause du long espace de temps
qu’il faut aux graines de Rosiers pour ger¬
mer. On a reproché à ces greffes sur Rosiers
sauvages de ne pas durer longtemps; mais
des horticulteurs habiles ont soutenu que
ce reproche était sans fondement. Quant à
l’acquisition de variétés nouvelles , on la
doit aux semis. Pour arriver à ce résultat,
on choisit, au moment de leur parfaite ma¬
turité, les graines provenues des plus belles
fleurs , et on les met de suite en terre en
ROS
ROS
217
ayant la précaution de les couvrir peu. Une
grande partie de ces graines lève au prin¬
temps suivant , et les autres seulement au
printemps de la seconde année. On règle et
on améliore par la taille la floraison des Ro¬
siers; cette opération consiste surtout à
supprimer les branches mortes ou épuisées;
mais elle exige parfois certaines précautions
qu’on trouvera indiquées dans les ouvrages
d’horticulture. (P. D.)
ROSIÈRE. poiss. — Nom vulgaire du Vé¬
ron, espèce d’Able.
*ROSIFLORES. Rosifioræ. bot. pu. —
M. Endlicher nomme ainsi une de ses
classes qui correspond aux Rosacées de Jus¬
sieu , nom sous lequel différentes familles
ont été examinées et auquel nous devons
renvoyer. (Ad. J.)
*ROSILLA. bot. pu. — Genre de la famille
des Composées-Tubuliflores, tribu des Séné-
cionidées, établi par Lessing (Synops.,2 45).
Herbes du Mexique.
ROSMARIEIVS. mam. * — Vicq d’Azyr
formait avec le genre Morse une famille de
Mammifères amphibies, sous la dénomina¬
tion de Rosmariens . Voy. le mot morse.
(E. D.)
ROSMARINUS. bot. ph. — Nom scienti¬
fique du Romarin. Voy. ce mot.
RGSMARUS. mam. — Le genre des
Morses {voy. ce mot) a reçu de Klein ( Qua -
drup. , 1751 ) la dénomination latine de
Rosmarus. (E. D.)
* ROSORES ( roda , je ronge ). mam. —
Storr désigne sous ce nom ( Prodr . mélh.
anim ., 1780) le groupe de Mammifères qui
correspond à l’ordre des Rongeurs {voy. ce
mot) des auteurs modernes. (E. D.)
*ROSSEI\IA {Flor. flumin., I, t. 77). bot.
ph. — Synon. de Galipea, St-Hil.
*ROSSELU\S. Erylhrolhorax. ois. — Di¬
vision formée par Brehm aux dépens du
genre Bouvreuil pour les espèces de ce genre
qui, comme les Pyrrh. longicaudaTenun.,
erylhrina Temm., rosea Temm., Gythaginea
Lichst. , ont du rouge ou du rose dans le
plumage. Le prince Ch. Bonaparte et Swain-
son ont proposé la même coupe, l’un sous
le nom de Erylhrospiza et l’autre sous celui
de Hœmorrhous. (Z. G.)
ROSSIA, Ch. Bonap. ois. — Synonyme
de Larus Sabine, genre établi sur le Lar.
Rossii Jab. (Z. G.)
ROSSIGNOL. Luscinia. ois. — Genre de
la famille des Sylviadées dans l’ordre des
Passereaux, caractérisé par un bec subulé ,
fin , plus large que haut depuis la base jus¬
qu’au milieu, ensuite plus haut que large;
mandibule supérieure échancrée sur chaque
bord et fléchie vers le bout, l’inférieure en¬
tière , droite ; des narines elliptiques et cou¬
vertes d’une membrane ; une bouche très
fendue; des tarses grêles, couverts en de¬
dans d’une seule écaille cannelée ; des ongles
courbés, comprimés sur les côtés, pointus;
ailes longues; queue légèrement arrondie.
Les Rossignols ont été rangés par Linné
dans son genre Molacilla ; Latham et après
lui presque tous les ornithologistes en ont
fait des Sylvia , et les ont placés à côté des
vraies Fauvettes, dont ils diffèrent cependant
par leurs mœurs et par quelques uns de
leurs attributs physiques. En effet, ils cher¬
chent le plus ordinairement leur nourriture
à terre; les Fauvettes, proprement dites,
prennent la leur sur les arbres et dans les
buissons; les uns sont querelleurs, les au¬
tres sont au contraire d’un naturel très
doux; lorsque par cas fortuit les Fauvettes
descendent à terre, elles sautent et ne mar-
chent point comme font les Rossignols;
ceux-ci ont un chant de bec, ou chant flûté ,
tandis que celles-là ont un chant de gorge;
en outre leurs yeux sont grands, leurs na¬
rines elliptiques et leurs tarses couverts
d’une seule scutelle; pendant que chez les
vraies Fauvettes ces parties offrent d’autres
caractères; enfin, ils diffèrent encore par
leur mode de nidification. Du reste, les
uns et les autres se rapprochent par la form e
du bec et par celle de la queue.
La distinction que l’on a cherché à éta¬
blir entre les Fauvettes et les Rossignols
peut donc se justifier. Nous pensons qu’il
faut avec Brisson , Boié, le prince Ch. Bo¬
naparte , Selby, etc., considérer ces derniers
comme devant former un genre à part, au¬
quel il convient de conserver le nom de
Luscinia que lui avait imposé Brisson et
qu’ont adopté Brehm et le prince Ch. Bo¬
naparte, celui de Daulias qu’a composé
Boié, celui de Philomela qu’a voulu lui
substituer Selby, et, plus nouvellement,
celui de Lusciola qu’ont proposé MM. Kei-
serling et Blasius, lui étant postérieurs.
Quant à leurs affinités naturelles, les
28
t. xi.
ROS
ROS
218
Rossignols nous semblent, par leurs habi¬
tudes, par leur naturel , par leurs allures ,
s’éloigner autant des vraies Fauvettes, à
côté desquelles cependant plusieurs auteurs
persistent à les ranger, qu’ils se rapprochent
des Merles. Aussi la place que Boié leur a
assignée dans la famille que composent ces
derniers nous paraît-elle plus convenable
que celle qu’on lui donne généralement.
Pendant longtemps on n’a connu qu’une
seule espèce de Rossignol , ou plutôt on
confondait sous le nom de Motacilla luscinia
Lin., ou Sylvia luscinia Scopoli, deux es¬
pèces parfaitement distinctes. Brisson , ce ¬
pendant, avait séparé duRossignol ordinaire
le grand Rossignol ( Lusc. major ) , dont
quelques naturalistes avaient déjà parlé,
maison continua à considérer celui-ci comme
une simple variété du premier. Il a fallu
que, plus tard, Bechstein et Meyer les isolas¬
sent spécifiquement de nouveau, en insis¬
tant sur leurs caractères extérieurs et en
signalant quelques différences dans leur
histoire naturelle , pour qu’on n’eût plus
de doute sur leur existence comme espèces
particulières. Aujourd’hui elles sont géné¬
ralement admises , l’une sous le nom de
Rossignol ordinaire, Lusc. philomela Ch.
Bonap. (Buff., pl. enl, 615, t.2), et l’autre
sous celui de Grand Rossignol, Lusc. major
Briss. ( Gould , Birds of Europe , pl. 117).
Le Rossignol ordinaire étant généralement
connu , nous croyons pouvoir nous dispen¬
ser d’en donner ici une description. Quant
au grand Rossignol, ou Rossignol philomèle,
comme on l’a aussi nommé , il diffère du
précédent par sa taille, qui est d’un pouce
environ plus forte, par son plumage plus
rembruni. Il est d’un gris sale en dessus;
a la gorge blanche bordée de brunâtre; la
poitrine d’un gris clair tacheté de gris brun ;
le ventre blanc; la queue et ses couvertu¬
res supérieures larges et d’un brun rouge
très foncé.
L’un et l’autre habitent l’Europe, l’Asie
et l’Afrique; mais tandis que le Rossignol
ordinaire se rencontre sur presque tous les
points du continent européen , et paraît
être confiné dans cette partie de l’Asie
qu’on nomme Asie mineure , le grand Ros¬
signol est répandu dans les contrées occi¬
dentales de ce dernier continent, et ne se
trouve que dans quelques localités de l’Eu¬
rope. On le voit assez communément en
Autriche, en Hongrie et en Pologne; quel¬
ques individus habitent la Silésie, la Bo¬
hême et la Poméranie. M. Nordmann signale
encore son habitat dans les environs
d’Odessa, en Crimée, dans les provinces
orientales de la mer Noire et dans la nou¬
velle Russie. Nous avons vu deux sujets de
cette espèce qui avaient été pris, dans les
environs de Paris, à leur passage du mois
de septembre.
Les Rossignols ont eu partout le rare
privilège d’attirer l’attention de l'homme.
Mais s’ils ont eu et s’ils ont encore des ad¬
mirateurs, ils ne le doivent pas , comme
beaucoup d’autres oiseaux, à la richesse de
leur plumage, la nature les ayant complè¬
tement déshérités sous ce rapport, mais à
la beauté de leur chant. Les Grecs leur
donnaient les noms de Philomelos -, Ædon ,
ce qui indique assez que les Rossignols
étaient pour eux des oiseaux chanteurs par
excellence, et aimant l’harmonie. Les Latins
leur ont quelquefois appliqué celui de Phi¬
lomela , mais à cette dénomination ils
substituaient souvent celle de Luscinia ,
d’où l’on a tiré le diminutif Lusciniola ou
Lusciola , qui a probablement servi à com¬
poser, dans notre langue, le mot Rossignol.
Les Oiseaux dont nous retirons quelque
profit ou qui sont pour nous un objet d’agré¬
ment ont été, en général, parfaitement étu¬
diés. La connaissance de leurs habitudes
pouvant nous suggérer des moyens faciles de
nous en rendre possesseurs , nous sommes
naturellement entraînés à les épier, à pren¬
dre acte, pour ainsi dire, de tous leurs mou¬
vements. C’est ce qui est arrivé pour les Ros¬
signols ; une foule de naturalistes en ont fait
l’objet de leurs observations. Il est même
des auteurs, chose rare dans les fastes de
l’ornithologie, qui leur ont consacré des
traités spéciaux. Aussi peut-on dire que
leur histoire naturelle est une des plus com¬
plètes.
Quelles que soient les contrées qu’ils ha¬
bitent, les Rossignols choisissent pour de¬
meure lés lieux ombragés et frais, mais dont
la température n’est jamais trop basse. Ils
ne vont pas au-delà de la lisière des forêts
des grandes chaînes des montagnes, et ne
s’arrêtent point à des hauteurs où l’air est
trop rude. Les bocages, les broussailles épais-
110S
2 1 9
ses, les buissons touffus, voisins des prés et
des champs, sont leur habitation ordinaire.
Ils aiment aussi les jardins plantés de char¬
milles un peu négligées, et se plaisent surtout
dans les endroits humides. S’ils recherchent
les lieux aquatiques, ce n’est pas qu’ils soient
attirés là par l’eau, comme on l’a prétendu ,
mais bien parce qu’ils y rencontrent des
conditions d’existence plus convenables que
partout ailleurs, ils trouvent ordinairement
sur les bords des rivières, des ruisseaux, des
étangs, non seulement des buissons épais et
touffus, mais aussi une nourriture plus con¬
stamment abondante. Quoi qu'il en soit, les
Rossignols viennent communément s’établir
dans le lieu qui les a vus naître, quecesoit
dans le voisinage de l’eau ou non , dans un
verger ou sur les flancs d’une montagne.
Celui qui s’est une fois fixé quelque part y
revient tous les ans, à moins que le local n’ait
perdu son agrément ou son utilité; dans ce
cas, il cherche aux environs une autre sta¬
tion à son gré. Ce qu’il y a de singulier, c’est
que telle contrée d’Europe, qui cependant
réunit toutes les conditions favorables pour
que les Rossignols puissent y vivre, n’est ja¬
mais habitée par un seul de ces Oiseaux.
S’ils y passent quelquefois, ils ne s’y arrê¬
tent point. Ainsi, en France, selon Buffon,
le Bugey, jusqu’à la hauteur de Nantua, n’en
possède aucun ; on n’en voit également pas
ou très peu danscertaines parties de la Grèce,
de la Hollande, de l’Écosse et de l’Irlande,
dans le nord du pays de Galles et même de
toute l’Angleterre, excepté la province
d’York. Bechstein pense que c’est parce que
ces localités se trouvent entièrement hors de
la zone que suivent les Rossignols dans leurs
voyages, que ceux-ci ne s’y montrent qu’ac-
cidentellementou même jamais. CesOiseaux,
en effet, paraissent avoir des routes régulières
dont ils ne s’écartent que très rarement.
Nous avons dit que, par leurs habitudes,
par leur naturel, les Rossignols s’éloignent
autant des vraies Fauvettes qu’ils se rappro¬
chent des Merles. Ils ont dans la démarche,
dans l’attitude, quelque chose de fier et de
gracieux à la fois. Ainsi que les Rouge-
Gorges, les Gorges-Bleues, les Rouge-Queues,
ils portent, en général, la queue relevée au
dessus de la pointe des ailes, et l’agitent de
haut en bas, même lorsqu’ils sont au repos.
Comme les Merles, ils marchent plutôt qu’ils
ROS
ne sautent; mais, dans tous les cas, leurs
pas sont mesurés et réguliers ; après qu’ils
en ont fait un certain nombre, ils s’arrêtent,
s’observent, remuent les ailes, lèventla queue
avec grâce, l’étalent un peu, inclinent la
tête à plusieurs reprises, relèvent encore la
queue et poursuivent. Si quelque chose at¬
tire leur attention, ils se montrent prudents
et circonspects; mais leur prévoyance ne
répond pas à leur circonspection, car ils
donnent facilement dans tous les pièges
qu’on dresse pour eux. Cependant, si une
fois ils s’en sont échappés , ils n’y tombent
plus aussi légèrement et se montrent plus
rusés. La terre nouvellement remuée les at¬
tire On dirait que l’instinct ou l’expérience
leur dit qu’il y a là pour eux quelque pâture,
parexemple des Vers de terre, deslarves, etc.
Comme la plupart des Oiseaux verrnivores ,
les Rossignols sont excessivement gloutons ;
ils sautent prestement sur l’Insecte qui se
montre à eux, le saisissent avec avidité, sem¬
blent prendre plaisir à le conserver quelque
temps entre leurs mandibules avant de le
manger ; puis, après l’avoir battu à plusieurs
reprises sur une branche, ils l avaient brus¬
quement.
Les Rossignols ne sont nulle part sédentai¬
res en Europe. Ils ne font qu’un séjour de
quelques mois dans les contrées où on les
rencontre. Vers le milieu d’août, ils se dis¬
posent au départ qui se fait sans bruit, s’é¬
loignent peu à peu, et passent de bocage en
bocage jusqu’à leur destination. Vers la fin
de septembre, presque tous ont disparu. Si,
par extraordinaire, on en voit encore dans le
courant du mois d’octobre, ce sont des indi¬
vidus malades dont la mue a été mal faite,
oudesjeunes provenantd’unecouvée tardive.
Du reste, tous disparaissent sans qu’on s’en
aperçoive, car tous émigrent pendant la nuit
et isolément; de sorte que l’on ignore abso¬
lument le temps qu’ils emploient à faire leur
voyage. L’époquede leur retour au printemps
est subordonnée à des conditions de tempé¬
rature. Selon que la saison est plus ou moins
avancée, leur apparition est plus ou moins
tardive. D’ailleurs, dans les pays du midi,
ils se montrent huit ou dix jours plus tôt que
dans ceux du nord. En Italie, en Espagne,
en Provence, on en voit quelquefois dès le
mois de mars, tandis qu’en Angleterre, dans
les environs de Paris, en Hollande, etc., ils
220
ROS
ROS
n’apparaissent que vers le milieu d’avril ou
en mai. Bechstein observe que c’est toujours
quand l’Épine blanche commence de fleurir
que ces Oiseaux arrivent en Allemagne.
Ce qu’il y a de remarquable, c’est que les
premiers Rossignols qui retournent dans nos
climats sont tous mâles. Nous nous en som¬
mes assuré pendant plusieurs années, en
soumettant à l’examen anatomique plus de
cinquante individus, en sorte que ce fait est
pour nous, hors de doute. Les femelles n’ar¬
rivent que huit ou dix jours après ceux-ci,
ce qui est le contraire de presque tous les
autres Oiseaux qui viennent faire leur ponte
chez nous et que nous revoyons accouplés
déjà. Buffon a prétendu que « le nombre des
mâles est communément plus que double de
celui des femelles. » C’est là une erreur que
beaucoup de personnes ont partagée et par¬
tagent encore avec l’iliustre auteur de {'His¬
toire naturelle, mais que le fait que nous
venons de rapporter justifie en quelque sorte.
Comme les premiers Rossignols que l’on
prend en avril sont tous mâles, on conçoit
que l’on ait pu être conduit à admettre que
leur nombre excédait naturellement celui des
femelles. Rien n’est cependant plus faux, et,
pour s’en convaincre, il suffit d’examiner
quelques nichées de ces Oiseaux : on voit alors
que les deux sexes sont à peu près en nom¬
bre égal .
On a cru longtemps que les Rossignols, au
lieu d’émigrer, comme nous voyons que le
font un grand nombre d’autres espèces, n’a¬
bandonnaient point nos climats et restaient
cachés dans des lieux abrités. Cette opinion
était fondée sur ce que, pendant l’hiver,
quelques personnes assuraient avoir tué de
ces Oiseaux cachés dans des carrières, et sur
le sentiment de quelques voyageurs qui affir¬
maient que l’Afrique , à quelque époque que
ce fût, ne nourrissait aucune espèce de Ros¬
signols. La première raison résulte d’une er¬
reur aussi bien que la dernière. Ilest à peu
près certain que les prétendus Rossignols
tués pendant l’hiver n’étaient rien autre que
des femelles du Rouge-Queue des murailles
(Sylvia phœnicurus Scop,). En effet, à cette
époque, ces Oiseaux recherchent les carrières
elles masures. En réalité, les Rossignols
passent en Afrique et en Asie. Buffon, en
avançant ce fait, d’après Hasselquitz, avait,
il est vrai, rencontré de l’opposition ; en
avait jeté du doute sur son assertion ; mais
aujourd’hui on ne saurait plus en conserver
à cet égard. Sonnini dit, dans son Voyage
en Égypte, en avoir vu dans ce pays et même
très fréquemment.» Je me suis trouvédepuis,
ajoute-t-il, à l’époque de leur passage dans
les îles de l’Archipel, où ils se reposaient
pour se rendre vraisemblablement en Asie. »
Les Rossignols sont à la fois insectivores,
vermivores et frugivores. Ils se nourrissent
de toute sorte d’insectes, de petites chenilles
vertes dont ils purgent les arbres et les
buissons, de Libellules, de Phalènes, de
Mouches, etc. ; ils dévorent avec avidité les
larves, les Vers qui sont cachés dans la
mousse ou la terre, et qu’ils mettent quel¬
quefois à découvert au moyen de leur bec.
A leur départ, vers la fin de l’été, ils man¬
gent aussi des mûres, des baies de plusieurs
arbustes, et surtout celles du Groseillier et du
Sureau.
Gomme il est impossible d’offrir en tout
temps aux Rossignols que l’on tient captifs
pour le plaisir que procure leur voix un ré¬
gime conforme à celui qu’ils ont à l’état de
liberté, on a cherché à y suppléer par des
pâtées dans lesquelles entrent des matières
animales et végétales. Ceux-ci les nourrissent
avec un mélange d’œufs durs, de cœur de
Bœuf et de mie de pain blaûc; ceux-là avec
un gâteau composé de farine de Pois chiche,
de beurre frais, de jaune d’œuf et de miel ;
d’autres leur donnent pour toute nourriture
un hachis de cœur de Bœuf auquel on mêle
quelques pincées de farine de graines de Pa¬
vot. Mais toutes ces pâtées, quels que soient
les matériaux qui entrent dans leur compo¬
sition, finissent par fatiguer les Rossignols,
et finiraient par les faire tomber dans le
marasme, si, de temps en temps, on ne leur
fournissait, pendant l’hiver, des larves du
Tenebrio molitor (vulgairement Vers de fa¬
rine), et si, durant la belle saison, on ne leur
donnait à manger des Insectes, des œufs de
Fourmis et des baies fraîches.
Quelques auteurs ont pensé que le besoin
de se reproduire était le motif qui détermi¬
nait les Oiseaux à entreprendre, au prin¬
temps, leur voyage. Les Rossignols paraissent
justifier cette opinion ; car, dès leur arrivée,
les mâles se fixent dans le lieu où ils se pro¬
pageront, y attendent et y appellent les fe¬
melles par leurs chants nocturnes. Chaque
ROS
*2*21
Rossignol a donc son petit district, et si, à
cette époque, deux mâles se trouvent en
concurrence dans le même bocage, ils se li¬
vrent des combats très vifs qui finissent tou¬
jours par la fuite et l’éloignement du plus
faible. Les querelles les plus communes dans
ces circonstances sont entre les pères et leurs
descendants mâles.
C’est à la femelle qu’est presque entière¬
ment dévolu le soin de construire le nid; le
mâle se borne à l’accompagner et à veiller
pour ainsi dire sur elle. Ce nid est ordinaire¬
ment placé dans un verger, une touffe d’ar¬
bustes, parmi des amas de branchages ou
sur un buisson d’épines, dans des lierres,
sur le tronc coupé d’un arbre entouré de
ronces, enfin très près de terre ou sur la
terre même, lorsqu’il peu| y être caché par
des herbes assez hautes ou des broussailles
épaisses. Sa construction est simple et sans
art. En dehors, des feuilles sèches ; en de¬
dans, du foin ou des racines déliées avec
quelques poils d’animaux ; c’est tout ce qui
le constitue. Les deux espèces ont le même
mode de nidification, et toutes deux aussi
pondent de quatre à six œufs entièrement
d’un brun verdâtre plus ou moins intense.
Ceux du grand Rossignol offrent constamment
des teintes plus foncées.
Buffori a avancé que les Rossignols nour¬
rissaient leurs petits à la manière des Serins,
c’est-à-dire, en leur dégorgeant leur nour¬
riture ; mais c’est là une erreur. Comme
tous les Insectivores, les Rossignols portent
à leur bec les Chenilles , les Phalènes et
autres Insectes dont ils alimentent leurs
jeunes. Ceux-ci quittent de bonne heure le
nid , même avant de pouvoir voler. Leur
plumage, avant la mue, n’a rien qui res¬
semble à celui des adultes.
Les Rossignols expriment les diverses
passions qui les agitent par des tons propres
et particuliers. Les cris au moyen desquels
le mâle et la femelle s’appellent, diffèrent de
celui qui leur sert à prévenir leurs petits
du danger; l’expression du mécontentement
ou de la frayeur n’est plus la même que
celle de la satisfaction et du plaisir. Dans
la colère, la jalousie, la rivalité ou une
rencontre extraordinaire, ils poussnt des
cris rauques et désagréables qui ressem¬
blent à ceux du Geai ou du Chat. Au
temps des amours, quand le mâle et la fe-
ROS
melle s’agacent et se poursuivent, un ga¬
zouillement douxetà demi-voix est tout ce
qu’ils font entendre ; mais à cette époque,
avec le besoin d’aimer, ils éprouvent aussi
celui de chanter, et c’est alors qu’ils déploient
toutes les ressources, tout l’éclat de leur
voix. On a vu quelquefois des femelles (ce
qui arrive, du reste, pour les autres oiseaux)
qui avaient la faculté de chanter. Buffon en
a connu une privée dont le ramage , faible
à la vérité et peu varié, se conserva jusqu’au
printemps. Cependant ici , comme chez
toutes les espèces chantantes, c’est le mâle
qui est doué en particulier de ce talent musi¬
cal si distingué qui lui a mérité le nom de
Roi des chanteurs. La force de son organe
vocal est vraiment étonnante : aussi les
muscles qui servent cet organe sont-ils bien
plus forts, à proportion, que ceux de tout
autre oiseau. Barington s’est assuré que
la sphère que remplit la voix d’un Rossignol
n’a pas moins d’un mille anglais de dia¬
mètre , surtout lorsque l’air est calme; ce
qui égale au moins la portée de la voix hu¬
maine. «Mais, dit Bechstein , c’est moins
encore la force que l’étendue, la flexibilité,
la prodigieuse variété , l’harmonie enfin- de
cette voix, qui la rend précieuse à toute
oreille sensible au beau : tantôt traînant
pendant des minutes entières une strophe
composée seulement de deux ou trois tons
mélancoliques, il la commence à demi-voix,
et s’élevant graduellement par le plus su¬
perbe crescendo au plus haut degré d’inten¬
sité, la finit en mourant; tantôt c’est une
suite rapide de sons plus éclatants, termi¬
née, comme beaucoup d’autres couplets de
sa chanson, par quelques tons détachés d’un
accord ascendant. On peut compter jusqu’à
vingt-quatre strophes ou couplets différents
dans le chant d’un bon Rossignol, sans y
comprendre les petites variations fines et
délicates. » Ce chant est si articulé, si dé¬
fini, que parmi les naturalistes qui en ont
fait le sujet d’une observation attentive, les
uns, comme l’auteur dont nous venons de
citer un passage, ont tenté de l’écrire, c’est-
à-dire, de le rendre par des syllabes ou des
mots particuliers; les autres, comme Kircher
et Barington , ont essayé de le noter, sans
toutefois pouvoir y réussir d’une manière
satisfaisante.
Tous les Rossignols ne chantent pas
nos
nos
*2*22
également bien. On trouve des sujets très
médiocres, comme on en trouve aussi
de très supérieurs qui réunissent et la fraî¬
cheur de la voix, et la méthode des sons.
Ces derniers sont ordinairement des oiseaux
de la première couvée qui , nés avec les
dispositions nécessaires dans un canton bien
peuplé de Rossignols , savent s’approprier
ce qu’il y a de plus distingué dans le chant
de chacun.
A la perfection du ramage, quelques
mâles joignent cette autre qualité de se faire
entendre le jour et la nuit. Nous avons dit
qu’à leur retour, au printemps, les mâles
précédaient les femelles. Or, pour arrêter
celles-ci à leur passage, pour les attirer, on
les entend alors chanter constamment, même •
durant la nuit; mais aussitôt qu’ils sont
appariés, leurchant nocturne cesse. Quelques
uns cependant persistent dans leur première
habitude de chanter bien longtemps encore
après le coucher du soleil. Ceux-ci, auxquels
on a donné le nom de Rossignols nocturnes ,
sont fort recherchés. Bechstein avance qu’il
se croit autorisé à affirmer, d’après des ex¬
périences réitérées pendant plusieurs années,
quq,les Rossignols nocturnes, comme les
diurnes , forment des races particulières qui
se propagent régulièrement ; « car si l’on
prend du nid , dit-il , un jeune chanteur de
nuit, il chantera à son tour aux mêmes
heures que son père; tandis que de son côté
le descendant d’un Rossignol diurne ne
chantera jamais de nuit, quand même il se¬
rait entouré de Rossignols nocturnes. » Cette
légère différence dans les habitudes ne nous
paraît pas devoir constituer une race, comme
le voudrait Bechstein; tout, ce qu’on pour¬
rait dire, c’est que les qualités du chant
sont héréditaires chez les Rossignols.
En liberté, la durée du chant des oiseaux
dont nous faisons l’histoire est à peine de
trois mois; encore dans ce court intervalle
n’est-il rien moins que soutenu avec une
ardeur égale. C’est dans les premiers temps
de leur arrivée qu’il est le plus beau, le
plus continu, le plus passionné; dès que
les petits sont éclos, il devient plus rare;
enfin, à la fin de juin il est tout-à fait
éteint et on n’entend plus alors que le ga¬
zouillement des jeunes. En captivité on jouit
plus longtemps de leur mélodieux ramage;
car ils commencent quelquefois à se faire
entendre dès le mois de novembre et ne
cessent que vers la fin de mai. Quelques
personnes, pour prolonger un peu la durée
de leur chant , ont la barbare coutume de
les priver de la vue en leur passant un fil
de fer, rougi à blanc, au devant des yeux.
Tout ce que nous venons de dire du chant
des Rossignols se rapporte particulièrement
à l’espèce ordinaire. Le Rossignol philomèle
présente à cet égard des différences très re¬
marquables que nous devons signaler. Sa
voix est beaucoup plus forte, plus profonde,
plus éclatante; mais il chante bien plus
lentement, d’une manière bien plus inter¬
rompue. 11 n’a pas cette étonnante variété,
ces prolongements charmants, ces finales
harmoniques du Rossignol ordinaire; il ha¬
che et morcelle également toutes les strophes,
ce qui a fait comparer son chant à celui de
la Grive draine. En outre, il se fait entendre
plus généralement dans la nuit, de sorte
que c’est un vrai nocturne. Son timbre est
si éclatant qu’il est presque impossible de
le soutenir dans une chambre.
Lorsque les écrivains de tous les temps,
naturalistes ou poêles, se plaisent à l’envi
à célébrer la voix du Rossignol ; lorsqu’on
sait que cette voix a exalté et exalte encore
les natures sensibles et impressionnables (1);
lorsqu’en général tout le monde, même les
indifférents, s’accordent à reconnaître dans
le chaut du Rossignol quelque chose de plus
doux, de plus suave, de plus harmonieux
que dans celui de nos autres oiseaux chan¬
teurs, on conçoit difficilement qu’il se ren¬
contre des individus qui aient la plus grande
antipathie pour ce coryphée de nos bois.
Pourtant le fait existe : Aldrovande raconte,
d’après Pétrarque, l’étrange bizarrerie d’un
homme qui , demeurant à la campagne , se
levait la nuit pour aller chasser à coups de
pierres et de bâton les Rossignols , dont le
chant lui déplaisait tellement, que pour les
éloigner plus sûrement de sa maison, il
s’avisa de couper tous les arbres du voisi¬
nage. Le même homme était enchanté du
croassement des Grenouilles. Le fait de
payer, comme au Japon, selon ce que rap¬
porte Kæmpfer, un Rossignol chantant jus-
(i) Jean-Jarques Rousseau avoue , dans ses Confessions,
qu’il prenait un plaisir inouï à écouter le Rossignol chan¬
ter, et qu’il ne l’entendait jamais sans en être profondé¬
ment ému.
R OS
2-23
qu'à près de trois mille francs, lui eût paru
très certainement le plus grand acte de
folie.
Ce n’était pas assez que les naturalistes,
d’accord en ceci avec les poètes , eussent
célébré les accords mélodieux du chantre de
la nature, comme ils l’ont nommé; ce
n’était pas assez qu’ils lui eussent fait conter
ses plaintes aux échos et aux zéphirs des
bois ; qu’ils lui eussent fait exprimer les
désirs les plus tendres par des soupirs et des
gémissements; il fallait encore, pour qu’un
pareil être fût accompli, qu’ils lui reconnus¬
sent la faculté de parler. Certes, on ne
croira jamais qu’un Rossignol puisse, comme
les Perroquets , les Pies, les Geais, etc.,
prononcer des mots et même très bien par¬
ler ; cependant des auteurs fort graves l’ont
affirmé. Pline rapporte que les fils de l’em¬
pereur Claude, Drusus et Britannicus, pos¬
sédaient des Rossignols très versés dans le
grec et le latin. Ces Rossignols, toujours au
rapport de Pline, méditaient gravement,
et discouraient fort au long et fort bien sur
le sujet de leur méditation. Comme pour
renchérir sur le merveilleux de ce récit,
Gesner et après lui Willughby ont parlé de
deux Rossignols, appartenant à un hôtelier
de Ratisbonne, lesquels, dans le silence le
plus profond de la nuit, causaient ensemble
en allemand et racontaient toutes les his¬
toires que, durant le jour, ils avaient en¬
tendu dire aux allants et aux venants.
Buffon, tout en critiquant Pline et Gesner
de la facilité qu’ils ont eue à accepter de
pareils contes , admet cependant que les
jeunes Rossignols , élevés à la brochette,
apprennent à parler quelque langue que
ce soit. C’est aussi de l’exagération. Ces oi¬
seaux , comme beaucoup d’autres petites
espèces , peuvent bien répéter machinale¬
ment et imparfaitement quelques mots sim¬
ples; mais ce n’est pas là parler.
Les Rossignols, indépendamment de leur
chant, possèdent encore des qualités qui sont
moins fabuleuses que la prétendue faculté
qu’ils auraient de parler; ils sont capables
à la longue de s’attacher à la personne qui
les soigne. Buffon parle, d’après M. Le Moine,
d’un Rossignol qui , ne voyant plus sa
gouvernante, cessa de manger; bientôt il
fut aux abois, il ne pouvait plus se tenir
sur le bâton de sa cage; mais ayant été
R OS
remis à sa gouvernante, il se ranima et
fut rétabli en vingt-quatre heures. Il dit
encore, sans toutefois garantir le fait, que
des Rossignols que l’on avait lâchés dans les
bois sont revenus chez leur maître. Nous
avons vu , il y a quelques années, à Paris,
chez M. Grandjean , grand amateur, deux
Rossignols qui, pris jeunes et élevés dans
un jardin, sortaient librement de leur cage,
y rentraient pour s’y reposer ou pour y
prendre leurs repas , et ne manquaient ja¬
mais, après avoir erré çà et là pendant toute
la journée, de venir y passer la nuit. L’hiver
on les conservait dans une volière, pour les
rendre à la liberté au printemps. Ces Rossi¬
gnols accouraient au moindre appel de la
personne qui les avait élevés, et se montraient
peu farouches avec les étrangers.
Les Rossignols ont un autre genre de
mérite : ils sont un excellent gibier. Vers
la fin de l’été, lorsqu’ils sont gras, ils le
disputent aux Ortolans pour la délicatesse
de la chair : aussi, dans quelques localités du
midi de la France, sont-ils fort recherchés
pour la table. (Z. Gerbe.)
ItOS TE LL A I RE . Rostellaria (dim. de
rostrum , bec), mole. — Genre de Gastéropodes
pectinibranches, de la famille des Ailés, éta¬
bli par Lamarck, ainsi que le g. Ptérocère, aux
dépens des Strombes de Linné. Les Rostel-
laires ont la coquille fusiforme ou subturri-
culée, terminée en avant par un canal en bec
pointu. Le bord droit est entier ou denté,
plus ou moins dilaté en aile avec l’âge, et
il présente un sinus contigu au canal. L’ani¬
mal est d’ailleurs semblable à celui des
Strombes et des Ptérocères, c’est-à-dire que
son pied, portant un opercule caréné sur son
extrémité postérieure, et divisé en deux par¬
ties, n’est plus propre à la reptation, mais
lui sert pour s’avancer en sautant. Ses ten¬
tacules, très gros, sont bifurqués au som¬
met, et l’une des branches , plus grosse ,
est subitement tronquée et se termine par
un grand œil; la tête, proboscidiforme ,
présente en avant une ouverture buccale
longitudinale, d’où sort une longue trompe
cylindrique. Les Rostellaires diffèrent donc
principalement des Strombes et des Ptérocè¬
res par le canal et par le bord droit de l’ou¬
verture, et elles doivent former avec ces deux
genres une famille bien distincte. Mais
MM. Philippi et Deshayes ont dû en séparer
2*24
RGS
plusieurs espèces , telles que la Rostellaire
Pied-de-Pélican, pour en former le genre
Chenopus dont l’organisation est tellement
différente qu’il constituera avec les Struthio-
laires une famille à part, à côté des Cérites
qui sont également phytophages, tandis que
les Rostellaires, comme les autres Ailés et les
Purpurifères, sont zoophages. Chez les Chero-
pus} en effet, l’animal rampe sur un pied
ovalaire, tronqué en avant, pointu en arrière,
et portant vers son extrémité un très petit
opercule corné, oblong; sa tête est beaucoup
plus grosse, subcylindracée et obliquement
tronquée en avant; ses tentacules sont très
allongés, grêles et pointus, et de leur base
part en dessous un pédicule très court, ter¬
miné par l’œil. Ces Chenopus se trouvent
vivants dans les mers d’Europe et dans la
partie septentrionale de l’océan Atlantique
américain, ou fossiles dans les terrains ter¬
tiaires les plus récents. Les vraies Rostellai¬
res, au contraire, ne se trouvent vivantes
que dans les mers les plus chaudes, et les
espèces fossiles se trouvent dans les terrains
tertiaires inférieurs ou moyens et dans les
terrains secondaires jusque dans le lias. La
plus grande espèce vivante est la Rostellaire
bec-arqué, R. curvirostris Larnk., longue de
2 décimètres , qu’on trouve auprès des îles
Moluques, et qu’on nommait autrefois Fu¬
seau de Ternate. Elle est très épaisse, en fu¬
seau conique, lisse, finement striée en tra¬
vers, fauve-roussâtre avec l’ouverture blan¬
che, la lèvre dentée au bord, et le bec ou
canal assez court et recourbé. On en connaît
seulement quatre ou cinq autres espèces vi¬
vantes et une dizaine de fossiles, (Duj.)
ROSTE LL ARIA , Gærtn. (111, 1 35, t. 207).
bot s ph, — Synon. de Bumelia , Swartz.
ROSTELJLARÏA. bot. ph. — Genre de la
famille des Acanthacées, tribu des Echmata-
canthées, établi par Neesf in Wallich. plant,
as. rar.y III, 100). Herbes de l’Inde. Voy.
acanthacées.
ROSTELLUM, Montf. mole. — Synonyme
de Rostellaire.
ROSTRARIA , Trin . {inAct. Pefrop., VI).
BOT. PH. — Voy. TRISETUM, Linil.
*ROSTRATULA, Vieiil. ois. — Syn. de
Rhynchœa, G. Cuv.; Scolopax , Linn.
ROSTRE. Rostrum. zool. — On nomme
ainsi le siphon plus ou moins allongé qui
termine antérieurement l’ouverture de cer-
ROT
laines coquilles univalves, la partie du (est
qui , dans beaucoup de Crustacés, est située
entre les yeux et s’avance plus ou moins.
Fabricius , Olivier et Latreille désignent
aussi sous le nom de Rostre l’ensemble
des pièces longues et étroites qui, par leur
réunion , composent le suçoir des Insectes
hémiptères. Voy. hémiptères.
ROSTRHAME. Rostrhamus. ois. —
Genre de la famille des Faucons ( Falconi-
dées), dans l’ordre des Oiseaux de proie,
établi sur une espèce dont Swainson faisait
un- Cymindis. M. Lesson , auteur de ce dé¬
membrement , a été conduit à l’opérer, en
prenant en considération la différence qui
existe entre le bec de l’oiseau qui en est
l’objet et celui des autres Cymindis aux¬
quels on l’associait. En effet, cet organe est
très caractéristique chez les Rostrhames : la
mandibule supérieure, au lieu d’être élevée
et comprimée sur les côtés, a peu d’éléva¬
tion et est arrondie, ce qui en lait une arme
faible. Du reste, voici les caractères que
M. Lesson assigne à ce genre : Bec étroit,
mince, grêle, à mandibule supérieure très
recourbée, beaucoup plus longue que l’in¬
férieure ; celle-ci mince , courte et tron¬
quée; narines ouvertes en dessus de la base
du bec, nues et arrondies; devant de l’œil
nu; bouche fendue jusque sous les yeux;
tarses courts , à demi vêtus, scu tel lés , mu¬
nis d’ongles très longs ; ailes longues ; queue
moyenne, échancrée, plumes de la tête
effilées, étroites.
Les Rostrhames sont des Oiseaux peu con¬
nus sous le rapport des mœurs ; la seule
espèce type du genre est le Rostrhame noir,
Rost. niger Less. (Temm. , pl. col. , 61 et
231, sous le nom de Cymindis bec en hame¬
çon). Cet Oiseau, comme son nom l’indique,
est entièrement noir, à l’exception des cou¬
vertures inférieures de la queue et des plu¬
mes anales qui sont blanches.
Le Rostrhame noir n’a encore été ren¬
contré qu’au Brésil. (Z. G.)
ROSTRUM. zool .— Voy. bec.
*ROSULA.échin. — Nom donné par Linck
à certaines Ophiures, qui, comme l'O. fra-
gilis , ont le côté dorsal du disque hérissé
d’écailles et les bras épineux.
ROSULARïA,DC. ( Prodr ., 111). bot.
ph. — Voy. UMBILICUS, DC.
ROTALA. bot. ph. — Genre de la famille
KOT
ROT
225
des Lythrariées, tribu des Eulythrariées ,
établi par Linné ( Mant ., 175). L’espèce type,
Rotala verticillaris Linn., est une herbe qui
croît dans l’Inde.
ROTÂLIE, ROT ALITE et ROTA U ML
moll. ? fo u am, — Genre établi par Larnarck
pour des coquilles microscopiques fossiles
du terrain tertiaire qu’il plaçait d’abord
parmi les Mollusques céphalopodes multi¬
loculaires dans sa famille des Lenticulacées,
et que, depuis lors, il a placé dans sa fa¬
mille des Radiolées, avec les Lenticulines et
les Placentules. Les caractères assignés par
Larnarck aux Rotalies sont d’avoir une co¬
quille orbiculaire ou spirale , convexe ou
conoïde en dessus ; aplatie, rayonnée et tu¬
berculeuse en dessous; à loges nombreuses,
allongées , rayonnantes, qui s’étendent du
centre à la circonférence, et ayant une ou¬
verture marginale , trigone , renversée. Les
zoologistes ont continué à ranger les Rota¬
lies avec les Céphalopodes, jusqu’à ce qu’on
ait reconnu que tous les prétendus Céphalo¬
podes microscopiques sont des Rhizopodes
ou Foraminifères dont l’organisation est
beaucoup plus simple que celle des Mollus¬
ques. Dans la classification de M. A. d’Or-
biguy, le genre Rotalie, qu’il réduit conve¬
nablement et qu’il nomme Rotaline , fait
partie de la famille des Turbinoïdes, la
deuxième de l’ordre des Hélicostègues de cet
auteur. Il est caractérisé par sa coquille
inéquilatérale à spire complète enroulée obli¬
quement, avec une seule ouverture en crois¬
sant sur le milieu de la largeur de la der¬
nière loge. Ce genre, très' nombreux, con¬
tient plusieurs espèces très communes dans
les mers d’Europe, et beaucoup d’autres fos¬
siles dans les terrains secondaires à partir
du Coral-Rag, et dans les terrains tertiaires.
(Duj.)
ROTANG. Calamus. bot. ph. — Genre
important de la famille des Palmiers, de
l’Hexandrie monogynie dans le système de
Linné. Les espèces qui le forment, et dont
quarante-six sont signalées par M. de Mar-
tius , appartiennent à l’Asie et à l’Afrique
intertropicales; elles se distinguent, dans
leur famille, parleur tige très grêle, qui
s’étend d’ordinaire sur les arbres à la ma¬
nière des Lianes ordinaires, en atteignant
une longueur quelquefois énorme et que
certains auteurs ont dit arriver jusqu’à
300 mètres ; cette tige a des entre-nœuds
longs et espacés , dont chacun porte une
feuille pennée à gaîne allongée, dont le
rachis se prolonge souvent en forme de
vrille, ou reste lui-même réduit à cette
forme de filet grêle et droit. L’inflorescence
est un spadice rameux, d’abord terminal ,
mais qui se trouve ensuite rejeté de côté
par suite du développement de la plante,
etqu’accompagnent des spathes incomplètes,
en gaîne, ainsi que des spathelles. Au reste,
les Calamus, comme par compensation avec
la vigueur avec laquelle ils développent leurs
organes de végétation, fleurissent fort tard,
et souvent ils périssent immédiatement après
avoir fructifié. Leurs fleurs sont petites,
rosées ou verdâtres, distiques sur les der¬
niers rameaux de l’inflorescence , dioïques
ou polygames- dioïques. Les mâles présentent
un périanthe à deux rangs, dont l'externe,
calicinal , tridenté ou trifide, l’interne pro¬
fondément triparti; six étamines , à filets
soudés par leur partie inférieure ; un rudi¬
ment de pistil. Les femelles ont, avec le
périanthe des mâles, six étamines rudimen¬
taires, soudées en urcéole; un ovaire à trois
loges, surmonté de trois stigmates sessiles,
auquel succède un fruit bacciforme, mo¬
nosperme, à surface comme écailleuse. Les
botanistes postérieurs à Linné avaient rap¬
porté au genre Calamus, établi par lui, des
espèces qu’un examen plus attentif en a
fait détacher dans ces dernières années. Par
là on t été formés les genres : lalacca, Reinw.;
dont le type est le Calamus lalacca Gaertn.;
Plectocomia , Marlius, dont le type est le
Calamus maximus Reinw. ; Dœmonorops,
Blume, dont le type est le Calamus niger
Willd. Dans les contrées où ils croissent
naturellement, les Rotangs rendent quel¬
quefois les forêts presque impénétrables, à
cause de leurs longues tiges semblables a
des cordes extrêmement résistantes , éten¬
dues d’un arbre à l’autre , serpentant sur
le sol, sur les buissons, et surtout à cause
des fortes épines dont ils sont hérissés. Ce
sont ces mêmes tiges qu’on utilise pour di¬
vers usages, soit pour des cannes généra¬
lement recherchées , souvent même d’un
prix élevé , désignées dans le langage ordi¬
naire sous les noms de Joncs, Joncs de l’Inde,
Rotins, etc.; soit pour la confection de cra ¬
vaches, de cordes d’une très grande ré.sis-
29
T. XI.
226
ROT
tance; divisées en lanières minces, elles
servent à faire les garnitures des chaises et
fauteuils qu’on appelle vulgairement can¬
nés on les emploie aussi sur place à la
confection d’une foule d’objets, tels que
corbeilles , paniers, etc., pour lesquels on
se sert en Europe des brins d’osier. Pour
ces divers motifs, ces tiges forment 1 objet
d’un commerce assez important; et la con¬
sommation en est si grande dans diverses
localités qu’on a peine à concevoir que cer¬
taines espèces n’aient pas été déjà détruites.
11 est aussi une espèce de ce genre, le Cala-
mus Draco Willd., qui fournit à la méde¬
cine l’une des substances résineuses rouges
confondues sous la dénomination commune
de Sang-dragon. Nous nous bornerons a
signaler ici en quelques mots les principales
espèces de Rotangs. — Le Rotang a cannes,
Calamus Rotang Willd. , espèce de l’Inde ,
fournit, d’après Roxburgh , les cannes con¬
nues sous le nom vulgaire de Joncs d Inde.
Sa tige est très longue , épaisse d’un centi¬
mètre ou un peu plus, formée d’entre-nœuds
qui ont de cinq décimètres à un mètre en¬
viron de longueur; ses feuilles ont leur
rachis terminé en longue vrille fiexueuse,
et leur gaine armée de fortes épines droites;
leurs folioles sont linéaires-lancéolées, mu¬
nies à leur bord de petites épines. Son in¬
florescence est pendante. — Le Rotang a
cordes, Calamus rudentum Lour., croît dans
les Moluques , dans les îles de la Sonde , à
la Cochinchine , d’où le commerce en ex¬
porte annuellement des quantités considé¬
rables. C’est l’une des plus grandes espèces
du genre. Sa tige atteint, assure-t-on, jus¬
qu’à 300 mètres de long, sur une épaisseur
de 2 centimètres vers le milieu et de 4 ou
o à la partie inférieure; ses entre-nœuds
ont jusqu’à 2 mètres de long. Ces tiges for¬
ment des câbles naturels tellement forts
qu’on s’en sert, assure-t-on, pour prendre
les éléphants sauvages. On en fait commu ¬
nément des cordes et des cables. Ils four¬
nissent aussi de fortes et belles cannes. —
On en obtient aussi de très belles du Rotang
sang-dragon, Calamus Draco Willd., dont
les entre -nœuds ont 15 ou 16 décimètres
environ de longueur. — Parmi les espèces
à tige grêle, les deux qu’on emploie le plus
communément sont : le Rotang a cravaches,
Calamus equestris Willd., espèce des îles
ROT
de la Sonde, des Moluques et des Philip¬
pines, dont la tige acquiert jusqu’à 60 et
70 mètres de longueur sur 1 centimètre au
plus de diamètre, et avec des entre-nœuds
longs de 2 décimètres environ. Sa grande
flexibilité et son élasticité la font employer
fréquemment pour cravaches et comme osier.
— Le Rotang flexible , Calamus viminalis
Willd., des îles de la Sonde, est encore
plus grêle que le précédent; on en fait
grand usage pour des ouvrages de vanne¬
rie. O3-
ROTATEURS. Rotatoris. infus.— Division
ou sous-classe de la classe des Infusoires éta¬
blie par M. Ehrenberg , d’après ses propres
découvertes , pour un grand nombre d ani¬
maux microscopiques confondus jusqu’alors
avec les Infusoires, et qui doivent former une
classe distincte parmi les Vers (v* systolides).
La marclt , il est vrai, plaçait déjà ces petits
animaux dans sa classe des Polypes, et il en
faisait son ordre des Polypes ciliés ; mais
alors on leur attribuait encore une organi¬
sation très simple, et Bory Saint-Vincent
continuait à les réunir aux Infusoires dont
ils forment presque seuls les deux derniers
ordres, les Rotifères et les Crustodés. Ce
naturaliste , d’ailleurs , avait déjà indiqué
un grand nombre de coupes génériques
parmi ces animaux, qui , pour O. -F. Mül-
ler, composaient tout le genre Brachion, et
une partie des genres A orticelle et Tiichode.
M. Ehrenberg, au contraire, montra que
ces animaux, qu’il nomme les Phytozoait es
Rotateurs, sont pourvus d’un canal intesti¬
nal droit, et terminé par deux oiifices dis¬
tincts; que la partie antérieure de ce tube,
plus élargie , constitue un pharynx plus ou
moins globuleux, armé de mâchoires laté¬
rales , et qu’en outre on y reconnaît sou¬
vent aussi un ovaire contenant plusieuis gios
œufs ou des embryons déjà éclos. M. Ehren¬
berg a même voulu attribuer aux Kotateuis
un système nerveux et des yeux, un appa¬
reil circulatoire et un appareil génital mâle,
auquel cet auteur rapporte une vessie con¬
tractile située auprès de l’anus, et qui nous
a paru servir plus probablement à la respi¬
ration. Quant au caractère dominant, mais
non exclusif, qui a mérité à ces animaux le
nom de Rotateurs , il est fourni par un ap¬
pareil cilié vibratile plus ou moins diiaté ou
étalé autour de la bouche, et dont le mou-
ROT
ROT
227
vement , surtout chez les Brachions et les
Rotifères, produit l’apparence de deux roues
d’engrenage tournant en sens inverses avec
une extrême vitesse. Ce phénomène avait
été remarqué par tous les anciens micro¬
graphes, et avait excité leur admiration. On
avait essayé de l’expliquer de diverses ma¬
nières, en supposant, ou bien qu’un disque
tourne réellement, ou bien, suivant Dutro-
chet , qu’une bordure membraneuse, plissée
régulièrement comme une collerette ou
fraise, est agitée d’un mouvement ondula¬
toire continu. Nous avons , de notre côté ,
essayé de démontrer par une figure , dans
notre Histoire des Infusoires, que c’est tout
simplement un effet des intersections des cils
qui se superposent en s’inclinant successi¬
vement, les uns après les autres , dans le
même sens. x\u reste, ce caractère, comme
nous l’avons dit plus haut, n’est point ex¬
clusif : la plupart des Rotateurs ou Systo-
lides ont des cils vibratiles dont le mouve¬
ment ne figure point des roues en mouve¬
ment; et quelques uns, tels que les Floseu-
laires et les Stéphanocéros , ne montrent
aucun mouvement vibratile, non plus que
les Tardigrades, que nous avons cru devoir
réunir aux Systolides. C’est pourquoi nous
avons proposé ce nom de Systolides , expri¬
mant la contractilité si caractéristique de
tous ces animaux.
Les Rotateurs sont tous des animaux aqua¬
tiques ; mais quelques uns, tels que les Ro¬
tifères, peuvent vivre et se développer entre
les Mousses humides sur les murs et les
toits, et , par suite, quand la sécheresse sur¬
vient après la saison pluvieuse, ils s’en¬
gourdissent et se dessèchent pour revivre
quand ils sont de nouveau humectés. Tous
sont des animaux symétriques, et pourvus
d’un tégument distinct et résistant, sous la
partie moyenne duquel ils peuvent , en se
contractant , retirer leur corps tout entier.
Quelques uns ont même cette partie moyenne
du tégument plus solide en manière de cui¬
rasse, comme le test des Crustacés microsco¬
piques ; c’est la présence de cette cuirasse
qui a fourni à M. Ehrenberg le principe de
la division des Rotateurs en deux séries : les
R. nus et les R. cuirassés ; chacune de ces
séries est divisée en trois sections , suivant
que l’appareil vibratile est simple ( Mono-
trocha), multiple ( Polytrocha ), ou formé de
deux lobes , de deux couronnes de cils ( Z y-
gotrocha). La première section , celle des
Monotrocha , dont l’appareil vibratile ou ro¬
tatoire est simple , est subdivisé en deux
groupes. Les uns, Holotrocha, ayant le bord
de l’organe rotatoire entier, forment deux
familles; les Holotroques nus ou Ichthydina
comprennent quatre genres, savoir : (1) Pty-
gura, (2) Ichthydium et (3) Chœtonotus sans
yeux, et (4) Glenophora avec deux yeux. Les
Holotroques cuirassés ou OEcistina compren¬
nent deux genres : (5) OEcistes qui pré¬
sente une enveloppe particulière pour cha¬
que individu , et (6) Conochilus qui présente
des individus groupés dans une enveloppe
commune. Chez les autres Monotroques , le
bord de l’appareil cilié est échancré, mais
cet appareil n’est pas toujours vibratile.
D’après cette différence, ces Rotateurs sont
nommés Schizotrocha ; ils forment aussi
deux familles : les uns, nus , sont les Me-
galotrochœa , comprenant les trois genres
(7) Cyphonautes sans yeux , (8) Microcodon
avec un seul œil , et (9) Megalotrocha avec
deux yeux. Les Schizotroques cuirassés sont
les Flosculariœa, divisés en six genres : (10)
les Tubicularia sans yeux; (11) les Slephano-
ceros ayant un seul œil dans le jeune âge ;
et quatre autres genres , sans yeux à l’état
adulte, mais ayant deux yeux dans le jeune
âge; ce sont: (12) les Limnias, qui ont l’organe
rotatoire bilobé, et qui sont pourvus d’enve¬
loppes séparées ; (13) les Lacinularia , qui
ont également l’organe rotatoire bilobé ,
mais qui habitent dans une enveloppe com¬
mune; (14) les Melicerla, qui ont un organe
rotatoire à quatre lobes; et (15) les Floscu-
laria, qui portent de longs cils non vibra¬
tiles sur cinq ou six lobes.
Les Rotateurs Polytroques forment seule¬
ment deux familles, suivant qu’ils sont nus
ou cuirassés. Les premiers sont les Hyda-
tinæa , comprenant dix-huit genres , dont
trois , privés d’yeux , se distinguent par la
présence et par la forme des mâchoires ; ce
sont : (16) YEnteroplea , sans mâchoires;
(17) VHydatina , ayant des mâchoires à plu¬
sieurs dents; et (18) le Pleurotrocha , ayant
des mâchoires unidentées. Un quatrième
genre, (19) Furcularia , a un seul œil fron¬
tal ; cinq autres genres n’ont aussi qu’un
seul œil , mais situé plus en arrière, sur la
nuque : l’un d’eux, (20) Monocerca , a un
228
ROT
rjp
seul appendice caudiforme ou pied en forme
de stylet; un autre, (21) le Polyarthra, est
dépourvu d’appendice caudiforme ; les trois
autres ont une queue terminée par un ap¬
pendice bifurqué ou par deux pointes; ce
sont : (22) le Notommata , qui n’a que des
cils vibratiles à son appareil rotatoire sans
crochets ni stylets; (23) le Synchæla, qui a
des soies raides en stylet avec les cils vibra¬
tiles; (24) le S c (iridium , qui, en outre, a
aussi des cirrhes en forme de crochet. Quatre
autres genres d ' Iiydatinœa ont deux yeux :
(23) le Distemma a ses deux yeux sur la nu¬
que, les trois autres les ont sur le front; ce
sont : (26) le Diglena, dont le corps est ter¬
miné par un appendice bifurqué; (27) le
Triarlhra , qui a le corps terminé par un
seul stylet, mais qui porte, en outre, deux
appendices ou stylets latéraux; et (28) le
Battulus , qui n’a pas les appendices laté ¬
raux, mais dont la queue est également un
stylet unique. Les derniers genres de cette
famille ont plus de deux yeux; ce sont :
(29) le Triophthalmus , qui a trois yeux à la
nuque; (30) VEospliora , qui a également
trois yeux, mais dont un seul à la nuque ,
et les deux autres en avant sur le front ;
(31) VOtoglena, qui en diffère parce que ce¬
lui de ses trois yeux qui est situé à la nuque
est porté par un pédicule; (32) le Cyclo -
glena , qui a plus de trois yeux réunis en un
seul groupe; et (33) le Theorus, qui a égale¬
ment plus de trois yeux, mais réunis en
deux groupes.
Les Polytroques cuirassés ou Euchlanidota
forment onze genres dont un seul, (34) leLa-
; padella , est sans yeux. Cinq autres genres
d’Euchlanidotes ont un seul œil situé à la
nuque ; ce sont : (35) les Monostyla, dont
la cuirasse est déprimée et dont la queue est
simple, en stylet; (36) les Mastigocerca,
dont la queue est également simple, mais
dont la cuirasse est prismatique; (37) les
Euchlanis , qui ont la queue bifurquée et la
cuirasse ouverte ; (38) les Salpina et (39) les
Dinocharis , qui ont aussi la queue bifurquée,
mais dont la cuirasse est fermée, et les uns
ont des appendices ou cornicules dont les
autres sont dépourvus. Quatre autres genres
d’Euchlanidotes ont deux yeux au front; ce
sont ; (40) les Monura, qui ont une queue
simple en stylet; (41) les Colurus, ayant la
queue bifurquée et la cuirasse comprimée
ou prismatique; (42) les Melopidia et (43)
les Stephanops , ayant aussi la queue bifur¬
quée, mais dont la cuirasse est déprimée
ou cylindrique, et qui diffèrent entre eux
seulement parce que ceux-ci ont une lame
saillante en manière de chaperon au-dessus
de l’appareil rotatoire. Enfin, un dernier
genre de cette famille, (44) le Squamella ,
dont la queue est également bifurquée, est
caractérisé par la présence de trois yeux.
Les Zygotrocha , suivant qu’ils sont nus ou
cuirassés, forment aussi deux familles : les
Zygotroques nus ou Philodinea comprennent
sept genres, dont trois sont privés d’yeux;
savoir : (45) le Callidina , qui a un prolonge¬
ment en forme de trompe en avant et dont
la queue est munie de cornicules ; (46) VHy-
drias et (47) le Typhlina , qui n’ont point
de cornicules à la queue, ni de trompe en
avant, diffèrent entre eux parce que le pre¬
mier seul a les organes rotatoires pédon-
culés. Trois autres genres présentent deux
yeux frontaux ; ce sont : (48) le Roiifer dont
la queue porte deux cornicules et se termine
par deux doigts, (49) V Âctinurus qui s’en
distingue par la présence de trois doigts au
lieu de deux à l’extrémité de la queue, (50)
le Monolabis dont la queue se termine par
deux doigts sans cornicules; un dernier
genre de cette famille, (51) le Philodina , a
deux yeux situés plus en arrière sur lu
nuque et non sur le front. Les Zygotroques
cuirassés ou Brachionœa constituent la hui¬
tième et dernière famille, qui ne comprend
que quatre genres; ce sont : (52) le Noteus,
ayant une queue bifurquée, mais sans yeux ;
(53) le Brachionus , qui n’en diffère que par
la présence d’un œil ; (54) VAnurœa, ayant
également un œil, mais dépourvu de queue,
et enfin (55) le Pterodina , ayant deux yeux
frontaux et une queue en forme de trompe
implantée sous le milieu du corps.
Tels sont les 55 genres dans lesquels
M. Ehrenberg divise ses huit familles de
Rotateurs ; mais, comme nous le disons dans
les divers articles relatifs à ces genres, leurs
caractères distinctifs sont souvent si peu im¬
portants, ou même tellement instables, que
le nombre pourrait en être considérable¬
ment réduit: ainsi, par exemple, les points
rouges pris pour des yeux et dont la pré¬
sence et le nombre fournissent la plupart
des caractères génériques de M. Ehrenberg,
ROT
KOT
2*29
ne nous paraissent point être de véritables
yeux, et en admettant qu’ils doivent réelle¬
ment percevoir sinon des images, au moins
une sensation confuse de la lumière, leur
présence est si peu constante que nous avons
dû considérer souvent comme appartenant
à une même espèce des individus qui ne
différaient que par là; aussi, dans notre his¬
toire des Infusoires , avons-nous réduit le
nombre de ces genres à 23, répartis dans 5
familles, en ajoutant un nouveau genre Lin-
dia dans la 4e famille, celle des Furcula-
riens, et en établissant une famille de sur¬
plus pour un autre Systolide ou Rotateur ,
YAlberlia , que nous avons trouvé parasite
dans l’intestin des Lombrics et des Limaces.
D’après cela, nous divisons ainsi les Rota¬
teurs : un 1er ordre, comprenant ceux qui
sont fixés par un pédoncule, est formé de
deux familles: les Flosculariens qui n’ont
pas de cils vibratiles, et les Mélicer tiens qui
en sont pourvus ; à la première appartien¬
nent les genres (1) Flosculaire et (2) Sté-
phanocéros ; à la deuxième , les genres (3)
Ptygure, (4) Lacinulaire, (3) Tubicolaire,
(ô) Mélicerte. Les Rotateurs ou Systolides,
exclusivement nageurs , forment trois fa¬
milles; ce sont l°les Brachioniens, tous cui¬
rassés et divisés en dix genres, savoir : (7)
les Ptérodines , (8) les Ànourelles, (9) les
Brachions, (10) les Lépadelles, (11) les Eu-
chlanis, (12) les Dinocharis, (13) les Sal-
pines, (14) les Colurelles, (15) les Ratules,
(16) les Polyarthres ; 2° les Furculariens ,
qui sont nus ou sans cuirasse et qui ont la
queue bifurquée, forment les six genres :
(17) Entéroplée, (1 8) Hvdatine, (19) Notom-
mate, (20) Furculaire, (2 1) Plagiognathe et
(22) Lindia ; 3° la famille des Albertiens qui,
également nus, ont la queue conique non
bifurquée, ne comprend que le seul genre
(23) Albertie. Un troisième ordre comprend
les Systolides ou Rotateurs qui peuvent al¬
ternativement nager ou rampera la manière
des Sangsues; ils forment la seule famille
des Rotifères, renfermant les deux genres
(24) Callidine et (25) Rotifère. Enfin, nous
avons cru devoir former à la suite des pré¬
cédents un quatrième ordre de Systolides
avec les Tardigrades. Voy. ces mots. (Duj.)
HOTE LL A. moll. — Voy. roulette.
ROTENGLE. poiss. — Nom vulgaire du
Cyprinus erylhrophthalmus.
ROTHERIA, Mey. ( Reisc ., I, 402). bot.
ph. — Synon. de Cruckshanskia, Hook. et
Arnott.
ROTH IA, Lam. (in Journ. h. n., I, 16,
t. 1). bot. ph. — Synon. d’ IJymenopappus ,
Hérit.
ROTIIIA (nom propre), bot. pu.— Genre
de la famille des Composées-Liguliflores,
tribu des Cichoracées , établi par Schreber
( Gen. , n. 1241). Herbes de l'Europe aus¬
trale. Voy. COMPOSÉES.
ROTIIIA, Pers. ( Encheir ., II, 638). bot.
ph. — Synon. de Westonia , Spreng.
ROTIIMAIMNIA, Neck. ( Elem . , n. 1284).
bot. ph.— Synon. d'Eperua, Aubl.
ROTHOFFITE. min. — Voy. grenat.
ROTIE, moll. — Nom vulgaire du Murex
ramosus.
ROITFÈRE. Rôti fer (rota, roue ; fero , por¬
ter). infus. — G. de Systolides ou Rotateurs,
type de notre famille des Rotifères, et fai¬
sant partie de la famille des Philodinœa de
M. Ehrenberg. Ce sont des animaux mi¬
croscopiques, vivant dans les eaux douces ou
entre les mousses humides, ou même dans
les cellules lacuneuses de certaines mousses
( Sphagnum ); leur corps, dans l'état d’ex¬
tension , est fusiforme , assez mince , long
de 4/iO à un millimètre, et peut se contrac¬
ter complètement en boule. Dans l’état
d’extension leur corps se termine en arrière
par une queue munie de deux ou quatre
appendices digitiformes, et en avant par un
prolongement aminci et tronqué, muni de
quelques cils vibratiles au moyen desquels
ils se fixent pour ramper à la manière des
Sangsues, quand, déjà fixés par l’extrémité
de leur queue, ils veulent retirer tout-à-
coup leur corps vers le point auquel la
partie antérieure a pu atteindre. Souvent
aussi, dans l’état d’extension et fixés par
l’extrémité de la queue, ils renversent ou
retournent tout-à-coup leur extrémité anté¬
rieure; alors le prolongement tubiforme anté¬
rieur disparaît en se contractant , et les bords
de l’orifice buccal, qui précédemmentse mon¬
trait en dessous comme une fente longitu¬
dinale, se renversent en dehors en se dila¬
tant, comme deux larges lobes arrondis, et
font jouer les cils vibratiles dont ils sont
bordés, de manière à produire l’apparence
de deux roues d’engrenage tournant en sens
inverses avec une vitesse extrême. Ainsi épa-
230
ROT
ROT
nouis , ils restent ordinairement fixés par
leur queue, et le mouvement de leurs roues
fait naître dans le liquide deux tourbillons
symétriques amenant à leur bouche les cor¬
puscules flottants dont ils se nourrissent ;
mais quelquefois aussi ils abandonnent le
point où ils étaient fixés, et nagent dans les
eaux par le seul effet du mouvement de leurs
roues, qui agissent alors tout à fait comme
les roues d’un bateau à vapeur. Au fond de
l’orifice antérieur, dilaté en entonnoir, se
trouve le pharynx , entouré d’une masse
musculaire presque globuleuse, et armé de
deux larges mâchoires en forme d’étrier.
L’intestin s’étend en ligne droite à partir
du pharynx, et se termine obliquement sur
le dos en avant de la queue ; au même point
aboutit aussi l’ovaire, dont on voit difficile¬
ment la véritable forme, parce que les œufs
éclosent de très bonne heure dans l’inté¬
rieur : cet ovaire contient un ou plusieurs
fœtus très développés et mobiles, dont la
longueur est presque moitié de celle de leur
mère. Près de l’extrémité du prolongement
tubiforme antérieur sur la face dorsale, se
voient deux points rouges qu’on a voulu
nommer des yeux. A la face ventrale, im¬
médiatement derrière le large orifice dont
les bords, en s’étalant, forment les roues,
on voit un petit tube charnu dirigé perpen¬
diculairement en dessous, et dont on ignore
l’usage (éperon). Les téguments, pendant la
contraction , présentent des plis transverses
assez réguliers , qui , pendant l’extension ,
sont remplacés par d’autres plis longitudi¬
naux ; ces deux sortes de plis , qu’on aper¬
çoit quelquefois en même temps , ont été
regardés à tort comme des vaisseaux. Toutes
ces particularités de la contractilité, de la
locomotion , du changement de forme , et
surtout cette apparence de roues d’en¬
grenage en mouvement, ont été remarquées
par les anciens micrographes, par Leuwen-
hœck principalement , dont ils avaient ex¬
cité l’admiration. Mais une autre propriété
plus merveilleuse encore , c’est la faculté
qu'ont les Rotifères de ressusciter, ou plutôt
de recommencer à vivre, après avoir été
engourdis par la sécheresse, et, en quelque
sorte, desséchés complètement par la cha¬
leur du soleil sur les toits, entre les touffes
de Mousses qui revivent également chaque
fois que la saison est pluvieuse, et dans le
sable des gouttières. Spallanzani le pre¬
mier avait constaté ce fait prodigieux, qui
fut ensuite nié par la plupart des natura¬
listes , jusqu’à ce que M. Schultz, par de
nouvelles et décisives expériences , ait mis
ce fait hors de doute. Depuis lors en¬
core , M. Doyère a étudié complètement ,
chez ces animaux et chez les Tardigrades ,
toutes les conditions de cette prétendue ré¬
surrection. Ce sont, d’ailleurs, seulement
les Rotifères , habitant en grand nombre
dans les Mousses des toits et des vieux
murs, qui jouissent de cette faculté. de ré¬
sister à la dessication sous la forme de pe¬
tits globules durs et demi - transparents
comme de la gomme sèche, et qui, par l’hu¬
midité, reprennent leur contractilité et tous
les autres attributs de la vie.
Les Rotifères qui vivent dans l’eau des
marais, quoique n’en différant pas zoologi¬
quement , périssent sans retour par la des¬
siccation, à moins, peut-être, qu’ils n’aient
été compris , avec une foule d’autres petits
animaux aquatiques, dans le dépôt limo¬
neux qui reste à sec en été , et qui fournit
une nouvelle et semblable population dans
les eaux que ramène la saison pluvieuse.
Les Rotifères des toits peuvent continuer à
vivre, sans interruption, et à se propager
dans les eaux douces. On conçoit donc
qu’entraînés par la pluie ils puissent aller
habiter les marais ; mais on ne comprend
pas aussi aisément comment des Rotifères
sont venus s’établir et se multiplier sur un
toit isolé en même temps que les Mousses ,
dont les semences ou propagules sont trans¬
portées par les vents. Faudrait-il admettre
alors que les Rotifères dans l’état de dessic¬
cation , formant de petits globules larges
d’un sixième de millimètre , et beaucoup
moins pesants que des grains de sable, sont
également transportés par les vents avec la
poussière qui s’accumule entre les touffes de
Mousse dont elle constitue le sol nourricier.
C’est Fontana qui, le premier, employa
le nom de Iïolifer pour désigner ces petits
animaux , que Leuwenhœk avait appelés
Animaicula binis rotulis , Animalcules à deux
roues, et que Joblot désigna, plus tard, sous
les noms bizarres, mais significatifs, de Che¬
nille aquatique et de poisson à la grande
gueule. Pal las les réunit à son genre Bra-
chion sous le nom de Brachionus rotatorius ,
BOT
ROT
m
et O. -F. Mûller les plaça dans son genre
Vorticelle sous le nom de Vorticella rotato-
ria. Spallanzani leur rendit le nom de Rp-
tifère que Cuvier prit pour nom générique,
en ajoutant comme nom spécifique le mot
redivivus (ressuscité), qui fait allusion aux
observations de Spallanzani ; Lamarck chan¬
gea encore ce nom , et fit de ces animaux
des Furculaires, en les nommant Furculaire
revivifiable (Furcularia rediviva). Bory Sai n t-
Vincent, par une mauvaise plaisanterie, ba¬
sée sur cetté opinion erronée que les tour¬
billons excités par leurs roues ramènent
leurs excréments à leur bouche , en fit son
genre Ezechielina ; mais enfin M. Ehren¬
berg fixa définitivement les caractères de
ces animaux en leur rendant le nom de Ro-
tifer, et en distinguant parmi eux plusieurs
espèces et même plusieurs genres composant
sa famille des Philodinœa. Quant à nous, il
nous a paru que le genre Callidina seul est
véritablement différent par le peu de déve¬
loppement de ses organes rotatoires, et par
l’absence des points rouges oculiformes ;
les vrais Rotifères présentent, d’ailleurs,
plusieurs espèces bien distinctes, et dont la
plus commune est le Rotifei - vulgaris , long
d’un demi à un millimètre, ayant ses orga¬
nes rotatoires larges d’un dixième de milli¬
mètre , et ses points rouges très rapprochés
de l’extrémité antérieure. Une autre espèce,
que nous nommons Rotifer inflatus , est
moins effilée dans l’état d’extension , ses
organes rotatoires sont moins larges, et ses
points rouges oculiformes sont situés très
près des mâchoires. 11 est long de 0mm,45 ou
1/2 millimètre environ; il vit également
dans les touffes de Mousses , et présente la
même propriété de revivre après avoir été
desséché. M. Ehrenberg, en raison de la po¬
sition des yeux, en fait son genre Philodina,
et en distingue quatre ou cinq espèces,
suivant la couleur rosée ou jaunâtre, et sui¬
vant la forme des yeux et la longueur des
appendices de la queue : ce sont ses P. ery-
throphthalma, roseola, citrinae t macroslyla.
Peut-être doit-on, au contraire, regarder
comme des espèces distinctes ses P. collaris,
qui a un pli saillant autour du cou ; P. me-
galotrocha, dont les organes rotatoires sont
très développés; et P. aculeata, , dont le
corps, long de est tout hérissé d’épi¬
nes molles. (Duj.)
ROTIFÈRES. infus. syst. — Famille de
Systolides ou Rotateurs correspondant à celle
des Philodinœa de M. Ehrenberg, et com¬
prenant, avec les Rotifères proprement dits,
le genre Callidina et quelques genres voisins
encore mal définis , à cause de la mobilité
extrême de leur forme. Les animaux de cette
famille sont oblongs ou fusiformes, mous et
sans cuirasse, mais revêtus d’un tégument
résistant susceptible de se plisser, avec une
certaine régularité , pendant la contrac¬
tion. Us nagent au moyen de deux lobes ,
qui s’épanouissent à volonté de chaque côté
de la bouche , et qui , bordés de cils vibra-
tiles , produisent l’apparence de deux roues
d’engrenage en mouvement. Ces mêmes ani¬
maux peuvent ramper à la manière des
Sangsues, en fixant alternativement chacune
des extrémités de leur corps dans l’état de
la plus grande extension. Us ont un pha¬
rynx musculeux armé d’une paire de mâ¬
choires en étrier, et diffèrent entre eux par
le nombre de denticules de ces mâchoires ,
par le plus ou moins de développement de
leurs lobes ciliés, par les appendices de leur
queue, et par la présence ou la situation de
leurs points oculiformes. (Duj.)
ROTTBOELLA, Swartz (in Berl. Mag .,
IY, 88, t. 5). bot. ph. — Synon. de Sleno-
taphrum , Trin.
ROTTBOELLIA (nom propre), bot. ph.
— Genre delà famille des Graminées, tribu
des Rottbœîliacées , établi par R. Brown
( Prodr ., I, 206). Gramens de l’Asie , de la
Nouvelle-Hollande et de l’Océanie tropicale.
V OIJ . GRAMINÉES.
ROTTBGELÏA, Scop. (Introd., n, 1060).
bot. ph.— Synon. de Ximenia, Plum.
ROTTBOELL 1 ACÉES . Rottbœlliaceœ .
bot. ph. — Tribu delà famille des Graminées.
Voy. ce mot.
ROTTLERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Euphorbiacées, tribu
des Crotonées, établi par Roxburgh (Plant.
Corom., I, 36, t. 168). L’espèce type, Rou¬
lera tinctoria Roxb., est un arbre de l’Asie
tropicale.
ROTTLERIA, Brid. (Bryolog., 1, 760)
bot. cr. — Synon. d 'Hyophila du même au¬
teur.
ROTULÂ. bot. ph. — Genre dont la place
dans la méthode est encore incertaine. 11 a
été établi par Loureiro ( Flor . Cochinch., 149),
ROL
K OU
qui n’y rapporte qu’une espèce : Rolula
aquatica. C’est un arbrisseau qui croît dans
les marais et sur les bords des rivières en
Cochinchine.
ROTULA. échin. — Genre d’Échinides
indiqué par Klein et caractérisé par M. Agas-
siz, qui le place dans la famille des Clypéas-
troïdes et le décrit ainsi: La forme est cir¬
culaire, fortement entaillée et digitée sur
son pourtour ; les sillons de la face inférieure
sont ramifiés, mais peu onduleux; les am-
bulacres sont grands et ouverts ; l’anus ,
situé à la face inférieure, est plus rapproché
de la bouche que du bord; enfin il y a seu¬
lement quatre pores génitaux contigus au
corps madréporique. Trois espèces vivantes,
dont deux de la côte occidentale d’Afrique ,
sont rapportées à ce genre. (Duj.)
ROTUL ARIA, Sternb. ( Flor . Prolog ., t.
26). bot. foss. — Synon. de Slenophyllum ,
Brongn.
ROTULARIA. annél. — Genre établi par
Defrance pour quelques espèces de Serpules.
Voy. ce mot.
ROTULE, zool. — Voy. squelette.
^ROTUNDILABES. Rolundilabiæ . arachn.
— M. Waickenaër, dans le tom. I de son
Histoire naturelle des Insectes aptères, donne
ce nom à une race d’Aranéides dans le genre
des Drassus (voy. ce mot), et chez laquelle
les mâchoires et la lèvre sont à extrémités
arrondies. Le Drassus flavescens est le re¬
présentant de cette race. (H. L.)
*ROUBIEVA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Chénopodées, tribu des Chënopo-
diées, établi par Moquin Tandon (in Nouv.
Annal, sc. nat ., I, 293). Herbes de l’Améri¬
que australe. Voy . chénopodées.
ROUCIIE. bot. ph — Dans le midi de la
France, on donne quelquefois ce nom aux
Carex, aux Roseaux et aux Ronces.
ROUGE-GORGE. Rubecula. ois. — Voy.
RUBIETTE.
ROUGE-QUEUE. Ruticîlla. ois. — Voy.
RUBIETTE.
ROUGEOLE, bot. ph. — Nom vulgaire du
Melampyrum arvense.
ROUGEOT ois. — Nom vulgaire du Mi-
louin. Voy. canard.
ROUGET, poiss. — Voy. mulle.
ROUGET ¥ OLANT. poiss. — Voy. dacty-
LOPTÈRE.
ROUGETTE. mam. — Buffon désigne sous
cette dénomination la Roussette à cou rouge,
Voy. l’article roussette. (E. D.)
ROUHAMON, Aubl. (Guian., I, 93, t.
36). bot. ph. —-Synon. de Strychnos , Lin n.
ROUILLE, chim. , min. — Le Fer, exposé
à 1 action de l’air humide, se couvre promp¬
tement d’une croûte jaune-brunâtre qu’on
nomme Rouille et qui n’est que de l’hydrate
peroxyde de Fer ou de la Limonite. Voy. fer.
(Del.)
ROUILLE. BOT. CR. - Voy. MYCÉLIUM à
l’article mycologie.
ROULEAU. Torlrix. rept. — Genre
d’Ophidiens non venimeux et anguiformes
qui a été distingué par Oppel. On en fait
aujourd’hui une famille particulière sous le
nom de Tortricides. Linné réunissait les
Rouleaux à ses Anguis sous les noms &' An-
guis maculata et Scytale.
Les Rouleaux sont de l’Inde ou de l’Amé¬
rique méridionale. On n’en connaît qu’un
petit nombre d’espèces. Ce sont des ani¬
maux voisins des Boas et qui ont comme
eux des vestiges de membres postérieurs,
mais ils en diffèrent par la forme de leur
tête et par quelques autres caractères. Ils
n’ont point d’os frontaux postérieurs comme
les autres Ophidiens ; leur tête, qui est du
même diamètre que le tronc et ne s’en dis¬
tingue pas facilement, est cylindrique , un
peu déprimée et aplatie en soc transversal
au museau. La queue est courte , robuste,
presque du même diamètre que le tronc et
non préhensile. Leurs yeux sont petits ;
leurs écailles sont assez grandes; leurs seu-
tel les ventrales s’en distinguent peu par la
largeur, et leur tête est garnie de plaques
dont les postérieures sont plus petites que
les antérieures au lieu d’être comme à l’or¬
dinaire plus larges.
Les Rouleaux ou plutôt les Tortricides
ont été partagés en deux genres dont l’un
a gardé en propre les noms de Rouleau et
Torlrix, et dont l’autre a reçu de Wagler le
nom de Cylindrophis. Le premier de ces
genres est américain et ne possède qu’une
seule espèce, l’autre en compte trois qui
vivent dans l’Inde. Hemprich a remplacé
le nom de Tortrix , appliqué comme géné¬
rique à tous les Tortricides connus , par
celui d 'Ilysia, Oken lui a substitué celui
d'Anilius, et M. Haworth celui de Torqua -
trix.
MOL
ROL
233
Nous parlerons successivement des deux
genres de Tortricides.
1. Genre TORTRIX.
M. Bibron le caractérise ainsi : Quatre
dents intermaxillaires, narines subverti¬
cales ouvertes chacune dans une plaque
offrant une scissure au-dessus du trou na¬
sal ; yeux subverticaux à pupille ronde ; pas
d’internasales, mais les sept autres plaques
subcéphaliques ordinaires, et en plus, une
interpariétale ; pas de plaques frênaies, de
préoculaires ni de postoculaires , mais une
oculaire au-devant de chaque orbite, amin¬
cie et très transparente dans la portion sous
laquelle se trouve le globe de l’œil ; écail-
lure lisse , scutelies sous-caudales entières.
C’est à ce genre qu’appartient le Rouleau
scytale , Tortrix scytale , de la Guiane. La
longueur ordinaire de cette espèce est de
75 centimètres. Les femelles sont vivipares.
2. Genre CYLINDROPHIS, Wagler.
Ainsi caractérisé par M. Bibron: Point de
dents intermaxillaires ; narines subverti¬
cales , ouvertes chacune dans une plaque
sans scissure; yeux subverticaux, à pupille
ronde; pas de plaques internasales, mais
seulement les sept autres plaques sus-cépha¬
liques ordinaires et de plus une interpa¬
riétale; pas de plaques frênaies, de préocu¬
laires, ni d’oculaires, mais une paire de
postoculaires; écaillure du corps lisse ; scu-
telles sous-caudales entières.
On en connaît trois espèces : l’une, plus
récemment connue (C. melanota) , vient de
Célèbes; les deux autres, connues de Linné,
sont : C. rufa, de Java et du Bengale; C.
maculata , de Ceylan. (P. G.)
ROULEAU. Rollus. moll. — Genre éta¬
bli par Montfort aux dépens des Cônes ,
mais qui n’a pas été adopté.
ROULETTE. Rolella. moll. — Genre de
Gastéropodes pectinibranches établi par La-
marck dans la famille des Turbinacés, et
caractérisé par sa coquille orbiculaire lui¬
sante, sans épiderme; à spire très basse, sub-
conoïde; à face inférieure convexe et calleuse,
avec l’ouverture demi-ronde. L’animal est
inconnu ; mais M. Sowerby a fait connaître
l’opercule qui est semblable a celui des Tro¬
ques, c’est-a dire très mince, orbiculaire,
corné, transparent, multispiré, à sommet cen¬
tral. On peut donc provisoirement, malgré
T. xi.
l’opinion contraire de quelques naturalistes,
laisser les Roulettes à la place que leur a as¬
signée Lamarck, entre les Cadrans et les Tro¬
ques. Toutefois on doit reconnaître que des
différences importantes existent dans l’orga¬
nisation et dans la manière de vivre; caria
coquille, parfaitement polie et sur laquelle
ne se voient jamais aucun corps étranger ni
aucune trace de l’attaque des autres animaux,
a certainement été recouverte pendant la
vie par une expansion du manteau, comme
celle des Porcelaines et des Olives, tandis
que la coquille des Turbos et des Troques
est revêtue d’un épiderme ou drap marin, et
souvent encroûtée de Polypiers et d’Algues
calcifères, ou perforée par les autres Mollus¬
ques zoophages. Le type du genre Roulette
est une jolie coquille assez commune, large
de 10 à 16 millimètres, très lisse, blanche
en dessous, rose ou couleur de chair en des¬
sus, avec des lignes longitudinales noirâtres,
onduleuses et très rapprochées. C’est le Tro-
chus ve&tiarius de Linné , que Lamarck a
nommé Rolella lineolala. Elle est indiquée
avec doute comme se trouvant dans la Mé¬
diterranée. Quatre autres espèces vivantes
se trouvent dans ia mer des Indes, et l’on a
signalé la présence d’une Roulette fossile
dans le terrain de transition, à Tournay.
(Dm.) -
ROULOUL. Cryptonyx (xpvirro-, caché;
ow£ , ongle), pis. — Genre delà famille
des Tétras (Tétraonidées) , dans l’ordre des
Gallinacés, caractérisé par un bec fort,
épais, nu à sa base, à mandibule supérieure
voûtée, courbée vers le bout, plus longue
que l’inférieure, dont elle recouvre les bords;
des narines convexes , s’ouvrant vers le mi¬
lieu du bec, et recouvertes par une mem¬
brane; le tour de l’œil dénudé ; des tarses
courts, robustes, scuteilés, lisses; des
doigts, à l’exception du pouce qui en est
dépourvu, armés d’ongles étroits , presque
droits, un peu pointus; des ailes concaves,
arrondies; une queue courte, arrondie au
bout et penchée.
Les naturalistes ont été longtemps incer¬
tains sur la place que devaient occuper les
Roulouis. Sonnerat, qui fit connaître l’es¬
pèce type sous le nom de Rouloul de Malacca,
se borna a indiquer les rapports qu’il aper¬
cevait entre elle , les Pigeons, et surtout
| les Faisans. C’est parmi ces derniers que
30
234
ROU
KOU
Sparmann la classa sous la dénomination
spécifique de Cristatus. Par suite d’une de
ces erreurs de détermination si fréquentes
en ornithologie, Latham, considérant la fe¬
melle comme espèce distincte, la réunit aux
Perdrix, et rangea le mâle parmi les Pi¬
geons; mais plus tard, ayant reconnu son
erreur, il plaça définitivement l’espèce avec
les Perdrix. Mauduit, adoptant le sentiment
de Sonnerat et de Sparmann, en fit, comme
eux, un Faisan. Enfin, Bonnaterre crut
que le Rouloul différait assez des Perdrix
et des Faisans avec lesquels on le classait,
pour en composer un genre particulier qu’il
nomma Rollulus. Plus tard M. Temminck
distingua génériquement aussi les Roulouls
et leur imposa le nom latin de Cryptonyx
quia été généralement adopté. Vieillot est
le seul des méthodistes qui ait proposé de
lui substituer celui de Liponix, dont la si¬
gnification est à peu près la même. G. Cu¬
vier, tout en adoptant cette coupe, a cepen¬
dant conservé les Roulouls dans la famille
des Faisans. Quant aux autres naturalistes,
presque tous rangent ce genre à côté des
Perdrix, par conséquent dans la famille des
Perdicidées : M. Lesson pourtant en a com¬
posé une section particulière.
L’Oiseau type de ce genre rappelle par sa
forme générale les Cailles et les Perdrix; il
a comme elles un corps trapu, une queue
courte et tombante; mais il en diffère en
ce que ses tarses sont privés d’éperons et
son doigt postérieur d’ongle. En outre, son
plumage offre des couleurs brillantes qu’on
ne rencontre pas chez les Perdrix. Tout
porte à croire qu’il a non seulement la phy¬
sionomie et en grande partie l’organisation
de ces dernières, mais aussi les mœurs et
les habitudes. Tout ce qu’on sait, c’est qu’on
ne rencontre jamais les Roulouls dans la
plaine , et qu’ils sont d’un naturel méfiant
et farouche; ils ne peuvent point, dit-on,
supporter la captivité, ce qui , sans doute,
est exagéré; il paraîtrait aussi que le cri
d’appel du mâle consiste en un petit glous¬
sement plus sonore que celui de la Perdrix
grise.
On ne connaît bien que le Rouloul de
Malacca , Crypt. coronata Temm. ( pl.col .,
350 et 1751 ) , fort bel oiseau , à plumage
vert sombre au dos , au croupion , à la
queue, et violet foncé sur la poitrine et le
ventre. Il a les joues et le cou noirs , les
paupières blanches et la tête surmontée
d’une huppe composée de deux sortes de
plumes : les unes, entièrement dépourvues
de leurs barbes, noires, raides comme des
soies et au nombre de six , sont implantées
sur le front ; et les autres, également raides,
pourvues de barbes décomposées , et d’un
rouge mordoré , occupent l’occiput. Toutes
ces plumes se dirigent en arrière.
Le Rouloul couronné habite les forêts de
la presqu’île de Malacca, et est, à ce qu’il
paraît, fort commun dans toutes les parties
de l’île de Sumatra. On le trouve aussi à
Java.
M. Lesson a décrit une deuxième espèce
qui proviendrait également de Malacca , et
qui différerait de celle que nous venons de
faire connaître par son plumage complète¬
ment d’un noir profond à légers reflets bron¬
zés; en outre, elle n’aurait point de huppe:
il la nomme Rouloul Dussumier , Crypt.
Dussumieri Less. ( Traité d’ornith., p. 499).
(Z. G.)
ROUMEA. bot. ph. — Genre de la famille
des Bixacées , tribu des Flacourtianées , éta¬
bli par Poiteau (in Mem. Mus., I, 62, t. 4).
Arbrisseaux de Saint-Domingue. Vu y. bixa¬
cées.
ROUPALA, Aubl. ( Guian ., I, 83, t. 32).
bot. ph. — Synon. de Rkopala, Scbreb.
ROUPEIMNE. ois. — Espèce de Merle.
Voy. ce mot.
ROUPIE, ois. — Nom donné par Belon
au Rouge-Gorge.
ROUSSÆA, DG. ( Prodr ., VII, 522). bot.
ph. — Syn. de Roussea Smith.
ROUSSANE. bot. cr. — Nom vulgaire ,
dans le midi de la France, du Merulius can-
tharellus.
ROUSSE A (nom propre), bot. ph. — Genre
type de la famille des Rousséacées, établi par
Smith ( Icon . ined ,, I, 6, t. 16). L’espèce
type, Roussea simplex Smith, est un arbris¬
seau originaire de l’île de France.
ROUSSEA, Rœm. etSchult. ( Syst ., III,
3). bot. ph. — Synon. de Roussea , Smith.
"*ROUSSÉACEES. Rousseaceæ. bot. ph. —
Le genre Roussea, offrant quelques rapports
avec les Escalloniées , a été placé à leur
suite; mais en même temps il en diffère
assez pour qu’on le considère comme pou¬
vant devenir un jour le type d’une famille
HOU
HOU
distincte dont il est jusqu’ici le genre uni¬
que et dont, par conséquent, les caractères
se confondraient avec les siens. (Ad. J.)
ROUSSEAU et TOURTEAU, crust. —
Noms vulgaires du Cancer pagurus.
ROUSSEAUVIA , Bojer. ( ïïort . maurit .,
246). bot. ph. — Syn. de Roussea, Smith.
ROUSSEAUXIA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Mélastomacées,
tribu des Miconiées, établi par De Candolle
(Prodr., III, 152). Arbrisseaux de Madagas¬
car. Vol). MÉLASTOMACÉES.
ROUSSÉE. roiss. — Nom vulgaire de la
Raie bouclée.
ROUSSELET, bot. ph. — Variété de
Poires. Voy. poirier.
ROUSSELLIA, Gaud. ( ad Freyc ., 503).
BOT. PH. - Voy. PARIÉTAIRE.
ROUSSELIN. ois. — Espèce de Pipit.
Voy. ce mot.
ROUSSE LINE. bot. ph. — Variété de
Poires.
ROUSSERBE. bot. fh. — Nom vulgaire
du liumex patienlia.
ROUSSERELLE. ois. — Nom vulgaire
de la Grive, dans certaines contrées de la
France.
ROUSSEROLLE. Arundinaceus . ois. —
Pour les premiers ornithologistes qui ont dé¬
membré le grand genre Motacilla de Linné,
presque toutes les espèces de ce genre qui,
avec un bec droit, en forme d’alène, échan-
cré à l’extrémité de la mandibule supérieure,
ont l’ongle du pouce recourbé et les grandes
couvertures des ailes de beaucoup plus cour¬
tes que les rémiges, étaient indistinctement
des Sylvie e, ou, pour employer la nomen¬
clature française, des Fauvettes , des Becs-
Fins, comme on les a aussi fort impropre¬
ment nommés. Mais plus tard, ces Sylvie e
ou Fauvettes, mieux étudiées sous le rapport
des caractères physiques et sous celui des
mœurs, ont offert entre elles des différences
assez grandes pour qu’on se soit cru auto¬
risé à créer parmi elles des groupes distincts.
Ainsi, Meyer et Wolf, dès 1820, distin¬
guèrent parmi les Fauvettes des Currucæ ,
des Calamodytæ, des Vermivorœ et des Phil-
lopseuslœ. C’est cette manière de voir qu’à
de très légères différences près, M. Tem-
minck adopta pour ses Becs-Fins. En effet,
sa section des Riverains n’est que la repro¬
duction complète des Calamodytæ de Meyer
235
et Wolf; sa section des Sylvains comprend ,
ce qui est moins naturel , les Currucæ et
les Vermivorœ des auteurs cités, et ses Mus-
civores correspondent entièrement; si l’on
en excepte les Roitelets et les Troglodytes,
à leurs Phyllopseustæ. Ce même groupe des
Riverains de M. Temminck, des Calamodytæ
de Meyer et Wolf, a été reproduit par d’au¬
tres ornithologistes, mais avec une valeur
différente. Boié l’a converti en genre sous
le nom de Calamoherpe , nom que d’autres
auteurs ont changé en celui de Salicaria ;
M. Lesson en a fait également une division
générique sous la dénomination de Rousse-
rolle ( Arundinaceus ) , que nous adoptons ,
mais en lui donnant une signification plus
étendue; enfin, le prince Charles Bona¬
parte a considéré les Fauvettes riveraines
comme pouvant constituer, dans la famille
des Turdidées , une sous-famille à laquelle
il donne le nom de Calamoherpinées.
Mais les espèces que l’on a réunies sous
la dénomination générique de Rousserolles
ou Fauvettes riveraines , Salicaria, Calamo¬
herpe, etc., peuvent-elles être détachées du
genre Sylvia ? Nous n’hésitons pas à répon¬
dre par l’affirmative. Elles en diffèrent non
seulement sous le rapport des mœurs, des
habitudes, mais aussi sous celui de leurs
caractères zoologiques. Presque toutes fré¬
quentent les eaux ou font leur demeure or¬
dinaire des lieux bas et humides ; elles viven
sur le bord des étangs, des fleuves , des ri¬
vières , et s’y propagent ; ont l’habitude
d’escalader, si l’on peut dire, les tiges des
plantes ou des arbustes aquatiques ; se nour¬
rissent presque exclusivement d’insectes à
élytres, de Mouches, de Vers ou de larves
qu’elles cherchent sur le bord des eaux ;
mêlent très rarement des baies à ce régime ;
enfin ont un chant et des cris qui ne sont
ni aussi doux ni aussi cadencés que ceux des
vraies Fauvettes.
Quant à leurs attributs physiques , ils
sont encore plus caractéristiques. Ainsi tous
les Oiseaux que nous réunissons ici sous le
titre de Rousserolle ont le sommet de la tête
déprimé et le front aigu , au lieu de l’avoir
arrondi comme dans les Sylviæ proprement
dites; leurs ailes sont généralement courtes,
concaves, taillées sur le type obtus ; leur
queue longue, presque toujours étagée et
souvent conique; et toutes ont le pouce
236
ROU
ROU
pourvu d’un ongle, fort et toujours au moins
aussi long que le doigt.
Ce sont là, ce nous semble, des carac¬
tères plus que suffisants pour faire distin¬
guer les Rousserolles ou Fauvettes riveraines
des Fauvettes ordinaires ou Fauvettes syl-
vaines. Du reste, à l’article Sylvie, nous
insisterons un peu plus longuement sur les
caractères qui les différencient.
Les Rousserolles pouvant, selon nous, être
distinguées des vraies Fauvettes, faut-il les
considérer comme formant un simple groupe
du genre Sylvia, ainsi que le veut M. Tem-
minck; ou bien constituent-elles un genre
à part, comme l’admettent la plupart des
ornithologistes; ou bien encore, à l’exemple
du prince Charles Bonaparte , faut-il les
réunir dans une sous-famille? Cette der¬
nière manière de voir est très certainement
celle qui est le plus en rapport avec les faits.
Les Fauvettes riveraines composent donc ,
pour nous, une division de la famille des
Sylviadées , laquelle division est susceptible
de comporter plusieurs genres, et corres¬
pond aux Calamoherpinœ de Fauteur de la
Faune d’Italie. C’est dire que nous en ex¬
cluons les PouilLots, que M. Lesson a placés
parmi elles, ces derniers ne pouvant, sous
aucun rapport, être regardés ni comme des
Fauvettes vraies, ni comme des Fauvettes
riveraines.
Après ces considérations générales, sur
lesquelles nous nous proposons de revenir,
il nous reste à faire connaître quelles sont,
selon nous, les coupes que l’on peut intro¬
duire dans la division des Rousserolles, à
faire l’histoire succincte de chacune de ces
coupes, et à indiquer les principales espèces
qui s’y rapportent, et surtout celles qui ap¬
partiennent à l’Europe.
I. LES HIPPOLAIS.
( Hippolais , Brehm ; Muscicapoides , de Sel.)
Plumage uniformément coloré; bec très
large a la hase, déprimé dans toute sou
étendue, à mandibule supérieure légèrement
renflée, a arête peu saillante; aiies peu ar¬
rondies; queue carrée.
Quoique, dans l’acception du mot, les
Hippolaïs ne soient point des espèces rive¬
raines, cependant il est impossible de ne
pas les rattacher à la division que forment
celles-ci; il serait même tout-à-fait arbi¬
traire de vouloir les éloigner des vraies
Rousserolles, dont elles ont en partie le
système de coloration, les mœurs et le genre
de vie, et dont il est même si difficile de
pouvoir les distinguer par des caractères
tranchés , qu’ou serait conduit, si on ne
prenait en considération que les attributs
extérieurs, à les placer dans le même genre.
Les Hippolaïs ne semblent tenir aux Fau¬
vettes sylvaines que par l’habitude qu’elles
ont de fréquenter les bosquets , les lisières
des bois, les taillis, les coteaux secs et arides
même, plutôt que les lieux voisins de l’eau,
quoique cependant on les y trouve quelque¬
fois. Elles se plaisent dans les cantons plan¬
tés de vignobles, dans les jardins, dans les
vergers d’oliviers et d’autres arbres à fruits.
Leur chant a une très grande analogie avec
celui de la Verderolle (Caïamoherpe palus-
tris) ; mais il est plus varié , plus aigu , plus
gai. Quelques auteurs ont même prétendu
que celui des Hippolais polyglotte et ictérine
était plus suivi, plus continu que celui du
Rossignol ; aussi les a-t-on nommées quel¬
quefois Rossignols bâtards. Au reste , ces
Oiseaux ont le talent de l’imitation et s’ap¬
proprient le chant de ceux qui vivent dans
leur voisinage. Ils contrefont le gazouil¬
lement de l’Hirondelle de cheminée , les
cris d’appel du Loriot, de la Pie-Grièche
rousse, etc. C’est du haut d’une branche
sèche et isolée que le mâle se fait ordinaire¬
ment entendre, et surtout à l’époque des
pontes.
Les Hippolaïs sont des Oiseaux querel¬
leurs, hargneux et sans cesse en mouvement.
Elles se nourrissent principalement de lar¬
ves, d’insectes ailés qu’elles saisissent quel¬
quefois adroitement au vol ; à la fin de l’été,
elles mangent aussi des baies et des fruits.
Les espèces qui viennent se reproduire chez
nous arrivent vers la fin d’avril , et nous
quittent au mois de septembre. Elles peu¬
vent être citées parmi celles qui font
leur nid avec beaucoup d’art. Ce nid , con¬
struit dans les buissons , sur des Lilas , des
arbres fruitiers, et toujours placé à l’angle
des branches, n’est jamais qu’à quelques
pieds de terre. Dans le Midi, l’Hippolaïs
polyglotte aime à faire le sien sur les vignes,
les branches basses du Chêne blanc, sur
celles de l’Amandier. La ponte est de quatre
ou cinq œufs d’un rouge lilas uniforme ou
ROU
ROU
237
irrégulièrement taché de rouge sombre, avec
des points noirs assez espacés, et quelque¬
fois des traits d’un brun sombre. Les jeunes
ne diffèrent des vieux que par les bordures
des rémiges, qui sont plus verdâtres.
Le genre Hippolaïs est représenté en Eu¬
rope par les quatre espèces suivantes :
Hippolaïs polyglotte ou lusciniole, Hipp.
polyglotta de Selys, Sylvia polyglotta Vieil! .
Dessus du corps d’un gris cendré verdâtre,
tendant au vert sur le croupion ; parties
inférieures jaunes; pennes secondaires des
ailes à franges courtes, cendrées; ailes, au
repos, n’atteignant jamais le milieu de la
queue.
L’Hippolaïs lusciniole est commune dans
le midi de la France; on la trouve aussi en
assez grande quantité dans les environs de
Paris; M. de Selys Lonchamps l’a rencon¬
trée une ou deux fois en Belgique. Son ha¬
bitat dans les autres parties de l’Europe est
entièrement à déterminer, car l’Oiseau que
les ornithologistes du Nord ont jusqu’ici rap¬
porté à l 'Hippolaïs polyglotta constitue une
autre espèce.
L’Hippolais ictérine , Hipp. icterina Nob.,
Sylv. icterina Vieil I. (Buff.,pL enl., 581,
f. 2, sous le nom de Fauvette des roseaux ).
Même plumage que dans l’espèce précé¬
dente; les rémiges secondaires largement
frangées de blanc-jaunâtre, de manière à
former une sorte de miroir sur l’aile, et
celle-ci au repos s’étendant jusqu’au-delà
du milieu de la queue.
Elle habile le midi et le nord de la
France, est commune en Italie, en Belgique,
probablement en Hollande et dans toute
l’Allemagne. Cette espèce avait toujours été
confondue avec la précédente. Vieillot est
le premier qui l’en a distinguée.
L’Hippolais des oliviers, Hipp. olivetorum
Nob., Sylv. olivetorum Stricki. Parties su¬
périeures grisâtres; inférieures d’un blanc
jaunâtre; couvertures inférieures de la queue
lisérées longitüdinaiementde gris-brunâtre;
rectrices externes largement bordées de
blanc.
Elle n’a encore été trouvée qu’en Grèce.
Tous les auteurs ont mis cet Oiseau dans
le genre RousserolJe, à côté de la Sylvia
turdoides. Nous croyons l’avoir rangée à la
place qui lui convient. L 'Hipp. olivetorum
est, quanta la taille, dans le genre auquel
nous l’avons rapportée, ce que la Calamo-
herpe turdoides est dans la section générique
dont elle est pour ainsi dire le type.
L’Hippolais elæica , Hipp. elæica Nob.,
Salicaria elæica Lindermayer. Parties su¬
périeures d’un gris olivâtre clair; parties
inférieures d’un blanc jaunâtre ; ailes au
repos s’étendant à peine au-delà de l’origine
de la queue.
Même patrie que l’espèce précédente.
Nous pourrions faire, relativement au rang
qu’on a assigné à cette espèce, les observa¬
tions que nous avons faites pour l 'Hippolais
olivetorum. L’Elæica, sous tous les rapports,
est bien une Hippolaïs. Elle a beaucoup de
ressemblance avec V Hippolais polyglotta, fait
un nid de même forme, et, comme elle, pond
des œufs, non point d’un gris verdâtre pâle,
irrégulièrement tachés de noirâtre ou de
noir verdâtre, comme l’a avancé le docteur
Lindermayer, mais d’un rouge lilas avec des
points noirs.
II. LES VRAIES ROUSSEROLLES.
(Calamoherpe, Boié; Salicaria . Selby; Arun-
dinaceus, Lesson.)
Plumage uniformément coloré; bec large
à la base qui est déprimée, un peu comprimé
sur les côtés , à arête saillante surtout au
front; queue arrondie; tarses et pieds forts ;
ongle du pouce robuste.
Les marais, les bords des étangs et les
jonchaies sont les endroits où les Rousserolles
se répandent à leur arrivée au printemps.
Quelques espèces, comme l’EH'arvatte, vien¬
nent s’établir dans nos jardins humides où
sont des bosquets de Lilas. On les voit sans
cesse en mouvement, grimper le long des
plantes aquatiques qu’eiies parcourent de
la base au sommet. Gomme les Hippolaïs,
ce sont des Oiseaux excessivement hargneux,
colères, que le voisinage d’un autre Oiseau
importune. Leur chant, qu’ils font entendre
dès leur arrivée chez nous, est des plus désa¬
gréables, des plus bruyants et des plus mo¬
notones. Cependant la Verderolle fait réel¬
lement exception, car eiie a la faculté de
s’approprier le chant des autres espèces, et
elle se compose un ramage des plus variés et
des plus agréables. L’un de mes amis, l’abbé
Caire, m’écrit que cette espèce chante admi¬
rablement; qu’elle contrefait, a s’y mépren ¬
dre, le Chardonneret, le Pinson, le Merle, et
.ROI
ROI
238
généralement tous les Oiseaux qui fréquen¬
tent les mêmes lieux qu’elle. Son chant est
plus riche en reprises que celui du Rossignol,
et estsi variéqu’on l’écouterait, sans languir,
du matin au soir. Comme les Serins, les
Martins, les Étourneaux et une foule d’au¬
tres espèces, les Rousserolles , en chantant,
enflent leur gorge et ont un trémoussement
de tout le corps.
Les Insectes aquatiques , tels que les Li¬
bellules, les petits Hannetons, les Cousins,
les Taons, les petits Colimaçons, composent
leur principale nourriture. Comme les Hip-
polaïs, elles prennent quelquefois les Insectes
au vol.
Leur nid est un des plus artistement con¬
struits et des plus fortement matelassés dans
le bas. Elles le placent à une hauteur mé¬
diocre; la Yerderolle et FElTarvatte font
même quelquefois le leur sur les herbes un
peu solides. Il est toujours suspendu et lié
sur les côtés aux roseaux ou aux tiges des
plantes au moyen de fibres et de brins
d’herbe déliés, disposés en anneaux; en un
mot, il est fixé par quelques points de sa
circonférence, sans jamais prendre appui, par
sa base, sur les branches ou les tiges qui
l’environnent. Il semblerait que la Yerde¬
rolle ait moins que ses congénères de choix
pour les matériaux de son nid ; car, tandis
que celles-ci. y font entrer des crins, des
plumes, de la laine, des toiles d’Araignées,
elle, au contraire, ne le compose, à l’intérieur
comme à l’extérieur, que de brins d’herbes
sèches bien souples. Plusieurs de ces nids,
que j’ai vus chez l’abbé Caire, à JVloustier, et
un autre chez M. Bâillon, à Abbeville, n’of¬
fraient rien autre chose. La ponte des Rous¬
serolles est ordinairement de quatre à six
œufs, à fond cendré ou bleuâtre, irréguliè¬
rement taché de brun verdâtre plus ou
moins intense et disposé par grandes et pe¬
tites taches, souvent plus confluentes vers le
gros bout. Les jeunes , avant leur première
mue, ont un plumage plus roux que celui
des adultes et plus foncé.
On trouve les Rousserolles dans l’ancien
continent. L’Europe en possède trois espèces.
La Rousserolle turdoide, Calamoherpe lur-
doides Boié, Sylv. turdoides Mey. (Bu(îon,jpL
enl., 51 3, sous le nom de Rousserolle) . Toutes
les parties supérieures d’un brun roussâtre,
beaucoup plus clair sur le croupion; toutes
les parties inférieures d’un blanc légèrement
teint de roussâtre. Elle est presque de la taille
du Merle rnauvis.
Elle habite l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
On la trouve abondamment dans le midi de
la France, et plus rarement dans le nord.
M. Teinminck la dit commune en Hollande.
Elle serait, d’après le même auteur, assez
rare en Allemagne. Nous avons vu des indi¬
vidus apportés du Bengale qui étaient en¬
tièrement semblables à ceux qui vivent chez
nous.
La Rousserolle effarvatte, Cal. arundi -
nacea Boié, Sylv. arundinacea Lath. Plu¬
mage entièrement semblable à celui de la
précédente; taille de 2 pouces ou 2 pouces
et demi plus petite.
Elle habite toute l’Europe et quelques
parties de l’Afrique. On la rencontre plus
abondamment que la précédente, en France
et dans toutes les autres contrées où elle va
se reproduire.
La Rousserolle yerderolle, Cal. palustris
Boié, Sylv. palustris Bechst. Il est extrême¬
ment difficile, à la première vue, de distin¬
guer cette espèce de V Arundinacea ; elles ont
la même taille, les mêmes formes, les mêmes
proportions dans le bec, les ailes et les tar¬
ses : aussi a-t-on longtemps confondu ces
deux espèces. Ici ce sont plus les différences
dans les habitudes que les différences exté¬
rieures qui peuvent servir à la caractéristi¬
que. Cependant, lorsqu’on place la Palustris
à côté de l’ Arundinacea, il est encore possi¬
ble de saisir les nuances qui les distinguent.
La première a sur toutes les parties supérieu¬
res une teinte verdâtre, le croupion gris-
verdâtre et presque de la couleur du dos;
la seconde a les mêmes parties roussâtres, le
croupion roux. Ce sont là, selon nous, les
seuls traits facilement appréciables qui puis¬
sent servir à distinguer ces deux espèces.
La Verderolle se rencontre dans toute
l’Europe tempérée. On la trouve en Russie,
en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en
Suisse, en Italie et en France, à peu près
partout où habite l’Effarvatte. M. Caire, que
j’ai déjà eu occasion de citer, m’assure que
dans le département des Basses-Alpes il ne
l’a jamais rencontrée qu’aux environs de Bar-
celonette, et, plus haut, jusqu’aux sommités
de nos Alpes.
On a encore décrit, comme espèces euro-
R OU
ROü
239
péennes, quelques Rousserolles qui ne nous
paraissent être que des variétés accidentelles
et des variétés d’âge des Cal. palustris et
arundinacea.
Ainsi, nous considérons, avec la plupart
des auteurs, la Cal. nigrifrons Bonap. (Syl-
via nigrifrons Bechst.), dont on n’a observé
jusqu’ici que quelques individus, en Thuringe
et en Silésie, comme une variété accidentelle
de la Cal. palustris.
La Cal. alnorum Breh. n’est, comme le
fait observer M. Temminck , qu’une Cal.
arundinacea.
La Cal. Brehmii, dont la queue est traver¬
sée à son extrémité par une bande d’un roux
plus foncé que celui qui colore le reste des
pennes, paraît également n’être qu’une Arun¬
dinacea. Le marquis Durazzo, dans son Ca¬
talogue des Oiseaux de la Ligurie , dit avoir
observé ce caractère sur beaucoup d’indivi¬
dus, mais avoir remarqué en outre que le
bec était, chez eux, plus petit et plus noir
comparativement que dans Y Arundinacea.
Cependant nous persistons à considérer le
Brehmii comme une variété de Y Arundina¬
cea; car nous avons vu plusieurs fois cette
variété se produire sous nos yeux sur de
jeunes Efîarvattes que nous élevions.
La Sylvia affinis Hardy n’est également
qu’un e Arundinacea adulte; les jeunes de
cette espèce, à plumage plus roussâtre, étant
considérés par M. Hardy comme la vraie
Arundinacea.
Le genre Rousserolle est encore composé
de quelques espèces étrangères qui ne diffè¬
rent des nôtres que par une taille moins
forte et un plumage plus faiblement ou plus
fortement coloré. L’une d’elles, venue du
Bengale, nous a été souvent montrée, chez
les naturalistes préparateurs, comme étant la
Verderolle ; mais elle s’en distingue par ses
couleurs plus sombres, par son bec plus
large à la base, et par ses ailes plus courtes
et plus arrondies.
III. LES CETTIES.
( Celtia , Luscinopsis et Calamodyta, Charles
Bonaparte.)
Plumage en général uniformément coloré,
soyeux ; bec mince, droit, aigu, comprimé,
plus haut que large dans presque toute son
étendue; narines étroites; ailes courtes;
queue étagée, ample; tarses et pieds forts.
Les espèces que nous réunissons sous le
nom de Cetties ne peuvent être confondues ,
ni dans les genres précédents, ni dans les
genres qui suivent. Elles sont parfaitement
caractérisées par la forme de leur bec, par
la nature de leur plumage et par quelques
unes de leurs habitudes. Comme tous les
Oiseaux à ailes courtes et concaves, les Cet¬
ties ont un vol court. Lorsqu’elles ont fourni
deux ou trois traites de peu d’étendue, elles
sont tellement fatiguées qu’il devient extrê¬
mement difficile de leur faire reprendre leur
essor. Elles se tiennent alors cachées dans le
plus épais d’une broussaille et dans une im¬
mobilité complète. Soit qu’elles marchent,
qu’elles grimpent ou qu’elles se reposent,
elles ont le corps fortement penché en avant,
la queue relevée et étalée à demi. Elles esca¬
ladent avec une dextérité extrême le long
des tiges des roseaux ou des branches flexi¬
bles des arbustes aquatiques ; se montrent
très rarement à découvert, cherchent con¬
stamment leur nourriture très près du sol
ou de la surface de l’eau, dans les buissons
ou les roseaux les plus touffus.
Les Cetties se nourrissent de toutes sortes
d’insectes aquatiques et de très petits Coli¬
maçons. Leur nid, placé près de terre, est
assez artistement fait; leur ponte est de
quatre ou cinq œufs. Ceux de la Cetiia alti -
sonans , la seule dont on connaisse le mode
de propagation, sont d’un beau rouge brique.
Cette espèce est aussi la seule dont on ait pu
apprécier le chant, et ce chant n’est point
tout-à-fait en harmonie avec les noms de
Rossignol de rivière, de marais, que Cetti et
Savi ont donné à cet Oiseau: à la vérité, il
est doux, éclatant et sonore; mais, d’un au¬
tre côté, il est saccadé, brisé, peu soutenu
et fort peu varié. Elle le fait entendre du¬
rant toute l’année.
Le genre Cetiia paraît être exclusivement
européen. Nous le composons de trois espè¬
ces qui, pour le prince Charles Bonaparte,
appartiennent à trois genres différents, mais
que nous avons été conduit à réunir, en
prenant en considération la forme du bec,
celle des narines, la nature soyeuse du plu¬
mage et la forme d * la queue.
La Cettie bouscarle , Celtia altisonans
Ch. Bonap. (Buff., pl. enl ., 655, f. 2, sous
le nom de Bouscarle de Provence ), Syl. Celti
Marm. Toutes les parties supérieures d’un
240
ROU
R OU
IY. LES PHRAGMITES.
brun châtain , les inférieures blanches , va¬
riées de brun sur les flancs; une tache jau¬
nâtre sur la poitrine; les couvertures infé¬
rieures de la queue terminées de blanchâtre;
dix pennes à la queue.
Type du genre Cettia, Ch. Bonap.
Elle habite l’Europe méridionale , est assez
commune en Italie et en Provence. MM.
Mauduit et Darracq l’ont rencontrée, l’un
dans le département de la Vienne, l’autre
dans celui des Landes. M. Ménétriés la si¬
gnale au Caucase.
La Cettie luscinoïde , Cett. luscinoides
Nob., Syl. luscinoides Savi, Luscinopsis Savii
Ch. Bonap. (Gould , Birds ofEur., pl. 104).
Toutes les parties supérieures d’un châtain
olivâtre; parties inférieures roussâtres , à
l’exception du milieu du ventre qui est blan¬
châtre ; sur la poitrine quelques traits im¬
perceptibles d’un brun cendré.
Type du genre Luscinopsis ( antérieure¬
ment Pseudo-luscinia ) , Ch. Bonap.
Cette espèce n’a été trouvée jusqu’ici
qu’en Italie , en Provence et dans la nou¬
velle Russie, aux environs d’Odessa.
La Cettie a moustaches noires, Cett. me-
lanopogon Nob. [Sylv . melanopogon Temm.,
Calamodyta melanopogon Ch. Bonap., Tem.
[pl. col., 245, f. 2), parties supérieures d’un
brun roussâtre, varié de flammèches noi¬
râtres ; parties inférieures d’un blanc rous¬
sâtre; couvertures inférieures de la queue
brunes ; larges sourcils blancs, lorums noirs
Elle habite l’Italie , le midi de la France,
la Sicile; elle a été vue par M. Nordmann
dans les environs d’Odessa.
Quoique le système de coloration de cette
espèce, que le prince Ch. Bonaparte place
dans son genre Calamodyta et que tous les
ornithologistes rangent avec les Phragmites,
diffère un peu de celui des espèces précé¬
dentes, je n’hésite cependant pas à la leur
associer génériquement. J’ai la confiance
que les observations ultérieures viendront
justifier cette manière de voir.
Quant à la Celtia sericea Ch. Bonap. ,
Syl. sericea Natt. , elle doit être rayée du
Catalogue des Oiseaux d’Europe, car M. Nat-
terer qui l’avait établie a reconnu plus tard
que cette prétendue espèce devait être rap¬
portée à la Celtia altisonans.
( Calamodyta , Ch. Bonap.; Lusciniola, G. -R.
Gray. )
Plumage varié de taches oblongues ; bec
droit, étroit , légère'ment comprimé; na¬
rines presque rondes, recouvertes par un
opercule bombé; ailes de médiocre lon¬
gueur; queue cunéiforme à pennes trèsacu-
minées et étroites.
La plupart des auteurs réunissent les
Phragmites aux Rousserolles proprement
dites; il est cependant peu rationnel d’ad¬
mettre ces Oiseaux dans la même section.
Les uns et les autres ont bien à peu près le
même faciès, mais les particularités qui les
distinguent sont trop nombreuses pour pou¬
voir être génériquement confondues.
Comme toutes les espèces riveraines, les
Phragmites se tiennent ordinairement dans
les Roseaux, les broussailles, les Joncs qui
entourent le bord des étangs et les marais
inondés ; mais vers la fin de l’été , lors¬
qu’elles émigrent , on les rencontre souvent
dans les prairies, dans les champs de Pois,
de Vesses , dans les Luzernes , et elles sont
alors tellement grasses (dans le midi de la
France on les connaît sous le nom de
Grasset) que le moindre vol les fatigue, et
qu’elles deviennent assez souvent la proie
des chiens ou des chasseurs qui les poursui¬
vent. Elles se nourrissent principalement
d’insectes et parfois de graines de plantes
aquatiques. Leur chant consiste en une
suite de cris aigus, discordants, pressés. Elles
ne le font entendre qu’à l’époque des amours.
Mais alors les mâles sont si ardents qu’ils
chantent même lorsque, dans le plus épais
d’une touffe de Roseaux ou d’un buisson ,
ils cherchent leur nourriture. Alors aussi
ils sont très querelleurs et poursuivent avec
acharnement tous les Oiseaux, grands et
petits , qui s’approchent du lieu où est leur
nichée. Le nid des Phragmites n’est jamais,
comme celui des vraies Rousserolles, fixé aux
tiges des Roseaux, aux branches flexibles
des Osiers , et n’a plus cette forme élégante
que ces dernières donnent au leur. 11 a , au
contraire, une large base; est construit près
du sol, sur une touffe d’herbe, sur la souche
d’un arbuste ou d'un arbre étêté, à peu
de profondeur ; est fortement matelassé, et
a une construction grossière surtout à l’ex-
R OU
R OU
241
Prieur et à la base. La ponte est de quatre
ou cinq œufs, aigus à leur petite extrémité,
d’un cendré fauve ou roussâtre, avec de
très petits points ou des stries plus foncés
et un trait noir fin et délié à l’une des ex¬
trémités. Les petits, à leur sortie du nid, ont
un plumage qui ne diffère de celui des adul¬
tes que par des teintes plus roussâtres et
une série de petites taches noires sur le bas
de la gorge.
Les espèces connues du genre Phragmite
appartiennent à l’Europe et à l’Afrique.
La Phragmite des joncs , Calamodyta
phragmilis Ch. Bonap. , Sylv. phragmitis
Bechst. Parties supérieures d’un gris olivâ¬
tre, avec des taches oblongues brunes; par¬
ties inférieures d’un blanc roussâtre; un
large sourcil jaunâtre, et deux larges bandes
noires sur le sommet de la tête.
Elle habite toute l’Europe, la Sibérie
tempérée et plusieurs parties de l’Afrique.
La Phragmite aquatique , Cal. Schœno-
benus Ch. Bonap., Sylv. aquatica La th. Par¬
ties supérieures d’un gris roussâtre et jau¬
nâtre avec de grandes flammèches noires;
parties inférieures d’un blanc jaunâtre ; sur
la tête deux bandes noires encadrant une
bande jaunâtre ; un large sourcil de cette
dernière couleur.
Cette espèce, plus rare que la précédente,
habite l’Europe tempérée et méridionale.
Nous sommes très porté à admettre avec
quelques ornithologistes que la Cal. Caricetti
Ch. Bonap. (Sylv. Caricetti Naum. ou Striata
Bechst., n’est établie que sur des individus
en habit de noces , ou dans un plumage de
jeune avant la mue, de la Cal. aquatica.
Cette prétendue Caricetti ne diffère, du reste,
de V Aquatica que par quelques stries noires
sur les flancs et les côtés du cou.
V. LES LOCUSTE LLES.
(Locustella et Potamodus , ICaup.)
Plumage tacheté; bec droit, épais à la
base, comprimé dans toute son étendue;
narines oblongues , ailes médiocres ; queue
cunéiforme; tarses épais, couverts en avant
de scutelles saillantes; doigts minces et
longs; ongles faibles ; celui du pouce peu
recourbé, grêle et s’atténuant de la base à
l’extrémité.
Le prince Ch. Bonaparte avait d’abord
t. xi.
associé les Locustelles aux Phragmites, mais
plus tard il en a composé un sous-genre
deson genre Calamodyta. Nous adoptons plus
volontiers la manière de voir de Ivaup et
Gould, qui ont séparé génériquement ces
Oiseaux. Si les Locustelles ressemblent un
peu aux Phragmites par leur système de
coloration et par la forme du bec; elles en
diffèrent totalement sous tous les autres
rapports. En premier lieu, ce ne sont point
des oiseaux grimpeurs, aussi l’organisation
de leurs jambes n’est-eîle plus la même
que celle des Phragmites. Leurs doigts sont
plus grêles, leurs tarses épais, plus élevés;
l’ongle du pouce qui , dans les Phrag¬
mites, est fort et très arqué, est, relative¬
ment, dans les Locustelles, d’une faiblesse
extrême et moins recourbé; par contraire,
leurs jambes sont très musculeuses, et les
tendons qui terminent les muscles ou qui
sont cachés dans leur épaisseur sont osseux
comme dans les Gallinacés. Ces particula¬
rités indiquent assez que les Locustelles
marchent plus qu’elles ne perchent ou rie
grimpent. En effet, leur vie se passe plutôt
à terre que sur les arbres ou les arbustes.
Leur démarche est lente, gracieuse et me¬
surée comme celie des Pipits des arbres et
des buissons ; en marchant elles ont un pe¬
tit tremblement de tout le corps, comme si
leurs jambes ne pouvaient les soutenir, et
lorsque quelque chose les affecte, elles dé¬
veloppent , par de petits mouvements
brusques, leur queue en éventail. D’un
autre côté , elles n’ont point le caractère
hargneux et acariâtre des Phragmites ; au
contraire, elles sont douces, paisibles, et
paraissent avoir beaucoup d’attachement
pour leurs semblables. Enfin, les Locustelles
diffèrent encore des Phragmites en ce qu’elles
s’éloignent beaucoup plus qu’elles du voi¬
sinage des eaux. Elles aiment les lieux frais
et humides, fréquentent même les bords
des rivières, les marécages; mais très sou¬
vent aussi, on les trouve dans les pâturages,
dans les haies , les buissons toufl'us , les
Genets épineux , les Bruyères, les bois nou¬
vellement défrichés et même sur les coteaux
éloignés de l’eau.
De tous les Oiseaux, les Locustelles sont
peut-être ceux qui mettent le plus de soin
à nous dérober le lieu où elles ont établi
leur nid, et l’on peut dire à se dérober
31
R OU
242 HOU
elles-mêmes à nos regards. C’est dans une
touffe d’herbe , à un pied environ de terre
et au milieu d’une assez vaste étendue de
buissons, de ronces, qu’elles l’établissent.
Ce nid est composé, à l’intérieur comme à
l’extérieur, de feuilles de Graminées. Soit
qu’elles l’abandonnent, soit qu’elles s’y
rendent , elles ne se montrent que lors¬
qu’elles n’en sont plus qu’à quelques pas,
et le plus souvent même ne les aperçoit-on
pas, ce qui tient à l’habitude qu’elles ont
de glisser dans les buissons, comme le ferait
une Souris, d’arriver à leur nid non point
directement comme le font les autres oi¬
seaux , mais en s’avançant peu à peu d’une
touffe à l’autre. Leur ponte est de quatre à
six œufs d’un cendré rougeâtre, entièrement
couverts de petits points et de stries d’un
brun rouge, et quelquefois marqués au gros
bout d’un trait délié noir.
Les Locustelles ont deux sortes de cris:
un fort qui ressemble assez à celui du
Rouge-Gorge, et l’autre plus faible qui pa¬
rait n’en être qu’un diminutif et dont l’ex¬
pression tec-tec-tec , répétée précipitamment,
rappelle le cri d’un grand nombre de Fau¬
vettes. Indépendamment de ces cris, ces
Oiseaux font encore entendre une sorte de
ramage que les uns ont comparé au bruit
que produisent les Sauterelles en frottant
leurs ély très les unes contre les autres, et
que Vieillot assimile à celui que fait le
grain sous la meule. Ce ramage est clair,
aigre et semble exprimer les syllabes sr, sr ,
sr, sr -, long temps répétées. D’autres fois ,
elles font entendre un gazouillement fort
agréable.
Il en est des Locustelles comme des
Phragmites: elles deviennent si grasses à la
fin de l’été, qu’après deux ou trois vols,
péniblement exécutés, on peut les prendre
à la main, lorsqu’on est assez heureux pour
découvrir le lieu de leur retraite.
Ce que nous venons de dire des Locus¬
telles se rapporte particulièrement à l’espèce
ordinaire : celles que l’on place encore dans
ce genre ne sont pas suffisamment connues
sous le rapport des mœurs et des habitudes ;
cependant tout fait présumer qu’à cet égard
elles doivent offrir les mêmes particularités.
Le genre Loeustelle a des représentants en
Europe et en Afrique.
L’espèce la plus anciennement connue est
la Locustelle tacheter, Locust. Rayx Gould ,
Sylv. locusiella Lath. (Buff., pl. enl ., 581 ,
f. 3). Parties supérieures d’un brun olivâtre
varié de taches d’un brun noirâtre; parties
inférieures blanchâtres, ou jaunâtres , sans
taches , ou avec une zone de petites taches
ovoïdes brunes sur la gorge.
On la trouve dans toutes les parties de
l’Europe.
La Locüstelle fluviatile, Locust. fluvia-
tilis Gould , Sylv. fluviatilis Mey. et Wolf
(Gould, Birds of Eur ., pl. 102). Parties
supérieures d’un brun olivâtre sans taches;
gorge blanche variée de nombreuses taches
longitudinales, olivâtres ; poitrine d’un blanc
roussâtre, avec des taches plus foncées en
fer de lance ; milieu du ventre blanc.
Type du genre Potamodus , Kaup.
Cet Oiseau n’a encore élc rencontré en
Europe que sur les bords du Danube. Il
habite aussi l’Égypte.
Le prince Ch. Bonaparte range encore
avec les Locustelles la Locust. certhiola Ch.
Bonap., Sylv. certhiola Temm. (Gould,
Birds of Eur., pl. 105.) Oiseau observé par
Pal las dans la Sibérie orientale, et que l’on
a introduit à tort, selon M. Schlegel, parmi
les espèces d’Europe. Ne connaissant point
cet Oiseau, nous ne le plaçons ici qu’avec le
plus grand doute; car si, comme l’indique
M. Temminck, ce dont nous ne saurions
douter, il a l’ongle postérieur très arqué, il
pourrait bien ne pas se rapporter aux Lo¬
custelles, qui, elles , ont cet ongle légère¬
ment recourbé.
Quant à la Locüstelle a bec grêle ( Ca-
lamoherpe lenuirostris ) de Brehm, elle n’est
rien autre qu’une Locustelle tachetée ( Lo¬
cust. liayï), comme M. Hardy l’a reconnu.
VI. LES CYSTICOLES.
( Cysticola , Kaup.,Less.; Drymoica, Swains.)
Plumage tacheté ; bec très comprimé dans
sa moitié antérieure , à mandibule supé¬
rieure légèrement recourbée dans presque
toute sa longueur; ailes courtes; queue
moyenne très étagée, composée de pennes
fort acuminées; tarses et pieds peu ro¬
bustes.
Les Cysticoles sont faciles à distinguer de
toutes les Fauvettes riveraines, quels que
soient les rapports qu’elles puissent avoir,
dans leurs formes, dans leur Système de co-
K OU
243
RO U
foration, avec certaines espèces de cette di¬
vision. Comme les Phragmites, elles se ré¬
pandent dans les pâturages en plaine , et ,
comme elles , la graisse dont elles se cou-
Aient, vers la fin de l'été, rend leur vol dif¬
ficile.
L’espèce qui vient se reproduire dans le
midi de la France, en Italie, en Sicile, a un
cri perçant et sonore. Elle le fait surtout
entendre lorsque , prenant son essor , elle
s’élève à une hauteur considérable dans les
airs, en décrivant des courbes et de pe¬
tites ondulations. Ce qu’il y a de plus re¬
marquable dans cet Oiseau, c’est la manière
dont il construit son nid. I! lui donne la
forme d’une bourse ou d’qne quenouille,
l’attache à une touffe d’herbes du genre Ca-
rex, et le construit avec des matières coton¬
neuses et soyeuses, telles que de la laine,
des toiles d'Araignées , des duvets de plan¬
tes. La ponte est de quatre à six œufs
blancs ou cendrés , souvent nuancés de
bleuâtre clair.
Les Cystieoles appartiennent à l’Europe
et à l’Afrique.
Le type de cette section est le Cysticole
proprement dite , Cyst. Schænicola Ch. Bo-
nap.; Sylv. cysticola Temm. Parties supé¬
rieures couleur de feuille morte , avec des
taches longitudinales d’un brun noirâtre ;
parties inférieures d’un blanc roussâtre sans
taches; queue barrée de noir vers son ex¬
trémité , qui est d’un cendré pur.
Cet Oiseau habite les contrées méridio¬
nales de l’Europe ; on le trouve aussi en
Égypte, en Nubie, et en Algérie dans les en¬
virons de Bône.
Le marquis Durazzo, dans son Catal. des
Oiseaux de la Ligurie , fait de la Sylvia lan-
ceolata de M. Temminck une Cysticole sous
le nom de Cyst. lanceolata . L’Oiseau nous
étant inconnu, nous ne saurions dire si ses
caractères justifient la place que lui donne
le marquis Durazzo. Le même auteur avance
qu un individu de l’espèce en question fut
capturé, il y a quelques années, le long des
remparts de Gênes ; ceux sur lesquels cette
espèce avait été établie, avaient été tués
dans la Russie méridionale.
C’est au genre Cysticole que paraissent
encore devoir se rapporter les Pinc-Pincs ,
et quelques autres petites espèces riveraines
d’Afrique.
11 nous semble que l’on doit, avec M. Tem~
tpinck , considérer la Sylvia rubiginosa
comme appartenant à la division des vraies
Fauvettes ou Fauvettes sylvaines , plutôt
qu'à la division des riveraines. Nous
avouons, du reste, que nous n’avons pour
appuyer ce sentiment d’autre raison que
celle que nous tirons de l’habitat, et qui
nous est fournie par M. Temminck lui-
même. La Sylv. rubiginosa habiterait les
bois, d’après ce qu’il avance.
Nota. Malgré tout le soin qu’a apporté
M. Scldegel à bien nous donner le signale¬
ment de l’espèce qu’il introduit, parmi les
Oiseaux d’Europe, sous le nom de Salicaria
caligata, il nous est impossible de décider si
cette espèce appartient réellement à la divi¬
sion des riverains , et dans quelle section il
faut la placer. (Z. Gerbe.)
ROUSSET. mam. — Synonyme du Didel-
phis brevicaudataEiüeben, d’après Vicq d’A-
zfr- (E. D.)
ROUSSETTE. ois. — Buflon donnait ce
nom aux Mouchets. Voy. ce mot.
ROUSSETTE, bot. ph. — Variété de
Poires.
1 ROUSSETTES, mam. — Nous compren¬
drons, sous le nom général de Roussettes ,
tous les Chéiroptères frugivores, c’est-à-dire
le genre Roussette propremen t dit ( Pteropus )
et ceux que l’on a formés à ses dépens et
qui constituent la famille des Maganyctères
de La treil le et des Ptéropiens de M. Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire.
Par le genre même de nourriture que
doivent prendre les Chauves-Souris qui nous
occupent, l’on oomprend que l’un des meil¬
leurs caractères de cette famille devra être
tiré du système dentaire. Effectivement les
molaires, au lieu d’être hérissées de tuber¬
cules et de pointes aiguës, comme cela a lieu
dans les autres Chéiroptères , présentent à
leur couronne une surface allongée, lisse et
bordée seulement sur chacun de ses bords
latéraux, principalement sur l’externe, par
une crête plus ou moins apparente. Ce type,
ainsi que le fait remarquer M. Isidore Geof-
boy Saint-Hilaire, est intermédiaire entre
(elui des Carnassiers et des Herbivores peu¬
plement dits, et ne se retrouve chez aucun
autte Mammifère. Les canines et les incisives
rappellent, par leur disposition, leur direc-
ion, leur forme et même souvent par leur
KO U
244 ROÜ
nombre, celles des Singes; toutefois ce fait
n’est pas général et ne se remarque nulle¬
ment dans le genre Cephaloles. Le nombre
total des dents, qui est le plus habituelle¬
ment de trente-quatre, savoir: deux incisi¬
ves et une canine, en haut comme en bas;
deux avant-molaires en haut et trois en bas ;
une principale et deux arrière- molaires à
chaque mâchoire, présente quelques diffé¬
rences portant sur les incisives et les molai¬
res qui peuvent être en plus ou moins grand
nombre, suivant la série des genres, et ces
différences ne sont pas toujours en rapport
avec quelques particularités extérieures ,
ainsi qu’on le verra dans plusieurs articles
de ce Dictionnaire. Toutes les molaires supé¬
rieures et inférieures ont, sauf la première,
aux deux mâchoires, deux racines simples,
un peu divergentes, l’antérieure à peine plus
grande que la postérieure. Les alvéoles sont
assez profondes et ainsi formées : en haut
comme en bas, il y a deux petits trous ronds
pour les incisives, un plus grand pour la
canine, un quatrième excessivement petit
derrière l’alvéole de celle-ci en haut, mais
plus grand en bas, et ensuite huit autres
trous rapprochés deux à deux, le postérieur
un peu plus grand que l’antérieur.
Quelques détails ostéologiques avaient été
donnés sur les Roussettes par Étienne Geof¬
froy Saint-Hilaire, G. Cuvier, etc. ; mais c’est
à M. de B! a in ville ( Osléographie des Chéiro-
plères ) que l’on doit une description com¬
plète de leur squelette, description que nous
analyserons ici. Le squelette des Roussettes,
dans son ensemble et même dans les propor¬
tions des parties, ne diffère pas beaucoup de
celui des autres Chauves-Souris. Le tronc
paraît comme tronqué par l’absence plus ou
moins complète de la queue; le nombre des
vertèbres est de trente-huit, savoir: quatre
céphaliques, sept cervicales, quatorze dor¬
sales, trois lombaires, trois sacrées et trois
ou quatre coccygiennès dans les espèces qui
ont !e minimum de queue. La tête est plus
ou moins allongée; la crête sagittale est peu
prononcée ; le frontal offre une apophyse
orbitaire plus ou moins étendue. Les mâ¬
choires, plus ou moins longues, sont toujours
bien moins étroites et resserrées que dans le
Vampire. Les vertèbres du tronc décroissent
assez régulièrement de la première cervicale
aux dernières coceygiennes. Celles du cou,
et surtout les deux premières, sont très ro¬
bustes ; les autres vertèbres n’offrent rien de
particulier; toutefois les coceygiennes sont
soudées entre elles et ne forment qu’une
seule pièce, et, dans les espèces à queue, au-
delà des quatre ordinaires, on voit quatre à
cinq vertèbres libres. Les côtes, au nombre
de treize ou quatorze paires, ne sont élargies
et aplaties que dans leur partie supérieure.
L’os hyoïde, dans les Pteropus fusons et
Dussumieri , est composé d’un corps en barre
transverse, a peine courbé, et de deux cornes
dont l’antérieure, un peu plus longue que
l’autre, est formée de deux pièces assez épais¬
ses, courtes, presque égales, et dont la posté¬
rieure indivise , forte , est en forme de petite
clavicule; le corps de l’hyoïde du Pleropus
marginatus a une forme un peu différente.
Le sternum n’est réellement composé que de
six sternèhres, à moins de considérer la base
de l’appendice xiphoïde comme en faisant une
septième. L’omoplate est plutôt triangulaire
que carrée; elle est proportionnellement
moins étendue et plus courte que dans les
autres Chéiroptères. La clavicule est plus
courte; l’humérus est, au contraire, plus
long et surtout plus arqué dans sa double
courbure. Le radius n’est que d’un quart
plus long que l’humérus , au lieu de l’êfc'e
d’un tiers, comme dans le Vampire. La main
est elle-même proportionnellement un peu
plus courte que dans le Vampire, surtout
dans la partie digitale dont le plus longdoigt,
celui du milieu, est double du radius; le
pouce est court; le second doigt, le plus
court après le pouce, est composé de ses trois
phalanges assez bien dans la proportion ha¬
bituelle ; des trois autres doigts, le plus long
est encore le médian. Les membres posté¬
rieurs ont presque complètement les mêmes
proportions que ceux des autres Chauves-
Souris. Le bassin est soudé supérieurement
par l’iléon au sacrum, et par l’ischion au
coccyx intermédiaire, et il est libre à son
extrémité pubienne. Le calcanéum, plus ou
moins recourbé en dessous, n’est pas pourvu
d’un long éperon. Le pouce est un peu plus
court que les autres doigts, et les doigts ex¬
trêmes sont légèrement plus forts que les
intermédiaires. Si l’on étudie l’ostéoîogie
dans la série des espèces de Roussettes, on
pourra encore avoir quelques particularités
à noter. C’est ainsi que les espèces à queue
KOL
K O (J
présentent des différences notables dans les
dernières vertèbres dorsales, ainsi que dans
les lombaires qui ont leur apophyse épineuse
plus prononcée. La forme de la tête varie
également; et, dans la Roussette kiodote,
type du genre Cynopterus de Fr. Cuvier, la
tète est très remarquable par sa gracilité,
son allongement et la minceur de ses os.
Les ailes, un peu moins larges que chez
les Chauves-Souris insectivores, et aussi
moins longues que dans la plupart des es¬
pèces de celles-ci, ne s’insèrent pas sur les
flancs, mais sur le dos, tantôt vers ses par¬
ties latérales, tantôt sur la ligne médiane.
D’après cela, on voit que les Roussettes n’ont
pas d’ailes aussi étendues, relativement à
leur grandeur, que celles des autres groupes
insectivores, et l’on doit également noter
que la membrane interfémorale est toujours
très peu étendue et le plus souvent même
tou t-à fait rudimentaire et sans usages. Le
second doigt ou l’indicateur est constamment
pourvu de toutes ses phalanges, et il est pres¬
que toujours terminé par un petit ongle,
tandis que dans toutes les autres espèces de
Chauves-Souris insectivores, il n’en est pas
de même. Quelques espèces n’ont aucun
vestige de queue à l’extérieur; d’autres ont
un léger soutien de la longueur de la mem¬
brane et, enfin, il en est qui présentent,
pour toute queue, un rudiment à moitié en¬
gagé dans la membrane interfémorale.
Les organes des sens n’offrent pas de
particularités essentielles; toutefois les feuil¬
les nasales et les oreillons manquent entiè¬
rement, et les conques auditives sont à la
fois très simples et très peu étendues. La
langue est rude et papilleuse. Les mamelles
sont au nombre de deux et placées sur la
poitrine. Ces animaux ne produisent qu’un
seul petit par portée. Les intestins sont
comparativement plus longs que dans les
autres Chéiroptères, et l’estomac est en forme
de sac très allongé et inégalement renflé.
Les Roussettes sont des animaux essentiel¬
lement frugivores, et toute leur organisation
le démontre ; toutefois on peut les habituer,
dit-on, à vivre de matières animales, et il
est assez probable, selon M. Temminck, que
certaines espèces vivent aussi d’insectes,
quoiqu’elles ne se trouvent pas dans des cir¬
constances aussi favorables pour prendre
cette nourriture que les autres Chéiroptères.
245
Les contes absurdes, chargés de merveilleux,
qui ont rapport au genre de vie carnassier
et même sanguinaire des Roussettes, ont été
produits par le défaut d’observations exactes
et par l'effroi qu’ont inspiré aux premiers
naturalistes qui ont vu ces animaux, leur
énorme envergure et leur appareil de dé¬
fense en apparence si redoutable. Toutefois
elles n’attaquent aucun animal, pas même ,
ainsi qu’on l’a cru, les Oiseaux et les petits
Mammifères ; et on leur a assez souvent attri-
Lmé à toi t les dégâts commis par les Vampires
(voy . ce mot), qui, eux, sont véritablement
carnassiers, quoiqu’ils soi en t beaucoup moins
dangereux qu’on ne s’est plu à l’écrire. En ré¬
sumé, les Roussettes sont des animaux doux
et paisibles qui vivent en grandes bandes,
suspendus pendant le jour par leurs pieds
de derrière, la tête en bas, et enveloppés
dans leurs membranes; quelques espèces
s’accrochent de cette manière, par centaines,
aux branches des arbres; d’autres se cachent
dans les cavernes, dans lestions des rochers
et dans les troncs des vieux arbres ; quelques
unes ont l’habitude de se suspendre aux pla¬
fonds des grands édifices abandonnés, et
c’est ainsi qu’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire
en a trouvé une espèce dans les pyramides
d Egypte. Ces Chauves-Souris frugivores, et
qui recherchent principalement les fruits
pulpeux et même les fleurs, sont nocturnes,
de même que les espèces insectivores de nos
climats; cependant un grand nombre de
voyageurs rapportent qu’aux îles Carolines
on voit les Roussettes voler en plein jour.
Ce lait vient de m’être confirmé tout récem¬
ment par mon ami, M. Ch. Coquerel , chi¬
rurgien de la marine royale, qui, à Mada¬
gascar, a été à même de remarquer que les
Roussettes volaient parfois pendant le jour,
mais que néanmoins c’était surtout vers le
soir qu’on les voyait en plus grand nombre.
D’après M. Coquerel , les Roussettes , en
liberté, se nourrissent d’un fruit d’une es-
pcce de Légumineuses; le même naturaliste
a pu observer plusieurs de ces animaux en
captivité , et voici un fait remarquable
dont il a été plusieurs fois témoin : Les
Roussettes qu’il conservait dans des cages
restaient suspendues par leurs pattes, et
lorsqu’on leur offrait des fruits , particu¬
lièrement des Bananes , elles s’attachaient
par une seule patte, tenaient le fruit avec
KO U
ROU
246
l’autre, et mangeaient ainsi la tête en bas.
La chair des grandes espèces de Roussettes
est estimée comme une nourriture saine et
délicate, quoique l’odeur que ces animaux
exhalent, en répandant leur urine, ait dû
naturellement rebuter ceux qui ont fait le
premier essai de manger cette chair qui, au
rapport des habitants des pays qu’habitent
les Roussettes, est blanche, succulente et
de bon goût , tandis qu’à celui des Euro¬
péens elle ne présenterait pas les mêmes
qualités ; elle serait fade quoique mangeable.
Les Roussettes, qui constituent les plus
grandes espèces connues de Chéiroptères,
sont propres à l’ancien continent et à l’Océa¬
nie. L’Europe n’en fournit aucune espèce.
On en trouve, au contraire, un grand nom¬
bre dans le continent de l’Inde, en Égypte,
au Sénégal, au cap de Bonne-Espérance et
surtout dans les îles ou les archipels de l’A¬
frique et de l’Asie, aux îles de France, Bour¬
bon, Madagascar, aux Moiuques, aux Philip¬
pines, aux îles de la Sonde, et enfin dans
quelques points de l’Océanie, particulière¬
ment aux îles Mariannes et même à la Nou¬
velle-Hollande.
Clusius, Edwards, Buffon ne connaissaient
que deux espèces de Roussettes : la Roussette
vulgaire et la Roussette rougetle ; Brisson
établit le genre Pleropus, mais il serait dif¬
ficile de désigner au juste les espèces sur
lesquelles ce naturaliste a basé ce groupe:
aussi la connaissance précise du genre Rous¬
sette et l’établissement d’une série d’espèces
ne prennent date que des nombreux travaux
d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (Annales du
Muséum, t. XV, 1810) et de ses recherches
sur le système dentaire de tous les genres
de Chéiroptères. Depuis, le nombre des es¬
pèces a été de plus en plus augmenté, et l’on
doit citer sur ce sujet les travaux de MM. Isi¬
dore Geoffroy Saint-Hilaire ( Dictionnaire
classique, t. XIV, 1828), Frédéric Cuvier
(Dents des Mammifères, 1825), A. -G. Des-
rnarest ( Mammalogie , 1821), et surtout la
monographie des Roussettes de M. Temminck
( Monographie des Mammifères , t. I et II,
1827-1832), ainsi que les ouvrages des na¬
turalistes voyageurs. Le nombre des espè¬
ces étant devenu assez considérable, et, en
effet, l’on en connaît aujourd’hui une qua¬
rantaine, on s’estvu obligé decréer desgenres
dans ce groupe naturel, et ceux que l’on
admet le plus généralement sont les Pleropus
ou Roussettes proprement dites , Acerodon , Pa -
chysoma, Megœra, Cynopterus , Macroglossa,
Cephalotes et Hypoderma. Nous ne devons
nous occuper plus spécialement ici que du
genre Roussette proprement dit ou Pleropus ;
mais nous indiquerons néanmoins toutes
les espèces que l’on place dans la famille
des Roussettes, en donnant les noms des
genres dans lesquels elles entrent.
I. Le genre Roussette proprement dit,
Pleropus ( 7TTcpûv, aile ; nxo v;, pied ) , a été
indiqué par Brisson; mais c’est à Étienne
Geoffroy Saint-Hilaire ( Annales du Mu¬
séum d’histoire naturelle , t. XV, 1810),
comme nous l’avons déjà dit, que l’on en
doit véritablement la création. Les Rousset¬
tes ont une tête longue, étroite, conique ;
un museau fin, terminé par un mufle sur les
côtés duquel s’ouvrent les narines ; le sys¬
tème dentaire est composé de trente-quatre
dents, savoir : incisives canines mo¬
laires -HÉ Les incisives sont verticales; les
canines assez fortes; les molaires, à cou -
ronne large et terminée par deux crêtes, in¬
diquent des animaux frugivores, et la pre¬
mière, surtout à la mâchoire supérieure, est
très petite et peut même manquer dans cer¬
tains cas; la membrane interfémorale est
très peu étendue et ne forme plus le plus
habituellement qu’une bordure le long du
côté interne de la cuisse et de la jambe; les
ailes, conformées comme celles de la plupart
des Chéiroptères frugivores, ont le second
doigt onguiculé ; quelques espèces ont une
petite queue, et d’autres semblent tout-à-fait
♦ privées de cet organe. Il n’y a jamais de
feuilles ni de membranes autour des narines,
et celles-ci sont un peu tubuleuses. La lan¬
gue, principalement à sa partie antérieure,
est hérissée de papilles dures, dirigées en
arrière et de différentes formes ; les plus
grandes, placées à la partie moyenne, ont
trois pointes et peuvent être comparées à des
tridents, et les autres, plus petites et se trou¬
vant autour des premières, sont elles-mêmes
de deux sortes , les unes ayant quatre, cinq,
six et même jusqu’à douze pointes , et les
autres n’en ayant qu’une seule. Les oreilles
sont assez grandes et n’offrent pas, de même
que les yeux, de caractères particuliers.
Les Roussettes renferment les plus gran¬
des espèces connues de l’ordre des Chéiro-
ROL
ROU
ptères; car on en connaît qui ont jusqu’à 5
pieds d’envergure ; toutes sont exclusive¬
ment frugivores, et, par conséquent, doit-on
retirer de leur histoire une partie de ce
qu’en disent BufTon et Daubenton, qui leur
attribuent la propriété de sucer le sang des
animaux endormis. Les habitants des pays
qu’habitent les Roussettes leur font une
chasse acharnée, dans le but et de se débar¬
rasser d’êtres qui leur nuisent beaucoup en
détruisant leurs meilleurs fruits, et de s’em¬
parer d’animaux dont ils font quelquefois
leur nourriture.
Tel que nous venons de le définir, le genre
Pleropus peut être très facilement isolé de
ses congénères, mais l’on trouve de grandes
difficultés pour distinguer les espèces d’une
manière convenable en raison même de ce
que le genre est très naturel.
On connaît un assez grand nombre d’es¬
pèces de Roussettes particulières à Timor,
Java, Sumatra, Ceylan, Madagascar, l’Océa¬
nie, l'Égypte, le Sénégal , le cap de Bonne-
Espérance, etc., et nous allons les indiquer
rapidement en nous servant , pour cette
énumération , des travaux de MM. Étienne
et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Temminck,
A. -G. Desmarest, etc.
§ I. Espèces sans queue apparente.
1. Roussette édule Ét. Geoffroy, Plero¬
pus edulis Péron et Lesueur, Vespertilio
vampirus Linn. , Pt. Javanicus Horsfield ,
Canis volans ternalanus orientalis Seba, Ter-
nate bat Pennant , Poussette kaloug Des¬
marest. Les individus bien adultes ont jus¬
qu’à 15 pouces de longueur du bout du
museau à la membrane interfémorale , et
près de 5 pieds d’envergure. Le pelage est
entièrement noirâtre, la partie postérieure
du cou et des épaules étant d’une nuance
qui tire sur le roux, et les poils du dos sont
ras , luisants et très couchés. Cette espèce ,
particulière à l’archipel de l’Inde, a été ren¬
contrée jusqu’ici à Java, à Sumatra, à
Banda, à Ternate, à Timor, à Saparonau, etc.
Pendant le jour, on trouve ces animaux
suspendus par les crochets du pouce aux
branches des arbres , dans le voisinage des
plantations dont ils dévastent les vergers :
leurs essaims nombreux se mettent en mou¬
vement vers le déclin du jour ; c’est alors
que les naturels en font la chasse au moyen
247
d’un sac attaché à une longue perche ; il les
mangent et trouvent leur chair bonne, mais
l’odeur infecte qu’ils répandent dégoûte les
Européens; cette odeur très forte de musc
est produite par leur urine, qu’ils répandent
lorsqu’on les inquiète; blessés ou irrités, ils
font entendre un cri aigu semblable à celui
de l’Oie. La nourriture de cette Roussette
consiste en toutes sortes de fruits : il paraît
qu’à Java elle habite exclusivement les ré¬
gions basses, et qu’on ne la trouve pas dans
les parties hautes de l’île.
2. Roussette d’Edwards , Pleropus Ed-
warsiiÉ t. Geoffr.,Pc médius Temrn. (figu¬
rée dans l’atlas de ce Dict., mammifères,
pl. 7 a bis). Un peu plus petite que la précé¬
dente : cette espèce offre un pelage roux , le
dos brun-marron et les membranes brunes.
A été trouvée à Madagascar; également aux
environs de Calcutta et de Pondichéry.
3. Roussette funèbre, Pteropus funereus
Temminck. Plus petite que le Pt. edulis :
pelage très foncé, court, rude, un peu frise',
lisse sur le dos; membranes des ailes très
yelues en dessous; coloration généralement
noire , avec quelques reflets brunâtres et
olivâtres dans quelques variétés. De Timor,
Amboine, Bornéo et Sumatra.
4. Roussette a face noire, Pteropus pha-
liops Temminck. Longueur totale, 1 0 pouces;
envergure, 3 pieds 1/2. Cette espèce présente
un masque d’un noir profond ; une partie
de la tête, les côtés du cou, la nuque et les
épaules sont d’un jaune paille; les parties
inférieures du corps brun et jaunâtre; les
membranes noires. Se trouve àMacassar.
5. Roussette a tête cendrée, Pteropus
poliocephalus Temminck. Plus petite que les
précédentes : cette espèce se fait principale¬
ment remarquer par toutes les parties su¬
périeures de la tête , les joues et la gorge
d’un cendré foncé, mêlé de quelques poils
noirs clairsemés. De la Tasmanie.
6. Roussette a croupion doré, Pleropus
chrysoproclus Temminck. Plus petite que le
Pt. funereus. D’une coloration rousse-mar¬
ron, plus ou moins jaune ; le croupion d’une
couleur dorée; coloration variant suivant
les sexes. De i’île d’Amboine.
7 . Roussette de Macklot , Pleropus Mac-
klotii Temminck. Longueur totale, 9 pou¬
ces 1 / 2 ; envergure, de 2 pieds 1/2 à 3 pieds:
brune, avec le sommet de la tête et la nuque
jaune-paille ; quelques poils jaune-doré sur
la poitrine. De Timor.
8. Roussette a pieds velus, Pleropus pse-
laphon Tradescant Lay , Pt. ur sinus Kit-
tlitz. Cette espèce, assez voisine des précé¬
dentes, provient de l’île Bonin , sur la côte
orientale du Japon; elle est surtout remar¬
quable en ce qu’elle a les oreilles très
courtes, pointues, et paraissant à peine hors
de l’épaisse fourrure dont tout le corps et
même les pieds sont couverts.
9. Roussette laineuse , Pleropus dasy-
mallus Temrninck, Pt. rubricollis Siébold.
Principalement remarquable par son pelage
très laineux , long partout : sa couleur gé¬
nérale est le brun mélangé de jaune. Pro¬
vient du Japon , où cette espèce a reçu le
nom de Sobaosiki.
10. La Roussette vulgaire, Pteropusvul-
garis Ét. Geoffroy, Cuvier, Desm.; la Rous¬
sette Brisson et Buiîon , Vesperlilio ingens
Clusius , Vesperlilio Vampirus Schreber ,
Linné, le Chien volant Daubenlon. De la
taille de l’Écureuil , et ayant 3 pieds , et
quelquefois plus , d’envergure. Les par¬
ties supérieures du corps sont généralement
rousses, avec une grande tache d’un brun
noirâtre en forme de croix ; les parties infé¬
rieures sont noires , à l’exception de la ré¬
gion pubienne qui est roussâtre. Cette es¬
pèce habile les îles de France et de Bourbon ;
on prétend qu’elle se trouve également à
Madagascar et même en Afrique; mais cette
dernière assertion est loin d’être démontrée.
On mange cette espèce ; sa chair a , dit-on,
une saveur particulière qui plaît en géné¬
ral , surtout celle des jeunes. La Pioussette
et la Rougetle , dont nous allons parler, se
rassemblent pêle-mêle sur les arbres , où
elles sont attirées par l’abondance des fruits
et des fleurs: elles ont toutefois des habi¬
tudes différentes, car, hors le moment où
elles s'occupent à recueillir leur nourriture,
les premières vont se Fixer sur de grands
arbres au centre des forêts , tandis que les
autres s’établissent dans les creux des vieux
arbres ou dans des rochers.
11. Roussette a cou rouge Brisson , Ple¬
ropus rubricollis Et. Geoffr. , Vesperlilio
vampirus Linné, Gmelin ; la Rougette Buf-
fon. Près de moitié plus petite que le Pt.
edulis : elle se distingue principalement par
son cou couvert de poils longs , doux au
toucher, d’un roux rougeâtre; le dos est
couvert de longs poiis doux au toucher et
d’un brun très clair, ainsi que la tête et le
ventre. Se trouve à Bourbon et à Mada¬
gascar.
12. Roussette alecto , Pleropus aleclo
Temrninck. Presque de la taille du Pt. edu¬
lis, mais ayant des formes plus trapues;
d’un noir parfait , avec les yeux et le pour¬
tour de la face d’un marron très foncé , et
les oreilles nues. De Menado (Célèbes).
1 3. Roussette de l’Assam, Pleropus /Issa-
mensis Mac-Leay ( Proceed., 1839 ). Espèce
provenant de l’Inde (Assam).
14. Roussette de Dussumier, Pleropus
Dussumieri Is. Geoffroy (Dict. class., t. XIV).
D’une longueur totale de 7 pouces, et l’en¬
vergure de 2 pieds 3 pouces. La face et la
gorge sont brunes; le ventre et le dos bruns
avec quelques poils blancs. La partie supé¬
rieure de la poitrine est d’un brun rous¬
sâtre, et le reste des parties inférieures du
corps d’une couleur un peu plus pâle. Du
continent de l’Inde et d’Amboine.
13. Roussette raille ou feuille-morte,
Pleropus pallidus Temrninck. Plus petite que
la Roussette édule; le pelage est très court,
mélangé de poils bruns, gris et blanchâtres;
la nuque, les épaules et le collier qui en ¬
toure la poitrine , roux ; le dos couvert de
poils couchés, d’un brun pâle ; tête, gorge,
ventre et flancs d’un brun couleur de feuille-
morte; membrane des ailes d’un brun pâle.
Se trouve à Sumatra, Banca et Malacca,
16. Roussette de Ivéraudren , Pleropus
Keraudren Quoy et Gaimard. Sa longueur
totale est de 7 à 8 pouces ; son envergure
varie entre 2 pieds et 2 pieds 1/2. Cette es¬
pèce a l’occiput , le cou , les épaules et le
haut de la poitrine d’un jaune pâle; le
reste du corps est brunâtre. Se trouve dans
les îles Mariannes et Carolines , principale¬
ment dans l’île de Guam ; elle vole en plein
jour, et , dans le repos , se suspend plutôt
aux arbres qu’elle ne se niche dans les trous
ou entre les rochers. Les mâles sont plus
grands que les femelles ; la portée est d’un
seul petit, qui se cramponne à la mère,
même pendant le vol. La chair de cette
Roussette, malgré l’odeur forte et désagréa¬
ble qu’elle exhale , est recherchée par les
naturels des pays qu’elle habite.
17. Roussette de Tonga , Pleropus Ton-
HOU
H OU
249
g anus Quoy et Gaîmard ( Zool . de l’ Astro¬
labe, pi. 8). Longueur, 8 pouces; enver¬
gure, 3 pieds; d’une coloration brun-rous-
sâtre, plus claire en dessus qu’en dessous,
offrant de nombreuses variations. Se trouve
dans l’Océanie, principalement dans les îles
des Amis.
, ^8. Roussette grise, Pteropus griseus
Et. Geoffr. Longueur totale, 6 pouces 1/2.
Elle se distingue par sa tête et son cou d’un
roux clair; le reste de son pelage étant d’un
gris légèrement roussâtre, qui, sur le dos,
passe presque à la couleur lie de vin. Cette
espèce habite Timor, où elle a été décou¬
verte parPéron et Lesueur.
* 19. Roussette masquée, Pteropus per-
sonatus Temminck. Longueur totale, 6 pou¬
ces 1/2; envergure, 20 pouces. La couleur
générale de cette espèce est le brun , le
jaune ou le blanc; mais ce qui la distingue
particulièrement, c’est que la tête est peinte
d’une manière tranchée de blanc pur et de
brun. Provient de l’île de Ternate.
20. Roussette a lèvre, Pteropus labia-
tus Temminck. De petite taille , car sa lon¬
gueur totale n’est que de 4 pouces , et son
envergure de 13 pouces. Le pelage est, en
dessus, d une teinte isabelle-roussatre , en
dessous roux clair ou blanchâtre; les mem¬
branes ont une couleur feuille-morte. Cette
espèce a été trouvée par M. Botta, en Abys¬
sinie.
§ IL Espèces à queue apparente .
M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire ( Dict . clas¬
sique, t. XLV) signale, dans ce groupe
des particularités organiques remarquables’
Nous croyons devoir transcrire ici ces obser¬
vations : « Dans toutes les espèces sans
queue apparente à l’extérieur, la boîte cé¬
rébrale est séparée de la face par un rétré¬
cissement considérable, correspondant à la
partie postérieure de l’orbite ; chez les
Roussettes à queue apparente, le rétrécis¬
sement n’existe pas. En outre, chez ces
dernières , la boite cérébrale est un peu plus
renflée, et le museau est moins effilé. Du
reste, le système dentaire ne présente au¬
cun caractère particulier chez les Roussettes
à queue apparente. »
21 Roussette paillée , Pteropus strami-
wewsEt. Geoffroy, Desm.; Chien volant Séba,
Lesser ternate bat Pennant. La longueur to-
T. XI.
talc est de 7 pouces, et l’envergure d’un peu
plus de 2 pieds; la queue ne paraît, à l’ex-
terieur, que sous la forme d’un petit tuber¬
cule. Cette espèce a son pelage entièrement
o un jaune de paille. Elle provient du Sen-
naar et du Sénégal , et vit de fruits. On la
trouve suspendue dans les cavernes et aux
blanches des arbres , et elle se cache égale¬
ment dans le creux des arbres vermoulus.
22. Roussette de Geoffroy , Pteropus
Geoffroy i Temminck , Pteropus Ægyptiacus
Et. Geoffr., Desm. D’une longueur totale
de 5 pouces 1/2, et envergure ayant 1 pied
9 pouces. Son pelage est laineux , d’un gris
brunâtre, plus foncé en dessus qu’en des¬
sous; la queue est extrêmement courte.
Cette espèce habite le Sénégal et l’Égypte ;
Et. Geoffroy Saint-Hilaire en a rapporté
plusieurs individus qu’il avait détachés du
plafond d’une des chambres de la grande
pyramide.
23. Roussette de Lesghenault , Pteropus
Leschenaultii A. Desm. Longueur, 5 pou¬
ces l/2; envergure, 1 pied 1/2; queue
très visible, non engagée dans la membrane
interfémorale, et ayant environ 6 lignes de
long. Cette espèce est d’un fauve cendré sur
le ventre, et d’un brun légèrement grisâtre
sur le dos; la partie de ses membranes alai-
res qui avoisine, soit le corps, soit l’avant-
bras ou les doigts , offre un grand nombre
de points blanchâtres rangés par lignes pa¬
rallèles. Se trouve à Pondichéry et a Cal¬
cutta.
24. Roussette hottentote , Pteropus hot-
tentotus Smith [Zool. Jour-n ,, IV). Cette es¬
pèce, de petite taille , provient du cap de
Bonne-Espérance : les parties supérieures
ont les poils gris-clair à la base et bruns vers
le bout ; légèrement roussâtres dans le mâle,
mais d’un brun terne dans la femelle; toutes
les parties inférieures, dans les deux sexes,
sont gris de souris.
25. Roussette de Leach , Pteropus Lea~
chii Smith ( ibid ). Du même pays que la
précédente, et n’en étant probablement que
le jeune âge.
26. Roussette amplexicaude , Pteropus
amplexicaudatus Ét. Geoffr. Elle n’a qu’une
longueur totale de 4 pouces, et son enver¬
gure en a 15 environ ; la queue est égale
en longueur à la cuisse, et enveloppée seu¬
lement à son origine par la membrane in-
32
ROU
ROX
250
terfémorale. Son pelage est d’un roux clair
sur le dos et la croupe, et d’un blanc rous-
sâtre sur le cou, la tête et les parties infé¬
rieures. Elle a été découverte à Timor par
Pérou et Lesueur, et se trouve aussi à Am-
boine, Sumatra et dans l’Inde ; M. Fem-
minck dit qu’elle habite également le cap
de Bonne-Espérance.
Plusieurs autres espèces ont été placées
par les auteurs dans le groupe naturel des
Roussettes ; mais elles se rapportent à des
coupes génériques admises par tous les natu¬
ralistes modernes. Nous allons les signaler
rapidement ici, en indiquant les genres aux¬
quels elles appartiennent.
IL Le genre ACERODON, Acerodon Jour¬
dan ( voy . ce mot), comprend deux Rous¬
settes :
27. Roussette de Vanikoro , Pleropus
Vanikorensis Quoy et Gaimard. De nie de
Vanikoro.
28. Roussette a crinière, Pleropus juba-
tus Escfascholtz (ZooL, Atlas, pL 16), Pt.
pyrrocephalus Meyer ( Nova Acta Nat. Cur. ,
t. XVI, pi. 45 et 46). Habite Manille.
III. Dans les PAGHYSOMES, Pachysoma
Ét. Geoffroy (voy. ce mot), on trouve cinq
espèces :
29. Roussette mélanocéphàle , Pleropus
melanocephalus Temminck. De l’tle de Java.
30. Roussette mammilèvre , Pleropus tit-
thœcheilus Temminck. Habite Sumatra et
Java.
31. Pachysome de Diard , Pachysoma
Diardii Is. Geoffr. ( loco citalo ). De Su¬
matra.
32. Pachysome deDuvaucel, Pachysoma
Duvaucelii Is. Geoffr. (idem). De Sumatra.
33. Pachysome a courte queue , Pachy¬
soma brevicaudatum Is. Geoffr. (ib.). De
Calcutta.
IV. Les MÉGÈRES, Megœra Temminck,
ne comprennent qu’une seule espèce :
34. Mégère sans queue, Megœra ecau-
data Temminck , qui habite Padang, dans
Pile de Sumatra.
V. Fr. Cuvier ( Dents des Mammifères ,
1 825) indique sous le nom de CYNOPTERE,
Cynopterus, un groupe de Roussettes carac¬
térisé par son système dentaire, ne présen¬
tant que quatre molaires de chaque côté à
la mâchoire supérieure, tandis que les au¬
tres espèces en ont constamment cinq. Il
n’y place qu'une espèce , que M. Isidore
Geoffroy Saint -Hilaire laisse avec les Rous¬
settes proprement dites :
35. Roussette a oreilles bordées, Pleropus
marginatus Ét. Geoffr. Cet animal n a pas
plus de 3 pouces 1/2 de longueur totale, et
son envergure est de 13 pouces; la queue
est rudimentaire, et à peine visible hors
de la membrane interfémorale. La couleur
générale est d’un gris-clair en dessous et
d’un gris-roussâtre en dessus. Cette espèce
est principalement remarquable par le liséré
blanc qui borde les oreilles. Elle provient
du continent de l’Inde.
VI. Les MACROGLOSSES, Macroglossa
Fr. Cuvier ( voy. ce mot), que n’admet pas
M. Temminck, ne contiennent qu’une es¬
pèce :
36. Roussette kiodote , Pleropus miniums
Ét. Geoffr., Pt. rostratus Horsfield. De Java
et de Sumatra.
VII. Une espèce entrant dans le genre
CÉPHALOTE, Cephalotes Ét. Geoffr. (voy.
ce mot), Harpya Illiger :
37. Roussette de Pallas, Cephalotes Pal-
lasii Ét. Geoffr. , Vespertilio cephalotes Pal-
las; la CÉPHALOTE Buffon. Des îles Moluques.
C’est à tort que Rafinesque place dans ce
genre une espèce sous le nom de Cephalotes
tœniolis. Ce Chéiroptère , qui provient de
Sicile, fait partie de l’un des groupes de
Vespertilioniens et non pas de Roussettes.
VUE Enfin les HYPODERMES, Hypoder -
ma Is. Geoffroy (voy. ce mot), Cephalotes Ét.
Geoffroy, ne nous offrent qu’une espèce :
38. Roussette de Péron , Ilypoderma Pe-
ronii Is. Geoffr. , Cephalotes Peronii Ét.
Geoffr., Hypoderma Moluccense Quoy et Gai¬
mard , Pleropus pallialus Ét. Geoffr. Prove¬
nant de Timor, Amboine, Banda , Samoa.
(E. Desmarest.)
ROUSSGA, Rœm. et Schult. (Syst., III,
3). bot. pii. — Syn. de Poussea, Smith.
ROUVERDIN. ois. — Nom donné à une
espèce de Malkoha , Phœnicophans viridis ,
et à un Tan gara , Tanagra gyrola L.,
Buff'. »
ROUX-VERT. mam. — Espèce de Cerco¬
pithèque , Cercopilhecus rufo-viridis Isid.
Geoffr.
ROX. ARACHN. — Sous ce nom est dési¬
gnée par M. Ileyden, dans le journal VIsis,
une nouvelle coupe générique de l’ordre des
RU B
251
RUB
Acariens dont les caractères iront pas encore
été publiés. (H. L.)
ROXBURGIIÏA (nom propre), bot. pu. —
Genre type de la petite famille des Roxbur-
ghiacées, établi par Jones (Msn.). Sous-ar-'
brisseaux grimpants de l’Inde tropicale et du
Japon. Voy. roxburghiacées.
ROXBURGHIA, Kœn. bot. pu. — Synon.
d’OIarr, Linn.
ROXBURGHÏACÉES. Roxburghiaceæ.
bot. ph. — Petite famille établie aux dépens
des Smilacées , et qui ne renferme encore
que le seul genre Roxburgliia. Voy. smi¬
lacées.
ROYDSIA(nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Gapparidées, établi par
Roxburgh (Plant, of Corom., 111, 86, t. 289).
L’espèce type, Roydsia suaveolens Roxb., est
un arbrisseau qui croît dans l’Inde.
ROl’ENA , Houst. ( Msc. ). bot. ph. —
Syn. de Hoilzia, Juss.
ROYENA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Ébénacées, établi par Linné ( Gen .,
n, 555). L’espèce ty pe, Roy ena lue ida Lin.,
est un arbre originaire du Cap.
RO AXE A (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Labiées, tribu des
Stachydées , établi par Wallich ( Plant, as.
rar., I, 57, t. 74 ). Arbrisseaux de l’Inde.
Voy . LABIÉES.
RUBAN, poiss. — Nom vulgaire des Cé-
poles. Voy. ce mot.
RUBAN. Liguus. moll. — Genre établi par
Montfort aux dépens des Agathincs de La-
marck, pour les espèces qui ont la coquille
turriculée et l’ouverture très courte, telles
que VAchalina virginea. Ce genre n’a pas
été adopté. Voy. agathine.
RUBAN D’EAU et RUBANNIER. bot.
pu. — Nom vulgaire des Sparganies. Voy.
ce mot.
RUBANNÉE. moll. — Nom vulgaire du
Volula mendicaria L.
RUBAN N 1ER. BOT. PH. — Voy. RUBAN
d’eau.
RUBECUEA. ois. — Nom latin du Rouge-
Gorge, devenu nom générique delà division
que l’on a fondée sur cette espèce. Voy. ru-
BIETTE.
RUBELÏNE. ois. — Nom donné parBelon
au Rouge-Gorge.
RUBELLANE. min. — Substance d’un
brun rougeâtre , tendre , qui se rencontre
mêlée avec du Mica et du Pyroxène dans
une |Wacke , à Schima dans le Mittelge-
birge en Bohême. Sa pesanteur spécifique
=■ 2,6. Elle cristallise en prismes à six faces
ou en dodécaèdres pyramidaux, et se divise
en feuillets à la flamme d’une bougie. Cette
substance, suivant Klaproth qui l’a analy¬
sée, est composée de: Silice, 45; Fer oxydé,
20; Alumine, 10; Magnésie, 10; Soude et
Potasse, 10; parties volatiles, 5.
RUBELL1TE. min. — Syn. de Daourite.
BUBENTÏA, Cornmers. (in Jussieu gen.,
378 ). bot. ph. — Syn. ü'Elæodendron ,
Jacq.
RUBEOLA, Mœnch ( Melhod ., 525). bot.
ph. — Syn. de Crucianella, Linn.
RUBETRA. ois. — Nom latin du Tra-
quet tarier pris par Brisson comine nom
d’un genre dont cette espèce est le type.
Voy. TRAQUET. (Z. G.)
RUBIA. bot. ph. — Nom scientifique du
genre Garance. Voy. ce mot.
RUBÏACÉES. Rubiaceœ. bot. ph. — ■
Grand groupe de plantes dicotylédonées ,
monopétales, hypogynes, caractérisé de la
manière suivante : Calice tubuleux, tronqué
a son sommet ou partagé en 2-6 divisions
plus ou moins profondes. Corolle insérée
vers le haut de ce tube , à autant de lobes
alternant avec ces divisions, et dont la pré¬
floraison est valvaire ou tordue , du reste en
forme d’entonnoir, de soucoupe, de cloche,
ou, plus rarement, de roue ou d’étoile.
Etamines , en général , en nombre égal et
alternes, insérées a la gorge de la corolle ou
un peu plus bas ; à filets souvent courts ; a
anthères introrses, biloculaires , s’ouvrant
par une fente longitudinale, fixes ou oscil¬
lantes : les uns ou les autres généralement
libres, se soudant dans quelques cas rares.
Ovaire adhérent avec le tube cal ici na I , cou¬
ronné ordinairement par un disque charnu
de forme variable, le plus souvent à deux
loges , plus rarement davantage , plus rare¬
ment encore réduites à une seule; conte¬
nant tantôt seulement un ou deux ovules ,
tantôt un plus grand nombre, ceux-ci dres¬
sés ou suspendus et alors anatropes, ou pel-
tés et campulitropes. Style simple sortant du
milieu du disque, partagé supérieurement
en autant de stigmates qu’il y a de loges.
Le fruit est une capsule, une baie ou une
drupe, Les graines dans un périsperme ra-
RU B
BÜB
252
rement mince , ordinairement très déve¬
loppé, charnu, cartilagineux ou corné, pré¬
sentent un embryon plus ou moins allongé,
souvent très court, à cotylédons demi-cylin¬
driques ou foliacés, à radicule supère ou plus
souvent infère. — Les espèces sont des arbres
ou des arbrisseaux , plus rarement des her¬
bes, à tige et rameaux fréquemment qua-
drangulaires , renflés et articulés à leurs
nœuds, dont les feuilles, opposées deux à
deux ou ver ticillées en plus grand nombre,
simples et entières , sont toujours accompa¬
gnées de stipules fort développées, quelque¬
fois foüiformes , souvent interpétiolaires ,
quelquefois se rejoignant à l’aisselle de la
feuille, et même au point de former par
leur union des gaines complètes. Les fleurs,
disposées en cyrnes, en panicules , en capi¬
tules , se soudent quelquefois entre elles
dans le même peloton. C’est entre les tropi¬
ques qu’on en observe le plus grand nombre,
et on le voit diminuer rapidement à mesure
qu’on s’en éloigne; les étoilées cependant
font exception, et habitent de préférence les
régions tempérées et même froides.
Cette famille présente, dans un assez grand
nombre de ses espèces, des propriétés remar¬
quables. L’écorce de plusieurs est astringente
et amère à un haut degré , et possède à ce
titre une vertu fébrifuge, renommée surtout
dans celles des Cinchona, plus connues vul¬
gairement sous le nom de Quinquina. Celles-
ci le doivent à divers alcaloïdes qu’elles
contiennent: la Cusconine, la Ciuchonine et
surtout la Quinine. Il y a des espèces dont
l’écorce en renferme plusieurs à la fois, d’au¬
tres où elle n’en renferme qu’une seule;
aussi leur action médicale n’est-elle pas tout-
à-fait la même. 11 est d’autres Rubiacées, le
Portlandia hexandra , par exemple , où la
présence de la Quinine et de la Cincbonine
a été aussi démontrée dû ns l’écorce; mais
il en est qui, quoique employées comme fé¬
brifuges, n’en contiennent nullement , par
exemple les Exosterna. Cette propriété réside
donc dans des principes amers qui peuvent
varier; elle n’est pas un attribut particulier
de la Quinine , qui la possède seulement à
un degré plus énergique, mieux connu,
digne, par conséquent, de plus de confiance.
Les racines d’autres Rubiacées sont renom¬
mées comme émétiques , et, parmi elles,
surtout le Cephaelis ipecacuanha : ce dernier
nom a été également donné à d’autres de la
même famille ( Psychotria emetica , diverses
espèces de Richardsonia et de Spermacoce).
On a su aussi extraire le principe actif du
Cephaelis , Y Émétine: se retrouve-t-elle éga¬
lement dans toutes les autres racines émé¬
tiques, et appelées aussi du nom d’Ipéca-
cuanha ?
D’autres racines de cette famille sont re¬
cherchées pour leur principe colorant , et
utilement employées en teihture , surtout
celle de la Garance ( Rubia tinctorum), dont
les cellules, gonflées d’un suc jaune pendant
la vie, prennent une couleur rouge au con¬
tact de l’air. Plusieurs espèces du même
genre ( /{. cor di folia et anguslifolia), origi¬
naires d’autres pays, ont les mêmes pro¬
priétés , qui paraissent encore communes à
d’autres du nôtre , appartenant ou à la
même tribu , celle des Rubiacées étoilées
(comme YAsperula tincloria, etc.), ou à des
tribus différentes ( comme plusieurs Mo-
rinda,V Hydrophylax maritima et YOldend-
landia umbellata , dont la racine est vulgai¬
rement connue sous le nom de Chaya-vair ) ;
mais, moins riches en principes colorants que
la Garance, elles sont négligées ou d’un em¬
ploi bien moins général.
Le Café est la graine d’une Rubiacée ,
le Coffœa arabica , et presque toute sa masse
est formée par le périsperme corné auquel
il doit sas propriétés , manifestées , comme
chacun lésait, par la torréfaction qui , par
la volatilisation d’une huile concrète , y dé¬
veloppe cet arôme si estimé. On y trouve
aussi une autre huile fusible à 25°, un prin¬
cipe amer, et un autre azoté qu’on a nommé
Cofl'éine. Il serait possible que les graines
d’autres Rubiacées à périsperme corné offris¬
sent quelque analogie.
GENRES.
I. Cofféacées. — Loges 1-2-ovulées.
Tribu 1. — Operculariées.
Fleurs serrées en capitule , dans lequel
elles se soudent entre elles par leurs ovaires
1-loculaires , 1 ovules. Fruit déhiscent. —
Herbes ou sous arbrisseaux de l’Australie.
Pomax , Sol.- — Opercularia , A. Rich.
( Rubioides , Sol. — Cryptospermum , Young).
Tribu 2. — Galiées ou Étoilées.
Fleurs distinctes. Ovaire à 2 loges 1-ovu-
RIE
R (JB
•253
lées. Carpelles indéhiscents , secs ou char¬
nus, se séparant à la maturité. Yerticille de
feuilles étroites , dont deux opposées seule¬
ment portent des bourgeons à leur aisselle,
les autres paraissant dues à une transfor¬
mation des stipules. — Herbes ou sous -ar¬
brisseaux des climats tempérés et froids.
Vaillantia , DC. (Valantia , Tourn. ) —
Callipeltis , Stev. ( Cucullaria , Buxb.) — Ga-
lium , L. ( Aparine et Cruciata , Tourn. — As-
pera, IVlœnch. — Eyselia, Neck.) — Rubia ,
Tourn. — Crucianella, L. ( Rubeola , Mœnch.
— Laxmannia, Grnel. , non R. Br.) — As-
perula , L. — Sherardia , Dill. ( Dillenia ,
Herst. non L.).
Tribu 3. — Anthospermées.
Fleurs distinctes. Ovaire à 2 loges 1-ovu-
lées. Carpelles indéhiscents , secs , se sépa¬
rant à la maturité. Stipules petites , pétio-
laires. — Herbes ou sous-arbrisseaux du Cap,
des Canaries , très rarement de l’Australie.
Anthospermum , L. ( Tournefortia , Pont,
non L.) — Ambraria, Crus. (Nenax, Gærtn.)
— Galopina, Thunb. ( Oxyspermum , Eckl.
Zeyh.) — Phyllis , L. ( Nobula , Ad. — Bu-
plevroides, Boer.) — Coprosma , Forst.
Tribu 4. — Spermacocées.
Fleurs distinctes. Ovaire à 2-4 loges
1-2-ovulées. Carpelles secs ou charnus, dé¬
hiscents ou indéhiscents. Stipules dévelop¬
pées et soudées en une gaîne laciniée à son
bord. — Herbes ou arbrisseaux des régions
tropicales ou juxtatropicales.
* Fruit charnu, ne se divisant pas.
Putoria , Pers. — Ploeama , Ait. ( Pla-
coma , Pers. — Bartlingia, Reich.) — Scy -
phiphora , Gærtn. f. — Hydrophylax , L. f.
( Sariscus , Gærtn.) — Cuncea, Ham. — Er-
nodea, Sw. — Wiegmannia, Mey. — Serissa,
Comrn. (Dnjoda, Lour. — Buchosia, Lher.).
** Fruit sec, se divisant en 2-4 parties.
Democrilea , DC. — Octodon , Thonn. —
Borreria , Mey. {Bigelowia , Spr. — Chloro¬
phytum , Pohl. — Gruhlmannia , Neck.) —
Spermacoce , L. ( Covelia et Chenocarpus ,
Neck. — Tardavel , Ad. ) — Hexarepalum ,
BartI. — Diodia , L. — Triodon , DC, — Cru-
sea , Cham., Schl. — Richardsonia , Kunth
( Richardia , L. non Kth. — Schiedea, BartI.)
— Milracarpum , Zucc, ( Schizangium , BartI.
— Staurospermum , Thonn. ) — Perama ,
Aubl. ( Mattuschkea , Schreb. ) — Staelia ,
Cham. Tessiera , DC. — Psyllocarpus ,
Mart. ( Diodois , Pohl.) — Gaillonia, À. Rich.
Oliophora , Zucc. — Knoxia , L. — ü/a-
chaonia, Humb. Bonpl. — Deppea, Cham.,
Schl. Cruclcshanksia, Hook., Arn. ( Rothe -
rta, Mey.) — Cephalanthus , L. ( Platanoce -
phalus, Vaill.).
Tribu 5. — Psychotriées.
Fleurs distinctes. Ovaire à 2 loges \ -ovu-
lées. bruit charnu à 2 noyaux. Périsperme
corné. Stipules interpétiolaires, distinctes ou
connees. — Arbres et arbrisseaux des régions
intertropicaies ou juxtatropicales , surtout
de l’Amérique.
* Capitules involucrés.
Geophila , Don. — Cephaelis , Sw. ( Cepha -
leis , \ ahl. — Callicocca , Schreb. — lpeca-
cuanha, Arr. — Tapogomea et Evea, J.)
— Carapichea , Aubl. ( Eurolhia , Neck.) —
Patabea, Aubl. — Salzmannia, DC. — Su-
toria , DC.
** Pas d’involucres.
Chas alla , Comm. — Palicourea , Aubl.
( Galvania , Vand. — Stephanium , Schreb.
— Colladonia, Spr. non DC.) — Psychotria,
L. ( Psychotrophum et Myrtiphyllum,? . Br.)
Ronabea , Aubl. ( Viscoides , Jacq.) — Mapou-
ria, Aubl. ( Simira , Aubl. ) — Antherura,
Lour.— Rudgea, Sal. — Coffea , L. — Strem-
pelia, A. Rich, — Faramea, Aubl. ( Fama -
rea , Vittra. — Potima , Pers. — Darluca ,
Raf. — infont'ana, Tuss.) — Rytidea , DC.
* Grumilea , Gærtn. — * Polyoxus, Lour.^ —
Coussarea, Aubl. ( Billardiera , Wahl, non
Srn. ■ — Frœlichia , Wahl, non Mœnch. —
Pecheya , Scop. ) — Saprosma , Bl. — Pa¬
yera, L. {P avale, Ray. — Çrinila, Floutt.)
Ixora , L. — Baconia , DC. ( Verulamia ,
h)G. ) — Chomelia , Jacq. — Scolosanthus ,
Vahl. (Antacanlhus , L.-C. Rich.) — Satdi-
ma , A. Rich. — Margaris , DC. ( Desclica ,
Fl. mex.) — Chiococca , P. Br. — Tertrea ,
DC. ( Schiedea , A. Rich.) — Declieuxia , Kth.
( Psyllocarpus , Pohl.) — Enmachia, DC. —
Siderodendron , Schreb. ( Sideroxyloides ,
Jacq.) — Nescidia , A. Rich, — Pleclronia ,
L. — Psilostoma , Klots. — - Canthium , L.
( Psydrax, Gærtn. ) — Diplospora, DC. —
Marguisia , A. Rich. — Damnacanlhus ,
Gærtn. f. — Amaracarpus, BL
254
RUB
R U B
Tribu 6. — Pqederiées.
Fleurs distinctes. Ovaire à 2 loges 1-ovu-
lées. Fruit à 2 coques comprimées qui se
détachent du calice, et restent suspendues à
un axe filiforme. Stipules i n terpétiola ires. —
Lianes des régions tropicales.
P ceder ta , L. ( Hondbessen , Ad. — Reussia,
Demis.) — Leconlea , A. Rich. — Lygodyso-
dea , R. Pav. (. Dysodea , Pers.).
Tribu 7. — • Guettardées.
Fleurs distinctes ou soudées entre elles.
Ovaire à 2 ou plusieurs loges 1 ovulées.
Drupe à autant de noyaux. Périsperme
charnu. Stipules axillaires ou in terpétio-
laires, confiées. — Arbustes ou arbrisseaux
des tropiques.
* Fleurs soudées entre elles.
Morinda, Vaill. ( Roioc , PL — Padavara,
Reed.).
** Fleurs distinctes.
Myrmecodia , Jacq. — Hydnophylum ,
Jacq. — Hypobalhrum , RL — Nertera, Banks
( Nerleria , Sm. — Gomezia , Mut. — Ery-
throdanum , Pet. -Th.) — Mitcheila, L. ( Cha -
mœdaphne , Mitch.) — Baumannia , DG. —
Mephitidia , Reinw. ( Lasianlhus , Jacq. ) —
Vangueria , Cornm. ( Vanguiera , Pers.— Fa-
vanga , Rohr. — Meynia , Link. ) — Guet-
larda , Vent. ( Cadamba , Sonn. — Halesia ,
P. Br. non El!. — Matlhiola , PL non R.
Br. — Edechi , Lœfi. — Dicrobotryon , W.
— Laugeria , Jacq. — Sardinia , Fl. il. —
l'iviana, Raf. non Cav.— Terébraria, Sess.)
— Malanea , Aubl. ( Cunninghamia , Schreb.
non R. Br. ) — Antirrhæa , Cornm. ( ? iVeu-
ropora, Cornm.) — Slenostomum, Gærtn. f.
( Sturrnia , Gært. non Hopp. — Stenostomum,
J. ) — Sacconia, Endl. ( Chione , DC.) — 77-
monius, Rumph. ( Bobea , Garni. — Bobœa ,
A. Rich. — Burnoya, Chain , Schl.) — Ew-
pyrena , W. Arn. — Santia , W. Arn. —
Psathyra, Cornm. ( Chicoinea , Cornm. — Psa-
Ihura , Poir.) — Hamilionia , Roxb. (Sper-
madictyon, Roxb.) — Leptodermis, Wall. —
Myonima , Cornm. — Pyroslria, Comm. —
Octavia, DC. — Lühosanthes , Bl. — Eritha-
lis , P. Br. ( Herrera , Ad.) — Reliniphyllum,
Hurnb. Bonpl. — Nonalelia , Aubl. ( Oriba -
sia, Schreb.) — Gynochtodes , Bl. — Cælo-
spermum , BL — Anclyanthus, Desf. — Ily-
lacium, Beauv. — Phallaria, Sehum.— Cw-
vieria, DC.— Dondisia, DC. — Stigmanthusf
Lour. ( Stigmatanthus , Roem., Sch. ) —
Strumpfia, Jacq. ( Strumphia , Pers .)~^Epi~
thinia-j Jacq.
Tribu 8. — CüRDIERÉES.
Fleurs distinctes. Ovaire à 2-5 loges 1-ovu-
lées. Baie. Périsperme charnu. Stipules in-
terpétiolaires, larges et soudées. — Arbris¬
seaux des régions tropicales.
Cordiera , A. Rich. — Tricalysia , A. Rich.
il. Cinchonacées. — Loges mul ti-ovulées .
Tribu 9. — Haméliées.
Baie pluriloculaire.
Erosmia, Humb. Bonpl. ( Evosrna , W.)
— Tepesia , Gærtn. f. — Sabicea , Aubl.
( Schwenckfelda , Schreb. — Schiuenckfeldia,
W. — Paiva, Fl. fl.) — Schizostigma, Arn.
— Holostyla, DC. ( Slylocorina , Labill.) —
Axanthes , Bl. (Maschalanthe , Bl.) — Uro-
phyllum, Jack. Wall. ( Wallichia , Roxb. non
DC.) — llamelia , Jacq. (Duhamelia , Pers.
— Tangarœa, Ad. — Lonicera, PL non L.)
- — Aliberlia, A. Rich. ( Melanopsidium , Poit.
— Genipella , L.-C. Rich. ) — S chradera ,
Valh. ( Fuchsia , Sw. non PL) — Urceolaria ,
W. non Ach.) — Brignolia , DC. — Patima ,
Aubl. — Polyphragmon , Desf.
Tribu iO. — Isertiées.
Fruit drupacé à plusieurs noyaux.
Iserlia, Schreb. ( Posanthus , Raf.) — Gon-
zalea, Pers. ( Gonzalagunia , R. Pav.) — An -
thocqphalus, A. Rich. ( Cephalidium , A. Rich.)
Metabolus , BL ( Sclerococcus , Baril.).
Tribu 11. — Hédyotidées.
Fruit capsulaire. Graines non ailées.
* Stipules réunies en une gaîne.
Deneella, Forst. ( Lippaya , Endl. — Ber-
tuchia, Denns.) — Gonolheca, Bl. — Hedyo-
lis , Lam. (Houstonia et Oldenlandia, L. —
Poirelia, Gmel. — Anotis, Bachicallis et Lu-
cya , DC. — l anetos , Raf. — Gerontogea ,
Cohautia et Kadua, Chain. Schl. — Listo-
ria , Neck. — Dunalia , Spreng. non Kth.)
— Karamyschewia , Fiscb. Mey. — Poly~
prémuni, L.
** Stipules interpétiolaires.
Tula, Ad. — Spiradiclis , Bl. — Leptope-
talum , Hook. — Ophiorhiza , L. — Lipo-
stoma , Don . — Virecta , DC. — - Sipanea ,
R U B
RUB
Aubl. ( Ptychodea , W.) — Carphalea , J. —
Greenia , W. Am. — Lerchea , L. [Codaria ,
L. — ? Xanthophytum, Pol.)— Wendlandia ,
Bar tl . — Adenosoclima , Wall. — Rondeleiia,
PI. (Petesia, P. Br. — Lightfootia , Schreb.
— Willdenowia , Gmel. non Thunb. —
Arachnimorpha , Desv.) — Choristes , Benth.
— Spallanzania , DC. — Isidorea , A. Rich.
— Bikkia , Reirnv. ( Connigonus , Raf. ) —
Porllandia , P. Pr. — Schreibersia , Pohl.
(Augurs/a, Pohl. — Augustea > DG.) — Chi-
marrhis , Jacq. — • Macrocnemum, P. Br. —
Condaminea, DC.
Tribu 12. — Cinchonées.
Fruit capsulaire. Graines ailées.
* Fleurs pédicellées.
Calycophyllum , DC. — Pinkneya , L.-C.
Rich. ( Pinknea , Pers. ) — Bouvardia , Kth.
( Houstonia , Andr. — Chrislima , Raf. —
Æginelia, Cav. non L.) — Maneliia , Mut.
( Nacibœa , Aubl. — Conotrichia, A. Rich. —
Lygislum , P. Br. — Gagnebina, Fl. fl.) —
Danois , Comm. — /Dsm , Schott. — Exo-
stema, L.-C. Rich.— Hymenodictyon, Wall.
— Luculia , Sweet. — Lasionema , Don. —
Bemija, DC. — Cinchona , L. ( Kinkina , Ad.)
— Cosmibuena , R. Pav. ( Buena , Pohl.) —
Hymenopogon , Wall. — Hillia, Jacq. (Fe~
reiria , Vand.) — Ferdinandusa, Pohl. (Fer-
dinandea , Pohl.) — Coutarea, Aubl. — Sïe-
vensia, Poit. — ? Crossopteryx, FenzI.
** Fleurs sessiles, pelotonnées en capitule
globuleux.
Nauclea, L. ( Bancalus , Rumph. — ? ,lcro-
dryon, Spreng. — ? Mamboya, Blanc. — £/n-
caria, Schreb. — Agylophora, Neck. — Ow-
rcuparia, Aubl. — Adina, Sal.).
Tribu 13. — Gardéniéf.s.
Baie 1-2 loculaire. Graines non ailées.
* Fleurs ramassées en capitule involucré,
distinctes ou soudées entre elles.
Sarcocephalus, Erfz. ( Cephalina , Thonn.)
— Z uccarinia, Bl. — Lucianea , DC. — Ca-
nephora, J. — Breonia, A. Rich.
** Fleurs distinctes, non capitulées.
Catesbœa , L. — Hoffmannia , Sw. — ^lr-
gostemma, Wall. (Pomangium , Reinw.) — •
Neurocalyx , Hook. — Iligginsia , Pers.
( Ohigginsia , R. Pav.) — Petunga, DC. (?Spi-
cillaria, A. Rich.) — Fernelia , Comm. —
Coccocypselum , P. Br. ( Sicelium , P. Br. —
Tonlanea , Aubl. — Bellardia , Schreb. —
Condalia, R. Pav.) — Petesia, Baril. — Sft/-
locorine , Cav. ( Wahlenbergia , Bl. non
Schrad. — Cupia , DC. — Cupi , Reed. —
FFe&era, Schreb. — Z amari'a , Raf. — 7a-
. renna , Gærtn. ) — Pouclietia , A. Rich. —
Berliera, Aubl. — Hippolis, R. Pav. — f/c-
lospora , Jack. — Menesloria , DC. — Hein ~
sia, DC. — Chapelieria , A. Rich. — Griffi-
thia, W. Arn. — IlyplianlUera, W. Arn. —
Bandia, Houst. ( Oxyceros , Lour. — Ceriscus ,
Gærtn. — Euclinia , Salisb.) — Gardénia ,
Eli. ( Thunbergia , Munt. non L. — Piringa,
J. — Sahlbergia, Neck. — Bergkias , Sorm.
Chaquepiria, Sal. — Bothmannia, Thunb. )
— Genipa , PI. ( Duroia , L. f. ) — Oxyan-
thus, DC. — Posoqueria, Aubl. ( Cyrtanthus ,
Schreb. — Kyrlanlhus , Gmel. — Solena, W.
— Posoria, Raf. ) — Tocoyena, Aubl. ( Ve-
riana, W.) — Gynopachys, Bl. — Cassupa ,
Humb. Bonpl. — Kutchubæa, Fisch. — Mus-
sœnda, L. ( Bellila , Reed. — ? Neurocar per a,
R. Br. — Landia , Comm. ) — Alberta , E.
Mey. — Acranthera, Arn. — Amaiova, Aubl.
(Hexactina , W. — ? Ehrenbergia , Spreng.
non. Mart. ) — Burchellia , R. Br. ( Buba-
lina, Ehr.).
Enfin, à cette longue énumération, vien¬
nent encore s’ajouter les genres suivants ,
que leurs caractères douteux ou trop impar¬
faitement connus ne permettent pas de rap¬
porter à l’une des tribus précédentes.
Sommera, Schl. — Scepseothamnus, Cham.
— Gardeniolia, Cham. — Thileodoxa , Cham.
— Anisomeris , Presl. — Psilobium, Jack. —
Plalymerium , Baril. — Lecananlhus , Jack.
— Morelia, A. Rich. — Emmeorhiza, Pohl.
[Endlichera, Presl.) — Melanopsidium, Cels.
( Billiotia , DC. ) — Jaclda, Wall. — Hima-
tanthus , W. — Aidia , Lour. — Sickingia ,
W. — Stipularia , Beauv. — Benzonia ,
Schum. — Myrioneuron, P. Br. — Pleotheca ,
W. — Egeria , Neraud. — Meretricia, Ner.
(Ad. J.)
RUBICELLE. min. — Nom donné a une
Topaze du Brésil , et à une variété rouge-
jaunâtre du Spinel le.
REB1ETTE. Erylhacus . ois. — Sous ce
nom, G. Cuvier a admis dans la famille des
Becs-Fins un genre qui se trouvait en quel¬
que sorte déjà établi dans les ouvrages de
Meyer et Wolf, de Naumann etde Bechstein.
Ces naturalistes, en effet, avaient, bien avant
*2T)6
RUB
KUB
l’auteur du Règne animal, introduit parmi
les Sylviœ des coupes auxquelles ils donnaient
fort improprement le titre de familles, et,
parmi ces coupes, celle des Rubietles y figu¬
rait sous la dénomination, pour les uns, de
Vermivorœ, pour les autres, de Ruticillœ.
Ce sont ces Vermivorœ ou Ruticillœ , compre¬
nant le Rouge-Gorge, la Gorge-Bleue, le
Rouge-Queue, le Rossignol des murailles et
la Calliope, que G. Cuvier a réunis en genre.
Si quelques uns des ornithologistes qui l’ont
suivi n’ont pas adopté cette division et ont
persisté à confondre les espèces qui la com¬
posent avec les autres Becs-Fins ou Sylviœ,
d’autres, il faut l’avouer, sont tombés dans
l’excès contraire, en ce sens que des cinq es¬
pèces européennes dont G. Cuvier a fait des
Rubiettes, quatre sont devenues des types
de genres distincts. Ainsi le Rouge-Gorge
est devenu pour Boié le représentant, en
Europe, de son genre Daudalus ; Brehm a
séparé génériquement, sous les noms de
Cyanecula et Ruticilla, la Gorge-Bleue et les
Rouge-Queues; enfin , M. Gould a pris la
Sylvia calliope pour type de son genre Cal¬
liope. Il en résulte qu’en réunissant, comme
on l’a fait et avec juste raison, les Rossignols
aux Rubiettes, on a maintenant cinq cou¬
pes formées aux dépens de cette division,
M. Schlegel , dans la Revue critique des Oi¬
seaux d’Europe, a établi, sous la dénomina¬
tion d’Humicole ( Lusciola ), qu’il emprunte à
la nomenclature ornithologique de MM. Key-
serling et Blasius, la section des Rubiettes ;
mais, comme ces auteurs, il distingue ces
Oiseaux en Rossignols, en Rouge -Queues,
en Rouge -Gorges, en Gorges-Bleues et en
Calliopes. Ces groupes secondaires rappellent
ici des genres précédemment créés et y cor¬
respondent sans toutefois avoir une valeur
aussi élevée. Quoi qu’il en soit, ce qu’il y a
de certain, c’est que la majeure partie des
ornithologistes admet aujourd’hui que les
Oiseaux réunis par G. Cuvier sous le nom
de Rubiettes, doivent être séparés des Sylviœ
avec lesquelles ils sont longtemps restés
confondus. Mais ce démembrement est-il
motivé?
11 est difficile de ne pas reconnaître qu’il
existe entre les Rubiettes et les autres espè¬
ces du genre dont elles faisaient partie, des
différences tranchées, radicales, non seule¬
ment sous le rapport des habitudes, des
mœurs, etc., mais encore sous celui des ca¬
ractères extérieurs. Elles se distinguent des
autres Becs-Fins ou Fauvettes par leurs tarses
qui sont plus longs, plus grêles et recouverts,
en avant et dans presque toute leur étendue,
par une grande scutelle ; par l’ongle du pouce
qui est moins robuste et plus droit ; par l’œil
qui est plus largement ouvert; elles s’en
distinguent encore par leurs mœurs à demi
terrestres, par leur régime vermivore, par
leur chant de bec ou chant flûté, par la fa¬
culté qui leur a été départie de marcher
plutôt que de sauter, par l’habitude qu’elles
ont d’imprimer à leur queue des mouvements
convulsifs et vibratoires, et de donner pour
appui à leur nid le sol ou une autre base
large et solide. Enfin j’ajouterai que, chez
toutes les espèces, les jeunes, avant la pre¬
mière mue, ont une livrée qui leur est pro¬
pre et qui les distingue franchement des
adultes. Il nous paraît donc surabondamment
établi que les auteurs ont eu raison de sépa¬
rer les Rubiettes des autres Becs-Fins. C’est
avec moins de fondement, ce nous semble,
qu’on a voulu établir pour les premières
toutes les coupes que nous avons indiquées.
A moins de chercher des différences dans les
mœurs, les circonstances de reproduction,
nous ne voyons pas sur quels caractères ex¬
térieurs, saisissables et un peu importants,
ces coupes sont fondées. Il n’y a guère que
les Rossignols, dont la forme du bec s’éloigne
sensiblement peu de celle des autres espèces,
dont on puisse à la rigueur composer une
division particulière. Quant aux Rouge-
Queues, aux Gorges-Bleues, aux Rouge-
Gorges, aux Calliopes et aux Rossignols de
murailles, il nous paraît difficile de les sépa¬
rer. Nous les réunirons donc générique¬
ment. Toutefois , pour mettre notre article
en rapport avec les travaux des méthodistes
contemporains, nous distinguerons ces Oi¬
seaux par groupes, en leur conservant les
noms distincts qu’on leur donne.
On peut assigner pour caractères aux Ru¬
biettes : Un bec fin, peu allongé, mince,
droit, plus large que haut à la base, évidé
dans le milieu, lorsqu’on le voit pardessus,
un peu renflé vers l’extrémité de la mandi¬
bule supérieure qui est échancrée de chaque
côté à la pointe; yeux grands; tarses longs,
minces, presque entièrement recouverts en
avant par une plaque écailleuse; queue am-
RUB
pie, élargie à l’extrémité qui est légèrement
échanerée, et à pennes terminées en pointe
aiguë. Ce dernier caractère disparaît avec
l’usure des plumes.
Les Rubiettes, par leurs mœurs, leur genre
de vie, leur mode de nidification, et même
leurs caractères extérieurs, ont beaucoup plus
d’analogie avec les Merles proprement dits
et lesTraquets qu’avec les Fauvettes ou Becs-
Fins; aussi sommes-nous de l’avis des au¬
teurs qui les ont éloignées de celles-ci pour
les rapprocher des premiers, il semble, en
effet, que les Rubiettes soient de vrais Mer¬
les. Elles en ont les allures, la gloutonnerie,
le vol, le chant flûté, le régime, etc. Il y a
de la vivacité dans leurs mouvements. Pres-
qu’à chaque pas qu’ils font, leur queue s’a -
gite de haut en bas et produit, surtout chez
le Rossignol de murailles et le Rouge-Queue,
une sorte de vibration ; mais c’est principa¬
lement lorsqu’ils se posent ou lorsqu’ils sont
sur le point de prendre leur essor que ces
oscillations de la queue sont sensibles et
fréquentes. Leur vol est irrégulier, tortueux,
a i f , léger, et se fait par de brusques batte¬
ments d’ailes.
Toutes les Rubiettes n’ont pas les mêmes
habitudes. Les unes ne se plaisent que dans
les lieux montueux, arides, déserts; sur les
rochers escarpés, les vieux châteaux en rui¬
nes, les masures , sur les toits des habitations
isolées, les clochers; les autres, au contraire,
comme le Rouge-Gorge et la Gorge-Bleue,
paraissent rechercher les endroits bas et hu¬
mides où abondent des bosquets, des buis¬
sons, le voisinage des eaux, les lisières des
bois, les parties les plus obscures des forêts,
les haies qui bordent les chemins. Toutes ont
un caractère inquiet, triste, aiment la so¬
litude et semblent fuir toute société; elles
ne supportent pas meme celle de leurs sem¬
blables. Les anciens avaient observé que le
même buisson ne renferme jamais deux
Rouges-Gorges : le fait est certain. Le pre¬
mier qui s’y établit en chasse tous ceux qui
s’y rendent après lui. Il est rare de trouver
deux Rouges-Gorges qui ont fixé leur de¬
meure dans le voisinage l’un de l’autre vivre
en bonne intelligence; à chaque instant de
la journée, ils se provoquent et s’attaquent.
Les autres espèces, un peu plus tolérantes,
n’en vivent pas moins dans une sorte d’iso¬
lement.
KUB 257
Cependant, autant le Rouge-Gorge paraît
inquiet de la présence d’un autre Rouge-
Goige, autant la présence de l’homme sem¬
ble peu l’affecter. Il s’en effarouche si peu,
qu’il s’avance, surtout pendant l’hiver, jus¬
que dans les maisons. Certainement le besoin
qui le presse peut etre considéré, dans cette
circonstance, comme le principal motif de
ses actes ; mais il n’en est pas moins vrai
qu en automne et au printemps, lorsque la
nourriture est loin de lui manquer, il se
montre tout aussi hardi. D’ailleurs les autres
Rubiettes , telles que le Rouge-Queue et le
Rossignol de murailles, que l’on enlève du
nid et dont on fait l’éducation, n’ont jamais
ni la même douceur, ni la même confiance.
Ils conservent toujours une sauvagerie qui
les éloigne de celui qui les soigne. Le
Rouge-Gorge, au contraire, montre un ca¬
ractère tout opposé. Il est, pour la familia¬
rité, le premier des Oiseaux, comme le Ros¬
signol , de l’aveu de tout le monde, est le
premier pour le chant. Il est d’une douceur
et d’une gentillesse extrêmes; confiant à l’ex¬
cès, il vient se reposer sur la main qui le
nourrit, et paraît sensible aux caresses qu’on
lui prodigue.
Les Rubiettes ont une voix flûtée comme
celle des Merles et des Traquets, mais moins
aiguë que celle de ces derniers. Leur chant
a une expression de tristesse et de mélan¬
colie qui ne déplaît pas. Celui du Rouge-
Gorge , composé de sons déliés, légers et
tendres, est des plus agréables. Cette espèce
est , peut-être, de toutes les espèces chan¬
teuses, celle qui varie le plus sa phrase ou
sa gamme ; elle l’emporte de beaucoup, sous
ce rapport , sur ses congénères. Le matin ,
dès l’aube du jour, et le soir, après le cou ¬
cher du soleil, il développe sa voix avec éclat
et harmonie. Durant la journée, il s’oublie
quelquefois, surtout à l’époque des amours,
jusqu’à faire entendre son chant ; mais il
reprend bientôt son autre manière de faire,
qui consiste en une sorte de gazouillement,
de langage intérieur. Ce ne sont plus de
bruyants éclats; ce sont des gammes entre-
coupées , chantées à bec presque fermé ,
comme à la sourdine. Du reste, les autres
Rubiettes font de même; c’est principale¬
ment le matin et le soir qu’elles donnent à
leur voix tout son développement. Toutes
conservent leur chant pendant l’hiver;
83
t. xr.
ÏIÜB
RUB
258
mais, durant cette saison, elles ne la font en¬
tendre que par les beaux jours.
Le régime des Rubiettes consiste princi¬
palement en Vers, en petits Insectes, en
larves et en baies de plusieurs sortes. Elles
aiment beaucoup celles du Pistachier len-
tisque ( Pistacia lentiscus). Elles n’avaient
jamais un Insecte ou un Yer sans préalable¬
ment l’avoir battu contre un corps solide ,
et l’avoir conservé quelque temps entre leurs
mandibules. Leur gloutonnerie égale, si elle
ne surpasse, celle des Merles et des Rossi¬
gnols. Les noyaux des baies qu’elles man¬
gent, les élytres et les parties cornées des
Insectes qu’elles dévorent, se ramassent dans
un point de leur gésier et sont ensuite reje¬
tés sous forme de pelotes , comme chez les
Oiseaux de proie nocturnes. La plupart des
Rubiettes d’Europe, comme le Rossignol de
murailles, la Gorge-Bleue, le Rouge-Queue,
prennent beaucoup de graisse vers la fin de
l’été. Toutes, du reste, sont à cette époque
un mets fort délicat.
Dès le mois de septembre , les Rubiettes
commencent leurs migrations. Les Gorges-
Bleues et les Rossignols de murailles sont
les premiers à se mettre en mouvement : les
Rouges-Queues et les Rouges-Gorges n’émi¬
grent que quinze jours ou un mois plus
tard. Les uns et les autres suivent les val¬
lées dans leurs migrations, voyagent isolé¬
ment , en se portant d’un bosquet ou d’un
buisson dans un autre , d’un rocher sur un
autre. C’est principalement le matin , quel¬
ques heures avant et après le lever du so¬
leil , que ces déplacements ont lieu.
Toutes les Rubiettes ne nichent pas dans
les mêmes conditions : les unes, comme le
Rouge-Gorge, placent leur nid près de terre,
dans la mousse , dans une touffe d’herbe ,
dans des trous d’arbres , entre ou sous des
racines; les autres, telles que la Gorge-Bleue,
le posent au pied des buissons, et assez près
de terre, comme les Rossignols ; d’autres
enfin l’établissent dans les trous ou les fis¬
sures des vieux édifices, d’un rocher, sur le
tronc vermoulu et caverneux d’un vieux ar¬
bre ; mais toutes apportent beaucoup de né¬
gligence dans la construction de leur nid.
La ponte est ordinairement de quatre à six
œufs, dont la couleur varie , selon les es¬
pèces, d’une manière remarquable. Ceux du
Rouge-Gorge sont d’un blanc jaunâtre ou
rougeâtre, parsemé de petites taches oblon-
gues d’un brun rouge clair; ils ont la plus
grande analogie, pour la forme et la dispo¬
sition des taches, avec les œufs du Merle
noir ; ceux du Rossignol de murailles sont
de la couleur de ceux des Traquets, c’est-à-
dire bleus , mais sans taches ; le Rouge-
Queue en produit de tout blancs , comme
ceux de l’Hirondelle de fenêtre ou du Tor-
col ; et ceux de la Gorge-Bleue sont d’un
vert bleuâtre uniforme. Les petits naissent
couverts d’un duvet abondant noirâtre ou
brun, et quittent le nid de très bonne heure
et avant de pouvoir voler. Ils portent jus¬
qu’à la première mue une livrée particu¬
lière, et lout à-fait différente du plumage
des adultes.
Le genre Rubiette et les démembrements
qu’on lui a fait subir, ont été fondés sur
les espèces d’Europe, que nous allons indi¬
quer en les distribuant par groupes.
1° LES ROUGES-GORGES.
( Dandalus , Boié ; Rulecula, Breh .;Erythaca
et Sialia, Swains. )
Rübiette Rouge-Gorge , Erythacus rube-
cula G. Cuv. (Buff. , pl. enl ., 361 , f. î ).
Tout le plumage en dessus d’un gris-brun
olivâtre; gorge, devant du cou, poitrine et
front d’un roux ardent; flancs cendrés;
ventre blanc. Cette espèce est répandue dans
toute l’Europe.
Il nous semble qu’on peut en rapprocher
le Rouge-Gorge a dos bleu , Mot. sialis Lin.
(Buff., pl. enl., 590), Oiseau de l’Amérique
septentrionale, dont M. Swainson a fait le
type de son genre Sialia.
2° LES ROUGES-QUEUES.
( Ruticilla , Briss. , Brehm. ; Phœnicura ,
Swains.; Ficedula, Boié.)
Rubiette Rouge-Queue, Rut. tithys Brehm . ;
Sylvia tithys Scop. Plumage en dessus d’un
cendré bleuâtre; joues, gorge et poitrine
d’un noir profond ; les barbes des pennes
secondaires d’un blanc pur , qui forme une
sorte de miroir sur l’aile; queue d’un roux
ardent.
Habite l’Europe, l’Asie et le nord de l’A¬
frique ; commune en France sur les Alpes et
les Pyrénées.
RU B
RUB
259
Nous avons reçu du département des
Basses-Alpes un Bouge -Queue qui diffère
de l’espèce par son plumage d’un cendré brun
uniforme, par le miroir de l’aile qui est pres¬
que nul et gris au lieu d’être blanc , et par
un trait noir qui occupe l’espace compris
enire le bec et l’œil ; la femelle n’a pas ce
trait noir, et ne se distingue de celle de
l'espèce que par son miroir qui est presque
nul : elle est partout d’un cendré brun un
peu roussâtre, plus clair que celui du mâle.
Ce Rouge-Queue, dont je possède deux mâles
et deux femelles, a été tué en amour. Con¬
stituerait-il une espèce distincte ou une
simple variété ? C’est ce que nous ne vou¬
drions pas affirmer. Cependant nous croyons
devoir la nommer provisoirement Rubiette
Caire (Rut. Cairii Nob.), du nom de la per¬
sonne qui nous l’a procuré.
Rubiette Rossignol de murailles , Rut.
phœnicura Ch. Bonap. ; Syl. phœnicura
Lath. (Bufî., pl. enl., 351 , f. 2). Front et
sourcils d’un blanc pur; parties supérieures
d’un cendré bleuâtre; gorge d’un noir pro¬
fond; poitrine, flancs, sous-caudales et
queue d’un roux brillant.
Habite toute l’Europe, l’Asie et l’Afrique;
commun en France.
On a introduit vers ces derniers temps ,
parmi les espèces d’Europe , un Oiseau du
Caucase, que Pallas avait décrit sous le nom
de Motacüla aurorea , et Güldenstadt sous
celui de Mot. erythrogastra. Nous ne savons
jusqu’à quel point cette espèce, que M. Schle-
gel appelle Lusciola erythrogastra , peut et
doit figurer dans le catalogue des Oiseaux
européens. Nous nous bornerons donc à la
citer.
Les espèces étrangères que M. Lesson rap¬
porte à ce groupe, dans ses Notices ornitho¬
logiques ( Rev. zool. , 1840 , p. 264 ), sont
les suivantes : Phœnicura leucocephala Yar-
reli ( Proceed ., 1831, p. 35), de l’Himalaya.
— Phœn. rubec-uloides Yarr. (loc. cit. ). — -
Phœn. cœruleocephala Yarr. ( loc. cit. ). —
Phœn. fuliginosa Yarr. (loc. cit.). — Phœn.
frontalis Yarr. (loc. cit.). — Phœn. Mac-
Gregoriœ Burton (Proceed., 1835), de l’Hi-
malaya. — - Phœn. plumbea G oui d (Proceed.,
1835, p. 185). — Ruticilla simplex Less.,
de l’Hifnalaya. — Et Rut. melanura Less. ,
même habitat. Ces deux dernières étaient
inédites. t
3° LES GORGES-BLEUES.
(Cyanecula, Briss., Brehm.; Pandicilla,
Blasius. )
Rubiette Gorge-Bleue, Cyanecula suecica
Brehm. , Sylv. suecica Nilson (Buff., pl.
enl., 381, f. 2). Parties supérieures brunes;
gorge et devant du cou bleu d’azur, avecjun
miroir blanc au centre de cette couleur;
moitié de la queue d’un roux vif.
Elle est répandue dans toute l’Europe;
on la trouve également en Afrique. Elle
n’est pas rare en France , surtout à son
double passage au printemps et à l’automne.
Quelques auteurs ont admis comme es¬
pèce nouvelle la variété à miroir roux, que
l’on trouve plus particulièrement en Russie
et en Sibérie. D’autres auteurs ne l’ont con¬
sidérée que comme une race locale de la
précédente, mais l’ont désignée cependant
sous un autre nom. A quelle opinion s’ar¬
rêter? Il est difficile de se prononcer. Quoi
qu’il en soit, cette espèce, si réellement c’en
est une, ne se distingue, comme nous l’a¬
vons dit, de la Gorge-Bleue ordinaire, que
par son miroir qui est roux-marron au lieu
d’être blanc. M. Temminck a proposé de lui
conserver' le nom de Syl. suecica ; des au¬
teurs plus récents lui ont donné celui de
Cyanecula orientalis ou Lusciola cœrulecula
(Y. Schleg. Rev. crit.).
M. Lesson a décrit dans la Revue zoolo¬
gique pour 1840 ( p. 266 ), sous le nom de
Cyan. fastuosa, une espèce inédite qui pro¬
vient des monts Himalayas.
4° LES CALLIOPES.
(Calliope, Gould.; Melodes , Keyl et BJas.;
Accentor, Temm.)
Rubiette Calliope , Call. Lathamii Gould
(Birds of Eur., pl. 114), Mel. Calliope
Ixeyl et Blas. , représentée dans l’atlas de
ce Dictionnaire, pl. 35. Lorums et menton
noirs; sourcils et moustaches d’un blanc
pur; gorge et devant du cou d’un rouge
clair brillant, entouré de gris noirâtre; par¬
ties supérieures d’un brun terre d’ombre
uniforme; abdomen et ventre d’un blanc
Isabelle.
Cette espèce habite la Sibérie , le Kamt-
schatka et le Japon. Selon M. Temminck ,
elle aurait été tuée en Crimée par Pallas ,
assertion tout-à-fait dénuée de fondement ,
260
K UC
IIUD
d’après M. Nordmann ( Voyage dans la Rus¬
sie méridionale , p. 136), « puisque, dit cet
auteur, dans la Zoographie de Pallas , pu¬
bliée par lui dans les dernières années de
sa vie, il n’est point question de l’existence
de cette espèce en Grimée.)) En sorte que la
Calliope , considérée, d’après le témoignage
de M.Temminck, comme Oiseau d’Europe,
ne doit compter parmi les espèces euro¬
péennes qu’avec un point de doute, jusqu’à
plus amples renseignements. (Z. Gerbe.)
IUJBIOIDES , Soland. ( Msc .). bot. pu.
— Syn. d'Opercularia, A. Rich.
• RUBIS, min. — On nomme ainsi plusieurs
substances minérales qui n’ont rien de com¬
mun que leur couleur rouge, et principale¬
ment le Corindon hyalin rouge et le Spi—
nelle. Voy. ces mots.
On a aussi appelé :
Rubis d’arsenic ou Rubine, le Réalgar;
Rubis blanc, le Corindon hyalin blanc;
Rubis de Bohême , le Grenat pyrope et le
Quartz hyalin rose ;
Rubis du Brésil , les Topazes rouge et
brûlée ;
Rubis jaune , la Topaze ;
Rubis occidental, le Quartz hyalin rose;
Rubis de Sibérie , la Tourmaline d’un
rouge cramoisi ;
Rubis vert, l’Émeraude, etc.
RUBIS, Less. ois. — Syn. de Mellisuga,
Briss.
RUBUiiA. polyp. — Nom donné, paj
M. Défiance, à un petit Polypier fossile
trouvé à Hauteville, en Normandie, dans le
terrain tertiaire, et que M. Milne Edwards
rapproche des Tubulipores. L’espèce décrite,
11. Soldant , est un petit corps, de forme plus
ou moins allongée, long de 5 à 7 millimètres,
dont la surface présente de petites aspérités
irrégulières, percées de trous qui sont les
loges des Polypes. (Duj.)
RUBUS. eot. ph. — Nom scientifique du
genre Ronce. Voy. ce mot.
*I\UCARIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Sapindacées ?, établi par Aublet
( Guian ., supplém ., 24, t. 382). Arbrisseaux
de la Guiane. Voy. sapindacées.
♦JRUCERVUS. mam. — M. Hodgson {Ann.
of nat. hist., i , 1838) indique sous cette
dénomination une subdivision du genre na¬
turel des Cerfs. Voy. ce mot. (E. D.)
IlUCIIiiX, bot. cr. — Nom vulgaire des
Champignons du genre Bolet dans quelques
parties de la France.
*BU€KEBIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées-Tubuli-
flores , tribu des Cynarées , établi par De
Candolle ( Prodr . , YI , 483 ). Herbes origi¬
naires du Cap. Voy. composées.
BUDBEGK1A, Adans. ( Fam ., II, 80).
bot. ph. — Syn. de Conocarpus, Gærtn.
RBDRECKIE. Rudbeckia (dédié au bota¬
niste Rudbeck). bot. ph. — Genre de la
famille des Composées-Sénécionidées , de la
Syngénésie polygamie frustranée dans le
système de Linné. Le groupe qui avait été
établi, sous ce nom par l’immortel botaniste
suédois a été subdivisé dans ces derniers
temps par suite des travaux sérieux de Cas-
sini, Lessing, etc., sur la vaste famille des
Composées. Il en est résulté que la circon¬
scription du genre Rudbeekie proprement
dit s’est trouvée notablement restreinte, et
que certaines de ses anciennes espèces sont
devenues le type de trois genres nouveaux :
Obeliscaria Rafin., Echinacea Mœnch, Dra-
copis Cass. Le genre Rudbeekie , circonscrit
conformément aux idées de Cassini , se com¬
pose d’espèces herbacées vivaces, spontanées
dans l’Amérique septentrionale. Leur sur¬
face est couverte de poils raides qui les ren¬
dent prudes au toucher; leurs feuilles sont
alternes, opposées aux rameaux; leurs fleurs
forment de grands capitules terminaux, so¬
litaires, à rayon jaune, à disque brun-vio¬
lacé, dont l’involucre présente à peu près
deux séries de folioles étalées, et dont le
réceptacle est conique; les fleurs du rayon
sont absolument stériles et sans traces d’or¬
ganes sexuels ; celles du disque ont les bran¬
ches de leur style terminées par un cône
très court. Les akènes qui succèdent à ces
fleurs centrales sont carrés sur leur coupe
transversale, surmontés d’une aigrette en
couronne calleuse et épaisse. — On cultive
communément pour l’ornement des jardins
plusieurs espèces de ce genre, dont la plus
connue est la Rudbeckie laciniée, Rudbeckia
laciniata Lin. C’est une plante très répan¬
due dans l’Amérique septentrionale, où on
la rencontre du Canada jusqu’à la Virginie,
le long des fossés et sur le bord des marais ; sa
tige glabre s’élève à un mètre ou un peu plus ;
ses feuilles inférieures sont pinnatiséquées, à
segments ovales, aigus, trilobés ou large-
RUD
RUD
261
ment incisés, tandis que les supérieures
sont ovales, indivises. Ses capitules solitai¬
res se développent en été ; les fleurs de leur
rayon sont jaunes , étalées, longues d’envi¬
ron 4 centimètres; celles du disque sont
brunâtres. L’aigrette de ses graines est bor¬
dée de dents inégales. On cultive cette
plante, comme ses congénères, en pleine
terre légère; on la multiplie par semis ou
par division des pieds. — On cultive aussi
la Rudbeckie digitee , Rudbeckia digilata
Mill. (R. laciniata , ($ angustifolia Pers.) qui
se distingue de la précédente surtout parce
que ses feuilles supérieures sont tnfides ;
la Rudbeckie éclatante , Rudbeckia fulgida
Ait., dont la tige hérissée, rameuse, se
termine par plusieurs capitules de fleurs
jaune-vif au rayon, pourpre-noir à la cir¬
conférence.
Quant aux trois genres qui ont été ré¬
cemment détachés des Rudbeckies, ils ren¬
ferment aussi des espèces assez répandues
dans les jardins ou assez connues pour que
nous ne puissions nous dispenser de leur
consacrer quelques lignes. — Les Obélis-
c aires, Obeliscarici Rafin., se distinguent des
Rudbeckia par leurs ovaires comprimés,
bordés de deux ailes étroites, dépourvus
d’aigrette; leur réceptacle est conique; les
branches de leur style se terminent par un
appendice demi-lancéolé ; leurs feuilles sont
rudes au toucher, pinnalifides. Leur type
est I’Obéliscaire pinnée , Obeliscaria pinnala
Cass. (Rudbeckia pinnata Vent. ), dont les
capitules sont légèrement odorants et dé¬
gagent une odeur aromatique prononcée
lorsqu’on ouvre leur réceptacle; ses ligules
sont jaunes, pendantes, longues de 3 ou
4 centimètres. — Le genre Échinacée, Echi-
nacea Mœnch , se distingue par des feuilles
ovales-lancéolées , par de grands capitules
solitaires à réceptacle convexe ; par un ovaire
comprimé, portant une seule aile à son
côté intérieur, surmonté d’une aigrette en
couronne denticulée ; les appendices qui ter¬
minent les branches du style ressemblent
à ceux des Obéliscaires. Le type de ce groupe
est I’Echinacée pourpre, Echinacea purpurea
Mœnch ( Rudbeckia purpurea Lin. ) , belle
plante commune dans les jardins, qui pro¬
duit en été de grands capitules , a rayon
pourpre, long d’un décimètre ou un peu
plus, à disque pourpre -noirâtre, sur lequel
les anthères se détachent en points jaunes
dorés. — Enfin, le genre Dracopis Cass., est
caractérisé par des feuilles cordées-lancéo-
lées , embrassantes, lisses et entières; par
des capitules solitaires , à rayon jaune et à
disque foncé, dont le réceptacle est conique;
par l’appendice linéaire qui termine les
branches du style; par des akènes arron¬
dis sur leur section transversale, surmontés
d’une aigrette calleuse, en couronne. Ce
genre a pour type le Dracopide amplexicaule,
Dracopis amplexicauiis Cass. ( Rudbeckia
amplexicaulis Lin.) (P. D.)
ïiUDGËA (nom propre), bot. pu. — Genre
de la famille des Rubiacées-Cofl’éaeées, tribu
des Psychotriées , établi par Salisbury (in
Linn . Transact., VIII, 327, t. 18, 19). Les
Rudgea lancœfolia et ovalifolia, types de ce
genre, sont des arbrisseaux qui croissent â
la Guiane.
îUJDiSTES. moll. — Deuxième ordre de
la section des Conchifères dimyaires, compre¬
nant les deux familles des Hippurites et des
Sphérulites. Ce sont des coquilles fossiles du
terrain crétacé dont on ne connaît que le
test partiellement conservé, toute la partie
intérieure ayant été dissoute pendant la fos¬
silisation. M. Deshayes a mis ce fait hors de
doute, et a prouvé en même temps que les
Rudistes doivent par leur forme se rappro¬
cher des Camacées; depuis lors, cependant,
M. Aie. d’Orbigny a continué â les rappro¬
cher des Brachiopodes, et, précédemment,
M. Desmoulins les avait rapprochés des As¬
cidies. Lamarck avait d’abord laissé les Ru¬
distes parmi les Ostracées, et ce ne fut que
dans son Histoire des animaux sans vertèbres
qu’il en fit une famille à part, sans toutefois
lui attribuer des caractères bien positifs ;
car il la désigne en disant: «Ligament,
charnière et animal inconnus; coquille très
inéquivalve; point de crochets distincts. »
Aussi range-t-il dans cette famille, qui n’é¬
tait en quelque sorte qu’un lieu de dépôt, tou¬
tes les coquilles bivalves qu’il ne connaît pas
suffisamment; il y place donc les Calcéoles
elles Diocimes qui sont de vrais Bracbiopo-
des, et les Birostrites qui ne sont autre chose
qu’un muscle interne deSphérulite, en même
temps qu’il fait un autre genre distinct avec
les Radioliles qui doivent être réunies aux
Sphérulites, etqu’il transporte les Hippurites
dans la classe des Céphalopodes. L’ordre des
262
RUE
RUE
Rudistes ne doit donc, en définitive, conte¬
nir que les Sphérulites et les Hippurites,
formant le type de deux familles distinctes.
(Du j.)
RUDQLPHA (nom propre), moll. • —
Genre proposé par M. Schumacher pour les
coquilles dont Lamarck avait fait son genre
Licorne ou Monoceros , et qui doivent être
réunies aux Pourpres. (Duj.)
RUDOLPIllA (nom propre), bot. ph. — -
Genre de la famille des Légumineuses-Papi-
lionacées, tribu des Érythrinées, établi par
Willdenow (in Neuen. Berl. schrift., III,
451). Arbrisseaux originaires des Antilles et
du Mexique. Voy. légumineuses.
HUE. Ruta. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille desRutacées, à laquelle il donne son
nom, rangé par Linné dans la Décandrie mo-
nogynie de son système, bien que sa place
soit au moins aussi légitime dans l’Octandrie.
Ce groupe générique, établi primitivement
par Tournefort, avait été adopté sans modi¬
fication par Linné et par tous les botanistes
après lui. Mais, dans son beau travail mono¬
graphique sur les Rutacées, M. A. de Jussieu
a été conduit récemment à en détacher
toutes les espèces à feuilles, qui formaient
les sections 3 et 4 dans le Prodromus de
DeCandolle , avec lesquelles il a formé son
genre Aplophyllum. Cette séparation à réduit
le nombre des véritables Rues de plus de
moitié. Ainsi restreint, le genre Rula est
formé d’espèces herbacées vivaces ou sous-
frutescentes , qui croissent naturellement
dans les parties tempérées et un peu chaudes
de l’ancien continent, dans l’hémisphère
boréal. Leurs feuilles sont alternes, dé¬
pourvues de stipules , pennées ou, plus sou¬
vent, décomposées, marquées de points
glanduleux, translucides, remplis d’une
huile volatile qui leur donne une odeur forte
et souvent très désagréable. Leurs fleurs ,
presque toujours jaunes , sont disposées en
cime dichotome , plus ou moins régulière;
elles présentent généralement cette parti¬
cularité que celles d’entre elles situées à l’ex¬
trémité de la tige ou dans l’angle des dicho¬
tomies sont pentamères , tandis que les au¬
tres sont tétramères. Or, c’est d’après ces
fleurs pentamères , les premières épanouies,
mais les moins nombreuses de toutes , que
Linné a rangé le genre Rue dans la décan¬
drie. Les fleurs présentent : Un calice court
et quadripartî ; une corolle de quatre pé¬
tales plus longs que le calice, à limbe con¬
cave, généralement lacinië ou sinué; huit
étamines plus longues que les pétales, dont
les quatre opposées à ceux-ci sont plus
courtes que les quatre qui alternent avec
eux; un pistil porté sur un disque ordinai¬
rement plus large que lui et dont le pour¬
tour présente huit pores nectarifères ; ses
quatre ovaires, 6-12-ovulés, sont réunis à
leur base, distincts au sommet qui est qua-
drilobé; leur angle interne porte autant de
styles qui se soudent presque aussitôt en un
seul, que termine un stigmate à quatre sil¬
lons. A ces fleurs succèdent quatre capsules
partiellement réunies en un seul corps, qui
s’ouvrent par leur sommet et par leur angle
interne. Ces caractères s’appliquent aussi
naturellement aux fleurs pentamères , à la
condition de substituer les nombres 5 et 10
à ceux de 4 et 8 que présente la caractéris¬
tique précédente.
Comme type de ce genre nous prendrons
la plus intéressante de ses espèces, la Rue a
odeur forte, Ruta graveolens Lin., vulgai¬
rement connue sous le nom de Rue, espèce
vivace, de la région méditerranéenne. Sa
teinte générale est glauque, sa souche li¬
gneuse et rameuse émet des tiges aériennes
rameuses, presque ligneuses dans le bas,
herbacées dans leur plus longue partie; ses
feuilles sont décomposées ou sur-décompo¬
sées, à folioles un peu épaisses, obovées ou
oblongues. Les fleurs sont jaunes, grandes;
elle se distinguent par les lobes de leur ca¬
lice lancéolés, aigus; par leurs pétales en¬
tiers ou à peine denticulés. Cette espèce,
commune dans nos départements méridio¬
naux, est de plus fréquemment cultivée
dans les jardins, à cause de ses propriétés
médicinales, et de la grande vogue qu’elle
a surtout parmi le peuple des campagnes.
Elle était, au reste, déjà en haute répu¬
tation chez les anciens , qui l’employaient
non seulement comme espèce médicinale ,
mais encore comme condiment. Elle est ex¬
trêmement excitante, au point que, prise à
haute dose, elle peut déterminer des inflam¬
mations violentes et même la mort. On fait
usage de ses feuilles, dont la saveur est âcre,
un peu amère et très chaude, et qui , appli¬
quées sur la peau, peuventla rubéfier. LaRue
est surtout caractérisée par son action spé-
RUE
RUM
263
ciale sur l’utérus, qu’on met fréquemment
à profit, mais qui est assez énergique pour
amener parfois des accidents fâcheux. On la
regarde aussi comme un puissant antispas¬
modique, et quelques médecins l’ont pré¬
conisée comme un excellent vermifuge. A
l’extérieur, on l’emploie contre la gale, etc.
Cette plante entrait autrefois dans un grand
nombre de préparations diverses; aujour¬
d’hui, bien que d’un usage fréquent, elle a
perdu une partie de son ancienne impor¬
tance. (P. D.)
On a encore appelé vulgairement, :
Rue de Chèvre, le Galega officinalis ;
Rue de Chien, le Scrophularia canina ;
Rue de muraille, une espèce d’Asplénie ;
Rue des prés, le Thalictrum flavum ;
Rue sauvage, le Peganum harmala, etc.
RUELLIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Acanthacées, tribu des
Echmatacanthées-Ruelliées, établi par Linné
{Gen.,n. 784), qui y réunissaitun assezgrarid
nombre d’espèces dont quelques unes consti¬
tuent aujourd’hui des genres nouveaux. Ainsi
le Ruellia littoralis Lin., est devenu le type
du genre Dyschoriste de Nees; le Ruellia se-
tigera Pers., le type du genre Chætacanthus
de Nees; le Ruellia barlerioides Roth., le
type du genre Petalidium de Nees; le Ruellia
oblongifolia Michx., le type du genre Colo¬
phanes de Don, etc. Tel qu’il est actuellement
limité, le genre Ruellia comprend seulement
les espèces qui présentent les caractères sui¬
vants: Calice à cinq divisions égales; corolle
hypogyne, infundibuliforrne ; limbe à cinq
divisions égales, étalées. Étamines 4, insérées
au tube de la corolle, didynames, incluses;
anthères oblongues, à deux loges nautiques
ou mucronulées à la base. Ovaire à deux
loges 3-4-ovulées. Style simple; stigmate
subulé, canaliculé dorsalement, aigu à la
base. Capsule à deux loges renfermant six ou
huit graines.
Les Ruellia sont des herbes caulescentes,
poilues, à feuilles opposées; à fleurs médio¬
cres, de couleurs variées, disposées en épis
axillaires ou terminaux, souvent groupées en
capitules; bractées petites ou nulles. Ces
plantes croissent spontanément dans l’Asie
tropicale et dans quelques contrées de la
Nouvelle-Hollande. Quelques unes sont cul¬
tivées, en Europe, dans les jardins d’agré¬
ment, telles que les Ruellia strepens Linn.,
patula Jacq., clandestina Linn., paniculata
Lin., repens Lin., etc. (J.)
RUGENDASIA, Schied. (Msc. ex Schlec-
tand. Hort. IJall ., p. 14). bot. ph. — Syn.
de Weldenia , Schult. f.
RUGI EUS , Curtis ( British Ent. , IV,
168), Stephens, ins. — Synonyme de Stili-
cus Latreille, Erichson. (C.)
RUGISSEMENT, màm. — On désigne
sous ce nom le cri du Lion , du Tigre, et
des autres grands animaux du genre des
Chats. Voy. ce mot. (E. D.)
RUIZIA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des By ttnériacées , tribu des
Dombeyacées, établi par Cavanilles {Dissert.,
III, 117, t. 30). Arbrisseaux des îles de
France et de Bourbon. Voy. byttnériacées.
RUIZIA, Pav. ( Prodr ., 133, t. 39). bot.
ph. — Syn. de Boldoa, Juss.
RULINGIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Byttnériacées, tribu
des Byttnériées, établi par R. Brown (m
Bot. Mag., t. 2191, 3182). Arbrisseaux de
la Nouvelle-Hollande. Voy. byttnériacées.
RUMASTRUM, Campd. ( Monog. du g.
Rumex, Paris, 1819). bot. ph. — Voy. ru-
mex , Linn.
RUMEN, mam. — - Nom latin de la panse
ou réservoir des Ruminants. (E. D.)
RUMEX. Rumex. bot. ph. — Grand genre
de la familie des Polygonées, de l’Hexandrie
trigynie dans le système de Linné. Formé,
par ce botaniste, de la réunion des Lapa-
thum et Acetosa de Tournefort , il a été
adopté sans autre modification importante
que la séparation des deux genres Emex
Neck. et Oxyria II i 1 1 , dont les types sont
le Rumex spinosus Lin. , pour le premier;
le Rumex digynus Lin. , pour le second.
Dans sa monographie de ce genre ( Mono¬
graphie des Rumex , précédée de quelques
vues générales sur la famille des Polygo¬
nées, thèse, in-4 de 169 pag. et 3 pl.,
Montpell. , 1819), qui remonte déjà à une
époque assez reculée , Campdera décrivait
ou signalait 110 espèces, sur lesquelles 40
figuraient parmi les Incertœ sedis, ou comme
plantes imparfaitement connues de lui. Il
est donc permis de supposer qu’aujourd’hui
le chiffre total des Rumex connus s’élève de
120 à 130. Toutes ces plantes sont des
herbes annuelles ou vivaces , rarement des
sous-arbrisseaux , souvent de saveur acide,
i
264
RUM
MJM
qui croissent naturellement dans les parties
tempérées et froides des deux hémisphères ,
dont un très petit nombre se trouvent entre
les tropiques. Leurs feuilles sont alternes ,
engainantes à leur base; leurs fleurs sont
petites , disposées par verticilles rapprochés
en grappes , hermaphrodites ou plus rare¬
ment unisexuées par avortement. Elles pré¬
sentent : un périanthe à 6 folioles, dont les
trois extérieures sont vertes et soudées entre
elles à leur base , dont les trois intérieures
sont faiblement colorées , plus grandes ;
après la floraison ces dernières folioles gran¬
dissent, se redressent pour envelopper le
fruit, et s’épaississent souvent vers leur base
en une sorte de grain saillant, plus ou moins
volumineux ; 6 étamines opposées par pai¬
res aux trois divisions externes du périanthe ;
un pistil à ovaire triquètre , uniloculaire ,
uni-ovulé , surmonté de trois styles filifor¬
mes, libres ou adnés aux angles de l’ovaire,
terminés chacun par un stigmate en pin¬
ceau. A ces fleurs succède un caryopse à
trois angles, enveloppé par les folioles in¬
ternes du périanthe qui n’adhèrent pas avec
lui. On divise les Rumex en trois sous-genres
de la manière suivante.
a. Lapathum , Tourn., Campd. Fleurs her¬
maphrodites ou polygames, très rarement
dioïques. Folioles internes du périanthe dres-
sées-divergentes, plus ou moins granuleuses
à l’extérieur. Styles libres; stigmates multi-
fides. Test des graines blanchâtre ou jau¬
nâtre. — Herbes à feuilles penninerves , à
peine acides, à verticilles multiflores ; à
fleurs portées sur des pédicules articulés
à leur base. Ce sous-genre est nombreux.
La plus importante des espèces qu’il ren¬
ferme est le Rumex Patience, Rumex Patien-
tia Lin., très connu sous les noms vulgai¬
res de Patience , Patience des jardins , et ,
dans quelques pays , Epinards immortels .
C’est une grande plante herbacée vivace ,
haute d’environ un mètre et demi, dont le
rhizome est long et épais, brunâtre exté¬
rieurement, jaunâtre à l’intérieur; dont la
tige est droite 9 cannelée , rameuse dans le
haut; dont les feuilles sont grandes : les in¬
férieures allongées , cordées-ovales ; les su¬
périeures oblongues-lancéolées , très aiguës,
toutes plus ou moins ondulées; les trois
folioles intérieures du périanthe qui entou¬
rent le fruit sont entières, en cœur , pla¬
nes , et l’une d’elles porte un granule ar¬
rondi. On emploie fréquemment le rhizome
de cette espèce dans la médecine populaire
et dans les hôpitaux , où l’on administre
journellement sa décoction en tisane. La sa¬
veur de cette partie de la plante est d’abord
fade, puis âpre et amère; elle a une odeur
faible, mais particulière. On s'en sert à titre
de sudorifique, de tonique, pour exciter l’ap¬
pétit et ranimer les forces de l’estomac;
mais son usage le plus fréquent est contre
les maladies de la peau, et particulièrement
contre la gale. Deyeux y a signalé l’existence
d’une certaine quantité de Soufre libre. Au
reste, on lui substitue souvent, et sans
désavantage, à cause de l’analogie de pro¬
priétés, le rhizome de quelques autres espè¬
ces du même genre , telles que les Rumex
aquaticus , R. crispus , R. obtusifolius , etc.
Dans quelques pays , on mange les feuilles
de la Patience à titre d’Épiriards. Des hor¬
ticulteurs habiles pensent même que ses
qualités comme plante potagère, et particu¬
lièrement sa précocité ,' devraient lui assi ¬
gner dans nos cultures une place plus dis¬
tinguée que celle qu’elle y a occupée jusqu’à
ce jour. On a aussi conseillé de l’utiliser
comme fourrage vert précoce. Son extrême
rusticité, et la facilité de sa multiplication
par graines et par éclats, pourraient être
avantageuses dans ces cas.
b. R-umastrum , Campd. Fleurs hermaphro¬
dites ou plus rarement monoïques. Folioles
intérieures du périanthe à granules très pe¬
tits ou nuis. Styles adnés aux angles de l’o¬
vaire; stigmates paucifides. Test des graines
rougeâtre. — Sous - arbrisseaux à feuilles
palmatinerves, à peine acides ou tout-à-fait
insipides. Fleurs en verticilles pauciflores ,
portées sur des pédicules articulés au mi¬
lieu. Ce sous-genre est peu nombreux. Nous
nous bornerons à citer comme lui apparte¬
nant le Rumex Abyssiniens.
c. Acetosa , Tourn., Campd. Fleurs her¬
maphrodites , monoïques ou dioïques. Fo¬
lioles internes du périanthe lisses ou peu
granulées extérieurement, avortant quel¬
quefois. Styles adnés aux angles de l’ovaire.
Stigmates multifides. Test des graines rou¬
geâtre ou blanchâtre. — Herbes, sous-arbris¬
seaux ou arbrisseaux à feuilles penninerves
ou palmatinerves, acides; à fleurs disposées
en verticilles pauciflores, et portées sur des
RDM
RUM
pédicules souvent articulés à leur base. L’es¬
pèce la plus intéressante de cette section est
le Rumex Oseille, Rumex acetosa Lin., si
connu sous ses noms vulgaires d 'Oseille,
Surette , Vinette. Elle croît en abondance
dans les bois et les prairies de. toute la
France; de plus , elle est cultivée dans les
moindres jardins potagers. Son rhizome est
rampant, brun-noirâtre; sa tige herbacée,
glabre, cylindrique et cannelée, s’élève seu¬
lement à 4 ou 5 décimètres ; ses feuilles
sont de tissu mou et un peu épais , les ra¬
dicales longuement pétiolées, oblongues ,
hastées , obtuses; les cauünaires embras¬
santes et aiguës. Le Rumex Oseille a de
l’importance , soit comme espèce médici¬
nale, soit surtout comme plante potagère et
économique. Sous le premier rapport , on
fait usage quelquefois de son rhizome, qui
est un peu astringent , et dont la décoction
était autrefois administrée fréquemment,
mais surtout de ses feuilles, qui sont essen¬
tiellement rafraîchissantes. Elles servent à
préparer les bouillons aux herbes. On les
mêle aussi toujours aux feuilles de diverses
espèces avec lesquelles on prépare le Suc
d’herbes. Quant à l’usage des feuilles d’O-
seille comme aliment, on sait qu’il est de
tous les jours , à Paris surtout, où il s’en
consomme annuellement des quantités très
considérables ; non seulement on les em¬
ploie fraîches, mais encore on en fait des
conserves pour l’hiver. On retirait aussi au¬
trefois de cette plante le bi-oxalate de Po¬
tasse ou sel d’Oseille, qui y existe en assez
forte proportion; mais, de nos jours, on
préfère extraire ce sel de VOxalis acetosella.
Dans les jardins potagers, on possède quel¬
ques variétés d’Oseille, parmi lesquelles la
plus estimée et la plus répandue dans les
jardins de Paris et des environs, est connue
sous le nom d 'Oseille de Beileville. Ses
feuilles sont plus grandes et moins acides
que celles de la plupart des autres variétés.
La culture de cette espèce est très simple ;
elle réussit dans toute espèce de terre et à
toute exposition. On la plante le plus sou¬
vent en bordure, et on la multiplie, soit par
graines, soit par division des pieds; ce der-"
nier mode de multiplication est même le
seul à l’aide duquel on conserve les variétés
les plus estimées. On retrouve des proprié¬
tés analogues à celles de l’Oseille chez plu-
T. XI.
26 5
sieurs autres espèces du même genre, telles
surtout que le Rumex acetosella Lin., ou
petite Oseille , si commun dans toute la
France, le Rumex sculatus , etc. (P. D.)
*IUJMFORDïA (nom propre). BOT. PH. -
Genre de la famille des Composées-Tubuli-
flores, tribu des Sénécionidées, établi par
De CandoIIe ( Prodr ., A, 549). Arbrisseaux
du Mexique. Voy. composées.
RUM IA. BOT. PH. — Genre de la famille
des Ombellifères, tribu des Amminées, éta¬
bli par Hoffmann ( Umbellif . , 171, f. 3).
Herbes de la Sibérie. Voy. ombellifères.
RU MI A (nom mythologique), ins. — Genre
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc¬
turnes, tribu des Phalénides, établi parDu-
ponchel ( Calai, des Lépid. d'Eur., p. 216).
L’espèce type, Rum. cratœgaria , se trouve
en Europe, dans les mois de mai et juillet.
(L.)
*RUMINA (nom mythologique?), ins. _
Genre de l’ordre des Coléoptères subpenta¬
mères , de la famille des Cycliques et de la
tribu des Colaspides , proposé par Dejean
( Catalogue, 3e édit., p. 438). L’auteur y
rapporte 2 espèces du Brésil , qu’il nomme
R. mosmaragdula et desta. (C.)
* RUMINANTES ( rumino , je rumine).
mam.— Vicq d’Azyr (Syst. anat. desanim.,
1792 ) a désigné sous ce nom les Mammi¬
fères que Linné nommait Pecora, et que
l’on indique aujourd’hui sous celui de Ru¬
minants. Voy. ce mot. (E. D.)
RUMINANTIA. mam. - — Nom latin des
Ruminants , d’après G. Cuvier ( Tabl. élêm.
du Règ. anim., 1797). (E. D.)
RUMINANTS. Pecora. mam. — A toutes
les époques, les naturalistes et le vulgaire
ont réuni, sous une dénomination commune,
et comme formant un groupe bien distinct
parmi les Quadrupèdes, les animaux que nous
appelons Ruminants. Presque tous leurs
genres ont fourni a la domesticité des es¬
pèces importantes, car ce sont elles qui for¬
ment essentiellement nos troupeaux. Tels
sont le Chameau, le Dromadaire et les La¬
mas, le Renne, ainsi que diverses espèces
de Bœufs, de Chèvres et de Moutons.
Les Ruminants sont des Mammifères, et
dans presque toutes les méthodes ils consti¬
tuent un ordre bien distinct des autres et
très facile à caractériser zoologiquement.
De même que les Pachydermes et mieux
34
266
RUM
RUM
que beaucoup d’entre eux, les Ruminants
sont des animaux ongulés, c’est-à-dire à
doigts terminés par des sabots. Leurs qua¬
tre membres servent uniquement a la mar¬
che; leurs mamelles sont inguinales; les
mâles ont un scrotum pendant, et l’organe
excitateur retenu dans un fourreau fixé sous
l’abdomen. Leurs dents molaires ont une
physionomie particulière en rapport avec
leur régime, qui est herbivore, et le plus
souvent ils n’ont ni canines ni incisives su¬
périeures. Leur cerveau a des circonvolu¬
tions nombreuses, et, ce qui leur a valu
leur nom, ils ont la faculté de ramener à
leur bouche les aliments déjà ingérés dans
leur estomac pour les mâcher de nouveau.
Ajoutons qu’ils sont du nombre des Mam¬
mifères placentaires, et que leur placenta
est eotylédonaire ou diffus, et nous aurons
énoncé à peu près tous les caractères des
Ruminants.
Plusieurs de ces caractères, comme on le
voit, leur sont communs avec les Pachyder¬
mes. L’acte seul de la rumination et quel¬
ques particularités de l’estomac destinées a
son exécution les en distinguent d’une ma¬
nière absolue. Aussi pourrait-on dire que
les Ruminants et les Pachydermes ne sont
que des fractions d’un même groupe de
Mammifères , celui des Ongulés , qui est en
effet une des grandes séries ou sous-classes
que l’on doit admettre parmi ces animaux.
C’est ce que l’étude des Pachydermes fos¬
siles démontre d’une manière plus évidente
encore, puisque plusieurs d’entre eux tien¬
nent de bien plus près aux Ruminants que
ne le font les espèces actuelles.
Les dents des Ruminants doivent être
citées parmi les organes dont les particula¬
rités rendent si facile la distinction de ce
groupe. Nous avons déjà parlé de leurs prin¬
cipales dispositions à l’article dents de ce
Dictionnaire, t. IV, p. 685, en même temps
que nous avons cité, d’après l’interprétation
généralement admise , leur formule la plus
ordinaire.
0 . 1 ou 0 G
- inc. — — can. - mol.
4 0 6
Nous avons fait remarquer qu’il serait
plus rationnel de considérer leurs préten¬
dues incisives externes de la quatrième paire
comme des canines, ce qui rendrait plus
comparable la formule dentaire des Cha¬
meaux avec celle des Ruminants à bois ou
à cornes, et celle des uns et des autres avec
la dentition de certains Pachydermes. Cette
manière de voir est aussi celle que M. Owen
a exposée depuis lors dans son Odont.ogra-
phy. Nous ajouterons ici que les dents de
certains Pachydermes anoplothériens res¬
semblaient bien plus encore que celles des
Cainolheriums , que nous avons cités, aux
molaires des Ruminants. Ainsi les Dicho-
bunes avaient les dents si semblables pour
la forme à celles des Chevrotains, que le
Dichobune cervinum a été d’abord décrit
comme étant un Ruminant. Ce fait paraîtra
plus remarquable encore, si l’on se rappelle
que les Dichobunes et les Pachydermes les
plus voisins des Ruminants ont appartenu
a une époque pendant laquelle ces derniers
n’existaient pas encore ou étaient du moins
fort rares. L’observation de la série entière
des Ruminants actuels ou fossiles démontre
plusieurs autres particularités du système
dentaire dignes d’être signalées et fort utiles
pour la caractéristique de ces animaux. Ainsi
les Chameaux conservent dans l’état adulte
une ou même deux paires d’incisives supé¬
rieures, et leurs canines des deux mâchoires
ont bien l’apparence de ces dents chez la
plupart des autres animaux. Les Chameaux
ont six paires de molaires supérieures, comme
les autres Ruminants; mais la première est
très distante des autres et immédiatement
contre la canine; la mâchoire inférieure n’a
que cinq molaires, dont la première paire
également écartée des autres. Les Lamas
diffèrent des Chameaux en ce qu’ils n’ont
plus que cinq paires de molaires en haut et
quatre en bas. C’est, sous ce rapport, le
moindre nombre connu parmi les espèces
du même ordre. Quelques Ruminants ont
des canines supérieures; on en voit souvent
chez les Cerfs de diverses espèces; mais leur
développement est peu considérable. C’est
le contraire pour les Chevrotains et les Cerfs
muntjacs, dont les canines supérieures sont
cuitriformes, longues et en partie sorties de
la bouche comme deux défenses; leur dé¬
veloppement est surtout considérable chez
les mâles. On remarquera la coïncidence
de ce grand développement des canines
avec l’absence des cornes (Chevrotains) ou
leur petitesse (Muntjacs). Et en effet, ces
HUM
animaux s’en servent pour se disputer la
possession des femelles. Les Antilopes, ainsi
que les Moutons, les Chèvres et les Bœufs
sauvages ou domestiques, c’est-à-dire tous
les Ruminants à cornes, manquent de ca¬
nines. Leurs molaires , toujours en même
nombre, diffèrent, sous quelques rapports,
d’un groupe à l’autre; mais beaucoup de
particularités qu’on n’a pas signalées en¬
core ou qu’on a mai indiquées, soit dans
les molaires elles-mêmes, soit dans les inci¬
sives, dont la forme et les proportions sont
fort diverses, seront constatées après un
examen rigouteux (1). M. de Rlainville se
propose de publier prochainement, dans son
Ostéographie, les résultats de cette étude.
La dent molaire des Ruminants, qui est
la plus compliquée dans sa forme, est la
quatrième molaire supérieure et inférieure,
laquelle est la dent principale de ces ani¬
maux. Dans tous les Mammifères du même
groupe, la sixième molaire d’en bas est. à
trois divisions, comme chez les Pachydermes
herbivores des genres Anoplotherium et Pa-
læotherium. Les trois dents antérieures ou
de remplacement sont, au contraire, plus
simples que les grosses molaires. Nous avons
vu qu’une ou deux de ces dents manquent
chez les Chameaux et les Lamas.
La théorie avait fait admettre à priori
que tous les Ruminants , quoique privés
d’incisives supérieures dans la très grande
majorité des espèces pendant l’âge adulte,
et même dès le moment de leur naissance,
ont néanmoins, pendant une partie de leur
vie fœtale, les dents qui leur fontdéfautà une
époque ultérieure. M. J. Goodsir et depuis
lors M. Owen , ont constaté par l’observa¬
tion qu’il en est bien ainsi. Des fœtus de
Ruminants des genres Cerf, Bœuf et Mou¬
ton ont montré ces dents à la mâchoire su¬
périeure, et même les canines de l’infé¬
rieure. On leur a aussi reconnu quatre paires
de dents molaires en haut et en bas, ce qui,
joint aux trois nouvelles paires que les Ru¬
minants acquerront plus tard, en arrivant
(i) Les Cerfs, les Girafes et les Dœufs ne sont pas, quoi
qu’on en ait dit , les seuls Ruminants qui aient des colon-
nettes ou petits cônes d’émail à la base interne de leurs
dents molaires supérieures et externe de leurs dents infé¬
rieures, il y en a chez quelques Antilopes vivants et fos¬
siles , quoiqu’on en ait refusé aux animaux de ce genre.
( Antilope equina, du Sénégal ; A. Curdieri ou recticoriiis, des
sables marins de Montpellier.)
1UJM 267
à l’âge adulte, leur donnerait pour formule
théorique et totale :
3 . . i 7
- incis. - can. - mol. ;
3 17
c’est-à-dire précisément la formule des Cai-
nothériums, que nous leur comparions dans
l’article dents cité plus haut (1). Il est
vrai que les trois molaires supérieures ne
sont pas remplacées; que la canine supé¬
rieure est souvent aussi dans ce cas, et qu'il
en est toujours de même à l’une des quatre
paires de molaires de lait. De plus, les dents
qui ne devront pas être remplacées tombent
avant la naissance, et le jeune Ruminant
qui vient au monde n’a que les dents sui¬
vantes, dont tous les naturalistes ont con¬
staté la présence. La troisième molaire in¬
férieure de lait, c’est-à-dire la postérieure
de jeune âge, est composée de trois parties,
comme la sixième ou dernière des adultes :
0 . . 0 3
incis. can. - mol.
rr a r»
O 1 C?
On doit regretter que nul naturaliste
n’ait encore décrit la dentition des Cha¬
meaux et des Lamas à leur naissance.
Avec le système dentaire, dont nous ve¬
nons de rappeler les traits principaux, coïn¬
cident des dispositions tout-à-fait spéciales
du système digestif. Tout le monde sait à
quelle particularité singulière les Rumi¬
nants doivent leur nom. Animaux essentiel¬
lement herbivores , ils ont besoin d’une
grande quantité de matières digestives; et
comme dans la vie sauvage ils sont exposés
aux embûches ou aux attaques d’un grand
nombre d’ennemis, il leur faut brouter pré¬
cipitamment les matériaux de leur alimen¬
tation, pour fuir au plus vite les pâturages
auxquels ils s’étaient rendus.
Leur estomac est plus compliqué que ce-:
lui de presque tous les autres Mammifères,
et sa capacité générale est partagée en plu¬
sieurs poches, qu’on a considérées, non sans
quelque exagération , comme autant d’es¬
tomacs distincts. La plus grande et la pre¬
mière est la panse , aussi nommée double
ou herbier. Les aliments y sont entassés à
mesure que l’animal les a coupés. Après la
panse vient le bonnet , plus petit qu’elle , à
parois gaufrées, et dans lequel les aliments
(i) Tome IV, j)2ge G85.
268
RUM
RUM
accumulés dans la panse se moulent petit à
petit en pelotes peu considérables, que la
rumination fait remonter dans la bouche
pour les soumettre à une salivation et à une
mastication véritables. Le retour des ali¬
ments à la bouche après qu’ils ont été mou¬
lés dans le bonnet et l’acte préparatoire à
la digestion auquel ils sont soumis consti¬
tuent, à proprement parler, la rumination.
On voit, à travers les téguments du cou, les
pelotes monter et descendre en suivant l’œ¬
sophage. Lorsqu’elles rentrent dans l’esto¬
mac, elles vont directement dans une troi¬
sième partie de cevis'cère, nommée feuillet ,
à cause des replis longitudinaux qui le dis¬
tinguent, et du feuillet dans la caillette ,
qui répond à la partie pylorique ou petit
cul-de-sac de l’estomac des autres Mammi¬
fères. Les aliments liquides passent directe¬
ment dans le feuillet et dans la caillette
sans s’arrêter dans la panse ni dans le bon¬
net. Le lait dont se nourrissent les jeunes
animaux de ce groupe suit le même trajet,
et il n’y a plus de rumination pour cette
substance. On a décrit comme un cinquième
estomac dans les Chameaux une portion de
la panse, qui paraît leur servir de réservoir
pour l’eau. L’intestin est fort long dans tous
les genres. Il a 40 mètres et plus dans quel¬
ques uns. Celui de la Girafe disséquée par
MM. Joly et Lavocat mesurait 62,25. Le
cæcum des Ruminants n’est pas très long,
il existe constamment. Celui du Chameau a
0,974; celui du Bœuf 0,811 , et celui du
Mouton 0,243.
Divers genres ont une vésicule biliaire ;
d’autres en manquent. Les Bœufs, Mou¬
tons, etc., rentrent dans la première caté¬
gorie, et les Cerfs dans la seconde. Ainsi que
les Chameaux, il paraît que la Girafe en est
tantôt privée, tantôt au contraire pourvue.
L’uniformité des formes du squelette dans
les nombreux animaux du groupe qui nous
occupe a été souvent remarquée; elle est
d’ailleurs incontestable. Cependant on l’exa¬
gérerait évidemment si l’on disait, avec cer¬
tains auteurs, qu’elle ne permet pas de dis¬
tinguer les pièces osseuses de même nom,
suivant qu’elles appartiennent à tel ou tel
genre. Il n’y a peut-être pas deux crânes de
Ruminants que l’on puisse confondre entre
eux; les vertèbres ont aussi, dans beaucoup
de cas, des formes qui leur sont propres ;
assez fréquemment les côtes sontelles-mêmes
dans ce cas, ainsi qu’on le voit pour les es¬
pèces du genre Bœuf; il en est également
ainsi, et même d’une manière plus évidente,
pour les os des membres. A part les diffé¬
rences de grandeur, ces os diffèrent de forme,
suivant les genres et quelquefois même sui¬
vant les espèces. On reconnaît s’ils sont de
Mouton, de Chèvre ou de Bouquetin; ceux
des Antilopes permettent aussi certaines dis¬
tinctions. Quant aux principaux caractères
généraux du squelette des Ruminants, ce
sont les suivants : Vertèbres cervicales plus
ou moins convexo-concaves ; sternum plat,
absence complète de clavicule; cubitus plus
ou moins complètement soudé au radius;
péroné rudimentaire; astragale en forme
d’osselet; métacarpiens et métatarsiens des
deux doigts principaux réunis plus ou moins
complètement en un seul os que l’on appelle
canon, aussi bien aux membres antérieurs
qu’aux postérieurs. Cette soudure est un
peu moins complète chez les Chameaux et
les Lamas. On a même constaté que , dans
une espèce africaine de Chevrotain , elle
n’existe pas du tout, ce qui est la seule ex¬
ception connue. Chez les Pachydermes, au
contraire, les métatarsiens et métacarpiens
sont toujours isolés, même ceux des Anoplo-
thériums, animaux si voisins des Chevro-
tains. Cependant les Pachydermes ont aussi
leur exception, et elle est fournie par les Pé¬
caris qui sont des espèces de la famille des
Cochons, c’est-à-dire des animaux dont les
pieds ont, à l’extérieur du moins, beaucoup
d’analogie avec ceux des Ruminants eux-
mêmes. On appelle fourchus , blsulques ou
bifides les pieds de ces animaux. En arrière
de chacun des deux doigts de la fourche
existe un autre doigt plus ou moins rudimen¬
taire et qui manque même dans certaines
espèces, comme la Girafe et les Chameaux.
Chez les derniers Pachydermes, soit de ceux
de la série des herbivores, soit de ceux dont
le régime est omnivore, les pieds ressem¬
blent de plus en plus à ceux des Rumi¬
nants, et dans les Cochons, les Anthracolhé-
riums et les Anoplothériums , l’astragale
diffère déjà très peu du leur.
Les Ruminants sont les seuls Mammifères
pourvus de prolongements osseux des os
frontaux; ruais ils n’en ont pas tous. Les
Chameaux, les Lamas, les Chevrotains en
RUM
RüM
269
manquent absolument. Les femelles de di¬
vers Antilopes, etc., n’en ont pas non plus
ou les ont fort petits. Presque toutes les
Biches sont aussi dans ce cas. Les Ruminants
à prolongements frontaux ont des bois (Cerfs)
ou des cornes proprement dites (Antilopes,
Moutons, Chèvres et Bœufs).
Les cornes proprement dites ne sont pas
caduques comme les bois, et elles sont en¬
veloppées d’un étui corné. Le pivot osseux
des Antilopes diffère de celui des Chèvres,
Bœufs et Moutons par l’absence de cavités
celluleuses en rapportavec les sinus olfactifs.
On trouvera, à l’article cornes de ce Dic¬
tionnaire, divers documents que nous nous
abstiendrons de reproduire ici. Nous dirons
seulement que MM. Joly et Lavocat ont
constaté depuis lors que la troisième corne
des Girafes a un point spécial d’ossification,
et qu’elle est conséquemment épiphysaire
comme les deux autres ( Rech . sur la Gir.,
p. 68, 1845). Les cornes et les bois four¬
nissent toujours d’excellents caractères pour
la distinction des espèces entre elles.
Ces animaux prennent place parmi les
Mammifères doués d’une véritable intelli¬
gence, particularité qui est en rapport avec
la disposition déjà signalée de leur cerveau.
Ils vivent tous en société et réunis par trou¬
peaux plus ou moins nombreux, aussi bien
dans l’état sauvage que sous la domination
trop souvent tyrannique de l’espèce humaine.
Leur caractère est à peu près le même dans
les deux cas, et leurs mœurs varient assez
peu. Dans l’état sauvage, ce sont les mâles,
lesquels sont toujours en plus petit nombre
que les femelles, qui sont les chefs des trou¬
peaux ou de la bande. Leur tempérament
ardent et leur brutalité ne permettent pas le
plus souvent de leur confier ce rôle dans les
troupeaux soumis à l’homme, et la castration
ou ses équivalents sont le seul moyen d’en
avoir raison. Ou ne garde donc que le nom¬
bre de mâles indispensable à la reproduc¬
tion, et les autres sont destinés ou plutôt
sacrifiés pour les travaux de l’agriculture et
l’alimentation.
Tous les Ruminants sont polygames; les
mères sont seules chargées de l’éducation
des petits ; d’ailleurs ceux-ci sont déjà assez
forts pour suivre la troupe lorsqu’ils vien¬
nent au monde. Ces animaux fournissent
essentiellement à nos troupeaux et ils les
constituent presque exclusivement. Pour
cette raison, la dénomination de Pecora leur
a été imposée de tout temps; et c’est avec
raison que Linné, presque toujours si heu¬
reux dans le choix de ses noms, l’a fait passer
dans le langage zoologique. Pecora, sous ce
dernier point de vue, est essentiellement
synonyme de Ruminants.
Les Ruminants domestiques constituent
l’une de nos principales richesses. Utiles par
leur chair , leur toison ou leur peau, ces
Mammifères le sont aussi par leur lait, dont
nous tirons un si grand parti , ou par leur
force, soit que nous nous en servions comme
bêtes de somme , soit qu’on les emploie
comme animaux de trait. Les Chameaux, les
Lamas , les Bœufs de diverses espèces , le
Renne, sont souvent employés sous ce der¬
nier rapport. Les Chèvres le sont aussi dans
certaines circonstances. Un fait semble do¬
miner tous les autres dans la domestication
des animaux, et surtout de ceux-ci : c’est la
grande liberté de leurs instincts , le naturel
évident de leurs habitudes au milieu même
des circonstances dans lesquelles nous les
plaçons. Les Ruminants , aussi bien que le
Chien , sont nos hôtes et les moyens de nos
associations; ils ne sont pas nos captifs. La
contrainte ne les retient pas uniquement
avec nous, et l’on pourrait presque dire que
ce n’est pas même l’habitude qu’ils y vivent.
Leur naturel même est la raison de cet état
de choses ; et s’ils servent à notre civilisa¬
tion d’une manière incontestable, ils se per¬
fectionnent et en jouissent eux-mêmes pro¬
portionnellement à ses progrès et suivant
sa direction. Aussi ne dirons-nous pas avec
Buffon lorsqu’il parle des espèces domesti¬
ques , « que l’homme change l’état naturel
» des animaux en les forçant à lui obéir, et
» les faisant servir à son usage ; » comme
il dit encore « qu’un animal domestique
est un esclave dont on s’amuse , dont on se
sert , dont on abuse , qu’on altère , qu’on
dépayse et que l’on dénature. » Notre in¬
fluence sur les mœurs et l’organisation des
animaux domestiques a été trop souvent exa¬
gérée ; c’est la nature qui nous les a livrés ,
et nous n’en obtiendrons de nouveaux qu’en
leur assurant des conditions aussi bonnes
ou meilleures que celles dont ils jouissent en
liberté. Nous préférons dire avec Adanson :
« Lorsque, d’un coté, l’on considère le Chien
270
RUM
RUM
et surtout îe Bélier, animaux timides et
sans défense, dont on ne trouve nulle part
l’espèce libre , naturelle enfin, on est tenté
de croire ou que l’homme en a conquis l’es¬
pèce entière, ou plutôt que le Créateur Va
remise entre ses mains dès les premiers in¬
stants de son existence (i). »
Que nous montre , en effet , la géologie?
Les Mammifères, si rares pendant les temps
secondaires , que l’on pourrait dire qu’ils
n existaient point encore ; nombreux , au
contraire, pendant la période tertiaire, mais
différents suivant que nous les examinons
à une époque plus rapprochée de nous. Les
terrains éocènes sont presque entièrement
dépourvus d’animaux ruminants ; les Pa-
læothériums, et surtout les Anoplothériums,
en sont les herbivores; et, parmi ces der¬
niers, quelques uns approchent tant des Ru¬
minants que Cuvier se demande si leur es¬
tomac n était pas conformé comme le leur.
Les Cerfs , les Chevrotains , les Antilopes
apparaissent ensuite, et ils précèdent les
Chameaux , les Moutons, les Chèvres et les
Bœufs, dont lesgenres, plus utiles a l’homme,
ne semblent pas antérieurs aux formations
diluviennes ou tout au plus pliocènes. Dans
la nature actuelle, les mêmes Ruminants
fournissent le complément inséparable de
la Faune que l’homme domine.
Les caractères par lesquels nos animaux
domestiques se distinguent de leurs congé¬
nères sauvages sont-ils donc des résultats
de leur état actuel et la suite de notre do¬
mination? On ne saurait l’admettre. Il est
singulier que des auteurs célèbres aient sou¬
tenu en même temps que les espèces sont
fixes et immuables ( ce que nous acceptons
sans peine), et que le Bœuf descend de
1 Aurochs, la Chèvre du Bouquetin ou de
l’Ægagre, le Mouton du Mouflon de Corse
ou de 1 Argali , quoique les premiers diffè—
ient autant ou même plus des seconds, que
des espèces voisines, mais démontrables, ne
diflèrent entre elles. Si les espèces sont fixes,
les caractères distinctifs du Mouton , du
Bœul , de la Chèvre , comparés à ceux du
Bouquetin , de l’Aurochs et du Mouflon ,
ne sont pas adventifs, mais , bien au con¬
traire , primitifs ; et les animaux domesti¬
ques, quoique congénères de certains ani¬
maux sauvages , sont des espèces plus ou
(i) Cours d’hist. natur publié par M. Payer, t 1, p. 2S6.
moins rapprochées de ceux-ci , mais non
leurs variétés transformées pour la domes¬
ticité.
Sans entrer ici dans la discussion si épi¬
neuse de la valeur du mot espèce , nous de¬
vions ces réflexions au lecteur pour lui mon-
tiei tout le parti que l’on pourra tirer,
même au point de vue de la science pure ,
d’une étude sérieuse des animaux domesti¬
ques. Nous ajouterons, comme conséquence
de ces réflexions elles-mêmes, que la multi¬
plicité des espèces domestiques dans chaque
genre, aussi bien pour les Ruminants que
Pour les Pachydermes, les Carnassiers ou les
Oiseaux, paraît infiniment plus probable
que leur provenance d’une seule et même
souche sauvage , laquelle, d’ailleurs , est
presque toujours hypothétique. Remarquons
aussi que la démonstration en est évidente
et même incontestée pour les genres Bœuf
et Cheval. On en dira autant pour les Chè¬
vres et les Moutons quand on appréciera,
sans idée préconçue, les caractères du Mou¬
ton morvan, du Mouton à tête noire d’Abys¬
sinie et du Mérinos , ou ceux de la Chèvre
pyrénéenne , de la Chèvre ordinaire , de la
Chèvre Cachemire , de celle d’Égypte , etc.
Les espèces ne sont pas fixes , ou ce sont
bien là autant d’espèces distinctes. Elles se
mêlent entre elles comme certaines espèces
de Bœufs le font aussi ; elles teudent de jour
en jour à se confondre. Mais qu’on y fasse
bien attention , et l’on verra que les nou¬
veaux produits sont des nuances nouvelles
entre les termes connus, et non de nouveaux
termes en dehors des extrêmes existants.
Les Poules fourniraient de remarquables
exemples à l’appui de cette thèse. Nous di¬
rons donc volontiers, au sujet de la plupart
des animaux domestiques (i), ce que M. Eh¬
renberg écrivait au sujel des animaux do¬
mestiques du genre Chien :
« Probabilius est suam quamque terrain
n Canis domestici stirpem ferampropinquam
» habere et paucas esse terras in quibus pe-
» regrinæ formæ sicut nunc in Europa in
» infînitum multiplicata , mixtæ et civicatœ
» sint (2). »
(1) Les Peintades, les Dindons, etc,, sont des exemples
du contraiie; il ny eu a qu’une espèce domestique. Mais
aussi combien leurs variétés dans L’une et dans l’autre sont
peu importantes, si on ies compare à celles du Chien, de la
Chèvre, de la Poule, etc.
(2) Ehrenberg, Symbolœ physicœ, deeus. II.
RUP
RUP
271
Beaucoup d’auteurs se sont occupés de la
description, de la classification et de l’étude
économique des Mammifères ruminants :
leurs travaux ne sauraient être exposés ici.
On en trouvera, d’ailleurs, un résumé dans
les différents articles de ce Dictionnaire ,
dont quelques uns sont même de très bon¬
nes et très utiles monographies. Nous ter¬
minerons par l’indication des principaux
groupes.
Le premier est incontestablement celui
des Caméliens , comprenant les Chameaux
et les Lamas.
Viennent ensuite les Girafes , les Cerfs et
les Chevrotains (1), qui semblent former une
seule et unique famille.
Puis les Ruminants à cornes pourvues
d’étuis , ou les Cérophores de M. de Blain-
ville. Ce sont les Antilopes, si nombreux en
espèces , les Moutons , les Chèvres et les
Bœufs. (P. G.)
RUMPEIA (nom propre), bot. pu. —
Genre de la famille <1 es Anacardiées? , éta¬
bli par Linné ( Gen n. 47). L’espèce type,
liumph. Amboinensis Linn. ( Humph . tiliœ-
fulia Lamk.), est un arbre qui croît au Ma¬
labar, et non à Amboine, comme semble
l’indiquer son nom spécifique.
*REIMGIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Acanthacées, tribu des Dicliptérées, éta¬
bli parNees {in Wallich plant, as. rar., III,
109). Herbes ou sous-arbrisseaux de l’Amé¬
rique tropicale. Voy. acanthacées.
RUPELLAEÏA. moll. — Genre de Con-
chifères lithophages établi par M. Fleuriau
de Bellevue et adopté d’abord par Larnarck
qui, plus tard, l’a confondu avec ses Pétri-
coles, ainsi que les Rupicoles dont les carac¬
tères génériques étaient trop peu impor¬
tants. (Duj.)
*RUPIAÏRES. Rupiariæ. arachn.— C’est
une race du genre des Dolomèiies chez la¬
quelle les espèces qui la composent ont les
yeux peu inégaux entre eux, ceux de la se¬
conde ligne les plus gros, ceux de la pre¬
mière ligne formant une ligne courte en
avant , les intermédiaires de cette ligne plus
gros que les latéraux de cette même ligne;
(i) Les Clicvrotains sont incontestablement les plus rap¬
prochés des Anoplothrriens, et cependant nous ne les met¬
trons pas les premiers dans la famille a laquelle ils appar¬
tiennent. C’est plus souvent par leurs espèces inférieures
que par les supérieures que des familles d’ailleurs distinctes
tendent à se confondre.
la lèvre arrondie; le céphalothorax ova¬
laire, allongé; l’abdomen ovalaire. La Do -
lomedes lycœna est la seule représentante de
cette race. (H. L.)
* REPÏCAPRA. mam. — Le Chamois porte
le nom d'Antilopa rupicapra, et est devenu
pour M. de Blainville {Bulletin de la Société
philomatique, 1816) le type d’un petit groupe
distinct. Voy. l’article antilope. (E. D.)
RUPICOLA. moll.— Genre de Conchifè-
res lithophages établi, ainsi que les Rupel-
laires, par M. Fleuriau de Bellevue, et réuni
de même aux Pétricoles de Larnarck. (Duj.)
RUPîCOLE. Rupicola. ois. — Genre de
la famille des Manakins (Pipradées) d’après
G. Cuvier, M. Lesson; de celle des Cotingas
(Àmpelidées) selon Swainson , et de l’ordre
des Passereaux. On lui donne pour carac¬
tères : Un bec médiocre , robuste, un peu
voûté, convexe en dessus, comprimé vers le
bout, à mandibule supérieure échancrée et
crochue à son extrémité; à mandibule in¬
férieure plus courte, droite et aiguë; des
narines ovales, grandes, ouvertes latérale¬
ment, et recouvertes par les plumes du front
disposées en huppe; des tarses robustes an-
nelés^des doigts externes étroitement unis
jusqu’au milieu; un pouce long, épaté et
fort; des ongles robustes et très crochus ;
des ailes moyennes, et une queue courte et
arrondie.
Les Rupicoles, qu’on a aussi appelés Coqs-
de Roches , étaient rangés par Linné dans
son genre Pipra; Brisson les en sépara géné¬
riquement sous le nom de Rupicola. Tous
les ornithologistes, depuis, ont adopté cette
coupe.
Les Rupicoles sont des Oiseaux remarqua¬
bles par la disposition et la forme de leurs
plumes sur quelques parties de leur corps ,
par la fraîcheur et la délicatesse des couleurs
qui les parent. Ces couleurs sont si tendres,
si fugitives , que l’air et le simple contact
de la lumière suffisent pour les ternir en
peu de temps. Aussi, malgré toutes les pré¬
cautions, malgré certains agents prétendus
conservateurs, est-il difficile de les mainte¬
nir dans les collections avec leur fraîcheur
primitive.
Les fentes profondes des rochers , les
grandes cavernes obscures où la lumière du
jour ne peut pénétrer, sont, dit-on, les
lieux qu’habitent les Rupicoles : on les y
272
RUP
RUP
voit plus souvent que dans les endroits
éclairés. On prétend aussi que les rnâies se
montrent, durant le jour, plus souvent que
les femelles; celles-ci auraient des habitudes
plus nocturnes, ce qui est peu croyable. Les
uns et les autres sont, d’ailleurs, vifs et très
farouches. On les aborde difficilement, et on
ne peut les tirer qu’en se cachant derrière
quelque rocher, où il faut les attendre sou¬
vent pendant plusieurs heures avant qu’ils
se présentent à la portée du coup ; encore
faut-il user de beaucoup de précautions, et
se dérober soigneusement à leur vue ; car
s’ils aperçoivent le chasseur, ils fuient d’un
vol rapide, mais peu soutenu et peu élevé.
C’est dans un trou de rocher que les
Rupicoles construisent leur nid , qui con¬
siste en quelques rameaux secs ou fila¬
ments de racines chevelues, grossièrement
coordonnés. La ponte est ordinairement de
deux œufs , gros comme ceux des Pigeons
domestiques , de la même couleur, mais
sphériques au lieu d’être oblongs. Le ré¬
gime de ces Oiseaux consiste en petits fruits
sauvages. On assure qu’ils ont l’habitude de
gratter la terre, de battre des ailes et de se
secouer comme les Poules. Leur cri semble
exprimer la syllabe ke , prononcé d’un ton
aigu et traînant. Sonnini, à qui l’on doit la
connaissance de leur genre de vie , avance
qu’on peut les apprivoiser facilement, et dit
en avoir vu dans le poste hollandais du
fleuve Maroni, qu’on laissait en liberté vivre
et courir avec les Poules.
Le genre Rupicoie, en y admettant, avec
M. Temminck , l’espèce asiatique que
M. Horsfield a distinguée génétiquement
sous le nom de Calyplomena , a des repré¬
sentants dans l’ancien et dans le nouveau
continent , et peut être divisé en deux sec¬
tions :
Les VRAIS RUPICOLES. Rupicola , Briss.
Une double huppe verticale de plumes dis¬
posées en éventail.
Le Rupicole orangé, Rup. aur an tia Vieil.
( Gai. des Ois. , pl. 189 , et Buff. , pi. enl .,
39 et 747). Cet Oiseau, dont on a donné la
figure dans l’atlas de ce Dictionnaire ,
pl. 3 bis B , f. 2 , a une belie huppe , en
forme de demi-cercle , composée de deux
plans de plumes , inclinés et se rejoignant
au sommet. Cette huppe , qui est d’un
orangé très vif comme le reste du plumage,
est bordée d’un cercle étroit rouge. Ses ailes
sont brunes, avec un trait blanc au milieu,
et les plumes qui recouvrent la queue sont
frisées et coupées carrément. La femelle est
d’un brun fuligineux.
Ce Rupicole devient de plus en plus rare.
On le trouve , selon Vieillot , à la Guiane ,
dans la montagne Couruoaye, près de la ri¬
vière d’Aprouaek.
Le Rupicole du Pérou , Rup. peruviana
Dum. (Buff., pl. enl., 745). Il diffère du pré¬
cédent en ce que sa huppe est disposée en
touffe sur le front; qu’il n’a pas de plumes
frisées sur le croupion; que son manteau
est d’un gris tendre , et ses rectrices d’un
noir profond.
Il habite le Mexique, où les indigènes le
nomment Chiachia lacca.
2o Les CALYPTOMÈNES. Calyplomena,
Horsf.
Plumes de la tête relevées en huppe simple,
et ne se disposant point en éventail.
Le Rupicole vert, Rup. viridis Temra.
(pl. col., 2i6), Calypt. viridis Horsf. (Re-
sear. in Java, 4° liv. ). Plumage d’un beau
vert d’émeraude, avec deux taches d’un noir
de velours sur les côtés du cou , et les ailes
traversées par trois bandes noires. La fe¬
melle est entièrement d’un vert jaunâtre
saie.
On le trouve à Java et à Sumatra. (Z. G.)
ÏUJPIFRAGA, Otth. (in DC. Prodr ., I,
367). bot. ph. — Voy. silène, Linn.
RUPPELLIA (nom propre), ins. — Genre
de l’ordre des Diptères brachocères, famille
des Brachystomes , tribu des Xylotomes ,
établi par Wiedemann (Awss. Zweif.). L’es¬
pèce type et unique, Rupp. semiflava Wied,,
habite l'Égypte. (L.)
RUPPELLIE. Ruppellia. crüst. — C’est
un genre de l’ordre des Décapodes bra-
chyures, de la famille des Cyclométopes,
de la tribu des Cancériens, établi par
M. Milne Edwards aux dépens des Cancer
de M. Ruppell. La forme de la carapace de
ce genre se rapproche beaucoup de celle
des Xanthes et des Ozies ; le bouclier dorsal
est un peu courbé, et environ une fois et
demie aussi large que long; le front est
beaucoup large que le cadre buccal ; mais il
n’occupe pas avec les orbites la moitié du
RUS
diamètre transversal de la carapace. Les
bords latéro-an teneurs de la carapace sont
moins longs que ses bords latéro-posté-
rieurs, avec lesquels ils se continuent sans
former d’angle notable; ils se terminent
vers le niveau du milieu de la région géni¬
tale, et sont armés de dents larges et peu
saillantes. Les orbites sont presque circu¬
laires , et dirigées en haut et en avant; leur
bord inférieur vient se réunir à l’angle ex-
ternë du front, de façon à ne laisser dans
ce point qu’une simple fissure et un espace
assez considérable , comme cela se remarque
chez les Cancériens. Il résulte de cette dis¬
position que les antennes externes sont
complètement exclues des orbites ; leur ar¬
ticle basilaire, grand et placé obliquement,
arrive cependant à très peu de distance du
canthus interne des yeux; il se soude au
front par son bord antérieur qui est très
large , et qui porte vers son milieu la tige
mobile de ces appendices qui est d’une pe¬
titesse extrême. Les antennes internes se
reploient directement au dehors; l’espace
prélabial est canaliculé comme chez les
Ozies ( voyez ce mot), et le troisième article
des pattes-mâchoires laisse entre son bord
antérieur, qui est oblique, et le bord du
cadre buccal , un espace qui correspond à
l’extrémité du canal afférent de l’appareil
respiratoire. Trois espèces composent cette
coupe générique; parmi elles je citerai la
Rufpellie opiniâtre, Ruppellia tenaæ R upp.
( Cancer ) , Crust. de la mer Rouge, pi. 4 ,
fig. 4. (H. L.)
RUPPIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Naïadécs, établi par Linné (■ Gen ., 175).
L’espèce type, Ruppia marilima Linn. , est
une herbe qui croît au fond des eaux dou¬
ces , en Europe, dans l’Amérique septen¬
trionale, en Égypte, dans l’Inde, etc.
IUJPPIÉES. Ruppieœ. bot. ph. — Tribu
de la famille des Naïadées. Voy. ce mot.
*RUPPU\IA , Cord. bot. cr. — Synon.
ù'Oxymitra, Bisch.
*RUPPIIVÏA , Linn. f. (Suppl., 462;
Amœn. Academ., X, t. 15, f. 5 ). bot. cr.
— Syn. de Plagiochasma, Lehrn.
*RUPPEECI1TIA, Reichenb. (Nomencl.,
n. 6460). bot. ph. — Synonyme de Plin ••
thus , Fenzl.
* RUSA. mam. — M. Hamiiton Smith
[Griff. an Kingd, 1827) indique sous ce nom
T. XI.
RUS 273
une subdivision du genre des Antilopes. Voy.
ce mot.
La même dénomination de Rusa est em¬
ployée par les habitants de Bouran pour dé¬
signer le Babirussa. Voy. ce mot. (E. D.)
RUSCUïiE. Ruscula. arachn. — M. Hey-
den désigne sous ce nom, dans le journal de
Vlsis, un nouveau genre de l’ordre des Aca¬
riens dont les caractères n’ont jamais été
publiés. (H. L.)
RESOUS, bot. ph. — Nom scientifique
du genre Fragon. Voy. ce mot.
*RESÉES. Callidœ. arachn. — C’est une
famille du genre des Eresus chez laquelle les
yeux de la ligne postérieure sont presque
aussi écartés entre eux que les yeux latéraux
de la ligne antérieure le sont entre eux,
et forment avec eux un quadrilatère dont
les côtés supérieur et inférieur sont presque
égaux. Les Eresus cinaberiuus, pharaonius ,
frontalis , imperialis et Walckenaerius sont
les représentants de cette famille. (H. L.)
*RESÉES. Callidœ. arachn. — C’est une
race du genre des Olios (voy. ce mot) chez
laquelle les yeux sont sur deux lignes para-
lèlles, les latéraux plus gros, les postérieurs
placés^sur une élévation; la lèvre large, di¬
latée dans son milieu, tronquée à ses extré¬
mités; les mâchoires droites, écartées, res¬
serrées dans leur milieu. L 'Olios Freycinetii
est le représentant de cette race. (H. H.)
RESINA, ins. — Genre de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu
des Noctuélides, établi par Stephens, et ca¬
ractérisé principalement par des antennes
pectinées dans les mâles, ciliées dans les fe¬
melles , et par les palpes notablement plus
longs que le front. L’espèce type, Rus. tene-
brosa Sleph. ( Noctuaid . Hubn., Agrotis id.
Ochs. ), se trouve en France et en Alle¬
magne. (L.)
RUSQUE. bot. ph. — Nom vulgaire du
Chêne liège dans le midi de la France.
CRUSSE GERA. bot. ph. — Genre de la
famille des Acanthacées, tribu des Echma-
tacanthées, établi par Endlicher (Nov. stirp.
Mus. Vindob. decad. , 46). Arbrisseaux de
l’Afrique tropicale. Voy. acanthacées.
RESSELIA ( nom propre ). bot. ph. _
Genre de la famille des Scrophularinées ,
tribu des Digitalées , établi par Jacquin
(Amer., 176, t. 113). L’espèce type, Russ.
sarmentosa Jacq. , est un arbrisseau qui
O
:>;>
RUT
274 RUT
croît dans les forêts épaisses de File de
Cuba.
RUSSELIA , Linn. f. ( Supplem ., 175).
bot. ph. — Syn. de Vahlia , Thunb.
RUSTICA. bot. ph. — Section du genre
Nicotiane. Voy. ce mot.
RUSTICOLÂ, Mœhr. ois. — Synonyme de
Scolopax , Linné.
RUT. mam. — On emploie ce nom presque
exclusivement à l’égard des Mammifères et
dans le cas où non seulement il y a dispo¬
sition à l’accouplement, mais où, en outre,
cette disposition se manifeste par des signes
extérieurs, principalement par un afflux de
sang vers les organes génitaux ou par certai¬
nes modifications dans leur degré de déve¬
loppement. Telle est la définition la plus
généralement admise du mot Rut , cel'e
qui nous semble la plus complète et qui a
été donnée par M. Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire ( Dictionnaire classique). Le mot de
Rut vient de rugilus , et fut d’abord donné
exclusivement au Cerf, à cause de ses ru¬
gissements au temps de ses amours. Voy.
PROPAGATION. (E . D.)
RUTA. bot. ph. — Nom scientifique du
genre Rue. Voy. ce mot.
RUTACÉES. Rutaceæ. bot. ph. — Ce
groupe de plantes se trouve établi dans le
Généra Plan tarum d’A.-L. de Jussieu qui le
partageait en trois sections, lesquelles sont
devenues autant de familles distinctes dont
le nombre a été augmenté par des subdivi¬
sions nouvelles et par de nombreuses addi¬
tions de plantes, soit nouvelles, soit plus
anciennementconnues et autrement classées.
Par suite de ces nouvelles combinaisons, le
groupe entier est aujourd’hui divisé en cinq
groupes secondaires ou familles dont les ca¬
ractères communs sont les suivants : Fleurs
hermaphrodites ou plus rarement unisexuées
par avortement. Calice à 4-5 divisions, ra¬
rement à trois. Autant de pétales alternes,
distincts ou quelquefois soudés entre eux ,
manquant entièrement dans un petit nom¬
bre de cas. Étamines en nombre égal et al¬
ternes avec les pétales, ou en nombre double
ou même triple, dont quelques unes, dans
l’un et l’autre cas, se montrent quelquefois
avortées ou diversement métamorphosées, or¬
dinairement hypogynes, rarement périgynes.
Filets nus ou doublés d’un appendice, à an-
hères biloculaires, introrses, s’ouvrant lon¬
gitudinalement. Carpelles distincts ou sou¬
dés en un ovaire multiloculaire, ne dépassant
jamais le nombre des pétales, mais ne l’éga¬
lant pas toujours, libres, renfermant chacun
un ou deux ovules suspendus à l’angle in¬
terne, plus rarement de quatre à vingt. Styles
naissant de leur sommet ou latéralement en
dedans, distincts ou soudés supérieurement
et dans toute leur longueur. Fruit composé
d’autant de carpelles déhiscents ou indéhis¬
cents, plus rarement soudés en un seul.
Graines avec ou sans périsperme. Tiges le
plus souvent ligneuses. Feuilles alternes ou
opposées, simples ou composées. Fleurs dis¬
posées diversement.
On voit que les caractères précédents ne
sont pas assez déterminés pour bien définir
une famille unique, et de là la nécessité d’en
établir plusieurs qu’il nous reste à exposer
successivement.
ZYGOPHYLLACÉES. Zygophyllaceœ. —
Fleurs hermaphrodites régulières. Calice 4-5-
parti, à préfloraison imbriquée. Autant de pé¬
tales distincts dont la préfloraison estla même.
Étamines en nombre double ou très rarement
égal, hypogynes, dont le filet se dilate à la
base ou se double en dedans d’un appendice
avec lequel il se soude. Ovaire simple, porté
sur un disque glanduleux et accompagné
d’autant de glandes, marqué extérieurement
d’autant de sillons, et partagé en autant de
loges qui renferment chacune deux ovules
ou plus, ordinairement suspendus à l’angle
interne. Styles rarement distincts, générale¬
ment réunis en un seul, terminés par un
stigmate également simple ou 4-5-lobé.
Fruit charnu ou capsulaire, se séparant, dans
ce dernier cas, en autant de coques ou en
autant de valves opposées aux cloisons. Grai¬
nes à téguments minces et herbacés, à pé-
risperme nul ou cartilagineux, dont l’em¬
bryon verdâtre a des cotylédons foliacés et
une radicule supère. — Les espèces sont des
herbes, des arbrisseaux ou des arbres à feuil¬
les opposées , pennées avec ou sans impaire,
stipulées ; à fleurs blanches, bleues, rougeâ¬
tres ou jaunes, sur des pédoncules uniflores,
axillaires ou naissant dans l’intervalle de
deux feuilles opposées, par conséquent ter¬
minaux. La plupart habitent les régions
tempérées chaudes de l’un et l’autre hémi¬
sphère; quelques unes s’avancent jusqu’en¬
tre les tropiques. Le bois et l’écorce des es-
RUT
RUT
275
pèces ligneuses contient une matière rési¬
neuse, amère et âcre, à laquelle il doit ses
propriétés stimulantes remarquables surtout
dans le Gaï'ac, et nommées en conséquence
Gudiacine.
GENRES.
Tribu 1. — Tribulées.
Pas de périsperme. Carpelles le plus sou¬
vent subdivisés par des cloisons transver¬
sales en logettes monospermes.
Tribulus , Tourn. — Kallstrœmia , Scop.
(Ehrenbergia, Mart. — Heterozygis, Bung.).
Tribu 2. — Zygophvllées.
Périsperme cartilagineux. Loges indivises.
Chitonia , Moc. Sess. — Juliania , Llav. Lex.
— Fagonia, Tourn. — Sarcozygium, Bung.
Rœpera, Ad. J. — Zygophyllum, L. ( Fabago ,
Tourn. — Argophyllum, Neck.) — Seetzenia ,
R. Br. — Tricanthera, Ehrenb. — Pintoa , Gay.
— Bulnesia , Gay . — Larrea , Ca v . — Porlieria,
R. Pav, — Plectrocarpa, Gill. — Guaiacum,
Plum.
RUTACÉES proprement dites. Rutaceœ. —
Fleurs hermaphrodites régulières. Calice à 4-5
divisions. Autant de pétales à préfloraison
imbriquée. Étamines hypogynes en nombre
double ou triple, à filets sans appendices;
3-5 carpelles libres ou plus , ordinairement
soudés vers l’axe, contenant un, deux ovules
ou davantage , suspendus à l’angle interne
ou adnés par la face ventrale. Styles en nom¬
bre égal, tantôt soudés dans toute leur lon¬
gueur, tantôt distincts à la base. Stigmate
3-5-lobé. Fruit capsulaire ou à carpelles in¬
déhiscents, à graines pendues ou adnées, dont
l’embryon un peu arqué, à radicule supère,
à cotylédons aplatis , est entouré d’un pé¬
risperme charnu. — Les espèces sont des her¬
bes vivaces ou des arbrisseaux à feuilles al¬
ternes, simples ou pinnatiséquées, souvent
parsemées de points glanduleux; à fleurs
blanches ou jaunes, disposées en grappes ou
en cymes. Elles habitent toutes l’ancien con¬
tinent, sur toute la zone tempérée chaude,
depuis les Canaries jusqu’à l’extrémité la
plus orientale de l’Asie. Leurs propriétés,
peu mises à profit, sont dues à la matière
âcre et résineuse, et à l’huile volatile si
abondante dans leurs parties vertes.
Tribu 1. - — Rutées.
Ovaire à plusieurs loges 2-pluri-ovulées.
Fruit capsulaire s’ouvrant par la suture dor
sale ou ventrale, très rarement charnu.
Pcganum , L. ( Harmala , Mœnch.) — Ma-
lacocarpus , Fisch. Mey. — - Desmophyllum ,
Webb. ( Ruteria , DC. non Medik.) — Bœn-
ninghausenia, Reich. — Ruta , Tourn. —
Aplophyllum , Ad. J. ( Haplophyllum , Endl.)
— Tetradiclis, Stev. ( Anatropa , Ehrenb.).
Tribu 2. — Biebersteiniées.
Plusieurs carpelles distincts, 1-ovulés,
plus tard indéhiscents,
Biebersteinia , Steph.
DI03MÉES. Diosmeæ. — Fleurs hermaphro-
dites régulières ou irrégulières. Calice à 4-5
divisions. Autant de pétales libres, rarement
soudés ou manquant complètement ; à pré¬
floraison imbriquée ou valvaire. Étamines,
hypogynes ou plus rarement périgynes, en
nombre double ou égal et dont, en ce cas,
plusieurs quelquefois avortent partiellement;
à filets sans appendices. Carpelles en nom¬
bre égal ou moindre, libres ou soudés à un
ovaire pluriloculaire, à loges ordinairement
2-ovulées. Autant de styles soudés en tota¬
lité ou seulement au sommet , et terminés
par un stigmate à autant de lobes qu’il y a
délogés. Fruit composé d’autant de coques,
dans chacune desquelles l’endocarpe se dé¬
tache élastiquement du reste, sous forme
d’une double valve ligneuse. Graines à test
crustacé, tantôt contenant, dans l’axe d’un
périsperme charnu un embryon cylindrique
ouàcotylédonsélargis,tantôt sans périsperme
avec un embryon à cotylédons droits et épais,
ou minces, chiffonnés et condupliqués ; dans
l’un comme dans l’autre cas, radicule supère.
— Les espèces sont’des arbres, des arbrisseaux
ou très rarement des herbes, à feuilles op¬
posées ou alternes, simples ou pennées, sou¬
vent parsemées de points glanduleux, dé¬
pourvues de stipules; à fleurs blanches ou
rougeâtres, disposées en corymbes ou en om¬
belles axillaires ou terminales. La plupart
habitent entre les tropiques hors desquels
quelques unes s’avancent dans la zone la
plus chaude; une seule jusqu’au midi de la
nôtre. Elles renferment de l’huile éthérée ,
de la résine et un principe amer, de la pré¬
sence desquels résultent des propriétés sti¬
mulantes ou fébrifuges, très renommées dans
plusieurs d’entre elles.
276
RUT
RUT
GENRES.
Tribu 1 . — Bictamnées.
Fleurs irrégulières et diplostémones. Éta¬
mines hypogynes. 5 ovaires, 4-ovulés, dis¬
tincts, ainsi que les styles à leur base. Em¬
bryon droit, à cotylédons ovales dans un pé-
risperme charnu. — Plantes herbacées du
midi de l’Europe, à feuilles alternes, pennées
avec impaire.
Dictamnus , L. ( Fraxinella , Tourn.).
Tribu 2. — Diosmées proprement dites.
Fleurs régulières, diplostémones avec avor¬
tement partiel et transformation des étami¬
nes oppositipétales. Étamines périgynes. 1-5
ovaires bi-ovulés. Styles soudés en totalité.
Périsperme nul ou très mince, Embryon droit,
à cotylédons ovales. — Arbrisseaux de l’A¬
frique centrale, à feuilles simples, remarqua¬
bles par l’abondance de la résine et de l'huile
éthérée qui leur donne une odeur aroma¬
tique très pénétrante.
Calodendron , Thunb. (Pallasia, Houtt.) —
Adenandra, W. ( Glandulifolia , Wendl. —
Ockia et Ockenia, BietT.—Haenkea, Sm.) —
Coleonema, Bartl. Wendl. — Diosma, Berg.
— EuchætiSf Bartl. Wendl. — Gymnony-
chiurn , Bartl. — Acmadenia, Bartl. Wendl —
Barosma , W. ( Baryosma , Roern. Sch. non
Gærtn. — Parapetalifera, Wendl.) — Aga-
thosma , W. ( Bucco , Wendl.) — Macros ty lis ,
Bart. Wendl. — Emplevrum , Sol.
Tribu 3. — Boroniées.
Fleurs régulières, isostémones ou diplos¬
témones. Étamines hypogynes. 4-5 ovaires
bi-ovulés, distincts ainsi que les styles à leur
base. Embryon droit, cylindrique, dans i’axe
d’un périsperme épais et charnu. — Arbres
ou arbrisseaux de l’Australie , à feuilles sim¬
ples ou composées. Riches en huile éthérée.
Hügelia, R. Br. — Correa, Sm. ( Correas ,
Hoffmg. — Mazeutoxeron, Labiîl. — Antom-
marchia , Coll.)— Cyanothammus, Lindl. —
Diplolæna , R. Br. ( Ventenatum , Lesch.) —
Chorilæna, Lindl. — Phebalium, Vent. — Phi -
lotheca , Rudg.— Crowea, Sm . —Eriostemon,
Sm. — Boronia , Sm. — Zieria, Sm.
Tribu 4. — Cuspariées.
Fleurs régulières ou irrégulières, souvent
gamopétales. Étamines hypogynes ou épipé-
talées en nombre égal aux pétales, toutes
anthérifères ou quelques unes stériles et dé¬
formées. Ovaires en nombre égal, bi-ovulés,
distincts ainsi que les styles à leur base. Pas
de périsperme. Embryon à cotylédons re¬
pliés sur la radicule, ordinairement condu-
pliqués et chiffonnés. — Arbres, arbrisseaux,
très rarement herbes de l’Amérique inter¬
tropicale, à feuilles ordinairement alternes,
simples ou trifoliolées, souvent remarquables
par la présence du principe amer qui rend
leurs écorces et bois succédanés du Quin¬
quina.
Spiranthera, St-Hil. ( Terpnanthus , Nees,
Mart.) — Almeidea , St-Hil. — Galipea, Aubl.
( Raputia , Aubl. — Pholidandra, Neck. —
Sciuris, Schreb. — Cusparia , Humb. — Bon-
plandia , W. — Angostura, Rœm. Schult, —
Conchocarpus, Mik. — Ravi a et Lasiostemon,
Nees Mart. — Obentonia, Vell. — Dangervilla
et Rostenia, Flor. ü.) — Diglottis, Nees Mart.
— Erythrochiton , Nees Mart. — Ticorea ,
Aubl. (Ozophyllum, Schreb. — Costa , Flor.
ü.) — Lemonia, Lindl. — Moniera , L. (Mon-
nieria, EndI .--Aubletia, Rich.).
Tribu 5. — Pilocarpées.
Fleurs régulières, polypétales, isostémones
ou diplostémones. Étamines hypogynes.
Ovaires en nombre égal aux pétales, 2-1-
ovulés, distincts ainsi que les styles à leur
base, ou plus rarement soudés. Embryon
droit, à cotylédons ovales dans un périsperme
charnu ou sans périsperme. — Arbres ou ar¬
brisseaux la plupart des tropiques et amé¬
ricains , quelques uns des lies de la mer du
Sud ; à feuilles opposées ou alternes, simples
ou composées, parsemées de points glandu¬
leux, offrant une composition et des pro¬
priétés analogues aux végétaux de la tribu
précédente.
Choisya, Kunth. — Hortia , Vandell. — Pi-
locarpus, Yahl. — Metrodorea , St-Hil. —
Esenbeckia , Kth. ( Colythrnm , Schott) — Po-
lembryum, Ad. J. — Evodia, Forst. — Meli-
cope , Forst.
ZANTHOXYLÉES. Z anlhoxyleœ. — Fleurs
diclinesou polygames, régulières. Calice 3-4-
5-parti. Pétales en nombre égal , à préflorai¬
son imbriquée, très rarement nuis. Dans les
fleurs mâles, étamines en nombre égal ou
double, à filets libres, simples ou doublés in¬
térieurement d’un appendice, insérées au-
ROT
RUT
277
dessous d’un pistil rudimentaire. Dans les
femelles, étamines nulles ou rudimentaires ;
ovaires portés sur un disque, en nombre
égal aux pétales ou moindre, bi-ovulés, dis¬
tincts ou soudés en un seul. Autant de sty¬
les libres ou soudés plus ou moins complè¬
tement , avec un stigmate à autant de lobes,
quelquefois presque nuis. Fruit tantôt sim¬
ple, charnu ou membraneux, tantôt composé
de plusieurs carpelles, drupes ou coques,
avec un endocarpe ligneux en partie détaché
à la maturité. Graines à test luisant et épais,
crustacé, rarement ailé. Embryon droit ou
arqué dans un périsperme charnu, à radicule
supère, à cotylédons ovales, aplatis. Les es¬
pèces sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles
alternes ou opposées, simples ou composées,
le plus souvent ponctuées, dépourvues de
stipules. Elles habitent, la plupart, entre les
tropiques et principalement en Amérique ;
quelques unes s’avancent dans les zones
voisines; très peu s’observent au Cap ou
dans l’Australie. L’huile éthérée, la résine et
le principe amer ( Xanthopicrite ) qui se trou¬
vent en abondance dans la plupart de leurs
parties leur communiquent des propriétés
stimulantes et fébrifuges analogues à celles
des familles précédentes et de la suivante.
GENRES.
Diclyolovna , Ad. J. — Pitavia , Mol. (Gal-
vezia, R. Pav. non Domb.) — Brucea , Mill.
( Gonus , Lour.) — Picrasma , Bl. — Picrœna,
Lindl. — Nima , Ham. — Brunellia, R. Pav.
— Z anthoxylum, Kunth ( Xanthoxylum,Sm .
— Fagara, L. — Pierota , Ad. — Ochroxylum
et Curtisia, Schreb. — Kampmannia, Raf. —
Langsdorfia, Leand. — Pohlana, Nees Mart.
— Auberlia , Bor. — Ampacus , Rumph. — La-
caris, Ham. — Tobinia, Desv. — Pentanoma,
Moc. Sess. — Macqueria , Comm. — Rhelsa ,
W. Arn. — Typalia, Dennst. — Lepla et 7e-
tradium, Lour. — Geijera, Schott. — Black-
burnia, Forst. — Blackbournea, Kth.) — Pe~
rijea, Tul. — Boymia, Ad. J. — Toddalia, J.
( Scopolia , Sin, — Crantzia , Schreb.) — Re¬
pris, Ad. J. (Boscia , Thunb. non Lam. —
Asaphes, DC. — Duncania, Reichenb.)— He~
lielta, Tul. — ptelea, L. ( Bellucia , Ad.) —
Spathelia, L. ( Spatha , R. Br.) — Ailanthus ,
Desf. ( Pongelion , Reed.).
SIMARUBÉES. Simarubeæ. — Fleurs her¬
maphrodites ou diclines, régulières. Calice à
4-5 divisions. Autant de pétales à préflorai¬
son tordue. Étamines hypogynes en nombre
double, à filets doublés intérieurement d’un
appendice soudé avec lui. Ovaires en nom¬
bre égal, exhaussés sur un gynophore, dis¬
tincts, contenant chacun un seul ovule sus¬
pendu. Autant de styles terminaux, distincts
inférieurement, soudés supérieurement en
un seul que termine Un stigmate 4-5 lobé.
Fruit composé d’autant de drupes. Graines à
tégument membraneux, à embryon sans pé¬
risperme, droit, à cotylédons épais et char¬
nus, à radicule supère, courte, cachée entre
eux. — Les espèces sont des arbres ou ar¬
brisseaux à feuilles alternes , ordinairement
composées, dénuées de points glanduleux et
de stipules; à fleurs blanches, verdâtres ou
rouges, disposées en panicules, grappes ou
ombelles axillaires ou terminales. Elles ha¬
bitent les régions tropicales, presque exclusi¬
vement en Amérique, très peu à Madagascar
et en Asie. Dans leurs diverses parties, à un
peu d’huile éthérée et de résine, se trouve
associée en grande abondance une substance
extractive particulière, un peu narcotique et
singulièrement amère, qu’on a nommée
Quassine, à laquelle elles doivent leur prin¬
cipale propriété.
GÉNRÊS.
Quassia , DC. — Simaruba , Aubl. — Han-
noa, Planch. — Simaba, Aubl. (Aruba, Aubl.
— Zwingera, Schreb. — Phyllostoma , Neck.)
— Samadera, Gærtn . (. Locandi , Ad . — Viltma-
nia, Yahl — Niota , Lam. — Biporeia,] P. Th.
Mauduyta , Comm. — Manungala, Blanc.).
Aux genres précédents, on en joint deux
autres très voisins l’un de l’autre, le Harri-
sonia, Ad. J. ( Ebelingia , Reich.) et Lasiole-
pis, Benn., qui forment un petit groupe dif¬
férent par un ovaire 4-loculaire et sa graine
à embryon plié sur lui-même. Si on admet,
dans les Simarubées, une seconde tribu des
Harrisoniées, il faudra donc modifier un peu
leurs caractères.
Enfin, à la suite du groupe général des
Rutacées, on cite un petit nombre de genres
qui paraissent s’y rapporter, les uns trop
imparfaitement connus pour assigner leur
place avec certitude, comme les Pseudiosma,
DC. et Philagonia, Bel.; les autres complète¬
ment décrits , mais ne se classant franche¬
ment dans aucun des groupes secondaires
278
RUT
RYP
que nous ayons caractérisés. Tels sont le
Cyminosma , Gærtn. (Jambolifera , L, non
Gærtn. — Gela , Lour. — Laxmannia, Sm.
Doriena , Dennst.) et YAcronychia, Forst.,
confondu par quelques uns avec le précé¬
dent, mais qui en paraît suffisamment dis¬
tinct, tous deux placés avec doute, tantôt
après les Rutacées proprement dites, tantôt
après les Zanthoxyléetf; tel est surtout le
Melianthus, Tourn. , genre singulièrement
anomal, originaire du Gap, mis autrefois à la
suite des Zygophyllées, mais queM. Endlicher
juge devoir former le type d’une petite fa¬
mille des Mélianthées qu’il composerait au¬
jourd’hui à lui seul. (Ad. J.)
il ETE LA ( rutela, ver qui ronge les ar¬
bres). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, de la famille des Lamelli¬
cornes et de la tribu des Scarabéides xyio-
philes , établi par Latreille ( Règne animal
de Cuvier, t. IV, p. 553), adopté par Mac-
Leay, Dejean , Lepeletier et Serville, Perty,
Germar, et Burmeister ( Handbuch der En¬
tomologie , p. 278 ) ; ce dernier en a fait un
Phyllophage métallique , et le rapporte à ses
Rutélides naturels. Des 40 espèces améri¬
caines qui ont été décrites sous ce nom , ce
dernier auteur n’en a conservé que 8 , sa¬
voir : R. Surinama Lin., glabrata, gloriosa ,
striata F. , læta Web. , heraldica Pty., tri-
color Guér., et formosa Dej. (C.)
Il LTE LA , Pers. ( Obs. , 1 , 100 ). bot.
en. • — Voy. agaric.
RETIC ILE A. ois. — Nom génériquelatin,
dans Brehm, des Rouges-Queues. Voy. ru-
biette. # (Z. G.)
*RETICILLÆ. ois. — Groupe établi par
Naumann dans la famille des Becs-Fins ver-
mivores, et correspondant aux Rubiettes de
G. Cuvier. Il comprend par conséquent les
Rouges-Gorges, les Rouges-Queues et les Gor-
ges-BIeues. (Z. G.)
RETIDEA. bot. ph. - — Genre de la fa¬
mille des Rubiacées-Cofleacées , tribu des
Psychotriées , établi par De Candolle ( in
Annal. Mus., IX, 219). L’espèce type, Rut.
parviflora DC., est indigène deSierra-Leone,
en Afrique.
RETIDOSOMA, Stephens (British Ent.,
IV, 596). ins. — Voy. rhytidosomus. (C.)
RE TI LE. min.— Espèce du genre Titane.
Voy. ce mot.
FRETILLA (rutilus, brillant), ins. — Genre
de l’ordre des Diptères brachocères , famille
des Athéricères , tribu des Muscides , sous-
tribu des Dexiaires, établi par M. Robineau-
Desvoidy. M. Macquart, qui adopte ce genre
(Diptères, Suites à Buffon, édit. Roret, t. II,
p. 215 ), en décrit trois espèces : R. leonina
R.-D. ( Musca id. Fab.), R. formosa R.-D.
( Musca id. Donov.), R. vivipara R.-D. (Ta-
china id. Fab.). Elles se trouvent à la Nou¬
velle-Hollande.
REYSCHIA ( nom propre ). bot. ph. —
Genre de la famille des Marcgraviacées ,
établi par Jacquin (Amer., 75, t. 51, f. 2).
L’espèce type, le Ruysch. clusiæfolia Jacq.,
est un arbrisseau originaire de la Guiane.
REYSCHIANA, MiJl. (Dict.). bot. ph. * —
Syn. de Dracocephalum, Linn.
RYACOLITE. MIN. — Voy. FELDSPATH.
RYANIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Passiflorées, tribu des Paropsiées, établi
par Vahl (Eclog., I, 51, t. 9). Arbres de
l’Amérique tropicale. Voy. passiflorées.
*RYGMODES (p9j^a, fente), ms. —
Genre de l’ordre des Coléoptères hétéromè-
res , de la famille des Sténélytres et de la
tribu des Hélopiens , créé par Ad. White
(The zoologie of the voyage of E rebus et Ter -
ror, 1846, p. 11), qui y rapporte 2 espèces
de la Nouvelle-Zélande ; les R. modestus et
pedinoides White. Ce genre vient se placer
à côté des Amarygmus. (C.)
RYNGOTA (puy^oç , bec), ins. — Fabri-
cius, qui avait rejeté tous les noms des or¬
dres établis par Linné dans la classe des In¬
sectes, désignait par ce mot l’ordre des hé¬
miptères. (Bl.)
*RY7MIA. bot. ph. — Genre de la famille des
Ebénacées, établi par Endlicher (Gen. plant.,
p. 743, n. 4250). L’espèce type, Rymia po-
lyandra Endl. (Royena id. Linn.), est un
arbuste du Cap.
*RYPARIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Euphorbiacées, tribu des Crotonées, éta¬
bli par Blume (Flor. Jav. Prœf., VIII). Ar¬
brisseaux de Java. Voy. euphorbiacées.
RYPÂROSA, Blume (Bijdr., 600). bot.
ph. — Syn. de Ryparia, Blume.
RYPARES ou mieux RII Y PARES (pu-
Trapoç, sale), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des La¬
mellicornes et de la tribu des Scarabéides
coprophages, formé par Dejean (Catalogue,
3e édition, p. 160), et composé d’une seule
RYT
RYT
279
espèce, le R . Dujardinsii Dej. Elle a pour
patrie l’île Maurice. (C.)
*RVlîAXA. moll. — Genre de Gastéro¬
podes pectinibranches proposé par M. Schu¬
macher pour quelques espèces de Buccins ,
tel que le Buccinum Tranquebarium.
*RYSS.EMLS (puaayi,u.a , peau ridée), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, de la famille des Lamellicornes et de
la tribu des Scarabéides coprophages, établi
par Mulsant ( Histoire naturelle des Cole'o •
ptères de France , Lamellicornes , 1842,
p. 314 ) sur deux espèces du pays : le Sc.
asper F., et le R. verrucosus Muls. Lalre se
trouve dans une grande partie de l’Europe,
et la 2e est propre à la France méridionale.
Ce genre offre , d’après l’auteur, les carac¬
tères suivants : Elytres entières sur l’angle
suturai ; tête couverte de verrues ; protho¬
rax bordé de fortes soies, traversé en dessus
de sillons séparés par des côtes. (C.)
* RYSSOMATUS ( pvavoç , ridé ). ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères lé-
tramères, de la famille des Curculionides
gonatocères et de la division des Apostasimé-
rides cryptorhynchides, proposé par nous,
adopté par Dejean ( Catalogue , 3e édition,
322) et par Schœnherr ( Généra et species
CurculiGnidum, synonymia , t. IV, p. 364 ;
VIII, 2, 551). Ce g. se compose de vingt à
trente espèces américaines. Nous n’indique¬
rons que les suivantes: R. Novalis, strigi-
collis ( Orobitis ) Gr., palmacollis, lineatocol-
lis ( Cryptorhynchus ) Say, crispicollis Schr.,
subcostatus, rufus , viridipus, marginatus et
nigerrimus Chev. (C.)
RYSSOÏMOTUS. ins. — Syn. d'e Rhysso-
notus.
*RYSSOPTERYS ( puTao; , 'ridé \ r-.’ti-
pv£ , aile), bot. pii. — Genre de la famille
des Malpighiacées , division des Diplosté-
mones , établi par Blume ( Msc .). Arbrisseaux
des Moluques. Voy. malpighiacées.
*RYTID0PH1TLUIVI (p VTiç, ride; <pv)>~
>o», feuille), bot. ph. — Genre de la famille
des Gesnériacées, tribu des Eugesnérées,
établi par Martius ( Nov . gen. et spec., III,
39). L’espèce type, Rytidophyllum tomento -
sum Mart. (Gesnera tomentosa Lin n.), est un
arbrisseau qui croît dans l’Amérique tropi¬
cale.
*RYTIDOSIS. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Sénécionidées, établi parDeCandolIe ( Prodr.t
VI, 159). Herbes de la Nouvelle-Hollande.
Voy. COMPOSÉES.
*RYTIDOSTYLIS. bot. ph. — Genre de la
famille des Cucurbitacées, établi par Hooker
et Arnott (ad Beechey , 424, t. 97). Herbes du
Guatimala. Voy. cucurbitacées.
RYTHMA (pvfiç, ride), mam. — - Genre de
Mammifères cétacés, créé par Illiger ( Prodr .
syst. Mamm. et Av., 1811), et que leszoolo- ,
gistes modernes désignent généralement sous
la dénomination de Stellère. Voy. ce mot.
(E. D.)
*RYTMOTA ou mieux RHYTIIMOTA (pv-
Ttt, ride; vwro5, dos), ins. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères hétéromères, de la fa¬
mille des Mélasomes et de la tribu des Ten-
tyrides, établi par Eschscholtz ( Zoological
Atlas , 1831, 5e cah., p. 75). Le type, espèce
unique, la R. scabriuscula , est propre à la
Nubie. (G.)
RYTIPHLQEA (puTtç, ride; <pWoç, écorce).
bot. cr. — (Phycées.) M. Agardh, qui fonda
ce genre (Syst. Alg., p. xxx), le plaça
parmi les Céramiées , trompé par la fausse
apparence d’articulations dans les derniers
ramules. Mais nous avons démontré ailleurs
( Canar. Crypt. , p. 152 ) à quelle circon¬
stance d’organisation cette apparence était
due. Plus tard , le fils du célèbre phycolo-
giste de Lund réforma le genre et le fit pas¬
ser dans la tribu des Rhodomélées , sa véri¬
table place. C’est le R. tincloria qui est de¬
meuré le type de ce genre , dont voici le
signalement : Fronde cylindrique ou com¬
primée, pennée, marquée de rugosités trans¬
versales, réticulée à la surface, composée de
trois couches de cellules , dont les plus in¬
térieures , celles qui constituent l’axe de la
plante, représentent des tubes articulés,
disposés autour d’une cellule centrale. Ces
tubes d’égale longueur, et auxquels tient
l’apparente articulation de l’Algue, sont en¬
vironnés d’une seconde couche de cellules
colorées, globuleuses, irrégulièrement dis¬
posées, et dont la grandeur va en diminuant
jusqu’à la périphérie que forme la couche
corticale. Conceptacles ( Ceramidia ) ovoïdes,
sessiles ou pédicellés, contenant un certain
nombre de spores pyriformes, fixées par leur
bout le plus mince à un placenta basilaire.
Tétraspores bisériés dans des ramules trans¬
formés en stichidies lancéolées. Tel qu’il
280
SAB
SAB
est maintenant constitué, le genre Rytiphlœa
se compose d’un petit nombre d’espèces ap¬
partenant aux mers des régions chaudes du
globe, si l’on excepte toutefois le R. pinas -
troides , qui y a été réuni , et qui s’avance
le plus au Nord. M. Kützing a fait de ce
dernier son genre Halopitys. (G. M.)
RYZÆ3VA (pvÇnv, aboyer), màm. — Le
genre Suricate ( voy . ce mot) a été distingué
sous cette dénomination par Illiger ( Vrodr .
syst. Mamm. et Av., 1811). (E. D.)
RYZOBIUS. ins. —-Voy. rhyzobius et ca-
CICULA. (C.)
RYZOPHAGUS. Voy. rhizophagus.
s
SABAL. bot. ph. — Genre de la famille
des Palmiers, tribu des Corypbinées, établi
par Adanson ( Fam ., Il, 495). L’espèce type,
Corypha minor Jacq. ( Hort . vindeb. , 3,
p. 8 , t. 8 ) ou Chamœrops humilis Michx ,
est un petit Palmier qui croît dans la Caro¬
line et la Virginie.
SABAZIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Sénécionidées , établi par Cassini ( in Dict.
sc. nat. , XLVI , p. 480; LV, p. 264). De
Candolle [Vrodr., Y, p. 496) en décrit 4 es¬
pèces, nommées : S. humilis Cass., sarmen-
tosa Less., micro'glossa DC., urticœ folia DC.
Ce sont des herbes qui croissent principale¬
ment dans l’Amérique tropicale.
SABBATÏA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Gentianées, tribu des Chironiées,
établi par Adanson (Fam., II, 503 ). Les
principales espèces sont : les Sab. chloroides
( Chlora dodecandra Linn. , Chironia chlo¬
roides Michx. ), gracilis Salisb. ( Chironia
campanulala Lin., Chironia gracilis Michx.),
calycosa Sims. , angularis ( Chironia id.
Linn.), paniculala ( Chironia paniculata
Michx.).
Les Sabbalia sont des plantes herbacées
qui croissent dans l’Amérique boréale , et
ont l’aspect des Chironies du Cap. (J.)
SABELLAIBE. Sabellaria. annél. — La-
marck, dans son Cours sur l’histoire natu¬
relle des animaux sans vertèbres publié en
1812, a désigné par ce nom un genre d’An-
nélides rentrant dans la famille actuelle des
Sabulaires ou Amphitrites. On ne connaît
encore que deux ou trois espèces de ce
genre, et la principale habite nos côtes :
c’est la Sabella alveolata de Linné et de
Gmelin, dont Réaumur avait parlé, en 1711,
sous le nom de Ver à tuyau , et que Guet-
tard a aussi décrit sous le nom de Psama-
totus. M. Savigny a d’abord donné au genre
Sabellaire le nom d'Amymone, et depuis lors
celui d'Hermella.
Les Sabellaires constituent la tribu des
Amphitrites hermelliennes de Savigny, ainsi
caractérisées : Rames ventrales d’une seule
sorte , et portant toutes des soies subulées.
Point de tentacules.
Voici comment elles sont distinguées gé¬
nériquement : Bouche inférieure. Deux bran¬
chies complètement unies à la face inférieure
du premier segment , et formées chacune
par plusieurs rangs transverses de divisions
sessiies et simples. Premier segment pourvu
de soies disposées par rangs concentriques ,
constituant une couronne operculaire.
Les Sabelles habitent sur les rivages ,
principalement sur les pierres ou les trous
de rochers que vient battre la vague. Elles
vivent en société dans des réunions de tubes
droits, formés de sable et formant des mas¬
ses plus ou moins considérables qui ont l’ap¬
parence de gros gâteaux d’Abeilles, parce
que leur surface supérieure présente autant
de petits entonnoirs alvéoliformes qu’il y a
de tubes. Ces masses sableuses résistent
parfaitement au lavage des eaux; mais elles
sont difficiles à conserver, parce qu’elles se
désagrégen t assez facilemen t par la dessicca¬
tion , et surtout parce que le transport en
altère les alvéoles si le moindre corps dur
vient à les froisser. On trouve les Sabelles
sur les côtes de la Manche et de l’Océan ,
aussi bien que sur celles de la Méditerranée.
M. de Blainville dit qu’il a souvent trouvé
des individus solitaires de la Sabelle de nos
côtes dans les divisions radiciformes des Fu¬
cus. Cette espèce a reçu le nom de Sabella¬
ria alveolata. M. Savigny considère comme
SAB
n’en différant pas VAmphitrite oslrearia de
Cuvier.
On a indiqué une seconde espèce euro¬
péenne sous le nom de Sabellaria crassis-
sima , et une troisième exotique sous celui
de S. chrysocephala. Celle-ci est de la mer
des Indes. (P. G.)
SABELLE. Salella. annél. — M. Savi-
gny, dans son Système des Annélides, a imité
Cuvier en réservant le nom linnéen de Sa -
bella aux jolies espèces d’Annélides chéto-
podes que Müller avait appelées Amphitrite,
et dont M. de Blainville ( Dict . sc. nat.,
t. LVII, p. 434) a parlé sous cette dernière
dénomination. Il en a déjà été dit quelques
mots à l’article amphitrite de ce Diction¬
naire.
Nos côtes possèdent plusieurs belles es¬
pèces de Sabelles ou Amphitrites, vulgaire¬
ment nommées Pinceaux de mer. M. Milne
Edwards en a figuré nouvellement quel¬
ques unes dans l'Iconographie du Règne
animal.
M. Savigny a résumé, de la manière sui¬
vante , les caractères génériques des Sabel¬
les, qu’il place, avec les Serpules , parmi
ses Amphitrites sabelliennes :
Bouche exactement terminale. Deux bran¬
chies libres , exactement flabelliformes ou
pectiniformes, à divisions garnies, sur un de
leurs côtés, d’un double rang de barbes ; les
deux divisions postérieures imberbes , éga¬
lement courtes et pointues. Rames ventrales
portant des soies à crochets jusqu’à la sep¬
tième ou huitième paire inclusivement. Point
d’écusson membraneux. Anneaux contenus
dans un tube, fixé verticalement, coriace ou
gélatineux , ouvert à un seul bout, et géné¬
ralement enduit à l’extérieur d’une couche
factice de limon.
M. Savigny les partage en trois tribus :
1° Sabellæ astartæ , à branchies égales ,
flabelliformes , portant chacune un double
rang de digitations, et se roulant en enton¬
noir.
2° Sabellæ simplices , à branchies égales ,
flabelliformes, à un simple rang de digita¬
tions , se roulant en entonnoir : tel est le
Sabella penicillus ou Penicillus murinus de
Rondelet, belle espèce de l’Océan et de la
Méditerranée.
3" Sabellæ spirographes , à branchies en
peigne, à un seul côté et à un seul rang,
T. xi.
SAB 281
se contournant en spirale. Ce sont les Spi-
rographis de Viviani.
Ex. : Spirographis Spallanzani de Vi¬
viani, VAmphitrite venlïlalum de Gmelin, et
VA. volulæcornis de Montagu. (P. G.)
*SABELLINA. annél. — Genre de Sabu-
1 ai res comprenant deux petites espèces de
la Méditerranée. Il a été décrit par M. Du¬
jardin en 1839. (p. g.)
SABIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Anacardiacées?, établi par Colebrooke
{in Linn. Transact., XII, 353, t. 14). L’es¬
pèce type , Sabia lanceolata Coleb. , est un
arbrisseau originaire de l’Inde.
SABÏCEA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Rubiacées-Cinchonacées, tribu des
Haméliées, établi par Aublet ( Guian., I,
192 , t. 75-76 ). De Candolle ( Prodr ., IV*
437 ) en décrit 9 espèces , parmi lesquelles
nous citerons les Sab. cinerea Aubl., as -
pei a Aubl., hirta Swartz, umbellata Ruiz et
Pav., hirsuta H. B. et K. Ce sont des ar¬
brisseaux qui croissent dans les climats
chauds de l’Amérique, principalement dans
la Guiane et aux Antilles. (J.)
SABINE, bot. ph. — Espèce du genre
Genévrier. Voy. ce mot.
*SABI:\EA. crust. — Owen désigne sous
ce nom , dans le voyage du capitaine Ross ,
un genre de Crustacés qui appartient à
l’ordre des Décapodes macroures. (H. L.)
SABINE A. bot. ph. —Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu
des Lotées, établi par De Candolle ( Prodr.,
II, 263), qui en décrit 2 espèces : Sab. flo -
rida et dubia, arbrisseaux qui croissent aux
Antilles.
SABLE, géol. — Voy. roches et ter¬
rains.
SABLE, màm. — Le Mus araneus de Pal-
las , qui appartient au genre Hamster {voy.
ce mot ) , a reçu de Vicq d’Azyr le nom de
Sablé. jy )
SABLIEB. Hura. bot. ph. — Genre de
la famille des Euphorbiacées, tribu des Hip-
pomanées , établi par Linné ( Hort . cliffort.,
I, 34), et dont les principaux caractères
sont : Fleurs monoïques. Fl. mâles : Calice
court, urcéolé, tronqué. Étamines mona-
delphes. Androphore cylindrique; anthères
verticillées, 2-3-sériées, insérées sous des
tubercules. Fl. femelles : Calice urcéolé, en¬
tier, appliqué étroitement contre l’ovaire.
36
282
SAB
SAB
Style long, infundibuliforme ; stigmate large,
concavo-pelté , à 12-18 rayons. Capsule li¬
gneuse, orbieulaire , déprimée, à 12-18 sil¬
lons , et à autant de coques monospermes ,
s’ouvrant avec élasticité.
Les Sabliers sont des arbres lactescents, à
feuilles alternes, stipulées, enroulées avant
leur développement ; à pétiole biglanduleux
au sommet; à stipules caduques; à fleurs
mâles en chatons simples, écailleux, pédon-
culés, terminaux, revêtues d’écailles imbri¬
quées, uniflores ; à fleurs femelles solitaires,
dans le voisinage des fleurs mâles.
Ces plantes croissent principalement dans
l’Amérique équatoriale. On en connaît 3 es¬
pèces, parmi lesquelles nous citerons surtout
le Sablier élastique, Hura crepilans Linn.,
Lam., Turp., etc. C’est un arbre haut de
20 mètres et plus , qui croît au Mexique ,
aux Antilles et dans l’Amérique méridio¬
nale. Ses fruits , dont les coques sont ran¬
gées en rond autour de l’axe , éclatent avec
fracas lors de la maturité. Les colons de
l’Amérique se servent de ces fruits, après
les avoir vidés et fait bouillir dans de l’huile,
pour y mettre du sable, d’où vient le nom
de Sablier donné à ces plantes. Le suc lai¬
teux des Sabliers , ainsi que leurs graines,
sont âcres et vénéneux. (J.)
SABLINE. bot. ph. — Voy. arenaria.
SABLON. moll. — Nom donné à une
variété du Turbo lithoreus.
SABOT, moll. — Voy. turbo.
SABOT DE CHEVAL, bot. cr. — - Nom
vulgaire de certains Bolets, tels que les B.
amadouvier et ongulé.
SABOT DE VÉNUS ou DE LA VIEBGE .
bot. ph. — Nom vulgaire du Cypripedium
calceolus Linn.
SABOTS, mam. — La dénomination de
Sabot , Unguia , est généralement donnée à
l’ongle épais qui entoure en entier la der¬
nière phalange des doigts des Mammifères
Pachydermes et Ruminants , quel que soit
le nombre de ces doigts. Du reste , dans le
langage scientifique , le nom d 'Animaux à
sabots est aujourd’hui remplacé par celui
d' Ongulés. Voy. ce mot. (E. D.)
SABRE, poiss. — Voy. chirocentre.
SABSAB , Adans (Fam., II, 31 ). bot.
ph. — Syn. de Paspalum, Linn.
SABULAÏRES. Sabularia. annél. —
M. de Blairmlle ( Dict . sc. nat., t. LVIl,
p. 453) établit sous cette dénomination une
famille d’Annélides chétopodes , de l’ordre
qu’il appelle Hétérocriciens. Elle comprend
les deux genres Sabella et Serpula de Linné.
Cette famille, qui répond aux Amphitrites
de M. Savigny, moins le genre Serpule, est
formée de plusieurs genres , tous marins.
M. de Blain ville admet les suivants :
Amphürite, Spirographe, Sabella, Pectina-
ria, Térébelle , Fabricie , Phêruse, Spio { 1),
Polydore, Capitelle.
On en a depuis lors (1828) ajouté plu¬
sieurs autres, parmi lesquels nous citerons
de préférence :
Galba , Johnston ; Piratesa , Templeton ;
Amphicora , Ehrenberg ; Sabellina , Dujar¬
din ; Anisolemus , Templeton; Terebellides ,
Sars ; Aphlebine, de Quatref. (2).
Toutes les Sabulaires n’ont pas un égal
degré de complication organique. Les pre¬
mières , telles que les Amphitrites ou Sa-
belles , sont bien supérieures , sous ce rap¬
port , à celles qu’on a nommées Amphicora
et Sabellina. Celles-ci ressemblent déjà beau¬
coup , à certains égards, aux Chétopodes de
la famille des Nais, tandis que les premières
ont la tête surmontée de magnifiques pana¬
ches branchiaux très compliqués dans leurs
formes, et ornés des plus vives couleurs.
Quoi qu’il en soit, les Sabulaires ont été
caractérisées , ainsi qu’il suit, par M. de
Blainville :
Corps en général plus allongé que dans la
famille des Serpulides {voy. ce mot); tête
peu distincte , composée de trois anneaux ;
thorax distinct, formé de douze segments au
moins , avec une bande musculaire sous-
ventrale; abdomen très déprimé, composé
d’un très grand nombre d’articulations dé¬
croissant rapidement; bouche pourvue de
barbillons tentaculaires nombreux et pré¬
hensiles ; tentacules nuis ou rudimentaires ;
branchies fort distinctes , grandes , portées
sur la tête ou sur les premiers anneaux ;
pieds dissemblables.
Les Sabulaires vivent dans des tubes fac¬
tices , isolés ou agrégés , peu solides, com¬
posés de corps étrangers plus ou moins bien
réunis à la surface extérieure de cylindres
qui résultent des mucosités sécrétées par le
(1) Celui-ci doit être reporté parmi les Néréides.
(2) Ce genre ne repose peut-être , d’après M. Milne Ed¬
wards, que sur une jeune Térébelle.
SAC
SAC
283
corps. Ce tube est quelquefois entièrement
muqueux. Le tube des Serpules est, au con¬
traire , calcaire comme celui des Dentales ,
quoique de forme différente. (P. G.)
SABULUXÉES. Sabulineœ . bot. ph. —
Tribu de la famille des Caryophyllées. Voy.
ce mot.
*SABURRA. arachn. — Cenom est donné
dans le Journal Vlsis, par M. Heyden, à un
genre de l’ordre des Acariens , dont les ca¬
ractères n’ont pas encore été publiés. (H. L.)
SACCELLIUM. bot. ph. — Voy. sacel-
L1UM.
SACCHARINE, bot. ph. — Espèce de
Houque. Voy. ce mot.
SACCHAROPHORUM , Neclc. ( Elem . ,
n. 1576). bot. ph. — Voy. canne a* sucre .
SACCHARUM, Linn. (Gen., n. 73). bot.
ph. — Voy. CANNE A SUCRE.
*SACCIDIUM (aaxxoç, sacj ïSeoi , forme).
bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées,
tribu des Ophrydées, établi par Lindley (Or¬
chid., 301). Herbes du Cap. Voy. orchidées.
SACCOCHILUS, Blum. (Flor.Jav. Prœf.,
VII). bot. ph. — Syn. de Saccolabium ,
Lindi.
SAC COCOMA ( aaxxoç , sac ', x6(j.y) , che¬
velure). échin. — Genre proposé par M. Agas-
siz pour trois espèces de Comatules fossiles
du calcaire lithographique de Solenhofen ,
ayant le disque en forme de poche arrondie,
au bord de laquelle sont articulés cinq
rayons grêles, bifurqués simplement jusque
vers leur base et pinnés. L’une de ces es¬
pèces , Saccocoma pectinata, a été décrite
précédemment par Schlotheim sous le nom
d'Asteriacites pectinata , et figurée par
M. Goldfuss comme une Comatule. (Duj.)
*SACCODERES , Spin. ins. — Syn . de
Notocyrlus , Burin.
SACCOGLOTTIS. bot. ph. — Genre de
la famille des Humiriacées, établi par Mar-
tius ( Nov. gen. et sp. , II , 146 ). Arbres du
Brésil. Voy. humiriacées.
*SACCOGY\'E. Saccogyna ( crocxxoç, SRC,
yuvyj, femelle), bot. cr. — (Hépatiques.) Ce
genre, de la sous -tribu des Géocalycées, a
été fondé par M. Du mortier ( Syll . Jungerm.,
p. 74, t. 2, f. 13) sur 1 e Jungermannia vi-
ticulosa de Linné. Il est resté jusqu’ici mo¬
notype. Ses caractères sont : Involucre laté¬
ral , hypogé, charnu, au fond duquel se
voient plusieurs pistils, mais dont un seul
est fécondé. Périanthe nul. Coiffe libre au
sommet, soudée à l’involucre dans les trois
quarts de sa hauteur. Pédoncule celluleux,
blanchâtre, long d’un pouce et plus, accom¬
pagné d’un involucelle propre qui s’élève
à peu près au niveau du point où cesse la
soudure de la coiffe. Capsule s’ouvrant en
quatre valves jusqu’à la base. Élatères di¬
spires. Spores globuleuses. Inflorescence
mâle naissant de l’aisselle des amphigas-
tres sur des rameaux propres garnis de
feuilles très petites. Ces plantes sont cou¬
chées, rampantes, et ressemblent assez aux
Lophocolea et aux Chiloscyphus. Leurs feuil¬
les sont succubes , horizontales et entières.
Les amphigastres sont dentés irrégulière¬
ment, et réunis aux feuilles par un proces¬
sus étroit décurrent sur la tige. L’unique
espèce de ce genre a été trouvée en Angle¬
terre, en Italie et aux Canaries. Elle est rare
en fruit. (C, M.)
SACCOLABIUM ( aaxxoç , sac ; \cl$(ov ,
pince), bot. ph. — Genre de la famille des
Orchidées, tribu des Vandées , établi par
Lindley (Orchid., 220). L’espèce type, Sac¬
colabium pusillum, est une très petite herbe
parasite , qui croît dans les forêts de la
haute montagne de Gide, à Java.
*SACCOMORPIIUS , Chevrolat , Dejean
(Catalogue, 3e édit., p. 430). ins. — Syno¬
nyme de Brachysphœnus, Lacordaire. (C.)
SACCOMYS (aaxxoç, sac ; pvç , rat), mam.
— F. Cuvier a décrit sous ce nom, dans les
Mémoires du Muséum d'histoire naturelle ,
un genre de Rongeurs américains pourvu
de fortes abajoues, et dont les molaires sont
au nombre de seize, quatre paires à chaque
mâchoire. F. Cuvier a placé ce genre à côté
des Échimys; mais il se pourrait qu’il fût
plus voisin des Ascomys , Saccophorus et
Diplostoma. Il n’est encore connu que d’a¬
près un seul exemplaire, originaire, à ce
qu’il paraît, de l’Amérique septentrionale,
et de la taille du Lérot. (P. G.)
*SACCONIA. bot. cr. — Genre de la fa¬
mille des Rubiacées-Cofféacées , tribu des
Guettardées, établi par M. Endlicher (Gen.
plant. , p. 544 , n. 3196 ). L’espèce type ,
Sacconia megalosperma ( Psychotria. id.
Wahl ), est un arbre qui croit dans l’île de
Tortose.
SACCGPETALUM (uotxxoç, sac; nixoCkov,
pétale), bot. ph. — Genre de la famille des
SAC
SAF
284
Anonacées , tribu des Anonées , établi par
Bennett (in Horsfield plant. Jav. rar ., 165,
t. 35). Arbres de Java. Voy. anonacées.
SACCOPHQRA. moll. — Nom proposé
par M. Gray pour une classe de Mollusques
correspondante à celle des Tuniciers de La¬
ma rck ou des Acéphalés nus de Cuvier. (Duj.)
SACCOPHORUM , Palis. ( Prodr ., 20).
bot. cr. — Syn. de Buxbaumia, Hall.
SACCOPHORUS ( <xaxxoç, sac; tpopoç, qui
porte), mam. — L’un des noms génériques
qui ont été imposés aux petits Rongeurs de
l’Amérique septentrionale qui vivent sous
terre comme le Mus bursarius , et sont pour¬
vus comme lui d’abajoues extérieures. Il est
question de ces animaux dans les ouvrages
de Mammalogie , sous les noms â'Ascomys,
Pseudostoma, Diplostoma, etc. Leurs espèces
et leur répartition en sous-genres n’ont
point encore été définitivement arrêtées. Ces
animaux forment un petit groupe fort inté¬
ressant dont nous avons dit quelques mots à
l’art, rongeurs, et qui nous paraissent être la
tribu la plus inférieure des Sauridés. (P. Gi)
SACCOPTERYX ( aaxxoç , poche ; 7tx £-
pv£ , aile), mam. — Sous ce nom, Illiger
(Prodr. syst. Mamm. et Av., 1811) a formé
un genre de Chéiroptères qui n’a pas été
adopté, et auquel il assigne pour caractères :
Quatre incisives inférieures trilobées ; pas
d’incisives supérieures; molaires à couronne
garnie de pointes aiguës ; oreilles grandes ,
arrondies, à oreillon petit et obtus; un re¬
pli en forme de sac ou de poche dans la
membrane de l’aile et à la base des bras.
Le type de ce groupe est le Vespertilio lep-
turus Linné, qui entre dans le genre Ta-
phien , Ét. Geoffroy Saint-Hilaire. Voy. ce
mot. (E. D.)
SACCOSTOMA ( aaxxoç , S3C ; aro'p.a ,
bouche), rept. — Genre voisin des^Stellions,
établi par M, Fitzinger. (P. G.)
SACCUEIYA. polyp. — Nom donné d’a¬
bord par Lamarck au genre de Polypes que
cet auteur a nommé ensuite Tibiana. Voy.
ce mot. (Duj.)
SACCULIYA. crust. — M. Thompson
(in Entomological magazine ) donne ce nom
à un genre de Crustacés de la division des
Entomostracés. (H. L.)
SACELILIUM. bot. pii. — Genre de la
famille des Cordiacées?, établi par Hum-
boldtet Bonpland (Plant, œquinoct ., I, 47,
1. 13). L’espèce type, Sacéllium lanceolatum ,
est un arbre qui croît dans les Andes du
Pérou.
*SACHAYA (mot hébreu : tsachana, mau¬
vaise odeur), ins. — Genre de l’ordre des
Hémiptères hétéroptères , tribu des Rédu-
viens , famille des Aradides , établi par
MM. Amyot et Serville ( Hémipt ., Suites à
Buffon , édit. Roret, p. 116). L’espèce type
et unique, Sach. depressa, appartient à
l’Amérique méridionale.
SACHOYDRUS. polyp.? acal.? — Genre
proposé, en 1819, par Rafinesque pour des
Polypes libres qu’aucun autre auteur n’a
vus , et qui sont censés avoir le corps dé¬
primé, libre, avec un cartilage dorsal, une
bouche sans tentacules , mais entourée par
un rebord étoilé et un anus terminal. (Duj.)
SâCOGLOTTÏS. bot. PH. — Voy. sac-
COGLOTTIS.
SÆLAYTHUS , Forsk. (Descript., 33).
bot. ph. — Syn. de Cissus, Linn.
SÆRAYGODES. ins. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères hétéromères , de la fa¬
mille des Sténélytres et de la tribu des Hé-
lopiens, établi par Dejean ( Catal ., 3e édit.,
p. 329) , qui en énumère 14 espèces : 13
appartiennent à l’Amérique équinoxiale, et
une est originaire de la Nouvelle-Guinée.
Nous ne citerons que les suivantes : S.
laceratus G. (Slrongylium chalconotum ?
Ky.), et subicollis d’Urville. Les Helops
viridis et dama F. doivent aussi faire partie
de ce genre. (C.)
SAFRAY. Crocus ( xpoxoç, ^safran), bot.
ph. — Genre de la famille des Iridées, de la
Triandrie monogynie dans le système de
Linné. Il est formé de petites plantes her¬
bacées, propres à l’Europe, à l’Asie moyenne
et à la région méditerranéenne. Ces plantes
ont un bulbe peu volumineux qui produit
généralement des caïeux superposés^vertica-
lement, et duquel partent immédiatement
de longues fleurs vivement et élégamment
colorées, ainsi que des feuilles linéaires.
Leurs fleurs présentent: un périanthe à long
tube et à limbe partagé en six divisions dont
trois extérieures et trois intérieures un peu
plus petites; trois étamines insérées à la
gorge du périanthe , à filet grêle et anthère
sagittée; un pistil formé d’un ovaire adhé¬
rent, ordinairement caché sous terre, à trois
angles obtus, d’un long style filiforme et de
SAF
285
SAF
trois stigmates épais, charnus, plus ou moins
roulés en cornet et dentelés. A ces fleurs suc¬
cède une petite capsule trigone, à trois loges
polysperrnes.
Le nombre des espèces de Crocus aujour¬
d’hui connues ne s’élève que de trente à
quarante; mais la détermination de ces es¬
pèces présente de grandes difficultés, et, pour
éclairer leur histoire, il n’a fallu rien moins
que les travaux de MM. Bertoloni, Tenore,
Zani, J. Gay, etc. 11 est même fort à re-
gretter quecedernier botaniste, qui, pendant
plusieurs années, a fait des Safrans l’objet
de ses travaux assidus et qui a pu les étudier
tous avec soin à l’état vivant, grâce à la col¬
lection complète qu’il en avait formée dans
le jardin du Luxembourg, n’ait pas publié la
monographie de ce genre pour laquelle il
avait réuni de vastes matériau^, et se soit
borné à deux simples notes ( Voyez Bulletin
de Fé7'ussac , section des sciences naturelles ,
Botanique , 1° vol. XI, 1827, § 222, pag.
346-373; 2° vol. XXV, 1831, § 178, pag.
219-221).
Une espèce de Safran a de l’importance,
comme étant l’objet d’une culture spéciale;
quelques autres ont de l’intérêt comme
plantes d’ornement. Nous nous occuperons
surtout de la première.
Le Safran cultivé, Crocus sativus Lob.,
est cultivé depuis l’antiquité la plus reculée,
pour ses stigmates qui, à l’état de dessicca¬
tion, constituent le Safran du commerce. Sa
patrie a été ignorée jusqu’à ces derniers
temps ; mais, vers le commencement de ce
siècle, Smith l’a signalé comme ayant été
recueilli à l’état spontané, par Sibthorp, dans
les basses montagnes de l’Attique, et, plus
récemment, M. Bertoloni l’a indiqué comme
croissant naturellement dans la Marche d’Àn-
cone, près d’Ascoli. 11 se distingue par les
tuniques de son bulbe traversées de nom¬
breuses nervures longitudinales qui finis¬
sent par rester isolées sous la forme défibrés
'capillaires à nombreuses anastomoses; par
ses feuilles linéaires, allongées, marquées
en dessous de nervures longitudinales sail¬
lantes, développées au printemps qui suit
la floraison ; par ses grandes fleurs violettes
qui se développent en automne et qui sortent
d’entre des gaines minces et plus ou moins
translucides ; leur périanthe a sa gorge lilas,
revêtue de poils abondants ; leurs stigmates
sont très longs, pendants, indivis. C’est pour
ces stigmates que la plante est cultivée en
divers pays : en France, dans l’ancien Gâti-
nais (départements de Seine-et-Marne , du
Loiret), le département de Vaucluse ; en An¬
gleterre, près de Cambridge; en Allemagne,
près de Moëlk, etc. En effet, desséchés avec
soin, ils constituent le Safran du commerce.
Leur couleur est un orangé vif qui a pris
lui-même dans le langage ordinaire le nom
de la plante. Bouillon-Lagrange et Vogely ont
signalé l’existence d’un principe auquel ils
ont donné le nom de Polychroïte , parce que
l’acide sulfurique le colore en bleu, l’acide
nitrique en vert , tandis qu’avec l’acide
de baryte il donne un précipité rougeâtre.
Cette substance agit comme matière colo¬
rante très riche, une faible quantité suffisant
pour colorer une assez grande masse d’eau
eu un beau jaune doré; mais malheureuse¬
ment le peu de stabilité de cette couleur ne
permet pas de l’utiliser pour la teinture.
En médecine, le Safran est employé comme
stimulant et antispasmodique; de plus il
entre dans diverses préparations, souvent à
titre de principe colorant ; mais, ce qui en
détermine la plus grande consommation,
c’est qu’il entre comme condiment dans un
grand nombre de préparations alimentaires,
surtout dans le midi de l’Europe, en Orient,
et comme matière colorante dans les vermi¬
celles et les autres pâtes dites d’Italie, qui
forment un aliment journalier en diverses
parties de l’Europe et plus particulièrement
en Italie. La culture du Safran exige des
soins multipliés et, bien qu’elle soit produc¬
tive lorsqu’elle réussit, elle est fréquemment
exposée à des accidents fâcheux qui en dimi¬
nuent fortement ou même en annihilent
presque les bénéfices. De plus, elle exige des
conditions qui la resserrent forcément entre
des limites étroites, et la réduisent toujours
à fournir uniquement aux besoins de la
consommation. Lorsqu’on veut établir une
safranière, on prépare la terre en l’amendant
et en l’ameublissant au moyen de trois la¬
bours qu’on donne successivement en hi¬
ver et jusque vers l’époque delà plantation,
c’est-à-dire vers la fin de mai, en juin et
même en juillet. On choisit, en divers pays,
pour la culture du Safran, des terres de na¬
tures diverses; cependant celles qui paraissent
lui convenir généralement le mieux sont les
SAF
SAG
286
terres légères, un peu sablonneuses et noi~
râtres. La plantation se fait en enfonçant
les bulbes de près de 2 décimètres dans des
sillons serrés et en les espaçant de 1 déci¬
mètre dans chaque sillon. On emploie pour
cet objet environ 48 ou 50 kilogrammes de
bulbes par hectare, de manière à obtenir en¬
viron 49,500 pieds sur cette surface. On
donne ensuite des sarclages et des binages à
peu près toutes les semaines jusqu’au moment
où les fleurs commencent à se montrer, c’est-
à-dire en automne et plus particulièrement
vers la mi-octobre. Les récoltes les plus pré¬
coces ont lieu dès le 21 septembre; les plus
tardives se prolongent jusque vers la fin d’oc¬
tobre. La première année, la floraison est
peu abondante; la plus riche est celle de la
seconde année. Les circonstances qui lui sont
les plus avantageuses, sont l’humidité du sol
et une température moyenne de 12 à 15 de¬
grés. Les fleurs se succèdent pendant quinze
jours environ ; ce qui détermine la durée de
la récolte; mais elles se montrent surtout
pendant les huit premiers jours. Tous les
jours, ou au moins tous les deux jours, on va
dans la safranière cueillir les fleurs tout
entières qu’on met dans des paniers. Le soir
même on en détache les stigmates et l’on re¬
jette tout le reste. La dessiccation de ces
stigmates se fait avec soin dans des tamis de
crin suspendus au-dessus d’un feu doux, et
l’on a le soin de remuer et de retourner très
fréquemment. La diminution de poids qui
résulte de la dessiccation est au moins des
4/5. En moyenne, le produit définitif d’un
hectare en Safran sec, pendant les deux an¬
nées de rapport, est d’environ 50 kilogram¬
mes. Ordinairement on relève les bulbes
tous les trois ans. Cette opération a lieu au
mois de mai. On détache les caïeux des
bulbes-mères, et l’on replante immédiate¬
ment dans une autre terre préalablement
préparée à cet effet. Le Safran ne résiste pas
à un froid de 15 degrés; aussi les hivers
exceptionnels pour nos climats exercent-ils
de grands ravages dans les safranières. D’un
autre côté, cette culture a également à re¬
douter deux fléaux aussi cruels que fréquents:
l’un consiste dans la carie des buibes et reçoit
vulgairement des cultivateurs du Gâtinais le
nom de Tacon ; l’autre, nommé par eux
Mort du Safran , est dû à la rapide propa¬
gation d’un Champignon parasite, le Rhi-
zoctoma Crocorum DC. ( Sclerotium Croco -
rum Pers.). Le Rhizoctone attaque d’abord
les enveloppes des bulbes, après quoi il s'é¬
tend à leur intérieur qu’il détruit. Ses ra¬
vages se manifestent à l’extérieur sur des
masses circulaires de la safranière dans les¬
quelles les plantes périssent promptement,
qui s’agrandissent constamment si l’on ne
porte remède au mal en en circonscrivant
le siège au moyen d’une tranchée, et finis¬
sent par occuper toute la surface du champ.
On cultive aussi communément le Crocus
sativus comme plante d’ornement et ordi¬
nairement en bordure.
Parmi les espèces de ce genre cultivées
uniquement dans les jardins d’agrément, la
plus répandue est le Safran printanier,
Crocus vernus Ail., ou le Crocus des fleu¬
ristes. 11 se distingue particulièrement par
les longs poils qui garnissent la gorge de son
périanthe et par ses stigmates dressés, en¬
tiers ou légèrement crénelés. M. Gay en
distingue deux variétés ou plutôt deux races :
l’une indigène dans le Piémont, le Tyrol,
dans les montagnes de l’Italie méridio¬
nale, etc., à fleurs lilas passant au violet,
mêlées et rayées de blanc; l’autre, sponta¬
née dans la campagne de Rome, dans le
royaume de Naples, à fleurs plus grandes,
lilas-violet, unicolores. Dans les jardins, on
confond , sous ce nom de Safran printanier,
d’autres espèces également printanières.
(P. D.)
*SAGA. crust. — Münster,dans ses Bei-
trage zur Petrefactenhunde , désigne sous ce
nom un genre de Crustacés de l’ordre des
Décapodes macroures. (H. L.)
*SAGA. ins. — Genre de l’ordre des Or¬
thoptères , tribu des Locusliens, établi par
M. Charpentier (Horœentomol.) qui lui donne
pour type le Saga serrata Fabr. Cet Insecte
se trouve dans les contrées méridionales de
la France.
SAGAPENUM. chim. — Espèce de gom¬
me-résine. Voy. ce mot.
SAGEDIA (o-oeyyj, arme; eT^q;, forme).
bot. cr. — ( Lichens. ) Ce nom, qui est er¬
roné, puisque sa première racine ne signifie
point bouclier, ainsi que le supposait Acha-
rius, a été créé par le lichénographe suédois
pour quelques Lichens dont la structure et
la fructification sont trop diverses entre
elles pour qu’on puisse les laisser réunis.
SAG
287
Fries , en réformant ce genre ( Syst. Orb.
veget., p. 259), en a conservé le nom. C’est
donc dans le sens plus limité, et en même
temps mieux défini, où l’entend ce dernier
naturaliste, que nous l’admettons ici, et que
nous allons en tracer les caractères : Apo-
thécies globuleuses ou ovoïdes , renfermées
dans un tube crustacé, horizontal. Nucléus
gélatineux, déliquescent, et noircissant en
même temps que l’excipulum membraneux
et très mince qui l’enveloppe. Ostioles dis¬
crets , amincis en col et dilatés à leur som¬
met, qui est perforé. Thèques en massue,
placées au milieu de nombreuses paraphyses,
et contenant huit spores oblongues (S. cine-
rea Fries) à trois cloisons transversales.
Ce genre se rapproche des Endocarpum ,
mais il en diffère essentiellement par la
présence d’un excipulum. L'Endocarpon
cinereum Pers. (E. tephroides Ach.),est
le type de ce nouveau genre, qui ren¬
ferme, en outre, plusieurs Pyrénules et
Verrucaires d’Acharius. Ses espèces crois¬
sent sur la terre , les murs et les rochers.
Une seule se rencontre sur les arbres : c’est
le S. agregata Fries ( Opegrapha crassa
DC.), et celle-ci est le type du genre Stig-
madium , Meyer. M. Bourgeau en a rapporté
dernièrement des Canaries une espèce nou¬
velle que nous nommons S. lugubris , et
que nous décrirons ailleurs. Elle est remar¬
quable par les lignes d’un beau noir qui sil¬
lonnent le thalle et en limitent les divi¬
sions. (G. M.)
SAGERETIA. bot. fit. — Genre de la fa¬
mille des Rhamnées, tribu des Frangulées,
établi par M. Ad. Brongniart ( Annales des
sciences naturelles, X, 359, t. 13), qui y ren¬
ferme huit espèces. Parmi elles, nous cite¬
rons la Sageretia theezans Brong. ( Rhamnus
theezans Linn., Rhamnus thea Osbeck), ar¬
brisseau qui croît abondamment en Chine
où les pauvres font usage de ses feuilles en
guise de Thé. (j.)
SAGETTE. bot. fh. — Nom vulgaire du
Sagiltaria sagitlœfolia Linn.
SAGIiMA. bot. ph. — Genre de la famille
des Caryophyllées, tribu des Sabulinées,
établi par Linné ( Gen ., n.176). Parmi les
espèces qu’on rapporte à ce genre, nous cite¬
rons principalement les Sagina procumbens
et apetala Linné, petites herbes qui croissent
en abondance sur les murs humides et entre
SAG
«
les pavés, jusque même dans l’intérieur des
villes. (J.)
SAGITTARÏA. bot. ph. — Nom scienti¬
fique du genre Fléchière. Voy. ce mot.
SAGITTELLA. moll. — Genre établi par
M. Lesueur pour un petit Mollusque nageur
diaphane qu’il a observé dans les mers d’A¬
mérique , sans pouvoir, en raison même de
sa transparence, constater son organisation.
M. de Blainville, d’après les renseignements
fournis par M. Lesueur, a classé les Sagit-
tel les avec les Firoles ou Ptérotrachées.
(Duj.)
SAGH’TULA. helm. — Genre fondé par
Lam. ( Hist . des anim. sans vert., t. III,
p. 194) sur un prétendu Helminthe décou¬
vert, en 1777, par Annibal Bastiani , qui
le décrivit (Alti di Siena , t. VI, p. 241 )
comme un animal bipède, évacué pendant
une cardialgie vermineuse. M. de Blainville
a prouvé, dans ses annotations au Traité
des Vers intestinaux, de Bremser (p. 350),
que cette Sagittula n’était autre chose que
le larynx supérieur de quelque oiseau. (L.)
SAGONEA, Aubl. (Guian., 1, 285, t.lll).
bot. th. — Synonyme é'Hydrolea , Linné.
SAGOU, bot. ph. — Voy. sagouier.
SAG OUÏE il ou SAGOUTSER. Sagus.
bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers,
de la Monœcie hexandrie dans le système
de Linné. Il comprend un petit nombre d’es¬
pèces, qui croissent, soit isolément, soit en
forêts , dans les lieux maritimes de l’A¬
sie , de l’Afrique et de l’Amérique inter¬
tropicales. Ce sont des Palmiers de hau¬
teur moyenne , dont le stipe assez épais ,
simple, d'un tissu peu consistant à l’inté¬
rieur, se termine par un beau bouquet de
feuilles pennées. Leurs fleurs sont monoï¬
ques , disposées en chatons distiques , qui,
réunis en grand nombre, forment un très
grand régime placé au- dessous du bouquet
de feuilles et exigeant quelquefois jusqu’à
dix ans pour atteindre son entier dévelop¬
pement. Parmi ces fleurs , les mâles pré¬
sentent : un périanthe à deux rangs, dont
l’extérieur forme un calice à trois dents et
l’intérieur une corolle à trois divisions pro¬
fondes ; de six à douze étamines dont le
filet est dilaté à sa base. Les fleurs femelles
ont : un périanthe assez semblable à celui
des fleurs mâles; six étamines stériles à
filets courts , dilatés et soudés inférieure-
288
SAG
SAG
ment en urcéole à six dents que terminent
autant d’anthères ; un pistil à ovaire trilo-
culaire, surmonté de trois stigmates aigus.
A ces dernières fleurs succède un fruit ar¬
rondi ou ovoïde , couvert de larges écailles
imbriquées, dirigées en bas, généralement
monosperme par avortement.
Trois espèces de ce genre doivent être
signalées à cause de leur utilité. — Le Sa-
gouier deRumphius , Sagus Rumphii Willd.,
est une espèce des Moluques. Son stipe est
peu élevé , lisse, et se termine par un bou¬
quet de grandes feuilles pennées, armées
de longues épines caduques. Ses régimes sont
d’abord enveloppés dans une grande spathe
épineuse; leurs dimensions sont énormes,
leur longueur arrivant jusqu’à quatre mè¬
tres; leurs dernières divisions ou les chatons
sont cotonneux. — 2. Le Sagouier Raphia
ou Roufia , Sagus Raphia Lam. ( Raphia
vinifera Palis. ), est un arbre de médiocre
grandeur, qui croît dans diverses parties de
l’Inde, et, en Afrique, dans les royaumes
d’Oware et de Bénin. Son stipe se termine
par de grandes feuilles pennées, pendantes,
chargées d’épines courtes. Son régime est
fort grand et ses nombreux rameaux inégaux,
serrés, sont pourvus chacun de deux ou trois
spathelles courtes, tronquées, fendues d’un
côté. Les fleurs mâles sont réunies aux fe¬
melles sur les mêmes rameaux dont elles
occupent l’extrémité. — 3. Enfin , le Sa¬
gouier pédoncule , Sagus pedunculata Poir.
(Raphia pedunculata Palis.), ne diffère guère
du précédent que par ses fleurs mâles pé-
donculées et par quelques différences dans
la forme du fruit. Cette troisième espèce
croît spontanément à Madagascar, d’où elle
a été transportée à l’île de France, à Bour¬
bon et à Cayenne.
Les diverses parties des espèces que nous
venons de signaler sont utilisées de plusieurs
manières dans les contrées intertropicales.
Leurs feuilles servent de matériaux pour
la construction des habitations. Pour cela
on tourne dans un seul côté leurs deux rangs
de folioles et l’on en forme ensuite des fais¬
ceaux qu’on range l’un à côté de l’autre.
Les cabanes construites de la sorte sont très
fraîches; mais elles ont le grave inconvé¬
nient de laisser entre leurs couches de feuil¬
les des vides où se logent quantité de Rats
et, avec eux, des Reptiles qui en font leur
pâture. On se sert aussi de ces feuilles pour
faire des clôtures et des palissades. Enfin ,
les nègres font de« sagaies avec leur côte. —
Le bourgeon terminal des Sagouiers se mange
comme celui des Areca , Euterpe, etc. , sous le
nom de Chou-palmiste, et aussi bien cru que
cuit. On le dit même meilleur que celui de
l’Arec. Lorsque , pour l’enlever, on a tron¬
qué le sommet de l’arbre, il s’écoule par
cette extrémité tronquée une grande quan¬
tité de sève qu’on recueille avec soin. Par
la fermentation, ce liquide séveux se trans¬
forme en une liqueur vineuse ou spiritueuse
plus estimée que la plupart des vins de
Palme. On obtient une autre liqueur plus
colorée et plus spiritueuse en mettant les
amandes de Sagouiers dans le vin de ces
mêmes arbres étendu d’eau, et laissant le
tout fermenter. Mais le produit le plus
connu et le plus important des Sagouiers
est leur fécule, à laquelle on donne le nom
de Sagou. Elle existe en abondance dans le
tissu cellulaire, analogue à la moelle, qui
sépare les faisceaux fibro -vasculaires de
leur stipe. Pour l’extraire, on fend l’arbre
dans sa longueur; on enlève ensuite ce tissu
cellulaire qui est tendre, spongieux; après
l’avoir écrasé , on le place dans des espèces
d’entonnoirs faits avec de l’écorce d’arbre,
posés sur un tamis de crin , et on délaie
avec de l’eau. Ce liquide entraîne la fécule
qu’il dépose sur un linge à travers lequel on
le fait passer. Il ne reste plus qu’à granuler
cette fécule en lui faisant traverser de force
les mailles d’un tissu un peu lâche et à la
faire sécher au soleil. Le Sagou sert d’ali¬
ment dans les contrées où on l’obtient. Ce¬
lui que le commerce apporte en Europe ne
peut, à cause de son prix , entrer dans la
consommation journalière; mais on en fait,
avec du lait ou du bouillon, des potages lé¬
gers , qu’on donne aux malades, et qu’on
recommande surtout dans les maladies de
poitrine. Par la chaleur, il se dissout peu
à peu dans le liquide employé. La facilité
plus ou moins grande avec laquelle cette
fécule se dissout et sa blancheur plus ou
moins pure en font distinguer plusieurs qua¬
lités. La plus estimée est celle qui nous vient
des Moluques. (P. D.)
SAGOUIN. Saguinus, Lacép. mam. — G.
de Mammifères appartenant à la famille des
Singes d’Is. Geoffroy, et à l’ordre des Qua-
SAG
SAG
289
drumanes. Ces animaux appartiennent tous
à l’Amérique i n ter tropical e . Le père du sa¬
vant naturaliste que nous venons de nom ¬
mer avait établi parmi les Singes peu de
divisions, parfaitement naturelles et faciles
à saisir: 1° les Singes de l’ancien continent
ou Catarrhinins ; 2° les Platyrrhinins ou
Singes d’Amérique. Ces derniers se divisaient
en : 1" Arctopithèques , dont les molaires ont
des pointes aiguës ; 2° en Hélopithèques ,
sans pointes aiguës aux molaires, mais ayant
la queue prenante ; 3" en Géopithèques, man¬
quant également de pointes aiguës aux mo¬
laires, mais n’ayant pas la queue prenante.
Ces derniers sont précisément les Sagouins,
dont nous avons a nous occuper ici; mais
ils formaient alors une petite tribu renfer¬
mant les genres Callitriche, Nyctipithèque,
Saki et Brachyure , formés ou adoptés par
E. Geoffroy. Aujourd’hui, les Sagouins ont
été démembrés en un assez grand nombre
de sous-genres que nous ne ferons qu’in¬
diquer ici.
Quoi qu’il en soit, les Sagouins propre¬
ment dits, Saguinus , Lacép. ; Callitrix ,
Geoff., Cuv. ; Cebus, Erxl., ont 36 dents,
savoir : 4 incisives, 2 canines et 12 molaires
à chaque mâchoire, ne différant pas de
celles des Sajous, des Alouates et des Atèles.
Les canines sont médiocres; les incisives
inférieures verticales et contiguës aux ca¬
nines. Leur tête est petite, arrondie ou lé¬
gèrement oblongue ; leurs narines , lar¬
gement ouvertes, sont percées sur le côté;
leur visage est plat et leur angle facial s’ouvre
à 60 degrés ; ils ont les oreilles grandes et
triangulaires, appliquées sur le crâne; le
corps assez grêle; les membres dégagés; la
queue, delà longueur du corps ou un peu
plus longue, est non-prenante, couverte
de poils assez courts. Les ongles sont longs
et étroits a tous les doigts, excepté aux
pouces où ils sont courts et plats. Ces ani¬
maux, qui habitent exclusivement le Brésil
etiaGuiane, se trouvent rarement dans
les grandes forêts, quoiqu’ils soient excel¬
lents grimpeurs et qu’ils montent aux ar¬
bres avec une extrême légèreté. lisse logent
dans des trous de rocher et vivent en trou¬
pes de dix à douze , dans les broussailles et
les buissons les plus fourrés, où ils s’occu¬
pent sans cesse a faire le chasse aux Insectes,
aux Oiseaux, à leurs nids et à leurs œufs;
T. xi.
ils attaquent aussi quelques petites espèces
de Mammifères, et, pour cette raison, pas¬
sent pour être plus carnassiers que les Singes
des genres voisins. Cependant ils se nour¬
rissent aussi de fruits, faute de mieux. Se¬
lon Geotiroy, les yeux de ces Singes sont
organisés pour la vision nocturne; selon
Lesson , ils sont diurnes. Lequel croire?
Fr. Cuvier a observé plusieurs Saïmiris , à
la ménagerie de Paris, et i! dit positivement
qu’ils avaient la prunelle des yeux ronde.
§ 1er. Les Callitrix de Geoff., Pilhesciureus
de Less.
Le SaÏmiri , Ruff. ; Saguinus sciureus
Less., Manuel; Pithesciureus , Less., Mast.
Méthod.; Callitrix sciureus Geoff., Fr. Cuv.;
Simia sciurea G. Cuv.; le Singe orange,
Penn.; le Sajou jaune, Briss. ; le Kdi-miri
ou Petit Saï , de la Guiane française.
Cette espèce paraît tenir le milieu entre
les Sajous et les Sagouins qui vont suivre,
ce qui a déterminé Geoffroy à en former
son genre Callitrix, dont M. Lesson a changé
le nom je ne sais pourquoi. En effet, il
diffère des uns et des autres par son gland
semblable à celui de l’homme, et non en
forme de disque ou de champignon, et par
son crâne aplati en dessus et considérable¬
ment développé à sa partie postérieure. Ses
oreilles sont déformées; ses yeux grands,
rapprochés; sa face est très courte, son pe¬
lage ras, sa queue longue et mince; ses
orbites des yeux ont leur cloison osseuse
incomplète, et le trou occipital est placé
au milieu du crâne.
Ce joli petit animal a ordinairement le
pelage d’un gris olivâtre , tirant plus ou
moins sur le roussâtre, plus foncé sur le
dos ; ses bras et ses jambes sont d’un roux
orangé; sa face est nue, blanche, avec le
nez et le tour de la bouche noirs. Il a une
petite tache d’un brun verdâtre sur chaque
joue.
Le jeune Saïmiri qu’a décrit et figuré Fr.
Cuvier ( Hist. nat. des Mammif., p. 481,
fig. 67) en est une variété à oreilles très
velues et carnées; lorsqu’il est adulte, ses
membres et son dos sont d’un roux fauve;
le haut de ses bras et les côtés de son corps
sont d’un gris tiqueté; le rebord du front
est noir, et il a un trait de la même couleur
en avant de l’oreille.
37
SAG
SAG
290
Le Callitrix entomophagus de d’Orbigny
est une légère sous-variété du précédent ;
brunâtre sur la tête, à ventre un peu gri¬
sâtre; extrémités d’un roux jaunâtre; flancs
teintés de jaune ; queue grise à la base ,
jaunâtre au milieu et brune au bout.
Le Titi de l’Orénoque , Bitschetschis et Bi~
titenis des Indiens , a le pelage d’un jaune
doré; les épaules, le ventre et les membres
d’un gris ferrugineux.
Enfin , le Callitrix sciureus de Geoffroy
a le dos marbré de roux-vif et de noir.
Tous ces jolis petits Singes ne dépassent
guère la taille d’un Écureuil , dont ils ont
l’œil éveillé et la vivacité. « Par la gentil¬
lesse de ses mouvements , dit Buffon, par
sa petite taille , par la couleur brillante de
sa robe , par la grandeur et le feu de ses
yeux, par son petit visage arrondi, le Saï-
miri a toujours eu la préférence sur tous
les autres Sapajous, et c’est, en effet, le
plus joli, le plus mignon de tous; mass il
est aussi le plus délicat, le plus difficile à
transporter. Sa queue, sans être absolument
inutile et lâche, comme celle des autres Sa¬
gouins, n’est pas aussi musclée que celle
des autres Sajous; elle n’est, pour ainsi
dire, que demi-prenante, et quoiqu’il s en
serve pour s’aider à monter et à descendre,
il ne peut ni s’attacher fortement, ni saisir
avec fermeté , ni amener a lui les choses
qu’il désire , et l’on ne peut plus comparer
cette queue à une main , comme nous
l’avons fait pour les autres espèces. »
Le Saïmiri est fort doux , très gai , et sa
jolie miniature de figure ressemble un peu
à celle d’un enfant, quant à la physiono¬
mie. C’est la même expression d’innocence,
de plaisir, de joie et de tristesse. Il éprouve
vivement les impressions de chagrin , verse
des larmes lorsqu’il est contrarié ou effrayé,
et toute sa personne respire une grâce en¬
fantine qui touche et intéresse les personnes
les moins disposées à aimer les animaux.
Pendant sa jeunesse, ses affections douces
l’attachent à sa mère au point qu’il ne
l’abandonne jamais, pas même lorsqu'elle
vient de recevoir la mort par la main cruelle
d’un chasseur; il se laisse prendre et em¬
porter avec elle sans faire le moindre effort
pour s’échapper, tant qu’il voit son cadavre
palpitant. Lorsqu’il saisit quelque chose
avec ses mains antérieures, il place son
pouce parallèlement avec les autres doigts;
mais aux mains de derrière, ses pouces
sont parfaitement opposables d’où il résulte
que ses véritables mains sont plutôt au bout
des jambes qu’au bout des bras. Fr. Cuvier
dit que , pendant son sommeil, il affecte
une osition fort singulière. 11 est assis les
pieds de derrière étendus en avant, les
mains appuyées sur eux , le dos courbé en
demi-cercle, la tête placée entre ses jambes
et touchant la terre. Lorsqu’il désire quel¬
que chose ou qu’il est en colère, il fait en¬
tendre un petit sifflement plus ou moins
doux ou aigu , qu’il répète trois ou quatre
fois de suite. On suppose, d’après l'ampleur
du crâne de cet animal , qu’il doit avoir
beaucoup d’intelligence, mais je ne pense
pas qu’on ait jamais fait des observations
très concluantes à ce sujet. Cependant les
Saïmiris ont assez l’esprit de sociabilité, et
vivent entre eux dans la meilleure intelli¬
gence ; en captivité ils ont plus de douceur
que d’affection, et ils ne s’attachent jamais
assez à leur maître pour lui donner des si¬
gnes affectueux de préférence.
§ 2. Les Saguinus des auteurs; Callilrix
d’is. Geoff.
Leur tête, un peu plus allongée, a le
crâne plus élevé en dessus; leurs oreilles
sont plates, déformées; le trou occipital
est plus reculé en arrière; les cloisons des
orbites sont entièrement osseuses , et enfin
les doigts des pieds ont un repli membra¬
neux à leur base. Leur pelage est aussi un
peu plus long que dans les précédents.
L’Oiàboussa ou Moloch, Saguinus moloch
Less. ; Callitrix moloch Is. Geoff. ; Cebus
moloch Hoff., Fish. ; Cebus cupreus ( la fe¬
melle ) Spix; Simia moloch Humb. , se
trouve au Brésil et au Para. Cet animal fort
rare, deux fois aussi grand que le Saï , a
été observé pour la première fois dans les
forêts du Para , par Hoffmansegg. Son pe¬
lage est cendré , à poils longs et annelés
de blanc et de noir ; ses membres sont d’un
gris plus clair, tirant au blanchâtre sur les
mains ainsi qu’à la queue dont les poils sont
annelés de gris-brun et de blanc sale. Sa
face est brunâtre, nue, et le dessous du
corps, ainsi que l’intérieur des membres,
est d’un fauve roussâtre assez vif. Quelque¬
fois il a le pelage d’un cendré tirant sur le
SAG
SAG
291
fauve, avec les joues , les tempes, le ventre
d’un roux vif, avec le bout de la queue et
les mains blancs : alors c’est le Simia
moloch de M. de Ilumboldt.
Une variété, le Cebus cuprcus de Spix,
Fischer et G. Cuvier, se trouve au Brésil,
dans les forêts de Solimoïns. Il a le pelage
plus touffu; la face noirâtre; la tête rous-
sâtre; les joues, la gorge, la poitrine , le
ventre et les mains cuivrés ; une petite
moustache blanche sur la lèvre supérieure;
le dos d’un brun grisâtre , la queue d’un
gris roussâtre avec l’extrémité noire; les
autres parties sont variées de brun, de noir
ou de blanchâtre.
Les mœurs de l’Oiaboussa sont très peu
connues , et l’on suppose qu’elles doivent
avoir beaucoup d’analogie avec celles du
Sa'imiri. On sait qu’il vit en troupes, qu’il
habite les broussailles et qu’il monte moins
souvent sur les arbres que Se précédent.
Peut-être aussi cet animal, ainsi que ceux
qui vont suivre , a-t-il des habitudes plus
nocturnes et ne sort-il du buisson ou du
trou de rocher qu’il habite que pendant le
crépuscule, comme le Douroucouli; et ceci
mettrait d’accord avec Fr. Cuvier, les natu¬
ralistes qui regardent les Sagouins comme
des animaux nocturnes. Il vit principale¬
ment d’insectes.
Le Sahouasu ou Sagouin a masque, Sagui¬
nus personatus Less. ; Callürix personatus
E. Geoff., G. Cuv.; Simia personata Hum b.;
Cebus personatus Blainv. ; Callitrix nigri-
frons Spix; Callürix infulatus Lichs.; Cal¬
lürix melanochir Wied., Neuw. ; Callürix
incanescens Lichst. ; Saguinus melanochir
Less., Man.; Cebus gigot Spix ; Pithecia
melanochir Fr, Cuv. ; Cebus melanochir
Fischer ; Cebus cinerascens Spix ; Callitrix
donacophilus Aie. d’Orbigny, etc., etc. Cette
synonymie prouve assez combien cet animal
a été mal connu par les auteurs, et surtout
combien l’amour-propre de créer de nou¬
velles espèces pour y accoler son nom a
jeté de difficultés dans la science. Aidé par
le travail de M. Lesson , nous allons tâcher
de débrouiller ce chaos.
Le Sagouin à masque mâle a générale¬
ment le pelage d’un gris cendré ou fauve,
la tête et les quatre mains d’un noir foncé,
les parties inférieures d’un gris sale , et la
queue roussâtre. Sa longueur totale est de
trente-cinq pouces dix lignes, en compre¬
nant la queue qui a vingt et un pouces dix
lignes. La femelle a la tête brune.
Dans sa jeunesse , il a la face noirâtre ,
nue ; le pelage long, épais, d’un gris fauve;
les mains et le front noirs; le dessus de la
tête blanchâtre, et la queue rousse, à ex¬
trémité blanche. C’est alors le Callürix
nigrifrons de Spix.
Quelquefois il est gris en dessus, d’un
roux jaunâtre en dessous, avec une grande
tache blanche encadrée de noir au-dessus
des yeux; sa queue est d’un jaune roussâtre
avec l’extrémité noire. Dans ce cas, c’est le
Sagouin mitré des naturalistes , Saguinus
infulatus Fisch. , Callürix infulatus Lichs.
On le trouve avec un pelage d’un gri
tiqueté et lavé de roussâtre sur le dos, à
poils longs et épais, la face nue, bleuâtre,
ornée d’épais favoris ; le front blanchâtre,
le dessus de la tête grisâtre, les extrémités
blanchâtres, et les parties nues des mains
brunâtres. Il devient alors le Callürix dona¬
cophilus de d’Orbigny.
Si ses poils sont doux, longs, touffus,
grisâtres , passant au marron sur le dos ;
ses mains et sa face noires; sa queue blan¬
châtre ou teintée de blanc et de jaunâtre,
avec l’extrémité grisâtre , c’est le Callitrix
melanochir de Wied., Neuw. et de Desm. ,
le Callitrix incanescens de Lichst. , le Sa¬
guinus melanochir du Man. de Less., le
Cebus gigo de Spix qui lui a donné ce nom
spécifique parce que c’est celui qu’il porte
au Brésil.
Le jeune de cette variété a la face et les
mains nues; le dos et le dessus de la tête
variés de noirâtre; le front, les mains et
le dessous du corps d’un brun cendré, et
la queue noirâtre. C’est le Cebus cineras¬
cens de Spix. Il se trouve, comme le précé¬
dent, dans les forêts du Brésil qui bordent
le Mucuri , FAlcobaca et le Belmonte.
On ne connaît guère les mœurs de cette
espèce et de ses variétés. Tout ce qu’on en
sait, c’est qu’il habite les forêts, où il est
très commun; chaque matin, au lever du
soleil , il fait retentir les forêts de cris dés¬
agréables, rauques , et qui s’entendent de
très loin.
Le Macavacahou des Indiens, Yioudita
des Espagnols brésiliens, ou Sagouin veuve
des naturalistes ; Saguinus vidua et Sa-
292
SAG
guinus lugens Less.; Simia lugens Humb.;
Callitrix lugens Geoff. ; Cebus torqualus
Fischer. Sa synonymie est aussi embrouillée
que celle du précédent.
Il a ordinairement le pelage long, doux,
d’un noir luisant , avec une cravate d’un
beau blanc sur la gorge; il porte sur la tête
une calotte noire ; sa face est nue , avec une
tache carrée, en forme démasqué, d’un
blanc bleuâtre , encadrée de gris dans le
haut et de blanc dans le bas; sa bouche est
entourée de soies noires ; enfin , ses mains
antérieures sont blanches, et les postérieures
noirâtres. Il est assez commun dans les fo¬
rêts qui bordent le Cassiquiaire , le Rio-
Guavarié et la rive droite de l’Orénoque.
Ses principales variétés ont fourni aux au¬
teurs le moyen de créer un assez bon nom¬
bres d’espèces , savoir :
1° Le Sagouin à fraise , Simia amicta de
Humb. ; Saguinus et Callitrix amictus
Less. ; Cebus amictus Spix. Son pelage est
alors d’un brun noirâtre avec un demi-
collier blanc, sa queue brunâtre, et il a les
mains antérieures d’un jaune terne et pâle.
Il est deux fois aussi grand que le Saïmiri.
2° Le Sagouin à collier, Simia torquata
Humb. ; Callitrix torquatus Geoff. ; Calli¬
trix lugens Less., G. Cuv.; Cebus torqua¬
tus Fischer. Son pelage est d’un brun châtain
en dessus, jaune en dessous, avec un demi-
collier blanc. Il a été observé au grand Para,
et il n’est probablement qu’un jeune du
précédent.
Dans tous les cas , ces animaux sont plus
vifs, plus pétulants que les autres Sagouins,
et sous ce rapport ils paraissent se rappro¬
cher du Saïmiri. Comme lui ils chassent
aux petits oiseaux, mais ils vivent plus
souvent de fruits. Leur caractère est doux
et leur gestes gracieux. Voy. les articles
sajou et saki. (Boitard.)
SAGOU Y. mam. — L’un des noms vul¬
gaires de l’Ouistiti. Voy. ce mot.
SAG Si Y. ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères subpentamères , de la famille des
Cycliques et de la tribu des Sagrides , créé
par Fabricius ( Entomologia systematica , I ,
2 , p. 51 ), et généralement adopté depuis.
Th. Lacordaire (Monographie des Coléoptères
subpentamères de la famille des Phytopha¬
ges, 1845, p. 21 ) lui assigne pour carac¬
tères génériques : Angle suturai des élytres
SAG
non épineux; crochets des tarses simples;
yeux largement échancrés , réniformes
et fortement granulés ; languette coriace
ou cornée , fendue jusqu’à l’insertion des
palpes. Sur 28 espèces citées ou décrites
par ce dernier auteur, 9 sont de Java, 4 du
continent indien, 1 de Ceylan, 4 de Chine,
2 de Madagascar, 1 d’Abyssinie, et 7 de la
côte occidentale d’Afrique. Nous citerons
parmi elles les S . dentipes , tristis F. ,
œnea, , nigrita 01., splendida, femorata, tri -
dentata Web. , cyanea Daim, et carbuncu -
lus Iïope. Ces Insectes se tiennent sur les
plantes ; ils sont de grande taille, et remar¬
quables tant par leurs formes élégantes,
quoiques massives , que par leurs couleurs
du plus riche éclat métallique ; leurs cuisses
postérieures sont fortes et très développées,
avec les jambes postérieures toujours den¬
tées chez le mâle , et simples chez les fe¬
melles.
SAGRÆA. bot. ph. — Genre de la famille
des Mélastomacées, tribu des Miconiées ,
établi par De Candolle ( Prodr ., III, p. 170)
qui en décrit quinze espèces. Parmi elles,
nous citerons principalement les Sagrœa
columnæ folia (Melast. columnœ folium Sehr.),
fascicularis { Melast . id. Sw .), capillaris {Me¬
last. id. Sw.), umbrosa {Melast. id. Sw.),etc.,
arbrisseaux originaires de l’Amérique tropi¬
cale. (j.)
SAGIUDES. Sagridæ. ins. — Première
tribu de l’ordre des Coléoptères subpentamè¬
res, établie par Latreille ( Règne animal de
Cuvier, t. V, p. 133) dans la famille des
Eupodes et qui rentre dans la première lé¬
gion des Phytophages apostasicérides de Th.
Lacordaire {Monographie des Coléoptères snb-
pentamères de la famille des Phytophages,
1845, p. 1). Cet auteur lui donne pour ca¬
ractères : Languette grande, tantôt mem¬
braneuse, translucide, échancréeou bilobée,
tantôt coriace ou semi-cornée et , dans ce
dernier cas, presque toujours fissile; mandi¬
bules entières à leur sommet ( Ametalla
excepté); yeux tantôt entiers, tantôt échan¬
crés; antennes écartées, insérées au bord
antérieur et un peu interne des yeux; pro¬
thorax beaucoup plus étroit à sa base que
les élytres; prosternum toujours distinct
entre les hanches antérieures, libre en ar¬
rière; hanches antérieures subovalaires, sub¬
globuleuses ou conico-cylindriques ; premier
SA!
SAI
293
segment abdominal du double au moins plus
grand que chacun des suivants; crochets des
tarses simples ( Orsodacna excepté). Cette
tribu renferme les genres Megamerus, Prio -
nesthis, Carpophagus, Rhychostomis, Mecy-
nodera , Atalasis, Sagra , Orsodacna, Ame -
talla.
* SAGUIMA ( nom propre ). foram.
Genre de Rhizopodes ou Foraminifères ,
établi par M. Aie. d’Orbigny, dans sa fa¬
mille des Textularides, la deuxième de l’or¬
dre des Enallostègues. Les Sagiina ont une
coquille régulière, équilatérale, conique,
formée de loges globuleuses alternes à tous
les âges et se recouvrant en partie, avec une
seule ouverture, ronde, située sur le dessus
des loges à l’extrémité d’un prolongement.
L espèce type, S, pulchella, se trouve sur les
côtes de la Jamaïque et de Cuba. C’est une
petite coquille blanche , longue d’un demi-
millimètre , conique-oblongue comprimée,
avec des côtes saillantes longitudinales.
(Düj.)
SAGUERUS, Roxb. ( Flor.Ind ., III. 623).
bot. ph. — Synonyme d’Arenga, Labill.
SAGE INI NA. mam. — Groupe particu¬
lier de Singes platyrrhinins , selon M. Gray
(Ann. of phil., XXVI, 1833), comprenant
plusieurs genres, dont le principal est celui
des Sagouins. Voy. ce mot. (E. D.)
SAGUINUS, Lacépède. mam. — Nom latin
des Sagouins. Voy. ce mot. (E. D.)
SAGES, bot. ph. — Voy. sagouier.
SAHLITE. min. — Espèce de Pyroxène.
Voy. ce mot.
SAI. mam. — Nom spécifique d’une espèce
du genre Sapajou. Voy. ce mot. (E. D.)
* SAÏGA (mot arabe : shaica , épineux).
ins. Genre de l’ordre des Hémiptères hé-
téroptères, tribu des Réduviens, établi par
MM. Amyot et Serville ( Hémipt ., suites à
Buffon, édit. Roret, p. 371). L’espèce type,
Saica rubella, a été trouvée à Cayenne.
SAÏGA, mam. — Espèce particulière du
genre Antilope. Voy. ce mot. (E. D.)
* SAIMIRI. mam. — M. Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire (Comptes-rendus de l’Institut ,
1843 ) désigne sous cette dénomination un
genre de Singes platyrrhinins, qui doit
rentrer dans le groupe naturel des Sagouins.
Voy. ce mot. (E. D.)
SAINBOïS. bot. ph. — Nom vulgaire de
Daphné gnidium Linn.
SAINEGRAIX. bot. ph. — Nom vulgaire
du Fenugrec.
SAINFOIN. Hedysarum (yiSvç, agréable ;
apwpa, parfum), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-Papilionacées , de
la Diadelphie-décandrie dans le système de
Linné. L’immortel botaniste suédois avait
établi sous le nom a1 Hedysarum un groupe
générique dans lequel il avait réuni les He¬
dysarum, les Onobrychis et Alhagi de Tour-
nefort. Les caractères assignés par lui à ce
genre étaient assez peu précis pour qu’il
renfermât des plantes d’organisations diver¬
ses. Un grand nombre d’espèces y ayant été
ensuite successivement ajoutées , les choses
en étaient venues à ce point qu’une révision
et un démembrement de ce groupe étaient
devenus nécessaires, et que de là est résul¬
tée la formation de beaucoup de genres nou¬
veaux. Ainsi la considération du fruit uni¬
loculaire à fait séparer les Onobrychis que
Tournefort regardait comme distincts, et les
genres Hallia Thunb. , Flemingia Roxb. ,
Lespedeza L.-C. Rich. , Eleiotis DC. ; celle
du calice profondément quinquéparti a con¬
duit à la création des genres Uraria Desv.,
Nicolsonia DG.; l’indépendance des étamines
a fait isoler les Adesmia DG. , comme leur
soudure, les Pueraria DC. , Stylosanthes
Swartz ; enfin la forme du légume et di¬
verses autres particularités ont servi de base
a 1 isolement générique des Alysicarpus
Neck., Alhagi Tourn., Lourea Neck., Zor-
nia Gmel. , Dicerma DG. , Desmodium
DG., etc. La création de tous ces nouveaux
groupes génériques a réduit beaucoup ,
comme on le conçoit , l’étendue du genre
Sainfoin. Considéré dans les limites nou¬
velles qui lui ont été imposées par suite de
son démembrement, il est formé d’espèces
herbacées ou sous-frutescentes qui habitent
les parties tempérées et un peu froides de
'hémisphère septentrional. Leurs feuilles
sont pennées avec foliole impaire ; leurs
Heurs sont assez grandes, purpurines, blan¬
ches ou blanc-jaunâtre, et forment des épis
ou grappes axillaires. Chacune d’elles pré¬
sente : Un calice fendu en cinq divisions
inéaires , subulées , presque égales ; une
corolle dont l’étendard est grand, dont les
ailes sont beaucoup plus courtes que la ca¬
rène , qui est tronquée obliquement ; dix
étamines diadelphes ; un ovule multi-ovulé,
294
SAI
t
que surmontent un style filiforme , ascen¬
dant, et un stigmate presque en tête. Aces
fleurs succède un légume formé d’articles
comprimés, orbicuiaires, monospermes, con¬
vexes sur chacune des deux sutures. Les
deux faces de ces articles, tantôt lisses, tan¬
tôt couvertes de poils ou de pointes , ont
fourni à De Candolie la base d’une subdivi¬
sion des Hedysarum en deux sous-genres ,
qu’il a nommés Leiolobium et Echinolobium.
C’est à ce dernier qu’appartient le Sainfoin
a bouquets , Fledysarum coronarium Lin . ,
jolie espèce originaire d’Italie et fréquem¬
ment cultivée pour l’ornement de nos jar¬
dins, où elie porte le nom vulgaire de Sainfoin
d’Espagne. Elle est herbacée vivace. Sa tige
diffuse, un peu rameuse , s’élève de 5 à 8
décimètres ; ses feuilles sont formées de sept,
neuf ou onze folioles elliptiques ou presque
arrondies, pubescentes en dessous et à leur
bord ; ses fleurs, d’un beau rouge vif et odo¬
rantes, blanches dans une variété, forment
une grappe serrée ovoïde , et se développent
au mois de juillet. Son légume présente de
trois à cinq articles arrondis. Cette plante
se multiplie par semis , qu’on fait au prin¬
temps dans une terre légère. On repique
ensuite le plant en place. Pendant l’hiver
elle souffre des grands froids , et doit être
couverte.
Parmi les genres nombreux provenus de
la subdivision des Hedysarum, il en est une
qui doit nous occuper quelques instants.
C’est le genreEsPARCETTE, Onobrychis (élym.:
ovoç , âne; , crier). Il est formé de
plantes herbacées annuelles ou , plus sou¬
vent, vivaces, rarement sous-frutescentes,
qui croissent spontanément en Europe et
dans l’Asie moyenne. Les feuilles de ces
végétaux sont pennées avec foliole impaire,
accompagnées chacune de deux stipules qui
se soudent entre elles par leur bord ex¬
terne, de manière à produire l’effet d’une
seule stipule oppositifoliée. Leurs fleurs ,
rouges ou blanchâtres, sont groupées en épis
axillaires et terminaux longuement pédon-
culés. Elles présentent: Un calice fendu en
cinq divisions subulées presque égales entre
elles ; une corolle papilionacée dont l’éten¬
dard est cbovale ou obiong , dont les ailes
sont plus courtes que la carène qui est tron¬
quée obliquement ; dix étamines diadelphes ;
un ovaire uni-ovulé , surmonté d’un long
SAÏ
style géniculé dans le milieu de sa longueur.
Le fruit est un légume presque sessiîe ,
formé d’un seul article comprimé, indéhis¬
cent, monosperme, marqué à sa surface
d’un réseau saillant, souvent denté, lobé ou
épineux. On connaît aujourd’hui de 40 à
50 espèces de ce genre , et , parmi elles, la
suivante a beaucoup d’importance par son
utilité. — Esparcette cultivée, Onobrychis
sativa Lam. ( Hedysarum Onobrychis Lin. ).
Cette plante croît spontanément en Europe,
sur les coteaux secs , crétacés ; de plus elle
est cultivée communément, et elle forme,
concurremment avec la Luzerne , la plus
grande partie de nos prairies artificielles.
Elle est connue vulgairement sous les noms
de Sainfoin , Esparcette. Dans ceux de nos
départements méridionaux qui formaient
autrefois le Haut-Languedoc et la Gascogne,
elle est désignée, par suite d’une transposi¬
tion singulière , sous le nom de Luzerne ,
tandis que la Luzerne elle-même reçoit le
nom de Sainfoin. L’Esparcette cultivée est
une plante haute de 5 à 8 décimètres, dont
la tige est anguleuse, rameuse, ferme, géné¬
ralement droite, pubescente; dont les feuil¬
les ont 17 ou 19 folioles lancéolées, mucro-
nées au sommet; dont les fleurs sont d’un
rouge vif , avec l’étendard rayé de rouge
plus intense ; dont le légume est pubes-
cent, bordé de dents épineuses. Cette plante
fournit un excellent fourrage, et, à cette
qualité déjà si estimable, elle joint celle non
moins importante d’améliorer notablement
le sol dans lequel elle est cultivée. Les ex¬
périences de M. Boussingault ont montré
que la plupart de nos Papiîionacées fourra¬
gères , au lieu de se nourrir uniquement
aux dépens des matériaux que leur fournit
la terre, absorbent dans l’atmosphère du
gaz azote qu’elles s’incorporent. Or, à cette
propriété physiologique si digne de remar¬
que, î’Esparcette cultivée, joignant celle de
végéter sans difficulté dans des sols crayeux,
secs et très peu fertiles , fournit un moyen
excellent de modifier progressivement ces
v
terres en les améliorant, et de finir par les
transformer en terres à Froment. On cite
sous ee rapport divers exemples parfaite¬
ment concluants, dans lesquels une véritable
et heureuse révolution a pu être accomplie
dans l’agriculture de quelques cantons, d’a¬
bord très peu fertiles , grâce à la culture de
»
SAJ
SAJ
295
la plante qui nous occupe continuée pendant
plusieurs années. Les prairies artificielles
d’Esparcette ont l’inconvénient de ne don¬
ner annuellement qu’une seule coupe ; mais
ce défaut a disparu presque entièrement ,
grâce à la production d’une variété nou¬
velle, connue des agronomes sous le nom de
Sainfoin à deux coupes ou Sainfoin chaud ,
qui , depuis peu d’années , a déjà remplacé
la plante-type dans une grande partie de la
France. Ce fourrage se sème, en général,
au printemps, quelquefois vers le commen¬
cement ou le milieu de l’automne, très sou¬
vent mélangé aux céréales. La quantité de
semence employée est , en moyenne , de
4 hectolitres par hectare. On recommande,
pour prolonger sa durée , de ne pas le faire
pâturer après la coupe. Outre l’espèce qui
vient de nous occuper, la Flore française en
possède encore cinq autres du genre Ono-
brychis , qui croissent spontanément dans
nos départements méridionaux. (P. D.)
SAINT-GERMAM. bot. ph.— Nom d’une
variété de Poires.
SAINTE-NEIGE, bot. ph. — • Nom vul¬
gaire du Chiendent dans le midi de la
France.
*SAIiYTMGRA SÏA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Composées-Tubu-
liflores, tribu des Sénécionidées, établi par
M. Endlicher (Gen. Plant., p. 430, n. 2692).
On en connaît douze espèces, parmi lesquel¬
les nous citerons les Saint, velutina, pauci-
flora, dentata, pinnata, etc. Ce sont des ar¬
bustes originaires du Cap. (J.)
SAÏPHOS. rept. — Genre de Scinques
distingué par M. J.-E. Gray. (P. G.)
SAÏRANTHUS, G. Don (Syst., IV, 467).
bot. ph. — Synonyme de Nicotiana , Linn.
SAIVAEA , Wall. ( Catalogue , n. 5047).
bot. ph. — Synon. de Blyxa , Dup.-Th.
SAJOR, Rumph. ( Amboin ., I, t. 70, f. 2).
bot. ph. — Synon. de Pluknetia, Plum.
SAJOU , SAPAJOU. Cebus. mam. — -
Genre de Singes très nombreux en espèces,
ce qui l’a fait diviser en tribus , en genres
et sous-genres, par les naturalistes ( voy . au
mot sagouin). Ils forment aujourd’hui, sous
le nom de Platyrrhinins que leur a donné
Geoffroy , une grande division comprenant
d’abord tous les Singes d’Amérique , mais
dont on a retiré depuis ceux dont les mo¬
laires portent des pointes, d’où il résulte
que cette tribu ou sous-famille des Cébinea
de Lesson, Cebina de Ch. Bonaparte, se di¬
vise ainsi que nous allons le présenter ici.
A. Queue prenante.
Les Hélopithèques , Geofif.
f Queue entièrement enroulée , nue en dessous.
a. Quatre doigts aux mains.
Un rudiment de pouce ; narines obliques ;
oreilles larges. Les Atèles {Ateles, Geoff.).
Pouce nul ; narines rondes ; oreilles pe¬
tites. Eriode ( Eriodes , Is. Geoff.).
aa. Cinq doigts aux mains.
Os hyoïde très grand; angle facial de
30 degrés ; tête pyramidale. Alouate ( My-
cetes, Illig.).
Os hyoïde peu volumineux ; angle facial
de 50 degrés; tête arrondie. Lagotriche (La-
gothrix, Geoff.).
tf Queue enroulée seulement à son extrémité ,
couverte de poils en dessus et en dessous.
Queue longue, très lâche. Sajou (Cebus,
Erxl.).
B. Queue non prenante.
Les Géopithèques , Geoff.
1° Singes à incisives verticales.
* Doigts de la main postérieure soudés
par un repli membraneux à leur base.
Queue longue , très lâche. Les Sagouins
( Saguinus , Lacép. ; Callitrix , Geoff. , G.
Cuv. ).
** Doigts de la main postérieure non sou¬
dés à leur base.
b. Queue courte ; oreilles grandes.
Habitudes diurnes. Saïmiri ( Pühesciur-
ceus , Less. Voy. sagouin).
bb. Queue longue; oreilles très petites.
Habitudes nocturnes. Nyctipithèque [Nyc-
tipithecus , Is. Geoff., Spix.).
2° Singes à incisives proclives.
Queue longue, à poils longs ainsi que
ceux du pelage. Les Yarqués ( Pithecia ,
Desm., Spix).
Queue courte ; pelage presque ras. Les
Chiropotes (Brachyurus , Spix ; Chiropoles ,
Less.).
Les caractères généraux de cette tribu
sont : 36 dents, dont 4 incisives, 2 canines
et 12 molaires tuberculeuses à chaque mâ¬
choire; pouces de mains supérieures non
opposables aux autres doigts , ou manquant
296
SAJ
S AI
O
tout-à-fait ; narines très distantes l’une de
l’autre ; ongles courts et plats ; vision obli¬
que ; point d’abajoues ni de callosités. Ils
viventexclusivement dans les parties chaudes
de l’Amérique méridionale.
Nous n’avons à nous occuper ici que des
Sajous ou Sapajous proprement dits ( Cebus ,
Erxl. ), aussi connus par les voyageurs sous
les noms de Saï , Singes pleureurs ou mus¬
qués. Leur tête est arrondie , et leur angle
facial s’ouvre à 60 degrés ; leur museau est
large et plat, et leur crâne saillant en ar¬
rière ; leurs membres sont longs et forts ,
terminés par des mains dont les ongles sont
en gouttière et peu aplatis, le pouce peu
libre ; leur queue, poilue sur toute sa sur¬
face , n’est prenante qu’à son extrémité.
Quant à leur système dentaire, les molaires
sont médiocres; les incisives sont régulières,
les deux moyennes de la mâchoire supérieure
un peu plus grosses , et les deux moyennes
de la mâchoire inférieure un peu plus pe¬
tites.
Tous ces animaux sont vifs , pétulants ,
d’une agilité surprenante , et cependant, en
captivité , ils montrent de la douceur , de
l’affection , et même quelque docilité , que
l’on obtient d’eux par la crainte. Leur ca¬
ractère est généralement capricieux, distrait
et d’une mobilité extrême. Dans les forêts
de la Guiane et du Brésil, ils vivent en
troupes, se nourrissent de fruits, d’insectes,
de Vers , de Mollusques, et quelquefois de
petits Oiseaux quand ils peuvent les attra¬
per. Ils se tiennent de préférence sur les
hautes branches des arbres les plus élevés ,
afin d’éviter l’atteinte des grands Serpents
dont ils deviennent souvent la proie, et dont
ils ont une frayeur horrible. Même quand
on les a transportés en Europe, si on leur
présente la plus petite et la plus innocente
Couleuvre, ils poussent des cris pitoyables,
et fuient en donnant les marques de la
terreur la plus profonde.
Comme ils sont assez nombreux en espè¬
ces , nous les partagerons en trois petites
sections, à l’imitation de M. Lesson.
s
§ I. Poils de la tête couchés , ne formant ni
brosse ni aigrette.
Le Sajou commun ou Sajouassou , Cebus
apella Erxl. , Desm.; Simia apella Lin. ,
Humb.; le Sajou brun, Buff.; le Singe vol¬
tigeur américain, Wosm.; Cercopithecus fus -
eus Briss.; le Sajou, G. Cuvier. A Surinam
et a Cayenne , il est connu sous le nom de
Mikou. Dans les forêts qu’il habite , sur la
terre-ferme de la Guiane et sur les bords
du Maragnon, on le nomme Cay -gouazou.
De ce mot les Européens ont fait Sajouas¬
sou , puis Sapajou , et enfin Sajou, sous le
prétexte déplorable de le rendre plus doux
à la prononciation. Buffon est le premier
qui ait donné l’exemple d’estropier ainsi le
nom des animaux, et tous les naturalistes ,
même Fr. Cuvier, l’ont imité, lis n’ont pas
compris que le vrai nom d’un animal est
celui qu’il porte dans le pays qu’il habite ;
qu’il est essentiel de conserver intact ce
vrai nom, afin que les voyageurs naturalistes
ou autres , qui se trouvent dans le pays
qu’habite une espèce, puissent se faire com¬
prendre des habitants quand iis prennent
des informations sur cette espèce, et, par ce
moyen , éviter les quiproquos souvent ridi¬
cules et toujours funestes aux progrès de la
science. D’ailleurs, j’aimerais mieux le ver¬
nis de pédanterie que des noms grecs et la¬
tins apportent dans notre langue , que ces
barbarismes , plus sauvages que le langage
même que l’on estropie pour les faire. Aliez
demander à un Guaranis un Sajou , il ne
vous comprendra pas mieux que si vous lui
demandiez un Cebus : heureux encore si ,
prenant votre Sajou pour une autre espèce,
il ne vous donne pas , de la meilleure foi
possible, de faux renseignements. Mais, sur
les bords du Maragnon , demandez au pre¬
mier indigène venu un Cay -gouazou ; il
vous comprendra de suite , et il n’y aura
plus de quiproquo possible.
Le Cay-Gouazou , donc, ne se trouverait
pas au Brésil selon le prince Maximilien,
mais seulement à la Guiane. Son pelage est
d’un brun clair en dessus, fauve en des¬
sous; le dessus de la tête , la queue et la
partie inférieure des membres sont noirs ;
la face est d’un noir violâtre , encadrée de
poils d’un brun noirâtre. Il offre plusieurs
variétés qui toutes ont fourni aux auteurs ,
selon l’usage, l’occasion de créer de nou¬
velles espèces.
Dans son jeune âge c’est le Cebus griseus
de Desm., Fisch. , etc. Son pelage est d’un
brun fauve, clair en dessous, mélangé de
grisâtre en dessus, il a , sur le sommet de
SAJ
SAJ
297
la tête, une calotte noire ou brune; ses
membres sont de la couleur de son dos ; il
a la face entourée de poils blancs, et il man¬
que de barbe.
Le Sapajou nègre de Bufîon , Cébusniger
Desm., Geoff., Fisch., etc., est une variété
à pelage brun; face, mains et queue noi¬
res; bas des joues et front blanchâtres; ses
poils sont très longs , soyeux et d’une seule
couleur.
Le Sajou brun femelle , Cébus capucinus
de Fr. Cuvier (n° 60, Hist. nat. des Mamm.),
en est une autre variété à pelage d’un brun
noir jaunâtre, avec l’extrémité des poils
jaune; les côtés du front, les tempes , les
joues et les épaules sont d’une teinte plus
claire. II a sur le sommet de la tête une
calotte brune ou noirâtre s’allongeant en
pointe jusqu’au-dessus des yeux.
Le Cay-Gouazou a toute l’intelligence des
Coaïtas, mais avec moins de circonspection,
parce que la promptitude de ses impressions
et la versatilité de son imagination ne lui
permettent ni prudence ni réserve. Tous les
Sajous sont d’un naturel très doux, ainsi
que je l’ai dit : ils s’attachent assez vive¬
ment à leur maître quand ils en sont traités
avec douceur, mais, quoi qu’en dise Fr. Cu¬
vier , on ne peut leur donner quelque
éducation qu’à force de coups de fouet, et
quand on cesse de les battre ils cessent
d’obéir. Quoique vifs et turbulents, ils n’ont
pas la pétulance brutale et capricieuse des
autres Singes, mais il est fâcheux qu’ils en
aient la malpropreté et un peu la lubricité
déhontée; sans cela ils seraient les animaux
les plus aimables que l’on puisse soumettre
à l’esclavage. En Europe il est fort difficile
de les conserver parce qu’ils craignent ex¬
cessivement le froid, et que les variations
de température, si brusques et si fréquen¬
tes dans nos climats, leur donnent des ma¬
ladies de la poitrine qui les enlèvent très
promptement.
L’espèce qui fait le sujet de cet article
est un peu capricieuse et fantasque; elle
s’affectionne sans sujet à de certaines per¬
sonnes et en prend d’autres en haine sans
cause appréciable. Le Sajou aime beaucoup
les caresses et les rend avec beaucoup de
grâce et de tendresse; alors il fait entendre
une petite voix douce et flûtée. Lorsqu’il
est en colère, il donne des signes énergi¬
ques de son impatience par des mouve¬
ments brusques d’assis et de levé, par ses
yeux hagards, par le mouvement convulsif
de ses lèvres , et surtout par une voix rau¬
que, inarticulée, gutturale, heu ! heu! Avec
beaucoup de soins, en le tenant dans un
appartement chaud , ce petit animal peut
assez bien supporter l’hiver de la France et
vivre plusieurs années ; on en a même vu ,
à Surêne, près de Paris , chez la princesse
Vaudemont, se reproduire en captivité. Le
père et la mère aiment beaucôup leur en¬
fant, en prennent le plus grand soin et le
portent tour à tour dans leurs bras; ils s’em¬
pressent de lui apprendre à marcher, à
grimper, à sauter; mais lorsqu’il a l’air de
faire peu d’attention à leurs leçons, ils le
corrigent et le mordent serré pour exciter
son application.
Ces animaux ont une assez singulière
habitude; beaucoup se mangent la queue,
malgré la douleur qu’ils en éprouvent et
tout ce qu’on peut faire pour les en empê¬
cher. A l’état sauvage ils vivent dans les
forets, en troupes souvent très nombreuses,
ils sont autant carnivores que frugivores,
car ils préfèrent les Insectes aux fruits , et
les Oiseaux aux Insectes. J’ai souvent re¬
marqué que lorsqu’ils se sont emparés d’un
Oiseau vivant , ils agissent comme les
Fouines et autres petits carnassiers, c’est-
à-dire qu’ils commencent par lui briser le
crâne pour lui manger la cervelle.
Le Capucin ou Saï, Cebus capucinus Erxî.,
Less. ; le Sajou gris mâle ou Cebus griseus
de Fr. Cuv., qui en a donné une très bonne
figure, n 59 (Ilist. na,t. des Mamm.)', Cebus
griseus Desm. ; Cebus barbatus Geoffr. ;
les MecJcoea de Surinam, le Ccü ou Saï du
Paraguay (si ce mot de Cai n’était pas, ainsi
que je le crois, un nom générique s’appli¬
quant à tous les Sajous); le Tetté des bords
de 1 Amazone ; le Matchi de la Guiane et
de Caraccas (figuré dans l’atlas de ce Dic¬
tionnaire, MAMMIFÈRES, pi. 6 A).
La synonymie de cet anima! est fort ern-
biouillée : aussi allons-nous prendre pour
type, auquel nous rapporterons les variétés,
1 excellente figure et l’exacte description
qu’en a donnée Fr. Cuvier.
« Le Capucin , dit-il , a 42 centimètres
de longueur totale, en y comprenant la
queue qui en s 21. Le derrière de la tête,
38
T. XI.
298
SAJ
SAJ
le cou, le dos, les côtés du corps, les cuisses,
la partie postérieure des jambes de derrière
et le dessus de la queue, sont d’un brun
aunâtre; le ventre et les cuisses, en avant,
ont cette même couleur, mais plus pâle; le
dessous de la queue est d’un jaune pâle; le
sommet de la tête a une calotte noire ; le
devant et les côtés de la tête, le haut des
bras, la face antérieure des avant-bras, le
cou et la poitrine sont blancs; la face et les
oreilles sont couleur de chair; les mains et
les pieds d’un noir violâtre; les yeux sont
fauves. » Nous ajouterons que les poils de
ses joues sont allongés.
Quelquefois son pelage, à poils longs et
soyeux, est d’un gris roux, variant du gris
au blanc, selon l’âge et le sexe. Son ventre
est roux; et sa barbe se prolonge sur ses
joues. C’est alors le Cebus barbatus de Geoff. ,
de Desm., de Fischer, etc., et il se trouve à
la Guiane.
D’autres fois il a le dessus de la tête très
noir, une ligne noire en avant des yeux , le
pelage d’un bai obscur en dessus , plus clair
sur les flancs, légèrement canelle sur les
fesses. Dans la femelle, le blanchâtre de la
face est plus clair et la nuance bai est plus
foncée.
On trouve, dans les forêts solitaires du
Paraguay, une variété aibine, dont le pe¬
lage est entièrement d’un blanc jaunâtre ,
et les yeux roses comme dans tous les Albi¬
nos. Sa vie est par conséquent nocturne,
et pendant les nuits étoilées il pousse sou¬
vent un cri fort, mais lent et lugubre,
hou- ou , hou-ou, très effrayant pour les
voyageurs qui l’entendent pour la première
fois sans en connaître la cause. Cet animal
mange de tout quand il est pressé par la
faim , mais en captivité il donne, sur toute
autre chose , la préférence au Maïs.
Le Saï de Buffon, Cercopithecus parvus
de Brisson , ou Matchi de la Guiane et de
Caraccas, est une variété à front roussâtre ,
nuancé de brun ; le sommet de la tête est
noirâtre; la face et les oreilles sont tannées;
les côtés de la tête et du cou , le dessous de
la mâchoire et des épaules sont d’un cendré
pâle teinté de roux ou de blond ; le corps
est brunâtre teinté de jaune verdâtre; les
membres sont d’un brun jaunâtre en dessus,
d’un roux blanchâtre en dedans.
Le Cebus capucinus d’Erxl., Geoff.; Si¬
mm capucina Lin., Hurnb., est une variété
qui se trouve à Venezuela, à la Guiane
française et à la Nouvelle-Andalousie. Il a
la face jaunâtre , le sommet de la tête et
les extrémités des membres noirs.
Le Cebus gracilis de Spix , 1s. Geoff.;
Cebus flavus G. Cuvier ; le Tetté des rives
de l’Amazone, a les formes plus grêles que
les précédents; il est d’un brun fauve en
dessus, blanchâtre en dessous, avec le ver¬
tes et l’occiput bruns, et la face couleur de
chair. La femelle est plus pâle , à sinciput
d’un brun assez foncé.
Le Cebus xanthocephalus de Spix et d’Is.
Geoff. ; Cebus xanthosternos de Fischer, se
trouve au Brésil. Il a les lombes, le dessus
de la poitrine, le cou, la nuque et le dessus
de la tête d’un fauve roussâtre; le reste du
corps brun et les quatre extrémités très
noires.
Le Cebus libidinosus de Spix, Is. Geoff.,
Fish., Less., se trouve au Brésil sur les
rives du Carinainha. Il est plus robuste que
le précédent et sa tête est plus épaisse. Sa
queue est d’un quart plus courte que son
corps. Il a le dos, la gorge, la poitrine, la
barbe et le dessous de la queue d’un roux
ferrugineux; les joues, le menton et les
doigts d’un roux pius clair; le corps, les
bras et les cuisses d’un roux fauve; la ca¬
lotte d’un brun noir.
Le Capucin se nourrit de fruits, de grai¬
nes, de Sauterelles et d’autres Insectes.
Dans ses forêts il est très farouche, et si
l’on parvient aie prendre vivant , ce qui
est fort difficile, il se défend avec un cou¬
rage bien au-dessus de sa taille et de sa
force. Il mord si opiniâtrément qu’il faut
l’assommer pour le faire lâcher prise. Quel¬
quefois les voyageurs ont nommé ces Sajous
Singes pleureurs , parce qu’ils ont un cri
plaintif, et que, pour peu qu’on les con¬
trarie, ils ont l’air de se lamenter. D’autres
les ont appelés Singes musqués , parce que,
ainsi que le Macaque, ils ont, selon Buffon,
une odeur de musc assez désagréable. Cet
animal , réduit à la captivité, devient doux,
craintif et presque docile. Son cri ordinaire
ressemble à peu près à celui d’un Rat, et
il le fait volontiers entendre quand il désire
quelque chose; il devient une sorte de gé¬
missement dès qu’on le menace et qu’il est
effrayé. En France il mange des fruits, mais
\
299
SAJ
il préfère les Hannetons et les Limaçons à
toute autre chose.
Le Carico ou Sajou a gorge blanche ,
Cebus hypoleucos Kuhl. ; Cebus hypoleu-
cus Geoff. ; le Saï à gorge blanche, Buff. ,
G. et Fr. Cuvier, se trouve au Brésil. Sa
face est pâle, son front d’un blanc sale ou
jaunâtre, ainsi que ses tempes, ses joues,
ses oreilles, le cou , le devant des épaules,
la face externe des bras , et le milieu du
thorax; son corps est couvert de poils noirs
ou noirâtres. Voy. l’atlas de ce Dictionnaire,
MAMMIFERES, pl. 6 A.
La ménagerie de Paris a possédé un de
ces animaux qui était d’une extrême dou¬
ceur. Il avait assez d’intelligence , et son
regard, qui était très pénétrant, savait de¬
viner dans vos yeux les sentiments que
vous éprouviez pour lui; au moindre geste
il comprenait parfaitement vos intentions à
son égard. Son cri, lorsqu’il désirait quel¬
que chose , consistait en un petit sifflement
très doux, et surtout quand on le caressait ;
mais, quand il était en colère ou effrayé,
ce cri se changeait en une sorte d’aboiement
rude et saccadé.
Il offre deux variétés assez tranchées ,
savoir : le Carico blanco , Simia hypoleuca
Humb., qui vit en bandes nombreuses dans
les forêts de palmiers. Ses mœurs sont douces
et craintives, son cri plaintif, et il le pousse
souvent en se ridant le front.
Le Saï à gorge blanche de G. et Fr. Cu¬
vier a la face couleur de chair, les mains
noires ; les joues et les bras jusqu’aux épau¬
les sont blancs; le cou et le thorax sont
jaunâtres; tout le reste du corps est couvert
de poils raides, lisses, d’un noir très foncé.
Le bout de la queue est dégarni de poils.
Le Sajou a grosse tête, Cebus monachus
Fr. Cuv., Is. Geoff.; Cebus Fr eder ici Fisch.;
se distingue de tous par son front large et
arrondi, rejeté en arrière, et chauve en
apparence à cause des poils ras et blancs
qui le recouvrent ; ses yeux sont saillants
et en quelque sorte sans crêtes sourcilières;
ses pommettes sont saillantes. Il a la face
tannée , plus claire autour des yeux ; la poi¬
trine, le ventre, les joues et la face anté¬
rieure des bras d’un blanc jaunâtre orangé;
la face externe des bras blanche; l’avant-
bras , les cuisses , les jambes et la queue
noirs; le dos et les côtés mélangés de noir
SAJ
et de brun ; la tête noire en arrière et à la
partie moyenne; la face encadrée de poils
noirs; enfin , les mains d’un violâtre presque
noir. Il habite le Brésil.
Le Hierang des Botocoudos , le Macaco
di bando et le Macaco verdadeiro des bords
du Belmonte et du Sertam d’Ilhéos, en est
une variété décrite par les auteurs sous le
nom de Cebus xanthosternos , prince de
Neuw., Desm., Is. Geoff., etc. Sa tête est
ronde, grosse, avec le devant et la face d’un
blanc jaunâtre, cette dernière encadrée par
une ligne de poils noirs; les membres sont
noirs ; la poitrine et le dessous du cou sont
d’un jaune roussâtre clair.
Le Cercopithecus variegatus de Brisson ;
Cebus variegatus de Geoff., Simia variegata
deFïumb., en est une troisième variété à
pelage noirâtre, pointillé de jaune doré.
Il a la face brunâtre, le ventre roussâtre,
les poils du menton grisâtres; le dessus du
dos gris, mêlé de roussâtre et de noir; la
face externe des membres d’un gris blan¬
châtre ; la queue et les extrémités d’un gris
noirâtre. On le croit du Brésil.
Cette espèce, dit Fr. Cuvier, a le carac¬
tère des autres Sajous, une grande disposi¬
tion à la confiance quoique extraordinaire¬
ment timide, un extrême besoin de caresses
et d’affection, et beaucoup d’intelligence.
Le Sajou aux pieds dorés ou Carita blanca,
Cebus chrysopus Is. Geoff., Fr. Cuv.; Cebus
chrysopes Less., est de la Colombie. Il a la
tête grosse et très arrondie, la face couleur
de chair, encadrée d’un large cercle de poils
blancs ; le reste de la tête d’un brun assez
foncé ; une raie brunâtre le long du dos; les
côtés du corps, la poitrine, le ventre et le
dedans des membres blancs; la queue bru¬
nâtre en dessus, d’un blanc teinté de jau¬
nâtre en dessous; les quatre membres sont
d’un fauve doré vif.
L’Ouavapavi ou Sajou a front blanc, Ce¬
bus albifrons Is. Geoff., etc.; Simia albi-
frons Humb., se trouve dans les forêts qui
avoisinent les cataractes de l’Orénoque , où
il vit en troupes. 11 a l’agilité et la douceur
des autres Sajous, et il est beaucoup moins
criard. Il a la face d’un gris -bleuâtre; le
front et les orbites d’un blanc pur; le des¬
sus du corps grisâtre , plus clair sur la poi¬
trine et le ventre ; les extrémités d’un blanc
jaunâtre; sommet de la tête gris tirant au
300
SAJ
SAJ
brun ; une raie cendrée traversant le milieu
de la calotte et descendant à la racine du
nez; les oreilles sont velues.
Le Sajou de Brisson, Cercopithecus flavus
Briss. ; Cebus Brissonii Less. ; Cebus fia -
vus Geoff. ; Cebus fulvus Desm., G. Cuv.;
le Sapajou jaune de Cayenne, habite la
Guiane , le Brésil , les rives du Solimoëns.
Son corps est fauve en dessus avec une raie
plus foncée sur le dos. La face est nue,
parsemée de poils grisâtres; dessus de la
tête d’un gris fauve-brun clair ; les mem¬
bres sont légèrement plus colorés à leur
extrémité que vers le corps ; la face est nue,
parsemée de poils grisâtres. Dans sa jeunesse
il a le dessus de la tête roux, la partie moyenne
du dos , la queue et les membres d’un roux
châtain ; le reste de son pelage est jaune.
II offre plusieurs variétés, savoir :
Le Cebus unicolor de Spix , d’un brun
fauve plus foncé sur la tête et sur la queue.
Le Cebus fulvus , var. de d’Orbigny, a la
face couleur de chair; son pelage est entiè¬
rement d’un fauve vif, et jaune sur les par¬
ties supérieures et externes des membres.
Lorsque son pelage est entièrement blanc,
c’est le Cebus albus de Geoffroy.
Enfin, le Cebus albus de Iiuhl , est blanc,
mais avec les jambes et le dessus de la tête
d’un blanc roussâtre.
§ II. Poils de la tête ou du front allonge's en
brosse.
Le Mico ou Macaco , Cebus robustus Is.
Geoffroy, Less. ; a les bras, les épaules, le
dessous du cou et la poitrine jaunes; le cou
et le ventre d’un marron vif; la queue, les
pieds, les jambes, les avant-bras et les
mains d’un brun foncé; les poils du som¬
met de la tête sont noirs et s’avancent sur
le front; la face est encadrée par deux li¬
gnes noires. On trouve cet animal au Brésil.
La femelle a les couleurs du dessous du
corps plus pâles.
Le Cebus frontatus de Kuhl, Desm., Les-
son, etc., est peut-être le jeune de cette
espèce. Son pelage est d'un brun noir; les
poils de son front se relèvent perpendiculai¬
rement, il a sur les mains quelques poils
blancs et épars.
Le Singe trembîeur, Simia trépida , Lin.;
Cebus trepidus ErxI., Geoff. , a les poils
relevés de la tête en forme de coiffe, d’un
brun noirâtre ; son pelage est d’un brun
marron et ses mains sont cendrées. On le
trouve à Surinam.
§ III. Poils du front disposés en aigrette ou
en toupet circulaire.
Le Sajou a toupet , Cebus cirrifer Less.,
Is. Geoff. ; Simia cirrifera Humb. ; le Ma-
caco des créoles portugais de Bahia, a, sur
le devant de la tête, un toupet de poils
très élevé, en forme de fer à cheval ; son
pelage est long, doux, d’un brun châtain ,
moins foncé sur le ventre. Le dessus de la
tête et le bout de la queue sont d’un marron
tirant sur le noir. Quelquefois son pelage
est composé de poils très souples, très longs,
d’un brun châtain , entremêlé de quelques
poils blancs. Il habite le Brésil.
Le Sajou cornu, Cebus fatuellus ErxL,
Less.; Cebus lunatus Fr. Cuv.; Simia fa¬
tuellus Lin.; se trouve au Brésil, où il est
nommé Mico et Kaité sur la côte orientale.
Son pelage est d’un brun uniforme, et il a
deux pinceaux de poils saillants sur les côtés
de la tête. Toutes ses parties nues sont vio¬
lâtres; ses joues sont encadrées par une
ligne blanche très étroite. Fr. Cuvier, dans
son Hist. nat., n° 62, en a donné une ex¬
cellente figure.
A l’exemple de ce naturaliste dont les
observations sont si consciencieuses, nous
regardons comme simple variété de cette
espèce, le Cebus cristalus de G. Cuvier;
Cebus cirrifer du prince de Neuwied ; Cebus
lunatus Is. Geoff., Less., Temm. , etc. Il
diffère de son type par un pelage générale¬
ment d’un brun noirâtre, légèrement brun
au devant des épaules , et d’un brun très
foncé sur le devant de la tête; des poils
blancs garnissent les côtés de ses joues et
viennent se réunir en un bandeau étroit au
milieu du front. Quelques poils blancs se
voient en avant de l’oreille. Il habite le
même pays.
Le Sajou de Buffon, Cebus Buffonii Less.,
est regardé par le plus grand nombre des
naturalistes comme une variété de couleur
des précédents. Son pelage est d’un brun
très clair sur le dos et sur le flanc, d’un
blond brillant sur les bras, les épaules, la
poitrine , le ventre et le dessous du corps;
la queue , les avant-bras, les jambes et le
sommet de la tête jusqu’à la nuque sont
SAK
noirs; il a un bandeau blanchâtre sur le
front et deux aigrettes comme son type.
Quelquefois on le trouve avec» la tête, la
queue et les extrémités brunâtres; le ventre
roux, le dos marron et les flancs d’un mar¬
ron clair.
Il habite la Guiane, et a fourni à Buffon
le type de son Sajou cornu. Mais nous ob¬
serverons que Buffon n’avait vu qu’une
peau sèche , probablement détériorée et
décolorée comme elles le sont presque tou¬
jours. Maintenant, pour éviter le reproche
d’avoir trop resserré le cadre des espèces/
pour les grouper en qualité de variétés, je
dirai : 1° que l’opinion de G. Cuvier était
qu’il n’y en avait réellement qu’une ou deux
( Hist . nat. des Mam ., par Fr. Cuvier, t. Ier,
p. 164); 2° j’ai vu vivants, et dans des col¬
lections, une très grande quantité de Sajous,
et ils variaient tellement que l’on pourrait,
j’en suis certain, passer d’une espèce à
toutes les autres, par des nuances intermé¬
diaires presque insensibles. (Boitard.)
SARL Pithecia, Desm.; Cebus, Bl., Fisch.,
Erxl.; Simia , Lin. mam. — Genre de Mam¬
mifères quadrumanes , qui , ainsi qu’on le
voit par sa synonymie, a été démembré de
celui des Sajous par Desmarets , et adopté
par Geoffroy, Cuvier, Illiger et d’autres na¬
turalistes, sur cette considération que leur
queue est non prenante et qu’elle est garnie
de longs poils touffus. Cependant leur sys¬
tème dentaire est à peu près identique, et
ils ont la plus grande analogie avec les
Cebus pour tout le reste de leur organisa¬
tion. C’est donc purement une concession
que nous faisons aux opinions des savants
du jour, en traitant à part, dans ce Dic¬
tionnaire, du genre Saki.
Us ont 36 dents , savoir : 4 incisives , 2
canines et 12 molaires à chaque mâchoire.
Les incisives supérieures sont arrondies à
leur bord inférieur, échancrées au côté ex¬
terne et excavées à la face interne; toutes
sont obliques, ramassées et dirigées en
avant; les canines se terminent par une
pointe aiguë; les molaires sont à tuber¬
cules mousses. Leur tête est arrondie, leur
museau court et leur angle facial ouvert à
60 degrés environ ; leurs oreilles sont ar¬
rondies, médiocrement grandes, bordées;
ils ont cinq doigts à chaque main, et leur
queue, moins longue que leur corps, est
SAK 301
très touffue , ce qui leur a valu le nom de
Singes à queue de Renard.
Ce genre renferme quatre espèces dont
M. Lesson a trouvé le moyen de faire au¬
tant de sous-genres , sur la seule considé¬
ration des poils de leur tête, plus ou moins
longs ou plus ou moins hérissés. Nous nous
bornerons ici à indiquer ces sous-genres.
1° Les Pithecia ou Saki, Less.
Le Saki a ventre rotjx, G. Cuv.; Pithecia
rufiventer Geoff. ; Pithecia nocturna Less. ;
Simia rufiventer Humb. ; Pithecia capilla -
mentosa Spix; Cebus pithecia Fisch.; le
Sagouin ou Singe de nuit, Buff. Habite la
Guiane. Il a les poils de la tête allongés,
diffus , lui formant une sorte de perruque;
sa face est recouverte d’un duvet court, et
entourée d’un cercle de poils jaunâtres; il
manque de barbe sous le menton ; son pe¬
lage est long, brun, teinté deroussâtre,
avec les parties inférieures et le dedans des
membres d’un roux vif. Sa queue est touf¬
fue , à peu près de la longueur de son corps.
Cet animal est assez rare, même à la
Guiane. Moins leste et moins grimpeur que
les Sapajous, il s’enfonce moins aussi dans
l’épaisseur des forêts, et habite plus volon¬
tiers, en petites troupes de sept ou huit, ou
solitairement selon d’autres auteurs, les
bois bas et les broussailles. Il n’est pas po¬
sitivement nocturne, mais crépusculaire,
c’est-à-dire qu’il ne quitte sa retraite, où
il passe le jour et la nuit à dormir, que
quelques instants le soir, après le soleil cou¬
ché, et le matin avant son lever. C’est pro¬
bablement pour cette raison que ses mœurs
sont peu connues. 11 se nourrit de racines,
de fruits et principalement de baies su¬
crées et d’insectes. La femelle ne fait qu’un
seul petit qu’elle aime beaucoup et qu’elle
aime avec la plus grande tendresse. Le
Saki , quoique d’un naturel doux et tran¬
quille, s’apprivoise cependant difficilement.
Sa taille est assez grande, car il atteint de
dix-sept à dix-huit pouces de longueur non
compris la queue. Il est très friand de miel,
aussi passe-t-il la plus grande partie de son
temps à la recherche d’Abeilles sauvages;
mais les malins Sapajous qui les observent,
les suivent dans leurs recherches pour s’em¬
parer du miel qu’ils ont découvert, et si les
malheureux Sakis font mine de vouloir s’op-
302
SAK
poser à ce brigandage, Ses Sajous Ses battent
à outrance pour les forcer de détaler. Cette
histoire est affirmée par tous les habitants
des hautes terres de la Guiane.
CeSakia plusieurs variétés qui ont fourni
autant d’espèces aux naturalistes. Ainsi :
Lorsqu’il a le pelage d’un brun roussâtre,
les poils encadrant le front et la face blancs,
la gorge et le bas-ventre recouverts de poils
blanchâtres, c’est le Saki de Buffon , le
Wanacoë de Stedman. , le Simia pithecia
de Lin., le Callitrix pithecia d’Erxleben.
Si son pelage est noir, avec le tour de la
tête d’un blanc sale , c’est le Pithecia leuco -
cephala de Geoffroy.
Quand le pelage est d’un marron clair en
dessus, d’un roux cendré jaunâtre en des¬
sous et en dedans des membres; les poils
encadrant la face et le front d’un jaune
d’ocre, les mains et les pieds d’un brun
noir, c’est le Pithecia ochrocephala de Desm.,
Kuhl , Less. ; le Cebus leucocephalus junior,
de Fischer; Pithecia leucocephala Tem.
A pelage d’un brun noir en dessus, roux
pâle en dessous et en dedans des membres,
et des taches rousses au-dessus des yeux ,
c’est le Pithecia rufibarba de Kuhl., Desm. ,
Less. ; Pithecia rufiventer Tem ru, ; Cebus
pithecia, Fischer.
Enfin, avec le pelage varié de grandes
taches brunes et d’un jaune doré, les poils
bruns à leur base et d’un roux doré à leur
pointe, la face brune semée de poils blancs,
c’est le Pithecia monachus de Geoff.; Simia
monachus Humb.; Cebus monachus Fischer.
2° Les Yarkea , ou Yarqué, Less.
Le Yarké a tète blanche , Pithecia leuco-
cephala Desm.; Yarkea leucocephala Less.;
Cebus leucocephalus Fisch.; Simia pithecia
G. Cuv.; Cebus leucocephalus Bi.; Callitrix
leucocephala Geoff. ; Simia leucocephala
rlumb. Il habite la Guiane. Les poils de la
tete et du cou sont épais , courts , presque
ras, d’un blanc jaunâtre; ceux qui entou¬
rent le menton sont courts et laineux. Le
tour des yeux et les lèvres sont noirâtres;
son pelage est long, touffu, noir, très court
sur les extrémités. La queue est garnie de
longs poils lâches, et elle ne dépasse pas la
longueur du corps.
Ce que j’ai dit des mœurs du précédent
s’applique paj-fai terrien t à celui-ci , à cela
SAK
piès que l’on sait que le Yarké à tête blan¬
che vit en troupe de 7 ou 8 ensemble, qu’iî
préféré les goyaves a tout autre fruit, et
qu il se contente de graines, faute de mieux.
Les forêts des rives du Solimoëns et du
Rio-Negro , au Brésil, offrent une variété
Qui est le Saki gris de G. Cuvier et de
Temminck , le Pithecia hirsuta de Spix. Son
pelage est long et noir sur le corps , ras ,
laineux et d’un brun enfumé sur la tête;
le devant du cou est nu; la face noirâtre,
et les mains d’un jaune brunâtre.
Une autre variété, qui se trouve dans les
forêts des rives du Tonantin, proche de Ta-
batinga au Brésil , a le pelage long et noir
sur le corps , ras et couleur d’ocre sur la
tête et les mains , ferrugineux dessous le
cou; sa face est noire, avec quelques poils
laineux ocracés. C’est le Pithecia inusta de
Spix et de Temminck; Cebus inustus de
fischer; Simia pithecia de G. Cuvier.
3° Les Chiropotes, Chiropote, Less.
Le Couxio, Pithecia satanas Geoff.; Cebus
satanas Hoffm.; Chiropotes couxio Less.;
Simia satanas Humb.; le SaM noir, G. Cu¬
vier. Il habite le Para et les rives de l’Oré-
noque. Les poils de sa tête sont allongés,
épais, retombant en deux ailes très fournies
sur les oreilles qu’ils recouvrent; ils sont
d’un brun noir comme sur tout le reste du
corps; la face est nue, brunâtre; il porte
une barbe touffue et très grande ; la queue,
épaisse à sa base , est garnie de poils nom¬
breux et serrés. La femelle a le pelage d’un
brun noir mélangé de brun roux.
Les Sakis que nous avons décrits plus
haut sont d’un caractère triste et peureux;
la moindre chose les inquiète et les effraie:
il n’en est pas de même de celui-ci. Son
caractère est plus farouche que triste, plus
mélancolique que timide, et c’est sans doute
pour cela qu’il habite plus volontiers la pro¬
fondeur silencieuse des forêts que les espèces
précédentes. Soit en liberté, soit en escla¬
vage, si on l’attaque, ou seulement qu’on
l’irrite, il ne fuit pas; il se dresse sur ses
pieds de derrière, grince des dents, se frotte
la barbe ; puis tout à coup il s’élance sur
son ennemi, quelle que soit l’insuffisance de
ses forces, combat, et ne cesse de lutter
qu’en mourant. La mélancolie de son ea- <
ractère le porte à fuir la sociétéde ses sem-
SAK
303
blables; aussi, dans ses forêts vierges, vit-il
solitairement dans la seule société de sa
femelle à laquelle il est très attaché. Il par¬
tage avec elle les soins qu’elle donne à son
petit; il le porte dans ses bras quand elle
est fatiguée; il lui apprend à grimper, à
trouver les nids d’oiseaux pour en manger
les œufs , à reconnaître les Goyaves et au¬
tres fruits dont ils se nourrissent, et par¬
ticulièrement les amandes du Bertholetia ;
mais lorsqu’il le juge assez fort pour pour¬
voir lui-mèmeà ses besoins , il le chasse et
le force à aller, avec une jeune femelle,
fonder un autre établissement dans une
partie éloignée de la forêt. Cet établisse¬
ment consiste en un nid de foin , de feuilles
sèches et de mousse, dans un trou de rocher,
un tronc d’arbre, ou même un épais buis¬
son.
Cet anima! était autrefois assez commun
à la Guiane; mais depuis que la population
de cette partie de l’Amérique s’est augmen¬
tée, il est devenu fort rare, et on ne le
trouve plus guère que dans l’Alto-Orenoco.
Le cynique Diogène eût jeté plus tôt son
écuelle de bois s’il eût connu cet animal ,
car lorsque le Couxio a soif, il s’agenouille
auprès d’un ruisseau, puise de l’eau dans sa
main , et la boit avec beaucoup de précau¬
tion pour ne pas mouiller sa barbe. C’est
ce qui lui a valu le nom de Chiropotes que
lui ont donné les savants.
Il offre quelques variétés que les auteurs
ont souvent regardées comme étant autant
d’espèces. Tels sont :
Le Capucin de i’Orénoque, Simia chiro¬
potes Hurnb. ; Pithecia chiropotes Geoff. ;
Brachyurus chiropotes Less. ; le Mono ca-
puchino de la Guiane espagnole. Il est d’un
roux marron , plus foncé sur la tète et les
cuisses ; sa barbe et sa queue sont d’un brun
noirâtre, et ses testicules sont pourpres. Les
Indiens lui font une chasse soutenue pour
se nourrir de sa chair qu’ils trouvent déli¬
cieuse.
Le Saki à gilet, Pithecia sagulata Less. ;
Cebus sagulatus Fisch., est peu différent du
précédent. Il a le corps et la barbe noirs;
les poils du dos teintés de jaune d’ocre. On
le trouve à Déinérary, dans la Guiane Hol¬
landaise.
L’Israélite, Brachyurus israelita Spix ;
Brachyurus satanas Less. a la face brune ;
SAL
la barbe épaisse , noire , arrondie ; la tête
et les quatre extrémités noires ; le dos brun
et la queue d’un brun noirâtre. Il habite
les forêts bordant les rives du Rio-Negro.
4° Les Cacajao , Cacajao , Less.
Le Carouiri ou Cacahao , Pithecia mela-
nocephala Geoff. ; Cacajao melanocephalus
Less. ; Simia melanocephala Humb. ; Cebus
melanocephalus Fisch., a les poils de la tête
presque ras; les oreilles et la face nues,
noires ainsi que les mains ; joues munies
de favoris; queue très courte, à poils mé¬
diocres , jaunâtre , noire à son extrémité ;
pelage long, d’un brun jaunâtre luisant le
long du corps, des bras et des cuisses; poi¬
trine et ventre d’un jaune blanchâtre ; cloi¬
son du nez épaisse; bouche grande, garnie
de soies ; menton nu ou sans barbe ; ongles
des doigts , le pouce excepté, un peu aigus.
11 habite la Guiane et la Colombie.
Les missionnaires de San-Francisco Solano
et du Cassiquiare connaissent cet animal
peureux et malpropre , sous les noms de
Mono fro (Singe hideux), de Chacoulo, et
de Mono rabon (Singe à courte queue). Il
habite les forêts, où il vit en troupes nom¬
breuses , et se nourrit de toutes sortes de
Iruits, mais surtout de Bananes, de Goyaves,
et de la pulpe contenue dans la gousse du
Mimosa inga. Il est très vorace et peu dif¬
ficile sur le choix des aliments. Du reste,
son caractère est doux et paisible. 11 a une
variété qui s’en distingue à peine , et qui
habite le Brésil , c’est :
L’Quakary , Brachyurus ouakary Spix ,
Cebus ouakary Fischer. Il a la face nue,
noire, avec des soies brunes; les oreilles
nues et noires; les testicules bruns ; la queue
très courte, ferrugineuse ainsi que les cuis¬
ses, et quelquefois brunâtre; le dos d’un
brun jaunâtre ; la tête et les quatre extré¬
mités noires. (Boitard.)
SALABERRIA , Neck. ( Elem ., n. 985).
bot. ph. — Synonyme de Tapiria , Juss.
SALÂCIA ( nom mythologique), polyp.
— * Genre de l’ordre des Sertulariens proposé
par Lamouroux, qui le caractérise ainsi :
C’est un Polypier phy toïde, articulé, à cellules
cylindriques, longues , accolées au nombre
de quatre avec leurs ouvertures sur la même
ligne, et verticil lées. Les ovaires sont ovoïdes,
tronqués. La seule espèce indiquée par cet
304
SAL
auteur est censée avoir une tige comprimée,
légèrement flexueuse , peu rameuse , raide
et cassante, supportant des rameaux formés
de cellules longues et cylindriques, accolées
quatre à quatre; mais M. Deslongchamps ,
qui a pu observer le même Polypier dans la
collection de Lamouroux à Caen , n’y a vu
que des cellules allongées, à ouvertures un
peu saillantes opposées deux à deux, et sé¬
parées par un axe continu, creux. D’après
cela, M. Deslongchamps pense que la Salaria
est simplement une Sertuiaire à cellules très
allongées et opposées, ou l’une de celles
dont Lamouroux avait fait son genre Dyna-
mène. (Duj.)
SALACIA (nom mythologique), acal. —
Nom donné par M. Brandt à certaines Phy-
salies dont il fait un sous -genre , et dont
M. Lesson , d’après cet auteur, forme une
deuxième tribu du genre Physalie. Cè sont
les espèces dont la vessie , surmontée d’une
crête , n’est pas munie d’un disque en des¬
sous comme les Alophotes , et qui n’ont
qu’un seul tentacule préhensile. Voy. phy-
SAL1E- (Duj.)
SALACIA, Cambess. (in St-Hil. Flor.
Brasil. , II, 194). bot. pii.— Syn. de Tontelea ,
Aubl .
SALACIA. bot. ph.— Genre de la famille
desHippocratéacées, établi par Linné (Mant.,
293), et dont les principaux caractères sont :
Calice à 5 divisions. Corolle à 5 pétales éta¬
lés. Disque urcéolaire, charnu. Étamines 3;
filets connivents inférieurement ; anthères
adnées, didymes. Ovaire à 3 loges multi-
ovulées. Style épais, très court. Baie subgîo-
buleuse, à 2 ou 3 loges monospermes.
Les Salaria sont des arbrisseaux à feuilles
opposées, pétiolées, très entières ou dentées
en scie; à pétioles articulés à la base; à sti¬
pules caduques ; à fleurs axillaires, disposées
en corymbes, en panicules ou en ombelles,
à ramuies et pédicelles bibractéés à la base.
Ces plantes croissent dans la zone équa-
toiiale, soit de 1 ancien, soit du nouveau
continent. On en connaît une vingtaine
d’espèces, parmi lesquelles nous citerons les
Salaria prinoides, macrophylla Blume, Co-
chinchinensis Lour.
Ces espèces produisent des fruits que man¬
gent les habitants des contrées où elles crois-
sent. (j.)
*SALACÏA. crust. — M. Miîne Edwards et
SAL
moi nous désignons sous ce nom , dans le
Voyage de l Amérique méridionale par M . Al.
d’Orbigny, un nouveau genre de Crustacés
excessivement remarquable. Ce genre , qui
appartient à 1 ordre des Décapodes brachyu-
res et à la famille des Oxyrhynques , peut
être ainsi caractérisé : Carapace pius large
que longue, très déprimée sur les côtés latéro-
postérieurs, présentant en dessus de profonds
sillons qui indiquent les limites des diverses
régions, lesquelles sont plus ou moins gra¬
nuleuses et hérissées de tubercules verru-
queux. Ce rostre est trianguliforme , très
court et étroit. Les orbites sont ovalaires, di¬
rigées directementen avant et en haut, et très
sensiblement échancrées en dessus. Les yeux
sont courts et rétractiles. Les antennes ex¬
ternes ont leur article basilaire carré qui est
aussi large que long; quant au second arti¬
cle, il est très court et s’insère entre ce tu¬
bercule et le rostre. Les fossettes antennaires,
situées sous le front, sont étroites et longi¬
tudinales. Les régions ptërygostomiennes
sont très saillantes, avec l’épistome rudi¬
mentaire, et le cadre buccal beaucoup plus
large que long. Le second article des pieds-
mâchoires externes est très grand, avec son
côté interne finement denticulé. Le plastron
sternal est beaucoup pius large que long.
Les pattes de la première paire, quoique très
courtes, dépassent cependant en longueur la
carapace; les divers articles qui les compo¬
sent sont courts et granuleux. Les pattes
qui suivent sont très grandes, épineuses,
avec le troisième article sensiblement renflé.
Enfin le cinquième article est comprimé,
terminé par un tarse très allongé, également
comprimé et légèrement courbé.
Ce genre remarquable appartient bien
évidemment à la famille des Oxyrhynques,
mais s’éloigne beaucoup de tous les types
connus jusqu’ici, et semble établir le passage
entre les Inachoïdiens et les Grapsoïdiens.
Nous l’avons établi sur trois individus en
très mauvais état , rapportés de l’Amérique
méridionale par M. Al. d’Orbigny. La seule
espèce connue est la Salacie tuberculeuse,
Salaria tuberculosa Edw. et Luc. ( Crustacés
de V Amérique méridionale du voyage de d’Or¬
bigny, p. 13, pi. 2, fig. 1). (H. L.)
SALAMANDRE. Salamandra (aodapxv-
<?pa). rept. — Aristote parle déjà, sous cette
dénomination, d’animaux ayant quelque
SAL
analogie de forme avec les Lézards ordinai¬
res, mais plus lents dans leurs mouvements.
11 rapporte, a leur égard, des fables bizarres
qui ont continué à être crues jusqu’à pré¬
sent, quoiqu’elles aient été souvent démen¬
ties. Une des plus accréditées est que « le feu
» ne fait pas périr la Salamandre, puisqu’elle
» marche à travers et l’éteint sur son pas-
» sage. » Une autre suppose « que la Sala-
» mandre n’a pas de sexe , qu’elle ne se re-
» produit pas, qu’elle était horriblement ve-
» nimeuse, etc. » A l’époque de la renais¬
sance, Gesner a réuni et commenté toutes
ces assertions et, depuis lors, beaucoup d’au¬
teurs ont cherché à les vérifier. Il n’est pas
nécessaire d’ajouter ici que la plupart sont
complètement dénuées de fondement, et que
les autres ne reposent que sur des exagéra¬
tions pour ainsi dire monstrueuses. Ce qui
a pu faire penser que les Salamandres étei¬
gnent le feu, c’est que leur peau est abon¬
damment pourvue de glandules produisant
une liqueur âcre et blanchâtre, et que la
sécrétion de cette liqueur est plus abondante
lorsque ces animaux sont irrités. Il peut donc
arriver que, placés sur un feu peu ardent,
ils diminuent l’activité de celui-ci pendant
un temps assez court, comme le font d’ail¬
leurs toutes les substances humides; mais
combien il y a loin de là aux propriétés ex¬
travagantes qui ont été attribuées aux Sala¬
mandres. Ces animaux, malgré leur appa¬
rence Iacertiforme, sont des Amphibies et
non des Sauriens. Us appartiennent à l’ordre
des Batraciens urodèles, et nous avons exposé,
dans l’article reptiles, la plupart des diffé¬
rences par lesquelles ils se distinguent des
Lézards.
Les Salamandres sont terrestres ou fluvia-
tiles, et elles vivent dans les endroits humi¬
des, dans les lacs, dans les étangs et même
dans les moindres flaques. Elles aiment les
eaux dormantes et les endroits retirés ou
sombres. Leur régime est animal, et consiste
principalement en Insectes, Vers de terre,
petites Sangsues, Mollusques, Planaires, etc.
Elles sont quadrupèdes et, suivant que leur
vie doit se passer à terre ou dans l’eau, elles
ont la queue ronde ou, au contraire, com¬
primée. Leur taille est, en général, petite et
varie entre 5 ou 6 centimètres et 2 décimè¬
tres. Une seule, dans la nature actuelle, est
signalée comme beaucoup plus grande que
T. XI.
SAL
305
les autres: c’est la Salamandre du Japon;
mais nous verrons plus loin qu’elle n’appar¬
tient réellement pas à la famille qui nous
occupe. L’Amérique méridionale, l’Austra¬
lie, l’Inde, Madagascar et l’Afrique centrale
et méridionale n’ont encore fourni au¬
cune espèce de cette famille. Il y en a en
Barbarie, dans les îles de la Méditerranée et
dans presque toutes les parties de l’Europe
continentale, dans plusieurs contrées asiati¬
ques, au Japon et dans l’Amérique septen¬
trionale. Des caractères distinctifs, emprun¬
tés au système glandulaire cutané, aux dents
palatines, à la langue, à la queue et aux
doigts, ont servi à les partager en plusieurs
groupesauxquels on a donnédes noms comme
à autant de genres distinctifs.
Plusieurs erpétologistes actuels s’en sont
occupés sous ce rapport. Nous citerons de
préférence MM. Bibron, Tschudi et Ch. Bo¬
naparte. Le dernier de ces savants a publié
dans sa Faune italique et dans ses Amphibies
d Europe une nouvelle caractéristique des
genres déjà établis par ses prédécesseurs, et
celle des genres qu’il a lui-même distingués.
U admet, sous les noms de Pleurodelina ,
Salamandrina et Andriodina, trois tribus
dans la famille des Salamandrides.
La première, ou celle des Pleurodelina,
comprend les genres Pleurodeles , Bradybates
et Glossoliga. Elle comprend les espèces pour¬
vues d yeux ayant la grandeur ordinaire et
à paupières distinctes ; ces espèces manquent
d’appendices cutanés sur le tronc; elles ont
la queue grêle et sont pourvues de vraies
côtes.
La seconde tribu, ouïes Salamandrina du
même auteur, renferme un plus grand nom¬
bre de genres qui ont les yeux et les pau¬
pières conformés comme chez les précédents,
qui manquent également de côtes cutanées
sut les côtés du tronc, mais qui ont la queue
ronde ou comprimée et manquent de vraies
côtes.
lels sont les genres Seiranota , Salaman -
dra, Molge , Ambystoma , Onychodaclylus ,
Plethodon, Cylindrosoma, OEdipus, Balra-
choseps, Hemidactylium, Cynops, Hynobius ,
Mycetoglossus, Geotriton , Euproclus, Triton ,
Xiphonura.
La troisième tribu ou les Andriadina est
celle des Salamandrides pourvues d’yeux très
petits, sans paupières, à queue déprimée et
39
SAL
306
dont le corps est garni bilatéralement d’une
membrane natatoire. Il n’y en a que deux
genres, celui des Andrias ( voy . protonopsis)
qui repose sur la Salamandre fossile d’OEnin-
gen, et celui des Sieboldia dont l’unique es¬
pèce est la grande Salamandre qui vit au
apon, et dont les collections européennes
ne possèdent encore qu’un petit nombre
d’exemplaires rapportés par le célèbre voya¬
geur hollandais Siebold. Cette espece, décrite
par MM. Temminck et Schlegel, sous le nom
de Salamandra maxima, a reçu aussi de
M. Tschudi le nom générique de Megaloba-
trachus.
Les trois tribus des Salamandrides dont
on vient de lire la caractéristique, ne parais¬
sent pas avoir une égale valeur. Celle des
Pleurodélines est incontestablement bien
plus voisine des Salamandrines que les An-
driadines ne le sont des unes et des autres.
Celles-ci ont, en effet, les vertèbres bicon¬
caves, ce qui indique une organisation bien
plus voisine de celle des Am phi urnes que des
Salamandres et desProtées. Il en sera ques¬
tion à l’article sieboldia.
Les autres genres, c’est-à-dire les Pîeuro-
délines et les Salamandrines doivent, au con¬
traire, nous occuper ici, quoiqu’il existe en¬
tre eux de grandes différences, quant au
mode de développement, ainsi que nous le
montrent les Salamandres terrestres et les
Tritons de l’autre ; mais les phénomènes gé¬
nériques des Salamandres n’ont pas encore
été observés dans un assez grand nombre
d’espèces pour qu’il soit possible de rien
établir de général sous ce rapport.
Nous exposerons aussi brièvement que
possible les principaux caractères de ces dif¬
férents genres, en même temps que nous di¬
rons quelles espèces servent de type à chacun
d’eux.
I. PLEURODELES (nhvpov, flanc;
nuisible), Michælles ( Isis , t. XXIII). — Lan¬
gue petite, subcirculaire, fixée par la ligne
médiane; deux séries longitudinales de dents
palatines; queue longue, grêle, un peu com¬
primée à sa base ; côtes aiguës, faisant saillie
à travers la peau , au nombre de quatorze
paires ; membres longs ; doigts libres ; un arc
osseux suborbitaire.
Pleurodeles Waltli Michælles ( Isip , t.
XXIII, pl. 2). Cette espèce est du midi de
l’Espagne.
SAL
»
II. Bradybàtes (SpaSvç, lent; SacW , je
marche), Tschudi ( Classification des Batra¬
ciens , 1 838). — Langue très petite, papilleuse,
complètement fixée ; peu de dents palatines;
queue courte, cylindrique, renflée à sa base;
membres courts; doigts libres.
Br. ventricosus Tschudi. D’Espagne.
III. Glossoliga (>ôw< 73-oc, langue; Xcyv;, pe-
titbruit), Ch. Bonaparte ( Faun . ital., 1839).
— Langue comme chez le genre précédent;
forme svelte, allongée, ainsi que les pieds ;
queue longue.
Triton Poireli P. Gervais (Bull. Soc. sc.
nat. Fr., 1835, p. 113; Ann. sc. nat., no¬
vembre 1837); Glossoliga Poireli Bonaparte
( loco citato ) ; Lacerla palustris Poiret
(Voyage en Barbarie, p. 290, nonauctorum).
CetteSalamandre est aquatique; ellevitdans
les marais de l’Algérie.
IV. Seiranota (o-scpa , corde; vwtoç, dos),
Barnes, Ch. Bonaparte (Fauna ital., 1839).
Salamandrina , Fitzinger (N. class., 1826).
— Langue oblongue, cordiforme , libre en
arrière et sur les côtés; dents très petites,
deux séries palatines de ces dents formant
les deux branches semblables d’un triangle
isocèle; point de parotides; peau épaisse ,
verruqueuse; queue longue , grêle; côtes à
peine mobiles quoique très distinctes ; qua¬
tre doigts courts, épais, aux membres anté¬
rieurs et aux postérieurs.
Seiranota perspicillata Bonap. ( Fauna
ital.; Ampli, europ., p. 66), de l’Italie
centrale et méridionale. Le genre Seiranota
commence la série des Salamandrina dans
la classification du prince Bonaparte.
V. Salamandra , Laurenti partim ; Ch.
Bonap. (Fauna ital.). — Langue médiocre ,
subcirculaire, libre seulement sur les côtés;
dents très petites; deux séries palatines
flexueuses, écartées à leur milieu, conver¬
gentes ailleurs; parotides grosses; peau
lisse, glanduleuse; côtes médiocres; queue
longue, grêle, arrondie ; doigts épais, courts,
libres.
La principale espèce de cette division est
la Salamandre maculée , Salamandra macu-
losa Laurenti , appelée aussi Salam. vul¬
garisât terrestris. Elle existe principalement
dans l’Europe centrale et on la trouve dans
beaucoup de localités en France. Sa lon¬
gueur égale 0,10 environ; sa couleur gé¬
nérale est d’un noir luisant, légèrement
SAL
307
SAL
teinté en dessous de rose avec de grandes
taches d’un jaune vif.
Cette espèce, à laquelle paraît appartenir
principalement l’honneur d’avoir suggéré
tous les contes absurdes que l’on a débités
pendant si longtemps et que l’on débile
encore au sujet des Salamandres dans beau¬
coup d’endroits, est un animal parfaitement
inoffensif , et dont l’observation donne lieu
a beaucoup de remarques intéressantes pour
l’histoire naturelle. Elle vit principalement
dans les bois, surtout dans les parties hu¬
mides, soit sous la mousse, soit dans les
herbes , soit dans les conduits souterrains.
Elle sort de préférence la nuit et se nour¬
rit de Vers, de petits Mollusques et d’insec¬
tes. On la conserve facilement en captivité,
et elle peut y rester plusieurs mois sans
prendre de nourriture. On s’aperçoit toute¬
fois, à son amaigrissement, de la souffrance
plus ou moins longue qu’elle a éprouvée.
Bien différentes sous ce rapport des Tri¬
tons ou Salamandres aquatiques de nos pays,
les Salamandres terrestres sont ovovivipa¬
res. Leurs petits, assez nombreux pour cha¬
que gestation dans cette espèce , se déve¬
loppent dans les oviductes, et lorsqu’ils
viennent au monde ils ne diffèrent guère,
a l’extérieur, des adultes que par la présence
de branchies , par leur queue qui est com¬
primée au lieu d’être carénée et par un
autre mode de coloration : leur vie est alors
tout-à-fait aquatique, aussi les femelles
vont-elles lesdéposerà l’eau àmesurequ’elles
les mettent bas. On peut avec des soins ob¬
tenir ce résultat en captivité, et nous y
avons réussi en plaçant au milieu d’une
caisse, dans laquelle nous tenions des Sala¬
mandres terrestres, une simple assiette rem¬
plie d’eau. Le nombre des petits est assez
considérable et peut même dépasser trente.
Les conditions au milieu desquelles la mère
a vécu accélèrent oü ajournent sa ponte;
si l’on prend dans les bois des Salaman¬
dres pleines, et prêtes à déposer leur far¬
deau , on peut , en leur ouvrant le ventre ,
en tuer les fœtus tout vivants. C’est ce que
dom Saint-Julien, bénédictin de la congré¬
gation de Cluny, avait déjà constaté, ainsi
que nous l’apprend la lettre qu’il a écrite
à Lacépède et que ce dernier a publiée (1),
Toutefois, c’est par erreur que l’auteur cité
(i) Quadr. ovip., t, II, 499.
leur accorde deux fortes nageoires anté¬
rieures et leur refuse les pieds de derrière;
il a pris les branchies pour des nageoires et
il n’a pas vu, ce qui était pourtant facile,
que les quatre pattes existent déjà. Nous nous
sommes assuré qu’il en est bien ainsi, et
Funck, qui a publié , en 1827, un livre in¬
titulé de Salamandres terreslris vita , evolu -
tione et formalione, l’avait également vu.
Dom Saint-Julien n’a gardé que 24 heures les
larves de Salamandres qu’il avait ainsi ex¬
traites chirurgicalement du ventre de la
mère ; nous avons conservé près d’un mois
celles que nous nous sommes procurées par
le même procédé.
On a signalé comme une variété bien dis¬
tincte dans l’espèce des Salamandres macu¬
lées, sous la dénomination de S. maculis
rubris notata (Burquet, Soc. linn. de Bor¬
deaux , 1845), une Salamandre plus petite,
à taches peu nombreuses, ne formant point
de bandes et rouges au lieu d’être jaunes.
Cette variété est du département de la Gi¬
ronde. Nous signalerons en même temps une
autre espèce propre au même département,
etqueBory(Dicf. class., t. XV, p. 68)appelle
S. variegata. Celle-ci a une ligne médio-
dorsale d’un rouge orangé plus ou moins
vif et quelquefois de semblables sur les
côtés; son ventre est rougeâtre. M. Braguier
dit l’avoir prise aussi auprès de Toulouse.
Le même auteur décrit dans les Éléments
de la Faune française, d’après M. Lesson,
une autre Salamandre sous le nom de S.
elegans. Celle-ci est des environs de Roche-
fort. Il serait bon de la comparer avec le
Triton marmoratus , ce que nous n’avons
pu faire.
Est-ce bien une vraie Salamandre que
Bory (loco citato) a décrite sous le nom de
S. funebris, d’après quelques exemplaires
qu’il avait vus en Andalousie. Personne ne
l’a encore constaté.
Le même doute n’est pas permis au su¬
jet de la Salamandre corse (S. Corsica Savi),
qui est de Corse et de Sardaigne. Celle-ci
ressemble bien plus à la Salamandre ma¬
culée. La dernière espèce que l’on cite ac¬
tuellement dans ce genre est la Salamandre
noire (S. alra), du Piémont, de la Suisse,
de l’Allemagne méridionale et même des en¬
virons de Metz où M. Hollandre a constaté
sa présence. Elle est noire. Nous avons déjà
308
SAL
SAL
dit à l’article reptiles qu’elle ne met bas
que deux petits à chaque portée.
VI. Molge, Merrem, partim ; Bonaparte
( FaunaitaL ). — Pseudo-Salamandra, Tschudi.
— Yeux grands ainsi que l’ouverture de la
bouche; langue grande, ovale, adhérente
par son milieu ; dents palatines disposées
en forme de Y ; parotides fortes ; peau lisse
sans tubercules dorsaux, ni pores latéraux;
queue comprimée près de sa pointe; pattes
courtes.
Molge striata Merrem. — Salamandra
Nœvia Schlegel. Du Japon.
VII. Ambystoma, Tschudi. — Tête forte,
convexe; langue médiocre, subcirculaire,
libre sur ses côtés; dents palatines nom¬
breuses en série transversale interrompue;
parotides faibles ; peau lisse ; sans pores
dorsaux ni tubercules sur les flancs; queue
arrondie, oblongue.
Salamandra subviolacea Barton. De l’A¬
mérique septentrionale.
VIII. Onychodactylus ( o vu£, ongle; cîocx-
Tvàoç, doigt), Tschudi. — Dactylonyx, Bi-
bron. — Tête élargie, arrondie; langue
subcirculaire allongée; dents palatines en
ligne transverse, onduleuse; parotides peu
visibles ; point de pores dorsaux ni latéraux ;
queue sub-arrondie ; doigts revêtus, à cer¬
taines époques, à leur extrémité de petits
ongles cornés; c’est une disposition que
l’espèce type de ce genre et le Dactylèthre
présentent seuls parmi les Batraciens.
Salamandra Japonica Houtt. et Schnei¬
der; Salamandra unguiculata Temm. et
Schlegel; Onychodactylus Schlegeli Tschudi.
Espèce propre au Japon.
IX. Plethodon, Tschudi. — Phatnoma-
torhina, Bibron. — Des dents petites nom¬
breuses sur toute la région buccale du crâne ;
parotides faibles; peau lisse sans pores dor¬
saux ni latérahx; queue arrondie.
Salamandra glutinosa Green. Des États-
Unis.
X. Cylindrosoma ( xvhvSpoç , cylindre;
o-wp.a, corps), Tschudi. — Langue grande;
dents palatines rangées sur deux séries al¬
longées; peau lisse; corps allongé, grêle;
queue longue, subcomprimée; quatre doigts
devant et cinq en arrière.
Salamandra longicauda. De l’Amérique
septentrionale.
XI. OEdipus (ot<S/o>, j’enfle; novq, pied),
Tschudi. — Langue petite, uniquement fixée
par sa partie centrale; dents palatines nom¬
breuses ; peau lisse.
Salamandra platydactyla Cuvier. De
Mexico.
XII. Batrachoseps (Sa Tpaxoç, grenouille;
crvty, seps), Bonaparte ( Faun . ital.).— Corps
fort long ; peau lisse ; queue arrondie ; mem¬
bres courts, très distants, à quatre doigts.
Salamandra attenuata Eschsch. De la Ca¬
lifornie.
XIII. Hemodactylhjm (vj'uu, demi; Sdxrv-
loç, doigt), Tschudi. — Langue très longue,
aiguë, largeà la base, entièrement adhérente;
dents palatines en séries ; peau presque lisse;
tronc court; membres pourvus de quatre
doigts réunis à leur base par une mem¬
brane.
Salamandra scutata Schlegel. De l’Amé¬
rique septentrionale.
XIV. Cynops (xuwv, chien; œU, faciès),
Tschudi. — Tête large, aplatie; langue très
petite, entièrement adhérente; dents pala¬
tines très petites, disposées sur deux longues
séries; des parotides; peau granuleuse;
tronc court; membres courts, robustes, les
antérieurs à quatre doigts et les postérieurs
à cinq.
Molge pyrrhogastra Boié ( Isîs , 1826), ou
Salamandra subcristata Schlegel. Du Ja¬
pon.
XV. Hynobius, Tschudi. — Langue très
grande, entière et adhérente; dents palatines
disposées en séries obliques; parotides nul-
les; queue en partie comprimée, courte;
membres courts, forts, les antérieurs à qua¬
tre doigts, les postérieurs à cinq.
Salamandra nebulosa Schlegel. Du Ja¬
pon.
XVI. Mycetoglossüs (fxvxnç, champignon ;
yliïoGy., langue) ,|Bibron.— j Pseudo-Triton,
Tschudi. — Langue petite, orbiculaire, en¬
tière, simplement adhérente par son centre,
en forme de champignon; dents palatines
disposées le long de la ligne médiane en deux
petits groupes arqués ; corps long, cylindri¬
que; queue courte, comprimée.
Triton subfuscus ou Salamandra rubra.
Des États-Unis.
XVII. Geotriton (y?;, terre; Tpfrwv, tri¬
ton), Ch. Bonaparte. — Langue grande, cir¬
culaire, fixée par son centre au moyen d’un
pédoncule grêle et extensible ; dents très pe-
SAL
SAL
tites ; deux séries antérieures de dents pala¬
tines et deux postérieures; point de paroti¬
des ; peau lisse, mince, molle ; point de côtes ;
queue longue, ronde; membres allongés;
grêles; doigts courts, épais, palmés ; point de
verrues plantaires.
Geotriton fuscus Ch. Bonaparte ( Faun.
Ital. ; Amph. Europ., p. 67). Cette es¬
pèce, appelée aussi S. Savii et S. Genei , se
trouve dans l’Italie centrale et méridionale,
ainsi qu’en Sardaigne.
XVIII. Euproctus (su, bien ; Trpwxroç, crou¬
pion), Géné ( Reptiles de Sardaigne, 1840) ;
Megapterna ( u.éyaq, grand ; -r.répva., base ),
Savi (N. Giorn. letter., 1839). — Langue
grande, déprimée à peine, libre par ses bords
latéraux et postérieurs ; dents maxillaires as¬
sez grandes, courbées ; deux séries de dents
palatines droites, divergentes; point de pa¬
rotides; peau granuleuse; région anale des
adultes en forme de cône saillant, terminé
par l’ouverture cloacale; côtes bien dévelop¬
pées, mobiles ; queue longue^ subcomprimée;
membres robustes; doigts longs, grêles, li¬
bres; point de verrues plantaires ; un arc
osseux à la région sourcilière.
Molge platycephalus Otto ; Euproctus
Ruscorni Géné; Megapterna montana Savi.
De Sardaigne et de Corse.
lise pourrait que le genre Euproctus exis¬
tât aussi dans les Pyrénées. Un exemplaire
du Triton glacialis Philippe, du lac Bleu ,
près Bagnères de Bigorre, nous a montré,
ainsi qu’à M. Westphæll , dans la collection
duquel il est déposé, la saillie anale qui ca¬
ractérise les Euproctus ; mais nous ne lui
avons pas reconnu tous les autres caractères
de ces derniers. Depuis lors nous avons reçu
de M. Philippe et sous le même nom deux
exemplaires chez lesquels la saillie des orga¬
nes génitaux n’existe pas. Ces deux derniers
sont-ils bien de la même espèce que celui
de la collection de M. Westphæll? Nous n’o¬
sons l’affirmer; c’est un sujet à étudier de
nouveau.
XIX. Triton, partim Laurenti ( Reptil .,
1768). — Triturus, Rafinesque. — Oiacurus,
Leuckart, Fitzinger (Syst. Rept., 1843). —
Langue médiocre, ovale, papilleuse, libre
seulement sur ses côtés; dents maxillaires
assez grandes ; deux séries de dents palati¬
nes; point de parotides; peau lisse, molle,
granuleuse; côtes très courtes, grêles ; queue
309
à peu près égale au corps en longueur, com¬
primée; doigts allongés, grêles, libres, lobés
ou incomplètement palmés ; des verrues
plantaires.
Aux Tritons appartiennent plusieurs es¬
pèces européennes , toutes différentes des
vraies Salamandresou Salamandres terrestres
des mêmes pays par leurs formes extérieures,
par leur genre de vie et par leur mode de
reproduction.
Ces animaux sontabondants partout, dans
les eaux stagnantes, les marais et les étangs.
Les environs de Paris en possèdent plusieurs
espèces. Là, comme dans beaucoup d’autres
localités de France, tous les jeunes naturalis¬
tes les ont recherchés avec curiosité, suivant
les variations que l’âge, le sexe, la saison
apportent aux formes et à la coloration par¬
fois très vive de ces petits animaux. On les
appelle vulgairement Lézards d’eau. Autant
ces Reptiles sont lents et embarrassés à la
surface du sol, autant ils sont adroits et vifs
dans l’eau. Leur queue comprimée est une
rame dont ils se servent avec dextérité , et
comme ils n’ont , grâce à leurs poumons
chargés d’air, qu’une densité spécifique à
peine différente de celle du liquide au mi¬
lieu duquel ils sont plongés, une petite
dépense de forces suffit aux besoins de leur
locomotion.
Quand les mares se sont desséchées et dans
d’autres circonstances encore, les Tritons
s’éloignent plus ou moins des eaux. On voit
souvent sous les pierres humides, dans la
mousse, etc., des Salamandres du genre
Triton , et quelquefois elles sont assez éloi¬
gnées des eaux. Leur queue est moins com¬
primée, et les mâles n’ont de crête ni sur
cette partie du corps, ni sur le dos. Au con¬
traire celles qui sont restées dans l’eau ont
la queue très amincie et, pendant la saison
des amours, les mâles ont sur tout le dessus
du corps, sauf sur la tête, une crête mince
et frangée. Leurs couleurs sont également
très vives et très variées pendant cette partie
de l’année.
Ces animaux font entendre un petit bruit
qui leur est propre , et lorsqu’on les tou¬
che ils répandent une odeur tout-à-fait
caractéristique. Nos différentes espèces de
Tritons sont ovipares et non ovo-vivipares
comme les Salamandres terrestres. Quand
on prend des femelles au moment de la
310
SAL
SAL
ponte, elles se débarrassent dans les vases
remplis d’eau, où on les a placées, d’une par¬
tie de leurs œufs. Ceux-ci tombent au fond
de l’eau et on les retrouve par petits cha¬
pelets de trois , quatre ou quelquefois cinq
ou six. C’est ce qui a fait dire à G. Cuvier
et à d’autres auteurs, que les œufs des Tri¬
tons fécondés par la laite qui pénètre avec
l’eau dans les oviductes sortent en longs
chapelets. Mais ce n’est pas ainsi que les
Tritons libres ou même ceux que l’on retient
dans des vases commodes et appropriés se
condensent. Les mâles recherchent avec ar¬
deur les femelles, et les agaceries dont ils
les poursuivent montrent bien que la fé¬
condation n’est pas, chez eux, un simple
fait d’excrétion. Les femelles n’abandon¬
nent pas leurs œufs à mesure qu’elles les
pondent, et au lieu de les laisser tomber en
chapelets au fond de l’eau, elles les dépo¬
sent un à un sous les feuilles aquatiques
des Persicaires , des Graminées, etc., ayant
soin de les y coller et de replier sur chacun
d’eux la feuille qui devra le protéger. C’est
ce que M. Rusconi a vu et décrit avec beau¬
coup de soin dans l’ouvrage qu’il a publié,
en 1821, sous le titre piquant d 'Amoui's des
Salamandres aquatiques , et c’est ce dont
nous nous sommes plusieurs fois assuré.
On doit au même auteur tout ce que la
science possède relativement à l’embryo¬
génie de ces animaux. A la sortie de l’œuf
les jeunes Tritons manquent de pattes, ils
ont des branchies extérieures qu’ils conser¬
veront jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes,
et ils portent en avant des branchies une
paire de petits appendices que M. Rusconi
appelle crochets et qui servent à les fixer.
Ces appendices disparaîtront vers l’époque
où se développeront les pattes antérieures
et celles-ci se montrent quelque temps avant
les postérieures. Les larves des Tritons con¬
servent leurs branchies extérieures après le
développement de leurs quatre pattes.
Lorsqu’on aura étudié le mode de par-
turitiou et la forme des jeunes sur un plus
grand nombre d’espèces de Salamandrides,
les caractères qui seront ainsi constatés de¬
vront être préférés, pour la classification de
ces animaux, à ceux d’après lesquels on les
partage aujourd’hui en Pleurodelini et Sa -
lamandrini .
Ces animaux ont été souvent étudiés par
les organologistes.Leur force de rédintégra¬
tion , la possibilité qu’ils ont d’être congelés
sans en mourir et quelques autres faits non
moins curieux les ont rendus célèbres en
physiologie.
Triton marbré , Triton marmoratus Dau-
din. Cette espèce , que Latreille a nommée
Triton Gesneri , est plus commune dans le
midi de l’Europe, principalement dans le
midi de la France. Elle est assez commune
aux environs de Montpellier, sous les pierres
et plus ou moins loin des eaux. On la trouve
aussi aux environs de Paris , particulière¬
ment à Fontainebleau, mais elle y est beau¬
coup plus rare. Elle est moins aquatique
que les autres et on l’a quelquefois consi¬
dérée comme un Geotriton. Sa taille égale
presque celle de la Salamandre terrestre.
Ses couleurs sont un mélange agréable de
vert, de brun et de jaune. Les femelles que
nous avons observées avaient l’ovaire chargé
d’un nombre considérable d’œufs.
Triton crété , Triton cristatus. Plus aqua¬
tique que le précédent mais de même taille ;
il est noirâtre, avec le dessous du corps
orangé, varié de taches noires ; ses côtés sont
finement ponctués de blanc ; ses crêtes sont
unies et bien développées à l’époque des
amours; son corps est très abondamment
fourni de cryptes mucipares ; sa lèvre su¬
périeure recouvre en partie l’inférieure sur
les côtés.
Ce Triton est commun dans une grande
partie de l’Europe et, assure-t-on, dans l’Asie
occidentale et boréale. 11 est fort abondant
aux environs de Paris dans les mares voi¬
sines du bois de Meudon , mais on ne le
trouve pas à Gentilly, qui est la principale
localité du Triton punctatus. On lui a donné
plusieurs dénominations.
M. Ch. Bonaparte rapporte à cette espèce
le Triton carnifex de Laurenti, qui est re¬
marquable par une bande médio-dorsale
de couleur soufrée, mais il n’est pas cer¬
tain que ce ne soit pas une variété du T.
marmoratus. Des Tritons qui paraissent
semblables au T. carnifex, se récoltent en
Italie, en Languedoc et aux Pyrénées. Ils
vivent dans des lacs.
Triton alpestre , Triton alpestris. Brun
plombé avec le dessous du corps orangé. Il
est d’un tiers plus petit que le précédent.
Ses flancs ont une série de points noirs. Il
SAL
SAL
311
a également eu plusieurs noms et entre
autres celui de Wurfbainii. On le trouve
en Italie sur les Apennins, en Allemagne,
en Suisse et plus rarement en France.
M. Baillou l’a signalé aux environs d’Ab¬
beville.
Triton ponctué , Triton punctatus. Brun
verdâtre avec le dessous jaune ou roussâtre
et tout le corps marqué de gros points noirs,
arrondis. Le mâle est crêté pendant le temps
des amours. La femelle, un peu plus petite,
sans crête, et à ventre jaunâtre, a reçu le
nom de Triton abdominal , Latreille l’ayant
d’abord prise pour une espèce distincte.
Différents auteurs ont décrit cette espèce
sous d’autres noms.
Le Triton ponctué est de toute l’Europe;
il est commun dans beaucoup de localités.
Triton palmipède , Triton palmatus. Un
peu plus petit que les deux précédents , oli¬
vâtre avec la tête rayée; le mâle a les pieds
de derrière palmés, principalement au prin¬
temps, et la queue terminée par un filet'
fibro-cartilagineux. Ce Triton n’est pas rare
aux environs de Paris, à Meudon et dans
quelques autres localités ; on le trouve aussi
aux environs de Lyon , de Montpellier et de
beaucoup d’autres grandes villes ainsi qu’en
Angleterre, en Allemagne et en Italie.
D’autres Tritons ont été décrits sous les
noms de Triton Bibronii (Angleterre), vitta-
tus, etc. Les principales espèces sont celles
que nous avons indiquées ci-dessus.
XX. Xiphonura (£èpo;, épée ; o vp oc, queue),
Tschudi. — Dents palatines disposées sur
une seule rangée transversale; peau granu¬
leuse; queue longue comprimée, ensiforme.
Salamandra Jeffersoniana Green. Espèce
de l’Amérique septentrionale. (P. G.)
* SALAMANDRIDES. Salamandridæ .
rept. — Nom de la famille qui comprend
les Salamandres terrestres, les Tritons et les
genres établis aux dépens des uns et des
autres. Voy. salamandre. (P. G.)
*S AL A MANDRIN A. rept.— M. Ch. Bo¬
naparte nomme ainsi une tribu de la famille
des Salamandres. (P. G.)
SALAMANDROIDES. rept. — Voy.
SALAMANDRE. (P. G.)
^SALAMIS (nom mythologique), acal. —
Genre établi par M. Lesson pour une Méduse
observée par MM. Quoy et Gaimard près
des îles Moluques , et décrite par ces natu¬
ralistes sous le nom d'Orythia concolor.
L’ombrelle est en forme de coupe à bords
rabattus; le sac stomacal est découpé en
croix de Malte, entre les branches de la¬
quelle sont les ovaires ressemblant à des
feuilles de Vigne. La bouche, entourée de
six folioles, est percée au centre d’un plateau
d’où partent quatre pédoncules dichotomes,
dont les ramifications très nombreuses se
terminent par des laciniures boutonnées.
(Du j.)
SALANGANE, ois. — Espèce d’LIiron-
delle. Voy. ce mot
SALANGUET. bot. ph. — Nom vulgaire
du Chenopodium maritimum. *
SALANX. poiss. — Genre de l’ordre des
Malacoptérygiens abdominaux, famille des
Ésoces, établi par G. Cuvier ( Règne animal,
t. II, p. 284) qui le caractérise ainsi ! Tête
déprimée ; opercules se reployant en dessous ;
quatre rayons plats aux ouïes ; mâchoires
courtes, pointues, garnies chacune d’une ran¬
gée de dents crochues, la supérieure formée
presqu’en entier par les intermaxillaires sans
pédicules , l’inférieure un peu éloignée de la
symphyse par un petit appendice qui porte
des dents; palais et fond de la bouche entiè¬
rement lisses. On ne connaît encore qu’une
espèce de ce genre ; elle vit dans la Méditer¬
ranée. (M.)
SALARIAS, poiss. — Genre de l’ordre des
Acanthoptérygiens à Pharyngiens labyrinthi-
formes, famille des Gobioïdes, établi fpar
G. Cuvier ( Règne animal ), et caractérisé
principalement par des dents aiguës, nom¬
breuses et serrées, mobiles sur la peau qui
revêt les os des mâchoires de manière à pou¬
voir chacune être abaissée ou élevée indé¬
pendamment de toutes les autres. D’ailleurs
les Salarias ressemblent aux Blennies sous
tous les autres points. MM. Cuvier et Valen¬
ciennes {Histoire des Poissons, t. XI, p. 301),
décrivent trente et une espèces de ce genre
qui proviennent pour la plupart des mers
équatoriales de l’Inde. (M.)
SALANTS, bot. ph. — Genre de la famille
des Éricacées, tribu des Éricées, établi par
Salisbury (in Linn. Transact.,V I, 317). Les
Salaxis arborescens , montana et abietina
sont des arbrisseaux originaires du Cap.
SALDA ( salto , je saute), ins. — Genre de
l’ordre des Hémiptères hétéroptères , tribu
des Réduviens, famille des Saldides , établi
312
SAL
SAL
par Fabricius aux dépens des Cimex de
Linné. L’espèce type , Salda littoralis Fabr.
(Cimex id. Linn., Lygæus saltatorius Fabr.,
Wolff. , Acanthia sallatoria Brull., Salda
sallaloria Blanch.), habite la France méri¬
dionale , sur les rivages et dans les prai¬
ries.
SALDSDES. Saldides. ins. — Famille de
la tribu des Réduviens, dans l’ordre des
Hémiptères hétéroptères. Voy. réduviens.
*SALDIMA . bot. ph. — Genre de la famille
des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Psycho-
triées, établi par R. Richard (in Mem. Soc.
hist. nat. Par., V, 206). L’espèce type, Sal-
dinia «pseudo-morinda A. Richard ( Morinda
axillaris Poir.), est un arbrisseau qui croît
à Madagascar. (J.)
^SALENIA. échin. — Genre d’Oursins fos¬
siles établi, en 1835, par M. Gray, pour des
espèces bien reconnaissables à la position
un peu excentrique de l’anus , qui est en¬
touré de grandes plaques anguleuses et ar¬
ticulées entre elles. Ces espèces, pour M. Des¬
moulins, forment une section particulière
du genre Oursin , et sont confondues avec
les Cidarites par M. Goldfuss. M. Agassiz ,
dans son Prodrome en 1836, adopta le genre
Salenia en le distinguant des Cidarites par
la disposition des plaques interambulacrai-
res , lesquelles ne portent qu’un gros ma¬
melon dont le sommet n’est pas perforé , et
par les grands écussons articulés entre eux
qui remplacent les petites plaques mobiles
autour de l’anus. Plus tard, dans ses Mono¬
graphies, M. Agassiz a divisé les Salénies en
quatre genres : Salenia , Goniopygus , Pel-
tastes et Goniophorus, auxquels, plus récem¬
ment encore , il en a ajouté un cinquième ,
le genre Acrosalenia. Ces cinq genres com¬
posent le groupe des Salénites : ce sont de
petits Oursins fossiles ayant l’apparence des
Cidarites, mais qui s’en distinguent par un
écusson d’une structure particulière placé au
sommet du disque, et composé des plaques
génitales, des plaques ocellaires , et quel¬
quefois d’une plaque impaire, la plaque
suranale. Leurs ambulacres sont étroits ;
les tubercules sont très gros, tantôt perfo¬
rés, tantôt imperforcs. Les pores ambula-
craires sont disposés par simples paires.
Les Salenia proprement dites ont le test
épais ; le disque ou écusson du sommet
grand, circulaire, à pourtour ondulé, com-
! posé de cinq plaques génitales, de cinq pla¬
ques ocellaires, et d’une plaque suranale
placée au bord de i ouverture anale, de ma¬
nière à rendre l’anus excentrique en avant.
Les aires interambulaçraires , très larges ,
portent un petit nombre de gros tubercules
crénelés, mais imperforcs. Les aires ambu-
lacraires , très étroites , sont munies de
nombreux tubercules très serrés ; la bouche
est ronde, à pourtour entaillé; les pores
sont simples. On en connaît douze espèces,
toutes fossiles du terrain crétacé ; trois de
ces espèces, S . personata, S . scutigera et S .
areolata , avaient été décrites comme des
Cidarites.
Les Peltastes , dont on connaît quatre es¬
pèces aussi du terrain crétacé, se distinguent
des Salénies , parce que la plaque suranale
est placée en avant et non en arrière. Les
Goniophorus diffèrent des Salénies par leur
disque apicial pentagonal , et orné de côtes
anguleuses. On en trouve deux espèces dans
la craie chloritée du Havre. Les Acrosalenia ,
fossiles des terrains oolitiques, diffèrent des
Salénies parce que leurs tubercules sont cré¬
nelés et perforés; leur plaque suranale est
quelquefois double : on en cite quatre es¬
pèces. Enfin les Goniopygus , dont on cite
cinq espèces de la formation crétacée , ont
une forme circulaire, subconique. Leur dis¬
que apicial est anguleux, très épais, et com¬
posé de dix plaques seulement , cinq géni¬
tales et cinq ocellaires sans plaque suranale.
La bouche est très grande. Les tubercules
sont imperforés sans créneîures. Les baguet¬
tes sont claveîlées. Les pores sont disposés
par simples paires dans toute leur longueur.
On conçoit, d’après ces détails, que les cinq
genres du groupe des Salénies deM. Agassiz,
doivent être considérés tout au plus comme
des sous-genres. (Duj.)
SALEP. bot. ph. — On nomme ainsi les
tubercules ovoïdes des Orchis, après qu’ils
ont subi une préparation qui leur donne
l’aspect de corps de grosseur variable, gé¬
néralement égale à celle d’une Noisette,
irréguliers, un peu translucides, de couleur
et d’aspect assez analogues à ceux de la corne.
Ces corps ont une faible odeur de bouc,
qui devient plus prononcée lorsqu’on les
humecte. Ils constituent un aliment de fa¬
cile digestion et fort nourrissant, assure-t-
on , dont l’usage est très fréquent dans
t
SAL
l’Orient, et qu’on donne uniquement, en Eu¬
rope, aux malades ou aux personnes très
affaiblies. C est la fécule renfermée en abon¬
dance dans les tubercules des Orchis qui
donne au Salep ses propriétés. Nous rappela
lerons, à cet égard, que récemment M. Payen
a communiqué à l’Académie des sciences
des observations fort curieuses, desquelles il
résulterait que, dans ces tubercules, la fé¬
cule est placée , non dans les grandes cel¬
lules qui forment la plus grande portion
du tissu, mais seulement dans de petites
cellules spéciales qui occupent la place des
méats intercellulaires entre les grandes cel¬
lules. C’est là une particularité anatomique
fort singulière. Le Salep nous arrive ordi¬
nairement de la Perse ou on le prépare en
très grande quantité; mais on peut égale¬
ment l’obtenir en faisant subir une prépa¬
ration fort simple aux tubercules de nos
Orchis indigènes. Seulement ces tubercules
paraissent etre moins volumineux que ceux
de l’Orient , à en juger par la différence de
leur grosseur après la préparation. On re¬
commande de les cueillir au mois de juillet,
c’est-à-dire, lorsque l’un des deux tuber¬
cules que présente chaque pied étant déjà
épuisé par la végétation de l’année dont il
a fourni les matériaux en grande partie,
l’autre est rempli de matière nutritive des¬
tinée à la végétation de l’année suivante.
Ces derniers tubercules sont passés à l’eau
.bouillante, ce qui permet d’enlever leur
pellicule épidermique ; après quoi on les fait
sécher avec soin soit en les traversant d’une
ficelle et les suspendant dans un lieu bien
aéré, soit en les déposant sur des toiles et
les retournant fréquemment. La méthode
de préparation suivie en Perse paraît ne
pas différer de celle que nous venons d’in¬
diquer. Les tubercules de toutes les espèces
d’Orchis ne sont pas également propres à
la fabrication du Salep. Parmi ceux de nos
contrées, les meilleurs sont les Orchis Mono,
mascula et militaris ; les Orchis maculata
et latifolia donnent un Salep de qualité mé¬
diocre; enfin , celui de V Orchis ou Platan-
thera bifolia est de mauvaise qualité. Les
Orchis Morio et mascula croissent dans
presque toute la France en assez grande
quantité pour qu’on puisse les utiliser pour
la fabrication du Salep indigène; mais le
prix de celui qui nous arrive de l’Orient est
t. xi.
SAL 313
assez peu élevé pour qu’on ne puisse guère
espéier de profits de cette fabrication qui,
par suite, ne paraît pas avoir jamais été
opérée en grand. Pour faire usage du Salep,
on le pulvérise en l’humectant légèrement;
sans cette précaution, on ne pourrait guère
le réduire en poudre, à cause de sa consis¬
tance cornée. On délaie ensuite cette poudre
avec du lait ou du bouillon , de manière à
en faire une gelée. Les Orientaux attribuent
à cette substance des propriétés analepti¬
ques très prononcées; aussi en font-ils usage
dans tous leurs repas. Mais ces propriétés
merveilleuses semblent être tout au moins
fort hypothétiques. (p p j
SALGA1Y. mam. — Espèce du genre Lièvre.
Voy. ce mot. (e. p j
SALICAIRE. LythrumÇkvQpov, sang), bot.
ph. — Genre de la famille des Lythrariées à
laquelle il donne son nom, de la Dodécan-
drie monogynie dans le système de Linné.
Il est formé de plantes herbacées annuelles
ou vivaces , quelquefois sous-frutescentes,
rarement frutescentes, qui croissent sponta¬
nément dans toutes les contrées tempérées
et un peu chaudes du globe. Leurs feuilles
sont alternes, opposées ou verticillées , en¬
tières; leurs fleurs, purpurines, plus rare¬
ment blanches, se montrent solitaires ou
groupées à l’aisselle des feuilles; elles se
distinguent par les caractères suivants : Ca¬
lice persistant, tubuleux, terminé par douze
dents alternativement grandes et petites,
celles-ci déjetées en dehors ; à ces dents cor¬
respondent tout autant de côtes longitudi¬
nales, saillantes à la surface du tube calici-
nal ; sixpétalesinsérés à l’extrémitédu calice,
devant ses petites dents , presque toujours
égaux entre eux; douze étamines insérées
dans le bas ou au milieu du tube calicinal, en
deux séries dont l’une supérieure, l’autre in¬
férieure, la première alterne, la seconde op¬
posée aux pétales; le nombre de parties qui
composent les trois premiers verticilles flo¬
raux reste, dans quelques espèces, au-dessous
de six et douze; pistil unique, à ovaire libre,
biloculaire, multi-ovuîé ; à style simple, ter¬
miné par un stigmate capité ou obtus. Le
fruit qui succède à ces fleurs est une capsule
recouverte par le calice, biloculaire, à dé¬
hiscence septicide, parfois irrégulière. Les
limites qui séparent ce genre des Peplis et
des Ammannia , ne sont pas toujours nette-
40
/
SAL
314 SAL
ment prononcées, et se réduisent à peu près i
à des différences dans la longueur du calice
et dans le nombre de parties des verticilles
floraux. Aussi, dans la division en quatre
sous-genres qu’en faisait De Candolle, la
première de ces quatre coupes que le célèbre
botaniste génevois nommait Amrnannioides ,
et dont le type était le Lyllirum nummula-
ri folium Lois., de Corse, est aujourd’hui
rapportée au genre Peplis. Il ne reste donc
plus que les trois sous-genres Hyssopifolia ,
DC.; Salicaria , DC., et Anisotes, Lindl.
Le premier de ces sous-genres est caracté¬
risé par des fleurs solitaires à l’aisselle des
feuilles, et non rapprochées en une sorte
d’épi, et dans lesquelles les étamines sont
en nombre égal à celui des pétales ou moin¬
dre; il renferme quelques espèces de France,
telles que le Lythrum hyssopifolia Linn., le
L. thymifolia Linn., le Lythrum nommé
d’abord trïbracleatum par Saltzmann , et
dont M. Al. Jordan vient de changer le nom
en celui de L. Saltzmanni ; enfin une espèce
italienne de cette même section, décrite par
M. Bertoloni sous le nom de L. geminiflorum,
a été récemment trouvée par M. Al. Jordan
dans le département du Gard, près de Beau-
caire , et doit dès lors figurer aussi comme
appartenant à notre Flore.
Quant au sous-genre Salicaria, DC., on le
reconnaît à ses fleurs nombreuses dans Fais¬
selle des petites feuilles supérieures, rappro¬
chées en une sorte d’épi ou de grappe ter¬
minale, et dans lesquelles les étamines sont
deux fois plus nombreuses que les pétales.
A ce sous-genre appartient la Salicaire com¬
mune, Lythrum Salicaria Linn., belle plante
commune dans les lieux humides, sur le
bord des fossés, des étangs et des cours d’eau.
Sa tige carrée, simple ou rameuse, dure et
presque ligneuse à sa base, s’élève de 5 à 10
ou 12 décimètres de hauteur; ses feuilles,
opposées, quelquefois verticillées-ternées,
sont lancéolées, sessiles, un peu en cœur à
leur base, presque toujours glabres ou légè¬
rement pubescentes, veloutées dans une
singulière variété qui croît dans les sables
maritimes; ses fleurs purpurines, groupées
par 4-10 à l’aisselle des feuilles fkœales ,
forment par leur rapprochement une sorte
d’épi terminal d’un très bel effet qui a fait
adopter cette espèce pour l’ornement des
jardins. Naturellement, lorsqu’on la cultive
comme plante d’agrément, on la place dans
des endroits humides, surtout au bord des
pièces d’eau. On la multiplie parsesdrageons.
La Salicaire commune est légèrement astrin¬
gente. En France, bien qu’elle ait été pré¬
conisée comme avantageuse dans le traite¬
ment des diarrhées chroniques et sur la fin
des dysenteries, elle n’est presque pas usitée ;
mais, en Irlande et dans le nord de l’Europe,
sa décoction est un remède populaire des
plus estimés pour le traitement de ces mala¬
dies. On cultive aussi, comme plante d’orne¬
ment, le Lythrum virgatum Linn., dont
l’inflorescence plus lâche et presque panicu-
lée, formée de fleurs plus grandes, est fort
élégante.
Le troisième sous-genre, Anisotes, Lindl.,
est distingué par une irrégularité marquée
dans les fleurs , les deux pétales supérieurs
étant plus grands que les autres et les deux
loges de l’ovaire étant inégales. Son type est
le Lythrum anomalum Aug. Saint-Hilaire >
du Brésil.
SALICARIÉES. Salicariæ. bot. ph. —
C’est le nom qu’avait reçu primitivement la
famille à laquelle on donne maintenant plus
généralement et conformément aux règles
adoptées pour la nomenclature, celui de Ly-
thrariées ( voy . ce mot), sous lequel nous
l’avons traitée. (Ad. J.)
SALICiNÉES. Salicineæ. bot. ph. — Fa¬
mille de plantes dicotylédonées, apétales,
diclines, dont les genres, au nombre de deux
seulement, faisaient primitivement partie
de celle des Amentacées, plus tard séparée
en plusieurs. Celle des Salicinées présente
les caractères suivants: Fleurs dioïques : les
mâles en chatons dans lesquels, à Faisselle
de bractées écailleuses, se trouvent les éta¬
mines, au nombre de deux ou plus, portées
sur une écaille glanduleuse ou dilatée en an¬
neau ou en godet obliquement tronqué, à
filets libres ou plus souvent monadelphes, à
anthères immobiles, biloculaires, s’ouvrant
longitudinalement; les femelles, également
en épi et accompagnées chacune d’une écaille
de forme diverse, consistent en un ovaire sur¬
monté de deux styles courts ou soudés que
termine un stigmate 2-3-lobé , et présentent
dans une loge unique, vers la base, deux
placentas pariétaux auxquels s’insèrent plu¬
sieurs ovules ascendants, anatropes et li¬
néaires. Cet ovaire devient une capsule à
SAL
SAL
315
deux valves auxquelles les placentas sont
opposés , et du fond de laquelle sortent les
graines menues, à tégument membraneux,
enveloppées de longs poils laineux qui nais¬
sent au tour du hile, dépourvues de périsper me,
à cotylédons droits, elliptiques, plans-con-
vexes; à radicule courte et infère. Les deux
genres de cette famille, les Saules et les Peu¬
pliers, Salix et Populus Tournefort, sont des
arbres élevés ou des arbrisseaux dont quel¬
ques uns se réduisent aux plus petites di¬
mensions; à feuilles alternes, très entières
ou dentées, penninervées, pétioiées, accom¬
pagnées de stipules écailleuses et caduques
ou foliacées et persistantes. Les chatons sont
terminaux, sessiles ou pédicellés. Les espèces
habitent, en général, les régions tempérées
ou froides, et quelques unes (ce sont les Sau¬
les) se rencontrent dans les latitudes les plus
élevées et aux plus grandes hauteurs ; ce
sont celles qui se réduisent à une taille
d’autant moindre proportionnellement qu’el¬
les sont soumises à un climat plus rigoureux
et dont les dernières finissent même par ram¬
per, s’élevant à peine au-dessus du niveau
du sol. Un petit nombre, au contraire, s’ob¬
serve dans les climats plus chauds et jus¬
qu’entre les tropiques. Les unes comme les
autres se plaisent généralement près des
eaux ou dans les lieux humides. L’écorce de
la plupart contient avec du tannin une ma¬
tière extractive, amère, particulière, qu’on a
nommée Salicine ; les bourgeons de plusieurs
Peupliers se font remarquer en outre par la
production d'une substance résineuse demi-
fluide, et les feuilles de quelques uns sécrè¬
tent une matière sucrée analogue à la Man-
nite, la Populine. La présence de principes
astringents, amers, résineux, combinés en
proportions variables, indique d’avance les
propriétés de ces végétaux, quelquefois, mais
rarement aujourd’hui, employés par la mé¬
decine. (Ad. J.)
SALîCOQUES. ciuist. — Cette famille,
établie par Latreille et adoptée par tous les
carcinologistes, appartient à l’ordre des Déca¬
podes macroures. Elle est extrêmement nom¬
breuse, et se compose de Crustacés dont le
corps est en général comprimé latéralement ;
l’abdomen très grand et les téguments sim¬
plement cornés. De même que chez les As-
taciens ( voy . ce mot), la base des antennes
externes est garnie en dessus d’un appendice
lamelleux ; mais ici cette lame est beaucoup
plus grande, située au-dessous. Les pattes
sont, en général, grêles et très longues, et
les fausses pattes natatoires sont encaissées
à leur base par des prolongements lamelleux
du segment dorsal des anneaux correspon¬
dants de l’abdomen qui descendent très bas.
La nageoire caudale est grande et bien for¬
mée. Enfin les branchies sont toujours com¬
posées de lamelles horizontales et sont, en
général, peu nombreuses. Cette famille a été
divisée en quatre tribus désignées sous les
noms de Crangoniens., Alphéens , Palémoniens
et Pénéens. Voy. ces mots. (H. L.)
*SALIC0R1VAIUA (ressemblant à la Sa-
licornia , plante maritime), polyp. — Genre
établi par Cuvier pour une espèce de Poly¬
pier bryozoaire, nommée Cellaria salicornia
par Pallas , Lamarck , Lamouroux et M. de
Biainville. Ce Polypier avait d’abord été
nommé Cellaria farciminoides par Solander
et El Iis, puis Tubularia fistulosa par Linné.
Plus récemment Schweigger le nomma Sa¬
licornia dicholoma, et enfin M. Flemming en
fît son genre Farcimia. La Salicornaire est
un Polypier calcaire haut de 6 ou 10 centi¬
mètres, un peu translucide , rameux , arti¬
culé et dichotome, dont les rameaux sont
formés d’articles cylindriques, longs de 10 à
15 millimètres, épais de plus d’un milli¬
mètre et amincis aux extrémités , où ils se
joignent par une partie cartilagineuse ou
cornée qui donne une certaine flexibilité aux
rameaux. Les articles ou segments sont for¬
més de cellules rhomboïdales, dont l’orifice
est tubuleux et un peu saillant. Les Polypes
habitant ces cellules sont des Bryozoaires
analogues à ceux des autres Cellaires et des
Fiustres. La Salicornaire se trouve dans la
Méditerranée, et, dit-on, aussi dans l’Océan.
Elle est très commune sur les côtes de la
Provence. Il est vraisemblable que l’on doit
rapporter au même genre la Cellaria cercoi-
des , qui est également formée d’articles cy¬
lindriques, mais dont les cellules ne sont pas
saillantes; elle habite aussi la Méditerra¬
née. (Dur.)
SALÏCORNIA. bot. pu. — Genre de la fa¬
mille des Chénopodées, tribu desSalicorniées,
établi par Tournefort (Inst., 485). Plantes
herbacées ou ligneuses qui ne croissent que
dans les terrains imprégnés de sels. Les es¬
pèces les plus communes sur les côtes de la
316
SAL
SAL
France sont les Salicornia herbacea et fruti-
cosa Linn. Leurs jeunes pousses se mangent
en salade ou en guise de Câpres.
SALICORNIÉES. Salicornieæ. bot. ph.
— Tribu de la famille des Chénopodées ,
ayant pour type le genre Salicornia. Voy.
CHÉNOPODÉES.
SALIE NTIA. rept. — Groupe de Rep¬
tiles établi par Laurenti pour les Batraciens
anoures. (P. G.)
SA LIE ATI A ( salio , sauter), mam. — Illi-
ger ( Prodr . syst. Mamm. et Av., 1811) a
donné ce nom à une famille de Marsupiaux
qui comprend les deux genres Potoroo et
Kanguroo. Voy. ces mots. (E. *D.)
SALIGOT. bot. ph. — Nom vulgaire de
la Macre.
SALISBERIA. bot. ph.— Syn. de Gink-
go. Voy. ce mot,
*SALISIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Myrtacées - Leptospermées, établi par
Lindley (Swan. -River., X). Arbrisseaux de
la Nouvelle-Hollande. Voy. myrtacées.
SALITE. MIN. - VOIJ. SAHLITE.
SA LIES, Clairville, Germar, Schranck.
ins. — Syn. d 'Orchestes, Illiger, Sch. (C.)
SALIES, ins. — Genre de l’ordre des
Hyménoptères, tribu des Sphégiens, établi
par Fabricius {Syst. Fiez.), qui y rapporte
trois espèces, parmi lesquelles nous cite¬
rons, comme type, le Salins 6-punctatus
Fabr.
SALI VARIA, DC. (Prodr. , V, 624). bot.
ph. — Voy. spilanthes, Jacq.
SALIVE. — Voy . SÉCRÉTIONS.
SALIN, bot. ph. — Nom scientifique du
genre Saule. Voy. ce mot.
SALLES, mam. — On a quelquefois nommé
ainsi les poches placées de chaque côté de la
bouche, dans beaucoup de Singes de l’ancien
continent et dans quelques Rongeurs. Ces
poches communiquent avec l’intérieur de
la bouche, et sont plus généralement dési¬
gnées sous la dénomination d'Abajoues.
Voy. ce mot. (E. D.)
SALAI AGIS (nom d’une nymphe), bot.
cr. — (Phycées). Genre établi par Bory Saint-
Vincent dans la tribu des Conjuguées ou
Zygnémées pour les espèces dont l’endo-
chrome est disposé en spirale dans l’intérieur
des filaments. Ce genre est le même que le
Spirogyra de Link qui est plus généralement
adopté. (Bréb.)
SALMACIS (nom mytholog.). échin. —
Genre d’Échinides établi par M. Agassiz
pour des Oursins de la mer des Indes et de
la mer Rouge, dont la forme est circulaire,
subconique. Ils ont des pores ambulacraires
disposés par doubles paires, et des tuber¬
cules crénelés , mais non perforés, formant
plusieurs rangées verticales, qui se présen¬
tent sous la forme de séries horizontales
régulières sur chaque plaque interarnbula-
craire. Des petitscreuxou pores, queM. Agas¬
siz nomme pores angulaires, se voient à la
jonction des plaques coronales ; il y a d’ail¬
leurs quatre plaques anales finement gra¬
nulées, ainsi que les plaques génitales et
ocellaires. La bouche est petite, la mem¬
brane buccale est nue; les auricules qui ac¬
compagnent intérieurement l’appareil mas¬
ticatoire sont moins tranchantes, fermées
au sommet, et elles se touchent par leur
base. Les dents sont tricarénées , munies
d’une carène saillante à la face interne. Les
piquants sont courts, cylindriques et fine¬
ment striés. On en connaît cinq espèces vi¬
vantes, dont l’une, S. bicolor, a ses piquants
très fournis, d’une teinte orangée, annelés
de blanc à la face inférieure. On cite aussi
2 esp. fossiles des terrains tertiaires. (Duj.)
SALMALIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Sterculiacées, tribu des Bombacées, éta¬
bli par Schott et Endlicher (Mêlât., 35).
Arbres de l’Asie tropicale. Voy. sterculia¬
cées.
SALA1ARIIVE . poiss. — Espèce de Sau¬
mon. Voy. ce mot.
SALA1ASIA, Schreb. (Gen., n. 513). bot.
ph. — Synon. de Tachibota, Aubl.
SAL AIE A . bot. ph. — Genre de la famille
des Composées-Tubuliflores, tribu des Asté-
roïdées, établi par De Candolle (Catalog.
hort. Monsp., 1813, p. 140). Arbrisseaux
de l’Amérique, principalement des Antilles.
Voy. COMPOSÉES.
SALAIIA, Cav. (le., III, 24, t. 246) bot.
ph. — Syn. de Sanseveria, Thunb.
SALAIIA, Willd. (in Berl. Magaz., V,
399). boto ph. — Synonyme de Carludovica,
Ruiz et Pav.
SALAI IAC. chim. — Syn. de Sel ammo¬
niac. Voy. sels.
SALA10. poiss. — Voy. saumon.
SÂLAIQIVÉE ou SAUAfOAIÉE. poiss. —
Espèce de Truite. Voy. saumon.
SAL
SALMONES. poiss. — Famille de l’or¬
dre des Malacoptérygiens abdominaux que
Linné composait du seul genre Saumon, et
qu’il caractérisait ainsi: Corps écailleux;
une première dorsale à rayons mous, sui¬
vie d’une seconde, petite et adipeuse, c’est-
à-dire formée simplement d’une peau rem¬
plie de graisse et non soutenue par des
rayons. Ce sont , dit F. Cuvier (Règ. anim .,
t. II, p. 301) des Poissons à nombreux cæ¬
cums, pourvus d’une vessie natatoire; pres¬
que tous remontent dans les rivières et ont
la chair agréable.
Cette famille comprend 21 genres, qui
sont: Saumon, Éperlan, Lodde, Ombre,
Lavaret , Argentine, Characin , Curimate,
Anostome , Serpe, Piabuque, Serrasalme,
Tétragonoptère , Chalceus , Mylètes , Hy-
drocyn , Citharine , Saurus , Scopèle, Au-
lope , Sternoptyx. (M.)
SALMOMA, Neck. ( Elem n. 808). bot.
ph. — Synon. de Vochysia, Juss.
SALOMONIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Polygalées , établi
par Loureiro ( Flor . Cochinch., 18). L’espèce
type, Salomonia Cantoniensis Lour., est une
plante herbacée qui croit en Chine, près de
Canton.
SALPA. moll. — Voy. biphore. Depuis
qu’à l’article biphore de ce Dictionnaire il
a été question des Mollusques connus sous
cette double dénomination , de nouveaux
faits très importants ont été publiés par
M. Krohn sur le mode de propagation des
Salpas ou Biphores par générations alterna¬
tives. Ainsi, suivant M. Krohn, tout Biphore
est vivipare , et chaque espèce , comme l’a
démontré Chamisso , se propage par une
succession alternative de générations dis¬
semblables. L’une de ces générations est
représentée par des individus solitaires ou
isolés ; l’autre , par des individus agrégés
réunis en groupes ou en longues chaînes.
Chaque individu isolé engendre un groupe
d’individus agrégés, et chacun de ceux-ci
produit à son tour un individu solitaire. Les
individus isolés sont donc multipares , tan¬
dis que les individus associés sont unipares.
Cette différence n’est pas la seule qui existe
entre les deux générations alternantes, car
l’organisation interne comme la conforma¬
tion extérieure diffèrent notablement chez
les individus solitaires et chez ceux qui com-
SAL
317
posent une agrégation ou chaîne. Il faut
donc entendre par espèce l’ensemble des
générations dissemblables isolées et agrégées
qui se succèdent alternativement; d’après
cela , M. Ivrohn a été conduit à rapporter à
sept espèces seulement toutes les détermi¬
nations spécifiques données par les auteurs
précédents pour les Salpas associés ou soli¬
taires. Ce sont : 1° les Salpa democratica de
Forskal et spinosa d’Otto, qui sont, à l’état
isolé, la même espèce que les S. mucro-
nala de Forskal, et pyramidalis de MM. Quoy
et Gaimard à l’état agrégé ; 2° le S. afri-
cana solitaire de Forskal, qui dérive de S.
maxima agrégé du même auteur, nommé
aussi S. Forskalii par M. Lesson ; 3° le S.
runcinata solitaire ou agrégé de Chamisso ,
qui , à ce dernier état, a reçu le nom de S.
fusiformis de Cuvier, et a été pris par Fors¬
kal pour une variété de son S. maxima ;
4, J le S. punctata agrégé de Forskal , ou so¬
litaire par M. Krohn ; 5° les S. scutigera
de Cuvier, S. vivipara de Pérou et Lesueur,
5. gibba de Bosc, S. Dolium de MM. Quoy
et Gaimard, qui sont , à l’état isolé , une
même espèce avec les S. bicaudata agrégés
de MM. Quoy et Gaimard , et S. nephodea
de M. Lesson ; 6° le S. proboscidalis de
M. Lesson également agrégé , et que
M. Krohn a vu à l’état solitaire ; 7° enfin le
S. cordiformis de MM. Quoy et Gaimard,
qui est l’état solitaire des S . zonaria de
Chamisso , et S. polycratica de Forskal.
* (Duj.)
SALPETRE, min. — Voy. nitrates.
SALPIANTHUS. bot. ph. Genre de la
famille des Nyctaginées, établi par Humboldt
etBonpIand (Plant, œquinoct ., 1, 155, t. 45).
L’espèce type, Salpiantlms arenarius Humb.
et Bonpl. (Boldea lanceolala Lagasc.), est un
arbrisseau qui croît au Mexique.
SALPIENS. moll. — Nom proposé par
M. de Blainville pour une famille de ses
Hétérobranches, contenant les genres Pyro-
some et Biphore. (Duj.)
SALPIGLOSSÉES. Salpiglosseæ. bot.
phan. — Voy. SALPIGLOSSIDÉES.
*SALPïGLOSSIDÉES. Salpiglossideœ.
bot. ph. — Une des trois grandes divisions
ou sous-familles que M. Bentham établit
dans le groupe des Scrophularinées (voy. ce
mot), et qui renferme une tribu unique, celle
des Salpiglossées. Elle est ainsi nommée
SAL
318 SAL
du genre Salpiglossis qui lui sert de type.
(Ad. J.)
SALPIGLOSSIS. bot. ph. — Genre de la
famille des Scrophularinées, tribu desSalpi-
glossidées, établi par Ruiz et Pavon ( Prodr .,
94, t. 19). L’espèce type, Salpiglossis sinuata
Ruiz et Pav., est une herbe originaire du
Chilietcultivéedans quelques jardins comme
plante d’ornement.
*SALPI1VA. infus. systol. — Genre deSys-
tolides ou Rotateurs établi par M. Ehrenberg
dans sa famille des Euchlanidotes pour des
Brachions de Muller, que Bory Saint - Vin¬
cent plaçait dans son genre Mytiline, et que
nous plaçons dans la famille des Brachio-
niens. Les Salpines, longs de 2 à 3 dixièmes
de millimètre, sont des animaux microsco¬
piques, oblongs, presque diaphanes, habitant
les eaux douces , revêtus d’une cuirasse bi¬
valve prismatique, plus ou moins renflés au
milieu, et plus ou moins entaillés aux deux
extrémités , ou terminés en avant par plu ¬
sieurs pointes ou cornes qui dépassent peu
l’appareil cilié vibratile. Ils ont une queue
courte, terminée par deux stylets droits ou
recourbés en dessous ; leurs mâchoires sont
digitées, et ils montrent un seul point rouge
oculiforme. L’espèce type , S. mucronata ,
longue d’un quart de millimètre, avait été
nommée Bracliionus mucronatus par O. -F.
Müller ; sa cuirasse présente en avant quatre
pointes, dont deux latérales et deux presque
au milieu du bord dorsal, séparées par un©
côte saillante qui se prolonge jusqu’à l’ex¬
trémité d’une pointe qui fait saillie en ar¬
rière ; deux autres pointes terminent, avec
celle-ci, le bord postérieur de la cuirasse.
(Duj . )
SALPMGA . bot. pu.— -Genre de la famille
des Mélastomacées, établi par Martius (Nov.
gen. et spec., III, 114, t. 236). La Salpinga
seeunda, type du genre, est une plante sous-
ligneuse qui croît au Brésil.
*SALPIi\TGUS (craWty^, trompette), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères hétéromè-
res, de la famille des Sténélytres et de la
tribu des Rhynchostomes, créé par Gy lien hn 1
(. Insecta Suecica, t. II, p. 640), adopté par
Dejean ( Catalogue , 3e édition, p. 251). Ce
genre renferme une douzaine d’espèces ; dix
appartiennent à l’Europe et deux à l’Austra¬
lie; nous citerons principalement les sui¬
vantes: B. ater Pk., piccus Gr., bimacula -
tus Ghf., 4 -guttatus Lat., foveolatus Curt.,
œneus, immaculatus New. Ces Insectes vi¬
vent sous les écorces des arbres et se dis¬
tinguent des Rhinosimus, en ce que la mas¬
sue antennaire n’est composée que de trois
articles seulement , au lieu de quatre qu’on
trouve chez les précédents. (C.)
BALSA, Feuill. (II, 716, t. 7). bot. ph.
— Synon. d 'Herreria, Ruiz et Pav.
SALSEPAREILLE, bot. ph. — Espèce
du genre Smilace. Voy. ce mot.
SALSIFIS, bot. ph. — Nom vulgaire du
Scorzonera hispanica, et des espèces du genre
Tragopogon. Voy. scorzonère et tragopo-
gon.
SALSOLA. BOT. PH. — Voy. SOUDE.
SALSOLÉES. Salsoleæ. bot. phan. — -
Tribu de la famille des Atriplicées ( voy. ce
mot) qui a pour type le genre Soude, en la¬
tin Salsola, et qui en emprunte le nom.
(Ad. J.)
SALSORïE . bot. ph. — Nom vulgaire
de Salsola Tragus Linné, sur les bords de
la Méditerranée.
SALTATOR. ois. — - Syn. d 'Habia.
* SALTATORÏA ( salto je saute), mam. —
M. Owen (Proc. zool. Soc. Lond., 1839) in¬
dique ainsi une famille de Marsupiaux com¬
prenant particulièrement le genre Kanguroo.
Voy. ce mot. (E. D.)
SALTIA, R. Br. (in Sait. Abyssin ., B.
376). bot. ph. — Synon. d eCometes, Burm.
SALTÏCUS. ins. — Voy. saltique.
SALTIENNE. mam. — Espèce du genre
Antilope. Voy. ce mot. (E. D.)
*SALTIGRAOÂ (saltus, saut; gradus ,
marche), mam. — M. Ogilby (Mag. nat. hist .,
1829) a créé, sous cette dénomination, une
famille de Marsupiaux dans laquelle entre
particulièrement le genre Kanguroo. Voy. ce
mot. (E. D.)
SALTIGRADES. Saltigradœ. arachn.
— Synonyme de Sauteuses. Voy. ce mot.
(H. L.)
SALTIQUE. Salticus. arachn. — Ce nom,
qui est synonyme d ’Attus (voy. ce mot), et
qui a été proposé par Latreille, aurait dû
être adopté de préférence à cause d’un genre
d’Hyménoptères qui porte déjà cette désigna¬
tion et qui lui est antérieur. Voy. attus.
(H. L.)
SALUT, poiss. — Nom vulgaire des Si¬
lures.
SAL
SALVADORA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Plombaginées, et regardé par plu¬
sieurs auteurs comme devant constituer le
type d’une nouvelle famille, celle des Salva-
doracées. 11 a été établi par Linné ( Gen ., n,
163), qui lui donne pour type la Salvadora
persica L., Lamk , Roxb. (Rivina paniculata
L. , Cissus arborea Forsk., Embelia grossu -
laria et Burmanni Retz., Pella 7'ibesioides
Gærtn.).
C’est un arbrisseau qui croît dans les In¬
des orientales, sur les bords du golfe Per-
sique, dans l’Arabie, la Haute Égypte et au
Sénégal. (J.)
*SALVADORACÉES. Salvadoraceæ. bot.
phan. — Le genre Salvadora fut placé par
Jussieu dans la première section des Atri-
plicées dont plus tard on a fait la famille
distincte des Phytolaccées ( voy . ce mot), avec
laquelle (les Petiveriacées surtout) il paraît,
en effet, avoir des rapports. Cependant
M. Endlicher admet qu’il en a de plus vé¬
ritables avec les Plombaginées ' à la suite
desquelles il le place comme devant servir
de noyau à un petit groupe des Salvadora-
cées qui jusqu’ici ne rallie pas d’autre genre
à celui-ci, et par conséquent, en offre les
caractères. Ces caractères s’éloignent en
quelques points essentiels de ceux des Ploin-
baginées , savoir : le nombre quaternaire et
non quinaire des parties de la fleur; l’al¬
ternance des étamines avec les lobes de la
corolle; un stigmate sessile, au lieu de plu¬
sieurs styles distincts ; un fruit charnu ; une
graine non périspermée; des feuilles oppo¬
sées et non alternes. Toutes ces différences
justifient fort bien la séparation des Salva-
doracées et des Plombaginées, beaucoup
moins bien leur rapprochement. Les pro¬
priétés offrent quelque analogie; l’écorce
des racines est âcre et vésicante ; les feuilles
du Salvadora indica sont purgatives ; cepen¬
dant les fruits peuvent se manger dans plu¬
sieurs espèces. (Ad. J.)
SALVATOR. rept. — Nom latin des
Sauvegar des (voy. ce mot) dans l’ouvrage de
M. Duméril et Bibron. (P. G.)
SALVELI1VE. poiss. — Espèce de Sau¬
mon. Voy. ce mot.
S AL VERTS A. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Vochysiacées, établi par Saint-Hi¬
laire (in Mem. Mus., VI, 266; IX, 340).
L’espèce type, Salvertia convallariœodora j
SAL 3i9
St-HiL, Mart. etZucc., est un arbre qui croît
au Brésil.
S AL VI A. bot. ph. — Voy. sauge.
SALVINIA. bot. cr. — Genre de la fa¬
mille des Salviniacées, établi par Micheli
(N. gen., 107, t. 58). Petites herbes aqua¬
tiques croissant dans l’hémisphère boréal
et dans les régions tropicales de l’Amérique.
Voy. SALVINIACÉES.
SALVINIACÉES. Salviniaceœ. bot. cr.
Famille de plantes Cryptogames détachée
de celle des Marsiléacées dont elle consti¬
tuait une section, et comprenant les genres
Azolla et Salvinia. Ce sont des plantes dont
les tiges flottent sur les eaux tranquilles ,
produisant des radicelles qui flottent dans
l’eau et des feuilles plus ou moins arrondies,
traversées par une seule nervure simple,
quelquefois peu marquée, et non enroulées
en crosse dans leur jeunesse.
Les organes de la reproduction sont con¬
tenus dans des conceptacles placés à l’ais¬
selle des feuilles. Ces organes sont de deux
natures : dans les Salvinia, l’un est un sac
membraneux , composé de deux membranes
réunies par des cloisons, sphérique, renfer¬
mant des corps arrondis, portés sur un pé-
dicel le simple au sommet d’une colonne
ou placenta central ; ces derniers contien¬
nent des graines ovoïdes et charnues. L’au¬
tre organe est un sac formé d’une membrane
réticulée, remplie d’un liquide parsemé de
points globuleux, sphériques, insérés sur
des pédicelles de diverses longueurs et s’in¬
sérant au sommet d’une colonne centrale
libre. Voy. l’article azolla pour les détails
relatifs à ce genre, le second que comprend
la famille des Salviniacées.
Les Salviniacées paraissent très répandues
dans les régions tempérées et tropicales.
Quelques unes se trouvent assez fréquem¬
ment en Italie, en France, en Allemagne;
d autres croissent dans les eaux stagnantes
de l’Amérique méridionale (Chili, Brésil,
Pérou , etc.).
^SALYAVATA (mot sanscrit: salya, porc-
épic; vata, comme), ins. — Genre de l’or¬
dre des Hémiptères hétéropières , tribu des
Réduviens, famille des Réduviides, établi
par MM. Amyot et Serville (Hémipt., Suites
à Buffon, édit. Roret, p. 349 ). L’espèce
type, Salyav. variegata, a été trouvée à
Cayenne.
320
SAM
SALZMANMA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille desRubiacées-Cofféacées,
tribu des Psycliotriées, établi par De Can-
dolle ( Prodr ., IV, 617). Arbrisseaux origi¬
naires du Brésil. Voy. RUB1ACÉES.
SAMADERA. bot. ph. — Genre de la
famille des Simarubacées, établi par Gært-
ner (II, 352, t. 159). De Candolle (Prodr. ,
1 , 592 ) , qui adopte ce genre sous le nom
de Niota que lui a imposé Lamarck (t. 299),
en décrit deux espèces ; ce sont les N. tetra-
phila Lamk., pentapetala Poir. (J.)
SAMALÏA , Less. ois. — Syn. de Para-
disæa, Linn.
SAMA1MDURA, Linn. ( Flor . Zeyl., 433).
bot. ph. — Synon. de Samadera , Gærtn., et
de Heritiera, Ait.
SAMARA. bot. ph.— Genre de la famille
desRhamnées, établi par Linné ( Mant ., II,
144) qui lui donne pour type le Samara lœta
(Memecylon umbellatumBuvm ., Cornus zey-
lanica Burm.), arbre qui croît dans les In¬
des orientales.
SAMARE. bot. — Espèce de fruit sec et
indéhiscent. Voy. fruit.
SAMBU, SAMBUC et SAMBUQUIER.
bot. ph. — Noms vulgaires du Sureau dans
le midi de la France.
*SAMBUCËES. Sambuceœ. bot. ph. — -
Tribu de la famille des Caprifoliacées (voy.
ce mot), ainsi nommée du genre Sambucus
(le Sureau) qui lui sert de type. (Ad. J.)
SAMBUCUS. bot. ph.— Voy. sureau.
SAMOLÉES. Samoleœ. bot. ph. — Tribu
de la famille des Prirnulacées (voy. ce mot),
qui se compose du seul genre Samolus au¬
quel elle doit son nom. (Ad. J.)
SAMOLUS. bot. ph.— Genre delà famille
des Prirnulacées, tribu des Samolées, établi
par Tournefort (Inst., 60). L’espèce type,
Samolus Valerandi Linn. (vulgairement
Mouron d’eau), est une herbe qui croît dans
les prairies humides et au bord des eaux. On
l’employait autrefois à titre d’antiscorbu-
tîque.
SAMPACA, Rumph. ( Arnboin ., II, 199,
t. 67, 68). bot. ph. — Synon. de Michelia,
Linn.
SAMYDA. bot. pii.— Genre de la famille
des Samydées, établi par Linné (Gen., n.
543) pour des arbrisseaux originaires de l’A ¬
mérique tropicale. Voy. samydées.
SAMYDÉES. Samydeœ. bot. pii. — ■ Fa-
SAN
mille de plantes dicotylédonées, apétales,
périgynes, ainsi caractérisée: Calice à 4-5
divisions plus ou moins profondes , qui ,
dans leur bouton, se touchent seulement, ou
se recouvrent légèrement parles bords, sou¬
vent colorées et ressemblant à une corolle ,
doublées intérieurement vers leur fond d’une
laine glanduleuse. Étamines en nombre dou¬
ble , triple ou multiple, insérées au fond ou
au sommet du tube calicinal, à filets rao-
nadelphes inférieurement, tantôt tous an-
thérifères, tantôt alternativement fertiles et
stériles, ceux-ci plus courts et squamifor-
mes ; anthères dressées , introrses , bilocu-
laires, s’ouvrant dans leur longueur. Ovaire
libre , uniloculaire , avec 3-5 placentaires
pariétaux portant chacun sur deux ou plu¬
sieurs rangées, des ovules ascendants, semi-
anatropes, assez nombreux, surmonté d’un
style simple avec un stigmate également
simple ou lobé, qui, plus rarement, se par¬
tage à son sommet en trois branches, cha¬
cune stigmatifère. Capsule coriace , s’ou¬
vrant par 3-5 valves qui portent les pla¬
centaires sur leur milieu. Graines à test
crustacé qu’enveloppe un tégument charnu
complet, ou s’ouvrant à son extrémité par
un bord lacinié. Embryon dans l’axe d’un
périsperme charnu -- oléagineux, beaucoup
plus court que lui. Les espèces sont des ar¬
bres ou arbrisseaux des régions tropicales ,
surtout de l’Amérique , à feuilles alternes ,
souvent distiques, coriaces, simples, très en¬
tières ou dentées, parsemées de points ou
plutôt de petites raies transparentes , ac¬
compagnées de stipules pétiolaires cadu¬
ques; à fleurs axillaires, solitaires ou grou¬
pées en corymbes , plus ordinairement en
ombelles ou glomérules, chacune sur un pé-
dicelle articulé que sous-tendent deux brac-
téoles.
GENRES.
Samyda, L. (Guidonia, PL — Mongezia,
Fl. ü.)~Casearia, Jacq. (Anavinga, Rheed.
— Iroucana, Pitumba et Piparea, Àubl. —
Langleia, Scop. — Athenœa, Schreb. — Be-
dousia , Dennst. — Melistaurum , Forst. —
Chœtocrater, R. Pav. — Crateria , Pers. —
Lindleya, Kth. — Antigona, Fl. fl.) — Euce-
rœa, Mart. (Ad. J.)
SANCHEZÏA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Scrophularinées?,
établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 5, t. 32).
SAN
Les Sanchezia ovata et oblongci , principales
espèces de ce genre, sont des herbes qui
croissent au Pérou.
SAIVDAL. bot. ph. — Voy. santal.
SANDALIUM. moll. — Nom de genre
donné par M, Schumacher à des Calyptrées.
SAIMDALINA. moll. — Nom de genre
donné par M. Schumacher aux Grépidules.
Voy, ce mot.
SAIVDALUS (aavtJoJov, sandale), ins. — •
Genre de l’ordre des Coléoptères pentamè¬
res, famille des Serricornes, section des Ma-
lacodermes et tribu des Cébrionites, établi
par Knoch (New Beytrag zur Inseclenkende ,
1831, p. 131; V, 5), adopté par Latreille,
Dejean et Guérin-Mèneville (Species mono¬
graphique et générique des animaux articu¬
lés, 1 liv., 1843, n. 2). Ce genre se compose
de deux espèces des États-Unis : S. niger et
petrophya Kn. Il a reçu les noms de Plyoce-
rus Thg., Microrhipis Guér., Ptiocerus, Me-
larhipis, Rhipicera Lap., qui n’ont pas été
adoptés. (G.)
SANDARAQEE. chim. — Voy. résines.
SANDERLING. Calidris. ois. — Genre
de la famille des Scolopacidées ( Longirostres
de G. Cuvier) dans l’ordre des Échassiers ,
caractérisé par un bec médiocre , droit ,
grêle, mou, flexible dans toute sa longueur,
sillonné jusque vers la pointe , qui est dé¬
primée et plus large que dans le milieu ;
des narines latérales, oblongues , situées
dans une rainure; des tarses réticulés, grê¬
les ; trois doigts seulement dirigés en avant,
le pouce nul et des ailes médiocres.
Le genre Sanderling, créé par G. Cuvier,
est un démembrement du grand genre Cha-
radrius de Linné. La seule espèce qui le
compose est le Sanderling variable , Cal.
arenaria Ch. Bonap., Cal. aring oides Y ieill.
( Gai. des Ois. , pi. 234). Comme son nom
l’indique, cet oiseau varie beaucoup sous le
rapport du plumage, ce qui a donné lieu à
de doubles emplois. A l’époque des amours
il a la face et le sommet de la tête marqués
de grandes taches noires, bordées de roux et
lisérées de blanc ; le cou , la poitrine et les
flancs d’un roux cendré avec des taches
noires; les scapulaires et le dos d’un roux
foncé taché de noir et de fauve ; les parties
inférieures d’un blanc pur. Le plumage
d’hiver est grisâtre en dessus , blanc au
front et sur tout le dessus du corps.
T. xi.
SAN 321
*
Le Sanderling variable parcourt , dans
ses migrations périodiques, une grande par¬
tie du globe. Il émigre par petites troupes
le long des bords de la mer, et ces troupes,
en se réunissant , forment quelquefois des
bandes excessivement nombreuses. Il ne se
montre qu’accidentellement le long des
fleuves, ce qui ferait supposer , comme l’a
avancé M. Temminck , qu’il se nourrit
presque exclusivement d’insectes et de pe¬
tits Vers marins. Il se reproduit dans les
régions du cercle arctique. On le dit abon¬
dant , au printemps et à l’automne, sur les
côtes de la Hollande et de l’Angleterre. Tous
les hivers il se montre sur les côtes de la
Picardie; mais il n’y paraît jamais très
commun. M. Crespon croit qu’il visite rare¬
ment les bords de la Méditerranée, et seu¬
lement pendant de grands hivers.
(Z- G.)
SANDORICUM. bot. ph. — Genre de la
famille des Méliacées, tribu des Trichiliées,
établi par Rumph ( Arnboin ., I, 167, t. 66).
Le Sandoricum indicum Rumph, espèce type
du genre, est un arbre qui croît dans les
Philippines, les Moluques et quelques autres
îles de l’Inde orientale.
SANDRE. Lucioperca. poiss. — Genre
de l’ordre des Acanthoptérygiens , famille
des Percoïdes , établi par G. Cuvier (Règ.
o.nim ., t. II , p. 138). Ces Poissons présen¬
tent comme caractères essentiels les nageoi¬
res et les préopercules de la Perche , avec
des dents pointues qui rappellent celles du
Brochet.
MM. G. Cuvier et Valenciennes ( Hist .
des Poiss., t. II, p. 110) décrivent 4 espèces
de ce genre, parmi lesquelles nous citerons,
comme type, le Sandre commun, Lucioperca
sandra Cuv. et Val. ( Perça lucioperca L. ).
Ce Poisson vit dans les fleuves et les lacs dp
nord et de l’est de l’Europe, où il atteint
une taille de 3 à 4 pieds. Il est plus allongé
que la Perche ; verdâtre , à bandes verti¬
cales brunes. Sa chair est très agréable au
goût, grasse, et d’une blancheur remar¬
quable lorsqu’elle est cuite. (M.)
SANG. Sanguis. züol. — Liquide animal
acquérant des qualités vivifiantes dans l’acte
de la respiration, et distribuant les principes
nutritifs à tous les tissus organiques. Sa
quantité, relativement au poids du corps,
varie beaucoup, suivant les diverses espèces
41
322
SAN
animales, suivant les différents sexes et sui¬
vant l’état de maigreur ou d’embonpoint.
Ainsi, chez l’homme adulte, le poids total
du Sang est de 28 à 30 livres ; il serait plus
élevé de 2 à 3 livres, chez la femme, et il est
toujours plus grand chez les personnes mai¬
gres que chez les grasses.
M. Schultz a trouvé jusqu’à 100 livres
de Sang chez une Vache de 600 livres, tan ¬
dis qu’un Bœuf gras du même poids ne lui
aurait offert que 70 livres au plus de Sang.
D’après cela, les animaux gras ont aussi
moins de Sang que les maigres. Le même
auteur a étendu ses recherches sur un grand
nombre de Vertébrés, et a établi chez eux le
rapport qu’il y a entre le poids du Sang et
celui du corps. A cet égard, il a signalé, chez
les Mammifères, des données intéressantes,
et a constaté que les jeunes animaux ont
moins de Sang que les adultes.
Chez les Oiseaux, il y aurait un rapport
tel entre le poids du Sang et celui du corps
de l’animal, que la proportion serait beau¬
coup moindre que dans les Mammifères. Il
n’en serait pas de même, chez les Reptiles,
où cette proportion serait, au contraire, plus
forte, en général, que dans les autres classes
des Vertébrés. Enfin, dans les Poissons, elle
serait à peu près aussi faible que dans les
Oiseaux. Quoi qu’il en soit de ces différences
et des conclusions que l’on pourrait en tirer,
voyons actuellement quelle est la composi¬
tion du Sang. Chez l’homme, ce liquide vis¬
queux, d’un rouge plus ou moins foncé, a
une pesanteur spécifique qui varie entre
1030, 1079, une saveur salée légèrement
nauséeuse et une odeur particulière. Sa
température est de 36° centigrades environ.
Lorsqu’il est extrait des vaisseaux qui le
contiennent , il perd très promptement sa
fluidité et se transforme en une masse solide,
gélatineuse, nommée caillot , qui se resserre
peu à peu et fait sortir par expression un
liquide clair et jaunâtre, \e sérum, interposé
dans sa substance. La composition de ce li¬
quide est des plus complexes; il est formé
principalement d’albumine tenue en dissolu¬
tion dans l’eau à la faveur du carbonate de
soude. Quant au caillot, il se compose d’un
réseau de fibrine retenant les globules san¬
guins emprisonnés entre les mailles. Ainsi
le Sang renferme trois matières organiques
azotées, essentielles à sa nature et à ses
SAN
fonctions : la fibrine , Y albumine et la matière
des globules.
Le sérum est un liquide transparent d’un
jaune légèrement verdâtre, d’une densité
d’environ 1028 à -J- 36° ; il offre une légère
odeur et une saveur salée. Soumis suc¬
cessivement à la chaleur de l’éther, de l’al¬
cool, etc., on peut en extraire, indépendam¬
ment de l’eau: 1° de Y albumine; 2° une
matière colorante jaune ; 3° six matières
grasses distinctes, savoir : de la séraline , de
la cholestérine , une graisse phosphorée , un
sel de soude à acide gras volatil odorant , du
margarate et de Yoléate de soude ; 4° un
grand nombre de sels à base alcaline ou ter¬
reuse ; ce sont: le carbonate , le phosphate ,
Y hydrochlorate et le lactate de soude, le car¬
bonate et le phosphate de magnésie, le carbo¬
nate et le phosphate de chaux , le sulfate et
Y hydrochlorate dépotasse, et enfin Y hydro¬
chlorate d'ammoniaque ; 5° quelques matiè¬
res extractives indéterminées. Malgré cette
multiplicité d’éléments démontrés dans le
sérum par l’analyse chimique, il n’est pas
douteux qu’il en reste un grand nombre
d’autres à découvrir, qui n’ont échappé jus¬
qu’ici à nos moyens d’investigation que parce
qu’ils y existent en proportions minimes, eu
égard à l’imperfection de nos procédés ana¬
lytiques, ou bien parce qu’ils ne se rencon¬
trent que temporairement dans le torrent
circulatoire. La présence de l’urée dans le
Sang, qui n’a pu être constatée dans ce li¬
quide qu’après l’ablation des reins (Prévost
et Dumas), bien que M. Simon assure être
parvenu à en décéler la présence dans le
Sang, et la découverte toute récente faite par
M. Magendie de la présence normale du sucre
dans le Sang des animaux qui sont soumis à
une alimentation féculeuse, comme aussi
celles dues a M. Millon (1), relativement à
la présence dans le Sang, de la silice, du
(i) L’auteur, après avoir déterminé la proportion de ces
différents métaux dans le sang de l’homme au moyen d’une
méthode qu’il a imaginée, et qui se réduit à une analyse des
sels fixes du sang par voie humide , a recherché si le
cuivre et le plomb sont disséminés dans toute la masse du
sang, ou bien si, à l’exemple du fer, ils sont rassemblés
dans les globules du sang. L’expérience n’a laissé aucun
doute à cet égard : i kilogr . de caillot sanguin , séparé avec
soin du sérum, a fourni ogr.,o83 de plomb et de cuivre ;
i kilogr.de sérum isolé du caillot précédent a fourni seule¬
ment o.gr.,oo3 de ces deux métaux. M. Millon pense que ces
trois milligrammes de plomb et de cuivre contenus dans le
sérum doivent être attribués aux globules sanguins qui se
dissolvent ou se suspendent dans la lymphe.
SAN
SAN
manganèse, du plomb et du cuivre, en sont
des preuves non équivoques. Quoi qu’il en
soit, pour pénétrer plus avant dans la com¬
position du Sang et pour savoir si véritable¬
ment cette humeur renferme tout formés les
éléments des sécrétions, de nouvelles études
sont encore nécessaires.
Le caillot , avons-nous dit, retient toujours,
après qu’il s’est pris en masse, une certaine
quantité de sérum dont on peut le débarras¬
ser en le soumettant dans un nouet à l’action
de l’eau. Par ce moyen, on en sépare les
globules et la fibrine. Celle-ci, qui constitue
la base du tissu musculaire est une substance
solide, blanche, flexible, insoluble dans l’eau
et l’alcool, élastique, insipide, inodore. Elle
a l’aspect de fibres feutrées et tenaces, et
l’on reconnaît au microscope qu’elle est for¬
mée de globules blancs, semblables à ceux
des particules colorées du Sang. Mise dans
l’eau, elle se résout en globules avant de se
putréfier. La fibrine se racornit par le feu,
et donne à la distillation beaucoup de car¬
bonate d’ammoniaque, parce qu’elle est très
azotée ; c’est par la même raison qu’elle se
putréfie promptement dans l’eau. Elle se
dissout facilement dans les acides sulfurique,
hydrochlorique et acétique. Traitée par l’a¬
cide sulfurique concentré , la fibrine est
transformée en une substance particulière
appelée léucine. Mise en contact avec de l’eau
oxygénée, elle en dégage de suite l’oxygène,
ce que ne fait pas l’albumine. La fibrine se
trouve aussi dans le chyle des animaux. Elle
est composée, selon MM. Gay-Lussac et
Thénard, decarbone 53, 36 ; oxygène 19, 69;
hydrogène 7, 02; azote 19, 93. Quant aux
globules sanguins , si l’on regarde au micro¬
scope une goutte de Sang aussitôt qu’il vient
d’être extrait des vaisseaux, on reconnaît
qu’il y a deux sortes de corpuscules : les
uns incolores, les autres colorés. D’après
Henle, ces deuxsortes de corpuscules seraient
de la lymphe à diverses périodes de leur
transformation en globules colorés du Sang.
Ceux-ci sont, chez l’homme, des disques
aplatis, ronds, d’un diamètre qui varie en¬
tre 1/130 à 1/300 de millimètre. Les glo¬
bules sanguins des Mammifères ont la même
forme, mais non les mêmes dimensions que
ceux de l’homme. La famille des Chameaux
se fait seule distinguer de toutes celles de la
même classe par la forme des globules el-
323
liptiques que l’on rencontre dans le Sang.
Du reste cette forme, plus ou moins ovoïde,
s’observe également dans les classes inférieu¬
res, surtout dans celle des Reptiles où le
grand diamètre des globules est double du
petit diamètre. Quant à la grosseur des
globules du Sang, ceux des Poissons chon-
droptérygiens seraient les plus gros; vien¬
draient ensuite ceux de l’Éléphant qui ont
00,01mm ; puis ceux de plusieurs Singes; en¬
fin les globules du Sang des Rongeurs et des
Ruminants qui sont plus petits que ceux
des Carnivores. A toutes ces particularités
remarquables et fort intéressantes au point
de vue surtout de la physiologie, il faut ajou¬
ter que chaque globule ou vésicule du Sang
renferme dans son axe un noyau incolore
transparent, de forme sphérique ou ovale,
et, dans ses bords, la matière colorante du
Sang. A la vérité, tous les micrographes ne
s’accordent pas sur l’existence d’un noyau
solide dans les globules sanguins de l’homme
et des Mammifères ; mais comme, d’une
part, l’existence de ces corps est incontesta¬
ble dans les globules du Sang des Reptiles,
surtout chez les Amphibiens, et que, de
l’autre, l’image des globules du Sang de
l’homme, obtenue sur des plaques photo¬
graphiques , au moyen du microscope so¬
laire, permet de constater la présence d’un
corps central dans le globule sanguin, nous
regardons, avec M. Schultz, la présence de
ces corpuscules comme constante. Si l’on
compare actuellement les évaluations de
MM. Berzelius, Dumas et Prévost, Marcet et
Lecanu, on obtient en moyenne les propor¬
tions suivantes pour les principes constituants
du Sang, dont nous venons de faire l’énu¬
mération: matériaux solides du sérum, 80
parties, dont 8 parties pour les éléments or¬
ganiques; fibrine, 3 parties; globules, 127
parties; eau, 790 parties, sur 1,000 parties.
Indépendamment de ces principes consti¬
tuants dont la proportion moyennea pu être
appréciée par la balance, le Sang, placé dans
le vide, laisse dégager, d’après Magnus, une
certaine quantité d’oxygène, d’azote et d’a¬
cide carbonique. Quant à l’odeur qui le ca¬
ractérise, elle tient vraisemblablement à la
présence de l’acide gras volatil odorant dont
nous avons signalé l’existence sous forme de
combinaisons salines avec la soude ; le mé¬
lange du Sang avec l’acide sulfurique avive
SAN
SAN
3*24
cette odeur et la modifie, d’après Baruel, par
l’altération qu’apporte ce réactif puissant
dans la composition de quelques uns des
éléments du Sang. Outre cette odeur carac¬
téristique constante, le Sang se charge acci¬
dentellement, chez l’homme, de particules
odorantes provenant, soit de l’air inspiré,
soit des substances introduites dans le tube
digestif.
D’après ce qui précède, on voit que la dé¬
termination de la proportion relative des
principes constituants du Sang est de la plus
haute importance au point de vue physiolo¬
gique, puisqu’elle peut avoir une utilité toute
pratique dans l’art de guérir. Aussi que de
travaux importants ne voyons-nous pas sur¬
gir de nos jours sur cette partie de la science,
dans le but, non seulement de reconnaître
les parties constituantes du Sang, mais aussi
pour déterminer rigoureusement jusqu’aux
altérations de ces mêmes parties. Acet égard,
l’attention des savants s’est plus particuliè¬
rement portée sur les globules du Sang que
sur la composition du sérum qui, à notre
avis, doit donner des résultats au moins
aussi importants. Pour arriver à des données
rigoureuses, relativement à la formation, à
la composition, à la configuration et aux
modifications des globules sanguins, il était
d’abord essentiel de trouver un procédé qui
permît d’étudier avec promptitude et facilité
les globules à l’état physiologique. On avait
bien obtenu facilement jusqu’à ce jour la
fibrine du Sang par le battage, et l’albumine
en laissant son sérum se séparer par une
coagulation spontanée; on avait même la
possibilité, en versant sur un filtre ordinaire
du Sang battu, privé de fibrine et délayé
avec trois ou quatre fois son volume d’une
dissolution saturée de sulfate de soude, d’ob¬
tenir les globules dans un état [de pureté et
d’intégrité satisfaisant. Mais, pour arriver à
un meilleurrésultat, il faut laver à plusieurs
reprises les globules avec le sulfate de soude,
sans quoi ils resteront imprégnés de sérum,
c’est-à-dire d’une liqueur albumineuse dont la
présence masquera leurs caractères propres;
or ce lavage répété altère d’une manière
évidente les globules du Sang et rend par
conséquent la méthode impropre à l’étude
rigoureuse des globules. Pour obvier à ces
difficultés, M. Dumas a modifié le procédé en
question en plongeant dans le filtre un tube
effilé au moyen duquel on dirige un courant
d’air constant et rapide à travers la liqueur
qui est maintenue à la température du corps.
Par ce procédé ingénieux, notre célèbre chi¬
miste a mis les globules du Sang dans un
état d’aération favorable à la permanence de
leur état artériel , en même temps qu’il les
empêche de se déposer sur les parois du filtre
pendant tout le temps nécessaire à l’expé¬
rience. Les globules du Sang se comportent,
dans cette circonstance, comme s’ils consti¬
tuaient des êtres véritablement vivants, ca¬
pables de résister à l’action dissolvante du
sulfate de soude, tant que leur vie persiste ;
mais, dès qu’on suspend l’aération, les glo¬
bules, quoiqu’en contact avec le sulfate de
soude, ne tardent pas à succomber à l’asphyxie
qui résulte pour eux de la privation de l’air
et qui se manifeste avec une singulière rapi¬
dité, soit par leur changement de couleur ,
soit par leur prompte dissolution. On peut
donc dire, d’après cela, avecM. Dumas, que
les vésicules ou globules du Sang sont, dans
l’état physiologique, doués d’une respiration
propre, et que cette respiration a pour objet
de fournir de l’oxygène aux globules. Dans
ce cas, le sérum du Sang dans lequel flottent
ces globules , se chargerait d’oxygène pour
le leur transmettre. Dès lors, si l’on essaie
de calculer les effets de la respiration, il faut
tenir compte des membranes qui forment les
enveloppes des globules ; car on sait combien
sont différentes de la dissolution pure et
simple des gaz ces phénomènes d’endosmose
si étranges qui se passent à travers les mem¬
branes qui servent à séparer deux réservoirs
pleins de gaz différents, ou deux liquides
chargés de gaz dissemblables aussi. Il est
bon d’ajouter ici que M. Dumas a trouvé
que l’albumine n’est pas plus indispensable
que la fibrine et l’action vitale de l’animal,
aux phénomènes de l’artérialisation des glo¬
bules, et qu’aussi la faculté de prendre la
couleur brillante du Sang artériel appartient
évidemment à ces derniers.
Le phosphate de soude ordinaire , qui
existe dans le Sang tout comme le sulfate,
peut, comme lui, se mêler au Sang à satu¬
ration, sans altérer en rien la possibilité de
le rendre artériel. Du Sang saturé de phos¬
phate de soude, qu’on agite avec l’oxygène,
y prend une teinte artérielle d’un rouge
plus éclatant, peut-être, qu’avant cette ad-
SAN
dition. Ainsi, relativement à cette propriété
du moins, le Sang peut, sans inconvénient,
recevoir des quantités de sulfate ou de phos¬
phate de soude bien supérieures à celles
qu’il renferme. Des sels produits par les
acides organiques , tels que le sel de Sei-
gnette, sont dans le même cas , ce qui per¬
met de croire que le tartratc de soude peut
exister dans le sang , même à dose élevée ,
sans qu’il en résulte aucun dommage sous
ce rapport.
L’expérience démontre qu’il en est tout
autrement du sel marin ou du chlorure de
potassium. Si l’on sature de sel marin du
Sang battu bien frais , et qu’on l’agite im¬
médiatement avec du gaz oxygène , la cou¬
leur demeure violette et sombre. Le sel am¬
moniac produit le même effet. D’après cela,
il y a des sels qui laissent au Sang la faculté
de s’artérialiser, et d’autres qui lui enlèvent
cette propriété. Le sulfate de soude, le phos¬
phate de soude , le sel de Seignette , sont
dans le premier cas ; les chlorures de po¬
tassium, de sodium et d’ammoniaque, dans le
second. Pourtant, indépendamment de l’ac¬
tion de ces dernières substances sur le Sang,
les acides sulfurique et oxalique affaiblis ,
tous les alcalis , potasse , soude , ammo¬
niaque, tous les sels ammoniacaux, et, par
dessus tout, le sulfhydrate d’ammoniaque ,
auraient, d’après M. Bonnet, les mêmes ef¬
fets que ceux que M. Dumas a reconnus aux
chlorures de potassium, de sodium et d’am¬
moniaque. Cequ’il y aurait de remarquable,
à notre avis, dans les résultats obtenus par
M. Dumas, serait que les sels qui maintien¬
nent dans le Sang la faculté de s’artériali¬
ser, sont, en même temps, ceux qui sont
propres à conserver les globules dans leur
intégrité. L’ensemble de ces expériences en¬
suite conduit à penser que la matière colo¬
rante du Sang est surtout propre à prendre
la teinte caractéristique du Sang artériel ,
quand elle est unie aux globules mêmes
dont elle fait partie. Ce caractère se modifie
ou se perd quand , par la destruction ou
l’altération des globules, la matière colo¬
rante entre véritablement en dissolution.
En comparant avec soin des échantillons
du même Sang mis en contact avec des sels
alcalins, et pouvant le saturer de ces sels à
froid , M. Dumas a cru remarquer qu’en
général ces dissolutions salines, agitées avec
SAN 325
de l’oxygène , se comportent de la manière
suivante.
Les sels renfermant des acides organiques
compliqués, comme les acides tartarique et
citrique, conservent mieux l’intégrité des
globules que les sels fournis par des acides
minéraux.
Les sels à base de soude sont plus propres
à maintenir cette même intégrité que les
sels à base de potasse ou d’ammoniaque.
Il paraît donc exister une liaison inatten¬
due , dit M. Dumas , entre l’intégrité des
globules, l’état artériel du Sang, les phéno¬
mènes de la respiration, et la nature ou la
proportion des sels dissous dans le Sang.
Il suffit d’avoir essayé quelques expérien ¬
ces de ce genre pour être convaincu que
l’asphyxie peut être provoquée au milieu de
l’air ou de l’oxygène sans que rien soit
changé en apparence dans les phénomènes
de la respiration, par le seul fait de l’intro¬
duction de quelques sels qui modifient la
manière des globules du Sang à l’égard de
l’oxygène.
Les globules du Sang bien purgés de sé¬
rum , réunis sur des assiettes plates, séchés
dans le vide par l’acide sulfurique, donnent
en très peu de temps un résidu parfaite¬
ment sec. Celui-ci, traité par l’éther et par
l’alcool bouillant , devient insoluble dans,
l’eau , qui peut alors en extraire le sulfate
de soude qui restait mêlé aux globules. C’est
après ces divers traitements que M. Dumas
en a fait l’analyse élémentaire. En voici les
résultats, abstraction faite des cendres :
GLOBULES DU SANG
DE 'FEMME.
DE CHIEN*
DE LAPIN.
Carbone. . . .
55,1
55,1
55,4
54,1
Hydrogène. . .
7,1
7,2
7,1
Azote .
17,2
17,3
17,3
17,5 1
Oxygène, etc. .
20,6
20,4
20,2
21,3
100,0
100,0
100,0
100,0
Enfin, d’après les analyses que M. Dumas
a faites, comme on l’avait conclu, du reste,
des propriétés des globules du Sang, ces
corps appartiennent à la famille des matiè¬
res albuminoïdes. Si le carbone qu’ils ren¬
ferment s’élève cà un chiffre supérieur à ce¬
lui de la caséine ou de l’albumine, c’est
que dans les globules rouges il existe une
matière colorante bien plus carbonée qu’elle.
326 SAN
Il résulte de ces dernières recherches j
faites par M. Dumas : premièrement, que la
conversion du Sang veineux en Sang arté¬
riel ne peut s’accomplir que lorsque les glo¬
bules sont intacts ; et secondement , que
toutes les substances qui dissolvent ces glo¬
bules empêchent la matière colorante du
Sang veineux de rougir au contact de l’air.
M. Bonnet est arrivé, de son côté, au même
résultat en opérant diversement. J’y avais
été conduit, dit l’auteur, en remarquant
l’action différente qu’exerce sur le Sang
l’eau pure et l’eau sucrée. Si le Sang vei¬
neux tombe dans de l’eau pure, il y reste
noir , quelle que soit la durée de son expo ¬
sition à l’air; s’il est mélangé à de l’eau
sucrée, il rougit à l’air avec plus de rapidité
qu’il ne le fait lorsqu’il est sans mélange. Le
résultat de ces deux expériences serait le
suivant : dans le premier cas , les globules
se dissolvent dans l’eau pure , et y perdent
la structure nécessaire à l’absorption de
l’oxygène ; dans le second cas, au contraire,
ils conserveut cette structure, parce que
l’eau sucrée ne les dissout pas. Sachant en¬
suite, par le résultat de plusieurs expérien¬
ces , que le Sang versé dans de l’eau sucrée
conserve sa structure, et que, jeté dans cet
état sur un filtre, il fournit une sérosité in¬
colore , les globules restant sur le filtre ,
M. Bonnet a pensé que l’on pourrait profi¬
ter de cette propriété pour reconnaître l’ac¬
tion que peuvent exercer diverses substances
sur les éléments du Sang. En effet, que l’on
fasse dissoudre, dit-il, une substance quel¬
conque dans de l’eau sucrée , qu’on verse
du Sang au sortir de la veine dans cette dis¬
solution, et qu’on jette le tout sur un filtre,
si les globules restés sur celui - ci rougissent
au contact de l’air , et que la sérosité passe
incolore, la substance expérimentée peut être
considérée comme sans action sur les glo¬
bules, puisque les phénomènes s’accomplis¬
sent comme si aucune addition n’avait été
faite à l’eau sucrée. Au contraire, si le Sang
veineux reste noir et que la sérosité tra¬
verse le filtre , plus ou moins teinte par la
matière colorante du Sang, l’action de l’eau
sucrée a été neutralisée; la substance em¬
ployée altère les globules.
En expérimentant d’après ces principes ,
l’auteur a trouvé qu’un grand nombre de
substances animales et végétales , même
SAN
parmi celles qui exercent sur l’économie
l’action la plus puissante, telles que la Ciguë,
la Noix vomique, le Seigle ergoté et la Mor¬
phine, etc., sont sans influence sur les glo¬
bules du Sang. Ainsi, si l’on mélange leur dé¬
coction à l’eau sucrée et au Sang, les choses
se passent comme si l’on avait mélangé sim¬
plement le Sang et l’eau sucrée.
Les substances animales qui ont été sans
action sur les globules sont : le lait , l’urine,
le pus frais inodore , les décoctions concen¬
trées de corne de Cheval et de laine de
Mouton.
Quant aux substances qui enlèvent à l’eau
sucrée la faculté qu’elle a de conserver les
globules , et qui sont telles que le liquide ,
jeté sur le filtre , passe coloré en noir et ne
rougit plus à l’air, elles sont extrêmement
nombreuses d’après l’auteur ; et en cela, les
résultats obtenus par M. Bonnet différeraient
un peu de ceux auxquels M. Dumas est
arrivé.
D’après les données actuelles, sur la pos¬
sibilité d’isoler les globules du sang , il est
donc facile d’étudier convenablement ces
corpuscules sous le double point de vue phy¬
siologique et pathologique. Mais quelle est
l’origine des globules? quelle métamorphose
subissent-ils , et quelle est leur dernière
phase de développement ? C’est ce qu’il nous
reste à indiquer ici avec quelques détails ,
pour terminer tout ce que nous avions à
dire sur les généralités de cet article.
Le travail le plus complet qui ait été fait
sur l’origine des globules du Sang, sur leur
mode de formation et sur leur fin, est celui
de M. Donné. Voici à cet égard quels sont
les résultats auxquels l’auteur est arrivé:
Les globules du Sang , dit-il , ne sont pas
tous identiques, ni au même degré de for¬
mation ; ils ne résistent pas tous de même
à l’action des agents chimiques, et la diffé¬
rence de leurs propriétés indique qu’ils ne
sont pas tous au même état de développe¬
ment.
Les globules sont le produit du chyle in¬
cessamment déversé dans le Sang ; ces glo¬
bules se réunissent trois à trois ou quatre
à quatre, et s’enveloppent d’une couche
albumineuse en circulant avec le Sang ; ils
constituent de cette manière les globules
blancs.
Les globules blancs une fois formés chan-
SAN
SAN
327
gent peu à peu de forme ; ils s’aplatissent,
se colorent, et la matière intérieure granu¬
leuse devient homogène ou se dissout; ils
se transforment enfin en globules sanguins
proprement dits ou en globules rouges.
Les globules sanguins rouges n’ont eux-
mêmes qu’une existence passagère ; ils se
dissolvent dans le Sang au bout d’un cer¬
tain temps , et constituent ainsi le fluide
sanguin proprement dit.
Certaines substances sont susceptibles de
se transformer immédiatement en globules
sanguins par leur mélange direct avec le
Sang.
Le lait, qui par sa constitution organi¬
que, par l’état de ses principaux éléments
et par ses propriétés physiologiques, a la plus
grande analogie avec le Sang , est surtout
propre à démontrer cette transformation.
Les injections de lait dans les veines d’un
grand nombre d’animaux, en certaines pro¬
portions , ne produisent , en effet , aucune
action délétère , et la nature des globules
de ce liquide permet de le suivre et de le
reconnaître partout.
Or, l’observation démontre que ces glo¬
bules, injectés dans les vaisseaux, se trans¬
forment directement en globules sanguins,
par le même mécanisme qui fait passer les
globules du chyle à l’état de globules blancs,
et ceux-ci à l’état de globules rouges.
La rate, d’après M. Donné, serait spécia¬
lement chargée d’opérer cette transforma¬
tion. C’est du moins dans cet organe qu’il a
trouvé le plus grand nombre de globules
blancs à tous les degrés de formation.
L’examen de la circulation dans les or¬
ganes les plus vasculaires ne montre en au¬
cun point les globules sanguins sortant de
leurs vaisseaux, pour aller se combiner aux
organes ou aux éléments organiques ; mais
la partie séreuse du Sang transsude au tra¬
vers des parois vasculaires , et c’est là pro¬
bablement le fluide essentiellement organi¬
sateur.
Enfin les jeunes animaux , nourris avec
d’autres substances que le lait , s’élèvent et
se développent beaucoup moins bien que
ceux auxquels on conserve le lait de leur
mère ; et l’influence d’une nourriture mal
appropriée peut aller jusqu’à altérer sensi¬
blement la forme et la nature des globules
du Sang.
Sans vouloir, en aucune façon, contester
ici les faits énoncés par M. Donné, faits qui,
pour la plupart , ont été admis dans la
science, ne voit-on pas que l’explication que
l’auteur donne de la formation des globules
n’est point généralisable, si l’on peut s’ex¬
primer ainsi, et qu’elle ne s’applique qu’aux
animaux adultes qui versent leur chyle tout
formé dans le torrent circulatoire? En effet,
d’où proviennent ces globules du Sang lors-
qu’apparaît l’aire vasculaire du Poulet , par
exemple? Sans doute, dira-t-on, la sub¬
stance vitelline est l’analogue du chyle ;
mais, en admettant même cela, ne devrait-
on pas assister à un même mode de forma¬
tion des globules sanguins, et ne devrait-on
pas voir les globules vitellins suivre les
mêmes métamorphoses que les globules
chyleux. Or, à cet égard, les auteurs ne
sont pas d’un avis unanime ; et pendant que
les uns veulent que les globules du Sang dé¬
rivent de petits globules vitellins, à noyau
diaphane de 0m,0125 à 0m,015, nommés
organo-plastiques, les autres, et de ce nombre
sont MM. Prévost et Lebert, admettent que
les globules du Sang constituent une trans¬
formation directe de ces mêmes globules
organo-plastiques . Ces derniers se dépouil¬
leraient d’abord d’une partie de leur con¬
tenu granuleux et vésiculeux ; ceux de ces
éléments qui restent dans leur intérieur
prendraient une teinte jaunâtre ; ensuite
ces globules deviendraient ellipsoïdes , et
puis, plus tard, d’une couleur rougeâtre.
Bien qu’en réalité il y ait peu de diffé¬
rence entre les diverses opinions que nous
venons de faire connaître relativement à la
formation des globules sanguins , il nous
semble évident pourtant que toutes les di¬
vergences d’opinion viennent de ce que les
observateurs n’ont point toujours tenu un
compte très exact de l’époque évolution¬
naire , et qu’il suffit , dans ce cas , de quel¬
ques heures de différence pour que les ré¬
sultats ne s’accordent plus. N’y aurait-il
pas là, en effet, autant de phases différentes
de la métamorphose que subissent les glo¬
bules vitellins ; et ne serait - ce pas la cause
de ces changements qui donnerait lieu à la
formation des globules sanguins ? Notre opi¬
nion à cet égard est basée sur de nombreuses
recherches d’ovologie et d’embryologie. Voici,
au surplus , en quelques mots , ce que nous
328
SAN
SAN
avons établi , M. Baudrimont et moi , dans
notre Mémoire sur le développement du fœ¬
tus , tout récemment couronné par l’Aca¬
démie des sciences.
Le vitellus est constitué, comme on ie
sait, de granules et de vésicules qui ont des
diamètres très différents, etc.; mais , dans
l’origine, la membrane vitelline ne contient
que de l’albumine liquide, dans laquelle
nage la vésicule germinative ou de Pur-
kinje. Les deux sphères concentriques, la
vitelline et la germinative, sont l’une et
l’autre transparentes ; et si l’on soumet à
l’action de l’eau de barite leur contenu , on
voit au microscope , et à l’aide de ce moyen
seulement, des globules albuminoïdes d’une
extrême petitesse. Petit à petit, et à mesure
que l’ovule prend du développement , il
apparaît dans les deux sphères des vésicules
rondes et transparentes, dont quelques unes
semblent en contenir de plus petites. Ce
sont ces vésicules qui, réunies deux à deux,
trois à trois, etc. , sur plusieurs points de la
sphère germinative, constituent les taches de
Wagner; ce sont elles aussi qui forment,
plus tard, les granulations vitellines, inter¬
posées entre cette sphère et la membrane vi¬
telline. A mesure que ces vésicules vitelli¬
nes s’accumulent et se pressent les unes
contre les autres , en se remplissant par en¬
dosmose de particules qui se concrètent , la
transparence de la sphère vitelline com¬
mence à diminuer, et c’est alors qu’insensi-
blement on voit disparaître la sphère ger¬
minative. Examiné en ce moment , l’ovule
a un aspect jaunâtre , les vésicules vitel¬
lines sont entourées de quelques taches hui¬
leuses ; quelques unes semblent contenir un
noyau central, d’autres n’en ont pas, et
plusieurs granulations ne semblent pas
avoir d’enveloppe vésiculaire. Or c’est dans
ces éléments divers qu’apparaissent , après
la fécondation et sur l’œuf couvé , les pre¬
miers globules sanguins , sans qu’on puisse
dire, d’une manière bien positive, qu’ils
résultent de la transformation des vésicules
simples du vitellus , des vésicules vitellines
concentriques , des vésicules à noyau ou à
granulation , ou enfin s’ils proviennent des
petites taches huileuses. Dans tous les cas,
l’aire vasculaire se dessine au milieu d’une
multitude de vésicules huileuses par l’appa¬
rition des globules sanguins , qui , en les
écartant , tracent les ramifications vascu¬
laires alors dépourvues de parois. Tous les
changements que nous venons de signaler,
et que nous avons souvent constatés sur les
œufs en voie de formation et sur ceux sou¬
mis à l’incubation , nous permettent de
croire que les globules du Sang prennent
leur origine de vésicules vitellines particu¬
lières ressemblant à celles qu’on rencontre
primitivement dans l’œuf, et qui , comme
celles-ci, subiraient une métamorphose com¬
plète avant de constituer un globule san¬
guin. Il y aurait, d’après cela, une puissance
organisatrice qui présiderait à la formation
du vitellus , et qui ferait passer par une
succession non interrompue de changements
la matière albumineuse et liquide qu’on
rencontre dans l’ovule , de l’état de simple
vésicule à celui de granulation vitelline en¬
tourée ou non d’une petite sphère ; et puis
une seconde puissance formatrice, qui pro¬
duirait sur les molécules organiques de
l’œuf, mises en mouvement par la féconda¬
tion et l’incubation, des modifications d’où
proviendraient les globules sanguins. La
sécrétion ovarienne fournirait les éléments
du vitellus ; la fécondation et les phénomè¬
nes variés de l’incubation donneraient lieu à
la production des globules du Sang. Ces
globules , une fois arrivés au maximum de
leur développement, se dissoudraient dans
le sérum , et constitueraient avec ce fluide
une lymphe plastique ou organisatrice, qui
donnerait lieu à la formation! de tous les
tissus organiques ; mais cette dernière hy¬
pothèse n’est pas encore basée sur des don¬
nées positives, et ne saurait, par conséquent,
être acceptée dans la science sans réserve.
Si nous passons actuellement de ces con¬
sidérations générales sur le sang des Verté¬
brés à l’étude de ce même fluide chez les
Invertébrés, nous voyons que, pour ces der¬
niers, la science est encore bien arriérée.
Le Sang des Mollusques serait composé ,
comme celui des Vertébrés , de vésicules et
de plastique. Les vésicules sont sans cou¬
leur ; la membrane qui les forme est inéga¬
lement granulée ou ridée. Elles ne contien¬
nent pas de noyau ; de là, suivant quelques
auteurs, la variété de forme que présentent
ces globules.
Dans les Animaux articulés, on trouve que
le Sang est transparent ou bleuâtre chez les
SAN
SAN
3 -29
Crustacés ; leurs globules sont diaphanes, et
composés de petites vésicules. Il est clair et
limpide dans le Scorpion , et ses globules y
sont ovales, et pointus ou ronds.
Dans les Insectes , le Sang est différem¬
ment coloré, suivant les ordres et les fa¬
milles , ou même les genres qui composent
ce groupe d’Articulés. Les globules sont
d'un volume variable , sphériques ou gra¬
nuleux.
Dans les Annélides, le Sang est plus ou
moins coloré en rouge; les vésicules ou glo¬
bules sanguins auraient 0,0002 de ligne
ayant un bord inégal : chaque vésicule est
faiblement colorée en rouge jaune dans la
Sangsue, et le sérum du Sang dans ce même
animal est jaunâtre.
Enfin dans les Zoophytes, on trouve en¬
core des globules chez les Échinodermes ,
surtout chez ceux qui sont pédiculés ; mais
ces globules ne se rencontrent plus chez les
Intestinaux et dans les Acalèphes.
Ce sont là, comme on le voit, des don¬
nées de peu de valeur ; mais, il faut le re¬
connaître, on n’a même pas effleuré l’étude
du fluide nourricier chez les animaux infé¬
rieurs, et cette étude , qui laisse un champ
vaste à l’observation, ne sera pas stérile au
point de vue surtout des phénomènes si im¬
portants de la Nutrition et de l'Accroisse¬
ment. Voy. ces mots. (Martin Saint-Ange.)
SANG-PRAGON. chim. — Suc résineux
produit par la Moutouchie Sang-Dragon.
Voy. PTÉROCARPE.
SANGLIER, mam.' — Le Sanglier est l’ani¬
mal sauvage d’où descend le Cochon domesti¬
que (voy. ce mot). Le Phacochère porte le
nom de Sanglier d’Afrique , et le Pécari (voy.
ce mot) celui de Sanglier d’Amérique , etc.
(E. D.)
SANGSUE. Sanguisuga. annél. — Voy.
SANGSUES.
SANGSUE VOLANTE, mam.— Le Vam¬
pire (voy. ce mot) a quelquefois reçu ce nom,
parce qu’il suce le sang des animaux endor¬
mis, après avoir écorché leur peau à l’aide
des papilles cornées qui garnissent sa langue.
(E. D.)
SANGSUES, annél. — Famille d’Anné-
lides abranches et sans soies constituant
l’ordre entier des Hirudinées, et correspon¬
dant à la famille du même nom fondée pré¬
cédemment par Lamarck, et au grand genre
T. xi.
Sangsue de Linné et de Cuvier. Cette fa¬
mille, qui a pour type la Sangsue médici¬
nale si généralement connue, renferme en
même temps plusieurs autres genres plus
ou moins analogues qui présentent les ca¬
ractères suivants : le corps cylindrique ou
déprimé très contractile , et sans pieds ni
branchies à l’extérieur, est terminé en ar¬
rière par un disque musculaire aplati, faisant
fonction de ventouse pour se fixer aux corps
solides. La bouche est ordinairement aussi
entourée d’une lèvre formant une cavité di¬
latable en forme de ventouse: au moyen de
cette ventouse la Sangsue se fixe après s’être
allongée, autantfque possible, avant que de
détacher sa ventouse postérieure pour la
rapprocher de l’antérieure , et pour recom¬
mencer ainsi ce mouvement de locomotion.
Plusieurs Sangsues peuvent, en outre, na¬
ger rapidement dans les eaux par un mou¬
vement ondulatoire de leur corps. Leur peau
molle et contractile est supportée par une
couche musculaire proportionnellement très
épaisse, et revêtue par un épiderme mince,
diaphane, enduit de mucosité, et dont elles
se dépouillent périodiquement. Leur peau,
d’ailleurs, est pénétrée d’un pigment coloré,
soit généralement, soit régulièrement ré¬
parti. Beaucoup de Sangsues présentent,
d’ailleurs , en avant sur la partie antérieure ,
deux, quatre, six, huit ou dix points noirs
oculiformes disposés symétriquement , et
qui paraissent être des yeux imparfaits ca¬
pables seulement de percevoir la lumière
ou les couleurs. La surface du corps
présente des anneaux ou segments plus ou
moins nombreux (de 18 à 140), qui, chez
quelques unes seulement , sont en rapport
avec le nombre des organes internes; mais
qui , chez d’autres , sont beaucoup plus
étroits, et paraissent résulter de la subdivi¬
sion des segments primitifs. La plupart des
Sangsues sont lisses; mais quelques Sangsues
marines , composant les genres Pontohdella
et Branchellio, sont, les unes, hérissées de
tubercules , et les autres munies de lames
saillantes latérales formées par le bord pro¬
longé des segments , et qu’on a pris mal à
propos pour des branchies.
Toutes elles sont carnassières, ou bien
elles sucent le sang de divers animaux;
mais leur bouche et leur appareil digestif
présentent des différences très notables et
42
SAN
330
caractéristiques. Ainsi les Sangsues propre»
ment dites, les Hœmopis et les Aulasloma
ont, au fond de la ventouse buccale , trois
mâchoires denticulées, logées dans des plis
symétriques du pharynx , et servant , soit à
entamer la peau de l’animal dont elles vont
sucer le sang , soit à écraser la proie vi¬
vante, dont elles se nourrissent; d’autres,
telles que les Nephelis , ont la bouche et le
pharynx lisses et sans mâchoires , d autres
enfin , telles que les Clepsine , ont une
trompe charnue exsertile , au moyen de la¬
quelle elles dévorent les Mollusques aquati¬
ques. L’intestin présente des différences non
moins prononcées. Ainsi , chez les Sangsues
qui ne peuvent que rarement se gorger de
sang, et qui sont ensuite exposées à jeûner
fort longtemps , l’intestin présente d’abord
un court œsophage, puis un tube large, bour¬
souflé ou dilaté symétriquement , et divisé
partiellement par des diaphragmes; chaque
division qui correspond à un ganglion ner¬
veux présente, à droite et a gauche, un pro¬
longement plus considérable dans les Hœ¬
mopis et les Sangsues proprement dites,
mais la derniere division de cet estomac
présente dans ces mêmes genres deux pro¬
longements très longs et volumineux di¬
rigés en arriéré. Dans l’Aulastome , les di¬
visions de l’estomac n’ont que des renfle¬
ments peu marqués, excepté la dernière,
d’où partent aussi deux prolongements diri¬
gés en arrière , mais plus grêles. Les Clep-
sines ont aussi, de chaque côté de l’estomac,
six ou sept prolongements étroits, courbés
en arc, non séparés par des diaphragmes et
presque de même longueur, tandis que les
Sangsues et l’Hæmopis ont onze divisions
successives à l’estomac, et que les Branchel-
lions en ont seulement six. L’estomac de la
Pontobdelle est également divisé en cinq ou
six compartiments par des diaphragmes in¬
complets ; mais le dernier compartiment se
prolonge bien au-delà de sa jonction avec
l’intestin en une poche unique étendue
longitudinalement en dessous jusqu’à l’ex¬
trémité postérieure. Dans la Trochela , l’es¬
tomac , presque cylindrique, montre seu¬
lement à l’intérieur quatre brides ou val¬
vules incomplètes, qui le divisent en cinq
chambres ; et dans les Néphélis enfin l’esto¬
mac est tubuleux , et continu en dedans
comme en dehors. L’estomac, chez toutes
SAN
les Hirudinées , occupe plus de la moitié de
la longueur totale, et vient se joindre à l’in¬
testin proprement dit par un orifice muni
d’un spnincter représentant le pylore, et plus
ou moins saillant dans la cavité de l’intes¬
tin. Cette dernière partie du tube digestif
est très étroite chez les Sangsues et les Hæ-
mopis , qui ne vivent que du sang des "V er-
tébrés ; elle est, au contraire, presque aussi
large que l’estomac chez les Néphélis , les
Aulastomes et les Trochela , qui avalent une
proie vivante tout entière, et chez la Bran-
chiobdelle. Les Clepsines ont l’intestin très
étroit , mais avec quatre paires de cæcums
courts et sinueux, dont les premiers sont
dirigés en avant ou transversalement, et les
derniers s’étendent en arriéré. L’orifice anal
qui est précédé par une dilatation plus ou
moins prononcée de l’intestin , en manière
de cloaque, se trouve constamment au-des¬
sus de la ventouse postérieure.
La fonction digestive, chez les Sangsues qui
se nourrissent de sang, est très peu active, et
u n de ces animaux, après s’êtregorgéde nour¬
riture , peut rester des mois et même des
années sans en prendre de nouvelle ; mais ,
dans ce cas , il cesse de s’accroître , et ne
peut produire des œufs. Les Aulastomes, les
Néphélis et les Trochela , toutes très voraces
et avalant une proie vivante , doivent digé¬
rer plus vite , et , cependant , on retrouve
quelquefois des Nais ou des Lombrics encore
vivants en partie, dans leur estomac, plu¬
sieurs jours après avoir été dévorés. On con¬
çoit, d’après cela , que le foie , les glandes
salivaires , et les autres organes sécrétoires
annexés à l’appareil digestif, doivent être
fort peu développés chez toutes les Sangsues.
On regarde comme tenant lieu de foie une
couche mince et brunâtre recouvrant la
partie moyenne du tube digestif. Quant aux
glandes salivaires , elles sont représentées
par un amas de petits corps granuleux blan¬
châtres entourant l’œsophage , ou formant
deux masses distinctes chez la plupart de
ces Annélides. D’autres organes sécrétoires,
indépendants de l’appareil digestif, se voient
aussi chez les diverses Sangsues. Ce sont
d’abord tous les cryptes muqueux dont la
peau est parsemée, et, plus particulière¬
ment, une double série d’appareils qui oc¬
cupent les deux côtés de la face ventrale ,
et qu’on a pris quelquefois pour des organes
SAN
SAN
33 i
respiratoires ou pour des vaisseaux, ou même
pour des annexes de l’appareil génital mâle.
Ces organes, dont on compte dix-sept paires
chez la Sangsue médicinale , l’Hæmopis et
l’Aulastome, s’ouvrent au dehors par de pe¬
tits orifices situés latéralement sous le ven¬
tre au bord postérieur des anneaux de cinq
en cinq , et dont la présence se manifeste
par les petites gouttelettes de liquide qui en
sortent quand on irrite l’animal après l’a¬
voir essuyé. Chacun d’eux se compose d’un
tube glanduleux, jaunâtre, replié ou sinueux
et intestiniforrne, s’abouchant, par son ex¬
trémité la plus large , dans un petit sac
ovoïde membraneux, blanchâtre, contenant
une humeur onctueuse transparente. Les
tubes glanduleux , nommés d’abord artères
pulmonaires par M. Moquin , et anses pul¬
monaires par Dugès , sont nommés plus gé¬
néralement aujourd’hui glandes muqueuses
ou anses mucipares. Les sacs membraneux,
qu’on avait pris pour des trachées ou des
poches pulmonaires, et que plusieurs auteurs
nomment encore ainsi , sont les poches de
la mucosité pour M. Brandt. Ces mêmes
organes se trouvent beaucoup moins déve¬
loppés dans la Trocheta ; mais on ne les
voit pas chez les autres genres de Sangsues
ou d’Hirudinées. On a signalé aussi l’exi¬
stence de glandes muqueuses dorsales chez
plusieurs Clepsines, et l’on peut, d’ailleurs,
considérer comme un organe sécrétoire
beaucoup plus important le clitellum , la
ceinture glanduleuse dans laquelle sont si¬
tués les orifices génitaux, et qui produit
l’enveloppe des œufs multiples ou cocons ;
mais nous en reparlerons plus loin.
Le système nerveux présente chez les
Sangsues la même disposition générale que
chez les autres animaux annelés ou articu¬
lés, et en particulier chez les Annélides et
les Chenilles. C’est donc une chaîne gan¬
glionnaire ventrale, qui s’étend longitudi¬
nalement sur la couche musculaire à la face
interne, et qui, eu avant, se termine par
un ganglion sous-œsophagien , plus volu¬
mineux, cordiforme ou bifide, d’où partent
deux branches latérales qui embrassent l’œ¬
sophage , et se joignent en dessus à un gan¬
glion sus-œsophagien complétant ainsi un
collier nerveux. Chaque ganglion, quoique
paraissant quelquefois orbiculaire et uni¬
que, est essentiellement formé de deux
ganglions symétriques, et se joint au pré¬
cédent et au suivant par deux cordons pa¬
rallèles; de chacun d’eux , partent latérale¬
ment et symétriquement des nerfs qui se
distribuent aux organes ; le ganglion sus-
œsophagien envoie d’ailleurs un filet ner¬
veux à chacun des yeux rudimentaires ou
points oculiformes. Chez plusieurs Sangsues,
les cordons nerveux paraissent revêtus par
une enveloppe noirâtre qui provient du
vaisseau abdominal ; on a d’ailleurs signalé
chez ces animaux une contractilité propre
de ces cordons; mais on doit croire que
c’est un effet produit par des fibres muscu¬
laires de la gaine nerveuse, comme celles
que l’on reconnaît autour des nerfs op¬
tiques des Araignées. Les ganglions présen¬
tent d’ailleurs à l’intérieur une structure con-
crétionnée ou conglomérée, bien différente de
celle qu’on observe chez les articulés.
La Sangsue médicinale , ainsi que l’Hæ-
mopis, l’Aulastomose et la Trocheta , ont
23 ganglions , non compris le ganglion sus-
œsophagien ; les Branchellions et les Pontob-
delles en ont 21 ou 22 , la Néphélis et la Pis¬
cicole en ont 21 ; on en compte 20 seulement
dans les Clepsines et 10 dans la Branchiob-
delle. Chacun d’eux correspond à cinq an ¬
neaux ou segments du tégument, chez les
Sangsues d’eau douce à sang rouge, ce qui con¬
corde avec le mode de distribution des autres
organes, pour prouver que chaque groupe de
cinq segments représente ici un des anneaux
du corps d’un Articulé, d’une Chenille, par
exemple. Pour les Sangsues de mer (Bran-
chellio et Pontobdelle) , chaque ganglion
correspond à trois segments; pour laBran-
chiobdelle c’est à deux segments, et pour
la Piscicole, c’est à un seul segment que
correspondent ces ganglions.
On conçoit que chez les Sangsues toutes
les sensations doivent être fort obtuses, ex¬
cepté celle du toucher , qui s’exerce sur¬
tout par le moyen des ventouses; ce n’est
même que par induction qu’on peut attri¬
buer à ces animaux le sens du goût, en les
voyant abandonner une proie morte qu’elles
avaient d’abord saisie avidement, ou en
les voyant s’élancer de divers endroits sur
une proie vivante, sur un poisson qu’on
vient de jeter dans le bassin qu’elles ha¬
bitent.
La plupart des Sangsues ont un sang
SAN
SAN
332
rouge, limpide et sans globules; les Clep-
sines seules ont le sang incolore, et d’ail¬
leurs leur appareil circulatoire est peu dis¬
tinct et paraît en partie lacuneux. Quant
aux Sangsues à sang rouge , elles présentent
un système de vaisseaux contractiles , dont
les principaux sont disposés avec symétrie,
mais sur la détermination desquels on n’est
pas d’accord , parce que le cours du sang
n’y a pas lieu toujours dans la même di¬
rection. C’est pourquoi quelques auteurs
donnent le nom d’artères aux vaisseaux que
d’autres veulent considérer comme des vei¬
nes ; toujours est-il qu’on remarque chez la
plupart de ces Annélides quatre troncs vas¬
culaires principaux , disposés longitudina¬
lement l’un dorsal, l’autre ventral , recou¬
vrant le cordon ganglionnaire qu’il paraît
envelopper, et les deux autres latéraux plus
ou moins sinueux, présentant des renfle¬
ments contractiles. De chacun de ces troncc
nerveux partent des vaisseaux qui se distri¬
buent en se ramifiant dans les tissus et sur
les viscères; les troncs latéraux seuls pa¬
raissent communiquer ensemble par des
branches transverses , et toutes les autres
communications vasculaires doivent avoir
lieu par l’intermédiaire des vaisseaux capil¬
laires. Les contractions des deux gros vais¬
seaux latéraux ont lieu six à dix fois par
minute , et se propagent en sens inverse
dans chacun d’eux , de telle sorte que l’un
d’eux paraît vide en même temps que le
vaisseau ventral , tandis que l’autre est gon¬
flé de sang; M. Brandt considère comme
des cœurs ou des signes artériels les deux
grands vaisseaux latéraux.
La respiration paraît s’effectuer seulement
à travers la peau, chez toutes les Sangsues,
et c’est à tort qu’on a considéré comme des
branchies les appendices cutanés des Bran-
chellions et les poches muqueuses des Sang¬
sues ; cette fonction, d’ailleurs, est si peu
active que ces animaux, mis dans l’huile ou
dans le vide de la machine pneumatique,
peuvent résister pendant plusieurs jours à
l’asphyxie. Cependant le besoin de respirer
ou de chercher une eau plus aérée se mani¬
feste chez la plupart de ces animaux ou par
le mouvement ondulatoire de leur corps fixé
par la ventouse postérieure, ou parce qu’ils se
transportent souvent à la surface du liquide.
Toutes les Sangsues sont hermaphrodites
ou pourvues de deux appareils sexuels dis¬
tincts, mâle et femelle; toutes sé reprodui¬
sent exclusivement par des œufs, et c’est à
tort qu’on a pu croire qu’elles pourraient se
multiplier par division, comme les Planai¬
res, ou reproduire les parties coupées; c’est
également à tort qu’on a cru vivipares cer¬
taines Glepsines qui portent leurs œufs
d’abord, puis leurs petits adhérents à la face
ventrale; mais des différences et des parti¬
cularités fort remarquables s’observent dans
la manière dont leurs œufs sont pondus,
soit isolément, soit réunis dans une enve¬
loppe commune ou dans un cocon; nous y
reviendrons plus loin, et nous allons d’abord
décrire les organes génitaux qui toujours
s’ouvrent séparément au dehors par deux
orifices uniques situés vers le tiers ou le quart
antérieur de la face ventrale , et qui sont
éloignés seulement de deux, de trois ou de
cinq segments, suivant le mode de groupe¬
ment des segments par rapport aux ganglions
et aux autres organes; l’orifice mâle est gé¬
néralement en avant; c’est seulement pour
ia Branchiobdelle que l’inverse a lieu. Ces
orifices sont situés au milieu d’une ceinture
plus pâle et ordinairement plus saillante, le
Clitellum, comprenant quinze à dix -huit seg¬
ments dont le derme , plus glanduleux, doit
sécréter l’enveloppe des œufs.
L’orifice mâle se trouve sur le troisième
segment pour la Piscicole, sur le douzième
ou seizième segment pour les Branchiob-
delles, entre le douzième et le treizième
pour la Branchellion, entre le dix-septième
et le dix-huitième pour les Pontobdelles ,
entre le dix-neuvième et le vingtième pour
les Clepsines, entre le vingt-quatrième et
le vingt-cinquième pour la Sangsue, l’Hæ-
mopis et FAulastome , entre le trente-
unième et le trente-deuxième pour la Né-
phélis , entre le trente - deuxième et le
trente - troisième pour la Trocheta. L’ap¬
pareil génital mâle se compose du pénis
et de son fourreau, et de la bourse qui le
renferme à l’état de repos, des épididymes
et des conduits déférents, enfin des testicules
et des cordons spermatiques. Le pénis des
Sangsues médicinales, de l’Hæmopis et de
l’Aulastome est très long (2 centimètres),
exsertile, filiforme, blanchâtre; chez la plu¬
part des autres Hirudinées, il est très court
ou même représenté par un petit tubercule.
SAN
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333
Le pénis si long des Sangsues est protégé
par une gaine tubuleuse repliée dans l’inté¬
rieure de la bourse que l’on trouve immé¬
diatement en arrière de l’orifice mâle. C’est
un sac blanc, ovoïde ou pyriforme reposant
sur le cordon nerveux et que l’on a quelque¬
fois nommé la vésicule séminale (Thomas)
ou matrice (Durondeau). La bourse du pé¬
nis, dans la Sangsue médicinale, est pyri¬
forme, placée au-dessus du sixième ganglion
ou un peu plus en arrière; celle des Pon-
tobdelles est bilobée et située entre le sixième
et le septième ganglion ; celle de la Néphélis
et de la Trocheta est transverse et recourbée
de chaque côté, en avant et en dedans, de
manière à figurer deux cornes courtes. Les
épididymes, situés de chaque côté de la
bourse du pénis, sont deux tubes peloton¬
nés formant deux corps blancs, ovoïdes, as¬
sez compactes et longs de 5 à 6 millimètres,
chez les Sangsues médicinales. Ceux des Au-
lastomes sont moins serrés ; ceux des Pon-
tobdelles sont à demi-déroulés; et ceux des
Branchellions , des Néphélis et de la Tro¬
cheta sont tout-à-fait déroulés, plus ou
moins sinueux. Les conduits déférents par¬
tent des épididymes pour amener la liqueur
séminale au col de la bourse du pénis ; mais
ils ne sont distincts que là ou les épididy¬
mes forment une masse plus ou moins com¬
pacte; chez les autres Hirudinées, ils ne
sont que l’extrémité antérieure et recourbée
de l’épididyme déroulé. Les testicules sont
des corps glanduleux ou des sacs blanchâ¬
tres, pédicellés, situés de chaque côté du
tube digestif au-dessus de la chaîne ganglio-
naire; on en compte dix paires dans l’Au-
lastome, neuf paires dans la Sangsue médi¬
cinale, huitpairesdansl’Hæmopis, septpaires
dans la Piscicole, six paires dans les Pontob-
delles, et cinq paires dans leBranchellion. Us
correspondent aux diversganglions nerveux,
à partir du huitième ou neuvième, et doivent
par conséquent se trouver espacés , comme
eux , de deux, trois ou cinq segments; ceux
de la Néphélis et de la Trocheta, au lieu d’être
distincts et disposés par paires, forment
deux masses agglomérées, étroites, qui s’é¬
tendent en arrière, depuis le douzième ou
depuis le seizième ganglion jusqu’à l’extré¬
mité postérieure. Ceux des Clepsines sont
représentés par deux tubes très sinueux, di¬
rigés en arrière, à partir de l’orifice mâle,
aux deux côtés du tube digestif et remontant
vers l’extrémité antérieure, en devenant de
plus en plus minces. Les testicules distincts
des premières Sangsues s’abouchent parleur
pédicule dans un tube longitudinal qui, de
chaque côté, vient se rendre à l’épididyme
correspondant , et qu’on nomme impropre¬
ment cordon spermatique : c’est ce que
MM. Brandt et Léo appellent conduit défé¬
rent ( vas deferens ), en même temps qu’ils
donnent le nom de conduit éjaculatoire à ce
que nous avons décrit précédemment comme
conduit déférent; mais il est aisé de se con¬
vaincre ici que c’est tout-à-faitimproprement
qu’on pourrait appliquer à des organes si
dissemblables des noms empruntés à l’ana¬
tomie de l’homme.
L’appareil génital femelle qui, comme
nous l’avons dit plus haut, s’ouvre en arrière
de l’organe mâle, excepté chez les Bran-
chiobdelles, est situé vis-à-vis le septième ou
le huitième ganglion, entre les testicules ou
leurs tubes de communication. Cet appareil
se compose de l’utérus, de l’oviducte et des
ovaires. L’utérus ou sac copulatoire que les
premiers observateurs ont pris pour le tes¬
ticule ou pour le cœur, est un sac ovoïde ou
oblong, assez volumineux chez les genres
pourvus d’un pénis qu’il doit recevoir pen¬
dant l’accouplement ; il s’abouche par un
canal très court à l’orifice femelle. Cet organe,
au contraire, est très petit, chez les genres
dont le pénis est peu développé. L’utérus,
couché en avant de l’orifice sexuel , reçoit à
l’extrémité opposée l’oviducte commun, tube
plus ou moins long et sinueux, qui résulte
de la jonction des deux oviductes particu¬
liers. Les deux ovaires qui terminent cet ap¬
pareil sont de petits corps blanchâtres, glo¬
buleux ou ovoïdes et larges de 1 millimètre
environ. Chez la Sangsue médicinale, l’Hæ-
mopis et l’Aulastome, les ovaires sont, au
contraire, des tubes ou cordons blanchâtres
sinueux, plus ou moins rapprochés ou cou¬
chés l’un à côté de l’autre le long de la face
ventrale, et renflés à l’extrémité, chez la
Néphélis, la Trocheta et le Branchellion.
Ceux des Clepsines sont également sinueux
et minces, d’abord écartés, puis rapprochés
le long de la ligne médiane et contournés ou
pelotonnés à l’extrémité. Les ovaires des di¬
verses Sangsues renferment des ovules très
petits, qui, plusieurs semaines après avoir
SAN
334
été vivifiés par les spermatozoïdes dans l’acte
de la fécondation, sont expulsés, soit sépa¬
rément, soit collectivement, avec le liquide
albumineux environnant et se trouvantalors
contenus dans les enveloppes en cocons sé¬
crétés par la ceinture glanduleuse. Les sper¬
matozoïdes, contenus dans les testicules et
dans l’épididyme, sont des globules demi-
transparents groupés en amas sphériques,
larges d’un quinzième à un douzième de
millimètre, dont le centre paraît occupé par
un gros globule plus transparent et qui, à
une certaine époque, sont pourvus de longs
filaments aussi déliés que ceux des sperma¬
tozoïdes de Vertébrés et forment une sorte
de chevelure autour de ces amas globuleux.
Les globules, avant l’apparition de ces fila¬
ments qui sont immobiles, m’ont paru eux-
mêmes agités d’un mouvement alternatif de
rotation, chez i’Aulastome. A l’époque de
l’accouplement, les Sangsues se rapprochent
deux à deux et appliquent l’une contre l’au¬
tre leur face ventrale en sens inverse, de
manière que l’orifice mâle de chacune cor¬
respond à l’orifice femelle de l’autre. Les
Branchiobdelles, pendant l’accouplement, se
recourbent et s’entrelacent comme les deux
anneaux d’une chaîne. Plusieurs autres Hi-
rudinées sont simplement appliquées l’une
contre l’autre. L’accouplement a lieu pendant
la saison chaude et particulièrement au mois
d’août; il dure plusieurs heures, et la ponte
n’a lieu que quinze ou trente ou quarante
jours après, suivant les espèces. Les Clepsi-
nes , les Pontobdelles et la Piscicole pondent
des œufs isolés ; mais les Glepsines conser¬
vent leurs œufs adhérents à la face ventrale
excavée de manière à former une poche in-
cubatrice; ces œufs sont globuleux, jaunâ¬
tres ou verdâtres ou rosés. Les œufs de la
Piscicole qu’on trouve fixés sur les Poissons
d’eau douce, en Allemagne, sont ovoïdes,
rouge-brun et marqués de sillons longitudi¬
naux. Les Pontobdelles attachent aux pierres
ou aux coquilles du fond de la mer leurs
œufs au moyen d’un pédicule largement
épaté provenant de l’enduit formant une
double enveloppe à ces œufs gros et globu¬
leux. Toutes les autres Hirudinées renfer¬
ment leurs œufs dans une coque ou capsule
commune, nue pour la Néphélis et la Tro-
cheta, et revêtue d’un tissu spongieux qui
ui a fait donner le nom de cocon, pour la
SAN
Sangsue médicinale, l’Hœmopis et l’Aulas-
tome. Chacune de ce» coques renferme plu¬
sieurs œufs; les Néphélis et la Trocheta en
produisent successivement sept à huit et
même davantage ; les Sangsues et Aulasto-
mes ne produisent qu’un ou deux cocons et
rarement trois.
A l’époque de la ponte, la ceinture (cli-
tellum ) se gonfle beaucoup et change de
couleur; puis, quand l’instant est arrivé,
elle sécrète une sorte de mucus qui se con¬
solide , et devient corné au contact de l’eau
ou de l’air humide , comme le byssus des
Mollusques conchifères ou la soie des In¬
sectes. La’Néphélis ou la Trocheta n’a plus
qu’à retirer son corps de cet anneau , qui
se contracte et se ferme aux deux extrémi¬
tés et qu’elle applique sur les pierres ou les
plantes submergées. La Branchiobdelle qui
produit aussi des capsules les fixe à l’ex¬
trémité d’un pédicule épaté sur les bran¬
chies de l’Écrevisse. Les Sangsues qui pro¬
duisent un cocon se placent dans des trous
delà terre humide, commencent d’abord
par s’entourer d’une sorte de base écu-
meuse , qui, en se consolidant, devient
l’enveloppe spongieuse, roussâtre, du cocon ;
puis elles sécrètent par leur ceinture une
coque analogue à celle des Néphélis , quoi¬
que plus grande et bosselée à l’intérieur
par le contact des anfractuosités de l’en¬
veloppe spongieuse. Quand elles ont retiré
la partie antérieure de leur corps à tra¬
vers cette capsule annulaire , l’élasticité de
la substance cornée , encore molle , suffit
pour rapprocher les extrémités et détermi¬
ner la fermeture presque complète du co¬
con. Les extrémités des capsules ou des co¬
ques sont d’ailleurs fermées par une sorte
de bouchon ou d’opercule caduque résul¬
tant de la consolidation du mucus encore
demi-fluide , et c’est par là que les jeunes
Sangsues s’éehappentàl’instantde l’éclosion.
Les cocons de la Sangsue médicinale ont
à peu près ia forme et le volume des cocons
du Ver-à-Soie ; ils sont longs de 20 à 30
millimètres et sont larges de 12 à 18 ; leur
enveloppe extérieure, qui a l’aspect du tissu
d’une éponge fine , est épaisse de 2 à 3 mil¬
limètres. Les cocons de l’Hæmopis et de
l’Aulastome sont seulement un peu plus
petits que ceux des Sangsues. Les capsules
contiennent un liquide gélatineux limpide,
SAN
SAN
335
plus analogue au mucus qu’à l’albumine ,
au milieu duquel se voient les vitellus ou
germes, qui sont lenticulaires , jaunâtres
chez les Sangsues et globuleux chez les Né-
phélis. Les germes contenus dans les œufs
simples ou dans les capsules nues se déve¬
loppent dans les eaux pures; ceux des co¬
cons, au contraire, ne peuvent se dévelop¬
per que dans la terre humide où ils ont été
déposés , car une immersion complète et
trop prolongée les fait périr. Les embryons
des Néphélis , dont le développement peut
être observé facilement à travers leur cap¬
sule transparente brunâtre , offrent cette
particularité remarquable qu’ils sont pour¬
vus de cils vibratiles qui disparaissent com¬
plètement chez toutes les Hirudinées après
l’éclosion. Les jeunes Clepsines de plusieurs
espèces , comme nous l’avons déjà dit, se
tiennent fixées, pendant les premiers temps
de leur développement, à la paroi ventrale
de leur mère; et l’on remarque alors quel¬
quefois un mélange d’espèces qui prouve
que c’est seulement un abri et non un ali¬
ment que ces jeunes Annélides viennent y
chercher.
D’après tout ce que nous venons de dire
sur l’organisation des Sangsues , et d’après
leur mode d’habitation dans l’eau de mer
comme les Pontobdelles et les Branchellions,
ou dans l’eau douce, ou partie dans l’eau ,
partie dans la terre humide comme les Au*
lastomes; d’après leur manière de vivre, en
suçant le sang des Mammifères comme les
Sangsues et l’Hæmopis , ou celui des Pois¬
sons , ou celui des Crustacés comme les
Branchiobdelles , ou celui des Mollusques
comme les Clepsines, ou en avalant des Vers
et d’autres animaux aquatiques comme
l’Aulastome, la Trocheta et la Néphélis, on
conçoit la possibilité d’établir parmi les
Sangsues plusieurs genres bien distincts.
Nous en admettons onze d’après divers au¬
teurs , mais en reconnaissant que plusieurs
de ces genres sont basés sur des caractères
trop peu importants, et qu’on pourrait les
réduire à neuf, savoir : 1° Pontobdelle ;
2° Branchellion ; 3° Piscicole ; 4° Branchiob-
delle ; 5° Néphélis, comprenant la Trocheta;
6° Aulastome ; 7° Sangsue, comprenant
Yllœmopis; 8° Bdella ; 9° Clepsine.
Une première division comprend toutes
les Sangsues à sang rouge et à système vas¬
culaire complet ; le genre Clepsine, dont le
sang est incolore, forme seul la deuxième
division. Une première section des Sangsues
à sang rouge est formée des genres Pontob¬
delle, Branchellion et Piscicole tous parasites
des Poissons , et ayant la ventouse anté¬
rieure d’une seule pièce , en forme de cu¬
pule , et séparée du corps par un étrangle¬
ment. Les Pontobdelles et Branchellions,
qui vivent sur les Poissons de mer, ont la
ventouse antérieure plus concave ; huit
points oculiformes et la bouche avec trois
mâchoires rudimentaires , ou représentées
par trois points saillants.
1° Le Buanciiellio de Savigny ( Branchiob -
délia, Blainville) , dont le corps n’a que 48
segments, et qui vit sur la Torpille, se dis¬
tingue par les expansions latérales et folia¬
cées de ses 35 derniers segments : ses ori¬
fices génitaux sont derrière le 12e et le 1 5e :
il a huit yeux.
2° La Pontobdella de Leach ( Gôl , Oken ;
Albione, Savigny), dont le corps a 58 à 70
segments, et dont les orifices génitaux sont
derrière le 17e et le 20e, a six yeux dis¬
posés sur une ligne transverse. Plusieurs
espèces sont hérissées de verrues ou de tu¬
bercules; les autres sont lisses.
3° La Piscicola de Blainville et de La-
marck ( Ihl Oken , Hœmocharis Savigny ,
Gnatho Goldfuss , Ichthyobdella Blainville ),
qui vit sur les Poissons d’eau douce, a sa
ventouse antérieure peu concave, et sa ven¬
touse postérieure deux fois plus large. Elle
a huit yeux ; son corps est formé de 23 seg¬
ments, dont les 3e et 5e portent les ori¬
fices génitaux ; la seule espèce connue est
longue de 20 à 30 millimètres , et large de
1 à 2 millimètres ; elle est gris-jaunâtre ;
pointiilée de brun, avec trois séries de taches
blanchâtres caténiformes.
Une deuxième section des Sangsues à sang
rouge comprend celles dont la ventouse, non
séparée du corps par un étranglement , est
formée de plusieurs segments et bilabiée ;
toutes elles ont des œufs multiples. Parmi
elles, on doit distinguer d’abord :
4° La Branchiobdella d’Odier ( Micro-
bdella Blainville ) , qui vit sur les Écre¬
visses ; son corps, mou et déprimé, est
composé seulement de 18 anneaux alter¬
nativement plus grands, dont le 11e et le
12e portent les orifices génitaux en sens in-
336
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SAN
verse de ce qu’on voit sur les autres Hiru-
dinées. Elle est dépourvue de points oculi-
formes ; niais sa bouche est armée de deux
mâchoires cornées , triangulaires , brunes ,
dont la supérieure est la plus grande L’es¬
pèce d’Odier est jaune, longue de 5 à 12
millimètres et se trouve sur les branchies de
l’Écrevisse.
5° La Néphélis de Savigny ( Helluo , Oken ;
Erpobdella, Blainville), qui vit dans les eaux
douces en dévorant des Planaires et divers
petits animaux, a le corps lisse formé de
96 ou 98 segments peu marqués, et les ori¬
fices génitaux derrière le 31e et le 35e. Les
yeux au nombre de huit, dont quatre for¬
ment un arc convexe sur le 1er segment, et
les quatre autres sont disposés transversale¬
ment par paires aux deux côtés du troisième
segment. La bouche, très grande , est dé¬
pourvue de mâchoires , et le tube digestif
est partout presque également large et sans
lobes ou cæcums. Les œufs sont réunis dans
une coque ou capsule transparente, lisse et
jaune-brunâtre. La seule espèce connue (N.
octoculata) présente de nombreuses variétés,
dont plusieurs ont été décrites comme des
espèces distinctes.
6° La Trocheta de Dutrochet ( Geobdella ,
Blainville), qui, peut-être, doit faire partie
du genre Néphélis, n’en diffère que parla pré¬
sence de 3 petites mâchoires rudimentaires,
très comprimées, non dentelées, parle nom¬
bre des segments ou plis extérieurs qui est de
140; ce qui, avec la distance des orifices gé¬
nitaux situés derrière le 32e et le 37e, paraît
indiquer que les segments primitifs sont ici
divisés en 5 et non en 3 , comme chez les
Néphélis. La seule espèce connue (T. subvi-
ridis ) a d’ailleurs la faculté de pouvoir quit¬
ter momentanément les eaux qu’elle habite,
pour chasser les Lombrics qu’elle dévore
avidement ; elle est gris -roussâtre ou ver¬
dâtre , avec deux lignes dorsales brunâtres
presque effacées; elle est longue de 8 à 12
centimètres. La capsule contenant ses œufs
est oblongue, comprimée, brune, longue de
9 à 14 , et large de 6 à 8 millimètres.
Les autres Sangsues à sang rouge ont
leurs œufs réunis dans un cocon à en¬
veloppe spongieuse ; leur corps est formé de
94 ou 95 segments , et leur bouche est ar¬
mée de trois mâchoires ; mais d’abord il faut
signaler comme incomplètement connu :
7° Le genre Bdella de Savigny (Llmnatis,
Moquin ; Palœobdella , Blainville), qui se
trouve dans les eaux douces en Égypte. Il
n’a que huit yeux, ses mâchoires ne sont
pas dentelées , et ses orifices génitaux sont
situés l’un après le 23e ou 24e, l’autre après
le 28e ou 29e. La seule espèce décrite ( B.
nilotica Sav.) est brune en dessus , roux vif
en dessous , longue de 8 à 10 centimètres ,
et large de 10 à 20 millimètres.
Les trois derniers genres de cette section
ont dix yeux , des mâchoires plus ou moins
dentelées , et leurs orifices génitaux situés
derrière les 24e et 25e segments; ce sont :
8° L’Aulastoma de Moquin ( Hœmopis , Sa¬
vigny [en partie] ; Pseudobdella , Blainville),
qui se distingue par son corps mou, par ses
mâchoires très petites à denticules émous¬
sées peu nombreuses , par sa manière de
vivre en dévorant les Lombrics , les Nais et
les larves d’insectes aquatiques , et par la
structure de son estomac sans poches laté¬
rales, mais avec deux prolongements étroits
de chaque côté de l’intestin qui est large,
et se termine par un anus très large semi-
lunaire. La seule espèce connue ( A . gulo
Moquin) a été confondue sous le nom d'Hi-
rudo sanguisuga avec V Hœmopis ou Sang¬
sue de Cheval. Elle est nommée Hirudo gulo
par Braun , Hirudo vorax par Johnson ,
Hœmopis nigra par M. Savigny, Hœmopis vo¬
rax par M. Filippi , Pseudobdella nigra par
M. de Blainville ; M. Moquin l’avait d’abord
nommée Âulastoma nigrescens. Cette espèce,
très commune en France dans les eaux dou¬
ces stagnantes, est ordinairement noire en
dessus , et quelquefois brun-verdâtre avec
des points noirs; son ventre est olivâtre
clair, ou gris-verdâtre ou jaunâtre; elle est
longue de 6 à 9 cent., et large de 10 à 15 mill.
9° L’Hæmopis de Savigny ( Hippobdella ,
Blainv.), ressemble à l’Aulastome par la mol¬
lesse de son corps, par ses mâchoire^ petites
avec des denticules peu nombreuses, mais
il se rapproche davantage encore du genre
Sangsue par la structure de son appareil
digestif et par sa manière de vivre en su¬
çant le sang des animaux vertébrés, quoi¬
que ses mâchoires plus petites et moins
acérées , incapables de percer la peau de ces
animaux, l’obligent à se fixer aux membra¬
nes muqueuses de leur bouche, ou de leur
gosier par exemple. L’espèce type nommée
SAN
San
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Hirudo sanguisuga par Linné, et par beau¬
coup d’autres auteurs qui l’ont confondue
avec l’Aulastome, est 1 ' Hœmopis sanguisorba
de M. Savigny , V Hœmopis vorax de M. Mo-
quin , en 1826, dans sa lre édition. L'Ilip-
pobdella sanguisuga de M. de Blainviile
est la vraie Sangsue de cheval dont la vora¬
cité a été singulièrement exagérée. Elle est
longue de 8 à 12 centimètres et large de
10 à 15 millimètres, ordinairement brun-
roussâtre ou olivâtre en dessus avec les bords
orangés ou jaunâtres, et le ventre noirâtre plus
foncé que le dos ; sa coloration d’ailleurs pré¬
sente de nombreuses variétés. Elle se trouve
dans les eaux douces de l’Europe, mais plus
particulièrement dans les contrées méridio¬
nales de ce continent et dans l’Afrique sep¬
tentrionale; elle a souvent causé des acci¬
dents graves chez les hommes ou les ani¬
maux qui l’ont avalée en buvant; parfois
même on en trouve plusieurs fixées à l’inté¬
rieur de la bouche et du gosier des bœufs
abattus pour le service de la boucherie en
Algérie. Une autre espèce trois fois plus pe¬
tite a été trouvée fréquemment sous les pau¬
pières et dans les fosses nasales d’un Héron
(Arclea virescens), à la Martinique.
10. Le genre Sangsue ou Hirudo ( San¬
guisuga Savigny, Ialrobdella Blainviile) se
distingue par ses mâchoires grandes, demi-
ovales, très comprimées, à denticules aiguës
très nombreuses qui lui permettent d’enta¬
mer la peau des Mammifères, saisir et com¬
primer par sa ventouse orale; son corps en
se contractant devient plus ferme et prend
la forme d’une olive. Son estomac, comme
celui de V Hœmopis, est divisé par des dia¬
phragmes en onze chambres avec des pro¬
longements latéraux dont les deux derniers,
beaucoup plus volumineux, sont couchés
parallèlement à l’intestin qui est très grêle
et terminé par un anus très petit, peu vi¬
sible. L’espèce type ( H. medicinalis) a le
corps déprimé, gris olivâtre, plus ou moins
foncé en dessus avec six bandes ou rangées
de taches longitudinales, et les bords plus
clairs dentelés vert-roussâtre ou olivâtre ;
le ventre est olivâtre, ou jaunâtre, ou rous-
sâtre, ou gris-bleuâtre ordinairement tacheté
de noir. Cette coloration d’ailleurs présente
des variations encore plus considérables qui
ont fait prendre plusieurs variétés constantes
pour des espèces distinctes. On s’accorde,
toutefois, à reconnaître, en outre de la Sang¬
sue médicinale qui habite les eaux douces
de l’Europe et de l’Afrique septentrionale,
plusieurs espèces étrangères ; telle est la
Sangsue truite ( H. troctina Johnson ) , de
l’Algérie, employée depuis 25 ans concur¬
remment avec la Sangsue médicinale sous
le nom de Dragon en France, et de Troul-
leech en Angleterre. Elle est verdâtre en
dessus avec six rangées de petites taches
noires plus ou moins séparées, bordées d’oran¬
gé ou orangées bordées de noir; le dos est
en outre bordé par une bande jaune oran¬
gée, large, fortement crénelée; le ventre
est jaune-verdâtre ou gris-jaunâtre avec une
bordure en zigzag et quelquefois aussi taché
de noir. On peut citer enfin la Sangsue gra¬
nuleuse (H. granulosa Savigny), de l’Inde,
employée par les médecins de Pondichéry,
et caractérisée par une rangée de tubercules,
au nombre de 38 ou 40, assez serrés sur
chaque segment ; elle est vert-brun avec trois
bandes plus obscures sur le dos.
11. Le genre Clepsine Savigny ( Glossipho -
nia , puis Glossopora Johnson , Erpobdella,
Lamarck, Glossobdella Blainviile), constitue
seul la deuxième division des Sangsues , et
comprend toutes celles dont le sang est in¬
colore et le système vasculaire incomplet ;
leur corps plus transparent est moins distinc¬
tement divisé en 57 ou 58 segments, et ce¬
pendant il est plus ferme et quelquefois
même presque cartilagineux ; aussi les Clep-
sines sont-elles incapables de nager. La
ventouse antérieure est peu prononcée, for¬
mée en partie parla lèvre supérieure qui se
compose de trois demi-segments; la bouche,
assez grande et sans mâchoires, laisse sor¬
tir une trompe tubuleuse charnue; l’esto¬
mac présente latéralement 6 ou 8 lobes
symétriques, simples ou pinnés qui lui don¬
nent l’apparence d’une feuille pinnatifide
quand il est coloré par la nourriture. L’in¬
testin qui vient ensuite est également pourvu
de lobes latéraux ou cæcums. Les yeux sont
au nombre de 2 , 4 , 6 ou 8 ; l’orifice gé¬
nital mâle est situé derrière le 19e ou 20e
segment, et l’orifice femelle derrière le 22e
ou 23e. Les œufs sont simples et portés par
l’animal dans une excavation de la face
ventrale, où les jeunes de plusieurs es¬
pèces restent longtemps encore après l’éclo¬
sion. Le nombre des espèces de Clcpsines
43
T. XI.
33 B
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est assez considérable; M. Savigny en fait
deux tribus ; les unes Clepsines ilürines ,
ayant deux yeux situés sur le second seg¬
ment, un peu écartés et à corps étroit,
telle est la C . bioculata; les autres Clepsines
simples ayant sur les trois premiers segments
ix yeux rapprochés, et à corps large, comme
la C. complanata , qui est VHirudo sexocu-
lata de Bergmann. M. Philippi faitun genre
Hœmocharis avec les espèces qui ont plus
de six lobes pinnés à l’estomac et dont le
corps est étroit, telle est la C. marginata,
qui avait été successivement nommée Hirudo
marginata par O. -F. Müller, H. variegala
par Braun , H. cephalota par Caréna , Pis-
cicola marginata et P. tesselata par M. Mo-
quin , et Ichthyobdella marginata par M. de
Blainville ; elle est d’un brun vineux en
dessus avec des rangées de points jaunes ,
longue de 10 à 15 millimètres et large de 2
à 3 millim., elle a 4 yeux et sa tête est no¬
tablement dilatée.
On a classé souvent mal à propos avec
les Sangsues divers Helminthes trématodes,
des Planaires et d’autres Vers qui mieux
connus devront peut-être former des ordres
distincts. Tels sont la Malacobdella de M. de
Blainville que M. Blanchard a décrite ré¬
cemment sous le nom de Xenistum , et qui
vit parasite des Mollusques bivalves du genre
Mya. Une espèce voisine, parasite des Vénus,
avait été nommée Hirudo grossa par O. -K
Müller. M. de Blainville avait aussi proposé
un genre Epïbdella pour VHirudo hypoglossi
de Müller, ou Phylline hypoglossi de La-
marclt, qui paraît devoir faire partie du
genre Tristome de Cuvier, ainsi que les au¬
tres Phylline , Nitzschia et Cap sala des di¬
vers auteurs, que M. de Blainville indique
comme devant faire partie de la meme fa¬
mille. M. Moquin range toutes ces fausses
Sangsues dans la section des Hirudinées Pla¬
ner ienne s.
Les Sangsues ont été connues dès la plus
haute antiquité comme pouvant sucer le
sang des animaux. Les Grecs les désignèrent
sous les noms de oSGla. , de Xtpartç et de
«pt).atp.aToç ; les Romains les nommèrent Hi¬
rudo et Sanguisuga ; mais ce n’est qu’assez
tard après Père chrétienne qu’on les a em¬
ployées en médecine. A l’époque de la re¬
naissance , Rondelet décrivit une Sangsue
marine ( Pontobdella muricata ) ; plus tard ,
en 1602, Aldrovande, dans sa compilation,
mentionna encore trois autres Sangsues
d’eau douce ; mais ce n’est qu’à partir de
la moitié du xvnie siècle que l’histoire natu¬
relle de ces animaux commença véritable¬
ment à marcher. Trembley, en 1744, si¬
gnalait une Clepsine; Rœsel , en 1750,
une Branchiobdelle ; Hill, en 1752, et Berg¬
mann , en 1755 , décrivaient deux autres
Clepsines; etBaster, en 1760, faisait con¬
naître une Sangsue marine (Pontobdella ver-
rucata j différente de celle de Rondelet.
Linné, venant enfin, établit définitivement
le genre Hirudo déjà proposé par Ray, et y
comprit toutes les espèces précédemment
décrites et celles qu’il avait observées lui-
même ; de telle sorte qu’il en admettait 8 es¬
pèces dans la 12e édition de son ùystema
nalurœ. Ce nombre fut ensuite porté à 14,
par suite des travaux de O. -F. Müller en
1774. Plus tard, à partir des premières an¬
nées du xviue siècle , de nouvelles espèces
furent encore successivement décrites , sa¬
voir : la Sangsue swampine ( Clepsine swam-
pina ), par Bosc, en 1802; l 'Hirudo gulo
( Aulasloma ), par Braun, en 1805; la Pon¬
tobdella areolata, par Leacb, en 1815; Y Hi¬
rudo troc tin a , par Johnson, en 1816; la
Trocheta subviridis, par Dutrochet, en 1817 ;
la Bdella nilotina , VHirudo granulosa et le
Branchellio torpedinis , par M. Savigny, en
1817. Plusieurs autres espèces, plus ou
moins distinctes, ont aussi été signalées
ou décrites par MM. de Blainville , Caréna,
Guyon, Say et Gay, de sorte qu’aujourd’hui
on porte le nombre des espèces à 52 ; mais
plus du quart de ces espèces sont douteuses
ou simplement nominales. Toutefois, ces
Sangsues si diverses ne formaient encore
que le seul genre Hirudo de Linné , quand
Leach, en 1815, en distingua le genre Pon¬
tobdella , queM. Oken désignait peu de temps
après sous le nom de Gôl ,* le même auteur
proposait aussi le genre Ihl pour la Sangsue
parasite des Poissons d’eau douce ( Piscicola ),
et le genre Helluo pour les Sangsues dé¬
pourvues de mâchoires ( Nephelis ). Presque
à la même époque, M. Rawlins Johnson, en
1816. donnait le nom de Glossiphonia à des
Sangsues d’eau douce sans mâchoires , et
munies d’une trompe , que M. Oken avait
confondues dans son genre Helluo ; mais
M. Johnson avait le tort de changer , l’an-
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née suivante, le nom qu’il leur avait donné
pour celui de Glossopora, qui n’a pu préva¬
loir contre celui de Clepsine , donné, en
1817, par M. Savigny, qui, dans un travail
général sur les Sangsues , divisa ces ani¬
maux en sept genres : Branchellio , Albione
{ Pontobdella de Leach), Bdella , Sanguisuga
(' liirudo ), Hœmopis , Nephelis et Clepsine.
Dans la même année Dulrochet fit connaître
le nouveau genre Trocheta auquel il don¬
nait son nom, et M. Savigny lui-même, en
1820 , dans la partie zoologique de la Des¬
cription de l'Égypte , ajoutait encore un
autre genre Hœmocharis pour la Piscicole,
ou Sangsue parasite des Poissons d’eau
douce. Odier, avait, de son côté, proposé le
genre Branchiobdella pour la petite Sangsue
parasite des Écrevisses , précédemment in¬
diquée par Rœsel et oubliée depuis lors.
M. Moquin enfin , dans un travail spécial
sur les Hirudinées, en 1827, établit le genre
Aulastoma pour YHirudo gulo de Braun , ce
qui porte à onze le nombre des genres ,
comme nous les admettons aujourd’hui, en
laissant de côté les Hirudinées planériennes
de cet auteur. M. de Blainville, en 182T,
dans le Dictionnaire des sciences naturelles,
sans connaître l’ouvrage de M. Moquin im¬
primé à Montpellier, avait donné une excel-
lente idée des Hirudinées , qu’il partageait
en onze genres : 1° Branchiobdella ( Bran¬
chellio Savigny) ; 2° Pontobdella ; 3° Ichthyo-
bdella ( Piscicola ) ; 4° Geobdella ( Trocheta) ;
5° Pseudobdella ( Aulastoma ) ; 6° Hippobdella
{Hœmopis); 7° latrobdella {Hirudo);
8° Bdella i; 9° Erpobdella ; 10° Glossobdella ;
11° Epibdella; et 12° Malacobdella. Ces
deux derniers genres , qui correspondent
aux Hirudinées planériennes de M. Moquin,
devront être exclus de l’ordre des Hirudi-
dinées. De nombreux travaux, sur l’anato¬
mie et la physiologie de ces animaux, ayant
été publiés depuis lcrs , M. Moquin a pu ,
dans une 2e édition de son Histoire des Hi¬
rudinées, présenter un résumé presque com¬
plet de nos connaissances sur ces Annélides,
et y ajouter en même temps des détails
précieux sur leur usage médicinal , sur le
commerce auquel elles ont donné lieu , sur
leur conservation et sur leur multiplication.
Nous ne pouvons donc que renvoyer le lec¬
teur à l’ouvrage de cet auteur pour tout ce
que nous sommes forcés d’omettre ici. (Duj.)
SANGUIN, min. — Espèce de Jaspe.
SANGUIN, bot. ph. — Espèce de Cor¬
nouiller.
SANGUINARIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Papavéracées, tribu des Argémo-
nées , établi par Linné ( Gen. , n. 665 ), et
dont on ne connaît qu’une seule espèce, la
Sanguinaria Canadensis Lin. , Di IL, Lamk.
{Sang, grandiflora Rose.). C’est une plante
herbacée qui croît au Canada et dans les
montagnes des États-Unis.
SANGUINE, min. — Variété d’Oligiste.
Voy. FEU OLIGISTE.
SANGUINOLARIA. moll. — Genre de
Conchifères dimyaires établi par Lamarck
dans sa famille des Nymphacées pour des co¬
quilles transverses, subelliptiques, un peu
bâillantes aux extrémités latérales, ayant le
bord inférieur arqué, non parallèle au bord
supérieur ou dorsal, et dont la charnière
présente deux dents rapprochées sur chaque
valve. Lamarck, sous ce nom, comprenait
quatre espèces vivantes dont les trois pre¬
mières, ainsi que l’a démontré M. Deshayes,
sont de vraies Psammobies , tandis que la
quatrième seule, S. rugosa, que Linné avait
nommée Venus deflorata, présente des ca¬
ractères distincts qui doivent la faire prendVe
pour type du genre Sanguinolaire. En effet,
au lieu d’être comprimée comme les trois
autres espèces de Lamarck, c’est une coquille
épaisse, régulière, assez bien close ; ses nym¬
phes saillantes sont recouvertes par un liga¬
ment extérieur épais, et sa charnière présente
sur chaque valve deux dents dont une plus
grosse est bifide et en cœur ; les impressions
musculaires sont presque égales, arrondies,
et l’impression palléaie forme en arrière
une sinuosité étroite et peu profonde. M. So-
werby, au contraire, classe cette même es¬
pèce avec les Psammobies, et prend pour
type du genre Sanguinolaire la seconde es¬
pèce de Lamarck {S. rosea) qui est le Solen
sanguinolentus de Linné, et il rapporte au
même genre les Solétellines de M. de Blain¬
ville. (Duj.)
SANGUISORBE. Sanguisorba (de san-
guis , sang; sorbere , absorber), bot. ph. —
Genre de la famille des Rosacées , section
des Sanguisorbées , à laquelle il donne son
nom, de la Tétrandrie monogynie dans le
système de Linné. Il est formé d’espèces
herbacées vivaces, propres aux parties tem-
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310
pérées de l’hémisphère boréal. Ce sont des
plantes parfaitement glabres, à tige droite ,
rameuse dans sa partie supérieure; à feuil¬
les alternes , pennées avec foliole impaire ,
accompagnées de stipules adnées au pétiole;
à fleurs hermaphrodites terminales, ramas¬
sées en épis serrés , accompagnées de brac¬
tées et de bractéoles. Ces fleurs présentent :
un calice à tube turbiné , à limbe quadri-
parti, coloré; pas de corolle; quatre éta¬
mines , insérées sur un anneau qui garnit
la gorge du calice et opposées aux lobes de
celui-ci, à longs filaments faibles et grêles;
un pistil dont l’ovaire, renfermé dans le
tube du calice, contient dans sa loge unique
un seul ovule suspendu, et dont le style
terminal porte un stigmate dilaté, très pa-
pilleux. A ces fleurs succède un akène ren¬
fermé dans le tube du calice endurci, subé¬
reux et quadrangulaire. — Nous citerons
comme type de ce genre la Sanguisorbe of¬
ficinale, Sanguisorba ofjicinalis Lin., plante
désignée sous le nom vulgaire de grande
Pimprenelle , qui croît en Europe et en
Asie , dans les prés , dans les marais tour¬
beux. Sa tige raide, droite, anguleuse, s’é¬
lève à un mètre environ ; ses feuilles sont
formées de 9-15 folioles coriaces, d’un vert
pâle en dessous, ovales, un peu en coeur à
leur base, dentées ; ses stipules sont égale¬
ment dentées. Ses fleurs forment des épis
ovales, et se distinguent par leurs étamines
à peu près de même longueur que le calice,
dont le limbe est caduc. On dit cette plante
vulnéraire et astringente; on fait même
dériver son nom de cette dernière propriété.
Il paraît aussi que son rhizome et sa racine
sont usités dans quelques pays contre la
diarrhée et la dyssenterie; mais, au total,
elle ne figure plus que pour mémoire dans
quelques traités de botanique médicale.
(P. D.)
SANGUISORBÉES. Sanguisorbeæ. bot.
ph. — Tribu des Dryadées dans le grand
groupe des Rosacées ( voy . ce mot), laquelle
a pour type le genre Sanguisorba. (Ad. J.)
SANGUISEGA. annél.— Nom donné par
Savigny au genre Sangsue. Voy. sangsues.
SAIMI11LAS.UA, Leandr. ( Msc .). bot. pu.
— Synon. d'Augusta , Leandr.
SANICULA. bot. ph.— Genre de la famille
des Ombellifères, tribu des Saniculées, établi
par Tournefort (Inst., 173). On en connaît
une dizaine d’espèces, parmi lesquelles nous
citerons la Sanicvla Europœa Linn. ( Sani -
cula officinalis Gouan., Caucalis Sanicula
Crantz, Astrantia diapensia Scopoli, vulgai¬
rement Sanicle). C’est une herbe commune
dans presque toute l’Europe; elle croît dans
les bois et fleurit en mai et juin. Toute la
plante, mais surtout la racine, a une saveur
amère et astringente, très préconisée autre¬
fois à titre de vulnéraire, mais à peu près
hors d’usage aujourd’hui. (J.)
SANICULÉES. Saniculeæ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Ombellifères (voy.
ce mot), dans la division des Orthospermées,
ainsi nommée du genre Sanicula qui lui
sert de type. (Ad. J.)
SANSEVIELLA, Reichenb. (Consp., n.
783). bot. ph. — Synonyme d'Ophiopogon,
Ait.
S ANSE VIERA, bot. ph. — Genre de la
famille des Liliacées-Aloïnées, établi par
Thunberg ( Nov . Gen., 121). On en connaît
quinze à vingt espèces qui croissent princi¬
palement dans les régions tropicales de l’Asie
et de l’Afrique. Quelques unes sont cultivées
dans les jardins, comme plantes d’ornement ;
parmi ces dernières, nous citerons les San-
seviera zeylanica Redou t . , guineensis Cavan . ,
carnea Andr. (J-)
SANSONNET, ois. — Nom vulgaire de
l’Étourneau.
SANTAL. Santalum (du mot arabe San-
dal ou Santal), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Santalacées , à laquelle il donne
son nom, d’abord rapporté a tort par Linné
à l’Octandrie monogynie , et plus tard classé
dans la Tétrandrie monogynie, sa véritable
place. Les espèces qui le forment sont des
arbres et des arbustes, qui croissent natu¬
rellement dans l’Asie et l’Australie tropi¬
cale et dans diverses îles de l’Océanie. Leurs
feuilles sont opposées, assez grandes; leurs
fleurs , accompagnées de bractées caduques,
sont hermaphrodites , et présentent : Un
périanthe simple, tubuleux, ventru, ad¬
hérent à l’ovaire par sa partie inférieure , à
limbe quadrifide , muni à la gorge de qua¬
tre glandes qui alternent avec ses lobes;
quatre étamines opposées aux lobes du pé¬
rianthe, dont le filet porte à sa face posté¬
rieure un faisceau de poils; un pistil à
ovaire demi - adhérent, uniloculaire, bi-
ovulé, surmonté d’un style simple, fili-
SAN
SAN
forme , que termine un stigmate à deux ou
trois lobes peu prononcés. A ces fleurs suc¬
cède une drupe monosperme.
Deux espèces de ce genre ont de l’inté¬
rêt comme fournissant deux des trois sortes
de bois désignées sous le nom de Bois de
Santal. La troisième sorte , connue sous le
nom de Santal rouge , provient d’une Lé-
gumineuse papilionacée, le Pterocarpus san-
talinus ( voy . ptérocarpe).
Le Santal blanc, Santalum album Lin.,
croît principalement sur les montagnes du
Malabar. Il forme un arbre de forte pro¬
portion , à belle et volumineuse cime ar¬
rondie; son écorce est brune et raboteuse;
ses feuilles oblongues lancéolées, rétrécies
aux deux extrémités, aiguës au sommet,
pétiolées, sont entières , glabres; ses fleurs
sont petites, disposées en petites grappes
axillaires et terminales ; elles sont jaunâtres
au moment où elles commencent à s’épanouir,
et deviennent ensuite rougeâtres. Deux opi¬
nions différentes ont été émises au sujet du
bois de cet arbre. Les uns ont avancé, avec
Roxburgh, que son aubier constitue ie bois
de Santal blanc, tandis que sa partie cen¬
trale, ou le bois de cœur, forme le Santal
citrin. Les autres ont, au contraire, assuré
que ces deux sortes de bois proviennent de
deux espèces différentes; la plante dont nous
venons de reproduire les caractères fournis¬
sant seulement la première. Les observations
de M. Gaudichaud paraissent démontrer
l’exactitude decette seconde manière devoir;
ce savant attribue, en effet, la production du
Santal citrin a un arbre qu’il a nommé San¬
tal de Freycinet, Santalum Freycinetianum
Gaudich. ( Uran ., p. 442, t. 45). Celui-ci se
distingue par ses feuilles lancéolées, un peu
obtuses, veinées, a limbe cinq fois plus long
que le pétiole ; par ses fleurs grandes, rosées,
opposées, disposées en grappes terminales,
simples. Aux îles Sandwich, cet arbre porte
Je nom d 'Oié-Ara. Son bois constitue, selon
M. Gaudichaud, la seule production com ¬
merciale de ces îles. On l’indique également
comme croissant aux îles Fidgi, aux Mar¬
quises, au Malabar, etc.
L’un et l’autre de ces bois sont aromati¬
ques et recherchés dans l'Inde, surtout à la
Chine, soit pour ce motif, soit pour leurs
propriétés médicinales. Le Santal blanc est
le moins précieux et le moins recherché des
deux. Son odeur est douce, sa saveur un peu
amère. Dans les contrées que nous venons de
nommer, il est employé comme parfum et
aussi comme stimulant, sudorifique, rafraî¬
chissant, etc. On s’en sert aussi, après l’a¬
voir râpé, à faire une sorte de pâte dont on
enduit la peau, lorsqu’on est en sueur. Ce
bois arrive quelquefois en Europe; mais il y
est très rarement employé. Le Santal citrin,
ainsi nommé à cause de sa belle couleur
jaune, est plus aromatique que le blanc, et
de plus, son tissu serré permet de lui don¬
ner un beau poli qui le rend propre à la con¬
fection des vases, coffrets et de divers ouvra¬
ges de marqueterie. Il est extrêmement re¬
cherché par les Chinois qui, assure-t-on, en
ont déjà dépeuplé plusieurs îles de l’Océanie.
On l’emploie aussi comme parfum, en le
brûlant dans les temples et les maisons. Mais
on consacre surtout a cet usage celui dont la
coloration est le moins prononcée, et qui
dès lors est regardé comme moins propre à
être mis en œuvre. Enfin ce bois est égale¬
ment usité comme substance médicinale.
(P. D.)
SANTA LACÉES . Santalaceœ. bot.phan.
— Famille de plantes dicotylédonées apé¬
tales, périgynes, ainsi caractérisée: Calice
tubuleux , à limbe 4-5-fide , dont la préflo¬
raison est valvaire, et dont les lobes souvent
épaissis à la base portent quelquefois en
dedans une touffe de poils ; il est entouré
rarement d’un calicule extérieur. Étamines
en nombre égal et opposées à ces lobes à la
base desquels elles s'insèrent, les dépassant
à peine par leurs filets subulés, munis quel¬
quefois d’un faisceau de poils, terminés
chacun par une anthère biloculaire, introrse,
très rarement quadriloculaire. Ovaire adhé¬
rent avec le tube qui l’égale ou le dépasse,
contenantdansune loge unique deux, quatre
ou plus ordinairement trois ovules suspen¬
dus au sommet d’un placentaire central en
forme de eolumelle. Style simple, court;
stigmate capité, 2-3-lobé , très rarement
rayonné. Disque charnu, épanché sous forme
de lame au-dessus de l'ovaire, prolongé en
lobes , quelquefois en lames pétaloïdes al¬
ternant avec les divisions calicinales. Fruit
sec ou charnu , à endocarpe crustacé ou os¬
seux , monosperme. Embryon droit ou lé¬
gèrement oblique, dans le centre d’un pé-
risperme charnu, deux fois au moins plus
SAN
SAP
342
long que lui, cylindrique , à radicule supère
ou tournée un peu latéralement en haut.
On a constaté dans un assez grand nombre
de genres et d’espèces un développement
singulier de cet ovule, où de bonne heure
le sac embryonaire perçant le nucelle le
rejette à sa base et continue à grossir en
dehors de lui, de manière que la graine,
bornée à ce sac épaissi et à l’embryon ,
mûrit dépourvue d’autre tégument. Les
Santalacées sont des herbes annuelles ou
vivaces, des arbrisseauxou des arbres; à feuil¬
les alternes, tendant quelquefois à l’opposi¬
tion vers le bas, celles des rameaux, entières,
penninervées , épaisses, quelquefois rédui¬
tes à l’état d’écail les ou même disparaissant
complètement, dépourvues de stipules; à
fleurs complètes ou plus rarement incom¬
plètes par avortement, petites, groupées en
épis, grappes ou panicules, quelquefois so¬
litaires aux aisselles des feuilles, accompa¬
gnées de bractées et bractéoles. Les espèces
arborescentes se rencontrent la plupart dans
l’Asie et l’Australie tropicales, les. frutes¬
centes dans la région méditerranéenne et
la partie tempérée de l’Amérique australe,
les herbacées dans sa partie boréale ainsi
que dans l’Europe et l’Asie centrales. On
les trouve sous les deux dernières formes
au cap de Bonne-Espérance. Parmi les pro¬
duits de cette famille, les bois aromatiques
de plusieurs espèces de Santals sont les plus
renommés.
GENRES.
Thesium, L. ( Thesiosiris et Fnsea, Reich.).
— ■ Nanodea, Banks ( Balexerdia , Cornm.).
— Choretrum , R. Br. — Leptomeria, R. Br.
— Comandra , Nutt. — Fusanus, L. ( Col-
poon, Berg.). — Osyris, L. ( Casia , Tourn.).
— Sphœrocarya , Wall. — Santalum, L.
( Sirium , L.). — Mida, Conningh. — Pyru-
laria , Michx. ( Hamiltonia , Muhlenb. —
Callinux , Raf.). — - Cervantesia, R. Pav. —
Myoschilos, R. Pav.
Après ces genres on place avec doute
VOctarillum, Lour., encore trop imparfai¬
tement connu ; 1 ' Anthobolus R. Br. et YExo-
carpus Labill., Santalacées à ovaire libre et
pouvant, par suite de ce caractère, consti¬
tuer un petit groupe séparé des Anthobo-
lées, et enfin le Nyssa Gron. (Tupelo, Ad.),
plus différent encore par le nombre de ses
étamines porté à dix dans les fleurs mâles,
par son ovule unique pendant du sommet
de la loge , et ses cotylédons foliacés ondu¬
lés, indiqué en conséquence comme devant
former le noyau d’un petit groupe des Nys-
sacées. (Ad. J.)
SAATALOIDES, Linn. ( Flor . Z eyl, n.
408). bot. ph. — Synon. de Connarm , Linn.
SAATIA , Sav. (in Memor . matemat. de
Soc . ital.j VIII, 2, 479). bot. ph. — Syn. de
Polypogon , Desf,
SAATÏA. bot. ph. — Genre de la famille
des Rubiacées-Cofféacées, tribu des Psycho-
triées, établi par Wight et Arnott ( Prodr .
Flor. penins. Ind. orient ., I, 422). Arbris¬
seaux originaires de l’Inde. Voy. rubiacées.
SANTOLIAA, bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées-Tubuliflores, tribu des
Sénécionidées, établi par Tournefort ( Inst .,
260). L’espèce typ e, Santolina chamœcypa-
rissus Linn. ( S. incana Lamk. et DC. ,
vulgairement Garderobe , Aurone femelle ,
petit Cyprès, etc.), croît dans les contrées
chaudes qui avoisinent la Méditerranée. On
la cultive fréquemment dans les jardins.
(J.)
SAAVITAEÏA. bot. ph. — Genre de la
famille des Composées-Tubuliflores, tribu
des Sénécionidées, établi par Gualter (in
Lamarck Journ. hist. nat., II, 176, t. 33).
L’espèce type, Sanvitaliaprocumbens Lamk.,
est une herbe originaire du Mexique, et cul¬
tivée, en Europe, dans les jardins de bota¬
nique. (J-)
SAPAJOU, mam .—Voy- sajou.
SAPA A7, mam. — Nom d’une espèce de Po-
latouche. Voy. ce mot. (E. D.)
8APERDA (aawepSvjç, nom d’un poisson
dans Athénée), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères, de la famille des
Longicornes et de la tribu des Lamiaires,
créé par Fabricius (Systema eleutheratorum ,
t. Il, p. 328), adopté par Dejean (Catalogue,
3e édition, p. 376) et Mulsant (Histoire na¬
turelle des Coléoptères de France; Longicornes,
p. 185), et restreint par ces deux auteurs à
quelques espèces seulement d’Europe et de
l’Amérique septentrionale. Les types sont:
les S. scalaris, Scylii, tumula , punctata et
candida F. (G.)
S A PU AA. mam.- Le Daman (voy. ce mot)
portait anciennement, ce nom, et c’est ainsi
qu’il est désigné dans la Bible. (E. D.)
SA P11A N US. INS. — Genre de l’ordre des
SAP
Coléoptères subpenlamères, delà famille des
Longicornes et de la tribu des Cérambyeins,
proposé par Mégerle, adopté par Dabi et De-
jean, dans leurs Catalogues , et publié par
Servi Ile ( Annales de la Société entomologique
de France , t. III, p. 81). Le type, le Calli-
dum spinosum F., est propre à l’Autriche.
(C.)
SAPHENIA. acal. — Genre de Méduses
établi par Eschscholtz pour trois espèces dont
la première avait été primitivement décrite
sous le n >m de Geryonia dinema par Péron
et Lesueur, et a été rangée par Lamarck
parmi les Dianées, et par M. de Blainville
dans le genre Campanella. C’est une très
petite Méduse des côtes de la Manche dont
l’ombrelle subconique, pédonculée, porte de
petits tubercules marginaux et deux tenta¬
cules opposés ; les deux autres espèces, obser¬
vées par MM. Quoy et Gaimard qui en ont
fait des Dianées, sont la S. bitentaculata du
détroit de Gibraltar, grosse comme un noyau
de cerise, et dont le pédoncule est mince et
recourbé, et la A. Balearica de la Méditerra¬
née, dont le pédoncule est conique, épais,
blanc, teinté de rougeâtre. Le genre S'aphe-
nia, qui fait partie de la division des Disco-
phores phanérocarpes d’Eschscholtz , est,
comme tous les genres voisins, sans ovaires
et dépourvu de points oculiformes au bord
de l’ombrelle; comme eux, aussi, il présente
un pédoncule allongé en manière de trompe,
mais ce pédoncule est simple et non divisé
à l’extrémité et, de plus, les Saphenia sont
caractérisées par deux cirrhes opposés plus
longs au bord de l’ombrelle. Toutefois l’ab¬
sence d ovaires et la petitesse de ces Méduses
permettent de penser qu’elles n’ont pas été
observées à l’état adulte. M. de Blainville ,
qui n’admet point ce genre, fait, comme
nous lavons dit, delà première une Carn-
panelle, et les deux autres sont pour lui des
Geryonies. M. Lesson, au contraire, admet
le genre Saphenia d’Eschscholtz et le place
dans son groupe des Méduses agaricines ou
proboscidées. (Duj.)
SAPHIR et SAPHIR ÉMERAUDE, ois.
Espèces d’Oiseaux-Mouches. Voy. colibri.
SAPHIR, min. — On donne principalement
ce nom, dans le commerce, aux variétés
blanches ou bleues du Corindon hyalin.
SAPHIRINE. Saphirina. crust. — C’est
un genre de l’ordre des Copépodes, de la fa-
SAP 343
mille des Pontiens, établi par M. Thompson
aux dépens des Oniscus des auteurs.
Les Crustacés qui composent ce genre
sont de très petite taille et se trouvent en
haute mer; ils flottent à la surface de l’eau,
et répandent une lumière phosphorescente
très vive. On en connaît deux espèces, parmi
lesquelles je citerai la Saphirine brillante,
Saphirina fulgens Tomps. , Edw. ( Histoire
naturelle des Crustacés, t. III, p. 415, pl.
37, tig. 1). Elle a été rencontrée dans l’océan
Atlantique et au sud du cap de Bonne-Espé¬
rance. (H. L.)
SAPHIRINE. min. — Synon. d’Haüyne.
Voy. ce mot.
SAPIN. Abies. bot. pu. — Genre extrême¬
ment important de la famille des Conifères-
Abiétinées, à laquelle il donne son nom, de
la Monœcie monadelphie dans le système de
Linné. A l’article pin, nous avons déjà signalé
les opinions divergentes qui ont régné a son
égard parmi les botanistes, dont les uns l’ont
réuni aux Pins proprement dits et aux Mé¬
lèzes sous la dénomination commune de
Pinus, dont certains 1 ont séparé des Pins
proprement dits, tout en le laissant réuni
aux Mélèzes, dont les autres enfin l’ont re¬
gardé comme un groupe générique propre,
distinct et séparé soit des Pins proprement
dits, soit des Mélèzes. C’est cette dernière
manière de voir que nous adoptons ici.
Ainsi envisagé, le genre Sapin se compose
d’arbres généralement très élevés et fort élé¬
gants, surtout pendant leur jeunesse, par
leur forme conique, élancée; leur tronc, ré¬
gulièrement conique, se fait remarquer par
sa rectitude; leurs feuilles sont persistantes,
solitaires, disposées en spirale serrée, tou¬
jours linéaires, tantôt planes, et alors pour¬
vues en dessous d’une bande de stomates de
chaque côté de leur nervure médiane, tantôt
tétragones, et portant alors une bande de
stomates sur chacune de leurs quatre faces.
Leurs chatons mâles sont solitaires et se dé¬
veloppent soit à l’aisselle des feuilles, soit à
l’extrémité de petits rameaux raccourcis;
leurs chatons femelles sont terminaux ou
rarement latéraux. Dans ces derniers, au
moment de l’anthèse, les bractées sont tou¬
jours plus longues que les écailles du chaton,
tandis qu elles finissent presque toujours par
être plus courtes que celles-ci. Leur cône
mûrit en un an ; les écailles qui le forment
SAP
344
sont coriaces, amincies à leur bord, et tantôt
elles se détachent de l’axe au moment de la
dissémination des graines, tantôt elles per¬
sistent après la sortie de celles-ci. Ces graines
sont toujours ailées.
Dans son Synopsis Coniferarum (Saint-
Gall, 1847, in-8° ), M. Endlicher, après
avoir divisé tout le grand genre Pinus, limité
par lui, conformément aux idées de Linné
et de Lambert, en deux sous-genres, Sapinus
et Pinus , subdivise le premier en cinq sec¬
tions, savoir: Tsuga, Abies, Picea, Larix ,
Ceclrus. Il est évident que les trois premières
decessectionsappartiennent seulesau groupe
des Sapins, tel que nous le considérons ici,
et que dès lors elles deviennent pour nous
trois sous-genres. D’après le Synopsis de
M. Endlicher, elles renferment aujourd’hui
trente-six espèces.
a. Tsuga Endlicher ( Micropeuce et Peu-
coides Spach ( Suiles à Buffon, t. XI) . Écailles
du cône persistantes; bractées incluses ou
très rarement exsertes. Feuilles planes, briè¬
vement pétiolées, à base du pétiole demi-
cylindrique, à coussinet adné au rameau,
décurrent, épaissi dans le haut, laissant des
cicatrices demi-orbiculaires ou presque en
croissant.
Ce sous-genre emprunte son nom au Sa¬
pin Tsuga, Abies Tsuga Sieb. et Zuccar. Ar¬
bre indigène dans le nord du Japon, haut
d’ordinaire de 7 ou 8 mètres, mais dont il
existe aussi une variété naine qui ne dépasse
pas 1 mètre de hauteur et que les Japonais
cultivent dans leurs jardins. Par son port et
la plupart de ses caractères, cette espèce res¬
semble beaucoup à la suivante.
Sapin du Canada, Abies Canadensis Michx.
( Pinus Canadensis Lin.). Cet arbre croît
naturellement dans les parties froides de
l’Amérique septentrionale, de la Baie de
Hudson jusque dans le nord de la Caroline ;
mêlé au Sapin noir, il forme des forêts consi¬
dérables dans la Nouvelle-Écosse, les Étals
deVermont, Maine et New-Hampsbire. Il
porte aux États-Unis le nom de Hemlock-
spruce. 11 est communément cultivé en Eu¬
rope, dans les jardins paysagers, où l’élé¬
gance de son port, la fraîcheur de sa verdure
lui donnent une place distinguée parmi ses
congénères. Dans son pays natal, il s’élève à
25 et 30 mètres, tandis qu’en Europe, il
n’atteint guère que le tiers de cette hauteur.
SAP
Son tronc est gros proportionnellement ; il
émet des branches horizontales dont l’en¬
semble forme une cime d’abord pyramidale,
plus tard irrégulière, et dont chacune porte
un grand nombre de rameaux étalés en di¬
rection distique ; ces rameaux portent, dans
leur première jeunesse, un duvet ferrugineux
qui ne tarde pas à tomber. Ses feuilles sont
presque distiques, planes, un peu aiguës,
très finement dentelées en scie à leur bord,
glauques en dessous; ses chatons mâles sont
longuement stipités et globuleux ; ses cônes
sont fort petits, longs à peine de 3 centimè¬
tres. Ce Sapin a été introduit en Europe par
P. Collinson, en 1736; aujourd’hui il y est
très répandu, mais seulement comme arbre
d’agrément. Il en existe une variété naine,
dont les branches étalées et tounues traînent
souvent à terre et qui ne dépasse pas 1 mè¬
tre de hauteur. Le bois de cette espèce est
blanc, peu résineux, de mauvaise qualité;
son grain est grossier; très souvent ses cou¬
ches sont désunies et, de plus, il a le défaut
de pourrir vite ; néanmoins on s’en sert
fréquemment en Amérique, afin d’épargner
les bonnes espèces de Sapins qui commen¬
cent à y devenir peu abondantes. Par com¬
pensation, son écorce est excellente pour le
tannage des cuirs. A l’état cultivé, ce Sapin
se recommande par la facilité avec laquelle
il souffre la taille ; aussi peut-on s’en servir
avantageusement pour faire des palissades.
C’est encore à ce sous-genre que se rap¬
porte le Sapin de Douglas, Abies Douglasii
Lindl. ( Pinus Douglasii Sabine, Lamb.,
Endl.), espèce observée par Douglas sur la
côte occidentale de l’Amérique du Nord, en¬
tre 43u et 52° de latitude nord, où il forme
de vastes forêts. C’est l’un des géants du
genre et de tout le règne végétal. En effet,
son tronc s’élève jusqu’à 50 et 67 mètres
de hauteur, avec une circonférence de 7 à
17 mètres à sa base , et une écorce de plus
de 2 décimètres d’épaisseur.
b. Abies Link ( Picea Don, Loud., Peuce
et Piceaster Spach). Écailles du cône se dé¬
tachant de l’axe qui persiste ; bractées exser¬
tes ou incluses. Feuilles distinctement pé¬
tiolées, à pétiole cylindrique, épaissi par sa
base, à coussinets déeurrents et se prolon¬
geant en dessus de la cicatrice qui est orbi-
culaire, souvent très peu prononcée.
Parmi les vingt espèces rapportées aujour-
SAP
SAP
345
d’hui à ce sous-genre , les deux suivantes
doivent fixer notre attention.
Sapin en teigne , Abies pectinata PC. ( Pi-
nus abies Du Roi , Pinus Picea Lin. ). Cette
magnifique et importante espèce est égale¬
ment connue sous les noms de Sapin com¬
mun , ou seulement Sapin, Sapin blanc,
Sapin argenté, etc. Elle croît sur les chaînes
de montagnes de l’Europe moyenne et mé¬
ridionale , des Pyrénées jusqu’au Caucase;
elle est surtout commune dans les Alpes, où
elle forme de grandes et belles forêts entre
2,000 et 4,000 pieds de hauteur, descendant
quelquefois jusqu’à 1,000 pieds, s’élevant
rarement au-dessus de 4,500. Elle ne se
montre guère que sur quelques points ( par
exemple en Suède), au-dessus de 50° de
latit. N. Elle forme un arbre de 100 à 150
et 160 pieds de hauteur, recouvert d’une
écorce blanchâtre. Ses rameaux et ramules
sont opposés en croix , légèrement pubes-
cents dans leur jeunesse ; ses feuilles, géné¬
ralement insérées sur quatre lignes et déje¬
tées vers deux côtés opposés, sont linéaires,
plus ou moins obtuses , vertes à leur face
supérieure que parcourt un sillon longitu¬
dinal , marquées en dessous de deux lignes
blanchâtres à stomates. Ses chatons mâles
sont axillaires , plus courts que la feuille à
l’aisselle de laquelle ils naissent. Ses cônes
sont dressés, sessiles , cylindracés , longs
d’environ 2 décimètres ; et après que leurs
écailles sont tombées, leur axe persiste long¬
temps. Ce Sapin est d’une très grande uti¬
lité sous divers rapports. Son bois est blan¬
châtre , facile à fendre longitudinalement,
liant et élastique ; ces qualités, jointes à la
rectitude presque parfaite des troncs qui le
fournissent, permettent d’en faire des mâts,
des vergues , surtout des poutres de très
grande longueur et des plus fortes dimen¬
sions , et des planches qui forment, avec
celles obtenues d’un Sapin élevé, la matière
première de nos charpentes , de la menui¬
serie commune, etc. On l’emploie égale¬
ment pour d’autres usages fort divers. D’a¬
près M. Hartig , ce bois , pris sur un arbre
de quatre-vingts ans, pèse 66 livres 14 on¬
ces par pied cube lorsqu’il est vert , et
41 livres 5 onces quand il est sec; tandis
que , pris sur un arbre de quarante ans, il
pèse seulement 37 livres 9 onces , à l’état
sec, sous le même volume. Son écorce est
T. xi.
employée pour le tannage des cuirs, dans
quelques parties de l’Europe , particulière¬
ment en certains points de la Suisse. Enfin
ses produits résineux ont beaucoup d’impor¬
tance , et sont assez analogues à ceux des
Pins ( voy . l’article pin). Ils forment la Téré¬
benthine de Strasbourg ; on en obtient aussi
par la distillation de l’essence de Térében¬
thine et une sorte de Colophane. Ce Sapin
entre dans les plantations des parcs et des
jardins paysagers. Au point de vue médici¬
nal il a aussi une certaine importance ; car
à part l’usage qu’on fait de certains d’entre
ses produits résineux , ses jeunes pousses ,
connues dans les pharmacies sous le nom de
Bourgeons de Sapin , sont assez fréquem¬
ment administrées comme antiscorbuliques,
macérées dans du vin ou de la bière. Pour
les plantations , on retire les graines de ce
Sapin de cônes recueillis aux mois de sep¬
tembre et d’octobre , et on les sème immé¬
diatement. Lorsque ces semis sont destinés
à fournir du plant pour le commerce, on les
fait en terre de bruyère, et, au printemps
suivant , on place le jeune plant relevé en
motte dans une terre légère et à une expo¬
sition un peu ombragée. Pendant les grands
froids, on a le soin de le couvrir de litière.
Enfin , à la troisième ou quatrième année,
les jeunes pieds sont propres à être mis en
place ou livrés au commerce.
Le Sapin Baumier, Abies Balsamea Mill.
( Pinus Balsamea Lin.), est un arbre propre
à la partie nord-est de l’Amérique septen¬
trionale , surtout à la Nouvelle-Écosse , au
Canada, la Nouvelle - Angleterre , New-
York. Il porte dans ces contrées le nom de
Fir Balsam , Balsam of Gilead. Il est au¬
jourd’hui fréquemment cultivé en Europe
comme espèce d’ornement , et il est connu
vulgairement sous le nom de Baumier de
Gilead. Dans son pays natal, il s’élève à 15
et 16 mètres de hauteur ; mais , dans nos
contrées, il dépasse rarement 10 mètres. 11
se distingue par son tronc dont la grosseur
décroît rapidement de la base au sommet ,
et qui se forme par une cime pyramidale à
rameaux très étalés ; par ses feuilles très
nombreuses et serrées , distiques, blanchâ¬
tres en dessous, linéaires , planes , déjetées
en plus grand nombre vers le haut que vers
le bas ; par ses cônes dressés, ovales-cylin-
driques, rougeâtres, longs de 10 à 15 cen •
44
SAP
SAP
346
timètres. Le bois de cet arbre n’est pas em¬
ployé, soit à cause de son peu de force, soit
parce qu’il ne forme jamais que de petites
pièces. Mais la Térébenthine, qui se ramasse
en vésicules sous l’épiderme de son tronc et
de ses branches, et qui, à l’état frais, forme
un liquide verdâtre, fort transparent, d’une
saveur âcre et d’une odeur pénétrante , est
usitée en médecine. Presque toute celle qui
entre dans le commerce se consomme en
Angleterre. Cette substance est connue sous
les noms de Tere benthine du Canada, Baume
du Canada, faux Baume de Gilead.
Parmi les autres espèces du même sous-
genre , nous nous bornerons à citer VAbies
grandis Lindl. (Pinus grandis Dougl. ), es¬
pèce gigantesque de la Californie, qui atteint
jusqu’à 200 pieds de hauteur ; VAbies Web-
biana Lindl. {Pinus Webbiana Wall.),
grande et belle espèce de l’Himalaya, dont
le bois est compacte et légèrement rougeâ¬
tre ; enfin VAbies Pinso,po Boiss., découvert,
il y a peu d’années , en Espagne , dans le
royaume de Grenade , où il forme des fo¬
rêts dans les zones montagnarde et sous-
alpine de la sierra Bermeja ; de la sierra de
la Niève; il existe probablement aussi dans
le Maroc.
c. Picea. Écailles du cône persistantes ,
bractées incluses. Feuilles sessiles ou très
brièvement pétiolées , tétragones , à coussi¬
net décurrent épaissi supérieurement, lais¬
sant par leur chute une cicatrice rhomboi-
dale.
L’espèce la plus importante de ce sous-
genre est , sans contredit , le Sapin Epicéa ,
Abies Picea Mill. ( Abies excelsa DC. , Pinus
Picea Du Roi, Pinus Abies Lin.), qui se
range immédiatement à côté du Sapin en
peigne pour son utilité. Elle porte vulgaire¬
ment les noms d 'Epicéa, Epkia , Pesse , Pi-
nesse , etc. 11 est bon de faire remarquer que
Linné a mal à propos transposé les noms
que portaient primitivement le Sapin en
peigne ou commun et l 'Epicéa, en nommant
le premier Pinus Picea , et le dernier Pinus
Abies. De là sont résultées quelquefois des
confusions que divers botanistes , MM. Du
Roi , Link, Endlicher, ont cherché à rendre
désormais impossibles en rétablissant ces
noms spécifiques tels qu’ils devaient être ,
et en donnant à la première de ces deux
pèces le nom de Pinus Abies , à la seconde
celui de Pinus Picea . Le Sapin Epicéa croît
dans les chaînes de montagnes de l’Europe
moyenne , surtout dans les Alpes, où il se
maintient entre 4,000 et 6,500 pieds d al¬
titude , n’arrivant que très rarement et par
exception jusqu’à 7,000 pieds; dans Sa pres¬
qu’île Scandinave , il s’avance jusqu’à 67°
de latit. N. Dans les diverses localités où il
se trouve , il forme de grandes et belles fo¬
rêts remarquables par l’absence à peu près
complète de toute autre végétation. Il man¬
que entièrement en Espagne , dans ceux de
nos départements qui longent l’Océan et la
Méditerranée, dans l’Apennin, la Grèce et
le Caucase. C’est le plus grand arbre d’Eu¬
rope , car on le voit s’élever à 40 et 50 mè¬
tres , avec un diamètre de 2 mètres. Il est
en même temps fort remarquable par la
beauté de son port pyramidal. Ses branches,
d’abord étalées horizontalement , finissent
par devenir pendantes, et lui donnent alors
un aspect triste auquel ajoute le vert foncé
de ses feuilles. Son écorce est flexible et ré¬
sistante. Ses feuilles sont rapprochées, rai¬
des et mucronées , comprimées-tétragones ,
longues seulement de 15 millimètres envi¬
ron. Ses chatons mâles sont presque oppo¬
sés , brièvement stipités vers le sommet des
rameaux de l’année, tandis que les chatons
femelles sont terminaux. Ses cônes sont pen¬
dants, cylindracés, longs de 15 à 16centim.,
sur une épaisseur de 3 à 6 centimètres. On
connaît plusieurs variétés de cette espèce ,
parmi lesquelles les plus curieuses sont la
variété naine ( Abies nana Hort.), qui ne dé¬
passe pas les proportions d’un arbuste ordi¬
naire , et celle qui a été nommée Viminalis
par Wahlenberg , à cause de ses branches
grêles , simples et droites. Loudon a signalé
et figuré un fait très curieux que présente
parfois cette espèce. Lorsque ses branches
inférieures , devenues pendantes, viennent
à toucher un sol humide , elles s’y enraci¬
nent , et donnent ensuite comme autant de
nouveaux pieds. On voit qu’il se produit ici
accidentellement quelque chose d’analogue
à ce qui a rendu célèbre le Ficus religiosa ,
ou Figuier des Pagodes. Ce Sapin est beau¬
coup plus septentrional que le Sapin en
peigne, dont il égale à peu près l’utilité.
Ainsi il abonde dans la presqu’île Scandi¬
nave , où ce dernier n’existe qu’exception-
nellement ; de là lui vient son nom vulgaire
SAP
SAP
347
â'Epicea de Norvège. Il est aussi très com- '
mun dans le nord de l’Allemagne , et c’est
sur les côtes méridionales de la Baltique,
particulièrement entre Memel et Koenigs-
berg , que se trouvent les plus belles forêts
formées par lui. Son bois est blanc, tendre,
facile à fendre longitudinalement, un peu
inférieur en qualité à celui du Sapin en
peigne, mais employé néanmoins concur¬
remment avec lui et aux mêmes usages.
Quant à ses produits résineux, ils ont au
moins autant d’importance que ceux de ce
dernier. On le cultive quelquefois dans ies
grands jardins paysagers. Bien qu’il croisse
à peu près indifféremment dans toutes les
terres , il réussit cependant beaucoup plus
dans celles qui sont un peu humides. Il y
acquiert de plus fortes dimensions et une
durée beaucoup plus considérable.
Le Sapin noir, Abies nigra Michx. ( Pinus
nigra Ait.), vulgairement connu en Amé¬
rique sous le nom de Black Spruce , et en
Europe sous celui de Sapinetle noire , est
une belle espèce de l’Amérique septentrio¬
nale , où elle croît naturellement entre 44°
et 53" de latit. N. Ce Sapin est aujourd’hui
fort répandu en Europe dans les parcs et les
jardins paysagers, il forme un arbre de
25 mètres de haut , sur 3 à 5 décimètres de
diamètre à sa base, dent le tronc lisse, cou¬
vert d’une écorce brun-noirâtre, diminue
très régulièrement et graduellement de gros¬
seur de la base au sommet. Ses feuilles té-
tragones , d’un vert sombre , pointillées de
blanc sur leurs quatre faces , étroites et ai¬
guës, sont insérées tout autour des bran¬
ches ; ses cônes sont brièvement pédiculés ,
penchés, longs de 4 ou 5 centimètres, d’a¬
bord rougeâtres , plus tard d’un brun-rou¬
geâtre, et leurs écailles sont largement obo-
vales , finalement onduiées-déchirées sur
leur bord. Cette espèce a de l’intérêt sous
divers rapports. Son bois est d’un grain
serré et en même temps léger, élastique ,
très durable ; aussi les Américains en font-
ils grand usage pour leurs constructions na¬
vales ou autres. Même, dans certains cas, il
paraît l’emporter sur le Chêne. Ses jeunes
pousses servent à la préparation d’une li¬
queur antiscorbutique fort utile à bord des
navires pour les voyages de long cours, et
qui porte le nom de bière de Spruce, Spruce
r . Pour préparer cette liqueur, on fait
bouillir dans l’eau les jeunes pousses du Sa¬
pin noir ; on ajoute au liquide de la mélasse
ou du sucre d’Erable, et on laisse ensuite le
tout fermenter. Cette espèce a un accroisse¬
ment rapide à l’état cultivé. Elle demande
une terre humide et profonde et une expo¬
sition au nord.
Enfin le Sapin blanc, Abies alba Michx.
( Pinus alba Ait. ) , est également indigène
de l’Amérique septentrionale , où elle croît
entre 48° et 70° de latit. N. Elle porte dans
ces pays le nom de While Spruce , et nos
arboriculteurs lui donnent le nom de Sapi¬
nette blanche. Son tronc ne s’élève guère au-
dessus de 15 ou 16 mètres de hauteur, et
ses branches , diminuant graduellement de
longueur , donnent à l’arbre une forme ré¬
gulièrement conique. Son écorce est de cou¬
leur plus claire que celle des autres Sapins.
Ses feuilles tétragones, insérées tout autour
des branches , sont d’un vert clair et mar¬
quées sur chaque face d’une ligne blanchâ¬
tre ; ce qui, joint à la teinte claire de l’é¬
corce, a valu à l’espèce le nom qu’elle porte.
Ses cônes sont pendants , pédiculés , ovoïdes
ou cylindracés , obtus à chaque extrémité ,
longs de 8 ou 9 centimètres. Ils mûrissent
un mois plus tôt que ceux du précédent. Le
bois de ce Sapin est inférieur en qualité à
celui des autres espèces du genre. Ses jeunes
pousses sont quelquefois employées à faire
de la bière de Spruce. Son accroissement est
rapide, et à peu près égal dans toutes les
terres. 11 réussit très bien dans nos climats.
(P. D.)
SAFI1MDACÉES. Sapindaceæ . bot. ph.
— Famille de plantes dicotylédonées, poly-
pétales, hypogynes, ainsi caractérisée : Calice
de cinq folioles souvent inégales: deux exté¬
rieures souvent dressées et quelquefois sou¬
dées en une seule, une située du côté de
l’axe; deux latérales , en général plus pe¬
tites; toutes plus ou moins unies à leur
base , a préfloraison imbriquée. Disque
charnu, hypogynique ou soudé à la base du
calice, tantôt régulier et formant un anneau
entier ou lobé , tantôt développé d’un seul
côté à l’intérieur. Pétales alternes , insérés
en dehors du disque, souvent doublés tous,
ou les internes seulement, d’une écaille en
forme de capuchon ou de crête ou d’un ap¬
pendice infléchi , souvent réduits à quatre
par l’avortement du cinquième entre les
348 SAP
deux divisions calicinales extérieures, égaux
ou inégaux , manquant tous quelquefois , à
préfloraison imbriquée. Étamines insérées
le plus souvent en dedans du disque , en
nombre double , souvent réduites à huit ,
quelquefois à moins, très rarement en nom¬
bre quadruple et sur deux rangs , souvent
excentriques ou unilatérales ; à filets libres
ou soudés , égaux ou inégaux; à anthères
introrses , biloculaires , s’ouvrant longitu¬
dinalement. Ovaire libre, central ou excen¬
trique , à deux , quatre , ou plus com¬
munément à trois loges, renfermant le plus
souvent un seul ovule ascendant , plus ra¬
rement suspendu; d’autres fois deux ou
trois ovules superposés. Style terminal ,
simple , terminé par autant de stigmates
qu’il y a de loges. Fruit 2-4-3-loculaire ,
ou 1 - loculaire par avortement , tantôt
charnu , tantôt capsulaire , ligneux, coriace
ou membraneux , s’ouvrant par une déhis¬
cence loculicide ou septicide ; d’autres fois
composé de samares , où chaque carpelle
alors indéhiscent présente son aile terminale
ou basilaire. Graines solitaires ou géminées,
globuleuses ou comprimées , le plus souvent
dressées , à tégument crustacé ou membra¬
neux, quelquefois prolongé en aile, souvent
munies d’une expansion arillaire autour
du hile. Embryon sans périsperme , rare¬
ment droit , le plus souvent courbe ou en¬
roulé en spirale , à cotylédons incombants ,
quelquefois soudés en une seule masse
charnue , à radicule dirigée en haut ou en
bas suivant la direction de l’ovule , en de¬
hors dans la plupart des embryons enroulés.
Les espèces qui habitent, pour la plupart ,
entre les tropiques , surtout en Amérique ,
s’avancent rarement en dehors; ce sont
quelques herbes à suc aqueux, plus généra¬
lement des arbres , arbrisseaux ou sous-ar-
brisseaux, ou souvent des lianes, fréquem¬
ment munies de vrilles. La tige de celles-ci
offre une structure extrêmement remarqua¬
ble par l’existence de plusieurs gros fais¬
ceaux ligneux, groupés plus ou moins régu¬
lièrement autour du corps ligneux central
dans l’épaisseur de l’écorce , tantôt faisant
saillie au dehors et présentant ainsi l’appa¬
rence de plusieurs branches greffées ensem¬
ble , tantôt cachés a l’intérieur par le corps
cortical plus développé , ce qui leur donne
l’aspect extérieur d’une branche ordinaire.
SAP
Les feuilles sont alternes ou très rarement
opposées , le plus communément ternées ou
pennées avec impaire , ou 2-3-ternées , ou
bipennées , quelquefois simples , ce qui ré¬
sulte surtout de l’avortement des folioles
latérales , à folioles alternes ou opposées ,
entières ou dentées, souvent parsemées de
points transparents ; les pétioles quelquefois
ailés; les stipules caduques ou nulles ; les
fleurs complètes ou incomplètes par avorte¬
ment, en grappes simples ou ramifiées en
panicules dans lesquelles les pédoncules in¬
férieurs se changent assez souvent en vrilles.
Leurs propriétés sont très diverses , dues à
des substances astringentes et amères ré¬
pandues dans leurs différentes parties, sub¬
stances auxquelles s’associent, dans les Do-
donæacées, de la résine et une huile essen¬
tielle. Les fruits , très vénéneux dans les
unes, peuvent, dans les autres, se manger,
et doivent leur saveur à du sucre, du mu¬
cilage, et des acides libres abondant dans le
péricarpe charnu ou dans i’arille. Quelques
uns, qui, en conséquence, ont reçu le nom
de Savoniers , sont employés au lavage des
toiles , parce que leur pulpe mêlée à l’eau
y détermine une mousse analogue à celle du
Savon.
GENRES.
Tribu 1. — Sapindées.
Ovules ordinairement solitaires. Embryon
courbe ou rarement droit.
Cardiospermum , L. (Corindum , Tourn.)
— Urvillea , Kth. — Serjania, Plum. (Se-
riana , Schum.) — Toulicia , Aubl. ( Ponœa ,
Schreb.) — Bridgesia, Bert. ( Tripterocarpus ,
Meisn.) — Paullinia, L. ( Cururu , Plum.
Semiarillaria , R. Pav.) — Enourea , Aubl.
— Schmidelia, L. (Allophyllus , L. — ■ Orni-
troplie, J. — Toxicodendron, Gærtn. — Apo-
retica , Forst. — Gemella , Lour. — Usubis ,
Burm. — Nassavia, Fl. fl.) — Valenzuelia ,
Bert. — Irina , Bl. — Prostea , Cambess.
Lepisanthes , Bl. — Sapindus , L. Erio-
glossurn , Bl. — Maiayba, Aubl. ( Ephielis ,
Schreb.-— Ernstingia, Neck.) — Moulinsia ,
Cambess. — Cupania , Plum. (Trigonis,
Jacq. — Vouaî'ana , Aubl. — Molinœa , J.
— Gelonium , Gærtn. non Roxb. — Tina ,
Rœm. Sch. — Mischocarpus , Bl. — Slad-
mannia , Lam. — Guioa , Cav. — Blighia ,
Kœn. — Akeesia, Tuss. — Harpulia , Roxb.
SAP
SAP
349
• — Bonnania, Raf. — Dimereza , Labill.
Diplopetalum , Spreng. — Ratonia , DC.
Digonocarpus et Trigonocarpus , Fl. fl. )
Aphania , Bl. — Talisia , Aubl. (? Aclaco-
dea , R. Pav.) — Nephelium, L. ( Euphoria ,
Gomm. — Scytalia , Gærtn. — Dimocarpus,
Lour. — Pometia, Forst. — Litchi, Sonner.)
— Thouinia, Poit. ( Thyana , Harnilt.
? Vargasia , Bert. ) — Hypelate , P. Br.
(Sphærococca , DC.) — Melicocca , L. (Oo-
cocca, DG. — Casimira, Scop.) — Sleichera,
W. ( Cussambium , Runipfa. — Koon, Gærtn.).
Tribu 2. — Dodonæàcées.
Ovules géminés ou ternés. Embryon en¬
roulé en spirale.
Kælreuteria , Lam. — Cossignia , Camb.
— Llagunoa,R. Pav. (Amiroia , Pers.) —
Diplopeltis , Endl. — Dodonœa, L. — Alec-
tryon , Gærtn. ( Aledryon , Cunningh. — Evo-
nymoides, Soland.) — Plosslea, Endl.
Près de cette tribu se placent deux gen¬
res , qui en diffèrent par leurs loges pluri-
ovulées : le Xanthoceras, Bung., le Magonia,
St-Hil. ( Phœocarpus , Mart. ); et, à la suite
de la famille, plusieurs autres douteux, sa¬
voir : Picrardia , Jack. ( Picrandia , Bl.) —
Hedycarpus , Jack. — Valentinia, Sw.— Ra-
earia , Aubl. — Eustathes , Lour. — Pedicel-
lia , Lour. — Pappea, Eckl. Zeyh. — Ptæ~
roxylon , Eckl. Zeyh. — Hippobromus , Eckl.
Zeyh. — Tarrietia , Bl. — Deinboellia ,
Schum.
Enfin le Meliosma , Bl. ( Millingtonia ,
Roxb. — Wellingtonia, Meisn.), qui se rap¬
proche, par plusieurs caractères, des Sapin-
dacées, en diffère par l’extrême irrégularité
de sa fleur, où, des cinq pétales, les trois
extérieurs sont entiers, les deux autres
plus petits et bifides ; les étamines oppo¬
sées à ces pétales en même nombre; celles
qui sont devant les trois premières stériles.
Des trois loges bi-ovulées, deux avortent,
et l’on a un fruit charnu 1-loculaire et
1-sperme, dont la graine se replie sur une
cloison saillante à l’intérieur. On a, en con¬
séquence, séparé ce genre comme devant
former le type d’un petit groupe des Mélios-
rnées , qu’il constitue seul jusqu’à présent.
(Ad. J.)
SAPINDÉES. A'apindeœ. bot. phan. —
Tribu de la famille des Sapindacées. Voy.
ce mot. (Ad. J.)
SAPINDIJS. BOT. PH. — Voy. SAVON1ER.
SAPÏUM, Jacq. (Amer. 249, t. CLVIII).
bot. ph. — - Syn. de Slülingia, Gard.
SAPONAIRE. Saponaria. bot. ph. —
Genre de la famille des Garyophyllées, de la
Décandrie digynie dans le système de Linné.
Les limites que l’immortel botaniste sué¬
dois lui avait assignées ont été modifiées
dans ces derniers temps par suite des tra¬
vaux importants dont la famille des Garyo¬
phyllées a été l’objet. Ainsi, l’une de ses es¬
pèces, le Saponaria vaccaria Linn. , est de¬
venue pour la plupart des botanistes le type
du genre Vaccaria, Medik. D’un autre côté,
M. Fenzl, dans le Généra de M. Endlicher,
a proposé un remaniement profond du genre
Saponaire dont le résultat serait d’y intro¬
duire des espèces classées jusqu’à lui parmi
les Lychnis et les s ilene, et qui n’auraient
d’autre titre à cette réunion que leur capsule
sans loges, caractère d’une valeur fort dou¬
teuse, et la déhiscence double des dents
capsulaires. Cette modification du genre qui
nous occupe aurait eu encore ce singulier
effet que son espèce type, la Saponaire of¬
ficinale, aurait cessé d’en faire partie. Mais
M. Al. Braun, dans ses études sur les Silé-
nées, a montré l’insuffisance des motifs qui
avaient dirigé M. Fenzl dans son apprécia¬
tion des caractères génériques des Saponaires,
et il a rétabli ce groupe générique à peu près
tel que Linné l’avait tracé, sauf la suppres¬
sion des Vaccaria, en lui assignant les ca¬
ractères suivants: Calice plus ou moins al¬
longé, cylindrique, rarement un peu renflé,
à nervures longitudinales nombreuses (15 ou
25), réunies en réseau par des ramifications
plus ténues, les parties occupées par ces
nervures sur les diverses feuilles calicinales
se touchant presque; pétales à onglet droit
portant généralement des bandelettes ailées,
pourvues, à la base de leur lame, d’une co-
ronule formée de deux languettes pointues,
à base perpendiculaire; lame indivise ou bi¬
partite au sommet ; deux styles un peu con¬
tournés à gauche, au sommet. Capsule por¬
tée sur un carpophore cylindrique ordinai¬
rement fort court, allongée, sans cloisons
ou n’en offrant qu’une légère trace, s’ou¬
vrant en quatre dents; columelle placentaire
allongée, portant quatre rangées de graines
sessiles, réniformes, aplaties, à dos convexe
ou obliquement caréné, tuberculeuses.
SAP
350
M. Al. Braun partage le genre Saponaire en
deux sous-genres: Rootia Neck. , Proteinia
Ser., distingués par la présence d une coro-
nule sur la corolle du premier, et par son
absence dans le second.
C’est au premier de ces sous-genres qu ap¬
partiennent la Saponaire gazonnante, &apo~
naria cæspitosa DC. (5. elegans Lapey.), très
jolie espèce propre aux Pyrénées ou elle
forme de jolies pelouses à une hauteur consi¬
dérable, et qui se fait remarquer par l’élé¬
gance et la grandeur de ses fleurs roses , la
Saponaire'faux basilic, Saponaria ocymoides
Linn., espèce élégante qui croît dans les
lieux pierreux et montueux de nos départe¬
ments méridionaux, que distinguent ses tiges
diffuses, rameuses, ascendantes , étalées en
cercle, sa villosité plus ou moins prononcée,
glanduleuse vers les extrémités, et ses fleurs
d’un joli rose dont le calice porte des poils
visqueux. C’est encore dans cette section que
se range la Saponaire officinale, Saponaria
officinalis Linn., espèce commune sur le bord
des champs, le long des fossés et des haies.
C’est une grande et belle plante vivace,
haute de 4 à 6 décimètres, presque glabre,
sa souche est rampante ; ses tiges fleuries
sont dressées, rameuses vers le haut, renflées
aux nœuds d’où partent des feuilles ovales-
lancéolées, aiguës, trinervées, dont les infé¬
rieures sont rétrécies en pétioles; ses gran¬
des fleurs rosées, odorantes, sont disposées
en une sorte de panicule terminale, et se
distinguent par leur calice d’abord cylindri¬
que et se renflant dans son milieu à la ma¬
turité. Cette plante a fourni par la culture
une variété à fleurs doubles, très élégante,
et qu’on rencontre fréquemment dans les
jardins. Elle se montre très peu difficile sur
le choix du sol et de l’exposition, et sa mul¬
tiplication s’opère avec grande facilité au
moyen de ses rejets. Elle renferme en assez
forte proportion un principe particulier dont
la formule chimique n’est pas encore déter¬
minée, la Saponine, qui donne à la décoction
de ses feuilles et de sa souche la faculté de
mousser comme de l’eau de savon et d’agir
à la manière de celle-ci pour décrasser le
linge et le blanchir. Aussi la Saponaire offi¬
cinale est-elle employée dans quelques par¬
ties de la France pour le blanchissage, sur¬
tout du linge fin. Enfin elle figure avec dis¬
tinction dans le nombre de nos espèces indi-
SAP
gènes usitées en médecine. Sa saveur est un
peu amère. On la regarde comme fondante,
dépurative, diurétique et sudorifique. Ou
l’administre fréquemment pour combattre
les engorgements des viscères abdominaux,
les maladies de la peau, etc. (P. D.)
SAPOTA, Mill. ( Dict . 1). bot. ph. —
Syn. d'Achras, P. Br.
SAPOTACÉES. Sapotaceæ. bot. ph. —
Famille de plantes dicotylédonées, monopé¬
tales, hypogynes, ainsi caractéiisée . Galice
a 5 divisions , d’autres fois à 4 , 6 ou 8 ,
alternant sur deux rangs, dans chacun des¬
quels la préfloraison est valvaire. Corolle à
divisions alternant en nombie égal a\ec
celles du calice, ou opposées en nombre dou¬
ble , quelquefois triple , la médiane alors
intérieure, à préfloraison imbriquée. Éta¬
mines en nombre égal ou double , les oppo-
sipétales toujours anthérifères , les aîterni-
pétales ou fertiles elles-mêmes ou stériles;
il s’y joint quelquefois un rang extérieur
de filets stériles pétaloïdes , alternant un à
un ou deux à deux avec les lobes de la co¬
rolle; anthères biloculaires, le plus ordinai¬
rement extrorses, à pollen ellipsoïde et lisse.
Ovaire libre, généralement velu, à plusieurs
loges qui s’opposent, en général, aux divi¬
sions calicinales , contenant chacune un
ovule pendu ou ascendant, anatrope , sou¬
vent après la floraison adné à la paioi in¬
terne par un hile très allongé. Style simple,
cylindrique ou courtement conique. Stig¬
mate aigu ou capité avec autant de lobules
qu’on compte de loges. Baie ou le nombre
des loges est souvent réduit par avortement.
Graines ellipsoïdes, globuleuses ou compri¬
mées, à test osseux simulant un noyau ou
crustacé. Embryon droit, à radicule infère,
tantôt sans périsperme et a cotylédons épais,
tantôt revêtu d’une lame périspermique
charnue et à cotylédons foliacés. Les espè¬
ces habitant principalement entre les tro¬
piques sur tout le globe, plus rares dans les
régions juxtatropicales , sont des arbres ou
des arbrisseaux, à suc laiteux, à feuilles al¬
ternes, entières, coriaces, souvent luisantes
et marquées de stries transverses , courte¬
ment pétiolées , dépourvues de stipules ; à
fleurs hermaphrodites , axillaires, solitaires
ou plus communément réunies en fascicules
ou ombelles simples. L’écorce de quelques
unes est amère, astringente et fébrifuge;
SAP
SAP
35 L
son suc laiteux a été encore peu étudié On
connaît néanmoins dans le commerce, où il
a été récemment introduit , celui du Gutta
percha (espèce d 'Isonandra), qui joint quel¬
ques propriétés particulières à celles du
Caoutchouc, auquel on le mélange quelque¬
fois, ainsi qu’a la Cire et à d’antres corps gras.
Cette matière , ramollie par l’immersion
dans l’eau bouillante, prend alors toutes les
formes qu’on veut lui donner, comme de
l’argile , puis reprend sa dureté et sa rigi¬
dité premières par le refroidissement. Les
fruits de diverses espèces et genres, notam¬
ment ceux des Sapotiliiers , se mangent , et
c’est pourquoi plusieurs se sont répandues
par la culture. Les graines sont , pour la
plupart , oléagineuses , et beaucoup em¬
ployées a ce titre, surtout celles des Bassia,
notamment du B. bulyracea ou Arbre à
beurre, dont l’huile se coagule en une sub¬
stance dont la consistance est indiquée par
ce nom , et se conserve pour la nourriture
ou comme médicament émollient.
GENRES.
Chrysophyllum , L. ( Cainito , Læt. — Nyc-
ieristion , R. Pav. — Ecclimusa , Mart.) —
Pouteria, Aubl. ( Chælocarpus , L.) — Laba-
tia, Mart. non Sw. — Lucuma, Moltn. ( Gua -
peba, Gomes. — Vilellaria , Gærtn.) — Sa-
pola , PL {Achras , P. Br.) — Hormogyne ,
A. DC. — Sersalisia, R. Br. — Sideroxylon,
L. — Argania , Rœm. Scb. (Argan, Dryand.)
— Isonandra , Wight. — Dipholis , A. DC.
— Bumelia , Sw. (Lycioides , L.) — Labour -
donnaisia , Boj. — Delastrea , À. DC. —
Azaola , Blanc. — Payena , A. DC. — Bas¬
sia , Kœn. — Palaquium , Blanc. — Imbri-
caria , J. ( Binectaria , Forsk.) — Mimusops ,
L, ( Elengi et Manilhara , Rheed. — Phebo-
lithis , Gærtn. — Synarrhena , Fisch. Mey.)
— Omphalocarpum , Beauv. — Roslellaria ,
Gærtn. (Ad. J.)
SAPOTILLE, bot. pii. — Fruit du Sa-
poti l lier. Voy. ce mot.
SAPOTILLIER. Sapota. bot. ph. —
Genre de la famille des Sapotacées. La
plupart des botanistes lui donnent le nom
d' Achras; mais , a l’exemple de Plumier
et Miller, M. Alph. De Candolle ( Pro -
drotnus, VIII, 173) lui a donné celui de Sa-
Vota , a cause, dit-il, de son ancienneté, et
à cause de son analogie, soit avec le nom
français et espagnol de l’espèce principale
qu’il renferme , soit avec la dénomination
de la famille à laquelle il appartient. Ce
genre est formé d’arbres à suc laiteux, quel¬
quefois épineux ; à feuilles alternes, entiè¬
res , coriaces; à fleurs axillaires ou presque
ombellées à l’extrémité des rameaux , dis¬
tinguées par les caractères suivants : Calice
à 6-5 sépales ovales , obtus, en préfloraison
imbriquée; corolle tubuleuse-campanulée,
divisée en 6-5 lobes, portant à sa face in¬
terne des appendices ou staminodes lan¬
céolés ou linéaires-lancéolés, alternes avec
ses lobes ; 6-5 étamines fertiles opposées aux
lobes de la corolle et insérées sur son tube ,
incluses, à anthères extrorses, lancéolées-
sagittées ; ovaire ovoïde pileux , à 12-6 loges
uni-ovulées, surmonté d’un style cylin-
dracé , glabre, que termine un stigmate in¬
divis, un peu obtus. A ces fleurs succède un
fruit charnu, creusé d’ordinaire de loges
moins nombreuses qu’elles ne l’étaient dans
l’ovaire , certaines d’entre elles ayant dis¬
paru par suite de l’avortement des graines.
Ce genre ne renferme que neuf ou dix espè¬
ces , dont une est assez intéressante pour
nous arrêter quelques instants.
Le Sapotillier comestible, Sapota Achras
Mi il . ( Achras Sapoia Lin.), est un arbre
originaire des forêts des montagnes, dans la
Jamaïque et le Venezuela , mais aujourd’hui
répandu par la culture dans toutes les con¬
trées intertropicales. Il est connu aux An¬
tilles et en Amérique sous les noms de Sapotil -
lier, Sapodillas , Nispero , Sapota, Sapodilia
Tree. Lorsqu’il est placé dans des circonstances
favorables à sa végétation , il acquiert de
fortes dimensions. Sa forme générale est
d’ordinaire pyramidale. Ses branches, géné¬
ralement tri- ou quadrichotomes_, portent,
vers leur extrémité, des feuilles elliptiques,
un peu aiguës à leurs deux extrémités, dont
le pétiole est couvert d’un duvet ferrugi¬
neux , de même que le pédicule et le calice
des fleurs. Celles-ci forment une ombelle
terminale entremêlée aux feuilles ; leurs sé¬
pales sont ovales, un peu aigus; leur co¬
rolle est tubuleuse-campanulée , un peu
j plus longue que le calice. Le Sapotillier ren¬
ferme en abondance un suc laiteux , qui
; diffère de celui de la plupart des végétaux
lactescents en ce qu’il est presque dépourvu
d’àcreté; ce suc, en se eoncrétant à l’air.
SAP
SAP
352
forme une matière blanchâtre, d’apparence
résineuse, qui dégage en brûlant une odeur
d’encens. Son produit le plus important est
son fruit , que les habitants des contrées
chaudes placent au nombre des meilleurs
qu’ils possèdent. Ce fruit varie de forme et
de grosseur, selon les variétés de l’arbre. 11
est tantôt ovoïde , tantôt globuleux , tantôt
enfin déprimé ; son volume est égal à celui
d’une pomme moyenne ; son épicarpe est
généralement couvert d’une poussière fer¬
rugineuse. D’abord laiteux et âpre , il n est
comestible que lorsqu’il est devenu blet.
Alors sa pulpe est fondante et extrêmement
sucrée. Cette similitude avec nos Méfies ,
qui, également, ne sont bonnes à manger
que lorsqu'elles deviennent blettes, fait don¬
ner à ce fruit , dans quelques parties du
Nouveau-Monde , le nom vulgaire de Nèfle
d’Amérique. Intérieurement il est creusé de
10-12 loges renfermant chacune une graine
noire, très luisante , comprimée latérale¬
ment , dont un côté tout entier est occupé
par le hile sous forme d’une ligne blanche.
Lorsqu’on laisse longtemps ce fruit sur
l’arbre , il finit par acquérir une maturité
parfaite , et même par devenir bon à man¬
ger; mais on préfère toujours le cueillit
quelques jours avant qu’il soit arrivé à cet
état. Les fleurs du Sapotillier commencent
à paraître au mois de mai, et elles se succè¬
dent pendant trois ou quatre mois, r^es pre¬
miers fruits mûrissent en septembie, et,
jusqu’au mois de janvier , on peut en taire
tous les jours une nouvelle cueillette. La
graine de cet arbre est amère. En Amérique,
on la regarde comme un remède infaillible
contre les rétentions d’urine, et aussi comme
apéritives. On en administre habituellement
l'émulsion jusqu’à ce que ses effets se soient
fait sentir, ce qui , d’ordinaire, ne tarde
guère , assure-t-on. D’un autre côté on en
retire une huile, qui prend, à l’air, la con ¬
sistance de beurre. Enfin son écorce est for¬
tement astringente. D’après Jacquin, on la
substitue fréquemment avec succès au quin¬
quina dans le traitement des fièvres inter¬
mittentes. La culture de cet arbre exige
beaucoup de soins , au point de dégoûter
souvent les Américains, malgré le%. avan¬
tages qu’ils sont certains d’en retirer plus
tard. D’après Tussac {Fl. des Antil., voL 1,
tab. 5 ) , on sème ses graines à l’ombre , et
les jeunes pieds qui en proviennent restent
en place pendant cinq ou six ans, exigeant
pendant tout ce temps des soins assidus. On
les met ensuite en place dans une terre lé¬
gère et profonde, en ayant l’attention de les
transplanter avec une grosse motte , sans
quoi leur reprise est très difficile. On plante
• toujours le Sapotillier loin des habitations ,
soit à cause de l’odeur forte qu’il dégage le
matin , surtout après les pluies , soit parce
que ses fruits attirent une grande quantité
de Chauves-Souris qui entrent ensuite dans
les maisons. Le bois de cet arbre est com¬
pacte et liant; on l’emploie dans les con¬
structions des maisons , mais en le plaçant
toujours dans des endroits secs et à l’abri
de la pluie. (P. D.)
SAPPÂRE , Sauss, min. — -Syn. de Dis-
thène.
SAPPHIRINA. crüst. — Voy. saphirina.
*SAPRI1\IJS (ffowcpoç, pourri), ms.— Genre
de l’ordre des Coléoptères pentamères, delà
famille des Clavicornes et de la tribu des
Histéroïdes , établi par Klug et publié par
Erichson (Klug Jahrbücherder Insectenkunde,
1834, p. 172). Ce g. comprend toutes les espè¬
ces se rapportant aux cinquième et sixième
divisions de la monographie du genre Hister
publiée par Paykul, et renferme au moins
une centaine d’espèces de tous les points du
globe. Parmi elles nous citerons les sui¬
vantes : S. cyanus, semipunctatus, nitidulus ,
bicolor, œneus , metallicus F., cruciatus, in-
terruptus , splendens, algericus , pensylvani-
cus, assimilis , 4 -slriatus, speculifer , affinis,
viridens , erythropterus , rufîpes , conjun-
guens, dimidiatus Paykul, etc., etc. Ils se dis¬
tinguent des vrais Hister, en ce que le cor¬
selet est à angles obtus, sans impressions
marginales. Leurs élytres offrent toujours
une strie arquée du côté de la suture. Leur
corps est métallique et quelquefois orné de
couleurs assez vives. On les trouve sur les
animaux en décomposition. (C.)
* SAPROLEGNIA ( aairpoç, pourri ; ïé-
ynv, frange), bot. cr. — (Phycées.) Genre
établi par M. Nees ( Nov . At. nat. cur., XI,
513) et présenté par M. Kutzing, dans son
Phycologia generalis, avec les caractères sui¬
vants: Filaments allongés, souvent rameux,
diaphanes; spores globuleuses, souvent
douées de mouvement, groupées en séries
au sommet des filaments. Ces Algues, que
SAP
quelques auteurs rapportent aux Champi¬
gnons, croissent sur les végétaux et les ani¬
maux submergés qui commencent à se dé¬
composer. Elles ont la forme de filaments
blanchâtres. Le S. xylophila Kg. se trouve
assez fréquemment sur les petites branches
de Peuplier tombées dans Peau et y ayant
séjourné quelque temps. M. Kutzing fait en¬
trer dans ce genre le Conferva ferax Gruit.
( Achlya Nees), production remarquable
qui se développe sur les Mouches noyées.
(Bréb.)
*SAPROLEGI\ïÉES. Saprolegnieœ. bot.
cr. — (Phycées). Famille établie par M. lvut-
zing pour quelques Algues qui naissent sur
les corps organisés en décomposition et plon¬
gés dans l’eau. Ces plantes, qui semblent
être des espèces de Mucor aquatiques , ont
été effectivement considérées par plusieurs
cryptogamistes comme des Champignons.
Deux genres appartiennent à ce groupe, ce
sont: Saprolegnia, Nees , et Mycocœlium ,
Kg. (Bréb.)
SAPilOMA, Brid. (Bryolog. I, 52, t. I).
bot. cr. — Syn. de Bruchia, Schw.
*SAPR0A1YZA (<tgc7 rpoç , pourri ; p.uta,
mouche ), ins. — Genre de l’ordre des
Diptères brachocèrës, famille des Athéricères,
tribu des Muscides, sous-tribu des Seatomy-
zides, établi par Fa lien aux dépens des
Musca de Linné. M. Macquart, qui adopte
ce genre ( Diptères , Suites à Buffon , édition
Roret, t. II, p. 397), lui donne pour carac¬
tères principaux : Tète hémisphérique. Face
un peu inclinée; épistome non saillant, nu.
Antennes assez courtes; style velu ou to-
menleux. Ailes quelquefois vibrantes.
Le même auteur ( loc . cil. ) rapporte à ce
genre trente-trois espèces, parmi lesquelles
nous citerons les Sapr. obsolela , punctata,
inlerslincta, sui\lorum, \0-punclata , riuosa,
pallidiventris, etc., qui vivent en France.
Ces Diptères ont généralement le corps
jaune, les yeux verts et les ailes tachetées.
Ils se développent dans les substances ani¬
males en putréfaction, et particulièrement
dans les Champignons en déliquescence.
(L.)
*SAPROFIiAGES («xairpoç, pou rri; <payoc,
mangeur), ins. — Dénomination employée par
Mu Isa nt ( Histoire naturelle des Coléoptères
de France, 1842, p. 38) pour un groupe de
Coléoptères de la famille des Lamellicornes,
T. ju.
SAR 353
vivant de matières végétales en décomposi-
tion. (G.)
SAFÎAÛSMA (aaTrpoç, pourri; ocrp.-/)', odeur).
bot. pii. — Genre de la famille des Rubia-
cées-Cofféacées , tribu des Psychotriées ,
établi par Blume ( Bijdr ., 956 ). Les Sap.
arboreum et fruticosum, principales espèces
de ce genre, sont des arbres ou arbustes
indigènes de Java.
SAPYGA. ins —Genre de l’ordre des Hy¬
ménoptères, tribu des Sphégiens, famille des
Scoliides , établi par Latreille ( Hist. nalur.
Crust. et Ins., t. XIII, p. 272). L’espèce
type, S apy g a punctata, est répandue dans la
plus grande partie de l’Europe. (L.)
SAUAGA, Burin . ( Flor . Ind., 85, t.XXV,
f. 2). bot. PH. — Syn. de Jonesia, Roxb.
SA il AGEN A fl LA . moll. foram. — Genre
proposé par M. Defranee pour une petite
coquille fossile d’Italie très voisine des Tex-
lulaires.
SAllACilA. bot. ru. — Voy. sarraciu.
SAÏ4AGUS. ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères hétéromères , de la fa¬
mille des Mélasomes et de la tribu des Pé-
dinites, établi par Erichson ( Archiv . fur
Nalurgeschichte, 1842, t. IV, p. 171, fig. 7,
a, b), et qui a pour type le S. lœvicollis F.,
01., espèce originaire de la Nouvelle-Hol¬
lande. (G.)
S A il A PUS , Fischer, Hope. ins. — Syn.
de Sphœrites , Dufschmidt, Latreille. (G.)
SARCANTIIEMUM ( ^.px6q , chair ;
«vô'oç, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille
des Composées-Tubuliflores, tribu des Asté-
roïdées , établi par Cassini (m Bullet. soc.
philom., 1818, p. 74). L’espèce type, Sar-
canth. coronopus, est un arbuste originaire
de la Mauritanie.
SARCANTUUS (^apxo'ç, chair; 5v0Oç ,
fleur), bot. pii. — Genre de la famille des
Orchidées, tribu des Vandées, établi par
Lindley ( Collecl ., t. 39). Herbes de la Chine.
Voy. ORCHIDÉES.
SARCELLE. Querquedula. ois. — Genre
de la famille des Canards (Anatidées), fondé
par Stephens sur VAnas crena Linn. Voy.
canard. (Z> G )
SARCÏÎYULA. polyp. — Genre établi par
Lamarck dans sa section des Polypiers la-
mellifères pour deux espèces vivantes :
l’une de l’Australie, l’autre de la mer
Rouge. Ce sont des Polypiers pierreux , li-
45
854 SAR
bres, formant une masse simple et épaisse,
composée de tubes réunis. Ces tubes , mu¬
nis de lames rayonnantes à l’intérieur, sont
nombreux, cylindriques, parallèles , verti¬
caux , réunis en faisceau par des cloisons
intermédiaires et transverses. La Sarcinule,
dit Lamarck, qui serait un Tubipore si l’in¬
térieur des tubes n’était garni de lames
rayonnantes en étoile, se distingue de la
Styline en ce que les lames rayonnantes de
l’intérieur des tubes ne sont point traver¬
sées par un axe central et solide. Mais ,
d’une part , les Polypes du Tubipore sont
des Alcyoniens à huit tentacules pinnés ,
tandis que ceux des Sarcinules, qui sont des
Anthozoaires , doivent avoir des tentacules
simples plus nombreux; d’autre part,
M. Milne Edwards , ayant comparé les Sty-
lines et les Sarcinules , a cru reconnaître
dans tous ces Polypiers une structure sem¬
blable, et regarde comme pouvant tenir à
une différence d’âge les variations signalées
par Lamarck dans leur conformation. En
effet, dit-il , les colonnes dont le Polypier
se compose semblent croître par pousses ,
et changent de caractère au commencement
et à la fin de chacune de ces espèces d’éta¬
ges. Elles sont d’abord tubiformes et lamel-
leuses, comme les Astrées; mais bientôt
elles se remplissent , s’étalent, et forment
ainsi une cloison transverse surmontée d’un
mamelon central ; de cette cloison horizon¬
tale s’élève un nouveau tube , qui , à son
tour, éprouve des modifications analogues ,
et ainsi de suite : de telle sorte que le Po¬
lypier présente , tantôt les caractères d’une
Styline, tantôt ceux d’une Sarcinule. C’est,
sans doute, pour cette raison que M. Gold-
fuss a réuni dans un seul genre Sarcinula
les Sarcinules et les Stylines de Lamarck ;
M. de Blainville , au contraire, conserve les
deux genres , et ajoute au genre Sarcinule
quatre espèces vivantes, dont deux classées
précédemment par Lamarck dans le genre
Caryophyllie, et les deux autres décrites par
Forskal sous le nom de Madrépores. En
même temps , M. de Blainville distingue
dans la deuxième espèce de Lamarck, S.or-
ganum , qui est le Madrepora organum de
Linné, deux espèces : l’une fossile, conser¬
vant ce nom spécifique; l’autre vivante,
qu’il nomme $, pauciradiata. Enfin M. de
Blainville ajoute aussi quatre espèces fos-
sah
siîes, dont l’une, A. costata , avait été déjà
décrite sous ce nom par M. Goldfuss. L’es¬
pèce type de Lamarck , S. perforata , a été
rapportée de l’Océan austral par Péron et
Lesueur. C’est une grande masse pierreuse
aplatie, ressemblant à un gâteau d’ Abeilles,
et formée par une agrégation de tubes
droits, parallèles, presque contigus, ou à in¬
terstices pleins. Ces tubes sont percés à jour
et semblent vides ; mais leur paroi interne
est striée par des lames longitudinales ,
rayonnantes, étroites. La S. organum a,
au contraire, des tubes non perforés , gar¬
nis de lames rayonnantes plus larges , qui
forment des étoiles lamelleuses complètes
aux deux extrémités. (Duj.)
SARCÏOPHORU8, Strichl .ois. — Synon.
de Charadrius , Gmel. Yoy. vanneau.
SARCORASE. bot. ph. — Nom donné
par De Candolle aux fruits des Ochnacées
et des Simaroubées. Ce sont des fruits gy-
nobasiques , dont le gynobase est très grand,
très charnu , et porte 5 ou plus de 5 loges
très distinctes.
*SARCOCALYX (a xpxog , chair; xa).v|,
calice), bot. ph. — Genre de la famille des
Légumineuses-Papilionacées , tribu des Lo-
lées, établi par Walpers (in Linnœa, XI!! ,
479). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. légu¬
mineuses.
SARCGCAP1XOS (<jocpxoç, chair; xawvoç,
fumeterre). bot. ph. — Genre de la famille
des Papavéracées, tribu des Fumariées, éta¬
bli par De Candolle ( à'yst. Il, 129). Les
Sarcoc. enneaphylla elcrassifolia DC., prin¬
cipales espèces de ce genre , sont des herbes
qui croissent dans toutes les régions occi¬
dentales de la Méditerranée.
SARCGCARPE. bot. — Une des parties
constituantes du péricarpe. Voy. fruit.
SARCOC ARPON , Blum. ( Bijdr. , 21).
bot. ph. — Syn. de Kadsura , Juss.
* SARCOCEPHALUS ( aapxoç , chair ;
, tête), bot. pii.— Genre de la famille
des Rubiacées-Cinchonaeées, tribu des Gar-
déniées , établi par Afzelius ( Msc .). Arbris¬
seaux de l’Afrique tropicale. Voy. rubiacées.
SARCOCH1LES ( aapxoç , chair; ,
lèvre), bot. ph. — Genre de la famille des
Orchidées, tribu des Vandées, établi par
R. Brown ( Prodr., 332). L’espèce type,
Sarcochilus falcalus, est une herbe qui croît
au port Jackson (Nouvelle-Hollande),
SAR
355
*SARCOCIIITON ( aol p£, aapxo;, chair *,
cuirasse), polyp. - — Genre établi, en
1842, par M. Hassall pour un Polypier charnu
formant sur le Fucus serratus une croûte
surmontée de nombreuses papilles inégales
et irrégulières qui supportent des Polypes à
douze tentacules. (Duj.)
SARCOCOCCA (ffapxoç, chair; xoxxiç,
coque), dot. ph. — Genre de la famille des
Euphorbiacées, tribu des Buxées, établi par
Lindley (in Bot . Reg. t. 1012). L’espèce
type, Sarcococca pruniformis,e st un arbris¬
seau qui croît au Népaul.
SARCOCOLLA ( aapxoq , chair ; xoU« ,
colle), bot. pii. — Genre de la famille des
Pénéacées, établi par Kunth (in Linnœa, V,
678), aux dépens des Penœa, Linn. L’espèce
type , Penœa sarcocolla Linn. , est un petit
arbrisseau indigène du cap de Bonne-Espé¬
rance. Cette plante fournit la Sarcocolle ou
Colle -chair , ainsi appelée parce qu’on la
crue propre à consolider les chairs. C est
une substance résineuse qui se présente
sous la forme de grains agglomérés, friables,
opaques ou demi-transparents, jaunes , ro¬
sés ou grisâtres, inodores et amers. Elle se
boursoufle lorsqu’on l’approche d’une bou¬
gie et s’enflamme ensuite. Elle est presque
entièrement soluble dans l’eau et l’alcool.
Pelletier, qui en a fait l’analyse, l’a trouvée
composée de: sarcocolline , 65,30; gomme,
4,60; matière gélatineuse, 3,50; matières
ligneuses, etc., 26,80. Autrefois cette sub¬
stance était employée comme astringente,
délersive, etc.; aujourd’hui elle est inusitée.
SARCOCOLLINE. chim. — Principe ex¬
trait de la Sarcocolle. C’est une substance
incristal 1 isable , soluble dans l’eau , l’acool
et l’acide nitrique; elle forme avec ce der¬
nier de l’acide oxalique. Sa saveur est su¬
crée et amère. Selon Cerioli, c’est une combi¬
naison d’amarine ou principe amer et de
sucre.
* SARCOCONLS ( crofp? , chair; xSv0Çî
cône), acal. — Genre établi par M. Lesson
dans sa tribu des Stéphanomiées pour des
Acalèphes décrits précédemment sous le nom
de Stéphanomie par MM. Quoy et Gaimard
ou par Chamisso et Eysenhardt. Pour M. Les¬
son, les Sarcocones sont des Plethosomes-
Sléphanomiées formées de pièces articulées
dans le sens vertical. Leur axe digestif, ver¬
tical , entouré d’organes natateurs pleins,
SAR
taillés à facettes, émet de longs tentacules,
des grappes d’ovaires et des suçoirs cylindra-
cés ou renflés en ampoule. Cinq espèces, dont
une seule de l’océan Atlantique et les autres
de l’océan Pacifique, appartiennent à ce genre.
La première, <S. Eysenhardtii, des îles Sand¬
wich, forme le genre Cuneolaria d’Eysen-
hard t, et appartient au genre Agalma d’Esch-
scholtz. (Duj.)
SARCODENDROS. polyp. — Nom em¬
ployé par Donati pour désigner des Alcyons
de la mer Adriatique.
SA RCODE R ME (c rapxéç, chair; Séppa ,
peau), bot. — Nom donné par De Candolle
à la partie vasculaire du spermoderme qui
se trouve placée dans la graine entre le test
et Yendoplèvre. Exemple : VIris fœtidissima.
SARCOGRAPIÎA ( crap£ , crapxoç, chair;
ypxcpw, j’écris). BOT. CR.— (Lichens.) Cegenre,
fondé par M. Fée, fait partie de la tribu des
Glyphidées. 11 est synonyme de Y Asterisca
de Meyer ( voy . ce mot) et du Medusula9
créé à peu près à la même époque par Esch-
weiler. Comme ce dernier est généralement
adopté et que nous n’en avons pas traité en
son lieu, nous allons donner ici ses princi¬
paux caractères : Le thalle est crustacé, hy-
pophléode, étalé et non circonscrit. Les li-
rel les, dilatées, dichotomes, noires, rayon¬
nent d’un centre commun et sont enchâssées
dans une sorte de stroma aplati, plus ou
moins saillant, souvent pulvérulent, formé
par la couche médullaire du thalle. Elles
contiennent entre leurs parois latérales car-
bonacées un nucléus, linéaire comme elles,
reposant à nu sur les cellules du stroma, car
les parois ne se continuent point inférieure¬
ment, du moins dans le M. tricosa , que nous
avons soigneusement analysé. Ce nucléus se
compose de paraphyses et de thèques. Celles-
ci, qui sont de bonne heure résorbées, ren¬
ferment, sans aucun ordre, huit sporidies
oblongues et hyalines dont chacune con¬
tient elle- même quatre sporidies. Ces Lichens
ne croissent que sur les écorces des arbres,
et on ne les trouve guère hors des tropiques.
Leur nombre est extrêmement limité.
M. Fée a écrit sur ce genre un mémoire ac¬
compagné de planches qui a été inséré dans
le supplément au tome XVIII des Mémoires
de Y Académie des Curieux de la Nature .
(C. M.)
SARCOLÆNA ( aocpxoç, chair; Xoûvoc, en-
356
SAR
veloppe). bot. ph. — Genre de la famille
des Chlænacées, établi par Dupetit-Thouars
(Hist. vég. afr.austr., 37, t. IX, 10). Les
Sarc. grandiflora , multiftora et eriophora,
sont des arbres qui croissent à Madagascar.
SARCOLITIIE ( crapxoç , cbair ; hô.oç ,
pierre), min. — Nom donné par Thompson
à un minéral déjà nommé Hydrolithe par
Léman. Voy. hydrolithe.
SARCOLOBUS ( a- apxoç , chair ; ).oSoç ,
lobe), bot. ph. — Genre delà famille des
Asclépiadées, tribu des Pergulariées , établi
par R. Brown (in Mem. Werner. soc., I,
35). Les Sarcol. globosus et carinatus, prin¬
cipales espèces de ce genre , sont des ar¬
brisseaux originaires de l’Inde.
SARCOMPHALOIDES , DC. ( Prodr . II,
32). bot. ph. — Syn. de Nollca , Reichenb.
SARCOMPHALLS, P. Br. (Jam., 179).
bot. ph.-— Syn. de Scutia , Commers.
*SARCOPHAGA (aapxoç, chair ; cpayw, je
mange), ras.— -Genre de l’ordre des Diptères
brachocères, famille des Athëricères, tribu
des Muscides, sous-tribu des Sarcopliagiens,
établi par Meigen. M. Macquart, qui adopte
ce genre ( Diptères , Suites à Buffon, édition
Roret, t. II, p. 223), en décrit vingt-cinq
espèces parmi lesquelles nous citerons les
Sarc. ruralis, muscaria, intricaria, hœmor-
rhoidalis, hœmatodes, fuliginosa, etc., qui
habitent la France et l’Allemagne. (L.)
*SARCOPHILUS (<rap£, cbair; yCkoç, qui
aime), mam. — Fr. Cuvier ( Mamm ., 70e liv.,
1838) indique sous cette dénomination un
petit groupe de Marsupiaux. (E. D.)
*SA RCOPHIN A A'TRL'S. polyp.— Genre
de Polypes anthozoaires établi par M. Lesson
dans sa tribu des Actinies holothuriées pour
deux espèces dont l’une, A’, papillosus, paraît
être une Cribrine, tandis que l’autre, S. ser-
tum , d’après les caractères indiqués, doit
constituer un genre bien distinct; en effet,
ses tentacules extérieurs sont palmés et ses
tentacules internes sont vésiculeux ou en
massue. (Duj.)
SARCOPHYLLUM ( crapxoç , chair; <pvL
} ov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille
des Légumineuses-Papilionaeées, tribu des
Lotées, établi par Thunberg (Prodr., 2).
L’espèce type, Sarc. carnosum Thunb., est
un arbrisseau qui croît au cap de Bonne-
Espérance.
SARCOPIIYLLLS, Thunb. ( Flor.Cap .,
SAR
II, 573). bot. pii. — Synon. de Sarcophy llum,
Thunb.
*$ARCOPHYTE ( crapxoç, cbair; cpôrov,
plante), bot. pii. — Genre de la famille des
Balanophorées, tribu des Sarcophy tées, éta-
bli par Sparmann (in Act. Holm., XXXVH,
300, t. 7). Herbes du cap de Bonne-Espé¬
rance.
SARGOPIIYTÉES. Sarcophy teœ. bot.
ph. —Tribu de la famille des Balanophorées.
Voy. ce mot.
*S ÀRCOPIIY TL M (*Apl, a apxoç, chair;
<purov', plante), polyp. — Genre de Polypiers
alcyoniens proposé parM. Lesson pour une
espèce, A’, lobatum, qui paraît être très voi¬
sine de l’ Alcyonium pulmo d’Esper , lequel
lui-même pourrait être une variété de V Al¬
cyonium digilatum de Linné ou Lobularia
digitata de Lamarek. (Duj.)
*SARCOPSYLA (crapï, cbair; ^uÀàa, pu -
lex). hexap. — M. Westwood désigne sous ce
nom le Pulex penetrans des auteurs. Voy.
puce. (H. L.)
* SARCOPTE. Sarcoptes ( <sdp\ , chair ;
xotttw , je coupe), arachn. — C’est un genre
de l’ordre des Acarides, établi par La treille
aux dépens des Acarus de Degéer. Chez ce
singulier genre, le corps est mou , armé de
crochets au collier et à la base des pattes ;
les deux paires de pattes postérieures sont
rudimentaires et longuement sétigères ; les
deux pa ttes an térieures sont seulement vésicu¬
laires. Les espèces qui composent cette coupe
générique sont peu nombreuses et parasites
de la gale de l’homme et des Mammifères.
Quoique la gale humaine, par ses sym¬
ptômes, diffère, sous quelques rapports , de
celle des animaux mammifères chez les¬
quels on l’a étudiée, elle est, aussi bien que
chez ces derniers , causée par les Acarides.
Cette notion, dès longtemps populaire dans
le midi de l’Europe, n’est cependant acquise
à la science, celle de quelques médecins du
moins, que depuis un petit nombre d’années.
Quoique les anciens, et particulièrement
Aristote, aient connu des Acarides, puis¬
qu’ils font mention de ceux qui se dévelop¬
pent dans le vieux fromage , ils n’ont point
vu celui de la gale humaine. C’est dans un
auteur arabe du xne siècle, Abenzoar, que
se trouve le premier indice de cette obser¬
vation.
Le Sarcopte était donc connu des Arabes
SAR
SA R
357
à cette époque , et comme la gale est plus
fréquente dans les pays méridionaux , ce
fait n’a rien de surprenant ; c’est pour cette
raison, sans doute, que l’auteur italien d’une
traduction d’Abenzoar, publiée, pour la pre¬
mière fois, à Venise, en 1494, remplaça posi -
tivement le mot arabe Soab , qui veut dire
Lentes, par celui de Pedicclli parvunculi. En
Italie, en effet, et dans beaucoup d’autres
pays, la connaissance du Sarcopte est vulgaire
depuis un temps immémorial, ai nsi que la ma¬
nière de se débarrasser de ce parasite incom¬
mode. Mais alors, comme aujourd’hui, les sa¬
vants différaient d’opinion sur des faits qui
ne font pas le moindre doute sur l’empirisme
populaire. Avicenne professait encore sur
l’étiologie de la gale l’opinion de Galien ,
qui devait longtemps suffire aux médecins
de l’Europe occidentale.
Dès 1557 , Scaliger, dans son ouvrage
contre Cardan , s’exprimait ainsi : En écri¬
vant sur YAcarus d’Aristote , vous l’avez
justement comparé avec le Garapara. Les
Padouans le nomment Pedicello , les Turi-
niens Sciro , et les Gascons Brigans. Sa
forme est globuleuse : il est si petit qu’on
peut à peine l’apercevoir, et que l’on peut
dire de lui qu’il n’est pas composé d’atomes,
mais que c’est l’atome d’Épicure. II se loge
sous l’épiderme, en sorte qu’il brûle par des
sillons qu’il se creuse. Extrait avec une ai¬
guille et placé sur l’ongle , il se met peu à
peu en mouvement , surtout s’il est exposé
aux rayons du soleil. Écrasé en le prenant
entre deux ongles, il fait entendre un bruit,
et il en sort une matière aqueuse.
Les médecins de l’Italie professaient la
même opinion, et elle avait même des par¬
tisans en France , surtout dans la personne
de Joubert, professeur à Montpellier, et
élève du célèbre Rondelet.
Vers 1580, Joubert considère le Sarcopte,
qu’il nomme Siro, comme la plus petite es¬
pèce de Pou , et il dit qu’elle vit constam¬
ment sous l’épiderme, où elle se creuse des
galeries à la manière des Taupes dans la
terre, ce qui produit des démangeaisons in¬
surmontables, qui sont un des caractères de
la gale.
En 1698 , plus de trente années après la
mort de l’auteur, parut l’ouvrage d’Aldro-
Yande , dans lequel le sujet n’est pas traité
avec moins de lucidité. Les auteurs les plus
récents, dit Aldrovande , ajoutent un troi¬
sième genre de Poux d’homme : on le nomme
Scyro, et vulgairement Pedicello ; il rampe
entre la peau et l’épiderme, se creusant des
espèces de galeries sinueuses et formant des
vésicules non suppurantes ; si on crève celles-
ci , il en sort des animaux si petits que l’on
peut à peine les apercevoir, si ce n’est quand
on est doué d’une bonne vue et à une lu¬
mière extrêmement vive. Aldrovande ajoute
que n’ayant pas vu YAcarus dont parle Aris¬
tote, il ne peut dire si c’est le même ani¬
mal que son Pedicello , mais qu’il est porté
à le croire différent.
Peu de temps après la publication des in¬
dications précises qui viennent d’être rap¬
portées , Hauptmann , médecin allemand,
soupçonna que les animalcules que le P.
Kircher avait cru voir dans les bubons pes¬
tilentiels , pourraient bien être les mêmes
Insectes (Riethliesen) que les Allemands nom¬
ment Acari. Dans une lettre à Kircher, et
dans un ouvrage sur les eaux thermales de
Walkenstein, imprimé à Leipsick en 4657,
il (fit que ces mêmes animalcules , exami¬
nés avec le microscope, lui paraissent avoir
quelque ressemblance avec les Mites qui
naissent dans le vieux fromage. Hauptmann
est le premier qui ait donné une figure du
Sarcopte : il le représente pourvu de six
pattes et de quatre crochets. Dans les ou¬
vrages de Redi, l’Insecte de la gale humaine
est décrit avec beaucoup plus d’exactitude
encore , et même figuré, d’après les obser¬
vations communiquées à ce savant et célèbre
aptérologiste, dans une lettre qu’il a publiée
comme lui ayant été adressée par le docteur
Boxomo , et qui a été depuis réclamée par
Cestoni, son véritable auteur.
Cette lettre, écrite en italien , en 1687,
a été traduite en latin par Lanzoni , et in¬
sérée, en 1694, dans les Miscellanea naturœ
curiosorum. On la trouve en français dans
la collection académique ; mais l’on y a
fondu une autre lettre de Cestoni à Vallis-
nieri, écrite en 1710.
Les Acta eruditorum pour 1682 , et les
Transactions philosophiques pour 1700, con¬
tiennent aussi des notices relatives au Sar¬
copte, mais qui sont loin de valoir la précé¬
dente.
Linné s’occupa du même Insecte, et il lui
donna le nom ù'Acarus humanus subeuta -
358
S A 11
neus, puis celui d 'Acarus scabiei quia pré¬
valu, malgré l’erreur assez singulière du cé¬
lèbre naturaliste suédois, qui ne tarda pas
à considérer V Acarus de la gale humaine ,
et ceux du fromage et de la farine, comme
autant de variétés d’une même espèce.
Geoffroy et surtout Degéer combattirent
cette manière de voir, et le second, dans ses
Mémoires pour servir à l’histoire naturelle
des Insectes, décrivit avec soin l’animal qui
nous occupe, et il en donna une figure
exacte.
Nyander , dans une dissertation inaugu¬
rale sur les Exanlhemala viva , soutenue
sous la présidence de Linné, avait cepen¬
dant, en 1757, des idées fort justes sur l ' A-
carus de la gale, dont il indiquait même la
véritable retraite au bout des sillons sous-
épidermiques, et non dans la vésicule.
Morgagni , Othon Fabricius, et quelques
autres savants du Nord, s’étaient occupés ,
après les méridionaux dont nous avons parlé,
de ce petit animal ; mais les contestations
auxquelles il devait donner lieu n’étaient
pas encore terminées ; l'école de Paris, qui,
à l’exception de Geoffroy, ne s’en était point
encore occupée 5 devait remettre en doute
tout ce que les observations précédentes
avaient démontré.
La thèse, habilement faite, de M. Galès
devait être la cause de ces nouvelles discus¬
sions. Attaché, comme élève interne, à l’hô¬
pital Saint-Louis, où l’on traite particulière¬
ment les galeux, ce médecin fit des recher¬
ches sur la cause de leur mal , et , comme
presque tous ses prédécesseurs, il accepta
l’opinion que l 'Acarus en est la véritable
origine, opinion qu’il soutint dans sa thèse
inaugurale, en même temps qu’il signalait
les données thérapeutiques auxquelles elle
conduit. M. Galès combat, ave raison, dans
ce travail , l’opinion admise par quelques
personnes que V Acarus est parasite des pus¬
tules , mais qu’il n’en est pas la cause. Une
figure , dessinée avec beaucoup de soin par
Meunier, peintre du Muséum d’histoire na¬
turelle , et l’un des meilleurs pour la zoolo¬
gie, est jointe à la thèse du nouveau docteur.
D’après ce qui est rapporté sur l’Acarus
de la gale par M. Galès, on doit peu s’éton¬
ner que M. Raspail ait reconnu que V Acarus
présenté par M. Galès n’était autre que ce¬
lui du fromage ou de la farine ; mais si , à
SA 11
la même époque, cet observateur nia l’exi¬
stence des véritables Sarcoptes chez les in¬
dividus atteints de la gale , c’est qu’au lieu
de les chercher dans les sillons, comme l’a¬
vait indiqué Nyander, il les cherchait dans
les vésicules elles-mêmes. Cette manière de
voir fut cependant admise par quelques per¬
sonnes. Aussi M. Lugol, M. Biot et beaucoup
d’autres médecins, qui n’étaient pas au cou¬
rant de la partie zoologique de la question,
niaient-ils tout- à- fai t l’existence des vrais
Acarus psoriques ; singulière opinion dont
M. Yallot fut un des champions les plus fa
vorables à M. Galès, lorsqu’il soutint devant
l’Académie de Dijon , et publia , en 1839 ,
dans les Actes de la Société savante , que ces
prétendus Cirons de la gale ne sont autre
chose que des Cirons domestiques observés
sur des individus pustuleux , et que leur
malpropreté expose seule ces derniers aux
insultes des Mites, qui vivent alors sur eux
aussi bien que sur le fromage.
Mais un fait qui paraît bien positif, c’est
que l’Acarus ne réside pas dans la pustule;
cependant M. Galès, en cela plus heureux
que ses prédécesseurs , avait , dit-il , retiré
des pustules elles-mêmes plus de 300 Aca-
rides , et il assure que l’habitude avait fini
par lui apprendre à distinguer au premier
coup d’œil les boutons qui en recélaient. Ce
n’est donc pas sans raison que M. Raspail
accuse ici M. Galès d’avoir « fait le plus joli
tour d’étudiant qu’on puisse imaginer, » en
substituant l’Acarus du fromage à celui de
la gale humaine; mais il a tort de nier que
la gale soit le produit d’un Insecte. Cette
dernière opinion , cependant , ne tarda pas
à être généralement admise, et elle le fut ,
dans l’école de Paris, du moins, jusqu’à ce
qu’une nouvelle thèse, soutenue par M. Re¬
nucci, vint remettre le sujet en discussion
et convertir les deux incrédules , M. Vallot
excepté cependant.
L’Àcarus de la gale a été depuis lors fré¬
quemment étudié à Paris , et son étude a
donné lieu à plusieurs publications nou¬
velles de la part de MM. Baude , Séd illot ,
Raspail, Bourguignon, etc. M. Aubé ajoute,
comme cause de communication des Sar¬
coptes, et, par suite, de la gale, le genre de
vie nocturne de ces Insectes. C’est, en effet,
pendant la nuit qu’ils font le plus souffrir;
la chaleur du corps du patient, sa tranquil-
SA R
Üté, etc., sont autant de causes de l’activité
plus grande alors de ces Acarides ; aussi
couche- t-on rarement avec des galeux sans
en prendre le germe de leur maladie. La
gale , elle-même , est donc une maladie
symptomatique, et les traitements externes
suffisent pour la guérir en quelques jours.
Elle peut, au contraire, ainsi que les mala¬
dies vermineuses , durer indéfiniment si
l’on n’y fait pas attention, ce qui a souvent
lieu lorsqu’elle est peu intense , le prurit
étant alors très supportable, et, assure-t-on,
agréable pour quelques personnes. C’est
ainsi, au rapport de M. Galès , que M. Pey-
rilhe fait mention d’un homme qui ne vou¬
lut pas qu’on le guérît de la gale, de peur
d’être privé de cette singulière jouissance.
Dans la Basse-Bretagne, l’une des an¬
ciennes provinces de la France où la gale
peut être regardée comme endémique , les
habitants se plaisent , également d’après
M. Galès, à porter des chemises neuves ; ils
vendent comme vieilles celles qui , par l’u¬
sage, ont acquis quelque souplesse, et le
tissu rude et grossier des toiles dont il les
font leur procure, par l’effet du frottement,
un soulagement exempt des lésions et de la
cuisson douloureuse dont l’action des ongles
est ordinairement suivie.
Sur presque tous les points du globe ,
même dans les archipels à peine fréquentés
par les navigateurs, on a constaté des cas de
gale, souvent même en grand nombre. L’es¬
pèce qui vit sur l’espèce humaine est le Sar¬
coptes scabiei (Latr., Gener. Crust. et [ns.,
t. 1, p. 152; Dugès , Ann. des sc. nat. ,
2e série, t. III. p. 245, pl. I I), blanc, punc¬
tiforme ; corps marqué en dessus de stries
en arcs de cercle à son pourtour en dessus,
et de petits mamelons à son milieu ; collier
pourvu d’un prolongement postéro-infère
spiniforme; soie médio-latérale médiocre;
abdomen terminé par deux grandes soies ,
ayant extérieurement auprès d’elles deux
paires de soies plus petites, subegales; épine
basilaire des pattes postérieures simple.
Celte espèce vit dans la gale humaine,
dont elle est l’origine.
Je ne terminerai pas ces observations sans
dire que le Sarcopte de la gale n’est pas la
seule espèce d’Acaride qui soit parasite de
notre espèce. En Europe, on a même con¬
staté plusieurs genres, sans parler des îxodes
SAR 359
et des Argas. M. P. Gervais, dans le 3e vo¬
lume de Y Histoire naturelle des Insectes ap¬
tères , p. 225, cite un Dermanysse ( voy . ce
mot), Dermanyssus Boryi , qui a été trouvé
vivant parasite sur une femme; et plus
loin cet aptérologiste cite encore YAcarus
folliculorum , avec lequel il a fait son
genre Simonea. L’étude comparative des
diverses variétés de gaies donnerait peut-
être des Sarcoptes différents, surtout s’il
était possible de la faire dans des pays éloi¬
gnés. D’autres maladies de peau en fourni¬
ront sans doute aussi quand elles seront
mieux connues , le Prurigo en particulier :
Bateman figure même deux parasites du
Prurigo sessilis , dans la planche 6 des üel-
cinations of the culaneous. M. P. Gervais a
trouvé en grand nombre, sur un Maki de
la ménagerie du Muséum qui était galeux ,
des Acarides du genre Sarcopte fort sembla¬
bles, dans leur apparence générale, à celui
de l’homme ; mais ce savant n’a pu décider
à présent de leur identité. La gale de plu¬
sieurs a u t res especes d animaux est de même
produite par la présence des Acarides , et
M. P. Gervais a décrit plusieurs des animaux
qui l’occasionnent. Ils sont d’espèces parti¬
culières, quelques uns même de genres dif¬
férents. Il est à regretter qu’on n’ait pas fait
connaître les caractères des Sarcoptes du
Phascolorne, dontM. Durnéril parle dans le
tom. XLVI1, pag. 565, du Dictionnaire des
sciences naturelles.
Une autie espece de Sarcopte fort remar¬
quable est le Sarcopte du Dromadaire, Sar¬
coptes Dromedarii Gerv. (Hist. nat. des Ins .
apt., t. III, p. 2S0, n, 29, ejusd.; Ann, des
sc. nat., 2e série, t. XV, p. 9, pl. 2, fig. 7),
d’un tiers plus gros que le précédent , plus
O' a la ii e , soie bilatérale plus antérieure ;
quatre grandes soies au bord postérieur de
l’abdomen ; les deux internes plus petites ;
point d’épine postérieure au collier; épine
basilaire des pattes de derrière inégalement
bifide.
Cette espèce, qui est bien distincte de la
précédente , mais dont la forme est cepen¬
dant fort analogue , vit dans les croûtes de
la gale sur la peau des Dromadaires, et ces
animaux en sont souvent atteints. On a eu
au Muséum de Paris, il y a plusieurs an¬
nées , de nombreux exemples de communi¬
cations de cette gale du Dromadaire à
360
SAll
l'homme; et comme l’Acaride est plus gros
et que ses pattes sont mieux armées que
dans le parasite de l’homme, on conçoit
aussi comment cette maladie, prise du Dro¬
madaire , faisait plus souffrir les personnes
qui en étaient atteintes que celle qui est or¬
dinaire aux individus malpropres de cette
espèce, (H. L.)
SARCOPTE R A ( uapxo' , chair; Tzxipov,
aile), moi.l. — Nom proposé par Rafinesque
pour un Mollusque gastéropode nu que
Meckel avait précédemment nommé Gasté-
roptère. (Duj.)
*S ARCO PT IDE S . arachn. — M. Sunde •
wall, dans sa Classification des Arachnides ,
désigne sous ce nom une famille de l’ordre
des Aranéides. Elle renferme trois genres:
les Notaspis, les Sarcoptes et les Telranychus.
Voy. ces mots. (H. L.)
SARCOPYRÂM IS ( aocpxoç, Chair; nvpc/.p.iç,
pyramide), bot. ph. —Genre de la famille des
Mélastomacées, tribu des Miconiées?, établi
par Wallich ( Flor . Népal., I, 32, t. 23).
L’espèce type, Sarc. Nepalensis, est une
herbe qui, comme l’indique son nom, croît
au Népaul.
SARCORAMPHE. Sarcoramphus. ois.
— Genre de la famille des Vautours. Voy.
VAUTOUR. (Z. G.)
*S A RCOSC Y PH ES (crap^ , uotpxôç, chair ;
axvcpoç , vase), bot. cr. — (Hépatiques.) Le
Jungermannia emarginala d’Erhart est de¬
venu le type de ce genre, fondé par M. Corda
( Sturm , Fl. Germ . Crypt., XIX et XX,
p. 23, t. 5), et adopté par M. Nees d’Esen-
beck dans ses Hepaticœ Europeæ (lom. î ,
p. 122) et son Synopsis hepalicarum , p. 6.
Voici sur quels caractères il repose: Feuil¬
les involucrales soudées verticalement sous
forme de périanlhe bilabié. Périanthe adhé¬
rent à l’involucre presque jusqu’à son som¬
met, et remarquable par son orifice à quatre
ou six dents, lesquelles, après la déhiscence,
représentent autant d’écailies. Coiffe in¬
cluse. Capsule fendue en quatre valves jus¬
qu’à la base. Élatères dispires. Antbéridies
globuleuses, nichées dans l’aisselle de feuil¬
les en godet. Ces plantes, extratropicales,
offrent des tiges dressées, rameuses, munies
à leur base de fibres stoloniformes , et de
feuilles subverticales distiques et bifides.
On en connaît une dizaine d’espèces, presque
toutes européennes. (C. M.)
SA R
SARCOSTEMMA (crapxoç , chair ; crr/p.-
pa, couronne), bot. ru. — Genre de la famille
des Asclépiadécs, tribu des Cynanchées, éta¬
bli par R. Brown (m Mem. Werner. Soc., I,
50). L’espèce type, Sarc. australe, est un
arbrisseau qui croît à la Nouvelle-Hollande.
*SARCOSTIGMA (tjapxoq, chair ; ctt typa,
stigmate), bot. ph. — Genre de la famille
des Hernandiacées, établi par Wight et Ar-
nott (in Edinb. new. philos. Journ., XIV,
299). Arbrisseaux de l’Inde. Voy. hernan-
D1ACÉES.
SARCOSTOMA, Blum. (Bijdr., 339, fig
45). bot. ph. — Synonyme de Dendrobium,
Svvartz.
*S ARCOST Y LE S , Presl. ( in DC . Prodr.,
IV, 15). bot. ph. — Synon. de Cornidia, Ruiz
et Pav.
SARDE, poiss. — Nom vulgaire des Mé-
soprions. Voy. ce mot.
SARDINE. poiss. — Espèce de Clupe ,
Clupea Sardina G. Cuv., semblable au Ha¬
reng par sa forme et par ses mœurs. Le seul
caractère qui l’en distingue consiste dans le
sous-opercule qui est coupé carrément au
lieu d’être arrondi. Ce Poisson, très connu
pour l’extrême délicatesse de sa chair, se pê¬
che abondamment sur les côtes de Bretagne.
(M.)
SARDOÎNE . min. — Variété d’Agate calcé¬
doine. Voy. AGATE,
SARDONYX. min. — Ancien nom d’une
variété de Calcédoine composée de deux cou¬
ches, l’une rougeâtre, l’autre blanche.
SAREA. bot. cr. — Genre de Champi¬
gnons, division des Thécaspores - Ectothè-
ques, tribu des Cyalhydés-Agyriés , établi
par Fries (PI. hom., 86). Voy. mycologie.
SARGASSE. Sargassum (de l’espagnol
sargazo , varec). bot. pii. — ( Phycées. )
M. Agardh a établi ce genre , qui donne
son nom à une tribu, et qui est le plus élevé
de la famille des Phycoïdées. Ses frondes
présentent le développement le plus complet
de tout l’ordre des Phycées (voy. ce mot).
En effet, l’isolement des parties est tel qu’on
y voit des tiges et des feuilles distinctes, ou
du moins des organes qui en ont l’appa¬
rence. Les réceptacles eux- mêmes cessent
d’être confondus avec les frondes. La tige
des Sargasses est fixée aux rochers par un
épatement en forme de disque ou de bou¬
clier, quelquefois par des crampons rameux.
SA R
Sa R
La forme, la direction et les dimensions de
cette tige sont infiniment variables ; elle est
droite ou flexueuse , cylindrique ou angu¬
leuse , souvent comprimée, même plane,
tordue en spirale, lisse, épineuse ou seule¬
ment inégale et tuberculeuse. Les feuilles,
sessiles ou sensiblement pétiolées, sont mem¬
braneuses , coriaces , olivâtres ou brunes ,
munies d'une nervure qui persiste jusqu’au
sommet ou s’évanouit avant d’y arriver, en¬
tières ou dentées , épineuses même sur les
bords, simples, dichotomes ou pinnatifides.
Elles sont, en outre, pour la plupart du
moins, percées de pores d’où s'échappent de
la mucosité et quelquefois des filaments con-
fervoïdes, que Réaumur prenait pour des
organes fécondateurs. On rencontre, en ou¬
tre, des vésicules sphériques , oblongues ou
pyriformes, placées ordinairement dans l’ais¬
selle des feuilles ou sur le pétiole de celles-
ci, et munies ou privées d’appendice filiforme
ou foliiforme au sommet. Ces organes, qui
renferment un gaz dont nous avons donné
ailleurs la composition (voy. phycées), sont
les analogues de la vessie natatoire des Pois¬
sons, et, comme elle, sont destinés à favo¬
riser la natation de la plante, qui, .si elle en
était dépourvue, serait exposée à être en¬
traînée au fond des mers par son propre
poids. En observant dans toutes ses phases
la morphose des aérocystes , car c’est ainsi
qu’on les nomme, il est facile de se con¬
vaincre qu’ils résultent de la transformation
d’une feuille. Les réceptacles, distincts de la
fronde , comme les aérocystes et les feuilles,
sont ordinairement placés dans l’aisselle de
celles-ci ; rarement ils terminent les ra¬
meaux. Ils sont dichotomes ou en grappes ,
cylindriques ou comprimés , et même plans ,
lisses ou tuberculeux , quelquefois hérissés
d’aiguillons. Les conceptacles , sphériques ,
sont nichés dans la couche corticale de ceux-
ci , et s’ouvrent au dehors par un pore plus
ou moins dilaté. Dans le jeune âge, et par¬
ticulièrement chez quelques espèces, ce pore
est fermé par un organe membraneux , que
M. Meneghini a décrit comme un opercule.
Nous l’avons observé aussi dans le S. Uni-
folium des côtes de la Morée ; mais nous
n'avons pu y reconnaître une structure cel¬
luleuse , et nous le considérons comme une
couche de mucilage concrétée. Les concep¬
tacles renferment à la fois, ou séparément,
T. xi,
.» 361
quelquefois sur le même individu, d’autres
fois sur des individus distincts, deux sortes
d organes qui, dans ces derniers [temps ,
sont devenus l’objet de recherches intéres¬
santes. Les uns et les autres naissent des
Parois des loges et convergent vers le centre,
en tendant toutefois, surtout vers la matu¬
rité, à se rapprocher du pore dont chaque
loge ou conceptacle est percé; ou bien ce
sont de vraies spores nées dans une cellule
pariétale , et acquérant de grandes dimen¬
sions. Ces spores deviennent brunes avec
l’âge et sont enveloppées de la cellule ma-
tricale, qui , quelquefois, persiste sous forme
de périspore , et , dans d’autres cas , se dé¬
chire pour livrer passage à la spore. Elles
sont , de plus , accompagnées de filaments
cloisonnés le plus souvent simples, et qu’on
nomme paraphyses; ou bien ce sont des
filaments cloisonnés aussi, mais rameux, et
dans le dernier endochrorne desquels se for¬
ment des corpuscules qui , à une certaine
époque de la vie de l’Algue , sortent de leur
prison, et, armés de deux cils vibratiles ,
s’abandonnent à des mouvements très vifs,
que l’eau douce ou les stupéfiants font ces¬
ser aussitôt. MM. Decaisne et Thuret , qui
ont fait cette belle découverte sur le Pelve~
tia canaliculata et le Physocaulon nodosum ,
comparent ces corpuscules aux anthéridies
des Muscinées , et en concluent la présence
des sexes dans les plantes de cet ordre.
Le genre Sargasse se compose de nombreu¬
ses espèces : on en connaît aujourd’hui plus
de cent. Aussi M. Kützing a-t-il déjà tenté
de le subdiviser ; mais les caractères qu’il as¬
signe à ses genres Spongocarpus, Hâlochloa ,
Myagropsis et Carpacanthus , et qui sont
propres tout au plus à fonder des sections,
ne nous semblent pas motiver des distinc¬
tions génériques.
Les espèces de ce genre ne croissent pas
au-delà du 40e degré dans les deux hémi¬
sphères ; et si on les rencontre quelquefois
par d’autres latitudes, c’est que , arrachées
du fond des mers par les tempêtes , elles y
ont été portées par les courants. Nous avons
parlé ailleurs de la mer de Sargasse (voy.
phycées), nous n’en dirons rien de plus ici.
(G. M.)
BARGUE. Sargus. poiss. — Genre de l’or¬
dre des Acanthoptérygiens, famille des Spa-
roïdes, établi par G. Cuvier (Règne animal ,
36*2 «
s 4 ri
t. Il, p. 181), et caractérisé principalement
par la forme des incisives qui sont élargies,
comprimées, tronquées à leur extrémité, ce
qui les rend presque semblables aux incisi¬
ves de l’homme.
MM. G. Cuvier et Valenciennes ( Histoire
des Poissons , t. VI, p. 9) décrivent quatorze
espèces de ce genre dont quatre vivent dans
la Méditerranée. Ce sont les Sarg. Ronde -
lelii , Salviani , annularis , velula G. Cuv. et
Val. Les autres espèces habitent les mers
étrangères.
Les Sargues se nourrissent en général de
petits coquillages et de petits crustacés dont
ils brisent l’enveloppe avec leurs molaires.
Quelques espèces cependant, principalement
celles de la mer Rouge et de l’océan Atlan¬
tique, ont un régime herbivore. Leur cou¬
leur ordinaire est le gris argenté plus ou
moins rougeâtre. Leur taille atteint 15 à 20
centimètres. (M.)
SARGUS. ins. — Genre de l’ordre des
Diptères brachocères, famille des Notacan-
tlies, tribu des Stratiomydes, établi par Fa-
bricius aux dépens des Musc a de Linné.
M. Macquart, qui adopte ce genre ( Diptères ,
Suites à Buffon, édition Roret, t. I, p. 260),
en décrit sept espèces parmi lesquelles nous
citerons, comme la plus commune, le Sar -
gus cuprarius Fab. ( Nemolelus id. Deg.,
Musca id. Linn.). On trouve cette espèce
dans toute la France. (L.)
SARÏAMA. ois. — Voy. cariama.
SARIAYA, Reinw. bot. th. — Svnon. de
Dicalyc r,Lour.
SARIRUS, Rumph.(/4w5om., 1, 42, t. 8).
bot. fit. — Synon. de Licuala, Rumph.
* SARICOVIA. mam.— M. Lesson (Nou¬
veau Tableau des Mammifères, 1 842) indique
sous cette dénomination un sous-genre du
groupe des Loutres (voy. ce mot) qui com¬
prend principalement la Luira Brasiliensis,
connue vulgairement sous le nom de Sari-
covienne. (E. D.)
SARIGUE, mam. — Genre de Marsupiaux
dont il a été parlé au mot didelphe de ce
Dictionnaire. Voy. cet article. (E. D.)
SARIGUE EPINEUSE . mam. — Le Porc-
Epic à queue prenante, type des genres
Goendou et Synethère (voy. ces mots), porte
cette dénomination vulgaire. (E. D.)
SA SUSSES, Gærtn. (I, 118, t. 25). bot.
pu.- — Synon. d’ Hydrophylax, Linn.
SAR
S A R K IB I O R N IS , Eyton. ois. —Synon.
(Y Anser , Pennant, genre établi sur VAns.
melanonolus Penn. (Z. G.)
SARMENT. Sarmentum. bot.— Tige ou
branche tout à la fois ligneuse et grimpante.
SARMENTACÉES. Sarmentaceœ. bot.
ph. — Un des noms qu’a reçus la famille des
Àmpélidées (voy. ce mot), et qu’on n’a pas
dû adopter comme contraire aux règles ha¬
bituellement suivies. (Ad. J.)
SARMENTEUX. Sarmentosus. bot. ph.
— Nom donné aux plantes ligneuses dont
les sarments, longs et flexibles, cherchent
les corps voisins pour appui. Exemple : la
Vigne.
SARMIENTA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Gesnéracées, tribu des Beslériées,
établi par Ruiz et Pavon (Flor. Peruv., I, 8,
t. 7). L’espèce type, Sarmienta repens , est
une herbe qui croît au Chili.
*SAR0BRANCI1IA. crüst.— Mac-Leay ,
dans les Illustrations of the Zoology of South
Africa, donne ce nom à un g. de Ci^istacés de
l’ordre des Décapodes brachyures. (H. L.)
SAROPODA (empog, balai; rrouç, pied).
ins. — Genre de l’ordre des Hyménoptères,
tribu desApiens, famille des Anthophorides,
établi par Latreille ( Gen. Crust. et lus.,
t. IV, p, 17 7). L’espèce type , Saropoda ro-
lundata Latr;, est très commune dans le
midi de la France. (L.)
*SAROTES (‘TocptoTvjç, qui balaie), abachn.
— C’est un genre de l’ordre des Aranéides,
de la tribu des Araignées, établi par Sunde-
wall aux dépens des Araignées des auteurs
anciens et des Thomisus de Walckenaër.
Chez ce genre, les mandibules sont cylindri¬
ques, du double plus longues que la largeur
du front. Les yeux sont disposés sur deux
séries. Le céphalothorax est arrondi, dépri¬
mé. Les pattes sont longues, épaisses, sub¬
égales. L’espèce type de ce genre est Y Ara-
nea régla de Fabricius , ou le Thomisus leu ~
cosius de Walckenaër et de Latreille. (H. L.)
*SAROTES. bot. ph. — Genre de la famille
des Byttnériacées, établi par Lindley (Swan-
River, XIX). Arbrisseaux de la Nouvelle
Hollande. Voy. byttnériacées.
*SAROTHAMNUS (o-apoç, balai ; Gap.voç,
buisson), bot. ph. — Genre de la famille des
Légumineuses-Papilionacées, tribu des Lo-
tées, établi par Wimmer (Flora v. Schles .,
278). Petits arbustes des régions centrales
SAR
363
SAR
et australes de l’Europe. Voyez légumi¬
neuses.
SAURACENA, Tournef. {Inst., 467).
bot. ph. — Synon. d e Sarracenia, Linn.
SARRACÉNIE. S arracenia. bot. ph. —
Genre type de la famille des Sarracéniées ,
de la Polyandrie inonogynie dans le système
de Linné. Il est formé de plantes herbacées,
qui croissent naturellement dans les lieux
marécageux de l’Amérique septentrionale,
surtout parmi les Sphagnum. Leurs feuilles,
toutes radicales , ont une conformation fort
singulière; leur pétiole, ou la partie qu’on
lui assimile pour l’ordinaire , se creuse en
une sorte de. vase ou ascidie ovoïde ou al¬
longé en cornet, dont la longueur varie,
selon les espèces , de quelques centimètres
à plusieurs décimètres , et qui se termine
supérieurement par un large orifice; quant
à leur portion analogue au limbe , elle
forme une lame arrondie ou un peu en
cœur, petite proportionnellement, et res¬
semblant, bien que relevée d’ordinaire, à
un couvercle qui sérail destiné à. clore l’as¬
cidie pétiolaire. D’entre ces feuilles s’élève
une hampe terminée par une grande fleur
penchée , de couleur jaune ou rougeâtre, et
présentant les caractères suivants : Invo-
lucre de trois petites folioles embrassant un
calice à cinq sépales persistants; corolle à
cinq pétales onguiculés, concaves, conni-
vents; étamines nombreuses, à filet très
court et anthère biloculaire, introrse; ovaire
libre, à cinq loges multi-ovulées , surmonté
d'un style court, que termine un très grand
stigmate persistant, sous forme d’un grand
disque convexe , foliacé , pentagonal. Le
fruit est une capsule à cinq loges, qui s’ou¬
vre en cinq valves par déhiscence loculicide,
et qui renferme des graines en grand nom¬
bre et très petites.
Nous citerons comme exemple de ce genre
la Sarracénie pourpre, Sarracenia purpu-
rea Lin., espèce commune dans l’Amérique
septentrionale , où on la rencontre depuis
la baie d’Hudson jusqu’à la Caroline. Ses
feuilles sont longues de 15 centimètres en¬
viron ; leur ascidie est fortement renflée ,
presque ovoïde , relevée sur son côté supé¬
rieur d’une crête longitudinale assez sail¬
lante; leur limbe est dressé, en cœur, et
presque réniforme, échancré au sommet; sa
fleur rouge est grande, portée sur une
hampe de 2 ou 3 décimètres de longueur;
les cinq angles de son stigmate sont sail¬
lants et bifides. On cultive aujourd’hui as¬
sez fréquemment cette plante, soit en serre
tempérée, soit en orangerie, soit même,
d’après quelques horticulteurs, en plein air;
on lui donne une terre tourbeuse, qu’on
maintient constamment très humide, afin
de reproduire, autant que possible, les cir¬
constances dans lesquelles elle est toujours
placée dans les lieux où elle croît sponta¬
nément.
Les Sarracénies présentent un fait cu¬
rieux, sur lequel l’attention a été appelée
depuis plusieurs années par divers observa¬
teurs. Leurs ascidies sont de véritables
pièges à Insectes. Déjà Smith , dans son In¬
troduction lo Botany, avait donné quelques
détails à cet égard; mais des observations
plus précises ont été publiées dans une
lettre adressée à ce botaniste par M. James
Macbride, de la Caroline méridionale ( On,
the Power of Sarracenia adunca to entrap
Insects ; Trans. of the Linn. soc. XII ,
p. 48-52), dont nous allons traduire un
passage : « Les Sarracenia flava et S. adunca
{S. variolaris Michx.) croissent dans le plat
pays de la Caroline en grande abondance.
Si , dans les mois de mai , juin et juillet ,
lorsque les feuilles de ces plantes remplis¬
sent leurs singulières fonctions de la ma¬
nière la plus complète, on en détache quel¬
ques unes , qu’on les place dans une mai¬
son et qu’on les fixe dans une direction ver¬
ticale , on voit bientôt les Mouches attirées
par elles. Aussitôt ces Insectes s’approchent
de l’orifice de ces feuilles , et , se posant sur
ses bords, ils semblent sucer avidement
quelque chose sur leur surface interne ; ils
restent quelque temps dans cette position;
mais enfin, attirés, à ce qu’il paraît, par
la douceur de cette substance, ils entrent
dans le tube... Bientôt ils glissent et tom¬
bent au fond du tube , où ils se noient , ou
bien ils essaient en vain de remonter » (re¬
tenus qu’ils sont par les poils dirigés de
haut en bas, qui garnissent la surface in¬
terne de ce tube). « Dans une maison infes¬
tée de Mouches, peu d’heures suffisent
pour qu’une feuille se remplisse de ces In¬
sectes pris de la sorte. La cause qui les at¬
tire est évidemment une substance douce
et visqueuse, ressemblant à du miel , qui
364
SAR
est excrétée ou exsudée par la surface in¬
terne du tube... Pendant les mois du prin¬
temps et de l’été , elle existe en quantité ap¬
préciable à l’œil et au loucher... Par un
temps chaud et sec, elle épaissit de ma¬
nière à ressembler à une membrane blan¬
châtre. « (P. D.)
*SARRACÉMÉES. Sarracenieæ . bot. pii.
- — Petite famille de plantes dicotylédonées,
poîypétales , bypogynes , ainsi caractérisée :
Galice de 4-5 folioles imbriquées , le plus
souvent accompagné d’un petit involucre de
3 folioles. Autant de pétales alternes , on¬
guiculés , connivents , manquant dans l’un
des genres. Étamines en nombre indéfini ,
insérées, ainsi que les pétales, sur le récep¬
tacle , à filets libres, à anthères introrses ,
adnées [ou oscillantes, biloculaires , s’ou¬
vrant dans leur longueur. Ovaire libre, à 5
ou 3 loges , renfermant chacune un grand
nombre d’ovules anatropes insérés à l’angle
interne sur plusieurs rangs. Style court.
Stigmate petit, à 3 lobes peu marqués, ou
plus ordinairement dilaté en une sorte de
large chapeau pentagone pétaloïde. Capsule
3-5-locuiaire, à déhiscence loculicide. Grai¬
nes à test solide, rarement prolongé en une
aile marginale , à petit embryon situé dans
l’axe et à la base d’un gros périsperme
charnu. Les espèces sont des herbes crois¬
sant dans les marais, la plupart de l’Amé¬
rique du Nord, une seule de l’Amérique
tropicale. Leurs feuilles , toutes radicales ,
présentent cette singulière forme qu’on a
nommée ascidie , celle d’un vase tubuleux
plus ou moins allongé , surmonté d’un petit
limbe foliacé qui forme comme un couvercle
redressé, muni à l’intérieur de poils dirigés
en bas , et de glandes qui sécrètent, proba¬
blement en partie, le liquide souvent abon¬
dant à l’intérieur. Des mailles de cette ro¬
sette de feuilles s’élèvent une ou plusieurs
hampes terminées chacune par une fleur,
plus rarement par plusieurs disposées en
grappes , et chacune accompagnée d’une
bractée; ces fleurs sont rouges , jaunes ou
blanches.
GENRES.
Sarracenia ,r[L. ( Sarracena , Tourn. —
Coleophyllum , Moris. — Bucanaphyllum ,
Pluck.) — Heliamphora, Benth. (Ad. J.)
SARRACHA. bot. ph.— -Genre de la fa¬
mille des Solanacées, tribu des Solanées,
SAR
établi par Ruiz et Pavon ( Prodr ., 31, t. 34).
Herbes du Pérou. Voy. solanacées.
SARRACÏNE ou SARRASME. bot. pu.
— Nom vulgaire de V Aristolochia Clemati-
tis Linn.
SARRASîA1. Fagopyrum (cpayw, je mange ;
7cv po;, froment), bot. ph. — Genre de la
famille des Pblygonées , de l’Octandrie tri-
gynie dans le système. de Linné. Tournefort
l’avait considéré primitivement comme dis¬
tinct et séparé ; mais Linné l’ayant confondu
dans son grand genre Polygonum , les bo¬
tanistes adoptèrent celte réunion jusqu’au
moment où Campdera et la plupart des au¬
teurs modernes sont revenus à l’opinion de
Tournefort. Les Sarrasins sont des plantes
herbacées , presque toujours annuelles, qui
croissent spontanément dans les parties
moyennes de l’Asie , et qui sont cultivées
comme alimentaires ; leurs feuilles sont
cordées-haslées , accompagnées de stipules
demi-cylindriques; leurs fleurs hermaphro¬
dites ou unisexuées par avortement, pré¬
sentent : un périanthe coloré, profondément
quinquéfide , marcescent ; huit étamines
placées par paires devant les divisions exter¬
nes du périanthe et isolément devant les
internes; huit petites glandes hypogvnes
alternant avec ces étamines ; un pistil formé
d’un ovaire trigone, uniloculaire, uni-ovule,
surmonté de trois styles que terminent au¬
tant de stigmates capités. A ces fleurs suc¬
cède un akène trigone, entouré par le
périanthe persistant et flétri, contenant une
seule graine dressée, de même forme que
lui, et dont l’embryon est placé dans l’axe
d’un gros albumen farineux.
L’espèce la plus importante de ce genre
est le Sarrasin commun, Polygonum esculen-
tum Mœnch. (F. vulgare Nees, Polygonum
Fagopyrum Lin.), vulgairement connu sous
les noms de Sarrasin , Blé noir , Carabin ,
Bucail. Il est originaire de l’Asie tempérée,
et aujourd’hui sa culture occupe en Europe
de grandes surfaces de pays , particulière¬
ment dans les contrées montueuses où elle
remplace quelquefois celle de toutes les au¬
tres céréales. C’est une plante annuelle,
dont la tige dressée et rameuse s’élève à
cinq ou six décimètres, en moyenne; dont
les feuilles pétiolées sont cordées-sagittées ,
acuminées. Ses fleurs blanches ou légère¬
ment purpurines sont pédicellées et forment
SAU
SAR
365
des grappes réunies en corymbe. Son fruit
a les trois angles lisses, aigus, entiers, et
il dépasse le périanthe, qui a persisté. L’al ¬
bumen du Sarrasin fournit une farine qui,
sans pouvoir être comparée à celle du Fro¬
ment, entre cependant pour une part im¬
portante dans l’alimentation de l’homme
sur plusieurs points de l’Europe. Cette fa¬
rine est assez blanche; mais le pain qu’elle
donne est très coloré, lourd et indigeste;
c’est cependant le seul que mange le peuple
en divers cantons de nos départements mon¬
tagneux, de la Bretagne, etc. La compacité
de ce pain lient à ce que la pâte de Sarra¬
sin ne lève pas ou presque pas; d’un autre
côté ses propriétés nutritives sont bien in¬
férieures à celles du pain de Froment, la
fécule n’entrant dans la farine de Sarrasin
que pour un peu plus de moitié, et le glu¬
ten pour environ un dixième du poids.
Néanmoins, bien que fournissant un aliment
médiocre, le Sarrasin est cependant une
plante alimentaire très importante, d’autant
plus précieuse qu’elle réussit dans des terres
fort médiocres, qui seraient impropres à la
culture des céréales, et que de plus, semée
dans les terres à blé a près la moisson, elle
donne sans peine une récolte supplémen¬
taire dès le mois de septembre. A part ce
premier usage de la farine de Sarrasin , on
en fait encore des galettes, des bouillies et
diverses préparations alimentaires. D’un
autre côté, la graine tout entière de cette
plante est fort propre à nourrir et engrais¬
ser la volaille, les Cochons, les Chevaux.
Enfin , la plante elle-même enterrée au mo¬
ment de la floraison est regardée comme
constituant un bon engrais. Plusieurs agro¬
nomes ont dit aussi qu’elle forme un assez
bon fourrage vert pour les bestiaux. Néan¬
moins M. Vilmorin a émis des doutes à cet
égard, d’après sa propre expérience, et il
l’a accusée d’occasionner des vertiges et des
accidents fâcheux , lorsqu’elle est donnée en
abondance. Le Sarrasin se sème générale¬
ment à la volée, à l’époque où l’on n’a
plus à redouter les gelées tardives. La ra¬
pidité de sa végétation compense entière¬
ment ce retard. Même lorsqu’on ne le cul¬
tive que pour sa graine, on ne le sème guère
avant la fin du mois de juin. Dans ce dernier
cas, on jette environ un demi-hectolitre
de graine par hectare.
On emploie aux mêmes usages le Sarra¬
sin de Tartarie , Fagopyrum talaricum
Caertn. ( Polygonum talaricum Lin.), qui
ressemble au Sarrasin commun par son port,
par la forme de ses feuilles, mais qui s’en
distingue par ses fleurs en grappes interrom¬
pues, pendantes ; surtout par ses fruits acu -
minés, dont les trois angles sont sinués-
dentés. 11 donne une farine inférieure en
qualité à celle du Sarrasin commun; mais,
par compensation, il est plus rustique que
celui-ci , de telle sorte qu’il peut être semé
de meilleure heure et plus tard. Il réussit
également dans les terres les plus maigres.
Depuis quelques années, on a essayé en
Europe la culture du Sarrasin a cymes , Fa¬
gopyrum cymosum Trevir. ( sub Polygono),
espèce vivace originaire du Népaul , où elle
est également cultivée comme alimentaire.
C’est une plante multicaule, d’une végéta¬
tion extrêmement rapide et vigoureuse, qui
s’élève à un mètre ou davantage, dont les
feuilles sagittées ou presque hastées, acu-
minées, sont grandes, glauques en dessous,
dont les petites fleurs blanches forment des
grappes assez serrées, grêles et recourbées.
Ses fruits ont leurs angles marginés. L’ex¬
périence a montré que cette plante, sur la¬
quelle on avait fondé beaucoup d’espérances,
est sujette à un inconvénient majeur: ses
fleurs coulent pour la plupart; et, parmi
ceux de ses fruits qui nouent, aucun n’ar¬
rive, en Europe, à une parfaite maturité.
Elle ne pourrait donc être utilisée que
comme fourrage vert, ou plutôt comme
engrais. Au reste, elle résiste aux froids les
plus rigoureux de nos hivers. (P. D.)
SARRIETTE. bot. ph. — Voy. satureia.
*SARROTRIPA. uns. — Genre de l’ordre
des Lépidoptères, famille des Nocturnes,
tribu des Platyomides, établi par Duponche!
(Catalogue des Lépidoptères d’Europe, p. 287)
qui y rapporte deux espèces: S. sevayana et
russiana. Elles vivent en Europe. (L.)
SARROTRIÜM ( dotpeoTpov , balai ). ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères té-
tramères , de la famille des Colydiens et de
la tribu des Synchitiniens , créé par Illiger
( Kœfer Pr., I, p. 344) et adopté par Erichson
(Nalurgeschichle der Inscclen Deutschlands,
1845, p. 259). La trei lie (Généra Cruslaceo-
rum et Insectorum, II, p. 172, 1) lui donne
le nom d'Orlhocerus , et le classe à tort parmi
366
SAS
SAT
les Hétéromères de la famille des Ténébrio-
nites. Trois espèces rentrent dans le genre,
savoir : les 5. clavicorne Lin. (Dermestes ,
Hispa mulica du même auteur, Tenebrio hir-
ticornis Deg,, Lat.) , S. crassicorne e t tere-
ticorne, Er. La première se trouve en France
et dans la plus grande partie de l’Europe,
sur les pentes inclinées des sablières; la
deuxième en Autriche, et la troisième en
Allemagne. On ne sait rien concernant leurs
mœurs. On doit seulement supposer qu’ils
vivent de racines. Ce genre offre les caractè¬
res suivants : Antennes avancées, renflées,
velues, de dix articles, dernier presque gla¬
bre ; mâchoires recouvertes; tibias n’ayant
pas d’épines terminales ; tarses soyeux en
dessous. (C.)
SARROTE OCERA ( crxpoç , balai; x/paç,
corne), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res subpentamères, de la famille des Longi-
cornes et de la tribu des Lamiaires, établi
par Ad. White (in new spec. of Long Butle,
p. 8, 11, f. 6), et quia pour type une espèce
de l’île de Bornéo, nommée par l’auteur S.
Lowii. (C.)
*SARSIA (Sars, nom propre), acal. —
Genre de Méduses proposé par M. Lesson
pour une petite espèce observée d’abord par
M. Sars sur les côtes de Norvège et rappor¬
tée avec doute au genre Océanie par ce na¬
turaliste sous le nom d 'Oceania tubulosa?.
Son ombrelle campanulée, haute de 8 à 9
millimètres, porte en dessous un pédoncule
très long, tubuleux et mince, renflé à l’ex¬
trémité, et du bord de l’ombrelle partent
4 cirrhes ou tentacules trois fois plus longs et
munis de pelotes ou ventouses. M. Lesson,
qui place le genre Sarsia dans sa section des
Méduses agaricines ou proboscidées, lui as¬
signe les caractères suivants: « Ombrelle
demi-sphérique, en cloche, excavée en des¬
sous ; prolongement probosciforme, long, cy¬
lindrique, claviforme au sommet; quatre ten¬
tacules très longs, atténués, partant de qua¬
tre cotylets. » Celte Méduse a été également
observée par M. Thompson sur les côtes
d’Angleterre et d’Irlande. (Dur.)
SASA, Vieil ! . ois. — Synon. d 'Opislhoco-
mus, Hoffrn., nom latin du genre Hoazin.
(Z. G.)
SASAPIIV. mam. — L’un des synonymes
vulgaires de la Sarigue. Voy. le mot m-
PEPPHE. (E. D.)
SASSAFRAS. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Laurinées , tribu des Flaviflores ,
établi par Nees (Progr., 17), et dont les
principaux caractères sont:Fleurs dioïques,
nues. Périanthe membraneux , à 6 divisions
égales. Fl. mâles : Étamines 9, disposées sur
2 rangs, toutes fertiles ; filets filiformes, les
3 intérieurs munis de 2 glandes; anthères
introrses , linéaires , à quatre logeltes ; les
inférieures latérales , les supérieures cou¬
vertes par les valvules ascendantes des lo-
gettes inférieures. Rudiment d’ovaire nul.
Fl. femelles : Étamines stériles , 9 ou moins,
les intérieures souvent unies aux glandules
et ne formant qu’un seul corps. Ovaire uni¬
loculaire, uni-ovulé. Style subulé ; stigmate
discoïde. Baie monosperme.
La principale espèce de ce genre est le
Sassafuas officinal, Sass. officinale, qui a
été décrit à l’article laurier. Voy. ce mot.
SASSIA. bot. ph. — Genre dont la place
dans la méthode n’est pas encore fixée. Il a
été établi par Molina ( Chili, ed. germ., p.
311) qui y renferme deux espèces, Sas.
tinctoria et perdiearia. Elles croissent au
Chili.
SATANICLE. ois. — Les matelots nom¬
ment ainsi l’oiseau de tempête ou Pétrel.
SATELLITES, astr. — Voy. astres.
SATHERIUS. mam. — Quelques natura¬
listes ont voulu reconnaître dans le Salhe-
rius d’Aristote la Marie zibeline, et d’au¬
tres, le Desman. (E. D.)
SATHYRION. mam. — Le Sathyrion d’A¬
ristote était un petit Mammifère que Bulîon
pense devoir être le Desman. (E. D.)
SATUREIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Labiées , tribu des Saturéinées,
établi par Linné (Gen. n. 707 ). L’espèce
type, Satureia hortensis (vulgairement Sa-
vielle), est une herbe qui croît principale¬
ment dans l’Europe méridionale. On la cul¬
tive comme plante condimentaire ; sa saveur
est aromatique et très agréable.
SATURÉINÉES. Salureineœ. bot. ph.—
Une des tribus de la famille des Labiées (voy.
ce mot), qui a pour type la Sarriette ou
Satureia. (Ad. J.)
SATURNE, min. — Les anciens chimistes
nommaient ainsi le Plomb. On appelle en¬
core Sel de Saturne l’acétate de Plomb.
SATURA IA (nom mythologique), ins. —
Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille
SAT
des Nocturnes, tribu des Atticides, établi
par Schranck, et que Duponchel réunit au
genre Attacus. Voy. ce mot.
SAURA, Less. ois. — Synon. del’rago-
pan, G. Cuv.
SATYRE. Salyrus. ins. — Genre de Lé¬
pidoptères diurnes, tribu des Satyrides, créé
par Latreil le aux dépens des Papilio de
Linné, et qui , dans ces derniers temps, a
été restreint aux espèces ayant pour carac¬
tères : Antennes moins longues que le corps ,
à massue de diverses formes; palpes héris¬
sés de poils assez raides, serrés à leur base;
à dernier article très court, conique et plus
ou moins aigu; ailes arrondies, les infé¬
rieures presque toujours dentées.
Les Satyres sont des Lépidoptères de taille
moyenne, n’ofl'rant généralement que des
teintes assez sombres, et des yeux plus ou
moins nombreux. Ils recherchent, en géné¬
ral , les lieux secs et arides , et leur vol est
peu élevé. Ces Lépidoptères se trouvent ré¬
pandus sur presque toute la surface du
globe. On en connaît un grand nombre
d’espèces; aussi les entomologistes ont ils
proposé de les subdiviser en plusieurs genres,
et Duponchel les partage ainsi :
§ 1. — Satyres éricicoles.
Nervure costale très renflée à son origine;
la médiane seule un peu dilatée, l’inférieure
sans dilatation sensible; antennes à massue
pyriforme; yeux glabres. Chenilles incon¬
nues.
Ce groupe ne comprend que trois espèces,
qui se reconnaissent à une ou deux taches
oculaires sur leurs premières ailes, plus pro¬
noncées en dessus qu’en dessous : elles n’Iia-
bitent que les contrées où croissent de hautes
bruyères. Parmi les espèces, celle qu’on doit
considérer comme type est le S. aclœa Es-
per, qui habite le centre et le midi de la
France.
§ 2. -- Satyres rupicoles.
Nervures costale et médiane également
4rès renflées à leur origine; antennes à
tiges grêles , à massue en bouton , plus ou
moins courbe; yeux glabres. Chenilles gla¬
bres , à tête sphérique , a corps très gros et
rayé longitudinalement; se creusant une
petite cavité dans la terre pour s’y trans¬
former. Chrysalides courtes et ventrues, ar¬
rondies antérieurement et coniques posté-
SAT 287
rieurement, reposant sur le sol sans être
attachées.
Tous les Satyres de ce groupe ont égale¬
ment une ou deux grandes taches oculaires
sur leurs premières ailes , comme les précé¬
dents; mais ils ont l’angle supérieur de ces
mêmes ailes plus aigu : ils fréquentent de
préférence les rochers et les collines arides.
Parmi les nombreuses espèces de ce
groupe, nous indiquerons le A. fidia Linné,
qui se trouve assez communément dans le
midi de la France, ainsi qu’en Espagne.
§ 3. — Satyres uerbicoles.
Nervures costale et médiane également
dilatées à leur origine : l’inférieure sans di¬
latation sensible; antennes à massue allon¬
gée, grossissant insensiblement, et confon¬
due avec la tige; yeux glabres. Chenilles
pubescentes, grises ou vertes, avec des raies
longitudinales , et la tête globuleuse ; se
suspendant par la queue pour se transfor¬
mer. Chrysalides peu allongées, à angles ar¬
rondis, avec la tête bifide.
Toutes les espèces de ce groupe n’ont
qu’une tache oculaire sur leurs premières
ailes , ordinairement bipupillées ; les fe¬
melles des S. endora et narica, qui en ont
deux, font seules exception à cette règle :
elles sont très communes dans les bois et
les terrains incultes où croissent de hautes
herbes.
Nous décrirons l’espèce type de ce groupe
qui se trouve dans tous les bois de l’Europe,
et principalementdans les environs de Paris :
c’est le S- lylhonius La trei lie (P Amaryllis
Engramelle), qui a 1 pouce 1 ] 2 d’envergure,
dont les ailes sont fauves en dessus , avec
la base et les bords obscurs : les supérieures
ayant, de part et d’autre, un œil bipupilié,
et les inférieures étant, en dessous, d’un
fauve nébuleux , avec deux bandes plus
claires , dont une plus courte, et cinq points
ocellaires.
§ 4. — Satyres vicicoles.
Nervures costale et médiane plus ou
moins renflées à leur origine : l’inférieure
sans dilatation sensible; antennes visible¬
ment annelées de blanc, et terminées par un
bouton pyriforme plus ou moins long et
aplati; yeux pubescents. Chenilles pubes-
368
SÀT
centes, généralement vertes, avec des raies
longitudinales plus claires ou plus foncées,
et la tête globuleuse; se suspendant par la
queue pour se transformer. Chrysalides al¬
longées, à angles arrondis et à tête globu¬
leuse , avec deux rangées de tubercules sur
le dos.
Les espèces qui appartiennent à ce groupe
n’ont également qu’un œil sur leurs pre¬
mières ailes, mais elles en ont toujours de
cinq à six aux ailes inférieures; d’ailleurs,
leurs antennes, annelées de noir et de blanc,
ne permettent pas de les confondre avec
celles du groupe précédent. On les trouve
principalement le long des murs des habi¬
tations.
On en a décrit plusieurs espèces, qui sont
abondantes dans presque tous les bois de
l’Europe. Celle que nous citerons comme
type, et qui est la plus commune de toutes,
est le S. mœra Linné : le dessus des ailes
est d’un brun obscur; les premières ont,
vers le bout, une bande fauve et deux yeux
noirs , dont l’extérieur très petit , et les se¬
condes ailes ont une bande fauve sur laquelle
il y a trois ou quatre yeux; le dessous des
ailes supérieures différé du dessus en ce qu’il
est ordinairement plus pâle; le dessous des
inférieures est d’un gris clair, avec une ran¬
gée courbe de six yeux noirs : ces yeux ont
une prunelle blanche.
§ 5. — Satyres ramicoles.
Nervure costale plus dilatée que la mé¬
diane, qui l’est cependant d’une manière
sensible; l’inférieure sans aucune dilata¬
tion; antennes annelées de blanc, à massue
allongée; yeux pubescents. Chenilles pubes-
eentes , grises ou vertes, avec des raies lon¬
gitudinales plus claires ou plus foncées ;
ayant le corps assez ramassé, avec la tête
globuleuses; e transformant à la surface de
la terre sans se suspendre. Chrysalides cour¬
tes , ventrues, arrondies antérieurement et
coniques postérieurement.
Les deux seules espèces de ce groupe (A.
Dejanira Linné , et hyperanthus Linné ),
qui sont communes dans presque toute
l’Europe, se distinguent de toutes les précé¬
dentes par une rangée de quatre ou cinq yeux
sur leurs premières ailes. On ne les trouve
que dans les parties ombragées des bois, où
elles voltigent de branche en branche.
S \T
§ 6. — Satyres dum-coees.
Les trois nervures très fortement renflées,
et d’une manière égale à leur origine; an¬
tennes annelées de gris et de brun , à mas¬
sue allongée, et fusiforme; yeux [glabres.
Chenilles assez courtes, lisses, rayées longi¬
tudinalement, avec la tête petite et globu¬
leuse; s’attachant par la queue pour se trans¬
former. Chrysalides courtes, arrondies, sans
tubercules, avec la tête légèrement bifide.
Ce groupe comprend toutes les petites
espèces en assez grand nombre, à taches
oculaires plus ou moins nombreuses sur les
quatre ailes , et dont la frange en dessous
est précédée , dans presque toutes , d’une
ligne argentée, La plupart ne se trouvent
que dans les bois taillés , où elles voltigent
sur les buissons.
L’espèce type est le S. arcanius Linn.
(le Céphale Geoffroy), qui a de 16 à 18 lignes
d’envergure; les ailes supérieures sont fau¬
ves, avec un petit œil noir à prunelle
blanche et à iris jaunâtre placé vis-à-vis du
sommet; le dessus des ailes inférieures est
d’un brun obscur, avec une petite tache
jaunâtre placée a l’angle de la partie anale;
le dessous est roussâtre avec une teinte ver¬
dâtre, et présente deux lignes, l’une blan¬
che, et l’autre argentée. Cette espèce se
trouve communément dans les bois des en¬
virons de Paris ; sa chenille est verte , rayée
de vert plus foncé : elle vit sur les Grami¬
nées. (E. D.)
SATYRES. Salyri. arachn. — Walcke-
naër, dans le tome premier de son Histoire
naturelle des Insectes aptères, donne ce nom
à une famille du genre des Clubiona dont la
seule espèce qui le représente est la Clubiona
fallax de Walckenaër. (H. L.)
*SATYRIDES. Satyridœ. ins. — Tribu de
l’ordre des Lépidoptères, famille des Diur¬
nes, créée par M. Boisduval , adoptée par
tous les entomologistes et correspondant au
genre Salyrus de Latreille. Cette tribu,
suivant Duponchel , a pour caractères : An*
termes terminées tantôt par un bouton py-
riforme , tantôt par une massue grêle et
presque fusiforme; palpes s’élevant nota¬
blement au-delà du chaperon , hérissés de
poils en avant; tête petite; yeux tantôt
glabres, tantôt pubescents; corselet peu
robuste ; ailes supérieures ayant presque
SAU
SAU
toujours la nervure costale , surtout la mé¬
diane , et quelquefois la sous-médiane ou
l’inférieure, dilatées et un peu vésiculeuses
à leur base; cellule discoïdale des ailes in¬
férieures fermée; gouttière anale peu pro¬
noncée, et laissant l’extrémité de l’abdomen
à découvert lorsque les ailes sont relevées
dans l’état de repos ; vol sautillant et peu
soutenu. Chenilles atténuées particulière¬
ment, et dont le dernier anneau se termine
en queue bifide ; étant tantôt lisses, tantôt
rugueuses , tantôt pubescentes , et vivant
exclusivement de graminées. Chrysalides
tantôt oblongues ou un peu anguleuses,
avec la tête en croissant ou bifide, et deux
rangées de petits tubercules sur le dos, tan¬
tôt courtes et arrondies, avec la tête obtuse
et le dos uni; toutes sans taches métalliques.
Les Satyrides fréquentent les lieux secs
et arides; ils volent assez vite et par sacca¬
des , ne s’élèvent jamais à la hauteur des
arbres, et se tiennent ordinairement sur les
buissons et dans les prairies. On en connaît
près de trois cents espèces qui sont répan¬
dues dans presque toutes les contrées du
globe.
On a formé un assez grand nombre de
genres dans ia tribu des Satyrides , et ceux
qui sont adoptés par tous les entomologistes
sont les suivants : Ar^eEsper, Erebia Bois-
duval, Chionobas Boisduval ( Arcticoles Du-
ponchel ), et Satyrus Latreille. ( Voy. ces
divers mots. ) (E. D.)
*SATYRÏDIEM. bot. ph. — Genre de la
famille des Orchidées, tribu des Ophrydées,
établi par Lindley ( Orchid . 345). Herbes du
Cap. Voy. orchidées.
SATYRIEM. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Orchidées , tribu des Ophrydées,
établi par Swartz [in Act. acad. Holm., 1800,
214). Herbes originaires de l’Afrique aus¬
trale. Voy. orchidées.
SATYRES ( craTupoç , satyre), mam. —
L’Orang-Outang {voy. ce mot) a reçu de
Linné la dénomination spécifique de Saty-
rus ; mais, suivant M. Agassiz {Nomenclator
zoologicus) , ce nom lui avait été appliqué
beaucoup plus anciennement par Tulpius
{Observation es medicœ, i 6 72). (E. Ü.)
SAECEET. poiss. — Nom vulgaire, sur
les côtes de Provence, des espèces du genre
Alhérine. Voy. ce mot.
SAEGE. Salvia (de salvare, sauver), bot.
T. XI.
369
ph. — Grand genre de la famille des La¬
biées, de la Diandrie monogynie dans le
système de Linné. Le nombre des espèces
dont il se compose s’élève à environ 300;
car M. Bentham en décrivait 266 dans sa
monographie datée déjà de plusieurs années,
et depuis cette époque , il en a été décrit
un assez grand nombre de nouvelles. Or,
parmi ces espèces il en est plusieurs qui ont
un intérêt léel, soit pour leurs propriétés
médicinales, soit pour le rôle brillant qu’el¬
les jouent dans nos jardins. Les Sauges sont
des herbes ou des sous-arbrisseaux , rare¬
ment des arbustes, disséminés sur toute, la
surface du globe, mais plus particulière¬
ment dans l’Amérique intertropicale; elles
diffèrent beaucoup de portet d’inflorescence,
mais elles forment un groupe générique des
plus naturels, grâce à l’uniformité de leurs
principaux caractères. Leur calice est ovale,
tubuleux ou campa nu lé , bilabié, à lèvre
supérieure entière ou tridentée, à lèvre in¬
férieure bifide ; leur corolle bilabiée a la
lèvre supérieure entière ou légèrement échan-
crée, et l’inférieure trilobée, le lobe mé¬
dian de celle-ci étant d’ordinaire plus large
que les autres et échancré; leurs étamines
sont au nombre de deux seulement, les
deux supérieures restant rudimentaires, et
elles sont formées chacune de deux loges,
I une fertile, I autre stérile et plus ou moins
déformée, portées aux extrémités d’un très
long connectif allongé en filament, implanté
par un point plus ou moins médian à l’ex¬
trémité du filet proprement dit; le disque
sur lequel repose l’ovaire se développe anté¬
rieurement en une sorte de glande presque
aussi haute que celui-ci; le style se divise
au sommet en deux branches égales ou iné¬
gales. M. Bentham a subdivisé les Salvia
en plusieurs sous-genres que nous ne pou¬
vons nous dispenser d’indiquer ; seulement,
en les rapportant, nous nous bornerons,
faute d’espace , à indiquer les caractères
de ceux auxquels appartiennent des espèces
sur lesquelles nous devrons nous arrêter.
a. Eusphace Benth. (dea<p«xoç, sauge).
Calice carnpanulé, à lèvre supérieure tri-
dentée, l’inférieure bifide, toules les dents
aiguës; corolle à tube large, garni intérieu¬
rement d’un anneau de poils , à lèvre supé¬
rieure dressée , l’inférieure ayant ses lobes
latéraux étalés-réfléehis, et le médian large
47
370
SAU
presque bifide ; connectifs étendus en ar¬
rière, portant une loge stérile, déformée,
presque soudés entre eux par leur extrémité.
Herbes ou plus souvent sous-arbrisseaux de
la région méditerranéenne, à feuilles en¬
tières ou pinnatiséquées. — Ici se range l’es¬
pèce la plus connue de tout le genre, la
Sauge officinale, Salvia officinalis Lin. C’est
une plante spontanée dans les lieux secs de
l’Europe méridionale. Sa tige ligneuse est
couverte de poils qui la rendent laineuse;
ses feuilles sont entières, pétiolées, oblon-
gues , rugueuses, les inférieures blanches-
laineuses en dessous , les florales sèssiles ,
ovales , acuminées , membraneuses à leur
base. Ses fleurs sont purpurines, bleues ou
blanches, plus ou moins grandes, selon les
variétés; elles forment des faux-verticilles
multiflores, distincts; leur calice membra
neux, coloré, strié, est dépassé deux ou trois
fois par la corolle. Cette Sauge est très ré¬
pandue dans les jardins, soit comme plante
d’ornement, soit comme plante médicinale.
Elle s’est même naturalisée dans certains
de nos départements où elle ne croissait pas
primitivement. On en possède plusieurs va¬
riétés , dont l’une, plus petite dans toutes
ses parties, porte le nom de Petite Sauge;
d’autres se distinguent par leurs feuilles
panachées de jaune, ou de jaune et de rouge,
gaufrées, frisées, etc. On dispose ordinai¬
rement ces plantes en bordures, et on les
multiplie par division des pieds , quelques
unes par graines. On les place à une expo¬
sition méridionale et dans une terre légère.
La Sauge officinale a été de tout temps fort
renommée et fort estimée pour ses proprié¬
tés médicinales. Son odeur est aromatique,
mais forte et peu agréable; sa saveur est
amère. Elle est, à un degré prononcé, exci¬
tante et stimulante. Par son action sur le
système nerveux elle se range parmi les
antispasmodiques chauds les plus puis¬
sants. On l’a aussi recommandée comme
fébrifuge. Au total, cependant, elle est au¬
jourd’hui moins habituellement employée
que dans l’ancienne médecine. On fait usage
de ses feuilles et de ses sommités fleuries, en
infusion théiforme. On s’en sert encore pour
des fomentations sur les tumeurs froides, etc.
b. Hymenosphace Benth. Calice campa¬
nule, à lèvre supérieure bi- trifide , l’infé¬
rieure bifide, ayant tous ses lobes à peu près
SAU
égaux, et finalement membraneux-dilatës ,
veinés ; corolle à tube large, pourvu ihté-
rieurcment d’un anneau de poils , à lèvre
supérieure un peu arquée, comprimée; éta¬
mines semblables aux précédentes. Arbris¬
seaux, sous arbrisseaux, quelquefois herbes,
le plus souvent couverts de poils blancs,
propres à la région méditerranéenne et au
cap de Bonne-Espérance — Ici se rangent:
la Sauge des Canaries , Salvia Canariensis
Lin. , espèce frutescente , dont le nom
indique l'origine , arbrisseau d’orangerie
dans nos climats , dont la tige frutescente,
laineuse, s’élève d’un à deux mètres; elle
se distingue par ses feuilles hastées, rugueu¬
ses, presque glabres; par ses fleurs purpu¬
rines disposées en sortes de grappes ra¬
meuses ; par ses feuilles florales et son calice
membraneux-colorés. On la cultive fréquem¬
ment dans les jardins. — La Sauge pomifère,
Salvia pomifera Lin. , espèce également li¬
gneuse, originaire de Crète, est cultivée
comme la précédente dans nos jardins. Elle
est aussi d’orangerie.
c. Drymcosphace Benth. Calice tubuleux
ou campanulé , à lèvre supérieure presque
entière, tronquée, très rarement tridentée;
corolle à tube saillant , portant intérieure¬
ment un anneau de poils, à lèvres analogues
à celles de la section précédente , de même
que les étamines. Plantes herbacées, d’Eu¬
rope et d’Asie, vertes, plus ou moins glu-
tineuses ; généralement à grandes feuilles
en cœur hastées; la plupart à fleurs jaunes.
— Nous nous bornerons à citer comme exem¬
ple de ce sous-genre la Sauge glutineuse ,
Salvia glutinosa Lin., belle espèce, qui croît
spontanément dans les forêts et les lieux
ombragés de l’Asie moyenne et de l’Europe,
et qui se trouve dans plusieurs de nos dé¬
partements de l’est et du midi.
d. Horminum Benth. Calice tubuleux, à
lèvre supérieure tronquée, légèrement tri-
dentée ; corolle à tube élargi ou ventru au-
dessous de la gorge , dépourvue d’anneau
pileux à l’intérieur, à lèvre supérieure com¬
primée, droite, concave ou arquée, l’infé¬
rieure ayant ses lobes latéraux oblongs ,
dressés, le médian arrondi , étalé; connec¬
tifs défléchis en arrière, dilatés brusquement,
cohérents entre eux par leur extrémité, qui
est calleuse. Herbes de la région méditerra¬
néenne. — Le type de ce sous-genre est la
SAU
Sauge Ormin, Salvia Horminum Lin., espèce
annuelle qui croît dans les parties de l’Afri¬
que , de l’Asie et de l’Europe voisines de la
Méditerranée, le long des champs, dans les
lieux un peu couverts. C’est une plante
haute de cinq ou six décimètres, légèrement
velue, à feuilles oblongues , obtuses , cré¬
nelées; remarquable surtout par ses feuilles
florales supérieures stériles, colorées en bleu-
violacé ou en rouge, selon les variétés, plus
grandes que les autres , et formant ainsi
au sommet de l’inflorescence une touffe (co¬
ma) terminale. Cette Sauge, usitée autrefois
en médecine, a disparu à peu près entière¬
ment aujourd’hui des catalogues de plantes
médicinales. On la cultive comme espèce
d’ornement.
e. Æthiopis Benlh. Calice campanulé ou
tubuleux, à lèvre supérieure divisée en trois
dents dressées, dont la médiane est géné¬
ralement plus courte. Corolle assez sembla¬
ble à celle du sous-genre précédent, mais à
lobe moyen de la lèvre inférieure le plus
souvent concave , échancré, légèrement cré¬
nelé ; connectif des étamines semblable à
celui de la section précédente. Herbes géné¬
ralement laineuses, propres à l'Europe mé¬
ridionale, orientale et aux parties moyennes
de l’Asie ; à feuilles florales persistantes ,
dressées, embrassant les faux-verticil les de
fleurs. — Le type de cette division est la
Sauge éthiopienne, Salvia Æthiopis Lin. Es¬
pèce qui croît dans les lieux stériles, dans
les champs argileux et secs de la région mé¬
diterranéenne , et qui appartient aussi à la
flore de nos départements les plus méridio¬
naux. — Elle comprend également la Sauge
Sclarée, Salvia Sclarea Lin., plante très
connue sous les noms d 'Orvale, Toute-bonne.
Celle-ci croît le long des chemins et dans
les lieux secs et arides de l’Europe méridio¬
nale. C’est une grande plante bisannuelle,
dont la tige épaisse, droite et rameuse,
s’élève à huit ou neuf décimètres de hau¬
teur ; ses feuilles sont grandes, ovales en
cœur, pétiolées, très rugueuses, velues ; ses
fleurs violacées ou bleuâtres, sont accom¬
pagnées de feuilles florales concaves, colo¬
rées; les dents du calice sont mucronées.
La Sauge sclarée a une odeur forte, péné¬
trante et peu agréable. On la regarde comme
antispasmodique , cordiale , résolutive, etc.
En Allemagne on l’emploie comme condi-
SAU 371
ment et on la cultive dans ce pays pour ce
motif.
f ■ Plethiosphace Benth. Calice ovale, à
levresu périeure concave en-dessus, marquée
de deux sillons, à trois dents fort courtes,
conniventes , l’inférieure divisée en deux
lobes aigus. Corolle peu différente de celle
de la section précédente, de même que les
étamines. Herbes indigènes de la région mé¬
diterranéenne, de l’Europe orientale, de
l’Asie septentrionale et du cap de Bonne-
Espérance. — Nous en citerons pour exem¬
ple la Sauge des prés, Salvia pralensis Lin.,
espèce très commune dans les prés secs et
le long des chemins, dans toute l’Europe
moyenne et méridionale , fort variable pour
sa taille, pour son degré de pubescence,
mais toujours facile à distinguer des espèces
voisines a ses feuilles très rugueuses, oblon¬
gues en cœur, crénelées , un peu incisées ,
dont les supérieures sont embrassantes; à
ses grandes fleurs presque toujours bleues
un peu violacées, dont les faux-verticilles
sont presque nus et dont la réunion forme
une sorte de grappe simple ou presque sim¬
ple. Cette plante est très aromatique et à
peu près aussi excitante que la Sauge offi¬
cinale, à laquelle on peut la substituer sans
inconvénient notable.
g. Microsphace Benth.
h. Calosphace Benth. Calice ovale, tubu¬
leux ou campanulé, à lèvre supérieure en¬
tière ou présentant trois dents courtes;
corolle à tube saillant ou inclus, à lèvre su¬
périeure droite, concave, entière ou peu
profondément échancrée ; connectifs dé¬
jetés en arrière , linéaires , connés lon¬
gitudinalement ; lobe inférieur du style su-
bulé. Herbes, sous-arbrisseauxetarbrisseaux
propres à l’Amérique tropicale. C’est à ce
sous-genre qu’appartiennent toutes ces ma¬
gnifiques espèces de Sauges qui , dans ces .
derniers temps, ont pris un rang important
dans nos jardins dont elles sont l’un des
plus brillants ornements. Parmi elles nous
nous bornerons à en citer deux. — La Sauge
éclatante , Salvia splendens Sello, très bel
arbuste originaire du Brésil et aujourd’hui
l’un des plus répandus dans les jardins
d’Europe. Ses feuilles sont ovales-acumi-
nées, dentées, en coin ou arrondies ou
presque en cœur à leur base ; sa beauté con¬
siste dans ses feuilles florales, ses calices
I
372
SAU
SAU
et ses corolles d’un rouge ponceau très vif;
celles-ci sont glabres et n’ont pas moins de
5 ou 6 centimètres de long ; leur lèvre su¬
périeure est longue , entière, l’inférieure
restant beaucoup plus courte. On multiplie
cette belle plante par boutures et par éclats.
L’hiver on la tient en serre; mais, pendant
l’été, il est bon de la mettre en pleine terre,
à une exposition chaude , et de l’arroser
abondamment si l’on veut qu’elle prenne
tout le développement dont elle est suscep¬
tible. — La Sauge étalée , Salvia païens
Cav., originaire des montagnes du Mexique,
est une acquisition encore assez récente,
mais qui commence à occuper dans les jar¬
dins la place distinguée à laquelle sa beauté
lui donne des droits incontestables. C’est
une plante vivace dont la tige, presque sim¬
ple, et pourvue de poils étalés, s’élève à
5-7 décimètres; ses feuilles inférieures sont
pétiolées, en cœur, hastées , les supérieures
presque sessiles, toutes crénelées, rugueu¬
ses. Ses fleurs sont très grandes, d’un beau
bleu azuré, portées sur des pédiceîles plus
courts que le calice, et leur réunion forme
une sorte de longue grappe terminale; elles
se succèdent pendant tout l’été. On multi¬
plie cette Sauge par semis et par boutures.
L’hiver on la conserve en serre tempérée,
pour la mettre en pleine terre pendant l’été.
— A côté des deux espèces précédentes, on
peut citer encore, comme plus ou moins re¬
marquables par leur élégance et comme ré¬
pandues dans les jardins, les Saluia Grahami
Benth., S. fulgens Cav., etc.
i. Echinosphace Benth.
k. Pycnosphace Benth.
l. Heterosphace Benth.
m. Notiosphace Benth.
n. Gymnosphace Benth.
o. Hemisphace Benth. (P. D.)
SAULE. Salix. bot. ph. — Grand genre
de la famille des Salicinées, de la Diœcie
diandrie dans le système de Linné. 11 est
formé d’arbres et d’arbrisseaux qui croissent
en grand nombre dans les parties tempérées
et froides de l’hémisphère boréal, surtout le
long des cours d’eau et dans les endroits
frais des montagnes, en proportion beaucoup
plus faible en Afrique, aux Indes et dans
l’Amérique méridionale. Leurs feuilles al¬
ternes sont accompagnées de stipules persis¬
tantes ou tombantes, Leurs fleurs dioiques
forment des «matons sessiles ou pédiculés
qui se développent, tantôt avant les feuilles,
tantôt en même temps qu’elles, et dont les
bractées sont indivises. Les fleurs mâles sont
réduites à deux, trois ou cinq étamines dont
les filets se soudent très rarement en un seul
corps; les femelles présentent uniquement
un pistil à ovaire uniloculaire, mulli-ovulé,
à style très court et à 2 stigmates bilobés.Le
fruit est une capsule uniloculaire, bivalve,
qui renferme plusieurs graines chargées de
longs poils semblables à du coton. Le genre
Saule est certainement l’un de ceux qui pré¬
sentent le plus de difficultés pour la délimi¬
tation et la détermination des espèces. Ces
difficultés n’ont pu être entièrement levées
par la publication de plusieurs travaux spé¬
ciaux dont les plus importants sont ceux
d’Hoffmann (Historia Salicum, 1785), de
M. Seringe ( Monographie des Saules , 1815),
de Koch (de S'àlicibus eurupœis Commenta -
tio, 1828), etc. On sent que nous devons ici
laisser de côté ces difficultés et nous borner
a quelques détails sur les espèces bien con¬
nues, qui ont un intérêt immédiat par leur
utilité.
1. Le Saule blanc, Salix alba Lin. Cette
espèce, connue aussi sous le nom de Saule
commun, se trouve naturellement le long
des eaux, dans les prés humides, mais très
souvent aussi on la plante dans ces mêmes
lieux où elle réussit à merveille. Livrée à
elle-même, elle forme un bel arbre de 10 à
15 mètres de hauteur; mais presque tou¬
jours sa forme naturelle est singulièrement
altérée par la suppression périodique de ses
branches qui détermine un fort épaississe¬
ment dans le haut des troncs ainsi élêtés ou
taillés en têtards, et presque toujours en¬
suite leur creusement progressif sous l’action
des agents extérieurs. Ses feuilles sont lan-
céolées-acuminées , légèrement pubescentes
a l’état adulte, presque sessiles , marquées
sur leurs bords de dentelures dont les infé¬
rieures sont glanduleuses. Ses chatons se
montrent en général en même temps que
les feuilles ou un peu plus tard; ils sont pé¬
diculés ; ils donnent des capsules presque
sessiles, glabres. Plusieurs botanistes réunis¬
sent a cette espèce le Saule jaune, Salix vi-
tellina Lin»., vulgairement nommé Osier
jaune, Amarinier, bois jaune, etc., remar¬
quable surtout par la couleur jaune de l’é-
SAU
SAU
373
corce de ses jeunes branches, et par la flexi¬
bilité de celles-ci qui détermine leur emploi
journalier en forme de liens pour des ou¬
vrages de vannerie, etc. Comme ses congé¬
nères, le Saule blanc se multiplie avec la
plus grande facilité par boutures, et il réus¬
sit très bien dans les terres fraîches et hu¬
mides. On le plante souvent le long des che¬
mins, au bord des champs, etc. Son bois,
quoique mou et peu durable, est employé
fréquemment pour la confection de cercles,
même pour de la menuiserie grossière et
pour divers objets de peu de valeur; on l’u¬
tilise aussi comme bois de chauffage. Son
écorce a une amertume et une astringence
très prononcées. On l’a préconisée comme
produisant de bons effets dans toutes les cir¬
constances où l’on fait usage du quinquina,
particulièrement dans le traitement des
fièvres intermittentes, et plusieurs médecins
ont assuré qu’on pouvait la substituer à ce
dernier sans désavantage sensible. L’analyse
y a montré de l’acide gallique, un peu de
tannin, des matières résineuses, extractives,
et surtout une substance particulière qui se
retrouve chez les autres Sal ici nées, la Sali-
cine (G42, H22, 092), dans laquelle parait rési¬
der essentiellement sa propriété fébrifuge.
2. Le Saule de Babylone, Salix Babylo-
nica Linn., si connu sous le nom vulgaire
de Saule pleureur , est originaire de l’Orient.
Nous n’en possédons, en Europe, que des
individus femelles. Il forme un bel arbre de
12 à 15 mètres de hauteur, très remarqua¬
ble par ses rameaux très allongés, flexibles
et pendants vers la terre par suite de leur
faiblesse; ses feuilles sont lancéolées, étroi¬
tes, longuement acuminées, finement den¬
tées, glabres. Ses chatons se développent en
même temps que les feuilles. Tout le monde
connaît ce bel arbre dont l’effet est si pitto¬
resque au bord des pièces d’eau, où on le
plante d’ordinaire.
On emploie sous le nom d’Osier les longs
rameaux grêles et très flexibles de divers
Saules. Nous avons déjà cité la variété à
écorce jaune du Saule commun. A cette es¬
pèce, il faut ajouter, comme usitée sous ce
rapport, et plus habituellement encore, 1° le
Saule osieu, Salix vimtnalis Lin., qui porte
vulgairement les noms d 'Osier blanc, Osier
noir, Osier vert, selon ses variétés distinguées
par la couleur de leur écorce, et que font
reconnaîtreses feuilles lancéolées-acuminées,
très allongées; 2° le Saule pourpre, Salix
purpurea Linn., vulgairement nommé Osier
rouge, Osier franc, à écorce généralement
pourpre foncé, à feuilles oblongues, élargies
dans le haut, acuminées, épaisses, glauques
à leur face inférieure. Les rameaux de celui-
ci constituent un Osier estimé des vanniers,
à cause de la facilité avec laquelle ils se fen¬
dent longitudinalement. (P. D.)
SALLE MARIN, polyp. — Nom vulgaire
de plusieurs espèces de Gorgones.
SAUMON. Salmo. poiss. — Un des Pois¬
sons qui donne les produits les plus impor¬
tants à cause de sa grandeur, de l’excellence
de sa chair et de l’abondance des individus
réunis en troupes nombreuses , et donnant
lieu, par conséquent, à des pêches très pro¬
ductives , est le Poisson connu de tout le
monde sous le nom de Saumon. Cette ex¬
pression, dérivée du latin Salmo, qu’Ausone
a , sans contredit, appliqué à notre espèce ,
s’est conservée dans la plupart des langues
dérivées du latin ; elle s’est conservée sans
subir presque aucune altération en anglais,
langue dans laquelle on le désigne sous le
nom de Salm. Toutes les langues d’origine
germanique l’appellent Lachs ou Lax. Pour
en rappeler les principaux traits caractéris¬
tiques, je dirai en peu de mots que le Sau¬
mon a le corps allongé , le dos épais et ar¬
rondi, la tête petite, le museau pointu, les
deux mâchoires presque égales : cependant
la supérieure recouvre l’inférieure. Des dents
aiguës hérissent les intermaxillaires , les
maxillaires , la mandibule inférieure , les
palatins , le chevron du vomer et la langue.
Mais ce qui distingue ce poisson des autres
espèces de Truites de mer qui paraissent lui
ressembler par les formes extérieures , et
souvent aussi par la grandeur, c’est que le
corps du vomer n’a aucune dent. Derrière
la dorsale et sur le dos de la queue, on voit
une petite nageoire adipeuse, ainsi que cela
a lieu dans tous les Poissons de la famille
des Salmonoïdes. La caudale est courte et
échancrée. Les autres nageoires n’offrent
rien de remarquable. La couleur est un
bleu ardoisé au-dessus de la ligne latérale ,
fondu dans le blanc argenté de toutes les
pa r ties inférieures. Des nuances irisées se
reflètent sur tout le corps. Quelques taches
noires et rares sont semées sur le dos et sur
374
SAU
SAU
îes côtés de la tête. Les nageoires supérieu¬
res, plus ou moins foncées, n’ont ni taches
ni points. La pectorale est un peu salie de
noirâtre; les ventrales et l’anale sont blan¬
ches, plus ou moins grisâtres.
L’œsophage et l'estomac forment un sac
assez grand , replié sur lui-même, de ma¬
nière que le pylore est peu éloigné du dia¬
phragme. On lui compte plus de soixante cæ¬
cums , dont un grand nombre s’insère ,
comme on le conçoit bien, sur le duodénum.
L’intestin se rend d’ailleurs à l’anus , sans
faire aucun repli ni circonvolution. Le fuie
est volumineux, la vésicule du fiel assez
grande. La vessie aérienne est longue, sim¬
ple. Les organes génitaux , au moment du
frai, sont très développés , et occupent près
des deux tiers de la cavité abdominale. Les
ovaires sont constitués par des replis nom¬
breux de la membrane oviducale sur les¬
quels sont attachés les œufs. Ces replis flot¬
tent librement dans la cavité du ventre, de
manière que les œufs tombent , après leur
développement, dans l’abdomen avant d’être
pondus.
La longueur ordinaire des Saumons est
de 80 à 90 centimètres. On en voit de plus
petits, mais il est rare d’en trouver sur nos
marchés qui n’aient que 30 centimètres.
Ceux de 1 mètre 60 à 80 centimètres sont
rares. On reconnaît le mâle de cette espèce
à un petit tubercule relevé sur la symphyse
de la mâchoire inférieure ; mais il ne de¬
vient jamais assez saillant pour avoir la forme
d’un crochet charnu que l’on observe dans
l’espèce du Bécard.
Le Saumon est extrêmement abondant
dans tout l’océan Septentrional, jusque sous
les glaces des mers arctiques. Il remonte
dans toutes les eaux douces qui s’y versent,
pour y frayer. Les femelles précèdent tou¬
jours les mâles ; elles font, en entrant dans
les fleuves, des espèces de trous ou sortes de
nids dans lesquels elles abandonnent leurs
œufs, que les mâles viennent ensuite arro¬
ser de leur laitance. C’est au moment où ces
animaux essaient de vaincre tous les obsta¬
cles pour remonter dans les rivières , qu’on
en fait une pêche abondante. Cette migra¬
tion instinctive des Saumons leur fait fran¬
chir des chutes d’eau très élevées. On cite
le saut du Saumon, dans le comté de Pem-
broke, où l’on s’arrête pour admirer la force
et l’adresse avec laquelle ces Poissons fran¬
chissent la cataracte. Il y a aussi en Irlande
deux autres sauts très renommés : l’un à
Leixlif, l’autre à Bally-Shannon. Pour fran¬
chir la chute de la rivière, les Saumons dé¬
crivent une courbe de 7 à 8 mètres, afin de
dépasser les 5 mètres de la hauteur du ro¬
cher. Souvent leurs premières tentatives
sont infructueuses ; mais , loin de perdre
courage, ils font de nouveaux efforts jusqu’à
ce qu’ils aient atteint le sommet de la chute :
ils disparaissent alors dans le fleuve. Au
pied de la cataracte, on voit des Marsouins
et de grands Squales bondir dans l’eau ,
attirés qu’ils sont dans cet endroit par l’a¬
bondance de la proie que leur procurent les
Saumons. Le nombre des Cétacés y est as¬
sez considérable pour croire qu’il y aurait
du profit à y établir une pêche régulière.
Une fois entrés dans les rivières , les Sau¬
mons y remontent assez haut, car on en
prend dans la Seine jusqu’à la hauteur de
Provins. Us entrent aussi dans la Marne.
Les Saumons sont moins abondants dans
ces rivières que dans la Loire, et dans les
grands affluents de ce fleuve. Ils entrent
aussi dans le Rhin, dans 1 Elire et dans tous
les grands fleuves du nord de l'Europe. La
pêche du Saumon se fait le plus souvent
dans les pêcheries sédentaires ; mais on le
prend quelquefois aussi avec la senne. On
le pêche aussi à la ligne en amorçant avec
l’Ainmodite ( Ammodyies tobianus). Sir Wil¬
liam Jardine et llumphrey Davy regardent
ce petit Poisson comme un très bon appât.
Le nombre des individus de cette espèce est
si considérable que quelques pêcheries d’An¬
gleterre fournissent une moyenne de deux
cent mille Saumons par an. On dit que la
pêche est encore plus considérable en Ecosse
ou en Norvège. 11 n’est pas rare que l’on
porte à Berghem deux mille Saumons frais
en un jour. La pêche du Saumon serait d’un
produit considérable en Islande, si le man¬
que de bras et la pauvreté des habitants ne
mettaient obstacle à l’établissement des pê¬
cheries, qui exige toujours des frais assez con¬
sidérables. Quelques auteurs prétendent que
les habitants négligent la pêche du Saumon
parce que le fond des baies est infecté par
les Phoques. La présence de ces animaux ,
loin d’être un obstacle sérieux, deviendrait,
au contraire, un produit avantageux ajouté
SAU
375
SAU
ü celui que Ton tirerait du Poisson. Dans la
Laponie orientale , on préfère l’espèce de
Morue appelée le Dorsh au Saumon ; aussi
néglige-t-on la pêche de ce dernier Poisson.
Mais en Norvège, et surtout dans le district
de Droniheirn , la pêche est exploitée en
grand, soit sur le bord de la mer, soit sur
les eaux intérieures. Les cotes du Dane¬
mark, du Jutland et du Ilolstein ne sont
pas très bien pourvues de Saumons ; mais
la Baltique en est extrêmement riche, et on
en fait une pêche considérable dans toutes
les eaux du golfe de Finlande et de Bothnie,
ainsi que dans les eaux de la Laponie sué¬
doise. En France, les côtes de la Picardie
sont assez bien fournies de Saumons; il n’y
en a pas autant sur celles de la haute et de
la basse Normandie , mais il y en a beau¬
coup sur les côtes de Bretagne, et en avan¬
çant vers le sud-ouest, on en prend aussi
beaucoup dans la Gironde et même dans
l’Àdour. Les pêcheries de Bretagne ont
perdu malheureusement de leur importance
a cause des barrages que l’on a faits sur un
grand nombre des rivières de cette pro¬
vince. On a , en outre , perdu les belles pê¬
cheries de Blavet et de Châteaulin. Il ne se¬
rait pas cependant difficile à l’administra¬
tion de concilier les intérêts du service des
travaux hydrauliques avec les avantages que
l’on retirait autrefois de ces pêches si pro¬
ductives. On sèche ou on sale le Saumon
pour le conserver. C’est surtout en Livonie
que l’on prépare avec activité ce Poisson.
Hambourg en reçoit des cargaisons considé¬
rables , que le commerce distribue dans
toute l’Europe sous le nom de Saumons de
Hambourg. Pour lui donner un bon goût ,
on prétend qu’il faut employer de préférence
les branchages de l’Aune ou du Genévrier ,
mêlés avec des brindilles du Myrica gale.
Lorsque le Poisson a frayé , il semble
épuisé ; son corps se couvre de taches rou¬
ges. Il nage si faiblement que le courant
l’entraîne ; il a besoin de se refaire par un
nouveau séjour dans la mer. La chair de¬
vient fade , huileuse et cotonneuse. J’en ai
vu pêcher dans l’Autie : les pêcheurs leur
donnent le nom de Truites guiloises.
Le Saumon croît assez vite. Les petits
portent, comme toutes nos espèces de Trui¬
tes, une livrée marquée par plusieurs bandes
verticales brunes qui s’effacent avec l’âge,
Pour reconnaître les petits Saumons des
jeunes Truites avec lesquelles il est facile
de les confondre , il faut avoir recours au
caractère de la dentition, car nous recevons
souvent , sous le nom de Saumoneaux du
Rhin , de jeune Truites mêlées avec le frai
du Saumon.
Le Poisson dont je viens de présenter fort
en abrégé la description et l’histoire de ses
mœurs, est le type d'un genre caractérisé,
à côté des Truites, des Forelles, par le corps
du vomer lisse et sans dents.
Il existe sur nos côtes une seconde espèce de
ce genre qui devient aussigrande, etque l’on
connaît sous le nom de Bécard ( Salmo hama -
lus). Cette espèce se distingue par le crochet
saillant que portent à la mâchoire inférieure
les deux sexes. J’ai constamment vérifié la
présence de ce caractère sur les femelles que
l’on dépèce dans nos marchés. L’erreur de
regarder le Bécard comme le mâle du Sau¬
mon est si commune, je dirai même si popu¬
laire, que l’on vend des tranches de Bécard
dont on peut voir le ventre rempli d’œufs ,
sous ce nom de Bécard ou de mâle du Sau¬
mon. Les couleurs de cette espèce sont dif¬
férentes de celles de la précédente. Le dos
est toujours plus gris; le corps est couvert
de nombreuses taches rouges. Le Bécard
entre dans les fleuves longtemps après le
Saumon. Les individus de cette espèce très
commune ne se réunissent pas en aussi
grand nombre. La chair est moins rouge et
beaucoup moins bonne. Je crois que le Bé~
card est plus commun dans le Rhin et dans
les grands lacs de la Suisse que sur nos cô¬
tes occidentales de l’Océan. Il me paraît que
c’est lui que l’on trouve dans le lac de
Constance.
Ni le Saumon ni le Bécard n’existent dans
la Méditerranée ou dans la mer Noire; mais
cette mer nourrit plusieurs autres espèces
du genre des Saumons. Une d’elles , qui est
très commune dans le Danube, est le Huch
(Salmo Hucho). Celui-ci , remarquable par
la longueur de sa tète et de son corps, se
prend souvent à Vienne.
L’Omble Chevalier ( Salmo umbla) est
une autre espèce de Saumon , très commune
dans la Suisse et dans le Tyrol. Elle l’est
aussi beaucoup en Angleterre , car c’est le
Charr des Anglais.
Il faut aussi rapporter au genre des Sau*
376
SAU
irions le Salvelin ( Salmo Salvelinus ), des
eaux douces de l’Europe centrale. Outre le
Saumon , la Norvège nourrit encore trois
autres espèce de ce genre; le Roïe ( Salmo
alpinus), qui habite les lacs alpins de la
Laponie , et qui est un des bienfaits de la
nature pour les Lapons des Alpes boréales.
Sa chair est excellente ; c’est une des espèces
que la sage économie des habitants de ce
pays sait transporter d’un lac dans un autre,
et propager avec grand soin.
Une autre espèce norvégienne est le Kul-
mund ( Salmo carbonarius ), Poisson à chair
blanche , molle et peu estimée. Celui-là ne
s’élève jamais dans les lacs alpins ; il se tient
dans les régions basses et boisées de la Nor¬
vège occidentale.
Une troisième espèce de ce pays est le
Roeding ( Salmo Ascanii ) , que l’on trouve
principalement dans les lacs voisins de la
mer. On peut conserver cette espèce dans des
réservoirs ou dans des étangs.
Je ne puis , dans un article de Diction¬
naire, indiquer toutes les espèces encore peu
connues que Pallas a décrites. On peutconsul-
ter V Histoire des Saumons, publiée dans ma
grande Ichthyologie, où je crois avoir fait con¬
naître, d’après Pallas, plus de douze espèces
de Saumons des eaux douces ou salées de la
Sibérie, et dont plusieurs mériteraient, sans
aucun doute, de fixer l’attention des écono¬
mistes , à cause des pêches abondantes dont
elles pourraient devenir l’objet. 11 y a aussi
plusieurs autres espèces de Saumons dans
les grands lacs de l’Amérique septentrionale
et sur toutes les côtes boréales de ce vasle
continent. Plusieurs égalent pour la taille
notre Saumon d’Europe , et si elles étaient
convenablement salées ou fumées , elles
pourraient être, avec avantage, importées
dans notre commerce européen.
Je n’ai mentionné dans cet article que des
espèces de Salmonoïdes qui se rapportent au
Saumon. Pour compléter l’histoire de ces
Poissons fort importants, je renvoie à l’article
truite , où je ferai connaître les espèces de
ce genre, dont quelques unes ne le cèdent
pas aux Saumons pour la taille ou pour
l’importance commerciale. (Val.)
SALUAI. JA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Ternstrœmiacées , tribu des Sau-
raujées , établi par Willdenow ( in Berlin,
n . Schrift 1. 111 , p, 406, t. 4). On connaît
SAU
I environ 20 espèces de ce genre, parmi les¬
quelles nous citerons les Saur, fasciculata
Wall. , Noronhiana , cauliflora , pendula ,
Reinwardliana , giganlea Blum. , arbres ou
arbrisseaux de l’Asie et de l’Amérique tro¬
picale.
Les parties vertes des Saurauja contien¬
nent une grande quantité de mucilage. Les
jeunes fruits de plusieurs espèces sont re¬
cherchés comme denrées alimentaires.
SAURAUJÉES. Sauraujeœ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Ternstrœmiacées
(voy. ce mot), ainsi nommée du genre Sau¬
rauja qui lui sert de type. (Ad. J.)
SALUE. Sauras (çavpoç, lézard), poiss.
— Genre de l’ordre des Maiacoptérygiens
abdominaux, famille des Salmones, établi
par G. Cuvier (Règ. anim , t. 11, p. 313),
qui lui donne les caractères suivants: Mu¬
seau court; bouche fendue jusque fort en
arrière des yeux ; bord de la mâchoire su¬
périeure formé en entier par les intermaxil¬
laires ; beaucoup de dents très pointues le
long des deux mâchoires, des palatins, sur
la langue et les pharyngiens, mais aucune
sur le voiner; huit ou neuf, et souvent
douze ou quinze rayons aux ouïes. La pre¬
mière dorsale est un peu en arrière des
ventrales , qui sont grandes; des écailles
couvrent le corps, les joues et les opercules;
et leurs viscères ressemblent à ceux des
Truites.
On rapporte à ce genre un assez grand
nombre d’espèces dont la plupart vivent
dans la Méditerranée; telles que les Salmo
sauras L., fœlens Bl., badi G. Cuv., etc. Ce
sont des Poissons très voraces. (M.)
SALUEE, poiss. — Nom vulgaire sur les
côtes de Picardie et de Normandie , du Ca-
ranx vulgaire, Caranx trackurus ( Scomber
id. Linn. , Bl . ).
*SALRICHTIIYS. poiss. foss. — Genre de
l’ordre des Ganoïdes , famille des Sauroïdes
hétérocerques, établi par M. Agassiz ( Recher¬
ches sur les Poissons fossiles). On en connaît
huit espèces qui proviennent des terrains
triasiques.
SAURIENS. Saurii. bept. — Les ani¬
maux désignés par les anciens naturalistes
sous le nom général de Lézards , sont devenus
pour Al. Brongniart, G. Cuvier et tous les
zoologistes modernes, sous la dénomination
de Sauriens , un ordre distinct de la classe
SAU
377
SAU
des Reptiles. Leurs caractères les plus es¬
sentiels sont les suivants : Animaux à corps
allongé, arrondi, écailleux ou chagriné et
sans carapace; ayant le plus souvent quatre
pattes, à doigts garnis d’ongles; offrant
une queue allongée et présentant à sa base
un cloaque le plus souvent transversal ; à
paupières visibles , ainsi que] le tympan ;
ayant un sternum et des côtes très distinctes
et mobiles, et des mâchoires dentées, à
branches soudées ; enfin les œufs ayant une
coque dure , crétacée , et les petits ne subis¬
sant pas de transformation.
Le corps allongé, arrondi des Sauriens
ne permet, parmi les Reptiles, de les rap¬
procher que de certains Ophidiens et de
ceux des Batraciens qui ont une queue;
leurs écailles ou les petites granulations ré¬
gulières dont leur peau est garnie, suffi¬
sent pour les éloigner de tous les Amphi-
biens, comme l’absence de la carapace les
isole de tous les Chéloniens. Leurs pattes ,
presque constamment au nombre de quatre,
les distinguent des Serpents, qui n’en ont pas
le plus souvent ou qui n’en présentent que
des rudiments; et leurs doigts , dont les
extrémités sont garnies d’ongles , peuvent
servir à les séparer des Batraciens qui ont
une queue. Ce même prolongement de la
colonne vertébrale sert à les différencier
de suite de Ja famille des Batraciens anou¬
res ; la fente transversale de leur cloaque
les sépare de tous les Batraciens urodèles,
ainsi que des Tortues. La présence, presque
toujours constante, des paupières et celle
d’un tympan , servent a les distinguer des
Serpents qui en sont toujours dépourvus.
Le sternum est un caractère essentiel et
distinctif d’avec les Serpents, comme l’exi¬
stence des côtes séparées et mobiles peut
servir à les éloigner : 1° des Batraciens
chez lesquels ces os sont très courts , et
2” des Chéloniens où ils sont soudés entre
eux. Puisque les Chéloniens n’ont jamais de
dents, la présence de ces corps, fixés au
sommet ou dans l’épaisseur des mâchoires,
peut caractériser les Sauriens, et en outre,
comme chez eux les branches de la mâchoire
supérieure sont soudées ou réunies par une
symphyse solide , c’est une différence no¬
table d’avec la plupart des Serpents dont
les mâchoires, tant supérieures qu’inférieu¬
res, ne sont pas jointes solidement dans
T. XI,
la ligne médiane, où souvent elles peuvent
s’écarter l’une de l’autre et dilater ainsi
l’entrée de la bouche. En outre, la coque
dure des œufs et les jeunes ne subissant pas
de métamorphoses, peuvent encore faire
distinguer les Sauriens des Amphibiens.
Les Sauriens semblent se lier aux autres
classes des animaux vertébrés par quelques
analogies de forme, de structure ou d’habi¬
tude : nous citerons quelques exemples. Les
Crocodiles , qui vivent constamment dans
l’eau et ne peuvent se traîner que pénible¬
ment sur le sol , ont, par la conformation
de leurs pattes, quelque analogie avec les
Phoques et les Lamantins ; les Dragons, par
les membranes dont ils sont pourvus et
peut-être mieux encore les animaux perdus
qni portent le nom de Ptérodactyles, et
que certains naturalistes font rentrer dans
l’ordre des Sauriens, se rapprochent des
Chauves-Souris et même des Oiseaux; les
Basilics et les Istiures par les rayons osseux
qui soutiennent les nageoires du dos et du
dessus de la queue ; les Scinques par leurs
écailles placées en recouvrement les unes
sur les autres ; les Ichthyosaures , animaux
perdus que l’on a placés quelquefois avec
les Sauriens par la disposition de leurs
squelettes , ont des rapports avec plusieurs
groupes de la classe des Poissons ; les
Geckos et les Phrynocéphales se rappro¬
chent beaucoup de certains Amphibiens du
groupe des Salamandres. Enfin , si l’on pé¬
nètre dans la classe même des Reptiles, on
trouve aussi des analogies entre les Sau¬
riens et certains animaux des autres ordres ;
mais nous ne nous étendrons pas davantage
sur ce sujet et nous nous bornerons seule¬
ment à faire observer d’une manière gé¬
nérale, que l’on remarquera toujours des
rapports plus ou moins intimes entre deux
animaux de classes différentes, mais ayant
les mêmes habitudes et vivant dans le même
milieu. /
D’après ce que nous avons déjà dit, on
peut aisément distinguer les Sauriens des
ordres que l’on admet dans la classe des
Reptiles : les Chéloniens, les [Ophidiens, et
les Batraciens ou Amphibiens , dont M. de
Blain ville fait, à juste raison une classe
tout-à-fait distincte de celle des Reptiles. En
effet, les Sauriens different des Chéloniens
par le défaut d’une carapace, par leurs \er-
43
378
SAU
tèbres dorsales n’étant pas soudées entie
elles, et par leurs côtes mobiles; parce
qu’ils ont des dents et non un bec de
corne ; que leur épaule et leur bassin ne
sont pas recouverts par les vertèbres, et
enfin parce que leur cloaque présente une
fente transversale au lieu d’un orifice al¬
longé et arrondi. On les sépare des OphR
diens par le mode d’articulation du corps
de leurs vertèbres, qui n’olfre pas antérieu¬
rement de portion sphérique; par l’existence
constante d’un sternum, des os de l’épaule,
et le plus souvent du bassin et des pattes;
par la présence de deux poumons également
développés, celle des paupières et le plus
habituellement du conduit auditif externe ,
ainsi que la soudure ou l’immobilité des
pièces qui constituent 1 une et 1 autre mâ¬
choire chez ces Reptiles. Enfin, les Sauriens
peuvent être distingués des Batraciens, parce
que leur tête est unie à l’échine par un
seul condyle; que leurs côtes se joignent
constamment à un sternum ; que leurs pattes
sont munies d’ongles cornées; que leur
corps est le plus souvent protégé par des
téguments écailleux ; que les mâles ont des
organes génitaux externes destinés au rap¬
prochement des sexes; que leurs œufs ont
une écaille calcaire, et que les petits en sor¬
tent avec les formes qu’ils doivent conserver
pendant le reste de leur existence.
Pour compléter la caractéristique de l’or¬
dre des Sauriens, nous allons passer en
revue les divers points de leur organisation,
et nous étudierons leurs mœurs.
Relativement aux organes du mouvement,
les Sauriens sont ceux de tous les Reptiles
qui se rapprochent le plus des Mammifères,
par la variété et la rapidité de leurs divers
mouvements; et chez eux on retrouve
plusieurs modes de progression , tels que
ramper, marcher, courir, grimper, nager,
plonger et voler. Toutefois , en généial, le
tronc allongé et pesant de ces animaux ne
peut être supporté par les membres et ils
ne marchent qu’avec gêne. Leurs bras et
leurs cuisses, courts et grêles, sont peu
musculeux et articulés trop en dehors; leurs
coudes et leurs genoux sont trop anguleux
et ne peuvent pas s’étendre complètement,
pour leur donner la force de soutenir long
temps le poids de leur corps qui est trans¬
mis par l’axe de l’échine. Néanmoins,
Sà;Ü
malgré cette conformation si vicieuse en
apparence, ils peuvent exécuter des mou¬
vements très variés et subordonnés à l’action
qu’ils doivent produire pour opérer tous les
modes de transport du corps. D’ailleurs la
forme de la queue, le prolongement de cer¬
taines parties du dos et des flancs, la con¬
formation et les proportions des doigts , la
disposition des ongles, etc., dénotent la fa¬
culté qu’ils ont de se mouvoir au milieu
des eaux ou à leur surface ( Uronectes ), ou
de serpenter et se glisser à l’aide des sinuo¬
sités qu’ils impriment à leur queue ( Uro-
benes) ; ou de marcher et courir sur des
terrains plus ou moins solides; ou de grim¬
per sur les branches ; ou de pouvoir adhérer
aux corps , même les plus lisses ; ou de s’é¬
lancer dans l’air et de s’y balancer en pro¬
tégeant leur chute ( Euméfodcs ) , etc. Du
reste, les organes du mouvement sont tou¬
jours parfaitement en rapport avec les ha¬
bitudes et les séjours divers de chacun des
genres de Sauriens : ainsi ceux qui , comme
les Crocodiles , ont des pattes palmées ou
dont les doigts sont unis entre eux par des
membranes , et dont la queue allongée est
latéralement comprimée, pourront nager
avec facilité, et se traîneront difficilement
sur la terre; ceux qui, au contraire, comme
les Lézards et les Basilics, auront des doigts
grêles et très développés, une queue plus
longue que les premiers, pointue et coni¬
que, auronlune vie terrestre et se trouveront
sur le sable brûlant ou les rochers arides;
chez d’autres (Geckos), lesdoigts seront apla¬
tis en dessous, la queue trapue, les pattes
courtes , le ventre plat , et ces animaux au¬
ront la faculté de s’appliquer sur les plans où
ils s’accrocheront et adhéreront fortement.
Dans quelques unes (Dragons), des produc¬
tions membraneuses provenant des flancs et
étalées plus ou moins , leur permettront de
s’élancer dans les airs et de s’y soutenir,
comme à l’aide d’un parachute. Les pattes
grêles, allongées, les doigts opposables et
eu forme de tenailles des Caméléons, ainsi
que leur queue , qui devient préhensile,
sont des indices de leur vie habituelle et
de la faculté qu’ils ont de se percher sur
les arbres et les branches. Enfin , chez
les Orvets et les Ophisaures, les pattes dis¬
paraîtront, le corps s’allongera et l’animal
devenu Serpent par sa forme générale en
SAU
SAU
370
aura les mœurs. C’est surtout dans les cli¬
mats les plus chauds et les plus humides
tout à la fois que les Sauriens se présentent
en plus grande abondance et que leurs mou¬
vements y sont le plus actifs: ainsi, pour
ne citer qu’un seul pays, l’Égypte, dont la
température est si brûlante, et le sol pério¬
diquement humecté par les inondations du
Nil, offre un nombre immense de Sauriens,
et ils s’y font remarquer par leur souplesse,
leur agilité et la force de leurs mouve¬
ments.
Le nombre des vertèbres diffère considé¬
rablement, surtout dans la région caudale.
On en trouve plus de 140 en totalité dans
certains Varans ; dans les Crocodiles, il y en
a environ 80; le moindre nombre est au
moins de 40, comme dans les Scinques; à
chaque région de l’échine, le nombre des
vertèbres peut aussi varier dans les diverses
espèces ; la région cervicale en a habituelle¬
ment 8, et cependant il n’y en a que 5 dans
les Caméléons ; au dos , on en compte 30
dans les Varans et ies Orvets, et au-delà de
100 dans les Chirotes; la région lombaire
n’est formée que d’une seule vertèbre ou de
deux, et le bassin habituellement de deux;
enfin les vertèbres caudales varient beau¬
coup en nombre; les Scinques n’en ont que
20, et les Iguanes, Varans, etc., au moins
120. Quant à la forme des vertèbres, elle
se rapproche assez de [celle des Reptiles
dont on a parlé ailleurs. Les céphaliques
constituent une tête constamment articulée
par un seul condyle sur la partie postérieure
et inférieure de l’occipital , en avant , ou ,
pour mieux dire, au-dessous du trou qui
livre passage à la moelle épinière; les mou¬
vements de cette tête sont généralement
très bornés, et quoiqu’il y ait une sorte
d’atlas qui se meut sur une éminence épis-
troclée de l’axis , les mouvements de torsion
ou de rotation sur la colonne vertébrale
sont à peine notables.
Tous les Sauriens ont des côtes distinctes
les unes des autres et servant à l’acte de la
respiration et aux mouvements généraux du
tronc. Ces côtes sont arrondies et à peu près
égales dans toute leur étendue; la longueur
des côtes varie ainsi que leur nombre, qui
suit celui des vertèbres,.
Le sternum , quelquefois très développé,
est en grande partie cartilagineux; il n’y
a d’osseux, même dans de très vieux Cro¬
codiles, qu’une seule pièce en forme de spa¬
tule plate et allongée. Le sternum constitue
le plus souvent avec l’épaule une espèce de
cuirasse pour protéger le cœur et les gros
vaisseaux.
La plupart des Sauriens sont pourvus de
quatre pattes (Crocodiles, Lézards); plusieurs
d’entre eux n’en ont que deux (Bipes, Chi-
ronectes), et il en est qui n’en ont plus, tels
sont les Orvets et les Ophisaures, qui entrent
réellement dans cet ordre, et que G. Cuvier
avait placés avec les Ophidiens. Les membres
antérieurs, quand ils existent, ce qui est le
plus habituel, sont composés d’une épaule,
d’un os unique pour le bras , de deux pour
l’avant-bras , d’un carpe au poignet, d’un
métacarpe et de doigts divisés en phalanges,
dont la dernière porte le plus souvent
un ongle toujours conique et pointu. L’é¬
paule est formée de trois os réunis en cein¬
ture pour envelopper la partie antérieure
de la poitrine; deux de ces os, qui sont la
clavicule et le coracoïdien , s’articulent sur
la partie antérieure et latérale du sternum,
et concourent avec le troisième, qui corres¬
pond à l’omoplate , pour former une cavité
commune dans laquelle l’extrémité supé¬
rieure de l’os du bras vient s’articuler ; la
forme et la disposition de ces os varie sui¬
vant les groupes , et même chez les Croco¬
diles on ne remarque plus de clavicule. L’os
du bras ou l’humérus s’articule avec l’épaule
comme celui des oiseaux. Les os de l’avant-
bras n’offrent pas de particularités remar¬
quables ; le cubitus est en général plus long
et plus solide que le radius. La main atteint
en totalité plus de longueur que l’avant-
bras; le carpe varie pour le nombre des os,
qui forment toujours deux rangées distinctes;
les métacarpiens et les phalanges varient
également et de forme et de nombre, sui¬
vant une foule de circonstances. Les mem¬
bres postérieurs manquent assez souvent
dans les espèces placées à la fin de la série
des Sauriens ; lorsqu’ils existent , on y re¬
marque le bassin , la cuisse , la jambe , le
tarse, le métatarse et les doigts. Le bassin
est composé par trois os; l’iléon, qui s’ar¬
ticule en haut sur les deux pièces du sacrum,
le pubis et l’ischion, placés au-dessous de
l’articulation fémorale, l’un en avant, l’au¬
tre en arrière; souvent ces trois os se réu-
SAU
380
Missent, comme ceux de l’épaule , pour for¬
mer la cavité articulaire , qui reçoit la tête
du fémur; mais ce fait n’est pas général.
L’os de la cuisse, ou fémur, ressemble à
l’humérus. A la jambe , le tibia est ordinal ■
rement plus gros que le péroné, quoique ce
dernier présente une extrémité tarsienne
très développée; la rotule est assez grosse.
Le tarse varie comme le carpe. Le pied ou
patte postérieure présente l’analogie la plus
complète avec la main.
Tous les Sauriens sont pourvus d’une
queue qui diffère de longueur selon les es¬
pèces, mais qui habituellement est assez
longue. On a établi , d’après les différences
de forme de cet organe, trois divisions ad¬
mises par la plupart des zoologistes : 1° les
Uronectes , dont la queue est aplatie en des¬
sus ou de côté; 2° les Euniérodes , qui ont
une queue arrondie, conique et distincte des
autres parties du corps ; et 3° les Urobènes,
dont la queue, également arrondie et coni¬
que, fait suite au tronc sans distinction
marquée.
Les muscles se distinguent en ceux qui
sont destinés à mouvoir le tronc ou les mem¬
bres ; ils varient considérablement pour le
nombre et le développement, suivant les
modifications subies par le squelette dans
les différents genres ; les fibres sont peu co¬
lorées , et même habituellement blanches.
Nous ne pouvons donner ici la description
des divers muscles; l’indication même des
principaux nous mènerait trop loin, et nous
renvoyons les lecteurs aux traités spéciaux
d’anatomie comparée. La chair des Sau¬
riens est recherchée pour les tables dans
divers pays, surtout parce qu’il ne s’y dé¬
veloppe que peu de tissu graisseux. On a
attribué à cette chair des propriétés mé¬
dicamenteuses ; c’est ainsi qu’en Amérique
la Dragonne et l’Iguane sont regardés
comme présentant aux friands un mets
délicieux; que certaines espèces d'Ameiva
sont employées comme antisyphilitiques , et
qu’en Asie les Scinques sont réputés aphro¬
disiaques.
La sensibilité est peu développée chez les
Sauriens , et il en est de même des organes
des sens , qui , à l’exception de celui de la
vision, assez complet, sont presque tout-
à-fait à l’état rudimentaire. La faiblesse
de leurs sens , le peu d’abondance de leur
SAU
sang et leur température froide viennent
expliquer comment ces Reptiles peuvent res¬
ter plusieurs mois dans un engourdissement
parfait, et comment ils peuvent, sans mou¬
rir, supporter de très longs jeûnes. On ex¬
plique aussi par les mêmes causes, auxquelles
on doit encore ajouter la lenteur de la cir¬
culation du sang, comment ils ne perdent
pas la vie au moment même où on leur
coupe la tête; et si on n’a pas attaqué une
partie aussi importante que la tête, si on
s’est borné à leur couper les pattes ou la
queue, non seulement ils n’en meurent pas,
mais encore ces parties ont la faculté de se
régénérer au bout d’un certain temps, qui
même quelquefois n’est pas très long. Mal¬
gré leur peu d’instinct et leur stupidité ha¬
bituelle , il paraît que dans l’ancienne
Égypte les prêtres étaient parvenus a élever
des Crocodiles en captivité, et qu’ils s’en
faisaient suivre dans les fêtes religieuses.
Le cerveau est peu développé chez les
Sauriens; toutefois la cavité du crâne, sur¬
tout en arrière, est à peu près remplie par
la masse cérébrale qui est, pour ainsi dire,
moulée dans cet espace. La paroi fibreuse
n’offre pas de replis membraneux transverses
ou longitudinaux pour séparer l’encéphale en
région postérieure et en latérale. La surface
de la masse cérébrale ne présente pas de sail¬
lies sinueuses qu’on puisse considérer comme
des circonvolutions de la matière pulpeuse.
Il y a des lobes disposés par paires; tels
sont les tubercules olfactifs , les lobes opti¬
ques, etc. Le cervelet est la portion la moins
développée.
Les nerfs qui proviennent de l’encéphale
sont beaucoup plus grêles que ceux qui sont
produits par la moelle épinière; ce qui sem¬
ble en rapport avec la grande irritabilité
musculaire et la moindre énergie de leurs
organes des sensations.
Chez les Sauriens, la peau étant presque
toujours recouverte d’écailles plus ou moins
fortes, on comprend que le sens du toucher
soit très imparfait et qu’il ne puisse s’exercer
que difficilement. Les doigts sont réunis entre
eux par une membrane dans le plus grand
nombre des espèces, et, dans celles où ils
sont isolés, ils sont garnis en dessous d’écail¬
les assez épaisses pour ôter presque toute
sensibilité à cette partie. La queue, toutefois,
dans le Caméléon, peut, jusqu’à un certain
SAU
SAU
381
point, ctre comparée aux doigts, sous le rap¬
port de l’exercice du sens du toucher. Nous
n’entrerons pas dans des détails sur l’orga¬
nisation intérieure de la peau, et nous note¬
rons seulement quelques particularités re¬
marquables. Les écailles qui couvrent la
peau donnent des caractères pour la distinc¬
tion des espèces par leur forme et leur dispo¬
sition. La peau oITie quelquefois des plis
auxquels on a donné des noms particuliers;
tel est un renflement particulier que l’on
voit parfois (Iguanes) sous le cou et qui
porte le nom de fanon. Enfin la peau peut
présenter à sa surface des pores et des pa¬
pilles.
Gomme les Sauriens se nourrissent tous
d’animaux vivants dont ils s’emparent brus¬
quement au moment même où ils les aper¬
çoivent, on conçoit que, chez eux, l’organe
de l’odorat ait été peu développé, puisqu’il
n’était pas destiné à faire connaître ins¬
tantanément l’existence, même éloignée,
de la proie qu’ils auraient a saisir. En
général les fosses nasales sont très peu
développées; elles n’ont ni sinus, ni cornets ;
les conduits nasaux ont très peu d’étendue
en longueur et en largeur; la membrane
olfactive qui les tapisse est peu humide et
colorée habituellement en brun-noirâtre. Les
orifices externes des narines, qui sont souvent
munis de petits cartilages et de bords mobi¬
les, sont, en général, distincts et séparés:
tel est l’organe de l’odorat chez les Camé¬
léons, Stellions, Varans; il est plus compli¬
qué dans les Crocodiles.
Le sens du goût est également très peu dé¬
veloppé dans les Sauriens. Chez la plupart
d’entre eux, la langue est assez longue, char¬
nue et mobile. Celle du Caméléon est cylin¬
drique et peut être très considérablement
allongée. Elle est, au contraire, tellement
fixée par ses bords et par sa pointe, chez les
Crocodiles, qu’elle paraît manquer.
L’appareil de l’audition est peu parfait;
aussi les Sauriens ne paraissent-ils pas avoir
l’ouïe bien fine, et sont-ils muets ou ne
font-ils entendre que des sons rauques,
confus et désagréables. L’organe se compose
habituellement d’une cavité intérieure, peu
développée, dans les os des parties latérales
du crâne, laquelle communique largement
avec la gorge, et se trouve fermée au dehors,
soit par les téguments communs, comme
dans les Caméléons, soit par des écailles
analogues à celles du reste du corps, comme
dans les Orvets , tandis qu’il y a un véritable
tympan situé tantôt à fleur de tête, tantôt
dans un conduit auditif très court, dans les
Ophisaures et dans le plus grand nombre des
autres genres.
L’organe de la vision est assez compliqué,
et se rapproche de celui de tous les Reptiles»
Les yeux sont saillants et assez gros ; ils
sont mobiles et logés dans les orbites; ils
sont constamment pourvus de paupières qui
varient en nombre, en forme, en direction
et en mobilité. Le sens de la vision est ifès
actif chez ces animaux, et il faut que leurs
yeux soient très forts pour n’être pas altérés
ou détruits par les rayons qui brûlent les
pays qu’ils habitent. Quelques espèces sont
privées de la vue , au moins en apparence ,
car les yeux sont très petits ou cachés ; c’est ce
qui a lieu chez les Orvets. Chez quelques Scin-
ques, il n’y a pas de paupières, et elles sont
très courtes dans certains Geckos. Dans tou¬
tes les espèces qui ont des paupières, et c’est
le plus grand nombre, la conjonctive est
toujours humide, et l’humeur des larmes
qui la mouille se rend dans les fosses nasa¬
les. Le globe de l’œil est protégé en avant
par des lames cornées ou osseuses, placées
dans l’épaisseur de la sclérotique. Enfin,
dans les Geckos, et probablement dans tous
les Sauriens qui marchent la nuit, l’ouver¬
ture de la pupille se présente sous forme
d’une fente linéaire quand l’animal est
exposé au grand jour.
Les Sauriens se nourrissent exclusivement
de chair vivante; un repas leur suffit pour
plusieurs jours, et on s’est même assuré que
des Crocodiles peuvent rester plusieurs mois
sans prendre de nourriture, principalement
pendant l’hiver. Mais, s’ils ne mangent que
rarement, il faut dire aussi que chacun de
leurs repas est extrêmement copieux ; ils font
principalement la chasse aux petits Mammi¬
fères, Oiseaux, Poissons, Mollusques et In¬
sectes, et se font remarquer par leur voracité
qui est surtout très connue dans les grandes
espèces de Crocodiles.
_Les mâchoires sont assez solides et por¬
tent des dents qui, elles-mêmes, sont assez
fortes et varient de forme et de position.
Comme, dans les Sauriens, M. Wagler et
quelques autres zoologistes ont tiré des ca~
382
SAU
SAU
ractères de ees organes, nous devons en
dire quelques mots. On distingue les dents
en celles de la mâchoire supérieure, de
l’inférieure et du palais : elles sont tou¬
jours simples, coniques, inégales, isolées,
à racines creusées en cône dans les Croco¬
diles, et comprimées sans véritables racines
dans tous les autres Sauriens. Les dents pa*
latines sont implantées dans la membrane
du palais, et servent, à la manière d’une
herse, à retenir la proie et à l’empêcher de
rétrograder; elles ont reçu des noms divers,
tels que ceux d’incisives , de lanières, etc. ,
suivant leur position ou leur forme.
La bouche est constamment privée de
lèvres; elle est largement fendue, ce qui
permet aux Sauriens d’avaler de grandes
pièces de chair. La cavité de la bouche est
bordée au-dessus par un plafond assez plat,
peu charnu , formé par les lames palatines
des os incisifs, dessus-maxillaires, du sphé¬
noïde, et par les branches ptérygoïdes. On y
voit les orifices des arrière-narines qui s’ou¬
vrent vers le tiers postérieur de cette ré¬
gion , et les fentes qu’elles forment sont
parfois séparées par la simple cloison du vo-
mer. Il y a peu de distance entre le plafond
et le plancher, qui est mobile, plus ou moins
élargi, suivant l’écartement des branches de
Los de la mâchoire inférieure : tout cet es¬
pace est occupé par la langue , le tubercule
de la glotte et tous les muscles qui sont des¬
tinés à agir sur ces parties , principalement
ceux qui proviennent de l’hyoïde et de l’os
sous-maxillaire.
Nous avons parlé de la langue en indi¬
quant l’organe du goût.
L’hyoïde varie considérablement pour la
forme, et quelquefois par son développement,
même dans les espèces d’un même genre.
Très simple dans les Crocodiles, il est très
complexe dans les Varans , Lézards, etc.
Les organes glanduleux destinés à sécréter
la salive ne sont pas très développés chez
les Sauriens. Ils forment plutôt des cryptes
qui s’ouvrent sur les bords extérieurs des
gencives et sur le pourtour des attaches de
la langue, que de véritables glandes sécré¬
toires munies d’un conduit; toutefois, il
n’en est pas ainsi chez les Varans.
Le canal digestif est généralement peu
étendu en longueur : il commence dans la
bouche là où finit le palais, car dans la
grande majorité des espèces il n’y a ni
épiglotte, ni voile du palais, ni pharynx.
L’œsophage se confond presque toujours
avec l’estomac sans qu’on puisse distinguer
une sorte de cardia. L’estomac, retenu sur
la colonne vertébrale par un repli membra¬
neux, qu’on regarde comme un mésentère,
est grand , souvent ovale et fort allongé ; il
n’offre généralement pas de cul-de-sac, et
le pylore est à peine visible.
L’intestin ne présente généralement pas
d’appendice propre à indiquer une division
en intestin grêle et en gros intestin. Legros in¬
testin se termine par une cavité dans laquelle
aboutissent les voies urinaires, les canaux
de la génération des deux sexes, et les ré¬
sidus des aliments, ce qui constitue un vé¬
ritable cloaque, s’ouvrant à l’extérieur par
une fente transversale et garnie de pores
laissant suinter une humeur grasse et très
odorante.
Le foie n’offre qu’une seule masse allon¬
gée dans la plupart des Sauriens. Quoiqu’il
y ait deux lobes larges dans les Crocodiles
et les Caméléons, le foie chez les premiers
est situé plutôt sur la ligne moyenne que
du côté droit.
ii y a une vésicule du fiel.
On retrouve une rate dans les Sauriens ;
quoique le plus souvent située à gauche dans
la cavité de l’abdomen chez quelques es¬
pèces , elle occupe quelquefois la région
moyenne, à quelque distance du foie, dans
l’épaisseur d’un prolongement du mésen¬
tère. Sa forme est arrondie, et sa couleur
rouge foncé.
Les reins varient quant à leur position ;
ils se terminent dans le cloaque immédiate¬
ment et sans l’intermédiaire de la vessie.
L’accroissementdes Sauriens est très lent,
et cela est la conséquence de leur longue vie
et de leur engourdissement, pendant lequel
la vie est en quelque sorte arrêtée. Quel¬
ques espèces de Crocodiles et d’iguanes ac¬
quièrent avec le temps de très grandes di¬
mensions. Les Sauriens vivent en général
très longtemps ; l’âge avancé auquel ils peu¬
vent parvenir ne doit pas étonner dans des
animaux à sang froid , qui transpirent à
peine, qui se passent facilement de nourri¬
ture, et qui réparent aisément les pertes
qu’ils éprouvent.
La circulation du sang chez les Sauriens
SAU
SAU
383
n’cst pas aussi complète que dans les ani¬
maux des classes supérieures : ce n’est
qu une fraction de la grande circulation ,
fraction plus ou moins grande , suivant les
genres, et produisant des effets plus ou
moins marqués. Il résulte de là que l’action
de l’oxygène sur le sang est moindre que
dans les Mammifères et les Oiseaux, et que,
si la quaniité de respiration de ceux-ci, où
tout le sang est obligé de passer par le pou¬
mon avant de retourner aux autres organes,
est représentée par l’unité, on ne pourra
exprimer la quantité de respiration des Sau¬
riens que par une fraction de cette unité,
d autant plus petite que la portion du sang
qui se rend au poumon à chaque contrac¬
tion du corps sera moindre. De là aussi
moins de force dans les mouvements, moins
de finesse dans l’exercice des sens, moins
de rapidité dans la digestion, moins de vio¬
lence dans les passions; de la l’inaction, la
stupidité apparente, les habitudes commu¬
nément paresseuses, la température froide,
l’engourdissement hivernal, qui caractérisent
les Sauriens en général.
Le cœur a toujours deux oreillettes et un
seul ventricule, qui est parfois divisé par
des cloisons imparfaites; il est généralement
petit et présente des variations dans les di¬
vers genres pour sa forme et sa position
parmi les organes internes. Les veines
pulmonaires sont réunies en un seul tronc
au moment où elles atteignent le cœur.
Il existe aussi chez eux deux aortes posté¬
rieures, une gauche et une droite. Les
systèmes veineux et artériel ne présentent
que des modificaüons plus ou moins pro¬
fondes de ceux des Reptiles en général ;
aussi n’en parlerons-nous pas ici. Les vais¬
seaux lymphatiques et chylifères des Sau¬
riens if offrent pas de différences bien no¬
tables d’avec ceux des Chéloniens. Certains
organes spéciaux semblent liés au système
veineux d’une manière particulière; ce sont
deux sacs membraneux et vasculeux situés
à la partie inférieure du bas-ventre entre
les muscles et le péritoine, et qui semblent
propres à sécréter et à garder un suc nu¬
tritif destiné à être résorbé dans les mois
rigoureux de la mauvaise saison lors du
sommeil hivernal.
Les poumons , constamment au nombre
de deux , sont à peu près symétriques , plus
ou moins prolongés dans la cavité abdomi¬
nale ; souvent même, dans quelques genres,
l’air quTils admettent peut de là s’insinuer
flans des cavités accessoires, sortes d’appen¬
dices, de sacs ou de réservoirs:qui sejpro-
longent et communiquent avec des loges
ou l’air est ensuite destiné à divers usages ,
et, en particulier, employé à la production
ou à la modification de la voix. La trachée,
qui établit le passage de l’air de la bouche
aux poumons , se divise bientôt en deux
troncs principaux de bronches, qui aboutis¬
sent directement et brusquement dans les
sacs pulmonaires sans s’y subdiviser. L’air
pénètre de là dans deux sortes de cavernes
garnies de cellules membraneuses lâches,
dont l’orifice devient béant, et ne s’élargit
qu’autant que le sac lui-même prend de
l’expansion, de sorte que les poumons, des¬
séchés artificiellement après avoir été gon¬
flés par le souffle, offrent dans leur intérieur
des mailles plus ou moins lâches ou des ré¬
seaux dont la disposition varie suivant les
espèces , mais dans l’épaisseur desquels on
voit des vaisseaux sanguins assez rares se
ramifier dans l’épaisseur des cloisons mem¬
braneuses. Dans l’acte de la respiration, les
mouvements d’inspiration et d’expiration
ne sont pas fréquents et réguliers comme
chez les animaux supérieurs ; ils sont souvent
suspendus pendant très longtemps et par des
intervalles fort inégaux ; les côtes peuvent
se soulever et s’abaisser , et aident ainsi
l’acte de la respiration, La production de
chaleur est nulle chez les Sauriens, et ces
animaux se mettent en équilibre de tempé¬
rature avec le milieu dans lequel ils sont
plongés; ils rentrent donc dans la division
des êtres à sang froid. Un phénomène par¬
ticulier, lié au système circulatoire, se re¬
marque dans les Caméléons et sera signalé
ailleurs : chez ces Sauriens la couleur de la
peau peut varier suivant les besoins et les
passions éprouvées par ces animaux.
Tous les Sauriens ont un accouplement
réel. Dans les mâles, les testicules sont pla¬
cés dans lacavitéabdominale, collés en avant
de la face inférieure des reins; presque tous
ont chacun deux pénis cylindriques, courts,
le plus souvent hérissés d’épines disposées
d’une manière régulière : le Crocodile fait
exception à cette règle générale, et ne pré¬
sente qu’un seul pénis. L’épididyme forme,
s ai;
SAU
384
principalement chez les Lézards , un corps
gros, détaché , plus long que le testicule, et
composé des replis du canal déférent, qui
va s’ouvrir dans le cloaque; il n’y a pas de
vésicules séminales. Les femellesontchacune
deux ovaires ordinairement plus étendus que
ceux des oiseaux, et où les œufs prennent un
accroissement très grand ; elles n’ont pas de
clitoris. Ces femelles produisent des œufs
rarement colorés ou tachés, dont l’enveloppe
est plus ou moins dure, et elles les déposent
dans le sable ou dans la terre, où la chaleur
les fait éclore; jamais elles ne les couvent.
Les petits qui sortent des œufs ont la forme
qu’ils doivent conserver toute leur vie, et ils
n’éprouvent pas diverses métamorphoses ,
comme les Amphibiens. Chez quelques fe¬
melles, comme les Orvets et certains Lézards,
les petits éclosent dans l’intérieur des ovi-
ductes , de sorte que ces mères paraissent
vivipares.
Les Sauriens se trouvent principalement
dans les pays les plus chauds du globe :
1 Égypte, les côtes brûlantes de l’Afrique et
les rives du Sénégal, du Nil et de la Gam¬
bie, en présentent beaucoup ; en Amérique,
les plages de l’Orénoque et du fleuve des
Amazones, ainsi que les solitudes intertropi¬
cales en contiennent également un grand
nombre d’espèces; enfin les archipels des
Moluques et des Antilles en possèdent encore
plusieurs. Dans les pays froids, les Sau¬
riens disparaissent entièrement , et dans
nos climats tempérés nous n’en avons qu'un
petit nombre d’espèces. L’Europe en compte
31 espèces que nous croyons devoir indi¬
quer (1).
1° Geckos. * Ascalabotes muralis, * He-
midactylus verruculatus , * Phyllodaclylus
europæus.
2° Caméléons. Chamœleo vulgaris.
3° Iguaniens. S lellio vulgaris , Stellio cau¬
casiens .
4° Lacebtiens. * Tropidosaura algira ,
Notopholis nigro-punctata, Notopholis moreo-
tica , Notopholis Filzingeri , Zootoca mon-
tana, * Zootoca vioipara , * Lacerla stir-
pium, * Lacer la viridis , * Thimon ocellatus,
Podarsis oxycephala , * Podarsis muralis ,
* Podarsis oxycephala , * Psammodromus
(i) Les espèces particulières à la Faune française, au nom¬
bre de quatorze , sont indiquées dans cette liste par un * qui
précède le nom,
Edwarsianns , * Psammodromus cinereus <,
* Acanlhodactylus Boschianus , Eremias ve-
lox , Eremias variabilis, Ophiops elegans.
3° Chalcidiens. Pseadopus serpentinus.
6° SciNCoïDiENS. Ablepharus pannonicus ,
Ablepharus bivittatus , Gongylus ocellatus,
* Seps chalcides , * Anguis fragiüs , Ophio-
morus miliaris.
Si nous jetons un coup d’œil rapide sur
les débris fossiles que l’on a rapportés ci l’or¬
dre des Sauriens , nous verrons que l’on
n’en trouve pas de traces dans les terrains
de transition contemporains des premières
créations animales. Mais il n’en est pas de
même dans la période secondaire, et l’on
y voit beaucoup d’espèces du groupe des
Crocodiles, si peu nombreux en espèces au¬
jourd’hui ; puis les Plésiosaures, que quel¬
ques zoologistes ont réunis aux Crocodiles ;
les Plérodactyles et les Ichtbyosaures , que
l’on a aussi parfois placés avec les Sauriens;
les premiers se rapprochant , sous plusieurs
points de vue, des Crocodiles, mais les der¬
niers ressemblant beaucoup plus aux Am¬
phibiens, et venant établir le passage de
cette classe à celle des Poissons. La période
tertiaire avait aussi quelques Sauriens, mais
ils y sont moins différents de ceux de nos
jours : on en a surtout observé dans l’Inde
et dans l’Europe. Pour cette dernière partie
du globe , ils appartiennent , dans certains
cas , à des espèces qui n’y vivent plus au¬
jourd’hui : c’est ainsi qu’il existait pendant
l’époque tertiaire des Crocodiles sur divers
points de la France ; tandis qu’aujour-
d’iiui il n’y en a qu’en Afrique, en Asie,
dans la Nouvelle-Irlande, ainsi qu’en Amé¬
rique.
Plusieurs Sauriens, et particulièrement
les Crocodiles, qui étaient adorés chez les
Égyptiens , sont connus depuis la plus
haute antiquité. Leur nom , ainsi que nous
l’avons dit au commencement de cet article,
provient du mot cravpoç, employé par Aris¬
tote pour désigner le Lézard , que l’on doit
prendre comme type de cet ordre. Nous ne
chercherons pas ici à indiquer tous les natu¬
ralistes qui , en très grand nombre , se sont
occupés des Sauriens , soit sous le point
de vue anatomique ou descriptif, soit sous
celui de la classification ou des mœurs ;
nous ne citerons que les principaux , ren¬
voyant, pour plus de détails , à l’article rep*
SAU
SAU
T îles de ce Dictionnaire , et aux traités spé¬
ciaux, particulièrement à l’excellent ouvrage
de MM. Duméril et Bibron sur l 'Erpétologie
générale dans les Suites à Buffon de l’édi¬
teur Roret (torn. II, 1835).
Linné, dans son Syslcma naturœ, ne for¬
mait de tous les Sauriens que son seul genre
Lacerta. Laurenti, le premier, établit plu¬
sieurs groupes dans ce grand genre; ces
.groupes sont d’abord devenus des genres, et
maintenant, pour nos zoologistes modernes,
ils constituent des familles de l’ordre des
Sauriens, ordre qui a été créé, en 1 799, par
Alexandre Brongniart.
G. Cuvier, dans son Règne animal, divise
cet ordre en six familles : 1° les Crocodi-
liens (g. Crocodilus ); 2" les Lacertiens (g.
Monitor , Lacerta) ; 3° les Iguaniens (g. Slel~
lio , Agama , Istiurus, Draco , Pterodaclylus,
Iguana , Ophryessa , Basilicus , Polychrus ,
Eohinetes , Oplurus , Anolius ) ; 4° les Gec-
kotiens (g. Gecko); 5° les Caméléoniens (g.
Chameleo); 6° les Scincoïdiens (g. Scincus,
Seps , Bipes, Chalcides, Chirotes). Quant aux
Omets ou Anguis, ils étaient placés au com¬
mencement de l’ordre des Ophidiens.
M. de Blainville a donné une classifica¬
tion particulière des Sauriens, qu’il ne con¬
serve pas comme un ordre distinct de la
classe des Reptiles; il en retire les espèces
fossiles anomales , et il place comme des
classes ou ordres particuliers : 1° les Ptéro¬
dactyles avant les Tortues, et établis¬
sant le passage des Oiseaux aux Reptiles;
2U les Plésiosaures, qui lient les Chéloniens
aux Crocodiles, et ne forment qu’une divi¬
sion secondaire; et 3° les Ichthyosaures, qui
servent à combler le vide que l’on remar¬
quait entre les Àmphibiens et les Poissons ,
et qui sont ainsi un des chaînons importants
de la série zoologique. Une partie des Sau¬
riens de G. Cuvier constitue pour M. de
Blainville son ordre des Émydosauriens, com¬
prenant les Crocodiles, subdivisés en Croco¬
dile proprement dit, Caïman et Gavial. Les
autres Sauriens sont réunis aux Ophidiens
pour former l’ordre des Saurophidiens ou
Bispéniens ; mais tandis que les Ophidiens
constituent un sous-ordre spécial dont nous
ne devons pas parler maintenant, les Sau¬
riens proprement dits en forment également
tin , qui est subdivisé en un assez grand
nombre «le familles, telles que celles des
T. xj.
f'» n -
00,)
Geckos, Caméléons, Agames , Dragons,
Iguanes, Sauvegardes et Lacertiens; cette
dernière partagée en tribus, savoir les Tu-
pinambis , Lézards, Bipèdes, etc.
Nous ne parlerons pas des nombreuses
classifications qui ont été proposées pour
l’ordre des Sauriens par MM. Oppel, Fitzin-
ger, Merrem, Wagler, Latreille, Gray,
Wiegtnann, Charles Bonaparte, etc., et nous
terminerons cet article en donnant quelques
détails relatifs à la classification de MM. Du¬
méril et Bibron , l’une des plus récentes et
celle qui a été généralement suivie dans les
divers articles erpétologiques de ce Diction¬
naire.
MM. Duméril et Bibron subdivisent l’ordre
des Sauriens en huit familles particulières,
dont les caractères sont particulièrement
tirés : 1° de la forme du corps; 2° de celle
des membres et surtout des extrémités;
3° de la forme et de la disposition de la
queue; 4° de la peau et de ses annexes;
5° de la langue et de divers autres orga¬
nes, etc. Ces huit familles ont reçu les
noms de :
1° CrOCODILIENS OU AsPIDIOTES ( àa-ni cLoî-
t/î;, qui porte une légère cuirasse), dont la
peau est à écussons osseux sur le dos et a
plaques carrées sous le ventre; la queue
comprimée et carénée; la mâchoire infé¬
rieure très longue et dépassant le crâne en
arrière; pas de langue, ou plutôt cet organe
étant très petit et attaché au palais; fosses
nasales longues; les doigts postérieurs réu¬
nis par une membrane.
2° Caméléoniens ou Ciiélopodes ( xm-é ,
pince; noO;, pied). Téguments chagri¬
nés; langue vermiforme ; queue prenante;
pattes à doigts réunis en deux paquets op¬
posables.
3° GeCKOTIENS OU AsCALAEOTES ( ào-xa), a-
êwTvjç, nom donné aux Geckos par Aristote).
Corps aplati; pattes courtes ; téguments nus
ou tuberculés ; doigts élargis, plats en des¬
sous, à angles pointus; langue courte et
charnue.
4° Varaniens ou Platynotes élargi;
vwtoç, dos ). Queue généralement compri¬
mée et propre à une vie aquatique; tête
n’ofiïant pas de larges pla<jues polygones;
langue longue , très fourchue , pouvant
rentrer dans rm. fourreau comme celle des
Serpents ; le corps recouvert à sa surface
49
.186
V
Saü
de tubercules écailleux qui sont semblables
sur le dos , le ventre et la queue.
5° Igüaniens ou Eunotes (su, beau; v»toç,
dos). Comme les animaux de la famille pré¬
cédente, ils ressemblent beaucoup aux Lé¬
zards, mais ils s’en distinguent surtout
parce que leur abdomen n’est pas recouvert
de grandes plaques carrées, et que la plupart
ont la gorge renflée et des crêtes sur le dos
ou la queue.
6° Lacertiens ou Autosatjres ( oui t o ç ,
même; cravpoç, lézard). Le sommet de la
tête garni de grandes plaques collées im¬
médiatement aux os; langue, quoique pro-
tractile , plus courte que celle des Yarans,
et simplement échancrée à la pointe, cou-
N
verte le plus souvent de papilles comme
écailleuses; le dessus du corps garni de pe¬
tites écailles sur le dos et les flancs; queue
conique, arrondie, pointue, formée d’an¬
neaux ver ticill és ; le dessous du ventre pro¬
tégé par de grandes plaques carrées , en-
tuilées et mobiles.
7° ChàLCIDIENS OU CyCLOSAURES (xéxXoç,
arrondi; ercôîpoç, lézard). Pattes très courtes;
doigts variant par le nombre et le dévelop¬
pement; les écailles du corps disposées par
bandes.
8° SciNCOIDIENS OU LÉP1DOSOMES ( ),£7t'ç ,
écaille; crSpa, corps). Pattes courtes, à doigts
libres, garnis d’ongles, ou bien plus de pattes
visibles à l’extérieur comme dans le groupe
des Orvets; le cou et la queue à peine dis¬
tincts du tronc; et par cela l’animal tendant
de plus en plus à devenir serpentiforme , et
à établir ainsi le passage sérial des Sauriens
aux Ophidiens; tout le corps recouvert d’é-
ca il 1 es entuilées.
Tel est le résumé de la classification de
MM. Duménl etBibron; nous renvoyons le
lecteur aux deux tableaux qu’ont donnés ces
auteurs dans l’ouvrage que nous avons cité,
et aux articles Reptiles, Crocodile, Camé¬
léon, Gecko, Varan, Iguane, Lézard, Chal-
cide, Orvet, Scinque . etc., de ce Diction¬
naire. (E. Desmarest.)
*SAURIODES, Dejean ( Catalogue , 3e édi¬
tion, p. 72). ins. — Synonymcde Cafius, La-
cordaire, Boisduval, et d'Othius, Leach,
Erichson. Voy. ce dernier mot. (C.)
SAUIUTE. rep. — Espèce du genre Cou¬
leuvre.
*S AUROCE RC U S (o-avpoç , lézard ; x/p-
SAÜ
xoç, queue), rept. — Genre de la famille des
Salamandrides , établi par Fitzinger (Syst.,
Rept., 1843).
*SAUROCHAM‘PSA , Wagl. (Syst.
Ampli., 1830). rept. — Syn. de Mosasaurus.
*$AUROCHEEYS (cra vpoç , lézard ; x£~
chélys). rept.— Genre de la famille des
Tortues, établi par Latreille ( Fam . nat.
1823).
*8AURODACTYLUS ( aaZpor , lézard»;
$<xxtv\o ç, doigt), rept. — Genre de la famille*
des Geckos, établi par Fitzinger (Syst. Rept.,
1843).
*SAUROGLOSSUM («joivpoç, lézard; yl Sj-
aoc, langue), bot. ph. — Genre de la famille
des Orchidées, tribu des Néottiées, établi
par Lindley (in Bot. Beg., t. 1613). Herbes
de P Amérique tropicale. Voy. orchidées.
*SAUJROIDICHNITES. rept. — Voy.
cheirotherium.
*SAUR0H1ATUM (aavpoç, lézard ; p.a toç,
recherche), bot. ph. — Genre de la famille des
Aroïdées, tribu des Dracuncuiinées-Euaroï-
dées, établi par Schott. ( Melet . , 17). Herbes
de l’Inde. Voy. aroïdées.
*SAtmOHlÔRPIIES (<xaÛpoç, lézard; u.oP-
<pvî, forme), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des Bra-
chélytres, formé par Dejean ( Catalogue , 3e
édition, p. 67) sur une espèce du Brésil qu’il
nomme S. metic-ulosus . (C.)
*SAUROPIIAGUS, Swains. ois. — Synon.
deTyrannus, Yieill., G.Cuv. division de la
famille des Tyrans. Voy. tyran. (Z. G.)
f SAUROPHIS (o-aTip oc, lézard ; ocpiç, ser¬
pent). rept. — Genre de la famille des Chai-
cidiens, établi par Fitzinger (Y. class. Rept,,
1^26). L’espèce type, Saurophis seps Fitz.
( Saurophis Lacepedei Dum. et Bibr La-
certa tetradactyla Lacép., Chalcides tetra-
daclylus Daud., Tetradactylus chalcidicus
Merr., Chaleis tetradactyla Guér., Saurophis
tetradactylus Schinz., etc.), habite la pointe
australe du continent africain.
*S$.UROPSIS (savpoç, lézard ; iç, as¬
pect), rept. — Genre de la famille des Sala¬
mandres, établi par Fitzinger (Syst. Rept.,
1843).
*SAUROPSJS (cravpoç, lézard ; ’tyiç, aspect),
poiss. foss. — Genre de l’ordre des Ganoïdes,
famille des Sauroïdes homocerques, établi
par M. Agassiz ( Recherches sur les Poissons
fossiles). On en connaît trois espèces; la pre-
*
SAU
SAU
387
mière appartient au lias , les deux autres aux
terrains jurassiques
SÂUROPUS (o-a ypoç, lézard ; -rrouç, pied).
bot. ph. — Genre de la famille des Euphor-
biacées , tribu des Phyllanthées , établi par
Blume ( Bijdr ., 595). Les Sauropus rham-
noïdes et albicans , principales espèces de ce
genre, sont des arbrisseaux qui croissent à
Java.
saurostomus (cravooç, lézard CTTcp.o(,
bouche), poiss. foss. — Genre de l’ordre des
Ganoïdes, famille des Sauroïdes homocer-
ques, établi par M. Àgassiz ( Recherches sur
les Poissons fossiles). L’espèce type et unique,
Saurostomus esocinus Agassiz, provient du
lias de l’Oberland badois.
SAUROTHERA. ois. — Nom latin, dans
la méthode de Vieillot, du genre Tacco. Voy.
ce mot. (Z. G.)
SAURURÉES. Saurureæ. bot. ph. —
Famille de plantes dicotylédonées , dont les
fleurs nues présentent plusieurs étamines ,
de S à 8 , autour d’un pistil central , insé¬
rées au-dessous de lui ou soudées à sa pa¬
roi , de telle sorte qu’elles semblent partir
de ses côtés ou même de son sommet. Ces
étamines ont leurs filets distincts, portant à
leur extrémité, quelquefois terminée par un
assez gros connectif, une anthère adnée dont
les deux loges s’ouvrent dans leur longueur
en dedans ou de côté. Ce pistil est composé
de 3-5 carpelles, libres au sommet, que ter¬
minent autant de stigmates allongés, papil-
leux à leur surface interne ; ces carpelles sont
soudés plus ou moins haut en un seul corps,
tantôt constituant chacun une loge qui ren¬
ferme 2-4 ovules ascendants de la loge ,
tantôt réunis dans la partie qui leur est
commune seulement par leurs bords inflé¬
chis , de manière à présenter une cavité
unique avec plusieurs placentas pariétaux
multi-ovulés. Le fruit, charnu ou capsu¬
laire, s’ouvre , dans ce. dernier cas , le long
des sutures ventrales. La graine, semblable
à celle des Pipéracées, présente un embryon
antitrope, très petit, enveloppé dans un sac
charnu , celui-ci en haut d’un gros péri-
sperme farineux ou charnu. Les espèces sont
des herbes habitant les eaux ou les marais,
vivaces au moyen de rhizomes rampants ou
de tubercules , abondant principalement
dans les régions tempérées de l’Amérique
du Nord ou de l’Asie orientale , beaucoup
plus rares entre les tropiques , à tiges feuil—
lées et renflées à leurs nœuds, ou à hampes
s’élevant du milieu d’une rosette de feuilles
radicales. Les feuilles alternes , entières ,
sont portées sur un pétiole élargi à la base,
le plus souvent muni d’une stipule axil¬
laire quelquefois engainante. Les fleurs ,
accompagnées chacune d’une bractée , plus
ou moins développées, forment des épis
quelquefois contractés , et munis à la base
d’un involucre de grandes foliotes colorées
qui leur donne l’apparence d’une fleur
unique. Les substances aromatiques âcres
qui abondent dans plusieurs parties, con¬
firment l’affinité de ces plantes avec les
Poivres.
GENRES.
Tribu 1. — Saururées proprement dite».
Étamines hypogynes. Carpelles presque
distincts formant chacun une loge.
Saururus , L. (Spathium , Lour. — Mat-
tuscliia, Gmel.).
Tribu 2. — Houttuyniées.
Étamines épigynes. Ovaire 1 -loculaire à
plusieurs placentas pariétaux.
Houttuynia , Thunb. ( Polypara , Lour.)
— Anemopsis , Hook. ( Anémia , Nutt.) —
Gymnolheca, Decaisne. (Ad. J.)
SAlJRURUS (c ravpoç, lézard; oùpa, queue).
bot. ph. — Genre de la famille des Saururées,
établi par Linné ( Gen ., n. 4610). Les Sau¬
rurus cernuus Linn. et lucidus Don , prin¬
cipales espèces de ce genre, sont des herbes
qui croissent dans les eaux marécageuses de
l’Amériquê boréale.
SAUSSUREA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Cornposées-Tubuli-
flores , tribu des Cynarées , établi par De
Candolle (in Annal. Mus., XVI, 197; Prodr.
VI, 531). Les espèces de ce genre sont assez
nombreuses. Parmi elles nous citerons sur¬
tout les Sauss. elongala, runcinala, elata ,
Japonica. Ce sont des berbes qui croissent
sur les plus hautes montagnes de l’Europe,
en Sibérie et quelques unes dans l’Inde.
SAUSSUREA, Salisb. (in Linn .Transact . ,
VIII, 11). bot. pu. — Synonyme de Fun-
kia, Spr. -
SAUSSURITE. géol. - — Nom donné par
M. d’Omalius d’Halloy à l’espèce connue sous
celui de Jade, Voy. roches.
388
SA LT
SAU
SAUTERELLE. Locusta. ins. — - Linné
considérait les Sauterelles comme une sim¬
ple division de son grand genre Gryllus ;
mais il appliquait à tous les représentants
de cette division le nom commun de Telti-
gonia. Peu après, Geoffroy en forma un genre
particulier, celui de Sauterelle, en latin Lo ■
custa, dénomination empruntée aux anciens,
mais sous laquelle étaient confondues autre¬
fois les espèces beaucoup plus nombreuses
appartenant à un autre type de l’ordre des
Orthoptères, celui des Acridiens. Quoi qu’il
en soit, le nom imposé par Geoffroy aux vé¬
ritables Sauterelles fut généralement admis.
Degéer, Fabricius , Olivier, Lamarck , La-
treille , l’adoptèrent sans restrictions dans
leurs différents ouvrages. Latreille, dans son
Généra Crustaceorum el Iniectorum, sans en
modifier les limites, commença à indiquer des
divisions appuyées sur quelques caractères
tirés de la proportion des él y très et de la forme
du thorax. Ce fut l’origine des genres que
les entomologistes établirent plus tard aux
dépens des Locusta. Ce grand genre devint
en même temps pour Latreille le type d’une
famille de l’ordre des Orthoptères, celle des
Locustaires, Locustariæ. Plus tard, le même
naturaliste établit un genre propre pour les
espèces dont les organes du vol sont rudi¬
mentaires , et le thorax en forme de selle;
ce fut le genre Éphippiger. Peu après ,
M. Charpentier formait le genre Barbisie,
avec plusieurs espèces très voisines des
Lphippigers de Latreille. Thunberg avait
aussi mentionné un genre Phyllophora , très
voisin des vraies Sauterelles.
Mais ce fut M. Serville qui, ayant entre¬
pris la formation de nombreuses divisions
génériques parmi les Orthoptères , divisa
réellement l’ancien genre Locusta. La fa¬
mille des Locustaires de Latreille fut partagée
par M. Serville ( Revue méthodique des Insec¬
tes de V ordre des Orthoptères , Ann. des sc.
nat., t. XXII) en vingt huit genres. Depuis
cette époque, quelques autres ont encore été
établis par MM. Guérin, Brullé, Fischer,
Gray, Burmeister, etc. , et par M. Serville
lui-même* dans les Suites à Buffon.
Dans notre Histoire des Insectes, l’ancien
genre Locusta , avec les nouvelles adjonc¬
tions, constitue la tribu des Locustiens ( Lo -
cuslii). Elle est caractérisée par la présence
d’antennes extrêmement longues et déliées ;
par des cuisses postérieures très longues ,
renflées et propres au saut; des tarses de
quatre articles, et un abdomen terminé dans
les deux sexes par une paire de petits ap¬
pendices articulés , et muni , dans les fe¬
melles , d’une longue et robuste tarière ou
oviscapte.
La tribu des Locustiens, représentant le
genre Sauterelle des premiers entomolo¬
gistes, se trouve séparée en cinq groupes ,
comprenant en tout vingt-six genres, plu¬
sieurs de ceux établis par les entomologistes
que nous avons cités étant considérés comme
formant de simples divisions secondaires.
Les cinq groupes de Locustiens se recon¬
naissent facilement d’après quelques carac¬
tères tirés des antennes et des pattes, comme
on peut en juger par le tableau suivant :
Cuisses postérieures à peine renflées ; les
antennes plus épaisses à l'extrémité
qu’à la base. Antennes pubeseentes.
Labre très grand . Prochilites.
. insérées sur le front. Tète
ayant son sommet co¬
nique . PtÉROCHRUZITES.
insérées au sommet du
front. Tète ayant son
sommet ordinairement
arrondi. Palpes peu
longs. ......
insérées sous les yeux au
milieu du front. Tète
ayant son sommet ar¬
rondi. Palpes médiocre¬
ment longs .
Insérées au sommet du
front. Tète ayant son
sommet arrondi. Pal¬
pes maxillaires extrê¬
mement longs. . ; . Gryjllacrites.
Locustites.
Bradïporites.
Cuisses
postérieures
très
renflées.
Labre de
gra ndeur
médiocre.
Antennes
Les Proçhilites comprennent le seul
genre Prochilus , représenté par une seule
espèce de l’Australie.
Les Pterochrozites renferment les genres
Plerochroza Serv. , Pseudophyllum Serv.,
Platyphyllum Serv. , Acanthodis Serv. C’est
aussi dans ce groupe que viennent se placer
les genres Typophyllum, Thliboscelus Serv.
Les Plérochrozites peuvent compter parmi
les plus beaux Locustiens; plusieurs sont
ornés de très belles couleurs. Ces Insectes,
d’une grande taille pour la plupart, sont
surtout répandus dans l’Amérique méridio¬
nale. Ils ont néanmoins quelques représen¬
tants dans l’Inde et en Afrique.
Les Locustites constituent le groupe le
plus nombreux ; il a pour type le genre Sau¬
terelle proprement dit (Locusta), et il ren¬
ferme de plus les genres Mecopoda, Phyllo-
i
SAU
SAU
389
phora ( Hyperomala Boisd. ) , Àspidonotus
Brui., Phaneroptera Serv., et ses divisions
Steirodon et Phylloptera Serv., Scaphura
( Gymnocera Br .), Xiphidion, Copiphora , Co-
nocephalus, Declicus , Meconema Serv., Acri-
peza Grn., et Barbitistes Charp.
Tous ces Locustes sont dispersés dans
les différentes régions du monde; ils ont
quelques représentants en Europe , mais la
très grande majorité des espèces habite
l’Amérique méridionale.
Les Bradyporites se font souvent remar¬
quer par la pesanteur de leur corps et par
l’état rudimentaire des organes du vol ; ce¬
pendant ces caractères ne sont pas généraux.
Nous rattachons à ce groupe les genres Ephip-
piger Latr. , Helrodes Fisch. , Bradypora
Charp. , Megalodon Brull. , Saga Charp.
Tous ceux-ci sont dispersés sur l’ancien
continent.
Enfin les Gryllacrites rappellent un peu
par leur aspect général la forme des G r y 1 -
liens; mais tous leurs caractères les placent
parmi les Locustiens. Nous rattachons à ce
groupe les genres Listroscelis , Gryllacris
Serv. , et Anoslosloma Gray. Leurs repré¬
sentants habitent l’Amérique méridionale ,
l’Inde , l’Afrique, et même la Nouvelle-
Hollande.
Ainsi, comme on le voit, l’Amérique mé¬
ridionale est la patrie des trois quarts des
espèces connues de Locustiens. L’Europe en
nourrit un fort petit nombre.
Le genre Sauterelle (Locusta) se trouve ré¬
duit aujourd’hui aux espèces qui, offrant les
caractères généraux des l ocustiens et des
Locustites, ont des él y très plus longues que
les ailes, le sternum nautique, et le front tu¬
bercule entre les antennes. Le type de ce
genre Locusta , ainsi restreint par presque
tous les entomologistes, est la seule espèce
décrite, et en mêrile temps la plus commune
de la tribu dans notre pays : c’est la grande
Sauterelle verte, Locusta viridissirna Lin.,
si abondante dans les prairies et même sur
les arbres, pendant la fin de l’été et surtout
pendant l’automne, car plus tôt on la trouve
ordinairement à l’état de larve ou de nym¬
phe. C’est cet Insecte que les gens de la cam¬
pagne , des environs de Paris et du nord de
la France, désignent improprement sous le
nom de Cigale. Ce type du genre Saute¬
relle doit, en même temps , être considéré
comme le type de la tribu des Locustiens.
Les Sauterelles en général , c’est-à-dire
toute la tribu des Locustiens, forment l’un
des groupes zoologiques les plus naturels et
les plus nettement délimités. L’inégalité de
leurs pattes et le développement des mem¬
bres postérieurs , qui les rend propres au
saut, suffiraient seuls pour les distinguer
des Orthoptères coureurs, comme les Blattes,
les Mantes et les Phasmes ; la longueur et
la ténuité de leurs antennes les séparent
complètement des Acridiens , chez qui ces
appendices ont une brièveté et une épais¬
seur constantes. Les Sauterelles ne sont, en
réalité, étroitement liées qu’au groupe des
G ry 1 liens , et encore ces deux types sont-ils
très distincts l’un de l’autre. Dans les Lo¬
custiens comme dans les Grylliens , les an¬
tennes sont longues et sétacées; mais, chez
ces derniers, leur épaisseur est supérieure,
et leur longueur moins considérable. Chez
les uns et les autres , les élytres et les ailes
antérieures sont pourvues à leur base d’un
organe de chant formé par des nervures
épaisses, laissant entre elles un espace plus
ou moins circulaire transparent et fortement
tendu : de là le nom de miroir donné à cette
partie; mais son développement est moindre
chez le^ Locustiens. Dans ces derniers , les
organes du vol , en général très longs , sont
parfaitement rabattus sur les parties laté¬
rales du corps pendant le repos; au con¬
traire, chez 1 es G ry 1 liens, ils sont plus courts,
et le corps étant ordinairement plus épais ,
les élytres ne sont pas rejetées sur les côtés.
Les tarses des Locustiens sont toujours com¬
posés de quatre articles; tandis que chez
les Grylliens en général , comme dans tous
les Acridiens, ils n’en ont que trois. Cepen¬
dant certaines différences à cet égard se fai¬
sant remarquer parmi les Grylliens , nous
n’attachons au caractère fourni par le nom¬
bre d’articles aux tarses qu’une valeur fort
secondaire. Enfin les Locustiens, par la pré¬
sence seulement d’une tarière robuste chez
les femelles, se distingueraient de tous les
autres Orthoptères. Ces caractères les lient
étroitement aux Grylliens; mais, chez ces
derniers, l’oviscapte est toujours compara¬
tivement d’une ténuité très grande.
La tarière des Sauterelles, formée de deux
lames cornées rapprochées l’une de l’autre
pendant le repos, et s’écartant pour le pas-
/
390
SAU
SAÜ
sage des œufs dans l’acte de la ponte, varie
notablement dans sa forme, suivant les es¬
pèces et les genres. Tantôt c’est un instru¬
ment en forme de sabre très peu courbé,
tantôt, au contraire, c’est un instrument
très recourbé en forme de serpe. Souvent
aussi l’oviscapte est très fortement dentelé
sur ses bords, vers l’extrémité. Sous le rap¬
port de l’organisation , les Locustiens peu¬
vent compter aujourd’hui parmi les types
entomologiqnes les mieux connus ( voyez la
planche 76 [ Insectes ] de la nouvelle édition
du Règne animal de Cuvier, et les observa¬
tions de i\I. Léon Dufour sur l’anatomie des
Orthoptères ; Mémoires des savants étrangers
publiés par l’Académie des sciences, t. VII,
1841). La grande Sauterelle verte a été sur¬
tout l’objet des investigations des anato¬
mistes, ainsi que VEphippigera.
Le système nerveux a été étudié avec dé¬
tails. Le cerveau ou les ganglions eérébroïdes
sont d’un médiocre volume. Le ganglion
sous-œsopbagien et les centres nerveux tho¬
raciques sont presque également espacés et
placés chacun dans leur anneau respectif.
Les ganglions abdominaux très petits, com¬
parativement aux noyaux thoraciques , de¬
meurent distincts au nombre de six, le der¬
nier étant notablement plus volumineux que
les précédents : en un mot, le système ner¬
veux des Sauterelles est fort peu centralisé.
Comme chez tous les Orthoptères, le sys¬
tème nerveux de la vie organique est très
distinct.
L’appareil digestif est très complexe. Le
tube intestinal a une longueur qui excède
d’environ une fois celle du corps. Il débute
par un œsophage qui, aussitôt, se renfle plus
ou moins, suivant son état de plénitude, en
un jabot de forme oblongue. Le gésier qui
lui succède est arrondi, d’une texture extrê¬
mement résistante, et garni intérieurement
de six rangées longitudinales de pièces tri¬
turantes semblables à de petites écailles
plus ou moins aiguës et très serrées les unes
contre les autres. Le ventricule chylitique ,
qui offre l’apparence d’un vaste estomac
légèrement bilobé antérieurement, se con¬
tinue en un tube grêle, terminé par un bour¬
relet, autour duquel viennent s’insérer les
canaux biliaires. Ceux-ci, réunis à leur ori¬
gine en cinq faisceaux, sont grêles, en nom¬
bre très considérable, toujours entrelacés, et
rampant sur une 'grande partie de la lon ¬
gueur du tube digestif. L’intestin qui fait
suite à la portion grêle du ventricule ehyli-
fique est presque droit; il se renfle près de
son extrémité en un rectum ovoïde, présen¬
tant à sa surface six bandelettes longitudi¬
nales.
Les glandes salivaires sont très grandes;
eiies sont formées d’utricules nombreuses
agglomérées par petits paquets , et venant
déboucher dans le canal commun au moyen
de conduits très grêles. La glande que
M. Léon Dufour considère comme un réser¬
voir est oblongue et cylindroïde; son canal,
réuni à celui des utricuies salivaires, s’ouvre
dans la bouche.
L’appareil respiratoire a un grand déve¬
loppement chez ces Insectes. Les stigmates
se font remarquer sur les côtés du prothorax
et sur ceux de l’abdomen, sous un repli très
prononcé du tégument. Les trachées , pour
ainsi dire, toutes tubuleuses chez les Saute¬
relles , sont en nombre extrêmement consi-
*
dérable. De chaque orifice stigmatique part
un faisceau très volumineux. Ces trachées se
ramifient sur tous les organes; il est impos¬
sible d’indiquer ici la répartition exacte de
tous ces tubes respiratoires : il faudrait entrer
dans des détails que ne comporte nullement
l’étendue de cet article. Néanmoins un fait
curieux mérite d’être remarqué. Quand on
vient à disséquer une Sauterelle vivante
prise au repos, il est très ordinaire de trou¬
ver ces trachées , pour la plupart aplaties et
contenant peu d’air; mais si l’on ouvre un
de ces Orthoptères au moment où il vient
de parcourir en volant un espace considé¬
rable, les tubes respiratoires sont à peu près
remplis. Ce fait montre que les Locustiens ,
si bien partagés sous le rapport du dévelop¬
pement de leur appareil respiratoire , n’ont
besoin de toute son activité que pour exé¬
cuter des voyages aériens.
Dans ce type entomologique, les trachées
ont une légère coloration d’un jaune rous-
sàtre ; cette nuance est due au contact du
sang, qui pénètre entre les deux membra¬
nes trachéennes. Chez tous les Insectes dont
le fluide nourricier présente une coloration
grise ou jaunâtre, les trachées cessent d’être
incolores.
Le vaisseau dorsal est garni, dans sa por¬
tion abdominale, de fibres musculaires qui
SAÜ
îe maintiennent solidement fixé à la paroi
supérieure. Les chambres ou cloisons , au
nombre de huit, sont très marquées chez
les Sauterelles. En isolant convenablement
par la dissection le vaisseau dorsal , on les
distingue même à l’œil nu ou avec le secours
d’un très faible grossissement.
Les organes de la reproduction ont un
développement considérable chez les Sau¬
terelles. Les organes mâles sont volumineux
et réniformes. A leur intérieur on les trouve
constitués par un nombre énorme de petites
capsules. Les vésicules séminales, en très
grande quantité, forment deux groupes
principaux : l’un , antérieur, composé des
plus longues, dont la forme est tubulaire ;
l’autre, des plus courtes, dont la forme est
plus vésiculeuse.
Les ovaires ont l’apparence de deux fais¬
ceaux conoïdes , occupant une grande por¬
tion de la cavité abdominale; ils sont com¬
posés d’une quarantaine de gaines ovigères,
multiloculaires; le col des ovaires est tubu¬
leux, et chacun d’eux s’ouvre dans l’oviducte
exactement à la base de la tarière. La vésicule
copulatrice est de forme oblongue , et du
côté opposé il existe un conduit tubuleux
qui paraît avoir pour fonction de sécréter
l'enduit qui se dépose sur les œufs à leur
passage dans l’oviducte.
Les habitudes des Sauterelles sont celles des
autres Orthoptères herbivores. Elles, vivent
dans les prairies, dans les champs, souvent
sur les arbres , dévorant les feuilles et les
tiges des plantes ; elles occasionnent ainsi des
dégâts peut-être assez considérables ; mais
ces Orthoptères étant dans tous les pays peu
nombreux, comparativement aux Acridiens
qui vivent de la même maniéré, leurs ra¬
vages ont presque toujours passé à peu près
inaperçus.
Dans notre pays les Locustiens se mon¬
trent .à l’état adulte dès le mois de juillet ,
et on les rencontre jusqu’au moment où les
froids commencent à se faire sentir. Pendant
les journées d’été et d’automne, et surtout
pendant les soirées les plus chaudes, léchant
des Sauterelles se fait entendre dans la cam¬
pagne a d’assez grandes distances. Les mâles,
qui seuls ont la faculté de produire un bruit
pénétrant, par le frottement de la portion
basilaire de leurs ély très, exécutent cette stri¬
dulation aiguë dont le but principal est d’ap-
SAU 391
fieîer la femelle pour l'acte de l’accouple¬
ment. Chez les espèces de Locustiens dont
les organes du vol avortent plus ou moins,
la faculté d’émettre des sons n’en existe pas
moins. Les ély très des Ephippigers, réduites
à de simples écailles courbées et pourvues
de nervures très saillantes et très robustes,
venant à frotter l’une sur l’autre, produisent
également une stridulation fort pénétrante.
On a souvent l’occasion de s’en apercevoir
pendant l’automne, quand on passe près des
vignes, où se tiennent habituellement les
Ephippigers.
Ainsi les Locustiens exécutent un chant
d’une autre manière que les Acridiens : chez
ces derniers il est produit par le frottement
des pattes postérieures contre les ély très ;
chez les premiers les pattes ne sont nulle¬
ment mises en jeu. Après le rapprochement
des sexes, les femelles cherchent un endroit
convenable pour y opérer le dépôt de leurs
œufs. C’est dans la terre que ces Insectes
les enfouissent. La femelle, à l’aide de sa
tarière, pratique une ouverture à la surface
du sol, et bientôt après elle y dépose un ou
plusieurs œufs, puis elle les recouvre de
terre de manière a dérober complètement à
la vue le trou qu’elle a d’abord pratiqué.
La tarière a donc pour usage de permettre
à l’animal de déposer ses œufs sous terre à
une certaine profondeur.
Les œufs passent l’hiver; les jeunes Sau¬
terelles éclosent au printemps; d’abord d’une
extrême petitesse, elles grossissent rapide¬
ment. Leurs formes, du reste, sont si sem¬
blables à-celles de l’adulte, qu’on peut déjà
reconnaître en général leur espèce avec toute
certitude, malgré l’absence des organes du
vol. Elles subissent trois mues ou change¬
ments de peau, sans qu’on distingue encore
ni élytres ni ailes. On les dit alors à l’état
de larves ; mais après la quatrième mue, les
ailes se montrent sous la forme de lamelles
emmaillotées par une membrane. L’Insecte
est considéré à ce moment comme étant a
l’état de nymphe. Peu de temps après, une
cinquième mue s’opère ; les élytres et les ai¬
les, dépouillées de leur membranes, s’éten¬
dent bientôt, et l’animal se trouve arrivé au
terme de son développement.
Les Sauterelles émigrent certainement en
diverses circonstances, comme le font, les
Acridiens; mais, vu leur rareté comparative,
392
SAU
ces émigrations sont peu considérables; il
paraît du reste que dans les localités rava¬
gées par les Orthoptères sauteurs, les Locus-
tiens s’unissent très ordinairement aux Acri¬
diens pour émigrer vers des contrées où la
végétation est encore florissante. Les Locus-
tiens véritablement européens sont rangés
aujourd’hui dans divers genres. Outre la
grande Sauterelle verte (Locusla viridissimd),
nous citerons encore lesPhanéroptères, dont
le type appartient à notre pays ( Phanerop-
tera lilifolia) , espèce d’une forme extrême¬
ment élégante et d’une belle couleur verte ;
les Xiphidions, dont le type se rencontre
aux environs de Paris ( Xiphidion fuscum
Fabr.) ; les Dectieus, qui se font remarquer
par leur teinte grise ou brunâtre avec des
taches plus obscures ( D. verrucivorus, gri-
sens, tessellatus) ; la seule espèce connue du
genre Meconema (il/, varia Fabr.) ; les Bar-
bitistes, dont plusieurs sont communs, sur¬
tout dans l’Europe méridionale; le genre
Ephippigera , dont le type est commun aux
environs de Paris; l’Ephippigera des vignes
( Ephippigera vitium Sein*.), et quelques au¬
tres espèces très voisines d’Espagne et de
Sicile; le Bradyporus dasypus , qui habite
la Grèce et la Hongrie; et enfin le genre
Saga, dont le type ( Saga serrata Fabr.) se
rencontre dans le midi de la France et dans
une grande partie de l’Europe méridionale.
Nous avons figuré dans notre Atlas, Insectes
Orthoptères, pi. 111, fig. 1, comme repré¬
sentant du groupe des Sauterelles, la Sau¬
terelle a six points, grande et belle espèce
de l’île de Madagascar. (Bl.)
*SAUTERIA (nom propre) bot. cr. —
(Hépatiques.) Genre de la tribu des Mar¬
chandées, établi par M. Nées d’Esenbeck
(Hep. Eur ., IV, p. xxx et 139) sur le Lunu-
laria alpina de M. Bischoff. Nous en avons
nous-même (Aie. d’Orb., Voy. Amer, nié-
rid. Bot., p. 56) ajouté une seconde espèce
sous le nom de S. Berleroana. Voici les
signes auxquels on reconnaîtra ce genre
bien distinct des Lunulaires : Réceptacle fe¬
melle pédonculé, bi-quadripartite, à lobes
fructifères rarement soudés dans leur bord ,
le plus souvent, au contraire, divisés jus¬
qu’à la base et dépourvus, dans l’intervalle,
de toute espèce d’appendice. Pédoncule pâle,
continu avec la fronde, nu à sa base. Invo-
lucres monocarpes, aussi nombreux que les
SAU
lobes, formant avec ceux-ci autant de tu¬
bes campanules et s’ouvrant au sommet
en un large orifice plurifide. Périanthe nul.
Coiffe persistante, pyriforme campanulée, à
déhiscence irrégulière, aussi longue que
Pinvolucre ou le dépassant quelque peu.
Capsule globuleuse, s’ouvrant en quatre ou
six valves qui n’atteignent que son milieu,
et munie d’un pédicelle dont la longueur
n’excède pas celle de Pinvolucre. Élatères
bi- ou quadrispires, caduques et naissant à
la base intérieure de la capsule. Inflorescence
mâle inconnue. Point d’appareil gemmifère.
La fronde qui supporte les réceptacles est
simple ou à peine bifurquée et se continue
par le sommet. Assez semblable en apparence
à cellede certaines Riccies, elle est dépourvue
de nervure, mais sa superficie supérieure est
aréolée et munie de pores, tandis que l’in¬
férieure porte des squames imbriquées et
des radicelles. Les deux espèces connues
habitent les hautes montagnes ou les régions
alpines des deux hémisphères. (C. M.)
SAUTEUR. ois. — Nom vulgaire d’une
espèce de Gorfou. Voy. ce mot.
SAUTEUR DE HOCHER, mam. — Une
espèce d’Antiiope (voy. ce mot), plus con¬
nue sous le nom de Klippspringer , porte
quelquefois cette dénomination. (E. D.)
SAUTEURS, mam. — Quelques Marsu¬
piaux, ainsi qu’il a été dit aux mots Salien -
tia et Saltaloria , ont reçu le nom de Sau¬
teurs, dénomination parfois aussi appliquée
aux Gerboises. (E. D.)
♦SAUTEUSES. Sallatoriœ. arachn. —
Walckenaër, dans le tome premier de son
Histoire naturelle des Insectes aptères , désigne
sous ce nom la première famille du genre
des Saltiques ( Aile ), et dont les espèces qui
la composent ont les pattes grosses et courtes
dans les femelles. Celte familie renferme un
très grand nombre d’espèces, et, parmi celles
qui peuvent la représenter, je citerai le Sal-
licus lanicus de Walckenaër. (H. L.)
♦SAUTIEEA. bot. ni — Genre de la fa¬
mille des Acanthacées, tribu des Dicliptérées,
établi parM. Decaisne ( inNouv . Ann. Mus.,
III, 283). Herbes de l'îlc de Timor. Voyez
acanthacées.
SAUVAGESUA (nom propre), rot. pu. —
Genre de la famille des Sauvagisiées , établi
par Linné (Gen. n. 286). On en connaît 7 ou
8 espèces , parmi desquelles nous citerons
S AU
393
SAÜ
comme type le Sauvag. erecta Linn. Celle
espèce croît depuis le Mexique jusqu'aux
provinces extratropicales du Brésil. Ses
feuilles sont mucilagineuses ; les nègres de
Cayenne l'emploient en guise d'herbe pota¬
gère, et les Péruviens l'estiment comme re¬
mède pectoral. (J.)
SAUVAGESÏEE'S. Sauvagesiœ. bot. pii.
Camille de plantes dicotylédonées , poly-
pétales , hypogynes, ainsi caractérisée : Ca¬
lice de cinq folioles imbriquées, libres ou
plus ordinairement réunies par leur base,
quelquefois les deux extérieures plus petites.
Autant de pétales alternes, constamment
onguiculés , à préfloraison tardive. Étamines
hypogynes, toutes ou seulement les cinq
a 1 tern i péta les anthérifères ; dans ce dernier
cas, un ou deux rangs plus extérieurs d’éta¬
mines stériles , l’un constant , compose de
cinq écailles pétaloïdes quelquefois soudées
en un tube et oppositi pétales , l’autre situé
en dehors, et existant dans un seul genre,
composé de filets colorés en nombre indé¬
fini o,u défini et alors alternipétales ; filets
des étamines fertiles courts, soudés à la base
avec les écailles ; anthères dressées , bilocu-
laires , exlrorses , s’ouvrant par une fente
dans toute leur longueur ou seulement à
leur sommet. Ovaire libre, sessile ou con-
stammentstipité, composée de trois valves car-
pellaires, tantôt se touchant seulement par
leurs bords, tantôt réfléchies plus ou moins
à 1 intérieur, et même quelquefois au point
de former en bas trois .loges incomplètes.
Style terminal cylindrique ou eri massue,
terminé par un stigmate entier ou tridenté.
Ovules nombreux, anâ tropes, insérés sur
deux rangs au bord libre des valves. Graines
ovoïdes ou allongées, à test scrobiculé ou
plus rarement lisse et alors bordé d’une aile
étroite, membraneuse , à hile basilaire. Em¬
bryon droit , dans l’axe d’un périsperme
charnu qu’il égale en longueur, à cotylédons
courts, à radicule cylindrique tournée du
côté du hile. Les espèces sont des herbes
annuelles ou plus communément des sous-
arbrisseaux, très glabres et luisants, à feuil¬
les alternes, souvent rapprochées et im¬
briquées, simples , entières, lancéolées ou
linéaires, quelquefois bordées de points glan¬
duleux, à pétioles très courts ou nuis, avec
deux stipules persistantes , souvent ciliées.
Les fleurs blanches, roses, violacées ou plus
T. xi,
rarement jaunes, sontsolitaires ou géminées
à 1 aisselle des feuilles supérieures , ou , par
le passage de celles-ci à la forme de bractées,
forment des grappesou panicules terminales.
Ces espèces s’observent toutes dans l’Amé¬
rique tropicale, excepté une seule, répandue
sur presque toute la zone équatoriale. Leurs
propriétés sont encore mal connues.
GENRES.
Sauvagesia, L. ( Sauvagea , Neck. — Iron ,
P. Br.) — Lavradia, Villoz .—Luæemburgia,
St Hil. (Plectanthera, Mart.). (Ad. J.)
SAUVEGARDE. Salvator. rept.- — Genre
de Reptiles de l’ordre des Sauriens créé par
G. Cuvier, qui leur applique la dénomina¬
tion latine de Monitor que l’on a aussi quel¬
quefois donnée aux Varans (voy. ce mot), et
adopté par MM. Duméril et Bibron , qui le
désignent en latin sous le nom de Salvator.
Le genre Sauvegarde est un démembrement
de celui des Tupinambis de Daudin , et cor¬
respond aux Te jus de Merrem , aux Podi-
nema et Ctenodon de Wagler, et aux Exy-
pneustes de M. Kaup.
Le genre Sauvegarde est ainsi caractérisé
par MM. Duméril et Bibron : Langue à base
engainante, fort longue, très extensible, di¬
visée à son extrémité en deux filets grêles ,
lisses, à papilles rhomboïdales ; palais non
denté; dents intermaxillaires légèrement
aplaties de devant en arrière, offrant deux
ou trois échancrures à leur sommet; pre¬
mières dents maxillaires en crocs; les sui¬
vantes droites, comprimées, tricuspides dans
le jeune âge, tuberculeuses dans les vieux
sujets; narines s’ouvrant sur les côtés de
l’extrémité du museau, entre une naso-ros-
tra le, une naso-frénale , et la première la¬
biale supérieure des paupières; une mem¬
brane du tympan tendue à fleur du trou de
l’oreille; peau de la région inférieure du
cou formant deux ou trois plis transversaux
simples; dos revêtu de petites écailles an¬
guleuses, lisses, non imbriquées, disposées
par bandes transversales; plaques ventrales
plates, lisses, quadrilatères, oblorigues, en
quinconce; des pores fémoraux; pattes ter¬
minées chacune par cinq doigts légèrement
comprimés, non carénés en dessous : deux
des postérieurs ayant une petite dentelure
à leur bord interne; queue cyclo-tétragone,
un peu comprimée en arrière.
fi
50
SAU
SAU
394
La taille des Sauvegardes est considé¬
rable , car elle atteint parfois plus d’un
mètre. Ces animaux appartiennent aux con¬
trées chaudes du Nouveau Monde ; les lieux
qu’ils habitent ordinairement sont les champs
et la lisière des bois, quoique pourtant ils
ne grimpent jamais sur les arbres ; mais ils
fréquentent aussi, dit-on, les endroits sa¬
blonneux , où ils se creusent des terriers
dans lesquels ils se retirent pendant l'hiver.
Suivant d’Azara , les Sauvegardes , quand
ils sont poursuivis, et qu’ils rencontrent,
soit un lac, un étang ou une rivière , s’y
jettent pour échapper au danger qui les me¬
nace , et n’en sortent que lorsque tout mo¬
tif de crainte leur semble avoir disparu. Ces
Reptiles n’ont pas, il est vrai, de pattes
palmées; mais leur longue queue, un peu
comprimée, devient sans doute, dans cette
circonstance , une sorte de rame dont ils se
servent avec avantage. D’Azara ajoute que
les Sauvegardes se nourrissent de fruits et
d Insectes; qu’ils mangent aussi des Ser¬
pents , des Crapauds , des Poussins et des
œufs; il prétend même qu’ils recherchent le
miel ; et que pour s’en procurer, sans avoir
rien à redouter de la part des Abeilles, ils
exécutent un certain manège, qui consiste à
plusieurs reprises, en s’enfuyant chaque
fois, a donner un coup de queue contre la
ruche jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à
chasser les Abeilles, Ces derniers faits n’ont
pas été vérifiés sur les lieux d’une manière
certaine ; mais M. Bibron a trouvé dans l’es¬
tomac de tous les individus qu’il a ouvert
de nombreux débris d’insectes, et même
une fois, à des débris de Coléoptères, à des
restes de Chenilles tout ratatinés, il a vu
mêlés des lambeaux de peau et des portions
d’os qui avaient certainement appartenu à
une espèce d' Ameiva.
On ne place que deux espèces daim ce
genre ; ce sont :
1° Le Sauvegarde de Mérian , Salvator
Nerianœ Duméril et Bibron ; Lacerla Te-
cuixin ininor seu Teiuguaca Novæ Il t spart iœ
Seba ; Lacerla Teguixin Linné, Gm. , Pen-
nant; le Sauvegarde d’Amérique G. Cuvier;
Tupinambis monitor Hasselt, Wied., Spix ;
Tejus monitor Merrem , Wied ; Pêdinema
Teguixin Wagler , Wiegmann. Il a pour
caractères principaux : Région frênaie of¬
frant deux grandes plaques en arrière de la
naso-frénalc ; bord supérieur de la tempe
garni de cinq ou six scutelles de grandeur
médiocre. Ce Saurien atteint 4 ou 5 pieds
de longueur; sa coloration est , en dessus ,
d’un noir quelquefois très foncé, sur lequel
une belle couleur jaune se répand sous forme
de taches, tantôt très petites et irrégulière¬
ment disséminées , tantôt , au contraire ,
assez grandes et disposées de manière à
produire des bandes transversales, et le plus
ordinairement deux raies qui s’étendent,
l’une à droite, l’autre à gauche, depuis l’an¬
gle de l’occiput jusqu’à la racine de la queue,
en longeant le bout du côté du cou et la
partie latérale du tronc; le dessus de la tête
et celui des membres sont plus ou moins se¬
més de gouttelettes jaunes : on en voit éga¬
lement sur la queue , qui est annelée de
jaune et de noir dans les deux tiers posté¬
rieurs de son étendue; toutes les régions
inférieures sont jaunes, marquées en travers
de bandes noires, plus ou moins étroites,
nettement imprimées , d’autres fois inter¬
rompues et faiblement indiquées. Lejeune
âge varie un peu de l’adulte, surtout en ce
que les individus présentent, sur toute la
longueur du cou et du dos, des bandes noires
bien larges et bien nettes, appliquées trans¬
versalement sur un fond brun uniforme.
Cette espèce est répandue dans toute l’Amé¬
rique méridionale et dans plusieurs Antilles.
2'J Le Sauvegarde ponctué de noir , Sal¬
vador nigrop-unclalus Duméril et Bibron ;
Lacerla Tecuixin Séba ; Tupinambis nigro-
punctalus Spix ; Ctenodon nigropunclatus
Wagler, Wiegmann. Il a pour caractères :
Région frênaie offrant une seule grande
plaque en arrière de la naso - frênaie ; bord
supérieur de la tempe garni de quatre gran¬
des scutelles. De la taille du précédent. Le
système de coloration s’en rapproche égale¬
ment beaucoup, et n’en diffère guère qu’en
ce que les régions inférieures du corps , et
particulièrement la gorge, au lieu d’être
marquées de bandes transversales noires,
sont semées assez irrégulièrement de taches
de la même couleur. Cette espèce , comme
celle qui précède, se trouve, assez commu¬
nément, dans presque toute l’Amérique mé¬
ridionale.
Le Sauvegarde ponctué de noir est le type
du genre Clenodon Wagler, établi sur ce
que, par opposition au genre Podinema t
SAY
qui renfermerait le Sauvegarde de Mérian ,
il aurait eu seul les dents intermaxillaires
dentelées; mais, d’après MM. Duméril et
Bibron,ce caractère n’est véritablement pas
exact; car les Podinèmes et les Gténodons
ont les uns et les autres , lorsqu’ils sont
jeunes, le sommet de leurs dents incisives
marqué de petites dentelures.
Le Sauvegarde Lézardet est le type du
genre Crocodilure ( voy . ce mut), et il
est indiqué sous les dénominations de Cro-
codilurus amazoniens Spix ; C. ocellaius
Spix ; C. lacevlïnus Duméril et Bibron.
(E. D.)
SAVACOU. Cancroma. ois. — Genre de
l’ordre des Échassiers, de la famille des
Ardéidées (Hérons) de Yigors , de celle des
Cultirostres de G. Cuvier; caractérisé par
un bec très large, très évasé, à arête con¬
vexe en dessus , à mandibule supérieure
terminée en crochet, creusée d’un sillon
profond depuis les narines jusqu’à la pointe,
et à bords tranchants; des narines oblon-
gues , percées à la base du sillon, et en par¬
tie recouvertes par un rebord membraneux ;
le tour des yeux et la gorge nus ; des tar¬
ses allongés aréolés ; des doigts antérieurs
soudés par un repli membraneux; un pouce
articulé sur le bord interne, long, portant
en entier sur le soi ; l’ongle du doigt du
milieu pectine sur le bord interne; des ai¬
les amples et dépassant la queue , qui est
courte.
Sauf la forme extraordinaire du bec , les
Savacous sont de vrais Hérons : aussi cmt-ils
toujours été placés , avec raison, à côté de
ceux-ci.
On ne connaît jusqu’ici d’autre espèce
que le Savacou huppé , Cancr. cochlearia et
cancrophaga Linn. (Buff., pl. enl. 38 et
369). Le plumage de cet oiseau varie beau¬
coup : le mâle adulte a le dessus de la tête ,
une huppe , le derrière du cou , et une pla¬
que de chaque côté, noirs ; tout le dessus
du corps d’un gris plus ou moins clair, plus
ou moins bleuâtre; les joues, le bord de
l’aile, la poitrine et le dessous du corps
blancs; la mandjbule supérieure noirâtre,
l’inférieure blanchâtre. Quelques individus,
que l’on croit être des femelles , ont tout le
manteau gris-blanc bleuâtre, et les parties
inférieures d’un noir mêlé de roux ; d’au-
res sont entièrement roussâtres, à l’excep-
SAY 395
tion de la tête qui est noire : ces derniers
sont probablement des jeunes.
Le Savacou huppé se trouve dans la
Guiane et au Brésil. Il habite les savanes
noyées, et se lient le long des rivières où la
marée ne monte pas; c’est là que, perché
sur les arbres qui avoisinent les eaux, il at¬
tend le passage des Poissons , dont il paraît
faire sa principale nourriture, et sur les¬
quels il tombe, dit-on, en plongeant: on
prétend qu’il se nourrit aussi de Crustacés
et de Mollusques. Lorsqu’il est irrité , il re¬
dresse les longues plumes qui ornent son
occiput, et s’élance avec fureur sur l’objet
qui excite sa colère en frappant vivement
ses mandibules l’une contre l’autre, à la
manière des Cigognes. (Z. G.)
SAVALLE. poiss. — Nom vulgaire des
Mégalopes.
SAVASTANIA , Neck. ( Elem ., n. 795).
bot. ph. — - Syn. de Tibouchina, Aubl.
SA VI A , Rafin. (in New-York Medic.
Reposit., II, Hex., Y), bot. ph. -r-Syn.
d 'Amphicarpœa, Elliott.
SAVIA. bot. ph. — Genre de la famille
des Euphorbiacées , tribu des Buxées, établi
par Willdenow ( Spec ., IV, 771 ). L’espèce
type, Savia sessilifiora ( Crolon sessiliflorum
Sw. ), est un arbuste qui croît à Saint-Do¬
mingue.
SAYIGiVYA. arachn. — Blackwall, in An -
nais and Magazine of natural hislory, dési¬
gne sous ce nom un genre de l’ordre des
Araignées. (H. L.)
SA Y IG A VA (nom propre), bot. pii. —
Genre de la famille des Crucifères, tribu des
Vellées , établi par De Candolle ( Syst., II ,
^83; Prodr., 1 , 787). L’espèce type, Savig.
Ægyptiaca (Lunaria parviflora Del. ), est
une herbe qui, comme son nom l’indique,
croît en Égypte.
SAYOAIEi». Sapindus. bot. ph.— Genre
de la famille des Sapindacées , à laquelle il
donne son nom, del’Octandrie trigy nie dans
le système de Linné. Les végétaux qui le
forment sont des arbres répandus dans toute
la zone intertropicale ; leurs feuilles sont al¬
ternes, dépourvues de stipules, brusquement
pennées, à folioles entières, souvent mar¬
quées de points translucides. Leurs fleurs
sont polygames, disposées en grappes rameu¬
ses, qui prennent souvent l’apparence d’une
panicule terminale par suite de l’avorteinent
396
SAY
SAX
des feuilles sur les rameaux supérieurs ; elles
présentent: un calice à cinq divisions pro¬
fondes, égales entre elles ; une corolle de
cinq pétales parfois pourvus d’une petite
écaille sur leur onglet; un disque entier ou
crénelé qui occupe le fond du calice; huit
ou dix étamines à filets libres ; un pistil à
ovaire central, sessile, creusé le plus souvent
de trois loges uni-ovulées, à style simple,
terminé par un stigmate peu profondément
bi-trilobé. A ces fleurs succède un fruit
charnu, rarement trilobé, plus habituelle¬
ment bi-ou unilobé, par suite de l’oblitéra¬
tion d’une ou deux loges de l’ovaire; ces
lobes sont arrondis et renferment chacun
une seule graine dressée.
L’espèce la plus remarquable de ce genre
est le Savonier usuel, Sapindus Saponaria
Linn., qui croît naturellement dans les An¬
tilles et dans les parties chaudes du conti¬
nent américain. C’est un arbre de taille
moyenne, dont les feuilles pennées présen¬
tent trois ou quatre paires de folioles ovales,
lancéolées, entières, parmi lesquelles les ter¬
minales sont longuement acuminées, et ont
leur pétiole commun ou rachis largement
ailé. Son fruit est globuleux, à peu près du
volume d’une grosse cerise. A sa maturité
parfaite, il est rouge et formé d’une chair
visqueuse, demi-transparente, amère. Il
renferme une graine de laquelle on extrait
une huile bonne à brûler et même à man¬
ger, lorsqu’elle est fraîche. Ces fruits se dis¬
tinguent par une singulière propriété qui a
valu à l’espèce et au genre entier le nom de
Savonier. Leur pulpe agit comme une sorte
de savon naturel ; elle fait mousser l’eau et
lui donne la faculté de dégraisser le linge,
comme le ferait de l’eau de savon ordinaire.
Même à l’état sec ils conservent, quoiqu’à
un degré moindre, cette propriété qu’ils doi¬
vent à la présence d’une assez forte propor¬
tion de Saponine. La racine de ce Savonier
possède la même propriété, mais moins mar¬
quée qu’elle ne l’est dans son fruit.
Des propriétés analogues distinguent d’au¬
tres Savoniers, tels que les Sapindus lauri-
folius Vahl, Sapindus aromaticus Yahl, et
quelques autres indigènes de l’Asie tropicale.
Quant au Sapindus Saponaria, il se distin¬
gue en outre par l’astringence de son écorce
et de sa racine, qui sont usitées pour ce mo¬
tif comme toniques amers.
M. Cambessèdes a fait connaître ( Flor .
Bras, merid., I, p. 391) une espèce de Sa-
vonicr à laquelle il a donné le nom de Savo¬
ns1' comestible, Sapindus esculenlus Carnb.,
dont les fruits sont bons à manger et sont
même très estimés des Brésiliens. Elle croît
au Brésil, dans la province de Minas Geraes,
sur la lisière de ces bois qui se dépouillent
de feuilles chaque armée et qu’on nomme
Cattingas. Une autre espèce à fruit comesti¬
ble est le Sapindus Senegalensis Poir., dont
le fruit a une saveur douce et vineuse qui
en fait un aliment fort recherché des nègres
et des colons du Sénégal. (P. D.)
SAVONNIER. Rypticus. poiss. — Genre
de l’ordre des Acanthoptérygiens, famille des
Percoïdes, établi par G. Cuvier (Règne ani¬
mal, t. 11, p. 144), et caractérisé de la ma¬
nière suivante : Opercules et préopercules
épineux sans dentelures, ni aux uns, ni aux
autres; dents en velours; écailles petites et
cachées sous l’epiderme; dorsale non échan-
crée et garnie d’un très petit nombre d’épi¬
nes (3 on 4).
Ce genre ne comprend encore que deux
espèces décrites par MM. G. Cuvier et Va¬
lenciennes (Histoire des Poissons, t. III, p. 60).
Ce sont les Savonnier commun , Rypticus sapo-
naceus G. Cuv. et Valenc. (Anthias id. BL,
Schn.) et Savonnier sablé, Rypticus arena -
tus G. Cuv. et Val. Toutes deux vivent dans
les mers des régions chaudes de l’Amérique
méridionale. Leur taille varie de 20 à 23
centimètres. Le nom de Savonnier qui a été
donné à ces Poissons vient de la matière
onctueuse et gluante dont leur peau est re¬
couverte, et qui mousse comme du savon
lorsqu’on la frotte avec la main. (M.)
SAXÏCAVE, Saxicava ( saxum „ rocher;
cavea , cave), moll. — Genre de Conchifères
dimyaires, formant avec les Byssomies, dans
l’ordre des Enfermés, une famille distincte,
caractérisée par l’absence presque complète
de dents cardinales à la coquille qui est bâil¬
lante, avec le ligament extérieur en même
temps. Le manteau est prolongé en deux si¬
phons charnus réunis, et le pied très petit sé¬
crète un byssus. Les Saxicaves ont leur co¬
quille transverse, inéquilatérale, plus courte
et obtuse en avant. Cette coquille est rendue
irrégulière par leur mode d’habitation dans
les pierres calcaires, qu’elles savent creuser au
moyen d’unesécrétion, ou plus probablement
SAX
SAX
397
au moyen des courants d'eau passantsur leurs
branchies, et chargée d’acide carbonique
après avoir servi à la respiration. L’intérieur
des valves montre deux impressions muscu¬
laires et une impression pailéale échancrée
postérieurement. Les Byssomies en diffèrent
parce qu’elles ne sont pas perforantes, c’est-
à-dire ne percent pas les pierres pour. s’y
loger, mais restent fixées par leur byssus. Le
genre Saxicave fut établi par M. Fleuriau de
Beilevue en 1802, et adopté par Lamarck,
qui le plaça d’abord dans la famille des
Solénacées, et plus tard dans la famille des
Lithophages, en y comprenant le petit genre
que Cuvier nomma Byssomie ; ce dernier
auteur n’admettait pas le genre Saxicave,
que M. de Blain ville , au contraire , con¬
serve avec les Byssomies et les Glycimères
dans sa famille des Pyloridées. M. Deshayes,
quia fait connaître plusieurs espèces fossiles
de Saxicaves, admet également ce genre, en
y comprenant , sous le nom de Scixicava
rhomboïdes, la Dcmax rhomboïdes de Poli ou
Solen minutüs de Linné, que Lamarck avait
inscrit sous ce dernier nom, en même temps
qu’il en faisait, sous le nom d’ Hiatellaarctica,
un genre de sa famille des Cardiacées. La
même coquille à l’état fossile a d’ailleurs
aussi été nommée parBrocchi Mya elongata.
L’espèce type du genre Saxicave est la A’.
rugosa Lamk., des cotes occidentales de
France et de la mer du Nord , dont une
simple variété est décrite par Lamarck sous
le nom de S ■ gallicana. C’est le Mytilusru-
gosus de Linné. (Duj.)
SAXICOLA. ois. — Nom générique latin
donné par Bechstein aux Traquets. (Z. G.)
SAXICOLIDÉES. Saxicolidæ. ois. —
M. de Lafresnaye, dans son Essai d’une
nouvelle manière de grouper les genres et
les espèces de l’ordre des Passereaux, d’a¬
près leurs rapports de mœurs et d’habita¬
tion ( Revue zool. 1839, p. 1 6 1 ) , a établi
sous ce nom une famille qui, outre les Tra-
quels , comprend encore un certain nombre
d'Oiseaux dont on a fait des Merles, des
Fauvettes, des Rubiettes, etc. En général,
ces Oiseaux habitent les terrains secs et ro¬
cailleux , nichent à couvert et pondent des
œufs de couleur bleu-clair ou bleu-verdâtre.
Pour M. de Lafresnaye, cette famille, ainsi
caractérisée , comprend les quatre groupes
suivants :
1° SaXICOLIDÆ HUM1C0LÆ et RUP1COLÆ ,
renfermant les genres Pelrocinæla, Argya ,
OEnanlhe, chamnobia; 2" Saxicolidæ ambu-
latohiæ dont font partie les genres Sialis et
Accentor ; 3° Saxidolioæ dumicolæ, composé
du seul genre Saxicola ; et 4° Saxicolidæ
sylvianæ, qui ne comprend également quele
genre Phœnicura. Cette famille, si l’on en
excepte le genre Accentor et peut-être le
genre Argya ou Chœtops , est assez natu¬
relle. (Z, G.)
8AX11COLÏD.ES. ois. — Genrede la famille
des Merles établi par M. Lesson sur une es ¬
pèce qu’il a désignée sous le nom spécifique
d'Erythrurus. (Z. G.)
SAXSCOLIXÉES. Saxicolinœ. ois. —
Sous-famille correspondant en grande partie
à la famille des Saxicolidées de M. de La¬
fresnaye. Swainson qui en est le fondateur
la rapporte à sa famille des Sylvidæ. G. -R.
Gray y comprend les genres Copsychus, Ru~
ticilla, Niltava, Siphia, Cjjanecula, Caliiope,
Rubecula , Sialia, Petroica, Hylodes, Syai-
niorphus , Origma , Thamnobia, Campicola,
Saxicola et Fruticicola. Le prince Ch. Bo¬
naparte, qui a également adopté cette sous-
famille, y rapporte encore les genres Pe~
trocincla et Petrocossyphus , que l’on place
généralement dans la famille des Méruli-
dées (Z. G.)
SA XÏEIl A G A C É E S . Saxifragaceœ. dot.
pii. — Groupe de plantes dicotylédonées, po-
ly pétales , périgynes, qui en comprend plu¬
sieurs, distinguées par les uns comme de
simples tribus , par d’autres comme autant
de familles. Leurs caractères communs, par
suite de cette réunion, plus vagues et moins
définis , sont les suivants : Calice de cinq
folioles, dont le nombre, plus rarement,
peut se réduire jusqu’à trois ou monter jus¬
qu’à dix, distinctes ou, plus généralement,
soudées entre elles en un tube qui, souvent,
se soude avec la totalité ou une partie de
l’ovaire. Pétales en même nombre et alter¬
nes , insérés sur une lame glanduleuse qui
tapisse le tube calicinal , entiers ou divisés,
égaux ou quelquefois inégaux , dans quel¬
ques cas rares manquant complètement.
Etamines insérées de même , en nombre
égal et alternes aux pétales ou en nombre
double, à filets libres, à anthères introrses,
biloculaires , s’ouvrant longitudinalement.
Ovaire libre ou soudé avec le calice en tout
398
SAX
SAX
ou en partie, composé le plus souvent de
deux carpelles, plus rarement de trois à six,
distincts ou réunis plus ou moins haut, for¬
mant par leurs bords réfléchis à l’intérieur
des cloisons complètes ou incomplètes, dont
le bord est garni dans toute sa longueur, ou
seulement à la hase ou au sommet, d’ovules
anatropes en nombre le plus ordinairement
indéfini. Autant de styles distincts, ou sou¬
dés entre eux dans une étendue plus ou
moins grande, munis chacun d’un stigmate
simple. Fruit généralement capsulaire, dont
les carpelles , à la maturité , se séparent de
haut en bas en dedans. Graines menues , à
test lisse ou scrobiculé , glabre ou velu ,
quelquefois prolongée!) aile; embryon situé
dans l’axe d’un périsperme charnu et épais,
qu’il égale à peu près ou n’égale pas en lon¬
gueur , à cotylédons courts, demi-cylindri¬
ques, à radicule tournée vers le hile, et,
par conséquent, en haut, en bas ou en
dedans, suivant que la graine est pendante,
dressée ou horizontale.
GENRES.
Tribu 1. — Saxifragées.
Herbes à feuilles alternes ou opposées ,
dépourvues de stipules (à moins qu’on ne
considère comme telles les bords du pétiole
souvent dilaté à sa base). Elles habitent en
plus grande abondance les régions froides ,
soit en latitude , soit sur les montagnes
même tropicales, et s’avancent jusqu’aux li¬
mites de la végétation.
Eremosyne , Endl. — Donalia , Forst. —
Vahlia, Thunb: ( Russelia , L. F. — Bistella ,
Del.) — Nimmoia, Wight. — Boykinia, Nutt.
— Zahlbrucknera , Reich. ( Oreosplenium ,
Zahlbr.) — Saxifraga, L. ( Porphyrion , Ai -
zoonia, Dactyloides, Eropheron , Micranthes,
Arabidia, Micropetalum et Hirculus, Tausch .
— Anliphylla, Chondrosea, Muscaria, Mega-
sea , Dermasea , Spalhularia , Robertsonia ,
Aulaxis , Colylea, Lobaria , Ciliaria et Lep-
tasea , Haw. — Hydatica, Neck. — Bergenia,
Mœnch. — Geryonia, Schr. — Diptera, Bork.
— Ligularia, Duv. — Kingslonia, Gray) —
Leptarrhena, R. Br. — Lutkea, Bong. ( Erio -
gynia , Hook.) — Lepuropetalum, Eli. ( Cryp -
topel aluni , Hook. — Pyxidanlhera , Muhl.)
* — Chrysosplenium , Tourn. — Heuchera, L.
— Tolmica , Torr. Gr. — Milellopsis, Meisn.
( Drummondia , DC.) — Milella , Tourn. —
Teliima, R. Br. {Lithophragma, Nutt. )-Tia-
rella, L. (. Blondia , Neck.) — Hoteia, Morr.,
Decaisne. — NeilUa, Don. — Astilbe , Ham.
— Oresilrophe, Bung.
Tribu 2. — Cünoniacées.
Arbrisseaux ou arbres, à feuilles opposées,
simples ou composées , à larges stipules in-
terpétiolaires. Ils sont répandus dans la zone
tempérée de l’hémisphère austral , surtout
dans l’Australie , rares dans l’Amérique
tropicale, et il ne s’en trouve pas en-deçà
du tropique du Cancer. Plusieurs produisent
des sucs gommeux.
Codia, Forst. — Callicoma, Àndr. — Ca~
lycomis, R. Br. — Aphanopetalum, Endl. —
Ceratopetalum , Sm. — Schizomeria , Don.
— Plalylophus, Don. — Anodopelalum , Cun.
• — Weinmannia , L. ( Windmannia , P. Br.)
— Leiospermum , Don. — Ackama, Cunn.
— Pterophylla , Don. — Arnoldia , Bl. —
Gumillea, R. Pav. — Caldeluvia , Don. {Die-
terica , Ser.) — Cunonia , L. ( Osterdyckia ,
Burrn. ) — Geissois , Labill. — Belangera ,
Cambess. ( Polyslemon , Don.)— Lamanonia,
FJ. fl.
On cite à la suite, avec doute, quelques
autres pgenres : Adenilcma , Bl. ; Pellocalyx,
Korth.; et le Baucra, Kenn., dont quelques
auteurs ont fait une petite famille particu¬
lière des Baucracées.
Tribu 3. — Hydrangées.
Arbrisseaux à feuilles opposées, simples,
sans stipules. Assez abondants dans le nord
de l’Amérique et de l’Inde, ainsi qu’au Ja¬
pon ; rares au Pérou et à Java.
Hydrangea, L. ( Hortensia , J. — Peautia,
Comm. — Primula, Pour.) — Cardiandra ,
Sieb., Zucc. — Platycrater , Sieb., Zucc. —
Schizophragma , Sieb. , Zucc. — Jamesia,
Torr., Gr. — Cornidia, R. Pav. ( Sarcostyles ,
Presl.) — Adamia , Wall. ( Cyanilis , Reinw.)
Broussaisia , Gaud.
Enfin M. Endlicher fait une quatrième
tribu des Escalloniées, que nous avons trai¬
tée autre part Comme famille distincte, et
cite à la suite deux petits groupes, composés
jusqu’ici, l’un d’un seul, l’autre de deux
genres seulement, les Rousséacées et les
Brexiacées. (Ad. J.)
SAXIFRAGE. Saxifraga ( saxa , les ro-
SAX
399
SàX
cher s; fra'igcrc, briser; comme croissant
dans les fentes des rochers), bot. ph. — Grand
genre de la famille des Saxifragaeées, à la¬
quelle il donne son nom , de la Décandrie
digynie dans le système de Linné. Les plantes
qui le forment sont des herbes vivaces qui
croissent, pour la plupart, dans les parties
tempérées et froides dé l’hémisphère boréal,
principalement sur les grandes chaînes de
montagnes , et dont quelques unes habitent
l’Amérique, même dans ses parties les plus
chaudes, mais en se maintenant alors à de
grandes hauteurs. Leurs feuilles sont souvent
charnues ou coriaces; les radicales forment
généralement une rosette dans le bas de la
plante, tandis que les caulinaires sont al¬
ternes ou, fort rarement, opposées. Leurs
fleurs sont d’ordinaire en grappe simple
ou composée, parfois modifiée en corymbe,
et elles présentent les caractères suivants:
Galice libre ou plus souvent adhérent à la
base de l’ovaire, a cinq lobes plus ou moins
profonds; corolle à 5 pétales périgynes ,
presque toujours égaux; dix étamines pé¬
rigynes ; ovaire offrant tous les degrés entre
une indépendance complète et u ne adhérence
presque totale, à deux loges mulli-ovulées,
surmonté de deux styles, que terminent
deux stigmates obtus. A ces fleurs succède
une capsule bilocu laire , terminée supérieu¬
rement par deux becs dans l’intervalle des¬
quels elle s’ouvre par déhiscence loculicide.
Ces plantes jouent un rôle très important
dans notre flore , dans laquelle elles figurent
pour environ 40 espèces; de plus quelques
unes d’entre elles sont communément cul¬
tivées dans les jardins. Aussi devons- nous
nous arrêter sur elles quelques instants.
a. Porphyrion Tausch. Calice longuement
gamosépale , dressé , persistant, libre ou
adhérent. Graines anguleuses, lisses ou ru¬
gueuses. Feuilles opposées , coriaces ou un
peu charnues, persistantes. Fleurs rouges ,
violacées, rarement jaunes. Ace sous-genre
appartiennent trois peti Les espèces de notre
flore, qui croissent dans les Alpes et les
Pyrénées à des hauteurs considérables , et
qui arrivent même jusqu’aux limites de la
végétation. Ce sont les Saxifraga opposüi-
folia Lin., S. retusa Gouan, S. biflora AIL
b. Aizoonia Tausch. Calice longuement
gamosépale, dressé, persistant, adhérent.
Graines ovales-lrigones, rugueuses. Feuilles
alternes, sessiies, épaisses et coriaces, d’un
vert plus ou moins glauque, persistantes,
entourées d’une bordure cartilagineuse ,
entière ou dentelée. Fleurs blanches, jaunes,
plus rarement rouges.— Ici se rangent plu¬
sieurs de nos espèces indigènes. La plus
commune d’entre elles est la Saxifrage
Aizoon, Saxifraga Aizoon Lin., qu’on ren¬
contre sur toutes nos montagnes, à des
hauteurs moyennes. La plus remarquable
peut être pour la beauté est la S. longifo-
lia Lapeyr. , magnifique plante très com¬
mune dans les Hautes-Pyrénées, et qui
formerait un très bel ornement pour nos
jardins, si elle ne se refusait à peu près en¬
tièrement à la culture. Cette Saxifrage est
d’une rare élégance tant par sa rosette for¬
mée d’un grand nombre de feuilles linéaires,
un peu plus larges dans leur extrémité,
obtuses, entourées d’un rebord cartilagi¬
neux, crénelé, que par sa longue grappe pa-
niculée, qui atteint quelquefois 4 et 5
décimètres de long, et qui, dans toute cette
longueur, porte un nombre très considérable
de fleurs blanches un peu jaunâtres. Nous
l'avons vue fleurir quelquefois dans le jardin
botanique de Toulouse.
c. Dactyloides Tausch. Calice longuement
gamosépale, dressé, persistant, adhérent.
Graines rugueuses. Feuilles alternes, herba¬
cées, vertes, planes, entières ou lobées, non
marginées, rarement persistantes. Fleurs
blanches, jaunâtres, rarement rouges. Les
nombreuses espèces renfermées dans ce sous-
genre sont souvent d’une détermination dif¬
ficile; dans plusieurs cas, leurs formes sem¬
blent se rattacher l’une à l’autre ou même
être réunies par des transitions presque in¬
sensibles. L’une des plus belles, si ce n’est
même la plus belle d’entre elles, est la Saxi¬
frage aquatique, Saxifraga aqualica Lap.,
dont la tige ascendante atteint de 3 a 5 dé¬
cimètres de haut, dont les feuilles, en coin
à leur base, sont divisées dans leur moitié
supérieure en trois ou cinq lobes trifides
eux- mêmes; ses fleurs sont grandes et blan¬
ches. Uueespèce fortcornmunede cette même
section est la Saxifrage granulée, Saxifraga
granulala Linn., connue vulgairement sous
l^s noms de S anicle de montagne, Cassepierre.
Elle se trouve, non seulement sur les mon¬
tagnes, mais encore et surtout en plaine,
dans les prés secs et sur les bords des bois.
400
SAX
On la cultive comme espèce d’ornement à
une exposition fraîche et dans une terre lé¬
gère. Elle doit son nom spécifique aux bul •
billes nombreux que porte la souche et dont
la réunion ressemble à un amas de très pe¬
tits tubercules. Ces petits corps fournissent
un moyen facile pour la multiplier.
d. Bergenia Mœnch. Calice gamosépale
à sa base, non adhérent, à lobes obtus,
ascendants. Graines anguleuses, lisses. Tige
sous-frutescente à sa base , généralement
épaisse. Feuilles coriaces, persistantes, gran¬
des, à pétiole élargi par sa base. Une espèce
de ce sous-genre est aujourd’hui fort ré¬
pandue dans les jardins. Nous voulons par¬
ler de la Saxifrage a feuilles épaisses,
Saxifraga crassifolia Lin. , vulgairement
connue sous le nom de Saxifrage de Sibérie.
Dans nos jardins, elle fleurit dès le com¬
mencement du printemps. On cultive aussi
la Saxifrage ligulée, Saxifraga ligulata
Wall., espèce voisine de la précédente et
originaire du Népaul.
e. Micranthes Tausch. Calice gamosépale
à la base, non adhérent. Capsule presque
vesiculeuse , marquée de nervures. Styles
soudés entre eux presque jusqu’à l'extré¬
mité. Graines oblongues, lisses. Tige presque
nue. Feuilles oblongues , radicales. Fleurs
généralement petites, souvent ramassées.
Ex. : Saxifraga nivalis Lin.
f. Arabidia Tausch. Calice gamosépale à
la base, non adhérent, étalé ou réfléchi.
Pétales à long onglet, quelquefois inégaux.
Graines striées longitudinalement. Feuilles
alternes, en coin, ou obovales, en rosette,
persistantes. Nous citerons comme exemples
pour cette section la Saxifraga slellaris
Lin., espèce très commune sur les monta¬
gnes, dans les lieux humides ou arrosés par
l’eau provenant de la fonte des neiges, et
la S. Clusii Gouan ( S. leucanlhemifolia
Lapeyr.), plante de plus fortes proportions,
qui croît principalement dans les Pyrénées.
Quelques botanistes regardent ces deux plan¬
tes comme deux formes d’une même espèce.
g. Hydatica Neck. Calice à peine gamo¬
sépale par sa base, non adhérent. Filets en
massue, aigus au sommet; pétales presque
égaux , ou deux d’entre eux plus longs que
les autres. Capsule ovoïde, un peu ventrue.
Styles très courts. Graines presque sphéri¬
ques , rudes. Tige presque nue, souvent
stolonifère Feuilles généralement coriaces,
presque orbiculaires ou en coin , roselées
sur les jets stériles. Ici se rangent les Saxi¬
fraga cuneifolia Lin., S. umbrosa Lin., A.
Ursula Lin. , de notre flore , et aussi la
Saxifrage sarmenteuse , Saxifraga sarmen-
tosa Lin., espèce originaire de la Chine et
du Japon , remarquable par les coulants ou
stolons qu’elle émet à l’aisselle de ses feuilles
inférieures , et par lesquels il est très facile
de la multiplier.
h. Micropetalum Tausch. Calice à peine
gamosépale par sa base, non adhérent. Fi¬
lets filiformes. Graines oblongues, tubercu¬
leuses. Ex.: Saxifraga rotunâifolia Lin.
i. Hirculus Tausch. Calice semblable au
précédent. Graines oblongues , relevées de
points saillants. Tige fouillée , stolonifère.
Feuilles alternes, étroites, nervées, entières,
le plus souvent bordées de cils très raides,
marcescentes. — Ici se rangent la Saxifraga
Hirculus Lin. , du Jura et des Alpes, à
grande fleur jaune, ordinairement solitaire ;
et la S. aizoïdes Lin., très jolie espèce, fort
abondante dans les lieux couverts et hu¬
mides des montagnes, où elle forme de
grosses touffes d’un vert gai qui se couvrent
vers les mois d’août et septembre d’une
grande quantité de fleurs d’un jaune doré,,
souvent marquées de taches orangées. (P. D.)
SAXIF’RAGEES. Saxifrageæ. bot. ph.
— Ce nom , par lequel nous avons désigné
un des groupes des Saxifrngacées , était ap¬
pliqué par la plupart des auteurs à la famille
entière; mais les mêmes la limitaient, pour
la plupart , aux genres herbacés. C’est dans
ces limites qu’on l’admet , en général, dans
les Flores européennes. (Ad. J.)
SAX II. A El) A. o:s. — Nom latin d’un g. créé
par M. Lesson sur V Alauda tarlarica dePallas,
Oiseau du cap de Bonne Espérance que, Le-
vaillant a décrit sous le nom de Traçai. (Z. G.)
SCARERÏA {scaber, rude), bot. cr. (Phy-
cces.) — Genre de la tribu des Fucées, éta¬
bli par M. G reville ( Syn.gen . Alg. , p. 36), sur
une Algue paradoxale et encore mal connue,
originaire de l’Australie. Son nom lui vient
de ce que toutes les parties en sont comme
verruqueuses. Elle est d’ailleurs caractérisée
comme il suit : Fronde filiforme , cylindri¬
que, coriace, rameuse, recouverte de pe¬
tites feuilles verruqueuses et de vésicules.
Les feuilles sont peltées", fixées à la fronde
SCA
4ol
par un pétiole très court, lisses du côté in¬
térieur et disposées en spirale simple, diri¬
gée de gauche à droite. Ce sont les feuilles
de l’extrémité des rameaux qui, plus grandes
que les autres, recèlent la fructification. Les
vésicules sont sphériques, de la grosseur d’un
pois et suivent l’ordre spiral d’insertion des
feuilles, dont elles sont çà et là des trans¬
formations. La fructification , semblable à
celle des autres Fucées, consiste en un con-
ceptacle sphérique , logé dans l’intérieur de
la feuille, où se développent des spores nées
de sa paroi et dont l’évacuation se fait par
un pore ouvert du côté intérieur de la feuille,
c’est-à-dire entre celle-ci et la fronde. Ce
même genre a reçu aussi, mais postérieu¬
rement, de M. Ach. Richard, le nom de
Castraltia, qui n’a pu être adopté. On n’en
connaît qu’une seule espèce. (C. M.)
SCABIEUSE. Scabiosa ( scabies, gale).
bot. ph. — Genre de la famille des Dipsacées,
de la Tétrandrie-monogynie dans le système
de Linné. L’immortel botaniste suédois avait
établi, sous les noms de Scabiosa et Knautia,
deux genres que les auteurs modernes ont
subdivisés et modifiés. D’un côté, le genre
Scabiosa Linn., a fourni par son démembre¬
ment un certain nombre d’espèces avec les¬
quelles a été formé le genre Céphalaire,
Cephalaria ( voy . ce mot); d’un autre côté,
d’autres espèces primitivement comprises
par Linné parmi ses Scabieuses sont entrées
dans le groupe des Knautia modifié, comme,
par exemple, la Scabjeuse des champs, Sca¬
biosa arvensis Linn., si commune dans toute
la France, ou bien elles ont servi à former
en partie le genre Pterocephalus. Par là le
genre Scabieuse s’est trouvé circonscrit entre
des limites moins étendues et en même temps
mieux déterminées. Ainsi envisagé, ce groupe
générique est formé de plantes herbacées ,
vivaces ou sous-frutescentes, qui croissent
naturellement dans la région méditerra¬
néenne, dans les parties moyennes de l’Eu¬
rope et de l’Asie, plus rarement au cap de
Bonne-Espérance et dans le nord de l’Asie.
Leurs feuilles sont entières ; leurs fleurs sont
groupées en capitules terminaux, déprimés,
entourés d’un involucre polyphylle et dont le
réceptacle est paléacé. Chacune d’elles est,
accompagnée d’un involucre cylindrique,
marqué de quatre à huit fossettes, nautique.
Le tube de son calice est adhérent à l’ovaire,
T. xi.
SCA
tandis que son limbe est allongé et se ter¬
mine par cinq soies semblables a des arêtes.
Sa corolle épigyne est 4-5-fide. Son ovaire,
adhérent, uniloculaire, uni-ovulé, porte un
style filiforme, que termine un stigmate
échancré. Le fruit est un utricule mono-
sperme, couronné par le limbe du calice.
Une espèce de ce genre est très communé¬
ment répandue dans nos prairies un peu sè¬
ches, dans nos bois, où elle fleurit en au¬
tomne, C’est la Scabieuse tronquée, Scabiosa
succisa Linn., vulgairement nommée Suc-
cise, Mors-du-Diable. Elle doit ces diverses
dénominations à ce que sa souche est brus¬
quement tronquée à son extrémité inférieure,
comme si elle eût été mordue ou rongée sous
terre. Sa tige, cylindrique, peu rameuse,
s’élève de 5 à 8 décimètres, en moyenne;
ses feuilles sont oblongues ou oblongues-
lancéolées, un peu luisantes en dessus, en¬
tières ou rarement dentées; ses capitules
sont peu nombreux, arrondis, formés de
fleurs bleues, égales entre elles et à corolle
quadrifide. Cette espèce est un peu amère
et astringente. Ses feuilles et sa souche sont
employées quelquefois en médecine, surtout
comme sudorifiques et vulnéraires dans quel¬
ques maladies de la peau; mais, au total,
leur usage est presque abandonné de nos
jours. On dit qu’en Suède on retire de ses
feuilles une matière colorante verte par un
procédé analogue à celui employé pour l’ex¬
traction de l’indigo du pastel.
On rencontre dans tous les jardins la Sca¬
bieuse fleur de veuve, Scabiosa alropurpu -
rea Lin., dont la tige rameuse s’élève à 6, 7
décimètres; dont les feuilles radicales sont
lancéolées-ovales , lyrées, largement den¬
tées, tandis que les caulinaires sont pinnati-
partites, à lobes oblongs, dentés ou incisés.
Dans ses capitules, les corolles de la circon¬
férence sont plus longues que celles du cen ¬
tre ; elles débordent l’involucre et forment
une sorte de rayon. La plante doit son nom
spécifique à la couleur brun-pourpre très
foncé de ses fleurs qui, à la vérité, dans
certaines variétés cultivées, deviennent aussi
purpurines, rose-clair ou panachées. Cette
Scabieuse demandPune terre légère et une
exposition chaude. On la multiplie par ses
graines qu’on sème pour l’ordinaire au prin¬
temps.
On cultive assez fréquemment, dans les
51
402 SCA
jardins, la Scabieuse du Caucase, Scabiosa
caucasica Bieberst., espèce herbacée, vivace,
à grands capitules d’un bleu de ciel délicat
et un peu pâle; et la Scabieuse de Crète,
Scabiosa crelica Lin., espèce originaire de la
Sicile et de la Crète, à lige frutescente, à fleurs
bleu-pâle, quelquefois presque blanches, se
succédant pendant tout l’été. (P. D.)
SCABIOSÉES. Scab-ioseœ. bot. phan. —
Tribu de la famille des Dipsacées (voy. ce
mot) qui a pour type le genre Scabiosa au¬
quel elle doit son nom. (Ad. J.)
SC ABRITA, Linn. ( Mant ., 37). bot. ph.
■ — Syn. d e Nyctanthes, Linn.
SCÆVOLA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Goodéniacées, tribu des Seævolées,
établi par Linné ( Gen. n. 224 ). Ce genre
renferme un assez grand nombre d espèces,
parmi lesquelles nous citerons surtout les
Scœv. Plumier ii Lamk. et Koenigii VahL La
première croît dans les régions tropicales
de tout le globe ; la seconde se rencontre
principalement dans les Indes orientales et
à la Nouvelle-Hollande.
SCÆ VOLÉES. Scœvoleæ. bot. ph. —
Tribu de la famille des Goodéniacées. Voy.
ce mot.
SCALAIRE. S cal aria ( scala , échelle).
mole. — Genre de Gastéropodes pectinibran-
cbes marins de la famille des f urritellées ,
✓ établi par Lamarck, qui en faisait le type de sa
famille des Scalariens. Les Scalaires sontdes
coquilles turriculées, garnies décotes longi¬
tudinales élevées, obtuses ou tranchantes ;
leur ouverture est obronde , avec les deux
bords réunis circulairernent et terminés par
un bourrelet mince, recourbé. Les côtes un
peu obliques, qui ne sont que les bourrelets
minces des anciens bords de 1 ouverture, et
qui marquent les différents accroissements
de la coquille, ont valu aux Scalaires ce nom
générique , d’après leur ressemblance avec
des échelons. L’animal des Scalaires , figuré
anciennement par Plancus, et plus exacte¬
ment depuis par M. Philippi, est cylindracé,
à pied court et subquadrangulaire ; sa tête
est courte, obtuse, aplatie, portant de cha¬
que côté un tentacule^onique, pointu, à la
base externe duquel e* un petit œil sessile
(et non au milieu, comme le disait Lamarck
d’après Plancus). La cavité branchiale allon¬
gée, étroite, contient à gauche un peigne
branchial à feuillets courts, et à droite l’anus
SCA
et l’organe de la génération. L’opercule est
corné, mince, formé d’un tour de spire ou
d’un tour et demi, ayant le sommet presque
central. Les Scalaires, qui sontdes Turbosde
Linné, sont encore considérés par Cuvier
comme un sous-genre des Turbos, et placés
par cet auteur entre les Turritelles et les
Cyclostomes. Cependant le genre Scalaire,
quoique associé par Lamarck avec des genres
trop dissemblables, les Dauphinules et les
Vermets , dans sa famille des Scalariens, a
été adopté généralement par les zoologistes,
et M. de Blainville, suivi en cela par M. Des-
hayes, l’a judicieusement rapproché davan¬
tage des Turritelles. Le genre Scalaire con¬
tient environ 20 espèces vivantes et autant
d’espèces fossiles des terrains tertiaires, ou
même de la Craie et du Coral-Rag. Leur
longueur est comprise entre 10 et 50 milli¬
mètres, et leur largeur est de 3 à 14 milli¬
mètres. Trois espèces se trouvent dans les
mers d’Europe; ce sont : les S, communis
Lamk., S. lamellosa Lamk. et S. pluricosta
Bivona ; ces deux dernières étant propres à
la Méditerranée ; mais la Scalaire la plus
remarquable et la plus précieuse est la A.
pretiosa Lamk. ( Turbo scalaris Linn.), de la
mer des Indes ; on la nommait autrefois la
Scalata ; elle est longue de 38 à 50 milli¬
mètres, conique, ombiliquée, et enroulée en
spire lâche , de telle sorte que les tours de
spire se touchent seulement par leurs côtes
ou lames saillantes; elle est lisse, et pré¬
sente une teinte fauve assez pâle entre les
côtes saillantes qui sont blanches. Elle a
été payée autrefois 500 florins et même
davantage ; mais aujourd’hui qu’elle est
plus répandue dans le commerce, et que,
dit-on, elle a été trouvée dans la Méditer¬
ranée , son prix est devenu 40 à 50 fois
moindre. (Duj.)
SCALARIENS. moll.— Famille des Tra-
chélipodes de Lamarck, composée des gen¬
res Vermet, Scalaire et Dauphinule , dont
la coquille, sans plis à la columelle, a les
bords de l’ouverture réunis circulairernent.
M. Deshayes, dans scs annotations à la 2e
édition de Lamarck , a montré que cette
famille n’est pas naturelle , et n’est fondée
que sur un caractère artificiel de peu d’im¬
portance. En effet, les Scalaires se rappro¬
chent beaucoup des Turritelles; tandis que
les Dauphinules, dont la coquille très épaisse
SCA
SCA
403
est nacrée en dedans, se rapprochent beau¬
coup plus des Turbos; les Vermets, au con¬
traire, doivent former avec les Si 1 iq ua i res une
famille particulière , et même un ordre dis¬
tinct, celui des Tubulibranches. (Duj.)
SCALATA. moll. — Ancien nom vulgaire
des Scalaires, et plus particulièrement de
la Scalaria pretiosa.
SCAEENARIA. moll. — Sous-genre éta¬
bli par Rafinesque dans son genre Obliqua-
ria , qui ne peut être séparé des Unio ou
Muletles, d’après les caractères vacillants
et indécis que cet auteur a voulu tirer de
l’obliquité du ligament ou de la direction de
l’axe. (Duj.)
SCALÏA , Sims. (Bot. Mag.). bot. ph. —
Voy. PODOLEPIS.
*SCALIDIA (çxa>t;, sarcloir), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères tétramères, de la
famille des Cucujipes et de la tribu des Pa-
randriniens, créé par Erichson (Naturge-
schichle der Inseclen De-utschlands , 1845,
p. 305). Le type est propre à l’Amérique
méridionale. (C.)
SCALIGERA , Adans. {Fam., Il , 323).
bot. ph. — Syn d 'Aspalalhus, Linn,
*SCALIGERIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Ombellifères , tribu des Smyr-
nées, établi par De Candolle ( Mem ., Y, 70,
t. 1 , f. B). Herbes des contrées orientales.
Voy. OMBELLIFÈRES.
SC ALO PE. Scalops{r, xctllrû , fouir). MAM. —
G. Cuvier a créé sous la dénomination de Sca-
lops u n g.deCarnassiers insectivores pourune
espèce de Mammifères que Linné avait placée
dans son genre Musaraigne, et que Pennant
ctShaw avaient comprise dans legenreTaupe.
En effet, les Scalopes tiennent à la fois des
Taupes et des Musaraignes, et viennent avec
les Condylures établir la gradation sériale
entre ces deux groupes naturels d’animaux.
Le corps des Scalopes est de forme allon ¬
gée, cylindrique; il est musculeux dans tou¬
tes ses parties antérieures, qui concourent
aux mouvements des pattes de devant et à
ceux qui ont pour but de relever la tête. La
tête est dans la proportion de celle de la
Taupe, relativement au volume du corps,
et elle est supportée par un cou fort court
et très musculeux. Le museau est très pro¬
longé, encore plus que celui des Musa¬
raignes, cartilagineux, garni de plusieurs
rangées de poils, terminé par un boutoir,
et non flexible et mobile comme celui du
Desman. Les yeux sont aussi petits et aussi
bien cachés que ceux de la Taupe. Il n’y a
pas d’oreilles externes. La gueule est assez
fendue, et armée de dents, qui montrent
toutes les formes qui sont propres au sys¬
tème dentaire des animaux insectivores, et
dont nous parlerons bientôt avec soin, car
elles donnent les meilleurs caractères géné¬
riques des Scalopes. Les membres sont très
courts, pcntadactyles , et ceux de derrière
paraissent faibles et débiles, comparative¬
ment aux antérieurs , qui sont exactement
semblables à ceux de la Taupe , c’est-à-dire
terminés par une large main nue et calleuse,
et dont tous les doigts , soudés entièrement
les uns aux autres, sont armés d’ongles fort
longs , très épais et demi-arqués en dessus,
en gouttière en dessous, tranchants, arron¬
dis au bout , et formant par leur réunion
une lame coupante, une espèce de bêche
pour entamer et creuser la terre. Les pieds
de derrière sont plantigrades, allongés, à
talon bien marqué; les doigts en sont grêles,
bien séparés et armés d’ongles minces et
arqués; le plus long de ces doigts est celui
du milieu, et les autres décroissent succes¬
sivement jusqu’aux plus latéraux; l’interne
ou le pouce est le plus court de tous. La
queue est courte. Le poil qui couvre le corps
est très court et très fin , perpendiculaire à
la peau , comme celui de la Taupe, et son
aspect est moins velouté.
M. de Blainville a étudié assez récemment
dans son Ostéographie ( Fascicule des Insec ¬
tivores) le squelette des Scalopes, qu’il com¬
pare à celui de la Taupe vulgaire prise com¬
me type. La tête des Scalopes , dans sa
forme générale comme dans presque toutes
ses particularités, est celle de la Taupe;
seulement la mâchoire inférieure a plus de
force, plus de courbure dans sa branche
horizontale, et les apophyses de la branche
verticale sont un peu autrement conformées,
la coronoïde plus large et plus couchée en
arrière. La colonne vertébrale est encore
plus semblable; l’apophyse épineuse de la
seconde vertèbre cervicale est peut-être ,
néanmoins, un peu plus prononcée : les
vertèbres sacrées sont encore plus étroites,
plus coudées et saisies aussi bien par les
iléons que par les ischions; les coccygiennes
sont également un peu plus comprimées.
404
SCA
Dans la série sternale, outre un peu plus
de brièveté dans les pièces intermédiaires,
qui sont également plus carénées , on peut
remarquer que le manubrium a sa crête
encore bien plus élevée. Les membres de
devant, dans toutes leurs parties, n’offrent
presque que des différences spécifiques , et
que l’iconographie seule peut exprimer ;
l’omoplate a ses fosses plus canaliculees ; la
clavicule n’a pas l’apophyse du bord infé¬
rieur , et au contraire son trou vasculaire
est plus considérable; l’humérus est peut-
être plus carré encore que dans la Taupe,
et son apophyse au grand pectoral est un
peu plus détachée; les os de l’avant-bras et
de la main sont très robustes. Les membres
de derrière sont au contraire un peu plus
grêles, un peu plus faibles proportionnel¬
lement que ceux de la Taupe; mais les dif¬
férences dans toutes les parties sont à
peine susceptibles d’être rendues par le
discours.
Les Scalopes étant principalement carac¬
térisés , comme nous l’avons dit, par leur
système dentaire, nous croyons devoir rap¬
porter ici ce qu’en dit Fr. Cuvier ( Dents des
Mammifères) . Les dents sont au nombre de
36 : 2 incisives , 1 8 molaires en haut , et 4
incisives et 12 molaires en bas ; il n’y a point
de canines. A la mâchoire supérieure se
trouve une incisive tranchante à tranchant
arrondi, dont la face antérieure est arrondie
et la face postérieure très plate ; il y a beau¬
coup d’analogie entre cette incisive et celle
des Sarigues , et d’autant plus qu’elle est
placée immédiatement à côté et sur la même
ligne que celle qui lui est contiguë. Derrière
ces dents viennent six fausses molaires :
d’abord deux petites semblables à des fils ,
tant est grande leur ténuité ; puis une autre
beaucoup plus grande , cylindrique et poin¬
tue, et après celle-ci, une quatrième, plus
petite, également cylindrique et pointue;
la cinquième, tronquée obliquement à son
sommet d’avant en arrière, présente dans
sa coupe la figure d’un fer de lance, la pointe
tournée en arrière; enfin la sixième est tout
à fait semblable à la précédente, seulement
elle est du double plus grande. Les trois
dernières molaires, ou mâchelières, sorrt en
général semblables à celles des Chauves-
souris et des Desmans; toute la différence,
c’est que le prisme antérieur de la première
SCA
est imparfait , sa moitié antérieure n’étant
pas développée , et il en est de même du
prisme postérieur de la dernière par l’obli¬
tération de la moitié postérieure de ce pris¬
me ; ensuite le talon inférieur de chacune
de ces trois dents est simple , et ne consiste
qu’en un tubercule à la base du prisme
antérieur. A la mâchoire inférieure sont
deux incisives : la première très petite et
tranchante; la seconde pointue, un peu
crochue, couchée en avant et dépourvue de
racines proprement dites, comme les défen¬
ses de certains animaux, où la capsule den¬
taire reste toujours libre; aussi ne doit-on
lui donner le nom d’incisive que parce
qu’elle agit dans la mastication contre l’in¬
cisive supérieure. Les trois fausses molaires
qui suivent sont à une seule pointe, avec
une petite dentelure postérieurement , un
peu couchées en avant, et semblables l’une
à l’autre, si ce n’est pour la grandeur, la
première étant la plus petite et la troisième
la plus grande. Les trois molaires sont con¬
stamment semblables à celles des Chauves-
souris, c’est-a-dire composées de deux pris¬
mes parallèles terminés chacun par trois
pointes, et présentant un de leurs angles au
côté externe, et une de leurs faces au côté
interne; les deux premières sont de même
grandeur, la dernière est un peu plus petite
qu’elles. Dans leur position réciproque, les
incisives inférieures correspondent à la face
interne des supérieures ; les fausses molaires
sont alternes, et les molaires sont dans de
tels rapports que le prisme antérieur de
celles d’en bas remplit le vide qui se trouve
entre deux dents , et le prisme postérieur
celui que les deux prismes d’une même dent
laissent entre eux, et les molaires inférieu¬
res sont de l’épaisseur d’un prisme en avant
des supérieures. M. de Blain vil le ( loc . cit.)
a donné également quelques détails sur le
système dentaire des Scalopes , et il fait re¬
marquer qu’il est anomal de forme, de pro¬
portions et même de nombre, du moins à
la mâchoire inférieure; mais que cette ano¬
malie porte surtout sur les parties anté¬
rieures.
Les Scalopes représentent dans l’Améri¬
que septentrionale notre Taupe européenne;
ils en ont les formes générales , et leurs
mœurs sont semblables. Ils se nourrissent
de Vers et d’insectes ; et ils habitent des
SCA
SCA
405
terriers qu’ils se creusent habituellement
aux bords des rivières.
On ne met qu’une seule espèce dans ce
genre , et celle qu’Étienne GeolTroy Saint-
Hilaire y avait placée, et qu’il désignait sous
le nom de Scalops crislatus , est devenue le
type d’un groupe particulier, celui des Con-
dylures. ( Voy . ce mot.)
Scalope du Canada , Scalops canadensis
G. Cuvier, Et. Geoffr. et G. Desm.; Talpa
virginiana , migra Séba.; S or ex aqualicus G.
Cuvier; Scalopus virginianus Et. Geoffr.;
Musaraigne-Taupe G. Cuvier.; Talpa fusca
Pennant, Shaw.; American wiiite male des
Américains, etc. Cet animal a un peu plus
de six pouces pour le corps et la tête mesu¬
rés ensemble, et sa queue n’a pas plus de
neuf lignes. Son pelage est d’un gris fauve,
tant en dessus qu’en dessous ; chaque poil
est d’un gris de souris à la base et presque
fauve à la pointe; la queue est presque dé¬
nuée de poils. Le Scalope fouit la terre à la
manière des Taupes, et a, comme plusieurs
espèces de Musaraignes , l’habitude de ne
pas s’éloigner du bord des ruisseaux ou des
rivières. On le trouve aux États-Unis , de¬
puis le Canada jusqu’en Virginie.
On regarde comme une simple variété du
Scalops canadensis l’animal qui avait été
décrit spécifiquement par M. Harlau sous le
nom de Scalops pensylvanica, qui n'en dif¬
fère que par quelques particularités du sys¬
tème dentaire, peut être mal observées par
l’auteur américain , et qui provient de la
Pensylvanie.
Le Scalope a crête des auteurs n’est au¬
tre chose que le Condylure a museau étoilé
(Voy. ce mot), et le Scalope, Mus Scalops
Klein , est une espèce de Didelphe (Voy. ce
mot). (E. D.)
SCALPELLLM. crust. — Leach, dans le
Brewster’s Edmburg encyclopedia, donne ce
nom à un Crustacé de la classe des Cirri-
pèdes. (H. L.)
*SCALPREM. infus.,alg. — Nom généri¬
que employé par M. Corda pour désigner les
espèces de Navicules qui sont infléchies ou
en §, comme la Navicule hippocampe.
* SC WilHJS ( 'xctu&oç , qui a les jambes
courbées), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères, de la famille des Cur-
culionides gonatocères et de la division
des Apostasimérides Baridides , créé par
Schœnherr (G en. et spec. Curculion. synony-
mia, t. VIII , 1, p. 254) et composé des trois
espèces suivantes : S. setifer , echinatus et
galeatus* Schr. Toutes trois sont originaires
du Brésil. (C.)
SCAMMONÉE. bot. pii. — Espèce de
Liseron qui produit la Gomme-résine connue
sous le nom de Scammonée. Voy. liseron.
SCAN DENTES, ois. — Nom donné par le
prince Maximilien de Wied à l’ordre des
Grimpeurs. (Z. G.)
SCANDA LIDA, Neck. (Elem., n. 1306),
bot. ph. — Syn. de Tetragonolobus, Scop.
SCANDÏCÏNÉES. Scandicineœ. bot.
ph. — Tribu de la famille des Ombelli-
fères (voy. ce mot) , dans la division des
Campylospermées. Elle doit son nom au
genre Scanda r, nom qu’on donnait autre¬
fois au Cerfeuil. (Ad. J.)
SCANDIX. bot. ph. — Genre de la famille
des Ombellifères , tribu des Scandicinées ,
établi par Gærtner (II, 33, t. 85) qui en a
limité le nombre des espèces à une dizaine
environ. Ce sont des herbes très abondantes
dans l’Europe et dans l’Orient. Parmi elles
nous citerons principalement les Sc. peclen
Veneris Linn. ( Chærophyllum id. Crantz,
Myrrhisid. AIL, etc.), et S. australis Lin.
(Myrrhis id. AIL, Chærophyllum australe
Cr., Wylia australis Hoffm ).
SCANSORES. ois. — Nom que porte, dans
la méthode d’Uliger, l’ordre des Grimpeurs.
*SCA.\SORL\. mam. — Division des Mar¬
supiaux indiquée par M. Owen (Proc. zool.
soc. Lond., 1839). (E. D.)
*SCANSORIA. rept. — Nom donné par
Hawort à la famille des Cauiéléoniens. Voy.
ce mot.
*SCAPANOTES, Perty,Wiedemann. ins.
— Synonyme de Chiron , Mac-Leay ou Dia-
somus, Dalmann. (C.)
*SCAl>ANIA(çxair»vy), hoyau), bot. cr. —
(Hépatiques). Ce nom, qui sert aujourd’hui
à désigner un genre de la tribu des Jonger-
mannidées, fut d’abord et successivement
employé par M. Dumortier pour caractériser
une section de son genre Radula , et par
M. Nees d’Esenbeck pour distinguer une
subdivision de notre genre Plagiochila (voy.
ces mots). C’est ensuite M. Lindenberg qui,
dans le Synopsis Hepaticarum, éleva cette
section à la dignité de genre en lui assignant
les attributs suivants: Périanthe terminal,
406
SCA
lisse, horizontalement comprimé, à orifice
tronqué, nu, denticulé ou cilié. Feuilles in-
volucrales au nombre de deux, libres, assez
semblables aux caulinaires, mais plus aiguës
et plus denticulées. Capsule ovoïde, assez
considérable, s’ouvrant complètement en
quatre valves. Élatères dispires, insérées sur
le milieu des valves. Fleurs mâles, monoïques
ou dioïques. Anthéridles de trois à vingt,
agrégées dans Faisselle de feuilles en go¬
det. Ces plantes, que l’on rencontre partout
sur la terre et les rochers ou même dans les
eaux courantes, aiment en générai l’ombre
et l’humidité. Elles offrent un rhizome d’où
s’élèvent des rameaux feuilles. Les feuilles
sont bilobées, bifides ou bipartites, pliées en
deux de manière qu’un des lobes couvre le
dos et l’autre le ventre de la tige. Il n’y a
pas de trace d’amphigastre. Sur vingt-trois
espèces connues, quatorze appartiennent à
l’Europe. Le type du genre est la Junger-
mannia nemorosa Linn. (C. M.)
SC A PII A., Noronh. (Msc.).bot. cr.~ Syn.
de Saurauja, Willd.
*SCAPIIA (;xotc pvj, chaloupe), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères hétéromères, de la
famille des Sténél y très et de la tribu des
Mordellones , proposé par Motchoulski (Mé¬
moires de la Société impériale des naturalistes
de Moscou , 1845, p. 82, 238), et qui a pour
type VAnaspis nigra Megerle f. ? espèce qui
se rencontre dans une grande partie de l’Eu¬
rope. (C.)
SCAPHA. moll. — Genre proposé par
Klein pour une petite espèce de Néritine ,
d’après la position supposée de la coquille
quand l’animal nagerait.
SCAPHANDRE, moll. — Genre proposé
par Montfort pour la Bulla lignaria.
*SCAPHIDACTYLUS ( ;xa«pt'ov , bêche ;
<îaxTu)voç, doigt), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, de la famille des
Carabiques et de la tribu des Féroniens,
établi par de Chaudoir ( Tableau d’une nou¬
velle subdivision du genre Feronia de Dejean.
■ — Mémoires de la Société impériale des natu¬
ralistes de Moscou, extrait, p. 20, 21, 22),
et qui se compose des trois espèces suivan¬
tes : S. mceslus Dej. ( Platysma ), funeslus et
opacus Chv. La première est originaire du
Mexique. (C.)
^SCAPHIDITES. Scaphidites. ins.— Qua¬
trième tribu de l’ordre des Coléoptères pen-
SCA
tamères, famille des Clavicornes, établie par
La treille (Règne animal de Cuvier, t. IV, p.
500), et qui a pour caractères : Mandibules
fendues ou bidentées à l’extrémité; tarses
de cinq articles très distincts, entiers ; corps
ovalaire, rétréci aux deux bouts, arqué ou
convexe en dessus, épais au milieu, avec la
tête basse, reçue postérieurement dans un
corselet trapézoïde, point ou faiblement re¬
bordé, plus large postérieurement ; antennes
généralement aussi longues au moins que la
tête et le corselet, terminées en une massue
allongée, de cinq articles ; dernier article des
palpes conique; pieds allongés, grêles; tar¬
ses ( Choleva excepté) presque identiques dans
les deux sexes. Genres: Scaphidium et Cho¬
leva. (C.)
SCAPHIDIUM (.çxacpv}, esquif; rje«, for¬
me). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, de la famille des Clavicornes et
de la tribu des Scaphidites, créé par Fabri-
cius ( SysiemalEleutheratorum, il, p. 575 ),
et qui se compose d’une trentaine d’espèces
appartenant à l’Europe, l’Afrique, l’Améri¬
que et l’Asie. Nous citerons, comme en fai¬
sant partie, les suivantes: 5. 4 -maculatum,
immaculalum, concolor F ., a garicinum Lin.,
4-gultatum, 4-pustulatum Sa y, castanipes
Ky., et castaneum Perty. Chez ces Insectes
les cinq derniers articles des antennes sont
presque globuleux et composent la massue;
les palpes maxillaires sont peu saillants et
se terminent graduellement en pointe; le
pénultième article n’est guère plus épais
que le dernier à leur jonction ; le corps a
une forme naviculaire, avec le corselet un
peu rebordé et les étuis tronqués. Les Sca-
phidies vivent, soit dans les Champignons,
soit dans le vieux bois très humide et en
décomposition. La larve de la première espèce
est longue, cylindrique, blanche, fortement
velue, avec les yeux de couleur d’écaille.
(C.)
*SCAPIHDOMORPHUS («*!<>», nacelle;
popepn, forme), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères, famille des Cla-
vipalpes et tribu des Érotyliens, établi par
Ilope ( Revue zoologique , 1841, p. IM) et
adopté par Th. Lacordaire (Monographie des
Érotyliens, 1842, p.481) qui la classe parmi
ses Érotyliens vrais, et y place une partie des
Iphiclus et Barytopus de Dejean. L’auteur
précédent décrit treize espèces : deux sont
SCA
407
SCA
Originaires du Brésil, cinq de Cayenne, qua¬
tre de Colombie, une provient de Bolivia et
une du Mexique. JNous citerons, parmi celles-
ci, les *3'. 5 -punclatus Lin., notatus, undalus
F., prœuslu s DupL, et Duponchelii Ghev.
(C.)
SCAPHÎDURA. ois. — Voy. SC APUIDURUS .
*SCAPI1IDUIUJS. ois. — Division gériéri •
que établie par Swainson aux dépens du
genre Cassions de Vieillot sur le Cass, niger
{Galerie des Oiseaux, pi. 89). (Z. G.)
SCAPHIIVOTUS ( çxatp-/), nacelle; v5 roç,
dos), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, de la famille des Carabiques et
de la tribu des Simplicipèdes ou des Abdo¬
minaux, section des Grandipalpes, créé par
Latreille (Règne animal de Cuvier, t. IV, p.
409) et adopté par Dejean (Species général
des Coléoptères, t. II, p. 17). Ce genre ren¬
ferme deux belles espèces de l’Amérique
septentrionale, les Cychrus elevatus et uni-
color F. Chez les mâles, les trois premiers
articles des tarses antérieurs sont faiblement
dilatés et en formedepalette; lecorselet forme
un trapèze large , échancré aux deux bouts ,
relevé sur les côtés, avec les angles posté¬
rieurs aigus et recourbés. (C.)
*SCAPIIIOPUS (cxafciov, coutre ; -noZc ,
pied), rept. — Genre de Batraciens anoures,
famille. des Raniformes, établi par Holbrook
( North . Amer. Herpét ., t. I). L’espèce type,
Scaphiopus solitarius Holbr., habite l’Amé¬
rique septentrionale,, principalement la Ca¬
roline, la Géorgie et le Tennessee. (L.)
SCAPÜIS (çxx-fri, bateau), bot. cr. —
(Lichefts). Voy. opegrapiia et graphis.
SCAPIIÎSOiYlA ( çxoéy/j , nacelle; oôiu.a,
corps . ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, delà famille desGiavicornes
et de la tribu des Scaphidites, proposé par
Leach et adopté par Stephens ( A systematic
Catalogue of Britisli Insects, 1829, p. 71).
Ce genre a été établi aux dépens des petites
espèces de Scaphidium , et renferme les
S. Agaricinum Lin., et Boleti Pz. On les
rencontre à peu près dans toute l’Europe
sur le vieux bois recouvert de Champignons.
(C.)
SCAPHITES (ç-/.a<pvj, barque) . MOLL. —
Genre de Mollusques céphalopodes de la fa¬
mille des A min o nées , établi par Parkinson
pour des corps (ossiles qui se trouvent ex¬
clusivement dans la Craie inférieure. On n’a
donc que le moule des Scaphites qui avaient
une coquille symétrique, ovalaire, commen¬
çant par une spirale à tours réunis, plus ou
moins embrassants , mais dont le dernier
tour, détaché de la spire, se porte en avant
et se recourbe brusquement en dedans pour
se terminer par une ouverture regardant le
centre de la spire ; cette coquille , formée
d’une nacre très mince dont on voit quel¬
quefois les restes , était divisée par des cloi¬
sons transverses , infléchies ou découpées
en lobes symétriques et dont les bords sont
divisés en folioles; le siphon était dorsal. 11
en résulte que les Scaphites se rapprochent
des Ammonites beaucoup plus que les autres
genres de la même famille : on ne peut même
guère distinguer des Ammonites une jeune
Scaphite dont le dernier tour n’est pas encore
développé, car la partie centrale de la spire est
parfaitement régulière. Quand la coquille
était complète , l’ouverture devenait beau¬
coup plus étroite; comme si les viscères plus
volumineux devaient rester définitivement
dans la dernière loge, tandis que la tête et les
bras pourraient seuls sortir par celte ouver¬
ture, qui était de plus en plus rétrécie par un
bourrelet épais et continu dont on voit l’em¬
preinte sur le moule. Les Scaphites sont
assez communes dans la Craie chloritée de la
montagne Sainte-Catherine près de Rouen ;
mais les deux espèces qu’on trouve dans
cette localité paraissent être simplement
deux variétés d’une même espèce. (Duj.)
SCAPHIUM, Kirby ( Faun . bor.Am,, p.
109). ins. — Synon. de Scaphidium. (C.)
SCAPHOPHOIUJIVÏ, Ehrenb. (in Hor.
phys.t 94). BOT. cr. — Syn. de Schizophyllum ,
Fer.
SGAPIIORUYItfCIIUS, Pr. Max. ois. —
Synonymede Tyrannus,V ieill . , G. Cu\. Voy.
tyran. (Z. G.)
*SCAP!IULA (çxxyvj, barque), moll. — G.
de Conchifèresdimyaires de la famille des Ar-
cacées, établi par M. Benson ( Proced. of Ihe
Zool. soc. 1834, p. 91) pour une coquille d’eau
douce de l’Inde, qui se rapproche des Arches
par sa forme , par le mode d’insertion du
ligament sur une aire en losange, et par
la disposition générale des dents, mais qui
s’en distingue par le prolongement oblique
des dents au côté postérieur, le long de la
face interne de la lame cardinale, et par la
séparation des dents en deux groupes entre
SCA
4o8
lesquels se trouve un espace sans dents au
milieu , et par l’absence des côtes à la sur¬
face externe. (Duj.)
SC A PH HUA (çxacpy,, barque; obPd ,
queue), ins. — Genre de l’ordre des Ortho¬
ptères , tribu des Locustiens, établi par
Kirby (Z ool. Journ.). L’espèce type, Sca-
phura Vigorsii Kirb., se trouve au Brésil.
* SCAPHVGI-OTÏS ( çxa'cpy) , nacelle ;
y/wTTa , langue), bot. ph. — Genre delà fa-
inill e des Orchidées, tribu des Yandées, établi
par Pœppig et Endlicher (Nov. gen. etsp., I,
58, t. 97-100). Herbes de l’Amérique tro¬
picale. Voy. ORCHIDÉES.
*SCAPTEIRA {rxxKvop, fouisseur), rept.
— Genre de la famille des Sauriens, section
des Cælodontes Pristidactyles, établi par Fit-
zinger (N. Class. rept., 1826). L’espèce type,
Scapteira grammica Fitz. ( Lacerlaid . Lich.j,
vit en Afrique. (L.)
*SC APTE ROM Y S (çxohttyjp, fouisseur;
{J.Z; , rat). MAM. — G. de Rongeurs de la divi¬
sion des Rats {voy. ce mot), créé par M. Wa-
terhouse (Proc. zool. soc.Lond., 1837). (E.D.)
SC APTE HH S ( çxa7TT‘4p, qui fouille la
terre), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, delà famille des Carabiques
et de la tribu des Scaritides, créé par Dejean
(Species général des Coléoptères, t. Il, p. 470),
et qui n’est formé que d’une espèce, le S.
Guerini Dejean. Elle est propre aux Indes
orientales. (C.)
*SCAPTES (;xaTTTw, je fouis), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères hétéromères , de
la famille des Taxicornes et de la tribu des
Diapériales , proposé par Eschscholtz et
adopté par Dejean ( Cat ., 3e éd., p. 215).
Ce genre se compose de deux espèces: S.
erodioides Esch. et Cay ennensis Dej. La pre¬
mière est propre aux îles Philippines et la
deuxième à la Guyane française. (C.)
* SCAPTOBICS (çxoGtt «, creuser; Gîoç,
vie), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, de la famille des Lamellicornes,
de la tribu des Scarabéides mélitophiles ,
créé par Burmeister et adopté par Schultz
( Annales de la Société eètomologique de
France, 1845, 2e série, t. 111, p. 53), et qui
se compose des S, caffer , aciculatus Sch.,
et Capensis Gr. Toutes trois sont propres à
l’Afrique australe. (C.)
*SC A PTOCORIS ( sxaVrw, fouet; xopî; ,
punaise), ins, — Genre de l’ordre des Hémi-
SCA
ptères hélé.roptères, tribu des Scutellériens,
groupe des Cydnites, établi par Perty (Del.
an., 16, t. 33, fig. 5). L’espèce type, Sca-
ptocoriscastaneus Pert., habite le Brésil. (L.)
*SCAPTODERA (çxarcxoç, creusé ; Sépr),
cou), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, de la famille des Lamelli¬
cornes et de la tribu des Scarabéides Copro-
phages, établi par Hope (Coleopterist’s ma-
nual, I, p. 51) aux dépens de deux espèces
des Indes orientales. Il a été fondé sur le
Copris Rhadamistus F. (C.)
SCAPULAIRES. ois. — Ori donne ce
nom, chez les Oiseaux, aux plumes im¬
plantées sur l’humérus. Voy. oiseaux.
SCARABÆUS ( çxapaffoç, scarabée), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, de la famille des Lamellicornes, et
de la tribu des Scarabéides, établi par Linné
( Systema natur. , t. I, II, p. 345 ), puis
adopté par Fabricius, Olivier et autres. Ces
auteurs y ont rapporté un grand nombre
d’espèces constituant maintenant une fa¬
mille que Latreil le a distribuée parsections.
Dejean (Cat., 3e éd., p. 167), voulant con¬
server ce nom de genre, a dû y comprendre
les espèces premièrement décrites par son
fondateur; ce sont celles qui présentent les
plus grandes dimensions. Mulsant ( Hist .
nat. desColéopt. de Fr., Lamellicornes, p. 43),
a employé ce nom de Scarabœus pour dési¬
gner les Ateuchus de Fab., Illiger, Lat., et
Dejean. Quoi qu’il en soit, le nombre des
espèces énumérées par ce dernier entomolo¬
giste est de 91. 77 appartiennent a l’Amé¬
rique, 6 à l’Asie, 6 à l’Afrique et 2 à
l’Australie. Nous citerons surtout les sui¬
vantes ; S. scaber, Tilyus, Gideon, claviger ,
Acleon , Atlas , bilobus , Alœus , Linné, etc.
Depuis lors, MM. Ilope et Burmeister ont
fondé sur la plupart de ces espèces une
suite de nouveaux genres. (C.)
SC ARABE. Scarabus. moll. — Genre
de Gastéropodes pulmonés, de la famille des
Auricules, proposé sous ce nom par Montfort,
et adopté par la plupart des zoologistes avec
les caractères suivants : La coquille est ova¬
laire, déprimée de haut en bas, à tours de
spire nombreux et serrés; avec l’ouverture
ovale , pointue , à bord droit renflé en de¬
dans , et garni , ainsi que le gauche, d’un
grand nombre de dents qui en rétrécissent
considérablement l’entrée. L’animal a la
SCA
SCA
tête probosciformc et deux tentacules à la
base interne desquels sont situés les yeux.
Le type de ce genre est ïllelix scarabœus
de Linné, nommé Scarabus hnbrium par
Montfort, B ulimus scarabœus par Bruguière
et Auricula scarabœus par Lamarck. Elle
habite les Grandes-indes et les Moluques.
C’est une coquille assez commune, d’une
forme toute particulière qui lui avait autre¬
fois fait donner le nom vulgaire de Punaise.
Longue de 20 à 35 millimètres , elle est
tantôt d’un roux-marron et tantôt tachetée
de fauve sur un fond blanchâtre ; elle a trois
dents sur sa culumelle et quatre ou cinq à
son bord droit. On connaît aussi plusieurs
autres espèces vivantes de Scarabes.. Nous
devons ajouter que, dans les annotations à
la 2e édition de Lamarck , M. Deshayes ,
après avoir précédemment admis ce genre,
le comprend dans le genre Aurieule, où il
doit former un groupe distinct. (Duj.)
SCARABÉIDES. Scarabœides. ins. —
Grande tribu de l’ordre des Coléoptères
pentamères, appartenant à la famille des
Lamellicornes, établie par Latreille ( Règne
anim. de Cuv., t. IV, p. 529-574) avec les
sections suivantes : Coprophages, Arénicoles,
Xylophiles , Phyllophages, Anlhobies et Méii-
tophiles. Elle offre des antennes terminées
en massue feuilletée et plicatile dans la
plupart, composée, dans les autres, d’arti¬
cles emboîtés , soit en forme de cône ren¬
versé , soit presque globuleux. Les mandi¬
bules sont identiques ou presque semblables
dans les deux sexes ; mais la tête et le cor¬
selet des individus mâles sont munis de
saillies ou de cornes souvent très dévelop¬
pées ; quelquefois aussi leurs antennes sont
plus étendues.
Deux auteurs se sont occupés plus parti¬
culièrement des espèces qui en font partie.
D’abord Mac Leay (Iiorœ Entomologicœ) et
aujourd’hui Burmeister ( Handbuch der En¬
tomologie). Dans les trois volumes qu’il a
fait paraître on en trouve près de 1,000
espèces inconnues à Dejean. Cet entomolo¬
giste en énumérait déjà dans son Catalogue
(3e éd., 1837), 2,373 espèces. Elles sont ré¬
parties sur tous les points du globe; les con¬
trées chaudes, couvertes de grandes forêts ,
et peuplées de grands Mammifères, en pro¬
duisent un nombre beaucoup plus considé¬
rable.
4ûü
Chez les Scarabéides, le tube alimentaire
est généralement plus long que celui des
Lucanides, et l’œsophage est proportionnel¬
lement plus court. Le tissu adipeux ou
l’épiploon est généralement presque nul ,
tandis qu’ici il est plus prononcé. C’est sur¬
tout par l’appareil génital masculin que les
Scarabéides se distinguent non seulement
de ces derniers , mais aussi de tous les au¬
tres pentamères. Leurs testicules consistent
en capsules spermatiques assez grosses, bien
distinctes, pédiéellées, et dont le nombre
varie selon les genres.
Les larves ont un estomac cylindrique,
entouré de trois rangées de petits cæcums;
un intestin grêle très court; un colon extrê¬
mement gros, boursouflé, et un rectum
médiocre. (G.)
SCARE. Scarus (çxcup&>, sauter), roiss. —
Genre de l’ordre des Acanthoptérygiens , fa¬
mille des Labroïdes, établi par Forskal ,
adopté par G. Cuvier ( Règne animal, t. II) et
caractérisé de la manière suivante : Corps
ovale, oblong, comprimé, couvert d’écaiiles
lâches et larges ; ligne latérale interrompue
ou coudée, à pores trifides; mâchoires (os in¬
termaxillaires et prémandibulaires) convexes,
arrondies, garnies de dents disposées comme
des écailles sur leur bord et sur leur surface
antérieure; les dents se succèdent d’arrière
en avant, de manière que celles de la base
sont les plus nouvelles et formeront plus tard
un rang au tranchant; lèvres rétractiles; oper¬
cules entiers, écailleux; plaques pharyngien¬
nes disposées en lames transversales; quatre
ou cinq rayons à la membrane branchiostége;
dorsale unique ; ventrale et anale garnies de
rayons épineux; intestins sans cæcums et
sans cul-de-sac stomacal.
Les Scares, outre la disposition convexe
de leurs mâchoires, possèdent ordinairement
des couleurs vives qui leur ont fait donner,
sur diverses côtes, le nom de Poissons per~
roquels.
On trouve les Scares dans les mers in-
tertropicales du globe ; ils se nourrissent
de substances végétales et principalement de
Coraux et de Lithophytes dont ils brisent les
pousses naissantes et dévorent la substance
animale.
Les Scares constituent un des genres de
Labroides les plus nombreux en espèces
très semblables entre elles par leurs formes
52
T. XI.
SCA
SCA
4 10
générales, les nombres de leurs rayons et
jusqu’à ceux de leurs écailles. Pour leur
trouver des caractères bien distincts, il faut
avoir égard surtout à la courbe de leur pro¬
fil, à la disposition des dents de leurs mâ¬
choires, à la longueur ou à l’absence des
pointes de leur caudale et aux ramifications
plus ou moins compliquées des linéaments
dont la suite compose leur ligne latérale.
MM. G. Cuvier et Valenciennes ( Histoire
des Poissons, t. XVI, p. 132) en décrivent
plus de quatre-vingts espèces, parmi lesquelles
nous citerons comme la plus connue le Scare
DES MERS DE GRÈCE OU SCARE DES ANCIENS,
Scarus cretensis G. Cuv. et Val. ( Labrus id.
L.), très abondant dans l’Archipel et si célè¬
bre chez les anciens. On le mange encore
en Grèce où les habitants, selon le rapport
de certains voyageurs, l’assaisonnent d’une
sauce faite avec son foie et ses intestins,
ce qui lui donne un goût très agréable qui ,
dit-on, tient en partie du Merlan, en partie
du Surmulet.
Voyez, pour plus de détails, l 'Histoire des
Poissons de G. Cuvier et Valenciennes, où
toutes les espèces de ce genre sont décrites
avec soin. (M.)
*SCARIDIUM (çxdp oç, espèce de poisson).
infus. syst. — Genre de Systolides ou Rota¬
teurs, établi par M. Ehrenberg dans sa fa¬
mille des Hydatinæa, et caractérisé par la
présence d’un seul œil sur la nuque et d’une
queue terminée par un appendice bifurqué.
Le Scaridium a, en outre, des cirrhes en cro¬
chet ou des cornicules entremêlés avec des
soies raides en crochet, parmi les cils vibra-
tiles de la partie antérieure. C’est ce der¬
nier caractère qui le distingue seul des Syn -
chœla et des Notommata. (Duj.)
*SCARIP11ÆUS (çxapccpoç, stylet), ins. —
Genrede l’ordre des Coléoptères pentamères,
de la famille des Brachélytres et de la tribu
des vrais Staphyliniens, établi par Erichson
( Généra et species Staphylinorum , p. 342),
sur le Velleius luridipennis Runde , espèce
qui est originaire du Brésil. Ce genre offre
des antennes droites, moniliformes, un peu
comprimées ; des palpes à dernier article
tronqué; une languette échancrée à l’extré¬
mité; des pieds intermédiaires éloignés à
leur insertion et des tarses postérieurs dé¬
primés. (G.)
*SCAI\IS (çxcdpw, sauter), ins.— Genrede
l’ordre des Hémiptères homoptères , tribu
des Fulgoriens, famille des Cercopides, éta¬
bli par LepeSetier et Serville ( Enc ., X, 610).
L’espèce typ e, Scaris ferruginea Fab., habite
le Brésil. (L.)
SCARITES (çxaptTyjç, Pline, pierre pré¬
cieuse qui ressemble au Scarus). ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères pentamè¬
res , de la famille des Carabiques et de la
tribu des Scaritides , créé par Fabricius
{, Systema eleulheraiorum , t. I, p. 123) , et
adopté par tous les auteurs. Cegenre se com¬
pose de près de 100 espèces propres aux
contrées les plus chaudes des cinq parties du
monde. Parmi elles, nous citerons surtout les
suivantes: S. bucida, salinus Pallas, qua-
dralus , sublerraneus , lœvigatus F., sulcatus,
indus 01., etc., etc. Ce sont d’assez grands
Insectes, robustes et faciles à distinguer.
Leurs élytres sont subcylindriques, quelque¬
fois un tant soit peu aplaties; leur corselet
est en croissant, coupé anguieusement sur
l’angle postérieur ; leur tête est forte, munie
de longs palpes et de robustes mandibules
multidentées; leur corps est généralement
d’un noir luisant. Ils sont nocturnes, chas¬
sent aux Insectes et s’enferment tout le jour
dans le sable qui avoisine la mer. (C.)
SCAROLE, bot. ph. — Nom vulgaire
d’une espèce de Chicorée.
SCARUS. poiss. — Voy. scare.
*SC ATM ARE. , Scalharus . poiss. — Genre
de la famille des Acanthoptérygiens, famille
des Sparoïdes, établi par MM. G. Cuvier et
Valenciennes ( Histoire des Poissons, t. VI,
p. 375) et distingué principalement par des
dents pointues au lieu d’être coupées carré¬
ment et échancrées comme celles des Bogues
ou des Oblades. L’espèce type et unique, le
Scathare grec, S. grœcus Cuv. et Val., vit
dans la Méditerranée. (M.)
SCATOMYZA (çxotTo?, excrément; ^v~oc,
mouche), ins. — Genre de l’ordre des Di¬
ptères brachocères, famille des Athéricères,
tribu des Muscides-Scatomyzides, établi par
Fallen , et considéré par M. Macquart ( Di¬
ptères , Suites à Buffon , édit. Roret, t. II,
p. 392) comme une section des Scatophaga
de Meigen. Voy. Scatophaga.
*SC ATONOM US (cxa-r 6;, excrément; vo-
poç, pâture), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des La¬
mellicornes et de la tribu des Scarabéides Co-
SCA
411
prophages j, créé par Erichson ( Archiv . fur
Nalurgeschichte , t. I, 256), qui y rapporte
trois espèces, savoir : S.viridis, chalybœus ,
et fasciculatus Er. Elles sont originaires de
l’Amérique méridionale. (C.)
SCATOPIIAGA ( <xaro'ç , excrément;
cpayw, je mange), ins. — Genre de l’ordre des
Diptères brachocères, famille des Athéricères,
tribu des Muscides Scatomyzides, établi par
Meigen. M. Macquart , qui adopte ce genre
( Diptères , Suites à Buffon, édit. Roret, t. II,
p. 392), en décrit 14 espèces, réparties en
deux grandes sections qu’il caractérise ainsi :
a. Style des antennes velu (g. Scatomyza ,
Dali.; type Scatom. scybalaria) ; b. Style
des antennes nu (g. Amin a , Rob.-Desv. ;
type A mina parisiensis).
Les Scatophaga, dont le nom seul indique
le genre de nourriture, sont assez communs
en France et en Allemagne. (L.)
*SC ATOPHAGE . Scatophagus (;xaTOcpa-
yoc, qui mange des excréments), poiss. —
Genre de l’ordre des Acanthoptérvgiens, fa¬
mille des Squamrnipennes, établi par G. Cu¬
vier et Valenciennes ( Histoire des Poissons,
t. VII, p. 136) aux dépens des Chétodons.
C’est un Chétodon à deux dorsales avec
quatre épines anales et onze épines dorsales ;
il se fait remarquer en outre par l’extrême
petitesse de ses écailles. L’espèce type, Sca-
tophage argus, S. argus G. Cuv. et Val.
( Chœtodon argus L.), se trouve principale¬
ment dans le Gange et sur la côte du Ma¬
labar. On en connaît encore quatre autres
espèces. (M.)
SCATOPSE. ins. — Genre de l’ordre des
Diptères némocères , famille des Tipulaires,
tribu des Tipulaires florales , établi par
Geoffroy aux dépens des Tipula de Linné.
M. Macquart, qui adopte ce genre ( Diptères ,
Suites à Buffon, édition Roret, t. I, p. 181),
en décrit six espèces parmi lesquelles nous
citerons comme type la Scatopse notala
Meig. (5. albipennis Fab., Tipula notata
Linn.). Cette espèce est fort commune sur
les murs humides et sur les fleurs. (L.)
SCAGRUS (çxa ypoc, qui a les talons gros).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères hété-
romères , de la famille des Mélasomes et de
la tribu des Scaurites, établi par Fabricius
(SystemaEleutheratorum , t. I, p. 122), et
adopté par Solier(zlnn. de la Soc. ent.deFr.,
t. VII, p. 161). 18 espèces rentrent dans ce
SCE
genre: 11 sont originaires d’Afrique et 7 de
l’Europe australe. Parmi elles, nous cite¬
rons les suivantes : S. strialus, alralus F.,
tristis 01 . , punctatus Hs t. , porcatus, barbarus
Er., etc. (c.)
•SCERARCIS (Çx/)oç, cuisse ; àpxvîç, agile).
rept.— Genre de la famille des Lacertiens,
établi par Fitzînger (Syst. liept., 1843).
*SCELEOCAÎ\THA ( , jambe ;
axavQa , épine). INS. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères, de la famille
des Longicornes et, Me la tribu des Prioniens,
établi par Newman (An. ofnat. hist. of Mag.
zool., mars 1840, t. V, p. 14), et composé
de deux espèces de la Nouvelle-Hollande.
Le type est le Prionus pilosicollis Hope. (C.)
SCELLAGES ( çxeLayyfç , fracture à la
jambe), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, de la famille des
Lamellicornes et de la tribu des Scarabéides-
Coprophages, établi par Reiche (Rev. zoolog.,
1841, p.212), sur le Scarabœus adamastor
Serv. , espèce qui est propre au cap de Bonne-
Espérance. (C.)
* SCELIDOTHERIUM ( çxDC , jambe;
ôoo, bête sauvage), mam. — Groupe d’Eden-
tés fossiles créé par M. Owen ( Zool. Idst.
nat. soc. Beagle , 1825). Voy. mégathérides.
(E. D.)
SCELIO. ins. — Genre de l’ordre des Hy¬
ménoptères, section des Térébrans, famille
des Pupivores, tribu des Oxyures, établi par
Latreil le (Gen. Crust. et Ins., t. IV). L’es¬
pèce type, Scelio rugosus Latr., se trouve en
France.
*SCELOCNEMïS(;x£V, cuisse; xv^
jambe), rept. — Genre de Lacertiens, établi
par Fi'zinger (Syst. Rept., 1843).
*SCERODOSiS (çxAoç, jambe; ,
don), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res hétéromères , de la famille des Mélaso¬
mes et de la tribu des Tentyrides, établi
par Sol ier (Ann. de la Soc. ent. de Fr. , t. IV,
p. 283), et qui ne se compose que d’une
espèce, du Cratopus castaneus Eschschollz
(Zool. Atlas, 1831, p. 8,10), qui est origi¬
naire d’Égypte. (C.)
*SC ELODROMUS (çxAoç, cuisse ; êpépoç,
course), rept. — Genre delà famille des La¬
certiens, établi par Filzinger (Syst. Rept.,
1843).
*SCELOENOPLA ( çxAoç , jambe; fvo-
tDq;, armé), ins. — Genre de l’ordre des
m
SCH
SÇE
Coléoptères subpentamères , de la famille
des Cycliques, et de la tribu des Cassidaires
hispites, proposé par nous, adopté par De-
jean ( Cat ., 3e éd., p. 388) et composé des
deux espèces suivantes : S. spinipesY. ( Hispa )
et cardinalis Dejean ; la première est ori¬
ginaire de la Guyane française, etla deuxième
du Brésil. Les tibias antérieurs chez les
mâles offrent une sorte d’épine longue
et recourbée. (C.)
*SCELÛPIïOIlUS (çxAoç, cuisse; ?ôPog,
qui porte), rept. — Genre de la famille des
Stel lions, établi par Gray (Syn. Brit. Mus.,
1840).
*SCELOPIÏYSA (çx^oç , jambe; yuçaw ,
j’enfle), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, de la famille des Lamel¬
licornes et de la tribu des Scarabéides an-
thobies, formé par Dejean (Cat., 3e éd.,
p, 183) , sur une espèce du cap de Bonne-
Espérance, qu’il a nommée S. Hoplioides.
(C.)
*SCEEOPOïlUS (çxt>s, cuisse; noPo;, ■
pore), rept.— Genre de Slel lions, établi par
Wiegrnann ( Isis , 1828).
*SCELOTES(çxeloç, cuisse), rept.-— Genre
de la famille des Scincoïdiens, établi par Fit-
zinger ( N. Class. Rept., 1826 ). L’espèce
type, Scelote? anyuineus Filz. (An guis bîpes
Linn., Laur., Herm., Laccrta id. Gmel.,
Chalcidaid. Mey., Chamæsaura id. Schneid.,
Seps Gronovii Daud. , Scelotes Linnœi Dum.
et Bibr., etc. ), provient du cap de Bonne-
Espérance. (L.)
*SCELOTRETUS (çxi\oq, jambe; Tpvj-
to'ç , tronc), rept. — Genre de la famille des
Geckos, établi par Fitzinger (Syst. Rept.,
1843).
*SCENEDESMUS ( ÇXVJV/), lOge; êcruoç,
chaîne), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre, de
la tribu des Desmidiées , a été établi par
Meyen (Nov. Act. Nat. cur. XV, 772, t. 43,
f. 26-33) pour de petites Algues microsco¬
piques. Voici ses caractères : Corpuscules
globuleux , ovoïdes ou fusiformes , réunis
latéralement en séries. Les espèces les plus
répandues ont des corpuscules verts, fusi¬
formes, géminés ou quaternés. Au moment
de la duplication, les corpuscules éprouvent
en leur milieu un étranglement, les hémi-
somates alors s’écartent sans se séparer
complètement, et le lobe qui se développe
donne souvent une disposition oblique et
alterne à la série des corpuscules, de ma¬
nière à faire prendre cet état pour une autre
espèce. Les Scénédesmes croissent dans les
eaux douces remplies d’herbes aquatiques.
Le S. anlennatus Bréb. se trouve fixé sur le
sable quartzeux de sources vives. On compte
environ 8 à 10 espèces de ce genre, dont
M. Ehrenberg a changé le nom en l’appelant
Arthrodesmus. (Bréb.)
SCEIXOPUMIENS. Scenopinii. ins. — Tribu
de l’ordre des Diptères brachocères, famille
des Athéricères, caractérisée principalement
par des antennes sans style et deux cellules
sous marginales aux ailes. Cette tribu com¬
prend le seul genre Scenopinus. (L.)
SCEIMOPINUS (çxvjvyj, habitation ; * -C0c,
saleté), ins. — Genre de l’ordre des Diptères
brachocères, famille des Athéricères , tribu
des Scénopiniens, établi par Meigen. M. Mac-
quart, qui adopte ce genre ( Diptères , Suites
àBuffon, édition Roret, t. il, p. 5), en dé¬
crit sept espèces parmi lesquelles nous cite¬
rons comme la plus commune, la S. feues -
tralis Latr., Fab., Meig., F a 1 1 . ( Musca id.,
Linn.). On la trouve ordinairement sur les
vitres des appartements, quelquefois sur les
murs exposés au soleil. (L.)
*SCEPA. bot. ph. — -Genre de la famille
des Scépacées (détachée de celle des Stila-
ginées ),. établi par Lindley (Introduit.,
édit. II, p. 441). Arbres de l’Inde. Voy.
STILAGINÉES.
SCEPACEES. Scepaceœ . bot. ph. — Petite
famille établie aux dépens des Slilaginées.
Voy. ce mot.
SCEPASMA. bot. ph. — Genre de la
famille des Euphorbiacées , tribu des Phyl-
lanthées, établi par Blume ( Bijdr ., 333).
L’espèce type, Scepasma buxifolia, est un
arbrisseau qui croît à Java.
*SCEPSEOTÏIAMNUS. bot. ph.— Genre
de la famille des Rubiacées ( tribu incer¬
taine), établi par Chamisso ( in Linnœa ,
IX, 248). Arbrisseaux du Brésil. Voy. ru¬
biacées.
*SCEPTÎl ANTIIES , Grah. (inEdinb.
new philos, jour n., 1838, p. 413). bot. ph.
— Syn. de Cooperia, Ilerb.
SCEURA, Forsk. (Ægypt., 37). bot. ph.
— Syn. d ' Avieennia, Linn.
SCHÆFFERÏA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Rhamnées?,
établi par Jacquin (Amer. 239). L’espèce
413
SC H
type, Schœff. frutescens Jacq. , est un ar¬
brisseau qui croît aux Antilles.
SCIIAL. Synodçntis. poiss. — Genre de
l’ordre des Maiacoptérygiens abdominaux ,
famille des Siluroïdes, établi par G. Cuvier
( l\èg. anim. ), et dont voici les principaux
caractères : Museau étroit; mâchoire infé¬
rieure portant un paquet de dents très apla ¬
ties latéralement, terminées en crochets, et
suspendues chacune par un pédicule flexible ;
casque rude, se continuant sans interruption
avec une plaque osseuse qui s’étend jusqu’à
la base de l'épine de la première dorsale,
épine qui est très forte, aussi bien que celles
des pectorales. Leurs barbillons inférieurs,
quelquefois même les maxillaires , ont des
barbes latérales.
Les Scbals vivent principalement dans le
Nil et le Sénégal. MM. G. Cuvier et Valen¬
ciennes (Hist. des Poiss., t. XV, p. 244) dé¬
crivent sept espèces de ce genre, parmi les¬
quelles nous citerons le Schal senen, Syno-
dontis macrodon Is. Geoffr. St. -H il. (Pime--
lodus synodontis Geoffr. St.-Hil., Silurus
clarias Hasselq ). La couleur de ce Poisson
est un plombé noirâtre assez uniforme; il
se nourrit principalement de graines , et sa
chair est excessivement fade. (M.)
*SCIIAIVG1L\TIA (nom propre), bot. fh. —
Genre de la famille des Chénopodées, tribu
des Suédinées, établi par C.-A. Meyer (in
Ledebour Flor. Alt., I, 394-). L’espèce type,
Sch. linifolia C.-A. Mey . (Suædaid., Pall.),
est une herbe qui croît sur les monts Altaï.
*SCIIALERA, Nees (in Lindley Inlrod.,
édit. II, p. 202). bot. ph. — Syn. de Gœp-
pertia, Nees.
*SCIIAIJERIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Acanthacées, tribu
des Echmatacanthées-Justiciées, établi par
Nees ( Index Sem. hort. Wralisl., 1838 ).
L’espèce type, Schaueria caly tricha (Justicia
id. Hook.), est un arbrisseau qui croît au
Brésil.
SCïlÉEEFY. MIN. - Voy. TUNGSTÈNE.
SCHÉÉLITINE, Beud.— Syn. de Plomb
tungstaté. Voy. pi.omb.
SCIIEFFLERA, Forst. (Char, yen., t.
20). bot. ph. — Syn. de Aralia, Linn.
SCIIELHAMMERA ( nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Mélantha-
cées , tribu des Vératrées , établi par R.
Brown (Prodr., 273). Les principales espè-
SCH
ces, Schel. undulata et mvdtiflora, sont des
herbes qui croissent à la Nouvelle-Hollande.
SCilELIIAMMERIA, Y\e\sl.(Helmst.36).
bot. th. — Syn. de Cheiranthus , U. Brown.
SCIIELVEIUA, Nees et Mart. (in Flora,
1821). bot. pii.— Syn. d'Angelonia, Humb.
et Bonpl.
* SCÏIEIUATIZV (çWaTt'Çu, orner).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
subpentamères, de la famille des Cycliques
et de la tribu des Galérucites , proposé par
nous, et adopté par Dejcan (Cal., 3e éd.,
p. -401), qui y rapporte 6 espèces de l’Amé¬
rique méridionale , savoir : S- lœvigata F.
(Lycus), compr.essicornis KL, Ly coides, ser-
ralicornis, subcostata et Floffmanni Dej . (C . )
SC UE IV O P R A S U M . bot. ph. — Voyez
SCHOENOPRASUN.
SCHEPPERIA ( nom propre), bot. pu.
— Genre de la famille des Capparidées,
tribu des Capparées , établi par Necker (Elem.,
n. 1392). L’espèce type, Schepp. juncea
(Cleome id. Linn., Mdcromerumid. Burch.),
est un arbrisseau qui croîtaucapde Bonne-
Espérance.
SCSI ERG. poiss. — Espèce d’Esturgeon.
Voy. ce mot.
SCHETBÉ. Schetba. ois.— Sous ce nom ,
M. Lesson (Traité d’ Or nilh.) a établi dans
sa famille des Laniadiées un petit genre au¬
quel il donne pour caractères : un bec allongé,
comprimé, peu crochu; des tarses médiocres;
une queue assez longue et fourchue.
Les espèces qu’il introduit dans ce genre
sont le Lanius ferrugineus Lath., de File de
France. — Le Lan. rufus Gmel., de Mada¬
gascar. — Le Lan. bicolor Gmel. — Le Collu-
ricinclacinereaV ig. et Horsf. , de la Nouvelle-
Hollande. — Le Lan. Bouriensis G. Cuv., de
File Bourbon.— Et le Lan. madagascarensis
Gmel. (Z. G.)
SCHEUCHZERIA ( nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Alismacées ,
établi par Linné (Gen., n. 432). L’espèce
type, Sch. paluslris Linn., est une herbe
qui croît dans les marais tourbeux du nord
de l’Europe.
*SCHIDOIVVCIlUS (ix^awxoi, qui a la
cornedu pied fendue), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères, de la famille des
Carabiques etde la tribu des Troncatipennes,
établi par Klug ( Jahrbucher der insecten-
Tmnde, p. 30, 6) et qui a été adopté par
414
SC H
SCH
de Castelnau et Hope. Le type, le S. brasi-
liensis KL, est originaire du Brésil et de la
province de Saint-Paul. (C.)
SCI11EDEA, A.Rich. (inMém. Soc. hist.
n. Paris., V, 186). bot. ph. — Syn. de Ter -
trea, DC.
SCI1IEDEA , Bartl. ( Msc. ). bot. ph. —
Syn. de Richardsonia , Kunth.
SCflIEDEA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Caryophyllées, tribu
des Alsiniées, établi par Chamisso et Schlec-
tendalt ( Linnœa , I, p. 46). L’espèce type,
Schied. ligustrina , est un arbrisseau qui
croît dans les îles Sandwich,
tie *SCHÏLBÉ. Schilbe. poiss. — Genre de
l’ordre des Malacoptérygiens abdominaux ,
famille des Siluroïdes, établi par G. Cuvier
( fièg. anim. ), et différant des Silures pro¬
prement dits par un corps comprimé verti
calement ; par une épine forte et dentelée à
leur dorsale ; la nuque déprimée et large ,
et des dents très prononcées.
MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des
Poiss. -, t. XVIII, p. 372) décrivent 5 espèces
de ce genre, qui toutes habitent le Nil. Nous
citerons principalement le Schilbé a large
tète (Schilbé schérifié des Égyptiens, Silu-
rus myslus Linn.). Ce Poisson est argenté ,
plombé vers le dos; les côtés de la tête ont
des filets dorés : sa taille ordinaire n’excède
pas 30 centimètres. (M.)
SC MILLER A, Reichend. (Consp , 204).
bot. ph. — Syn. de Microlœna, Wall.
*SCHIMATOCHEILUS , Chevrolat , De-
jean. ins. — Synonyme de Eugonus
Schœnherr. (C.)
*SCM i RUE LMAXXI A (nom propre), bot.
cr. — (Phycées). Comme on n’en connaît pas
encore suffisamment le fruit, ce genre a été
proposé par Schouboë et admis dans ces der¬
niers temps par M. Kützing absolument sur
son port qui est des plus élégants, et sur la
texture de sa fronde qui est des plus délica¬
tes. M. J. Agardh avait fait de cette belle
Algue un Sphœrococcus , quoique toute sa
structure soit plutôt celle d’une Halyménie.
Il dit que ses conceptacles ou coccidies, les¬
quels occupent les pinnules de la fronde,
sontconiques, tronqués, puisouverts, comme
ciliés sur leur bord, et renferment un glorné-
rule de spores. La fronde est stipitée, plane,
membraneuse, de la plus grande ténuité,
d’une belle couleur rose, et ornée de décou¬
pures qui la font paraître plusieurs fois pen¬
née dans toute sa longueur. Les pinnules
et leurs divisions sont finement dentées en
scie. Une seule espèce, trouvée à Tanger,
compose ce genre qui nous semble, comme
à M. Kützing, fort distinct du Sphœrococcus.
Ses affinités les plus prochaines sont avec le
Naccaria d’un côté, et de l’autre avec les
Halyménies. (C. M.)
*SCIIIMPERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Crucifères? établi
par Steudel et Hochstett (in Schimper Herb.
Arab. petr., n. 224). Herbes de l’Arabie.
SCIIIXI'S. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Anacardiacées , établi par Linné
(Gen., n. 1130). On connaît deux espèces de
ce genre ; la principale est le Schinus molle
(vulgairement Poivrier d'Amérique). C’est
un petit arbre paré d’un feuillage élégant et
toujours vert. Ses panicules axillaires et ter¬
minales sont composées de lleurs petites ,
blanches ou d’un vert sale. Les fruits for¬
ment une baie globuleuse. Les Chiliens en
composent une boisson délicate et rafraî¬
chissante, d’une couleur et d’une saveur vi¬
neuse. L’écorce de cet arbre laisse écouler,
à travers ses crevasses, un suc résineux très
odorant, appelé vulgairement Résine du
Molle , et que les Péruviens emploient pour
raffermir les gencives et les dents.
*SCHISMOCERAS , Presl. (in Reliq.
Hœnk., I, 96, t. 13). bot. ph. — Synonyme
d'Aporum, Blum.
SCHISMES (çx içgoq, fendu). BOT. PII. —
Genre de la famille des Graminées, tribu
des Festucacées, établi parPalisot de Beau-
vois (Agrost., 74, t. 15). L’espèce type,
Schism. calycinus Pol. (Festuca calycina
Linn.) , est une graminée qui croît dans les
régions méditerranéennes.
SCHÏSOLITIIE. min. — Substance mi¬
nérale ainsi nommée par Haussmann. Elle
est essentiellement formée de Silice, d’AIu-
mine et de Potasse, et cristallise en prisme
droit rhomboïdal de 60° et 120°.
SCHISTE, géol. — Voy. roches.
SCIIISTIDÏLM. bot. cr. — Genre de
Mousses bryacées, établi par Bridel ( Mant .,
20), et renfermant des Mousses vivaces qui
croissent sur la terre dans toutes les ré¬
gions chaudes et tempérées du globe. Voy.
MOUSSES.
*SCIIISTOCARPE (çXiÇc,je fends; x«p-
SC H
41
*°«» fruit). BOT. CR —(Mousses). Bridel dési¬
gne sous ce nom les Mousses dont la déhis¬
cence de la capsule se fait par des fentes,
comme dans le genre Andrœa. Voy. ce mot.
(C. M.)
SCIHSTOCARPIIA , Less. (in Linnœa ,
\I, 387). bot. ph. — Syn. de Perymenium ,
Schrad.
*SCHISTOCEPIïAEUS (ç^tçroç, fendu;
xîcpcdy?', tête), helm. - — Genre de Cestoïdes,
établi par Creplin (Nov. obs., p. 90) aux
dépens des Bothriocéphales, dont il se dis¬
tingue par l’absence de fossettes à la tête.
On n’en connaît qu’une seule espèce, nom¬
mée par Creplin ( Schistocephalus dimorphus
( Tœnia solida Muller, T. gasleroslei Abilg.,
Rhytis solida Zed., Bothriocephalus solidus
Rud., Meh., Brems., Leuck., etc.). Cet
Helminthe vit dans l’abdomen des Poissons
( Gaslerosleus ) pendant une première pé¬
riode de son développement, et achève en¬
suite ce développement dans l’intestin des
Oiseaux qui ont mangé les Poissons. (L.)
*SCIIIS10GYIYE divisé ; ywvyj ,
pistil ). bot. ph. — Genre de la famille des
Asclépiadées , tribu des Cynanchées, établi
par Hooker et Arnott ( Journ . of Bot., I,
-92). Ai bustes du Brésil. Voy. asclépia¬
dées.
*SCHISTOMITRIüM je fends;
FTD0C, coiffe). BOT. CR. — (Mousses). Genre
allié aux Syrrhopodons et nouvellement créé
par MM. Molkenboër et Dozy (Musc. Arch.
Bid., p. 67) pour une Mousse de Java et de
Sumatra dont les caractères sont les sui¬
vants : Coiffe campanulée , cylindrique , dé¬
chiquetée à la base. Capsule égale , droite.
Péristome simple, formé de seize dents
simples, entières et trabéculées. Feuilles
sans nervure, composées de deux couches
de cellules. Inflorescence dioïque , termi¬
nale. La seule espèce connue croît sur les
arbres. (C. M.)
*SC H ISTOPHR A GM A , divisé;
«Pp*)7*cc, cloison), bot. ph. — Genre de la
famille des Scrophularinées, tribu des Gra-
tiolées, établi par Bentham (in Litter., Jul.,
1838). Petites herbes du Mexique. Voy.
scrophularinées.
*SCIIISTOPHYLLUM, Pal. Beauv. bot.
cr. Syn. de Fissidens, Iledw.
^SCHISTOSOME. Schislosomus (ç^içtoç,
?WP'0(> corps). TÉBAT. — Genre de Monstres
unitaires, ordre des Autosites, famille de
Célosomiens. Voy. ce dernier mot.
SCHISTOSTEGA (ç^fÇco, je fends ; çt iy-n,
couvercle), bot. cr. — (Mousses). Très
joli genre monotype de la tribu des Schis-
toslégées qu’il compose à lui seul. Il a
été fondé par Mohr sur une fort petite
Mousse dont les feuilles distiques sont fron-
diformes, c’est-à-dire soudées ou confluentes
à la base dans les pieds mâles. La capsule
longuement pédonculée est ovoïde ou glo¬
buleuse, et le sporange en occupe toute la
cavité. Il n’y a pas de péristome. L’opercule
est convexe et la coiffe conique eylindracée.
Ses tiges rappellent certaines Fougères en
miniature. La seule espece connue est euro¬
péenne, mais rare partout. Elle aime l’ob¬
scurité, et se rencontre particulièrement sur
le sol arénacé des cavernes. (C. M.)
SCHISTOSTÉGÉES. Schistostegeæ. bot.
cr. — (Mousses). Nom d’une tribu qui se
compose du seul genre S chistostega. Voy. ce
mot et mousses. jyj)
*SCH1S10STEPHÏIJM (çx‘?To-:> divisé;
, couronne), bot. ph. — Genre de la
famille des Composées-Tubuliflores , tribu
des Sénécionidées, établi par Krebs ( ex
Lessing synops., 231). Arbustes du cap de
Bonne-Espérance. Voy. composées.
SCHïSTCRCS ( , divisé; obpd,
queue), helm. — Genre d’Entozoaires tréma-
todes , section des Distomiens , établi par
Rudolphi ( Hist . des ltnloz .) pour une espèce
trouvée près des branchies de YOrlhrago-
riscus mola , dans le gosier, et surtout dans
1 estomac et 1 intestin. Beaucoup d’auteurs
regardent cette espèce (ScUisL. paradoxus
Rud.) comme identique avec le Distoma
nigroflavum. (l.)
SCHÏSTCRUS. crust. — Synonyme d’An-
chorelle. Voy. ce mot.
SCJIIWERECIvlA ( nom propre ). bot.
Pl1- — Genre de la famille des Crucifères,
tribu des Alyssinées, établi par Andrzéiovvsky
(ex DC. S y si., Il, 300). L’espèce type, Sch.
podolica (Alyssum podolicurn Bess.), est une
herbe qui croît dans les pays compris entre
la Fodolie et la Sibérie.
SCHIZÆA. bot. cr. — Genre de la fa¬
mille des Fougères, tribu des Schizæacées,
établi par Smith (in Mem. acad. Turin., Y,
419). On en connaît un assez grand nombre
d’espèces qui croissent, la plupart, dans les
416 SCH
régions intertropicales ou australes du globe.
Voy. FOUGÈRES.
SCîlïZÆACÉES. Schizæaceæ. bot. cr.
— Tribu de la famille des Fougères. Voy.
ce mot.
SCHIZANDRA diviser; àvvjp ,
<^pôç, homme, étamine), bot. ph. — Genre
de la famille des Schizandracées, établi par
L.-C. Richard (in Michx. FLor. Bor. Amer.,
II, 18, t. 47 ). L’espèce type, Schizandra
coccinea Michx. , est un arbrisseau qui
croît dans les forêts de la Caroline et de la
Géorgie.
' * SCHIZANDRACÉES. Schizcmdraceœ.
bot. pu. — Petite famille de plantes di-
colylédonées, polypétales, hypogynes, qui se
rapproche beaucoup des Magnol iacées dont
peut-être on pourrait la considérer comme
une simple tribu distincte , par des fleurs
diclines , une tige sarmenteuse , l’absence
de stipules ainsi que de principes aromati¬
ques. Ses fleurs en effet, au dedans d’un
calice de trois ou six folioles , d’une corolle
de six à neuf pétales , parties disposées par
vertîeil les ternaires et alternant, offrent:
les unes des étamines couvrant en nombre
indéfini un réceptacle conique ou bordant
en nombre défini un réceptacle déprimé ,
à filets courts, libres ou connés, à anthères
extrorses avec deux loges adnées sur un con¬
nectif épais et s’ouvrant par une petite fente
verticale; les autres, plusieurs carpelles su¬
perposés et sessiles sur un réceptacle plus
ou moins allongé, libres ou cohérents, cha¬
cun muni d’un stigmate sessile , décurrent
le long du bord interne de l’ovaire et ren¬
fermant deux ovules superposés, insérés à
cette suture interne. Ces carpelles offrent
plus tard un péricarpe charnu et sont rem¬
plis d’une pulpe où nichent les graines com¬
primées, a double tégument, l’extérieur
coriace, l’intérieur membraneux, à petit
embryon logé vers l’extrémité d’un gros
périsperrne charnu du côté du hile vers le¬
quel est tournée la radicule. Les espèces
répandues sur le continent et les îles de
l’Asie tropicale , au Japon et dans les ré¬
gions les plus chaudes de l’Amérique sep¬
tentrionale, sont des arbrisseaux à tige
sarmenteuse, à suc aqueux, à feuilles al¬
ternes , simples , très entières ou denticu-
lées, épaisses, souvent parsemées de points
glanduleux, dépourvues de stipules, à pé¬
doncules uniflores, axillaires ou latéraux,
solitaires ou rapprochés plusieurs ensemble,
couverts de bractéoles imbriquées. Les fruits
de plusieurs se mangent quoique assez peu
sapides.
GENRES.
Kadsura, J. ( Sarcocarpum , Bl.). — Sphæ-
roslema , BL — Schizandra , Michx. —
Mayna, Aubl. (Ad. J.)
*SCIIIZA1VGÏEM , Bartl. ( Use .). bot. pii.
— Syn. de Milracarpum , Zuccar.
SCHÏZANTHUS (sx£« , diviser ; av0oç ,
fleur), bot. ph. — Genre de la famille des
Scrophularinées , tribu des Salpiglossidées ,
établi par Ruiz etPavon ( Prod . Flor. Veruv.,
5 , t. I ). Les principales espèces, S ch. pin-
natus et porrigens , sont des herbes qui
croissent au Chili. On les cultive dans quel¬
ques jardins d’Europe.
*SGI11ZASTER (îxtÇa, fente; açryjp, étoi¬
le). échin. — Genre d’Échinides, de la famille
desSpatangoïdes, établi en 1836 par M. Agas-
siz aux dépens du genre Spalangus de La-
marck, et comprenant alors seulement une
espèce vivante (S ch. alropos ) et une espèce
fossile (Sch. Studeri). Ce genre, un des sept
dans lesquels M. Agassiz divisait les Spalan ¬
gus, était alors caractérisé seulement par le
disque cordiforme, très élevé en arrière;
avec le silion bucco-dorsal long, très profond,
et quatre autres sillons au sommet dorsal,
profonds et étroits, où sont cachés les am¬
bu lacres. Ce genre était donc correspondant
à la section |3 du genre Spalangus de M. de
Blainville et, en partie, au genre Echinocar-
dium de Van Phelsum et de M. Gray. Depuis
lors M. Agassiz, en 1839 d’abord, puis tout
récemment en 1846, a considérablement
agrandi ce genre en y comprenant : 1° le
Spalangus canaliferus de Lamarck, espèce
vivante de la Méditerranée, dont il avait fait
d’abord un Micr aster et qui, pour lui, re¬
présente le S. Studeri, et treize autres espè¬
ces fossiles représentent un premier type
ayant le sillon de l’ambuiacre impair très
profond; T trois espèces vivantes, S. fragi -
lis des côtes de Finmark , S. gibberulus de
la mer Rouge, figuré par M. Savigny dans la
Description de l’Égypte, pi. 7, fig. 6 ; S. Cu -
bensis de Cuba ; ces trois espèces appartien¬
nent à un deuxième type caractérisé par un
ambulacre impair peu profond. Un troisième
scn
type, en fi n , comprenant une seule espèce
vivante, le S. alropos , est caractérisé parce
que le fasciole pci; i péta le circonscrit de près
tous les arnbulacres, ce qui le rend très si¬
nueux. A ce genre, ainsi étendu, MM. Agas-
siz et Desor (18 4-7) assignent les caractères
suivants: Tôt large et déprimé en avant,
haut et étroit en arrière. Sommei apicial très
rapproché du bord postérieur. Arnbulacres
très profonds; les arnbulacres antérieurs, à
peu près parallèles à l’ambulacre impair,
sont beaucoup plus longs que les postérieurs.
Ambulacre impair très large. Un fasciole
péri pétale très flexueux, entourant les am-
bulacres. Un second fasciole, le fasciole la¬
téral, partant de l’angle du fasciole péri pé¬
ta 1 e et se dirigeant en arrière sous l’anus.
Pores génitaux ordinairement au nombre de
deux, quelquefois trois et quatre. Lorsqu’il
y en a deux seulement, ce sont les postérieurs
qui sont visibles. Cinq trous ocellaires. Ce
genre diffère donc du genre Hemiaster par
le fasciole postérieur et par les sillons am-
bulacraircs plus profondset moins divergents.
Aussi beaucoup d’espèces, rangées aujour¬
d’hui par M. Agassizdans le genre Hemias¬
ter, avaient été précédemment indiquées sous
le nom de Schizasier par cet auteur, dans
son Catalogue systématique , en 1839.
(Duj.)
SCIIIZEA. bot. eu. — Voy. schizæa.
SCIIIZEACÉES. bot. cr. — Voy. schi-
ZÆACÉES.
*SCÏIÏZOCARPtfM Cx'Çco, diviser ; xyp-
Troç , fruit), bot. pii. — Genre de la famille
des Cucurbitacées, mais encore peu connu.
Il a été établi par Schrader (Index Sein. hort.
Gœtling.), pour des herbes qui croissent au
Mexique.
*SCIIiZOCEPlIALA(çXc'Ç<o, diviser; x£-
ya'/.yî , tête). IN3. — Genre de l’ordre des
Orthoptères, tribu des Manliens, établi par
M. Serville (Ann. sc. nal ., 1831). L’espèce
type est le Schizocephala bicornis , dont on
ignore la patrie.
SCIIIZOCEHUS ( , fendre; xiP^,
antenne), ins. — Genre de l’ordre des Hy¬
ménoptères, tribu des Tenthrédiniens , fa¬
mille des Tenthrédides, groupe des Hyloto»
mites, établi par Latreille ( Fam . nal.). L’es¬
pèce type. , Schizocerus furcatus ( Tenthredo
furcala Reauin., Hylolôma id. Fabr., etc.),
se trouve dans la plus grande partie de l’Eu-
T. xi.
scn 417
rope. On la rencontre aux environs de Pa¬
ris. (L.)
SCHIZOCISITON (;X£co, diviser; Xrrw'v,
enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille
des Méliacées, tribu des Trichilices, établi
par Sprengel ( Çur. post ., 231). Arbres de
Java. Voy méliacées.
*SC1IIZ0DACTYLUS ( çXt'Çw , diviser;
(^axTu).oç , doigt), ins. — Genre de l’ordre
des Orthoptères, tribu des Locusliens, établi
par M. Br u 1 lé ( Hist . nat. Ins., 1835). L’es¬
pèce type, Schizodaclylus monslrosus ( Gryl -
lus id. Drur., Acheta id. Fab. ), habite les
Indes orientales. (L.)
SC1IIZODERMA , Chev. (Paris, 438, t.
II, .f. 21). bot. eu. — Syn. de Dichœna , Fr.
SCHIZODERMA , Ehrenb. (Sylv., 27).
bot. cr. — Syn. de Leptostroma , Fr.
SCHIZODERMA (çxcÇu, diviser; aYfp.a,
enveloppe), bot. eu. — Genre de la famille
des Champignons, division des Thécasporés-
Endothèques, tribu des Stégillés, établi par
Kunze. Les espèces de ce genre sont de
petits Champignons qui croissent sous
l’épiderme des plantes mortes. Voy. myco¬
logie.
*SCIJIIZODESMA (çXfÇcc, fente; &p.6-,
ligament), moll. — Genre de Conchifères di-
rnyaires, proposé par M. Gray ( Lond . Magaz.,
1837) dans sa fa ni il le des Mactradœ pour
certaines espèces de Madrés, telles que la
Mactra excisa Anton. (Duj.)
* SCH1ZODICTYON (çXi'Ç«> , je fends;
Jixrvcv, réseau), bot. cr. — (Phycées). Genre
établi par M. Kützing dans la tribu des Ca-
lotrichées pour une Algue, le S. purpuras -
censKg.,qui croît dans les lieux sablonneux
des environs de Surinam, et dont voici les
caractères génériques : Filaments à gaîne
cartilagineuse double, striée longitudinale¬
ment, à rameaux anastomosés de manière à
former une sorte de réseau. (Bréb.)
*SCI1IZ0DIUM (ftïÇ», diviser), bot. ph.
- — Genre de la famille des Orchidées, trib i
des Ophrydées, établi par Lindiey (Orchid.,
' 358). Herbes du cap de Bonne-Espérance.
*SCIÎlZÛI30A:Cx‘Ç<d diviser; IM:, dent).
mam. — M. Waterhoussc ( Ann. nat. hist. ,
IX, 1842), indique sous cette dénomination
un petit genre de Rongeurs. Voy. cténohe.
(E. D.)
*SCMZOGLOSSUM (çXt.Ç«, diviser;
5«, langue), bot. pu. — Genre de la famille
53
418
SCH
SCH
des Asclépiadées, tribu des Cynanchées, éta¬
bli par E. Meyer ( Comment . plant. Afric.
austr 218). Herbes du cap de Bonne-Es¬
pérance. VOIJ. ASCLÉPIADÉES.
*SCHÏZOGNATHUS ( qyjÇu , diviser ;
yva6oÇ, mâchoire), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères , de la famille
des Lamellicornes et de la tribu des Scara-
béides pbyllophages , créé par Kirby et
adopté par Dejean ( Cat 3e édit. p. 172).
Ce genre renferme deux espèces de la Nou¬
velle-Hollande , les S. Mac Leayi Kirby et
preciosus Dej. (C.)
*SCHÎZOGYNE ( , diviser; yvvr, ,
pistil), bot. pii . — Genre de la famille des
Composées-Tubuliflores , tribu des Astéroï-
dées, établi par Cassini (in Dict. sc. nat.,
LVI, 23). Arbrisseaux des îles Canaries. Voy.
COMPOSÉES.
SCHIZOLÆNA (cX^, diviser; Wva,
enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille
des Chlænacées, établi par Dupetit-Thouars
( Hist . veget. Afr. austr., 43, t. XII). Les
principales espèces de ce genre, Schiz. rosea,
elongata et cauliflora , sont des arbrisseaux
qui croissent dans l’île de Madagascar.
*SCHIZOLOBIUM ( , diviser ; \o-
Slov , gousse), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu
des Cæsalpiniées , établi par Yogel (in Lin -
næa , XI, 399). Arbres du Brésil. Voy.
LÉGUMINEUSES.
*SCHï!50MEmA(çxfÇ«, diviser; (JJpiç,
tme). bot. ph. — Genre de la famille des
Saxifragaçées , tribu des Cunoniées, établi
par Don (in Edinb. new philos. Journ., IX,
94). L’espèce type, Schiz. ovata ( Ceralo -
pelalum ovatum Cal.), est un arbre qui croît
dans la Nouvelle-Hollande.
SCHIZONEMA (;x%<»> diviser; vîî*a, fil,
filament), infus.? alg. — - Genre établi par
A^ardh parmi les Diatomées, et comprenant
les espèces dont les corpuscules, entourés
d’une sorte de mucus, sont disposées en séries
longitudinales de manière à former des fila¬
ments simples ou rameux. M. Kützing les
classe également parmi les Diatomées incluses
ou dont les corpuscules sont enfermés dans
des tubes. M. Ehrenberg qui, de toutes les
Algues microscopiques, veut faire des Infu¬
soires, place celles-ci dans la quatrième sec¬
tion de sa famille des Bacillariées, celles qui
présentent une double enveloppe, les Lacer -
nata. Ce sont, dit-il, des Polygastriques
anentérés. pseudopodes, cuirassés, dont la
cuirasse est quadrangulaire, prismatique,
naviculaire, et qui, agrégés sans ordre,
remplissent des tubes filiformes L’espèce
type, S. baltmum, se trouve dans la mer
Baltique, et présente des navicules jaunes,
striées, quatre fois plus longues que larges,
dans des tubes diaphanes. (Duj.)
SCHIZONEMA (çXl^cj , je fends; v%a ,
filament), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la
tribu des Diatomées ou Bacillariées, établi
par Agardh. Ses caractères sont : Filaments
gélatineux simples ou rameux, tubuleux,
renfermant des séries simples ou multiples
de frustules lancéolés (Navicules) stomati-
fères. Les Schizonèmes présentent des houp¬
pes ou pinceaux de filaments noirâtres, gé¬
latineux, devenant verdâtres par la dessic¬
cation. Ils se distinguent des Micromega
parce que leurs navicules ne sont point ren¬
fermées dans des tubes particuliers enve¬
loppés dans le filament commun. Toutes les
espèces, qui sont au nombre de 30 environ,
habitent la mer , et particulièrement les
points qui, à chaque marée, ne restent cou¬
verts que de très peu d’eau. Une des espèces
les plus communes sur nos côtes est le Sch.
baltimum Ag. (Bréb.)
*SGHIZONÉMÉES. Schizonemeœ (çXt'Ç«,
je fends; v^a, filament), bot. cr. — (Phycées).
Ce groupe, de la tribu desDiatomées ou Bacil¬
lariées, comprend un certain nombre de gen¬
res qui présentent des frustules rapprochés
en séries dans une enveloppe gélatineuse, de
formes diverses, membraneuse ou filamen¬
teuse. Nous y plaçons les genres suivants:
Frustulia , Ehrenb.; Dickica , Berk.; Berke-
teya , Grev.; Rhaphidogloca , Kg.; Homœocla-
dia , Ag.; Schizonema, Ag.; Micromega, Ag.;
Colletonema, Bréb., et Endosigma, Bréb. Si
l’on ne tient pas compte de la présence du
stomate ou ombilic dans les frustules, on
devra encore ajouter à ce groupe les genres
Encyonema, K., et Syncyctia, Ehrenb.
Le genre Colletonema a beaucoup d’ana¬
logie avec le genre Schizonema. Il en diffère
par la membrane gélatineuse que les fila¬
ments, remplis de navicules d’abord libres,
finissent par former en se soudant entre
eux, comme les filaments des Phormidium
dans la tribu des Osci Mariées . Les Collelo-
nema habitent les eaux douces. L’espèce la
SCH
plus répandue est le C. viridulum Bréb.,
Navicula viridula Kg.
Le genre Endosigma , que nous avons
trouvé dans les eaux un peu saumâtres, ren¬
ferme, dans ses tubes gélatineux, des frustu-
les ou navicules contournés à leurs extré¬
mités de manière à offrir à peu près la forme
de la lettre S. (Bréb.)
SCHIZOiYEPETA, B. bot. ph. — Voy.
NEPETÀ.
SCHIZOîMIA, Pers. ( Myc . europ ., III,
14). bot. cr. — Syn. de Schizophyllum , Fr.
*SCHIZONYCHA ( çXcÇco, diviser ; o'w£ ,
ongle), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères , de la famille des La¬
mellicornes et de la tribu des Scarabéides
phyllophages , établi par Dejean ( Cat., 3e
éd., p. 179), et qui se compose de 36 es¬
pèces : 19 sont originaires d’Amérique, 11
d’Afrique, 5 d’Asie et 1 appartient à l’Aus¬
tralie. Nous citerons parmi elles les Sc. glo -
bator, variolosa , ruficollis F. , tumida 111.,
debilis Burchell, Iienningii Geb. , mœsta
Sa y, tristis Ky. Les Diplotaxis de ce der¬
nier auteur sont synonymes du genre en
question. (C.)
*SCIIÏZOPJÉTALÉE$. Schizopetaleœ. bot.
phan. — Le genre de Schizopétaiées appar¬
tient aux Crucifères, mais ne rentre dans
aucune des tribus admises dans cette fa¬
mille; il a en conséquence été placé à la
suite comme devant former le type d’un
petit groupe des Schizopétaiées. Voy. cru¬
cifères. (Ad. J.)
SCHIZOPETALOIV (çxf>, diviser; ™-
ralov, pétale), bot. pii. — Genre type de la
petite famille des Schizopétaiées , établi par
Hooker {in Bot. Mag ., t. 2379). Herbes du
Chili. Voy. schizopétalées.
* SCHIZOPHRAGMA ( çxfÇw , diviser ;
cppxypa , cloison ). bot. ph. *— Genre de la
famille des Saxifragacées , tribu des Hy -
drangées , établi par Siebold et Zuccarini
(Flor. Japon., I, 58, t. 26). Arbrisseaux des
montagnes du Japon. Voy. saxifragacées.
SCHIZOPHYLLUM ( diviser ; cpvÀ-
),ov, feuille), bot. cr. — Genre de Champi¬
gnons, division des Basidiosporés-Eclobasi-
des, tribu des Idiomycètes-Agaricinés, établi
par Fries ( Obs ., I, 103). Voy. mycologie.
*SCHIZOPLEURA(çX£o, diviser; «Xev-
pa , flanc), bot. ph. — Genre de la famille
des Myrtacées-Leptospermées , établi par
SCH 419
Lindley { Swan-River, IX). Arbrisseaux de
la Nouvelle-Hollande. Voy. myrtacées.
SCIIIZOPODES. Schizopoda. crust. —
Latreille, dans le Règne animal de Cuvier ,
1817 , désigne sous ce nom une section
de Crustacés qui n’a pas été adoptée par
M. Milne Edwards. Ce savant carcinolo-
giste, dans son Histoire naturelle sur ces
animaux , place les genres qui formaient
cette section ( Mysis et Nebalia) , dans les
ordres des Stomapodes et des Phyllopodes.
Voy. ces mots. (H. L.)
*SCHIZOPS (çXi'Ç«, fendre; face).
ins. — Genre de l’ordre des Hémiptères hé-
téroptères , tribu des Scutellériens , groupe
des Pentatomites , établi par M. Spinola
( Hémipt ., 297). L’espèce type, Schizops
œgyptiaca Lefeb. , a été trouvée sur la rive
gauche du Nil. (L.)
*SCK1IZ0RI1INA division; ptv ,
nez), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, de la famille des Lamel¬
licornes et de la tribu des Scarabéides mé-
litophiles, créé par Kirby, adopté par Gory,
Percheron, Dejean, Schaum {Ann. de la
Soc. ent. de Fr ., 2e série , t. 3 , p. 50) , et
composé de 10 espèces de la Nouvelle-Hol¬
lande. Burmeister le restreint à deux es¬
pèces qui sont les S. atropunctata Ky., et
Philippsii Sehreibers. (C.)
* SCHIZOSIPHON (sx‘Ç»» je fçnds; sf-
9wv, tube), bot. cr.— (Phycées). Genre créé
par M. Kützing pour des Algues de la tribu
des Scytonémées. On en connaît une dou¬
zaine d’espèces qui appartiennent aux eaux
douces et salées; une des plus remarquables
est le S. gypsophilus Kg. (. Phyc . gen., t. VI,
f. 2), qui croît sur les les rochers humides.
(Bréb.)
*SCHIZOSTACHYUM ( çx‘£w * diviser ;
çtocxvç, épi). BOT. PH.— Genre de la famille
des Graminées, tribu des Festucacées, éta¬
bli par Nées *( in Mart. Flor. Brasil. , II ,
335). Gramens arborescents de l’Inde et du
Brésil. Voy. graminées.
*SC IIIZOST E MM A (^éÇ«, diviser; St£>-
p.a, couronne), bot. pu. — Genre de la fa-
milledes Asclépiadées, tribu des Cynanchées,
établi par M. Decaisne ( in Nouv . annal, sc.
nat., IX, 344). Herbes du Brésil. Voy. asclé¬
piadées.
SCHIZOSTEPIIANUM , B. bot. pu. —
Voy. PANCRAT1ER.
m
SG H
SCH
*SCIHZOSTiGMA diviser*, ^lygy.,
stigmate), bot. ph. — Genre de la famille
des Ru biacces , tribu des Haméliées, établi
par Arnott (in Annal, ofnat. hist ., III, 20).
Herbes de Zeylan. Voy. rubiàCées.
*SC1IIZ0ST0MA (çxt'Ça, fente; çro>a ,
bouche), mobl. — Genre de Gastéropodes
pectinibranches fossiles établi par M. Bronn
aux dépens du genre Euomphalus de So-
werby. Ce sont des coquilles discoïdes ou
en coin très déprimé, largement ombili¬
quées et dont l’ouverture présente une
échancrure comme celle des Pleurotomes et
des Pleurotomaires. M* Bronn comprend
dans son genre Schizostoma douze à quinze
espèces appartenant aux terrains les plus
anciens et aux terrains secondaires. Telles
sont les Trochilites priscus, Helicites delphi-
nuloides et Helicites delphinularis de Schlo •
theim ; cette dernière espèce qui se trouve
dans les terrains de transition inférieurs, est
V Euomphalus catillus de Sowerby, et la Bi~
frontia catillus de M. Deshayes qui considère
le genre de M. Bronn comme un double
emploi de celui qu’il avait lui-même établi
précédemment sous le nom de Bifrontia ,
quoique ce dernier soit principalement for¬
mé d’espèces fossiles du terrain tertiaire.
(Duj.)
SCHIZOSTOMA (çX,'Ç«, diviser;
bouche), bot. cr. — Genre de Champignons,
division des Basidiosporés Ectobasides, tribu
des Coniogastres-Tylostomés, établi par Eh¬
renberg ( Msc .). Voy. MYCOLOGIE.
*SCHIZOTARSIA. myriap. — C’est le pre¬
mier ordre de Chilopodes qui a été établi
par Brandt, et que Latreille, dans les Fa¬
milles naturelles du règne animal de Cuvier,
désigne sous le nom d ' Inéquipèdes . Les ca¬
ractères qui différencient cet ordre desaulres
de la même classe, sont que les pieds sont
longs , inégaux et à tarses multiarticulés.
Les antennes sont très longues, sétiformes;
les yeux sont composés.
La seule famille de cet ordre est celle des
Scutigérides, qui ne comprend encore qu’un
seul genre, celui des Sculigera ou des Cer-
matia. Le caractère des Schizotarses consiste
en ce que les articles de leurs tarses sont
décomposés chacun en une multitude de
petits articles semblables à ceux des anten¬
nes. (H. L.)
*SCIISZOTROCHA(çx^, diviser; ~poXk,
roue), systol. infüs. — Deuxième groupe de
la section des Rotateurs, Monolrocha de
M. Ehrenberg. Ce groupe caractérisé par
l’échancrure de l’organe rotatoire simple
comprend deux familles, les Schfzolroqués
nus ou Megalotrochœa , et les Schizotroques
cuirassés ou Floscularia. Voy. ces mots et
ROTATEURS. (DlJJ.)
SCIHZYMENIUM (çXlÇ<*, je fends;
vphv, membrane), bot. cr.- (Mousses). C’est
à siT W. Hooker (le. PL rar., t. 202) que
nous devons la création de ce genre. Il fait
partie de la tribu des Bryées, bien qu’il n’ait
qu’un seul péristome, et vient se placer à
côté de notre genre Leptochlœna qui en a
deux. Voici ses caractères: Péristome sim¬
ple, intérieur, composé ue seize dents déli¬
cates, appendiculées, qui naissent d’une
membrane saillante au-dessus du bord delà
capsule. Celie ci est c-ylindracée, ovoïde ou
oblongue-pyriforme, un peu courbée et iné¬
gale. L’opercule est convexe et la coiffe su-
bulée, fendue latéralement. Fleurs herma¬
phrodites, terminales. L’espèce unique de ce
genre est originaire du cap de Bonne-Espé¬
rance. (C. M.)
SCÏIKXJHRIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées-Tubuli-
flores , tribu des Sénécionidées , établi par
Roth ( Catalect ., I, 116). L’espèce type,
Schkuhria abrotanoides Roth (Pectis pinnata
Lamk.), est une herbe qui croît sur le haut
plateau du Mexique.
SCHLECHTENDALIA ( nom propre ).
bot. ph. — Genre de la famille des Compo-
sées-Labiatiflores , tribu des Mutisiacées ,
établi par Lessing (in IJnnœa, V, 242, t. 3,
f. 50-55). Herbes du Brésil Voy. compo¬
sées.
SCIILECHTENDALIA, Wiîl. (Sp. III,
2125). bot. ph. — Syn. d'Adenophyllum ,
Pers.
SCHLECHTENDALIA, Spr. (Cur. posl .,
295 ). bot. ph. — Syn. de Mollia , Mart. et
Zucc.
SG II LE IG HE RA (nom propre), bot. pii.
— Genre de la famillé des Sapindacées,
tribu des Sapindées , établi par Willdenovv
(Sp., IV, 106). Arbres de l’Inde. Voy. sa-
PINDACÉES.
*SCHLEIDEIV'IA (nom propre), bot. ph.
— Genrede ia familledes Aspérifoliées, tribu
des Héliotropées, établi par Endlicher {Gen.
SC H
421
SCH
plant., p. 646, n. 3750). Herbes du Brésil.
Voy. ASPÉR1F0LIÉES.
SC II LOT II E IMI A (nom propre), bot. cr.
— (Mousses). Genre de la tribu des Ortho-
Irieées, fondé par Bridel et prochainement
allié aux Macromitrium. Voici les signes dis -
tinctifs auxquels on pourra le reconnaître :
Péristome double, l’extérieur composé de
seize dents rapprochées par paires et roulées
en spirale en dehors ; l’intérieur formé d’une
membrane plissée à la base et divisée au
sommet en seize lanières irrégulières, odon-
tomorphes et réunies en cône au sommet
lors de la chute de l’opercule. Coiffe en mi¬
tre conique, glabre, lisse, munie à sa base
de quatre à huit appendices trapéziformes et
convergents. Capsule égale, lisse ou striée
et dépourvue d’anneau. Opercule droit et
aeuminé. Inflorescence dioïque terminale.
On ne connaît qu’un petit nombre d’espè¬
ces de ce genre qui, toutes, vivent sur les
écorces des arbres dans la zone torride.
(C. M.)
SC HM IDE LIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Sapindacées , tribu
des Sapindées, établi par Linné ( Mant . , 67).
De Candolle ( Prodr ., I , 610) en décrit 18
espèces , qui croissent dans les régions tro¬
picales du globe ( Schm . racemosa , serrcita,
distachya , etc.).
SCHMIDTIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Composées-Liguli-
flores , tribu des Chicoracées , établi par
Mœnch {Melh. suppl., 1802). L’espèce type,
SchmkUia fruticosa M. ( Hieracium frutico-
sum Wilid.), est un arbuste qui croît dans
l’île de Madère.
SCIÎMIDTIA, Tratt. (Fl. austr., I, 12,
t. 451). bot. pii. — Svn. de Coleanlhus ,
Seid.
SCIINELLA, Radd. {Plant. Bras., add.
32, f. 4). bot. ph. — Syn. de Caulolretus ,
Rieh.
SCHORERÏA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Chénopodées, tribu
des Suédinées, établi par C.-A. Meyer (in
Ledebour Flor. ait., I, 399). Herbes des
monts Altaï.
* SCIIOENEFELDIA (nom propre), bot.
pii. — Genre de la famille des Graminées ,
tribu des Chloridées , établi par Kunth
{Gram., 86, t. 53). Gramens delà Séné-
gambie. Voy. graminées.
SCIIOMCLIXS. Mehr. ois.— Synonyme
de Pelidna G. Cuv. ; genre fondé sur le Bé¬
casseau Brunette ( Tring. cinclus Linn. ).
(Z. G.)
*SC IIOEA'IDl CM , Nees {in Linnæa, IX,
291 ; X, 166). bot. ph. — Syn. de Ficinia,
Schrad.
*SCIIQE1\TI0CEIIA (ç^oTvo;, jonc*, xc'pa;,
corne), ms. — G. de l’ordre des Coléoptères
subpentamères, famille des Longicornes,
tribu des Lamiaires, proposé par Dejean
{Cal., 3e édit., p. 371 ) et que nous avions
établi dans le principe sous le nom de Ole-
necampta {Magaz . zoolog., 1835, pl. 134).
Deux espèces y sont rapportées; savoir O.
bitobaV., Chev. {Sc. scxnotata Buqt., Dej.)
et serrata Chev. La première se trouve à
Java et en Chine , et la deuxième à Cey-
lan. (C.)
*SCIIÆ\OCAlXOX ( <tXo7voç , jonc;
xxvVç, tige)., bot. pii. — Genre de la famille
des Mélanthacées, tribu des Vératrées, éta¬
bli par A. Gray {in Annal. Lyc. New-York,
IV, 127). Herbes de l’Amérique boréale et
du Mexique.
SCSIOEAODUM. bot. ph. — Genre de la
famille des Restiacées , établi par Labillar-
dière {Nov.IIoll., t. 229). Des deux espèces
qui le composent, l’une {Schœnodum lenax
femina ) a été rapportée au genre Leplocar-
pus, R. Br. : l’autre ( Schœnodum tenax
mas ) fait partie du genre Lyginia, R. Brown.
SCHOENOPRASUM. bot. ph. — - Section
du genre Ail {Allium), établie par Kunth {in
Ilumb. et Bonpl. Nov. g en. et sp., III, 277),
et comprenant principalement l’espèce dé¬
signée sous le nom de Civette ou Ciboulette,
Allium schœnoprasum Linn.
SCIIOEAORCIIÏS. bot. ph. — Genre de
la famille des Orchidées, tribu des Validées,
établi par Blume {Bijdr. , 361). Les Schœ-
norchis juncifolia, micrantha et paniculala ,
principales espèces de ce genre, sont des
herbes parasites qui croissent dans les forets
des montagnes de Java.
*SCHŒNOXYPHIEM. bot. ph.— Genre
de la famille des Cypéracées, tribu des Ca-
ricées, établi par Nees {in Linnæa, VII ,
531). Herbes du cap de Bonne- Espérance.
Voy. CYPÉRACÉES.
SCHOEAES, vulgairement CHOUX, bot.
PH _ Genre de la famille des Cypéracées ,
tribu des Rhynehosporées , établi par Linné
422
SCH
SCH
( Gen n. 65). Les espèces de ce genre sont
assez nombreuses. Elles croissent principa¬
lement en Europe, dans l’Australasie, et
quelques unes en Amérique. Parmi celles
qui croissent en Europe, nous citerons sur¬
tout les Schœn. mariscus , aculeatus , mu-
cronatus , ferrugineus, compressus et albus.
SCHQEPFIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Syinplocées , établi par Schreber
(Gen. , n. 323). L’espèce type, Schœpfia
americana Willd. ( Codonium arborescens
Yahl ), est un arbrisseau qui croît dans les
îles de Sainte-Croix et de Montserrat.
SCHOLLERA, Roth (. Flor . germ ., I,
170). bot. ph. — Syn. de Oxycoccos, Tourn.
SCHOLLERA , Swartz ( in Act. soc . sc.
nat. Havn. , II , 210 ). bot. ph. — ■ Syn. de
Microtea , Sw.
SCHOLLIA , Jacq. f. ( Eclog . , 2 ). bot.
ph. — Syn. de Hoya, R. Brown.
*SCHOMBlJRGMA, DC. (Mem., IX, t. 9).
bot. ph. — Syn. de Trinchinettia, Endl.
*SCHOMBURGKTA (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Orchidées-
Épidendrées, établi par Lindley ( SecL Or¬
chid., t. I à 13). Herbes de la Guiane.
SCHOR1GERAM, Adans. ( Fam. , II ,
355). bot. ph. — Syn. de Tragia , Plum.
SGHOT1A (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Légumineuses-Papiliona-
cées , tribu des Cæsalpiniées , établi par
Jacquin ( Collée t . , 1 , 93). L’espèce type ,
Scliotia speciosa Jacq., est un petit arbris¬
seau qui croît au cap de Bonne- Espérance ,
ainsi qu’au Sénégal.
SCHOUSBOEA (nom propre), bot. ph.
— Genre dont la place dans la méthode
n’est pas encore fixée. Il a été établi par
Schumacher (in Danske Selskabs afhandling. ,
IV, 223), pour un arbrisseau qui croît dans
la Guinée.
SCHOUSBOEA, Willd. (Spec., 578). bot.
ph. — Syn. de Cacoucia , Aubl.
SCHOUWIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Crucifères , tribu
des Psychinées, établi par DeCandolle(S'ysC,
II, 644; Prodr., I, 224 ). L’espèce type,
Schouwia arabica DC. (Subularia purpurea
Forsk., Thlaspi arabicum Vahl), est une
herbe qui croît dans les montagnes de l’Ara¬
bie heureuse.
SCHRADERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Rubiacées-Cincho-
nacées , tribu des Haméliées , établi par
Vahl (Eclog., I, 35, t. 5). L’espèce type,
Schradera capitata Vihl , est un arbrisseau
qui croît sur les hautes montagnes de l'iie
Montserrat.
SCHRANKÏA , Medic. (in Usteri N. an¬
nal., I, 42, t. 1, f. 20). bot. ph. — Syn.
de Rapistrum, Bœrh.
SCHRAAKIA (nom propre), bot. ph. — -
Genre de la famille des Légumineuses-
Mimosées, tribu des Parkiées, établi par
Willdenow (Spec., IV, 1041). Les Schran-
kia aculeata et uncinata ( Mimosa quadri-
valvis et horridula) , principales espèces de
ce genre, sont des herbes qui croissent dans
l’Amérique septentrionale.
SCHREBERA, Retz. (Obs. bot., VI, 25,
t. 3). bot. ph. — • Synonyme d'Elœodendron,
Jacq.
SCHREBERA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Bignoniacées, établi
par Roxburgh (Plant, corom., II). L’espèce
type, Schrebera swietenoides Roxb., est un
arbre qui croît dans l’Inde.
SCHREBERA, Thunb. (Prodr., t. 2).
bot. ph. — Syn. de Hartogia, Thunb.
* SCHRE IBERSI A (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Rubiacées-
Cinchonacées, tribu des Hédyotidées, établi
par Pohl '(in Flora, 1825, p. 183). Arbres
ou arbrisseaux originaires du Brésil.
SCHUBERTÏA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Asclépiadées , tribu
des Cynanchées, établi par Martius et Zuc-
carini (Nov. gen. et sp., 1, 55, t. 33). L’es¬
pèce type, Schub. multiflora M. et Z. , est
un arbrisseau qui croît dans l’Amérique
tropicale.
SCHUBERTÏA, Bl. (Bijdr.). bot. ph. —
Syn. d 'Horsfieldia , Blume.
SCHUBERTÏA, Mirb. (in Bullet. soc.
philorn., 1813, p. 131). bot. ph. — Syn. de
Taxodium , L. C. Rich.
SCHUBLERIA (nom propre), bot. pii.
— Genre de la famille des Gentianées, tribu
des Sébæées, établi par Martius (Nov. gen.
etsp.,ll, 113, t. 186-188). Les Schubl.
diffusa, conferta, stricta, palula et tenella , ■
sont des herbes qui croissent au Brésil.
*SCHUCHïA (nom propre), bot. ph. - —
Genre de la famille des Vochysiacées, établi
par Endlicher (Gen. plant., p. 1178, n. 607)
aux dépens des Qualea. L’espèce type, Schu-
SCH
chia ecalcarata {Qualea id. Mart. et Zucc.),
est un arbre qui croît au Brésil.
SCIIULTESïA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Gentianées , tribu
des Chironiées , établi par Martius (Nov.
gen.et sp ., II, 103). L’espèce type, Schult.
crenuliflora , est une herbe qui croît au
Brésil.
SCHULTESIA, Spreng. (Pug., II, 17).
bot. ph. — Synon. d 'Eustachys, Desv.
SCIII LTZIA, Rafin. (in N. Y. Med. Re-
posit., II, Hex., V, 350). bot. ph.— Synon.
d 'Obolaria, Linn.
SCHEETZIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Ombellifères , tribu
des Amminées, établi par Spren-gel (Spec.
Umbellif . , 102). L’espèce type, Schultesia
crinita ( Sison crinitum Pal 1 .) , est une herbe
qui croît sur les monts Altaï.
SCHULZIA , Spreng. ( Prodr . Umbellif .,
30). bot. ph. — Synonyme de Schultezia,
Spreng.
*SCHEMACHERIA, Spreng. (Gen. plant. ,
n. 1220). bot. ph. — Syn. d eWormslcioldia,
Thon, et Schum.
* SCHUMACI1ERIA (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Dilléniacées,
tribu des Dillénées, établi parYahl (in Kio-
benhav. Selskab. Skrifl. , VI, 122). Arbris¬
seaux de Ceylan.
SCHUTZITE. min. — Voy. strontiane
SULFATÉE.
*SCIIWABEA (nom propre), bot. ph.—
Genre de la famille des Acanthacées, établi
par Endlicher ( Gov . Stirp. Mus. Vindob.,
Decad., 91). Herbes de l’Afrique tropicale.
SCHWÆGRICHEAIA, Reich. (Consp.,
147). bot. ph. — Synon. de Hedwigia ,
Swartz.
SC H WÆGR1C HE NIA, Spreng. (Syst.,
II, 26). bot. ph. — Synon. d 'Anigosanthus,
Labill.
SCHWALBEA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Scrophularinées,
tribu des Rhinanthées, établi par Linné
(Gen., n. 744). L’espèce type, Schwalbea
americana , est une herbe qui croît dans la
Caroline du Sud.
* SC II WA A A IA (nom propre), bot. ph.
— Genre de la famille des Malpighiacées-
Méiostémones, établi par Endlicher (Gen.
plant., p. 1058, n. 5563). Arbrisseaux du
Brésil.
SCI 453
SCHWARZIA ( Flor . Flum., V, t. 84).
bot. ph. — Syn. de Norantea , Aubl.
SCIIWEIGGERA, Mart. (Nov. Gen. et
Sp., III, 666, 197). bot. ph. — Syn. de Reug-
geria, Meisn.
* SCHWEIGGERIA (nom propre), bot.
ph. — Genredela famille des Yiolariées, tribu
des Violées, établi par Spreng. (N. E., II,
167). Arbrisseaux du Brésil.
SCHWEIAITZIA (nom propre), bot. ph.
— Genredela famille des Éricacées-Mono-
tropées , établi par Elliott (ex Nullall Gé¬
néra, II, Add., p. 270). L’espèce type, S.
odorata , est une herbe qui croît dans les
bois de la Caroline dn Sud.
SCHWEIMTZIA, Grev. (in Edinb. Phi¬
los. Journ., XVI, 258, t. 6). bot. cr. —
Syn. de Podaxon, Fr.
SC II WE ARIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Primulacées, établi
par Linné (Gen., n. 223). Les Schw. gla-
brata, patens , etc., sont des herbes qui crois¬
sent dans l’Amérique tropicale.
SCHWEAKFELDA, Schreb (Gen., n.
106). bot. ph. — Syn. de Sabicea, Aubl.
SCHWEAKFELDIA , Willd. (Sp., I,
982). bot. ph. — Synon. de Sabicea, Aubl.
* SC HACHO WSK Y A (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Urticacées, éta¬
bli par Endlicher (in Annal, der Wien.
Mus., 1, 187, t. 13). L’espèce type, Schych.
ruderalis Endl. (Urtica id. Forst. ) , est une
herbe de l’Océanie.
SCIACA, Dejean (Catalogue, 3e édition,
p. 204). ms. — Synonyme d'Hylithus, Guérin,
Solier. (C.)
SCIAPHILA ( crxia , ombre ; ylloç , qui
aime), bot. ph. — Genre de la famille des
Artocarpées, établi par Blume (Bijdr., 514).
L’espèce type, Sciaphila tenella , est une
herbe qui croît à Java.
SCIAPIIILUS (çxt'a, ombre; (p'Aoç, ami).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères tétra-
mères, de la famille des Curculionides gona-
tocères et de la division des Brachydérides,
créé par Schœnherr (Généra et species Cur-
culionidum, synonymia, t. I, p. 546; V, 2,
912) qui y comprend treize espèces dont
douze sont originaires d’Europe et une seule
d’Amérique. Nous citerons seulement les
suivantes : S. muricatus F., barbatulus, sci-
tulus, ningnidusGv.,viridis, seliferus Chev.,
et carinula 01. (C.)
SCI
sa
4 24
SCIE. Prislis. pois. — Le nom de Scie
est la dénomination vulgaire que les matelots
donnent à un très grand Poisson cartilagineux
répandu dans toutes les mers , et que les
anciens connaissaient sous le nom de Pris-
tis. Longtemps on a confondu toutes les es¬
pèces , car elles ne parurent, dans le Sys-
tema naturœ de Linné, que sous la déno¬
mination de Squalus prislis . C’est Latharn
qui a établi le genre adopté par tous les
iehthyologistes. Linné, cependant, en les
rapprochant des Cartilagineux, avait au
moins corrigé une erreur assez générale¬
ment répandue avant lui sur la nature de
ces Poissons , puisqu’on en faisait des ani¬
maux voisins des Cétacés. Il ne faut pas ou¬
blier toutefois que les anciens naturalistes
désignaient par le nom de Kvfr/j tous les
grands animaux marins, et que, sous le rap¬
port de leur taille, les Scies méritaient
d’ctre rangées dans ce groupe.
En étudiant leurs caractères anatomiques,
on trouve que les Scies constituent un genre
de la famille des Cartilagineux, qui rappelle,
par la longueur du corps , la forme des
Squales, mais que la position des bran¬
chies ramène évidemment auprès des Raies.
Le prolongement excessif du museau vient
encore ajouter à cette affinité : car c’est
dans la famille des Raies que nous voyons
le museau se prolonger tantôt en une
seule pointe triangulaire comme dans les
Rhinobates, tantôt en corne pennifor-
rne, étendue au-devant de la tête comme
dans les Céphaloptères , ou en lobes réflé¬
chis sous le museau, comme dans les Phi-
noptères et autres genres voisins des Milio-
bates de Duméril. D’ailleurs , lorsqu’on
n’hésite pas, et cela avec raison, à placerles
Rhinobates dans la famille des Raies, je ne
vois pas comment on blâmerait un natura¬
liste qui appellerait aussi dans cette famille
le genre des Scies.
On peut caractériser ce genre par un
corps arrondi et conique en arrière des pec¬
torales, déprimé et élargi dans cette région
et vers la tête. A la face inférieure du
corps s’ouvrent les fentes linéaires des ou¬
vertures des branchies. Les cavités bran¬
chiales communiquent encore à l’extérieur
par deux grands évents ouverts derrière les
yeux, et tout à fait semblables à ceux des
Raies. Les yeux sont latéraux, comme ceux
des Miliobaies ou des Céphaloptères. La
bouche est fendue en travers ; les deux mâ¬
choires sont peu mobiles; elles sont cou¬
vertes de fines granulations disposées en
quinconce , semblables aux dents de plu¬
sieurs Raies, des Pastenagues et des Milio-
bales. Au devant de la bouche et sur les
côtés , nous trouvons les deux narines re¬
couvertes par un lobe frangé semblable à la
structure des narines des Raies. Ce qui ca¬
ractérise éminemment les espèces de ce
genre, c’est le prolongement considérable que
prend l’extrémité du museau. Il a la forme
d’une lame très aplatie , mousse plutôt
qu’arrondie à son extrémité , recouverte
d’une peau chagrinée semblable à celle du
corps. Cette lame est soutenue par deux
prolongements osseux à moitié cartilagi¬
neux; mais dans le parenchyme du carti¬
lage, il se dépose une granulation calcaire,
dont tous les grains , rapprochés l'un de
l’autre par le dessèchement , forment deux
longs cônes moitié calcaires , moitié carti¬
lagineux, qui sont les premiers soutiens de
cette lame rostrale. Je ne sais pas encore si
ces cartilages sont le prolongement du car¬
tilage commun qui forme le crâne , ou s’ils
en sont distincts. Je crois à la première de
ces deux suppositions , mais j'avoue que je
ne l’ai pas encore vérifiée.
A côté de ces deux pièces grenues, l’ana¬
tomie de ce bec montre deux autres lames
longitudinales, dont la structure est tout à
fait semblable à celle de deux cylindres dé¬
crits plus haut, et situés l’un au-dessous de
l’autre de chaque côté. C’est entre les deux
cylindres que pénètrent de grands vaisseaux
sanguins , et des filets nerveux assez gros
qui vont porter la vie et la nourriture aux
organes sécréteurs des dents. Il faut une
macération prolongée, une sorte de décom¬
position lente, par la simple action de l’hu¬
midité de l’air , pour observer cette singu¬
lière structure du bec de la Scie, dont
aucun autre cartilagineux ne nous offre
d’exemple. Cette lame n’a pas à beaucoup
près la résistance et la solidité du bec os¬
seux desXyphias ou des Tétraptères. J’ai de
la peine à croire qu’avec son organisation ,
la Scie puisse parvenir à enfoncer et à per¬
dre une partie de son bec dans les mem¬
brures des navires, sur lesquels le mouve¬
ment l’exciterait à se jeter, ainsi que cela
SGI
SGI
est parfaitement reconnu chez les différents
Poissons de la famille des Espadons. Leurs
dents, développées de chaque côté entre les
lames que j’ai décrites , sont composées
d’un émail excessivement dur et résistant,
et rien n’est plus variable que la forme ou
le nombre de ces dents* d’une espèce à
l’autre; mais la forme est très constante et
très caractéristique dans chaque espèce :
elle est en fer de lance obtus ou allongé
dans les Pristis americanus et peclinatus ;
dans le Pristis antiquorum , c’est la moitié
de ce fer de lance ; dans le Pristis cuspida-
tus de l’Inde , chaque dent porte un petit
talon ou un petit crochet, etc.
Une espèce des mers de la Nouvelle-Hol¬
lande porte de chaque côté du bec, outre les
dents, un filet mou, tentaculaire, assez
long; c’est le Pristis cirrhatus de Latham.
On comprend quel parti les naturalistes
ont pu tirer de la forme de cette dentition
pour caractériser les diverses espèces de ce
genre. Elles ne sont malheureusement pas
encore assez connues, parce que les zoolo¬
gistes n’ont pu les établir, pour la plupart,
que sur l’inspection des becs assez nom¬
breux, qu’on nous rapporte presque tou¬
jours comme objets de curiosité ; mais les
navigateurs négligent ordinairement de
rapporter le Poisson tout entier. L’une des
espèces, le Pristis antiquorum , parvient à
une taille considérable. Nous avons des becs
de cet animal qui ont 1 mètre 50 à 60 cen¬
timètres de longueur. Nos plus grands indi¬
vidus n’ont guère que 3 mètres de long;
mais il parait qu’on en voit souvent qui ont
jusqu’à 5 mètres.
Les Poissons de ce genre , comme la plu¬
part des Squales , nagent avec rapidité. On
en rencontre dans les différentes mers, sous
les diverses latitudes; mais il est facile de
reconnaître, par ce que nous en avons déjà
observé, que les espèces sont chacune confi¬
nées dans des régions assez déterminées. Tous
les naturalistes se plaisent à rapporter, d’a¬
près les récits de Martens, les combats que
ces cartilagineux livreraient aux grands
Cétacés qui habitent avec eux les mêmes
mers. J’avoue que je ne conçois pas trop
comment le Poisson pourrait faire usage de
son arme contre le Cétacé, et je suis en cela
de l’avis deM. Bosc, qui se demande encore
quelle pourrait être la cause de cette ani-
t. xi.
m
mosité que l’on prétend exister entre la
Baleine et la Scie. Je crois qu’il y a beau¬
coup d’exagération dans tout ce qu’on a
écrit sur ce sujet. (Val.)
SCIE. moll. — Nom vulgaire du Donax
denticulatus .
SCIÈNE. Sciœna. poiss. ■ — Genre de
l’ordre des Acanlhoptérygiens , famille des
Sciénoïdes , section des Sciénoïdes à deux
dorsales, caractérisé ainsi par G. Cuvier
{Règ.anim.): Tête bombée, soutenue par
des os caverneux ; deux dorsales ; une anale
courte garnie de très faibles épines; un
préopercule dentelé ; un opercule terminé
par des pointes ; sept rayons aux branchies ;
pas de dents canines, ni de barbillons, mais
une rangée de fortes dents pointues et à
peu près égales, accompagnée à la mâchoire
supérieure d’une bande étroite de dents en
velours.
L’espèce la plus remarquable de ce genre
est la Sciène ou Maigre d’EüROPE , Sciœna
aquila G. Cuv. et Val. (Chkilodiptère aigle
Lacép.). C’est un poisson d’une grande taille,
d’une structure singulière et fort commun
sur nos côtes, et utile par la bonté de sa
chair. Il atteint souvent la taille de 5 et
quelquefois 6 pieds, et Duhamel dit que ce
poisson est d’une force tellement extraordi¬
naire que quand on le tire vivant dans une
barque, il peut d’un coup renverser un
matelot; c’est pourquoi on a l’habitude de
l’assommer aussitôt qu’il est pris.
La couleur des Maigres est un gris argenté
assez uniforme, un peu plus brunâtre ce¬
pendant vers le dos , un peu plus blanc vers
le ventre; la première dorsale , les pecto¬
rales et les ventrales sont d’un assez beau
rouge, et les autres nageoires d’un brun
rougeâtre. Voy. l’Atlas de ce Dictionnaire,
poissons, pl. 5. (M.)
SCIÉNOÏDES. Scienoides. poiss. — Fa¬
mille de l’ordre des Acanthoptérygiens qui
offre de grands rapports avec les Percoïdes
par les caractères suivants : Opercule épi¬
neux ou dentelé; préopercule dentelé ou
diversement armé; corps écailleux; dorsale
simple ou double, ou du moins profondé¬
ment échancrée. Elles en diffèrent princi¬
palement par l’absence de dents au vomer
et aux palatins, c’est-à-dire que leur palais
est entièrement lisse.
Les Sciénoïdes ne sont guère moins nom-
54
breuses que les Perco'ïdes , soit en genres ,
soit en espèces. Presque toutes sont bonnes
à manger ; plusieurs sont d’un goût exquis.
G. Cuvier (Règ. anim.) a divisé la famille
des Sciéno'ides en deux sections caractérisées
par la présence de deux dorsales ou d’une
seule dorsale.
Dans la première section ( Sciéno'ides à
deux dorsales ) on range les genres ainsi
nommés: Sciènes proprement dites ou Mai¬
gres, Otolithe, Ancylodon, Corb , Johnius,
Léiostome, Larime, Nebris, Lépiptère, Bo-
ridie, Conodon , Eleginus , Ombrine, Lon-
chure, Pogonias, Chevalier et Micropogon.
A la seconde section ( Sciénoides à une
seule dorsale) se rapportent les genres:
Gorelte , Pristipome, Diagramme, Lobote,
Chéilodactyîe, Scolopside, Latilus, Maqua-
rie, Microptère , Amphiprion, Premnade,
Pomacentre, Dascylle, Glyphisodon, Hé-
iiase et Étrople. (M.)
SGILLE. Scilla («Ma, le nom grec
d’une espèce), bot. pu. — Genre de la fa¬
mille des Liliacées, de l’Hexandrie monogy-
nie dans le système linnéen. Le groupe gé¬
nérique établi sous ce nom par Linné et
adopté , étendu même par les botanisles pos¬
térieurs , a été subdivisé dans ces derniers
temps. M. Link a proposé d’établir, sous le
nom d 'Agraphis, un genre distinct et séparé
pour les espèces, dont le périanthe a ses fo¬
lioles conniventes inférieurement et ensuite
étalées à leur extrémité, et dans lesquelles les
filets des étamines adhèrent à ces mêmes fo¬
lioles jusque vers le milieu de leur longueur
(voy. agraphis). D’un autre côté, Steinheil
a formé le genre Urginea pour les espèces
dont le périanthe a ses divisions très étalées,
et dont la capsule renferme des graines nom¬
breuses, ascendantes , à test spongieux, lâ¬
che. Ce genre dans lequel rentre la Scille
maritime, devra nous occuper plus tard
(voy. urginée). Ainsi réduit, le genre Scille
se compose de plantes bulbeuses qui croissent
dans l’Europe moyenne, dans la région mé¬
diterranéenne et au cap de Bonne-Espérance.
Leur hampe se termine par une grappe de
fleurs blanches ou bleues de ciel, accompa¬
gnées de bractéoles. Ces fleurs présentent un
périanthe à six divisions profondes, pétaloï-
des, étalées presqu’en roue ou un peu re¬
dressées dans le bas ; leurs six étamines sont
insérées à la base même du périanthe, et
leurs filaments sont égaux entre eux, subu-
lés; leur ovaire, Iriloculaire, contient des
ovules nombreux, en deux séries, et supporte
un style droit, filiforme, terminé par un
stigmate obtus. La capsule qui succède à ces
fleurs ne renferme plus dans chacune de
ses trois loges qufcun petit nombre de grai¬
nes horizontales presque globuleuses, à test
crustacé, épaissi le long du raphé.
Quelques espèces de ce genre sont culti¬
vées fréquemment dans les jardins, comme
espèces d’ornement. La plus belle et la plus
recherchée d’entre elles est la Scille du Pé¬
rou, Scilla Peruviana Linn., connue vulgai¬
rement des horticulteurs sous le nom de
Jacinthe du Pérou, qui, malgré son nom spé¬
cifique, est originaire, non du Pérou, mais
des parties les plus méridionales de l’Europe,
de l’Algérie et de Tunis. De son bulbe, qui
est assez volumineux , partent des feuilles
allongées, assez larges, ciliées de poils courts
et nombreux, étalées en cercle sur le sol, et
une hampe, plus courte que les feuilles, ter¬
minée par une belle et grosse grappe corym-
biforme, conique, formée d’un grand nom¬
bre de fleurs bleu d’azur, à périanthe étalé
en étoile, persistant, à filaments subulés,
élargis. On en possède une variété à fleurs
blanches. Cette espèce se cultive dans une
terre légère, à une exposition méridionale,
et se multiplie par ses cayeux qu’on sépare
aussitôt que les feuilles se sont desséchées.
On la couvre, pendant les grands froids de
l’hiver. — On cultive encore communément
la Scille agréable, Scilla amœna Linn., la
Jacinthe étoilée des jardiniers , indigène de
l’Europe méridionale, également à fleurs
bleues, mais beaucoup moins nombreuses et
ne formant plus qu’une grappe lâche; ainsi
que la Scille a deux feuilles, Scilla bifolia
Linn., jolie petite espèce commune dans les
bois d’une grande partie de la France, re¬
marquable par ses feuilles le plus souvent
au nombre de deux seulement, et par sa
grappe lâche de fleurs d’un beau bleu. (P.D.)
tSCÏNACODES. rept. — Genre de la fa¬
mille des Bufonoides, établi par Fitzinger
(Syst. Rept. y 1843).
SCINAIA, Bivon. bot. cr. — Synonyme
d'Halymenia , Ag.
*SCI1\AX. rept. — Genre de la famille
des Rainettes, établi par Wagler ( Syst .
amphib.f 1830)»
SCI
SCI
427
SClNÇOIDlïiiXS. rept.— Les Scincoïdiens
forment la dernière famille de Reptiles de
l’ordre des Sauriens, et ils ont pour carac¬
tères généraux : Tête recouverte en dessus
par des plaques cornées, minces, anguleu¬
ses, affrontées par leurs pans d’une ma¬
nière régulière : cou de même forme et
grosseur que la poitrine; le reste du tronc
et les membres, quand il y en a, garnis de
toutes parts d’écailles entuilées, à plusieurs
pans, le plus souvent élargies et à bord libre
légèrement arrondi, disposées en quinconce ;
dos arrondi, sans crêtes, ni épines redres¬
sées; ventre cylindrique , sans rainure ou
sillon latéral: langue libre, plate, sans
fourreau, légèrement échancrée en avant,
à surface revêtue en tout ou en partie de
papilles; le plus ordinairement, toutes sont
en forme d’écailles, quelquefois les unes
sont squamiformes , les autres filiformes.
Les Scincoïdiens ont en général le corps
arrondi ou tout d’une venue : la partie pos¬
térieure de la tête est de même grosseur
que le cou , et la queue est également à sa
base de même grosseur que le ventre, ce qui
fait que toutes les régions de l’animal sont
confondues, et que, dans les espèces privées
de pattes, comme les Orvets, il tend à de¬
venir tout à fait serpentiforme. L’arrange¬
ment des écailles qui sont presque toutes
semblables entre elles, souvent comme ar¬
rondies sur leur bord libre et constamment
rangées comme des tuiles en recouvrement
les unes sur les autres , offrent quelque
analogie avec les téguments de la plupart
des Poissons. La queue varie beaucoup de
longueur et est le plus souvent de forme
conique très allongée, et, à une seule ex¬
ception près, sans crêtes ni épines. Les
pattes sont le plus habituellement courtes
et mal conformées; leur nombre ainsi que
la forme des doigts varient selon les genres
qui, dans quelques cas , en ont tiré leurs
noms. Certaines espèces, telles que les Scin-
ques, dont le corps, toujours cylindrique,
n’est pas très allongé et est assez gros , ont
des pattes assez bien conformées et termi¬
nées par des doigts bien onguiculés, garnis
d’ongles crochus , ce qui leur permet de
grimper; tandis que la plupart des autres,
comme les Orvets, ont le corps très pro¬
longé, n’ayant plus quelquefois que des
rudiments ou des vestiges de membres.
dont les doigts sont le plus souvent incom¬
plets et variables pour la présence , le nombre
et la proportion. D’après cette conformation
on comprend que les mouvements de trans¬
lation doivent également varier. Dans les
premières espèces, ou celles qui ont des pattes
bien conformées, les mouvements seront a
peu près analogues à ceux des Mammifères,
et dans les derniers, qui n’ont plus de
pattes, il n’y aura plus que le mouvement
de ramper à la manière des Ophidiens. La
couleur de la peau et des écailles qui la re¬
couvre est le plus souvent d’un gris terreux,
analogue à la teinte des sables sur lesquels
habitent les Scincoïdiens , la partie inférieure
étant ordinairement plus pâle ; quelquefois
il y a des bandes transversales ou longitu¬
dinales qui sont dues à la couleur particu¬
lière des écailles : celles-ci sont noires, jau¬
nes, rouges ou aurore. 11 est rare que le fond
de la couleur soitvert; les teintes sont ordinai¬
rement ternes. La forme et la disposition des
écailles varient et fournissent de bons carac¬
tères génériques. Il n’y a plus qu’une seule ou
deux paupières, encore sont-elles si courtes
dans les Ablephcirus que l’œil reste à dé¬
couvert; certaines espèces même sont en
apparence privées d’yeux, parce que ces or¬
ganes sont tout à fait recouverts par la peau.
Les narines, qui ont peu d’étendue, se font
jour soit au milieu d’une plaque , soit entre
deux, trois ou quatre plaques. Les trous
auditifs se trouvent, dans le plus grand
nombre des cas , sous la forme d’un simple
trou arrondi; parfois sous celle d’une petite
fente portée assez souvent très en arrière
près de l’occiput. La langue est habituelle¬
ment petite, plate, légèrement échancrée
à une extrémité libre, couverte entièrement
ou en partie seulement de papilles squa¬
meuses, un peu plus large à sa base, où se
voit la glotte; elle n’est pas rétractile dans
un fourreau. La bouche est limitée dans
un orifice par la connexion des os de la
face avec ceux du crâne et par la soudurë
des branches de la mâchoire inférieure. Les
dents varient plutôt par leurs formes que par
le mode de leur implantation. Les organes
intestinaux varient suivant la forme du corps
et sont plus développés dans les espèces à
ventre arrondi fortement , que dans celles
qui ont la forme d’un Serpent. Les poumons
sont à peu près dans le même cas : il n’y
428
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SCI
en a plus qu’un bien développé dans les
Orvets. Les organes sécréteurs et circula¬
toires ont la plus grande analogie avec ceux
des Sauriens en générai; et il en est de
même de ceux de la génération ; aussi ne
croyons-nous pas devoir en parler ici.
Les animaux de la famille des Scincoï-
diens sont répandus sur presque toute la
surface du globe, car on en rencontre depuis
les latitudes les plus élevées jusque dans
des pays où l’abaissement delà température
est très considérable: tel est en particulier
l’Orvet fragile qui s’avance dans le Nord
jusqu’en Suède; mais de toutes les contrées
l’Océanie et la Nouvelle-Hollande sont celles
où l’on en compte le plus grand nombre
d’espèces. Quelques unes ne sont pas limi¬
tées à une seule contrée et se rencontrent
à la fois dans plusieurs pays : l’Orvet fragile
et le Seps chalcide se rencontrent à la fois
dans le midi de l’Europe et dans le nord de
l’Afrique; l’Abléphare de Kitaibel, se prend
en même temps en Hongrie , en Grèce et à
la Nouvelle-Hollande. L’Europe en possède
sept espèces, ce sont les : Gongylus ocellalus.
Seps chalcis , Ablepkarus Menestrieüi, Kitai-
beli , Peronii, Anguis fragilis et Ophimorus
miliaris; l’Asie dix-sept , l’Amérique qua¬
torze , l’Australie et la Polynésie trente-six ;
en oulre, quelques espèces se trouvent à la
fois dans plusieurs parties du monde.
C’est Oppel le premier qui a créé sous la
dénomination de Scincoïdes, la famille qui
nous occupe et dans laquelle il plaçait les
genres : Scinque, Seps , Sheltopusik et Orvet.
Fitzinger, tout en adoptant le même nom
de Scincoïdes comme celui d’une famille,
y a introduit un assez grand nombre de
genres; il forma des Orvets une famille
particulière, celle des AnguinoÏdes et il ap¬
pela Gymnophthalmoïdes une autre famille
dans laquelle il rangea les Scincoïdiens man¬
quant en apparence de paupières. En 1829,
dans son Règne animal, G. Cuvier indiqua
les Scincoïdiens comme constituant la
sixième et dernière famille de l’ordre des
Sauriens et il n’y plaça que les genres Scin¬
que , Seps , Bipède ou Hyslérope , Chalcide ,
Bimane ou Chirote.. Depuis , MM. Wagler,
Wiegmann, Merrem, Gray, de Blain ville ,
Th. Cocteau, Duméril et Bibron, etc., pro¬
posèrent de nouvelles classifications de la
famille des Scincoïdiens ? et nous allons en
quelques mots décrire celles de ces méthodes
qui sont le plus généralement suivies au¬
jourd’hui.
M.de Blainville (Nouv. ann. du Muséum)
ne regarde la famille des Scincoïdiens, nom¬
mée Squamata par Merrem , que comme
la dernière tribu de sa grande division des
Lacertiens ; mais il fait observer qu’en rai¬
son de leur système d’écaillure, qui est tout-
à-fait particulier, et qu’on ne peut compa¬
rer qu’à celui des Poissons , on pourrait
considérer ces animaux comme formant une
famille distincte. Selon l’auteur dont nous
citons la classification , les Scincoïdiens se
partagent en deux sections : 1° les espèces
dont le corps n’est pas pourvu d’un sillon
latéral, et dont les écailles sont toujours
lisses, se divisant en : 1. les Quadrupèdes
(g. Scinque ), 2. les Bipèdes (g. Bipe s), 3. les
Nullipèdes (g. Orvet)', et 2° les espèces pour¬
vues d’un sillon latéral et d’écailies caré¬
nées ou non , dans lesquelles il y a égale¬
ment : 1. des Quadrupèdes (g. Cordyle );
2. des Bipèdes (g. Pseudopus et Sheltopu¬
sik) , et 3. des Nullipèdes (g. Ophisaure ).
On voit par l’analyse que nous venons de
donner de cette méthode que l’on y com¬
prend sous le nom de Scinques les deux
familles que G. Cuvier indiquait sous les
noms de Scincoïdiens et d’Anguis , la pre¬
mière terminant l’ordre des Sauriens , et
l’autre commençant celui des Ophidiens :
en outre, M. de Blainville réunit ces deux
ordres sous le nom de Saurophiens , et il
place les Scinques à la fin de son sous-
ordre des Sauriens : il met avec les Sein-
ques l’Orvet qui est placé par G. Cuvier
parmi les Ophidiens, mais qui par tous ces
caractères se rapproche beaucoup plus des
Lézards que des Serpents; la même ob¬
servation doit également s’appliquer aux
genres Sheltopusik et Ophisaure qui an¬
ciennement faisaient partie des Anguis de
Linné. Au contraire , le genre Chiroles est
retiré d’avec les Sauriens pour être placé
dans le sous-ordre des Ophidiens et rappro¬
ché des Amphisbènes dont il ne diffère que
par la présence de membres antérieurs.
Théodore Cocteau , jeune zoologiste du
plus haut mérite qui a été enlevé en 1838
aux sciences naturelles, avait communiqué,
en 1837, à l’Académie des sciences un ma¬
nuscrit intitulé : Tabulas synopticœ Scincoi-
SCI
SCI
429
deorum , dans lequel il arrive, au moyen de
tableaux synoptiques , à la détermination
des genres de Seincoïdiens, etoùilcrée quel¬
ques groupes nouveaux : ce travail ne devait
être que le prodrome d’un grand ouvrage
que le même naturaliste se proposait de
publier sous le titre de : Études sur les Scin¬
coïdiens , et dont il n’a malheureusement
paru qu’une seule livraison. Théodore Coc¬
teau partage les Seincoïdiens en : 1° Sau-
rophthalmes (genres Scincus , Heteropus ,
Champsodactylus , Tetradactylus et Tridac-
tylus ); 2° Ophiophthalmes (g. Ablepharis ,
Gymnophthalmus) ; et 3° Typhlophthalmes
(g. Leristci).
Enfin, nous devons parler de la classifi¬
cation de MM. Duméril et Bibron ( Erpét .
ge'n. des Suites à Buffon, de Roret , t. V,
1837), qui indiquent les Scincoïdiens sous
la dénomination de Lépidosaures ( ),ziv.ç, ,
écaille; a«vp0; , lézard). Les caractères sur
lesquels repose cette classification sont ti¬
rés : 1° des différences que présente l’or¬
gane de la vue dans ses annexes extérieurs;
2° de la présence ou de l’absence des mem¬
bres , ainsi que leur nombre et celui de leurs
doigts ; 3° de la situation des narines ; 4° de
la forme des dents ; 5° de celle de la langue ;
6° de la disposition du palais ; 7° de la forme
de la queue, etc.; 8° de celle des écailles.
Les Scincoïdiens sont subdivisés : I , en Sau-
rophthalmes, ou espèces à yeux semblables
à ceux de la plupart des Lézards : c’est-à-
dire bien distincts et protégés par deux
paupières mobiles, pouvant se rapprocher
verticalement l’une de l’autre et clore l’œil
complètement; comprenant: 1° espèces à
pattes distinctes, a , quatre (g. Tropidopho-
rus, Scincus, Sphenops, Diploglossa, Am-
phiglossus , Gongylus , Cy clodus , Trachy-
saurus , Heteropus, Ccmpsodactylus, Tetra-
dactylus , Hemiergis , Seps , Heteromeles ,
Chelomeles , Brachymeles , Brachystopus ,
Evesia : b, deux (g. Scelopus , Prepedi-
lus , Ophiodus) ; 2° espèces n’ayant pas de
pattes ( g. Anguis, Ophiomorus, Acontias) :
IL Ophiophthalmes, dont les yeux sont tout-
à-fait découverts, comme ceux des Serpents,
n’ayant à l’entour qu’un rudiment de pau¬
pières , qui parfois cependant forme un
petit repli à sa partie supérieure, sans pou¬
voir toutefois s’abaisser jamais sur le globe
oculaire. 1° Espèces à quatre pattes (genre
A blepharus , Gymnophthalmus , Lerista ) ,
2° espèces à deux pattes (g . Hysteropus t
Lialis) ; et III. Typhlophthalmes, dans les¬
quels les yeux sont recouverts par la peau ,
ce qui a fait croire qu’ils en étaient privés :
1° espèces à pattes distinctes (g. Dibamus ),
et 2° espèces sans pattes (g. Typhline). Voy.
ces divers mots et surtout l’article scinque.
(E. Desmarest.)
SCHMCLS. rept. — Voy. scinque.
* SCIIVDAPSIJS. bot. ph. — Genre de la
famille des Aroïdées , tribu des Callées ,
établi par Schott ( Melet. , 21) aux dépens
des Pothos , Linn. Les Pothos ofjlcinalis
Roxb. , glaucus Wall., decursivus , pépia ,
pertusus, pinnatus , pinnatifidus , giganteus
Roxb., font partie de ce genre. Ce sont des
herbes qui croissent dans l’Inde.
SCIKQIJË. Scmcus. rept. — Le genre
Scinque a été formé, en 1767, par Lau-
renti aux dépens du groupe des Lacerla de
Linné, et il comprend un grand nombre
d’espèces faiiant partie de la famille des
Sauriens Scincoïdiens, qui ont été, ainsi que
nous le dirons bientôt , partagées en plu¬
sieurs genres distincts. Le corps des Scin-
ques, fusiforme et presque cylindrique, est
couvert d’écail les uniformes, luisantes, im¬
briquées , très distinctes entre elles , et dis¬
posées à peu près comme des tuiles; la tête
est petite, ordinairement de forme quadran-
gulaire, et de la même grosseur que le cou ;
les mâchoires sont garnies de petites dents
serrées , et chez certaines espèces , le palais
présente deux rangées de dents; la langue
est charnue , peu extensible et échancrée à
sa pointe; le tympan , un peu plus enfoncé
que chez les Lézards , est cependant encore
apparent, et offre une dentelure au bord
antérieur chez quelques espèces; il n’y a
pas de renflement à l’occiput ni de crête ;
la queue conique, arrondie et non distincte
du corps , varie beaucoup de forme et de
grandeur; les pieds sont courts , amincis,
au nombre de quatre ; les doigts , souvent
plus longs aux membres postérieurs qu’aux
antérieurs, sont habituellement au nombre
de cinq : ils sont libres entre eux, et portent
de très petits ongles plus ou moins recour¬
bés sur eux-mêmes. Les Scinques, en géné¬
ral , se distinguent particulièrement de tous
les Sauriens par leurs écailles assez sembla¬
bles à celles des Poissons ; ils se rapprochent
430
SCI
SCI
des Lézards par les plaques qu’ils portent
sur la tête , et par une rangée de pores qui
se trouve sous les cuisses chez quelques es¬
pèces. Les Seps en diffèrent principalement
en ce que leur corps est plus allongé, et
parce que leurs membres postérieurs se trou¬
vent plus éloignés des postérieurs ; enfin par
leur forme externe , et surtout leur organi¬
sation intérieure, ils ont de très grands rap¬
ports avec les Orvets , et même ils ne s’en
distinguent guère que par la présence de
leurs pieds.
Le type générique des Scinques est le La-
certa scincus de Linné , qu’il ne faut pas
confondre avec le Scinque des anciens , qui
n’est même pas un Scincoïdien , et qui se
rapporte au genre des Sauvegardes de la fa¬
mille des Lacertiens. On connaît un grand
nombre d’espèces de Scinques , propres à
presque toutes les parties du monde; aussi
a-t-on proposé d’y former un nombre assez
considérable de genres distincts „ surtout
MM. Gray, Wagler, Fitzinger, Théodore
Cocteau, Duméril etBibron, etc. Nous allons
décrire les principaux groupes, en suivant
la classification des deux derniers zoologistes
que nous venons de citer; nous indiquerons
succesivement les genres Scincus, Sphenops,
Diploglossus , Amphiglossus, Gongylus (par¬
tagé en Gongylus , Eumeces, Euprepes , Pies-
liodon , Lygosoma , Leiolopisma et Tropido-
lopisma ), Cy clodus , Trachysaurus et Hete-
ropus, et nous montrerons que les groupes
des Celestus , l'iliqua ? Riopa, Ristella, Hagria
Gray, Euprepis Wagler , Mabouga Fitzin¬
ger, Subulolepis Théodore Cocteau, etc., ne
doivent pas être adoptés, et doivent rentrep
dans les divisions adoptées par les auteurs
de l'Erpétologie générale. Nous ne parlerons
pas maintenant des Tropidophorus , ni des
Campsodaclylus de MM. Duméril et Bibron :
les premiers placés en tête des anciens Scin¬
ques, et les autres à la fin, parce qu’ils en
diffèrent d’une manière trop notable et for¬
ment des groupes bien distincts.
§ I. G. Scinque. Scincus Fitzinger.
(axtyx o<ç, nom grec que les Latins ont adopté
pour désigner le Scinque officinal.)
Narines latérales s’ouvrant entre deux
plaques, la nasale et la supéro nasale anté¬
rieure. Langue échancrée, squameuse. Dents
coniques, simples, obtuses, mousses au som¬
met. Palais denté, à rainure longitudinale.
Des ouvertures auriculaires operculées. Mu¬
seau cunéiforme, tranchant, tronqué. Quatre
pattes terminées chacune par cinq doigts
presque égaux aplatis , à bords en scie.
Flancs anguleux à leur région inférieure.
Queue conique, pointue.
C’est, ainsi que nous l’avons dit, à Lau-
renti que l’on doit la création du genre
Scincus. Les auteurs qui le suivirent y pla¬
cèrent un grand nombre d’espèces, puis,
plus tard , d’autres y formèrent des groupes
distincts. C’est Fitzinger qui Fa caractérisé
ainsi que nous venons de le faire , et prin¬
cipalement par les doigts fortement aplatis,
à peu près égaux et dentelés sur les bords.
On n’y place qu’une espèce :
Le Scinque des eoutiques , Scincus offici-
nalis Laurenti; Scincus Belon , Gesner,
Rondelet , Porta ; Lacerla scincus Linné ,
Gm.; le Scinque Daubenton , Lacépède ; le
Scinque des pharmacies G. Cuvier ; Ed Adda
des Arabes, etc. Il est long de 6 à 8 pouces :
le corps est couvert d’éca i 1 les arrondies ,
lisses, plus larges que longues, disposées
par rangées longitudinales; le bout du mu¬
seau est pointu et un peu relevé; la queue,
grosse à sa base, mince et comprimée à l’ex¬
trémité, comme cunéiforme, est plus courte
que le corps. La couleur du corps, qui varie
toutefois assez souvent, est d’une teinte
jaunâtre argentée, avec sept ou huit bandes
transversales noires; les régions inférieures
et latérales, c’est-à-dire les joues, les côtes
du cou , celles de la queue ainsi que les
flancs, et souvent même les membres, sont
d’un blanc argenté plus ou moins pur.
Le Scinque paraît propre à l’Afrique ; il
habite la Nubie, l’Abyssinie, l’Égypte, l’A¬
rabie; mais il paraît qu’on le rencontre
également sur les côtes de Barbarie , en
Sicile, dans certaines îles de l’Archipel , et
même, dit-on, au Sénégal, d’où un individu
a été rapporté par M. Heudelot.
M, Alexandre Lefebvre a été à même
d’étudier Ses mœurs ue cet animal dans les
oasis deBarhrieh. J1 l’a rencontré constam¬
ment sur les monticules de sable fin et léger
que le vent du midi accumule aux pieds des
haies qui bordent les terres cultivées et des
tamarisques ; on le voit se chauffer paisible¬
ment aux rayons du soleil le plus ardent,
et chasser de temps en temps aux Grapki -
SCI
SCI
4SI
pterus et autres Insectes qui passent à sa
portée. Il court avec une certaine vitesse ,
et quand il est menacé, il s’enfonce dans le
sable avec une rapidité singulière, et s’y
creuse, en quelques instants, un terrier de
plusieurs pieds de profondeur. Lorsqu’il est
pris il fait des efforts pour s’échapper; mais
il ne cherche aucunement à mordre ou à se
défendre avec ses ongles. Les médecins ara¬
bes regardaient le Scinque comme un re¬
mède souverain contre un grand nombre de
maladies : on l’employait contre les bles¬
sures faites par des llèches empoisonnées;
et sa chair, principalement celle des Lombes,
était regardée comme un médicament dépu¬
ratif, excitant, analeptique, anthelmintique,
antisy philitique et surtout aphrodisiaque.
Aujourd’hui on n’emploie plus ce remède
en Europe; mais les médecins orientaux le
recommandent encore pour la guérison de
l’éléphantiasis, des maladies cutanées et de
certaines ophthalmies. On recherche les
Scinques avec soin, et les habitants nomades
du désert du midi de l’Egypte les ramassent
en grande quantité; il les font dessécher et
les envoient au Caire et à Alexandrie, d’où
ils sont répandus dans les pharmacies de
l’Europe, et surtout de l’Asie.
§ IL G. Sphenops. Sphenops Wagler.
(fftpyj'v, un coin; face.)
Narines latérales s’ouvrant chacune entre
deux plaques , la nasale et la rostrale ; pas
de supéro -nasale. Langue échancrée, squa¬
meuse. Dents coniques, pointues , droites ,
simples. Palais non denté, à rainure longi¬
tudinale. Des ouvertures auriculaires; mu¬
seau cunéiforme, arrondi. Quatre pattes
terminées chacune par cinq doigts inégaux,
sub-cylindriques, onguiculés, sans dentelures
latérales. Flancs anguleux à leur région in¬
férieure. Queue conique, pointue.
Une seule espèce entre dans ce groupe;
c’est ;
Le Scinque bridé, Sphenops capistratus
Wagler, Lacerta africana Séba , Scincus
sepsoides Audouin, Gray, Scincus capislra-
tus Schreber, d’un tiers au moins plus petit
que le Scinque officinal. Il est d’un gris
ferrugineux plus ou moins jaunâtre ou bru¬
nâtre en dessus. On compte de neuf à treize
raies longitudinales, composées d’autant de
suites de points noirs placés sur les bords
latéraux des écailles, et prenant naissance
sur l’occiput et la région postérieure des
tempes, parcourant le cou, le dos et la queue
dans toute ou presque toute sa longueur ; la
face supérieure des membres présente aussi
des séries de points noirs ; les écailles por¬
tent en outre une frange brune; les ré¬
gions inférieures sont blanchâtres.
Cette espèce semble ne se trouver qu’en
Égypte. M. Alexandre Lefebvre a été à même
d’en observer les mœurs. Ce Scinque se terre
peu profondément une retraite, car le moin¬
dre éboulement , produit par les pieds des
passants , met sa retraite à découvert; ses
mouvements sont très vifs , et cependant
il se laisse prendre avec facilité et sans
chercher à se défendre. M. Alexandre Le¬
febvre a recueilli plusieurs individus de
cette espèce qui étaient parfaitement con¬
servés depuis des siècles, et l’une de scs
momies a été observée avec soin par Théo¬
dore Cocteau, et a donné lieu à la publica¬
tion d’une note très intéressante. Cette mo¬
mie était parfaitement conservée; elle était
enveloppée dans des linges et des bande¬
lettes , comme les momies humaines , et
renfermée dans un cénotaphe en bois tra¬
vaillé et peint avec soin. Pourquoi ce luxe
de sépulture? On ne peut supposer que ce
soit pour empêcher l’action délétère de la
putréfaction; car, sous un climat aussi
chaud et avec le sol brûlant de l’Égypte ,
un aussi petit animal est bientôt desséché ,
sans produire d’inconvénients graves. Se¬
rait-ce quelque objet de culte? un yœu? une
offrande? Mais alors comment se fait-il que
parmi les Sauriens, on ait toujours cité
comme animal sacré le Crocodile, et qu’on
n’ait jamais indiqué le Scinque?
§ III. G. Diploglosse. Diploglossus Wieg-
mann ; Celestus partim et Tiliqua partim
Gray.
( Sin) ioç , de deux sortes ; yXwoaa., langue.)
Narines latérales s’ouvrant chacune dans
une seule plaque , la nasale des supéro-na-
sales. Langue échancrée à papilles squami-
formes en avant, filiformes en arrière. Dents
coniques. Palais non denté, à rainure lon¬
gitudinale. Des ouvertures auriculaires. Mu¬
seau obtus. Quatre pattes terminées chacune
par cinq doigts inégaux onguiculés, com¬
primés, sans dentelures latérales. Paumes
432
SCI
SCI
et plantes des pieds tuberculeuses. Flancs
arrondis. Queue conique ou légèrement
comprimée, pointue. Écailles striées.
MM. Duméril et Bibron ont décrit six
espèces de ce genre, et toutes celles dont
on connaît la patrie proviennent de l’A¬
mérique méridionale. Nous citerons comme
type :
Le Diploglosse de Shaw, Diploglossus
Shawii Duméril et Bibron ; Lacerla occidua
Shaw ; Scincus fossor Merrem ; Tiliqua ja-
maicensis Gray, du double plus grand que
le Scinque commun ; il est brun-marron
ou roussâtre, avec une quinzaine de bandes
brunes. Provient de la Jamaïque.
§ 1Y. G. Amphiglqsse. Amphiglossus Duméril
et Bibron.
(au.<pt, de deux manières; yàworcra, langue.)
Narines percées dans les plaques -nasale
et rostrale des supéro - nasales. Langue
échancrée , à surface moitié lisse, moitié
squameuse. Palais sans dents, ni rainures,
ni échancrure. Dents maxillaires droites,
courtes, un peu comprimées , obtusément
tranchantes à leur sommet. Des ouvertures
auriculaires. Museau obtus. Quatre pattes à
cinq doigts inégaux, onguiculés , un peu
comprimés, sans dentelures. Flancs arron¬
dis. Queue conique, pointue. Écailles lisses.
Une seule espèce :
L’Amphiglosse de l’Astrolabe, Amphiglos¬
sus Astrolabi Duméril et Bibron; Keneuxde
l’Astrolabe et de Goudot Cocteau. Il a plus
d’un pied de longueur ; brun en dessus et
blanc - grisâtre en dessous. De Madagascar.
§ V. G. Gongyle. Gongylus Duméril et
Bibron.
Narines latérales percées, soit dans une
seule plaque, soit dans deux plaques, la na¬
sale et la rostrale. Langue échancrée, squa¬
meuse. Dents coniques , souvent un peu
comprimées et comme cunéiformes , sim¬
ples. Palais denté ou non denté, à échan¬
crure postérieure ou à rainure longitudinale.
Des ouvertures auriculaires. Quatre pattes
terminées chacune par cinq doigts onguicu¬
lés, inégaux, un peu comprimés, sans den¬
telures. Flancs arrondis. Queue conique ou
un peu aplatie latéralement, pointue.
Ce genre correspond à celui des Euprepes
de M. Wiegmann, qui le subdivise en Gon¬
gylus , * Eumeçes et Euprepes , tandis que
MM. Duméril et Bibron le partagent en
sept groupes que nous allons indiquer.
A. S. -genre Gongyle. Gongylus Wiegmann.
(yoj7v).oç, arrondi.)
Narines percées dans deux plaques , la
nasale et la rostrale , des supéro-nasales.
Palais non denté, à rainure ou sans rainure
longitudinale. Museau conique. Écailles
lisses.
Deux espèces entrent dans ce genre :
l’une provient de Pile de France (G. Rojerii
Duméril et Bibron) , et l’autre qui se trouve
dans tout le périple de la Méditerranée ,
mais principalement en Sicile, est :
Le Scinque ocellé , Gongylus ocellatus
Wagler ; Scincus ocellatus Gm., Meyer, Cuv.;
Scincus viridanus Gravenhorst. Delà taille
de la première espèce. Son corps , un peu
déprimé, est, en dessus, d’un gris verdâtre,
avec des points blancs et comme ocellés de
brun, et blanchâtre en dessous; la queue
est cylindrique et de même longueur que le
corps.
Cette espèce vit dans les endroits secs et
un peu élevés; elle se cache dans le sable
ou sous les pierres , et se nourrit de petits
Insectes qu’elle saisit à la manière des Lé¬
zards; ses mouvements sont assez faciles,
et toutefois elle se laisse prendre aisément.
B. S. -genre Eumèces. Eumeces Wiegmann.
(eypYxnç, allongé.)
Riopa , Tiliqua Gray ; Euprepis partim
Wagler.
Narines percées dans une seule plaque ,
la nasale, près de son bord postérieur; deux
supéro-nasales. Palais sans dents, à échan¬
crure triangulaire peu profonde, tout- à-fait
en arrière. Écailles lisses.
On connaît onze espèces de ce groupe pro¬
venant de l’Amérique méridionale , de l’O¬
céanie et de l’Inde. On peut prendre pour
type :
Le Scinque ponctué , Scincus punctatus
Wiegmann; Lacerla punctata Linné; la
Double raie Daubenton, 'Lacépède , Lacerta
interpunctata Shaw; Seps scincoides G. Cu¬
vier; Tiliqua Cuvierü, Duvancelii Cocteau.
Plus petit que le Scinque officinal ; d’un
couleur blanchâtre, avec des points et raies
SCI
SCI
433
noirâtres. Se trouve dans les Indes orien-r
taies, principalement à la côte de Coro¬
mandel.
C. Sous-genre Euprepes. Euprepes , Wagler.
( £V7rp£7rv)ç , bien décoré. )
Mabouya, Fitzinger; Tiliqua, partimGray.
ÎNarines percées dans le bord postérieur
de la plaque nasale ; deux supéro-nasales.
Palais à échancrure triangulaire, plus ou
moins profonde. Des dents ptérygoïdiennes.
Ecailles carénées.
treize espèces entrent dans ce groupe : la
plupart sont des diverses parties de l’Afrique ;
il en est de l’Océanie , des Indes orientales
et de Madagascar. Nous indiquerons :
L Euprepes de Merrem , Euprepes Merre-
viii Durnéril et Bibron , Scincus carinatus
Schneider, Merrem , Daudin, Mabouya ca¬
rinata Fitzinger , qui est brun clair en des¬
sus avec des raies blanches, et se trouve en
abondance aux environs du cap de Bonne-
Espérance.
D. Sous-genre Plestiodonte. Plestiodon ,
Durnéril et Bibron.
(nhi’jxoç, nombreux; b3o uç, dent.)
Euprepes partim, Cocteau, Wagler.
Narines s’ouvrant au milieu ou presque
au milieu de la plaque nasale ; deux plaques
supéro-nasales. Palais à large rainure mé¬
diane, évasée à sou extrémité antérieure. Des
dents ptérygoïdiennes. Éçaillure lisse.
Cinq espèces provenant de toutes les par¬
ties du monde. La plus commune est :
Le Scinque d Aldrovande , F’iesliodon Al-
d) ovandii Durnéril et Bibron; le Doré Lacé-
pode , Scincus auratus ischneider, Scincus
cyprin-us G. Cuvier, Gray . Assez grand ; d’un
brun ayant une teinte orangée plus ou moins
vive , blanchâtre en dessous. Se trouve en
Égypte et en Algérie.
E. Sous-genre Lygosome. Lygosoma , Gray.
(Àvyoç, baguette; corps.)
Narines s’ouvrant dans une seule plaque,
qui est la nasale; pas de supéro-nasales.
Palais sans dents, à échancrure triangulaire
peu profonde, située assez en arrière. Écailles
lisses.
Ce groupe, le plus nombreux de tous ceux
des Gongylus , comprend dix-neuf espèces ,
provenant, presque toutes , de l’Océanie ou
de 1 archipel des Indes. La plus connue est :
Le Chalcide , Lygosoma brachypoda Du-
méril et Bibron, Lacer la chalcides Linné,
Lacer ta serpens Bloch , Hermann ; Anguis
quadrupes Linné, Lacépède; Seps {Anguis)
quadt upes G. Cuvier. De petite taille; en
dessus et de chaque côté il est rayé longitu¬
dinalement de brun foncé ou de noirâtre ,
sur un fond fauve ou d’un brun clair, blan¬
châtre en dessous. De l’île de Java.
K Sous-genre Leiolopisme. Leiolopisma,
Durnéril et Bibron.
Osî'oç, lisse; iomo-^a, enveloppe.)
Narines s’ouvrant au milieu de la plaque
nasale; pas de supéro-nasales. Palais à
échancrure peu profonde, située tout-à-fait
en arrière. Des dents ptérygoïdiennes.
Écailles lisses.
Une seule espèce :
Le Leiolopisme de Talfair , Leiolopisma
Talfairi Durnéril et Bibron , Ttliqua Bellii
Gray. Du double plus grand que le Scinque
vulgaire : gris-bleuâtre en dessus , et blanc
lavé de jaune en dessous. Se trouve dans le*
États qui avoisinent File Maurice.
G. S. -genre Tropidolopisme. Tropidolopisma,
Durnéril et Bibron.
(' rpfirt; , carène; lômaya , enveloppe.)
Narines s’ouvrant au milieu de la plaque
nasale; pas de supéro-nasales. Palais sans
dents, à échancrure triangulaire très pro¬
fonde, aiguë. Écailles carénées.
Une espece :
Le Tropidolopisme de Duméril, Tropidolo¬
pisma Dumerilii Durnéril et Bibron , Scin¬
cus nuitlensis Pérou , Psammita Dumerilii ,
Napoleonis Cocteau , Gray. Assez gros; en¬
tièrement noir. De la Nouvelle-Hollande.
§ VI. G. Cyclode. Cy clodus , Wagler.
(xJx}.o-, circulaire; o<£ou-, dent.)
Tiliqua, Gray, Fitzinger.
Narines s’ouvrant dans une seule plaque,
la nasale; pas de supéro-nasales. Langue
plate, en fer de flèche, squameuse, incisée à
sa pointe. Dents maxillaires sub-hémisphé-
riques. Palais non denté , à échancrure
triangulaire assez grande. Des ouvertures
auriculaires. Museau obtus. Quatre pattes à
SCI
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434
cinq doigts inégaux, onguiculés, sub-cylin~
driques , sans dentelures. Flancs arrondis.
Queue conique , pointue. Écailles grandes ,
osseuses, lisses.
Trois espèces propres à la Nouvelle-Hol¬
lande. Nous citerons :
Le Cyclode de Boddaert, Cyclodus Bod-
daertii Duméril et Bibron, Scincus gigas
Boddaert , Lacerla scincoides Shaw , Tiliqua
Whitii Gray. Il a plus d’un pied et demi de
longueur totale : le dessus du corps est mar¬
qué en travers d’une suite de bandes fauves
alternant avec autant de bandes brunes ou
noires. Il provient de la Nouvelle-Hollande,
et, dit-on, aussi de l’île de Java.
§ VII. G. Trachysaure. Trachysaurus, Gray.
(t pa^uç, rude; çavpoç, lézard.)
Siubolepis , Cocteau.
Narines latérales s’ouvrant dans une seule
plaque, la nasale; pas de plaques supéro-
nasales. Langue plate, en fer de flèche ,
squameuse , échancrée à sa pointe. Dents
coniques, courtes, sub-arrondies. Palais non
denté , à échancrure triangulaire assez pro¬
fonde. Des ouvertures auriculaires. Quatre
pattes courtes, égales, terminées chacune
par cinq doigts inégaux , onguiculés , sub¬
cylindriques. Flancs arrondis. Queue forte,
déprimée , courte , comme tronquée. Écail-
lure supérieure composée de pièces osseuses,
fort épaisses, rugueuses.
Une seule espèce :
Le Traciiysaure rugueux , Trachysaurus
rugosus Gray, Wiegmann ; Trachysaurus
Peronii Wagler. Assez grand : une teinte
fauve ou brune est répandue dans les par¬
ties supérieures du corps, qui offre en tra¬
vers huit ou neuf grands chevrons jaunâtres
piquetés de noir ; le dessous est lavé de jau¬
nâtre sur un fond blanc sale. De la Nou¬
velle-Hollande.
§ VIII. G. Hétérope. Heteropus, Fitzinger.
(h tpoç, différent; no5ç, pied.)
Rislella , Gray.
Narines latérales s’ouvrant chacune dans
une seule plaque, la nasale; pas de supéro-
nasales. Langue en fer de flèche, squameuse,
échancrée à sa pointe. Dents coniques, sim¬
ples. Palais non denté, à échancrure trian¬
gulaire peu profonde , située tout-à-fait en
arrière. Des ouvertures auriculaires. Mu¬
seau conique. Deux paires de pattes termi¬
nées, les antérieures par quatre , les posté¬
rieures par cinq doigts inégaux, onguiculés,
un peu comprimés , sans dentelures. Flancs
arrondis. Queue conique , pointue. Écailles
carénées.
Deux espèces forment ce groupe : l’une
( Heteropus Peronii Duméril et Bibron) pro¬
vient de l’Ue de France; et l’autre, qui ha¬
bité les îles de Waigiou et de Rawosk , est :
L’Hétérope brun , Heteropus fuscus Du¬
méril et Bibron. Plus petit que ie Scinque
des boutiques : d’un brun assez foncé sur
toutes les parties supérieures , et d’une
teinte fauve lavée de brunâtre en dessous.
(E. Desmarest.)
SGIOBIUS (çxta, ombre; St», vivre), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères tétramè-
res, de la famille des Curculionides gonato-
cères et delà division des Cycîomides, établi
par Schœnherr ( Généra et species Curculio-
nidum , synonymia, t. II, p. 534, 192),
composé de dix espèces de l’Afrique australe,
rentrant dans deux divisions, à corps briè¬
vement ou oblong-ovalaire. Parmices espèces
sont les S. lottus, pullus Spam., porcatus
cinctus Schr., et griseus Kl. (C.)
*SCïOCORIS ( cmot , ombre ; xépc* , pu¬
naise ). ins. — Genre de l’ordre des Hémi¬
ptères , tribu des Scutellériens , groupe des
Pentatomites, établi par Fallen ( Hémipt .
sriec., 129), et caractérisé principalement par
une tête très large et des antennes de 5 ar¬
ticles, dont le premier est très court. L’es¬
pèce type, Sciocoris nmbrinus Fall. { Cimex
id. Wolf.), se trouve en France, surtout aux
environs de Paris. (L.)
SCIODAPHYLLUM (<mx, ombre;
).ov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille
des Araliacées, établi par P. Brown (Jam.,
190). De Candolle (Prodr., IV, 259.) en
décrit seize espèces, réparties en quatre sec-
tions qui sont : a. Feuilles simples indivises;
type, S. humile Blum. — b. Feuilles simples
palmatilobées; type, S. palmatum Blum. —
c. Feuilles trifoliolées ; type, S. scandens
Blum. — d. Feuilles digitées ; type, S. su-
bavene Blum.
Les Sciodaphylhm sont des arbres ou des
arbrisseaux qui croissent principalement
dans l’Asie et l’Amérique tropicale. (J.)
*SCIODOPTERl!$ («jxs ïcfaç, opaque ; tttï.
SCI
SCI
435
pov, aile), ins. — Genre de l’ordre des Hé¬
miptères hétéroptères, tribu des Réduviens,
famille des Saldides, établi par MM. Ainyot
et Servil le ( Hémipt., Suites à Buffon, édit.
Roret) aux dépens des Salda. L’espèce type,
Sciodopterus flavipes ( Salda id. Fabr. ), se
trouve aux environs de Paris. (L.)
*SCIOMYZA (<7xt«, ombre; pvToc, mouche).
ins. — Genre de l’ordre des Diptères bra-
chocères, famille des Athéricères, tribu des
Muscides Scatomyzides, établi par Fallen et
Meigen. M. Macquart ( Diptères , Suites à
Buffon , édit. Roret, t. Il, p. 404) en décrit
19 espèces qui vivent en France et en Alle¬
magne. On les trouve sur Les herbes des
lieux couverts. Parmi les plus communes ,
nous citerons les Sciomyza cinerella , gla-
bricula Fall. , concentrica , albocostata , no-
lata, rufiventris Meig. (M.)
SCIOPHÏLA ( axcâ , ombre ; , qui
aime), ms. — Genre de l’ordre des Diptères
Némocères, famille des Tipulaires, tribu des
Tipulaires fongicoles, établi par Hoffman-
segg. M. Macquart ( Diptères , Suites à Buf¬
fon , édit. Roret, t. I , p. 136) en décrit 11
espèces , parmi lesquelles nous citerons les
Sciophila striata , cingulata , punctala , vi -
Iripennis Meig., nigriventris, lutea Macq.
Ces Insectes habitent la France et l’Alle¬
magne. (L.)
*SCIOTHAHtIMUS (axcà, ombre; Qocpvoç,
buisson ). bot. ph. — Genre de la famille
des Ombellifères , tribu des Peucédanées ,
établi par Endlicher ( Gen . plant., p. 780,
n. 4463). Arbrisseaux du Cap.
SCIRPE. Scirpus. bot. ph. — Grand genre
de la famille des Cypéracées, tribu des Scir-
pées, de la triandrie monogynie dans le sys¬
tème linnéen. Le groupe générique établi
sous ce nom par Linné a été modifié dans
ces derniers temps, et les coupes qui y ont
été formées sont appréciées de diverses ma¬
nières par les botanistes, sous le rapport de
leur valeur; les uns les considérant comme
des genres distincts et séparés, tandis que
les autres n’y voient que de simples sections
ou sous-genres. Nous suivrons à cet égard
la manière devoir de 3Vj[. Endlicher, qui
n’admet comme génériquement distincts des
Scirpes proprement dits que les Isolepis R.
Br. , caractérisés particulièrement par l’ab¬
sence de soies hypogynes dans leur fleur, et
parmi lesquels rentrent nos Scirpus fluilans
Linn.jA1. supittwsLinn.jS.sefacewsLinn.jetc.
Envisagé de la sorte, le genre Scirpe se com¬
pose de plantes herbacées, disséminées dans
les lieux inondés et marécageux de toute la
surface du globe. Nous trouvons , en effet,
parmi elles plusieurs exemples de ces espèces
éminemment sporadiques qui croissent dans
tous les climats, pourvu qu’elles y trouvent
les conditions d’humidité qui leur sont né¬
cessaires. Leur chaume est nu ou feuillé ;
dans ce dernier cas, les feuilles sont planes,
linéaires - canaliculées ou sétacées. Leurs
fleurs hermaphrodites sont réunies en épil-
lets multiflores , qui , à leur tour , restent
solitaires ou se groupent en inflorescences
diverses. Dans chaque épillet les écailles ou
paillettes sont imbriquées sur toutes les fa¬
ces , et les inférieures, en petit nombre,
restent stériles. Les soies hypogynes qui en¬
tourent l’ovaire et que certains botanistes
regardent comme le périanthe de chaque
fleur, sont capillaires ou linéaires, hérissées
ou légèrement pubescentes. L’ovaire est
surmonté d’un style bi ou trifide , articulé
avec une base simple ou renflée. Le caryopse
qui succède à ces fleurs est crustacé, un peu
comprimé ou trigone, surmonté parla base
du style qui a persisté.
Le genre Scirpe considéré avec la circon¬
scription que lui assignent les caractères pré¬
cédents , se divise en 3 sous-genres : 1° les
Pterolepis Schrad. , chez lesquels les soies
hypogynes, au nombre de 2 à 6 , sont mem¬
braneuses, linéaires ou filiformes, compri¬
mées, pubescentes ou frangées-ciliées; 2° les
Scirpus proprement dits, à soies capillaires
hérissées de poils à rebours; 3° les Eleocha-
ris R. Br., à soies hypogynes au nombre de
8 ou 9 , quelquefois moins, fugaces, héris¬
sées de poils à rebours, dont le caryopse est
couronné par la base du style grossie et en¬
durcie.
Au second de ces sous-genres se rapporte
le Scirpe des lacs, Scirpus lacustris Linn.,
vulgairement désigné sous le nom de Jonc
des chaisiers, Jonc des Tonneliers, parce que
ses chaumes servent à garnir les chaises, et
sont employés , à cause de leur texture cel¬
luleuse, à remplir les vides entre les douves
des barriques, tinettes, etc. C’est une grande
plante, haute d’un ou deux mètres , qui se
trouve dans les étangs et les lacs de toutes
les contrées tempérées. De sa souche
SCI
SCI
436
épaisse et traçante s’élèvent des chaumes
cylindriques , remplis d’un tissu cellulaire
spongieux, embrassés à leur base par des
gaines dont les supérieures se prolongent
en feuilles assez longues ; ses épillets
sont ramassés en glornérules, les uns
sessiles, les autres pédiculés , qui consti¬
tuent par leur ensemble une sorte d’om¬
belle irrégulière; les paillettes ou écailles
qui les forment sont brunes, terminées par
une échancrure au-delà de laquelle leur
nervure médiane se prolonge sous forme
d’aréte , déchirées ciliées à leur bord. Les
chaumes de cette plante sont trop gros et
trop durs pour qu’on puisse les donner à
manger aux bestiaux ; mais on les utilise en
s’en servant pour litière; on s’en sert aussi
pour couvrir les habitations rustiques. —
Une autre espèce très commune de la même
section est le Scirpe maritime, Scirpus mari-
limus Linn.,qui, malgré sa dénomination
spécifique, se trouve dans les lieux maréca¬
geux sur presque toute la surface du globe.
Dans la section des Eleocharis nous cite¬
rons le Scirpe des marais, Scirpus palustris
Linn. (Eleocharis palustris R. Br.), vulgai¬
rement nommé Jonc des marais , Jonc à
masse, fort commun dans tous nos étangs ,
fossés, etc. , à rhizome horizontal , longue¬
ment prolongé sous terre, émettant plusieurs
chaumes nus , hauts de 3 à 6 décimètres ,
terminés chacun par un épillet solitaire,
plante que le bétail broute sans difficulté,
et dont les Cochons recherchent la souche
avec avidité. Nous mentionnerons aussi le
Scirpe tubéreux , Scirpus tuberosus Roxb.
( Eleocharis tuberosa Schult.), espèce remar¬
quable par son rhizome tubéreux , comes¬
tible. Dans la Chine elle porte le nom de
Pi-tsi, Pu-lzai , Pe-ii , qu’on traduit par Châ¬
taigne d’eau. Elle y est cultivée très fréquem¬
ment dans des étangs disposés à cet effet.
Les Chinois en mangent les tubercules, soit
crus, soit bouillis. C’est pour eux un mets
fort estimé; de plus, ils leur attribuent des
vertus médicinales importantes. (P.D.)
SCIRPEARÏA. polyp. — (Ressemblent
aux plantes du genre Scirpus). Sous-genre
proposé par Cuvier dans son grand genre
Pennatuîe pour les espèces dont le polypier
présente un corps très long et très grêle, et
dont les polypes isolés sont rangés alter¬
nativement le long des deux côtés. Telle est
la Pennatula mirabilis de Linné que La-
marck a nommée Funiculina cylindrica en la
considérant comme identique avec la P. mi¬
rabilis de Pal las, que M. de Blainville ulté¬
rieurement a considérée comme une Gorgone.
D’un autre côté Lamarck considérait le Po¬
lypier décrit sous le même nom par O. -F.
Müller comme devant rentrer dans son genre
Virgulaire sous le nom de V. mirabilis , et
M. Fleming pense que ces trois homonymes
ne sont qu’une seule et même espèce. Tou¬
tefois M. Ehrenberg (1834) admet le genre
Scirpearia dans sa famille des Pennatulines,
en lui attribuant une tige simple en ba¬
guette avec des animaux rétractiles dans
des verrues en deux rangées alternes oppo¬
sées. (Düj.)
SCIRPÉES. Scirpeœ. bot. ph. - — Tribu
de la famille des Cypéracées. Voy. ce mot.
SCIRPUS. bot. ph. — Voy. scirpe.
SCIRR1IUS. arachn. — Syn. de Bielle.
Voy. ce mot. (H. L.)
*SCIRTETES (çxtp?)TV7ç, sauteur), mam. —
M. Wagner ( Wiegmann archiv.,YU, 1841)
indique sous ce nom un groupe de Rongeurs
démembré de l’ancien genre Gerboise. Voy .
ce mot. (E. D.)
SCI RUS. arachn. — Voy. scirrhüs. (H. L.)
SCISSURELLA (diminutif de scissura ,
fente), mole. — Genre de gastéropodes pec-
tinibranches , établi par M. A. d’Orbigny
pour une très petite coquille conoïde , ou
subglobulaire, à spire très déprimée et om¬
biliquée, dont l’ouverlure très large arron¬
die présente une petite fente latérale comme
celle des Pleurotomaires. Plus récemment
encore le même auteur a décrit plusieurs
espèces également très petites du même
genre dont une de Cuba , et une autre des
Malouines. (Dru.)
*SCITALA. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, de la famille des
Lamellicornes et de la tribu des Scarabéides
phyllophages, créé par Erichson ( Arch . fur
Naturgeschichte , 1842, p. 166, tab. 4, f. 5)
qui le compose de deux espèces qui sont
originaires de la Nouvelle-Hollande, savoir
S. sericans et languida Er. (C.)
SCITAMINÉES. Scüamineœ , R. Brown
( Prodr ., 505). bot. ph. — Syn, de Zingibé-
racées , L. C. Rich. Voy. amomées.
*SCIl’RIDÆ> W a ter housse; SCIURIXA,
Blumembach, mam. — V. scieriens. (E. D.)
SCL
SCL
SCIURIE1XS. mam. — A. -G. Desmarest
( Dicl. d'hist. nat ., lre éd.t t. XXIV ) a créé
sous cette dénomination une famille de Ron¬
geurs, correspondant à l’ancien genre Écu¬
reuil ( voy . ce mot). Cette famille est géné¬
ralement adoptée par tous les zoologistes,
et M. Lesson y place les genres Sciurus
( subdivisé en Sciurus , Funambulus , Spe-
romsciurus , Macroxus), Pleromys , Sciu-
roplerus et Tamias {voy. ces mots). M. 1s.
Geoffroy Saint Hilaire joint à ces genres
ceux des Marmotte et Spermophile ( Dict.
class.). (E. D.)
SCIURIS, Nees et Mart. (in N. A . N. C. ,
Xï, 150). bot. ph. — Synon. de Ticorea,
Aubl.
SCIURIS, Schreb. (Gen.y n. 53). bot. ph.
— Syn. de Galipca , Aubl.
SCIUROPTERUS ( sciurus , écureuil;
7rT£pov, aile), mam. — Fr. Cuvier a créé sous
cette dénomination et aux dépens des Pola-
touches (voy. ce mot) un genre de Rongeurs
qui doit rentrer dans ce groupe naturel.
(E. D.)
*SCIUROPUS, Dejean ( Catalogue , 3# édi¬
tion, p. 180). ins. — Synonyme d 'Ancistro-
soma , Curtis. (C.)
SCIURUS. mam. — Nom latin du genre
Écureuil. Voy. ce mot.
SCLARÆA, Tournef. bot. ph. — Voy.
SAUGE.
* SCLERACHNE ( <Tx)v)p0Ç , dur; a^vv) ,
épi), bot. ph. — Genre de la famille des
Graminées, tribu des Phalaridées , établi
par R. Brown (in Fforsfield. Plant, jar. rar . ,
15, t. 6). Grarnens de Java.
SCLÉRANTHÉES. Sclerantheœ. bot. pii.
— Jussieu, en établissant la famille des Pa-
ronychiées, la sépara en deux tribus, l’une,
celle des Sclérarithées , caractérisée par
l’absence de bractées scarieuses et de sti¬
pules ainsi que par ses divisions calicinales
simples et sans rebord membraneux. Au¬
jourd’hui on désigne sous le même nom,
un petit groupe de plantes beaucoup p!u§
limité, qu’on réunit avec les Paronychiées
aux Caryophyllées où elle forme une tribu
ou sous-famille particulière ou qu’on dis¬
tingue même comme famille, ce que nous
avons fait. Ses caractères sont les suivants :
Calice 4-5-fide. Pas de pétales. Étamines
insérées à sa gorge, en nombre égal et oppo¬
sées , ou doubles, alternativement fertiles et
40
O /
stériles, ou réduites à l’unité, à filets libres
et courts , à anthères biloculaires introrses.
Ovaire terminé par un style simple ou dou¬
ble, contenant dans une loge unique un
seul ou plus rarement deux ovules, suspen¬
dus à un funicule central. Le fruit est un
utricule enveloppé par le tube du calice
endurci qui se resserre au-dessus de lui et
semble en former un tégument extérieur.
La graine présente un embryon roulé
en anneau autour d’un périsperrne farineux.
Les espèces sont des herbes cosmopolites ,
ou des régions tempérées ; a feuilles opposées
dépourvues de stipules , ce qui les distingue
essentiellement des Paronychiées, à pédon¬
cules 1-3 flores axillaires, ou à fleurs dispo¬
sées en cymes axillaires ou terminales.
GENRES.
Mniarum , Forst. (Ditoca, Banks Sol.).
— Scleranthus , L. — Guilleminea , Kth.
(Ad. J.)
SCLERANTHUS (çxlrtpog , roide ; a v0oç,
fleur ). bot. ph. — Genre de la famille des
Caryophyllées, établi par Linné ( Gen ., n.
562). Les Scleranthus annuus, perennis , po-
lycarpus et hirsutus, sont des herbes qui
croissent en Europe, dans les champs in¬
cultes ou les lieux sablonneux. Quelques
autres espèces croissent dans la Nouvelle-
Hollande.
SCLERIA. bot. pii. — Genre de la fa¬
mille des Cypéracées , tribu des Sclériées ,
établi par Bergius (Ad. FFolm., 1765, p. 144,
t. 4 et 5). On en connaît plus de 40 espèces
qui croissent dans les régions tropicales du
globe. Celle que nous citerons comme type
est la Scleria flogellum (Carex lithosperma,
Schœnus lilhospermus , Sch. secans, Scirpus
lithospermus). Cette herbe croît principale¬
ment aux Antilles et dans l’Amérique mé¬
ridionale.
SCLÉRIÉES. Sclerieœ. bot. pii. — Tribu
de la famille des Cypéracées. Voy. ce mot.
*SCLER0CARDÏUS (çx>vjPo xa'poV, opi¬
niâtre). ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères tétramères, famille des Curculionides
gonatocères, division des Apostasimérides
cryptorhynchîdes , établi par Schœnherr
( Mantissa secunda familiœ Curculionidum ,
1847, p. 82) sur une espèce de l’Afrique
méridionale et orientale, nommée S. Bohe-
manni par Fauteur. (C.)
438
SCL
SCLEROCARPUS ( <xx>v)p0'; , dur ; xap-
tto; , fruit), bot. ph. — Genre de la famille
des Composées- Tubuliflores , tribu des Sé-
nécionidées, établi par Jacquin fils (in Act.
Helv.y IX, 34, t. 2, f. 4 ). L’espèce type,
Sclerocarpus africanus Jacq., est une herbe
qui croît dans la Guinée.
*SCLEROCERUS, Dejean ( Catal. , 3e
édition, p. 353). ins. — Synonyme d'OEme,
Newmann. (C.)
SCLEROCOCCUM (<r*Up6s, dur; xox-
xvç, coque), bot. cr. — Genre de Champi¬
gnons, division des Clinosporés-Endoclines,
établi par Fries (PL hom., 472). Voy. myco¬
logie.
SCLEROCOCCUS , Bartl. (Msc.). bot.
ph. — Syn. de Metabolus, Blum.
^SCLEROCOCCUS (çx^poxoxxoç, qui a
des grains durs), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, de la famille des
Curculionides gonatocères et de la division
des Brachydérides, créé par Schœnherr (Gé¬
néra et species Curculionidum , synonymia,
t. VI, 4, p. 439), et qu’il établit sur une
espèce du Brésil, le S. granulalus de cet
auteur. (C.)
SCLERODERMA (ffxXvjpoç , dur; <5/pp.a ,
peau), bot. cr. — Genre de Champignons,
division des Basidiosporées - Entobasides ,
tribu des Coniogaslres-Sclérodermés, établi
par Persoon ( Synops . , 459). Voy. myco¬
logie
SCLERODERMA (otxXyîooç , dur ; Scpy.iX)
peau), ins. — Genre de l’ordre des Hymé¬
noptères , tribu des Sphégiens , famille des
Mutillides , établi par Klug et Latreille
(Fam. nat.). L’espèce type est le Scleroder-
mus dômes tic ns Klug.
*SCLERODERMATA. mam.— Division
des Édentés indiquée par Blumenbach
( Handb . der Natg., 4779). (E. D.)
SCLÉRODERMES. Sclerodermata. poiss,
— Famille de l’ordre des Plectognathes, éta¬
blie par G. Cuvier ( Règ. anim. ), et carac¬
térisée principalement par le museau coni¬
que ou pyramidal prolongé depuis les yeux,
terminé par une petite bouche armée de
dents distinctes et en petit nombre à cha¬
que mâchoire. La peau de ces Poissons est
généralement âpre ou revêtue d’écaii les
dures ; leur vessie natatoire ovale , grande ,
robuste.
Cette famille comprend 5 genres, nom-
SCL
més : Baliste, Monacanthe , Aluthère , Eria-
canthe et Coffre. (M.)
SCLERODERRIS, Pers. (Syst. mycol.).
BOT. CR. — Voy. CENANGIUM.
SCLEROLÆN A (sx^poi;, dur; ).atva,
enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille
des Chénopodées , tribu des Chénopodiées ,
établi par R. Brown ( Prodr., 440). Les
Sclerol. paradoxa, biflora et uniflora , prin¬
cipales espèces de ce genre, sont des plantes
sous-frutescentes qui croissentàla Nouvelle-
Hollande.
SCLEROLEPIS (ax^yjpoç, dur; ,
écaille), bot. ph. — Genre de la famille des
Composées-Tubuliflores , tribu des Eupato-
riacées, établi par Cassini (in Dict . sc. nat.,
XXV, 365). L’espèce type, Sclerolepis ver-
ticillatus (Sparganophorus id. Michx.), est
une herbe qui croît dans l’Amérique sep¬
tentrionale.
SCLEROLEPIS, Mono. ( Hierac ., 81,
t. 40). bot. ph. — - Synonyme de Pachylepis,
Less.
*SCLEROLOBIUM ( ax'mpéç , dur ; >o-
6cov, gousse), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Légurnineuses-Papilionacées, tribu
des Cæsalpiniées, établi par Vogel (inLinn.,
XV, 395). Arbres du Brésil. Voy. légumi¬
neuses.
*SCLERO\OTl S (çx^po'ç, dur ; VtOTOÇ ,
dos), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
subpentamères, de la famille des Longicor-
nes et de la tribu des Lamiaires, établi par
Dejean ( Catalogue , 3e édition, p. 362). Ce
genre renferme, à notre connaissance, qua¬
tre espèces de l’Amérique méridionale. Les
types sont les S. scabiosus et slupidus Dej.
(C.)
*SCLEROPHORA , Chev. (Par., 315,
t. 9, f. 19 ). bot. ph. — Syn. de Coniocybe,
Ach.
*SCLER0P11RYS (?x>vjpo';, dur ; ocppvç ,
sourcil), rept. — Genre de la famille des
Bufonoïdes , établi par Tschudi ( Class.
Batrack., 1838).
SCLEROPHYTON (çx^pdç, dur; cpu-
rov, plante), bot. cr — (Lichens). Genre de
la tribu des Graphidées établi par Eschwei-
ler (Syst. Lich., p. 14, fig. 8) et adopté par
Fries, dont on trouve une bonne description
dans la Flore du Brésil de M. Martins, t. 1,
p. 103. Voici en peu de mots les caractères
qui le distinguent de ceux du groupe entier :
SCL
SCL
439
Les lirelles sont de la plus grande ténuité ,
immergées dans le thalle qui est crustacé,
rameuses, immarginées et uniquement for¬
mées d’un hypothèce carbonacé sur lequel
repose la lame prolifère. Celle-ci est d’un
pourpre noir ou vineuse et ne dépasse pas
le niveau du thalle. Nous avons tout lieu de
douter que les thèques, figurées et décrites
par l’auteur, soient parvenues à leur état
adulte Ce Lichen n’a encore été rencontré
qu’au Brésil où il habite sur les écorces des
arbres. (C. M.)
* SCEEROPTERIS ( «rx^po'ç, dur; ttts-
pov , aile), bot. ph. — Genre de la famille
des Orchidées, tribu des Vandées, établi par
Scheidweiler (in Otto et Dietr. gartenzeit. ,
1839, t. VII, p. 407). Herbes du Brésil.
SCLEROPTERUS ( Sx>v ,Pég , dur ; ttte-
pov, aile), ms.— Genre de l’ordre des Coléop¬
tères tétramères, de la famille des Curculio-
nides gonatocères et de la division des Apos-
tasimérides cryptorhynchides , établi par
Schœnherr (Généra et species Curculionidum ,
synonymia , t. IV, p. 338; VIII, 2, 545), et
qui se compose de deux espèces , l’une de
Livonie et l’autre de Carinthie, savoir: S.
serratus Esch., Gr., et offensas Schr. (C.)
*SCLEROÏ*ES (<rx>y)po^, dur; ttovç, tige).
bot. ph. — Genre de la famille des Ama-
rantacées, tribu des Achyrantées-Amaran-
tées, établi par Schrader ( Index sem. hort.
Gotting ., 1835). Herbes des Antilles.
* SCLEROSC1ADIUM (crx^vjpoç, dur;
(jxtaiîtov, ombrelle), bot. ph. — Genre de la
familledes Ombellifères, tribu des Sésélinées,
établi par Koch ( Msc .). L’espèce type, Scle-
rosciadium humile Koch, est une herbe qui
croît dans les régions boréales de l’Afrique
occidentale et dans l’île de Ténériffe.
* SCEEROSOYIES (çxtopfcç, dur; ÇS(,«,
corps), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res tétramères, de la famille des Curculioni-
des gonatocères et de la division des Aposta-
simérides cholides, créé par Schœnherr (Gé¬
néra et species Curculionidum, synonymia,
t. III, p. 604; VIII, 1, p. 22) et fondé sur
deux espèces, les S. incommodus et granu-
losus Schr. L’une et l’autre sont originaires
du Brésil. (C.)
SCEEROSTEMMA , Schott (Msc.). bot.
ph. — Syn. de Scabiosa, Linn.
SCLEROSTOAIA (o"x)v)poç, roide ; oro-
p.a, bouche), annél. — Genre de l’ordre des
Nématoïdes, famille des Ascaridiens, établi
par M. de Blain vil le (Dict. sc. nat.). L’espèce
type, Sclerostoma seguinum , a été trouvée
dans les Chevaux.
SCEEROSTYEIS (axAyjpoç, roide; utu-
Style). BOT. PH.— Genre de la famille des
Aurantiacées-Limonées, établi par Blume
(Bijdr. , 113). L’espèce type, Sclerostylis bi-
locularis Bl. ( Limonia id. Roxb.), est un
arbrisseau qui croît dans l’Asie tropicale.
SCEEROTHAMNES (axhpéç, roide;
Oapvoç, buisson), bot. ph. — Genre delà fa¬
mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu
des Podalyriées, établi par R. Brown fin
Ai ton Hort.- Kew., 2e édit., III, 16). L’es¬
pèce type, Sclerolhamnusmicrophyllis R. Br.,
est un arbrisseau qui croît sur les côtes aus¬
trales de la Nouvelle-Hollande.
* SCE EROTHECA (^xV/jpoç, dur; Ovjx*î,
boîte), bot. ph. — Genre de la familledes Lo-
bëliacées, tribu des Lobéliées, établi par De
Candolle (Prodr., VII, 356). L’espèce type,
Sclerotheca arborea (Lobeliaid. Forst.), esl
un arbre qui croît à Taïti.
*SCLEROTIIRIX (gx^vjpoç, dur; 0pt£, fila¬
ment). bot. cr. — (Phycées). Le genre, établi
sous ce nom par M. Kützing, dans ses Déca¬
des d’AIgues d’eau douce, a été depuis changé
par lui dans son Phycologia generalis, en ce¬
lui d' Hyphceothrix avec ces caractères: Fila¬
ments vaginés, parasites, agglomérés en fais¬
ceaux; sporanges globuleux, latéraux.
M Kützing en décrit deux espèces qui crois¬
sent dans les eaux douces. (Bréb.)
* SCEEROTHRIX (ax^po'ç, dur; QP^,
poil), bot. ph.— Genre de la famille des
Loasées, établi par Presl (Symb., II, 3, t.
53). Herbes du Mexique. Voy. loasées.
SCEEROTIEM. bot. cr. — Voy. mycé¬
lium à l’article mycologie.
* SC LE REM (çx)y ipoq, dur), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères hétéromères, de la
famille des Mélasomes et de la tribu des
Blapsides, formé par Dejean (Catalogue, 3e
édition, p. 215), adopté par Hope et com¬
prenant une dizaine d’espèces. Sept sont
originaires des Indes orientales, deux d’ɬ
gypte et une seule est propre à l’Espagne,
savoir: S. subterraneum, sericeum, canali-
culatum, ferrugineum, orientale F .,foveola-
tum 01. (opatrum), linealum et morbillosum
DeJ- (C.)
^SCEETHRES. ins. — Genre de l’ordre
SCO
SCO
440
des Coléoptères subpentamères, de la fa¬
mille des Longicornes et de la tribu des
Cérambycins , fondé par Newmann ( The
Enlomologist's , I, p. 247 ) sur une espèce
des îles Philippines , le S. amœnus de l’au¬
teur. (G.)
*SCOLECOBROTUS W&p«toç, qui
est rongé de vers), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères subpentamères, delà famille
des Longicornes et de la tribu des Céramby¬
cins, créé par Hope (The Transactions of the
Zool. Soc. Lond., 1833, t. XV, p. 109, f. 5)
et qui a pour type le S. Weslwoodi H., es¬
pèce de la Nouvelle-Hollande que cet auteur
place près des Rhagium. (C.)
* SCOLECOPHAGUS. Swains. ois. —
Synonyme de Quiscalus, Ch. Bonap., genre
fondé sur un oiseau d’Amérique que Wil¬
son a décrit sous le nom de Gracula ferru-
ginea. (Z. G.)
*SCOLECOPHIS (axw).vj ver ; o <ptç, ser¬
pent). rept. — Genre de la famille des
Couleuvres , établi par Fitzinger ( Syst.
Rept., 1843).
*SCOLELEPIS(ax«^,ver; écaille).
ànnél. — Genre de la famille des Ariciens,
établi par M. de Blain ville ( Dicl . sc. nat.).
Voy. ARICIENS.
*SCOLETOMA (axw/yj?, ver; Topi, sec¬
tion). annél. — Genre de la famille des Ari¬
ciens, établi par M. de Blain ville ( Dict . sc.
nat.). Voy. ariciens.
SCOIJËX. annél. — Nom scientifique des
Massettes. Voy. ce mot.
*SCOLEXÉROSE. min. - — Espèce du
genre des Silicates. La Scolexérose est une
substance vitreuse , quelquefois d’un éclat
gras, translucide ou opaque, verdâtre ou
blanchâtre, rayant le verre. Elle est fusible
au chalumeau et attaquable par les acides.
Vordens Kiold , qui en a fait l’analyse, l’a
trouvée composée de: Silice, 54,13; Alu¬
mine, 29,23; Chaux, 1 5,45 ; Eau, 1,07.
Cette substance n’a encore été trouvée qu’à
Pargas, en Finlande, avec la Paranthine, la
Scapolite, etc.
SCOLÉZ1TE. min. — - Espèce du genre
des Silicates. C’est une substance ordinaire¬
ment blanche , cristallisant en prismes
droits à base carrée. Elle ne raye pas le
verre, donne de l’eau par calcination , est
difficilement fusible en verre bulbeux, et
soluble en gelée dans les acides. Sa pesan¬
teur spécifique = 2,21 à 2,27. D’après l’a¬
nalyse qui en a été faite, cette substance
est composée de : Silice , 46,75 ; Alumine ,
24,82; Chaux, 14,20; Soude, 0,39; Eau,
63,64. La Scolézite appartient principale¬
ment aux terrains d’origine ignée, où elle
se trouve en noyaux ou en rognons, quel¬
quefois très considérables, tantôt pleins,
tantôt géodiques (Islande, Vivarrais, Stafifa ,
les Hébrides, Guadeloupe, Bohême, Au¬
vergne, etc.).
SCOLIA. ins. — Genre de l’ordre des
Hyménoptères, tribu des Sphégiens, famille
des Scoliides, établi par Fabricius (Syst.
Piez .), et caractérisé essentiellement par
des mandibules tridentées dans les maies,
sans dents, et fortement arquées dans les
femelles, par des palpes de trois articles. La
principale espèce de ce genre est la Scolia
hortorum , qu’on rencontre communément
dans les endroits sablonneux du midi de la
France et de l’Italie. Cet Insecte vole sur les
fleurs pendant la plus grande chaleur du
jour. Il est long de 15 à 18 lignes, noir,
velu, avec le front jaune tacheté de noir,
seulement dans la femelle; l’abdomen noir,
avec une large bande transversale jaune sur
les deuxième et troisième segments , sou¬
vent interrompue dans les deux sexes, mais
toujours dans la femelle. (L.)
SCOLÏCOTRICHUM (axwXvÆ , ver; 6pt%
poil ). rot. cr. — Genre de Champi¬
gnons, division des Clinosporés Ectoclines
tribu des Sarcopsidés -Myrothéciés , établi
par Kunze (Myc. lleft., I, 10). Les Cham¬
pignons, qui constituent ce genre, croissent
sur les branches d’arbre en décomposition.
Voy. mycologie.
SCOLIIDES. Scoliides. ins. — Famille
de la tribu des Sphégiens. Voy. ce mot.
*SCOLIOPilIS («rxoMoç, sinueux; fyt's,
serpent), rept. — Genre de la famille des
Couleuvres , établi par Lesueur (Journ. de
phys ., lxxxvi).
* SCOLOBATES ( çxcD.o&xty ÎÇ , insecte
nuisible aux blés), ins. — Genre de l’ordre
des Hyménoptères , tribu des Ichneumo-
niens , famille des Ichneumonides , établi
par Gravenhorst ( Ichn ., t. II, p. 360). L’es¬
pèce type, Scolobates crassitarsus Grav., se
trouve en France, en Angleterre, en Alle¬
magne et en Italie. (L.)
*SCOEOM S , Rafin. ( in Journ, Phys.
SCO
SCO
LXXXIX, 39). bot. ph. — Syn. de Thermopsis ,
R. Brown.
. *SCOLOCHLOA, Koch ( Flor . Germ.).
bot. ph. — Syn. d'Arundo, Linn.
*SCOLOPACIDÉES. Scolopacidœ. ois.
— Famille de l’ordre des Échassiers , établie
par le prince Ch. Bonaparte, et composée
d’une foule d’Oiseaux dont le plus grand
nombre formait les genres Scolopax e t Trin-
ga de Linné. Cette famille, qui correspond
en partie aux Longiroslres de G. Cuvier, est
caractérisée en général par un bec grêle ,
long et faible. Dans la méthode du prince
Ch. Bonaparte , elle comprend deux sous-
familles , celle des Tringinœ et celle des
Scolopacinœ. G. -R. Gray, dans son Généra
of Birds, indépendamment de ces deux sous-
familles, distingue les Scolopacidées en Li-
mosinœ, en Totaninœ , et y rapporte la sous-
famille des Recurvirostrinœ et celle des
Phalaropodinœ, que le prince Ch. Bonaparte
en éloigne et élève au rang de famille.
(Z. G.)
*SCOLOPAClNÉES. Scolopacinœ . ois.—
Sous famille de la famille des Scolopacidées,
dans l’ordre des Échassiers, fondée par le
prince Ch. Bonaparte , et comprenant les
Bécasses proprement dites. Elle est carac¬
térisée par un bec droit, mou et renflé à son
extrémité , une tête comprimée et de très
gros yeux placés fort en arrière. Les genres
Màcroramphus , Rhynchœa , Scolopax , Rus-
ticola , Xylocota, Numenius et Philolimnos,
composent celte famille. (Z. G.)
*SCOLOPACINUS , Ch. Bonap. ois. —
Synonyme de Ramphocœnus Vieill.; Troglo¬
dytes Swains. Voy. troglodyte. (Z. G.)
*SCOLOPACHJM, Eckl. etZeyh. (Enum.,
59). bot. ph. — Syn. d ’Erodium, Hérit.
SCOLOPAX. ois. - Nom générique latin
des Bécasses.
*SC0L0PE1VDRA. crust. — Klein, dans
ses Phil. Trans. 1738 , n° 417, et Abrégé
des Trans. Phil., tom II, fig, 219, pi. 4, fig.
4 à 6, désigne, sous le nom de Scolopendra
aqualicâ sculata , VApus de SchœfTer ou le
Monoculus Apus de Linné. Voy. apus.
(H. L.)
SCOLOPENDRE. Scolopendra. myriap.
— C’est un genre de l’ordre des Cbilopodes,
de la famille des Scolopendrides, établi par
Linné , et adopté par tous les myriapodo-
philes , après avoir fait passer cette coupe
r. xi.
441
générique par toutes les voies possibles de
modification. Chez cette coupe générique, la
tète est de forme variable, coupée carrément
en arrière ou s’imbriquant sur le segment
pi éanal , les yeux sont au nombre de quatre
paires, et inégaux; les segments sont au nom¬
bre de vingt et un, etpédigères ; les pieds de
la dernière paire sont plus ou moins épi¬
neux sous leur article fémoral ou basilaire;
les stigmates sont vulviformes ou en bou¬
tonnière, et au nombre de neuf paires; le
bord antérieur de la lèvre est forcipulaire ,
plus ou moins prolongé en une double saillie
dentifère.
C’est à ce groupe qu’appartiennent les
Scolopendres répandues dans toutes les par¬
ties du monde, et qui ont été indiquées par
tous les myriapodophiles du dernier siècle
et du commencement de celui-ci sous le
nom de Scolopendra morsicans. Ces animaux
vivent pour la plupart dans les régions
chaudes du globe; ils se tiennent sous les
pierres, dans les trous du bois mort ou pour¬
ri, sous la mousse ou plus ou moins enfer¬
més dans la terre. Ils sont très voraces , et
chassent de préférence les Insectes, les Aca-
rus, les Araignées, etc. Ils les saisissent avec
les pieds de derrière, et les tuent en les pi¬
quant au moyen de leurs pointes foreipu-
laires Leur piqûre est très douloureuse , et
sur Tespèce humaine même elle agit avec
autant d’intensité que celle des Scorpions.
Aussi ces animaux sont-ils fort redoutés.
Pendant longtemps leur histoire, aussi bien
que celle des autres Chilopodes , a été fort
négligée. Leach , l’un des premiers, fait voir
que sous le même nom de Scolopendra mor¬
sicans on confondait plusieurs des espèces
distinctes; nous avons nous - même, dit
M. P. Gervais , en 1837 , ajouté quelques
espèces à celles qu’il avait indiquées, et dans
notre travail nous portions déjà à quatorze
le nombre des espèces du véritable genre
Scolopendra. Depuis lors , les études de
M. Brandi, celles de M. Newport et les nô¬
tres aussi, études faites sur les riches col¬
lections de Paris, de Londres, de St-Péters-
bourg ou de Berlin, ont permis d’assurer la
caractéristique d’un bien plus grand nombre
d’espèces de Scolopendrides , soit dans ce
genre, soit dans ceux qui composent avec lui
la famille qui nous occupe. M. Newport est
le seul entomologiste qui ait encore abordé
üü
442
SCO
SCO
la classification naturelle des véritables Sco¬
lopendres, et ce savant, dans son travail mo¬
nographique sur les Ghilopodes , y admet
deux divisions seulement: les Scolopendres à
dents petites ( Scolopendrœ parvidentalœ), et
les Scolopendres à dents larges ( Scolopendrœ
latidcntatæ) .
Les caractères spécifiques des Scolopen¬
dres sont fournis par presque toutes les par¬
ties de leur corps dans les variations secon¬
daires qu’elles peuvent affecter. Les meilleurs
se tirent de la forme des pieds de derrière,
des épines qui arment les cuisses de ces
pieds, et des dents qu’on voit à la saillie
antérieure de la lèvre forcipulaire. Les épines
des pieds offrent néanmoins quelques varia¬
tions. Elles n’affectent pas toujours la même
disposition dans tous les individus d’une
même espèce, et quelquefois aussi leur nom¬
bre est différent entre les deux pieds d’un
même individu. Une variation analogue nous
est offerte par les antennes, qui diffèrent
fréquemment d’un côté à l’autre dans le
nombre et même plus ou moins dans la
forme de leurs articles.
Parmi les nombreuses espèces que ce genre
renferme, je citerai la Scolopendre cingulée,
Scolopendra cingulata Latr. Gerv. ( Hist . nat.
des Ins . api., t. IY, p. 255 , n° 1). Cette es¬
pèce est abondamment répandue dans tout
le midi de l’Europe , et en particulier en
Italie et dans le midi de la France. M. P.
Gervais a rencontré souvent cette Scolopen-
dredans les environs de Montpellier. (H. L.)
SCOLOPENDRELLE. Scolopendrella .
üyuiap. — C’est un genre de l’ordre des Ho-
lotarses, de la famille des Géophilides, établi
par M. P. Gervais (Hist. nat. des Ins. apt.).
On connaît deux espèces de ce genre : la
.première est la Scolopendrella nolacdnlha
Gerv. (Hist. nat. des Inst, apt., t. 4, p. 301,
pl. 39, fig. 7) ; elle a pour patrie les envi¬
rons de Paris ; la seconde espèce est la
Scolopendrella immaculata Newp., Frans.,
Linn. ( Soc. of Lond., t. XIX , p. 374 , pl.
40, fig. 4); cette espèce a été rencontrée
dans les environs de Londres. (H. L.)
SCOLOPENDRE ELIDES. Scolopendrel-
Udœ. myriap. — Vuy. géophilides. (H. L.)
SCOLQPENDRELLINES. Scolopendrel-
linæ. myriap.— Voy. géophilides. (H. L.)
SCOLOPENDRIDES. Scolopendridœ.
myriap. — C’est la seconde famille de l’ordre
des Chilopode* , qui a été établie par Leach
et adoptée , avec de grandes modifications
cependant, par les Myriapodophiles actuels*
Les Chilopodes qui rentrent dans la famille
des Scolopendrides , telle qu’on ia définit
aujourd’hui , constituent une réunion fort
nombreuse d’espèces en apparence très sem¬
blables entre elles , et dont les auteurs du
dernier siècle et du commencement de ce¬
lui-ci ont presque toujours parlé sous le nom
de Scolopendra mor sic ans. Les Scolopendrides
mieux étudiées par les naturalistes modernes
ont été partagées en plusieurs genres dis¬
tincts. En général, ces Myriapodes ont vingt
et une paires de pieds et la dernière est
plus longue que les autres , ordinairement
épineuse sur l’article fémoral , et disposée
pour saisir ; la hanche de cette paire de
pieds est plus ou moins soudée aux plaques
latérales et intérieures du segment anal ,
aussi le pied paraît-il formé de cinq articles
seulement. Les pinces maxillaires de la pre¬
mière paire de pieds correspondent à l’arceau
supérieur post-céphalique ; le second arceau
est plus petit que les autres qui croissent
faiblement en grandeur jusque vers le der¬
nier ou cinquième du corps. La tête est
scutiforme; les antennes ont habituellement
dix-sept ou vingt articles sétacés ou monili-
formes. Le plus souvent il existe des yeux et
leur nombre est presque toujours de quatre
paires; la lèvre forcipulaire, forte et soudée
sur la ligne médiane, présente dans la ma¬
jorité des espèces une double saillie médio-
antérieure dentifère ; les crochets des for-
cipules sont forts; ils émettent une humeur
vénéneuse. C’est aux Scolopendrides qu’ap¬
partiennent les plus grosses espèces de
Chilopodes et celles jdont la morsure est le
plus à craindre.
Certaines espèces de Scolopendrides of¬
frent une particularité remarquable des
organes respirateurs qui doit le faire dis¬
tinguer génériquement des autres. Au lieu
d’ouvertures vulviformes ou en boutonnière
pour l’orifice des trachées, elles présentent
des plaques criblées et le nombre de ces
stigmates est de dix paires. Ces Scolopen¬
drides ont aussi les dents labiales plus fortes
et autrement disposées. M. P. Gervais en a
fait avec M. Newport un groupe particulier
qu’il a placé en tête de toute la famille.
D’autres Scolopendres, en bien plus grand
SCO
SCO
nombre, ont les 'orifices respiratoires en
Corme de boutonnière.
Dans une première catégorie les stigmates
en boutonnière sont au nombre de neuf
paires seulement, et il n’existe, comme chez
la précédente, que vingt et une paires de
pieds; de plus les dents sont moins fortes
et habituellement plus nombreuses que chez
les Scolopendres cribrifères.
Dans une seconde catégorie, les anneaux
pédigères sont au nombre de vingt-trois.
La première de ces trois grandes divisions
ou celle des Scolopendrides cribrifères, com¬
prend le genre Heterostoma, Newport, par¬
tagé par ce naturaliste en Heterostoma et
Branchiosloma.
La deuxième ou celle des Scolopendrides
morsieantes peut être divisée en plusieurs
genres suivant des caractères fournis par la
considération du nombre des segments du
corps et des’ pieds ; par la présence et le
nombre des yeux ou par leur absence ainsi
que par les conformations des pieds de
derrière.
A l’exemple de M. P. Gervais, nous con¬
tinuerons d’appeler Scolopendrci les espèces
à vingt et une paires de pieds, à quatre
paires d’yeux, et à pieds de derrière préhen¬
seurs et plus ou moins épineux , qu’elles
aient le segment céphalique arrondi , sub¬
carré ou triangulaire, tronqué en arrière
ou imbriquant: ce qui a donné lieu dans
le dernier travail de M. Newport à l’établis¬
sement des genres Scolopendra , Cormoce-
phalus , Rhombocephalus et Theatops.
M. P. Gervais a établi le nouveau genre
Monops pour le Cryptops nigra Newp. qui
n’a, comme les Henicops, qu’une seule paire
d’ailes. Le nom de Cryptops, Leach, restera
aux Scolopendrides à vingt et une paires de
pieds qui manquent entièrement d’yeux.
Les genres Scolopendra, Monops et Cryptops
nous paraissent devoir former une première
catégorie de Scolopendrides morsieantes ; la
seconde sera celle des Scolopendrides Hélé-
ropodes chez lesquelles le nombre de pieds
est de vingt-trois. Tels sont les genres Sco¬
lopendropsis, Brandi, caractérisé parades
yeux semblables à ceux des Scolopendres,
Scolopocryptops, Newport, qui comprend les
espèces dépourvues d’yeux; et Newportia ,
Gervais, coupe générique établie par ce na¬
turaliste pour 1 e Scolopocryptops longitarsis,
w
Newp., qui a les pieds de derrière compo¬
sés de quatorze articles mobiles. Les Scolo¬
pendrides seront donc divisées de la manière
suivante.
1° Scolopendrides cribrifères ou espèces à
stigmates cribriformes et à vingt et une
paires de pieds :
Heterostoma.
2° Scolopendrides morsieantes ou espèces
à stigmates valvuliformes et à vingt et une
paires de pieds:
Scolopendra.
Monops.
Cryptops.
3° Scolopendrides hetéropodes ou pourvues
de vingt-trois paires de pieds :
Scolopendropsis.
Scolopocryptops.
Newportia. Voyez ces différents noms.
(H. L.)
SCOLOPENDRINES. Scolopendrinœ ,
MYRIAP. — Voy. IIOLOTARSES. (H. L.)
SCOLOPENDRITES. Scolopendrilæ .
MYRIAP. — Voy. SCOLOPENDRIDES. (H. L.)
SCOLOPENDRÏLM. bot. cr. — Genre de
la famille des Fougères , tribu des Polypo
diacées, établi par Smith (in Mem. Acad.
Turin, V, 410). L’espèce type, Scolopen-
driumvulgare, est très commune dans toute
l’Europe; elle croît sur les murs humides
des puits et dans les fentes des rochers.
SCOLOPENDROIDES. Scolopendroides .
MYRIAP. - Voy. SCOLOPENDRIDES. (H. L.)
*SCOLOPENDROPSIS. myriap. — M.
Brandt désigne sous ce nom un genre de
l’ordre des Ghilopodes, de la famille des
Scolopendrides, et qui a pour caractères prin¬
cipaux: Yeux au nombre de quatre paires ,
vingt- trois paires de pieds. On ne connaît
qu’une seule espèce de ce genre qui est le
Scolopendropsis Bahiensis Brandt ( Recueil ,
p. 75). Cette espèce a pour patrie la province
deBahia. (H. L.)
SCOLOPIA , Schreb, ( Gen ., n. 846).
bot. ph.— Syn. de Phoberos, Lour.
*SCOLOPLOS. helm.— Genre de la famille
des Anciens, établi par M. de Blain ville
(Dict. sc. nat., 1828). Voy. ariciens.
^SCOLOPOCRYPTOPS. myriap. — Ce
genre, qui appartient à l’ordre des Chilopo-
des et à la famille des Scolopendrides, a été
établi par M. Newport aux dépens des Yco-
lopendro de Linné. Ce genre renferme quatré
SCO
SCO
444
espèces dont une, d’après Degeer, appartien¬
drait à l’Afrique. L’espèce qui peut être con¬
sidérée comme le type est le Scolopocryptops
melanosma Newport ( Trans . Linn. Soc. of
Lond.,t. XIX, p. 406). C’est dans l’île Saint-
Vincent, aux Antilles, que cette espèce a été
rencontrée. (H. L.)
SCOLOPSIDES. poiss. - Genre de l’ordre
des Acanlhoptérygiens, famille des Sciénoï-
des, établi par G. Cuvier (Règne animal ), et
dont les principaux caractères sont: Corps
oblong ; bouche peu fendue ; dents en ve¬
lours; écailles assez grandes; pas de pores
aux mâchoires; deuxième sous-orbitaire den¬
telé et terminé près du bord de l’orbite par
une pointe dirigée en arrière et qui se croise
avec une pointe du troisième sous-orbitaire
dirigée en sens contraire. Les rayons bran¬
chiaux ne sont pas au nombre de plus de
cinq ; du moins, s’il y en a un sixième, il est
excessivement grêle. Ces Poissons présentent
intérieurement un estomac en cul-de-sac
arrondi, un intestin peu replié et des appen¬
dices cœcaux peu nombreux.
Toutes les espèces connues vivent dans la
mer des Indes. Elles sont de taille médiocre
et se réunissent en troupes peu nombreuses.
MM. G. Cuvier et Valenciennes {Histoire des
Poissons, t. XII, p. 327) en décrivent vingt-
neuf espèces, parmi lesquelles nous citerons
principalement les Scolopsides Kate, Cuv. et
Val. ( Anthias japonicus B1 . , Lutjan japo¬
nais Lacép.), Scolopsides Vosmeri Cuv. et
Val. {Scolopsides argyrosomus K. et V. H.,
Anthias Vosmeri Bl.), Scolopsides bilineatus
Cuv. et Val. {Anthias id. BL, Lutjan ellip¬
tique Lacép.), Scolopsides lycogenis Cuv. et
Val. {Lycogenis argyrosoma K. et V. H.,
Holocentre cilié Lacép.), Scolopsides ghanam
Cuv. et Val. {Sciæna id. Forsk., Holocentre
ghanam Lacép.), etc. La couleur ordinaire
de ces Poissons est le gris- rougeâtre. (M.)
*SGOLOPTERUS (<;xo\o\p, pieu; lïnptv,
aile), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
tétramères, de la famille des Curculionides
orthocères et de la division des Apionides,
établi par Ad. White(77ie Zoology ofthe Voy.
ofErebuset Terror, 1846, p. 14, pi. 3, f. 10)
sur trois espèces de la Nouvelle-Hollande ,
savoir: S. bidensY., letracantus et penicil-
latus Wh. (C.)
SCOLOSANTHUS (çxw).o;, pieu; « vôoç,
fleur), bot. ph. — Genre de la famille des
Rubiacées-Cofféacées , tribu des Psycho-
triées , établi par Vahl {Eclog., 1, 11, 1. 10).
L’espèce type, Scolosanlhusversicolor, est un
arbrisseau qui croît aux Antilles.
* SCOLOSPERMUM ( çxwAoç , pieu ;
çTt sp[j.ot , graine), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées Tubuliflores, tribu des
Sénécionidées , établi par Lessing {in Lin-
nœa, V, 152). L’espèce type, Scolospermum
Fougerouxiœ , est une herbe qui croît au
Mexique.
*SCOL YMOCE PII ALUS, Herm. {Dendr.,
t/9). bot. ph. — Syn. de Protea, Linn.
SCOLYMUS. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées- Liguliflores, tribu des
Chicoracées, établi par Cassini {in Dict. sc.
nat., XXV, 60; XXXIV, 86). Les Scoly-
mus hispanicus et maculatus , principales
espèces de ce genre, sont des herbes qui
croissent dans toute la région méditerra¬
néenne.
SCOLYTUS. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, de la famille des Xy¬
lophages et de la tribu des Scolytides, créé
par Geoffroy {Histoire abrégée des Insectes ,
t. I, p. 309), adopté parDejean {Catalogue,
3* édition, p. 332) et publié par Herbst sous
le nom d'Eccoptogaster. Ce genre renferme
une quinzaine d’espèces. Huit sont euro¬
péennes et les autres américaines. Nous cite¬
rons, comme en faisant partie, les S. des -
tructor 01., pygmœus, minulus , niger F.,
multistriatus Marhs , inlricatus Knoch, qua-
drispinosus , muticus Say. Ces insectes, ainsi
que leurs larves, causent un dégât très pré¬
judiciable à quelques arbres dont ils perfo¬
rent l’écorce tout à l’entour. Les première,
deuxième et quatrième attaquent*l’Orme, et
la cinquième le Chêne. M. Guérin-Mèneville
se propose de donner sous peu une mono¬
graphie de ce genre. (C.)
SCOLYTUS. ins. — Nom donné par Fa-
bricius à un genre de Coléoptères décrit en¬
suite parLatreiile sous celui d’OMorrntoN qui
a été adopté de préférence. (C.)
SCOMBER. poiss. — Voy. maquereau.
SCOMBÉROIDES. Scomberoides. poiss.
— Camille de l’ordre des Acanlhoptérygiens,
caractérisée principalement par des pièces
operculaires , sans dentelures; des écailles
petites et lisses; les nageoires verticales gé¬
néralement non enveloppées d’écailles; des
cæcums nombreux.
SCO
MM. G. Cuvier et Valenciennes (Hist. des
Poiss ., t. VIII, IX et X) ont divisé cette
famille en cinq grandes tribus, dont nous
allons donner les caractères, avec l’indica¬
tion des genres que chacune d’elles ren¬
ferme :
I Scombéroides à fausses pinnules et sans
armure à la ligne latérale.
Maquereau , Thon , Auxide, Pélamide,
Tassard , Thyrsite , Gempyle, Lépidope ,
Triehiure , Espadon , Tétrapture , Makaira,
Voilier.
II. Scombéroides à rayons épineux du dos
séparés
Pilote, Élacate, Liche, Chorinème, Tra-
chinote, Apolectus, Rhynchobdelle, Masta-
cemble , Notacanthe.
III. Scombéroides à ligne latérale cuirassée.
Caranx , Saurel , Oliste , Scyris, Blepha-
ris, Gai, Argyréiose , Vomer, Hynni.
IV. Scombéroides sans fausses pinnules, sans
épines libres au dos, sans armure aux
côtés de la queue.
Sériole , Temnodon , Lactaire, Pasteur,
Nauclère , Porthmée, Psène , Coryphène,
Lampuge , Centrolophe, Astroderme , Pté -
radis, Stromatée, Rhombe , Louvarlou ,
Séserin , Kurte.
V. Scombéroides à bouche protractile.
Zée , Capro , Lampris, Équula , Mené.
La famille des Scombéroides comprend
les espèces de Poissons les plus utiles à
l'homme par leur goût agréable et par leur
inépuisable reproduction qui les ramène
périodiquement dans les mêmes parages.
Elles sont l’objet des plus grandes pêches. (M.)
SCOAIBUÉSOCL. Sombresox. poiss —
Genre de l’ordre des Malacoptérygiens ab¬
dominaux, famille des Ésous , établi par
Lacépède et adopté par G. Cuvier ( Règne
anim. ). Les Poissons présentent beaucoup
de ressemblance avec les Orphies , ils s’en
distinguent principalement par les derniers
rayons de leur dorsale et de leur anale qui
sont détachés en fausses nageoires.
Le Scombrésoce campérien , Lac. ( Esox
sauras Bl., Schn. ; Làiris nians Rafin.), es-
SCO AAH
pèce type de ce genre, vit dans la Méditer¬
ranée. (M.)
SCOPABIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Scrophularinées, tribu des Véroni-
cées, établi par Linné (Gen., n. 143). L’es¬
pèce type, Scopariadulcis Lin., Lamk., etc.,
est un arbuste qui croît en abondance dans
les régions tropicales du globe.
*SCOPIMERA. crust. — Cette nouvelle
coupe générique, qui a été créée par Dehaan
dans sa Faune japonaise, appartient à
l’ordre des Décapodes brachyures , à la fa¬
mille des Catométopes et à la tribu des Ocy-
podiens. On n’en connaît qu’une seule es¬
pèce , qui est le Scopimera glotosa Dehaan,
Faun. Jap. IL, XI, fig. 3. Ce Crustacé a pour
patrie les mers du Japon. (H. L.)
SCOPOLIA ( nom propre ) bot. ph. —
Genre de la famille «les Solanacées, tribu des
Hyoscyamées , établi par Jacquin ( Observ.,
1 , 32 , t. 20). L’espèce type , Hyoscyamns
Scopolia Linn., est une herbe qui croît dans
les régions subalpines de l’Europe orientale.
SCOPOLIA, Linn. f. (Suppl., 409). bot.
ph. — Syn. de Daphné, Linn.
SCOPOLIA, Ada ns. (Fam., 11,419) bot.
ph. — Syn. de Ricolia , Linn.
SCOPOLIA, Smith {le. ined., II, 34).
bot. ph. — Syn. de Toddalia, Juss.
SCOPOMXA, Schult. (Fi. OEsterr., II,
t. 844). bot. ph — Syn. de Scoparia, Jacq.
SCOPS, Mohr. ois. — Synonyme de An -
tropoides Vieil 1 . ; division du genre Grue.
Voy. ce mot. (Z. G.)
SCOPS. Scops. ois. — Division générique
établie par Savigny dans ia famille des
Chouettes, adoptée par G. Cuvier et par ia
plupart des ornithologistes modernes. A
l’article Chouette on a indiqué les carac¬
tères de ce genre , et fait la description de
l’espèce qui en est le type; nous croyons
devoir donner ici quelques détails relatifs
à l’histoire naturelle de cette espèce : ce qui
nous détermine à le faire, c’est que le Scops
a des mœurs, des habitudes un peu diffé¬
rentes de celles des autres oiseaux de proie
nocturnes, et que ces mœurs et ces habitudes
ont été passées sous silence dans l’histoire
générale que l’on a faite des Chouettes.
Le Scops ou petit Duc (Str. Scops Linn.,
Sc. Âldrovandi Ray) est un oiseau d’Europe.
Quelques auteurs, et Vieillot entre autres ,
sont tombés dans l’erreur en avançant qu’il
SCO
SCO
n’était pas commun en France. Qu’il soit
rare dans les provinces du Nord , c’est ce
que nous ne saurions dire; mais bien cer¬
tainement, de tous les oiseaux de proie noc¬
turnes qui habitent ou qui sont de passage
dans nos départements méridionaux, il n’en
est pas de plus abondant. Nous en avons vu
les marchés encombrés , pour ainsi dire ,
lors de son passage en fin septembre. Ce ne
serait pas là , il est vrai , une preuve bien
convaincante de son abondance dans toute
autre saison , si nous ne pouvions assurer
qu’en juin et juillet , époque de sa repro¬
duction , il s’y montre également en très
grande quantité.
Le Scops n’est pointsédentaire chez nous;
nous le possédons six mois à peu près, depuis
avril jusqu’en octobre. Il s’établit dans les
cantons parsemés de collines boisées, dans
les sites un peu montueux , près et même
dans les villages. Durant le jour, il se tient
à l’ombre des bois, juche sur une branche
ou dans les trous de quelque édifice. Ce qu’il
y a de remarquable, c’est que lorsqu’il choi¬
sit un arbre pour lieu de repos, on ne l’y
voit pas perché dans le sens transversal
d’une branche, mais presque toujours dans
un sens longitudinal. Il y reste ainsi toute
la journée dans une immobilité parfaite et
les aigrettes dressées en l’air. Si on le force
à prendre sa volée, il se jette dans un arbre
voisin et dans le plus épais du feuillage. Ce
n’est que lorsque le soleil a disparu de
l’horizon qu’il abandonne sa retraite. Sa
voix, qu’il fait entendre alors, surtout si le
temps est beau, a quelque chose de mono¬
tone et de mesuré. Pendant des heures en¬
tières il fait entendre un cri qui peut s’ex¬
primer par la syllabe kthion. Quelquefois
cependant il pousse un autre cri vif et pressé
que le mot chivini , prononcé plusieurs fois
de suite, peut rendre.
Comme tous les Oiseaux de proie noctur¬
nes, le Scops ne fait qu’une ponte par an.
La femelle dépose ses œufs , au nombre de
trois à cinq, dans des creux d’arbre, dans
des trous de muraille , sans se donner la
peine de faire un nid. Nous avons vu un
couple venir se reproduire six ans de suite
dans le même lieu. Les jeunes, après avoir
quitté le nid , suivent pendant la nuit le
père et la mère pour en recevoir la becquée,
jusqu’à ce qu’ils puissent eux-mêmes trou¬
ver leur nourriture, qui consiste en Saute¬
relles , Grillons , Scarabées et autres gros
Insectes. Mais bientôt les liens de famille
se rompent; père, mère et petits se sépa¬
rent, chacun vit isolément, sans s’écarter
cependant du lieu où la reproduction s’est
opérée. Tous disparaissent vers la fin de
l’été.
Il est probable que le Scops n’abandonne
nos climats que pour passer en Afrique. Ce
qui semble confirmer cette assertion , c’est
qu’à l’époque de ses migrations , il est bien
plus abondant sur les côtes de la Méditer¬
ranée, et qu’il se montre également en nom¬
bre dans quelques unes des îles dont cette
mer est parsemée.
Le Scops, contrairement à l’opinion d’un
très grand nombre d’auteurs, voit très bien
durant le jour. Seulement il paraît ne pou¬
voir soutenir trop longtemps l’éclat d’une
vive lumière; il en est bientôt incommodé
au point de fermer les yeux s’il ne trouve
quelque coin obscur où il puisse se cacher.
C’est également une erreur de croire qu’il
puisse distinguer les objets au milieu de la
plus complète obscurité. Spallanzani a fait
à ce sujet des expériences qui prouvent ce
fait de la manière la plus péremptoire ; il
résume ces expériences en disant que « l’œil
du Scops est conformé de manière qu’il ne
reçoit aucune impression des objets , non
seulement dans un milieu totalement obs¬
cur, mais encore pénétré d’une lumière qui
n’est pas tout à fait appréciable à l’œil hu¬
main ; que si cette lumière éprouve une lé¬
gère augmen-tation , quoique insuffisante
pour nous faire distinguer les objets, elle
suffira au Scops, qui verra parfaitement à
se conduire. Ainsi l’épithète de crépusculaire
que l’on voudrait donner à cet Oiseau n’est
point exacte, puisque au milieu de la nuit,
à la seule clarté des étoiles , il peut diriger
son vol , et exercer dans les champs et sur
les arbres ses petites rapines. »
Le Scops est un Oiseau excessivement
doux , qui se familiarise très aisément.
L’auteur que nous venons de citer en a
possédé plusieurs, qui venaient se poser sur
ses mains, pour prendre la viande qu’il leur
présentait. Nous-rnême en avons vu un , il
y a quelques années , chez le concierge de
l'amphithéâtre de Clamart, tellement appri¬
voisé qu’il errait librement dans la loge ,
SCO
SCO
les portes et les fenêtres étant grandement
ouvertes. Cependant, quel que soit le degré
d’éducation des individus qu’on élève, lors¬
que l’époque des migrations est arrivée, ils
profitent de la trop grande liberté qu’on
leur laisse pour satisfaire leur besoin de
voyager.
Non seulement le Scops habite la France,
mais aussi la Hollande, la Suisse, l’Allema¬
gne, la Russie méridionale, l’Italie, etc. Il
vit également en Afrique. (Z. G.)
SCOPULA. ins. — Genre de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu
des Pyraliens, établi par Treitschke. L’es¬
pèce type, Scopula margarilalis ( Phalœna
id. Fab., Pyralis erucalis Hubn.) se trouve
en France, principalement aux environs de
Paris. (L.)
*SCOPULARIA . bot. ph. — Genre de la
famille des Orchidées, tribu des Ophrydées,
établi par Lindley (in Bot. Reg., n. 1701).
Herbes du Cap. Voy. orchidées.
SCOPUS. ois. — Nom latin, dans Brisson,
du genre Ombrette.
SCORDIUM ) Tournef. (Inst., 97). bot.
ph. — Voy. teucrium , Linn.
SCORIAS. bot. cr. — Genre de Cham¬
pignons hyphomycètes , section des Muco-
rinés, établi par Fries ( PI. hom ., 171 ).
L’espèce type est le Scorias spongiosa ( Bo-
trylis id. Schw.).
SCORIAS, Rafin. (in New. York niedic.
reposit., II, Hex. V, 350). bot. ph. — Syn.
de Carya , Nuit.
SCORODîTE. min. — Espèce de Fer ar-
séniaté. Voy. fer.
SCORODG.MA , Tournef. ( Inst. ,91).
bot. ph. — Voy. teucrium, Linn.
SC0HODOPRASUM , Michel. ( Nov.
Lren., t. 24). bot. ph. — Syn. de Schœno-
prasum, Kunth.
SCO R PÊNE. Scorpæna. pûiss. — Genre
de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille
des Joues cuirassées , établi par Linné, et
caractérisé de la manière suivante par
MM. G. Cuvier et Valenciennes ( Hisl. des
Poiss., t. IV, p. 286): Corps écailleux; tête
épineuse, comprimée latéralement; joues
et mâchoires sans écailles ; dents en velours
aux mâchoires , au vomer et aux palatins;
une seule dorsale; sept rayons aux ouïes ;
des lambeaux cutanés.
Les auteurs cités plus haut décrivent 18
44?
espèces de ce genre, dont deux seulement
vivent dans nos mers. Ce sont : 1° La Grande
Scorpène rouge , Scorpæna scrofa Linn.,
grande, rouge, à écailles larges et lisses,
munie de barbillons et de lambeaux char¬
nus nombreux, et dont les épines dorsales
sont inégales. — 2 1 La Petite Scorpène brune,
vulgairement Rascasse, Scorpæna corpus
Linn., plus petite, plus brune, à écailles
plus petites et âpres, à barbillons moins
nombreux, et dont les épines de la dorsale
sont à peu près égales.
Ces deux espèces sont très communes sur
toutes les côtes de la Méditerranée. Elles y
vivent généralement en assez grandes trou¬
pes; leurs piquants passent pour faire des
blessures dangereuses; mais cette circons¬
tance non plus que leur laideur, n’empêche
pas que l’on ne s’en nourrisse et même leur
chair passe pour assez bonne. Parmi les
espèces qui vivent dans les mers étrangères,
nous citerons principalement les Scorpæna
grandicornis , cirrhosa Cuvier et Val. (Perça
id. Thunb.), picta, etc. (M.)
SCORPIIDES. Scorpiidœ. arachn. —
Voy. scorpionides. (H. L.)
SCORPIOIDES, Tournef. (Inst., 226).
bot. ph. — Syn. de Scorpiurus, Linn.
SCORPION. Scorpio. araciin. — Voy.
SGORPIUS. (H. L.)
SCORPION IDE A. arachn. — Voy. scor¬
pionides. (H. L.)
SCORPIONIDES. Sccrpwnidœ. aracun.
— C’est le troisième ordre de la classe des
Arachnides et dont les caractères peuvent
être ainsi présentés : Palpes <J idacty les ainsi
que ies mâchoires ou chélicères; leur cépha¬
lothorax d’une seule pièce en dessus, sans
languette inférieure, et leur abdomen multi-
articulé. Ils ont de deux à douze yeux,
dont une paire souvent médiane, plus grosse
que les autres. Leur respiration est pulmo¬
naire dans les grandes espèces , trachéenne
dans les petites. A part les Télyphones,
qu’on a pendant longtemps réunis dans un
même genre avec les Phrynes, les Oclopodes
scorpionides placés dans cet ordre ont été
presque constamment réunis dans un même
groupe. Aristote appelle les Chéliers des
Scorpions sans queue, et le vulgaire ne les
désigne pas autrement de nos jours. C’était
aussi la manière de voir de Cuvier, de La-
marek et de Latreille dans leurs premier*
SCO
448
ouvrages. Mais depuis lors , la grande im¬
portance que deux de ces naturalistes émi¬
nents ont accordée aux caractères de la
respiration a conduit le dernier à placer
dans deux ordres différents de la classe des
Arachnides, les Scorpions qui ont des pou¬
mons, et les Chélifers qui sont trachéens.
Cette manière de voir n’a pas été adoptée
par M. Gervais, dans le tome 3me de son
Histoire naturelle des Insectes aptères , et ce
naturaliste s’appuie particulièrement sur
l’autorité de MM. de Blainville et Leach ;
du reste , ajoute-t-il , plusieurs recherches
importantes sont à faire sur l’anatomie et
la physiologie de ces animaux, pour résoudre
complètement cette question. Les caractères
extérieurs et l’anatomie des Scorpions doi
vent nous occuper d’abord ; nous traiterons
ensuite de leur classification et de leur ré¬
partition géographique.
En commençant par le corps lui-même,
nous n’avons de développements indispensa¬
bles à donner que relativement à sa seconde
partie, c’est-à-dire, l’abdomen qui se partage
lui-même en gaster et en fausse queue ;
cette dernière partie a été nommée uroïde
par M. P.Gervais, et c’est entre le premier et
le second arceau inférieur que s’ouvre l’ap¬
pareil génital ; ces deux arceaux sont rudi¬
mentaires; le premier est bivalve, ovalaire
transverse, et ie second sub-rectangulaire.
Celui-ci porte les singuliers appendices aux¬
quels on a donné le nom de peignes; quant
à la partie uroïde , les impressions en ca¬
rènes qu’on y remarque, doivent surtout
être indiquées à cause des excellents carac¬
tères qu’elles fournissent. Ces carènes sont
latérales ou médianes; il n’y en a de cette
seconde position qu’à la partie inférieure:
telle est la carène appelée par M. P. Ger-
vais médio-infère ; la ligne médio-supère
est le plus souvent occupée par une gout¬
tière ; il existe dans la majorité des espèces
plusieurs autres carènes faciles à séparer
eu trois sortes : carènes médio-lalérale, la¬
térale supérieure et latérale infère; ces
deux dernières sont fréquemment doubles.
Les yeux de ces animaux varient suivant
les sous-genres ; chacun d’eux a la compo¬
sition reconnue par Millier auxstemmalesdes
Insectes; leur coi née transparente les rend
très reconnaissables à l’extérieur, surtout
ceux du vertex ou les médians qui sont les
plus gros ; cependant les autres sont quel¬
quefois assez difficiles à constater, surtout
ceux des quatrième et cinquième paires ,
quand ils existent.
La partie d’un des anneaux est souvent
granuleuse, et les impressions linéaires ou
autres qu’on y remarque sont utiles à si¬
gnaler pour la distinction des espèces. Elle
est de la nature de la chitine. Au gaster,
l’arceau inférieur de chaque anneau est
séparé du supérieur , et la peau est molle
entre eux comme entre les anneaux eux-
mêmes. Les sacs respiratoires s ouvrent par
des fentes transverses un peu obliques ;
Latreiile qui appelait ces poumons les or¬
ganes de la respiration des Scorpions,
nommait ces ouvertures pneumostomes ; le
dernier anneau du gaster n’en a point.
Chaque patte se compose des parties sui¬
vantes : Ie la hanche qui l’insère au tronc,
sous le céphalothorax , 2° le trochanter,
toujours très court; 3° la cuisse plus longue,
échancrée inférieurement à son extrémité
tibiale pour le jeu de la jambe ; 4° la jambe,
dont l’extrémité tarsienne présente la même
particularité; 5° les trois articles du tarse.
Les hanches de la première paire de pattes
ont une avance antérieure qui vient sous
celle des palpes , et joue le rôle de lèvre
inférieure ; Latreiile les désigne sous le nom
de IangueLtes. Les deux paires antérieures
d’appendices qu’on ne peut appeler des
pattes sont les mâchoires ou chélicères en
avant, et les palpes entre celles-ci et la
première paire de pattes.
M. P. Gervais a appelé maxilles ceux de
la première paire dont la main seule et
une partie de l’avant bras ont la consistance
Solide des autres parties du corps. Ce sont
celles que Latreiile et autres entomologistes
appelaient chélicères, antennes, pinces ou
forcipules , ou même mandibules, quoique
ce dernier nom doive être réservé, chez les
animaux articulés, comme il l’est chez les
vertébrés , à la seconde paire de mâchoires
ou mâchoire inférieure. Dugès ne doute pas
de leur homologie avec la paire supérieure
des mâchoires des Insectes, et il rejette
l’opinion de Savigny , que les appendices
buccaux des Insectes hexapodes manquent
aux Arachnides.
Les appendices masticateurs de la se¬
conde paire sont pour M. P. Gervais des
SCO
mandibules , c’est-à-dire des mâchoires in«* i
férieures, le nom de palpes qu’on leur donne
souvent ne leur convient pas mieux chez les
Scorpions que chez les Araignées, et ce ne
sont pas, suivant le naturaliste ci-dessus
cité, les analogues des rnaxilles palpigères
des Insectes, comme le voulait Dugès. La
hanche de cette seconde paire d’appendices
joue le rôle d’organe .broyeur. Leur hanche
constitue ce que Latreille appelle les man¬
dibules, ces hanches sont susceptibles de
s’écarter considérablement , et leur face
interne aplatie sert à la mastication , prin¬
cipalement par son angle solide inférieur.
L’article qui s’y insère répond à la rotule
ou trochanter ; la troisième est la cuisse ;
la quatrième ou la jambe est l’avant-bras,
et le tarse, composé de deux parties seule¬
ment, est désigné sous celui de main. La !
main n’en est même que la partie plus ou
moins renflée ; la partie digitiforme allongée :
de son extrémité antérieure est le doigt fixe
ou interne, et le second article tarsien, à
peu près de la longueur de cette apophyse
digitiforme et jouant sur elle, est le doigt
externe ou mobile.
Voici donc en tout six paires d’appendices
bilatéraux au céphalothorax des Scorpions,
toutes de même nature au fond, mais variées
pour la forme suivant leur usage respectif.
En arrière viennent des organes également
appendiculaires, mais d’une nature diffé¬
rente; ce sont les peignes. On en ignore le
véritable usage , mais tout fait croire qu’ils
servent à la reproduction, et ils sont insérés
bilatéralement au deuxième arceau inférieur
qui est tout à fait rudimentaire. Les pei¬
gnes, au nombre de deux seulement, en
une paire, sont composés de deux parties,
le support et les dents. Degéer et Pallas
avaient déjà prévenu les zoologistes des va¬
riations que présentent ces dents; mais elles
sont moins considérables qu’on ne le pense,
et on peut en tirer de bonnes indications
pour la distinction et la subordination des
espèces.
L’étude anatomique des Scorpions a été
faite essentiellement sur les S. occilanus et
europœus. On en est redevable à Cuvier,
Meckel , Treviranus , L. Dufour, Marcelle
de Serres, Millier et Newport. Treviranus
a pris pour sujet le S. europœus, et M. L.
Dufour le S, occilanus . L’espèce de Millier
t, xi.
SCO 4iü
est le .S’, teler du muséum de Berlin. Meckel
dit aussi avoir disséqué le S. ater.
Le canal intestinal s’étend directement
de la bouche, située entre la base des pal¬
pes, jusqu’à l’anus, qui s’ouvre inférieure¬
ment au milieu de quatre mamelons entre
le dernier anneau de la portion uroïde de
l’abdomen et la vésicule de l’aiguillon. Il
est grêle et se porte sans aucune inflexion
de la bouche à la fin du dernier anneau.
Cependant il s’élargit un peu en approchant
de son point de terminaison, à l’origine de
la queue, il est au contraire, rétréci, et
là s’insèrent deux vaisseaux, dont les in¬
férieurs vont de ce côté et se perdent dans
la membrane adipeuse, les autres remon¬
tant, au contraire, dans le céphalothorax
jusqu’à la hauteur de la troisième paire de
pattes; ceux-ci sont les canaux biliaires et
les autres ont été regardés comme les ana¬
logues des reins. On doit à M. J. Müller la
connaissance de deux conduits salivaires qui
se trouvent sur les deux côtés d’une pièce
cartilagineuse ou fibreuse intérieure qui
divise eu deux la cavité thoracique. En avant
de cette pièce ou diaphragme , on voit le
cerveau , le commencement du canal ali¬
mentaire ainsi que les muscles de la bouche
et des premières paires de pattes. L’œsophage
et le système nerveux ganglionaire percent
cette pièce en deux points différents. Les
viscères sont enveloppés d’un épiploon riche
en «matière graisseuse que MM. Meckel et
L. Dufour désignent sous le nom de foie.
Les prétendus poumons des Scorpions
sont nommés pneumostomes par Latreille et
M. Strauss (Stigmates suivant L. Dufour et
Müller), sont des bourses munies intérieu¬
rement d’un certain nombre de petites lames
ou feuillets perpendiculaires à leur grand
diamètre. Mekel qui paraît avoir été le pre¬
mier à désigner ces organes, les appelle des
poumons. Plus tard, lui et Treviranus eu
faisaient des branchies, et on les en a blâ¬
més. Il est évident néanmoins que ce ne
sont pas de vrais poumons. Toutes les pe¬
tites poches étroites qui sont déterminées
par les feuillets, et qu’on ne pourrait compa¬
rer aux cases d’un porte feuille, débouchant
dans une sorte de vestibule comme placé
entre elles et l’ouverture extérieure. Les
Scorpions respirent l’air en nature, et de¬
puis longtemps on sait qu’il suffit de l’in-
&7
SCO
SCO
^ 50
troduction d’un peu d’eau dans leurs pou¬
mons pour les asphyxier. Le vaisseau dorsal
a ses parois fermes et musculaires. Logé
dans la rainure médiane qui sépare en deux
lobes le corps adipeux qu’on a pris pour le
foie, il est uniloculaire, mais pourvu de
dilatations et d’étranglements successifs.
En pénétrant dans la queue, il devient très
étroit et en même temps plus uniforme. On
distingue des vaisseaux qui vont du cœur
aux poumons, et d’autres qui se rendent à
diverses parties du corps. D’après M. L.
Dufour, les muscles sont assez forts, d’un
gris clair, formés de fibres simples et droites.
Une toile musculeuse assez forte revêt anté¬
rieurement les parois adipeuses de l’abdo¬
men, et enveloppe tous les viscères, à l’ex¬
ception des poumons et peut-être du vaisseau
dorsal. Elle est décoliée dans la plupart de
son étendue. La région dorsale de cette
toile donne attache à sept paires de muscles
filiformes qui traversent la masse adipeuse
par des conduits pratiqués dans la substance
de cet organe, et vont se fixer à un ruban
musculeux qui règne le long des parois ven¬
trales en passant au-dessus des poumons.
Lorsqu’on enlève avec soin la partie adi¬
peuse , de manière à ménager ces muscles
filiformes, ceux-ci ressemblent à des cordes
tendues. Le dernier anneau gastrique est
rempli par une masse musculeuse très forte
qui sert à imprimer à la queue les divers
grands mouvements dont elle est suécep-
tible. Les anneaux de celle-ci ont un pani-
cule charnu dont les fibres, disposées sur
deux côtés opposés, se rendent obliquement
à la ligne médiane, comme les barbes d’une
plume sur leur axe commun. Un muscle
robuste s’observe de chaque côté de la base
de la vésicule. Le système nerveux , situé
inférieurement sur la ligne médiane du
corps, est formé de ganglions successifs,
tous inférieurs au canal intestinal , à l’ex¬
ception du premier qu’on appelle cerveau.
Celui-ci consiste en deux lobes, l’un anté¬
rieur plus petit, et l’autre postérieur plus
grand, communiquant ensemble, et dont
le postérieur fournit les branches du collier.
Les nerfs optiques partent également du cer¬
veau; ceux des yeux latéraux sont distincts
de ceux qui sont aux yeux médians. M. L.
Dufour, à une époque où l’on n’avait encore
reconnu que trois paires d’yeux latéraux
au S. occitanns, dit que le nerf optique,
plus long, plus antérieur que celui des yeux
médians, va se distribuer par trois rameaux
à ces trois petits yeux. D’après le même
anatomiste, une autre paire de nerfs céré¬
braux est dirigée en arrière et va se perdre
dans le voisinage du premier poumon. Il
part aussi du cerveau, mais plus antérieu¬
rement , des nerfs qui sont à la bouche et à
ses appendices. Les nerfs stomatogastriques
ou récurrents des Scorpions ne sont pas
suffisamment connus; Müller parle d’un
cordon très fin qu’il a vu dans le Scorpion
s’étendre sur le cœur avec une grosseur
partout égale; il n’est pas éloigné de le re-
gardercomme l’analoguedes nerfs. M.Brandt
fait toutefois remarquer que ce cordon,
semblant appartenir au cœur plutôt qu’au
tube digestif, la détermination de M. Müller
reste problématique. L’œsophage est ceint
d’un collier. Les ganglions inférieurs sont
au nombre de sept , dont trois dans le cé-
phalogastre , et quatre dans la portion
uroïde. Les ganglions gastriques, plus dis¬
tants entre eux que ceux qui les suivent,
émettent chacun trois nerfs bilatéralement.
Les quatre ganglions de la queue corres¬
pondent à ces quatre premiers anneaux;
ils ne fournissent qu’une seule paire de
nerfs chacun ; après le dernier, les filets se
continuent séparément, et vont se ramifier
dans les muscles de la vésicule.
Le venin du Scorpion est distillé par une
glande renfermée dans la vésicule articulée
de l’anneau anal de l’abdomen , et il sort
à l’extérieur par une paire d’orifices pecti -
niformes allongés, placés bilatéralement près
de la pointe de l’aiguillon; Rédi n’a pu voir
ces petites perforations, et d’autres avant
lui les avaient tout à fait niées , Galien par
exemple. Maupertuis en a très bien figuré
la disposition. Lewenhoek les avait égale¬
ment vues, et, parmi les auteurs qui en
avaient admis l’existence, Pline, Tertullien,
Elien, Aldrovande, admettaient au contraire
que les Scorpions ne sont pas nuisibles par
leur piqûre , mais surtout par le liquide
qu’ils introduisent en même temps qu’ils
piquent.
Les anciens ont souvent parlé des Scor¬
pions sous le rapport de leur piqûre, et l’in¬
certitude dans laquelle on est encore sur ses
effets avait également lieu de tout temps.
SCO
SCO
451
Ces animaux peuvent être alternativement
funestes ou innocents, mais sans que l’on
puisse se rendre bien raison, surtout àpriori,
de la différence de leurs effets. Aristote dit
avec juste raison que la piqûre des Scorpions
a des conséquences bien différentes suivant
les pays et les climats, et, comme exemple ,
il rapporte que celle des Scorpions du Phare
et d’autres endroits n’est pas dangereuse ,
tandis qu’elle est mortelle dans ceux de
Carie : c’est probablement une exagération ,
mais Pline en ajoute une bien plus extraor¬
dinaire, en disant que ceux du mont Lat-
mus, également en Carie, sur le littoral de
l’Asie mineure , ne font aucun mal aux
étrangers, tandis qu’ils tuent les gens du
pays. Plutarque ajoute qu’on a vu des per¬
sonnes bien saines, et dont l’estomac était
bon, manger des Scorpions sans en être in¬
commodées ; Pline cite aussi comme digne de
remarque l’habitude qu’avaient les prêtres
de l’île de Coptos, en Egypte, de fouler im¬
punément aux pieds les Scorpions qui abon¬
daient autour de la ville. L’opinion la plus
répandue est encore aujourd’hui que la pi¬
qûre des Scorpions peut être mortelle, et
les gens qui n’ont pas expérimenté par eux-
mêmes le soutiennent aussi bien pour la
petite espèce de nos provinces méridionales
que pour les grands Scorpions d’Afrique, de
l’Inde ou d’Amérique.
M. Ehrenberg attribue surtout aux Au-
droctones des propriétés toxiques violentes,
et, d’après ce qu’il a pu voir en Egypte,
les Arabes craignent plus les Scorpions de
couleur jaune que les noirs. A Thèbes , à
Dongola, on les redoute tellement que leur
vue est en horreur, et comme les espèces de
cette localité sont les Scorpius funestus et
quinqueslriatus , ce sont ces deux espèces
surtout que le savant professeur de Berlin
regarde comme pouvant donner la mort à
l’homme lui-même. Il a vu souvent les bate¬
leurs de ce pays tenir, avec d’autres Scor¬
pions, VA. quinqueslriatus , mais après leur
avoir retiré leur aiguillon. Il fut lui-même
piqué cinq fois par les Scorpions de cette
espèce, et les douleurs qu’il en a ressenties
lui font admettre que les femmes et des en¬
fants peuvent bien y succomber. Il n’a vu
néanmoins aucun exemple de terminaison
funeste. Enfin j’ajouterai que moi même ,
pendant mon séjour en Algérie, j’ai été sou¬
vent piqué par les espèces que nourrit ce
pays et que les résultats n’en ont jamais été
fâcheux ; j’avouerai même que la douleur
qu’on éprouve est moins vive, moins irri¬
tante que celle produite par les Abeilles.
Les Scorpions d’Amérique ont aussi la
réputation d’être fort nuisibles, mais sans
que leurs mauvais effets aient été mieux
constatés. Barrère en cite un qui produit
une douleur aiguë accompagnée de fièvre.
La remarque par laquelle nous terminerons
ces citations est que souvent le mode de
traitement auquel on a recours pour la gué¬
rison des piqûres, est souvent plus à craindre
que ces piqûres elles-mêmes.
Les Scorpions vivent de proie. Ils chassent
essentiellement les Insectes, etc’est au moyen
de leurs palpes et de leur aiguillon qu’ils
s’en rendent maîtres. En marchant , ils
tiennent la queue élevée et toute disposée à
frapper leur victime qu’ils convoitent ou l’en¬
nemi qui voudrait les attaquer. Ils vivent
en général dans les lieux arides , souvent
dans les endroits sombres , et parfois dans
les habitations. On les rencontre rarement
ensemble, et si, par hasard, on en réunit
plusieurs, il n’est pas rare qu’ils se battent
entre eux, se tuent même et s’entredévorent.
Les femelles paraissent user, à l’égard des
mâles, de la même sévérité que les Aranéi-
des. Maccary s'est assuré que, pendant
l’accouplement, la femelle est renversée
sur le dos et le mâle posé sur elle. Les mâles
sont plus nombreux; les femelles sont de
taille plus forte.
L’appareil génital mâle se compose, dans
sa partie copulatrice , de deux tiges effilées
(Pénis L. Dufour) et de consistance cornée,
dont la base est bifurquée. La branche ex¬
terne de cette bifurcation est courte, conoïde
et d’un brun foncé, tandis que l’interne se
prolonge sur un cordon filiforme blanchâtre,
courbé sur lui- même, de manière à former
une anse, et revenant en sens contraire
pour se coller contre le corps du pénis. L’ex¬
trémité libre de celui-ci est très mince et
sétacée; elle se fait jour par l’orifice trans¬
versal , qui est au-devant des peignes , entre
les deux arceaux antérieurs rudimentaires
de l’abdomen. Les testicules sont formés par
trois grandes mailles anastomosées entre
elles et constituées par un cordon filiforme
demi-transparent de chaque côté, qui abou-
lit à un canal déférent unique pour les deux
testicules. Il y a deux vésicules séminales,
l’une grande , conico-cylindrique , longue
de deux à trois lignes, et recevant à sa
base le canal déférent; l’autre cylindrique,
obtuse, et qui adhère au corps de l’organe
copulateur sur lequel elle est couchée.
Les ovaires sont doubles comme les tes¬
ticules , et placés à droite et à gauche. Cha¬
cun d’eux est essentiellement constitué par
un conduit membraneux, formé de quatre
grandes mailies quadrilatères anastomosées
entre elles avec celles de l’ovaire opposé.
Elles jouent aussi le rôle d’utérus, et, cha¬
cune d’elles aboutit à un conduit simple,
de longueur variable (oviducte), qui, avant
de se réunir à celui du côté opposé , offre
constamment une légère dilatation , un col
extrêmement court et commun aux deux
oviductes, débouche dans la vulve à la même
place que l’organe mâle.
Le nombre des petits peut s’élever jus¬
qu’à soixante, mais il est souvent moindre,
c’est ce qui résulte des observations d’Aris¬
tote, de Maupertuis, d’Amoreux. Dans toutes
les espèces connues sous ce rapport , la géné¬
ration est ovovivipare, et, à leur naissance,
les petits sont portés par la mère comme
ceux de certaines Araignées du genre Lyeose.
Il n’est pas rare de voir, dans les collections,
des Scorpions femelles desséchées , plus ou
moins chargées de leurs petits. M. Ilatké a
étudié le développement des Scorpions ,
d’après la petite espèce d’Europe ; on trou¬
vera des détails assez circonstanciés qu’il
a publiés à cet égard dans la Physiologie de
Burdach. Quant à la distribution géogra¬
phique des Scorpions à la surface du globe,
MM. Hemprich et Ehrenberg ont résumé
ainsi le résultat de leurs études sur ces ani¬
maux.
Les Centrurus sont américains; il y a
aussi des Bulhus en Amérique, mais l’Eu¬
rope n’a pas d’animaux de ces deux genres.
On ne lui connaît que des Androctonus et
des Scorpius, et dans ses parties australes
seulement les Androctonus et les Bulhus
sont les seuls Scorpions de l’Afrique boréale
et de l’Asie occidentale.
M. P. Gervais a étudié aussi la distribu¬
tion géographique de ces animaux et voici
le résultat auquel il est arrivé.
Les Scorpions, dit ce zoologiste, sont sou¬
mis a Tune des règles les plus générales de
la géographie zoologique. L’Amérique, dans
scs parties chaudes et tempérées, n’a aucune
des espèces de l’ancien monde, et comme
ces animaux s’avancent peu vers ie Nord,
on comprend que la différence des espèces
du nouveau et de l’ancien continent soit un
fait complètement vrai pour ce groupe
d’Arachnides. Dans chaque continent, la
dispersion des espèces paraît assez étendue :
la Colombie nous a fourni une ou deux
espèces de la Guyane; l’Europe, l’Asie et
l’Afrique ont deux espèces communes, mais
dans leurs régions méditerranéennes seule¬
ment.
Le premier groupe des Scorpions ou les
Androctonus ne nous a fourni que des es¬
pèces de l’ancien monde: une seule en Eu¬
rope, celle qui lui est commune, avec
l’ouest de l’Asie et le nord de l’Afrique;
quelques unes en Asie, et un plus grand
nombre en Afrique. Madagascar ne nous a
donné jusqu’ici qu’une seule espèce, laquelle
est un Androctone.
Les recherches de MM. Hemprich et
Ehrenberg, et plus récemment celles de
M. Koch, ne leur ont fourni que des espèces
américaines de Centrurus.
Les Alreus sont de l’ancien et du nouveau
monde; on n’en a pu observer en Europe.
Ceux d’Amérique sont les plus variées en
espèces.
Les Telegonus sont de l’Amérique; une
espèce de la Nouvelle-Zélande se rapproche
beaucoup de leur groupe; ils ne sont pas
nombreux en espèces.
Les Bulhus proprement dits sont d’Afri¬
que, d’Asie et de l’Amérique septentrionale.
Les Choctas ou le S. maurus et espèces
voisines sont de l’Amérique chaude.
Les Scorpius habitent l’ancien monde,
dans l'hémisphère boréal et principalement
dans la région méditerranéenne.
Au contraire, il n’y a pas d'Ischnurus
dans la même région, ceux-ci provenant
de l’hémisphère australe , en Afrique , ou
de l’Inde, dans les îles et sur le conti¬
nent, et même de l’Amérique septentrio¬
nale.
On ne peut rien conclure encore au sujet
des Scorpions fossiles; ce que l'on a dit a
même besoin d’être revu d'une manière
comparative,
SCO
453
SCO
Cet ordre se partage en trois genres na¬
turels , suivant qu’ils ont :
L’abdomen sans peignes et supportant
en arrière une queue sétiforrne; ce sont les
Tély phones ;
L’abdomen pourvu de peignes génitaux,
d’apparence caudiforme dans les cinq der¬
niers articles et supportant une vésicule
aiguillonnée vénénifère; ce sont les Scor¬
pions :
Ceux-ci ont été subdivisés en Androdo-
nus , en Cenlrurus , en Atreus, en Telegonus ,
en Bulhus, en Chaclas et en Ischnurus ;
L’abdomen sans peignes, nullement eau*
diforrne et sa ns aiguillon ni queue après la
partie anale ; ce sont les Pinces ou Chélifères.
Voy. ces différents noms. (H. L.)
*SCORi>IGVlJRA.CRUST.--M. Thompson,
in Report of the British association for the
advancement of science , indique sous ce
nom un genre de l’ordre des Stomapodes.
(H. L.)
SCORPIIJRA , Stackh. dot. cr. — Syn.
de Rhodomela Ag.
SCORPIURUS ( scorpio , scorpion ; 0vp«,
queue), bot. pu. — Genre de la famille des
Légumineuses-Papilionacées , tribu des Hé-
dytarées, établi par Linné ( Gen ., n. 876).
Les Scorpiurus muricala, sulcata subvillosa
et vermiculala , croissent principalement
dans les contrées méridionales de l’Europe,
où elles portent le nom vulgaire de Ciie-
nillelte.
SCORPIUS. arach. — C’est un genre
de l’ordre des Scorpionides , établi par
Linné, et adopté par tous les aptérologistes
avec de grandes modifications. Dans ces
Arachnides, le corps est allongé, multi- ar¬
ticulé, divisible en céphalothorax et en ab¬
domen. Le céphalothorax est sculi forme
en dessus, portant de six à douze yeux;
une paire médiane plus grosse, et deux
à cinq paires latérales plus petites, souvent
inégales; une plaque double entre les han¬
ches des troisième et quatrième paires de
pattes représente le thorax en dessous. L’ab¬
domen se compose de douze articles : les
sept premiers élargis en un gaster , à ar¬
ceaux supérieurs entiers; premier arceau
inférieur rudimentaire et génital, ainsi que
le second ; une paire d’expansions dentées
en peignes à celui-ci ; aux troisième , qua¬
trième , cinquième et sixième arceaux infé¬
rieurs , une paire d’orifices stigmatiformes
conduisant chacun dans un sac respirateur,
dit poumon ; les cinq derniers eylindracés ,
caudiformes. Ce dernier portant la partie
anale à sa partie postéro-inférieure, et, ar¬
ticulée avec lui, une vésicule aiguillonnée
par la sécrétion d’une liqueur vénéneuse.
Appendices au nombre de huit paires :
deux , pour la mastication ; quatre, pour la
marche (pattes). Maxilles ou première paire
d’appendices masticateurs petites , didac-
tyles ; mandibules grandes, nommées pal pes ,
terminées par une main didactyle, servant
à la préhension; pattes composées de sept
articles ; ce dernier bi-onguiculé.
Ce genre renferme un assez grand nom¬
bre d’espèces , et, comme représentant cette
coupe générique , je citerai le Scorpion
FLAviCAiDE , Scorpius flavicaudus Degéer
(t. VII, pl. 40, fig. 11 a 13). Scorpius eu-
ropœus (atl. du Règne animal de Cuvier,
Arach., pl. 19, fig. 2). Celle espèce est com¬
mune dans tout le midi de l’Europe, depuis
la Crimée jusqu’en Espagne; on la trouve
aussi en divers points de l’Europe tempérée.
(H. L.)
SCORPÏLS, Loisel. ( Flor . GalL, 68).
bot. ph. — Syn. de Scorpiurus Lirm.
SCQRZONÈRE. Scorzonera (de l’espa¬
gnol Escorzonera, nom de l’espèce usuelle).
bot. ph. — Genre de la famille des Compo-
sées-Chicoracées , de la syngénésie polyga¬
mie égale dans le système linnéen. Nous le
considérons ici tel que l’admettent aujour ¬
d’hui les botanistes , c’est-à-dire amoindri
par la séparation de certaines d’entre ses
espèces linnéennes, avec lesquelles De Can-
dolle a formé son genre Podospermum. Li¬
mité de la sorte, il comprend des espèces
herbacées vivaces , indigènes de l'Europe ,
surtout méridionale, et de l’Asie moyenne.
La tige de ces plantes est simple ou rameuse;
leurs feuilles sont lancéolées, entières, derni-
embrassantes à leur base. Leurs capitules
sont terminaux, solitaires, formés d’un grand
nombre de fleurs jaunes ou [dus rarement
purpurines; l’involucre qui les entoure est
formé de plusieurs rangées de folioles im¬
briquées , et le plus souvent scarieusès à
leur bord ; leur réceptacle est un peu con¬
vexe , dépourvu de paillettes, papil leux . Les
akènes qui succèdent à ces fleurs sont
uniformes , glabres ou velus , dépourvus de
454
SCO
SCO
bec et sessiles ; ils portent une aigrette for¬
mée de plusieurs rangées de poils plumeux.
Nous prendrons pour type de ce genre la
Scorzonère d’Espagne, Scorzonera hispanica
Linn., plante fort connue sous ses noms vul¬
gaires de Scorzonère, Salsifis noir. Elle croît
spontanément en Espagne. C’est aussi l’une
des espèces habituellementcultivées dans les
jardins potagers. Sa racine est longue et
épaisse, noirâtre à l’extérieur, blanchâtre à
l’intérieur; dans la plante cultivée, elle de¬
vient charnue. Sa tige rameuse, à rameaux
nus, terminés chacun par un capitule de
fleurs jaunes, s’élève à 6 ou 8 décimètres de
hauteur; ses feuilles, embrassantes à leur
base, sont lancéolées, ondulées, entières ou
légèrement dentelées, glabres, mais chargées
çà et là de quelques poils ; son involucre est
oblong , formé d’écailles presque glabres ,
acuminées. Dans les jardins potagers on cul¬
tive cette plante concurremment avec le
Salsifis à feuilles de Porreau, Tragopogon
porrifolium Linn., dont la racine est égale¬
ment alimentaire , et même plus estimée.
On la sème au printemps ou en été, mais
sa racine n’est généralement en état d’être
mangée que la seconde année. Alors elle
forme un aliment sain et agréable , d’une
saveur douce et sucrée, après la cuisson.
Elle renferme du mucilage, un suc gommo-
résineux et du sucre. On ne doit employer
pour reproduire la plante que de la graine
récente , deux ans suffisant pour lui faire
perdre la faculté germinative. On peut aussi
utiliser les feuilles de la Scorzonère d’Espa¬
gne , car , après avoir blanchi , elles sont
bonnes à manger comme salade. Autrefois
cette plante était usitée comme médicinale ;
on la regardait comme sudorifique, diuréti¬
que, pectorale, etc. ; on assure même qu’on
l’employait autrefois en Espagne dans les
cas de morsure par des serpents venimeux.
Mais de nos jours elle est effacée des catalo¬
gues des plantes médicinales, ou elle n’y fi¬
gure plus que pour mémoire. (P. D.)
SCOTÆLS (çxoratoç, ténébreux), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères héléromè-
res , de la famille des Mélasomes et de la
tribu des Ténébrionites, établi par Hope
( The Trans. of lhe Ent. Soc. Lond., t. 1, p.
15, pl. 1, f. 4) et qui a pour type une es¬
pèce de Java, nommée par l’auteur S. co-
rallipes. (C.)
*SCOTÆUS, Kegl. etBlas. ois. — Syno¬
nyme de Nycticorax Briss. ; genre fondé sur
le Héron bihoreau (drdea nycticorax Linn.).
(Z. G.)
*$COTA]\UM, Adans. ( Fam . nat.). bot.
ph. — Syn. de Fie aria , Adans.
*SCOTASMUS (o-xotoc vfj.oç, de couleur de
suie), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res tétramères , de la famille des Curculio-
nides gonatocères et de la division des Moly-
tides, créé par Schœnherr (Généra et species
Curculionidum , synonymia , t. VI, 2, p. 335)
qui l’a établi sur une espèce de la Nouvelle-
Hollande, le A. carinirostris Schr. (C.)
*SCOTERA (cxo-roc, obscurité ou nacelle).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères hété-
rornères, de la famille des Mélasomes et de
la tribu des Akisites , fondé par Dejean (Ca¬
talogue, 3e édition, p. 202) sur une espèce
de Californie, la S. gibbosa Eschs. (C.)
SCOTIA , Thunb. ( Flor . Cap., I, 389).
bot. ph. — Syn. de Scholia, Jacq.
*SCOTIAPLEX , Swains. ois. — Synon.
de Syrnium Savigny ; division générique de
la famille des Chouettes, fondée sur le Strix
aluco Linn. (Z. G.)
*SCOTIMYZA (ctxo'toç, obscurité; yvTa,
mouche), ins. — Genre de l’ordre des Dip¬
tères Brachocères , famille des Athéricères ,
tribu des Muscides Piophilides, établi par
M. Macquart ( Diptères , Suites à Buffon ,
édit. Roret , t. II, p. 540). L’espèce type,
Scotim. fuscipennis Macq. , se trouve aux
environs de Liège. (L.)
SCOTIAX'S ( ffxoToç, obscurité), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères hétéromè-
res, de la famille des Mélasomes et de la
tribu des Blapsides, établi par Kirby (Linn.
Trans., t. Xll, p. 31, 14), adopté par La-
treille, Eschscholtz, Hope, Dejean, Perty, et
qui se compose de huit espèces toutes origi¬
naires du Brésil. Nous citerons parmi elles
les suivantes; S. crenicollis Ky., tubercula-
tus, quadricollis Esch., platynus et pictus
Py. (C.)
*SCOTIOPTERA ( uxoto;, obscurité; txtc-
pov, aile), ins. — Genre de l’ordre des Dip¬
tères Brachocères, famille des Athéricères,
tribu des Muscides-Dexiaires , établi par
M. Macquart (Diptères, Suites à Buffon,
édit. Roret, t. II, p. 215). On en connaît
deux espèces : Scolioplerapellucida et punc -
lata Macq., qui habitent le Brésil. (L.)
SCO
SCOTOBIUS (<txotoç, obscurité; g 'ta, vivre).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères hété-
romères, famille des Mélasomes et tribu des
Piméliaires, créé par Germar ( Species In-
sectorum , t. 1, p. 135), adopté par Dejean,
Guérin et Solier ( Annales de la Société enlo •
mologique de France, t. VII, p. 51) qui le
comprend parmi ses Colla ptérides, dans la
division de ses Phanéroglosses, et le rapporte
à la tribu des Taginites. Vingt-cinq à trente
espèces de l’Amérique méridionale font par¬
tie de ce genre, et nous mentionnerons, par¬
mi elles, les suivantes: S . crispatus, varico-
sus, pillularius Gr., elongatus Kl., murica-
tus, substriatus, rugulosus, vulgaris Guér.,
porcatus Dej., Kirbyi , Gayii Sol. (C.)
SCOTOCIIARIS, Gloger. oîs. — Synon.
de Monasa Vieill., noin latin du genre Bar-
bacou. Voy. ce mot. (Z. G.)
SCOTODES (cjxotoç, obscurité), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères hétéromè-
res, de la famille des Sténélytres et de la
tribu des Serropalpides, établi par Eschschol tz
( Mémoires de l’Académie de Saint-Péters¬
bourg , t. VI, p. 454 ) , qui le compose
des deux espèces suivantes : S. annulalus
Eschs., et murinus Dej. La première est ori¬
ginaire de Livonie et la seconde des États-
Unis. Les Pelmatopus de Fischer sont syno¬
nymes du genre en question. (C.)
*SCO rOEBORES ( axoroié'opo; , qui agit
dans l’obscurité), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères tétramères, de la famille des
Curculionides gonatocères et de la division
des Cyclomides, créé par Schœnherr (Gé¬
néra et species Curculionidum , synonymia ,
t. VII, 1, p. 97), et qui ne renferme qu’une
espèce, le S. murinus Dej. Elle est originaire
de Rio de la Plata. (C.)
*SCOTOPIHEA (<xxoToç, obscurité;
qui aime), ins. — Genre de l’ordre des Lé¬
pidoptères , famille des Noctuéliens , établi
par Hubner, qui lui donne pour type la
Scolophila tfagopogonis , assez commune
dans toute l’Europe. (L.)
* SCOTOPIIILUS («txotoç, obscurité;
ami), mam. — Genre de Chéiroptères
proposé par Leach ( Tr. Linn. Soc., XIII ,
1822). (E. D.)
*SCOTOPHILUS, Swains. ois. — Synon.
de Noctua Savig. ; Nyctale Brehm. Genre de
la famille des Chouettes, fondé sur le Strix
Tengmalmi Gmel. (Z. G.)
SCR 455
*SCOTORNïIVÉES. Scotorninœ. ois. —
Sous-famille de la famille des Caprimulgi-
dées (Engoulvents), dans l’ordre des Passe¬
reaux, établi par G. R. Gray (Gen. of Birds) ,
qui y comprend les genres Scotornis , Ma-
crodyplerix, Semëiophorus et Podager.
(Z. G.)'
*SCOTORl\IS. ois. — Genre établi, par
Swainson, dans la famille des Engoulevents,
sur le Caprimulgus Climacteris de Vieillot.
(Z. G.)
*SCOTOR\miINÉES. Scotornithinœ .
ois.— Sous famille de la famille des Capri-
mulgidées , établie par le prince Ch. Bona¬
parte sur le genre Scotornis de Swainson.
(Z. G.)
SCOTTEA, DC. ( Prodr . , II, 118). bot.
ph. — Syn. de Scottia, R. Br.
SCOTTIÂ (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Légumineuses - Papiliona-
cées , tribu des Lotées, établi par R. Brown
(in Ailon Hort. Kevo. edit., II, IVj. L’espèce
type, Scottia dentata , est un arbrisseau qui
croît sur les côtes de la Nouvelle-Hollande.
SCRAPTER. ins. — Genre de l’ordre
des Hyménoptères , tribu- des Apiens ou
Mellifèrés , famille des Andrénides, établi
par M Lepeletier de St.-Fargeau ( Encycl .
mélh. ), et caractérisé principalement par
des antennes assez longues dans les deux
sexes et des ocelles disposées en triangle.
L’espèce type , Scrapter bicolor Lepel. St.-
Farg., se trouve au cap de Bonne-Espé¬
rance. (L.)
SCRAPTIA. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères héléromères , de la famille des
Trachélydes et de la division des Anthicides,
créé par Latreille (Règne animal de Cuvier,
t. V, p. 58), adopté parDejean (Catal., 3e éd.,
p. 239), et qui est composé de quatre espè¬
ces: 1° S. dubia 01., Dasytus (fusca Latr.),
2° Fuscula GhI. (Dircœa), 3° Americana et
4° pusilla Dej. Les deux premières sont ori¬
ginaires d’Europe et les deux suivantes des
États-Unis. A l’état d’insectes parfaits, ils
se tiennent au pied des vieilles souches ; il est
probable que leurs larves se développent
dans l’intérieur du bois. (C.)
SCRIBÆA, Flor. Wetter. (II, 96). bot.
pii. — Syn. de Cucubalus, Tourn.
SCROBICULARIA. moll. — Nom géné¬
rique employé par Schumacher pour des
Conchifères dimyaires du genre Lutraire.
SCR
4 <.>t>
*SGROBIGER ( scrobs , fossette ; gero ,
porter), ins. — Genre de l’ordre des Coléop¬
tères pentamères, famille des Serricornes,
section des Malacodermes, tribu des Clairo-
nes, établi par Spinola (Essai monographique
sur les Clériles , t. 1, p. 232, t. 14, f. 1).
L’auteur le rapporte à la première sous-fa¬
mille de ses Clériles cléroïdes. Le type, le
S. splendidus New., Reichei Sp., est origi-
siaire de la Nouvelle-Hollande et de la par¬
tie appelée Swan-River. (C.)
*SCROBODCS. poiss. foss. — Genre de
l’ordre des Ganoïdes, famille des Pycnodon-
tes, établi par Münster ( Beytr ., t. Y). L’es¬
pèce type et unique, Scrob. ovalus Münst.,
a été trouvée dans les schistes lithographi¬
ques de Solenhofen.
SCROPIUJLAIRE. Scrophularia. bot.
ph. — Grand genre de la famille des Scro-
phularinées, a laquelle il donne son nom,
de la didynamie-angiospermie dans le sys¬
tème de Linné. Il est formé d’espèces her¬
bacées, sous- frutescentes , qui croissent na¬
turellement dans les parties tempérées et un
peu chaudes de l’hémisphère boréal, surtout
dans la région méditerranéenne , moins
abondamment dans l’Amérique du nord ; le
nombre de celles aujourd’hui connues s’élève
à 83, d’après le travail monographique sur
la famille des Scrophularinées publié par
M. Bentham dans le 10e volume du Prodro-
mus. Leurs feuilles sont opposées, parfois
alternes, tantôt entières ou simplement den¬
tées , tantôt incisées - pinnatifides , quel¬
quefois marquées de ponctuations trans¬
lucides. Leur inflorescence est une sorte
de grappe composée, ou de thyrse à cinq
divisions plus ou moins profondes, pres¬
que égales entre elles; chacune de ces
fleurs présente un calice à 3 divisions , plus
ou moins profondes, presque égales entre
elles; une corolle irrégulière, à tube large,
ventru, largement ouvert, à limbe bilabié,
la lèvre supérieure étant plus longue et bi-
lobée, tandis que l’inférieure est courte, à
trois lobes inégaux, dont deux latéraux
dressés, et un médian plus grand, étalé ou
déjeté en bas; quatre étamines fertiles di-
dynames, insérées sur la corolle, et dont
les anthères sont soudées entre elles par
paires, de telle sorte que les loges de chaque
paire se confondent ; la cinquième étamine
reste stérile et rudimentaire sous la lèvre
SCR
supérieure; un ovaire embrassé obliquement
par le disque, à deux loges multiovulées ,
dans lesquelles les placentaires sont adnés
aux deux faces de la cloison ; un style simple,
terminé par un stigmate échancré. A ces
fleurs succède une capsule presque globu¬
leuse ou ovoïde, souvent acuminée, bilocu-
laire, renfermant un grand nombre de
graines rugueuses.
Nous prendrons pour exemple de ce genre
la Scrophulaibe noueuse, Scrophularia no-
dosa Lin. , espèce vivace assez commune
dans les endroits frais ou humides, le long
des fossés et des cours d’eau. Elle doit son
nom spécifique à la forme de son rhizome
qui est renflé et bosselé ou comme noueux.
Sa tige est épaisse et raide, glabre, relevée
de quatre angles aigus, haute de 6 à 8 dé¬
cimètres. Ses feuilles sont grandes, pétio-
Iées , opposées, ovales, aiguës au sommet,
un peu en cœur à la base, doublement den¬
tées , glabres ou à peu près ; ses fleurs sont
petites, d’un brun-rougeâtre à l’extérieur,
plus pâles à l’intérieur, et elles se distin¬
guent par leurs lobes calycinaux ovales
presque arrondis , présentant seulement
une très étroite bordure membraneuse blan¬
châtre. Cette plante a reçu le nom de scro-
phulaire , qui a été ensuite transporté au
genre lui- même, parce qu’on l’a regardée
pendant longtemps comme spécialement
propre au traitement des scrophules , dont
elle aurait eu la propriété de résoudre les
tumeurs. Mais il n’a jamais été démontré
qu’elle possédât réellement cette précieuse
vertu , et aujourd’hui les médecins ont re¬
noncé presque entièrement à l’employer
contre cette affection. On l’avait regardée
aussi comme carminative et ses graines
comme fébrifuges; mais, au total, de nos
jours, le seul usage pour lequel on s’en sert
quelquefois consiste à laver les galeux avec
son infusion. On lui attribue dans ce cas
des effets avantageux. — En Italie on em¬
ploie de même, contre la gale des Chiens et
des Cochons, la Scrophulaire des Chiens;
Scrophularia canina Lin., espèce commune
dans le midi de la France et de l’Europe,
mais déjà fort rare aux environs de Paris,
et qui se distingue au milieu de nos diverses
Scrophulaires indigènes, au nombre de 12,
par ses feuilles pinnatiséquées , à segments
écartés, dentés ou lobés. — Une autre es*
SCR
457
pèce fort commune en France le long des
fossés, des ruisseaux et rivières, dans les
endroits marécageux , est la Scrophulaire
aquatique, Scrophularia aquatica L., grande
plante, haute d’environ un mètre, qui se
reconnaît particulièrement à sa tige épaisse,
relevée de quatre angles longitudinaux sail¬
lants et dilatés en membranes ou ailes. On
l’a regardée pendant longtemps comme un
bon vulnéraire; mais elle est inusitée au¬
jourd’hui. Ses feuilles agissent comme pur¬
gatives et vomitives , suivant la dose; mais,
au total , elles constituent un moyen de
médication peu avantageux, à cause de leur
action marquée sur l'estomac. (P. D.)
SCROPISULARIACÉES. Scrophularia-
ceœ. bot. pii. — Ce grand groupe de plantes
dicotylédonées , monopétales , irrégulières ,
hypogynes, qui est plus anciennement connu
sous le nom de Scrophularinées, se compose
des deux familles, primitivement distinguées
par Jussieu sous ceux de Pédiculaires ou
Pédicularinêes et Scrofulaires , plus tard de
Rhinanthacées et Personées , et qu’il carac¬
térisait par la déhiscence de la capsule locu-
licide dans les premières , septicide dans les
secondes. Divers auteurs ont établi à ses dé¬
pens diverses autres divisions ou familles,
comme celles des Verbascées , Antirrhinées ,
Chélonées , Sibthorpiacées, Aragoacées, dont
la plupart figurent comme simples tribus
dans l’exposition que nous allons faire , et
pour laquelle nous suivrons le travail le plus
récent et le plus complet sur le groupe en¬
tier, celui de Bentham, tel qu’il a été pré¬
senté dans le Prodrome de De Candolle. Les
caractères généraux sont les suivants : Calice
libre, persistant, à 4-5 parties. Corolle mo¬
nopétale, composée de parties alternes au
nombre de 5 ou de 4 par suite de la sou¬
dure de deux d’entre elles , très rarement
de 6 ou 7 ; ces parties disposées générale ¬
ment en deux lèvres, qui s’imbriquent dans
la préfloraison, la supérieure tournée en de¬
dans ou en dehors : très rarement cette pré¬
floraison est différente et plissée. Etamines
en nombre égal et alternes, insérées au tube
de la corolle, réduites le plus souvent à
quatre didynames par l’avortement de la su¬
périeure , quelquefois à une paire unique
par l’avortement de la paire supérieure, ou
inférieure qui manque complètement ou est
seulement stérile; anthères biloculaires ou
T. XL
SCR
réduites aune seule loge, soit par la con¬
fluence des deux, soit par l'avortement de
l’une des deux, s’ouvrant par une fente lon¬
gitudinale. Ovaire libre, à deux loges situées
l’une en dedans, l’autre en dehors, qui ren¬
ferment chacune des ovules en général nom¬
breux , insérés sur la cloison près de l’axe ,
analropes ou amphitropes. Style simple ou
courtement bifide. Stigmate simple ou bi-
lobé. Fruit rarement charnu, ordinairement
capsulaire et s’ouvrant de di fie rentes ma¬
nières , de telle sorte que les deux placen¬
taires se dédoublent ou restent unis , soit
entre eux , soit avec les bords des valves ou
avec une colonne centrale. Graines munies
d’un gros périsperme charnu entourant un
embryon droit ou plus rarement courbe ,
avec la radicule tournée du côté du hile ,
ou plus rarement supère avec un hile laté¬
ral lorsque ces graines sont en petit nom¬
bre. Les espèces qui abondent surtout dans
les régions tempérées, mais qui ne man¬
quent pas non plus dans la zone tropicale ,
non plus que dans la zone arctique , sont
des herbes ou des sous-arbrisseaux, à feuilles
de formes variées , toutes alternes ou oppo¬
sées, ou plus communément opposées ou
ver ticil lées vers le bas de la tige, alterne*
vers le haut ; à stipules généralement nulles,
se présentant plus rarement sous la forme
d’une ligneoud’unemembrane transversale,
qui réunit les bases des pétioles opposés.
L’inflorescence est tantôt uniforme, à pédi-
celles uniflores disposés en cyme ou en
grappe, tantôt composée de pédoncules mul-
ti flores ramifiés en cymes : la floraison cen¬
tripète ou centrifuge indique ces diverses
modifications. Les bractées sont opposées
aux ramifications des cymes , solitaires à
l’origine des pédicelles , qui offrent , en
outre, quelquefois une ou deux bractéoles
alternes ou opposées au-dessous du calice,
ce qui indique une cyme réduite à une fleur
unique. Le suc est aqueux, quelquefois mu-
cilagineux comme dans les Verbascum, plus
souvent amer comme dans les Véroniques ,
Scrophulaires, Linaires et Euphraises; quel¬
quefois en même temps astringent, ou âcre
comme dans les Pédiculaires , et surtout
dans les Gratioles, ou narcotique comme dans
les Digitales. De là une grande variété de
propriétés, dont quelques unes sont mises à
profit par la médecine.
58
GENRES.
* Salpiglossidées. Corolle à segments
égaux, dont la préfloraison est indupliquée
ou à deux lèvres, la bilobée extérieure,
pliée sur les sinus. Inflorescence centrifuge.
Tribu 1. — Salpiglossées.
Mêmes caractères.
Duboisia , R. Br. — Anthocercis , Labill.
— Schwenckia , L. (Chœtochilus , Yahl. —
Mathea ?, Well. ) — Leptoglossis , Benth. —
Browalia , L. — Brunfelsia , Sw. ( Franciscea ,
Pohl.) — Heleranthia , Nees, Mart. (FroZi-
chia , Spreng. ) — Salpiglossis , R. Pav. - —
Schizanlhus, R. Pav.
** Antiurhinidées. Corolle bilabiée , la
lèvre bilobée extérieure. Inflorescence uni¬
forme centripète ou composée.
Tribu 2. — Calcéolàriées.
Corolle bilobée, à lobes entiers et conca¬
ves. Calice à 4 divisions valvaires. Inflores¬
cence composée. Feuilles opposées ou verti-
cillées.
Calceolaria, L. ( Jovellana , R. Pav.)
Tribu 3. — Verbascées.
Corolle en roue , à lobes planes disposées
en deux lèvres. Étamines déclinées. Inflo¬
rescence uniforme. Toutes les feuilles al¬
ternes.
Verbascum , L. — ianthe, Griseb. — ■ Cel-
sia, L. ( Dilaxia , Raf. — Thapsandra. Gri¬
seb.) — Staurophragma, Fisch., Mey.
Tribu 4. — Hémimérîdées.
Corolle en roue ou plus rarement tubu¬
leuse , munie de bosses ou d’éperons.
Capsule bivalve. Inflorescence uniforme.
Feuilles, au moins les inférieures , opposées.
Alonsoa , R. Pav. — Schistanthe , Kunz.
— Angelonia , Hurnb., Bonpl. ( Physidlum ,
Schrad. — Schelveria et Thylacanlha, Nees,
Mart.) — Hemimeris , Thunb. — Diascia ,
Link., Oit. — Çolpias, E. Mey. — Nemesia ,
Vent; — Diclis, Benth.
Tribu 5. — Antirrhinées.
Corolle tubuleuse, ordinairement munie
de bosses ou d’éperons. Capsule s’ouvrant
par des pores. Inflorescence uniforme.
Feuilles, au moins les inférieures, opposées
ou verticillées.
Linaria , L. (E latine, Mcench. — Cymba -
laria , Gray. — Kickxia , Desm.) — Anar-
rhinum, Desf. ( Bimbuleta , Forsk.) — Antir-
rhinum, L (Orontium , Pers.) — Galvesia ,
J. non R. Pav. ( Agassizia , Chav.) — - Mau -
randia, Ort. ( Usteria , Cav. non W.) — Lo-
phospermum , Don. — Rhodochüon , Zucc.
Tribu 6. — Chélonées.
Corolle tubuleuse sans bosses ni éperons.
Fruit capsulaire 2-4-vaive , plus rarement
charnu. Calice à préfloraison imbriquée.
Inflorescence composée.
Phygelius , E. Mey. — Paulownia , Sieb.,
Zucc. — Wighlia , Wall. — Diplanthera ,
Banks, Sol. — Halleria , L. — Scrophularia ,
L. — Collinsia , Nuit. — Chelone, L. — Peni-
stemon , Lher. ( Elmigera , Reich. — Dasan-
thera , Raf.) — Chionophila, Benth. — Rms-
seh'a , Jacq. — Freylinia , Coll. — Teedia ,
Rud. — Anastrabe , E. Mey. — Ixianthes ,
Benth. — Leucocarpus , Don. (Hemichœna ,
Benth.)
Tribu 7. — Escobédiées.
Corolle tubuleuse sans bosses ni éperons.
Capsule bivalve. Calice très développé à pré¬
floraison valvaire. Inflorescence centripète ,
à pédoncules munis de deux bractées oppo¬
sées. Feuilles , au moins les inférieures ,
opposées.
Escobedia, R. Pav. — Physocalyx , Pohl.
— Melasma , Berg. ( Nigrina , L. — Lyncea ,
Cham, — ■ Gaslromeria , Don. ) — Alectra ,
Thunb. ( Grossostyles , Cham., Sehlecht. —
Slarbia, Pet. Th.)
Tribu 8. — Gratiolées.
Corolle tubuleuse ou très rarement en
roue , sans bosses ni éperons. Capsule bi¬
valve, très rarement indéhiscente. Calice à
préfloraison imbriquée. Inflorescence géné¬
ralement uniforme.
Leucophyllum, Hurnb,, Bonpl. — Aptosi -
muni, Burch. (Ohlendorffia , Lehm. — C/u-
lostigma, Hochs.) — Peliostomum , E. Mey.
— Anticharis , Endl. {Meissarhena , R. Br.)
— Doralanthera, Benth. — Nycterinia , Don.
( Zaluzianskya , Schmidt) — Poly caréna,
Benth. — Phyllopodium, Benth.— Sphenan-
dra , Benth. — Chœnosloma, Benth. — Zy-
peria, Benth. — Sulera, Roth. — Manulea,
L. ( Nemia , Berg.) — Diplacus, Nutt.—
SCR
459
rnuliis, L. ( Uvedalia , H. Br. — Erythrantha ,
Sp. ) — - E un anus , Benth. — Melosperma ,
Benth. — Mazus , Lour. ( Hornemannia , W.)
— Dodartia , L. — Lindenbergia , Lehm.
( Brachycoris , Schr. — Buvea , Decaisne.) —
Beyrichia, Chain., Schl. ( Achetaria , Charn.,
Schl. ) — Telraulacium , Turck. — Ptero-
stigma, Benth. — Stemodia, L. ( Adenosma ,
R. Br. — Unanuea , R. Pav.) — Morgania ,
R. Br. — Limnophila , R. Br. ( Ambulia ,
Lam. ) — Conobca , Aubl. ( Sphœrotheca ,
Cham., Schl. — Leucospora , Nutt. ) — La-
fuentea , La g. ( Durieua , Mer. ) — Schisto-
phragma , Benth. — Herpestis, Gærtn. ( Her -
pestes, Endl. — Monniera, P. Br. non L. —
Brarnia, Lam. — Seplas , Lour. — Caly tri¬
plex et Mecardonia , R. Pav. — Caconapea
et Ranaria, Chain. — Mella, Yand. — Hein -
zellmannia , Neck. ) — Bacopia , Aubl. —
Geochorda, Chain., Schl. — Ildefonsia, Gard.
— Gratiola, L. ( Sophronanlhe , Benth. —
Nibona, Raf.) — Dopatrium, Ham. — .drla-
nema, Don ( Diceros, Pers.) — Curanga , J.
(< Symphillium , GritT.) — Torenia, L. (Nor te¬
nta, Pet. -Th. — Cralerostigma, Hochst. —
Dunalia, R. Br.) — Vandellia , L. ( Tillman -
m'a, Reich, non Brongn. — Ilogetoh , Endl.
— Vriesia, Hassk.) — Lindernia, Ail. ( Pyxi -
daria, Lindl) — Ilysanlhes, Raf. — Bonnaya,
Link, Ott. — Peplidium, Del. — Micranthe-
mum, Michx. — Hemianlhus, Nutt.
*** Rhinanthidées. Corolle bilabiée , la
lèvre bilobée jamais extérieure. Inflorescence
centripète ou composée.
Tribu 9. — Stibthorpiées.
Feuilles alternes , ou fasciculées avec les
fleurs aux nœuds, plus rarement opposées,
mais sans être connées. Fleurs solitaires aux
aisselles des feuilles ou fasciculées, plus ra¬
rement en cymes.
Amphianlhus , Torr. — Hydranthelium ,
Kth. — Glossostigma , Arn. — Tricholoma ,
Benth. — Limosella , L. — Siblhorpia , L.
( Disandra , Lf.J — Hornemannia, Benth. non
Yahl. — Hemiphragma, Wall. — Capraria,
L. ( Xuaresia , R. Pav.) — Pegostoma, Schrad.
— Camptoloma, Benth. — Scoparia , L.
Tribu 10. — Buddleiées.
Feuilles opposées réunies par une crête
ou une membrane transversale. Fleurs en
cymes, plus rarement solitaires aux aisselles
des feuilles.
SCR
Microcarpœa , R. Br. — Bryodes, Benth.
— Polypremum, L. — Gomphosligma, Turck.
Nuxia, Lam. (Lachnopylts , Hochst. — Psi-
loxylon, Pet. -Th.) — Chilianlhus , Burch. —
Buddleia, L. ( Romana , Vell.)
Tribu 11. — Digitalées.
Toutes les feuilles alternes. Inflorescence
en grappe.
Isoplexis, Lindl. ( Calli . nassa, Webb.). —
Digilalis , L. — Erinus , L. — Picrorhiza ,
Royl. — Synthyris , Benth. — Wulfenia ,
Jacq. — Calorhabdos, Benth.
Tribu 12. — Véronicées.
Feuilles, au moins les inférieures, oppo¬
sées. Inflorescence en grappe. Étamines di¬
stantes. Anthères à deux loges distinctes ou
confluentes.
Pœderota , L. — Veronica , L. ( Hcbe , J.
— Aidelus, Spreng. — Leptandra, Nuit. —
Callislachya et Euslachya, Raf. — Diplophyl-
lum , Lehm.) — Aragoa , Kth. — Ourisia ,
J. ( Dichroma , Cav.)
Tribu 13. — Buchnérées.
Feuilles , au moins les inférieures , oppo¬
sées. Inflorescence en grappe. Étamines rap¬
prochées par paires. Anthères réduites à une
loge unique.
Buchnera, L. ( Piripea , Aubl.) — Slriga,
Lour. (Campuleia , Pet. -Th.) — Rhamphi-
carpa , Benth. ( Macrosiphon , Hochst. ) — -
Cycnium, E Mey. — Hyobanche , Thunb.
Tribu 14. — Gérardiéiîs.
Feuilles, au moins les inférieures, oppo¬
sées. Inflorescence en grappe. Étamines rap¬
prochées par paires. Anthères à deux loges
souvent mucronées, égales, ou l’une tendant
à avorter.
Hydrotiche, Zucc. — Campylanthus, Roth.
— Rhaphispermum, Benth. — Micrargeria ,
Benth. — Leptorhabdos , Schranck ( Dargeria ,
Decaisn. ) — Segmenta , Pursh. ( Afzelia ,
Gmel.) — Otophylla, Benth. — Silvia, Bentb.
- — Macranthera, Torr. ( Conradia , Nutt. non
Mart.) — Esterhazia, Mik. — Gerardia , L.
( Virgularia , R. Pav.) — Dasystoma , Raf.
— Graderia, Benth. — Sopubia, Ham. (Rha-
phidophyllum , Hochst.) — Anlaya, Harv.—
Harvey a , Hook. — Centranthera , R. Br.
( Razumovia , Spreng.)
460
SGU
SC ü
Tribu 15. — Euphrasiées.
Inflorescence en grappe. La lèvre bilobée
en casque ou concave, dressée.
Caslilleia, Lf. (Euchroma , Nutt.) — Or-
thocarpus, Nutt. ( Triphysaria , Fisch. Mey.
— Onchorhyncus , Lehm.) — Cordylanthus ,
Nutt. (Adenostegia , Benth.) — Schwalbea ,
L. — Siphonostegia , Benth. — Synnema ,
Benth. — Phteirospermum , Bung. — Lamou -
rouxia, Kth. — Eufragia , Gris. — Trixago,
Stev. — Bartsia , L. ( Stœhelina , Hall. ) —
Odontiles , Hall. — Euphrasia , L. — Cymba-
ria -, L. — Bungea , C.-A. Mey. — Rhinan-
thus, L. ( Alectorolophus , Bieb.) — Pedicula-
ris, L. — Melampyrum, L.
Outre ces genres si nombreux, on en cite
encore quelques uns qui, imparfaitement
connus, n’ont pu se classer dans les tribus
précédentes , savoir : Diceros , Lour. non
Pers. — Gomara, R. Pav. — Parentucellia ,
Yiv. — Picria, Lour. — Poarium , Desv. —
Sanchezia, R. Pav. — Tala , Blanco.
Nous ne terminerons pas sans rappeler
l’intéressante observation faite récemment
par M. Decaisne sur plusieurs des genres de
la dernière tribu , qui , quoique munis de
feuilles vertes, vivent en parasites sur les
racines d’autres plantes auxquelles leurs
propres racines se fixent par des suçoirs en
forme de tubercules. 11 est probable que ce
mode de végétation se retrouve dans la plu¬
part des autres genres, et même dans quel¬
ques uns des Buchnérées, Il se lie à une
structure particulière de la tige dépourvue
de rayons médullaires , et à la tendance de
ces plantes à noircir et à devenir friables
dès qu’elles sont déracinées, et se trahit par
l’impossibilité de les cultiver dans les jar¬
dins , ainsi que par l’influence nuisible
qu’elles exercent sur les végétaux voisins
aux dépens desquels elles vivent. (Ad. J.)
*SCULDA. crust. — ■ Münster, dans les
Beitrage zur Petrebactenkunde , désigne sous
ce nom un g. de l’ordre des Ispodes. (H. L.)
*SCUTASTERIAS (scUlum , bouclier).
échin. — Dénomination employée par M. de
Blainville pour désigner la quatrième sec¬
tion des Astéries comprenant les espèces
pentagonales plus ou moins lobées et ar¬
ticulées à leur circonférence : telles sont
les A. tessellata et A . punclala de Lamarck ,
ainsi que les A. equestris , A. reticulata , A.
nodosa , A. obtusungula et A. carinifera du
même auteur. M. Agassiz en fait son genre
Goniasler; la plupart de ces espèces appar¬
tiennent au genre Oreaster de MM. J. Mill¬
ier et Troschel , les autres sont réparties
par ces zoologistes dans leurs genres Astro-
gonium, Asteropsis et Echinaster. Voy. stel-
LÉRIDES. (DlIJ.)
SCUTELLA (dimin. de scutum , bou¬
clier). moll. — Genre de Gastéropodes,
établi par M. Broderip , en 1834 , pour des
coquilles marines ancyliformes , brillantes
en dedans, ayant le sommet situé en ar¬
rière et enroulé, deux impressions muscu¬
laires ovales-oblongues , latérales, et dont
l’ouverture est grande et ovale, ordinaire¬
ment entourés d’un rebord. Ce genre, dont
on ne connaît pas i’animal , paraît apparte¬
nir à l’ordre des Cyclobranches, et être in¬
termédiaire entre les Patelles et les Ancyles.
La coquille, vue en dessus, ressemble d’ail¬
leurs à celle des Navicelies et des Crépi-
dules. Les trois espèces décrites viennent de
l’océan Pacifique. (Duj.)
SCUTELLA. échin. — Voy. scutelle.
SCUTELL AIRE . Scutellaria ( scutum ,
bouclier), bot. ph. — Genre de la famille
des Labiées, tribu des Sculellarinées , établi
par Linné ( Gcn ., n. 734), et dont les prin¬
cipaux caractères sont : Calice campanulé ,
bilabié, fermé après la floraison, se rouvrant
à la maturité en se séparant jusqu’à la base
en deux valves caduques ; lèvres entières ,
arrondies; la supérieure munie d’un appen¬
dice dorsal acerescent. Corolle à tube clavi-
forme ou ventru , long , ordinairement re¬
dressé et géniculé au-dessus de sa base ;
lèvre supérieure voûtée ou rarement presque
plane , rectiligne ou courbée , échanerée ou
arrondie au sommet, en général bi-auricu-
lée à la base ; lèvre inférieure horizontale
ou déclinée, convexe, ordinairement indivi-
sée , échanerée au sommet. Etamines 4, les
2 inférieures plus longues ; filets filiformes ;
anthères rapprochées deux à deux , ciliées :
celles des étamines inférieures monothèques;
celles des 2 supérieures dithèques , cordi-
forrnes ou réniformes. Style bifide au som¬
met, à lèvre supérieure très courte ; la lèvre
inférieure stigmalifère. Akènes secs , tuber¬
culeux, glabres ou tomenteux.
Les Scutellaires sont des herbes annuelles
ou vivaces , rarement suffruiescentes , à
scu
scu
461
feuilles très entières, ou dentées, ou pinna-
tifides; à fleurs disposées en grappes termi¬
nales ou rarement axillaires. Ces plantes
croissent principalement dans toutes les ré¬
gions extra-tropicales du globe. On en con¬
naît plus de 40 espèces, parmi lesquelles
nous citerons : la Scutellaire commune, Scu-
tellaria galericulata Linn. ( Cassida id.
Moench), herbe commune dans les prés ma¬
récageux ou tourbeux et autres localités hu¬
mides; elle est amère ou astringente; au¬
trefois on l’employait comme fébrifuge ; —
la Scutellaire a grandes fleurs, Scutell. ma -
crantha Fisch., herbe indigène de la Daou-
rie et du nord de la Chine , cultivée comme
plante de parterre. (J.)
SCUTELLE. S cutella (scutum, bouclier).
échin. — Genre d’Échinide , établi d’a¬
bord par Lamarck pour les espèces du
genre Echinus de Linné, à corps aplati ,
elliptique ou suborbiculaire , un peu con¬
vexe en dessus, à bord mince, ayant Fa-
nus sous le bord , dans le disque inférieur
ou dans le bord, la bouche centrale, les am-
bulacres bornés , imitant une fleur à cinq
pétales. M. de Blain ville en sépara, pour
former son genre Echinodiscus ou Placen-
tule, les espèces, dont le corps arrondi, dé¬
primé , subquinquélobé, est un peu conique
en dessus, et dont les cinq ambulacres sont
rendus divergents par la séparation com¬
plète de chaque ligne double de pores. Le
genre Scutelle ainsi réduit fait partie de la
famille des Paracentrostomes dentés de
M. de Blainville, et présente les caractères
suivants : « Le corps , irrégulièrement cir¬
culaire, est extrêmement déprimé, à bord
presque tranchant, subconvexe en dessus,
un peu concave en dessous , couvert d’é¬
pines très petites, égales et éparses. Les
cinq ambulacres sont bornés, plus ou moins
pétaliformes ; les deux rangées de pores de
chaque branche étant réunies par des sil¬
lons transverses qui les font paraître striées.
La bouche est médiane , ronde , pourvue de
dents, et vers elle convergent , cinq sillons
vasculiformes plus ou moins ramifiés. L’a¬
nus est inférieur, assez éloigné du bord; et
l’on voit quatre pores génitaux. » M. Gray a
également réduit le genre Scutelle de La¬
marck. M. Dumoulin, au contraire, a plu¬
tôt agrandi ce genre en y faisant rentrer
quelques Clypéastres. M. Agassiz, en 1836,
limitait à peu près, comme M. de Blainville,
le genre Scutelle en le plaçant dans sa fa¬
mille des Clypéastres avec le genre Echina-
rachnius de M Gray, qui correspond presque
aux Echinodiscus de Blainv. Plus lard , cet
auteur en sépara encore le genre Lagana ou
Laganum , et, en 1841, dans sa Monogra¬
phie des scutelles , il partagea ce groupe
d’Echinides en treize genres, dont deux en¬
tièrement nouveaux ( Runa et Moulinsia ) ,
deux autres ( Scutellina et Echinocyamus )
comprenant des Cassidules etdes Fibulaires
de Lamarck, et neuf correspondant à l’an¬
cien genre Scutelle. Enfin , en 1847, dans
un travail publié en commun avec M. De¬
sor, les treize genres réduits à douze par la
réunion des Amphiope aux Lobophora sont
classés dans la famille des Clypéaslroïdes
avec un nouveau genre Dendraster , entre
le genre Clypeaster et les genres Fibularia
et Lenita qui terminent cette famille, et
font le passage à la famille des Cassidulides.
Tous ces Oursins, de forme pentagonale,
elliptique ou circulaire , plus ou moins
aplatie , ont le test épais , revêtu de petites
soies uniformes , portées par de petits tu¬
bercules très serrés sur toutes les parties.
La bouche est centrale, pentagonale, et
l’anus est postérieur , marginal ou infra-
marginal. La bouche est armée de cinq
mâchoires horizontales, pivotant sur deux
piliers qui correspondent à deux fossettes
de leur face inférieure. Les dents sont sim¬
ples, taillées en biseau à l’extrémité, et pla¬
cées de champ dans une rainure médiane
de chaque mâchoire. Les ambulacres, qui se
voient en forme de larges pétales a 4a face
supérieure , sont en même temps continués
en dessous par des sillons rectilignes, ou ra¬
mifiés et anastomosés. Au sommet des am¬
bulacres se trouvent cinq plaques génitales,
formant un cercle autour du corps madré-
poriforme avec cinq plaques ocellaires inter¬
calées.
1° Le genre Sculella , réduit par M. Agas¬
siz, a pour caractères : la forme du test cir¬
culaire , et tronqué en arrière; les pétales
de la rosette ambulacraire arrondis et pres¬
que fermés ; les sillons de la face inférieur*
sinueux et ramifiés; la bouche circulaire
dans le plan même de la face inférieure ;
les mâchoires moins hautes que dans les
Clypéastres ; l’anus très petit, marginal ou
SC U
462 SCC
infra-marginal; et quatre pores génitaux.
Ce genre ne comprend que des espèces fos¬
siles des terrains tertiaires ; ce sont : les
Sc. subrolunda Lk., Sc. Faujasü Defrance,
Sc. slriatula Marcel de Serres, A’c. subtelra-
gona Grateloup , Sc. Rogersi que M. Agas-
siz avait d’abord classés parmi les Lagana,
et six autres espèces du même auteur.
2" Le genre Arachnoïdes de Klein, adopté
par M. Agassiz,ne comprend que la $c. pla¬
centa de Lamarelt , espèce vivante de l'île
d’Arnboine et de l'Océan austral. Son test,
circulaire et déprimé, est très mince; les
pétales ambulacraires sont largement ou¬
verts ; les épines sont portées par des tu¬
bercules en séries sur les aires ambula¬
craires , et épars sur les autres aires. Les
sillons de la face inférieure sont droits, non
ramifiés ; la bouche est ronde avec des mâ¬
choires très plates; l’anus est supra-margi¬
nal, et les pores génitaux sont au nombre
de cinq.
3Ü Le genre Lobophora comprend comme
sous-genre les Amphiope , caractérisés par
deux lunules circulaires dans le prolonge¬
ment des aires ambulacraires postérieures,
lesquelles lunules, ou entailles, sont allon¬
gées dans les espèces d’un premier sous-
genre, et remplacées par une seule lunule
dans un troisième sous -genre (Monophora) .
A ce genre appartiennent les Scutclla bi-
phora , Sc. bifissa de Lamarck, et leurs di¬
verses variétés considérées comme espèces
distinctes sous les noms de L. truncata , L.
aurita et L. bioculata. Celte dernière, dis¬
tinguée d’abord par M. Desmoulins , avait
ensuite été le type du genre Amphiope ,
formé d’espèces fossiles du terrain tertiaire,
tandis que les Lobophores proprement dites
sont des espèces vivantes des côtes d’A¬
frique et de l’océan Pacifique. Toutes ont
une forme subcirculaire aplatie; les pétales
de leur rosette ambulacraire sont fermés, et
les sillons de la face inférieure sont ondu¬
leux et peu ramifiés. Leur bouche est petite
avec des mâchoires plates ; leur anus est
inférieur , et elles ont quatre pores géni¬
taux.
4° Le genre Encope comprend les Scu-
tella emarginala et Sc. quadrifora {E. tetra -
pora) de Lamarck , et neuf autres espèces ,
toutes habitant les mers équatoriales ; il est
caractérisé par son test subcirculaire tron¬
qué en arrière avec six lunules ou entailles,
dont cinq correspondant aux ambulacres ,
et une a l’aire interambulaeraire impaire ;
les pétales de la rosette ambulacraire sont
fermés, et les sillons de la face inférieure
sont très ramifiés; la bouche est ronde avec
des mâchoires plates ; l’anus est inférieur ,
plus rapproché de la bouche que du bord
postérieur.
5° Le genre Rotula , qui correspond aux
Scuiella dentala et Sc. digitata de Lamarck
(R. Rumphii , R. digitata et R. Augusti) ,
espèces vivantes de la côte d’Afrique, se
distingue par sa forme circulaire, fortement
entaillée et digitée sur son pourtour; les sil¬
lons de sa face inférieure sont ramifiés ,
mais peu onduleux ; les pétales de sa ro¬
sette ambulacraire sont grands et ouverts;
l’anus est situé à la face inférieure, plus
près de la bouche que du bord; et il y a
quatre pores génitaux au sommet.
6" Le genre Mellita, comprenant les Scu-
tella sexforis et quin que fora de Lamarck
(M. hexapora , quin que for a et testudinata
Ag.) des mers d’Amérique, avec deux autres
espèces également vivantes , est caractérisé
par le test subcirculaire très plat, tronqué
en arrière, avec les ambulacres fermés et
cinq ou six lunules ou perforations dont une
située dans faire interambulaeraire impaire.
Les sillons de la face inférieure sont très
onduleux; l’anus est très rapproché de la
bouche, et les pores génitaux sont au nom¬
bre de quatre , tandis qu’il y en a cinq chez
les Encopes dont les lunules atteignent le
bord et forment des entailles profondes.
7° Le genre Echinarachnius a pour type
la Scuiella parma de Lamarck, espèce vi¬
vante de l’océan Indien , et des localités les
plus éloignées; il comprend, en outre, VE.
Rumphii qu’on avait d’abord cru identique,
et une troisième espèce vivante de Terre-
Neuve, et de plus trois espèces fossiles du
terrain tertiaire, dont une, E. porpila de
Bordeaux, avait été décrite par M. Desmou-
I i ns, sous le nom de Cassidulus porpila et
rangée ensuite (1 836) dans le genre Scu-
telle par M. Agassiz. Les caractères généri¬
ques sont fournis par le test discoïde déprimé,
avec les pétales de la rosette ambulacraire
ouverts, et les sillons de la face inférieure
droite, très peu ramifiés. La bouche est
petite dans le plan de la face inférieure,
avec des mâchoires hautes et les dents pla¬
cées horizontalement et de champ; l’anus
est très petit, marginal, et il y a quatre pores
génitaux. Il diffère des Laganes par sa forme
circulaire et par la position marginale de
l’anus; et il diffère des Scutelles par ses
pétales ambulacraires ouverts.
8" Le genre Laganum présente au con¬
traire une forme déprimée pentagonale ,
subpentagonale ou ovoïde, tronquée en ar¬
rière, rostrée en avant. Ses pétales ambu¬
lacraires sont allongés; il a quatre ou cinq
pores génitaux ; sa bouche est petite dans le
plan même de la face inférieure, avec des
mâchoires fortes qui ont deux ailes assez
hautes et des dents placées verticalement a
l’extrémité; l’anus est inférieur ; certaines
espèces ayant seulement quatre pores géni¬
taux sont toutes actuellement vivantes aux
Antilles ou dans les mers Australes , telle
est la Scutella orbicularis de Lamarck ;
d’autres ayant cinq pores génitaux sont
également vivantes , telle est la Sc. latis-
sima Lk. , et le Clypeaster Laganum du
même auteur, ou bien elles sont fossiles du
terrain tertiaire.
Parmi les autres genres du même groupe
des Scutelles sont les genres : 9° Sculellina
comprenant la Sculella nummularia De-
france, les Cassidulus fibularioides et Haye-
sianus de M. Desmoulins qui sont fossiles
des terrains tertiaires ( vay . scuteli.ina ).
Ï0° Runa, comprenant deux petits Oursins
fossiles du terrain tertiaire de Sicile et de
Bordeaux ; ils sont allongés, renflés, avec des
ambulacres divergents et des pores ambula¬
craires non conjugués. Les aires interarn-
bulacraires sont profondément entaillées;
les sillons de la face inférieure sont droits
et ils ont quatre pores génitaux.
1 1° Moulinsia ayant pour ty pe la Sculella
cassidulina de Desmoulins, petite espèce de
la Martinique, dont le test ovale, à pourtour
festonné, est mince et recouvert de tuber¬
cules très apparents ; avec des ambulacres
ouverts à pores non conjugués, et l’anus
inférieur.
12° Echinocyamus composé d’oursins
plats circulaires, elliptiques ou presque pen¬
tagones classés précédemmentdans lesgenres
Fibularia , Sculella, Echinoneus et Spatan-
gus de divers auteurs. Leur test épais, avec
cloisons intérieures , porte des pétales arn-
SCÜ 463
1 bulacraires, ouverts, fort longs et à pores
non conjugués; la bouche est ronde; les
mâchoires sont hautes; l’anus est inférieur,
rapproché de la bouche , et il y a quatre
pores génitaux. Tels sont les Fibularia an -
gulosa et tarenlina de Lamarck , l’une de
la mer du Nord, l’autre de la Méditerranée;
la Fib. auslralis Desmoulins, de la mer du
Sud; la Fib. sculata Desrnoul. ou Sculella
occilana Defr., et 14 autres espèces fossiles
du terrain tertiaire.
13° Dendrasler ayant pour type YEchina-
rachnius excentrions Val., de la Californie,
différant des Scutelles par son étoile ambu-
lacraire excentrique.
La famille des Clypéastroïdes contient
encore avec les Scutelles le genre Clypéas-
ter, comprenant avec 18 espèces vivantes
ou fossiles ainsi nommées soit par Lamarck ,
soit par d’autres auteurs, les Scutella ambi-
gena et placunaria Lamk., qui sont une
même espèce ; cette famille, enfin, est com¬
plétée par le genre Fibularia Lamk., formé
d’espèces vivantes , et par le genre Lenita
comprenant deux oursins fossiles du terrain
tertiaire, les Cassidulus complanalus Lamk.
et Cassidulus faba Defr. (Duj.)
SCÏJTELLE. bot. cr. — On nomme
ainsi, dans les Lichens, une modification de
l’excipulum. Voy. lichens.
SCUTEjLLElîA ( scutum , écusson, à
cause du développement de cette partie).
ins. — Genre de la tribu des Scutellériens,
groupe des Scu tel léri tes, de l’ordre des Hé¬
miptères, établi par Lamarck, adopté par
Latreille et tous les entomologistes. Les li¬
mites du genre Sculellera ont considérable¬
ment varié. L’auteur du Généra Cruslaceo -
rum et Inseclorum comprenait sous cette
dénomination la plupart des espèces de notre
groupe des Scu tellérï tes, toutes celles qui,
d’autre part, furent rangées par Fabricius
dansson genre Telyra. Mais, successivement,
les Sculellera furent divisées par M. Laporte
de Castelnau et surtout par M. Burmeister,
puis par M. Spinola et MM. Amyot et Ser-
ville. Ce genre, tel qu’il est adopté généra¬
lement aujourd’hui, est réduit aux espèces
qui, présentant les caractères généraux du
groupe, ont des antennes assez longues,
composées de quatre articles; le deuxième
très petit, et le troisième grand ; la tête
étroite, etc. Les Scutel lères proprement dites
464
scu
scu
brillent par l’éclat de leurs couleurs qui ne
le cèdent point à celles des plus beaux Bu¬
prestes. Ces Hémiptères, peu nombreux en
espèces, sont répandus seulement dans les
régions chaudes de l’Afrique et aux Indes
orientales. On peut citer, comme les princi¬
paux, les Sc. signala Fabr., du Sénégal, no-
bilis Lin. , A tockerus Fabr., etc., des Indes
orientales. (Bl.)
SCUTELLÉRIENS. Scutellerii. ins. —
Tribu de l’ordre des Hémiptères , section
des Hétéroptères , caractérisée par des an¬
tennes longues , toujours libres , et surtout
par un écusson extrêmement grand , qui,
dans certains cas , recouvre même les él y—
très, les ailes et la totalité de l’abdomen.
Les Sculellériens se font remarquer, très
généralement aussi, par la largeur et l’é¬
paisseur de leur corps. Certains d’entre eux
affectent même une forme globuleuse. Chez
ces Hémiptères, les antennes ont le plus or¬
dinairement cinq articles; mais cependant
ce nombre est quelquefois seulement de
quatre , ou même de trois. Les ély très sont
un peu plus longues que les ailes, et nette¬
ment divisées en deux parties : l’une basilaire
et coriace; l’autre membraneuse, parcourue
surtout par des nervures longitudinales, et
par quelques nervures transversales consti¬
tuant ainsi de véritables cellules. Les pattes
des Scutellériens sont assez grêles , et leurs
tarses sont ordinairement composés de trois
articles; chez plusieurs néanmoinsce nombre
est moindre.
Ces Hémiptères sont souvent très remar¬
quables par l’éclat de leurs couleurs. Les
nuances rouges, vertes, les couleurs métal¬
liques , ornent l’écusson et la plus grande
grande partie du corps de ces Insectes. Les
Scutellériens sont répandus dans toutes les
régions du globe ; mais ils sont surtout
abondants dans les pays chauds comme
l’Inde, l’Afrique, et c’est de ces contrées
que les voyageurs nous rapportent les espè¬
ces aux brillantes couleurs d’or et d’éme¬
raude. Cette tribu est l’une des plus nom¬
breuses de l’ordre entier des Hémiptères;
elle ne fournit pas dans nos collections moins
de 1,000 à 1,200 espèces. Tous ces Insectes
sont essentiellement phytophages ; ils enfon¬
cent leur becdans le parenchyme des feuilles,
dans les tiges, et prennent ainsi le suc de la
plante.
Les Scutellériens connus de Linné étaient
rangés par ce savant dans son grand genre
Cimex. Olivier en forma un genre propre
sous le nom de Pentatoma , dénomination
ayant pour but d’indiquer un caractère
assez général chez ces Insectes, la division
des antennes en cinq articles. Plus tard ,
Lamarek et Latreille adoptèrent deux gen¬
res : les Scutellères , chez qui l’écusson re¬
couvre tout le corps, et les Pentatomes, chez
qui l’écusson ne recouvre qu’une portion
plus ou moins considérable de l’abdomen.
Ce sont ces deux genres qui, pour les ento¬
mologistes modernes, sont devenus la base
des deux divisions principales de la tribu
des Scutellériens, bien que la limite soit
très difficile à poser entre les espèces à
grand écusson et celles à écusson médiocre.
Fabricius désignait les Scutellères de La-
marck sous le nom de Tetyra, et la plupart
des Pentatomes sous celui de Cimex. Il forme
en même temps les genres Halys , Cydnus ,
Ælia , etc. Dans ces derniers temps, le nombre
des coupes s’est accru considérablement
parmi les Scutellériens. Plusieurs ont été
formées par M. Laporte de Castelnau ( Essai
d’une class. des Hémipt. héléropt.). Elles ont
été augmentées bientôt parM. Hahn ( Wan -
zcnart Insekt); M. Burmeister ensuite ( Hand -
buch der Entom.) ajouta encore de nouvelles
divisions parmi les Scutellériens, et il admit
30 genres dans cette tribu. M. Spinola
( Essai sur les He'mipt. héléropt. ) en forma
encore plusieurs nouveaux. Enfin MM. Amyot
et Servi I le ( Ins. hémipt ., Suites à Buffon ) ,
qui , partout , établissent presque autant de
divisions que d’espèces , n’ont pas moins de
144 genres parmi les Scutellériens. Dans
notre Histoire des Insectes, nous avons adopté
la division des Scutellériens en trois groupes
ainsi caractérisés :
Ecusson rie recouvrant pas tout le corps.
Pattes inermes . Pentatomites.
Ecusson triangulaire ne couvrant pas
tout le corps. Pattes garnies d’épines. Cydnites.
Écusson très grand recouvrant tout le
corps ...... . Sguteleéeites.
Nous rattachons au premier de ces grou¬
pes les genres Megymenum, Guér. ; Oncomeris
Lap.; Tesseraloma, Lap r, Aspongopus, Lap.;
Agapophyta, Guér.; Edessa, Fabr.; Phylloce-
phala , Lap. ; Halys, Fabr. ; Dinidor, Lap.;
Arvelius, Spin.; Acanlhosoma, Lap.; Penta¬
toma, Oliv., Latr.; Dryptocephala , Lap.;
SCC
Sciocoris , Fa 11.; Sliretrus, Lap.; Ælia, Fabr.,
et tous ceux établis à leurs dépens.
Les Cydnites comprennent le genre Cyd-
nus , Fabr., et les divisions établiés aux dé¬
pens par MM. Amyot et Serville, les genres
Cephalocleus, L. Duf. , et Scaptocoris, Perty.
Les Scutellérites renferment les genres
Pachycoris, Burrft. ; Tetyro , Fabr.; Sphæro-
coris , Burm.; Sculellera, Latr.; Augocoris ,
Burin.; Pdtophora , Burm.; Gyptocoris ,
Burm.; Podops et Oxynolus , Lap.; Odon-
toscelis, Lap.; Canopus , Fab.; Thyreocoris,
Schranck ; Chlœnocoris , Burm., et les divi¬
sions secondaires formées aux dépens de ces
divers genres. (Br.)
SCUTELLÉRITES. Sculelleritæ. ins. —
Groupe delà tribu des Scutellériens , de
l’ordre des Hémiptères. Voy. scutellé¬
riens. (Bl.)
*SCUTELLïATÂ. échin. — Genre établi ,
en 1841, par M. Agassiz, dans la famille des
Clypéaslroïdes pour de petits oursins très
plats, circulaires ou elliptiques , ayant les
pétales de la rosette ambulacraire conver¬
gents mais non fermés, à pores non conju¬
gués ; la bouche ronde avec des mâchoires
déprimées ; des cloisons rayonnantes dans
l’intérieur du test ; l’anus marginal ou supra-
marginal et quatre pores génitaux. Ce genre
-îo n tient cinq espèces fossiles des terrains
ïertiaires. La Sc. nummularia de Grignon,
3e Blaye , de Noirmoutier et de plusieurs
autres localités, avait d’abord été classée
par M. de Blainville dans le genre Scutelle ,
et M. Agassiz, en 1839, en fit un Echina-
rachnius. La A'c. placentula Ag., avait été
nommée par M. Defrance Cassidulus dubius,
et par M. Desmoulins Cassidulus fibularioi-
des. La Sc. complanata Ag. est un Cassidu¬
lus de Lamk. ; la£c. elliplica est une Scutelle
de M. Desmoulins; enfin , la Sc. Hayesiana
est un Cassidulus du même auteur. (Duj.)
SCUTE ELITES, moll. — Dénomination
employée autrefois pour des parmophores
fossiles. (Duj.)
SCUTIA ( scutum , bouclier), bot. ph. —
Genre de la famille des Rhamnées, tribu des
Frangulées, établi par Commerson ( Msc .
ex Brongn. in Annal, sc. nat ., X, 362).
Les principales espèces, Sculia indica Brong.
( Bhamnus circumscissus Lin.), Sculia Com-
mersonii Brongn. , Sculia ferrea Brongn.
( Bhamnus ferreus Vahl), sont des arbrisseaux
T . XI.
SCU 465
qui croissent à l’tle Bourbon , aux Antilles
et dans le Malabar.
SCUTIBRANCHES. Scutibranchia. moll.
— Ordre de Mollusques gastéropodes ayant
une ou deux branchies pectinées dans une
cavité au-dessus de la tête et sécrétant une
coquille en cône surbaissé ou en bouclier. Les
Scutibranches se partagent en deux familles:
les Calyptraciens qui n’ont qu’une seule
branchie et qui sont dissymétriques, et les
Dicranobranches qui ont deux branchies et
qui sont symétriques. Cuvier avait le pre¬
mier institué cet ordre, mais il y comprenait,
parmi les Scutibranches non symétriques ,
les liai iotides et les Stomates qui sont des
Pectinibranches, et parmi les Scutibranches
symétriques , la Navicelle qui est une Néri-
tacëe, la Calyptrée qui doit réellement ap¬
partenir à la section des non symétriques
dont elle est même le vrai type, et la Cari-
naire qui est un Flétéropode. (Duj.)
SCUTIGÈRE. Sculigera ( scutum , bou¬
clier; gero , je porte), myriap. — C’est un
genre de l’ordre des Schizotarses , de la
famille des Scutigérides, établi par Lamarck,
et adopté par tous les myriapodophiles.
Dans cette coupe générique, qui correspond
entièrement à celle de Cermaiia d’Illiger, la
tête est convexe, assez grande; il y a un
faible arceau supérieur pour le segment
forcipulaire; les arceaux supérieurs des
autres segments sont en moindre nombre
que les segments et que les pieds; ils sont
au nombre de huit seulement, inégaux, im¬
briqués, échancrés à leur bord postérieur,
sauf Je dernier, et présentent près de cette
échancrure un trou stiginatiforme allongé;
les arceaux inférieurs sont distincts les uns
des autres, trapézoïdes ; il y en a quinze pé-
digères , et un anal portant deux paires de
très petits appendices, ou un appendice mé¬
dian bifurqué; la partie anale et la vulve
sont rapprochées à l’extrémité postérieure
du corp les antennes sont fort longues,
filiformes , sétacées , composées d’un très
grand nombre de petits articles formant
trois séries jointes ensemble par deux ar¬
ticulations mobiles; les deux ou trois ar¬
ticles basilaires sont les plus gros; les yeux
sont saillants en arrière des antennes, com¬
posés ; les palpes sont longs, pédiformes, a
article terminal composé; les forcipulessont
faibles, allongées, pointues, à lèvre inférieure
39
466
SCO
ou bouche presque disjointe sur la ligne
médiane, et pourvue en avant de poils épi¬
neux ; les pieds son t au nombre de quinze
paires, inégaux, de plus en plus longs d’a¬
vant en arrière; les articles des tarses sont
corn posés d’un nombre considérable de petits
articlesassez semblables à ceux des antennes,
et croissant en nombre d’avant en arrière.
Le genre curieux des Scutigères a été dis¬
tingué, en 1801, par Lamarck ; mais nous de¬
vons dire ici qu’Illiger avait déjà fait connaître
cette coupe générique dans la Fauna elrusca
de Rossi , sous le nom de Cermatia. Ses espèces,
peu nombreuses alors, avaien t été considérées
par Pallas comme des Iules, et par d’autres
comme des Scolopendres. On disait à tort,
à cette époque, que les Scutigères ont deux
paires de pattes à chaque anneau; erreur
que Leach a reproduite en 1812, et qui
tient à la fusion de quelques plaques supé¬
rieures entre elles , ou plutôt au grand dé¬
veloppement que certaines de ces plaques
ont pris aux dépens des autres , et qui les
fait recouvrir plusieurs segments. Dans l’es¬
pèce ordinaire d’Europe, on voit manifeste¬
ment que ces scutes ou plaques supérieures
appartiennent aux premier, deuxième, qua¬
trième, sixième, neuvième, onzième, trei¬
zième et quinzième segments; elles crois¬
sent de la première à la quatrième, et dé¬
croissent ensuite, mais faiblement, de la
cinquième à la septième; la huitième est
plus petite que les autres, et n’est, pas échan-
crée en arrière comme elles. Nous ne croyons
pas, d’après M . Gervais, que l’on puisse corn-
parer, avec M. Brandt , cette réunion de
plusieurs plaques dorsales, chez les Scuti¬
gères, avec ce qui a lieu chez les Iules; |
c’est cette disposition scutiforme des ar- j
ceaux supérieurs du corps, qui a suggéré à ;
Lamarck la dénomination de Scutigères.
La treille a voulu rappeler, par le nom de fa¬
mille (Inéquipèdes) qu’il leur a donné, l'iné¬
galité de leurs pieds, et la décomposition
des tarses en une multitude d’articles a
fourni à M. Brandt la dénomination de
Schizotarsia.
Pallas , qui avait étudié les Scutigères
d’après une espèce qui est peut être l’es¬
pèce ordinaire, les rapportait à tort au
même groupe que les Iules.
L’organisation des Scutigères a été étu¬
diée parM. L. Dufour; mais on ne connaît
SCÜ
pas encore leur mode de développement , ce
que leur singulière organisation rendrait
pourtant fort désirable. Ce sont des ani¬
maux essentiellement nocturnes ou crépus¬
culaires, vivantdans nos paysauprès des ha¬
bitations ou dans leur intérieur, et qui
préfèrent surtout les endroits où il y a du
vieux bois. Ils courent avec rapidité sur le
sol , ou contre les parois des murs, et sont
fort difficiles à rencontrer complets à cause
de l’extrême fragilité de leurs longues pattes
qui se cassent ordinairement au-dessous de
la hanche. On en a recueilli dans ces der¬
niers temps sur presque tous les points du
globe : en Afrique, en Asie, dans la Nou¬
velle-Zélande, et dans les deux Amériques;
aussi a-t-on porté à une vingtaine le nombre
de leurs espèces. Toutefois, il est à regretter
qu’on ne les ait pas décrites d’une manière
suffisamment comparative, et leur caracté¬
ristique laisse encore beaucoup à désirer.
Comme espèce représentant ce genre re¬
marquable, je citerai le Scutigèrecoléoptrée,
Scutigère coleoptrata Fab. ( Sp. lui., t. I,
p. 351). Cette espèce est abondamment ré¬
pandue dans tout le midi et le nord de
l’Europe, ainsi que dans le nord de l’A¬
frique où je l’ai rencontrée aussi fort com¬
munément. (H. L.)
¥SCUTSGÉI\ÏDES. Scutigeridœ . myriap.
— C’est une familie de l’ordre des Schizo-
larses, établie par Leach, et adopté par tous
les myriapodophiles. La famille des Sculi-
gérides est facile à distinguer. Dans toutes
les espèces qui la composent, les segments
du corps sont peu nombreux, et il en est de
même des pieds. Les segments sont , en
outre, remarquables par leur dissimilitude
en dessus , où ils paraissent n’être qu’au
nombre «le huit, tandis qu’il y en a quinze
en dessous , sans compter ceux des forci-
pules et de la partie anale, c’est-à dire au¬
tant que de paires de pieds. Les pieds sont
longs et inégaux , les postérieurs étant en¬
core plus longs que les autres, et tous ont
leurs tarses décomposés en un nombre con¬
sidérable de petits articles. Les antennes
des Scutigères sont également fort grandes,
sélacées, composées d’une multitude de pe¬
tits articles, mais cependant pas uniformes.
Les deux premiers articles sont [dus forts
que les autres , et la partie filiforme est
composée de trois séries, jointes entre elles
SCY
SCY
467
par deux articulations mobiles. Les yeux de
ces animaux présentent aussi un caractère
distinctif; ils sont saillants, très nombreux,
et réunis comme les yeux composés des In¬
sectes hexapodes. Les trachées s’ouvrent,
assure-t-on, dans les orifices stigmatiformes
qui sont placés sur la ligne médio-dorsale,
près l’échancrure du bord postérieur des
fentes. M. Newport, qui a décrit et figuré
ces perforations postérieures des fentes dor¬
sales comme étant les stigmates, dans un
de ces mémoires des Transact ., Linn.,
tom. XIY, pl. 33, fig. 37, dit cependant, à
la page 331 du même volume, qu’il y a
chez les Scutigères neuf paires de stigmates
latéraux, ce que l’analogie rend beaucoup
plus probable.
Cette famille n’est encore représentée que
par un seul genre qui est celui de Sculi-
gère. Voy. ce mot. (H. L.)
*SCIJT!GÉRÏTES. myriap. — Dans notre
Histoire des animaux articulés, nous donnons
ce nom à une famille qui est tout à fait
identique à celle des Scutigérides. Voy. ce
mot. (H. L.)
*SCUTOPTJERLTS ( <jxvto<,' , Cuir; 'jrrepov,
aile), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, de la famille des Hydro-
canthares et de la tribu des Dytiscites, pro¬
posé par Eschscholtz, adopté par Dejean
( Catalogue , 3e édition, p. 61) qui y rapporte
les trois espèces suivantes : S. coriaceus Hofl\,
pustulatus Ros., et lanio F. Elles forment,
pour MM. Erichson et Aubé, la première
division du genre Colymbeles. Laporte et
Brui lé d’une part, et Hope de l’autre, ont
fait de la troisième espèce le type du genre
Meladema. (C.)
SC ETE LA , Lour. ( Flor . Cochinch., 7).
bot. pii. — Syn. de Memecylon, Linn.
SCETES. moll. — Nom latin donné par
Montfort au genre Pavois ou Parrnophore.
Voy. ce mot. (Duj.)
*SCYBALÏEM. bot. ph. — Genre de la
famille des Balonophorées , tribu des Hélo-
siées, établi par Schott et Endlichêr (Melet.,
3 , t. 2). Herbes de l’Amérique tropicale.
SCYDMÆNES ( çru<Wvw, s’irriter), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Serricornes , section des
Malarodermes et tribu des Palpeurs, établi
par Latreille [Généra Cruslaceorum et Insec-
iorum , t. 1, p. 281), généralement adopté
depuis. Kunze et Schaum ont publié l’un et
l’autre une monographie sur ce genre. Celle
du dernier de ces auteurs est de quarante-
sept espèces. Trente sont originaires d’Eu¬
rope, treize d’Amérique, deux d’Asie, et deux
d’Afrique. Nous citerons, parmi celles-ci, les
suivantes: S. bicolor F., clavipes, brevicor-
nis Say, Dalmanni , hirticollis, Wetlerhalii
G hl . , Godarti Latr., sculellaris, collaris ,
pusilleus, angulatus, pubicollis, denticornis,
rufus , thoracicus Mull., etc., etc. La plupart
se trouvent à terre, sous les pierres, sous les
détritus de végétaux ou dans les fourmiliè¬
res. (C.)
*SCYLLA. crust. — Dehaan, dans sa
Fauna japonica , désigne sous ce nom un
nouveau genre de l’ordre des Décapodes
brachyures et de la famille des Portuniens.
C’est aux dépens des Portunes ( voyez ce
mot) que cette nouvelle coupe générique a
été établie , et l’espèce , qui peut en être
considérée comme le type, est le Scylla
serrata Forskahl. (H. L.)
SC Y LL ARE. Scyllarus. crust. — Ce
genre, qui appartient à l’ordre des Déca¬
podes macroures, à la famille desScyllariens,
a été établi par Fabricius aux dépens des
Cancer de Linné et de Herbst. Six espèces
composent ce genre , dont deux habitent la
Méditerranée , et une autre la côte de Pon¬
dichéry , de 1’ 1 le de France et la mer des
Antilles. Parmi elles, je citerai, comme
pouvant servir de type, le Scyllare ours,
Scyllarus arctus Fabr. , Edw. ( Hist. nat.
des Crust., t. II, p. 282, n° 1). Cette espèce
est très abondamment répandue dans la
Méditerranée ; je l’ai prise aussi sur les côtes
de l’Algérie, particulièrement dans les rades
de Bone, d’Alger et d’Oran. (H. L.)
SCYLLAR1EÎVS. Scyllarii. crust. —
C’est une tribu de l’ordre des Décapodes
macroures , établie par M. Milne Edwards,
et rangée par ce savant dans la famille des
Macroures cuirassés. Chez ces Crustacés, la
carapace est très large et peu élevée; sou
bord antérieur est à peu près droit, et pré¬
sente un prolongement horizontal qui s’a¬
vance entre la base des antennes externes,
et recouvre l’insertion de celles de la pre¬
mière paire. Les yeux sont logés dans des
orbites bien formées, et assez éloignées de la
ligne médiane. Les antennes s’insèrent sur
la même ligne au-dessous des yeux ; celles
d8 la première paire sont grêles, et ne pré¬
sentent rien de remarquable; leur premier
article est presque cylindrique, et beaucoup
plus gros que les deux suivants ; enfin, elles
se terminent par deux filets multi-articulés
très courts. Les antennes externes sont fo¬
liacées, et extrêmement larges; la pièce que
porte le tubercule auditif est confondue avec
l’épistome , et est suivie de quatre articles ,
dont le deuxième et le quatrième sont la-
melleux et extrêmement grands. Le cadre
buccal est petit, et les pattes-mâchoires sont
médiocres et pédiformes. Le plastron ster¬
nal est très large, et composé d’une seule
pièce. Les pattes des quatre premières paires
sont terminées par un tarse slyliforme; il
en est de même pour les pattes postérieures
chez les mâles ; mais chez la femelle , ces
dernières se terminent par une petite pairp
incomplète. L’abdomen est très large, et se
termine par une grande nageoire en éven¬
tail composée de la manière ordinaire, mais
dont les feuillets sont mous et flexibles
dans les trois quarts postérieurs de leur
longueur. Le premier anneau abdominal
manque d’appendices ; mais les quatre seg¬
ments suivants portent chacun une paire
de fausses pattes, dont la forme varie sui¬
vant les sexes. Chez le mâle , celles de la
première paire sont grandes , et portent
deux larges lames foliacées; mais les sui¬
vantes n’en portent qu’une seule, dont la
grandeur diminue rapidement, au point
d’être rudimentaire au cinquième anneau.
Chez la femelle, tous ces appendices son t
beaucoup plus développés, et servent à sus¬
pendre les œufs. Les branchies sont compo¬
sées de filaments disposés en brosse, et sont
rangées par faisceaux , entre lesquels s’é¬
lèvent de grandes lames flabelliforsnes ap¬
partenant aux pattes thoraciques. On compte
vingt et une branchies de chaque côté du
corps , savoir : deux au-dessus des pattes-
mâchoires de la seconde paire; trois au-
dessus des pattes-mâchoires externes ; trois
au-des.^us des pattes antérieures ; quatre
au-dessus de chacune des trois pattes sui¬
vantes ; et une au-dessus de la patte posté¬
rieure. V oy. ces mots.
Cette tribu a été divisée en trois genres ,
désignés sous les noms de Scyllarus, Ibacus
et Thenus. (H. L.)
SCYLLAUOIDÜA, crust. Dehaan,
dans sa Faune du Japon , désigne sous ce
nom une famille de l’ordre des Décapodes
macroures , qui correspond entièrement à
celle des Scyllariens de M. Milne Edwards
VOIJ. SCYLLARIENS. (H. L.)
SCYLLÉE. Scyllœa. mole . — Genre de
Mollusques gastéropodes nudibranches établi
par Linné pour la Scyllœa pelagica dont il
avait méconnu la vraie structure. Le genre
Scyllée plus exactement décrit parForskahl,
a été l’objet d’un travail très important de
Cuvier, d’après lequel Lamarck et M. de
Blainville le caractérisent ainsi : le corps
est rampant, gélatineux, oblong, très com¬
primé sur les côtés , pourvu d’un pied droit
et ventral, canaliculé en dessous pour em¬
brasser les fucus sur lesquels il se fixe. Le
dos élevé et convexe porte quatre ailes mem¬
braneuses ou crêtes disposées par paires sur
la face interne ou supérieure, desquelles
sont éparses les houppes branchiales. La
tête, peu saillante, porte deux grands ten¬
tacules auriformes, comprimés, ondulés et
rétrécis vers leur base, dilatés en haut, et
laissant sortir une petite pointe de leur
fente interne; la bouche en fente, entre
deux lèvres longitudinales, est armée d’une
paire de dents semi-lunaires. Les organes
génitaux aboutissent à une ouverture anté¬
rieure du côté droit, et l’anus est au mi¬
lieu du même côté. L’espèce type (S. pela¬
gica) qui se trouve sur le Fucus nalans ou
Sargassum dans les différentes mers, avait
été décrite sous le nom de Sc. ghomsodensis
par Forskahl qui l’avait vu dans la mer
Rouge et qui, d’après la description de Lin¬
né, la croyait différente. Plus récemment,
MM. Quoy et Gaimard ont trouvé une
deuxième espèce (Sc. fulva) dont les bran¬
chies, au lieu d’occuper toute la face interne
des crêtes membraneuses, se trouvent seu¬
lement à l’extrémité. Le genre Scyllée fut
placé d’abord par Lamarck dans la famille
des Gastéropodes -Tritoniens qui ont les
branchies extérieures dorsales, et ne res¬
pirent que l’eau. Cuvier en formant une fa¬
mille des Nudibranches qui correspond à
peu près aux Tritoniens, y a placé également
les Scyllées entre les Tethys , les Tritonies
et les Glaucus. (Düj.)
SCYLLIODUS. poiss. foss. — Genre de
l’ordre des Placoïdes, famille des Squal ides
à dents lisses, établi par M. Agassiz ( Recher -
4(39
SCY
ches sur les Poissons fossiles ) qui n’y renferme
qu’une espèce, le Scyll. antiquus. Elle pro¬
vient de la craie de Kent.
SCYLLIUM. poiss. — Voy. roussette.
SCYMNUS (çxupoç, petit animal ou plu¬
tôt petit d’un animal), ins. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères subtétramères , famille
des Aphidiphages, tribu des Coccinellides,
établi par Kugellan (Nenestes Magazin He-
ransg V. Schneider, 1794, p. 545), adopté
par Mulsant ( Histoire naturelle des Coléoptè¬
res de France, Sécuripalpes , 1846, p. 219),
qui en a fait connaître, pour notre pays, dix-
huit espèces. Nous nommerons seulement les
suivantes: S. frontalis F .,abietis Pk.,4 -lu-
nulatus lU.,biverrucalus F., nigrinus Kug.,
fascialus, pygmœus Four., armatus, margi-
nalis Rossi, etc., etc. Ce sont de très petits
Insectes, très vifs, à corps hémisphérique,
velu, à tête grande et transverse. On les
trouve sur différentes espèces d’arbres. (C.)
SC YM ATS. POISS. — Voy. LEICHE.
SCYPHÆA, C. B. Presl {Symb. . I, 7,
t. 14). bot. ph. — Syn. de Marila, Twarlz.
*SCYPHANTfIUS , Don [in Sioeet Fl.
gard. , t. 238). bot. ph. — Syn. de Gram-
matocarpus, Presl.
SCYPHIA (çxucpo;, scyphus, coupe), polyp.
— Genre d’Éponges ou Spongiaires établi
par Oken pour des espèces vivantes ( Spongia
fistularis, Sp. aculeata, Sp. tubulosa Lin.),
cylindriques, creuses, plus ou moins évasées
à l’extrémité ou en forme de coupe et dont
le tissu est entièrement réticulé. M. Goldfuss
a rapporté à ce genre de nombreuses es¬
pèces fossiles du terrain jurassique et de la
craie qu’on avait autrefois confondues sous
le nom d’Alcyonites. Plusieurs de ces espèces
présentent des oscules ronds ou oblongs ,
régulièrement disposés et qui leur donnent
l’apparence d’un crible ou d’un panier à
claire-voie; d’autres ont leur tissu môme
disposé en mailles rectangulaires avec une
certaine régularité.
*SCYFIIiDIA (çxôcpoç, coupe; ISf «, forme).
1NFÜS._ Genre établi par M. Dujardin dans
la famille des Vorticelliens pour de petits
Infusoires fixes, sessiles, en forme de coupe
rétrécie à la base et très contractiles, dont le
tégument est réticulé. L’espèce type observée
sur des débris de plantes aquatiques conser¬
vées avec de l’eau de marais , est longue de
46 millièmes de millimètre. Les Vorticilla
SC Y
ringeus et pyriformis de Müller , paraissent
devoir être rapportées à ce genre. (Duj.)
*SCYPIIIDE. Scyphis (çxvcpoç, coupe).
acal. — Genre de Méduses proposé par
M. Lesson pour deux espèces dosa tribu des
Marsupiales faisant partie de son groupe des
Méduses non proboscidées. L’ombrelle est
évasée, conique, en demi- sphère, tronquée
à ses bords qui sont lisses. Le sac stomacal
est ample, simple, formé par une tunique
interne. L’une de ces espèces (Sc. mucilagi-
nosa) décrite d’abord comme une Méduse
par Chamisso et Eysenhardt qui l’avaient
trouvée dans l’océan Pacifique, a été classée
par Eschschollz dans le genre Equorée; elle
est hyaline, hémisphérique, sans bras, elle
présente 24 plis sous l’ombrelle vers le bord,
et 24 cirrhes alternant avec ces plis et dé¬
passant les bords de l’ombrelle.
L’autre espèce, large de 10 à 1 I centimè¬
tres, à ombrelle presque plane avec des ten¬
tacules marginaux courts et assez épais , a
été décrite par MM. Quoy et Gaimard sous
le nom d’ Æquorea punclata et classée par
Eschschollz dans le genre Ægina. (Duj.)
SC Y PiilPHOU A (çxvyoç, coupe; epipoç ,
qui porte), bot. ph.— Genre delà famille des
Rubiacées-Cofféacées , tribu des Spermaco-
cées, établi par Gærtner fils (III, 91, t. 196).
L’espèce type , S'cyphiphora hydrophilacea ,
est un arbrisseau qui croît dans les régions
maritimes des Moluques.
*SC Y PS S IST OM A (çxucpo;, coupe ; qx op.x,
bouche), polyp., acal. — Genre proposé par
M.Sars pour une forme de Polypier hydraire
qui est la deuxième phase dudéveloppemeut
de la Médusa aurita dont le même auteur
avait observé aussi une troisième phase, le
Strobila , avant d’avoir constaté les phéno¬
mènes singuliers de ces transformations suc¬
cessives. Voy. MÉDUSE, POLYPES Ct STROBILA.
(Duj.)
SCYPIiiPS ( qX'jyoq , coupe). ARACHN. ~~
Ce genre, qui a été établi par M. Koch , ap¬
partient à l’ordre des Acarides et à la tribu
des Trombidiens. Mais cet auteur, dans le
Synopsis qu’il a publié sur les Trombidiens,
range cette coupe générique dans sa famille
des Cupopides. Ce genre renferme une don
zaine d’espèces, et, parmi elles, je citerai,
comme le représentant, le A cyphius diversi'
color Koch ( Deutschl . Arach. Crust. and
Myriap. , fasc. 17, pl . 22.) (H. L.)
470
SCY
*SCYPIIOÇRU\ITES. échin. — Genre
d’Encrinites voisin des Mélocrinites, élahlj
par M. Zenker pour une espèce fossile du
terrain de transition de Bohême Le bassin
est formé de pièces pentagonales avec qua¬
tre rangées de pièces costales et intercostales
presque hexagonales. La tige est cy lindrique,
formée d’articles presque égaux. (Dlj.)
SCYPHOFILIX, Dup.-Th. ( Gen . Mada-
gasc., n. 2 ). bot. cr. — Syn. de Davallia ,
Smith.
*SCYPHOGYNE , Brongn. (ad Duperr.,
t. 54). bot. ph. — Syn. de Omphalocaryon,
Klotsch.
*5CYPHOPOORUS (çxv<poç, vase; poç,
qui porte), ins.— G. de l’ordre des Coléop¬
tères tétramères, de la famille des Curculio-
nides gonatocères et de la division des Rhyn-
chophorides, créé par Schœnherr Généra et
species Curculionidum , synonymia , t. IV,
p. 855; VIII, 2) et composé des trois
espèces suivantes : S. intersliliaüs St. ,
acupunclalus Chv., et anlhracinus Schr. La
première se trouve à Saint-Domingue , la
deuxième au Brésil, et la troisième dans le
Venezuela ; mais toutes les trois sont aussi
propres au Mexique» (C.)
SC Y Pli ELUS. BOT. CR. — Voy. CORBEILLE.
SCYRTES, Latreille. INS. - Voy. SUITES,
Uliger, Erichson. (C.)
SCYTALE (Çxura>v), nom donné par Ni-
caridre à une espèce de Serpent), rept. —
Latreille a créé sous la dénomination de
Scylale un genre d Ophidiens de la famille
des vrais Serpents, tribu des Serpents veni¬
meux de G. Cuvier, et ce groupe, adopté
par la plupart des zoologistes, a reçu de
Merrem le nom A'Echis, Les Sey taies ont le
corps robuste, allongé, cylindrique; leur
queue est courte, épaisse, et également cy¬
lindrique; cette dernière et le dos présen¬
tent des écailles carénées; le ventre est
garni de plaques transversales entières; les
piaques sous-caudales sont simples; l’anus
est transversal et simple; il n’y a pas de
grelots sonores a la queue; la tête grosse,
obtuse, et renflée postérieurement, est cou¬
verte de petites écailles carénées, ovales, et
semblables à celles du corps ; quelques
plaques se font remarquer à la commissure
des lèvres, vers les narines, à l’extrémité
du museau , et à la région inférieure de la
tête; les dents sont aiguës; la mâchoire
SCY
supérieure porte des crochets à venin sem¬
blables à ceux des Crotales ; il n’y a pas d©
fossettes derrière les narines. Les Scytales
se rapprochent beaucoup des Vipères et des
Ci otales , dont ils ne diffèrent que parce
qu’ils n’ont pas de grelots à la queue, ni de
fossettes derrière les narines; d’un autre
côté , les bandes sous caudales sont d’une
seule pièce comme les bandes sous-abdomi¬
nales , et ce caractère, qui toutefois ne se
retrouve pas dans toutes les espèces , ten¬
drait à rapprocher les Scytales des Boas.
Les espèces que l’on admet actuellement
dans ce genre sont :
Le Scytale zig-zag , Scytale binotatus
Daudin ; Horrata pam Russel ; Boa horrata
Shaw ; Pseudoboa carinata Schneider.
Long d’un pied et demi ; d’une couleur
brun-foncé, et présentant de chaque côté du
dos une ligne longitudinale en zig-zag jau¬
nâtre bordée de noire ; le milieu du dos
offre une rangée longitudinale de petites
taches jaunâtres également bordées de noir;
le dessous du corps est d’un blanc jaunâtre,
avec quelques points obscurs de chaque côté
des plaques. On compte cent cinquante
bandes sous le ventre, et vingt-cinq sous la
queue. Ce Serpent, que Russe! a fait con¬
naître, habite la côte de Coromandel, où on
le regarde comme très dangereux.
Le Scytale des Pyramides, Scylale Pyra-
midum Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire (Exp.
d'Égypi., pi. VIII, fig. 1, Rept ). De la taille
de la précédente espèce; le dessus du corps
est brun , avec de petites bandes irrégu¬
lières blanchâtres, habituellement au nom¬
bre de trente six à quarante ; le dessous du
corps est blanc- sa le, et offre quelques bandes
sous abdominales et sous-caudales formées
de petits points noirs. Il y a ordinairement
de cent soixante-dix-huit à cent quatre-
vingt-trois bandes abdominales, et de trente-
deux a trente-huit bandes caudales. M. Isi¬
dore Geoffroy-Saint Hilaire a donné quel¬
ques détails sur ce Scytale, et nous trans¬
crivons ici ce qu’il en dit dans le Diction¬
naire classique ( t. XV, 1829) : « Ce Serpent
est commun aux environs des Pyramides;
le peuple de cette partie de l’Égypte connaît
bien le danger de sa morsure, et le redoute
beaucoup. On le trouve aussi assez souvent
dans les lieux bas des habitations du Caire,
et on le voit quelquefois même parvenir
471
SCY
Jusque dans les étages supérieurs , et se
fourrer dans les lits qu’il y rencontre. C’est
le plus habituellement au sujet de cette es¬
pèce que l’on a recours aux Psylles, qui,
en imitant le sifflement des Serpents, tan¬
tôt celui plus sonore du mâle, tantôt celui
plus étouffé de la femelle , savent très
bien faire sortir les Scytales des réduits
obscurs où ils se tiennent cachés. Un fait
assez curieux, c’est que les Psylles, ordi¬
nairement payés en raison du nombre de
Serpents, dont ils ont réussi à délivrer une
maison, ont le plus souvent soin d’y en in¬
troduire eux-mêmes avant de procéder à
leurs recherches. »
Le Scytale krait, Scytale lirait Daudin,
Pseudoboa krait Schneider , est une troi¬
sième espèce décrite par John Williams
(Recherches asiatiques), et que l’on n’admet
qu’avec doute. Ce Serpent a deux pieds et
demi de longueur ; sa couleur est d’un brun
effacé sur le dos et blanchâtre en dessous;
il présente deux cent huit plaques abdomi¬
nales entières et quarante-six sous la queue.
Ses deux crochets répandent un venin très
subtil et mortel. Il se rencontre dans les
Indes orientales.
Une espèce de Rouleau ( Voy . ce mot)
porte le nom de Scytale. (E. Desmarest.)
SCYTALIA , Gærtn. (I, 179, t. 42).
bot. ph. — Syn. de Nephelium, Linn.
SCYTALIS , E. Mey. ( Comment . plant.
Afr. auslr. , 144 ). bot. ph. — Syn. de Vi-
gna , Savi.
*SCYTALOPUS. Gould. ois.— Synon. de
Malacorhynchus , Menetr., genre de la fa¬
mille des Troglodytes. (Z. G.)
*SCYTASTER (çxvroç, cuir; àîT/jp, étoile).
échin. — Genre d’Aslérides établi par MM.
Müller etTroschel pour des espèces comprises
en partie dans le genre Linchia de M Nardo
et de M. Agassiz, et dans les genres Nardoa ,
Fromia , Melrodira et Linckia de M. Gray.
Elles ont quatre à six mains, plus ordinai¬
rement cinq bras allongés dont la longueur,
à partir du centre, égale trois à quatre et
jusqu’à huit fois le demi -diamètre du disque,
et qui sont revêtues de plaques granuleuses
formant deux rangées aux bords , et entre
lesquelles sont des pores tentaculaires isolés.
Les tentacules du sillon ambulacraire sont
sur deux rangs seulement; les pédicellaires
manquent; l’anus est subeentral, L’espèce
SCY
type (S. variolatus ) est l 'Asterias variolata
de Lainarck, dont la largeur totale est de
13» millimètres, et qui se trouve à l’île
Maurice Les piquants du sillon ambulacraire
forment plusieurs rangées. Une deuxième
espèce, A. milleporella, moitié plus petite et
orangé foncé, à l'état frais, se trouve dans la
mer Rouge. Elle a les bras plus aplatis et les
piquants du sillon ambulacraire forment
seulement deux rangées. MM. Müller et
Troschel rapportent encore à ce genre six ou
huit autres espèces, plus ou moins distinctes,
des mers intertropicales. (Duj.)
SCI TH A LE. rept — Voy. scytale.
SCYTHROPS. Scythrops ( çxvôpcoir oç ,
triste), ois. — Genre de l’ordre des Grim¬
peurs et de la famille des Cuculidées, carac¬
térisé par un bec plus long que la tête, ro¬
buste, convexe, comprimé latéralement,
entier, crochu à sa pointe, à mandibule su¬
périeure sillonnée sur ses côtés ; des narines
arrondies, bordées d’une membrane, situées
latéralement et à la base du bec; orbites
nues; tarses glabres, annelés , courts et
forts; ailes médiocres, à penne bâtarde
courte; queue composée de dix rectrices.
Ce genre, fondé par Latham, a pour uni¬
que représentant le Scythrops Guérand,
Scythrops Novœ-Hollandice Lath. (Vieillot,
Galeriedes Oiseaux , pl. 39), dont le plumage
est d'un gris cendré, varié au dos et aux ai¬
les, de taches oblongues noires, et, en des¬
sous, de raies transversales blanches.
Cet Oiseau, auquel les naturels de la
Nouvelle- Hollande ont imposé le nom de
Goe-ze-e-gaug, a l’habitude, lorsqu’il vole
ou qu'il est au repos, d'étendre souvent sa
queue en éventail et de faire entendre alors
un cri fort, aigu, désagréable, et qui a des
rapports avec celui que jette le Coq quand
il aperçoit un Oiseau de proie. Il ne se mon¬
tre que le matin et le soir, quelquefois par
petites troupes de sept ou huit individus, le
plus souvent par paires. Son apparition et ses
cris sont, pour les habitants de la Nouvelle-
Hollande, un indice certain de vent ou d’o¬
rage. Son naturel est sauvage et son carac¬
tère méchant; aussi ne peut-on parvenir à
l’éléver ; il refuse toute nourriture et pince
rudement lorsqu’on l’approche. Ses aliments
favoris sont les graines de certains arbres
que les Anglais appellent lied-Gnud et Pe-
peremui. On prétend qu’il se reproduit dans
472
SCI
SCY
la Nouvelle- Galles méridionale. I! arrive à
Port-Jackson vers le mois d’octobre, et en
repart en janvier. (Z. G.)
SGYTI1ROPUS (cxvGpwTTOç, triste), ins.—
Genre de l’ordre des Coléoptères tétramères,
de la famille des Curculionides gonatocères
et de la division des Brachydérides, créé par
Schœnherr ( Disposilio melhodica, p. 140.
Généra etspecies Curculionidum, synonymia ,
t. Il, p. 153; VI, p. 301). Ce genre n’a
qu’un seul représentant, le S. mustela Hst.
On le rencontre dans diverses parties de
l'Europe, principalement l’Autriche, l'Al¬
lemagne et la Russie méridionale. (C.)
SCYTO.DE. S cy Iodes (cm T°?,cuir) arachn.
— C’est un g. de l’ordre des Aranéides, de la
tribu des Araignées, établi par Latreille et
adopté par tous les aptérologistes. Dans ce
genre remarquable, les yeux sont au nombre
de six, rapprochés et disposés par paires; lec
deux antérieurs sur une ligne transverse, les
deux latéraux de chaque côté, écarté des an¬
térieurs, et placés sur une ligne longitudinale
inclinée, de sorte, qu’en la prolongeant, elle
forme un angle dont la pointe est en avant.
La lèvre trianguliforme, plus haute que large,
bombée et élargie à sa base. Mâchoires étroi¬
tes allongées, très inclinées sur la lèvre,
cylindroïdes, élargies ou courbées à leur
base. Pattes fines, allongées ; la première et
la" quatrième paires presque égales et plus
allongées que les autres ; la troisième la plus
courte.
Les Aranéides qui représentent cette coupe
générique errent lentement, tendent des fils
lâches qui se croisent en tous sens et sur
plusieurs plans différents.
Les espèces qui composent ce genre, sont
peu nombreuses et sont propres à l’Europe,
a l’Afrique et à l’Amérique. Comme repré¬
sentant cette coupe générique, je citerai le
Scytode thoracique , Ssytodes thoracica
Latr., Guér. ( Crust . et Ins., t. I, p. 98,
pi. 8, fig. 4).
Cette espèce, dont on ne connaît pas en¬
core le mâle, se trouve à Paris et dans les
environs, particulièrement dans les armoi¬
res, les bibliothèques. Elle est commune
aussi dans le midi de la France, particuliè ¬
rement aux environs de Marseille et de Tou¬
lon. Enfin je ferai encore observer que, pen¬
dant mon séjour en Algérie, j’ai rencontré
très abondamment cette Àranéide pendant
l’hiver et, en grande partie, au printemps,
dans les environs d’Alger où elle se tient
cachée sous les pierres légèrement humides.
(H. L.)
" SCYTON (çxStoç, peau), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères pentamères, famille
des Serricornes, section des Sternoxes et
tribu des Élatérides, établi par Laporte (j Re¬
vue entomologique de Silbermann , t. III, p.
171) sur une espèce de la Nouvelle- Guinée,
la N. bicolor de l’auteur. (C.)
SCYTONEMA (çxvtoç, cuir; v%«, fila¬
ment). bot. en.-- (Phycées). Genre créé par
Agardh et qui a été subdivisé depuis de ma¬
nière à ce que les caractères proposés par cet
auteur peuvent être considérés comme ceux
d’un groupe dont le genre Scytonema serait
M. Kützing établit pour ce genre, dans son
Phycologia generalis : Filaments entourés
d’une double gaine ou enveloppe ferme, co¬
riace, rameuse ; rameaux formés par la sor¬
tie du filament interne et le prolongement
de la gaine ; sporanges formés par le renfle¬
ment des articles. Les Scytonèmes sont des
Algues, ordinairement de couleur brune,
qui croissent en touffes ou plaques feutrées
sur les rochers et la terre humide. Le A’.
myochrous Ag,, qui est une des espèces les
plus répandues, couvre quelquefois des es¬
paces assez étendus sur les rochers qui avoi¬
sinent les cascades. On croirait voir alors un
morceau de drap brun appliqué sur le roc
humide.
La ramification de ces Algues est très re¬
marquable. Un point de la gaine ou enve¬
loppe externe du filament commence par se
tuméfier, puis finit par crever; par cette
ouverture, le tube interne faisant hernie,
ne tarde pas à sortir et à se développer, en
donnant lieu à deux rameaux géminés né¬
cessairement à leur base. On connaît envi¬
ron vingt espèces de ce genre. (Bréb.)
*SCYTONÉMÉES. Scytonemeæ. bot. cr.
— (Phycées). Groupe d’Algues filamenteuses
de nature assez coriace et le plus souvent
de couleur brune, qui croissent sur les ro¬
chers et la terre humide. Les genres scyto¬
nema, Ag, ; Symphyosiphon , Kg .;Sirosiphon,
Kg., et Pelalonema , Berkel. , composent ce
groupe. M. Kützing y réunit son genre Dri-
losiphon, nommé antérieurement Inoconia
par M,le Libert, et qui peut-être n’appar-
SCY
473
tien t pas aux Algues. Son genre Arthrosiphon ,
Kg., est synonyme du genre Pelalonema ,
Berkel., remarquable par sa gaîne gélati¬
neuse, épaisse et ondulée. (Bréb.)
SCATOPTERIS , Presl. (Pterid., 200 ,
t. 8). BOT. CR. — VO]j. NIPHOBOLUS.
*SCYTOTHALIA (çxvroç, cuir; Q%\ os,
feuille', bot. cr. — (Phycées). Dans son tra¬
vail sur les Algues continues, M. G revil le a
fondé ce genre (Syn. Gen. Alg., p. 34) sur
le Fucus dorycarpus (P. Turn. Hist. Fuç.
t. 143). Nous avons pensé que son genre
Sirococcus n’en différait pas suffisamment
et, en conséquence, nous avons réuni ces
deux genres sous le premier de ces noms
(Voyage au Pole-Sud. Cryptogames , p. 83,
t. 4), en en modifiant, comme il suit, les
caractères: Fronde coriace, linéaire, plane,
pour ainsi dire dépourvue de nervure, di-
chotome, pinnatifide, à pinnules alternes,
simples, obtuses ou une seconde fois pen¬
nées. Vésicules (Aérocystes) nulles, axillaires
et sphériques. Réceptacles simples, rarement
en grappe, courts, axillaires ou marginaux,
cylindracés-toruleux ou lancéolés. Spores
très grandes, accompagnées de paraphyses
simples et moniliformes. Les deux ou trois
espèces de ce genre habitent les mers austra¬
les. L’une d’elles, que nous avons fait figu¬
rer (loco cilato) sous le nom de S. Jacqui-
notii, a été recueillie par l’amiral Durnont-
Durville, flottant près des côtes du nouveau
continent Louis-Philippe. (G. M.)
*SC Y TOT H A M N U S (;xvto;, cuir; Qy.r
vôç, buisson), bot. cr. — (Phycées). Dans ses
Algues de la Nouvelle-Zélande, M. Hooker
fils a, de concert, avec M. Harvey, fondé ce
genre qui appartient à la tribu desChorda-
riées. Il le définit ainsi : Fronde frutieuleuie,
comprimée ou cylindrique, très rameuse,
cartilagineuse et coriace, composée de fila
ments longitudinaux, épais, flexueux, colo¬
rés, mêlés et anastomosés dans l’axe de la
plante, d’où ils gagnent successivement la
périphérie en devenant horizontaux, moni-
liformes et dichotomes. Ces derniers, c’est-
à-dire les filaments rayonnants, ne sont pas
libres, comme dans le Meso glana ou le Chor-
daria , mais sont adhérents et reliés par un
épiderme, comme dans le Gigarlina, ce qui
nous avait fait penser, après un premier exa¬
men, que ce ne pouvait être une Chordariée.
On observe des spores (?) oblongues, termi-
T. XI.
SE B
nales, mêlées entre les filaments de la péri¬
phérie. Cette Algue, qu’on rencontre sur les
rochers à la baie des lies, a encore pour sy¬
nonyme le Chordaria australis J. Agardh.
(G. M.)
SE A FOUT III A (nom propre), bot. ph.—
Genre de la famille des Palmiers, tribu des
Arécinées, établi par R. Brown ( Prodr .,
267). L’espèce type, Seaforthia elegans ,
croît à la Nouvelle-Hollande.
SEBÆA. bot. ph. — Genre de la famille
des Gentianées , tribu des Sébæées , établi
par R. Brown (Prodr., 451). Les Sebœa al *
bens, aurea, cordala , etc., sont des herbes
qui croissent au cap de Bonne- Espérance ,
et dans la Nouvelle-Hollande.
SEBÆÉES. Sebœœ. bot. ph. — Nous
avons indiqué, à l’article gentianées, la di¬
vision établie par M. Grisebach. Celle de
M. Endlicher en diffère en ce qu’il partage
les Gentianées proprement dites en deux
tribus seulement, celle des Chironiées ca¬
ractérisée par sa placentation pariétale et ses
loges plus ou moins incomplètes, celle des
Sebæées caractérisée par la réflexion complète
des cloisons qui forment ainsi deux loges
complètes, à placentaire axile, lequel reste
libre et central par la déhiscence. Elle com¬
prend les genres Belmontia, Sebœa, Lage-
nias, Schubleria et Hexadenus. (Ad. J.)
SEBASTIAN SA, Bertol. ( Opusc ., 1822 ,
p. 37). bot. ph. Syn. de Chrysanlhellum,
Rich.
SEBESTENA, Gærtn. ( 1, 364 , t. 76).
bot. ph. — Syn. de Cordia, R. Brown.
SÉBESTIER. Cordia (dédié à Valerius
Cordus, botaniste allemand , du commen¬
cement du 16e siècle), bot. ph. -—Genre de
la famille des Borraginées , tribu des Cor-
diacéeSjde la pentandrie-monogynie dans
le système de Linné. Il comprend des arbres
et des arbrisseaux propres aux parties chau¬
des du globe, à feuilles alternes, pétiolées,
entières ou dentées et de forme variable.
Les fleurs de ces végétaux sont générale¬
ment blanches, hermaphrodites ou quelque¬
fois unisexuées par suite d’un avortement ;
elles présentent : un calice tubuleux, obo-
vale ou campanulé, marqué le plus souvent
de quatre ou cinq dents à son bord; une
corolle en entonnoir ou hypocratérimorphe,
généralement quadri - quinquélobée ; des
étamines en nombre égal à celui des lobes
60
474
SEC
de la corolle, sur le tube de laquelle elles
s'attachent ; un pistil dont le style deux fois
bifide surmonte un ovaire à quatre loges.
A ces fleurs succède un drupe ovoïde ou
globuleux pulpeux, entouré pour l’ordinaire
parle calice persistant, et qu’un avortement
a réduit à une , deux ou trois loges mono¬
spermes. Ce genre est très nombreux en es¬
pèces. En effet, M. Alph. de Candolle en dé¬
crit 175 dans le 9e volume du Prodromus.
Deux d’entre-elles seulement nous occupe¬
ront ici.
Sébestier Myxa , Cordia Myxa Lin. Cette
espèce croît spontanément dans l’Inde, dans
les montagnes du Malabar, du Népaul , etc.
Elle est cultivée communément en Égypte
et en divers autres lieux de l’Orient, depuis
la plus haute antiquité. Elle forme un arbre
de 8 à 10 mètres de haut, à tronc droit,
d’environ 3 décimètres d’épaisseur, suppor¬
tant une cime arrondie et un peu plus large
que haute; ses rameaux sont cylindriques,
glabres; ses feuilles varient de forme avec
l’âge; leur contour est ovale; mais celles
des jeunes pieds sont dentées, tandis que
plus tard elles sont entières; leur forme se
modifie même, d’après M. Delile, selon la
saison ; elles sont lisses en dessus et un peu
rudes en dessous. Ses fleurs polygames,
odorantes, forment des panicules termina¬
les, rarement latérales; elles se distinguent
par leur calice oblong-campanulé , soyeux
en dedans, et par leur corolle à cinq lobes
oblongs linéaires.
Le fruit de ce Sébestier est ovoïde ,
mucroné, jaunâtre; il renferme un noyau
biloculaire. Bien que sa saveur soit mé¬
diocrement agréable , on le mange en
Orient, et, pour ce motif, on le trouve
communément sur les marchés. Sa chair est
très visqueuse ; parla macération dans l’eau,
on en obtient une glu blanche fréquemment
employée sur place pour des usages médi¬
cinaux et autres, et qui entrait autrefois
dans le commerce d’exportation sous le nom
de glu d’Alexandrie. Ce fruit est regardé
comme pectoral, adoucissant et, lorsqu’il
est Irais, comme laxatif. Aujourd’hui on
n’en fait plus usage en Europe. Mais on
s’en sert encore communément en Orient,
ainsi que de l’écorce de la même espèce que
distingue une astringence prononcée. Selon
M. Delile , le bois de ce Sébestier est blanc
et très solide; en Egypte et en Arabie on
en fait des selles de cheval.
Le Sébestier a larges feuilles , Cordia
lalifolia Roxb. , se distingue du précédent
par ses rameaux anguleux, presque glabres ;
par ses feuilles ovales- arrondies , quelque¬
fois presque en cœur, très entières; par ses
fleurs blanches un peu plus grandes, dis¬
posées en panicules terminales et latérales;
son fruit est jaune, à peu près de la gros¬
seur d’une prune, obové-sphérique, à chair
également visqueuse. Dans l’Inde, où croît
cette espèce, ces fruits, désignés vulgaire¬
ment sous le nom de * Sépislan , sont fré¬
quemment employés concurremment avec
ceux de l’espèce précédente et de la même
manière.
Le bois et les feuilles de quelques Sébes-
tiers sont résineux-aromatiques. Celui du
Cordia Rumphii Blum. est remarquable par
sa couleur jaunâtre sur laquelle se dessinent
des lignes noirâtres, et par son odeur mus¬
quée. On cultive assez souvent dans nos
serres le Cordia macrophylla L., espèce des
Antilles, à grandes feuilles longues de 3 dé¬
cimètres , et à fleurs blanches se succédant
pendant tout l’été. (P. D.)
SER1PIRA, Mart. ( Reise , II, 187). bot.
ph. — Syn. de Bowdichia , H. -B. Kunth.
SEBOPHORA, Neek. (Elem. , n. 907 ).
bot. ph. — Syn. de Myrislica , Linn.
SECALE. bot. ph. — Nom scientifique
du genre Seigle. Voy. ce mot.
SECAMONE. bot. ph. — Genre de la
famille des Asclépiadées-Sécamonées, établi
par R. Brown (in Mem. Werner. soc., I, 55).
L’espèce type, Periploca Secamone Linn.,
est un arbrisseau qui croît dans l’Orient.
Cette plante fournit le suc concret connu
dans le commerce de la droguerie sous le
nom de Scammonée de Smyrne.
SECHE, moll. — Voy. seiche.
SECHIUM. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Cucurbitacées Sicyoïdées , établi
par P. Brown (, Jam ., 355), et caractérisé
ainsi : Fleurs monoïques. Fl. mâles : Calice
à tube campanulé, à limbe à 5 divisions.
Corolle adnée au calice, à limbe 5-parti.
Étamines 5, monadelphes; anthères unilo¬
culaires , extrorses. FL femelles : Calice à
tube soudé avec l’ovaire au-dessus duquel
il est resserré; limbe supère , campanulé,
5-fide. Ovaire infère , uniloculaire , uhi -
SEC
475
ovulé. Style 3-tide au sommet; stigmate
bilobé. Baie globuleuse ou ovale , unilocu¬
laire, monosperme.
Les Sechium sont des herbes à feuilles
alternes, pétiolées, cordées , anguleuses ou
lobées, à vrilles 2-5-fides; à fleurs mâles dis¬
posées en grappe, les femelles solitaires à
l’aisselle des' feuilles. Ces plantes croissent
principalement dans l’Amérique tropicale.
Parmi les espèces que renferme ce genre,
nous citerons surtout le Sechium edule Sw.
( Sicyos edulis Sw.), plante fréquemment cul¬
tivée aux Antilles, où elle est connue sous
les noms de Chayote , Chayotl et Chocho. Ses
fruits, accommodés de diverses manières,
sont un mets favori des Créoles. On dis¬
tingue deux variétés principales de ce fruit :
l une, appelée Chayote français, est lisse et
du volume d’un œuf de Poule, l’autre, plus
ou moins hérissée de soies molles, atteint
3 à 4 pouces de long.
Le Sechium edule est cultivé en telle abon¬
dance dans certaines contrées de la Ja¬
maïque, que son fruit y sert à engraisser les
Cochons. (J.)
SECRETARHJS, Dum. ois. — Synonyme
de Serpentarius , G. Cuv.
SÉCRÉTIONS, physiol. — On donne ce
nom de Sécrétions aux fonctions de certains
organes qui ont pour résultat la formation
des liquides, des substances plus consistan¬
tes, des fluides aériformes que renferment
leurs réservoirs et leurs canaux excréteurs,
et dont ils sont sensés avoir pris les maté¬
riaux dans le liquide nourricier qui est à
leur portée.
Les produits des organes sécréteurs peu¬
vent servir à d’autres fonctions compliquées
dont ces organes font partie ; ainsi la salive,
le suc pancréatique, le suc gastrique, la bile
ont une part plus ou moins importante à la
transformation des substances alimentaires
en liquide nourricier.
Ils peuvent être employés, hors de l’ani¬
mal, comme aliment (le lait des Mammifè¬
res), ou bien être rejetés comme excréments
(l’urine) .
Les instruments des différentes sécrétions
portent le nom générique de glandes. Voy.
ce mot.
Ainsi, l’on dit les glandes salivaires, pour
désigner les organes sécréteurs de la salive ;
les anatomistes allemands désignent avec
beaucoup de justesse, sous le nom de glande
salivaire abdominale, le pancréas ou la glande
pancréatique.
Le foie est la glande qui sécrète la bile.
Les mamelles sont les glandes qui sécrè¬
tent le lait.
Les ovaires, ou les glandes ovigènes, sé¬
crètent les ovules , cet élément femelle du
germe. Les glandes spermagènes sont les or¬
ganes sécréteurs de l’élément mâle de ce
même germe ou des spermatozoïdes. Voy,
PROPAGATION.
Les reins sont les organes sécréteurs de
l’urine.
La sueur a des glandes particulières an¬
nexées à la peau, dont les canaux excréteurs
contournés en spirale, les versent à la sur¬
face de cet organe à fonctions multiples.
Nous verrons beaucoup de sécrétions par¬
ticulières, outre quelques sécrétions a^sez
générales, qui ont pour instruments des or¬
ganes, dont les uns font partie des téguments
ou de la peau extérieure; dont les autres
sont annexés à la peau intérieure, c’est-à-
dire au canal ou au sac alimentaire, ou bien
qui sont incrustés dans leurs parois.
Les organes de sécrétions prennent géné¬
ralement les matériaux de leurs produits
dans le liquide nourricier.
On avait l’idée qu’ils les séparaient de ce
fluide d’une manière mécanique, comme le
ferait un crible ou un filtre, de là le nom do
Secrétion, du mot latin secernere, qui veut
dire séparer, donné à la fonction des orga¬
nes producteurs du lait, de la salive, de la
bile, de l’urine, etc. , etc.
Mais les Sécrétions ne pourraient être de
simples actions mécaniques, qu’autant que
l’on démontrerait, dans le fluide nourricier,
le simple mélange de tous leurs produits,
sans exception, quel que soit leur nombre et
leur différence.
A en juger par la composition de ces pro¬
duits, par leurs propriétés physiques et chimi¬
ques, et par les caractères organiques de quel¬
ques uns, ils s’écartent tellement, sous ce
triple rapport, des caractères du liquide
nourricier, qui en est la source commune ,
qu’on ne peut s’empêcher de les regarder
comme le résultat d’actions et de réactions
chimiques, qui ont eu lieu dans les organes
sécréteurs, ou d’actions vitales encore inex¬
pliquées.
476
SEC
SEC
/
Les produits, dont les qualités ou les pro¬
priétés sont physiques ou chimiques, jouent
un rôle de la même nature dans les fonc¬
tions de l’économie animale, soit par leur
présence (Pair contenu dans les vessies na¬
tatoires fermées), soit par leur expulsion
(Purine).
Nous distinguerons avec soin de cette ca¬
tégorie des produits chimiques des Sécrétions,
celle bien différente des produits organiques.
Telles sont les cellules de différentes formes
qui composent l’épiderme, et l’épithélium
qui tapisse les voies alimentaires et les ca¬
naux sécréteurs ou excréteurs; tels sont en¬
core les spermatozoïdes, et, dans quelques
cas rares, les étuis compliqués qui les ren¬
ferment, etqui éclatent, dans des circonstan¬
ces prévues, pour la fécondation ; tels sont
les ovules que produisent et développent les
ovaires; telles sont encore les membranes
ou les enveloppes de toute espèce qui com¬
plètent Pœuf en l’enveloppant d’une co¬
que admirablement appropriée à son lieu
d’incubation (1).
Il y a dans une partie des produits de
cette dernière catégorie, une sorte de création
que nous mettons bien au-dessus d’une sim¬
ple action chimique, puisqu’elle suppose
l’organisation produisant, mystérieusement
pour nous, l’organisation.
On pourrait encore classer, dans une der¬
nière catégorie, les sécrétions organiques ou
chimiques qui servent à la grande fonction
de nutrition , par laquelle les organes de
toute espèce qui composent l’économie ani¬
male se développent, croissent et se solidi- j
fient.
Mais on comprendra que nous ne pouvons
faire qu’indiquer ce vaste sujet d’études.
L’histoire des Sécrétions doit compren¬
dre :
I
1° La connaissance des instruments ou
des organes de ces diverses fonctions.
2° Gelie du fluide nourricier et de ses ré- [
servoirs en rapport avec les organes de Sé~ i
crétion, desquels ceux-ci reçoivent les maté¬
riaux de leurs produits.
3° L’étude de ces produits eux-mêmes,
dans leur composition physique, chimique
et organique, et dans leurs usages.
4° Enfin la discussion des causes présu-
(ij Voir au mot Ovologie la première partie de cet ai- |
qu* j’ai distingué* sous le nom d’Etogénie.
niées physiques, chimiques ou vitales qui
influent sur la nature et la quantité des
produits des Sécrétions.
Nous nous restreindrons d’abord, pour
ces quatre considérations, aux animaux ver¬
tébrés , nous réservant de leur comparer en¬
suite dans un court appendice, si la place
qui nous est donnée pour cet article le per¬
met, les trois autres Embranchements du
Règne animal.
LIVRE PREMIER.
DES INSTRUMENTS DES SÉCRÉTIONS
INORGANIQUES.
Nous les ferons connaître dans l’ordre
physiologique, ou suivant les grandes fonc¬
tions et les grands appareils de ces fonctions,
dont ils font partie.
CHAPITRE PREMIER.
Des organes de sécrétions dont les produits
SERVENT A LA TRANSFORMATION DES ALIMENTS
EN CllYLE OU EN LIQUIDE NOURRICIER NON
ENCORE ÉLABORÉ.
Toutes les parties du canal alimentaire, et
la cavité buccale qui le précède, sont revêtues
de la membrane muqueuse, ainsi appelée à
cause des mucosités plus ou moins abondan¬
tes qui suintent généralement par les pores
dont celte membrane est criblée.
Ces mucosités ont leur source dans des
glandes qui sont de petites poches cylindri¬
ques, ou d’autre forme plus compliquée,
qu’on appelle cryptes , dans le premier cas ,
ou follicules, dans le second,
Mais les cryptes ou les follicules peuvent
être plus ou moins modifiés dans leur or¬
ganisation et dans leur développement, et
tellement multipliés dans les divers points
du canal alimentaire, qu’ils deviennent, par
l’abondance et la nature de leurs produits,
les agents primitifs de la dissolution des
substances nutritives que renferment les
aliments soumis à leur action.
Les glandes salivaires, le pancréas, le foie
sont, chez les Vertébrés, des glandes distinc¬
tes de celles de la muqueuse, et d’une organi¬
sation plus compliquée, que nous passerons
successivement en revue; le produit de ces
glandes est versé dans différents points du
canal alimentaire, ou dans la cavité buccale.
SEC
SEC
477
§ 1. Des glandes qui versent leur produit
dans la cavité buccale.
Les humeurs de différente nature que sé¬
crètent ces glandes, et qui sont versées datis
la bouche par leurs orifices extérieurs , s’y
mêlent aux aliments , soit pour les rendre
plus glissants et faciliter leur déglutition
( les mucosités ) , soit pour les rendre solu¬
bles et préparer leur digestion ( la salive) ;
d’autres couvrent la langue d’une substance
gluante qui lui donne la faculté de saisir
au dehors, et de ramener dans la bouche
une petite proie (les glandes en rapport avec
la langue des Fourmiliers, celle des Pics),
d’autres versent un venin puissant dans le
canal d’une dent en forme d’alène , qui pé¬
nètre avec elle dans la plaie que fait cette
dent (les glandes venimeuses des Serpents).
Si nous passions des Vertébrés aux Ani¬
maux articulés, et de ceux-ci aux Mollus
ques , nous trouverions des différences ana¬
logues dans les glandes et les produits
qu’elles versent dans la cavité buccale , ou
à l’origine du canal alimentaire, quand cette
cavité manque.
Nécessairement, cette variété de produits
fait supposer des différences correspondantes
dans la structure intime des organes sécré¬
teurs.
Cependant, il faut l’avouer, l’anatomiste
est loin de pouvoir pénétrer assez avant
dans l’intimité de l’organisation, pour y dé¬
couvrir les divers mécanismes, qui font ainsi
varier les sécrétions.
Dans Y Homme et les Mammifères, on dis¬
tingue trois paires de glandes salivaires
principales; les parotides, dont le canal
excréteur, s’ouvre dans la bouche , vis-à-
vis de l’une des grosses molaires supérieu¬
res ; elles forment, avec la série des buccales
ou molaires , le système salivaire postérieur,
mis en rapport avec les dents mâcheltères
proprement dites.
Les sous-maxillaires eL les sublinguales
ont les leurs sur les côtés du frein de la
langue. Elles forment ensemble le système
salivaire antérieur. Ces dispositions ont un
but fonctionnel.
En général, c’est vers les dents molaires
qu’est versée la plus abondante salive par
le canal excréteur des parotides , qui excè ¬
dent de beaucoup en volume les deux autres j
paires de glandes salivaires. C’est qu’en ef¬
fet les molaires sont les dents qui ont le plus
d’importance dans la mastication ou le broie¬
ment des aliments. Mais chez les Rongeurs ,
dont les incisives ont un emploi plus spécial
pour ronger et couper les substances ali¬
mentaires les plus dures (les bois, les écor¬
ces, les racines), les glandes qui versent la
salive près de ces dents, augmentent beau¬
coup de proportion. Cette même différence
se remarque encore chez les Carnivores.
Déjà , en 1804 (1) , nous faisions remar¬
quer, que les glandes sous maxillaires sont
plus grandes que les parotides chez les Sa¬
rigues , le Chien , les Chauves-Souris , le
Phoque commun , le Surmulot , le Phuseo-
lome , et qu’elles ne sont guère moindres
dans le Paca et le Lapin.
C’est encore par suite de l’emploi de la
salive pour faciliter le broiement des sub¬
stances alimentaires, en les ramollissant,
que toutes les glandes salivaires sont beau¬
coup plus développées chez les animaux qui
se nourrissent de substances végétales, que
chez les Carnassiers, et que les Mammifères
aquatiques en sont entièrement dépourvus
(les Cétacés), ou qu’ils les ont proportion¬
nellement petites (les Phoques).
Il est remarquable que les Fourmiliers et
les Échidnés , qui manquent de dents pour
mâcher les Fourmis ou les Termites dont ces
animaux se nourrissent, ont le système sa-’
livaire antérieur ou les glandes sous maxil¬
laires et sublinguales extrêmement dévelop¬
pées ; tandis que les parotides ont perdu de
leur prééminence chez les premiers , et
manquent chez les derniers (2).
La structure des glandes salivaires des
Mammifères se compose d'un canal unique
(les parotides, les sous-maxillaires) ou de [do-
sieurs canaux principaux (les sublinguales),
qui se divisent en branches, en rameaux et en
ramuscules, correspondants aux lobes et aux
lobules de ces glandes. Les dernières divi¬
sions aboutissent à de petites vésicules ou à
des culs-de-sacs , dont le diamètre a été es¬
timé, dans celles de l’Homme, à T~ de
(i) Observations sur les glandes salivaires , faites dans les
quatre classes des animaux vertébrés Bullet. des sc dt, la
soc.philom ; l’aris, pluviôse an 12, p. i-;3 et 17 i.
(a) Voir re que nous avons dit de celles de l'Echidné et
du Fourmilier didartyle , Leçons d'anat. conip., 2e édit,
t IV, p. 43o-432 ; et les recherches anatomiques de M. Rapp
sut les Édentés, Tùbingen, 1 8 i 3 .
478 SEC
pouce , tandis que celui des plus petits vais¬
seaux sanguins ne serait que de ~ à — ■ -
de cette même mesure (1).
Chez les Oiseaux, qui avalent générale¬
ment leurs aliments sans mastication préa¬
lable, les glandes qui tiennent lieu de sa¬
livaires , semblent modifiées dans leur
emploi, à en juger par la nature de leur
produit qui est plus semblable à un mucus
gluant qu’à la salive, et qui semble surtout
destiné à enduire la surface des substances
alimentaires, pour en faciliter la dégluti¬
tion.
Ils ont généralement deux glandes ana¬
logues aux sublinguales des Mammifères ,
deux sous-maxillaires plus petites, et deux
buccales situées très près de la commissure
du bec, sur la joue. Les parotides manquent.
On remarquera, avons-nous dit (2), la
coïncidence de ce développement des sub¬
linguales et des sous-maxillaires avec celui
des mêmes glandes chez les Mammifères car¬
nassiers , qui ne mâchent guère plus leurs
aliments que la généralité des Oiseaux.
Outre ces glandes, de nombreux follicules
• existent chez les Oiseaux , soit au palais, soit
dans la composition de la langue. Leur or¬
ganisation , plus simple que celle des sali¬
vaires, ne se compose que de petits sacs qui
s’ouvrent dans la cavité buccale, tandis que
celle des glandes salivaires est formée essen¬
tiellement de canaux plus ou moins rami¬
fiés , dont les branches ou les rameaux se
terminent par des vésicules ou des culs-de-
sacs plus ou moins dilatés.
Dans les Pics, ce sont les glandes qui ré¬
pondent aux sous-maxillaires qui ont été
modifiées, dans leur structure intime, pour
produire cette humeur gluante qui enduit
la langue de ces Oiseaux.
Gomme dans la classe des Mammifères ,
le système salivaire des Oiseaux aquatiques
est très peu développé , surtout quand c’est
une proie qu’ils recherchent dans l’eau, et
qu’ils l’avalent tout entière (3).
Les Reptiles aquatiques ont , comme les
Oiseaux et les Mammifères de même séjour,
le système salivaire rudimentaire ou nul.
Le plus développé est celui des Reptiles qui
vivent à terre ou sur les arbres , et surtout
(i) M. C.-H. Weber.
(3) Leçons d’armt. contp 2e édit, p. 442.
(3) Leçons d’anat. cornp., é.lit., p 442.
SEC
de ceux en petit nombre qui se nourrissent
de végétaux.
On trouve ces glandes dans la composi¬
tion de la langue , ou situées à l’extérieur
des os sus-maxillaires ou mandrbulaires ;
rarement en ont-ils de comparables aux
sublinguales. J’en ai décrit de semblables
dans la grande Tortue des Indes et dans les
Émydes , qui ont aussi une glande linguale.
La sous-classe des Crocodiliens ne montre
aucune glande salivaire.
Gelie des Saurophidiens a souvent des
glandes linguales, et des glandes sus-maxil¬
laires et sus-mandibulaires.
Les sus-maxillaires deviennent rudimen¬
taires, ou disparaissent entièrement chez les
Serpents venimeux (1).
Les glandes qui séparent le venin , chez
ces derniers, pourraient être comparées, par
leur position , aux parotides des Mammi¬
fères. 11 est remarquable que ieur structure
intime varie d’un genre à l’autre (2).
Les Amphibies , animaux essentiellement
aquatiques, et les Poissons manquent de
glandes salivaires.
§2 .Du Pancréas.
Le Pancréas , sorte de grande salivaire
abdominale, sépare une humeur analogue
à la salive et ia verse dans le commence¬
ment de l’intestin par un ou plusieurs ca¬
naux excréteurs, séparément de celui ou de
ceux de la bile, ou par un canal commun.
Le pancréas existe chez tous les Mammi¬
fères. J’ai fait remarquer ses rapports de
connexion avec la rate, qui sont constants.
Sa structure composée de lobes et de nom¬
breux lobules, contenant les dernières divi¬
sions de son canal excréteur qui s’y ter¬
minent en culs-de-sac vésiculeux, a les plus
grands rapports avec celle des glandes sali¬
vaires; rapports que confirment encore tou¬
tes les apparences de couleur et de con¬
sistance du Pancréas.
Son canal excréteur, le plus souvent uni¬
que, plus rarement accompagné d’un canal
accessoire moins important, se termine
dans le duodénum à peu de distance du
(i) Voir nos Mémoires sur l’organisation des Serpents
Annales des sc. natur., t. XXVI et XXX.
(a) Voir a ce sujet !a planche VI de l’ouvrage de J. Mill¬
ier, De glandafarum secernentium structur a penit'ori , Lip-
sia» , t83o.
SEC
SEC
pylore avec le canal qui y verse la bile , ou
dans un point très rapproché.
Dans les Oiseaux la glande pancréatique
montre par son développement proportion¬
nel , par ses canaux multiples, et par sa po¬
sition dans l’anse duodénale qui l’entoure,
combien sa fonction est importante. Elle
semble l’être en compensation des glandes
salivaires, qui sont généralement petites , et
en raison de l’importance de la digestion et
de la chylificalion, dont le premier intestin
est chargé, surtout dans les Granivores (1).
L’humeur pancréatique est versée dans
l’anse duodénale, par un, deux ou trois ca¬
naux pancréatiques et presque toujours sé¬
parément des canaux hépatique et cystique.
Le pancréas existe dans tous les Reptiles
où il est très rapproché de la fin de l’esto¬
mac et du commencement de l’intestin. Son
union avec la rate a fait méconnaître celle-
ci dans les vrais Serpents. 11 est d’ailleurs
remarquable que sa substance molle, d’un
rouge jaunâtre , souvent divisée en lobules
distincts, l’éloigne des glandes salivaires
des mêmesanimaux, et lui donne l’apparence
de celles des Mammifères. Ses lobules sont
nombreux et très peu adhérents entre eux
dans 1 e Pithon bivittatus , ayant chacun un
canal excréteur distinct, dont l’ensemble
forme un faisceau remarquable, avant de se
terminer dans l’intestin par quelques troncs
qui y débouchent dans un sinus commun.
Je n’en ai pas vu d’autre exemple (2).
Le pancréas des Amphibies est une petite
glande très rapprochée du commencement
de l’intestin.
Dans les Poissons il y a une distinction
à faire sous ce rapport, comme sous beau¬
coup d’aulres , entre les trois sous-classes
que nous avons adoptées.
Celle des Sélaciens a son pancréas ana*
logue à celui des quatre classes précédentes,
pour sa structure et sa position.
Dans celle des vrais Poissons , il y a sou¬
vent une couche glanduleuse de cryptes mu¬
queuses, plus ou moins épaisse, qui double
la membrane interne de l’intestin , surtout
dans l’origine du canal alimentaire, et lea
parties de ce canal qui répondent à l’esto¬
mac et au commencement de l’intestin.
(i) Leçons d'anat. eornp., t. IV, partie, p. !>93.
fî) Voir le Mémoire cité »ur l’organisation des Serpents,
Ann. des sc. natur. t. XXX, pl. u.
479
C’est cette couche qui , dans les Cyprins ,
remplit d’abondantes mucosités les premiè¬
res parties du canal alimentaire.
Cette couche se voit particulièrement,
quand l’estomac est distinct , dans des ap¬
pendices en forme de cæcums qui sont at¬
tachés en nombre variable selon les espèces,
autour du pylore.
ils sont même confondus, dans V Estur¬
geon, en une masse glanduleuse composée de
nombreuses cellules rondes, qui s’emboîtent
les unes dans les autres, de l’axe de la
glande vers sa circonférence.
Us commencent à se montrer distincts
dans le Polyodon , tout en conservant des
parois épaisses, glanduleuses, composées de
cryptes qui séparent d’abondantes mucosi¬
tés, comme dans l’Esturgeon , ayant sans
doute dans l’un et l’autre cas les propriétés
digestives.
Mais, outre cet appareil, on a décrit (1)
dans plusieurs Poissons une glande pancréa¬
tique distincte de l’intestin, et montrant
une structure en lobes , comme le pancréas
des quatre classes précédentes. Nous avons
pu l’observer dans la Truite , en suivant ses
traces à l’imitation de M. Stannius , depuis
l’orifice du canal cholédoque auquel son
canal sécréteur se réunit tout près de l’in¬
testin. 11 s’en distingue par sa couleur blan¬
che, et, si on l’injecte, il montre ses ra¬
mifications qui vont aboutir dans les lobes
nombreux et séparés de cette glande.
§ 3. Des glandes annexées à la membran 6
muqueuse, ou faisant partie intégrante de
cette membrane, qui versent leurs produits
dans les différentes parties du canal ali¬
mentaire des Vertébrés.
On comprendra l’importance de l’étude
de ces glandes, lorsque l’on saura qu’elles
sont la source du suc gastrique, dont les
propriétés dissolvantes des substances nu¬
tritives ont été révélées dans le dernier
siècle, entre autres par les expériences de
Spallanzani.
L’intérêt de la connaissance de ces glan¬
des a singulièrement augmenté par la dé-
(i) Steller, Novœ Comment. Petrop., t. III, p. 414. M. A.
Alessandrini, Descriptio veri pancrentis %landulari et paren-
ehymatosi in Aceip' usure et in Esoce reperti. Bononia», i835.
M. le professeur Stannius , dans la Dissertation de Henri
Brorkmann, De punctate pistium, Rostocliii, 1 B'qo.
480
SEC
couverte de la pepsine (1) , dont une très
petite quantité donne à la partie aqueuse
du suc gastrique, la propriété éminemment
dissolvante des principales substances ali¬
mentaires (l’albumine et la fibrine) en agis¬
sant sur elles comme un ferment.
En général, la muqueuse de l’estomac et
du canal intestinal se compose de petits
sacs glanduleux de forme cylindrique, dis¬
posés perpendiculairement aux deux faces de
cette membrane, d’autant plus longs qu’elle
est plus épaisse, ayant leur fond dirigé en
dehors et leur ouverture dans la cavité du
canal alimentaire. Leurs orifices, que l’œil
ne peut souvent apercevoir , que la loupe
fait plus souvent découvrir, sont disposés
par groupes , ou dessinent comme des ré¬
seaux.
Décrites en premier lieu par Galeati, puis
par Lieberkuhn , dont elles portent le nom ,
ces glandes ont été plus particulièrement
étudiées , dans ces dernières années, par
MM. J. Müller, en 1830 (2), BischolT(3),
en 1838, Flouch (4), en 1840, et Lacau-
chie (5), en 1843 et 1844.
On les trouvera indiquées, par-ci par-là,
dans les descriptions que nous avons pu¬
bliées en 1805, de tout le canal alimentaire
des Vertébrés (6), entre autres celui du Hé¬
risson, du Chat, de V Agouti, de VAnœma, du
Paresseux, et du Cochon , dont la muqueuse
du colon est percée d’orifices innombrables
visibles seulement à la loupe.
Ces glandes n’existent que dans le qua¬
trième estomac des Ruminants; elles man¬
quent dans les trois autres.
Leur forme et leurs dimensions varient
suivant les parties de l’estomac ou du canal
intestinal où on les observe. Il est probable
que celles que j’ai plus particulièrement
remarquées dans le gros intestin, surtout
dans le rectum des Mammifères, ne séparent
que les mucosités destinées à préserver la j
surface intestinale de l’action des matières
(i) De digestione nonnulla. Diss inaug a.,rt Wasmann,
Beroimi, i8i9;etle Manuel de physi'ol. ehim., par CI.-!!.
Lrhùlnnn, p . 3 uo
(a) De gtundularwn secernentium structura penitiori. Lip-
i æ, iR3o.
(8) Sur lu structure* de la membrane muqueuse de l’esto-
niac, Avc.h d' aunt. , tic J Muller, pour 18 8.
0) U ém de la suc d’ ht st natur . de Strasbourg , t Jlf,
(û) Etudes hydrotûmiques et mi crographiqùes ; Omis, i8i4.
(G) Leçons d’anat, comparée, t. IV, part. II.
SÈC
fécales qui y séjournent; tandis que celles
de l’estomac, particulièrement les glandes
qui occupent son grand cul-de-sac. jusqu’au
cardia, paraissent avoir pour fonction spé¬
ciale de sécréter la pepsine. Leur contenu
est granuleux.
Leur forme peut être très différente au
cardia et au pylore. Dans le Chien, par
exemple, M. BischofT les a vues formant de
simples cylindres au cardia; tandis que, près
du pylore, elles son t dilatées dans la moitié
de leur longueur, par de nombreuses vési¬
cules qui leur donnent la forme en grappe.
Elles ont cette forme dans l’une et l’autre
partie de l’estomac du Cochon ; mais les
glandes du pylore sont beaucoup plus lon¬
gues (1).
La muqueuse de l’estomac et de tout l’in¬
testin , dans les cinq classes des Vertébrés,
se compose essentiellement de ces petits et
innombrables cylindres glanduleux. On le*
observe aussi dans l’œsophage comme
cryptes muqueux (2).
D’autres très petites glandes que l’on peut
considérer comme intrinsèques à la mem¬
brane muqueuse, appartiennent plus parti¬
culièrement à l’œsophage et au premier
intestin. Elles ont une forme compliquée ,
et se composent de vésicules agglomérées,
se réunissant à un seul canal excréteur,
quelquefois assez long (3).
Ces glandes découvertes par Brunner dans
le premier intestin de YHomme, sont situées
dans le tissu cellulaire sous muqueux. M. La-
cauchie les a observées dans le Cheval jus¬
qu’à un mètre de distance du pylore. M. Bis-
chofî les a fait figurer dans cet animal et
dans le Cochon (4).
Les glandes nombreuses serrées les unes
près des autres comme des pavés , qui for¬
ment les parois de l’estomac glanduleux des
Oiseaux peuvent être placées dans cette ca •
(1) Voit la j, ! a ncli e XIV de l’ouvrage cité, de M. Bisehoff,
fig. ir et U, pour le Chien, et r5 et 16 polir le Corlion.
(2) Ibid , pl XV, fj g . 20, Cryptes muqueux de l’œso¬
phage du Cheval,
(3) Voir Bisehoff, ouvrage cité, pl. XIV, (ig. 6, pour les
glandes arborescentes de l’œsophage, et fig 7, pour celles du
duodénum de l’homme. Eu comparant cotte figure à celle
publiée par M. Lacaüebie, ouvrage cité, pl. 3, fig. 11, on
pourra se convaincre de l'excellence de la méthode hydro-
tomique, pour démontrer les détails les plus fins et lis plus
délicats de l’organisation des intestins.
f/i) Ibid , pl. XV, fig ar, pour le Chevnl , «t fig 19,
pl. XIV, pour le Cochon.
SEC
tégorie des glandes annexées au canal ali¬
mentaire des Vertébrés. Comparables ce¬
pendant aux glandes digestives de l’estomac
de certains Mammifères, dont les parois sont
vésiculeuses, elles ne s’en distinguent essen¬
tiellement que par leur grand développe¬
ment proportionnel, par suite duquel elles
occupent toute la couche celluleuse qui lie la
muqueuse à la musculeuse de cet estomac.
Elles sont là pour suppléer à la fois les
glandes salivaires et pour tenir lieu des glan¬
des digestives de l’estomac des Mammifères,
qui manquent dans le gésier des Oiseaux.
Nous ne ferons qu’indiquer ici des organes
problématiques, également annexés à la
muqueuse intestinale , sans en faire partie;
on les trouve dispersés dans toute l’étendue
du canal intestinal, ou rassemblésen plaques,
dites de Peyer, d’après l’anatomiste, qui les
a décrites le premier dans V Homme, ou de
Pechlin , autre anatomiste qui les avait dé¬
couvertes, en premier lieu, dans le Chien.
Ces organes sont de petites capsules sphé¬
riques , ayant un contenu granuleux. Elles
sont placées entre la muqueuse qu’elles re¬
poussent du côté de la cavité intestinale, et
la fibreusedans laquelle elles s’enfoncent par
leur segment interne.
M. Flouch, qui les a étudiés particulière¬
ment, ne leur a pu découvrir de communi¬
cation avec la cavité intestinale (1). M. La-
cauchie leur attribue un très petit orifice
placé au centre du segment intestinal, par
lequel ces glandes se vident de leur contenu
granuleux (2).
Nous avons indiqué les plaques de Peyer
dans le Chat et les autres Carnivores , dans
le Cheval et les Ruminants où elles sont lon¬
gues de plusieurs centimètres, et où elles
ont jusqu’à un centimètre de largeur (3).
Nous les avons trouvées petites dans les
Rongeurs.
VEchidné nous en a présenté, lors de
nos recherches de 1804 , dans toute i’éten-
(i) Elles ont été décrites, avec beaucoup de soin, ainsi
que toutes les parties de la muqueuse intestinale de l’homme
et de quelques Mammifères , par ce jeune anatomiste, l’un
de mes derniers auditeurs à Strasbourg. Voir ses Fragments
de recherches sur la muqueuse intestinale , imprimés , après
sa mort prématurée, dans le Recueil des Mém. de la soc
d’hist. natur. de Strasbourg , t. 111, jH jo.
fï) Ouvrage cité, p. /, £>, et pl. II, fïg. 16.
(3) Leçons rl'anal comp , t. IV, ?/ paitie, pag. 236 et sui¬
vantes.
sec m
due de l’intestin grêle et dans l’appendice
cœcal (1).
Le caractère général des capsules dont la
réunion forme les plaques de Peyer, est que
chacune d’elles est entourée par un cercle de
petits orifices de très minimes follicules (2)?
§ 4. Du foie.
Le foie est la plus volumineuse des glan¬
des de l’organisme des Vertébrés. La bile
qu’il sépare est à la fois une humeur diges¬
tive et un excrément. La grande proportion
de carbone qu’elle renferme, extraite du
sang par cette glande, sert à sa dépuration,
et contribue à convertir le sang veineux en
sang artériel, comme le fait le poumon ; avec
cette différence que ce dernier organe brûle
le carbone et le convertit en acide carboni¬
que, ou tout au moins exhale celui-ci; tan¬
dis que le foie le combine à l’hydrogène pour
former la bile.
Le foie existe non seulement dans tous les
animaux vertébrés; mais on le trouve encore,
avec de grandes proportions, chez tous les
Mollusques, et chez les Articulés à pieds ar¬
ticulés. Chez les Hexapodes et les Myriapo¬
des, il est réduit à quelques tubes déliés;
tandis que chez les Arachnides et surtout
chez les Crustacés, les tubes nombreux et
développés dont il se compose, montrent
qu’il a de nouveau repris plus d’impor¬
tance.
Mais ici, comme dans les classes inférieu¬
res des Mollusques, celles des Acéphales , il
est de plus en plus annexé au canal ali¬
mentaire.
Enfin dans les Annélides et les Cyrrhopo-
des , lorsqu’on a pu en suivre les traces, il
fait partie, pour ainsi dire, des parois de ce
canal.
Le foie n’est individualisé et ne forme un
organe bien distinct du canal alimentaire,
dans les trois Types inférieurs, que chez les
Mollusques céphalés, c’est-à-dire les Cépha¬
lopodes, les Gastéropodes et les Ptéropodes;
encore y a-t-il quelques exceptions, dans les¬
quelles on retrouve l’organisation qu’il pré¬
sente chez les Acéphales bivalves.
Réduite, chez les Insectes , à de simples
(1) Leçons d’ anatomie comparée, t. IV, ?/ paitie, p 238.
(2) Voir J. Muller, ouvrage rite, pl.l, fïg. 11 , pour les
plaques du Chat , et le Mémoire rite de l'louch, pl. 1 et II,
entre autres 1rs figures 8, 12, il, 15 et 16.
T. XI.
61
tubes membraneux, plus ou moins longs et
délies, séparés les uns des autres, excepté à
leur point d’insertion dans le canal alimen¬
taire; ne formant encore que de très nom¬
breux cæcums membraneux, agrégés autour
du canal alimentaire, chez les Crustacés su¬
périeurs, ou des poches plus ou moins sépa¬
rées aboutissant, par leurs canaux excréteurs,
à un canal commun ; cette glande, quelle que
soit sa simplicité ou sa complication d’orga¬
nisation, se reconnaît toujours par la cou¬
leur jaune ou verdâtre de son produit, et par
un certain degré d’amertume , lorsqu’on a
pu le goûter.
La forme du foie, chez les Vertébrés, aux¬
quels nous revenons après ces courtes géné¬
ralités, varie beaucoup d’une classe à l’autre ;
elle varie encore souvent entre les différents
groupes naturels dans lesquels ces classes
sont divisées.
Le foie, étant un organe chimique, pou¬
vait prendre des formes variées sans nuire
à sa fonction, qui dépend uniquement de
sa structure intime. Sa forme a été subor¬
donnée au volume qu’il devait avoir, d’après
l’importance du rôle qu’il avait à remplir et
la place qu’il pouvait trouver dans la ca¬
vité viscérale, à côté du canal alimentaire,
dont il est un annexe, et avec lequel il se
développe.
Cependant le foie présente une forme
type dans chaque classe.
Au milieu des variétés apparentes, très
nombreuses dans son volume et dans la
quantité de ses divisions en lobes , qu’il
montre dans celle des Mammifères, j’ai eu
le bonheur de découvrir, après des observa¬
tions multipliées , faites en 1829, sa forme
type, caractéristique de cette classe (1).
Dans son plus haut degré de composition,
le foie des Mammifères a une partie princi¬
pale à laquelle sont attachés tous ses liga¬
ments, et sous - laquelle la vésicule du fiel,
quand elle existe, est comme incrustée. Vien¬
nent ensuite les lobes droit et gauche, qui
s’ajoutent à cette partie principale; puis un
lobule de chaque côté, qui complète le degré
supérieur de sa composition.
Dans un degré inférieur, le foie ne pré¬
sente, au contraire, que son lobe principal
(i) Études sur le foie , lues à l’Académie des Sciences le
5 octobre i835 , et imprimées dans les Annales des sc. nat.,
cahier de novembre de la même année.
avec un des lobules, le droit chez l’Homme,
la gauche chez l’Orang-Outang. L’autre lo¬
bule et les deux lobes droit et gauche man¬
quent à la fois. Dans ce cas, au lieu d’occu¬
per toute la voûte du diaphragme, aussi
bien à gauche qu’à droite, le foie est res¬
treint à la partie droite, et à un peu de la
partie moyenne de cette voûte.
11 est intéressant de voir l’Homme, l’O-
rang, le Chimpansé, et les animaux à esto¬
macs multiples, qu’ils soient herbivores ,
comme les Ruminants et les Tardigrades, ou
qu’ils vivent de proie , comme les Cétacés
proprement dits, n’avoir qu’un petit foie,
réduit à sa plus simple composition ; tandis
que le plus haut degré de cette composition
se voit chez les Insectivores ( non Chéiro¬
ptères), les Rongeurs et les Carnassiers.
Chez ces derniers, la proportion relative
de tous les lobes, m’a paru plus grande, en
général, que chez les autres Mammifères.
Les Oiseaux ont le foie généralement à
deux lobes égaux ou inégaux; ils répondent
au lobe principal du foie des Mammifères.
Chez les Reptiles et les Amphibies, le foie
est large ou court, ou étroit, ou allongé,
suivant que le corps et, par suite, la cavité
viscérale a l’une ou l’autre forme.
Le nombre de ses lobes et sa forme géné¬
rale sont très variables, dans la classe des
Poissons, où son volume proportionnel est
considérable.
Le foie des animaux vertébrés, et plus
particulièrement celui de l’Homme et des
Mammifères , a été le sujet de nombreuses
recherches de la part des anatomistes les
plus célèbres, dans l’espoir de découvrir sa
structure intime.
L’organisation du foie la plus simple et
la plus facile en même temps à démontrer,
est celle de cet organe chez les Insectes, où
i! ne présente, comme nous l’avons déjà dit,
qu’un petit nombre de tubes membraneux
contenant la bile sécrétée par leurs parois.
Dans V Écrevisse, c'est un amas de nombreux
cæcums également membraneux, qui com¬
muniquent entre eux par des troncs princi¬
paux.
Dans les fœtus des Amphibies et des Repti¬
les, des Oiseaux et des Mammifères, les ca¬
naux biliaires se présentent aussi comme de
petits cæcums disposés en rayons le long
d’une partie centrale, en prenant la forme
SEC
483
d’une feuille simple ou lobée; d’autres fois,
ils sont rangés de chaque côté d’une tige ,
comme les folioles d’une feuille d’acacia (1).
Dans le premier cas, on voit les vaisseaux
sanguins compléter l’apparence d’une feuille,
en dessinant ses nervures par leurs ramifi¬
cations, qui pénètrent entre les cæcums, et
dont les principales branches se voient entre
leurs parois.
Mais comment le foie prend-il sa compo¬
sition définitive de l’âge adulte, et quelle est
cette composition ?
Depuis Glisson,Wepfer, Malpighi, dans le
xvue siècle, Ferrein et Lieberkuhn, dans le
xviue siècle, jusqu’à l’époque actuelle, c’est
une question que les anatomistes les plus
exercés se sont proposé de résoudre , sans
peut-être y être encore parvenus complète¬
ment. Ce que je vais dire en donnera la
conviction.
Le foie se compose de deux éléments es¬
sentiels, les vaisseaux sanguins qui lui ap¬
portent les matériaux de sa sécrétion et ceux
de sa nutrition, et les veines qui emportent
hors de ce viscère le sang qui n’a pas servi
à ces deux usages. Les premiers sont les ra¬
mifications de la veine porte et de l’artère
hépatique, qui se suivent dans leur distri¬
bution ; les derniers forment les veines ou
la veine hépatique.
L’autre élément est conslitué par les ca¬
naux biliaires, les mêmes qui, dans les phases
du développement de l’embryon, ne sont en¬
core que des petits cæcums rangés les uns vers
les autres autour des vaisseaux sanguins, et
dessinant des feuilles simples ou composées.
Je ne parle pas des vaisseaux lymphati¬
ques et des nerfs qui entrent dans la
composition de cet organe; ni de l’enve¬
loppe fibreuse qui le renferme, et dont les
productions de la face interne servent de
gaine aux principaux troncs vasculaires ou
biliaires. Les uns et les autres arrivent en
se divisant et en s’atténuant considérable¬
ment, dans les plus petits lobes ou les gra¬
nules glanduleux qui forment proprement
l’élément organique du foie.
Comment s’y comportent ils ? Quels sont
leurs apparences et leurs rapports récipro¬
ques ?
Pour répondre à ces différentes questions,
(i) On pourra en prendre une idée dans les figures de la
planche XI de l’ouvrage de J, Muller, déjà cité. ^
SEC
les anatomistes ont injecté, avec des substan¬
ces solidifiables de différentes couleurs, les
canaux biliaires, les artères hépatiques, la
veine porte, les veines hépatiques.
M. Kiernan, dans un travail qui a paru
en 1833 (1), représente les lobules du foie
formant, par leur réunion, des folioles à
bord festonné, dont le pétiole serait un ra¬
meau de la veine hépatique.
Une coupe horizontale de trois de ces lo-
' bules, vue au microscope, montre dans son
contour une branche de la veine porte* dont
les ramifications vont en rayonnant vers le
centre du lobule, et en formant un réseau
avec les radicules de la veine hépatique;
celles-ci se rendent dans yn petit tronc qui
occupe précisément le centre de la granula¬
tion.
Dans une autre figure, qui est purement
schématique , ces mêmes lobules seraient
encadrés par un réseau de canaux biliaires.
M. Cruveilhier (2) décrit au contraire ies
canaux biliaires comme occupant la place
qu’assigne, avec justesse, M. Kiernan aux
veines hépatiques , c’est-à-dire le centré de
chaque granulation.
Les ramifications des veines hépatiques
seraient plus excentriques , et celles de la
veine porte et de l’artère hépatique se mon¬
treraient autour de ces dernières. Cette po¬
sition des ramifications de la veine porte,
à la circonférence du lobule, a été consta¬
tée par tous les anatomistes.
Outre ces vaisseaux sanguins et les ca¬
naux biliaires, chaque lobule du foie ren¬
ferme , suivant le même auteur, une sub-
stancespongieuse non injectable, qu’il com¬
pare à la moelle de sureau : le tout est
contenu dans une enveloppe fibreuse, pro¬
duction de la capsule de Glisson.
MM. Dujardin et Verger (3) décrivent,
avec M. Kiernan, chaque lobule comme en¬
touré d’un réseau complexe fourni par les
ramifications de la Yeine porte, des artères
hépatiques et des canaux biliaires.
Le centre du lobule est occupé par le
tronc principal de la veine hépatique , et la
plus grande partie de Faire du lobule serait
remplie, suivant ces anatomistes, de corpus-
( i ) Dans les Traits, phi l. de la soc. royale de Londres.
(?.) Anatomie de l'homme, ire édit, t. Il, p. G-jG , et
2e édit.
(3) Annales françaises et étrangères, t. Il, pi. XIII, i838.
SEC
SEC
484
cules ou de globules glutineux disposés en
séries rectilignes et rayonnant du centre à
la circonférence.
Suivant M. E.-H. Weber , l’organisation
du foie serait différente de celle des autres
t
glandes. Les vaisseaux sanguins y forme¬
raient, en dernier lieu, un réseau capillaire
très fin , qui pénétrerait dans tous les sens
et sans interruption, la substance du foie.
Ce réseau serait formé par les ramifications
de la veine porte et par les racines des veines
hépatiques, entre lesquelles on peut distin¬
guer une partie intermédiaire, que M. We¬
ber estime à \ ou \ de ligne de long. Le
diamètre moyen de ces vaisseaux serait, sui¬
vant cet anatomiste, de ~ à 1 -0 de ligne.
Les plus fins canaux biliaires sont beau¬
coup plus déliés que les canaux sécréteurs
des autres glandes. Leur diamètre n’est
souvent que de ,]0 ou même de — de ligne.
Il y en a qui sont de ^ ou de — de cette
mesure. Ces canaux s’anastomosent entre
eux et forment de même un réseau continu,
comme eux, dont les mailles sont traversées
par les vaisseaux sanguins et réciproque¬
ment; de telle sorte qu’il existe , entre ces
deux réseaux, un entrelacement complet, et
des contacts très multipliés entre leurs pa¬
rois ; les mailles de l’un n’ayant que le dia¬
mètre nécessaire pour laisser passer le cor¬
don de l’autre.
Dans une tranche de foie humain ou de
Cheval , les plus fins canaux biliaires sont
apparents, en partie par les granulations
brunâtres qu’ils renferment et qui sont pro¬
bablement de la bile, en partie en ce qu’ils
ne semblent consister qu’en un épithélium,
dont les cellules développées se distinguent
par le noyau qu’on y observe.
Dans les canaux les plus fins, les cel¬
lules, disposées en séries, sont soudées entre
elles, et forment des canaux, lorsque les cloi¬
sons intermédiaires ont été détruites. Dans
les canaux biliaires d’un plus grand dia¬
mètre , les cellules d’épithélium forment
plusieurs séries. C’est dans l’axe de ces ca¬
naux déliés que l’on observe, par-ci par-là,
des gouttes de bile.
M. Krukenberg , dans ses Recherches sur
la structure du foie humain (1) , est arrivé
aux résultats principaux annoncés par
(t) Même* Archivai d« J . Mtïller pour i843, p. 3 1 8 et suiv.,
et pl XIV et XV.
M. E.-H. Weber, il n’a pas trouvé les divi¬
sions du foie en lobules ou granulations.
Les canaux biliaires et les vaisseaux san¬
guins forment chacun un réseau capillaire
très fin qui s’enlacent réciproquement, en se
continuant, en tous sens, dans toute l’éten¬
due du foie.
Les canaux biliaires les plus fins se com¬
posent de cellules à noyau, arrangées le plus
ordinairement en une double série (1).
Cette disposition des canaux biliaires en
réseaux primitifs , sans origine en culs-de-
sacs ou en cæcums , et la continuité de ces
réseaux sanguins et biliaires, sans sépara¬
tions dans des capsules fibreuses qui circon¬
scrivent les lobules ou les granulations du
foie , étaient contraires à la manière de voir
de M. J. Müller, qu’il avait fait connaître,
dès 1830, dans son ouvrage sur les glandes.
Aussi a-t-il ajouté, dans le même numéro
de ses Archives , des réflexions critiques sur
les deux publications précédentes; en insis¬
tant plus particulièrement sur l’existence
des capsules fibreuses qui limitent les lo¬
bules, et en indiquant la manière de les
préparer et de les démontrer. Elles forment,
dans certaines branches du foie , des séries
de cellules analogues à celles d’un gâteau
de miel.
Cet auteur célèbre a vu , comme les deux
anatomistes précédents , que les plus fins
canaux biliaires qui forment , avec les vais¬
seaux sanguins , la substance glanduleuse
des lobules, sont composés de cellules pri¬
mitives. Ces cellules seraient disposées en
séries rayonnantes du centre à la circon¬
férence.
Cet arrangement est bien celui que
MM. Dujardin et Verger ont reconnu dans
ce qu’ils désignent comme des corpuscules
glutineux.
Les lobules forment , dans une prépara¬
tion de foie d’Ours polaire que M. J. Müller
a fait représenter, avec les ramifications de
la veine porte, comme des fruits vésiculeux
qui seraient attachés à ces ramifications (2).
M. J. Müller ne s’explique pas sur la
forme, en culs-de-sacs ou en cæcums, qu’il
avait reconnue dans les canaux biliaires
primitifs.
(t) Voir entre autres, pour cette structure, les figures \
et 5 de la planche XVI.
(2) Voir la planche XVII des mêmes Archives.
SEC
SEC
485
Il a paru en 1844 et en 184G (1), dans les
Comptes rendus de l'Académie des Sciences ,
une série de propositions sur la structure
intime du foie, par M. Natalis Guillot. Cet
anatomiste établit : que les vaisseaux san ¬
guins et les canaux biliaires n’ont , entre
eux, aucune communication directe. C’est
l’opinion de tous les anatomistes de nos
jours.
Le même auteur admet la division du foie
en granulations ou en lobules , au centre
desquels les ramifications multipliées des
veines hépatiques forment des houppes , et
dessinent par leur réunion des polypiers ré¬
guliers.
C’est autour de ce tissu que sont dispo¬
sées , dans chaque granulation hépatique ,
les divisions ultimes de la veine porte, ainsi
que celles de l’artère hépatique et des con¬
duits biliaires (§ 2).
Les conduits biliaires, agglomérés à la
surface des dernières ramifications de la
veine porte, ne se terminent que lorsque
cette veine s’abouche dans l’un des points
de la circonférence de la houppe formée par
les veines hépatiques (§ 5).
Ces canaux parcourent , en s’étendant en
flocons et en rameaux multipliés , toute la
circonférence des ramifications les plus fines
de la veine porte (§ 6).
Ces différentes propositions sont confor¬
mes à la manière de voir de M. Kiernan ,
pour la position relative, dans chaque gra¬
nulation, des veines hépatiques, d’un côté ,
et, de l’autre , des ramifications de la veine
porte, des canaux biliaires et de l’artère
hépatique.
Mon célèbre ami , M. le professeur Het-
zius, dont tous les anatomistes de l’Europe
connaissent l’extrême habileté pour les pré¬
parations de son art, m’en a envoyé trois, il
y a déjà plusieurs années , sur la structure
du foie, pour la collection d’anatomie phy¬
siologique que j’ai désiré former au Collège
de France, dès mon entrée dans cet établis¬
sement. Deux de ces préparations appar¬
tiennent au foie du Cochon , l’autre est
d’un foie de Chat. Elles décident, à mon
avis, plusieurs points en litige entre les
anatomistes que je viens de citer. On en
jugera par la description que je vais en
donner.
(i) Tome XJX, p, mj, Tome XXIII, p, 5o3,
La division du foie en cellules polygo¬
nales, s’y trouve démontrée parles branches
principales de la veine porte , qui en des¬
sinent les contours, en s’introduisant dans
le tissu interlobulaire. Il en résulte un grand
réseau dont les mailles comprennent les
capsules ou les lobules dont se compose le
tissu hépatique. C’est au pourtour de chaque
cellule, que le cordon principal de ce grand
réseau donne immédiatement, et sans divi¬
sions successives, qui diminueraient gra¬
duellement de diamètre, les ramuscules qui
s’anastomosent entre eux , pour former le
fin réseau capillaire qui encadre Faire de
la cellule. Ce réseau s’étend vers le centre
de celle-ci et dans les parties où l’injection
a bien réussi , il va toucher au réseau des
veines hépatiques avec lequel il se continue.
Celui-ci injecté en blanc, se distingue
parfaitement du réseau de la veine porte
qui a été injecté en rouge.
Il est épais, composé d’un cordon compli¬
qué, qui va en augmentant de diamètre de
la circonférence au centre, où se trouve le
tronc de la veine hépatique , qui rassemble
toutes les parties de ce réseau. Les mailles
en sont très irrégulières pour la forme et
les dimensions , il en est de même de celles
du réseau de la veine porte.
Les canaux biliaires injectés en vert, for¬
ment un troisième réseau , qui occupe, avec
le réseau de la veine porte, la circonférence
de la cellule, et dont les mailles sont péné¬
trées par le cordon de ce dernier réseau, et
réciproquement. C.’est par cet enlacement
intime et multiplié, que Faction des canaux
sécréteurs de la bile peut s’étendre sur le
sang qui circule dans le réseau capillaire de
la veine porte.
Ce réseau capillaire des canaux biliaires
recouvre et enlace de toutes parts le ré¬
seau de la veine porte , dans sa partie la
plus externe; tandis que plus en dedans
ce dernier réseau est à découvert et va
joindre le réseau des veines hépatiques.
D’après ces préparations, il n’y aurait pas
dans les granulations hépatiques , de sub¬
stance non injectable; tout leur contenu se
composerait des réseaux capillaires sanguins
ou biliaire.
Ces trois réseaux seraient dans les rap¬
ports indiqués par M. Kiernan. Je ferai re¬
marquer, en dernier lieu, la manière rapide
486
SEC
dont le cordon de la veine porte fournit les
ramuscules, qui produisent leréseau de cette
veine, absolument comme je l’ai observé
pour les grosses artères d’où sortent immé¬
diatement les ramuscules qui forment le ré¬
seau pulmonaire du poumon des Oiseaux (1).
Le foie des animaux vertébrés se distingue
encore des autres glandes , par l’existence
fréquente d’un réservoir vésiculeux qui lui
est annexé chez la plupart de ces animaux,
ou qui peut en être séparé, à une assez
grande distance , ainsi que je l’ai démontré
chez les vrais Serpents et plusieurs Poissons.
Ce réservoir existe généralement chez les
animaux carnassiers. Quand il manque,
c’est chez les Mammifères ou les Oiseaux
qui se nourrissent de substances végétales.
Les modifications que la bile y subit dans
sa couleur qui y devient plus intense; dcns
son amertume qui augmente beaucoup; dans
sa consistance qui est plus marquée; mon¬
trent que les parois de ce réservoir ont une
action très sensible sur son contenu et doi¬
vent être considérés comme des organes de
sécrétion.
Les canaux biliaires etcystiques parvien¬
nent au commencement de l’intestin, soit
séparément , soit après s’être réunis ; ils y
versent la bile pour contribuer à la chyli-
fication, et pour son excrétion ultérieure.
Nous avons traité longuement de ces rap¬
ports dans notre rédaction des leçons d’ana¬
tomie comparée (2).
§ 5. De la raie.
Quoique cet organe n’ait pas de canal
excréteur et qu’il ne serve tout au plus
qu’à modifier le sang qui le traverse, avant
d’aller au foie par la veine porte , je suis
forcé d’en parler ici, comme d’un organe
glanduleux, appartenant aux fonctions di¬
gestives, comme annexe de l’estomac, du
pancréas et du foie, aux fonctions desquels
la rate est plus ou moins liée.
Nous avons peu à ajouter à ce qui a été dit
sur cet organe, dans ce Dictionnaire, au mot
Raie y par M. le docteur Martin St-Ange,
relativement à son existence exclusive chez
(1) Leçons d’anat comparée, t. VU , p. t5o et j 5t ; et dans
la planche (fig. 5) qui a été jojntp à la Dissertation sur les
organes de respiration des animaux vertébrés, par M. Lere-
boullet.
(2) Tome IV, 2« partie, p. 548-577.
SEC
les Vertébrés, à son volume, à sa forme,
à sa position relative, à sa couleur, à sa
structure , à ses usages présumés.
A tous ces égards (1) nous insisterons sur
quelques points qui sont restés en litige, ou
qui ont été éclaircis par les dernières pu¬
blications.
F. Meckel n’avait pas trouvé de rate chez
les vrais Serpents ; parce qu’elle y est pour
ainsi dire soudée au pancréas, aumoyend’un
tissu cellulaire très dense. J’ai démontré, au
mois de juillet 1832, dans un mémoire lu à
l’Académie des Sciences, l’existence d’une
petite rate dans plusieurs espèces des prin¬
cipaux genres de ce groupe d’Ophidiens (2).
C’est donc à tort, à notre avis, que dans
une publication récente sur la structure et
les fonctions de la rate , dont je reconnais
tout le mérite (3), relativement à la connais¬
sance de la structure intime de cet organe
chez l’Homme et chez les Mammifères , on
refuse une rate aux vrais Serpents et qu’on
en accorde une seulement aux Anguis.
Les Gyclostomes , les plus inférieurs des
Poissons, seraient les seuls Vertébrés privés
de rate.
La présence exclusive de la rate chez les
Vertébrés, qui ont tous le sang rouge; sa
coexistence chez ces animaux, avec le sys¬
tème lymphatique, qui disparaît avec elle
dans les autres Embranchements, sont des
faits importants, fournis par l’anatomie
comparée , pour arriver à la connaissance
des usages de la rate.
Il faut y joindre celle de sa structure in¬
time; elle se compose d’une petite artère,
comparativement au tronc veineux qui lui
correspond. Nous avons montré que les pre¬
mières divisions de cette artère qui se
distribuent à la rate, ne communiquent
pas entre elles par leurs ramifications; et
nous avons cherché à expliquer, par cette
disposition anatomique, la multiplicité ac¬
cidentelle des rates, dans quelques cas rares,
et les rates surnuméraires de quelques es¬
pèces de Mammifères, parmi les Cétacés.
(l) On pourra voir plus de détails sur res divers sujets,
que ne comportait un article de Dictionnaire dans la 2e édi¬
tion des Leçons d’anat. comparée que nous avons publiée,
t. IV, y.6 partie. Paris , 1835.
(:>.) Fragments d’anatomie comparée sur l’organisation des
Serpents, Annales des sc. natur , t XXX, p. 33 et suiv.
(3) Par M. Pœlman; Gand , i8U>. L’auteur ne parait pas
avoir pris connaissance des Leçons d’anat. comparée.
SEC
4S7
SEC
Dans le plus grand nombre des Vertébrés,
les artères de la rate ne sont que des bran¬
dies de celles qui vont au grand cul-de-sac
de l’estomac chez beaucoup de Mammifères ;
au ventricule glanduleux chez les Oiseaux;
au commencement de l’intestin chez les
Reptiles et les Poissons; au mésentère chez
les Amphibies.
Le système veineux de la rate constitue
la plus grande partie de son volume et de
son tissu , qui est partout caverneux. Les
veines ont leur origine dans de nombreuses
cavernes, et les artères s’y terminent en
partie, par des vésicules qui sont comme
suspendues aux parois de ces nombreux
sinus.
Cette structure intime montre que la
rate est essentiellement composée d’un tissu
vasculaire caverneux sanguin; que les ar¬
tères y sont très petites relativement aux
veines; que celles-ci sont plus particulière¬
ment en rapport avec de nombreuses cel¬
lules qui font partie du système veineux de
cet organe. Que des corpuscules ou des vé¬
sicules d’une extrême petitesse, déjà recon¬
nues par Malpighi , sont l’aboutissant des
artères ou le point de départ des veines san¬
guines et des vaisseaux lymphatiques qui
sont nombreux dans cet organe (1).
Quant aux usages de la rate , cet organe
n’ayant pas de canal excréteur, pas plus que
les ganglions lymphatiques et ressemblant
beaucoup à ceux-ci par sa structure ; il
paraît évident que c’est un ganglion san¬
guin , annexé au système digestif, pour
servir, au besoin , de diverticulum et pour
l’élaboration du sang veineux, préparatoire
aux fonctions du foie ou à la sécrétion de
la bile. Son développement extraordinaire
dans certaines maladies, telles que les fiè¬
vres quartes, est toujours accompagné d’une
diminution dans les globules du sang et
d’une extrême pâleur des individus qui
sont ainsi malades.
CHAPITRE IL
DES SÉCRÉTIONS QUI SERVENT A LA DÉPURATION
et a l’élaboration du sang ou du liquide
NOURRICIER.
Dans l’embranchement des Vertébrés, la
sécrétion de l’urine et son expulsion hors
du corps contribue essentiellement à cette
dépuration. Les sécrétions qui s’opèrentdans
les poumons et qui rejettent dans le fluide
ambiant respirable, certains principes du
sang; qui en prend d’autres en échange,
et par la même opération, dans ce même
fluide respirable; ces sécrétions, dis-je, ser¬
vent à la fois à la dépuration et à l’élabo¬
ration du liquide nourricier.
C’est à cause de ces rapports fonctionnels
entre les organes de la respiration et les
organes sécréteurs de l’urine, que je me
suis déterminé à décrire ces organes, à la
suite les uns dus autres, dans le même vo¬
lume des Leçons d’anatomie comparée. C’est
par les mêmes motifs que j’en présenterai
une esquisse dans ce chapitre.
§ 1 . Des rems ou des organes sécréteurs de
l’urine .
Ils existent sans exception, chez tous les
animaux vertébrés, chez lesquels ils sont
toujours situés dans la cavité abdominale,
et appliqués contre la paroi dorsale de cette
cavité, par le péritoine qui recouvre leur
face opposée ou viscérale.
Ils s’y portent plus ou moins en arrière
ou en avant, suivant leur volume et la
place qui leur est laissée par les autres vis¬
cères.
Les reins étant des organes chimiques,
comme le foie, les glandes salivaires, etc.,
dont la fonction ne dépend pas de leur forme
générale, mais de leur structure intime ; va¬
rient de même singulièrement dans leur
forme, du moins d’une classe ou d’une sous-
classe à l’autre.
Chez les Mammifères ils ont généralement
la forme d’un haricot, de telle sorteque leur
bord interne présente une échancrure , ou
une fosse, dans laquelle se voit le commen¬
cement de leur canal excréteur.
Leurs fœtus, y compris celui de l’Homme,
ont les reins divisés en reins plus petits, qui
se soudent après la naissance en un seul
organe.
Par exception , cette division de l’état
fœtal se conserve non seulement dans les
reins des Mammifères aquatiques, tels que
la Loutre, les Phoques , les Cétacés; mais
encore chez quelques Mammifères terrestres
de grande taille , tels que les Ours, le Bœuf,
h) Voir ia dissertation citée, où cette structure, dans la
rate de rtiomuie, est figurée avec beaucoup de netteté.
SEC
SEC
V Éléphant. Le Chai en présente des traces
par les bosselures et les sillons de sa sur¬
face.
Chez les Oiseaux les reins sont logés dans
plusieurs fosses creusées dans la face supé¬
rieure du bassin , où ils sont divisés en trois
parties, l’antérieure ou iléopelvienne ; la
moyenne ou pelvienne antérieure et la pos¬
térieure ou pelvienne profonde.
Leur volume nous a semblé plus grand,
à proportion , que chez les Mammifères.
Cette différence s’expliquerait, suivant quel¬
ques anatomistes, par la nécessité de sup¬
pléer, au moyen de la sécrétion urinaire, à la
transpiration cutanée, qui n’existerait pas
chez les Oiseaux. Mais on n’a pas réfléchi
que leur urine est très peu aqueuse chez
la plupart, et que ce n’est que sous le
rapport de l’eau entrant dans leur com¬
position, que ces excrétions peuvent se sup¬
pléer , et se balancent chez l’Homme.
Les Reptiles et les Amphibies les ont de
forme variée, comme le foie, suivant celle
du corps et de la cavité viscérale qui en dé¬
pend. Il y montre d’ailleurs constamment
des divisions en lobes , profondes ou seule¬
ment apparentes à la surface.
Les Poissons les ont très différents dans
les trois sous-classes que nous avons adop¬
tées (1).
Dans celle des Sélaciens, ils montrent en¬
core par leur forme ramassée et par leur
moindre étendue que dans la sous-classe sui¬
vante, des rapports avec les reins des Rep¬
tiles et des Amphibies.
Chez les vrais Poissons ( les Osseux ) ils
ont généralement un plus grand volume
que dans les classes précédentes. On les
voit s’étendre contre la face vertébrale de
la cavité viscérale jusque sous le crâne, dans
une anfractuosité de cette cavité.
La sous-classe des Cyclostomes les a d’une
forme toute particulière, en ruban; ils y
sont enveloppés complètement par le péri¬
toine.
La structure intime des reins se compose
essentiellement de canaux sécréteurs et mo¬
dificateurs , et de vaisseaux sanguins qui
leur apportent les matériaux de leur sécré¬
tion.
Dans les Mammifères , les canaux sécré-
(r) Voir 110 1 1 e tableau des classes du règne animal a la fin
de l’article fhofagatiok de cet ouvrage.
teurs forment !a substance corticale ou ex¬
térieure des reins , et les canaux modifica¬
teurs la substance dite médullaire, parce
qu’elle est centrale et entourée par la pre¬
mière. Celle-ci est plus rouge et montre
par sa couleur, qu’elle est pénétrée de plus
de vaisseaux sanguins ; l’autre est pâle com¬
parativement.
Les canaux sécréteurs sont des tubes
membraneux, dont l’origine est un cæcum
ou un cul-de-sac. Ces tubes se contournent,
et se replient en nombreuses circonvolutions,
dans la partie corticale du rein , jusqu’à la
partie médullaire. Ici ils se redressent im¬
médiatement, se réunissent successivement
en tubes plus gros, qui convergent par fais¬
ceaux distincts vers la partie moyenne du
bord interne du rein, pour se terminer dans
les mamelons plus ou moins sensibles qui
s’observent dans l’échancrure de cet organe.
11 y a cependant, à ce dernier égard , quel¬
ques différences peu importantes, dans les
détails desquels nous ne pouvons eutrer.
Ce qui est constant, c’est le parallélisme et
la direction en ligne droite des tubes mo¬
dificateurs qui composent la partie médul¬
laire ; et la disposition plus ou moins si¬
nueuse des tubes sécréteurs qui composent
la partie corticale, ainsi que leur origine
par des culs-de-sacs.
L’étendue proportionnelle de ces deux
parties varie beaucoup suivant les espèces,
les genres ou les familles.
Dans la partie corticale, les tubes sécré¬
teurs sont garnis d’un épithélium à cellules
polygonales et à noyau (1).
Les Oiseaux n’ont pas ces deux parties
bien distinctes. Cependant Ferrein a déjà
montré des tubes droits et convergents vers
une sorte de papille , dans un rein de Pi¬
geon (2), et M. J. Müller dans celui d’un
Faucon (3). Ceux que l’on peut considérer
comme sécréteurs et qui occupent la plus
grande partie de la substance du rein, n’ont
pas la disposition contournée et très si¬
nueuse; ils occupent , en ligne droite, la
partie médiane d’un lobule, et ils réunissent
les petits cæcums qui naissent de chaque
côté, plus près de la surface.
(i) Voir la figure a île la planche \\ des Icônes physiolo-
gitee de U. WagneV.
(?.) Métré, de l' Acad, des sciences de 1749, pl. XVI, fig. 7.
(3) Ouv. cité, pl. XI II, fig. 12
489
SEC
Cette différence dans la structure intime,
ne peut manquer d’avoir des rapports avec
les différences qui existent dans l’urine de
ces deux classes, et particulièrement dans
les proportions si grandes de l’eau, dans l’u¬
rine des Mammifères, et si faibles dans celle
des Oiseaux.
La distinction entre les tubes sécréteurs
et les tubes modificateurs, caractérisée par
la disposition sinueuse des premiers et droite
des derniers, se montre encore moins dans
les autres classes des Vertébrés.
11 est même remarquable que, lorsqu’on
peut reconnaître les deux sortes de tubes,
ce sont les tubes modificateurs qui sont les
plus sinueux. C’est ce que j’ai expliqué et
démontré en détail, dans ma description
des reins des Salamandres et des Tritons (1).
Déjà M. J. Müller avait indiqué une diffé¬
rence analogue dans les reins de Couleu¬
vres (2) .
Parmi les Poissons, les deux sous-classes
des Sélaciens et des vivais Poissons n’ont, en
apparence, que des tubes sécréteurs, extrê¬
mement sinueux.
Ils sont à peine sinueux, ou tout à fait
droits, dans les Lamproies de la sous-classe
des Cyclostômes (3).
§ 2. Des vaisseaux sanguins artériels et vei¬
neux des reins , et de leurs rapports avec
les tubes sécréteurs.
Les artères forment, avec les Yeines, le
réseau capillaire qui enlace les vaisseaux
sécréteurs, et colore plus fortement en rouge
la substance corticale des reins de Mammi¬
fères.
On y trouve d’ailleurs un certain nombre
de corpuscules, découverts par Malpighi et
qui portent son nom; que cet anatomiste
célèbre regardait comme des glandes, et
qu’il a pu injecter par les artères. Ces cor¬
puscules sont en effet composés, sauf la po¬
che membraneuse qui les enveloppe, d’un
peloton de ramuscules artériels, d’un ra¬
meau afférent et d’une radicule efférente,
reportant le sang qui a traversé ce pelo¬
ton dans le système veineux du rein. On
doit supposer que ces mêmes corpuscules
(i) Compte - rendus de V Acad, des scicnc., t. XIX, p. y55 et
suiv., séance du n novembre ib'i4, et pl. II, fig. 17, des Mé¬
moires des savants étrangers, t. XI.
(x) Ouvrage cite, pl. XII, fig. 16, A et D.
I i) Ouvrage cite de J- Muller, pi. XII, fig 2 et 3, ou 6 et 4,
T. XI.
sont comme invaginés dans une dilatation
vésiculeuse, en forme de cæcum, des canaux
urinaires sécréteurs , ainsi que M. Bid-
der (1) pense l’avoir démontré; et non sim¬
plement à découvert, dans la cavité même
de cette dilatation, comme M. Bowmann (2)
dit l’avoir vu. Les lois physiologiques des
sécrétions ne permettraient pas celle de l’u¬
rine, à travers les parois artérielles, sans
membrane intermédiaire.
Déjà, en 1844 (3), j’avais décrit, avec
détails, ces corpuscules, dans les Salaman¬
dres et les Tritons, et montré leurs rapports
avec les capsules qui forment le commence¬
ment des vaisseaux sécréteurs de l’urine.
L’idée, avancée par plusieurs physiologis¬
tes , que les corpuscules de Malpighi ser¬
viraient seulement à la sécrétion de l’eau
qui entre dans la composition de l’urine,
pourrait être infirmée ou confirmée, par la
connaissance de leur nombre et de leur dé¬
veloppement, comparé à la proportion d’eau
que renferme l’urine.
M. Jacobson a découvert que, chez les
ovipares, une partie des veines du bassin
et des extrémités portérieures , au lieu de
former immédiatement la Yeinecave, après
s’être réunis et s’être portés au bord externe
et postérieur des reins , s’y ramifiaient à la
manière d’une veine porte. Il en résulterait
que le sang veineux devrait contribuer à
la sécrétion de l’urine, dans les classes où
cet arrangement organique existe.
§ 3. Des canaux excréteurs des reins.
Chaque rein n’a généralement qu’un ca¬
nal excréteur. Il commence , dans la classo
des Mammifères, par autant de petits en¬
tonnoirs membraneux qu’il y a de mame¬
lons aboutissant dans l’échancrure du rein,
par lesquels les canaux modificateurs ver¬
sent l’urine. Les entonnoirs se réunissent
ensuite dans un bassin commun qui se
change immédiatement dans le canal étroit
qu’on appelle uretère, et dont l’embouchure
est dans la vessie.
Dans cet arrangement, les canaux excré¬
teurs qui font partie du rein, ne se conti-
(>) Archives de, J. Miïller pour 1 8 î 5 • Lettre de M. lliddct ,
du 12 septembre, p. 5o8.
(;.) Vhilosophical Tram., 1842, pmi. 1, pl. IV, fig. i,.
(3) Comptes-rendus de l’ Acadéi/ue des sciences, t. \IX ,
sdamcilu 11 novembre 181 \.
62
SEC
490
nuent pas avec le canal excréteur unique
qui est hors du rein. C’est comme l’ovaire
et l’oviducte des Mammifères.
Dans la classe des Oiseaux, l’origine de
l’uretère n’est plus en entonnoir; elle est
formée d’un grand nombre de branches qui
répondent chacune à un faisceau convergent
de canaux urinaires modificateurs, formant
encore une sorte de mamelon , en rapport
avec la branche de l’uretère qui tient lieu
ici de bassinet. C’est une disposition inter¬
médiaire entre celle des Mammifères et des
Serpents, chez lesquels les branches de l’u¬
retère, qui s’introduisent entre les lobes des
reins, se ramifient et s’amincissent beau¬
coup , pour se continuer immédiatement
avec un canal urinaire modificateur.
J’ai démontré cette continuation dans les
Salamandres et les Triions, et fait voir que,
chez ces animaux, il sort successivement du
bord externe de chaque rein, d’avant en ar¬
rière , un nombre variable d’uretères, qui
avaient été pris pour des vésicules sémi¬
nales chez les mâles; mais qui existent aussi
chez les femelles, quoique moins dévelop¬
pés. Le faisceau d’uretères se réunit en
un seul canal fort court, qui s’ouvre dans
le cloaque ou le vestibule génito excrémen-
titiel (1).
La continuité des canaux modificateurs
et des canaux excréteurs, qui sont hors de
l’organe, semble une imperfection, une dé¬
gradation qui met ces deux fonctions dans
une plus grande dépendance.
§ -4. De la vessie urinaire ou du réservoir
de l’urine.
11 en est de l’existence du réservoir de
l’urine, comme de celui de la bile; il varie
selon les classes et les familles.
Les Mammifères en sont tous pourvus ;
tandis que les Oiseaux en manquent, et que
leurs uretères viennent se terminer dans le
vestibule génito-excrémentitiel.
Il y a cependant, dans les Autruches et les
Casoars, une disposition du cloaque et des
organes de copulation , qui retient l’urine
dans le vestibule commun , et fait que ces
(i) Fragments sur les organes génito-urinaires des Rep¬
tiles, et leurs produits 4e fragment , p. y55 du tome XIX des
Cornptes-rendhs de V Académie des sciences, séance du n no¬
vembre i844, et t. XI des Mémoires des savants étrangers,
pl. I, fig. g, et pi. II, fig. 16, 17, 20 et 21.
Oiseaux urinent par intervalles, comme les
Mammifères.
Parmi les Reptiles, la sous-classe des
Chéloniens a une vessie urinaire considéra¬
ble; tandis que celle des Crocodiliens en est
dépourvue, comme toute laclasse des Oiseaux.
Dans la sous classe des Saur ophidiens, la
plupart des Reptiles de l’ordre des Sauriens ,
tous ceux de l’ordre des Protosauriens et des
Protophidiens en sont pourvus; tandis que
tout l’ordre des Orlhophidiens en est privé.
Ici, de nouveau, le vestibule génito-excré-
mentiliel est l’aboutissant des uretères, qui y
déposent, comme chez les autres Reptiles
(les Chéloniens exceptés), une urine épaisse
comme une pommade, prenant à l’air une
consistance pierreuse.
La sous-classe des vrais Poissons (les Pois¬
sons osseux) est généralement pourvue d’une
vessie urinaire ; mais elle y a , en général ,
très peu de capacité.
Celle des Cycloslomes en manque. L’urine
y est portée immédiatement, au dehors, à
travers une papille qui sert encore d’orifice
commun aux canaux péritonéaux.
Dans la sous-classe des Sélaciens, la vessie
urinaire peut être simpleou double ; ou bien
elle peut manquer, suivant les genres et les
espèces. Dans ce dernier cas, les urines sont
versées, par les uretères, dans une poche qui
est aussi l’aboutissant des canaux déférents
dont l’issue est dans le cloaque, à travers
une papille saillante.
Si l’on se rappelle que la vessie urinaire a
déjà servi, comme allantoïde, de réservoir
d’urine chez les fœtus des Vertébrés à pou¬
mons, mais, qu’à cette première épo¬
que de la vie, sa principale fonction était
la respiration, on sera étonné que, chez
les uns ( les Mammifères ) elle se soit méta¬
morphosée pour ce premier emploi de réser¬
voir d’urine, qui lui devient exclusif; que,
chez les autres (les Oiseaux) elle ait disparu ;
que, chez d’autres (les Chéloniens ) , elle ait
conservé peut-être une fonction compli¬
quée , à en juger du moins , par sa vaste ca¬
pacité et par ses rapports avec les vessies
aquifères, dont les Emydes et les Chelydes
sont pourvues (1).
Ajoutons que, dans les Amphibies, où elle
n’a pas eu de fonction inspiratrice dans la
(1) Leçons d’anal, cowp., t. VII, p. 5ç)8, et Coinptes-rcn~
dits de l’ Académie des sciences, séance du 7 octobre i83g.
SEC
SEC
491
vie fœtale, elle a ses patois tellement vascu¬
laires, tellement injectées de vaisseaux capil¬
laires, charriant un sang d’un beau rouge,
ayant toutes les apparences d’un sang arté¬
riel ; que l’on est tenté de voir de nouveau ,
dans cet organe, une allantoïde qui respire
dans certaines circonstances encore indéter¬
minées.
§ 5. Des rapports entre les organes urinaires
et génitaux , et des différences sexuelles que
présentent les premiers.
Les urines et la semence sont versées, chez
les mâles des Mammifères, dans l’origine du
canal de l’urètre et ils en parcourent toute
l’étendue, pour sortir par l’extrémité de la
verge.
Il n’y a d’exception que pour les Mono-
trêmes , qui n’ont qu’un urètre pelvien, allant
de la vessie au vestibule, dans lequel il con¬
duit l’urine ; tandis que la semence, qui suit
la même voie, passe de l’extrémité vcstibu-
laire de l’urètre, dans un canal séminal par¬
ticulier qui appartient à la verge.
Chez les femelles de cette classe, l’urine
est versée dans le vestibule génito-excrémen-
titiel, par un très court urètre pelvien, et les
produits de la génération suivent la même
voie pour arriver dans le vestibule.
C’est ce vestibule qui est l’aboutissant des
urines et des fèces, ainsi que des produits de
la génération de l’un et de l’autre sexe, dans
la classe des Oiseaux et dans celle des Rep¬
tiles; sans- qu’il y ait eu de liaison antécé¬
dente, plus profonde, entre les organes uri¬
naires et les organes génitaux. Mais, dans la
classe des Amphibies, ces liaisons commencent
bien plus tôt.
Les canaux spermatiques, chez les Batra¬
ciens anoures, traversent le rein pour joindre
l’uretère qui devient, ainsi que l’urètre chez
les Mammifères, le canal commun de l’urine
et de la semence, qu’il conduit dans le ves¬
tibule génito-excrémentitiei.
Chez les femelles de ces mêmes animaux,
l’uretère n’a aucun rapport avec l’oviduele;
il ne charrie jamais que de l’urine.
Chez les Salamandres e t les Triions , il en
est de même pour les femelles.
Les mâles ont, au contraire, comme ceux
des Batraciens anoures, une intime et pré¬
coce liaison entre leurs organes génito-uri¬
naires.
Nous avons déjà parlé du faisceau d’ure¬
tères qui sortent successivement du bord
internedu rein. Les quatre ou sept premiers
de ces uretères, sur dix-huit ou vingt, vont
joindre le canal déférent et y portent un
certaine quantité d’urine.
Dans les Batraciens anoures, c’est le
sperme qui va chercher l’urine. Dans les
Salamandres, c’est l’urine qui va se mêler
au sperme.
Ces uretères, à l’époque du rut, ont un
développement considérable, comparative¬
ment à ceux des femelles, et charrient une
urine épaisse qui se montre déjà parfois
dans les canaux urinaires modificateurs, et
les injecte de manière à en dessiner toutes
les sinuosités en rosaces de couleur blanc-
jaunâtre.
Cette différence, dans les proportions des
uretères multiples des mâles et des femelles,
n’est pas la seule qui existe dans les organes
urinaires. Je crois être certain que les reins
des femelles sont généralement plus petits
que ceux des mâles (1).
Si cette observation est exacte, ainsi que
j’en ai la conviction, ne pourra-t-on pas la
regarder comme une conséquence de la
liaison qui existe chez les mâles entre les or¬
ganes génito-urinaires?
Je soumets ce fait aux physiologistes,
ainsi que celui des rapports plus intimes
entre les mêmes organes chez les mâles des
Mammifères. Cette différence sexuelle n’au¬
rait-elle pas une certaine influence sur l’ac¬
tivité des reins, que je regarde, en général,
comme plus grande dans le sexe mâle.
Il y a ici toute une série de questions phy¬
siologiques et de recherches à faire sur les
rapports fonctionnels des organes génito-
urinaires, à déduire des rapports organiques.
§ 6. Corps glanduleux surrénaux.
Ces corps glanduleux appartiennent ,
comme la rate, comme le corps thyroïde,
aux organes modificateurs du sang ; qui peu¬
vent lui servir encore de diverliculum , et
qui sont annexés, dans ce but, à certains
organes.
L’histoire des corps glanduleux surrénaux
(i) J’ai indiqué ( Lreons d’ailat. eomp., t. \ III , p. 609)
deux vessies urinaires annexées chacune à l'uretère de
son côté, dans la raie bâtis mâle , tandis, qu’il n’y en «
qu’un bilobée, dans la femelle.
\
-192
SCE
«
doit suivre celle des reins, comme celle de
la rate devait être réunie à celle du pancréas
et du foie.
Ces corps glanduleux existent dans toutes
les classes des Vertébrés ; mais moins géné¬
ralement dans celle des Poissons , où ils
n’ont encore été décrits que dans la sous-
classe des Sélaciens (1) et chez quelques
Poissons osseux. (2).
Déjà, en 1805, nous avions constaté leur
existence dans les trois premiers ordres de
la classe des Reptiles , c’est-à-dire chez les
Chéloniens , les Sauriens et les Ophidiens.
Nous ajoutions que, dans ces deux derniers
ordres , on les trouvait situés dans le repli
du péritoine qui réunit les ovaires et les ovi-
ductes (3) ; qu’ils y étaient conséquemment
séparés des reins.
Enfin nous avions fait l’observation gé¬
nérale que leur importance, si l’on en ju¬
geait par le volume qu’ils affectent dans
chaque classe, allait en diminuant de celle
des Mammifères à celle des Oiseaux , et de
celle-ci à celle des Reptiles. Nous pourrions
ajouter, en ce moment, que leur extrême
petitesse, chez les Amphibies et les Poissons ,
étend à ces classes cette observation générale.
11 est remarquable que les corps glandu¬
leux surrénaux présentent chez le fœtus hu¬
ma iu exclusivement, un volume au moins
aussi considérable que celui des reins; tan¬
dis qu’à l’âge adulte, il est à peine d’un quin¬
zième de ces organes.
Chez les Mammifères ce volume varie
beaucoup avec l’âge, et il peut s’élever,
chez’les adultes, à des proportions bien plus
grandes que dans l’espèce humaine.
Leur forme n’est pas moins variable que
leur volume, et change d’un genre à l’autre.
Souvent ils affectent celle des reins. Ainsi ,
chez les Phoques et les Cétacés , qui ont les
(1) Existen z a delle glandulœ renale de’ Batraci e de’ Pessi,
1857.
(2) Sur les reins accessoires dans les Poissons osseux, par
le professeur Stannius. Archives de J. Millier pour i83g)
p. 97, et pl . IV.
(3) Leçons d’ anatomie comparée , de G. Cuvier, rédigées
par G.-L. Duvernoy, t. V, p. 248 ; Paris, i8o5. C’est donc
bien à tort que M. le professeur Ecker, auteur d’une Mono¬
graphie. sur ces organes, a écrit qu’il n’était pas fait men¬
tion, dans les Leçons, des corps glanduleux surrénaux des
Sauriens. Si ce dernier mot a été omis par la faute du co¬
piste de l’ancien texte, dans la nouvelle édition , t. VIII,
p. fi8(). M. Ecker ne peut ignorer que les trois premiers ordres
de iteptiles comprennent les Sauriens,
reins divisés, les corps glanduleux surrénaux
le sont aussi.
Chez les Mammifères , l’aspect de leur
substance, à la vue simple, a toutes les
apparences de celle des reins. Comme, dans
ces derniers organes , on peut souvent en
reconnaître deux, bien limitées; l’une ex¬
térieure ou corticale , qui forme souvent
plus de la moitié de l’épaisseur de ces glan¬
des ; elle est jaunâtre ou d’un rouge clair,
et montre des stries parallèles dirigées vers
la substance interne. Celle-ci, d’un tissu
plus mou, d’un rouge foncé, forme le centre
ou la partie médullaire de la glande.
Cette substance médullaire est composée,
en presque totalité, d’un réseau de vais¬
seaux capillaires veinev’x, à mailles serrées,
rondes ou polygonales.
Dans la substance corticale, qui est com¬
posée de même d’un réseau capillaire san¬
guin, celui-ci paraît plutôt artériel (1) ; ses
mailles sont allongées.
La veine principale, appelée veine capsu¬
laire , dans l’Homme et les Mammifères ,
forme généralement une sorte de réservoir
au centre de la glande. Ce tronc veineux ,
après avoir rassemblé le sang de toutes les
parties de la glande, se porte dans la veine
cave , ou dans la rénale de son côté. L’ab¬
sence de valvules doit permettre au sang de
ces grosses veines de refluer dans la veine
capsulaire, lorsque l’impulsion qu’il a reçue
l’emporte sur celle du sang contenu dans
ces dernières veines.
Des injections heureuses des vaisseaux
sanguins avaient fait reconnaître un sys¬
tème glanduleux qui entre dans !a compo¬
sition de ces corps. 11 se compose de petits
boyaux membraneux , fermés de toutes
parts , contenant une substance granuleuse ,
en grande partie de nature albumineuse, en
partie graisseuse. Ces petits boyaux vont en
s’étendant continuellement, et disparais¬
sent à mesure que d’autres se développent
et les remplacent.
Ce système de boyaux glanduleux est en¬
touré d’un réseau de vaisseaux sanguins.
On ne les trouve , chez les Mammifères ,
que dans la substance corticale , excepté
chez le Cheval (2), et, probablement, chez
(1) Sur la structure des reins succentariés, par M. Nagel,
Archives de J. Mütlev pour iS36, p. 36 J, et pl. XV.
(2) Voir la Monographie de M. Ecker, ritée plus bas.
SEC
l'Éléphant, où nous n’avons pu reconnaître
les deux substances.
Les corps surrénaux des Batraciens sont
des agrégations de vésicules sphériques, ren¬
fermant un amas de granulations également
sphériques , ayant un certain degré d’opa¬
cité, conservant leur forme lorsque la vési¬
cule qui les contenait s’est rompue.
Ces corpuscules jaune-orange , annexés ,
chez les Salamandres, aux parois des veines
rénales afférentes ou de la veine cave , en
avant des reins, me paraissent constituer
l’organisation des corps glanduleux surré¬
naux dans leur plus grande simplicité , ou
dans leur partie élémentaire glanduleuse.
Cette partie a été décrite, avec beaucoup de
détails, par M. le professeur Ecker dans son
excellente Monographie (2).
Cet auteur pense que le fluide , riche en
protéine et en substance graisseuse contenu
dans les très petits boyaux glanduleux des
corps surrénaux, passe, par exosmose, dans
le système sanguin , après la rupture de ces
petits boyaux.
La quantité de nerfs que ces organes re¬
çoivent dans la classe des Mammifères et
chez lesOiseaux, démontre leur grande acti¬
vité (3).
§ 7. Des organes de la respiration .
Le liquide nourricier des animaux, tel
qu’il est versé dans ses réservoirs , par les
organes d’alimentation qui viennent de l’ex¬
traire des aliments, n’est pas encore propre
à sa nutrition. Il faut qu’il soit mis en rap¬
port avec l’air atmosphérique pour les ani¬
maux qui respirent l’air en nature, ou
avec l’air combiné à l’eau, pour les animaux
aquatiques. Il doit puiser, dans ce milieu
ambiant respirable , la proportion d’oxigène
qui est indispensable à la continuation de
la vie animale, et s’y débarrasser de laquan-
(1) Voir mon Mémoire sur les organes génito-urinaires des
Reptiles, Comptes-rendus de l’Académie des sciences , séanre
du ii novembre 18'H, t. XTX, p. 957.
(2) La structure intime des reins succenturiés chez l’homme
et les animaux vertébrés, démontrée par le docteur Alexandre
Ecker, profe^eur à Baie. Brauuschu'eig, 1 8 'i G , in-4, 52 pages
et 2 planches.
(3) Voir pour ces nerfs la figure 5 de la planche 1 de la
Monographie ci-dessus , et la planche annexée à la Disser¬
tation de M. C. G. U. B. Bergmann, De Gtandulis supra re-
nalibus, Goettingæ, 1839.
SEC 493
tité d’acide carbonique qui altérait sa com¬
position normale (1).
Cette quantité d’acide carbonique, tou¬
jours en excès dans le sang qui a circulé
dans l’organisme , qui en a nourri toutes
les parties, et dans le liquide nourricier pro¬
duit par les organes d’alimentation, est le
résultat de la combustion du carbone ; cette
combustion a de plus pour effet un dégage¬
ment de calorique qui contribue à élever la
température de l’organisme au degré néces¬
saire à son activité. La peau, qui met cet or¬
ganisme en contact avec le milieu ambiant,
serait l’organe de respiration par excellence ;
si elle n’avait pas pour fonctions premières,
de protéger cetorganismecontre l’action des¬
séchante de l’air, de lui conserver sa tem¬
pérature propre, et de le préserver en géné¬
ral des effets nuisibles des corps extérieurs.
Toutes ces nécessités ont exigé, dans les
téguments des animaux aériens, et dans ceux
de beaucoup d’animaux aquatiques , des
conditions matérielles de protection, incom¬
patibles avec la délicatesse des membranes,
à travers lesquelles doivent s’exercer les
actions physiques et chimiques de la respi¬
ration.
Il en résulte, qu’à l’exception des animaux
aquatiques des classes inférieures, et des pa¬
rasites internes, la respiration a été locali¬
sée dans des organes particuliers, où toutes
les conditions organiques ont été admirable¬
ment arrangées, pour que le liquide nourri¬
cier vienne y subir l’action vivifiante du
fluide ambiant. Cette action est une véri¬
table sécrétion, dans laquelle le fluide res¬
pirable échange , comme nous venons de le
dire, line certaine quantité de gaz oxigène,
qu’il prend au fluide respirable, contre une
certaine proportion d’acide carbonique qu’il
lui donne; sans compter l’eau que l’air
prend au sang, ou qu’il lui donne, suivant
son état hygrométrique ; les proportions
d’azote qui sont admises ou rejetées suivant
des circonstances variables; et les effets va¬
riés que la température de l’air et son élec¬
tricité peuvent avoir sur cette sécrétion.
Je ne ferai qu’esquisser ici la structure
intime de ses organes dans les animaux Ver¬
tébrés , en renvoyant pour plus de détails
(i) Voir, pour les phénomènes chimiques de la respira¬
tion, l’articie respiration de re Dictionnaire, lédigé par
M. le dorteur Martin Saint-Ange.
4 94
SEC
SEC
à notre septième volume des Leçons d'anato¬
mie comparée (1) qui a paru en 1840.
§ 8. Poumons des Mammifères.
J’ai présenté un résumé de leur structure
intime à l’Académie des sciences (2) dont
je vais donner ici un extrait.
Les poumons des Mammifères se compo¬
sent essentiellement de canaux aériens qui
se ramifient et vont en diminuant de dia¬
mètre jusqu’à leur terminaison en cul-de-
sac, très légèrement ou plus sensiblement
dilaté.
Ces dernières ramifications m’ont paru
varier beaucoup en longueur et en diamètre
relatif, suivant l’âge et le genre de vie.
Elles se raccourcissent et se dilatent beau¬
coup chez les Mammifères plongeurs, au
point qu’elles ne semblent plus que des cel¬
lules rondes des avant- derniers rameaux
bronchiques (3).
Dans les jeunes animaux les vésicules
bronchiques sont moins dilatées, à peine
leur diamètre excède-t-il celui du ramus •
cule qu’elles terminent et qui est sensible¬
ment plus long au premier âge de la vie (4).
Mais avec le temps la vésicule terminale
s’élargit de plus en plus , aux dépens de son
pédicule tubuleux , qui se raccourcit à me¬
sure, et finit par disparaître. Alors, on ne
voit plus au tour de la branche dont ces pé¬
dicules étaient les dernières ramifications ,
qu’une agglomération de vésicules, compo¬
sant le dernier lobule.
(i) Ou pourra encore consulter avec fruit, sur ce sujet
important . la dissertation de M. le professeur Lereboullet,
ayant pour titre : Anatomie comparée de l’appareil respira¬
toire dans les animaux vertébrés , Strasbourg, i838.
(?) Le 7 janvier 1839.
(3) On pourra se convaincre de cette organisation à la vue
d’une injection de poumons de Loutre , que'j’ai déposée dans
la collection d’anatomie physiologique du college de France,
et qui est figurée dans une planche sur la str ucture des pou¬
mons de Mammifères et d’Oiseaux, que j’ai fait faire en 1 8 38 ,
à Strasbourg , et qui a paru provisoirement avec la disser¬
tation citée plus haut.
(4) J’ai déposé, dans la collection d’anatomie physiologique
du college de France, un poumon de fœtus humain injecté au
mercure par INI- Bach en i838, qui montre distinctement
cette disposition ; elle est encore bien évidente, dans deux
préparations de poumons de veau, admir ablement injectées
en blaire, que je dois à l’amitié de M. le professeur A. Ret¬
ins, et que j’ai également déposées dans cette collection. Les
dernières ramifications bronchiques y sont à peine dilatées
à leur extrémité. Par-ci par-là rapprochées, et formant une
bifurcation, ou jusqu’à cinq divisions groupées, pour formel¬
le dernier globule ; elles restent plus écartées dans d’autre*
place», et présentent l’aspect bipenne.
Les voies aériennes, extra et intra -pulmû”
naires, sont essentiellement formées d’un
tissu fibro-élastique, qui est pour ainsi dire
le squelette du poumon. Par son extensibi¬
lité, il se prête aux dilatations nécessaires
pour l’introduction de l’air; par son élasti¬
cité , il tend toujours à reprendre un plus
petit volume et à resserrer l’organe dans un
moindre espace , lorsque la force qui l’a
étendu a cessé d’agir.
Dans la préparation d’un poumon de Lou¬
tre, déjà citée, on voit à la fois la disposi¬
tion des vaisseaux sanguins , leurs rapports
avec les canaux aériens et leur diamètre
relatif.
Quant à leur distribution , elle se fait
toujours en réseau. Ce réseau enlace les
extrémités des canaux aériens; il s’étale,
se colle à leur surface, de manière que
l’hœmatose puisse s’effectuer à travers trois
membranes, la muqueuse respirante, la
membrane fibro-élastique qui fait le fond
du tissu pulmonaire, et les parois des vais¬
seaux sanguins.
Le diamètre de ceux-ci , réduit aux plus
petites dimensions, est bien moindre que
celui des vésicules terminales des canaux
aériens, autour desquelles le réseau sanguin
vient s’appliquer.
Ajoutons, pour l’histoire de la science,
que si, dès 1804 , j’ai adopté (4) la manière
de voir de mon ami Reiseissen , sur les ter¬
minaisons des dernières ramifications bron¬
chiques en simples culs-de -sacs , j’ai fait
comprendre, dans la note que je viens d’ex¬
traire, et même déjà en 1838 (dans la pu¬
blication de la planche annexée à la disser¬
tation de M. Lereboullet), les modifications
qu’il fallait apporter aux descriptions de cet
anatomiste célèbre.
Après avoir lu les publications qui ont
paru sur ce sujet, depuis cette époque, je
ne vois rien à ajouter, ni à corriger, dans la
manière de voir que je viens d’exposer.
Ces publications ne m’ont paru rien dire,
(i) Dans ma première rédaction de cette partie des Le¬
çons d’ anatomie comparée.
(r) Mémoire sur la structure des poumons, par M. le doc¬
teur Mandl, Archives générales de médecine , 1846; et la
communication faite à l’Académie des sciences, par M. It
docteur Alquier, dans sa séance du 22 novembre 1447. J’avais
eu l’idée de l’injection métallique, exécutée très heureuse¬
ment par M. le docteur Alquier, pour connaître la surface
interne des vésicules terminales, et savoir si elle est réticu¬
lée ou tout unie.
SEC
SEC
rien absolument, qui n’ait été clairement
développé avant leur apparition.
§ 9. Poumons des Oiseaux.
Les poumons des Oiseaux sont petits,
compacts et comme incrustés dans la face
dorsale de la cavité thoracique , où ils ne
doivent éprouver que très peu de mouve¬
ments de dilatation et de resserrement. C’est
qu’au lieu d’avoir, comme les poumons des
Mammifères, des canaux aériens fermés, au
fond desquels l’air est arrêté, ils se conti¬
nuent, par un certain nombre d’orifices de
leur surface, dans plusieurs sacs membra¬
neux extra-pulmonaires , qui occupent la
cavité viscérale et pénètrent jusque dans
les os.
Le tissu intime des poumons d’oiseaux
se compose, en grande partie, d’un réseau
très fin des vaisseaux, dans lesquels circule
le sangpour la respiration ; ce tissu se replie
dans tous les sens, entre les canaux aériens,
qui le pénètrent de toutes parts. J’ai déjadit,
en parlant des réseaux sanguins du foie, que
celui du poumon était formé de même par
des branches pulmonaires assez considéra¬
bles, d où il naît subitement, sans diminu¬
tion successive de ces branches en rameaux
graduellement plus petits (1).
Les canaux aériens composent, dans leurs
plus fines divisions, un réseau qui se croise
dans toutes les dimensions avec le réseau
des vaisseaux sanguins; de sorte que l’on
pourrait comparer la structure des poumons
d Oiseaux, avec celle du foie, en supposant
que, dans les poumons d’Oiseaux, les canaux
aériens tinssent lieu des canaux biliaires.
La ressemblance serait plus grande encore,
si la structure du foie était continue telle
que l’admettent MM. E.-H. Weber et Kru-
kenberg, et si cet organe ne se partageait
pas en lobules.
Les réservoirs aériens extra-pulmonaires,
qui suppléent à la petite proportion d’air
que peuvent comprendre les canaux aériens
intra-pulmonaires , forment encore une
grande différence d’organisation entre les
poumons d Oiseaux et ceux de Mammifères.
Cette organisation exceptionnelle, quia
pour double effet d’augmenter la proportion
de l’air qui vient respirer dans les poumons
(i) Voir la figure 5 de la planche déjà citée, publiée avec
^ i* Dissertation de M. Lcreboullet.
495
et de diminuer la pesanteur spécifique de
I Oiseau , ne s’étend pas au réseau sanguin
respirateur, dont l’emploi tout entier est
dans le poumon. *
Remarquons enfin que dans un poumon
d Oiseau, la proportion de ce réseau sanguin
est bien plus grande, que dans un poumon
de Mammifère, relativement aux dimensions
des canaux aériens intra-pulmonaires (1).
§ 10. Poumons de Reptiles.
Le tissu fibro-élastique, qui a fait la base
des poumons en général, se développe beau¬
coup dans les poumons des Reptiles.
Ceux des Chéloniens et des Crocodiliens
conservent encore des traces de la structure
tubuleuse des poumons de Mammifères, pour
les premières divisions des bronches; mais
le tissu fibro-élastique qui en provient, ne
tarde pas à intercepter des poches, divisées
ou sous-divisées en cellules de plus en plus
petites. Ces poches disparaissent dans les
poumons, ou le poumon unique des vrais
Serpents , qui ne forme plus qu’une grande
poche celluleuse dans une partie de ses pa¬
rois, dont une dans la partie la plus reculée.
C’est dans les parois intérieures de ces cel¬
lules que s’étale la muqueuse qui doit re¬
cevoir l’action de l’air qui y pénètre ; c’est
à l’intérieur de ces cellules que s’appliquent
les réseaux extrêmement fins et serrés des
vaisseaux sanguins, qui y conduisent le sang
pour la respiration.
§11. Poumons d' Amphibies.
Leurs poumons ne diffèrent de ceux des
Reptiles que par une moindre division de
leur cavité. Ce sont des sacs élastiques à
parois celluleuses et vasculaires. Le réseau
sanguin , qui s’étale sur ces parois cellu¬
leuses , est d’une finesse extrême, et ses
mailles sont très serrées.
Dans cette revue rapide de la structure
intime des organes de la respiration aérienne
des Vertébrés , je n’ai pas dû parler de
(j) J’ai cherché a expliquer ces différences entre les pou¬
mons des Mammifères et ceux des Oiseaux, et celles, non
moins remarquables, qui existent dans le mécanisme de leur
respiration, par les nécessités du vol, qui permettent à l’oi¬
seau des mouvements rapides dans l’atmosphère, cù il subit
des variations correspondantes dans le poids de la tempé¬
rature de ce milieu, sans qu’il eu lésulte d’hémorrhagie ni
d’essoufieinent. J. irons d’ anatomie comparât , tout. VU ,
p a g: 212-2 1 4 •
496
ceux qui constituent le mécanisme de cette
fonction, ni de la quantité proportion¬
nelle du sang qui est soumise à la respira¬
tion suivant les classes. 11 ne pouvait être
question, dans cette esquisse, que des prin¬
cipaux arrangements qui mettent en rapport
intime le liquide nourricier et le fluide res-
pirable.
§12. Des organes de respiration aquatique
des Vertébrés , ou des branchies des Rep¬
tiles et des Poissons.
La petite quantité d'air atmosphérique,
contenue dans l’eau douce ou dans l’eau de
mer, fait que la respiration des animaux
aquatiques doit être moins abondante, sous
le rapport de l’oxigène qui peut être ab¬
sorbé , toutes choses égales d’ailleurs , que
chez les animaux qui respirent l’air atmo¬
sphérique. Mais il peut y avoir des compen¬
sations, telle que celle de la quantité de
sang qui traverse , dans un temps donné ,
l’organe de la respiration.
Dans la classe des Poissons c’est tout le
sang du corps , qui ne retourne au cœur
qu’après avoir pris le chemin des branchies ;
tandis que chez les Reptiles et les Amphi¬
bies, les poumons ne détournent qu’une par¬
tie de ce même sang.
Les branchies diffèrent essentiellement
des poumons par leur forme en lames ou en
filets saillants, qui peuvent paraître à dé¬
couvert à la surface du corps, forme et dis¬
position bien différentes des cellules ou des
tubes creux ramifiés des organes de respira¬
tion aérienne , qui sont toujours retirés dans
les profondeurs d’une cavité viscérale.
Nous croyons avoir compris la raison de
cette différence , par la nécessité de conser¬
ver les surfaces respirantes assez humides
pour fonctionner ; il fallait les préserver
contre l’action desséchante de l’air, chez les
animaux qui le respirent en nature.
Quelle que soit la forme des lames respi-
ratrices, il y a toujours un réseau capillaire,
intermédiaire entre les artères et les veines
branchiales , qui vient s’étaler à la surface
de ces lames , sous la muqueuse qui les re¬
vêt , dont il suit les nombreux replis.
M. Lereboullet a calculé que la surface
respirante, en tenant compte des nombreux
replis de la muqueuse branchiale , s’éle¬
vait , dans la Lamproie marine, à vingt-
SEC
sept fois la surface du corps de ce Pois¬
son (1).
CHAPITRE III.
DES ORGANES DE SÉCRÉTIONS QUI SONT EN RAPPORT
AVEC CEUX DE LA VIE DE RELATION.
La vie de relation se divise en deux séries
distinctes de phénomènes.
Les uns sont des impressions ou des
changements éprouvés par l’action du monde
extérieur sur les animaux.
Les autres sont des actions ou des réac¬
tions des animaux sur le monde extérieur.
Aux organes qui sont les divers instru¬
ments de ces phénomènes sont attachés des
sécrétions variées qui contribuent à les en¬
tretenir à l’état normal , ou dont les pro¬
duits sont en rapport direct ou indirect avec
les phénomènes qu’ils manifestent. Nous les
ferons connaître dans les deux sections de
ce chapitre.
Section Ire.
Des organes de sécrétions qui appartiennent
aux organes qui mettent l'animal en rap¬
port avec le monde extérieur pour en re¬
cevoir ou pour en modifier les impressions.
Nous donnerons une idée générale, dans
cette section , des organes qui servent di¬
rectement ou indirectement aux fonctions
de la peau , ou qui les modifient. Nous pas¬
serons ensuite à ceux qui appartiennent
aux organes des sens spéciaux.
§ Ier. Des {organes sécréteurs qui servent
directement ou indirectement aux fondions
générales de la peau.
La peau est un organe compliqué à fonc¬
tions multiples.
C’est, en premier lieu, un organe de
protection pour tout l’organisme, qui a pour
emploi principal de modifier les impres¬
sions du monde extérieur et d’empêcher
qu’elles ne troublent le jeu harmonique de
cet organisme.
Elle est revêtue, à cet effet, de parties
insensibles, de plusieurs couches d’épider¬
me, de poils, de plumes, d’écailles, de
plaques, de boucliers plus ou moins solides,
qui entrent, les uns ou les autres, dans la
composition des téguments de telle ou telle
classe, ou de tel groupe moins général.
(i) Dissertation citée, p. 162.
SEC
SEC
497
Chez les Vertébrés aquatiques , elle a des
organes glanduleux dont les produits l’em¬
pêchent d’être macérée par l’eau.
Chez les Vertébrés aériens , elle est le
filtre à travers lequel le liquide nourricier
perd, par la transpiration insensible, ou par
la sueur, une partie de l’eau ou des autres
matériaux qui entrent dans sa composition.
Elle est, enfin, l’organe d’une sensibilité
générale, c’est-à-dire d’un toucher passif,
ou d’une sensibilité plus spéciale, d’un tou¬
cher actif, restreint à quelques unes de ses
parties.
Il n’est pas douteux que son impression¬
nabilité aux agents physiques, aux moindres
changements atmosphériques que perçoi¬
vent incontestablement certains animaux ,
que sa sensibilité générale ou particulière,
ne soient entretenues à l’état normal, par
plusieurs des sécrétions dont nous ferons
connattre les instruments dans ce para¬
graphe (1).
A. Glandes de la sueur.
L’une des plus intéressantes découvertes
de la science actuelle de l’organisation , est
celle des glandes de la sueur, chez l 'Homme
et les Mammifères.
Ces glandes sont situées dans la profon¬
deur du derme, et même dans le tissu adi¬
peux sous-cutané. Leur canal excréteur
traverse le derme et l’épiderme, et s’ouvre
à sa surface par un pore en forme d’enton¬
noir. MM. Purkinje et Wendt démontrèrent,
en 1833, l’existence de ce canal , dans la
peau humaine, et sa disposition contournée
en spirale ou seulement sinueuse, suivant
les régions du corps (2).
MM. Bresehet et Roussel de Yauzême (3)
firent, l’année suivante, l’importante dé¬
couverte que , dans la peau de l’Homme,
(r) La Peau a déjà fait le sujet d’un article de ce Diction¬
naire (voir ce mot au tome IX), dans lequel M. Flourens a
traité particulièrement de V anatomie comparée (le cet or¬
gane dans les races humaines Notre célébré collaborateur
a donné une nouvelle preuve de l’intérêt philosophique que
peut avoir l’étude de l’organisation, jusque dans les moin¬
dres détails, en s’élevant, de la considération des diffé¬
rences et des ressemblances que montre la peau des races
ou variétés de l’espèce humaine, dans son organisation in¬
time, à l’idée de l’unité de notre espècé.
(2) De epidermide hurnano , Vratislavi , i833 , et Archives
de J. Miiller pour i834, p. 278 et suiv.
(3) Annales des sc. nalur., t. II, p. ii>7 et suiv. , et pl. IX
et X.
les canaux en spirale ont leur origine dans
des glandes particulières, prévues et non
reconnues par M. Purkinje. Une année plus
tard, en 1836, M. Gurtl confirma celle dé¬
couverte dans l’Homme, et décrivit com¬
parativement ces mêmes glandes et leurs
canaux excréteurs > avec précision , dans les
Mammifères domestiques (1).
J’ai constaté l’existence de ces glandes et
leur structure dans le Cochon, \eCheval, la
Chèvre et le Mouton (2).
On les rencontre partout dans la profon¬
deur du derme, ou même sous la peau dans
le tissu graisseux sous-cutané.
Leur volume relatif n’est pas le même
dans toutes les espèces, le Cheval et le Mou¬
ton les ont très développées; elles sont pe¬
tites à proportion dans le Chien.
Ces proportions sont en rapport avec la
disposition que ces animaux montrent à se
mettre en sueur.
Leur grandeur varie encore suivant les
parties de la peau où on les observe.
Chez l’Homme c’est dans la plante des
pieds ou dans la paume des mains que sont
les plus développées.
Elles se composent, en général , d’un
boyau contourné, faisant plusieurs circon¬
volutions, rapprochées de manière à lui
donner la forme d’une pelote très allon¬
gée (dans le Mouton ); oblongue (dans la
peau du crâne de V Homme) ; presque sphé¬
rique (la paume de la main) ; ovale ( le scro¬
tum du Cheval, la plante du pied du Chien).
J’ai trouvé les traces du boyau sécréteur
de la sueur dans la peau de l’aine du Co¬
chon ; elles n’y sont plus pelotonnées, mais
séparées par des lobules de graisse.
Dans le Bœuf, ce ne sont plus que des
capsules ovales. Il en est de même de celles
des parties de la peau du Chien qui sont
couvertes de poils , où elles sont petites et
difficiles à découvrir (3).
B. Des follicules sébacés du derme.
Le derme renferme, tout près de sa sur¬
face, ou un peu dans sa profondeur, un grand
nombre de petites glandes désignées sous
le nom de follicules sébacés. Ces glandes,
chez les Mammifères, accompagnent géné-
(i) Archives de J. Miiller pour i835, p. 399-.
(?) Leçons d’anat. comp , t. VIII, p. 648-G50.
(3) Ibid , 2e édit , t, VIII, p. 648 et suiv.
63
T. XI.
m
SEC
SEC
râlement les poils, au nombre de deux pour
chaque poil ; mais on en trouve encore dans
les parties dénuées de poils.
L’humeur qu’elles sécrètent est en géné¬
ral onctueuse , de là le nom qu’elles por¬
tent.
Leur structure diffère essentiellement de
celle des glandes de la sueur. Elles se com¬
posent d’un amas de vésicules sphériques ,
à parois transparentes , dont chacune à son
canal sécréteur. Cette réunion de vésicules
en forme de grains, donne à la glande l’aspect
d’une grappe. Un ou plusieurs canaux ex¬
créteurs , qui résultent de l’assemblage de
tous ces canaux, particuliers à chaque grain,
versent l’humeur de la glande à la surface
de la peau, ou dans la capsulede chaque poil.
C’est une pommade naturelle qui, dans
l’état normal, les rend plus ou moins gras,
suivant certaines dispositions de races et
individuelles. Ces dispositions déterminent
le plus grand développement de ces glandes,
qui appartiennent à la capsule de chaque
poil, et l’abondance de leur sécrétion.
Disons, en passant, que parmi ces cap¬
sules pileuses , dont les poils ne se dévelop¬
pent pas au dehors , celles du visage chez
l’Homme, et particulièrement de la peau
du nez, sont la demeure habituelle d’un
très petit animal parasite, de la grande fa¬
mille des Acariens ou des Mites. 11 se loge
entre le poil et la paroi interne de la cap¬
sule , près de l’embouchure du canal excré¬
teur de la glande, et pénètre même dans ce
canal. M. G. Simon, qui en a fait la décou¬
verte en 1842 , estime que les plus longs de
ces Acariens ont au plus 0,um,0.62 de long
et au moins 0mm,043, sur Omm, 010 de large.
Dans sa forme définitive, cet animal a huit
pattes, armées chacune de trois ongles; sa
tête est munie d’une trompe et de deux
palpes labiaux..
Le vulgaire, en comprimant les pustules
qui se multiplient chez certaines personnes
aux environs du nez, en fait sortir une pom¬
made épaisse qui prend la forme d’un ver.
C’est, enfoui dans cette pommade, après
l’avoir délayée avec un peu d’huile, et pla¬
cée entre deux plaques de verre, que l’on
découvrira , au microscope , ce petit para¬
site, dont* très peu de personnes sont exemp¬
tes (l) dans le cours de leur vie.
(i) Sur une mite qui vit clans les capsules pileuses de
M. le docteur Gruby a découvert que le
même animal existe dans les follicules sé¬
bacés et pileux de la peau du Chien , et
qu’il s’y multiplie extraordinairement, le
rend malade , et produit la chute des poils
par plaques rondes. Ï1 estime que 80,000
de ces Mites peuvent se loger dans un es¬
pace d’un centimètre carré. Cette espèce
étant identique avec celle de l’Homme , on
comprendra combien elle peut facilement
se communiquer par les attouchements du
Chien (1). On me pardonnera cette digres¬
sion en faveur de l’intérêt pratique du sujet.
C. Sécrétions huileuses ou visqueuses faisant
partie des téguments.
La sécrétion de la graisse a lieu, chez les
animaux, pour des usages très différents.
Elle s’accumule autour des organes pro¬
ducteurs des ovules et des spermatozoïdes,
chez les femelles et chez les mâles des Batra¬
ciens , pour fournir les matériaux de ces
deux sécrétions organiques , ainsi que nous
espérons l’avoir démontré (2).
Elle forme, dans les Épiploons, des réser¬
voirs de substance nutritive, qui suppléent
au défaut d’alimentation , durant le som¬
meil d’hiver, chez les animaux qui hi¬
vernent.
Chez beaucoup de Mammifères, et, plus
particulièrement , chez les Pachydermes ,
les Amphibies quadrirèmes ou trirèmes , et
chez les Cétacés , une graisse abondante, plus
solide chez les Pachydermes, liquide ou hui¬
leuse chez les autres, fait partie essentielle
des téguments , en formant, sous le derme
proprement dit , une couche plus ou moins
épaisse. Cette couche doit servir à conserver
la chaleur du corps , et à rendre sa tempé¬
rature indépendante de la température ex¬
térieure. Elle pénètre le derme , lorsqu’elle
est huileuse comme chez les Cétacés , jus¬
qu’à sa surface , qu’elle sert à préserver
contre la macération de l’eau.
Cette sécrétion de corps gras de différente
nature, cette graisse, ce lard, ou cette huile,
pour me servir des termes vulgaires, ont-ils
des organes particuliers ; ou le tissu cellulaire
l’homme, aussi bien à l’état normal qu’à l’état de maladie,
par le docteur Gustave Simon, médecin praticien, à Berlin.
Archives de J. Millier pour i842, p. 218 et suiv., et pi. XI,
(1) Comptes-rendus de l’ Acad, des sc., t. XX, p. 669.
(2) Mémoire cité sur les organes génito-urinaires des Rep¬
tiles.
SEC
SEC
499
qui lie et sépare tous les organes, leur sert-il
simplement de réservoir?
Nous avons étudié les corps graisseux an¬
nexés aux organes de génération chez les Sa -
lamandres. Ces corps se composent, comme
les glandes surrénales des mêmes animaux,
de vésicules sphériques , de même couleur
et de même volume , lesquelles renferment
une huile transparente de couleur d’am¬
bre (1).
Les observations de détails faites sur la
graisse de divers animaux, permettent de
généraliser cette observation (2). Cette sub¬
stance sécrétée est généralement contenue
dans de petites vessies membraneuses , de
forme le plus souvent sphérique, mais qui
devient polygonale lorsque les vésicules sont
pressées les unes vers les autres. Resterait à
décider si cette vessie membraneuse est
simplement le réservoir particulier de la
graisse , ou si nous devons la considérer
comme son organe de sécrétion?
La plupart des physiologistes, qui sont de
la première opinion, pensent que la graisse
est séparée du sang veineux, par les parois
des veines, qui seraient les instruments de
cette sécrétion.
Ceux de la seconde opinion citent à l’ap¬
pui , les régions particulières où la graisse
s’accumule, et la nécessité d’une mem¬
brane, comme agent général de toute sécré¬
tion. Nous reprendrons ce sujet dans le
dernier paragraphe de cet article, où nous
traiterons de la théorie des sécrétions.
Nous trouvons d’ailleurs chez les Oiseaux
des organes sécréteurs spéciaux de la sub¬
stance huileuse.
Deux glandes pyriformes , rapprochées
l’une de l’autre , s’unissant en arrière par
leur extrémité pointue, qui sécrètent une
humeur huileuse, source abondante d’une
partie de celle qui enduit les plumes des Oi¬
seaux aquatiques et les empêche de se
mouiller. Aussi ces glandes sont-elles beau¬
coup plus développées chez ces Oiseaux.
Chacune d’elles est une agrégation de
follicules ou de cellules allongées, cylindri¬
ques, qui n’aboutissent pas à des canaux ra-
(1) Comptes-rendus de V Académie des sciences , t. XIX,
P;,g- 9^7.
(2) Voir entre autres les Recherches sur V existence des
vésicules adipeuses, par M. Mollard; Annales française et
étrangère d’ anatomie cl de physiologie, t. I, p. 121 et suiv.,
et pl. (V.
mifiés , mais qui restent en faisceaux pour
former l’épaisseur de la glande. Ces tubes
se terminent dans une cavité centrale
principale et dans plusieurs autres secon¬
daires , qui ont leurs orifices au sommet de
la glande, autour de l’orifice de la cavité
principale.
Les Reptiles couverts d’écailles, ou de pla¬
ques ou de boucliers, ne les enduisent d’au¬
cune humeur préservatrice. Mais les Amphi¬
bies, qui manquent généralement d’écailles ,
et dont la peau est nue , et les Poissons
pourvus d’écailles ou nus, ont à la peau des
organes qui sécrètent une substance vis¬
queuse destinée à la préserver de l’action
dissolvante de l’humidité ou de l’eau.
Ces glandes forment des papilles saillantes
plus ou moins sensibles, disposées avec une
sorte de régularité chez les Salamandres.
La viscosité dont la peau des Poissons est
habituellement enduite , a sa source dans
des tubes qui s’ouvrent à la surface du corps,
et dont les orifices, plus nombreux à la tête,
sont ordinairement percés, avec régularité,
sur les côtés du tronc et de la queue , et
dessinent ce qu’on appelle la ligne latérale.
Ceux-ci, chez les Poissons couverts d’écailles,
traversent d’avant en arrière, et de dedans
en dehors , un canal fourni par chaque
écaille de cette ligne latérale.
Dans le Lépisoste'e , ce Poisson dont les
écailles ont l’apparence de l’ivoire, le tube
solide de l’écaille commence vers son bord
antérieur , à sa face interne , et se ter¬
mine à sa face externe, en deçà de son bord
postérieur. Un tube muqueux principal en¬
voie des branches à travers tous ces canaux
des écailles de la ligne latérale , qui s’y ter¬
minent près de leur bord libre. Les deux
troncs principaux des lignes latérales com¬
muniquent entre eux par les tubes de la
tête. En injectant du mercure par le tube
d’une écaille , nous l’avons vu passer des
troncs latéraux, dans des canaux ramifiés
qui bordent les deux mâchoires. Le mercure
avait pénétré de là dans des réseaux superfi¬
ciels de cette région, très remarquables par
leur complication.
Il y a d’ailleurs dans la tête , suivant les
familles, des tubes muqueux superficiels et
des capsules muqueuses profondes qui dé¬
pendent du même système; il serait trop
long de les décrire ici.
SEC
SEC
500
Ce système est très remarquable , entre
autres dans le Lump ( Cyclopterus lum-
pus): ; il est double dans les Raies . Tous les
Poissons de cette famille, même ceux qui
sont électriques, ont des tubes muqueux
superficiels, faisant des contours et dessi¬
nant des festons , et s’anastomosant entre
eux avant d’envoyer de courts rameaux se
terminer à fa peau par autant d’orifices
analogues à ceux de la ligne latérale des
Vrais Poissons , ou des Poissons osseux.
L’autre système des tubes de la viscosité
dans les Raies ordinaires, mais qui manque
chez ceux de ces Poissons qui ont un appa¬
reil électrique, a son origine dans plusieurs
agrégations d’ampoules glanduleuses , dont
chacune ressemble à une boule de cristal ,
et produit un tube qui rayonne vers la sur¬
face du corps. La principale de ces agréga¬
tions est située à côté de l’angle des mâ¬
choires, et recouverte par les muscles de
cette partie.
Chaque ampoule reçoit un filet d’un nerf
considérable provenant de la troisième
branche de la cinquième paire.
Les tubes de ce centre principal se portent
de là, en rayonnant, vers les deux faces du
corps où leurs orifices sont dispersés.
J’ai décrit (1 ) deux autres centres de sem¬
blables tubes situés aux deux côtés de cha¬
que narine, qui distribuent leurs canaux à
la face inférieure du bec. Leurs ampoules
reçoivent des fibres d’un rameau considé¬
rable du nerf maxillaire supérieur. La quan¬
tité de nerfs qui vont à ces organes, mon¬
trent indubitablement l’importance de leur
sécrétion.
§ 2. Des glandes particulières des téguments ,
ou situées dans leur dépendance , qui ap¬
partiennent aux organes des sens spé¬
ciaux.
Les petites glandes de la peau du canal
auditif externe, qui sécrètent le cerumen ,
montrent la structure en boyau pelotonné
qui caractérise les glandes de la sueur (2).
Les paupières de l 'Homme et des Mammi¬
fères ont , le long de leur bord, une série de
glandules qui sécrètent l’humeur épaisse,
dont l’abondance et l’épaississement , à la
suite de la surexcitation de ces organes
(1) Leçons d’anal, cornp,, t. VIII, p. C53 ctOSi.
(2) Icônes phisiologicce, tabl, XVI, fi g. XVI, 4, B, C.
ou de leur inflammation , a l’inconvénient
de coller les deux paupières l’une contre
l’autre.
Ces glandes sont des amas de petits grains
réunis en grappes cylindriques, perpendi¬
culaires au bord des paupières , plus nom¬
breux dans la paupière supérieure que dans
l’inférieure. Ces glandes portent le nom de
Méibomius chez YUomme. On voit sur le
bord des paupières la série des orifices de
leur canal’excréteur. Elles existent aussi chez
les Mammifères (1).
Lesanimaux de cette dernière classe, ainsi
que les Oiseaux, ont dans l’angle interne de
l’œil, derrière la troisième paupière, une
glande considérable ou rudimentaire, sui¬
vant les espèces. Dans le premier cas, elle
porte le nom de glande de Ilarder; dans le
second, c’est exactement l’analogue de la ca¬
roncule lacrymale de l’Homme. Cette caron¬
cule se compose de quelques cryptes qui
versent une humeur blanchâtre épaisse,
autour des points lacrymaux.
Lorsque cette glande prend un grand dé¬
veloppement , comme chez plusieurs Ron¬
geurs (le Lièvre , le Rat d’eau), les Carnas¬
siers, les Pachydermes , les Oiseaux, elle se
compose d’agrégations nombreuses de folli¬
cules sphériques, rassemblés en lobules. Ces
lobules se réunissent successivement, par un
canal commun, à un tronc principal excré¬
teur , dont leur canal forme les branches.
Ce tronc perce la troisième paupière, et
s’ouvre à la face interne.
La glande lacrymale , celle qui sépare
l’humeur des larmes, destinée à laver la
surface du globe de l’œil , forme une troi¬
sième espèce de glande annexée au sens de
la vue.
Elle a , chez les Oiseaux, la structure que
nous venons de décrire pour la glande de
Harder. Chez les Chéloniens elle se compose
de lobes nombreux ramifiés , terminés en
massue. Chaque lobe est un faisceau de tu¬
bes , qui vont perpendiculairement de la
surface de la glande vers son axe, en se réu¬
nissant successivement et en grossissant à
mesure; ils s’y terminent, par de nombreux
orifices, dans un canal qui grossit lui-même
après avoir reçu, par intervalles, les canaux
centraux de chaque lobe.
Dans les Mammifères, la glande lacrymale
(i) Voir l’üuvivge cité de J. Muller, pl. V , fig. et 2.
501
SEC
a une structure analogue à celle des glandes
salivaires (1).
Ce rapport est confirmé , chez les Ophi¬
diens, par l’emploi de leur produit qui arrive
dans la bouche, à travers les voies lacrymales
et nasales, et chez lesquels leur humeur a
changé d’emploi.
Aussi ai-je trouvé les glandes lacrymales
très développées chez les Typhlops (2), dont
le globule de l’œil est cependant à l’état ru¬
dimentaire.
On sait que, chez les Ophidiens, l’œil est
recouvert d’une sorte de verre de montre,
formé par la conjonctive, qui est séparée de
la cornée transparente par un espace vide.
L’épiderme de cette partie , qui se détache
de la peau avec celui de tout le corps ,
montre surtout cette singulière ressem¬
blance.
SECTION II.
Des organes de sécrétion dont les produits
servent aux actions des animaux sur les
autres animaux, ou sur le monde extérieur
en général.
§ 3. Nous rangerons, en premier lieu,
dans cette catégorie , les glandes du derme
qui appartiennent aux fonctions de la géné¬
ration.
A. Les gland es mammaires sont les plus
importantes. Nous ajouterons peu de lignes
à ce quia été dit, dans ce Dictionnaire (t. Vil),
au mot MAMELLES.
Rappelons d’abord que les glandes mam¬
maires sont situées sous la peau dans un
tissu cellulaire graisseux plus ou moins
abondant. Leurs canaux excréteurs sont per¬
cés, chez la femme, à l’extrémité d’une pa¬
pille de la peau (le mamelon), sensible et
érectile, située au milieu d’une aréole cir¬
culaire, colorée en rouge clair ou plus ou
moins foncé, suivant la teinte générale de la
peau, et plus ou moins étendue, suivant les
races (3).
La sensibilité dont tout l’organe est doué,
(1) Voir cette structure compliquée figurée pi. V, fig. 4,
de l'ouvrage cité de J. Millier, d’après une préparation de la
glande lacrymale d’une Tortue de mer, faite par M. de
Froriep.
(2) Sur les caractères anatomiques qui distinguent 1rs
Serpents venimeux des Serpents non venimeux , et Fragments
d’anatomie sur l’organisation des Serpents, § G, de la Glande
lacrymale, et pl. IV. Annales des sc. natur.,1. XXX.
(3) Voir 1 es Leçons d’anat. comp t. VIII, p, 601.
SEC
par exception, est à la fois la source de son
activité et des modifications qu’elle éprouve
et que peut montrer son produit (le lait)
dans sa quantité et dans sa composition.
Cet te sensibilité se manifeste, entre autres,
par l’inlluence sympathique qu’exercent sur
les organes de la sécrétion du lait, les orga¬
nes internes de la génération, et réciproque¬
ment. Elle se montre surtout au dehors, par
l’impression de plaisir qui pénètre jusqu’aux
entrailles d’une mère, lorsqu’elle sent les
joues de son enfant s’appliquer contre son
sein, et les lèvres en sucer le mamelon.
Dans l’espèce humaine, les glandes mam¬
maires ne se développent généralement que
dans le sexe féminin , et, dans les Mammi¬
fères, que chez les femelles. Cependant ces
glandes existent chez les mâles de ceux-ci, et
chez l’Homme, à l’état plus ou moins rudi¬
mentaire. Leur présence est encore indiquée
par les mamelons que porte l’Homme, ou les
tétines que montrent les mâles des Mammi¬
fères.
Dans quelques cas rares, on a vu des
Hommes, et des mâles de Mammifères do¬
mestiques, avoir les glandes mammaires assez
développées pour sécréter une quantité de
sérum ou même de lait assez abondante,
suivant une observation faite par M. deHum-
bolt, pour qu’un père ait pu en nourrir son
fils pendant cinq mois.
Aristote (1) cite l’exemple d’un Roue lac-
tifère, originaire de l’île de Lemnos. M Isi¬
dore Geoffroy Saint-Hilaire, en rappelant
cette ancienne observation, à l’Académie des
sciences, dans sa séance du 18 août 1845,
lui annonçait que la ménagerie du Jardin des
Plantes possédait un Bouc lactifère de la
même lie (2).
Déjà, en 1844, M. le docteur J. Schoss-
berger avait fait connaître, à la sollicitation
de M. Liébig , l’analyse chimique du lait
d’un Bouc âgé de quatre ans, qui vivait dans
une ferme des environs de Giessen. Ce Bouc
avait encore donné, l’année précédente, des
preuves de sa fécondité. Ses testicules , sa
verge et ses cornes sont à l’état normal.
Les deux mamelles sont à la place ou se
trouvent celles de la Chèvre : elles ont la
grosseur du poing. On ne peut en extraire
(i) Histoire des animaux ,liv . III , ch. xx.
(a) Comptes-rendus de l’Académie des sciences , t. XXI >
p. 4 15 à 1 17.
502
SEC
SEC
du lait qu’en excitant de la douleur , et en
petite quantité, attendu que ce Bouc est
souvent occupé à sucer ses tétines.
On est cependant parvenu à en rassem¬
bler 2 onces pour les analyser.
Voici le dernier résultat de cette analyse.
Sur 100 parties, ce lait contenait :
Eau . 85,09
Caséine avec des sels .... 9,66
Sucre de lait (avec des sels) . . 9,60
Beurre . 2,65
Cette analyse montre que le lait de Bouc
se rapproche plus du lait de Chèvre que du
lait de Vache, dont il diffère par une plus
grande proportion de caséine, et une moindre
proportion de beurre et de sucre de lait (1).
On a souvent objecté au système des cau¬
ses finales , l’existence des mamelons deve¬
nus inutiles chez les mâles des Mammifères.
C’est qu’on oubliait que chaque cause finale
particulière, concernant l’emploi physiolo¬
gique de tel ou tel organe, est subordonnée
à une cause finale plus générale; celle d’un
plan commun de composition , d’après le¬
quel l’un et l’autre sexe de certains groupes
d’animaux ont été organisés. Ce plan com¬
mun de composition harmonique, est sus¬
ceptible d’être modifié à l’infini , mais non
changé , par le développement de certains
organes ou de certains appareils ; ou par
l’état rudimentaire où ils sont réduits, sui¬
vant les nécessités de la vie de chaque
être.
Après cette courte digression, je reviens à
mon sujet, l’organisation intime des glandes
mammaires.
Il y a, au premier coup d’œil, une très
grande différence entre les grands cæcums
sinueux, en forme de massue, qui composent
la glande mammaire des Mammifères les
plus inférieurs (les Monotrèmes ) , et les nom¬
breuses vésicules extrêmement petites qui
entrent dans la composition de la partie de
la glande des autres Mammifères , qui est
chargée plus particulièrement de la sécrétion
du lait. Mais ces tubes aveugles ne sont que
de grands follicules, qui montrent, par l’or¬
ganisation plus simple et plus manifeste de
la glande, une dégradation organique. Ici,
la partie chargée de la sécrétion se continue
(r) Archives (Jd chimie et de microscopie physiologique et
pathologique , par le docteur Joli. Florian Hesler, année
i8i4, 2e rallier, p. 201 et 205.
insensiblement avec la partie chargée de por¬
ter au dehors le produit de cette sécrétion.
Dans une organisation plus élevée, ces
deux parties sont bien limitées. La première
se compose de très petites vésicules ; la se¬
conde, de leurs conduits excréteurs. Ces
vésicules sont agglomérées à un conduit
excréteur principal, auquel aboutissent cha¬
cun de leurs petits canaux excréteurs. Cette
agglomération forme un lobule. Plusieurs
lobules , réunis par leur canal excréteur à
une branche plus considérable, forment un
lobe. Plusieurs lobes enfin composent la
glande mammaire, dont la forme générale
varie d’un Mammifère à l’autre , mais dont
la composition intime est telle que nous ve¬
nons de l’indiquer.
B, Des glandes prépuciales.
La peau qui revêt le gland de la verge
de l’Homme et de la plupart des Mammi¬
fères , ou celui du clitoris chez la Femme, et
chez les femelles de ces derniers, a des cryptes
ou de très petites poches glanduleuses , qui
sécrètent une pommade épaisse, dont un
des usages doit être d’empêcher les inflam¬
mations qui résulteraient des frottements
du prépuce sur le gland ; mais dont les
qualités odorantes et {Abondance , dans
certaines espèces , paraissent être en rap¬
port avec l’âge de propagation , l’époque du
rut et le rapprochement des sexes.
Le développement et l’importance qu'ac¬
quièrent ces glandes chez les mâles des
espèces de Mammifères , chez lesquels ces
rapports existent, sont un nouvel exemple de
cette uniformité de plan dans l’organisation
d’une même classe, dont nous avons parlé
en décrivant les glandes mammaires; il
montre les nombreuses différences qui peu¬
vent exister, en conservant le même plan de
composition organique général, dans le dé¬
veloppement proportionnel de toutes les
parties, et dans les détails de leur structure.
Dans les Rats, les Hamsters, les Campa¬
gnols, les glandes prépuciales prennent un
développement considérable, se séparent de
la peau du prépuce, forment uneaggloméra-
tion distincte de poches glanduleuses, qui
communiquent les unes dans les autres et
finissent par aboutir à un canal excréteur
commun.
C’est dans la même catégorie qu’il faut
SEC
SEC
503
classer les glandes prépuciales d’un autre
Rongeur, du Castor, qui sécrètent la sub¬
stance odorante connue dans le commerce
sous le nom de castoréum; ainsi que la po¬
che à musc du Chevrotain porte-musc.
C. Autres glandes des différentes régions
des téguments, dont les produits sont gé¬
néralement plus abondants à l’époque du
rut, ou dont la sécrétion n’est en activité
qu’à cette époque.
i
Après avoir rappelé que ces glandes se
composent généralement de poches plus ou
moins nombreuses , agglomérées et emboî¬
tées les unes dans les autres, dont les élé¬
ments organiques sécréteurs sont des cryptes
ou des follicules très petits, nous ne ferons
qu’indiquer ces organes glanduleux, dont
les produits sont toujours très odorants.
Ce^ont : 1° les Larmiers des Cerfs et des
Antilopes, poches glanduleuses situées dans
une fosse sous-orbitaire de l’os maxillaire
supérieur (1).
2° La glande temporale de l 'Éléphant
male.
3° Je crois devoir ranger ici les poches
glanduleuses, qui existent dans le voisinage
des organes génitaux et de l’anus chez plu¬
sieurs Carnassiers ; celles de la Civette, de
VIchneumon et même du Blaireari et de
l’ Hyène, quoique situées entre l’anus et la
queue.
Mais j’en sépare les vésicules anales qui
appartiennent aux organes glanduleux du
paragraphe suivant.
§ 4. Organes de sécrétion du derme ou de
ses dépendances dont les produits sont des
moyens défensifs ou offensifs pour les ani¬
maux qui en sont pourvus.
Nous rangeons dans cette catégorie:
A. En premier lieu, les vésicules dites
anales.
Ce sont deux vessies glanduleuses qui
existent sous la peau de la région anale
chez les Mammifères carnassiers et chez les
Plongeurs ; leur canal excréteur s’ouvre de
chaque côté de la marge de l’anus. Leur
produit est une substance différemment
(i) Un a fait l’observation singulière que dans le Cerf
munct-jack, ces larmiers sont de grandes poches que l’animal
a la lacul té d’ouvrir et de fermer. Leçons d'anatomie com¬
parée, t. 111. p. i 5R.
colorée , de consistance liquide ou plus
épaisse, toujours odorante, dont l’odeur
désagréable a fait donner, entre autres au
Putois, le nom qu’il porte.
Chez les Mouffettes, c’est une odeur d’ail
excessivement concentrée, repoussante au
plus haut degré, et à une assez grande di¬
stance.
Les Crocodiles, parmi les Reptiles, ont de
semblables glandes.
B. La glande venimeuse dont le canal
excréteur communique avec l’éperon du pied
de derrière (1) de VOrnithorhynque et de
VEchidné, appartient à ce groupe physiolo¬
gique d’organes sécréteurs.
Cette glande assez considérable, de forme
pyramidale et un peu en cœur, est située au
haut de la cuisse, sous le peaucier de cette
partie; el le se compose de follicules très petits,
réunis en lobules. Leur canal excréteur com¬
mun s’ouvre dans l’ongle creux qui se voit
à la partie inférieure de la plante du pied,
où il forme une espèce d’ergot; le canal ex¬
créteur de la glande se prolonge dans le ca¬
nal de cet ongle et de l’os qui le soutient,
jusque près de son extrémité, qui est termi ¬
née en pointe.
C. Organes électriques des Poissons.
Le fluide électrique est sans doute le pro¬
duit le plus étonnant des sécrétions. Ce sont
des nerfs de diverses branches qui paraissent
en être les conducteurs, et la partie du cer¬
veau, de la moelle allongée ou de la moelle
épinière, dans lesquelles ces nerfs prennent
leur origine, qui en sontlesorganes sécréteurs.
Ce fluide est ensuite condensé dans l’organe
électrique, et déchargé au dehors pour agir à
distance sur une proie, ou sur un ennemi,
suivant la volonté de l’animal ainsi puissam¬
ment armé de la foudre. Aussi, au rapport
de M. Ét. Geoffroy Saint-Hilaire, qui a fait
connaître l’organe électrique d’une espèce
delà grande famille des Silures , que l’on
trouve entre autres dans le Nil, ce Poisson
avait-il reçu des peuples de l’Égypte le nom
vulgaire de tonnerre, bien des siècles avant
la découverte du siècle dernier sur l’identité
de l’électricité et de la foudre.
Les espèces du genre Torpille, Dum. (le
(i) J. Muller, ouvrage cité, pt. H, fig, to, et Muller, De
Ornithoryucho paradoxo.
504
SEC
SEC
Silure électrique et le Gymnote électrique),
sont les seuls Poissons reconnus générale¬
ment comme électriques, dont l’anatomie
ait fait connaître les organes de ce nom , et
leur histoire naturelle proprement dite, les
phénomènes électriques incontestables. Dans
chacun de ces Poissons, l’organe électrique,
qui est symétrique, est en rapport avec la
peau. Il s’y compose essentiellement de lames
ou de feuillets fibreux, interceptant des cel¬
lules (le Silure électrique) ; ou de capsules
empilées (les Torpilles); ou deséries de piliers
composant les lames de cet organe (le Gym¬
note électrique) .
Les nerfs, dans l’appareil électrique du
Gymnote, sortent successivement de la moelle
épinière; dans celui du Silure électrique, ils
proviennentd’une branche du nerf delà ligne
latérale qui appartient à la huitième paire.
C’est encore, en plus grande partie, de la
huitième paire que proviennent les nerfs
de l’organe électrique des Torpilles ; mais il
en reçoit un , en premier lieu , qui appar¬
tient à la troisième branche de la cinquième
paire.
On a cherché, dans ces derniers temps,
avec beaucoup de soin, à découvrir comment
les filets nerveux se distribuent ou se ter¬
minent dans cet appareil , dans celui de la
Torpille, en particulier.
Il faut se rappeler que, dans ce Poisson,
cet appareil se compose de colonnes paral¬
lèles, qui vont d’une surface du corps à l’au¬
tre ; que chacune de ces colonnes est formée
de nombreuses petites capsules aplaties,
polygonales, placées les unes par-dessus les
autres et qui ne paraissent adhérer ensem¬
ble que par deux arêtes ou deux points de
leur circonférence, qui est libre dans tout le
reste de son étendue.
Nous avons observé, au microscope, la dis¬
tribution d’un rameau nerveux dans une de
ces lames; il serpente sur cette lame, s'y dé¬
compose en filets déliés qui s’écartent les
uns des autres et semblent se perdre en se
ramifiant dans les granulations qui entrent
dans la composition de ces lames. Nous n’a¬
vons pas vu qu’ils formassent de réseaux (1).
M. R. Wagner a fait la même observation
générale. Cet anatomiste célèbre a vu le filet
principal d’une lame, parvenu à la surface
de cette lame, produire, immédiatement
(i) Leçons d’anat, contp t. VIIJ, p. 69$.
après s’être un peu renflé en massue, un
faisceau de filets plus petits qui finissent par
disparaître après s’être divisés et ramifiés en
filets de second et de troisième ordre (1),
sans se joindre pour former des mailles, et
sans se replier sur eux-mêmes en arcades.
§ 5. Sécrétions qui servent aux mouvements
de Tanimal , sans appartenir à ses tégu¬
ments.
Nous rangeons dans cette catégorie fonc¬
tionnelle, en premier lieu :
A. Les glandes synoviales, dont l’exi¬
stence, rejetée par Bichat, a été de nouveau
démontrée par M. le docteur Lacauchie (2).
Cet anatomiste appelle cette sorte d’organes,
glandes projetées; parce qu’au lieu d’avoir
leur surface de sécrétion formant ia paroi
d’une cavité , elle est une paroi saillante.
Ainsi les glandes synoviales, dans cette ma¬
nière de voir, seraient des aggrégations de
follicules retournés , qui sécrètent une hu¬
meur visqueuse , la synovie, dont l’usage
évident est de faciliter les mouvements des
surfaces articulaires des os, les unes sur les
autres, et de prévenir les inflammations qui
en résulteraient.
B. Lauessie natatoire des Poissons, qui fait
varier leur pesanteur spécifique , suivant
que l’air qui la remplit est comprimé ou
dilaté, doit être comprise dans cette caté¬
gorie des organes de sécrétion.
Lorsque cette vessie est entièrement fer¬
mée, lorsqu’elle manque absolument de
toute espèce de communication , soit avec
l’œsophage, soit avec l’estomac, il est néces¬
saire qu’elle, ait dans sa composition, un ou
plusieurs organes de sécrétion de l’air qu’elle
renferme.
Ces organes existent encore dans quelques
unes des vessies natatoires qui ont un canal
excréteur. Ils sont connus sous le nom de
corps rouges , et doivent être classés parmi
les corps glanduleux sans canaux excréteurs
particuliers, tels que la rate, les corps surré¬
naux, la glande thyroïde.
Ils se composent essentiellement de ré¬
seaux , ou de faisceaux , de vaisseaux san-*
guins extrêmement ténus , et même , dans
(i) Sur la structure intime de l’organe électrique de la
Torpille : Gœttingue, iSii7, i'i-4, avec une planche.
(a) Dans les Etudes hydrotomiques et micrographiques ,
p. 32 et suiv., etpl. IV, fig. i et 3, Paris, 1844.
SEC
quelques cas évidents, de tissus caverneux,
que le liquide nourricier, destiné à la sécré¬
tion de l’air, doit traverser, et dont ils mo¬
difient le mouvement et la composition pour
cette sécrétion.
La forme et la position de ces corps rou¬
ges sont très variables. Nous n’en citerons
que trois exemples.
Dans la Perche fluviatile, ils sont petits,
multipliés et dispersés dans la première moi¬
tié du plancher de la vessie. On dirait, en
les examinant, voir un lacis de vaisseaux san¬
guins. De ces petits corps partent en rayon¬
nant d’autres vaisseaux, dont les ramuscules
sont disposés en pinceaux, et que l’on trouve
quelquefois remplis d’air.
La singulière vessie natatoire du Maigre
{Sciœna umbra) aune grande partie de son
plancher couvert par un corps rouge , dont
la surface présente des sillons et des canelures
arrondies, disposées comme les circonvolu¬
tions cérébrales.
La substance de ce corps se compose de
lames, qui vont obliquement de la membrane
interne à la membrane propre de la vessie
natatoire, et laissent des intervalles entre
elles, que nous avons trouvés quelquefois
abreuvés de sang.
Une forte artère marche entre les deux
moitiés de ce corps glanduleux, et lui four¬
nit beaucoup de branches.
Dans les deux exemples précédents , la
vessie natatoire n’a pas de canal excréteur.
Celle de Y Anguille fluviatile en a un. C’est
entre la muqueuse et la membrane propre
de celte vessie , de chaque côté de son canal
excréteur, que sont placés les deux corps
rouges symétriques, qui appartiennent à cette
espèce. Us ont une forme demi-cylindrique.
Les deux extrémités de chacun de ces corps,
celle plus rapprochée du canal aérien ,
comme celle opposée , montrent un réseau
vasculaire à gros cordon , aboutissant au
point de départ des vaisseaux plus fins, qui
composent la substance propre de ces corps
rouges.
C’est de ce réseau vasculaire des extré¬
mités du corps rouge, que partent les quatre
troncs artériels qui se distribuent, en avant
et en arrière , dans les parois de la vessie, ou
les troncs veineux qui se rendent dans la
veine porte. C’est à ce réseau qu’aboutissent
les deux artères, divisions d’une branche du
T. XI.
SEC 505
tronc cœliaque, ou les veines qui y revien¬
nent des parois de la vessie.
II y a, dans ces réseaux, une décomposition
des troncs artériels et veineux, comparable
à celle des artères humérale et fémorale
des Loris et des Paresseux (1).
Cette frappante analogie nous a conduit à
l’idée que la production de l’air, dans la
vessie natatoire, pourrait dépendre, en
grande partie, du ralentissement du cours
du sang, par l’extrême division des vaisseaux
capillaires qui composent ces ganglions san¬
guins (2); de même que la production des
gaz intestinaux peut avoir, en partie, pour
cause, le mouvement du sang dans l’arbre
veineux, qui a ses racines dans l’intestin, et
ses branches dans le foie.
LIVRE II.
DES SÉCRÉTIONS ORGANIQUES , DE LEURS
ORGANES ET DE LEURS PRODUITS.
Nous avons distingué, en commençant
cet article, les Sécrétions ordinaires, dont
les produits sont, ainsi que nous l’avons vu,
des fluides aériformes , des liquides de dif¬
férente nature, ou des substances de la con¬
sistance d’une pommade; nous avons dis¬
tingué, disons-nous, ces Sécrétions, de celles
dont les produits sont organiques.
Ces produits organiques et leurs organes
peuvent être classés dans trois catégories.
Nous placerons dans la première ceux qui
appartiennent à la peau, et qui font partie
des téguments. Iis modèrent la sensibilité
de la peau (l’épiderme) ; ils conservent la
chaleur du corps (les poils, les plumes); ce
sont des instruments fouisseurs, ou qui
servent à la station, à la progression , au
grimper ; ce sont encore des armes offensives
ou défensives (les ongles de toute espèce ,
les cornes de différente nature).
Une autre catégorie de ces produits est
encore liée plus ou moins à la peau , mais à
la peau qui vient de se transformer en
membrane muqueuse en se repliant de l’ex-
(1) Voir la figure qui a paru en i8o5, d’après mon des¬
sin, de cette vessie de l’Anguille, des réseaux vasculaires de
ces corps rouges et des troncs qui en partent, dans le t. V
de la première édition des J.eçons d’ anatomie comparée.
(2) Voir, pour plus de détails, les Leçons d’anatomie
comparée, t VIII, p 7 io et suiv. Nous nous y sommes appli¬
qué à traiter ce sujet intéressant aussi complètement que
possible, pour l’état actuel de la science et le cadre dans le¬
quel nous devions nous restreindre.
64
506
SEC
SEC
térieur dans la cavité buccale. Telles sont
les dents ou les diverses substances qui
garnissent les mâchoires, la langue, le pa¬
lais, et qui servent principalement à l’atté¬
nuation des aliments ou à leur préhension
et à leur déglutition.
Enfin d’autres produits organiques, qui
ont leur source dans les glandes spermagène
et ovigène, appartiennent essentiellement
aux fonctions de la génération bissexuelle.
Nous bornerons ce vaste sujet à un simple
aperçu, dans lequel nous aurons surtout en
vue la structure intime des organes pro¬
ducteurs , et celle de leurs produits dans
leurs divers degrés de développement.
CHAPITRE PREMIER.
DES SÉCRÉTIONS ORGANIQUES APPARTENANT AUX
TÉGUMENTS.
§ 1. De l’épiderme .
L’épiderme est la lame la plus extérieure
de, la peau. C’est une production organique
de la face supérieure du derme, constituant
une membrane conservatrice des téguments.
Cette membrane, privée de vaisseaux et de
nerfs, se compose de plusieurs couches de
cellules qui vont en se développant et en
s’aplatissant à mesure qu’elles deviennent
plus superficielles.
Ces cellules, dont les parois sont de nature
cornée, sont pressées les unes contre les au¬
tres, comme des pavés ; elles contiennent,
pour la plupart, un noyau granuleux; leur
forme est le plus souvent irrégulière. Leur
plus grand diamètre est de 0,020 à 0,022
de millimètre, et leur plus petit diamètre
varie de 0,007 à 0,010 de millimètre (1).
L’épaisseur de l’épiderme humain est
de ^ de millimètre au moins. Dans la pau¬
me des mains et dans la plante des pieds,
cette épaisseur atteint de 1 à 2 millimètres.
Dans une coupe verticale de la peau, l’épi¬
derme montre, au microscope, des stries
horizontales qui indiquent sa composition
lamelleuse.
Dans l’espèce humaine et dans la race
blanche, il se compose de deux couches prin¬
cipales: l’une, la plus extérieure, sèche, in¬
colore, transparente, continue; l’autre, in¬
térieure, molle, interrompue par les papilles
delà peau, dans les intervalles desquelles elle
(i) Anatomie générale du corps humain , par Ilenîe. Leip¬
zig, x 84 r, p, 2,12, etpl.I de l’édition allemande.
se forme ; elle est composée, par cela même,
de cellules plus petites qui n’ont pas encore
reçu tout leur développement.
Le nègre aurait, dans cette couche qui
compose le réseau de Malpighi, des cellules
à pigment noir, qui donnent cette couleur à
la peau. Ces mêmes cellules à pigment s’ob¬
servent chez toutes les autres races et chez
tous les individus de l’espèce humaine qui
ont la peau colorée ; seulement elles varient
en nombre et par la nuance de leur contenu.
Mais comment cette première couche de
l’épiderme, cet appareil pigmentai, comme
le désigne M. Flourens (1) , recouvrant
immédiatement la surface du derme qui le
produit, se transforme-t-il en épiderme pro¬
prement dit? Il y a sans doute, dans cette
métamorphose, un développement des cellu¬
les pigmentales, en cellules épidermiques,
dont le noyau était le pigment des premières.
Ce noyau diminue successivement, par
suite du développement de la cellule, ainsi
que l’intensité de la couleur de celle-ci, qui
finit par disparaître.
En résumé, les cellules pigmentales vien¬
nent compliquer la couche de l’épiderme en
formation, dans toutes les races dont la peau
est colorée, ou dans les parties colorées de la
peau blanche, dans la variété blanche. Elles
renferment un pigment rosé, jaune, brun ou
noir, suivant les races; mais elles peuvent
exister chez toutes en nombre variable, co¬
lorant la peau de nuances plus ou moins
intenses, suivant la durée et la force de l’ac¬
tion du soleil et de l’air, sur cet organe',
dans la suite des générations.
La nuance du pigment peut aussi bien
êtreconsidérablement modifiée chez le même
individu, par les influences climatériques.
J’ai eu l’occasion de rencontrer un nègre
du Congo, arrivé en France à l’âge de huit
ans, il y a quarante années. Sa peau, d’un
noir intense à son arrivée, est à présent à
peine aussi foncée que celle d’un jeune In¬
dien de Calcuta, débarqué au Havre en mars
dernier, et venu à Paris au commencement
d’avril. La figure de cet Indien a d’ailleurs
les traits et les belles proportions de la race
caucasique, à laquelle les peuples de l’Inde
appartiennent.
Tout le monde a pu voir à Paris, en 1827,
les cinq hommes et les trois femmes Osages,
(t) Voir au mot peau, t. IX, p. 524, § 7-1 4.
SEC
SEC
507
au moment de leur arrivée. La couleur de
leur peau était alors d’un rouge cuivré très
prononcé.
Je les ai revus à Strasbourg, trois années
plus tard , si je ne me trompe, après avoir
parcouru les principales parties de l’Europe.
A cette époque, le rouge de leur peau avait
entièrement disparu. Elle n’était plus que
fortement halée , ou de couleur brune.
L’épiderme, en usure, se détache conti¬
nuellement par écailles ou par lames, il forme
en quelque sorte une troisième couche dis¬
tincte, à l’extérieur, de celle qui est actuel¬
lement en usage; il est remplacé à mesure
par l’épiderme en formation.
On pourra juger de l’abondance de cette
sécrétion organique non interrompue, par
la quantité d’épiderme qui s’enlève de no¬
tre peau, à la suite d’un bain ; et par l’a¬
bondance de celui qui se détache de la peau
du Cheval, à la suite des pansements jour¬
naliers.
§ 2. Des poils .
La classe des Mammifères se distingue par
les poils de différentes formes et proportions,
et de différentes couleurs, suivant les régions
du corps qui servent à caractériser chaque
espèce.
Les poils se développent dans la peau ou
même, comme la barbe, dans le tissu cel¬
lulaire sous-cutané.
La chute des poils d’hiver, à la fin de cette
saison, chez V Hermine , et leur renouvelle¬
ment avec une couleur rousse; la chute de
ces poils roux, en automne, qui sont rempla¬
cés par des poils blancs, pour toute la saison
froide, est un des phénomènes de sécrétion
organique les plus intéressants; d’autant
plus que cet exemple particulier que nous
citons, comme plus frappant, tient au phé¬
nomène général de la mue et du renouvelle¬
ment des poils, qui a lieu une ou deux fois
par an, chez tous les Mammifères, suivant
les climats qu’ils habitent.
Cette influence des saisons sur la mue ou
la chute et le renouvellement des poils, et
sur leur couleur ; l’influence de l’âge qui les
décolore, ainsi que les cheveux, dans l’espèce
humaine, est un des problèmes physiologi¬
ques les plus curieux que nous offre la vie
animale.
Le poil se produit, comme la dent, dans
une capsule qui en renferme le germe. Nous
avons déjà parlé de cette capsule au sujet
des glandes sébacées de la peau. Ses parois
se composent, entre autres, de plusieurs cou¬
ches de cellules analogues à celles de l’épi¬
derme, y compris les cellules pigmentales.
Mais, au fond de cette capsule, se voit en
saillie le bulbe ou l’organe producteur du
poil. C’est un mamelon sur lequel la racine
du poil est comme engainée.
Chaque poil se compose d’une partie cen¬
trale, spongieuse, et d’une partie corticale
plus dense. Celle-ci, analogue à l’émail de la
dent, serait-elle produite par la partie pro¬
fonde de la lame interne de la capsule , tan¬
dis que la substance spongieuse serait sécré¬
tée par le bulbe?
Suivant Frédéric Cuvier, la partie spon¬
gieuse serait incolore, et la partie corticale
serait seule colorée.
Vue au microscope, on aperçoit des par¬
ties noires dans la substance spongieuse ou
médullaire qui viennent de l’air que ses ca¬
vités renferment. Ne serait-ce pas cette cir¬
constance qui aurait produit l’illusion de
plusieurs amas irréguliers de pigment dans
l’axe du cheveu traversé par le canal mé¬
dullaire? C’est, suivant M. Henle (1), la
partie médullaire seule, notre substance
spongieuse, qui n’a que le tiers ouïe quart
du diamètre total du cheveu, qui serait co¬
lorée ; tandis que la partie corticale serait
incolore ou à peu près (2).
Si l’on se rappelle la régularité des cou¬
leurs de tout le pelage, ou de ses différentes
parties, qui caractérise chaque espèce, celle
qui s’observe dans chaque poil, même lors¬
qu’ils ont des anneaux alternatifs de nuances
différentes; si l’on fait attention aux taches
colorées de la peau qui répondent aux taches
colorées du pelage , on en conclura que le
principe colorant appartient plutôt à la
paroi du follicule, cette sorte de peau ren¬
trée, qu’au bulbe; et, conséquemment, que
c’est plutôt la partie corticale, que la partie
médullaire ou spongieuse, qui est mêlée à des
granules de pigment.
La partie corticale, suivant M. le docteur
Gruby, qui a fait une étude particulière
•
(ï) Ouvrage cité, pl. I, fig. i4, g et q-q.
(2) Dans un cheveu de barbe ayant o.o5ç)m de plus grand
diamètre, et o,o4im de plus petit diamètre , celui de la par¬
tie médullaire n’était que de 0,017 111 .
508
SEC
SEC
des cheveux, sous le rapport médical ou pa¬
thologique, se composerait de cellules al¬
longées, qui renferment des granules de
pigment, dans les cheveux colorés , et des
granules incolores, dans les cheveux blancs.
La régularité des nuances de chaque poil ,
dans la même espèce, en rapport avec l’âge
et le sexe, toutes les fois qu’il se renouvelle ;
les alternatives de couleurs d’un même poil,
qui est annelé, supposent une régularité d’ac¬
tion continue ou intermittente, dans l’or¬
gane qui teint les poils ou les cheveux, que
nous constatons, sans la comprendre. L’in¬
tensité des teintes dépend de la bonne nu¬
trition , de l’intensité de l’activité vitale et
de la bonne santé en général qui en ré¬
sulte.
Les chasseurs de Marte-Zibeline savent
que la fourrure de celles qui se sont nour¬
ries de fêne, faute de proie, a beaucoup
moins de prix, en partie à cause de ses cou¬
leurs ternes.
Les agriculteurs reconnaissent très bien ,
aux nuances du pelage, l’état de santé ou de
maladie des animaux domestiques.
Cette observation démontre que le cheveu
conserve une vie de nutrition , quoiqu’il
n’ait dans sa propre substance, pas plus
que la substance principale de la dent, ni
vaisseaux sanguins, ni nerfs. Mais les vais¬
seaux sanguins capillaires du follicule pro
ducteur du poil , versent sans doute dans
les canaux qui font partie de l’organisation
des cheveux et des poils , la partie incolore
du sang (1).
Cependant cette vie de nutrition ne pa¬
raît pas avoir pour effet de faire croître les
cheveux ou les poils par développement ou
par intussusception.
Une expérience faite par Huzard père,
semble décisive à ce sujet. Après avoir fait
teindre d’une seule couleur la laine d’une
année de croissance de plusieurs Moutons;
puis d’une autre couleur l’année suivante;
au bout de la troisième année la laine de
la première année n’avait pas augmenté de
longueur (2). Cette expérience est confirma¬
tive de beaucoup d’autres.
(1) M. Henle figure un canal rentrai dans le cheveu. M. le
docteur Gauby a vu des canaux se ramifiant entre les cel¬
lules allongées delà partie corticale et charriant un liquide
albumineux.
(2) Communication faite à la société philomatique , par
Frédéric Cuvier a fort bien expliqué les
différences que l'on trouve dans la nature
flexible des crins de cheval, ou cassante des
poils du Cerf, par la plus grande quantité
de matière corticale dans les premiers ; ou
par la prédominance de la substance spon¬
gieuse et l’excessive minceur de la substance
corticale, dans les derniers.
Il a fait comprendre que le développement
variable du bulbe, pendant la durée de son
existence , faisait varier le diamètre et la
forme du poil ou du piquant; et que l’acti¬
vité de la lame interne de la capsule se pro¬
longeant au-delà de celle du bulbe , le poil
ou le piquant ne se composait plus alors
que de la substance corticale (1).
Le follicule ou l’organe producteur du
poil est toujours en rapport avec un réseau
sanguin du derme et des filets nerveux qui
lui donnent cette activité vitale si remar¬
quable dans l’âge viril ; qui diminue insen¬
siblement après cet âge , et finit par se per¬
dre, ou à peu près, dans la vieillesse.
La durée de l’accroissement d’un poil ou
d’un cheveu, dépend de la durée de la vie
de la capsule qui les a produits, et de la con¬
tinuation des rapports de cette capsule
avec les vaisseaux sanguins et les nerfs du
derme, ou du tissu cellulaire sous-cutané,
qui animent les parties de cette capsule et
le bulbe qu’elle renferme, et qui y portent le
fluide nourricier nécessaire à cette sécrétion.
Lors de la mue, chaque poil ayant sa
capsule propre , celles des poils qui tombent
sont remplacées par des capsules nouvelles,
produisant les poils qui doivent les rem¬
placer.
Ce renouvellement plus ou moins rapide
de l’ensemble du pelage, suppose dans le
derme un surcroît d’activité nutritive pé¬
riodique, qui doit avoir une influence sen¬
sible sur tout l’organisme et l’affaiblir mo¬
mentanément.
§ 3. Des ongles.
Les ongles sont des productions de même
nature que les poils. Leur forme est déter¬
minée à la fois par la capsule, par la surface
M. Huzard fils, dans la séance du 22 février xgîo. Voir
V Institut, t. VIII, p. 88.
(1) Recherches sur la structure et le développement des
épines du Porc-Épic, etc., par M. F. Cuvier, Nouvelles An¬
nales du Muséum, t. J,p, 4og. Paris, 1802.
SEC
SEC
509
de la peau qui en est l’organe producteur,
et par la forme de la dernière phalange
qu’ils recouvrent en partie, ou qu’ils emboî¬
tent dans tous les sens. Dans l 'espèce humaine,
ils recouvrent et protègent la face externe
de cette phalange.
Leur organe producteur est une capsule
de la peau, dans laquelle la racine de l’ongle
est enfoncée et dont un côté se prolonge sous
l’ongle jusque près de l’extrémité du doigt.
Une série de papilles qui forment autant
de petits bulbes, sécrètent la partie spon¬
gieuse de l’ongle et la composent d’autant
de canelures qu’il y a de petits bulbes.
La lame interne de la capsule sécrète , en
même temps, les couches successives de la
partie corticale de l’ongle.
Le sabot du Cheval est composé d’une
quantité de ces canelures produites par les
bulbes qui garnissent la peau entourant
de toutes parts la phalange onguéale.
§ 4. Des plumes.
Comme les poils, les plumes présentent
le phénomène de la mue ou de leur chute,
et de leur remplacement immédiat dans
certaines saisons. Elles changent de couleur
dans ces différentes successions, et caracté¬
risent par les nuances qu’elles prennent très
régulièrement, l’âge, le sexe, l’époque des
amours ou l’absence de cette époque.
Leur nature , leur forme et leur déve¬
loppement varient encore beaucoup, suivant
la région du corps à laquelle elles appar¬
tiennent, suivant la famille, les habitudes
aquatiques , terrestres ou aeriennes de ces
animaux.
La régularité du renouvellement régulier
de toutes ces circonstances , dont les détails
caractérisent les espèces aux divers âges,
aux différentes saisons , ainsi que les sexes,
rend l’étude de la production des plumes
peut-être encore plus intéressante que celle
des poils.
La capsule compliquée qui produit la
plume élégante de la queue du paon , si bien
dessinée dans ses brillantes couleurs, est
sans doute l’un des laboratoires organiques
les plus merveilleux que nous connaissions.
La tige de la plume, sa substance spon¬
gieuse, la lame cornée dont elle est recou¬
verte à la face dorsale ; les barbes et les
barbules qui garnissent ses côtés , le tuyau
qui la termine, sont produits par un bulbe
et par des membranes particulières dont
Frédéric Cuvier (1) a décrit les différentes
complications. Ces laboratoires merveilleux
transforment, à chaque mue, les matériaux
que leur apportent les vaisseaux sanguins,
entre autres, dans ces plumes aux couleurs
éclatantes des oiseaux Mouches et des Co¬
libris, dont les reflets imitent la topaze, le
rubis et l’émeraude.
Cet appareil producteur de chaque plume
est contenu dans une gaîne cornée, ouverte
par l’extrémité qui est implantée dans la
peau, ou sous la peau, suivant son volume
et ses divers degrés de développement.
Comme les poils, les plumes se composent
d’une substance compacte dite cornée, et
d’une substance spongieuse beaucoup moins
dense. C’est le bulbe attaché par sa base à
la gaîne commune qui produit cette dernière
substance; tandis que les barbes et les bar¬
bules sont produites par des appendices
membraneux de la gaîne ; etla partie dorsale
de la tige, ainsique son tube, par la gaîne
elle-même.
Ces appareils producteurs des plumes se
développent régulièrement pour l’époque de
la mue , avec la plume qu’ils renferment et
qui se trouve toujours prête à remplacer
celle qui doit tomber.
Cette production successive des organes
générateurs des plumes, qui se fait dans la
peau pour les différentes mues, que chaque
oiseau subit régulièrement dans le cours de
son existence , est un de ces mystères de la
vie devant lequel la science doit s'incliner,
en reconnaissant son insuffisance.
§ 5. Des écailles.
On donne ce nom à des parties insensibles
de la peau, très différentes de forme et de
structure, dont elle est l’organe producteur.
Les écailles de la plupart des Reptiles ne
sont généralement que des replis saillants
du derme, ayant le plus souvent la forme
d’une feuille ovale, dont la pointe serait
tournée en arrière. Un épiderme épais les
recouvre et se continue dans les sillons qui
les séparent. Aussi se soulève-t-il tout d’une
pièce aux époques de la mue, de manière à
représenter une sorte de fourreau, dans le-
(i) Observations sur la structure et le développement des
plumes. Métn, du Muséum d’hist. naturelle, t. XIII, p. 427.
510
SEG
SEC
quel le corps du Serpent était contenu.
Les écailles ordinaires de Poissons , et
celles de quelques Reptiles (des Scinques) ,
ont un tout autre caractère. Ce sont des
lames cornées, ou même de dureté osseuse,
qui se recouvrent, le plus souvent comme
des tuiles, par leur partie libre, et qui sont
enfermées dans une poche de la peau et
dans une capsule génératrice.
On peut comparer cette capsule à celle
qui produit les dents, avec cette différence
qu’il n’y a pas ici de bulbe.
La partie libre de l’écaille , comme celle
qui est engainée dans la peau, est contenue
immédiatement dans cette capsule de nature
extrêmement déliée et fibreuse ; c’est une
sorte de périoste.
Cettecapsule estrecouverte en dehors, etdu
côté du corps du Poisson, dans la partie libre
de l’écaille, par une couche de pigment, for¬
mant des cellules ramifiées. Cette couche pig-
mentale est revêtue d’un épiderme en pavé.
Entre la lame de la capsule qui touche le
corps et la couche de pigment , il y a, de ce
côté seulement, et non du côté extérieur,
de nombreuses paillettes étroites et oblon-
gues chez la Carpe, variant, suivant les es¬
pèces, dans leur forme, leur nombre et leur
éclat, qui est généralement argentin.
L’épiderme et le pigment ne pénètrent
pas dans la poche de la peau repoussée par
l’écaille à mesure de son développement ;
mais cette poche du derme, qui engaîne une
grande partie de toute écaille imbriquée ,
est facile à reconnaître, ainsi que sa nature
fibro celluleuse.
La capsule génératrice des écailles fait
comprendre leurs différentes formes , qui
doit dépendre de l’organisation variée de
cette capsule.
Quant à l’écaille elle-même, elle est for¬
mée de plusieurs lames superposées les unes
sur les autres, qui grandissent avec la capsule,
se dépassent successivement, et dont la der¬
nière est à la fois la plus grande, la plus ré¬
cente , et celle qui est la plus rapprochée du
corps du Poisson. Ce serait donc de ce côté
de la paroi interne de la capsule qu’auraient
lieu les productions successives de ces lames.
Nous supposons, sans en être certain, que,
lorsque les écailles sont couvertes d’émail ,
c’est la paroi opposée de la capsule qui le
sécrète. Chaque lame d’écaille de Carpe, vue
au microscope , montre des stries transver¬
sales ; d’autres, perpendiculaires à celies-ci ,
et d’autres obliques; ces trois couches de
stries excessivement fines , et qui ne s’a¬
perçoivent bien, dans une lame d’écaille de
Carpe, qu’à un grossissement de 250 dia¬
mètres , ne sont, peut-être, que l’em¬
preinte de la surface de la capsule, qui se¬
crète chaque lame et la moule; elles sem¬
blent comme des fibres qui s’entrecroisent.
La partie libre de l’écaille est la seule co¬
lorée, la seule recouverte de pigment et d’é¬
piderme, ainsi que uous l’avons dit. La par¬
tie engainée dans la peau est sans couleur.
La manière dont se développe l’écaille ,
dans un fœtus de Poisson , conduit à la con¬
naissance de son mode de formation et
d’accroissement, et fait comprendre les
différences que présentent les écailles d’a¬
dultes dans leur structure.
Toute espèce d’écaille n’est, dans le fœtus,
et dans le principe de son apparition, qu’une
plaque très mince, comprise dans la cap¬
sule génératrice qui est adhérente à la peau,
comme celle de V Anguille > etc. C’est ainsi
que nous avons observé celles des fœtus de
Pœcilies (1). Lorsque l’écaille doit acquérir
une composition et une forme compliquée;
à cette première lame qui devient le centre
d’accroissement de l’écaille, succède une se¬
conde lame qui la dépasse , et ainsi de suite,
de manière à produire ces stries concentri¬
ques, plus ou moins sensibles dans la plupart
des écailles.
La forme particulière que prend toute la
partie radicale de l’écaille, celle qui est en¬
gainée dans une poche delà peau, comparée
à la partie libre ou découverte, que j’appel¬
lerai sa couronne, vient de ce que ces deux
parties ont, dans leurs deux organes généra¬
teurs, des dispositions différentes. Mais ces
différences ne se dessinent bien qu’à partir
du centre primitif d’accroissement. C’est
de ce centre d’accroissement que l’on voit
rayonner en divergeant, soit de tout le pour¬
tour de ce centre (2), soit en avant et en
arrière (3), soit en arrière seulement (4) ,
(.) Voir notre Mémoire sur le développement de la Pœci-
lie de Surinam , Annales clés sciences natur., 3e série, t. I,
p. 353, et l’ouvrage deM. Vogt, sur le développement de la
Palée, pl. Vil, fig. 173-175.
(?) Dans l’écaille de Loche ( Cobitis fossilis).
(3) Dans l’écaille de Carpe.
(4) Dans l’écaille de Perche.
SEC
SEC
511
des eanelures et des sillons qui se prolongent
jusqu’au bord de l’écaille.
L’écaille peut-elle croître par intussuscep-
tion , par un mouvement moléculaire inté¬
rieur, par une sorte de circulation de fluide
qui aurait lieu dans ses cannelures, dans
des canaux ramifiés? Cette opinion et cette
observation ne me paraissent pas fondées.
Les canaux extérieurs que l’on a cru voir
dans les cannelures rayonnées de certaines
écailles, étaient une illusion d’optique.
Toutes les écailles n’ont pas la môme
composition. Celles qui sont minces , argen¬
tées, sont des productions de nature cor¬
née, transparentes et laissant voir , à tra¬
vers leur tissu, la lame brillante , composée
de paillettes imitant l’argent bruni, qui la
double.
D’autres écailles très épaisses, opaques,
d’un tissu plus serré, ayant l’apparence et le
luisant de l’ivoire poli (celle du Lépisostée ) ;
ne nous paraissent pas différer essentielle¬
ment des premières. D’autres semblent re¬
couvertes d’une sorte d’émail coloré en bleu
ou autrement ; telles sont les écailles de
beaucoup de poissons fossiles, admirable¬
ment conservées, et traduisant encore la
forme du Poisson , malgré la disparition du
squelette. Cette dernière catégorie d’écailles
renferme une plus grande proportion de sels
calcaires. Elles ne sont pas imbriquées et
ne se composent jamais que d’une partie
adhérente. Il en résulte qu’elles peuvent
prendre une épaisseur considérable par l’ad¬
dition de couches nouvelles , se formant
incessamment.
Ces écailles sont un passage aux plaques
également adhérentes des Lophobranches et
des Sclérodermes , etc.
Les écailles de la ligne latérale se distin¬
guent des autres par un canal qui part en
avant de leur face interne et les traverse
obliquement, de manière qu’il a son orifice
à leur face externe, un peu en deçà du bord
postérieur de l’écaille (1). Ce canal laisse
passer un des tubes glanduleux qui ver¬
sent à la surface des écailles la viscosité qu’ils
sécrètent.
Nous avons vu le mercure injecté dans
(i) Leçons d’annt. comp., t. VIII, p. 652 ; seulement il
faut lire, comme dans le texte ci-dessus: que le tube solide
de l’écaille commence à sa face interne et se termine à sa
face externe , etc.
l’un de ces tubes former, dans le Lé-
pisoslée , de nombreuses et fines ramifi¬
cations à la surface des plaques du crâne et
des mâchoires. Voilà donc un système glan¬
duleux vasculaire, existant à l’extérieur des
parties insensibles des téguments, protégé
par un épiderme, dont la formation a dû
précéder celle de ces parties insensibles, et
qui ne peut recevoir les vaisseaux nour¬
riciers et les filets nerveux que par les ca¬
naux qui traversent les tubes des écailles,
du moins dans la ligne latérale.
Ce système de tubes glanduleux , vivant
à l’extérieur du système insensible des pla¬
ques ou des écailles, méritait de fixer, sous
ce rapport, l’attention des physiologistes.
§ 6. Des Cornes.
Les cornes (1) qui arment le front des
Mammifères de l’ordre des Ruminants, sont
creuses ou pleines. On sait que celles des
Chèvres , des Antilopes, des Moutons , des
Bœufs sont creuses et de la nature de cette
substance organique, à la fois dure et flexi¬
ble qui porte aussi le nom de corne, à cause
de son origine.
Les cornes des Cerfs de toute espèce sont
au contraire dures et osseuses, et sans ca¬
vité intérieure comme les précédentes ; on
les distingue sous le nom de bois.
Les premières sont engainées sur des proé¬
minences osseuses de l’os frontal, sans y
adhérer organiquement.
Le bois du Cerf adhère au frontal plus
intimement, jusqu’à ce que le premier dé¬
veloppement du bois, qui doit lui succéder,
vienne l’en détacher.
Parmi les Pachydermes , les espèces de
Rhinocéros ont, comme l’indique leur nom,
une ou deux cornes pleines sur la ligne mé¬
diane des os du nez , qui sont cependant
de la nature des cornes creuses.
Sauf ces dernières cornes et une troisième
impaire que présente quelquefois la Gi¬
rafe (2), toutes celles des Ruminants sont
paires et disposées de chaque côté de la ligne
médiane du front.
Remarquons que ces mêmes Ruminants,
pourvus de cornes osseuses, ou de nature
cornée, n’ont pas d’incisives à la mâchoire
(1) Voir les mots cornes , cerf, antilopes, chèvre,
boeuf , mouton, riitnocéros, de ce Dictionnaire.
(2) Voyez ce mot.
512
SEC
I
SEC
supérieure; et que ceux qui ont des inci¬
sives et de fortes canines , tels que les Cha¬
meaux et les Chevrotains , sont précisément
ceux qui n’ont pas de cornes.
La corne creuse a pour organe produc¬
teur une poche de la peau qui contourne la
base de la proéminence osseuse du frontal
sur laquelle elles est engainée. Cette poche
est une dépendance de la peau, comme celle
qu’on appelle la matrice de l’ongle. C’est
dans son fond que se trouvent la série de
bulbes générateurs qui sécrètent la partie
interne de la corne, et dans ses parois l’or¬
gane sécréteur de la partie corticale de ce
même organe.
Une preuve que la proéminence osseuse
n’est pour rien dans laproduction des cornes
creuses, qu’elle sert seulement à fixer,
c’est l’absence de ces proéminences dans une
variété de Z èbu, dont les cornes sont mo¬
biles par l’absence du noyau osseux qui les
soutient généralement (1).
Lorsqu’on analyse la composition orga¬
nique des cornes, on les trouve formées d’un
grand nombre de fibres, que l’on peut com¬
parer à des cheveux.
Cette composition est encore plus évi¬
dente dans la corne ou les cornes qui sur¬
montent les os du nez des différentes espèces
de Rhinocéros, et qui contractent une forte
adhérence avec la surface rugueuse de ces os.
Les formes si variées des cornes creuses,
même dans les espèces d’un seul genre (celui
des Antilopes par exemp. ) et qui sont telle¬
ment constantes dans chaque espèce, qu’elles
servent essentiellement à la caractériser;
ces formes, dis-je , supposent dans l’organe
producteur des cornes, des différences cor¬
respondantes. Elles ne doivent pas être seu¬
lement absolues et déduites de la compa¬
raison des cornes dans leur ensemble et dans
leur forme générale; ces différences sont
encore relatives , si l’on compare entre elles
les parties d’une même corne.
Les changements successifs qu’elles ont
subis dans leur volume et leur forme , de
leur pointe à leur base, leur mode de
croissance, uniquement par cette dernière
partie , supposent qu’il s’est opéré dans l’or¬
gane producteur de la corne, des métamor¬
phoses dans son volume et dans sa forme,
(r) Histoire naturelle des Mammifères, article de M. F. Cu¬
vier. Paris, 1820.
qui seules pourraient faire comprendre ,
celles que l’on observe dans sa sécrétion
organique.
Il est remarquable que les cornes pleines ,
solides et de nature osseuse de la famille
des Cerfs, tombent et se renouvellent chaque
année, du moins dans les climats tempérés
et froids, où le rut des mâles est périodique.
Ces cornes osseuses sont produites , par
leur organe sécréteur, avec une rapidité re¬
lative extraordinaire ; tandis que les cornes
creuses , qui sont permanentes, ont un ac¬
croissement lent et continu.
Ce qu’il y a d’intéressant encore, pour
le physiologiste, dans l’étude de ces pro¬
ductions organiques, ce sont non seulement
les différences de forme qu’elle présentent
selon les espèces; mais encore selon les âges,
dans leur renouvellement annuel régulier;
enfin leurs rapports sexuels. On sait que la
plupart des femelles en manquent, et que
celles qui en sont armées (celles du Renne),
les ont beaucoup moins fortes que les mâles.
On a de plus observé que la castration na¬
turelle, par suitedemaladie(l) ou^tificielle,
empêchait la chute et le renouvellement du
bois, en arrêtant "sans doute le développe¬
ment de l’organe producteur d’un nouveau
bois.
La peau qui recouvre le bois , aussi long¬
temps qu’il croît, le périoste qui la double,
les vaisseaux sanguins considérables qui en
font partie et qui apportent , dans cet or¬
gane producteur, les matériaux abondants
de cette sécrétion organique , font com¬
prendre la promptitude de la formation et
de l’accroissement du bois de Cerf, son dé¬
veloppement et son volume relatifs à l’âge;
enfin la transformation rapide de sa sub¬
stance d’abord cartilagineuse , puis osseuse,
et parvenue quelquefois à une dureté
éburnée.
* /
Mais on n’a pas expliqué comment il arrive
que cet appareil producteur pousse, entre
autres dans le Cerf commun, un andouiller
de plus , chaque année, jusqu’à ce que les
forces de l’âge n’étant plus en rapport avec
un nouveau surcroît d’augmentation , le
dernier nombre des divisions devient la
forme permanente du reste de la vie.
L’atrophie , la dessiccation de l’organe
(1) Voir iiu mot cerf, t. IV, p. 3i2 , l’observation de
M, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire.
SEC
SEC
513
producteur du bois, par suite de l’étrangle¬
ment successif et de la disparition des sil¬
lons qui laissaient passer les vaisseaux nour¬
riciers de cet organe producteur, est une
image et un exemple frappant de ce qui
arrive dans la mort naturelle de tout organe
et de tout organisme.
CHAPITRE II.
DES SÉCRÉTIONS ORGANIQUES DE LA CAVITÉ
BUCCALE.
Nous comprenons , dans cette catégorie ,
les dents et les fanons.
§ 1. Dents des Vertébrés.
Cette sécrétion organique est une des plus
intéressantes à étudier (1).
Les dents se renouvellent comme les poils,
comme les plumes. Chez le plus grand nom¬
bre de Poissons et de Reptiles, c’est à la sur¬
face de la muqueuse qui revêt les mâchoires,
ou dans un repli de cette membrane qui
pénètre dans une rainure de l’une ou l’autre
mâchoire, ou des autres os de la cavité buc¬
cale qui supportent les dents , que celles-ci
se développent.
Elles ont pour organe producteur une
poche ou capsule membraneuse appelée en¬
core follicule dentaire, dont l’organisation
est d’autant plus compliquée que la dent
l’est elle-même davantage.
Pour bien comprendre cette organisation,
nous décrirons , en premier lieu , les diffé¬
rentes substances dont une dent peut être
composée.
La substance principale de toute espèce
de dent simple ou composée, que j’ai ainsi
désignée dans un mémoire spécial sur ce
sujet (2), a été appelée V ivoire par M. Cu¬
vier, la substance tubuleuse par M. J. Mill¬
ier, la dentine par M. R. Ovven.
Elle forme, en effet, la partie essentielle
(1) Il a déjà paru un article intéressant sur cette matière
au mot dents, tome IV, de ce Dictionnaire. M. P. Gervais,
qui en est l’auteur , s’est surtout appliqué à faire connaître
les dents sous le rapport zoologique , sans négliger cepen¬
dant les points de vue de leur structure intime et de leur dé¬
veloppement. Nous e'tant particulièrement occupé des dents,
sous ces deux derniers rapports, nous avons pensé pouvoir,
sans double emploi, faire entrer ce sujet, dans cet article.
(2) Sur les dents des Musaraignes , etc., Me'moire lu à l’A¬
cadémie des sciences les 8 et 16 août, et 5 septembre )8'i2
Voir les comptes rendus de ces sciences, et le t. X des Sa¬
vants étrangers de l’Institut. Paris, (844.
des dents ; c’est d’elle que dépend leur forme
et la plus grande partie de leur volume.
Sous ces divers rapports, le mot dentine ,
par lequel M. R. Owen les désigne, me pa¬
raît très heureux. Cette substance commence
avec la paroi d’une cavité centrale occupée
par le bulbe de la capsule dentaire, qui en
est l’organe producteur, et s’étend dans
toutes les parties de la couronne et de la
racine, ou des racines quand il y en a plu¬
sieurs, jusque près de la surface de la dent.
Elle se compose de tubes à parois calcai¬
res , qui ont leurs orifices apparents dans
les parois de la cavité centrale (1), et qui se
dirigent généralement par le chemin le
plus court , vers la surface , soit en diver¬
geant , soit en restant parallèles, suivant la
forme de la dent (2).
Dans ce trajet, ils se ramifient ou se di¬
visent de diverses manières, dans les diffé¬
rentes espèces d’animaux et les espèces de
dents. Ils finissent souvent par former un
réseau très fin, aux dernières limites de la
dentine. Leur diamètre moyen a été estimé
de de millimètre. Outre ces tubes, quel¬
ques anatomistes pensent que la dentine se
compose d’une substance amorphe, qui eu
occupe les intervalles.
Ce serait, suivant cette manière de voir,
dans cette même substance amorphe que se
formeraient, par la puissance organisatrice ,
les tubes, comme des lacunes qui n’auraient
pas de parois membraneuses propres.
Ayant remarqué que les tubes sont beau¬
coup plus nombreux dans les dents nou¬
velles que dans les dents anciennes, j'ai été
conduit à l’idée qu’il n’existait, au contraire, *
dans l’origine de la formation de la dentine,
aucune substance amorphe intermédiaire ;
que l’apparence de cette substance, augmen¬
tant avec l’âge, devait être attribuée à la
calcification complète d’un plus grand nom¬
bre de tubes, et à l’homogénéité qu’ils ac¬
quièrent par cette calcification. Je reviendrai
sur ce sujet en parlant du bulbe et de la
production de la dentine.
La seconde substance dont se compose
une dent simple est Y émail.
L’émail revêt la dentine, comme l’épi¬
derme revêt le derme; mais avec cette dif¬
férence que ce n’est pas la dentine qui forme
(i) PI. 4, lïg. 7 du mémoire cité.
(?.) Voir les planches 2, 3 et 4 du Mémoire cité.
65
L_ •
T. XI.
SEC
SEC
514
l’émail , quoiqu’une partie de ses tubes y
pénétre quelquefois d’une manière évi¬
dente. Nous verrons les conséquences que
l’on peut en tirer.
L 'émail se compose évidemment , dans
quelques cas , de petites cellules cubiques ,
remplies de substance calcaire amorphe ,
qui sont arrangées de manière à former
de petites aiguilles, ou des chevilles dis¬
posées en séries successives , obliques à
la surface de la dent, et dont la tête est
du côté de cette surface (1), C’est du
moins cet arrangement qui a été observé
dans une coupe longitudinale d’une incisive
de dent humaine; tandis que les lignes d’é¬
mail paraissent plus continues et ondulées
dans une coupe transversale.
Ces mêmes lignes sont assez droites, pa¬
rallèles entre elles, et dirigées plus ou moins
obliquement vers la surface de la dent, dans
l’émail d’une incisive de Rongeur.
L’ émail ne recouvre que la couronne des
dents, et ne s’étend pas sur leurs racines,
c’est-à-dire sur la partie de la dent qui ne
sort pas de l’alvéole, et qui n'est pas desti¬
née à avoir un usage dans la mastication ;
mais lorsque cette partie doit sortir à son
tour de l’alvéole par l’accroissement inces¬
sant de la dent par sa racine, elle est recou¬
verte d’émail. Telles sont les incisives de
Rongeurs, dont la face inférieure est tou¬
jours revêtue d’émail, jusque dans la pro¬
fondeur de l’alvéole , quelle que soit son
étendue,
La -troisième substance des dents est leur
cément.
Cette substance , appelée cortical osseux
par Tenon , dans son beau travail sur les
dents de Cheval, a été désignée sous le nom
de cément par G. Cuvier; parce qu’elle sert
à réunir, à cémenter ensemble les dents
simples qui composent une dent molaire
d’Eléphant.
Le cément recouvre les différentes divi¬
sions d’une dent semi-composée, et pénètre
dans leurs intervalles en recouvrant l’émail.
C’est ce qui a lieu , entre autres, dans une
dent molaire de Cheval. Tenon lui avait
donné le nom de cortical , parce que le cé-
(i) Voir notre pl. 3, fi g. 4 et 4’, pour l’émail d’une inci¬
sive d’homme vu dans une roupe longitudinale , et fig. 5
et 5’, pour l’email de la même dent, vu dans une coupe ho¬
rizontale.
ment forme, dans ce cas, l’écorce de la
dent; et celui de cortical osseux, parce
qu’il avait reconnu, quoiqu’avecdes moyens
d’étude bien imparfaits, que cette substance
est analogue à celle des os.
Des observations microscopiques réitérées
ont démontré, en effet, qu’elle se compo¬
sait, comme les os, des corpuscules qui
caractérisent essentiellement la substance
des os.
J’ai distingué le premier deux espèces de
cément , le dentaire et l 'alvéolaire. Les dé¬
tails dans lesquels je suis forcé d’entrer à
leur sujet, montreront combien cette dis¬
tinction était importante.
Le cément dentaire fait essentiellement
partie de la couronne ou de la portion tri¬
turante des dents composées ou semi-com¬
posées. 11 a été décrit, en premier lieu, par
Tenon et G. Cuvier.
Il peut exister aussi autour des racines
des dents simples des Mammifères âgés; on
ne l’y trouve, si je ne me trompe, que lors¬
qu’ils sont adultes : son épaisseur va en aug¬
mentant avec l’âge. Il appartient toujours à
la dent, et ne sert pas à la souder à l’os au¬
quel cette dent est fixée.
Le cément que j’ai appelé alvéolaire ,
après l’avoir étudié chez les petits Mammi¬
fères (les Musaraignes , les Chauves-Sou¬
ris, etc. ), est destiné à souder toutes leurs
dents aux mâchoires. Il se forme simultané¬
ment , chez ces derniers animaux , avec la
dentine de la racine ou des racines ; il tombe
avec les vieilles dents lorsqu’elles doivent
être remplacées , et se renouvelle avec
elles (1).
C’est une des circonstances les plus im¬
portantes de l’histoire des dents, que l’exi¬
stence de ce cément alvéolaire, tel que je l’ai
fait connaître dans les Musaraignes , les
Chauves-Souris et la Taupe , et que je l’ai
démontré ensuite dans les dents des trois
classes inférieures des Vertébrés (2). Une
simple implantation de la dent dans les
mâchoires de ces petits Mammifères, à peine
ossifiées quand la dent est déjà durcie, ne
suffisait pas pour l’affermir dans son al-
(1) Voir noire pl. I du mémoire cité. On verra dans la
figure 2 que les corpuscules osseux et les canaux médul¬
laires ont absolument le même aspect dans une coupe de la
mâchoire inferieure et dans celle d’une dent.
(2) Je suis surtout entré dans beaucoup rie détails à son
sujet dans mon cours de tS45 an collège de France.
SEC
SEC
515
véole; il fallait une soudure à cette union
de la dent et de la mâchoire , et cette sou¬
dure est merveilleusement opérée par le
cément alvéolaire; de même que le cément
dentaire soude entre elles les dents simples
d’une dent composée.
Dans les trois classes des Reptiles , des
Amphibies et des Poissons, le cément alvéo¬
laire 'est le moyen nécessaire pour souder les
dents aux os et aux cartilages qu’elles doi -
vent armer. Il supplée pour ainsi dire à la
racine qui leur manque , compose la couche
inférieure d’une dent simple ou d’une pla¬
que formée par la réunion d’un grand nom¬
bre de dents simples, et se continue dans ce
cas avec le cément dentaire.
11 y a beaucoup de dents de Poissons for¬
mées , en grande partie, par le cément al¬
véolaire, et dans lesquelles la dentine et
l’émail entrent pour une petite proportion.
Faute de cette distinction , on ne pourra pas
comprendre les différences que présentent
les coupes des dents de poissons qui ont
pour but d’en représenter la structure in¬
time (1) ; avec cette distinction , on aura la
clef de ces différences, dont il sera facile de
se rendre compte , et que l’on pourra pré¬
ciser.
Dans Y Anarrhique loup , le cément alvéo¬
laire forme un véritable support, sur lequel
la dent s’élève, qui fait corps avec l’os, et
subsiste lorsque la dent est tombée.
C’est le cément alvéolaire qui fait adhérer
solidement à l’os maxillaire l’un des crochets
du serpent venimeux, qui était en réserve
dans une bourse commune , lorsque l’action
de la vie l’a poussé à la place laissée vide,
par la chute de celui qui était en usage.
J’ai démontré les phases de l’ossification
du cément alvéolaire dans une dentition nou¬
velle de Musaraigne , et j’ai cherché à faire
comprendre tout l’intérêt de cette étude
pour la formation des os en général (2).
Je crois devoir distinguer du cément alvéo¬
laire , tel que je viens de le caractériser, le
cément adventif qui entoure les racines des
dents.
MM. Purkinje, Retzius, J. Muller et Erdl
l’ont décrit autour des dents de l’homme;
(1) Entre autres les belles planches publiées par M. Agassi/,
dans son ouvrage sur les Poissons fossiles, livraisuns i5e
et i(i*.
(2) Mémoire cité, p. (iS, et pl. I, üg. 3 et 4.
mais on ne le trouve que chez les adultes;
ses couches et son épaisseur augmentent
avec l’âge, et contribuent à fermer l’ouver¬
ture par laquelle les vaisseaux et les ner
pénètrent dans la racine. Il contribue en¬
core , en augmentant le volume de la racine
chez les Mammifères, à faire sortir celle-ci
hors de son alvéole. Si l’on ajoute à cet
effet, celui produit par le travail d’ossifica¬
tion continuelle du périoste, qui tapisse
l’alvéole, et la diminution de cette cavité à
mesure de ce travail, on comprendra,
comment il arrive que les dents les plus saines
sortent de leurs alvéoles et tombent tout na¬
turellement chez les personnes âgées. Le cé¬
ment alvéolaire adventif ne se forme qu’à
la longue. Le cément alvéolaire proprement
dit se forme avec la dent, se durcit avec
eile, et fournit une gangue commune à
toutes les dents d’une même espèce, qui sont
du même côté dans les petits Mammifères.
Voyons à présent les organes producteurs
de ces trois substances.
Chaque dent a pour origine, ainsi que
nous l’avons déjà exprimé, ou pour organe
producteur , une poche membraneuse ou
capsule (1) , composée d’autant de parties
organiques différentes, qu’il doit y avoir de
substances diverses dans leur produit com¬
mun.
Au plancher de cette poche génératrice se
trouve une partie saillante d’apparence
molle et pulpeuse, recevant des vaisseaux
sanguins qui la colorent en rouge, et des
nerfs qui lui donnent l’activité vitale né¬
cessaire à sa fonction. C’est cette partie
saillante, qu’on appelle bulbe, qui produit la
dentine ou la substance principale de la
dent.
Le bulbe ayant exactement la forme de la
couronne, on l’a regardé longtemps comme
le moule de la dent, comme transsudant
pour ainsi dire de sa surface membraneuse
les couches successives dont chaque dent
paraît composée; de manière que les plus
anciennes sont les plus superficielles, et la
dernière formée la plus rapprochée du bulbe.
La couronne d’une dent humaine ou de
Mammifère , en formation, recouvre le bulbe
comme une calotte, et s’en détache sans
(i) C’est à tort qu’un la trouve désignée dans quelques ou¬
vrages sous le nom de bulbe; la bulbe n’est qu’une partie
de la capsule.
SEC
SEC
516
qu’on puisse rendre facilement évidente la
moindre continuité de substance entre cette
couronne et le bulbe. A mesure que la dent
croît, elle tend à enfermer le bulbe dans
la cavité centrale , dans celle de la couronne
d’abord, puis dans celle de la racine.
Dans ce cas, la cavité du bulbe conserve
dans sa forme celle de toute la dent.
La formation de cette substance princi¬
pale de la dent, par couches successives,
autour du bulbe qui en serait le moule , est
la théorie adoptée par G. Cuvier.
Cependant immédiatement après avoir
exposé cette théorie, il ajoute : « Mais les
» dents qui ne tiennent qu’à la gencive
«seulement, comme celles des Squales,
» croissent à la manière des épiphyses des
» os; c’est-à-dire que toute leur substance
» osseuse est d'abord tendre et poreuse, ef
» qu’elle se durcit uniformément et finit par
» devenir entièrement dure comme de l’i-
» voire (l). «
A la page suivante on lit encore que, dans
la Raie aigle, la couche supérieure de la
dent , dense , osseuse , couverte d’une légère
couche d’émail, est uniquement formée de
tubes parallèles qui vont directement se ter¬
miner à la surface émailleuse.
Ces deux passages pouvaient conduire,
le dernier à la connaissance de la structure
tubuleuse de l’ivoire ou de la dentine , et le
premier à la formation de cette substance
par une sorte d’intussusception. En 1840
et 1841 , l’étude des dents de Squale par
M. R. Owen , lui a démontré leur accroisse¬
ment par intussusception , comme elle
l’avait été à G. Cuvier trente-cinq années
auparavant.
La découverte de la structure tubuleuse
ou de la dentine, faite en premier lieu par
Leeuwenhœek , reprise avec plus de détails
et de précision par MM. Purkinje , Retzius
et J. Millier en 1836 et 1837, a conduit
M. Owen à étendre à toute espèce de dent
pour la formation de la substance principale
ou de la dentine, la théorie que l’observa¬
tion des dents de Squale lui avait fait adop¬
ter. M. R. Owen pense que tout le bulbe se
transforme successivement dans les tubes
qui composent la dentine, et que ces tubes
(i) Leçons d’anatomie comparée de G. Cuvier, t, III,
I> 112; Paris, i8o5. Mai heureusement le copiste de. cet an¬
cien texte, pour la a0 édition, n omis ce passage, par oubli.
à parois propres et membraneuses se calci¬
fient plus ou moins rapidement pour com¬
poser cette substance.
Je regarde le bulbe comme formé de deux
parties, l’une centrale, composée d’une
agrégation de follicules servant à prendre,
dans les nombreux vaisseaux sanguins de
ce bulbe, les matériaux de leur sécrétion.
L’autre, qui entoure cette partie centrale,
est le canevas de la substance principale de
la dent. Ce canevas composé de tubes mem¬
braneux se calcifie à mesure par le liquide
calcifère sécrété parles follicules et le pénè¬
tre ; il devient ainsi successivement de la den¬
tine. Le bulbe ne se transforme jamais tout
entier dans cette substance ; ou bien il s’atro¬
phie lorsque l’entrée de îa cavité est fermée
par le cément ou par la dentine de la ra¬
cine ; ou bien il se pétrifie d’une manière
particulière, comme nous en avons cité
plusieurs exemples, entre autres celui des
petites incisives du Lièvre , dont l’accroisse¬
ment ultérieur est ainsi arrêté (1).
L’organe producteur de l’émail est une
membrane particulière découverte parF. Cu¬
vier, dont j’ai constaté l’existence dans les
Musaraignes , où je l’ai trouvée colorée,
précisément aux endroits correspondants aux
parties de la couronne dont l’émail est co¬
loré.
Cette membrane n’occupe, dans la cap¬
sule dentaire qu’elle tapisse, que la partie
qui répond à la couronne.
Dans celle des incisives de Rongeurs, elle
subsiste dans la profondeur de l’alvéole, du
côté de la face inférieure de cette dent,
pour l’émailler à mesure qu’elle croît par sa
base.
Quant au cément, son organe producteur
est la capsule dentaire elle-même et ses
différentes lames.
Le cément dentaire, qui recouvre l’émail
dans les molaires composées de l’Éléphant,
est formé par des replis de la membrane
interne de la capsule , qui pénètrent entre
les lames qui composent chaque dent simple
de cette dent composée.
C’est sans doute un reste de cette capsule
qui recouvre à la longue de couches succes¬
sives de cément les racines des dents hu¬
maines.
Le cément alvéolaire est aussi produit par
p) Mémoire cité p. 86 et 87, et pl. III, fig. 3.
SEC
SEC
51?
les replis de la membrane de la capsule den¬
taire, faisant de même l’office d’un véri¬
table périoste. Mais ici, après avoir produit
avec abondance, par la partie interne, la
substance qui doit se changer rapidement
en os, la paroi externe de cette même cap¬
sule me semble devoir sécréter la couche de
cément ou de matière osseuse qui fait adhé¬
rer la dent aux os avec lesquels elle est en-
rapport.
Ce rôle de la capsule dentaire, qui se
transforme en un double périoste interne
et externe , en se confondant , sans doute
dans ce dernier cas, avec le périoste de l’os,
explique toutes ces adhérences que contrac¬
tent les dents des Poissons, des Amphibies et
des Reptiles, avec les os correspondants.
Les différentes substances dont se com¬
posent les dents ne sont pas tellement sépa¬
rées qu’elles ne puissent un peu se pénétrer
dans leur formation réciproque. Les tubes
de la dentine , ou les vaisseaux de la mem¬
brane du bulbe qui la limitait, semblent
pénétrer parfois dans les différentes parties
de l’émail (1).
Dans d’autres cas, ce sont les corpuscules
osseux qui ont traversé l’émail, et sont par¬
venus jusqu’au réseau superficiel des tubes
ramifiés de la substance principale.
On ne peut comp-rendre ce mélange pos¬
sible, qu’au moment où ces différentes sub¬
stances sont encore en yoie de formation et
peu durcies.
L’exposé que nous venons de faire des
différentes substances qui entrent dans la
composition des dents, de leur structure in¬
time, et des divers organes qui les produi¬
sent, permet d’arriver à des conclusions
sur la vie et l’accroissement des dents, et à
des idées bien différentes de celles qui avaient
été adoptées à la suite de la théorie de la
formation de l’ivoire par simple transsuda¬
tion de la surface du bulbe, comme une
substance inorganique.
Avec cette théorie , on ne pouvait com¬
prendre aucun mouvement moléculaire dans
l’intérieur de la dent.
Profitant des découvertes de MM. Pur-
kinje, Jean Müller et Retzius, sur la struc¬
ture tubulée de l’ivoire, nous avons peut-
être réussi à les pousser un peu plus loin ,
en montrant que la prétendue substance
(t) Mémoire cité, pages 3o et 90.
amorphe qui séparerait les tubes de cette
substance n’existe pas; que ce n’est pas une
substance distincte des tubes ; mais qu’elle
provient d’une complète calcification de ces
tubes, qui sont beaucoup plus nombreux
dans les dents nouvellement formées, que
dans les anciennes.
Cette observation conduisait à l’idée d’un
mouvement continuel du liquide calci-
fère, plus actif dans le jeune âge, aug¬
mentant sans cesse la densité de la dent, et
devant cesser, ou à peu près , quand cette
densité est parvenue à un certain degré.
Aussi M. Flourens n’a-t-il vu se colorer en
rouge que les dents des jeunes animaux
qu’il nourrissait avec de la garance.
Les rapports que nous avons vus, dans
quelques cas , entre les tubes de la dentine
et l’émail, dans lequel ils se ramifiaient évi¬
demment, ainsi que les apparences de vais¬
seaux qui, dans d’autres cas , nous sem¬
blaient partir de la membrane du bulbe qui
sépare la dentine de l’émail, nous ont fait
penser que l’épiderme de la dent, ou son
émail, pourrait bien recevoir, par l’une ou
l’autre de ces voies, un mouvement de nu¬
trition qui le développerait après la dispa¬
rition de la membrane qui le produit.
Nous avons professé cette doctrine au col¬
lège de France dans notre leçon du 17 fé¬
vrier 1845 , et nous avons conclu des con¬
naissances actuelles de la science sur les
dents :
1° Qu’il y a un mouvement moléculaire
de nutrition dans toutes les parties d’une
dent, pendant une première époque de son
existence.
2° Que les dents peuvent croître en vo¬
lume, mais surtout en densité, par suite de
ce mouvement moléculaire.
3° Que les dents des vieillards sont con¬
séquemment plus volumineuses qu’à l’é¬
poque où elles sont sorties des gencives.
Cette vie de nutrition des dents, suite de
leur organisation, donnera l’intelligence de
leurs maladies, qui étaient incompréhen¬
sibles avec l’ancienne théorie.
§ 2. Des fanons.
Il y a dans la production des fanons, ces
lames cornées qui garnissent la voûte du pa¬
lais des Baleines, beaucoup d’analogie avec
celle des cornes creuses et des ongles.
SEC
SEC
518
Chaque fanon est composé de fibres qui
se séparent à son extrémité libre et le long
de son bord interne, et les rendent comme
frangés. C’est avec cette sorte de balai de
crin qui descend de la voûte de son palais
jusqu’à sa langue, que la Baleine arrête les
innombrables petits Mollusques , ou autres
petits animaux marins , dont elle lait sa
proie. Ces rangées de fibres sont enfermées
entre deux lames minces, de même nature
que les fibres, qu’elles réunissent pour for¬
mer chacune des lames assez épaisses, élas¬
tiques, qui constituent un fanon.
Chaque fanon est creux à la base et re¬
tenu entre un pli de la gencive dans lequel
se trouve la capsule compliquée, riche en
vaisseaux qui la produit. Au fond de cette
capsule se trouve un bulbe, qui m’a paru
avoir pour fonction particulière de produire
les crins du fanon. Les lames qui enveloppent
les séries de crins d’un même fanon, doivent
être sécrétées par les parois de la capsule,
ainsi que cette substance moins colorée ,
moins consistante, qui s’interpose entre les
bases des fanons, de manière à les affermir,
à les souder ensemble et à les tenir un peu
écartés les uns des autres.
CHAPITRE III.
Des sécrétions organiques des deux éléments
du germe pour la génération bisexuelle.
Les organes de ces deux sécrétions, la
glande spermagène pour l’élément mâle ou
les spermatozoïdes, et la glande ovigène
pour l’élément femelle ou les ovules, ainsi
que leurs produits, ont été décrits dans leurs
caractères essentiels, au mot Propagation.
Nous ne faisons que les mentionner ici pour
compléter la simple énumération des sécré¬
tions organiques.
APPENDICE
Concernant les sécrétions des Animaux sans
vertèbres.
Nous nous bornerons à mentionner ,
comme exemples, deux sécrétions impor¬
tantes dues aux Insectes , celle de la soie et
celle de la cire. Ces deux exemples suffiront
pour montrer tout l’intérêt physiologique et
pratique de cette étude.
§ I. Les organes sécréteurs de la soie
existent chez toutes les Chenilles , chez celle
du Bombix du Mûrier, ils séparent la ma¬
tière de ces fils à la fois tenaces, s uples et
brillants dont elle forme son cocuii ; sorte
de pelotte creuse qui a de plus la propriété
si précieuse de se laisser facilement dévider.
L’appareil de sécrétion de la soie est paire;
il se compose de deux longs tubes très re¬
pliés, s’étendant d’arrière en avant, de cha¬
que côté de la cavité viscérale. Ces tubes très
minces dans la plus grande partie de leur
longueur, se dilatent vers la fin pour former
comme une sorte de réservoir, qui se ter¬
mine par un canal tellement fin , qu’à
peine l’aperçoit-on. Cette dernière partie
est une sorte de filière dont l’orifice est sous
la lèvre inférieure.
Lorsque la Chenille file, elle porte sa tête
dans les différentes directions où elle veut
faire passer sa soie.
La simplicité de cette organisation est
frappante. Les matériaux de la sécrétion ar¬
rivent à l’extérieur de ce tube membraneux.
Il leur suffit de les traverser pour remplir
la cavité qu’elles interceptent de cette pré¬
cieuse soie, qui faitla fortune de nombreuses
populations.
La chimie nous apprend que la Chenille,
qui se nourrit des feuilles du Mûrier, com¬
pose sa soie de trois substances azotées, dont
deux, la gélatine et l'albumine, sont sem¬
blables, l’une à la gélatine tirée des os et
l’autre au blanc d’œuf; dont la troisième est
une modification de la fibrine, cette base
de la fibre musculaire. M. Mulder l’appelle
fibroïne pour indiquer à la fois son analogie
et cette différence (1).
Jusqu’à quel point les feuilles du Mûrier,
ou celles de Scorzonères , fournissent-elles
les matériaux de ces trois substances ? Par
quel artifice la digestion modifie - 1 - elle
ces matériaux? Quelle est la composition
du fluide nourricier? Quelles sont les diffé¬
rences qu’il présente avec les produits de
cette si utile sécrétion? Nous n’avons pas
encore de réponses exactes et positives à
donner à toutes ces questions.
§ 2. La cire avec laquelle les abeilles
neutres forment ces cellules géométriques
(i) Sa composition élémentaire est la suivante;
Carbone . • 49,17
Hydrogène ......... 6,31
Az.ote . 17. Go
Oxygène . .... aG,5t
SEC
SEC
519
qu’elles remplissent de miel , est une pro¬
duction approchant de la nature des huiles
grasses (1), dont la formation et la source
ont été contestées dans ces dernières années.
Il résulte d’expériences positives, faites
par MM. Dumas et Milne Edwards, avec
toutes les précautions possibles pour éviter
les causes d’erreurs , que des abeilles nour¬
ries avec du miel pur, produisent réelle¬
ment par la puissance de la vie, de la cire
qui se montre ainsi, chez ces animaux, comme
une transformation de la matière sucrée,
en cette matière grasse particulière^).
Ces expériences confirment celles faites,
il y a longtemps, par le célèbre Huber de
Genève.
Si, dans beaucoup de cas, les Abeilles
neutres peuvent trouver, dans les plantes,
une matière cireuse toute préparée, il est
démontré, par cette expérience*et celles de
Huber, qu’elles ont la faculté de la former
de toute pièce, avec des matières sucrées.
Mais dans quel organe cette puissance vitale
s'exerce-t-elle? Les uns affirment que c’est
dans l’estomac qu’a lieu cette transforma¬
tion, et que l’Insecte vomit la cire et la porte
sous son abdomen pour la mouler en la¬
melles très minces.
J'avoue que cette opinion est soutenable,
si l’on suppose que l’abeille ouvrière trouve,
dans les matières qu’elle avale, la cire toute
faite; mais qu’elle est contre toutes les
analogies, si l’on admet la métamorphose
de la matière sucrée en cire.
Les sucs digestifs que renferme l’estomac
dissolvent les substances alimentaires; sur¬
tout la fibrine et l’albumine que renferment
les aliments, mais ils ne les transforment
pas : la métamorphose de ces substances n’a
lieu que dans leur mélange avec le fluide
nourricier, ou dans la respiration ou dans
les organes de sécrétion.
L’autre manière de voir, sur l’origine de
la cire, est que les lamelles de cette sub¬
stance, qui se trouvent placées en dedans
du bord libre de chaque segment antérieur
abdominal, entre ce bord et le commencc-
(1) Elle est formée de:
Si, 8 de carbone ;
12,7 d’hydrogène,
et 5,5 d’oxygène.
(2) Comptes-rendu s de V Académie des sciences , tl XVII
p. 5?i et suiv.
ment de l’anneau suivant, où ils occupent
deux aires ovales par segment , sont pour
ainsi dire tamisées à travers ces parties té-
gumenîaires.
Ces questions, qui divisent des hommes
éminents dans la science, montrent à dé¬
couvert une des lacunes à remplir sur un
sujet pratique d’un haut intérêt.
LIVRE III.
Comparaison des matériaux chimiques
DES SÉCRÉTIONS ET DE LEURS PRODUITS.
Ce cadre comprend toute une chimie or¬
ganique- Nous ne faisons que l’indiquer,
n’ayant ni les forces, ni le temps, ni l’espace
pour le traiter dans cet article.
Cependant on comprendra facilement que,
pour apprécier, autant que possible, le rôle
que chaque instrument de sécrétion joue
dans cette fonction, animée par la puissance
de la vie, il faut commencer par établir, avec
précision, la nature des matériaux que lui
apporte le fluide nourricier avec lesquels il
doit composer son produit.
Cette première question est déjà plus com¬
pliquée qu’on ne le pense; il ne suffit pas
de connaître, pour la résoudre, la composi¬
tion du liquide nourricier en général. Il fau¬
drait encore avoir pu déterminer les diffé¬
rences qu’il peut présenter sous certaines
influences particulières et dans les différents
systèmes vasculaires qui le distribuent dans
telle ou telle glande, pour la sécrétion de
celle-ci.
M. Persoz a fait l’observation, singulière¬
ment intéressante, que le sang des Oies qu’on
engraisse, charrie beaucoup de graisse, et que
l’albumine en a disparu.
M. Magendie a montré, par de nombreu¬
ses expériences, que la composition du sang
pouvait varier avec les substances alimentai¬
res. Les plus récentes de ses expériences ont
prouvé que les aliments féculants y déter¬
minaient la présence du sucre (1).
Le sang de la veine porte a beaucoup plus
de rapport avec la bile que le sang artériel.
Il est probable que l’arrangement des
vaisseaux capillaires ou des vaisseaux inter¬
médiaires, dans lesquels les canauxsécréteurs
de chaque glande puisent les matériaux de
(1) Comptes rendus de l’ Académie des sciences , t. XXIII
p. 792, séanre du 27 juillet 18IO.
SEC
SEC
520
leur sécrétion, a déjà servi à modifier le sang
qui y circule, ou du moins à le disposer, le
plus favorablement possible, pour l’action
moléculaire à laquelle l’organe sécréteur
doit soumettre cette portion du fluide nour¬
ricier.
Après la connaissance de la composition
moléculaire du sang, la question dont nous
nous occupons, suppose, pour être résolue,
celle de la composition moléculaire des pro¬
duits de toutes les sécrétions.
C’est seulement par cette double connais¬
sance, qui permettra de comparer ces pro¬
duits avec les matériaux des sécrétions,
que l’on pourra établir leurs ressemblances
ou leurs différences , si tant est qu’elles
existent.
Cette connaissance, donnera le moyen de
décider , jusqu’à quel point il est exact de
dire, que l’organe sécréteur ne fait que choi¬
sir dans le sang tel ou tel produit immé¬
diat, qu’il y trouve tout formé.
C’est seulement après cette comparaison
circonstanciée, que l’on pourra déterminer
si l’organe sécréteur a, au contraire, la puis¬
sance de composer son produit de toutes
pièces , avec les éléments de ce produit ; ou
en changeant les proportions de ceux de
tel ou tel produit immédiat; ou même en
rendant ternaires les produits quaternaires
et réciproquement.
Au sujet de cette chimie organique, de
celle des Animaux en particulier, les chi¬
mistes et les physiologistes se partagent, en
effet, en deux camps. Les uns affirment
que les organes des sécrétions trouvent dans
le sang tous les matériaux immédiats de
leurs produits, ou de leur propre substance,
pour les organes qui y puisent les matériaux
de leur nutrition.
Les autres pensent que les divers instru¬
ments des sécrétions, animés par la puissance
de la vie, ont la faculté de composer une
partie des substances immédiates qui entrent
dans la composition de leurs produits, avec*
les éléments de ces substances, le carbone,
l’hydrogène et l’oxygène; ou le carbone,
l’hydrogène , l’azote et l’oxygène, le soufre,
le phosphore, etc., en combinant ces élé¬
ments dans les proportions nécessaires à la
formation de tel ou tel produit immédiat.
Voici, pour l’exposé de la première opi¬
nion, les conclusions qui terminent l’article
Sang , du Dicl. des sciences naturelles , ar¬
ticle remarquable en ce qu'il donne l’état
de la science au moment où il a paru (en
1827) et les derniers progrès que lui avait
fait faire le chimiste célèbre qui l’a rédige ,
M. Chevreul.
« On doit remarquer comme un des ré-
» sultats les plus importants que la chimie
n ait fournis à la physiologie, la découverte
» dans le sang, de la plupart des principes
» immédiats qui constituent une grande
» partie de la masse des animaux.
» Ainsi, on rencontre dans ce fluide:
» 1° La fibrine, base des muscles;
» 2a L'albumine , un des principes im-
» médiats de la matière cérébrale et d’un
n grand nombre de liquide, non excrémen-
» titiels;
» 3° Le phosphate de chaux ;
)> 4° Le phosphate de magnésie ; ces deux
» sels sont la base inorganique des os;
» 5° L 'osmazome ;
» 6° La matière grasse du cerveau;
» 7° L'urée , un des produits excrémen-
titiels les plus remarquables.
Nous verrons, en pariant de la composition
chimique de l’urine, que cette dernière pro¬
position n’a pas été confirmée par des expé¬
riences incontestables.
M. Félix Boudet, portant jusqu’à ses der¬
nières limites la manière de voir adoptée par
M. Chevreul , a cherché à démontrer ( Ann.
de chimie pottrl833) par la composition chi¬
mique du sang ; que ce liquide contient tous
les principes immédiats dont les divers tissus
et les humeurs de l’économie animale sont
eux-mêmes formés.
D’autres chimistes , et les physiologistes
pratiques, trouvent ces propositions trop
absolues. Ils affirment que les analyses de
nos laboratoires modifient différemment
les principes du sang, ou des autres hu¬
meurs , ou des produits immédiats des or¬
ganes de sécrétions, et nous les montrent
seulement après qu’ils ont subi ces modifica¬
tions.
Ils savent par l’analyse élémentaire et
quantitative de ces produits, par les trans¬
formations ou les métamorphoses dont ils
sont susceptibles, que les réactifs de nos la¬
boratoires , ou ceux des instruments des sé¬
crétions, peuvent les faire varier beaucoup.
Ils s’expliquent, par les différentes méthodes
SEC
SEC
521
d'analyses, les dissentiments des chimistes
les plus distingués, sur la composition du
sang, de la bile, de l’urine, etc.
Nous ne citerons que quelques exemples
à l’appui de cette théorie, que quelques
traits de cette chimie organique, basée en
premier lieu sur la connaissance de la com¬
position chimique du sang.
Au sujet de cette dernière composition,
nous aurons peu à ajouter à ce qui vient
d’être exposé dans le présent volume au
mot sang, par M. le docteur Martin Saint-
Ange (1).
Notre point de vue étant ici particulier,
et relatif seulement aux sécrétions, nous
étudierons le liquide nourricier, sous ce seul
rapport.
Rappelons , en premier lieu , que le sang
se compose de deux parties distinctes : la
principale , par sa quantité et par ses usages
dans les sécrétions , est sans doute le sérum?
liquide plastique qui forme les trois quarts
de sa masse. C’est la partie essentiellement
nutritive du liquide nourricier.
La seconde partie est composée de vési¬
cules lenticulaires chez la plupart des
Mammifères, elliptiques chez les Ovipares,
contenant, dans un noyau central, la partie
colorante du sang.
Nous avions admis, dès 1839, avec
M. Schultz, que cette seconde partie est celle
où s’opèrent les phénomènes chimiques de
la respiration (2).
Les expériences de M. Dumas ont ajouté
aux observations sur lesquelles cette doctrine
était fondée, des expériences qui la rendent
désormais incontestable (3).
L’eau entre pour une très grande propor¬
tion dans la composition du liquide nourri¬
cier des Vertébrés. Suivant Lecanu, sur
1000 parties, il y a en moyenne 790,3 d’eau
dans le sang de l’homme, et suivant Denis
de 792,4 à 825,3.
Le sang de femme a de trois à quatre par¬
ties d’eau en sus de ces chiffres.
Le sang tient en suspension les vésicules
ou les globules,
(1) Pag 321 et suiv.
(2) Nous avons traité ce sujet fort en détail dans les Le¬
çons d’anatomie comparée, t. AU, p. 12-4.2.
(3) Recherches sur le sang, Comptes-rendus de l’Acadé¬
mie des sciences . tome XXII, page 900 , séance du j«r juin
1846.
La masse de ces globules a fourni à l’ana¬
lyse deux substances principales, le globu -
lin, et Vhœmaline de Berzélius, ou Vhœma-
tosine de M. Lecanu. Cette dernière sub¬
stance se compose de :
Acide carbonique . 05 84
. %^'ogène. . rj’57
Azote . • . . . 10,40
Hydrogène.. . H ,75
Fer . 6,64
Sa proportion dans le sang d’un homme
a été trouvée de 7,181 par 1000 parties.
Celle du Globulin de 105,165, et de
100,800 dans le sang de l’homme. Dans
celui d’un veau de 105,921, d’un cheval de
104,821 , d’un bœuf de 83,836 , etc.
Ajoutons que les globules, séparés du sé¬
rum par des procédés nouveaux , a permis à
M. Dumas de donner leur analyse élémen¬
taire, pour le sang.de femme , de chien et
de lapin. Il en résulte que, dans ce premier
cas , les globules se composent de :
Carbone. . . 55 |
Hydrogène . .
Azote . 172
Oxygène . 20,6
Les cendres ne sont pas comprises dans cette
analyse qui montre que cette partie du sang
appartient à la famille des matières albu¬
minoïdes.
Les substances dissoutes dans l’eau du
sang peuvent être distinguées en produits
immédiats organiques et en produits inor¬
ganiques.
Les premières sont : 1° la fibrine; 2° l’al¬
bumine ; 3° la caséine. Viennent ensuite des
substances extractives solubles dans l’eau ou
dans l’alcool , mais en très petites propor¬
tions; parmi ces dernières, on compte
4° l’osmazome pour 1,8. Enfin Louis Gme-
1 in et Berzélius ont trouvé dans cette partie
extractive des traces de piyaline.
6° Outre ces substances, plusieurs corps
gras entrent dans la composition du sang.
Les uns sont solides , cristallins et solubles
seulement dans l’alcool ; ce sont la choies-
téarine , la cérébrine et la séroline , cette
dernière déterminée par M. Boudet. Les au¬
tres sont les acides oléique, margarique, et
un acide gras volatil ; ils y sont saponifiés.
Enfin il y a des corps gras qui contiennent
66
T. XI.
SEC
522 SEC
du phosphore et de l’azote , et qui sont
colorés.
7° Le sérum est coloré en jaune par un
pigment biliaire de cette couleur. M. Denis
suppose que sur 100 parties de sérum il y
en a 3 de cette substance colorante, mais
ce n’est encore qu’une conjecture.
Les substances inorganiques ou les sels soit
alcalins, soit terreux, que l’on a découverts
dans le sang sont : 1° des chlorures de soude
ou de potasse; 2° des carbonates alcalins;
3° des lactates alcalins; 4° des phosphates;
5° des sulfates. La chaux et la magnésie
s’y trouvent réunies aux acides phosphori-
que, carbonique, lactique , sulfurique. Il y
a d’ailleurs quelques différences dans les
résultats des analyses sur la présence de plu¬
sieurs de ces sels dans le sang (1).
Quelque compliquée que soit la composi¬
tion du sang, d’après les analyses les plus
soignées et les plus multipliées (2), elle est
loin de montrer tous les produits des sécré¬
tions, avec leurs caractères distinctifs.
Si parfois certaines analyses ont présenté
quelques traces de tel ou tel produit , la
quantité en est si faible qu’on ne peut pas
dénier à l’organe la faculté de le former:
tel est, par exemple, la plyaline.
La pepsine, ce produit des glandes de l’es¬
tomac, dont la moindre quantité donne au
suc gastrique la faculté de dissoudre diver¬
ses combinaisons de protéine , ou les sub¬
stances alimentaires, qui contiennent de la
fibrine ou de l’albumine, n’existent pas dans
le sang.
Il en est de même de la biline , partie
essentielle de la bile , qui entre pour 8/100
dans la composition de ce liquide , sur 90
parties d’eau et 2 parties seulement de sub¬
stances salines ou autres.
L'urée, ce produit caractéristique de l’u¬
rine , si remarquable par la grande propor¬
tion d’azote, qui entre dans sa composition
élémentaire (46,7 3 pour 100) n’a pas en¬
core été trouvée, dans le sang normal, d’une
manière incontestable.
Immédiatement après l’extirpation des
(1) Voir encore, p. 322 de ce volume, la note concernant
la découverte du Cuivre et du Plomb dans le sang, faite par
M. Mi Ion.
(2) M. Nasse en a donné un très bon résumé , fait avec
beaucoup d’impartialité et de science pratique, dans l’article
"'s.vsg du Dictionnaire physiologique , publié en allemand, par
M. R. Wagner: cette publication est de t8iâ.
reins, faîte par MM. Prévost et Dumas, par
MM. Tiedemann et Gmélin , et , en dernier
lieu , par MM. Bernard et Barreswi! ; ou
bien après la ligature de leurs nerfs, exécu¬
tée par M. Marchand, on n’a pas découvert
d’urée dans le sang. C’est seulement peu
d’heures avant la mort, qui a toujours suivi
ces graves opérations, que ce produit s’y
manifeste, ses éléments n’étant plus élimi¬
nés sous forme de sels ammoniacaux par le
canal alimentaire (1).
Le sucre de lait, qui entre essentiellement
dans la composition du lait, est encore dans
ce cas.
Il est résulté d’une discussion récente et
solennelle, fondée sur des expériences,
d’abord incomplètes , puis dégagées de
plusieurs causes d’erreur, que les ani¬
maux que l’on engraisse peuvent convertir
en lard, ou en corps gras, des substances qui
ne renferment que de la fécule , pourvu
qu’on ajoute à cette nature d’aliment de
petites proportions de beurre.
Ces expériences ont prouvé , en même
temps , que les Herbivores prenaient une
partie de la graisse qu’ils produisent dans
les aliments que l’expérience a fait con¬
naître à l’agriculteur comme les plus pro¬
pres à l’engraissement; que le bon fourrage
sec, par exemple, contient 2 pour 100 de
matières grasses (2); que le Maïs renferme
jusqu’à 9 pour 100 de substances huileuses.
Si nous pouvions entrer dans les détails
sécrétions particulières, nous indiquerions
un grand nombre de leurs produits qui
sont loin d’exister tout formés dans le sang.
Telles sont, entre autres, les matières
odorantes ou fétides que sécrètent les glandes
anales, ou les glandes cutanées, à l’époque
du rut ; ou les glandes prépuciales du
Castor ou du Musc.
(1) Sur les voies d’élimination de l’urée , apres l’extirpa¬
tion des reins, par MM. Bernard et Barreswil ; Annales des
sciences naturelles , 3e série, tome \ II , pag- 3o2 et sui¬
vantes.
(2) Voir les Recherches sur l’engraissement des bestiaux
et la formation du lait, par MM. Dumas, Boussingault et
Payen ; Comptes-rendus de l’Académie des sciences, t.XVl,
p. 174 et 345, séances des 23 janvier et i3 février i8 4 3 ;
Lettre de M. Liebig à ce sujet, ib., p. 352 ; les Observa¬
tions de M. Magendie, ib., p. 354; les Expériences sur l’en¬
graissement des Oies, par M. Persoz, ib , t. XVIII , p. 343,
séance du 12 février 1 £.44 ; enfin, les dernières Recherches
sur la formation île la graisse chez les animaux , par
M. Boussingault ; Comptes-rendus, t. XVIII, p. 172C, séance
du if> juin i84G.
SEC
SEC
523
Telles sont encore les glandes venimeuses
dont le produit, peut-être insaisissable par
les moyens de la chimie ordinaire, dans ce
qu’il renferme de plus subtile, mériterait
bien d’être étudié avec soin. On ne pourrait
supposer son existence dans le sang.
CONCLUSIONS.
La sécrétion, dans bien des cas, n’est pas
une simple séparation , par l’organe sécré¬
teur, de certains matériaux qu’il choisirait
dans le sang, comme une sorte de tamis. Il
y a, dans cette chimie vivante , des actions
et des réactions moléculaires, pour l’intelli¬
gence desquelles l’anatomie microscopique
et la physique actuelle ont fait faire quel¬
ques pas à la science.
Il nous reste à les résumer brièvement.
Tout organe de sécrétion se compose es¬
sentiellement d’un tube fermé à son origine,
ou d’une poche membraneuse, dont la forme
peut varier beaucoup. Cette poche est plus ou
moins remplie de vésicules granuleuses ou de
jeunes cellules, qui peuvent se multiplier au
point d’en remplir presque toute la cavité.
Ces cellules paraissent jouer un rôle im¬
portant dans les sécrétions.
Elles diffèrent des cellules cylindriques,
ou en pavé, composant l’épithélium qui ta¬
pisse un peu plus avant les parois des canaux
sécréteurs ; ceux-ci commencent à prendre,
par cette disposition, le caractère de canaux
excréteurs (1).
Les arrangements variés des vaisseauxsan-
guins qui arrivent dans la glande, et entre¬
lacent de leurs réseaux ou de leurs ramus-
cules les parois extérieures des tubes sécré¬
teurs, doivent aussi avoir quelque influence
sur la sécrétion (2).
Il ne faut pas perdre de vue qu’avec tous
ces arrangements , pour ainsi dire mécani¬
ques , il y a des nerfs dans l’organe, qui le
rendent sensible, excitable, et que la puis¬
sance nerveuse donne à cette machine le
mouvement et la vie , en y accélérant la
circulation du liquide nourricier et la sortie
des produits.
(1) Note sur le mécanisme des sécrétions, par A. Lere-
boullet, Gazette médicale de Strasbourg, 20 mars 1846
(2) Voir ce que nous avons dit à ce sujet , déjà en i8o5 ,
dans notre première rédaction des Leçons d’anatomie com¬
parée,. t. V, p. 207. Le chapitre des Sécrétions faisait par¬
tie de la part que M. Cuvier avait bien voulu abandonner a
notre entière collaboration.
Voilà pourquoi l’eau (la salive) vient à la
bouche par suite de l’impression que fait
l’odeur d’un mets sur notre odorat, et, par
son intermédiaire, sur l’organe du goût et
sur les canaux excréteurs des glandes sali¬
vaires.
C’est par l’effet de l’excitabilité de l’ap¬
pareil sécréteur de l’estomac que l 'appétit
vient en mangeant ; la présence des premiers
aliments reçus dans l’estomac provoquant
la sécrétion du suc gastrique qui dispose cet
organe à la digestion. "
Telles sont les données de l’anatomie et
de la physiologie, qui peuvent conduire à
l’explication des sécrétions.
Voyons celles de la physique.
Elle a démontré depuis longtemps (1) que
lorsque deux liquides de densité différente
sont séparés par une cloison poreuse suscep¬
tible d’être mouillée, au moins par l’un
d’eux, il s’établit un double courant iné¬
gal , indépendamment de leur poids; de
telle sorte que la partie contenant le liquide
le plus dense, finit par se remplir du liquide
le moins dense.
Il est incontestable que c’est à M. G. -F.
Parrot, le condisciple, l’ami et le compa¬
triote de G. Cuvier, que l’on doit la pre¬
mière expérience par laquelle il a fait sentir
les applications de ce phénomène physique
aux phénomènes de la vie , et plus particu¬
lièrement aux sécrétions (2).
M. Dutrochet, de son côté, ignorant cer¬
tainement l’ingénieux travail deAl. Parrot,
a reconnu le même phénomène, en variant
et en multipliant davantage ses expériences,
et il lui a donné les noms d’endosmose et
d 'exosmose ; mais sans en tirer plus de con¬
séquences physiologiques que le premier au¬
teur des applications de ce phénomène à
l’économie animale.
Cet auteur a vu, dans une première expé¬
rience, une vessie remplie d’urine et plon¬
gée dans un vase plein d’eau, augmenter de
(r) Voir, à ce sujet, la note curieuse (le Jean Bernouilli,
dans le Traité de Eorelli, édit, de la Haie. Cette note est
rapportée in extenso par M. Jacques Maissiat , D. M. P.
dans sa thèse de concours Sur les lois du mouvement des li¬
quides dans les canaux , Paris, 1889, p. 32.
(2) De l’influence de la physique et delà chimie sur la mé¬
decine, par G.-F. Parrot, professeur ordinaire à l’Université
de Dorpat, 1843. L’Académie des sciences a reçu de l’au-
, a
teur, dans sa séance du 23 septembre 1844, un exemplaire de
cet opuscule intéressant, avec une note ayant pour titre :
Coup d’œil sur l’ Endosmose.
524
SEC
SEC
volume et de 0,142 de son poids , au bout
de vingt-quatre heures ; ne pas changer
quand , après l’avoir remplie d’eau , on la
plongeait dans le même liquide ; perdre , au
contraire, de son poids et de son volume , si
on la plongeait dans de l’urine après l’a¬
voir remplie d’eau (§ 53).
Il a rempli un flacon d’alcool et l’a bou¬
ché avec une vessie bien tendue, et il a
plongé ce flacon dans l’eau. Après deux
ou trois heures la vessie formait une forte
saillie hémisphérique au dehors , de plate
qu’elle était auparavant. Piquée avec une
épingle, un filet d’eau en a jailli jusqu’à
10 pieds de hauteur. Le contraire est arrivé,
et elle rentrait en dedans après avoir rempli
le flacon d’eau , et plongé ce même flacon
dans l’alcool (§ 54).
En y plaçant un œuf frais dont on avait
enlevé la coque , M. Parrot a vu la mem¬
brane de cet œuf se rompre avec éclat ,
comme si on l’eût déchirée par une violente
manipulation.
« Ces faits , ajoute l’auteur ( § 55 ) qui
» s’exprimait ainsi , remarquons-le bien , il
» y a 45 ans , nous révèlent une branche
» nouvelle de phénomènes qui pourra servir
» heureusement à l’explication des sécré-
» tions .
» Présenté d’une manière générale , cette
» doctrine établit que les vaisseaux sont per-
» méables par certains fluides et ne le sont
» pas par d’autres. Cette différence d’action
» des fluides sur la même substance suppose
des différences chimiques entre les fluides.
» Il faut donc que les affinités agissent ré-
33 ciproquement.
3> Une foule de vaisseaux sont semblables
)3 à la vessie : les gros boyaux, les veines et
33 les artères , l’amnios , etc. Nous devons
>3 donc en attendre les mêmes effets. C’est
33 ainsi que nous avons , pour tous ces cas ,
>3 les voies de la sécrétion, si longtemps cher-
» chées sans succès par les anatomistes les
33 plus exercés.
33 II est on ne peut plus vraisemblable
33 que les vaisseaux lymphatiques , que les
3) glandes agissent de la même manière (1). 33
Le mécanisme intime de tout organe sé¬
créteur se réduit à des capacités à parois
membraneuses, qui se remplissent en partie
de cellules à noyaux.
(1) Ibid., p. iç).
De là l’action attractive moléculaire entre
ce contenu plus dense, et le liquide nourri¬
cier qui circule dans les vaisseaux sanguins
capillaires ou intermédiaires, appliqués à la
capacité membraneuse de sécrétion.
La structure différente de cette mem¬
brane , la nature variée de son contenu sui¬
vant les glandes, sont probablement les cau¬
ses qui déterminent les différentes natures
des sécrétions inorganiques.
Les produits supposés existants dans l’or¬
gane sécréteur ne doivent-ils pas agir sur le
fluide nourricier à leur portée , pour en ex¬
traire les mêmes matériaux immédiats, lors¬
qu’ils s’y trouvent tout formés, ou du moins
leurs éléments?
Quant aux sécrétions organiques, la science
les a constatées; elle a déterminé leurs or¬
ganes, et montré la structure intime de ces
productions ; mais elle est loin d’avoir sou¬
levé le voile qui cache, à nos yeux, leur for¬
mation. La connaissance de toute origine
organique par des cellules, a seulement re¬
culé la difficulté, loin de l’avoir fait dispa¬
raître. (G.-L. Duvernoy.)
SÉCUIIIDÂQUE. Securidaca (de la forme
du fruit qu’on a comparé à une hache), bot.
ph. — Tournefort avait appliqué ce nom gé¬
nérique à une Papiiionacée du midi de l’Eu¬
rope qué Linné regarda comme une Coro-
nille, et nomma Coronilla Securidaca , qui
devint pour De Candolie le type du genre
Securigera , et pour laquelle la plupart des
botanistes adoptent aujourd’hui le genre
Donaveria de Scopoii ( voy . bonaveria et se¬
curigera). Ce même nom fut ensuite donné
par Linné au genre objet de cet article, qui
rentre dans la famille des Polygalées, et que
le botaniste, suédois rangea dans la mona-
delphie décandrie de son système, bien qu’il
appartienne réellement a la monadelphie
octandrie. Ce genre, d’abord peu nombreux,
a été considérablement augmenté dans ces
derniers temps. Ainsi De Candolie ( Prodr
t. I, p. 340) en caractérisait 8 espèces.
Dans leur second Mémoire sur les Polyga¬
lées, MM. Aug. St. - Hilaire et Moquin por¬
tèrent ce nombre à 13. Enfin M. Walpers
(Repert. Botan., t. I, p. 246; t. Y, p. 67)
a pu en relever 19 espèces nouvelles, qui,
ajoutées aux 8 signalées par De Candolie,
élèvent le nombre total à 27. Toutes ces
plantes appartiennent à l’Amérique trop! -
SEC
SEG
525
cale , particulièrement à la Guiane et au
Brésil , à l’exception du Securidaca appen-
diculala Hsskrl, originaire de Java. Si cette
dernière plante appartient bien réellement
au genre qui nous occupe* sou origine con¬
stitue un fait curieux de géographie bota¬
nique et une exception .encore unique , car
ce n’est qu’avec doute qu’on rapporte au
groupe générique qui nous occupe le 5’.
longepedunculala Fresen. , d’Abyssinie. Les
Sécuridaques sont de petits arbres ou des
arbustes grimpants, à feuilles alternes, en¬
tières; à fleurs disposées en grappes lâches,
simples, terminales et axillaires. Leurs ca¬
ractères principaux sont : un calice à trois
petits sépales, deux antérieurs et un posté¬
rieur, et deux très grands , latéraux, déve¬
loppés en ailes pétaloides; une corolle irré¬
gulière, dont le pétale antérieur plus grand
(nommé carène) forme une sorte de casque
terminé par une crête, et abrite les organes
sexuels ; ceux-ci consistent en huit étamines,
dont les filets sont soudés en un tube fendu
sur le devant, dont les anthères unilocu¬
laires s’ouvrent par un pore terminal, et en
un pistil à ovaire renflé antérieurement ,
uniloculaire et uni-ovulé, à style latéral ,
comprimé et courbé en faucille. Le fruit est
une capsule indéhiscente qui se prolonge, à
son côté antérieur, en une aile longue,
dressée en forme de lame de couteau. Comme
exemple de ce genre, nous signalerons la
Sécuridaque voLUBLE , Securidaca volubilis
Linn., qui croît près de Sainte-Marthe et
de Carthagène , dans l’Amérique méridio¬
nale. (P. D.)
SÉCLRIGÈRE. Securigera. bot. ph. —
De Candolle avait établi sous ce nom un
genre de Légumineuses Papilionacées, dont
le type était la Coronilla Securidaca Lin. ,
plante annuelle du midi de l’Europe. Cette
plante prit dès lors le nom de Securigera
Coronilla DC. Mais aujourd’hui l’on pré¬
fère généralement à ce nom générique celui
de Bonaveria , employé antérieurement par
Scopoli (voy. bonaveria). Les principaux
caractères de ce genre consistent dans son
calice bilabié, dans son légume comprimé,
entrecoupé d’étranglements, à suturts épais¬
sies , dont la supérieure à deux sillons , ne
se divisant pas en articles à la maturité.
(D. G.)
— Genre établi
par Commerson dans la famille des Euphor-
biaciées , et dans la Diœcie pentandrie du
système de Linné , pour des arbres propres
à l’Ile de France et à Bourbon, remarqua¬
bles surtout par l’extrême dureté de leur
bois. Ces végétaux ont des fleurs dioïques ,
dont les mâles à cinq étamines , avec rudi¬
ment de pistil triparti ; dont les femelles à
pistil creusé de trois loges bi-ovulées, et
surmonté de trois stigmates presque ses-
siles, réfléchis. L’espèce type de ce genre est
le Securinega nitida Willd. , de l’île Bour¬
bon. M. Lindley avait décrit sous ce nom
un arbre de Taïti , qui est devenu le type
du genre Lilhoxylon , Endlic. (D. G.)
■'"SÉCUREPAEPES. Securipalpi ( securis ,
hache ; palpus , palpe ). ins. — Nom donné
par Latreilie à une tribu de la famille des
Coléoptères sténélytres.
*SERDERA. bot. ph. — Genre de la
famille des Convolvulacées , établi par
MM. Hochstetter et Steudel pour des sous-
arbrisseaux voisin du Cressa , qui croissent
dans l’Arabie heureuse, près et sur le mont
Sedder. (D. G.)
SEDLM. bot. ph. — Nom latin des Or-
pins. Voy. orpin.
.SEETZEAIÂ. bot. ph. — Genre d’orga¬
nisation remarquable et anomale, rangé à
la suite de la famille des Zygophyllées , de
laquelle il se distingue surtout par l’absence
de corolle et par le nombre de ses étamines,
réduites à cinq alternes aux cinq sépales ,
qui sont soudés, entre eux seulement, à leur
base. Il a été établi par M. Rob. Brown (in
Dehham, Oudn., Clappert , 231 ) pour une
plante africaine qui avait été décrite par
Willdenow sous le nom de Zygophyllum la-
natum. Plus récemment, M. Decaisne en a
décrit, sous le nom de S. orientalis , une
nouvelle espèce du Sinaï , dont il a donné
une figure et une analyse complète (voy.
Florula Sinaïca, in Annal, sc. nal., 2e sér.,
tom. III, pag. 280, tab. 7). (D. G.)
SÉGESTRIE. Segeslria. arachn. — C’est
un genre de l’ordre des Aranéides, de la
tribu des Araignées, établi par Latreilie aux
dépens du grand genre Aranea de Linné, et
adopté par tous les aptérologistes. Dans cette
coupe générique, les yeux sont au nombre
de six, presque égaux entre eux, rapprochés
sur le devant du céphalothorax et sur deux
ligues ; les postérieurs, au nombre de deux,
SEC LUI AEG 1. bot. ph.
526
SEG
SEH
placés sur les côtés et écartés ; les antérieurs,
au nombre de quatre, forment une ligne
droite ou légèrement courbée en avant et
transversale. La lèvre est allongée, cylin¬
drique, plus étroite à sa base que dans son
milieu , légèrement échancrée à son extré¬
mité. Les mâchoires sont droites, allongées,
dilatées à leur base, et arrondies à l'extré¬
mité de leur côté externe. Les pattes sont
fortes, allongées ; les deux paires antérieures
sont les plus longues.
Les Aranéides qui composent ce genre sont
tubicoles et vagabondes ; elles forment, dans
les interstices des murs et des rochers en
plein air, ou dans les cavités souterraines,
une toile peu étendue, horizontale, à tissu
serré, à la partie supérieure de laquelle se
trouve un tube cylindrique où elles se tien¬
nent immobiles. A l'embouchuie de ce tube,
sont dirigés extérieurement des fils, comme
autant de rayons divergents. Le cocon est glo¬
buleux ou ovoïde. Ce genre, qui est répan¬
du dans l’ancien et le nouveau monde, ren¬
ferme environ cinq espèces parmi lesquelles
je citerai la Ségestkie perfide, Segestria per-
flda Walck. (Aranéides de France, t. I, p.
157, pi. 18, fig. 8). Elle n'est pas rare en
France, même aux environs de Paris et à
Paris même; elle habite aussi le nord de
l’Afrique où je l’ai rencontrée dans les en¬
virons d’Oran, d’Alger, de Constantine et de
Bône. (H. L.)
^SEGETÎA ( seges , moisson), ins. — Genre
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc¬
turnes, tribu des Noctuélides, établi par
M. Stephens (Cal. gen., 96, 1829), adopté
par tous les entomologistes, et principale¬
ment caractérisé par les palpes assez courts,
écartés, n’atteignant pas l’extrémité du front
et à dernier article fort court. Les chenilles
sont rases, cylindriques, vivent de graminées
et se tiennent cachées sous les touffes d’herbe
pendant le jour. Duponchel (Catalogue mé¬
thodique des Lépidoptères d'Europe, 1844) a
indiqué trois espèces ; celle qui doit être
regardée comme type et qui se trouve as¬
sez communément en France, vers la fin
de l’été, est la Noclua xanlhographa Fabr.
(E. D.)
SÉGUIÉRÏE. Seguieria (nom d’homme).
bot. ph. — Genre de la famille des Phyto-
laccacées, de la Polyandrie monogynie dans
le système de Linné, établi par Lœfling
(Iterhisp., pag 191). Il comprend des ar¬
brisseaux et de petits arbres de l’Amérique
tropicale, à feuilles alternes, accompagnées
généralement de forts aiguillons stipulaires ;
à fleurs apétales en grappes groupées en
panicules. Ses principaux caractères consis¬
tent dans un calice quinquéparti, pétaloïde,
finalement réfléchi; dans de nombreuses
étamines insérées symétriquement sur un
disque périgyne; dans un ovaire unilocu¬
laire et uni-ovulé , auquel succède un fruit
prolongé en une grande aile oblongue ,
mince sur un bord, épaissie sur l’autre. La
Ségeiérie d’Amérique , Seguiera americana
Vell. (Fl. flumin. , tom. V, tab. 101), es¬
pèce épineuse, différente du S. americana
Lin., croît au Brésil. C’est aussi dans cette
contrée que croît le Seguieria alliacea Mart.,
confondue par les indigènes avec quelques
autres plantes sous le nom d'Ybibarema ou
Dois puant (Cralœva Gorarema Vell., in FL
flumin., vol. V, tab. 4), espèce inerme ,
dont la racine, le bois et toutes les parties
herbacées exhalent une forte odeur d’ail et
d’assa-fœtida. D’après M. Martius (Syst.
mater, medicæ veget. Brasil. , pag. 71 ), les
Brésiliens préparent, avec son bois et ses
feuilles , des bains qu’ils regardent comme
d’une grande efficacité contre diverses ma¬
ladies exanthémateuses , contre les rhuma¬
tismes , Fhydropisie, etc. D’après le même
botaniste, le bois de cette même espèce ren¬
ferme une grande quantité de potasse, et il
sert à la préparation d’une lessive qu’on
emploie pour clarifier le sirop de sucre et
pour la fabrication du Savon. (P. D.)
*SEHIRIJS. ins.— Genre de la tribu des
Scutellériens, groupe des Cydni tes, de l’ordre
des Hémiptères, établi par MM. Amyot et
Serville (Insectes hémiptères, Suites à Buffon)
aux dépens du genre Cydnus sur des espèces
dont les pattes antérieures sont grêles et dé¬
pourvues de dents propres à fouir. Nous ci¬
terons les S ■ mono (Cimex morio Lin.), S.
albomarginellus ( Cimex albomarginellus F,),
S- albomarginatus (Cimex albomarginatus
Fabr.), etc. ; espèces répandues en Europe.
(Bl.)
*SEfïïRIDE$. ins. — MM. Amyot et Ser¬
ville (Insectes hémiptères , Suites à Buffon)
désignent ainsi un de leurs groupes de la
tribu des Scutellériens, comprenant leurs
genres Sehirus et Tritomegas. Ces deux divi-
SEÏ
SEI
527
sions ne diffèrent Tune de l’autre que par
les proportions relatives du troisième article
des antennes. (Cl.)
SEICHE, moll. — Voy. sepia.
*SEIDLIA. bot. pii. — Genre delà famille
des Diptérocarpées proposé par M. Kosle-
letsky , et rapporté, comme synonyme , au
genre Vateria Lin., sous-genre Isauxis
Arnott. (D. G.)
SEIGLE. Secalc. bot. ph. — Genre de fa
famille des Graminées , tribu des Hordéa-
cées , de la Triaudrie-digynie dans le sys¬
tème de Linné. Les espèces qui le forment
sont peu nombreuses, puisque M. Ivunth ,
dans son Énum ., vol. I, p. 449, n’ensignale
que cinq; mais l’importance majeure de l’une
d’elles suffit pour donner un haut intérêt à
ce groupe générique. Les Seigles sont des
Gramensà feuilles planes, indigènes du sud-
est de l’Europe et des parties adjacentes de
l’Asie; ils ont des épis simples, dans les¬
quels les épillets sont portés sur un rachis
ordinairement articulé ; ces épillets sont so¬
litaires, et ils renferment des fleurs nor¬
males , avec le rudiment d’une troisième;
leurs deux glumes sont presque égales, ca¬
rénées, mutiques ou aristées. Chaque fleur,
en particulier, présente une glumelle à deux
paillettes , dont l’inférieure est carénée ,
aristée , inéquilatérale, son côté extérieur
étant plus large et plus épais, dont la supé¬
rieure est plus courte, bicarénée; la glu-
mellule est formée de deux petites écailles
ciliées- Pendant la floraison, ces fleurs s’ou¬
vrent assez pour laisser voir presque en en¬
tier leurs étamines qui sont pendantes. Le
caryopse qui leur succède est libre, obovale-
oblong, aigu à sa base, émoussé au sommet
qui est pileux. Les Seigles se distinguentai-
sément parmi nos céréales les plus communes,
par leurs épillets biflores et solitaires sur cha¬
que dent du rachis, tandis qu’ils sontgroupés
par trois et uniflores dans les Orges , et soli¬
taires, mais tri-multiflores dans les Fro¬
ments.
La seule espèce intéressante de ce genre
est le Seigle cultivé, Secale cereale , Lin.'
Cette précieuse céréale se trouve encore
aujourd’hui à l’état spontané dans la Cri¬
mée , ainsi que dans les contrées qui s’é¬
tendent autour du Caucase et de la mer
Caspienne; elle y croît principalement dans
les endroits sablonneux , ce qui explique la
facilité avec laquelle elle réussit dans les
sables et dans des sols secs et presque ari¬
des , entièrement impropres à la culture du
Froment. Son chaume, mince, ferme et
flexible à la fois , s’élève d’un mètre à un
mètre et demi, quelquefois davantage; il
porte des feuilles aiguës et étroites, sur¬
tout comparativement à celles de l’Orge,
qui sont environ deux fois plus larges, et il
se termine par un épi assez resserré, long
de 10 à 15 centimètres; les glumes ont
leur carène relevée de petites dents qui la
rendent rude au toucher ; les paillettes
dépassent les glumes ; l’inférieure a la
carène ciliée de poils raides, le sommet
aigu et prolongé en . une arête droite et
scabre.
Les agronomes distinguent plusieurs va¬
riétés de Seigle; mais les distinctions qu’ils
établissent à cet égard ne reposent, en gé¬
néral, que sur des particularités de végéta¬
tion déterminées surtout par l’époque des
semis. Ainsi , ils nomment Seigle d’au¬
tomne, Seigle d’hiver, celui qui a été semé
en automne, et dont on récolte le grain
l’année suivante; Seigle de mars, Seigle de
printemps , celui qui est semé en mars pour
être récolté la même année, et qui se dis¬
tingue d’ordinaire par un chaume plus
court et plus grêle; enfin, ils appellent
Seigle de la Saint-Jean , Seigle multicaule ,
Seigle du Nord, celui qu’on sème au mois
de juin, vers la Saint-Jean , qu’on coupe en
fourrage vert pendant l’automne, ou qu’on
fait brouter par le bétail jusqu’au prin¬
temps suivant, pour le laisser ensuite mon¬
ter et donner son grain après une année en¬
tière de végétation. Le Seigle multicaule,
qu’on a tant vanté dans ces dernières an¬
nées , et qui se distingue par la multiplicité
de ses chaumes, doit ce caractère à ce que
la dent du bétail ou la faux l’ont déterminé
à produire des jets latéraux qui sont deve¬
nus autant de chaumes. Au point de vue
botanique, les variétés du Seigle sont peu
nombreuses. M. Seringe , dans son Histoire
des Céréales européennes , ne signale que les
trois suivantes : 1° Seigle à épi simple, ou
Seigle ordinaire; 2° Seigle de Vierland, à épi
très ramassé, compacte, à grain renflé,
jaunâtre , à feuilles d’un vert tendre : d’a¬
près M. Vilmorin , ce serait plutôt une très
belle qualité du Seigle ordinaire qu’une va
SEI
528 SEI
riété caractérisée ; 3° Seigle à épi rameux
par sa base.
Le Seigle se recommande par plusieurs
qualités. L’une des plus précieuses est de
réussir dans presque toutes les terres, même
dans celles dont l’infertilité est presque
complète , et qui se refuseraient à la plu¬
part des autres cultures, sinon à toutes. De
plus, sa rusticité est assez grande pour qu’il
résiste à des froids rigoureux ; aussi le cul¬
tive-t-on très avant dans le Nord et très
haut sur les montagnes. Il n'est dépassé
dans l’un et l’autre sens que par l’Orge qu’il
suit même de très près ; il produit environ
1 J6 de plus que le Bié , et , à poids égal ,
son grain donne plus de farine que celui de
ce dernier. Enfin, coupé en vert, il fournit
un bon fourrage, et il est d’autant plus
avantageux, sous ce rapport, que cette pre¬
mière récolte ne nuit en rien à celle du
grain, et la rend même plus abondante en
même temps qu’elle augmente la quantité
de paille produite.
Tout le monde connaît l’importance du
Seigle pour l’alimentation de l’homme; on
fait du pain avec sa farine, soit seule, soit
mélangée. Le pain de Seigle seul est infé¬
rieur à celui de Froment sous plusieurs rap¬
ports ; il est lourd , la pâte de farine de
Seigle ne levant pas ou presque pas; sa
couleur est brune; il est médiocrement
nourrissant, à cause de la faible proportion
de gluten qui s’y trouve. De plus, la pani¬
fication du Seigle exige beaucoup de levain
et une cuisson prolongée : néanmoins ce
pain forme dans beaucoup de parties de
l’ancien monde l’aliment principal des ha¬
bitants des campagnes. Ses inconvénients
sont fortement atténués par le mélange de
la farine de Seigle avec un tiers ou moitié
de farine de Froment. Le mélange de ces
deux céréales est connu vulgairement sous
le nom de méteil. Le grain de Seigle est as¬
sez souvent utilisé dans les brasseries , en
place de celui d’Orge , pour la fabrication
de la bière. Dans le nord de la France, on
prépare une liqueur rafraîchissante avec la
farine de Seigle délayée dans l’eau et fer¬
mentée. Dans le nord de l’Europe , on en
obtient de l’eau-de-vie, et cet usage en
absorbe des quantités considérables. Enfin,
la farine de Seigle est employée en méde¬
cine en cataplasmes résolutifs : des auteurs
assurent que la volaille et les oiseaux , en
général , refusent de manger le grain de
cette Graminée. La paille de Seigle est
d’une grande utilité ; sa ténacité et sa flexi¬
bilité la rendent plus propre que toute autre
à servir comme lien ; elle sert aussi pour li¬
tière , pour couvrir les habitations rus¬
tiques. etc.; enfin, on la tresse en cha¬
peaux de paille , dont le tissu est résistant et
très durable , mais dont la couleur est plus
terne que celle des chapeaux faits avec la
paille de Froment.
La culture du Seigle est analogue à celle
de nos autres céréales ; aussi ne nous en
occuperons-nous pas ici, et renverrons nous
aux ouvrages d’agriculture où l’on trouvera ,
à cet égard, tous les développements néces¬
saires. Ces détails seraient déplacés ici.
Le grain du Seigle est sujet à une singu¬
lière affection qui se montre aussi, mais
moins fréquemment chez d’autres Grami¬
nées. Sous cette influence, on le voit s’al¬
longer démesurément et former une sorte
de corps oblong brunâtre ou violacé, sou¬
vent courbe, qu’on a nommé ergot de Seigle.
Le Seigle ergoté est intéressant à étudier aux
points de vue de l’histoire naturelle et de la
médecine ; aussi a-t-il fixé l’attention de
nombreux observateurs, et a-t-il été l’objet
de beaucoup de travaux spéciaux. Les opi¬
nions ont beaucoup varié quant à la nature
de l’ergot. Les uns l’ont regardé comme une
production morbide provenant, d’après Bosc,
Rosier, etc. , d’une surabondance de sucs
nourriciers de mauvaise nature , ou , selon
B. de Jussieu et Geoffroy, d’un défaut d’é¬
quilibre dans la fécondation. D’autres , à
l’exemple de De Candolle , l’ont regardé
comme formé dans son ensemble par un
Champignon , auquel le célèbre botaniste gé-
nevois a donné le nom de Sclerolium clavus.
Enfin, de nos jours, M. Léveilié a émis une
opinion mixte en quelque sorte, et selon la¬
quelle l’ergot comprend à la fois un Cham¬
pignon et une production anormale qui en
fait la majeure partie. Cet habile cryptoga-
miste avait exprimé sa manière de voir à cet
égard dans les Annales de la Société d’his¬
toire naturelle de Paris, et dans le Bulletin
de l'Académie de médecine de Paris. Tout ré¬
cemment il l’a résumée dans le Bulletin de la
Société philomatique , séance du 28 août
1847. Ce savant croit que l’ergot du Seigle
SEI
SEI
529
et des Graminées est une maladie de leur
ovule causée par le développement d’un
Champignon parasite qu’il a nommé Spha-
cclia segetum. Ce Champignon se développe
sur les Graminées à la suite des pluies ac¬
compagnées d’orage, et peu de temps après
la fécondation. Au début de l’invasion , le
grain ne paraît pas malade ; il conserve sa
forme et sa couleur; mais il s’écrase plus
facilement que les grains sains. Alors l’ovule
est encore blanc ; mais il est entouré d’une
matière jaunâtre, visqueuse, qui l’enveloppe
partout, excepté à son point d’insertion.
Cette matière, développée entre le péricarpe
et l’ovule, n’est pas autre chose que la Spha-
célie encore jeune. Pendant qu’elle continue
à prendre de l’accroissement , le péricarpe
se détache à sa base et tombe ou reste collé
sur elle ; celle-ci elle-même se détache à sa
base, et ne fait plus que coiffer l’ovule déjà
devenu violet. Dès lors le péricarpe et la
Sphacélie ne jouent plus qu’un rôle secon¬
daire , et l’ovule ainsi affecté prend un ac¬
croissement tellement anormal qu’il finit
souvent par acquérir 4 ou 5 centimètres de
longueur : c’est lui que M. Fée nomme le
Nosocarya. Par suite de cet accroissement
de la masse ovulaire altérée, la Sphacélie
finit par ne plus entourer que son extrémité.
Exposée au contact de l’air, elle se dessèche ;
elle ne forme le plus souvent qu’une pointe
à l’extrémité de l’ergot, et même elle tombe
pour l’ordinaire par le frottement des épis
les uns contre les autres. Si la saison est
humide, l’eau la dissout, l’entraîne dans les
balles, ou la laisse sur l’ergot sous la forme
d’une couche blanchâtre qui se détache par
petites écailles.
Au point de vue de la médecine , l’ergot
du Seigle a une grande importance. Lorsque
les grains ergotés sont mêlés en proportion
un peu forte aux grains sains , bien que la
cuisson altère en grande partie les proprié¬
tés des premiers, le pain fait avec le mélange
des deux détermine des accidents redouta¬
bles, tels que la gangrène des membres, etc.
Néanmoins le Seigle ergoté est un agent
médicinal précieux. Ce qui le distingue par¬
ticulièrement est la propriété de déterminer
ou de favoriser les contractions de l’utérus
dans les cas où l’inertie de cet organe rend
l’accouchement impossible , et expose par
suite aux conséquences les plus funestes.
T. xi.
La science possède aujourd’hui un bon nom¬
bre de faits qui semblent éloigner toute
espèce de doute sur cette propriété remar¬
quable. D'un autre côté, on lui a attribué,
dans ces derniers temps , une action spéciale
pour arrêter les hémorrhagies qui semble¬
rait tenir du merveilleux. Cette étonnante
faculté hémostatique a été attribuée particu¬
lièrement par M. Bonjean, de Chambéry, à
l’Ergotine, principe essentiel de l’ergot, dans
lequel il existe avec une huile narcotique et
vénéneuse. D’après lesexpériences deM. Bon¬
jean et de quelques autres observateurs, il
suffirait d’appliquer de la charpie imbibée
d’une solution d’Ergotine sur l’ouverture
d’une grosse veine ou même d’une artère ,
pour amener, en quelques minutes, la ces¬
sation de l’hémorrhagie. On trouvera dans
les Comptes-rendus de l’ Académie des sciences
de Paris, dans les journaux de médecine de
ces dernières années et dans divers mé¬
moires spéciaux, de nombreux et importants
détails sur ce sujet. (P. D.)
*SEIMATO$PORIEM. bot. cr. — Genre
de Champignons établi par M. Corda, et
rangé par M. Léveillé parmi ses Clinospo»
rés - Ectoclines , tribu des Sarcopsidés , sec¬
tion des Tuberculariés. Voy. mycologie. (M.)
*SEIRANOTA (« tpa, corde; vwtoç, dos).
rept. — M. Bonaparte ( Iconografia délia
Fauna italica, 1832-1841) désigne sous cette
dénomination un groupe de Reptiles formé
aux dépens de l’ancien genre Salamandre
{Voy. ce mot). On peut prendre comme type
de cette division la Salamandre a lunettes,
G. Cuvier ( Salamandra perspicillata Savi),
qui habite l’Europe méridionale. (E. D.)
SEIRIDIEM. bot. cr. — Genre de Cham¬
pignons établi par Nees d’Esenbeck, et rangé
par M. Léveillé parmi les Clinosporés- En-
doclines, section des Pestalozziés. Voy. my¬
cologie. (M.)
SEISERA. ois. — Genre établi par
MM. Yigors et Horsfield dans la famille des
Muscicapidæ (Gobe-Mouches), sur une es¬
pèce dont Latham avait fait un Merle, sous
le nom de Turdus volitans. (Z. G.)
*SEISERES. OIS. — Voy. GOBE-MOUCHES.
*SEIERES. ois. — Genre de la famille des
Accenteurs, établi parSwainson sur une es¬
pèce que Gmelin rangeait parmi les Mota-
cil les sous le nom de Mot. aurocapilla
(Wils., Am. ornüh ., pl. 14, f. 2), Latham,
61
530 SEL
avec les Merles , et dont M. Lesson a fait
une famille.
G. -R. Gray a substitué sans motif, à la
dénomination générique imposée par Swain-
son , celle de Enicocichla. (Z. G.)
SEJE. bot. ph. — MM. de Humboldt et
Bonpland ont fait connaître sous ce nom
vulgaire un Palmier observé par eux dans
les parties de l’Amérique méridionale arro¬
sées par l’Orénoque, qu’ils présument de¬
voir être une nouvelle espèce de Cocotier.
C’est un arbre de 20-25 mètres de haut,
dont les fruits sont au nombre de plus de
8,000 dans chaque régime. Les Indigènes
en retirent, de l’huile, un sel qu’ils nom¬
ment Chivi et une sorte de lait. (I). G.)
SEL. min, — Voy. sels.
SELÂCHE. poiss.. — Voy. pèlerin.
*SELACÏ10PS (çAct^oç, cartilagineux;
, aspect), ins. — Genre de Diptères de
la famille des Muscides créé parM. Wahlker
( Vet.ac . afners , 1844). (E. D.)
SÉLACIENS, poiss. — Cuvier a désigné
sous ce nom une famille de Chondroptéry-
giens , que M. Duméril avait formée sous
le nom de Plagiostomes. Elle comprend
deux genres considérables , correspondant
aux Squales et aux Raies de Linné. Dans
l’état actuel de î’Ichthyologie , il faut y
réunir encore ceux qui ont été démembrés
de ces deux grandes divisions linnéennes, et
ajouter à toutes les subdivisions des Squales
proprement dits , c’est-à-dire des Rous¬
settes ( S cy Ilium ), des Requins ( Carharias ),
des Mylandres (Gale-us), des Aiguillats (Spi-
nax), etc.; les genres Marteau ( Zygœna ), les
Anges ( Squatina ), les Scies ( Pristis ), et enûn
les Raies et tous les démembrements de ce
groupe. Nous pouvons renvoyer au mot
Squale tout ce qui appartient à cette pre¬
mière subdivision , et ne traiter ici que des
espèces du genre Raie ( Raia de Linné); on
peut d’ailleurs traiter spécialement au mot
Torpille de tout ce qui se rapporte à ces
Poissons électriques.
Les Sélaciens, en général, comprenant ces
deux genres , Squales et Raies, sont remar¬
quables parce que leurs palatins et leurs
postmandibulaires sont seuls armés de dents
et tiennent lieu de mâchoires. Les os ordi¬
naires, maxillaires ou mandibulaires, n’exis¬
tent qu’en vestige, et toute l’arcade ptérygo-
palatsne, qui suspend la mâchoire au crâne,
SEL
est représentée par un seul os. L’os hyoïde
est attaché au pédicule unique de cette
pièce, il porte des rayons branchiostéges et
des arcs branchiaux ; mais les pièces de
l’opercule ne se retrouvent plus. Tout ce
squelette est, d’ailleurs, composé de carti¬
lages , qui sont remarquables par la dispo¬
sition singulière des Cytoblastes, déjà men¬
tionnée dans un article précédent. Voyez
POISSONS et SQUALES.
Les Squatines et les Scies forment une
sorte de passage entre les Squales et les
Raies, et cette liaison est encore augmentée
par le genre des Marteaux. Dans ces Pois¬
sons la queue est grosse et conique, et le
corps ne présente pas encore cet aplatisse¬
ment et cet élargissement horizontal qui
donnent , à la famille des Raies proprement
dites, un caractère si spécial. 11 faut même
faire bien attention que les Rhinobates ,
puis les Rhina, conduisent des Squatines ou
des Scies aux Raies à queue plus ou moins
grêles. Ce sont ces formes qui ont déterminé
M. Müller à diviser en sept familles et en
plusieurs groupes chacune des subdivisions
que je viens d’indiquer.
Les Raies à corps aplati horizontalement,
à cause de l’union des pectorales et des dif¬
férentes parties de la tête , ont toutes la
bouche au-dessous du museau ; les deux
narines sont ouvertes au-devant de la fente
transversale de la bouche; les yeux sont
tantôt au-dessus , tantôt sur les côtés de la
tête : derrière eux existent les ouvertures
toujours très visibles des évents. Les bran¬
chies avec lesquelles ils communiquent ont
leurs fentes linéaires et transversales der¬
rière la bouche et de chaque côté de la ligne
médiane. Une ceinture humérale, composée
d’un cartilage très épais , s’articule avec
l’épine derrière les sacs branchiaux. Dans
l’intervalle triangulaire qu'ils laissent entre
eux , au-devant de cette ceinture existe le
cœur , logé dans son péricarde. En arrière
de la ceinture humérale commence la ca¬
vité abdominale contenant un foie toujours
très gros, divisé en deux larges lobes ; puis
on trouve l’estomac, l’intestin qui fait
peu de circonvolutions, mais dont le gros
intestin porte en dedans cette remarqua¬
ble valvule spirale des Chondroplérygiens.
La rate est grosse et très développée. Le
pancréas forme une glande conglomérée;
SEL
SEL
531
le canal intestinal n’a point de cæcums.
J’ai indiqué brièvement, parce que tous
les anatomistes la connaissent , la place oc¬
cupée par le cœur, d’où l’on voit sortir les
artères branchiales dont la disposition est
aussi bien simple et bien connue. Je rap¬
pellerai , en ce qui concerne la circula¬
tion , la très singulière disposition obser¬
vée par M. Natalis Guillot de ces larges
sinus veineux qui semblent porter le sang
dans une sorte de tissu cellulaire lacuneux
situé symétriquement de chaque côté de la
colonne vertébrale, et derrière l’arc supé¬
rieur de la ceinture humérale. 11 y a cer¬
tainement là de nouvelles recherches à faire
pour savoir le rôle que la nature fait jouer
à ces grands sinus lacunaires et celluleux
qui ne paraissent pas exister dans les Squa¬
les , ni peut-être même dans les diflé-
reuts genres plus ou moins voisins des
Raies.
Les Raies comme les Squales pondent
de très grands œufs enveloppés dans une
coque d’apparence plus ou moins cornée,
coriace, de forme carrée et dont les angles
se prolongent plus ou moins. Les mâles ont
de chaque côté des nageoires ventrales , des
appendices plus ou moins compliqués au
moyen desquels ils accrochent leurs femelles
et les réunissent pour la juxtaposition des
cloaques pendant l’émission de la liqueur
séminale. Il y a donc dans ces Poissons
une fécondation interne à la manière de
celle des Reptiles ou des Oiseaux. Quel¬
ques espèces paraissent ovovivipares. Les
Raies n’ont pas une vie très tenace ; elles
ne vivent que très peu de temps hors de
l’eau. Le plus grand nombre des espèces
habite les eaux de l’Océan ; mais certaines
d’entre elles sont tout à fait fluviatiles : ce
sont les espèces qui vivent dans les grands
fleuves de l’Amérique , tels que le Rio del
Magdalena, l’Orénoque et l’Amazone. Ces es¬
pèces vivent avec les Cétacés d’eau douce ,
dans des endroits tellement élevés au-dessus
du niveau de la mer, qu’il n’y a aucune
communication entre les eaux de l’Océan et
celles qui font le séjour habituel de ces Pois¬
sons fluviatiles. Toutes les Raies marines
sont des Poissons de haute mer; très peu
d’espèces sont littorales : elles aiment les
fonds de sable ou vaseux ; eilos par¬
viennent à une taille considérable. O11 en
rencontre dans l’Atlantique qui ont plu¬
sieurs mètres de largeur , et dont le poids
atteint jusqu’à 1,000 kilogrammes. Les na¬
geoires pectorales sont les seuls organes de
mouvement très développés dans ces Pois¬
sons ; les ventrales sont toujours petites.
S'il existe des nageoires impaires , on voit
les dorsales placées sur la base de la queue,
ou quelquefois à l’extrémité de cet organe ;
mais ce n’est qu’accidentellement , et par
suite d’une déviation tératologique , qu’on
rencontre ces organes insérés sur la région
dorsale de ces animaux. Rien n’est d’ailleurs
plus variable que la forme de la queue de
ces Raies, que la position des nageoires,
ainsi que l’armure que portent quelques
unes d’entre elles. Dans les Raies ordinaires,
M. Robin a disséqué, avec un soin tout par¬
ticulier, un organe composé de cellules nom¬
breuses et hexagonales , placées de chaque
côté des vertèbres coccygiennes. Des nerfs
rachidiens viennent y perdre leurs nom¬
breux filets , et des vaisseaux sanguins fins,
déliés et nombreux , les parcourent en y
faisant les plus belles injections. L’usage de
cet organe, que M. Cuvier n’avait pas connu
avec autant de détail, est encore ignoré. On
ne trouve rien de semblable dans les Paste-
nagues ni dans les autres genres de Poissons,
dont la queue, longue quelquefois de 2 mè¬
tres et davantage, est armée d’épines osseu¬
ses dentelées en scie sur les côtés , tantôt
solitaires , quelquefois en nombre plus ou
moins considérable , ayant l’air de sortir
d’une même bourse, ou étant placées à dis¬
tance sur la queue.
La peau des Raies est lisse et mince, et
toujours enduite d’une abondante mucosité
sécrétée par des cryptes muqueuses éparses
sur la tête et sur les ailes , mais disposées
quelquefois avec beaucoup de régularité. Les
Raies de nos côtes ont, comme les Squales, des
canaux muqueux très nombreux , souvent
empelotonnés en petites masses comme des
espèces de ganglions lymphatiques. La posi¬
tion de ces canaux , les vaisseaux qui les
nourrissent, ou les nerfs qui les animent ,
prouvent que les canaux n’ont aucune ana¬
logie avec les organes électriques des tor¬
pilles. La peau est souvent hérissée d’aspéri¬
tés plus ou moins fines et elle porleen même
temps des sortes de boucliers ou d’écussons
armés d’épines recourbées qu’on appelle les
532
SEL
SEL
boucles des Raies. Ces boucles sont éparses
sur le corps , mais quelquefois aussi elles
sont réunies d’une manière régulière sous
l’angle des grandes ailes; elles sont plus
grosses et plus abondantes dans les mâles
que dans les femelles. On rencontre aussi
des épines placées régulièrement le long de
la colonne vertébrale, tantôt sur un rang,
tantôt sur trois. Des épines existent aussi
sur les arcades sourcilières, au-devant ou en
arrière des yeux, auprès des évents; quel¬
quefois la constance de ces armes peut de¬
venir un bon caractère spécifique ; mais il
arrive aussi qu’elles sont sujettes à de gran¬
des variations.
Au lieu de ces armes plus ou moins offen¬
santes, la peau de certaines espèces est re¬
couverte de granulations calcaires serrées
les unes contre les autres et adbérantavec une
telle force à la peau que les arts en ont su
tirer parti. On fait, en les usant, une espèce
de parchemin recouvert d’un réseau hexa¬
gonal d’une très grande solidité, susceptible
de prendre un très beau poli et que l’on
connaît sous le nom de Galuchat.
Les Sélaciens de la mer Rouge et de la côte
de Malabar en fournissent une grande abon¬
dance, tellement que le commerce de ces
peaux de Raies est un objet important d’ex¬
portation pour ces contrées.
J’ai dit que la bouche des Raies était sous
le museau. Elle est un peu protractile ; mais,
en ayant égard à la grandeur des individus,
on doit dire que la fente de la bouche n’est
généralement pas très grande. Cependant, à
cause de la mobilité des mâchoires, ces Pois¬
sons parviennent à avaler des individus assez
grands. Loin d’armer leur gueule comme
celle des Squales, les dents, disposées sur
plusieurs rangs, sont ordinairement très
petites; tantôt ce sont de petites épines at¬
tachées sur la peau de la mâchoire par li¬
gnes longitudinales, elles forment alors
comme des râpes ; tantôt elles sont en quin¬
conce. Ces dents peuvent avoir à leur base
deux petits talons épineux; d’autres fois
elles sont de simples granulations d’une
extrême finesse. Il y a même une espèce
voisine des Céphaloptères d’Amérique dont
la mâchoire inférieure manque de dents.
Quelquefois aussi cette dentition est remar¬
quable par le développement des pièces cal¬
caires qui forment des compartiments ou
des mosaïques tantôt égales, tantôt beau¬
coup plus larges que longues.
On conçoit qu’une telle variation dans les
formes générales, dans la dentition, dans la
position des nageoires et dans la nature de
la queue, ait permis aux naturalistes de di¬
viser cette famille en un nombre considéra¬
ble de genres dont on connaît aujourd’hui
une infinité d’espèces.
Les Sélaciens se montrent à l’état fossile
non moins variés que les espèces vivantes.
M. Agassiz en a fait connaître un assez grand
nombre, surtout en publiant les différents
fragments des aiguillons de la queue ou des
dents des genres voisins des Miliobates.
Une famille aussi nombreuse exigerait,
pour être traitée avec détail, une publication
qui comprendrait un volume entier. Pour ne
pas sortir des bornes d’un article de diction¬
naire, je dois me restreindre à ces considé¬
rations générales. (Val.)
*SEEADEÏ\MA. ins. — Genre de la tribu
des Chalcidiens, groupe des Ptéromalites, de
l’ordredes Hyménoptères, établi par M. Wal-
kersurdes espèces à antennes de treize ar ¬
ticles et à abdomen allongé. Le type est le S.
latum Walk., découvert en Angleterre. (Br..)
*SELAGIA (aùaye a>, je brille), ins. —
Hubner ( Cat., 1816) indique sous ce nom un
genre de Lépidoptères de la famille des Noc¬
turnes , tribu des Pyralides , qui n’est pas
adopté par les entomologistes français. (E.D.)
SÉEAGîNE. Selago. bot. ph. — Genre
de la famille des Sélaginées, à laquelle il
donne son nom, de la Didynamie angiosper-
mie dans le système de Linné. Le nombre
des espèces qu’il comprend s’est accru ra¬
pidement dans ces dernières années. Ainsi,
dans sa Monographie des Sélaginées ( Mém .
de la Soc. de phys. et d’hist. nat. de Genève ,
ÎI, 1823), M. Ghoisy en décrivait 28, dont
7 imparfaitement connues ; tandis que dans
la revue monographique qu’il en a publiée
récemment, M. Walpers [Repert. botan., IV,
p. 150) en décrit 65. Ces végétaux sont des
herbes et des sous-arbrisseaux du cap de
Bonne-Espérance, à petites feuilles acicu-
laires ou lancéolées, ou ovales, alternes,
opposées ou fasciculées ; à petites fleurs ter¬
minales , en épi ou presque en corymbe.
Les fleurs ont un calice à 3 ou 5 divisions ;
une corolle gamopétale, à tube cylindrique
ou en entonnoir, à limbe quinquéfide, plus
SEL
SEL
533
ou moins irrégulier; 4 étamines didyna-
mes ; un ovaire à deux loges renfermant
chacune un seul ovule suspendu. Chacune
de ces loges, dans le fruit mûr, se sépare
spontanément en un akène monosperme.
La délicatesse de ces plantes en fait Cul¬
tiver quelques unes comme espèces d’orne¬
ment. Telle est la Sélagine bâtarde, Selago
spuria Lin., petite espèce, à tiges nombreu¬
ses, droites, hautes de 5 ou 6 décimètres,
légèrement velues dans le bas, ainsi que
les feuilles qui sont linéaires, presque fili¬
formes, entières ou dentées vers leur extré¬
mité; les fleurs sont très petites, d’un joli
bleu très clair , et groupées en grand nombre
en épis qui se réunissent à leur tour en
une sorte de corymbe d’un joli effet. C’est
une plante d’orangerie, qu’on cultive dans
un mélange de terre ordinaire et de terre
de bruyère. — On cultive aussi , et de la
même manière, la Sélagine a corymbe, Selago
corymbosa Lin., à très petites feuilles fili¬
formes fasciculées, à très petites fleurs blan¬
ches, moins élégantes que celles de la pré¬
cédente. (P. D.)
SÉLAGINÉES. Selagineæ. bot. bh. —
Famille de plantes dicotylédonées, monopé¬
tales, hypogynes, ainsi caractérisée: Calice
libre, persistant, spathiforme ou tubuleux,
à 3-5 divisions plus ou moins profondes ,
plus rarement bifoliolé. Corolle monopétale,
à tube court ou allongé, entier ou latérale¬
ment fendu, à limbe 4-5-lobé, à lobes égaux
ou disposés en une ou deux lèvres, à préflo¬
raison imbriquée. Étamines insérées au tube
de la corolle, saillantes ou incluses, quatre
didynames ou réduites à deux par l’avorte¬
ment de la paire extérieure, à anthères unilo¬
culaires s’ouvrant longitudinalement. Ovaire
libre, terminé par un style simple et un stig¬
mate en tête, à deux loges renfermant cha¬
cune un ovule anatrope pendu au sommet.
Le fruit se compose de deux akènes se sépa¬
rant à la maturité, égaux ou inégaux, tous
deux fertiles, ou l’un stérile et même avorté,
à péricarpe subéreux, quelquefois renflé sur
les côtés qui se creusent d’une logette. Grai¬
nes pendantes, à tégument coriace, à péri-
sperme charnu dans l’axe duquel se présente
un embryon cylindrique, de même longueur
à peu près, à radicule supère. Les espèces
sont des sous-arbrisseaux ou des berbes, tou¬
tes originaires du cap deBonne-Espérance; à
feuilles alternes ou s’opposant vers le bas de
la tige, entières ou découpées, sessiles ou pé-
tiolées, dépourvues de stipules ; à fleurs dis¬
posées en grappes terminales ou en corym-
bes paniculés, chacune accompagnée d’une
bractée.
GENRES.
Polycenia , Chois. — Hebenslreilia, L. —
Dischisma, Chois. - — Agathelpis, Chois. —
Microdon, Chois. (Dalea , Gærtn.) — Selago,
L. ( Noltea , Eckl.) — Walafridia, E. Mey.
(Ad. JJ
*SELAG1MTES. bot. foss. — Genre éta¬
bli par M. Ad. Brongniart pour des végé¬
taux fossiles du terrain Fouiller, qui parais¬
sent entrer dans la famille des Lycopodia-
cées. Ils sont caractérisés par des tiges di-
chotomes , portant plusieurs rangées longi¬
tudinales de feuilles imbriquées , dilatées à
la base , qui laissent des cicatrices à peine
distinctes. (D. G.)
*SEEAGIS , Dejean ( Catalogue , 3e édi¬
tion , p. 89). ins. — Synonyme de Caris,
Gory. (C.)
*SÉLAGITE. géol. — Espèce de la fa¬
mille des Roches hypersthéniques. Voy. ro¬
ches , page 163.
SELANDIIÏE. Selandria. ins. — Genre de
la famille des Tenthrédides , de l’ordre des
Hyménoptères , établi par Lcach et adopté
par tous les entomologistes. Les Sélandries se
distinguent des genres voisins par leurs an¬
tennes composées de neuf articles et un
peu renflées à l’extrémité, et par leur corps
court, assez large. Les espèces connues sont
surtout européennes ; nous citerons, comme
les plus communes dans notre pays , les
S. morio ( Tenthredo morio Fab.), S. cos-
talis ( Tenthredo costalis GmeL), S. serva
Fabr., etc. , etc. (Bl.)
*SEEAS, Dejean ( Catalogue , 3e édition,
p. 113). ins. — Synonyme de Lamprocera,
Laporte. (C.)
*SELASIA (çAaç, éclat, feu, éclair), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Serricornes, section des
Malacodermcs et tribu des Cébrionites, éta¬
bli par de Laporte ( Pievue enlomologique de
Silbermann , 1836, t. IV, p. 19), adopté par
Guérin-Méneville ( Species el Iconographie
générique des animaux articulés, 1843, 2e
livraison, n° 6). Ce genre ne renferme en¬
core que trois espèces, savoir: S. Ilhiphice-
534
SEL
roides Lap., unicolor et decipiens Westw.
( Euptilia). La première est originaire du
Sénégal, et les deux autres proviennent des
Indes orientales. (C.)
*SELASOMA (cre/o cç, éclat ; ocou.oc, COrps).
ins. — Genre de l’ordre des Diptères , de la
famille des Tabaniens fondé par M. Mac-
quart ( Dipt . exot., I, 1838). (E. D.)
*SELASP’IIOIUJS , Swains. ois.— Syno¬
nyme de Mcllisuga , Briss., genre de la fa¬
mille des Oiseaux-Mouches, qui comprend
les Rubis de M. Lesson. Voy. colibri. (Z. G.)
*SELATOSOM8JS, Stephens, ins. — Syno-
nyinede Biacanlhus, Latreille, ou Aphotistus,
Ivirby. (C.)
*SELBYA.bot. ph. — Genre établi dans
la famille des Méliacées par M. M.-J. Rœ-
mer ( Famil. natur. synop. monograp . ,
fasc. 1, p. 126) pour le Milnea montana
W. Jack. ( Lan sium montanum Rumph.).
(D. G.)
SELEIMA (du mot S'deme que les Por¬
tugais appliquent à ce poisson), roiss. —
Ce nom générique a été choisi par Bowdich
pour désigner u-ri poisson des îles du Cap-
Vert , d’une belle teinte dorée. Cuvier a
soupçonné que ce poisson pourrait bien être
la Saupe ( SparusSalpa , L.), espèce du genre
Bogues ( Boops ), auquel certainement le Se-
leiina appartient. (G. B.)
SÉLÈNE. Selene (a-c-À'/jv/j, lune), poiss. —
Sous ce nom, qui rappelle l’éclat dont bril¬
lent les écailles de ces Poissons , Lacépède
(Hist. nal. Poiss., IV) désigne un genre de
Vomers qui doit disparaître du catalogne
ichthyologique. En eSîet , les deux espèces
que ce savant a rapportées à ce genre ne
reposent que sur des caractères mal ap¬
préciés.
La Sélène argentée , Selene argentea
Lacép. , n’est autre chose qu’un Abacatuia
(voy. argyréiose), qui avait usé sa première
dorsale et ses ventrales. La Sélène quadran-
gulaire, Z eus quadratus Linn., est la même
que le Chætodon faber , VEphippus forgeron
de M. Valenciennes. (G. B.)
SELENEPISTOMA yjvf;, lunule ; lui,
sur ; çzou.a, bouche), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères hétéromères, de la famille des
Mélasomes et de la tribu des Blapsides, pro¬
posé par Solier, adopté par Dejean (Catalo¬
gue, 3U édition, p. 211) et par Hope. Deux*,
espèces du cap de Bonne-Espérance y sont
SEL
rapportées, savoir : les Opatrum longipalpe
et acutum Wied. (C.)
*SELENIA (adrivn, lune), ins. — Genre de
Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu
des Géomètres, créé par Hubner(CaL> 1816).
(E. D.)
* SE LE AIDERA , Gould. ois. — Syno¬
nyme de Ramphastos , Linn., division de la
famille des Toucans. Voy. toucan. (Z. G.)
SÉLÉNIE. Selenia. bot. ph. — Genre de
la famille des Crucifères, de la Tétradyna-
mie siliculeuse, dans le système de Linné,
établi par Nuttal ( Journ . acad. Philad., V),
pour une piaule annuelle, qui croît natu¬
rellement dans les prairies humides de
l’Amérique septentrionale , et à laquelle il
a donné le nom de Selenia aurea. Ce genre
est remarquable par les dix glandes hypo-
gynes que présente sa lleur, et dont huit
sont placées par paires à la base des sépales,
tandis que les deux autres se trouvent à la
base des deux étamines courtes; sa siiicule
est largement ovale, rétrécie à sa base ,
rnarginée, à deux valves réticulées et un
peu renflées ; chacune des deux loges de ce
fruit renferme de quatre à six graines en¬
tourées d’une large bordure cartilagineuse,
dans lesquelles la radicule n’estque très im¬
parfaitement accombante et s’applique tout-
à-fait sur le côté de l’un des cotylédons, tout
près de son bord. L’espèce type de ce genre
doit son nom a la couleur jaune d’or de ses
fleurs qui ont environ 14 millim. de lar¬
geur, et qui exhalent une odeur agréable.
C’est une petite plante d’environ 2 décim.
de hauteur, à feuilles pinriatifîdes.
La singularité des caractères du genre
Sélénie a déterminé Nuttal et, après lui,
Torrey et Asa Gray à établir pour lui , dans
la famille des Crucifères , une tribu parti¬
culière qu’ils ont nommée Séléniées. (P. D.)
SÉLÉNIÉES-. bot. ph. — Nom d’une
tribu établie par Nuttal dans la famille des
Crucifères , et comprenant le genre Sé¬
lénie.
*SELENIS, Hope (ColeoplerisC s Manual,
III, p. 158). ins. — Synonyme d'Acrorwys,
Chevrolat, Dejean. (C.)
SÉLÉNITE. min. et géol. — Voy. gypse.
*SELENÏTES, Hope (Coleopterist’s Man. ,
III, p. 157). ins. — Synonyme de Cheilome-
nes, Chevrolat, Dejean. (C.)
SÉLÉNIUM (de aeÀvjvvî, lune), ch. et min.
SEL
535
— Corps simple, métalloïde, découvert, en
1SI7, par M. Berzélius, et dont les proprié¬
tés se rapprochent beaucoup de celles du
Tellure et du Soufre. Comme ce dernier, il
peut être obtenu sous les trois états; à l'é¬
tat solide, il est d’un brun foncé, translucide
sur les parties minces , et montre alors à la
lumière transmise une belle couleur rouge.
Les combinaisons du Soufre et du Sélénium
présentent entre elles les plus grandes ana¬
logies. 11 est peu répandu dans la nature ,
où on ne le rencontre qu’à l’état de mélange
avec le Soufre, ou à l’état de combinaison
avec l’Argent , le Cuivre et le Plomb. Voy.
séléniures. (Del.)
* SÉLÉNIURES. min. — Petit genre de
substances minérales faisant partie de la
classe des substances métalliques, et prove¬
nant de la combinaison d’un métal avec le
Sélénium, élément métalloïde. Ce genre ne
comprend encore que quatre espèces, dans
lesquelles le Sélénium est combiné avec le
Plomb , l’Argent et le Cuivre. Ces espèces
ont pour caractères communs d’exhaler une
forte odeur de Chou pourri lorsqu’on les
grille dans un tube ouvert par les deux
bouts , et de donner un sublimé rouge de
Sélénium lorsqu’on les chauffe dans le tube
fermé. Les quatre espèces connues sont : la
Clauslhalie , ou le Séléniure de plomb; la
Naumannite, ou Séléniure d’argent; la Ber-
zéline, ou Séléniure de cuivre; et l'Eukai-
rile , ou Séléniure double d’argent et de
cuivre. Nous avons déjà parlé du Séléniure
de plomb, à l’article qui concerne ce métal.
Nous dirons quelques mots ici des Séléniures
d’argent et de cuivre.
La Naumannite (ou le Séléniure d’argent),
décrite et analysée par G. Rose, provient des
mines de Tilkérode au Harz; elle est en
masses grenues, d’un noir de fer, à cassure
Iamelleuse et à clivage cubique ; elle res¬
semble beaucoup à l’Argyrose ou sulfure
d’Argent, dont elle se distingue par moins
de ductilité, et un clivage très sensible. Elle
est composée d’un atome d’Argent et d’un
atome de Sélénium , ou , en poids , d’Ar¬
gent 73, et de Sélénium 27.
La Berzéline (Séléniure de cuivre) pro¬
vient de la mine de Cuivre de Skrickerum
en Smolande; c’est une substance métal*
loïde, d’un blanc d’Argent, très ductile, qui
forme de petites veines dendritiques, ou des
SEL
enduits noirâtres dans les fissures d'un cal¬
caire spathique. Berzélius, qui l’a fait con¬
naître, l’a trouvée composée d’un atome de
Sélénium et de deux atomes de Cuivre ; en
poids, de 62 de Cuivre et de 38 de Sélénium.
L'Eukairite , analysée par le même chi¬
miste , et qui se rencontre avec la Berzéline
dans la mine de Skrickerum , n’est qu’une
combinaison d’un atome de Naumannite et
d’un atome de Berzéline. C’est donc un Sé¬
léniure double d’argent et de cuivre, qu'Hatiy
a décrit sous le nom de Cuivre sélénié ar¬
gentai. Il est d’un gris de plomb, et mal¬
léable comme la Berzéline, dont on ne peut
le distinguer que par ses propriétés chimi¬
ques. Sa solution par l’acide azotique donne,
par le moyen d’un barreau de fer, les réac¬
tions connuesdu Cuivre et de l’Argent. Cette
combinaison est analogue à celle que pré¬
sente, parmi les sulfures, la Stromeyérine ;
et tout indique que les Séléniures et les sul¬
fures , des mêmes bases et du même ordre
de saturation , sont isomorphes entre eux.
(Del )
*SELE1\0CEPHALUS («sXyjvvj, lune; «-
<paK, tête), ins. — Genre de la famille des
Cercopides, de l’ordre des Hémiptères ho-
moptères, établi par M. Germar et adopté
par la plupart des entomologistes. Les Sele-
nocephalus se reconnaissent surtout à leur
tête courte et large, affectant la forme d’un
croissant lorsqu’on la considère en dessus, à
leurs ocelles situés en avant des yeux , etc.
Le type de ce genre est le S. obsoletus
Germ., Burin. , assez commun dans notre
pays. (Bl.)
*SELENQDEIUJS(adWç, lunule;
cou), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, de la famille des Clavicornes et
de la tribu des Nitidulaires, proposé par De-
jean ( Catalogue , 3e édition, p. 134) et qu’il
compose de deux espèces de la Guiane fran¬
çaise, des A’. Cayennensis Dej., et laminaLac.
(C.)
* SELENODÛN. mam. — Voy. solenodon.
(E. D.)
*SELEN0D01\ (si^vtç, lunule; bfovç,
dent), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Serricornes, section
des Malacodermes et tribu des Cébrionites,
établi par La treille ( Publication posthume.
Annales de la Société entomologique de
France, t. III, p. 163) sur le Cebrio bicolor
SEL
536 SEL
de F , espèce qui est propre aux États-Unis
(G.)
*SE LE NOMMA , Solicr, Dejean ( Catalo¬
gue , 3e édition, p. 203). ms. — Synonyme
d’ Ammophcrus , Guérin Meneviile, Castelnau
et Solier. (G )
*SELENOPALPUS (aeWs, lunule; pal-
pus, palpe), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères hétéromères , famille des Sténély-
tres, tribu des OEdémérites , créé par Ad.
Wite {The Zoologie of lhe voyage of Erebus
el Terror , 1846, p. 13), et qui se compose
de trois espèces, toutes originaires de la Nou¬
velle-Zélande ; savoir: S. chalybeus , sub-
viridis Wh., et cyana F. ( Dryops ). (C.)
1SELENOPHORIJS {oeUvV„ lunule ; <pe-
pco, je porte), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, famille des Carabi-
ques, tribu des Harpaliens, créé par Dejean
(Species général des Coléoptères, t. IV, p. 80),
et qui se compose de près de cent espèces.
Sur ce nombre, soixante-quinze environ sont
propres à l’Amérique, une douzaine à l’Afri¬
que, quatre ou cinq à l’Asie, et une seule
est européenne. Nous désignerons, comme
faisant partie de ce genre, les espèces sui¬
vantes: S. palliatus, caliginosus F., tricolor
Guér., pyrilosus , œquinuclialis Dej., limbo-
laris Py. , tenebrosus , varicolor , viridipes
Leconte , etc. , etc. (C.)
*SELENOPS.arachn.— C’est un genre de
l’ordre des Aranéides, de la tribu des Arai¬
gnées, établi par Léon Dufour et adopté par
les aptérologistes. Les yeux, chez les espèces
qui composent ce genre, sont au nombre de
huit, disposés sur deux lignes: la ligne an¬
térieure qui est courbée en avant et formée
par six yeux ; la ligne postérieure est très
rapprochée de l’autre, plus longue que l’an-
térieureet indiquée à ses extrémités par deux
yeux seulement, de manière qu’il y a quatre
yeux intermédiaires sur une ligue droite, et
deux yeux latéraux de chaque côté, l’un plus
avancé, l’autre plus reculé que la ligne in¬
termédiaire. La Icvre est arrondie, semi-
circulaire ou ovalaire. Les mâchoires sont
allongées, droites, écartées et divergentes à
leur extrémité. Les pattes, étalées latérale¬
ment, sont allongées, fortes, presque égales ;
les postérieures sont aussi longues ou plus
longues que les antérieures.
Les Aranéides, qui composent cette coupe
générique, habitent l’ancien et le nouveau
monde, et courent avec rapidité les pattes
étendues latéralement. On en connaît six
espèces et, comme type de ce genre, je cite¬
rai le Sélénops omalosome, Selenops omalo-
soma Duf. ( Annales générales des sciences
physiques, 1820, p. 7, pl. 69, fig. 4). Cette
espèce, qui habite l’Espagne, a été rencon¬
trée dans les environs de Valence. (IL L.)
*SEEENOSPOmUM. bot. cr. — Genre
de Champignons établi par M. Corda , et
rangé par M. Léveillé parmi ses Clinospo-
rés - Ectoclines , tribu des Sarcopsidés , sec¬
tion des Tuberculariés. Voy. mycologie. (M.)
SELEUCIBES , Less. ois. — Synonyme
de Falcinellus, Vieill. , genre de la famille
des Paradisiers. Voy. ce mot. (Z. G.)
SEL GEMME, min. ot géol. — Voy. ro¬
ches, page 179.
*SELIDOSEMA(<jeÀtç, page; <j%a, signe).
ins. — Hubner (Cat., 18 16) indique sous cette
dénomination un genre de l’ordre des Lépi¬
doptères , famille des Nocturnes , tribu des
Géomètres , qui n’est généralement pas
adopté. (E. D.)
SE LIN. Selinum. bot. ph. — Genre de la
famille des Ombellifères , tribu des Angéli-
cées , de la Pentandrie digynie dans le sys¬
tème de Linné. Le groupe générique établi
primitivement sous ce nom par Linné et
successivement accru par les botanistes pos¬
térieurs , est un de ceux de la famille des
Ombellifères qui ont été le plus démembrés.
Tel qu’il est admis aujourdhui conformé¬
ment aux idées d’Hoffmann, il comprend
un petit nombre d’espèces herbacées vivaces,
indigènes de l’Europe moyenne et méridio¬
nale, de l’Amérique septentrionale, et des
montagnes du Népaul , à feuilles ternées*
décomposées en segments pinnatifides ; à
fleurs blanches, formant une ombelle com¬
posée , dont l’involucre n’a qu’un petit
nombre de folioles, tandis que son involu-
celle est polyphylle. Leur fruit est comprimé
latéralement , chacune de ses moitiés pré¬
sentant cinq côtes ailées-membraneuses ,
dont les latérales deux fois plus larges que
les autres ; ses sillons sont parcourus chacun
par une ligne de suc propre (' villa ), les ex¬
térieurs souvent par deux. Parmi nos Om¬
bellifères rangées d’abord parmi les Sélins,
i! ne reste plus aujourd’hui sous ce nom que
le Selin a feuilles de Carvi, Selinum car-
vifolia Lin., plante de près d’un mètre de
SEL
SEL
haut , commune dans les prairies et les bois
humides de divers points de la France, dont
la tige cannelée ou sillonnée-anguleuse ,
meme relevée de côtes saillantes, et un peu
membraneuses, porte des feuilles à segments
divisés sur leurs côtés en lobes étroits mu-
cronés. Ses fleurs sont blanches. Quelques
auteurs signalent sa racine et sa graine
comme apéritives et carminatives ; mais
l’une et l’autre sont inusitées. (D. G.)
*SELïLTS. crust. — C’est un genre de l’or¬
dre des Lernéides, établi par Kroyer et rangé
par M. Milne Edwards dans sa famille des
Chondracanthiens. On ne connaît encore
qu’une seule espèce appartenantà ce genre;
c’est le Selius bilobé, Selius büobiis Kroyer
( Nalur . Tidss , t. I, p. 479). Cette espèce a
été rencontrée sur les branchies d’un Polynoé
ponctué. . (H. L.)
SELLE. poiss. — Nom d’une espèce d’Ain-
phiprion ( Amphiprion ephippnim), ainsi
nommé à cause de la grande tache qu’il
porte sur le dos. Petit poisson dont la struc¬
ture indique un régime végétal. (G. B.)
SELLEMA. poiss. — Syn. de Seleima.
SELLIERA (nom d'homme), bot. ph. —
Genre de la famille des Goodéniacées , de
la Pentandrie monogynie, dans le système
de Linné, proposé par Cavanilles {Anales de
Historia natural , vol. I (1799), p. 41, tab.
5, fig. 2, reproduite dans les Icônes, tab. 474)
pour une plante qui croît à la fois dans
l’Amérique méridionale, au Chili, dans les
lieux humides près de la mer, et à la Nou¬
velle-Hollande , et à laquelle ce botaniste a
donné le nom d eSelliera radicans. Ce genre
fut réuni d’abord aux Goodenia par Labil-
lardière , Persoon , M. Rob. Brown , et la
plante qui le forma reçut du premier de ces
botanistes le nom de Goodenia repens. Il a
été rétabli dans ces derniers temps par
M. Endlicher, avec des caractères modifiés
conformément aux données fournies par
M. R. Brown (Prodr., p. 579), surtout à
cause de sa corolle à cinq divisions aptères,
déjetées presque ep une seule lèvre, en esti¬
vation valvaire , et de l’indusium de son
stigmate nu à son orifice. (D. G.)
SELLIGUEA (dédié au physicien et mé¬
canicien Sel! igue , l’un de ceux qui ont le
plus contribué au perfectionnement du mi¬
croscope). bot. cr. — Genre de la famille
des Fougères-Polypodiacées, établi parBory
T. xi.
537
pour une plante de Java , qui a été décrite
postéi ieurement , par Hooker et Greville ,
comme un Celerach. Il est caractérisé par
des sores sans indusie , linéaires, continues
ou interrompues, solitaires entre deux ner¬
vures, parallèles entre elles et avec eux.
L’espèce type est le Selliguea Feei Bory, qui
a été figurée dans l’atlas du Dictionnaire
classique. ^ ^
SELLOA. bot. ph. — Genre de la famille
des Composées-Sénécionées , de la Syngé-
nésie-polygamie superflue dans le système
de Linné, établi par MM.de Humboldt, Bon-
pland etKunth {Nov. gen. etspec., IV, 265,
tab. 395), pour des plantes herbacées, du
Mexique. Sprengel avait donné ce même
nom à un autre genre de Composées, mais
le premier ayant été définitivement conservé,
celui-ci est rapporté comme synonyme au
Gymnosperma , Less. (D. G.)
SELLOWÏA. bot. ph. — Ce genre pro¬
posé par Roth pour une plante de l’Inde,
et qui a pour synonyme le Winlerlia, Spreng. ,
est regardé par MM. Wight et Arnott comme
n étant autre chose que V Ammannia pen-
tandra Roxb., dans lequel les placentaires
auraient été pris pour une graine unique.
(D. G.)
SEL MARIN, géol. et min. — Synonyme
de Sel gemme. I oy. ce mot à l’article roches,
page 179.
*SE LOCH USA. ois. — Genre établi par
G. -R. Gray , dans la famille des Engoule¬
vents, sur le Caprimulgus fornicatus de
Vieillot. (Z. G.)
SIvLS , SEL. ch. et min. — Autrefois on
donnait le nom de Sel à tout corps soluble
dans moins de cinq cents fois son poids
d eau, et l’on confondait alors dans la même
classe des substances très disparates , telles
que des acides, des alcalis, des matières vé¬
gétales et animales. Plus tard on restreignit
le nom de Sel aux combinaisons des acides
avec les bases, et enfin plus récemment
( enc°re, on a proposé d’étendre la significa¬
tion de ce mot aux combinaisons des élé¬
ments électronégatifs avec les éléments élec¬
tropositifs de même ordre, dans lesquelles
les propriétés des éléments s’anéantissent ou
se neutralisent réciproquement d’une ma¬
nière plus ou moins complète. Lorsque l’on
soumet un Sel à l’action d’une pile voltaï¬
que, la combinaison se détruit; et au mo-
68
538
SEL
SEL
ment où les deux sortes d’éléments se sé¬
parent, l’une prend l’électricité négative ,
et l’autre l’électricité positive, et si la pile
a un degré de force suffisant, l’élément
électronégatif ou acide se rend au pôle po¬
sitif, et l’élément électropositif ou basique
va au pôle négatif. Ainsi, la manière dont
un Sel se décompose sous l’influence de la
pile suffit pour caractériser les éléments
qui le forment. Dans le cas où l’acide et la
base sont solubles dans l’eau , on les dis¬
tingue par d’autres propriétés, telles que les
actions qu’ils exercent sur les réactifs colorés.
D’après leurs principes constituants, qui
peuvent être ou des corps simples , ou des
corps composés , les Sels se divisent en deux
classes, savoir, les Sels JialGÏdes , et les Sels
amphides. Les Sels baloïdes sont composés
immédiatement d’un métal électropositif, et
d’un métalloïde électronégatif, qui peut
être , le chlore, le fluor , l’iode et le brome ;
le cyanogène , composé binaire, se compor¬
tant avec les métaux électropositifs comme
les quatre corps simples qui précèdent, peut
être rangé avec eux parmi les éléments ha¬
logènes. Les Sels baloïdes sont généralement
désignés dans les auteurs sous les noms'Me
chlorures, fluorures, iodures, bromures et
cyanures. Le Sel commun , ou Sel marin ,
est dans cette classe de composés salins l’es¬
pèce le plus généralement connue : c’est un
simple chlorure de sodium.
Les Sels amphides sont composés d’un
acide, et d’une base. Le plus souvent l’élé¬
ment acide est un oxacide, c’est-à-dire une
combinaison de l’oxigène avec un corps sim¬
ple; l’élément basique est une oxibase, for¬
mée par la combinaison de l’oxigène avec
un métal, et le Sel qui provient de l’union
de ces deux combinaisons oxidées est un
oxisel. Mais on distingue aussi par les sul¬
fures, des sulfures acides ou sulfacides, des
sulfures basiques ou sulfobases, et les sul¬
facides, en se combinant avec les sulfobases,
forment des Sels analogues aux précédents,
et auxquels on donne le nom de sulfosels.
De même il existe des chlorures acides ou
chloracides, des chlorures basiques ou chlo-
robases, et l’on donne le nom de chlorosels
aux combinaisons queles chloracides forment
avec les chlorobases. Enfin , M. Berzélius
admet encore l’existence de sélénisels et de
tellurisels , c’est-à-dire de séléniures et de
tellurures doubles, dans lesquels un des
composés binaires est acide et l’autre ba¬
sique. Dans les Sels amphides , les propor¬
tions de l’élément commun dans l’acide et
dans la base sont toujours multiples l’une
de l’autre par un des nombres les plus
simples.
Dans les oxisels, la base qui s’unit à un
oxacide est quelquefois une combinaison
non oxidée, telle que l’ammoniaque , ou un
alcali végétal ; l’acide, qui se joint à un
oxide basique, ne renferme pas toujours de
I’oxigène; ex. : l’acide chlorhydrique. Enfin,
l’eau, qui estun composé en quelque sortein-
différent, peut être considérée comme jouant
le rôle d’acide par rapport aux bases fortes,
et le rôle de base à l’égard des acides éner¬
giques, et dans ces deux cas elle forme de
véritables Sels. On donne le nom d 'hydrates
à ceux dans lesquels l’eau joue le rôle d’a¬
cide; quant aux Sels, dans lesquels l’eau
joue le rôle de base, on devrait former leur
nom , d’après la règle ordinaire , en ajou¬
tant le nom de la base à celui de l’acide,
modifié par la terminaison ale , et dire sul¬
fate d'eau pour désigner la combinaison
saline de l’acide sulfurique et de l’eau ; mais
l’usage a prévalu de donner à ce Sel le nom
d’acide sulfurique hydraté.
Un même acide pouvant se combiner en
différentes proportions avec une même base,
et vice versâ , on a cherché à distinguer ces
diverses combinaisons, et pour cela on est
parti de la neutralité des Sels, déterminée
à l’aide des réactifs colorés, quand ils sont
solubles. On appelle neutres tout ceux qui
n’exercent aucune action sensible sur les
couleurs végétales ; et par extension, on ap¬
plique cette même dénomination à tous les
Sels du même genre ou formés du même
acide, qui sont insolubles, quand ils offrent
une composition semblable à celle d’un Sel
soluble, dont la neutralité a pu être consta¬
tée directement. Si la proportion d’acide
est plus grande que celle qui constitue le
Sel neutre, le Sel est un sur-sel ou Sel acide;
si elle est moindre que celle qui existe dans
le Sel neutre, ou à un sous-sel , ou Sel ba¬
sique. Dans les sur-sels, la quantité d’acide
est égaie à 2, 3, 4, etc., fois celle du
Sel neutre, ce que l’on exprime en plaçant
devant le nom de l’acide les mots sesqui , bi,
tri, quadri, etc.; dans les sous-sels, c’est
SE>I
SEM
539
la proportion de base qui varie suivant les
rapports, et l’on emploie les mêmes épi¬
thètes, en les plaçant cette fois devant le
nom de la base. Tous les Sels d'un même
genre sont dits être au même degré de sa¬
turation , lorsque l’élément électronégatif
de l’acide et celui de la base sont dans le
même rapport. Tous les Sels sont solides,
et susceptibles de cristalliser , en passant
lentement de l’état liquide ou gazeuxà l’état
solide. Lorsqu’un acide et une base sont
incolores, ils produisent généralement en
se combinant un Sel incolore; si l’acide et
la base salifîable sont colorés, la couleur du
Sel varie ; et ceux qui contiennent la même
base ont en général la même couleur. Quel¬
quefois deux Sels se combinent l’un avec
l’autre, et il en résulte des Sels doubles.
Les Sels solubles , en cristallisant dans
l’eau, retiennent souvent une certaine quan¬
tité de ce liquide, qui se combine avec eux
en proportion définie : cette eau combinée
s’appelle Eau de cristallisation , et le com¬
pose qui résulte de cette combinaison est
un Sel hydraté. (Del.)
*SEMA1\0TUS ( a vi u. a , marque; v£-0ç ,
dos), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res subpentamères, famille des Longicornes,
tribu des Cérambycins , fondé par Mulsant
( Histoire naturelle des Longicornes de France,
p. 54), et qui a pour type le Callidium un -
datum Lin., espèce originaire d’Autriche et
de la France orientale. (C.)
* SEMAPHORA (?? îu.a , signe; cpopiq,
porteur), ins. — Genre de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Nocturnes, tribu des
Noctuélides, créé par M. Guénée ( Annales de
la Société entomologique de France, t. X,
1841) et ne comprenant que trois espèces
européennes, les S. psi Lin.; tridens Fabr.,
cuspis H. (E. D.)
SEMARILLARIA bot. ph. — Genre de
Ruiz et Pavon rapporté comme synonyme
au Paullinia, Lin. (D. G.)
* SE MA SIA (<rn;j.0L<s (a, marque), ins. —
M. Stephens ( bat . gen., 258, 1829) indique
sous le nom de Semasia un genre de l’ordre
des Lépidoptères, de la famille des Nocturnes,
tribu des Tortrices. (E. D.)
*SEMATURA (a^aa, signe ; ovpÿ., queue).
ins. — Dalman ( Act . Halm., 1824) désigne
sous ce nom un genre de Lépidoptères qu’il
place dans sa tribu des Nyctalidœ. (E. D.)
^SEMBLE PRIEES. ins.— Synonyme de
Philanthus, employé par Jurine. (Bl.)
SEMBLIDES. Semblidæ. ins. — Famille
de la tribu des Raphidiens , de l’ordre des
Névroptères, caractérisée par des pattes an¬
térieures simples, une tête courte et con¬
vexe, un prothorax très court, un abdomen
sans tarière. Cette famille est divisée natu¬
rellement en trois groupes, ainsi caracté¬
risés :
(longues, sétaeées . ,f arquées, très
1 grandes . . Corydalite*.
ü..- • assez courtes, plus ou J peu saillan-
tennes \ moins pectinées . . \ tes . Chauliodites.
1 sétaeées, peu longues, f
\ Mandibules . V très courtes. Semblites.
Les Corydalites comprennent le genre Co-
rydalis ; les Chauliodites les genres Chau-
liodes, Latr., Dilar, Ramb., et peut-être Ne-
vromus, Ramb.; et les Semblites, le seul genre
Semblis. (Bl.)
*SEMBEÏS. ins. — Genre delà famille des
Semblides, de l’ordre des Névroptères, éta¬
bli par Fabricius {Mantissa Insect., 1775) et
adopté par tous les entomologistes. Les Sem¬
blis sont surtout caractérisés par leurs pattes
simples, assez grêles ; leurs antennes sim¬
ples, sétaeées; leurs mandibules très cour¬
tes ; leur prothorax très petit, etc.
Le type du genre est commun dans notre
pays ; c’est le Semblis de la boue, Semblis
lutarius (Hemerobius lutarius Lin.).M.Pictet
en a observé une seconde espèce aux envi¬
rons de Genève; c’est le S. fuliginosus de
cet auteur.
Aujourd’hui les métamorphoses de ces
Névroptères sont connues, et c’est à M. Pic-
tet que la science en est redevable.
Les Semblis sont aquatiques, pendant leur
premier état. Les larves ont une tête écail¬
leuse, pourvue d’yeux et supportant des an¬
tennes courtes, composées de quatre articles
dont le dernier en forme de soie. Leurs man¬
dibules sont arquées et munies au côté in¬
terne d’une ou deux petites dents. Leurs
tarses n’ont que deux articles et sont munis
de deux crochets. Leur abdomen, comme ce¬
lui des larves d’Ephémères, est pourvu d’or¬
ganes respiratoires externes consistant en
filets articulés, disposés par deux sur la por¬
tion latérale de chaque anneau. Au moment
de subir leur transformation en nymphe,
les larves de Semblis sortent de l’eau et vont
540
SEM
même au loin se creuser dans la terre, au pied
d’un arbre , une cavité ovalaire où elles se
métamorphosent bientôt, et demeurent pen¬
dant toute la durée de leur vie de nymphe.
Sous ce second état, l’animal est immobile;
les pattes, les antennes et les rudiments des
ailes sont très visibles. L’Insecte parfait, ve¬
nant à éclore, laisse sa dépouille de nymphe
tout-à-fait intacte. Il vit peu de jours, et
les femelles déposent leurs œufs par plaques,
soit sur les feuilles, soit sur les roseaux, soit
sur les pierres. (Bl.)
■*SEMBLITES. Semblitœ. ins. — Groupe
de la famille des Semblides. V. ce mot. (Bl.)
*SEMBLODEA. ins. — Synonyme de
Perliens , Perlii, employé par Burmeister
(Handb. der Entomologie). (Bl.)
*SEMBRIS. ins. — Dans l’un desouvrages
de Fabricius ( Mant . Insecte p. 244, 1787),
on lit ce mot à la place de celui de Semblis ;
sans doute par suite d’une erreur typogra¬
phique. ; (Bl.)
SÉMECARPE. Semecarpus. bot. pu. —
Genre de la famille des Anacardiacées, rap¬
porté par les uns à la Pentandrietrigynie,
par les autres à la Polygamie-diœcie, dans le
système de Linné. Ce groupegénérique, établi
par Linné fils {Suppl., pag. 25, 182), et
adopté par Kunth , De Candolle, etc., avait
été réuni aux Anacardium par Gaertner,
Lamack , etc. ; mais aujourd’hui, nous le
voyons définitivement adopté par MM. En-
dlicher, Spach et la majorité des botanistes.
Il est formé d’arbres de fortes proportions ,
originaires de l’Inde et introduits par la
culture en Amérique , dont les feuilles sont
alternes, entières, sans stipules; dont les
fleurs, polygames, dioïques, forment des
grappes paniculées. Ces fleurs présentent :
un calice quinquéfide; une corolle à cinq
pétales , très étalés , insérés au bas du ca¬
lice sous un disque urcéolé ; cinq étamines
insérées comme les pétales avec lesquels elles
alternent; un ovaire libre , à une seule loge
et un seul ovule suspendu , surmonté de
trois styles que terminent autant de stig¬
mates un peu renflés. A ce pistil succède
une noix en cœur, un peu comprimée, en¬
châssée d’un tiers par sa base dans un pé¬
doncule très renflé , charnu , plus large et
aussi gros ou plus gros. — A ce genre ap¬
partient une espèce remarquable , le Sémé-
garpe anacardier , Semecarpus anacardium
Lin. fil. {Anacardium officinarum Gaertn.).
C’est un grand arbre spontané dans les
montagnes des Indes orientales, et cultivé
en diverses parties des Antilles et de l’Amé¬
rique tropicale. Son tronc, très épais et très
haut, est revêtu d’une écorce grise , rude et
crevassée ; ses feuilles sont d’un tissu consis¬
tant, grandes , elliptiques-oblongues , lisses
en dessus, plus ou moins chargées en des¬
sous, sur les nervures et les veines, de poils
courts qui les rendent un peu rudes au tou¬
cher. Ses fleurs sont nombreuses et petites.
Le pédoncule charnu de ce fruit renferme un
suc acide qui sert à la préparation d’une
sorte de limonade et d’une espèce de vin.
Quant à la noix elle-même, ses parois sont
creusées de canaux qui, renfermant un suc
assez épais, très âcre, d’un brun rougeâtre,
insoluble dans l’eau , mais soluble dans l’al¬
cool , se coagulant à l’air. L’âcreté et même
la causticité de ce suc le font employer pour
ronger les excroissances charnues. Mêlé à de
la cire ou de la graisse , qui affaiblissent son
action , il est employé en guise de cantha¬
rides. On l’administre même à l’intérieur à
très faible dose. Il forme une encre indélé¬
bile pour le linge , qu’il n’altère nullement,
malgré sa causticité. Lui-même renferme
une assez forte proportion de tannin et
d’acide gallique pour être employé avanta¬
geusement en place de noix de galles à la
préparation de l’encre. La graine de cet ar¬
bre est comestible et se mange soit fraîche,
soit confite. Fraîche , elle donne une huile
très douce, qu’on administre à l’intérieur
contre les inflammations, etc., et à l’exté¬
rieur; mais qui, en vieillissant , devient
assez âcre pour servir comme substance vé-
sicante. (P. D.)
*SEMEI ANDRA. bot, ph. — Genre établi
par Hooker et Arnott dans la famille des
Onagrariées.
*SEMEIOKOTIS. bot. ph.- Genre de la
famille des Légumineuses - Papilionacées,
proposé par Schott et rapporté aujourd’hui
comme synonyme au Triptolemea, Mart.
(D. G.)
*SE M E IOPHOR II S . ois.— Genre établi
par M. Gould , dans ses Icônes avium , sur
une espèce de la famille des Engoulevents,
à laquelle il a donné le nom spécifique de
Vexillarius. Sous prétexte que la dénomina¬
tion de à emeiophorus était employée en en-
SEM
541
SEM
tomologie, G. -R. Gray lui a substitué celle
de Cosmetornis. (Z. G.)
SEMELIER. bot. ph. — L’uu des noms
vulgaires des Bauhinies. Voy. bauhinia.
SEMELINE (de semen Uni , semence du
lin), Fleuriau de Bellevue. min. — Petits
cristaux microscopiques qu’on trouve dans
les roches volcaniques d’Andernach , et qui,
pour la forme, la grosseur et la couleur,
ressemblent à de la graine de Lin. Ce n’est
qu’une variété du Sphène, ou sil ico- titanate
de Chaux. Voy. sphène. (Del.)
SEMENCE, bot.— Voy. graine.
SEM EN -CO Mil A, SE ME N TIN E. bot.
— On désigne, dans les pharmacies, sous le
nom de Semen-Contra, formé par abrévia¬
tion de Semen contra vernies, les extrémités
non entièrement fleuries de quelques espèces
d'Artemisia. C’est un médicament vermifuge
d’un usage très fréquent, surtout contre les
affections vermineuses des enfants. On dis¬
tingue deux sortes principales de Semen-
Contra : le Semen-Contra du Levant, d’A-
lep ou d’Alexandrie, que plusieurs auteurs
regardent comme n’étant que les capitules
non épanouis de l 'Artemisia contra Linn.,
et le Semen-Contra de Barbarie qui paraît
provenir de VArtemisia judaica Linn., et,
suivant M. Delile, de VArtemisia fragrantis-
sima Desf. Cette dernière sorte se reconnaît
au duvet blanchâtre dont elle est couverte
et qui manque chez la première. Elle est,
au reste, inférieure en qualité à celle-ci et
d’un prix moins élevé. L’action médicinale
du Semen-Contra est attribuée à une huile
volatile de couleur jaunâtre, de saveur âcre
et amère, qui en a été extraite par Bouillon-
Lagrange, et dont ce chimiste a proposé de
faire usage en médecine en place de la sub¬
stance qui la renferme. M. Wackenroder a
publié l’analyse suivante du Semen-Contra :
Principe amer, 20,15; substance brune, ré¬
sineuse, amère, 4,45; résine balsamique,
verte, âcre et aromatique, 6,65; cérine,
0,35; extractif gommeux, 15,50 ; ulrnine,
8,60; malate acide de chaux et silice, 2,00 ;
ligneux, 35,45 ; parties terreuses, 6,70.
De plus M. Kahler a trouvé, dans cette sub¬
stance, un alcaloïde particulier qui a reçu,
plus tard, le nom de Santonine. (D. G.)
SEMEUR, ois. — Synonyme vulgaire de
Lavandière. Voy. bergeronnette.
* SEMIDIURNES. Semidiurna. ins. —
M. Stephens ( Cat ., 1829) indique sous ce
nom une division primaire de l’ordre des
Lépidoptères et comprenant des espèces qui
volent au crépuscule. (E. D.)
SEMI-DOUBLES (fleurs), bot. — Les
fleurs doubles étant celles dans lesquelles le
nombre des pétales a été considérablement
augmenté par la transformation pétaloïde
des étamines et quelquefois des pistils , on
donne le nom de fleurs semi-doubles à celles
dans lesquelles une portion seulement des
organes sexuels a subi cette déformation.
On conçoit, dès lors, qu’un certain nombre
d’étamines persistant ainsi à l’état normal,
si, en même temps, le pistil n’est pas dé¬
formé, ces fleurs pourront être fécondes et
qu’elles réuniront ainsi la beauté à l’utilité.
C’est ce qu’on observe, par exemple, dans
le Pêcher dit à fleurs doubles, qui, après
avoir donné des fleurs semi-doubles d’une
rare élégance, produit une assez grande
quantité de Pêches. Mais, dans le Merisier
à fleurs doubles de nos jardins, bien que le
centre de la fleur conserve généralement un
certain nombre d’étamines normales, la fé¬
condation ne peut avoir lieu, le pistil ayant
lui-même subi une transformation qui lui a
donné la forme d’une petite feuille assez
analogue aux feuilles ordinaires de cet arbre.
Beaucoup de fleurs qualifiées de doubles,
dans les jardins, ne sont, en réalité, que
semi-doubles. (D. G.)
SEMI -FLGSCüf.E USES. bot. — Tour -
nefort a nommé semi- flosculeuses ou demi-
flosculeuses les fleurs composées dont chaque
capitule est formé uniquement de fleurs à
corolle en languette ou, improprement, de
demi-fleurons. Telles sont les Chicorées, les
Scorzonères, etc. Voy. composées. (D. G.)
* SEMIGEOMETRÆ. ins. — L’une des
subdivisions introduite par Hubner (Cat.,
1816) dans la tribu des Géomètres, de la fa¬
mille des Nocturnes, ordre des Lépidoptères.
(E- D.)
SEMIN'ALES(feuilles). bot. — On nomme
feuilles séminales , les premières feuilles
développées au-dessus du sol par la graine
en germination, lesquelles ne sont autre
chose que les cotylédons épiges et devenus
foliacés (voy. graine). Ces feuilles diffèrent
presque toujours d’une manière notable de
celles qui leur succéderont plus tard sur la
plante. Elles sont constamment opposées et
au nombre de deux nécessairement chez les
dicotylédons. . (D. G.)
*SEMINOTA. ins.— Genre de la famille
des Evaniides de l’ordre des Hyménoptères,
établi par M. Spinola (in Guérin Magaz. de
zool., 1840) sur une espèce de la Guiane,
le S. Leprieuri Spinola. Ce genre ne doit
pas , selon toute apparence, être séparé des
Trigonalys. (Bl.)
*SEMIONOTUS (oryjLUtov , signe; vcoto-,
dos), poiss. foss. — M. Agassiz ( Poiss . foss .,
Il) donne ce nom à un genre de Poissons
Ganoïdes , de la famille des Lépido'ides ho-
mocerques. Ce sont des Poissons de forme
élégante dont la dorsale est longue, l’anale
courte , la caudale fourchue à lobe supé¬
rieur plus grand que l’inférieur, à rayons
externes couverts d’éca i S les qui offrent quel¬
que ressemblance avec celles des Hétéro-
eerques. Six espèces de ce genre proviennent
du lias; trois espèces, encore mal connues,
appartiennent au terrain jurassique. (G. B.)
* SEMIOPHORA (cttî/^Tov , signe; cpopo'ç,
porteur), ins. — Genre de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Nocturnes, tribu des
Orthosides, créé par M. Stephens (Cal.,
1829), adopté par Duponchel ( Catalogue
méthodique des Lépidoptères d’Europe, 1 844),
-.et que M. Boisduval réunit au groupe des
Orthosia. Les Semiophora sontprinci pale ment
caractérisés par leurs palpes droits, dépas¬
sant à peine le front; les deux premiers ar¬
ticles assez grêles, quoique garnis de longs
poils, et le dernier article incliné vers la
terre, petit, nu, coupé obliquement à son
sommet. Les chenilles, rases et assez cylin¬
driques, se nourrissent indistinctement de
feuilles d’arbustes et de plantes basses, et
s’enfoncent dans la terre pour se chrysalider.
On en décrit deux espèces, la S. gothica L.,
Fab., qui habite la France et l’Allemagne,
et la S. cavernosa Evers., des monts Ourals.
(E. D.)
SEMIOPIIORUS. rept. — Voyez si-
TANA.
*SEMIOPIïORUS (<r/)*nov, si gne ; cpopoç,
porteur ). poiss. foss, — Ce genre de Pois¬
sons fossiles, établi par M. Agassiz (Poiss.
foss., IV), appartient à l’ordre des Cté-
noïdes, famille des Squamipennes. La dor¬
sale, étendue tout le long du dos , est très
élevée dans sa partie antérieure ; elle est tout
entière molle, à l’exception du premier gros
rayon et de quelques petites épines ; les ven¬
trales sont très longues. Deux espèces , qui
paraissent spéciales au Monte-Bolca, se rap¬
portent à ce genre. (G. B.)
*SEMïOSCOPIS tstov, signe; crxorrûç,
observateur), ins. — Hubner (Cal., 1816) in¬
dique sous ce nom un genre de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu
des Teinéides, qui n’est généralement pas
adopté. (E. D.)
*SEMIÛTELLUS. INS. — Voy. SEMIOTUS.
(Bl.)
*SEMIOTHïSA (<yyju.eiow, je marque), ins.
— Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille
des Nocturnes, tribu des Phalénides, voisin
du genre Geometra (voy. ce mot), créé par
Hubner (Cal., 1816), et qui n’est pas adopté
par les Lépidoptérologistes français. (E. D.)
*SEMIOTES (cr^asnôToç , marqué ). ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères pen¬
tamères, famille des Serricornes, tribu des
Élatérides, établi par Eschscholtz ( Entomo -
logisches Archiv. von Th. Thon., 1829,
p. 31 ). Ce genre renferme 20 espèces, qui
toutes sont originaires de l’Amérique équi¬
noxiale; nous ne citerons que les suivantes :
S. ligneus Lin. , suturalis, furcatus F ., dis-
tinctus Hst., etc. Ces Insectes , d’une taille
assez élevée, sont, la plupart, d’un jaune
cannelle ; leurs ély très sont amincies, aiguës
à l’extrémité , et couvertes de lignes longi¬
tudinales brunes. La tête offre deux cornes
aiguës qui partent du front. (C.)
*SEMÏOTUS. ins. — Genre de la tribu
des Chalcidiens, groupe des Ptéromalites, de
l’ordre des Hyménoptères, établi par M.Wal-
ker (Entomol. Magaz .) sur des espèces à an¬
tennes de douze articles, à mandibules tri-
dentées, etc. On cite, comme type, le Sem.
mundus Walk. Le nom de Semiotus, étant
déjà employé dans l’ordre des Coléoptères
pour désigner un genre d’Élatérides, M.
Westwood a changé la dénomination impo¬
sée par M. Walker en celle de Semiotellus
qui devra naturellement être adoptée. (Bl.)
SEMIRAMIS (nom mythologique), ins.
— On a donné ce nom à une espèce du genre
Bombyx. Voy. ce mot. (E. D.)
*SÉMIPHYLLIDIENS. moll. — Famille
de Mollusques gastéropodes proposée par
Lamarck pour y comprendre les genres Pleu-
robranche et Ombrelle, qu’il confondait pré¬
cédemment avec les Phyllidiens. La distinc-
SEM
SEM
543
lion de ces deux familles était basée sur la
disposition de la branchie qui, pour les
Phyllidiens, s’étend sur les deux côtés du
corps, tandis que chez les Sémiphy 1 1 idiens
elle n’est que d’un seul côté. (Duj.)
*SEMIURUS ( oryjjn £~ov, étendard; o ûp«,
queue). p.ept. — Groupe de Stellions (voy.
ce mot) créé par M. Fitzinger (Syst. rept .,
1843). (E. D.)
*SE\1 I-VULPES mam. — Ce nom, qui
signifie demi- Renard, a été quelquefois donné
aux grandes espèces du g. Didelphe. (E. D.)
*SEM NOCE BUS vénérable; xvîgoç,
singe), mam. — M. Lesson ( Species des Mam¬
mifères, 1840) indique sous ce nom un groupe
de Mammifères qui faisait partie du genre
Ouistiti dans lequel il doit rentrer. Voy. ce
mot. (E. D.)
SEMNOPITHÈQUE. Semnopühecus (çty-
vo; , grave; ni Qmoç, singe), mam. — Les
Semnopithèques sont des Singes de l’ancien
continent, de la tribu des Cynopithéciens,
qui, pendant longtemps, avaient été placés
dans le genre Guenon, Cercopilhecus , mais
que Fr. Cuvier en a génériquement distin¬
gués. Leurs membres et leur queue très
allongés , leurs formes grêles et amaigries,
leur museau à peine saillant, l’existence
d’un tubercule de plus à la dernière molaire
d’en bas , l’absence complète ou presque
complète des abajoues, enfin de grandes
différences dans les habitudes, sont les mo¬
tifs qui ont porté Fr. Cuvier, et depuis lui
tous les zoologistes modernes à séparer les
Semnopithèques des Guenons. Un genre de
Cynopithéciens, également de l’ancien con¬
tinent, celui des Colobes, offre d’assez grands
rapports avec les Semnopithèques; mais
tandis que les premiers ont les pouces exté¬
rieurs à l’état rudimentaire, tantôt visibles
encore à l’extérieur, tantôt seulement sous-
cutanés , les seconds au contraire, ont ces
mêmes doigts, quoique déjà beaucoup plus
courts que chez les Guenons et les Macaques,
assez bien conformés et n’étant pas inutiles
a la préhension : en outre l’habitat des deux
groupes génériques peut encore venir en aide
à leur distinction : les Colobes proviennent
d’Afrique et les Semnopithèques habitent
le continent et les îles de l’Inde.
La caractéristique des Semnopithèques
peut être ainsi résumée: Museau très court;
nez à peine saillant; ongles des pouces apla¬
tisses autres très convexes; membres, longs;
corps grêle et très allongé ; mains antérieures
étroites et très longues; pouces antérieurs
extrêmement courts; queue très longue;
point d’abajoues ou seulement des abajoues
rudimentaires; des callosités aux fesses; poils
abondants et ordinairement longs.
Le système dentaire des Semnopithèques,
comme celui de tous les Singes du nouveau
continent, est composé de 32 dents; savoir:
incisives 7; canines molaires 7-7 ; il ne
diffère de celui des Guenons qu’en ce que
la dernière arrière-molaire inférieure est
pourvue d’un talon ou cinquième tubercule
en arrière des quatre autres, ce qui lui
donne plus de longueur qu’aux autres, et
par conséquent une canine postérieure et
un trou alvéolaireun peu autrement dispo¬
sés : en outre, les collines transverses des
dents sont un peu plus prononcées. Fr. Cu¬
vier (Dents des Mamm ., 1825) a donné une
description complète du système dentaire
des Semnopithèques et nous croyons devoir
la reproduire ici : A la mâchoire supérieure,
les deux incisives sont à peu de chose près
de la même grandeur et de la même forme ;
la canine, qui suit presque immédiatement,
les dépasse de peu, se termine en pointe
et présente une forte usure à sa face in¬
terne, ce qui rend ses bords en quelque
sorte tranchants ; la première et la seconde
molaires ne présentent ordinairement qu’une
pointe à leur face externe et un plan oblique
à leur face interne; les trois molaires sui¬
vantes se composent chacune de quatre tu¬
bercules formés par un sillon transversal
très profond , et un sillon longitudinal qui
l’est moins et coupe le premier à angle
droit : ces trois dents sont de même gran¬
deur à très peu près , et sont de vraies mo¬
laires, tandis que les premières étaient de
fausses molaires. A la mâchoire inférieure,
les deux incisives sont semblables, mais un
peu moins larges que celles de l’autre mâ¬
choire; la canine pointue, mais un peu
moins forte que celle qui lui est opposée,
ne présente aussi qu’un plan uni et oblique
à sa face interne ; la première molaire qui
suit immédiatement, ne se compose ordi¬
nairement que d’une seule pointe épaisse
et obtuse; quelquefois cependant on voit à
la partie postérieure de cette pointe un
petit talon ; la seconde molaire paraît avoir
544
SEM
SEM
les caractères de la première; cependant
la surface de sa couronne est plus plate,
et toutes deux ont de fausses molaires;
des deux qui suivent , la première est
la plus petite; et l’une comme l’autre se
compose de quatre tubercules formés
comme ceux des molaires qui leur sont op¬
posées; enfin , la dernière molaire , qui est
la plus grande, outre ces quatre tubercules,
en a un cinquième, en forme de talon, à
sa partie postérieure. Dans leur position
réciproque, ces dents se trouvent dans les
mêmes rapports que celles des mâchoires
de l’Homme et de l’Orang-Outang. Cette
description, faite sur 1 e Semnopithecus mou¬
rus , s’applique bien aux autres espèces ;
toutefois dans plusieurs d’entre elles les
canines sont beaucoup plus longues.
M. de Blain ville ( Ostéographie, fascicule
du genre Pithecus, 1 839 ) a décrit avec soin
le squelette des Semnopithèques. Chez ces
animaux la tête en totalité est encore plus
courte que dans les premières espèces de
Guenons, et toujours par la même raison
d’un crâne plus renflé, d’un front un peu
plus bombé , et par la brièveté des mâchoi¬
res , ce qui fait que le chanfrein nasal , no¬
tablement plus épais entre les orbites, est
presque droit en tombant de la racine du
front. Le reste de la colonne vertébrale est
au contraire plus allongé dans sa totalité,
mais surtout dans la partie caudale, qui
est proportionnellement plus longue que
dans les Cercopithèques: elle est, du reste,
formée des mêmes nombres de vertèbres,
sept cervicales, douze dorsales, sept lom¬
baires, trois sacrées et vingt-une coccy-
giennes. Le corps de ces vertèbres est en
général plus allongé ; au centre les apophyses
épineuses ne sont pas tou t-à- fai t dans les
mêmes proportions : elles sont plus basses,
moins larges et plus arrondies. Les sternè-
bres , au nombre de six seulement, sont
encore étroites et allongées, mais notable¬
ment moins que dans le Cal 1 itriche. Les
côtes, larges et plates, sont au nombre de
douze; sept sternales, les deux dernières
contiguës et cinq asternales. Les membres
sont généralement plus longs et plus grêles
que dans les Guenons, et l’augmentation
de longueur porte bien plus sur le bras et
l’avant-bras que sur la main , qui paraît
alors encore moins grande. L’omoplate est
plus petite que dans le Cercopithecus sabœus;
la clavicule est plus droite; l’humérus et
les os de l’avant-bras sont de la même lon¬
gueur, mais ceux-ci sont évidemment plus
grêles : il en est de même de la main ; les
os du carpe sont cependant assez semblables,
au nombre de neuf, et disposés de même;
mais les os du métacarpe et les phalanges
sont proportionnellement plus longs; et sur¬
tout au premier doigt ou au pouce , ils sont
à la fois proportionnellement plus courts,
et notablement plus grêles. Aux mem¬
bres postérieurs, l’os des fies et l’ischion font
les deux tiers du fémur, tandis qu’ils en
font les quatre cinquièmes dans le Calli-
triche : le fémur est cependant également
plus long proportionnellement: la jambe,
très longue, a ses deux os tout droits; le
péroné est surtout extrêmement grêle et
sans aucune courbure : le pied est lui-même
long et étroit en totalité; mais le tarse est
proportionnellement un peu plus court, au
contraire des métatarsiens et des phalangiens,
qui font les deux tiers de la longueur to¬
tale, et qui sont en même temps plus grêles:
la proportion des quatre derniers doigts
entre eux est à peu près comme dans le
Call i triche ; seulement le pouce, et par con¬
séquent les trois os qui le composent, est,
comme à la main, un peu plus petit.
Quelques autres particularités anatomi¬
ques ont été observées relativement aux Sem¬
nopithèques. M.Ie docteur A. W. Otto (Mém.
de l’Àcad. des curieux de la nature de Bonn ,
t. XII, 1823 ) a démontré que l’estomac,
dans les Semnopithèques, ou du moins dans
le Semnopilhecus leucoprymnus, est environ
trois fois plus grand que dans les Guenons,
et qu’il n’en diffère pas moins par sa struc¬
ture et sa forme que par son volume. Sa
portion gauche forme une large cavité, tan¬
dis que la droite est rétrécie, enroulée sur
-elle-même, et parfaitement comparable à
un intestin; tout l’organe est si considé¬
rable, que sa grande courbure n’a pas moins
de deux pieds; enfin, ce qui achève de le
rendre semblable à un intestin , c’est qu’il
est, comme un colon, bridé par deux rubans
musculaires très prononcés; l’un d’eux est
placé le long de la grande courbure, et
l’autre le long de la petite; et comme ils
sont beaucoup plus étroits que l’estomac
lui-même , les parois de ce viscère font or-
SEM
S EM
dinairement une forte saillie entre eux ,
et forment, comme dans un colon, une
suite non interrompue de loges spacieuses,
bridées par des fibres musculaires, qui se
perdent transversalement entre les longs
rubans. Depuis l’observation de M. le doc¬
teur A. W. Otto, M. le professeur Duvernoy
a disséqué d’autres espèces de Semnopilhè-
ques : il a trouvé aussi chez elles un estomac
très volumineux et remarquable par sa forme
et sa structure , quoique un peu différent
de celui du Semnopithecus leucoprymnus.
Les Semnopithèques se font remarquer
par leur intelligence et par la douceur de
leur caractère: ce sont des Singes sans pé¬
tulance et qui paraissent habituellement
calmes et circonspects. Jeunes ils s’appri¬
voisent facilement ; mais lorsqu’ils sont
Yieux ils deviennent tristes et quelquefois
méchants.
Toutes les espèces proviennent du conti¬
nent et de l’archipel des Indes. On en con¬
naît un assez grand nombre; leur distinc¬
tion , commencée par Fr. Cuvier, est restée
incomplète pendant longtemps et ce n’est
que dans ces derniers temps que M. le pro¬
fesseur Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ( Voy .
aux Indes orientales de Bélanger, 1834 , et
Archives du Muséum d’hist . nat., t. II, 1841)
en adonné une bonne monographie. Nous
allons, d’après M. Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire, indiquer la caractéristique des es¬
pèces les mieux connues, et nous nous bor¬
nerons à citer simplement les autres.
1° Le Semnopituèqoe douc : Semnopithecus
nemœus Fr. Cuvier; le Douc, Buffon (t. xiv,
pl. 4 1 ) , Audeb.; Simia nemœus Lin. , Schreb;
Pygathrix nemœus Et. Geuffroy Saint- Hi¬
laire; Cercopithecus nemœus A. G. Desm.
( Mamm ). Le corps est long de 50 centimètres
et la queue en a près de 70. Le corps,
le dessus de la tête et les bras sont d’un gris
tiqueté de noir; les cuisses, les doigts et la
portion des mains la plus voisine des doigts ,
noirs ; les jambes et les tarses d’un roux vif;
l’avant-bras, la gorge, le bas des lombes,
les fesses et la queue d’un blanc pur; la
gorge blanche entourée d’un cercle plus ou
moins complet de poils d’un roux vif.
Buffon et Daubenton, n’ayant connu cette
espèce que par un individu en mauvais état,
avaient cru, et tous les auteurs ont répété
d’après eux, jusqu'à ces derniers temps, que
t. xt.
545
le Douc manque de callosités ; c’est même
d’après cette assertion qu’Étienne Geoffroy
Saint-Hilaire avait établi pour ce Singe un
genre particulier sous le nom de Pygathrix,
et qu’Illiger plaçait le Semnopithecus ne¬
mœus dans son genre Lasiopyga, également
caractérisé par l’absence des callosités ; mais
les groupes des Pygathrix et Lasiopyga doi¬
vent être supprimés, car le Douc présente des
callosités aussi marquées qu’aucun autre
Semnopithèque , et ce n’est que par FefTet
d’une mauvaise préparation qu’elles avaient
disparu sur l’individu de Buffon , individu
qui existe encore aujourd'hui dans les gale¬
ries du Muséum d’histoire naturelle de Paris.
Le Douc habite la Cochinchine , d’où
M. Diard en a envoyé plusieurs individus.
D’après Flaccourt, il paraîtrait également
exister à Madagascar; mais, selon le témoi¬
gnage des voyageurs les plus dignes de foi,
on n’a encore observé aucun Singe dans la
grande île de Madagascar.
2° Le Semnopithèque entelle , Semnopi¬
thecus entellus Fr. Cuvier; Entelle, Simia
entellus Dufresne (Bull. soc. phil. 1797),
Cercopithecus entellus Et. Geoffroy -Saint-
Hilaire, A. -G. Desm. De la taille de la pré¬
cédente espèce. Pelage d’un blanc jaunâtre;
le dos , les membres et presque toute la
queue d’une nuance un peu plus foncée que
le reste du corps; les quatre mains noires.
Cette espèce habite le Bengale et la pé-
ninsulelndienne, en deçàdu Gange. El le est,
dit-on, vénérée par les adorateurs de Brama,
qui se trouvent honorés lorsqu’elle vient ra¬
vager leurs jardins et leurs maisons.
3° Le Semnopithèque aux fesses blanches,
Semnopithecus leucoprymnus , A. -G. Desm.
(Mamm.), Simia leucoprymna Fischer, Sou-
lili, Semnopithecus fulvo-griseus, Desmoul.
Un peu plus petit que les précédents; dessus
de la tête d’un brun foncé; corps et mem¬
bres noirs ; la région interne des membres
et le dessous du corps passant au brun
noirâtre ; gorge , dessous du cou et partie
postérieure des jambes couverts de longs
poils d’un gris jaunâtre; queue blanchâ¬
tre chez l’adulte; une grande tache trian¬
gulaire d’un blanc grisâtre, commençant
avec la ligne médiane du dos , quatre
pouces au-dessus de l’origine de la queue,
et couvrant en entier les fesses et le haut des
cuisses.
69
546
SEM
Il se trouve à Ceylan , d’où M. Lesche-
nault en a adressé un individu au Muséum
d’histoire naturelle de Paris.
4" Le Semnopithèque a fourrure , Semno¬
pithecus vallerosus Is. Geotîr. Saint-Hil.
( Voy . aux Indes Orient, de Bélanger). Pelage
noir composé de poils très longs sur le dos,
les flancs et les lombes; gorge, côtés de la
tête et queue d’un blanc nuancé de jaunâ¬
tre ; une grande tache grise sur la fesse et à
la partie postérieure de la cuisse, de chaque
côté de l’origine de la queue. Ce Singe se
distingue facilement du Semnopithecus leu-
copfymnus en ce qu’il n’a aucune espèce de
blanc au-dessus de l’origine de la queue,
qui même est cachée sous les longs plis
noirs des lombes.
La patrie de cette espèce n’est pas déter¬
minée d’une manière certaine, mais elle
provient probablement de l’Inde ou de l’un
des archipels du continent Indien.
5° Le Semnopithèque a capuchon, Semno¬
pithecus cucullatus Isid. Geofl'r. Saint-Hi¬
laire ( loco cilalo ), Semnopithecus Johnii
Martin. Corps brun ; queue et membres
noirs ; tête d’un brun fauve; poils de la tête
couchés et dirigés en arrière à partir du
front; queue très longue.
Se trouve dans les montagnes des Gates
et de Bombay, d’où il a été rapporté par
MM. Leschenault et Dussumier.
6'.’ Le Semnopithèque de Dussumier , Sem¬
nopithecus Dussumieri Is Geoffr. Saint-
Hilaire (. Archiv . du Mus., t. II, pl. 2 , 1841),
Semnopithecus Johnii Martin. De la taille
à peu près des précédents. Pelage d’un brun
grisâtre sur le corps, et fauve sur la tête,
le cou , les flancs et le dessous du corps ;
queue et membres d’un brun qui passe au
noir sur une grande partie de la queue, les
avant-bras et les quatre mains; poils diver¬
geant sur la tête. Cette espèce se rapproche
beaucoup delà précédente par la coloration
de la tête , dont les poils forment de même
une sorte de capuchon de couleur plus claire
que le reste des parties supérieures; mais
ce capuchon est d’un fauve clair chez le
Semnopithecus Dussumieri , qui a le corps
d’un brun grisâtre assez clair, tandis que
celui du s. cucullatus , qui a le corps brun,
est d’un brun fauve.
Cette espèce, découverte par M. Dussu¬
mier, habite l’Inde continentale.
SEM
7° Le Semnopithèque aux mains jaunes 9
Semnopithecus flavimanus Is. Geoff. Saint-
Hil. ( Centurie zool. de Lesson , et Voy. aux
Indes Orient, de Bélanger), Simpai ou Simpei
des naturels de Sumatra. Corps en dessus
d’un brun roussâtre, en dessous blanchâtre;
une huppe comprimée sur le milieu de la
tête et de l'occiput; cette huppe composée
de poils gris en arrière, de poils noirâtres en
avant ; côtés de la tête variant du fauve clair
au roux doré; membres d’un roux clair en
dehors, blancs en dedans; mains d’un jaune
roussâtre; queue d’un roux brunâtre en des¬
sus , blanchâtre en dessous , et rousse à l’ex¬
trémité.
De Sumatra. Trouvé par MM. Diard et
Duvaucel.
8° Le Semnopithèque aux mains noires,
Semnopithecus nigrimanus Is. Geofl'r. Saint-
Hil. (Arch. du Muséum , t. Il, 1841). Partie
supérieure du corps, face externe des bras
et des avant-bras , jambes , d’un cendré lé¬
gèrement brunâtre ; parties inférieures du
corps, et la plus grande partie de la face
externe des cuisses , blanches ; de longs poils
sur la tête , disposés en une crête ou huppe
médiane comprimée; les quatre mains et
presque toute la queue noires.
Rapporté de Java par M. Diard.
9° Le Semnopithèque cimepave , Semnopi¬
thecus melalophos Fr. Cuvier, A-G. Desm. ;
le Simpai , Simia melalophos Rafles. Pelage
d’un roux vif; une touffe de longs poils à
la partie postérieure et supérieure de la tête.
Provient de Sumatra.
10° Le Semnopithèque croo , Semnopithe¬
cus comalus A. -G. Desm. (Mamm.), Presby-
tis mitrata Eschscholtz, Grifl'., Lesson ; Si¬
mia comata Fischer, Simia maura Raffles.
Long de 50 centimètres pour le corps et la
tête, et de 65 cent, pour la queue. Dessus
du corps et de la queue, région externe des
membres d’un gris foncé ; mains blanches
ou d’un gris clair; de longs poils sur le mi¬
lieu de la tête et à l’occiput : ces poils sont
noirs, ainsi que ceux de la partie inférieure
du dessus du cou ; dessus du corps et queue,
ainsi que la région externe des membres,
d’un blanc pur.
Se trouve à Sumatra, d’après MM. Diard
et Duvaucel.
11° Le Semnopithèque neigeux, Semnopi¬
thecus pruinosus A. -G. Desm. (Mamm.) ,
SEN
547
SElVj '
Tchin-coo ou Tchincou. Poils noirs ayant la
pointe blanche.
De Java et de Sumatra.
12o Le Semnopithèque maure, ÿemnopi-
thecus maurus Fr. Cuvier, le Singe noir
Edwards , Simia rnaura Schreber , Guenon
nègre Bufion , le ïciiin-cou. Pelage noir;
ordinairement une tache blanche en dessous
à l’origine de la queue ; poils longs, surtout
ceux de la tête. Les jeunes sont entièrement
fauves dans le premier âge , puis variés de
fauve et de noir dans le second.
De Java et de Sumatra.
D’après Desmoulins, il existerait à Java
deux espèces à pelage noir , qu’il désigne ,
l’une sous le nom de Guenon maure de Lesche-
nault , et qui serait le véritable Semnopi-
thecus maurus ; l’autre, sous le nom de Gue¬
non maure de Diard , qui constituerait une
espèce nouvelle, caractérisée par un nombre
différent de vertèbres. Mais M. Isidore Geof¬
froy Saint-Hilaire s’est assuré que l’un des
deux squelettes qui ont servi de type aux
comparaisons de Desmoulins, est formé de
plusieurs portions empruntées à des sujets
différents , et réunies de telle sorte que le
nombre véritable des vertèbres n’a pu être
conservé : dès lors cette distinction spéci¬
fique est erronée et ne doit pas être admise.
13° Le Semnopithèque doré , Semnopilhe-
cus auratus Desmoulins , Ét. Geoffr. St.-
HiL, A. -G. Desm.; Semnopithecus pyrrhus
Lesson. Pelage uniformément d’un jaune
doré; une tache noire au genou de chaque
côté.
Habite les Moluques , d’après M. Tem-
minck.
M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire fait re¬
marquer que le Grand Singe blanc de Séba,
Simia atys Audebart, Ét. Geoffr. St.-HiL,
A. -G. Desm., ne lui paraît être qu’une va¬
riété albine du Semnopithecus auratus . Le
seul individu que l’on connaisse, celui qui
existe dans les galeries du Muséum national
d’histoire naturelle de Paris , ne diffère
du Semnopithèque doré, outre sa couleur,
que par l’allongement de son museau, allon¬
gement qui dépend, sans doute, d’une pré¬
paration mal faite ; il a, d’ailleurs, la même
disposition de pelage, la même taille, et
ressemble, jusque par la présence d’une pe¬
tite nudité aux genoux , au Semnopithecus
auratus. v
Plusieurs autres espèces ont été en outre
signalées par divers auteurs; mais comme
elles sont encore assez incomplètement con¬
nues , nous nous bornerons à les indi¬
quer ici :
14° Le Semnopithèque Pyrrhus, Semnopi¬
thecus Pyrrhus Horsfield (Zoo/. Research. ,
liv. 7 ). — De Java.
15° Le Semnopithèque fascicule, Semno¬
pithecus fascicularis Raffles ( Trans . Soc.
Lin., t. XIII ), Semnopithecus kra Lesson
( Compl . de Buffon). — De Sumatra.
166 Le Semnopithèque a tache blanche ,
Semnopithecus albogularis Sykes. — De
Bombay.
Et deux espèces dont la patrie nous est
inconnue ; ce sont :
17° Le Semnopithèque bicolore, Semnopi¬
thecus bicolor Wesmaël.
18° Le Semnopithèque Nestor, Semnopi¬
thecus Nestor Bennett.
Enfin, en terminant cet article, disons
que MM. Falconer et Cautley ( Fossiles de
V Himalaya de Baker et Durand), ont indi¬
qué comme propre aux Sivalicks quelques
débris de Quadrumanes voisins du Semno¬
pithèque entelle. (E. Desmarest.)
*SEMOI\VILEEA. bot. ph.— Genre de la
famille des Phytolaccacées, établi par M. J.
Gay.
*SEMOTILE. Semotilus. poiss. — Rafi-
nesque décrit sous ce nom un genre de ses
Poissons abdominaux, et en indique trois
espèces, trouvées dans le Kentucky et quel¬
ques autres rivières. La place que ce genre
doit occuper dans nos méthodes n’est point
déterminée. (G. B.)
SEMPERVIVÉES. Sempervivœ. bot. ph.
— C’est sous ce nom , en français celui de
Joubarbes , que Jussieu établit la famille
qu’on s’accorde aujourd’hui à désigner sous
celui de Crassulacées. Voy. ce mot. (Ad. J.)
SEMPERVIVEM. bot. ph. — Nom latin
du genre Joubarbe. Voy. joubarbe.
SENACIA. bot. ph. — Genre proposé par
Commerson, étendu par Lamarck et adopté
par De Candolle ( Prodr ., I, p. 347) dans des
limites plus restreintes. Endlicher le rapporte
comme synonyme au genre Pittosporum.
(D. G.)
SÉNATEUR. ois. — Synonyme vulgaire
de Mouette blanche. Voy. mouette.
*SE\I)T\ERA (nom propre), bot. cr.~
548
SEN
S EN
(Hépatiques.) Genre de la tribu des Junger-
mannidées , établi d’abord par M. Dumor-
tier (Syll. Jungerm ., p. 76) sous le nom de
Schisma , puis sous celui de Mastigophora
par M. Nees d’Esenbeck dans l’Introduc¬
tion de l’ouvrage de M. Lindley, intitulé :
A nat. Syst. of Bot., éd. 2, p. 414. Ce der¬
nier nom étant déjà occupé, M. Endlicher a
enfin imposé à ce genre celui de Sendtnera,
sous lequel nous en traitons ici. On y a fait
deux sections, dont chacune porte un des
deux noms abandonnés , le Jungermannia
juniperina Swartz servant de type à la pre¬
mière, et le J. Woodsii Hook. offrant celui
de la seconde. Voici les caractères sur les¬
quels repose ce genre : Fruit terminal ou
latéral. Involucre polyphylle, ovoïde ou cia—
viforme, dont les feuilles et les amphigastres,
étroitement imbriqués , sont généralement
plus grands que sur les tiges. Périanthe tu¬
buleux ou ventru , profondément quadri-
fide. Coiffe incluse , libre ou soudée au pé¬
rianthe à sa base. Capsule globuleuse s’ou¬
vrant en 4 valves jusqu’à sa base. Fleurs
mâles placées sur un rameau propre. Feuil¬
les incubes, recourbées, 2-5-fides, entières,
dentées ou cillées. Amphigastres bi-pluri-
fides , portant souvent à la base une dent
en forme d’éperon. Dans la première section
on rencontre des coulants. Ces plantes vi¬
vent sur la terre. On en connaît aujourd’hui
18 espèces. (C. M.)
SÉNÉ. S'enna. bot. pu. — Tournefort re¬
gardait comme constituant un genre distinct
et séparé, les espèces de Casses qui fournis¬
sent le Séné de nos pharmacies. Mais pres¬
que tous les botanistes de nos jours se con¬
tentent d’en faire, dans le genre Cassia , à
l'exemple de De Candolle , le sous-genre
Serina , caractérisé principalement par un
légume large et aplati, à valves à peu près
planes et membraneuses, à cloisons trans¬
versales partageant plus ou moins complè¬
tement sa cavité en loges auxquelles corres¬
pondent des saillies extérieures. — A ce
sous-genre appartiennent les deux espèces
suivantes , dont les folioles et parfois les lé¬
gumes, vulgairement nommés follicules, con¬
stituent le Séné. — 1° La Casse obovée, [Cassia
obovala Collad., est une plante herbacée,
sous-frutescente à sa base , haute seulement
de 3-6 décimètres, spontanée en Égypte, au
Sénégal , et cultivée depuis longtemps dans
l’Europe méridionale , les Antilles , la Caro¬
line. Sa teinte générale est un vert pâle ou
glauque. Ses feuilles sont formées d’un pé¬
tiole sans glandes, et de 6-7 paires de fo¬
lioles obovales obtuses , presque échancrées
au sommet; ses gousses sont courbées et
presque en rein, relevées presque en crête à
l’extérieur sur la ligue occupée par les grai¬
nes. — 2° La Casse lancéolée , Cassia lan -
ceolala Forsk., est un sous-arbrisseau haut
de 5-7 décimètres, d’un vert pâle ou glau¬
que, comme le précédent, spontané dans
la Haute-Égypte; ses feuilles sont formées
de 4-5 paires de folioles ovales, lancéolées,
aiguës , et leur pétiole est glanduleux à sa
base, d’après Forskal, entre toutes les paires
de folioles, d’après Nectoux ; son légume est
peu arqué. Culladon et De Candolle rappor¬
tent comme synonyme à cette espèce 1-e
Cassia acutifolia Delile, qui se distingue,
d’après l’auteur de la Flore d'Égyple , par
l’absence de glandes sur son pétiole.
Le Séné est un des médicaments les plus
abondamment employés, et bien que son
emploi soit devenu moins fréquent depuis
la fin du siècle dernier, il a néanmoins en¬
core une grande importance. Dans le com¬
merce , on en distingue diverses sortes qui,
d’après le lieu de leur provenance, et d’a¬
près diverses particularités, portent des noms
très différents. En voici les principales con¬
nues en Europe. Le Séné d'Alep est formé
uniquement des folioles de la Casse obo¬
vée; son nom lui vient de son point ordi¬
naire d’expédition. Il est peu commun en
Europe. Habituellement on le porte en
Égypte, où il entre dans le Séné mélangé
dont cette partie de l’Afrique est en posses¬
sion de fournir toute l’Europe. 11 est moins
estimé que la plupart des autres Sénés ,
parce qu’il est moins purgatif qu’eux. Aussi
lui donne-t-on souvent les noms de Séné
des pauvres, Séné commun. Comme la plante
qui le fournit est cultivée depuis longtemps
en Italie, surtout à Florence, celui qui pro¬
vient de cette partie de l’Europe porte le
nom de Séné d'Italie. Le Séné de la pallhe
ou de la ferme , ainsi nommé à cause de
l'impôt ou paltheque le Grand-Seigneur pré¬
levait sur lui, porte aussi les noms de Séné
d'Alexandrie , Séné d’Égypte et de Nubie, etc.
Il est formé des folioles de la Casse lancéolée,
mélangées d’une certaine quantité de gousses
ou follicules de la même espece,. de débris
de la plante ou de grabeaux , de Séné d’Alep
dans la proportion d’environ deux ou trois
dixièmes et de feuilles d’Argel ( Solenostemma
Argel Uayne , Cynanchum Argel Delile). De
plus, les commerçants d’Europe y ajoutent
encore d'ordinaire des folioles du Baguenau-
dier, et souvent même des feuilles du Co-
riaria myrlifolia Lin., ou Iiedoul , malgré
les modifications fâcheuses que cette der¬
nière fraude apporte à son action. C’est
l’espèce de Séné la plus employée. La quan¬
tité qu’on en transportait annuellement dans
les entrepôts de Boulak, à la date d’un cer¬
tain nombre d’années, s’élevait, dit-on, à
environ 2 millions de livres par an , et en¬
viron un sixième était expédié pourMarseille.
Aujourd’hui, le chiffre annuel en a nota¬
blement diminué. — Le Séné de Tripoli est
confondu par la plupart des auteurs avec le
précédent, tandis que d’autres en font une
sorte distincte. Ainsi, M. Mérat croit qu’*il
provient d’une espèce qu’il nomme Cassia
ovata, dont il admet l’existence seulement
d’après l’examen du Séné lui-même, et qu’il
dit néanmoins très voisine du Cassia aculi-
folia Delile. Enfin le Séné de Moka ou de la
Pique, très rare dans le commerce, provient
de l’Arabie, et se compose, d’après G aille—
'min, des folioles très étroites et allongées
du Cassia lanceolata Forsk. Au total , il
reste encore bien des doutes à lever sur
l’origine des divers Sénés du commerce.
Le Séné est un purgatif d’un effet sûr,
dont l’usage était presque exclusif jusque
vers la fin du siècle dernier. Son action se
manifeste d’ordinaire deux ou trois heures
après qu’il a été pris, et sans douleurs in¬
testinales. Mais il a l’inconvénient majeur
d’être très désagréable à prendre , à cause de
sa saveur et surtout de son odeur nauséeuse
et repoussante. On l’administre soit en
poudre, soit en infusion faite principale¬
ment à froid , soit en décoction. Il est im¬
portant de savoir qu’une ébullition tant soit
peu prolongée affaiblit beaucoup son action ;
aussi ne doit-on avoir aucune confiance dans
son extrait, qu’on administre cependant
quelquefois. 11 entre aussi dans la plupart
des médecines et préparations purgatives.
(P. D.)
On donne encore vulgairement le nom de
Sénc aux feuilles de diverses plantes :
SÉNÉ AMÉRICAIN OU DE MARYLAND, aUX fo-
lioles du Cassia marylandica Lin.
SÉNÉ ARGUER OU ARGHUEL , OU ARGEL, aUX
feuilles du Solenostemma Argel Hayne
( Cynanchum Argel Delile). Voy. soleno¬
stemma ;
SÉNÉ BATARD OU SAUVAGE, RUX folioles du
Coron-illa Emerus Lin.;
Séné d’EuROPE, faux Séné, à celles du
Colutea arborescens Lin. ;
Séné des prés , à la Graliole officinale ;
Séné des Provençaux , au Globularia aly-
pum Lin.;
Séné de la Jamaïque , aux feuilles du
Poinciana pulcherrima. (D. G.)
SENEBIERA. bot. pu. — Nom latin de
Sénébiérie. Voy. ce mot. (C. d’O.)
*SENEBIÉRÉES. Seneberieœ. bot. ph. —
Tribu des Crucifères (voy. ce mot) qui a
pour type le genre Sencbiera. (Ad. J.)
SENEBIERIE. Senebiera (dédié au phy¬
siologiste génevois Sénebier). bot. rn. — -
Genre de la famille des Crucifères, de la té-
tradynamie siliculeuse dans le système de
Linné. Il est formé de plantes herbacées in¬
digènes de l’Europe moyenne et des con¬
trées intertropicales , annuelles ou bisan¬
nuelles, généralement couchées; à feuilles
tantôt linéaires entières, tantôt pinnatifides ;
à petites fleurs blanches disposées en grap¬
pes courtes, opposées aux feuilles. Ces fleurs
ont un calice de quatre sépales non renflés
à leur base, étalés ; six étamines à filet sans
dent , dont les deux courtes avortent quel¬
quefois; elles donnent unesilicule didyme,
faiblement comprimée, indéhiscente, à deux
loges monospermes. La Sénebiérie pinnati-
fide , Senebiera pinn ali fida DC. ( Lepidium
didymum Lin.), est regardée comme natu¬
ralisée depuis longtemps sur divers points
de la France méridionale, de la Bretagne, etc.
C’est une plante à tiges nombreuses, ra¬
meuses, diffuses et couchées, qui ne sont
toutes, dans le langage rigoureux, que des
branches latérales partant d’une tige cen¬
trale restée très courte. Ses feuilles sont
pennatiparties ; ses fleurs sont petites : ses
grappes s’allongent après la floraison. Cette
plante a une saveur piquante et un peu poi¬
vrée. Bosc avait conseillé de la cultiver pour
salade; il paraît cependant que ses conseils
à cet égard ont été rarement suivis jusqu’à
ce jour. — On trouve très communément le
550
SEN
long des chemins, des fossés, parmi les dé¬
combres, etc., la Sénebiérie corne de Cerf ,
Senebiera Coronopus Poir. ( Cochlearia Co-
ronopus Lin.), petite plante d’un vert un
peu glauque, à tiges nombreuses de meme
nature que celles de la précédente, couchées
et disposées en cercle sur le sol. Quelques
agronomes ont reconnu que ses graines en¬
graissent la volaille , qui en est très friande.
(D. G.)
SENECILLIS. bot. ph. — Genre de la
famille des Composées-Sénéeionées , établi
par Gærtner pour le Cineraria glauca Lin.,
de Sibérie , et adopté par De Candolle
( Prodr . , t. VI, p, 313), Lessïng , Endii-
cher, etc. (D. G.)
SENECIO. bot. ph. — Nom latin de Sé¬
neçon. Voy. ce mot.
SÉNÉCIONÉES. bot. ph.- — Nom de l’une
des sous-tribus de la tribu des Sénécionidées,
famille des Composées. Voy. ce mot. (C. d’O.)
*SÉNÉCIONIDÉES. bot. ph. — Nom de
l’une des tribus de la famille des Composées.
Voy. ce mot. (C. d’O.)
SÉNEÇON. Senecio. bot. ph. — Genre
delà famille des Composées-Sénéeionées,
de la Syngénésie-Polygansie superflue dans
le système de Linné. Son étendue est extrê¬
mement considérable ; après le genreMorelle,
c’est le plus vaste de tous ceux que comprend
l’embranchement des Phanérogames; en ef¬
fet, De Candolle en a décrit cinq cent quatre
vingt-seize espèces dans le sixième volume de
son Prodromus. Ces nombreux végétaux sont
dispersés sur toute la surface du globe, mais
généralement leurs espèces sont limitées à
une contrée particulière ou du moins circon¬
scrites entre des limites géographiques assez
précises. Tous sont herbacés ou frutescents;
leurs feuilles sont alternes, entières ou pin-
natifides; leurs capitules de fleurs sont soli-
tairesougroupés en corymbe ou en panicule,
à disque généralement jaune , rarement
pourpre, et à rayon presque toujours jaune,
très rarement purpurin ou blanc; leur in~
volucre est formé d'une rangée de folioles,
à la base de laquelle se trouve le plus sou¬
vent un nombre variable de folioles acces¬
soires qui forment une sorte de calicule ; ces
diverses folioles sont fréquemment sphacé-
lées ou marquées d’une tache noirâtre au
sommet, presque scarieuses sur les bords, le
plus souvent marquées de deux nervures à
leur face dorsale. Le réceptacle est nu ou
alvéolé, dépourvu de paillettes. Les fleurs du
rayon ont leur corolle ligulée; celles du
disque l’ont tubuiée, à cinq dents, et les
stigmates tronqués, portant un pinceau de
papilles seulement au sommet. A ces fleurs
succèdent des akènes cylindracés ou angu¬
leux, terminés par une aigrette pileuse, à
poils droits, très fins, plurisériés. Ainsi ca¬
ractérisé, le genre Séneçon correspond à la
plus grande partie des Senecio, Linn., aune
portion des Cacalia et Cineraria du même
auteur. Malgré le grand nombre d’espèces
qu’il renferme, il forme une série tellement
continue que, dans l’impossibilité de le sub¬
diviser en coupes naturelles, De Candolle a
été conduit à y établir de simples divisions
géographiques. Il a séparé de la sorte en au¬
tant de sections distinctes les Séneçons : *
1° de la région caucasique , comprenant
l’Europe, l’Afrique méditerranéenne, le Le¬
vant et la Sibérie; 2° de la Chine; 3° de
l’Inde ; 4° de l’Australasie ; 5° des îles Sand¬
wich; 6° des îles de France et de Bourbon ;
7° de Madagascar; 8° du cap de Bonne-
Espérance; 9n des Canaries; 10° des Antil¬
les; 11° de la Patagonie; 12° du Chili;
13° du Brésil; 14° du Pérou; 15° du Mexi¬
que; 16° de l’Amérique septentrionale.
Dans le nombre immense des Séneçons
aujourd’hui connus, il n’en est qu’un petit
nombre sur lesquels nous ayons à dire quel¬
ques mots. Le Séneçon commun, Senecio vul-
garis Linn., est une espèce annuelle, des
plus communes dans les lieux cultivés, dans
les champs en friche, etc., dans toutes les
parties tempérées et froides de l’ancien
monde, et qui de là s’est répandue sur les
pas de l’homme dans presque toutes les
contrées. Sa tige, droite ou ascendante, ne
s’élève que de 2 à 4 décimètres; elle porte
des feuilles un peu épaisses, glabres ou pour¬
vues, ainsi que la tige, de poils comme
aranéeux, pinnatifides, à lobes sinués-den-
tés, embrassantes et auriculées ; ses capitu¬
les de fleurs sont petits, nombreux, jaunes,
formés uniquement de fleurons tubulés,
entourés d’un involucre cylindrique, à folio¬
les caliculaires courtes, sphacélées ou non à
leur extrémité. Cette plante est regardée
comme émolliente et quelquefois employée
comme telle, surtout en cataplasmes qu’on
applique sur les tumeurs inflammatoires
SEN
SEN
phlegmoneuses, etc. On emploie aussi quel¬
quefois, comme émollient, résolutif et apé¬
ritif, le Séneçon Jacobée, Senecio jacobœa
Linn., autre espèce indigène, vulgairement
connue sous les noms de Jacobée, Herbe de
Saint- Jacques, très commune dans les prai¬
ries, les fossés, le long des bois, etc., grande
plante vivace dont la tige s’élève à t mètre
et se termine par un corymbe de capitules
jaunes, rayonnés.
On cultive communément, dans les jar¬
dins, une très jolie espèce de Séneçon, ori¬
ginaire du cap de Bonne-Espérance, et à la ¬
quelle les horticulteurs et la plupart des
auteurs donnent à tort la dénomination spé¬
cifique de Séneçon élégant, Senecio elegcms
Linn. Elle porte aussi les noms vulgaires de
Séneçon d’Afrique, Séneçon des Indes. Cette
espèce est en réalité le ‘Senecio pseudo-ele-
gans Less. C’est une plante annuelle que la
culture a rendue vivace. Sa tige est droite,
très rameuse; ses feuilles sont pétiolées,
pinnatipartites, à lobes sinués-dentés, le ter¬
minal un peu plus grand; ses nombreux ca¬
pitules ont le rayon d’un beau rouge et le
disque jaune; leur involucre a ses folioles le
plus souvent sphacéiées. Par la culture, on
a obtenu de très jolies variétés de ce Séne¬
çon, les unes à fleurs doubles, les autres à
fleurs blanches, rosées, cramoisies et foncées.
Ces variétés se propagent surtout de graines
qu’on sème au mois de mars, en piace et
sur couche, dans une terre légère et a une
exposition un peu chaude. Cette espèce dif¬
fère du véritable Senecio elegans Linn., au¬
quel elle ressemble beaucoup, du reste, par
ses involucres à folioles bisériées, glabres,
plus larges, dont les extérieures, au moins,
sont sphacéiées au sommet, dont les calicu-
laires sont nombreuses et larges ; elle se dis¬
tingue aussi par sa tige très rameuse et non
simple ou presque simple, comme dans le
vrai Senecio elegans Linn. Depuis quelques
années, on cultive aussi, comme espèce d’or¬
nement, le Senecio venustus Hort. Ivew.
(■ Senecio grandiflorus Berg.), arbuste touffu,
haut de 1 mètre environ, du cap de Bonne-
Espérance, remarquable par la beauté de
ses capitules à longs rayons purpurins.
(P. D.)
SENEDETTE. mam. — Lacépède plaçait
sous cette dénomination, à côté du Béluga,
une espèce de son genre Delphinaptère;
551
mais l’existence du Senedette est encore
douteuse aujourd’hui. (E. D.)
SENE GA ou SENEKA. bot. pii. — Voy.
POLYGALE.
SÊNÉGALIS. Estrilda. ois.-- Genre éta¬
bli par Swainson dans la famille des Frin-
gilles. Voy. moineau. (Z. G.)
* SE NE K A bot. pu. — Voy. senega.
SEMELLE, bot. pii. — On donne ce nom
au fruit de l’Aubépine , dans certains can¬
tons méridionaux de la France.
SENEVE, bot. ph. — Nom vulgaire qu’on
donnait autrefois, et qu’on donne quelque¬
fois encore aujourd’hui à la graine de Mou¬
tarde. Voy. moutarde.
*SENEX, G. -R. Gray. ois. — Synonyme
de Polyborus, Vieill. (Z. G.)
SENKENBERGIA. bot. ph. — Genre de
Crucifères proposé dans la Flore de Wette-
ravie , et rapporté comme synonyme au
genre Lepidium. (D. G.)
SENNA. bot. ph. — Nom de la section
des Çassia, qui fournit le Séné. Voy. séné.
*SENNEBERIA. bot. ph. — Genre de la
famille des Laurinées proposé par Necker,
et rapporté comme synonyme à l 'Ocotea ,
Aubl. (D. G.)
’SENNEFELDERA. bot. ph. — Genre de
la famille des Euphorbiacées, établi par
M Martius pour des arbres du Brésil, à
fleurs monoïques, paniculées, pourvues d’un
calice à quatre dents ou divisions, et dont
les mâles présentent huit étamines, tandis
que les femelles ont un ovaire à trois loges
uni-ovulées, surmonté d’un style simple que
terminent trois stigmates cylindriques, sillon¬
nés et assez courts. (D. G.)
ASENOBA$IS (çrevog, étroit; Sauiç, base).
ins. — M. Macquart ( Dipt . exot., 1 , 2, 1838)
a créé sous cette dénomination un genre de
Diptères, de la famille des Asiliques. (E. D.)
SENODONIA. ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères, famille des
Serricornes , tribu des Élatérides , créé par
Laporte ( Revue entomologique de Silber-
mann , t. III , p. 12 ) , et qui ne renferme
qu’une espèce de Java, la S. quadralicollis.
(C.)
*SENOGASTEB (çt£Voç, étroit, yaar-ép,
ventre), ins. — M. Macquart ( Suites à Buf-
fon, Ins. dipt., t. 1 , 1835) indique sous ce
nom un genre de Diptères de la famille des
Brachystomes , tribu des Syrphies, ne com-
552
S EN
SEP
prenant qu’une seule espèce, étrangère à
l’Europe (S. cœrulescens Macq.), qui se rap¬
proche un peu des Tropidies ; elle est sur¬
tout remarquable par la forme de son ab¬
domen rétréci au milieu. (E. D.)
*SENOMETOPIA (artvoç, étroit;
-rrov , front), ins. — Genre de l’ordre des
Diptères, famille des Athéricères, tribu des
Muscides , sous-tribu des Tachinaires, créé
par M. Macquart ( Suites à Buffon, Ins. dipt.,
II, 1835) aux dépens des Tachina de Mei-
gen , et devant rentrer dans les divisions
des Bombomydæ et Agridæ de M. Robi¬
neau- Desvoidy. Ces Insectes, remarqua¬
bles par leur front ordinairement étroit,
surtout dans les mâles, ont de nombreux
rapports avec les Némorées et volent rapi¬
dement autour des Heurs en faisant entendre
un bourdonnement assez fort : les larves
vivent quelquefois en grand nombre dans
le corps des chenilles. — On en décrit 40
espèces qui forment les genres Sturnia ,
Winthemia , Carcelia , Pales , Zenillia , Ery-
cia, Z aira, Z aida, etc., de M. Robineau-
Desvoidy. L’espèce qu’on peut prendre pour
type .est la S. atropivora , qui est d’un noir
bleuâtre, avec la face et les côtés du front
argentés, le thorax cendré, à lignes noires,
l’abdomen à bandes blanchâtres et qui vit
dans la nymphe du Sphinx atropos. (E. D.)
*SENOPUOSOPE. Senoprosopis (aztvoç,
étroit; npoz^nov , front), ins. — Genre de
Diptères de la famille des Asiliques, créé
par M. Macquart (Dipt. exot., 1 , 2, 1838).
(E. D.)
*SENOPTERINA (*r cvoç , étroit; ttts-
p ov, aile), ins. — Genre de l’ordre des Di¬
ptères , famille des Athéricères, tribu des
Muscides, sous-tribu des Télhridites, créé
par M. Macquart (Suites à Buffon, Ins. dipt.,
t. Il, 1825 ), aux dépens des Dacus Fabr.,
dont il diffère principalement par son faciès
et par le corps coloré de vert et de bleu
métallique. Une seule espèce, la S. brevipes
Fabr., Macq. , qui provient de l’Amérique
méridionale, entre dans ce groupe. (E. D.)
SENUA et SENRÆA. dot. pii. — Syno¬
nymes de Serrcea, Cav., genre de la famille
des Malvacées. (t). G.)
SE IM H TE A. bot. pii. — Voy. senra.
SENSITIVE, bot. pii. — Nom vulgaire
du Mimosa pudica Lin. Voy. mineuse.
* SE NT A (Sentia, nom mythologique).
ins. — M. Stephens (Illusl. ent., t. IV, 1 834 )
désigne sous ce nom un genre de Lépido¬
ptères nocturnes, delà famille des Tiriéides.
SENTINELLE, ois. — Voy. macronyx.
SÉPALE, bot. — Nom donné par Necker
aux folioles du calice, et généralement em¬
ployé aujourd’hui. Voy. calice. (D. G.)
* SEPEDON (<jyj mtSojy, pourriture), rept.
— M. Merrem ( Tent . syst. Amphib., 1830)
désigne sous le nom de Sepedon l’une des
nombreuses subdivisions du grand genre
Vipère. Voy. ce mot. (E. D.)
SEPEDON (<jv)tc£<î<bv, putréfaction), ins.
— Genre de l’ordre des Diptères, famille
des Athéricères, tribu d.es Muscides, sous-
tribu des Dolichocères , créé par Latreilie
( Nouv . Dict. d’hist. nat., 1804) aux dépens
des Scatophaga et Baccha Fabr. , et adopté
par M. Macquart, qui lui donne pour ca¬
ractères : Antennes plus longues que la tête;
deuxième article, menu, une fois plus long
que le troisième; celui-ci épais à la base,
terminé en pointe, etc. Les Sepedons vivent
sur les herbes des marais, et particulière¬
ment sur les roseaux élevés : le duvet sa¬
tiné qui les revêt elles rend imperméables
semble indiquer qu’ils sortent des eaux et
qu’ils y ont leur berceau La facultédesauter
qu iis doivent au renflement de leurs cuisses
postérieures, leur permet probablement de
se poser et de se mouvoir sur les surfaces
humides.
On en connaît quatre espèces propres à
l’Europe, à l’Asie et à l’Afrique. Le type
est le S. sphegeus Fabr., Fallen , Macq.;
S. paluslris Latr,; Scatophaga rufipes F abr.,
qui est d’un noir bleuâtre et se trouve com¬
munément dans les lieux aquatiques. (E. D.)
SEPEDONIUM. bot. cr. - — Genre de la
famille des Champignons, tribu des Sporo-
trichées, dans la classification de M. Léveillé
(voy. mycologie , pag. 494 ), et réduit par
Fries à une portion du genre admis sous le
même nom par Link. Son espèce type, re¬
marquable par sa belle couleur jaune d’or,
croît sur les Champignons en voie de décom¬
position. (M.)
*SEPIIANOIDES. Sephanoides. ois. —
Genre établi par M. Lesson, dans la famille
des Oiseaux-Mouches, sur l'Ois. -M. King.
(Seph. Kingii) . Voy. colibri. (Z. G.)
*SEP1IELA. ins. — Genre de la tribu des
Scutellériens, groupe des Pentatomites, de
SEP
553
SEP
FordredesHémiptères, établi par MM. Amyot
et Serville ( Insectes hémiptères , Suites à Buf-
fon ) sur une seule espèce du Sénégal, le S.
linearis Am.etServ. (Bl.)
SEPHEIV. poiss. — C’est le nom d’une
espèce du genre Pastenague (Trygon Sephen,
Raia Sephen), dont le dos garni de tuber¬
cules osseux et denses fournit au commerce
le gros galuchat. (G. B.)
*SEPHE!\IA. poiss.— On trouve ce genre
indiqué par Rafinesque dans sa sous-famille
des Platosomes , caractérisés par un corps
aplati, des nageoires pectorales horizontales,
des branchies inférieures , et l’absence de
nageoire anale. Cette sous -famille est la se¬
conde de la famille des Plagiostomes qui se
distinguent par plusieurs ouvertures bran ¬
chiales latérales ou inférieures ; des nageoires
pectorales et abdominales ; une bouche infé¬
rieure et transversale. Cette famille fait partie
de l’ordre des Trémapnés, dont les branchies
sont dépourvues d’opercule et de membrane
branchiale (Rafin. , Ami. nat., 1815, p. 93).
La concordance de ce genre, sans doute voi¬
sin des Raies, n’est point établie. (G. B.)
*SEPIIII\A. ins. — Genre delà famille des
Coréides, de l’ordre des Hémiptères, établi
par MM. Amyot et Serville ( Insectes hémi¬
ptères, Suites à Buffon) aux dépens des Spar-
tocerus avec les espèces dont le dernier ar¬
ticle des antennes et le bec sont un peu plus
longs que chez celles conservées par ces en¬
tomologistes dans le genre Spartocerus. Le
type de cette division est le S. pustulala
{Lygœus pustulcitus Fabr.), de la Guyane.
(Bl.)
SEPIA, moll. — Genre de mollusques
céphalopodes à deux branchies et à dix bras,
dont deux sont pédonculés et plus longs que
les autres. Leur corps est charnu, déprimé,
contenu dans un sac oblong, et bordé de
chaque côté dans toute sa longueur par une
aile ou nageoire étroite. Un os libre, crétacé,
spongieux, opaque, friable et léger, de forme
ovale, oblongue , déprimé et aminci vers
les bords, est enchâssé dans l’intérieur du
corps vers le dos. La tête, comme celle des
autres Céphalopodes à deux branchies, se
trouve en avant du sac; elle porte deux
gros yeux, comparables par leur organisation
à ceux des poissons, et elle est couronnée
par les bras ou tentacules garnis de ven¬
touses, qui entourent la bouche armée de
T. xi.
deux mâchoires cornées en forme de bec de
perroquet. Les Seiches avaient été réunies
dans le grand genre Sepia de Linné avec les
Poulpes et les Calmars; mais Lamarck le
premier les distingua de ces autres Cépha¬
lopodes, parce que les Poulpes n’ont que
huit bras plus allongés , sont dépourvus
de nageoires latérales, et n’ont point cette
plaque dorsale osseuse et friable qui carac¬
térise les Seiches , et qui chez les Calmars
est remplacée par une lame allongée, mince,
transparente et cornée. La plaque osseuse,
qu’on nomme' vulgairement l’os de Seiche ,
et qu’on donne aux oiseaux en cage pour leur
fournir le carbonate de chaux nécessaire à
l’ossification, est soutenu par une lame ex¬
terne dure qui se termine en arrière par
un bord évasé, aliforme, très mince, for¬
mant à cette extrémité une petite pointe
conique ou Apophyse terminale comparable
aux Bélemnites, et contenant de même une
petite cavité conique. C’est à partir de cette
extrémité que se sont déposées sur la lame
externe des lamelles calcaires parallèles ex¬
trêmement minces disposées un peu oblique¬
ment, de manière que chacune dépasse les
précédentes, et que la dernière cache et re¬
couvre presque totalement toutes les autres.
Ces lamelles sont séparées par un intervalle
beaucoup plus considérable que leur propre
épaisseur, et cet intervalle est occupé par
des colonnes creuses diversement compri¬
mées et sinueuses. Le surplus de l’organisa¬
tion des Seiches présente une grande ana¬
logie avec celle des Poulpes (voy . ce mot ) et
des autres Céphalopodes sans coquilles ex¬
ternes; comme eux, elles ont près du cœur
une vessie qui renferme une liqueur très
foncée ou noire qui, desséchée, fournit une
couleur brune, employée en peinture sous
le nom de Sépia. On croyait même autre¬
fois que cette substance devait servir à la
fabrication de l’encre de Chine; mais on
sait aujourd’hui que cette encre est sim¬
plement du charbon de lampe ou quelque
autre charbon analogue broyé convenable¬
ment. Toutefois, la liqueur noire de la ves¬
sie à l’encre, chez la Seiche, est un moyen
de défense pour cet animal; car, répandue
dans l’eau, elle lui donne le moyen d’échap¬
per à la poursuite de ses ennemis , en l’en¬
tourant d’un nuage épais. — Les espèces du
genre Seiche sont peu nombreuses. La
70
SEP
554
Seiche commune ( Sépia officinalis ) est très
abondante dans la Méditerranée et dans
l’Océan; elle est longue de 2 à 3 déci¬
mètres, et atteint même une longueur de
presque 5 décimètres : on l’apporte avec
des poissons sur les marchés de la côte.
Une autre espèce de la mer des Indes, Sépia
tuberculata , est beaucoup moins grande;
son os dorsal est épaissi et dilaté en spatule
dans sa partie antérieure, rétréci en pointe
postérieurement, et recouvert à sa face ex¬
terne d’une demi-tunique , mince , coriace,
presque membraneuse, qui dépasse les côtés
en arrière. Cet os est composé d’une qua¬
rantaine de lames de plus en plus grandes,
en forme de croissant, ondées à leur bord
interne, imbriquées les unes sur les autres.
La longueur totale de cette Seiche est d’en¬
viron 1 décimètre ; ses huit bras coniques
ont à peine 2 centimètres, et ses deux bras
pédonculés sont deux fois aussi longs.
Quelques espèces de Seiche ont laissé leurs
débris à l’état fossile dans les terrains juras¬
siques et tertiaires ; les espèces tertiaires
ont été réunies par M. Yoltz en un seul
genre , Belosepia. C’est particulièrement
l’apophyse terminale de l’os dorsal qui se
trouve ainsi dans le terrain tertiaire des
environs de Paris. Mais cette apophyse est
beaucoup plus volumineuse et plus solide
que dans l’espèce vivante , et paraît avoir
appartenu à des animaux gigantesques. On
a aussi trouvé des becs de Céphalopodes fos¬
siles , et on les a décrits autrefois sous le
nom de Bhyncolites ; mais il est plus difficile
de décider à quel genre ils ont appartenu.
(Düj.)
SEPÏDÏUM. ins.— Genre de l’ordre des
Coléoptères hétéromères , famille des Mêla-
somes, tribu des Piméliaires, créé par la-
bricius ( Syslema Eleutheratorum , I, 126),
et qui a été généralement adopté depuis.
Vingt espèces au moins font partie de ce
genre; elles appartiennent à l’Afrique, à
l’Europe australe et à l’Asie. Parmi celles-ci
sont les suivantes : S. crisiatum , tricuspi -
datum, variegalum F., tomentosum, Wagne-
ri, aliferum et uncinalum Er. Voy. l’atlas
de ce Dictionnaire , Insectes coléoptères ,
pl. 7, A , fîg. 4. (C.)
SÉPIÏDÉES. moll. — Familie de mol¬
lusques Céphalopodes proposée par Leach, et
comprenant les g. Seiches et Calmars. (Düj.)
SEP
SÉPIOLE. Sepiola. moll. — Genre de Mol¬
lusques Céphalopodes , de l’ordre des Déca¬
podes ayant pour type le Loligo sepiola de
Lamarck , ou Sepia sepiola de Linné, et par
conséquent faisant partie de la même fa¬
mille que les Calmars, et présentant de
même des nageoires saillantes non étendues
sur toute la longueur du corps; mais les
Sépioles se distinguent en ce que les na¬
geoires, au lieu d’être rejetées à l’extrémité
du corps, qui est plus effilé chez les Calmars,
se trouvent un peu plus rapprochées du mi¬
lieu, et en ce que le sac est proportionnelle¬
ment plus court et plus obtus. L’espèce com¬
mune habite la Méditerranée; elle est longue
de 2 à 4 centimètres. M. d’Orbigny a voulu
séparer de ce genre sous les noms de Sepia ■
loidea et de Rossia quelques espèces offrant
seulement des différences peu importantes
dans l’appareil de résistance. (Duj.)
SÉPÏOLIDÉES. moll. — Famille de Cé¬
phalopodes décapodes proposée par Leach, et
comprenant seulement les genres Sépiole et
Cranchie. (Düj.)
*SÉPIOLOfDE. Sepioloïdea. moll. —
Voy. sépiole.
SÉPIOTEÜTHE. moll. Sepioteulhis . — ■
Genre de Mollusques Céphalopodes déca¬
podes établi par M. de Blainville pour des
espèces confondues avec les Calmars, mais
qui en diffèrent parce que leur corps ova¬
laire, aplati, est pourvu d’une paire de na¬
geoires latérales aussi longues que le corps,
comme celles des Seiches. Leur tête, de
médiocre grosseur, quoique plus grande que
chez les Calmars, porte également huit bras
sessiles , gros et courts, et deux longs bras
pédiculés garnis de ventouses, charnues.
Sous les téguments, à la face dorsale, se
trouve un osselet corné, allongé, élargi dans
le milieu, aminci aux extrémités, soutenu
par un axe médian, convexe en dessus et
médiocrement concave en dessous. On con¬
naît dix à douze espèces de Sépioteuthis qui,
pour la plupart, habitent la mer du Sud.
Une seule se trouve dans l’océan Atlantique,
et deux dans la mer Rouge. — Quelques
débris de ces Mollusques ont été trouvés à
l’état fossile, dans les terrains jurassiques.
(Düj.)
SÉPITE. moll. —Nom donné par Aldro-
varide à un corps fossile qu’on supposait être
un os de Seiche fossile. (Duj.)
SEP
SEP
SEPS. Seps («ryÎTTM , putréfier)- rept. —
Genre d’Ophidiens, de la famille des Scincoï-
diens , créé par Daudin, et ayant pour carac¬
tères principaux : Corps très allongé, cylin¬
drique , serpenliforme , et couvert d’écailles
arrondies et imbriquées; tète petite, peu
obtuse, recouverte de plaques; tympan peu
apparent au dehors et placé vers l’insertion
des mâchoires, derrière l’ouverture de la
bouche; langue assez épaisse, courte et un
peu échancrée à son extrémité; pieds au
nombre de quatre, très minces et très courts,
simplement écailleux, et terminés par un
ou plusieurs doigts très petits et sans doigts
pour la plupart.
Les Seps ont de grands rapports avec les
Scinques et les Orvets; ils viennent lier in¬
timement ensemble ces deux groupes natu¬
rels, et établir, en outre, d’une manière
insensible, le passage des Sauriens aux
Ophidiens. Leur corps , tout-à-fait sem¬
blable à celui des Orvets, ne diffère de ce¬
lui des Scinques qu’en ce qu’il est encore
plus allongé; les Seps se distinguent parti¬
culièrement des Orvets en ce qu’ils sont
pourvus de pattes ; encore doit-on remar¬
quer que leurs membres sont presque rudi¬
mentaires et incomplets quant au nombre
des doigts; ils ont deux paires de pattes
comme les Scinques, mais leurs pieds sont
plus petits, et les deux paires sont plus éloi¬
gnées l’une de l’autre. On a longtemps va¬
rié sur la place que les Seps devaient occu ¬
per dans la série zoologique; tantôt on les
a regardés comme des Serpents à pieds, et
tantôt comme des Lézards à forme de Ser¬
pents : c’est ainsi que Linné avait placé le
Seps pentadactyle dans son genre Orvet, et
que peu après Grnelin le mit dans le groupe
des Lézards; mais aujourd’hui tous les zoo¬
logistes sont d’accord pour placer les Seps
dans l’ordre des Sauriens , à côté des Sein-
ques.
On a proposé de former plusieurs genres
aux dépens des Seps; quelques uns, tels
que ceux des Tetradaclylus , Péron ; Hemier-
gt's, Wagler; et Seps, Daudin, étant générale¬
ment adoptés, doivent être étudiés ici ; d’au¬
tres , comme ceux des Tridactylus, Péron ;
Zygnis , Fitzinger, etc., ne sont pas restés
dans la science; enfin, un certain nombre
de genres, comme ceux des Heteromeles ,
Chelomeles , Brachymeles et Brachystopus ,
Duméril et Bibron ; Nessia et Evesia, Gray,
sont très voisins des Seps , mais doivent
toutefois en être distingués, et dès lors se¬
ront étudiés dans d’autres articles de ce
Dictionnaire.
§ I.G. Tétradactyle. Tetradaclylus, Péron.
(f/fTapcs , quatre ; S-xxlvloç , doigt.)
Seps, Fitzinger, Wiegmann.
Narines latérales percées chacune dans
une seule plaque , la nasale ; pas de su-
péro-nasales. Langue plate, en fer de flèche,
squameuse , échancrée à sa pointe. Dents
coniques , simples. Palais sans dents, échau-
cré peu profondément en arrière des ouver¬
tures auriculaires. Museau conique. Quatre
pattes, n’ayant chacune que quatre doigts
inégaux, onguiculés, sub-cylindriques, sans
dentelures. Flancs arrondis. Queue conique,
pointue. Écailles lisses.
Une seule espèce entre dans ce groupe ,
c’est :
Le Seps de Décrûs , Tetradaclylus Deere -
siensis, Péron , Gray ; Seps Peronii, Fitzin¬
ger, d’une longueur totale d’environ 4 pou¬
ces , sur lesquels la queue est pour plus
de moitié. Le dos est brun-fauve ou mar¬
ron, tiqueté de noirâtre; souvent la légion
moyenne est parcourue par une bande de
cette dernière couleur; les flancs sont mar¬
qués de nombreux petits points bruns ou
noirs, sur un fond grisâtre ; les écailles des
régions inférieures sont blanchâtres , large¬
ment bordées de noir en arrière. Cet ani¬
mal a été trouvé , pour la première fois,
dans l’île Decrès ; depuis on en a rencontré
plusieurs individus à la Nouvelle-Hollande,
principalement aux environs du port du ltoi
Georges.
§ II. G. Hemiergis. Hemiergis, Wagler.
(riuitpmç , imparfait.)
Tridactylus, Péron; Zygnis partim, Fitzinger;
Seps partim, G. Cuvier, Gray.
Narines latérales s’ouvrant chacune dans
une seule plaque, la nasale; pas de supéro-
nasales. Langue plate, en fer de flèche ,
squameuse, échancrée à sa pointe. Dents
coniques, simples. Palais non denté, à échan¬
crure postérieure peu profonde. Des ouver¬
tures auriculaires. Museau conique. Quatre
pattes n’ayant chacune que trois doigts iné-
556
SEP
SEP
gaux, onguiculés , sub-cylindriques , sans
dentelures. Flancs arrondis. Queue conique,
pointue. Écailles lisses.
On ne place dans ce groupe que :
L’Hemiergis de Decrès, Hemiergis Decre-
siensts, Wagler, Durnéril et Bibron ; Tridac-
tylusDecresiensis, Péron, Leukart,G. Cuvier,
Gray; Lygnis Decresiensis , Fitzinger , Seps
œqualis Gray, Peromeles œqualis Wiegmann.
Un peu plus petit que l’espèce précédente,
mais ayant avec elle une ressemblance com¬
plète sous les rapports de la forme et de la
coloration, et n’en différant que par le
nombre des doigts des pattes qui est con¬
stamment de trois, celui des autres étant
de cinq. Il habite également la Nouvelle-
Hollande et l’île Decrès.
§ III. G. Seps. Seps , Daudin.
( o-yjrrav , corrompre; nom appliqué à ce
groupe par Ælien. )
lygnis, Fitzinger, Oken , Wiegmann.
Narines latérales , s’ouvrant entre deux
plaques, la nasale et la rostrale ; des supéro-
nasales. Langue plate, squameuse, en fer
de flèche, échancrée à sa pointe. Dents co¬
niques, simples. Palais non denté, offrant
une très large rainure dans la seconde moitié
de sa longueur. Des ouvertures auriculaires.
Museau conique. Quatre pattes ayant cha¬
cune leur extrémité divisée en trois doigts
inégaux , onguiculés, sub-cylindriques ; sans
dentelures. Flancs arrondis. Queue conique,
pointue. Écailles lisses.
Les Seps ont bien trois doigts à chaque
patte comme les Hemiergis, mais ils en dif¬
fèrent en ce qu’ils offrent une paire de pla¬
ques supéro-nasales, en ce que leurs narines
s’ouvrent extérieurement chacune dans deux
plaques, la rostrale et la nasale, et que leur
palais est creusé, dans sa moitié postérieure,
d’une rainure longitudinale extrêmement
large: en outre leur corps est plus allongé
et leurs membres plus courts.
MM. Durnéril et Bibron ( Erpét . ge'n. des
Suites à Buffon , de l’édit. Roret, t. V,
1839 ) n’y placent qu’une seule espèce:
Le Seps chalcide, Seps chalcides Ch. Bo¬
naparte, Durnéril et Bibron ; Seps elLacerla
chalcidica Coin mna , Aldrovande; Cœcilia
major Imperatori, Lacerla chalcides Linné;
Chalcides tridaclyla Columnœ Laurentî ;
Cicigua Cetti; Seps Lacépède , G. Cuvier.
Seps quadriliueata concolor Metaxa ; Seps
tridaclylus H. Cloquet; Seps vittatus Leuc-
kart, Ameiva meridionalis Meyer, etc. D’ure
longueur totale d’environ un pied : «es pattes
sont très petites et terminées par trois doigts
très courts ; son corps est long, menuet
assez semblable à celui d’un Serpent, et
sa queue est terminée par une pointe aiguë.
La teinte générale du corps est en dessus
d’un gris d’acier avec quatre raies longitu¬
dinales brunes , deux de chaque côté du
dos, et en-dessous d’un gris blanchâtre:
mais cette coloration est assez sujette à va¬
rier.
Les anciens regardaient le Seps comme
très venimeux, et Cetti assure que lorsque
les Bœufs et les Chevaux en ont avalé quel¬
ques uns avec l’herbe qu’ils paissent, ils
sont quelquefois gravement malades; mais
cette observation est loin d’être confirmée,
et , au contraire , dès 1734 , Sauvages a dé¬
montré que ces animaux n’étaient pas ve¬
nimeux ; il dit à ce sujet en avoir vu man¬
ger par une Poule sans qu’elle en ait été
incommodée. On ne sait trop pour quel mo¬
tif sa morsure est généralement regardée
parmi le peuple comme venimeuse, car tous
les auteurs dignes de foi tombent d’accord
sur son innocuité complète.
Columna rapporte qu’en disséquant une
femelle de Seps , il y trouva quinze fœtus
vivants , dont les uns étaient déjà sortis de
leurs membranes, tandis que les autres
étaient encore enveloppés dans une pellicule
diaphane et renfermés dans leurs œufs,
comme les petits des Vipères: de ce fait, il
conclut que les Seps sont vivipares, et cette
remarque est parfaitement acquise à la
science aujourd’hui.
Lacépède ( Hist , nat. des Quadrupèdes ovi¬
pares et des Serpents) a décrit le Seps avec
soin, et nous croyons devoir emprunter à
ce savant auteur le passage suivant : « Lors¬
qu’on regarde un Seps, on croirait voir un
Serpent qui , par une espèce de monstruo¬
sité , serait né avec deux très petites pattes
auprès de la tête, et deux autres très éloi¬
gnées situées à l’origine de la queue. On
le croirait d’autant plus , que cet animal
a le corps très long et très menu , et qu’il a
l’habitude de se rouler sur lui-même comme
les Serpents; à une certaine distance, on
SEP
557
serait même tenté de ne prendre ses pieds
que pour des appendices informes. »
Aux approches de l’hiver, le Seps se cache
dans des trous, sous la terre, et il n’en sort
qu’au printemps pour se répandre dans les
endroits garnis d’herbes et auprès des lieux
marécageux , où il se nourrit d’Araignées ,
de petits Limaçons et d’insectes. On le
trouve dans le midi de la France, en Italie,
dans toutes les iles de la Méditerranée, en
Espagne , et sur le littoral méditerranéen
de l’Afrique.
On a placé à tort dans ce genre :
Le Seps monodaclylus Daudin , Lacerta
anguina Linné, Chalcides pinnata Laurenti,
qui a des pattes très courtes , terminées par
un seul doigt, dont la coloration est d’un
cendré jaunâtre en dessus , avec le dessous
très clair et les flancs gris-brunâtres. Il se
trouve au cap de Bonne-Espérance.
Et le Seps Surinamensis Laurenti, qui
appartient au genre Ameiva. ( Voy ce mot.)
(E. Desmarest.)
SEPS ou SÈPE. BOT. CR. — Nom que
portent les Champignons comestibles , et
particulièrement les Bolets, dans une grande
partie de la France.
*SEPSIDÉES. Sepsidœ. ins. — M. Mac-
quart ( Suites à Buffon, Ins. dip., n. 1835)
indique sous ces noms une sous-tribu de
Diptères , de la tribu des Muscides, famille
des Athéricères, comprenant les genres Sep-
sis , Cheligaster , Nemopora , Cephalia , Mi-
chogasler et Diopsis. Voy. ces mots. (E. D.)
SEPSIS ( oTîJ/'.ç , putréfaction ). ins. —
Genre de i’orde des Diptères, famille des
Athéricères, tribu des Muscides, sous-tribu
des Sepsidées , créé par Fallen ( Spect . eut .,
1810) aux dépens des Micropeza Latr. et
Tephritis Fabr., restreint par M. Macquart
( Suites à Buffon , Ins. dipt., II, 1835) qui
en sépare les Cheligaster et Nemopoda {voy.
ce mot) ; il a pour principaux caractères :
troisième article des antennes ovale ; ailes à
nervures transversales assez rapprochées ,
avec une tache noire près de l’extrémité.
Les Sepsis se montrent en quantités in¬
nombrables sur les fleurs des Ombellifères
dont elles se nourrissent, et sur les bouses
où elles déposent leurs œufs. On en décrit
une douzaine d’espèces, toutes propres à
l’Europe. Le type est la S. cynipsea Fall.,
qui est d’un noir luisant, à reflets métal-
SEP
liques, avec les hanches antérieures jaunes,
les jambes fauves, et les cuisses postérieures
à base fauve : il se rencontre communément
partout. (E. D.)
SEPTA1ÏIE. Septaria. moll. — Nom pro¬
posé par Férussac pour un genre de Gasté¬
ropodes ayant pour type la Patelin barbonica,
et que Lamarck a nommé Navicelle. Voy ce
mot. (Duj.)
SEPTAiUA. moll. — Nom latin du genre
Cloison naire de Lamarck qui, suivant M. Des-
hayes, doit être réuni aux Tarets, dans la fa¬
mille des Pholadaires. (Duj.)
SEPTAIUA (d e septum, cloison), min. —
Concrétions sphéroïdales de calcaire com¬
pacte ferrugineux, dont la masse a été par¬
tagée en prismes irréguliers par le retrait
qu’elle a subi, et dont les fissures se sont
remplies ensuite de calcaire spathique blan¬
châtre, qui y forme des cloisons comme dans
les Ludus Helmontii. (Del.)
SEPTAS. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Crassulacées , rapporté générale¬
ment à l’IIeptandrie-heptagynie du système
de Linné, bien qu’il fût plus rationnel de le
ranger dans la Pentandrie pentagynie. 11 est
formé de plantes herbacées , du Cap de
Bonne-Espérance, à rhizome tubéreux, per¬
sistant, duquel part, chaque année, une
tige simple , pourvue d’une ou de deux pai¬
res de feuilles opposées. Les fleurs de ces
végétaux sont blanches , disposées en une
cyrne presque ombellée , et présentent une
symétrie régulière , avec variations de cinq
à neuf dans le nombre des divisions du ca¬
lice , des pétales , des étamines , des car¬
pelles , et, plus tard, des capsules poly-
spermes, qui succèdent à ces derniers. On
cultive dans les jardins le Septas du Cap ,
Septas Capensis Lin. , dont le nom indique
l’origine, et auquel on donne le nom vul
gaire de Saxifrage tubéreuse. Ses feuilles ,
généralement en une seule paire, sont pres¬
que arrondies, largement crénelées, rétré¬
cies à leur base en pétioles presque connés ;
ses fleurs sont nombreuses, blanches, mê¬
lées de rose, et leur calice est rouge. On la
cultive, dans une terre légère, à une expo¬
sition chaude pendant l’été , en orangerie
pendant l’hiver. On la multiplie au moyen
de son rhizome tubéreux. (D. G.)
* SE P I IS (ctottc oç, putréfié), ins.— Genre
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc-
558
S ER
tûmes, tribu des Noetuides, indiqué par
Hubner {Cal., 1816), et qui n’a pas été
généralement adopté. (E. D.)
* SEPTOBRACIIIUIU (wm os, pourri;
^pa^ûov, bras ). rept. — Genre de Reptiles do
l’ordre des Batraciens , créé parM. Tschudi
( Ciass . Balrach., 1838), et qui doit rentrer
dans le groupe naturel des Cystignathes.
Voij. ce mot. (E. D.)
*SEPTONEMA.bot. cr. — Genre deCham*
pignons établi par M. Corda, rangé par
M. Réveillé parmi ses Arthrosporcs-Hormi-
sciués , tribu des Septonérnés. Voy. mycolo¬
gie. (M.)
SÊPTORIA. rot. cr. — Genre de Cham¬
pignons établi par Fries ( Novit ., I, 78;
Syst ., 111 , 481 ). M. Réveillé le range dans
sa division des Clinosporés , tribu des Co-
niopsidés , section des Sphéronémés (voy.
mycologie). MM. Rink et Endlicher ( Gé¬
néra, 199) le classent dans la famille des
Gymïîomvcètes. (M.)
*SEPTOSPOIUUM. bot. cr. — Genre de
Champignons établi par M. Corda, et rangé
par M. Réveillé dans ses Trichosporés -Selé-
rochétés , tribu des Helminthosporés. Voy.
mycologie. (M.)
SEPTULE. bot. — Nom donné par R.-C.
Richard à la cloison qui divise l’anthère des
Orchidées en loges.
*SERANOMUS. ins. — M. Walker dé¬
signe ainsi une petite division établie par
lui ( Curtis Guide ) dans la tribu des Ckaici-
diens, de l’ordre des Hyménoptères. (Bl.)
SEUAPHE. Seraphis. moll. — G. proposé
par Montfort et adopté par MM. Sowerby et
Defrance pour certaines espèces de Tarière
dont l’ouverture paraît se prolonger jusqu’au
sommet, tandis que, pour les autres espèces,
elle se termine un peu auparavant. M. Des -
hayes n’adopte pas ce genre. Voy. tarière.
(Duj.)
* SE R A PII X TA . bot. ph. -Genre de la fa¬
mille des Orchidées, sous-ordre des Yandées,
établi par MM. Fischer et Meyer (Bull. Acad.
St-Pelersb., VII, n. 1 , p. 23) pour une plante
épi ph y te du Mexique, décrite et figurée dans
le Bolanical Magazine, tab. 3565, sous le
nom d'Epidendrum diffusum. (D. G.)
SERAPIAS. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Orchidées, tribu des Ophrydées, de
la Gynandrie-Monandrie dans le système de
Rinné. Re botaniste suédois, en le caracté-
SEH
risant seulement par son « nectaire ovale,
gibbeux, à lèvre ovale, » avait été conduit à
y comprendre des plantes qui ont dû en être
séparées par suite d’un examen plus atten¬
tif des organes floraux, et qui ont pris place
dans les genres Epipaclis, Cephalanlhera.
Ainsi limité d’une manière plus précise par
Swartz et, après lui, par R.-C. Richard, ce
genre ne comprend plus qu’un petit nombre
d’espèces du midi de la France et de la région
méditerranéenne, à deux tubercules ovoïdes,
à fleurs en épi lâche, accompagnées de gran¬
des bractées colorées. Ces fleurs ont les fo¬
lioles de leur périanthe en voûte et le labelle
inséré à la base de la colonne, sessile, muni
de deux lamelles à sa base, généralement
poilu au centre, divisé en trois lobes dont les
deux latéraux ascendants, le médian allongé,
parfois très grand, déjeté; leur colonne est
allongée, aptère, et leur anthère verticale.
On trouve communément dans nos départe¬
ment du Sud et du Sud-Ouest, jusqu’à Nan¬
tes, le Serapias lingua Rinn,, petite espèce
dont un tubercule est comme pédicule tandis
que l’autre semble sessile , à fleurs peu
nombreuses (2-4), distinguées par leur la-
belle glabre, purpurin, avec les deux lobes
latéraux d’un pourpre presque noir, et le
Serapias cordigera Linn., de taille deux ou
trois fois plus haute, à tubercules sessiles, à
fleurs plus nombreuses (4-8), plus grandes
et remarquables surtout par le lobe médian
de leur labelle d’un rouge plus ou moins
ferrugineux, grand, plus ou moins en cœur,
poilu et pendant. Saint-Amans {Fl. agen.,
p. 378) avait cru pouvoir détacher de cette
dernière plante son Serapias lancifera qu’il
caractérisait par le lobe médian du labelle
plus étroit et lancéolé, et d’un rouge de
brique. Mais la plupart des botanistes n’ont
pas admis cette distinction. (P. D.)
SEREIN. — Voy. météorologie.
*SERENTHIA. ins.— Genre de la famille
des Tingides , de l’ordre des Hémiptères ,
établi aux dépens des Tingis par M. Spinola
(Hémipi. hétéropt.), et adopté par MM. Amyot
et Servilie. Res Serenthia sont surtout carac¬
térisés par leur bec très court; leur protho¬
rax caréné, mais sans dilatations latérales;
et leurs élytres réticulées, d’une même con¬
sistance dans toute leur étendue. Re type
est le S. lœta (Tingis læta FalR), espèce de
notre pays. M. Spinola en a fait connaître
559
SE R
une antre espèce de Sardaigne , le S. olri-
capilla. (Bl.)
SERGENT, ins. — Nom vulgaire du Ca¬
rabe doré.
*SERGESTES. crust. — Genre de l’ordre
des Décapodes macroures , de la tribu des
Pénéens, établi par M. Milne Edwards, et
adopté par les carcinologistes. On n’en con¬
naît qu’une seule espèce , qui est le Ser-
gestes atlantique, Sergestes allanlicus Edw.
(Hist. nat. des Crust., tom. II, pag. 428,
n. 1; ejusd. Ann. des sc. nat., lre série,
tom. XIX', pl. 40, fig. 1 à 9). Cette espèce
a été rencontrée dans l’Océan atlantique,
à quelque distance des Açores. (H. I..)
SERGILUS. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées, tribu des Astéroïdées,
proposé par Gærtner, adopté par Cassini ,
mais rapporté, comme synonyme, aux Bac-
charis par Swartz , R. Brown , De Candolle,
Endlieher, etc. (D. G.)
SÉRIAL AIRE, folyp. — Genre de Poly¬
piers établi par Lamarck dans sa section ou
famille des Polypiers vaginiformes, et faisant
partie, avec les Sertulaires, les Antennu-
I aires et les Plumulaires, du groupe des Po¬
lypiers nus, non vernissés, ni encroûtés à
l’extérieur, et portant des cellules latérales.
Ce sont des Polypiers phytoïdes et cornés à
tiges grêles, fistuleuses, rameuses, garnies
de loges eylindracées saillantes, parallèles,
cohérentes en séries et disposées , soit par
masses séparées, soit en spirale continue.
D’après ces derniers caractères, Lamarck les
divise en deux sections; parmi celles à cel¬
lules cohérentes par masses séparées , nous
citerons la S. lendigera, qui est une Sertu-
laire pour Linné, Pallas, Eli is et Cavolini,
et qui se trouve abondamment sur les côtes
des mers d’Europe; ses ramifications sont
presque capillaires, et ses groupes de cellules
paraissentcomrnedes lentes sur des cheveux.
Les espèces à cellules disposées en spirale
continue viennent des côtes de la Nouvelle-
Hollande; ce sont la S. convoluta, dont la
lige est longue de 15 à 48 centimètres, et
la S. crispa , un peu plus petite, rameuse,
paniculée, avec une spirale moins régulière,
moins étroite, püssée, presque frangée et
quelquefois interrompue. Les Séria lai res ont
formé, pour Lamouroux, le genre Amathia
que cet auteur rapproche aussi des Sertu¬
laires ; cependant tout porte à croire que ce
SE R
sont des Bryozoaires; telle est l’opinion de
M. Milne Edwards qui leur attribue, comme
aux Polypes des Flustres et des Cellaires, un
intestin distinct, recourbé et terminé par un
anus, en même temps qu’ils ont autour de la
bouche des tentacules garnis de cils vibra tiles
de chaque côté. D’autre part, M. Thompson,
en 1830, dans ses Zoological Researches,
avait décrit, sous le nom de Vesicularia,
des Bryozoaires qui ont la plus grande ana¬
logie avec les Sérialaires. (Duj.)
SE RI AN A. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Sapindacées, synonyme de Serja-
nia. Voy. serjania. (D. G.)
SÉRIATOPORE. polyp. — Genre de Po¬
lypiers lamellifères établi par Lamarck pour
certaines espèces de Madrépores de Linné,
qui ont les cellules perforées, lamelleuses et
comme ciliées sur les bords et disposées la¬
téralement par séries, soit transverses, soit
longitudinales. Ces Polypiers sont en outre
pierreux et fixés, divisés en rameaux grêles,
subcyiindriques. Toutefois le genre de La¬
marck se rencontre avec une seule espèce
vivante, type du genre (S. subulata), qui est
un véritable Polypier lamellifère du groupe
des Madrépores; ce genre, disons- nous, com¬
prend aussi pour Lamarck deux autres espè¬
ces qui paraissent être des Bryozoaires et
dont M. de Blainville a fait son genre Cri-
copore qui correspond à peu près au genre
Spiropore de Lamouroux. M. Ehrenberg ad¬
met le genre Sériatopore dans sa famille des
Milleporines, c’est-à-dire des Phytocoraux
dodécactiniés,ayantsix à douze rayons obscu¬
rément lamelleux aux oscules, et des Polypes
sans tentacules à bouche glabre.
M. Defrance a décrit quatre espèces fos¬
siles de Sériatopores ; deux de la craie et
deux du calcaire grossier de Grignon. (Duj.)
*SERICA (oyîoixoç, soyeux), ins. — -Genre
de l’ordre des Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Lamellicornes, tribu des Scara-
béides et section des Phyllophages, établi
par Mac-Leay (Horæ entomologicœ , p. 446)
et adopté par Mulsant (Hist. nat. des Lam.
de Fr., p. 459). Ce genre renferme un assez
grand nombre d’espèces de tous pays. (C.)
* SERÏCARÏA ( sericaria , ouvrière en
soie), ins. — La treille (Fam. nat., 4 825) in¬
dique sous ce nom un groupe de Lépido¬
ptères nocturnes de sa tribu des Faux-Bom-
byees. Ce genre n’est pas adopté par les en-
560
SER
SER
tomologistes modernes , et les espèces qui le
composaient entrent maintenant dans les
genres Pygœra Boisd. et Closlera Hoffm.
( voy. ces mots), que M. Boisdu va! place
dans la tribu des Notodontides, et Duponchel
dans celle des Pygérides. (E. D.)
*SÉRICATI. ois. — Famille établie par
Illiger, dans l’ordre des Passereaux, pour
des Oiseaux qui ont un bec très court, très
fendu , et déprimé à sa base. Elle ne com¬
prend que les genres Cotinga , et Procne ou
Tersine. (Z. G.)
*SERICESTMS ( crvjptxoç, de soie; ?adog,
habit), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, famille des Lamellicornes,
tribu des Scarabéides phyllophages, formé
par Dejean ( Catalogue , 3e édition, p. 181)
sur six espèces de la Nouvelle-Hollande et
dont les types sont les S. geminata , nigro-
lineata M.-L., et pullata Lat. (C.)
*SERICOCARPUS. bot. pii. — Genre de
la famille des Composées, tribu des Asté-
roïdées, établi par Nees d’Esenbeck pour des
plantes herbacées de l’Amérique septentrio¬
nale. Il doit son nom aux poils soyeux un
peu roides qui hérissent ses akènes. (D. G.)
*SERÏC0CERA (ayjpixoç, sétacée; xtpas,
antenne ). ins. — Genre de l’ordre des Di¬
ptères, de la famille des Athéricères, tribu
des Muscides , sous-tribu des Tachinaires ;
correspondant à la division des S'ericoceratœ
Rob.,-Desv., et en partie aux genres Dexia
Meig. et Ocyptera Fabr., créé par M. Mac-
quart ( Suites à Buffon, Ins. dipt., Il, 1835).
Les Sericocera , remarquables parleurs
antennes assez longues, atteignant ordinai¬
rement l’épislome, à deuxième article épais
et troisième cylindrique, fréquentent les
fleurs en ombelles dans les bois et volent
avec rapidité. — On décrit 14 espèces de ce
genre; presque toutes sont européennes;
elles sont réparues dans les groupes des Mi-
croptera , Phyllomyia , Phorophylla , The-
laira , Olivieria et Mialhe (voy . ces mots) ,
de M. Robineau-Desvoidy. Nous citerons
seulement la A. leucozona Panz. , Macq.
( Thalaira abdominalis Rob.-Desv. ; Musca
nigrina , Fall.), qui se trouve dans toute
l’Europe et dont la larve sort parfois de la
chrysalide, de la Chelonia caja. (E. D.)
* SÉRICOCÈRES. ins. — Nom de l’une
des sections d’insectes Diptères, de la Tribu
des Entomobies. Voyez ce mot (C. d’O).
*SERICODERA (cTYlplXOÇ, de soie; <£upa,
cou), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Carnassiers, tribu
des Carabiques et section des Subulipalpes,
créé par Kirby ( Fauna boreali-americano ,
p. 14). L’auteur l’a compris dans. la famille
de ses Sericodiades, et y rapporte une seule
espèce, la A. bembidioides , originaire du
Canada. Guérin Meneville pense que ce genre
doit être voisin des Agonum. (C.)
*SERICODERES (avjptx'Jc, de soie; Sdpa,
cou), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
hétéromères, famille des Taxicornes , tribu
des Diapériales, fondé par Stephens ( A Sys-
temalic Catalogue, 1829, p. 409) et adopté
par Hope (Coleopterist’s Manual, II, 156).
Cet auteur l’a rapporté à ses Anisotomides;
le type de" ce genre est le S. dubius Mhm.
(Scaphidium) . Il est originaire d’Angleterre;
on le retrouve aussi dans plusieurs autres
contrées d’Europe. (C.)
* SERICODON ( çnptxoç , sétacé ; oé'ouç ,
dent), bept. — M. Hermann von Meyer
( Jahrb . f. Min., 1844 ) nomme ainsi un
petit groupe de Sauriens fossiles. (E. D.)
SE I U C OG A STE U (çnpixbg, soyeux; y«?-
t vjp , ventre), ins. — Genre de la tribu des
Vespiens, de l'ordre des Hyménoptères, éta¬
bli par M. Westwood ( Proc. zool. Soc. of
Lond., 1835, part. III, p. 71) sur une seule
espèce de la Nouvelle-Hollande, qu’il désigne
sous le nom de S. fasciatus. Selon l’ento¬
mologiste anglais qui a nommé ce genre ,
il aurait des affinités assez douteuses. Par
leur aspect général , les Sericogaster ressem¬
bleraient aux Ceramius, et par la structure
de la bouche, ils se rapprocheraient davan¬
tage, au contraire, des Philantus et des Sa-
pyga. (Bl.)
*SERICOGASTER ( avjptxoç, SOyeilX; yy.z r-
r y}?, ventre), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères subpentamères, famille des Longi-
cornes et tribu des Cérambycins, proposé
par Dejean ( Catalogue , 3e édition, p. 350).
Le type a été nommé par l’auteur S. argen-
tatus Dej. Il est originaire du cap de Bonne-
Espérance. Nous avons reçu du même pays
deux espèces inédites qui viennent confir¬
mer l’établissement de ce genre. (C.)
*SERICOIDES ( Serica , nom de genre de
Coléoptères; îêé a, forme), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères pentamères, famille
des Lamellicornes, tribu des Scarabéides
SR
561
phyllophages, établi par Guérin-Meneville
(Revue zoologique, 1839, p. 301). Ce g. se
compose des deux espèces suivantes, S. Rei-
chei et castanea. La première est originaire
du détroit de Magellan , et la seconde du
Chili. (C.)
SERICOMTE. Sericomyia (wpM°ç , sé-
tacée; p-vT* , mouche), ins. — Meigen (in
Illiger Mag ., Il , 1803) a créé sous ce nom ,
aux dépens des Syrphus Fabr., un genre de
l’ordre des Diptères 1 famille des Athéri-
cères , tribu des Muscides , sous-tribu des
Syrphides, caractérisé par le corps épais, le
troisième article des antennes orbiculaire et
les ailes écartées. — Ce genre se compose de
cinq espèces européennes dont la plus con¬
nue est la Mouche bourdonnante , S. mussi-
tans Mey., Macq., qui est d’un vert obscur
et habite la France et l’Allemagne. (E. D.)
*SERlCOPHORUS (çvjpixéç, soyeux ; yo-
ccç, porteur), ins. — Genre de la famille
des Larrides , de l’ordre des Flyménoptères ,
établi par M. Schuckard ( Hist . of Ins.). (Bl.)
*SERICORIS (tfp, bombyx; xopvj, jeune
fille), ins . — Treitschke (Schmelt. , VIII,
1830) a créé sous ce nom, aux dépens des
Tortrix , un genre de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Nocturnes, tribu des
Plalyomides, et principalement caractérisé
par ses ailes supérieures assez larges, termi¬
nées carrément, et dont la côte est faible¬
ment arquée dans toute sa longueur. Les
chenilles vivent et se métamorphosent entre
des feuilles réunies en paquet. On connaît
plus de vingt espèces européennes de ce genre;
nous ne citerons que la S . urlicana H. Fr.
Dup., qui se trouve en juin et juillet dans
toute l’Europe, et dont la chenille se nourrit
de feuilles d’Orties. (E. D.)
SERICORNIS, Gould. ois. — Synonyme
de Acanlhiza, Vig. et Horsf. (Z. G.)
*SERICOSOMUS( avjpixoç, de soie; crwjjia,
corps). INS. —Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, famille des Serricornes,
tribu des Élatérides , créé par Serville et
adopté par Dejean (Çat., 3e édit., p. 108)
qui en indique quatre espèces: les S’, brun-
neus Lin., fugax F., rubidus Ziegl., et fui-
vipennis Dej. On les trouve dans une partie
de l’Europe tempérée. Les deux premières
ne constituent réellement qu’une espèce de
sexes différents que nous avons rencontrée
plusieurs fois accouplée , aux environs de
Paris, sur les Heurs de l’Aubépine. — Le
nom de Sericus donné à ces espèces, par
Esehscholtz , n’a pas été adopté. (C.)
SERICOSTOMA (crvjpuo;, soyeux; çto-
[i.o, bouche), ins. — Genre de la tribu
des Phryganiens , de l’ordre des Névro-
ptères, établi par Latreille sur des espè¬
ces dont les jambes intermédiaires et pos¬
térieures sont munies de deux paires d’é¬
perons, et dont les antennes ont leur premier
article court et globuleux. Nous citerons les
S. alralum Fabr., S. collare Schranck. ,
0 1 i v . , etc. , comme les plus communs dans
notre pays. (Bl.)
*SÉRICOSTOMÏTES. Sericostomitœ.
ins. — Groupe de la tribu des Phryganiens,
de l’ordre des Vévroplères , caractérisé par
des palpes maxillaires de deux à trois articles
dilatés dans les mâles , des ailes sans ner¬
vures transversales , etc. Ce groupe com¬
prend les genres Sericostoma, Latr.; Tricho -
soma, Pict., et ceux établis à leurs dépens.
(Bl.)
*SE RICOS TOM IJ M . ins . — Rec ti fi ca t io n
orthographique du nom de Sericostoma par
Burmeister (Ilandb. der Entom.). (Bl.)
*SERICOTHRIPS ( wpixog , soyeux;
Opc<p , genre d’insectes), ins. — Genre de la
famille des Thripsides , de l’ordre des Thy-
sanoptères, établi par M. II a 1 i d a y sur des
espèces à corps soyeux, à élytres et à ailes
très courtes. Le type est le S. staphylinus
Halid., qui vit sur YYlex europæa. (Bl.)
SERICULE. Sericulus. ois. — Genre de
la famille des Loriots, établi par Swainson
sur YOriolus regens Quoy et Gairn. Voy..
loriot. (Z. G.)
SERÏCIJS. ins. — Nom latin de Serique.
Voy. ce mot. (C. d’O.)
SERIDIE , Seridia. rot. pii. — Vaillant
avait formé, sous le nom de Calcitrapoides,
dans la famille des Composées, un genre qui
correspondait à une portion du grand groupe
des Centaurées. Linné réunit ce genre aux
Centaurées ; mais Jussieu le rétablit (Généra
plantar. pag. 173), en lui donnant le nom
de Seridia, et Cassini, dans ses grands tra¬
vaux sur les Composées, crut devoir conser¬
ver ce groupe, et le nom que Jussieu lui
avait imposé. Pour lui, le Centaurea aspera,
Lin. , si commun dans nos départements
méditerranéens, devenait le Seridia micro-
rephala, Cass,. Le Centaurea Seridis , Lin.,
71
T. XI.
SE R
S ER
562
type de ce groupe, autre espèce indigène,
qui croît dans le Languedoc, la Provence et
le Dauphiné, devenait le Seridia megace-
phala , Cass. D’un autre côté, Leasing, De
Candolle, Endlicher , ont cru ne devoir pas
conserver ce genre , et ils en ont fait une
simple section des Centaurées ( Voy . centau¬
rée. (D. G.)
*SÉÏUE ZOOLOGIQEE. zool.— L’étude
de la Série zoologique, qui constitue l’une
des branches les plus importantes de l’his¬
toire naturelle, sera traitée à l’article Zoo¬
logie ( Voy . ce mot). Nous renvoyons égale¬
ment au mot Mammifères, où l’on a donné
des détails sur la série parallélique des Mam¬
mifères établie par M. Isidore Geofiroy Saint-
llilaire. (E- D.)
*SERILOPHUS , Swains. ois. — Syno¬
nyme de Eurylaimus , Gould. (Z. G.)
SERUM. Serinus. ois. — - Genre de la fa¬
mille des Fringilles ( Fringillidœ ), dans l’or¬
dre des Passereaux, caractérisé par un bec
gros, court, bombé, renflé jusqu’à son ex¬
trémité qui est très légèrement comprimée,
plus large au-delà des fosses nasales que
partout ailleurs , à mandibule supérieure
débordant l’inférieure; fosses nasales larges;
narines arrondies , tarses médiocres; ailes
pointues , atteignant le milieu de la queue,
qui est de moyenne largeur , deltoïdale et
profondément échancrée.
Le genre Serin est un démembrement des
Fringillœ de Linné : la plupart des auteurs
ne l’ont point adopté, et parmi ceux qui 1 ont
admis il en est, comme Brehm , qui n’y
comprennent que le Cini (Fr. serinus Lin.) ;
le Serin des Canaries [Fr. Canaria Lin.) et
les espèces qui ont avec ce dernier des rap¬
ports fort voisins; d’autres, comme G. Cuvier,
•prenant particulièrement en considération,
pour caractériser cette coupe, la couleur
verdâtre ou jaunâtre du plumage, ont été
conduits à y introduire, avec les Serins pro¬
prement dits, les Tarins , les Nenturons et
d’autres Fringilles chez lesquelles le vert
domine. Mais si la distribution des couleurs,
si la nature de ces mêmes couleurs peuvent
quelquefois servir d’éléments génériques et
être employés pour caractériser un genre,
ce n’est qu’à la condition que ces éléments
ne figureront pas en première ligne, mais
seront subordonnés à des caractères plus
importants. Si les Serins ressemblent aux
Tarins, aux Venturons par la teinte géné¬
rale de leur plumage, ils en diffèrent d’une
manière assez notable par leur bec dont la
forme rappelle celui des Bouvreuils. On doit
donc séparer ces Oiseaux comme l’a fait
Brehm.
Ce genre est représenté en Europe par
le Cini , Ser. meridionalis Brehm ; Fring.
serinus Lin. (BuflT. , pl. enl ., 658, f. 1), dont
le plumage est olivâtre en dessus , taché
longitudinalement de brun foncé, avec le
front, les sourcils, le croupion, la gorge,
le devant du cou et la poitrine, d'un beau
jaune, légèrement nuancé de verdâtre. La
femelle a moins de jaune que le mâle.
Le Cini, qui habite une partie de l’Italie,
de l’Allemagne, de l’Espagne, du nord de
l’Europe, et la France méridionale depuis
les bords de la Méditerranée jusqu’en Bour¬
gogne, est, parmi nos petits Oiseaux chan¬
teurs, celui dont la voix a le plus de force.
Son chant, qu’il fait entendre toute l’année,
mais surtout à l’époque des amours, consiste
en un cri strident, aigu, fort, continu,
mais modulé. Il niche sur les arbres de
moyenne taille , tels que les genêts , les
chênes verts, etc. Sa ponte est de quatre
ou cinq œufs d’un blanc légèrement azuré
avec quelques petits points et des traits d’un
noir rougeâtre. Il se nourrit des semences
du plantain , du séneçon et de plusieurs
plantes alpestres.
Une autre espèce qui, bien qu’exotique,
peut en quelque sorte être considérée comme
naturelle d’Europe , tant elle y est répan¬
due, est le Serin des Canaries, Ser. canaria
Lin. (Buff., pl. enl, 202, f. 1). Cet Oiseau,
que BnlTon appelle, avec quelque fondement,
le Musicien de la chambre , a changé de plu¬
mage et même de formes, en changeant de
climat. En Europe, il est généralement d’un
jaune plus ou moins intense, plus ou moins
nuancé de verdâtre, mais dans son pays
natal, à Ténériffe , il est, au dired’Adan-
son et d’une foule d’autres voyageurs, d’un
gris verdâtre avec des taches oblongues
brunes.
Par la douceur de son caractère, par l’a¬
grément et la variété de sa voix , le Serin
des Canaries est assez généralement estimé.
L’intérêt que l’Homme a pris à la conserva¬
tion ou au perfectionnement des races de cet
Oiseau, est tel qu’on a fait tout exprès pour
SER
SE K
563
lui des traités d’hygiène et d’éducation.
Hervieux a publié , en 1719, un ouvrage
intitulé : Traité des Serins , et dans cet ou¬
vrage , il indique la manière de les soigner
et de les médicamenter lorsqu’ils sont ma¬
lades. Le R. P. Bourgot a communiqué à
Bulîon de nombreuses notes sur la manière
de les élever, et Bu (l'on lui-même a fait,
sur ce point, une foule d'expériences; enfin
son chant a été pour Barrington un élément
d’études. Dans une lettre écrite à ce sujet,
cet auteur dit avoir reconnu à ce chant
quelques points de ressemblance avec celui
du Rossignol et du Pipi farlousé. Cependant,
léchant du Serin des Canaries offre presque
autant de nuances, que l’espèce elle-même
offre de races diverses. C’est toujours, il
est vrai , un ramage brodé sur le même
thème, mais dont les reprises, les intona¬
tions, les roulades, etc., varient beaucoup.
C’est vers le xv(> siècle que l’on a com¬
mencé à connaître en Europe le Serin des
Canaries; les premiers qui y parurent ve¬
naient des îles Fortunées. A peu près vers
le milieu du xvne siècle , un vaisseau qui
portait, outre sa gargaison , une grande
quantité de ces Oiseaux, vint échouer,
d’après ce que rapporte Olina , sur les côtes
d’Italie. Tous les Serins devenus libres par
suite de cet accident se sauvèrent dans l’île
d’Elbe où ils se multiplièrent dans l’indé¬
pendance, et où ils se seraient peut-être
naturalisés, si on ne leur eût donné la
chasse; néanmoins, ces Oiseaux avaient
commencé à s’abâtardir dans cette île. Si
l’espèce, transportée sous un autre ciel, avait
subi en peu de temps et quoique libre, des
changements appréciables , à plus forte rai¬
son ces changements ont-ils dû être rapides
et profonds en captivité. Aussi ne compte-
t-on pas moins aujourd’hui de trente races
ou variétés de races, toutes issues , d’après
Buffon , du Serin gris commun. Ces variétés
accouplées avec le Chardonneret, la Linotte,
le Cini , le Tarin , le Venturon, et même le
Bouvreuil produisent des hybrides, ordinai¬
rement impropres à se reproduire, mais ex¬
cellents chanteurs , et dont la voix a plus
d’étendue, plus de durée et un timbre plus
clair que celle des variétés dont ils provien¬
nent. Ceux issus d’un Chardonneret mâle
et d’un Serin femelle sont les plus esti¬
més. (Z. G.)
*SEEH\ÉT11A. ins. — Genre de la famille
des Lygœides , de l’ordre des Hémiptères ,
établi par M. Spinola ( Essai sur les Hémi¬
ptères). L’espèce type est le A. rusa , Spin.
Ce genre avait reçu précédemment le nom
deLeptocoris par Hahn. [Wanzenart hiseckt.)
qui, déjà employé pour désigner un autre
genre, a dû être abandonné pour celui-ci.
(Bl.)
SElilIMGA ou SERINGAT. bot. ph. —
Noms vulgaires du Syringa ou Philadelphe
( Voy . philadelphe). On donne aussi ce nom
vulgaire au Siphonia elastica Lin. f. (D. G.)
SERIÜJGIA (dédié à M. Seringe , profes¬
seur de botanique à Lyon), bot. ph. — Le
genre proposé sous ce nom par Sprengel ,
dans la famille des Célastrinées , est syno¬
nyme du Ptelidium Du Pet. -Th. D’un autre
côté, M. J. Gay en a établi un autre de
même nom dans la famille des Byttnéria-
cées, tribu des Lasiopétalées, pour le Lasio-
pelalum arborescens Ait. , arbrisseau de la
côte orientale de la Nouvelle - Hollande. Ce
genre est remarquable comme se distin
guant non seulement au milieu de sa tribu,
mais encore dans sa famille tout entière ,
par son fruit à cinq carpelles distincts et
séparés, rapprochés seulement par leur su¬
ture ventrale, et non cohérents en un fruit
unique. L’espèce qui en est le type a reçu
le nom de Seringia platyphylla J. Gay (voy.
J. Gay, Monog. des Lasiopétalées ; Mém. du
Mus., t. VII, p. 442, tab. 16, 17). (D. G.)
*SEÏ1E\IA. bot. ph. — Genre établi par
Rafinesque , non d’après des observations
positives, mais seulement d’après les paroles
fort peu claires de Robin. De Candolle
(. Prodr ., VII, p, 261) le range parmi les
Composées incertœ sedis ; mais il fait obser¬
ver qu’il n’est connu de personne, pas même
de son auteur, et qu’il vaudrait mieux le
regarder comme non avenu que de le con¬
server, malgré l’incertitude complète qui s’y
attache. (D. G.)
*SERIHfES. ois. — Nom générique latin
du Serin dans Brehm.
SEIUOLE. Seriola Cuv. poiss. — Genre
formé par Cuvier pour des Poissons Acan-
thoptérygiens de la famille des Scombé-
roïdes , ayant de grands rapports avec les
Caranx et avec les Liches. Les Sérioles , en
effet, ne diffèrent des Caranx que parce que
les écailles qui garnissent la ligue latérale
S il R
56 i
dépassent à peine celles du reste du corps;
elles se distinguent des Liehes en ce que les
épines de leur première dorsale, plus hautes
et plus grêles , sont réunies par une mem¬
brane. Les Sérioles sont donc des Scornbé-
roïdes à deux dorsales sans fausses pinnules,
sans boucliers à la queue; des dents en
velours ou en cardes fines garnissent les
mâchoires, le vomer et les palatins.
Le nom adopté pour désigner ce genre
est celui que l’espèce de la Méditerranée
( Seriola Dumerilii ) a reçu sur la côte de
Nice, où M. Risso l’a d’ahord découverte.
Cette Sériole peut devenir très grande , et
l’on en pêche qui pèsent jusqu’à 160 livres.
Elle est d’une belle couleur d’argent, dorée
sur les flancs , teintée de bleu-violâtre sur
le dos ; scs nageoires sont gris-jaunâtre.
Elle se tient dans les lieux inaccessibles, et
n’approche de la côte que lorsque la faim
l’y contraint. Sa chair, très estimée, est
ferme et rougeâtre.
L’Archipel et les mers d’Amérique nour¬
rissent plusieurs espèces, qui, avec celle
dont nous venons de parler, composent un
petit groupe spécial (S. Rivoliana ; S. La-
landi ; S. Boscii ; S. falcata ; S. Bonarien -
sis ; S. fasciata ; S. leiarchus ; S. zonala).
Un autre groupe comprend les Sérioles de
la mer des Indes , qui se distinguent par la
hauteur de leur front, la petitesse de leur
première dorsale, la grandeur de leurs ven¬
trales, et leurs dents plus crochues ( S. bi~
notata; S. Huppelü ; S. Dussumieri ; S. suc -
cincla ).
Une seule espèce ( S . cosmopolita), du pe¬
tit nombre des Poissons qui se trouvent éga¬
lement dans les deux Océans, forme un troi¬
sième groupe caractérisé par de petites ven¬
trales, et de longues pectorales taillées en
faux. (E. Ba.)
SÉRIOLE. Seriola. bot. pii. — Genre de
la famille des Composées, tribu des Chieora-
eées, de la Syngénésie polygamie égale dans
le système de Linné. Il comprend des plantes
herbacées annuelles, plus ou moins héris¬
sées , qui croissent naturellement dans la
région méditerranéenne, au Chili et au
Brésil. Les feuilles de ces végétaux sont si-
nuées-dentées ou roncinées; leurs fleurs
liguîées, jaunes, forment des capitules ter¬
minaux, solitaires, à nombreuses folioles-
egales ou réunies en involucre unisérié, à
SE R
réceptacle convexe, pourvu de paillettes
mentbraneuses , linéaires-lancéolées. Toutes
ces fleurs donnent également des akènes
striés, rudes, prolongés en un bec sétiforme ,
et dont l’aigrette est formée d’un seul rang
de poils plumeux. Le type de ce genre est
la Sériole de l’etna, Seriola œlnensis, Lin.,
plante d’Italie , de Corse et de Barbarie,
haute de deux à quatre décimètres , à tige
rameuse, portant, surtout dans le bas, des
feuilles obtuses , oblongues , plus ou moins
profondément dentées , et terminée par de
nombreux capitules longuement pédiculés.
(D.G.)
SÉRIPHE. Seriphium. bot. pu. — Genre
de la famille des Composées, tribu des Sé-
nécionidées , rangé par Linné dans la syngé¬
nésie monogamie de son système, et par
les botanistes postérieurs , avec beaucoup
plus de raison, dans la Syngénésie-polyga-
inie séparée. Linné avait créé les deux
genres Seriphium et Si cebe par la division
du groupe générique établi antérieurement
par Vaillant, sous le nom d’ H ely chrysoides.
Mais le célèbre botaniste suédois avait ca¬
ractérisé ces deux genres d’une manière très
peu précise, et Lessing et De Caridolle ont
du, dans ces derniers temps, en modifier les
caractères et la circonscription. Par suite de
ces modifications , le genre Sériphe com¬
prend seulement de petits arbustes propres
au cap de Bonne-Espérance, à l’exception
d’un seul qui croît à l’île Bourbon , les
feuilles de ces végétaux sont petites, sessiles,
velues généralement à leur face supérieure,
dans l’état jeune. Leurs capitules sont uni-
flores, munis d’un involucre à écailles im¬
briquées, les intérieures plus longues et
presque scarieuses ; leur corolle est tubulée,
à cinq dents ; leurs anthères portent deux
soies à la base. Leurs akènes sont couron¬
nés par une aigrette à un seul rang de
paillettes, et sans bordure extérieure. De
Candolle divise ce genre en deux sous-
genres i Eremanthis et E useriphium. C est
dans ce dernier que se trouve le sériphe
cendré, Seriphium cinereum , Lin., que
nous nous contenterons de nommer comme
exemple. (D. G.)
* SÉIUPHIÉES. bot. ph. — Nom de
l’une des divisions de la tribu des Sénécio-
nidées, famille des Composées. Yoy. ce der¬
nier mot. (^* d O.)
SK K
565
4
SE II
SERÎPIIUJM. bot. ph. — Non» latin de
Seriphe. Voy. ce mot.
*SERIQIJE. Serions, Eschschollz. ins. — •
Syn. de Sericosomus, Serville, Dejean. (C.)
SERIS. bot. ph. — Genre de la famille
des Composées, tribu des Mutisiacées, de la
syngénésie polygamie superflue , dans le
système de Linné, établi par Lessing pour
des plantes herbacées vivaces , qui croissent
naturellement au Brésil. (D. G.)
*SERISCIES. ms.— Genre de l’ordre des
Coléoptères hétéromères, famille des Méla-
somes, créé par Motchoulski ( Mémoires delà
Société impériale des naturalistes de Moscou,
t. XVII, p, 77), établi sur une espèce de Si¬
bérie et du pays des Kirguises. L’auteur a
nommé cette espèce S. pubescens ; elle pa¬
raît se rapprocher du genre Crypticus. (C.)
*SERISOMES , Swains. — Synonyme de
Coua, G. Cuv. f (Z. G.)
! SÉRISSE. Serissa. bot. ph. — Genre de
la famille des Rubiacées, tribu des Sperma-
cocées, de la pentandrie monogynie dans le
système de Linné, établi par Commerson
(in Juss. Gen. plantai'., p. 209), pour un
arbuste regardé auparavant par Linné , et,
même depuis la création de ce groupe gé¬
nérique , par Thunberg, Sims, etc., comme
un Lycium. Les caractères de ce genre con¬
sistent dans un calice à tube adhérent, à
limbe divisé en cinq lobes courts , dans une
corolle en entonnoir , dont le tube est hé¬
rissé intérieurement , et dont le limbe esta
cinq lobes ; dans cinq étamines insérées sur
la gorge de la corolle et à ûlet presque nul;
dans un ovaire adhérent, à deux loges uni-
ovulées , surmonté d’un disque épigyne
charnu et d’un style inclus , que termine un
stigmate à deux lobes linéaires. Le fruit est
une baie couronnée par le limbe du calice,
à deux loges monospermes. — L’espèce type
de ce genre est la Sérisse fétide, Serissa
fœlida Willd. (Lycium fœlidum Lin.; Lycium
japonicum Thunb.) , arbuste d’ornement
fréquemment cultivé, non seulement en
Europe, mais encore au Japon, où il est in¬
digène. Elle ne s’élève guère pour l’ordinaire
que de 5 à 8 décimètres. Ses feuilles sont
petites, ovales-lancéolées , persistantes. Ses
fleurs sont axillaires, blanches. On en cultive
surtout une variété à fleurs doubles. On la
tient en orangerie pendant l’hiver, et l’été
on la place à une exposition chaude. Le
nom de cet arbuste lui vient de ce que scs
boutons de fleur et ses jeunes pousses frois¬
sées entre les doigts exhalent une odeur très
désagréable, analogue à celle des excré¬
ments humains. Kœmpfer a signalé le pre¬
mier ce fait curieux qu’il est facile de vérifier
journellement, et qui néanmoins a été nié,
on ne sait pourquoi, par Retz. (P. D.)
SERJANÏE. Serjania. bot. ph. — Genre
de la famille des Sapindacées, de l’octandrie-
trigynie dans le système de Linné. Établi
d’abord par Plumier , il avait été ensuite
réuni aux Paullinia par Linné. Les botanistes
modernes l'ont rétabli et universellement
adopté. 11 forme un groupe assez nombreux.
De Candolle (. Prodr ., 1 p. 602) en avait dé¬
crit 21 espèces; mais plus récemment les
recherches des voyageurs de notre époque et
particulièrement de M. Aug. Saint-Hilaire,
ont au moins doublé ce nombre. Les plantes
qu’il comprend sont des lianes qui croissent
dans la plupart des forêts de l’Amérique
tropicale; leurs feuilles alternes sont ter-
nées, bi ou triternées, ou pennées avec im¬
paire, à folioles souvent marquées de points
translucides ; leurs fleurs, tantôt unisexuel-
les, tantôt hermaphrodites, forment des
grappes axillaires, souvent accompagnées
de deux vrilles, à leur base; elles ont un
calice à cinq sépales, dont les deux supé¬
rieurs se soudent quelquefois entre eux ; une
corolle à quatre pétales seulement, le supé¬
rieur manquant; quatre glandes discoïdes
opposées aux pétales ; huit étamines insérées
sur le réceptacle en rangée excentrique,
soudées entre elles à leur base; un ovaire
excentrique, à trois loges uni-ovulées, sur¬
monté d’un style court trifide. Le fruit est
pourvu de trois ailes longitudinales, et forme
ainsi trois samares adhérentes à un axe cen¬
tral. Nous citerons pour exemples le Ser¬
jania velutina Camb., et le S. méridionales
Camb. , la seule espèce qui s’avance, en
Amérique, plus au sud que le Brésil. (P. D.)
SERMONTAIN ou SERMONTAISE.
eot. ph. — Noms vulgaires que portaient
autrefois le Seseli torluosum Lin. (Voy. se-
seli), et quelquefois le Laserpitium Siler Lin.
SH ROLE. Serolis. cuust. - C’est un genre
de l’ordre des Isopodes , de la famille des
Cymolhoadiens, de la tribu des Cymoihoa-
diens ravisseurs, établi par Leach aux dépens
des Cymothoés de Fabricius (Voy. cymothoa-
»
566 SER
dikns et cymothodes). On ne sait i" i e il sur les
mœurs des Crustacés qui composent cette
coupe générique; mais, à en juger par leur
conformation , i! paraît probable qu’ils s’at¬
tachent aux poissons sans s’v fixer à demeure,
comme les Cymothoés. Quatre espèces com¬
posent ce genre; parmi elles, je citerai la
Sérole de Fabrigius , Serolis Fabricii Edw.
( Hist . nat. des Crust. , t. T , p. 221, n. 1 ).
Cette espèce habite les attérages de l’île de
Java. (H. L.)
SÉROTINE. mam. — Le nom italien Se-
rolina, employé pour désigner 1 es Chauves-
Souris en général , a été appliqué par Dau-
bentori à une espèce du genre Vespertilion
(Voy. ce mot), qui est devenue elle même ,
dans ces derniers temps , le type d’un petit
groupe particulier. (E. D.)
SERPE. poiss. — *Lacépède a. donné ce
nom à un genre de Salmones, que constitue
une seule espèce, le Gastéroplèque ( Gasle -
ropelecus Sternida, Bloch, p. 97, fig. 3).
Ces Poissons ont, comme les Anostomes,
la bouche dirigée vers le haut; mais ils se
distinguent par la disposition de leurs côtes
qui, aboutissant au sternum , rendent leur
ventre comprimé, saillantet tranchant. Leurs
ventrales sont petites et situées en arrière;
la première dorsale est placée sur l’anale
qui est longue; la mâchoire supérieure est
garnie de dents coniques; l’inférieure, de
dents tranchantes et dentelées. (G. B.)
Le nom de Serpe a été employé pour dé¬
signer des Poissons plus ou moins voisins du
Gastéroplèque , et dont il est question dans
divers articles de ce .Dictionnaire. Ainsi,
pour :
Serpe Microstome , voy. microstome.
Serpe Sternicle, voy. serpe.
Serpe Humboldt, voy. scopèle. (G B.)
SERPENT, rept. Voy. serpents.
SERPENT A SONNETTES. REPT. —
Voy. CROTALE.
SERPENTAIRE, ois. — Voy. messager.
SERPENTAIRE, bot. pu. — C’est le nom
vulgaire du Gouet Serpentaire ( Arum Dra-
cunculus Lin.). La Serpentaire de Virginie
est V Aristolochia Serpenlaria Lin. On nomme
aussi quelquefois Serpentaire femelle le Po-
lygonum Bistorla Lin. (D. G.)
^SERPENT AIRE. Serpentaria (serpent).
ann.-— M. Goodsir décrit sous ce nom un
genre nouveau d’Annélide appartenant au
S ER
groupe des Némertiens , et dont il a figuré
une espèce, le Serpentaria fragilis (Ann.
and Mag. nat. hist., XV, p. 377, 1845).
(G. B.)
SERPENTARIA. annél. — Nom latin de
Serpentaire. Voy. ce mot.
*SERPENTARIÉES. Serpenlarieœ. ois.
— M. Lesson a établi sous ce nom, dans l’or¬
dre des Oiseaux de proie , une famille qui a
pour caractères essentiels des jambes très
longues, grêles, nues jusqu’aux genoux, scu-
tellées en avant jusqu’aux doigts. Cette fa¬
mille, qui se compose des genres Messager ou
Secrétaire et Cariarna, est très naturelle, se¬
lon M. Lesson, etse distingue non. seulement
par ses caractères extérieurs, mais aussi par
ceux de l’organisation. Cependant , à l’ex¬
ception de Vieillot, nous ne connaissons au¬
cun ornithologiste qui ait eu l’idée de rap¬
procher les Messagers des Cariamas , par la
raison que, malgré certaines analogies de
forme et de structure, les uns sont bien de
vrais Oiseaux de proie, et les autres des es¬
pèces fort voisines des Échassiers et des
Gallinacés. (Z. G.)
*SERPENTARIÉES. Serpentarieœ. bot.
pu. — M. Endlicher donne ce nom à l’une
de ses classes qui se compose de deux fa¬
milles seulement , les Aristolochiées et les
Népenthées. (Ad. J.)
^SERPENTAMES, ois. — Nom latin ,
dans G. Cuvier, du genre Messager. (Z. G.)
*SE R PE N T IN ARIÉE S . bot. ph.— M. En¬
dlicher a établi sous ce nom une classe de
végétaux dieotylédons monopérianthés, dans
laquelle il range les familles des Aristolo¬
chiées et des Népenthées. (D. G.)
SERPENTINE, Ophite: Léonh. min. —
Combinaison ou mélange de Silicate de ma¬
gnésie et d’Hvdrate de magnésie, jouant le
rôle de Roche dans la nature , et que beau¬
coup de minéralogistes considèrent comme
formant une espèce minérale proprement
dite; cependant cette dernière opinion est
encore incertaine. C’est une substance ma¬
gnésienne, d’un vert de poireau ou d’un
vert obscur, à texture compacte, à cassure
cireuse ou écailleuse, très tenace, tendre
| et douce au toucher, prenant un poli gras,
et offrant quelquefois une certaine ressem¬
blance avec la Stéatite, dont elle diffère, en
ce qu’elle a moins d’onctuosité, qu’elle ren¬
ferme plus d’eau et plus de Silice, compa-
SK K
SE R
567
raiivement a la proportion de base, et
qu’elle offre presque toujours un mélange de
taches ou de bandes vertes, les unes claires,
les autres plus foncées, comme la peau des
Serpents, ce qui lui a valu les noms d’Ophite,
et de Serpentine. Quelques minéralogistes
ne voient en elle qu’un magma ou mélange
compacte, une sorte de pâte adélogène
comme celle des Porphyres , composée de
Talc ou de Stéatite, de Dial lage et de quel¬
ques parties ferrugineuses. Ceux qui en font
une espèce minérale proprement dite, fon¬
dent leur opinion sur la constance de sa
composition minéralogique et de ses carac¬
tères extérieurs, et sur quelques indices de
forme et de structure cristalline , qu'elle a
paru offrir en certains cas.
Il résulte d’un grand nombre d’analyses,
qu’elle contient généralement, sur 100 par¬
ties , 43 de Silice, 44 de Magnésie et 13
d’eau; une portion de la Magnésie étant
souvent remplacée par une quantité équi¬
valente d’oxidule de Fer. Cette composition
définie se laisse exprimer par une formule
très simple, surtout lorsqu’on représente
la Silice par S i O ; dans ce cas , un atome
de Serpentine serait formé de 2 atomes de
Silicate de magnésie, et de 1 atome d’Hy-
drate magnésien, l’Oxigène de la base étant
moitié de l’Oxigène de l’acide dans les deux
termes. Quant aux indices de cristallisation,
on cite une variété de Serpentine, à struc¬
ture lamelleuse, d’Hoboken, dans les États-
Unis, et de Baumgarten, près Frankenstein,
en Silésie; de gros cristaux, peu nettement
terminés, et formés de la même substance,
qu’on a trouvés disséminés dans la Lepty-
nite de Penig, en Saxe; des cristaux de
formes distinctes, en prismes à huit pans,
terminés par des sommets à 4 ou 6 faces,
les uns de couleur vert foncé, et provenant
de la vallée de Passa, en Tyrol, d’autres
d’un brun jaunâtre, venant de Snarum, en
Norwége, et ressemblant parfaitement pour
la forme à des cristaux de Péridot ; enfin ,
on en a cité en prismes obliques, qui rap¬
pelaient ceux du Pyroxène ( Rensslærite ;
Plumons). Ce qui diminue beaucoup l’im¬
portance de ces observations, en ce qui re¬
garde la détermination spécifique de la
Serpentine, c’est que ces formes paraissent
n’être que des pseudomorphoses de Péridot,
ou de Pyroxène, en sorte que la Serpentine
aurait comme la Stéatite la propriété de se
présenter sous des formes régulières, em¬
pruntées à plusieurs espèces différentes.
Cependant, Haidinger et Mohs indiquent
comme forme propre à la Serpentine un
prisme droit rhomboïde! de 82° 27'. En la
considérant comme espèce, ses autres ca¬
ractères seraient ; densité, 2,5; dureté, 3.
Infusible au chalumeau, ou ne fondant que
très difficilement sur les bords, elle blan¬
chit, et durcit à un feu prolongé ; elle donne
de l’eau dans le petit matras de verre. Elle
est attaquée par l’acide sulfurique et l’acide
chlorhydrique concentré, sans faire de ge¬
lée. Sa couleur dominante est le vert foncé,
passant par nuances au gris jaunâtre. Elle
renferme souvent des veines d’asbeste satiné,
et des lamelles chatoyantes de Dial lage ,
lesquelles semblent se fondre insensiblement
dans la pâte qui les entoure.
Parmi les variétés de cette substance , on
distingue: 1° la Serpentine lamellaire (Mar-
molite de Nuttall), d’Hoboken dans le New-
jersey; 2° la Serpentine noble , qui est
translucide, d’un vert de poireau ou de pis¬
tache, et généralement d’une couleur uni¬
forme. On la travaille, pour en faire des
tabatières, des plaques d’ornement, des
vases de différentes formes; 3° la Serpentine
commune, opaque et de couleurs mélangées,
ordinairement très foncées. Elle s’emploie
dans plusieurs pays, où elle se présente pure
et en grandes masses , à la fabrication de
certaines poteries économiques , et surtout
de marmites propres à cuire les aliments.
C’est à cause de cet usage que ces Serpen¬
tines sont désignées quelquefois sous le nom
de Pierres ollaires. Telles sont celles qu’on
trouve à Chiavenna , au nord du lac de
Corne, dans le canton des Grisons; elles
sont d’un gris azuré et portent le nom de
Pierres de Côme. Quelques minéralogistes
les regardent comme des variétés de Talc;
mais par leur composition elles se rappro¬
chent davantage de la Serpentine, Elles
possèdent naturellement toutes les qualités
j que l’on recherche dans les poteries, et sont
assez tendres pour être travaillées au tour.
Il suffit de les creuser, et de leur donner
la forme que l’on désire, pour avoir des
vases qui puissent servir immédiatement,
et supporter l’action du feu. On fabrique
aussi des poteries de Serpentine à Zœblilz,
SE R
568 SE R
en Saxe, en Corse, en Égypte , .et en Chine.
La Pierre ollaire des Égyptiens est connue
dans le pays sous le nom de Pierre de
Baram.
La Serpentine forme tantôt des couches
ou amas stratifiés, subordonnés aux Schistes
talqueux; tantôt des filons ou amas trans¬
versaux. On y trouve disséminées plusieurs
substances, la Diallage , le Feldspath, l’As-
beste, l’Épidote, le Grenat almandin et le
Pyrope, le Fer oxidulé et le Fer chromaté.
La Serpentine forme souvent des veines
dans le calcaire, et il en résulte ce qu’on
nomme le Marbre vert ou Serpentineux. La
Serpentine est commune sur la côte de
Gênes, dans la Toscane, en Piémont ( en¬
virons de Turin , et val d’Aoste); dans les
Grisons; au Harz, dans la Saxe, la Silésie,
la Bohême ; au Cornouailles, en Angleterre ;
en Écosse; aux États-Unis d’Amérique; en
France, dans le Yar, les Vosges, l’Avey¬
ron, etc. Cette Roche est souvent associée
à l’Euphotide , le Gabbro des géologues
italiens. (Del.)
SERPENTINE, bot. ph. — Nom vul¬
gaire du Cereus fia g elliformis Haw . ( Cactus
fia g elliformis Lin.). On donne aussi ce nom
vulgaire à la Scorzonère de nos potagers
( Scorzonera hispanica Lin.) et à l’Estragon,
Arlemisia Dracunculus Lin. (D. G.)
SERPENTS. Serpentes et Serpentia Linné,
Serpenlidœ Sclby , et Serpulœ Ritger. rept.
— ■ ]'oy. OPHIDIENS. (E. D.)
SERPENTS FOSSILES, paléont. —
Voy. REPTILES.
*SERPHUS. ins. — Genre de la tribu des
Proctotrupieris, de l’ordre des Hyménoptères,
établi par Schranck (Schrift Berlin . nal. Fr.,
1780). Ce naturaliste en décrit une seule
espèce, le S. brachyplerus . Le genre Ser-
phus , qui paraît avoir presque toujours été
oublié par les naturalistes, correspond à ce¬
lui de Proctotrupcs . (Bl.)
SERPICURE. Serpicula. bot. ph. — Genre
de la famille des Haloragées, de la Monœcie
tétrandrie dans le système de Linné. Il cor¬
respond au Laurembergia de Bcrgius. Il est
formé de plantes herbacées qui croissent na¬
turellement dans les marais des régions tro¬
picales et sous- tropicales. Un fait curieux de
géographie botanique, c’est que, en Afrique,
où il n’était connu que vers l’extrémité
méridionale, M. Durieu de Maisonneuve en
a découvert récemment une espèce, encore
inédite, en Algérie, dans les marais de La
Cal le. Les Serpicules ont des fleurs mono!
ques , dont le calice à limbe quadriûde
et à tube adhérent dans les femelles , est
relevé à la surface de huit côtes ondulées;
quatre pétales et quatre étamines pour
les mâles et, pour les femelles, un ovaire
adhérent, uniloculaire, surmonté de quatre
stigmates sessiles, et renfermant quatre
ovules suspendus au plafond de sa cavité.
Leur fruit est une petite noix monosperrne
par l’effet de l’avortement de trois ovules
sur quatre, et relevée de huit côtes à sa sur ¬
face. Nous citerons, pour exemple, la Serpi-
cule rampante, Serpicula repens Linn., qui
croît dans les lieux marécageux au cap de
Bonne-Espérance. (D. G.)
SERPOLET, bot. ph. — Nom vulgaire
du Thymus Serpillum L. (D. G.)
*SERPOPHAGA, Gould. ois. — Syno¬
nyme d'Euscarthmus , Pr. Max., genre
qui correspond à celui que M. Lesson a éta¬
bli sous le nom de Gobe-Moucherons ( Mus -
ciphaga). - (Z. G.)
SERPULA annél. Nom latin de Ser-
pule. Voy. ce mot.
SERPULAIRE. Serpularia, Münst. ann.
foss. — Ce genre d’Annélides lubicoles n’est
connu que par des fragments de tubes ana¬
logues à ceux des Serpules, mais crénelés
sur le dos ou sur deux côtés. Il a été établi
pour deux espèces du Calcaire à orthocé-
ratites d’Elbersreuth (dévonien), les S. cre-
nala et bicrenala , Münster ( Beitr ., t. III,
p. 115). (G. B )
SE EPELE. Serpula L. ( serpere , ramper;
serpula , serpent), ann. — Sous ce nom, Linné
a fondé un genre qui comprend les animaux
nommés vulgairement Tuyaux de mer , et
que tous les Zoologistes ont adopté, en le
retirant toutefois de la classe des Mollusques
où le naturaliste suédois l’avait placé à tort,
pour le ranger dans la classe des Annélides,
à laquelle il appartient réellement. Lamarck
en a fait le type de sa famille des Serpulées ;
M. Savigny l’a placé dans la famille des
Amphitrites, ordre des Serpulées (voy. ce
mot). Ce dernier naturaliste assigne aux
Serpules pour caractères distinctifs : Bouche
exactement terminale; deux branchies libres,
en éventail ou en peigne, à divisions garnies
d’un double rang de barbes sur les deux
SE R
SER
569
côtés; les divisions postérieures imberbes,
presque toujours dissemblables ; rames ven¬
trales portant des soies à crochets ( Voy . ser-
pulées) jusqu’à la sixième paire inclusive¬
ment; les sept premières paires de pieds
disposées sur un écusson membraneux; le
premier segment forme avec les sept sui¬
vants une sorte de thorax revêtu en dessous
par cet écusson.
Le corps des Serpules est en forme de tube
allongé, un peu déprimé, aminci en arrière, à
segments nombreuxetétroits, moins distincts
en dessus qu’en dessous, et serrés de plus en
plus jusqu'à l’anus qui est petit et peu sail¬
lant. Le premier segmentne porte pointd’ap*
pendices; il est tronqué obliquement pour
l’insertion des branchies qui sont terminales,
épanouies de chaque côté de la bouche en
panaches ordinairement peints de vives
couleurs et profondément divisés en digita¬
tions menues. A la base interne de chaque
panache s’insère un filet, et le filet de droite
ou de gauche indifféremment se prolonge et
se dilate à son extrémité en un disque qui
sert d’opercule au tube quand l’animal veut
s’y retirer. Les Serpules, en effet, sécrètent
des tubes solides, calcaires, irrégulièrement
contournés, groupés ou solitaires, à une
seule ouverture terminale arrondie, fixés
sur les pierres, les coquilles et tous les corps
sous-marins autour desquels ils s’entortillent.
Ce sont ces tubes calcaires qui ont porté
Linné et d'autres naturalistes à placer les
Serpules parmi les Mollusques testacés, à
une époque où l’on se contentait des carac¬
tères extérieurs de l’habitation d’un animal
sans attacher d’importance à l’organisation
de l’animal lui-même. Extérieurement, en
effet, ces tubes peuvent être confondus avec
ceux des Vermets, produits par un animal
très différent; mais ils s’en distinguent
d’ailleurs en ce que les tubes des Vermets
sont cloisonnés à l’intérieur," tandis que
ceux des Serpules sont complètement libres.
On ne sait presque rien sur les rapports qui
lient probablement les différences spécifiques
des Serpules avec la forme des tubes qu’ellçs
sécrètent.
Les Serpules sont très contractiles; elles
ont le sang rouge, et se nourrissent de pe¬
tits animaux aquatiques qu’elles saisissent
à l’aide de leurs branchies. Elles forment un
genre extrêmement nombreux qui se distin -
t. xi.
gue des Sabelles, avec lesquelles elles ont de
grands rapports, par l’opercule qui manque
à celles ci, et par l’écusson auquel adhèrent
des pieds plus nombreux. Des caractères
tranchés les distinguent également des
Hermelles, des Térébelles et des Amphictè -
nés (loi/, ces mots). La détermination des
espèces présente de grandes difficultés ;
M. Savigny les répartit entre trois tribus :
I. Serpules simples, Serpulœ simplices. —
Branchies flabelüformes ; leurs deux divisions
imberbes inégales; l’une, courte et inégale;
l’autre, terminée en entonnoir ou en mas¬
sue operculaire.
Les principales espèces de cette tribu
sont : la S. contortuplicala, ou Ver à coquille
tubuleuse (Linn. : Syst. nat., I, part. 2, p.
1269, n. 799 ; Cuv., Lam., Sav. : Ann., 73,
n. 1 ). — La S. vermicularis ( Lin., Cuv.,
Müll. : Z ool. Dan., part. 3, p. 9, tab. 86,
fig. 7 et 8). — La S.porrecta d’Olhon Fabri-
cius ( Faun . Groënl., n. 373). — La S. gra-
nulata, Oth. Fabr. — La S. spirorbis, Müll.
— Les deux premières sont des mers d’Eu¬
rope ; les deux suivantes sont des mers de
Norwége spécialement ; la dernière est de
l'Océan.
IL Serpules cymospires, Serpulœ cymo-
spirœ. — Branchies pectiniforrnes spirales:
leurs deux divisions imberbes inégales;
l’une très courte, l’autre très grosse, en cône
inverse et operculaire.
Parmi les espèces, on distingue: la S. gi-
gantea (Pal 1 . : ZooL miscell., p. 139, pl. 10,
fig. 2-10; Cuv. : c’est le Penicillum mari-
num de Seba). — La V. bicornis de Grnelin,
— La S. stellata du même auteur. — La pre¬
mière se trouve aux Antilles ; les deux au¬
tres , dans les mers d’Amérique.
III. Serpules spiramelles, Serpulœ spi-
ramellœ. — Branchies pectiniforrnes spirales;
les deux divisions imberbes également cour¬
tes et pointues.
S. bispiralis Sav. (Ann., p. 75); c’est
YUrlica marina singularis de Seba (Seb. thés.,
t. I, p. 45, pl. 29, fig. 1, 2). Cette espèce
vient probablement des côtes de la Nouvelle-
Hollande. Elle a servi de type à M. de Blain-
ville pour établir son genre Spiramella.
Le genre Serpuleest, parmi lesAnnélides
tubicoles, un de ceux auxquels appartiennent
le plus grand nombre d’espèces fossiles qu’on
parvient assez difficilement à distinguer les
72
570
S ER
unes des autres. On en rencontre les débris
dans les terrains les plus anciens. Quatre es¬
pèces ont été indiquées dans le terrain car¬
bonifère de Belgique; on en connaît quel¬
ques unes dans les terrains triasiques ; mais
leur nombre va croissant dans les terrains
jurassiques où l’on en cite quarante à cin¬
quante espèces. Les terrains crétacés en
présentent aussi une grande quantité; elles
paraissent diminuer de nombre dans les
terrains tertiaires. Il s’en trouve, hors d’Eu¬
rope, dans le terrain crétacé et les terrains
tertiaires des États-Unis, et peut-être aussi
dans les terrains tertiaires de l’Inde. (E. Ba.)
SERPUJLÉES. Serpulœ. ann. — Lamarck
désigne sous ce nom une famille qu’il place
dans la division de ses Annélidessédentaires,
et à laquelle il assigne pour caractères prin¬
cipaux d’avoir des branchies disposées à h
partie antérieure du corps, séparées ou re¬
couvertes par un opercule, et d’habiter dans
un tube solide et calcaire. La division des
panaches branchiaux en deux corps dis¬
tincts, séparés par un opercule pédicule, ou
recouvert par un opercule solide, quand
l’anima! se relire dans son tube , distingue
ainsi les Serpulées de Lamarck, des Amphi-
tritées du même auteur, famille avec la¬
quelle la première a de grands rapports.
Dans son Syst. des Annël. (in-fol., p. 5),
M. Savigny applique le nom de Serpulées à
son troisième ordre de la classe des Anné-
lides, ordre qui répond à la division des
Annélides sédentaires de Lamarck. Cet ordre
des Serpulées de M. Savigny comprend ainsi
les Tubicoles ,de Cuvier, auxquelles on join¬
drait les Arénicoles.
Les caractères que M. Savigny assigne à
son ordre des Serpulées sont les suivants :
Pieds pourvus de soies rétractiles subulées
et de soies rétractiles à crochets ; point de
tête, d’yeux , d’antennes , de trompe pro-
tractile armée de mâchoires. Ainsi les Ser¬
pulées se rapprochent des Néréidées par¬
leurs pieds pourvus de soies rétractiles su¬
bulées ; elles en diffèrent par la présence de
soies rétractiles à crochets , par l’absence
d’une tête et d’une trompe. Leurs caractères
les rapprocheraient aussi des Lombriciens ;
mais leurs pieds saillants, pourvus de soies
rétractiles à crochets , les en distinguent
nettement.
Pour faire connaître suffisamment cet
SE R
ordre intéressant des Annélides, nous nous
contenterons d’ajouter quelques caractè¬
res à ceux que nous venons d’indiquer ,
en empruntant presque textuellement les
principaux traits au beau travail de M. Sa¬
vigny, qui a donné beaucoup de développe¬
ment à la description de ces animaux. La
bouche est pourvue à l’extérieur de lèvres
extensibles, souvent accompagnées de tenta¬
cules. Les tentacules sont quelquefois des
papilles très courtes, et insérées sur une
lèvre circulaire; mais, le plus souvent, ce
sont de longs filets, portés par un léger ren¬
flement qui surmonte les deux lèvres , et
qu’on pourrait prendre pour une tête impar¬
faitement distincte. Comme chez les Néréi¬
dées, le corps se divise en segments qui por¬
tent tous une paire de pieds , a l’exception
des anneaux de chaque extrémité qui peu¬
vent en être dépourvus. Quelquefois il ar¬
rive que la première paire de pieds, et une,
deux ou trois des suivantes, affectent des
formes anomales qui éloignent ces organes
de toute fonction locomotrice, et qui, join¬
tes au volume des segments extérieurs ,
donnent à l’ensemble l’apparence d’une
tête. Les cirrhes manquent en tout ou en
partie; lorsqu’ils existent, on n’en trouve
qu’un à chaque pied, généralement le cirrhe
supérieur. Les branchies manquent ou n’oc¬
cupent que certains segments, ordinairement
les plus antérieurs , d’où elles naissent au
nombre d’une, deux ou trois paires, et
peuvenl acquérir un grand développement.
Les segments de l’extrémité postérieure for¬
ment généralement un tube plus ou moins
long , terminé par l’anus toujours plissé et
ouvert en dessous ou en arrière. Dans les
pieds on distingue deux parties : l’une, pro¬
pre à la nage , répond ordinairement à la
rame dorsale des Néréidées ; l’autre, plus
propre à s’accrocher et à se fixer, répond à
la rame ventrale des mêmes Annélides. Ces
deux rames , presque toujours unies étroi¬
tement, se distinguent néanmoins très bien
par leur forme et la nature de leurs soies.
Il existe, en effet, dans cet ordre, des soies
de trois sortes qui n’occupent jamais en¬
semble, ni la même rame, ni les deux rames
du même pied. On distingue : 1° des soies
subulées proprement dites; 2° des soies à
palette ; 3° des soies à crochet.
Les soies subulées ne diffèrent pas essen-
Bellement des soies (feslacœ) des Néréidées.
Elles sont réunies dans une seule gaine, ra¬
rement distribuées dans plusieurs, qui, dans
tous les cas, se groupent en un seul fais¬
ceau toujours dépourvu d’acicules. C’est ce
faisceau qui constitue ordinairement la rame
dorsale , la seule partie du pied qui mérite
vraiment le nom de rame.
Les soies à crochets ( uncinuli ) sont de
petites lames minces, comprimées latérale¬
ment, courtes, denses, exactement alignées,
découpées vers leur sommet en dents aiguës
et crochues, qui sont d’autant plus longues
qu’elles sont plus rapprochées de la base de
la soie; rarement elles n’ont qu’un seul
crochet. Ces soies, disposées sur un ou deux
rangs, occupent le bord saillant d’un feuil¬
let ou d’un mamelon transverse, qui réunit
les muscles destinés à les mouvoir, et dans
l’épaisseur duquel elles peuvent elles mêmes
se retirer. En général , les soies à crochets
occupent la place de la rame ventrale; ce¬
pendant elles peuvent prendre la place de la
rame dorsale , soit à tous les pieds , soit à
un certain nombre seulement.
Les soies à palettes ( spatellulœ ) sont apla¬
ties horizontalement, et arrondies en spatule
à leur extrémité. On les rencontre à la par¬
tie postérieure du corps où les soies subu-
lées sont fort sujettes à manquer, et à la
partie la plus antérieure où elles remplacent
quelquefois les soies à crochets.
Tous ces caractères , définis d’une ma¬
nière si précise par M. Savigny, ont été vé¬
rifiés, par MM. Audouin et Milne Edwards,
sur les espèces qu’ils ont rapportées de leurs
voyages sur les côtes de France. Les Serpu-
lées habitent, en effet, le littoral des mers ,
où elles s’enfoncent dans le sable , logées
dans des tubes ou des fourreaux qu’elles ne
quittent jamais, admirablement organisées
d’ailleurs pour cette vie sédentaire.
Il est difficile de décider, d’une manière
positive, quelles divisions il convient d’éta¬
blir dans le groupe des Serpulées , puisque,
dans bien des cas , il est même difficile de
distinguer les espèces. Lamarck rapportait
à sa famille des Serpulées les genres Spi-
rorbe , Serpule , Ver mille , Galéolaire et Ma-
yile; mais les Magiles sont des Mollusques.
M. Savigny partage son ordre des Serpulées
en trois familles , qu’il caractérise et groupe
de la manière suivante :
I. Branchies nulles ou peu nombreuses ,
situées sur les premiers segments du corps.
Pieds de plusieurs sortes.
2 familles : Les Ami'ihtiutls et les Mal-
DAN1ES.
IL Branchies nombreuses , éloignées des
premiers segments du corps. Pieds d’une
seule sorte.
1 famille : Les Télétiiuses. (E. Ba.)
*SERPELIDES. Serpulidæ. ann. — M. de
Blain ville désigne sous ce nom une famille
de l’ordre des Chétopodes hétérocriciens ,
dont le type est le genre Serpula. (G. B.)
* SERPELIENS. Serpulina ( serpule ).
ann. — M. Mac Leay désigne sous cette dé¬
nomination le second groupe de ses Anné-
lides polypodes, qui comprend des animaux
sédentaires, n’ayant pas de tête pourvue
d’yeux ou d’antennes. Ils sécrètent des tubes
membraneux ou calcaires , ou bien s’en
composent en agglutinant les grains de sable
ou d’autres substances très divisées (Mac.
L., Ann. and Mag. nat. hist. , IV, p. 387,
1840). Cette coupe correspond donc en gé¬
néral à l’ordre des Serpulées. (G. B.)
*SERPIJLITES , Sow. ann. foss. — Ce
genre, dont les véritables rapports sont
tout à fait inconnus avec les autres genres
d’Annélides tubicoles, est fondé sur une
espèce, le Serpuliles longissimus Sow.(Mur-
chison , SU. syst., p. 608 et 700 ), trouvée
dans les roches de Ludlow (silurien). Les
tubes sont grands, comprimés, unis, légè¬
rement tortueux, composés de nombreuses
couches de substance calcaire, contenant
beaucoup de matière animale. (G. B.)
*SERRADELLA. bot. ph. — Nom vul¬
gaire que portent, dans le Portugal, les
Ornilhopus sativus et compressais. La culture
de la première de ces espèces a été récem¬
ment introduite en France , et plusieurs
agronomes ont assuré lui avoir reconnu des
avantages marqués comme plante fourra¬
gère. (D. G.)
* SEÏIRÆA (dédié à don Bonavenlura
Serra, botaniste espagnol qui avait étudié
les plantes de Majorque , et qui en a laissé
un catalogue inédit), bot, — Genre de la
famille des Malvacées, tribu des Hibiscées ,
de la Monadelphie - polyandrie dans le sys¬
tème de Linné, créé par Cavanille pour un
très petit sous-arbrisseau de l’Arabie tout
couvert de poils courts , mous et blancs ; à
672
SE U
SE R
fleurs jaunes, marquées d’une tache pourpre
sur la base des pétales, et présentant : un
involuceile à trois larges folioles en cœur,
un tube staminal nu , quinquédenté au
sommet, supportant de nombreuses anthè¬
res presque sessiles, et un ovaire à cinq loges
bi-ovulées. L’espèce qui le forme est le Ser-
rœaincana Cavan. Le nom de ce genre avait
été défiguré par Jussieu , Persoon, De Can-
dolle, etc. , en Senra et Senrœa ; c’est Spren-
gel qui l’a rétabli conformément à son éty¬
mologie, en le modifiant seulement de Serra
en Serrcea. (D. G.)
SERRAGINE. bot. ph. — Nom vulgaire
de la Consoude et de la Bugle , ou Ajuga
replans Lin. (D. G.)
SERRAN. Serranus (serra, scie, à cause
des dentelures fines et égales du préoper¬
cule). poiss. — Les Serrans forment un
genre , ou plutôt un groupe fort nombreux
en espèces, de Poissons acanthoptérygiens de
la famille des Percoïdes à une seule dorsale.
Ils appartiennent à la division de ces ani¬
maux dont la mâchoire est armée en partie
de dents canines , saillantes parmi les dents
en velours. Comme le rappelle l’étymologie
de leur nom, leur préopercule est dentelé ,
caractère qu’ils ont de commun avec les
autres genres de la même division, les Plec-
tropomes , les Diacopes et les Mésoprions.
Mais les Plectropomes se distinguent par la
disposition du bord de leur préopercule ,
qui, autour et au -dessous de l’angle, est
divisé en dents plus ou moins grosses diri¬
gées obliquement en avant, et plus ou moins
semblables à celles d’une molette d’éperon.
Les Diacopes ont pour caractère spécial une
échancrure au bord du préopercule , dans
laquelle s’agence une tubérosité saillante de
l’interopercule. Chez les Mésoprions , cette
échancrure et cette tubérosité sont presque
effacées quand elles n’ont pas tout à fait
disparu.
En tenant compte de ces distinctions et
de la disposition de leurs dents , on peut
dire que les Serrans ont pour caractères gé¬
nériques un préopercule dentelé et un oper¬
cule osseux terminé par deux ou trois épi¬
nes plates. Le crâne et les opercules sont
écailleux, ainsi que la joue ; mais le museau
et les mâchoires présentent, sous le rapport
des téguments, des différences qui permet¬
tent de subdiviser le genre Serran en trois
sous -genres : les Serrans propres , les Bar _
hiers et les Mérous.
I. Les Serrans propres , assez générale¬
ment connus sous le nom commun de Per¬
ches de mer , ont les mâchoires nues. Ce sont
des espèces de petite taille , à proportions
élégantes, à couleurs brillantes, variées,
vives surtout à l’époque des amours. Parmi
les dix huit espèces décrites aujourd’hui , il
faut en distinguer trois , longues de 8 ou
10 pouces , qui habitent la Méditerranée ou
les parages de l’Atlantique peu éloignés : le
Serran écriture , le Serran proprement dit ,
et le Petit Serran à tache noire sur la
dorsale.
Le Serran écriture (S. scriba, Cuv. et
Val.; Perça scriba, Lin.) doit son nom spé¬
cifique à des lignes ou traits irrégulièrement
tracés sur son crâne , sur son museau , sur
sa joue , comme des caractères d’une écri¬
ture indéchiffrable. Son museau est pointu ;
son profil rectiligne , un peu concave. Le
fond général de ses couleurs est roussâtre
ou olivâtre, quelquefois bleuâtre. Des ban¬
des verticales d’un brun foncé, plus ou
moins roux , descendent de la racine de la
dorsale pour se perdre vers le ventre. Les
lignes de V écriture sont bleu argenté, lise-
rées de noir, et séparées par une teinte
rouge plus ou moins vive. Le lilas, le rouge
vif, l’orangé, le jaune, le blanc, s’asso¬
cient, dans les autres parties du corps, pour
compléter un ensemble plein d’éclat et de
fraîcheur. On dit que ce joli Serran vit de
.Crabes, de Cloportes, de peiits Poissons;
qu’il est surtout friand de Poulpes , et qu’il
guette ces mollusques à l’entrée du trou où ils
se retirent, pour se précipiter sur eux dès
qu’apparaît seulement un bout de tentacule.
La chair de ce Poisson est très savoureuse ;
on le pêche toute l’année : il se tient sur les
fonds de roches.
Le Serran proprement dit ( Serranus ca -
brilla , Cuv. et Yal. ; Perça cabrüla, Lin. )
ne porte pas sur la tête les traits hiérogly¬
phiques du précédent, et se reconnaît aux
bandes qui lui traversent obliquement la
joue , marquent son opercule , occupent
verticalement la moitié supérieure du corps,
et s’étendent longitudinalement sur les cô¬
tés , depuis la tête jusqu’à la queue. Il ha¬
bite les mêmes parages , et se trouve en
aussi grande abondance que le précédent.
Le Petit Serran à tache noire sur la dor¬
sale (S. hepatus, Val.; Labrus hepatus Lin.)
est le S'acchetto des Vénitiens. 11 ressemble
beaucoup au Serran écriture, mais dépasse
à peine 4 pouces, et a le museau plus court,
le dos plus bombé que le premier.
II. Les Barbiers , analogues aux Perches
de mer pour la taille, les habitudes et la
conformation extérieure , ont des couleurs
encore plus vives., et sont caractérisés par
les écailles , en tout semblables à celles du
corps , qu’ils portent sur la tête et sur les
mâchoires. C’est cette subdivision qui a
fourni à Bloch le type de son genre Anlhias.
Voy. ce mot.
Parmi les six espèces décrites, la plus re¬
marquable est le Barbier de la Méditerranée
{S. Anlhias, Cuv. et Val. ; Labrus Ânlhias ,
Lin.), auquel on a rapporté a tort les fables
débitées par les anciens sur le Poisson qu’ils
nommaient Ànthias , et trop naïvement ac¬
ceptées par les modernes {voy. Anthias), Ce
Barbier dépasse rarement 7 ou 8 pouces ; il
est clairement caractérisé, entre tous les
Poissons, par la longue épine flexible qui
surmonte son dos; par les filets qui prolon¬
gent ses ventrales et les deux de sa caudale.
11 habite les lieux rocailleux, et se tient or¬
dinairement a une grande profondeur. Ses
couleurs sont magnifiques; l’or et le rubis
brillent sur ses écailles.
Un Barbier de l’Atlantique {Barbier du
Brésil ), rapporté des côtes de l’Amérique
méridionale , et désigné par Cuvier sous le
nom de Serraiius Tonsor, ressemble extrê¬
mement au précédent , et ne s’en distingue
guère que par les dentelures un peu plus
fortes de son préopercule , et ses ventrales
plus longues.
III. Les Mérous, qui atteignent une taille
beaucoup plus grande que les Serrans des
deux sections précédentes, ont pour carac¬
tère spécial l’absence d’écail le au maxillaire,
et la présence de très petites écailles sur la
mâchoire inférieure seulement. Plus de cent
espèces, parmi lesquelles on ne peut guère
établir de ■distinction que sur les couleurs ,
composent ce groupe, dont le type se trouve
dans la Méditerranée :
Le Mérou brun {Serranus gigas, Cuv. et
Val.; Perça gigas, Gm.), nommé encore
Grand Serran brun , et. plus spécialement
Mérou , reconnaissable à sa couleur brune
et a sa grande taille, qui arrive quelquefois
jusqu’à 3 pieds. Sa chair est , dit-on , esti¬
mée et aromatique. Son corps oblong est
couvert de très petites écailles ; ses lèvres
sont charnues ; sa langue libre , pointue,
lisse; ses pectorales sont grandes. A Nice,
on le voit s’approcher des rivages aux mois
d’avril et de mai. (E. Ba.)
SERRASALME. Serrasalmo, Serrasal -
mus {serra, scie; salmo, saumon), poiss. —
C’est en prenant pour type le Salmo rhom -
beus , L., que Lacépède distingua ce genre,
qui fait partie du groupe des Salmones (Ma-
îaeoptérygiens abdominaux). Le corps de ce
Poisson est comprimé , plus haut verticale¬
ment que ne le sont les autres Salmones ;
le ventre est tranchant et dentelé en scie ,
ce qui explique son nom. Les dents sont
triangulaires, tranchantes, dentelées; le
maxillaire, privé de dents, traverse oblique¬
ment sur la commissure. Souvent on ren¬
contre une épine couchée en avant de la
dorsale. Marcgraaff l’a anciennement décrit
sous le nom de Piraya. Les Serrasalmes
connus habitent les rivières du Brésil et de
la Guiane, où ils atteignent une assez grande
taille. On dit qu’ils se nourrissent de Pois¬
sons et d’Oiseaux ; qu’ils poursuivent et attei¬
gnent très adroitement les Canards; qu’ils
attaquent même les hommes qui se bai¬
gnent, et leur font de cruelles morsures
avec leurs dents tranchanles. (G. B.)
*SERRATI. ois. — Sous ce nom, llliger
a établi, dans son ordre des Grimpeurs,
une famille qui comprend des espèces dont
le bec est épais, nu à la base, et dentelé sur
ses bords. Elle se compose des genres Ram-
phaslos, Pleroglossus, Pogonias, Corythaix ,
Trogon et Musophaga. (Z. G.)
SERRATULE. Serralula (de Serralus,
denté en scie), bot. ph. — Genre de la famille
des composées-cynarées , de la syngénésie-
polygamie égale dans le système de Linné.
Le groupe générique admis sous ce nom
par le botaniste suédois est certainement
l’un de ceux qui ont subi les plus profonds
remaniements et les démembrements les
plus nombreux. Les botanistes y ont fait
entrer successivement un bon nombre d’es ¬
pèces qui en ont été retirées ensuite , et
dont les unes sont venues se fondre dans
des genres déjà existants, ou sont devenues
les types de genres nouveaux. Les princi-
S EU
574 S ER
paux des genres ainsi formés en tout ou en
partie sur des espèces auparavant regardées
comme des Serratules sont les Saassurea DG,
Jurtnea Cass., Rhaponlicum DG., Liatris
Gass., Acroplilion Cass., etc. Plus nettement
circonscrit par suite de ces suppressions, le
genre Scrratule reste formé de plantes her¬
bacées , dépourvues d’épines, indigènes en
Europe et dans les parties moyennes de
l’Asie. Les fleurs de ces végétaux sont pur¬
purines et forment un ou plusieurs capitules
multiflorcs, entourés d’un involucre à fo¬
lioles imbriquées, parmi lesquelles les ex¬
térieures sont plus courtes, aiguës, nauti¬
ques ou terminées par une petite pointe ,
tandis que les intérieures sont plus longues,
plus ou moins scarieuses au sommet. Le"
réceptacle est chargé de timbrilles. Les fleurs
d’un même capitule sont généralement
toutes hermaphrodites; plus rarement un
avortement les rend toutes unisexuelles , ou
seulement celles de la circonférence fe¬
melles. La corolle est quinquéflde, presque
régulière. A ces fleurs succèdent des akènes
oblongs , comprimés, glabres et lisses sur¬
montés d’une aigrette à poils simples , mul-
tisériés , un peu raides, légèrement sca-
bres , inégaux, les extérieurs restant tou¬
jours plus courts. — On connaît aujourd’hui
environ vingt-cinq espèces de ce genre.
Parmi elles nous prendrons pour exemple
la suivante :
Serratule tinctoriale. Serralula tinc-
toria. rot. ph. — Cette plante croît com¬
munément dans les prés, les bois et les haies
de toute l’Europe. Sa tige droite, glabre,
cannelée, divisée supérieuremen t en rameaux
dressés qui forment par leur réunion une
sorte de corymbe, s’élève ordinairement de
6 à 8 décimètres , quelquefois à un mètre.
Ses feuilles sont glabres, ovales, dentées
en scie, à dents mucronées , ou plus sou¬
vent pinna tiparti tes à lobes latéraux étroits
et à lobe terminal plus grand. Ses fleurs
purpurines forment de nombreux capitules,
petits et oblongs. Cette espèce doit son nom
à la matière colorante jaune que fournit
son rhizome. Cette couleur est très belle ;
on l’emploie en teinture, et on la dit même
plus solide que celle qu’on retire du Réséda
Gaude. La Serratule tinctoriale figurait au¬
trefois dans les catalogues des plantes offi¬
cinales à titre de vulnéraire et détersive;
' elle est aujourd’hui totalement inusitée
sous ce rapport. (p. D.)
* SERRATUEÉES. rot. ph. — Nom de
la 11e sous-tribu de la tribu des Cynarées,
famille des Composées. Voy. ce dernier
mot. (c. d’O.)
SERRE -FINE. ois. — L’un des noms
vulgaires de la Grosse Charbonnière. Voy.
MÉSANGE. (C. D’O.)
SERRES. ois. — On nomme ainsi les
grilles ou ongles acérés des Rapaces (C. d’O).
SERRICORNES ou PRIOCÈRES ins.
— Noms donnés par Dumérii et Latreille «à
une famille d’insectes de l’ordre de Coléo¬
ptères pentamères. (C. d’O.)
*SERRIGER (serra, scie ; gero, porter).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pen¬
tamères, famille des Serricornes, section des
Térédiles et tribu des Clairones, créé par
Spinola ( Essai monographique sur les Clérites ,
t. I, p. 170, t. 12, fig. 3) qui le comprend
parmi ses Clérites cléroïdes. Le type de ce
genre est le A’. Reichei Sp., originaire du
Mexique. (C.)
* S ER R I P ÈD E S. Serripedes. ins. — •
MM. Amyot et Serville désignent ainsi dans
la tribu des Fulgoriens , de l’ordre des Hé¬
miptères homoplères, une de leurs divisions
comprenant les genres Telligonia et ceux
établis à ses dépens, les genres Ledra, Gy -
pona, Penlhimia, Eupelix, Jassus, etc. (Bl.)
SERRSROSTRES, Dumér. ois. — Syno¬
nyme de Lamelliroslres , G. Cuv. (Z. G.)
*SERRIROSTRUM, d’Orb. et Lafr.ois.
— Synonyme de Diglossa, Wagl., division
du genre Anabates. Voy. ce mot. (Z. G.)
* SERROCERES ( serra , dent de scie ;
xepo iç, corne), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, famille des Serricornes,
tribu des Ptiniores, établi parCurlis ( British
Entomology, pl. 375) sur le Ptinus pectina-
lus F. Celte espèce est propre à une grande
partie de l’Europe ; on la rencontre quelque¬
fois aux environs de Paris, sous les vieilles
poutres. Sa larve vit aux dépens du bois.
Dejean a compris cette espèce dans le genre
Xyletinus de Latreille. (C.)
* SE RR OM VI A ( çép , bombyx; ,
mouche), ins. — Meigen ( Syst . Beschr. , I,
1818) indique sous ce nom un genre de
Diptères qui correspond à celui des Proso-
nomyia . Voy. ce mot. (E. D.)
SERRON , bot. ph. — Un des noms vul-
SER
575
gaires du Bon- Henri ( Blitum Bonus-Ilenri-
cus C.-A. Meyer; Chenopodium Bonus-Hen-
ricus Lin.). (D. G.)
*SERRO]\IA. bot. ph. — Synonyme d’Oi-
lonia Spreng , genre de la famille des Pipé-
racées. (D. G.)
SERROPALPE. Serropalpus [serra, dent
de scie ; palpus, palpe), ins. — G. de l’ordre
des Coléoptèreshétéromères, famille desSté-
nélytres et tribu des Serropalpides , créé par
Latreille ( Gen . Cruslaceor. et Insecl. , t. II ,
p. 192). Ce genre est composé des trois es¬
pèces suivantes: S, barbatus F. ( Melan -
dry a), Vaudoueri Lat., et Brasiliensis Dej.
La première est propre à la Suède et à la
Suisse; la deuxième est originaire de France
et se trouve quelquefois aux environs de
Paris; la troisième est indigène du Brésil.
Ces Insectes sont nocturnes; ils se retirent,
pendant le jour , sous les écorces et les bû¬
ches humides, dans les endroits obscurs. (C.)
^SERROPALPIDES. Serropalpides. ins.
— Tribu de l’ordre des Coléoptères hétéro-
mères , famille des Sténélytres, établie par
Latreille ( Règne animal de Cuvier, t. V, p.
43) sur les caractères suivants : Palpes
maxillaires souvent dentés en scie, fort grands
et inclinés ; antennes insérées dans une
échancrure des yeux , souvent courtes et
filiformes; mandibules échancrées ou bi¬
fides à leur extrémité; crochet des tarses
simples; corps presque cylindrique dans les
uns, ovalaire dans les autres ; tête inclinée ;
corselet trapézoïde, l’extrémité antérieure
n’étant point avancée; cuisses postérieures
non renflées; pénultième article des tarses
ou des quatre antérieurs au moins le plus
souvent bi lobé (dans ceux où il est entier,
les pieds postérieurs sont propres au saut;
ils sont alors longs, comprimés, avec les tar¬
ses menus, et dont le premier article est al¬
longé; les antérieurs sont souvent courts et
dilatés). — Cette tribu se compose des genres
Orchesia, Euslrophus , Haliomenus, Dircœa,
Melandrya , llypulus , Serropalpus et Co-
nopalpns . (C.)
SERRE RIE. Serruria. bot. ph. — Genre
de la famille des Protéacées , de la tétran-
drie-monogynie dans le système de Linné,
formé entièrement d’arbustes du cap de
Bonne-Espérance, à feuilles filiformes , tri-
fides pinnatifides dans la plupart des cas.
Les fleurs de ces végétaux sont rouges, ses-
SER
siles et ramassées en capitules à paillettes
persistantes, qu’entoure un involucre mem¬
braneux , imbriqué. Chacune d’elles pré¬
sente un périanthe à quatre divisions pres¬
que égales, à onglets distincts ; un stigmate
vertical, glabre; quatre petites écailles hy-
pogynes. Le fruit qui leur succède est une
noix ventrue, brièvement pédiculée. Ce
genre est représenté dans l’Afrique méri¬
dionale par de nombreuses espèces. M. Rob.
Brown en a décrit 39 dans sa monographie
des Protéacées dont la publication remonte
déjà à 1811 , et les nombreux voyageurs,
tels que MM. Drége , Ecklon et Zeyher ,
Verreaux , etc. , qui ont enrichi les collec¬
tions européennes d’une si grande quantité
de plantes nouvelles de l’extrémité méridio¬
nale de l’Afrique, ont ajouté beaucoup à
ce nombre. Aucune de ces plantes ne paraît
être encore cultivée dans nos jardins comme
espèce d’ornement, au moins quelque peu
communément. (D. G.)
SERRURIER, ois. — Synonyme vul¬
gaire de Mésange Charbonnière et de Pic-
vert. Voy . mésange et pic. (C. fi’Ü).
SERSALISE. Sersalisia (de Sersalis, nom
d’homme), bot. pii. — Genre de la famille
des Sapotacées, de la pentandrie-monogynie
dans le système de Linné, établi par M. Rob.
Brown ( Prodr ., pag. 329) sur 1 eSideroxy-
lon sericeum Ait. , qui est devenu son Ser¬
salisia sericea. Les Sersalises sont des arbres
des parties tropicales de la Nouvelle-Hol¬
lande, à suc laiteux, à feuilles coriaces, en¬
tières, soyeuses en dessous. Leurs caractères
consistent dans un calice quinquéparli ; une
corolle quinquéfide ; cinq étamines fertiles
alternant avec un égal nombre de stériles,
en écaille; un ovaire à cinq loges uni-ovu-
lées, auquel succède une baie dans laquelle
un avortement diminue souvent , quelque¬
fois même jusqu’à l’unité, le nombre des
loges et des graines. (D. G.)
SE RTE LA IRE (diminutif de Serlum ,
Bouquet), polyp. — Genre de Polypes hy-
draires réunis sur un axe commun creux et
ramifié, revêtu par une enveloppe cornée ,
et dont chaque tête, munie de tentacules
peu rétractiles et en nombre variable , peut
rentrer dans le tube ou dans la cellule
campanulée que forme l’enveloppe cornée
à la base de chacune de ces têtes. De même
que chez tous les autres Polypes hydraires,
576
SE R
SER
les tentacules sont dépourvus de cils vibra-
ti les , mais de plus ils ne sont pas contrac¬
tiles comme ceux des hydres. Linné avait
établi le genre Sertulaire en y comprenant
tous les Polypiers cornés phytoïdes ou en
forme d’arbuste , dont la tige creuse porte
des cellules qui sont censés renfermer cha¬
cune un petit Polype à tentacules rayonnés.
Mais ce genre de Linné, mieux connu par
les travaux d’Ellis et de Pallas, a été sub¬
divisé en plusieurs genres par Lamouroux,
qui en fait sa famille des Sertuiariées , et
par Lamark , qui , dans le même temps , a
distingué la plupart de ces mêmes genres
par des noms différents et plus générale¬
ment adoptés. Lamouroux ne laisse dans le
genre Sertulaire que les espèces dont la tige
rameuse est flexueuse ou en zigzag, et dont
les cellules sont alternes, tandis qu’il nomme
Dynamènes les espèces dont les cellules sont
opposées, quoique la différence soit souvent
très peu prononcée, ou même quoique les
deux caractères s’observent quelquefois sur
les diverses parties d’un même Polypier.
En même temps, cet auteur fait les genres
Clytie et Laomédée avec les Sertulaires à
cellules pédonculées; le genre Aglaophénie,
avec celles dont les cellules sont dentiformes
et situées d’un seul côté des ramèux , les¬
quelles sont disposées comme les barbes d’une
plume ; le genre Némertésie, avec celles dont
les rameaux minces et verticillés portent
aussi leurs cellules d’un seul côté: le genre
Amathie, avec celles dont les cellules sont
disposées en petites masses séparées, etc.
Lamarck a également séparé des Sertulaires
de Linné des genres analogues, mais il laisse
parmi les Sertulaires proprement dites les
genres Dynamène, Thoée, Pasythée et une
partie des Laomédées de Lamouroux. La¬
marck nomme Antennulaire le genre Némer¬
tésie de cet auteur; Plumulaire , son genre
Aglaophénie; Sérialaire , son genre Ama¬
thie, et il réunit, sous le nom de Campanu-
laires, ses Clyties et une partie de ses Laomé¬
dées. M. de Blain vil le, dans son Manuel d’Ac-
t biologie , a adopté les genres de Lamarck,
et quelques uns des genres de Lamouroux.
M. Ehrenberg, au contraire, en 1?834, dans
son mémoire sur les Polypes de la mer
Rouge, a repris le genre Sertulaire pres-
qu’aussi vaste que l’avait établi Linné, et
il forme avec ce seul genre toute sa famille
des Sertularines, la troisième de ses Zooco¬
raux oligactiniés , comprenant des Polypes
à col mou, rétractile dans une cellule sou¬
vent campanulée, produisant des capsules
ovigères , et dont le manteau membraneux
ou corné, tubuleux et stolonifère, forme un
Polypier rameux. Ce genre de M. Ehren¬
berg est subdivisé en quatre sous-genres :
1° Monopyxis , dont les capsules ovigères ou
cellules femelles sont axillaires , solitaires,
multipares et terminales; telles sont la
Sertularia geniculata de Müller, et les Cam-
panulaires de Lamarck; 2° Podopyxis, dont
les capsules ovigères naissent au pied de
chaque Polype; 3° Peripyxis, ayant les cap¬
sules ovariennes ou cellules femelles verti-
cillées aux nœuds des tiges : telle est la
Sertularia cuscuta de Müller; 4° Sporado-
pyxis ayant les capsules ovigères éparses
sur la tige et sur les rameaux : ce sont des
espèces très nombreuses partagées elles-
mêmes en quatre sections, correspondant
a divers genres des auteurs précédents,
savoir : — « celles qui ont les Polypes d'un
seul côté des rameaux (Plumulaires et peut-
être Séria laires); — 13 celles qui ont les Polypes
alternes et épars (Sertulaires proprement
dites de Lamouroux ; — y celles qui ont les
Polypes opposés (Dynamènes et Cymodo-
cées);— S celles qui ont les Polypes verticillés
ou en tête ( Antennulaires et Tulipaires).
Beaucoup d’autres Sertulaires décrites par
les auteurs doivent d’ailleurs être classés
avec les Bryozoaires ; et, d’après ce que nous
savons des phases successives du développe¬
ment des Svncorynes , des Campanulaires,
et de plusieurs autres Polypes hydraires, il
est permis de penser que les Sertulaires
aussi sont simplement une phase du déve¬
loppement de quelque animal plus ou moins
analogue aux Acalèphes provenant des Syn-
corynes et des Campanulaires; ou, ce qui
revient au même, on peut admettre que les
embryons mobiles ou les corps reproduc¬
teurs, quand ils ont quitté les capsules
ovigères, se développent sous une forme
d’Acalèphes , et produisent des œufs d’ou
naîtront des Sertulaires semblables aux pre¬
mières. Toutefois, les Sertulaires, comme
tous les autres Polypes hydraires revêtus en
partie d’une enveloppe cornée, présentent
dans leurs parties communes, dans leurs
tiges et leurs rameaux, un phénomène de
S ER
577
circulation qui a d’abord été vu par Cavo-
1 i n i . Ce sont les sucs nourriciers qui cir¬
culent ainsi tantôt dans un sens, tantôt dans
un sens différent, suivant l’axe des tubes
cornés que tapisse une couche de substance
glutineuse vivante. Quelques cils ou fila¬
ments vibratiles très déliés et agités d’un
mouvement ondulatoire sont la cause de
cette circulation, qui ne devient visible
qu’en raison des corpuscules flottants con¬
tenus dans le liquide nourricier. Ce liquide
lui même est en communication avec le
fond de la cavité stomacale de chacun des
Polypes qui occupent chaque cellule, de
sorte qu’on peut le considérer comme le
produit de la digestion commune de tous
les Polypes d’un même Polypier. Les Sertu-
iaires pour se reproduire ont des cellules
ou capsules d’une forme particulière, et qui,
dans certains cas , ont été considérées avec
raison comme des rameaux raccourcis con¬
tenant, sous une enveloppe commune à l’état
d’Embryons ou corps reproducteurs , les
germes de tous les Polypes qui se seraient
développés sur le rameau à l’état normal;
ces Embryons, sortis de la capsule, se
meuvent librement dans les eaux de la mer,
jusqu’à ce qu’ils soient fixés. Les Sertulaires,
très abondants parmi les Fucus et les diverses
Algues, le long des côtes, ont l'aspect de
petits arbustes très élégants; la plupart sont
jaune-brunâtre, demi-transparentes, mais
quelques unes sont agréablement colorées
de pourpre et de brun : les plus grandes
n’ont guère plus de 12 à 15 centimètres, et
les plus petites dépassent à peine un centi¬
mètre; la largeur des cellules est de 1 à
2 millimètres, et le Polype, dans l’état d’ex¬
tension , a 2 à 4 millimètres. (Dej.)
SE11TULAMÉES. SEUTULAIUNES.
polyp, — Famille de Polypes hydraires dési¬
gnée d’abord sous le nom de Sertulariées par
Lamouroux, qui la range dans sa division des
Polypiers flexibles, et y comprend 14 genres,
savoir : 1° Pasythée; 2° Amathie; 3° Né-
mertésie ; 4° Aglaopbénie ; 5°Dynamène;
6° Sertulaire; 7° Idie; 8o Entalophore ;
9° CI y lie; 10° Laomédée; ll°Thoée; 12° Sa¬
larie; 13° Cymodocée; 14° Amphitoïle. Tous
ces genres, suivant Lamouroux, ont des Po¬
lypiers phytoïdes à lige distincte, simple ou
rameuse, très rarement articulée, ordinaire ¬
ment fistuleuse et remplie d’une substance
SE R
gélatineuse animale à laquelle vient abou¬
tir l’extrémité inférieure de chaque Polype
contenu dans une cellule dont la forme et
la position sont différentes pour chaque
genre. Comme nous l’avons dit en parlant
des Sertulaires, plusieurs de ces genres
doivent être réunis. D’autres correspondent
exactement aux genres de Lainarck ; les
genres Entalophore, Amathie et Pasythée
sont des Bryozoaires; enfin le genre Am-
pliitoïte a été établi d’après un végétal fos¬
sile qui paraît être une souche de Zostère
ou de Caulinia. Lamarck forme avec les Ser-
tulariens cinq genres, Tubulaire, Campanu-
laire, Sertulaire, Anlennulaire et Plumu-
laire, et il les comprend dans sa section des
Polypiers vaginiformes avec les Plumatelles,
Sérialaires, Tulipaires et Cellulaires qui sont
des Bryozoaires; avec les Cornulaires, qui
sont des Alcyoniens; et avec les Dichoto-
rnaires , Acétabules et Polyphyses, qui sont
des Algues calcifères. M. de Blain ville cir¬
conscrit plus convenablement la famille des
Sertulariées , qu’il nomme aussi Polypiers
membraneux phytoïdes. M. Ehrenberg, au
contraire, a réuni les divers genres de Ser¬
tulariées dans un grand genre Sertulaire,
composant à lui seul sa famille des Sertu-
iarines dans la tribu des Zoocoraux oligac-
liniés. M. Milne Edwards, enfin, tout en
admettant une famille des Sertulariées cor¬
respondant à celle de M. de Blainville et de
M. Ehrenberg, la place dans l’ordre des
sertul ariens, Polypes anthozoaires, dont la
bouche s’ouvre directement dans la cavité
abdominale tubiforme et commune, sur la
paroi interne de laquelle on ne distingue
pas de lamelles longitudinales saillantes
portant les ovaires, comme chez les Alcyo¬
niens et les Zoanthaires. (Duj.)
*SE HT UL A RIE NS . rouvr. — Ordre de
Polypes anthozoaires établi par M. Milne-
Edwards pour y comprendre les Ilydres ,
les Corynes, les Campanulaires, les Sertulai¬
res, etc.: cet ordre, qui nous paraîtrait plus
convenablement nommé Polypes hydraires,
correspond à la tribu des Zoocoraux oligac-
liniés de M. Ehrenberg. La plupart des Po¬
lypes rangés dans eet ordre paraissent être
simplement une phase du développement
de certains Acalèphes qui en naissent par
gemmation comme des fleurs, et qui pro¬
duisent à leur tour des œufs destinés à
73
T. XI.
SES
578 SES
reproduire les Polypes hydraires. Voy. ser-
TULAIRE et MÉDUSE. (DüJ.)
SERTULE. Sertulum. bot. — Richard a
donné ce nom aux inflorescences en ombelle
essentiellement simple.
SERTUR1VERA (dédié au docteur Ser-
turner, qui a découvert la morphine dans
l’opium), bot. ph. — Genre delà famille des
Amarantacées proposé par M. Martius (Nov.
Gen. et sp. , t. II , p. 36), et dans lequel
rentreraient des espèces disséminées jusque
là dans les genres Gomphrena, Iresine et
Alternanlhera. M. Endlicher le considère
comme une simple section des Gomphrena,
(D. G.)
SERVAL, mam. — Nom que les Portu¬
gais, au dire du père Vincent Marie , don¬
nent dans Plnde à un animal un peu plus
gros que le Chat sauvage, et qui ressemble
à la Panthère par les couleurs. BuILm
transporta ce nom à une espèce de Chat
dont il ne connaissait pas l’origine , et de¬
puis il a été appliqué par les naturalistes à
une troisième espèce, originaire d’Afrique.
(E. D.)
*SERV|LLIÂ ( Servi 1 le , entomologiste
français), ms. — Genre de l’ordre des Di¬
ptères créé par M. Robineau-Desvoidy , et
placé par lui dans sa grande division des
Myodaires , tribu des Entomobies , section
des Macromydes. Ces Insectes, qui rentraient
dans le groupe des Ta china Fabricius, et
dans le genre Echinomyia de M. Macquart,
ne dînèrent de celui-ci que par le troisième
article des antennes, non plus large que le
second chez les mâles.
Les ServilUa se trouvent au commence¬
ment du printemps, dès que les grandes
neiges ont disparu ; on les rencontre princi¬
palement a terre dans les grands bois. On
en connaît trois espèces, particulières aux
environs de Paris , et dont la plus connue
est la S. ursina Meig., que Geoffroy dési¬
gnait sous le nom de Mouche blanche a
«ANDES BLANCHES. (E. D.)
SÉSAME. Sesamum. bot. ph. Genre de
la famille des Bignoniacées , tribu des Sé-
»amées , ou de la famille des Sésamées ,
d’après l’opinion de De Candolle et de divers
autres botanistes qui font aujourd’hui de la
tribu des Sésamées une famille particulière;
de la didynamie angiospermie dans le sys¬
tème de Linné. Tel que nous le considérons
ici avec De Candolle ( Prodromus , IX,
p. 249), il ne correspond qu’à une portion
des Sesamum de Linné, c’est-à-dire à la
section de ce genre que M. Endlicher a
nommée Eusesamum ; la seconde section ,
Sesamopleris Endlic. , étant considérée
comme un groupe générique distinct et sé¬
paré. Dans ces limites, le genre Sésame se com¬
pose de plantes herbacées annuelles , origi¬
naires de l’Inde, dont les feuilles sont op¬
posées ou alternes dans le haut, pétiolées ,
indivises, ou les inférieures divisées plus
ou moins profondément en trois lobes. Les
fleurs de ces végétaux sont solitaires à l’ais¬
selle des feuilles , portées sur un pédicelle
court qui présente deux glandes à sa base;
elles se distinguent par les caractères suivants:
calice persistant, quinquéparti, à lobe supé¬
rieur plus court; corolle à tube élargi supé¬
rieurement, a limbe plissé, divisé peu
nettement en deux lèvres, dont la supérieure
échancrée, et l’inférieure à trois lobes;
quatre étamines didynames , accompagnées
du rudiment d’une cinquième; stigmates à
deux lamelles étroites. A ces fleurs succède
une capsule à quatre angles obtus, séparés
par autant de sillons, acuminée par la base
du style qui a persisté , bivalve , biloculaire,
et presque quadriloculaire par l’effet de la
forte saillie que fait intérieurement la côte
médiane des deux valves et du reploiement
des bords de celles-ci. Graines nombreuses
obovées, renfermant un embryon à cotylé¬
dons charnus, oléagineux, deux fois plus
longs que la radicule.
Le Sésame de l’Inde, Sesamum indicum
DC. , est une plante annuelle, spontanée
dans les Indes orientales, et qui, de là, a
été propagée par la culture dans le Levant,
en Egypte, même dans les Antilles et dans
les parties chaudes de l’Amérique. De sa
racine blanchâtre, pivotante, s’élève une
tige herbacée, droite, cylindrique inférieu¬
rement, à quatre angles obtus dans sa
partie supérieure, qui est pubescente; ses
feuilles sont opposées, étalées, de tissu un
peu mou , glabres en dessus , pubeseentes en
dessous, ovales-oblongues ou lancéolées,
les inférieures souvent trilobées. Ses fleurs
sont blanches, lavées de rose, portées sur
un pédicule court qui présente de chaque
côté, à sa base, une glande jaune, en
toupie, et une bractéole étroite. Sa capsule
SES
SES
579
est veloutée, pubescente, obovée, mucronée
par la base du style qui a persisté en forme
de petite pointe. De Candolle distingue,
dans cette espèce, trois variétés qu’il nomme
«, gravdidentatum ; (3, subdentatum ; y,- sub¬
in divisum. Cette dernière a été décrite par
la plupart des auteurs comme une espèce
distincte sous le nom de Sesamum orientale
Lin. (S. oleiferum Mœnch.). C’est surtout
à elle que se rapportent les détails suivants.
Le Sésame a un grand intérêt et une haute
importance comme plante oléagineuse ; aussi
est il cultivé dans le Levant et en Égypte
depuis très longtemps. Il porte le nom vul¬
gaire de Jugoline. La graine renferme dans ses
cotylédons épais et charnus une forte pro¬
portion d’une huile fixe, de saveur douce,
très lente à rancir, comparable à tous égards
à l’huile d’olive , et souvent même préférée
à celle-ci par les Orientaux. Cependant la
plupart des Européens qui en ont fait usage
l’ont trouvée inférieure à la bonne huile
d’olive. Dans tout l'Orient, cette huile se
consomme en quantités très considérables ,
soit pour les usages économiques, soit pour
d’autres objets. Ainsi , c’est un cosmétique
fort estimé des femmes; elles s’en servent
pour entretenir la souplesse de leur peau,
pour oindre leurs cheveux, et de plus elles en
boivent journellement dans le but d’acqué¬
rir de l’embonpoint. D’un autre côté, l’huile
de Sésame est employée comme substance
médicinale, soit à litre de laxatif doux , soit
contre les ophthalmies , contre les taches de
la peau, les éruptions furfuracées , etc. La
graine elle-même est un aliment estimé
dans l’Orient. Enfin , il n’est pas jusqu’au
marc qui reste après l’extraction de l’huile,
qui ne fournisse dans ces contrées un ali¬
ment recherché. Mêlé avec du miel et du jus
de citron , il forme une préparation alimen¬
taire nommée Tahmé , dont le palais des
Orientaux paraît seul capable d’apprécier le
mérite. L’huile de Sésame est éminemment
propre à la saponification. Aussi la graine
de cette plante forme-t-elle, depuis quel¬
ques années, l’objet d’un commerce consi¬
dérable entre Marseille et l’Égypte ou le
Levant. La quantité qui s’en consommait
annuellement dans les savonneries de Mar
seille avait atteint, il y a peu d’années, le
chiffre considérable de 10 ou 12 millions de
kilogrammes. Mais l’augmentation de droits
dont cette denrée a été frappée récemment
en a sensiblement diminué l’importation.
Les tourteaux de Sésame ont aussi beau¬
coup d’importance; ils fournissent un ex¬
cellent engrais et une bonne nourriture pour
les bestiaux dont ils favorisent beaucoup
l’engraissement. Aussi forment ils aujour¬
d’hui la matière d’un commerce assez con¬
sidérable d’importation, surtout en Angle¬
terre. On a essayé , dans ces dernières an¬
nées , la culture du Sésame en Europe; mais
les résultats qu’on en a obtenus ont été
nuis, ou très peu satisfaisants. L’Algérie a
paru oflrir beaucoup plus de chances de
succès; cependant nous ne croyons pas que
jusqu’à ce jour cette plante y soit entrée
dans la culture habituelle et en grand. (P.D.)
SÉSAMÉES. Sesameœ. bot. pu. — Petit
groupe de plantes dicotylédonées , monopé¬
tales , hypogynes, qui tient le milieu entre
les Bignoniacées et les Pédalinées ( voy . ces
mots , et se caractérise par son fruit capsu¬
laire, formé réellement de deux carpelles ,
comme le prouve sa déhiscence septicide en
deux valves, mais où chacun d’eux se trouve
subdivisé par une cloison médiane, de telle
sorte qu’on compte quatre loges contenant
chacune un rang de graines; celles-ci à ra¬
dicule infère ou centripète, insérées sur une
colonne centrale, qui finit par devenir libre.
Il se compose- de plantes herbacées de l’A¬
frique ou de l’Asie tropicale, à feuilles al¬
ternes ou plus souvent opposées; à fleurs
solitaires a leurs aisselles. Elles se distri¬
buent dans deux genres: le Ceratolheca ,
Endl., et le Sesamum , L. Ce dernier four¬
nit , par l’huile extraite des ses graines, un
objet de culture et de commerce impor¬
tant. (Ad. J.)
SESAMUM. bot. ph. — Nom latin de
Sésame. Voy. ce mot. (C. d’O.)
SÉSAIiME. Sesarma. cnusr. — Genre de
l’ordre des Décapodes brachyures , de la fa¬
mille des Catométopes , établi pa r Say aux
dépens des Grapsus de Fabricius, et rangé
par M. Milne Edwards dans sa famille des
Grapsoïdiens . Voy. ce mot.
Les Crustacés qui représentent cette coupe
générique se trouvent sur les côtes de
l’Amérique , de l’Afrique et de l’Asie. Neuf
espèces composent ce genre qui a pour
type le Sésarme tétragone , Sesarma tetra-
gona Latr. (Hist, nat. des Crust . , tom. VI
580 SES
nag. 7 1). Celle espèce a pour pairie l’Océan
Indien. (II. L.)
SJËSBAN ou SESBANIE. Sesbania. bot.
ph. — Genre de la famille des Légumineuses-
Papiiionacées, de la diadelphie décandrie
dans le système de Linné, établi par Per-
soon ( Enclv'r . bot.., t. Il, p. 316) pour des
plantes comprises par Linné parmi les Æs-
chynomene, et par Willdenow parmi les Co-
ronilla. Depuis sa création, il a été un peu
restreint par suite de la séparation du Ses¬
bania grandiflora Pers. , ( Æschynomene
grandiflora Lin. ) en un genre distinct et
séparé, YAgali Rheed. Les Sesbanies sont
des arbustes et des herbes qui croissent dans
toutes les contrées tropicales, et aussi dans
les parties les plus chaudes de l’Amérique
du Nord ; leurs feuilles, brusquement pen¬
nées, ont un grand nombre de folioles; leurs
fleurs sont le plus souvent jaunes , plus ra¬
rement rougeâtres , ponctuées de noir, en
grappes ; leur calice , accompagné de deux
bractéoles, et en coupe, est quinquédenté ou
quinquéfide , à dents ou divisions presque
égales; leur corolle papilionacée a ses pé¬
tales presque de même longueur ; leur ovaire
multi-ovulé porte un style en crochet, ter¬
miné par un stigmate en massue. Il leur
succède un légume long et gi cle , comprimé
ou cylindrique, épaissi aux sutures, et divisé
intérieurement en logettes par des étrangle¬
ments et des sortes de cloisons dans l’inter¬
valle des graines. — La Sesbanie d’Égypte,
Sesbania Ægyptiaca Pers. ( Æschynomene
Sesban Lin. ), est un arbuste glabre , dont
les feuilles comprennent environ dix paires
de folioles obîongues-iinéaires, obtuses, lé¬
gèrement mucronées et glabres; ses fleurs,
jaunes et petites, forment des grappes mul-
tillores ; elles donnent un légume un peu
comprimé et généralement arqué, très long.
Elle croît naturellement dans l’Inde, au Sé¬
négal, en Égypte. Dans ce dernier pays elle
est communément cultivée en baies , et
elle rend de grands services , non seule¬
ment sous ce rapport , mais encore et sur¬
tout parce que la rapidité extrême de son
accroissement lui permettant d’acquérir son
développement complet en trois ans , elle
fournit une assez grande quantité de bois
de chauffage. M. Mérat (Dict. de mat. mcdic.,
ïuppl. 657) dit, d’après le docteur Figari ,
que les feuilles de cette espèce sont cm-
SES
ployécs en Égypte comme purgatives presque
aussi souvent que celles de Séné. Le Sesba¬
nia cannabina Pers. , espèce annuelle du
Malabar, doit son nom à ce que scs tiges,
traitées comme celles du Chanvre, donnent,
dit-on, une bonne filasse. Quant au Sesbania
grandi ifloraY ers . , il est devenu, comme nous
l’avons dit, le type du genre Agali, que dis ¬
tinguent surtout un calice campanulé, tron¬
qué , et une corolle dont l’étendard est plus
court que les ailes, et dont la carène est très
grande. C’est une belle espèce à très grandes
fleurs qu’on a conseillé d’introduire dans
nos jardins, où elle produirait un bel effet.
(P. D.)
SESELI. Seseli. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille desOmbellifères, tribu des Sésélinées ,
à laquelle il donne son nom , de la pentan-
drie-digynie dans le système de Linné. II
comprend des végétaux herbacés, bisannuels
ou vivaces, qui croissent spontanément on
Europe, dans l’Amérique septentrionale et
dans les parties moyennes de l’Asie, dont
les feuilles pinnatiséquées ou ternécs-décom-
posées , ont généralement une teinte glau¬
que; leurs fleurs blanches, rarement jaunes,
forment une ombelle composée, dépourvue
entièrement ou presque entièrement d’in-
volucre, mais qui présente des involucelles à
plusieurs folioles; elles ont un calice à cinq
petites dents courtes , et un peu épaisses. Le
fruit , surmonté par les deux styles réflé¬
chis, est ovoïde ou oblong, presque cylin¬
drique sur la section transversale ; chacun
de ses carpelles ou méricarpes présente à sa
surface cinq côtes médiocrement saillantes,
filiformes ou épaisses, dont les latérales
souvent plus larges; chacun des sillons qui
sépare ces côtes est parcouru par une ligne
de suc propre ( vitta ), tandis que les extérieurs
en présentent quelquefois deux.
De Candolle a subdivisé les seseli en trois
sous-genres qu’il a nommés : a. IHppo-
marathrum ; b. Hippomaralhroides ; c. F.u-
seseli. La première de ces sections est très
remarquable par ses involucelles dont les
folioles se sont soudées entre elles sur
leurs bords, et presque jusqu’à leur ex¬
trémité , de manière à former une sorte de
cupule circulaire, dentée à son bord, qui
embrasse la base de l’ombellule. Ce carac¬
tère singulier distingue ce sous-genre de
toutes les autres plantes de la famille des
Ombcllifères. La plante sur laquelle a été
établie cette coupe est le Seseli fenouil des
chevaux, Seseli Hippomaralhrum Lin.,
plante des Al [>es et du centre de l’Europe ,
où elle croît sur les rochers. Dans les deux
autres sous-genres, les folioles de l’involucre
sont entièrement distinctes et séparées, ou
bien elles adhèrent entre elles seulement par
leur base.
Nous prendrons pour exemple du genre
qui nous occupe le Seseli tortueux, Seseli
lorluosum Lin., vulgairement nommé Seseli
de Marseille , Seseli officinal ou simplement
Seseli. C’est une plante commune dans le
midi de la France ou de l’Europe , où elle
croît parmi les rochers, dans les endroits secs
et rocailleux , sur les tertres arides et le long
des chemins. Son espect général a quelque
chose de dur; sa tige, presque ligneuse dans
le bas, est très rameuse, tortueuse, striée,
d’un vert blanchâtre, surtout aux nœuds;
ses feuilles sont glauques , tripennées, à fo¬
lioles lancéolées-linéaires, aiguës; les infé¬
rieures sont beaucoup plus grandes que les
autres; ses fleurs sont blanches, ramassées
et presque sessiles; leur ombelle manque
d’involucre, et des involucelles sont formées
de folioles linéaires-lancéolées , acuminées.
DeCandolle faitobserver que, par la culture,
cette plante perd entièrement la teinte glau¬
que si prononcée qui la distingue à l’état
spontané, et qu’elle devient alors verte et
herbacée , au point d'en être presque mé¬
connaissable. La graine, ou plutôt le fruit
du Séséli tortueux, a une odeur aromatique
qui se rapproche assez de celle de l’a n is ; on
s’en sert quelquefois pour la préparation
d’une liqueur de table agréable. En méde¬
cine, on le regarde comme anthelmintique,
diurétique, cordial , etc. Il entre aussi dans
quelques unes de ces préparations pharma¬
ceutiques très complexes que nous a léguées
l’ancienne thérapeutique, telles que le mi-
th rida te , la thériaque, etc.
Nous nous bornerons à mentionner
comme commun dans toute la France, dans
les lieux secs , le long des chemins, etc., le
Séséli de montagne, Seseli monlanum Lin.,
qui est sans usages. (P. D )
* SÉSÉLÏNÉES. Seselineœ. bot ph. —
Tribu des Ombellifères (voy. ce mot) ainsi
nommée du genre Seseli, qui lui sert de
type. (Ad. J.)
SESKRIN. Scserinus, Cuv. roiss.— Genre
d’Acamhoptérygiens se rapportant à la tribu
des Scombéroïdcs sans fausses pinnules, sans
épines libres au dos, sans armure aux côtés
de la queue. Très voisin de la Fiatole , le
Seserin ( Scserinus michochirus , Val. ) s’en
distingue néanmoins, aussi bien que de tous
les Stromatées et Rhombes , par l’existence
de deux ventrales très petites, qui ne sont
réellement que des vestiges de ventrales.
L’espèce dont il est ici question habite la
Méditerranée , et n’atteint guère qu’une
taille de 3 pouces. Sa couleur générale est
plombée, marquée de bandes noirâtres.
(G. B.)
* SESÏÆ, Ilubner; SESIÆ1DÆ, Dup. ;
SESIARIÆ, Latr.,Boisduval , SESIATICA,
Grav. ; SESIDÆ , Speger; SESIIDÆ ,
Blanch., etc. ins. — Synonymesde Sésiéides.
Voy. ce mot. (E. D.)
SÉSIAÏRES, Latr. ins. — Voy. sésiéides.
SÉSIE. Sesia (cj;, teigne), ins. — Genre
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Cré¬
pusculaires , séparé des Sphinx, par Fabri-
cius ( Syst . eut. 1775), qui leur associa d’a¬
bord les Macroglossa de Scopoli, mais qui
plus tard (Syst. Glossat.) les en sépara défini¬
tivement en leur appliquant la dénomina¬
tion d 'Ægeria, nom qui n’a pas été adopté,
celui de Sesia ayant déjà été consacré par
l’usage. Plusieurs auteurs se sont occupés
des Sosies avec un grand soin, et nous de¬
vons particulièrement citer l’excellente mo¬
nographie de Laspeyres, intitulée : Sesiæ
Europeæ iconibus et desériptionibus illustrâtes
(Berolini, 1801), les travaux de Latreille,
Godart, Duponchel et de MM. Boisduval ,
Ratzeburg et surtout Blisson qui, tout ré¬
cemment ( Annales soc. enl. de Fr. 2e série.
t. IV. 1816), a étudié les métamorphoses
de diverses espèces de ce genre de Lépido¬
ptères.
Les Sesia, qui faisaient partie des Sphinx
legitimœ de Linné, ont, d’après Duponchel
(Tab. mclh. des Lcp. d’Eur., 1844), les
caractères suivants : Antennes presque cy¬
lindriques, plus ou moins renflées au milieu,
et du côté externe ; toujours simples dans les
femelles, et quelquefois ciliées , dentées ou
pectinécs du côté interne, dans les mâles;
souvent terminées par un petit faisceau de
poils dans les deux sexes; tête beaucoup
plus étroite que le corselet; yeux coupés en
582
SES
amande, peu saillants; palpes comprimés
et velus à la base , cylindriques et presque
nus dans le reste de leur longueur, poin¬
tus et recourbés à leur sommet; abdomen
cylindrique, allongé, souvent terminé par
une brosse plus ou moins épaisse et quel¬
quefois trilobée; pattes fortes et longues ;
crochets du bout des tarses très aigus et très
petits; ergots des jambes postérieures très
longs; ailes étroites, allongées: les infé¬
rieures toujours entièrement transparentes,
et les supérieures quelquefois plus ou moins
opaques.
Plusieurs de ces insectes, dont le vol est
vil, de même que celui des Sphinx , mais qui
se reposent souvent sur les feuilles et sur
les fleurs , ressemblent à divers Hyméno¬
ptères et Diptères, et de là l’origine des déno¬
minations spécifiques de apiformis , spheci-
f or mis , chrysidiformis , ichneumoniformis,
lipuliformis , etc., qu’on a appliquées à
quelques uns d’entre eux. Les Sésies volent
pendant la chaleur du jour, et se posent
pour sucer le nectar des fleurs , tandis que
les Sphinx ne volent que le soir et le matin,
butinanten planant et sans presque s’arrêter.
Les Sésies doivent vivre sous la forme de
larve, de deux à trois ans, car à côté des Che¬
nilles que l’on trouve au mois d’avril et de
mai, parvenues à toute leur grosseur, on en
voit souvent de beaucoup plus petites aux¬
quelles il faut au moins un an pour attein¬
dre la taille des premières. Les chenilles
sont, en général, de couleur livide, garnies
de quelques poils rares, plus épaisses anté¬
rieurement que postérieurement, avec la
tête forte et les pattes intermédiaires ma¬
melonnées : elles se nourrissent générale¬
ment de la moelle des arbrisseaux ou des
parties ligneuses de divers grands arbres ,
et dans ces derniers temps, M. Blisson a dé¬
montré, pour quelques espèces, les endroits
précis des végétaux où on les rencontre
constamment, ainsi que nous le dirons en
indiquant les principales espèces. Avec les
débris de la substance dont elles ont vécu ,
les chenilles se construisent dans l’intérieur
des arbres une coque dont le dedans est
tapissé d’une tenture de soie très unie et
très serrée.
Les chrysalides sont allongées, atténuées,
aux deux extrémités, et dentelées sur le
bord des anneaux; elles ont sur la tète |
deux pointes saillantes, et sur chaque an¬
neau du dos , à partir du corselet jusqu’à
1 anus, deux rangs d’épines très fines, un
peu inclinées en arrière, et dont les posté¬
rieures sont plus courtes : les épines ab¬
dominales servent d’appui pour aider la
nymphe à se porter sur le devant de sa
coque, et celles de la tête, pour la perforer.
Quand elle est parvenue à engager à peu
près toute sa moitié antérieure dans le
trou que, sous la forme de chenille, elle
avait pratiqué à l’arbre pour en sortir, ou
qu’elle y avait trouvé tout fait, la chrysa
lide se repose quelques instants, puis le
papillon fait des efforts pour l’ouvrir et se
dégager de l’enveloppe sous laquelle il était
emmaillotté.
On connaît un grand nombre d’espèces de
Sésies, et cependant on n’a encore étudié
jusqu'ici que les espèces européennes. Las-
peyres, il y a près de cinquante ans , en
décrivait vingt et une , et depuis, Godart,
Duponchel , ainsi que M. Boisduval , en
indiquent quarante-huit : nous citerons seu¬
lement :
La sésie apiforme. Sesia apiformis God.
Latr. Boisd. D'une envergure de deux
pouces, et étant la plus grande espèce du
genre. Elle est noire, avec la tête et quatre
taches jaunes sur le vertex ; les ailes sont
transparentes, avec les bords et les nervures
noirs, I abdomen est jaune, avec le premier
et le quatrième anneau noir, garnis d’un
duvet brun, et le cinquième, ainsi que les
deux derniers, brunâtres en dessus. Elle se
trouve dans presque toute l’Europe; on la
rencontre sur les saules et ies peupliers,
depuis la fin de mai jusqu’à la fin de juil¬
let. M. Ratzeburg a étudié les métamor¬
phoses de ce lépidoptère. La chenille vit,
dit-il, solitairement dans les tiges et les
racines des saules et des peupliers : elle est
légèrement pubescente, blanchâtre, avec
une ligne plus obscure le long du dos, et
la tête grosse et d’un brun foncé; elle se
métamorphose en mars et avril.
La sésie mutilæforme. Sesia mutilœformis,
Lasp. God. Beaucoup plus petite que la
précédente; noire, avec un segment de
l’abdomen rouge. Les chenilles , selon
M. Blisson , sont couvertes d’une liqueur
jougeatte qui leur donne un aspect pâle, et
qui les fait paraître d’une couleur foncée,
SES
quoiqu’elles soient blanchâtres : elles ha¬
bitent sur les vieux troncs de Pommiers; on
les trouve à l’entour et sur les bords des
caries sèches, des parties coupées depuis
plusieurs années, des endroits dénudés et
de ceux où l’écorcc est partiellement déta¬
chée. On les prend toujours sous l’écorce
dans la portion qui sépare la partie ver te
de la partie sèche. Elles vivent ainsi sur
les limites de l’écorce et du bois vif, à cou¬
vert sous les bords desséchés ou en voie de
décomposition qui commencent à se déta
cher , trouvant la probablement des sucs
modifiés par le contact du bois mort ou des
aliments constamment rafraîchis par la sève
dont elles ne risquent pas d’être inondées.
La chrysalide est d’une couleur jaune terre
de Sienne claire. Ce lépidoptère se trouve
assez communément en France.
La sésie nomadæforme. Sesia nutnadœ-
fürmis , Lasp. God. Assez grande; l’extré¬
mité des ailes avec une tache jaunâtre saie ;
des segments abdominaux et partie des
pattes jaunes. D’après M. Blisson, les che¬
nilles sont d’une couleur blanchâtre légères
ment blanc-cendré ou terre d’ombre : elles
se trouvent sur les vieux têtards de Chêne ,
et dans les mêmes conditions que celles de
la S . mutilœformis . Elles atteignent toute
leur grosseur au commencement de mai,
se transforment vers le vingt de ce mois, et
demeurent près d’un mois à l’état de chry¬
salide. Contrairement à ce qui avait été dit
par plusieurs entomologistes, ces chenilles
ne vivent pas solitairement; on en ren¬
contre ordinairement plusieurs sous la
même écorce. La coque est allongée et com¬
posée avec de petites parcelles d’écorce et
de bois mort : elle est tapissée intérieure¬
ment de soie blanche. La chrysalide res¬
semble aux précédentes Cette espèce n’est
pas rare en France.
La sésie vespiforme. Sesia vespiformis ,
Linné, Dup. L’une des plus peliLes espèces
du genre; pointes des ailes noires avec une
tache rougeâtre; pattes orange et jaune;
des raies jaunes sur les segments du corps
qui sont noirs. Les chenilles , de même que
celles de la S. nomadœformis , vivent sur les
vieux têtards de Chêne et sur les souches
appartenant à ces arbres, presque coupées
ras terre. On les trouve absolument de la
même manière et dans les mêmes circon-
SES 583
stances que ces dernières, c’est-à-dire dans
le pourtour des parties mortes des arbres.
Elles ne vivent point solitairement : on en
rencontre plusieurs assez près les unes des
autres ; ces larves parviennent à toute leur
taille dans les vingt premiers jours d’avril ,
et 1 insecte parlait paraît dans les dix pre¬
miers jours de juin, lise trouve dans toute
l’Europe.
A l’égard des autres espèces , nous dirons
seulement que la chenille de la S. tipulifor-
mis, Linné, God., vit dans l’intérieur des
liges du Groseiller, et que celles de la 5. asi-
liformis habitent probablement les troncs
des Peupliers blancs et d’Italie. Enfin, en
terminant cet article , faisons remarquer,
avec. M. Blisson ( loco citato), que la plus
grande partie des autres espèces de Sésies
décrites par Laspeyres , Godart, Dupon-
chel, etc., ayant été trouvées a l’état par¬
fait, les unes sur les troncs des arbres ou
sur le bois mort, et les autres dans les bois
etles forêts, on peut conclure, d’après les ob¬
servations de plusieurs entomologistes, que
généralement les espèces de Sésies, dont on
ne connaît encore que les insectes parfaits,
vivent à l’état de larve dans des conditions
analogues à celles que nous avons indiquées.
Quant aux espèces que l’on prend sur les
fleurs, il est probable qu’elles n’y viennent
que pour butiner et non pour y déposer
leurs œufs : ces insectes, ainsi que beaucoup
d'autres, à cause de la rapidité de leur vol,
pouvant aller très loin chercher leur nour¬
riture. (E. Desmarest.)
*SESIÉIDES. Stsieidœ. ins. — Tribu de
Lépidoptères , de la famille des Crépuscu¬
laires, créée par Lalreille (Règ. an., 2e éd.)
aux dépens des anciens Zygénides, et adop¬
tée par tous les entomologistes , qui seule¬
ment , selon le mode de classification qu’ils
avaient donné, en ont modifié plus ou moins
la dénomination. Suivant, dans cet ouvrage,
la méthode de Duponchel , nous avons dû
adopter le nom qu’il a choisi, tont en recon¬
naissant que le mot de Sésiaires , indiqué
par La treille ( Dict . class. ), est plus ancien
et plus harmonique que celui de Sésiéides ,
et doit probablement être préféré.
A leur état parfait , les Sésiéides ont les
antennes cylindriques plus ou moins fusi¬
formes, tantôt simples, tantôt pectinées ou
dentées ; le front est arrondi , écailleux ; il
I
584 SES
y a deux stemmates distincts sur le ventre ;
les palpes sont séparés du front, débordent
le chaperon et ont des articles bien dis¬
tincts, les ailes sont plus ou moins transpa¬
rentes ou xitrées, et en toit horizontal dans
le repos : le vol est diurne, par un soleil
ardent. Les chenilles sont verrniforrnes, dé¬
colorées , munies de fortes mâchoires et de
deux plaques écailleuses, l’une sur le premier
anneau , et l’autre sur le dernier; elles sont
garnies , en outre , de poils rares , portant
chacun un petit tubercule ; elles vivent et se
transforment dans l’intérieur des végétaux.
Les chrysalides ont les bords des segments
abdominaux dentelés, comme cela se re¬
marque chez les Cossus.
On ne place généralement que deux genres
dans cette tribu : ceux des Thyris llliger, et
Sesia Fabricius (voy. ces mots); toutefois,
M. E. Blanchard ( llist. clos Ins., de Didct,
1845) y réunit le genre Chimæra. Voy. ce
mot. (E. D.)
*SESIEAS, Blanch. ins. — Voy. sesiéides.
SESLÉRIE. Sesleria. bot. pii. — Genre
de la famille des Graminées, tribu des Fes-
tueacées , de la triandrie-digynie dans le
système de Linné , formé aux dépens des
Cynosurus Lin. Les espèces qu’il comprend
habitent les montagnes de l’Europe. Leurs
épillets comprennent de deux à six Heurs
distiques , hermaphrodites , et se groupent
comme en épi simple, globuleux ou oblongs.
Les deux glumes de chaque épillet sont iné¬
gales; des deux glumelies ou paillettes de
chaque fleur, l’inférieure est carénée, a ris -
tée-mucronée, souvent à trois ou cinq dents
au sommet, tandis que la supérieure est bi-
carénée, bifide au sommet. Le caryopse est
libre. Le type de ce genre est la Sesiærie
bleuâtre Sesleria cœrulea Ardu. ( Cynosurus
cœrulcus Lin. ), qui croît sur les rochers et
dans les prairies de presque toutes nos mon¬
tagnes. (D. G.)
*SESSÆA. bot. pii. — Genre de la fa¬
mille des Solanacées, de la pentandrie-mo-
nogynie dans le système de Linné, établi
par Ruiz et Pavon pour des végétaux frutes¬
cents et arborescents du Pérou. (D. G.)
*SESSILIOCEES. crust. — Lamarck ,
dans son Système des an imaux sans vertèbres,
désigne sous ce nom son second ordre des
Crustacés qui correspond à ceux û'Amphi-
pocles , d 'Isopodes, de Phyliopodes , d'Ostra-
SET
codes , de Siphonostomes, de Pychnogonides
et de Xyphosures. (H. L.)
SESL VE. Sesuvium Lin. bot. pii. — Genre
de la famille des Portulaeées, dans laquelle
il donne son nom à la tribu des Sésuviées ,
de Picosandrie trigynie dans le système de
Linné. De Candolie ( Prodr., 111, p. 453) le
range dans la famille des Ficoïdées. 11 com¬
prend des plantes herbacées, charnues, qui
croissent sur le littoral des mers, dans tou¬
tes les contrées tropicales et sous-tropicales.
Leurs fleurs sont apétales, décandres ou
polyandres , très rarement pentandres , et
elles donnent une capsule à déhiscence cir¬
culaire , ou une pyxide , tri-quinquélocu-
laire , polysperme. Le type de ce genre est
le Sésuve faux-Pourpier, Sesuvium Porlula-
castrum Lin., qui croît dans les sables ma¬
ritimes aux Antilles , au Mexique et au Sé¬
négal. On mange cette plante en salade, en
Amérique , de même que le S. repens Lin.,
dans l’Asie tropicale. (D. G.)
^SÉSUVIÉES. Sesuvieæ. bot. pii. — Tribu
des Portulaeées (voy. ce mot) à laquelle le
genre Sesuvium , qui s’y trouve compris , a
donné son nom. (Ad. J.)
SÉTAÏJRE. Selaria ( de sela , soie ). bot.
ph. — Palisot de Beauvois avait proposé de
séparer en un genre distinct et séparé, sous
le nom de Selaria , des espèces comprises
jusqu’à lui dans le grand genre Panicum
Lin. D’abord la plupart des botanistes n’ont
pas cru devoir adopter ce genre, et ils en
ont laissé les espèces, soit parmi les Panics,
soit avec les Penniselum Rich. C’est celte
dernière manière de voir qu’a adoptée M. En-
dlicher (Gen., n. 781), et, d’après lui, l’au¬
teur de l’article Penniselum de ce Diction¬
naire. Mais, plus récemment, M. Kunlh
( Enumer ., t. I , p. 149), et, avec lui, plu¬
sieurs autres botanistes, ont regardé comme
ayant une valeur générique les caractères de
ce groupe , et , par suite , ils ont admis le
genre Sétaire comme distinct et séparé. Nous
croyons devoir suivre ici leur exemple. Ce
groupe générique , dont M. Kunlh a décrit
56 espèces , est formé de gramens à feuilles
planes, à panicule le plus souvent resserrée
et spiciforme. Scs épillets sont biflores, mu¬
nis d’un involucre persistant, unilatéral;
leur fleur supérieure est hermaphrodite ,
l’inférieure étant femelle ou neutre. Les
deux glumes sont membraneuses, inégales,
SET
585
concaves et rnutiques ; les glumelles ou pail¬
lettes de la fleur fertile sont coriaces , con¬
caves , rnutiques , tandis que celles de la
fleur stérile sont membraneuses; les deux
glumellules sont charnues, tronquées-obtu-
ses , glabres , collatérales. Le caryopse est
libre dans les glumelles , qui l’enveloppent
entièrement. L’espèce la plus intéressante
de ce genre est la Sétaire d’Italie , Setaria
ilalica Beauv. ( Panicum italicum Lin.),
vulgairement connue sous les noms de Pa-
nïs d’Italie , Millet à grappes. Malgré son
nom spécifique, on la croit originaire de
l’Inde; elle est cullivée abondamment dans
le midi de la France, et de l’Europe en gé¬
néral , pour la nourriture de la volaille , et
même de l’homme. PRjs au nord, on la cul¬
tive comme fourrage vert. On la reconnaît
au milieu de ses congénères à sa panicule
spiciforme , dense, interrompue à la base;
à son rachis hérissé; à ses involucelles de
deux ou trois soies. On trouve communé¬
ment dans les champs , les vignes , etc. , de
toute la France , les Setaria verticillâta
Beauv. ( Panicum verticillalum Lin. ), Seta-
ria glauca Beauv. ( Panicum glaucum Lin.),
et Setaria viridis Beauv. ( Panicum viride
Lin. ). (P. D.)
SETARIA. bot. ph. — Nom latin de
Sé taire. Voy. ce mot.
* SETELEA (diminutif de sela, soie).
ins. — Sehranck ( Fauna boic ., II, 2, 1802)
indique sous le nom de Selella un groupe
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc¬
turnes, tribu des Tinéides , que les entomo¬
logistes français n’ont pas admis dans leurs
ouvrages, et dont ils laissent les espèces
dans le grand genre Teigne. Voy. ce mot.
(E. D.)
* SETEES.ÏA (av^ , teigne), ins. — Genre
de Diptères créé par M. Robineau-Desvoidy
( Essai sur les Myodaires , 1830), et placé par
lui dans sa grande famille des Myodaires ,
division des Myodines. Ce genre ne com¬
prend qu’une seule espèce, la S. afra Rob.-
Desv., qui provient du Brésil. (E. D.)
* SETES , teigne), ins. — Genre de
Lépidoptères nocturnes de la famille des
Tinéides, indiqué par Hubner (Cat., 1816),
et qui n’est généralement pas adopté. (E. D.)
*SETHEIVIRA. ins. — Genre de la fa¬
mille des Coréides de l’ordre des Hémiptè¬
res , établi par M. Spinola ( Essai sur les
SET
Hcmipl.). L’espèce type est le N. leslacea
Spin., du Brésil. (Bl.)
*SETIA. ins. — Oken ( Lehrb ., III, 1 ,
1815) a créé sous cette dénomination un
groupe de Lépidoptères , delà famille des
Crépusculaires, de la tribu des Sphingides ,
qui n’est pas adopté par les entomologistes
français. (E. D.)
*SÉTICÈRES. Selicera. crust. — La trei Ile,
dans son Cours d’ Entomologie, donne ce nom
à la première famille de l’ordre des Lophy-
ropes (Ostracodes) , qui correspond à celle
des Monocles de M. Milne Edwards.
(H. L.)
SÉTICORNES ou CHÉTOCÈRES. ins.
— Noms donnés par Duméril à une famille
d’insectes Lépidoptères nocturnes (C. d'O).
SETIFER et SETIGER. mam. — Noms
latins donnés au genre Tanrec. Voy. ce
mot. (E. D.)
SETIGER. — Voy. setifer.
SETIGER A. mam. — Illiger ( Prod . syst.
Mam. et Av., 1811 ) indique sous la déno¬
mination de Seligera une famille de Mam¬
mifères, qui correspond au genre Sus de
Linné. Voy. les articles cochon, phascochère,
PECARI et BABYROUSSA. (E I).)
*SETI1\A (diminutif de a-hq, teigne), ins.
— Sehranck indique sous le nom de Selinœ
un groupe de Lépidoptères nocturnes de
l’ancien genre Teigne , qui est devenu pour
Stephens, Duponchel, M. Boisduval, etc., un
genre distinct caractérisé par ses ailes supé¬
rieures presque aussi larges que les infé¬
rieures, et se croisant à peine par leur bord
interne, lorsqu’elles couvrent celles-ci dans
l’état de repos. On connaît une dizaine d’es¬
pèces de Selina, dont le type est le S. irro-
rea H., qui se trouve dans presque toute
l’Europe. Un assez grand nombre des espè¬
ces de Selinœ de Sehranck entrent dans le
genre Lithosia Boisd. (E. D.)
SÉTIPODES. Selipoda. ann. — Dans ses
premières classifications , M. de Blain vil le
désigna sous ce nom les Annélides pourvues
de soies raides et pédiformes ; cette classe
a reçu depuis, du même savant, la déno¬
mination de Chélopodes. (G. B.)
*SETODES. ins. — Genre de la tribu des
Phryganiens , groupe des Mystacidites, de
l’ordre des Névroptères, établi par M. Ram-
bur ( Insectes Névroptères, Suites à Buffon)
sur des espèces très voisines des Mystacida
74
T. XI.
dont on ne devrait sans doute pas les sépa¬
rer. M. Rambur en cite cinq espèces: les
S. resperella Rarnb., S. punclatella Rarnb.,
S. asperella Rarnb., S. punclata (l'hryganea
punctata Fab.), et S. punctella Rarnb. (Bl.)
SETON. roiss — Nom employé pour dé¬
signer un sous-genre de Chétodon, le Chœ-
todon selifer , Selon de Bloch. (G. B.)
SÉTOPÏIAGE. Setophaga. ois. — Genre
de la famille des Muscicapidées, dans l’ordre
des Passereaux, établi par Swainson, et ca¬
ractérisé par un bec petit, à arête carénée;
des ailes médiocres, à première et quatrième
rémiges égales , les deuxième et troisième
étant les plus longues ; une queue allongée
et arrondie, des tarses minces. — Le type de
ce genre est la Houpette du Brésil (Mus.
rulicilla Linn.), à plumage olivâtre en des ¬
sus , jaune en dessous, avec du rouge bordé
de noir sur la tête , et un sourcil blanc.
— M. Swainson a encore fait connaître le
Sétophage cramoisi , Set. miniata Swains.
(Birds of Mex.), des bois de Yalladolid et de
Table-land ; le Sétophage rouge, Set. rubra
Swains. , du Mexique ; et le Sétophage peint,
Set. picta Swains. , de Real-del-Monte au
Mexique. Enfin M. Lesson a décrit sous le
nom de Musc, olivater une espèce qui pour ¬
rait bien n’être qu’une femelle du Musc,
rulicilla. (Z. G.)
*SEUTEUA (dédié au botaniste Seuter).
bot. ph. — Genre de la famille des Asclépia-
dées, établi par Reiehenbach pour une plante
herbacée, voluble, de l’Amérique septen¬
trionale. Ce genre a pour synonyme le Lyo-
nia Eliott. (D. G.)
SÈVE. bot. — La Sève est le fluide nour¬
ricier des plantes, celui qui, se portant suc¬
cessivement dans leur diverses parties, va
fournir à chacune d’elies les matériaux de
son accroissement. Aussi l’a-t-on souvent
comparée au sang des animaux, quant à son
importance et au rôle qu’elle joue dans l’or¬
ganisation végétale. La marche qu’elle suit
pour arriver des extrémités radiculaires dans
Joutes les parties qu’elle doit nourrir ou, en
d’autres termes, sa circulation ayant été
déjà exposée dans l’excellent article Circu¬
lation par M. Ad. Brongniart, il ne nous
reste ici qu’à étudier la Sève en elle-même,
autant du moins que permet de le faire
l’état actuel de la science.
Les physiologistes ont admis généralement
jusqu’à ce jour que ta circulation de la Sève
consiste en un mouvement d’ascension par
lequel elle s’élève jusqu’aux feuilles et à
1 extrémité des branches, et en un mouve¬
ment de descension par lequel elle descend
de ces dernières parties pour aller fournir
aux branches, aux liges et aux racines les
matériaux de leur accroissement. Partant de
cette idée, ils ont distingué une Sève ascen¬
dante ou Sève brute , et une Sève descendante
ou Sève élaborée. Or la Sève ascendante,
n’étant formée que de l'humidité absorbée
par les racines avec la petite quantité de
matières qu’elle tenait en dissolution, con¬
stitue un liquide éminemment aqueux. Mais,
dès l’instant où ce liquide est introduit dans
le tissu des plantes, il commence à subir une
élaboration qui modifie les proportions rela¬
tives de ses éléments constitutifs et qui, de
plus, altère à des degrés divers sa composi¬
tion. Dès lors il est facile de concevoir quelle
diversité de composition Ton devra trouver
dans ce liquide. En effet, comme il est prouvé
que les racines absorbent indifféremment
toutes les matières solubles qui leur sont
présentées, nuisibles ou utiles, et seulement
en raison de la fluidité de la solution; comme
de plus, dans des sols de nature différente,
1 eau doit dissoudre des matières très diver¬
ses, il en résulte que, dès son introduction
dans les plantes , la Sève brute doit varier
beaucoup de composition d’une espèce à l’au¬
tre et, pour une même espèce, dans des lo¬
calités différentes. En second lieu, comme,
dès 1 instant où ce liquide a pénétré dans le
tissu végétal, il commence à fournir à la nu¬
trition; que, d’un autre côté, il paraît pou¬
voir se charger de substances primitivement
déposées dans le végétal, sa composition doit
varier en proportion du chemin qu’il a
parcouru. Aussi Ivnight avait reconnu, et
M. Biot a vérifié après lui, que la densité de
ce liquide nourricier augmente à mesure
qu’il s élève dans l’intérieur de la plante.
Pour ces divers motifs et pour quelques au¬
tres que nous passons sous silence , tels que
la différence des saisons, des circonstances
extérieures, etc., l’étude chimique des Sèves
offre de nombreuses difficultés et fournit aux
divers observateurs des résultats très diver¬
gents. Il faudrait, en effet, pour que ces ré¬
sultats fussent réellement comparables, que
les liquides séveux, analysés par différents
observateurs, fussent pris dans des conditions
identiques; or, ce que nous avons déjà dit
montre que cette identité de conditions est,
sinon impossible, du moins très difficile à
obtenir. Au reste, les travaux analytiques
dont la Sève a été l’objet sont encore en très
petit nombre et n’ont porté que sur très peu
de végétaux différents. lisse réduisent à peu
près à ceux: de Vauquelin, sur la Sève
d’Orme, de Hêtre, de Charme, de Bouleau
blanc el de Marronnier; de M. Biot, sur le
Sucre contenu dans les Sèves du Bouleau,
du Noyer, du Sycomore, etc. ; de M. Lan¬
glois, sur les Sèves de la Vigne, du Noyer et
du Tilleul ; de M. E. Brücke, sur celle de la
Vigne.
A toutes les difficultés que présente l’é¬
lude chimique des Sèves se joint celle de se
procurer ce liquide en quantité suffisante
pour l’analyser. M. Biot a fait connaître, à
cet égard, un procédé qui, dit-il, réussit très
bien (Voyez Nouv.Ann. du Muséum, 1833,
t. 11(1823), p. 271-283). Il consiste à percer
dans un tronc déjà gros, au moyen d’une
tarière, des trous cylindriques de 80 à 100
millimètres de profondeur, dans une direc¬
tion légèrement inclinée de dedans en de¬
hors, et à introduire dans chacun de ces
trous un petit tuyau de Roseau bien sec,
aminci intérieurement en biseau, et qu’on
enfonce à peine au-delà de l’écorce. Chaque
tuyau de roseau est introduit dans le goulot
d’un flacon et le tout est luté avec soin de
manière à ne pas permettre l’évaporation du
liquide. Par ce procédé et par tous les autres
qui ont pu être mis en usage, on ne recueille
que la Sève ascendante. On a même reconnu
que celle que l’on obtient ainsi diminue
de densité à proportion que son écoulement
se prolonge davantage. Quant à la Sève des¬
cendante, dont la plupart des physiologistes
admettent traditionnellement l’existence, il
ne paraîtguère possible de la recueillir. Il est
reconnu aujourd’hui qu’on ne peut regarder
comme telle le latex, produit que toutes les
observations récentes amènent à considérer
comme le résultat d’une sécrétion; et, d’un
autre côté, il semble difficile de regarder
comme exprimant la composition de la Sève
descendante les analyses du suc extrait des
tissus naissants ou du cambium.
Les analyses faites jusqu’à ce jour mon¬
trent que la Sève se compose toujours d’eau
en majeure partie. Aussi sa densité est- elfe
toujours de fort peu supérieure à celle de ce
liquide. D’après M. E. Brücke, celle de la
Vigne , au moment de sa plus grande abon¬
dance, ne pèse que 1,001. Vauquelin porte
la densité de celle de l’Orme à 1,003 (1).
L’eau elle-même sert à la nutrition des
plantes; mais, comme elle ne peut entrer
que pour une assez faible part dans la com¬
position des matières solides, il faut néces¬
sairement que la Sève passe en quantité très
considérable dans le tissu végétal pour four¬
nir à l’accroissement des parties anciennes
et au développement des nouvelles, particu¬
lièrement pour déposer les substances solides
qui constituent les cendres des végétaux.
Aussi, partant de cette idée, Vauquelin
faisait le calcul suivant: «Si la pesanteur
» spécifique de la Sève d’Orme exprimait
» exactement la quantité de matièrevégétale
» qu’elle contient , il s’ensuivrait qu’il pas-
» serait dans les vaisseaux de l’Orme 1626
myriagrammes d’eau pour la formation de
» 4877 myriagrammes de bois , et qu’un ar-
» bre qui pèserait 48755 myriagrammes
a aurait pompé dans la terre et exhalé en-
» suite dans l’atmosphère 16260 myria-
» grammes d’eau; enfin qu’un Orme qui
» aurait augmenté de 2439 myriagrammes
» dans les six ou sept mois que dure la vé-
» gétation, aurait absorbé 813 myriagram-
» mes d’eau, ce qui est énorme. «Tout exa¬
géré qu’est ce résultat, il peut cependant
donner une idée de la grande quantité de
Sève qui s’élève dans les plantes pour entre¬
tenir leur végétation.
La théorie d’Ingen-Housz et Sénebier qui
a cours aujourd'hui dans la Physiologie vé¬
gétale, faisant jouer un rôle extrêmement
important à l’acide carbonique, on devait
s’attendre à trouver cet acide dans la Sève.
C’est en effet ce qu’ont vu Vauquelin et
M. Langlois ( Comptes-rendus , t. XVII, p.
505-512). Au contraire M. Biot a positive¬
ment affirmé avoir obtenu un résultat opposé,
li est difficile de prononcer entre ces deux
assertions contradictoires et, sur ce* point,
(r) Il faut certainement expliquer par une erreur typogra¬
phique la densité de o,niG, attribuée par Vauquelin à la sève
du Hêtre. — Il est très probable que ces indications de den -
silé ont pour objet des sèves obtenues par des trous ou des
incisions pratiqués à une faible hauteur au-dessus du niveau
du sol.
588
SEV
SEV
comme sur la plupart des autres relatifs à
l’étude chimique de la Sève, de nouvelles
recherches plus variées sont indispensable¬
ment nécessaires.
Plusieurs sels existent dans les diverses
Sèves qui ont été analysées jusqu’à ce jour.
Ainsi M. Langlois a trouvé dans la Sève de
Vigne du tartrate de chaux, du nitrate de
potasse, des lactates alcalins, du chlorhy¬
drate d’ammoniaque, du sulfate de potasse
et du phosphate de chaux. Les plus abon¬
dants d’entre ces sels étaient le tartrate de
chaux et le nitrate de potasse qui s’y trou¬
vaient dans la proportion de 1 gramme 25
pour le premier, de 0 gramme 02 pour le
second, sur un kilogramme de ce liquide.
Dans la Sève du Noyer, le même chimiste a
signalé des lactates de chaux, d’ammonia¬
que et de potasse, du rnalate de chaux, du
chlorhydrate d’ammoniaque, du nitrate de
potasse, du sulfate etdu phosphate de chaux.
D’un autre côté, Vauquelin avait signalé
dans la Sève de l’Orme une grande quantité
d’acétate de potasse, une petite quantité
d’acétate de chaux, une assez forte propor¬
tion de carbonate de chaux et de légères tra¬
ces de sulfate et de muriate de potasse.
La Sève renferme aussi, et en proportions
variables, des matières organiques diverses.
Ainsi Vauquelin a indiqué dans la Sève
d’Orme une certaine quantité de matière
végétale; dans celle du Hêtre, du tannin,
de l’acide gallique, de l’acide acétique libre
et une matière colorante susceptible de tein
dre la laine, le coton et le fil en un rouge -
marron très solide. M. Langlois a trouvé, de
son côté, dans la Sève de la Vigne, de l’al¬
bumine végétale et, dans celle du Noyer, de
l’aibuminevégétale, une matière gommeuse,
une substance grasse. Enfin le liquide nour¬
ricier des plantes renferme souvent de la
gomme et surtout, dans certains cas, du
sucre. Les travaux de M. Biot ont eu pour
principal objet d’y constater la présence et
la nature de celte dernière substance. Ce
savant physicien a vérifié ce fait bien connu
que la Sève du Bouleau contient du sucre,
un sucre fermentescible et, à l’aide de la
polarisation circulaire, il a constaté que ce
sucre est analogue au sucre de Raisin qui
n’a pas subi la solidification. Dans la Sève
de Sycomore, il a constaté également la pré-
senced’un sucre fermentescible que l’analyse
optique lui a fait reconnaître pour analogue
au sucre de Canne. Il a encore trouvé du
sucre dans la Sève de Noyer, bien que
M. Langlois ait obtenu après lui un résultat
contraire. La proportion du sucre dans la
Sève devient assez forte dans quelques es¬
pèces pour que son extraction soit avanta¬
geuse. Ainsi, dans l’Amérique septentrionale,
on perce chaque année un trou dans le tronc
de l’Érable à sucre, afin de déterminer l’é¬
coulement de la Sève sucrée qui donne à cet
arbre sa principale utilité. D’après Jefferson,
un de ces Érables de grandeur moyenne
fournit, dans une bonne saison, environ 8
ou 9 ‘décalitres de Sève desquels on extrait
:2 kilogrammes 500 de sucre. Les jours
chauds et les nuits froides en favorisent l’é¬
coulement, qui se continue depuis le com¬
mencement du mois de février jusqu’au
mois de septembre. Plusieurs Palmiers pos¬
sèdent aussi uneSève très sucrée qui s’écoule
en abondance, soit par les incisions prati¬
quées à leur stipe, soit par la section de leur
spadice ( voy . palmiers). Un résultat très cu¬
rieux est celui rapporté par M. Biot {Comptes-
rendus, t. XVII,p. 685) relativement à l’exis-
«
tence de sucres différents dans la Sève con¬
sidérée en divers points de son trajet circu¬
latoire. « Dans le Bouleau, dit ce savant, la
Sève ascendante du printemps contient un
sucre fermentescible qui exerce la déviation
à gauche. En passant dans les jeunes feuilles,
ce sucre est changé en un autre exerçant la
déviation vers la droite et invertible, pro¬
priétés qui l’assimilent au sucre deCanne.
Or c’est aussi cette dernière espèce de sucre
qui existe dans le cambium du Bouleau. »
Une inversion pareille a lieu dans le Syco¬
more par des phases contraires. Le sucre de
la Sève ascendante de cet arbre est du sucre
de Canne exerçant la déviation à droite et
invertible. Dans les feuilles, il est changé
en sucre différent exerçant la déviation à
gauche ; et c’est cette seconde espèce de
sucre, autre que celui de la tige, que contient
le cambium du Sycomore.
Quant à la Sève descendante dont l’exis¬
tence même est contestée par plusieurs phy¬
siologistes, on peut dire que sa composition
chimique est entièrement inconnue, car on
ne peut admettre, comme étant son expres¬
sion , l’analyse du suc extrait du cambium
du Tilleul que nous devons à M. Langlois.
SEX
SE Y
La science attend sur ce sujet des recherches
expérimentales rigoureuses qui fassent dis¬
paraître les doutes dont est obscurcie cette
partie importante de la physiologie végétale.
, , (P- D)
*SEVEIUTE, Brooke. min. — Variété de
Lenzinile ou d’Halloysite , trouvée a Saint-
Sévère par M. Léon Dufour, et analysée par
Pelletier. (Del.)
SEXES, zool. — Voy. propagation.
SEXES, bot. — Les végétaux possèdent
deux sexes, c’est-à-dire deux ordres d’or»
ganes dont le concours est nécessaire pour
la production des graines. Le sexe mâle a
pour organe l’étamine; le sexe femelle ré¬
side dans le pistil. C’est, en effet, dans l’é¬
tamine que se développe le pollen, agent
essentiel de la fécondation ; et , d’un autre
côté, c’est dans la partie inférieure du pistil
ou dans l’ovaire que s’accomplit cet acte im¬
portant, duquel dépend la conservation des
espèces végétales , et grâce auquel l’ovule
vivifié passe par une série de développe¬
ments qui en font une graine. Cette déter¬
mination des deux sexes des plantes semble
assise sur les bases les plus solides, car elle
résulte d’un grand nombre de faits et d’ob¬
servations. Cependant une théorie célèbre ,
qui, pendant quelque temps, a été en faveur
auprès de divers botanistes, aurait amené
un renversement dans les idées admises à
cet égard , si elle se fût établie définitive¬
ment dans la science. Mais de nombreux
écrits, publiés récemment par MM. Amici,
Hugo Mohl , Hofmeister, etc., ont montré
que cette théorie , due à M. Schleiden , est
en contradiction avec un trop grand nom¬
bre de faits pour pouvoir être admise, au
moins pour la généralité des cas. D’un autre
côté, un petit nombre de botanistes ont été
jusqu’à nier la sexualité des plantes; mais
leurs idées toutes spéculatives, et empreintes
des caractères d’une philosophie outrée, n’ont
jamais eu beaucoup de partisans.
On peut, jusqu’à un certain point, faire
remonter la connaissance de la sexualité
des plantes , jusqu’à l’antiquité même.
En effet , depuis une longue suite de
siècles, les cultivateurs de l’Orient fécon¬
dent artificiellement les Dattiers, les Pista¬
chiers, etc. L’expérience leur a donc appris
à distinguer, dans ces espèces, les fleurs
mâles ou à pollen, d’avec les fleurs femelles ;
589
elle leur a aussi dévoilé l’action des pre
mières sur les secondes. Mais leurs connais¬
sances, à cet égard, ainsi que celles des
savants grecs et romains , se sont bornées
à ces points; de nombreuses erreurs s’étant
mêlées à ces données fournies par l’ex¬
périence , la notion des sexes resta pour
eux extrêmement obscure. Théophraste et
Pline eux-mêmes n’avaient su tirer au¬
cune conséquence générale des faits parti¬
culiers que les pratiques de la culture leur
avaient révélés, et il en était résulté que
les mots de mâle et femelle étaient très
souvent appliqués par eux entièrement à
faux. Les notions positives sur les sexes des
plantes en général ne remontent donc pas
au delà des siècles modernes. Les Anglais
font a Thomas Millington (1676) l’honneur
des premières idées a cet égard. Ce fut lui,
disent-ils, qui ouvrit et prépara la voie à
Grew. Celui-ci exposa, dans son Anatomie
des plantes (1685), des considérations exac¬
tes sur la distinction des organes mâles et
femelles des plantes. Mais c’est particuliè¬
rement a Camerarius que revient en réalité
l’honneur d’avoir démontré positivement
l’existence de deux sexes dans les plantes
{De Sexu plantarum Epistola , Tübingen ,
1695), ainsi que le rôle de chacun d’eux.
Environ 20 ans plus tard, Sébastien Vail¬
lant acheva de répandre ces connaissances
désormais acquises à la science relativement
aux organes de la fécondation végétale et à
leur action réciproque {Serrno de structura
florum ; Leyde, 1718). Enfin, à partir de
1735, Linné, en faisant des organes sexuels
des plantes l’objet de plusieurs dissertations,
et les prenant pour base de son système,
rendit tout à fait populaire la doctrine de
la sexualiLé végétale et de la fécondation.
Exagérant les services rendus à la science
par l’immortel réformateur de l’histoire na ¬
turelle, plusieurs de ses élèves ont été jusqu’à
lui attribuer la découverte des sexes dans les
plantes, et ont cru pouvoir faire de lui le
créateur d’une doctrine dont il n’a été réel¬
lement que le promoteur.
Pour les détails sur les organes sexuels
des plantes et sur leur action , voyez les ar¬
ticles Étamine , Pollen , Pistil , Ovaire ,
Fécondation. (P. D.)
SEY. pois. — Voy. merlan (C. d’O.)
* SEVRE UHTE (nom d’homme), min.
590
SMA
— Substance laminaire de couleur rouge,
transparente lorsqu’elle est en lames minces,
et possédant deux clivages, l’un très facile,
et l’autre peu distinct. Elle a été décrite et
analysée par M. T. Clemson, qui en a retiré
les principes suivants : Silice, 17,0 ; Alum.,
37,6; Magnésie, 24,3; Chaux, 10,7; oxi-
dule de Fer, 5,0; Eau, 3,6. Sa pesanteur
spécifique — 3,16. Elle est infusible au cha¬
lumeau; elle devient jaune par la calcina¬
tion , et elle est facilement attaquée par les
acides forts. Elle se laisse rayer par une
pointe d’acier. Ce minéral se trouve à Amity,
dans l’État de New-York, aux États-Unis ,
associé au Calcaire spathique, à l’Amphibole
hornblende, et au Spinelle. Il a beaucoup
d’analogie avec la Xanthophyllite de G.
Rose, avec l’IIolmésite de Thomson, la Clin-
tonite de Dana , et la Chrysophane de Brei-
thaupt. (Del.)
SEYMERtA. bot. ru. — Genre de la fa¬
mille des Scrophularinées, établi par Pursh
pour des plantes herbacées de l’Amérique
septentrionale, voisines des Gerardia , re¬
marquables, dans leur famille, parce que
leurs cinq étamines sont toutes également
développées et fertiles. (D G.)
SISAL. Synodontis , Cuv. (nom de ce pois¬
son dans la Basse Égypte), poiss. — Les
Shals forment un genre de Malacoptéry-
giens abdominaux , appartenant au sous-
genre des Machoirans, subdivision des Pimé-
lodes, dans le groupe nombreux des Silures.
Avec les caractères généraux de ce groupe ,
les Machoirans possèdent, comme caractère
particulier, deux nageoires dorsales ; la pre¬
mière rayonnée, la deuxième adipeuse. Les
Shals ont pour caractères spécifiques : un
museau étroit, où la mâchoire inférieure
porte un paquet de dents très comprimées
latéralement, crochues , et suspendues cha¬
cune par un pédicule flexible; un casque
rude , formé par le crâne , et se continuant
sans interruption avec une plaque osseuse
qui s’étend jusqu’à la base de l’épine de la
première dorsale; celte épine très forte,
aussi bien que celles qui arment les pecto¬
rales; les barbillons inférieurs, et parfois
meme les maxillaires, barbelés latéralement.
Ce genre si extraordinaire , et dont la
dentition offre un cas jusqu’ici unique, ha¬
bite les eaux douces des fleuves d’Afrique ,
le Nil et le Sénégal. Nommé Shal dans la
Basse-Égvpte, il est appelé Gurgur dans la
Haute. La dénomination latine de Synodon -
lis, choisie par Cuvier comme nom géné¬
rique, rappelle assez bien la singulière dis¬
position des dents de ce Poisson , et était
donnée par les anciens à un Poisson du Nil,
aujourd’hui indéterminé.
M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a décrit
trois espèces de Shals, dans son Histoire des
Poissons du Nil el de la mer Rouge ( in- 8" ,
p. 156 et suiv. ). Ce sont : le Silurus cla-
rias , Hasselq.; S. shal, Sonnini, pi. 21,
f. 2; Pirnélode scheiland , Pimelodus cla-
rias , Geoff. St.-IIiL, pi. 13, f. 3 et 4 ,
Égypte. — Le Pimelodus synodontis, Égypte,
pi. 12, fig. 5 et 6. — Le Pimelodus mem-
branaceus, Égypte, pl. 13, fig. 1 et 2.
(G. B.)
* SIIALE (nom anglais), geol. — Synon.
de Marne schisteuse. (C. n’O.)
SHAWIE Shawia ( du nom du docteur
G. Shaw, qui l’a découvert), ann. — La-
mouroux a proposé ce nom pour désigner un
genre qu’il rapportait aux Polypiers flexibles
( Hist . desPolyp. flex., p. 227), et qui avait
été décrit par le docteur G. Shaw comme
une Tubulaire à laquelle sa beauté méritait
le titre spécifique de 7’. magniftea (Soc. linn.
de Londr., vol. Y, p. 228 , tab. 9, fig. 1 ).
Cette prétendue Tubulaire de Shaw paraît
être une Annélide; Lamarck en fait une
espèce d’Amphitrite (. Amphitrite magnifie a) ;
M. Savigny la désigne sous le nom de Sa-
bella magnifica ( Syst ., p. 78). Le corps de
cette Annélide est presque nu ; les cirrhes
nombreux et nus sont variés de blanc et de
rouge; le tube est cylindrique , onduleux ,
glabre. C’est une espèce des côtes des îles
de l’Amérique. (G. B.)
SHAWIE . Shawia (consacré au doc¬
teur G. Shaw ). bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées qui a été classé de
diverses manières par Cassini, Lcssing, De
Candolle, et qui paraît devoir rester main¬
tenant dans la tribu des Yernoniacées ,
d’après l’avis de ce dernier botaniste. Ré¬
cemment M. Raoul (Choix de plan, delà
Nouv.- Zélande , p. 18) a complété ses ca¬
ractères de la manière suivante : Involucre
imbriqué à 6-12 écailles, dont les intérieu¬
res plus grandes, coriaces, glanduleuses ou
pubescentcs. Ligules nulles ou peu nom ¬
breuses, stériles. Fleur ligulée le plus sou-
S fil']
SH K
591
vent unique; fleurs du disque hermaphro¬
dites; corolle à 5 dents réfléchies. Aigrette
unisériée, égalant presque la corolle, bar¬
belée de soies, quelquefois plus longues vers
le sommet. Akène pubescent, le plus sou¬
vent anguleux-coraprimé. Réceptacle très
petit, pointillé. Tige ligneuse; feuilles al¬
ternes, coriaces, cotonneuses en dessous. Le
même botaniste a donné une belle figure
de l’espèce type de ce genre , le S. panicu-
lata Forst., arbre tortueux, de 3-4 mètres,
à capitules uniflores, qui croît à la Nouvelle-
Zélande (L. c. , ta b. XIII); il en a décrit, sous
le nom de S. avicenniæfolia , une nouvelle
espèce de la même localité, à capitules 3-4-
flores. Enfin, il a signalé comme devant
rentrer dans le même genre VEurybia fur-
furacea DC., qui devient le Shawia furfu-
racea RI., et le Solidago arborescens Forst.,
qui prend le nom de Shawia arborescens
RI. (D. G.)
SIIEFFÏELDIA. bot. ru. — Genre de
Forster rapporté comme synonyme au Sa-
molus. (D. G.)
* SHELL MARE (nom anglais), géol. —
Synon. de Marne coquillère. (C. d'O.)
SIIELTOPUSICK. Pseudopus ( ^evÆvjç ,
faux ; ttouç , pied ). rept. — Genre de Sau¬
riens de la famille des Lézards chalcidiens
ne comprenant qu’une seule espèce, que La-
cépède mettait , avec le Chirote , dans le
groupe des Bipes , qui a été successivement
placé dans les genres des Chamœsaura ,
Seps, Proclopus , Ophisaurus , et dontOppel,
le premier, a fait un groupe distinct sous le
nom de Pseudopus , dénomination qui a été
changée , par quelques auteurs , en celle de
Shellopusick. G. Cuvier plaçait ce genre
parmi les Ophidiens, et au commencement
de la famille des Anguis ; mais aujourd'hui
on est généralement d’accord pour le mettre
avec les Sauriens.
Ce groupe est très voisin de celui des Or¬
vets; il s’en distingue particulièrement par
une petite proéminence qu’il présente de
chaque côté de l’anus , dans laquelle est
un petit os analogue au fémur, tenant à un
vrai bassin caché sous la peau , et consti¬
tuant deux pieds de derrière assez dévelop¬
pés ; quant aux extrémités de devant, elles
se font à peine remarquer au dehors par un
pli peu sensible de la peau , et il n’y a pas
d’humérus à l’intérieur.
Les caractères principaux des Sheltopu-
sicks, tels qu’ils sont résumés par MM. Du-
méril et Bibron (Erp. gén. des Suites à
Buffon de Roret, t. V, 1839 ), sont les sui¬
vants : Langue en fer de flèche , libre et
mince dans son tiers antérieur seulement,
écbancrée triangulairement en avant, ayant
des papilles granuleuses sur le premier tiers
de sa surface, et filiformes sur les deux
derniers ; des dents au palais; dents inter¬
maxillaires coniques, simples; dents maxil¬
laires subcylindriques ou subtuberculeuses;
narines latérales, s’ouvrant chacune dans
une seule plaque; un orifice externe de
l’oreille très petit; plaques céphaliques nom¬
breuses ; corps serpentiforme ; pas de pattes
antérieures ; membres postérieurs représen¬
tés par deux petits appendices écailleux ,
simples ou légèrement bifides, non percés
de pores, placés l’un à droite, l’autre à
gauche de l’anus ; deux sillons latéraux as¬
sez profonds; pas le moindre pli sous le
cou.
Par la forme générale de son corps , qui
ressemble beaucoup à celle des Serpents ,
ce genre se rapproche de l’ordre des Ophi¬
diens; par les vestiges de ses membres , il
s’en éloigne, au contraire, et doit être réuni
aux Sauriens. C’est un de ces groupes des¬
tinés par la nature à établir le passage d’un
ordre à un autre, et qui tendent à démon¬
trer l’existence de la série zoologique. — Une
seule espèce entre dans ce genre; c’est:
Le Sheltopusick , Pseudopus Pallasii G.
Cuvier ; Lacerta apoda Pa lias ; Lacerta apus
Gin. Le Bipède Sheltopusick Lacépède; Cha¬
mœsaura apus Schneider; Bipes Pallasii
Oppel ; Pseudopus O ppelii Fitzinger; Pseudo-
pus d’Urvillii Cuv., Guérin ( Icon . du règn.
anim. ) ; Ophisaurus serpenlinus Eichw. ;
Pseudopus Fischerii Ménétries. D’une lon¬
gueur de plus de 2 pieds. Dans l’âge adulte
la tête est d’un cendré verdâtre , couleur
qui s’étend sur la partie antérieure du cou ,
tandis que la région postérieure offre la
même teinte que le tronc : le fond de la cou¬
leur des parties supérieures du corps est un
châtain rubigineux tirant sur le rougeâtre ;
chaque écaille est marquée d’un très grand
nombre de petits points noirâtres; la cou¬
leur du dos, en descendant sur les lianes ,
passe graduellement à une teinte cendrée;
l’iris est d’un vert doré, et la pupille est
SHE
SH IJ
û!)2
noire. Les jeunes ont une coloration tout-à-
fait différente de celle des individus adultes ;
iis sont d’un brun grisâtre en dessus , et
d’un gris blanchâtre en dessous; leur dos
porte en travers des raies, ou plutôt des ta¬
ches ou chevrons, d’une couleur brune; des
raies, brunes aussi, coupent, de bas en haut,
les parties latérales de leur tête et de leur
cou; il y en a une derrière la narine, une
seconde sous l’œil, une troisième au niveau
de la commissure des lèvres, une quatrième
en travers de l’oreille, et plusieurs autres
en arrière de celle-ci : la plupart de ces raies
descendent sous la gorge, où elles se rejoi¬
gnent d’une manière plus ou moins régu¬
lière. Les sujets adultes conservés dans l’al¬
cool offrent, en dessus, une teinte châtain ,
nuancée de noirâtre , attendu que chaque
écaille porte , près de son bord postérieur,
une raie transversale de cette dernière cou¬
leur-, en dessous , ils sont colorés en brun-
jaunâtre. — Cette espèce habite la Dalmatie,
l’istrie , la Morée , et les côtes méditerra¬
néennes de l’Afrique : on la trouve égale¬
ment en Crimée et dans la Sibérie méridio¬
nale. Elle fréquente, dit-on, les localités
herbeuses. (E. Desmarest.)
SIIEPHERDIE. Shepherdia. bot. ph. —
Genre de la famille des Élæagriées , de la
diœcie octandrie, séparé des Hippophae Lin.
par Nuttal (Gen. of north Amer, plants , il,
p. 240). Ses espèces appartiennent à l’Amé¬
rique septentrionale; mais, dans ces derniers
temps, on en a fait connaître une nouvelle
propre au Japon. Ces végétaux sont de petits
arbres, à feuilles opposées, lancéolées, re¬
vêtues en dessous de poils écailleux argentés
ou ferrugineux; leurs rameaux se terminent
en épines. Leurs fleurs sont dioïques, à pé-
rianthe quadrifîde chez les mâles, quadri-
parti chez les femelles , ayant l’orifice
fermé par huit glandes. Leur fruit est un
akène recouvert par le tube du périanthe
qui est devenu charnu.— Le type de ce genre
est la Shepherdie du Canada , Shepherdia
canadensis Nutt. ( Hippophae canadensis
Wilid.), arbuste de 2 mètres environ, qui
croît sur le bord des lacs dans les parties
occidentales de l’État de New-York , dans
le Canada , et le long du Saint-Laurent, sur
toute la longueur de son cours. Elle se dis¬
tingue par ses feuilles oblongues, revêtues
à leur face inférieure de poils écailleux fer¬
rugineux et tombants. Son fruit a une sa¬
veur douceâtre. On cultive aujourd’hui cette
espèce dans quelques jardins, de même que
le Shepherdia argenlea Nutt., petit arbre
de 4 à 6 mètres , également indigène de
l’Amérique septentrionale, où il croît sur
les bords du Missouri, et dont les feuilles
sont argentées en dessous. (D. G.)
SHÉRARDIE. Sherardia ( du nous de
Sherard , botaniste anglais), bot. ph. — -
Genre de la famille des Rubiacées „ tribu
des étoilées , de la tétrandrie-monogynie
dans le système de Linné. Il ne comprend
qu’une espèce, petite plante herbacée, très
commune dans les champs de toute l’Eu¬
rope, à petites fleurs rosées, ramassées au
sommet des rameaux. Le caractère par le¬
quel il se distingue essentiellement au milieu
de nos Rubiacées européennes, consiste dans
son fruit sec surmonté par les dents du ca¬
lice persistant. (D. G.)
SHOREA. bot. ph. — Genre de la famille
des Diptérocarpées rapporté comme syno¬
nyme au Valica Lin.
SHORT! A. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Pyrolacées, établi récemment par
M. Asa Gray ( Silltm . Journ., XLII, p. 48)
pour une plante de l’Amérique du nord ,
encore très imparfaitement connue. (D.G.)
SIHJLTZIA. bot. ph. — Rafinesque avait
établi sous ce nom un genre qui se rapporte,
comme synonyme, à VObolaria Lin, la
plante qui en est le type ayant été déjà
décrite bien antérieurement par Linné sous
le nom d 'Obolaria virginica. Cette plante ,
extrêmement remarquable par son organi¬
sation , a été décrite, illustrée et figurée
récemment, avec beaucoup de soin et de
détails, par M. Asa Gray ( Chloris boreali -
americana , Decas I , p 21 , tab. 3 j, qui
en a tracé les caractères génériques d’une
manière plus exacte et plus complète qu’on
ne l’avait fait jusqu’à lui. Le caractère le
plus singulier de ce genre consiste dans son
ovaire uniloculaire dont la paroi intérieure
présente quatre plis longitudinaux, situés
vers les bords de chacun des deux carpelles,
et donne attache, sur toute sa surface , à
une multitude d’ovules. Ces ovules devien¬
nent des graines que M. Asa Gray n’a pu
voir qu’imparfaitement mûres, et qui possé¬
daient alors un petit nucléus enfermé dans
un test lâche, celluleux. La place de ce
genre , dans la série des familles, a été fort
controversée. M. Endlicher l’a rangé à la
suite des Scrophularinées, parmi les genres
qui ont de l’affinité avec cette famille. Don
le classait parmi les Orobanchées, dans une
tribu qu’il nommait Obolariées, où il réu¬
nissait YObolaria et, on ne sait pour quel
motif, le Tozzia. Bar tl i ng et Lindley en
font également une Orobanchée. Enfin, par
suite de l’examen attentif auquel il vient
de se livrer, M. Asa Gray croit devoir en
faire une Gentianée. (P. D.)
*SHUTEIiEIA. bot. ph. — M. Choisy a
établi sous ce nom, bien analogue à celui
du Shuleria Wight et Arnott , un genre de
la famille des Convolvulacées, qui n’est
qu’un démembrement des Palmia Endl.
Les caractères assignés à ce genre par ce
botaniste consistent dans : 5 sépales iné¬
gaux ; une corolle campanulée; un style ter¬
miné par un stigmate à 2 lobes ovales-apla-
nis ; une capsule uniloculaire , 4-sperme.
Le type unique de ce genre est le Shutereia
bicolor Choisy ( Convolvulus bicolor Yahl. ;
Bot. mag., tab. 2205), plante annuelle, vo-
luble, qui se trouve à la fois dans l’Inde et
au cap de Bonne-Espérance, et que sa fleur
jaune-blanchâtre, avec le centre brun-noir,
rendrait propre à être cultivée pour l’orne¬
ment des jardins. (D. G.)
*SHUTERIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-papilionacées, établi
par MM. Wight et Arnott ( Prodr ., I, p. 207)
pour des plantes herbacées de l’Asie tropi¬
cale, voisines des Glycine. (D. G.)
*SHIJTTLE WORTI11A . bot. ph.— Genre
de la famille des Verbénacées proposé par
Meisner et rapporté comme synonyme au
genre Uivarowia Bunge. (D. G.)
*SIAGOIVA ( cnaywv , mâchoire), ins. —
Meigen (ùyst. Beschr ., VI, 1830) désigne,
sous cette dénomination, un genre d’insectes
de l’ordre des Diptères, famille des Tipulai-
res, qui doit être réuni au groupe des Glo-
china. Voy. ce mot. (E. D.)
*SIAG0NANTHIJS. bot. ph.— Genre éta¬
bli dans la famille des Orchidées, tribu des
Vandées , par MM. Endlicher et Pœppig ,
pour une plante épiphyte, à pseudo-bulbes,
indigène du Pérou. (D. G.)
SIAGOXIA (naywv, mâchoire), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères pentamères,
famille des Carnassiers et tribu des Scari-
tides, créé par Latreille (Gen. Cruslaceorum
et Ins., t. I, VII, IX) et généralement adopté
depuis. Ce genre se compose de 16 espèces.
Onze appartiennent à l’Afrique, 4 à l’Asie
et 4 à l’Europe; 12 sont ailées et 4 aptè¬
res ; nous citerons comme en faisant partie :
les S. lœvigata , depressa, flexus et rufipes
F., etc., etc.
Rambur a publié sur ce genre une sorte
de monographie ( Faune de l'Andalousie). (C, )
SIAGOXIA (cnaywv, mâchoire), poiss. — •
Rafinesque a désigné sous ce nom sa dix-
neuvième famille de Poissons abdominaux,
caractérisée par des mâchoires allongées et
dentées , comprenant les Scombrésoces de
Lacépède, les Beîones et les Notacanthes
(Rafin., Anal, nat., 1815). (G. B.)
SIAGOAIUÎU ou SIAGONUAI, Kirby,
Curtis. ins. — Synonyme du genre Progna-
thus Latreille, Blondel, Erichson. (C.)
SIAGOXOTES (aiaywv, mâchoire), poiss.
— Ce nom a été choisi par M. Duméril
(Z ool. analyt.) pour désigner sa huitième
famille du sous-ordre des Abdominaux, le
quatrième des Holobranches (voy. abdomi¬
naux). Cette famille a pour caractères dis¬
tinctifs : les mâchoires extrêmement pro¬
longées, ponctuées; les opercules lisses ; les
catopes abdominaux; les rayons des nageoi¬
res pectorales réunis. Elle comprend 14
genres , qui appartiennent aux Malacoplé-
rygiens abdominaux de Cuvier et font partie
des groupes des Esoces et des Clupes. (G. B.)
SIAGOXLM. ins. — Voy. siagonium.
*SIALIA , Swains. ois. — Synonyme de
OFnanthe , Vieill. Division de la famille des
Traquets. Voy. traquet. (Z. G.)
*SIALIDÆ. ins. — Synonyme de Sem¬
blées, Semblidœ. (Bu.)
' SIALIDÆ GEXUINÆ. ins. — Synonyme
de Sembliles, Semblitæ (Burmeister, Handb.
der Enlom.). (Bl.)
SIALIS. ins. — Synonyme de Semblis
employé par Latreille , et adopté par plu ¬
sieurs entomologistes. (Bl.)
SIAMANG. mam. — Espèce de Quadru¬
manes du genre Gibbon. Voy. ce mot.
(E. D.)
SIAMOISE, moll. — Nom vulgaire du
Turbinella lineata , Lamk. (G. B.)
*SIAP1»0S. rept. — L’une des nombreu¬
ses subdivisions du genre naturel des Scin-
ques ( voy ce mot), a reçu de M. Gray (Syn.
594 3IB
brit. Mus., 1840) la dénomination de Sia-
phos. (E. D.)
*SIBBALDIE. Sibbaldia{ nom d’homme).
bot. ph. — Genre de la famille des Rosa¬
cées , rangé par Linné dans la pentandrie-
pentagynie de son système. Il est formé de
plantes herbacées, indigènes de l’Europe,
de l’Asie moyenne et septentrionale , à ti¬
ges couchées; à feuilles composées, alternes,
accompagnées de stipules linéaires-lancéo-
lées ; à fleurs en corymbe, blanches ou jau¬
nâtres. Leurs fleurs ressemblent beaucoup
à celles des Potentilles ; elles s’en distin¬
guent par leurs pétales beaucoup plus pe¬
tits, linéaires; par leurs étamines, au nom¬
bre de cinq, alternes aux pétales, ou, plus
rarement , de dix , dont cinq alternipétales
et cinq oppositipélales ; par leurs pistils au
nombre de cinq, ou, moins souvent, de dix,
auxquels succèdent tout autant d’akènes
nautiques, le style n’ayant pas persisté a
leur sommet. — On trouve communément à
de grandes hauteurs , dans les Alpes et les
Pyrénées , la Sibbaldie couchée , Sibbaldia
procumbens Lin., petite espèce, type du
genre, dont les feuilles ont trois folioles
obovées, tridentées au sommet, dont les pe¬
tites fleurs présentent cinq pétales jaunes ,
lancéolés , a peine de la longueur du ca¬
lice. (D. G.)
SIBÉB1TE. min. — Nom donné à la Ru-
beliite, ou Tourmaline rouge, parce qu’on
l’a trouvée en premier lieu dans la Sibérie.
Voy. TOURMALINE. (DEL.)
*SiBlA. ois. — Genre établi par liodson
dans la famille des Turdidœ. L’espèce type
du genre porte le nom spécifique de Sib.
Picaoides . (Z. G.)
*SIB1LLATUIX , Macgill. ois. — Syno¬
nyme de Locuslella Gould. Division de la
famille des Sylviadées. Voy. sylvie. (Z. G.)
*SIBiLATBlX ( sibilo , siffler), rept. —
M. Fitzinger {Syst. Rept., 1843) a donné le
nom de Sibilalrix à l’une des subdivisions
du genre naturel des Grenouilles. Voy. ce
mot. (F. D.)
SIBiNIA , Germar. ins. — Nom changé
en Sibynes par Schœnherr. Voy. ce mot.
(G.)
SSJBOA. rept. — Genre de Reptiles de
l’ordre des Ophidiens , créé par M. Fitzin¬
ger (N. class. Rept., 1826), et ne compre¬
nant qu’une seule espèce, 1 eSibon, que l’on
SIB
place généralement dans le genre Couleuvre.
Voy. ce mot. (E. D.)
SIBXHORPIE. Siblhorpia (nom d’hom¬
me ). bot. ph. — Genre de la famille des
Scrophularinées , de la didynamie angio-
spermée dans le système de Linné. II est
formé de plantes herbacées rampantes, de
l’Europe occidentale et de l’Amérique tro¬
picale en deçà de l’équateur, à feuilles al¬
ternes, réniformes, crénelées ; à fleurs axil¬
laires purpurines, violacées ou jaunes, pré¬
sentant les caractères suivants : Calice
5-8-parti; corolle presque rotacée, à 5-8
lobes égaux ; étamines le plus souvent didy-
names , plus rarement s’élevant de 4 à 8 ;
ovaire à deux loges multi-ovulées, surmonté
d’un style simple que termine un stigmate
en tête, déprimé. Le fruit est une capsule
comprimée, orbiculaire , s’ouvrant par le
sommet à la maturité. L’espèce la plus con¬
nue de ce genre est la Sibthorpie d’Europe ,
Sibthorpia europœa Lin. , petite plante qui
croît le long des ruisseaux, dans les lieux
humides de l’Europe occidentale , à tiges
grêles , diffuses , couchées ; à feuilles lon¬
guement pétiolées ; à petites fleurs jaunes.
(D. G.)
*SIBYIVES (<ri§ vvvj, trait semblable à une
lance), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères tétramères, famille des Curculionides
gonatocères, division des Erirhinides, sub¬
stitué par Schœnherr ( Dispositio methodica ,
p. 247, Généra et sp. Curculion. syn ., t. III,
p. 430 7, 2,316) à celui de Sibines de Ger¬
mar ( Spec . Ins., p. 289). Ce genre renferme
29 espèces. 14 sont originaires d’Europe,
14 d’Afrique, et une est propre à l’Asie.
Parmi ces espèces sont les suivantes: S. ca-
nus 01., viscariæ Lin., primilus Ht., etc.;
la première vit aux dépens de la Lychnis
dioica? et la troisième de VEuphorbia cy-
parissias. L’une et l’autre se rencontrent
aux environs de Paris. (C.)
* S1B1 AOMOBPHUS (atëwov , épieu;
fxopcpyj, forme), rept. — M. Fitzinger {Syst.
Rept., 1843) désigne sous ce nom l’une des
subdivisions du grand genre Couleuvre.
Voy. ce mot. (E. D.)
^SïBYXOA (oriSwoy, épieu), rept. — L'une
des subdivisions du groupe naturel des Cou¬
leuvres {voy. ce mot) d’après M. Fitzinger
{Syst. Rept., 1843). (E. D.)
*SIBYiXOPHIS (<uSvvov, épieu ; o«p«ç, ser-
SIC
SIC
595
pent). rept. — Genre d’Ophidiens de la di¬
vision des Couleuvres ( voy . ce mot) suivant
M. Filzinger ( Syst . Rept., 1843). (E. D.)
SICAIRES. Sicarii. ins. — Tribu de Dip¬
tères, de la famille des Notocanthes, créé par
Latreille ( Fam . nat., 1 825) et adopté par
M. Macquart qui leur assigne les caractères
suivants: Corps épais; tête moins large que
le thorax; palpes cylindriques; antennes
plus courtes que la tête; troisième article à
trois ou huit divisions, sans style; une cel¬
lule marginale distincte aux ailes ; deuxième
sous marginale grande. LesSicaires fréquen¬
tent particulièrement les bois; ils exhalent
l’odeur très prononcée du Mélilot bleu et la
conservent longtemps après leur mort ; leurs
larves vivent probablement dans les détritus
du bois.
Ces Diptères, que l’on a successivement
réunis aux Tabaniens, aux Stratiomydes et
aux Xylophagiens, mais qui réellement ap¬
partiennent à la famille des Notocanthes,
forment deux genres: ceux des Cœnornyia
Latr. ( Sicus Fabr.) et Pachystomus Latr.
Voy. ces mots. E. D.)
SICKINGIA. bot. ph. — Genre très peu
connu, proposé par Willdenow pour des ar¬
bres de Caracas, de taille moyenne, et re¬
marquables par la dureté de leur bois.
M. A. Richard a cru pouvoir le ranger dans
la famille des Rubiacées, tribu des Cincho-
nées , surtout à cause de l’aile que portent
ses graines; mais M. Endlicher se borne à
le placer à la suite de cette famille , parmi
les genres trop peu connus pour être classés
dans une tribu quelconque , et De Candolle
fait même observer qu’il n’appartient pro¬
bablement pas à la famille des Rubiacées ,
soit à cause de ses feuilles profondément
dentées, soit parce que Willdenow ne parle
pas de stipules dans la description qu’il
donne de ses deux espèces. (D. G.)
SICKM ANN IA. bot. ph. — Genre établi
par Nees d’Esenbeck ( Linncea , t. IX, p. 292;
t. X, p. 183 ) dans la famille des Cypéra-
eées , tribu des Fuirénées, pour le Schœnus
radialus Lin. , du cap de Bonne Espérance.
(D. G.)
SICUS (çtxoç, concombre), ins. — Ce nom
a été plusieurs fois employé en diptérologie;
1° par Scopoli ( Ent . Carn., 1763) pour dési¬
gner le groupe connu sous le nom de Cono-
pioa ; 2" par Latreille ( Préc . caract. des
Ins., 1796) pour indiquer la division des
Tachydromiœ ; et enfin 3 ’ par Fabricius et
Meigen (in Illiger Mag., II, 1803) pour dis¬
tinguer un genre qui est beaucoup plus
connu sous la dénomination de Cœnornyia.
Aujourd'hui le nom de Sicus n’est générale¬
ment plus en usage. (E. D.)
*SICYDIUM (cr^xva , ventouse). POISS. —
Ce genre de Poissons acanthoptérigiens
appartient au groupe des Gobioïdes, et doit
son nom à la réunion de ses ventrales qui
forment une sorte de cloche ou de bassin
rond, concave, adhérent presque également
de toutes parts. Les mâchoires ont une ran¬
gée de dents égales, serrées et flexibles; à
la mâchoire inférieure, en dedans, se trou¬
vent en outre quelques fortes dents. Les
Sicydium se rapprochent beaucoup des Go¬
bies à queue ronde par l’ensemble de leurs
caractères; leurs dents sont en partie sem¬
blables à celles des Salarias; leur ventrale
est plus semblable à celle des Cycloptères
qu’à celle des Gobies. Ces nombreux rap¬
ports avec ce dernier genre furent cause
qu’on y laissa les deux espèces d’abord con¬
nues : le Sicydium de Plumier et le Sicydium
tête de Lièvre. Deux autres espèces ont été
trouvées depuis : le Sicydium à large tête
( Sicydium laiiceps, Cuv. et Val.), des eaux
douces de l’Ile Bourbon , et le Sicydium à
tête de Chien ( Sicydium cynocephalum, Cuv.
et Val.), appelé ainsi, sans doute, à cause
des dents de sa mâchoire inférieure où les
deux médianes sont plus grandes que les
autres ; il a été pris dans les eaux douces
qui descendent à la rade de Manado , dans
l’île de Célèbes.
Le Sicydium de Plumier ( Sicydium Plu-
mieri, Cuv. et Val .\Gobius Plumier i, Bloch,
pi. 178, fîg. 3 ; Lacép., t. II , pl. 1 5, fig. 2),
était connu à la Martinique sous le nom
vulgaire de Sucet , qui annonce que les co¬
lons n’ignoraient pas l’emploi que l’animal
fait de sa ventrale comme moyen de fixation,
en s’en servant comme d’une ventouse.
Plumier rapporte qu’il est fort multiplié
dans les rivières des Antilles, et assure que
sa chair est bonne et de digestion facile.
Le Sicydium tête de Lièvre ( Sicydium la-
gocepholum , Cuv. et Val.; Gobius lagoce-
phalus , Pall.), est très commun dans les
rivières et les étangs de l’île de France et
de Bourbon. On affirme que les adultes ne
596
SIC
SJD
vont jamais à la mer, mais que leurs œufs
y sont entraînés par les courants et que
c’est le milieu nécessaire à leur éclosion.
Les petits se glissent à travers les galets et
par toutes les plus petites fissures qui peu¬
vent les ramener à l’eau douce; on en re¬
cueille alors un grand nombre dans des
paniers d’osier disposés pour cette pêche,
et les Négresses en prennent des milliers
avec de grossiers filets dans les petites mares
qu’elles creusent à cet effet sur le rivage.
La chair de ce Poisson est agréable, et les
colons estiment beaucoup un plat de ces
bichiques préparés au cary. (E. B.)
* S1CYDIOI. bot. pu. — Genre de la
famille des Cucurbitacées , proposé par
M. Schlechtendal ( Linnœa , t. Vil, p. 388)
pour une plante herbacée , du Mexique , à
petites fleurs dioïques, dont les mâles , aui
ont trois étamines libres , sont seules con ¬
nues. (D. G.).
SICYOIDÉLS. Sicyoideœ . bot. ph. —
Tribu des Cucurbitacées (voy. ce mot), ca¬
ractérisée par un ovaire uni- ovulé, et ayant
pour type le genre Sicyos. (Ad. J.)
*S1CY0YIA ( Sicyonia , chaussure), ins.
— - Genre de l’ordre des Lépidoptères , fa¬
mille des Diurnes, tribu des Papilionides ,
créé par Hubner (Cat., 1816), et ne com¬
prenant qu’une seule espèce (Y. apseudes),
qui provient du Brésil. (E. D.)
*SICYOIMIE. Sicyonia. crust. — C’est un
genre de l’ordre des Décapodes brachyures,
de la famille des Salicoques , de la tribu
des Pénéens, établi par M. Milne Edwards
aux dépens des Palœmon des auteurs et
adopté par tous les carcinologistes, Trois
espèces composent cette coupe générique;
je citerai seulement la Sicyonib sculptée ,
Sicyonia sculpta Edw. (Ann. des sc. nat. ,
Ve série, t. XIX, p. 339, pl. 9,fig. 1 à 8).
Cette espèce est commune dans la Méditer¬
ranée et sur les côtes d’Afrique, particu¬
lièrement dans les rades d’Oran , d’Alger et
de Bône, où je l’ai abondamment rencon¬
trée. (H. L.)
SICYOS. bot. pu. — Genre de la famille
des Cucurbitacées, tribu des Sicyoïdées, à
laquelle il donne son nom, de la monœcie-
syngénésie dans le système de Linné. En le
formant, Linné lui a donné pour base le
Sicyoides de Tournefort. Il comprend des
plantes herbacées, grimpantes à l’aide de
vrilles, monoïques, qui croissent dans toutes
les contrées tropicales et sous- tropicales, et
dont on connaît aujourd’hui une quinzaine
d’espèces. Ses caractères principaux consis¬
tent, pour les fleurs mâles, dans un calice
à 5 dents subulées, une corolle quinquéfide,
et 5 étamines soudées en colonne au som¬
met de laquelle les anthères forment une
sorte de tête ; pour les femelles , dans un
ovaire uni-loculaire, à un seul ovule sus¬
pendu au plafond de la loge, surmonté
d’un style bi trifide que terminent 2-3 stig¬
mates indivis. Le fruit est coriace, ovoïde,
hérissonné. (D. G.)
*SIDA. crust. — C’est un genre de l’ordre
des Daphnoïdes , établi par Straus et adopté
par tous les carcinologistes. M. Straus a
proposé de réunir sous ce nom générique
les Daphnoïdes , dont les grandes antennes
(ou rames ) sont divisées en deux branches
comme chez les Daphnies, mais chez les¬
quelles l’une de ces branchies ne se compose
que de deux articles et l’autre de trois. II
est aussi à remarquer que , chez les Sidies ,
l’abdomen est réfléchi en dessus au lieu
d'être recourbé en bas. On ne connaît en¬
core qu’une seule espèce dans ce genre : c’est
la Sidie cristalline, Sida crislallina , Mull.
( Enlom ., p. 96, pl. 14, fig. 1 à 4). Cette
espèce a pour patrie la Scandinavie. (H. L,)
SIDA. Sida . bot. ph. — Grand genre de
la famille des Malvacées , tribu des Sidées,
dont il est le type, de la monadelphie-po-
lyandiie dans le système de Linné. Le nom¬
bre des espèces qu’on en connaît aujourd’hui
s’élève à près de 200 ; et il serait beaucoup
plus considérable si on admettait pour lui
la circonscription que DeCandolle lui a tra¬
cée dans son Prodrome (I, p. 459 ). En
effet, ce botaniste y réunissait les genres
Gaya H. B. K., Baslardia Kunth et les nom¬
breuses espèces d 'Abutilon Gærtn. Si l’on
en détache ces trois groupes génériques ,
d’après la manière de voir de M. Kunth ,
qui est généralement adoptée aujourd’hui,
ce genre se compose de végétaux herbacés ,
sous -frutescents et frutescents, répandus
dans toutes les contrées tropicales et sous-
tropicales, à feuilles pétiolées, entières, ou
plus rarement lobées, à pédoncules uni-
multiflores , axillaires, articulés au-dessous
du sommet. Les fleurs de ces végétaux man¬
quent d’involuere et présentent : un calice
SID
SID
597
quinquéfide , souvent en cupule ; une corolle
de cinq pétales généralement inéquilatéraux;
un ovaire sessile à cinq ou plusieurs loges uni-
ovulées, auxquelles correspondent tout au-
lantdestylesplusoumoins soudés entre eux
à leur base. A ces fleurs succède une capsule
dont les loges deviennent autant de coques
inonospermcs , indéhiscentes et qui se dé¬
tachent à leur maturité en laissant l’axe
central persistant, dilaté à sa base en ex¬
pansions membraneuses. — Quelques espèces
de Sida sont cultivées comme plantes d’or¬
nement. Parmi elles , nous prendrons pour
exemple le Sida Napée , Sida Napœa Cav.
( Napœa lœvis Lin.), grande et belle plante
herbacée vivace, de la Virginie, reconnais¬
sable à ses feuilles palmées divisées en cinq
lobes oblongs, acuminés et dentés, glabres.
Ses fleurs sont blanches , de grandeur
moyenne, groupées sur des pédoncules mul-
tiflores. Chacune d’elles donne dix carpelles
mutiques, acuminés. Cette espèce est assez
rustique pour être cultivée en pleine terre.
On la multiplie de semis. (P. D.)
*SIDÉES. Sideœ. bot. ph.-- Une des tri¬
bus de la famille des Malvacées ( voy . ce
mot ), ainsi nommée du genre Sida qui lui
sert de type. * (Ad. J.)
SIDERA IV'THUS ( çifapoç , fer; &,0o? ,
fleur), bot. pu.- — Synonyme douteux du
genre Haplopappus Cass., famille des Com¬
posées, tribu des Astéroïdées. (D. G.)
*SIDERASTRÉE. polyp. - Section éta¬
blie par M. de Blain ville dans le grand
genre Astrée, et comprenant les espèces à
loges superficielles ou peu profondes et non
marginées, ayant des lamelles nombreuses,
très fines, peu saillantes , qui partent d’un
centre excavé, et se portent jusqu’à celles
d’une autre étoile, avec lesquelles elles se
continuent : telles sont les Astrea Siderea ,
A. galaxea, A. escharoides , etc. (Duj.)
* SIDÉRÉTINE (çtànpoç, fer ; pYj-riv/), ré¬
sine). min. — C’est le nom que M. Beudant
a donné au Fer oxidé résinite, arséniaté et
sulfaté, que l’on trouve en masses brunes ,
d’un éclat résineux , dans les mines de
Schnecberg. (Del.)
* SIDERIDIS. ins. — Hubner ( Cal. ,
1816) indique sous celte dénomination un
genre de Lépidoptères nocturnes de la tribu
des Noctuélides. (E. D.)
SIDÉRITE ( sidnpo; , fer), min. — On a
donné ce nom au Lazulite , parce qu’on le
croyait coloré par du phosphate de Fer, et
à une variété de Quarz hyalin de couleur
bleu d’azur. Fîaidinger l’emploie comme
nom de genre dans sa classification. (Del.)
SIDERITIS. Sideritis (de , fer).
— Genre important de la famille des La¬
biées, de la didynamie-gymnospermie dans
le système de Linné, dont nous connaissons
aujourd’hui environ 40 espèces. Il est formé
de végétaux herbacés, sous-frutescents et fru¬
tescents qui croissent naturellement dans les
parties moyennes de l’Europe, dans la ré¬
gion méditerranéenne, dans l’Asie tempérée
et dans les lies Canaries. Les fleurs de ces
plantes sont petites, généralement jaunâtres,
groupées en faux ver ticilles 6-multiflores ,
rapprochés en forme de grappe ou d’épi, et
accompagnés de feuilles florales ou de brac¬
tées ; on reconnaît dans ces fleurs les carac¬
tères suivants: calice tubuleux, à 5-10
nervures, à 5 dents droites presque épineu¬
ses; corolle à gorge nue , à lèvre supérieure
dressée, presque plane, à lèvre inférieure
étalée, trilobée, le lobe médian plus large,
généralement échancré ; étamines didyna-
mes, dont lés deux longues inférieures ont
leurs anthères presque toujours réduites à
moitié, ou du moins différentes des supé¬
rieures; style bifide au sommet, à division
inférieure dilatée , embrassant à sa base la
supérieure.
M. Bentham divise les Sideritis qu’on
nomme aussi vulgairement Crapaudines ,
en 4 sous-genres : Marrubiastrum , Empe -
doclea , Eusideritis, Hesiodia, dont le premier
comprend des espèces frutescentes, propres
aux Canaries; dont le deuxième et le troi¬
sième se composent de plantes sous-frutes¬
centes ou herbacées vivaces, indigènes de
la région méditerranéenne; dont le dernier
ne renferme que des herbes annuelles,
particulières à l’Europe moyenne et médi¬
terranéenne.
C’est au premier de ces sous-genres qu’ap¬
partient le Sideritis des Canaries , Sideritis
can ariensis Lin., belle espèce frutescente,
haute d’environ un mètre, spontanée aux
Canaries et à Madère. Elle est remarquable
par sa tige, scs rameaux et ses pétioles cou¬
verts de poils laineux, blancs-jaunâtres ,
abondants; ses feuilles sont ovales, créne¬
lées, en cœur à la base, épaisses et rugueu-
SID
SID
598
ses, veinées en dessous, veloutées-laineuses
sur les deux surfaces. Ses fleurs jaunâtres ,
dans lesquelles la corolle dépasse à peine le
calice, forment des faux ver ticil les multi-
flores distincts. On cultive cette plante dans
les jardins, à une exposition chaude pendant
l’été, en orangerie pendant l’hiver.
Le deuxième sous-genre renferme, entre
autres espèces, le Sideritis de Syrie, $ide-
ritis syrica Lin., qui est cultivé, comme le
précédent, à titre d’espèce d’ornement.
Pour exemple du troisième sous genre ,
nous citerons une espèce indigène très po¬
lymorphe, le Sideritis hyssopifolia Lin., au¬
quel plusieurs botanistes rapportent comme
synonyme le S. pyrenaica Poir., ou S. cre-
nata Lapeyr. M. Bentham range même ces
deux plantes comme de simples formes dans
le S. scordioides Lin. Mais au total l’histoire
de ces plantes, qu’on trouve dans les parties
méridionales de la France, particulièrement
dans le Roussillon et les Pyrénées , n’est
certainement pas tout à fait éclaircie.
Dans le dernier sous-genre rentrent deux
de nos espèces indigènes , dont l’une se
trouve communément dans les parties sèches
et incultes de nos départements méditer¬
ranéens, particulièrement dans ce qu’on
nomme les Garrigues du bas Languedoc;
c’est le Sideritis roman a Lin. L’autre, le
S. montana Lin. est moins répandue et croît
dans les lieux montagneux. (P. D.)
SIDÉROCALCITE. min. Syn. de Cal¬
caire ou Dolomie ferrifère. (Del.)
SIDÉROCHROME. min. — Voy. fer et
CHROMITES.
SIDËROCLE PTE , Saussure, min.— Mi¬
néral d’un vert jaunâtre, qu’on trouve dans
les cavités des laves du Brisgaw , et qui
n’est probablement que de l’Olivine altérée.
Voy. péridot. (Del.)
SIDÉROCRISTE. min. - Nom donné
par Brongniart à la roche que les Allemands
appellent Eisenglimmersehiefer, et qui est
composée de Quarz hyalin (ou Cristal de
roche) et de Fer oligiste micacé. (Del.)
*S IDE ROD AC T Y LUS ( at$ npoS axTü)oç j
qui a des doigts de fer ). ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères tétramères , famille
des Curculionides gonatocères, division des
Brachydérides , établi par Schonherr ( Gen.
et sp. Curc-ul. synon ., t. II, p. 125, 6? 1 ,
p. 283) sur six espèces de l’Afrique tropi¬
cale. Les espèces types de ce genre sont les
S. sagittarius 01., galamensis Chevt. et ad-
stringatus Schr. (C.)
SIDERODENDRON (aM„poÇ, fer; ftv-
dpo'j , arbre), bot. ph. — Genre de la famille
des Rubiacées , tribu des Cofleacées, voisin
des Coffea , créé par Schreber , dans le¬
quel rentrent des arbres indigènes des An¬
tilles et de l’Amérique tropicale, à fleur té
tramère, et donnant pour fruit une baie
sèche , à deux loges monospermes. Le Side-
rodendron triflorumY ah I croît dans les îles
de la Martinique et de Mont -Serrât , où il
porte le nom de Bois-de-Fer. Le S. mulli -
florum A. Rich. se trouve dans la Guiane
française. (D. G.)
SIDÉROLINE et SIDÉROLITE . foram.
— Genre de Rhizopodes ou Foraminifères ,
établi sous le nom deSidérolite par Lamarck
qui le classa d’abord parmi les Polypiers,
puis parmi les Mollusques céphalopodes dans
la famille des Nautilacées, entre les Discor-
bes et les Vorticiales, en lui assignant les
caractères suivants , d’après une seule espèce
fossile du terrain crétacé de Maëstricht, la Si-
tal. caicilrapoïde, que Fic'ntel et Moll avaient
nommée Nautüus papillosus . C' est une petite
coquille multifoculaire, de forme étoilée ou
en chausse-trappe, large de 2 à 3 millimè¬
tres, dont le disque, convexe des deux côtés
et chargé de points tuberculeux, est formé
de tours contigus, non apparents en dehors,
avec des cloisons transverses imperforées. La
circonférence est bordée de lobes inégaux et
en rayons; l’ouverture, suivant Lamarck,
est distincte, sublatérale; mais ce dernier
caractère disparaît quelquefois. M. Al, d’Or-
bigny a changé le nom de Sidérolite pour
celui de Sidéroline et a placé ce genre dans
sa famille des Nautiloïdes, la première de
l’ordre des Hélicostègues ; il lui attribue une
spire enroulée sur le même plan, formée par
des tours embrassants avec des appendices
marginaux, des loges simples et une seule
ouverture en fente transversale contre le
retour de la spire, mais souvent masquée.
(Duj.)
SIDEROLITE. — Voy. sidéroline.
*SIDER0LITI1US. foram. — Le même
que sidéroline. (G. B.)
*SIDERONTE (cr Ihpoç, fer), ins.— Genre
de l’ordre des Lépidoptères , de la famille
des Diurnes, indiqué par M. Boisduval dans
SID
SIE
599
une planche de son ouvrage sur les Lépi¬
doptères des Suites à Buffon (t. I, tab. IV, B.
■1836). (E. D.)
*SIDÉROPORE polyp— Genre de Poly¬
piers zoanlhaires, pierreux, proposé par
M. de Blainville pour les espèces de Porites
dont les cellules immergées ou à peine
mamelonnées, de forme circulaire sub¬
hexagonale, ont six entailles profondes, une
à chaque angle, et un axe pist» 1 1 i forme au
centre. Ces cellules sont irrégulièrement
éparses à la surface d’un Polypier arbores¬
cent, palmé et très finement granulé, mais
non poreux. Tels sont les Porites scabra ,
elongala et subdigitata de Lamarck. M. Eh¬
renberg ne les distingue pas génériquement
des autres Porites qui forment simplement
un sous-genre de Madrépores. (Duj.)
SIDÉROSCIIISÔLITHJË (-«îy»poç, fer;
W-Çw , fendre), min. — Substance ferrugi¬
neuse , à structure laminaire , cristallisant
en prisme hexaèdre régulier, modifié par les
faces d’une double pyramide hexagonale, et
composée de Silice, de protoxide de Fer et
d’Eau, dans des rapports atomiques fort
simples. Son analyse , par Wernekink , a
donné : Silice , 16,1 ; oxidule de Fer, 74,6 ;
Eau, 9,3. Ses cristaux sont petits, métal¬
loïdes et d’un noir de velours. Dur. = 3 ;
dens. = 3. Elle fond en un globule noir
magnétique; sa poussière, qui est verte,
est soluble dans les acides. On l’a trouvée à
Conghonas do Campo , au Brésil , dans une
pyrite magnétique, avec de la Sidérose. (Del.)
SIDÉROSE (çnîyjpoç, fer), min. — Syn. de
Fer carbonaté. Voy . fer. (Del.)
*SIDE ROTHE RIE M (otf •/jpoç, fer; Qnplov,
bête sauvage ). mam. — Groupe de Pachy¬
dermes fossiles créé par M Jœger (Wurt.
fcss. saugth., 1839). (E. D.)
SÏDÉROXYLE. Sideroxylon ( stënpoç ,
fer; £uAov, bois), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Sapotacées, de la pentandrie mo-
nogynie dans le système de Linné, établi
par Dillenius ( Hort. ellh., 265) , et renfer¬
mant des arbres propres aux parties tropi¬
cales de l’ancien continent, plus particuliè¬
rement aux îles de France et de Bourbon ,
où ils sont connus sous le nom vulgaire de
Bois-de- Fer blanc. Dans le Prodrome (VIII,
p. 177 ), M. Alph. De Candolle en a carac¬
térisé 41 espèces. Ces plantes ont pour ca¬
ractères un calice à cinq lobes profonds,
imbriqués; une corolle à cinq divisions;
cinq étamines fertiles opposées , et cinq sté¬
riles alternes aux lobes de la corolle ; un
ovaire hérissé , généralement à cinq loges
uni-ovulées, auquel succède un fruit charnu.
Sous le nom de S. cinereum, Lamarck a
confondu diverses plantes de l’ile de France
et de Bourbon.
Le Sideroxylon de Burmann se rapporte,
comme synonyme , au Curtisia Ait., genre
rangé par M. Endlicher à la suite des Cor¬
nées. (D. G.)
*SIDIE.. Sida, crust. — Ce genre , qui
appartient à l’ordre des Cladocères et à la
famille des Daphnidiens, a été établi par
M. Straus qui réunit dans cette coupe gé¬
nérique les Daphnies, dont les grandes an¬
tennes ( ou rames ) sont divisées en deux
branches comme chez les vraies Daphnies,
mais chez lesquelles l’une de ces branches
ne se compose que de deux articles et l’autre
de trois. Il est ainsi à remarquer que chez
les Sidies, l’abdomen est réfléchi en dessus
au lieu d’être recourbé en bas. On ne con¬
naît qu’une seule espèce de ce genre , la
Sidie cristalline, Sida crislallinia Mülier
( Entomostr ., p. 95, pl. J4,fig. 4 à 4). Cette
Sidie habite la Scandinavie. (H. L.)
SID J AA. Amphacanthus (du mot Sigian ,
nom de ce Poisson chez les Arabes), poiss.
— On a désigné sous ce nom un genre cu¬
rieux d’Acanthoptérygiens , de la famille
des Theuties, ballotté par les nomenclateurs
d’un groupe à un autre, et constituant le
genre Amphacanlhe , tel qu’il a été défini
par M. Valenciennes qui en a parfaitement
établi la synonymie. Voy. amphacanthe et
buco. (G. B.)
*SIDAHJM. moll. tunic. — Genre d’As-
cidées composées, de la famille des Botril
liens (M. Edw., Nouv. ann. mus., 1841).
*S1DXY L'YI. mcll. tunic. — (Sav., Mém.
anim. sans vert., 1810). Voy. sidnium.
*SIDULA. moll. — Genre de Gastéro¬
podes pulmonés, décrit par Gray ( inTurlon ,
Descript. of sorne new Brit. shells). (G. B.)
* S1DERIA. crust. — Leach , dans son
Z oological Miscellany, désigne sous ce nom
un genre de l’ordre des Isopodes , qui n’a
pas été adopté par les carcinologistes. (H L.)
* SIEBERA (dédié au botaniste allemand
Sieber). bot. ph. — Plusieurs genres ont suc¬
cessivement reçu ce nom. L’un, de Reichen-
600
SIG
\
SIE
bach , dans la famille des Ombellifères , est
rapporté maintenant, comme synonyme, au
genre Azorella Lam.; un second, de Schra-
der, dans la famille des Caryophyllées, rentre
dans le grand genre Alsine Wahlenb.; un
troisième, de Sprengel , dans la famille des
Orchidées, est synonyme du genre Gymna-
denia R. Br. ; enfin un quatrième , établi
par M. Gay , appartient à la famille des
Composées, tribu des Cyuarées. Celui-ci est
le seul qui reste distinct et séparé , et qui ,
par suite, conserve son nom. Il a pour type
le Xeranlhemum pungens Lam. , plante an¬
nuelle, du Levant. (D. G.)
*SïEROLDIA ( Sieboldt , nom propre).
rept. — L’une des subdivisions du genre
naturel des Salamandres ( voy . ce mot) sui¬
vant M. Bonaparte (Iconogra fia délia Fauna
italica, 1832-1 841). (E. D.)
S!EG. poiss. — C’est le nom vulgare
d’une espèce de Truite que l’on pèche dans
les eaux douces de Sibérie. (G. B.)
SIEGESBECKÏE. Siegesbeckia. bot. ph.
(Dédié au botaniste Siegesbeek). — Genre
de la famille des Composées, tribu des Sé-
nécionées, de la Syngénésie-polygamie su¬
perflue dans le système de Linné, établi par
cet illustre botaniste pour des plantes en
majeure partie herbacées, qui croissent dans
presque toutes les contrées intertropicales.
Ses principaux caractères consistent dans
des capitules inultiflores, rayonnés, plus
rarement flosculeux, qu’entoure un invo-
lucre à deux rangées de folioles apprimées,
et dont le réceptacle convexe est paléacé;
dans des akènes sans bec ni aigrette, se
terminant au sommet en deux petites arêtes,
semblables à deux poils. La siegesbeckie
orientale, Siegesbeckia orientalis , Lin.,
plante annuelle, originaire de la Chine et
des Indes, s’est répandue aux îles Maurice, et
même dans celles de la Société et au Chili.
Elle se distingue par ses feuilles opposées,
ovales, en coin à leur base, acuminées ,
bordées de grosses dents, les supérieures
plus étroites, et par ses involueres à folioles
extérieures deux fois plus longues que les
intérieures. Elle est usitée dans l’Inde
comme masticatoire. (D.G.)
SIEGLÏNGÏA. bot. ph. — Genre pro¬
posé par M. Bernhardi dans la famille des
Graminées. M. Endlicher en fait une sec¬
tion des Danihonia, DC. (D. G.)
SIEMSSENîA (nom d'homme), bot, ph.
— Genre de la famille des Composées, tribu
des Sénécionidées , établi par M. Steetz
( Plantœ Preiss., vol. I , p. 467 ) pour une
plante annuelle de la Nouvelle - Hollande ,
très voisine des Podolepis , desquels elle se
distingue par la différence que présentent
ses akènes dans le disque et au rayon, ainsi
que par l’inégalité des divisions de sa co¬
rolle dans le disque. Cette plante est le
Siemssenia capillaris Steetz. (D. G.)
SIEVERSIE , Sieversia , bot. ph. —
Willdenow a créé sous ce nom un genre
démembré des Geum et Dryas , Lin., de la
famille des Rosacées, lequel se distingue
surtout par ses styles terminaux, continus
aux carpelles, non infléchis ni géniculés, et
par ses akènes portés sur un réceptacle
court, surmontés du style persistant , con¬
tinu et nu. C’est sur le Geum anemonoides
que ce genre a été fondé. M. R. Brown, en
l’adoptant, a modifié ses caractères, et y a
rapporté les Geum montanum et reptans.
M. Endlicher a également admis ce groupe
générique. Mais, d’un autre côté, M. Se-
ring e (Prodr., H, p. 553) en a fait une
simple section des Geum , qu’il a nommée
Oreogeum , et d’autres botanistes, comme
par exemple M. Walpers (Répert., II, p. 48),
ont adopté cette manière de voir. Le Sie¬
versia paradoxa , Don , est détaché comme
genre distinct par M. Endlicher ( Gen. ,
n° 6385) sous le nom de Fallugia. (D. G.)
SIFFLEFR. mam. — Les Sapajous , la
Marmotte monax et le Pika , ont reçu cette
dénomination dans leur pays natal. (E. D.)
SIFILET. Parolia. ois. — Genre établi
par Vieillot dans la famille des Paradisiei's.
Voy. ce mot. (Z. G.)
*SIGA (cxt^yj , silence), ins. — Groupe de
Lépidoptères nocturnes , de la famille des
Bombyeites, créé par Hubner (CuL,1816).
(E. D.)
*SIGAIJO\. Sigalion. annél, — Genre
d’Annélides Chétopodes de la famille des
Aphrodites, établi par MM. Audouin etMilne
Edwards , et dans lequel prennent place
plusieurs espèces des côtes d’Europe. Voici
comment ces naturalistes résument les ca¬
ractères de ce genre : des pieds pourvus en
même temps d’élytres et d’un eirrhe supé¬
rieur, alternant avec des pieds sans élytres
jusqu’au vingt-septième anneau , et se sue-
SIG
601
cédant ensuite sans interruption jusqu’à
l’extrémité postérieure du corps qui est
vermiforme.
Les espèces les mieux connues sont les
suivantes : S . Mathildæ , des îles Chausey ;
S. Herminiœ , de La Rochelle; S. Estellœ ,
Guérin, de la même localité; S. Boa, John¬
ston , des côtes d’Écosse ; S. Blainvillei ,
Cossa, de la Méditerranée.
Le Nereis stellifera, type du genre Lepidia
de M. Savigny, a été indiqué comme étant
peut-être aussi une espèce de Sigalion. (P. G.)
* SIGALPIIITES. Stgalphitæ. ins. —
Groupe de la famille des Braconides , tribu
des Ichneumoniens , de l’ordre des Hy¬
ménoptères, présentant les caractères sui¬
vants : Mandibules pourvues de dents
courbées intérieurement. Abdomen voûté ,
formant une sorte de carapace. Les genres
Rhitigaster Wesm., Ascogaster Wesm., Che-
lonus Jurine, Sigalphus Latr., composent
ce groupe. Les Sigalphi tes sont bien remar¬
quables sous le rapport de leur aspect exté¬
rieur, l'abdomen paraissant recouvert d’une
carapace solide, ou se terminant en massue
quand cette carapace est incomplète. Ces
Hyménoptères, peu nombreux en espèces,
se rencontrent, pendant la belle saison,
voltigeant sur les fleurs, et particulièrement
sur les Ombellifères. (Bl.)
SIGALPHUS. ins. — Genre de la famille
des Braconides, groupe des Sigalphiles de
l’ordre des Hyménoptères, établi par La-
treille ( IJist . nat. Ins.) et adopté par tous
les entomologistes. Les Sigalphus se font
surtout remarquer par leur abdomen divisé
en dessus en trois anneaux, par leurs yeux
glabres , leurs antennes sétacées un peu
enroulées à leur extrémité, leurs ailes ayant
une cellule radiale et deux cubitales , leur
tarière saillante, etc. Les espèces les plus
répandues sont les S. irroralor Fa b r., S.
floricola Wesm. , S. obscurus Nées von
Esenb. (Bl.)
*SIGAIVUS. poiss. - C’est le nom donné
par Forskahl au Sidjan , qu’il désignait sous
le nom de Scarus siganus. Voy. sidjan et
AMI’IIACANTHE. (G. B.)
*SIGAPATELLA. moll. — Genre de
Mollusques gastéropodes indiqué par M. Les-
son dans le Voyage de la Coquille (1830), et
étant, comme son nom l’indique, voisin des
Patelles. (G. B.)
SIG
*SIGARA. ins.— Genre de la famille des
Notonectides, tribu des Népiens, de l’ordre
des Hémiptères , établi par Fabricius, et
adopté par Burmeister, Spinola, etc.; réuni,
au contraire, par la plupart des autres en¬
tomologistes au genre Corixa. Les Sigara
ne diffèrent notablement de ces derniers
que par le prothorax coupé presque droit à
sa partie postérieure, de manière à laisser
à découvert l’écusson qui est caché chez les
Corixa.
Le type est le S. minuta Fabr. (Natonata
minutissima Lin.), assez commun dans notre
pays. Sous le nom de S. leucocephala ,
M. Spinola en a fait connaître une seconde
espèce, découverte eu Sardaigne. (Bl.)
SIGARET. moll. — Genre de Mollusques
gastéropodes pectinibranches de la famille
des Naticoïdes, comprenant des espèces vi¬
vantes et fossiles, dont la coquille très éva¬
sée, presqu’en forme d’oreille ou presque
orbiculaire, a le bord gauche court et en
spirale ; l’ouverture entière plus longue que
large, à bords désunis. L'animal est allongé
et déprimé en forme de langue; son pied,
très grand, dépasse la tête en avant et ca¬
che presque complètement la coquille dans
son épaisseur, en repliant ses bords. La tête
est large, peu saillante et porte une paire
de tentacules triangulaires, aplatis, sans
yeux. L’opercule corné, très mince, formé
d'un petit nombre de tours de spire à son
extrémité inférieure, comme celui des Nati-
ces, est caché dans un sillon profond du
pied , lequel reçoit aussi le bord postérieur
de la coquille. Au-dessus de la tête, dans
une grande cavité branchiale, se trouvent
une seule hranehie pectinée et l’orifice anal,
comme chez les Natices. De même aussi les
Sigarets ont une trompe et sont zoophages.
Le nom de Sigaret avait d’abord été donné
par Adanson à la coquille qui est le type de
ce genre et que cet auteur classait parmi les
Haliotides. Linné, au contraire, avait placé
la même coquille dans le genre Ilelix; mais
Lamarck, le premier, établit le genre Sigaret
qu’il rangea avec les Haliotides dans sa fa¬
mille d^ Macrostomes caractérisés par la
forme de la coquille en oreille, avec l’ouver¬
ture très évasée et les bords désunis sans
columelle ni opercule. Cuvier publia une
anatomie du Sigaret; mais le Mollusque qu’il
nommait ainsi était tout différent de celui
76
T. XI.
602 SIC
dont Àdanson et Lamarck avaient décrit la
coquille. Aussi, M. de Blainville qui, plus
tard, connut l’animal du véritable Sigaret,
a-t-il, avec raison, établi le genre Corio-
celle pour le Mollusque disséqué par Cuvier.
Mais, en même temps, il désigna, sous le
nom de Cryptoslome, un Mollusque qui ne
peut être séparé du genre Sigaret. C’est
M. Deshayes qui, dans ses annotations à la
dernière édition do Lamarck, a nettement
établi les caractères du genre Sigaret et sa
place dans la méthode auprès des Natices.
Le nombre des espèces vivantes aujourd’hui
connues est de onze, dont la plus commune,
S. haliotoideus , longue de 40 à 50 millimè¬
tres, se trouve dans l’océan Atlantique et
dans la Méditerranée. Plusieurs autres exis¬
tent dans les mers de l’Inde ou dans l’o¬
céan Pacifique, et une espèce, classée au¬
trefois parmi les Natices (N. papilla ), se
trouve sur les côtes d’Afrique. La première
espèce se trouve aussi à l’état fossile dans
les terrains tertiaires supérieurs, et l’on
connaît en outre deux autres espèces fossiles
du terrain tertiaire parisien. (Duj.)
SIGEU. moll. — Petite coquille appar¬
tenant au genre Colombelle de Lamarck
(Colombella ruslica), et rangée par Adanson
dans son genre Pourpre ( Adans., Voy. au
Sénég ., pi. 9, fig. 28). (G. 13.)
SiGIELAIKE. Sigillaria. bot. foss. —
Ce nom s’applique à un genre de végétaux
fossiles propre au terrain houiüer que j’avais
établi dès 1821, dans les Mémoires du Mu¬
séum ., t. VIII. Il correspond aux genres dési¬
gnés par M. de Sternberg sous les noms de
Favularia et de Rhytidolepis , et de la plupart
des Syringoderidron. J’y avais joint plus
tard les Caulopleris ; mais une étude plus
complète des vraies Sigillaires, fondée surtout
sur la connaissance de leur structure interne,
montre que ces deux genres sont parfaite¬
ment distincts. Les Caulopteris sont de vraies
tiges de Fougères arborescentes et doivent
constituer même deux genres différents ,
l’un se rapportant à la tribu des Cyathéa-
cées, l’autre à celle des Dicksoniées.
Les vraies Sigillaires, que j’avais également
rapportées à la famille des Fougères, et qui
semblaient, en effet, par la forme des cica¬
trices laissées parla base de leurs pétioles, se
rapprocher de certains genres de Fougères
à tiges herbacées, paraissent, au contraire,
SIG
avoir constitué une famille de végétaux
actuellement détruite, se rapportant à l’em¬
branchement des Dicotylédones gymno¬
spermes, et non comme les Fougères à celui
des Acrogènes ou Acotylédones vasculaires.
Les caractères extérieurs des Sigillaires
sont les suivants : Tiges cylindriques simples
ou bifurquées au sommet, ordinairement
marquées de côtes longitudinales séparées
par des sillons continus, droits ou légèrement
flexueux, non articulées, quelquefois lisses,
unies, ou marquées de sillons formant un
réseau qui circonscrit des mamelons peu
saillants; cicatrices laissées par les bases des
feuilles placées sur le milieu des côtes ou des
mamelons, régulièrement espacées et dispo¬
sées en quinconce, presque toujours pius
longues que larges, souvent échancrées au
bord supérieur, marquées de deux angles
latéraux, d’où naissent deux carènes décur-
rentes peu saillantes, n’offrant jamais d’an¬
gle ni de carène inférieure; cicatrices vascu¬
laires au nombre de trois, dont deux latérales
lunulées. Cette forme indique un pétiole
arrondi, ordinairement plus épais que large,
canaliculé en dessus, arrondi et non caréné
en dessous, marqué de deux crêtes latérales,
saillantes, caractères qui s’accordent avec la
forme des pétioles des Fougères. La disposi¬
tion des faisceaux vasculaires qui traversent
ces bases des pétioles confirmait aussi cette
analogie; mais la structure interne de ces
tiges que nous a fait connaître un petit
fragment du Sigillaria elegans silicifié, trouvé
à Autun, a démontré que ces analogies exté¬
rieures étaient trompeuses, et que les plantes
auxquelles ces tiges appartenaient, ne pou¬
vaient pas se rapprocher des Fougères, mais
devaient se placer plus près des Cycadées,
quoique différant notablement de cette fa¬
mille.
Cette tige, que j’ai décrite avec détail et
figurée dans les Archiv. du Mus., 1. 1, p. 405,
pl. 25-28, présente, en effet, une moelle
centrale, entourée d’un cercle ligneux, sé¬
paré en faisceaux par des rayons médullai¬
res. Ce corps ligneux est composé de deux
zones distinctes: l’une, interne, formée de
faisceaux arrondis, en contact avec la moelle,
etque j’ai appelée faisceaux médullaires; l’au¬
tre, plus large, placée en dehors, mais en con¬
tact immédiat avec les faisceaux médullaires,
est subdivisée en nombreux faisceaux par des
SIC
SIG
603
lames celluleuses rayonnantes ou rayons
médullaires; ici les utricules, allongées, sont
disposées en séries rayonnantes ; elles sont
très longues, comme celles qui forment les
faisceaux ligneux des Cycadées et des Fou¬
gères, et offrent des parois réticulées ou
rayées transversalement. Dans les faisceaux
médullaires, les utricules allongées, repré
sentant les vaisseaux, sont disposées sans
ordre et sont très inégales, les unes à parois
réticulées, les autres à parois marquées de
lignes spirales, comme les fausses trachées.
Au dehors du cercle ligneux se trouve une
couche celluleuse très épaisse que traversent
les faisceaux qui se portent dans les feuilles,
puis une sorte d’écorce d’un tissu cellulaire
allongé, très serré et très dense, qui corres¬
pond aux bases des feuilles et aux cicatrices
disposées en séries longitudinales, caracté¬
ristiques du S iq Maria elegans , tel qu’il
s’observe dans les schistes houillers.
L’ensemble de cette structure ne permet
plus d'admettre l’analogie de ces tiges avec
celles des Fougères en arbre. 11 y a une ana¬
logie bien plus marquée avec les tiges des
Dicotylédones gymnospermes et particuliè¬
rement des Cycadées, qui ont également une
moelle et une écorce celluleuse très épaisse,
un cercle ligneux divisé en faisceaux nom¬
breux par des rayons médullaires, et le corps
ligneux formé de fibres réticulées, rayées ou
ponctuées. Mais, dans ces plantes, il n’y a
pas les faisceaux internes ou médullaires
d’une structure si particulière qui forment
un caractère spéciale des Sigiüaires. Ajoutez
à ce caractère interne la forme remarquable
de la tige et des cicatrices des feuilles, très
différente de ce qu’on connaît dans toutes
les Cycadées vivantes, et on ne doutera pas
que les Sigillaires ne dussent former une
famille spéciale, différente de toutes celles
que nous connaissons maintenant sur la
surface de la terre, mais voisine de celle des
Cycadées. Outre les Sigillaires, cette famille
renfermait probablement les Stigmaria et
peut-être les Lepidofloyos ; mais la structure
interne des tiges de ces derniers n’est pas
assez connue pour qu’on puisse bien établir
leurs relations.
Les Sigillaires constituent un genre très
nombreux et très varié dans ses formes. On
en connaît environ cinquante-cinq espèces,
se rapportant à trois sections principales;
toutes se sont trouvées dans les terrains
houillers ou dans des terrains de transition.
On n’en a jamais rencontré aucun indice dans
les formations plus récentes. Ces tiges parais¬
sent avoir atteint de grandes dimensions;
j’en ai mesuré une de plus de 13 mètres de
long qui se bifurquait vers le sommet et
n’offrait sa terminaison, ni en bas, ni en
haut. Leur base s’élargit en forme de cône;
les côtes y deviennent moins régulières et
moins apparentes, mais conservent cepen¬
dant leurs caractères essentiels. Les bases
de ces liges élargies, implantées sur les cou¬
ches de houilles, perpendiculairement à leur
surface dans leur position naturelle, for¬
ment ces sortes de bornes coniques que les
mineurs désignent, à Saint-Étienne et ail¬
leurs, sous le nom de cloches , et qui, par
leur chute dans les galeries, amènent quel¬
quefois des accidents graves. (Ad. B.)
SIGILLAIRE ou TERRE SIGILLÉE.
MIN. — VOIJ. ARGILE. (DEL.)
SïGïLLIAE (diminutif de si g ilium, sceau,
cachet), moll. — Genre d’Ascidies composées
ou agrégées, établi par M. Savigny dans sa
famille des Telhyes composées, et caractérisé
par son corps pédiculé, commun, conique et
vertical, formé d’un seul système d’animaux
qui se montrent à la surface comme des
tubercules munis de deux pores ou oscules
à six rayons, l’un pour la bouche et l’autre
pour l’anus. La seule espèce connue, S. aus-
tralis, a été trouvée sur la côte sud-ouest
de la Nouvelle-Hollande, à 20 brasses de
profondeur dans la mer. Sa longueur totale
est de 1 à 2 décimètres, mais chaque ani¬
mal, en particulier, est long seulement de
7 millimètres, non compris l’ovaire. La par¬
tie commune consiste en un cône allongé,
gélatineux, transparent, supporté et fixé par
un pédoncule tantôt solitaire, tantôt réuni
avec un ou plusieurs autres. La surface est
parsemée de tubercules ou mamelons ovales,
colorés par les animaux qu’on aperçoit à
travers. Des deux oscules de chacun de ces
animaux, le plus éloigné du sommet du
cône est le plus grand, et correspond à la
bouche. Le sac branchial est très court, hé¬
misphérique , et les mailles du tissu bran¬
chial sont dépourvues de papilles; l’abdomen
est plus grand et sessile; l’ovaire est fixé par
un pédicule au fond de l’abdomen et se pro •
longe dans l’axe du support commun. (Duj.)
604
SIL
su;
* SIÇMÂTELLE. Sigmatella (diminutif
de vîyj.a, la lettre S), bot, cr. — (Phycées).
Genre de la tribu des Diatomées ou Bacilla-
riées, proposé d’abord par M. Kützing, dans
ses Décades des Algues d’eau douce de l’Al¬
lemagne, et que depuis il a réuni à ses Syne-
dra. Nous pensons que ce genre pourrait être
conservé pour les espèces contournées en S,
non ombiliquées, qui se rapprochent des
Synedra, et que l’on devrait adopter le genre
Gyrosigma, Massai!, pour lesNavicules pour¬
vues d’un stomate ou ombilic médian, et
ayant la même forme, c’est-à-dire les som¬
mets courbés en sens opposé , de manière à
figurer une S. (Rréb.)
SIGMODON (2, sigma; Idovç , dent).
mam. — Genre de Rongeurs, voisin de celui
des Campagnols , créé par MM. Say et Ord
( Journ . of the Acad. nat. sc. of Philadelphia,
1825), et ayant pour caractères : Incisives j,
molaires f ; les molaires ayant des racines
assez fortes, et leurs couronnes marquées
par des sillons alternes très profonds dispo¬
sés en 2 ; pieds de devant présentant quatre
doigts avec le rudiment d’un cinquième on¬
guiculé ; pieds de derrière à cinq doigts;
queue velue.
D’après ce que nous venons de dire , on
voit que les caractères des Sigmodons sont
peu tranchés, et qu’ils se rapprochent beau¬
coup de ceux des Campagnols. On n’en con¬
naît qu’une seule espèce :
Le Sigmodon velu , Sigmodon hispidum
Say et Ord; Arvicola kortensis Harlan. Cet
animal n’a pas plus de 6 pouces de lon¬
gueur, non compris la queue; son pelage
est, en dessus, d’un jaune d’ocre assez pâle,
méiangé de noir sur la tête, et le dessous du
corps est d’une couleur cendrée. La tête est
grosse et se termine par un museau allongé;
les yeux sont grands; les membres anté¬
rieurs sont courts, tandis que les postérieurs
sont forts et robustes ; la queue est velue
et à peu près de la même longueur que le
corps. Le Sigmodon cause de grands ravages
dans les champs, où il se nourrit particuliè¬
rement de grains. On le rencontre très abon¬
damment dans les terres cultivées ou in¬
cultes qui bordent la rivière de Saint-Jean,
dans la Floride occidentale. (E. D.)
*SIGMODOSTYLES ( «nyawlvjs , en fau¬
cille). bot. ph, — Genre de la famille des
Légumineuses-Papilionacées, tribu des Pha-
séolées, établi par Meîsner (in Hook. Lond
Journ. of Bot., t. II, p. 93) pour une plante
herbacée? du cap de Bonne- Espérance. Ce
nom générique rappelle la courbure en
sigma du style de cette plante. Le nom spé¬
cifique de celle-ci est Sigmodostyles villosa
Meisn. (D. G.)
*SIGUANA. rept. — Double emploi d’An-
guis , à propos de l’Orvet lui-même, Anguis
fragilis. (P. G.)
SIHAME. poiss. — Nom commun d’un
Poisson que Forskahl rapporte à tort au
genre Athérine ( Alherina sihama), et qui
appartient au genre Sillago dans lequel il
forme l’espèce Sillago açuta. (G. B.)
SILAUS. bot. ph. — Genre de la famille
des Ombellifères , tribu des Sésélinées,
formé par Besser avec quelques espèces de
Peucedanum, Lin. Ses principaux caractères
consistent dans des pétales presque entiers;
dans un fruit cylindracé, dont chaque moi¬
tié est relevée de cinq côtes saillantes, pres¬
que en ailes , égales , et creusée de sillons
ou valléeules à nombreuses lignes de suc
propre ( vittæ ) rapprochées L’espèce type de
ce genre est le Silaus pralensis, Besser (Peu-
cedanum silaus , Lin.), plante assez com¬
mune dans nos prés humides et dans ceux
de toute l’Europe , regardée et employée
autrefois comme diurétique , mais inusitée
de nos jours. (D. G.)
*SILBOMYIA (<rrt)6ûç, brillant), ins. —
Genre de Diptères, de la famille des Muscj-
des, créé par M. Macquart (Diptères exoti¬
ques, 1843), et comprenant des espèces
étrangères à l’Europe. (E. D.)
*SILÉNACÉES. — Voy. silénées.
SILENE. Silene. bot. ph. — Grand et
beau genre de la famille des Caryophyllées,
tribu des Silénées, à laquelle il donne son
nom, delà décandrie-trigynie dans le sys¬
tème de Linné. Le célèbre botaniste suédois
en établissant ce groupe générique avait cru
pouvoir le caractériser principalement par
son pistil à trois styles et par ses pétales
munis d’appendices, formant tous ensemble
une coron nie. Mais les travaux importants
dont ces plantes et les Silénées en général ,
ont été l’objet, dans ces dernières années,
ont montré l’insuffisance de ces caractères
et la nécessité de réformer le groupe qu’ils
circonscrivaient. M. Qtth (Prodromus , t. I,
p. 367), rejetant la circonscription admise
SIL
S1L
605
pour ce genre par Linné et ses continua¬
teurs, y comprit, non seulement la grande
majorité des plantes regardées jusqu’alors
comme des Silene, mais encore des espèces de
Saponaria, Cucubalus , et Lychnis. M. Fenzl
adopta d’abord cette nouvelle délimitation,
dans le Généra de M. Endlicher, n. 5248;
mais plus tard , dans le deuxième supplé¬
ment de cet important ouvrage, il modifia
quelque peu sa manière devoir. De son côté,
M. AL Braun, dans ses études sur les genres
de la famille des Silénées, a admis pour les
Silene une délimitation différente , à quel¬
ques égards, de celle de MM. Otth et Fenzl.
Enfin , M. Godron ( Observ . critiq. sur l’in¬
florescence des Silene; Mém. de la Soc. des
sc., lellr. et arts de Nancy, 1847, et FL de
France, I , p. 202) a adopté à son tour une
circonscription un peu différente pour ce
genre dans lequel il fait entrer non seule¬
ment les Silene, et la plupart des Cucubalus
de Linné, mais encore une partie des Ly¬
chnis du botaniste suédois. Il s’est trouvé
conduit de la sorte à énumérer 168 espèces
de Silene dans un Catalogue qu’il regarde
cependant comme incomplet. Au milieu de
ces divergences d’opinions, nous suivrons
ici la manière de voir de M. Al. Braun,
toutefois avec une légère modification ba¬
sée sur l’admission des Eudianthe à pistil
pentamère (Lychnis cceli-ro sa et L. lœla L.),
en genre distinct, conformément aux idées
de MM. Reichenbach et Fenzl ( 2e suppi. du
Généra d’Endlic.). Ainsi envisagé, le genre
Silene se compose de plantes annuelles ou
vivaces, rarement sous-frutescentes, répan¬
dues sur une grande portion de la surface
du globe, mais le plus abondamment dans
la région méditerranéenne. Les fleurs de
ces plantes, souvent assez brillantes, blan¬
ches ou purpurines, présentent -les carac¬
tères suivants: calice à 10 nervures, ou à
20 et 30 par l’interposition de nervures
secondaires; pétales ordinairement garnis
d’une coronule ; languettes sans cavité ( for -
nices) , ou à cavités peu prononcées. Pistil
à trois styles. Le fruit est une capsule tri¬
mère, uniloculaire, avec les restes des trois
cloisons qui subdivisaient l’ovaire jeune en
trois loges, s’ouvrant par des dents en nom¬
bre double de celui des loges primitives.
A chacune de celles-ci correspondent géné¬
ralement deux séries de graines réniformes,
présentant tous les degrés de compression ,
à partir de la forme globuleuse, et renfer¬
mant un embryon en demi-cercle, ou en
cercle complet.
La subdivision des Silene en sous-genres
naturels, bien que poussée très loin par
MM. Otth et Fenzl , présente beaucoup de
difficultés. M. Al. Braun déclare qu’il lui
a été impossible d’arriver à des résultats
satisfaisants sous ce rapport. Aussi ne nous
en occuperons-nous pas ici.
Les Silènes sont généralement des plantes
à fleurs délicates et élégantes , très propres
à l’ornement des jardins; aussi plusieurs
d’entre elles y sont-elles fréquemment cul¬
tivées. Elles sont abondantes dans nos con¬
trées , à tel point que la France seule n’en
possède pas moins de 38 ou 40 espèces. —
Parmi elles nous nous bornerons à mention¬
ner le Silène armeria ou a bouquets, Silene
armeria Lin., jolie espèce à feuilles larges,
glabres et un peu glauques, dont les infé¬
rieures sont rétrécies en pétiole et les supé¬
rieures sessiles, ovales-lancéolées ; à fleurs
petites, roses, groupées en cyme dichotome
corymbiforme assez serrée; on la cultive
dans les jardins. — Le Silène a cinq taches,
Silene quinquevulnera Lin., que M. Godron
rapporte comme variété au S. gallica Lin.
Elle doit son nom à ce que ses pétales
blanchâtres sont marqués sur leur limbe
d’une tache rouge. Elle est aussi cultivée
comme plante d’ornement. — Le Silène at¬
trape-mouche, Silene muscipula Lin., qui
croît sur les côteaux arides de nos départe¬
ments méditerranéens et qu'on trouve aussi
cultivée dans les jardins d’agrément, doit
son nom spécifique à la viscosité de ses som¬
mités qui retient les petits Insectes etles corps
légers. Ses fleurs sont petites et rouges, dis¬
posées en cyme dichotome lâche. — Le Silène
biparti, Silene biparlita Desf., du nord de
l’Afrique, et qui se retrouve en Corse; elle
paraît même s’être naturalisée près de Tou¬
lon. C’est une jolie plante annuelle, à fleurs
d’un rose vif, assez grandes, dont les pétales
ont le limbe biparti. — Parmi les espèces
exotiques cultivées dans nos jardins, nous
citerons le Silène de Virginie, Silene virgi-
nica Lin., espèce vivace, couverte de poils
visqueux; ses feuilles sont lancéolées, les
inférieures munies d’un très long pétiole,
longuement ciliées à leur base; ses fleurs,
606
SI L
d'un beau rouge-pourpre, sont grandes et
en cyme panieulée. Dans nos climats, on
doit la couvrir pendant les froids de l'hiver.
On la multiplie par semis. (P. D.)
SILÉNÉES. SILÉNACÉES. S1LÉNA-
LES. Sileneæ. Silenaceœ. bot. ph. — Nous
avons indiqué les Caryophyllées {voy. ce mot)
comme composées de deux tribus, les Al-
sinées et les Silénées. M. Lindley , les élevant
au rang de familles distinctes , leur donne
la désinence en acées , et il désigne par le
nom de Silénales une alliance ou groupe
plus général comprenant , avec ces deux fa¬
milles celles des Portulacacées , des Paro-
nychiées et même des Tamariscinées. (Ad. J.)
SILENIA. bot. ph. — Synonyme de Azara
Ruiz et Pav.
* SILENES. Silenus (Silène), mam. —
M. Lesson ( Spec . des Mam., 1840) a proposé
de former sous cette dénomination un genre
de Quadrumanes de la division des Singes
catarrhiniens, qui n’a généralement pas été
adopté. (E. D.)
^SILENES, Latreille (Ann. s. Ent. de Fr.,
111 , p. 128). ins. — Synonyme de Anelastes
Kirby. (C.)
*SILER. bot. ph. — Genre de la famille
des Ombellifères , tribu des Siléi inées, créé
par Scopoli pour le Laserpitium trilobum
Lin., qui a pris dès lors le nom de Siler
trilobum Scop. C’est une plante herbacée
vivace , qui se trouve dans les parties her¬
beuses des montagnes en Europe et en Asie,
de l’Espagne jusqu’au Kamtschatka. Ses
caractères génériques consistent surtout :
dans ses ombelles composées blanches , à
involucre nul ou formé de peu de folioles
caduques; dans son calice à 5 dents; dans
son fruit comprimé-lenticulaire , relevé de
côtes filiformes , obtuses, dont, sur chaque
rnéricarpe , 5 primaires et 4 secondaires
moins saillantes. (D. G.)
*S1LÉR1NÉES. Silerineœ. bot. pii.
Tribu de la famille des Ombellifères { voy.
ce mot) ainsi nommée du genre Siler qui
lui sert de type. (Ad. J.)
SILEX. MIN. — Voy. QUARZ.
SILICATES (de Silex, caillou), chim. et
min. — On donne ce nom aux combinaisons
en proportions définies de la Silice avec les
oxides métalliques. Ce groupe de composés
est certainement le plus important de toute
la minéralogie, car le nombre des espèces
SIS,
qu’il comprend forme à peu près les deux
cinquièmes du règne minéral tout entier,
et de tous les éléments immédiats des sub¬
stances, qui composent l’écorce terrestre,
la Silice est celui qui a joué le rôle ie plus
considérable et le plus universel. On admet
généralement que ce rôle a toujours été le
même, le rôle d’un acide ou d’un principe
électronégatif, non seulement, à l’égard
des oxides monobasiques , qui jouent tou¬
jours le rôle de bases salifiables, mais encore
à l’égard des sesqui-oxides , tels que l’alu¬
mine , l’oxide chromique , le péroxide de
fer, etc., qui dans les produits d’origine
ignée jouent souvent eux-mêmes le rôle
d’acides relativement aux oxides du premier
genre. En partant de ce point de vue, les
Silicates peuvent être partagés, en Silicates
simples, anhydres ou hydratés; en Silicates
doubles , à bases d’alumine et d'un oxide
monobasique : ces Silicates peuvent être de
même anhydres, ou hydratés; en Silicates
combinés avec d’autres sels , tels que des
chlorures ou fluorures , des borates , des
carbonates, etc. La plupart des Silicates ne
peuvent être fondus que lorsqu’on les traite
par les carbonates de potasse ou de soude;
ils donnent alors une matière soluble dans
les acides. La solution étant évaporée presque
à siccité, si l’on jette de l’eau sur le résidu
et que l’on filtre , on obtient la Silice sous
forme de poudre blanche. Tel est le carac¬
tère commun à tous les Silicates. (Del.)
SILICE (de Silex, caillou), chim. et min.
— Placée autrefois parmi les terres, la
Silice a été considérée par M. Berzélius
comme un acide , auquel il a donné le nom
d 'Acide silicique , d’après les analogies fon¬
dées sur ses nombreuses combinaisons avec
les bases salifiables. La Silice, telle qu’on
l’obtient par les procédés chimiques, est en
poudre blanche, rude au toucher; elle est
infusible sans addition au feu du chalumeau
ordinaire ; mais jointe aux alcalis, elle fond
en verre avec plus ou moins de facilité.
Elle est aussi fusible par elle-même dans la
flamme d’un mélange d’oxigène et d’hydro¬
gène. Elle peut être mise en contact avec les
acides à la température ordinaire, sans su¬
bir d’altération : il faut en excepter cepen¬
dant l’acide fluorhydrique, qui l’attaque et
la décompose. La potasse caustique l’atta¬
que également, mais seulement à une tem-
su
SI L
péralure élevée. Calcinée avec l'hydrate de
potasse, elle donne une matière qui attire
l’humidité de l’air, et se résout en un li¬
quide qu’on nomme Liqueur des cailloux.
La Silice, lorsqu’elle est dans un état de
division extrême , et qu’elle n’a point été
calcinée , est soluble dans l’eau , mais en
petite proportion ; car ce liquide n’en dis¬
sout pas un millième de son poids. La Silice
se trouve cristallisée dans la nature; elle
existe à l’état de pureté parfaite dans le
Cristal de roche, ou Quartz hyalin limpide
( voy . Quartz). En s’unissant aux oxides mé¬
talliques, elle donne naissance aux Silicates,
sortes de composés qui forment la plus grande
partie des minéraux , dont se compose la
nombreuse classe des Pierres. L’acide Si 1 i -
cique est formé en poids de silicium 47,06 ;
et oxigène 52,94. Les opinions sont parta¬
gées sur sa constitution atomique : d’après
des analogies , qui nous paraissent assez
faibles, M. Berzélius a représenté la Silice
par le symbole Si O3 , et tous les chimistes
et minéralogistes se sont d’abord rangés à
son opinion. M. Dumas, se fondant sur des
raisons très puissantes, a admis plus tard
la formule Si O. M. Gaudin a proposé le
symbole Si O2, qu’adoptent aussi maintenant
MM. Hermann et Naumann ; enfin, M. Bau-
drimont, partant de l’idée que l’Alumine
peut remplacer la Silice, ce qui est loin
d’être démontré, propose de son côté la for¬
mule des Sesqui-oxides , Si2 O3. Aujourd’hui
la plupart des chimistes (MM. Pelouze, Lau¬
rent, Ebelmen, etc.) se prononcent en fa¬
veur du symbole Si O , proposé primitive¬
ment par M. Dumas , et que nous avons
adopté aussi dans ce Dictionnaire. Notre
préférence pour ce symbole est justifiée non
seulement par les considérations chimiques
qui ont déterminé le choix de ces savants
distingués , mais encore par des raisons
purement minéralogiques ; en supposant que
l’atome de silice ne contienne qu’un atome
d’oxigène , on trouve que les formules des
silicates prennent une forme très simple et
très remarquable, surtout celles des Sili¬
cates doubles alumineux, qui sont si com¬
pliquées , quand on part d’une hypothèse
différente. (Del.)
SILICICALCE [silex, silice ; calx, chaux).
min. — De Saussure a donné ce nom à une
pierre qui est un mélange de Calcaire et de
60 :
Silice , et appartient ainsi , soit aux Silex
calcifères, soit aux Calcaires siliceux. (Del )
* SU ICIDES. min. — Nom donné par
Beudant à une famille de minéraux compre¬
nant les corps composés d’oxide de silicium,
soit seul, soit combiné avec divers autres
oxides. (C. d’O.)
SILIC1EM. cm im . — Corps simple, mé¬
talloïde, d’un brun de noisette, qui, d’après
l’ensemble de ses propriétés , se place entre
le bore et le carbone. Il n’existe dans la
nature qu’à l’état de combinaison avec l’oxi-
gène, c’est à-dire à l’état de Silice, une des
substances les plus communes à la surface
du globe. Le Silicium ne fond pas lorsqu’on
le chauffe en vase clos. Chauffé au contact
de l’air il s’enflamme et se transforme en
Silice. Voy. ce dernier mot. (Del.)
*SILICULAIIIA (diminutif de siliqua ).
polyp. — Genre de Sertulariées établi par
Meyen pour des Polypes , très voisins des
campanulaires à tige rampante et qui se
distinguent par la grandeur de leurs capsu¬
les ovariennes ou gemmifères. (Duj.)
SILICULE. bot. — Voy. silique.
*SILIQUA. bot. ph. — Tournefort don¬
nait ce nom générique au Caroubier que
Linné a nommé Ceratonia. Voy.* caroubier.
(D.G.)
SILIQUAIRE. moll. — Genre de Mollus^
ques gastéropodes lubulibranches, dont la
coquille fut distinguée -d’abord par Guétard
sous le nom de Ténagode, puis nommée Si-
liquaire par Brugnière, et plus récemment
encore nommée Anguinaire par Schumacher;
mais le nom de Siliquaire a prévalu. La
plupart des naturalistes, d’après la coquille
seule, l’avaient classé parmi les Annélides;
Lamarck lui assignait les caractères suivants :
Test tubuleux, irrégulièrement contourné,
atténué postérieurement, quelquefois en
spirale à l’origine, ouvert à son extrémité
antérieure, ayant une fente longitudinale
subarticulée qui règne dans toute la lon¬
gueur. Le tube des Siiiquaires diffère donc
de celui des Serpules par la fente articulée
qui paraît être destinée à la respiration ; ce
tube, d’ailleurs, à l’état frais, est revêtu
d’une sorte d’épiderme qui ne se voit jamais
sur le test des Annélides, et, enfin, au lieu
d’être solidement fixé sur les corps sous-
marins, il est simplement entouré par une
agglomération de sable et de débris de co-
608
SIL
SIL
quilles et de Polypiers. Audouin le premier
fit connaître l’animal de la Siliquaire, et il
montra qu’en effet, au lieu d’être une An
nélide comme la Serpule, c’est un Mollusque
assez voisin du Vermet. Le corps de la Sili¬
quaire est allongé, contourné en spirale, et
il se termine en avant par un pied muscu¬
laire, charnu, portant un opercule très épais,
formé de lamelles cornées, superposées ; au-
dessus du pied, se voit une sorte d’appen¬
dice très comprimé et, un peu en arrière, se
trouve la tête munie de deux petits tentacules
renflés au sommet et portant chacun à sa
base un œil saillant; le manteau, sur tout
le reste de la longueur du corps, à partir de
la tête, est fendu et divisé en deux bandes
inégales, celle du côté gauche étant beau¬
coup plus large et portant seule, à sa face
interne, une branchie formée d’une longue
série de filaments simples assez raides; c’est
donc pour que l’eau arrive et se renouvelle
sans cesse sur cette branchie que la coquille
estainsi pourvue d’une série de trous oblongs
ou d’une fente interrompue. On connaît
sept ou huit espèces vivantes de Siliquaires
dont la plupart habitent les mers des Indes.
Une seule a été trouvée sur les côtes de Sicile.
On en connaît aussi plusieurs espèces fossi¬
les dans les terrains tertiaires. Le diamètre
du tube calcaire du test de ces Mollusques
est de 4 à 8 millimètres. (Duj.)
* S1LIQUARIA. bot. ph. — Genre de
Forskah regardé aujourd’hui comme la sec¬
tion des Cleome qui habitent l’ancien monde.
Voy. cleome. (D. G.)
SILIQUASTRUM. bot. ph. — Ce nom ,
adopté comme générique par Tournefort
pour le Gaînîer ou arbre de Judée , a été
changé postérieurement par Linné en celui
de Cercis , universellement adopté par les
botanistes. (D. G.)
SILIQUE. moll. — Nom spécifique d’une
espèce de Glycimère. (Duj.)
SILIQUE. bot. — Les botanistes donnent
le nom de Silique à une sorte de fruit cap¬
sulaire bivalve, dont l’intérieur est partagé
en deux loges distinctes par une cloison lon¬
gitudinale. Dans chacune de ces loges les
graines sont attachées le long des deux su¬
tures. La cloison de ce fruit n’est pas formée
par le bord rentrant des valves; mais elle
se compose d’une sorte de châssis ou de cadre
séminifère sur lequel est comme tendue
une double lame celiulaire. Cette organisa¬
tion est quelquefois altérée par des étran¬
glements qui divisent la Silique en portions
superposées, susceptibles de se séparer à la
maturité. Lorsque ce fruit est allongé, il
garde son nom de Silique; mais lorsqu’il
est raccourci au point que sa longueur égale
tout au plus trois ou quatre fois sa largeur,
il prend le nom de Silicule. On conçoit sans
peine que la limite entre les deux formes
ne soit pas toujours facile à tracer. Les Si-
liques et Silicules forment l’un des carac¬
tères principaux de la famille des Cruci¬
fères. (D. G.)
SILIQUELLE. infus. syst. • — Genre
proposé par Bory-St. -Vincent pour le Bra-
chionus impressus de Müller , et caractérisé
par son test capsulaire, urcéolé, mutique en
avant, arrondi et sub-bilobé en arrière, où
il est perforé pour donner passage à une
queue subulée, simple. Les organes rota¬
toires forment, en avant, deux couronnes de
cils vibratiles, assez grandes et notablement
écartées. Ce genre nous paraît devoir être
réuni aux Brachions proprement dits. (Duj.)
*S!L!QI)IERt bot. ph. — Nom vulgaire
du genre Hypecoum.
*S1LIQUEUSES. Siliquosœ. bot. ph. —
Cette épithète , qui est employée pour dési¬
gner toute plante ayant pour fruit une si¬
lique ou d’une forme de même apparence ,
a été adoptée dans un sens plus générai par
Li nné pour désigner, dans ses Essais de mé¬
thode naturelle , l’ordre des Crucifères. Dans
son système , il les nommait Tétradynames
et donnait un sens plus restreint au mot
de Siliqueuses appliqué seulement à celles
qui ont une silique allongée, et opposé à
celui de Siliculeuses. (Ad. J.)
*SILIS ( Silis , nom de la Site, rivière d’I¬
talie). ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, famille des Serrieornes,
section des Malacodermes et tribu des Lam-
pyrides , proposé par Megerbe ( Catalogue
Dahl , p. 24) , adopté par Dejean , Charpen¬
tier et Latreille {Bèg. anim. de Cuv ., t.. IV,
p 471) qui lui donne pour caractères : Cor¬
selet échancré de chaque côté postérieure¬
ment , offrant en dessous un petit appendice
coriace, terminé en massue et dont l’extré¬
mité, probablement plus membraneuse, for¬
me dans les individus desséchés l’apparence
d’un article. De 1.5 espèces désignées comme
su.
SI J.
609
s’y rapportant., il sont propres à l’Amé- *
rique, 2 à l’Afrique et 2 à l’Europe. Mais
un bien plus grand nombre, toutes iné¬
dites , en font aussi partie. Nous citerons
comme types: les S. nitidulus F. ( spinicollis
Meg.), rubricollis Dej., Charp. , marginalis
et auclus G. M. (C.)
SIbLAGO (nom propre), poiss. — Cuvier
a désigné sous ce nom ( Règ . anim. , 1817)
un genre de Poissons Acanlhoptérygiens ,
de la famille des Percoïdes. Ce sont des Pois¬
sons de la mer des Indes, dont la tête co¬
nique est un peu allongée en pointe, et se
termine par une petite bouche protractile,
garnie de lèvres charnues; ce genre appar¬
tient à la division des Percoïdes qui possè¬
dent deux dorsales. Les rayons branchiaux
sont au nombre de six; les mâchoires et le
devant du vomer portent des dents en ve¬
lours; l'opercule se prolonge en une petite
épine assez aiguë. Des deux dorsales, la
première est courte , haute, à rayons grêles
et flexibles ; la seconde est longue et peu
élevée. Parmi les sept espèces de Sillago
décrites aujourd’hui, nous citerons:
Le Sillago bécu (Sillago acuta, Cuv), que
les créoles de Pondichéry appellent Pêche
binout , par corruption des mots portugais
peixe beiçudo qui signifient Poisson à lèvres,
à museau avancé. Cette espèce , qui passe
pour un des meilleurs Poissons de l’Inde,
à cause du bon goût et de la légèreté de
sa chair, a été désigné par Bloch sous le
nom de Sciœna malabarica. Elle est de cou¬
leur fauve, et atteint au plus 33 centimètres
de long. C’est à cette espèce qu’appartient
le poisson rangé par Forskahl parmi les
Athérines sous le nom de Sihama. Voy.
SI HA ME.
Le Sillago-madame ( Sillago domina ) ou
Pêche-madame de Pondichéry, a été ainsi
nommé parce que son goût agréait à un de¬
gré tout particulier à Mme de la Bourdon-
naye, femme du célèbre gouverneur de
notre colonie. C’est un Poisson brunâtre,
dont l’œil est beaucoup plus petit que chez
ses congénères, dont le museau est plus
déprimé et plus élafgi en avant , dont toutes
les formes sont plus allongées; il se distin¬
gue d’ailleurs par le long filet que forme le
deuxième rayon de la dorsale. (E. B\.)
SIUJMAMTE (nom d’homme), min. —
Minéral qui , par sa forme et sa composi-
T. xi.
lion, vient se placer à côté du Disthène, et
se présente , comme lui , en longs prismes
de couleur grise ou brunâtre , disséminés
dans une roehe^quartzeuse, à Saybrook dans
le Connecticut. Ce sont des prismes obli¬
ques à base de parallélogramme, dont les
faces latérales font entre elles un angle de
103°. Un clivage assez net a lieu parallèle¬
ment à la grande diagonale. La Si 1 1 i ma n i te
est un silicate sinïple d’Alumine, formé d’un
atome (f Alumine et de trois atomes de Si¬
lice, ou, en poids, de 37 de Silice et de 63
d’Alumine. Ce minéral est plus dur que le
Quartz; sa densité est de 3,3. Il est infu-
fusible au chalumeau , et inattaquable par
les acides. (Del.)
SILLONNEE, rept. — Espèce du genre
Couleuvre. Voy. ce mot.
*§ILQNT>IE. Silundia (nom propre), poiss.
— Les Silondies sont des Poissons Malacop-
térygiens abdominaux du groupe des Silu-
roides , voisins des Bagres , tenant un peu
des Silures proprement dits , et des Machoi-
rans. Leur tête est petite, lisse, fort sem¬
blable à celle des Schilbés; leur adipeuse
très petite; l’anale longue; leurs deux bar¬
billons maxillaires si petits, qu’on ne les
découvre qu’avec peine ; leurs rayons bran-
chiostéges au nombre de 12; les dents des
mâchoires, sur un ou 2 rangs, plus longues,
moins semées que dans les autres Siluroïdes.
— Une seule espèce est bien connue , la
Silondie du Gange (Silundia Gangelica Cuv.
et Val.; Pimelodus Silundia de Buchanan ),
très commune aux bouches du Gange et fort
estimée comme aliment. Le dos est vert
obscur; les flancs argentés. Elle atteint un
mètre de long, et même le double. — Le
Pimelodus chandramara de Buchanan se
rapproche beaucoup de la Silondie du Gange,
et constitue probablement une deuxième
espèce de ce genre ( Silundia chandramara ,
Cuv. et Val.); la taille de ce Poisson n'ex¬
cède guère 5 centimètres. (G. B.)
SÏLOPA. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Lamel¬
licornes et tribu des Scarabéïdes phyllo-
phages, créé par Erichson ( Archiv . fur Na-
turg., 1842, p. 161, t. IV, f. 4). L’auteur
y rapporte 8 espèces qui toutes sont origi¬
naires de la Nouvelle-Hollande; nous ne
citerons que les suivantes : S. glabrata , di-
midiata et pubescens de l’auteur. (C.)
77.
610
S1L
SILPHA. ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères pentamères, familledesCIavicornes
et tribu des Silphales, établi par Linné
( Sy stema naluræ , p. 571), adopté géné¬
ralement depuis et désigné sous le nom
français de Bouclier, par Geoffroy et Olivier.
50 espèces de tous les points du globe sont
rapportées à ce genre. Leach et d’autres au¬
teurs ont établi à ses dépens les genres
OEceptoma , Thanalophilus , Phosphuga et
Necrobora. On doit considérer comme types
du genre en question , les S. granulata et
punctulata 01. , carinata 111. , et obscura
Lin. (C.)
♦SILPHALES Silphales. ins. — Troisième
tribu de ia quatrième famille des Coléoptères
pentamères, celle des Clavicornes, établie
par Latrei 1 le ( Règne animal de Cuvier, t. IV,
p. 494). Elle offre pour caractères: Cinq
articles très distincts à tous les tarses ; des
mandibules terminées en une pointe entière
ou sans échancrure ni fissure; des antennes
terminées en une massue le plus souvent
perfoliée et de quatre à cinq articles; des
mâchoires à dent cornée au côté interne ;
des tarses antérieurs souvent dilatés du
moins dans les mâles ; des élytres à bord
extérieur souvent en gouttière, avec un fort
rebord.
L’auteur compose celte tribu des genres
Sphœnites, Necrophorus, Necrodes , Silpha
(sous-genres: Tanalophilus , OEceptoma ,
Phosphnga, Necrophüus) et Agyrtes. On y a
rapporté depuis les genres suivants : Cyrlos-
celis , Diamesus , Plomaphila et Necrophila
Kirby, qui diffère du sous-genre cité ci-
dessus. (C.)
♦SILPIIIDE. bot. PH. — Voyez sil-
PHIUM .
SILPHIÉES. bot. ph. — Nom de l’une
des divisions de la tribu des Sénécionidées,
famille des Composées. Voy. ce dernier mot.
(C. d’O.)
* S IL PH 10S PE RM 4 . bot. pii. — Genre
de la famille des Composées , tribu des
Sénécionées, créé par M. Steetz ( Lehm .
Plant. Preiss., t. I, p. 433) pour des plan¬
tes herbacées , annuelles , de la Nouvelle-
Hollande ( côte occidentale ). L’auteur en
décrit deux espèces, qu’il nomme S. glan-
dulosum et S. perpusillum. Il fait observer
que la place de ce genre est difficile à trou¬
ver au milieu des diverses sections des Sé¬
nécionées; il présume qu’il serait assez na-
turellementclassé parmi les Madiées. (D. G.)
SILPIIUJM. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées, tribu des Sénécionées,
de la Syngénésie-polygamie nécessaire dans
le système de Linné. Il est formé de grandes
et belles plantes herbacées vivaces, propres
à l’Amérique septentrionale, dont la tige,
arrondie ou tétragone, porte des feuilles al¬
ternes , ver ticil 1 ées ou opposées , et de
grands capitules de fleurs jaunes. Ces capi¬
tules sont munis d’un involucre campa¬
nule, à écailles imbriquées, serrées dans le
bas, foliacées et lâches dans le haut; les
fleurs de leur rayon sont en languette et
femelles; celles du disque sont hermaphro¬
dites à la périphérie , mâles au centre. Les
akènes qui succèdent aux fleurs du rayon
sont comprimés, à deux ailes, échancrés au
sommet, surmontés de deux dents ou arêtes.
On cultive communément dans les jar¬
dins plusieurs espèces de ce genre.
Le SILPPIUM A FEUILLES LACIN1ÉES , SU-
phium laciniatum , Lin., croît naturelle¬
ment le long des rivières de l’Amérique
du nord, surtout du Mississipi, et dans
les monts Alleghanys. Sa tige cylindrique
s’élève à 2 mètres ou davantage; ses
feuilles sont alternes, pétiolées, pinnati-
partites, scabres , embrassantes, à lobes
entiers ou dentés-sinués. Ses capitules ont
plus d’un décimètre de diamètre; les folioles
de leur involucre sont légèrement hérissées,
ciliées à leur base. — Le Silphium trifolié,
Silphium trifoliatum, Lin., spontané sur
les montagnes de la Virginie, de la Caro¬
line et de la Géorgie, a également la tige
arrondie, mais à six angles peu prononcés ;
on le distingue à ses feuilles ovales, dentées,
rudes au toucher, ver tieillées par trois:
le Silphium perfolié, Silphium pèrfoliatum ,
Lin., a la tige carrée et les feuilles oppo¬
sées, ovales-deltoïdes, bordées de grandes
dents de scie, presque glabres, les supé¬
rieures cordées à leur base. Ces trois es¬
pèces, et d’autres qu’on cultive avec elles
pour l’ornement des jardins, réussissent
très bien en pleine- terre , dans toute na¬
ture de sol, et résistent sans peine aux
froids de nos hivers. On les multiplie par
semis et par éclats. (P. D.)
*SILPHOMOIlPHA (Silpha, nom de genre
de Coléoptères; uopyn forme), ins. — Genre
S1L
611
de l’ordre des Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Carabiques, tribu des troncatipen-
nes , créé par Westwood ( Enlomol . Iran s .,
t. VI) et adopté par Hope (ColeopterisC s ma -
nual, 2e part., p. 109). Le type, propre à la
Nouvelle-Hollande, a été nommé S. fallax
par Westwood. (C.)
*SILUBOLEFIS (» avSôs , forte épine ;
, écaille), rept. — Genre de Scinques,
dont la seule espèce connue est de forte
taille et vit à la Nouvelle-Hollande. Il a été
établi par Cocteau et répond à celui que
M. Gray nomme Trachysaurus. (P. G.)
SILUNDIA. foiss. — Nom latin du genre
SUondie. Voy. ce mot.
SILURE. Silurus. poiss. — Le nom de Si¬
lure, que Paul Jove et plusieurs de ses succes¬
seurs ont appliqué a l’Esturgeon, désigne cer¬
tainement dans Ausone le poisson que Linné
a nommé avec raison Silurus Glanis; car
cette épithète est aussi, sans aucun doute, le
nom du même poisson dans Aristote. On a
même encore conservé en Turquie le nom
de Glanos ou de Glano. Si Aristote ne s’est
pas servi du mot de h\ovp0ç, on le trouve
dans Elien, et il est certain que ce natura¬
liste applique ce nom au Silure du Danube.
Pline lui a donné la même acception. Le
nom de ce poisson, sur le lac de Neuchâtel,
est, d’après M. Hartmann, Glane; cepen¬
dant M. Agassiz n’est pas de cette opinion.
Dans le lac de Mor et dans quelques autres
parties de la Suisse française , on l’appelle
Saluth. Dans une grande partie de l’Alle¬
magne , on le nomme Wels ou Weller ; en
Autriche, le nom paraît très different : c’est
Schaid ou Schaiden.
Le poisson désigné sous ces différents
noms est une des plus grandes espèces d’Eu¬
rope; il a la tête déprimée, la poitrine ar¬
rondie, la queue très comprimée; la
bouche est assez grande, entourée de six
barbillons; les yeux sont petits , la dorsale
est réduite à quelques rayons; l’anale très
longue est réunie à la causale ; les nageoires
paires sont petites; le premier rayon de la
pectorale est osseux sans être très fort; il
n’y a pas d’épine à la dorsale : c’est un des
Siluroïdes sans adipeuse.
La couleur est d’un verdâtre plus ou moins
marbré de jaunâtre, souvent très rembruni,
selon les fonds qu’habite le Poisson.
Tels sont les principaux caractères de
SIL
celte espèce , qu’on ne trouve ni dans les
Iles Britanniques, ni en France, ni en Italie,
ni dans toute la Péninsule espagnole; mais
on la trouve en assez grande abondance dans
les lacs de Morat et de Neuchâtel , et ce¬
pendant il n’y en a pas dans le lac de Ge
nève. On en prend quelquefois dans le lac
de Constance. On la trouve dans le Rhin ,
dans l’Ill; elle existe dans le lac de Harlem,
mais elle est plus abondante dans l’Elbe, dans
la Sprée , dans le Danube et ses affluents.
On la pêche dans presque toutes les eaux
douces de l’Asie-Mineure, et il paraît même
qu’au printemps on la prend dans la mer
Noire, où elle entre par le Bosphore.
Ce poisson , si commun en Prusse et en
Livonie, abonde également dans tous les
fleuves de la Russie, tant dans ceux qui se
rendent à la Baltique que dans les grands
fleuves qui versent leurs eaux dans la mer
Noire ou dans la mer Caspienne. On a donc
raison de s’étonner qu'un poisson si répan¬
du ne se soit pas propagé en deçà du Rhin
ni au midi des Alpes , et qu’il soit demeuré
étranger à toutes les rivières de la Sibérie
qui se jettent dans la mer Glaciale. 11 n’y a
pas de doute qu’on pourrait transporter cette
espèce, et en enrichir nos cours d’eau. Les
essais couronnés de plein succès, qui ont été
faits par M. Diétrich, ont prouvé que ce
poisson peut être introduit dans les lacs de
la Basse-Alsace; ce savant minéralogiste
avait fait venir ses Silures du Fédersée ,
l’un des lacs du Hegau.
Les habitudes du Silure sont paresseuses.
Il se tient ordinairement au fond des eaux,
mais il se porte à la surface quand les orages
viennent à le troubler. C’est un poisson très
vorace, qu’on peut nourrir dans les étangs
avec du pain, de la viande, des gre¬
nouilles, etc. Sa chair est un aliment agréa¬
ble, mais qui varie selon les saisons et selon
les fonds sur lesquels ce poisson a vécu. J’en
ai fréquemment mangé pendant mon séjour
en Allemagne; elle tient un peu, comme le
dit Baldner, de celle de la Lotte. Je la com¬
parerais volontiers à celle de l’Anguille ,
mais elle est moins grasse et moins déli¬
cate. On peut tirer parti de la graisse du
Silure pour la brûler. On prépare une
bonne colle de poisson avec sa vessie.
Le poisson que je viens de décrire peut
être considéré comme le type d’un genre de
61*2
SIL
SU
la famille des Siluroïdes, caractérisé par une
dorsale unique sans rayons épineux , man¬
quant d’adipeuse, ayant une très longue
anale réunie à la caudale, six barbillons,
des dents en carde serrée ou en fin velours
sur les mâchoires et sur le devant du vo-
mer; mais la langue et les palatins sont
lisses. Nous avons diverses espèces de Si¬
lures dans les eaux douces de la Péninsule
indienne; plusieurs d’entre elles se distin¬
guent de celle d’Europe, parce qu’elles n’ont
que quatre barbillons. Les eaux douces
de Java en nourrissent une espèce qui n’a
que deux barbillons. Enfin, dans ie Nil on
trouve le Silurus auritus de GeoSîroy , qui
en a huit. Val.
SÏLURELLE. infus. syst. — Genre
proposé par Bory-St. -Vincent pour un ani¬
malcule microscopique que lui-même a
reconnu plus tard pour une larve de
Cyelope. (Dij.)
* SI LUI UE N (du nom d’une petite peu¬
plade celtique, les Silures qui habitaient le
pays de Galles), géol. — M. Murehison a
donné ce nom à un système de terrain très
développé en Angleterre, et qui fait partie
des anciens terrains de transition. Loi/, teu-
II A I NS . (C. O’O.)
SILUROÏDES. poiss. — Cette famille
comprend un très grand nombre de Pois¬
sons, appartenant à des genres distincts les
uns des autres par la combinaison la plus
variée des différentes parties qui pouvaient
fournir des caractères sans sortir du type
commun. Le seul caractère qui appartienne
exclusivement à ces poissons est de manquer
à la fois de scapulaire , de coraco'idien et de
sous- opercule. L’absence simultanée de ces
trois pièces ne se présente dans aucun au¬
tre poisson osseux. Un autre caractère exté¬
rieur et général peut être tiré de leur peau
nue et sans écailles, car je ne pense pas
qu’il faille considérer comme analogue à ces
téguments les boucliers osseux qu’on observe
chez un grand nombre d’entre eux. Certains
os des Siluroïdes prennent un développe¬
ment remarquable , et qui donne lieu aux
épines dont se trouvent armées les nageoires
de la plupart des espèces. Ces épines sont
les premiers rayons de la pectorale , de la
dorsale; mais tous les Siluroïdes n’en ont
pas. Les épines dorsales manquent plus
souvent que celles des pectorales. Il existe
cependant un genre , le Maiaptérure , qui
n’a pas même ce rayon osseux. Le caractère
extérieur que donnent ces rayons n’en est pas
moins très marqué; aussi M. Duméril avait-il
fondé sur ce caractère l’établissement d’une
famille sous le nom d’Oplophores. Nous n’a¬
vons pas conservé cette dénomination parce
que nous n’étendons pas autant que lui l’en¬
semble de cette famille, etqu’à l'exemple de
Cuvier nous n’avons groupé, dans nosSilu-
roïdes, que des espèces qui correspondent en
quelque sorte au genre Silurus de Linné. Un
autre caractère extérieur remarquable des
Silures consiste dans la présence des barbil¬
lons implantés autour de la bouche ; ceux
qu’on observe le plus communément sont
une continuation de la peau qui enveloppe
le maxillaire; puis il yen a très souvent,
sous la mâchoire inférieure , tantôt une ,
tantôt deux paires. Quelquefois aussi il
existe un barbillon au devant de la narine;
souvent quelques uns de ces barbillons sont
plus longs que le corps. 11 y a des espèces où
cette tendance à avoir des prolongements
filamenteux est si développée, que les rayons
de la pectorale ou de la dorsale sont égale¬
ment prolongés en longs filets. Le Bagrus
marinus en est un bon exemple à citer, non
seulement à cause de la longueur du filet ,
mais parce que son étude montre que les
épines constituant l’armure des nageoires
des Siluroïdes sont de véritables rayons ar¬
ticulés comme tous les rayons des nageoires,
et qu’on ne doit pas les considérer comme
des analogues de pièces osseuses qui man¬
quent au squelette des Silures. Il y a enfin
une autre disposition particulière assez com¬
mune chez les Siluroïdes ; je veux parler de
ce repli adipeux qui existe sur le dos de la
queue du Poisson, et qui constitue ce qu’on
appelle la nageoire adipeuse des Silures.
Mais, pas plus que les rayons épineux et
mobiles , elle ne peut être un caractère de
famille , car elle manque dans un assez
grand nombre d’espèces.
Ce qu’il y a de plus important à étudier
dans les Siluroïdes, c’est leur ostéologie. La
cavité cérébrale est fermée sur les côtés par
les ailes orbitaires et par le sphénoïde, réu¬
nis aux frontaux antérieurs jusqu’à l’elh-
moïde ; niais il est à remarquer que la plu¬
part des espèces manquent du rocher, et que
certaines espèces n’ont pas de pariétal. Ces os
su
semblent avoir été atrophiés par le développe¬
ment considérable de l’interpariélal qui em¬
brasse souvent le surscapulaire, et qui com¬
mence cette espèce de grand casque si re¬
marquable dans les Bagres. Cette armure
s'étend sur la nuque , et va très souvent
s’élargir en s’unissant aux plaques osseuses
des premiers interépineux. L’épine de la
dorsale semble alors se mouvoir sur les
pièces de la tète. L’interpariétal, articulé en
avant avec les frontaux, se porte en arrière
entre les frontaux postérieurs et les os voi¬
sins ; et comme les mastoïdiens s’intercalent
entre ceux-ci, il arrive que les pariétaux
sont rejetés sur l’arrière du crâne , ou ,
comme je viens de le dire, qu’ils disparais¬
sent quelquefois. Le surscapulaire , uni aux
os du crâne , donne deux branches , dont
l’une vu s’appuyer sur l’occipital latéral ou
sur le basilaire , et l’autre sur la première
vertèbre, à laquelle se trouve parfois soudé
le corps des deux ou quelquefois des
quatre suivantes, dont on peut toujours re¬
connaître la présence par les crêtes des apo¬
physes transverses. C’est là l’origine de ce
que M. Cuvier a appelé la grande vertèbre
des Siluroïdes. 11 y a tant de variété dans la
manière dont ces différentes pièces sont
réunies, qu'il est impossible d’en donner
une description générale; il faut renvoyer
a chacun des genres de cette famille.
11 n’y a pas moins de variations dans le
développement et dans les connexions des
interépineux. Les espèces qui portent au
devant de la dorsale une forte épine, ont le
second et le troisième interépineux réunis
par leur extrémité dilatée en une large pla¬
que qui a ordinairement la forme d’un
croissant, c'est ce que M. Cuvier a appelé
le bouclier. La grande épine s’articule tou¬
jours avec le troisième interépineux ; il y a
au devant d’elle une épine courte, articulée
sur le second interépineux, cette première
épine est réduite à une sorte de petit che¬
vron qui fixe comme une espèce de coin la
grande épine, lorsque le Poisson en la re¬
dressant veut s’en faire une arme offensive.
Pour abaisser la grande épine il faut com¬
mencer par soulever la petite et en quelque
sorte enlever le coin qui fixe la grande. Un
appareil musculaire simple, mais curieux,
exécute ces mouvements. Quant à la grande
épine , elle s’articule par un anneau passé
SU, 613
dans un second qui appartient au troisième
inlerépineux. Ce mode d’articulation an¬
nulaire existe dans d’autres Poissons. Je
pourrais citer comme exemple quelques Ché-
todonoides , mais on n’observe ces articula¬
tions dans aucune espèce des autres classes
de 'Vertébrés. L’épaule des Silures est éga¬
lement très développée et forme une cein¬
ture humérale dont la forme estévidemment
proportionnée à l’appui qu’elle devait don¬
ner à l’arme redoutable du premier rayon
de la pectorale. J’ai dit que le surscapulaire
s’unit au crâne et qu’il n’y a pas de scapu¬
laire dans les Siluroïdes. Chez ces Poissons
le cubital descend jusqu'à l’articulation qui
est très souvent une suture d’engrenage, à
dents très profondes. Dans beaucoup d’es¬
pèces ce cubital s’élargit tellement vers le
bas qu’il occupe presque toute la longueur
de l’articulation. Celte largeur donne une
base solide a l’épine pectorale. Le radial
I contracte ordinairement une union intime
avec le cubital , union qui va quelquefois
1 jusqu’à une fusion complète; dans ce cas
on ne peut plus distinguer ces deux os de
l’avant-bras, et pour augmenter encore la
solidité de cette ceinture humérale, cet os
cubito-radial donne deux arcades osseuses,
dont l’une est grêle et va du cubital à la face
interne de l’huméral , et l’autre est large,
souvent percée d’un grand trou, et va du
bord saillant du cubital en sens contraire
de la première, au bord inférieur de l’humé-
ral en avant de l’articulation de l’épine.
C’est sous ces arcades et dans les profondes
gouttières qu’elles limitent, que sont logés
les muscles propres à l’épine , faisceaux
musculaires très distincts des muscles com¬
muns de la nageoire. Un second os manque
encore à l’épaule des Silures, c’est celui que
M. Cuvier a nommé le coracoïdien et qui
a reçu aussi les noms de circulaire ou de
claviculaire. Il y a encore d’autres particu¬
larités singulières dans quelques uns des os
de l’arcade ptérygo-palatine des Siluroïdes.
Les deux ptérygoïdiens de la plupart des
Poissons osseux sont réunis en une seule
pièce; il en est de même du temporal et du
tympanique. Enfin, le sous-opercule man¬
que aussi constamment dans tous les Silu¬
roïdes.
Les nombreux Poissons de cette famille
ont une splanchnologie trop variable pour
6 14
SiL
SU
qu’on puisse la décrire d’une manière gé¬
nérale. Ces Poissons abondent dans les eaux
douces des pays chauds. Quelques espèces
cependant sortent des zones intertropicales,
et l’une d’elles , le Silurus glanis , se trouve
en Europe dans des latitudes septentrionales
assez élevées. Nous en voyons dans toutes
les eaux douces de l’Afrique , depuis le Nil
jusqu’au cap de Bonne-Espérance. 11 existe
des Siluroïdes dans toute l’Amérique sep¬
tentrionale, équatoriale ou australe, mais
les formes les plus variées et les organisa¬
tions les plus singulières vivent, dans l’an¬
cien comme dans le nouveau inonde , dans
les fleuves des contrées les plus chaudes.
Linné n’avait établi que deux genres
qu’on peut rapprocher de cette famille.
M. de Lacépède commença à établir quel¬
ques modifications aux genres de Linné, en
les divisant en Pimélode , Agénéiose , Dora^,
Plotose et Malaptérure ( voy . ces mots).
Nous avons subdivisé, dans le travail pré¬
senté sur cette famille, plusieurs des genres
que M. Cuvier avait ajoutés à ceux déjà
établis par Lacépède. MM. Agassiz , Mill¬
ier et autres ichlhyologistes modernes, ont
augmenté cette liste de manière qu’elle
deviendrait trop considérable pour la pré¬
senter ici; nous devons renvoyer à notre
Ichthyologie.
On peut remarquer, en ce qui touche la
distribution générale de ces genres, que les
Silures proprement dits , ne paraissent pas
exister dans les deux Amériques , qu’ils ne
sont représentés en Afrique que par une
seule espèce appartenant à une subdivi¬
sion particulière de ce genre: c’est le Silu¬
rus aurilus de M. Geoffroy. Les Schilbés
me paraissent représenter en Afrique les
Silures, et je trouverais leurs analogues en
Amérique dans les Chætopsis. Les Bagres
n’existent pas en Europe, mais ils sont très
communs dans les eaux douces de toutes
les autres parties du monde. Cependant,
c’est l’Asie qui en nourrit le plus grand
nombre d’espèces. Les formes des Bagres se
sont modifiées en Amérique en celles qui
correspondent à nos Platycéphales et aux
Galéichthes. Les espèces de ce genre sont re¬
marquables sous un autre rapport. Plusieurs
espèces sont marines, elles reproduisent
donc par rapport aux Silures, poissons émi¬
nemment d’eau douce , l’inverse de ce que
nous observons dans les poissons marins
dont quelques uns pénètrent dans les eaux
douces du globe, ce qui s’oppose à toute
distinction que l’on voudrait établir entre
les poissons de mer et les poissons de lacs
ou de rivières. Les Siluroïdes sont aussi du
petit nombre des poissons qui s’élèvent a
une hauteur considérable. Dans les grandes
chaînes de l’Asie , le Silurus lamghur a été
observé par M. Heckel à 2,000 mètres au-
dessus du niveau de la mer. En Amérique,
M. Pentland a rapporté des Pimélodes al¬
pins des ruisseaux du haut Pérou qui coulent
par une hauteur de 4,500 mètres. Mais en
même temps M. de Humboidt a signalé un
autre fait plus curieux, l’existence de ces
Siluroïdes, son Pimelodus cyclopum, dont
j’ai fait le genre Argès ; ce poisson se retire
dans les grands lacs intérieurs des gigantes¬
ques volcans américains, qui, dans leurs ex¬
plosions, vomissent quelquefois par milliers
ces espèces si curieuses.
Plusieurs de ces Siluroïdes ont l’habitude
de vivre si. longtemps hors de l’eau, que
quelques espèces peuvent, en rampant entre
les herbes , traverser par terre des plaines
assez étendues, et se diriger vers de nou¬
velles llaques d’eau, lorsqu’ils sont obligés
d’abandonner l’endroit où ils séjournaient,
soit a cause de la dessiccation des lieux, soit
pour tout autre motif. D’autres espèces ont
l'habitude de creuser non seulement la vase,
•
mais même de perforer des enduits assez
durs. Les Callichthes ne peuvent être gar¬
dés dans les viviers; il est dangereux pour
le propriétaire de laisser ces poissons s’y
établir, car ils finissent toujours par percer
les parois du réservoir. Les espèces qui
voyagent ainsi n’ont pas cependant, auprès
de leurs branchies, ces appareils compliqués
formés par des houppes ou des arbuscules
ramifiés qu’on voit dans les Clarias et les
Hétérobranches du Nil. D’autres espèces
ont, à la place d’arbuscules au-dessus des
branchies, des sacs coniques prolongés dans
toute Détendue du dos au-dessus de la co¬
lonne vertébrale.
Une autre espèce de Siluroïdes est cé¬
lèbre par sa vertu électrique. L’organe,
composé de feuillets membraneux et de
feuillets fibreux , diffère beaucoup par sa
structure de celui de la Torpille ou du Gym¬
note; mais il est animé, comme dans ces
S1L
615
S1L
Poissons, par des branches considérables de
la huitième paire.
Pour les naturalistes, qui pensent qu’on
doit tenir compte de l’insertion des ven¬
trales dans la distribution des Poissons et
dans 1 établissement des familles naturelles
de cette classe , les Siluroïdes seront , sans
aucun doute, un nouveau sujet d’embarras,
car il me paraît impossible de ne pas ad¬
mettre que V Eremophilus , décrit et figuré
par JV1. de Humboldt , ne soit un Siluroïde
apode. Nous avons déjà signalé, dans un
autre article, des faits nombreux analogues
à celui-ci, observés dans les familles des
Scombres , des Cyprinoïdes et des Clu-
péoïdes. (Val.)
SILLRUS. poiss. — Nom latin du Silure.
Voy. ce mot.
SïLVAUV. ins.— Sous ce nom, etquelque-
fois sous celui de Sylvain , on désigne vulgai-
i entent plusieurs espèces de Papillons. Ainsi
1 e grand Silvain est le Papillon du Peuplier ;
le petit Silvain, le Papillon sibylle, etc.
(E. D.)
SïLYAADîîE. ins.— Nom vulgaire d’une
espèce du genre Papillon, le Papilioliermione
Linné. Le mot Silvandre est quelquefois
écrit Sylvandre. (E. D.)
SILVA N LS (nom mythologique), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères tétramères,
famille des Xylophages et dépendant des
Mycétophagites. On en doit l’établissement
à Latreille (Règne animal de Cuvier , t. V,
p. 100).
Les Insectes qui composent ce genre ont le
corps presque linéaire ou parallél ipipède ; le
corselet plus long que large , de la largeur de
l’abdomen antérieurement; les premiers arti¬
cles des antennes presque égaux et en forme
de toupie, avec le dernier presque globuleux ;
les palpes presque filiformes, et l’extrémité
de ia tête un peu avancée et rétrécie en
museau triangulaire et obtus. Vingt-deux
espèces font partie du genre : dix sont amé¬
ricaines, neuf européennes, deux africaines
et une seule est d’Australie. Nous citerons,
comme s’y rapportant, les A. surinarfiensis
Linn. ( frumenlarius ), bidentalus, suturalis ,
sexdentatus, unidenlatus F., elongalus Ghl.,
et brevicornis Er. Ils vivent à l’état de larves
et d’insectes parfaits sous les écorces humi¬
des des arbres en décomposition.
Erichson (Nalurgeschichle der Ins. Denis,.
1846, p. 329) comprend ce genre dans sa
famille des Cucujipes et dans le groupe de
ses Bronliniens. (G.)
*SILYÏA. bot. ph. — Genre adopté dans
le Flora fluminensis, synonyme ô'Escobedia
Ruiz et Pav. Voy. scrophularinées.
SILYILS (Sylvius , nom mythologique).
ins. — Genre de Diptères, de la famille des
Tabaniens, créé par Meigen ( Syst . Beschr.,
II, 1820) et adopté par M. Macquart qui
lui assigne pour caractères: premier article
des palpes cylindrique chez les mâles ;
troisième article des antennes subulé, à cinq
divisions; première aussi longue que les au¬
tres réunies; des ocelles.
On ne connaît que deux espèces de ce
groupe: l’une de l’Algérie, S. algerus, Meig.
et l’autre propre à l’Italie et à l’Allemagne ,
qui doit en être regardée comme le type et
que Meigen indique sous le nom de A. vituli
( Tabanus vituli et italiens Fabr.). (E. D.)
SILYRÉES. bot. ph. — Nom de la neu¬
vième sous-tribu de la tribu des Gynarées ,
famille des Composées. Voy. ce mot.
(G. d’O.)
SÏL1BUM, bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Composées, tribu des Cynarées, de
la Syngënésie-polygamie égale dans le sys¬
tème de Linné. Établi d’abord par Vaillant,
il avait été réuni aux Carduus par Linné;
mais il a été rétabli par Gærtner, De Can-
dolle, Cassini, etc., et généralement adopté
dans ces derniers temps. Il ne comprend
qu’une espèce, grande et belle plante her¬
bacée, annuelle, spontanée dans la région
méditerranéenne, et qui, de là, s’est répan¬
due dans un grand nombre de pays diffé¬
rents. Ses capitules multiflores, à réceptacle
charnu, chargé de fimbrilles , sont entou¬
rés d’un involucre de grandes écailles folia¬
cées , dont les extérieures se dilatent à leur
extrémité en un appendice ovale, terminé
par une épine. Ses étamines ont les filets
soudés entre eux; ses akènes sont compri¬
més , glabres , marqués d’une large aréole
exactement basilaire, et ils portent au som¬
met, sur un anneau corné, une aigrette à
plusieurs séries de poils un peu barbelés.
Le Silybum marianum Gærtn., très connu
sous les noms vulgaires de Chardon-Marie ,
Chardon-Notre-Dame, Chardon argenté, etc.,
croît communément le long des chemins et
dans les lieux incultes. Il passe pour sudo-
616
SIM
SIM
rifîque, apéritif et diurétique. Dans nos dé¬
partements méditerranéens on mange ses
jeunes pousses en salade et en fritures.
Quelquefois on le cultive dans les grands
jardins paysagers, à cause de sa haute taille
et de ses grandes feuilles maculées de
blanc. (D. G.)
SIMABA. bot. ph. — Genre de la famille
des Simaroubacées, donton connaît aujour-
d'hui 16 ou 18 espèces. Ce sont des arbustes
ou des arbres de l’Amérique tropicale, très
voisins des Simarouba, desquels ils diffèrent
principalement par leurs fleurs hermaphro¬
dites, par leur port et par leurs feuilles à
folioles opposées. Comme exemple de ce
genre, nous citerons le Simaba floribunda
Aug. St.-Hil. (Plan, remarq., p 126, t. X),
belle espèce frutescente , du Brésil , dont
l’écorce et les feuilles ont une amertume
très forte , qu’elles doivent à un principe
extractif particulier. Les Brésiliens en font
usage, ainsi que des mêmes parties du
Simaba ferruginea Aug. St.-Iiil., contre les
fièvres, contre l’hydropisie, etc. (D. G.)
*SIMAK. poiss. — On trouve dans la
rivière de Couaïc , près d’Alep , un Poisson
Scombéroïde que les habitants nomment
Simak-el-inglese , cette dernière épithète
étant probablement une corruption du mot
français Anguille , et dont les Icthiologistes
font une espèce du genre Mastacemble (Mas-
tacembelus haleppensis , Cuv. Val.; Rhyn-
chobdella haleppensis , Bl. Schn.). C’est le
goût de sa chair, analogue à celle de l’An¬
guille, mais moins grasse, qui lui a valu
son nom en langue franque. Le museau de
ce Poisson est très proéminent, et garni de
chaque côté d’un petit tentacule. Voy. mas¬
tacemble et RHYNCOBDELLE, (G. B.)
SIMAROUBA. Simarouba . bot. pu. —
Genre de la famille des Simaroubacées , à
laquelle il donne son nom, de la Décandrie-
monogynie dans le système sexuel de Linné.
Il a été formé, par Aublet, aux dépens du
genre Quassia. Il se compose d’arbres indi¬
gènes de l'Amérique tropicale, à feuilles al¬
ternes, brusquement pennées, à fleurs pe¬
tites , blanchâtres ou verdâtres, disposées
en grappes paniculées, axillaires ou termi¬
nales. Ces fleurs sont uni-sexuées et pré -
sentent toutes également un calice court,
en forme de cupule, à cinq dents ou divi¬
sions; et une corolle de cinq pétales beau¬
coup plus longs que le calice; les mâles
possèdent dix étamines hypogynes , dont les
opposi ti pétales plus courtes, et qui ont leur
filet inséré sur le dos d’une petite écaille;
à leur centre se trouvent généralement drts
rudiments d’ovaires ; les fleurs femelles pré¬
sentent dix petites écailles, rudiments des
étamines, et un pistil porté sur un gyno-
phore court, à cinq ovaires libres, unilo¬
culaires, uni-ovulés; de chaque ovaire s’élève
un style , et ces cinq styles , libres et dis¬
tincts à leur base, se soudent bientôt en
un seul court, dressé, que termine un large
stigmate à cinq lobes. A chaque fleur fe¬
melle succèdent cinq drupes, quelquefois
moins, par l’effet d’un avortement, unilo¬
culaires et monospermes.
L’espèce la plus anciennement connue de
ce genre est le Simarouba officinal, Sima-
rub a officinal is DG. ( Quassia A imaruba L.,
S imaruba amara Aubl.). C’est un grand et
bel arbre de la Guiane et des Antilles ,
où il croit naturellement dans les endroits
sablonneux. Il se distingue par ses feuilles
brusquement pennées , formées de cinq à
sept paires de folioles alternes , brièvement
pétiolulées, oblongues, très obtuses et ar¬
rondies au sommet, coriaces et lisses, d"un
vert pâle en-dessous. Ses fleurs sont mo¬
noïques (d’après DeCandoIIe). L’écorce de
cet arbre analogue au reste par ses proprié¬
tés à celle des autres espèces du même
genre , est désignée dans les pharmacies
sous le nom (V Écorce de Simarouba. Eile se
distingue par une amertume franche et très
forte , qu’elle doit à un principe particulier.
Cette substance a été découverte par Win-
kler et elle a reçu le nom de Quassine , parce
qu’elle a été trouvée d’abord dans le Quassia
amara. Sa formule 'chimique est C20*ll12O6.
Elle est mêlée, dans l’écorce du Simarouba
officinal , à une matière résineuse , à une
huile essentielle, a de l’acide malique et à
quelques sels. L’écorce de Simarouba est
essentiellement tonique et l’un des meilleurs
stomachiques connus. Elle a été fort préco¬
nisée contre les flux de ventre, contre les¬
quels en effet elle est très avantageuse,
toutes les fois que ces affections ne sont pas
accompagnées d’une inflammation vive des
organes. On en obtient également de bons
effets contre les fièvres intermittentes ver-
nales, contre la chlorose , le scorbut, etc.
SIM
SIM
Une autre espèce intéressante à peu près
aux mêmes titres est le Simaroüba élevé ,
Simaruba excelsa DC , espèce qui croît dans
les bois montagneux des Antilles. Elle forme
un grand arbre de 30 à 35 mètres de hau¬
teur, à bois Blanchâtre, à écorce grise, cre¬
vassée. Elle se distingue de la précédente
par ses feuilles à folioles opposées, pétiolu-
lées , oblongues-lancéolées , veinées à leur
face inférieure. Son écorce et son bois ont
une amertume franche et très forte. D’après
Nees d’Esenbeck , c’est de ce Simaroüba que
provient la plus grande partie du bois qui
porte dans le commerce et dans les phar¬
macies le nom de Lignurn Quassiœ. (P. D.)
SIMAREBACÉES. SïMARUBÉES Si-
marubaceœ. Simarubeœ. bot. ph. — Groupe
de plantes auquel on a donné le premier ou
le second de ces noms , suivant qu’on l’a
considéré comme une famille distincte ou
comme une tribu de celle des Rutacées , à
l’article desquelles nous avons exposé ses
caractères et ses genres, (Ad. J.)
*SÏA1BE0CIJNE. bot. ph. — Genre
créé par De Candolle ( Prodr., Y, p. 297 )
dans la famille des Composées, tribu des
Astéroïdées , pour un arbuste du Pérou , à
fleurs rayonnées, purpurines , à involucre
imbriqué, à aigrette pileuse, longue et
unisériée sur les akènes du disque, courte
et bisériée sur ceux du rayon. (D. G.)
SIMBELETA. bot. ph. — Ce genre, créé
par Forskahl , est regardé comme n’étant
qu’un synonyme de V Anarrhmum Desf., et
l’espèce, qui en était le type, le Simbuleta
Forskalei Gmel. ( S. arabica Poil’.), est re¬
gardée comme rentrant dans Y Anarrhinum
bellidifolium. Cependant il reste encore un
peu d’incertitude au sujet de ces deux assi¬
milations. (D. G.)
*SIMETIIIS. bot. pii. — M. Kunth a créé
ce genre ( Enurndr ., IV, p. 618) dans la fa¬
mille des Liliacées, pour Y Anlhericum bico-
lor Desf. ( Phalangium bicolor DC.), jolie
plante de l’Europe méridionale, dont le nom
spécifique est dû à son périanthe blanc en
dedans, purpurin en dehors. Ce genre est
très voisin de V Arlhropodium , duquel il se
distingue, selon son auteur, par les loges
de son ovaire bi-ovulées ; il se distingue des
genres Cæsia et Phalangium , par ses éta¬
mines à filets barbus et, de ce dernier, en
particulier, par le nombre de ses ovules; il
T. xi.
617
s’éloigne des Bulbines par les pièces de son
périanthe marquées de 7-5 nervures, par ses
deux ovules anatropes. Enfin son port parti¬
culier le fait reconnaître au milieu des genres
qui viennent d’êlre nommés. Son espèce
type est le Simethis bicolor Kunth. (D. G.)
SIMIA. mam. — - Les anciens donnaient
spécialement cette dénomination au Magot,
espèce du genre Macaque; mais les zoolo¬
gistes modernes l’ont appliquée d’une ma¬
nière générale à la première famille de l’ordre
des Quadrumanes, celle des Singes. (E. D.)
*SIMIÆ, Bonap.; SSMIADÆ, Less.; Sf-
MIDÆ, Bonap.; SIMIINA, Gray. mam. —
On a indiqué, sous ces dénominations di¬
verses, la famille des Quadrumanes conte¬
nant les Singes. Voy. ce mot. (E. D.)
SÏMIRA. bot. ph. — Genre établi par
Aublet, et rapporté aujourd’hui, comme
synonyme, au genre Mapouria A. Rich., de
la famille des Rubiacées-Cofféacées. (D. G.)
*SIMIUS. mam. — Les Singes sont dési¬
gnés sous ce nom par Alpinius (Hist. Ægypt.
nat., 1735). (E. D.)
*SIMMOIVDSIA (nom d’homme), bot. ph.
— Genre établi par M. Nuttal dans la fa¬
mille des Euphorbiacées , tribu des Acaly-
phées. (D. G.)
*SÏM0, Megerle Dahl. ins. — Synonyme
de Otiorhynchus Germar, Schœnherr. (C.)
*SIMOCHEILUS. bot. ph. — Genre de
la famille des Ericacées, formé par M. Ben¬
tham , par la réunion des genres Plagioste-
mon,Thamnus, Simocheilus , Octogonia a t
Pachycalyx de Klotzseh. Il renferme de pe¬
tits arbustes du cap de Bonne-Espérance,
qui ressemblent à des Bruyères, et dont les
fleurs forment généralement des capitules
terminaux penchés. (D. G.)
*SIMOETIÎIS (ucixoç, camus ; àviSvjç, souf¬
fle). ins. — Leach (in Sam. Comp., 1819)
désigne sous ce nom un genre de Lépido¬
ptères nocturnes de la tribu des Pyralides qui
n’est pas adopté par les entomologistes fran¬
çais. (E. D.)
*SIMOETHUS (o-cp.oç, camus; yjVoç, carac¬
tère). ins. — M. Boisduval (Z oologiedu Voyage
de l’Astrolabe, t. I, part. 1, 1832) a créé,
sous ce nom, un genre de Lépidoptères de la
famille des Diurnes, principalement remar¬
quable par la conformation de ses pieds. Le
type est le S. pardu Boisd. ( Polyonmatus
Simelhüs Latr., God., Cram.), du Bengale
78
618
SIM
et de Java. îl y entre, en outre, une seconde
espèce, S. rex Boisd., qui se trouve dans
nie Doréi. (E. D.)
S1MOIV. mam. — Nom vulgaire du Dau¬
phin. (E. D.)
*SIMOATEA. auaciin. — C’est un genre
de l’ordre des Acarides , établi par M P.
Gervais , dans le tom. IU des Insectes aptè¬
res par M Walckenaër, et dont les carac¬
tères génériques ne sont pas encore publiés.
La seule espèce connue est la Simonea fol-
liculorum Simon ( Archives de Millier, 1842,
p. 218, pl. 9). Cette espèce , qui est assez
commune , a été rencontrée dans la tanne
des cryptes altérés qui se voient si souvent
sur les ailes du nez, chez l’espèce humaine
particulièrement. (H L.)
•*SIlliORIIYNCHUS, Keys. et Blas. ois
— Synonyme de Terelda Ch. Bonap. ; Li-
mosa, Pal I. , genre fondé sur la Barge lerett
Lim. terek Ternm. ). (Z. G.)
SIMOSAURUS ( crcp.o; , museau obtus ,
camus; o-avpoç, lézard), bept. foss. — Genre
créé par M. H. de Meyer pour un Reptile,
dont les débris se rencontrent dans le Mus-
chelkalk, ainsi que les Conchiosaures, Draco-
saures et les Nothosaures. La tête est large
et aplatie; le museau arrondi ; l'os carré ou
tympanique est dirigé fortement en arrière,
de sorte que l’articulation de la mâchoire
inférieure dépasse de beaucoup le condyle
occipital. Les fosses temporales sont grandes,
ovales; les orbites presque circulaires et les
narines séparées l’une de l’autre. La face
inférieure ou palatine présente un vaste
plancher osseux , percé à son extrémité an¬
térieure par l’ouverture des arrière-narines,
à peu près comme dans la Chelyde mata-
mata. Les dents sont petites et arquées
comme dans les Nothosaures, et il paraît
que les membres ont de l’analogie avec ceux
des Plésiosaures. Nous avons déjà proposé
de réunir tous ces genres du Muschelkak , à
cause de la composition de leur tète , qui
nous paraît un mélange de celle des Tor¬
tues et des Sauriens, sous le nom de Chélyo-
sauriens. (L...d )
*SIMOTES. mam. — F. Fischer ( Fisli.
Synops. Mam., 1829 ) a créé sous ce nom
un genre de Rongeurs du groupe naturel
des Rats. Voy. ce mot. (E. D.)
SIMPLEGADE. moll. — Genre proposé
par Montfort pour une Coquille fossile qui
SIM
doit faire partie du genre Ammonite. (Dcj.)
*SIM PE ICI Al*\ MES . Simplicimani (sim¬
plex, simple; manus, main), ins. — Nom
donné par Cuvier à une section de la tribu
des Carabiques , comprenant ceux de ces
Insectes Coléoptères dont les deux tarses
antérieurs seuls sont dilatés dans les mâles,
sous forme de palette carrée ou orbicu-
laire. (C. d’O.)
SIMPLÏCIPÈDES-. ins.— Nom donné par
Dejean à sa quatrième tribu des Carabiques,
ordre des Coléoptères, comprenant ceux de
ces Insectes qui n’ont pas d’échancrure au
côté interne des jambes antérieures.
(C. d’O )
*SIMPEOCAR!A . ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères , famille des
Clavicornes , créé par Curtis ( British En-
tomology, 7, 335), adopté par Erichson (Na-
turgeschichte der Ins.Deulschl. , 184G, p. 168,
1847, p. 493), et composé des quatre espèces
suivantes : S. semi - striata F. , melallica
Dufs., maculosa et acuminata Et*. Ces es¬
pèces sont toutes propres à l’Europe et la
première est excessivement commune aux
environs de Paris, sous la mousse, dans les
champs de luzerne. (C.)
* SIMPUEOPSIS ( simpulum , petit vase
pour les sacrifices; o^iç, apparence), moll.
Beck, dans le Catalogue des Mollusques du
Musée du prince Frédéric, indique, sous ce
nom, un genre de Gastéropodes pulmonés
(Beck, Index Moll. Mus. Fr. Aug. Chr. Fréd.,
1837). (G. B.)
SIMPIJEEM ( simpulum , petit vase pour
les sacrifices), moll. — Klein, dans son Essai
sur la classification des Coquilles, réunit,
sous ce nom générique, des Tritons, des
Ranelles, des Fasciolaires et un Strombe, à
cause de la ressemblance qu’il leur trouve
avec un vase que les anciens employaient
dans leurs sacrifices. (G. B.)
SSMSÏA (dédié au botaniste anglais Sims,
le fondateur du Botanical Magazine ). bot.
ph. — En 1807, Persoon avait proposé sous
ce nom un genre qui rentre dans la famille
des Composées, tribu des Sénécionées. Eu
1810, dans sa belle monographie des Pro-
téacées, M. Rob. Brown proposa un nouveau
genre dans cette dernière famille, sous ce
même nom. Il est dès lors évident que l’an¬
tériorité appartient au premier; aussi le
dernier est il aujourd’hui regardé comme
SIM
619
synonyme de Stirling ia. (Juant au S huai et
de Persoon, il a pour objet des plantes her¬
bacées, du Mexique, à involuere cylindracé,
formé d’écailies nombreuses, presque égales,
sur 2-3 rangs ; à réceptacle paléacé; à akènes
comprimés-planes, surmontés de deux arêtes.
(D. G.)
*SIMS1MUM. bot . pu. — Genre de la
famille des Sésamées, pour ceux qui adop¬
tent cette famille, de celle des Bignoniacées,
tribu des Sésamées pour M. Endlicher, pro¬
posé par M. Bernhardi pour le Sesamum
roslralum Hochst , et regardé par M. En¬
dlicher comme une simple section des Sé¬
sames. (D. G.)
*SI!UULIA, Meig. ins. — V oy. SIMU¬
LIUM.
*SIMULÏDES. ins. — M. Zetterstedt
(Dipt. Sound., 1842) indique sous cette dé¬
nomination une division des Tipulaires
comprenant plusieurs genres de Diptères et
particulièrement celui des Simulium. Voy.
ce mot. (E. D.)
* SIMULIUM ( simulo , feindre), ins. —
Genre de l’ordre des Diptères, famille des
Némocères , tribu des Tipulaires , division
des'Florales, créé par Latreille (Histoire na¬
turelle des Insectes, 1802) aux dépens des
Culex de Linné, et adopté par tous les en¬
tomologistes. Les Simulium , que Meigen
désigne sous la dénomination de Simulia,
ont pour principaux caractères : Antennes
cylindriques, composées de onze articles.
Palpes de quatre articles , dont le dernier
est grêle et allongé. Ocelles nuis. Ailes très
larges, ayant leurs cellules marginales et
bacillaires fort étroites. Tarses ayant leur
premier article aussi long que les quatre
autres réunis. Ces Diptères piquent assez
fortement et attaquent les animaux. On en
connaît une dizaine d’espèces, toutes propres
à l’Europe. Mous citerons, comme type, le
S. replans Latr., qui est brun et se trouve
communément partout en Europe. (E. D.)
*SIMUS (<rtu.o;, camus), rept. — M.Agas-
siz (in Wagl. Icon.Rept., 1830) nommeainsi
l’une des subdivisions du genre Couleuvre.
Voy. ce mot. (E. D.)
* SIMYRA (jtp.oç, camus; oùpa, queue).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères, fa¬
mille des Nocturnes, tribu des Leucanides,
créé par Treiscke, adopté par tous les ento¬
mologistes et dont Duponchel (Calai, métho-
SJN
digue des Lépidoptères d’Europe, 18 H) fait
deux genres distincts: les Simyra et les Sy~
nia , les premiers ayant les ailes supérieures
à sommet plus ou moins aigu, sans taches ni
lignes transversales, mais rayéeslongitudina-
lement, comme celles des Leucanies, et les
seconds à ailes supérieures ayant la côte lé¬
gèrement sinuée au milieu. On ne connaît
qu’un petit nombre d’espèces de Simyra ; le
type est la S- nervosa Fabr. qui se trouve en
Allemagne. Cette espèce a pour principaux
caractères : Corps d’un jaune nankin pâle ;
ailes antérieures de la même couleur , fine¬
ment pointillées de brun, avec les nervures
blanches et trois lignes longitudinales noi¬
res, deux à la base et une autre vers le mi¬
lieu; ailes postérieures d’un jaune blanchâ¬
tre. Les chenilles sont cylindriques, poilues;
elles vivent de Graminées ou de plantes
basses, et, avant de se chrysalider, se ren¬
ferment dans des coques composées de soie
et de débris de végétaux. (E. D.)
* SINAPIDENDROIV. bot. ph. — Genre
de la famille des Crucifères, tribu des Ortho-
plocées , créé par Lowe pour des espèces de
Moutardes sous-frutescentes, propres à l’île
de Madère, qui formaient la section Disac-
aium du genre Sinapis dans le Systema et
le Prodromus de De Candolle. Ces plantes
se distinguent surtout par leurs deux sépales
latéraux renflés*en sac à la base et par leur
silique stipitée, à bec comprimé, stérile, à
valves presque planes. (D. G.)
SINAPIS. bot. pii. — Nom latin du genre
Moutarde. Voy. moutarde.
SUMAPISTRUM, Mœench. bot. pii. -Sy¬
nonyme de Cleome. Sous ce même nom,
M. Reiehenbach a proposé un genre de Cru¬
cifères qui rentre comme synonyme dans les
Moutardes, section des Ceratosinapis DC.
(D. G.)
* SUYCLAIRIA. bot. ph. — Genre créé
par MM. Flooker et Arnott, dans la partie
botanique du Voyage de Beechey , p. 433,
pour un bel arbuste du Mexique, à capitules
jaunes rayonnés, groupés en une sorte de
panicule d’un brillant effet, entourés d’un
involuere imbriqué et dont le réceptacle est
nu. Ces fleurs donnent des akènes courts,
anguleux, surmontés d’une aigrette bisériée,
dont les poils internes sont longs, raides,
fragiles et scabres. Ce genre se place dans la
famille des Composées, tribu des Vernonia-
620 SI N
cées, en ire les genres Hectorea DC., et An-
dromachia H. B. (D, G.)
* S INDUIS (criv<îpb; , petit marteau). ins.
- — Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille
des Nocturnes, tribu des Tinéites, créé par
M. Boisduval ( Faun . Madag., 1833), remar¬
quable par ses ailes supérieures un peu el¬
liptiques et les inférieures piissées dans le’
repos. Ce genre ne comprend qu’une seule
espèce provenant de Madagascar et de l'île
de Sainte-Marie, et qui a reçu le nom de S.
Sganzini Boisd., loc. cil., pl. 16, fig. 10.
(E. D.)
*SINEA. ins. — Genre de la famille des
Réduviides, de l’ordre des Hémiptères, éta¬
bli par MM. Ainyot et Servi Ile ( Insectes
hémiptères. Suites à Éuffon) sur quelques
espèces très voisines des Z élus, et remarqua¬
bles surtout par les petites épines qui héris¬
sent leur tête et leur prothorax. Les auteurs
du genre en citent trois espèces fies S. mul-
tispinosa (Cimex mullispinosus De Geer), de
Pensylvanie; S. Javanensis Arnyot et Ser-
ville, de Java; et S. punctipes Amyot et
Servi i le, de Cayenne. (Bu.)
*SI!\EMÏMIA (sine, sans; muria, sau¬
mure). moll. foss. — Genre de Mollusques
Acéphales à coquille équivalve, dont la sta¬
tion est verticale (orthoconques), dont l’im¬
pression paléale du manteau n’est point
échancrée par un sinus (inlégropaléales ).
Confondues d’abord avec les Unio (Sowerby),
les Sincmuriaen diffèrent néanmoins parleur
habitat , puisqu’elles n’ont jamais été trou¬
vées dans des formations d’eau douce ; elles
s’en distinguent, en outre, par des caractères
importants. Leur coquille, en général trans¬
verse et inéquilatérale, n’a qu’une dent la¬
térale , une petite fossette oblique pour le
ligament interne, et deux dents latérales
éloignées. Dès 1838, M. Agassiz avait dési¬
gné ce genre particulier sous le nom de Car-
dinia; peu de temps après, M: Stutchbury
lui donnait celui de Pachyodon. Ignorant
ces circonstances et frappé des. caractères spé¬
ciaux de ce Mollusque, M. deChristol l’appela
Sinemuria (Bull. Soc. Géol., XII, 1841). Les
espèces paraissent particulièrement nom¬
breuses dans les terrains carbonifères ; les
plus récentes se rencontrent dans le lias et
le terrain jurassique. Quant aux affinités
zoologiques de ce Mollusque , elles n’ont
point encore été suffisamment étudiées ; il
sm
paraît néanmoins se rapprocher des Crassa-
tel les et des Corbeilles. (E. Ba.)
SINETISÈîlES. mam. — Voy. synethèhes.
*SINGA. arachn. — Koch , dans son Die
Arochniden , désigne sous ce nom un nou¬
veau genre de l’ordre des Araignées, établi
aux dépens de celui des Epeira de Walcke-
naër. Six espèces composent cette nouvelle
coupe générique; parmi ces espèces je cite¬
rai le Singa conica Walck. ( Epeira ) (Ilist.
nat. des 1ns. apt., t. II , p. 138, n. 157 ) , qui
a été rencontré en Allemagne. (H. L.)
SIMGANA. bot. ph. — Genre créé par
Aublet pour un arbuste sarmenteux de la
Guiane, à tige rameuse, à grandes feuilles
placées par deux sur chaque nœud, à fruit
cylindrique, fragile, uniloculaire, long de
15 à 24 centimètres, et renfermant de gros¬
ses graines entourées de pulpe, attachées à
trois placentaires pariétaux. A.-L. Jussieu
le rapportait à sa famille des Guttifères. De
Candolle, Endlicher le mettent parmi les
genres douteux à la suite des Capparidées.
(D. G.)
SINGES. Simia. mamm. — On connaît un
grand nombre d’espèces dans la famille na¬
turelle des Singes , et toutes sont intéres¬
santes, quel que soit le point de vue sous
lequel on les étudie. La pétulance des unes,
la lenteur réfléchie de quelques autres , la
variété, la mobilité, la finesse des instincts
chez toutes, la forme de leur corps, tou¬
jours plus ou moins analogue à la nôtre
aussi bien que leur physionomie, et parfois
même leur démarche , tout, dans ces singu¬
liers animaux, appelle et retient l’attention
de l’observateur. C’est à cause des mêmes
particularités que les Singes excitent dans
toutes les classes de la société et chez tous
les peuples un égal sentiment de curiosité.
En effet, il est aisé de reconnaître en eux
un acheminement de moins en moins im¬
parfait de l’animalité vers le genre humain.
Dès que l’on a quitté le groupe naturel des
Makis ou Lémuriens, l’étude ascensionnelle
du règne animal montre les Ouistitis, dont
l’organisation, les mœurs, et surtout le fa¬
ciès, sont, pour ainsi dire, un mélange de
ceux des Rongeurs et des Primates eux-
mêmes ; puis les Sagouins et les Sapajous,
américains, de même que les Ouistitis; les
Cynocéphales , les Macaques viennent en¬
suite; puis les Guenons et les Semnopi-
SI N
tbèques , espèces de l’Inde ou de l’Afrique ,
qui méritent bien mieux la dénomination
de Singes que les Ouistitis; aussi, quoique
ces animaux soient d’espèces et même de
genres fort divers, les personnes les moins
familiarisées avec les méthodes des natu¬
ralistes leur donnent-elles indistinctement
à tous le nom de Singes. Au contraire,
on hésite, pour ainsi dire, lorsqu’il s’agit
des espèces les plus rapprochées de nous
par leur organisation. Pour celles-ci , la
dénomination de Singes ne paraît plus
suffisante, et celle d’Homme cependant
ne peut encore être appliquée. Ces Singes
supérieurs aux autres ont même été classés
par les nomenelateurs du dernier siècle dans
le même genre que l’Homme lui-même. On
se contente aujourd’hui de les nommer Sin¬
ges anthropomorphes pour exprimer qu’ils
sont plus semblables à notre espèce que tous
ceux que nous avons déjà cités; ce sont les
Gibbons et surtout le Chimpanzé et l’O-
rang Outang.
Les principales dispositions organiques,
par lesquelles les Singes diffèrent des autres
animaux, ont engagé les naturalistes du
siècle dernier, et beaucoup de ceux du siècle
actuel , à les réunir dans un même ordre
avec l’Homme sous le nom de Primates, qui
signifie pour ainsi dire que ce sont les
notables du règne animal. Dans la méthode
de Linné , l’ordre des Primates réunit
l’Homme, les Singes, les Makis , et même
les Paresseux et les Chauve Souris, que de¬
puis lors on en a retirés. Beaucoup d’au¬
teurs, il est vrai, ont essayé, à l’exemple de
Blumenbach et de Cuvier , de faire un or¬
dre des Bimanes pour l’Homme seul, et un
ordre des Quadrumanes pour les Singes et
les Makis; mais cette opinion paraît aujour¬
d’hui abandonnée, et l’ordre des Primates
comprend, comme au temps de Linné,
l’Homme, les Singes et les Lémuriens.
Toutefois , on n’admet plus avec Tyson ,
Linnæus et divers autres , que les Singes
anthropomorphes, c’est-à dire à faciès hu¬
main, que nous avons cités précédemment,
doivent être considérés comme des espèces
du genre Homo. Dans le Systema naturœ de
Linné, le Gibbon s’appelait Homo lar ;
l’Orang-Outang, Homo satyrus ; et le Chim¬
panzé , Homo troglodytes. L’Homme rece¬
vait et a seul conservé la dénomination
SIN 621
d'Homo sapiens. Les psychologistes, qui ont
trop dédaigné l’observation des animaux, et
en particulier celle des Singes, du Chien, de
l’Eléphant, et des autres espèces réellement
intelligentes, se sont souvent récriés contre
la réunion (réunion purement zoologique
cependant) de l’Homme et des premiers
Quadrupèdes, telle que l’avait établie l’é¬
cole de Ray et de Linné, et ils ont proposé
de séparer complètement l’Homme du reste
des animaux.
Aujourd’hui la réunion de l’Homme et des
premiers Singes dans un seul et même
genre n’est plus admissible , malgré les rap¬
ports de structure incontestables et incon¬
testés qui existent entre lui et les espèces
anthropomorphes, et même tous les Singes
de l’ancien continent. Une connaissance plus
complète , toujours au point de vue organo-
logique, a démontré que si les trois préten¬
dues espèces d’Hommes que nous citions plus
haut , d’après Linné , diffèrent moins de
V Homo sapiens que des derniers Primates,
c’est-à-dire des Cheiromys , des Galéopi-
thèques , et même des Makis et des Ouisti¬
tis , il est assez facile cependant de les en
distinguer par de bons caractères zoolo¬
giques, pour qu’on ne les laisse pas confon¬
dues génériquement avec lui. L’Homme n’a
pas un seul caractère organique , dont on
ne retrouve la trace , souvent même la re¬
production , dans les Singes de l’ancien
monde; mais sa station, sa forme générale,
son grand développement crânien, et la
masse cérébrale dont ce développement est
la conséquence ; la forme de ses membres
inférieurs , dont le pouce n’est pas oppo¬
sable, et d’autres caractères encore en font,
même au point de vue organique, un genre
bien distinct de ceux des Singes.
Buffon, qui faisait alors de la nomencla¬
ture tout en la combattant, avait réservé
le nom de Singes à une partie seulement des
animaux auxquels on l’applique générale¬
ment. Les tomes XIV et XV (1) de son
Histoire naturelle sont consacrés à ces ani¬
maux , et ils ont grandement contribué à
nous les bien faire connaître. Quoique le
grand naturaliste français appelle quelque¬
fois les Sakis, les Sajous , les Macaques, etc.,
des Singes, il réserve cette dernière dénomi¬
nation à ceux « qui sont sans queue , dont la
(i Edition in-4 (1760-1767).
622
SI N
SI N
» Tace e»t aplalic, dont les mains, les doigts,
» les dents et les ongles , ressemblent à
» ceux de l’Homme, et qui, comme lui,
» marchent debout sur les deux pieds. Les
» anciens, dit-il , n’en connaissaient qu’un
» seul : le Pilhecos des Grecs , le Simia des
» Latins; et c’est celui sur lequel Aristote,
» Pline et Galien , ont institué toutes les
» comparaisons physiques , et fundé toutes
» les relations du Singe à l’Homme. » Le
Chimpanzé et l’Orang , dont Buffon con¬
fond l’histoire sous le nom de ./oc/co, et le
Gibbon qu’il fait mieux connaître , forment
ses autres espèces de Singes. Après eux vien¬
nent les Babouins, « à queue courte, à face
» allongée, à museau large et relevé, avec
» des dents canines à proportion plus fortes
» que celles de l’Homme et des callosités sur
» les fesses. »
Buffon en connaît trois espèces : le Papiou
ou Babouin proprement dit, le Mandrill et
l’Ouenderou. Un groupe intermédiaire à ce¬
lui des Babouins et à celui qui va suivre est
formé par le Magot. Buffon n’avait pas re¬
connu que cette espèce et le Pithèque, dont
il a parlé précédemment, ne different réel¬
lement pas. D’une part, il croyait n’a¬
voir pas vu le Pithèque , et il le classait
dans le premier groupe d’après les récits
des anciens; et d’autre part, il en ju¬
geait très sainement en disant du Magot,
qui n’est en réalité que le Pithèque des an¬
ciens : « Il fait la nuance entre les Singes
» et les Babouins ; il diffère des premiers ,
» en ce qu’il a le museau allongé et de
» grosses dents canines; il diffère des se-
» conds , parce qu'il n’a réellement point
» de queue, quoiqu’il ait un petit appen-
» dice de peau qui a l’apparence d’une
» naissance de queue; il n’est par consé-
» quent ni Singe ni Babouin , et tient en
» même temps de la nature des deux. »
Voici comment Buffon s’exprime au sujet
de son troisième genre :
« Après les Singes et les Babouins se
» trouvent les Guenons ; c’est ainsi quej’ap-
» pelle, d’après notre idiome ancien, les
» animaux qui ressemblent aux Singes ou
» aux Babouins, mais qui ont de longues
» queues , c’est à-dire des queues aussi
» longues ou plus longues que le corps. »
Notre auteur en connaissait dès lors sept
espèces : Makaque, Patas , Malbrouk, Man-
gabey , Moüstac , Talapoin et Doue , qui se¬
ront plus lard distribuées dans les divers
genres des Macaques , Cercopithèques , Cer-
cocèbes , Miopithèques et Semnopithèques ,
lorsque de nouvelles recherches auront ac¬
cru le nombre des espèces, et mieux fait con¬
naître leurs caractères respectifs.
Le Maimon, ou Singe à queue de Cochon,
est regardé par Buffon comme l’intermé¬
diaire des Babouins aux Guenons, tels qu’il
les définit; et cette opinion est tout à fait
conforme aux faits.
« Voilà, ajoute- 1 il pour justifier la défi-
» nition nouvelle du mot Singes, voilà les
» animaux de l’ancien continent, auxquels
» on a donné le nom de Singes, quoiqu’ils
» soient non seulement d’espèces éloignées,
» mais même de genres assez differents ; et
» ce qui a mis le comble à l’erreur et à la
» confusion, c’est qu’on a donné ces mêmes
» noms de Singe , de Cynocéphale , de Kèbe
» et de Cercopithèque , noms faits , il y a
» 1500 ans, par les Grecs, à des animaux
» du Nouveau-Monde, qu’on n’a découverts
» que depuis deux ou trois siècles. On ne se
» doutait pas qu’il n’existait, dans les par-
» lies méridionales de ce nouveau conti-
» nent, aucun des animaux de l’Afrique et
» des Indes orientales. On a trouvé en Amé-
» rique des bêtes avec des mains e! des
» doigts ; ce rapport seul a suffi pour qu’on
» les ait appelées Singes; sans faire atten-
» tion que , pour transformer un nom , il
» faut au moins que le genre soit le même,
» et que, pour l’appliquer juste , il faut en-
» core que l’espèce soit identique : or ces
» animaux d’Amérique, dont nous ferons
» deux classes sous les noms de Sapajous et
» de Sagouins , sont très différents de tous
» les Singes de l’Asie et de l’Afrique ; et de
» la même manière qu'il ne se trouve dans
» le nouveau continent ni Singes , ni Da-
» bouins , ni Guenons , il n’existe aussi ni
» Sapajous , ni Sagouins dans l’ancien. »
Nous ne pouvions nous dispenser, pour
rappeler au lecteur toute la part qui revient
à Buffon dans la classification et la connais¬
sance des Singes, de reproduire ces lignes
remarquables écrites par lui en 1766, et
dont tous les travaux faits ultérieurement
sur ce groupe d’animaux ne sont véritable¬
ment que la confirmation ou le développe¬
ment. Elles sont empruntées au chapitre
SI N
qu’il a intitulé d’une manière générale :
Nomenclature des Singes , quoiqu’il réserve
ce nom aux premières espèces seulement.
Les Singes proprement dits, à partie Pitlic-
que qui est le même que le Magot, sont
devenus les genres Orang , Chimpanzé et
Gibbon : ce sont les Anthropomorphes des
auteurs; les Babouins sont nos Cynocé¬
phales; le Magot , intermédiaire aux Singes
et aux Babouins, est le genre Inuus : il est
très voisin des Macaques , quoiqu’il tienne
des Anthropomorphes et des Babouins; le
Maimon est aussi un Macaque pour les na¬
turalistes actuels; et si les Guenons ont dû
être subdivisées ainsi que nous l’avons déjà
dit, elles n’en forment pas moins un groupe
naturel, dont les Semnopithèques , les Cer¬
copithèques et les Macaques constituent les
trois termes principaux.
Les Anthropomorphes, les Babouins ou
Cynocéphales, et les divisions du groupe des
Guenons , composent une tribu importante
parmi les Singes, ou plutôt une première
famille, dont Buffon avait très nettement
distingué les principaux termes , et qu’il
avait très justement séparés des Singes amé¬
ricains , c’est-à-dire des Sapajous et Sa¬
gouins ; ils ont , en effet , des caractères qui
leur sont propres , et que ces derniers ne
présentent jamais.
Singes de l'ancien continent.
Ces Singes ont été nommés collectivement
Calarrhiniens (E.Geotî.), Pithëcus (Blainv.),
Sirnina (Ch. Bonap.), etc. Leurs principaux
caractères communs sont les suivants :
dents en même nombre, et disposées d’après
la même formule que chez l’Homme, et par
conséquent au nombre total de 32 chez
les adultes et de 20 à la première dentition :
en général, des callosités fessières ; queue
nulle extérieurement, courte ou longue,
mais non prenante ; narines ouvertes au-
dessous du nez, obliquement , et séparées
par une cloison étroite ; dents canines plus
ou moins développées.
Les différents groupes de cette première
famille de Singes sont :
I. Chimpanzé ( Troglodytes , E. Geoffr.,
Anthropopithecus, Blainv.). Une seule espèce
bien constatée. Elle est de l’Afrique inter-
tropicale , principalement du Congo et des
parties voisines. Lejeune fige est représenté
SIA 623
dans l’allas de ce Dictionnaire: Mammi¬
fères, pl. 5.
II. Orang ( Pithëcus , Et. Geoff. , Bachiopi-
thecus, Blainv.). Plusieurs espèces ou races
de Bornéo et de Sumatra. L’existence de ces
animaux sur le continent indien n’a pas été
démontrée.
III. Gibbons (Hylobates, Iilig.). Une dizaine
d espèces, toutes de l’archipel indien ou de
quelques parties du continent indien.
IV. Semnopithèques ( Semnopilhecus , Fr.
Cuv.). Espèces plus nombreuses et suscep¬
tibles d’être divisées ainsi qu'il suit :
1. Presbytes, Eschscholtz, pour une es¬
pèce de Java nommée P. mitrata, Souliii ,
’Croo, Semnopilhecus comatus, etc.
2. Nasalis, Ét. Geoffr., comprenant le
Nasique de Daubenton, espèce de Bornéo,
qui est surtout remarquable par le grand
allongement de son nez.
3 Semnopithèques ordinaires, parmi les¬
quels nous citerons seulement le Doue dont
on avait fait à tort un genre sous les noms
de Pygathiux et Lasiopyga. Les autres sont
mentionnés à l’article Semnopithèque. I! n’y
en a pas moins d’une quinzaine d’espèces,
et tous sont de l’Inde ou de ses îles, prin¬
cipalement de Sumatra, de Java et de Bor¬
néo.
L. Coi.obus, 111 ig. Ce sont des Semnopi¬
thèques propres à l’Afrique intertropicale ,
soit en Abyssinie, soit en Guinée. Leur ca¬
ractère principal est la petitesse ou l’absence
du pouce de leurs membres antérieurs. On
en a signalé neuf espèces à l’article Coeobes
de ce Dictionnaire.
^ . Les Cercopithèques ( Cercopilhccus,
Brisson), dont les vingt-cinq espèces con¬
nues sont toutes originaires de l’Afrique.
On les a divisés en deux groupes : l’un,
ayant pour objet le Talapoin, a été appelé
Miopitiiecus par M. Isidore Geoffroy Saint •
Hilaire. Il en est question, ainsi que des vé¬
ritables Guenons, à l’article Cercopithèque,
t. III, p. 296.
VI. Macaques (Macacus ou Macaca , Kaup,
Cercocebus , Et. Geoffr., Cynopilhecus , de
Blainv.) qui diffèrent des Guenons par des
formes moins gracieuses, par la présence
fréquente d’une saillie orbitaire interne, par
un talon à la cinquième molaire d’en bas et
par quelques autres caractères. Il y en a de
plusieurs sous-genres :
624
SIN
1. Mangabey ou Cercocebus, pour les es¬
pèces africaines connues sous la première
rie ces dénominations.
2. Macacus, pour les espèces indiennes à
longue queue que l’on a nommées Macaque
ordinaire, Toque, Bonnet-Chinois, etc.
3. Maimon, Is. Geoffr., ou Macaques à
queue moins longue ou très courte. Tels
sont le Rhésus, le Maimon, l’Ursin, le Spé¬
cieux (Mac. speciosus). Ils sont de l’Inde, de
ses îles et du Japon.
4. Inuus, G. Cuv. et Ét. Geoffr. ; Magus
Less. La seule espèce connue dans cette sec¬
tion. ressemble à celles qui terminent le
groupe précédent, par l’absence de queue;
elle n’a point d’échancrure orbitaire, et sa
cinquième molaire d’en bas est un peu diffé¬
rente.
Le Magot paraît n’exister naturellement
que sur quelques parties rocheuses de ta
Barbarie. Il tient à la fois des Macaques et
des Babouins ou Cynocéphales, et même des
Singes Anthropomorphes.
VIL Les Cynocéphales ou Babouins ( Cy -
nocephalus, G. et Fr. Cuv.; Papio,É. Geoff.;
Chœropühecus, Blainv.). On les partage aussi
en plusieurs sous-divisions:
1 . Gynopithecus, Is. Geoffr , dont la seule
espèce connue ou le C . niger est des îles So~
loo, à l’est des Philippines.
2. Mandrilla , Desm., ou les Mandrills ,
dont les deux espèces sont de Guinée.
3. LesPAPioNsou IeSphynx, l’Hamadrias
et peut-être le Babouin. Ces animaux sont
d’Afrique et d’Arabie.
4. Theropithecus, Is. Geoffr., établi pour
le Macacus gelada de Ruppel, espèce d’Abys¬
sinie qui nous paraît devoir être placée dans
une même section avec le Chacma, C. por-
carius, de l’Afrique australe.
Les Cynocéphales, autant par leur intel¬
ligence que leur organisation, semblent plus
voisins des Singes anthropomorphes que ne
le laisserait supposer la place que nous leur
assignons ici, à l’exemple de tous les auteurs
actuels, à la fin des Singes catarrhiniens. Le
Cynocéphale nègre est un lien de plus entre
les premiers Singes de Buffon et ses Babouins,
et très probablement il faudra leur rendre
le second rang qui d’ailleurs leur avait déjà
été accordé par ce grand naturaliste.
SIN
Singes du nouveau continent.
Ce sont les Sapajous et les Sagouins de
Buffon; les Platyrrhiniens , Hélopilhèques ,
Géopithèques et Arctopühèques d’Ét. Geoffroy
Saint Hilaire ; les Uropithéciens et Arctopi-
théciens de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire
et les Cebus de M. de Bla in ville.
Ces animaux ont pour principaux carac¬
tères: Trente-six ou seulement trente deux
dents, mais avec une autre formule que chez
l’homme, par la présence de trois paires
d’avant-molaires au lieu de deux; vingt-
quatre dents de lait, dont douze molaires au
lieu de huit; jamais de callosités; queue
plus ou moins longue, souvent prenante;
point d’abajoues. De même que les Singes
de l’ancien continent, ceux du nouveau
ont été divisés en plusieurs genres que l’on
peut disposer dans l’ordre suivant :
I. Queue prenante ; 36 dents.
Ce sont les Sapajous de Buffon et les Hé¬
lopilhèques d’Ét. Geoffroy Saint-Hilaire.
1. Alouates ( Alouata , Lac.; Myceles, 111. :
Stentor , Ét. Geoff.).
2. Eriodes ( Eriodes , Is. Geoff.)
3. Atèles (Ateles, Ét. Geoff.).
4. Lagothriche ( Lagolhrix , Et. Geoff.).
5. Sajous ( Cebus> Erxleb.).
II. Queue non prenante ; 36 dents.
Ce sont les Sagouins de Buffon et les Géo¬
pithèques, Ét. Geoff.
6. Callitriches (Callitrix, Erxleb.).
7. Saimiris ( Saïmiri , Is. Geoff.; Chryso-
thrix, Kaup).
8. Douroucoulis (doiws, de Humb ; Noc-
thora , Fr. Cuv. ; Nyctipithecus , Spix).
9. Sakis (Pithecia, Desm.). On les partage
enPitheciaet Brachyurus, Spix.
III. Queue également non prenante ; 32 dents.
Ceux-ci n’ont que trente-deux dents seu¬
lement, et les ongles à peu près en forme de
Griffes.
10. Ouistitis ( Hapale , Illig.). Ce genre a
été partagé en deux, sous les noms de Jac-
chus et de Midas par Étienne Geoffroy Saint-
Hilaire.
Les travaux zoologiques qui ont été pu¬
bliés sur les Singes depuis Buffon , et dont
on trouvera l’exposé dans les divers articles
SJN
625
SiN
de ce Dictionnaire qui ont trait à des ani¬
maux de cette famille > sont nombreux et
très dignes d’intérêt.
Nous citerons parmi ceux qui sont à la
fois relatifs aux Singes de l’ancien et à ceux
du nouveau continent : E. Geoffroy St- Hi¬
laire ( Tableau des Quadrumanes , dans le
t. XIX des Annales du Muséum ; Cours sur
l’histoire naturelle des Mammifères, etc.). —
F. Cuvier : Dents des Mammifères , et His¬
toire naturelle des Mammifères. — Desma-
rest , Mammalogie. — De Blain vil le , Ostéo-
logie ; genres : Pithecus et Cebus, — et quel¬
ques publications d’Audebert, Latreille, etc.
Les Singes de l’ancien continent, envisa¬
gés séparément, ont surtout été étudiés par
MM. Raftles , Temminck , Is. Geoffroy St-
Hilaire ( Voyage de Bélanger, Voyage de
Jacquemont , Archives du Muséum, etc. ),
Martin et quelques autres naturalistes.
Ceux du nouveau continent ont fourni
des sujets de publication non moins impor¬
tants à MM. de Hurnboldt ( Recueil d’obs.
zool.), Spix ( Simiœ et Vesperliliones Brasil.),
Is. Geoffroy St- Hilaire ( Voyage de la Vé¬
nus, etc.), et à divers autres savants.
Les caractères à l’aide desquels on dis¬
tingue ces différents genres et les espèces de
Singes qu’ils renferment, sont tirés princi¬
palement de quelques parties que nous exa¬
minerons successivement. On trouve de
bons éléments de diagnose dans les diffé¬
rents organes dont nous allons successive¬
ment parler.
1° Organes des sens, et, en particulier,
les narines.
Celles-ci sont rapprochées et inférieures
chez les Singes de l’ancien monde ( Catar-
rhiniens), qui ressemblent davantage à
l’Homme sous ce rapport comme sous la
plupart des autres ; au contraire, elles sont
écartées, à droite et à gauche d’une large
cloison, dans les Singes américains {Platyr-
rhiniens). M. Is. Geoffroy a montré cependant
que les Eriodes, qui sont d’Amérique, se rap¬
prochaient à cet égard des Catarrhiniens , et
que les Miopithèques , dont l’Afrique est la
patrie, avaient, au contraire, une certaine
analogie avec les Platyrrhiniens dans la dis¬
position de leurs narines. Le Semnopithèque
nasique est le seul Singe remarquable par
rallongement de son nez. — Les oreilles
des Singes manquent constamment de la
partie appelée lobule dans l’oreille humaine.
Suivant qu’on les étudie chez des espèces
plus ou moins élevées dans la série, princi¬
palement chez les Singes Catarrhiniens, elles
sont bordées à leur pourtour ou débordées,
et, dans ce dernier cas, un peu appointas
au sommet. L’Orang-Outang, le Gibbon, le
Cynocéphale nègre, ont des oreilles remar¬
quablement bordées : celles des Macaques
diflèrent déjà notablement de celles des
Guenons, et celles de la plupart des Cynocé¬
phales sont également marquées, sous ce rap¬
port, au cachet de la dégradation. Les oreilles
des espèces américaines dont les mœurs ,
sans être plus intelligentes , ont toutefois
plus de douceur, sont, en général, bordées.
Les oreilles du Chimpanzé se distinguent par
leur ampleur. — Les yeux montrent peu de
différences. Ils sont toujours fort semblables
à ceux de l’homme. Dans quelques espèces
nocturnes, leur volume est un peu plus con¬
sidérable que chez les autres.
Les callosités. — Ce sont des excroissances
épidermoïdes et calleuses, ainsi que le dit ce
nom. Elles existent sur les tubérosités ischia-
tiqus de tous les Singes de l’ancien monde,
les Orangs, le Chimpanzé, et , assure-t-on,
une espèce de Gibbon exceptés. C’est sur ces
plaques que repose le corps des Singes lors¬
qu’ils sont assis. On ne trouve point de cal¬
losités chez les Singes de l’Amérique. La
forme des tubérosités ischiatiques du sque¬
lette est en rapport avec l’absence ou la pré¬
sence des callosités.
Les téguments. — Le poil des Singes a un
faciès particulier, et se distingue, du moins
dans beaucoup d’espèces, de celui des au¬
tres Mammifères. Ses couleurs sont parfois
élégantes et vives (Doue, Diane, Dourou-
couli, Tamarin , etc.). D’autres fois elles
sont plus tristes, tiquetées, uniformes, etc.
Dans l’Orang Outang, etc., elles brunissent
avec l’âge. Les poils sont plus longs à cer¬
tains endroits , et fournissent chez plusieurs
espèces des ornements remarquables, simu¬
lant des crinières, des perruques, etc. Ceux
de la tête des Orangs ont la même implan¬
tation que les cheveux de l’Homme. Diverses
espèces ont des barbes, des favoris, etc., de
couleurs remarquables ; les poils de l’avant-
bras ont, chez ces premiers Singes, la disposi¬
tion inverse de celle qu’ils prennentdans les
autres animaux; ils remontent de haut en bas
79
T. XI.
626
SIN
SIN
comme ceux de î’Homme* Les derniers Sin¬
ges, et particulièrement les Ouistitis, diffè¬
rent au contraire assez peu des Écureuils
sous le rapport du pelage.
Le Squelette. — Le squelette des Singes les
plus parfaits diffère assez peu de celui de
l’Homme. Celui du Chimpanzé, dont les pro¬
portions sont plus semblables aux nôtres que
celles de l’Orang-Outang, est plus particuliè¬
rement dans ce cas. Tous les Anthropomor¬
phes ont le sternum aplati de notre espèce, la
poitrine élargie, et le carpe sans os intermé¬
diaire. Toutefois leur bassin a déjà plus d’o¬
bliquité, et leur sacrum est plus étroit, ce qui
est en rapport avec leur station moins fran¬
chement verticale. Les autres Catarrhiniens
ont un os carpien intermédiaire ; leur station
de plus en plus horizontale, leur queue sou¬
vent longue, l’allongement graduel de leur
face , donne à leur squelette une physiono¬
mie déjà bien différente. Leur orbite com¬
munique de plus en plus largement avec la
fosse temporale par l’élargissement de la
fosse sphénoïde. Quelques différences encore
sont offertes par les Sapajous et les Sagouins,
dont beaucoup d’espèces ont aussi l’humé¬
rus percé d’un trou au condyle interne. Tou¬
tefois le crâne de ces animaux conserve une
forme d’apparence plus humaine, et quel¬
ques uns, le Sairniri et d’autres encore, sont
remarquables par le grand développement
antéro-postérieur de leur capacité cérébrale.
Le nombre des vertèbres et celui des côtes
présente dans la série des genres quelques
variations que nous nous bornons à rappeler
sans les énumérer. Celles de la queue va¬
rient surtout considérablement, suivant que
celle-ci est extérieurement nulle, courte,
moyenne, longue ou très longue. Elles dif¬
fèrent également dans leur forme , selon
que la queue est lâche ou prenante.
Les Dents. — Ici, comme dans tous les au¬
tres groupes de Vertébrés, leur étude est in¬
dispensable , et les particularités qu’elles
montrent suffisent dans beaucoup de cas
pour résumer zoologiquement celles des au¬
tres parties de l’organisme et du régime.
Tous les Singes de l’ancien monde ont la
formule dentaire de l’espèce humaine :
~ inciv., ~ can., f mol. (f av. m . , ~ princi¬
pale, et f arr. mol.) de chaque côté , total :
32 dents. Us ont aussi dans leur jeune âge
20 dents de lait comme l’enfant, et avec la
même disposition que chez celui-ci : * incis.,
\ can., f mol de chaque côté. Le mode d’ap¬
parition des dents diffère également fort peu
de ce que l’on constate dans notre espèce.
D’un genre à l’autre, les dents varient ,
soit dans leurs proportions , soit dans la
forme, le nombre ou la disposition de leurs
tubercules. Les plus semblables aux nôtres
sont celles des Orangs et des Chimpanzés.
D’autres différences dentaires, indépendam¬
ment de celles que montre la forme des
molaires , sont fournies par la proportion
des incisives , et surtout par le développe¬
ment plus ou moins grand des canines. Celles
des Gibbons sont déjà longues; celles des
Guenons et des Macaques sortent aussi plus
ou moins de la bouche; mais, dans aucun
cas, elles ne sont aussi considérables que
chez les vieux Cynocéphales , du groupe des
Théropithèques et des Mandrills. Ce sont
alors de véritables crocs rappelant ceux des
Carnassiers, et dont la blessure est tout
aussi dangereuse.
Les Singes américains ont 32 ou 36 dents,
mais avec une formule différente de celle
de l’homme, même lorsque le nombre est
identique. Les molaires des Alouates ont
une certaine analogie de forme avec celles de
certains Pachydermes; celles des Saimiris
et de quelques autres tendent vers la forme
insectivore. Les Ouistitis ont moins de dents
que les autres Singes américains, du moins
dans l’âge adulte ; car leur dentition de lait,
ainsi que le fait voir M. de Blainville, est la
même que celle des Sapajous , et disposée
suivant la même formule :
| incis. 4 can. 4 mol.
Mains. — Buffon préférait avec assez de
raison la dénomination collective de Qua¬
drumanes à celles de Singes employée dans
le sens vulgaire. En effet, ces animaux ont
le pouce opposable aux autres doigts, non
seulement aux membres antérieurs mais
aussi aux inférieurs ou postérieurs. Us ont
quatre mains, et ils se servent également
bien des unes et des autres. Toutefois leur
pouce aux mains de devant n’est jamais
aussi développé que celui de l’espèce hu¬
maine et ces mains elles-mêmes sont loin
d’avoir la même habileté. U faut aussi
noter que chez les derniers Singes, c’est-
à dire chez les Ouistitis, le pouce suit
la même direction que les autres doigts et
ne leur est plus opposable. Ceci est incon¬
testablement en rapport avec la diminution
de l’intelligence chez ces animaux autant
qu’avec leurs habitudes grimpeuses. Diverses
espèces plus élevées que celles-là dans la
série des Quadrumanes manquent, par une
autre particularité, du caractère qui a fait
donner ce nom à tout leur groupe. Leur
pouce, aux membres de devant, est réduit
à un simple tubercule, ou bien il n’existe
plus du tout et l’on ne trouve au squelette
aucune trace de ses deux phalanges : les
Colobes, espèces de l’Afrique intertropicale,
les Atèles, les Brachydactyles et les Eriodes
de l’Amérique chaude sont tous des Singes
à pouce rudimentaire ou nul. Le nom de
Quadrumanes ne s’applique donc plus à ces
animaux et cependant ce sont des Singes
par tous les points de leur organisation. Aux
membres postérieurs, les cinq doigts existent
constamment et le pouce y est toujours fort,
bien franchement opposable et très utile
à la préhension.
Les ongles montrent aussi de notables
particularités, et l’on voit à mesure que l’on
s’éloigne des Orangs , plus semblables à
l’Homme sous ce rapport , pour arriver aux
Ouistitis, qu’ils sont plutôt voûtés qu’aplatis,
et enfin aigus et arqués à la manière des
grifTes chez les Carnassiers ou les Rongeurs.
C’est à cause de cette disposition de leurs
ongles que les Ouistitis ont reçu le nom
d’Arctopithèques.
Crâne ou cerveau. — Conformément à l’in¬
dication de Camper on a employé pour la ca ¬
ractéristique des genres dans la famille des
Singes l’angle facial. E. Geoffroy assigne un
angle de 50° aux Chimpanzés , de 30° au
Porigo qui est le vieil Orang -Outang ; de 50"
au Doue , au Nasique, aux Guenons ; de 45°
aux Cercocèbes ; de 40° au Magot et de 30°
à 35" aux Cynocéphales. Les Atèles ont au
contraire, d’après le même auteur, un
angle de 50 ' ainsi que les Lagolhrix ; celui
des Alouates est de 30°; celui des Sajous,
des Callitriches et des Saimiris est de 60°,
ainsi que celui des Sakis et même des Ouis¬
titis. On peut reconnaître par la lecture de
cette liste que la mesure de l’angle facial
n’exprime pas avec exactitude le degré d'in¬
telligence des Singes. Ainsi, le Chimpanzé
et l’Orang , qui sont évidemment bien mieux
doués sous ce rapport que les Guenons , les
Sakis et surtout les Ouistitis, devraient être
considérés comme leur étant inférieurs si
l’on s’en rapportait à leur angle facial. Il y
a des saillies et des dispositions de la face
qui diminuent l'ouverture de l’angle facial ,
sans qu il en résulte une quantité moindre
et surtout une disposition moins favorable
de la masse cérébrale : c’est pourquoi l’ob¬
servation des mœurs pendant la vie et celle
du cerveau après la mort, contredisent le
plus souvent les données que l’on tirerait
exclusivement de l’angle facial. De plus, la
mesure de celui-ci varie beaucoup entre le
jeune âge et l’âge adulte ou vieux. La face,
courte chez les jeunes, est bien plus proémi¬
nente chez les adultes. Les Orangs et les
Cynocéphales sont curieux à étudier sous ce
rapport, et l’on voit même quelque chose
d’analogue dans notre espèce. Les Singes
d’Amérique offrent moins de variations à cet
égard, et sauf les Alouates qui ont plusieurs
traits de ressemblance avec les Orangs, ils
changent peu la forme de leur tête. Les
mœurs, chez la plupart , conservent presque
la même douceur à tous les âges, tandis que
les Singes de l’ancien monde perdent en
vieillissant toutes leurs bonnes qualités et
toute la docilité de leur jeune âge ; les plus
intelligents, tels que les Orangs, les Chim¬
panzés, les Cynocéphales et les Magots, sont
surtout dans ce cas. Ils deviennent aussi
turbulents, aussi dangereux qu’ils étaient
d’abord soumis et obéissants. Ces Singes,
les plus intelligents de tous, sont aussi ceux
dont le cerveau ressemble le plus à celui de
l’Homme, soit par ses circonvolutions, soit
par le développement de plus en plus con¬
sidérable des hémisphères. Tous les Singes
ont, comme l’Homme , les lobes ou nerfs
olfactifs réduits à une petite dimension et à
peu près de même forme ; mais tous n’ont
pas, quoi qu’on en ait dit, de véritables cir¬
convolutions: Celles de beaucoup de Singes
américains sont déjà moins nombreuses et
moins profondes que chez les Platyrrhiniens,
et les Ouistitis en sont à peu près complè¬
tement dépourvus. Leur cerveau est lisse
comme celui de la plupart des Rongeurs;
il conserve toutefois la forme générale qui e.£t
caractéristique des Singes. Le cerveau des
Chimpanzés et celui des Orangs sont ceux
dont la forme approche davantage de
628 SUS'
♦
celle du cerveau humain, et quoiqu’ils soient
mieux organisés que ceux de certains idiots,
ils sont néanmoins bien inférieurs encore
en volume et même en disposition à celui
de notre espèce étudié chez des individus
sains.
Avec ces dispositions spéciales du cerveau
coïncident des aptitudes appropriées dans
les moeurs et les habitudes. Les Singes ont
incontestablement de l’intelligence , per¬
sonne n’en doute, à l’exception de quelques
psychologistes qui , rejetant d’une manière
absolue la doctrine en effet incomplète
des sensualistes , accordent à l’homme seul
le don de l’intelligence. Nous n’entrerons
ici dans aucune discussion à cet égard. Qu’il
nous suffise de rappeler combien l’intel¬
ligence des Singes est mobile et variée ; com¬
bien l’Orang ou le Chimpanzé, dont les actes
sont si remarquables, s’éloignent et sont au-
dessus de ceux de beaucoup d’autres Singes ;
de dire, enfin, que chez les espèces du genre
Ouistitis la simplification du cerveau est
accompagnée d’une diminution proportion¬
nelle dans les facultés intellectuelles et que
beaucoup d’actes ou de sentiments qui té¬
moignent de l’intelligence chez les autres
Singes, révèlent ici une condition presque
instinctive. D’ailleurs , l’intelligence et le
moral des Singes se modifient d’un genre
à un autre dans la même tribu, d’une es¬
pèce à une autre dans un même genre, et
même d'un âge ou d’un sexe à l’autre dans
la même espèce ou dans le même individu.
Par exemple, les Guenons ou Cercopi¬
thèques sont loin d’avoir toutes les mêmes
mœurs et la même intelligence. F. Cuvier,
qui avait déjà fait cette remarque, la déve¬
loppe ainsi : J’ai dit, en parlant de la Mone,
que si l’on jugeait de la nature de ce bel
animal par ses qualités aimables, sa dou¬
ceur, sa gentillesse, la grâce de ses mou¬
vements et, si je puis m’exprimer ainsi,
l’honnêteté de ses goûts, il faudrait en
faire le type d’un genre distinct de celui
des Guenons, c’est-à-dire du Cal 1 i triche ,
du Malbrouck, etc... Depuis que j’ai eu oc¬
casion d’examiner cette Mone, notre ména¬
gerie a possédédeux autresQuadrumanesqui
avaient le même caractère qu’elle : une
confiance entière et une vive affection pour
ceux qui leur faisaient du bien , une fami¬
liarité douce , peu de pétulance et moins |
encore de penchants désordonnés. On ne
pouvait pas voir d’animaux plus aimables
et d’une gaieté plus amusante ; l’un était
l’Ascagne et l’autre le Hocheur... La forme
de leur tête diffère considérablement de
celle du Malbrouck, du Cal I i triche, ou Gri •
vet, du Mangabey. Chez ceux-ci le front
fuit immédiatement en arrière, la partie
antérieure du cerveau est comprimée , et
cet organe n’éprouve quelque développement
qu’à la partie opposée. Chez la Mone, l’As-
cagne et le Hocheur, au contraire, le front
s’élève presque verticalement au-dessus des
yeux. Ainsi l’angle facial, qui serait chez les
Guenons de 50 a 55°, serait chez les Ascagnes
par exemple de 60 à 65°.
Le même auteur avait dit, à propos de
l’intelligence du Talapoin , que cet animal
semble être du même groupe que la Mone
et le Moustac, groupe auquel il ajoute, entre
autres espèces , le Blanc -Nez et la Diane.
« 11 a aussi le caractère doux et gai de ces
jolies petites espèces de Guenons. On a
vu dans l’article Cercopithèques de ce Dic¬
tionnaire que le Talapoin peut même être
regardé comme distinct de toutes celles-
ci , et M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire en fait
à cause de cela le type d’un genre à part
sous la dénomination de Miopithèque ( Dict .,
t. III, p. 309 ). Notre savant collabora¬
teur dit formellement que le ^naturel du
Talapoin «diffère notablement de celui des
» Cercopithèques et se rapproche de celui
x des Singes américains , notamment de ces
» petites et élégantes espèces insectivores,
» et à cerveau et organes du sexe si déve-
» loppés , les Callitriches et les Saimiris ,
» qu’ils semblent représenter parmi les
» Singes de l’ancien monde. »
F. Cuvier a écrit et imprimé au sujet du
Magot de son grand ouvrage sur les Mam¬
mifères un passage que nous reproduirons
aussi :
« L’intelligence, ce don précieux, donné
aux animaux pour leur conservation et au
moyen duquel ils prennent leur rang dans
l’ordre de cet Univers, ajoute toujours, dans
la liberté de la nature, au bien-être et a
l’indépendance ; mais elle devient fréquem¬
ment , sous l’empire de l’homme, une cause
de souffrance et de persécution. Le berger
ne se sert guère que de sa voix pour con¬
duire ses stupides Moutons; le fouet est
SI N
629
déjà en usage pour le Cheval ou le Chien ,
et ce sont les instruments de la torture que
l’on emploie envers l’homme esclave. C’est
aussi à son intelligence qoe le Magot doit
les tourments sans nombre dont les baladins ,
sont dans l’usage de l’accabler... Le Magot
mâle ne se soumet à l’Homme que dans son
extrême jeunesse et lorsque ses facultés ac¬
tives n’ont point encore acquis toute leur
force; arrivé une fois à l’état adulte , il
commence à être moins traitable, et bien¬
tôt, comme les autres espèces de Macaques,
il se refuse à toute soumission. Les bons et
les mauvais traitements sont sans effet sur
lui; aussi incapable de confiance que de
crainte, le besoin de son indépendance est,
pour ainsi dire, le seul qu’il puisse éprouver,
et lorsque de mauvais traitements viennent
trop fortement réveiller chez lui ces in
s ti nets uaturels, il ne tarde pas à tomber
dans une tristesse qui le conduit souvent
au marasme, et enfin à la mort Si, au con¬
traire, on le laisse en paix dans son escla¬
vage, il s’y habitue, mais toute activité
cesse en lui. Au contraire, le Magot en li¬
berté est peut-être un des animaux qui
réunissent au plus haut degré la variété et
la vivacité des sentiments; aussi n’en est-il
guère qui ait plus de pétulance et dont l’in¬
telligence soit plus active et plus pénétrante;
et ces qualités, jointes au mode d’organisa¬
tion qui distingue les Magots, donnent à
ces animaux sur les autres une telle supé¬
riorité qu’ils finissent par dominer en maî¬
tres dans les contrées où ils s’établissent. «
L’impression immense et singulière pro¬
duite il y a quelques années, à Paris, parla
vue de l’Orang-Outang qui vivait à la mé¬
nagerie est une preuve non moins évidente
de l’analogie qui existe entre les Singes et
l’Homme sous le rapport de l’intelligence.
Malheureusement . les Orangs et les Chim¬
panzés nous sont rarement amenés par le
commerce, et les espèces que nous avons le
plus souvent l’occasion d’observer en vie
sont déjà fort inférieures aux leurs. Ce sont
la Guenon callitriche, les Macaques toque et
ordinaire, le Magot, le Papion, le Sajou et
l’Ouistiti commun. Les autres Singes nous
viennent moins abondamment, quelquefois
même fort rarement. Toutefois on a eu en
Europe des représentants en vie de tous les
genres de Singes africains et indiens, ainsi
SI N
que de la plupart de ceux de l’Amérique.
Les Alouates , si curieux par le grand déve¬
loppement de leur voix, n’y ont point encore
paru, du moins, à notre connaissance. Plu¬
sieurs espèces de Singes , de genres diffé¬
rents, ont reproduit, en Europe, dans les
ménageries de Paris et de Londres ou chez
des particuliers. Tels sont la Guenon grivet,
les Macaques ordinaire et Rhezus , le Mai-
mon , le Sajou et l’Ouistiti.
Fr. Cuvier rapporte l’histoire suivante
d’un couple de l’espèce des Macaques qui a
reproduit à Paris.
<( ... Le mâle et la femelle dont je viens
de donner la description se trouvaient dans
des loges contiguës et pouvaient se voir; ils
annonçaient la meilleure intelligence et
bientôt ils furent réunis. L’un et l’autre
étaient adultes, habitués à l’esclavage et en
bonne santé; l’accouplement eut lieu, et dès
lors j’eus l’éspoir que la femelle concevrait,
et qu’on pourrait suivre sur les petits qu’elle
mettrait au monde le développement de son
espèce; en conséquence, j’ordonnai qu’on
la séparerait du mâle, dès qu’elle paraîtrait
le fuir ou dès qu’elle ne montrerait plus de
menstruation. Ces animaux vécurent ensem¬
ble environ une année, s’accouplant chaque
jour trois ou quatre fois, à la manière à peu
près de tous les Quadrupèdes. Pour cet effet,
le mâle empoignait la femelle aux talons,
avec les mains de ses pieds de derrière, et
aux épaules avec ses mains antérieures, et
l’accouplement ne durait que deux ou trois
secondes. La menstruation n’ayant plus re¬
paru vers le commencement d’août , cette
femelle fut soignée séparément. Pendant les
quatre-vingt-huit jours qui suivirent, aucun
accident n’eut lieu; les mamelles se gonflè¬
rent et le ventre prit son accroissement sans
que la santé de l’animal en parût altérée;
enfin elle mit bas un Macaque femelle très
développé et fort bien portant. 11 avait les
yeux ouverts ; ses ongles étaient entièrement
formés, et ses mouvements étaient libres;
mais il ne pouvait point se soutenir et restait
couché. On ne l’a pas entendu jeter de
cris. »
En janvier 1818, la même femelle fut de
nouveau réunie à son mâle , qui la couvrit
le 25. Aussitôt ces animaux furent séparés,
et, dans le courant de mars on s’aperçut que
la conception avait eu lieu, par le dévelop-
630
S1N
pement du ventre et des mamelles, quoique
la menstruation fût toujours revenue chaque
mois. Enfin la Macaque mit bas le i 9 juillet.
La grossesse avait été de sept mois, ce qui
a été également constaté sur une autre es¬
pèce du même genre. Les soins que la mère
prodigue à son petit, dans les diverses espèces
qu’on a vu reproduire, sont véritablement
attendrissants. L’époque de la menstruation
est marquée, chez beaucoup d’espèces , par
un écoulement sanguin et par une turges¬
cence plus ou moins grande des parties qui
entourent la vulve. Chez le Rhésus et les
Cynocéphales, ces phénomènes ont beaucoup
d’intensité.
Nous connaissons très probablement dès à
présent la très grande majorité des espèces
existantes de la famille des Singes. Ceux de
l’Amérique, depuis le Mexique jusqu’au Pé¬
rou et à la Plata, ont été recueillis en grand
nombre. Il n’en existe certainement aucune
espèce au Chili, mais il y en a à la Nouvelle-
Grenade, même dans la province de Bogota.
La Nouvelle-Hollande, la Nouvelle-Guinée
n’ont pas de Singes ou du moins n’en ont
pas encore fourni aux voyageurs naturalistes.
Le point le plus à l’est, dans le grand Océan,
où l’on en connaisse, est le Japon ( Macacus
speciosus ); les îles Soloo, Philippines, Célè¬
bes, Bornéo, de la Sonde, Ceylan en possè¬
dent en plus ou moins grand nombre, et sur
le continent indien, on en trouve depuis les
confins de la Chine jusque dans l’Hindous-
tan. Les Ouanderous remontent les flancs
de I Himalaya jusqu’à la région des neiges.
En Afrique, on en connaît depuis le Cap
jusqu’en Barbarie et en Nubie, mais il n’en
n’existe pas à Madagascar, qui est la princi¬
pale région des Limuriens. BufTon croyait à
tort que les Mangabeys sont originaires de
cette grande île, et personne n’a constaté
que 1 eSemnopithecusalbogularis en fût réel¬
lement , ainsi que l’avait supposé M. Sykes.
L’Europe a eu des Singes pendant la période
tertiaire. Elle n’en a présentement que
quelques uns sur le rocher de Gibraltar;
ils y sont de la même espèce que sur la cote
opposée d’Afrique. Ce sont des Magots, et
l’on suppose qu’ils proviennent d’individus
échappés à la captivité. M. de Blainville
rapporte, sans la contester, l’assertion de
Procope : qu’il naît, en Corse, des Singes
presque semblables à l’espèce humaine. Se-
Sl'N
) aient ce des Magots dont la race aurait été
détiuite depuis iors t ou bien ce document
est-il erroné / c’est ce que M. de Blainville
ne décide pas.
Le meme savant s est exercé avec beau ¬
coup de soin à déterminer les espèces de
Singes que les anciens ont connues et dont ils
nous ont parlé.
Parmi les Singes que les anciens ont signa¬
lés et qu’ils ont pu voir , M. de Blainville
cite le Magot (IL'Qyjxoç, Simia) , les Cynocé¬
phales Papion etTartarin (Kwoxe<pa>oç, K0<-
poTzlOmoç, etc.), le Patas (K ïÇoç ou Cephus),
et le Grivet qui est représenté, ainsi que les
trois précédents, sur les monuments égyp¬
tiens.
Les anciens, depuis les conquêtes d’A¬
lexandre, ont moins bien connu, et par des
récits seulement, l’E n tel le et l’Ouenderou
de l’Inde.
Ils n’ont certainement eu aucune notion
de l’Orang-Outang, du Gibbon et du Chim¬
panzé.
D’autres naturalistes qui se sont occupés
du même sujet sont arrivés à des conclusions
assez dîflérentes. Nous citerons, parmi eux,
M. Lichtenstein dont la liste, plus nombreuse
que celle que nous venons de donner, nous
paraît aussi moins certaine. (P. G.)
SINGES FOSSILES, paléont. — Voy.
QUADRUMANES FOSSILES. (C. D’O.)
^SINGILIS (nom du Génil , rivière qui
passe à Grenade), —ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères, famille des Car¬
nassiers et tribu des Troncalipennes , établi
par Rambur (Faune de l’Andalousie, p. 25-
27, fig. 1 a) sur deux espèces de l’Espagne
méridionale : les s. bicolov et soror de cet
auteur. (Q.)
*SINISTR0PH0RUIM. bot. ph.— Syno¬
nyme de Myagrum , famille des Crucifères.
SINNINGIA. bot. pli. — Genre proposé par
M. Nees d’Esenbeck, dans la famille des Ges-
néracées, et généralement regardé aujour¬
d’hui comme formant seulement, parmi les
Gloxinies, une section caractérisée par des
fleurs blanches ou jaunâtres, à tube calici-
nal anguleux. Le type de ce groupe est le
Sinningia Helleri Nees {Bot. Reg., t. 997),
plante du Brésil qui porte aujourd’hui le nom
de Gloxinia Helleri Mart. Une autre espèce
intéressante à cultiver est 1 e Sinningia gul~
tala Lindl. {Bol. Reg., t. 1112), également
SIO
«lu Brésil, à grandes fleurs tachetées de rouge
sur fond jaune clair, qui est devenu le Gloxi-
nia gullala Mart. (D. G.)
* SINOCLITA. crust. — Schumacher,
dans un essai d’un nouveau système des
habitations des Yers testacés , désigne sous
ce nom une nouvelle coupe générique de
l’ordre des Cirripèdes. (H. L.)
SIY0DF,YI)IÎ0\ (<jivoj , causer du dom¬
mage ; Stvàp ov, arbre), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères , famille des
Lamellicornes et tribu des Lucanides, établi
par Fabricius ( Sy stema Eleutheratorum , t. If,
p. 376), sur le Scarabeus cylindricus Lin.,
espèce européenne, qui se rencontre dans
le nord de la France. La larve et l’insecte
parfait vivent dans le tan des Poiriers et
Pommiers; cet insecte se rapproche sous
plus d’un rapport des Phileurus. La massue
des antennes est formée des trois derniers
articles. Le corps est étroit et presque cy¬
lindrique. (C.)
SI1XOPLE (de Sinope, ville du Pont).
min. — Variété de Quarz ferrugineux d’un
rouge vif. Voy. quarz. (Del.)
SïNSIGïVOTTE . ois. — Synonyme vul¬
gaire du Pepit des buissons. Voy. pepit.
*SI\TOll (çfvrwp, nuisible), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Curculionides orthocères , divi¬
sion des A-nthribides , créé par Schœnherr
( Gen . et sp. Curcul., syn., t. YI, p. 148 ),
et qui n’est composé, jusqu’à présent, que
d’une espèce : le S. 4-lineatus Dehaan, ori¬
ginaire de Sumatra. (C.)
SINTOXIE. Sintoxia ( ;uv , avec; to'~
sov , arc), moll. — Sous-genre établi par
Rafinesque dans son genre Obliquaire (Acé¬
phales , tribu des Naiadées), pour les co¬
quilles de forme ovale , oblique , à dent la¬
mellaire et ligament courbe. Le genre et les
sous-genres n’ont point été généralement
adoptés ( Rafin., Ann. sc. phys ., Brux., V,
1820). ^ (G. B.)
*SIIVUPALÉALES (sinus, cavité ; pal¬
lium, manteau), moll. — On désigne par
cette épithète un sous-ordre d’Acéphales
orthoconques; les coquilles sont caractéri¬
sées par le sinus que forme l’impression pa-
léale sur la région anale. (G. B.)
*SIOIVA (sion , herbe aquatique), ins. —
Genre de l’ordre des Lépidoptères , famille
des Nocturnes, tribu des Phalénides, sous-
SIP BRI
tribu des Sionites, créé par Duponchel (IJist.
nal. des Lép. d’Eur., t. IV, 1829), adopté
parla plupart des lépidoplérologis tes et cor¬
respondant au groupe des Idœa de Treitschke.
Les S ion a , dont on décrit une dizaine d’es¬
pèces, sont des Insectes a ailes oblongues ,
à bord simple ou entier: le type est la S.
dealbaria, qui se trouve communément dans
toute l’Europe, dans les forêts sèches. (E. D.)
SÏOXÏD1 , Guénée. ins. — - Synonyme de
Sionites. Voy . ce mot. (E. D.)
^SïOîVITES. ins . — Duponchel ( Gai.
mélh. des Lép. d’Eur. , 1844 ) a créé sous
cette dénomination la dix-septième sous-
tribu des Phalénites , de la famille des Noc •
tûmes, ordre des Lépidoptères. Voy. pua lé -
NI TES. (E. D.)
*SIPALUS (amalo; , défectueux), mam.
— Groupe de Marsupiaux créé par M. G.
Fischer (Z oogn., 1813). (E. D.)
SEPALES (çittoùoç, difficile), ins. — Genre
de l'ordre des Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Curculionides gonalocères , di¬
vision des Rhyncophorides cryptopygiens ,
établi par Schœnherr ( Disposilio melhodica,
p. 324 ; Généra et sp. Curcul. syn. , t. IV,
p. 800 , t. VIII , p. 209), et composé de 1 7
espèces : Il sont originaires d’Amérique,
3 d’Afrique et 3 d’Asie. Nous citerons les
S. guinensis, granulatus F., et subulatus
Gr., Schr. (C.)
SIPAAEE. Sipanea. bot. pii. — Genre
de la famille des Rubiacées - Cinchonacées ,
créé par Aublet, et dans lequel rentrent des
plantes herbacées annuelles , de l’Amérique
tropicale.
Depuis peu d’années, on cultive dans les
jardins, sous le nom de Sipanée couleur de
ciiair , Sipanea carnea, une belle plante qui
ne peut manquer de se répandre beaucoup
à cause de la délicatesse de teinte et de
l’abondance des fleurs dont elle se couvre
pendant presque toute l’année. M. Bentham,
ayant étudié avec soin cette plante, a re¬
connu qu’elle ne possède pas les caractères
des Sipanea, et il a créé pour elle un nou¬
veau genre sous le nom de Venlas (Bol.
Magaz., tab. 4086). Ce genre présente les
caractères suivants : Tube du calice court ,
turbiné; limbe profondément quinquéfide ,
à divisions étroites, inégales, avec 1-2 pe¬
tites glandes dans les sinus ; tube de la co¬
rolle allongé, sa gorge campanulée, barbue
632
SIP
SIP
intérieurement; son limbe étalé, à 5 lobes
ovales, glabres; 5 étamines insérées au-
dessous de la gorge de la corolle, à filet
court, à anthère linéaire; disque épigyne
épais; style filiforme, bilobé au sommet.
Capsule presque globuleuse , libre au som¬
met qui est un peu aigu, s’ouvrant, par dé¬
hiscence loculicide, en deux valves bifides ;
graines nombreuses. Le Pentas couleur de
chair , Pentas carnea Benth. ( Sipanea car-
nea Hort. ), croît naturellement à Angole ,
sur la côte occidentale de l’Afrique. Ses
fleurs ont une teinte légèrement rosée, dé¬
licate ; elles forment des coryrnbes termi¬
naux nombreux. Jusqu’à ce jour, on l’a te¬
nue en serre chaude. Sa végétation est ra¬
pide et vigoureuse, et sa multiplication
s’opère facilement par boutures. (D. G.)
SIPÈDE. rept. — Espèce du genre Cou¬
leuvre. Voy. ce mot. (E. D.)
SIPHAIMTHE&À. bot. ph.— Genre de la
famille des Mélaslomacées , créé par Pohl
pour de petites plantes herbacées du Brésil,
a fleurs roses tétramères , dont les anthères
se prolongent en un long bec terminé par
un pore, et dont l’ovaire libre présente in¬
térieurement deux loges bi-ovulées. Pohl en
a fait connaître trois espèces sous les noms
de S. cordala , S. subtilis , S. tenera.
(D. G.)
* SIPJIARGJS. rept. — M. Risso(£ur.
merid., t. III, 1826) désigne, sous ce nom,
un groupe de Cbéloniens qui correspond au
genre Sphargis. Voy. ce mot. (E. D.)
* SIPHISIA. bot. ph. — - Genre proposé
par Rafinesque, et rapporté aujourd’hui,
comme synonyme, aux Aristoloches.
* SIPHLOPIliS (süÿÀoç, difforme,
figure), rept. — Groupe de Couleuvres (voy.
ce mot) créé par M. Fitzinger (Syst. Rept.,
1843). (E. D.)
* SIPHNEUS ( taupe ). mam. —
Genre de Rongeurs de la division des Lapins,
indiqué par M. Brants. ' (E. D.)
* SIPIINEES. rept. — M. Fitzinger (Syst.
Rept., 1843) forme, sous ce nom, un groupe
de Reptiles de l’ordre des Batraciens, créé
aux dépens du genre Crapaud. Voy. ce mot.
(E. D.)
* SIPHO. bot. ph. — Section du genre
Aristoloche, distinguée par un périanthe dont
le limbe présente trois lobes égaux. Son
type est I’Aristoloche Siphon , Aristolochia
Sipho l’Hérit., arbuste grimpant de l’Amé¬
rique septentrionale, fréquemment cultivé
dans nos jardins en berceaux, tonnelles, etc.
Cette plante est figurée dans l’atlas de ce
Dictionnaire (voy. atlas, Dicotylédones ,
P1- O- (D. G.)
* SIPHQGAMP.YLUS (çfcpwv, tube; xar
■nvloç, courbé), bot. ph. — Genre de la famille
des Lobéliacées, formé par Pohl par un dé¬
membrement des Lobélies, et généralement
adopté aujourd’hui. Il comprend des plantes
sous-frutescentes, indigènes des parties chau¬
des de l’Amérique, et dont certaines sont
cultivées depuis quelques années comme es¬
pèces d’ornement. Les fleurs de ces végétaux
sont, en général, rouges, solitaires sur des
pédoncules axillaires ; leur corolle, insérée
en haut du tube calicinal, est tubuleuse, à
tube entier, ordinairement courbe, à limbe
bilabié, divisé en cinq lobes presque égaux,
ou dont les deux supérieurs sont un peu plus
longs que les trois inférieurs. Les autres ca¬
ractères du genre sont presque entière¬
ment analogues à ceux des Lobelia. On cul¬
tive fréquemment aujourd’hui le Siphocam-
pylus bicolor Don , originaire de Géorgie,
espèce multicaule, haute d’environ 1 mètre,
dont la tige et les rameaux sont revêtus d'un
duvet fin, particulièrement vers leur extré¬
mité; ses feuilles sont lancéolées-acuminées,
inégalement dentées en scie, glabres; ses
fleurs, à tube rouge et limbe jaune, se suc¬
cèdent pendant tout l’été; leurs lobes sont
étroits, aigus, presque égaux. Cette jolie
plante demande la serre tempérée pendant
l’hiver; l’été on la met en pleine terre. On
la multiplie facilement par éclats, par bou¬
tures et par graines. (D. G.)
SIPMOGI NE (cjtcpwv, tube; ywé, fem¬
me, pour femelle), bot. ph.— Genre proposé
par Cassini dans la famille des Composées,
tribu des Sénécionidées, pour des plantes
rapportées aujourd’hui au genre Eriocepha-
lits Linn. (D. G.)
* SIP1IOMEU1S. bot. ru. — Genre pro¬
pose par Bojer dans la famille des Tiliacées
et rentrant, comme synonyme, dans les
Greivia Juss. (D. G.)
* SIPHON. Sipho (de crc'cpcov , tuyau). ZOOL.
— On nomme ainsi le canal qui traverse la
cloison des coquilles polythalames et qui en
fait communiquer ensemble les différentes
loges, La treille donne aussi ce nom au rostre
de quelques Crustacés et de quelques Arach¬
nides suçeurs. (C. d’O.)
SIPHON. Siplio ( sipho , siphon), moll. —
Nom d’un genre de Mollusques gastéropodes
dans lequel Klein plaçait principalement des
Fuseaux à queue courte, des Mitres, des
Buccins, etc. (Klein, Tent. meth. Ostr.,
1753). — Brown applique le même nom à
un genre de Gastéropodes scutibranches
(Brown, Conch. Brit., 1827). (G. B.)
SIPHONA (jfywv, canal), ins. — Genre de
l’ordre des Diptères, famille des Athéricères,
tribu des Muscides, sous-tribu des Tachi-
naires, créé par Meigen (Syst. Beschr ., IV,
1824) aux dépens des Stomoxys de Fabri-
cius, et adopté par La treille qui en a changé
le nom en celui de Bucentes. Ces Diptères,
qui sont particulièrement caractérisés par
leur trompe longue, menue, bicoudée et à
partie postérieure dirigée en arrière, se trou¬
vent sur les plantes herbacées. On n’en a
décrit que quatre espèces particulières à la
France et à l’Allemagne. L’espèce type est
la S. geniculata Meig. ( Bucentes cinereus -
Latr., Slomoxys minuta Fabr.) qui est d’un
ferrugineux brunâtre, et dont la larve vit
dans les chenilles de la Noctuelle du Chou.
(E. D.)
* S I PHON AC A NTHES . bot. ph.— Genre
de la famille des Acanthacées , établi par
M. Nees d’Esenbeck ( in Endlich. et Mart.
Fl. Bras. , fasc. VII, p. 45; Prodromus ,
t. XI , p. 199 ) pour des plantes herbacées
indigènes du Brésil. Ce genre diffère des
Ruellia par son inflorescence, par la forme
de sa corolle, par son fruit plus volumi¬
neux, et ne renfermant qu’un petit nombre
de graines. (D. G.)
SIPHONAIRE. moll. — Genre de Mol¬
lusques gastéropodes que pendant longtemps
on avait confondus avec les Patelles, d’a¬
près leur coquille, qui en diffère seule¬
ment par la présence d’une gouttière in¬
terne plus ou moins profonde, partant du
sommet, et atteignant le bord un peu pro¬
longé en cet endroit, pour le passage de la
branchie. On conçoit donc que l’organisation
de l'animal doit être bien plus différente que
le test , puisque l’appareil respiratoire est si
essentiellement différent; celui des Patelles
étant formé par une rangée de lames ou de
plis membraneux de chaque côté sous le
bord du manteau, celui de la Siphonaire
étant plutôt semblable à celui des Cyclo-
branches, et situé dans une cavité cervi¬
cale transverse; mais les autres organes de
la Siphonaire fournissent aussi des carac¬
tères distinctifs fort importants. Le corps
est sub-circulaire , conique, plus ou moins
déprimé; la tête est presque divisée en deux
lobes égaux sans tentacules ni yeux évidents.
Les bords du manteau sont crénelés et dé¬
passent le pied, qui est presque circulaire
comme celui des Patelles. La cavité bran¬
chiale transverse vient s’ouvrir un peu avant
le milieu du côté droit; elle est pourvue
à son ouverture d’un lobe- charnu, carré,
situé dans la gouttière du test, entre le
manteau et le pied. Le muscle rétracteur
du pied se divise en deux parties, dont l’une*
postérieure, beaucoup plus grande, produit
à la face interne du test une impression en
fer à cheval , et l’autre , très petite , est
située à droite et en avant de l’orifice bran¬
chial, et produit aussi une petite impression
correspondante. La coquille, au lieu d’être
symétrique comme celle des Patelles, pré¬
sente donc, même en dessus, une côte plus
saillante à droite , correspondant à la gout¬
tière interne. C’est Sowerby qui , le pre¬
mier, a établi le genre Siphonaire, déjà
indiqué ou pressenti par Adanson , par
M. de Blainville, et par M. Savigny dans les
planches de la description de l’Egypte : on
en connaît 15 ou 20 especes vivantes, et
plusieurs autres fossiles des terrains ter¬
tiaires. (Duj.)
SIPHOAAXTHLS. bot. ph. — Synonyme
de ClerodendronR. Brown.
SIPHON APTÈRES. Siphonaplera. uexap.
— C’est le deuxième ordre de la classe des
Hexapodes , qui ne se compose que d’un
seul genre, le genre Puce. Voy. apiianiptè-
res. (H. L.)
SIPHONCULÉS. Siphonculala. ins. — -
Nom donné par Latreille à une famille d’in¬
sectes parasites, comprenant ceux dont la
bouche consiste en un rnuseau d’où sort à
volonté un siphoncule (petit siphon) servant
de suçoir. (C. d’O.)
* SIPHONELLA (diminutif de siphon ,
siphon), ins. — M. Maequart ( Suites à Buffon.
Insectes Diptères , II, 1835) indique, sous ce
nom, un genre de l’ordre des Diptères, de
la famille des Athéricères, tribu des Musci¬
des, sous-tribu des Hétéromyzides, créé aux
80
T. XI.
SIP
SIP
G 34
dépens des Chlorops de Meigen, et remar¬
quable par la forme de la trompe qui a
quelque rapport avec celle des Gymnopes,
On en connaît quatre espèces européennes,
dont le type est la S. oscinina Macq., Fall.
( Chlorops nitida Meig.) qui est commune
aux environs de Paris. (E. D.)
SIPHONIA. polÿp. — Genre de Spon¬
giaires fossiles établi par Parkinson pour
des corps ordinairement siliceux provenant
de la fossilisation de Spongiaires à tissu très
dense. Ils sont caractérisés par de grands ca¬
naux longitudinaux qui se terminent0 par des
oscules régulièrement disposés dans une ex¬
cavation au sommet, et que réunissent
d’autres canaux transverses plus petits qui
^rayonnent du centre à la périphérie, où ils
se terminent par de petites ouvertures irré¬
gulières éparses. La densité de ces corps les
faisait comprendre précédemment parmi les
Alcyons de Lainarck , qui sont des Spon¬
giaires et non des Alcyoniens ; on les con¬
naît donc aussi sous le nom d’Alcyoniles ,
et quelques uns de ceux qu’on trouve a
l’état siliceux dans le terrain crétacé ont
été pris, en raison de leur forme, pour des
fruits pétrifiés et nommés Ficoïtes. Quelques
uns ont la forme d’Oignons ou de Navets,
d’autres sont en massue simple nu pédicel-
lée, et quelquefois le pédoncule rameux porte
plusieurs de ces massues ; d’autres enfin sont
simplement cylindriques, plus ou moins
rameuses : mais la plupart étaient fixées
aux rochers du fond de la mer par un
épatement en forme de racines. D’après ces
différences de formes, M. Goldfuss, dans
son ouvrage sur les pétrifications d’Alle¬
magne, décrit plusieurs Siphonies comme
autant d’espèces distinctes , sous les noms
de 1° Siphonia pyriformis (c’est YAlcyo-
nium ficus de Sehrœter); 2° S. excavata ’
3° N. prœmorsa ; 4° S. pistiüum; 5° S. in-
crassata ; 6° S. cervicornis. M. Milne Ed¬
wards pense avec raison que le genre Jerea
de Lamouroux a beaucoup de rapports avec
la Siphonia pistiüum , et que le genre Hat-
lirhoé, du même auteur , diffère très peu de
la Siphonia pistiüum. (Duj.)
SIPHONIA. bot. ph. — Nom latin du
genre Siphonie. Voy. ce mot.
SIPHONIE. Siphonia ( ?t< pwv tube ).
bot. ph. — Genre de la famille des Euphor-
biacées , de la Monoecie monadelphie dans
le système de Linné. Il correspond a une
partie des Jatropha de Linné fils. Aublet,
en le formant, lui avait donné le nom d 'He-
vea , qui a dû être changé à cause de sa
presque identité avec le nom d'Evea, donné
par le même auteur à un autre genre. Les
Siphonies sont des arbres de la Guiane et
du Brésil , dont les branches portent seule¬
ment vers leur extrémité des feuilles al¬
ternes, longuement pétiolées, à trois folioles
entières et veinées. Leurs fleurs monoïques
forment des grappes paniculées, dans les¬
quelles la fleur terminale est seule femelle.
Ces fleurs ont toutes un périanlhe à cinq
divisions plus ou moins profondes : les
mâles ont de plus une colonne de cinq ou
de dix étamines, dont les anthères extrorses
sont rangées en un seul cercle dans le pre¬
mier cas, en deux superposés dans le se¬
cond ; quant aux femelles, elles présentent,
sur la base circulaire et persistante de leur
périanthe, un ovaire à six côtes, à trois
loges uniovulées , surmonté de trois stig¬
mates sessiles , légèrement bilobés. A ce
pistil succède une grosse capsule à péricarpe
fibreux, formée de 3-1 coques qui s’ouvrent
chacune, à la maturité, en deux valves,
avec une élasticité marquée. — Ce genre
renferme une espèce à laquelle les progrès
de l’industrie moderne ont donné beaucoup
d’importance, savoir : la Siphonie élastique,
Siphonia elastica, Pers. (Hevea guianensis ,
Aubl., Jatropha elastica, Lin. fil.). C’est un
arbre de 15 à 20 mètres de hauteur, qui
croît naturellement à la Guiane, et dont le
suc laiteux concrété fournit la substance si
connue sous les noms de Caoutchouk,
gomme élastique, sinon pour la totalité, du
moins pour la plus grande partie de celle
que consomme aujourd’hui l’industrie. Le
caoutchouk se trouve mêlé de plusieurs
autres matières dans le suc laiteux de la
Siphonie, surtout d’une forte proportion
d’eau à laquelle est due la fluidité de ce
liquide. On sait que ce lait se compose d’un
liquide rqueux qu’on peut nommer le Sé¬
rum , dans lequel nagent des globules qui
lui donnent sa couleur. M. Schultz, qui a
fait de grands travaux sur les sucs laiteux
ou le latex des plantes, avait dit que le
caoutchouk se trouve dans le sérum de ce
latex, et que la coagulation de ce liquide
est accompagnée de faits analogues à ceux
S1P
635
qu’on observe dans la coagulation du sang;
mais les observations de M. H. Mohl ont
montré l’inexactitude de cette assertion, et
elles ont prouvé que le caoutchouk de la
Siphonie, comme celui des sucs laiteux
d’un grand nombre d’autres plantes, ré¬
side dans les globules et non dans le sé¬
rum.
Aublet nous a fait connaître le procédé
suivi à la Guiane pour obtenir le suc laiteux
de l’arbre qui nous occupe. Ce suc est telle¬
ment abondant qu’il coule du tronc par la plus
légère écorchure. Pour l’obtenir en grande
quantité, on fait une entaille profonde au
bas de ce tronc ; ensuite on incise l'écorce à
partir de cette entaille jusqu’à l’origine des
branches; enfin on pratique encore , d’es¬
pace à autre, des incisions obliques de haut
en bas, qui viennent aboutir à l’incision
longitudinale. Le latex qui s’écoule est reçu
à l’ouverture cle l’entaille. Aujourd’hui non
seulement on en applique des couches suc¬
cessives sur des moules de terre, ainsi qu’il
a été dit à l’article caoutchouk, mais encore
on le recueille dans des flacons qu’on bouche
hermétiquement pour les expédier ensuite
en Europe. Pour plus de détails, voyez l’art.
caoutchouk. Aublet assure, d’après sa propre
expérience, que les graines de la Siphonie
élastique sont non seulement inoffensives,
mais encore très bonnes à manger; qu’elles
ont une saveur analogue à celle de la noi¬
sette, et que les indigènes de la Guiane les
recherchent avec soin. 11 ne dit pas qu’on
en enlève l’embryon avant de les man¬
ger. (P* D.)
*SIPIIOIVIFÈI\E$ moll. — Dénomina¬
tion donnée d’abord, parM. Al. d’Orbigny,
à l’une des trois grandes divisions delà classe
des Mollusques céphalopodes , et exprimant
que ces animaux ont une coquille pourvue
d’un siphon. D'après ce caractère, la Spi-
rule, qui est un véritable Décapode , était
rangée avec les Nautiles. Aussi cet auteur
a-t-il changé cette dénomination pour celle
de Tentaculifères, qui ne s’applique qu’aux
deux familles des Nautiles et des Ammo¬
nites. (Duj.)
* SIPHONIPIIORA ( çtcpwv , siphon; Vo-
poç, porteur), moll. — Nom de l’ordre des
Céphalopodes, auquel M. d’Orbigny applique
la dénomination de Siphonifères (Menke ,
Syn . melh. Moll., 1828). (G. B.)
SIP
*SIPIIOXI/.AXTI A. myriap.— Synonyme
de Polyzonides. Voy. ce mot. (H. L )
S I PI 10 NOB R ANC I JE S . Siphono b ran -
chiata ( sipho , siphon ; branchia, franchie).
moll. — M de Blainville désigne sous ce
nom le premier ordre de ses Paracéphalo-
phores, ordre qui renferme le grand nombre
des Mollusques gastéropodes dont la coquille
est canaliculée ou échancrée à la base , et
qui se divise en trois familles : les Sipho-
nostomes, les Entomostomes et les Angysto-
mes (Blainv., Dict. sc. nat., XXXIi, 1824).
Voy. ces mots çt mollusques. (G. B.)
* S1PI10\0J)0\. bot. ph. — Genre éta¬
bli par W. Griffith dans la famille des II i-
cinées ou Aquifoliacées. (D. G.)
* SIPIIONOIDEA ( çfcpcov , siphon; et-’
So', forme), moll. — C’est le nom donné
par De Haan aux Mollusques céphalopodes
que M. d’Orbigny distingua plus tard parla
dénomination de Siphonifères (voy. ce mot)
(Haan, Mon. Amm. et Gon., 1825). (G. B.)
* SIPHONOEOCHIA. bot. ph. — Genre
proposé par Beichenbach dans la famille des
Aristolochiées, et rapporté comme synonyme
aux Aristoloches. (D. G.)
*SIPHONOPHORÀ. myriap. — Voy. po¬
lyzonides. (H. L.)
* S1PH0N0PH0RES. acal. — - Nom
donné par Eschscholtz au troisième et der¬
nier ordre des Acalèphes , comprenant les
trois familles des Diphylides, des Physopho-
rides et des Vélellides. Les Siphonophores
n’ont pour organes digestifs que des trompes
ou suçoirs sans cavité digestive centrale;
leurs organes locomoteurs sont ou des pièces
subcartilagineuses creusées d’une cavité d’où
l’eau est chassée par la contraction, ou bien
une vessie remplie d’air, ou enfin les deux
sortes d’organes en même temps. (Duj.)
*SÏPII01\0PII0RIDES. Siphonopho-
ridæ. myriap. — Voy. polyzonides. (H L.)
*SI PJIONOPÏI Y ELUE. Siphonophyllia
(çtcpwv, siphon ; «pvM'ov, feuille), polyp. foss. —
M. Coy décrit sous ce nom un Polypier fossile
des terrains carbonifères d’Irlande. (G. B.)
*SIPI10N0PS, Wagler (çfcpwv, tube; «!ty,
forme), rept. — Genre de Cécilies (voy. ce
mot). On en connaît deux espèces américai¬
nes. Voy. l’atlas de ce Dictionnaire, Rep¬
tiles, pl IV. (P- G.)
* SÏPIIONOSTEGIA. bot. ph. — Genre
créé dans la famille des Scrophularinées,
tribu des Rhinanthées, par M. Bentham,
pour une plante herbacée, voisine des Eu-
phraises et des Bartsia, qui croît naturelle
ment dans le nord de la Chine. (D. G.)
*Sï PH01\ OSTOM AT A . crost. — La-
treille, dans ses familles naturelles du Rè¬
gne animal , désigne sous ce nom le neu¬
vième ordre des Crustacés qui correspond
à celui des Lernéides de M. Milne Ed¬
wards. (H. L.)
SIPMOINIOSTOME. SiphonQstoma. ann.
— Le même que siphostome.
* SÏPIIOAOSTÜME. Siphonostoma (ql-
fhj'j , tube; çrop.a , bouche), inf . — Nom
d’un Rotifère (Zenker, De Gamm. Pul. hist.
nat. ). (G. B.)
SIPHOIVOSTOMES. Siphonostomata (;l-
tpwv, tube; crêpa, bouche), poiss. — M. Du-
méril désigne, sous ce nom, une famille de
ses Poissons osseux holobranches abdomi¬
naux ( voy . abdominaux), caractérisés par leur
tête excessivement prolongée en un museau
qui porte la bouche à son extrémité. Cette
famille comprend les trois genres Fislulaire,
Auloslome et Solénoslome , qui rentrent dans
les deux genres Fislulaire et Centrisque de
Cuvier, Poissons acanthoptérygiens, de la
famille des Bouches en flûte , en prenant
garde toutefois de ne point appliquer la dé¬
nomination de Solénostome à un genre de
Syngnathes qui comprend le Fislulariapara-
doxa, (F. Solénostome et Syngnathe.) (G. B.)
SIPHOIVOSTOMES. moll. — Famille de
l’ordre des Siphonobranches de M. de Blain-
ville, comprenant , dans une première sec¬
tion , les genres Pleurotome , Rostellaire,
Fuseau, Pyrule, Fasciolaire et Turbinelle,
dont la coquille n’a point de bourrelet au
bord droit, et, dans une deuxième section,
les genres Colombelle, Triton, Ranelle et
Rocher, dont les coquilles ont un bourrelet
persistant ou bord droit. (Duj.)
*SIPHONOSTOMES. Siphonostoma.
crust.— Nom de l’un des ordres de la classe
des Crustacés, établi par Latreille, et com¬
prenant tous les Crustacés suceurs dont le
thorax , composé de plusieurs articles dis¬
tincts , est garni de pattes natatoires. Voy.
CRUSTACÉS. (H. L.)
* SIFHOIVOTE Cçt'cpwv, siphon; vûroe,
dos). Siphonolus. myiuap. — Genre de l’or¬
dre des Diplopodes , de la famille des Poly-
zonides, établi par M. Brandt et adopté par
tous les myriapodophües. Chez ce genre,
la tète est conique , déprimée; il y a deux
yeux sur le milieu de la partie frontale en¬
tre les antennes; le bec est allongé, un peu
obtus à sa pointe; les antennes sont à peu
près droites, claviformes, égalant presque la
tète en longueur, à articles non étranglés à
leur base ; pied répondant à la lèvre infé¬
rieure subconique. On ne connaît qu’une
seule espèce de ce genre, c’est le Siphonote
brésilien, Siphonolus brasiliensis Brandt
( Bullet . acad. de St-Pétersbourg, 1836).
Cette espèce a pour patrie le Brésil. (H. L.)
*SIPHONURA(ç{'ywv, siphon; 0 up«, queue).
ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens, de
l’ordre des Hyménoptères , établi par Nees
von Esenbeck ( Monog . Plerom. Europ.) très
voisin des Pteromalus dont il ne paraît
guère être distingué que par les proportions
des premiers articles des antennes. Le genre
Siphonura paraît, au reste, 'correspondre
exactement à celui d 'Ormyrus Westw. ,
Walk. (Bl.)
* SIPHONACHIA. bot. pii. — Genre éta¬
bli par MM. Torrey et A. Gray ( Flora of N.
Amer., J, p. 173) pour VHerniaria ameri-
canaNutt., et dont on a fait une section des
Paronychia Juss. (D. G.)
* SIPHOPATELLE. Siphopatella [sipho,
siphon ; palella, patelle), moll. — Genre de
Gastéropodes décrit par M. Lesson ( Voy. de
la Coq., 1830), et voisin des Haliotides et
des Patelles. (G. B.)
SIPHORINS. Siphorini. ois. — Famille
établie par Vieillot, dans son ordre des Na¬
geurs, pour des Oiseaux qui ont le bec com¬
posé, sillonné en dessus, entier, crochu à
la pointe; des narines tubulées , souvent
jumelles; des doigts, au nombre de trois,
dirigés en avant, sans pouce ou avec un
ongle en tenant lieu. Cette famille ne com¬
prend, pour Vieillot , que les genres Pétrel
et Albatros. Elle correspond à celle des Si-
phorinins ou Procellaires deM. Lesson. (Z. G.)
8IPIIOSE. polyp. — Genre proposé par
Raünesque pour deux Polypiers fossiles im¬
parfaitement décrits , et qui paraissent voi¬
sins des Madrépores. (Duj.)
SIPHOSTOME. Siphosloma. ann. — Le
docteur Otto a établi ce genre pour une An-
nélide qu’il observa sur les côtes de Naples,
en 1818, et qu’il a fait connaître en 1820
[De Sternasp. et Siphost ., Breslau , 1820)
SI P
S1P
sous le nom de Siphostome diplochaite , Si-
phostoma diplochaitus, à cause du double
rang de scs acicules (<W>ooç, double; ^«c-
T ri, soies). La place que celte Annélide doit
occuper dans nos méthodes est assez mal
définie; elle semble appartenir aux Tubico-
les (Cuvier) et se rapprocher des Sabelles,
tout en établissant un passage entre celles-ci
et les Terricoles (Lamarck) ; l’existence d’une
tète, d’une trompe et de soies qui paraissent
subulées, la rangerait parmi les Néréidiens.
Quoi qu’il en soit, en choisissant les princi¬
paux traits d’organisation de cette curieuse
Annélide dans la longue description qu’en
donne le docteur^Otlo, on peut la caractéri¬
ser de la manière suivante: Corps articulé,
cylindrique, flexueux, allongé, atténué aux
deux extrémités, composé d’une quarantaine
de segments peu distincts si ce n’est sur la
face ventrale ; chaque côté du corps pourvu
de soies raides, longues, disposées en une
double série longitudinale, et dirigées en
avant, au contraire de ce qfti existe chez les
autres Chétopodes. Les soies des anneaux
antérieurs se rapprochent de manière à imi¬
ter de chaque côté une sorte de peigne, et
portent à leur racine une masse de cirrhes
tentaculaires nombreux. Entre les deux
faisceaux ainsi formés, et qui constituent
peut-être des branchies, se place la tête,
semblable à un cône qui adhérerait au corps
par son sommet, en se prolongeant en une
petite trompe. A la base de ce prolongement
proboscidiforme, se trouve un premier ori¬
fice buccal qui sert peut-être de suçoir ;
une seconde bouche est située plus en ar¬
rière, et est beaucoup plus grande. L’anus
est grand, arrondi et terminal. Le cordon ner¬
veux se voit à travers la peau du ventre. Le
Siphostome vit enfoncé dans la vase. (E. Ba.)
^SIPHOSTOME. Siphostoma (çèpwv, tube;
çTojia , bouche), poiss. — Rafinesque a formé,
sous ce nom, un genre de Poissons lopho-
branches, aux dépens des Syngnathes. Voy.
ce mot. (G. B.)
S5PÎIOSTOMES. Siphostomia. poiss. —
En prenant pour type son genre Siphostome ,
Rafinesque a établi, sous ce nom, une fa¬
mille de Poissons dans laquelle il confondait
des Bouches en flûtes et des Lophobr anches .
(G. B.)
* SIPHOTOXA S. bot. ph. — Genre pro¬
posé par Bojer dans la famille des Labiées,
637
qu’on rapporte , comme synonyme , à VA-
chyrospermum Blume. (D. G.)
SIPIIULA (diminutif altéré de çtcpwv, tu¬
be). bot. cr. — (Lichens). Second des trois
genres qui forment la tribu des Sphéropho-
rées (voy. ce mot). Il a été créé par Fries
qui le définit de cette manière : Apothécies
d’abord closes, puis s’ouvrant par un pore,
renfermées dans les extrémités capi tul i for¬
mes ou renflées d’un thalle fruticuleux. Le
pore se déchire enfin et donne issue aux or¬
ganes reproducteurs, 'lesquels sont contenus
dans un nucléus, globuleux d’abord, puis
étalé sous forme de lame très mince et ur-
céolée. Thalle vertical , fixé au sol par de
nombreuses radicelles. Une seule espèce, le
S. ceratites , compose ce genre, propre aux
régions alpines, et qui a porté aussi le nom
de Dufourea. Ne l’ayant jamais eu en notre
possession, nous ne pouvons en décrire, ni
les thèques, ni les sporidies. (G. M.)
*SIPHUNCULUS (çtcpwv, siphon), échin.
— Genre d’Échinoderrnes du groupe des
Holothuridés (Gray, Syn. Brit. Mus., 1840).
(G. B.)
SIPONCLE. échin.? vers. — Genre de
Vers cylindracés à tégument coriace , et
dont la partie antérieure ou le col, plus
mince, est complètement rétractile et exser-
tile. La bouche orbiculairc termine le col ,
et laisse sortir une sorte de trompe entourée
de papilles , et qui n’est réellement que
l’extrémité du col lui-même ou de la partie
rétractile plus délicate. L’anus est situé la¬
téralement vers l’extrémité antérieure de la
portion la plus renflée du corps. Les Sipon-
cles vivent dans le sable vaseux de la mer ,
près des côtes ou entre les débris de coquil¬
les ; ils paraissent ne se nourrir que de vase
mêlée de détritus organiques ; leur intestin,
qui ne contient que ces matières, va depuis
la bouche, presqu’en ligne droite , jusqu’à
l’extrémité opposée; puis il revient, en s’en¬
roulant autour de la première partie, se ter¬
miner à l’anus. Les Siponcles avaient déjà
été observés par Rondelet, et, depuis lors,
ils ont été décrits sous le nom de Syrinx
par Bolsadsch , et de Lumbricus par Pallas ;
puis enfin ils ont reçu le nom qu’ils portent
dans le Systema naturœ de Linné, qui, d’a¬
bord, en avait mentionné une espèce sous le
nom de Neveis. Lamarck en admettait trois
espèces, dont une de nos côtes (S. nudus ),
638
SIR
SIR
une des mers de l’Inde et de l’Amérique
(S. soccatus ), et le Siponcle comestible, qui
est mangé par les habitants des côtes de la
mer des Indes. Cet auteur les classait avec
les Priapules à la fin de son ordre artificiel
des Fistul ides , le dernier de sa classe des
Radiaires. Cuvier les classait à peu près de
même parmi ses Écbinodermes sans pieds;
mais il regardait les trois espèces de La-
rnarck comme n’en devant former qu'une
seule, et, en même temps, il en indiquait
deux autres petites espèces , S. lævis et S.
verrucosus , qui percent les pierres et se
iogent dans leurs cavités ; puis une troisième
dont l’épiderme est velu , et une quatrième
à peau toute coriace ; enfin il ajoutait que
la mer des Indes produit une espèce de Si¬
poncle long de 35 centimètres. D’un autre
côté , M. DelleChiaje en a décrit une espèce
de la Méditerranée {S. echinorhynchus ) dont
la trompe est entourée de papilles plus rai¬
des en rangées transverses, et dont la bouche
est armée de tentacules cartilagineux, cro¬
chus, disposés en couronne. Sa longueur est
de 135 millimètres. Enfin M. Brandt en a
décrit deux autres espèces , rapportées par
Mertens de l’océan Pacifique. Mais une étude
anatomique plus complète par plusieurs zoo¬
logistes, et notamment par M. Grube, en
1837, a montré que le Siponcle ne peut
faire partie de la classe des Écbinodermes.
(Duj.)
* SIIUNCUIJDÉS. Sipunculidea ( sipun -
culus, siponcle). échin ? vers. — Groupe d’a¬
nimaux dont le Siponcle est le type. (G. B.)
*SIPNLES (nom mythologique), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères pentamè¬
res, famille des Longicornes, tribu des Ano-
plodermiens , créé par Guérin Meneville
{Rev. Zool., 1840, p. 277) et formé sur une
espèce de Patagonie : la S. Orbignyi Guer.
(C.)
SIQEE. ins. — Nom français du genre Si¬
ens. Voy . ce mot.
*SIRDENUS, Dahl. (Cat ). ins. - Syno¬
nyme de Pogonüs Ziegler, Dejean. (C.)
*SÏREDON. rept. — Groupe formé aux
dépens des Protées {voy. ce mot) par M.Wa-
gler {Syst. Amph., 1 830). (E. D.)
SIRENE. Siren. rept. — Genre de Batra¬
ciens à corps allongé et assez semblable à
celui des Anguilles, pourvu de pieds anté¬
rieurs seulement, et dont les branchies sont
extérieures et persistantes à tous les âges
Les Sirènes vivent dans lés eaux douces de
l’Amérique septentrionale. Gardon, le pre¬
mier auteur qui en ait fait mention, leur
attribuait une voix agréable et variée , mais
il est bien constant qu’elles en sont dépour¬
vues. Ce sont des Amphibiens analogues aux
Protées, vivant, comme eux, de petits ani¬
maux aquatiques, de Lombrics, de Mollus¬
ques, d’insectes, etc. Linné les a pris pour
type de son ordre des Amphibia nantes , et
Gmelin les a placés à tort parmi lesPoissons,
dans son genre des Murènes. G. Cuvier, dans
son Mémoire sur les Reptiles douteux, lu en
1807, à l’Institut, a, l’un des premiers,
établi les véritables affinités des Sirènes.
Voy. l’atlas de ce Dictionnaire, Reptiles ,
pi. 19. ^ (P. G.)
* SIRÈNE, térat. — Nom donné quelque
fois aux monstres Syméliens. Voy. ce mot.
■ SIRENES, mam.— — Illiger {Syst. Mamm. et
Av., 1 811) désigne sous ce nom une division
de Mammifères cétacés à deux mamelles
pectorales, comprenant les Lamantins et
les Dugongs {voy. ces mots), et qui corres¬
pond à la famille des ( étacés herbivores de
Fr. Cuvier. (E. D.)
* SIRENES, rept. - Famille d’Amphi-
biens créée par M. Fitzinger ( Syst. Rept.,
1843) et comprenant le genre Sirène {voy.
ce mot). M. Bonaparte donne à ce groupe le
nom de Sirenidœ. (E. D.)
* SIRENOIDIS. rept. — Synonyme de Si¬
rène {voy. ce mot), suivant M. Fitzinger
{Syst. Rept., 1843). (E. D.)
* SÏRÉNOMÈLE. térat. — Genre de
monstres Syméliens. Voy. autosites et sy¬
méliens. (C. d’O.)
SIREN. ins. — Genre de la tribu des
Siriciens , famille des Siricides de l’ordre
des Hyménoptères établi par Linné, et adopté
par tous les naturalistes. Ces insectes sont
reconnaissables à leur abdomen uni au tho¬
rax dans toute sa largeur, à la présence
d’une tarière robuste, droite, toujours sail¬
lante chez les femelles. Ces Hyménoptères
habitent particulièrement les forêts de pins
et de sapins du nord de l’Europe et de
l’Amérique septentrionale En volant, ils
produisent un bourdonnement très ana ¬
logue à celui des Bourdons et des Guêpes.
Ils apparaissent parfois en si grande quan¬
tité , dit Latreille, qu’ils ont été dans plu-
SI K
SIR
639
sieurs circonstances un sujet d’effroi pour
le peuple dans quelques localités. Le type
est le S. gigas , Lin., l’espèce la plus com¬
mune en Europe. Les Sir ex sont appelés
aussi du nom générique d 'Urocerus dans les
ouvrages de Geoffroy, et cette dernière dé¬
nomination a été adoptée par plusieurs
entomologistes. Voy. siriciens. * (Bl.)
SIRICIDES. iss. — Famille de la tribu
des Siriciens. Voy. ce mot,
*SlilICIEI\S. Strict*, ins. — Tribu de l’ordre
des Hyménoptères caractérisée par un corps
long et cylindrique; des mandibules courtes
et épaisses; des mâchoires munies de palpes
filiformes; des antennes sélacées ou fili¬
formes ; des ailes parcourues par des ner¬
vures nombreuses; des pattes de médiocre
longueur n’offrant aucune dilatation, ni
aucune armature particulière; un abdo¬
men sessile ayant sa base unie au thorax
dans toute sa largeur.
Les Siriciens sont des insectes d’assez
grande taille; leur corps est généralement
allongé et cylindrique, et l’abdomen chez les
femelles est pourvue d’une tarière qui varie
suivant les deux types qui constituent cette
tribu. Ces Hyménoptères, fort peu nom¬
breux en espèces, sont répandus exclusive¬
ment en Europe, particulièrement dans le
Nord et dans l’AméVique septentrionale.
Nous les divisons en deux familles d’après
un caractère d’une importance considérable
fourni par la tarière.
Chez les représentants de la première
famille, les Oryssides, cet organe est capil¬
laire , et roulé dans l’intérieur de l’abdo
men.
Chez les représentants de la seconde, les
S: rigides , la tarière est robuste et toujours
saillante. Les premiers , les Oryssides , se
rapprochent extrêmement des Siricides par
la forme de leur corps et par les pièces buc¬
cales; ruais en même temps ils s’en éloi¬
gnent beaucoup par leurs ailes, présentant
peu de nervures, et par leur tarière enrou¬
lée très semblable a celle des Cynipsiens.
Les premiers états de ces Hyménoptères
n’ayant pas encore été observés, il est bien
difficile de se prononcer sur la valeur des
affinités de ces groupes entre eux.
La famille des Oryssides ne comprend que
le genre Oryssus , dont on connaît seule¬
ment deux espèces européennes, les O. coro-
natus Fabr. et O. unicolor Lat ., et une es¬
pèce de l’Amérique du Nord , FO. lermina-
lis , Newm. Ces insectes, généralement fort
rares, se rencontrent plus particulièrement
dans les bois, courant de préférence sur les
vieux arbres exposés au soleil.
Les siricides, peu nombreux en espèces, le
sont plus cependant que les Oryssides. On les
range dans trois genres. Les Sirex propre¬
ment dits, dont les palpes maxillaires très
petits n’ont que deux articles; les antennes
sont à peu près de la longueur de la moi¬
tié du corps.
Les Tremex semblables aux précédents
'par leurs palpes, mais à antennes plus
courtes, et à cellules des ailes antérieures
moins nombreuses. Et enfin les Xyphidria ,
dont les palpes maxillaires sont longs et
composés de cinq articles.
Tous ces Hyménoptères déposent leurs
œufs dans le bois, et pendant longtemps
leurs larves ont été considérées comme Xy¬
lophages. Mais MM. Lepeletier de St-Far-
geau et Serville, en ayant rencontré entou¬
rées de débris d’une larve de Coléoptère, les
regardent comme carnassières. M. Spinola
les croit même parasites à la manière des
larves d’Ichneumoniens. Ces larves , obser¬
vées par M. Westwood , sont allongées, pres-
quecylindriques etplissées transversalement;
leurs mandibules sont fortes et dentées;
leur tête petite, etc. Quand elles vont se
transformer en nymphes, elles se fileraient
une coque soyeuse, mêlée de fragments de
bois, si nous en croyons certains auteurs.
Selon M. Westwood , lorsque les larves
subissent leur métamorphose en nymphe
pendant l’été, l’insecte parfait éclôt au
bout d’un mois. Au contraire, si elles n’ont
pas pris toute leur croissance avant l’au¬
tomne, le Sirex ne paraît pas avant l’été
suivant. M. Westwood , qui a observé aussi
des larves des Xyphidries, les a trouvées très
semblables à celles des Sirex. (Bl.)
SIRINGA pour SA RING A. bot. ph.
SIRIEM. bot. ph. — Synonyme de San-
talum.
*SIRLI. Certhilauda. ois. — Genre établi
par Swainson, dans la famille des Alouettes,
sur VAL africana Gmel. Voy. alouette.
(Z. G.)
SIRO. arachn. — Latreille, dans son
Histoire naturelle des Insectes , t. YI 1 , donne
G 40
SIR
SIS
ce nom à un genre d’Acariens remarquable
par la longueur et la saillie des mandibules
et surtout l’isolement des yeux. La seule
espèce connue se trouve sous les pierres ,
au bas des arbres; son corps est ovale et
rougeâtre ; c’est le Ciron rougeâtre , Ciro
r-ubescens Latr. ( Op . oit. , p. 329 ). Cette
Arachnide a été trouvée deux ou trois fois
dans le Limousin. (H. L.)
*SmOCIU)GlS (ç£ip«, chaîne; xpoxlç ,
duvet), bot. cr. — (Phycées.) Genre créé
par M. Kutzing pour une Algue croissant
dans une solution pharmaceutique de tar¬
tre émétique. Elle présente des filaments
toruleux, articulés , rameux ; les rameaux
sont formés d’articles solides , dont les ter¬
minaux sont sporulifères. (Bréb,)
*SIROGONÏE. Sirogonium (çstpot, chaîne;
ylvoçf semence), bot. pu. — (Phycées.)
Genre de la tribu des Conjuguées ou Zyg-
némées, établi par M. Kutzing avec les ca¬
ractères suivants : Filaments articulés, s’ac¬
couplant au moyen de géniculations laté¬
rales; sporanges elliptiques, se développant
dans les points intermédiaires de la soudure
des filaments; endochromes en groupes ar¬
rondis ou bandes flexueuses. Ce genre dif¬
fère bien peu des Mougeolia , Ag. (Bréb.)
*SmOSIPHON (çeipat, chaîne; çfywv,
tube), bot. en. — (Phycées.) Genre de la
tribu des Scytonémées , établi par M. Kut¬
zing. Les filaments de ces Algues sont en¬
veloppés par une gaîne fermée, et contien¬
nent une série longitudinale d’articles ou
cellules arrondies , confluents au sommet
des rameaux; sporanges intercellulaires. Ce
genre, qui a été formé aux dépens des ùcy-
tonema , présente, comme celui-ci, des Al¬
gues filamenteuses brunes , s’étendant en
couches feutrées sur les rochers et la terre
humide. Leur ramification est tou t-à- fait
différente de celle des Scytonenia , dont les
rameaux sortent géminés de l’intérieur des
filaments. Dans les Sirosiphon , les rameaux
naissent d’une expansion latérale du tronc
principalement produite par le développe¬
ment latéral d’une cellule interne. On en
compte environ dix espèces, dont la plus
anciennement connue est le A. ovellaluslig.,
Conferva oceüala Dillw. (Bréb.)
*SI ROS PORE. Sirospora (çstpâ , chaîne;
çiTopâ , semence), bot. cr. — (Phycées).
M. Harvey ( Phyc . Br II. , t. 21) a séparé des
Callithamnions (voy. ce mot) une espèce re¬
marquable dont il a fait un genre sur cette
considération, que les fruits tétrasporiques
sont disposés en chapelets à l’extrémité des
rameaux. On ne connaît point encore le
fruit conceptaculaire de cette belle Algue
découverte à Torquay, dans le sud-ouest de
l’Angleterre, par Mistress Griffiths qui lui
avait imposé le nom de Callithamnion siro •
spermum. C’est aujourd’hui le S. GriffUh-
siana. (C. M.)
* SUITES ou mieux SORTES (çxtpxaw ,
sauter), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, famille des SerriCornes,
section des Maîacodermes et tribu des Cé-
brionites, établi par Illiger (Magazin fur
Inseelen Kunde , 1807, p. 301-343 ), et
adopté par Guérin-Meneville ( Species et ic.
générique des Anim. articulés, lre partie,
1843 , pi. 3). Ce genre se compose de 16
espèces, parmi lesquelles nous citerons les
suivantes : S. hemisphœricus Lin. ( Chrys ) ,
orbiculatus, pictus , compressicornis, fascia-
tus, depressus, testaceus F. ( Cyphoin ) , orbi-
cularis Pz, , etc. 2 sont européennes , 10
américaines, 3 africaines et une seule est
propre à l’Asie. (C.)
*SIRTHENEA. ins. — Genre de la fa¬
mille des Réduviides de l’ordre des Hémi¬
ptères, établi parM. Spinola {Essai sur les Hé¬
mipi., p. 100) aux dépens du genre Pirates
Serv. L’espèce type est le Reduvius carina -
tus Fab. de la Caroline ((Amérique (septen-
trionale). (Bu.)
*SISMONDINE. min. — M. Bertrand de
Loin a dédié cette espèce à M. Sismonda ,
professeur de minéralogie à l’Université de
Turin ; il l’a trouvée disséminée en petites
masses lamelleuses, d’un vert sombre, dans
un schiste chloriteux, à St-Mareel, en Pié¬
mont; elle y est accompagnée de Grenats
rouges et de Fer titané. Ce minéral présente
un clivage facile dans une direction. Au cha¬
lumeau il est infusible ; mais il donne de
l’eau dans le tube fermé. Il est composé ,
d’après M. Delesse, de Silice, 24,10 ; Alu¬
mine, 40,71 ; protoxide de Fer, 27,10;
Eau , 7,23. (Del.)
SISON. Sison. bot. pu. — Genre de la
famille des Oinbellifères , de la pentandrie
digynie dans le système de Linné, Tel que
nous le considérons ici, conformément à la
manière de voir de Koch , il ne correspond
SIS
qu’à une faible portion du genre linnéen de
ce nom, dont il ne conserve plus qu’une seule
espèce. Ses caractères distinctifs consistent
dans un calice à bord non visiblement
«
denté; dans une corolle à pétales presque
arrondis, profondément échancrés par l’in¬
flexion du sommet; surtout dans un fruit
comprimé par les côtés, ovale, dont chaque
moitié présente cinq côtes filiformes, égales,
et, dans chaque sillon ou val 1 écule, une ligne
de suc propre ( vilta ) courte et un peu en
larme. La seule espèce qui reste dans ce
genre est le Sison amome, Sison amomum
Lin ( Sium amomum Roth ; S. aromalicum
Lam.) , plante bisannuelle, qui croît dans les
baies, parmi les graviers d’une grande par¬
tie de l’Europe. Sa tige droite et peu ra¬
meuse s’élève à 4 ou 5 décimètres ; ses
feuilles inférieures sont pennées, à folioles
ovales-lancéolées, dentées en scie ; les supé¬
rieures sont pinnatifides, à divisions linéai¬
res, entières ; ses ombelles sont latérales et
terminales, à 4-5 rayons seulement. Les
fruits de cette plante sont regardés comme
diurétiques et earminatifs ; leur eau distillée
entre dans quelques préparations pharma¬
ceutiques. (D. G.)
SISOR (nom propre), poiss. — Genre de
Poissons Malacoptérygiens abdominaux, du
groupe des Siluroïdes, nommé et décrit par
Hamilton Buchanan {Gang. Fish.) qui l’éta¬
blit pour un Poisson rare des rivières du
nord du Bengale, remarquable par sa laideur
et sa difformité, le Sisor porte-verge, Sisor
rhabdophorus Ham. Buch. Ce Poisson atteint
2 mètres et plus ; sa couleur est brune , ta¬
chetée de nuageux plus foncé ; elle est blanche
sur les côtés; sa peau est molle, dépourvue
d’écaiiles ou de boucliers à la queue ; sa bou¬
che est entourée de quatorze barbillons ; ses
nageoires dorsales sont au nombre de deux,
la dernière a un seul rayon. Quant à ses af¬
finités, le Sisor tient aux Asprèdes et aux
Loricaires. (G. B.)
SISTRE. Sistrium. moll. — Nom géné¬
rique proposé par Montfort pour des co¬
quilles que Lamarck avait déjà classées dans
son genre Ricinule. (Duj.)
* SISTRIUM. moll. — ( Oken , Lehrb.
Naturg., III, 1815). Voy. sistre. (G. B.)
SISYMBRE. Sisymbrium. bot. ph. —
Genre important de la famille des Crucifères,
tribu des Sisymbriées , à laquelle il donne
T. xi.
SIS eu
son nom , de la Tétradynamie siliqueuse
dans le système de Linné. Sa circonscription
actuelle diffère beaucoup de celle que lui
avaient assignée Linné et les botanistes an¬
térieurs à ces dernières années. Tel que nous
le caractériserons , avec M. Endlicher, il se
compose d espèces herbacées ou vivaces, très
rarement frutescentes, principalement pro¬
pres à l’Europe et aux parties moyennes de
l’Asie. Les feuilles de ces végétaux varient
beaucoup de configuration et se montrent,
selon les espèces, entières, ou incisées, ou
même bi tripennatiparties ; leurs fleurs, jau¬
nes ou blanches , sont généralement dispo¬
sées en grappes nues terminales ou latérales,
et elles présentent les caractères suivants :
calice à quatre sépales non renflés à leur
base et un peu ouverts; corolle à quatre
pétales entiers, onguiculés; étamines tétra-
dynames, à filet dépourvu de dents. A ces
fleurs succède une silique généralement al¬
longée , hexagone-eylindracée, à valves con¬
vexes , parcourues presque toujours par
trois nervures, renfermant des graines nom¬
breuses, unisériées, non bordées, lisses,
suspendues à des funicules filiformes, libres,
dont l’embryon a ses cotylédons plans, li¬
néaires - obîongs , incombants. Circonscrit
par les limites que lui assignent les ca¬
ractères précédents, ce genre diffère beau¬
coup du genre linnéen de même nom. Plu¬
sieurs espèces regardées d’abord comme des
Sisymbres en ont été séparées et ont servi
à former des genres nouveaux, savoir: les
Naslurtium , DC.; Diplotaxis, DC.; Pachypo -
dium, Webb.; Braya, Sternb. et Hop.; Don-
toslemon , Andrz. ; Leplaleum, DC. D’autres
ont été déplacées et sont allées se ranger
dans des genres connus, comme dans les
Arabis, Brassica; enfin quelques unes,
réunies à des plantes enlevées d’autres
groupes génériques, ont servi en partie à
former de nouveaux genres, tels que 1 eBar-
barea, R. Br. D’un autre côté, si plusieurs
Sisymbres ont été ainsi détachés à divers
titres, les caractères qu’on vient de lire ont
appelé dans ce groupe des espèces qui pri¬
mitivement lui étaient étrangères , telles
que des Erysimum , Lin., quelques Arabis,
Lin , etc. Après ces nombreux remanie¬
ments, ce genre forme encore un groupe
important par le nombre de ses espèces , et
que M. Endlicher subdivise en huit sous-
8 1
642
SIS
SIT
genres, savoir: a. Velarum, DC.; b. Noria ,
DC.; c.? Psiloslylum, DC.; d. Irio, DC. ; e.
Descurea,C.-k. Meyer (Descurainia,SV ebb . );
f. Kibera, DC.; g. Alliaria, Adans.; h. Ara-
bidopsis, DC. Nous nous contenterons ici de
prendre pour exemples les deux espèces sui¬
vantes :
1 . Sisymbre officinal , Sisymbrium offi-
cinale Scop. ( Erysimum officinale DC. ).
Cette plante annuelle , commune en Europe
sur les murs, parmi les décombres, au bord
des chemins, etc., porte les noms vulgaires
de Velar, Herbe au chantre, Tortelle. Sa tige
droite, raide, rameuse dans le haut, chargée
de poils étalés ou réfléchis, s’élève de 3 à 8
décimètres; ses feuilles, pétiolées , portent
des poils qui les rendent rudes au toucher;
les inférieures sont ronciriées , à lobes laté¬
raux oblongs , anguleux, dentés; ies supé¬
rieures sont hastées et leur lobe terminal
est très long. Ses fleurs sont jaunes, petites;
elles donnent des siliques velues, appliquées
contre la tige, portées sur un pédicule épais
et très court. Les feuilles de cette plante
sont un peu acerbes, mais elles n’ont pas
la saveur âcre et piquante qui distingue un
grand nombre de Crucifères. On administre
leur infusion comme légèrement tonique.
Le nom vulgaire d ''Herbe aux chantres, que
porte ce Sisymbre, lui vient de ce que son
infusion , comme le sirop auquel elle sert
de base, est regardée comme propre à dis¬
siper l’enrouement, et est assez fréquem¬
ment employée pour ce motif.
2. Le Sisymbre sagesse , Sisymbrium So-
phia Lin., est une espèce annuelle commune
parmi les décombres, sur les murs, le long
des chemins, qui porte vulgairement les
noms de Science ou Sagesse des chirurgiens,
Thalictron. Sa teinte générale est un vert
blanchâtre, qu’elle doit aux poils courts,
simples ou étoilés, dont elle est revêtue.
Elle s’élève de 4 décimètres à un mètre.
Elle se reconnaît parmi nos autres espèces
indigènes, à ses feuilles bi-tripennatiparties,
à segments linéaires et entiers ou incisés.
Ses fleurs sont petites, d’un jaune pâle,
portées sur des pédicules grêles, assez longs
et étalés. Le nom d e Sagesse des chirurgiens
que porte vulgairement cette espèce est dû à
la haute opinion que l’on a eue pendant long¬
temps de son efficacité comme vulnéraire.
On appliquait ses feuilles sur les plaies,
après les avoir écrasées. De plus, on les re¬
gardait comme astringentes. Ses graines
étaient aussi fréquemment employées comme
vermifuges et comme fébrifuges. Mais de
nos jours celte espèce a perdu toute son
ancienne vogue et elle n’est guère plus
usitée que dans la médecine des campagnes.
(P. D.)
SISYMBIUÉES. Sisymbrieœ. bot. ph. —
L’une des tribus de la famille des Crucifères
(voy. ce mot) appartenant à la division des
Notorhizées et ayant pour type le genre
Sisymbrium. (Ad. J.)
*SISYPHE. Sisyphus . arachn.— M.Koch
indique sous ce nom une nouvelle coupe
générique établie aux dépens des Scorpions,
mais qui n’a pas été adoptée par les apté-
rologistes. Voy. scorpius. (H. L )
* SISYPIHJS ( nom mythologique), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Lamellicornes et tribu
des Scarabéides coprophages , créé par La-
treille ( Généra Crusl. et Ins., t. II , p. 79),
adopté par Dejean ( Catal . , 3e édit., p. 1 51)
et par Reiche ( Revue zoologique, 1841,
p. 212). M. H. Gory a publié une monogra¬
phie de ce genre qui comprend 13 espèces :
10 sont originaires d’Afrique, 1 est propre
à l’Europe , 1 à l’Asie et 1 à l’Amérique.
Parmi ces espèces , nous ne citerons que
les suivantes : S. Schœfferi Lin. , muri-
catus , minutus , pygmœus F., et Hessii
III. (celle-ci, connue depuis, est le A. Mexi-
canus Chv.). Ces Insectes ont de longues
pattes leur servant à rouler des boules for¬
mées d’excréments qu’ils enfouissent , et
dans lesquelles sont déposés leurs œufs. Les
étuis sont généralement couverts de poils
crépus. (C.)
*SISYRA. ins. — Genre de la famille des
Hémérobiides, de l’ordre des Névroptères,
établi par M. Burmeister ( Handb . der Ent.)
sur des espèces ayant les ongles des tarses
simples; le dernier article des palpes maxil¬
laires au moins aussi long que les deux pré¬
cédents. On peut citer, comme type de ce
genre, le S. fuscata ( Ilemerobius fuscatus
Fabr.), espèce assez commune dans notre
pays, le long des mares et des fossés, sa
larve étant aquatique. (Bl.)
* SISYRIIMCI4IEM. bot. ph. — Nom la¬
tin du genre Bermudienne. Voyez ce mot.
SIT.WE. Sitana. rept. — Ce genre, qui
S1T
S1T
643
a été caractérisé , ainsi que l’espèce unique
qui lui sert de type, par G. Cuvier, appar¬
tient à la famille des Iguanes dans l’ordre
des Sauriens. C’est le plus voisin de celui
des Dragons; mais il manque des membra¬
nes aliformes de ceux-ci. Wagler lui a donné
le nom de S emiophorus . — Le Sitàna pon-
ticeriana n’a que quatre doigts aux pieds
de devant ainsi qu’a ceux de derrière. Le
sexe mâle est seul pourvu d’un fanon en
forme de poche gutturale. (P. G.)
*SITAIIEA (ctTtoç, froment), ins.— -Genre
de Diptère créé par M. Robineau-Desvoidy
( Essai sur les Myodaires, 1830) et placé par
lui dans sa grande division des Myodaires,
famille des Aciphorées. Les Sitarées se rap¬
prochent beaucoup des Forellies, dont elles se
distinguent surtout par leur péristome plus
large, transversal, presque arrondi, avec
l’épistome non saillant. L’espèce type est la
S. scorzonerœ Rob.-Desv. Musca Doronici?
De Géer, qui est très commune aux environs
de Paris, au printemps, surtout dans les
prés un peu humides, et dont la larve vit
dans les diverses espèces de Scorzonères et
dans le Doronicum plantagineum. (E. D.)
SITAIUS. ins . — Genre de l’ordre des
Coléoptères hétéromères, famille des Sténé-
lytres et tribu des Canlharidies , créé par
Latreille (Règ . anim. de Cuv., t. V, p. 68),
qui le distingue des Apalus par le rétrécis¬
sement brusque de l’extrémité postérieure
des étuis, qui met à découvert une portion
des ailes. Neuf espèces européennes rentrent
dans ce genre; nous citerons les espèces sui¬
vantes : S. humer alis,hœmorrhoidalis Fab.,
Solieri Pecchioli, apicalis Lap. , et rufipen-
nis Duf. La lre se trouve aux environs de
Paris, et nous avons été à même de faire
connaître ses habitudes, l’ayant observée
pendant le jour dans des trous de mur pra¬
tiqués par une Anlhophora. Cette espèce ne
paraît qu’à la fin d’août , et nous la sup¬
posons nocturne. Audouin , à qui nous
avions communiqué ce fait, a consigné de¬
puis que la larve de cet Hyménoptère vit
aux dépens de celle du Coléoptère en ques¬
tion. (C.)
*SÏTEYTES (<7CT£vr)]ç, engraisseur). ms.
— Genre de l’ordre des Coléoptères tétra -
mères , famille des Curculionides gonato-
cères , division des Érirhinides, établi par
Scbœnherr ( Généra et sp. Curculionidum,
syn., t. Vil, 1, p. 395). Ce genre renferme
les 4 espèces suivantes : S. albiceratus , niul-
ticarinat,us , cirricollis et lugubris Schr. Les
3 premières sont originaires du cap de
Bonne-Espérance , et la 4e est propre aux
îles Philippines. (C.)
* SITHON (Sithon, la Thrace). ms. —
Hubner ( Catalogue , 1816) donne le nom de
Sithon à un groupe de Lépidoptères diurnes
du genre Papillon, et qui ne comprend
qu’une espèce exotique. (E. D.)
* SITOCHIiOA ( aï~o' , froment; xPoa>
couleur), ms. — Groupe de Lépidoptères, de
la famille des Nocturnes, tribu des Pyralides,
indiqué par Hubner, dans son Catalogue
(1816), et ne comprenant qu’un petit nom¬
bre d’espèces. (E. D.)
SITOLOBIEM (fougères), bot. eu. —
Ce genre , rapporté par Desvaux ( Annal.
Soc. Linn. Paris, t. VII, p. 262 ), est
synonyme du genre Dicksonia l’Héritier.
(D. G.)
*S1T0NA, Germar. ins. — Synonyme
de Sitones. Voy. ce mot. (C.)
SITONES ( Sitones , qui a soin de faire
provision de blé), ms. — Genre de l’ordre
des Coléoptères tétrarnères, famille des Cur¬
culionides gonatocères et division des Bra-
chydérides , substitué par Schœnherr (G en.
et sp. Curculion. syn., t. VI, 1, p. 253) a
celui de Sitona de Germar ( Species Ins. ,
p. 414 , t. 2 , f. 12 ). Ce genre renferme
68 espèces : 60 sont originaires d’Europe
(il en est une douzaine, décrites par Ste¬
phens, qui ne sont considérées que comme
variétés), 4 d’Afrique, 3 d’Amérique, et
1 seule est d’Asie. Nous citerons comme y
étant comprises les S. lineatus Lin. , hispi-
dulus , griseus Fab., crinitus 01., Fulci-
frons Thg., Regensleinensis, tibialis, néophy¬
tes Hst., ambiguus et longulus Ghl. (C.)
* SlTOPIllLES (*G0; , froment; vCbç,
qui aime), ms. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères tétrarnères, famille des Curculionides
gonatocères , division des Rhyncophorides
gymnopygiens , établi par Schœnherr (Gcn.
et sp. Curculion. syn., t. IV, p. 967 ; VIII,
2 , p. 263). Ce genre renferme 16 espèces :
7 sont asiatiques, 3 américaines, 3 africai¬
nes , 1 est propre à l’Europe et 1 à l’Aus¬
tralie; mais le S. oryzœ L. se trouve , sur
tous les points du globe, dans les grains du
Riz. Le S. granarius L. est malheureuse-
644
SIT
Si T
ment trop connu par les dégâts causés par
sa larve à nos provisions de blé. Parmi ces
espèces nuisibles , on doit y comprendre
aussi les <3’. rugosus Thg., linearis Hst. , et
Taitensis Grn. (G.)
SITTA. ois. — Nom générique latin, dans
Linné, des Sittei les. (Z. G.)
*S!TTACE , Wagl. ois. — Synonyme de
Ara, Briss. Division de la famille des Perro¬
quets. Voy. PERROQUET. (Z. G.)
*SITTACÏLLA , Less. ois. — Synonyme
de Dendrocolaptes Lîclit. Genre démembré
des Picucules, et établi sur le D'end, cunea-
tus Lichst. (Z. G.)
SÏTTASOMUS. ois. — Genre établi par
Swainson, dans la famille des Grimpereaux,
sur le Picucule Fauvette ( Dend . sylviellus),
de M. Temminek. Voy. Picucule. (Z. G.)
SITTÉE'S. ois. — Sous ce nom, M. Bes¬
son a établi, dans l’ordre des Passereau*,
une famille caractérisée par un bec de lar¬
geur variable , droit , comprimé, renflé en
dessous; une queue égale ou terminée en
rectrices allongées, et les deux doigts laté¬
raux égaux. Les genres Sittelle, Talare,
Sittine, Mniolille et Synaliaxe en font par¬
tie, (Z. G.)
SÏTTELLA , Swains. ois. — Synonyme
de Neops Vieillot. Nom générique latin de
Sitline. Voy. ce mot. (Z. G.)
SITTELLE. Sitta. ois. — Genre de la
famille des Grimpereaux ( Certhiadœ ) dans
l’ordre des Passereaux , caractérisé par un
bec couvert à sa base de petites plumes di¬
rigées en avant, entier, droit, comprimé,
cunéiforme, à mandibules égales, l’infé¬
rieure un peu renflée en dessous ; des na¬
rines ovalaires , cachées sous les plumes du
front; des ongles forts, celui du pouce le
plus robuste de tous et très crochu ; des
ailes moyennes; une queue médiocrement
longue, égale.
Les Sittelles ont été placées par G. Cuvier
dans sa famille des Témiirostrcs, mais elles
s’en éloignent par leur bec qui n’est jamais
aussi long ni aussi gros, cl que recouvre une
écaille très dure ; elles s’en éloignent aussi
par leurs doigts qui sont, au contraire, très
longs et armés d’ongles grands et aigus.
Malgré ces différences, la plupart des orni¬
thologistes ont partagé l’opinion de l’auteur
du Règne animal.
Les habitudes des Siltéücs tiennent de
celles des Pics et des Mésanges. La plupart
d’entre elles se tiennent constamment sur
les arbres; elles en parcourent en tous sens
les branches grandes et petites, et se sus¬
pendent assez souvent à l’extrémité des ra¬
meaux comme les Mésanges; elies frappent
l’écorce avec leur bec pour y découvrir des
Larves et des Insectes. Une d’elles, la Sit-
telle syriaque , n’exerce point son industrie
sur les arbres, mais sur les rochers; on la
voit sans cesse grimper le long de leurs
parois escarpées et chercher sa nourriture
dans leurs fentes et leurs crevasses. Toutes
ont un caractère doux et taciturne, et vivent
ordinairement solitaires. Elles ont un cri
monotone qu’elles répètent à tout instant
de la journée et en grimpant.
Les diverses dénominations vulgaires sous
lesquelles l’espèce type de ce genre est con¬
nue, telles que celles de Torche-pot, Perce-
pot, Pic-maçon, lui viennent de la singulière
habitude qu’a , dit-on , cette espèce, de ré¬
trécir, soit avec de la boue, soit avec des
excréments de quadrupèdes, l’ouverture du
trou qu’elle a choisi pour y faire son nid.
Comme ce sont toujours les excavations
naturelles des arbres, ou celles qui y sont
pratiquées par les Pics que cette espèce
adopte pour y faire ses pontes, il en résulte
que ces cavités ayant une ouverture con¬
stamment trop grande, elle est forcée de la
réduire à sa taille. La Sittelle syriaque niche
au contraire parmi les rochers. Son nid,
construit avec de la terre gâchée, en forme
de calebasse et à ouverture latérale, est
attaché, dans sa longueur, aux parois laté¬
rales des rochers. L’intérieur est, comme
celui de la Sittelle torche-pot, garni de ma¬
tières molles. Leur ponte est de quatre à
six œufs d’un blanc très légèrement jaunâtre
avec de petites taches et des points rouges.
Durant l’incubation, la femelle abandonne
rarement ses œufs ; le mate pourvoit alors
à ses besoins.
Les Sittelles n’émigrent pas, h proprement
parler; elles sont erratiques, passent d’un
canton dans un autre, mais la plupart ne
s’écartent jamais trop du lieu où elles sont
nées; quelques unes même vivent séden¬
taires.
Trois espèces européennes appartiennent
à ce genre , ce sont :
La Sittelle torche-pot , Sitta europœa
SIT
6 i 5
Linn. (BulT. , pl. en!., 623, t. I), représentée
dans l’atlas de ce Dictionnaire, pl. 16, Gg. 1;
d’un cendré bleuâtre en dessus; roux jau¬
nâtre en dessous , avec les flancs et les
cuisses d’un roux marron; une bande noire
s’étendant du bec sur le méat auditif en
passant sur l’œil.
Elle habite presque toute l’Europe.
La Sittelle syriaque, Siltci syriaca Ehren¬
berg. Parties supérieures à peu près comme
chez la précédente; joues, gorge, devant du
cou et poitrine d’un blanc pur; abdomen,
flancs et sous-caudales roussâtres.
Ou la trouve en Dalmatie, dans le Levant
et en Syrie.
La Sittelle soyeuse, Sitta uralen sis Licht.
( Gould , Birds of Jhu\, pl. 236). Parties
supérieures d’un cendré bleuâtre très clair;
parties inférieures et joues d’un blanc écla¬
tant et lustré ; sous-caudales rousses, ter¬
minées de blanc ; front et sourcils également
blancs ; une bande noire , interrompue par
l’œil , part du bec et s’étend sur le méat
auditif.
Elle habite le Caucase et la Sibérie , et se
montre accidentellement en Europe.
Les espèces étrangères à l’Europe sont
assez nombreuses; on compte la Sittelle a
tète noire, Silla melanocephala Vieil!. (Gai.
des Ois., pl. 171). De l’Amérique septentrio¬
nale.
La Sittelle voilée, Sütavelala Temm.
(pl. col, 72, f. 5); SU ta fronlalis Swains.
De Java. Horsfleld a fait de cette espèce le
type de son genre Orlhorhynchus ; et Swain-
son du genre Dendrophila.
La Sittelle naine, SU. pusilla Lalh. (Buff.,
pl cnl, 13, f. 2). De l’Amérique.
La Sittelle aux ailes dorées, SU. chry-
soptera Lath. De la Nouvelle-Hollande. Celte
espèce, que Vieillot place parmi lesSittines,
a été prise par Swainson pour type de son
genre Sillella.
L’espèce que Ch. Lesson avait rangée dans
ce genre sous le nom de SU. olalarc, est
devenue plus tard, pour cet auteur, le type
de son genre Talare. (Z. G.)
SITTÏNE. Xenops. ois. — Genre de l’ordre
des Passereaux, de la famille des Grimpe ¬
reaux, et de la sous-famille des Sittinées.
Les caractères qu’on assigne à ce genre sont
les suivants : Bec droit, grêle, comprimé,
pointu, à mandibule inférieure plus étroite,
SI U
plus courte que la supérieure, courbée en
bas vers le milieu , ensuite retroussée ; na¬
rines ovales , situées à la base du bec et
couvertes d’une membrane; ailes moyennes,
concaves; queue allongée, à extrémité des
pennes molle.
Les espèces que renferme cette division,
dont la création est due à Illiger, ont de
grands rapports avec les Sittelles, mais elles
en diffèrent par leurs narines qui ne sont
pas couvertes de plumes; par un bec plus
comprimé et dont l’arête inférieure est plus
convexe.
Les mœurs , les habitudes des Sittines ne
sont point connues ; mais leur organisation,
si voisine de celle des Sittelles, laisse à pen¬
ser que, comme celles-ci, elles doivent
grimper sur les arbres et se nourrir d’in¬
sectes.
Les espèces connues sont toutes du nou¬
veau continent. Nous citerons parmi elles
le Xen. ruficauda; ncops ruficauda Vieil I .
(Gai des Ois., pl. 170) , de Cayenne. Le
Xen. rufifrons, Val. ; le Xen. gularis, Val. ;
le Xen. genibarbis , Illig. ; le Xen. rufus ,
Less., du Brésil; le Xen. rulilans, Licht.
(Terri., pl col, 72, f. 2). (Z. G.)
* SITTINÉES. Siltinœ. ois. Sous fa¬
mille établie par le prince Ch. Bonaparte
dans la famille des Certhiadœ (Grimpereaux),
et correspondant en grande partie au genre
Sitta de Linné. Elle comprend pour G. -R.
Gray les genres Sillella, Sitta, Dendrophila,
Dendrodromus et Xenops. (Z. G.)
SIUM. bot. ph. — Genre généralement
désigné en français sous le nom de Berle ,
de la famille des Ombellifères, de la pentan-
drie digynie dans le système de Linné. Les
botanistes modernes , et particulièrement
M. Koch, lui ont assigné des limites plus
restreintes que celles que lui donnait Linné.
Circonscrit de la sorte , il se compose de
plantes propres aux contrées tempérées de
l’hémisphère boréal , dont plusieurs crois¬
sent dans les endroits marécageux. Les
feuilles de ces plantes sont pinnatiséquées ,
à segments ovales ou oblongs ; leurs fleurs
sont blanches , en ombelles à nombreux
rayons , à involucre formé d’un petit nom¬
bre de folioles ; elles présentent un calice à
cinq dents quelquefois très petites, une co¬
rolle à pétales obovales, éehancrés par l’in¬
flexion du sommet. Le fruit qui succède à
646
SIV
SIV
ces fleurs est comprimé par les côtés , par¬
fois presque didyme, surmonté par les styles
réfléchis ; chacune de ses moitiés est relevée
de cinq côtes égales, filiformes, et ses vallé-
cules sont parcourues chacune par trois li¬
gnes de suc propre ( vittæ ) superficielles. On
trouve, dans les lieux marécageux de presque
toute la France, le Sium latifolium Lin.,
connu vulgairement sous les noms de Berle,
Ache d’eau, qu’on regardait autrefois comme
anti-scorbutique, diurétique, etc., mais
dont on ne fait plus usage de nos jours. On
cultive habituellement dans les jardins po¬
tagers , en diverses parties de l’Europe, le
Sium sisarum Lin., auquel on donne les
noms vulgaires de Chervis , Chirouis ou
Cherouis , Girole. Cette plante est regar¬
dée comme originaire de la Chine, bien
qu’elle soit cultivée en Europe depuis fort
longtemps. Sa tige droite s’élève à 7-8 dé¬
cimètres; ses feuilles pennées ont de sept à
trois folioles ovales-lancéolées ou linéaires-
lancéolées, dentées en scie, acuminées ; son
involucre est caduc, et ses involucelles po-
lyphy 1 les. On cultive le Chervi pour ses ra¬
cines rameuses , dont les divisions sont
noueuses, charnues , blanches et tendres ,
de saveur sucrée. C’est un bon légume
qu’on emploie , soit pour les potages , soif
comme la Scorzonère. Sa saveur douce avait
fait croire à Parmentier qu’elle renfermait
une forte proportion de sucre , bien qu’en
réalité l’analyse n’y en ait montré que 8
pour 100, c’est-à-dire moitié moins que
pour la Carotte, moins de moitié de ce que
renferme la Betterave. Le Chervi est facile
à digérer; aussi le conseille t on quelque¬
fois aux personnes dont l’estomac est affai¬
bli Dans les potagers , on le sème au prin¬
temps et au commencement de l’automne
dans une terre douce et profonde , et on
l’arrose fréquemment. La récolte s’en fait
tout l’hiver et dès la fin de l’automne. On
le multiplie aussi par éclats; mais les ra¬
cines des pieds venus de semis sont préfé¬
rées comme plus tendres et plus savou¬
reuses. (P. D.)
SILRLS , Strickl. ois. — Synonyme de
Turdus, Lath.; Curruca , Less.; genre établi
sur le Turd. coronatus (Wils., Am. Ornilh.,
pl. 14, f. 2). (Z. G.)
*S1VALARCT0S ( sivalis , sivalique ; àW-
toç, ours), mam. - M. de Blainville ( Ostéogr .,
lascicule des Subursi) indique ainsi une pe¬
tite subdivision de Carnassiers fossiles du
groupe des Ours. (E. D.)
^ SI V A S OL RS. mam. — M . Pictet indique,
sous ce nom, un groupe de Mammifères fos¬
siles de la famille des Carnassiers et qui cor¬
respond au genre Amphiarclos de M. de
Blainville dans la division des Ursus. (E.D.)
*SIVATHERIUM (Siva, nom propre d’un
Dieu indien; Gyjpt'ov , animal), mam. foss.
— MM. Hugh , Falconer, et le capitaine
P. -T. Cautley, dans le Journal de la soc .
asiatique du Bengale , janvier 1836 , ont
donné sous ce nom la description d’une tête
de Ruminant , trouvée dans le terrain ter¬
tiaire des monts Si valiks ou sous-himalayas,
près de la rivière Markanda. Cette tête ,
presque aussi grande que celle de l’Élé¬
phant, a des formes tellement singulières ,
qu’elles approchent du grotesque, disent les
auteurs.
Elle se fait remarquer par la proéminence
de la crête occipitale, surtout a ses angles
externes; par la brièveté et la saillie des os
nasaux relevés en arc; par la concavité du
chanfrein; par la petitesse de l’orbite, l’é¬
paisseur de l’arcade zygomatique; par la
grande hauteur des maxillaires et par deux
fortes éminences osseuses , coniques et
obtuses , un peu divergentes , placées moi¬
tié au-dessus et moitié en arrière des or¬
bites. Les dents molaires sont au nombre
de six à la mâchoire supérieure , la seule
connue; elles ont la forme générale de
celle des Ruminants : les os intermaxillaires
étant brisés , on ne connaît pas leur lon¬
gueur.
La place que le Sivatherium giganteum
( c’est ainsi que les auteurs nomment cet
animal) doit occuper parmi les familles des
Ruminants, a donné lieu à diverses opi¬
nions: MM. Cautley et Falconer ont pensé
que les éminences osseuses du frontal étaient
revêtues d’une enveloppe cornée et repré¬
sentaient les noyaux osseux des Ruminants
à cornes creuses; ils semblent même croire
qu’il pouvait y avoir eu deux paires de cor¬
nes, dont la postérieure aurait été placée
sur les proéminences latérales de la crête
occipitale, comme dans le Bœuf domestique;
mais dans l’Antilope à quatre cornes, le
seul animal auquel, dans ce cas, il faudrait
le comparer, les cornes postérieures ne sont
SKE
647
point aussi reculées, et les antérieures sont
situées en avant de l’orbite.
M. de Blainville {Comptes-Rendus, 16 jan¬
vier 1837 ) a partagé l’opinion de ces sa¬
vants , et pense aussi que c’est un animal à
deux et peut être à quatre cornes creuses.
M. Geoffroy ( Comptes- fiendus , 9 et 23
janvier 1837) a pensé, au contraire, que
ces cornes devaient être regardées comme
des cornes de Girafe, sc fondant sur une
fissure qui se remarque dans la gravure à
la base de la corne droite, et qu’il a consi¬
dérée comme une trace de la suture qui sé¬
pare en effet, dans le jeune âge, les cônes os¬
seux constituant les cornes de la Girafe,
des os frontaux sur lesquels ils se soudent
plus tard ; mais les dents de l’animal mon¬
trent qu’il était adulte, et que par consé¬
quent une pareille suture aurait disparu
depuis longtemps.
En considérant, chez le Sivatherium , la
manière dont ces productions osseuses se
continuent en crêtes jusque sur les maxil¬
laires, ainsi que la concavité du chanfrein
et le peu d’étendue des os du nez, nous
sommes tentés de croire que cet animal ap¬
partenait à la famille des Cerfs, et qu’il
avait, comme l’Élan, un rnuffle proéminent.
Les productions osseuses du frontal se¬
raient les fûts osseux qui supportent les bois
caducs chez tous les Cerfs; fûts plus ou
moins allongés, et qui, à la vérité, sont
rarement coniques, comme ils paraissent
l’être ici. Quant aux cornes postérieures, que
l’on suppose avoir pu exister , la gravure
nous laisse à cet égard dans le doute. D’ail¬
leurs rien n’empêcherait qu’il y eût des
Cerfs à quatre bois , comme il y a des Anti¬
lopes à quatre cornes. Il faut attendre du
temps la solution de ces questions. (L...d.)
SIZERIN. Lin aria. ois. — Genre établi
par Vieillot dans la famille des F ri ngili es et
renfermant h s espèces vulgairement con¬
nues sous le nom de Cabaret II a été ques¬
tion de ces espèces à l’article Linotte. (Z. G.)
*SKEIVEA (crxyjvn, tente), moll. — Genre
de Mollusques gastéropodes de la tribu
des Trochoïdées (Flem., Brit. anim. ,
1828). (G. B.)
* SREPOXOPODE. Skeponopodus (ax9l-
TToç, tente; nov;, pied), poiss. — Genre de
Poisson Xiphioïde décrit par Nardo (/sis,
XXVI, 1833). (G. B.)
SK Y
SRIMMIA. bot. ph. — Genre classé à la
suite des Ilicinées, et créé par Thunberg
pour un arbuste du Japon , à feuilles
coriaces, persistantes, marquées de points
translucides, à fleurs paniculées, polygames,
tétrarnères , dont l’ovaire présente quatre
loges uni-ovulées, et devient une drupe à
quatre noyaux. Cet arbuste a reçu le nom
de Skimmia japonica, Thunb. — Récem¬
ment MM. Siebold et Zuccarini ont fait
connaître une nouvelle espece de ce genre,
à laquelle ils ont donné le nom de Skimmia
Laureola. (D. G )
SRI]\]\ERIA. bot. ph. — Genre créé
dans la famille des Convolvulacées, par
M.Choisy ( Convor , p.105; Prodromus, IX,
p. 435), pour le Convolvulus cœspitosus ,
Roxb. , plante herbacée, voluble, gazon-
nante, des Indes orientales. M. Endlicher
a cru devoir réunir ce genre à ses Palmia.
Les principaux caractères assignés par
M. Choisy au Skinneria sont : un calice à
cinq sépales, une corolle petite et presque
urcéolée ; un ovaire à une loge et à quatre
ovules; un style terminé par un stigmate
capité et quadrilobé.
Le Skinnera Forst. rentre comme section
sous-générique dans le genre Fuchsia ,
Plum, (D. G )
*SRIRROPIIORlJS. bot. ph. — Genre
créé par De Candolle (Prodr.,Y I, p. 150)
dans la famille des Composées, tribu des Sé-
néeionidées, pour un petit sous-arbrisseau ,
très rameux, très cotonneux, du sud de la
Nouvelle-Hollande, distingué par ses capi¬
tules biflores, groupés en glomérule ovale,
serré, dont chacun a un involucre propre à
écailles presque transparentes, tandis que
l’ensemble présente un involucre commun
à deux rangs d’écailles, les extérieures lai¬
neuses, les intérieures plus longues, sca-
rieuses. Les corolles de cette plante ont leur
tube renflé à sa base en un tubercule un
peu rugueux; ses akènes sont dépourvus
d’aigrette. (D. G.)
SRITOPHYLLUM. bot. ph. — Pour
Scylophyllum ; synon. d 'Elœodendron.
SROROD1TE (axopoSiov , ail), min. — -
Voy. FER ARSÉNIATÉ.
*SRYTA\IIIIS et SR YTA LAIMTHIJS.
bot. ph. (œxvtoc).v) , lanière; avôoç, fleurs) —
Meyen avait créé un genre d’Apocynacées
sous ce nom de Skytanthus formé contre
648
SLO
SME
toutes les règles de formation étymologique.
M. Schauer (Acta Acad. nat. curios. vol.
XIX, Suppl. I, p. 361), en faisant observer
cette formation vicieuse , a modifié le nom
de ce genre en Scytalanthus , et ce dernier
nom semblerait devoir être seul adopté.
Cependant M. Alph. De Candolle ( Prodr .,
VIII, p. 438) a conservé le nom primitif de
Meyen ; et, par une singularité peu expli¬
cable, M. Walpers (Repcrt. VI, p. 478), en
reproduisant les caractères du genre qui
nous occupe, a défiguré le nom de Scylalan-
liais en Skytalanlhus , qui est presque aussi
vicieux que celui formé par Meyen. Le
Scytalanthus acutus est un sous-arbrisseau
du Chili (Meyen et Schauer). (D. G.)
* SLABBERIE. Slabberia (du nom pro¬
pre d’homme Slabber). acal. — Genre d’A-
calèphcs appartenant au groupe des Mé¬
duses , indiqué par Oken dans son Manuel
d'hist. nat. ( Lehrb . d. Naturg., III, 1815).
(G. B.)
SLATERIA. bot. pii. — Synon. d'Ophio-
pogon.
SLÈPES. mam.— L’un des synonymes du
Zcmni , espèce du genre Rat-Taupe ou Spa-
lax. Voy. ce mot. (E. D.)
♦SLEVOGTIA. bot. pli. — • Genre de la
famille des Gentianées, proposé par Rei-
chenbach et adopté par M. Grisebach dans
ses travaux monographiques sur les Gentia¬
nées. Ce genre a pour type le Gentiana ver-
licillala Lin. M. Endlicher ( Gen. suppl.,
I, n. 3340) le rapporte comme synonyme à
VHippion, Spreng. (D. G.)
SLOANEA (dédié au botaniste Sloane).
bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées,
dans laquelle il donne son norn à la tribu
des Sloanées , caractérisée par des fleurs
apétales. Il se distingue, parmi le petit
nombre de genres qui forment cette tribu ,
par un ovaire à quatre loges renfermant
chacune plusieurs ovules suspendus, sup¬
portant un style unique subulé , et auquel
succède une capsule ligneuse , hérissonnée,
à 4 loges i-3-spermés. De Candolle (Prod.,
I, p. 515) divisait les cinq espèces de Sloa¬
nées , connues de lui, en autant de sections
qu’il nommait Sloana , Gynostoma, Myrio-
chæta , Oxyandra , Foveolaria. Mais la troi¬
sième et la cinquième d’entre elles ont été
détachées par M. Schott en un genre distinct,
le Dasynema , à cause de leur ovaire à 4
loges renfermant chacune 4 ovules suspen¬
dus et superposés par paires, qui supporte
4 styles subulés, et auquel succède une
capsule ligneuse uniloculaire, monosperme
par l’effet d’un avortement. (P. D.)
♦SLOANÉES. Sloaneœ. bot. ph. — Tribu
des Tiliacées ayant pour type le genre Sloa-
nea. (Ad. J.)
SMALT (nom allem.). cniM. et min. —
On nomme ainsi le verre bleu, qu’on ob¬
tient en fondant les matières vitrifiables
avec du minerai de Cobalt grillé. C'est
ce verre qui , réduit en poudre fine, forme
l’azur. (Del.)
♦SMALTINE (dérivé de Smalt). min. —
Nom donné par M. Beudant au Cobalt ar¬
senical , parce qu’on l’emploie ordinaire¬
ment à la préparation du Smalt. Voyez
cobalt. (Del.)
SMARAGD ( de <jij.dpo.yêo' ). min. — •
Nom sous lequel Werner désigne l’Éme¬
raude. Voy. ce dernier mot. (Del.)
♦SMARAGDINA (o^xpaVîoç, émeraude).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
subpentamères , famille des Cycliques ,
tribu des Chrysomélines Lat. , proposé par
nous et adopté par Dejcan ( Catalogue , 3e
édit., p. 444 ). Six espèces font partie de ce
genre, savoir : S. limbala ( Chrys ), bicolor
F., Menestriesi Fald., hypocrita Stev. , gra-
tiosa Dej., Lucas, et ferulæ Géné. Toutes
sont propres à l’Europe australe. (C.)
SMARAGDITE , Saussure, min. — Nom
donné à une variété d’Àmphibole , ou de
Diallage, d’un vert d’émeraude. Voy. am¬
phibole. (Del.)
♦SMARAGDITES. ois. — Genre établi
par Boié , dans la famille des Trochilidées ,
sur le Tr. glaucopis de Ginelin. Voy. coli¬
bri. (Z. G.)
SMARIDIE. arachn. — Synon. deSmaris.
Voy. ce nom. (IL L.)
SMA RIS. poiss. — Voy. picarel.
SMARIS. arachn. — Genre de l’ordre
des Acarides établi par Latreilie et adopté
par les aptérologistes. Ce genre renferme
plusieurs espèces, parmi lesquelles je citerai
le Smaris du Sureau, Smaris Sambuci Sch.,
(Ins. Austr.f p. 1085). Cette espèce n’est pas
très rare aux environs de Paris. (H. L.)
SMEATIIMANNIA (nom d’IIomme).
bot. ph. — Genre de la famille des Passiflo-
rées, créé parSolander, mais publié seule-
SME
SMI
649
ment d’après ses manuscrits par Banks,
pour des végétaux frutescents de Sierra-
Leone, distingués par leur calice et leur
corolle , l’un et l’autre à 10 divisions pro¬
fondes; par leur couronne simple, mem¬
braneuse, urcéolaire, denticulée à son bord ;
par leur capsule renflée , papyracée. De
Candolle (Prodr.y III, 322) en a décrit deux
espèces : Smeathrnannia pubescens Sol. et
S. lævigata Sol. (D. G.)
* SMECTIQUE. Smeciicus (crp^w, net¬
toyer). géol. —Épithète donnée à une variété
d’Argile qui sert à dégraisser les étoffes de
laine et qu’on nomme aussi Terre à foulon .
Voy. argile, à l’article roches, page 173.
(G. d’O.)
SMECTITE ; ARGILE SMECTIQUE
(du grec apnxll;). min. — L’Argile à Foulon.
Voy. argile, à l’article roches. (Del.)
*SMEGADERMOS. bot. ph. — Genre de
la famille des Rosacées établi par Ruiz et
Pavon , et rapporté aujourd’hui comme sy ¬
nonyme au genre Quillaja Molin.
*SMEIA. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères , famille des Cy¬
cliques et tribu des Clythraires, établi par
Th. Lacordair e (Monographie de la famille
des Phytophages , t. II , p. 24) , sur une
espèce de la Caffrerie : la S. viginea Lac.
(C.)
*SMELOWSKIA (nom d’homme), bot.
ph. — Genre établi par M. C.-A. Meyer (in
Ledeb ., Flor. ait., III, 165), dans la famille
des Crucifères, tribu des Sisymbriées, pour
des plantes herbacées , vivaces, propres à
l’Asie centrale, précédemment disséminées
dans les genres Cochlearia , Hutchinsia et
Sisymbrium. D. G.)
*SMERDIS. poiss. foss. — Genre perdu
de Poissons Acanthoptérygiens, de la division
des Percoïdes à deux dorsales, et qui ont au
plus sept rayons branchiostéges. Ce genre
n’est composé que de très petites espèces
dont les caractères principaux sont : Un pre¬
mier sous-orbitaire et un préopercule den¬
telé; un opercule terminé postérieurement
par une saillie arrondie; deux dorsales
étroites et une caudale fourchue. M. Agassiz
décrit six espèces de Smerdis trouvés dans
les dépôts du Monte-Bolca et dans les ter¬
rains tertiaires. Le Smerdis ventralis Agass.,
a été trouvé dans les plâtrières de Mont¬
martre, et décrit par Cuvier sous le nom
T. xi.
de cinquième Poisson des plâtrières ( Osse¬
ments fossiles , 4e édition, t. Y, p. 632).
(E. Ba.)
SMERDIS. crüst. — Synony me d'Erichlhe.
Voy. ce nom. (H. L.)
*SMERU\THE. Smerinthus. ins. —
Genre de la tribu des Sphingiens, de l’ordre
des Lépidoptères, établi par Ochsenheirner
(Schmetterlinge der Europ.) et adopté par
tous les entomologistes. Les Smérinlhes se
font remarquer par leurs antennes flexueu-
ses amincies vers le bout et crénelées en des¬
sous , particulièrement dans les mâles; par
leur trompe complètement rudimentaire;
leurs ailes dentelées, etc. On en connaît,
outre plusieurs espèces exotiques, quatre
européennes: le S. ocellata Linn., vulgai¬
rement le Sphinx demi-Paon , le S. populi ,
le S. liliœ Linn., et le S. quercus. Voy.
sphingiens. (Bl.)
*SMICROXÏ\ ( < jjuuxpoç , petit ; ow£, on¬
gle). ins.— Genre de l’ordre des Coléoptères
tétramères, famille des Curculionides gona-
tocères, division des Erirhinides, établi par
Schœnherr ( Généra et species Curculionidwm
synonymia , t. VII, 2, p. 313), qui y com¬
prend sept espèces. Six sont originaires de
l’Europe, et une de l’Afrique australe.
Ces Insectes sont petits et couverts d’une
poussière blanche etécailleuse qui se détache
facilement. (C.)
*SMIDTIA (Smidt, nom d’un entomo¬
logiste). ins. — M. Robineau-Desvoidy ( Essai
sur les Myodaires , 1830, et Annales de la
Société enlomologique de France , 1847,
4e trimestre) indique, sous ce nom, un genre
de l’ordre des Diptères, de la division des
Myodaires, groupe des Entomobies, section
des Herellées, et correspondant aux Tachina
Meigen, et aux Sonomatopia Macquart. Les
Smidtia ont le corps cylindrique, à teintes
d’un bronzé obscur , avec des lignes et des
reflets d’un cendré grisâtre. Us sont assez
nombreux, sous le rapport des individus, et
se trouvent soit à terre, soit sur le tronc des
arbres, aux premiers mois du printemps. On
en décrit quatre espèces propres à l’Europe,
et dont le type est le S. vernalis Rob.-Desv.,
Macq. (E. D.)
SMILACE. Smilax , bot. ph. • — Genre
de la famille des Smilacées, à laquelle il
donne son nom, de la Diœcie-Hexandrie,
dans le système de Linné. Il est formé de
82
650
SMI
SMI
sous-arbrisseaux grimpants, toujours verts,
qui habitent les régions tempérées et
chaudes des deux hémisphères. Leur racine
est tantôt tubéreuse, tantôt fibreuse; leur
tige est généralement pourvue d’aiguillons;
leurs feuilles sont alternes , pétiolées , en
cœur ou hastées , à veines en réseau, ac¬
compagnées de vrilles à leur base; leurs
fleurs unisexuées sont tantôt sessiles sur un
réceptacle globuleux et presque en tête,
tantôt pédiculées et disposées en ombelle,
en grappe, en corymbe, rarement solitaires
ou géminées. Elles se composent : d’un
périanthe coloré, à six folioles étalées, tom¬
bantes, sur deux rangs, les trois extérieures
généralement plus larges; de six étamines
insérées à la base des folioles du périanthe,
à anthères linéaires; d’un ovaire à trois
loges uni»ovulées , surmonté d’un style très
court, que terminent trois stigmates étalés :
à ce pistil succède une baie 1-3 loculaire,
renfermant d’une à trois graines.
Ce sont des Smilaces qui fournissent un
médicament très fréquemment employé , la
Salsepareille. Longtemps on a cru, avec
Linné, quecette substance n’était autre chose
que la racine du Smilax Salsaparilla Lin. ;
mais bien que l’histoire des Smilax, dont la
racine est confondue sous le nom de Salse¬
pareille, laisse encore beaucoup^ désirer, on
est cependant presque assuré que la racine
de l’espèce linnéenne que nous venons de
nommer n’entre pour rien dans la quantité
considérable de ce médicament qui est
versée dans le commerce. En effet , cette
espèce croît dans le Sud des États-Unis,
d’où il ne vient pas de Salsepareille. 11 est,
au contraire établi aujourd’hui que les
racines qui nous viennent d’Amérique sous
ce nom appartiennent à plusieurs autres
espèces de Smilax , surtout aux trois sui¬
vantes :
1. smilace officinal. Smilax officinalis ,
H. B. K. Cette espèce croît abondam¬
ment le long du fleuve des Amazones,
d’où sa racine est, d’après M. de Humboldt,
expédiée d’abord , par Carthagène , à la Ja¬
maïque , et ensuite de cette île en Europe.
Sa tige grimpante , tétragone , aiguillon¬
née, produit des branches arrondies et
inermes. Ses feuilles ovales-allongées , ai¬
guës au sommet , en cœur à leur base ,
parcourues par 5-7 nervures, coriaces, ont
environ trois décimètres de long. On ne
connaît ni sa fleur , ni son fruit.
2. smilace médicinal. Smilax medica
Schlecht. — Celui-ci se trouve dans les
forêts du Mexique. C’est par la Vera-Cruz
que ses racines sont expédiées en Eu¬
rope. Sa tige anguleuse porte deux ou trois
aiguillons presque droits à chacun des points
renflés d’où naissent les feuilles infé¬
rieures ; plus haut elle reste inerme. Ses
feuilles inférieures sont en cœur, à larges
oreillettes obtuses, tandis que les supé¬
rieures sont ovales en cœur , aiguës. On ne
connaît pas ses fleurs. Son fruit mûr est
rouge foncé, de la grosseur et de la forme
d’une petite cerise,
3. smilace syphilitique. Smilax syphi -
litica Humb. et Bonpl. — Spontané dans
la Guiane anglaise , dans les forêts de
l’Amérique tropicale. Sa tige est forte, ar¬
rondie, armée de deux ou trois aiguillons à
chaque nœud; à l’aisselle de chaque feuille
se trouvent deux longues vrilles. Ses feuilles
sont oblongues-lancéolées , trinervées , co¬
riaces, luisantes, longues d’environ trois
décimètres. Ses fleurs et ses fruits ne sont
pas connus.
Outre ces espèces, on cite encore comme
fournissant une partie de la Salsepareille
du commerce le Smilax purhampuy Ruiz,
du Pérou; le Sm. papyracea , Poir., des
bords du fleuve des Amazones ; le Sm. cor-
dato-ovala, Rich., du Brésil et de Cayenne,
et plusieurs autres. Il faut même joindre à
cette liste quelques plantes étrangères au
genre Smilace, et particulièrement YHer-
resia Salsaparilla, Mart. Enfin la racine de
nos espèces européennes elles-mêmes , les
Smilax aspera, Lin., Sm. nigra Willd.,
ont été souvent employées sous le nom de
Salsepareille d’Ualie, à la place de celle des
Smilaces d’Amérique , quoique beaucoup
moins efficaces.
D’après leur lieu de provenance, et les
noms qu’elles portent dans le commerce, les
diverses sortes de Salsepareille d’Amérique
sont classées par M. Schleiden ( Beilrœge
zur Kenntniss der Sassaparille ; in-S° de
42 pages; fig.; Hanovre 1847) de la ma¬
nière suivante : I. Salsepareilles de l’Amé¬
rique méridionale; 1° Salsepareille du
Brésil, ou, à tort, de Lisbonne; Salsepa¬
reille du Maragnon et de Para; 2° Salsepa-
SMI
SMI
65 1
reille de Garaecas ; II. Salsepareille de l’A¬
mérique centrale, ou de Honduras ( Salsa -
parilla acris ou gulturalis des anciennes
Pharmacopées); III. Salsepareilles du Mexi¬
que; 1° Salsepareille de Vera-Cruz ; 2° de
Tampico de la Playa; 3° Salsepareille de la
Jamaïque, ou Salsepareille rouge. D’un
autre côté, ces racines, considérées en elles-
mêmes sont divisées par M. Endlicher en
deux sections : 1° celles à écorce mince
proportionnellement au volume total de la
racine ; leur section transversale se colore
en brun-rouge sous l’action de l’acide sul¬
furique concentré; telles sont celles de la
Vera-Cruz , de Lima, etc. ; 2° celles à écorce
proportionnellement épaisse et blanchâtre;
leur section transversale ne se colore que
très peu ou en jaune pâle par l’action de
l’acide sulfurique; elle bleuit très vile par
la teinture d’iode : dans cette section se
rangent les Salsepareilles de Honduras, de
Caraccas. Généralement cette dernière qua¬
lité est la plus recherchée. On estime d’ha¬
bitude la qualité des diverses sortes de
Salsepareille du commerce en raison de
l’épaisseur de leur écorce et de la quantité
de fécule qu’elles renferment. On conçoit
néanmoins sans peine que ce dernier carac¬
tère est purement empirique.
Nous ne possédons pas encore d’analyse
complète de la Salsepareille. Seulement
M. Schleiden a fait connaître une analyse
détaillée des cendres de cette substance, par
M. Ludwig. On voit par là que, sur 100
parties de ces cendres, il y existe 54,921
parties de Sels solubles, tels que Carbonate
de potasse, Chlorure de potassium, Sulfate
de potasse, Phosphate de potasse, et 45,079
parties de substances insolubles, telles que
Carbonate de chaux, Phosphate de fer,
Phosphate d’alumine, etc.; d’un autre côté,
dès 1824, Palota avait découvert dans la
Salsepareille une substance particulière, qui
a reçu les noms de Salseparine , Smilacine,
Parigline , et qu’on a regardée comme le
principe actif de cette racine. Sa formule
chimique est C8 H15 O3. Elle réside parti¬
culièrement dans l’écorce : on conçoit dès
lors pourquoi l'on regarde comme plus ef¬
ficaces les Salsepareilles à écorce épaisse, la
Salseparine devant y être plus abondante.
La Salsepareille s’emploie journellement
en quantités très considérables, soit en Amé¬
rique, soit en Europe, comme un puissant
sudorifique et diurétique, particulièrement
dans le traitement des affections syphili¬
tiques. Néanmoins, bien que la plupart des
médecins la regardent comme très efficace,
quelques autres ont contesté l’importance
et même la réalité de son action.
Dans l’Inde et dans la Chine, on emploie
de même la racine d’une autre espèce de
Smilace, la Squine , Smilax China, Lin.,
qui croît naturellement dans la dernière de
ces contrées. (P. D.)
SMILACÉES. Smilaceæ . bot. ph. — Fa¬
mille de Monocotylédons, établie par M. Rob.
Brown ( Prodr., p. 292 ) , pour des genres
compris jusqu’alors parmi les Asparaginées
de Jussieu. Elle est formée de plantes her-
bacées-vivaces ou sous-frutescentes, pour¬
vues d’un rhizome rampant. Leurs feuilles
sont alternes ou verticillées, nervées, entiè¬
res, généralement bien développées; rare¬
ment ( Ruscus ) elles sont réduites à l’état de
petites écailles ; mais alors les ramules eux-
mêmes sont dilatés en expansions vertes ,
foliiformes, qui portent la fructification, et
qu’on prend vulgairement pour des feuilles.
Les fleurs des Smilacées sont régulières,
hermaphrodites ou uni-sexuées par avorte¬
ment, solitaires, ou réunies en grappes, en
fascicules , portées chacune sur un pédicule
presque toujours à bractée et articulé. Le
périanthe est coloré, généralement à 6 fo¬
lioles, quelquefois 4-8-12, sur deux rangs,
dont les extérieures sont d’un tissu plus
consistant; les étamines sont opposées aux
folioles du périanthe, qu’elles égalent en
nombre; leurs filets sont libres ou parfois
monadelphes; leurs anthères sont introrses
et biloculaires. Le pistil est libre , sessile,
le plus souvent à trois carpelles, qui forment
autant de loges par l’inflexion de leurs bords;
chacune de ces loges renferme, dans la plu¬
part des cas , un petit nombre d’ovules , le
plus souvent deux , très rarement un seul,
parfois un grand nombre ( Paris, Strepto-
pus, etc.), orthotropes ou amphitropes, plus
rarement anatropes ; les styles sont en nom¬
bre égal à celui des loges de l’ovaire, et ils
restent distincts ou, plus souvent, ils se
soudent en un seul corps; ils se terminent
chacun par un stigmate. Le fruit de ces
plantes est une baie le plus souvent à trois
loges, plus rarement à quatre, deux ou même
652
SMI
SMI
une seule ; chacune de ces loges ne renferme
qu’une ou peu de graines presque globu¬
leuses, à tégument mince et membraneux,
dans lesquelles l’embryon est petit et occupe
une cavité creusée dans un albumen -charnu-
dense , ou corné-eartilagineux , et souvent
éloignée du hile.
Comme le faisait observer M. Rob. Brown,
en l’établissant, cette famille est très voisine
de celles d’entre les Liliacées dont ce savant
faisait ses Asphodélées, particulièrement des
genres baccifères , desquels elle ne se dis¬
tingue guère que par le port, par les styles
distincts ou, le plus souvent, non complète¬
ment soudés, et par le tégument de leurs
graines qui est membraneux, mince, non
crustacé ni noirâtre.
Les Smilacées croissent principalement
dans les contrées extratropicales; l’Amérique
en possède à peu près les deux tiers ; le resœ
se trouve en Europe et en Asie, ou dans
l’Australasie. Elles manquent en Afrique.
Parmi ces plantes, il en est de remarqua¬
bles par leurs propriétés médicinales, dont
les plus importantes appartiennent au genre
Smilace ( voy . Smilace). Un fait digne d’être
rappelé, c’est que la différence de leurs pro¬
priétés concorde avec la division de la fa¬
mille en deux tribus, celles de la première
étant très énergiques et arrivant même à
une telle intensité d’action que la plupart
sont classées parmi les poisons narcotico-
âcres; tandis que celles de la seconde sont
ou inactives, ou douées de propriétés mé¬
dicinales précieuses.
Voici, d’après le Généra de M. Endlicher,
la liste des genres de Smilacées aujourd’hui
connus.
Tribu i. — Paridées. Styles distincts.
Paris , Lin. a. Demidovia , Hoffm.; b. Pa¬
ris. — Trillium, Mil I .(Phyllantherum, Rafin . ;
Trillium , Rafin.; Delostylis , Rafin.). —
Medeola , Gronov. ( Gyromia , Nutt.).
Tribu 2. — Convallariées. Styles soudés.
Drymophila , Rob. Br. — Streplopus, L.
G. Rich. (Hekorima , Rafin.). — Prosarles ,
Don. — Polygonalum , Tourn. ( Axillaria ,
Rafin.). — Convallaria , Desf. — Smilacina,
Desf. a. Majanthenum , Mœnch. (Uni folium,
Hall.; Evallaria , Neck. ; Bifolium , Fl.
Wett.). b. Smilacina , Desf. ( Clintonia , Ra¬
fin. ; Sigillaria , Rafin. ; Tovaria 5 Neck.).
— Smilax , Tourn. — Ripogonum , Forst.
— Luzuriaga , Ruiz et Pav. — Callixene ,
Commers .(Enargea, Sol.). — Ruscus, Tourn.
a. Ruscus, Link.; b. D an aida , Link, ( Da -
nea , Medik. ). (P. D.)
SMILACINE. Smilacina. bot. ph. —
Genre de la famille des Smilacées formé par
Desfontaines pour certaines espèces des
Convallaria Lin., indigènes des parties tem¬
pérées et froides de l’hémisphère boréal ,
surtout de l’Amérique septentrionale. Ce
sont des plantes herbacées , à feuilles ovales
ou en cœur , sessiles ou pétiolées , à fleurs
petites , en grappe terminale. Leurs prin¬
cipaux caractères consistent dans un pé-
rianthe coloré à 4-6 divisions profondes,
égales , étalées , tombantes ; dans un ovaire
à deux ou trois loges qui renferment cha
cune 1-2 ovules, surmonté d’un style court
et épais ; dans une baie pulpeuse , à 1 ou 2
graines seulement, selon que les divisions
du périanthe et les étamines sont au nombre
de 4 ou de 6 , et que les feuilles sont pé¬
tiolées ou sessiles, M. Endlicher partage ce
genre en deux sous-genres : Majanthemum
Mœnch , et Smilacina Desf. La première de
ces sections est considérée comme un genre
distinct par la plupart des auteurs; son
espèce principale est la Smilacine a deux
feuilles , Smilacina bifolia ( Majanthemum
bifolium DG. ; Convallaria bifolia Lin. ) ,
qui croît dans les forêts , dans les lieux
frais , ombragés et montueux de l’Europe
moyenne , et dont le nom est dû à ce que
sa tige ne porte ordinairement que deux
feuilles. — Dans la seconde section se range
la Smilacine a grappes, Smilacina racemosa
Desf., plante de l’Amérique septentrionale,
à feuilles pubescentes, oblongues , aiguës;
à petites fleurs blanches, formant une grappe
composée terminale; on la cultive dans les
jardins comme espèce d’ornement. (D. G.)
*SMILACITES. bot. foss. - J’ai dési¬
gné sous ce nom une impression de feuille
trouvée dans les marnes d’eau douce ter¬
tiaires d’Armissan, près Narbonne, qui m’a
paru avoir tous les caractères de nervation
des feuilles des Smilax et se rapprocher beau¬
coup des Smilax aspera, mauritanica, etc.
Cette feuille est figurée dans les Annales des
sciences naturelles, lre sér., t. XV, pi. 3,
fig. 8. Elle se trouve dans cette localité avec
SMI
SMO
653
plusieurs autres plantes fossiles qui parais¬
sent aussi se rapporter à des genres encore
existants. (Ad. B )
*SMILAX (çp')ia£, if), ins. — Genre de l’or- •
dre des Coléoptères pentamères, famille des
Brachélytres, établi par Laporte (Études cn-
tomologiques, p. 116) sur une espèce qui se
trouve au Brésil et à Cayenne : le S. Ameri-
canus de l’auteur. (C.)
SMILAX. bot. ph. — Voy. smilacë.
*SA1ILIA (<7u.iXcov , petit grattoir, a cause
de la forme tranchante du prothorax), ins.
— Genre de la famille des Membracides, de
l’ordre des Hémiptères , établi par M. Ger-
mar (Rev. entom. deSilb ., t. III, p. 233) et
adopté par la plupart des entomologistes. Les
Smilia ont leur prothoraj réticulé, couvrant
tout le corps et dilaté de manière à former
un renflement vésiculeux et en lame tran¬
chante en dessus. Les espèces de ce genre
sont américaines. S. vittata, fasciata Amyot
etServille, etc., de la Pensylvanie. (Bl.)
*SMÏEODON. mam. — Voy . stenodon.
SMiXTIlURE. Sminthurus. hexap. —
C’est un genre de l’ordre des Thysanures,
de la famille des Podurelles, établi par La-
treille et adopté par tous les aptérologistes.
Chez ces animaux, le corps est ovoïde ou
globuleux; le thorax et l’abdomen sont con¬
fondus en une seule masse; la tête est incli¬
née; les antennes sont habituellement de
quatre articles, coudées au milieu ; le der¬
nier article est uni, long ou plus long que
les trois précédents, composé résultant d’un
nombre variable de petites articulations ; il
y a huit yeux à chaque groupe; les jambes
sont longues et grêles ; la queue est de lon¬
gueur moyenne, à filets munis d’un article
supplémentaire. Ce groupe est un des plus
distincts de la famille des Podurelles; aussi
est-il le premier qu’on ait séparé de l’ancien
genre Podura. Degeer l’avait déjà indiqué,
mais sans lui donner de dénomination pro¬
pre ; les Sminthures de Latreille ne diffèrent
pas, en effet, de nos Podures de la seconde
famille, auxquels il donne des antennes
coudées à plusieurs articles.
Les Sminthures, dont plusieurs coupes
génériques ont été établies à leurs dépens ,
vivent sur les feuilles des arbres ou à terre,
quelquefois sur l’eau. Ils sautent avec une
extrême agilité. On en connaît une douzaine
d’espèces répandues en France, en Irlande
et en Suisse. Comme représentant ce genre,
je citerai le Sminthuhe croisé, Sminthurus
signatus Fabr. ( Ent . syst ., t. II, p. 65;
Nicol. Pod., p. 21, pi. 9, fig. 7). Cette es¬
pèce est abondamment répandue dans toute
la France. (H. L.)
SMINTHURIDES hexap. — Voy. SMYX-
THURIDES.
*SMIXTHUS (üfjuvOoç, rat), mam. — Groupe
de Rongeurs du groupe naturel des Rats
(voy. ce mot), créé parM. Nathi^sius ( Key -
serl.europ. Wirbelth., 1840). (E. D.)
SMITIIIE. Smithia ( dédié au botaniste
anglais Smith), bot. ph. — Ce nom a été
donné successivement parGmelin à un genre
de la famille des Convolvulacées, synonyme
d’ Humberlia Commers., et par Aiton à un
genre de la famille des Légumineuses-papi-
lionacées , tribu des Hédysarées, qui a pour
synonyme le Petagnana GmeL, et qui seul
conserve aujourd’hui sa dénomination. Ce
genre se compose de plantes herbacées , cou¬
chées , propres à l’Asie et à la portion tro¬
picale de la Nouvelle-Hollande, dont les
feuilles sont brusquement pennées, à fo¬
lioles peu nombreuses; dont les fleurs sont
accompagnées de deux bractéoles persistantes
et présentent: un calice profondément di¬
visé eh deux lèvres égales , généralement
entières; une corolle papilionacée ; 10 éta¬
mines soudées par 5 en deux faisceaux
égaux. Leur légume est enveloppé par le
calice et présente 5 articles arrondis, 1-
spermes, qui s’isolent à la maturité. Ce genre
est très voisin des Æschynomene. Son espèce
la plus remarquable est la Smithie sensitive,
Srniihia sensitiva Ait. , plante annuelle de
l’Inde, où elle forme un fourrage nutritif et
recherché du bétail. Ses feuilles à 4 paires
de folioles présentent des phénomènes de
sensibilité, ou plutôt d’irritabilité analogues
à ceux qui ont rendu la Sensitive si célèbre.
(D. G.)
SMITHSONITE ( nom d’Homme ). min.
— Nom donné par M. Beudant au Carbo¬
nate de Zinc naturel , que Smithson a dis¬
tingué le premier du Silicate de Zinc, avec
lequel on l’avait confondu sous le nom de
Calamine. Voy. carbonates. (L>el.)
SMITTEN. mam. — Bosman indique, sous
cette dénomination, un Singe que l’on croit
être le Chimpanzé. (E. D.)
*SMODIC 1)111 (crp.w<L£, tumeur livide oc-
SOI]
soc
63 ï
casionnée par une contusion), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères subpentaraères,
famille des Longicornes et tribu des Cérarn-
bycins, créé par Dejean qui le compose des 4
espèces américaines suivantes : S. impressi-
colle Mann., silaceum , melanophthalmum et
exiguum Dej. La première est originaire de
Saint-Domingue, la deuxième du Brésil, la
troisième des États-Unis, et la quatrième de
la Nouvelle-Grenade. (C.)
SMYNTÎIUIIE. Smynlhurus. iiexap. —
Voy. SMINTftURE. (H. L.)
*SMYNTHURÏDES. 5mynf/tundœ. iiexap.
■ — L’abbé Bourlet, dans son Mémoire sur les
Podurelles, désigne, sous ce nom, une famille
de l’ordre des Thysanures qui n’a pas été
adoptée parM. P. Gervais, dans son Histoire
naturelle sur les Insectes aptères. (H. L.)
*SMYRNÉÊS. Smyrneæ. bot. ph. — Tribu
de la famille des Ombellifères (voy. ce mot),
ainsi nommée du genre Smyrnium qui lui
sert de type. (Ad. J.)
SMYRNIUM. bot. ph. — Nom latin du
genre Maceron. Voy. maceron. (D. G.)
*SOALA. bot. ph. — Blanco a créé, sous ce
nom (Flora de Filipinas , ire édit., p. 437),
un genre qu’il a rangé dans la famille des
Clusiacées, et dont le type est un arbuste des
Philippines, nommé par lui Soala Ulteralis,
à fleurs solitaires, oppositifoliées, formées de
trois sépales libres, de six pétales sur deux
rangs, de nombreuses anthères sessiles, d’un
ovaire libre, globuleux, surmonté d’un
stigmate sessile, ponctiforme; à fruit en baie
globuleuse. (D. G.)
SOBOIÆWSIOA (nom d’homme), eot.ph.
•—Genre établi par Marschall de Bieberstein
dans la famille des Crucifères, tribu des Isa-
tidées, pour une plante herbacée, de la ré¬
gion caucasienne, caractérisée surtout par
une silicule indéhiscente, oblongue, compri¬
mée latéralement et presque membraneuse,
uniloculaire, à une seule graine suspendue.
Cette plante, nommée d’abord par le même
botaniste Çrambemacrocarpa, a reçu de lui,
à son érection en genre nouveau, le nom de
Sobolewskia lilhophila. Elle a été figurée dans
les Icônes seleclœ de 3VI. B. Delessert, vol II,
tab. 80. (D. G.)
SOBRÂLIA. bot. pii. — Genre de la famille
des Orchidées, section des Aréthusées, établi
par Ruiz et Pavon pour des plantes qui crois¬
sent au Pérou, dans les lieux pierreux les
plus chauds, où elles forment souvent des
masses très touffues. Ce sont de grandes
plantes sous-frutescentes, qui s’élèvent quel¬
quefois à 5 et 6 mètres. (D. G.)
*SOBRYA, Pers. bot, ph. — Synonyme
d 'Enhydra Lour.
SOCCUS, Rumph. bot. ph. — Synonyme
d ' Àrtocarpus.
^SOCIABILITÉ et DOMESTICITÉ DES
ANIMAUX (1). — Un des résultats les plus
importants des travaux de F. Cuvier est celui
qui concerne la domesticité des animaux.
Jusqu’à lui, la domesticité des animaux
n’avait guère occupé les naturalistes; ils
n’y voyaient qu’un effet de la puissance de
l’homme sur les bêtes. C’était l’opinion an¬
cienne, l’opinion commune; et Buffon lui-
même n’ena pointeu d’autre. « L’homme dil-
» il, change l’état naturel des animaux, en
» les forçant à lui obéir, et les faisant servir
» à son usage (2). » Tout, dans la domesti¬
cité des animaux , est donc artificiel; tout
tient donc à l’homme. Mais, s’il en est ainsi,
pourquoi certaines espèces sont elles de¬
venues domestiques, et ces espèces seules,
au milieu de tant d’autres demeurées sau ¬
vages ?
La question n’est donc pas aussi simple
qu’on l’avait cru. A côté des espèces deve¬
nues domestiques, il y a les espèces demeu
rées sauvages. La puissance de l’homme,
cause générale, ne suffit donc pas pour
expliquer la domesticité des bêtes, laquelle
n’est, en effet, qu’un cas très particulier;
le fait est spécial , il a donc une cause
propre, et c’est cette cause qu’il fallait
chercher. Tout ici appartient à F. Cuvier ;
il est non seulement le premier qui ait
posé la question, le premier qui l’ait réso¬
lue, il est le premier qui ait vu que, dans
le fait de la domesticité des bêles , il pouvait
y avoir matière à une question.
Pour lui, la domesticité des animaux naît
de leur sociabilité. Il n’est pas une seule
espèce devenue domestique qui, naturelle¬
ment, ne vive en société; et, de tant d’es¬
pèces solitaires que l’homme n’aurait pas
eu moins d’intérêt sans doute à s’associer,
(i) Je réunis res (leux mots, paire que en effet, et tomme
on va le voir, l’un de ces deux faits , la Sociabilité , est le
principe de l’autre, la domesticité. Il n’y a d’animaux do¬
mestiques que les animaux sociables.
(?.) Lus animaux domestiques, t IV, p. 169 (édition in-4 de
l'inip. roy ).
soc
G55
SOC
il n’en est pas une seule qui soit devenue
domestique.
La sociabilité des animaux devient donc
ainsi le premier fait, et ce fait même de¬
mandait un examen nouveau. Buffon en
avait à peine effleuré l’étude. Il distingue
d’abord, et c’est une vue pleine de justesse,
trois espèces de sociétés : celles que for¬
ment les animaux inférieurs, comme les
Abeilles; celles que forment les animaux
d’un ordre plus élevé, comme les Castors ,
les Éléphants, les Singes, etc. ; et celles que
forme l’espèce humaine. Mais il ne voit dans
les premières qu’un assemblage physique;
les secondes lui paraissent dépendre du
choix de ceux qui les composent; les troi¬
sièmes ne dépendent que de la raison.
« Cette réunion, dit-il à propos de celles-
» ci, est de l’homme l’ouvrage le meilleur,
» et de sa raison l’usage le plus sage (1). »
Ces trois espèces de société ont pourtant
ûne source commune, et toutes, jusqu’à
celles que l’homme forme, ne sont, du
moins dans leur origine, que l’effet d’un
insiinct primitif et déterminé.
Une force secrète et primordiale pousse
invinciblement les hommes à se réunir. Cet
instinct précède, chez l’homme, toute ré¬
flexion ; il domine jusqu’aux peuples les
plus sauvages , et l’idée que l’homme de la
nature vit solitaire n’a jamais été qu’un
paradoxe de philosophie, partout contredit
par l’observation.
Cet instinct qui gouverne le genre hu¬
main est aussi la première cause des socié¬
tés que forment certaines espèces parmi les
animaux; et, pour ces espèces comme pour
nous, il est primitif. Il ne dépend ni de
l’intelligence, car la brebis stupide vit en
société (2), et le lion, l’ours, le renard, etc.,
vivent solitaires; ni de l’habitude, car le
long séjour des petits auprès des parents ne
l’amène pas. L’Ours soigne ses petits aussi
longtemps et avec autant de tendresse que
le chien, et cependant l’Ours est au nombre
des animaux les plus solitaires. Il y a plus :
cet instinct survit , lors même qu’il n’est pas
exercé. F. Cuvier a élevé de jeunes chiens
avec des Loups très féroces, et le penchant
à la sociabilité a toujours reparu dans
(i) Discours sur la nature des animaux, t. IV, pag. 9 0 .
(?) Los insectes forment les sortf-tés les plus remarquables
et les plus nombreuses.
le chien , dès qu’il a été rendu à la liberté.
G. Leroy, dont on connaît la profonde
sagacité et la longue expérience, avait déjà
fait, sur les sociétés des animaux, des re¬
marques aussi fines que curieuses. Il voit le
premier degré de ces sociétés dans l’union
du Loup et de la Louve « qui partagent
» ensemble les soins de la famille (1). »
Le chevreuil et sa femelle « ont, dit-il, un
» besoin de s’aimer indépendant de tout
» autre (2). » Enfin , le lapin lui offre une
société qui ne se borne plus à une seule
famille, qui s’étend à plusieurs familles,
ou plutôt « à tous les êtres de l’espèce qui
» ont des rapports de voisinage (3). »
À ne considérer ici que la classe des
Mammifères, la seule en effet sur laquelle
portent les observations de F. Cuvier, on
peut donc reconnaître trois états distincts :
celui des espèces solitaires , les Chais , les
Martes, les Ours, les Hyènes, etc., celui des
espèces qui vivent en famille, les Loups, les
Chevreuils, etc., et celui des espèces qui
forment de véritables sociétés, les Castors ,
les Éléphants , les Singes , \es Chiens , ies
Phoques, etc.
C’est à l’étude de ces sociétés que s’at¬
tache F. Cuvier. Ici l’union subsiste, quoique
les intérêts diffèrent. Des centaines d’indi¬
vidus de tout sexe et de tout âge se rappro¬
chent, s’entendent, se subordonnent. « C’est
» alors, dit F. Cuvier, que l’instinct social
» se montre dans toute son étendue, avec
» toute son influence, et qu’il peut être
» comparé à celui qui détermine les socié-
o tés humaines. » F. Cuvier suit les progrès
de l’animal qui naît au milieu de sa troupe,
qui s’y développe, qui, à chaque époque
de sa vie, apprend de tout ce qui l’entoure
à mettre sa nouvelle existence en harmo¬
nie avec les anciennes. Il montre dans la
faiblesse des jeunes le principe de leur
obéissance pour les anciens qui ont déjà la
force; et dans l’habitude, qui, comme il le
dit, est une espèce particulière de conscience ,
la raison pour laquelle le pouvoir reste au
plus âgé, quoiqu’il devienne à son tour le
plus faible. Toutes les fois que la société
est sous la conduite d’un chef, ce chef est
(t) Lettres philosophiques sur l’ intelligence et ta perfectibi¬
lité des animaux, p. 2 i .
(2) Ibid , p. 49.
(3) Ibid., p. 5o.
656
SOC
SOC
presque toujours en effet le plus âgé de la
troupe. Je dis presque toujours, car l’ordre
établi peut être troublé par des passions
violentes : alors l’autorité passe à un autre;
et, après avoir de nouveau commencé par
la force , elle se conserve ensuite de même
par l’habitude.
Il y a donc, dans la classe des Mammifères,
des espèces qui forment de véritables so¬
ciétés; et c’est de ces espèces seules que
l’homme tire tous ses animaux domestiques.
Le Cheval , devenu par la domesticité
l’associé de l’Homme, l’est naturellement de
tous les animaux de son espèce. Les Che¬
vaux sauvages vont par troupes ; ils ont un
chef qui marche à leur tête , qu’ils suivent
avec confiance, qui leur donne le signal de
la fuite ou du combat. Ils se réunissent ainsi
par instinct ; et telle est la force de cet in¬
stinct que le Cheval domestique, qui voit
une troupe de Chevaux sauvages, et qui la
voit pour la première fois , abandonne sou¬
vent son maître pour aller se joindre à cette
troupe, laquelle, de son côté, s’approche et
l’appelle.
Le Mouton que nous avons élevé nous
suit; mais il suit également le troupeau au
milieu duquel il est né. Il ne voit dans
l’Homme, pour me servir d’une expression
ingénieuse de F. Cuvier, que le chef de sa
troupe. Et ceci même est la base de la théo¬
rie nouvelle. L’Homme n’est, pour les ani¬
maux domestiques, qu’un membre de la so¬
ciété : tout son art se réduit à se faire accep¬
ter par eux comme associé; car, une fois
devenu leur associé, il devient bientôt leur
chef, leur étant aussi supérieur qu’il l’est
par l’intelligence. Il ne change donc pas
l 'état naturel de ces animaux, comme le dit
Buffon ; il profite, au contraire , de cet état
naturel. En d’autres termes, il avait trouvé
les animaux sociables, il les rend domesti¬
ques en devenant leur associé, leur chef; et
la domesticité n’est ainsi qu’un cas particu¬
lier, qu’une simple modification, qu’une
conséquence déterminée de leur sociabilité.
Tous nos animaux domestiques sont, de
leur nature , des animaux sociables. Le
Bœuf, la Chèvre, le Cochon, le Chien, le
Lapin, etc., vivent naturellement en sociétés
et par troupes. Le Chat semble, au premier
coup d’œil, faire une exception; car l’espèce
du Chat est solitaire, comme je l’ai déjà dit.
Mais le Chat est - il réellement domestique?
Il vit auprès de nous; mais s’associe-t-il à
nous? Il reçoit nos bienfaits; mais nous
rend-il, en échange, la soumission, la doci¬
lité, les services des espèces vraiment domes¬
tiques ? Le temps , les soins, l’habitude, ne
peuvent donc rien sans une nature primiti¬
vement sociable; et, comme on le voit,
l’exemple même du Chat en est la preuve
la plus formelle. Buffon reconnaît que ,
«quoique habitants de nos maisons, les
» Chats ne sont pas entièrement domesti-
» ques , et que les mieux apprivoisés n’en
« sont pas plus asservis (1). » Et dans l’op¬
position de ces deux mots , apprivoisés et
asservis , il y a le germe d’une vérité pro¬
fonde. L’Homme peut, en effet, apprivoiser
jusqu’aux espèces les plus solitaires et les
plus féroces. Il apprivoise l 'Ours , le Lion ,
le Tigre. Les anciens , qui faisaient plus
pour un vain luxe que nous ne faisons pour
la science, ont vu des chars traînés par des
Tigres et des Panthères. On voit tous les
jours des Ours qui obéissent a leur maître ,
qui se plient à des exercices. Et cependant,
aucune espèce solitaire , quelque facile
qu’elle soit à apprivoiser , n’a jamais donné
de race domestique.
C’est qu’une habitude n’est pas un in¬
stinct. C’est par habitude qu’un animal
s’apprivoise, et c’est par instinct qu’il est
sociable. Si l’on sépare une Vache, une
Chèvre, une Brebis de leur troupeau, ces
animaux dépérissent , et ce dépérissement
même est une nouvelle preuve du besoin
qu’ils ont de vivre en société. F. Cuvier rap¬
porte un fait qui montre bien toute la diffé¬
rence qu’il y a entre un animal qui n’a que
Yhabitude de la société , et un animal qui en
a l’instinct. « Une Lionne avait perdu, dit-il,
» le Chien avec lequel elle avait été élevée ,
» et pour offrir toujours le même spectacle
» au public, on lui en donna un autre
b qu’aussitôt elle adopta. Elle n’avait pas
» paru souffrir de la perle de son compa-
» gnon ; l’affection qu’elle avait pour lui était
» très faible; elle le supportait, elle sup-
j» porta de même le second. Cette Lionne
» mourut à son tour ; alors le Chien nous
» offrit un tout autre spectacle: il refusa de
» quitter la loge qu’il avait habitée avec
» elle ; sa tristesse s’accrut de plus en plus ,
(i) Histoire du Chat, t. VI, p. 7.
soc
soc
» le troisième jour il ne voulut plus manger,
» et il mourut le septième. »
Plus on étudie la question , plus on voit
donc la domesticité naître de la sociabilité.
L’Homme n’a , pour agir sur les animaux ,
qu’un petit nombre de moyens. Or il était
curieux de suivre comparativement les ef¬
fets de ces moyens sur les animaux solitaires
et sur les animaux sociables; et c’est ce qu’a
fait F. Cuvier.
La faim est le premier de ces moyens, et
l’un des plus puissants. C’est par la faim
que l’on soumet les jeunes Chevaux élevés
dans l’indépendance. On ne leur donne que
peu d’aliments à la fois, et à de longs in¬
tervalles. L’animal prend ainsi de l’affection
pour celui qui le soigne; et si l'on ajoute à
propos quelque nourriture choisie , cette
affection s’accroît beaucoup, et par suite
l’autorité de l’Homme. « C’est, dit F. Cuvier,
» au moyen de véritables friandises, surtout
» du sucre, qu’on parvient à maîtriser les
» animaux herbivores, et à les soumettre à
» ces exercices extraordinaires dont nos cir-
» ques nous rendentquelquefoisles témoins.»
La veille forcée est un moyen plus puis¬
sant encore que la faim. Nul autre n’abat
plus l’énergie de l’animal , et par consé¬
quent ne le dispose plus sûrement à l’obéis¬
sance. On obtient cette veille forcée par la
faim même poussée très loin , par des coups
de fouet, par un bruit retentissant tel que
celui du tambour ou de la trompette; et, à
l’occasion de l’effet du bruit sur les ani¬
maux, F. Cuvier a fait une remarque très
curieuse : c’est que plusieurs animaux ne
distinguent jamais la cause des modifica¬
tions qu’ils éprouvent par les sons. Qu’un
étalon , qu’un Taureau se sentent frappés ,
c’est a la personne qui a porté le coup qu’ils
s’en prennent. Le Sanglier se jette sur le
chasseur dont la balle l’a blessé. Et ces mê¬
mes animaux , quelque expérience qu’ils
aient du bruit qui les fait souffrir, n’en
rapportent jamais la cause ni à l’instrument
qui le produit, ni à la personne qui emploie
cet instrument; ils souffrent passivement,
comme s’ils éprouvaient un mal intérieur :
phénomène singulier, que F. Cuvier attri¬
bue à la nature particulière des sensations
de l’ouïe , et qui mériterait bien d’être
suivi.
Par la faim, par la veille forcée, l’Homme
T. xi.
657
excite les besoins de l’animal ; mais il ne les
excite que pour les satisfaire. Ce n’est , en
effet, que là où le bienfait commence de
notre part, que commence réellement notre
empire. Aussi l’Homme ne se borne-t-il pas
à satisfaire les besoins naturels, il fait naître
des besoins nouveaux. Par l’emploi d’une
nourriture choisie, il fait naître un plaisir,
et par suite un besoin nouveau. Un besoin
plus nouveau, plus artificiel encore, est ce¬
lui des caresses. Le Cheval, l’Éléphant, etc.,
reçoivent nos caresses comme un bienfait;
le Chat met quelquefois de la passion à les
rechercher. C’est sur le Chien qu’elles agis¬
sent avec le plus de force , et , ce qui mérite
attention , c’est que toutes les espèces du
genre Chien y sont presque également sen¬
sibles. « La ménagerie du roi, dit F. Cu-
» vier, a possédé une Louve sur laquelle les
» caresses de la main et de la voix produi-
» saient un effet si puissant, qu’elle sem-
» blait éprouver un véritable délire , et sa
» joie ne s’exprimait pas avec moins de vi-
» vacité par ses cris que par ses mouvements.
» Un Chacal du Sénégal était dans le même
» cas , et un Renard commun en était si fort
» ému , qu’on fut obligé, de s’abstenir à son
v égard de tout témoignage de ce genre, par
» la crainte qu’ils n’amenassent pour lui un
» résultat fâcheux. »
L’Homme n’arrive donc à soumettre l’a¬
nimal que par adresse, par séduction. 11
excite les besoins de l’animal pour se don¬
ner, si l’on peut ainsi dire, le mérite de les
satisfaire; il fait naître des besoins nou¬
veaux; il se rend peu à peu nécessaire par
* ses bienfaits; et quand il en est venu là, il
emploie la contrainte et les châtiments:
mais il ne les emploie qu’alors, car, s’il eût
commencé par les châtiments , il n’aurait
pas amené la confiance ; et il ne les emploie
qu’avec mesure , car les deux effets les plus
sûrs de toute violence sont la révolte et la
haine.
« L’Homme, dit F. Cuvier, n’a autre
» chose à soumettre dans l’animal , que la
» volonté. » Et , comme on vient de le voir,
l’Homme n’agit sur la volonté que par les
besoins : il excite ces besoins, il en fait naître
de nouveaux; il supprime enfin la source
de quelques-uns par la castration. Le Tau¬
reau , le Bélier, par exemple, ne se soumet¬
tent complètement qu’après leur mutilation.
83
658
SOD
SOEM
Tels sont les moyens employés par l’Hom¬
me. Or, ces moyens qui , appliqués à un
animal sociable , en font un animal domes¬
tique, ne font qu’un animal apprivoisé d’un
animal solitaire ; la véritable et primitive
source de la domesticité n’est donc, encore
une fois, que dans l’instinct sociable.
Nous avons déjà rendu plusieurs ani¬
maux domestiques ; mais, sans aucun doute,
beaucoup d’autres pourraient le devenir
encore. Sans parler des Singes, que la vio¬
lence, que la mobilité, que la pétulance de
leur caractère rendent incapables de toute
soumission , et qu’il faut par conséquent
exclure, malgré leur intelligence et leur
instinct sociable ; ni des Didelphes , des
Édentés , des Rongeurs dont l’intelligence est
trop bornée pour que l’Homme pût en tirer
de grands avantages, presque tous les Pa¬
chydermes qui ne sont pas encore domesti¬
ques pourraient le devenir, nommément le
Tapir : plus grand , plus docile que le San¬
glier, il nous donnerait des races domesti¬
ques supérieures peut-être à celle du Cochon.
Les peuples pêcheurs pourraient dresser le
Phoque à la pêche; nous-mêmes , nous de¬
vrions ne pas négliger l’éducation du Zèbre,
du Couagga , du Daw , de VHémione, ces
belles espèces de Solipèdes, de VAlpaca, de
la Vigogne, ces espèces de Ruminants à pe¬
lage si riche et beaucoup plus fin que la
laine.
La sociabilité, qui donne la domesticité,
marque donc, parmi les espèces sauvages,
celles qui pourraient devenir encore domes¬
tiques. Mais l’instinct sociable, s'il agissait
seul , ne donnerait peut-être que l’individu
domestique : un second fait vient le renfor¬
cer et donne la race ; et ce second fait est
la transmission , d’une génération à une
autre, des modifications acquises par une
première ; fait d’un ordre très général et
sur lequel je ne puis m’étendre ici.
Ainsi l 'instinct sociable, pris isolément,
donn e, V individu domestique; et, renforcé
par la transmission des modifications ac¬
quises , il donne la race. (Flourens.)
SODA. bot. ph. — Nom spécifique de la
Soude cultivée, Salsola Soda Lin., qui est
devenu le nom de la section des Salsola
dans laquelle rentre cette espèce.
SODADA. bot. ph. — Ce genre, proposé
par Forskael, adopté par MM. Delile, De
Candolle , etc., et dont le type était le So-
dada decidua Forsk., est confondu par
M. Endlicher avec les Capparis, dans les¬
quels il forme seulement une section.
(D. G.)
SODALITHE (de soda, soude; ItQoç,
pierre), min. — Espèce minérale de l’ordre des
Silicates alumineux, à base de Soude, comme
son nom l’indique, et qui paraît être une
combinaison d’un Silicate d’Alumine et de
Soude, avec un chlorure de Sodium. C’est
une substance pierreuse, transparente, sans
couleur ou de couleur accidentelle et varia¬
ble, d’un éclat vitreux passant à l’éclat gras,
cristallisant en dodécaèdre rhomboïdal et
offrant des clivages plus ou moins nets, pa¬
rallèles aux faces de ce dodécaèdre. Elle ne
donne pas d’eau par la calcination; elle est
fusible au chalumeau en un verre incolore,
et soluble en gelée dans les acides azotique
et chlorhydrique. Ce minéral a, par sa com¬
position, comme par sa forme, beaucoup de
rapport avec les substances nommées Spi-
nellane, Haüyne et Lapis lazuli. Sa dureté
est de 5,5; sa densité, de 2,28. On en con¬
naît trois variétés qui se distinguent par
leurs couleurs, comme par les lieux où on
les trouve: la Sodalithe du Vésuve, qui se
rencontre en cristaux incolores dans une
dolomie de la Fossa Grande, au Vésuve ; la
Sodalithe du Groenland, qui est d’un vert
obscur, et que l’on trouve en masses lamel¬
laires dansun Micaschiste, à Kangerdluarsuk,
au Groenland; et la Sodalithe de Sibérie,
d’un beau bleu d’azur, et provenant des
monts Ilmen ; cette dernière variété a été
d’abord désignée sous le nom de Cancrinite
que M. G. Rose a depuis transporté à un
autre minéral distinct de la Sodalithe.
(Del.)
*S0D10, Kæmpf. bot. ph. — L’un des
synonymes du genre Rhapis.
SODIUM, chim. et min. — Corps simple
métallique, dont le premier degré de com¬
binaison avec l’oxigène forme la Soude.
Voy. ce mot. (Del.)
*SOEMMERI]\GïA (dédié au célèbre mé¬
decin Sœmmering). bot. ph — Genre de la
famille des Légumineuses - Papilionacées ,
tribu des Hédysarées, créé par M. Martius
pour une plante herbacée, spontanée dans
les lieux marécageux au Brésil , voisine des
OEschynomene, desquels elle se distingue par
SOI
SOL
659
ses fleurs blanches, de consistance scarieuse;
et par ses légumes comprimés, divisés seule¬
ment en 2-5 articles marginés, monospermes.
(D. G.)
SOGALGINE. Sogalgina (anagramme de
Galinsoga ). bot. ph. —Genre de la famille des
Composées, tribu des Sénécionées, formé
pour des plantes herbacées, annuelles, du
Mexique, précédemment classées parmi les
Galinsoga. Elles se distinguent de ces der¬
nières par les fleurs de leur rayon bilabiées
et non ligulées; par les écailles de leur in-
volucre plus nombreuses et non sur un seul
rang; par leurs stigmates prolongés en ap¬
pendice filiforme; enfin par leurs akènes
cylindracés et non anguleux. On cultive
quelquefois, dans les jardins, la Sogalgine
trilobée, Sogalgina trilobata Cass. (Galin¬
soga trilobata Cav.), herbe touffue, annuelle,
originaire du Mexique, à feuilles opposées ,
oblongues, trilobées ou pinnatifides-incisées,
variant beaucoup de forme. Ses fleurs sont
jaunes, à grands rayons, dont la lèvre externe
est tridentée, tandis que l’interne est bi¬
partie. (D. G.)
♦SOGALIGIVA, Steudel. bot. ph. — Syno¬
nyme de Sogalgina , et formé également par
anagramme de Galinsoga.
♦50GUMES. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Car¬
nassiers , tribu des Féroniens, proposé par
Leach, adopté par Hope ( Coleoplerist’ s ma-
nual, t. II, p. 71) et par de Chaudoir ( Ex¬
trait du Bull, de la Soc. imp. des nalur. de
Moscou, 1838, p. 8 , 13). Ce genre a pour
type le Pœcilus punctulatus F. Dej. , espèce
qui se trouve en Europe et en Asie (Sibérie).
Le P. barbarus, Lucas, nous a paru devoir
en faire aussi partie. (C.)
SOGHO ouSOGO. poiss. — Iserta entendu
les nègres de la côte de Guinée donner ce
nom à un Poisson du genre Holocentre, qui
constitue vraisemblablement l’espèce dési¬
gnée par Cuvier et Valenciennes sous le nom
de Holocentre a grosses épines, Holocentrum
hastalum. Toutefois Bloch applique le nom
de Sogho à l’espèce d’Amérique, I’Holocentre
a longues nageoires, Holocenlrus Sogho BL,
Holocentrum lonqipinne Cuv. et Valenc.
(E. Ba.)
SOIE. ins. — Voy., à l’article sécrétions,
l 'appendice concernant les Sécrétions des
animaux sans vertèbres. (C. d’O.) ,
♦SOIE. Seta. bot. — On nomme ainsi les
poils raides, isolés, qui se trouvent souvent
au sommet des feuilles. Il faut bien distin¬
guer ces poils de ceux qui revêtent la surface
de divers organes des plantes, etqui, donnant
à ceux-ci un aspect analogue à celui d’une
étoffe de soie, leur ont fait appliquer le nom
de soyeux, sericeus. D’un autre côté, c’est
par suite d’une comparaison avec la finesse
des fils de soie qu’on a formé l’épithète de
sélacé qu’on applique souvent à des orgarfles
ou divisions d’organes rétrécis en filaments
déliés. On donne aussi le nom de Soie au
pédicelle qui porte l’urne des Mousses.
(D. G.)
SOL. moll. — Nom donné par Klein à
certaines espèces de Trochus dont le bord
est divisé en rayons.
SOL. géol. — La plupart des géologues
appliquent le nom de Sol à toute l’écorce
terrestre consolidée (Sol primordial, Sol se¬
condaire, etc.); mais quelques géologues
réservent ce nom pour désigner seulement
la partie la plus superficielle de l’enveloppe
du globe, celle sur laquelle nous marchons
et qui varie, quanta son aspect et à ses pro¬
priétés, suivant la nature des substances
minérales qui entrent dans la composition
des divers terrains. C’est ainsi qu’on dit un
Sol granitique, calcaire, argileux, sablon¬
neux, etc. Voy. terrains. (C. d’O.)
* SOLACUIALS ( <7wÀy)v , tube; xpnoç ,
lis), échln. — M. Goldfuss a décrit sous ce
nom trois espèces d’un genre fossile d’Echi-
nodermes , de la famille des Crinoïdes li
bres , trouvées dans le terrain jurassique.
Une autre espèce, de Streitberg, a été ajou¬
tée par le comte de Münster. M. Agassiz
rapproche , bien qu’avec doute , ce genre
Solacrinus des Glenotremiles de M Goldfuss
(Agass., Prodr. Echin., 1834). (G. B.)
♦SOLANACÉES. Solanaceæ. bot. ph.—
Famille de plantes dicotylédonées, monopé¬
tales , hypogynes , connue antérieurement
sous le nom de Solanées, maintenant ré¬
servé à l’une de ses tribus. Ses caractères
sont les suivants : Calice monophylle à cinq
divisions , plus rarement à quatre ou six ,
persistant et souvent accrescent. Corolle ré¬
gulière en roue, en cloche ou en entonnoir,
dont la préfloraison est plissée, indupliquée
ou valvaire. Cinq étamines insérées à son
tube et alternant avec les divisions , incluses
660
SOL
SOL
ou saillantes, à anthères introrses, bilocu-
laires , dressées ou oscillantes, quelquefois
conniventes ou même soudées entre elles
au sommet, s’ouvrant par des fentes ou des
pores apicillaires. Ovaire libre, à deux lo¬
ges , quelquefois doublées par la prolonga¬
tion et la réflexion des cloisons , rarement
portées au nombre de trois ou cinq par l’ad¬
dition d’un ou de trois carpelles, renfermant
un grand nombre d’ovules amphitropes in¬
sérés à des placentas simples ou doubles ,
axiles , mais souvent saillants à l’intérieur.
Style simple terminé par un stigmate indi¬
vis , ou découpé en autant de lobes qu’il y
a de loges. Fruit charnu ou capsulaire, s’ou¬
vrant , dans ce dernier cas , par une déhis¬
cence septicide ou par une fente circulaire
qui comprend le calice persistant , quelque¬
fois indéhiscent. Graines réniformes et com¬
primées sur leurs faces latérales ou ovoïdes,
à tégument crustacé, quelquefois doublé
d’une couche pulpeuse, plus rarement mem¬
braneux, à périsperme charnu et abondant.
Embryon tantôt (dans les graines réniformes
et comprimées) arqué, semi-annulaire ou
annulaire, à cotylédons demi-cylindriques,
à radicule tournée vers le hile ; tantôt à co¬
tylédons élargis et foliacés, à radicule infère
et écartée du hile alors ventral. Les espèces
sont des herbes annuelles ou vivaces, des
sous - arbrisseaux ou des arbres, à suc
aqueux ; leurs feuilles sont entières, lobées
ou pinnatiséquées , sans stipules, alternes ,
mais souvent comme opposées ou rappro¬
chées latéralement deux à deux vers le som¬
met de la plante , par suite de soudures et
de substitutions de rameaux latéraux à ceux
d’un ordre plus élevé. Par la même raison
les fleurs se montrent souvent plus ou moins
loin des aisselles, et sans rapport apparent
avec la situation des feuilles; mais un exa¬
men attentif fait reconnaître ordinairement
une inflorescence définie, avec des fleurs so¬
litaires ou des cymes scorpioïdes. Le plus
grand nombre des Solanées appartient aux
régions tropicales; très peu s’avancent dans
les régions tempérées des deux hémisphères,
aucune dans les très froides. Le genre Sola-
nurn , dont les espèces si multipliées for¬
ment une grande proportion de la famille,
en présente la majeure partie en Amérique,
a laquelle appartiennent aussi la plupart de
celles des autres genres; ceux de la tribu des
Hyoscyarnées sont, au contraire, de l’ancien
continent. Des substances alcaloïdes, narco¬
tiques, associées à unematière âcre en propor¬
tions diverses, quelquefois à une matière ex¬
tractive amère ou à une huile éthérée , déter¬
minent les propriétés les plus généralement
répandues dans ces plantes. Elles résident
dans les sucs des racines , feuilles et fruits
de certaines espèces vulgaires en Europe ,
telles que la Mandragore , la Belladone , la
Jusquiame, la Stramoine, la Morelle et de
beaucoup d’autres, qui, comme étrangères,
sont moins communément connues.
Ces plantes ont donné leur nom aux alca¬
loïdes qui leur communiquent ces propriétés
et que la chimie y a constatées ( Atropine ,
Hyoscyanine, Daturine, Soîanine). Le Tabac
( Nicotiana ), d’un usage aujourd’hui si gé¬
néral, le doit à des qualités analogues, nar¬
cotiques et excitantes, et sans danger seu¬
lement par le mode ordinaire d’administra¬
tion qui évite le contact de son suc avec la
membrane intestinale, sur laquelle son ef¬
fet est très énergique. Cependant , dans un
petit nombre de fruits de Solanées, comme
la Tomate ( Lycopersicum esculenlum), l’Au¬
bergine ( Solarium melon gêna) et quelques
autres, la proportion de ces principes à celle
du mucilage est assez faible pour qu’ils
soient doux et comestibles. Mais c’est sur¬
tout la Pomme de terre ( Solarium tubero-
sum ), dont l’emploi fait contraste avec tous
les narcotiques des plantes de la famille et
même du genre. Il est vrai que cet aliment
si usité est fourni par une autre partie du
végétal et tout autrement modifiée, par les
rameaux inférieurs et souterrains qui for¬
ment , en se renflant , de riches dépôts de
fécule.
GENRES.
* Curvembrvées. Embryon plus ou moins
arqué à cotylédons demi-cylindriques.
Tribu 1. — Nicotianées.
Capsule biloculaire , se séparant en deux
valves par une déhiscence scepticide.
Fabiana , R. Pav. — Nierèmbergia , R.
Pav. — Pétunia , J. — Nicotiana , Tourn.
(l'abacus , Mœnch. — Codylis , Raf. — - Sa-
cran thus , Don. — Nyctagella , Tabacum et
Tabacina, Reichenb.) - Lehmannia, Spreng.
— Nectouxia, Kth. — Marchea, L.-C. Rich,
(Lamarckea, Pers.).
SOL
Tribu 2. — Daturées.
Capsule ou baie incomplètement 4-locu-
laire.
Dictyocalyx , Hook. f. — Dalura , L.
( Stramonium , Tourn.) — Brugmansia, Pers.
— Solandra, Sw. (Swarlzia,Gmé\. nonW.).
Tribu 3. — Hyoscyamées.
Capsule biloculaire, s’ouvrant par une
fente circulaire.
Hyoscyamus , Tourn. (Physoclœna, G.
Don.) — Anisodns, Link (Whüleya, Sweet.)
— Scopolia , Jacq. ( Scopoiina , Schult.).
Tribu 4. — Solanées.
Baie à deux loges ou plus, ou fruit sec
indéhiscent.
‘ Nicandra, Ad. ( Calydermos , R. Pav.) —
Physalis , L. ( Alkekengi , Tourn. — Cacabus,
Bernh. — Herschelia, Bowd.) — Sarracha,
R. Pav. ( Bellinia , Roem. Sch. — Jallomata ,
Schlecht.)-— Margaranlhus, Schl. — Wilhe-
ringia , Lher. ( Cyathoslyles , Schott.) — Cy ■
phomandra , Sendt. — Alhenœa , Sendt. —
Capsicum , Tourn. — Aureliana , Sendt. —
Solanum , L. [Uelongena , Tourn. — Pseu-
docapsicum et Dulcamara, Mœnch. — Nyc-
terium , Vent. — Androcera , Nutt. — Ce -
ranlhera , Raf. — Acquarlia, Jacq. — Bas-
sowia , Aubl. ) — Lycopersicum , Tourn.
( Psolanum , Neck.) — AO-opa, L. ( Belladona ,
Tourn. — Busbeckia, Mart.) — Discopodium,
Hochst. — Hebecladus, Miers. — Salpichroa ,
Miers. — Withania, Panz. — Mandragora,
Tourn. — Himeranlhus, Endl. — Jaborosa,
J. — Trinogeton , Benth. — Treconœtes ,
Miers. — Dorysligma, Miers. — Juanulloa,
R. Pav. ( Utloa , Pers, — Laureria, Schl.) —
Sicklera , Sendt. — Lycium, L. — Lyciople-
sium , Miers. — Chœnestes , Miers. — Ac-
nistus , Schott.
**Rectembryées. Embryon droit, à coty¬
lédons foliacés et radicule infère.
Tribu 5. — Cestrinées.
Baie biloculaire.
Ceslrum, L. — Dunalia, Kth. ( Dierbachia ,
Spr. ) — Habrothamnus , Endl. ( Meyenia ,
Scblecht.) — Jochromci, Benth. — Acocan-
thera , G. Don.
Tribu 6. — Vestiées.
Capsule biloculaire.
Vestia, W. ( Periphragmos , R. Puy. —
SOL 601
Canlua , J .) ■ — Sessea , R. Pav. — Melter-
nichia, Mik.
Endlicher cite cà la suite, avec doute, plu¬
sieurs genres : Colylanlhera , Bl. — /scm-
tliera, Nees (que De Candolle rapporte aux
Cyrtandracées ). — Darius , Lour. — Do-
nema , Thunb. — Triguera , Cav. — Sth/-
malococca , W. ; et, de plus, 1 e Desfonlai-
nia , R. Pav., et le Retzia , Thunb., qu’il
considère comme devant, l’un et l’autre,
former le noyau de deux petites familles
distinctes. Foy. retziacées et desfontai-
niées. (Ad. J.)
SOL AN ANDRA, dot. ph. — C’est ainsi
que Persoon ( Enchir ., II, p. 213) écrit un
nom de genre que Ventenat écrit Solenan -
dria. Voy. ce mot. (D. G.)
SOL ANDRE. Solandra (du nom du bo-
tanisteanglaisSolander). bot. ph. — Plusieurs
genres ontsuccessivementreçu ce nom. L’un,
crée par Linné fils, et appartenant à la fa¬
mille des Ombellifères, est rapporté, comme
synonyme, aux Hydrocolyle. Un second, éta¬
bli par Murray, dans la famille des Malva-
cées, tribu des Sidées, rentre comme syno¬
nyme dans le genre Lagunea Cavan. Enfin,
le seul qui ait conservé sa dénomination a
été formé par Swartz dans la famille des So¬
lanées. Il se range immédiatement à côté des
Dalura. Il comprend des arbrisseaux sar-
menteux des Antilles et de l’Amérique tro¬
picale, à feuilles alternes, un peu charnues,
ramassées à l’extrémité des rameaux, à très
grandes fleurs terminales, présentant l’orga¬
nisation suivante : Un calice tubuleux, 3-5-
fide, persistant; une corolle en entonnoir
ventru, à limbe plissé, 5-ûde ; cinq étamines
à anthères versatiles; un ovaire incomplète¬
ment quadriloculaire, l’une de ses cloisons
se désorganisant dans sa moitié supérieure.
A ces fleurs succède un fruit pulpeux, po-
lysperme, quadriloculaire, entouré par le
calice qui s’est fendu sur un côté. On cultive
fréquemmenten pleine terre de serre chaude
le Solandre a grandes flegrs, Solandra
graytdiflora Swartz, très grand arbuste des
Antilles, grimpant au moyen de ses longs
rameaux qui s’appuient sur les objets voisins,
à grandes feuilles obovales- oblongues, acu-
rninées, pubescentes, visqueuses; à fleurs
terminales, généralement solitaires, longues
de 2 décimètres, odorantes, d’un jaune ver¬
dâtre sur le tube, blanches sur le limbe ,
662
SOL
lavées de rouge à l’intérieur. On multiplie
cette belle espèce par graines et par boutu¬
res, sur couches chaudes et sous châssis.
(D. G.)
SOLANÉES. Solaneœ. bot. ph. — Ce
nom , réservé par les auteurs les plus mo¬
dernes à une tribu des Solanacées ( voy. ce
mot), servait plus anciennement pour dési¬
gner le groupe tout entier. (Ad. J.)
*SOLANOCRIMTES. échin. — Genre
établi par M. Goldfuss pour des Crinoïdes
fossiles du calcaire jurassique du Wurtem¬
berg, qui paraissent former le passage entre
les Pentacrinites et les Stellérides. La cupule
est formée de pièces articulées entre elles;
le bassin est formé de cinq pièces, mais on
ne connaît ni les pièces scapulaires ni les
bras. La tige est très courte, pentagonale,
traversée par un canal pentagonal ; elle est
rugueuse et radiée à la base , creusée sur
les côtés de petites cavités articulaires pour
les rayons accessoires f et formée d’articles
soudés ensemble. M. Goldfuss en a décrit
et figuré trois espèces. S. costatus, S. scro-
biculatus et S. Jaegeri. (Duj.)
SOLANOIDES, Tourn. bot. ph. — Syno¬
nyme de Rivina.
SÜI-AXni. bot. ph. — Nom latin du
genre Morelle. Voy. morelle.
SOLARIUM ou CADRAN moll. — Genre
de Mollusques gastéropodes pectinibranches,
de la famille des Turbinacés, établi par La-
marck pour des coquilles précédemment
comprises dans le genre Trochus, mais qui
se distinguent parleur forme orbiculaire ,
en cône déprimé, avec l’ombilic ouvert,
crénelé ou denté sur le bord interne des
tours de spire et l’ouverture presque qua-
drangulaire, sans columelle. L’animal, que
n’avait point connu Lamarck , a été décrit
pour la première fois par MM. Quoyet Gay¬
mard; il est allongé, cylindracé, peu épais,
avec un pied court, tantôt ovalaire , tantôt
auriculé à son extrémité antérieure, et por¬
tant en arrière un opercule corné. Cet oper¬
cule est quelquefois aplati et formé d’un
petit nombre de tours de spire, et chez
d’autres il est conique et formé de nombreux
tours de spire. La tête est courte, aplatie,
échancrée en avant; elle porte une paire
de tentacules, et deux yeux tantôt sessiles,
tantôt pédiculés à la base externe des ten¬
tacules. Le bord du manteau forme un col-
SOL
lier tantôt simple tantôt dentelé autour de
la partie antérieure. Lamarck avait décrit
sept espèces vivantes de Cadran ou Solarium,
et dix fossiles du terrain tertiaire; mais
M. Deshayes a séparé quelques unes de ces
dernières (S. disjunctum, et S. bi(rons) pour
en faire un genre distinct sous le nom de
Bifrontia. Ce genre , que M. Deshayes avait
d’abord nommé Omalaxis , est caractérisé
par la coquille discoïde , planorbulaire ,
ayantles tours de spirequelquefois disjoints;
avec l’ombilic profond, caréné sur le bord ;
l’ouverture subtriangulaire, un peu dilatée;
le bord droit, mince et tranchant, profon¬
dément détaché du reste du péristome par
une échancrure en haut et en bas. M. Des¬
hayes a fait connaître aussi trois autres
espèces de ce même genre , provenant du
terrain tertiaire, et y a rapporté également
F Helicites delphionclaris de Schlolheirn, qui
est l 'Euomphalus catillus de Sowerby, et dont
M. Bronn avait fait le genre Schizostoma.
D’autre part M. Deshayes a montré que le
Solarium patellatum de Lamarck , n’est
qu’un très jeune individu du 5. patulum ;
mais il en a fait connaître un plus grand
nombre d’espèces inédites, de sorte qu’au-
jourd’hui , en y ajoutant celles que divers
auteurs ont décrites , on connaît environ
20 espèces de Solarium vivants et autant
de fossiles des terrains secondaires et ter¬
tiaires. (Duj.)
*SOLAROPSIS ( solarium , cadran ; o<l/c5,
forme ). moll. — Genre de Mollusques gas¬
téropodes cælopnés du groupe des Hélices
(Beck., Index Moll. Mus . Pr. Fred., 1837).
* SOL ASTER et SOL ASTERIE, échin.
— Genre d’Astérides ayant deux rangées de
tentacules dans le sillon ambulacraire , un
anus à la face dorsale, et des bras ordinaire¬
ment nombreux, égalant en longueur à peu
près le diamètre du disque. Ce genre, plus
nettement caractérisé par MM. Müller et
Troschel, avait été d’abord établi par M. de
Blainville, sous le nom de Solasterie, comme
section ou sous-genre des Astéries; mais
alors, en outre des vrais Solaster qui sont
les Asteriaspapposa el A.endecade Lamarck,
il comprenait des espèces épineuses , ayant
quatre rangées de tentacules dans le sillon
ambulacraire, telles que VA. helianthus qui
fait aujourd’hui partie du genre Asteracan-
thion de MM. Müller et Troschel. C’est
SOL
SOL
663
M. Forbes qui le premier employa le nom
générique de Solaster, et qui sépara de ce
genre les espèces épineuses pour les repor¬
ter dans le genre Stellonia de M. Nardo. Le
S. papposus, qui a 12 à 15 rayons lancéolés,
moins longs que le diamètre du disque , est
roussâtre et se trouve dans l’Océan européen,
et asiatique. (Duj.)
*SORASTERIE. ÉCHIN. — Voy. SOLASTER.
SORDANELRE. Soldanella. bot. pu. —
Genre de la famille des Primulacées , de la
pcntandrie-monogynie dans le système de
Linné, créé par Tournefort,. et adopté sans
modifications par tous les botanistes. 11 se
compose de trois espèces de petites plantes
propres aux montagnes de l’Europe, à
feuilles radicales pétiolées , réniformes ou
arrondies et en cœur à leur base, entières;
à fleurs élégantes et assez grandes, bleues
ou violacées, que distingue particulièrement
leur corolle presque campanulée, à gorge
nue ou pourvue de 5 écailles échancrées, à
limbe divisé en 5 lobes élégamment frangés-
multifides. On trouve assez communément
sur les Alpes , les Pyrénées , près des neiges
en fusion , et dans les endroits humides de
la plupart des montagnes d’Europe, la Sol-
danelle alpine, Soldanella alpina Lin., dont
la hampe porte de deux à quatre fleurs vio¬
lacées, soutenues par des péd icel les pubes-
cents ; sa corolle est fendue jusque vers son
milieu, et elle porte, à la gorge, 5 écailles
de même longueur que les filets des éta¬
mines. La Soldanella montana Willd. , dont
les proportions sont généralement plus for¬
tes, est confondue par M. Duby ( Prodr ., VIII,
p. 58) avec l’espèce qui nous occupe. La
Soldanelle des Alpes est cultivée comme
plante d’ornement en terre de bruyère mé¬
langée, à une exposition fraîche. Sous le
climat de Paris, on la couvre pendant l’hiver.
Elle fleurit au printemps. Sa fleur est quel¬
quefois blanche. On la multiplie par graines,
ou par division des pieds en automne. (D.G.)
SORDAME. foram. Genre de Fora-
minifères établi d’abord par M. Al. d’Orbi-
gny, qui depuis lors l’a supprimé. Il com¬
prenait cinq espèces dont trois vivantes et
deux fossiles décrites par Soldani, et qui
étaient censées différer seulement des oper-
culines par la position de l’ouverture mar¬
ginale au lieu d’être contre le retour de la
spire. (Duj.)
SORDAIVTTE (nom d’Homme). min. —
Thomson, de Naples, a proposé de désigner
par ce nom les pierres météoriques en l’hon¬
neur de Soldani. (Del.)
SOLDEVILRA. bot. fh. — Genre de la
famille des Composées, tribu des Chicora-
cées , section des Lampsanées, dans laquelle
il se distingue par son involucre ventru ,
sa base, formé d’écailles linéaires, unisériées,
connéçs inférieurement, et par ses akènes
uniformes , nus , oblongs. Il a été créé par
Lagasca pour une petite plante annuelle,
d'Espagne, à fleurs d’un beau jaune, le
Soldevilla hispida Lag. (Hispidella hispanica
Barnad.). (D. G.)
SORE. Solea (nom propre), poiss. — Les
Soles, dont chacun connaît l’espèce com¬
mune, formaient d’abord une espèce dans le
grand genre Pleuronecte ( Pleuronectes solea ,
L.); mais, par suite des modifications que
la science a successivement introduites dans
ses méthodes , les Pleuronectes constituent
aujourd’hui une famille de Poissons, vul¬
gairement appelés Poissons plats , qui ap¬
partient à l’ordre des Malacoptérygiens sub-
brachiens de Cuvier (voy. Pleuronectes).
Dans ce groupe des Pleuronectes , les Soles
constituent un sous-genre dont les caractères
particuliers sont : la bouche contournée et
comme monstrueuse du côté opposé aux
yeux, garnie seulement de ce côté-là de
fines dents en velours serré, tandis que le
côté des yeux est complètement dépourvu
de dents ; la forme oblongue ; le corps com¬
primé, haut verticalement; le museau rond,
presque toujours plus avancé que la bouche;
la nageoire dorsale commençant sur la bou¬
che et régnant, aussi bien que l’anale, jus¬
qu’à la caudale; la ligne latérale droite;
le côté de la tête opposé aux yeux, géné¬
ralement garni d’une sorte de villosité ;
l’intestin long, replié plusieurs fois, sans
cæcum. L’existence de deux nageoires pec¬
torales distingue les Soles de deux genres
qui leur sont très voisins pour tout le reste :
des Monochires qui sont des Soles à une
pectorale petite du côté des yeux, et une
imperceptible ou nulle du côté opposé; et
des Achires, qui sont absolument dépourvus
de pectorales. Les Soles diffèrent en outre
des Flétans et des Plies en ce que les Pois¬
sons de ces deux ordres ont une dorsale
beaucoup moins étendue; elles se distin-
064
SOL
SOL
guent aussi des Turbots , qui n’ont pas la
bouche contournée.
La Sole commune (Pleuronecles Solea L.)
habite principalement la Méditerranée où
la pêche en est très abondante , surtout au¬
près d’Orylana et de Saint-Antioche de
Sardaigne ; mais on la trouve encore dans
la Baltique, l’Océan atlantique, les environs
de Surinam. Elle entre quelquefois dans les
rivières, et Noël De la Moricière raconte
l’avoir vu pêcher dans la Seine, auprès de
Tancarville, et jusque dans le lac de Tôt.
Elle est brune du côté des yeux ; la pectorale
est tachée de noir. Sa chair tendre, déiicate,
d’une saveur fine, lui a mérité le surnom
de Perdrix de mer. On estime principalement
pour le goût, celles du cap de Bonne-Espé¬
rance.
La Méditerranée en nourrit encore plu¬
sieurs espèces, et il en existe un assez grand
nombre d’autres étrangères. (E. Ba.)
SOLE ( à cause de l’aplatissement de la
coquille qui rappelle la forme des Poissons
plats, des Soles), moll. — Nom vulgaire et
marchand d’une espèce de Peigne dont la
coquille mince est très plate, le Pecten pleu¬
ronecles de Lamarck ( Ostrea pleuronec¬
les L.).
On donne spécialement le nom de Sole
en bénitier au Peclen zig-zag ( Oslrea zig¬
zag L.). (G. B.)
SOLEA. bot. pu. — Ce genre de Viola-
riées établi par Sprenge! a été restreint par
Gingins ( Prodr ., I, p. 306), qui l’a réduit
à une seule espèce, le Solea concolor Ging.
( Viola concolor Forst.), plante herbacée vi¬
vace, des lieux marécageux de la Pensyl-
vanie. M. Endlicher en fait un simple sy¬
nonyme du genr e Ionidium. (D. G.)
SOLECURTE. moll. — Genre de Con-
chifères dimyaires , de la famille des Solé-
nacés, établi par M. de Blainville pour plu¬
sieurs espèces de Solen de Lamarck, telles
que N. strigülatus et S. legumen , ayant la
coquille ovale allongée, équivalve, subéqui¬
latérale, à bords presque droits et parallèles
avec les extrémités également arrondies ou
comme tronquées , et les sommets très peu
marqués. M. Deshayes admet aussi le genre
Solécurte d’après la connaissance de l’ani¬
mal vivant, mais il en exclut le S. legumen
et n’y comprend que le S. strigülatus Lin.,
le S. candidus Ren., l’un et l’autre de la
Méditerranée, le S.Quoyi Desh., de l’océan
Pacifique austral confondu par M. Quoy
avec le S. candidus , et enfin, une espèce
fossile du terrain tertiaire parisien, S. pari-
siensis Desh., que Lamarck avait crue l’ana¬
logue du A’. strigülatus. Le genre Solécurte,
ainsi réduit, a les caractères suivants : La
coquille est ovale-oblongue , transverse,
couverte de stries onduleuses , obliques et
longitudinales, bâillant à ses deux extré¬
mités. La charnière, située au milieu de la
longueur, présente deux dents cardinales sur
une valve, un seule ou rarement deux sur
l’autre valve et non intrantes. Les nymphes
sont calleuses , épaisses et portent un li¬
gament externe, épais et bombé; l’impres¬
sion palléale est très profondément sinueuse,
l’animal , beaucoup trop grand pour la co¬
quille , a les lobes du manteau épais en
avant, soudés dans leur moitié postérieure,
et prolongés en arrière pour former deux
gros siphons inégaux , réunis presque jus¬
qu’à l’extrémité. Le pied est linguiforme ,
très épais; les palpes labiaux sont très al¬
longés, étroits. Les branchies sont égale¬
ment longues et étroites et s’étendent dans
toute la longueur du siphon branchial. Le
Solécurte rose (A. strigülatus ) est bien re¬
connaissable à sa couleur avec des zones
blanches et aux sillons de sa surface ; on le
trouve non seulement dans la Méditerranée,
mais au Brésil , au Sénégal et dans la mer
des Indes. (Duj.)
* SOLÉGNATHE. Solegnathus ( ouÀ-Àv,
tube; 7và0o; mâchoire), roiss. — M. Swain-
son indique, sous ce nom, un genre de Pois¬
sons Malacoptérygiens de la famille des Lo-
phobranches (Swains., Classif ., 1839).
(G. B.)
SOLEIL. ASTRON. — - Voy. ASTRES.
SOLEIL, bot. ni. — Noin vulgaire des
Hélianthes de nos jardins, et particulière¬
ment de V Helianthus annuus Lin.
*SOLEL\I. roiss. — Ce nom désigne ,
dans la nomenclature de M. Bonaparte {Syn.
Vert. Syst,, 1837), un groupe de Poissons
Pleuronectes dont la Sole serait le type.
(G. B.)
*SOLEIROLIA (nomd’Homme). bot. ph.
— M. Gaudichaud a donné ce nom au genre
d’Urticées pour lequel M. Requien avait re¬
pris le nom linnéen d 'Helxine qui avait été
déjà appliqué à une section de Polygonum.
SOL
065
La plante pour laquelle ee genre a été créé
est le Parielaria lusitav.ica Vivi., petite es¬
pèce de l’Europe méridionale, à fleurs dioï-
ques , solitaires. • (D. G.)
* SOLEMY AIUES. moll. — Famille de
Conchifères dimyaires, de l’ordre des enfer¬
més. Voy. SOI. EM Y A et MOLLUSQUES.
SOLEMYE. moll. — Genre de Conchi¬
fères dimyaires , établi par Lamarck dans
sa famille des Mactracés, pour deux coquilles,
l’une de la Méditerranée , l’autre des mers
de la Nouvelle-Hollande, dont on ne con¬
naissait point l’animal. Mais ce genre, que
de son côté M. de Blain ville plaçait dans sa
famille des Pyloridés , entre les Solens et
les Panopées, est mieux connu aujourd’hui
et doit former une famille particulière, celle
des Solemyairês. La coquille est inéquilaté-
raie, équivalve, allongée transversalement,
obtuse aux extrémités , à épiderme luisant,
débordant; les crochets non saillants sont
à peine distincts. La charnière présente sur
chaque valve une dent cardinale dilatée,
comprimée, très oblique, légèrement con¬
cave en dessus, recevant le ligament qui est
en partie interne et en partie externe. L’ani¬
mal est ovale, transverse, avec les lobes du
manteau réunis dans leur moitié postérieure,
et terminés par deux siphons courts et iné-
. gaux ; le pied est en forme de trompe , tron¬
qué et terminé par un disque servant de
ventouse dont les bords sont frangés; de
chaque côté se trouve une seule branchie
épaisse , formée de lamelles isolées jusqu’à
la base et empilées comme les branchies
d’un crabe. L’anus est terminal non flot¬
tant. Les coquilles de Solémye sont surtout
reconnaissables à leur épiderme brun très
luisant qui déborde tout autour et surtout
vers le côté antérieur, en se déchirant. Leur
longueur est de 35 à 50 millimètres. (Duj.)
SOLEN. moll. — Genre de Conchifères
dimyaires, de la famille des Solénacés, ca¬
ractérisé par sa coquille bivalve, équivalve,
allongée transversalement, bâillante aux
deux bouts, à crochets très petits non sail¬
lants. La charnière, quelquefois sans dents,
présente plus souvent des dents cardinales
en nombre variable, rarement divergentes
et plus rarement reçues dans des fossettes
correspondantes; le ligament est extérieur.
L’animal a le manteau fermé par devant ou
dans le sens de la longueur, et fait sortir par
T. XI.
SOL
l’extrémité antérieure un pied subcylindri¬
que tronqué, ou terminé par un épatement
contractile qui lui sert à monter et à des¬
cendre rapidementdans les trousqu’il habite,
sur la grève découverte à la marée basse. A
l’extrémité postérieure, le manteau se pro¬
longe en un tube court contenant les deux
siphons réunis, qui viennent faire saillie à
la superficie du sable ou même au-dessus.
Toute la partie du manteau qui reste non
protégée par la coquille dans l’état d’extenv
sion , est recouverte d’un épiderme coriace.
Les Solens ont été remarqués de tout temps
par les pêcheurs et par les habitants des
côtes qui, en raison de leur forme, leur don¬
nèrent le nom de manches de couteau. Linné
établit ce genre sous le nom de Solen, déjà
usité parmi les naturalistes , mais détourné
de la signification qu’il avait eue chez les
anciens pour désigner des tubes de vers
marins. Sous ce nom Linné avait compris
diverses coquilles allongées que Lamarck
dut en séparer pour former les genres San-
guinolaire et Anatine; d’autres coquilles ,
confondues aussi avec les Solens , ont servi
à l’établissement des genres Glycimère et
Solémye de Lamarck; plus tard, M. de
Blainville divisa encore le genre Solen ainsi
réduit, et en distingua les Solécurtes et les
Solétel I i nés , n’y laissant que les espèces
allongées en manche de couteau, dont la
charnière est terminale ou subterminale , et
qui pour Lamarck formaient la première
section du genre. Mais M. Deshayes a
montré, d’une part, que les Solétellines doi¬
vent rentrer dans le genre Psammobie, et,
d’autre part, que plusieurs des Solécurtes
de M. de Blainville, tels que les S . legumen ,
A. caribœus et S. coarctatus ont la même
organisation que les Solens proprement dits,
ef conséquemment ne peuvent en être sé¬
parés. Ainsi le genre Solen comprend en ¬
core des espèces dont la charnière est ter¬
minale, et d’autres où elle est plus voisine
du milieu : tels sont ces prétendus Solé¬
curtes. Toutefois le genre Solen est peu nom¬
breux. On en connaît 15 à 17 espèces vi¬
vantes, dont cinq se trouvent assez commu¬
nément sur nos côtes où elles vivent enfon¬
cées perpendiculairement dans le sable, à
une profondeur de 5 à 6 décimètres, mais
en s’élevant, au moyen de leur pied, jusqu’au
sommet de leur trou, pour s’y enfoncer de
84
666
SOL
nouveau rapidement , aussitôt qu’ils sont
menacés de quelque danger ; c’est là ce qui
rend leur capture assez difficile. On connaît
aussi plusieurs espèces fossiles des terrains
tertiaires. En outre des genres que nous
avons indiqués comme formés aux dépens
des Solens, il faut signaler aussi le Solen
minutus de Lamarck , qui fait un double
emploi avec VHyalella arctica du même
auteur. (Duj.)
SOLENA ( tube), bot. ph. — Sous
ce nom, ont été successivement proposés deux
genres dont aucun n’est conservé aujourd’hui;
l’un, de Loureiro , rentre comme synonyme
dans les BryoniaLin.; l’autre, de Willdenow,
se rapporte également comme synonyme au
Posoqueria Aubl. (D. G.)
* SOLENACEA (du genre solen). moll.
— Nom latin de la famille des Solénacés
de Lamarck (Menke, Syn. mélh. Moll.,
1838). (G. B.)
SOLÉNACÉS, moll. — Famille de Con-
chifères dimyaires de l’ordre des Enfermés ,
caractérisée par la forme allongée transverse
de la coquille, qui est bâillante aux extré¬
mités , avec un ligament externe marginal,
et par la présence d’un pied charnu très
volumineux en avant. Cette famille com¬
prend les genres Solen, Solécurte , Glyci-
mère , Panopée et Pholadomye. Mais, telle
que Lamarck l’avait établie d’abord , elle
contenait le genre Sanguinolaire , que cet
auteur en sépara plus tard, et les trois
genres Pétricole, Rupellaire et Saxicave, dont
il fit sa famille de Lithophages. 11 ne restait
donc que deux de ses genres primitifs, So¬
len etGlycimère, auxquels il ajouta le genre
Panopée, qu’avait proposé quelque temps
après Ménard de la Groye. Nous avons dit
plus haut que le genre Solécurte a été formé
par M. de Blain ville aux dépens des Solens
de Lamarck. Quant au genre Pholadomye,
il a été établi plus récemment par Sowerby.
Latreille, en admettant la famille des Sole-
nacés , avait changé son nom pour celui de
SOLÉNIDES. (DUJ.)
SOLENANDRIA ( acoWjv , tube ; àvyj p ,
àvSpoç, homme ou mâle), bot. pii. — Genre
établi par Palisot de Beauvois, d’après Ven-
tenat, pour une plante de T Amérique du
Nord, précédemment érigée en genre par
Michaux, sous le nom û' Erylhrorhizarotun-
difolia, qui, d’un autre côté, a été décrite
SOL
par Andrews sous ie nom de Blandfordia
cordata. Ces divers noms ont dû nécessaire¬
ment être laissés de côté pour celui bien an¬
térieur de Galax, sous lequel cette plante
avait été distinguée génériquement par Lin n.
Voy. galax. (D. G.)
* SO L E N A N TUA (awXvîv, tube; av0 0;,
fleur), bot. ph. — Genre créé par G. Don
(Syst., II, p. 39) pour le Cryplandra spinosa
Cunn. , arbuste épineux de la Nouvelle-
Hollande, qu’on range avec doute à la suite
des Rhamnées. (D. G.)
* SOLEN ANTIILS. bot. th.— Sous ce nom,
Ledebour a formé ( Flor . Alt., I, p. 193) un
genre dans la famille des Aspérifoliées ou
Borraginées , pour une plante herbacée de
l’Altaï, voisine des Cynoglossum, desquels
elle se distingue surtout par sa corolle tubu¬
leuse. Cette plante est ie Solcnanlhus circin-
natus Ledeb. (D. G.)
* SOLENELLA (diminutif de solen).
moll. — Genre de Mollusques acéphales du
groupe des Solénacés, indiqué par Sowerby
(Proc. zool. Soc., 1832). (G. B.)
SOLÉNIDES. Solenidœ (du genre solen).
moll. — Dans ses Familles naturelles du
Règne animal, Latreille a proposé cette fa¬
mille qui répond assez bien à celle des So¬
lénacés de Lamarck , bien que renfermant
plus de genres , et à celle des Pylorides de
M. de Blainville, qui en contient cepen¬
dant un plus grand nombre. Cette fa¬
mille des Solénides embrasse toutes les co¬
quilles bâillantes aux deux extrémités : les
Panopées, les Hyatelles, les Glycimères, les
Solens, les Gastrochènes , les-Pholadomyes,
les Leptons. Cette réunion n’est point tout
à fait naturelle, fondée comme elle l’est sur
un caractère arbitrairement choisi. — Voy.
solénacés , et tous les noms de genres que
nous venons de citer. (G. B.)
SOLENIA. bot. cr.— Genre très douteux
établi par Persoon, qui rentrerait dans les
Thécasporés-Ectothèques, deuxième tribu,
section des Stictés, selon la classification de
M. Léveillé, mais que nous ne voyons pas
indiqué dans le tableau des genres donné
par cet habile mycologiste. Voy. mycologie.
(M.)
* SOLENTMYA ( Bowdich in Sowerby,
Généra of Shells, n° 7, 1832). moll. — Voy.
solenomya. (G. B.)
*SOLENItVÆ, moll. — M. Swainson dé-
SOL
SOL
667
signe sous ce nom un groupe de Mollusques
dont le genre Solen est le type , et qui ré¬
pond , en général , aux Solénacés de La-
marck (Swains., Treat. malac., 18 40 ).
(G. B.)
*SOLENISCIA ( <j(i)1y)v îçxoç, petit tube).
bot. pu. — Genre établi dans la famille des
Épacridées par De Candolle( Prodromus, VII,
p. 738) pour un sous-arbrisseau de la côte
sud-ouest de la Nouvelle-Hollande que carac¬
térise surtout une corolle en long tube grêle,
couverte de poils intérieurement sur la gorge
et sur les lobes linéaires de son limbe. Le
type unique de ce genre est le Soleniscia
elegans DC., dont les fleurs, solitaires et
sessiles à l’aisselle des feuilles, ont environ
3 centimètres de long. (D. G.)
SOLÉNITES. moll. — Nom général
des Solens fossiles.
SOLENOCARPUS (tu),'/iv, tube; xyp^ôç,
fruit), bot. pu. — Genre établi dans la famille
des Anacardiacées, par MM. Wight et Arnott
( Prodr . Fl. Penins. Ind. or., p. 171) pour
une espece, probablement arborescente, de
l’Inde, àfleurshermaphrodites, formées d’un
calice court, à cinq lobes arrondis; de cinq
pétales égaux; de dix étamines alternative¬
ment longues et courtes ; d’un ovaire libre,
uniloculaire, uni ovulé, surmonté d’un style
court et épais, parcouru d’un côté par un
sillon, et terminé par un stigmate oblique.
Cette espèce est le Solenocarpus indiens
Wight et Arnott. . (D. G.)
*SOLENOCURTIS. moll. — M. Swain-
son établit sous ce nom un genre de Mol¬
lusques , en suivant plus rigoureusement
l’étymologie que M. de Blainville avait rac¬
courcie pour former son genre Solécurle
(Swains., Treat. malac., 1840). (G. B.)
*SOLENOCURTUS (Sowerby, A conch.
man., éd. 2 , 1842). moll. — Voy. soleno-
CURTIS. (G. B.)
*SOLENODON (croHv, canal ; Zâovq, dent).
mam. — M. Brandt (Mam. exol. Mus. Petr.,
1833 ) indique , sous cette dénomination ,
un petit groupe de Mammifères de l’ordre
des Insectivores , qui ne comprend qu’une
seule espèce, le S. paradoxus Brandt, loco
citato, d’Haïti etdeCuba, que M. de Blain¬
ville réunit au grand genre Musaraigne.
Voy. ce mot. (E. D.)
*SOLENODONTA bot. cr. — Genre créé
par M. Castagne pour le PuccinicC coronala
Corda, et qui rentre dans les Clinosporés-
Ectoclines, tribu des Coniopsidés, section
des Phragmidiés, dans la classification de
M. Léveillé. Voy. mycologie. (M.)
* SOLENOGLOSSUS , Ranzani. ois. • —
Synonyme de Microglossum Geoffr. — Genre
de la famille des Perroquets. (Z. G.)
*SOLENOGYNE (ao)A/)V, tube; yWi n, fem -
me pour femelle), bot. pii. — Genre formé
par Cassini, dans la famille des Composées,
tribu des Astéroïdées, pour une petite plante
herbacée de la Nouvelle-Hollande, qui a le
port d’un Dellium, et dont les fleurs, réunies
en petits capitules, sont toutes tubuleuses,
tant celles du rayon, qui sont femelles, que
celles du disque devenues mâles par avorte¬
ment du pistil. Celte plante est le Soleno-
gy ne bellioides Cass. (D. G.)
*SOLÉÏVOGYI\ÉES. bot. rm— Nom de
l’une des divisions de la tribu des Astéroï¬
dées, famille des Composées. Voy. ce der¬
nier mot. (C. d’O.)
*SOLENOMÊLUS. bot. ph. — Genre de
la famille des Iridées, créé récemment par
M. Miers.
*SOLEIVOMYA. moll. — Voy. solemya.
*SOLENOMYADÆ. moll. — Groupe de
Mollusques acéphales, indiqué par M. Gray
dans la famille des Myacides, et dont le type
est le Solenomya (Gray, Syn. Brit. Mus. ,
1840). Voy. solemyaires. (G. B.)
*SOLE NOPHORA (<yw\^v, tube; <popoç, qui
porte), bot. ph. — Genre de la famille des
Gesnéracées, formé par M. Bentham , pour
un arbuste du Mexique, à feuilles opposées,
très inéquilatérales et très inégales dans
chaque paire; à fleurs rouges, solitaires,
remarquables particulièrement par leur co¬
rolle tubuleuse, élargie à l’extrémité, dont
le limbe est divisé en cinq lobes larges ,
très faiblement étalés. Cette espèce unique
est le Solenophora coccinea Benth. (D. G.)
*SOLE\OPIIORE. Solenophorus (crwMjv,
tube; <popoç, porteur), helm. — Nom donné
par M. Creplin au genre Bolhridium de
M. de Blainville (Crépi., in Ersch. und
Grub. Encycl., XXXIII, 1839). (G. B.)
*SOLENOP!IORUS, Mulsant. ms.— Sy¬
nonyme du genre Stromatium Serville, De-
jean. (C.)
* SOLENOPSÏS ( Solen , nom de genre ;
o\J/tV , apparence), moll. — Genre fossile de
Mollusques Acéphales de la famille des Mya-
SüJL
SOL
668
rides , ressemblant aux Solens , décrit par
M’Coy dans son ouvrage sur les fossiles
des terrains carbonifères d’Irlande ( 1844).
(G. B.)
*SOLE\OPTERA ( 7 0>L/V, canal ; n-cspov,
aile), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res subpentainères, famille des Longicornes
tribu des Prioniens , établi par Serville
( Ann. de la Soc. entomol. de France , t. 1 ,
p. 129, 183). Ce genre se compose d’une
vingtaine d’espèces, toutes originaires des
Antilles et parmi lesquelles nous citerons les
suivantes : S. lineata , trilineata , Thomœ
Lin. ( Cerambyx ), bilineala , fuliginosa , ca-
naliculala F., vittala, quadrilineata 01., etc.
Ce sont des Insectes aplatis , élargis sur le
milieu, amincis vers l’extrémité, et qui re¬
présentent par la forme certains grands Éla-
térides. (C.)
* SOLENOPTERA ( O’wXyjv , Canal ;
pov, aile), ins. — Duponchel ( Catalogue mé¬
thodique des Lépidoptères d’Europe, 1844) a
créé, sous ce nom, aux dépens des Phogo-
phora Treischke , Boisduval, un genre de
Lépidoptères nocturnes de la tribu des Ha-
dénides. On n’en connaît que deux espèces,
les A. scüa Il.,Tr., et S. .meticulosa, qui sont
propres à l’Europe. (E. D.)
SOLËIMOPUS (ctwXhj'v, canal ; -novq, pied).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères té-
tramères , famille des Curculionides gona-
tocères , division des Apostasimérides cho-
1 ides , créé par Schœnherr ( Dispositio metho-
dica, p. 268; Généra et sp. Curculion., syn.,
t. III, p. 597; t. VIII, 1, p. 24). Ce genre
se compose de 6 ou 7 espèces américaines ,
parmi lesquelles on doit comprendre les
S. sexmaculatus 01. , cacicus , spinicollis
Schr.,etc. — Le professeur Sahlberg a donné
à ces Insectes le nom générique de Odonto-
deres. (C.)
SOLËNORilIMJS , Schœnherr. ins. —
Synonyme de Tanyrhynehus du même au¬
teur (C.)
*SOLENOSTE MME. Soienosfemma (crwXvfv,
tube ; qxvj.ti.a , couronne), bot. ph. — M. De-
caisne avait formé dans la famille des As-
clépiadées (Ann. des sc. nalUr., IX, pi. 331;
tab. XI. G), sous le nom d 'Argelia, un genre
distinct pour le Cynanchum Argel Delile.
Mais Hayne ayant antérieurement établi un
genre analogue sous le nom de Solenoslem-
ma, cette dernière dénomination a dû être
seule adoptée. Les caractères de ce groupe
générique sont : un calice quinquéparti ; une
corolle divisée profondément en 5 lobes dres¬
sés , oblongs , obtus; une couronne stami-
nale en coupe, assez épaisse, à 5 lobes ar¬
rondis, simples intérieurement, entourant
la base du gynostège ; celui-ci est stipité;
les masses polliniques sont en massue, com¬
primées, pendantes; le stigmate est penta¬
gonal, mutique , à peu près plan. Les fol¬
licules quisuccèdentàces fleurs sont ovoïdes,
lisses, cartilagineux, glabres, assez souvent
marqués de taches violacées. L’unique espèce
de ce genre est le Solénostemme Argel, So-
lenostemma Argel Hayne ( Cynanchum Argel
Delile; Argelia Deiilii Dne.). C’est un ar¬
buste buissonnant, haut de 6 ou 7 déci¬
mètres, à rameaux cylindriques, effilés; à
feuilles lancéolées, brièvement pétiolées ,
d’un vert pâle; à fleurs blanches, réunies
en ombelles multiflores. I! croît dans la
Haute-Egypte, la Nubie, l’Arabie pétrée.
La connaissance de cette espèce et de ses
usages ne date que de l’époque de l’expédi¬
tion d’Égypte. M. Delile l’étudia , la décri¬
vit, la fit figurer (FL d’Égypt., p. 53, tab.
20, fig. 2 ) et signala la portion importante
qu’elle forme dans le Séné d’Égypte ou de
la Palthe. Les Arabes vont annuellement
en faire la récolte dans les vallées du désert
où elle croît spontanément, surtout à l’est
et au sud de Syène ; il l’apportent ensuite
au Caire où ses feuilles sont mélangées à
celles du Séné, dans la proportion que nous
avons indiquée à l’article Séné. Cependant
on peut toujours les reconnaître au milieu
du mélange parce qu’elles sont plus épaisses,
un peu ridées, moins aiguës, à côte médiane
plus marquée, et un peu repliées en dessous
sur leurs bords. Ce mélange de l’ Argel au
Séné a été regardé par quelques médecins
comme la cause des coliques que cause quel¬
quefois ce médicament. Néanmoins ce fait
n’est pas positivement établi. — Les Arabes
donnent à la plante qui nous occupe les
noms d'Arghuel, Arghel ou Argel. Les pro¬
priétés purgatives de ses feuilles sont très
prononcées, et les médecins égyptiens les
regardent même comme supérieures à celles
des folioles du Séné lui-même. Des expé¬
riences faites par Pugnet et rapportées par
Nectoux ,. viennent à l’appui de cette opi¬
nion. Les feuilles de l’ Argel ont été analy-
SOL
SOL
669
sées par Dublanc qui y a trouvé, entre autres
substances, une matière nauséeuse, ex¬
tractive, qu’il a regardée comme leur prin¬
cipe purgatif. (P. D.)
*SOLEIVOSTEMOIV. bot. ph. — Genre de
Schumacher qui rentre comme simple sec¬
tion dans les Coleus Lourei. (D. G.)
SOLEftOSTETHIEM. ins. — Rectifica¬
tion orthographique du nom de Solenosthe-
dium , par MM. Amyot et Servil le {Ins. hé-
mipt ., Suites à Buff.). (Bl.)
*SOLEïVTOSTlïEDIE\l ( , canal ;
ix7,Qo; , poitrine), ins. — Genre de la tribu
des Scutellériens , groupe des Si u tel lérites ,
de l’ordre des Hémiptères, établi par M. Spi-
nola sur quelques espèces très voisines des
véritables Sculellera. Nous citerons les S.
lyncea d’Algérie et de Sicile, les S. furci-
fera et Schestedii ( Tetyra lyncea, furcifera
et Schestedii Fabr.j. Ce genre a reçu aussi le
nom de Cœloglossa Germar. (Bl )
*SO LE N OST i G ;\1 A . bot. pii. — M. End-
licher avait nommé ainsi un genre de
Celtidées pour lequel il a ensuite adopté
lui-même le nom de Sponia Commets.
*SOLE XOSTOM ATE S. Solenoslemata.
arachn. — Ce nom, dans le Dictionnaire des
sciences naturelles, désigne un ordre repré¬
senté par les Hy prachnelles et les Tiques ,
et qui n’a pas été adopté par M. P. Gervais
dans son Histoire naturelle des Insectes ap¬
tères. (H- U.)
SOLÉAOSTOiVïE. Solenostoma, Solenos-
lomus (çcoX/iv , tube; çxop.a , bouche), poiss.
— Dans les nomenclatures de M. Duméril,
de Klein , Lacépède , Rafinesque , Séba , le
nom de Solénostome a été appliqué à des
Poissons osseux dont le museau prolongé
forme le caractère extérieur commun , mais
qui appar tii nnent en réalité à des genres
différents. Les uns, en effet, sont des Acan-
tboptérygiens , de la famille des Bouche-en-
flûte ou Tubulirostres, et se rapportent au
g. Centrisque ou Bécasses de mer {voy. Cen-
trisque); les autres sont des \lalacoptéry-
giens lophobranches, et constituent le genre
auquel doit être réservé le nom de Soléno-
stomes. Ces derniers diffèrent principalement
des Syngnathes par leurs très grandes ven¬
trales en arrière des pectorales , unies en -
semble et avec le tronc en une espèce de
tablier sacciforme , destiné, comme la poche
des Syngnathes, à retenir les œufs. Leur
dorsale a aussi peu de rayons, mais elle est
élevée, et située près de la nuque; une
autre très petite dorsale se trouve à l’ori¬
gine de la queue; la caudale est grande et
pointue. Ils ressemblent beaucoup aux Hip¬
pocampes {voy. Syngnathes).
On ne connaît qu’une espèce de ce genre,
trouvée dans la mer des Indes et rapportée
à tort aux Fistulaires, d’après l’erreur dont
nous avons parlé : Fistularia paradoxa
Bail., Spic. , VIII , tv, 6). (E. Ba.)
*SOLENOSTOMES. Solenostomata (<;<»>-
\nv , tube; groL'.a , bouche ). MOLL. — Nom
général donné par M. Fleming aux Mollus¬
ques Gastéropodes dont la bouche se pro¬
longe en une sorte de trompe ( Flem., Brit.
anim ., 1828). (G. B.)
*SOLEXOTIIECA. bot. pii. — Genre de
la famille des Composées , tribu des Séné-
cionées , éLabli par Nuttall pour une petite
herbe annuelle, spontanée dans le Pérou ,
près d’Arequipa , voisine des Tageles , à ca¬
pitules pauciflores, terminaux, fastigiés ,
ne présentant pour rayon que deux ou trois
fleurs en languette courte, arrondie. Cette
plante est \e S olenolheca pusilla^Suit . (D.G. )
SOLETELLUVE . moll. — Genre de
conchifères dimyaires proposé par M. de
Blain ville pour quelques espèces de Solens ,
tels que les S. roslratus Lamk et S. viola-
ceus Lamk, qui ont la charnière médiane, et
sont larges et aplatis. M. Deshayes avait
d’abord regardé ce genre comme identique
avec les Sanguinolaires, et de la Sanguino-
laria occidens de Lamarck il faisait une
Solételline; mais, plus récemment, ayant
plus exactement caractérisé le genre San-
guinolaire, il a reporté toutes les Solétel-
lines dans le genre Psamménobie. (Duj.)
SOLFATARE (de l' italien Solfato). min.
— Ce mot veut dire Soufrière naturelle :
c’est un ancien terrain volcanique, et le
plus souvent un cratère de soulèvement
ou d’éruption , qui n’a jamais produit ou
qui n’émet plus depuis longtemps de véri¬
table lave, et d'où s’exhalent seulement des
vapeurs sulfureuses, qui déposent du soufre
sur les parois des fissures qui leur livrent
passage. Une partie de ces vapeurs, en pas¬
sant à l’état d’acide sulfurique, réagissent
sur l’alumine des roches qui forment le fond
de la Solfatare, et donnent ainsi naissance
à de la pierre d’alun ou de l’alunite. Il est
670
SOL
SOL
des Solfatares qui paraissent n’avoir été que
des cratères de soulèvement à simples déga¬
gements de gaz : telle est celle de Pouzzole,
près de Naples, qui est connue de toute
antiquité. Dans leurs longs intervalles de
repos, ou bien , quand ils s’cteignent défi¬
nitivement, les cratères des volcans devien¬
nent souvent des Solfatares : le volcan de
la Guadeloupe est une des soufrières les
plus célèbres. (Del.)
SOUDAGE. Snliclago (de solidare rui¬
nera, consolider, raffermir les blessures ou
fractures), lot. ph. — Grand genre de la
famille des Composées , tribu des Astéroï-
dées , de la Syngénésie polygamie superflue
dans le système de Linné. Il comprend au¬
jourd’hui environ 130 espèces. Ce sont des
plantes herbacées, sous-frutescentes à leur
partie inférieure, rarement frutescentes,
propres en très grande partie à l’Amérique
septentrionale, peu nombreuses en Europe
et en Asie ; à feuilles alternes , entières ou
dentées en scie, sessiles; à fleurs jaunes (le
rayon blanc, chez le A', bicolor ) formant des
capitules peu volumineux, groupés en grap¬
pes ou en cymes. Ces capitules ont un in-
volucre à écailles nombreuses, imbriquées;
un réceptacle nu , ou alvéolé avec des fim-
brilles ; les fleurs du disque sont tubuleuses,
à 5 dents, hermaphrodites ; celles du rayon
ligulées , femelles. Les akènes sont cylin-
dracés, à plusieurs côtes longitudinales, et
surmontés d’une aigrette de poils rudes,
unisériées. Le genre Solidage présente de
très grandes difficultés pour la distinction
et la détermination de ses espèces. Un assez
grand nombre de ces espèces sont cultivées
dans les jardins, où elles produisent de l’effet
par l’abondance de leurs fleurs jaunes ; mal¬
heureusement ces fleurs ne sont pas de très
longue durée.
Les nombreuses espèces de Solidages sont
partagées par De Candolle ( Prodr ., II, p.
330 ) en deux sous-genres: Virgaurea et
Euthamia. Ce dernier était regardé comme
genre distinct par Nuttall . — Dans leur Flore
de l’Amérique septentrionale (II , p. 195) ,
MM. Torrey et Asa Gray ont adopté une
autre subdivision, et ils ont établi parmi ces
plantes quatre sections distinctes : a. Chry-
sastrum Torr. et Gr.; b. Virgaurea Tourn.;
c. Chrysoma Nutt.; d. Euthamia Nutt. C’est
dans la seconde de ces sections que rentre
le premier type du genre , la Solidage verge
d’or, Solidago virga-aurea Lin., éspèce
répandue dans les bois et parmi les buissons
de toute l’Europe, de l’Asie septentrionale
et même de l’Amérique du Nord. Elle se
montre très polymorphe, ce qui a conduit
à en distinguer de nombreuses variétés. Sa
tige varie de hauteur depuis 2 décimètres
jusqu’à un mètre; elle est droite, légère¬
ment anguleuse , et elle ne se divise que
pour donner naissance aux rameaux de l’in¬
florescence. Ses feuilles sont dentées , les
inférieures ovales-oblongues , rétrécies en
pétiole à leur base , les caulinaires plus
étroites. Ses capitules de fleurs sont groupés
sur chaque rameau en des sortes de grappes,
rapprochées elles-mêmes en panicule ter¬
minale. La Solidage verge d’or est amère et
astringente ; elle a été très usitée et fort
estimée dans l’ancienne médecine comme
sudorifique , surtout comme vulnéraire ;
mais aujourd’hui elle est rarement employée,
sous ces divers rapports. — Quelques autres
espèces du même genre figurent dans les
catalogues de plantes médicinales ; parmi
elles nous citerons la Solidago odora Ait. ,
qui est fréquemment usitée aux États-Unis
comme astringente, particulièrement contre
la dysenterie.— Quant aux espèces de Soli¬
dages admises aujourd’hui dans les jardins,
elles sont nombreuses. La plus répandue
est la Solidage du Canada , Solidago cana~
densis Lin., grande et belle plante, vulgai¬
rement connue sous le nom de Gerbe d'or ,
remarquable par la beauté de ses larges in¬
florescences ; elle s’échappe assez souvent
des jardins, et se naturalise dans le voisi¬
nage des habitations. Avec elle on cultive
encore les Solidago allissima , lateriflora ,
bicolor, remarquable par ses rayons blancs,
lævigata, mexicana, etc. Toutes ces plantes
se cultivent en pleine terre et se montrent
très rustiques. (P. D.)
*SOLIDAGïNÉES. bot. pii. — Nom de
l’une des subdivisions de la tribu des Asté-
roïdées, famille des Composées. Voy. ce der¬
nier mot. (C. d’O.)
*SOEIDlJLA. moll. — Voy. Mactre.
*SOLiDïJNGUEA. mam. — - Voy. soli-
pèdes.
*S0UE11ÏE. Solieria (nom d’un natura¬
liste français), bot. cii. — (Phycées. ) M. J.
Agardh {Alg. Médit., p. 156) a établi ce
SOL
genre, de la tribu des Delesseriées, sur une
Algue de Cadix, que son père avait nommée
Delesseria chordalis , tout en convenant, dès
lors, qu’elle offrait des caractères en désac¬
cord avec ceux du genre où il la plaçait.
Mieux étudiée, voici à quels signes on pourra
la reconnaître : Fronde filiforme , cylindra-
cée , parcourue dans son axe par un plexus
de cellules tubuleuses, recouvert d’une cou¬
che d’autres cellules oblongues remplies de
granules amylacés. Ces dernières cellules
vont ensuite , en diminuant peu à peu de
grandeur, aboutir à la périphérie, où les
plus extérieures, très petites, forment la
couche corticalp. Conceptacles ( Coccidia )
immergés dans des rameaux fusiformes ,
comme subulés, et renfermant, dans un pé¬
ricarpe celluleux, des spores pyriformes li¬
bres entre elles, et fixées, par leur bout le
plus mince, à un placenta central. Tétra-
spores nichés dans des sporophylles lingui-
formes provenant de l’axe ou couche médul¬
laire. Nous avouons que nous ne compre¬
nons pas bien le nom de cosla, côte, nervure,
que l’auteur donne à cet axe; car la fronde
étant exactement cylindrique , il nous sem¬
ble impossible que rien de semblable à une
côte ou à une saillie quelconque se fasse
apercevoir au dehors. C’est pour cela que
la définition de M. Kützing nous semble
infiniment plus correcte. Nous nous refu¬
sons, en outre, à admettre que notre Gigar-
tina gaditana, figurée et décrite dans la
2e Pentade des Otia hispanica de notre sa¬
vant ami M. Webb , puisse être donnée
comme synonyme de l’espèce unique de ce
genre, laquelle, selon M. J. Agardh, se re¬
trouverait sur les côtes de la Méditerranée ,
près de Nice. (C. M.)
SOLIPEDES. Solipeda (soins , pes , pied
simple), mam. — En interprétant rigou¬
reusement l’étymologie de ce nom , il sem¬
blerait que les animaux qui le portent n’ont
qu’un seul pied, tandis que le caractère
distinctif qu’il veut rappeler, c’est l’exis¬
tence d’un seul doigt apparent, d’un seul
sabot à chaque pied. Cette particularité
d’organisation est propre à une famille de
Mammifères renfermant un seul genre bien
connu de tout le monde, et décrit avec
soin dans ce dictionnaire, le genre cheval.
Pour donner à cette famille un nom dont
l’étymologie fût plus conforme à la valeur
SOL 671
du caractère principal qui la distingue, llli*
ger la désigna par celui de Solidungula ;
pour la même raison , Klein avait plus an¬
ciennement appliqué la dénomination de
Monochiles (povoç, unique; X'n'kh, sabot), aux
animaux qui la composent, et les vétéri¬
naires les appellent communément Mono -
dactyles. Tirant le nom de cette famille du
nom du genre qu’elle comprend, M. Gray
a choisi le nom plus simple et moins équi¬
voque d 'Equidés. En proposant cette nou¬
velle appellation , M. Gray proposa aussi
de distinguer deux genres dans cette fa¬
mille, celui des chevaux ( Equus ), et celui
des ânes ( Asânus ). Le nom d’É 'quidés est
adopté par M. Isidore Geoff. S.-Hil.; le
démembrement du genre Equus n’a été
jusqu’ici accepté par aucun naturaliste.
Sans isoler les Solipèdes des autres Mam¬
mifères de son ordre des Belluæ , c’est-à-
dire des onguiculés non ruminants, Linné
en faisait un genre qui occupait la tête de
cet ordre. Les caractères singuliers des So-
lipèdes engagèrent d’abord Cuvier à en for¬
mer un ordre à part, comme l’avaient fait
déjà Storr et llliger. Plus tard , l’illustre
naturaliste , réunissant toutes les Belluæ de
Linné dans son ordre des Pachydermes,
considéra les Solipèdes comme la troisième
famille de cet ordre. Admettant, en géné¬
ral, cette appréciation des affinités des Soli¬
pèdes , M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire
place sa famille des Equidés à la fin de
l’ordre des Pachydermes , dans lequel elle
occupe le 7e rang , voisin de l’ordre des
Ruminants ( Voy . mammifères et cheval).
Les rapports des Solipèdes avec les Pa¬
chydermes sont, en effet, nombreux, et
V IJypotherium établit encore une sorte de
lien de plus entre ces Mammifères, et les
pachydermes ordinaires; cependant la réu¬
nion de ces Mammifères dans un même
ordre nous paraît un peu forcée, et l’orga¬
nisation spéciale des Solipèdes nous semble
propre à caractériser un ordre distinct,
comme l’avait d’abord établi Cuvier; cet
ordre serait intermédiaire aux Pachydermes
et aux Ruminants. (E. Ba.)
SOLITAIRE, ois. — Nom par lequel
quelques navigateurs anciens ont désigné
un oiseau originaire des îles Rodrigue et
Bourbon , oiseau que Buffon et plusieurs
naturalistes avec lui ont rapporté au genre
672
SOL
SOL
Dronte. Brisson et Buffon ont aussi donné le
générique de Solitaire à quelques espèces
de la famille des Merles, qui font partie au¬
jourd’hui des genres Pelrocossyphus et Pe -
trocincla. (Z. G.)
SOLITAIRE, ins. — En entomologie, le
nom de Solitaire a été donné à plusieurs
espèces et particulièrement à un Lépidoptère
du genre Goliade , et à une espèce de Diptères
que Goëdaert a vue sortird’une chenille qu’il
étudiait. (E. D.)
SOLIVA. bot. ph. — Genre de la famille
des Composées, tribu des Sénécionidées ,
établi par Ruiz et Pavon pour des plantes
herbacées, rampantes, très voisines des Hip-
pia Linn., propres presque toutes à l’Amé¬
rique tropicale et méridionale, dont on a
décrit aujourd’hui douze ou treize espèces.
Elles se distinguent surtout par les fleurs de
leur rayon en plusieurs rangées, à corolle
filiforme, persistante; et par leurs akènes
tronqués au sommet, munis de deux ailes
marginales. Par exception à la distribution
géographique de ce genre , une espèce croît
en Portugal, dans l’Estramadure, la province
de Beira, etc., le long des chemins et parmi
les pierres ; c’est fie Soliva lusitana Less.
(Gymnostyles lusitana Spreng.; Eippia Sto -
lonifera Brot.). (D. G.)
*SOLL\'E. Sollya (dédié au botaniste an¬
glais Rich. Horsman Solly). bot. ph. — Genre
de la famille des Pittosporées, de la Pentan -
drie monogynie dans le système de Linné,
établi par Lindley pour de très jolies plantes
frutescentes, qui n’ont été trouvées jusqu’ici
que dans la partie sud-ouest de la Nouvelle-
Hollande et dans la Tasmanie, voisines des
Billardiera Smith, desquelles elles se dis¬
tinguent par les caractères suivants : Leur
calice est très petit, à cinq sépales presque
égaux; leurs cinq pétales sont étalés en étoile
et non connivents inférieurement en tube;
leurs anthères sont réunies en cône et adhè¬
rent même entre elles au sommet; de plus
elles s’ouvrent par une fente qui forme
comme un pore à leur extrémité ; enfin leur
fruit est sec, fusiforme, et non en baie suc¬
culente, ovoïde, comme chez les Billardiera.
L’espèce sur laquelle M. Lindley a établi ce
genre est le Sollve hétérophylle, Sollya
heterophylla Lindley, auquel paraît se rap¬
porter, comme synonyme, le Billardiera fu-
siformis Labill. En effet le botaniste anglais
fait remarquer ( Bot. Reg., 1840, tab. 3)
que, d’après des échantillons authentiques,
tirés de l’herbier même de Labillardière, qui
lui ont été communiqués par M. B. Webb,
cette dernière plante, qui n’a pas été retrou
vée depuis le voyageur français, forme à peine
une légère variété du Sollya heterophylla.
Celle-ci est un arbuste voluble très élégant,
à rameaux bruns, glabres, dont les feuilles
inférieures sont ovales lancéolées, dentées
en scie, à pétiole ailé, tandis que les supé¬
rieures sont lancéolées, entières. Ses fleurs,
d’un beau bleu, sont disposées par cinq ou
six en cymes penchées, opposées aux feuilles;
leurs pédicules portent de petites bractées.
Cette jolie plante est déjà répandue dans les
jardins; elle est surtout propre à garnir les
murs des serres tempérées. Elle est, du reste,
facile à cultiver, et se multiplie par boutures
et par graines. M. Lindley a décrit, il y a
quelques années ( loco citato), une nouvelle
espèce de ce genre, très élégante aussi, qu’il
a nommée Sollya linearis. (P. D.)
SOLORÏ, Adanson. bot. ph. — Synonyme
de Dalbergia Linn. f.
SOLQRIIME. Solorina ( çoXoç , disque ;
pcvoç, bouclier), bot. cr. — (Lichens.) Genre
de la tribu que nous avons établie sous le
nom de Peltigerées, et que Acharius, qui en
est l’auteur, a ainsi défini dans sa Liclieno-
g raphia univer salis , p. 27 : Àpothécies or- -
biculaires , entières, planes-convexes , im-
marginées , adnées au thalle par toute leur
surface inférieure, primitivement recouver¬
tes par un vélum qui se déchire et les laisse
à nu. Disque coloré. Lame proligère com¬
posée de paraphyses, entre lesquelles se
voient des thèques en massue fort longues ,
qui renfermentchacune huit sporidies oblon-
gues et biloculaires dont les nucléus sont
colorés. Thalle foliacé, coriace, lobé, veiné
ou lisse en dessous, mais toujours garni de
fibres, ou recouvert d’un duvet tomenteux
plus ou moins fourni. Nous avons donné
ailleurs ( Hist. nat. Canar. Crypt. , t. 6 ,
f. 5 ) une analyse détaillée de ce genre qui
ne compte qu’un très petit nombre d’es¬
pèces , et dont deux sont européennes.
(C. M.)
SOLFEGE. Solpuga. arachn. — Lich¬
tenstein et Herbst sont les premiers qui
aient décrit ce genre sous cette dénomina¬
tion. Olivier, qui vient après, désigne cette
SOM
SOM
G73
coupe générique sous le nom de Galéodes ,
qui a été généralement adopté par les a pté-
rologistes. Voy. galéodes. (H. L.)
SOLPUGIDES. Solpugidæ. àrachn. —
C’est le quatrième ordre de la classe des
Acérés. Les Solpugides ne constituent qu’un
seul genre , celui du Galéode {Voy. ce mol)
qu’il serait plus convenable de rapporter à
l’ordre des Phalangides. (H. L.)
*SOMATEÏlIA , Flemming. ois. — Sy¬
nonyme de Platypus Leisler. — Genre établi
aux dépens des Anas de Linné sur V An. mol¬
lis sima. (Z. G.)
SOMATICUM. ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères hétéromères , famille des
Mélasomes, tribu des Sépidiides , établi par
Hop e (Coleoplerist’s manual , t. III , p. 116,
117), et qui a pour type le Sepidium rugo-
sum F., espèce originaire du cap de Bonne-
Espérance. Dejean l’a réunie au Trachyno-
tus de Latreille. (C.)
SOMATODES (ju^arw^ç, charnu), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères tétra-
mères , famille des Curculionides gonato-
cères , division des Brachydérides , créé par
Scbœnherr [Généra et sp. Curculion ., syn.
t. V, p. 800 ) , et qui ne renferme jusqu’ici
qu’une espèce, le S. misumenus , originaire
du cap de Bonne-Espérance. (C.)
SOMBRE. rept. — Ce nom est donné à
deux espèces de Reptiles , l’une du genre
Agame , et l’autre de celui des Couleuvres.
Voy. ces deux mots. (E. D.)
* SOMILEPTES ( , corps ; )»£7ttoç ,
menu), poiss. — Genre de Cyprinoides indi¬
qué par M. Swainson {Classif., 1839). (G. B.)
SOMMEA, Bory. bot. ph. — Synonyme
(VÂcicarpha Juss.
SOMMEIL D’ISÏVER. physiol. zool. - —
Hibernation, Sommeil d’hiver, Sommeil
hibernal , Sommeil léthargique, Léthargie,
sontdes expressions qui toutes veulent repré¬
senter un même phénomène , l’état d’inac¬
tion dans lequel certains animaux passent
la saison froide. C’est là l’idée générale que
rappellent ces mots ; ce n’est pas l’idée la
plus nette et la plus juste qu’on doit prendre
du phénomène lui-même. Mais nous n’es¬
saierons pas de dire tout d’abord quelle est
la nature du sommeil hibernal ; nous en
exposerons auparavant les caractères, nous
en chercherons les causes : la définition en
deviendra plus facile à formuler et à com-
T. xi.
prendre, et sera dès lors plus logiquement
placée à la fin qu’au commencement de cet
article.
Quand on examine un animal hibernant,
plongé dans son sommeil léthargique, ce
qui frappe d’abord, c’est son immobilité
continue ; mille questions se présentent na¬
turellement à l’esprit, en présence d’un fait
si extraordinaire qui enlève à l’animal un
de ses apanages les plus caractéristiques.
Pourquoi ce repos et quelle cause le pro¬
duit? Que deviennent la respiration, la cir¬
culation , la sensibilité , toutes les fonctions
de la vie organique et de la vie animale
pendant cette période d’inaction prolongée?
C’est à résoudre ces problèmes que des obser¬
vateurs nombreux ont appliqué leurs soins;
c’est sur les solutions diverses qu’ils ont
trouvées à ces questions que reposent les
différentes théories de l’hibernation.
Mais en dehors des théories, il existe un
certain nombre de faits acquis à la science
sur l’état de l’économie chez les animaux
qui hibernent; ce sont ces faits qu’il faut
d’abord rappeler.
Quand l’assoupissement est modéré, la
respiration persévère, mais lente et presque
insensible : la Marmotte fait sept ou huit ins¬
pirations par minute, le Hérisson quatre ou
cinq, le Loir neuf ou dix. La quantité
d’oxygène consommé est en raison du ra¬
lentissement de la respiration, et, suivant
la loi physiologique qui lie la circulation à
la respiration, le mouvement du sang se
ralentit, dans la même proportion que la
respiration s’affaiblit. A mesure que le som¬
meil hibernal devient plus profond, la res¬
piration devient moins active , la chaleur
baisse; etquand toutl’oxygène estconsommé
jusqu’à son dernier atome, la fonction res-
piratrice cesse, comme l’ont constaté Spal-
lanzani et Saissy. Alors on ne saurait dé¬
couvrir le plus petit phénomène qui indi¬
quât l’activité de la respiration ; aucun
mouvement du thorax ou du ventre ; aucune
modification dans la composition de l’air
respiré. La température de l’animal de¬
vient sensiblement la même que celle de
l’air ambiant , et l'on peut impunément le
priver d’air ou d’oxygène pendant très long¬
temps, ou le plonger dans des gaz délétères.
Spallanzani tint une Marmotte pendant
quatre heures dans l’acide carbonique , sans
85
SGM
SOM
674
qu’elle en souffrît, et répéta la même ex¬
périence avec le même succès sur des Chau¬
ves-Souris léthargiques ; un Rat et un Oiseau
placés dans les mêmes conditions , périrent
à l’instant même. Or, cette faculté n’appar¬
tient pas aux animaux hibernants pendant
la période de leur activité; ils ne la possè¬
dent que pendant la durée de leur léthargie,
et la doivent à l’affaiblissement extrême ou
à l’entière suspension de la respiration.
Au début de l’assoupissement et à l’ap¬
proche du réveil, le sang se meut avec une
extrême lenteur, au rapport deSaissy; quand
le sommeil est complet, les vaisseaux capil¬
laires des parties extérieures sont presque
vides , les gros vaisseaux à peine distendus
à moitié ; le mouvement ondulatoire du
sang ne s’aperçoit plus que dans les prin¬
cipaux troncs de la poitrine et du ventre.
Toutefois , quand la transparence des par¬
ties permet d’appliquer le microscope à
l’étude de la circulation , comme l’a fait
Marsc. Hall pour l’aile de la Chauve-Souris,
on constate que la circulation , ralentie
dans les petits vaisseaux, n’est point cepen¬
dant interrompue. Cela suppose un mou¬
vement du cœur qui reste régulier. L’ob¬
servateur que nous venons de nommer a
compté 28 pulsations à la minute chez la
Chauve-Souris; Prunelle en a trouvé 50 à
55 chez le même animal qui, dans l’état
ordinaire , en donne environ 200. Suivant
Prunelle, le sang artériel des Chauves- Sou¬
ris léthargiques est moins vermeil que chez
celles qui sont éveillées ; de sorte que si nous
combinons cet état veineux du sang avec les
autres conditions générales de la circulation
chez les animaux hibernants, nous pouvons
non seulement considérer cette circulation
comme se rapprochant de celle des Reptiles,
mais comme lui étant même inférieure. C’est
un état comparable à celui que nous présente
la circulation du Têtard dont l’encéphale
et la moelle épinière ont été enlevés par
petites portions.
Les fonctions nutritives persistent , mais
affaiblies, et le degré de cet affaiblissement
dépend du degré de l’assoupissement lui-
même. Tous les animaux qui hibernent ne
tombent pas , en effet , dans une léthargie
également profonde : l’Ours et le Blaireau
ne paraissent céder que faiblement à ce
sommeil ; l’Écureuil , le Loir, le Hamster,
le Castor font des provisions pour leurs ré¬
veils passagers; le Hérisson , la Marmotte,
et surtout la Chauve-Souris , sont ceux des
animaux à sang chaud qui s’endorment le
plus parfaitement. Cependant , même les
animaux de ce dernier groupe, en exceptant
toutefois la Chauve-Souris, ont une tendance
à se réveiller, et se réveillent, en effet, sous
l’influence de certaines conditions extérieu¬
res, surtout de la température ; dans ces
intervalles d’activité ils prennent de la nour¬
riture, et rejettent leurs excréments et leurs
urines. Lorsque le Hérisson est profondé¬
ment endormi, l’absorption est si peu active
que la noix vomique, insérée sous la peau,
ne cause point d’accident. On a dit d’une ma¬
nière trop absolue que les animaux hiber¬
nants consomment, brûlent, pendant leur
sommeil , une portion de la graisse qu’ils
avaient amassée pendant l’automne, et sor¬
tent amaigris de leur repos de l’hiver. Ce
fait n’a point la généralité qu’on lui sup¬
pose, et bon nombre d’expériences, qu’il se¬
rait trop long de copier ici dans les auteurs,
nous prouvent qu’il est tout à fait indivi¬
duel. Et nous pourrions ajouter l’exemple
que nous présentent , en ce moment même
(juin 1848), deux Lézards verts de Fontai¬
nebleau , qui , endormis sous nos yeux, au
mois de septembre dernier, n’ont pas pris
de nourriture depuis cette époque , restent
dans un état d’embonpoint convenable , se
sont réveillés, ont mué et courent au soleil ;
tandis que des animaux, soumis à la même
expérience, ont succombé à diverses causes,
et , quelques uns, à un amaigrissement sen¬
sible.
Quant à la sensibilité et à l’aptitude des
muscles à se contracter par le fait d’excita¬
tions mécaniques, elles semblent diminuer
dans le sommeil d’hiver, bien que des ex¬
périences nombreuses tendent à prouver le
contraire. Ainsi Mangili rapporte qu'ayant
tranché la tête à une Marmotte léthargique,
et l’ayant mise dans un vase avec de l’es¬
prit-de-vin, il y remarqua, une demi-heure
après , des mouvements encore assez nota¬
bles. Il observa aussi des mouvements con¬
vulsifs dans des portions de muscles qu’il
soumettait à l’action galvanique , quatre
heures encore après la mort. Le cœur de
cette Marmotte tuée en léthargie donnait
jusqu’à quatre légères pulsations par minute,
S01VI
SOM
675
trois heures après la décapitation ; tandis
que le cœur d’une Marmotte tuée pendant
l’état de veille , avait cessé de se contracter
cinquante minutes après la mort. D’autres
savants, et, en particulier Marsc. Hall, ont
cité des faits semblables ; et ce dernier ob¬
servateur établit , comme conséquence de
ses expériences , que l’irritabilité du cœur
augmente beaucoup pendant l’hibernation
continue; que l’irritabilité du côté gauche
du cœur est un peu moindre que celle du
côté droit; que l’action du cœur dure long¬
temps, indépendamment de l’influence du
cerveau et de la moelle épinière. I! faut aussi
prendre garde que la plupart des expérien¬
ces qui tendent à nier l’irritabilité de la
fibre nerveuse pendant l’hibernation , ont
été faites sur des animaux qui étaient non
pas endormis, mais engourdis, asphyxiés
par le froid : deux états bien différents que
les physiologistes n’ont pas distingués avec
assez de soin dans leurs observations. 11 pa¬
raît , en effet , qu’au plus profond de son
assoupissement hibernal , le Hérisson , qui
n’est qu’endormi et non paralysé, reprend
sa respiration dès qu’on le touche, et se
pelotonne avec plus de force qu’auparavant ;
dans les mêmes circonstances, la Marmotte
s’étend; la Chauve-Souris s’agite diver¬
sement. Il semble que si , pendant l’hiber¬
nation, la vie est moins énergique, le prin¬
cipe vital, plus tenace, est répandu dans les
diverses parties du corps pour les conserver,
comme il l’est chez l’embryon pour les for¬
mer et les développer.
C’est dans l’antagonisme de cette irrita¬
bilité exaltée, et de la respiration affaiblie
ou annihilée , que certains auteurs placent
la cause du sommeil d’hiver, admettant,
comme une loi générale de la nature, dont
l'hibernation ne serait qu’un cas, que la vie
ne se maintient que par l’équilibre entre la
respiration et l’irritabilité de la fibre muscu¬
laire , l’une diminuant quand l’autre aug¬
mente. Nous touchons là à une des ques¬
tions les plus ardues de la physiologie, celle
de la nature de l’hibernation , sur laquelle
un grand nombre d’opinionsont été émises.
L’explication la plus simple, mais la moins
réfléchie, consiste à considérer les phéno¬
mènes de l’hibernation comme la conséquence
de l’action du froid sur l’économie animale :
c’est celle que les anciens adoptèrent. L’a¬
baissement considérable de la température,
au moment où tombent en léthargie les ani¬
maux qu’ils avaient pu observer; les pré¬
cautions que plusieurs de ces animaux pren¬
nent pour protéger leur sommeil d’hiver
contre la rigueur de la saison; leur réveil
coïncidant avec le retour de la chaleur;
toutes ces circonstances semblent en effet
justifier cette opinion, à l’Rppui de laquelle
paraissent venir aussi quelques observations
de physiologistes plus récents. Ainsi Man-
gili , Saissy , Prunelle (1806, 1807, 1808) ,
disent qu’il suffit que la température at¬
mosphérique s’approche de zéro, et que l’a¬
nimal soit placé de manière à n’éprouver
l’action d’aucun courant d’air , non plus
que celle de la lumière, pour que le phéno¬
mène soit produit. Pallas a endormi des Mar¬
mottes , Saissy des Hérissons et des Loirs ,
en les plaçant dans une glacière pendant
l’été; d’ailleurs, d’après les mêmes autori¬
tés, ces animaux s’éveillent, même au plus
fort de l’hiver , lorsqu’on les expose à une
température de 9 à 10 degrés au-dessus de
zéro.
Mais cette explication de l’hibernation
tombe devant d’autres faits tout aussi posi¬
tifs. Le Tenrec de Madagascar, bien qu’habi¬
tant la zone torride, passe trois mois de l’an¬
née en léthargie, et Burguière affirme que ce
sont les trois mois des grandes chaleurs. L’É-
chidné de la Nouvelle-Hollande, quelques
Poissons , de grands Serpents , des Oiseaux ,
éprouvent ce sommeil périodique sous le ciel
embrasé de l’équateur. D’autre part, les
Muscardins s’endorment , qu’on les tienne
dans une chambre chaude, ou qu’ils jouissent
de leur liberté : Berthold en a yu tomber
dans le sommeil léthargique par une tempé¬
rature de + 10 à 17° G., bien que le som¬
meil fût plus profond et plus prolongé à une
température plus basse. Des Loirs ont com¬
mencé à s’endormir à -f- 15° C., et se sont
éveillés au printemps à -j- 11°, 25. D’au¬
tres , qui étaient restés endormis pendant
plusieurs heures, quand ils étaient soumis à
une température de -|- 42°, 5 C., résistèrent
au sommeil, quand on les exposa, durant
l’été, à un froid de — 25° G.
Ce ne peut donc être à l’action unique
du froid extérieur que l’hibernation doive
son origine , puisque la généralité des ani¬
maux à sang chaud n’hibernent pas , et que
SGM
676 SOM
des animaux placés par leur organisation à
côté des animaux hibernants ne tombent
pas dans le sommeil léthargique. Ainsi , le
Campagnol des Neiges , celui de tous les
Mammifères qui habite le plus haut dans les
Alpes, conserve son activité dans le voisi¬
nage des neiges éternelles , tandis que des
Rongeurs appartenant à des genres voisins
s’endorment en hiver. Pour attribuer quel¬
que influence au froid, il faudrait donc ad¬
mettre que cette influence ne se fait sentir
que sur les animaux qui ont une prédispo¬
sition à la subir, et encore devrait-on faire
abstraction du sommeil d’été auquel cer¬
tains animaux sont soumis.
C’est à cette prédisposition individuelle à
céder à l’action du froid que M. W. Ed¬
wards , dans son bel ouvrage sur les Agents
physiques, attribue l’hibernation. Cet habile
physiologiste ayant constaté que les Chau¬
ves-Souris produisenthabituellement moins
de chaleur que les animaux à sang chaud,
attribue cette manière d’être aux autres
Mammifères hibernants , et explique l’hi¬
bernation par l’impossibilité où sont ces
animaux de se soutenir à une température
élevée , lorsque l’air est à un degré voisin
de zéro : comme les Reptiles, ils perdent
leur activité en perdant leur chaleur. Cet
état permanent des animaux hibernants
adultes est comparé, par M. W. Edwards,
à l’état passager des jeunes animaux à sang
chaud qui naissent avant terme, ou de cer¬
taines espèces qui naissent les yeux fermés.
Ces inductions de M. W. Edwards perdent
de leur valeur en présence de ce fait, que
la faculté de produire de la chaleur est la
même pour les animaux hibernants et
pour les autres animaux à sang chaud , en
dehors de la période d’hibernation ; elles ne
sauraient en outre expliquer le sommeil
d’été des Tenrecs et autres animaux. Le
refroidissement ne serait donc pas la cause,
mais la conséquence de l’état léthargique.
Faire dépendre la propriété d’hiberner
de l’absence de la carotide interne, d’où
résulterait, comme le veut Mangili, une
moindre activité de l’encéphale, et une plus
grande aptitude à l’engourdissement, c’est
fonder une théorie vague sur des faits hy¬
pothétiques. A. G. Otto a prouvé, en effet,
que la carotide interne ne manque pas;
qu’elle suit son trajet ordinaire dans l’Ours et
leBlaireau; qu’elle est petite, il est vrai, dans
l’Écureuil et autres Rongeurs; qu’elle tra¬
verse l’oreille moyenne, souventcachée dans
un canal ^osseux qui parfois enfile l’étrier ,
comme cela se voit d’ailleurs chez la Taupe et
divers Rongeurs non hibernants. Mais Oto
tombe à son tour dans l’erreur, quand il place
la cause déterminante de l’hibernation dans
ce parcours singulier de la carotide interne,
auquel il attribue une certaine modification
de la sensibilité. C’est encore s’appuyer sur
des observations imparfaites qued’expliquer
par un excès d’embonpoint, et un développe¬
ment considérable du thymus, la gêne de la
respiration constituant la faiblesse des ani¬
maux hibernants à lutter contre le froid ;
ou bien, comme le fait Saissy, de voir la
cause de l’hibernation dans la petitesse des
poumons , l’ampleur du cœur et des gros
vaisseaux , le faible calibre des vaisseaux
externes, la grosseur des nerfs distribués
à la peau, le peu de coaguîabilité du sang
par défaut de fibrine, la résistance qu’une
graisse onctueuse oppose à la concrétion, la
nature albumineuse de la bile, etc.
Les physiologistes qui, à l’exemple de J.
Hunter, ont regardé l’hibernation comme la
conséquence de la privation temporaire
d’une nourriture appropriée à la vie des
animaux sujets à cet assoupissement, n’ont
point vu qu’ils ne faisaient que reculer la
difficulté, et qu’ils confondaient l’effet avec
la cause. On sait d’ailleurs que les animaux
hibernants s’endorment à côté des aliments
qu’ils préfèrent, et nous avons déjà dit que
plusieurs d’entre eux se réveillent pour
prendre de la nourriture, et se laissent aller
immédiatement après à l’assoupissement
hibernal.
Ceux qui ont considéré l’état d’immobilité
de l’animal, sa retraite volontaire loin du
bruit, de la lumière, de toute impression
extérieure, à l’abri même de toute agitation
de l’air, comme produisant l’hibernation ,
ont pris les circonstances diverses qui accom¬
pagnent, favorisent ou entretiennent le repos
de l’hiver, pour les causes qui déterminent
ce repos. Même en associant cette absence
de tout stimulant à l’influence du froid,
comme l’a fait Cuvier, on n’arrive pas en¬
core à déterminer la nature du phénomène
en lui-même.
On ne lève pas davantage les difficultés
SOM
SOM
677
du problème, en liant l’hibernation à l’ac¬
tion mystérieuse des causes finales; en
supposant qu’elle est nécessitée par la stéri¬
lité d’une saison dans laquelle l’insectivore
ne trouve plus d’insectes, le Frugivore plus
de fruits pour soutenir sa vie aux conditions
que lui a imposées la nature. Comment,
en effet , expliquer le Sommeil d’été ? Pour¬
quoi tous les Insectivores et les Frugivores
n’hibernent - ils pas, n’émigrent ils pas
comme l’FIirondelle, ou n’ont-ils pas reçu
un instinct pareil à celui qui pousse le Cam¬
pagnol des neiges sur les sommets des Alpes
pour y trouver l’herbe verte sous la neige
amoncelée? C’est ignorer la marche ordinaire
de la nature, que de supposer qu’elle sus¬
pend une fonction, une loi générale de l’é¬
conomie, celle de la nutrition, afin d’éluder
l’obligation de lui satisfaire, et qu’elle se
tire d’embarras par un expédient. D’ailleurs,
même à ce point de vue , la question de la
prédisposition organique à l’assoupissement
hibernal reste tout entière.
Nous croyons que l’hibernation n’est que
le résultat d’une grande loi de la nature, en
vertu de laquelle toute action occasionne
un épuisement, demande une rémission ,
exige une réparation; qu’elle n’est autre
chose qu’une longue période de repos suc¬
cédante une longue période d’énergie vitale ;
qu’en un mot, elle n’est, comme le Som¬
meil quotidien , qu’un Sommeil annuel
périodique , plus profond et plus prolongé,
mais reconnaissant les mêmes causes , se
manifestant aux mêmes conditions , pro¬
duisant les mêmes effets généraux , et diffé¬
rant seulement d’intensité; que c’est un
phénomène conservateur et réparateur, non
un état de torpeur et d’engourdissement.
Sans doute ce phénomène extraordinaire
suppose, chez les animanx qui le présentent,
une cause organique déterminée, une né¬
cessité intérieure particulière; mais il le
suppose au même titre que tous les traits
distinctifs d’un animal supposent une force
spéciale, individuelle, qui déterminel’espèce,
la forme de son organisation : il en est ainsi
du rut , de la mue.
Suivant la remarque ancienne d’Aristote,
tous les animaux cèdent périodiquement au
Sommeil; seulement les phases de cette pé¬
riodicité varient. En général , le Sommeil
quotidien coïncide avec la nuit, la veille avec
le jour, bien que l’on puisse modifier cette
alternance, en faisant du jour la nuit par ha¬
bitude, et que, chez les animaux nocturnes ,
c’est précisément cette habitude qui est la
règle. Pour un grand nombre d’animaux hi¬
bernants, l’hiver est l’époque du grand Som¬
meil ; pour d’autres, c’est pendant l’été qu’a
lieu ce long repos. C’est ainsi que le rut se
manifeste au printemps , chez la Jument,
chez la Vache, chez un grand nombre d’ani¬
maux ; tandis qu’il se montre en hiver chez
la Loutre, chez le Renard.
Le Sommeil quotidien n’est que le pre¬
mier degré du Sommeil annuel , que nous
trouvons à son maximum d’intensité chez
les Chauves-Souris, et à des états divers
d’énergie chez l’Ours, le Blaireau, le Porc-
Épic, le Castor, l’Écureuil, le Lièvre, le
Hérisson, la Marmotte; tout comme nous
voyons l’aptitude à se livrer aux actes
de la reproduction varier d’étendue, pour la
Brebis et la Chèvre qui peuvent concevoir
en tout temps, pour les Singes dont le rut
est mensuel , pour la Chatte et la Chienne
qui peuvent avoir deux ruts, pour la Ju¬
ment qui n’en a qu’un.
Toutes les circonstances qui influent sur
le Sommeil pour l’appeler, l’entretenir, le
modifier, le rompre , ont une action iden¬
tique sur l’hibernation : dans l’un et l’autre
cas , tous les phénomènes qui caractérisent
la vie animale, intelligence et mouvements,
sont suspendus; tous ceux qui constituent
la vie organique persévèrent, affaiblis à des
points divers, mais dans le même sens.
L’hibernation une fois rattachée ainsi à
la loi générale, dont elle n’est qu’une ma¬
nifestation particulière, il devient facile de
comprendre comment les différentes théo¬
ries sont arrivées à l’erreur, en s’attachant
à un détail vrai du phénomène , mais en
lui attribuant une valeur trop absolue.
Ainsi, l’influence du froid tempéré comme
incitant au sommeil, se fait sentir sur les ani¬
maux doués d’une caloricité très grande, et
de la plus grande force de résistance au froid,
sur l’homme, par exemple; un froid vio¬
lent amène l’engourdissement , la torpeur,
menace la Yie, comme l’ont éprouvé Banks et
Solander au détroit de Magellan , ou même
devient fatal, comme l’ont prouvé les dé¬
sastres de l’armée française dans la malheu¬
reuse campagne de 1812. Or, l’hibernation
678
SOM
SOM
est précisément favorisée par un froid mo¬
déré; elle est troublée ou détruite par un
froid rigoureux, comme l’ont démontré Hun-
ter et Saissy. Sous l’impression d’une tem¬
pérature trop basse, l’animal hibernant est
tiré momentanément de son sommeil, et ce
réveil forcé est ordinairement suivi de la
mort. Il faut ici bien prendre garde de ne
pas confondre les effets d’un froid extrême
amenant la rigidité des muscles, détruisant
la sensibilité et se terminant par l’asphyxie,
avec les phénomènes de l’hibernation qui ne
produisent rien de semblable; ce sont là
deux ordres de faits distincts qu’il importe¬
rait à la science de. mieux connaître dans
leurs caractères spéciaux, et dont les limites
n’ont point été fixées. En considérant cette
action spéciale du froid sur le sommeil, on
comprend que les animaux hibernants aient
reçu de la nature la faculté particulière d’en
être impressionnés , et l’observation de
M. W. Edwavds trouve ainsi son applica¬
tion.
Dans l’état de Sommeil complet, les mou¬
vements volontaires cessent chez l’homme;
les mouvements organiques continuent,
mais affaiblis; les battements du cœur et
les mouvements respiratoires sont plus
rares ; enfin , tous les phénomènes que nous
avons retracés comme caractérisant l’état
d’hibernation se produisent avec une moin¬
dre énergie. On sait aussi que l'homme
qui dort a besoin d’une plus grande quan¬
tité de chaleur extérieure que celui qui
veille, et souvent il arrive qu’en se réveil¬
lant, on est plus sensible au froid. L’ani¬
mal hibernant montre la même sensibilité,
et c’est en raison des mêmes causes qu’il
cherche un abri.
Le repos quotidien, succédant à l’activité
de la vie, est favorisé par le calme , par le
silence, par l’obscurité ; toutes les précau¬
tions que nous prenons pour faire respecter
notre sommeil, pour le défendre contre les
bruits extérieurs , contre les mouvements
brusques de l’air, contre l’action importune
de la lumière, prouvent assez que nous
avons compris le besoin de soustraire nos
sens à tous les stimulants , à toutes les sol¬
licitations extérieures. Le Sommeil hibernal,
amené par un défaut d’énergie vitale, exige
les mêmes soins pour obtenir la même tran¬
quillité; et c’est aussi pour éloigner toute
distraction que les animaux hibernants s’en¬
foncent dans des cavernes, des terriers, des
retraites obscures, dans lesquels, d’ailleurs,
ils résistent mieux aux intempéries et aux
attaques du dehors.
Les circonstances heureuses dansîesquelles
l’Homme se trouve, le repos facile que lui
promet une couche toute préparée dans
un milieu paisible , l’engagent à céder au
plaisir ou au besoin du sommeil. Il en est de
même des animaux hibernants. Le Hérisson
auquel on fournit du foin , le Loir auquel
on fournit du coton ou de la laine, font leur
lit d’hiver et s’endorment , tandis que les
animaux qui sont privés de ces matériaux
continuent leur vie active.
Pour le sommeil , comme pour beaucoup
d’autres phénomènes, la chaleur exerce sur
l’économie une influence dont les effets sont
identiques à ceux que produit le froid; la
cause en est toujours la fatigue, déterminée,
dans le premier cas , par une excitation qui
épuise , et , dans le second , par un défaut
d’excitation qui laisse sans énergie. Le som¬
meil d’été de certains animaux est, de cette
façon, facile à comprendre. Toutefois, pour
beaucoup d’animaux, pour les Reptiles , les
Batraciens, certains Mollusques et Insectes,
la question pourrait bien se compliquer de
l’influence de la privation d’eau : ce phéno¬
mène ne serait plus, dès lors, un phénomène
d’hibernation : il se rattacherait à une autre
loi générale de l’organisation. C’est à déga¬
ger l’hibernation de toutes les circonstances
accidentelles ou étrangères, qui la masquent
ou la compliquent , que les physiologistes
doivent apporter tous leurs soins.
Il est inutile de pousser plus loin le rap¬
prochement entre le sommeil quotidien
et le sommeil annuel , hibernal ou estival ;
ce que nous avons dit suffit pour faire con¬
naître la nature et les caractères identiques
de l’un et de l’autre, pour les rattacher
tous deux à une même loi de la nature.
Du reste, le parallèle se continuerait pour
le réveil comme pour l’assoupissement. C’est
quand le repos a mis les organes en état de
reprendre leur jeu, quand l’harmonie s’éta¬
blit entre le retour des forces de l’animal et
le moment propice où il pourra exercer uti¬
lement son activité, que le réveil a lieu,
sans doute stimulé par la voix impérieuse
de la faim. (E. Baudement.)
SOM
SOM
SOMMEIL DES PLANTES, phys. vé-
gét. — Si l’on examine comparativement
un certain nombre de plantes le jour et la
nuit, on sera frappé de la différence d’as¬
pect qu’elles présentent, et l’on ne tardera
pas à reconnaître que cette différence d’as¬
pect lient à ce que certaines de leurs parties
ont pris, en l’absence de la lumière, une
position entièrement différente de celle sous
laquelle elles se montrent à nous au grand
jour. C’est ce changement de position dans
les organes des plantes, amené par l’arrivée
de la nuit, que Linné a nommé leur som¬
meil. Les feuilles sont le siège principal de
ce curieux phénomène ; mais les fleurs elles-
mêmes y sont assez souvent soumises; et
dès lors c’est dans l’une et l’autre de ces
parties du végétal qu’on doit successive¬
ment l’étudier.
I. Sommeil des plantes considéré dans les
FEUILLES.
Nous ne saurions voir , avec Meyen , les
premières indications relatives au sommeil
dans un passage où Pline signale le Trèfle
comme annonçant l’approche des tempêtes
par le mouvement de ses feuilles (1). Il faut
donc regarder avec De Candolle {Phys, vé-
get. , II, p. 854), comme les premières en
date au sujet de ce phénomène les observa¬
tions de Garcias de Horto (1567) sur le
mouvement nocturne des folioles du Tama¬
rin, et celles de Val. Cordus (1581) sur le
Glycyrhiza. Mais ces observations avaient
été à peu près perdues pour la science, et
même celles relatives au Tamarin, bien que
répétées par Acosta et Frosper Alpin, avaient
été révoquées en doute par Ray et d’autres
botanistes. Linné peut donc être considéré
comme le premier qui ait porté sérieuse¬
ment son attention sur le sommeil des
plantes. Déjà , dans sa Flore de Laponie
(1737), il avait cité plusieurs végétaux
comme disposant leurs feuilles autrement la
nuit que le jour. Éclairé par un fait remar¬
quable qui se présenta à lui accidentelle¬
ment, il étudia plus tard avec plus de soin
ce curieux phénomène, et il consigna les
résultats de ses observations dans la disser-
(i) «Trifolium quoqiie inliorrescere, et folia contra tem-
prstatem lubrigere certum est. » C. Plinii secundi , llist.
H*tur., liv. X VIII, chap. 35, ou § lxxxix , dan* l’édit, de
Lemaire.
679
tation intitulée Somnus plantarum (1755),
qui, bien que publiée comme thèse de Pierre
Bremer, semble devoir être regardée comme
son ouvrage. C’est dans cette dissertation
qu’il donna le nom de sommeil des plantes
aux positions particulières qu’affectent les
feuilles pendant la nuit, et qu’il soumit ces
positions nocturnes à une classification que
nous voyons encore adoptée de nos jours, et
que nous allons dès lors exposer.
Les plantes dormantes sont divisées en
deux catégories , suivant que leurs feuilles
sont simples ou composées; c’est surtout
chez ces dernières que les mouvements noc¬
turnes sont plus fréquemment et plus fa¬
cilement appréciables. I. Les feuilles simples
affectent pendant leur sommeil quatre dis¬
positions différentes : 1° Étant opposées ,
elles se relèvent de manière à appliquer
exactement les deux faces supérieures l’une
contre l’autre, abritant ainsi entre elles les
jeunes bourgeons; Linné dit alors qu’elles
sont conniventes ( conniventia ), ou qu’elles
dorment connivendo : telles sont celles des
Arroches, du Stellaria media ; 2° étant al¬
ternes , elles se relèvent en s’appliquant
contre la tige, et se courbent même par les
côtés; elles sont alors enveloppantes ( inclu -
denlia ), ou elles dorment includendo : telles
sont celles de plusieurs Sida , de l’Æno-
thera mollis ; 3° étant alternes, elles se
relèvent moins complètement, laissent leur
sommet un peu ouvert, de manière à for¬
mer une sorte d’entonnoir autour de la tige :
ce sont les feuilles en entonnoir ( circum -
sepienlia ), ou qui dorment circumsepiendo ;
ex. la Mauve du Pérou, le Datura Slra-
moine, le Celosia crislata ; 4° à l’inverse
des précédentes, elles se rabattent en une
sorte de voûte protectrice : on les dit alors
protectrices ( munienlia ) ou dormant mu-
niendo. Linné en cite pour exemples le Malva
scariosa , V Impatiens noli ■■ tangere , etc.
IL Le botaniste suédois a distingué six
positions différentes dans le sommeil des
feuilles composées, et ces positions se di¬
visent, comme le montre De Candolle, en
deux sections, selon qu’on les observe chez
des feuilles à trois folioles ou bien pennées.
Pour les premières : 1° tantôt les folioles se
relèvent de manière à se toucher seulement
par leur sommet, et à former ainsi une
sorte de berceau où la fleur peut être abri-
680
SOM
tée : elles sont dans ce cas en berceau ( in -
volventia) , ou elles dorment involvendo :
ex. : Trèfle incarnat , Tetragonolobus pur-
pureus ; 2° tantôt elles se relèvent aussi,
mais en ne se rapprochant que par le bas,
et en divergeant par le haut : elles sont
alors divergentes ( divergentia ), ou elles
dorment divergendo : ex. : les Mélilots;
3° enfin elles se rabattent de manière à se
toucher par leur face inférieure ; on les
dit alors pendantes ( dependentia ) ou dor ¬
mant dependendo . Quant aux folioles des
feuilles pennées, 1° elles se relèvent pour
s’appliquer l’une contre l’autre par leur
face supérieure; folioles dressées ( condupli -
cantia ), dormant conduplicando : ex. :
Colutea arborea et fruticosa ; Lathyrus odo-
ratus ; Hedysarum coronarium ; 2° elles se
rabattent de manière à se toucher par leur
face inférieure ; folioles rabattues ( inverter.
tia) ou dormant invertendo : ex.: les Cassia;
3° elles se dirigent vers le sommet du pé¬
tiole, celles d’un même côté s’appliquant
ainsi l’une sur l’autre; folioles imbriquées
( imbricantia ) ou dormant imbricando :
ex.: les Mimoses , le Tamarin ; 4° La dispo¬
sition opposée à cette dernière a été obser¬
vée par Desfontaines chez le Tephrosia Ca-
ribœa , et a dû constituer dès lors une caté¬
gorie inconnue à Linné, celle des folioles
rebroussées ( retrorsa ).
Dans ces derniers temps , M. Dassen (1)
a proposé pour les positions des feuilles dor¬
mantes une classification plus générale. On
observe, en effet, que non seulement les fo¬
lioles des feuilles composées, mais encore les
pétioles communs qui les portent sont sujets
à des mouvements dépendant du sommeil.
Voici le tableau de cette classification.
I. Plantes dont les feuilles n’ont qu’un
seul mouvement.
a. La feuille ou sa partie motiîe se re-
leye (F è\e, Lotus, IVifolium , Vicia , La¬
thyrus).
b. La feuille ou sa partie motile s’abaisse
( Lupinus , Oxalis, Robinia , Glycyrhiza) .
c. La feuille ou sa partie motile se porte
de côté et en avant ( Mimosa , Tamarin).
d. La feuille ou sa partie motile se porte
de côté et en arrière ( Tephrosia caribæa).
IL Plantes dont les feuilles ont deux par¬
ties moliles.
(i) Cité par Meyen, Pjmu-Phrsiolop., III, 4;G.
SOM
A. Le pétiole commun se relève quelque
peu.
a. Les folioles se rabattent ( Hedysarum
gyroides , Cassia) .
B. Le pétiole commun s’abaisse un peu.
a. Les folioles se portent en bas ( Amor-
plia fruticosa).
b. Les folioles se portent latéralement en
avant ( Gleditschia ).
III. Plantes dont les feuilles ont trois par¬
ties mutiles.
A. Le pétiole commun s’abaisse.
a. Les pétioles secondaires se rappro¬
chent.
i. Les folioles se relèvent (Mimosa pu-
dica).
A quelle cause faut-il attribuer les singu¬
liers mouvemeuts qui constituent le som¬
meil des plantes, et les mouvements inverses
qui les rétablissent dans l’état de veille et
qu’amène leur réveil ? A cet égard, diverses
explications ont été successivement propo¬
sées. Partant des idées fausses de Dodart au
sujet d’une prétendue contraction des ra¬
cines par l'humidité, des tiges par la séche¬
resse , Bonnet avait supposé que , chez le
Robinia pseudo-acacia , par exemple, la face
supérieure des folioles se contracte pendant
le jour sous l’influence de la sécheresse ,
tandis que leur face inférieure se contracte
pendant la nuit par l’effet de l'humidité. Il
avait même construit une feuille artificielle
dont la lame supérieure était en parche¬
min, de maniéré à devoir se contracter par
la sécheresse , dont la lame inférieure était
en toile , et se resserrait dès lors par l’hu¬
midité. Cet appareil, exposé successivement
à une forte chaleur et à l’humidité, exécuta
des mouvements dans lesquels Bonnet vit
la démonstration physique de l’exactitude
de son hypothèse. Mais pour faire abandon¬
ner sans retour cette explication toute mé¬
canique, il a suffi de montrer le sommeil
des plantes en serre, et la diversité d’as¬
pect sous lequel se présente le phénomène
dans des plantes différentes, et parfois dans
les diverses parties d’une même feuille com¬
posée. M. Dutrochet a reconnu que le siège
des mouvements [qui constituent le som¬
meil et le réveil des plantes réside dans des
renflements situés à la base de leurs pétioles
et pétiolules. En étudiant au microscope
l’organisation anatomique de ces renfle-
SOM
SOM
inents , il a cru y reconnaître une couche
externe de tissu cellulaire incurvable par
endosmose , et un tissu fibreux incurvable
par implétion d'oxygène en sens inverse du
premier, et indépendant du corps ligneux
plus intérieur; il a pensé que ces deux tis¬
sus ayant deux tendances opposées à l’incur-
Yation , ou agissant comme deux ressorts
tendus en sens contraire , la prédominance
de l’un ou de l’autre , déterminée par des
circonstances tant extérieures que physiolo¬
giques , suffisait pour produire les mou¬
vements du sommeil et du réveil. Cette hy¬
pothèse ingénieuse , bien qu’elle ait été
accueillie avec beaucoup de faveur par les
physiologistes, n’est pas plus admissible que
celle de Bonnet. En effet, MM. Link et Meyen
ont montré que lorsqu’on enlève circulai-
rement, ou seulement en dessus ou en dessous
du renflement moteur, le tissu auquel notre
ingénieux physiologiste attribuait les mou¬
vements du sommeil et du réveil, les feuil¬
les , aussitôt qu’elles se sont, si on peut le
dire, remises de leur blessure, exécutent de
nouveau leurs mouvements avec la même
régularitéquedans l’état d’intégrité parfaite.
M. Dassen a vu la cause des mouvements
des feuilles pendant la nuit dans une sur¬
abondance de sève ascendante déterminée
par l’augmentation d’humidité , par la di¬
minution ou la suppression de la transpira¬
tion. Il appuie cette théorie d’une expérience
dans laquelle l’immersion de l 'Oxalis slricta
dans l’eau a déterminé le sommeil dans cette
plante. Malheureusement Meyen assure
qu’une humidité considérable a été impuis¬
sante pour amener un résultat analogue
chez la Sensitive et la Fève.
Quoi qu’il en soit de ces hypothèses expli¬
catives, un fait reste acquis à la science :
c’est que le sommeil des feuilles est en rela¬
tion directe avec l’action de la lumière. Ce
fait résulte non seulement de l’observation
journalière, mais encore des belles expé¬
riences dans lesquelles De Candolle a inter¬
verti les heures du sommeil et du réveil
et modifié la marche du phénomène au
moyen de la lumière artificielle. Le 25 juillet
au soir, ce célèbre botaniste plaça deux pieds
de Sensitive, dont les feuilles étaientfermées,
dans une cave éclairée, d’une manière conti¬
nue, par six lampes d’Argand dont la lumière
pouvait être évaluée aux 5/6 de celle du
r. xr.
681
jour. Les feuilles s’ouvrirent à deux heures
du matin, c’est-à-direune heure etdemie plus
tôt que celles des pieds laissés dans la serre.
Elles recommencèrent à dormir dès trois
heures de l’après-midi et se réveillèrent
vers minuit, pour se refermer à deux heures
apres midi. Ainsi, sous cette action continue
de la lumière artificielle , ces plantes abré¬
gèrent le temps de leur sommeil et de leur
veille. Une autre expérience, encore plus
instructive, fut celle dans laquelle des Sen¬
sitives furent placées dans la même cave
laissée obscure pendant le jour, éclairée
pendant la nuit. Dans les premiers temps
ces plantes ouvrirent et fermèrent leurs
feuilles sans règle fixe ; mais , au bout de
quelques jours , elles intervertirent entière <•
ment l’ordre normal de leur sommeil et de
leur veille; elles ouvraient leurs feuilles le
soir, lorsque le jour artificiel commençait
pour elles, et elles les fermaient le matin
lorsque pour elles commençait la nuit. Ces
effets ont été obtenus non seulement sur des
Sensitives , mais encore , à des degrés plus
faibles , il est vrai , sur d’autres Mimeuses ,
et, en général, sur diverses plantes dorman¬
tes. Néanmoins De Candolle fait observer
que certaines plantes, comme les Oxalis
incarnala et slricta , le Mimosa leucoce-
phala , etc. , sont restées insensibles à l’ac¬
tion de la lumière artificielle , et qu’il n’a
pu déranger, ni par l’obscurité, ni par la
lumière, l’ordre normal de leur sommeil et
de leur veille. Mais ces expériences , conti¬
nuées seulement pendant quelques jours
pour ces plantes, ont-elles eu assez de durée
pour autoriser une conclusion définitive?
Quelques botanistes, grands partisans des
rapprochements entre les deux règnes de
corps organisés, ont comparé le sommeil des
plantes à celui des animaux. On a même
dit que l’état nocturne des plantes consti¬
tuait pour elles un repos réparateur. Four
montrer l’absence d’analogie entre les deux
états également qualifiés de sommeil , il
suffit de faire remarquer que le sommeil
des animaux est accompagné d’un relâche¬
ment des organes contractiles, tandis que
celui des végétaux amène en eux une rigi¬
dité insurmontable, et que leurs feuilles ne
peuvent être détournées sans rupture de la
nouvelle position qu’elles ont prise en l’ab¬
sence de la lumière.
86
682
SOIVI
SOM
Nous aurions à présenter des considéra¬
tions de divers ordres sur le sommeil des
feuilles ; mais le défaut d’espace nous oblige
à les supprimer.
II. Sommeil des fleurs.
On rattache au sommet des plantes l’oc¬
clusion de certaines fleurs à l’approche de la
nuit, et leur épanouissement après le retour
du jour. Il est, en effet, des fleurs qui, res¬
tant plusieurs jours sur la plante , passent
plusieurs fois par ces alternatives d’occlu¬
sion et d’épanouissement qui semblent réel¬
lement pouvoir être comparées au sommeil
et au réveil des feuilles. Ces fleurs se ran¬
gent sous deux catégories différentes : l’une,
celle des fleurs nommées par Linné fleurs
tropiques, flores tropici, qui se ferment le
soir et s’ouvrent le matin, mais qui avancent
ou reculent le moment de leur fermeture et
de leur ouverture , selon que les jours sont
plus ou moins longs ; l’autre, celle des fleurs
nommées par Linné équinoctiales , flores
œquinoctiales, qui se ferment et s’ouvrent
constamment à la même heure.
Généralement les fleurs s’ouvrent pen¬
dant le jour ; mais il est , à cet égard , des
exceptions remarquables. Ainsi De Candolle
cite, d’après Berthelot, un Acacia voisin du
Latisiliqua , dans lequel les fleurs s’ouvraient
le soir au moment où les feuilles se fermaient
pour dormir; ainsi encore le Mesembryan-
themum noctiflorum épanouit ses fleurs plu¬
sieurs soirs de suite, vers sept heures.
Les expériences de De Candolle , de
Meyen, etc., ont montré que l’action de la
lumière artificielle peut intervertir les temps
du sommeil et de la veille pour les fleurs
comme pour les feuilles. Ce dernier physio¬
logiste a vu , dans une chambre obscure
éclairée convenablement par quatre lampes
d’Argand, les fleurs de Ylpomæa purpurea ,
après une expérience de deux jours, s’ouvrir
le matin, tandis qu’elles s’ouvrent naturel¬
lement pendant la nuit , et celle de YOxalis
tclraphylla , à la fin du quatrième jour d’é¬
clairage artificiel, s’épanouir le soir, à l’in¬
verse de ce qui a lieu normalement chez
elles. Il est résulté de là la conséquence que
la lumière agit directement sur l’ouverture
et la fermeture des fleurs. Seulement l’ac¬
tion de ce fluide est encore plus difficile à
concevoir sur les fleurs que sur les feuilles,
puisqu’il est plusieurs fleurs nocturnes sur
lesquelles dès lors elle semble agir en sens
inverse de ce qu’on observe dans la grande
majorité des cas.
Pour plus de détails sur cet intéressant
phénomène du sommeil des fleurs, nous ren¬
verrons , faute d’espace , aux grands traités
de physiologie végétale et aux mémoires
spéciaux. (P. D.)
SOMMERA (nom d’homme), bot. pii.—-
Genre de la famille des Rubiacées, mais de
tribu indéterminée, formé par M. Schlech-
tendal ( Linnœa , IX, p. 602) pour un petit
arbre du Mexique à fleurs polygames-dioï-
ques , présentant un limbe calicinal divisé
en cinq grandes divisions persistantes; une
corolle en coupe, à tube court , à gorge ve¬
lue; un ovaire adhérent, creusé de deux
loges uni-ovulées ; son fruit est inconnu.
(D. G.)
SOMMER AUEïl A (nom d’hormne). bot.
pu. — Genre proposé par Hope , et qui
rentre , comme synonyme , dans le grand
genre Alsine Walhlenb. (D. G.)
SOMMERFERDTÏA. bot. ph. — Genre
de Légumineuses-Papilionacées, proposé par
Schumacher et rapporté, comme synonyme,
au genre Drepanocarpus C.-F.-W. Meyer.
(D. G.)
SOMME1WÏLLITE (nom d’homme).
min. — M. Brooke a décrit, sous ce nom, un
minéral de couleur jaunâtre , cristallisé en
prismes carrés, et clivable parallèlement à la
base, que l’on trouve au Vésuve, associé au
Calcaire et au Mica noir. Ce n’est qu’une
variété de Humboldtilithe. Voy. ce mot.
(Del.)
SOMMITE, min. — Nom donné à une va¬
riété de Néphéline que l’on trouve à la
Somma , au Vésuve. Voy. néphéline. (Del.)
SOMMOSE. Somniosus ( somnus , som¬
meil). poiss. — Poisson Chondroptérygien ,
de la famille des Squales , et constituant ,
d’après Lesueur, un sous-genre qui ne dif¬
fère des Aiguillats que par la forme plus
raccourcie et plus obtuse de la partie anté¬
rieure de la tête. Une seule espèce , vivant
sur les côtes des États-Unis, a été indiquée
dans ce sous-genre. (G. B.)
SOMOIATTE . min. — Minéral trouvé avec
le Platine dans les alluvions de l’Oural, et
qui a beaucoup de ressemblance avec le Sa¬
phir ou Corindon hyalin bleu. (Del.)
SON
SOP
683
SOMÔPLATUS ( çuaa , corps ; ttWoç ,
large), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, famille des Carnassiers,
tribu des Féroniens, établi par Dejean (Spe-
cies général des Coléoptères , t. IV, p. 16 )
sur une espèce du Sénégal, nommée S. sub-
striatus. (C.)
f SONCIIUS. bot. ph. — Nom latin des
Laitrons. Voy. laltron.
SONCORUS, Rumpb. bot. ph. — Synon.
de Kœmpferia Lin.
SONDARÉ. Sondarus. ins. — Genre de
la famille des Coréides , groupe des Aniso -
scélitesy de l’ordre des Hémiptères, établi par
MM. Amyot et Servil le sur une espèce de
la Guiane (S. neniator Am. et Serv.) très
voisine des Paryphes , mais remarquable
toutefois par la saillie des tubercules sur
lesquels sont implantées les antennes, et
par la dilatation «t le redressement des côtés
du prothorax. (Bl.)
SONDERA (dédié au botaniste allemand
Sonder), bot. ph. — Genre établi dans la fa¬
mille des Droséracées, par Lehmann ( Pugil .,
p. 44; PL preissianœ, 1, p. 256), pour des
herbes très élégantes qui ont le port des
Drosera, à feuilles inférieures en écailles, les
autres orbiculaires, peltëes, revêtues de poils
glanduleux; à fleurs blanches ou rosées,
octomères. M. Lehmann en décrit deux es¬
pèces de Swan River : S. macrantha et S.
Preissii. (D. G.)
SONERïLA. bot. pu. — Genre de la fa¬
mille des Mélastomacées, placé à la suite
des Lavoisiériées, formé d’herbes annuelles
et de petits arbustes propres à l’Asie tropi¬
cale, à feuilles opposées, inégales dans cha¬
que paire, l’une des deux restant presque
rudimentaire; à fleurs roses, régulièrement
trimères. Walpers reproduit les diagnoses
de vingt-sept espèces. (D. G.)
SQNGAR, mam. — Espèce de Hamster de
Sibérie , décrite par Pallas sous le nom de
Mus songarus. (E. D.)
SONNANT, rept. — Nom spécifique d’une
espèce du genre Crapaud {voy. ce mot), qui
porte aussi quelquefois la dénomination de
Sonnante. (E. D.)
SONNERATIA (dédié par Linné fils au
voyageur naturaliste Sonnerai), bot. pii. —
Genre de la famille des Myrtacées, tribu des
Myrtes, formé de petits arbres de l’Inde, à
rameaux tétragones, à feuilles opposées,
| sans points pellucides; à grandes fleurs so“
litaires, à fruit charnu, demi- supère, entouré
par le calice, creusé de dix à quinze loges
qui renfermentde nombreuses graines logées
au milieu de la pulpe. L’espèce la plus re¬
marquable de ce genre est le Sonneratia
acida Linn. ( Rhizophora caseolaris Linn. ;
Mangium caseolare rubrum Rumph.), de la
Nouvelle-Guinée et des Moluques, dont le
fruit est comestible et renferme une pulpe
acide qui a valu à l’espèce le nom qu’elle
porte. (D. G.)
SONNETTE, holl. — Nom vulgaire e1#
ployé, comme ceux de Cloche et Clochette,
pour désigner la Calyptrée équestre. (G. B.)
SONNINÏA (dédiéau naturaliste Sonnini).
bot. ph. — Genre de la famille des Asclépia-
dées, établi par Reichenbach pour un sous-
arbrisseau voluble du Chili, distingué par sa
couronne staminale à cinq folioles obtuses,
relevées intérieurement d’une petite écaille;
par ses masses polliniques ventrues , pen¬
dantes; par son stigmate prolongé en long
bec indivis. Cette plante est le Sonninia
Menziezii Dne. (Diplolepis MenzieziiRoem.
et Schult.). (D. G.)
SOPE. poiss. — Nom vulgaire d’une es¬
pèce de Cyprinoïdes appartenant au groupe
des Ables , tribu des Brèmes , le Leuciscus
ballerus , Val.; Cyprinus b aller us y Linn.,
Art. (G. B.) '
*S0PI1IA (crocpt'a, sagesse), ins. — M. Ro-
bineau-Desvoidy ( Essai sur les Myodaires,
1830) a créé, sous ce nom, un genre de
l’ordre des Diptères, division des Muscides,
qui correspond au genre des Scotiptera {voy .
ce mot) de M. Macquart. (E. D.)
* SOPIIÏÂ. acal. — Nom donné par Pé-
ron à un genre de Radiaires de la famille
des Callianirides , dont une espèce est men¬
tionnée, dans Lamarck, comme synonyme
du Callianira diploptera (Lamarck, An. s.
vert., t. III, p. 41, 1840). (G. B.)
SOPIIIA. bot. ph. — Nom spécifique d’un
Sisymbre.
SOPIIfO. poiss.— Un des noms vulgaires
de la Vandoise , espèce de Cyprinoïdes du
groupe des Ables. Voy. vandoise. (G. B.)
SOPHISTEQUES, Commers. bot. ph.—
Synonyme de Gomphia.
SOPHORA (de Sophera , le nom arabe
d’une espèce), bot. ph.— Genre de la famille
des Légumineuses-Papilionacées, dans la-
634
SOP
SOR
quelle il donne son nom à la tribu des So-
phorées, de la Décandrie monogynie, dans le
système de Linné. Le groupe générique éta¬
bli sous ce nom par Linné et dans lequel
les botanistes postérieurs avaient fait entrer
un assez grand nombre d’espèces, a été dé¬
membré et réduit successivement, dans ces
derniers temps. Par là ont été formés, à ses
dépens, les genres Ormosia Jacks. , Edwardsia
Salisb., Styphnolobium S chott. Ce derniers
été créé pour la plus intéressante de ses
espèces, le Sophora japonica Linn. Après ces
suppressions, le genre Sophora reste formé
de plantes arborescentes , frutescentes et
herbacées de l’Asie moyenne et tropicale,
des parties moyennes de l’Amérique, à feuil¬
les pennées avec foliole impaire éloignée de
la dernière paire; à fleurs en grappes axil¬
laires ou terminales, généralement simples ;
elles sont distinguées par les caractères sui
vants : Calice largement campanulé, tron¬
qué obliquement ; corolle papilionacée, à pé¬
tales peu près de même longueur, à carène
dipétale; dix étamines libres; ovaire pres¬
que sessile , pluri ovulé , auquel succède un
légume en chapelet, indéhiscent, aptère,
polysperme. M. Bentham, dans sa révision
des genres de Légumineuses [Annal. Wiener .
Mus., II, p. 87), a divisé les Sophora en qua¬
tre sous-genres : Maya, Eusophora , Dichose-
mœa , P seudo sophora, auxquels M, Endlicher
en joint avec doute un cinquième, le Patri-
nia Rafin. Nous nous bornerons à citer,
comme exemple, le Sophora alopecuroidcs
Lin., espèce herbacée, vivace, de l’Orient.
(D. G.)
SOPHORÉES. Sophoreæ. bot. ph. —
Tribu des Papilionacées (voy. légumineuses),
ainsi nommée du genre Sophora qui lui sert
de type. (Ad. J.)
SOPIIHOA WTIIE. bot. pu. —Genre de
la famille des Scrophularinées, établi par
M. Bentham (in Lindley, analur System, of
Botan ., p. 445), et ensuite réuni par lui-
même ( Prodromus , X, p. 405) aux Gratiola,
en qualité de simple sous-genre. (D. G.)
*SOPIIRO\t\ (<ro>ç, sain ; cpp-hv, esprit).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptè¬
res, de la famille des Nocturnes, tribu des
Pyralides, créé par Hubner ( Catal ., 1816),
adopté par Duponchel qui lui donne pour
caractères : Ailes supérieures traversées au
milieu par deux lignes dont l’extérieure se
continue sur les ailes inférieures. Ce genre
comprend deux espèces ; la plus connue est
la S. encorlualis W. V., qui se trouve dans
les bosquets ombragés de l’Allemagne ,
tandis que la seconde espèce , la S- duri -
valis H., du même pays, habite les bois
secs. (E.D.)
SOPHÜOMA, Lichst. bot. pu. et ca. —
Genre rapporté avec doute par Endlicher,
comme synonyme, au Witsenia Thunb., fa¬
mille des Iridées.
Un genre de Champignons a été établi,
sous le même nom, par Persoon, dans la
Botanique du voyage de V Uranie; mais il est
aujourd’hui rapporté, comme synonyme, au
genre Phallus Micheli. (D. G.)
SOPHRONICA (crwcppwv, prudent), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères sub¬
pentamères , famille des Longicornes et
tribu des Lamiaires , proposé par Dejean
( Catalogue , 3e édit., p. 375) pour une es¬
pèce du cap de Bonne-Espérance, la S. car -
bonaria Dej. (C.)
SOPimOMTïS. bot. ph.— Genre de la
famille des Orchidées, tribu des Épidendrées,
établi par M. Lindley (Bot. Reg., tab. 1129)
pourune petite plante épiphyte, sans bulbes,
à fleurs assez grandes, en grappes axillaires,
distinguées surtout par leur colonne ailés
des deux côtés à son sommet, et par leur an¬
thère terminale, 8-loculaire. (D. G.)
SOPUBÏA. bot. ph. - Genre de lafamille
des Scrophularinées , tribu des Gérardiées,
établi par Hamilton pour des plantes herba¬
cées de l’Inde, voisines des Gerardia , dont
elles ne formaient d’abord qu’un sous-genre,
dans les premiers travaux de M. Bentham
sur les Scrophularinées. Elles se distinguent
des Gerardia principalement parce que leurs
quatre anthères sont fertiles, et que chacune
présente une loge pollinifère et une autre
vide et atrophiée. L’espèce principale du
genre est le Sopubia trifida Hamilt, ( Gerar¬
dia Sopubia Benth.), de l’Himalaya et de
Ceylan. (D. G.)
SORA. mam. — Un Insectivore, propre à
Madagascar, qui faisait autrefois partie du
genre Tanrec, et qui est aujourd’hui le type
du groupe des Ericules (Voy. ce mot) de
M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire, porte le nom
vulgaire de Sora . (E. D.)
SGRAMÏA, Aublet. bot. ph. — Synonyme
de Dolicarpus,
SOR
SOR
685
SORANTHE, Salisb. bot. ph.— Synonyme
de Sorocephalus R. Brown.
SORBIER. Sorbus. bot. pu. — Genre
de la famille des Pomacées, rangé par Linné
dans l’Icosandrie-trigynie de son système.
Créé par Tournefort, adopté par Linné,
Jussieu, De Candolle , etc., ce groupe géné¬
rique est aujourd’hui réuni par beaucoup
de botanistes aux Pyrus , parmi lesquels il
ne forme plus qu’un simple sous-genre. Il
est, en effet, impossible de ne pas recon¬
naître que les caractères par lesquels on le
distingue n’ont qu’une faible importance.
Ils consistent en un calice demi-adhérent,
turbiné, à cinq dents; en cinq pétales
brièvement onguiculés, poilus ou laineux
dans le bas, réfléchis; dans un ovaire adhé¬
rent à 2-5 loges bi-ovulées, surmonté d’au¬
tant de styles libres plus ou moins lai¬
neux, géniculés vers le sommet; à cet
ovaire succède un fruit charnu, à endo¬
carpe-membraneux ou crustacé, globuleux
ou pyriforme , à 2-5 loges monospermes.
Les Sorbiers sont des arbres ou des arbris¬
seaux, à feuilles pinnatipartites ou pennées
avec foliole impaire, portant des glandes
sur leur pétiole commun ; à fleurs blanches,
disposées en corymbes. — Bien que les
caractères que nous venons d’énumérer ne
paraissent pas avoir une grande valeur,
non seulement M. Spach ( Suites à Buffon ,
II, pag. 91, 96) les a regardés comme pou¬
vant bien autoriser l’isolement des Sor¬
biers , mais encore il a cru y voir des mo¬
tifs suffisants pour légitimer la subdivision
de ces végétaux en deux genres distincts :
les Sorbiers proprement dits et les Cormiers,
Cor mus , Spach. Nous regarderons ici ces
deux groupes comme des sous-genres.
A. Cormus, Spach. Dents du calice re¬
courbées en dehors, marcescentes ; pistil à
5 loges, à 5 styles fortement laineux dans
toute leur longeur; fruit généralement py¬
riforme.
1. Le Sorbier domestique. Sorbus dômes -
tira. Lin. ( Cormus domestica, Spach ; Py¬
rus sorbus y Lin.), est la seule espèce de
ce sous-genre. Il fcroît spontanément dans
les forêts des montagnes de l’Europe mé¬
ridionale ; Desfontaines l’a aussi observé
dans celles de l’Afrique septentrionale. II
est vulgairement désigné sous le nom de
Cormier. C’est un arbre qui s’élève à 12-16
mètres de hauteur, et dont le tronc droit,
revêtu d’une écorce grisâtre, se termine
par une cime pyramidale. Ses feuilles pré¬
sentent 11-17 folioles dentées en scie,
velues en dessous, finissant par devenir
glabres; son fruit a la forme d’une très
petite poire, jaunâtre, teinte de rouge sur
un côté. Ce fruit, vulgairement nommé
Corme, est très âpre; mais il s’adoucit
beaucoup en devenant blet, et il est alors
agréable à manger. Dans cet état, on en
fait une assez grande consommation dans
nos départements méridionaux. On s’en
sert aussi en quelques pays pour la prépa¬
ration d’une sorte de cidre. Mais c’est par¬
ticulièrement pour son bois que cet ar¬
bre a de l’importance. Le bois du Sorbier
est rougeâtre, susceptible d’un très beau
poli, d’un grain fin, compacte, et d’une
dureté qui le rend précieux pour la confec¬
tion des vis, des rabots, des poulies, etc.,
pour la gravure sur bois, pour les moyeux,
les dents de roue, et pour tous les objets
qui doivent résister à de nombreux frotte¬
ments. Pour ces divers usages, il l’emporte
sur tous nos autres bois indigènes, parmi
lesquels celui de Buis seul l’égale en dureté
et en densité. Lorsqu’il est sec, il pèse 72
livres 2 onces par pied cube (Loudon). La
culture de cet arbre mériterait d’être l’objet
de plus de soins, et devrait être étendue
plus qu’elle ne l’a été jusqu’à ce jour. Le
Sorbier domestique se développe très len¬
tement et arrive à une grande vieillesse.
On peut le multiplier par la greffe sur le
Poirier et l’Aubépine, mais alors il ne réus¬
sit jamais aussi bien que lorsqu’il a été
élevé de graine. Comme d’un autre côté il
reprend difficilement à la transplantation ,
on recommande de le semer sur place au¬
tant que possible.
C. Sorbus , Spach. Dents du calice dres¬
sées pendant la floraison, puis se rabattant
en dedans et devenant charnues; pistil
généralement à 3 loges, plus rarement 2-4,
à styles en même nombre que les loges, et
laineux à leur base; fruit petit, globuleux
ou presque turbiné, ombiliqué aux deux
extrémités
2. Le Sorbier des oiseleurs, So7'bus au -
cuparia, Lin. ( Pyrus aucuparia , Gærtn.),
vulgairement nommé Cochêne , est un ar¬
bre de 8-9 mètres de haut, spontané dans
686
SOR
les bois montagneux de toute l’Europe,
et dans la Sibérie. Ses feuilles présen¬
tent 13 17 folioles ovales-lancéolées , den¬
tées en scie , presque glabres ; ses bour¬
geons sont cotonneux. On le cultive com¬
munément dans les parcs et les jardins
anglais, à cause du bel effet que produisent
ses grands corymbes de fleurs blanches , et
surtout ses petits fruits arrondis, rouges,
qui persistent longtemps. Ces fruits sont
très âpres et fort astringents; néanmoins
on les mange dans le Nord après que la
gelée les a adoucis. On s’en sert aussi pour
la préparation d’une sorte de cidre. Cet
arbre aime les expositions septentrionales,
et, en général, les climats froids; vers le
Nord, c’est Fun des derniers représentants
de la végétation arborescente. Son bois est
dur et compacte , mais néanmoins inférieur
en qualité à celui du Cormier. On le multi¬
plie généralement par la greffe sur le Néflier
et sur l’Aubépine.
On cultive aussi communément dans les
bosquets et les parcs le sorbier de laponie ,
Soi bus hybrida , Lin., espèce spontanée en
Écosse et en Scandinavie, dont les feuilles
sont pinnatifides ou pjnnatipartites, dont les
ftuits sont un peu plus gros que ceux du
précédent, et persistent également sur
l’arbre pendant longtemps. (P. D.)
SORBUS. bot. ph. — Voy. sorbier.
SORDAWALÏTE. min.-— Nom donné par
Nordenskiold à un minéral noir, ayant l’ap¬
parence de bitume, et qu’on a trouvé près
de la ville de Sordawala, en Finlande, où il
forme de petites veines dans un Trapp. Il est
amorphe, et paraît être composéd’un Silicate
d’Alumine, de Fer et de Magnésie, mélangé
d’une petite quantité de Phosphate. Il donne
un peu d’eau dans le tube fermé, fond au
chalumeau en un globule noir qui prend, au
feu de réduction, un éclat métallique. Avec
le Borax, il donne un verre transparent
d’une teinte verdâtre. Il est soluble, en par¬
tie, dans l’acide chlorhydrique. (Del.)
SOREMA. bot. ph. — Genre de la famille
des Nolanacées, établi par M. Lindley (Bot.
Reg-, 1844, tab. 48) par un démembrement
des Nolana , et distingué par les caractères
suivants: Corolle campanulëe; vingt ovaires
libies, amoncelés, donnant des drupes uni¬
loculaires, monospermes, ouvertes à la base.
Les plantes qui forment ce nouveau genre
SOR
sont des herbes annuelles, toutes du Chili,
couchées, à feuilles charnues, à fleurs élé¬
gantes, lessemblant à celles des Convolvu¬
lacées. On en connaît aujourd’hui sent espè¬
ces décrites par MM. Lindley et Miers. Celle
sur laquelle le genre a été d’abord formé est
le Sorema paradoxa Lindley ( Nolana para -
doxa Lindley). p G.)
SOREX, mam. — Nom adopté par les na¬
turalistes pour désigner les Musaraignes
( Voy. ce mot ). Cette dénomination de So-
rex répond à notre mot Souris , et a été
quelquefois employée pour indiquer ce Ron¬
geur, ainsi que le Lérot. (E. D.)
*SOREXGLIS ( sorex , musaraigne ; glis,
loir), mam. — M. Diard ( Asiat . Research.,
XIV, 1822 ) a indiqué sous cette déno¬
mination un genre de Mammifères carnas¬
siers de la famille des Insectivores, et qui
correspond au genre Tupaia. Voy. ce mot.
(E. D.)
*SOREXIj\EÆ. mam. — M. Lesson ( Nouv .
tab. duRèg. anim. Mam., 1842) désigne
sous cette dénomination une famille de
Mammifères insectivores, qui comprend les
genres Mygale, Galemys, Solenodon, Sorex,
Macroscelides, Tupaia et Gy mnura. (E. D.)
SORGHO, bot. ph. — Nom spécifique
d’une espèce de Houque ou plutôt d'Atidro-
pogon. Voy. houque. (D. G.)
SORGMUM. bot. ph. — - Nom spécifique
latin du Sorgho. Voy. houque. (D. G.)
SORIA, Adans. bot. ph. — Synonyme
d 'Euclidium R. Brown, famille des Cruci¬
fères. (D. G.)
* SORICES , A. -G. Desm.; SORÏCIÏ ,
Vicq-d’Azyr ; SORICIDÆ , Ch. Bonap. ;
SORICÏXA, Gray. mam. — Division des In¬
sectivores qui correspond à celle des Sori-
ciens. Voy. ce mot. (E. D.)
*SORICIDEIVS (sorex, icis, souris ; dens,
dent), poiss. — Genre de Poissons Àcantho-
ptérygiens, de la famille des Sparoïdes (Gr.
v. Münster, Beitr. zurPelref., V, 1842).
(G. B.)
SOIMCIEXS. mam. — A. -G. Desmarest
(Nouv. dict. d’hist. nat.) indique sous cette
dénomination une petite famille de Mam¬
mifères insectivores, comprenant les genres
Musaraigne, Desman , Scalops et Chryso¬
chlore. (E. D )
* SORIDIA. rept. — M. Gray ( Ann. of
nat. hist., II, 1839) indique sous cette dé-
SOR
nomination un genre de Reptiles de l’ordre
des Sauriens, famille des Scincoïdiens. Une
seule espèce (S. lineata , Gray loco citato),
provenant de l’Australasie , entre dans ce
genre. (E. D.)
SORINDEIA. hot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Anacardiacées, établi par Dupetit-
Thouars pour de petits arbres de Madagascar
et de l’Afrique tropicale, à fleurs polygames-
dioïques, à drupe comprimé, renfermant un
noyau filamenteux, monosperme. L’espèce
principale est le Sorindeia madagascariensis
DG., qui porte, à Madagascar, le nom vul¬
gaire de Manguier à grappes. (D. G.)
SORITES ( vcapt ctyîç , accumulés les uns
sur les autres ). foram. — Genre de Fora-
minifères indiqué par M. Ehrenberg (Abh.
Berl. Akad ., 1838). (G. B.)
SORMET. Sormetus. moll. — Genre de
Mollusques gastéropodes voisin des Bullées,
et incomplètement connu d’après une des¬
cription d’Adanson , le seul naturaliste qui
l’ait observé vivant dans les sables de la côte
d’Afrique, près de l’embouchure du Niger,
à une faible profondeur. Sa coquille , très
petite, unguiforme, est mince, transpa¬
rente et assez semblable à celle des bullées ;
de même aussi elle ne recouvre qu’une
petite partie du corps de l’animal, qui est
demi-cylindrique, plat en dessous avec un
plan locomoteur entouré d’un sillon. Sui¬
vant Àdanson , il n’y a ni tête, ni tenta¬
cules, mais seulement une ouverture buc¬
cale antérieure, et une autre ouverture laté¬
rale plus grande servant à la respiration et
à la sortie des excréments. (Duj.)
SORMELE. poiss. — Un des synonymes
vulgaires du Surmulet . Voy. mulle. (G. B.)
SOROCEA (de soroco , nom que porte
l’espèce type chez les Botocudos). bot. pu.
— Genre de la famille des Artocarpées, éta¬
bli par M. Aug. St-Hila ire ( Mém . du Mus.,
t. "VII, p. 473) pour un arbre du Brésil à
fleurs dioïques , en grappes , remarquable
par l’extrême inégalité de ses deux cotylé¬
dons. Dans sa monographie des Artocarpées,
M. Trécul annonce que M. Gaudichaud se
propose de publier prochainement une re¬
vue monographique de ce genre , dont il
possède plusieurs espèces inédites. (D. G.)
SOROCEPHALES. bot. ph. — Genre de
la famille des Protéacées , détaché par
M. Rob. Brown des Spatalla Salisb. pour
SOU 687
des arbustes du cap de Bonne-Espérance ’
comme ces derniers, caractérisés par leur pé-
rianthe régulier et par leur stigmate verti¬
cal. M. Endlicher divise ce genre en deux
sous -genres : Mischocaryon et Cardioca-
rym. (D. G.)
SOROSE. bot. — M. Mirbel avait donné
ce nom à une sorte de fruit agrégé dont le
Mûrier fournit un excellent exemple, et que
L.-C. Richard a nommé Syncarpe (D G )
*SOROSPORE. Sorospora (™P'0Ç, amas;
oTTtopoç, semence), bot. cr.— (Phycées.) Genre
établi par M. Hassall {Brit. Freshw. Alg.)
dans la tribu des Palmellées, et renfer¬
mant quatre espèces qui appartiennent au
genie Pcdmellci de la plupart des auteurs.
(Bréb )
* SORUBIM (mot barbare), poiss. —
Nom d’un genre de Poissons siluroïdes
(Spix, Fisc. Brasil., 1829). (G. B.)
^ SOSYEES. ins. —Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères , famille des Xylo¬
phages, établi par Erichson ( Naturgeschichle
devins. Deutsch, 1843, p. 288), qui le com¬
prend parmi ses Colydiens bothridériniens.
Ce genre a pour type le Colydium rufipes
Fabr. , espèce qui est originaire de l’Amé¬
rique méridionale. (c.)
SOT. poiss. — Un des noms vulgaires de
la Raie oxyrhinque. (G. B.)
SOUARï, Aublet. bot. ph. — Genre éta¬
bli par Aublet pour des arbres de l’Amé¬
rique du Sud, et qui est regardé aujourd’hui
comme une section du genre Caryocar.
SOERUSE, ois. — Nom donné spécifi¬
quement par Buffon à la femelle du Busard
St-Martin. (Z. G.)
SOUCHE, bot. — Ce mot a été employé
dans des sens divers; mais, dans l’état ac¬
tuel de l’organographie végétale, il sert à
désigner la portion persistante de la tige des
plantes vivaces, de laquelle partent an¬
nuellement les tiges aériennes; on voit dès
lors qu’il est synonyme de Rhizome. Il
n’existe, en effet, aucune différence réelle
entre les Rhizomes des Iris, des Fougères
de nos contrées et la portion persistante de
la tige des plantes herbacées vivaces; on ne
voit donc pas pourquoi l’on établirait une
distinction entre ces organes similaires,
pourquoi l’on conserverait dans la science
deux mots qui pourraient faire croire à des
différences imaginaires. (D. G.)
688
SOU
SOUCHET. Spalula. ois. — Genre de la
famille des Canards, établie par Boié sur
l’espèce à laquelle la dénomination spéci¬
fique de Souchet a été particulièrement
donnée. Voy. canard. (Z. G.)
SOUCHET. Cyperus (xvnetpoç, nom grec
de ces plantes et des joncs ). bot. ph. — Très
grand genre de la famille des Cypéracées ,
tribu des Cypérées; de la triandrie-mono-
gynie dans le système de Linné. Le nombre
des espèces qu’il comprend est très considé¬
rable; dans son Enumer. (Il, p. 2), M.Kunth,
bien qu’en détachant les Kyllingia Rottb. ,
n’en décrit pas moins de 345. Ces nom¬
breuses espèces sont répandues sur toute la
surface du globe. Leur chaume simple porte
presque toujours, à sa partie inférieure, des
feuilles engainantes à leur base, graminées,
généralement planes; leurs fleurs forment
des épis qui se groupent à leur tour en fas¬
cicules, en capitules ou en ombelles. Con¬
sidérés en particulier , ces épis présentent
plusieurs fleurs , dont les écailles sont im¬
briquées, distiques, égales et florifères; quel¬
quefois les inférieures sont plus petites et
sans fleur. Chaque fleur a trois étamines,
plus rarement une ou deux, et un pistil à
trois styles tombants; elle manque absolu¬
ment de soies et d’écailles. Le fruit est un
akène triangulaire, plus rarement comprimé,
souvent surmonté d’une petite pointe formée
par la base persistante du style. — Parmi les
nombreux Souchets aujourd’hui connus ,
quelques uns méritent d’être signalés.
4 . Souchet Papyrus , Cyperus Papyrus
Lin. Cette espèce célèbre appartient à un
petit groupe que Willdenow avait cru pou¬
voir isoler pour en former un genre à part,
sous le norn de Papyrus ; elle prenait dès
lors le nom de Papyrus antiquorum Willd.
C’est une grande et belle plante qui s’élève
de 2 à 3 mètres, et qui croît naturellement
dans les marais de l’Égypte, de l’Abyssinie ,
de la Syrie, de la Sicile et de la Calabre. Son
chaume triangulaire, épais, glabre, em¬
brassé seulement à sa base par des gaines
stériles, se termine par une grande ombelle
composée, à nombreux rayons allongés,
filiformes, triangulaires; chacun de ces ra¬
meaux porte à son tour une ombellule à
2-3 rayons; l’involucre est court, à environ
5 bractées , tandis que les involucelles pré¬
sentent trois longues folioles, filiformes,
sou
linéaires ; les épis sont oblongs-linéaires
comprimés, à fi 8 fleurs chez les individus
spontanés, à 12-4 3 fleurs sur les pieds cul¬
tivés.— Le Papyrus était chez les Égyptiens
le symbole de la Basse-Égypte; sa souche
féculente servait d’aliment: mais le princi¬
pal avantage de cette plante était de fournir
la matière sur laquelle les anciens écrivaient.
Nous reproduirons textuellement et par ex¬
traits les détails donnés récemment par
M. Champollion - Figeac ( Encycl. du xixe
siècle , vol. XXXYI, p. 451), sur la prépara¬
tion et les usages de ce papier. <• Après avoir
» arraché la plante du Papyrus, au temps
» ordinaire de sa récolte , on coupait sa ra-
» cine, qui était appropriée à divers usages...
» On coupait aussi le haut de la tige, en
» conservant un tronc de 1 à 2 pieds de
» longueur, en général tout ce qui avait
» vécu sous l’eau et y avait blanchi par l’ef-
» fet de cette immersion. C’est de ce tronc
» qu’on enlevait successivement la première
» écorce, et toutes les pellicules suivantes
» qu’on porte à 10 ou 12. Ces pellicules
» étaient plus fines et plus blanches à me-
» sure qu’elles étaient plus voisines du cœur
» de la plante et qu’elles avaient plus long-
» temps vécu dans l’eau... Ces pellicules
» fraîches étaient étirées et étendues, battues
» et mises en presse, on les collait ensuite
» bout à bout pour en former des feuilles...
» Il nous est parvenu des feuilles de dimen-
» sions différentes... des livres pliés à plat
» et de plusieurs feuilles ; enfin des rouleaux
» ayant jusqu’à 20 mètres de longueur...
» Comme cette matière végétale étendue
» était de sa nature très friable, toutes les
3> feuilles étaient doublées... et alors on
)3 avait le soin de croiser les fibres , de les
33 coller en angle droit les unes sur les au-
)3 très... Le poids d’une presse donnait en-
33 suite une première préparation, et abat-
33 lait les aspérités; on achevait de polir
3> avec la pierre ponce , l’agate ou l’ivoire ;
33 enfin, pour garantir le Papyrus, ainsi pré-
)) paré, de l’humidité et des Insectes, on le
33 plongeait dans l’huile de cèdre avant de
33 s’en servir ; et certes, ce procédé était
33 d’une grande efficacité, puisqu’il nous est
33 parvenu des feuilles de Papyrus et des
33 rouleaux entiers écrits au xvme siècle
33 avant Père chrétienne... Les vieux rou-
33 leaux de Papyrus (couverts d’écriture)
sou
» servaient , en Égypte , pour faire des
» chaussures; plusieurs feuilles cousues en-
» semble formaient la semelle... Ces vieux
» souliers sont (aujourd’hui) autant de do-
» cuments utiles à l’archéologie et à la
» philologie . Le monde romain avait
» adopté l’usage du Papyrus devenu, pour
» Alexandrie , une branche de commerce
» des plus importantes... Les empereurs
» grecs et latins donnaient leurs diplômes
» sur [le Papyrus; l’autorité pontificale y
» écrivit aussi ses plus anciennes ordon-
» nances. Les chartes des rois de France
» de la première race furent également ex*
» pédiées sur le Papyrus... Pour écrire sur
» le Papyrus on employa le pinceau ou le
» roseau et des encres de différentes cou-
» leurs; l’encre noire fut la plus générale-
» ment usitée. » — Le Cyperus Papyrus est
fréquemment cultivé dans les jardins pour
la légèreté et l’élégance de ses grandes in¬
florescences. On le met dans un bassin pen¬
dant l’été; l’hiver on le rentre en [serre
chaude, en plongeant son pot dans l’eau
ou en l’inondant. On le multiplie par divi¬
sion des pieds.
2. Souchet comestible, Cyperus esculen -
fus Lin. Cette espèce porte le nom vulgaire
d 'Amande de terre. Elle croît spontanément
dans le midi de l’Europe, en Orient, dans
l’Afrique septentrionale et méridionale, et
de plus on la cultive assez souvent comme
plante alimentaire , à cause des tubercules
ovoïdes qui terminent ses racines. Son
chaume triangulaire, glabre, porte, dans
sa partie inférieure, des feuilles planes-
canaliculées qui l’égalent en hauteur ou le
surpassent même, et qui sont rudes au
toucher à leur bord et sur leur carène ; ses
ombelles ont un involucre à 4-6 bractées
plus longues qu’elle, et 7-10 rayons; ses
épillets comprimés , linéaires ou lancéolés ,
comprennent de 10 à 18 fleurs. Les tuber¬
cules de ce Souchet sont très féculents ; ils
ont le volume d’une noisette et une saveur
assez analogue à celle de la châtaigne. On
les mange ordinairement cuits , ou bien l’on
en fait une émulsion très agréable. On cul¬
tive cette plante dans une terre bien ameu¬
blie, légère et humide; on la plante au
mois de mars en plaçant peu profondé¬
ment en terre trois ou quatre tubercules
par places , espacés de 3 décimètres enyi-
T. xi.
SOU 689
ron. La récolte et l’arrachage se font en
automne.
3. Le Souchet long, Cyperus longus Lin.,
est une espèce assez commune dans une
grande partie de l’Europe , à laquelle on
donne le nom vulgaire de Souchet odorant.
Elle a un long rhizome rampant, noirâtre,
annelé d’espace à autre, duquel s’élèvent
des chaumes triangulaires , de 5 à 10 déci¬
mètres de haut , ordinairement plus longs
que les feuilles; les bractées de son invo¬
lucre sont ordinairement beaucoup plus
longues que l’inflorescence. Le rhizome de
cette plante a une saveur un peu amère et
une odeur agréable, surtout lorsqu’il est
frais. Dans l’ancienne médecine on admi¬
nistrait fréquemment son infusion dans
l’eau et dans l’alcool en qualité de médica¬
ment légèrement tonique, stomachique et
digestif. Aujourd’hui on n’en fait guère
usage sous ces divers rapports , mais on
l’emploie habituellement dans la parfu¬
merie.
Le Souchet rond, Cyperus rolundus Lin.,
espèce également indigène , a des propriétés
médicinales analogues à celles du précédent,
mais plus prononcées. On n’en fait presque
plus usage en médecine. (P. D.)
SOUCI, ins. — Nom donné vulgairement
aux Çolias hyale et edusa. Voy. l’article co-
LIADE. (E. D.)
SOUCI, Calendula. bot. ph. — Genre de
la famille des Composées , tribu des Cyna-
rées, de la Syngénésie-polygamie-nécessaire
dans le système de Linné. Le groupe géné¬
rique, établi sous ce nom par Linné, a été
démembré dans ces derniers temps , et les
espèces qui en ont été détachées ont pris place
dans les genres Tripteris Less., Blaxium
Cass., DimorphothecaV aill. Par là, sa circon¬
scription s’est trouvée fortement restreinte.
Dans ses nouvelles limites, le genre Souci se
compose de plantes herbacées, propres à la
région Méditerranée et à l’Europe moyenne,
à feuilles demi-embrassanles, rudes au tou¬
cher, entières, à capitules de fleurs jaunes
terminaux et solitaires, dont l’involucre est
formé de folioles lancéolées-linéaires, pauci-
sériées , et dans lesquels les fleurs du rayon
sont femelles et fertiles , tandis que celles
du disque sont mâles. Aux fleurs du rayon
succèdent des akènes arqués en dedans,
terminés en bec, et hérissés de pointes sur
87
690
SOU
sou
leur côté convexe. L’espèce la plus remar¬
quable de ce genre est le Souci officinal,
Calendula officinalis Linn., vulgairement
désigné sous les noms de Souci , Souci des
jardins , C’est une plante annuelle du midi
de l’Europe, où elle croît dans les champs
et les vignes. Sa tige, droite, légèrement
anguleuse, rameuse, s’élève de 3 à 5 déci¬
mètres; ses feuilles sont obovales, obtuses,
les inférieures rétrécies en pétiole à leur
base, un peu épaisses, couvertes de poils
courts un peu raides; ses capitules sont
grands, terminaux , d’un jaune orangé très
vif; les akènes qu’ils produisent sont tous
également courbés en bateau , et relevés de
pointes sur leur côté convexe. Le Souci offi¬
cinal se trouve dans tous les jardins, où on
le cultive en pleine terre, à une exposition
un peu chaude. Il a donné par la culture
quelques variétés beaucoup plus belles que
le type. Toutes ses parties exhalent une
odeur forte et peu agréable; sa saveur est
amère et un peu âcre. Il agit comme sti¬
mulant, et longtemps on a fait grand usage
de ses sommités lleuries dans les cas d’amé¬
norrhée. On l’a aussi employé comine anti¬
spasmodique , même comme antifébrile,
antiscrofuleux, etc.; mais aujourd’hui , il
n’est guère plus usité que dans la médecine
des campagnes. On se sert quelquefois de
ses corolies ligulées pour falsifier le Safran.
Le Souci des champs, Calendula arvensis
Lin., si commun dans les vignes et les
champs de toute la France, possède des
propriétés à peu près analogues; mais il est
inusité. (P. D.)
SOUCI D’EAU, bot. pii. — Nom vul¬
gaire du Callha paluslris.
SOUCOURROUS et SOUCOURRYS.
rept. — M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire
(Dictionnaire classique, t. XV, 1829) dit que
l’on indique, sous ces noms, deux énormes
Reptiles de genre indéterminé, mais parais¬
sant être des Ophidiens qui vivent dans quel¬
ques lacs du Brésil. Les Soucourrous ne dif¬
fèrent des Soucourrys que parce que les
premiers sont bleus et les seconds gris. On
assure que certains individus ont jusqu’à
60 pieds de longueur. (E. D.)
SOUDE. Salsola. bot. ph. (Sal , sel).
— Genre de la famille des Chénopodées ,
tribu des Salsolées, de la Pentandrie-Digy-
nie dans le système de Linné. Le genre
linnéen de ce nom. étendu considérablement
par les botanistes, a été complètement rema¬
nié dans ces dernières années, et un bon
nombre d’entre les espèces qu’on y avait
rangées se trouvent aujourd’hui réparties
dans les genres Echinopsilon Moq., Kochia
Roth , Suœda Forsk., Halimocnemis G. A.
Mey., Halogeton G. A. Mey. , Anabasis
Lin. Malgré ces nombreux retranchements,
le genre Soude est encore nombreux, puis¬
que M. Moquin-Tandon en signale 33 es¬
pèces dans sa Revue monographique des
Chénopodées, publiée en 1840. Ces espèces
sont des plantes herbacées , ou sous-frutes¬
centes, qui croissent sur le littoral des mers
dans tous les climats tempérés. Leurs
feuilles alternes ou opposées sont charnues
et presque cylindriques; leurs fleurs sont
axillaires, sessiles, hermaphrodites, et ca¬
ractérisées de la manière suivante : Pé-
rianthe à 5 folioles qui finisserit par se
dilater autour du fruit en aile transversale;
5 étamines opposées aux folioles du pé-
rianthe; ovaire déprimé , uniloculaire, uni-
ovulé, surmonté de deux styles générale¬
ment soudés à leur base. A ces fleurs suc¬
cède un utricule déprimé, enfermé dans le
périanthe persistant, et développé sur son
côté dorsal en 5 ailes. L'embryon est con¬
tourné en limaçon et dépourvu d’albumen.
Plusieurs espèces de ce genre , le Salsola
Soda Lin., les Salsola Kali Lin. et Tragus
Lin., que divers botanistes regardent comme
des variétés d’une même espèce , ont eu une
grande importance, qu’elles ont à peu près
perdue depuis la découverte des procédés
pour la fabrication en grand des soudes
artificielles. On recueille ces plantes sur le
littoral de la Méditerranée, et l’on en obtient
du carbonate de Soude, qui sert ensuite à
la fabrication des savons et des verres.
Pour cela, ces plantes sont coupées et pla¬
cées en tas , de manière à subir une dessic¬
cation assez complète; on les brûle ensuite
dans des fosses creusées en terre , et l’on
brasse fortement la matière incandescente
qui provient de cette combustion. Or, pen¬
dant cette combustion , l’oxalate de soude
que renfermaient les plantes se transforme
en carbonate de Soude. De plus, l’agitation
delà matière pendant sa combustion déter¬
mine l’agglomération des résidus en une
masse demi-pierreuse et dure qui est livrée
sou
sou
691
au commerce, et dans laquelle le carbonate
de Soude entre pour des proportions varia¬
bles, pour 25 à 30 sur 100 dans les Soudes
d’Alicante, qui sont les plus estimées, pour
14 ou 15 sur 100 dans les Soudes de Nar¬
bonne, ou même pour beaucoup moins dans
les qualités inférieures. Ce Carbonate de
Soude impur provenu de l’incinération des
Salsola et de quelques autres Chénopodées
littorales était arrivé à un prix extrêmement
élevé pendant le blocus continental; mais
depuis la fabrication dessoudes artificielles,
il a tellement baissé de prix que sa fabrica¬
tion a été presque entièrement abandonnée
sur le littoral de la Méditerranée pour le¬
quel elle était une source de richesses. (P.D.)
SOUDE, chim . et min. — Substance alca-
line, provenant de la combinaison de l’Oxy¬
gène avec le corps simple métallique nommé
Sodium. On lui donnait anciennement le
nom (l'Alcali minéral pour la distinguer de
la Potasse, que l’on appelait Alcali végétal ,
dénominations fort impropres, puisque la
Potasse et la Soude se rencontrent toutes
deux dans les plantes et dans les minéraux.
Celle-ci existe, en effet, dans un grand nom¬
bre de végétaux marins ; toutes les espèces
du genre Salsola peuvent en donner, et l’on
en retire aussi des Algues et des Fucus. Elle
n’est jamais libre dans la nature ; elle y est
toujours à l’état de combinaison , soit avec
des matières organiques, soit avec les acides
minéraux , notamment avec les acides car¬
bonique , chlorhydrique, sulfurique , azo¬
tique , borique et silicique. La Soude a été
regardée comme un corps simple , jusqu’au
moment où Davy la décomposa par le moyen
de la pile, et parvint à en extraire le So¬
dium, métal solide, mais mou et ductile
comme la Cire , d’un blanc d’argent très
éclatant ; un peu plus léger que l’eau , fu¬
sible à 90° et volatil ; absorbant l’Oxygène
et décomposant l’eau à la température ordi¬
naire. La Soude est un protoxide de Sodium,
composé d’un atome de Métal et d’un atome
d’Oxygène , ou , en poids, de 74 de Sodium
et de 26 d’Oxygène. Elle est blanche , très
caustique , déliquescente et par conséquent
soluble dans l’eau, pour laquelle elle a une
grande affinité. Exposée à l’air libre à la
température ordinaire , elle en absorbe d’a¬
bord l’humidité et l’Acide carbonique, puis
bientôt elle se dessèche et s’effleurit, ce qui
peut servir à la distinguer de la Potasse , à
laquelle elle ressemble tant par l’ensemble
de ses caractères. On peut encore distinguer
ces deux alcalis l’un de l’autre en versant
leurs solutions dans une dissolution de Pla¬
tine f la Soude n’y produit point de préci¬
pité ; la Potasse en donne un qui est jaune.
Combinée à l’Acide carbonique, elle donne
le sous-carbonate de Soude du commerce,
que l’on emploie pour les lessives , pour la
fabrication du Verre et du Savon dur.
Dans les méthodes minéralogiques où
les genres sont formés d’après les principes
électro-positifs , la Soude est la base d’un
genre composé de plusieurs espèces , dans
lesquelles elle est unie aux Acides carbo¬
nique, borique, azotique et sulfurique. On
plaçait autrefois dans le même genre, sous
le nom de Soude muriatée ou hydrochlora-
tée , le Sel commun ou Sel marin , regardé
aujourd’hui par tous les chimistes comme
un simple chlorure de Sodium. Nous ren¬
verrons , pour l’histoire de cette espèce im¬
portante , au mot Chlorure , d’une part ,
et, de l’autre, au mot Sel gemme, art. Ro¬
ches, p. 179. Nous avons traité du Borax
ou de la Soude boratée à l’art. Borates; de
la Soude azolatée ou nitralée à l’art. Nitra¬
tes : il ne sera question ici que des combi¬
naisons formées par la Soude avec les Acides
carbonique et sulfurique.
On connaît aujourd’hui trois combinai¬
sons de la Soude avec l’Acide carbonique ;
toutes les trois sont hydratées et cristalli¬
sent en prismes obliques rhomboïdaux. Deux
sont solubles dans l’eau ( le Natron et l’U-
rao ) ; la troisième est insoluble (la Gay-
Lussite ).
Le Natron est un sel soluble, efflorescent,
d’une saveur urineuse , caustique, faisant
effervescence avec les Acides. On ne le
trouve point cristallisé dans la nature : on
ne le trouve qu’en solution dans les eaux de
certains lacs, ou en efflorescences pulvéru¬
lentes sur leurs bords. Les cristaux qu’on
obtient par l’art sont des octaèdres à base
rhombe , tronqués sur deux sommets , et
passant à la forme tabulaire. Le Natron est
composé de 1 atome de Soude , 1 atome
d’Acide carbonique et de 10 atomes d’Eau,
ou de 37 parties sur 100 de Carbonate sec
et de 63 d’Eau. Le Natron abonde en Égypte
dans une vallée qui porte le nom de Vallée
692
SOU
sou
des lacs de Nalron, et qui est située à
20 lieues du Caire. Suivant Berthoîlet , il
s’y forme journellement par la décomposi¬
tion réciproque du Sel commun et du car¬
bonate de Chaux que renferment leurs eaux
saumâtres. Les lacs de Natron se trouvent
au milieu d’un terrain calcaire , qui ren¬
ferme probablement des dépôts de Sel
gemme. Les lacs natrifères de Debreczin ,
en Hongrie , se trouvent également dans le
voisinage de montagnes calcaires , près des¬
quelles existent des dépôts salifères considé¬
rables. Le Natron se présente aussi sous la
forme d’efflorescences neigeuses, à la surface
du sol, dans les plaines, sur de vieilles mu¬
railles, dans les caves des villes, fetc. Les
principaux usages du Natron, qui est connu
dans le commerce sous le nom de Soude ,
sont d’entrer dans la composition du Verre ,
et de former, avec l’huile, la base des Savons
durs. Une grande partie des Soudes du com¬
merce sont aujourd’hui préparées artificiel¬
lement.
L’Urao, appelé aussi Trôna, n’est pas
efflorescent , comme l’espèce précédente :
aussi le trouve-t-on en masses solides ,
striées , assez considérables et assez inalté¬
rables à l’air pour qu’on l’emploie comme
pierre de construction. Il est formé de 2 ato¬
mes de Soude , 3 d’Acide carbonique , et
4 d’Eau. Il cristallise en prismes obliques
rhomboidaux, dont les .pans font entre eux
un angle de 132° 30', tandis que la base est
inclinée sur eux de 103" 45'. Il se trouve
en abondance à Sukena, dans le Fezzan, en
Afrique, et à Lagunilla , près de Mérida, en
Colombie.
La Gay-Lussite (ou Natrocalcite ) a été
trouvée par M. Boussingault en cristaux
disséminés, dans l’Argile qui recouvre la
couche de Trôna de Lagunilla en Colombie.
Ce sont des octaèdres obliques rhomboidaux ;
ils sont transparents quand ils n’ont point
subi Faction de l’air ; mais à la longue ils
deviennent opaques et blanchâtres. Ils sont
composés de 1 atome de carbonate de Soude ,
1 atome de carbonate de Chaux, et 5 atomes
d’Eau.
On connaît deux espèces de Soude sulfa¬
tée , l’une anhydre, et l’autre hydratée. La
première est connue sous le nom de Thé-
nardite, la seconde sous celui de Sel de
Glauber.
La Thénardite est blanche, soluble et
transparente quand elle est pure; mais elle
perd sa transparence par l’exposition à l’air,
dont elle absorbe l’humidité. Elle cristallise
en octaèdres rhomboidaux, qui dérivent d’un
prisme droit de 125°. Elle est composée de
57 parties d’Acide sulfurique et de 43 de
Soude. Elle provient des salines d’Espar-
tines, près d’Aranjuez en Espagne ; des eaux
salines, qui, dans l’hiver, suintent du fond
d’un bassin , se concentrent dans l’été par
évaporation , et laissent déposer la Thénar¬
dite sous formes cristallines.
La Soude sulfatée hydratée, ou le Sel de
Glauber, est très soluble , très efflorescent,
d’une saveur amère. Il cristallise en prismes
obliques rhomboidaux de 80° 30'. Il est
formé de 1 atome de Sulfate sec et de
10 atomes d’Eau. On le trouve en efflores¬
cences , ou en croûtes cristallines , à la sur¬
face de certaines caves, ou de Roches schis¬
teuses en relation avec des terrains de Sel
gemme ; puis en dissolution dans les eaux
de plusieurs lacs et de différentes sources.
(Del.)
SOUDURE. bot. — Il arrive souvent que
deux organes ou deux parties d’organes se
trouvant exactement juxtaposés dans leur
première jeunesse, contractent adhérence
l’un avec l’autre, ou se soudent plus ou
moins complètement. On en voit fréquem¬
ment des exemples. Ces soudures sont
uniquement accidentelles, et n’entrent pas
du tout dans l’organisation normale de
la plante. Mais il est quelques soudures
pour ainsi dire normales , qui ont une
importance beaucoup plus grande; ce sont
celles qui s’effectuent constamment entre
des parties similaires dans un même verti-
cille, ou entre des parties dissemblables
dans des verticil les différents. Dans le pre¬
mier cas se trouvent les soudures des
feuilles eonnées; celles des sépales, dans
les calices gamosépales; des pétales, dans
les corolles gamopétales; des filets et des
anthères , dans les étamines adelphes et
syngënèses; des carpelles entre eux, dans
les pistils syncarpés. Dans le second cas se
rangent les soudures des étamines avec les
corolles gamopétales ; des étamines gynan-
dres avec les pistils ; des calices avec les
ovaires infères, etc. L’étude dessoudures
considérées en général est un des points les
sou
sou
693
plus curieux et les plus importants de la bo¬
tanique philosophique, et elle a jeté beau¬
coup de jour, dans ces derniers temps, sur
divers points obscurs de l’organisation vé¬
gétale. Mais l’espace ne nous permet pas
d’entrer ici dans les détails de cette étude ,
et nous nous bornerons sur ce sujet au peu
de mots qui précèdent, renvoyant aux ou¬
vrages où cette importante question est
traitée avec les développements qu’elle mé¬
rite, surtout à la Théorie élémentaire de la
botanique de De Candolle, et à la Morpho¬
logie de M. Aug. Saint-Hilaire. (D. G.)
SOUFFLET, poiss. — Nom vulgaire d’une
espèce de Chelmon. (G. D.)
SOUFFLEUR A REC DORÉ. mam. —
— Nom sous lequel on désigne quelquefois
I’Hyperoodon. Voy. ce mot. (E. D.)
SOUFFLEURS, mam. — Les marins dési¬
gnent en général sous ce nom les petits
Cétacés appartenant au genre Dauphin, et
qui font sortir des jets d’eau de leurs évents
quand ils nagent à la surface de la mer.
Dans ces derniers temps , les naturalistes
ont pris la même dénomination pour indi¬
quer une famille particulière de Cétacés.
(E. D.)
SOUFRÉ, ins. — Une espèce particulière
de Lépidoptères du genre Coliade (voy. ce
mot) porte le nom vulgaire de Soufré, et
quelquefois également celui de Soufre.
(E. D.)
SOUFRE. min. — Corps simple, combusti¬
ble, non métallique, d’un jaune citrin, très
fragile, solide, fusible à 111"; ayant, lors¬
qu’il a été fondu, une densité de 1,99; fai¬
sant entendre, lorsqu’on le serre dans la
main, un petit craquement dû à la rupture
de ses parties intérieures; acquérant, par le
frottement, l’électricité résineuse. Le Soufre
brûle sans laisser de résidu et en répandant
des vapeurs âcres et suffocantes, accompa¬
gnées d’une flamme bleue, qui devient blaîi-
che et vive si la combustion est rapide. Le
Soufre est susceptible de dimorphisme, et
on l’obtient artificiellement sous deux formes
qui appartiennent à des systèmes différents :
le système orthorhombique ou prismatique,
droit, à base rhombe, et le système klino-
rhombique. Par la simple fusion dans un
creuset, il donne des cristaux aciculaires que
Mitscherlich a reconnus le premier pour être
des prismes obliques à base rhombe, inclinée
de 85° 54' sur les pans qui font entre eux
l’angle de 90° 32'. Dissous dans le carbure
de Soufre, il cristallise par évaporation en
octaèdres droits, à base rhombe, dont la
forme est la même que celle des cristaux de
Soufre naturel. Le Soufre est assez abondam¬
ment répandu dans la nature , où il existe
tantôt pur ou simplement mélangé, tantôt
à l’état de combinaison avec l’Oxygène et
différents métaux, et formant ainsi des Sul¬
fates et des Sulfures métalliques. Lorsqu’il
est libre de toute combinaison, il constitue
une espèce minérale, bien déterminée, sous
le nom de Soufre natif.
Le Soufre natif , dans l’état de pureté,
est transparent, d’un jaune pur ou tirant
sur le verdâtre et d’un éclat vitreux dans la
cassure. Il se présente fréquemment en
masses cristallines et en cristaux complets
et réguliers. Jusqu’à présent, le Soufre na¬
tif n’a offert que des formes appartenant à
un seul système cristallin. Elles dérivent
d’un octaèdre droit, rhomboïdal, dont les
angles sont de 106° 38' et 84° 58' vers un
même sommet, et 143° 17' à la base. Un
clivage, parallèle aux faces de cet octaèdre,
est sensible dans quelques cristaux. Toutes
les formes portent l’empreinte de cet octaè¬
dre dont elles dérivent par de légères modi¬
fications sur les angles et sur les arêtes. La
dureté du Soufre est inférieure à celle du
Calcaire; il a deux axes de double réfrac¬
tion ; son pouvoir réfringentestconsidérable;
il double les images des objets, même à tra¬
vers des faces parallèles. Ses variétés de
couleur sont: le jaune pur, le jaune miellé,
le jaune verdâtre, le blanchâtre, le gris et
le brun. Ces dernières couleurs, qui sont
jointes à l’opacité, paraissent dues à un mé¬
lange du Soufre avec des matières argileuses
ou bitumineuses. Quant aux teintes rouges,
ou rouge-orangé, que l’on observe dans quel¬
ques cristaux de Sicile ou des îles Lipari,
elles paraissent dues à la présence d’une
certaine quantité deRéalgar ou deSélénium.
Les principales variétés de structure du
Soufre sont leSoufrefibreux, leconcrétionné,
le terreux et le compacte, ce dernier souvent
sous forme nodulaire.
Le Soufre affecte deux gisements princi¬
paux : 1° dans les terrains volcaniques;
2° dans les terrains de sédiments de tous les
âges et surtout dans les parties de ces ter-
i
SOU
sou
694
J*
ains qui avoisinent les sources minérales ;
on l’a rencontré aussi dans les terrains de
cristallisation et dans quelques gîtes métal¬
lifères; mais il ne se rencontre là qu’acciden-
teliernent et toujours en très petite quantité.
Tous les volcans en activité produisent du
Soufre, et c’est surtout dans les volcans à
demi éteints ou passés à l’état de Solfatares
qu’on le trouve en grande abondance. Il se
dégage constamment des fissures du sol, se
dépose sur toutes les matières environnan¬
tes où il forme quelquefois des croules et
des concrétions cristallines, et on le retrouve
dans le sol même jusqu’à la profondeur de
quelques mètres. II abonde ainsi dans l’île
de Vulcano, une des îles Lipari, et à Pouz-
zoles, près de Naples, dont le vieux cratère
porte le nom de Solfatare par excellence, qui
a été exploité de toute antiquité, et où le
Soufre se renouvelle perpétuellement. Il est
très abondant aussi en Islande, et dans les
volcans de la Guadeloupe et de l’île de
Bourbon.
Dans les terrains de sédiment, on trouve
le Soufre à tous les étages, mais seulement
dans les lieux où il y a eu anciennement
des phénomènes volcaniques ou des sources
minérales sulfureuses. Il y est en amas ir¬
réguliers, associé à des Sulfates ou au Sel
gemme, et ordinairement accompagné d’Ar-
giles ou de Marnes. On le trouve ainsi jus¬
que dans les Marnes gypseuses des terrains
tertiaires. Les plus beaux échantillons de
Soufre qui se trouvent dans les collections,
proviennent tous des terrains sédimentaires,
et les principales localités qui les ont fournis
sont Girgenti, en Sicile; Césenne, près de
Ravenne, en Italie; Conilla, près de Cadix,
en Espagne, et Saint-Boës, près Dax, en
France.
Les eaux chargées d’hydrogène sulfuré,
qui sourdent en divers lieux de l’intérieur
de la terre, abandonnent souvent du Soufre
terreux sur leur passage (source d’Enghien-
les-Bains, près de Paris). Il se forme aussi
journellement du Soufre par la décomposi¬
tion des Sulfates, dans les lieux où ces sortes
de sels se trouvent en contact avec des ma¬
tières organiques en décomposition.
Le Soufre est employé à différents usages;
il sert à la fabrication des allumettes, à celle
de l’acide sulfurique, et surtout à la fabrica¬
tion de la poudre à canon dans laquelle il
entre pour un dixième et où il est mêlé au
nitre et au charbon. On l’emploie pour scel¬
ler le fer dans la pierre, pour former des
moules et pour prendre des empreintes. La
médecine s en sert à l’extérieur contre les
maladies de la peau, et à l’intérieur contre
les maladies chroniques du poumon et des
viscères abdominaux; enfin il est la base des
eaux dites sulfureuses ou hépatiques. On se
procure tout le soufre dont on a besoin de
deux manières : en le recueillant immédia¬
tement dans les Solfatares ou Soufrières
naturelles et le séparant des matières terreu¬
ses avec lesquelles il est mélangé, ou bien
en l’extrayant des Pyrites, c’est-à-dire des
composés qu’il forme avec le Fer et le Cuivre,
et qui sont abondamment répandus dans la
nature.
On donnait anciennement le nom de
Soufre rouge des volcans au Réalgar ou Ar¬
senic sulfuré rouge. (Del.)
SOUFRÉE A QUEUE, ins. —-Geoffroy
l’entomologiste a donné ce nom à la Pha-
lœna sambucaria. * (E. D )
SOUFRIÈRE, min. — Voy. solfatare.
(Del.)
SOUÏL et SOUILLE, mam. — Les chas¬
seurs appellent ainsi les endroits fangeux
que les Sangliers habitent de préférence aux
lieux plus secs. (E. D.)
SOU1-MANGA. Cinnyris. ois. — Genre
de l’ordre des Passereaux, de la famille des
Ténuirostres de G. Cuvier, de celle des Cin-
nyridées de M. Lesson , et des Nectarini-
clées de G. -R. Gray. On lui assigue pour ca¬
ractères un bec médiocre, légèrement re¬
courbé, quelquefois droit, aigu, à bords
finement dentelés en scie ; des narines si¬
tuées à la base du bec , à demi closes par
une membrane un peu voûtée ; une langue
longue, extensible, profondément fourchue
à son extrémité; des tarses minces et nus ;
des ailes médiocres , et une queue souvent
terminée par deux brins.
Quelques auteurs, tels que Linné, La-
tham , G. Cuvier , ont considéré les Souï-
Mangas comme des Grimpereaux; mais,
ainsi que l’a très judicieusement fait obser¬
ver Vieillot , ils n’ont de ceux-ci que la
courbure du bec; ils n’en ont ni les mœurs,
ni les habitudes , ils ne grimpent point , et
ont un genre de vie tout différent.
Les Souï-Mangas, dont le nom générique
sou
signifie, dit-on, Mange- Sucre , dans le jar¬
gon des Madécasses , se servent, comme les
Colibris, de leur langue extensible et bifide,
pour extraire et absorber le suc mielleux des
fleurs, et pour saisir les petits Insectes, dont
ils font, dit-on, aussi leur nourriture. D’a¬
près Vieillot, cette langue, de nature cornée,
creusée en gouttière, forme une sorte de
trompe, dont l’extrémité est munie de plu¬
sieurs filets dans lesquels réside le sens du
goût. Ces filets serviraient non seulement
à déguster la liqueur, mais encore seraient
une espèce de crible propre à empêcher les
matières les plus grossières de passer avec
la liqueur sucrée. Les cornes de l’os hyoïde,
longues et déliées, vont, en remontant der¬
rière la tête, s’implanter au front, et ser¬
vent, comme chez les Pics, à pousser la
langue hors du bec, suivant la profondeur à
laquelle i’oiseau a besoin d'atteindre pour
trouver sa nourriture.
Selon la plupart des auteurs , les Souï-
Mangas ont un ramage agréable, un naturel
gai , beaucoup de vivacité dans les mouve¬
ments , et aimant la société de leurs sem¬
blables. Les uns construisent leur nid dans
les buissons et sur les arbustes, d’autres le
placent sur un tronc d’arbre. La ponte est
de deux à quatre œufs.
Les mâles de la plupart des espèces ont
un plumage riche en couleurs éclatantes et
métallisées ; mais ils ne portent ce plumage
que dans la saison des amours ; à toute au¬
tre époque ils ne se distinguent point des
femelles , dont la livrée est terne et sans
éclat.
Les Souï-Mangas appartiennent exclusi¬
vement à l’ancien continent; iis habitent
principalement l’Afrique et l’archipel in¬
dien , et peuvent être considérés dans ces
contrées comme les représentants des Coli¬
bris , qui , eux , sont originaires du nouveau
continent.
Illiger, et, à son exemple, plusieurs orni¬
thologistes, ont confondu sous le nom de
Nectarinia les Sucriers et les Souï Mangas ;
G. Cuvier les a séparés génériquement. Il a
conservé aux espèces dont le bec n’est point
dentelé sur les mandibules le nom de Necta¬
rinia (Sucrier), proposé par Illiger, et a
réuni, sous celui de Cinnyris (Souï-Manga),
celles dont le bord des mandibules est fine¬
ment dentelé.
SOU 695
Eu égard à la forme du bec , Vieillot a
établi dans le genre Souï-Manga deux grou¬
pes principaux : l’un pour les espèces à bec
ai que , I autre pour celles à bec droit. A ce
dernier groupe n’appartient que le Souï-
Manga mignon, Cin. elegans Vieill. (Gai. des
Ois., pl. 178, et Ois. dorés , pi, 65), oiseau
du Brésil , et probablement , d’après Vieil¬
lot, d’Afrique et des Grandes-Indes.
Les espèces à bec arqué sont très nom¬
breuses. G. Cuvier les distribue dans deux
groupes , selon que la queue est égale ou
inégale. Au premier groupe se rapportent
les Cerlhia splendida, Shaw ; Coffra, Edw.;
Superba, Vieill.; Lotenia, Gmel. (Buff.,pL
en}., 573, f. 2. et 3); Ametislina, Vieill. ;
Chalybœa, Vieill. (Buff.,pL enl, 246, f. 3);
Cyanocephala, Vieill.; Senegalensis, Vieil!.;
Lepida, Sparm.; Sperata, Gmel. — Fuligi-
nosa, Shaw.; Bubrofusca, Shaxv,; Curruca-
ria , fimel. ; les Nectarinia Solaris , Ternm.
(pl. col., 341 , f. 3 ); Lepida, Lath. ; Ex -
nimia, et Pectoralis , Ternm.; les Cinnyris
eroceus , Aspasiæ , lucidus , sanguineus ,
ruber, thoracicus, luteovenler et flavoventer,
espèces nommées par M. Lesson dans son
Traité d'ornithologie, à l’exception de la
dernière , qu’il a décrite dans la Revue
zoologique pour 1840, p. 353.
Parmi les espèces du second groupe ,
c’est-à-dire parmi celles dont les mâles ont
les deux plumes médianes de la queue plus
longues que les autres , nous citerons les
Cinnyris famosus, Vieill. (Buff., pl. enl.,
83, f. 1); Pulchellus, Vieill. (Buff.,pL enl.,
670, f. 1); Violaceus, Less. (Buff., pl. enl.,
670, f. 2); les Nectarinia metallica , Licht.
(Ternm. , pl. col, 347, f. 1 et 2 ) ; et Mys-
tacalis, Ternm. (pl. col, 126, f. 3).
Quelques autres espèces , que l’on avait
d’abord placées parmi les Souï-Mangas , en
ont été séparées plus tard. De ce nombre
est le Nectarinia longiroslris Ternm., qui
est devenu le type du genre Arachnotliera ,
et le Cinnyris javanicus Swains., sur lequel
a été fondé le genre Anlhreptes. (Z. G.)
SQULAMEA. bot. ru. — Genre rapporté
comme anomal à la suite des Polygalées. Il
a été créé par Lamarck pour un petit arbre
des Moluques et de l’Océanie à petites fleurs
formées d’un calice triparti, de trois pétales
linéaires, de six étamines égales, à anthères
biloculaires s’ouvrant par une fente longitu-
sou
696
dinale; d’un ovaire à deux loges uni-ovu-
lées , surmonté de deux stigmates sessiles ,
auquel succède une capsule obcordée, fcilo-
culaire, indéhiscente. Son espèce unique est
le S. amara Lam. (D. G.)
SOULANGIA (dédié à Soulange-Bodin).
bot. ph. — Genre formé dans la famille des
Rhamnées, par M. Ad. Brongniart, pour des
espèces décrites antérieurement comme des
Phylica , desquels elles se distinguent sur¬
tout par leurs anthères uniloculaires, réni-
formes, s’ouYrant comme en deux valves
par une^fente périphérique, et par leur stig¬
mate tridenté ou trifide. (D. G.)
SOULC1E. Petronia. ois. — Nom vul¬
gaire d’une espèce du genre Moineau, de¬
venu générique de la division qui a été
fondée sur cette espèce. (Z. G.)
^SOULÈVEMENTS. géol. — Voy. sys¬
tèmes DE MONTAGNES et TERRAINS.
SOULGAN. mam. — Une espèce de Lago-
mys (voy. ce mot) porte le nom de Soul-
gan. (E. D.)
SOULILÏ. mam. — Espèce de Mammifères
quadrumanes du genre des Guenons. Voy.
le mot cercopithèque. (E. D.)
SOURCE, géol. — Si l’eau qui tombe des
nuages est en petite quantité, elle humecte
seulement le sol qui la reçoit , et l’évapora¬
tion la reporte dans l’atmosphère. Mais, si
la pluie ou la neige est abondante et con¬
tinue , l’eau filtre à travers les terrains
meubles ou perméables, et elle descend dans
l’intérieur de la croûte du globe, jusqu’à ce
qu’elle rencontre une roche imperméable;
alors elle glisse dessus; elle en suit les si¬
nuosités qui, semblables à des gouttières , la
ramènent à la surface de la terre : telle est
l’origine des sources, des fontaines, etc. Les
filets d’eau produits par les sources ordi¬
naires, se réunissent d’abord en ruisseaux,
puis en rivières, et finalement en fleuves.
Les eaux, en coulant à travers les masses
minérales de l’écorce du globe, s’y chargent
de diverses substances qu’elles portent ayec
elles quand elles sourdent à la surface du
sol.
En général, celles qui sortent des terrains
anciens ou sablonneux, sont limpides et
pures ; mais celles qui ont traversé des
montagnes calcaires et surtout des montagnes
gypseuses, sont chargées d’une quantité plus
ou moins grande de carbonate et de sulfate
SOU
de chaux qui les rend peu agréables à boire
et impropres à certains usages. Il en est à
peu près de même de celles qui ont séjourné
dans des terrains de transport, où des sub¬
stances pyriteuses, animales et végétales ont
donné lieu à la formation de quelques ma¬
tières solubles. Les eaux qui ont traversé
des roches imprégnées de semblables matiè¬
res, et qui en contiennent une quantité
notable, indépendamment du carbonate et
du sulfate de chaux, sontleseaux minérales.
Les fleuves, n’étant que la réunion d’un
grand nombre de sources , doivent conte¬
nir les mêmes substances; mais, celles-ci
étant étendues d’une grande quantité d’eau,
y sont à peine sensibles. Les eaux courantes
se chargent, surtout dans les temps de
crue, de matières terreuses , qu’elles dé¬
posent ensuite, sous forme de limon, dans
les lieux où leur vitesse se ralentit.
Nous reviendrons sur les sources minérales
proprement dites.
Parfois les couches qui retiennent les
eaux, ayant une forme concave, présentent
de grands enfoncements dans lesquels les
filtrations se rassemblent ; elles y restent et
produisent comme des réservoirs souterrains
où plonge encore la partie du terrain per¬
méable qui est au dessus. Le niveau de ces
eaux stagnantes, s’élevant par l’effet des fil¬
trations toujouis affluentes, finit par trouver
une issue qui conduit au jour le trop plein
du réservoir ; et il se forme ainsi une source.
C’est aussi dans de pareils réservoirs ou lacs
souterrains qu’aboutissent nos puits.
Les sources ne sont d’autres fois qu’un
produit indirect de la filtration des eaux
pluviales, telles que celles du Loiret; elles
jaillissent au milieu d’un terrain entièrement
plat, et ne proviennent que de la filtration
des eaux de la Loire qui coule à 4 kilomètres
de distance. Quand les eaux pluviales tom¬
bent sur une roche, directement ou non,
elles s’y enfoncent, en suivant ses fissures
et ses fentes, jusqu’à ce que la roche de¬
vienne entièrement compacte ou imperméa¬
ble. A ce moment, toutes celles qui sont
descendues par des fissures en communica¬
tion, se réunissent et suivent la plus infé¬
rieure des fentes qui peuvent les conduire
au jour; d’où il résulte que, dans les roches
peu fendillées ou dont les fentes ne pénè¬
trent qu’à une petite profondeur, les sour-
sou
sou
697
ces seront en grand nombre mais peu abon¬
dantes. Tel est le cas des terrains anciens
et principalement des terrains granitiques:
les eaux y sourdent de tous côtés; elles y
sont pures et limpides , mais rarement en
filets volumineux. Si, au contraire, les roches
sont perméables à l’eau et présentent des
fissures qui atteignent de grandes profon¬
deurs, comme dans les calcaires des terrains
crétacés et oolitiques , alors les eaux plu¬
viales y descendent très souvent bien au-
dessous des vallées voisines; elles s’y ras¬
semblent et forment de grands réservoirs
souterrains. Les énormes grottes que ces
roches contiennent leur fourniront un em¬
placement convenable : ce sera la plus basse
des fissures aboutissant à ces cavités qui
amènera au dehors le trop plein du réservoir
et qui donnera lieu à une source dont la
force sera en quelque sorte proportionnelle
à l’étendue superficielle du réservoir, ou
plutôt à celle du sol qui y envoie ses eaux.
D’après cela, les sources seront peu nom¬
breuses dans de pareils terrains , des vallées
entières ou des espaces de plusieurs lieues
carrées en seront dépourvus ; mais celles
qu’on y trouvera seront souvent remarqua¬
bles par leur volume. En effet, les sources
qui sont célèbres parla prodigieuse quantité
de leurs eaux, sortent des montagnes cal¬
caires.
Dans de pareilles montagnes, ces diverses
dispositions de grottes et de leurs commu¬
nications donnent lieu parfois au phénomène
des fontaines intermittentes . Si le canal par
lequel l’eau sort du réservoir souterrain est
courbé en forme de siphon et verse plus
d’eau qu’il n’en arrive dans le bassin, lors¬
qu’il aura vidé toute celle qui sera entre
le niveau de sa convexité et le point où il
aboutit dans le réservoir, l’écoulement ces¬
sera, et il ne reprendra que lorsque l’eau,
recevant continuellement le produit des fil¬
trations, sera de nouveau parvenue à la
hauteur de la convexité du siphon. Tel est
le cas de la fontaine de Fontes-Borbe, située
dans le département de l’Ariége.
En général les sources sont, toutes choses
étant égales d’ailleurs, plus abondantes dans
les montagnes que dans les plaines, et cette
différence peut provenir des trois causes
suivantes : 1° Il pleut davantage sur les pays
montagneux; car, lorsque l’atmosphère com-
T. xi.
mence à se troubler, c’est ordinairement
autour des cimes des montagnes que les pre¬
miers nuages se forment et s’accumulent.
Le fait de la plus grande quantité d’eau qui
tombe sur les lieux élevés est aussi confirmé
par l’expérience directe. 2° Il y a vraisembla¬
blement sur les sommets des montagnes une
plus grande précipitation invisible de va¬
peurs; les arbres, les plantes, les mousses
qui y végètent, ne peuvent manquer de con¬
tribuera y favoriser la formation des sources.
Outre cette action des plantes sur la conden¬
sation des vapeurs suspendues dans l’air, la
fraîcheur qu’elles répandent autour d’elles et
l’obstacle qu’ellesopposentà ce queles rayons
du soleil atteignent facilement le sol ainsi
recouvert, empêchent ou du moins dimi¬
nuent considérablement l’évaporation des
eaux tombées sur ces lieux; elles les contrai¬
gnent, au contraire, à s’y enfoncer et à pro¬
duire des sources. La diminution des eaux
de sources, dans certaines contrées, paraît
être due principalement au défrichement.
3° Les glaces et les neiges qui couronnent
les hautes montagnes fournissent un aliment
continuel à beaucoup de sources qui sortent
de leurs pieds, même durant les plus gran¬
des sécheresses ; et c’est précisément à l’é¬
poque des plus fortes chaleurs, lorsque les
autres sources diminuent, que celles-ci aug¬
mentent et contribuent de cette manière à
maintenir la force des grands cours d’eau.
On voit donc, d’après les considérations
précédentes, que la forme, la végétation des
montagnes, leur élévation au-dessus du sol
environnant, en général, leur imperméabi¬
lité plus grande que celle des terrains des
plaines, leurs pentes rapides, leurs fendille¬
ments, leurs couches inclinées, etc., contri¬
buent à faire bientôt reparaître au jour les
eaux qui sont tombées sur les contrées éle¬
vées, et, par conséquent, à y rendre les
sources plus nombreuses que dans les régions
basses.
L’existence de véritables courants d’eau
qui se meuvent soit dans les couches sédi-
mentaires perméables, soit dans les fissures
d’un terrain imperméable, est un fait connu
de temps immémorial et dans beaucoup de
pays; pour citer un exemple, nous pouvons
rappeler ces puissantes nappes d’eau qu’on
rencontre dans la France septentrionale et
dans la Belgique, et qui, dans ces localités,
88
698
SOU
sou
rendent difficile l’exploitation du terrain
houiller. D’ailleurs, sans creuser des puits,
ne voit-on pas les sources de nos fleuves
sortir subitement du sein des masses miné¬
rales, parfois sous des volumes puissants,
comme les sources de Vaucluse? Ne connaît-
on pas aussi, au milieu des terrains stra¬
tifiés , des lacs tels que celui de Zirkuitz,
én Carniole , dans lesquels vivent des ani¬
maux , comme dans les lacs de la surface
du globe? Les courants d’eau ont souvent
la faculté de remonter et de prendre un ni¬
veau plus clevé que celui de leur gisement
dans l’intérieur de l'enveloppe terrestre où
ils se meuvent, quand on vient à les at¬
teindre par un puits ou par un trou de
sonde. Quelquefois celte force d’ascension
est assez considérable pour qu’ils s’épanchent
à la surface du sol , et qu’ils soient même
susceptibles d’être élevés à des hauteurs en
core plus grandes au moyen de tuyaux. Un
tel phénomène constitue les fontaines jaillis¬
santes, connues sous les noms de fontaines
artésiennes , de puits artésiens, etc.
L’origine des fontaines jaillissantes a été
l’objet de beaucoup de discussions : parmi
les hypothèses qui ont été tentées, il en est
seulement deux qui peuvent soutenir un
examen approfondi ; et bien qu’elles diver¬
gent, en ce sens qu’elles attribuent la force
ascensionnelle des eaux à des causes diffé¬
rentes, il ne serait pas impossible que l’une
et l’autre fussent vraies. Néanmoins, dans
la plupart des circonstances, un puits ar¬
tésien n’est autre chose que la branche ver¬
ticale d’un siphon , dont l’autre branche
peut être faiblement inclinée, et avoir par
conséquent son ouverture à des distances
considérables. L’eau monte dans la branche
artificielle, c’est-à-dire dans le trou de
sonde, en raison de l’élévation de la branche
naturelle. Si celte dernière est plus élevée
que la surface sur laquelle on établit le
puits artésien , l’eau jaillit, par cet orifice,
au-dessus de la surface du sol; sinon, elle
lui reste inférieure.
D’ailleurs , pour plus de clarté , rappe-
lonx-nousla manière dont les eaux tombées
de l’atmosphère pénètrent dans certaines
couches des terrains stratifiés. Songeons
maintenant que c’est uniquement sur le
penchant des collines ou à leur sommet que
ces couches se montrent à nu par leurs
tranches; que là est leur prise d’eau, et
qu’elle a ainsi lieu sur des hauteurs. En¬
fin , ne perdons pas de vue que les couches
aquifères, après être descendues le long du
flanc des collines , s’étendent horizontale¬
ment ou presque horizontalement dans les
plaines; qu’elles sont souvent comme em¬
prisonnées entre deux lits imperméables de
glaise, de marne, etc., et nous concevrons
l’existence de nappes liquides souterraines
qui se trouvent naturellement dans les con¬
ditions hydrostatiques, dont les tuyaux de
conduite ordinaires nous offrent des modèles
artificiels. Dès lors , nous concevrons aussi
qu’un trou de sonde pratiqué dans les val¬
lées , à travers les terrains supérieurs, jus-
ques et y compris la plus élevée des deux
couches imperméables entre lesquelles une
nappe liquide est renfermée, deviendra la
seconde branche d'un siphon renversé, et
que l’eau s’élèverait dans le trou de sonde
à la hauteur que la nappe liquide correspon¬
dante conserve sur les flancs de la colline
où elle a pris naissance, si la force ascen¬
sionnelle qui résulte de ce retour de niveau
n’était contrariée par les frottements contre
les parois du tuyau, et par la résistance de
l’air.
D'après les réflexions précédentes, tout
le monde doit comprendre comment, dans
un terrain donné et sensiblement horizon¬
tal , les eaux souterraines placées à divers
étages, peuvent avoir des forces ascension¬
nelles différentes; on expliquera également
pourquoi la même nappe jaillit ici à une
plus grande hauteur, tandis que là, elle ne
monte pas jusqu’à la surface du sol : de
simples inégalités de niveau deviendront la
cause suffisante de semblables anomalies.
Les frottements limitent aussi la quantité
d’eau qui peut être déversée, de sorte que
le pouvoir ascensionnel diminuera générale¬
ment, à mesure qu’on augmentera le dia¬
mètre du trou de sonde.
La seconde hypothèse attribue le phéno¬
mène des fontaines jaillissantes à l’élasticité
des couches minérales et à la pression que
les parties supérieures exercent sur les par¬
ties inférieures ; les eaux infiltrées dans ces
dernières tendent dès lors à s’élancer vers
la surface du sol , aussitôt qu’un trou de
sonde vient à leur ouvrir un passage. Mais
nous ferons remarquer que la première ex-
sou
sou
699
plication est beaucoup plus simple et qu’elle
s’adapte mieux au régime ordinaire des
eaux ; car la continuité du phénomène des
puits artésiens exige nécessairement , pour
leur alimentation, une origine constante ,
qui ne peut être autre que l’infiltration des
eaux. Or, on ne conçoit pas bien comment
l’action unique de la pesanteur suffirait pour
engager des eaux dans des couches où elles
se trouveraient comprimées au point de re
prendre un niveau supérieur à celui de leur
point de départ. Nous ne dirons rien des
hypothèses encore moins probables que celle
de la compression , et qui sont cherchées
les unes dans la capillarité, d’autres dans
la pression des gaz contenus vers la partie
supérieure des réservoirs souterrains, d’au¬
tres dans la masse liquide qui tenait jadis
les terrains de sédiment en suspension ou
en dissolution , etc.
Les courants d’eaux souterraines et la
faculté que possèdent ces eaux de reprendre
des niveaux plus ou moins élevés, sont des
faits dont l’expérience seule peut donner la
certitude. Mais, lorsque nul antécédent ne
fournit des indications, il y a incertitude
complète sur le succès d’un puits artésien.
Or, c’est ici que les connaissances géologi¬
ques deviennent d’un grand secours , car si,
dans aucune circonstance , elles ne peuvent
suppléer à l’expérience ni indiquer d’avance
la réussite, du moins elles serviront, dans
certains cas, à calculer les chances et à pré¬
senter des probabilités; tandis que dans
d’autres, elles prononceront nettement qu’il
ne doit point exister d’espoir. En effet, les
eaux artésiennes, d’après ce que nous avons
dit de leur origine, circulent généralement
dans un milieu perméable et entre deux sur¬
faces imperméables. Cette première donnée
implique nécessairement des conditions de
composition : ainsi, l’on sait, par exemple,
que les sables sont essentiellement perméa¬
bles, tandis que les argiles sont imper¬
méables; donc les alternances de sables et
d’argiles deviendront les plus favorables à
l’établissement des puits artésiens. Les ter¬
rains cristallins qui sont imperméables et
souvent non stratifiés, devront, au con¬
traire, être placés à l’autre extrême : bien
plus, un sondage commencé dans une masse
de granité ou de porphyre, n’offrira pas
les moindres chances de succès , à moins
que, par le plus grand des hasards, il ne
rencontre quelque filet d’eau ascensionnelle
qui existait dans les fissures , ou dans des
couches recouvertes par un épanchement de
roches plutoniennes.
Il importe que le sondeur artésien soit
guidé non seulement par la composition du
sol, l’allure des couches, celle des failles, les
soulèvements, etc., mais aussi par la formede
ce sol et par son niveau relatif à celui de
certaines eaux courantes sur la terre. Il
faut donc choisir pour une tentative de ce
genre un point peu élevé dans une plaine
ou une vallée ; car il est évident que les
plateaux isolés, les crêtes qui déterminent
les limites des bassins sont des lieux où il
n’y a aucune chance favorable. Au contraire
on devra chercher des espaces plus ou moins
encaissés par des saillies dominantes, vers
lesquelles les couches de la plaine ou de la
vallée se relèvent quelquefois de manière à
présenter leurs tranches. Il résulte, en effet,
de pareilles dispositions, que les eaux exté¬
rieures s’infiltrant dans les couches perméa¬
bles qui affleurent, en venant s’appuyer
sur les coteaux de bordure et suivant avec
ces couches des inflexions du fond, sont d’au¬
tant plus susceptibles d’être rencontrées par
les trous de sonde et de donner naissance
à des fontaines jaillissantes, que les points
d’infiltration sont plus élevés. Cela est si
vrai que la majorité des puits artésiens ac¬
tuellement connus se trouve dans les alter¬
nances argilo-sablonneuses qui , depuis la
formation des terrains tertiaires, se sont dé¬
posées dans les dépressions du sol.
Dans les pays bas , il y a des cavités dans
lesquelles des rivières s’engouffrent; il ar¬
rive même que, dans ces bassins, il se crée
des fontaines jaillissantes naturelles , ou ,
en d’autres termes, que les eaux qui circu¬
lent intérieurement remontent par des fis¬
sures, de manière à produire des Sources
bouillantes, rejetant les sables et les pierres
au moyen desquels on tenterait de les ob¬
struer. Un grand nombe de marais et de
lacs sont ainsi alimentés, et lorsque, dans
les temps de sécheresse, l’évaporation a
baissé leur niveau, on peut souvent distin¬
guer les points de jaillissement à un bouil¬
lonnement plus ou moins prononcé qui agile
la surface des eaux. En outre, on a vu dans
la mer des Indes une abondante source d’eau
700
SOU
douce à environ 145 kilomètres de la côte
la plus voisine. Il y a donc aussi dans
l’Océan des sources d’eau douce qui jaillis¬
sent verticalement à la surface et qui vien¬
nent évidemment des terres par des canaux
naturels situés au-dessous du lit de la mer.
Les terrains tertiaires sont les mieux
constitués pour l’établissement des puits
artésiens ;la cause en est dans deux circon¬
stances : 1° la disposition de ces terrains
généralement par bassins ; 2° la fréquence
des couches de sables perméables dans les
différents termes de la série supercrétacée.
Au reste, quelque peu considérable que soit
encore le nombre des tentatives faites pour
la recherche des eaux souterraines, la plu¬
part des bassins tertiaires importants pos¬
sèdent déjà leurs puits artésiens.
Les terrains crétacés et oolitiques, quoi¬
que moins bien constitués que les précédents
pour l’établissement des fontaines jaillis¬
santes, présentent cependant encore des
circonstances favorables ; il semble donc que
les eaux pluviales doivent pouvoir les tra¬
verser avec facilité, et circuler dans leur
masse jusqu’aux plus grandes profondeurs.
Malheureusement les tentatives ont été
rares, et souvent infructueuses dans les ter¬
rains crétacés et oolitiques; c’est qu’en
effet le phénomène se passe ici sur une plus
grande échelle, les. couches sont générale¬
ment plus épaisses, les alternances moins
fréquentes, et les points de départ des eaux
plus éloignés. Ainsi, il faut presque tou¬
jours, dans ces terrains, pousser très bas le
sondage, afin d’obtenir des résultats satis¬
faisants. C’est pourquoi les sources sont
plus rares, mais infiniment plus abondantes
dans les terrains crétacés et oolitiques que
dans les terrains supercrétacés. D’ailleurs,
les uns comme les autres offrent des couches
perméables dans certains termes de leur
série, car on voit se répéter dans les divers
étages des terrains crétacés et oolitiques ,
sables, calcaires et argiles, les trois éléments
des puits artésiens* Les couches sableuses
font donc supposer l’existence de nappes
intérieures. Ces terrains se sont également
déposés en bassins, mais en bassins beau¬
coup plus considérables, et dont la disposi¬
tion a été ordinairement changée. Depuis
longtemps on a remarqué les rapports frap¬
pants qui existent entre les dernières cou- j
SOU
clies des terrains tertiaires, et les couches
inférieures à la craie; on trouve, en effet ,
au-dessus et au-dessous de la craie des ar¬
giles et des calcaires presque semblables.
Ainsi, les nappes souterraines doivent être
nombreuses au milieu de ces parties per¬
méables , et il est probable que sur la plu¬
part des points peu élevés d’un bassin
crayeux, ou les sondages seront poussés
jusque dans les sables inférieurs, on ren¬
contrera des eaux abondantes. Le succès du
puits artésien de Grenelle en est la preuve
la plus éclatante. L’épaisseur de la craie
reste le seul obstacle qu’on ait à vaincre; à
la vérité, il peut arriver qu’elle ait une
puissance immense. Les circonstances géo¬
logiques deviennent moins favorables à l’é¬
tablissement des fontaines jaillissantes, à
mesure qu’on descend l’échelle des terrains
précédents.
Cependant le terrain du trias paraît en¬
core propice à la recherche des eaux jaillis¬
santes. De ce terrain sortent la plupart des
sources salées réunies par bandes sinueuses,
diversement alignées, et qui semblent in¬
diquer l’existence et la direction des fleuves
souterrains.
Nous n’avons d’exemple de fontaine ar¬
tésienne ni dans le terrain houiller, ni
dans le terrain de la Grauwacke.
Quant aux terrains plus anciens, on con¬
çoit, d’après ce que nous avons dit, qu’ils
sent tout-à -fait impropres à l’établissement
des puits artésiens. Les fentes et les fis¬
sures des roches granitiques, les crevasses
qui séparent chaque masse de la masse con¬
tiguë, ont en général peu de largeur, peu
de profondeur, et communiquent rarement
entre elles; à la moindre distance, il y a
solution de continuité. Dans les terrains
granitiques, les eaux d’infiltration ne doi¬
vent donc avoir que des trajets très bornés;
chaque filet liquide achève son cours pour
ainsi dire isolément et sans se fortifier par
des filets voisins. L’expérience montre en
effet que, dans les roches de cette sorte, les
sources sont très nombreuses , très peu
abondantes, et qu’elles sourdent à de faibles
distances de la région dans laquelle l’infil¬
tration des eaux s’est opérée. Les exemples
de puits artésiens annoncés comme obte¬
nus dans le granité , sont évidemment
inexacts. Ainsi, il importe de le dire, il y
sou
aurait même de la folie à s’engager dans des
sondages difficiles et dispendieux pour se
mettre à la recherche de fissures aquifères
propres à un puits artésien dans les terrains
inférieurs au terrain de la Grauwacke.
En résumé, bien qu’on ne puisse poser des
règles absolues dans la recherche des eaux
artésiennes, les principes géologiques qui
résultent des fontaines jaillissantes con¬
nues, sont assez précis pour guider d’une
manière très utile.
Les marées agissent sur quelques puits
artésiens , car on y observe une espèce de
flux et de reflux. En général, les fontaines
artésiennes ne s’épuisent point à la longue,
puisque la quantité d’eau fournie par cer¬
taines d’entre elles n’a point varié depuis
plusieurs siècles.
Les opérations du sondage s’exécutent par
plusieurs procédés différents : on emploie
une sonde rigide en fer, c’est-à-dire la sonde
ordinaire ; ou bien on se sert d’une sonde à
chaîne ou à corde , c’est-à-dire de la sonde
chinoise; ou, enfin, on se sert d’un procédé
mixte, c’est-à-dire de tiges en bois et à cou¬
lisses.
En général , les sources sont de petits
courants d’eau qui prennent leur origine,
comme nous l’avons dit, dans les phéno¬
mènes atmosphériques , pénètrent plus ou
moins profondément dans la croûte su¬
perficielle du globe , et , après un tra¬
jet plus ou moins considérable, finissent
par trouver une issue à la surface du
sol ; mais on doit distinguer deux autres
genres de sources : 1° celles qui résul¬
tent de la fonte des glaciers, et qui
sortent directement de ceux-ci; 2° celles
dont l’origine n’est pas bien connue, et qui
arrivent de parties très profondes de la
croûte du globe. On peut donc établir trois
catégories parmi les sources : 1° les sources
ordinaires, 2° les sources des glaciers,
3° les sources dont le point de départ est
situé très profondément. Ces différentes
sources peuvent être thermales , miné¬
rales , etc. ; peut-être pourrait-on dire que
les sources de la 3mc catégorie sont toujours
thermales ou minérales, ou bien thermales
et minérales. Les sources se montrent en
plus grand nombre dans les contrées de
montagnes que dans les autres parties de la
surface de la terre; enfin, elles offrent une
SOU 701
foule de particularités qu’il nous est impos¬
sible de décrire ici.
Généralement on est surpris de la con¬
stance des sources ordinaires , mais on de¬
vrait également s’étonner de la constance
des fleuves, des rivières, etc. ; car tout s’en¬
chaîne dans la nature. Or, s’il est évident
que ces grands courants d’eau résultent de
la réunion d’une infinité de sources, il est
certain que les sources sont dues à l’évapo¬
ration et à la condensation de l’eau qui s’é¬
lève à chaque instant de la surface des mers,
des lacs et des fleuves, et surtout à la perte
que ces grands amas d’eau ne cessent de
faire par les filtrations. Cette perte énorme,
qui peut alimenter toute les sources d’un
pays de plaine, est difficile à calculer sur les
cours d’eau naturels, mais on en a la preuve
dans les travaux d’art.
Malgré la constance des sources pour un
très grand laps de temps, il est des locali¬
tés qui h’en offrent plus autant qu’autre-
fois, ou bien dont les eaux fournies par les
sources ont diminué beaucoup. Ainsi, nous
avons vu les habitants de plusieurs contrées
s’inquiéter depuis quelques années de la
diminution de certaines sources. On a essayé
de trouver la cause de cette perte; mais,
parmi toutes les hypothèses qui ont été
faites à ce sujet, une seule mérite d’être
citée : elle consiste à regarder les défriche¬
ments et les déboisements comme la cause
principale de la diminution des eaux de cer¬
taines sources depuis près d’un siècle. 11 est
bien entendu que nous ne parlons point de
cettediminution lente et progressive des eaux
qui résulte des phénomènes généraux de la
vie du globe; nous envisageons seulement les
diminutions qui paraissent être des anoma¬
lies dans les lois générales. Au reste, les
dérèglements remarqués dans l’état de l’at-
inosphère de certains pays, dans leur cli¬
mat, etc., déréglements qui peut être aussi
proviennent de la même cause, donnent
également une idée des anomalies observées
dans un grand nombre de sources.
Parmi diverses autres particularités que
présentent certaines Sources, nous citerons
la suivante : 11 existerait, d’après plusieurs
rapports , dans le département des Deux-
Sèvres^ 100 kilomètres environ de la mer,
une Source soumise aux influences du flux et
du reflux de l’Océan. Quoi qu’il en soit, pen-
702
SOU
sou
dant nos voyages en Vendée , nous avons
vu , dans les environs du Givre, une Source
salée qui , nous a-t-on assuré , jouit des
mouvements périodiques de l’Océan. Ces
anomalies , dans les deux localités précé¬
dentes , s’expliqueraient assez facilement,
en admettant des canaux souterrains allant
jusqu’à la mer. Or les deux localités se
trouvent sur les terrains oolitiques, terrains
qui offrent d’immenses cavités.
Les deux derniers faits que nous venons
de mentionner ont de l’intérêt , non seule¬
ment par rapport à leur anomalie , mais
encore parce qu’ils viennent fortifier la
principale hypothèse admise pour expliquer
les puits artésiens*
Les Sources minérales et souvent même
les Sources thermales sont de deux sortes :
les unes constituent les Sources minérales
ordinaires , et les autres les Sources miné¬
rales accidentelles.
Les Sources minérales ordinaires , qui
sont toujours thermales, se rapportent à un
ordre de phénomènes qui nous semble ap¬
partenir presque autant aux phénomènes
ignés qu’aux phénomènes aqueux. En effet,
les principes dont ces eaux sont imprégnées
et chargées n’ont souvent aucun rapport avec
les terrains desquels on les voit sortir. En
outre , une même Source a généralement
une composition et une température à peu
près constantes; on ne peut attribuer cette
composition, non plus que la haute tempé¬
rature de plusieurs de ces Sources , à des
dissolutions , à des combinaisons ou à des
décompositions qui s’opéreraient accidentel¬
lement dans la partie supérieure de l’écorce
du globe. D’un autre côté, lorsqu’on observe
que ces Sources se trouvent le plus commu¬
nément dans les terrains plutoniens , et
lorsqu’on attribue les phénomènes volca¬
niques à des émanations qui partent d’une
portion du globe terrestre dont la tempéra¬
ture est excessivement élevée , on peut re¬
garder comme très probable qu’il doity avoir
des tuyaux disposés de manière à ne laisser
passer que des gaz, qui se bornent à échauf¬
fer ou à imprégner certaines eaux de leurs
principes. Les Sources thermales à diffé¬
rents degrés , qu’on rencontre en tant de
lieux sur la surface de la terre , aussi bien
que les jets de vapeur ou fumarolles , s’ex¬
pliquent avec la plus grande facilité par
cette température propre et croissante du
globe terrestre , et par les fissures qui pé¬
nètrent jusqu’à une profondeur plus ou
moins considérable. Les eaux arrivent alors
a la surface avec la température qui corres¬
pond au point d’où elles proviennent, et
l’on sait qu’il ne faut que 3 kilomètres de
profondeur pour qu’elles soient bouillantes.
On conçoit alors aisément comment , pen¬
dant les tremblements de terre , il peut ap¬
paraître de nouvelles Sources chaudes dans
une contrée, et comment celles qui exis¬
taient peuvent se perdre. II suffit, pour le
premier cas , que quelques fissures établis¬
sent communication depuis la surface jus¬
qu’à la profondeur convenable, et , pour le
second , que la communication existante se
trouve interceptée.
Il est possible aussi que l’eau arrive à
l’état de vapeur plus ou moins chauffée, ou
même que les gaz dont elle est composée
arrivent de l’intérieur du globe , et que,
dès lors, des combinaisons nouvelles se fas¬
sent à une petite distance de la surface, pour
donner lieu aux produits des Sources miné¬
rales.
Les Sources minérales accidentelles doi¬
vent leur origine à la circulation des eaux
dans l’écorce superficielle du globe, et à
la dissolution ou décomposition de certai¬
nes substances qu’elles rencontrent sur leur
passage. Elles peuvent aussi être thermales
suivant les combinaisons qui se sont opé¬
rées, ou la profondeur qu’elles ont atteinte
dans leur trajet.
Indépendamment des éruptions boueuses
accidentelles , il se fait dans beaucoup de
localités , à travers des crevasses , souvent
loin des volcans ordinaires, des dégagements
continus de gaz hydrogène carboné , tantôt
seul, tantôt accompagné d’une quantité plus
ou moins considérable d’eau et de matières
boueuses qu’il pousse en avant : c’est ce
qu’on a nommé les volcans d’air , les vol¬
cans de boue , et ce qu’on désigne aussi sous
le nom de Salzes, parce que le liquide ren¬
ferme souvent des matières salines , et ,
entre autres, le Sel commun et le sulfate de
Chaux.
Sous le nom de Geyser , on désigne des
sources jaillissantes d’eau bouillante assez
nombreuses en Islande. On en indique d’un
grand volume ; mais il en est une surtout
sou
sou
703
remarquable : de demi-heure en demi-heure,
elle projette, suivantles auteurs, unecolonne
d’eau bouillante de 70 mètres de diamètre,
qui , parfois, s’élève à 600 mètres de hau¬
teur. Les eaux de ces Sources renferment
de la Silice , qui se dépose bientôt , au de¬
hors , à l’état d'hydrate , sur tous les corps
environnants, et qui forme quelquefois des
monticules très étendus , au sommet des¬
quels se trouve l’ouverture du goufre par où
le liquide s’échappe.
Les Sources thermales et beaucoup de
Sources minérales froides , sans présenter
des circonstances aussi remarquables que
celles des Geysers , des Salzes , etc., se rap¬
portent cependant au même ordre de phé¬
nomènes , parce qu’elles viennent aussi des
profondeurs de la terre pour se rendre à
l’extérieur. Ces eaux renferment également
en solution différentes matières qu’elles
amènent à la surface du sol , comme de la
Silice , du carbonate de Chaux , des oxides
de Fer , etc. Ces matières forment alors des
dépôts plus ou moins importants , comme
nous l’avons yu en parlant des Geysers, etc.,
et comme nous allons l’indiquer encore. On
voit souvent, au milieu des terrains strati¬
fiés , des matières diverses qui semblent
s’être intercalées au milieu de celles qui
ont été formées par la sédimentation géné¬
rale. Certains dépôts se trouvent pénétrés,
çà et là, de matières étrangères, tantôt dis¬
posées en concrétions plus ou moins volu¬
mineuses et en veines qui semblent avoir
rempli des fissures , tantôt réparties unifor¬
mément dans toute la masse. Ailleurs ,
entre ces deux couches distinctes , se trou¬
vent, par place, des dépôts différents limités
dans tous les sens, en formant de grandes
lentilles ou des amas plus ou moins volu¬
mineux. Ces circonstances indiquent néces¬
sairement des précipitations locales , acci¬
dentelles , indépendantes de la sédimenta¬
tion générale , et ne pouvant manquer de
rappeler les effets des Sources qui amènent
tant de matières de l’intérieur du globe, et
produisent des dépôts plus ou moins étendus
à sa surface.
Il est probable que c’est par des Sources
silicifères, analogues à celles de l’Islande et
de Saint-Michel , qu’est due la pénétration
de certains sédiments par la Silice , qui ,
tantôt, consolide quelques parties de leur
étendue comme dans les Grès divers, tantôt
y forme des rognons plus ou moins volumi¬
neux comme dans la Craie, des veines plus
ou moins nombreuses, quelquefois des amas
considérables , comme la meulière du Cal¬
caire siliceux ou celle des dépôts supé¬
rieurs.
On est également conduit à penser que
certains dépôts de gypse , comme ceux qui
se trouvent aussi dans le calcaire siliceux,
ont été de même produits sur place par les
Sources, qui peut-être amenaient en même
temps les matières terreuses qui les ac¬
compagnent. Il en doit être de même pour
les gypses de plusieurs autres terrains, quoi¬
que dans certains cas cette substance ait
été produite par une transformation sur
place des calcaires existants.
Beaucoup de dépôts salifères, au milieu
de leurs argiles et accompagnés de gypse,
ne peuvent manquer de rappeler le phéno¬
mène des salzes, ou, en général , celui des
Sources qui amènent à la fois des matières
en suspension et des matières dissoutes ,
dont les eaux peuvent déboucher dans des
lacs aussi bien qu’à la surface du sol des¬
séché, et pénétrer par la force d’ascension
dans toutes les fissures du terrain à travers
lequel elles se dégagent.
Les dépôts de soufre des terrains calcaires,
qui sont d’ailleurs accompagnés de gypse
et d’argile, et souvent dans le voisinage des
dépôts salifères , doivent encore avoir une
origine analogue. 11 en est de même des
matières bitumineuses qui ont imprégné des
sables et des calcaires, et aussi d’un assez
grand nombre de dépôts de limonite des
terrains calcaires , quoique ces matières
aient pu être ensuite entraînées par les eaux
courantes pour entrer dans la sédimentation
générale. Enfin, il y a beaucoup de circon¬
stances où les dépôts ne peuvent s’expli¬
quer que par des Sources qui les ont for¬
més autour d’elles, et en ont imprégné
les roches préexistantes ou contemporaines,
(A. Rivière.)
SOURCIL, Bonaterre. poiss.— Nom vul¬
gaire employé pour désigner le Chétodon
vagabond, Chælodon vagabundus Linn.
(G. B.)
SOURCIL D’OR. poiss. — Nom vulgaire
d’une espèce de Coryphæne. (G. B.)
SOURCILIER, poiss. — Nom vulgaire
704
SOU
SPA
d’une espèce de Gobioïdes du genre Clinus, j
Clinus superciliosus Cuv. et Val.; Blennius
superciliosus Linn. (G. B.)
SOURD, rept. — - Ce nom est donné, en
erpétologie: 1° à une espèce de Lézard qui,
au Sénégal, chasse les Blattes avec ardeur
et en détruit un grand nombre; 2° à la
Salamandre terrestre qui habite le midi de
la France. (E. D.)
SOURDON. moll. — Nom vulgaire du
Cardium edule sur les côtes occidentales.
SOURICEAU, mam. — Nom vulgaire des
jeunes Mammifères de l’espèce de la Souris.
(E. D.)
SOURIS, mam. — Espèce de Rongeurs
du genre des Rats (voy. ce mot). — La même
dénomination a été donnée à plusieurs es¬
pèces distinctes de Mammifères; c’est ainsi
que la Souris des bois se rapporte au genre
des Sarigues ; la Souris d'eau à celui des
Musaraignes; la Souris de montagne est le
Campagnol Lemming ; la Souris de terre est
une espèce du genre Mulot , etc. (E. D.)
SOURIS. po iss. — Un des noms vulgaires
du Balistes capriscus. Voy. baliste. (G. B.)
SOURIS. moll. — Ancien nom vulgaire
du Cyprea lurida.
SOURIS-CHAUVE. mam. — Synonyme
de Chauve-Souris. Voy. chéiroptères. (E.D.)
SOURIS DE MER. poiss.— C’est le nom
commun sous lequel on désigne, sur certai¬
nes côtes, des Baudroies et des Cycioptères.
(G. B.)
SOUROUBEA , Aublet. bot. ph. — Sy¬
nonyme de Ruyschia Jacq. (1). G.)
SOUS- ARBRISSEAU. Suffrulex. bot.
— On donne ce nom aux plantes plus ou
moins ligneuses, au moins à leur base, dont
la taille reste peu élevée, et qui ne donnent
pas de bourgeons proprement dits. Du mot
latin suffrulex, on forme l’adjectif sous-fru-
lescent et suf frutescent. (D. G.)
SOU SUC ou SOUSLIK. mam. — Espèce
de Mammifères qui se rapporte au genre des
Spermophiles. Voy. ce mot. (E. D.)
SOUTHWELLIA. bot. pii. — Ce genre,
établi dans la famille des Sterculiacées par
Salisbury, est regardé aujourd’hui comme
formant une section des Sterculia. (D. G.)
SOUVENEZ-VOUS DE MOI. bot. ph.
— Nom vulgaire du Myosotis palustris ,
With.
SOUZA. bot. ph. — Genre du Flora flu-
minensis , qui rentre, comme synonyme,
dans les Sisyrinchium. (D. G.)
SOWERBÆA (nom d’homme), bot. ph. —
Genre de la famille des Liliacées, tribu des
Anthéricées, établi par Smith pour une plante
herbacée vivace de la Nouvelle-Hollande , à
feuilles filiformes; à fleurs roses en ombelle
ramassée, terminant une hampe nue : ces
fleurs ont un périanlhe à six divisions pro¬
fondes, étalées et égales ; trois étamines sté¬
riles et trois fertiles; un style persistant.
L’espèce type est le S. juncea Smith. (D. G.)
SOYA. bot. pu. — Mœnch a formé sous
ce nom , dans la famille des Légumineuses-
papiiionacées , section des Glycinées , un
genre distinct pour le Dolichos soya Lin.,
quia reçu dès lors de lui le nom de Soya
hispida. Cette plante croît dans l’Asie tro¬
picale, et ses graines sont un aliment es¬
timé des Japonais. (D. G.)
SOYEIUA (nom d'Homme). bot. ph. —
Genre de la famille des Composées, tribu
desChieoraeées, formé par Monnier ( Ilierac
7i) pour les espèces d' Hieracium que Lapey-
rouse avait distinguées génériquement sous
le nom de Lepicaune, et pour quelques Cré¬
pis. Les caractères qui séparent ce genre
des Hieracium consistent dans les écailles
extérieures de l’involucre étalées; dans des
akènes comprimés, terminés par un bec
plus court qu’eux-mêmes; et dans une ai¬
grette formée de plusieurs rangées de poils
simples, soyeux. Parmi les espèces de ce
genre nous citerons le Soyeria blattarioides
Monn. ( Hieracium blattarioides Lin.), le
S. lampsanoides Monn. ( Hieracium lampsa-
noides Gouan) , belles plantes des Alpes et
des Pyrénées. Nous ferons observer que De
Candolle ( Prodr ., VII) n’a pas adopté ce
genre. „ (D. G.)
SOYMIDA (de Soymido, nom indien de
l’espèce unique), bot. ph.' — Genre établi
dans la famille des Cédrélacées par M. Ad.
de Jussieu pour un grand arbre de l’Inde,
dont le bois ressemble à celui d’Acajou ,
dont l’écorce est amère, et fort usitée comme
fébrifuge dans les Indes , à Java, etc. Pour
ce dernier motif, cet arbre a été nommé
Soymida febrifug a A. Juss. (D. G.)
*SPACfIEA (nom d’homme), bot. pii. —
Genre de la famille des Malpighiacées, pro¬
posé d’abord par M. A. de Jussieu dans les
Icônes seleclæ de M. Delessert (t. III, p. 19,
SPA
SPÆ
705
tab. 31 ), et caractérisé ensuite définitive¬
ment par lui dans sa Monographie des Mal-
pighiacées. Il comprend des arbres et des
arbustes ? d’Amérique, à petites fleurs ro¬
sées, en grappes terminales simples, carac¬
térisées surtout par leur calice à 8-9-10
glandes ; par leur pistil biloculaire dont les
2 styles assez courts se terminent par deux
stigmates tronqués, et qui devient un fruit
didyme formé de deux carpelles osseux. Ces
caractères distinguent les Spachea des Byr-
sonyma, dont ils sont très voisins. L’espèce
type du genre est le Spachea elegans A. Juss.
( Malpighiaelegans C.-A. Meyer ; Byrsonyma
elegans DC.).. Cinq autres espèces ont été dé¬
crites par M. A. de Jussieu dans sa mono¬
graphie. (D. G.)
SPADACTIS. eot. ph. — Genre proposé
par Cassini, dans la famille des Composées,
tribu des Cynarées , pour des espèces d'A-
traclylis. On le considère aujourd’hui comme
formant une section de ce dernier genre.
(D. G.)
*SPADAITE ( nom d’homme ). min. —
De Kobell a dédié à monseigneur Medici
Spada un minéral qui se trouve en petites
masses amorphes et compactes avec la Wol-
lastonite à Capo di Bove , près de Rome. Il
est rougeâtre , et à un faible éclat gras. 11
donne de l’eau par la calcination et se fond
en émail blanc. C’est un silicate de magné¬
sie hydraté , ou combiné avec un hydrate
magnésien. L’acide chlorhydrique l’attaque,
quand il est en poudre fine , et il se sépare
de la liqueur des flocons de silice. (Del.)
SPADICE. bot. — On nomme ainsi une
sorte d’inflorescence indéfinie propre aux
végétaux monocotylédons. C’est un épi de
fleurs unisexuelles , plus ou moins complè¬
tement embrassé par une spathe , et dans
lequel les fleurs sont très rapprochées , ses-
siles sur un axe commun épais et souvent
charnu, dans lequel elles sont même plus
ou moins enchâssées par leur base. Le Spa-
dice est simple dans les Aroïdées , rameux
chez les Palmiers, et, dans ce dernier cas, il
porte vulgairement le nom de régime.
(D. G.)
' * SPADICIFLORES. Spadiciflorœ . bot.
ph. — M. Endlicher a établi sous ce nom ,
parmi les Monocotylédons, une classe carac¬
térisée particulièrement par des fleurs
unisexuelles, rangées en spadice, sessiles,
T. XI,
et disposées de sorte que les femelles occu¬
pent le bas de l’inflorescence. Cette classe
comprend les familles des Aroïdées, des Ty-
phacées et des Pandanées. (D. G.)
SPADOMA. bot. cr. — Genre de Cham¬
pignons gastéromycètes, créé par Fries (en
1817) pour une espèce du Brésil qui a la
forme d’un Phallus, et qui, dans la classifi¬
cation de M. Léveillé, appartient aux Thé-
casporées-Endothèques , tribu des Angio-
sarques, section des Onygénées.
Lessing avait proposé sous ce même nom,
en 1832 , et par conséquent à une époque
bien postérieure , un genre de Composées-
Mutisiacées. Par une singularité remarqua¬
ble , M. Endlicher n’a pas observé qu’en
adoptant pour ce second genre la dénomi¬
nation proposée par Lessing, il conservait,
dans son Généra , deux groupes géné¬
riques différents sous le même nom. De
Candolle a voulu éviter cet inconvénient
majeur, et il a donné ( Prodromus , t. Y1I ,
p. 22) au Spadonia Less. le nom de Moqui-
nia. (D. G.)
*S P ADOSTÏLE S . bot. th.— Genre éta¬
bli par M. Bentham ( Annal. Wien. Mus. ,
t. II , p. 80 ) dans la famille des Légumi-
neuses-Papilionacées, tribu des Podalyriées,
pour des arbrisseaux de la Nouvelle Hol¬
lande, voisins des Pulténées, parmi lesquels
certains d’entre eux avaient d’abord été
rangés, fis se distinguent de ces dernières
plantes surtout par leur calice profondément
bilabié , à lèvre supérieure très grande , bi¬
fide, l’inférieure étant formée de trois divi¬
sions étroites ; par leur ovaire glabre que
surmonte un style comprimé-dilaté à la
base, incurvé en crochet. M. Bentham a dé *
crit deux espèces de ce genre , les S. Cun-
ninghami et Sieberi , auxquelles M. Endli¬
cher en a ajouté quatre. (D. G.)
*SPÆLOTIS (CT7T eoç, caverne; 0Zg ,
oreilles), ins.— Genre de Lépidoptères, de la
famille des Nocturnes, tribu des Noctuélides,
créé parM. BoisduYal (Index mèt. Lep. Eur .,
1844) aux dépens des groupes des Nocluœ ,
Agrotesel Amphipyrœ Treitsckhe, et adopté
par tous les zoologistes. Les Spœlolis ont les
antennes plus ou moins crénelées dans les
mâles, et filiformes dans les femelles; les
ailes luisantes; les supérieures plus ou moins
étroites et allongées, d’un gris tantôt brun,
tantôt blond, tantôt bleuâtre, avec les taches
89
706
SPA
SPA
ordinaires peu distinctes dans beaucoup
d’espèces. Les chenilles sont glabres, cylin¬
driques, de couleurs sombres, avec des taches
cunéiformes sur le dos. Elles se cachent pen¬
dant le jour, et se répandent, pendant la
nuit, sur les plantes basses dont elles se
nourrissent. Leur métamorphose a lieu dans
la terre. M. Boisduval place vingt-trois es¬
pèces dans ce groupe, et toutes proviennent
d’Europe. On peut prendre, pour type, le
S. ravida H.Tr.Dup., qui se rencontreassez
communément en France, pendant les mois
de juin et juillet. (E. D.)
SPAENDOIVCÉE. Spaendoncea (du nom
du célèbre peintre de fleurs Van Spaen-
donck). bot. ph. — Le genre de Légumi¬
neuses -Papilionacées, formé sous ce nom
par Desfontaines, se rapporte, comme simple
synonyme, au Cordici Forsk. (D. G.)
* SPALAGODON (crn-aXa?, taupe; o^ovç,
dent), mam. — Genre de Mammifères de la
famille des Carnassiers insectivores, indiqué
parM. Vand ( Instit ., n. 578, 18 45) et ren¬
trant dans le groupe naturel des Musaraignes.
Voy. ce mot. (E. D.)
* SPALACOPLS (tnroéXorl, taupe; ™>cç,
pied), mam.— M. Wagler (Isis, 1832) désigne,
sous ce nom, un genre de Rongeurs de sa
famille des Psammorycticœ, qui n’est géné¬
ralement pas adopté. (E. D.)
*SPALANGiE. Spalangia ins.— Genre de
la tribu des Chalcidiens, groupe des Spalan-
giites de l’ordre des Hyménoptères , établi
par Latreille et adopté par tous les entomo¬
logistes. Les Spalangies se font remarquer
principalement par leur tête ovalaire, leurs
antennes filiformes de onze articles un peu
comprimés; leurs mandibules bidentées; la
tarière des femelles cachée, etc. On en con¬
naît peu d’espèces. Le type est le S. nigrct
Latr., répandu dans une grande partie de
l’Europe. (Bl.)
SPALANGÎEKS. ins. — M. Brui îé (Ins.
ïhjménopt... Suites à Buff.) désigne ainsi ,
dans la famille des Chalcidides de l’ordre
des Hyménoptères , un groupe correspon¬
dant à celui des Spalangiites ( voy . ce mot).
11 n’y comprend toutefois que les genres
Spalangia , Cerocephala et Theocolax
Westw. (Bl.)
^SPALANGIITES. Spalangiitœ. ins. —
Groupe de la tribu des Chalcidiens, de l’ordre
des Hyménoptères, distingué des groupes de
la même tribu par un thorax presque carré
et un abdomen ayant un long pédicule.
Nous rattachons aux Spalangiites les genres
Spalangia Latr., Cerocephala Westw., Ma-
croglenes Westw., Pirene Halid., Chrysolam-
pus Nees von Esenb., CeaHalid. (Bl.)
SPALAX (enrôlai;, taupe). MAM. — Les
Grecs donnaient le nom d 'Aspalax à un
petit animal fouisseur, que les commenta¬
teurs ont considéré comme devant être la
Taupe ordinaire. Guldenstœdt (Nov. Com¬
ment. Petrop. , XIV ), le premier, décrivit
cet animal , et fit voir qu’il était très diffé¬
rent de la Taupe, et devait être rapporté à
un genre particulier qu’il nomma Spalax ,
genre que d’Erxleben adopta ensuite , ainsi
que Lacépède, qui changea ce nom en celui
de Talpoïde . Cette dernière dénomination ,
comme celles d' Aspalax, proposée par Oli¬
vier, et d’Aspalamys, indiquée par de La-
marek , n’ont pas prévalu, et le nom de
Spalax ainsi que celui plus vulgaire de Rat-
Taupe ont subsisté. Toutefois les Spalax
de Guldenstœdt ont été restreints : les gen¬
res Bathyergus et Georychus ont été formés
à leurs dépens, et, dans ces derniers temps,
d’autres encore , ceux des Siphneus et Lem-
momys, que nous n’indiquerons que comme
de simples subdivisions secondaires, ont été
admis par quelques zoologistes.
Les Spalax constituent un genre de Ron¬
geurs de la division des Claviculés , et
qu’on peut caractériser ainsi d’une ma¬
nière générale relativement à leur système
dentaire : incisives f , molaires , total
16 dents. M. Cuvier ( Dents des Mammi¬
fères) en a donné une très bonne descrip¬
tion.
Le corps des Spalax est assez robuste,
allongé, cylindrique; les pattes sont courtes
et propres à fouir , quoique moins robustes
que celles de la Taupe, et elles conservent la
division des doigts, comme dans les Ron¬
geurs ordinaires , si ce n’est qu’il y en a
cinq aux pattes de devant, de même qu’à
celles de derrière, également terminées par
des ongles forts et obtus. La tête, très large
à cause de la grande saillie des arcades zy¬
gomatiques, est plate en dessus, et terminée
par un museau cartilagineux très obtus. Le
cou , très musculeux , n’est pas plus étroit
que la tête. Les yeux ne sont nullement ap¬
parents, parce que la peau ne se replie pas
SPA
707
et ne s’amincit pas pour former les pau¬
pières et la conjonctive, et que le rudiment
du globe de l’œil, réduit à la grosseur d’une
graine de Pavot, est recouvert par une bande
tendineuse. Il n’y a pas de trace d’oreille
externe, et seulement on voit le méat audi¬
tif en écartant les poils. La queue manque
totalement. Il n’y a que deux mamelles in¬
guinales.
Les animaux de ce groupe sont essentiel¬
lement souterrains ; ils vivent dans l’inté¬
rieur de la terre où ils se creusent des ga¬
leries, et, sous ce point de vue, ils se rap¬
prochent de la Taupe, tandis que par leur
système dentaire, et conséquemment par la
manière dont ils se nourrissent , ils ont de
nombreux rapports avec les Rats, mangeant
des racines et des graines, et faisant de
grands ravages dans les campagnes. D’après
ce que nous venons de dire, on comprend
pourquoi les Spalax des naturalistes ont
reçu du vulgaire la dénomination de Rats-
Taupes, nom qui rappelle la ressemblance
que ces Rongeurs offrent, et par leur con¬
formation, et surtout par leur mœurs, avec
les Taupes et avec les Rats.
On ne place plus dans ce genre que trois
espèces , qui appartiennent à l’Europe , à
l’Asie et à l’Afrique , et qui , toutes trois ,
sont devenues les types de genres distincts,
selon des zoologistes modernes.
§ 1. Spalax Guldenstœdt.
Le Rat-Taupe ou Zemni Buffon , Spalax
lyphlus Oli v. , Desm., Illiger ; Spalax micro-
ghlhalrnus Guld.; Spalax major Erxl.; Spa¬
lax Pallasii Nordm.; Slepetz ou Rat-Taupe
aveugle. Un peu plus gros que notre Rat
ordinaire, la longueur totale de cet animal
est de 7 pouces 1/2 , sa tête seule ayant
i pouce 9 lignes : son pelage est très doux,
composé de poils très fins et courts, dont la
base est cendré-noirâtre et l’extrémité rous-
sàtre, d’où résulte une teinte générale grise
lavée de roussâtre ; la tête est grosse, pyra¬
midale, anguleuse sur les côtés ; les narines
sont arrondies , étroites ; les incisives sont
d’un jaune-orangé; la langue est charnue ,
épaisse, plate, obtuse et lisse; les yeux sont
rudimentaires et recouverts par la peau;
l’ouïe est très développée; la queue est
nulle.
Une variété de cette espèce , le Spalax
SPA
lyphlus variegatus A. -G. Desm. , en diffère
en ce que son pelage est marqué de grandes
taches blanches irrégulièrement disposées.
De même que les Taupes , les Zemnis
vivent en société, et se creusent des galeries
souterraines peu profondes et qui commu¬
niquent avec des cavités plus basses , où ils
sont à l’abri des eaux pluviales. C’est princi¬
palement dans les plaines unies et fertiles
qu’ils établissent leur demeure, parce qu’ils y
trouvent en grande abondance les racines du
Gazon ordinaire et du Cerfeuil bulbeux dont
ils font leur nourriture habituelle. Outre
des racines , il paraît qu’ils mangent aussi
parfois des graines, des fruits et des légu¬
mes , dont ils font provision d’hiver dans
leurs terriers. Leur démarche est irrégulière
et brusque ; ils marchent aussi bien en ar¬
rière qu’en avant : au moindre bruit , ils
s’arrêtent , écoutent , et , quand on les at¬
taque, se défendent avec courage. Le temps
des amours est le printemps, et se prolonge
jusqu’en été. La femelle fait deux ou quatre
petits.
Le Zemni habite la Syrie, la partie sud
de la Russie, la Perse, la Pologne, la Hon¬
grie et la Grèce ; mais c’est en Russie qu’on
le trouve plus communément.
§ 2. Siphneus Brandt.
Le Zokor G. Cuvier, Mus aspalax Pallas,
Gm., Bodd.; Lemnus Zokor A. -G. Desm.
Cet anima! a B pouces B lignes de longueur
totale , et sa queue , avec ses poils, n’a que
11 lignes. Les yeux sont extrêmement pe¬
tits , mais néanmoins visibles et bordés de
paupières épaisses et ridées. Les formes du
corps sont assez analogues à celles du Zemni.
Les oreilles consistent dans un seul petit
ruban cartilagineux très court, qui entoure
le méat auditif. Les membres sont courts et
robustes, et ceux de devant ont cinq doigts,
dont les deux intermédiaires sont pourvus
d’ongles longs, comprimés , arqués et tran¬
chants. La couleur générale du pelage, com¬
posé de poils touffus et un peu rudes , est
d’un gris cendré en dessus et d’un cendré
blanchâtre en dessous.
Ce Rongeur vit sous terre dans des gale¬
ries très longues et superficielles : les racines
dont il se nourrit habituellement sont celles
du Lilium pomponium, de V Erythronium et
des Iris.
708
SPA
SPA
Il se rencontre dans l’Asie russe, particu¬
lièrement dans les steppes de l’irtisch.
Le Jokor, de même que le Rat sukerkan
dont nous allons nous occuper, a été placé
pendant longtemps dans le genre des Lem-
nings ; mais sa véritable place naturelle est
à côté du Zemni dans le genre Spalax .
§ 3. Lemmomys Lesson ( Bathyergus Brandt).
Rat sükerkan , Spalax minor Erxleben ;
Mus talpinus Pallas, Gm. Sa taille est d’en¬
viron 3 pouces 9 lignes : sa tête est grosse et
raccourcie ; son museau est épais et très
court; ses oreilles consistent dans un seul
petit rebord qui entoure le méat auditif;
ses yeux sont très petits ; ses membres sont
courts et robustes ; ses mains ont cinq doigts
garnis d’ongles forts , et sa queue est très
courte. Son pelage est d’un gris brun en
dessus et blanchâtre en dessous.
il vit sous terre et ne sort que la nuit ;
il n’hiverne pas; l’accouplement a lieu au
mois de mars, et il n’est pas très productif.
Les racines du Lalhyrus esculenta et du
Phlomis tuberosa sont la nourriture habi¬
tuelle de ce rongeur, dont il existe une va¬
riété noire , avec les quatre pieds blanchâ¬
tres , que Pallas désigne sous le nom de
Mus talpinus ater.
Ce rongeur se trouve dans l’Asie russe ,
surtout dans les steppes d’Astracan et dans
les monts Ourals.
Quant au Spalax javanus G. Cuvier, il
est le type du genre Nyctoleptes de M. Tem-
minck. Voy. ce mot. (E. Desmarest.)
* SPALLANZAMA (Spallanzani , natu¬
raliste). ins. — Genre de l’ordre des Diptères,
de la famille des Muscides, créé par M. Ro-
bineau-Desvoidy ( Essai sur les Myodaires,
1830) et qui n’a pas été adopté. (E. D.)
SPALLAIMZANIA (dédié au célèbre phy¬
siologiste italien Spallanzani ). bot. ph. —
Genre de la famille des Rubiacées , tribu
des Hédyotidées, créé par De Candolle (Pro-
dromus , t. IV, p. 406) pour un arbre de
Madagascar qu’il a nommé Spallanzania co-
rymbosa . Deux autres genres avaient anté¬
rieurement reçu ce nom; mais ni l’un ni
l’autre n’a été conservé. L’un , proposé par
Necker, se rapporte, comme synonyme, au
genre Gustavia Lin., de la famille des Myr-
tacées; l’autre, établi par Pollini , a dû
rentrer, comme synonyme, dans VAremonia,
créé antérieurement par Necker pour YAgri-
monia agrimonoides Lin. (D. G.)
SPALME. min. — Nom que l’on donnait
autrefois au bitume malthe, qu’on faisait
entrer dans la composition du goudron dont
on enduit les navires. (Del.)
SPANANTHE. bot. ph. — Genre créé
par Jacquin dans la famille des Ombellifè-
res , tribu des Mulinées, pour Y Hydrocotyle
Spananthe Willd. , plante herbacée du Pé¬
rou , à feuilles en cœur, dentées; à fleurs
blanches ? longuement pédiculées , formant
une ombelle presque composée ; à fruit
ovale, aplati , présentant sur chaque méri-
carpe trois côtes dorsales et deux latérales
extramarginales rapprochées de la commis¬
sure. (D. G.)
*SPAME. Spania (o-Travtoç, rare), ins. —
Meigen ( Syst . Beschr ., VI, 1830) a créé, sous
cette dénomination, un genre de Diptères
qu’il place dans la division des Hybotides,
et que M. Macquart ( Histoire naturelle des
Diptères, des suites à Buffon de Roret, t. I,
1834) met dans sa famille des Brachystomes,
tribu des Leptides, tout en faisant observer
qu’il serait peut-être plus convenable de les
rapprocher des Anthraciens. Les Spania ont
la trompe un peu saillante et les ailes à ner¬
vure interno-médiaire, n’atteignant pas le
bord; la cellule anale étant fermée près du
bord interne de l’aile. On ne connaît qu’une
espèce de ce genre, le S. nigra Meig., loco
citalo ; elle a été prise aux environs de Ham¬
bourg et de Bruxelles. (E. D.)
*SPA N lOPTILON ( o-/ravioî , rare; nu'-
X v , plume), bot. ph. — Genre de la famille
des Composées, tribu des Cynarées , formé
par Lessing ( Synops., p. 10) pour le Car-
duus linearis Thunb. , plante du Japon , à
feuilles linéaires, glabres, ramassées , den-
tées-épineuses ; à capitules penchés, présen¬
tant un involucre d’écailles sèches, piquan¬
tes. Ses aigrettes sont formées d’un seul
rang de paillettes sétacées. L’espèce type est
le S. Uneare Less. (D. G.)
*SPAMOPLS (crrromoç, rare ; ttouç, pied).
ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens,
groupe des Miscogastérites , de l’ordre des
Hyménoptères , établi par M. Walker sur
des espèces ayant des antennes de treize ar¬
ticles ; des pattes grêles avec l’extrémité des
jambes intermédiaires renflée en massue, etc.
>
SPA
709
SPA
Le type est le S. dissimilis Walk., trouvé
en Angleterre. (Bl.)
SPANIUS. INS. — Voy. SPAY1US.
*SPANOTRICüEM. BOT. PH.— Genre de
la famille des Composées, tribu des Séné-
cionidées, proposé par E. Meyer (in Collée.
Drcge), et admis par De Candolle et Endli-
eher, comme section du genre Osmites Cas-
sini. • (D. G.)
SPA K ACTE. Sparactes. ois. — Genre créé
par Vieillot sur un Oiseau que Vaillant a
figuré sous le nom de Bec-de-Fer. Mais cet
Oiseau, de l’avis de M. Temminck et de
plusieurs autres naturalistes, aurait été fa¬
briqué avec le corps d’un Barbican, la huppe
d’un Drongo et les pieds d’une Pie Grièche ;
par conséquent la division à laquelle il sert
de type doit être rayée du Généra des Oiseaux.
(Z. G.)
*SPARACTES. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, famille des Xylopha¬
ges, créé par Erickson ( Nalurgesch . der Ins.
Denis., 1845, p. 256) qui lui assigne, pour
type, le S. inlerruptus , espèce propre à la
Nouvelle-Hollande. (C.)
SPARAILEON. poiss. — Nom vulgaire
du petit Sargue ( Sargus annularis , Cuv. et
Val.; Sparus annularis, L.), nommé encore
Sarguet et Raspaillon. (G. B.)
SPARASION ( o-rrapaacTw , déchirer), ins.
— Genre de la tribu des Proctotrupiens ,
groupe des Platygastérites , de l’ordre des
Hyménoptères, établi par Latreille ( Généra
Cruslaceorum et Insectorum) et adopté par
tous les entomologistes. Les Sparasion se
distinguent des genres voisins par leurs an¬
tennes de douze articles ; leurs palpes maxil¬
laires de cinq articles , leurs palpes labiaux
de trois; leur abdomen un peu plus long
que la tête et le thorax réunis , avec la ta¬
rière des femelles cachée. Le type du genre
est le S. frontale Latr. ( Ceraphron cornulus
Jurine). (Bl.)
SPARASSE. Sparassus. araciin. — C’est
un genre de la tribu des Araignées, établi
par Walckenaër aux dépens des Thomisus
des auteurs.
Ces Aranéides épient leur proie, courent
après, se renferment pour pondre entre des
feuilles qu’elles ploient ou dans les cavités
des arbres, les interstices des plantes et des
rochers, où elles se construisent de longs
fourreaux de soie.
Ces Aranéides, dont on connaît environ
cinq ou six espèces, sont propres à l’Europe
et à l’Afrique. Comme représentant cette
coupe générique , je citerai le Sparasse éme¬
raude. Sparassus smaragdulus Walck. J’ai
pris souvent cette jolie espèce dans les jar¬
dins, à Paris et dans ses environs. (H. L.)
SPARASSIS. bot. cr. — Genre formé par
Fries pour une grande espèce de Clavaria
qui atteint 3 décimètres de hauteur, et qui
croît à terre dans les bois de Pins. Dans la
classification de M. Léveillé, ce genre appar¬
tient aux Basidiosporés-Ectobasides, section
des Clavariées. (M.)
*SPARATLANTHELIUM. bot. ni. —
Genre de la famille de Gyrocarpées , formé
par M. Martius, pour des arbres du Brésil
à feuilles éparses, entières, un peu coriaces;
à petites fleurs polygames, réunies en très
grand nombre en panicules terminales, mo-
nopérianthées , présentant 4-5 étamines
qui alternent avec les divisions du périanthe
et dont les anthères s’ouvrent en val¬
vules; à ovaire infère, uniloculaire, deve¬
nant un drupe sec, monosperme. (D. G.)
* SP A R ATT OSPE R AI A . bot. ph. - Genre
formé par M. Martius pour deux plantes de
la famille des Bignoniacées dont l’une, qui
est le type du genre, a été figurée dans la
Flora fluminensis, vol. VI, tab. 49, sous le
nom de Bignonia leucantha. Ce genre se
distingue, dans la section des Catalpées à la¬
quelle il appartient, par ses graines en plu¬
sieurs rangées de chaque côté de la cloison.
Son espèce type a été nommée Sparallos -
perma lilhonlriplicum Mart. (D. G.)
SPARAXIDE. Sparaxis. bot.ph. — Genre
de la famille des Iridées, formé par Ker pour
des espèces d'Ixia dont le périanthe en en¬
tonnoir a le tube court et grêle, le limbe
grand, profondément divisé en six lobes
presque égaux, étalés en étoile. On cultive
assez souvent le Sparaxide a grandes fleurs,
Sparaxis grandiflora , belle plante à grandes
fleurs d’un violet foncé , portant une tache
blanche à la base de chaque division du pé¬
rianthe. (D. G.)
SPARAZION. ins. — Voy. sparasion.
SPARCETTE ou ESPARCETTE. bot.
ph. — L’un des noms vulgaires du Sainfoin
cultivé. Voy. sainfoin.
SPARE. Sparus. poiss.— Artédi, Linné,
Lacépède, Bloch , Shaw., et d’autres natu-
710
SPA
SPA
ralistes ont successivement donné une éten¬
due plus ou moins grande aux Spares con¬
sidérés comme constituant un genre, et
c’est ainsi que des espèces tout à fait hété¬
rogènes , appartenant à des familles très
distinctes, aux Percoïdes, aux Ménides, aux
Lâbroïdes se sont trouvées réunies à de
véritables Sparoïdes. Cuvier, en définissant
rigoureusement cette dernière dénomina¬
tion , a donné au mot de Sparus un sens
plus restreint, et l’a choisi pour désigner
la première tribu de ses Sparoïdes , dans
laquelle prennent place les genres Sargus,
Charax , Chrysophris , Pagrus et Pagellus.
Voy. ces mots et sparoïdes,
Ce mot de Sparus sert d’étymologie à
plusieurs noms formés par différents auteurs
pour indiquer des coupes dans le groupe des
Sparoïdes, ou employés comme synonymes
decelui-ci; telles sont les dénominations de :
Sparianæ (Swainson, Çlassif., 1839);
Sparidæ (Bonap, 1831) ;
Sparini (Bonap., 1831);
Sparoideæ (Richardson, 1836). Voy. spa¬
roïdes. (E. Ba.)
*SPAREDRES. ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères hétéromères, famille des
Sténélytres , tribu des OEdémérites , pro¬
posé par Megerle ( Catalogue Dahl., p. 46)
et adopté par Dejean et Latreille ( Règne
animal de Cuvier, t. Y, p. 48). Ce genre ne
renferme qu’une espèce , le S. teslaceus
Andersch ( Pedilus fuscus Fischer), ori¬
ginaire d’Autriche et de Russie. (C.)
SPARGANIER. Sparganium ( <77raoyavov ,
bandelette). — Genre de la famille desTypha-
cées , de la monœcie-triandrie , dans le
système de Linné. Établi primitivement par
Tournefort, il a été adopté sans modifica¬
tions par Linné et par tous les botanistes.
Il est formé d’herbes aquatiques, dissémi¬
nées sur toute la surface du globe, à feuilles
allongées-linéaires, engainantes parleur base
élargie ; à fleurs monoïques ramassées en
capitules serrés, entremêlés de bractées fo¬
liacées, et parmi lesquels les supérieurs
sont mâles. Ces fleurs mâles se composent
d’étamines nombreuses, portées sur un ré¬
ceptacle hémisphérique et entremêlées d’é-
cailles membraneuses. Les capitules femelles
sont formés de leur côté de pistils nom¬
breux, uniloculaires, libres ou soudés par
deux , pourvus chacun d’un périanthe de
trois écailles imbriquées; chaque ovaire
renferme un seul ovule suspendu au haut
de sa loge; il porte un style simple, ter¬
miné par un stigmate latéral , en forme de
langue. Le fruit est drupacé, uni-biloculaire,
spongieux extérieurement, ligneux à l’inté¬
rieur, monosperme. — On rencontre com¬
munément dans les marais, le long des eaux,
le Sparganier rameux , Sparganium ramo-
sum Iiuds., vulgairement connu sous le nom
de Ruban d’eau , grande plante haute quel¬
quefois d’un mètre , dont la tige se divise
dans sa partie supérieure en rameaux qui
portent les capitules. Ceux-ci son t nombreux,
groupés sur chaque rameau en des sortes
d’épis interrompus, et parmi eux un ou
deux, placés dans le bas, sont plus volu¬
mineux et femelles. — Le Sparganier simple,
Sparganium simplex Huds., se trouve dans
les mêmes lieux , moins communément, et
il se distingue, au premier coup d’œil, du
précédent, dont il a la taille, par sa tige
simple , terminée par une sorte d'épi ter¬
minal , composé de capitules. (D. G.)
* SPA RG A NOPII0RE . Sparganophorus.
rot. ph. — Genre de la famille des Compo¬
sées, tribu des Vernoniacées, établi d’abord
par Vaillant, réuni ensuite au genr eEthulia
par Linné, rétabli par Gærtner sous sa pre¬
mière dénomination, et adopté par les bota¬
nistes modernes. Il comprend des herbes
annuelles d’Amérique et d’Afrique. Il se
distingue des Ethulia surtout par son invo-
lucre formé d’écailles scarieuses, et par ses
corolles presque toujours à trois dents.
(D. G.)
*SPARGANOTIHS (o-Tra pyavow, emmail-
lotter). ins. — Hubner {Cal., 1816) indique,
sous cette dénomination, un genre de Lépi¬
doptères nocturnes, de la tribu desTortrices.
(E. D.)
* SPARGIS. REPT. — Voy. SPHARGIS.
(E. D.)
SPARGOLTE , Spergula , de Spargere,
répandre, les graines de l’espèce principale
tombant spontanément de la capsule).
bot. ph. — Genre de la famille des Caryo-
phyllées, rangé par Linné dans la décan-
drie-pentagynie de son système II est formé
de plantes herbacées, annuelles, spontanées
dans les champs de tous les pays tempérés ,
à feuilles un peu charnues , linéaires ou
tubulées, groupées en verticilles aux nœuds
SPA
SPA
et accompagnées de stipules scarieuses ; à
petites fleurs pédonculées , distinguées par
les caractères suivants : calice divisé pro¬
fondément en cinq lobes ovales, verts et
entourés d’une membrane scarieuse; co¬
rolle à cinq pétales ovales , entiers; 5-10
étamines; 5 styles. Ces fleurs donnent une
capsule ovoïde, qui s’ouvre presque jusqu’à
sa base en 5 valves , et qui renferme, dans
sa loge unique, de nombreuses graines glo¬
buleuses-! en ticulaires , marginées ou ailées.
L’espèce la plus remarquable de ce genre
est la Spargoute des champs , Spergula ar-
vensis , Lin., plante très commune dans les
terres et champs sablonneux. Elle s’élève à
2-4 décimètres. Sa surface est glabre ou
revêtue d’un duvet court, glanduleux, au
moins partiellement. Ses feuilles linéaires
sont marquées d’un sillon longitudinal sur
leur côté supérieur. Ses petites fleurs blan¬
ches sont portées sur de longs pédoncules
grêles qui s’étalent ou se déjettent en bas
après la floraison ; leurs étamines varient
de 5 à 10; ses graines n’ont qu’un léger
rebord membraneux. Cette Spargoute ou
Spergule forme un excellent fourrage an¬
nuel , avantageux surtout pour la nourri¬
ture des vaches, chez lesquelles il paraît
augmenter la quantité et la qualité du lait.
I)u moins, dans les Flandres, on estime par¬
ticulièrement le beurre fait avec le lait des
vaches qui ont été nourries de cette plante.
Ce fourrage est encore avantageux dans
plusieurs cas, comme réussissant très bien
dans les terres sablonneuses. On le fait tou¬
jours manger en vert , soit sur place , soit à
l’étable; en effet, il perd beaucoup par la
dessiccation. On a encore assuré que la
Spargoute des champs constituait un excel¬
lent engrais végétal , lorsqu’elle était enter¬
rée toute fraîche. On la sème ordinairement
après la moisson, sur les chaumes, après
qu’on a retourné la terre par un léger la¬
bour. Il paraît que, dans le nord de l’Eu¬
rope, la graine de cette espèce, mêlée aux
céréales , a servi à faire du pain dans des
temps de disette. (P. D.)
*SPARISOMA ( Sparus , Spa re; î(ou.a i
corps), poiss. — Genre de Poissons Labroïdes
indiqué par M. Swainson (Classi[., 1839).
(G. B.)
SPARMANNIA, Laporte. ins. — Synon.
de Leonlochœta Erichson. (C.)
711
8PARMANNIE. Sparmannia ( dédié au
voyageur Sparmann ). bot. ph. — Genre de
la famille des Tiliacées , créé par Thunberg
(Nov. Gen., 88) pour un très bel arbuste du
cap deBonne- Espérance que caractérisent un
calice à quatre sépales; une corolle de qua¬
tre pétales presque arrondis ; de nombreuses
étamines dont les extérieures sont stériles et
réduites à l’état de filaments moniliformes;
une capsule hérissonnée, à cinq angles et à
cinq loges dispermes. La Spabmannie d’Afri¬
que , Sparmannia africana Lin., est un
grand et bel arbuste qui s’élève de 1 mètre
50 à 3 mètres et quelquefois davantage.
Ses feuilles sont grandes, en cœur, persis¬
tantes; il se couvre, au printemps, de fleurs
blanches à filets jaunes et rouges. On cultive
cette espèce en terre légère; on la tient en
orangerie pendant l’hiver. Sa multiplication
se fait par graines et par boutures. On cul¬
tive aussi quelquefois la Sparmannia pal-
mata Eckl., espèce également du cap de
Bonne-Espérance, découverte depuis peu
d’années. ([) q )
*SPARNODllS (crirapvoç, rare; êÆoyç,
dent), poiss. foss. — M. Agassiz a désigné
sous ce nom un genre de poissons Sparoïdes
dont la dentition offre des caractères qui
tiennent à la fois des Dentés et des Daurades.
Les dents, peu nombreuses, sont espacées ,
disposées sur un rang principal , comme les
coniques des Dentés , obtuses au point de
rappeler les molaires des Daurades. On en
connaît 5 espèces , toutes du Monte Bolca.
(E. Ba.)
SPAROÏDES. poiss. — Les ichthyolo-
gistes réunissent sous ce nom un certain
nombre de poissons composant une famille
voisine des Pereoïdes ou des Sciénoïdes , et
qui s’en distinguent par les caractères sui¬
vants :
La bouche n’a point de dents au palais;
les mâchoires ne sont point protractiles;
les pièces operculaires n’ont ni épines, ni
dentelures. Ajoutons à cela que le corps est
couvert de grandes écailles, que la portion
épineuse de la dorsale est réunie à celle qui
est soutenue par des rayons articulés etbran-
chus; que les rayons épineux sont ceux des
Acanlhoplérygiens , c’est-à-dire qu’ils sont
composés d’os fibreux, sans aucune articu¬
lation transversale. On trouve une épine
à la ventrale, qui est suivie dans tous les
712
SPA
SPA
genres de cette famille de cinq rayons
mous. L’anale est précédée de trois rayons
épineux. On voit quelquefois les écailles du
corps s’avancer sur la membrane des na¬
geoires impaires, sans que la nageoire pré¬
sente toutefois le caractère de celles des
Squamipèdes. Tous les Sparoïdes ont des
cæcums auprès du pylore, et l’ensemble de
leur splanchnologie les fait ressembler aux
Perches et aux Sciènes , et les éloigne , au
contraire, des Labroïdes. Cette famille cor¬
respond à peu près au genre Sparus de
Linné ou plutôt d’Artédi; car l’illustre au¬
teur du Systema naturœ n’avait fait qu’ajou¬
ter au genre d’Artédi onze espèces qui ap¬
partiennent à des groupes tout à fait diffé¬
rents. M. de Lacépède , qui avait réuni
quatre-vingt-dix-huit espèces dans ce genre,
avait adopté les erreurs de ses prédéces¬
seurs, mais nous avons démontré, dans
notre grande ichthyologie, qu’il avait réuni
sous cette dénomination générique qua¬
rante-deux espèces de poissons, qui, dans
aucun système, ne sauraient appartenir aux
Sparoïdes. Le nombre des doubles emplois
est assez considérable ; la confusion établie
dans cette famille est devenue encore plus
grande sous la plume de Shaw. En rédui¬
sant les Sparoïdes aux espèces qui offrent
les caractères désignés plus haut, on est
obligé d’en séparer les espèces de la famille
des Ménides, qui ont quelquefois des dents
au palais, des dentelures au préopercule, et
la bouche constamment protractile. Les
dents fournissent d’excellents caractères
pour diviser cette famille. En nous ap¬
puyant sur les modifications que nous pré¬
sentent ces organes, nous sommes arrivés à
distribuer les Sparoïdes en quatre tribus.
Dans la première , nous avons réuni les
espèces dont les mâchoires ont sur les côtés
des dents rondes plus ou moins élargies;
dans la seconde, nous ayons placé les es¬
pèces dont les dents sont coniques ou en
crochet. Des dents en velours ont caracté¬
risé la troisième ; enfin, la quatrième a com¬
pris les espèces qui ont autour de chaque
mâchoire une rangée de dents tranchantes,
sans autre espèce de dents. Des caractères
secondaires nous ont servi à établir les
genres de chacune de ces tribus. La pre¬
mière se compose des Sargues, qui ont les
incisives tranchantes, verticales, et des mo¬
laires arrondies sur plusieurs rangs. Les
Gharax ont leurs incisives proclives et les
molaires petites, grenues, et sur un seul
rang. Les Dorades ont les mêmes molaires
que les Sargues , mais les dents antérieures
sont coniques et pointues. Les Pagres se
distinguent des Dorades parce qu’ils n’ont
que deux rangs de molaires avec des dents
en carde derrière les crochets. Les Pagèles
reprennent les molaires des Sargues et des
Dorades, mais toutes leurs dents antérieures
sont en velours. Nous ne voyons plus de
dents grenues dans la seconde tribu; les
canines s’allongent davantage dans les Den-
tex et l’Erythrinus. L’absence d’écai 1 les sur
la joue distingue les premiers des seconds.
Les Pentapodes ont la bouche très peu fen¬
due, deux canines à chaque mâchoire, de
petites dents en velours derrière, et des
écailles sur la caudale. Les Cauthères com¬
posent le seul genre de la troisième tribu;
ils ont tous les dents en velours. Dans la
quatrième, nous avons les Bogues et les
Scathares , qui ont une seule rangée de
dents comprimées; elles sont échancrées
ou crénelées dans les Bogues , lisses et sans
échancrures dans les autres. Deux rangées
de dents crénelées caractérisent les Gréni-
dens, qui se rattachent à la première tribu
par quelques dents grenues derrière celles
qui bordent la mâchoire. Les Oblades ont
des dents en velours derrière leurs dents
aplaties et crénelées. (Val.)
On voit par l’exposition de ces caractères
comment ces Sparoïdes forment une famille
naturelle, dont les quatre tribus qui la com¬
posent ne peuvent pas être complètement
séparées. Ces Sparoïdes, assez nombreux
dans la nature vivante, ont offert à mon
collègue et ami, M. Agassiz , un assez bon
nombre d’espèces fossiles. (Val.)
SPART. Lygeum. bot. ph. — Genre de la
familledes Graminées, tribu des Phalaridées,
de la triandrie-monogynie dans le système
de Linné. Il a été formé par Linné pour une
Graminée jonciforme d’Espagne et du nord
de l’Afrique, dont les chaumes sont simples
et gazonnants, dont les feuilles sont cylin-
driques-subulées. Chacun de ses chaumes se
termine par un seul épillet à deux fleurs
hermaphrodites triandres,dont l’ovaire porte
un style unique et un seul stigmate linéaire,
glabre, convexe d’un côté, pian de l’autre,
SPA
SPA
713
qui porte, à sa base, une ouverture en en¬
tonnoir. Cet épillet est embrassé par une
feuille en forme de spathe. M. Kunth le dé¬
crit comme manquant de glume et présen ¬
tant deux paillettes. La seule espèce de ce
genre est le Lygée Spart, Lygeum Spartum
Lœfl., plante vivace, haute d’environ 3 dé¬
cimètres, dont les chaumes servent à la con¬
fection de nattes fines, chapeaux, etc., et,
en général, des ouvrages dits d esparterie, qui
forment la matière d’un commerce assez im¬
portant. On emploie aussi, dans ces ouvrages,
les chaumes très résistants du Stipa tenacis-
s'rna Linn. ( Macrochloa lenacissima Kunth).
(D. G.)
* SPARTECERUS «'prvj, corde; */-
P«ç, antenne), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
lionides gonatocères, division des Byrsopsi-
des, établi par Sehœnherr ( Généra et species
Curculionidum, synonymia , II, p. 421 ; YI,
2, p. 439) sur trois espèces de l'Afrique
australe, qui sont les suivantes : S. obesus,
fœcus et angulatus Schœnh. (C.)
SPARTIAIYTHUS, Link. bot. ph. — Syno¬
nyme de Spartium.
SPARTIER. Spartium (dérivé par quel¬
ques uns de arc stpw, lier), bot. ph. — Genre
de la famille des Légumineuses-papiliona-
cées , tribu des Lotées , rangé dans la dia-
delphie-décandrie du système de Linné. Le
grand genre créé sous ce nom par Linnéa subi
successivement des retranchements nom¬
breux. Parmi les espèces qu’il comprenait,
les unes ont pris place parmi les Genista, les
autres ont servi à former les genres Relama
Boiss., Sarothamnus Wimm.; enfin aujour¬
d’hui , d’après la manière de voir de De
Candolle, qui a été généralement adoptée,
il ne reste plus sous le nom de Spartium
qu’une seule espèce. Les caractères du genre
ainsi réformé consistent dans un calice en
forme de spathe, fendu supérieurement et
à 5 petites dents ; dans une corolle à grand
étendard réfléchi, à ailes étalées, à carène
dipétale; dans 10 étamines monadelphes ;
dans un style subulé ascendant , auquel est
adné un stigmate oblong, spongieux; dans
un légume allongé-linéaire, comprimé, po-
lysperme. — La seule espèce de ce genre
est le Spartier Joncier , Spartium junceum
Lin. , connu vulgairement sous le nom de
Genel d’Espagne , bel arbuste de l’Europe
T. XI.
méridionale , qui doit son nom spécifique à
ses rameaux allongés, droits, grêles et ar¬
rondis, ne portant qu’un petit nombre de
feuilles simples lancéolées ; ses fleurs grandes
et d’un beau jaune doré, odorantes, forment
des grappes terminales. On le cultive fré¬
quemment dans les jardins et les parcs, où
il réussit surtoutsur le penchant des côteaux,
aux expositions chaudes. Dans le midi de
l’Europe on s’en sert quelquefois pour uti¬
liser des portions de terrain presque in¬
fertiles. On en retire une filasse grossière.
(D. G.)
SPARTUVE. Spartina. bot. ph. — Genre
de la famille des Graminées, tribu des Chlo-
ridées, créé par Schreber et qui avait reçu,
plus tard, de Richard le nom de Limnetis ,
de Michaux celui de Trachynotia , et de Du-
petit-Thouars celui de Poncelelia. Ces divers
noms ont dû naturellement être laissés de
côté comme postérieurs. Les Spartines sont
des Graminées gazonnantes, rampantes et
raides, qui croissent sur le littoral des mers;
dont les épillets sont uniflores, à deux glu-
mes inégales et deux glumelles nautiques, la
supérieure de celles-ci plus longue; à trois
étamines et un pistil avec deux styles connés
ou seulement distincts au sommet. La Spar¬
tina stricta Roth. ( Trachynotia slricta DC. ;
Limnetis pungens Rich.) est commune sur
certains points du littoral de l’Océan, en
France, en Angleterre, en Portugal, etc.
(D. G.)
SPARTIUM. bot. ph. — Voy. spartier.
*SPARTOCERA (o-TTxpTOy, corde; x/pxç,
corne), ins.— Genre de la famille des Coréi¬
des, de l’ordre des Hémiptères, établi par
M. Laporte de Castelnau ( Essai sur les Hé¬
miptères) sur des espèces d’assez grande
taille dont la tête est courte , les antennes
épaisses, à dernier article fusiforme, le cor¬
selet à angles prolongés en forme de lobes.
Les Spartocères sont des Hémiptères de l’A¬
mérique méridionale. Nous citerons les S.
geniculata Burm., et S. batata ( Coreus ba-
tatus Fab.), de Cayenne. (Br..)
*SPARTOCÉR!OES. ins. - MM. Amyot
et Serville ( Insectes hémiptères. Suites à Buf-
f°n ) désignent ainsi un de leurs groupes dans
la famille des Coréides, renfermant les gen¬
res Menenotus Lap., Spartocerus Burm.,
Sephina Am. et Serv., établi aux dépens du
précédent, et Prismatocerus Am. et Serv.,
90
SPA
SPA
714
établi sur une seule espèce d’Afrique, P. au-
ritulus Am.etServ. (Bl.)
*SPARTOCERES . ms. — Voy. sparto-
CERA.
*SPARTOPHILA (crwo cpro?, genêt; «pt-
j’aime), ms. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères, famille des Cy¬
cliques de Latreille , des Phytophages de
Lacordaire, et tribu des Chrysomélines ,
proposé par nous et adopté par Dejean (Ca¬
talogue, 3e édition, p. 427). Ce genre ren¬
ferme les quatre espèces suivantes : S. sex-
punclata, Litura F., Spartii 01., et Caraganæ
Geb. La première est propre à l’Autriche; la
troisième à l’Espagne et au midi de la France;
la quatrième à la Sibérie; la deuxième est
répandue dans toute l’Europe. Ces Insectes
vivent aux dépens des Genêts de différentes
espèces. (C-)
*SPARTOPOLÏA. min. — Un des syno¬
nymes anciens de l’Amianthe. Voy. ce
mot. (Del.)
*SPARTOTÏIAMNUS. bot. ph.— Genre
de la famille des Myoporacées établi par
Ail. Cunningham , sans indication de ca¬
ractères dans Loudon Horl. brit. suppl.,
p. 600, pour un arbuste de la Nouvelle-
Hollande, qui a le port d’un Spartium, dont
les fleurs odorantes rappellent, pour la
forme et la grandeur, celles du Convallaria
maialis ; son caractère principal consiste
dans son style divisé au sommet en deux
branches filiformes enroulées , et dans son
ovaire à quatre loges complètes, uni-ovu-
lées. Cet arbuste est le Spartolhamnus jun-
ceus, Al. Cunn. (D. G.)
* S PA RT A CE RU S ou mieux SPARTE-
CERUS ( cnraprcoy , petite corde; x/paç, an¬
tenne). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res létramères, famille des Xylophages, tribu
des Monotomites , créé par Motchoulski
( Bulletins de la ‘Société impériale des natura¬
listes de Moscou, 1837, p. 97). Cet auteur a
changé depuis ce nom en Apeistus. Le type,
le S. ou A. Rondani Villa ( Monotoma ) Mot.,
est propre à la Lombardie et à la Russie
méridionale. Redtenbacher l’a fait connaître
depuis sous la dénomination générique de
. Ropalocerus. (C.)
SPARUS. POISS. — Voy. SPARE.
* SPARVIUS. ois. — Nom générique des
Éperviers, dans la Méthode ornithologique de
Vieillot. (Z. G.)
SPARZ. min. — On trouve souvent ce
mot, dans les anciens ouvrages de miné¬
ralogie, pour celui de Spath. (Del.)
SPASME, mam. — Une espèce de Mammi¬
fère insectivore du genre Megadernia (voy.
ce mot) porte ce nom. (E. D.)
*SPASTICA ( pasticus , sujet aux convul¬
sions). ins.— Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res hétéromères, famille des Trachélylides et
tribu des Cantharidies, proposé par Dejean
( Catalogue , 3e édition, p. 248) qui y intro¬
duit quatre espèces du Brésil , savoir : A.
flavicollis Chev. (thoracica Dej.), discicollis ,
subcincla et bivittata Dej. (C.)
*SPATAGUS, 5PATAGÛ1DES. échin.
— Voyez SPATANGUS,
♦SPATALANTHUS. (Sweet). bot. ph.
— Synonyme de Geissorhiza , Ker.
*SPATALIA (<77raTà),£ov, parure de fem¬
me). ins.— Genre de l’ordre des Lépidoptè¬
res, famille des Nocturnes , tribu des Bom-
bycites , créé par Hubner (Calai. 1816).
(E. D.)
*SPATALLA (de cr^oiTa Xaw , à cause de
son large stigmate), bot. pii. — Genre de la
famille des Protéacées établi par Salisbury
(Farad. Londin., tab. 67) pour des arbustes
du cap de Bonne-Espérance , dont une
portion a servi postérieurement à former le
genre 6'orocephalus, R. Br. Ces plantes ont
un involucre uniflore ou pauciflore, à 2-4
folioles; un périanthe à 4 lobes, dont l’in¬
térieur est ordinairement plus grand que
les autres; un large stigmate oblique,
concave dans le sous-genre, Coilostigma ,
Endiic., un peu convexe dans le sous-genre
Cyrtostigma, Endiic. (D. G.)
* SPATANG ÂGÉES. Spatangaceœ (Spa-
tangue). échin. — Famille d’Échinides éta¬
blie par M. Forbes , et correspondant à la
famille des Spatangoïdes de M. Agassiz
(Forb., Ann. nat. hist ., XIII, 1844). (E. Ba.)
*S P AT AN G 1 TE S et SPATANGOÏDES.
échin. — Noms donnés à des Spatangus fos¬
siles.
* SPATANGOÏDES. échin. — Famille
d’Echinides, ainsi nommée par MM. Agassiz
et Desor; mais d’abord appelée famille des
Spatangues par M. Agassiz , et correspon¬
dant à la famille des Échinides excentro-
stomes de M. de Blainville, lesquels ont la
bouche subterminale sans aucune dent, et
ouverte dans une échancrure bilabiée du
SPA
SPA
715
test. Cette famille, très naturelle, ne conte¬
nait, pour M. de Blainville, que les genres
Ananchyte et Spatangue , et correspon¬
dait à une section précédemment établie
par Lamarck pour les échinides ayant l’a¬
nus sous le bord ou dans le bord, et la
bouche inférieure non centrale, mais rap¬
prochée du bord. M. CJ*. Desmoulins avait
plus récemment conservé cette même sec¬
tion pour ces deux genres, mais M. Agassiz,
en 1836, subdivisa cette famille en neuf
genres, savoir : 1° Disaster, Ag. ; 2° liolas -
ter, Ag. ; 3° Ananchytes , Lk. ; 4° Ilemi-
pneustes , Ag.; 5° Micraster, Ag. ; 6° Spa¬
tangus, Kl.; 7° Amphidetus , Ag. ; 8° Bris-
sus , Klein et 9° Sclüzaster, Ag. — Tous ces
genres ont le corps plus ou moins allongé
et gibbeux , la bouche dépourvue de mâ ¬
choires, et placée vers l’extrémité anté¬
rieure, l’anus vers l’extrémité postérieure,
tantôt à la face supérieure, tantôt à la face
inférieure. Leur test est mince, couvert
de petits tubercules très nombreux , parmi
lesquels on en distingue de plus gros dis¬
séminés; les piquants sont sétacés et iné¬
gaux; l’ambulacre antérieur est ordinaire¬
ment moins développé que les autres; ces
ambulacres , formant tout autour de la
bouche des sillons ou des tentacules ramifiés
comme ceux des Holothuries, sortent par des
trous plus grands. On ne voit au sommet
que quatre des plaques oviducales bien
distinctes.
Tout récemment , MM. Agassiz et Desor
(1847), dans un catalogue raisonné des
genres et des familles d’Échinides, ont en¬
core subdivisé la famille des Spatangoïdes
en un plus grand nombre de genres, dont
ils admettent 18, savoir : 1 Spatangus ,
Kl.; 2 Macropneustes, Ag. ; 3 Eupatagus ,
Ag. ; 4 Gualtiera , Desor; 5 Lovenia , De¬
sor; 6 Amphidetus , Ag. ; 7 Breynia , De¬
sor; 8 Brissus , Kl.; 9 Brissopsis , Ag.
(Comprenant en partie le genre Tripylus de
Philippi ) ; 10 Hemiaster , Desor; H Agas-
sizia, Val. (comprenant aussi le Tripylus
excavalus, Philippi); 12 sclüzaster , Ag. ;
13 Micraster y Ag. ; 14 Toxasler , Ag. ;
15 Holaster , Ag. ; 16 Ananchytes , Lamark.
17 Hemipneustes , Ag.; 18 Dysaster , Ag.
Les quatorze premiers de ces genres, formant
un premier groupe, ont des Ambulacres pé-
taloïdes, convergeant au sommet, et des
fascioles de différentes espèces. Leur bouche
est constamment bilabiée. Ils appartiennent
aux terrains crétacés , tertiaires , et à l’é¬
poque actuelle. Les quatre derniers genres
( Holaster , Ananchytes, Hemipneustes et Dy-
sasler) , exclusivement fossiles des terrains
jurassique et crétacé, constituent un deu¬
xième groupe ayant les ambulacres simples,
non pétaloïdes , à sommet disjoint , séparé
par les appareils génital et ocellaire réunis.
Les plaques ocellaires, au lieu de s’interca¬
ler dans les angles des plaques génitales, se
placent avec ces dernières sur une même
ligne, et il en résulte un appareil allongé
qui détermine ainsi l’écartement des som¬
mets ambulacraires. La bouche est sub-pen-
tagonale ou imparfaitement bilabiée.
La famille des Spatangoïdes, ainsi divisée
par MM. Agassiz et Desor, présente, avec les
caractères que nous avons déjà énoncés, ces
autres caractères communs : les cinq am¬
bulacres sont tantôt disjoints, tantôt réunis
au sommet; l’antérieur ou l’impair est si¬
tué dans un sillon, et diffère en général des
quatre ambulacres pairs par sa structure
plus simple. Le testestordinairement mince,
couvert de piquants courts et minces , cou¬
chés comme des poils, et auxquels se mêlent
quelquefois des piquants plus longs portés
par des tubercules crénelés et perforés. Les
trous ocellaires sont au nombre de cinq , et
les quatre pores génitaux sont tantôt très
rapprochés et tantôt éloignés. Plusieurs Spa¬
tangoïdes ont, en outre, sur le test des ban¬
delettes lisses que ces auteurs nomment
fascioles, et qui portent de très fines soies
de même structure que les pédicellaires.
Toutefois la plupart de ces genres sont basés
seulement sur des différences peu impor¬
tantes, et beaucoup d’espèces ont pu passer
successivement d’un genre dans l’autre , à
mesure que les auteurs ont multiplié ces
divisions, qui, dans le fait, ne sont guère*
que des sous-genres ou des sections des
grands genres Spatangus et Ananchyte , sec¬
tions que M. de Blainville avait en partie
indiquées. (Duj.)
SPATANGUE. Spatangus (aizdloç, cuir;
olyyoç, vase), échin. — Genre d’Échinides,
ayant la bouche non centrale, mais rap¬
prochée du bord, à la face inférieure, et
sans armure dentaire; il a l’anus latéral op¬
posé à la bouche, et quatre ou cinq ambu-
716
SPA
lacres bornés et inégaux. Ce genre, très re¬
connaissable par ies caractères externes, avait
été indiqué primitivement par Klein sous le
nom de Spatangns , ayant pour type VEchi-
nospatangus de Gu<ien , ou VEchinus spa-
tangus de Linné. Lamarck le caractérisa et le
circonscrivit plus exactement en y compre¬
nant 20 espèces dont sept fossiles des ter¬
rains tertiaire et crétacé. Il en faisait deux
sections , les uns ayant seulement quatre
ambulacres , tels que les S. purpureus et
S . pectoralis, qui sont tous vivants et cor¬
respondent en partie au genre Brissus ; les
autres ayant cinq ambulacres, tels que les S.
atropos e t canaliferus des mers d’Europe,
et le S. coranguinum, fossile caractéristique
des terrains crétacés.
MM. Brongniart , Goldfuss , Desmou¬
lins, Grateloup, etc., décrivirent un grand
nombre d’autres Spatangues fossiles, et
M. de Blainville les partagea en six sec¬
tions dont plusieurs correspondent aux gen¬
res établis depuis ; M. Desmoulins de son
côté en forma trois sections d’après la pré¬
sence et la disposition d'une impression dor¬
sale, ou de cette bande lisse que MM. Agas-
siz et Desor ont nommée fasciole , et qui
rappelle l’aspect de l’impression palléale des
Mollusques. Ainsi une première section com¬
prend les espèces dont l’impression dorsale
est située sur le sommet entre les ambu-
lacres, tels sont les Sp. arcuarius et Sp. crux-
Andrœ de Lamarck ; dans une deuxième sec¬
tion, l’impression ou fasciole entoure la
portion pétaloïde des ambulacres : tels sont
les Sp. pecloralis , carinatus , ovatus, etc. ;
dans une troisième section enfin , cette im¬
pression manque complètement, tels sont
les Sp. purpureus et subglobosus. M. Agas¬
siz au contraire divisa d’abord ( 1836) les
Spatangues de Lamarck en sept genres {Ho-
lasler , Hemipneusles , Micrasler, Spatangns,
Amphidetus , Brissus et Schizaster ) , et ne
laissa parmi les Spatangues proprement dits,
que des espèces appartenant aux diverses
sections de M. Desmoulins, mais ayant le
disque cordiforme, le sillon bucco-dorsal
assez profond, occupé par l’ambulacre im*
pair formé de très petits pores égaux, et les
quatre ambulacres pairs présentant des ran¬
gées de doubles pores, et réunis sur le son>
met du disque en manière d’étoile. Ces
Spatangues ont d’ailleurs quelques grands
SPA
piquants très grêles parmi les petits qui sont
très rapprochés et couchés comme des poils
ras. Depuis lors, en 1846-1847, MM. Agassiz
et Desor ont encore subdivisé davantage les
Spatangues de Lamarck {voyez Spatan-
goïdes), et dans le genre ainsi réduit , ils
comprennent des Oursins de grande taille,
renflés, à test m^nce, dont les ambulacres
pairs forment des pétales grands et plus
larges que ceux des autres Spatangoïdes, et
ayant leur bord antérieur oblitéré vers le som¬
met. L’ambulacre impair occupe un sillon
large et profond , et les aires interambula-
craires présentent quelques grands tuber¬
cules perforés et crénelés. Un fasciole sous-
anal est profondément échancré au-dessous
de l’anus, mais il n’y a point de fasciole
autour des pétales ambulacraires. Les deux
pores génitaux antérieurs sont plus rappro¬
chés que les deux postérieurs; les cinq trous
ocellaires forment un pentagone régulier
autour des pores génitaux. Un tube ou cône
creux se trouve à la face interne de l’aire
interambulacraire impaire, la lèvre supé¬
rieure de la bouche est composée de pla¬
quettes polygonales, et enfin, une large lame
plate verticale se trouve à la face interne
du test sur le côté gauche de la bouche. Ces
auteurs en comptaient 17 espèces fossiles des
terrains tertiaires et quatre espèces vivantes,
savoir: Sp. purpureus Lamk., des côtes oc¬
cidentales et septentrionales d’Europe; Sp.
spinosissimus Desor , des mers d’Europe ;
Sp. meridionalis Risso , de la Méditerranée
et de la mer Rouge; Sp. planulalus Lamk.,
des mers australes et des côtes de Java. Les
autres espèces vivantes décrites par Lamarck
sont, pour MM. Agassiz etDesor, des B.rissus,
Amphidetus , Breynia et Schizaster ; c’est à
ce dernier genre notamment qu’appartient
le Sp. Atropos dont l’organisation et la ma¬
nière de vivre ont été plus particulièrement
étudiées. Comme le Spatangns purpureus,
il se trouve sur les côtes de l’Océan, enfoncé
dans le sable où il se nourrit des détritus
organiques dont il est entouré. L’intestin
des Spatangues est contourné à l’intérieur
du test; le système nerveux, bien décrit par
M. Krohn, forme autour de la bouche un
pentagone déprimé, des angles duquel par¬
tent des troncs principaux suivant la direc¬
tion des ambulacres : ces troncs envoient
des filets nerveux à chacun des pieds rétrac-
SPA
SPA
717
tiles, et sa terminent au corpuscule qu’on a
pris pour un œil et qui occupe le trou ocel-
laire. (Duj.)
SPATH. min. — Les anciens minéralo¬
gistes avaient d’abord réuni sous ce nom
d’origine allemande plusieurs sortes de mi¬
néraux, qui avaient pour caractère commun
un tissu lamelleux et chatoyant: ainsi, il y
avait des Spaths calcaires, des Spaths fluors,
des Spaths pesants, etc. , toutes substances
susceptibles d’un facile clivage. Plus tard,
on a abusé de ce mot, en le détournant de
son premier sens , et l’on a eu des Spaths
amianthiformes , et même des Spaths com¬
pactes. Aujourd’hui ce mot est presque en¬
tièrement proscrit de la langue minéralo¬
gique, ou n’entre plus que dans la compo¬
sition de certains noms de la nomenclature
allemande. On jugera de la confusion qu’il
a dû occasionner dans la science par le ta¬
bleau suivant d’une partiede ses nombreuses
acceptions. On a nommé :
Spath adamantin , le Corindon lamelleux
ou Adamantin.
Spath amer , la Dolomie.
Spath de Bologne, la Barytine radiée des
environs de Bologne.
Spath Boracique , la Boraeite.
Spath brunissant, les Calcaires [et Dolo¬
mies ferro-manganésifères.
Spath Calcaire, le Carbonate de chaux
lamellaire ; c’était le Spath par excellence.
Spath des champs, le Feldspath commun.
Spath chatoyant, la diallage métalloïde.
Spath cubique, la Karsténite.
Spath fluor, la Fluorine.
Spath fusible, la Fluorine, la Barytine
et l’Orthose.
Spath (I’Islande, le Calcaire transparent
et incolore.
Spath du Labrador , le F’eldspath La¬
brador.
Spath magnésien , la Dolomie.
Spath perlé, la Dolomie nacrée; les Do¬
lomies ferrifères et manganésiennes.
Spath pesant, la Barytine laminaire.
Spath en tables, la Wollastonite.
Spath vitreux, la Fluorine.
Spath zéolithique, la Stilbite. (Del.)
*SPATHA ( spatha , spathe). moll. — Genre
deMytilacés, établi par M.Lea ( Trans . Zool.
Soc. London , II, 1838). (G. B.)
*SPAXHANDM. bot. ph. — Genre créé
par Guillemin et Perrottet (Fl. Seneg., pag.
313, tab. 71) pour un arbre de la Séné-
gambie , auquel ces deux auteurs ont donné
le nom de Spalhandra cœrulea. Ce genre
appartient à la famille des Mélastomacées ,
tribu des Charianthées , et il se distingue
essentiellement par le caractère de son
ovaire uniloculaire. 11 est curieux égale¬
ment par ses étamines (8), dont le connec¬
tif épais, arqué, est creusé, à son côté dor¬
sal, d’une cavité oblongue. (D. G.)
*SPATIIANTHUS. bot. ph. (Desv). —
Synonyme de Rapatea.
SPATIIE. bot. — On donne ce nom aux
bractées , souvent très grandes, qui accom¬
pagnent l’inflorescence de beaucoup de mo-
nocotylédonées, et qui ont commencé géné¬
ralement par leur former une enveloppe
protectrice. Ces Spathes sont monophylles ,
diphy lies , etc., ou bien univalves , bival¬
ves , etc.
Lorsque les subdivisions de l’inflores¬
cence ou les fleurs elles-mêmes, chacune en
particulier, sont pourvues de bractées ana¬
logues, ces bractées reçoivent les noms de
Spathelles. (D. G.)
SPATHÉLIE. Spathelia. bot. ph. — Genre
classé à la suite des Zanthoxylées , et formé
uniquement d’un petit arbre de la Jamaïque,
à tronc simple, marqué dans le bas des cica¬
trices des feuilles tombées; à feuilles sem¬
blables à celles du Sorbier des oiseleurs;
à fleurs rougeâtres, en grappe paniculée,
hermaphrodites, pentamères, avec un ovaire
triloculaire et trois stigmates sessiles ; à
fruit relevé de trois angles ailés , renfer¬
mant un noyau très dur, à trois loges 1-
spermes. L’espèce type est le Spalhelia sim¬
plex, Lin. (D. G.)
SPATHELLE. bot. — Voy. spathe.-
*SPATHIC AR PA . bot. ph. — Genre créé
par M. Hooker (Miscel. II, 1.46, t. 77) pour
une plante herbacée des bords de l’Uruguay,
à feuille radicale unique, à hampe droite,
grêle, portant une spathe étroite, involutée,
à laquelle adhère entièrement le spadice.
Cette plante est le Spathicarpa hastifolia ,
Hook. (D.G.)
*SPATHIDIE (<77t«0y), spatule; tlSoç,
forme), inf. — Genre établi par M. Dujar¬
din dans la famille des Leucophryens , pour
un infusoire d’eau douce dont le corps, en
forme de spatule , et couvert de rangées
718
SPA
de cils vibratiîes , est plus épais et lancéolé
en arrière , plus aminci ou lamellaire et
tronqué en avant où il est plus flexible. Sa
longueur est de 18 à 24 centièmes de mil¬
limètre. (Duj.)
*SPATIII0STEM0ïV. bot. ph. — Genre
de la famille des Euphorbiacées, tribu des
Crotonées, formé par M. Biume pour un
arbuste de Java, à fleurs dioïques, en épis
axillaires et latéraux, présentant, les mâles,
un calice triparti et des étamines nom¬
breuses à filets soudés inférieurement en
colonne; les femelles, un calice quinqué-
parti , un ovaire triloculaire et trois longs
styles. Cette espèce est le Spathiostemon
javense , Blume. (D. G.)
*SPATI1IPHYLLUM. bot. ph. — Genre
formé par M. Schott, dans la famille des
Aroïdées, pour des plantes herbacées,
acaules, de l’Amérique tropicale, dont le
spadice raccourci, pédicellé, à fleurs her¬
maphrodites, exhale une odeur agréable.
*SPATHIUM. bot. ph. — Loureiro avait
établi sous ce nom un genre de la famille
des Saururées , que M. Endlicher adopte
comme distinct et séparé, et que M. A. de
Jussieu a regardé comme un simple syno¬
nyme du genre Saururus Lin. (voy. sauru¬
rées). —-Quant au Spathium de M. Lindley,
c’est une simple section des Epidendrum
Lin. (D. G.)
SPATHODÉE. Spathodea. bot. ph. —
Genre de la famille des Bignoniacées, formé
par Palisot de Beauvois pour des arbustes et
des arbres répandus dans toute la zone in¬
tertropicale , rangés avant lui parmi les Bi-
gnones, et qui se distinguent principalement
par leur calice en forme de spathe, fendu
en avant; par leur corolle à 5 lobes presque
égaux disposés en deux lèvres ; par leur ovaire
à 2 loges multiovulées , surmonté d’un style
simple et d’un stigmate bilameîlé, auquel
succède une capsule allongée en silique,
bivalve. On ne connaît pas moins de 35 es¬
pèces de ce genre. (D. G.)
SPATHOGLOTTÏS, bot. ph. — Genre
formé dans la famille des Orchidées , tribu
des Epidendrées, pour des espèces terrestres
de l’Inde et de Java , à rhizome souterrain,
à feuilles ensiformes, plissées; à fleurs en
grappe présentant un labeile le plus ordi¬
nairement en sac, triparti, articulé avec la
base de la colonne qui est ailée , pétaloïde.
SPA
L’espèce type est le Spathogloltis plicata
Blume, de Java. (D. G.)
*SPATHOLOBUS. bot. ph. — Genre formé
récemment par M. Hassltàrl, dans la famille
des Légumineuses-papilionacées , tribu des
Dalbergiées, pour un arbuste de Java, qui
grimpe très haut sur les arbres, et que dis¬
tinguent un calice à 2 lèvres presque en¬
tières, un ovaire bi-ovulé qui devient un
légume indéhiscent , aplani, en faucilie,
monosperme. Cet arbuste est le Spalholobus
littoralis Hsskl. (D. G.)
SPATÏIOPHORA ( o-waOvj , spatule; epo-
poç, porteur), ins.— Genre de la famille des
Coréides, groupe des Anisoscélites, de l’ordre
des Hémiptères, établi par MM. Amyot et
Serville ( Insectes hémiptères. SuilesàBuffon )
aux dépens du genre Pachylis , sur des espèces
dont les deuxième et troisième articles des
antennes sont spatuliformes, et les jambes
postérieures aplaties et munies, chez les deux
sexes, d’une forte dent interne. Le type de
cette division est le S. biclavata ( Lygæus bi-
clavatus Fabr.), de la Guiane. (Bl.)
*'S PA Tl I O PTE R A (ct7t <xQyi , Spatule; itt£-
p6v, aile), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères subpentamères, famille des Longicor-
nes et tribu des Lamiaires, proposé par
Serville et adopté par Dejean ( Catalogue , 3e
édition, p. 378). Ce genre renferme les qua¬
tre espèces suivantes : S. amicta , togata,pal-
liala Kl. et trabeata Dej. Les trois premières
sont originaires du Brésil, et la quatrième est
propre à la Guiane française. (C.)
S P A T HU L A , F 1 e m m i n g . o i s . — Synonyme
de Spatula Boié.
SPATIiULARSA. bot. ph. et cr. — Ce nom
a été donné à plusieurs genres. Le Spathula-
ria de Haworth rentre comme synonyme
dans les Saxifraga , section des Arabidia
Tausch. Le Spathularia de Persoon est un
genre de Champignons qui se rapporte
comme synonyme au Spathulea Fries. Enfin,
le genre Spathularia proposé par M. Aug.
Saint-Hilaire {Plant, remarq., p. 317, tab.
XXVIII) est rapporté par M. Endlicher (Gé¬
néra , n° 5046) comme synonyme dans le
genre Amphirrhox Spreng., de la famille
des Yiolariées. (D. G.)
SPATHYEMA , Rafin. bot. ph. — Syno¬
nyme de Symplocarpus Salisbury, famille
des Aroïdées. (D.G.)
SPATULA. ois. — Nom générique des
SPA
719
SPA
Souchets , qui se trouve dans la Méthode de
Boié. (Z, G.)
SPATULAIRE. Spatularia ( spatule )A
poiss. — Shaw désigne ainsi le genre de Stu-
rioniens auquel Lacépède a donné le nom
de Polyodon. Voy. ce mot. (G. B.)
*SPATULAIUE. poiss. — J. Müller, dans
son Anatomie des Myxinoïdes ( I, 1835 ) ,
donne ce nom à un groupe de Sturioniens
dont le Spatularia est le type. (G. B.)
SPATULE. Platalea. ois. — Genre de
la famille des Ardéidées (Hérons), dans l’ordre
des Echassiers, caractérisé par un bec très
long, droit , flexible , très aplati, dilaté et
arrondi vers son tiers antérieur en forme
de Spatule, à mandibule supérieur sillon¬
née en dessus vers les bords, et terminée par
un onglet crochu, munie intérieurement
vers la base, ainsi que la mandibule infé¬
rieure, d’une canelure bordée de dente¬
lures aiguës et saillantes; des narines si¬
tuées à la base du bec, étroites, oblongues,
et bordées par une membrane; la face et la
tête entièrement ou en partie nues chez les
adultes; des tarses longs, forts et réticulés;
trois doigts antérieurs réunis jusqu’à la
seconde articulation par une membrane pro¬
fondément échancrée ; un pouce portant à
terre; des ailes médiocres, amples; une
queue courte et formée de douze rectrices.
Les Spatules, nommées vulgairement
aussi palettes et pales, dénominations qui,
comme celle qui a prévalu, expriment la
forme du bec de ce's oiseaux, sont fort voi¬
sines des Cigognes. Comme celles-ci , elles
ont une petite langue, des tarses réticulés,
des palmures assez grandes; comme elles,
aussi, elles ont deux très petits cæcums, un
gésier peu musculeux, et un larynx infé¬
rieur dépourvu de muscles propres.
Les marais boisés , l’embouchure des
fleuves, des rivières, sont les lieux que
fréquentent ordinairement les Spatules , et
ce n’est que par accident, qu’à l’époque de
leurs migrations , qu’on les rencontre dans
l’intérieur des terres. Ce sont des oiseaux d’un
caractère doux, qui aiment la société de
leurs semblables, forment des bandes quel¬
quefois considérables, et vivent constam¬
ment entre eux en bonne intelligence.
Quoiqu’en liberté les Spatules paraissent
se défier de l’homme, et évitent de loin sa
présence; cependant celles que l’on prend
adultes supportent même facilement la
captivité, se familiarisent aisément, et
finissent par vivre presque en domesticité
dans une basse cour. Lorsque quelque chose
les affecte, qu’elles sont animées par la co¬
lère ou par la crainte, et quelquefois même
sans motif, elles font mouvoir précipitam¬
ment leurs mandibules, et produisent un
claquement semblable à celui que fait en¬
tendre la Cigogne. Dans leurs migrations
d’automne, qui se font toujours par bandes
plus ou moins nombreuses, tous les indi¬
vidus d’une même bande volent comme
l’Ibis falcinelle et les Pélicans, les uns à
côté des autres , formant ainsi une rangée
qui se développe en largeur.
Les Spatules, à cause de la forme et de
la disposition de leur bec , ne peuvent
saisir ni retenir de grosse proie, aussi se
nourrissent-elles de vers, d’insectes aqua¬
tiques , de mollusques, de frai de poisson ,
qu’elles attrapent en fouillant dans la“vase.
Selon Vieillot, la Spatule rose a une au¬
tre manière assez singulière de pêcher :
elle fait autour d’elle, de côté et d’autre,
un demi-cercle avec son bec, et s’en sert
avec tant d’adresse, qu’aucun petit poisson
vers lequel elle le dirige ne peut lui échap¬
per. On trouve souvent cette espèce dans les
lagunes, enfoncée dans l’eau jusqu’à mi-
jambe, et exerçant de la sorte son industrie.
Suivant les localités, les Spatules nichent
sur les arbres de haute futaie, sur les buis¬
sons ou dans les roseaux. Leur nid est con¬
struit, comme celui des Hérons et des Ci¬
gognes , avec des bûchettes et des herbes.
Leur ponte est de deux à quatre œufs.
Ceux de la Spatule blanche sont très grands,
oblongs, blancs, selon M. Temminck ; d’un
bleu d’azur pâle, suivant M. Nordmann ,
avec des taches de différente grandeur d’un
roux de rouille , et d’un verdâtre tirant au
gris. Les jeunes sont longtemps nourris
dans le nid avant d’être assez forts pour
pouvoir le quitter; leur bec se développe
lentement et paraît couvert d’une mem¬
brane. Ce n’est qu’à la troisième année
qu’ils prennent le plumage des adultes;
avant ce temps, ils en diffèrent d’une ma¬
nière sensible. La mue des uns et des
autres est simple.
Le genre Spatule est de l’ancien et du
nouveau continent. L’une des trois espèces
720
SPA
SPE
connues habite l’Europe : c’est la Spatule
blanche, PI. leucorodia , Linn. (Buff., pl.
Eul. 405), dont tout le plumage est blanc,
à l’exception de la poitrine, où se dessine
un large plastron d’un jaune roussâtre.
Elle a à l’occiput une huppe très touffue,
très longue, composée de plumes déliées et
subulées; le bec et les tarses noirs; les
jeunes ne prennent la huppe qu’à la seconde
année.
Cette espèce est répandue dans plusieurs
contrées de l’Europe. Elle monte très avant
dans le nord pendant l’été. M. Temminck
avance qu’elle n’est nulle part aussi abon¬
dante qu’en Hollande; M. Nordmann la
dit également très nombreuse dans tous les
pays qui entourent la mer Noire. Elle est as¬
sez commune en France à son double pas¬
sage sur nos côtes maritimes, surtout sur
celles de la Picardie et de la Normandie.
Les deux autres espèces du genre sont la
SPATULE A FRONT NU , Pl. nudifrOUS , CUV,
(Sonnerat, Voy. pl. 52). Tout son plumage
est blanc , sans aucune trace de roux à la
poitrine. Son bec est strié en long de vert
jaunâtre, et ses tarses sont rouges.
Elle habite le cap de Bonne Espérance et
le Sénégal.
Le spatule ajaja ou ROSE, Pl. Ajçtja , Linn.
(Vieill., Gai. des Ois , pl. 24S), plumage
d’un rose vif chez les vieux individus; d’un
rose tendre chez les sujets jeunes , et en¬
tièrement blanc dans leur premier âge.
La Spatule rose est particulière aux cli¬
mats chauds de l’Amérique, depuis la Loui¬
siane jusqu’aux côtes des Patagons. Elle
porte au Brésil le nom A' Ajaja. , et au Para¬
guay, où elle n’est pas rare, celui de Gui-
rapila (oiseau rouge).
La Plat, pygmea de Linné et de quelques
auteurs systématiques, n’est point une
Spatule, et forme dans la famille des Scolo-
pacidées un genre distinct auquel Nilson a
donné le nom de Eurinorhynchus . (Z. G.)
SPATULE. poiss. — La forme spéciale
de leur museau a mérité ce nom à plusieurs
Poissons de différents genres: à un Pégase ,
à un Cycloptère {Gobiésoce). (G. B.)
*SPAVIUS ou mieux SPANRJS <T7r av LO ; ,
précieux, rare), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Clavi-
cornes, tribu des Engitides, établi par Mo t-
choulski (Mém. de la Soc. impér. des natura¬
listes de Moscou, i 844, p. 819; 1845, p. 51)
sur le Cryptophagus glaber Gh., espèce pro¬
pre à l’Europe, et qui se rencontre dans les
nids de Bourdons et de Fourmis. Erichson
{Naturgcschichte der Ins. Deulsch ., 1846,
p. 343, 347) a donné depuis à cet Insecte le
nom générique d’ Empkylus . (C.)
*SPAZ!GASTEE (crn-oîÇw, arracher; y<xc-
r-hp, ventre), ins. — Genre de Diptères, de la
famille des Museides , tribu des Syrphides,
créé par M. Rondani ( Revue zoologique de
Guérin, 1843) pour un Insecte trouvé aux
environs de Parme, et auquel il applique le
nom de S. apennini. (E. D.)
♦SPECKLINIA (dédié à Specklin, le gra¬
veur auquel on doit les figures de l’ouvrage
de Fuchs). bot. ph. — Genre établi par
M, Lindley dans la famille des Orchidées ,
sous-ordre des Malaxidées , pour de petites
plantes qui croissent sur les troncs des ar¬
bres , dans les forêts de l’Amérique tropi¬
cale, et dont la tige filiforme porte une
seule feuille coriace. Ces plantes sont très
voisines des Pleurothallis , desquels elles se
distinguent surtout par les folioles exté¬
rieures du périanthe libres, dilatées en sac
à leur base, M. Lindley [Geo. and Spec. of
Orchid, pl. , p. 8 ) en a décrit 5 espèces. (D. G.)
'*S PECKSTE IX . min, — Synonyme alle¬
mand de la Stéatite, ou Pierre de lard.
Voy. stéatite. (Del.)
SPECTRE, Speclrum. mam. Lacépède
(TaM. des Mam., 1 803)désigne sous cette dé¬
nomination un groupe de Chéiroptères, que
l’on indique plus généralement sous le nom
de Vampire {voy. ce mot) , et que la plupart
des zoologistes laissent même dans le genre
Vespertilio. Le type de ce groupe est le Vam-
pirus speclrum Ét. Geoffr. , qui habite le
Brésil. (E. D.)
SPECTRE. Speclrum {Speclrum, spectre).
ins. — Scopoli {Intr. Ilist. nat., 1777) a éta¬
bli sous cette dénomination un genre de
Lépidoptères, de la famille des Crépuscu¬
laires, de la tribu des Sphingidcs, qui com¬
prend des espèces appartenant au genre
Smérintheetà quelques divisions des Sphinx.
Voy . ce mot. (E. D.)
SPÉCULAIRE. Specularia (de Spécu¬
lum, miroir), bot. pii. — Genre de la famille
des Camparmlaeées, formé par Heister pour
de petites plantes herbacées annuelles, pro¬
pres à l’hémisphère septentrional, regardées
SPE
SPE
721
jusqu’alors comme des Campanules. Ce
genre correspond à une portion du Prisma-
tocarpus L’Hérit.; l’autre portion, formée
uniquement d’espèces du cap de Bonne-
Espérance , ayant été conservée par M. Alp.
De Candolle (Mono#. Camp., p. 164; Prodr.,
Vil, p. 442) comme genre distinct et séparé.
Les caractères principaux des Spéculaires
consistent dans un tube calycinal adhérent,
allongé, prismatique ou en long cône ren¬
versé; dans une corolle en roue , à 5 lobes,
et dans une longue capsule prismatique ,
triloculaire. M. Alp. De Candolle a décrit
5 espèces de ce genre. Parmi elles la plus
commune et la plus remarquable est la Spé-
culaire Miroir-de-Vénus , Specularia Spé¬
culum Alp. DC. (Campanula Spéculum Lin.;
Prismalocarpus Spéculum L’Hérit. ) , jolie
espèce, fort commune dans les moissons,
dont la tige rameuse se divise supérieure¬
ment en rameaux triflores; ses fleurs d’un
beau violet foncé , plus pâles en dehors ,
ont leur tube calycinal resserré au sommet,
et les lobes du calice linéaires lancéolés
d’abord étalés, ensuite réfléchis, de même
longueur que la corolle. Ces fleurs ne s’ou¬
vrent qu’au soleil. Cette plante est cultivée
comme espèce d’ornement On la multiplie
par semis faits sur place.
Le genre Specularia Soland. est un syno¬
nyme des Monopsis Salisb., de la famille des
Campanulacées. (D. G.)
*SPEIREA. bot. cr. — Genre créé par
M. Corda, qui rentre dans les Arthrosporés-
Hormiscinés, tribu des Torulacées, dans la
classification de M. Léveillé.
* SPEIREDOXIA ( <T7T£[pY3çîûv , spirale ).
ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de
la tribu des Noctuides, indiqué par Hubner
(Cat., 4816). (E. D.)
* SPELEARCTOS ( <7Tr/)^atov , caverne;
àpxTÔç, ours), mam. — Genre de Mammifères
fossiles, de la famille des Carnivores, sub¬
division des Ours. Voy. ce mot. (E. D.)
*SPELECTI. ois. — Famille établie par
Wagler dans l’ordre des Passereaux. Elle
correspond en partie à celle des Musophagi-
dées du prince Ch. Bonaparte, aux Musopha-
gées de M. Lesson , et comprend les Toura-
cos et les Musophages. (Z. G.)
*SPELECTOS, Wagl. ois. — Synon. de
Turacus G. Cuv. (Z. G.)
SPEIYNERA (nom d’homme), bot. fh.
t. xi.
— Genre de la famille des Mélastomacées
formé par M. Martius ( Nov . gen. et Spec.,
IH, p. 112 ; tab. 255), pour une portion des
Rhexia de Bonpland. Les espèces qu’il com¬
prend sont des herbes du Brésil , à tige et
rameaux tétragones; à feuilles munies de
5-7 nervures; à fleurs blanches ou rosées,
petites , remarquables par leur calice à tube
globuleux et à 4-5 lobes courts; par leurs
4-5 pétales lancéolés aigus; par leurs 8-10
étamines inappendiculées ; par leur ovaire
libre, à 2-3 loges multi-ovulées. De Candolle
avait décrit (Prodr., III, p. 115) 19 espèces
de ce genre. Une douzaine environ de nou¬
velles ont été encore ajoutées à ce nombre.
(D. G.)
* SPEIYOCORYIVE. Spenocorynus. ins.
- Voy. SPHENOCORYNE.
*SPE VIRERA. ins. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères pentamères , famille
des Serricornes, section des Malacodermes
et tribu des Lampyrides , proposé par
Dejean (Cat., 3e édit., p. 114). L’auteur
y rapporte deux espèces : les S. amœna et
similis Dej. La première est originaire du
Brésil et la deuxième de Colombie. (C.)
SPEO (Zttîcw, nom mythol.). moll. foss.
— Risso a signalé, sous ce nom, un genre
de Mollusques de la famille des Enroulés,
dont la coquille a les deux premiers tours
de spire très grands, renflés, les autres dé¬
croissant graduellement, et les deux du
sommet mamelonnés. Une seule espèce, la
spéo tornatille (Speo tomatilis ), a été indi¬
quée par Risso (Hist. nat. Europ. mérid.,
IV, 1826); on la trouve à la Trinité, près
de Nice. (G. B.)
*SPEOTUOS. mam. — Voy. speothus.
(E. D.)
*SPEOTHUS (gtzsqç, caverne ; t m;, lynx).
mam. — Genre fossile de Mammifères car¬
nassiers indiqué par M. Lund (Ann. sc. nat.,
XI, 1839) et dont il n’a pas donné les ca¬
ractères. (E. D.)
*SPERAÏVZA ( Speranza , espérance ).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères ,
famille des Nocturnes, tribu des Phalé-
nides, créé par Curtis aux dépensées Fi-
donia Treischke, et adopté par M. Boisdu-
vai , Duponchel , et tous les entomologistes
modernes. Les Speranza , dont la forme des
ailes rappelle celles des Hespéries , ont un
vol diurne. Les chenilles sont lisses , allon-
91
722
SPE
gées, et rayées longitudinalement; elles
vivent sur le Genet à balais, et s’enterrent
pour se chrysalider. On connaît deux espèces
de ce genre, toutes deux propres à la
France; l’une (S. conspicuaria Esp. ) se
trouve en plaine dans les forêts, et l’autre
( *y. roraria Esp. ) dans les forêts monta¬
gneuses. (E. D.)
* SPERCHÉtTES. ins. — Groupe de
l’ordre des Coléoptères, tribu des Hydrophi-
liens. Voy. ce mot.
*SPERCHECS (ffir/pxw, se hâter), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères, famille des Palpieornes , tribu des
Hydrophiliens, créé parFabricius ( Systema
Eleutheratorum , I, p. 248) et généralement
adopté depuis ; ce genre se compose des trois
espèces suivantes : Sp. emarginatus F., pla-
tycephalus , Senegalensis (ou Coslatus Dej.,
Guérin), Laporte. La première est propre à
la France et se trouve aux environs de Pa¬
ris ; la deuxième est originaire du Sénégal,
et la troisième de Java. Leurs antennes
n’ont que six articles et le chaperon est
échancré. (C.)
SPERCIIIIJS. crust. — Rafinesqne (dans
les Annals and magazine of natural history)
désigne sous ce nom un nouveau genre de
Crustacés, rangé dans l’ordre des Amphipodes
par Desmarest, et qui n’a pas été adopté.
(H. L.)
SPERGIJLA. rot. pii. — Nom latin du
genre Spargoute.
SPERGEEARÏA. bot. ph. — Genre de
la famille des Caryophyllées établi par Per-
soon ( Enchirid I, p. 504) pour les espèces
â'Arenaria de Linné et des auteurs dont
les feuilles filiformes ou linéaires sont ac¬
compagnées de stipules scarieuses, entières
ou divisées au sommet. De Candolle consi¬
dérait ce genre comme une simple section
des Sablines. Parmi les espèces de ce groupe
nous citerons le Spergularia rubra Cambes.
(Arenaria rubra Lin.), qui est commun dans
les champs , en Europe et dans l’Afrique
septentrionale, et que ses fleurs purpurines
font reconnaître, au premier coup d'œil,
parmi nos espèces indigènes. (D. G.)
SPERGULASTRUM. bot. ph. — Le genre
de Caryophyllées établi sous ce nom par
Michaux , dans sa Flore de l’Amérique du
Nord, a été confondu avec les Stellaires
par M. Ferizl. (D. G.)
SPE
SPERKISE. min. — Nom sous lequel
M. Beudant a désigné le Speerkies des Alle¬
mands, ou la Pyrite prismatique. Voy . fer
sulfuré. (Del.)
SPERLINGÏA, Yahl. bot. ph. — Syno¬
nyme de Hoyci R. Br.
S PE RM A CETÏ. mam. — On a donné le
nom de Sperma ceti, ainsi que celui de Blanc
de baleine , à une substance particulière
blanchâtre, qui se trouve en petite propor¬
tion dans le sang des Cachalots. Cette sub¬
stance, qui est cristallisable en lames dia¬
phanes , se remarque en réserve dans deux
grandes cavités cylindriques et divisées en
alvéoles , qu’on trouve placées dans les par¬
ties molles qui sont au-dessus du crâne des
Cachalots et qui composent principalement
leur tête énorme. On sait que le Sperma celi
entrait dans la composition des anciennes
bougies et qu’il leur donnait de la solidité
et de la transparence. (E. D.)
SPERMACOCE , Lin. bot. ph. — Genre
de la famille des Rubiacées-Cofféacées, tribu
des Spermacocées à laquelle il donne son
nom. Il comprend aujourd’hui plus de 70
espèces herbacées ou sous-frutescentes , ré¬
pandues dans toute la zone intertropicale.
Ces plantes ont la tige et les rameaux sou¬
vent tétragones; les stipules soudées au pé¬
tiole et formant une gaine, frangées à leur
bord; de petites fleurs blanches ou bleues ,
axillaires, ramassées-verticillées ou demi-
verticillées. Ces fleurs présentent un calice
à tube ovale ou turbiné, adhérent, à limbe
2-4-denté, persistant , une corolle en en¬
tonnoir, à 4 lobes; un ovaire à 2 loges
uni-ovulées , surmonté d’un disque charnu ,
auquel succède une capsule biloculaire, dont
une moitié reste fermée parce qu’elle con¬
serve la cloison, tandis que l’autre est ou¬
verte par suite. — Parmi les nombreuses
espèces de ce genre, plusieurs sont remar¬
quables comme vomitives. Telles sont, entre
autres, le Spermacoce ferruginea Aug. St.-
Hil. , et le S. poaya Aug. St.-Hil., qui,
d’après ce botaniste, sont employées au
Brésil concurremment avec l’jpéeacuanha,
(D. G.)
SPERMACOCEES. Spermacoceæ. bot.
ph. — Une des tribus des Rubiacées ( voy.
ce mot) ainsi nommée du genre Spermacoce
qui lui sert de type ; elle se subdivise , d’a¬
près la nature du fruit sec ou charnu , en
SPE
723
SPE
Spermacocées proprement dites et Puto-
riées. (Ad. J.)
SPERMADICTYON. bot. ph. — Réuni
comme synonyme à V Hamiltonia Roxb. ;
famille des Rubiacées-CofYéacées, (D.G.)
SPERMAGRA, Svvains. ois. — Synonyme
de Sallalor Vieill. ; genre de la famille de»
Tanagridœ. Voy. tangara. (Z. G.)
* SPERMATOBIEM et SPERMATO-
ZOOIY (a-rzspu.a, semence; (iloç , vie; Çwov ,
animal). — * Noms donnés aux corpuscules
animés de la liqueur fécondante des animaux
et de certains végétaux.
*SPE RM A TO PH ï LU S , Gebler. ins. —
Synonyme de Rbæbus Fischer Lac. (C.)
SPERMATOZOAIRES (<nzepp.a, semence;
££>ov , animal), phys. zool. — En considérant
comme des animalcules , les produits sin¬
guliers qui caractérisent le sperme, plusieurs
auteurs les ont désignés par ce nom , qui
rappelle leur nature supposée et le milieu
où on les rencontre. Voy. spermatozoïdes.
(G. B.)
^SPERMATOZOÏDES (espace, semence ;
Sdïov, animal; cî^oç, forme), phys. zool. —
En indiquant seulement que les produits
caractéristiques du sperme ont l’apparence
d’animaux, cette dénomination, qui ne pré¬
juge rien sur leur nature , est préférable à
celles de Zoospermes , Animalcules sperma¬
tiques , Spermatozoaires , pour désigner ces
produits. — Voy. l’art, propagation , t. X ,
p. 495, 501, 542 et suiv. (G. B.)
SPERMATOZOON. — Voy. spermato-
BIÜM.
*SPERMATERA, Rchb. bot. ph. —
Rapporté comme synonyme au genre Os-
morkiza Rafin. , famille des Ombellifères.
(D.G.)
SPERMAXYREM. bot. ph. — Le genre
établi sous ce nom par Labil lard ière (. Nouv .
IIoll ., Il, p. 84, tab. 233) pour deux ar¬
bustes delà Nouvelle-Hollande, a été réuni
par M. R. Brown et, d’après lui, par les
botanistes modernes, au genre Olax Lin.
SPERME (o-TTfpp-a, semence1, phys. zooi .
— Liqueur fécondante, produit de la sécré¬
tion des organes mâles. — Voy. l’art, propa¬
gation , t. X , p 493, 495, 501 et passim.
(G. B.)
*SPE R AI ESTES, ois. — Genre de la fa¬
mille des Fringilles , créé par Swainson
{Nat. hist. of birds ) sur une espèce voisine
des Aslrilis ou Senegalis, à laquelle il donne
le nom spécifique de Cucullata. (Z. G.)
SPERMïOLES. rept. — Les œufs de
Grenouilles et de Crapauds portent vulgai¬
rement le nom de Spermioles et quelquefois
celui de Spernioles. (E. D.)
SPERMODERME. bot. — De Candolle
a désigné sous ce nom l’ensemble des té¬
guments propres de la graine. Ce mot a
donc pour synonyme celui de Périsperme
d’abord adopté par L.-C. Richard pour ces
mêmes parties et celui d 'épisperme que le
même botaniste a employé plus tard. (D. G.)
*SPE IRIODON . bot. ph. — Le genre éta¬
bli sous ce nom par Palisot de Beauvois, et
adopté après lui par plusieurs botanistes,
notamment par M. Endlicher ( Gen ., n° 975),
est confondu par M. Kunth ( Enumer ., Il,
p. 274 ) avec les Dichronema VahL, famille
des Cypéracées, tribu des Rhynchosporées.
(D. G.)
*SPERMOEDIA. bot. cr. — Fries avait
donné ce nom à l’ergot des céréales regardé
par lui comme une production cryptogami-
que, dans son ensemble. Or on peut voir,
à l’article Seigle , que d’après la manière
de voir et les observations de M. Léveillé,
le champignon qui entre dans cette forma¬
tion anormale n’en forme qu’une faible
portion. Voy. seigle et sphacélie. (D. G.)
*8PERMOLEGUS.ois.— Genre démem¬
bré par Kaup , des Accenteurs de M. Tem-
minck , et fondé sur VAccentor montanellus
Terhm. (Z. G.)
*SPERMOLEPIS , Rafin. bot. ph. —
Synonyme de Leplocaulis Nutt., famille des
Ombellifères. (D.G.)
*SPERMOLOGES ( ^pyo^yog , qui se
réunit dans les semences), ins. — Genre de
l’ordre de Coléoptères tétramères , famille
des Curculionides gonatocères , division des
Érirhinides , établi par Schœnherr ( Généra
et sp. Curculion. syn., t. VH, 2, p. 336),
sur une espèce du Brésil qui a été prise vi¬
vante à Leipsig au milieu de graines envoyées
de ce premier pays. Elle porte le nom de
Sp. ru fus Schr. (C.)
*SPERMOPHAGA, Swains. ois. -Syno¬
nyme de Loxia et Coccolhranstes Yieill. —
Genre établi sur la Lox. hematina Yieill.
(Z. G.)
*SPERMO PH AGES ( (nz/pp.x , semence;
cpaysîv, manger), ins.— Genre de l’ordre des
724
SPE
SPE
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
lionides orthocères, division des Bruchides,
proposé par Stiven et publié par Schœnherr
(Généra et sp. Curculion. syn. , t. I, p. 102 ,
V, p. 23). Ce genre renferme 23 espèces.
13 sont originaires d’Amérique, 5 d’Afri¬
que, 2 d’Asie et 2 d’Europe. Nous citerons
seulement les Sp. robiniœ F., cistelinus 111.,
irroratus 01., Cardui Stév., varioloso-punc-
tatus Schr. (C.)
SPERMOPHILE. Spermophilus ( Tnépp.tx,
graine; «piAsco , j’aime), mam. — Genre de
Mammifères, de l’ordre des Rongeurs, fa¬
mille des Claviculés , créé par Fr. Cuvier
( Mém . du Mus., IX, 1822) aux dépens des
Marmottes et adopté par tous les zoologistes
modernes.
L’espèce type du genre Spermophile , le
Souslik , la seule qui soit parfaitement
connue, se distingue d’une manière géné¬
rale des Marmottes par une taille plus petite
et plus svelte, par des pieds beaucoup plus
longs et plus étroits , et dont les cinq doigts
sont presque entièrement libres , avec le
seul tubercule de la base dechacun dépourvu
de poils.
Les molaires des Spermophiles ont de la
ressemblance avec celles des Marmottes;
mais elles sont plus étroites, leur colline
antérieure se rétrécit, et le talon qui unit
cette colline à la postérieure se prolonge
beaucoup plus intérieurement. L’oreille est
entièrement bordée d’un hélix , et cette por¬
tion seule est détachée de la tête, tandis
que celle des Marmottes, en grande partie
écartée de la tête, n’a d’apparence d’helix
qu’à ses bords antérieur et postérieur. La
pupille, en se rétrécissant, prend une forme
ovale. La bouche est pourvue de grandes
abajoues, qui naissent presque à la com¬
missure des lèvres et s’étendent jusque sur
les côtés du cou, ce qui n’existe pas chez les
Marmottes. La queue est très courte et grêle.
Outre ces caractères, Fr. Cuvier en indique
encore quelques uns tirés de la forme de la
tête osseuse, mais qui ne semblent avoir
que peu d’importance.
Les Spermophiles établissent le passage
sérial des Marmottes proprement dites, aux
Écureuils de terre ou Tamia. Le type est,
comme nous l’avons déjà dit, le Souslik,
À rctomys cilillus Pallas, rongeur dont ies
habitudes diffèrent beaucoup de celles
des Marmottes , puisque ces dernières
se réunissent en société et ne recueillent
qu’un peu de foin pour l’hiver, tandis que
les Sousliks vivent solitaires et rassemblent
principalement des graines en quantité con¬
sidérable, mais dont ils ne font pas usage,
attendu qu’ils passent la saison rigoureuse
plongés dans un profond sommeil. Quant
aux espèces, assez nombreuses, qui ont été
réunies au Souslik, elles ne sont pas encore
suffisamment connues , et leur rapproche¬
ment n’a guère eu lieu que d’après leurs
formes extérieures. Il est probable que plus
tard on devra former avec elles plusieurs
genres distincts, et cela a même déjà été
essayé ; mais, dans l’état actuel de la zoologie,
nous ne croyons pas devoir accepter ces
coupes génériques qui ne nous paraissent
pas nécessaires, et nous nous bornerons à
indiquer comme simples subdivisions très
secondaires , les groupes des Citillus , Sper¬
mophilus et Cynomys.
§ I. Citillus Lichsteinsten.
Le Souslik. Spermophilus citillus , A. -G.
Desin.; Arctomys citillus, Pallas, Gm.; Glis
citillus, Erxl. Le Zizel et le Souslik, Buffon.
Le Lapin d’Allemagne, Brisson. Il est d’une
longueur de neuf à dix pouces et sa hauteur
est d’environ trois pouces. Il a la tête assez
volumineuse; le chanfrein bombé ; les yeux
grands et saillants, d’un brun noirâtre; les
oreilles presque nulles et représentées seu¬
lement par le tragus, qui les entoure an¬
térieurement et postérieurement au méat
auditif; les moustaches plus courtes que la
tête et noires; le corps couvert d’un poil
assez doux et court, d’un gris plus ou moins
brun ou fauve en dessus et parsemé de
petites taches très nombreuses , rondes ,
blanches, plus ou moins apparentes, for¬
mant tantôt des sortes de gouttelettes bien
distinctes, tantôt de simples ondes ; les par¬
ties inférieures d’un blanc plus ou moins
teint de jaune ; le tour des yeux et les pattes
jaunâtres; la queue mince, couverte de
poils assez longs, de la couleur du fond du
pelage. D’après ce que nous venons de dire,
l’on voit que lesystèrne décoloration duSous-
lik est très variable, aussi plusieurs natu¬
ralistes ont-ils cherché à former avec ces
variétés des espèces qui sont purement
nominales ; ainsi la variété à pelage tacheté
SPE
SPE
725
est le S. gultalus : la variété ondulée, ou à
zones blanches transversales à la longueur
du corps, est le S. undulatus ; enfin , une
autre variété, qui parfois porte le nom de
Marmotte de Sibérie, et qui est d’un brun
jaunâtre uniforme, avec la nuque cendrée
et la queue noirâtre , constitue le S. con-
color.
Les Sousliks vivent isolément, hors le
temps des amours , et se crement , sur les
pentes des montagnes, des terriers compli¬
qués et profonds , d’environ 2 mètres, ayant
de deux à cinq issues. En été, ils renfer¬
ment dans ces galeries des graines de dif¬
férentes sortes , telles que blé, chénevis,
pois, lin, etc., qu’ils transportent dans leurs
vastes abajoues. Ils s’engourdissent en hiver
comme les Marmottes. Les femelles , dont
la gestation dure vingt-cinq à trente jours,
font à chaque portée depuis trois jusqu’à
huit petits , qui naissent sans poils et les
yeux fermés. Les habitants des pays où se
rencontrent les Sousliks mangent leur chair:
la peau de ces rongeurs donne une fourrure
dont l'aspect est agréable et qui est assez
estimée.
Cette espèce se trouve dans toutes les con¬
trées du Nord, et une partie des régions
tempérées de l’ancien continent, telles que
la Russie, principalement dans le pays situé
entre le Volga et le lac Baïkal, l’Autriche,
la Bohême , le Kainthchatka , les îles Ajou¬
tes , etc. On dit qu’elle existe aussi dans la
grande Tartarie, en Perse et dans l'Inde;
mais il se pourrait qu’on eût regardé comme
lui appartenant des espèces différentes; et
en effet, assez récemment on en a indiqué
quelques unes dont nous citerons seulement
les noms :
Spermophilus persicus , Lesson ; S. con-
color , Is. Geoffroy. — De Perse et des
Indes.
Spermophilus leplodaclylus , Everm.
Lichst. — De Boukkarie.
Spermophilus mugosaricus, Everm. Lichst.
— De Boukkarie.
Spermophilus fuscus, Lichst. — De Bouk¬
karie.
§11. Spermophilus, Fr. Cuvier.
Le Spermophile de Parry. Spermophilus
Parryi , Richardson, Harlan. Arctomys al~
pina Parry. Il a le museau conique; les
oreilles très courtes; la queue longue, et
noire au bout; le corps tacheté en dessus
de plaques noires et blanches ; le ventre fer¬
rugineux. On en connaît deux variétés aux¬
quelles M. Richardson a donné les noms de
S- erythroglulteia et phœognala.
II habite la presqu’île Melville.
Parmi les nombreuses espèces qui entrent
dans cette subdivision et qui, jusqu’ici, ne
sont pas complètement connues, nous nous
bornerons à citer les suivantes :
Spermophile de Hood. Spermophilus Hoodi ,
Sabine. Sciurus tridecemlineatus, Mitchill.,
Fr. Cuv., Richards. — De l’Amérique du
nord, et surtout commun sur les rives de
la Soskantchewan.
Le Spermophile de Richardson. Spermo¬
philus Richardsonii, Sabine, Richards. — De
l’Amérique du Nord.
Spermophile de Franklin. Spermophilus
Franklini Sahine, A.-G. Desm. — De Carls-
ton-Housse.
Spermophilus pruinosus, Sabine; Arctomys
pruinosa, Gin.; A. pruinosus et gutt.atus
Richardson. - — De Rocky-Mounlains.
Spermophilus Douglasii , Richardson ;
Sciurus lateralis, Say. — De Rochy-Moun-
tains.
Spermophilus mexicanus , Lesson ; Citil-
lus mexicanus, Lichst. — De Toluca , au
Mexique.
Spermophilus Beecheyi , Richard. — De
Californie.
Spermophilus spilisoma , Bennet. — De
Californie.
Spermophilus macrurus , Bennet. — De
Californie.
§ 3. Cynomys, Rafînesque.
Le Spermophile social. Spermophilus
socialis. Cynomys socialis, Rafînesque, Sper¬
mophilus ludovicianus , Richard, A. -G.
Desm. ; Arctomys ludovicianus , Ord. Say ;
Arctomys latrans, Harlan ; Arctomys missou-
riensis , Warden; Cynomys griseus, Rafin.;
Spermophilus g riseus, Lesson, A.-G. Desm.
Pius grand que le Souslik ; son pelage est
assez variable pour le système de coloration :
cependant, dans le plus grand nombre des
cas il est d’un brun-roussâtre sale et pâle ,
entremêlé de poils gris et de poils noirs;
mais quelquefois la fourrure est entière¬
ment grise, et c’est à cette variété de coto-
726
SPE
ration qu’on a appliqué à tort le nom spéci¬
fique de Spermophilüs griseus.
Cette espèce habite les prairies; elle n’est
pas rare dans l’Amérique du nord , et prin¬
cipalement dans le Missouri.
Telles sont les espèces vivantes de Sper¬
mophile indiquées par les auteurs; disons
en terminant cet article que M. Kaup a
signalé une espèce fossile, qu’il nomme
Spermophilüs superciliosus et qui provient
des sables d’Eppelsheim. (E. Desmakest.)
^SPERMOPHILE. Spermophila. ois. —
Division générique établie par Swainson aux
dépens du genre Pyrrhula, sur la Pyr. fal-
cirostris Temm. Il a été question de cette
division à l’article Bouvreuil. (Z. G.)
*SPÊRMOPHORA. arachn. — M. Hentz
(dans le Sülenien, American journal of scien¬
ces and arts ) désigne sous ce nom un genre
de l’ordre des Aranéides , de la tribu des
Araignées et dans lequel les yeux ne sont
qu’au nombre de six, trois de chaque côté.
M. Hentz ne cite qu’une seule espèce qui est
le Spermophore méridional , Spermophora
meridionalis, Hentz ( Op . cit., t.XLI, 1841,
P» H7). (II. L.)
* SPE RAI O P H Y LL A , Neck. bot. ph. —
Synonyme de Sphenogyne R. Br. , famille
des Composées , tribu des Sénécionidées.
*SPERMOPIGA. ois. — Nom substitué
par G. -R. Gray à celui des Spermophaga
créé par Swainson, pour un genre démem¬
bré des Loxies de Vieillot. (Z. G.)
*SPERMOSCHJRUS (<r„ spp.o t , semence ;
<rxfovp0ç, écureuil), mam. — M. Lesson (Com¬
plément de Buffon , t. V, 1836 ) a créé sous
ce nom, aux dépens des Sciurus des anciens
auteurs , un genre de Rongeurs dans lequel
il range ( Tabl. des Mam., 1842) treize es¬
pèces d’Écureuiis d’Afrique. Ce genre n’est
généralement pas adopté , et les espèces
qu’on y a placées ont été réparties dans le
groupe des Écureuils proprement dits [voy.
ce mot). (E. D.)
*SPERMOSIRE. Spermosira ( <Jivepp.<x ,
semence; p« , chaîne), bot. cr. — (Phy-
cées.) Genre établi par M. Kutzing dans la
tribu des Nostocinées , avec ces caractères :
filaments simples, muqueux, articulés; ar¬
ticles ou cellules disciformes; les sporulifères
renflés, moniliformes. Une seule espèce est
indiquée par M. Kutzing , c’est le S. lütorea
Kg .{Harv.Phycol. Brit.,t. 113, C.). Elle se
SPH
trouve dans les fossés d’eaux saumâtres qui
avoisinent la mer. (Brèb.)
*SPESSARTINE . min. — Nom d’une es¬
pèce de Grenat à base de manganèse, qu’on
trouve au Spessart , près d’Aschaffenbourg ,
en Franconie. Voy. grenat. (Del.)
SPET. poiss. — Nom vulgaire de la Sphy-
rène de la Méditerranée. Voy. sphyrène.
(G. B.)
SPHACELAIKE; Sphacelaria ( o-tpoçxîXoç ,
sphacèie , brûlure ). bot. cr. — ( Phycées. )
Genre créé par Lyngbye , puis adopté p-ar
tous les phycologistes qui l’ont suivi, lequel
a pour type le Conferva scoparia Lin. Ce
genre a pourtant subi bien des vicissitudes,
et il a été plusieurs fois démembré. En ce
moment même il représente encore les gen¬
res Haloplèris , Chœtopteris et Stypocaulon
Kütz., du moins tel que nous entendons le
limiter ici avec MM. Harvey et Meneghini.
Voici ses caractères : La fronde est filiforme
articulée, très rameuse, à rameaux distiques,
une ou plusieurs fois pennée , de couleur
olhacée ou brune, garnie à sa base de fibres
nombreuses radiciformes (Stupa), qui ser¬
vent en même temps à la fixer aux lieux où
elle végète. Elle est composée d’un tube ex¬
terne qui relie entre elles des cellules pris¬
matiques disposées cireulairement sur un
même plan, et dont la multiplication a lieu
par division binaire, soit dans le sens de la
longueur pour l’accroissement en diamètre,
soit dans celui de la largeur pour l’allonge¬
ment de l’algue. Le dernier article des ra¬
meaux est comme brûlé, déchiré, décoloré, et
il a été longtemps regardé comme contenant,
sous forme de poussière brune, les corps re¬
producteurs. Les Sphacelairessontmonoïques
et se reproduisent ou se propagent par trois
moyens différents : 1° par des conceptacîes
axillaires ou latéraux renfermant une spore
unique ; 2° par des spermatoïdies ellipsoïdes
placées sur le même individu que les con-
ceptacles ; 3° enfin par des propagules, sou¬
vent de forme assez bizarre , nées du som¬
met des rameaux. On connaît une vingtaine
d’espèces de ce genre , dont le centre géo¬
graphique paraît être dans les mers tempé¬
rées. (C. M.)
SPHACELARIA. bot. cr. — - Vûy. spha-
CELAIRE .
*SPIIACELARIÉE8. bot. cr. (Phycées).
— Nom donné à une tribu de la famille des
SPH
SPH
727
Phycoïdées , laquelle se compose des genres
Cladostephus Ag., Myriotrichia Harv , et
Sphacelaria Ag. Voy . ces mots. (C. M.)
SPHACELE. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Labiées, tribu des Stacbydées,
formé par M. Bentham, d’abord dans le
Botanical Register, dans un appendix à la
planche 1289, n° 53, et ensuite dans sa
Monographie des Labiées, page 567, pour
des plantes toutes d’Amérique , principale¬
ment des côtes occidentales de l’Amérique,
du Sud, dont certaines avaient été regar¬
dées antérieurement comme des Sideritis
par MM. Humboldt et Kunth. Il a l’aspect
des Sauges avec plusieurs caractères des Sta-
chys. M. Bentham en a décrit 10 espèces.
(D. G.)
SPIIACÉLIE. Sphacelia. bot. cr. —
M. Léveillé a créé sous ce nom un genre
particulier pour le Champignon parasite ,
qui, en attaquant le pistil des Graminées ,
détermine sa déformation et le développe¬
ment en ergot de son ovule. On trouve à
l’article Seigle, à propos du Seigle ergoté,
les détails relatifs à l’opinion de M. Léveillé
sur ce Champignon et son action. Ce myco-
logiste range le genre Sphaeélie dans ses
Ciinosporés -Ectoclines , tribu des Sarcopsi-
dés , section des Tuberculariés. (M.)
*S PII A DA SMU S ( «jya^a^o'ç , agitation
convulsive), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères tétramères, famille des Curcu-
1 ionides gonatocères, et division des Apos-
v lasimérides Baridides, établi par Schœnherr
( Généra et spec. Curculio. syn. , t. VIII,
p. 290). Ce genre renferme trois espèces :
les Sphadasmus camelus Kl. , setifer et
carinicollis Schr. , originaires de l’Afrique
australe. (C.)
*SPIIÆi\A. moll. — Nom latin du genre
sphène , employé à tort au lieu de Sphenia
(Def , in Blainv. Man. Malac., 1825). Voy.
SPHÈNE et CORBULE. (G. B.)
*SPH.E.\I A. moll. — Faute orthogra¬
phique pour sphenia (Gray, in Lond. mag.
of. Nat. Hist., I, 1837). — Voy. sphène.
(G. B.)
*SPIIÆNISCUS. ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères hétéromères , famille des
Sténélytres et tribu des Hélopiens , établi
par Kirby ( Linn . Trans., t. XII, 22, p. 4),
adopté par Latreille et Dejean , et qui se
compose de 14 espèces de l’Amérique équi¬
noxiale. Nous nous contenterons de citer
parmi celles-ci , les suivantes : S. sphacela-
tus 01. ( Erolylus ) , ou Sp. variolalus Dej.,
unifasciatus (Cinctus 01 , Hel.) F., Eroty-
loides Ky., et Complus Pty. ; ces Insectes
sont assez grands, noirs et jaunes , souvent
couverts de gros points. Leur forme les rap¬
proche des vrais Erotyles. (C.)
*SPIIÆNODESMA. bot. ph.— Genre de
la famille des Verbénacées établi par Jack
( Mal. Mise., I, n. 1) pour des arbrisseaux
volubles dgs Indes orientales, qui ressem¬
blent aux Congea Roxb. par le port, l’inflo¬
rescence, le fruit, mais qui s’en distinguent
par leur corolle en coupe ou en entonnoir,
presque régulière et non bilabiée; parleurs
étamines au nombre de 5 et non didynames;
par leur style très court et non égal en lon¬
gueur aux étamines. M. Schauer ( Prodr.,
XI, p. 622) en décrit 4 espèces. (D. G.)
SPHÆiVURA. ois. — Voy. spijenura.
*SPHÆRA (acpatpa, sphère), ins — M.Ro-
bineau-Desvoidy ( Essai sur les Myodaires,
1830) indique sous cette dénomination un
genre de Muscides, qui n’est pas adopté par
M. Macquart. (E. D.)
SPîIÆRA . moll . foss . — G en re de Moi 1 us-
ques acéphales, établi par Sowerby sur les
parties fort incomplètes de charnières d’une
coquille globuleuse, couverte de sillons con¬
centriques et rugueux (Sphœra corrugata
Sow., Min. Conch., IV, pl 334, 1822). 11
faudrait des fragments plus nombreux et
mieux conservés pour établir rigoureusement
ce genre qu’on a provisoirement rapproché
des Avicules. (G. B.)
SPIIÆRALCÉE. Sphœralcea. bot. ph. —
Genre de la famille des Malvacées, tribu
des Malvées , formé par MM. Aug. Saint-
Hilaire et A. de Jussieu (Plant, us. du Brésil.,
tab., 52) aux dépens des Mauves. Les espèces
qu’il comprend sont des arbrisseaux et des
sous-arbrisseaux qui croissent naturelle¬
ment dans les parties chaudes des deux
Amériques, et qui se distinguent des Mauves
par leurs coques trispermes ; ces coques
sont nombreuses et elles sont groupées en
un fruit globuleux ou ovoïde et non dé¬
primé; elles s’ouvrent en deux valves par
leur ligne dorsale avant de se séparer les
unes des autres. D’après les deux auteurs
que nous venons de citer , le Sphœralcea
cisplatina est employé avec succès par les
SPH
728 SPH
Brésiliens dans les maladies de poitrine. Il
remplace pour eux notre Guimauve offici¬
nale. Le S. umbellala est une belle plante
cultivée comme espèce d’ornement, à belles
fleurs rouges, à grandes feuilles lobées, co¬
tonneuses. Elle est d’orangerie. (D. G.)
*SPHÆRANTHÉES. bot. ph.— Nom de
l’une des subdivisions de la sous-tribu des
Astérinées , tribu des Astéroïdées , famille
des Composées. V. ce dernier mot. (C. d’O.)
SPHÆRANTHUS. bot. ph. — Genre de
la famille des Composées, tribu des Asté¬
roïdées , formé par Vaillant et comprenant
des espèces herbacées, spontanées entre les
tropiques, dans l’ancien continent. Ces plan¬
tes > au nombre de 12 dans le Prodromus
(V, p. 369) , ont des feuilles longuement
décurrentes, des capitules de fleurs violettes
groupés en glomérules arrondis, serrés; ces
fleurs sont toutes tubuleuses, les femelles
en plusieurs rangs à l’extérieur, à corolle
tridentée, et celles du centre mâles, à 5
dents. Les akènes sont nus. De Candolle a
divisé ce genre en trois sous-genres : Eu-
sphœranthus , Cuspidella et Polycephalos.
(D. G.)
*S PILE HAST RU M (*pa~pa, sphère ; &<j-
rpov , étoile), infüs. végét. — Genre de Ba-
cillariées établi par Meyen ( Nov . Act. Nat.
Cur., XIV, 1829). (G. B.)
*SPHÆREDA. bot. ph. — Lindley etHut-
ton ont décrit dans leur Fossil flora , sous
le nom de Sphcereda paradoxa , une plante
fossile fort singulière trouvée dans les schis¬
tes et grès de Cloughlon dans une formation
analogue à celle de AVhitby sur la côte du
Yorkshire. Ce fossile, figuré t. III, pl. 159
du Fossil flora , consiste en une tige assez
épaisse, large de 1 à 2 centimètres , longue
dans cet échantillon d’environ 10 centimè¬
tres, donnant naissance à de nombreux pé-
dicelles qui portent des conceptacles sphé-
roïdaux de 8 à 10 millimètres de diamètre,
souvent géminés ou ternés à l’extrémité de
ces pédicelles, et dont l’organisation est tout
à fait inconnue. M. Murray, qui a commu¬
niqué ce fossile à MM. Lindley et Hutton ,
suppose que ce végétal pourrait être analo¬
gue au rhizome de la pilulaire avec les con ¬
ceptacles qu’il porte. Ce serait, selon lui ,
une pilulaire gigantesque. Sans rejeter cette
analogie, on doit la considérer comme très
incertaine. (Au. B.)
S PII.E RI A. BOT. CR. — Voy. SPHÉRIE.
SPHÆRIACËES. Voy. sphæriacés.
SPHÆRIACÉS / Sphœriacei. bot. cr. —
Fries a créé sous ce nom dans la famille des
Pyrénomycètes , une tribu qui emprunte
son nom au genre Sphœria. M. Léveillé a
formé aussi, dans sa classification, une tribu
de même nom qui rentre dans ses Thécas-
porés-Endothèques. (M.)
SPHÆRIDIOPHORUM , Desv. bot. ph.
— Synonyme d 'Indigofera Lin., famille des
Légumineuses-papilionacées. (D. G.)
*SPII.ERIÎ)IOTES. Sphæridiota. ins. —
Seconde tribu delà famille des Palpicornes,
ordre des Coléoptères pentamères , établie
par Latreille ( Règne an. de Cuv. , t. IV,
p. 525 ) et qui présente les caractères sui¬
vants: palpes maxillaires plus courts que
les antennes , à troisième article grand ,
renflé, en forme de cône renversé; lobe
maxillaire membraneux ; premier article
des tarses aussi long au moins que le sui¬
vant ; corps presque hémisphérique ; pré¬
sternum prolongé en pointe à son extrémité
postérieure; jambes épineuses; antérieures
palmées ou digitées dans les grandes espèces.
Antennes composées de 8 à 9 articles (si
l’on considère le dernier comme un appen¬
dice du précédent ). Insectes petits , vivant
dans les bouses , au bord des eaux , sous
les détritus, dans les bois sous la mousse ;
genres : Sphœridium , Cercyon , Cyclono »
tum , Pélosoma et Megasternum. (C).
SPHÆRIDIUM ( crcpoupa , sphère; tîdoç ,
forme), ins. — G. de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Palpicornes, tribu
des Sphæridiotes, établi par Fabricius(Vi/sL
Eleulheratorum , 1 , 92 ) , sur le Dermestes
Scarabœoides Lin., espèce qui se rencontre
dans toute l’Europe, dans le nord de l’Afri¬
que et dans la Sibérie orientale. Cette es¬
pèce se distingue des Cercyon par les tarses
antérieurs des mâles qui sont dilatés. La
larve et l’insecte se trouvent dans les bouses
de vache. (C.)
*SPHÆRlDOFS (ayaîpot, sphère ; ap¬
parence). ins. — Genre de la famille des Rédu-
viides, de l’ordre des Hémiptères, établi par
MM. Amyot et Serville ( Hist. des Ins. Hé¬
mipi. , Suites à Buffon) sur un seul insecte
du Brésil, le S. amœnus ( Reduvius amœnus
Lep. de St-Farg. et Serv.) très remarquable
par une tête courte tronquée antérieurement
SPH
et ne se prolongeantes au-delà des anten¬
nes ; par des yeux très gros se rejoignant
presque endessous ; par des ocelles, très rap¬
prochés et placés sur une gibbosité, etc. (Bl.)
*SPHÆRIESTES , Curtis Kirby. ms.—
Synonyme de Salpingites Gyllenhal , De-
jean.
*SPHÆRHTES. Sphœriitœ. ins. — Nous
désignons ainsi un groupe de la tribu des
Grylliens, famille des Gryllides, de l’ordre
des Orthoptères, comprenant seulement le
genre Sphœrium. (Bl.)
*&PIÏ/EÏ\ION (a-foupcov, petit globe), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères subpen¬
tamères, famille des Longicornes et tribu
des Cérambycins, créé par Serville ( Ann.
delà Soc. ent. de Fr., t. 111, p. 64), adopté
par Dejean ( Catal ., 3e éd . , p. 352), qui y
rapporte 22 espèces de l’Amérique équi¬
noxiale ; mais aujourd’hui le nombre de
celles connues s’élève presque au double;
nous désignerons parmi ces espèces les sui¬
vantes : S. cyanipenne Serv., pubescens 01.,
triste, rugicolle Guer. et violaceum Perty
( Acanthoplera ). Ces Insectes offrent aux an¬
tennes et quelquefois à l’extrémité des ély-
tres des épines aiguës ; pattes grêles ; cuisses
fortement en massue; corps recouvert le
plus souvent de poils rares fort longs. (C.)
^SPIIÆRITES (a^acpiTyjç, qui a une forme
sphérique), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, famille des Clavicornes,
tribu des Silphales , établi par Dufschmidt
( Fauna Auslriœ , I , p. 206), adopté par La-
treille [Règne an. de Cuv., t. IV, p. 495) et
reproduit depuis par Fischer sous le nom de
Sarapus. Le type est VHisler glabratus F.
[Nüidula GhL). On le rencontre en Suède
et en Autriche. Cet insecte ressemble beau¬
coup à un Hisler, mais la massue de l’an¬
tenne est perfoliée. (C.)
SSGl EÙlTIS bot. ph. — Genre de Cras-
sulacées formé par MM. Ecklon et Zeyher
( Enum. planlar. Afri. austr. exlralrop . ,
pag. 299) pour des sous arbrisseaux du cap
de Bonne-Espérance , à feuilles opposées,
presque connées; à fleurs terminales et
axillaires, présentant un calice profondé¬
ment divisé en 5 lobes linéaires , obtus ,
dressés; une corolle à 5 lobes lancéolés, con-
nivenls, à nervure médiane épaisse et pro¬
longée en pointe; 5 étamines; 5 écailles
linéaires; et 5 carpelles. MM. Ecklon et
SPH 729
Zeyher ont fait connaître douze espèces de
ce genre. (D. G.)
*SFHÆIUUM (atpacpcov, petite boule), ins.
— Genre de la famille des Gryllides, de l’or¬
dre des Orthoptères, établi par Charpentier
et adopté par tous les entomologistes. On
connaissait jusqu’ici un seul Sphœrium, le S.
acervorum ( Blalta acervorum Pa nz.). C’est un
petit Insecte de notre pays, très singulier et
fort rare, habitant seulement les fourmilières
où il est fort difficile à rencontrer. Cet Ortho-
ptère se fait remarquer par un corps orbicu-
laire , une tête cachée sous le prothorax ,
des élytres et des ailes nulles dans les deux
sexes; des cuisses postérieures renflées,
énormes comparativement à la petite taille
de l’Insecte; des antennes courtes, etc.
M. Lesson a découvert une seconde espèce en
Algérie ; il la nomme S. Mauritanicum. Ce
genre est désigné, dans les ouvrages de La-
treille, sous le nom de Myrmecophila. (Bl.)
SPIIÆR OC Ali Y A . bot. ph. — Genre de
la famille des Santalacées créé par Wallich
pour des arbres de l’Inde, à feuilles alter¬
nes, entières, à fleurs en grappes, herma¬
phrodites, dont le périanthe a son tube en
massue, adhérent, le limbe quinquéparti ,
persistant, et porte à sa gorge 10 écailles
sur deux rangs ; les étamines sont au
nombre de 5 opposées au périanthe. Le
fruit est un drupe en forme de poire, cou¬
ronné par le limbe du périanthe et renfer¬
mant dans un noyau lisse une graine que
les habitants du Népaul mangent dans le
Sphœrocarya edulis Wall. (D. G.)
SPHÆROCEPHALES ( acpaTpa , sphère ;
xtcf> a)V , tête), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères , famille des Serri-
cornes, section des Sternoxes et tribu des
Elatérides, créé par Eschscholtz, adopté
par Germar [Zeitschrift fur die Entom., vol.
I, 1839, p. 191) et par Dejean ( Cal ., 3e éd.,
p. 96), qui y rapporte les deux espèces sui¬
vantes, les S. brasiliensis Dej. et ligniperda
Lac. La première est du Brésil et la deuxième
de Cayenne. (C.)
SPHÆROCEPHÀLIJS , Lagas. bot. ph.
— Genre de Cornposées-Nassauviacées rap¬
porté par De Candolle comme synonyme au
genre Caloptilium Lagasca. (D. G.)
SPIIÆROC El» A (acpoùpa, sphère ; x«pa; ,
antenne), ins. — Genre de Muscides, de la
division des Sphœrocérides , créé par La-
92
t. xi.
730
SPH
treille ( Noav . Dict. d'hist. val., 1804), et
adopté par M. Macquart , qui l’a restreint
aux espèces à cuisses antérieures renflées ;
les postérieures étant allongées , et à ailes à
nervures médianes entières , etc. Ces In¬
sectes , qui sont communs sur les fumiers ,
ont, par la longueur de leurs pieds posté¬
rieurs, la faculté de sautiller. On n’en dé¬
crit que deux espèces : 1° la Musca sub-
sultans Linné ( S . curvipes ) , qui se trouve
communément dans toute la France; 2° la
S. denticulata Meig., Macq., qui n’a en¬
core été rencontrée qu’en Allemagne.
(E. D.)
* SPIIÆROCÉRIDES. Sphœroceridæ.
ins. — M. Macquart ( Diptères , des Suites à
Buffon, de Roret, t. II, 1835) donne ce nom
à une sous- tribu des Muscides, dans l’ordre
des Diptères, qui comprend les genres Ce-
roplera , Sphœrocera , Borborus , Crumo-
myia, Ileteroptera, Olin a , Limosina et Apte-
riva. Voy. ces mots. (E. D.)
*SPHÆROCERUS (acpaTpa , sphère ; x/-
potç , antenne ). ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Clavi-
cornes et tribu des Dermestins , substitué
par Hope ( Coleoplerist's manual, p. 143) au
mot Globicornis de Latreille ( Règne an. de
Cuv., t. IV, p. 511). Les types sont les D.
nigripes F. ( rufitarsis Pz.) et fulvipes Guer.
Le premier se trouve en France et en Alle¬
magne, et le deuxième aux Antilles. (C.)
*SPHÆROCHARÏS ( a<poup* , sphère ;
yjpiq, grâce), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères, famille de Cy¬
cliques et tribu des Cîylhraires, créé par
Th. Lacordaire ( Monogr . de la fam. des Phy¬
tophages, t. Il, p. 634 ), qui le comprend
parmi ses Clythrides Lamprosomidées. Deux
espèces rentrent dans ce genre, savoir : la
S. marginicollis Guér. et margaritacea Dej.,
Lac; l’une et l’autre sont originaires du
Brésil. LesSphærocharis ont pour caractères:
un pygidium distinct; des tarses à crochets
bifides et soudés à leur base. (C.)
SPHÆROCOCCIJS. bot. cr. — Nom
latin du genre Sphérocoque. Voy. ce mot.
*SP!IÆROCORI$ (aepoupa, boule; Xo-
pi; , punaise), ins. — Genre de la tribu des
Scutellériens , groupe des Scutellériles , de
l’ordre des Hémiptères, établi parM. Bur-
meister ( Ilandb . der Entom.), sur des espèces
dont le corps est très épais , la tête large ,
les antennes à deuxième article plus court
SPH
que le troisième. Nous citerons comme les
principaux représentants de cette division
les S. ocellatus Klug , S. annulas ( Telyra
annulas Fabr. ) et S. argus ( Telyra argus
Fabr.), du Sénégal. (Bl.)
*SPHÆRODACTÏLUS (^aïpog, globu¬
leux ; êxxTvloç , doigt), rept. — M. Wagler
( Syst . Amphib., 1830) a indiqué sous ce
nom un genre de Reptiles sauriens , qui
correspond entièrement aux Sphériodac-
tyles de G. Cuvier (Bèg. anim , II , 1829) ,
et qui doit rentrer dans le groupe naturel
des Geckos (voy. ce mot). (E. D.)
*SPHÆRODEMA (crcpaîpa, boule; o/p.aç,
corps ). ins. — Genre de la famille des Né-
pides , groupe des Naucorites, de l’ordre
des Hémiptères, établi par M. Laporte de
Castelnau et adopté par MM. Burmeister,
Amyot et Serville , etc. Les Sphærodema se
reconnaissent à leur corps aplati , de forme
ovalaire, à leurs cuisses très épaisses, leurs
jambes courbes*, leurs tarses de deux ar¬
ticles , le dernier muni de deux très petits
crochets. Le type du genre est le S. annu -
latum (Nepa annula ta Fabr., Sphærodema
rotundata Lap. de Cast.), des Indes orien¬
tales. (Bl.)
*SPHÆROD$RUS (^aîpot, sphère; dapd,
cou), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères, famille des Carnassiers et
tribu des Carabiques grandipalpes , établi
par Dejean ( Species général des Coléoptères,
t. II, p. 14) sur 5 espèces de l’Amérique
septentrionale, savoir : S. stenoslomus We¬
ber, bilobus Say, Lecontei Dej., nitidicollis
Chevt., et Niagarensis Lap. Ce sont d’assez
grands Insectes à corselet globuleux , et voi¬
sins des Cychrus. (C.)
* SPHÆRODON (acpaîpa, sphère;
dent), poiss. Genre de Sparoïdes indiqué
par Rüppel (Neue Wirbellh. zuder Fauna von
Abyss. gehor., 1838). (G. B.)
* SPHÆRORORUM ( <7<P aîpa , sphère ;
Jwpov, présent), annél. — Genre d’Annélides
de l’ordre des Dorsibranches , de la famille
des Ariciens (Orsted, in Wiegm. Arch., I,
1844). (G. B.)
* SPHÆRODLS (a<paîp*, sphère;
dent). roiss.Foss.~M. Agassiz a formé, sous
ce nom, un genre de Poissons Ganoïdes de la
famille des Pycnodontes. Le caractère dis¬
tinctif de ce genre consiste dans la disposi¬
tion des dents, rangées circulairement en
séries régulières. Le squelette de ces Poissons
SPH
SPH
731
n’est pas connu, et la disposition des dents
rappelle à peu près celle qu’on rencontre chez
les grands Lepidotus. Deux espèces ont été in¬
diquées dans les terrains triasiques ; dans les
terrains jurassiques, ces espèces sont moins
nombreuses que celles des Pycnodus ; quel¬
ques espèces ont été trouvées dans les ter¬
rains crétacés ; elles abondent surtout dans
les terrains tertiaires et s’y trouvent même
en plus grand nombre que celles des autres
genres de la même famille. On a décrit, en
outre, quelques espèces qui proviennent de
gisements dont l’âge n’a pas été encore pré¬
cisé. (E.Ba.)
*SPIIÆIU)GASTEF» (acpaî'pa, sphère;
yaaryj'p, ventre), ins. — M. Zetterstedt (Dipt.
Scand ., I, 1842) indique sous cette déno¬
mination un genre de l’ordre des Diptères,
de sa division des Inftatœ. (E. Do)
*S FIIÆROG ASTE F» , Dejean. ins. — Sy¬
nonyme de Pachyrhynchus Germar, Schœn-
herr. (C-)
SPHÆROIDIÏMA. — Voy . SPHÉROÏDINE.
SPHÆROLOBIFM ( a?a7Pa , sphère ;
Xoêcç, légume), bot, pu. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-Papilionacées, tribu
des Podalyriées, créé par Smith pour de
petits arbustes et des sous-arbrisseaux de
la Nouvelle-Hollande , à rameaux en ba¬
guette portant d’abord quelques feuilles
simples, qui tombent bientôt; à fleurs en
grappes lâches, présentant un calice 5-fide,
bilabié, un style souvent relevé sur un côté,
vers son extrémité, d’une membrane longi¬
tudinale; à légume sphérique 1-2-sperme
pédiculé. De Candolle ( Prodr ., II, p. 107)
en caractérisait deux espèces : le S ■ vimi-
neum Smith, à fleurs jaunes et le A. medium
R. Br., à fleurs rouges. Ce nombre a été
triplé dans ces derniers temps. Le S. vimi-
neum est cultivé assez fréquemment dans les
jardins en terre de bruyère, et en orangerie
pendant l’hiver. On le multiplie par semis.
(D. G.)
*SPHÆR01VIAT0DA. crust. — M. Bur-
meister ( Beitrage zur Naturgeschichte der
Rankenfüsser, désigne sous ce nom une fa¬
mille de l’ordre des Cirripèdes. (H. L.)
* SPHÆROMETOPA (a<poupa , sphère ;
p.£TW7rov , front ). ins, — Genre de 1 ordre
des Coléoptères subpentamères, famille des
Cycliques, tribu des Alticites, proposé par
nous et adopté par Dejean ( Cat ., 3e édit.,
p. 411). Le type est le S. acroleuca Wied.
Il a pour patrie l’île de Java. (C.)
*SPlIÆIlOi\IIA (trcpoupa, sphere; pvTa,
mouche), ins. — Genre de Diptères, de la
famille des Muscides, créé par M. Stéphens
{Cal. brit. Ins., 1829) , et qui n’est pas
adopté par M. Macquart. (E. D.)
SPHÆUOMORPI1EA. bot. pii.— Genre
de la famille des Composées, tribu des Sé-
nécionidées , formé par De Candolle pour
des plantes herbacées de l’Asie tropicale et
de la Nouvelle-Hollande , très voisines des
Myriogyne Less. Ce botaniste en décrit trois
espèces. (D. G.)
*SPHÆ ROMOR PUIS (c rcpcûpa, sphère;
popcpv , forme), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Lamel¬
licornes , tribu des Scarabéides arénicoles,
créé par Germar ( Zeitschrift fur die Ent. ,
vol. IV, p. 1 10-148). 15 espèces américaines
rentrent dans ce genre ; telles sont les A’.
nilidulus Dj., chalceus, semi-punctalus, vol-
vox Er., etc. (C.)
*SPHÆ UOMUS (<7cppipcofj.oc, corps sphéri¬
que). ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères télramères, famille des Curculionides
gonatocères, division des Cyclomides, at¬
tribué par Dejean à Schœnherr (Cat., 3e éd.,
p. 291 ) , et que l’auteur suédois a publié
sous le nom de Celeuthetes ( Généra et sp.
Curcûlio. syn., t. Vil, 1, 250). Ce genre se
compose de deux espèces : les S. echinalus
F. (S. auslralis Dej.) et insularis Schr. La
première est propre à la Nouvelle Hollande,
et la deuxième aux îles Marianes. (C.)
SPIIÆUO NE M A . bot. cr. — Genre de
Fries, qui appartient , dans la classification
de M. Léveillé, aux Clinosporés- Endoclines,
section des Sphéronéinés.
*SPHÆRONITES (a<pa?Pa, Sphère), éch.
foss. — Genre de Crinoides libres, du groupe
des Cystidées, établi par Hisinger, et com¬
prenant des espèces spéciales aux terrains
anciens du Nord. Les Sphæronites sont glo¬
buleuses et portées par un pédoncule rond
et épais ; leur bouche forme un petit tuyau ;
l’ouverture ovarienne est recouverte par une
pyramide assez forte; le bassin est formé de
six plaques (His., Lelh. Suec., 1837). (E.Ba.)
* SPIIÆROAOIDEA (cxpcopwv , arrondi
en peloton ). échin. — Groupe d’Échinoder-
mes , établi par M. Austin dans la famille
des Encrines, et dont le nom rappelle le
SPH
732
principal caractère extérieur ( Aust. , Ann.
nat. hist., X, 1842). (G. B.)
SPHÆRONYCHUS ( a^oupa , sphère ;
ovu^, ongle), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères , famille des
Cycliques et tribu des Alticites, proposé par
Dejean {Cal., 3e éd., p. 407). Ce genre ren¬
ferme les trois espèces suivantes : S. mêla -
nurus 01. , excelsus et cinclipennis Dej.
Toutes proviennent des environs de Rio-
Janeiro. (C.)
*SPII /F. IIOPÆUS . myriap. — Genre de
l’ordre des Diplopodes , de la famille des
Polyxénides, établi par Brandt aux dé¬
pens des Glomeris de Latreille , et adopté
par tous les myriapodophiles. Les espèces
qui composent cette coupe générique sont
peu nombreuses. Je citerai comme repré¬
sentant ce genre le Sphæropœus hercules
Brandt. (H. L.)
*SPHÆROPALPUS O?oup«, sphère,
palpus , palpe), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères subpentamères, famille deg
Cycliques et tribu des Cassidaires Hispites,
proposé par nous et adopté par Dejean {Cat.,
3S éd., p. 391) qui n’y rapporte qu’une es¬
pèce : le Sp. cinclus Dej. ( Platyauchenia
limbata St.). Elle est propre au Brésil. (C.)
SPHÆROPHORE. Sphœrophoron, Pers.
bot. cr. — Syn. de Sphérophore. Voy. ce
mot.
SPHÆROPfiORÉES. bot. cr. — Voyez
SPHÉROPHORÉES.
*SPHÆROPHORIA ( ccpaTpa , spbere ;
? opoç , porteur), ins. — Genre de l’ordre
des Diptères, famille des Brachystomes ,
tribu des Syrphides , créé par MM. Lepel-
letier de Saint-Fargeau et Serville ( Encycl .
mélh., 1825) , et adopté par M. Macquart
{Diptères, des Suites à Buffon, de Roret, I,
1834). Les Sphœrophoria , qui faisaient
partie des Scœva de Fabricius , ont la
trompe menue; les antennes insérées sur
une légère saillie du front , et assez distan¬
tes de la base, etc. On en décrit dix espèces
toutes propres à la France , et parmi les¬
quelles je citerai comme type la S. scripta
Lalr, , Meig. , Fabr. ( Scœva menthastri
FalL). (E. D.)
*SPI1ÆR0PH0RUS ( c r-poupot, , sphère ;
«popoç , porteur), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères pentamères , famille des
Clavicornes et tribu des Histéroïdes, créé
SPH
par Waltl ( J sis Revue Silbermann , t. IV,
p. 150). Ce genre renferme deux espèces,
l’une d’Andalousie et l’autre d’Égypte. La
première, qui en forme le type, a reçu de
l’auteur le nom de Sp. caslaneus. (C.)
SPHÆR0PI1YSA, bot. ph. — Genre de
la famille des Légumineuses-papilionacées ,
tribu des Lotées, formé par De Candolle
pour deux herbes vivaces de l’Orient, dé¬
crites l’une par Pallas, l’autre par Marschall
de Biebérstein comme des Phaca. Ces deux
plantes sont le S. salsula DC., et le S- cas-
pica DC. MM. Jaubert et Spach en ont pu¬
blié récemment une troisième espèce qu’ils
ont nommée S. microphylla. (D. G.)
*SPHÆR0PÏS (ccpoupa , sphère ; «ty, appa¬
rence). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
subpentamères, famille desCycliques ettribu
des Colaspides , proposé par nous et adopté
par Dejean {Cat., 3e éd., p. 434). Cet au¬
teur y introduit les deux espèces suivantes:
5. œruginosa et pilosaDe]. La première est
originaire des environs de Rio-Janeiro, et
la deuxième de Carthagène. (C.)
*SPHÆROPLACIS (a?arpa, sphère ; «XâÇ,
croûte), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères subpentamères, famille des Cycliques
et tribu des Colaspides , proposé par nous
et adopté par Dejean {Cat., 3e éd. p. 433).
L’auteur rapporte sept espèces qui toutes
sont inédites et originaires de l’Amérique
équinoxiale. Parmi celles-ci nous désignerons
seulement les suivantes : PL splendida et
bimaculata Dej. (C.)
St>HÆROPLEA ( ac paîpa, Spbere;
plein), bot. eu. (Phycées). — Genre de la tri¬
bu des Confervacées, institué par M. Agardh
sur le Conferva annulina Roth. {Cat. Bot.,
III, p. 211, t. 7). Voici comme il est défini
dans le Systema Algarum : Filaments tubu¬
leux continus , remplis de globules unisé-
riés et de couleur rouge. Ce genre, voisin
du Bangia , en diffère par plusieurs carac¬
tères. Il se compose d’une seule espèce qu’on
rencontre dans les eaux douces. (C. M.)
*SPHÆROPOMÏS(cr^rpa, sphère;
gobelet), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères subpentamères, famille des Cycliques
et tribu des Alticites, proposé par Dejean
{Cat., 3e éd., p. 417). L’espèce type et uni¬
que est VAltica globala 01. Elle a pour
patrie la Nouvelle-Hollande. (C.)
SP&ÆROPSIS. bot. cr. — Genre créé
SPH
733
par M. Léveillé , et rapporté par lui aux
Clinosporés-Endoclines , section des Sphé-
ropsidés, dans sa classification mycologique.
SPHÆROPTERIS. bot. eu. — Genre de
la famille des Fougères-Polvpodiacées, éta¬
bli par M. Rob. Brown sur une Fougère du
Népaul, dont la fronde est tripennée, dont
les sporanges forment des groupes ou sorcs
globuleux, portés sur un réceptacle arrondi,
pédicellé, qui s’élève du milieu d’une veine.
Un autre genre proposé dans la même
famille , sous le même nom, par M. Bern-
liardi , rentre, comme synonyme, dans les
Cyathea Smith. (D. G.)
*SPHÆROPTERES , Guérin-Meneville
( Voyage de la Coquille, 2, p. 122). ins. —
Synonyme de Isomerinlhus Schœnherr (Gen.
et sp. Curculio. syn ., t. VII, 1, p. 242). (G.)
*SPII ERORHÏNUS ( acpaTpa , sphere; p7v,
nez), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res tétramères , famille des Curculionides
gonatocères et division des Erirhinides ,
établi par Guérin-Meneville ( Revue Z oolog.,
1841, p. 127), sur une espèce de Triton
Bay(Vavao); nommée 5. villosulus Gm. (C.)
*SPHÆROSACME , Wall. bot. pii. —
Synonyme de Lansium , famille des Mélia-
cées.
* S P H Æ ROSI R A (acpaîpa , Sphere; av.pâ ,
chaîne), infus. — Genre établi par M. Ehren¬
berg dans sa famille des Volvocina , et ca¬
ractérisé par la présence d’un seul filament
flagelliforme , pris pour une trompe, et d’un
point rouge oculiforme. Les Sphærosira dif¬
fèrent des Uroglena par l’absence de queue;
d’ailleurs chez eux la division spontanée n’a
pas lieu uniformément, et il en résulte des
gemmes ou globules internes comme chez
les Volvox proprement dits, qui diffèrent
par leur double filament flagelliforme. La
seule espèce est le S. volvox, qui forme des
globules larges de 50 centièmes de milli¬
mètre. (Duj.)
*SPHÆROSOMA, Kirby. ins. — Synon.
de Leplia du même auteur, genre qui a pour
type la Coccinella quercus de Leach; espèce
d’Angleterre et qui n’a aucun rapport avec
le genre établi par Dejean. (G.)
SPHÆROSOMA. bot. cr. — Ce genre ,
créé par Klotzsch , appartient, dans la das»
sification de M. Léveillé, aux Thécasporés-
Endothèques, tribu des Angiosarques , sec¬
tion des Tubéracés, (M.)
SPH
SPIIÆROSPORÏIJIW. bot. cr. — Ce
genre, créé par Schweinitz , appartient,
dans la classification de M. Léveillé , aux
Clinosporés-Ectoclines , tribu des Sarcopsi-
dés , section des Tuberculariés. (M.)
*SPSI/RROSTEMMA. bot. ph. — Genre
de la famille des Schizandracées, formé par
M. Blume pour des Kadsura de Wallich.
Les espèces qu’il comprend sont des arbris¬
seaux grimpants de Java, du Bengale et du
Népaul , à fleurs pédonculées , solitaires ,
unisexuelles , pourvues d’un calice à trois
sépales et d’une corolle à six pétales ; les
fleurs mâles ont de nombreuses étamines por¬
tées sur un réceptacle conique; tandis que
les femelles présentent des ovaires nom¬
breux , sessiles , uniloculaires , bi-ovulés ,
surmontés de stigmates sessiles , et portés
sur un réceptacle qui finit par s’allonger
beaucoup. (D. G.)
*SPIIÆROSTE PHAIMUS. bot.cr. — Genre
de Fougères-Polypodiacées , établi par J.
Smith pour une espèce de l’Inde à fronde
pinnée et pinnules pinnatifides, portant des
spores oblongs, pourvus d’une indusic hya¬
line qui les entoure de son bord frangé.
*SPHÆROSTIGMA . bot. ph.— Genre de
la famille des Ænothérées ou Onagrariées ,
proposé comme simple sous-genre des Æno-
thera par M. Seringe ( Prodr ., I. 111, p. 46),
adopté comme groupe générique distinc-
et séparé sous ce même nom par M. Endli-
cher, et, sous d’autres noms, par différents
botanistes. 11 comprend des espèces généra¬
lement petites et grêles, de l’Amérique sep¬
tentrionale et du Chili, à fleurs jaunes, re¬
marquables surtout par leur stigmate épais,
indivis et presque globuleux. (D. G.)
*SPHÆROTEEE. bot. pii. — Genre créé,
dans la famille des Amaryllidées , par
M. Près!, pour une plante du Pérou encore
fort imparfaitement connue. Le genre lui-
même est extrêmement douteux. (D. G.)
SFHÆROTHECA. bot. ph. — Genre de
la famille des Scrophularinées , formé par
M. Chamisso ( Linnœa , t. II, p. 606) pour
une plante herbacée , du Brésil , à fleurs
bleues , solitaires sur des pédoncules axil¬
laires, présentant un calice égal , quinqué-
parti; une corolle à deux lèvres dont la su¬
périeure plus courte , bilobée ; quatre éta¬
mines didynames, incluses ; un ovaire à
deux loges multi-ovulées , surmonté d’un
734
SPH
SPH
style simple et d’un stigmate bilamellé, le¬
quel devient une capsule globuleuse , bilo-
culaire, à déhiscence septifrage. (D. G.)
*SPHÆROTHÆRIA.myriap. — M.Brandt,
dans le Bulletin des naturalistes de Moscou,
donne ce nom à une tribu de la famille des
Glomérides. Voy. glomérides. (H. L.)
*SPHÆROTHERIIJM. myriap.— C’est un
genre de l’ordre desDiplopodes, de la famille
des Glomérides, établi par M. Brandt aux
dépens des Zephronia de M. Gray, et adopté
par tous les myriapodophiles. Comme re¬
présentant ce genre, je citerai le Sphœrothe-
riurn rolundatum Brandt ( Bulletin des natu¬
ralistes de Moscou], t. VI, p. 198). [Cette
espèce a pour patrie le cap de Bonne Espé¬
rance. (H. L.)
*SPHÆ UOTUS (c7<po«pw toç, arrondi), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères hétéro-
mères , famille des Sténélytres , et tribu
des Hélopiens, créé par Kirby ( Linn . Tran-
sact. Amer., t. XXI, p. 15), adopté par De-
jean, Latreille, etc. 8 espèces américainesont
été décrites par le marquis de Brême qui a
établi trois divisions dans ce genre ; 3 sont
originaires du Mexique, 3 du Brésil et une
est particulière au Paraguay; parmi celles-
ci sont les S. curvipes Kz., politus et gra~
vidus de Br. (C.)
*SPHÆROZOSMA ( vf0 «p« , sphère ;
Çwo-fA a, ceinture), infus. alg. — Genre
proposé par M. Corda pour une algue mi¬
croscopique , de la famille des Desmidiées
(S. elegans) qui paraît être un Arllirodesmus
ou Scenedesmus. (Duj.)
*SPHÆROZOUM (crcpaîpa, sphère; Çwov,
anima!), infus? — Genre proposé par Meyen
pour un animal microscopique agrégé, qu’il
classe parmi les Agastriques et qu’il avait
observé dans les mers de Chine. (Duj.)
*SI IIÆROZYGE. Sphœrozyga ( ocpaîp* ,
sphère ; Çvyaw, je joins ). bot. cr. ( Phy-
cées). Ce genre , créé par Agardh , a été
adopté par Kützing , dans la tribu des Nos-
tocinées , avec ces caractères : Filaments
moniliformes, simples, entrelacés, et for¬
mant une couche gélatineuse, indétermi¬
née ; sporanges elliptiques , placés çà et
là dans la série des articles des filaments.
Les Sphœrozyga , qui sont au nombre de
huit à dix, croissent dans les eaux douces et
saumâtres , sur les plantes aquatiques , et
même sur la terre humide. Ils se distin¬
guent des Anabaina, auxquels plusieurs au¬
teurs les réunissent, par leurs articles ellip¬
tiques (sporanges), renflés, qu’on remarque
dans la série des globules qui composent
leurs filaments. Dans les véritables Ana¬
baina, ces sporanges sont globuleux. Les
Cylindrospermum Kg. , autre démembre¬
ment du genre Anabaina, ont des sporanges
elliptiques, géminés ou qualernés , séparés
par un article globuleux ; et si le sporange
elliptique est à l’extrémité d’uu filament, il
est surmonté d’un article globuleux termi-
naC (Bréb.)
SPHÆRULA , Megerle ( Catal. Dahl ,
p. 53). ins. — Synonyme de Nanodes et Na-
nophyes Schœnherr. Voy. ce dernier mot.
(C.)
SPHÆRULACEES. Sphœrulaceœ . mole.
— M. de Blainville adopta cette dénomination
pour une petite famille de son ordre des Cel-
lulacées, dans laquelle il réunissait les gen¬
res Miliole, Mélonie, Saracénaire et Textu-
laire. Comme M. de Blainville l’a reconnu
lui-même, après la publication de son Traité
de Malacologie, ces genres n’ont point d’af¬
finité entre eux et appartiennent à des fa¬
milles fort différentes. (G. B.)
* SPHÆRULARIA, HELM. Voy. SPHÉRU-
LAIRE.
S PHÆRU LITE . moll. — Voy. sphéru-
LITE .
SPHAGÉBRANCHE . Sphagebranchus
(atpayyj, gorge; Spa-y^ia, branchies), roiss. — -
Sous le nom de Sphagébr anche, Bloch a créé
un genre de Poissons inalacoplérygiens apo¬
des, de la famille des Anguilliformes et
voisin des Murènes. Le caractère principal
qui distingue les Sphagébranches des Murè¬
nes consiste dans la position des ouvertures
branchiales qui, chez les premiers, sont rap¬
prochées l’une de l’autre sous la gorge. Dans
plusieurs espèces, les nageoires verticales ne
commencent à devenir saillantes que vers la
queue; le museau est avancé et pointu;
l’estomac est un long cul-de-sac; l’intestin
est droit; la vessie, longue, étroite, située
en arrière. Quelques espèces sont absolu¬
ment privées de pectorales; d’autres en
présentent de petits rudiments; certaines
même n’offrent aucun vestige de nageoires
ventrales, et sont, par conséquent, dépour¬
vues de toute espèce de nageoires. Dans
cette dernière catégorie se trouvent les gen-
SPH
735
SPH
res Apterichtes de M. Duméril et Cécilies
de Lacépède.
M. Agassiz indique une espèce fossile de
Sphagébranche, le S. formosissimus, prove-
nant du Monte-Bolca. (E. Ba.)
*SPHAGNÉES. bot. cr. (Mousses). —
Tribu peu nombreuse, mais fort remar¬
quable de la famille des Mousses, et qui ne
renferme que le seul genre Sphagnum. Voy.
sphaigne. (C. M.)
*SPHAGNOECETIS ( crcpayvo; , mousse ;
olxtTfiq, domestique), bot. cr. (Hépatiques).
— Nom imposé par M. Nees d’Esenbeck à
un genre de la tribu des Jongermanniées ,
et dont le type est la J. Sphagni Dicks.
Voici ses caractères tels qu’on les peut lire
à la page 148 du Synopsis Hepalicarum :
Périanthe cylindrique, Lriquètre au sommet,
à orifice denté, terminant un courtrameau,
leqnel naît du ventre de la tige; feuilles
involucrales petites, incisées; capsule oblon-
gue , fendue en 4 valves jusque’à la base;
fleurs mâles inconnues; plantes croissant
dans les lieux marécageux , sur les mousses
et les bois pourris. Elles poussent des cou¬
lants, et leurs feuilles sont entières. On ne
rencontre d’amphigastres que sur les pous¬
ses gemmifères. Sur les trois espèces con¬
nues , celle qui croît en Europe est la seule
que l’on ait vue fructifier. (C. M.)
* SPHAGODES (aepa^, gorge;
dent), poiss. foss.— M. Agassiz a réuni, sous
ce nom générique, des ïelhyodorulithes dont
le rapport probable avec le système den¬
taire du Poisson auquel ils appartiennent,
est suffisamment indiqué par l’étymologie
même du nom du genre (Agass., in Mur ch.
Syt. Syst., 1839). (E. Ba.)
SPIIAÏGIME. Sphagnum (a-^ocpbç, 1 Spôov ,
mousse), bot. cr. (Mousses). — Genre créé
par Dillen , et qui constitue à lui seul la
tribu des Sphagnées. 11 estreconnaissableaux
caractères suivants : péristome nul ; cap¬
sule égale, globuleuse ou urcéolée, sessile
au sommet, évasé en disque d’un pédon¬
cule analogue à celui des Hépatiques, lequel
est le prolongement du rameau; opercule
hémisphérique, fugace; columelle très
courte; coiffe enveloppant d’abord toute la
capsule, puis se rompant vers le milieu
pour lui donner passage; vaginule apophy-
siforine selon M. Wilson; spores grandes,
deltoïdes, lisses. Les Sphaignes sont des
Mousses très remarquables, d’une part, à
cause de leurs feuilles qui sont blanches ,
avec une légère teinte roussâtre ou verdâtre,
et dont la structure est d’ail leurs très singu¬
lière, et, de l’autre, par leur habitat dans
les lieux marécageux , où leurs générations
successives engendrent avec les siècles ces
masses de tourbe qui servent au chauffage
dans beaucoup de contrées. On en connaît
une vingtaine d’espèces , dont neuf sont
propres à l’Europe, (C. M.)
SPI1ALAÏMTHUS. bot. pu.— Genre formé
dans la famille des Combrétacées , par
M. Jack, pour un arbrisseau de la Malaisie
à fleurs disposées en épis terminaux, sol ï-
taires ou ternés , pendants , présentant un
tube cal icinal adhérent inférieurement, lon¬
guement prolongé au-delà de l’ovaire et
renflé en bosse d’un côté, avec un limbe
quinquéparti ; cinq pétales ovales-oblongs ,
aigus ; dix étamines sur deux rangs et un
ovaire infère, qui renferme trois ovules
suspendus dans sa loge unique ; cet ovaire
devient un fruit indéhiscent, monosperme ,
à cinq ailes membraneuses. (D. G.)
SPHALLEROCARPUS. bot. pu.— Genre
de la famille des Ombellifères , tribu des
Scandicinées , créé par Besser pour une
plante herbacée , de la Daourie, à feuilles
bipinnatiséquées , avec les segments pinna-
tifides ; à fleurs blanches en partie herma¬
phrodites, en partie mâles dans chaque om¬
belle, présentant un calice à cinq dents su-
bulces. Son fruit est elliplique-oblong, com¬
primé latéralement , sans bec , chacun de
ses méricarpes relevé de cinq côtes subu-
lées. (D. G.)
*SPHALEOMORPIIA (o-cpaUw , rendre
douteux; popy-n , forme), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères pentamères, famille
des Carnassiers et tribu des Troncatipennes,
créé par Westwood ( Ent . trans., t. V, 1) et
adopté par Hope ( ColeoplerisL’s manual , II,
p. 109), qui l’a compris parmi ses Hétéro-
morphides. Le type , la S. dccipiens West.,
est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C.)
*SPHARGIDINA. rept. — M. Ch. Bo¬
naparte ( Saggio , 1831) propose de former
sous ce nom une division particulière de
Chéloniens comprenant un seul genre, celui
des Sphargis. Voy. ce mot. (E. D.)
SPHARGIS. Sphargis. rept. — La
grande et remarquable espèce de tortues
SPH
7 38
de mer que l’on appelle Tortue luth à cause
de la forme de sa carapace, ou Tortue à cuir,
parce que cette carapace est recouverte
d’une peau sans écaille, constitue le genre
que Merrem a nommé Sphargis, en 1820.
Dans son Prodrome d’une nouvelle distribu¬
tion systématique du règne animal , publié
dans le Bulletin de la Société philomatique
de Paris, en 1816, et par conséquent an¬
térieurement à Merrem, M. de Blainville
avait fait déjà un genre distinct pour la
Tortue à cuir sous le nom de Dermochelys.
Il avait soin de noter que Içs principaux ca¬
ractères de ce genre doivent être tirés : 1° de
la nature de la peau ; 2° du squelette dont
les côtes ne sont pas soudées entre elles, ni
au sternum ou plastron presque entière¬
ment membraneux , par des pièces margi¬
nales.
M. Lesueur et un petit nombre d’autres
auteurs ont employé la dénomination pro¬
posée par M. de Blainville; mais le plus
souvent ils l’ont transformée en celle de
Dermalochelys , qui est plus grammaticale¬
ment établie. M. Ferning, en 1828, en a pu¬
blié une nouvelle, celle de Coriudo. MM. Du-
méril et Bibron ont préféré avec la majorité
des naturalistes actuels celle de Sphargis à
toutes les autres. Les Luths vivent dans ia
mer des Indes, dans l’Océan atlantique méri¬
dional, et ils se montrent quelquefois dans
les parages européens, soit dans l'Océan, soit
dans la Méditerranée. Rondelet avait déjà
obtenu par les pêcheurs de Frontignan,
près de Cette (Hérault), une Tortue Luth;
Amoreux en a disséqué une autre prise
dans les parages mêmes de Cette ( Journal de
Physique, 1778), et De la Font ( Mémoires
de V Académie des Sciences , pour 1729) a
parlé du troisième exemplaire que l’on
sache avoir été pris sur nos côtes. Celui-ci
avait été pêché à l’embouchure de la Loire.
Un Luth, conservé au musée d’Orléans est
également signalé comme harponné sur
notre littoral. D’autres sont cités dans les
ouvrages d’FIistoire naturelle comme ayant
été pris dans les parages de la Grande-Bre¬
tagne. Les Chéloniens de cette espèce arri¬
vent à une forte taille : on en cite de près
de deux mètres de longueur; mais il est
rare d’en voir de cette dimension , et l'es -
pèce elle-même n’est pas commune. On la
prend aux Antilles, aux îles Séchelies, au
SPH
Japon. Quelques autres localités ont encore
été signalées. La chair de ces animaux est
bonne à manger.
On n'a pas encore décrit complètement
leurs caractères anatomiques. Leur plastron
est composé des mêmes pièces que chez les
autres, mais la perforation médiane y est
bien plus ample, même à l’état adulte, que
chez les autres?Chéloniens thalassites, et les
pièces qui le composent sont beaucoup plus
grêles. La peau du tronc est soutenue par
un dermatosquelette dont les nombreux
éléments sont autant de polygones rappro¬
chés les uns des autres, et assez analogues
à ceux de la peau des Coffres, dont ils n’ont
pas d’ailleurs la parfaite régularité. Sur la
carapace régnent sept carènes longitudi¬
nales faiblement dentées en scie. Les pattes
antérieures sont deux fois plus longues que
les postérieures. On n’y remarque aucune
trace d’ongles. La queue ne dépasse pas la
pointe de l’extrémité de la carapace. Quel¬
ques plaques écailleuses se voient sur la
tête et sur les membres , principalement
dans les jeunes sujets.
En traitant des Reptiles dans le t. XI de
ce Dictionnaire, p. 56 , nous avons indiqué
une espèce fossile de ce genre, la seule que
l’on connaisse encore : c’est notre Dermo¬
chelys ou Sphagis Pseudoslracion déterminé
d’après des plaques osseuses trouvées dans
le calcaire marin de Vendargues, près Mont¬
pellier. Ces plaques avaient été signalées
par M. Marcel de Serres comme celles d’un
poisson du genre Oslracion, c’est-à-dire
d’un Coffre. (P- G.)
SPHASE. Sphasus. arachn. — C’est un
genre de l’ordre des Aranéides , de la tribu
des Araignées , établi par Walckenaër aux
dépens des Oxyopes ( voy . ce mot). Dans ce
genre singulier, les yeux, au nombre de
huit, sont inégaux entre eux , placés sur le
devant et les côtés du céphalothorax. La lè¬
vre est allongée, étroite. Les mâchoires sont
étroites, allongées , cylindriques , avec les
deux côtés formant des lignes droites, paral¬
lèles. Les pattes sont allongées et grêles. Les
espèces qui forment cette coupe générique
courent après leur proie, et se renferment
dans les feuilles, qu’elles rapprochent pour
pondre leurs œufs. Le corps est orbiculaire
et aplati. On en connaît une douzaine d’es¬
pèces, répandues dans l’ancien et le nouveau
SPH
SPH
737
monde. Comme représentant cette coupe
générique , je citerai le Sphase hétéro-
phthalrne, Sphasus heterophthalmus , Walck.
( Ilist . naf. des Ins.apl.., t. I, p. 373, n. l).
Cette espèce est assez ordinairement répan¬
due dans le midi de la France et en Alle¬
magne. (H. L.)
*SPIIECIA (cryvjS , guêpe), ins. — Genre
de l’ordre des Lépidoptères, de la famille
des Crépusculaires, tribu des Sésiéides, créé
par Hubner ( Cat ., 1816) et devant rentrer
dans le groupe naturel des Sesia. Voy. ce
mot. (E. D.)
* SPHECODÆ ( ô<pv}xwc?v)ç , en forme de
guêpe), ins. — Division de Lépidoptères
introduite par Hubner [Cat., 1816) dans la
tribu des Phalénites ( Geomelræ ), et qui n’est
généralement pas adoptée. (E. D.)
*SPHECODES. ins. — Genre de la tribu
des Apiens, famille des Nomadides, de l’or¬
dre des Hyménoptères, établi par La treille
et adopté par tous les entomologistes. Les
Sphécodes se reconnaissent à des antennes
arquées dans les mâles, coudées dans les fe¬
melles; à un écusson mutique; des tarses
pourvus de crochets bifides; à un corps gla¬
bre ; un labre trigone, etc. Les Sphécodes
sont peu nombreux en espèces. Le type est
leV. gibbus Latr., qui habite notre pays. Ces
Hyménoptères, à leur état de larve, vivent
dans les nids d’Andrènes et d’Halictes.
(Bl.)
SPHECODITES.Spâeeodîto.iNS. — Groupe
de la tribu des Apiens, famille des Nomadi¬
des, de l’ordre des Hyménoptères, compre¬
nant seulement les genres Sphecodes et Ra-
thymus. Ces derniers ayant l’écusson bifide,
et les premiers l’ayant entier. (Bl.)
* SPHECOMORPHA ( «ryvfê , guêpe ;
p.opcpvî, forme), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères subpentamères , famiile des
Longicornes , tribu des Cérambycins , créé
par Newmann ( Entomological Magazine,
t. Y, p. 397), et qui a pour type unique,
la S. chalybea de l’auteur. Cette espèce est
propre au Brésil. (C.)
*SPIIECOMORPHÆ(a?7té, guêpe; poPrj,
forme ). ins. — Division introduite par
Hubner [Cat., 1816) dans la tribu des Lé¬
pidoptères crépusculaires , des Sésiéides, et
comprenant particulièrement son genre Sphe-
cia. Voy. sésie. (E. D.)
*SPHECOi\fïE . Sphecomyia [ayfâ, guêpe;
T. XI.
p.vîa, mouche), ins. — Genre de Diptères ,
de la famille des Brachystomes , tribu des
Syrphides , créé par Latreille [Règne anim.,
V, 1829) qui le plaçait dans sa famille des
Athéricères. Les Sphecomyia ont la soie des
antennes insérée sur le second article : cet
article, ainsi que le précédent, est long,
presque cylindrique , le troisième ou der¬
nier est beaucoup plus court ; la soie est
simple. On n’en connaîtqu’une seule espèce
[S. Boscii Latr.) qui provient de la Caro¬
line. (E. D.)
SPIIÉCOTHÈRE. Sphecothera ( ,
moucbe ; G-npa , chasse), ois. — Genre de
la famille des Turdidœ dans l’ordre des Pas¬
sereaux , établi par Vieillot et caractérisé
par un bec glabre et droit à sa base , épais,
robuste, entier, convexe en dessus, à man¬
dibule supérieure fléchie vers le bout, l’in¬
férieure plus courte; des narines situées
près du front, ouvertes, orbiculaires ; le tour
des yeux garni d’une peau nue ; des ailes
moyennes , pointues , à deuxième rémige la
plus longue ; une queue allongée , un peu
inégale, composée de douze rectrices.
Vieillot n’a placé dans ce genre qu’une
espèce qu’il nomme Spuécothère veut, Sph.
virescens Vieill. [Gai. des Ois. , pl. 147 ).
Oiseau de Timor, à tête noire , à plumage
verdâtre en dessus , d’un vert jaunâtre en
dessous.
M. Lesson lui en associe une seconde sous
le nom de Sphécothère gris. Cette espèce ,
qui est le Lanius asturinus de G. Cuvier, a
le corps roux en dessus , blanc flammé de
roux en dessous. Elle habite également la
grande île de Timor.
Les mœurs, les habitudes de ces Oiseaux
sont complètement inconnues. (Z. G.)
SPHÉGIENS. Sphegii. ins. — Tribu de
l’ordre des Hyménoptères caractérisée sur¬
tout par une tête large, un labre saillant,
une lèvre inférieure et des mâchoires assez
courtes; des antennes assez longues et ordi¬
nairement contournées dans les femelles ,
des pattes généralement propres à fouir ; les
postérieures beaucoup plus longues que les
autres, et garnies dans les femelles d’épines
plus ou moins serrées. Les Sphégiens se lient
étroitement à une autre tribu de l’ordre des
Hyménoptères, celle des Crabroniens ; mais
les représentants de celle-ci s’en distinguent
par des antennes droites et plus courtes ,
93
738
SPH
SPH
par les pattes plus robustes et plus cour¬
tes, les postérieures n’excédant notable¬
ment en longueur ni les antérieures ni les
intermédiaires.
Quoiqu’il en soit, les différences cepen¬
dant assez nettes entre ces deux divisions,
les Sphégiens et les Crabroniens, ne sont
pas très profondes. On pourrait donc, jus¬
qu’à un certain point, les réunir dans un
même groupe. C’est ce que fit La treil le
dans ses divers ouvrages. Ce rapproche¬
ment est motivé par les rapports , la
similitude même dans le genre de vie
des uns et des autres. C’est surtout cette
considération qui nous fait insister tout
d’abord sur les affinités de ces deux types,
du reste distincts l’un de l’autre par leurs
caractères zoologiques.
Les Sphégiens sont très nombreux en es¬
pèces. En général , iis sont d’assez grande
taille et quelques uns atteignent même des
dimensions considérables. Le plus ordinai¬
rement leur couleur est d’un bleu violacé
brillant, plus ou moins noirâtre, avec des
ailes qui participent de la même nuance
ou prennent une couleur ferrugineuse. Cer¬
taines espèces se font remarquer par la pré¬
sence de taches jaunâtres , mais c’est le
plus petit nombre. Leur corps est élancé ,
et leur abdomen est attaché au thorax par
un pédicule souvent assez long. Cette cir¬
constance donne aux Sphégiens, dans leur
aspect général , une certaine ressemblance
avec les Ichneumons ; mais néanmoins ils
conservent toujours des formes plus ro¬
bustes que ces derniers. Les Sphégiens
femelles sont pourvus d’un aiguillon ana¬
logue à celui des Abeilles et des Guêpes.
Aussi ces insectes, dans la méthode de La-
treiile, prenaient-ils place dans sa section
des Hyménoptères porte-aiguillon. Voy . hy¬
ménoptères.
L’organisation intérieure des Sphégiens
a été étudiée par M. Léon Dufour. Leur
système nerveux, formant une chaîne de gan¬
glions qui s’étend presque jusqu’à l’extrémité
de l’abdomen, n’a guère été jusqu’ici l’objet
des recherches des anatomistes.
Le tube digestif au contraire a été décrit
et figuré chez plusieurs espèces. Dans les
Ammophiles et les Pompiles, sa longueur
n’excède pas beaucoup celle du corps. Ce¬
pendant chez les Pélopées, elle équivaut
au moins au double, l’intestin décrivant
plusieurs circonvolutions dans l’abdomen.
L’œsophage, toujours d’une extrême ténuité,
se dilate après avoir passé le pédicule de
l’abdomen. 11 forme alors une sorte de jabot
suivi d’un gésier arrondi , plus ou moins
apparent. Le ventricule chylifique est de
médiocre longueur dans les Pompiles et les
Ammophiles, mais il est assez long pour
former au moins une circonvolution sur
lui-même dans les Pélopées. Souvent on dis¬
tingue, à sa surface, de ces petites papilles
dont le développement est plus consi¬
dérable dans d’autres groupes d’insectes.
L’intestin est grêle, filiforme, et le rectum,
d’abord assez renflé, s’atténue vers le bout.
Dans les Ammophiles et les Pompiles , dit
M. Léon Dufour , il présente six boutons
charnus disposés sur une ligne circulaire.
Les glandes saiivaires sont composées
de chaque côté de deux grappes d’utricules
d’une extrême petitesse , et leur conduit
excréteur est long et grêle. Les organes de
la reproduction des Sphégiens ressemblent
beaucoup à ceux des Crabroniens. Les or¬
ganes testiculaires sont composés ordinaire¬
ment de trois capsules de forme plus ou
moins obiongue. Le conduit déférent varie
dans ses proportions suivant les genres et
les espèces. Les vésicules séminales, au
nombre de deux, sont variables quant à leur
grosseur et quant à leur forme.
Les ovaires des Sphégiens sont formés
chacun de trois gaines ovigères allongées
et multiloculaires.
Les Sphégiens sont des insectes admira¬
bles dans leur industrie, dans les soins que
prennent les femelles pour conserver et pour
élever leur progéniture. Sous le rapport de
leurs mœurs , de leurs instincts , il ne pa¬
raît y avoir entre eux que des différences
légères. Néanmoins, ici comme ailleurs,
chaque espèce a son genre de construction
propre, sa localité préférée, sa nourriture
particulière. Chez les Sphégiens, comme chez
les Crabroniens, il n’existe jamais que deux
sortes d’individus, des mâles et des femelles.
Il n’y a point ici, comme parmi les Abeilles,
les Guêpes, les Fourmis, de ces individus
neutres, de ces ouvrières , ne vivant que
pour donner des soins aux jeunes larves dont
elles ne sont pourtant pas les mères.
Chez nos Sphégiens, chaque femelle, tou-
SPH
SPH
739
jours solitaire , est l’architecte du nid qui
doit recevoir ses œufs; seule, elle se charge
d’apporter la quantité de nourriture suffi¬
sante pour la vie de ses larves. Les habitudes
des Sphégiens sont très analogues en cela
à celles des Mellifères ou Apiens solitaires,
comme les Anthophorides , les Andrénides,
les Osmiides. Seulement ces derniers n’ap¬
portent à leurs jeunes que des substances
végétales, des substances mielleuses , su ¬
crées; et les autres au contraire ne leur
apportent que des insectes vivants.
Le Sphégien adulte ne vit, comme la plu¬
part des autres Hyménoptères, qu’en suçant
le miel dans le nectaire des fleurs. Mais les
larves sont carnassières. Ces larves, comme
le plus grand nombre de celles de l’ordre au¬
quel elles appartiennent, ont la forme de vers
mous, de couleur blanchâtre. Elles sont pri¬
vées de pattes, complètement incapables de se
déplacer, de chercher leur nourriture. Elles
doivent chacune rester isolément dans la
cellule qui leur a été faite par l’industrieuse
mère, et vivre de la nourriture que celle-ci
a mise à leur portée. Quand le Sphégien
femelle a construit une loge convenable,
soit dans la terre, soit dans une muraille ou
un trou d’arbre, il y dépose un œuf. Il
creuse ainsi autant de loges qu’il a d’œufs
à pondre. Tous les œufs étant déposés, le
prévoyant Hyménoptère va chercher des
insectes pour les placer auprès de son œuf,
insectes qui vont servir à la jeune larve ve¬
nant bientôt à éclore. Tout d’abord l’on se
demande, si ces insectes sont vivants, com¬
ment ils n’échapperont pas a une larve molle
et sans aucun moyen de défense, et, s’ils sont
morts, comment ils ne dessécheront pas trop
tôt. Cependant aucun accident de cette na¬
ture ne se produit. Le Sphégien femelle, en
apportant un insecte dans son nid, l’a piqué
de son redoutable aiguillon. Le venin versé
ne l’a pas tué, mais l’a engourdi de la ma¬
nière la plus complète , en sorte qu’il ne
pourra faire aucun mouvement pour échap¬
per à la larve qui va le dévorer.
Certains Sphégiens apportent toujours la
même nourriture à leurs larves. Souvent la
quantité d’insectes réunis dans une seule
cellule est considérable. Aussi l’on est sur¬
pris des nombreuses recherches auxquelles a
dû se livrer une seule femelle pour appro¬
visionner toutes ses cellules ; car dans cha¬
cune elle apporte exactement ce qu’il faut
de nourriture à chaque larve pour toute la
durée de son existence sous cette forme.
Quand tout ce travail d’approvisionne¬
ment est fini, le laborieux insecte ferme la
loge à laquelle rien ne manque plus, et la
dérobe ainsi à la vue des animaux qui pour¬
raient venir la détruire. Alors l’industrieuse
mère a accompli la mission qui lui était
dévolue; elle va mourir bientôt. Toutes ses
peines pour construire des nids, des cel¬
lules, pour chasser un grand nombre d’in¬
sectes et les accumuler comme provisions,
tous ses soins sont donnés pour des êtres
qu’elle ne doit jamais voir. Quand les jeunes
larves enfermées dans leur réduit viennent
à éclore, la prévoyante femelle a cessé de
vivre.
Ces larves paraissent se développer assez
rapidement. Quant elles ont pris tout leur
accroissement , elles se filent une coque
soyeuse dans l’intérieur de leur cellule.
Elles s’y transforment en nymphes ; et peu
de jours après, on voit paraître les Insectes
parfaits.
Dans la grande famille des Mellifères ou
des Apiens, où nous comptons toutes ces
espèces solitaires dont les instincts sont si
analogues à ceux des Sphégiens , on trouve
des espèces voisinesdes premières sous le rap¬
port de l’ensemble de leurs caractères zoolo¬
giques, qui cependant ne savent ni construire
de nids, ni chercher des provisions pour leurs
larves. Celles-là guettent alors le moment
favorable pour déposer leur œuf dans le nid
d’une espèce industrieuse. Alors, la larve,
naissant de l’œuf introduit ainsi furtive¬
ment, vit aux dépens des provisions amas¬
sées pour une autre. Ces faits ont été par¬
faitement observés par divers naturalistes
en ce qui concerne les Apiens. Selon Le-
peletier de Saint-Fargeau , il y aurait de
même parmi les Sphégiens des espèces vi¬
vant aux dépens des autres , des espèces ne
sachant donner aucun soin à leur progéni¬
ture. On reconnaîtrait celles-ci à la petitesse
des épines dont sont armées leurs jambes ;
épines, au contraire, très robustes chez les
espèces industrieuses qui se servent de leurs
jambes en rateau pour forer et creuser le
sol , d’où le nom d 'Hyménoptères fouisseurs
appliqué par Latreille à ces insectes. Certes
rien n’est plus probable que ce genre de vie
SPH
SPH
740
attribué à certains Sphégiens. L’analogie, en
outre, nous autorise à croire qu’il en est
ainsi. Mais, il faut bien le dire, les observa¬
tions précises nous manquent encore à cet
égard.
Pour se rendre compte exactement des
différences d’habitude qu’on remarque entre
les divers Sphégiens, il importe de signaler
en particulier chacune des divisions princi¬
pales admises par les naturalistes.
Nous admettons la séparation des Sphé¬
giens en trois familles, distinguées entre
elles par les caractères suivants.
(longues, filiformes ou sétacées.. . . Sphégiides.
Antennes' épaisses, ordinairement fusiformes. Scoliides.
( assez épaisses , filiformes. ..... Mutillides.
La première famille , celle des Sphégiides
se divise naturellement en deux groupes ; les
Pompilites, dont le prothorax est assez large
et sans étranglement, et les Sphegiites dont
le prothorax rétréci forme une sorte de cou
distinct du mésothorax.
Aux premiers se rattachent plusieurs
genres. Les Pepsis remarquables par leurs
grandes dimensions, insectes de l’Amérique
méridionale , des Indes orientales et des ré¬
gions les plus chaudes de l’Afrique. Le genre
Macromeris Saint-Farg. représenté par un
petit nombre d’espèces exotiques. Les genres
Ceropales Latr., Pompilus Latr., et plu¬
sieurs divisions établies à ses dépens par
Lepelelier de Saint- Fargeau , Planiceps
Latr., Aporus Spin., Exeirus Schuck., qui
ont des représentants en Europe.
Les Pompiles les plus communs dans notre
pays sont le P. varié (P. variegatus Lin. ),
insecte noir avec l’extrémité des mandibules
roussâtre et les ailes diaphanes offrant deux
bandes transversales noires, et le Pornpile
des chemins ( P. vialicus Lin. ) , également
noir avec les trois premiers anneaux de l’ab¬
domen roux et les ailes brunes ayant l’ex¬
trémité noire.
Tous ces Hyménoptères sont remarquables
par leur extrême agilité. Leurs antennes
vibrent constamment et leurs ailes s’agitent
toujours, même lorsqu’ils sont posés. Ces
Pompiles, en général, établissent le ber¬
ceau de leur postérité en pratiquant des
trous dans de vieux bois ou en profitant
même"d’ouvertures toutes faites. Quelques
uns aussi, et notamment le P. des chemins
( P. vialicus ) , creusent dans le sable.
La plupart de ces insectes approvision¬
nent leurs nids avec des Araignées, qui
paraîtraient bien redoutables pour d’autres
Hyménoptères; mais les Pompiles ne recu¬
lent pas devant la hardiesse des Araignées.
Le plus souvent ils chassent les espèces er¬
rantes qui ne font pas de toile et qui sont
ainsi les plus faciles à attaquer. Dans cer¬
tains cas, cependant, ils ne redoutent pas
même ces toiies où des Guêpes, des Abeilles
trouvent ordinairement la mort. Ils vont
saisir jusqu’à notre grosse Araignée domes¬
tique, en la perçant rapidement de leur
aiguillon.
D’après les faits observés par Lepelelier
de Saint-Fargeau , le Pornpile arrivé à l’en¬
trée de son nid , pose sa proie au bord du
trou où déjà un œuf a été déposé; il eu
apporte ainsi jusqu’à sept ou huit, puis il
ferme cette retraite au moyen de grains
de sable ou d’autres matières.
Selon plusieurs voyageurs, les grandes es¬
pèces exotiques du genre Pornpile approvi¬
sionnent également leurs jeunes avec des
Araignées.
Lepelelier de Saint-Fargeau considère les
espèces de Ceropales comme incapables de
construire des nids et déposant leurs œufs
dans les nids d’autres Sphégiens, où il les
a vus entrer plusieurs fois. En effet les
jambes inermes de ces insectes les rendent
impropres à fouir le sol. Or ceci semble ve¬
nir à i’appui. de cette observation incomplète.
Au second groupe de la famille des Sphé¬
giides , celui des Sphegiites, se rattachent
les genres Sphex Lin., Ammophila Kirby,
Ampulex Jur., Dynatus Saint-Farg., éta¬
bli sur une seule espèce, D. Spinolæ Saint-
Farg., Pronæus Latr., Dolichurus Latr.,
Chlorion Latr., Podium Fabr. ( Trigonopsis
Perty), Pelopæus Latr., Trirogma Westw.
Les Sphex sont très nombreux en espèces
répandues dans les diverses parties du
monde, mais surtout dans les pays chauds;
en Europe , on n’en compte qu’un fort
petit nombre. Leurs habitudes ont en¬
core été peu observées. M.de Saint-Fargeau
rapporte seulement en avoir vu en Afrique
qui emportaient de très gros Orthoptères
appartenant à la tribu des Acridiens. On en
a vu aussi dans l’Amérique du Nord empor¬
tant de très grandes Araignées beaucoup
plus pesantes qu’eux-mêmes.
SPH
Les Ammophiles sont, de tous les Sphé-
giens, les plus faciles à observer dans leurs
habitudes. Aussi ont-ils fixé l’attention de
beaucoup de naturalistes : de Latreille , de
Walckenaer, de Kirby, etc. On rencontre
très abondamment dans notre pays l’Am-
mophile des sables (A. sabulosa Lin.),
insecte grêle, fort allongé, mais avec
l’extrémité du troisième anneau de l’ab¬
domen , la totalité du quatrième et la
base du cinquième d'un roux vif. Cette
espèce, à l’aide de ses pattes, creuse au bord
des chemins des trous assez profonds; elle
pond un œuf dans chacun d’eux; puis elle
y apporte une chenille après l’avoir blessée
mortellement au moyen de son aiguillon.
Elle ferme ensuite l’entrée des trous avec
de petits cailloux et des grains de sable.
Notre Ammophile parait rechercher des
Chenilles de Papillons nocturnes et ne pas
même dédaigner celles dont le corps est pro¬
tégé par de longs poils.
Ces Ammophiles ont parfois une peine
infinie pour transporter leur proie qui sou¬
vent est beaucoup plus lourde qu’elles-
mêmes; mais ils ne se rebutent jamais.
La tenant fortement avec leurs mandibules
et la soutenant avec leurs pattes postérieu¬
res, ils marchent avec leurs quatre pattes
de devant. Si la fatigue ou les obstacles
augmentent, ils sont forcés de lâcher prise,
et la ressaisissent aussitôt. M. Westwood a
observé une autre espèce (d . hirsula ) dont les
habitudes sont analogues à celles de l’Ammo-
phile des sables, mais qui cependant con¬
struit des cellules d’une forme un peu par¬
ticulière.
Les Chlorions , Sphégiens d’une couleur
bleue métallique éclatante, qui habitent
les Indes orientales et les îles Mascareignes,
s’attaquent surtout à des Blattes. On a ob¬
servé avec soin l’espèce de l’île de France et
de Plie Bourbon, le C. comprimé {C. com -
pressum ), entièrement d’un bleu verdâtre
métallique avec la base des hanches et des
cuisses d’un roux vif. Cet insecte fait une
guerre acharnée aux Kakerlacs qui infestent
nos Colonies. Quand il aperçoit une Blatte,
il se place devant elle; Aellc-ci cesse de
marcher : alors le Chlorion s’élance sur elle,
et la saisissant avec ses mandibules entre
la tête et le corselet, il se retourne sur lui-
même pour lui enfoncer son aiguillon; puis
SPH 741
il lâche prise jusqu’à ce que sa victime ne
s’agite plus.
L’Hyménoptère se met alors à traîner sa
proie jusqu’à l’entrée de son nid ; mais or¬
dinairement l’ouverture n’est pas assez
grande pour donner passage à la Blatte. Le
Chlorion ne recule point devant cette diffi¬
culté. Il arrache les ailes et même les pattes
de sa victime , puis il entre lui-même dans
son trou à reculons, et tirant la Blatte avec
ses mandibules, il la fait entrer en la com¬
primant contre les parois du tube.
Les Pélopées sont répandus dans les
parties chaudes du monde. Lepeletier de
Saint-Fargeau en a décrit 24 espèces. On en
trouve dans l’Europe méridionale; mais ils
sont surtout abondants en Afrique, dans
l’Inde et dans l’Amérique méridionale. Les
constructions de ces insectes ont été vues, dé¬
crites et figurées par plusieurs naturalistes :
Disderi , Palisot de Beauvois, Drury, Réau-
mur, etc. Nous avons eu surtout l’occasion
d’examiner les nids d’une espèce fort com¬
mune aux îles Mascareignes, le Pélopée
hémiptère ( Pelopœus hemiplerus Fab. ). Ces
demeures ressemblent beaucoup par leur
aspect général à celles de certains Apiens
du groupe des Osmiides, ce qui a fait penser
à un naturaliste anglais, M. Saunders^ que
les Pélopées s’emparaient d’habitations dont
ils n’étaient pas les constructeurs.
Rien cependant ne vient bien sérieuse¬
ment à l’appui de cette présomption , car
ces nids recueillis en grand nombre ne ren¬
ferment jamais que des larves ou des nym¬
phes de Pélopées. Ces demeures sont con¬
struites entre des branches ou sur des mu¬
railles avec une terre fine de couleur noi¬
râtre. Chacune représente un assemblage de
tubes, dont le nombre s’élève jusqu’à une
vingtaine , tous placés verticalement par
rapport au lieu qu’ils occupent et formés
par cette même terre pétrie par l’insecte ,
et cimentée au moyen de la matière agglu¬
tinante , que presque tous les insectes ni¬
difiants ont la propriété de sécréter.
Quand ces divers tubes sont approvision¬
nés, la femelle les ferme avec la même terre
dont elle s’est servie pour la construction
générale du nid. Closes ainsi de toutes parts,
ces demeures ressemblent alors à des mottes
de terre fixées contre des branches ou contre
la muraille.
742
SPH
M. Lucas a observé en Algérie une autre
espèce, le P. spirifex , dont les habitudes ne
diffèrent pas de celles du P. hémiptère.
Nous n’avons pas d’observations parti¬
culières à rapporter relativement aux autres
genres du groupe des Sphégites.
Les Sphégiens de la famille des Scoludes,
sont, pour la plupart, moins connus dans
leurs habitudes. Us appartiennent à deux
groupes : 1° les Sapygites dont les antennes
sont plus longues que la tête et le thorax
réunis, et les pattes inermes ; 2° les Sco-
liites dont les antennes sont plus courtes
que la tête et le thorax réunis, et dont les
pattes sont épineuses.
Les premiers, auxquels se rattachent seu¬
lement les genres Polochrum Spin, et Sa-
pygct Lalr., selon toute apparence, déposent
leurs œufs dans les nids d’autres Hymé¬
noptères. M. Schuckard a vu le type du
genre Sapyga , le S. punctata, dans les cel¬
lules de l’Osmie bicorne.
Les ScolUtes ( Colpa Saint Farg., etc.), In¬
sectes souvent de grande taille et générale¬
ment velus, sont beaucoup plus nombreux
en espèces; ils comprennent le genre Scolia
subdivisé par plusieurs entomologistes , et
les genres Meria IUig., Myzine Latr., Tiphia
Latr. ( Trigonalis Westw.). On ne connaît
guère les mœurs de ces div ers Hyménoptères,
si ce n’est celles d’une espèce du genre Scolie
sur laquelle nous possédons des observations
pleines d’intérêt, dues à un entomologiste
de Florence, M. Passerini. Le type du genre,
est la Scolie des jardins(Scofia horlorum L.),
grand insecte de 3 centimètres 1 /2 à 4 cen
timètres de long, noir, avec le front jaune
tacheté de noir dans la femelle ; l’abdomen
noir ayant une large bande transversale
jaune sur les deuxième et troisième segments,
souvent interrompue dans les deux sexes ,
mais toujours dans la femelle. C’est une
espèce voisine, la Scolia flavifrons, quia été
l’objet des études de M. Passerini ( Osser -
vazioni sulle larve ninfee abitudini délia S.
flavifrons) .
Cet insecte, assez commun dans les en¬
droits sablonneux du midi de la France et
de l’Italie , dépose un œuf dans la loge ter¬
reuse d’une grosse larve de Coléoptère;
VOryctes nasicornis. La jeune larve de Scolie
venant à éclore commence à dévorer l’Oryc-
tes , et quand elle est parvenue au ternie
de sa croissance, elle Fa presque entière¬
ment dévoré, car il n’en reste qu’une simple
dépouille. La larve de Scolie se file alors
une coque soyeuse dans laquelle elle subit
sa transformation en nymphe.
Cette coque est brunâtre, composée de
deux feuillets : l’un interne, lisse, d’un
tissu très serré ; l’autre externe, plus lâche,
pouvant se séparer facilement du premier.
La troisième famille de la tribu , des
Sphégiens , celle des Mutillides , est com¬
posée d’espèces dont les femelles sont
souvent privées d’ailes , et les deux sexes
diffèrent généralement et considérablement
l’un de l’autre (voy. Thynnus). Leurs jam¬
bes sont garnies d’épines robustes. On est
conduit ainsi à supposer que ces insectes
ont des mœurs très analogues à celles des
Sphégiides, mais jusqu’ici l’on n’a à cet égard
que des notions vagues.
Les genres qui appartiennent à cette fa¬
mille sont les Meihoca Latr., Thynnus Fabr.,
Ælurus Klug. , Myrmosa Latr. , Mutilla
Lin. , Psammotherme Latr, , Aplerogyna
Latr.
Les Mutillides sont répandues dans les
diverses parties du monde; mais ce sont les
régions chaudes des deux Hémisphères qui en
nourrissent le plus grand nombre. Ces in¬
sectes, ornés le plus souvent de taches d’un
jaune ou d’un rouge vif, recherchent parti¬
culièrement les endroits sablonneux, bien ex¬
posés à l’ardeur des rayons du soleil. Us vi¬
vent solitaires, et comme ils sont assez rares
dans notre pays, les observations deviennent
ainsi fort difficiles. Il est certain, toutefois,
qu’ils attaquent des insectes pour en ap¬
provisionner leurs nids. Leurs habitudes
seraient donc très semblables à celles des
Sphégiides.
Bibliographie. Voyez pour les descriptions
spécifiques et les mœurs des Sphégiens ,
outre les ouvrages généraux de Fabricius ,
Jurine, Réaumur, Latreille, Spinola, Lepe-
letier deSt-Fargeau, etc., Westwood, Introd.
to the modem classif. of Ins.; Dabi boni , Mo-
nog. Pompil. Sueciœ ; Schiodte, Pompilida -
rum Daniœ Disp, Syst. ; Rirby, Ammophila
Trans. Lin. Soc.“ t. IV ( Schuckard , Essay
fossores , etc. (Bc.)
SPHEGfGASTEIi (o-cpi^, guêpe; yaaTyfp,
ventre ). ins. — - Genre de la tribu des
Chalcidiens , de l’ordre des Hyménoptè-
SPH
SPH
res établi par M. Spinola (Ann. du Mus.,
t. XVII). Ce genre paraît correspondre à
celui de Merismus Walk. , mais le nom
de Sphégigaster ayant l’antériorité est celui
qui doit être adopté. (Bl.)
SPHÉGIIDES. Sphegiidæ. — Famille
de la tribu des Sphégiens, de l’ordre des
Hyménoptères. Voy. sphégiens. (Bl.)
SPHÉGHTES. Sphegiitœ. ins. — Groupe
de la famille des Sphégiides, tribu des Sphé¬
giens, de l’ordre des Hyménoptères. Voy.
sphégiens. (Bl.)
SPHEGIIME. Sphegina (<j<pvî£, sphex). ins.
— Genre de l’ordre des Diptères, famille
des Braehystomes, tribu des Syrphides, créé
par iMeigen (Syst. Beschr ., III, 1822 ). Les
Sphegina ont la tête avancée inférieurement
en museau échancré, les antennes insérées
sur une légère saillie du front; le troisième
article antennaire large, presque orbicu-
laire, très comprimé, etc. M. Macquart
(Dipt. des Suites à Buffon , de Roret , 1832)
place quatre espèces dans ce genre : nous ne
citerons que la A'. craipes Meig. qui se
trouve, mais rarement, en France. (E.D.)
* S P H E JV A C A ÎM T II E . Sp h e n a c a n t hu s ( a y vj y ,
coin; axavGa, épine), poiss. foss. — Ce genre,
établi par M. Agassiz sur des Ichthyodoruli-
thes , a été rapporté par cet auteur à la fa¬
mille des Hybodontes , une des trois familles
de Placoïdes à formes de Squales (Agass.,
Poiss. foss., III, 1837). (E. Ba.)
*SPIIEXÆACUS , Strickl. ois. — Syno¬
nyme de Synallaxis G. Cuv., Quoy et Gaim.
S PH EX A A DP» A. bot. ph. — Genre de la
famille des Scrophularinées , tribu des Bu -
chnérées , formé par M. Bentham pour le
Buchnera viscosa Ait. , sous - arbrisseau du
cap de Bonne-Espérance , haut d’environ
3 décimètres , couvert d’un duvet gluant ;
ses fleurs se distinguent par un calice quin-
quéparti , par une corolle presque ro tarée ,
à tube fort court , à cinq lobes presque
égaux. Sa capsule biloculairc s’ouvre, sans
élasticité, par déhiscence septicide , en deux
valves bifides au sommet. (D. G.)
*SPHE1VA]\THA (o-cpvjv, coin; àvOo;, fleur).
bot. pfi. — Genre encore imparfaitement
connu, de la famille des Cucurbitacées ,
tribu des Cucurbitées, formé par Schrader
pour une plante herbacée, du Mexique, à
tige anguleuse, scabre; à feuilles également
icabres, en cœur, quinquélobées ; à fleurs
743
hermaphrodites, formant des grappes axil¬
laires, et présentant : un calice à tube adhé¬
rent, allongé en coin, à limbe quinquéfide;
une corolle campanulée ; 5 étamines à fileta
distincts ou triadelphes ; trois stigmates
presque peltés. Le fruit de cette plante est
une baie à côtes, prolongée en bec. Cette
espèce porte le nom de S. scabra Schrad.
(D. G.)
*SPI1E1\E. Spkenia. moi.l. — Genre de
Conchifères dimyaires, proposé par M.Tur ton
pour certaines espèces de Corbules à test plus
mince et triangulaire. La charnière, plus
analogue à celle des M y es, présente sur la yalve
gauche, qui est la plus petite, une dent sail¬
lante en cuilleron très mince-, lamelliforme,
ordinairement triangulaire , et sur l’autre
valve une impression correspondante pour
recevoir le ligament. Ce ligament , porté
d’autre part sur la dent en cuilleron et par
conséquent interne, s’aperçoit en partie par
une échancrure triangulaire entaillée dans
toute l’épaisseur du bord cardinal de la
valve droite. (Dm.)
SPHÈNE (de ecpyjv, coin), min. — Titane
silicéo-calcaire , Haüy. Substance vitreuse ,
de l’ordre des Sil ico— l.i tanates, qui s’offre le
plus souvent en cristaux très petits, amin¬
cis en forme de coin , ce qui lui a valu le
nom qu’Haüy lui a donné. On en distingue
deux variétés principales : l’une de couleur
brune, plus ou moins foncée ( la Ti tan i te ),
l’autre de couleur claire, de couleur verdâ¬
tre ou jaunâtre (le Sphène proprement dit) :
elles ont l’une et l’autre un éclat assez vif,
tirant sur l’adamantin. La composition du
Sphène est fort simple : il est formé d’un
atome de chaux, d’un atome d’acide lita-
nique, et de deux atomes de silice, celle-ci
étant représentée par Si O. Il est toujours
cristallisé , et ses cristaux dérivent d’un
prisme oblique rhomboïdal , dont les pans
font entre eux l’angle de 133° 48', et dont
la base est inclinée sur ces mêmes pans de
94° 38'. II y a des clivages sensibles, paral¬
lèlement aux faces de ce prisme. La base
est brillante, et striée dans la direction de
la diagonale oblique. Les cristaux sont sim¬
ples, ou groupés le plus souvent par les faces
de la base, par juxtaposition et inversion,
de manière à former par leur accotement
une sorte de gouttière (Sphène canaliculé).
Le Sphène est fragile : sa densité est de 3,3 ;
SPH
SPH
744
sa dureté de 5,5. Il est fusible au chalu¬
meau en verre sombre, et attaquable par
l’acide chlorhydrique ; la solution laisse
précipiter de l’acide titanique. Le Sphène
appartient aux terrains de cristallisation ,
soit plutoniques, soit volcaniques. II y est
tantôt disséminé , tantôt implanté dans des
fissures. On le trouve dans le granité, la
syénite, le diorite, le gneiss, le micaschiste,
le stéaschiste, le calcaire saccharoïde, les
basaltes, phonolithes et trachytes, et enfin,
dans les laves des volcans éteints. On rap¬
porte à cette espèce les minéraux appelés
Pictite , Ligurite, Spinthère, Séméline et
Lédérite. (Del.)
* SPHENELLÂ (crcpvj'v, coin), ins. —
M. Robineau -Desvoidy ( Essai sur les Myo-
daires , 1830) désigne sous cette dénomina¬
tion un genre de Diptères, de la famille des
Muscides, subdivision des Aciphorées , et
qui est très voisin du genre Uropliora.
L’espèce unique de ce groupe est la S. lina-
riœ Rob.-Desv. ( loc . cit.), qui se trouve en
France sur la Linaria vulgaris. (E. D.)
* SPHENE LLE et SPHÉNOPHORE.
Sphenella , Sphenophora (acpvjv, coin), bot.
cr. (Phycées. ) — Ce genre, établi par
M. Kutzing dans la famille des Diatomées,
a pour caractères distinctifs : des frustules
cunéiformes, libres, non stipités, ni entou¬
rés d’un mucus particulier. II se rapproche
beaucoup des Gonphonema , dont il diffère
par ses frustules dépourvus de péd icel les .
Les sept ou huit espèces qui le composent
habitent les eaux douces parmi les plantes
inondées. (Bréb.)
*SPHENÏA (o-tpïîv, coin), moll. * — Véri¬
table nom générique latin imposé par M. Tur-
ton au genre qu’il a fondé, et à la place
duquel on a employé les mots Sphœna, Sphœ-
nia, Sphena (Turt., Conch. Ins. Brit. 1822).
Voy. sphène. (G. B.)
SPHENISCÏ. ois. — Nom latin de la fa¬
mille des Manchots dans la méthode de
Vieillot. (Z. G.)
*SPHÉNISCÎDÉES. Spheniscidœ. ois.—
Famille fondée par le prince Ch. Bonaparte,
dans l’ordre des Palmipèdes , sur les Apte-
nodyles de Forster, et comprenant, par con¬
séquent, toutes les divisions qui ont été éta¬
blies à leurs dépens, c’est-à-dire les genres
Spheniscus, Eudyptes , Pygoscelis et Apteno-
dytes. Cette famille correspond à celle des
Sphenisci de Vieillot, de M. Lesson , et au
genre Manchot de G. Cuvier. (Z. G.)
*SPHÉNISCINÉÈS. Spheniscinœ. ois.—
Sous-famille de la famille des Alcidées dans
l’ordre des Palmipèdes, établie par le prince
Ch. Bonaparte , et substituée par lui à la
famille des Spheniscidœ , qu’il avait anté¬
rieurement créée. (Z. G.)
SPHÉNISQUE. Spheniscus. ois. — Divi¬
sion générique de la famille des Manchots
ou Sphéniscidées. Voy. manchot. (Z. G.)
SPHENOCARPES. bot. pii. — Ce genre
indiqué seulement par L.-C. Richard (Anal,
du fruit. y p. 92) comme devant être établi
sur le Conocarpus racemosa, a dû être rap¬
porté comme synonyme au Laguncularia
Gærtn., famille des Combrétacées. (D.G.)
* SPHENOCEPHALE. Sphenocephalus
(a <pvjv, coin; xecp «H, tête), rept. — L'une des
nombreuses subdivisions des Couleuvres
(voy. ce mot) d’après Wiegmann. (E. D.)
* SPHENOCEPHALE. Sphenocephalus.
(acpv7V, coin; xecpal-f, tête), poiss.foss. — Genre
éteint de Percoïdes à plus de sept rayons
branchiostéges, comprenant une seule espèce
connue, le S. fissicaudalus Ag., voisine des
Beryx par sa dorsale unique, soutenue en
avant par un petit nombre de rayons épi¬
neux plus courts que les rayons mous. La
tête est très allongée, ce qui est un caractère
rare parmi les Percoïdes , unique parmi les
Poissons vivants de ce groupe qui ont plus
de sept rayons branchiostéges. L’espèce pro¬
vient de la craie des Baumberge, en West-
phalie (Agass., Poiss. foss., IV, 1839).
(E. Ba.)
* SPHENOCEPHALE , SFHÉNOCÉ-
PHALIE. TER AT. — Voy. otocéphaliens.
*SPHENOCERCUS, G. -R. Gray, ois.—
Synonyme de Columba Temrn. , Sphenurus
Swains. Division générique des Colombars ,
dans la famille des Pigeons. Voy. pigeon.
(Z. G.)
* SPHÉNOCLÉ ACÉES. Sphenocleaceœ .
bot. ph. — On donne ce nom ou celui de
Pongatiées (voy. ce mot) à une petite fa¬
mille de Plantes, d’après celui qu’on adopte
pour le genre unique qui, jusqu’à présent,
la constitue. (Ad. J.)
SPHÉNOCLÉE. Sphenoclea. bot. ph. —
Le genre formé sous ce nom par Gærtner,
et sous celui de Pongatium par Jussieu, est
conservé par les auteurs tantôt sous l’un,
SPH
SPH
tantôt sous l’autre de ces noms. Il sert de
type à la petite famille des Pongatiées ou
Sphénocléacées, que les botanistes ont placée
dans la série des familles de manières di¬
verses, puisque MM. Endlicher et A. de Jus¬
sieu la rangent près des Campanulacées ,
tandis que De Candolle ( Prodr., VII, p. 54 8)
la met après les Gesnériacées. (D. G.)
SPHEIMQCOUYNE. Sphenocorynus
( vfv'v , coin ; xopvv n , massue), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères tétramères, fa¬
mille des Curculionjdes gonatoeères, di¬
vision des Rhyncophorides gymnopigiens ,
établi par Schnn. ( Généra et spec. Curculio.
syn., t. VI, 2, p. 866 , 8, 2 , p. 234) sur
une espèce qu’on trouve à Java et à Suma¬
tra , les Curculio quadripunclatus Wel.,
Bhyncophorus cinereus III. (C.)
* SPIÏElYODERfA ( crcpyjv, coin ; dYo&;,
peau), infus. — Genre d’infusoires de la fa¬
mille des Àrcellines de M. Ehrenberg (Rhi-
zopodes), établi par M. Schlumberger pour
un animal sécrétant une coque diaphane ;
ayant un cou en forme de coin ou de carène,
des expansions filiformes longues et déliées ,
et une ouverture terminale comprimée,
presque linéaire. C’est un des Rhizopodes
les plus lents ( Sphenoderia lenta, Schl.; An¬
nales des Sciences naturelles , 3e sér., III ,
p. 256,1845). (E. Ba.)
*SPIIEATODESME, Jack. bot. ph. — Sy¬
nonyme de Congea Roxb., famille des Ver-
bénacées. (D.G.)
*SPHENODON (crf/iv, coin ; o<£«v, dent).
mam. — Groupe d’Édentés fossiles indiqué
par M. Lund {Ann. sc. nat., XI , 1839) et
dont il ne donne pas les caractères. (E. D.)
*SPHEIVODUS (crcpvîv, coin ; b&otç, dent).
poiss. foss. — Sous ce nom, M. Agassiz dis¬
tingue dans le genre Lamies, de la famille
des Squalides à dents lisses, des espèces con¬
nues spécialement par leurs dents à bord
tranchant et à forme subulée. Les marnes
oxfordiennes du mont Yohaye, le calcaire de
Pfallingen , diverses localités d’Allemagne et
les grès verts du Sentis (Appenzel), ont four¬
ni les débris sur lesquels a pu être établi
ce genre (Agass., Poiss. foss., III, 1843).
(E. Ba.)
*SPIIEJV0G1YATHUS (^v, coin; yva-
Go; . mâchoire), ins. — Genre de l’ordre
des Coléoptères tétramères, famille des Cur-
culjonides gonatoeères, division des Rhyn-
T. xi.
745
cophorides cryptopygiens , établi par Schr.
( Gen . et sp. Curculio., syn., t. VIII , p. 215)
et qui ne se compose que d’une espèce : le
Sp. lividus Schr. originaire du Brésil.
L’auteur lui avait appliqué d’abord le nom
générique de Orthognathus. (C.)
SPHENOGYAE. bot, pu. — Genre de la
famille des Composées , tribu des Astéroï-
dées , formé par M. Rob. Brown par un
démembrement des Arctotis. On en connaît
au moins 50 espèces , qui toutes croissent
au cap de Bonne Espérance. Ce sont des
plantes herbacées et sous-frutescentes, qui
ont le port des Anthémis. Elles ont des ca¬
pitules terminaux et solitaires de fleurs
jaunes, parfois brunâtres vers l’extrémité,
à rayons unisériés, en languette , stériles;
leur involucre est campanulé, imbriqué;
leur réceptacle porte des paillettes scarieu-
ses , souvent tronquées au sommet, qui
embrassent les fleurs; leur aigrette est for¬
mée d’un seul rang de paillettes obovales
ou en coin, obtuses, qui, dans leur jeunesse,
sont translucides, contournées en spirale,
et qui deviennent opaques et blanches, à
l’état adulte. — De Candolle (Prodr., Y)
p. 681 ) divise ce genre en deux sections :
a. Thelythamnos , dont nous citerons pour
exemple le Sphenogyne anthemoides R. Br.
(Arctotis anthemoides L.) ; b. Xerolepis, dont
nous nommerons comme exemple le S. sca-
riosa R. Br. (Arctotis scariosa Willd.) (D.G.)
*SPHÉNOGYNÉES. bot. pii. — Nom de
l’une des subdivisions de la tribu des Séné-
cionidées , famille des Composées. Voy. ce
dernier mot. (C. d’O.)
* SPHENOLEP1S (çr<p.vîv, coin;
écaille), poiss. foss. — Genre éteint de Mala-
coptérygiens abdominaux, appartenant à la
famille des Esoces, et peu connu. Les deux
espèces décrites jusqu’à ce jour habitaient
les eaux douces de l’époque tertiaire. Le
Sphenolepis Cuvieri Agass. a été découvert
dans les gypses de Montmartre et rapporté,
par Cuvier, à la famille des Brochets ou Eso¬
ces (Agass., Poiss. foss., V, 1843). (E. Ba.)
SPIIEAOMA , Mannerheim ( Braché-
lytres , 69. 1), Dejean (Cat., 3e éd., p. 82).
ins. — Synonyme et division du genre Oxy-
poda, Mann. Erichson. (C.)
*SPI!EAOMORPGlJS (arév, coin; y-opeph,
forme), rept. — M. Fitzinger (Syst. Rept .,
1843) désigne sous ce nom un genre de
94
746
SPH
SPH
Sauriens qu’il forme aux dépens des Scin-
ques ( voy . ce mot), et qui n’est généra¬
lement pas adopté. (E. D.) .
*SPHÈNO]\CHUS ( cryvîv , coin; oyx os,
crochet), poiss. foss. — Genre de Poissons
Placoïdes de la famille des Hybodontes,
créé par M. Agassiz , et caractérisé par des
dents qui n’ont qu’un seul cône très déve¬
loppé et fortement arqué en dedans, ce qui
les distingue des autres genres de la même
famille, chez lesquels le cône principal est
flanqué de cônes secondaires. Les espèces
décrites proviennent du Lias de Lyme Ré¬
gis , du Calcaire de Purbeck et du terrain
Weaidien (Agass., Poiss. Foss., III,
1843). (E. Ba.)
*SPI1EN0PHIS (ayvîv, coin; fyis , ser¬
pent). rept. — M. Fitzinger (Sysï. Rept.
1843) indique sous cette dénomination l’une
des subdivisions du genre couleuvre ( Voy.
ce mot). (E. D.)
*$PIIEXOPIIORE. bot. cr. — Voy. sphe-
NELLE.
* SPIîEXOPIIOliUS (ortpviv, coin ; y b'poç,
qui porte), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères , famille des Curculio-
nides gonatocères , division des Rhynco-
phorides gymnopygiens, créé par Schœnherr
( Généra et sp. Curçulio. syn., t. IY , 2,
pag. 874; 8, 2, pag. 234). Dans ce genre
l’auteur a fait entrer 121 espèces, de tous
les points du globe, etquiappartiennentsur*
tout aux régions chaudes. Nous désignerons
parmi ces espèces, les suivantes: S. melano-
cardius Lin. [Cure.), variegatus, viduatus,
4-puslulatus F. , Caffer, hemipterus , tere -
brans 01., piceus Pall., crenatus Billb., mu-
tilatus Leich., sacchari Guild., etc. (C.)
♦SPHENOPHYLLUM. bot. foss. —
Genre de plantes fossiles propre aux terrains
houillers et aux formations de transition ,
que j’ai établi en 1822. Quelque temps
après , M. de Sternberg le décrivit sous le
nom de Rolularïa ; mais ce nom, postérieur
à celui de Sphenophyllum , n’a pas été
adopté. Les plantes de ce genre paraissent
herbacées (à moins que ce ne soient des
rameaux de végétaux ligneux); leurs tiges
sont grêles, souvent ramifiées; elles portent
des feuilles verticillées par six ou huit, pe¬
tites , cunéiformes, tronquées ou laciniées
au sommet. Chacune de ces petites feuilles
paraît assez ferme, lisse et coriace; comme
certaines feuilles de Fougères , eiles sont
souvent tronquées, entières, ou émarginées
au milieu , quelquefois crénelées sur l’ex¬
trémité tronquée, ou profondément bilobée,
à lobes laciniées ou quadrifides, à divisions
plus ou moins profondes et linéaires.
Dans quelques cas, le même rameau
paraît offrir des feuilles entières ou décou¬
pées , suivant le point de la tige qui les
porte, comme on l’observe pour les feuil¬
les de certaines plantes'aquatiques , selon
que ces feuilles approchent de la surface
de l’eau, ou sont complètement immer¬
gées. Chacune de ces feuilles est parcourue
par des nervures égales dichotomes-flabel-
liformes ; eiles ressemblent par leur forme
et leur nervation aux folioles des Marsiiea,
ce qui m’avait engagé à les placer dans la
famille des Marsiléacées , classification qui
a été suivie depuis par les auteurs qui se
sont occupés de cette question. Les autres
caractères de ces plantes sont cependant
fort différents; tant qu’on ne connaîtra
pas leurs fructifications , leur position dans
la méthode naturelle sera très douteuse.
Leurs feuilles rappellent aussi en plus
petit , tant par leur forme que par leur
nervation, celles du Gincko biloba , de la
famille des Conifères , ou les folioles de
certaines Fougères, telles que les Adian¬
tum ou Lrndsœa. Quelle que soit la position
méthodique de ce genre , il est un des
mieux caractérisés de la flore houillère à
laquelle il appartient exclusivement; on en
connaît actuellement sept espèces, dont les
caractères distinctifs ont encore besoin
d’être comparés avec soin, pour ne pas con¬
sidérer comme des espèces des parties dif¬
férentes d’une même plante. (Ad. B.)
*SPHENOPS (crcpvîv, coin; aspect).
rept. — Subdivision du genre des cæcilies,
d’après Wagler {Syst. Amphib. 1830). (E.D.)
*SPI1EX0PTERA ( <x<p„'v , coin; ttt £p0'v,
aile), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptè¬
res pentamères , famille des Serricornes ,
section des Sternoxes, tribu des Bupres-
tides, proposé par Dejean ( Cat ., 2e et 3e éd.),
adopté par Solier (Ann. de la sc. ent. de Fr.,
t. II, p. 299 ), et par Castelnau et Gory
(Monographie des Bupreslides ) qui le classent
parmi leurs Anthaxites. 77 espèces d’Afri¬
que , de l’Europe méridionale et de l’Asie
mineure rentrent dans ce genre. Nous nous
SPH
contenterons de citer les espèces suivan¬
tes : S. semistriala P. -B. , antiqua III. ,
canaliculata Pall., rauca , lineatd et mêlai -
lica F. Ces Insectes sont aptères, d’un bronzé
métallique souvent obscur. Leur corps est
dur, de forme conique ; et l’extrémité des
étuis offre deux ou trois angles. (C.)
SPIIEXOPTERIS. bot. foss. — A l’ar¬
ticle Fougères fossiles, j’ai indiqué le prin¬
cipe général qui m’avait fait diviser les
plantes fossiles de cette famille en genres
spéciaux distincts de ceux admis parmi les
Fougères vivantes , et fondés seulement sur
la nervation. L’absence si fréquente de la
fructification, l’impossibilité, lorsqu’elle
existe, de l’étudier dans les détails de ses
caractères les plus essentiels empêche d’éta¬
blir l’identité des genres vivants avec les
espèces fossiles. La forme des feuilles et la
nervation se retrouvent les mêmes dans des
genres très différents. Il a donc fallu établir
les genres de Fougères fossiles sur la nerva¬
tion seule. Les Sphénoptéris sont un de ces
genres; ils sont caractérisés par des frondes
pinnées, bipinnées ou tripinnées à pin-
nules cunéiformes tronquées ou arrondies ,
entières ou ordinairement lobées ; à lobes
au nombre de 3 à 7 obovales, oblongs ou
linéaires tronqués, très rarement aigus; les
nervures sont flabelliformes , dichotomes,
ou partent très près de la base d’une ner¬
vure médiane principale. Cette forme des
folioles et des nervures donne, en général,
aux Sphénoptéris un aspect particulier au¬
quel on les reconnaît facilement; cependant
il y a des espèces qui se rapprochent de
certains groupes de Pécoptéris , et, malgré
la grande différence qui existe entre les
types de ces deux genres , ils se nuancent
insensiblement.
A ce genre se rapportent les Cheilanthiles ,
les Hyménophyllites et Trichomaniles et une
partie des Aspidites de Gœppert. Unger les
limite aux Cheilanthiles et à quelques Aspi¬
dites. — II comprend préside 100 espèces,
et au moins 70 , en le limitant comme Un¬
ger; la plupart sont propres aux terrains
houillers. Cependant on en trouve aussi un
assez grand nombre dans les terrains plus
modernes, et surtout dans ceux de la pé¬
riode liasique et jurassique. Ces plantes
rappellent par leurs formes les genres Dick-
sonia , Davallia , Adianthum, Lindsœa, Hy -
SPH 747
menophyllum e t Trichomanies , et quelques
Asplénium. (Ad. B.)
SPHEXOPES. bot. ph. — Genre proposé
par Trinius, rapporté commme synonyme
aux Festuca, section des Sclerochloa Palis.
Endlic. (D. G.)
SPHEXORAMPHES (a^v, coin; £a>-
<po?, bec), ois. — Sous ce nom, 3VI. Dumé-
ril a établi, dans son ordre des Grimpeurs,
une famille à laquelle il donne pour carac¬
tères un bec pointu, étroit à sa base, en
forme de coin et non dentelé, et dans la¬
quelle il comprend les genres Pic, Torcol ,
Jacamar , Ani et Coucou. Cette famille est
peu naturelle en ce qu’elle renferme des
oiseaux qui ont entre eux des rapports fort
éloignés. (Z. G.)
*SPHEXORHIXA (<r<priv, coin ; ptv, nez).
— Genre de la tribu des Fulgoriens, famille
des Cercopides, de l’ordre des Hémiptères,
établi par MM. Amyot et Serville {lus. Hé¬
mipi. , Suites à Buffon ) aux dépens du
genre Cercopis des auteurs. Les Sphéno-
rhines se font remarquer seulement par
leur front comprimé latéralement et pourvu
d’une forte carène, en forme de coin, plus
ou moins aiguë, et dilatée; le type de cette
division est le S. rubra (Cicada rubra Lin.,
Cercopis cruentala Fabr., etc.). (Bl.)
*SPI1EX0RHYXCHUS, Hemp. etEhre.
ois. — Synonyme de Ciconia Licbt. Genre
fondé sur le C. abdimi Licht. (Z. G.)
*SP11EX0RHYACHUS (^v, coin; péy
xoq, bec), rept. M. Tschudi ( Class .
Batrach. 1838) indique ainsi l’une des
subdivisions du genre des rainettes ( Voyez
ce mot). (E. D.)
* SPHÉXOSIRE. Sphenosira ( a^'v ,
coin; azipx, chaîne), bot. cr. (Phycées.) —
Genre créé par M. Ehrenberg pour une Ba-
cillariée ou Diatomée qui croît dans les eaux
douces du Mexique. Ses caractères généri¬
ques sont : frustules cunéiformes - ovoïdes
vus latéralement, ombiliqués, réunis en
un filament comprimé. Cette forme rappelle
celle des Fragil laires et des Himanthidies;
mais la présence d’un stomate ou ombilic
sur les frustules en sépare ce genre. (Bréb.)
* SPHEXOSOMA ( <7cpy)V , coin ; crœij. oc ,
corps), rept. — Subdivision des scinques
( Voy . ce mol), suivant M. Fitzinger ( Syst .
Rept. 1843). (E. D.)
* SPHEXOSOMA ( cryyfv , coin;
748
SPH
SPM
corps ). uns. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères hétéromères, famille des Sténélytres
et tribu des Hélopiens , proposé par Dejean
(Cat., 3e éd., p. 233) , qui y rapporte 7 es¬
pèces, dont 2 de Cayenne et 5 du Brésil. Le
type est le Toxicum geniculatum Gr. On doit
y comprendre aussi 3 autres espèces du
Brésil , les T. æneum et rufipes Perty
( Acropteron ) , et nig ripes Gr. (C.)
*SPfl'ENOSTOMA. ois. — Genre de la
famille des Paridées, créé par Gould (Syn.
aust. Birds ), sur une espèce voisine des Ty¬
ranneaux , à laquelle il donne le nom spé¬
cifique de Sph. cristatum Gould. (Z. G.)
*SPHËNOSTYLïS. bot. ph. — Genre de
la famille des Légumineusès-papilionacées ,
tribu des Euphaséolées, qui a été établi par
M. E. Meyer ( Commen. pi. afr., p. 148)
pour une plante herbacée, volubie, du cap
de Bonne-Espérance , à feuilles tri fol iolées;
à fleurs en grappes , distinguées par leur
calice dont 4 divisions sont très larges, ar¬
rondies , tandis que la cinquième est un
peu plus longue et ovale; par leur style
glabre, canaliculé dans le bas, aplati et
dilaté en coin dans le haut , terminé par
un stigmate en crête. L’espèce type de ce
genre est le S. marginata E. Meyer. (D.G.)
*SPHENOTOMA. bot. pii. — Genre de la
famille des Epacridées proposé comme sec¬
tion des Dracophylhm, par M. Bob. Brown
( Prodr . fl. nov. Holl., p. 556) et adopté
comme distinct et séparé par M. Endlicher.
11 est formé d’arbustes propres au sud de
la Nouvelle-Hollande , à petites feuilles
courtes, engainantes par la base; leurs
fleurs, en épi simple, ont un calice quin-
quéparti, bibractéolé; une corolle hypocra-
tériforme, à tube grêle, resserrée à la gorge,
à limbe très obtus; 5 étamines toujours
épipétales. Nous citerons le S. gracilisëweet
( Fl. austral., tab. 44) comme un joli ar¬
buste à fleurs blanches, de nature à figurer
avec distinction dans les jardins. (D. G.)
*SPHEWURA, Licht. ois. — Synonyme
de Malurus Temrn. (Z. G.)
*SPHEl\iJRA (a repriv, coin ; aùpa, queue).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
subpentamères, famille des Longicornes et
tribu des La mia ires, établi par Dejean 1 Cat. ,
3e éd., p. 376) qui y rapporte 19 espèces.
14 sont originaires des Indes orientales, 4
de l’Afrique tropicale et 1 de la Nouvelle-
Guinée. Le nombre de celles qui doivent
faire partie du genre est aujourd’hui doublé.
Nous citerons comme s’y rapportant, les Sa-
peria morbUlosa , bidentata , tristis F., nigri-
cornis, bifasciala 01., etc. (C.)
*SPHE\UIUJ5, Swains. ois. — Synonyme
de Columba Temrn.; division fondée sur la
Col. oæyura , espèce du genre Colombar.
*SPIIERACRA, Say. ins. — Synonyme
de Leptotrachelus La treille , Dejean. (C.)
*S PH Eli ASTRE. Sphœrastrum (aoy.Tpn,
sphère; a slpov, astre), bot. cr. (Phycées.)
— Genre fondé par Meyen, et que Kutzing
rapporte à la tribu des Desmidiées. La
fronde est globuleuse- rayonnante, formée
de corpuscules cunéiformes groupés. Ce
genre renferme cinq ou six espèces qui ha¬
bitent les eaux douces. Nous sommes porté
à croire que les Sphérastres devraient se
rapprocher plutôt des Protococcoïdées que
des Desmidiées. (Bréb.)
SPI1ÉRIACÉS. bot. cr. — Synonyme de
Sphæriacés.
*SPHÉRIDOPIDES. ins,— MM. Amyot
et Servi lie (Ins. Hyménopt ., Suites à Buffon )
\ désignent ainsi dans la famille des Rédu-
viides, de l’ordre des Hémiptères, un groupe
comprenant le seul genre Sphœridops. (Bl.)
SFIIEIUE. Sphæria. bot. cr. — Ce genre
nombreux est formé de Champignons épi-
phytes qui se développent d’abord sous l’épi¬
derme des plantes et se montrent ensuite
au dehors après avoir crevé cette enveloppe.
Leurs sporanges sont en massue; leurs spo-
ridies simples, translucides, sortent comme
du duvet ou comme une fumée. Ce genre
est rangé , dans la classification de M. Lé-
veillé, dans les Thécasporés-endothèques ,
tribu des Sphériacés. Quelques Sphéries pré¬
sentent ce fait très curieux qu’elles attaquent
en parasites des animaux sur le corps des¬
quels elles prennent un grand développe¬
ment et dont elles déterminent probable¬
ment la mort. Telle est la Sphæria Robertsia
qui attaque des chenilles et qui a été étudiée
récemment par M. B. Thompson ( Calcutta
Journ. ofnatur. Hist ., avril 1845, p. 71).
D’après cet observateur, la partie radicu¬
laire du parasite finit toujours par remplir
exactement le corps de la chenille sur la¬
quelle il s’est développé , et pour cela elle
acquiert jusqu’à trois pouces et demi de
longueur; quant à la portion càulescenle
SPH
SPH
740
de la plante, elle s’élève sur le corps de la
chenille, elle sort de derrière la tête de
celle-ci , et atteint jusqu’à 6 ou 8 pouces de
longueur. (M.)
*SPHÉRÏ0D4CTYLES. G. Cuvier, rf.pt.
- Voy. SPHÆRODÀCTYLUS. (E. D.)
*SPHEROCARPE . Sphœrocarpus (acp«~pa,
sphère; xap-ïro;, fruit), bot. cr. (Hépatiques.)
— Ce genre, de la tribu des Ricciées, a été
créé par Michel i (Nov. Gen . , p. 4, t. III),
et conservé par Linné. Il a été longtemps
monotype, et ce n’est que dans ces derniers
temps que nous en avons fait connaître une
nouvelle espèce du Chili. Voici les carac¬
tères essentiels de ce genre : fruits superfi-
ciels nus , agrégés sur une fronde sans ner¬
vure; involucre propre, sessile ou stipité,
conique ou pyriforme , percé d’un pore au
sommet, et continu avec la fronde; périan-
the nul; coiffe couronnée par un style ca¬
duc ; capsule libre, globuleuse, indéhiscente ;
élatères nulles; anthéridies globuleuses,
éparses , dans le tissu des frondes ; fronde
horizontale , presque orbiculaire , lobée ,
d’un tissu délicat, à réseau lâche. On n’en
connaît que deux espèces : celle qui croît en
Europe est assez rare ; nous ne l’avons ja¬
mais rencontrée qu’une fois, près de Tours,
au printemps de 1823. Une terre labourée
en était tellement couverte, que la couleur
d’un vert gai de la plante attira notre at¬
tention. (C. M.)
*SPIIÉROC001JE. SphæroGoccus (acpaTpa,
sphère ; xoxxoç , grain), bot. cr. (Pbycées.)
— En adoptant le mot créé par Stackhouse,
M. Agardh non seulement engloba dans le
genre û'phœrococcus toutes les plantes ma¬
rines que le phycologiste anglais y faisait
figurer , mais il y ajouta encore plusieurs
autres genres déjà fondés avant lui par La-
mouroux. Il en est résulté un mélange in¬
forme des êtres les plus disparates qu’il soit
possible d’imaginer , puisqu’on y voyait
réunies des espèces des genres Chondrus ,
Gelidium , llypnea, Gigarlina , et de beau¬
coup d’autres qu’il serait trop long d’énu¬
mérer. M. Gréville vint à propos pour
mettre un peu d’ordre dans ce chaos, et
rétablir plusieurs des genres de notre com¬
patriote, en même temps qu’il leur restitua
leurs noms primitifs. Dans son travail , il
ne conserva celui qui fait le sujet de cet
article qu’au seul Fucus coronopifolius
Lin.; et le genre , demeuré monotype de¬
puis lors, a été ainsi caractérisé par lui, et
plus tard par M. J. Agardh. Fronde com¬
primée, très rameuse, pennée, composée
de trois couches de cellules , une axile ou
médullaire, une corticale, et une troisième
intermédiaire. La première consiste en cel¬
lules filamenteuses dichotomes , disposées
dans le sens de l’axe; la seconde en cel¬
lules arrondies, naissant de la couche mé¬
dullaire, et irradiant vers la périphérie, où
par leur division successive en cellules de
plus en plus petites , elles forment la couche
corticale. Conceptacles ( Coccidia ) hémisphé¬
riques, placés à l’extrémité de courts ra¬
milles latéraux, et contenant un glomérule
de spores obovales ou gigartines. Ces spores
résultent de la métamorphose des deux ou
quatre derniers endochromes de filaments
en massue et articulés , qui s’élèvent en
gerbe du fond du conceptacle. On ne con¬
naît pas les tétraspores. L’espèce unique de
ce genre, que M. Kützing nomme fihyn-
chosporus , appliquant le nom de Sphœro -
coccus au Plocaria et au Rhodymenia {voy .
ces mots), ne se rencontre que dans les
mers tempérées; mais on le trouve surtout
le long des côtes de l’Europe centrale et de
la Méditerranée. (G. M.)
*SPHÉR0DES1YIE. Sphœrodesmus ( occu¬
pa, sphère; chaîne) bot. cr. — (Phy-
eées.) Genre créé par M. Corda (. Alman . de
Carlsb., 1835) pour quelques Desmidiées
filamenteuses, formées d’articles lenticulai¬
res, comprimés, réunis en bandelette. Ce
genre doit être réuni aux Sphœrozosma du
même auteur. (Bréb.)
* SPHERODIJS. poiss. — Voy. sphæro-
dus. (E. B a.)
SPHÉROÏDE {sphère; tTS oç, forme).
poiss. — Lacépède forma ce genre pour une
espèce des mers intertropicales de l’Amé¬
rique, d’après un dessin de Plumier, dans
lequel l’animal vu de face ne laissait pas
apercevoir ses nageoires verticales. C’est
sur cette absence de nageoires, due à un
oubli du peintre, ou nécessitée par la pers¬
pective, que Lacépède a fondé la distinction
de ce poisson, qui présenterait, en effet, un
caractère très singulier dans la famille des
Gymnodontes à laquelle il appartient, n’é¬
tant probablement qu’une espèce de Té-
trodons. (E. Ba.)
750
SPH
SPM
^SPHEROÏDES, Hope (Coleoplerist’ s ma-
nual , II, p. 168). ins. — Nom proposé en
remplacement de celui de Volvulus Lat. (G.)
SPHÉROIDINE. for am. — Genre de Rhi-
zopodes foraminifères , voisin des Milioles,
établi par M. d’Orbigny, pour une espèce
vivante de Rimini , S- bùlloides. Il fait
partie de l’ordre des Agathistègues, et de la
famille des Multiloculides ; sa coquille iné¬
quilatérale est formée de parties non paires,
qui se pelotonnent sur quatre faces opposées.
Elle laisse voir au dehors quatre loges , dont
la dernière a un orifice semi-lunaire ou oc¬
cupé par un appendice interne, comme celui
des Milioles. (Duj.)
SPHÉROEITHE (de crcpoùpoc, sphère; et
MGoç , pierre ). min. Variété de Perl i te li-
thoïde , en petits globules gris ou bruns,
striés du centre à la circonférence, et enga¬
gés dans une Perlite vitreuse ou dans une
obsidienne nacrée. Cette substance appar¬
tient aux terrains trachytiques, et se trouve
particulièrement à Hlinik , en Hongrie.
(Del.)
SPHÉROME, Sphœroma. crust. — C’est
un genre de l’ordre des Isopodes , de la
tribu des Sphéromiens onguiculés, établi par
Latreille aux dépens des Oniscus de Linné,
et des Aselles d’Olivier. Chez ces Crustacés,
le corps est large, très bombé, arrondi à ses
deux extrémités. La tête est très large,
courte, bombée en avant, et terminée par
un rebord saillant. Les yeux, situés près
des angles postérieurs, sont à peu près cir¬
culaires , et reçus dans une échancrure du
bord antérieur du premier anneau thora¬
cique. Les antennes s’insèrent à la face in¬
férieure de la tête; celles de la première
paire sont très grosses à leur base , et y re¬
couvrent celles de la seconde paire, qui sont
beaucoup moins longues. L’épistome est
très saillant , triangulaire antérieurement,
et en forme de fer à cheval postérieurement.
Le labre est triangulaire , et logé presque
entièrement dans l’échancrure de l’épistome.
Les mandibules sont courtes, grosses, et ar¬
mées de plusieurs dents à leur extrémité.
Les mâchoires de la première paire se com¬
posent d’un article basilaire portant deux
lames presque d’égale longueur; celles de
la seconde paire se composent aussi d’une
pièce basilaire portant trois articles lamel-
leux qui se superposent. Les pattes-mâ¬
choires sont grandes , palpiformes , et com¬
posées de deux parties assez distinctes. Les
anneaux du thorax ont tous la même forme
et à peu près les mêmes dimensions, et tous
se terminent latéralement par un angle
assez aigu. L’abdomen est grand , bombé ,
et composé de deux portions, dont l’une
ressemble aux anneaux thoraciques. Les
pattes sont courtes , grêles , et encaissées
entre les lames épimériennes. Les fausses
pattes abdominales des cinq premières paires
sont reployées obliquement les unes sur les
autres , et reçues dans une excavation pro¬
fonde du dernier article de l’abdomen. En¬
fin les fausses pattes de la dernière paire se
terminent par deux lames ovalaires assez
semblables entre elles, et toutes les deux à
découvert , mais dont l’interne est soudée
avec l’article basilaire qui le porte, de façon
à ne pas pouvoir le porter en dehors , et
dont l’externe glisse sous J’interne, ce qui
permet à l’animal de se reployer complète¬
ment en boule.
Tous les Crustacés qui composent ce
genre sont d’une taille assez petite , et vi¬
vent sur les rochers sous-marins, parmi les
polypiers et les plantes marines. On en con¬
naît une vingtaine d’espèces. Comme repré¬
sentant ce genre singulier, je signalerai
le Sphérome denté , Sphœroma serratum
Leach , Dict. des Sc. nat., t. II, p. 346.
Cette espèce est très abondamment répan¬
due sur les côtes de la Manche et de la Médi¬
terranée. (H. I,)
* S PIIEROMIE N S . Sphœromii . crust. —
C’est une famille de l’ordre des Isopodes ,
établie par M. Milne Edwards. Dans cette
famille, le corps des Crustacés qui la com¬
posent est large, et très obtus en avant. La
tête est transversale , et porte les antennes
sur un bord antérieur , sans se prolonger
au-dessus de la base de ces organes qui sont
de longueur médiocre. Les antennes de la
première paire sont plus ou moins élargies
à leur base , et celles de la seconde paire in¬
sérées très près des précédentes. Les man¬
dibules sont fortement dentées, et portent
un appendice palpiforme, grêle et aplati.
Les mâchoires de la seconde paire présen¬
tent trois lames terminales superposées, et
les pattes-mâchoires se terminent par un
grand prolongement palpiforme composé de
cinq articles. Le thorax ne présente pas la-
SPH
SPH
751
téralement des pièces épimériennes dis¬
tinctes. Les pattes sont en général toutes
conformées pour la marche seulement, et
terminées par un ongle très court ; quelque¬
fois celles des deux premières paires sont
subchéliformes ; mais celles de la troisième
paire ne sont jamais ni préhensiles , ni an-
creuses. Les cinq premiers anneaux de l’ab¬
domen sont plus ou moins rudimentaires,
et en général soudés, de façon à former un
seul article; le dernier segment est au con¬
traire très grand et scutiforme. Les fausses
pattes des cinq premières paires se reploient
obliquement sous le bouclier caudal formé
par le dernier article de l’abdomen. Enfin,
les fausses pattes de la dernière paire n’of¬
frent qu’une seule lame terminale mobile ;
l’appendice terminal interne n’existant pas
ou étant soudé à l’article basilaire, de façon
à ne pouvoir exécuter des mouvements qui
lui soient propres. Cette famille aétédivisée
en deux tribus ainsi caractérisées :
sfhf.ro-
MIENS.
/
I Dont toutes les pattes sont
terminées par nn ongle
» très petit, et ne sont pro-
1 près qu’a ht mat rite.
Sphébomiens ON¬
GUICULÉS. Gen¬
res : Sphérome ,
Cymodocée, Cer-
ceis, Nésée, Cam-
pecopée, Cassin-
de, Amphoroïde.
Dont les pattes des cinq \
dernières paires seule- j
ment sont ambulatoires, (
et dont les pattes des
deux premières paires
sont subcltéliformes.
Sphéromtkns
c.hkli fers. Gen-
i e : Ane me.
Voy. ces mots. (H. L.)
SPIIÉRONEMÉS. bot. cr. — Section de
la division des Clinosporés. Voy. mycologie,
page 492.
*SPHÉROPHORE. Sphœrophoron(o cpat’pa,
sphère; c p/pw , je porte), bot. eu. — (Li¬
chens.) Genre principal de la tribu des Sphé-
rophorées à laquelle il a donné son nom.
Créé par Acharius sur le Lichen globiferus
de Linné, il a été généralement adopté.
Voici sur quels caractères il repose. Thalle
fruticuleux , très rameux , à rameaux cy-
lindracés ou comprimés, à axe filamenteux,
comme cotonneux, revêtu d’une couche
corticale solide. Apothécies globuleuses ,
rarement évasées et presque discoïdes, con¬
tenant une masse pulvérulente noire qu’elles
laissent échapper en se déchirant au som¬
met. Nous avons fait connaître en détail
ailleurs (Ann. sc. nat., 2e sér., tom. XV, p.
146, t. 15, f. 1) la morphose des organes
de la reproduction, déjà signalée à la vérité
par Link et M. Fée, mais malgré cela en¬
core mal connue avant nos analyses. Les
thèques, que n’accompagne aucune para-
physe, sont d’abord incolores, puis pren¬
nent peu à peu une teinte bleu-indigo, qui
augmente d’intensité avec l’àge. Les huit
sporidies que chacune d’elles contient sont
arrondies et participent à cette coloration.
A la maturité les premières sont résorbées
et c’est la masse des secondes qui, devenues
libres , forment la poussière noirâtre qui
remplit l’apothécie. On connaît 5 à 6 espè¬
ces de ce genre, dont trois au moins sont
européennes. Elles croissent au pied des
arbres ou sur les rochers humides. (C.M.)
*S PII É RO PI I O R ÉE S . bot. cr. — (Li¬
chens.) Petite tribu de la division des Li¬
chens endocarpes qui comprend aujourd’hui
les genres Sphœrophoron Ach., SiphulaYv.,
et Acroscyphus Lév. Depuis que nous avons
publié notre article général sur la famille
des Lichens (voy. ce mot), cette tribu s’est
accrue d’un beau et bon genre, placé d’abord
par notre savant ami et confrère M. Léveillé
dans la famille des Pyrénomycètes , mais
que la présence manifeste d’une couche
gonimique sous-épidermique observée en
même temps par M. Berkeley et par nous ,
reporte parmi les Lichens à côté du Sphéro-
phore , avec lequel il a la plus grande ana¬
logie par son habitus. On peut lire, dans les
Ann. des sc. natur ., 3e sér., tom. 5, p. 262,
la description exacte de ce genre. Ayant
trouvé V Acroscyphus dans la collection fon¬
gique de Bory , dont nous sommes devenu
acquéreur, nous pouvons faire connaître
son origine sur laquelle se tait M. Léveillé.
L’étiquette écrite de la propre main du co¬
lonel porte ces mots: du Pérou, par don
Simon de Rojas y Clemente , sous lé nom
de Sphœrophoron nov. sp. (G. M.)
SPIIÉROFSIDÉS. bot. cr. — Section de
la division des Clinosporés. Voy. mycologie,
page 493.
*SPIIÉRO$IDÉRÏTE (de crtpcôpa, sphère ;
et cri f^vjooç, fer), min. — Variété de Sidérose
en rognons ou mamelons, à cassure fibreuse
radiée, qu’on trouve dans les cavités des
basaltes de la Hesse. Voy. sidérose. (Del.)
SPHÉROSTILBITE (de wpocîp a, sphère ;
et otOÆw, briller), ins. — Variété de Stil-
bite , en petits globules , striés du centre à
la circonférence, d’un éclat nacré, très bril¬
lants dans la cassure , et que l’on trouve ,
752
SPH
SPH
avec la Stilbite ordinaire , dans les roches
amygdaloïdes des îles Féroer. Cette sub¬
stance ne nous paraît pas différer essentiel¬
lement de la Stilbite commune , bien que
M. Beudant en ait fait une espèce particu¬
lière. (Del.)
*SPHÉR0TILE. Sphærotilus
sphère; -rDo- ordure), bot. cr. — (Phycées.)
Genre créé par M. Kützing pour quelques
productions primordiales des plus simples
qui croissent dans les eaux douces et ne
présentent qu’une légère couche amorphe,
composée de la réunion de globules très pe¬
tits. (Bréb.)
* SPHÉROZ0SME. Sphærozosma (a<paX-
pa, sphère; Çcacrp.a , ceinture), bot. cr. —
(Phycées.) Genre de la tribu des Desmidiées,
établi par M. Corda ( Alman . de Carlsb.,
1835), ayant pour caractères distinctifs:
Des filaments verts formés d’articles ou co.-
puscules comprimés, géminés, réunis latéra¬
lement en séries. On en connaît quatre ou
cinq espèces dont fait partie notre ancien
Desmidium vertebratum Bréb. (Alg., Fal.).
Elles habitent les eaux douces. (Bréb )
SPHÉRU LACÉES. moll. — Synonyme
de sphærulacées. Voy. ce mot.
*SPBÉRIJLAIRE. Sphœrularia ( sphœra ,
sphère), iielm. — Genre d’Entozoaires fondé
par M. L. Dufour pour un animal filiforme,
cylindrique, sans segmentation, obtus aux
deux extrémités et tout entier couvert de
granulations vésieuü formes. M. L. Dufour
l’a trouvé dans la cavité abdominale de
plusieurs espèces de Bombus ( Annales des
Sciences Naturelles, 2e série, VU, p. 9, 1837).
(E. Ba.)
S PRÉ R URÉES, moll. — Famille éta¬
blie par Lamarck dans l’ordre des Cépha¬
lopodes et comprenant les trois genres Mi-
lioie, Mélonie et Gyrogonite. Ce dernier est
fondé sur des graines fossiles de Chara ; les
deux autres sont des Rhizopodes ou Fora-
minifères qui n’ont de commun que leur
forme extérieure très imparfaitement glo¬
buleuse ; cette famille doit donc être sup¬
primée. (Duj.)
*SPHERRÏÆS. moll. — Famille deCon-
chifères dimyaircs, de l’ordre des Rudisles,
dont la coquille est connue seulement à
l’état fossile et qui diffèrent des Hippurites
par deux impressions musculaires saillantes,
et par deux grandes dents cardinales derrière
lesquelles est une fossette que devait occu¬
per le ligament. Cette famille ne comprend
que le seul genre Sphérulite auquel ont dû
être réunis les genres Radiolite, Birostre
et Jodanue. (Duj.)
SPHÉRULITE. moll. - Genre de Con-
chifères dimyaires , imparfaitement connu
à l’état fossile dans les terrains crétacés , et
constituant seul la famille des Sphérulés ,
dans l’ordre des Rudisles. Ce genre, d’abord
confondu par Bruguière avec les Acardes,
fut indiqué par Lametherie pour une espèce
de Radiolithe du même auteur, et il fut
ensuite adopté par Lamarck qui le plaça
dans la famille des Rudistes avec deux au¬
tres genres Biroürile et Radiolite, qui sont
identiques avec les Sphérulites, aussi bien
qu’un quatrième genre établi par M. De-
franco sous le nom de Jodamie. La Sphé-
rulile est une coquille bivalve, conique,
adhérente, très inéquivalve, non symé¬
trique, parfaitement close, le plus souvent
foliacée ; à l’intérieur se voient deux impres¬
sions musculaires qui sont saillantes sur la
valve supérieure et aplaties , obliques sur
l’inférieure ; la charnière présente à la valve
supérieure deux fortes dents, longues et co¬
niques qui sont reçues dans deux cavités
correspondantes de la valve inférieure. Le
ligament interne ou presque interne occu-
pait une fossette comprise entre la charnière
et le bord postérieur, et souvent divisée en
deux parties inégales. Les espèces de ce genre
sont ordinairement grandes, en forme de
champignon ou de corne d’abondance; elles
adhéraient par le sommet de la valve infé¬
rieure, et comme toute la partie interne du
test a été détruite pendant la fossilisation,
il s’ensuit que la coquille, plus mince au
sommet ou au point d’attache, y reste quel¬
quefois perforée. C’est cette destruction ou
dissolution de la partie interne du test qui,
pendant longtemps, a empêché de connaître
la vraie conformation des Sphérulites et
l’origine des Birostrites , qui ne sont autre
chose que le moule interne de la portion
dissoute du test, ou la gangue moulée dans
la cavité interne avant que la dissolution
ait eu lieu; ce sont les recherches de
MM. Défiance et Desmoulins, et surtout
celles de M. Deshayes qui ont enfin porté la
lumière dans cette question difficile. (Duj.)
SPHEX ( arcpyï , guêpe), ins. — Genre
SPH
753
de la tribu des Sphégiens , famille des
Sphégiides, de l’ordre des Hyménoptères,
établi par Linné et adopté par tous les en¬
tomologistes avec des restrictions de plus en
plus grandes. Tel qu’il estadopté aujourd’hui,
il renferme les espèces dont les mandibules
sont larges, arquées et bidentées; la tête
large; les ocelles placées en triangle sur le
verte* ; les ailes antérieures ayant une
longue cellule radiale et trois cubitales; les
jambes intermédiaires et postérieures gar¬
nies d’une double rangée d’épines. On con¬
naît un grand nombre d’espèces exotiques
du genre Sphex. Nous citerons, comme type,
une espèce de notre pays, le S. flavipennis
Fabr., répandu dans une assez grande partie
de l'Europe. (Bl.)
fSPIIlGGERE. Sphiggurus (en pfyyco, ser¬
rer; ovpa , queue), mam. — Fr. Cuvier a
créé sous ce nom un genre de Mammifères,
de l’ordre des Rongeurs , division des Hys-
triciens , formé aux dépens des Porcs-Épics
(voy. ce mot), groupe naturel dans lequel
il doit rentrer. (E. D.)
*SPIIINCTA1\TI!US (a «piyxroç, resserré ;
«vQoç, fleur), bot. pu. — Genre formé dans
la famille des Rubiacées , tribu des Gardé-
niées, par M. Bentham, pour un arbuste de
la Guiane , à stipules solitaires de chaque
côté des paires de feuilles opposées , carac¬
térisé surtout par une corolle à tube allongé-
conique, resserré sous la gorge , garni inté¬
rieurement d’un cercle pileux ; par un ovaire
adhérent, charnu, à deux loges multi-ovu-
lées , surmonté d’un style fusiforme. Son
fruit est inconnu. Son espèce unique est le
S. rupeslris Benth. (D. G.)
* SPHINCTEROSTIGMA. bot. pii. —
Genre proposé par Schott et regardé ensuite
par lui-même comme une simple section des
Philodendron , famille des Aroïdées. (D.G.)
SPHIXCTÉRELE. moll. — Voy. spinc-
TÉnüLE.
*SPHIîVCTOC Y STE . Sphinctocystis(atptyx-
■vo; , resserré; xvanç , vessie), bot. ca. —
(Phycées.) Genre créé par M. Hassall pour
une Diatomée du genre Surirella , S. solea
Bréb., Kg. , Navicula lihrile Ehrenb. , dont
la carapace présente un rétrécissement vers
sa partie moyenne. Nous ne pensons pas
que ce caractère soit suffisant pour établir
un genre. (Breb.)
*S PII I NCTOLOBIIJ M (<7<P7XTo;, resserré;
r. xi.
SPH
>o6oç, légume), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses-papilionacées, tribu
des Dalbergiées, créé par Vogel ( Linnœa ,
XI , p. 4 1 7 ) pour des arbres du Brésil , qui
ont le port des Pongamia, à côté desquels
ils se placent; à feuilles pennées avec im¬
paire; à fleurs en grappe; son principal
caractère consiste dans son légume rétréci
aux deux bouts, coriace-ligneux , dont les
valves sont appriinées-connées et qui est
dès lors indéhiscent. Nous citerons pour
exemples le S. floribundum Yogel et le N.
nitidum Yogel. (D.G.)
SPliïNCTRUVA. bot. cr. — Genre delà
famille des Pyrénomyeètes de Fries, ou des
Hypoxylées de De Candolle, formé par Fries
pour Y Hypoxylon Sphinclrinum Bull. Dans
la classification de M.Léveillé, il appartient
aux Clinosporés-Endoclines , section des
Sphéropsidés. (M.)
*SPIIE\GTES. ins.— Genre de la famille
des Ichneumonides, tribu des Ichneumo-
niens , de l’ordre des Hyménoptères, établi
par Gravenhorst sur des espèces dont le corps
est étranglé, l’abdomen pédonculé et pyri-
forme, avec le premier anneau presque li¬
néaire. Le type est le S . serotinus Grav.,
que l’on rencontre dans plusieurs parties de
l’Europe. (Bl.)
Eli IX DES. ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères hétéromères, famille des Taxi-
cornes et tribu des Diapériales, proposé par
Mégerle , adopté par Dejean ( Catalogue ,
3e édit., p. 335) et publié par nous ( Revue
entom. de Silb ., t. I, n° 8). Ce genre ren¬
ferme deux espèces : la Nilidula dubia G y I .
(A. dubius Chev. ou Gyllenhalii ) et testa-
ceus Dej. La première a été trouvée en
Suède, en Autriche et aux environs de Pa¬
ris , dans une espèce microscopique de Ly-
coperdons se développant sur de vieilles
planches. Nous avons été à même d’observer
sa larve, qui est blanche et très ventrue. La
deuxième est propre aux États-Unis. Dejean
a classé mal à propos les Sphindus parmi
les Xylophages. (C.)
* SPHIXGÏD E Leach, SPUINGIDI
Boisd., SPIIINGOIDEA Grav., SPIIIN-
GOIDES Hubn., etc. ins. — Synonymes de
Sphingicns Latr. Voy. ce mot. (E. D.)
SPHINGIDES. ins. — Syn. de Sphin-
giens.
*SPIÏI\GIE\S. Sphingii. ins.— Tribu de
95
754
SPH
SPH
l’ordre des Lépidoptères, section des Chali-
noptères, caractérisée par des palpes larges
et obtus, un corps extrêmement épais, un
abdomen conique, des antennes prisma¬
tiques, dentelées en dessous, en manière de
râpe, terminées en une très petite pointe.
C’est surtout chez les mâles que les dente¬
lures des antennes sont prononcées.
Les Sphingiens sont les Lépidoptères les
plus robustes. Leur corps est d’une épaisseur
considérable. Leurs ailes sont assez étroites,
beaucoup plus solides que celles de la plu¬
part des autres Lépidoptères, et parcourues
par des nervures extrêmement fortes. Aussi
ont-ils un vol rapide. Ils peuvent planer
longtemps au même endroit sans que leurs
ailes manifestent autre chose qu’un frémis¬
sement rapide. Chez la plupart des Sphin¬
giens, la trompe est fort longue, ce qui leur
permet de pomper le suc dans le nectaire
des fleurs sans même être obligés de se
poser.
L’organisation intérieure de ces animaux
n’a pas encore été étudiée complètement. On
doit cependant à M. Newport un travail de
la plus haute importance sur une espèce de
ce groupe, le Sphinx du troène, Sphinx ligus-
tri Linné. Cet anatomiste a fait connaître,
dans cet Insecte, la disposition du système
nerveux, pendant les diverses phases de la
vie. Chez l’animal adulte, les trois centres
nerveux thoraciques sont espacés; les gan¬
glions abdominaux, au nombre de huit,
forment aussi une chaîne qui s’étend pres¬
que jusqu’à l’extrémité de l’abdomen.
Le canal intestinal des Sphingiens débute
par un œsophage grêle, s’élargissant un peu
en un jabot qui occupe toute la longueur du
thorax. Dans cette partie du tube digestif,
les parois sont minces et presque diaphanes.
L’estomac, ou ventricule chylifîque qui vient
à la suite, est de forme presque circulaire, à
parois résistantes et, pour ainsi dire, canne¬
lées circulairement. 11 est suivi d’un intestin
légèrement onduleux, se terminant en un
rectum plus ou moins volumineux.
Les Sphingiens sont fort nombreux en
espèces. On en compte, dans nos collections,
de 130 à 150 espèces recueillies dans les diver¬
ses régions du monde, mais plus abondam¬
ment dans les pays chauds et humides que
partout ailleurs. En Europe, il en existe
31 espèces bien constatées. Aux environs de
Paris, 12 espèces s’y rencontrent habituelle¬
ment, sans tenir compte de celles qui y
ont été vues accidentellement. Tous ces
Lépidoptères ont une grande taille. On ne
connaît guère de Sphingiens ayant moins de
3 ou 4 centimètres de longueur et 6 à 8
d’envergure. Beaucoup atteignent des di¬
mensions infiniment supérieures. Les plus
grandes espèces n’ont pas moins de 8 cen¬
timètres de long sur 17 à 18 d’envergure,
c’est-à-dire plus d’un demi-pied. Aussi, chez
ces Lépidoptères, les ailes postérieures sont
retenues aux antérieures par un crin d’une
puissance extrême engagé dans un anneau
très solide, de manière à maintenir bien ré¬
guliers les mouvements de ces ailes dont le
développement est si remarquable.
Les Sphingiens comptent parmi les plus
beaux Lépidoptères. Leur corps et leurs ailes
présentent le plus souvent les nuances les
plus variées et les couleurs les plus agréables.
Néanmoins elles ont toujours des tons un
peu vaporeux et non pas brillants comme
ceux des Papillons de jour.
Ces Lépidoptères, en effet, sont plutôt
nocturnes que diurnes. Quelques uns, à la
vérité, volent en plein jour, par la plus
grande ardeur du soleil; mais la plupart ne
se montrent qu’après son coucher. Latreiile
plaçait les Sphingiens dans sa division des
Lépidoptères crépusculaires , division tout
artificielle, aujourd’hui rejetée par tous les
entomologistes.
Les Sphingiens constituent un groupe des
plus naturels, des mieux limités et des mieux
caractérisés. Ses affinités naturelles avec les
Bombyciens, et notamment avec le genre
Sericaire, qui a pour type le Ver à Soie, ne
sont pas douteuses. Mais cependant il existe
des différences très grandes entre ces deux
divisions : l’une des principales se voit dans
le développement de la trompe.
Les Sphingiens, pendant leur premier
état, ont aussi un aspect tout particulier. Ce
sont des chenilles très massives, ayant pres¬
que toujours une tête conique, et l’avant-
dernier anneau du corps muni d’une sorte
de corne caudale, dure et lisse dans certai¬
nes espèces, granuleuse dans d’autres, et en
petite pointe dans d’autres encore. En géné¬
ral leur peau glabre est parée de belles cou¬
leurs; les unes, vertes, sont piquetées de
blanc; les autres présentent des taches ocel-
SP H
SP I I
/a5
lées; les autres, des bandes obliques roses-
violettes, etc. Elles vivent sur des végétaux
dénaturé très différente; les unes affec¬
tionnent les arbres de haute futaie , les
autres des arbrisseaux ou même des plantes
basses.
Ces Chenilles ont l'habitude, quand on
vient à les inquiéter, de redresser la partie
antérieure de leur corps d’une manière me¬
naçante. Cette attitude, rappelant celle du
fameux Sphinx de la fable , leur a valu la
dénomination adoptée par tous les natura¬
listes. A l’époque de leur transformation
en chrysalide , elles quittent le végétal sur
lequel elles vivaient , et s’enfoncent plus ou
moins dans la terre. Quelques unes s’y creu¬
sent une simple loge, d’autres, ayant la pro¬
priété de sécréter un peu de soie, se forment,
à l’aide de feuilles desséchées et d’un peu de
terre ou d’autres corps étrangers, une sorte
de coque grossière. Les nymphes ou chry¬
salides sont brunes et de forme oblongue.
Chez les espèces où la trompe a un dévelop¬
pement très considérable , elle est déjà fort
distincte et en grande partie détachée du
corps , sous cet état.
On a adopté huit genres dans la tribu des
Sphingiens ; mais beaucoup d’espèces exo¬
tiques, présentant quelques caractères par¬
ticuliers, paraissent devoir former les types
de nouveaux genres. M. Boisduval a ainsi
préparé un travail dans lequel les Sphin¬
giens sont très subdivisés, mais ce travail
n’a point encore été publié. Les huit genres
principaux de Sphingiens se reconnaissent
aisément a la forme de leurs antennes et au
développement de leur trompe, comme le
montre l’énoncé suivant.
tr«s renflées, en massue.
Trompe longue. Abdo¬
men terminé par une
brosse de poils . . . Macroglossum, Srop.
en massue prismatique.
Trompe très longue. Ai¬
les dentelées .... Pterogon, Boisd.
longues , peu i enflées , et
terminées en pointe re¬
courbée. Ailes dente¬
lées . Thyreijs, Swains.
prismatiques. Trompe de
la longueur de la moitié
du corps. Abdomen co¬
nique . Deilephila, Orlis
prismatiques, fortement
dentelées Trompe plus
longue que le corps. Ab¬
domen cylindi o-eouique Sphiwx, Lin.
/cylindriques et terminées
f par un petit crochet.
| Trompe épaisse , fort
l courte. Abdomen large
B et un peu déprimé. . . Aciierontia, Ociis.
Vn- fêles, longues. Trompe
, ' très courte. Ailes lar-
leiincs \ ...
i ges, sinueuses. Abdomen
| grand, cylindrique. . . Iîrachyglossa, Boisd.
[ flexueuses , amincies an
\ bout, eréneleés en des-
\ sous. Trompe rudimen¬
taire. Ailes dentelées. . Smerinthus. Oehs.
Tous ces animaux appartenaient au genre
Sphinx de Linné, de Fabricius, etc.; mais
successivement de nouvelles divisions ont
été admises.
Les IVlACROGLossEsontune trompe énorme,
mais qui demeure roulée pendant le repos.
Ce sont les Sphingiens de la plus petite taille.
On en connaît quatre espèces européennes ,
et plusieurs autres exotiques. Ces insectes
se rencontrent au mois de mai, voltigeant
de fleurs en fleurs pendant la plus grande
ardeur du soleil. Certains Macroglosses se
font remarquer parla transparence de leurs
ailes, presque entièrement dénudées d’é-
ca il les . Tels sont les M. fuciformis Lin. et
bombyliformis Ochs., dont les noms rappel¬
lent l’apparence de quelques Hyménoptères,
qu’on retrouve jusqu’à un certain point
chez ces Sphingiens. Dans d’autres, au con¬
traire , les ailes sont obscures; tel est le
Macroglosse du caille-lait ( Macroglossum
slellalarum Lin.), dont la chenille vit sur
le caille-lait ( Galium verum). Comme re¬
présentant de ce genre, nous avons figuré
(Atlas de ce Dictionnaire, Ins. Lépidoptères :
pl. 9, fig. 1 ) une espèce américaine, le
Macroglossum pela gus, Cram.
Le genre Ptérogon a pour type une jolie
espèce (P. œnolheræ) , dont les ailes anté¬
rieures sont vertes. Elle est fort rare aux
environs de Paris, mais on la rencontre plus
communément dans le midi de la France;
sa chenille vit sur des épilobes.
Les Thyreus ont pour type une espèce
de la Géorgie et de la Pensylvanie , le T.
Abbotii Swains.
Les Deilephila, les plus beaux Sphingiens
connus, sont assez nombreux en espèces.
Plusieurs exotiques formeront sans doute
par la suite des genres particuliers; les
européennes sont au nombre de 18, quel¬
ques-unes d’entre elles, parées des plus bril¬
lantes couleurs , sont fort connues et fort
recherchées des amateurs de collections.
756
SPH
SP H
Le Sphinx du Laurier rose ( Deilephila
nerii Lin.) peut être considéré comme le
type du genre. C’est un magnifique Lépi¬
doptère, dont les ailes antérieures, nuancées
de vert et de rose, ont à leur base une tache
blanchâtre, avec un gros point ; un peu au-
delà une large bande olivâtre ; puis trois
lignes d’un blanc rose se confondant avec
une bande oblique de la même nuance , en
arrière de laquelle se trouve un espace
violacé, appuyé sur une ligne en zigzag
blanchâtre. Cette espèce paraît habiter toute
la portion de l’Europe , de l’Afrique et de
l’Asie où croît le Laurier rose ( Nerium olean-
der). Souvent elle a été transportée avec
cet arbrisseau dans des localités où elle ne
saurait se multiplier ; c’est ainsi qu’elle a
été parfois rencontrée à Paris dans des jar¬
dins. Nous avons représenté cette espèco
dans l’Atlas de ce Dictionnaire ( Ins . Lépi¬
doptères: pl. 9, fig. 2).
Parmi les Deiléphiles , quelques espèces
sont répandues plus abondamment dans
notre pays. Ainsi nous citerons: le D. elpe-
nor (Sphinx elpenor Lin.), connu sous le
nom vulgaire de Grand pourceau, à cause
de la forme et de l’aspect de sa chenille. îl
est plus connu encore cependant sous le nom
de Sphinx de la vigne. C’est un de nos plus
beaux Lépidoptères, dont le corps est rose et
les ailes d’un vert tendre, ornées de bandes
roses. Sa chenille vit sur des Epilobes et
quelquefois aussi sur la vigne.
Le D. porcellus ( Sphinx porcellus Lin.)
ou le Petit pourceau ressemble au précédent,
mais il est de beaucoup plus petite taille;
sa chenille vit sur le Caille-lait ( Galiumve -
rum).
Mais l’espèce de ce genre la plus facile à
rencontrer dans ce pays ; c’est le D. de l’Eu¬
phorbe ou du Tithymale (Sphinx euphorbiæ
Lin.) , dont les ailes intérieures sont d'un
gris rose, avec trois taches et une bande on¬
dée, d’un vert foncé, et les secondes ailes
<1 un rouge rose; avec deux bandes transver¬
sales noires. La chenille de cette espèce , de
couleur noire, ornée d’une multitude de pe¬
tites taches jaunes, blanches et rouges, vit
sur des Tithymales et des Euphorbes.
Les Sphinx proprement dits des entomo¬
logistes modernes, ont des représentants
dans notre pays. Le Sphinx du troène (S. li-
guslri Lin.), dont les ailes antérieures sont
d’un gris rougeâtre, veiné de noir, avec la
partie moyenne plus obscure et deux lignes
blanches sinueuses près de la côte , et les
ailes postérieures d’un rose vif, orné de
bandes noires , est répandu dans une grande
partie de l’Europe. Sa chenille vit sur les
Troènes (Ligustrum album ) , les Lilas, etc.
On trouve encore en France le Sphinx
du Liseron ( S. convolvuli Lin.), plus rare
que le précédent; sa chenille vit sur le Li¬
seron. C’est l’espèce connue sous le nom
vulgaire de Sphinx à cornes de bcr/af. Et le
Sphinx du Pin (S. pinastri Lin.), entière¬
ment de couleur grisâtre, dont la chenille
vit sur les Pins dans les grandes forêts du
nord de l’Europe.
Plusieurs Sphinx américains sont très
voisins de nos espèces européennes.
Le genre Acherontià a pour type un Lé¬
pidoptère bien connu. C’est le Sphinx tête
de mort (voy. l’Atlas de ce Dictionnaire,
Ins. Lépidopt., pl. 17, fig. 1 ) ( A. atropos
Lin.), remarquable par sa grande taille et
par la présence sur son corselet de petites
taches noires, qui simulent grossièrement la
forme d’une tête de mort.
Cette espèce a la propriété de faire en¬
tendre un cri très pénétrant , sans que l’on
ait pu découvrir jusqu’ici d’une manière
positive quels organes sont mis en jeu pour
produire cette stridulation. Aussi, dans cer¬
taines localités et notamment en Bretagne,
ce Sphinx est-il devenu parfois un sujet
d’épouvante pour les habitants qui y trou¬
vaient un présage de mort (voy. l’art. Atro¬
pos). Le Sphinx tête de mort se trouve dans
une grande partie de l’Europe, de l’Asie ,
de l’Afrique. Sa chenille, remarquable par
sa belle couleur verte avec des bandes laté¬
rales obliques, blanches et violacées, et sa
corne caudale granuleuse , vit sur les feuilles
des Pommes de terre et sur quelques autres
Solances. On trouve dans l’Inde une seconde
espèce d’Acherontia très voisine de la pre¬
mière; c’est VA. satanas Boisd.
Le genre Brachyglossa a pour type une
immense espèce de la Nouvelle- Hollande ,
le B. triangularis Donov.
Enfin, les Smerinthus sont peut-être, de
tous les Sphingiens, les plus communs dans
notre pays. Par la brièveté de leur trompe,
ils se rapprochent singulièrement des Rom-
byciens, Le S. du Tilleul ( Sphinx tiliœ Lin ),
SP H
SPH
757
dont la chenille est souvent très commune
sur les Ormes de nos routes, est un papil¬
lon d’un fauve tendre avec deux grandes
taches d’un vert foncé sur les ailes antérieu¬
res , les extrémités d’un vert tendre et une
tache plus pâle au sommet.
Le S. du Peuplier (Sphinx populi Lin. ),
est d’un gris roussâtre, avec une tache fer¬
rugineuse sur les ailes postérieures; sa che¬
nille vit sur les Saules et les Peupliers.
Le S. demi-paon (Sphinx ocellata) est re¬
marquable par ses ailes postérieures d’un
rouge carminé, ayant une grande tache co-
cellée bleue , à iris et prunelle noirs. Sa
chenille vit sur les Saules. Enfin , le S. du
Chêne {S. quercus), d’une plus grande taille
que les précédents et d’une couleur gris
fauve , beaucoup plus rare que les autres
Smérinthes et vivant seulement dans le
midi de la France. (Bl.)
*SPHL\GIEM. bot. ph. — Genre proposé
dans la famille des Légumineuses - Papilio-
nacées, tribu des Lotées , et dont le nom a
dû être abandonné pour celui de Mellolobium
Eckl. et Zeyh.
* SPHIiMGURE , Leiblein. mam. — Voy.
S PH IG GU RE. (E. D.)
SPHINTHEROPHYTA vôvjp, étin¬
celle; cpvlov, plante), ins. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères subpentamères, famille
des Cycliques et tribu des Colaspides, pro¬
posé par Dejean ( Catalogue , 3e éd., p. 434).
L’auteur y rapporte sept espèces inédites de
l’Amérique équinoxiale. Six sont originaires
du Brésil et une est propre au Mexique. Le
Lamprosome aurichalceum Perty , paraît
aussi devoir y être rapporté. (C.)
SPHINX ( , animal fabuleux ). ins.
— Linné, Fabricius , Cramer, désignaient
sous celte dénomination un grand genre
de Lépidoptères , correspondant à notre
tribu des Sphingiens. Depuis , ce genre ,
de plus en plus limité, est restreint au¬
jourd’hui aux espèces dont la trompe est
extrêmement longue , plus longue que le
corps; les antennes prismatiques finement
dentelées en dessous; l’abdomen cylindro-
conique , etc. On en connaît plusieurs es¬
pèces exotiques et trois européennes : les
Sphinx ligustri , convolvuli et pinastri Lin.
Voy sphingiens. (Bl.)
SPHODROS. ap.acun.— Synonyme d'Ac-
tinopus. Voy. ce mot. (H. L.)
SPHOÜRES (<7t poÆpoç, fort), ins. —Genre
de l’ordre des Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Carnassiers, tribu des Carabiques
simplicimanes, proposé par Cîairville, adopté
par Bonelli ( Tableau synoptique, p. 13), par
Latreille ( Règne animal de Cuvier , t. IV,
p. 400), et Dejean ( Species général des Co¬
léoptères , t. III , p. 87 ). Cet auteur y rap¬
porte 9 espèces : 4 sont européennes, 4 asia¬
tiques, et 1 est propre à l’Afrique (Égypte).
Le type, le Carabus leucophthalmus Lin.
( planus ) Fab., se trouve à Paris dans les
caves et les lieux souterrains. (C.)
*SPHONDYLANTHA. bot. ph.— M. Presl
a proposé ( Reliq. Hœnk., vol. II, pag. 35,
tab. 53) un genre de ce nom , dans la fa¬
mille des Ænothérées, pour un échantillon
qui était venu du Mexique , et auquel il
avait donné la dénomination spécifique de
S. aphylla. Ce genre aurait été, d’après lui,
très voisin des Jussiœa • , et il ne s’en serait
distingué que par ses rameaux et ses feuilles
verticillés, par son calice tubulé à limbe ir¬
régulier, 3-4 parti. Mais M. Endlicher ( Gé¬
néra , p. 1195) fait observer que cet échan¬
tillon n’est autre chose qu’un rameau d’une
plante inconnue, dont les ramules déformés,
ainsi que cela se voit quelquefois, par l’in¬
vasion d’une Urédinée, ont pris l’apparence
d’un ovaire infère, surmonté par un limbe
calicinal. (D. G.)
*SPHONDYLIUM. bot. ph.— Tournefort
donnaitce nom au genre d’Ombellifères dont
Linné a fait son genre Heracleum. (D. G.)
* SPIIONDYLOCOCCEYI , Mitch. bot.
pii. — Synonyme deCallicarpa Lin., famille
des Yerbénacées. (D. G.)
*SPIIYRADIIJM (dcpvpa, marteau), moll.
Genre de Mollusques gastéropodes pulmo-
nés, établi par M. Agassiz (N. Mém. Soc.
Hein., 1,1837). (G. B.)
SPHYRÈNES. poiss. — Ce nom , em¬
prunté aux ichthyologistes grecs, a été
appliqué, par les naturalistes du xve siècle,
à un poisson de la Méditerranée, qui a le
corps très allongé, arrondi, le museau
pointu , la mâchoire supérieure très peu
protractile , l’inférieure plus longue, toutes
deux armées de dents nombreuses et ser¬
rées ; celles de l’extrémité étant plus gran¬
des , comprimées et tranchantes. Chaque
palatin en porte douze ou quinze autres ,
précédées de trois ou quatre grandes com-
758
SPH
SP H
primées et tranchantes , semblables aux
dents antérieures des mâchoires. Il n’y a
point de dents sur le vorner; quand la bou¬
che est fermée , ces dents rentrent dans les
intervalles que laissent entre elles les diffé¬
rentes pièces de la tête , de manière à ce
qu’on n’en voie aucune. Les pièces opercu-
laires n’ont ni épines, ni dentelures ; les
pectorales sont petites; leurs ventrales sont
reculées sous l’abdomen, et tellement loin
de la ceinture humérale, que les os pel¬
viens ne touchent pas à l’épaule. Les na¬
geoires nous présentent donc les rapports et
l’insertion des véritables abdominaux; mais
elles sont composées d’une épine et de cinq
rayons branchas. La première dorsale ré¬
pond aux ventrales , à peu près au milieu
de la longueur du corps : c’est une véri¬
table nageoire de Perche ou d’Apogon. La
seconde dorsale correspond à l’anale, lui
ressemble par sa grandeur comme par sa
forme; elles ont chacune une petite épine
suivie d’un rayon simple, mais articulé, et
de huit rayons branchus; la caudale est
fourchue. Ce poisson adulte est plombé sur
le dos, argenté sur les côtés et sous le ven¬
tre. Les jeunes ont une livrée qui consiste
en de larges marbrures brunes , qui finis¬
sent par se perdre dans la teinte uniforme
du dos. La splanchnologie de ce poisson
ressemble à celle des Perches, à cause des
nombreux cæcums qui naissent du duodé¬
num. Il y a une grande vessie natatoire,
fourchue en avant, et prolongée en cornes
très pointues, qui viennent se terminer sous
le crâne.
Tel est le poisson que l’on nomme Spet,
sur les côtes du Languedoc : dénomina¬
tion qui paraît dériver du nom û'Espeto,
que les Espagnols lui donnent, et qui veut
dire une broche. Les Italiens l’appellent
Brochet de mer ou Luzzo , probablement
à cause de ses fortes dents qui lui don¬
neraient un trait de ressemblance , mais
selon moi fort éloignée , avec le Brochet de
nos rivières. La dénomination de Spet sem¬
ble justifier la détermination que Rondelet
et Bélon ont prise, en croyant retrouver
dans ce poisson le o-tpôpaiva. Il me paraît plus
difficile de concevoir comment Linné a pu
placer la Sphyrène dans son genre Esox.
M. de Lacépède, revenant à l’idée d’Artédi,
a rétabli le genre Sphyrène, mais ii y a
ajouté des poissons tout-à-fait dilférents. Sa
Sphyrène orvert n’est autre que le Centro-
pomus undecimalis , et sa Sphyrène aiguille
est une Orphie. Bloch a aussi mal conçu le
genre des Sphyrènes. Nous en trouvons dans
l’Atlantique et dans la mer des Indes; l’une
d’elles, la Bécune de Rochefort et de Du-
lertre, connue dans toutes les colonies es¬
pagnoles sous le nom de Barracuda, est
remarquable par la taille a laquelle elle
parvient , et par la grandeur des dents dont
sa gueule est armée. Il n’est pas rare d’en
prendre des individus qui ont 2,u,50 à 3 mè¬
tres de longueur, et Catesby assure en avoir
vu des individus de 3n>, 50 ; il avait entendu
affirmer qu’il en existe de plus grands encore.
Tous ces auteurs disent que ce poisson nage
avec beaucoup de force, qu’il est très vo¬
race, et qu’il' s’élance même avec furie sur
les hommes qui se baignent; il est surtout
très commun dans les bas-fonds, autour des
îles Bahama, de la Jamaïque, de. la Ha¬
vane, et de nos colonies des Antilles. Pres¬
que tous les auteurs s’accordent à dire que
le goût de sa chair est à peu près le même
que celui du Brochet; mais elle est très su¬
jette à prendre, selon les lieux et suivant
les saisons , des qualités malfaisantes qui
causent un véritable empoisonnement; les
accidents qui surviennent sont une sorte de
tremblement général , de violentes douleurs
de tête, des nausées, des vomissements,
des douleurs vives dans les articulations des
bras et des mains, et souvent même suivies
de la chute des cheveux et des ongles. Les
symptômes se succèdent quelquefois avec
une telle rapidité qu’il devient très difficile
de déterminer les différentes périodes de la
maladie. Elle a rarement une issue fatale;
la mort n’en est pas toujours la consé¬
quence, mais les phénomènes pathologiques
consécutifs durent quelquefois très long¬
temps. Les douleurs dans les articulations
deviennent très fortes , et se renouvellent
de temps en temps. On a vu ces phéno¬
mènes se présenter chez plusieurs individus
pendant un assez grand nombre d’années.
On a cité à M. Plée une personne qui eu
est malade depuis plus de vingt-cinq ans.
On assure que lorsque la Bécune a été salée,
elle ne cause jamais d’accident. A Sainte-
Croix des Antilles, on est dans l’usage de
ne la manger que le lendemain du jour où
SP H
SPH
759
elle a été salée , et dans les autres Antilles,
les habitants pauvres ne craignent pas de
s’en nourrir. Plusieurs insulaires croient
qu’il est facile de reconnaître si la Bécune
est ou non vénéneuse. Pour cela on remar¬
que s’il ne s’écoule pas du corps, quand on
la coupe, une espèce d’eau blanche ou de
sanie, qui est un signe certain de l’état
maladif du poisson. D’autres habitants
mettent dans l’eau, où l’on fait bouillir le
poisson, quelques pièces de cuivre : si le mé¬
tal s’oxide pendant la cuisson , ils rejettent
le poisson comme malade. On voit que ces
méthodes sont aussi incertaines que toutes
celles que l’on préconise sur nos côtes pour
se garantir de l’effet malfaisant des moules
et de quelques autres espèces de Mollusques.
La ressemblance des différents accidents me
paraît fort digne de remarque, bien qu’il
soit facile de s’en rendre compte en réflé¬
chissant que plusieurs d’entre eux, tels que
les vomissements, les douleurs dans les
membres, sont la conséquence de l’affection
qui a son siège primitif sur la muqueuse de
l’estomac. Cependant les conséquences de
la maladie sont beaucoup plus graves, beau¬
coup plus longues dans les contrées inter¬
tropicales que dans nos régions tempérées.
L’opinion de plusieurs médecins distingués
attribue la mauvaise qualité que la chair
de ces animaux peut prendre à la nourri¬
ture que ces poissons ont rencontrée pen¬
dant quelque temps. Il y a tout lieu de
croire que, si les Sphyrènes viennent à ava¬
ler les Méduses et autres Acalèphes , qui,
dans certains cas, pullulent dans les eaux
des golfes où ils se tiennent, leur chair
prendra par l’absorption les propriétés urti-
cantes de tous les Acalèphes, et on conçoit
que si l’action de ces animaux est si vive
sur la peau extérieure de notre corps , elle
causera des affections beaucoup plus ai¬
guës quand ces substances sont introduites
dans l’économie. C’est d’ailleurs une des
questions de la pathologie et de la physiolo¬
gie des poissons sur laquelle nous avons le
moins de données. C’est véritablement une
question tout à fait obscure, parce qu’il
n’est pas certain qu’on puisse attribuer à la
seule nouriture des Sphyrènes les effets
singuliers que cause sur certaines per¬
sonnes la chair de quelques poissons. Le
Bars, qu’on mange sur presque toutes nos
tables d’Europe comme un excellent poisson,
cause des vomissements à certains indivi¬
dus. Les œuls du Brochet et des Truites sont
quelquefois malsains. On aime et l’on
recherche dans toute notre Europe occiden¬
tale les œufs de Carpe ( cyprinus carpio )
et de Barbeau ( cyprinus barbus ); Pallas
affirme que dans certaines contrées de la
Russie , les œufs de ces poissons sont veni¬
meux.
Pour en revenir aux Sphyrènes, je dois
aussi faire remarquer que la grande espèce
de la mer des Indes, le Sphyrœna yellOj
devient aussi venimeuse.
Je me suis étendu dans cet article sur les
singulières particularités des espèces de ce
genre, qui est fort remarquable par son or¬
ganisation ichthyologique , car les Sphyrènes
sont du nombre de ces êtres qui prouvent
que la nature est bien loin d’avoir songé à
remplir les cadres de nos méthodes. Elle
n’a suivi, dans ses ouvrages, ni une ligne
unique, ni une dichotomie précise; sou¬
vent les êtres semblent des composés de
traits empruntés à d’autres familles; ce qui
nous les montre alors aussi rapprochés d’un
certain nombre de groupes que d’autres or¬
ganisations semblent être isolées. Ce sont ces
rapprochements ou ces isolements que le
naturaliste doit faire connaître; ses études
manqueraient du premier but philosophique,
si, en cédant à telle ou telle idée systéma¬
tique et préconçue , il venait à torturer ses
observations pour chercher des rapports qui
n’existent pas, ou pour méconnaître ceux
que l’expérience doit lui faire saisir. D’ail¬
leurs , que l’on ne s’y trompe pas, les ob¬
servations qui conduisent à ce résultat, que
l’on décore le plus souvent de loi philoso¬
phique de la nature , sont incomplètes , et
elles ne cadrent d’une manière parfaite avec
le système créé , que parce qu’on a négligé
l’exarnen de plusieurs points qui devien¬
draient de graves objections si l’on en tenait
compte. — Voyez l’atlas de ce Dictionnaire,
POISSONS , pi. 3. (Vai,.)
Le nom générique de Sphyrène ( Sphy¬
rœna) a servi d’étymologie à plusieurs dé¬
nominations qui indiquent des groupes plus
ou moins compréhensifs, suivant les diverses
classifications ; c’est ainsi que se sont formés
les noms de :
Sphyrænidia (Rafin., 1815);
760
SP H
Sphyrænidæ (Bonap. , 1831) ;
Sphyrænini (Bonap., 1837);
Sphærinæ (Swainson, 1839);
Sphyrænoïdes ( Agass., 1843 ). Voy. ce
mot. (G. B.)
* SPHYRÉNODE. Sphyrœnodus (a<pv-
pacva , de o(pvpx , marteau; iàovç , dent).
poiss. foss. — Genre éteint dont les affini¬
tés n’ont pu être rigoureusement détermi¬
nées , parce qu’il n’est établi que sur des
fragments de tête provenant de l’argile de
Londres ( Sheppy ). M. Agassiz , qui lui a
donné ce nom , en décrit deux espèces ;
M. Owen l’avait appelé Dictyodus. On le
rapporte à la famille des Sphyrénoïdes dans
l’ordre des Cyeloïdes (Agass., Poiss. foss.,
V, 1843). (E. Ba.)
* S P î I Y 11 É \ 0 1 1) E S (du genre sphyrène ,
et Jdoç , forme), poiss. — M. Agassiz a
formé , sous ce nom , une famille de Pois¬
sons Cyeloïdes dont le genre Sphyrène est
le type, et qui comprend plusieurs autres
genres , la plupart exclusivement fossiles.
Les Sphyrénoïdes se rapprochent des Scom-
béroïdes , par leurs écailles cyeloïdes et la
forme générale de leur corps ; ils se distin¬
guent des Percoïdes , parmi lesquels Cuvier
plaçait les Spbyrènes , parce qu’ils n’ont ni
les dentelures , ni les épines operculaires ,
ni les dents palatines de ces derniers. Leurs
dents sont grandes et tranchantes ; leurs
dorsales sont séparées (Agass. , Poiss. foss.,
Y, 1843). (E. Ba.)
*SPHYRI01V. crust. — Synon. de Chon-
dracanthe. Voy. ce mot. (H. L.)
* SPHYROLES , Dehaan. ins. — Syno¬
nyme de Cercydocerus Guérin , Schœn.
(G.)
*SPHYROSPERMLTM (ocpvpa, marteau ;
un/pfj.a , graine), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Éricacées , tribu des Vacciniées ,
créé par MM. Pœppig et Endlicher ( Nov .
gen. et sp. Çhil. , t. I , p. 4 , tab , 8 ) pour
des arbustes du Pérou , croissant sur les
troncs des vieux arbres ; à feuilles coriaces ;
à fleurs axillaires, solitaires, 4-5-andres,
distinguées surtout par leur calice à tube
globuleux, adhérent, à limbe 4-5-denlé ;
par leur corolle urcéolée, à 4 5 dents; par
leur ovaire adhérent à 2-4 loges multi-ovu-
lées, qui devient une baie globuleuse, cou¬
ronnée par le limbe du calice. On connaît
aujourd’hui quatre espèces de çe genre. La
SP1
I plus remarquable est le S. buœifolium Pœp.
et Endl. (d. g.)
SPIC. bot. ph. - — Nom vulgaire d’une
espèce de Lavande.
SPICÏFER, Kaup. ois. — Synonyme de
Houppifère Temm. G. Cuv.
*SPICILLARÏA , A. Rich BOT. PH. —
Genre de Rubiacées Gardéniées , qui paraît
rentrer dans les Petunga DC.
*SPICIPORES. Spicipora ( spica , épi ; po-
rus, pierre), polyp.— M. de Blain vil le donne
ce nom général à une subdivision du genre
Gemmipore. Les Spicipores comprennent des
espèces vivantes, arborescentes et partout
cellulifères (Blainv., Man. actin.). Voy.
gemmipore. (E. Ba.)
*SPICULÆA. bot. ph. — - Genre de la fa¬
mille des Orchidées, tribu des Aréthusées ,
formé par M. Lindley (A wan-river, n° 264)
pour une petite plante du sud-ouest de la
Nouvelle-Hollande, probablement de couleur
roussâtre , pourvue d’une seule feuille co ¬
riace, en cœur ; dont les fleurs forment une
grappe longue de 2 à 3 pouces , et se dis¬
tinguent par un périanlhe à folioles linéai¬
res, presque égales, et par un labelle à long
onglet inarticulé , avec une lame peltée ,
linéaire, portant à son extrémité un appen¬
dice mobile. Cette plante est le S. ciliata
Lindl. (D. G.)
SPIELMANNIE. Spiélmannia ( nom
d’homme), bot. ph. — Genre delà famille
des Verbénacées, tribu des Yerbénées, d’a¬
près la division adoptée par Schauer ( Pro-
drom. , t. XI , p. 525 ), formé par Medicus
pour le Lantana africana Lin., et encore
aujourd’hui réduit à deux espèces. Ces plan¬
tes sont des arbustes du cap de Bonne-Espé¬
rance, à feuilles opposées, hérissées de poils
courts; à fleurs solitaires, présentant un ca¬
lice 5-parti , persistant; une corolle hypo-
cratériforme, dont le tube est presque glo¬
buleux , fermé de poils à la gorge , dont le
limbe est quinquéfide , presque régulier,
étalé; un ovaire à deux loges bi ovulées.
Leur fruit est un drupe globuleux. Le S.
Jasminum Medic. ( S. africana Villd. ) est
l’espèce type du genre ; elle abonde dans les
champs au Cap. On la cultive quelquefois
dans les jardins. (D. G.)
SPÏESÏA. bot. ph. — Necker avait pro¬
posé pour le Phaca muricata ce genre , qui
rentre, comme synonyme, dans les Occytro -
pis DC., famille des Légumineuses Papilio-
nacées.
*SPIGÉLIACÉES. Spigeliaceœ. bot. ph.
— Quelques auteurs admettent sous ce nom
une petite famille , qui correspond à l’une
des divisions que nous avons indiquées dans
le groupe des Loganiacées (voy. ce mot),
celle des Strychnées à fruit capsulaire. Les
mêmes séparent le genre Spigelia en plu¬
sieurs, dont nous avons cité les noms comme
simples synonymes. (Ad. J.)
SPIGÉLIE. Spigelia. bot. ph. — Genre
de la famille des Spégéliacées , à laquelle il
donne son nom , de la pentandrie monogy-
nie dans le système de Linné. Il est formé
déplantés sous-frutescentes et herbacées,
propres à l’Amérique tropicale et aux par¬
ties chaudes de l’Amérique du Nord , dont
les feuilles sont opposées et connées par la
portion inférieure et dilatée de leur pétiole,
dont les fleurs terminales, en épi, et le
fruit, présentent les caractères qui distin¬
guent la famille elle-même. On connaît au¬
jourd'hui de 30 à 40 espèces de Spigélies,
parmi lesquelles deux méritent d’être si ¬
gnalées ici.
1 . La Spjgélie anthelmintiiiqce , Spigelia
anthelmintia Lin., est une herbe annuelle
qui croît naturellement au Brésil , à la
Guiane, et qu’on cultive, à ce qu’on as¬
sure, dans les Antilles. Ses feuilles sont
ovales-oblongues , acurninées à chaque ex¬
trémité, les inférieures opposées, les supé¬
rieures, sur chaque rameau, formant un ver-
ticille de quatre; de l’aisselle de celles-ci
sortent 1-4 grappes spiciformes de fleurs
petites, blanchâtres-purpurines , à corolle
grêle. Cette plante porte le nom vulgaire
de Brinvilliers ou Brinvillière , à cause de
son action éminemment vénéneuse, fraî¬
che; elle a une odeur vireuse , très-forte,
une saveur nauséeuse persistante. Dans les
lieux où elle croît naturellement, elle est
extrêmement redoutée parce qu’elle fait pé¬
rir promptement les bestiaux qui la brou¬
tent. Les expériences de M. Ricord Madiana
ont montré que deux cuillerées de son suc
suffisent pour faire périr un chien en moins
de deux heures et demie. Il est constant
que les nègres s’en sont servis plusieurs
fois pour empoisonner leurs maîtres. Le
nom spécifique de cette plante est dû à ce
que, prise à faible dose, elle agit avanta-
t. xt.
geusement contre les vers intestinaux ; de
là aussi le nom qu’on lui donne en Amé¬
rique de Yerba de Lombrices ou Herbe aux
Vers; pour cet usage, on administre soit
sa décoction , soit sa poudre, qu’on nomme
Poudre à vers.
2. La Spigélie du Maryland, Spigelia
Marylandica Lin., se trouve dans toutes les
parties de l’Amérique septentrionale qui
s’étendent de la Pensylvanie et du Mary¬
land à la Floride. Elle est herbacée, vi¬
vace ; sa tige droite, simple, quadrangu-
laire , s’élève à 3 décimètres environ ; ses
feuilles ovales, lancéolées, aiguës ou acu-
minées , sont sessiles , pourvues de petits
poils qui les rendent rudes au toucher sur
les bords et les nervures ; ses fleurs sont
beaucoup plus grandes que celles de la pré¬
cédente, d’un rouge vif en dehors, jaunes
en dedans, disposées en épi unilatéral. Cette
plante est douée de propriétés moins éner¬
giques que la précédente , bien qu’on ne
doive toujours l’employer qu’avec prudence.
Elle est fort usitée en Amérique, surtout
comme anthelminthique. On fait particu¬
lièrement usage de sa racine, qu’on admi¬
nistre aussi comme astringente. La Spigélie
du Maryland est assez répandue dans les
jardins comme espèce d’ornement. On la
cultive en terre de bruyère, et on la mul¬
tiplie par graines, par boutures ou par di¬
vision des pieds. (P. D.)
SPILANTIIE . Spilanthes. bot. ph. (o-n~).oç,
tache; av0oç, fleur). — Ce genre, de la fa¬
mille des Composées, tribu des Sénécio-
nidées, est formé de plantes herbacées, la
plupart annuelles, qui croissent naturelle¬
ment dans toutes les contrées tropicales, et
plus particulièrement en Amérique. Leurs
feuilles sont opposées, entières; leurs fleurs,
d’un jaune uniforme ou discolores, forment
des capitules rayonnés, et alors hétéro-
garnes ; ou discoïdes, et alors homogames.
Leur involucre est a deux rangées d’écailles,
parmi lesquelles les extérieures sont pres¬
que foliacées, tandis que les intérieures sont
presque membraneuses; leur réceptacle est
convexe ou conique, paléacé. Les akènes
sont tous dépourvus de bec, comprimés,
ciliés sur les côtés; les extérieurs au moins
sont échancrés au sommet et surmontés de
deux petites arêtes piliformes. De Candolle
Prodrom , V, pag. 620) a décrit 43 espèces
96
de ce genre ; et à ce nombre, il faut en ajou¬
ter environ 10 qui ont été publiées plus
récemment. Le célèbre botaniste de Genève
a partagé ces planies en deux sous-genres :
Acmella, distingué par des capitules rayon-
nés, et Salivaria , reconnaissable à ses capi¬
tules discoïdes. Au premier de ces sous-
genres appartient le spilanthe acmelle ,
Spilanthes Acmella, Lin, ( Acmella Linnœi,
Cass.), plante annuelle des Indes orientales,
dont la tige, ascendante ou droite , porte
des feuilles ovales-lancéolées , à peu près
glabres, et dont les capitules ovales n’ont
que cinq ou six fleurs en languettes fort
petites. Cette plante a une saveur piquante
et poivrée, même âcre, et elle fait saliver
beaucoup; aussi remploie-t-on quelquefois
dans les cas d’engorgement des glandes sa¬
livaires, ainsi que pour tonifier les gen¬
cives. Le sous-genre Salivaria a pour type
le spilanthe oléracé , Spilanthus oleracea ,
Jacq., vulgairement désigné sous les noms
d' Abécédaire , Cresson de Para. Celui-ci est
également annuel; sa tige est rameuse, dif¬
fuse; ses feuilles, en ovale large, sont ob¬
tuses, tronquées ou presque en cœur à leur
base; ses capitules sont plus gros que ceux
du précédent, ovoïdes. Cette espèce paraît
être originaire de l’Amérique méridionale,
bien que Willdenow lui assigne les Indes
orientales pour patrie. Sa saveur piquante
et comme poivrée la fait employer hachée
et en faible quantité comme condiment
pour la salade. Elle est conseillée comme
un bon anti-scorbutique capable de rem¬
placer efficacement le Cochlearia dans les
pays chauds, où celui-ci ne croît pas. Ce
Spilanthe se trouve dans quelques jardins
potagers. 11 paraît s’être à peu près natura¬
lisé sur quelques points de l’Europe méri¬
dionale. (G. G.)
SPIL1TE (de œttüoç, tache), min.— Roche
tendre, dont la base est une pâte terreuse
de Xérasite ou d’Aphanite décomposé, et qui
renferme des noyaux ou des veines calcaires,
les uns contemporains, les autres postérieurs
à la pâte. Cette roche comprend, au nombre
de ses variétés, quelques unes de celles qui
ont été nommées Variolites et Amygdaloïdes
par les minéralogistes français; Mandelstein,
Schaalstein etBlatterstein parles Allemands ;
Toadstone par les Anglais. Elle contient
souvent de la Terre verte et des veines ou
rognons d’Agate. Sa couleur la plus ordinaire
est le brun, le rougeâtre ou le gris-verdâtre ;
les noyaux sont blancs ou rouges. On rap¬
porte à cette roche les Amygdaloïdes d’O-
berstein, celles de Montecchio-Maggiore, et
les Variolites du Drac. Elle est généralement
regardée comme une roche pyrogène, appar¬
tenant aux terrains d’épanchement trap-
péens. Elle forme quelquefois des montagnes
peu élevées, des espèces de cônes sans stra¬
tification , mais divisés en masses prismati¬
ques. Elle renferme quelques parties métal¬
liques à l’état de dissémination, notamment
du Cuivre. Voy. roches argiloïdes. (Del.)
*SPILOBOIXTS. bot. cr. — Genre de Link
qui rentre dans les Clinosporés-Endoclines ,
section des Sphéropsidés, dans la classifica¬
tion de M. Léveillé. (M.)
SPHILOCÆA. bot. cr. — Genre de la
famille des Gymnomycètes de Fries, de la
division des Chinosporés-Ectoclines , tribu
des Coniopsidés, section des Urédinées, dans
la classification de M. Léveillé. Ses espèces
croissent sous l'épiderme des plantes vi¬
vantes elle percent ensuite ; elles présentent
des sporidies globuleuses, simples. (M.)
*SPILOGASTER (cr^TÀoç, tache ; yoc.o’T Yip,
ventre), ins. — Genre de l’ordre des Dip¬
tères , famille des Museides, sous-tribu des
Muscies, section des Anthomyzides, créé par
M. Macquart ( Dipt . des suites à Buffon , de
Roret , t. II, 1835), et correspondant aux
Helina et Mydina , Robineau-Desvoidy , et
aux Anthomyia , Meigen. Les Spilogaster
sont très voisins des Aricia ( Voy . ce mot);
ils n’en diffèrent que par le style des an¬
tennes, à poils assez courts, et par l’abdo¬
men allongé ou cylindrique, au moins dans
les mâles, et toujours marqué de quatre
taches noires, auxquelles le nom générique
fait allusion. Ils se trouvent aux bords des
marais, et leurs larves se développent dans
le détritus des substances végétales. On en
connaît une quinzaine d’espèces, dont la
S. uliginosa , Macq., Fall., Meig. ( Rohrella
punctata , Rob.-Desv.), qui se trouve dans
toute l’Europe, et souvent sur les vitres des
habitations, peut être considérée comme
type. (E. D.)
SPiLOMICRUS. ins. — Genre de la
tribu des Proctotrupiens , de l’ordre des
Hyménoptères, établi par M. Westwood
( Introd . (o the modem class. of Insecls) sur
SIM
SIM
763
quelques espèces dont les antennes sont un
peu plus longues que la tête et le thorax, et
composées de treize articles; le pédicule de
l’abdomen strié; la cellule basilaire des ailes
antérieures, triangulaire, etc. (Bu.)
*SP1L0MYIA (anîÀoç , tache; u.vîx, mou¬
che). ins. — Genre de diptères , famille des
Brachystomes, tribu des Syrphides, créé par
Meigen (in Illiger Mag., II, 1803), et qui
n’a pas été adopté par MM. Robineau-Des-
voidy et Macquart. (E. D.)
S PILON OTA (oTtttflç, tache; vSto;, dos).
ins. — M. Stephens {Cal., 1829), indique
sous ce nom un genre de Lépidoptères noc¬
turnes, de la tribu des Torricites. (E. D.)
*SPILOUNIS. ois. — Nom générique sub¬
stitué par G. -R. Gray à celui de Hœmalornis
Vigors, par la raison que ce dernier avait
été antérieurement donné, par Swainson, à
une division de la famille des Turdidœ.
Le genre Spilornis, synonyme de Falco
Daud., circaëtus Jard., repose sur le Falco
hacha Daud. (Z. G.)
*SPILOSOMA (.ttuXoç, tache ; aûy*, corps).
ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes,
de la tribu des Chélonides , correspondant
au genre Arctia, Boisduva! ( Voy . ce mot).
(E. D.)
*SPILOTA tache), ins.— Genre de
l’ordre des Coléoptères pentamères, famille
des Lamellicornes et tribu des Scarabéides
phyllophages, proposé parDejean {Catalogue,
3e édition, p. 172) qui y rapporte une seule
espèce, originaire de Java : le S. irrorella ,
deHaen. (C.)
•SPILOTÆ (s-tWç, taché), ins. —
Division de la tribu des Géomètres, intro¬
duite dans la science par Hubner (Cat.,
1816), et qui n’est généralement pas adop¬
tée. ' (E- D.)
*SPILOTES (<mt>wT&ç, taché), rept. —
Subdivision du genre couleuvre ( Voy. ce
mol), créé par Wagler (Sysl. Amphib.,
1830), et ayant pour type une espèce qui
avait reçu de Lacépède le nom de Spi-
lole. (E> D)
*SPlLOTiniUJS (anr).cç, tache; Gvplc,
fenêtre), ins. — Duponchel ( îîisl . nat. des
lep. d’Eur., Suppl.) a créé sous cette dé¬
nomination un genre de Lépidoptères, de
la famille des Diurnes, tribu des Hespérides.
Ce genre comprend quatre espèces, que
M, Boisduval (Index melh. Lép., 1810) re¬
garde comme formant une simple subdiw-
sion de son genre Syriclhus ( Voy. ce mol).
Les Spilolhyrus ont la massue des an¬
tennes pyriforme, sans courbure; leurs
ailes supérieures ont des taches transpa¬
rentes ou vitrées, et les inférieures sont
dentées. Les chenilles sont courtes , très
cylindriques, rugueuses, pubescentes, avec
la tête grosse, échancrée ou fendue, et
le cou très rétréci. Les chrysalides sont plus
ou moins arrondies antérieurement, et en
cône allongé postérieurement; elles sont
recouvertes d’une poussière blanchâtre dans
leur coque. Parmi les espèces nous ne cite¬
rons que la S. malvœ , Fabr., qui se trouve
dans le centre et le midi de la France , de¬
puis le mois de mai jusqu’à celui de juillet.
(E. D.)
*SPUVA, Kaup. ois.— Synonyme d'Embe-
riza Gmel. Genre fondé sur VEmberizales-
bia Gmel. (Z. G.)
* SPINACANTHE. Spinacanthus {spin a,
épine; cUavSa, épine), poiss. — Une seule es¬
pèce du Monte-Bolca, le Spinacanthus bien-
nioides , compose ce genre établi par M. Agas-
siz dans la famille des Blennioïdes, ordre
des Cycloïdes. Ce Poisson présente des carac¬
tères intermédiaires entre les Blennies et les
Chironectes (Agass., Poiss. foss , Y, 1843).
(E. B.)
* SPINALES (du genre Spinax). poiss.
— Nom d’une section de la famille des Squa¬
les dont les Aiguillats ( Spinax) seraient le
type (J. Müller und Henle. System. Beschr.
der Plagiosl., 1841) . (G. B.)
SPINACHE. Spinachia (mot fabriqué
par les auteurs du moyen âge d’après le
français Épinoche). poiss. — Nom du Gaslré
ou Épinoche de mer à museau allongé, Gas-
terosteus Spinachia, L. (G. B.)
SPINACIA. bot. pii. — Nom latin du
genre Épinard.
*SPINACIÉES. bot. ph. — Tribu de la
famille des Atriplicées. Voy. ce mot.
* SPINACINI. poiss. — (Bonap., Syn.
Vert. Syst., 1837). Voy. spinacks. (G. B.)
*SP1\AC()KIIIYE. Spinacorhinus {Spi¬
nax, nom de genre; ptv, museau), poiss. foss.
— M. Agassiz substitue ce nom à celui de
Squaloraya que M Riley avait d'abord im¬
posé à ce genre, pour distinguer un Poisson
plaeoïde fossile de la famille des Raies, pré¬
sentant les caractères de divers genres ac-
v-
76 4
SPJ
tuels, comme l’indiquent les deux noms
génériques qu’il a reçus. L’espèce unique, le
S. polyspondyla Ag., provient du lias de
Lime-Régis (Agass., Poiss. foss., III, 1843).
(E. B.)
*SPINÂHIÂ. ins. — Genre de la famille
des Braeonides , de l’ordre des Hyménoptè¬
res, établi par M. Brui lé ( Ins. hyménopt. ,
Suites à Buffon, t. IV) sur quelques espèces
exotiques, remarquables par la réunion des
trois premiers anneaux de l’abdomen , qui
ne sont séparés que par des sutures créne¬
lées ; par la présence sur le prothorax d’une
épine dorsale arquée , etc. M. Brullé dé¬
crit les S. armator ( Bracon armator Fabr.),
de Sumatra ; S. fuscipennis Brullé, des Indes
orientales; et S. spinator (Bracon spinator
Guér.). (Bl.)
SPINAX ( spina , épine), poiss. — -Cuvier,
en faisant un groupe spécial pour les Squa¬
les dépourvus d’anales et pourvus d’évents,
distingua par ce nom générique les Aiguillais
qui occupent le premier rang dans ce groupe
(Cuvier, Règne animal, II, 1817). Voy. ai¬
guillât et squale. (G. B.)
*SPINCTERULE. moll. — Genre de
coquilles microscopiques, proposé par Mont-
fort, mais qui doit être réuni aux Robu-
lines. Voy. ce mot.
♦SPIXDALIS, Jard. et Seilby. ois. — Sy¬
nonyme de Tanagra James.
SPINELLANE (dérivé de Spinelle). min.
“ Synonyme Nosine; Noséane. Variété de
iiaüyne , non colorée en bleu comme la
Haüyne proprement dite, mais de couleur
grise ou brunâtre, et qui se rencontre en
petits grains cristallins, opaques ou trans¬
lucides, ou en petits dodécaèdres rhomboï-
daux, ordinairement allongés parallèlement
à un des axes qui passent par les sommets
de deux angles trièdres opposés. Ces cristaux
ont été trouvés par Nose , sur les bords du
Sac de Laach, Prusse rhénane ; ils y sont dis¬
séminés dans une roche volcanique composée
de petits grains de Feldspath vitreux , de
Mica noir, de Fer magnétique, etc., avec de
la Haüyne bleuâtre et du Titane rutile. Nose
et ut y voir d’abord une espèce nouvelle ,
qu il nomma Spinellane, parce que les ca¬
ractères de cette substance semblaient in¬
diquer une sorte de passage au Spinelle
proprement dit. Mais sa forme et sa com¬
position démontrent son identité avec la
SP 1
Haüyne. Les analyses de Bergemann et de
Warrentrapp, ne laissent aucun doute sur
ce point. Comme ce dernier minéral, le
Spinellane est fusible et soluble en gelée
dans les acides : i! est composé de Silice,
d’acide sulfurique, d’alumine, de Soude et
de Chaux , dans des proportions qui s’ac¬
cordent parfaitement avec celles que L. Gme-
lin a trouvées pour la Haüyne de Marino.
Voy. haüyne. (Del.)
SPINELLE. min. — Ancienne espèce de
la méthode d’Haüy, qui est devenue, comme
le Grenat, un petit genre très naturel d’es¬
pèces isomorphes , depuis qu’on a reconnu
que sa forme cristalline et sa formule de
composition restant les mêmes , certaines
bases pouvaient se remplacer Tune par
l’autre, en tout ou en partie, et occasionner
ainsi tous les changements de couleur qu’on
remarque dans ce minéral. Cette ancienne
espèce, de la classe des Pierres, a été com¬
posée d’abord des seules variétés rouges ,
connues des lapidaires sous les noms de
Rubis Spinelle et Rubis balais , et dont le
principal caractère était d’être dures , infu¬
sibles , de cristalliser sous des formes déri¬
vées de l’octaèdre régulier, et d’être com¬
posées essentiellement d’Alumine et de Ma¬
gnésie.
On y a réuni successivement d’autres
substances, qui présentaient le même carac¬
tère avec des couleurs différentes , telles
que le Spinelle bleu d’Acker en Suède; le
Spinelle vert des États Unis, et ceux de Fin¬
lande et des monts Ourals ; la Ceylanite ou
le Pléonaste, le Gahnite ou Automoüte, etc.
Tous ces minéraux ne se sont encore offerts
dans la nature qu’à l’état cristallin, et tou¬
jours en petits cristaux disséminés , comme
ceux du Corindon , dans les roches de cris¬
tallisation , ou dans les terrains meubles
formés de leurs détritus. Leurs formes cris¬
tallines sont communément des octaèdres
simples ou maclés par transposition , des
octaèdres émarginés ou passant au dodé¬
caèdre, et d’autres dans lesquels les angles
solides sont remplacés par des pointements
à quatre faces. Ils sont infusibles ; leur
dureté est inférieure à celle du Corindon ,
et supérieure à celle du Quarz , au moins
dans les variétés rouges. Leurs densités va¬
rient de 3,5 à 3,9. Ils ont la réfraction
simple, l’éclat vitreux, et la cassure impars
SPJ
SPI
765
faitement eonchoïde. Tous sont des Àlumi-
nates de Magnésie ou de ses isomorphes ,
composés d’un atome d’Alumine et d’un
atome de base monoxide , et, par consé¬
quent , ayant pour annexes les espèces de
la classe des métaux, appelées Franklinite ,
ter aimant, Sidérochrome et Isérine. On
peut établir dans le groupe des Spinelles ,
d’après les caractères extérieurs toujours en
rapport avec les différences dans la compo
sition qualitative, les espèces ou sous-espèces
dont le détail suit :
1° Le Spinelle Rubis ou Spinelle bouge ,
d un rouge ponceau coloré par l’oxide chro-
rnique , Rubis Spinelle des lapidaires ; d’un
rouge de rose intense , ou d’un rouge-vio¬
lâtre pâle avec teinte laiteuse, Rubis balais
des lapidaires. On le trouve en grains rou¬
lés , qui ne sont que des cristaux déformés
ou arrondis par frottement; leur éclat vi¬
treux est très vif. Ils sont transparents , et
leur teinte offre différentes nuances de
rouge. Ils sont à base de Magnésie, et ren¬
ferment presque toujours une'certaine quan¬
tité de Silice accidentelle, qui peut aller
jusqu’à 6 pour 100. Le Spinelle Rubis oc¬
cupe un des premiers rangs parmi les pier¬
res précieuses, a raison de sa grande dureté
et de son vif éclat. On le taille ordinaire¬
ment en brillant à degrés , a petite table et
a haute culasse. Ses cristaux sont fort pe¬
tits; on en rencontre cependant qui pèsent
plus de 5 grammes. Le Spinelle d’un rouge
vit, ou le Rubis Spinelle, est le plus estimé ;
on le fait passer quelquefois pour le Rubis
oriental. Les Spinelles d’une teinte rosâtre
ou d’un rouge de vinaigre, et qu’on nomme
Rubis balais, ont moins de valeur; on les
confond souvent avec les Topazes brûlées.
Ori trouve le Spinelle rouge disséminé dans
des Calcaires ou des Dolomies lamellaires,
ou en grains dans le sable des rivières, prin¬
cipalement à l’île de Ceylan , a Mysore ,
dans l’Indoustan , et a Pégu , dans le
royaume des Birmans. C’est de l’Inde que
nous viennent les plus beaux Spinelles.
2’ Le Spinelle bleu, d’un bleu de SmalL,
pâle, passant au gris et au blanchâtre : par¬
tie de la Ceylanite ou du Pléonaste d’flaüy.
En cristaux ou grains cristallins, disséminés:
dans un Calcaire saccharoïde, a Acker en
Sudermanie, et aux États-Unis, dans le
New Jersey et le Massachussets; dans la
Dolomie, à File de Ceylan; dans le Feld¬
spath vitreux, au mont Somma, près de Na¬
ples, et sur les bords du lac de Laach, Prusse
rhénane. Cette variété contient de 3 à 4
pour 100 d’oxidule de Fer.
3" Le Spinelle veut, d’un vert d’herbe
ou d’un vert de Pistache. Une partie de
1 Alumine est remplacée par du peroxide de
ter : dans un Schiste lalqueux , à Slatoust,
dans les monts Ourals; dans un Calcaire
grenu , à Ersby, en Finlande ; à Franklin,
dans le New- Jersey, aux États-Unis.
4° Le Spinelle noiu , Pléonaste H., Cey¬
lanite, C-andite. D’un noir verdâtre ou d’un
noir de velours ; opaque ou seulement trans¬
lucide sur les bords. Sa dureté est moins
grande que celle des espèces précédentes. La
Magnésie et l’Alumine y sont remplacées en
partie par de certaines quantités d’oxidule
et de peroxide de Fer. Cette espèce a d’abord
porté le nom de Ceylanite , parce qu’on Fa
trouvée , pour la première fois , à Ceylan ,
dans le sable des rivières. Le nom de Can-
d i te a été donné à une variété vitreuse d’un
noir luisant provenant de la même île , où
elle se rencontre dans le district de Candie.
Haüy a changé le nom de Ceylanite en celui
de Pléonaste , qui vient du grec et veut dire
surabondant , voulant marquer par la que
les cristaux de cette espèce sont plus char¬
gés de facettes que ceux du Spinelle ordi¬
naire. Le Spinelle Pléonaste se trouve dans
des Calcaires grenus , à Sparta et à Fran¬
klin , dans le New-Jersey , et à Warwick
dans l’État de New-York, en Amérique. Il
se présente dans ces localités en cristaux
noirs , d’un volume remarquable ; il en est
qui sont de la grosseur d’un bouletde canon.
Les blocs de la Somma, qui proviennent des
anciennes déjections du Vésuve, renferment
aussi une multitude de petits cristaux de
Spinelle noir, bleu - verdâtre ou purpurin ,
disséminés dans une Dolomie grenue, avec
Mica, ldocrase, Pyroxène, etc.
On a aussi rapproché des Spinelles, sous
le nom de Spinelle zincifère , un minéral,
dont les minéralogistes modernes font main¬
tenant une espèce particulière, qu’ils nom¬
ment Gahnile ou Automobile : c’est un Spi¬
nelle dans lequel la Magnésie est, en partie,
remplacée par de l’oxide de Zinc. II est
opaque , d’un vert foncé , et disséminé ,
comme le Spinelle vert de l’Oural, dans un
766
SP1
SP I
Schiste lalqueux , a Fahlun en Suède, et à
Franklin aux États-Unis. ^Del.)
8Pl\FLIiI\F. min. — - Nom donné par
Nose à la variété de Sphène, que Fleuriau
de Bellevue a fait connaître le premier sous
celui de Sérnéline. Voy. sphène. (Del.)
*SPIXI. ois. —Dans la méthode de Nau-
mann, cenom désigne une famille de l’ordre
des Passereaux, formée aux dépens des Frin-
gillœ , et comprenant les espèces européennes
dont M. Temminck a composé sa section des
Longicones , dans son genre Gros-Bec.
(Z. G.)
SPIXIFEX. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Graminées, tribu des Phalaridées,
créé par Linné et adopté par tous les bota¬
nistes. Il est formé de gramens sous-frutes¬
cents, très rameux, traçants, en grande
majorité propres aux côtes de la Nouvelle
Hollande ; à fleurs polygames dioïques , les
mâles en épis nombreux , rapprochés , les
rachis des femelles réunis en capitule héris-
sonné. La glume est biflore , à deux fo¬
lioles égales ; les fleurs mâles ont trois éta¬
mines. (D. G.)
*SPIMF1U)\TES. INS.— MM. Amyot et
Serville ( Ins. hémipt ., Suites à Buffon ) dé¬
signent ainsi une division de la famille des
Coréides de l’ordre des Hémiptères , carac¬
térisée par la présence d’une épine frontale
située près la base des antennes. A cette di¬
vision se rattachent les genres Syromastes ,
Enoplops Am. et Serv. , formé avec le Co¬
reus scapha des auteurs; Anasa Am. et
Serv., établi sur une seule espèce du Brésil
(A. Gornuta Am. et Serv. ) ; Atractus Lap.
de Cast. ; et Charieslerus Lap. de Cast.
(Bl.)
*SPIAIGER. ins. — Genre de la famille
des Réduviides, de l’ordre des Hémiptères,
établi par M. Burmeister ( IJandb. der En-
tom.) , et adopté par MM. Amyot et Serville
(Ins. hémipt., Suites à Buffon). Les Spiniger
sont caractérisés par un corps long et élancé,
un prothorax ayant deux épines latérales ,
une épine de chaque côté du bord antérieur,
et deux autres épines sur le bourrelet; des
pattes grêles, etc. Tous ces Insectes appar¬
tiennent à l’Amérique méridionale. Le type
est le S. ater (Reduvius ater Lep. St-Farg.
et Serv. ). On trouve encore au Brésil les
N. limbatus , S. eburneus, S. thoracicus , S.
tncoîor , etc. Lep. St-Farg. et Serv.). (Bl.)
*SPMVIGKADES. échin. —Dénomination
employée par M. Forbes pour les Ophîu-
rides. (Duj.)
SPINIPÈDE. rept. — Nom spécifique
d’un stellion Voy. ce mot. (E. D.)
SPINIPÈDES. ins.— Division de la tribu
des Scutellériens , de l’ordre des Hémiptè¬
res, correspondant à notre groupe des Cyd-
nites. Voy. scutellériens. (Bl.)
*SP1\0P011E. Spinopora [spina, épine;
porus , pierre), polyp. — Nom que M. de
Blain ville a substitué à celui de Pagrus,
comme étant plus en harmonie avec les dé¬
nominations génériques de la famille des
Milléporés [Man. aotin., p. 41 5). Voy. pagre.
(E. Ba.)
S P IAT H ÈRE (de vmvQjp, étincelle).
min. — Nom donné par Haüy à un minéral
en petits cristaux d’un vert grisâtre, mélan¬
gés de chlorite, que l’on trouve implantés
sur des cristaux de Calcaire spathique , à
Maromme, département de l’Isère, au milieu
d’une chlorite schisteuse. Ce n’est qu’une
variété du Sphène. Voy. ce mot. (Del.)
*SPI1XTHEI!0PS (g-tclvOvip, étincelle; âÿ,
apparence), ins. — Genre de l’ordre des Lépi¬
doptères, de la famille des Nocturnes , tribu
des Àmphipyrides , créée par M. Boisduval
(Index met. Lep. d’Eur., 1840) aux dépens
des Àmphipyra Treits, Guenée, et adopté par
Duponchel ( Tabl . des Lépid. d’Eur., 1844)
et la plupart des entomologistes. Les Spin-
terops ont les antennes filiformes dans les
deux sexes; leurs ailes sont légèrement
festonnées : les inférieures larges, les taches
réniformes et orbiculaires sont très petites
et peu distinctes. Les chenilles sont glabres,
cylindriques, allongées, atténuées aux ex¬
trémités, sans éminences, de couleurs vives,
avec des raies longitudinales bien tran-
chées ; elles vivent sur les Légumineuses.
Les Chrysalides sont renfermées dans des
coques de soie, ovoïdes, attachées aux bran¬
ches ou aux feuilles.
M. Boisduval place dans ce genre trois es¬
pèces, toutes du midi de la France : ce sont
les : S- spectrum Fab., cataphanes H., et
dilucida IL; Duponchel en ajoute une qua¬
trième (S. phantasma , Eversm.), qui pro¬
vient des monts Altaï. (E. D.)
*SPI\'TLI\\IX. arachn. — Synonyme de
Pteropte. Voy. ce mol. (H. L.)
*SPINUS. ois. — Nom donné par les anciens
SPi
SPI
767
au Tarin, Fringilla spinus . Brehm l’a em¬
ployé comme générique de la division que
quelques méthodistes ont fondée sur cet Oi¬
seau ; il est par conséquent synonyme de
Chrysomilris Boié, Ligurinus Briss. (Z. G.)
* SPIO. arachn. — M. Koch ( Pan-
ser's Deutschlavd's Insecten Fauna) désigne
sous ce nom un genre de l’ordre des Aca¬
riens et de la tribu des Hydrachnelles.
( Voy . Hydrachne.) (H. L.)
SPIO. Spio. ann. — O. Fabricius a pro¬
posé sous cette dénomination , en 1785 , un
genre d’Annélides marines de la grande fa¬
mille des Néréides. Ce genre, que M. de
Blainville réunit aux Sabulaires , mais très
probablement à tort, a pour principal ca¬
ractère de porter sur la tête, en avant des
yeux, deux appendices tentaculiformes , un
peu comprimés, et dont la longueur égale
presque celle du corps. Tels sont le Spio
séticorne de Fabricius , et le S. Filicornis de
Millier.
Des animaux semblables aux Spios ont
été trouvés dans l’Océan , sur les côtes de
France et d’Angleterre. Toutefois, la syno¬
nymie des espèces et leur caractéristique
n’est point assurée d’une manière suffi¬
sante; il serait important de l’établir com¬
parativement avec celle des genres Nerine
de M. Johnson, et Malacoceros de M. de
Quatrefages , qui semblent avoir une véri¬
table analogie avec les Spios de Fabricius.
(P. G.)
*SPIONADES. ins. — Hubner ( Cat .,
1816) indique sous cette dénomination un
genre de Lépidoptères, de la famille des
Diurnes, tribu des Papilionides. (E. D.)
SPIPOLA, Leach. ois.— Synonyme d’An-
thus Bcchst.
* SPIRA ( spira , ligne spirale), moll. —
Genre de Gastéropodes , de la famille des
Trochides , établi par M. Brown ( Conch .
Brit. , 1838). (G. B.)
SPIRAC ANTIIE. Spiracantha. rot. ph.
Genre de la famille des Composées, tribu
des Vernoniacées, formé par M. Kunth dans
les Nova généra et species de MM. Hum-
boldt et Bonpland, pour un petit sous-ar¬
brisseau de la Nouvelle Grenade , voisin du
Rolandra, à feuilles glabres en dessus, blan¬
chies en dessous par un duvet apprirné; à
fleurs rouges en capitules uniflores, groupés
en un glomérule ovoïde; chaque capitule se
trouve à l’aisselle d’une bradée. L’aigrette
est formée de paillettes sétacées inégales ,
plurisériées. L’espèce type est le A. cornifo -
lia, H. B. (D. G.)
SPIRADICLIS (anstpa. OU anîpa , spire,
valve). bot. ph. — Genre de la famille
des Rubiacées Cinchonacées , tribu des He -
dyotidées, créé par M. Blume pour une
herbe gazonnante de Java, à petites fleurs
en épis terminaux et axillaires, remarqua¬
ble surtout par sa capsule qui s’ouvre en
deux valves biparties, et finissant par se
rouler en dedans. Cette plante a reçu de
M. Blume le nom de Spiradiclis cæspitosa.
(Ad. J.)
*SPIRÆA. bot. pii.— Nom latin du genre
Spirée.
*SPIRÆACÉES. Spirœaceœ. bot. ph.
Une des familles dans lesquelles on partage
aujourd’hui celle des Rosacées {voy. ce mot).
Elle doit son nom au genre Spirœa qui lui
sert de type , et se subdivise en deux tri¬
bus , les Spiræées et les Quillaiées.
*SPIRÆÉES. Spirœœ. bot. ph. — Une
des tribus des Spiræacées. Voy. ce mot et
ROSACEES. (Ad. J.)
*SPIRALEPIS. bot. ph. — Synonyme de
Leontonyx , Cass., famille des Composées-
Sénécionidées.
SPIRAMELLA. ann. — Genre de Ser-
pules établi par M. de Blainville ( Dict . sc.
nat. t. LVII, p. 432), pour une espèce
remarquable de la mer des Indes. (P. G.)
SPIR ANTRE. Spiranthes. bot. ph. —
Genre de la famille des Orchidées, tribu
des Néottiées, formé par L. C. Richard {Or¬
chid. europ., p. 37) pour des espèces ter¬
restres détachées des Ophrys de Linné, qui
croissent dans les contrées chaudes et tem¬
pérées; leurs racines sont tubéreuses-fasci-
culées ; leurs fleurs forment un épi géné¬
ralement distique et le plus souvent spiral.
Ces fleurs ont un la belle brièvement ongui¬
culé, canaliculé, embrassant la base de la
colonne, qui est courte; leur anthère est
terminale, stipitée, biloculaire, et renferme
deux masses polliniques en massue allon¬
gée, fixées à une glande commune. Deux
espèces de ce genre sont assez communes
en divers points de la France; l’une, le
spiranthe d’été, Spiranthes œstivalis, L. C.
Rich. , ( Neotlia œstivalis, D C.) doit son
nom à ce qu’elle fleurit en été; elle se
768 SP1
trouve dans les prairies marécageuses et
dans les bruyères humides; l’autre est le
spiranthe d’automne, Spiranthes autumnalis ,
L. C. Rich. (Neottia spiralis Sw. ) qui croît,
au contraire, sur les coteaux incultes, sur
les pelouses sèches, et qui fleurit à la fin de
l’été et en automne. (D. G.)
SPIRATMTHERA. bot, pii. — Genre de
la famille des Diosmées , tribu des Cuspa-
riées , établi par M. Aug. St. -Hilaire pour
un arbrisseau du Brésil à feuilles tri fol io -
lées , à belles fleurs blanches , très odoran¬
tes , en corymbe d’un brillant effet, carac¬
térisées surtout par leur calice en cupule
quinquédentée ; par leurs cinq pétales al¬
longés, linéaires, un peu arqués; par leurs
5 étamines à long filet, et dont les anthères
se roulent en spirale après leur déhiscence;
enfin, par leur ovaire à cinq loges, allongé,
entouré à sa base par un disque en gaine.
L’espèce unique de ce genre est le S. odo-
ratissima , A. St.-Hiï. (D, G.)
*SPIRASTIGMA, l’Hérit. bot. pii. — Sy¬
nonyme de Pilcairnia, famille des Bromé¬
liacées.
SPIRATELLÂ. — moll. — Genre de
Mollusques ptéropodes à coquille, établi
d’abord par Cuvier sous le nom de Lima-
cine, mais que M. de Blainville avec raison
a nommé Spiratelle, en faisant mieux con¬
naître ses caractères d’après Scoresby. L’es¬
pèce type, Sp. limacina , est très petite:
elle se trouve très abondante dans les mers
arctiques, où elle sert à la nourriture des
Baleines. Elle avait été indiquée par Othon
Eabricius sous le nom d' Argonauta arctica ,
et Gmelin l’avait appelée Clio helicina. Son
corps est conique, allongé, mais enroulé
longitudinalement, élargi en avant, et il
porte de chaque côté un appendice presque
triangulaire, arqué en forme d’aile; la
bouche est terminale; les branchies sont en
forme de plis à l’origine du dos; la coquille
est vitrée ou papyracée, très mince et très
fragile, enroulée dans un même plan comme
celle des planorbes, de manière à montrer
d’un côté un très large ombilic peu profond,
et de l’autre une spire peu élevée d’un tour
et demi ou deux tours; elle est en même
temps un peu carénée; l’ouverture est
grande, entière, à bord tranchant, élargie
a droite et à gauche. (Duj.)
SPÏREE. Spirœa. bot. ph. — Genre im¬
portant de la famille des Rosacées , tribu
des Spiréaeées, à laquelle il donne son nom,
de l’Icosandrie pentagynie dans le système
de Linné. Il est formé d’espèces herbacées ,
sous-frutescentes ou frutescentes , propres
aux contrées tempérées de l’hémisphère bo¬
réal. Ces végétaux ont les feuilles simples
ou pinnatiséquées , des stipules géminées ,
ad nées au pétiole, quelquefois très petites
ou presque nulles ; leurs fleurs, blanches ou
rosées, sont disposées en inflorescences très
diverses; elles présentent: un calice à tube
concave ou campanulé, à limbe quinqué»
parti, persistant; cinq pétales insérés sur
la gorge du calice, très étalés ; des étamines
en nombre indéfini, également insérés sur
le calice, longuement saillantes ; un disque
charnu, adhérent au tube du calice ; des
carpelles le plus souvent au nombre de cinq,
dont l’ovaire uniloculaire renferme de deux
à quinze ovules attachés sur deux rangées le
long de la suture ventrale, dont le style ter¬
minal supporte un stigmate épaissi. Ces car
pelles deviennent autant de follicules géné¬
ralement libres entre eux. Tel qu’il vient
d’être caractérisé, le genre Spirée ne cor¬
respond qu’à une portion du groupe géné¬
rique de ce nom, comme l’admetlaitM. Cam-
bessèdes dans sa Monographie (Annal, des
sc. nalur., lre série, t. I, p. 225 et 352 ).
En effet, ce botaniste réunissait aux Spirées
proprement dites les Gillenia Mœnch et le
Kerria DC. , que distinguent suffisamment
son calice divisé profondément en cinq lobes
ovales, dont trois sont tronqués, ses pétales
orbiculaires , et ses ovaires uni-ovulés (1).
Dans les limites dans lesquelles nous le
considérons ici , il renferme environ 60 es¬
pèces, dont quelques unes croissent naturel¬
lement dans nos contrées, et dont plusieurs
sont fréquemment cultivées dans les jardins.
Ces espèces se partagent en cinq sous-gen¬
res, savoir : Physocarpus Cambes.; Chamœ-
dryon Serin.; Sorbaria Serin.; Aruncus Se¬
rin.; Ulmaria Mœnch. Parmi nos espèces
(0 L? gp|ire Kerria ne -renferme qu’une seule espèce, le
Kerria japonica DG., très joli arbuste à tleurs jaunes, fort
abondantes et toujours doubles dans nos jardins où il est
aujourd’hui très répandu. Cet arbuste a été décrit d’abord
sous le nom de Corchorus japonicus , par Thunberg; plus
tard, lorsqu’on a reconnu la famille à laquelle il appartient
réellement, on lui. a donné le nom de Spirœa japonica
Cambes, enfin, ce dernier nom a été changé à la création du
genre Kerria DC. en celui que nous venons de reproduire.
SP1
76 9
indigènes, la plus remarquable est la Spirée
ULMAiRE , Spirœa ulmciria Lin., vulgaire¬
ment désignée sous le nom de Reine-des-
prés. C’est une grande plante herbacée qui
croît dans les prairies humides, au bord des
eaux , etc. , dont la lige s’élève à un mètre
ou un peu plus ; dont les feuilles sont gla¬
bres , généralement couvertes en dessous
d’un duvet blanc, divisées latéralement en
10-18 segments très inégaux , doublement
dentés, le terminal et les deux voisins se
confondant en un seul à trois lobes ; ses
fleurs, blanches, odorantes, petites et très
nombreuses, forment de beaux corymbes ter¬
minaux. Dans les jardins, où on la cultive
comme espèce d’ornement, elles doublent
assez facilement. Ces fleurs sont regardées
comme jouissant de propriétés analogues à
celles du Sureau, ou comme légèrement ex¬
citantes ; on dit aussi qu’infusées dans le
vin, elles lui communiquent un goût de
Malvoisie. La plante elle-même a été em¬
ployée, dans l’ancienne médecine, comme
sudorifique, résolutive, et aussi comme as¬
tringente et tonique; mais , de nos jours ,
elle est à peu près inusitée.
La Spirée filipendüle , Spirœa filipendula
• Lin., est assez commune dans les bois et
dans les prés couverts; elle doit son nom à
ses racines renflées à leur extrémité en tu¬
bercules ovoïdes. Elle est moins haute que
la précédente , et ne dépasse guère 5-6 déci¬
mètres ; ses feuilles sont pinnatiséquées in¬
terrompues, à segments tous distincts; ses
fleurs blanches , odorantes , sont réunies en
corymbe terminal. On en cultive aussi assez
fréquemment une variété à fleurs doubles.
Les tubercules de la Filipendüle contiennent
une assez forte proportion de fécule pour
avoir pu servir d’aliment dans quelques di¬
settes. La plante entière est astringente, au
point de pouvoir servir au tannage des
peaux. Elle a été usitée autrefois ; mais au¬
jourd’hui elle esta peu près laissée de côté.
Parmi les espèces de Spirées cultivées
dans les jardins, et dont le nombre s’élève,
outre les deux précédentes, à environ une
quinzaine, les plus répandues sont : la Spi¬
rée a feuilles de Sorbier , Spirœa sorbifolia
Lin., originaire de Sibérie , et, par suite ,
entièrement rustique , remarquable par la
longueur de la floraison ; la Spirée a feuilles
de Millepertuis, Spirœa hypericifolia Lin.,
T, xi.
S PI
indigène et naturalisée sur plusieurs points
de la France où elle ne croissait pas natu¬
rellement, vulgairement nommée Petit-Mai,
à petits corymbes de fleurs blanches , et à
laquelle De Candolle rattache comme variété
le Spirœa crenata Lin.; la Spirée a feuilles
lisses, Spirœa lœvigala Lin. , remarquable
par ses feuilles lancéolées, d’un vert glau¬
que, etc. (P. D.)
* SPlIilGELLE. Spiricella ( spira , spi¬
rale; cella, chambre), moll. foss. — M.Rarig
a établi ce genre pour une petite coquille
trouvée dans les terrains miocènes de Méri-
gnac (Sp. unguiculus). Les affinités de ce
genre sont douteuses; la coquille diffère de
celle des Cabochons en ce que la bouche ,
extrêmement dilatée, forme une vaste sur¬
face oblongue, et que le sommet est tourné
horizontalement. M. Deshayes ne pense pas
qu’on doive séparer ce genre de celui des
Cabochons; mais il est difficile d’avoir une
idée précise à cet égard, parce qu'il serait
possible que la coquille eût logé un animal
d’une forme assez différente de celui des Ca-
bochons(Rang, Bull. Soc.L. Bord., U, 1828).
(G. R.)
*SPmiIMXTIILS. BOT. PH. — Genre de
la famille des Composées, tribu des Scnécio-
nidées , créé par M. Fenzl (in Endlic. Gé¬
néra , suppl. 2, n° 2656 ) pour une plante
herbacée de l’Afrique tropicale, à feuilles
linéaires , roulées par les bords ; à fleurs
jaunes en capitules rayonnés ; l’involucre
de cette plante est campanulé, à 8 écailles
soudées entre elles jusqu’au-delà du mi¬
lieu ; son réceptacle est conique, pa pi 1 leux ;
ses akènes sont dépourvus d’aréole. M. Fenzl
n’a pas donné de nom spécifique à cette
piaule (D. G.)
SPIUÏDEXS (spira, ligne spirale; dens ,
dent), r. cr. — (Mousses). Cette Mousse, l’une
des plus belles de la famille, soit par sa taille
qui dépasse 1 pied, soit par l’élégance de
ses péristomes, est originaire de Java, mais
se retrouve aussi à Taïti, d’où elle nous a été
dernièrement rapportée par M. Jules Lépine.
Ce genre, dû à M. Nees d’Esenbeck, a des
affinités multiples, d’où vient que sa place
est encore incertaine. Voici ses caractères :
Péristome double, l’extérieur composé de
seize dents linéaires lancéolées qui s’enrou¬
lent en spirale en dehors; 1 intérieur con¬
sistant en une membrane basilaire qui se
97
770
SPI
5
SPI
divise en autant de cils, en partie libres et
en partie soudés au sommet. Capsule latérale
oblongue, un peu inégale et sans anneau,
ayant un faux air de celle d’un Diphyscium.
Opercule conique en bec. Coiffe en capuchon.
Inflorescence dioïque latérale. L’espèce de
ce genre monotype a un peu le port du
Batramia giganlea et nullement celuid’une
Mousse pleurocarpe. Elle croît sur la terre.
(C. M.)
SPÏRÏFER. moll. — Genre de Mollus¬
ques brachiopodes, établi pour des térébra-
tules fossiles des terrains de transition, qui
avaient les bras très longs, vraisemblable¬
ment soutenus par une charpente articulée,
calcaire, et qui, pétrifiée, forme de chaque
côté, sous les ailes des valves, une héiice
creuse très élégante. Pour ces espèces , que
d’ailleurs beaucoup de zoologistes ne sépa¬
rent pas du genre térébratule, il en résulte
que les ailes sont plus gonflées que le milieu
du dos, et qu’elles se prolongent latérale¬
ment davantage. (Dur.)
*SP1RIIXUM. infus. — Genre de Vi-
brioniens, établi par M. Ehrenberg pour des
infusoires d’une petitesse extrême, en forme
d’hélice, et qui se meuvent en tournant sur
leur axe; on les voit très communément
dans les infusions animales; mais le micros¬
cope , jusqu’à présent, n’a rien pu faire
connaître de leur structure. (Duj.)
*SPIRIS (c msîpa, spire), ins. — Hubner
( Cat ., 1816) indique sous cette dénomina¬
tion un genre de l'ordre des Lépidoptères,
famille des Nocturnes, tribu des Chéloni-
des. (E. D.)
SPIRLÏN (corruption du mot Éperlan).
poiss. — Nom d’une espèce d’Able, I’Able-
Éperlan, Leuciscus bipunclatus Guv. et VaL
(G. B.)
:,'âPÏROBOEE. Spirobolus (airupa, spire;
S q}o;, jet), myriap. — C’est un genre de
l’ordre des Diplopodes, de la famille des
1 ul ides , établi par M. Brandt aux dépens
des hilus des auteurs. Chez cette coupe
générique, la tête est convexe, les yeux
sont subtétragones, le corps est subpyra¬
midal avec les côtés du prothorax trian¬
gulaires; les antennes sont courtes. L’es¬
pèce qui peut être considérée comme le
type de cette coupe générique est le Spiro¬
bolus grandis , Brandt; cette espèce a pour
pairie le Brésil. (H. L.)
*SPIROBOT!Vi:S (o-TTsTpa, spire; j3oîpvç,
grappe de raisin), foram. — Genre de Fo-
raminifères (Ehr. Ber. d. Berl Ak., 1844).
(G. B.)
SPIROBRACHIOPHORA. moll. — Dé¬
nomination employée par M. Gray pour
désigner une classe de Mollusques qui cor¬
respond aux Brachiopodes. (Duj.)
*SPIROBRAI\CHE. Spirobranchus (an t(-
pa, spire; fipxyx £at» branchies), poiss. — - Un
très petit Poisson des rivières du cap de
Bonne-Espérance constitue ce genre dont il
est l’unique espèce, S. capensis Guv. Prenant
place dans le groupe des Acanthoptérygiens à
pharyngiens labyrinthiformes , il se rappro¬
che de l’Anabas par sa forme, mais s’en
distingue, aussi bien que des Polyacanthes et
autres genres voisins, par l’existence d’une
série de dents palatines. Ce dernier caractère
le rapproche, au contraire, des Ophicéphales
avec lesquels il unit ainsi les genres précé¬
dents. Ce sont ces particularités qui ont en¬
gagé Cuvier à créer, pour ce Poisson, le nom
spécial de Spirobranchus (Cuv., Règne ani-
mal, T édition, II, 1829). (E. Ba.)
SPIROBRANCHE. annél.— M. deBlain-
ville établit ce genre pour quelques espèces
des Amphitrites de Lamarck ou Sabelles de
Cuvier. (G. B.)
- *SPIROBRAIVCHIDÆ. ( Spirobranchus .)
poiss. — Groupe de Poissons à pharyngiens
labyrinthiformes dont le Spirobranchus se¬
rait le type (Swainson, Classification, 1839).
(G. B.)
*SPï ROCU.ETA . infus. — Genre de
Vibrioniens , établi par M. Ehrenberg pour
une espèce de Spirillum formant une hélice
prolongée en un long cordon flexible comme
une longue et mince élastique de bretelle,
et qui, suivant cet auteur, diffère princi¬
palement des Spirillum par sa flexibilité.
(Duj.)
*SPIROC YLISTE . Spirocylislus (CTTT £~pOE,
spire; xvllw, se rouler), myriap. — C’est un
genre de l’ordre des Diplopodes, de la fa¬
mille des Iulides, établi par Brandt et adopté
par les myriapodophiies. Dans cette coupe
générique, la lèvre inférieure est comme
celle des Spirostreptus , mais avec la fossette
de la partie inférieure à peine distincte, et
l’article basilaire marqué de chaque côté
jusqu’à son milieu par une impression, et
unitubercuîé entre ces impressions. Quant
SIM
771
aux autres organes, ils ne présentent rien
de remarquable. La seule espèce connue, et,
par conséquent , la seule représentant ce
genre, est le Spirocycliste acutangle , Spiro-
cyclislus aculangulus , Brandt {Ballet, des
nat. de Moscou , t. 6, p. 204). La patrie
de cette espèce est inconnue. (H. L.)
*SPIRODELA. bot. ph. — Genre de la
famille des Lemnacées, formé par M. Schlei-
den ( in Linnœa , t. XIII , p. 391 ) pour le
Lemna polyrhiza Lin., espèce de l’ancien
genre Lemna, remarquable par la présence
des vaisseaux dans toutes ses parties , par
sa fronde presque plane , à nervures pal¬
mées, polymorphe. Ses fleurs mâles sont
géminées, et elles ont leurs filets rétrécis
dans le bas. Les fleurs femelles ont un ovaire
bi-ovulé. (D. G.)
*SPIRODlSCLS. infus. — Genre de Vi-
brioniens, établi par M. Ehrenberg pour un
nfusoire qu’il avait incomplètement ob¬
servé pendant son voyage en Sibérie; il le
décrit comme un fil contourné en spirale,
formant un disque brunâtre large de 22
millièmes de millimètre. (Duj.)
SPIROGLYPHE. annél. — Genre formé
par Daudin aux dépens des Serpules de Linné.
(G. B.)
SPIROGRAPHE. Spirographis (antïpot,
spire, 7pacplç, stylet), annél. — Viviani établit
sous ce nom un genre d’Annélides tubicoles
qui ne compte qu’une espèce, S. Spallanzanii,
dont Cuvier et M. Savigny font une espèce
du genre Sabelle, le Sabella unispira (Yiv.
Phosplior. mar., 1803). — M. Savigny ap¬
plique le nom de Spirographes à une sub¬
division des Sabelles. (E. Ba.)
SPIRGGYRE. Spirogyrdi'jntïpa, spirale;
yvpoq, tour), bot. cr. — (Phycées). Ce genre,
établi par Link pour des Algues de la tribu
des Conjuguées ou Zygnémées qui présentent
un endochrome contourné en spirale dans
les articles des filaments, a été réuni par
Agardh et plusieurs auteurs aux Conjuguées
à endochrome en étoiles sous le nom de
Zygnema ; mais MM. Kützing, Meneghini,
Rœmer, etc., ont de nouveau, avec raison,
séparé ces deux genres, et nous donnons ici
les caractères du genre Spirogyra d’après
ces derniers : Filaments simples, articulés,
renfermant dans chaque logeuneou plusieurs
bandelettes endochromiques vertes, contour¬
nées en spirale, le plus souvent canaliculées,
SIM
dentelées sur leurs bords ; accouplement des
filaments au moyen de tubes transversaux ;
sporanges résultant de l’agglomération des
masses endochromiques dans un des articles
accouplés. Les bandelettes endochromiques,
tournées en spirale, sont simples ou multi¬
ples; dans ce dernier cas, elles semblent se
croiser. Dans quelques espèces, on remarque
au milieu des loges un corpuscule lenticu¬
laire, qui est un commencement de cloison
qui devra diviser l’article en deux cellules.
Cet organe est radié, dans le S. nitida Meneg.,
et accompagné d’espèces de cristaux en
croix fort extraordinaires. Quelques espèces
présentent un accouplement particulier. De
chaque côté de la cloison qui sépare deux
articles contigus, s’élève une sorte de ma¬
melon qui, se soudant au mamelon voisin,
forme une anse tubuleuse qui réunit les
deux loges et permet à l’endochrome de pas¬
ser et de s’agglomérer en sporanges dans
une de ces loges. Cette disposition semble¬
rait devoir constituer un genre particulier,
si on ne la trouvait réunie dans la même
espèce au mode ordinaire d’accouplement.
Les Spirogyres habitent les eaux douces;
ils y forment des masses floconneuses quel¬
quefois assez étendues. Leurs filaments sont
d’un beau vert, légèrement muqueux. Con¬
servés dans des vases, ils se réunissent sou¬
vent sous la forme de pinceaux dont l’extré¬
mité tend à sortir de l’eau dans laquelle ils
sont plongés. On en connaît environ vingt
espèces. (Bréb.)
SPIROLINE. foram. — Genre de Fora-
minifères , établi par Lamarck , qui le clas¬
sait avec les Céphalopodes, et placé par
M. D’Orbigny dans la famille des Nauti-
loïdes, faisant partie de l’ordre des Hélicos-
tègues. La coquille est équilatérale, d’abord
en Spirale enroulée dans un même plan ,
puis projetée en ligne droite quand elle est
adulte, de manière à présenter la forme
d’une crosse. Ses loges sont simples, et c’est
la dernière seule qui présente plusieurs
ouvertures. (Duj).
SPIROLOBÉES. Spirolobeæ. bot. pii.—
Ce nom, appliqué, en général, aux embryons
enroulés en spirale, désigne, en particulier,
une division des Crucifères ( voy . ce mot),
dont la graine présente ce caractère, et qui
renferme deux tribus, les Buniadées et les
Erucariées, ainsi qu’une division des Alri-
plicées (voy. ce mol), également caractérisée
par cette disposition de l’embryon. (Ad. J.j
*Sf>IROLOCULIWE. foramin. — Genre
de Rhizopodes ou Foraminifères , établi par
M. Aie. d’Orbigny dans sa famille des Milio-
1 ides , qui fait partie de son ordre des Aga-
thistègues. Le genre Spiroîoculine, dont on
ne connaît que les coquilles, comprend
plusieurs espèces vivantes de la Méditer¬
ranée et d’autres espèces fossiles des ter¬
rains tertiaires. Ces coquilles sont équila¬
térales , symétriques , presque discoïdes ,
formées de loges non embrassantes, toutes
apparentes et pelotonnées sur deux faces
opposées dans un même plan; l’ouverture,
comme celles des milioles ou quinquélocu-
ünes, est rétrécie par une dent saillante
souvent bifurquée en forme d’Y. (Duj. )
*SPIROîMEMA. bot. ph. — -Genre établi
par M. Lindley (Bot. Regist., 1840, ap-
pend., n° 48), dans la famille des Comme-
lynacées, pour une plante herbacée du
Mexique, dont le périanthe présente six fo¬
lioles sur deux rangs, les trois extérieures
vertes et calicinales, les trois intérieures
pétaloïdes , très fugaces ; ses six étamines
ont le filet en spirale et l’anthère en cœur,
pétaloïde, avec ses deux loges placées trans¬
versalement à la base. L’espèce unique de
ce genre est le Spironema fragrans Lin d 1 .
(D. G.)
*SPIROPLECTA (arreîpoc, Spire; 7 rlexloÇf
enlacé), foram. - — Genre de Foraminifères
(Ehr., Ber. d. Berl. Alt. , 1844). (G. B.)
*SPIROPOEUS ( îîpa , spire ; tcoiIm ,
faire), myriap. — Ce genre, qui appartient
à l’ordre des Diplopodes et à la famille des
Iulides, a été établi par M. Brandt aux dé¬
pens des Iulus des auteurs. On n’en connaît
qu’une seule espèce , qui est le Spiropœus
Fischern, Brandt (Bull, de Moscou, tome 6,
p. 204). La patrie de cette espèce est in¬
connue. (H. L.)
SPIROPORE. polyp. — Genre de Poly¬
piers fossiles , établi par Lamouroux pour
plusieurs espèces du terrain jurassique des
environs de Caen, mais comprenant aussi
des espèces fossiles du terrain crétacé. Ce
genre, qui paraît devoir être rapporté à la
classe des Bryozoaires, est caractérisé ainsi
par Lamouroux; c’est un Polypier calcaire
rarneux, couvert de pores ou de cellules
placées en lignes spirales, rarement trans¬
versales, et prolongées intérieurement en
un tube qui, parallèle à la surface, s’amin¬
cit et se termine à la rangée inférieure. Le
genre Spiropore n’a pas été mentionné par
Lamarck; M. de Blainville ne l’a point
admis, mais il en a réuni les espèces dans
son genre Cricopore avec deux espèces vi¬
vantes de l’Océan austral, dont Lamarck
avait fait des Sériatopores. M. Defrance
avait montré précédemment que les cellules,
au lieu d’être disposées en spirale, forment
simplement des anneaux plus ou moins
obliques; aussi M. de Blainville donna-t-il
pour caractère à son genre cricopore d’avoir
des cellules tubuleuses, un peu saillantes, à
ouverture circulaire, disposée en cercles
simples transverses ou obliques, sur des
rameaux cylindriques peu nombreux. (Duj.)
SPIROPTERA ( cnrupot. , spire; tzx spoV,
aile), helm. — Un des nombreux genres de la
classe des Nématoïdes; il appartient à la
famille des Filaires, et réunit plusieurs
espèces , dont une est citée comme parasite
de l’espèce humaine : c’est ie Sp. hàminis.
Ce genre a été caractérisé par Rudolphi,
en 1819; Bremser l’a nommé Acuaria. Le
mâle des Spiroptères a la queue ordinaire¬
ment enroulée en spirale et munie d’ex¬
pansions aliforines membraneuses ou vési-
culeuses. On connaît des Spiroptères vivant
dans les intestins de plusieurs espèces de
Mammifères, d’Oiseaux et même de Reptiles.
Celui de l’homme n’est pas encore suffisam¬
ment connu, et Rudolphi le range parmi
ses Entozoaires douteux. Il dit cependant
qu’il en reçut six exemplaires que le docteur
Barnett de Londres lui envoya en 1816. lis
avaient été expulsés avec les urines par une
femme affectée de rétention d’urine. Voici
les caractères zoologiques qu’ils ont présentés.
Les mâles étaient longs de 18 millimètres,
et les femelles longues de 22. Leur corps
mince, blanchâtre , élastique, était atténué
aux deux extrémités et roulé en spirale;
leur tête tronquée paraissait munie d’une
ou de deux papilles; la queue de la femelle
était plus épaisse, terminée par une pointe
obtuse, très courte, mince et diaphane;
celle des mâles était terminée par une
pointe plus longue, plus mince, portant à sa
base une aile mince et très courte, et un
petit tube médian cylindrique qui est peut-
être la gaîne du pénis. (P. G.)
SP1
SP I
SPÏROBBE. Spirorbis ( Spira , spire ;
Orbis, cercle), ann. — Daudin a créé ce genre
pour des Annélides tubicoles que Linné et
Gmelin placent parmi les Serpules , et qui
diffèrent de celles-ci en ce que leur test,
adhérent dans toute son» étendue, s’enroule
régulièrement à plat, et forme une sorte
de coquille héliciforme ou planorbiforme.
Guettard avait déjà proposé le nom de Di-
note pour désigner ces Serpules. Lamarck
adopte celui de Spirorbe, que M. Savigny
et la plupart des zoologistes n’ont pas ac¬
cepté , ne séparant pas génériquement ces
Annélides des Serpules. Cependant, si l’on
attribue quelque importance à la forme spé¬
ciale du test, que nous venons de rappeler;
si l’on observe que chaque individu est soli¬
taire et ne se réunit jamais avec d’autres
pour former des groupes ou faisceaux ; si
l’on remarque que leur longueur paraît limi¬
tée, tandis que les Serpules continuent tou¬
jours à s’accroître; si l’on veut enfin tenir
compte de la disposition et du nombre des
appendices tentaculiformes , tel que nous
pouvons en juger par le S. nautiloïde ; il
semble qu’on peut fonder, sur l’ensemble
de ces caractères , un genre voisin , mais
distinct des Serpules proprement dites. De
nombreux matériaux sont tout prêts pour
l’établissement de ce genre ; il faudrait choi¬
sir dans les articles de M.- Défiance ( Dict .
des $c. nat.), dans Lamarck, dans la Mo¬
nographie de M. Chenu , dans les ouvrages
de M. Goldfuss , dans les mémoires de Stei-
ninger (Soc. géol. Fr.) , les espèces décrites
comme Serpules ou comme Spirorbes, et en
retirer celles que leurs caractères rapportent
définitivement à ces derniers. Les espèces
actuellement vivantes se trouvent à peu près
dans toutes les mers, fixées aux fucus , aux
coquilles , à presque tous les corps marins.
La plupart des terrains renferment des fos¬
siles, parmi lesquels il reste à faire le triage
que nous indiquons plus haut. (E. Ba.)
* SPIRORBIS (spira, spire; orbis, cer¬
cle). moll. — Genre de Gastéropodes lym-
néens indiqué par M. Swainson ( Treal.
Malac., 1840). — Ce nom a été aussi em¬
ployé par Steininger pour désigner un genre
de Gastéropodes pectinibranehes, de la fa¬
mille des Trochides , et qui rentre dans les
Cadrans. (G. B.)
^SPIRORIIYNCIIUS, bot. vu. — Genre
/ 7 o
de la famille des Crucifères , tribu des Isa-
tidées, créé par MM. Ivarelin et Kirilow
(Bullet. de Moscou, 1842, t. 1 , p. 160)
pour une plante qui croît naturellement
dans les endroits sablonneux et salés de la
Songarie, et à laquelle ils ont donné le nom
de S. sabulosus. (D. G.)
4 SPIROSPERME. Spirospermum. bot.
ph. — Genre de la famille des Ménisperma-
cées qui a été créé par Dupetit-Thouars
pour un arbrisseau de Madagascar, à fleurs
en grappes pendantes. Ces fleurs sont uni-
sexuelles, pourvues d’un périanthe à six fo¬
lioles, sur deux rangs, et de six pétales. Les
mâles ont six étamines; le pistil des fe¬
melles n’est pas connu. Le fruit se compose
de huit noix monospermes , disposées en
cercle. L’espèce unique du genre est le S.
penduliflorum Thouars. (D. G.)
*SPIROSTIGMA. bot. ph — Genre créé,
dans la famille des Acanlhacées, par M. Nees
d’Esenbeck (mEndl. et Mart. Fl. Brasil. ,
fasc. VII, p. 83; Prodr., t. XI, p. 308 )
pour une plante herbacée vivace, du Brésil,
dont la tige est très hérissée , ainsi que les
épis de fleurs. Sa corolle est petite , à peu
près glabre, en entonnoir, à limbe presque
régulier; son stigmate est à deux lèvres,
dont l’inférieure est linéaire, membraneuse,
enroulée, tandis que la supérieure ressemble
à une petite dent. L’espèce unique de ce
genre est le S. hirsutissimum Nees ab
Esenb. (D. G.)
*SPIROSTOME. infus. — Genre établi
par M. Ehrenberg dans sa famille des Tra-
chéliens, ainsi que les Bursaires, et que nous
plaçons ensemble dans celle des Bursariens.
Le type de ce genre ( Sp . ambiguum ) est un
grand infusoire d’eau douce long de trois
quarts de millimètre jusqu’à deux milli¬
mètres; tantôt cylindrique, un peu renflé
au milieu et tournant sur son axe; tantôt
fortement tordu et replié diversement
comme un cordon; mais changeant de
forme à chaque instant en glissant entre les
obstacles qu’il rencontre. Il est couvert de
cils vibratiles disposés parallèlement , sui¬
vant les stries obliques de la surface, et il a
une bouche située latéralement au delà du
milieu , à l’extrémité d’une rangée de cils
plus forts. Cet infusoire, bien visible à l’œil
nu, se multiplie quelquefois dans les ma¬
rais à tel point qu’il produit, près de la sur-
774
SP1
SPI
face, des nuages qui semblent formés de
particules blanchâtres. Cet infusoire, vu
par tous les micrographes, avait été nommé
Chenille dorée par Joblot; Millier le plaça
dans son genre Trichode , sous le nom de
Trichoda ambigua; Bory Saint-Vincent le
nomma Lemophra ambigua puis Oxy tricha
ambigua. M. Ehrenberg, enfin, avant d’en
faire le genre Spirostome , l’avait nommé
Trachelius ambiguus en 1830, Holophrya
ambigua en 1831 , et Bursaria ambigua en
1833. (Duj.)
* SFIROSTRACA (oTTtïpoi , spire ; oo-Tpa**
xov , coquille ). moll. — Genre de Céphalo¬
podes Décacères établi par M, BrandtfBrandt,
und Ratzeburg, Getr. Darst., 1829). (G. B.)
* SPIROSTREPHOIV ( (jnCpa , spire ;
a-lpc'cpùj , se tourner), myriap. — Genre de
l’ordre des Diplopodes , de la famille des
lulides, établi par M. Brandt, et non adopté
par M. P. Gervais dans le tome IVe de son
Histoire naturelle des Insectes aptères. Cette
coupe générique est considérée par ce natu¬
raliste comme synonyme de celle de Cam-
bala (Voyez ce mot). (H. L.)
*S I» 1 11 () s T il 15 P T 1 1) E A . myriap. —
M. Brandt, dans le tome VI du Bull, de la
Soc. de Mosc., donne ce nom à une tribu
de la classe des Myriapodes , qui n’a pas été
adoptée par M. P. Gervais dans le tome IVe
de son Hisl. nat. des Ins. apt. (H. L.)
* SPIROSTREPTUS ( ^tTo a , spire ;
alpenVoç, qui se roule), myriap. — Cette
coupe générique, qui appartient à l’ordre
des Diplopodes et à la famille des lulides , a
été établie par M. Brandt, aux dépens des
Iulus des auteurs anciens. Dans cette coupe
générique, les antennes sont courtes, à
articles infundibuliforrnes ; les yeux sont
transverses; les côtés latéraux du prothorax
sont allongés ou dilatés. Ce genre renferme
un assez grand nombre d’espèces, parmi
lesquelles je citerai le Spirostreptus melano-
pygus Brandt, qui a pour patrie le cap de
Bonne-Espérance. (H. L.)
* SPIROTÉX1E. Spirotœnia ( crneïpa ,
spire; z aiv fa, bandelette), bot. cr. — (Phy-
cées). Nous avons imposé ce nom à un genre
delà tribu des Desmidiées qui a pour caractè¬
res: Corpuscules cylindracés, renfermant un
endochrorne allongéen bandeletteplane, con¬
tournée en spirale. En examinant l’espèce S.
condensata Bréb., qui nous a déterminé à
créer ce genre, on croit voir un article isolé
d’un filament de Spirogyra à spire sim¬
ple, mais la masse endochromique n’est ni
dentelée ni canaliculée, et son mode de re¬
production par déduplication montre que
cette Algue microscopique appartient, aux
Desmidiées qui, du reste, doivent se ranger
près des Conjuguées.
Le Spirotœnia croît dans les eaux des
marais tourbeux avec les Closterium, Penium,
Docidium, Tetmemorus, avec lesquels il a de
grands rapports. (Bréb.)
*SPiROTROPIS. bot. ph. — Genre de la
famille des Légumineuses - Papilionacées ,
tribu des Dalbergiées , créé par M. Tulasne
( Archives du Muséum , t. IV, p. 113) pour
le Swartzia longifolia DC. , arbre qui croît
naturellement dans les grandes forêts de la
Guiane française, et auquel l’auteur a donné
le nom de S. Candollei. (D. G.)
♦SPIRULACÉES, SPIRELÉES et SPÏ-
RELIDES. moll. — Famille de Céphalo¬
podes décapodes à deux branchies, compre¬
nant les genres Spirule et peut-être Spiru-
lirostre. Il est caractérisé par la présence
d’une coquille cloisonnée et munie d’un
Siphon , laquelle est engagée à l'extrémité
postérieure du corps. M. Al. d’Orbigny avait
d’abord institué cette famille sous le nom
de Spirulées dans son ordre des Sipboni-
fères, qui comprenait aussi les Nautiles;
mais plus récemment, avant toutefois l’é¬
tablissement de son genre Spirulirostre , il
plaça plus convenablement cette même
famille, qu’il nomme maintenant Spirulides,
dans l’ordre des Décapodes. (Duj.)
SPIRULE. moll. — Genre de Mollus¬
ques céphalopodes , type de la famille des
Spirulides, caractérisé par la présence d’une
coquille blanche, mince , presque transpa¬
rente, nacrée à l’intérieur, cylindrique,
multiloculaire, partiellement contournée en
une spirale discoïde, dont les tours sont
écartés ou disjoints; les cloisons également
espacées sont concaves en dehors et traver¬
sées par un siphon ventral interrompu;
l’ouverture est orbiculaire. L’animal rap¬
porté de l’océan Austral par Pérou , qui le
décrivit et le figura fort peu exactement, a
été mieux décrit par Roissy et par Lamarck ,
qui, successivement, eurent entre les mains
l’objet même rapporté par Pérou ; c’est un
céphalopode muni , comme la Seiche , de dix
SPI
SPI
775
ras en couronne autour de la tête, dont
deux plus longs que les autres. La majeure
partie de son corps, revêtu du sac ou man¬
teau , est en dehors de la coquille, la¬
quelle est comme enchâssée à l'extrémité
postérieure, retenue latéralement par la
partie épaisse du corps, et revêtue sur le dos
et en dessous par une couche mince du man¬
teau. Des deux côtés du corps se trouve une
nageoire tout à fait terminale, et la cavité
branchiale contient une seule paire de bran¬
chies. Ces derniers détails sont le résultat
des observations de M. de Blainville sur
des Spirules mutilées et manquant de tête,
qui avaient été rapportées par MM. Robert
et Léclancher. La Spirule avait été classée
par Linné dans le genre Nautile {N. Spirula ).
La plupart des naturalistes suivirent cet
exemple; maïs Lamarck , le premier, en fit
le type d’un genre particulier, qui a été
généralement adopté. Cet illustre zoologiste
rangea le genre Spirule dans sa famille des
Lituoiacées ou Lituolées avec diverses co¬
quilles de Rhizopodes ou Foraminifères , et
primitivement aussi avec les Hippurites et
les Orthocères; on conçoit donc que cette
famille a dû disparaître de la classifica¬
tion. (Duj.)
SPIRULEES. MOLL. — Voy. SPIRULACÉES.
SPIP.ULIDES. MOLL. — Voy. SPIRULA¬
CÉES.
SP!RULI1\E. Spirulina (diminutif de
a-rnTpa, spire), bot. cr. — (Phycées). Genre
d’Alguesdela tribu des Oscillariées, établi par
Turpin et adopté par M. Külzing avec les
caractères suivants: Filaments oscillants,
contournés en spirale. Ces Algues, dont on
connaît environ dix espèces, sont très re¬
marquables par la forme de leurs filaments
roulés en ressort à boudin. Elles habitent les
eaux douces et saumâtres. (Bréb.)
*SPIRUL1R0STRE. moll.— Genre de
Mollusques céphalopodes décapodes, inter¬
médiaire entre les Seiches et les Spirules,
et devant probablement faire partie, avec ce
dernier genre, de la famille des Spirulides.
Ce genre a été établi par M. Aie. d’Orbigny
sur un débris fossile trouvé par M. Bellardi
dans le terrain tertiaire moyen à Turin. Ce
qu’on en connaît est un gros rostre calcaire,
très épais à la base, pointu au sommet, ayant
la plus grande analogie avec ie hcc des Sei¬
ches fossiles du terrain tertiaire parisien; il
est plein dans la plus grande partie de sa
longueur à partir de la pointe, mais vers
la base , il est creusé d’une cavité conique ,
étroite, recourbée sur elle-même en demi-
spirale, et remplie de cloisons transverses,
espacées, comparables à celles de la Spirule,
et pareillement traversées par un siphon
ventral. Au-devant de la cavité basilaire de
ce rostre s’élève, en outre, une protubé¬
rance médiane obtuse et rugueuse. On peut
donc considérer ce rostre comme un osse¬
let interne, ou plutôt comme une coquille
analogue à celle de la Spirule, et l’on peut
caractériser par la présence de cette coquille le
genre Spirulirostre, qui, très probablement,
était également un Céphalopode décapode,
et qui, par son organisation, établissait
le passage entre les Seiches et les Spi¬
rules. (Duj.)
SPISSIPÈDES. ins. — Division de la fa¬
mille des Aradides, tribu des Réduviens, de
l’ordre des Flémiptères, établie par MM.
Amyot et Serville, et correspondant à notre
groupe des Phymatites. Voy. ce mot. (Bl.)
SPISSïROSTRES. ins —MM. Amyot et
Serville {Ins. hémipt. , Suites à Buffon) dé¬
signent ainsi , dans la tribu des Scu tel lé-
riens , une division ou race comprenant les
genres Jso/ms Burm., Stirelrus Lap., Stire-
trosoma Spin., Discocera Lap. de Cast., Ca-
zira Am. et Serv., Platynopus Am. et Serv.,
Coryzorliaphis Spin., Phyllochirus Spin.,
Canthecona Am. et Serv., Catoslyrax Am.
et Serv., Picromerus Am. et Serv., Arma
Hahn., Jalla Hahn., et 7Àcrona Am. et
Serv. (Bl.)
* SPISIL.i. moll. — Genre de Mollus¬
ques Acéphales de la famille des Mactracées,
établi par M. Gray {Loud. Mag., I, 1837).
(G. B.)
*SPITZELIA. bot. ph — Ce genre, pro¬
posé par M. Schultz dans la famille des
Cornposées-Chicoracées , est généralement
regardé comme rentrant , en qualité de sy¬
nonyme, dans les Picris Lin. Néanmoins De
Candolle , qui en fait la deuxième section
des Picris , se demande si ce ne serait pas
un genre à part. (D. G.)
SP1XIA. bot. ph. — Le genre , admis
sous ce nom par Leandro de Sacramento ,
se rattache, comme synonyme , aux Pera
Mutis, famille des Euphorbiacées. Et quant
au Spixia de Schrank , on en fait un sy-
776
SPO
SPL
nonyme de Cenlrathèrum Cassi., famille des
Composées-Vernoniacées. (D. G.)
SPIZA, Ch. Bonap. ois. — Synonyme de
Passerina Vieil 1 . (Z. G.)
*SPIZÆ. ois. — Nom que porte, dans la
méthode deRitgen, une section de la famille
des Fringillidées qui comprend, en grande
partie, les Passerines de Vieillot et les espèces
du genre Spiza du prince Charles Bonaparte.
(Z. G.)
SPIZAÈTE. Spizaetus , Vieillot, ois. —
Synonyme d ' Aigle- Autour G. Cuvier. Voy .
ce mot. (Z. G.)
*SPIZASTPK, Lesson. ois. — Synonyme de
Falco Temminck. — Genre établi sur le Falco
alricapillus G. Cuvier (Temminck, pi. col.
79). (Z. G.)
*SPIZELLA. Ch. Bonap. ois.— Synonyme
de Passerina Vieillot, Fringilla Wils. — ■
Genre ayant pour type la P. pusilla de Wil¬
son (Ann. ornith ., pl. fig. 2). (Z. G.)
SPLACHNE. Splachnum. (Par corrupt.
de anAàyxva, viscères), bot. cr. (Mousses). —
Ce genre est un des plus notables parmi les
Mousses acrocarpes; il forme le type de la
tribu des Splachnées. C’est à Linné que
remonte sa fondation, mais depuis lors, il a
subi bien des modifications. Une capsule
égale, sans anneau, variable dans sa forme,
mais le plus souvent petite et cylindracée,
et toujours munie d’une apophyse renflée
en poire ou épanouie en ombrelle ; un pé-
ristome simple, composé de 16 dents assez
grandes, lancéolées, rapprochées par paires
et en partie soudées , réfléchies en dehors
contre la capsule dans la sécheresse, dres¬
sées et même conniventes dans les temps
humides; un opercule court, obtus; une
coiffe petite , conique, entière ou lacérée
ça et là à la base; des fleurs dioïques ,
rarement monoïques; enfin une columelle
en tête, faisant saillie hors de la capsule;
tels sont les caractères de ce genre inté¬
ressant, qui, après ses divers démembre¬
ments, ne se compose plus aujourd’hui que
de six espèces, toutes européennes, mais
dont les deux plus belles, les S. V. rubrum
et luteum , n’ont encore été cueillis qu’en
Suède et en Norwége. Ces plantes se plai¬
sent particulièrement sur la fiente des ani¬
maux. (C. M).
*SPLACHNÉES. bot. cr. (Mousses). —
On désigne sous ce nom une tribu de la
division des Mousses acrocarpes , laquelle
tribu se compose de onze genres (Voy. l’art.
mousses). M. Karl Müller n’en fait qu’une
sous-tribu de ses Funarioïdées. (C. M.)
SPLACHNUM. bot. cr. — Nom latin du
genre Splachne.
*S PL A NC NO Ml CES. bot. cr. — Genre
créé par M. Corda dans la famille des Gas-
téromycètes de Fries , et qui appartient aux
Basidiosporées-Entobasides , tribu des Hys-
térangiés, dans la classification de M. Lé-
veillé. M. Endlicher le rapporte avec doute
comme synonyme du Mylitta, Fries. (M.)
*SPLANCNONEMA. bot. cr. — Genre
établi par M. Corda, dans la famille des
Pyrenomycètes de Fries, et qui appartient
aux Thécasporés-Endoihèques , tribu des
Sphériacés , dans la classification de M. Lé-
veillé. M. Endlicher en fait un simple sy¬
nonyme des Sphéries. (M.)
* SPODIOPOGON , Trin. bot. ph. —
Synonyme d 'Ischœmum Lin.
SPOD1TE (de anoSoç, cendre), min. —
Nom donné par M. Cordier aux cendres
blanches des Volcans, qui paraissent venir
de la désagrégation des roches leucosti-
niques. Voy. roches, t. XI, p. 160. (Del.)
SPODUMÉNE (de cttcoSoS , couvrir de
cendres), min. — D’Andrada a donné ce nom
à un minéral qui se couvre de cendres lors¬
qu’on le traite au chalumeau , et qui n’est
rien autre chose que le Triphane d’Haüy ,
Silicate alumineux à base de lithine. De¬
puis, on a donné le nom de Spodumène à
base de soude à l’Oligoclase, qui a la même
composition atomique que le Triphane, et
semble n’en différer, du moins au point de
vue chimique, que par la substitution de la
soude à la lithine. Voy. triphane et oligo-
clase. (Del.)
*SPOGGODIA. polyp. — Genre établi par
M. Lesson pour un Polype alcyonien ( Sp .
celosia) , que M. Milne-Edwards , dans ses
annotations à la dernière édition de La-
marck , regarde comme identique au Xe-
nia cœrulea de M. Ehrenberg , et comme
devant faire partie du genre Nephtée. C’est
une agrégation de Polypes présentant une
portion basilaire ou commune membra¬
neuse, et des branches terminales hérissées
de longs spiculés roses qui dépassent de
beaucoup la surface, et forment à la base
de chaque polype des faisceaux d’épines.
SPO
SPO
777
Les Polypes ont huit tentacules pectinés à
la base desquels on voit des lignes en che¬
vrons formées par des spiculés, (Duj.)
* SPOGOSTYLUM ( oTToyyo^ , éponge ;
aTuÀo; , stylet), ins. — Genre de l’ordre des
Diptères, de la famille des Tanystomes,
tribu des Bombyliers, créé par M. Macquart
(Dipt. caul., II, 1, 1840). (E. D.)
SPONDIACÉES. Spondiaceœ. bot. ph. —
Le grand groupe, autrefois famille, desTé-
rébinlhacées, a été partagé en plusieurs.
Quelques uns ont été exposés séparément;
d’autres renvoyés à l’article Térébinthacées
(voy. ce mot), pour mieux faire voir leurs
rapports et leurs différences. Nous y ren¬
voyons aussi pour les Spondiacées. (Ad. J.)
SPONDIAS. Spondias. bot. ph. — Genre
de la petite famille des Spondiacées, rangé
par Linné, d'abord ( Généra , 5e éd., n° 453)
dans l’Ennéandrie-trigynie , et, plus tard ,
dans la Décandrie-pentagynie de son sys¬
tème Il est formé d’arbres propres aux con¬
trées intertropicales , dont les feuilles sont
alternes, pennées avec foliole impaire ; dont
les fleurs polygames , blanches ou rouges,
forment des panicules axillaires et termi¬
nales. Ces fleurs ont un calice petit, coloré,
quinquéfide ou quinquédenté ; cinq pétales
étalés, insérés sur le bord d’un disque légè¬
rement crénelé ; dix étamines insérées de
même; un ovaire sessile, à cinq loges uni-
ovulées, surmonté de cinq styles épais et
très courts que terminent autant de stig¬
mates obtus. Le fruit de ces végétaux est
un drupe charnu, dont le noyau ligneux
présente cinq loges monospermes et cinq
lobes soudés entre eux le long de l’axe , ou
seulement à leur base, et garnis , sur leur
face externe, de fibres ou de pointes.
Ces différences dans le noyau ont servi à
diviser le genre Spondias en deux sous-
genres.
a. Mombin. DC. Loges du noyau presque
lisses extérieurement, unies entre elles par
leur côté axile. A ce sous-genre appartien¬
nent deux espèces intéressantes : le Spondias
roüge , Spondias purpurca Lin. , arbre des
parties chaudes de l’Amérique et des An¬
tilles, où il porte les noms de Prunier d'Es¬
pagne, Plumb-tree , à cause de son fruit
oblong , de la grosseur d’une prune, rouge
sur le côté qui a été frappé par le soleil ,
jaune de l’autre. Ses feuilles pennées avec
foliole impaire ont le pétiole commun com¬
primé ; ses fleurs sont disposées en grappes
simples. La pulpe de son fruit a une saveur
aigrelette et aromatique ; elle est peu abon¬
dante à cause de la grosseur du noyau. On
s’en sert surtout pour faire des confitures et
des gelées. — Le Spondias jaune , Spondias
lutea Lin. (S. Mombin Jacq. ), appartient
aussi aux Antilles, où il porte le nom de
Mombin. Ses feuilles pennées avec impaire
ont le pétiole commun cylindrique ; ses
fleurs sont disposées en grappes rameuses ,
paniculées. Le fruit de cet arbre est jaune-
orangé , à peu près de la grosseur et de la
forme d’une prune mirabelle. 11 est estimé
des habitants des Antilles, bien qu’en géné¬
ral les Européens le trouvent fort médiocre.
Il en est de même du fruit d’une espèce qui
a été décrite par Tussac ( Flore des Antilles ,
torn. III, tab. 8 ) sous le nom Spondias Ci-
rouella. Ces deux dernières espèces sont re¬
marquables par l’extrême facilité avec la¬
quelle elles reprennent de bouture ; ainsi
on s’en sert pour faire des haies en très
peu de temps; il suffit d’en planter des
branches, pour qu’elles poussent aussitôt des
racines. Tussac dit même qu’une branche
chargée de fruits verts , mise en terre ,
n’interrompt même pas la maturation de ses
fruits.
b. Cytherœa DC. Noyau hérissé de lon¬
gues pointes ligneuses, ayant ses loges unies
entre elles seulement par leur base. Ce sous-
genre est fondé sur le Spondias doux , Spon¬
dias dulcis Forst. (S. Cytherœa Sonner. ),
connu sous le nom d’arbre de Cylhère. Cet
arbre est très abondant dans les îles de la
Société, dont les naturels le nomment Vy.
De là il a été transporté par Commerson à
File de France, où il est cultivé depuis cc
temps. Ses feuilles pennées avec impaire ont
11-13 folioles ovales-oblongues, acuminées,
dentées en scie , et leur pétiole commun est
cylindrique. Son fruit est en grappes, à peu
près de la grosseur d’un Citron moyen, On
lui a donné le nom vulgaire de Pomme de
Cylhère. Il a une saveur agréable , un peu
aigrelette , qu’on a comparée à celle de la
Pomme de reinette. On le mange soit cru ,
en ayant la précaution de ne pas y mordre,
à cause des pointes qui hérissent son noyau,
soit cuit ou en confitures. Le bois de ce
Spondias est blanc et dur ; les naturels des
98
T. XI.
SPO
SPÜ
778
lies de la Société l’emploient pour la cons¬
truction de leurs pirogues. Il découle même
de son écorce un suc résineux, qui se con¬
crète à l’air, et qui sert à calfater les em¬
barcations. Cet arbre se reproduit naturel¬
lement, dans son pays natal, avec une faci¬
lité souvent fâcheuse pour les cultures. Il
reprend aussi de boutures avec une grande
rapidité. (P. D.)
*SPONDYCLAmUM. bot. cr. — Genre
établi par M. Martius , dans la famille des
Hyphomycètes, pour de petits Champignons
qui se développent sur les végétaux pourris.
II appartient aux Trichosporés-AIeurinés ,
tribu des Ménisporés , dans la classification
de M. Léveillé. (M.)
SPONDYLE. Spondylis (Spondylis, sorte
de serpent), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères sub - pentamères , famille dès
Longicornes, tribu des Prioniens, établi par
Fabricius ( Syslema Eleutheratorum, t. II ,
p. 376), et généralement adopté depuis.
Quelques auteurs modernes pensent que cet
insecte, ainsi que quelques autres espèces,
doivent former un petit groupe naturel , se
détachant de la tribu dont il est question,
leur corselet étant presque globuleux, sans
rebords et dépourvu de dents ou d’épines.
Deux espèces sont rapportées à ce genre : les
S. bupresloïdes ( Atlelabus ), Lin. , et upi-
formis, Esch. La première est propre à la
France, à l’Allemagne, et la deuxième à la
côte occidentale de l’Amérique septentrio¬
nale. La larve et l’insecte parfait vivent
dans l’intérieur des pins et des sa¬
pins. (C.)
SPOXDYÏÆ, moll. — Genre de Mollus¬
ques conchifères marins monomyaires , de
la famille des Pectinides, présentant les
caractères suivants : la coquille est inéqui-
valve, adhérente, auriculée , hérissée ou
rude, à crochets inégaux; la valve infé¬
rieure a une facette cardinale, externe,
aplatie, très remarquable, qui grandit avec
l’âge, et qui est divisée par un sillon lon¬
gitudinal communiquant avec la fossette du
ligament qui est à la base interne de cette
grande facette. La charnière a deux fortes
dents en crochet sur chaque valve , et une
fossette médiane pour le ligament qui est
interne. L’animal, bien décrit par Poli, est
plus ou moins épais, ovalaire, avec le man¬
teau fendu dans toute sa largeur, et bordé
de corpuscules qu’on a pris pour des yeux
comme ceux des Peignes. Les feuillets
branchiaux sont également au nombre de
quatre; la bouche est bordée par une lèvre
épaisse et frangée ou munie de tentacules
rameux, mais sans palpes labiaux. Le Spon-
dyle possède, en outre, un pied rudimen¬
taire sans byssus. Le genre Spondyle a été
établi par Linné, qui, dans ses premières
éditions, le confondait avec les huîtres..
Depuis lors, il a été admis par tous les
zoologistes, et les travaux de Poli ont prouvé
qu’il est, en quelque sorte, intermédiaire
entre les Huîtres et les Peignes. Les Spon-
dyles se trouvent fossiles dans les terrains
secondaires et tertiaires; mais ceux du ter¬
rain crétacé offrent cette particularité fort
curieuse que la partie externe du test a
seule subsisté, et que la partie îamelleuse
interne a été détruite pendant la fossilisa¬
tion , comme cela s’observe aussi pour les
Hippurites et les Sphérulites fossiles du
même âge. il en résulte que la coquille est
plus mince, surtout au sommet, où elle est
souvent perforée, et qu’elle ne montre plus
de traces de la charnière, ni de l’impression
musculaire. Lamarck en avait fait le genre
Podopside (Voÿ. ce mot); mais M. Deshayes,
en examinant les caractères du moule in¬
terne de ces prétendues Podopsides, a été
à même de reconstruire, en quelque sorte,
la coquille primitive, et a prouvé que c’é¬
tait un vrai Spondyle. Le même zoologiste
a été conduit aussi par d’autres observations
à réunir au Spondyle le genre Plicatule. Le
type du genre Spondyle (Sp. Gœderopus ),
Sp. pied d’âne, est une belle coquille longue
de 8 à 10 centimètres, d’une couleur rou¬
geâtre ou orangée assez vive, qui habite la
Méditerranée. — Voy. l’atlas de ce Diction¬
naire , Mollusques, pi. 8. (Duj.)
SPONDYLES. mam. — Des vertèbres
fossiles de Mammifères ont quelquefois
reçu cette dénomination. (E. D.)
SPONDYLOITE , SPONDYLOLITE et
SPONBYLOLÏTHE. moll. — Nom donné
à des portions détachées d’Ammonile ou de
Nautile, et correspondant aux intervalles
des cloisons, dont les bords sinueux leur
donnent quelque ressemblance avec des
vertèbres fossiles. (Duj.)
*SP0NI)YLL11ÏJS (cnxovSvlo;, spondyle ;
o vp«, queue), rept. — M. Fitzinger (Aw.
SR)
SR)
Class. Repl., 1826) donne celte dénomi¬
nation à l’une des subdivisions du genre
naturel des scinques (boy. ce mol). (E. D.)
SPONGIA. zoom. — Nom générique des
Ei ’ünges. Voy. ce mot. (G. 13.)
SPONGIAIRES et SPONGIÉES. polyp.
— Ordre ou plutôt classe de Zoophytes ou
Amorphozoaires , comprenant les éponges et
toutes les autres productions analogues du
règne animal , dans lesquelles l’individua¬
lité a complètement disparu , sinon dans
les corps reproducteurs. Les caractères et
la classification de ces êtres ont été traités à
l’art, éponge [Voy-, ce mot). (Duj.)
SPONGILLE. polyp. — Genre de Spon¬
giaires d’eau douce, établi par Larnarck qui
le plaçait à tort dans sa section des Polypiers
fluviatiles avec l’Alcyonelle, et qui en dis¬
tinguait trois espèces qui vraisemblable¬
ment doivent être réunies; car, suivant la
saison et suivant le site où elle s’est déve¬
loppée, la Spongille présente les divers carac¬
tères qui ont été assignés à chacune de
ces espèces. A son début, elle est verte,
plueheuse, toute pénétrée de spiculés, et
forme sur les corps submergés des couches
peu convexes, molles et drapées; plus tard ,
de cette masse formant la base, il s’élève
des branches plus ou moins saillantes et
quelquefois rameuses , larges de 6 à 8 mil¬
limètres , et longues de 6 à 10 centimètres.
Enfin, à l’arrière saison, la couleur devient
grisai re , et la Spongille se remplit de corps
reproducteurs globuleux jaunâtres, sembla¬
bles à de petites graines entremêlées de
spiculés, et destinées à reproduire l’année
suivante d’autres Spongilles; mais au prin¬
temps et en été les Spongilles ont deux autres
modes de développement; l’un qui est une
sorte de division spontanée, l’autre par
des corps reproducteurs ovoïdes, diaphanes,
revêtus de cils vibratiles, et qui avaient
été précédemment pris pour des Infu¬
soires. Tout récemment, M. Laurent, dans
un travail complet sur les Spongilles, a vé¬
rifié ce qu’il y avait de vrai dans les notions
admises par ses prédécesseurs, et a ajouté
un grand nombre d’observations nouvelles
et très importantes. Get habile naturaliste
a particulièrement montré comment la sub¬
stance vivante se soulève à la surface de la
Spongille en tubes d’abord fermés , et qui ,
après s’être ouverts à l’extrémité, devien-
779
nenl le siège d’un courant, et sont d’ail¬
leurs incessamment variables. Nous-même ,
quelques années auparavant, nous avions
annoncé que des parcelles détachées d’une
Spongille vivante peuvent sur le porte-objet
du microscope émettre des prolongements
ou des expansions sarcodiques comme les
Amides, et sont quelquefois, en outre, mu ¬
nies de filaments vibratiles très ténus, ana ¬
logues aux cils vibratiles des Infusoires. Le
genre Spongille avait d’abord été nommé
Tupha par Oken , puis Epbydatie par La-
mouroux. Beaucoup de naturalistes et no¬
tamment MM. Gray et Linck, rangent les
Spongilles dans le règne végétal ; mais celte
opinion ne peut désormais être soutenue en
présence des observations que nous venons
de rapporter. Plus récemment, un natura¬
liste anglais, M. Hogg a émis une opinion
encore moins plausible sur les Spongilles,
dans lesquelles il avait observé des larves
auxquelles il attribuait tous les phénomènes
de vitalités observés en France. (Duj.)
* S PON G 10 B R ANC II IA oyyoç, éponge;
jS'pxy^o;, branchie). moll. — M. AL d’Orbigny
indique, sous ce nom , un genre de Mol¬
lusques Ptéropodes, qu’il rapporte à sa
deuxième famille , celle des Pneumoder-
mides, caractérisée par l’absence de coquille,
l’existence d’une tête distincte, et de deux
ou quatre ailes à la jonction de la tête au
corps. Deux cupules réunies, et deux ailes,
distinguent les Spongiobranchia des genres
de la même famille , Clio , Pneumodermon
et Cymodocea (d’Orb., Palcont. Franc. Ter.
Crét., II, p. 4, 1842). (E. Ba.)
*SPONGIOCARPÉES. bot. cr.— (Phy-
cées). Troisième division de la tribu des
Cryptonémées. Voy. pijycologie, page 54.
(G. M.)
SPONGIOLES. bot. ph. — De Gan-
dolle a nommé ainsi « des espèces de corps
analogues à des éponges, et très facilement
transméables à l’humidité qu’ils absorbent,
sans qu’on puisse, aux microscopes même
les plus forts, y apercevoir des pores. » 11 a
distingué « les Spongiolcs radicales, situées
à l’extrémité de toutes les moindres divisions
des racines; les Spongioles pistillaires situées
à l’extrémité du pistil, et plus connues sous
le nom de Stigmate, » auxquelles il attri¬
bue pour fonction d'absorber la liqueur
fécondante; les Spongioles séminales, « si-
780
S PO
SPO
tuées, dit-il, sur la surface externe des
graines, et chargées d’absorber l’eau qui doit
les faire germer. » Ces idées du célèbre bota¬
niste de Genève ont été aujourd’hui singu¬
lièrement, modifiées. D’abord les prétendues
Spongioles séminales sont des êtres de rai¬
son; en second lieu, la connaissance qu’on
a maintenant de la manière selon laquelle
s’opère la fécondation dans les plantes ne
permet pas de conserver l’expression de
Spongioles p titulaires, pas plus que l’analo¬
gie qu’elle rappelle. Il ne reste donc que les
Spongioles radicales qui puissent conserver
la dénomination proposée par DeCandolle;
en effet, le nom de Spongioles est donné
journellement à l’extrémité essentiellement
absorbante des fibrilles radicales. Cepen¬
dant il faut bien entendre que cette extré¬
mité ne constitue pas dans la plante ut-
organe distinct et séparé, mais seulement
une terminaison radicellaire qui, étant le
siège de l’allongement des fibrilles radicales,
se compose d’un tissu cellulaire jeune, et
dans lequel se trouvent réunies toutes les
conditions pour que l’endosmose s’y opère
avec beaucoup d’énergie. (D. G.)
*$PONfGIPEDES. ins. — MM. Amyotet
Servil le [In s. hémipt. , Suites à Buffon ) dé¬
signent ainsi, dans la famille des Réduviides,
de l’ordre des Hémiptères , une division ou
tribu correspondant à notre groupe des Ré-
DUVIITES. (Bl.)
*SP01\GïPH0RÀ (orTtoyyta, éponge; tp/pW,
porter), ins. — M. Serviile ( Revue méth. de
l'ordre des Orthoptères , désignait ainsi l’un
de ses genres de la tribu des Forficuliens de
l’ordre des Orthoptères. Il a changé cette
dénomination (Ins. Orthopt., Suites à Buffon)
en celle de Psalidophora. Voy . ce mot. (Bl.)
♦SPONGIPHORES. Spongiphori. ins.—
M. Serviile ( Ins . Orth., Suites à Buffon) dé¬
signe ainsi dans la tribu des Acridiens , de
l’ordre des Orthoptères , une division cor¬
respondant à notre famille des Prosco-
1*1 ides. (Bl.)
SPONGOBRANCHIA. MOLL. — Pour
Spongiobranchia. Voy. ce mot, (E.Ba )
*SPONGOCA UPE.Spongoca rpus (tjnoyyoç,
éponge; xapno; , fruit), rot. cr. — (Phy-
cées). Ce genre, qui est un démembrement
des Sargasses (voy. ce mot) a été institué
par M. Kützing (Phycol. gêner. t p. 365 )
pour deux espèces déjà connues > les SS.
Horneri et sisymbrioides, auxquelles il en a
ajouté une autre, son S. enervis. Voici sur
quels caractères il repose. Tige cylindracée,
garnie de feuilles. Aérocystes pétioles et
allongés. Réceptacles solitaires , simples ,
allongés en forme de corne et atténués aux
deux extrémités. Anthéridies très nombreu¬
ses, en massue et formant des grappes assez
fournies que n’accompagne aucune para-
pbyse. Spores très grandes, entourées d’un
grand nombre de paraphyses longues et
grêles. Ces Algues sont originaires des mers
qui baignent les côtes de la Chine et du
Japon. (C. M.)
*SPONGOPOBIUM ( artoyyoq , éponge ;
rtovç , pied), ins. — M. Spinola ( Essai Ins.
Hémipt.) désigne ainsi un genre du groupe
des Pentatomites, tribu des Scutellériens,de
l’ordre des Hémiptères, établi sur une seule
espèce des Indes-Orientales, regardée par
M. Spinola comme l’Odessa obscurci de Fa-
bricius. (Bl.)
♦SFONGOPUS ( onoyyor , éponge ; TïQvç ,
pied), ins. — Genre de l’ordre des Coléop¬
tères pentamères, famille des Carnassiers,
tribu des Carabiques Quadrimanes, établi
par Leçon te ( Annals of the Lycens of natu-
ral hystory of New-York, 1847, p. 377) qui
le place dans le voisinage des Harpaliens de
Dejeari. L’auteur n’y introduit qu’une seule
espèce, le Sp. verticalis , Lee. ; elle est par¬
ticulière aux États-Unis. (C.)
SPONIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Celtidées, formé et nommé par
Commerson , mais publié seulement plus
tard par Lamark d’après ce célèbre bota¬
niste voyageur. M. Endlieher lui avait
donné le nom de Solenostigma , qu’il â en¬
suite abandonné. Ce groupe se distingue
d’avec les Celtis , desquels il a été démem¬
bré, par son inflorescence en cyine, par son
calice persistant, par ses stigmates courts,
sessiles, enfin par ses cotylédons assez épais
et non foliacés , ni condupliqués. 11 est
formé d’arbres et d’arbrisseaux de l’Asie
tropicale et des îles voisines , ainsi que de
l’Amérique centrale. Nous citerons pour
exemple le S. Timorènsis, Dne. (D G.)
^SPONSOR (Nom mythologique), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères penta¬
mères , famille des Serricornes , section des
Malacodermes , et tribu des Buprestides,
établi par Castelnau et Gory ( Monographie
*\
S PO
SPO
781
des Buprestides , t. 2, p. 1), qui le rap¬
portent au groupe des Anthaxites. Huit
espèces de l’île Maurice sont rapportées à ce
genre : telles sont les S. splendens , Desjar-
dinsii , pinguis, etc. (C.)
*SPORADIPCS. échin. ~ Genre d’HoIo-
thurides établi par M. Brandt aux dépens
du genre Holothurie, et comprenant, dans sa
section des Homoïopodes-dendropneurno-
nes, celles qui, avec des organes respiratoires
arborescents, libres ou soudés, ont les pieds
tous égaux , épars sans ordre sur tout le
corps qui est cylindrique, égal, arrondi aux
deux extrémités , et qui ont en outre vingt
tentacules peltés. Ce sont d’ailleurs les seules
Holothurides homoïopodes qui aient les pieds
épars. M. Brandt y rapportait d’abord deux
espèces, l’une ( Sp. ualensis ), de l’île d’Ua-
lan, longue de 16 centimètres avec les ten¬
tacules engainés à la base, l’autre (Sp. ma-
culatus ), des îles Bonin, dont les tentacules
ne sont point engainés , et qui est deux fois
aussi longue, couleur de chair avec des
taches pourpres inégales. (Duj.)
^SPORADOPYXIS. polyp. — Sous-genre
de Sertulaires établi parM. Ehrenberg poul¬
ies espèces dont les cellules femelles ou ovi-
fères sont éparses sur la tige et sur les ra¬
meaux. Ce sous-genre comprend, dans quatre
sections différentes, les genres Plumulaire,
Antennulaire , Tulipaire , Dynamcne, Cy-
modocée et celles des Sertulaires propre¬
ment dites qui ne sont pas des Bryozoaires.
Voy. SERTI) LA IRE et SERTULAR1ENS. (DüJ.)
SPORANGE et SPORE, bot. — Voy.
CRYPTOGAMES.
SPORENDONEMA. bot. cr. — Genre
établi par M. Desmazières , dans la famille
des Hyphorriycètes , tribu des Mueédinées,
pour de petits Champignons qui se dévelop¬
pent dans les graisses pourries. 11 appartient
aux Arthrosporés-Hormiscinés , tribu des
Torulaeés , dans la classification de M. Lé-
veillé. (M.)
SFORÜRESYHEM. bot. cr. — Genre éta¬
bli par M. Link dans la famille des Gym-
nomycètes, tribu des Entophytes , pour de
petits Champignons qui croissent sur les bois
et sur les tiges sèches. 11 appartient aux Cli-
nosporés-Ectoclines , tribu des Coniopsidés,
section des Phragmidiés, dans la classifica¬
tion de M. Léveillé. (M.)
SPORISORIUftl. bot. cr. — Genre créé
par M. Ehrenberg, dans la famille des Hypo-
mycètes, tribu des Sépédoniés, pour de pe¬
tits Champignons qui ont été observés sur
les ovaires des Sorghitm. Il appartient aux
Clinosporés-Ectoclines , tribu des Coniopsi¬
dés , section des Ustilaginés, dans la classi¬
fication de M. Léveillé. (M.)
*SPORLEDERA bot. ph. — Genre créé
par M. Bernhardi ( Linnæa , XVI, pag. 41)
dans la famille des Sésamées , pour des
plantes annuelles du cap de Bonne Espé¬
rance, décrites par E. Meyer comme des
Ceratotheca. Il se distingue de ce dernier
genre par son calice non persistant; par son
ovaire cylindracé, aigu au sommet et non
tronqué ni comprimé; par ses graines ru¬
gueuses et présentant à leur pourtour deux
replis parallèles. Les deux espèces de ce
genre sont le 5. Triloba , Bernh., et le
S. Kraussiana, Bernh. (I). G.)
SPORORORUS. bot. ph. — Genre de la
famille des Graminées , tribu des Agrosti-
j dées, formé parM. Rob. Brown aux dépens
des Agrostis. Les espèces qui le forment
sont au nombre d’environ 60, et toutes
sont exotiques, à l’exception d’une seule.
Elles sont caractérisées par des épillets uni-
flores , à deux glumes carénées, inégales;
par une glumelle à deux paillettes mu-
tiques , imberbes, plus longues que les
glumes; par 2 glumellules ; par 2-3 éta¬
mines, et par un caryopse libre, dans le¬
quel, par une exception remarquable, le
péricarpe se développe en un sac membra¬
neux qui se fend à la maturité, du sommet
à la base, pour laisser sortir la graine. C’est
même de là qu’a été tiré le nom de Sporo-
bolus. La seule espèce de ce genre qui croisse
dans nos climats est le Sporobolus pungens,
Ku n th. (A grostis pungens , Schreb.), plante
rampante, glauque, à feuilles distiques,
enroulées et raides, qui croît dans les
sables du littoral de la Méditerranée. (D. G.)
*SPO ROCADES. bot. cr. —Genre formé
par M. Corda dans la famille des Pyrénomy-
cètes. Il appartient aux Clinosporés -Endo-
cl i n es , section des Sphéronémés , dans la
classification de M. Léveillé. (M.)
*SPOROCï3NÉES. bot. cr. - (Phycées).
Onzième tribu de la famille des Phycoïdées.
Voy. ce mot et phycol.ogie. (C. M.)
SPOROCHXCS (cj7Top3<;, semence; o^vyj ,
poire), but. cr. — (Phycées). C’est à M. Agardh
I
782 S PO
qu’on doit la création de ce genre auquel
il donna pour type le Fucus pedunculatus
Huds.; mais il y réunissait plusieurs algues
hétérogènes et entre autres, le Fucus acu-
lealus Lin., dont Lamouroux avait déjà fait
son genre Desmareslia ( voy . ce mot). Voici
les caractères essentiels du genre amendé:
Fronde filiforme, solide, cylindrique ou
comprimée, pennée ou dichotome ; récep¬
tacles latéraux ou terminaux, en massue ou
en tête, surmontés d’une houppe de fila¬
ments articulés; spores placées près de la
base de fibres claviformes qui rayonnent
en tout sens de l’axe du réceptacle. On ne
connaîtqu’un petit nombred’espèces. (G.M.)
SPGROCYBE. bot. eu. — Genre créé
par M. Fries dans la famille des Hyphomy-
cètes, tribu des Dématiées, pour des espèces
qui croissent sur les troncs abattus. Il appar¬
tient aux Ïrichosporés-Aleurinés, tribu des
Périconiés, dans la classification de M. Lé-
veillé. (M.)
SPORODIIYIA. bot. cb. — Genre formé
par M. Link dans sa famille des Hypho-
mycètes , tribu des Mucédinés , et dont
M. Endlicher fait un synonyme du genre
Aspergillus , Miche. Il appartient aux Cys-
tosporés, tribu des Columellés, section
des Ascophorés , dans la classification de
M. Léveillé. (M.)
'SPOHODOA. bot. cr..— -Genre créé par
M. Corda dans la famille des Hyphomycètes.
Il appartient aux Arthrosporés-Hormiscinés,
tribu des Oidiés , dans la classification de
M. Léveillé. (M.)
*SPGROMEGA. bot. cr. — Genre formé
par M. Corda dans la famille des Pyréno-
mycètes, lequel appartient aux Thécasporés-
Endothèques , tribu des Regmostomés, sec¬
tion des Hystéries , dans la classification de
M. Léveillé. (M.)
*SPGRGTHECA. bot. cr. — Genre créé
par M. Corda dans la famille des Pyréno-
mycètes, tribu des Sphériacés. Il rentre dans
les Thécasporés - Endothèques , tribu des
Sphériacés, dans la classification de M. Lé¬
veillé. M. Endlicher le range avec doute ,
comme synonyme, dans les Dolhidea Fries,
a côté desquels se borne à les placer M. Lé¬
veillé. (M )
SPORGTRICHÉS bot. cr. — Tribu de
la division des Trichosporés. Voy. mycologie.
SPOROTRICHEM. bot. cr. — Genre
S PR
établi par M. Link, dans la famille des Hy¬
phomycètes, tribu des Mucédinés , pour de
petits Champignons qui se montrent sur
divers corps avant que ceux-ci tombent,
en putréfaction. Dans la classification de
M. Léveillé, il appartient aux Trichosporés-
Aleurinés, tribu des Sporolrichés. (M.)
SPORE LIE. moll? foram. — Genre pro¬
posé par Montfort pour une petite coquille
microscopique voisine des Cristellaires et
que M. Al. d’Orbigny a placée dans son
genre Polystomelle. (Duj.)
*SPORUS (cr7Topo; , spore), ins . — Genre
de l’ordre des Coléoptères tétramères , fa¬
mille des Curculionides gonatocères , divi¬
sion des Apostasimérides cryptorhynchides ,
proposé par Dejean ( Catalogue , 3e édit. ,
325), et qui ne renferme qu’une espèce, le
S. senegalensis de cet auteur. (C.)
SPRAT, poiss. — Nom vulgaire , em¬
prunté aux Anglais, pour désigner l’Esprot
de la Manche ( Clupea spraltus, Bl.; Flaren-
gula sprattus, V al.). (E. Ba.)
*SPRATELLE. Spratelta (diminutif de
Sprat ). poiss. — Poissons malacoptérygiens
abdominaux, formant un genre de la famille
des Clupéoïdes, et caractérisés par l’existence
de dents à l’intérieur de la bouche, seule¬
ment sur les palatins et sur la langue.
M. Valenciennes , qui a fondé ce genre, en
décrit deux espèces : la Sp. naine ( Sp. pu-
milà)t des côtes de Normandie , ayant la
forme des Harengs ou des Sprats ; et la Sp.
frangée ( Sp. fvmbriala ), de la côte mala »
bare. (E. Ba.)
SPREKELIA. bot. ph. — Genre proposé
par Heisler pour un petit nombre d’es¬
pèces d 'Amaryllis, dont une, V Amaryllis
formosissima Lin. , vulgairement nommé
Lys de Saint-Jacques , est l’une des plus
belles plantes de nos jardins. La plupart des
botanistes n’ont pas adopté le genre Spré-
kélie ; néanmoins M. Morren a essayé der¬
nièrement de le rétablir (Annal, de la Soc.
roy. d'agric. et de botan. de Gand, avril
1846-, tab. 60), et il a décrit une nouvelle
espèce qui s’y rapporterait. Outre cette
nouvelle espèce, que M. Morren a nommée
Sprekelia rigens , le genre Sprékélie , s’il
était adopté , en comprendrait encore trois
autres, savoir : les Sprekelia formosissima ,
cybisler et glauca. (D. G.)
SPREXGÉLIE. Sprengelia. bot. pu, —
SPÜ
783
Deux genres ont été successivement dédiés
à Sprengel ; l’un par Smith, en 1794 ,
l’autre par Schultes , en 1809. Ce dernier,
qui appartient à la famille des Byttnéria-
cées , ne peut donc être conservé; M. End-
iicher le rattache aussi comme synonyme
au genre Broiera Cav. Quant au premier,
il appartient à la famille des Epacridées,
tribu des Epacrées. 11 est formé de petits
arbustes ranieux, droits ; à feuilles alternes,
demi-engaînantes à leur base; dont les fleurs
purpurines sont distinguées par leur corolle
rotacée , imberbe; par leurs 5 anthères
tantôt libres et imberbes, tantôt connées
et barbues, leur cloison étant immarginée
par l’absence de glandes hypogynes. Leur
ovaire présente cinq loges multi-ovulées. • —
On cultive assez communément dans les
jardins la Sprengélie incarnate, Sprengelia
incarnata R. Br., joli arbuste d’environ un
mètre, à feuilles oblongues , longuement
acuminées, qui donne pendant tout l’été
de très jolies grappes terminales de fleurs
rosées , dont la couleur se conserve fraîche
pendant longtemps. (D. G.)
SPREO. Spreo. ois. — Genre établi par
M. Lesson dans la famille des Merles sur le
Turdus bicolor Gmelin. Voy. merle. (Z. G.)
^SPRUCEA (nom d’un botaniste anglais).
rot. cr. — (Mousses). M. Wilson a proposé
ce nom pour remplacer celui de Holomi-
trium par lequel Bridel ( Bryol . univ., I,
p. 206) désignait un genre de Mousse acro-
carpe, appartenant à la tribu des Trichos
tomées (voy. Mousses). Le bryologiste an¬
glais se fonde sur ce que la coiffe n’est pas
entière comme le pensait Bridel, mais fendue
de côté; d’où l’on voit que le dernier nom
impliquerait contradiction. Quoi qu’il en
soit, voici comment ce genre est défini dans
l’ouvrage de M.Hooker fils intitulé : Cryptog.
antarct.y p. 16. Capsule égale, droite, dé¬
pourvue d’anneau; péristome simple com¬
posé de seize dents fendues en deux jusqu’à
la base; coiffe très ample, très glabre et
fendue de côté. Les deux espèces connues
sont remarquables par leurs feuilles péri-
chétiales qui forment une sorte de gaîne
au pédoncule. Elles sont exotiques. (C. M.)
SPUMAHÏA. bot. cr. — Genre de la fa¬
mille des Gastéromycètcs, tribu des OEtha-
1 i nés de Fries, formé par Persoon pour un
Champignon de forme très irrégulière, qui
SQU
’attache aux Graminées pendant l’été. Dans
la classification de M. Léveillé, il appartient
aux Basidiosporés-Entobasides , tribu des
Coniogastres, section des Spumariés. (M.)
SPUMARIÉS. bot. cr. — Section de la
division des Basidiosporés. Voy. mycologie.
SPARIDIA ( o-TrvpêLov, petite corbeille).
bot. cr. — (Phycées.) Genre créé par M. Har¬
vey, qui lui a donné pour type le Cera-
mum filamenlosum Ag. Voici à quels si¬
gnes on pourra le reconnaître : fronde fila¬
menteuse, rameuse, de couleur rose, com¬
posée d’un tube central articulé, recouvert
d’une couche de cellules corticales, dispo¬
sées sans ordre inférieurement , mais ran¬
gées symétriquement, par séries transver¬
sales, dans le haut de la plante. Toute celle-
ci est, en outre, couverte de ramules rnono-
siphoniés, c’.est-à-dire dont les endochromes
sont formés d’une cellule unique. Concep-
tacles latéraux, gélatineux, involucrés, ren¬
fermant de nombreuses spores anguleuses
dans un ample périspore ou péricarpe trans¬
parent. Ces algues croissent dans les mers
tempérées. On en rencontre plusieurs es¬
pèces dans la Méditerranée, et entre autres
notre S. Berkeleyi , que nous avons fait figu¬
rer dans la Flore d’Algérie. Le Ceramium
clavalum Ag. , dont M. J. Agardh avait
fait à tort un Spyridia , appartient au genre
Centroceras Kütz. (C. M.)
SPIRIDIUAI. bot. pii. — Genre de la
famille des Rhamnées créé par M. Fenzl (in
Enumer. plant. Hügel., p. 24 , in nota),
pour un arbuste de la Nouvelle-Hollande,
où il a été trouvé par Ferdin. Bauer, à
Derwent River. Ce genre est intermédiaire
aux Plvylica et Soulangia. Il a le port du
premier, duquel il se distingue par son style
allongé et par son disque; il s’éloigne du
second par son disque adné au calice et par
son ovaire velu au sommet, libre, non re¬
couvert d’une couche charnue. L’espèce
unique dont il est formé est le S. eviocepha-
lum Fenzl. (D. G )
SQUALE et SQUALES (Sgualus) poiss.
■ — C’est le nom latin d’un grand pois¬
son, dont on ne peut déterminer l’espèce,
et qui a été employé par Artedi pour dé¬
signer un genre considérable des Chondro-
ptérygiens. Les espèces se sont tellement
multipliées, que l’étude détaillée de leurs
particularités a donné lieu à établir un
784
SQU
grand nombre de genres, et à faire du
genre linnéen une famiile assez grande.
L’organisation de ces poissons est la même
que celle des Raies. Ainsi ils ont les bran¬
chies faites de la même manière. Les Pei¬
gnes branchiaux sont adhérents par leur
bord interne à une languette cartilagineuse,
maintenue dans un repli delà peau, de
manière à former pour chaque branchie
une bourse qui contient deux demi-bran¬
chies, l’une est l’axe postérieur de la bran¬
chie , avec la lame antérieure de la seconde
attachée sur le second repli de la poche bran¬
chiale. C’est là ce qui constitue la différence
fondamentale qui existe entre les branchies
des Raies et des Squales, et celles des au¬
tres poissons. Mais en y réfléchissant bien ,
on voit que cette différence ne porte pas
sur la structure même de l’organe bran¬
chial , et qu’en définitive, la branchie d’un
Squale ou d’une Raie diffère peu de celle
des autres poissons. En rétablissant ainsi la
constitution générale de l’organe respira¬
toire, on conçoit que j’appelle ici l’attention
des physiologistes et des naturalistes sur
l’importance que quelques savants fort dis¬
tingués ont cru devoir donner aux branchies
des Raies et des Squales , en voulant faire
une classe particulière de ces vertébrés, Je
ne pense pas qu’il faille séparer ces cartilagi¬
neux des autres poissons.
Les Squales ressemblent encore aux Raies
par leur canal digestif, par la structure de
leur gros intestin , et par la valvule spirale
qu’il contient. Mais les Esturgeons, les
Chimères et d’autres poissons qui ne sont
pas de la famille des Sélaciens , c’est-à-dire
de celle qui comprend les Raies et les
Squales, ont aussi cette valvule. J’ai fait
voir un commencement de cette structure
dans plusieurs autres, et notamment dans
les CH1ROCENTRES.
Les organes de reproduction sont sem¬
blables dans les deux grands genres. Les
mâles se reconnaissent à des appendices
placés au bord interne des ventrales , de
chaque côté de l’anus. Ces appendices, gé¬
néralement moins grands et moins longs
que ceux des Raies, sont souvent aussi com¬
pliqués. Ils me paraissent destinés à rete¬
nir la femelle pendant la copulation. Cepen¬
dant la structure compliquée de ces organes
semble indiquer une fonction plus im-
SQTJ
portante. Les Raies et les Squales ne sont
pas les seuls poissons pourvus de ces ap¬
pendices, signes du sexe mâle. Les Chimères
en ont aussi de fort grands et de fort
remarquables. Les femelles ont des ovaires
situés très haut dans l’abdomen , au-dessus
du foie. Un vitellus considérable s’y déve¬
loppe, et finit par s’engager dans une
trompe compliquée, qui est quelquefois
munie d’un corps glanduleux très déve¬
loppé, sécrétant une matière dure et cornée,
devenant la coque très singulière des œufs.
Souvent aussi les œufs restent sans coquille,
et sont reçus dans des oviducles qui de¬
viennent une sorte d’utérus où le petit finit
par prendre tout son développement avant
de naître. Qu’il y ait une coque autour des
parties essentielles du vitellus et des mem¬
branes de l’œuf, ou que l’œuf reste nu,
presque tous les Squales sont ovovivipares ,
comme les Raies. Ces petits Squales gran¬
dissent beaucoup dans les oviducles de leur
mère avant d’éclore; ils y perdent quel¬
quefois leur première livrée fœtale; enfin,
ils y passent par des phases variées avant
de naître. On s’est souvent trompé sur l’é¬
poque de l’éclosion des petits, et on l’a crue
plus prématurée qu’elle ne l’est en réalité.
Les petits Squales ne viennent au monde
qu’après avoir fait rentrer depuis plusieurs
jours leur vésicule ombilicale dans l’abdo¬
men, comme c’est l’ordinaire de tous les
ovipares.
Il existe encore une autre ressemblance
entre les Raies et les Squales. Elle consiste
dans l’appareil sécrétoire de ces mucosités
abondantes qui sortent du museau de l’a¬
nimal par des ouvertures petites et arron¬
dies, formant de petits pores disposés en
lignes régulières, variables d’une espèce à
l’autre. Ces sécrétions n'ont d'ailleurs rien
de commun avec celles que l’on observe
dans les Torpilles. Il n’y a aucun Squale
connu qui soit doué des vertus électriques.
Les Squales , en général, me paraissent
différer des Raies par la mobilité de leurs
dents. Le plus grand nombre a les dents
attachées sur le derme qui recouvre les
mâchoires. Il y en a souvent plusieurs rangs.
Cette disposition a frappé assez fortement
l’esprit d’un observateur pour l’engager à
proposer le nom de Dermodontes , afin de
désigner là famille des Squales par une
SQL
dénomination qui exprimerait un de ses
caractères les plus sensibles. 11 faut objec¬
ter à cette manière de voir que tous les
Squales n’ont pas les dents mobiles. Les
Roussettes et les genres voisins de ce¬
lui-ci , que MM. Miiller et Henle ont établi
avec raison, ont les dents implantées sur les
mâchoires, à la manière des dents des Raies.
On ne peut trouver de dents mobiles dans
les Cestraciens , dans les Emissoles; celles
des Humantices et des Sèches se fixent aussi
sur la mâchoire. D’ailleurs , on connaît
aussi des poissons osseux qui sont de véri¬
tables Dermodontes; je citerai entre autres
un petit poisson de la Méditerranée, décrit
par Risso sous le nom de Scopèle Balbo , et
dont le prince de Canino a formé le genre
odontostome. Ce poisson a des rangées de
dents de remplacement fort semblables à
celles des Squales. Il résulte de ces observa¬
tions que plusieurs genres de Squales dif¬
fèrent essentiellement des Raies par leur
mode de dentition, mais que tous les genres
ne présentent pas ce remarquable caractère.
Quant à la forme des dents, rien n’est
plus variable. On sait qu’elles sont grandes
et en triangle isocèle , à bords tantôt den¬
tés, tantôt lisses, dans les différents groupes
des Requins; que souvent ces dents ont un
talon sur la base; ce talon est double ou
simple, tantôt des deux côlés, tantôt d’un
seul. M. Agassiz et MM. Millier et Troschel
ont tiré parti de ces combinaisons pour créer
de nombreuses subdivisions génériques dans
les Poissons de cette famille. Les dents des
Roussettes sont en petits points coniques et
sont implantées en quinconce sur leurs mâ¬
choires; celles des Emissoles sont en petites
mosaïques ou en petits pavés. Ces plaques
dentaires deviennent souvent inégales et
sont implantées obliquement et comme en
spirale sur la mâchoire. On trouve des exem¬
ples de cette dentition dans les Cestracions.
L’étude de ces singulières mâchoires a servi
à déterminer des dents fort curieuses que
l’on trouve en assez grande abondance dans
la formation de la craie blanche et que
M. Agassiz a nommées.
De même que dans les Raies, il n’y a que
des rudiments de maxillaires et d’intermaxil¬
laires ; l’arcade ptérygo-palatine ou les post-
mandibulaires portent les dents. Cela est fa ¬
cile à retrouver sur le squelette.
SQL 785
La dentition des Squales est plus variée
que celle des Raies. D’ailleurs ils diffèrent
de celles-ci par la forme extérieure de leur
corps. Ils se reconnaissent à leur corps ar¬
rondi, terminé par une grosse queue conique
et charnue. Leurs pectorales sont petites, si
on les compare à celles des Raies. Les ven¬
trales sont auprès de l’anus et assez loin des
pectorales; la queue est terminée par une
caudale dont le lobe supérieur est ordinaire¬
ment plus grand que l’inférieur. 11 y a sou¬
vent une ou deux dorsales et une anale sous
la base de la queue. On voit donc que la
forme générale des Squales se rapproche da¬
vantage decelle desautres Poissons que celle
des Raies. Cette similitude augmente encore
parla position des fentes branchiales au-de¬
vant des pectorales et sur les côtés du cou.
Il résulte de cette position des branchies que
la présence des évents constants dans les Raies
n’est pas aussi urgente dans les Squales.
Nous voyons plusieurs genres de ces animaux
dépourvus d’évents. Les yeux sont aussi laté¬
raux. La ceinture humérale est suspendue
dans les chairs et n’est point articulée avec
le crâne ou la colonne vertébrale. Souventles
nageoires dorsales cachent dans l’épaisseur de
leur derme un aiguillon osseux plus ou moins
gros. C’est un caractère qui rappelle encore
celui des Chimères. En combinant les formes
des dents, la présence ou l’absence des évents,
le nombre des nageoires dorsales, armées ou
non d’un aiguillon, on arrive à former dans
les Squales un certain nombre de genres tels
que M. Cuvier les a établis. Mais on peut
encore, à l’exempie de M. Müller, subdiviser
les genres de Cuvier en plusieurs autres.
Ceux-ci deviennent alors des tribus fort na¬
turelles. L’énumération de ces différents
noms deviendrait une liste trop longue et
tou t-à-fait inutile. Il faut renvoyer le lecteur,
soit à Y Histoire des Cartilagineux du célèbre
physiologiste de Berlin, soit aux différents
noms déjà traités dans ce Dictionnaire.
(Valenciennes.)
Le nom de Squale , compris comme nom
générique ou comme nom de groupe, a servi
d’étymologie à plusieurs dénominations in¬
diquant des divisions et subdivisions plus
ou moins étendues. Nous nous contenterons
de citer les suivantes :
Squalidæ (Bonap., Saggio, etc., 1831).
Squalides (Riss., Eur. méridAU , 1826).
1)9
T. XI.
786
SQU
Squali (Müll., Myxin., 1, 1835).
Squalinæ (Swains., Classif 1839).
Squauni (Bonap., Syn. Vert. Syst., 1837).
(G. B.)
*SQUALIUS. ( Squalus ). poiss. — Genre
de Cyprénoïdes (Bonap., Faun. liai., 1841).
(G. B.)
SQUALODON. mam. — Voy. dauphins
FOSSILES.
* SQUALQRAYA ( des deux noms géné¬
riques Squalus et Raya), poiss. foss. — (Ri-
ley, Lond. a. Ed. Phil. Journ., 111, 1833).
Voy. SPINAGHOHINE. (G. B.)
SQUALUS. poiss. — Voy. squale.
*SQUAMELLA. infus.— Genre de Rota¬
teurs, établi d’abord parBory-Saint-Vincent,
admis par M. Ehrenberg dans sa famille
des Euchlanidota ou Poîytroques cuirassés,
et caractérisé parla présencede quatre points
rouges pris pour des yeux , et par un appen¬
dice terminal bifurqué. Ce genre nous pa¬
raît devoir être confondu avec le genre Le-
padella, ainsi que les genres Metopidia et
Stephanops, lesquels ne diffèrent guère que
par ces prétendus yeux. M. Ehrenberg prend
pour type la Squamella bractea et cite comme
synonyme le Brachionus bractea de Müller,
quoique ce dernier soit représenté avec deux
pointes à l’origine de la queue; mais nous
pensons que cette espèce doit être réunie à
la Metopidia lepadella sous le nom de Lepa-
della rotundala ; elle diffère de la Lepadella
patella par l’échancrure bien moins profonde
de son bord antérieur. La longueur de ces
animaux est de U à 13 centièmes de mil¬
limètre. (Duj.)
SQUAMERIA , Hall. bot. ph. — Syno¬
nyme de Lathrœa Lin., famille desOroban-
chées.
SQUAMIFÈRES. bept. — Dans sa classi¬
fication , M. de Blain ville (Bull. soc. phil.,
1816) indique sous le nom de Squamifères,
sa classe des Reptiles, qui ne comprend que
les ordres des Chéloniens, Ophidiens et Sau¬
riens; celui des Batraciens constituant pour
lui la classe des Nudipellifera ou Amphibiens.
Voy. l’article zoologie. (E. D.)
*SQUAMMEI. mam. — Vicq d’Azyr (Syst.
anal, des anim. dans l’Encycl. méth., 1792)
donne le nom de Squammei comme syno¬
nyme d’EDENTÉs. Voy. ce mot. (E. D.)
SQUAMMIPEIMIMES. poiss.— M. Cuvier
a donné ce nom à une famille de Poissons,
4k *
SQU
qui comprenait dans sa pensée les six pre¬
mières espèces de Chœlodon d’Artedi, et les
genres que l’on pouvait former en réunis¬
sant auprès de chacune d’elles les espèces
découvertes depuis Linné. La dénomination
de la famille traduisait le caractère exté¬
rieur le plus apparent de ces Poissons. Il re¬
posait sur la disposition des écailles étendues
sur la portion molle de la dorsale et de l’a¬
nale, et souvent même sur toutes les autres
nageoires. Les deux premières impaires que
nous venons de désigner ne se distinguent
plus du tronc à cause de la continuité des
écailles dont elles sont recouvertes. M. Cu¬
vier était d’ailleurs obligé d’ajouter à la
diagnose, que le museau desSquammipennes
n’est ni renflé ni caverneux comme celui
des Sciénoïdes. Cela est nécessaire dans plu¬
sieurs Nébris ; ies Eques et autres Sciénoïdes
ne se distingueraient pas des Squammipen-
nes. Les Hœrnulons ont aussi quelque chose
d’approchant , mais les nageoires n’ont pas
l’épaisseur de celles des Chétodons.
M. Cuvier a séparé cette famille en trois
tribus. Dans la première , il a réuni les
genres dont les espèces ont la bouche garnie
de faisceaux de dents fines et en soie sur les
mâchoires seulement; le palais étant lisse.
Dans la seconde viennent se placer les es¬
pèces à palais lisse, mais avec des dents en
carde ou tranchantes sur les mâchoires.
Enfin la troisième comprend les espèces qui
ont des dents au palais. Dix-huit genres ap¬
partiennent à ces trois tribus.
J’avoue que je regarde la famille des
Squammipennes comme tout à fait artifi¬
cielle ; que ies genres de la troisième tribu
seraient placés plus convenablement auprès
de plusieurs de nos Percoïdes ; que ceux de
la seconde se rapportent à plusieurs de nos
Sparoïdes , et qu’alors ou pourrait placer
dans les Sciénoïdes les espèces à palais lis¬
ses ; les genres de cette tribu conduiraient à
ceux des petits Sciénoïdes à six rayons et
voisinsdes Pornacenlres et Glyphisodons. On
conçoit que cette manière de voir entraîne¬
rait une grande réforme dans la division
des Poissons osseux, et qu’on ne peut traiter
cettequestion en quelquesorte que d’une fa¬
çon accidentelle et a l’occasion d’un article sé¬
paré de ce Dictionnaire. Il m’a suffi de don¬
ner cette indication au lecteur pour lui faire
connaître ma pensée et ce qui reste à faire
787
SQL
sur cette partie de la zoologie. Tous ces gen¬
res se lient entre eux, et plusieurs même,
comme les Pemplurides , marchent vers
d’autres qui avoisinent certains Scombé-
roïdes de la tribu des Zeus.
M. Cuvier avait bien signalé l’éloigne¬
ment qui sépare plusieurs de ces genres, et
il faisait remarquer avec raison qu’il n’est
pas toujours possible que les rapports des
genres soient du même degré; qu’il suffit,
pour constituer un arrangement naturel ,
qu’il n’y ait pas de genres plus voisins
à placer entre ceux que l’on rapproche.
Cette philosophie élevée est digne de notre
maître. Mais c’est en m’appuyant sur ces
principes que je me suis demandé s’il n’y
avait pas un autre mode de groupe naturel,
qui détruisait, à la vérité, une famille éta¬
blie , mais qui mettait ensemble les genres
les plus voisins : c’est ce que j’essaierai de
faire dans ma Philosophie ichthyolo g ique. Je
n’accepte pas cette famille des Squammi-
pennes, parce que son caractère est, en
quelque sorte, négatif, et que les genres réu¬
nis , par ce seul caractère de la présence des
écailles sur les nageoires impaires, com¬
posent des familles artificielles, lorsque l’on
est obligé de séparer plusieurs genres de
Poissons qui offrent ce même caractère ,
en saisissant plusieurs autres traits dont
l’ensemble les appelle dans d’autres fa¬
milles.
j’ai réduit la famille des Squammipennes
à celle formée par les Chétodons de Linné.
On aurait un petit groupe assez naturel com¬
prenant, avec le genre Chétodon , plusieurs
autres qui diffèrent par des caractères sou¬
vent peu importants. (Val.)
SQIJAMOüERMES (squarna , écaille;
<?£pfxa , peau ). poiss. — M. de Blain vil le dé¬
signe sous ce nom , ceux des Poissons de sa
classe des Gnathodonles, qui ont la peau
couverte d’écail les (Blainv., Journ. de Phys ,
LXXIII , 1816). (G. B.)
SQEAAIOLLIVIBRICIJS ( squarna , écail¬
le; lumbricus , lombric), ann. — M. de
Blainville, dans un travail sur les Anné-
lides, présenté à la Société philomatique de
Paris en 1818, a désigné par cette dénomi¬
nation un genre d’Annélides Chétopodes, de
la famille des Lombrics. Les espèces qu’il y
rapporte ( L . armiger et squamosus) ont ,
dit-il, les appendices composés d’un cirrhe,
SQL
d’une écaille pellucide , recouvrant un fas
cicule flabelliforme de soies; depuis lors, le
même naturaliste ( Dict . des sc. nat., t. L VII)
a pris le L. squamosus pour type de son
genre Scololepis , et le L. armiger est de¬
venu le genre Scoloplos. Ces deux genres
sont placés par lui dans la famille des Né-
réiscolés. (P. G.)
SOIJATAROLA. ois. — Nom générique
latin des Vanneaux-Pluviers, dans la mé¬
thode de G. Cuvier. Voy. VANNEAU. (Z. G.)
SQL'ATIIVE. Squatina (nom propre).
poiss. — Sous les noms de Squatina et Squa-
tus en latin , de pnno en grec, les anciens
connaissaient le poisson que nous désignons
sous le nom vulgaire d'Ange de mer ou An¬
gelot , et qui sert de type à ce genre. Pour
Linné, l’Ange n’était qu’une espèce du
grand genre des Squales; M. Duméril en
forma un genre de ses Plagiostomes ; Cuvier
l’adopta, et le plaça , parmi les Sélaciens ,
après les deux genres des Squales et des
Marteaux , avant ceux des Scies et des
Raies.
Les caractères qui distinguent les Squa-
tines de tous les Squales, sont d’avoir la
bouche fendue au bout du museau et non
au-dessous; les yeux placés à la face dor¬
sale et non sur les côtés ; la tête ronde; les
pectorales grandes et se portant en avant.
Ils sont pourvus d’évents, mais manquent
de nageoire anale. La forme élargie de leur
corps les rapproche des Raies ; mais ils ont
les ouvertures branchiales latérales, et pla¬
cées entre la tête et les nageoires pecto¬
rales.
L’espèce désignée sous le nom d 'Angelot
ou Ange de mer ( Squatina lœvis Cuv. ; Sq.
angélus Ris.; Squalus Squatina L. ) devient
assez grande; elle est gris-bleu en dessus et
blanc en dessous ; ses nageoires pectorales
très étendues, blanches , souvent bordées de
brun, ont un éclat qui contraste avec la
nuance bleuâtre du dos, et ont pu être con¬
sidérées comme des ailes et lui mériter son
nom. La chair de ces Poissons est blanchâtre,
coriace et sans goût ; leur peau sert de ga¬
luchat. Us vivent dans la fange, et se nour¬
rissent des autres poissons qui s’y trouvent.
On dit qu’ils ne craignent pas de s’attaquer
à l’Homme.
Une autre espèce de la Méditerranée , le
Squatina aculeata , Dum., a une rangée de
?cS8 SQL
Toiles épines le long du dos. Lesueur en a
décrit et figuré une belle espèce des Étals-
Unis, à peau chagrinée, le Squat. Dumerilii
(Acad, des sc. nat. de Philadelphie , vol. I ,
p. 225. p». 10).
Le genre Squaline sert de type à des
groupes, établis dans la famille des Squales,
sous les noms de :
Squatinæ (Swains. , Classif. , 1839 );
Squatinini ( Bonap. , Syn. Vert. Syst .,
1837). (E. Ba.)
* SQUATUMELLA. infus. — Genre de
Systolides ou Rotateurs établi par Bory-Saint-
Vincent, dans son ordre des Crustodés et
ayant pour type le Brachionus cirratus de
Müller, que M. Ehrenberg classe dans son
genre Stephanops et qui nous paraît devoir
être réunie au genre Lépadelle. Cette espèce
est longue de 11 centièmes de millimètre et
caractérisée par la présence de deux pointes
en arrière du test. (Düj.)
■ SQUATIAOïîAJ A (Squatina, Ange de
mer; Raja, Raie), poiss. — Les anciens
croyaient que ce poisson était le produit de
U union de la Raie et de l’Ange , et c’est
de cette singulière hypothèse que lui vient
son nom latin dont nous donnons ici l’éty¬
mologie , et son nom grec de ptvoSax oç ,
qui a un sens identique ( p hr, , Squatina;
fiv-oq , Raja). Le nom générique de Squa-
tinoraja est donc employé pour celui de Rhi-
nobatus, plus généralement adopté. Au point
de vue zoologique, les Rhinobates occupent,
dans la famille des Sélaciens, une place in¬
termédiaire aux Squatines et aux Raies , à
cause de leur queue grosse, charnue, et gar¬
nie de deux dorsales et d’une caudale bien
distinctes , du peu de largeur de leurs pec¬
torales et de l’allongement du museau. Une
espèce, le R. rhinobalus, L., appartient à la
Méditerranée; une espèce du Brésil , le R.
electricus , Schn., participe, dit-on, aux pro¬
priétés de la Torpille. Voy. rhinobate ,
RAIES, SÉLACIENS.
En prenant ce genre pour type, MM. Mill¬
ier et Henle ont établi, sous le nom de Squa-
tinorajæ , une subdivision dans le groupe
des Raies ( Müll. et IL, Plagiost., 1841 ).
(E. Ba.)
SQUELETTE (zool.) — On désigne gé¬
néralement ainsi la charpente osseuse des
animaux, qui soutient et protège les parties
molles du corps et qui est mue par des
SQL
muscles. Pour les auteurs qui ne tiennent
aucun compte ni de la dureté, ni de la si¬
tuation , ni même de la composition chimi¬
que des os, le mot squelette a une accep¬
tion beaucoup plus large, puisque, sous
cette dénomination , sont comprises les par¬
ties crétacées des crustacés, les productions
cornées des insectes , etc., etc. Enfin , pour
quelques zoologistes d’un grand mérite, il
n’y aurait de squelette que chez les animaux
pourvus de vertèbres osseuses , ou les Ostéo -
zoaires ; les autres, dont les parties dures du
corps appartiennent à la peau, constitue¬
raient non plus un squelette, mais bien le
Sclérette des invertébrés. Cette diversité
d’opinions entre les auteurs est appuyée par
chacun d’eux sur des faits qui ne manquent
ni de valeur, ni d’originalité , mais qui tous
cependant sont loin de s’accommoder à l’en¬
semble du règne, en ce qui concerne la défi¬
nition à donner au mot squelette. Ne pouvant
pas assigner à ce mot de la généralité en lui
conservant de l’exactitude et de la précision,
nous nous bornerons dans cet article à l’ex¬
posé de quelques faits généraux concernant
les animaux vertébrés, seulement en ren¬
voyant aux mots Articulés, Coquilles,
Crustacés, Insectes, Mammifères, Reptiles,
Mollusques, Système, etc., pour tout ce qui
est relatif aux détails pouvant se rattachera
telle ou telle autre théorie ( 1 ) .
(i) Nous avons représenté, planche V de l’atlas, entête
des Bimanes, le scpielette de l'homme , afin de donner une
idée exacte des différentes pièces qui le composent. En
voici l’énumération succincte : Colonne vertébrale ou rachis;
elle est représentée par une tige osseuse, creuse, flexible,
située entre Je crâne et le bassin; elle forme, en la mesu¬
rant jusqu’au coccyx, la moitié environ de la hauteur totale
de l’homme ; elle sert de soutien à presque tout l’édifice
osseux, de cylindre protecteur à la moelle et de levier
principal au corps. Cette colonne est composée de nom¬
breux os empilés, qu’on appelle vertèbres. Les unes, dési¬
gnées sous le nom de vraies, sont séparées et mobiles; les
autres, nommées fausses, sont soudées entre elles ; les pre¬
mières sont au nombre de vingt-quatre, dont sept cervi¬
cales ( n. i à 7, pl. I, fi g. i), douze dorsales (n. 7 à 19), tt
cinq lombaires (n. 19 à 24); les secondes sont au nombre de
neuf, dont cinq pour le sacrum et quatre pour le coccyx.
Les vraies vertèbres sont séparées les unes des antres par
une substance fibrenseou ligamenteuse, dite intervertébrale,
qui augmente l’étendue de la tige rachidienne. C’est l’af¬
faissement de cette substance qui détermine, après de lon¬
gues marches ou la station prolongée, une diminution de
taille de 2 à 5 centimètres. La colonne vertébrale, dans son
ensemble, présente quatre courbures: antérieurement elle est
convexe dans la légion cervicale, concave dans la région
dorsale, convexe dans la région lombaire, et de nouveau
concave dans la région sacro-cuçcygienue. Ces courbures,
toutefois, sont soumises a de nombreuses vatiéîés îuJivj-
SQL)
Le Squelette, ou la charpente osseuse des
animaux vertébrés , se compose d’un grand
nombre de pièces, toutes assujetties les unes
aux autres, au moyen de ligaments ou de
duelles, et paraissent, dans tous les cas, avoir pour effet
d’augmenter la résistance de la colonne vertébrale, dans le
sens vertical, en lui donnant une grande élasticité. Dans le
premier âge, les courbures en question n’existent point, et
le rachis représente une pyramide dont la base est tournée
en haut au lieu d’être tournée en bas, comme chez l’adulte.
Enfin, chez le vieillard, la colonne épinière devient le siège
d’une courbure antérieure plus ou moins prononcée , qui,
a la longue, détermine la soudure de plusieurs vertèbres, et
par suite la raideur des mouvements du tronc
Toute vertèbre offre pour caractère général : 1° un ttou
vertébral ou rachidien (n. i, pl. I, fig 2 à 5) pour loger la
moelle épinière; 2” une partie renflée plane (n. 2) qu’on
nomme corps de la vertèbre ; 3° une apophyse épineuse
(n. 3); 4° deux apophyses transverses (n. 4); 5* deux apo¬
physes supérieures (n. 5), et deux inférieures, qui servent à
la réunir aux vertèbres voisines : ces apophyses sont très ru-
dimentaiies sur la première et la deuxième vertèbre du cou
(fig, 2 et 3); 6° enfin deux échancrures supérieures et deux
inferieures, qui concourent à former ce qu’on appelle les
trous de conjugaison. Ceux-ci sont situés sur les côtés de
la colonne vertébrale, et servent à livrer passage aux nerfs
de la moelle et aux vaisseaux.
Indépendamment de ces caractères généraux des vertè¬
bres, il existe aussi des caractères distinctifs à l’aide des¬
quels il est liés facile de reconnaître a quelle région du
tronc elles appartiennent. Ainsi les vertèbres cervicales
(fig. 2 et 3) se reconnaissent toujours à la présence du trou
dont est percée la base de leur apophyse transverse; les dor¬
sales à la présence de fosses articulaires ( n. (j, fig. 4 )
creusées sur les parties latérales de leur corps et à la fa¬
cette articulaire de chaque apophyse transverse (11. 4); les
lombaires enfin (fig. 5), à l’absence des caractères que nous
venons d’assigner aux vertèbres dorsales et à la prépondé¬
rance de leur volume.. On peut aussi reconnaître facile¬
ment certaines vertèbres parmi celles d’une même région;
la première, par exemple, ou atlas (fig. 2), 11’a point de
corps bien prononce; le trou vertébral est beaucoup plus
grand que celui de toutes les autres vertèbres, parce que
une partie de cet anneau sert à loger l’apophyse odontoïde
(11.6, fig. 3) de la seconde vertèbre; sor. apophyse épineuse
est très rudimentaire, les transveises sont, au contraire,
très volumineuses, et sont creusées, ainsi qu’une partie du
corps vertébral, de quatre faceltes articulaires, dont les
supérieures (n. 7, fig. 2), très larges, reçoivent les coridyles
de l’occipital, et les inférieures, plus petites, s’articulent
avec la seconde vertèbre. L’apophyse odontoïde (n. 6), es¬
pece de pivot cylindrique de 2 centimètres de longueur,
autour duquel tourne la tète, constitue le caractère distinc¬
tif de la seconde vertèbre cervicale ou axis (fig. 3). La sep¬
tième vertebre cervicale, nommée aussi proéminente, se
distingue des autres par le volume tiès considérable de son
apophyse épineuse. La première vertèbre se reconnaît à
une facette complété, existant sur chaque côté du corps,
pour l’articulation de la première côte, et à une facette
incomplète, située aussi de chaque coté, et servant à l’ar¬
ticulation de la seconde côte. La onzième et la douzième
vertèbre dorsale présente, de chaque côté, une seule fa¬
cette articulaire complété, destinée à l’articulation des deux
dernières côtes.
Quant aux vertèbres dorsales intermédiaires, elles ont
toutes deux demi -facettes articulaires de chaque rôté, en
sotte que l’on 11e peut bs distinguer entre elles que put le
SOU
783
muscles. Les membres antérieurs ne sont
attachés que par des faisceaux musculaires,
dans les quadrupèdes sans clavicule; mais
dans les quadrupèdes qui en ont une, elle
volume du corps vertébral,' qui va en augmentant depuis
la première jusqu’à la douzième. Enfin les vertèbres lom¬
baires, au nombre de cinq, n’ont plus de facettes articu¬
laires ; leur corps est plus étendu transversalement que
d’avant en aniere, et le volume de chaque vertèbre d’au¬
tant plus épais qu’on se rapproche du sacrum. Quant aux
vertèbres sacro-cocrygienues , au nombre de neuf, elles
sont, dans l’age adulte, réunies en deux os; les cinq pre¬
mières forment le sacrum , ainsi nommé parce que les an¬
ciens avaient pour coutume d’offrir aux dieux, dans les sa¬
crifices, cette paitie de la victime; les quatre autres forment
le coccyx, l’un et l’autre sont placés entre les os eoxaux
(n. 2h) sur la ligne médiane, et concourent à former l’exca¬
vation du bassin.
Pour terminer la description des parties osseuses qui en¬
trent dans la composition du tronc , il nous reste à parler
des côtes et du sternum.
Les rôtes, ordinairement au nombre de vingt-quatre, douze
de chaque côté, sont des ares aplatis, osseux dans leur qua¬
tre cinquième postérieur, cartilagineux dans leur cinquième
antérieur. Elles sont toutes articulées, d’une part, avec les
vertèbres dorsales; de l’autre, les sept premièi es seulement,
avec le sternum. Ces dernières sont nommées côtes vraies,
rôtes sternales ou rôtes vertébro-sternales; tandis que l’on
entend par côtes «sternales, côtes fausses, ou côtes verté¬
brales, relies qui ne s'articulent pas d’une manière immé¬
diate avec le sternum; 011 nomme aussi rôtes flottantes les
quatre dernières fausses rôles, parce que leur extrémité an¬
térieure est mobile (voyez fig 1, n° 1 3) . Les côtes sont en
général tordues sur elles-mêmes, de telle sorte que les deux
extrémités 11e peuvent reposer en même temps sur un plan
horizontal. Elles présentent unê extrémité postérieure ou
tète, supportée par un col, à côté duquel est une surface
articulaire (n° 9, fig. C), qui correspond à celle qu’on re¬
niai que sur les apophyses trar.sverses des vertèbres dorsales
(fig. 4, n 4); une extrémité antérieure qui se réunit avec
son cartilage costal (n. 20, fig. 1); une face externe ou cu¬
tanée convexe, 1111e interne ou pulmonaire, concave et lisse;
un bord supérieur curviligne, épais, arrondi; un inférieur
minee, tranchant, creusé d’une gouttière ou sillon, qui re¬
çoit et protège les vaisseaux et nerfs intercostaux. Les ca¬
ractères différentiels des côtes se rapportent surtout à la
longueur qui va en augmentant depuis la première jusqu’à
la sixième inclusivement , et en diminuant depuis la sep¬
tième jusqu’à la dernière. La première côte est la moins
longue et proportionnellement la plus large de toutes. Les
onzième et douzième côtes diffèrent des autres par leur tète
pourvue d’une seule facette articulaire aplatie, par l’absence
de gouttière, et par l’absence d’un col proprement dit
(voy. fig. 7).
Le sternum (n. 8, fig. 1), situe entre les côtes (n. 21) et
les clavicules (n 10) qui le soutiennent, n’est pas immobile
dans la place qu’il occupe, il s’élève et s’abaisse dans l’acte
de la respiration. La longueur est proportionnellement
moins considérable chez la femme que chez l’homme. Son
bord supérieur ou claviculaire offie une échancrure (n 11)
qui porte le nom de fourchette du sternum; de chaque rôté
est une facette articulaire oblique , pour recevoir l’extré¬
mité interne de la clavicule; sa partie inférieure ou abdo¬
minale est formée par l’appendice xiphoïde (n. 12); sa lon¬
gueur, sa fotir.e et sa direction présentent une foule de
variétés suivant les individus. Enfin, par ses bords latéraux,
le sternum s’articule d’une maniéré immédiate avec les deux
790
SOU
SQL
tient au sternum par un os simple, et, dans
plusieurs oiseaux et plusieurs reptiles, par
un os double. La plupart des poissons l’ont
fortement liée à la tête par une ceinture os¬
seuse; dans les raies, c’est à l’épine qu’elle
clavicules, et par l’entremise des cartilages costaux (n 20)
avec les quatorze vraies côtes.
La tête se compose de la région crânienne et de la région
faciale; le ci âne comprend huit os chez l’adulte, dont quatre
sont impairs et les quatre autres symétriques oii pairs Les
premiers sont sur la ligne médiane et d’arrière en avant.
J° \ 'occipital; \\ occupe la partie postérieure et inférieure
du crâne, et en forme, pour ainsi dire, la base. Cet os pré¬
sente un des plus grands trous du squelette, nommé trou
occipital, par où passent la moelle et ses enveloppes La face
interne de l’occipital présente quatre fossettes séparées les
unes des autres par une .saillie cruciale; les deux supé¬
rieures logent les extrémités postérieures des lobes du cer¬
veau ; les deux inférieures, les lobes sphériques du cervelet.
L’occipital répond, en bas, à la colonne vertébrale; en avant
au sphénoïde; sur les côtés aux pariétaux et aux tem-
pura ux.
a0 Le sphénoïde occupe la partie moyenne de la base du
crâne ; il est formé d’une partie centrale ou corps, de deux
prolongements nommés grandes et petites ailes du sphénoïde,
et de deux apophyses nommées ptérygoïdiennes. Cet os a
des connexions avec tous les os du crâne, et avec quelques
uns de ceux de la face.
3“ L'ethrnoide présente une multitude de trous, pour le
passage des flirts nerveux affectés à l’odorat. Sa face supé¬
rieure correspond à la cavité du crâne, l’inférieure aboutit
qux fosses nasales, et ses faces latérales concourent à former
l’orbite.
4° Le frontal ou coronal, enfin, situé au-dessus de la face
et a la partie antérieure du crâne, présente les bosses fron¬
tales, les arcades stucilières , les trous sus-orbitaires et la
voûte orbitaire dans laquelle est logée la glande lacrymale.
Les os pairs du crâne sont les pariétaux et Jes tempo¬
raux Ceux-ci recèlent dans leur épaisseur un appareil com¬
pliqué appartenant à l’organe de l’ouïe. Vu par la face in¬
terne, le temporal présente une éminence pyramidale, percée
du 1 1 ou auditif interne, qui, à cause de sa dureté, porte le
nom de rocher
Quant à la région faciale, elle se divise en deux parties:
la première, ou mâchoire supérieure, comprend treize os; la
seconde, ou mâchoire inférieure , un seul. Des quatorze os
qui constituent la face, deux seulement sont impairs ou mé¬
dians : résout le vorner et le maxillaire inférieur Tous les
autres sont doubles et forment six paires, savoir: les maxil¬
laires supérieurs, les us de la pommette, les os palatins, les
os propres du nez, les os uiiguis et les cornets inférieurs
Les membres thobaciques se divisent en quatre parties
qui sont: l’épaule, le bras, l’avant-bras et la main.
L’épaule se compose de deux os, la clavicule et l’omoplate
(»• iL fig 1).
La ( layjcule occupe la partie antérieure et supérieure du
thorax : sa longueur varie dans les différents individus et
surtout dans les sexes. Elle est généralement plus longue et
moins rourbee chez la femme que chez l’homme, plus forte
et surtout plus garnie d’aspérités chez les individus qui se
livrent à une profession manuelle, pénible et continue.
L’omoplate constitue lu partie postérieure de l’épaule ; elle
est plus volumineuse chez l’homme que chez les animaux.
(>t os large, mince, triangulaire, présente deux faces. La
postérieure (fig. 8) est divisée en deux régions par l’épine
scapulaire (n. 2); la supérieure est la fosse dite sus-épineuse;
l’inlérieui e, la lusse sous épineuse. L’extrémité libre de l’é-
s’attache ainsi. Les membres inférieurs ou
postérieurs , au contraire, sont fortement
attachés au reste du Squelette par le moyen
du bassin, excepté chez les poissons, no¬
tamment chez les Abdominaux, où ils sont
pine scapulaire constitue l’apophyse acromion, et s’articule
avec la clavicule.
L’angle interne de l'omoplate présente une cavité ovalai 1 e
(n. 4) destinée à l'articulation du bras avec l’épaule, et sur¬
montée par l’apophyse coracoïde (n. 3).
Le bras est formé d’un seul os nommé humérus in. >5); il
s’articule d’une paît a vec l’omoplate, de l’autre avec le ra¬
dius et le cubitus.
De ces deux ns de l’avant-bras, le cubitus (11. 1 G) est un peu
plus long que le radius (n. 17).
La main, dernière partie du membre thoracique, se com¬
pose de huit os (n. i8j solidement articulés entre eux, et dont
la réunion constitue le carpe ou le poignet ; d’une rangée de
cinq os (n. 22) appelés os métacarpiens : leur ensemble con¬
stitue la paume de la main; enfin des doigts (n. 2.3) tous for¬
més de trois os, que l’on appelle phalanges, excepté le pouce
qui n’en a que deux
Les membres abdominaux se divisent, de même que les
membres thoraciques, en quatre parties: la hanche, la cuisse,
la jambe et le pied
La hanche se compose de l’os coxal (n. 26 le plus volu¬
mineux de tous les os larges du squelette, et le plus irrégulier
quant à sa forme. 11 présente en avant une cavité appelée
cotyloide , la plus profonde de toutes les cavités articu¬
laires, qui reçoit la tète du fémur. Au-dessous et en dedans
de la cavité cotyloïde se voit le trou sous-pubien (n 26),
d’uue loi rue ovalaire chez l’homme, plus' petit et triangulaire
chez la femme. L’os coxai s’articule avec le fémur, d’une
part; de l’autre avec le sacrum et son semblable, pour con¬
stituer le bassin. C-ttè grande cavité osseuse, iriégulière,
ouverte en liant et en bas, étant différemment disposées dans
l’un et dans l’autre sexe, il est facile de savoir auquel des
deux appartient le squelette qu’on examine. En effet, chez
l’homme, il y a prédominance des dimensions en hauteur,
tandis que le contraire a lieu chez la femme. Les fosses ilia¬
ques sont chez elle plus larges, plus dejetees en dehors que
chez l’homme ; les deux cavités cotyloïdes sont aussi plus
écartées, ce qui détermine un plus grand éloignement des
fémurs et imprime, à la démarche de la femme, un caractère
particulier Enfin, la symphyse du pubis (n. 29) a plus de
hauteur chez l’homme, son cartilage est triangulaire, tandis
que chez la femme, l’areade du pubis est arrondie, plus large
et mieux indiquée
La cuisse est formée par un seul os, le fémur (n. 3u), situé
entre le bassin et la jambe. Il présente à son extrémité su¬
périeure une tète soutenue par un col qui se continue avec
le corps de l’os, et qui forme avec lui un angle obtus Au-
dessous du col du fémur se voit une grosse apophyse (n. 3i)
nommée grand trochanter; au-dessous et à la paitie interne
du col, une autre éminence (n 3a) moins volumineuse ap¬
pelée petit trochanter. L’extrémité inférieure du fémur est
d’un volume considérable ; (elle se bifurque et forme deux
éminences convexes aï tien lai res qu’on appelle condyles;
c’est entre res deux éminences que se trouve la rotule
(n. 33).
La jambe est formée de deux os, le tibia et le péroné. Le
tibia (n 34) est, après le fémur, le plus volumineux et le plus
long des os dti squelette; son extrémité supérieure, beaucoup
plus grosse que l’inférieure, offre plus d’étendue transversa¬
lement que d’avant en arriéré. L’extrémité inférieure (n. 33)
constitue la malléole interne, et reçoit, dans une cavité ar¬
ticulaire quadrijalèi e, un os du pied nommé asti agate. Le
791
SQU
libres et simplement suspendus dans les
chairs.
Tous les os qui entrent dans la composi¬
tion du squelette se rapportent à trois divi¬
sions principales , la tête , le tronc et les ex¬
trémités. La tête ne manque jamais , il en
est de même du tronc qui est composé des
vertèbres auxquelles il se joint le plus sou¬
mit par les côtes et le sternum. Les vertèbres
qui soutiennent les côtes se nomment vertè¬
bres dorsales ; celles qui sont entre les dor¬
sales et la tête, vertèbres cervicales; celles qui
sont derrière les dorsales, vertèbres lombaires;
celles qui tiennent au bassin ou à l'extré¬
mité postérieure , vertèbres sacrées ou pel¬
viennes; et celles qui forment la queue, ver¬
tèbres coccygiennes ou caudales. 11 n’y a
que quelques mammifères en très petit
nombre (les Roussettes) et le genre des Gre¬
nouilles qui n’aient point de coccyx. Très peu
de Poissons peuvent être considérés comme
ayant des vertèbres cervicales. On sent du
reste que chez ceux où il n’y a point de côtes
il n’y a point non plus de distinctions à
établir au point de vue des régions dorsales,
cervicales, lombaires, etc. Les vertèbres cau¬
dales, toutefois, se distinguent des vertèbres
abdominales par la présence d’apophyses
épineuses descendantes.
Relativement aux côtes, on nomme vraies
côtes , celles qui vont des vertèbres au ster¬
num, et fausses côtes celles qui n’atteignent
pas celui-ci. On devrait ensuite nommer
côtes sternales celles qui ne s’articulent pas
avec les vertèbres , exemple le Crocodile, et
côtes vertébrales celles qui, comme chez le
Caméléon, s’unissent entre elles, en avantdu
corps, sans rencontrer le sternum.
libia Vai-ticuU- aussi avec le péroné tt avec la rotule, par
l'mterni •<linirr du ligament rouilien.
I.e péroné (u. 3CJ est situé a la partie externe du tibia; il
est le plus grêle de tous les os longs ; son extrémité supé-
i leure ou tête présente une facette ai titulaire qui s’adapte
-«r le tibia; sou extrémité inferieure ronstilue a malléo'e
externe, et s’articule avec l’asti agale et le tibia.
Le pied se compose de vingt-six os. Le tarse (n. qui
coirespond an carpe de la main, a un os de moins Les cinq
premières colonnes (n. 38) forment le métatarse, it lessui-
vanics constituent les orteils composés chacun de trois os, a
l’exception du gros orteil qui nVri a que deux.
Cour terminer la description des pièces qui entrent dans
la composition du squelette , il nous reste à parier de
l'hyoïde. Cet os { fi g io ) a une forme parabolique; il
est situé entre la base de la langue et le larynx ; scs dimen¬
sions sont plus considéra b’es chez l'homme que chez la
femme.
SQU
La lête, qui dans l’origine de la formation
semble n’être qu’un renflement rachidien ,
se divise plus tard en trois parties. Ce sont
le crâne, qui contient le cerveau; la face,
qui comprend les fosses nasales , les orbites,
la mâchoire supérieure; et enfin la mâchoire
inférieure qui est toujours plus ou moins
mobile.
Relativement aux membres thoraciques
et pelviens, ils se divisent, lorsqu’ils sont
complets, en quatre parties, qui sont, pour
les premiers : l’épaule, le bras, l’avant-bras
et la main ; et pour les seconds, la hanche,
la cuisse , la jambe et le pied. Les Reptiles
ophidiens et les Poissons, surtout ceux qui
ont des nageoires ventrales, ne présentent
pas à beaucoup près les mêmes particularités.
Toutefois, l’omoplate ne manque jamais,
tant que l’extrémité thoracique existe. Il n’y
a qu’un seul os pour le bras. Il y en a pres¬
que toujours deux pour l’avant - bras.
Ceux de la main ne varient que pour le
nombre, car on distingue toujours le carpe ,
le métacarpe et les doigts , même dans les
oiseaux et dans les cétacés, où tout semble,
à l’extérieur, confondu et réuni. En général,
les membres thoraciques ou pelviens subis¬
sent de grandes modifications dans la série
des vertébrés, surtout si l’on a égard à leur
nombre. La plupart d’entre eux ont deux
paires de ces appendices ; mais un grand
nombre de genres de différentes classes n’en
ont qu’une seule, d’autres n’en ont point du
tout. Parmi les Mammifères, les Cétacés sont
privés de la paire postérieure, et la paire an *
lérieure ressemble plutôt à une nageoire
qu’a un véritable membre thoracique. Les
Reptiles présentent toutes les combinaisons
possibles; ils peuvent avoir les deux paires
à la fois, la paire antérieure ou la postérieure
seulement, ou bien manquer entièrement
de membres. Enfin, les Poissons présentent
de fréquentes variations quant au nombre,
a la position et à la forme de leurs mem¬
bres , mais point quant à leurs fonctions.
Les nageoires pectorales sont sous ce rapport
les analogues des membres thoraciques, et
les ventrales les analogues des membres pel¬
viens. Ce qu’il y a de remarquable encore
à signaler ici , c’est que , en comparant en¬
semble toutes les variations du nombre des
membres dans les différentes classes, il est
facile de voir que la paire antérieure e$t
792
SQU
beaucoup plus constante que la postérieure.
Le genre bipède ou hystérope paraît même
être le seul qui ait des membres abdominaux
sans avoir des membres thoraciques; encore
existe-t-il sous la peau quelques rudiments
de ceux-ci. On trouve également chez le
Dugong que les os pelviens n’ont point en¬
tièrement disparu, et que chez les Ophidiens
eux-mêmes, chez les Orvets et dans quel¬
ques groupes voisins des Sauriens, une dissec¬
tion attentive fait également découvrir les
rudiments des membres pelviens. M. Is. Geof¬
froy Saint-Hilaire, notre savant collaborateur,
a fait remarquer avec justesse que , parmi
les vertébrés, on ne trouve jamais, dans
l’état normal , de différence entre les appen¬
dices d’un côté et ceux de l’autre, comme
cela a lieu quelquefois chez les animaux
inférieurs, même parmi les articulés, et de
plus que la symétrie est un caractère plus
constant pour le squelette des vertébrés que
pour celui des articulés, et à plus forte rai¬
son que pour celui des autres invertébrés.
1! y a cependant, chez un grand nombre de
poissons, un défaut de symétrie dans la por¬
tion antérieure de l’axe vertébral: la tête
tout entière est modifiée d’une manière si
remarquable , que chez tous les pleuronectes,
par exemple, les yeux sont placés du même
côté. Or, ce défaut de symétrie est d’autant
plus extraordinaire que, chez ces mêmes
poissons , elle n’affecte que les régions crâ¬
niennes. La symétrie est donc en définitive
la règle, l’asymétrie l’exception. Mainte¬
nant que nous avons passé rapidement sur
tous les points de généralités qui ont trait
au squelette des animaux vertébrés, il nous
reste à indiquer sa composition chimique.
Originairement, le squelette est de l’albu¬
mine condensée. Cette albumine, d’après
Carus , desséchée à l’air ou coagulée dans
l’eau, à la surface du corps, et sous la forme
du squelette cutané , devient de la corne, ou
bien, ne faisant que se pétrifier dans l’eau,
elle devient une coquille calcaire. La même
albumine, se condensant toujours de plus en
plus à l’intérieur comme squelette viscéral,
devient cartilage. Enfin, se déposant autour
du système nerveux, comme névro-squelette,
et se pénétrant de la nature phosphorique
de la moelle nerveuse, elle devient phosphate
calcaire ou os. Quoi qu’il en soit de cette
manière de voir, toujours est-il que l’os pri-
SQU
mitivement est composé, chez le fœtus des
animaux vertébrés , de parties organiques et
de parties inorganiques dans des proportions
très variables qui changent constamment ,
suivant l’âge et même suivant les diverses
régions d’un même squelette. L’analyse des
os diffère aussi . suivant les classes et les es¬
pèces de vertébrés , comme encore suivant
que l’animal auquel ils appartiennent a
été nourri de telle ou de telle autre manière.
Les tableaux suivants, du reste, feront
mieux ressortir tous les détails à cet égard.
os
DE DIVERSES REGIONS.
Fémur. .
Tibia. . .
Péroné . .
Humérus. .
Cubitus.
Radius. .
Temporal .
Vertèbre. .
Côte. . . .
Clavicule. .
Ilium. . .
Omoplate. .
Sternum
Métatarsien du 2e orteil.
CHEZ L’HOMME
CHEZ L’îNFAST
ADULTE.
A TERME.
-
Prin-
Prin-
Prin-
Prin-
cipe
cipe
cipe
cipe
inorga-
oiga-
inorga-
01-ga-
nique.
nique.
nique.
nique.
62/19
37, 5i
5?, 5i
42,4g
60, 0[
89.99
56,52
43,48
60,02
29>98
56,oo
4,4,00
63,02
86,98
58, 08
41,92
60, 5o
3g, 5o
57.59
42, 4i
60, 5 1
89.49
56, 5o
4 3,5o
63, 5o
36,5o
55,90
44,io
57/ 2
42,58
»
»
ï>7.4o
42,31
53,75
46,25
55,52
4?,i8
56,75
43,7.5
58,79
4 1 .21
58, 5o
4i,5o
5 4 , 5 1
45,49
56.6o
43, 4o
56,oo
4'i,oo
»
»
56,53
4 ',47
0
*
A ce tableau des analyses faites par
M. Rees, nous joindrons le suivant qui a
été donné par M. Barrot dans le but de faire
connaître la quantité de phosphate et de
carbonate de chaux, que l’on rencontre chez
les Carnivores et les Herbivores des diffé¬
rentes classes de Vertébrés.
ESPÈCES. PHOSPHATE. CARBONATE.
Lion . . .
Brebis. .
. . So,o
. 19.8
Poule. ,
. . 88,9
. . . . 10,4
Grenouille. ,
. . 95,2
.... 2,4
Poissons. . ,
• * 9T-9
.... 5,3
D’après une analyse faite par M Chevreul
des os du Squalus peregrinus , leur sub¬
stance molle et flexible paraît constituer
une matière particulière qui a plus d’ana¬
logie avec le mucus qu’avec toute autre
matière, et exige pour se dissoudre 1,000
fois son poids d’eau bouillante. Il a été fait
aussi des analyses de cartilages de différentes
régions du squelette, par MM. Frommherz
et Guyert, et un grand nombre de recher¬
ches du même genre sur la composition chi¬
mique des dents. De tous ces faits il résulte
que les os et les dents sont composés, prin-
7 93
SQU
cipalement, de phosphate de chaux; que la
matière animale ou la gélatine n'y tient que
le second rang, et le carbonate de chaux le
troisième, et souvent même le cinquième
seulement, pour la quantité relative.
L’analyse de cartilages blancs montre au
contraire que les substances qui y dominent
sont le carbonate et le sulfate de soude, et,
après eux, le carbonate de chaux ; tandis
que le phosphate de chaux n’y tient que le
sixième rang.
Toutes ces analyses comparatives ont be¬
soin d’être multipliées, non seulement pour
la classe des Animaux vertébrés, mais en¬
core, et surtout, pour celle des invertébrés;
alors seulement elles auront un intérêt réel,
une valeur plus certaine dans la détermi¬
nation et la signification du motos.
Quant à la structure de ces organes, on
peut dire qu’elle est la même chez tous les
Mammifères quadrupèdes. Toutefois le tissu
osseux est un peu plus serré chez les ani¬
maux agiles où les os ont dû être grêles
pour faciliter les mouvements et pour pré¬
senter une égale force sous un moindre
volume. Tous les os des Vertébrés présen¬
tent un tissu plus ou moins spongieux ,
formé principalement de petites colonnes
irrégulières, s’unissant de mille manières
dans tous les sens, absolument comme les
fibres d’une éponge. Les mailles qu’elles
interceptent varient beaucoup, tant pour la
forme que pour la grandeur, suivant l’espèce
de l’animal, l’os qu’elles constituent et l’âge
du sujet. De là les diverses apparences de
texture qu’on remarque sur les os en géné¬
ral. La cavité de ces organes passifs de la
locomotion , ainsi que les interstices de leur
spongiosité sont remplis, chez les Mammi¬
fères, d’une matière grasse, ou moelle, qui
paraît servir à maintenir un certain degré
d’élasticité dans les os pour les rendre moins
fragiles. Chez les Oiseaux , toutefois, il n’y
a dans ces conditions que les membres pos¬
térieurs; les os de la région antérieure du
corps ont leurs cavités vides et en commu¬
nication avec l’air extérieur, aussi sont-ils
beaucoup plus légers.
Les vaisseaux et les nerfs qui traversent
les os passent d’abord simplement à travers
le tissu spongieux des os en voie de forma¬
tion. Mais bientôt il se dépose autour d’eux
une substance d’un tissu très serré semblable
SQl
a celle diteéburnée. Au reste, il se forme
dans chaque pièce cartilagineuse , qui doit
devenir un os, des points ou centres d’ossi¬
fication rigoureusement déterminés quant
au nombre et à la disposition , où commen¬
cent à se déposer les matières terreuses,
comme par une espèce de cristallisation, pour
constituer le réseau décrit précédemment.
Tant que les divers noyaux osseux n’ont pas
atteint leurs limites, les bords sont indé¬
terminés et ne prennent une forme constante
pour chaque os que lorsqu’ils arrivent au
terme de leur croissance, ou bien en ren¬
contrant les autres noyaux avec lesquels ils
doivent plus tard se souder, quoique rien
n’indique, dans la masse de gélatine, la forme
que ces diverses pièces doivent prendre.
Toutefois , cette étude du développement
osseux a pris de l’intérêt dans ces derniers
temps à cause des différents points de vue
sous lesquels on l’a considérée: d’une part
on a pensé qu’en remontant ainsi au premier
point d’ossification on arriverait à un nom¬
bre d’os qui serait le même dans tous les
Vertébrés; d’autre part, on a cru aussi
pouvoir assigner à l’ostéogénie diverses lois
relatives au nombre des noyaux osseux et à
leur rapport avec les formes et la position
des os; mais de nombreuses exceptions à
cet égard viennent détruire les idées ingé¬
nieuses et souvent réalisables des uns, comme
aussi les théories trop absolues des autres.
Parmi les phénomènes les plus remarqua¬
bles de l’ostéogénie ou du développement delà
substance osseuse, l’anatomie comparée nous
présente surtout la formation des bois du
Cerf. Mais avant d’en parler il est utile de
dire ici qu’une membrane fibreuse, blan¬
châtre, résistante et très vasculaire nommée
périoste, forme une enveloppe aux os, en se
continuant sous le nom de périchondre, sur
les cartilages, et contribue à leur formation
et à leur accroissement en leur fournissant
uneexsudation albumineusequi passeensuile
à l’état cartilagineux et finit par s’ossifier.
L’os se forme donc dans le périoste, et.
cette vérité incontestable, avancée par le cé¬
lèbre Duhamel , constitue aujourd’hui toute
une théorie, que notre savant collaborateur.
M. Fiourens, a su établir, avec un rare ta¬
lent, sur des faits de physiologie expérimen¬
tale d’un grand intérêt. Comme il serait
trop long d’entrer dans tous les détails qui
100
T. xi.
794
SQL
se rapportent à se sujet-, nous nous borne¬
rons à indiquer, dans cet article, les points
principaux qui résument le travail du secré¬
taire perpétuel de l’Académie des Sciences :
1° L’os se forme dans le périoste;
2° Il croît en grosseur par couches su¬
perposées ;
3° Il croît en longueur par couches jux¬
taposées ;
4° Le canal médullaire s’agrandit par la
résorption des couches internes de l’os;
5° Les têtes des os sont successivement
formées et résorbées pour être reformées
encore tant que S’os croît.
On voit, par le simple énoncé de ces pro¬
positions, que l’auteur est arrivé à établir
par des faits, que la vie ne s’entretient dans
les organes qu’au moyen d’un apport cons¬
tant des molécules organiques vivantes, su¬
bissant de nombreuses métamorphoses avant
d’être éliminées. Cette substitution molé¬
culaire constante fait que les organes eux-
mêmes se reconstituent et disparaissent
sans cesse d'une manière qui est plus ou
moins appréciable pour nos sens. A ce sujet
nous indiquerons ici ce qui se passe à l’égard
du bois de Cerf.
Ce bois, dans son état parfait, est un vé¬
ritable os ; sa base adhère et fait corps avec
l’os frontal , de manière qu’à certaines épo¬
ques on ne pourrait point déterminer, dans
leur tissu intérieur, de limite entre l’un et
l’autre; la peau qui recouvre le front ne va
point au-delà du bourrelet osseux et den¬
telé de chaque bois; en sorte qu’il n’y a
sur le bourrelet et sur le reste du bois ni
peau, ni périoste apparents; on y voit seu¬
lement des sillons plus ou moins profonds
qui sont destinés à recevoir des vaisseaux
sanguins. Les bords de ces sillons, en se rap¬
prochant les uns des autres, finissent
par emprisonner les vaisseaux et par suite
empêcher le cours du sang dans leur cavité.
De là la mortification et la chute annuelle
des bois. Quoi qu’il en soit de cette explica¬
tion , et bien qu’à notre avis on ait pris
ici l’effet pour la cause, toujours est-il
que chaque année on voit les bois du Cerf
se reproduire. A ce moment on aperçoit sur
la partie proéminente de l’os frontal le tissu
spongieux à nu. Mais bientôt cette partie
se trouve recouverte par la peau du front,
qui petit à petit est soulevée ensuite par un
tubercule mou et cartilagineux. Alors îl
existe entre la peau et le tubercule un vé¬
ritable périoste sur lequel rampent des vais¬
seaux d'un gros calibre qui pénètrent dans
tous les sens la masse du cartilage. Celle-ci
s’ossifie successivement comme tout autre os ;
elle passe par les mêmes états qu’un os de
fœtus, et finit par devenir un os parfait. A
partir de ce moment, la vascularité du pé¬
rioste diminue aussi successivement, par un
détour physiologique, suivant nous , qui s’o -
père sur un autre point de l’organisme , et les
bois meurent , n’ayant plus de périoste, puis
se détachent au moindre choc pour faire
place à la pousse des bois que chaque année
voit renaître plus vigoureux et plus consi¬
dérables.
Enfin, les dents, quoique à peu près sem¬
blables aux os pour la composition chimique,
ne croissent pas de la même manière, mais
par couches comme les coquilles. Voyez ,
pour plus de détails à cet égard, l’article
dent. (Martin Saint-Ange.)
^SQUELETTE. rept. — Une espèce du
genre Rainette, Rana ( voy . ce mot), porte
ce nom. (E. D.)
SOUILLE. Squilla (nx OAa , nom mytho¬
logique). crust. — Ce genre qui appartient
à l’ordre des Stomapodes, à la famille des
Unicuirassés et à la tribu des Squilliens, a
été établi par Rondelet et adopté par tous
les carcinologistes. Les Crustacés qui com¬
posent ce genre sont probablement plus
carnassiers que tous les autres de cette
tribu , car ils sont pourvus d’armes offen¬
sives bien plus puissantes. La griffe qui
termine les pattes ravisseuses , a la forme
d’une lame de faux, dont le bord tranchant
serait garni de longues dents pointues, et
serait reçue dans une rainure du bord cor¬
respondant de la main; celle-ci est égale¬
ment comprimée et en général armée d’é¬
pines sur son bord préhensile. Les pattes
thoraciques des trois dernières paires portent
un appendice grêle, cylindrique et allongé,
qui représente le palpe. Le corps est svelte
et assez rétréci derrière la carapace.
On connaît un nombre assez considérable
de Squilles. Ces Crustacés se montrent jus¬
que dans la Manche, mais ne sont abon¬
dants que dans les mers des régions chau¬
des; ils se tiennent en général éloignés des
côtes, et à des profondeurs assez consi-
dérablcs. Leurs fausses pattes abdominales
sont continuellement en mouvement, et ils
nagent avec une grande vitesse en frappant
l’eau de leur queue puissante.
Les principales différences qui se remar¬
quent chez ces animaux, ont conduit
M. Mil ne Edwards à les diviser en deux
groupes ; mais comme ces différences ne
paraissent pas assez importantes pour servir
de base à des divisions génériques, ce zoo¬
logiste ne les a distribués qu’en deux sous-
genres, désignés sous les noms de Squilles
fine-taille et de Squilles trapues.
Vingt espèces environ composent cette
coupe générique. Comme représentant le
premier sous-genre, je citerai la Squille
mante, Squilla mantis Rond-, Edw. ( Hist.
nat. des Crust., I. Il , p. 520, n° 4 ). Celte
espèce est très abondamment répandue dans
toute la Méditerranée.
Le second sous-genre ou celui des Squilles
trapues , a pour type la Squille de Cerisy ,
Squilla Cerisy i , Roux (Crust. de la Méditer.,
pl. 5). Elle habite aussi la Méditerranée,
mais elle y est bien moins commune que
la précédente; je l’ai rencontrée sur les
côtes de L'Algérie, particulièrement aux en¬
virons du fort Génois, dans la Rade de
Bône.
Les Schistes du Monte-Bolca ont fourni
une belle empreinte de Squille , décrite et
figurée par le comte de Münster ( Beitr., V,
p. 76 , et pl. 9, fig. I 1). — Voyez l’atlas de
ce Dictionnaire, crustacés, pl. 5. (H. L.)
* SQU1LLKRIGIITIIÉ. Squillerichthus
(ffxDla, nom mythologique; iy.x-l: , exclus ).
crust. — M. Milne Edwards, dans son
tome IIe de son Histoire naturelle sur les
Crustacés , désigne sous ce nom un genre
de Crustacés qui établit le passage entre les
Squilles et les Erichthes. C’est à l’ordre des
Stomapodes, à la famille des Unicuirassés
et à la tribu des Erichthiens qu’appartient
ce nouveau genre.
Ces Crustacés sont de petite taille, et
n’ont encore été rencontrés que dans les
mers d’Asie. On n’en connaît que deux es¬
pèces; le Squillerichthe type , Squillerich¬
thus lypus , Edw., Hist. nat. des Crust.,
t. II, p. 499, pl. 27, fig. 1 à 8, peut être
considéré comme le représentant de cette
coupe générique. (H. L.)
*SQUILMEIVS. Squilii (axD./ot, nom my¬
thologique). crust. --C’est une tribu de l’or¬
dre des Stomapodes, de la famille des Uni-
cuirassés, établie par M. Milne Edwards et
adoptée par Jes carcinologistes. On peut dire
que cette division correspond au genre
Squilla ( voy . ce mol) de Eabricius, et com¬
prend les trois coupes génériques établies
par Latreille sous les noms de Squilla, Go-
nodactylus et Coronis. Les Sq u il liens ont
entre eux la plus grande ressemblance , et
sont, de tous les Crustacés podophthalmes,
ceux dont les divers anneaux constituants
du corps sont les plus également développés,
les plus indépendants les uns des autres.
Les caractères généraux de l’ordre, indiqués
à la page 382 du tome IV, ceux que nous
avons rappelés à l’art. Erichtiens ( t. V,
p. 393), aideront à distinguer cette famille.
On en complétera l'histoire en consultant
les articles Squille, Gonodaclyle et Coronide.
Nous signalerons les particularités que pré¬
sente leur organisation en parlant de l’ordre
des Stomapodes. (ff. L )
SQUIME. rot. ph. — Nom vulgaire de la
racine d’une espèce de Smilace. Voy. smilace,
ST AA VI A. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Bruniacées , créé par Thunberg
pour des sous-arbrisseaux du cap de Bonne-
Espérance, dont certains avaient été rangés
par Linné parmi les Phylica et Brunia. Ces
végétaux ont des feuilles linéaires, calleuses
au sommet; des fleurs agrégées en capitules
discoïdes, accompagnées de bradées; ces
fleurs ont le tube du calice adhérent dans
le bas , et son limbe partagé en 5 divisions
sétacées , calleuses au sommet; leurs 5 pé¬
tales sont épais et charnus dans le bas;
leur ovaire demi-adhérent a deux loges qui
renferment un seul ovule suspendu. Nous
citerons pour exemples le Staayia radiata
Thunb. ( Phylica radiata Lin.), et le S. glu-
tinosaThunb.(Brunia glutinosa Lin.) (D.G.)
*STABEROIIA. bot. pii. — Genre établi
par M. Kunth , dans la famille des Restia-
cées , pour le Restio imbricatus Thunb., du
cap de Bonne-Espérance. Ce genre tient le
milieu entre les genres Schœnodus Lahill.,
et ThamnochorlusR.Bv .; il diffère de l’un et
de l’autre par ses 2-3 styles et, plus particu¬
lièrement du premier par son fruit elliptique,
lenticulaire-renflé, membraneux; du second,
par son périanthe à 6 folioles persistantes,
peu inégales , dont les 3 extérieures plus
ST A
ym
raides el un peu plus longues. Ses fleurs
sont dioïques. L’espèce unique du genre est
le Staberoha imbricala Kunth. (D. G.)
STAGÎ11DE. Slachy s (<jt s, épi), bot.
pu. — Grand genre, qui porte aussi le nom
français à'Épiaire > de la famille des Labiées,
tribu des Siaehydées , à laquelle il donne
son nom , de la didyriainie-gymnospermie
dans le système de Linné. Il est formé
d’herbes, sous-arbrisseaux et arbrisseaux
disséminés sur presque toute la surface du
globe, à l’exception de la Nouvelle-Hol¬
lande ; leur port varie beaucoup, leurs faux-
verticilles bi-multiflores sont le plus sou¬
vent rapprochés en des sortes de grappes
terminales. Leurs fleurs présentent : un
calice tubuleux-campanulé , marqué de 5-
15 nervures , à 5 dents égales ou les deux
supérieures plus grandes ; une corolle à tune
eylindracé , égal, souvent pourvu intérieu¬
rement d’un anneau de poils , non dilaté à
la gorge, à limbe bilabié, la lèvre supé
rieure généralement dressée, un peu en
voûte, entière ou faiblement échancrée,
l’inférieure trilobée, à lobe médian très
grand; 4 étamines ascendantes, didynames,
, souvent se déjetant de côté après l’anthère;
un style bifide au sommet, à 2 lobes subu-
lés , à peu près égaux. Le fruit se compose
de 4 akènes obtus, mais non tronqués.
Les caractères précédents conviennent
non seulement aux Stachys de Linné, mais
encore aux Betonica de ce célèbre botaniste.
C’est en effet par la réunion de ces deux
genres linnéens que M. Bentham forme le
genre Stachys, tel que nous l’admettons ici
d’après lui. Dans ces limites, ce groupe ren¬
ferme aujourd’hui de 150 à 160 espèces,
dont plusieurs appartiennent à notre Flore,
et que M. Bentham a distribuées en sous-
genres de la manière suivante.
a. Alopecuros Benth. Herbe vivace, de
l'Europe moyenne et méridionale, velue,
verte; faux-verticilles fasciculés-multiflores,
rapprochés en épi un peu interrompu ; brac¬
tées extérieures, égalant presque le calice;
corolle jaunâtre , à tube inclus ; loges des
anthères parallèles.-— L’espèce pour laquelle
celle section a été formée est le Stachys
Alopecuros Benth. ( Betonica Alopecuros
Un.), espèce commune dans les Pyrénées,
les Alpes, etc.
b. Betonica Benth. Herbes vivaces , des
STÀ
régions méditerranéenne et caucasienne ,
pileuses-pubescentes ou velues; faux-ver¬
ticilles fasciculés-multiflores, rapprochés en
épi interrompu; bractées égales au calice,
au moins les extérieures; corolles purpu¬
rines, plus rarement jaune d’ocre , a tube
ordinairement saillant ; loges des anthères
presque parallèles. Ce sous-genre répond a
la plus grande partie du genre Bétoine, Be-
tonica de Linné. Son espèce principale est
le Stachys Betonica Benth ( Betonica offi, -
cinalis Lin. ), plante commune dans les
prairies , les bois de toute l'Europe et de
la Russie asiatique, dont les feuilles et les
fleurs fournissaient une poudre assez em¬
ployée autrefois comme sternutatoire , et
dont on faisait aussi une eau distillée , une
conserve, un sirop et un emplâtre vulné¬
raire; elle est entièrement inusitée de nos
jours. — Le Stachide a grandes fleurs, Sta¬
chys grandiflora Benth. ( Betonica grandi-
flora Willd.) , est une belle espèce du même
sous- genre, originaire de la Sibérie et cul¬
tivée pour l’ornement des jardins , à cause
de ses grandes et belles fleurs roses.
e. Eriostachys Benth. Herbes bisannuelles
ou vivaces, mollement velues ou laineuses,
croissant dans l’Europe moyenne, la région
méditerranéenne, caucasienne et dans le
nord de l’Inde; faux-verticilles multiflores;
bractées égalant le calice , au moins les ex
térieures, ou à peine plus courtes de moitié.
Trois de nos Stachides indigènes appartien¬
nent à cette section , ce sont : le Stachide
d’Allemagne , Stachys germanica Lin. ,
grande et belle plante laineuse, qui croit
le long des champs et des chemins; le Sta¬
chide des Alpes, Stachys alpina Lin , qui
se trouve abondamment sur toutes nos
montagnes et même en plaine dans les lieux
couverts et frais; enfin , le Stachys Hera-
clea AIL, qui se trouve sur les coteaux secs
du Roussillon , de la Provence et près de
Nice.
d. Caloslachys Benth. Herbes vivaces,
glabres ou velues, de l’Amérique sud-ouest,
du Mexique, du nord de l’Asie et du cap
de Bonne-Espérance; tiges portant géné¬
ralement sur les angles des poils au rebours
ou des aiguillons; faux verticïl les à peu
près 6-flores , à très petites bractées; dents
du calice très aiguës ou presque épineuses;
corolle rouge-écarlate ou pourpre, à tube
STA
797
STA
longuement saillant; loges des anthères di¬
vergentes ou divariquées. — Nous citerons
pour exemple de ce sous-genre, le Stachide
écarlate , Stachys coccinea Willd., jolie es¬
pèce du Chili , d'où elle a été introduite
dans les jardins d’Europe en 1800 , recher¬
chée pour ses grandes fleurs d’un rouge-vif,
pubescentes, qui se succèdent pendant tout
l’été. La culture en esi facile. La multiplica¬
tion s’en fait par graines, par boutures et par
division des pieds. On la tient , pendant
l’hiver, en orangerie, en l’arrosant rarement.
e. Stachyotypus Ben th . Herbes très dissé¬
minées sur la surface du globe > annuelles
ou vivaces, presque glabres, ou pileuses-
hérissées , rarement laineuses; faux verli-
cilles le plus souvent à six fleurs, quelquefois
moins ou davantage; bractées très petites;
calices ordinairement presque épineux; co¬
rolle purpurine r-ouge, ou pâle, jamais jaune,
à tube inclus ou faiblement saillant. — Ici
se rangent nos trois espèces indigènes à peu
près les plus communes, savoir : le Stachidc
des bois, Stachys sylvatica Lin., commun
dans tous les bois , reconnaissable à ses
grandes feuilles en cœur et a ses fleurs lie-
de-vin ; le Stachide des marais , Stachys
palustris Lin., abondant dans les fossés , le
long des eaux et dans tous les lieux humides,
facile à distinguer par ses feuilles lancéo¬
lées, dentées en scie, et par ses fleurs pur¬
purines; remarquable aussi par ses tuber¬
cules féculents, fort recherchés par ies porcs,
et qui , dans des temps de disette , ont été
quelquefois mêlés au pain ; le Stachide des
champs, Stachys arvensis Lin., plante an¬
nuelle, faible et peu élevée, a feuilles ovales,
obtuses; a fleurs purpurines ponctuées de
pourpre plus foncé ; elle croît communément
dans les champs en friche et parmi les
moissons.
f. Olisia Benth. Herbes européennes et
méditerranéennes, annuelles ou vivaces,
glabres, pubescentes ou pileuses, jamais
laineuses; feuilles ovales; faux- ■ vertici Mes à
peu près 6 flores; bractées très petites;
calices le plus souvent presque épineux,
quelquefois bilabiés ; corolle blanc-jaunâtre.
— Nous citerons comme exemples de ce sous-
genre deux de nos espèces indigènes : le
Stachide annuel, Stachys annua Lin., es¬
pece annuelle, ainsi que l’indique son nom,
commune dans les champs , sur les tertres
et coteaux calcaires , et le Stachide hérissé,
Stachys hirta Lin., vivace, hérissé dans
toutes ses parties, qui se trouve dans l’Eu¬
rope méridionale et l’Afrique septentrionale.
g. Charnœsideritis Benth. Herbes vivaces,
spontanées dans l’Europe moyenne et la
région méditerranéenne, glabres ou pileu¬
ses, jamais laineuses; feuilles oblongues ,
lancéolées ou linéaires ; faux-verlicilles 2-
6-flores ; bractées très petites ; calices égaux,
presque spineseents ; corolles jaunes ou
rouges. — Nous citerons pour exemple de
cette section le Stachide droit, Stachys recta
Lin. (S. Sideritis Vill.), espèce à fleurs jau¬
nes, qui croît communément le long des
chemins et des champs , dans les lieux secs
et incultes de l’Europe surtout méridionale.
h. Arribleia Benth. Sous arbrisseaux et
arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance,
d’Égypte et de Syrie, le plus souvent co¬
tonneux ; faux vertici 1 les 2-6-flores , rare¬
ment sub 10-flores, bractées petites ou peu
nombreuses; calices cotonneux ou laineux ,
a dents molles ou nautiques.
i. Z ietenia Benth. Sous- arbrisseaux des
régions méditerranéenne et caucasienne ,
couverts de poils blancs et mous, abondants,
ou presque glabres; bractées petites ou peu
nombreuses; faux- verticil les 2-6-flores; ca¬
lices laineux ou glabres, à dents subulées ,
presque toujours épineuses. Nous citerons
pour exemple de ce sous-genre le Stachide
glutineux , Stachys glutinosa Lin., espèce
glabre, très rameuse, dont les rameaux
raides et glutineux finissent par dégénérer
en épine à leur extrémité. On l’indique en
Corse. (P- D)
*STAC 1 1 Y A \T HUS ( , épi; «vO oc,
fleur), bot. ph. — Genre formé par De Can-
dolle ( Prodr ., V, p. SA) dans la famille
des Composées, tribu des Vernoniacées ,
pour un sous-arbrisseau des Cattingas du
Brésil , recouvert d’un duvet court, soyeux
et blanc; dont les capitules, formés chacun
d’environ 12 fleurs, sont groupés en épi et
sessiles à l’extrémité des rameaux. Cette
espèce, la seule du genre, porte le nom de
Slachyanthus Marlii DC. (D. G.)
♦STACI1YBOTRYS. but. cr. — Genre
de Champignons créé par M. Corda, dans
la famille des Hyphomyeètes , tribu des
Mucédinés. Dans la classification de M. Lé-
veillé, il appartient aux Triehosporés-Cépha-
STA
798
STA
losporés , tribu des Oxycladés , section des
Cladobotryés. (M.)
*STACBYDÉES. Stachydeœ. BOT. PHAN.
— Une des tribus de la famille des Labiées
{Voy. ce mot), ayant pour type le genre
Stachys qui lui donne son nom. (Ad. J.)
STACHYLIDIUM. bot. gb. - Genre de
Champignons créé par M. Link, dans la fa¬
mille des Hyphomycetes , tribu des Mucé-
dinés de bries, pour de petits Champignons
qui croissent sur les plantes en décompo¬
sition. Il appartient, dans la classification
de M. Léveillé , aux Trichosporés-Cépha-
losporés , tribu des Oxycladés , section des
Cladobotryés. (M.)
*STACHYMA , épi), ins. -—-Genre
de l’ordre des Diptères , famille des Athé-
ricères, tribu des Muscles, créé aux dépens
des Myopa et des Stomoxys Fabr. , par
M. Robineau-Desvoidy ( Essai sur les Myo-
daires, 1830), sous le nom de Dalmannta , et
adopté par M. Macquart ( Dipt. des Suites à
Buffon , de Roret, II, 1835) qui en a changé
la dénomination en celle de Slachynia.
On connaît six espèces de ce groupe :
toutes des parties méridionales de l’Europe,
et dont la S. gemina Wied., Rob. - Desv. ,
Macq, est le type. (E. D.)
STACHYS. bot. pii. — Nom latin du
genre Stachide. Voy. ce mot.
*STAC H YSTEYIO.Y (aiap;, épi ;
étamine), bot. ph.— -Genre de la famille des
Euphorbiacées créé récemment par M. Plan-
ehon [London Journ. ofbot., vol. IV, 1845,
p. 471, tab.XV) pour un sous-arbrisseau
de la Nouvelle-Hollande, bas et glabre; à
feuilles alternes, raides, linéaires, aiguës,
ramassées ; à fleurs monoïques , ramassées
à l’extrémité des rameaux , les mâles for¬
mant une sorte d’épi allongé, rougeâtre,
tout couvert d’étamines, dont les anthères
sont uniloculaires , les femelles peu nom¬
breuses présentant un ovaire à 2 loges bi-
ovulées et 2 styles, rarement à 3 loges et 3
styles. Cette plante a reçu le nom de Sta-
chystemon vermiculare Plane. (D. G.)
STACIIYTARPHÈTE. Stachylarpheta
( ara'xuç, épi; Tctp<peioç , serré, dense), bot.
PH. — Genre de la famille des Verbénacées,
tribu des Verbénées, proposé par Vahl pour
des Verveines propres, pour la plupart, aux
parties chaudes de l’Amérique. Rien qu’il
eût été adopté par plusieurs botanistes,
M. Endlicher a cm ne devoir en faire qu’une
simple section des Verbena. Mais nous pré¬
férons suivre ici l’exemple de M. Schauer
qui a conservé ce genre comme distinct dans
sa Revue monographique des Verbénacées
( Prodro ., XI, p. 561). Le genre Stachytar-
phète se compose d’herbes et d’arbustes à
lige le plus souvent dichotome et rameaux
tétragones; à fleurs blanches , bleuâtres,
rouges ou pourpre-noir, en épi serré, accom¬
pagnées de bractées persistantes , le plus
souvent paléacées; ces fleurs sont générale¬
ment reçues par leur base dans des en¬
foncements de I axe qui est charnu ; leurs
deux étamines supérieures sont dépourvue?
d’anthère; leur ovaire biloculaire devient
un drupe biloculaire, qui se partage en
deux. — M. Schauer décrit 43 espèces de
ce genre , parmi lesquelles nous prendrons
pour exemple le Stachytarphète changeant,
Stachylarpheta mutabilis Vahl. ( Verbena
mutabilis Jacq.), arbuste rameux de l’Amé¬
rique équinoxiale, couvert de poils blan¬
châtres ; ses feuilles ovales ou ovales-oblon-
gues, acuminées, à dents de scie mucronées,
rugueuses, et portant en-dessus des poils
épars qui les rendent rudes au toucher, se
rétrécissent à leur base et se prolongent sur
leur pétiole. Ses fleurs sont grandes, d’un
beau touge écarlate, qui devient ensuite
un joli rose. Cette charmante espèce est cul¬
tivée dans nos jardins en serre chaude ou
lernperée. On la multiplie par graines qu’on
sème au printemps sur couche et sous châs-
sis- (D. G.)
*STACHYU1UJS ( épi; 0èP« ,
queue), bot. ph. — Genre rangé à la suite delà
famille des Pittosporées, formé par MM. Sie-
boid et Zuccarini pour un arbrisseau du
Japon a feuilles annuelles, presque en cœur,
dentées en scie , sans stipules ; à fleurs en
grappes simples, multiflores, amentiformes ;
chaque fleur est accompagnée de 2 brac-
téoles, et présente : un calice à 4 sépales
carénés, dont 2 extérieurs plus petits et
coriaces; 4 pétales grands et obovés éta¬
mines, un ovaire sessile a 4 angles peu
marqués, à 4 loges muitiovulées , qui de¬
vient une baie sèche d’un vert olivâtre, à
4 loges polyspermes. Cette espèce est le S.
prœcox Sieb. et Zuce. (D. G.)
STACKHOUSÉES. Stackhouseæ. bot. ph.
— C’est sous, ce nom que M, Robert Brown,
STA
799
établit le premier la famille dont on a plus
tard légèrement altéré le nom pour le
rendre plus conforme à la nomenclature
généralement adoptée. Voy. stackhousia-
cées. (Ad. J.)
*STACKIIOUSIACÉES. Stackhousiaceœ .
bot. ph. — Petite famille de plantes dicoty-
lédonées polypétales périgynes, ainsi carac¬
térisée: Galice libre, à tube renflé, à limbe
divisé en 5 segments égaux ou inégaux,
Autant de pétales alternes insérés à la gorge
du tube, dont les onglets longs, linéaires
et dressés, s’unissent en partie en un tube
beaucoup plus long que le calice , tandis
que ces limbes divergent en étoile. Autant
d’étamines alternant avec les pétales et in¬
sérés vers la même hauteur , plus courtes
que les onglets dont le tube les cache, à fi¬
lets libres dont deux plus courts, à anthères
dressées, introrses, biloculaires , s’ouvrant
dans leur longueur. Ovaire sessile , libre ,
partagé en 3-5 lobes qui correspondent à
autant de loges dans chacune desquelles est
un seul ovule dressé de la base. Autant de
styles soudés en partie ou libres, terminés
chacun par un stigmate simple. Fruit com¬
posé d’autant de carpelles secs et indéhis¬
cents, rattachés à une colonne centrale dont
ils se détachent à la maturité, munis ou
dépourvus sur le dos d’ailes longitudinales.
Dans chacun une graine à tégument mem¬
braneux, à périsperme charnu dans l’axe
duquel est un embryon de même longueur,
à radicule infère, à cotylédons courts et
obtus. Les espèces sont des herbes vivaces
ou quelquefois sous - frutescentes à suc
aqueux ; à feuilles alternes , simples, très
entières, accompagnées de très courtes sti¬
pules; à fleurs disposées en grappes simples
et terminales, chacune munie de trois brac¬
tées. Elles habitent toutes la Nouvelle-Hol¬
lande.
genres.
Stackhousia , Srri. — Tripler ococcus ,
Endl. (An. J.)
STACKIIOUSIE Stackhousia (nom
d’homme), bot. pu. — Genre de la famille
des Stackhousiacées, à laquelle il donne son
nom , formé par Smith pour des herbes vi¬
vaces et des sous-arbrisseaux, propres aux
parties exlratropicales de la Nouvelle-Hol¬
lande. Les feuilles de ces végétaux sont
alternes, entières, oblongues-spathulées ou
STA
linéaires lancéolées ; leurs fleurs sont accom¬
pagnées de trois bradées et forment des
épis terminaux; elles ont un calice à tube
ventru , à limbe quinquéparti ; une corolle
gamopétale, à tube droit, à limbe quinqué¬
parti, étoilé; 5 étamines, dont 2 plus cour¬
tes ; un ovaire à 3-5 lobes indiquant autant
de loges uniovulées , et qui deviennent en¬
suite autant de coques aptères. Nous cite¬
rons pour exemple le Stackhousia pubescens
A. Rich., et le S. monogyna Lindl. ( Bot.
Reg., tab. 1917). (D. G.)
STADMAÏMJMIA , Lamk. bot. ph. — Sy¬
nonyme de Cupania , famille des Sapinda-
cées. (D. G.)
STÆHELIIME .Stœhelina (nom d’homme).
bot. ph. — Genre de la famille des Compo¬
sées, tribu des Cynarées, formé primitive¬
ment par Linné, mais circonscrit par De
Candolle et Lessing entre des limites plus
étroites. Ainsi restreint, il ne renferme
plus que de petits arbrisseaux de l’Europe
méridionale, sans épines; à feuilles soyeu¬
ses, cotonneuses en dessous; à fleurs purpu¬
rines hermaphrodites , en capitules homo-
garnes, pluriflores, pourvus d’un involucre
eylindracé à écailles imbriquées , serrées.
Leur akène est oblong, aréole au sommet,
surmonté d’une aigrette de poils unisériés,
rarneux et plumeux. On trouve assez com¬
munément sur les coteaux pierreux de nos
départements méridionaux et jusque dans
le haut du département de Lot-et Garonne,
la Stæheline douteuse, Stœhelina dubia Lin. ,
à feuilles linéaires. (D. G.)
*STÆLÏA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Rubiacées-Cofféacées , tribu des
Spermacocées, formé par M. Chamisso pour
des herbes du Brésil , à feuilles linéaires ,
glabres , les axillaires fasciculées; à stipules
membraneuses, étroites, déchirées ou tri¬
lobées ; à capitules de fleurs globuleux ,
axillaires ver ticillés et terminaux. A chaque
fleur succède une capsule membraneuse ,
biloculaire, bivalve, dont les valves se dé¬
tachent suivant une ligne déclive, transver¬
sale, à partir de la cloison qui est persistante.
Sur les 3 espèces aujourd’hui connues, nous
citerons pour exemple le S. thymoidesC ham.
(D. G.)
*STAGMAIUA. bot. ph. — Genre de la
famille des Anacardiacées , créé par Jack
pour un arbre de Sumatra à feuilles aller-
800
STA
STA
nés, ellijvtiques- lancéolées , obtuses, lui¬
santes ; à fleurs blanches , nombreuses ,
exhalant une odeur narcotique ; ces fleurs
ont un calice tubuleux , dont le limbe est
déchiré irrégulièrement; cinq pétales plus
longs que le calice , presque réfléchis ; cinq
étamines; un ovaire stipité, à trois lobes
uni-ovulés, qui donne une baie réniCorme,
marquée d’un sillon sur un côté et mono-
sperme. L’espèce unique de ce genre est le
Slngmaria verniciflua Jack. De son écorce
exsude un suc résineux extrêmement âcre ,
qui, appliqué sur la peau , en détermine
promptement l’excoriation et y produit des
ampoules. Les habitants de Sumatra redou¬
tent beaucoup cet arbre, et ils croient
même qu’il y a du danger à s’asseoir ou
à s’endormir à son ombre. Son suc rési¬
neux , exposé à l’air, se concrète prompte
ment en une matière noire qu’on emploie
pour la préparation d’un vernis , et qui se
vend même, pour cet objet, à un prix
élevé. (D. G.)
*STAGMATOPT£RA {«*>*, goutte;
Txhpov, aile), ins. — M. Burmeister ( Handb .
der Enlom., t. Il, p. 537) désigne ainsi une
division du genre Mantis, de l’ordre des Or¬
thoptères, correspondant au genre Epaphro-
dila Serv. (Br.)
*STAGI\IIA ( Slagnum , étang), ins. —
Genre de l’ordre des Diptères, famille des
Athéricères, tribu des Muscies, division des
Aricines, créé par M. Robineau-Desvoidy
(Essai sur les Myod. 1830), et qui n’est pas
adopté par M. Macquart. Les Slagnia sont
voisines des Potamies, et s’en distinguent
principalement par leur chête seulement
villeux. On en connaît deux espèces, trou¬
vées sur les Nénuphars des marais tour¬
beux de Saint-Sauveur, et qui ont reçu
les noms de S. nymphœarum et potamogeli ,
Rob-Dev. (E. jy )
*STAGNICOLA , Brehm. ois. — Syno¬
nyme de Gallinula Briss. ; Hydrogallina
Lacép. ; genre fondé sur la Gall. chloropus
Bin n. (Z. G.)
* STAGNICOLA (. stagnum , étang; culo,
.j’habite ). mou.. — Genre de Gastéropodes
lymnéens, indiqué par M. Leach (Syn,
Brü. Moll., 1820). (G. B.)
♦STALACTIS ( G-çaAorxTtç , concrétion
pierreuse), ins. — Genre de Lépidoptères,
famille des Diurnes , de la tribu des Papi-
j Honides , créé par M. Habiter (Cat , , 1816),
pour des espèces exotiques. (E. D.)
STALACTITES et STALAGMITES (*xa-
/aÇVo , tomber goutte à goutte), min. — On
donne le nom de Stalactites à ces concrétions
allongées, de forme conique, provenant de
l’infiltration d’un liquide incrustant à tra¬
vers les voûtes des cavités souterraines.
C’est ordinairement une eau chargée de
matière calcaire, et c’est la présence de l’a¬
cide carbonique ou de l’acide sulfhyd rique
qui lui donne la propriété de dissoudre ce
carbonate qui serait insoluble dans de l’eau
pure. Aussi les Stalactites sont-elles abon¬
dantes dans les pays calcaires; cependant,
dans d’autres terrains, on en rencontre qui
sont composées de silice, d’hydrate de fer ou
de manganèse, de carbonate de*cuivre, etc.,
et qui, probablement, se sont formées de la
même manière que les Stalactites communes
de carbonate de chaux. Ces cônes sont creux
ou pleins intérieurement; leur surface est
tantôt lisse et tantôt hérissée de pointes
cristallines. Ce sont des formes accidentelles
qui résultent du mouvement lent de haut en
bas que possédait le liquide qui a déposé
leurs particules. Les premières gouttes qui
suintent à travers la voûte de la cavité et qui
y restent suspendues, éprouvent un com¬
mencement d’évaporation à leur surface ou
bien abandonnent une portion du gaz acide
qui favorisait la dissolution de leur matière
calcaire; par suite, elles déposent une por¬
tion des molécules salines, qui forment à leur
base un petit anneau ou rudiment de tube;
ce rudiment de tube s’accroît et s’allonge
par l’intermède de nouvelles gouttes
arrivées à la suite des premières , et
qui descendent, soit le long de la surface
externe, soit à travers la cavité intérieure.
Mais cette cavité finit ordinairement par
s’obstruer, et alors la Stalactite ne prend
plus d’accroissement qu’à l'extérieur, et
comme elle en prend davantage à sa base
où l’eau commence à déposer, on sent
qu’elle doit avoir, en général, une forme
conique. Les Stalactites sont quelquefois
terminées par des espèces de rondelles cris¬
tallines ou des amas fongiformes de petits
cristaux; ceci a lieu, lorsque la cavité dans
laquelle elles se forment se remplit en partie
d’eau et que ces Stalactites en atteignent la
surface. Leur extrémité, plongée dans le !i-
STA
STA
801
f}ui<ie, devient un centre d’attraction poul¬
ies particules de matière minérale qu’il
tient en dissolution.
Les gouttes d’eau, qui tombent sur le sol
des cavités souterraines, y forment d’autres
dépôts, ordinairement mamelonnés, à struc¬
ture stratiforme et ondulée; ce sont les
Stalagmites , dont on retire souventde beaux
échantillons d’albâtre calcaire. Quelquefois,
ces derniers dépôts, en prenant de l’accrois¬
sement, vont joindre les Stalactites qui
pendent aux voûtes, et forment par la suite
d’énormes colonnes qui décorent majestueu¬
sement l’intérieur des cavernes ou grottes
(voy. ce mot) souterraines. Il existe en France
plusieurs grottes de ce genre qui sont fort re¬
marquables, entr’autres celles d’Auxelleset
d’Arcy; mais l’une des plus célèbres que l’on
connaisse est celle d’Antiparos, dans l’Archi¬
pel grec, quia été visitée et décrite parTour-
nefort. Ce botaniste, en la voyant, s’imagina
que les pierres végétaient à la manière des
plantes. De petites Stalactites se produisent
journellement dans les galeries de mines,
dans l’intérieur des caves ou des vieux sou¬
terrains où l’on peut suivre en quelque sorte
les progrès de leur formation. (Del.)
STALAGMITE. Stalagmitis. bot. fh. —
Genre de la famille des Clusiacées, formé par
Murray pour des arbres de l’Inde, à feuilles
opposées, presque coriaces , luisantes, en¬
tières; à fleurs axillaires, fasciculées, her¬
maphrodites ou polygames par avortement.
Ces fleurs ont un calice persistant, à 4-5
sépales presque égaux; 4 ou 5 pétales; des
étamines soudées en 4-5 faisceaux opposés
aux pétales, et alternant avec de grosses
glandes tronquées; un ovaire libre , à 3-5
loges uni-ovulées , surmonté d’un stigmate
presque sessile, pelté, à 4-5 lobes tronqués.
Le fruit est une baie globuleuse , à 3-5
loges. (D. G.)
' STALAGMILAI ( stalagmium , pendant
d’oreille rond), moll. — Genre de Mollus¬
ques Acéphales , de la famille des Cardia-
eées , indiqué par Conrad (in Morton, Syn.
App ., 1834). (G. B.)
‘STALAGMOSOMA (oîa^yp.ôç, goutte qui
filtre; aôp, corps), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Lamelli¬
cornes et tribu des Scarabéides mélitophiles,
fondé par Burmeister ( Handbuch der Enl. )
sur les Celonia albella Pallas, et Cynanchi
T. xi.
G. P. La première est propre à la Russie
méridionale, et la seconde à la Nubie. (C.)
* STANIIOPEA ( nom d’homme ). bot.
ph . — Genre de la famille des Orchidées,
tribu des Vandées , formé par M. Hooker
pour de très belles espèces de l’Amérique
tropicale , épi phy tes et à pseudo-bulbes , à
feuilles plissées, remarquables par la gran¬
deur et la rare beauté de leurs fleurs.
Celles-ci ont leur périanthe très étalé ou
réfléchi; le la belle sans éperon, charnu,
cornu; la colonne allongée , avec une bor¬
dure pétaîoïde. Les Stanhopées occupent
aujourd’hui, par leur beauté, l’un des pre¬
miers rangs dans les collections d’Orchidées
vivantes , qui , comme on le sait , ont pris
un si grand développement dans quelques
parties de l’Europe, depuis un certain nom¬
bre d’années. Elles y fleurissent assez faci¬
lement. Les deux qu’on y rencontre le plus
ordinairement sont le Stanhopea insignis et
le S. tigrina. (D. G.)
*STANIGRADI. ins. -~ MM. Amyot et
Servi! le ( Insectes hémiptères. Suites à Buffon )
désignent ainsi, dans la tribu des Réduviens,
de l’ordre des Hémiptères, une de leurs di¬
visions, comprenant un seul groupe, celui
d 'Hydrométrites. Voy. ce mot. (Bl.)
STANLEY’ A (nom d’homme), bot. rn.
— Genre de la famille des Crucifères formé
par Nuttall pour des plantes herbacées vi¬
vaces , glauques , de l’Amérique septentrio¬
nale, à fleurs jaunes en grappes terminales
allongées; ces fleurs ont quatre sépales co¬
lorés, étalés, unis à la base; quatre pétales
à longs onglets connivents en tube à quatre
angles ; six étamines presque égales ; elles
donnent une silique longuement stipitée ,
bivalve , cylindracée , grêle. Le type du
genre est S. pinnatifida Nutt. (D. G.)
STAiMIMIME. min. — Synonyme d’Étain
pyriteux. Voy. étain. (G. d’O.)
* STANOSTHETUS. Megerle. ins. —
Synonyme de euplectus , Kirby, Dejean ,
Aubé. (G.)
STA PÉ LIE. Stapelia (nom d’homme).
bot. ph. — Grand genre de la famille des
Asclépiadées, de la Pentandrie digynie dans
le système de Linné. Dans l’état actuel de
nos connaissances, il ne renferme pas moins
de 90 espèces décrites , toutes du Cap de
Bonne-Espérance. Ce sont des plantes char ¬
nues , rameuses, dont les rameaux aphylles
101
802
STA
STA
présentent généralement quatre angles den¬
tés ; leurs fleurs sont presque toujours
grandes et belles, mais fort singulières d’as¬
pect, tachetées et marbrées de brun -rouge
foncé, et quelquefois elles exhalent une
forte odeur de matières en décomposition
avancée. Elles se distinguent par les carac¬
tères suivants: Galice quinquéparti ; corolle
rotacée, quinquéfide, charnue; gynostège le
plus souvent saillant ; couronne staminale
double : l’extérieure à folioles ou divisions
entières ou partagées, l’intérieure à petites
cornes simples ou bifides ; anthères simples
au sommet; masses polliniques dressées,
ventrues, à bordure cartilagineuse, translu¬
cide d’un côté; stigmate mutique ; follicules
presque cylindraeés, lisses, dressés; graines
aigrettées. Les nombreuses espèces de Sta-
pélies aujourd’hui connues ont été divisées,
d’après Haworth, en 10 sous-genres, dont
nous nous bornerons à donner les noms :
1° Slapletonia ; 2° Gonostemon ; 3° Podan-
thes ; 4° Tridenlea ; 5° Tromolriche ; 6° Ca-
runcularia ;• 7° Orbea; 8° Obesia; 9° Du-
valia ; 10° Peclinaria. Ce genre a été l’ob¬
jet de deux travaux importants : celui de
Masson ( Stapeliœnovœ , Lond. 1796,in-fol.);
et celui de Jacquin ( Stapeliæ cultœ, Vienne
1806, in-4°). Nous nous contenterons d’en
signaler les deux ou trois espèces les plus
répandues dans les jardins.
La Stapélie a grandes fleurs , Stapelia
grandiflora Mass., appartient au premier
sous- genre. Elle croît dans les endroits
chauds au cap de Bonne-Espérance. Ses ra¬
meaux sont quadrangulaires, plus épais vers
le haut, légèrement pubescents ; leurs quatre
angles sont taillés en dents écartées , incur¬
vées , terminées par une petite pointe très
molle; ses fleurs sont très grandes, larges
d’environ 15 centimètres; leur corolle est
plane, velue, à cinq divisions lancéolées
aiguës , ciliées, relevée de rugosités trans¬
versales, pourpre noir en dessus, vert-glauque
en dessous. Au même sous-genre appartient
la Stapélie hérissée , Stapelia hirsuta Lin.,
distinguée par ses rameaux dressés , couverts
de poils courts et très fins , d’un vert sale ,
sillonnés-tétragones, marqués sur les angles
de dents droites ; du bas de ces rameaux
partent les pédoncules. Les fleurs sont de
même grandeur que dans l’espèce précé¬
dente ; leur corolle est divisée en cinq lobes
ovales ou lancéolés, prolongés en pointe,
chargés vers leurs bords de longs poils
pourpres; sa couleur est jaunâtre, avec des
lignes transversales rouge-brun. On cultive
avec les précédentes la Stapélie panachée,
Stapelia variegala Lin. , vulgairement con¬
nue sous le nom de F leur -de- Crapaud, qui
rentre dans le sous-genre Orbea. Elle a été
figurée dans l’atlas de ce Dictionnaire (voy.
Atlas: Dicotylédones , pl. 14). Ses rameaux
sont ascendants, à quatre angles marqués
de dents aiguës, étalées; ses fleurs sont
portées par des pédoncules réfléchis , qui
naissent du bas des rameaux; leur corolle
est jaunâtre , toute panachée de rugosités
transversales et de taches brun-rouge irré¬
gulières : elles ont environ 5 ou 6 centi¬
mètres de largeur.
Les diverses espèces de Stapélies se culti¬
vent en serre , dans une terre forte; elles
redoutent beaucoup l'humidité, aussi doit-
on les arroser peu pendant l’été et pas du
tout pendant l’hiver. On les multiplie faci¬
lement de boutures. Ces plantes sont géné¬
ralement très âcres ; cependant il en est
exceptionnellement quelques unes , qui ,
assure-t-on, sont entièrement inoffensives ,
et que les habitants de l’Amérique australe
mangent habituellement. — s Voyez l’atlas de
ce Dictionnaire , botanique, dycotylédones.
(p. D.)
STA 1*11 Y L K ÂGÉES. Staphyleaceœ. bot.
phan. — - Le genre Staphylea, réuni d’abord
à une section des Rhamnées, plus tard à la
famille des Célastrinées correspondant à
cette même section détachée du groupe pri¬
mitif, a paru enfin présenter des différences
assez importantes pour constituer , avec un
petit nombre de genres, une famille elle-
même distincte , qu’on caractérise ainsi :
Calice coloré, 5- parti, à préfloraison imbri¬
quée, tapissé à son fond par un disque
libre sur son bord qui se relève de cinq
crénelures. Autant de pétales alternes insé¬
rés sur ou sous ce disque en dehors, à pré¬
floraison également imbriquée, et caducs.
Cinq étamines libres , insérées comme les
pétales et alternant avec eux , égales , à an¬
thères introrses, dont les deux loges s’ou¬
vrent longitudinalement. Deux ou trois
carpelles soudés entre eux ou dans leur
partie inférieure seulement, ou dans toute
leur longueur, en un ovaire 2-3-loculaire,
STA
avec autant de styles libres ou finissant
par le devenir, et dont chacun se termine
par un stigmate simple ; dans chaque loge
plusieurs ovules attachés à l’angle interne,
horizontaux ou ascendants, anatropes; fruit,
charnu ou capsulaire dans ce dernier cas
membraneux, enflé et s’ouvrant le long de
la suture ventrale, contenant dans chaque
loge des graines réduites en nombre par
avortement et même à l’unité, globuleuses,
tronquées vers le hile élargi, à tégument
osseux et luisant. Embryon à peine revêtu
d’une mince lame de périsperme charnu,
droit, à cotylédons épais, planes-convexes ,
à radicule très courte tournée vers le hile.
Les espèces sont des arbres du arbrisseaux
originaires de l’Europe tempérée et de l’A¬
mérique du Nord, en petite proportion, des
Antilles et du Mexique, du Japon et de
l’Asie tropicale. Leurs feuilles sont opposées,
composées de folioles opposées elles-mêmes
en une ou plusieurs paires avec une impaire
terminale, munies à la base du pétiole
commun de deux stipules caduques; leurs
fleurs régulières, disposées en grappes ou
panicules axillaires ou terminales.
GENRES.
Turinia , Vent. ( Dalrympelea, Roxb.) —
Euscaphis , Sieb. Zucc. — Staphylea , L.
{Staphylodendron , Tourn. — Burnalda,
Thunb. ). (Ad. J.)
STAPHYLIER. Staphylea (araepvXy?,
grappe), bot. ph. — Genre de la famille des
Staphyléacées, à laquelle il donne son nom,
de la Pentandrie trigynie dans le système
de Linné. Il est formé d’arbrisseaux qui
croissent, pour la plupart, dans les parties
tempérées de l’Amérique septentrionale ;
dont les feuilles, généralement opposées,
trifoliolées ou pennées avec impaire , sont
pourvues de deux stipules et de stipelles ;
dont les fleurs blanches , hermaphrodites ,
en grappes, présentent un calice coloré,
quinquéparti ; cinq pétales à peu près de
même longueur que le calice ; cinq étami¬
nes ; 2-3 carpelles allongés, unis ordinaire¬
ment par leur base, rarement sur toute leur
longueur, et renfermantde nombreux ovules
insérés sur deux rangs le long de leur ligne
ventrale. A ces fleurs succède une capsule
renflée-vésiculeuse , à 2-3 lobes qui corres¬
pondent chacun à une loge. On cultive fré-
STA 80 o
quemment , dans les jardins et les parcs ,
deux espères de ce genre : le Staphylier
penné, Staphylea pinnala Lin., vulgairement
nommé Nez - coupé et Patenôtrier. Ce der¬
nier nom lui vient de ce que ses graines ,
comme celles de l’espèce suivante, ont le
test assez dur pour servir à faire des grains
de chapelet. C’est un arbrisseau de 4-5 mè¬
tres de hauteur, indigène de l’Europe mé¬
ridionale, à feuilles pennées, formées de
5-7 folioles oblongues - lancéolées , glabres,
dentées en scie. Le Staphylier trifolié ,
Staphylea trifoliala Lin., est originaire de
l’Amérique du Nord. Il est un peu plus pe¬
tit que le précédent, duquel il se distingue
par ses feuilles trifoliolées et par ses fleurs
plus grandes, en grappes plus allongées. Ces
deux jolis arbustes réussissent dans toutes
les terres et à toutes les expositions; on
les multiplie par rejetons et par graines.
(D. G.)
STAPHYLIN. ins. — Voy. staphylinus.
*STAPHYLINIENS. Staphilini. ins. —
Grande famille de l’ordre des Coléoptères,
correspondant à celle des Brachélytres (voy.
ce mot) de Latreille, établie par Erichson
( Généra et species Staphylinorum . Berlin,
1840, 954, in-8°, 4 pl.). (C. )
STAPHYLINUS. ins. — Genre de l’or¬
dre des Coléoptères pentamères, famille
des Brachélytres ( Voy. ce mot) et tribu
des Staphyliniens , créé par Linné ( Fauna
suecica , pag. 839). Dejean ( Catalogue ,
3e édition, pag. 70 et 71) a désigné sous
ce nom la plus grande partie des Philon-
thus de Leach et d’Erichson. Ce dernier
auteur l’a réservé pour les plus grandes es¬
pèces. Les caractères assignés à ce genre
sont les suivants : antennes droites; palpes
maxillaires filiformes ; languette échancrée
à l’extrémité; pieds intermédiaires distants
à la base; tarses postérieurs cylindriques.
Cent trois espèces rentrent dans ce genre, et
elles se trouvent réparties sur tous les points
du globe. Nous citerons seulement les es¬
pèces suivantes: S. hirtus , rnaxillosus ,
murinus, erythropterus, Lin., erythrocepha-
lus, oculalus , ieslaceus , nebulosus , chalco-
cephalus , F. etc. , etc. La plupart vivent
dans les charognes, les excréments, le fumier.
Voy. l’atlas de ce Dictionnaire , Insectes
Coléoptères, pl. 3. (C.)
STAPHYLODENDRON. bot. ph. —
804
STA
STA
Genre de Tournefort sur lequel Linné a fait
son genre Staphylea.
STAPHYJLOPTER1S. bot. foss. —
Presl., dans l’ouvrage de M. de Sternberg ,
a donné ce nom à un genre de Fougères
fossiles , fondé sur une impression des ter¬
rains tertiaires d’Armissan près Narbonne,
que j’avais décrite sous le nom de Filicües
polybotrya ( Hist . vég. foss., I, tab. 137,
f. 6), parce quelle me paraissait représenter
une grappe de fructification analogue à celle
d es Osmonda, Polybotrya, Anémia , etc.,
mais que l’absence des feuilles stériles ne
permettait pas de classer définitivement.
Je pense encore que dans des cas aussi
douteux un nom général de famille est
préférable à l’institution d’un genre spé¬
cial. (Ad. Br.)
STA PH Y SA IG UE , bot. pu. — Nom vul¬
gaire et spécifique d’une espèce de Dauphi-
nelle, 1 e Delphinium -Staphysagria, Lin., qui
est devenue le type de la 4e section du
genre Delphinium. (D. G.)
STAR'BIA. bot. ph. (Nom formé
par anagramme de Bartsia). — Dupetit-
Thouars a créé ce genre ( Généra nova Ma¬
dagascar., p. 7) pour une herbe de Mada¬
gascar, qui a le port d’un Bartsia, quoique,
dit l’auteur, elle en diffère par beaucoup
de caractères. M. Endlicher rapporte ce
genre avec doute comme synonyme aux
Glossostylis, Cham., famille des Scrophula-
rinées. (D. G.)
STARIKI. ois. — Nom donné parBonna-
lerre aux Pingouins.
STARIQEE. Phaleris. ois. — Genre de
la famille des Pingouins , établi par
M. Ternminck sur Y Aléa cristatella, Vieill.
(Gai. des ois., pl. 297). Voy . pingouin. (Z. G.)
STARKIA. Willd. bot. ph. — Synonyme
du genre Liabum , Adans., dans lequel il
forme un sous-genre.
STARÎVA . ois. — Genre démembré, par
le prince Ch. Bonaparte, des Perdrix de
Brisson, et fondé sur la Perd, cinerea, Briss,
— Voy. PERDRIX. (Z. G.)
STA RiYOE X A S . ois. — Genre fondé par
le prince C. Bonaparte, dans la famille des
Colombidées, sur le Col. Cyanocephala, Linn.
— Voy. pigeon. (Z. G.)
STATICE. Statice. bot. ph. — Genre
important de la famille des Plombaginées ,
de la pentandrie-pentagynie dans le sys¬
tème de Linné. Les végétaux qui le consti¬
tuent sont des herbes et des sous-arbris¬
seaux qui croissent en abondance dans le
midi et l’est de l’Europe, dans l’Asie
moyenne, très rarement à la Nouvelle-
Hollande; dont les feuilles sont, en général,
toutes radicales; dont les fleurs forment
presque toujours des épis unilatéraux sur
les ramifications d’une tige ou hampe nue.
Chacune de ces fleurs est accompagnée de
deux ou trois bractées; elle présente : un
calice en entonnoir, à limbe quinquédenté,
marqué de cinq plis, et scarieux vers le
bord ; une corolle à cinq pétales libres ou
rarement soudés dans le bas; cinq éta¬
mines opposées aux pétales et insérées sur
leur onglet; un ovaire uniloculaire, uni-
ovulé, surmonté de cinq styles distincts qui
portent les papilles stigmatiques sur leur
coté interne, à leur extrémité. A ces fleurs
succède un utricule membraneux , mono-
sperme , enveloppé par le calice qui finit
par s’ouvrir en se déchirant à sa base en
manière de coiffe. Linné avait formé son
genre Statice par la réunion des Statice,
Tourn., et Limonium , Tourn. Mais, dans ces
derniers temps, on esta peu près revenu à
la manière de voir de Tournefort en déta¬
chant du groupe linnéen les Armeria,
Willd., si distincts au premier abord par
leur port ët par leur inflorescence en capi¬
tule muni d’un involucre et d’une gaîne
renversée sur le haut de la hampe.
Les Statices forment l’une des bases prin¬
cipales de la flore de nos côtes ; on n’en
compte pas moins de 17 ou 18 espèces sur
notre portion du littoral de l’Océan, et sur¬
tout de la Méditerranée. Là ils croissent
généralement dans les sables que l’eau de
la mer vient couvrir dans les gros temps,
c’est-à-dire dans cette partie des côtes ma¬
ritimes qui porte dans plusieurs de nos
départements méditerranéens le nom de
marais salants. L’un des plus remarquables
parmi eux est le Statice monopétale , Statice
monopetala , Lin., espèce frutescente, qui
croît abondamment dans l’île de Sainte-Lu¬
cie, près de Narbonne, et qui sert de type
à la section Limoniastrum , Moench. Sa tige
ligneuse, épaisse, ordinairement tortue,
porte des feuilles lancéolées, engainantes,
tuberculeuses à leur surface : ses fleurs
sont grandes, solitaires et alternes le long
STA
STA
805
des rameaux, de manière à former des
sortes d’épis interrompus et feuillés; elles
sont particulièrement remarquables par
l’union de leurs pétales en une corolle ino-
nopétale. On cultive quelquefois cette es¬
pèce dans les jardins. Toutes nos autres
espèces appartiennent à la section des Li-
monium proprement dits, que caractérisent
leurs épis unilatéraux de fleurs pentapé-
tales, et leurs feuilles radicales. La plus
commune , qui forme en même temps le
type principal de la section et du genre lui-
même , est le Statice limonium , Statice Li-
monium , Lin., commun au littoral de nos
deux mers, remarquable par ses feuilles
grandes, glauques, obovales-oblongues, on¬
dulées, obtuses, rétrécies en pétiole à leur
base. Sa tige est paniculée dans sa partie
supérieure; elle s’élève de trois à quatre
décimètres; ses fleurs sont accompagnées
d'écaiiles obovales , imbriquées; elles sont
disposées en épis raccourcis et unilatéraux
le long des rameaux. Cette espèce est cul¬
tivée assez fréquemment comme plante
d’ornement. Bien qu’indigène, elle redoute
les froids du climat de Paris, et doit être
couverte pendant l’hiver. Parmi nos autres
espèces indigènes nous citerons comme les
plus curieuses: le Statice , echioides , Lin.,
remarquable par les tubercules que pré¬
sentent ses feuilles; elle est commune le
long de la Méditerranée; le Statice articu-
lala , Lois., de Corse , dont les nombreux
rameaux tuberculeux semblent articulés;
les Statice ferulacea , Lin. et diffusa, Pourr.,
de l’île Sainte-Lucie, qui ont un port par¬
ticulier, grâce à leur tige extrêmement ra¬
meuse, aphylle dans le bas au moment de
la floraison., etc. On cultive communément
pour l’ornement des jardins quelques es¬
pèces exotiques de ce genre. Tels sont sur¬
tout le statice sinué , Statice sinuata, Lin.,
originaire du Levant, dont les feuilles radi¬
cales sont lyrées , et dont la tige est ailée;
sa floraison dure tout l’été ; le statice élé¬
gant, Statice speciosa , Lin., à jolies fleurs
roses, très nombreuses, etc. Ces plantes se
multiplient de graines; l’une et l’autre
sont d’orangerie. (P. D.)
*STATICÉES. Staticeœ. bot. phan. —
Une des deux tribus de la famille des Plum*
baginées ( Voy . ce mot), à laquelle le genre
Statice sert de type, et donne son nom.
STATIONS. — Voy. GÉOGRAPHIE ZOOLO¬
GIQUE, t. VI, p. 137, et GÉOGRAPHIE BOTA¬
NIQUE, p. 86.
STATIRE. Slatyra. ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères hétéromères ,
famille des Trachélides, et tribu des La-
griaires, établi par La treille ( Règne animal
de Cuvier, t. Y, p. 32) sur des espèces
semblables, au premier coup d’œil, aux
Agra, de la famille des Carnassiers. Ici, les
antennes sont filiformes, composées d’ar¬
ticles presque cylindriques , et dont le der¬
nier est fort long, allant en pointe; la tête
est prolongée en avant, fortement et brus¬
quement rétrécie derrière les yeux; le cor¬
selet est longitudinal , ovalaire et tronqué
aux extrémités; le sommet des élytres
offre une dent ou épine. Dejean ( Cat .,
3e édit, p. 226), Laporte ( Hist . nat. des
an. art. t. II), et Guérin ( Iconog . du Eèg.
an.), ont adopté ce genre, qui renferme
environ 30 espèces, la plupart américaines,
trois seulement, d’après le précédent auteur,
se trouveraient à Madagascar. Nous citerons
comme types de ce genre, les iS’f. Agroides ,
Viridipennis , Servillei , Lap. Caraboides ,
Guérin, et Y Arlhromacra donacioides, Ky.
STAUNTOME. Staunlonia. bot. ph. —
Genre de la famille des Ménispermacées ,
formé par De Candolle ( Syst ., I, p. 313)
pour des arbustes du Népaul et de la Chine,
à tige voluble, s’allongeant beaucoup, à
feuilles digitées-peltées, formées de folioles
coriaces , et dont les pétioles sont renflés et
articulés aux deux extrémités; leurs fleurs
blanches et rougeâtres en dehors, odorantes,
monoïques, forment des grappes fasciculées ;
elles ont un calice à 6 sépales sur deux
rangs; 6 pétales en forme de glandes ou
nuis; 6 étamines oppositi-pétales , à an¬
thères extrorses ; les fleurs femelles présen¬
tent trois carpelles distincts, remarquables
parce que les ovules s’attachent sur toute
leur paroi interne, et qui deviennent de
grosses baies rouges, comestibles. M. End-
licher divise ce genre en deux sections, que
M. Decaisne {Archiv. du Muséum, 1839;
pag. 191 et 193, tab. XI, C, et XII, B)
regarde comme deux genres bien distincts;
savoir: Staunlonia, DC., à fleurs apétales et
étamines monadelphes; Holboellia , Wall.,
à fleurs pétalées et étamines libres. Une
espèce de ce dernier sous-genre ou genre
806
STA
STÀ
est aujourd’hui assez répandue dans les
jardins anglais où l’on en couvre des ber¬
ceaux et des tonnelles. (D. G.)
STAURA.CAN.TIIE, Stauracanthus.
(o-raupoc, croix; axavOa, épine). BOT. PH. —
Genre de la famille des Légumineuses-Papi-
lionacées, tribu des Lolées, formé par
M. Link pour un arbuste du Portugal,
aphylle, extrêmement épineux, voisin des
Ulcx , desquels il se distingue par la lèvre
supérieure de son calice profondément
bifide ; par son étendard ployé, par ses ailes
lancéolées, aiguës, par sa carène obtuse ;
enfin, par son légume poilu, comprimé,
polysperme. Cet arbuste porte le nom de
S. aphyllus, Link. (D. G.)
*STAURANTHERA. bot. ph.— Genre de
la famille des Gesnéracées , créé par M. Ben¬
tham ( Scrophul . ind. , p. 57) pour une plante
herbacée , de l’Inde , à grandes feuilles un
-4.
peu rugueuses; ses fleurs en grappes pani-
culées sont caractérisées par un calice à
5 plis, dont les sinus se prolongent en 5
dents; par une corolle à tube très court,
ample, éperonnée , sub-quinquéfide ; par
4 étamines fertiles, dont les anthères cor-
diformes se tiennent en croix; son fruit est
une pyxide. Cette plante porte le nom de
S. grandifolia, Benth. (D. G.)
*STAURASTRE. Staurastrum (oraupoç,
croix; an yjp, étoile), bot. cr. — (Phycées).
Genre de la tribu des Desmidiées, créé par
Meyen, et qui renferme des espèces de formes
si variées qu’il est difficile de circonscrire les
limites de leurs caractères génériques d’une
manière bien tranchée. Les Staurastres
présentent des corpuscules ( hémisomates )
géminés, à deux, trois, quatre, cinq et
même quelquefois six lobes rayonnants,
rnutiques ou épineux, ou terminés par des
cornes rameuses. Leur endochrome est formé
de lames vertes rayonnantes. Leur accouple¬
ment a lieu par le point de suture des hé¬
misomates, et le sporange qui en résulte est
globuleux, glabre ou chargé d’épines simples
ou rameuses.
M. Kützing a changé le nom de ce genre
en celui de Phycastrum, dans son Phycolo-
gia germanica ; mais, quoique le nom de
Staurastrum exprime une forme qui n’est
pas la plus habituelle dans ces Desmidiées,
le droit de priorité doit lui être acquis. Le
plus souvent les hémisomates sont à trois
rayons et rarement à quatre, disposés en
croix. M. Ehrenberg a placé dans les Desmî-
dium les espèces à trois lobes non épineux,
à cause du rapport qui existe entre leurs
corpuscules et les articles en série qui com¬
posent le Desmidium Swartzii Àg. Nous
avions d’abord donné le nom de Binatella à
ce genre. Nous en connaissons environ cin^-
quante espèces qui toutes habitent les eaux
douces. Elles forment souvent un enduit
muqueux très fugace, presque impalpable,
sur les feuilles des herbes inondées.
Nous pensons que plusieurs corpuscules
arrondis, à cornes bifides ou rameuses, que
l’on rencontre à l’état fossile dans des silex
et d’autres substances minérales, et que l’on
a pris pour des œufs de Crista telles, sont,
pour la plupart des sporanges de Staurastres.
(Brëb.)
*$TAURIDIE ( OTavpeç , croix ; zïdoç ,
forme), polvp. acal. — Nom donné par
M. Dujardin à un polype hydraire très
voisin des Syncorynes et qui est la phase
végétative de la petite méduse nommée Cla-
donème, et représentée dans les planches
d’Acalèphes de l’Atlas de ce Dictionnaire.
La Stauridie se compose d’une tige très
mince, diaphane, large d’un tiers de milli¬
mètre et revêtue d’une enveloppe cornée,
rampant sur les fucus des côtes de la
Manche. De cette tige s'élèvent des rameaux
de même grosseur terminés par des polypes
charnus , claviformes , avec quatre bras en
croix terminés chacun par une pelote glo¬
buleuse. A la base de chaque tête de polype
se trouvent quelques bras accessoires plus
courts et sans pelote terminale , et c’est
entre eux que se développe à une certaine
époque le bourgeon qui devient la petite
méduse Cladorième , laquelle à son tour
produit dans la paroi externe de son esto¬
mac des œufs destinés à donner naissance à
de nouvelles Stauridies. Voy. méduse. (Duj.)
*STAURIDIUM ( aravpoç , Croix ; sîcîoç,
forme), infus? alg. — Nom donné par
M. Corda h des Algues microscopiques ,
de la famille des Desmidiacées , et dont il
fait des Infusoires à l’exemple de M. Ehren¬
berg qui de son côté nomme Micrasterias ,
des espèces très voisines des Stauridium de
M. Corda. (Duj.)
STAUR0BAR1TE (crravpoç , croix; /3 a-
pù- , pesant), min. — Nom donné par de
STA
STA
Saussure à rHarinotome à base de baryte,
dont les cristaux offrent des groupements en
croix. Voy. iiarmotome. (Del.)
*STAE1\0CARPE. Slaurocarpus (rrav-
poç, croix; xapnôç, fruit). bot. cr. — (Phycées.)
M. Massai ( Brit . Fresh-Wat. Algæ) adonné
ce nom au genre Staurospermum de M. Küt-
zing. Nous ne savons pas quelle raisôn a pu
porter cet algologiste à changer ce dernier
nom qui a acquis la priorité. (Bréb.)
* STA EROGENE. bot. ph. — Genre de la
famille des Acanthacées établi par M. Wal-
lich [Plan. as. rar ., M, pag. SO, tabl. 186)
pour une plante herbacée de l’Inde, à tige
charnue; à feuilles opposées, lancéolées,
d'un blanc d’argent luisant en dessous; a
Heurs bleues violacées, en grappe termi¬
nale raccourcie, accompagnées de 3 brac¬
tées , et présentant un calice quinquéparti ,*
a divisions aristées-acuminées , inégales;
une corolle tubuleuse , à cinq lobes courts,
obtus, un peu inégaux; 4 étamines didy-
names; un stigmate en entonnoir, à trois
lobes subulés , étalés. L’espèce unique du
genre est le S. argenlea , Wall. (D. G.)
STAEROLiTHE (<7T«vPoç, croix ; ,
pierre). — Werner et Lamétherie nomment
ainsi la Staurotide , et Kirwan , l’Harmo-
lome. (Del.)
* S TAERONEIS (orTavpoç, croix ; vyfcoç, de
nacelle), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la
tribu des Diatomées ou Bacillariées, établi
par M. Ehrenberg aux dépens du genre Na-
vicula. Ses caractères sont: Frustules navi-
culés, lisses, ayant sur les côtés un ombilic
linéaire transversal. Effectivement, les frus¬
tules, vus sur le côté, présentent une sorte
de croix formée par une dépression linéaire,
transversale, remplaçant l’ombilic arrondi
des Navicula, et coupant à angle droit le
milieu de la strie ou nervure médiane. Ce
genre renferme à peu près vingt espèces dont
une des plus connues est ie S. Phœnicente -
ron Ehrenberg. Elles vivent dans les eaux
douces, en Europe et en Amérique. (Bréb.)
*STAEROPHALLES. bot. cr.- Genre de
Champignons, de la famille des Gastéromy-
cètes, créé par M. Montagne. M. Léveillé le
rapporte à ses Basidiosporés-Ectobasides ,
tribu des Aséronnés, et, avec doute, à la
section des Lysurés. (M.)
STAEROPIÏORA (aravpo'ç, croix; «popo'ç,
porteur), acal. — Genre de Méduses établi
; 07
par M. Brandt dans la famille des Béréni-
cides, pour une espèce de l’océan Pacifique
septentrional (St. Mertensii ) , incomplète¬
ment observée par Mertens. Ce genre est
caractérisé par l’absence de bouche, et par
un grand nombre de bras ou suçoirs? dis¬
posés en deux séries alternes formant une
croix à la face inférieure de l’ombrelle qui
est convexe, et bordés de tentacules nom¬
breux ; elle est large de 8 centimètres,
blanc-bleuâtre, un peu diaphane. M. Les-
son, d’après M. Brandt, admet ce genre
dans sa tribu des Bérénicides. (Dm.)
*ST A E RO PII U A G MA . bot. ph. — Genre
de la famille des Scrophulariacées, tribu des
Verbascées , formé par MM. Fischer et
Meyer ( Ind . 9 Horl. petr., p. 90) pour une
plante de la Natolie à laquelle ils ont donné
le nom de A. Nalolicum. Celte plante a le
port d’un Vcrbascum , avec le calice quin¬
quéparti, la corolle, les etamines et le
style d’un Celsia. Sa capsule est cylindrique,
indéhiscente, subquadriloculaire , pol y—
sperme, à quatre placentaires séparés, mar¬
ginaux. (D. G.)
*STACROPTÈRE. Slauroplcra (arav po;,
croix; n-repov , aile, plume), bot. cr. —
(Phycées.) Genre établi par M. Ehrenberg
dans la tribu des Diatomées ou Bacillariées,
qui se distingue des Navicula par les stries
qui sont sur le côté de la carapace, et dont
les séries latérales sont interrompues sur
une ligne transversale qui coupe à angle
droit la ligne médiane longitudinale. Ce
genre renferme environ vingt-cinq à trente
espèces qui habitent les eaux douces. Plu¬
sieurs ont été trouvées à l’état fossile, prin¬
cipalement en Amérique. M. Kützing réunit
ce genre aux Stauroneis. (Bréb.)
* STA CHOPES (oraupo;, croix ; novg,
pied), iisrs . — Gerrnar ( Bombyx , U, 1813) a
créé , sous la dénomination de Stauropus ,
un genre de Lépidoptères nocturnes de la
tribu des Notodonlides, correspondant au
genre des Harpyia Oschs., et dont le N. fagi
Linné, de l'Allemagne, est le type. (E. D.)
*STAEROSOME . Staui 'OSoma (tfTaupoç,
croix, aœp.a, corps), crust. — M. Will (in
Archiv. zür Nalurgeschichte par Erichson,
1844) désigne, sous ce nom, un genre de
l’ordre des Parasites qu’il figure à la pl. 10,
fig. 1 à 9, dans le tome XIX de l’ouvrage ci-
dessus cité. (H. L.)
808
STA
STA
* STAUROSPERME. Staurospermum
(crr avpoç, croix; an semence) , BOT. CR.
— (Phycées.) Genre créé par M. Kützing
dans la tribu des Conjuguées ou Zygnémées,
aux dépens des Mougeolia Ag., et qui a
pour caractères : Des filaments simples, ar¬
ticulés, à endochrome allongé en lignes
flexueuses; accouplement au point de con¬
tact de deux filaments géniculés, donnant
lieu à un sporange tétragone ou cruciforme.
Dans les Mougeolia, le sporange est ovoïde
et placé dans le tube qui joint les deux cour¬
bures des filaments accouplés. Les Stauro-
spermes, dont on ne connaît que peu d’es¬
pèces, vivent dans les eaux douces. L’espèce
la plus remarquable est le S. cœrulesoens
Kg. ( Conferva Engl. Bot., Lœda capucina
Bory). On la trouve en Normandie et dans
les Vosges. Elle présente des masses flocon¬
neuses, flottantes, d’un noir violacé, deve¬
nant bleuâtres par la dessiccation. (Bhéb.)
tSTAUROS PE R M U M , Thonning. bot.
pu. — Synonyme de Milracarpum, Zucc.,
famille des Rubiacées-Cofféacées.
STA U ROT IDE (de oraupoç, croix), min.
— -Synonyme: Schorl cruciforme, Pierre de
Croix et Croiselte, Staurolithe. — Espèce de
l’ordre des Silicates alumineux, cristallisant
dans le système rhombique, et remarquable
par la tendance que manifestent ses cristaux
a se grouper deux à deux en croix ou par
entrecroisement et pénétration apparente.
Elle est toujours cristallisée et d’un brun
rougeâtre ou grisâtre; elle est composée de
31 de Silice, de 51 d’Alumine et de 18
d’oxyde de Fer. Sa formule atomique n’est
pas encore parfaitement connue, parce qu’on
ignore à quel état se trouve le Fer dans la
combinaison. Elle est infusible par elle-
même au chalumeau, et inattaquable par les
acides. Dureté : =7 ; densité : =3,5. Ses
cristaux dérivent d’un prisme droit rhom-
boïdal de 129° 20', dans lequel la hauteur
est au côté de la base comme 4 est à 3. Ce
prisme se clive très nettement dans ie sens
de la petite diagonale de la base.
Les cristaux de Staurotide sont tantôt
simples et tantôt maclés. Les formes simples
ne sont que le prisme fondamental, sans
modification, ou bien légèrement tronqué ,
soit sur les arêtes longitudinales aiguës ,
soit sur les angles obtus de la base. Les
cristaux maclés résultent du groupement
régulier de deux cristaux simples prismati¬
ques. Ce groupement cruciforme a toujours
lieu de manière que les prismes réunis pa¬
raissent se pénétrer mutuellement, et que
leurs axes se croisent approximativement
sous l’angle de 90° ou sous celui de 120°.
De là les variétés qu’Haüy a appelées Stau¬
rotide Croisée rectangulaire et Staurotide
croisée obliquangle. En admettant, pour le
prisme, les mesures indiquées ci-dessus ,
l’angle des axes diffère un peu des valeurs
limites 90° ou 120°. Si l’on part, au cou-
traire* des données un peu différentes aux¬
quelles Haüy s’était arrêté, ces valeurs de¬
viennent exactes, et la cristallisation de la
Staurotide réalise ainsi deux lois dégroupe¬
ment des plus simples. De plus, les deux
cristaux réunis se joignent par deux plans
de jonction de forme hexagonale qui, dans
la Staurotide rectangulaire, sont des hexa¬
gones réguliers, perpendiculaires entre eux
et déterminables par une loi de décroisse ¬
ment des plus simples; tandis que, dans la
Staurotide obliquangle, les deux hexagona¬
les sont encore perpendiculaires entre eux ,
mais dissemblables , l’un étant régulier et
l’autre irrégulier, et tous deux étant donnés
par des lois différentes de décroissement.
On distingue deux variétés de couleur
dans la Staurotide: \e Grenaille qui est d’un
brun rougeâtre, translucide, et rappelle le
Grenat par son aspect; on la trouve au
Saint-Gothard, dans un Micaschiste; et la
Staurotide commune ou Croisetle, qui est
opaque et d’un brun grisâtre, et affecte plus
particulièrement la disposition cruciforme.
Celle-ci se rencontre disséminée dans des
Schistes argileux, principalement en France,
dans le département du Finistère, près de
Quimper et de Coray, et, en Espagne, à
Saint-Jacques de Compostelle en Galice.
(Del.)
♦STAEROTYPUS (? TaupoTU7roç, portant
une croix), rept. — Genre de Reptiles de
l’ordre des Chéloniens, famille des Elodites,
sous-famille des Cryptodères, créé par Wa-
gler ( Syst . Amphib . , 1830) et adopté par
MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie géné¬
rale , II) qui leur assignent pour carac¬
tères: Tête sübquadrangulaire, pyramidale,
recouverte en avant d’une seule plaque
fort mince; mâchoires plus ou moins cro¬
chues; des barbillons sous le menton ; vingt-
STE
STE
809
trois écailies lombaires ; sternum épais, cru¬
ciforme, mobile en avant, garni de huit à
onze écailles : les axillaires et les inguinales
contiguës, placées sur les sutures sterno-
costales; pattes antérieures à cinq ongles;
les postérieures à quatre seulement.
Ce genre , assez voisin de celui des
Emydes, ne se compose que de deux espèces :
le S. triporcatus Wagler, qui vit au Mexique
dans le fleuve Alvaredo, et le 5. odoratus
Duméril et Bibron ( Testudo odorata Latreille,
Daudin ; Kinoslernum odoralum Bonaparte,
Gray), qui est originaire de l’Amérique du
Nord. 11 vit dans les marais, ainsi que dans les
courants d’eau bourbeuse , où il se nourrit
de petits Poissons, de Vers, de Mollus¬
ques, etc., et il exhale, dit-on, une très forte
odeurdemusc. (E. D.)
STÉARINE. chim . — Voy. graisse.
STÉASCHISTE. géol. — Synonyme de
Talcile. Foy. ce mot.
STÉATITE (or-rfocp, lard), min. — Variété
compacte de Talc hydraté, qui est grasse
au toucher. C’est le Speckstein ou la Pierre
de lard des Allemands. Voy. talc. (Del.)
STEATODA. arachn. — M. Sundéval
( Conspectus arachnidum ) désigne sous ce
nom une nouvelle coupe générique de l’or¬
dre des Aranéides et de la tribu des Arai¬
gnées. C’est aux dépens du genre des Thé-
ridion (voy. ce mot) que cette coupe a été
créée; elle renferme 4 ou 5 espèces dont le
Slealoda (Theridion) , L. punctata Sund.,
peut être considéré comme type. (H. L.)
*STEATODERUS (a-rfaTÔw , engraisser;
cùcpa , cou), ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères , famille des Ser-
ricornes , section des Sternoxes et tribu
des Élatérides , attribué à Eschscholtz par
Dejean ( Cat ., 3e éd., p. 106), qui y rap¬
porte 5 espèces, dont 1 d’Europe, 3 d’Amé¬
rique (2 sont originaires des États-Unis, et
1 est propre au Chili ) , et l d’Asie (Java).
Le type, le S. ferrugineus F. , se trouve
quelquefois aux environs de Paris sur les
Saules et les Hêtres. Latreille en a fait un
Ludius. (C.)
*STEATORIVIS. ois. — Nom générique
donné par M. de Hurnboldt au Guacharo.
Voy. ce mot. (Z. G.)
*STECHMA1\]\IE. Slechmannia. bot.
ph. — Genre de la famille des Composées,
tribu des Cynarées, établi par De Candolle
T. xi.
( Prodr VI, pag. 543) pour un petit sous-
arbrisseau du Liban, rameux, à plusieurs
branches partant de très bas, tomenteuses-
laineuses; à feuilles linéaires, entières,
roulées en-dessous sur les bords; à capitules
terminaux, homogames, pluriflores, mu¬
nis d’un involucre cylindracé, formé d’é-
cailles imbriquées; la corolle est régulière;
les akènes portent une aigrette à plusieurs
rangées de soies linéaires, plumeuses.
L’espèce type est le A’. Stœhelinæ , DC.
MM. Jaubert et Spach en ont récemment
décrit une seconde qu’ils ont nommée
S. Bamosissima. (L. G.)
*STEE!Y II A AIMER A . bot. ph. — Genre
de la famille des Borraginées ou Aspérifo-
liées, proposé par M. Reicheribach , adopté
par M. Endlicher ( Généra , n° 3760), et
dont De Candolle (Prodr., X, p. 87) fait
un simple synonyme du genre Merlensia ,
Roth. (d. G.)
*STEFFENSIA. bot. ph. — Le genre
proposé sous ce nom par M. Kunth (Linnœa,
XIII, p. 609) rentre dans les Artanthe ,
Miquel. (D. G.)
*STEGANA (or cyavoç, couvert), ins. —
Genre de l’ordre des Diptères , famille des
Athéricères, tribu des Muscies et des Pro-
philides, créé par Meigne (Syst. Beschr , VI,
1830) et adopté par M. Macquart, qui lui
assigne pour principaux caractères : palpes
larges ; ailes courbées, à nervure marginale
atteignant le bord avant l’extrémité, etc.
On en indique deux espèces (S. nigra Meig.,
et S.hypolema), propresà l’Allemagne. (E.D.)
STEGANIA. bot. cr. — Ce genre pro¬
posé par M. Rob. Brown, dans la famille
des Polypodiacées, est rapporté par M. End¬
licher ( Généra , n° 624) comme synonyme
aux Blechnum , Lin., section Lomaria.
*STEGA1\IA. ins. — Genre de Lépido¬
ptères, de la famille des Nocturnes, tribu des
Phalénides, créé par M. Guénée et adopté
par Duponchel (Catalogue méthodique des
Lépidoptères d’ Europe, 1 844) qui leur assigne
pour caractères : Antennes des males plus ou
moins pectinées ; front lisse; palpes grêles
et très courts; trompe assez longue; ailes
pulvérulentes , les supérieures traversées par
deux lignes très espacées, et les inférieures
par une seule Ce genre comprend trois es¬
pèces d’Europe dont le type est le N. permu-
taria H. Dup., du midi de la France. (E.D.)
102
810
STE
*-STEGANOLOPHIA(ffTeyavoç, couverte;
Xo<poç, aigrette), ins. — Genre de l’ordre des
Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu
des Géomètres, indiqué par M. Stephens
( Catalogue , 1829). (E. D.)
STÉGANOPE. ois. — Voy. steganopus.
STEGAXOPODES. ois. — Famille éta¬
blie par Illiger dans l’ordre des Palmipèdes
et correspondant à celle des Tolipalmes de
G. Cuvier. Voy. tolipalmes. (Z. G.)
* STEGAXOPODES ( «jreyavoç, couvert ;
ttovç, pied), reft. — Groupe d’Elodites dans
l’ordre des Chéloniens, indiqué par M. Wa-
gler (Syst. Amphib., 1830), et qui n’est pas
adopté par MM. Duméril et Bibron. Ce
genre est très voisin de celui des Emys. {Voy.
ce mot.) (E. D.)
* STEG AXOPT YC II A («rreyavoç, couvert ;
tztvxv, pli), ins. — M. Stephens ( Catalogue ,
1829) nomme ainsi un genre de Lépidoptè¬
res Nocturnes de la tribu des Pyralides, et
comprenant des espèces étrangères à l’Eu¬
rope. (E. D.)
*STE G A \OP ES . ois. — Genre établi par
Vieillot aux dépens des Phalaropes sur le
Pliai. frenatus Vieill. , Fimbriatus Temm.
(Z. G.)
* STEGANOTOMA ( orr eyavo: , COUVert ;
Top.-)) , portion), moll. — Genre de Gastéro¬
podes , du groupe des Cyclostomes , établi
par M. Troschell (wWiegm., Arch., 1837).
(G. B.)
*STEG A XOTIÎOP IS . bot. ph. - — Genre
proposé par Lehmann , et rapporté comme
synonyme au genre Centrosema, DC., fa¬
mille des légumineuses-papilionacées, tribu
des Phaséolées. (D. G.)
*STEGASMA. bot. cr.— Genre de Cham¬
pignons, de la famille des Gastéromycètes,
formé par M. Corda. M. Léveillé le range
dans ses Basidiosporés-Ectobasides, tribu des
Coniogastres, section des Physarés. (M.)
STEGASPIS (ffTfyw, couvrir ; àarrcç., bou¬
clier). ins. — Genre de la famille des Mem-
bracides, de l’ordre des Hémiptères homop-
tères, établi par Germar [Revue entomologi-
que de Silbermann , t. 1 1 L ) sur des espèces
dont le prothorax foliacé offre un prolonge¬
ment au dessus de la tête, etc. Nous citerons
les N. fronditia (Cicada fronditia Lin.), de la
Guiane; S. squamigera {Cicada squamigera
Lin.), etc. ' (Bl.)
*STEGA8TES {xxtyaxrôç, couvert). POISS.
—-Genre de Squammipennes, du groupe des
Chétodontes (Jenyns, Voy. Beagl. Fish., IV,
1840). (G. B.)
STEG! A. rot. ru. et cr. — Deux genres
ont été successivement établis sous ce nom,
l’un par Fries pour des Champignons de ia
famille des Pyrénornycèles , ou de la divi¬
sion des Thécaspores-Endothèques , tribu
des Stégillés, selon la classification de
M. Léveillé, synonyme de Stegilla , Rchb. ;
l’autre par Mœnch , dans la famille des
Malvacées, tribu des Malvées, qui ne forme
qu’une section des Lavatera. (D. G.)
*STEGILLA. bot. cr. — Genre formé
par M. Reichenbach pour de petits Cham¬
pignons épiphytes, de la famille des Pyré-
nomycètes , tribu des Phacidiacés de Fries,
ou de la division des Thécasporés-Endo-
thèques, tribu des Stégillés, d’après la clas¬
sification de M. Léveillé. (M.)
STÉGILLÉS. bot. cr. — Tribu de la di¬
vision des Thécasporés . Voy. mycologie,
t. VIII, p. 489.
*8TEGNOGRAMMA. bot. cr. — Genre
formé par M. Blume , dans la famille des
Fougères-Polypodiacées , pour une Fougère
de Java, à rhizome rampant, à frondes
pennées, portant des sores linéaires , sans
indusies, placés sur le dos des veines. Cette
plante avait été décrite d’abord, et figurée
par le même auteur sous le nom de Gym-
nogramme slegnogramme. (M.)
*STEGNOSPERMA. BOT. PH. ( axsyvo; ,
couvert; am/ptj.x, graine). — Genre de la
famille des Phy tolaccacées, créé par M. Ben¬
tham ( Bola . of the voy a. of the Sulphur ,
pag. 17, tab. 12) pour un arbuste très ra-
meux, glabre et glauque, de la côte occiden¬
tale de l’Amérique. Ce genre a de l’affinité
avec les Limeum, mais il en est très dis¬
tinct. Le S. halimifolia , Benth., son espèce
unique, a des fleurs en grappes simples,
terminales; 5 sépales; 5 pétales plus courts
que le calice, orbiculaires, entiers; 10 éta¬
mines soudées en un petit anneau à leur
base; un ovaire sessile, presque globuleux,
uniloculaire, qui devient une capsule pen¬
tagonale, à 3 graines, ou moins, envelop¬
pées chacune par un a ri 1 le blanc. (D. G.)
*STEGOBOIÆ . St egobolu s { o-Tf'yoç, cou¬
vercle; SxWoj, je jette), bot. cr. — (Lichens.)
Nous avons établi ce genre de la tribu des
Endocarpées [Lond. Journ. nfBot. Jan., p. 4
STE
STE
1843) sur un Lichen recueilli aux Philippi¬
nes par M. Cuning. Il est voisin du Thelo-
troma{voy. ce mot) dont il se distingue ai¬
sément par la présence d’un opercule (Epi-
phragma ) caduc. Ce genre est comparable,
d’un côté, à VEustegia; de l’autre, au Li-
chenopsis , appartenant tous deux à la classe
des Champignons. (C. M.)
*STEGOCAÏ\PES. Stegocarpi ( «myoç ,
opercule; xap^oç, fruit), bot. cr. — (Mousses).
M. Charles Millier nomme ainsi ( Synops .
Musc., p%. 37) les Mousses qui composent la
troisième classe de la famille dont il publie
en ce moment un Synopsis. Cette classe, la
plus nombreuse, comprend toutes les espèces
dont la capsule s’ouvre par un opercule ca¬
duc a la maturité des spores. Elle se subdi¬
vise en acrocarpes et en pleurocarpes. Voy.
ces mots et mousses. (C. M.)
*STÉGOCÉVU\IjE. Stegocephalus{<jTr/oc,
toit; x£<pa).v), tête), crust. — M. Kroyer {in
Tijdsckrift voor Naturlijka Geschiednis , 1 842)
désigne , sous ce nom, un petit genre de
Crustacés qu’il place dans l’ordre des Am-
phipodes. (H. L.)
*STEGONOSPOI\IUM. bot. cr.— Genre
de Champignons, de la famille des Gymno-
mycètes, formé par M. Corda. Dans la clas¬
sification de M. Léveillé, il se rapporte à la
division des Clinosporés-Ectoclines, tribu
des Sarcopsidés , section des Mélanconiés,
(M.)
STEGOAOT11S. bot. pu. — Genre établi
par Cassini dans la famille des Composées,
tribu des Cynarées, sous-tribu des Arctoti-
dées , et rapporté par Lessing, De Candolle
et Endhcher comme synonyme aux Arctotis.
*STEG0PJLEIUJS (azéya, couvrir;
psv, aile), ins. — Genre de l’ordre des Coléop¬
tères pentamères, famille des Lamellicornes
et tribu des Scarabéides mélitophiles, établi
par Burmeister ( Hand buch der Entomology)
sur quatre espèces de l’Afrique méridionale,
savoir: S. tomentosus Deg., suturalis G. P.,
seplus Sch. , et obesus Burm. (C.)
STEGOSIA. bot. ph. — Synonyme de
Rotlboellia, famille des Graminées.
*STEGOSTOME. Stegostoma ( orTtyoç, toit;
aTopa, bouche), poiss. — Genre de la famille
des Sélaciens, du groupe des Squales (Müll.
und II. in Wiegm. Arch., 1, 1837). (G. B.)
*STEUXHEILIA, (dédié à Steinheil). bot.
ph. — Genre créé par M. Decaisne (Ann.
811
des sc. nat., 2e sér., IX, p. 339), dans la
famille des Asclépiadées , pour une herbe
vivace, d’Arabie, à feuilles incanes veinées
avec élégance , remarquable par sa corolle
campanulée, à 3 lobes aigus, dressés, por¬
tant à sa gorge cinq écailles qui ferment
incomplètement le tube; ses anthères sont
terminées par une membrane oblongue,
appliquée sur le stigmate, et elles portent
deux cornes noires et cartilagineuses. Cette
plante est le S. radians, Dne, décrit primi¬
tivement comme un Asclepias, par Forskael.
(D. G.)
*STEU\A (<jt ûpa, carène), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères hétéromères, famille
des Mélasornes et tribu des Eurychorides,
créé par Westwood et adopté par Hope ( Co -
leopterisCs Manual, III, p. 121). Ce genre a
pour type la S. coslata Sw., espèce originaire
de l’Afrique australe. (C.)
* ST El 11 A (ar eTpoq, raide), moll. — Genre
de Ptéropodes, du groupe des Hyales, établi
par M. Eschscholtz (in Oken’s, Isis , 1823).
(G. B.)
*STEII\ACTIS. bot. ph. — Genre formé
par De Candolle (Prodr., Y, p. 343) dans
la famille des Composées, tribu des Asté-
roïdées , pour le Solidago arborescens ,
Forst. , grand arbrisseau de la Nouvelle-
Zélande, à feuilles ovales - orbiculaires ,
glabres; dont les capitules panieulés, mul-
tiflores, rayonnés, sont entourés d’un in-
volucre cylindracé, imbriqué, à écailles
plurisériées , linéaires, et ont leur récep¬
tacle nu; ses akènes sont cylindracés, pi¬
leux, et portent une aigrette de poils fran¬
gés. Cette espèce unique a été nommée par
De Candolle S. arborescens. (D. G.)
STE1RASTOMA (azzipa, carène; azopv,
bouche), ins. — Genre de l’ordre des Coléop¬
tères subpentamères , famille des Longicor-
nes, tribu des Lamiaires, fondé par Serville
(Annales de la Société entomologique de
France , t. IV, p. 24) et adopté par Dejean
(Catalogue, 3e édition, p. 362). Ce genre
renferme sept espèces de l’Amérique méri¬
dionale. On doit considérer, comme types,
les S. depressa Lin. brevis Schr. (depressa
Dej.) et manuelata Gr. Leur tête est large,
tronquée, munie de larges mandibules tran¬
chantes et relevées inférieurement; les tar¬
ses antérieurs des mâles sont larges et gar¬
nis de crins très touffus. (C.)
ST K
STE
812
*STEIRODISCUS (ar ct'po; , stérile; eue-
xoç, disque) bot. ph. — Genre formé par
Lessing, dans la famille des Composées,
tribu des Sénéeionidées , pour le Cineraria
capillacea , Thunb. , plante annuelle du
cap de Bonne-Espérance, qui a reçu dès
lors le nom de S . capillaceus , Less. Plus
récemment, De Candolle a décrit une se¬
conde espèce de ce genre, le S. linearilobus ,
DC. Ces plantes ont des fleurs jaunes en
capitules solitaires, dont l’involucre est
ventru, polyphylle, dont le rayon est formé
d’environ 5 fleurs roulées en dehors et fe¬
melles , tandis que les fleurs du disque sont
tubuleuses et mâles. (D. G.)
STE1ROBON ( o-irapa , carène ; ,
dent), ins. — - Genre de la tribu des Locus-
tiens, de l’ordre des Orthoptères, établi par
M. Servi! le (Pievue méth . de l’ord. des Orlh.)
sur des espèces de très grande taille, et
cependant très peu différentes des Phané-
roptères. Les Steirodons se distinguent de
ces derniers par le prothorax , offrant un
sillon transversal , et de chaque côté une
carène plus ou moins denticulée. Le type
est le S. cürifoiium { Gryllus cürifolius ,
Lin.) de la Guyane. (Bl.)
* STE IÎIOGLOSSA ( «mïpoç , stérile ;
yXwcrcrx, langue), bot. ph. — Genre créé par
De Candolle ( Prodr . , YI, p. 38), dans la
famille des Composées, tribu des Sénécio-
nidées , pour des plantes herbacées de la
Nouvelle-Hollande , à feuilles pinnatipar-
ti tes ; leurs capitules multiflores , héléro-
games, ont les fleurs du rayon bleues, îigu-
lées, stériles, d’où est venu le nom du
genre, tandis que celles du disque sont
hermaphrodites et tubuleuses. Les akènes
produites par celles-ci sont en pyramide
renversée, glabre, à aigrette nulle ou
courte. (D. G.)
♦STE I UO LÉ F IDE S . Rept. — Groupe de
Sauriens de la division des Stellions (Top.
ce mot) et dont le genre principal est celui
des Steirolepis, d’après M. Fîlzinger ( Sysl .
Rept-, 1843). (E. D.)
♦STEIROLEPIS ( crrstpa , carène; ),e-
K-ç, écaille), rept. — Genre de Sauriens
formé par M. Fitzinger ( Syst . Rept., 1843)
ftux dépens des Stellions, et qui n’est pas
adopté par MM. Duméril et Bibron {Erpéto¬
logie générale, IV, 1837, dans les Suites à
Buffon, de Roret). (E. D.)
* STE1RONEMA (<m?poÇ, stérile; v^«,
blet), bot. ph. — Rafinesque avait for¬
mé sous ce nom un genre de la famille des
Primulacées , dans lequel rentraient les Ly -
simachia ciliata , L. hybrida, L. nummula-
ria, etc., et qu’il caractérisait par un calice
et une corolle 4-6-partis, surtout par 4-6
étamines égales , alternant avec autant de
filets stériles; mais ces caractères sont ou
inconstants ou insuffisants, et, par suite, ce
genre ne forme qu'un synonyme des Lysi-
machia, section Lysimastrum, Duby, (D. G.)
* STEIRONOTUS (« cîp« , carène; v£-
toç, dos), rept. — M. Fitzinger {Syst. Rept.,
1843) indique, sous cette dénomination, un
genre de Sauriens créé aux dépens des Stel¬
lions et que MM. Duméril et Bibron {Suites
à Buffon, de Roret : Erpétologie générale ,
IV, 1 837) n’adoptent pas. (E. D.)
* STEIROPHIS (o-T£tpa, carène; o<pt;,
serpent), rept. — L’un des nombreux genres
formés par M. Fitzinger {Syst. Rept., 1843)
aux dépens du grand genre Couleuvre. Voy.
ce mot. (E. D.)
* STELECHOSPERMUM (<rr ih-
tronc, tige ; aWpp.a, graine ; à cause de
la graine pédiculée). bot. ph. — Genre formé
par M. Blume {Fl. Javœ , Dipteroc. pâg. 7),
pour le Vateria flexuosa, Lour., grand arbre
de la Cochinchine, à bois rouge, dur et
pesant; à feuilles alternes , lancéolées, gla¬
bres; à petites fleurs blanches, en grappes;
ses principaux caractères sont: un calicequin-
quéfide, persistant; 5 pétales connivents ;
des étamines nombreuses, dont les anthères
sont presque arrondies; un style surmonté
de 3 stigmates réfléchis; une capsule unilo¬
culaire, à trois lobes et 3 valves, renfer¬
mant une graine pédiculée et munie d’un
arille. L’espèce unique est le S- flexuosum,
Bl. La place de ce genre est incertaine ;
M. Blume pense qu’il rentre dans la tribu
des Calophyllées , famille des Clusiaeées.
M. Endlicher le met parmi les genres incer¬
tains, à la suite de cette famille, en expri¬
mant le doute que ce soit là sa place. (D. G.
STELIDE. Stelis. ins. — Genre de la
tribu des Apiens, groupe des Philérémites,
de l’ordre des Hyménoptères, indiqué par
Panzer {Fauna german.) et adopté par tous
les entomologistes. LesStélides se reconnais¬
sent surtout à des palpes maxillaires de deux
articles, à un écusson nautique, à des tarses
STE
dont le premier article est fort grand , à un
abdomen court, un peu aminci vers le
bout, etc. On connaît un petit nombre d’es¬
pèces de ce genre. Le type est le S. aterrima
Panz., qui n’est pas rare dans notre pays.
Ces Insectes ont beaucoup de l’aspect exté¬
rieur des Mégachiles, et c’est surtout dans les
nids d’espèces de ce groupe qu’ils déposent
leurs œufs. Voy. mellifères et nomadides.
(Bl.)
STELIDE. Slelis. bot. pu. — Genre de
la famille des Orchidées, sous-ordre des
Malaxidées, formé par Schwartz pour des
plantes épiphytes de l’Amérique tropicale,
décrites antérieurement comme des Epiden -
drum par Linné et Jacquin, et qui ont le
port des Pleurothallis. Les folioles externes
de leur périanthe sont conniventes en globe,
les intérieures restant très petites, et le
I a bel I e est semblable aux premières et de
même longueur : leur colonne est très
courte; leur anthère uniloculaire renferme
deux masses polliniques céracées, ovales.
(D. G.)
*STELIDOTA (<7t/)Ày), colonne; iScoç, pro¬
pre). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères, famille des Clavicornes, et tribu
des Ni titulaires , fondé par Erichson ( Zeits¬
chrift für die Entomologie von Gem., t. IV,
1 .S43, p. 300). Ce genre renferme 7 espèces ;
o sont propres à l’Amérique et 2 à l’Afrique
(Madagascar) ; parmi ces espèces sont les
S. geminala, Say, Strigosa, Sch., didyma
et orphana , Kl. Elles ont pour caractères :
sillons antennaires fléchissant à l'entour des
yeux; mandibules bidentées au sommet;
palpes labiaux renflés; tarses dilatés. (C).
STE LIS. BOT. PH. - Voy. STÉCIDE.
STELLA ( Stella , étoile), moll. — Klein
proposa ce nom générique, sans le faire
adopter, pour une espèce de Turbo dont
la spire est garnie de cinq ou six côtes
rayonnantes , aboutissant à autant de tu¬
bercules saillants ( Klein , Tent. Meth.
Ostr. ). (G. B.)
* STELLA ( Stella , étoile), échin. — Nom
générique sous lequel Link a décrit plusieurs
espèces des grands genres Asterias et Ophiura
(Link. De Stel. mar., 17.33). (G. B )
STELLAIRE, Stellaria (de Stella étoile).
bot. pii. — Genre important de la famille des
Caryophyllées, tribu des Alsinées, de la dé-
candrie-trigynie dans le système de Linné.
STE 813
Les plantes qui le forment sont des herbes
disséminées sur une grande portion de la sur¬
face de la terre, fréquemment diffuses, quel-
quelois grimpantes , lisses ou rarement sca-
bres;leurs feuilles, opposées, sont péliolées
ou sessiles; leurs fleurs, disposées en cymes
diversement modifiées, sont presque toujours
pentamères et présentent les caractères sui¬
vants : Calice quadri-quinquéparti, à seg¬
ments herbacés; corolle à quatre-cinq péta¬
les bifides ou bipartis; huit-dix étamines,
rarement moins, toutes fertiles; ovaire ses-
sile, uniloculaire à l’état adulte, surmonté
de trois styles filiformes, stigmatifères sur
leur côté interne et à leur extrémité. Le
fruit, qui succède à ces fleurs, est une cap¬
sule globuleuse, ovoïde ou oblongue, qui
s’ouvre à la maturité en un nombre de val¬
ves double de celui des styles. — Le genre
Stellaire est divisé par M. Fenzl, dans le
Généra de M. Endlicher, n° 5240, en quatre
sous-genres dont voici les noms: Schizote-
chium Fenzl, Eustellaria Fenzl , Leucostemma
Benlh., Adenonema Bunge. Le premier, le
troisième et le quatrième de ces sous-genres
ne comprennent que des espèces exotiques ;
c’est donc uniquement au deuxième qu’ap~
partiennent nos espèces indigènes au nombre
de six, d’après la Flore de France de MM.
Grenier et Godron. Parmi celles-ci, nous
prendrons pour exemples: 1° la Stellaire
des bois, Stellaria nemorum Linn., jolie es¬
pèce qui croît dans les bois, dans les lieux
frais des Vosges, des Alpes, des Pyrénées,
du Languedoc et de l’Auvergne, facilement
reconnaissable à ses feuilles inférieures qui
sont cordiformes, pétiolées, tandis que les
supérieures sont lancéolées et presque sessi¬
les. 2° La Stellaire holostée , Stellaria ho-
loslea Linn., ainsi nommée par antiphrase,
« car, dit Rabelais, herbe n’est en nature
» plus fragile et plus tendre. » Elle est extrê¬
mement abondante dans les haies et les bois
qu’elle orne de ses grandes fleurs blanches,
dans les mois d’avril et de mai. Sa tige,
grêle et allongée, est marquée d’angles ai¬
gus, très cassante. Ses feuilles sont sessiles
et connées, linéaires-lancéolées, raides, sca-
bres sur les bords et sur la côte médiane;
ses fleurs sont portées sur de larges pédon¬
cules grêles, et leurs pétales, fendus jusque
vers le milieu de leur longueur, sont une ou
deux fois plus longs que le calice. L’une
814
STE
STE
des plantes les plus vulgaires de nos contrées
est la Stellaire moyenne , Stellaria media
Vill. (Alsine media Linn), très connue sous
les noms vulgaires de Morgeline, Mouron
blanc, Mouron des petits Oiseaux. Elle abonde
dans les cours et le long des murs, des che¬
mins, des ruisseaux et des fossés, dans les
lieux cultivés, etc., où on la trouve en fleur
pendant presque toute l’année. (P D.)
*STELLARIA. échin. — Genre d’Asté-
rides proposé, en 1834, par M. Nardo, et
ayant pour type 1’ Aster ias aranciaca. Ce
genre est rentré plus tard dans le genre
Asterias de M. Agassiz, et plus récemment
dans le genre Àstropecten, de MM. Müller
et Troschel. Voy. astérie. (Duj.)
STELLARIA. oîs. — Voy. stelleria.
STEEL ARIA. BOT. PH. — Voy., STEL¬
LAIRE.
*STE L L A RI A' É E S . Stellarineæ. bot. —
Une des tribus que M. Fenzl , et , d’après
lui, M. Endlicher, a établie parmi les Caryo-
phyllées. Elle a pour type le genre Stella-
ria , pour caractères 2-3 styles, et une cap¬
sule se séparant en un nombre double d@
valves entières ou bifides au sommet; et
fait partie de la division que nous avons dé¬
signée , comme simple tribu , sous le nom
d’Alsinées. Voy. caryophyllées. (Ad. J.)
*STELL ASTER. échin. — -Genre d’Asté-
rides établi par MM. J. Müller et Troschel,
pour des Astéries ayant deux rangées de
tentacules dans les sillons ambuîacraires ;
le type de ce genre est le Stellaster Chil-
dreni. (Duj.)
*STELLATÆ. bot. pu. — Ce nom latin,
qui se traduit en français par Plantes étoi¬
lées , est celui d’une tribu des Rubiacées-
Cofléacées (voy. ce mot), qu’on nomme aussi
Galiées. Il a pour étymologie la disposition
des feuilles verticil lées et étroites, comme
les rayons d’une étoile. (Ad. J.)
STELLÈRE. Rytina. mam. — Genre de
Mammifères de l’ordre des Cétacés , famille
des Herbivores , créé par G. Cuvier (Ann.
Mus. d'iiist. nat., XIII, 1809, et Règ.anim.,
1817) sous la dénomination française de
Stellère, et auquel Illiger [Prodr. syst.
Mam. et Av., 18 11) a appliqué le nom latin
de Rytina. Les principaux caractères des
Stellères sont les suivants : Système den¬
taire ne se composant que de quatre molai¬
res disposées de manière qu’il n’y en a
qu’une de chaque côté et à chaque mâchoire ;
ces dents ayant leur couronne aplatie et sil¬
lonnée, sur la surface, de lames d’émail for¬
mant des zigzags ou des chevrons brisés ;
leur nature étant plutôt Cornée qu’osseuse ;
leurs racines étant nuîies ; chaque dent
n’est, par conséquent, pas implantée dans
l’alvéole, mais seulement attachée sur l’os
de la mâchoire par une infinité de petits
vaisseaux et de nerfs. Le corps des Stellères
est renflé au milieu, et diminue insensible¬
ment jusque vers la nageoire caudale ; la
peau est sans poils, et revêtue d’un épi¬
derme très solide et fort épais , composé de
fibres ou de petits tubes cornés très rappro¬
chés les uns des autres; la tête est obtuse ;
le cou n’est pas distinct, il n’y a pas d’o¬
reille externe ni de trou auditif apparent;
les lèvres semblent être divisées chacune en
deux bourrelets arrondis et saillants; les
yeux sont munis d’une membrane cartila¬
gineuse en forme de crête, qui peut les cou¬
vrir, et forme comme une troisième pau¬
pière à l’angle interne de l’orbite; les nari¬
nes sont placées vers l’extrémité du museau ;
les extrémités antérieures, transformées en
nageoires, sont entières, sans apparence
d’ongle, comme chez les Lamantins, où elles
sont terminées par une callosité ayant l’as¬
pect d’un ongle; la nageoire caudale est de
nature cornée: elle est horizontale, très
large, peu longue, en forme de croissant , et
terminée de chaque côté par une grande
pointe. 11 y a deux mamelles pectorales;
l’estomac est simple; les intestins sont très
longs; le cæcum est énorme, et le colon,
très vaste, est divisé en grandes boursou¬
flures.
On ne connaît qu’une espèce de ce genre;
c’est :
Le Stellère, Rhytina borealis Illiger;
Stellerusborealis G. Cuvier, A.- G. Desm.;
Manatus Steller; Trichecus manatus Var.
borealis Lin., Gm. Trichecus borealis Shaw.
— Steller (Act. Petrop. Nov. Comm., Il,
1731, et Traduction in Fr. Cuv. , Cétacés des
suites à Buffon , 1836 ) est le premier, et ,
jusqu’ici , le seul naturaliste, qui nous ait
donné des détails anatomiques, zoologiques
et d histoire naturelle sur cet animal. D’a¬
près lui le Stellère , qu’il regardait comme
une espèce de Lamantin , a une longueur
d’environ 3 mètres 1/2 à 4 mètres, et son
STE
STE
poids atteint jusqu’à 3,300 kilogr. Sa peau
est noire , très épaisse , rude , et présente
des inégalités très marquées ; il a des mous¬
taches blanches et longues de 4 à 5 pouces.
Les Stellères habitent les mers qui bai¬
gnent la presqu’île du Kamtschatka ; on les
trouve en abondance dans les baies de la
côte nord de l’Amérique , et aux environs
des îlesKurides et Aléoutiennes. Othon Fa-
bricius assure même avoir rencontré un
crâne de ce Cétacé sur les côtes du Groen¬
land. C’est principalement auprès des em¬
bouchures des fleuves qu’on trouve les
Stellères, en troupes de trois ou quatre indi¬
vidus. Ils s’accouplent au printemps et en
automne; la femelle met bas un seul petit.
Leur voix ressemble , dit-on, au mugisse¬
ment des Bœufs. Ils se nourrissent de plan¬
tes marines, telles que de Fucus, etd’Aloès.
Leur naturel n’est pas farouche ; aussi se
laissent-ils facilementapprocher par les hom¬
mes. Les habitants du Kamtschatka font la
chasse aux Stellères. Ils se nourrissent de
leur chair, qu’on dit succulente , quoique
difficile à cuire et un peu coriace; ils se
servent également de leur graisse , qui est
abondante , et qui , chez les jeunes , est
bonne à manger et a le même goût que le
lard. Enfin les Tartares Tschutchis con¬
struisent, avec la peau de ces Cétacés, de
grandscanauxd’uneseule pièce, qui tiennent
assez bien la mer. (E. D.)
STELLÈRE. Stellera. eot. vu. — Linné
avait établi sous ce nom un genre de la
famille des Daphnoïdées, dont l’espèce
type, le A', passerina , Lin., est une plante
annuelle assez commune dans les champs
de presque toute la France. Mais ce groupe
générique est confondu par les botanistes
modernes avec les Passerina, Lin.
Récemment M. Turczaninow a créé sous
ce même nom (Bull. soc. Mosc., 1840,
pag. 167) un nouveau genre, dans la fa¬
mille des Gentianées, pour une plante an¬
nuelle de Sibérie, décrite d'abord par Pal-
las sous le nom de Swerlia telrapelala. Ce
nouveau genre est caractérisé par un calice
4-parti : une corolle rolacée, quadripartite,
sans couronne, dont les segments sont creu¬
sés , au milieu, d’une fossette glandulifère,
frangée sur les côtés ; 4 étamines; un ovaire
uniloculaire, surmonté de deux stigmates
sessiles, non dérurrents, qui devient une
815
capsule bivalve, septicide. L’espèce type du
genre a reçu le nom de Niellera cyanea ,
Turcz. (D. G.)
v STELLERIA. ois. — Genre établi par
le prince Ch. Bonaparte, dans la famille
des Canards ( Analidœ ), sur l\dwas Sielleri
dePallas. (Z. G.)
STELLERIDES. Stelleridea ( Stella ,
étoile), échin. — Lamarck a désigné sous
ce nom la section des Echinodermes ren¬
fermant les animaux que Linné réunissait
dans son grand genre Asterias, et qui ont
reçu , dans presque toutes les langues , des
noms correspondant à ceux d 'Étoiles de mer
( Siellæ marinæ). Dans cette famille, La¬
marck comprenait les quatre genres Coma-
tule , Euryale, Ophiure et Astérie ( Hisl . des
An. s. vert., t. Il, p. 527).
Adoptant le nom de cette division natu¬
relle, M. de Blainvilleen a faille troisième
ordre de ses Actinozaires Cirrhodermaires ,
qui correspond aussi presque exactement
au genre Asterias de Linné, mais qui com¬
prend, en outre, les Encrines (Blainv.,
Alan. Act. , p. 233). La caractéristique de
cet ordre repose principalement sur la forme
générale étoilée; le corps étant composé
d’une partie centrale et de rayons allongés
et mobiles, ordinairement au nombre de
cinq, tantôt entiers, tantôt ramifiés. La
bouche est ordinairement au centre. M. de
Blain ville divise cet ordre en trois familles :
I fam. Corps stelliforme : Astéridf.s, As -
teridea. — Genre Astérie, subdivisé en Oreil¬
lers , Palmastéries , Platasléries , Pentaslé-
ries et Solastéries.
II fam. Corps disciforme : Astérophydks,
Asterophydea. — Genres Ophiure et Euryale.
lil fam. Corps cupuliforme : Astérenctu-
niens , Aslerencrinidea.
1'® sect. Aslérencriniens libres : genre
Comalule.
T sect. Aslérencriniens fixés : genres En¬
orme , Phylocrine , Pentacrine, Apiocrinite ,,
Potérocrinite , Cyathocrinile , Aclinoorinite ,
Rhodocrinite , Platycrinite , Carpocrinile ,
Alarsupite, Penlremite.
Les Stellérides se trouvent dans toutes
les mers , et généralement sur les rivages ,
mais en plus grand nombre cependant dans
les mers des pays chauds.
D’autres auteurs, et M. Pictet entre au¬
tres , divisent l’ordre des Stellérides en deux
816
STE
STE
familles, celle des Astérides et celle des
Crinoïdes , subdivisées de la manière sui¬
vante :
I fam. Astérides, comprenant trois tribus.
1° Astérides proprement dites , à rayons
simples, creusés d’un sillon à leur face in¬
férieure, et renfermant les genres Astérie ,
Cœlasler, Comptonia , Goniaster (Pla tas térie
de M. de Blainville), Pleurasler , Stéllonia
( Uraster Ag. ; Pentastérie et Solastérie Bl.).
2° ©phiurides , à rayons simples , dé¬
pourvus de sillons à leur face inférieure, et
renfermant les genres : Ophiure , Ophiurelle ,
Acroura, Aspidura.
3° Euryalides, à rayons ramifiés , ren¬
fermant les genres : Tricasler et Euryale.
II fam. Crinoïdes , subdivisées en trois
sous familles :
I. Crinoïdes libres , formant une seule
tribu , celle des Comatulides, qui comprend
les genres : Comatula, Comaturella , Comas-
ter, Plerocoma , Saccosoma , Marsupites ,
Glenotremites , Ganymeda, Solacrinus, Gna-
thocriniles , Astracriniles , Aporocrinites ,
Actinometra.
II. Crinoïdes fixées, dépourvues de bras,
formant trois tribus :
1° Échinocrinides, comprenant les gen¬
res : Echinocrinus et Ichthyocrinus.
26 Astrocrinides, comprenant les genres .*
Pentremites , Nucleoerinus , Orbitremites ,
SycocrinUes.
3° ©ystidées , comprenant les genres :
Sphœroniles , C'aryocystites , Hemicosmites ,
Sy cocystites, Cryptocrinites ,
III. Crinoïdes fixées, munies de bras,
subdivisées provisoirement par M. Pictet, en
1° Caryocrinidées) formées du seul genre
Caryocrinus.
2° Actmocrinidées, comprenant les gen¬
res : Pihodocrinus , Gîlbertsocrinus , Actino-
crinus , Melocrfnus, Scyphocrinus, Cyatho-
crinus , Platycrinus, et quelques autres mal
définis.
3° Potériocrinites, renfermant les gen¬
res : Poteriocrinus , Isocrinus , Symbatho-
crinus.
4° Pentacrinides? renfermant les genres ,
Pentacrinus, Cladocrinus.
5° Apiocrmidées, renfermant les genres :
Guettardicrinus , Apiocrinus, Miller icrinus,
Bonrguetïcrinus , Encrinus , Eugeniacri-
nus.
6° Holopidées f formées du seul genre
Holopus.
En dehors de ces classifications, il existe
encore un certain nombre de genres de Cri¬
noïdes dont les rapports ne sont pas suffi¬
samment connus. La science attend' des
études nouvelles , et des monographies de
la valeur de celles de M. d’Orbigny, pour
combler les lacunes. (E. Bâ.)
STEIXERUS. mam. — Voy. stellèrk.
STELLïO. rept. — Voy. stellion.
PCX m ONZIÈME TOME.
Conditions de la Souscription.
Le Dictionnaire universel d Histoire naturelle formera I 44 séries ou
1 2 gros tomes divisés chacuiLen 2 volumes ou parties grand in-8°, à doubles
colonnes, caractères neufs, tirés sur beau papier vélin satiné. Chaque volume,
contenant la matière de 4 volumes ordinaires, est composé de six séries
De belles planches, gravées sur acier par les plus habiles artistes de Caris ,
" représentant un grand nombre de sujets et destinées surtout à faciliter 1 intel¬
ligence dès articles généraux, accompagnent les livraisons de texte. Ces
planches , dessinées par nos meilleurs peintres d histoire naturelle, formeront
le plus bel atlas publié jusqu’à ce jour.
Les volumes se distribuent soit brochés, soit par sériés. On vend séparé¬
ment le texte et lés- planches.
JRriæ tie l«* Série,
pcrntsAiint tous Us îd jouis et composée ht 3 à 1 feuilles î>e texte et h c 2 pliitulps,
texte sans planche ...... ... Dr.
— avec figures noires in-S . . > 50
— avec figures coloriées in-8 . . - 2 75
— avec figures noires in -4 . . . 2 25
avec figures coloriées in-4 . 3 50
D’après ce qui précède, on voit que chaque volume ou demi-tome coûte , savon :
Texte seul comprenant six séries. ......... 6 fr. «
— accompagné de 12 planches noires in-8 • • 9
— — de 12 planches coloriées iri-8 . 10 50
En sorte que, pour uue somme peu élevée, on pourra posséder un Dictionnaire
•l’Histoire naturelle infiniment plus complet que les précédents, résumant tous les
autres ouvrages scientifiques, rédigé par les premiers savants de l’époque, et enrichi
d’un atlas bien supérieur en exécution à tous ceux déjà publiés sur cette matière ( i l.
A la fin de l’ouvrage, un appendice indiquera le classement et Texplicatmn dé¬
taillée des planches.
€>n souscrit à Paris ,
CHEZ XtES EDITEURS MM. RENARD, MARTINET' ET C”,
RUE DE BUSSI, 6;
'v'r. •
ÆVv'VAê
r.ANGï.OIS ET LECLERCQ,
MCTOR MASSON ,
Plar- <ir l’Ki'ole-deMéiit*rini* , )
■ >.<■ (!< la: Harpe , Si.
Mêmes maisons, chez -L. Michelsen , à j tèiÿvïg;
• On est prié d'affranchir les lettres et envois d'argent. T'
’ 11 Ler. droits d’auteur à payer pour la rédaction de ce Dictionnaire devant s’élever à un
somme considérable, le prix des volumes ne peut nullement être comparé à celui de simples
impressions d’ouvrages , tels que Voltaire, Buffon , etc.
Paris. — Imprimerie de !.. Martinet,
Rue Jacob , 30.